LA
CHRONIQUE DES ARTS
FT
DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE uES BEAUX-ARTS
ANNÉE 1894
PARIS
AUX BUREAUX DIÏ LA GAZETTE DES PEAUX-ARTS
8, rue Favart, 8
CLASSE DES BEAUX-ARTS
Wlll
PUBLICATIONS
PÉRIODIQUES
/Ç^^<>\
/Mm
/^9 o
If
\ \ ^
PUUCHASED FOR THE
UNIVERSITY or TORONTO UBRARY
FROM THE
CANADA COUNCIL SPECIAL GRANT
FOR
" ART
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITE
IMPRDIERIE DE LA PRESSE, IG, nie du Croissant, Paris-
SiMART, imprimeur
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET
DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
A.TTNEE 1S94
PARIS
Aix iu;i?i:Arx ni-; i.a gazette des h E.\r\.,\RTs
.s. un: I AVART, S
N« 1. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
C Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE VES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Le SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de /j Gazette des Beaux-Arts reçoivent grjtiiitement
/j Chronique des Arts et dj ia Curiosité.
PARIS i; T U l; P A R T E M E N T s ;
12 fr. I Six mois.
8 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
Objets d'Art du Moyen Age et de la
Renaissance
.VplKU-lciiaiil il M. K. V...
Veiilo failo les 18, 19, 20 décembre, imr ^I' P.
c.iiEVAi.iicn cl M. Manniif.im.
Produit : l'ilJ.UUO fr.
Faii'.nces pkusanes et IIISPVNO-MAURKSOUES. —
— 1. l''ri.so coin]iosùe de trois carreaux en an-
cienne faïence de Perse oriice de fleurs et de
feuillages eu reliefs : 1..000. — ii. Deux vases
de pharmacie en ancienne f;iïence de Valence ;
700. — 3. Plat rond en ancienne faïence de
Valence : 1.700. — i. Coupe ohconiilue ou an-
cienne faïi^ncc de Valence : 'il."). — 5. Plat rond,
i(/. ; tiOO. — 0. Plat ronil.W. ; 700. — 8. (Irand
bassin, iil. : 'i.'iOO. — 9. Hassin, id., -X bords ^o-
dronnt's: 2.10r.. — 11. Plat, irf..-090.
I-'aïescks. — 14. Plal creux en ancienne faïence
iJeriihi : 770. — 15. Grand plat creux, ï'/. .•
Plat creux, id. : l.'iGO. — 18. Plal
820. — l'.V Plal.au d"ai;Vii.MV, iil. :
do
l.lôO. — 1"<.
creux, irf. ;
8U0.
IvoiiiKS. — 02. CoIVret en ivoire, de travail an-
(■lais, xiv» siècle, recouvert di' plaipics en bas-
relief, sous des arcatiires de-i scènes de l'iM-iiliire
Sainte ou do la Légende Dorée : 2.7ÔO. — ,">:). Dip-
tyipie français, xiv» siècle, ou ivoire polycliromé :
l.StMi. — .")4. Diplyiiuo en os, formé de dixhiiit
compartiiiieuls à siijrts religieux, xiv .siècle :
'.180.
Kmaix l'insrs DH LiModKS. — (1. Kaiser do
paix, nielle et inmiliire italiens : au centre un
émail de Nardou Pèuicaud ou de son écolo, hi
Vierge assise tenant sur 8es |;euoux l'Enfant .b'-
8US : <D0. — 72. Baiser do paix, émail peint et
cuivre doré, Limoges xvi' siècle: 000. — 78. Dip-
lyqui' formé lie lieux plaquis d'émail allribué à
Monvaerni ; la Vierp' ajjenoiiilléo entre Dieu le
Père et Dieu le Fils, et le Chri.st venant au monde :
2.a-)0. — 74. Aiguière, par Léonard Limousin
('l.')37). Cinq médaillons ovales renfermant des
bustes d'hommes et de femmes ornent le bord ;
au-dessous Jupiter tenant la foudre: 2M5k).
Oiu-ÈvRKRiE. —88. Ch;\sse en cuivre champlevé
et émaillé, travail Limousin du xiii» siècle. Sur la
face le Christ en croix entre la Vierge et saint
Jean ; sur le toit trois bustes d'anges: li.lâO. —
89. Petite chàsse-reliquaire, xiii' siècle, eu bronze
émaillé et doré : 720. — itl. Navelle ovale lo-
bée, en cuivre champlevé et émaillé. Ancien tra-
vail limousin : 515. — '.12. Baiser de paix en cui-
vre champlevé et émaillé, il décor de Heurs de lis
avec linurine de Vierge, en bronze. Limoges
.\iv siècle : 420. — 97. Ciboire du xiv» siècle : 450.
— 100. Calice en argent doré sur base circulaire,
tige à no'ud, écussous armoriés éumillés sur le
pied. Italie, xiv° siècle : 010.
Bois scii.PTÉs RTMi;i'ni,E. — 105. Statuette en
buis. I^a Vierge donnant le .sein à l'iMifant Jésus,
(iruupo tlamaml île la lin du xv« siècle : l.OVt. —
100. Statue de la Viergi' assise, buis sculpté lin du
xiii' siècle : 510. — 110. Cabinet esi>agn<d en
bois garni de ferrures, sur meuble-suppoil à ti-
roirs, xvir siècle : û'iO.
'l'Aei.EvUX. — 111. La Vierge aiix api'iires: :W0.
— 112. r«;i Oi-iei/ (atlribuè A). L'Adoiiilion des
rois mages, tripty(|ne : !!*•. — U:). Jliil vnii
lii/rk (Kcole de). L'.Xnnonciation, xvi* siècle :
l.;,((0. _ IH. Meiiiliii;/ (Kcole de). Triplyque Ihi-
niaud de la lin xv siècle : 1.2t)5.
llnooKHiKS AT eoiNr i:r 'l'u-issKiui-s. — Hl.
Trois bandis do Hue tapisserie au petit point, re-
présentant des scènes relatives i\ l'histolro d'Ks-
ther ot d'Assuériis. Travad français du xvi* siè-
cle : 5..->5ll. — H2. Petite tapissrri.' Ilamaude du
xvi' siècle repièseulaul la topographie di' la villr
lie Jérusalem et de ses environs ; S:«l. — IV.\. Ta-
pisserie do Bruxelles do l'époqu.' île la Ueuais-
sance, composée «l'un jfrand nonibiv de person-
nages dans un paysage cl fond tle vilb- ; ;J.!l."iO. —
lU. Tapisserie do la nièine suite : .-l/uv.s- /<i cic-
li)irc. Dans lo fond, scène de tournoi et paiomcuJ
LA dlIUONlQUE DES ARTS
de la i:iiii;')H : îl.iiOO. — W>. La ViiTgOî'i la chaise.
Travail ilalieii du xvi' siicle. Tapisserie do laine
et d'or ; a/iôU.
AnMiJiiKS ET Gasooes. — l'iO.Aiinure cumplèle,
slyle allemand à plastrons à pointe pméiniiiente,
décor do bandes en relief : 2.480. — H7. .Vrninre
inaxiliciine coMi|ili''le : G.KXJ. — 148. Arniet de joute
frani;ais, éporpie de Henri U, mnni de sa bavière
de renfort: l.'i20. — HO. Demi-arMiure d'eufant
(lu l'oininencement du xvn" siécli' : 2.000. — 151.
Cuirasse ; plastron et dossière i'i la milanaise dé-
corés en gravure : deux iMédaiUoiis encadrent des
profils ; bandes ornées de trophées et de figuri-
nes : 1.2,iO. — lô'J. Salade du XV" siédo, italienne,
portant le poinçon des Missaglia : LfiOO. — 157.
Bavière golliii|ue, fer battu, colletiu chaniourné :
1.480. — l.")U. Pédicux à la poulaine gothique,
xv° siècle : 49'). — 164. Cabassct orné en plein
de gravures à l'eau-forte, sur chaque face un uié-
daiUon circulaire, armes de Clèves : 710. — 10-").
Morion saxon, fer noirci et doré, bandes damas-
sées, médaillon au centre, Sacrifice do Gurtius et
Mutins Scan'ola. Fin du xvi' siècle : 1.4iS0. —
16C. Gorgerin de travail analogue, décor exécuté
!\ l'eau-forte et doré, avec champs d'acier noirci, I
garnitures de lambrequins en cuir brodé, xvi' sié- I
cle : 780. — 167. Morion de forme dite à l'aiili-
que, bombe et crête ornées de rinceaux et de can-
nelures repoussés et dorés : 600.
Dagues kt Epéfs. — 181. Langue de bœuf véni-
tienne du XV' siècle : 1.320. — 18ô. Langue de
bœuf, manche d'ivoire inscrusté de rosaces cloi-
sonnées en bronze : 1.900. — 188. Rapière du
XVI" siècle, lame signée Caino, au talon : KIO. —
189. Rapière française du x-^i' siècle : 1.9.50. —
190. Rapière du xvi" siècle, damasquinée d'or :
1.100. — r.U. Epée du xvi' siècle. Panier à pas-
d'àne, trois branches de garde disposées symétri-
(lucmentde chaque coté. Quillons longs, incurvés
on sens inverse. Plaques repercées au pas-d'àne :
1.720.
Armes a fei-. — 21o. Pislolet-liachc du xvi' siè-
cle : 7oO — 220. Poitrinal à mèche du xvii" siècle
580. — 221. Mousquet, lin du xvi» siècle: 535. —
222. Mousquet dit à pied-de-biche : 640. — 223.
Pistolet allemand à rouet, xvii" siècle : (350. —
224. Pistolet analogue, fût d'ébéne : 800. — 270
Rondachc eu acier repoussé et ciselé. Au centre,
une tète do monstre. Large zone de damasqviiiie
d'argent, rinceaux de feuillages et arabesques;
sur le champ, huit jnédaillons damasquinés :
2.600. — i!72. Chanfrein complet de cheval du
.\vi» siècle. Têtière modelée à cannelures, avec
('■eu frontal, oreilléres et œillères, traces de gra-
vure .sur les joues : 2.200.
Dessins
La vente après décès de M. Jouaust, de des-
sins originaux ayant servi à Hilustration des ou-
vrages publiés par la Librairie des Bililiù|ihiles,
faite le 15 décembre, par M' ïi.vi. et M. Ferai.,
a produit 46.000 fr.
Leloir (Louis). Dessins ayant servi à l'illus-
tration du Théâtre de Jlolière: 1. L'Estourdy:
73.^. — 2. Le Dépit amoureux: 1.002. — 3. Les
Précieuses ridicules: l.OS'O. — 4. Sganarelle :
410. —5. Dom <iarcie:500. —6. L'Escolc dos
maris : 500. — 7. Les Fasclieux : 5.î0. — 8. L'Es-
cole des femmes: 1.020. — 9. (Jlritique de l'Escole
des femmes: 48*J. — 10. L'Impromptu de Ver-
sailles: 420. — 11. Le Mariage forcé: 3s0 — 12.
La princesse d'Elide: l.fifK). — 13. Dom .hian :
410. — 14. L'Amour m.klecin : 700. — 15. Le Mi-
santhrope : 690. — 16. Le Médecin malgré luv :
1 070. —17. Mélicorle: l.OOtJ. — 18. Le Sicilien:
1.20O. — 19. Tarlulle ou l'Imposteur; 675. — 20.
Amphitryon : 340. — 21 Georges IJandin : .345. —
22. L'Avare ; 410. — ^i. Monsieur dr Pourceau-
gnac. 700. — 24. Les Amans magnifiques; 1.100.
— 25. Le Bourgeois gentilliomme; 800. — 26.
Psyché ; 800. — 27. Los fourberies de Scapin :
410. — 28. La comtesse d'Escarbagnas : 500. —
29. Les Femmes sçavantcs; 2.100.— 30. Le Malade
imaginaire: 490.
/•;. Ailan. Dessins ayant servi à l'illustration
des Fables de Florian : 3L La Fable et la Vérité:
400.— 32. L'Enfant et le Miroir: 410.— 33. Le roi
Alphonse : 250. — 34. L'Avare et son fils ; 210. —
:35. Le Charlatan; 410. — 36. L'Enfant et le Dat-
tier: 240.
Ai-i-il (Paul): 39. Faublas, 15 dessins: 660.
Bi'lorl (Ch.). Dessins ayant sen'i à l'illustra-
tion t\a Capitaitie, Fracasse: 42. Adieux à Sigo-
gnac : 160. — 43. Entrée du marquis au « Soleil
bleu ■> : 180. — 44. Brigands pour les oiseaux :
130. — 45. L'Adieu de Zerbine : 205. — 46. L'An-
nonce de Scapin: 440. — 47. Arrivée aux armes
de France : 360. — 48. Isabelle et Sigognac : 165.
— 49. Le Logis de Lampourde: 230.— 50. ka ra-
dis couronné : 390. — 51. Duel avec Lampourde ;
215. — 52. L'Enlèvement : 175. — 53. La Recon-
naissance : 300. — 54. Vallombreuse chez Sigo-
gnac: 160. — 55. Les Fiançailles: 265. — 56. Le
(Chariot de Thespis : 205.
Flautenq (F.): 57. Roman coniicjiie, 9 dessins;
300.
(ramier (.1.) : 58. Cent nouvelles nouvelles, 10
dessins : 390. — 59. Fascétieusos nuits de Strapa-
role. 14 dessins : 450.
Hcdniiin: &). Manon Le.scaut, 5 dessins: 920.
— 61. Voyage autour de ma chainbre, 5 dessins:
1.080. — 62. Confessions de J.-J. Rousseau, 12
dessins : 2.005. — 63. La Nouvelle Héloïse, 6 des-
sins : 1.080. — 64. Œuvres do Jules Janin, 13 des-
sins : 360. — 65. Voyage sentimental, 5 dessins:
505.
LaguiUerûiie : 66. Romans de Voltaire, 11
aquarelles ; 2-50. — 67. Paul et Virginie, 5 des-
sins: 155.
i«'n»je;6S. Gulliver, 8 dessins; 185. —69.
Mille et une Nuits, 21 dessins ; 710.
Le niant (J.) : 70. Servitude et grandeur mili-
taires, 6 dessins : 1.2.50.
77. Lévy (II.), Imitation dcTésus-Ghrisl, 5 des-
sins: 100.
78. Los Rios. Gil Blas, 12 dessins : 160.
80. liaiixner. Aminte, 5 dessins ; 230.
liuchri/ros^e. peintures à l'huile en grisaille
pour rilluslratiou de VOrestie : 81. Le Retour
d'Agamemnon ; 250. — 82. Le ileurtre d'Aga-
memnon ; 75. — 83. Electre et Oreste devant le
tombeau d'Agamemnon : 330. — 84. Le ileur-
tre de Glytemnestrc : 160. — 85. Oreste et les
furies devant l'Aréopage : 235.
87 à 103. lT'')r»!.ç . Dessins pour l'illustratioa
de D071 Quifhitll'- : do 50 fr. à 145 fr. chacun.
ET DE LA CURIOSITÉ
h)7>. J'iR'uln- (le Musset. Exuiiiplaiie iii.jic(U'.-
tiré sur l'oinuit iii-quarlo Jésus en papier W;itli-
mann, cuiiteiianl les seize dessins de Ch. Ik'lort
avec un croijuis original à la plume en tète de
chaque pièce, une suite de planches en 1" état
(eaux-fortes pures) et uue suite de planches avant
la lettre : 4.000.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le Commissaire général de l'Exposition de
1900 veut donner une grande importance
aux Congrès (]ui se réuniront pendant cette
E.xposition. Désireux de leur assurer tous les
éléments de succès et de leur faire produire
lo maximum d'utilité, il se préoccu[)e déjà de
leur installation matérielle et des dépenses
que peut entrainei- la publication de leurs
travaux Depuis ipielques aum'^es. les Congi'ès
se sont multipli's, étudiant, avec des fortunes
diverses, les questions les pins variées. H
n'est pas douloux que cette institution ne
doive se di'>velo[)per encore et que son impor-
tance n'aille sans cesse en grandissant, car
elle est un instrument de progrès et de civi-
lisation. Les Expositions internationales son!
toujours une occasion favorable.
l^armi les Congrès prochains, quelques-uns
ont des sessions séparées par des intervalles
de plusieurs années: Il im]iorte que les mti'-
ressés soient prévenus et qu'ils puissent, dès
maintenant, fixer leur nouvelle réunion à
Pans en IDUU et prendre des mesures en con-
séquence. Les rè^^lelnents de rE.xposilion
contiendront, d'ailleurs, sur les Congrès et
leui' fiinctionnement, des disi>ositions dé-
taillées.
L'assemblée |irivi'e de la Société Nationale
des Beaux-Arts a eu lieu, dcrnièn-inent, au
restaurant Lodoyon. M. l^uvis de Cbavannes,
président, a prononcé une brève ullocution,
où il a fuit ressortir les encourageants résul-
tats otilonus. au point do vue matériel, par la
dernièro Exposition, et rassuré ses coopéra-
leurs sur les craintes (|ue l'I^xposition do liHX)
leur causait.
M. Diibiil'e, trésorier, a donné lecture du
raïqiort llnancier. rpii accuse, sur l'année pré-
cédcni", une augmentation de receltes de
liJ.OOi) francs.
Dn a ensuite procédé au rennuvcllomont du
tiers des momliccs dii la délégalinii, et l'un a
élu pour tiois uns : MM. Carolus Duran. limlin,
Besnaril, WnW, Due/., Muntcnard. lîarau, ('.oiir-
tois, l''ri:inl, Mnlliey, Injalhcrt. Dans la sec-
lion de gravure ; .MM. I.epèro et i'annemakor.
Dans lu section d'arcliitooturo, pour lu pre-
mière fois représentée ; M. de liaudol.
on annonce, pour le 10 janvier, à la (ialerie
<ieorges Petit, une Exposition d'art plniti)gru-
phiqiui organisée par lo Photo-Club de Paris,
Société coinpiisèe i-xclusiveMioiit d'amatours.
€o sera la |ireiiiicro leiitativo do co goure.
Dans la même lialei'ie, l'Exposition des
Femmes Artistes, ouverte hier, durera jus-
ipi'au 2-> janvier.
L'Association .\rtistique P. M. P. a ouvert
ofticiellement sa première Exposition le ven-
dredi 5 janvier 18a4, dan> les galeries de la
Bodinière, 18, rue Saint-Lazare.
La Ville de Périsueux met au Concours la
I construction d'un Musée et d'une Biblio-
tliè(|ue.
Ces biUiments seront construits sur un ter-
rain appartenant à la Ville, situé près des
.\llées de Tourny.
Les dessins réunis sur clulssis et les devis
devront être adressés franco à. M. le maire de
Péngueux, au jilus tard le 20 mars 1894, der-
nier délai, sous peine d'exclusion.
Le jury sera convoqué pour le 5 avril 189i.
L'auteur du projet classé le premier sera
chargé de l'exécution des travaux et recevra,
par conséquent, les honoraires d'usage. L'au-
teur du projet clas.sé le deuxième recevra une
[irime de de 2. .500 fr. L'auteur du projet classé
le troisième recevra une prime de l..")O0 fr.
Le projet définitif devra être terminé dans
le délai de un mois, à partir de la notification
de la décision du jury.
Tous les renseignements dont les concur-
rents pourraient avoir besoin, tant pour éta-
blir leurs plans que pour dresser leurs devis,
leur seront fournis, sur leur demande, par les
soins de l'administration municipale.
La deuxième Exposition inlernationale des
Hoaux-Arts aura lieu au Palais des Boau.x-
.\rls, à Monte-Carlo, de janvier i\ avril ISM.
Pour tous renseignements atlrainistrutifs.
s'adresser à M. G. B,>rnier, dircetcur général
do la Société des Mains do Mer, ù Jlonlo-
i^arlo.
NOUVELLES
*** Lo Ministre de riiislruclion publique et
dos lioaux-.Vrts, on rocovani, i\ l'occn-^ion du
jour do r.\n, le personnel do rins,ipciion et
des Musées nationaux, l'a entretenu longue-
ment do la question dos niodilicalinns et
agrandissements des locaux do nuire Musi'e
du Loiivro. M. Kaemiifen a l'uiirni ii M. lo
Ministre quelques ex[ilicalJons .•■ur lo chilTro
do la dépense qu'enlniineraient cos piMJols,
et M. lo Ministre a promis do faire prochaine-
ment une visite au Musée du Louvre pour étu-
dii-r liii-ménie sur place les changements les
plus urgents.
:(.♦* Plusieurs do nos si-ulpleurs sont on ro
moiui'nl chargés par In Diroclion do< Beaux-
Arts de l'exécution do divers buslos destinés
au Palais du gouvoniour général, à .Mgor,
nolaiumonl celui do l'aïuirnl DiiperriV par
LA CHRONIQUE DES ARTS
M. liayanl do la Vin^tric; celui d'Horace Ver-
net, par M. J fermant: celui do l'aniiral deiiuey-
don, par M. Bogino.
**j(< L'Administration des lîcaiix-Arts a com-
mande'' à M. l'Uionno I.eruux l'exécution d'un
liusto pour la dc^oration du Musée des (Jobe-
lins.
>!<*,(: M. Muzota l'aitvutorau Conseil municipal
un crédit de yiJ.OUO francs pourla participation
de la Ville do Paris à l'Exposition d'Anvers
en 1894 et un crédit do lin.ooo Irancs pourla
participation de la Ville do Paris à l'Kxposi-
tion do I-yon en 18<J'i.
Sur la proposition de M. Prudent Dervillers,
parlant au nom de la Commission du travail,
un crédit do :iO.OCHi l'ran;s est voté à litre de
participation à celte dernière Exposition.
■^*^ Une Commission vient de se constituer
h Liège à l'cU'et d'élever un monument à César
Franck, l'éminenl compositeur récemment
décédé. I/artiste chargé du monument. M. .T.
Rulot, s'est déjà mis à l'u'uvre.
-*— v.e,</^^e5«a»--i>a--— »—
L'Art Français
D.VNS LES COLLECTIONS D ALLEMAGNE
Lo Ministère du l'Instruction publi(pie et des
Beaux-Arts a conlié récemment une mi.ssion à
M. Antony Valabrèguc, Ti l'etl'et d'étudier les O'U-
vres des maitres français du xviii" siècle, dans
les Musées du Nurd et de l'Est, en Belgique et en
Allemagne.
M. Valabrègue avilit pour principal objectif
l'étude des Musées allemands, où les ceuvres de
l'Ecole française sont très nombreuses, les ta-
bleaux de Watteau et de nos peintres des fêtes ga-
lantes, placés dans les châteaux et les palais de
Berlin et de Potsdam (Sans-Souci, Nouveau-Pa-
lais, etc.) à la suite des acquisitions de Frédéric-
!e-Grand.
Il a pu examiner ces onivres, aidé d'ailleurs
très oljligearanient. par M. Paul Seidel, conser-
vateur des collections de la Couronne, écrivain
très distingué et auteur d'un livre remarquable,
consacré au roi Frédéric et aux artistes français
de son temps. Il est à peine besoin de rappeler à
nos lecteurs que la Guzefte des Beaux-Arts a pu-
blié de M. P. Seidel une étude sur Antoine Pesne,
premier peintre de Frédéric-Ie-Grand.
D'après le rapport que M. Antoay ^'alabrègue
doit remettre à la Direction des Beaux-Aris. voici
quehiucs-unes des oaivres d'art qui se trouvent
dans les palais de la Prusse : D'abord, de AVat-
teau, la célèbre répétition de VEudxd-qHenient
pour Ci/thére, les Coméclieiis t'nii>rais,\a Leeon
(TAiiiuitr, les deux parties de ÏEnseir/ne peinte
pour le marchand de tableaux (iersaint, la .Yoce
l'ii ViUtige, V Amour paisible, etc. (1). — Lancret
est représenté par vingt-six tableaux : la Carmagn,
le Jeu de Cache-cache, le Montreur de Lan-
terne yniifiique, le Moali,iet. de. — De Pater, ce
lli \mv à ce sujet l'Ktuile iniljln'c sur Vallcnii. \a\-
Paul >I,%n(z. dans la Gazette des Beaux-Arts de 1889.
sont des fêles galantes, des scènes militaires, le
Jlain rtistif/ue, le llain à la Maison, le Siilliin
daiis son Jlareai, it (piatorze sujets du Roman
coniii/ne placés iliins une petite entrée des appar-
tenierds de l'Impératrice d'Allemagne; en tout
Irenlehuil tableaux. — Il n'est point parlé ici di;
(pielques autres maîtres : De 'l'niy, Coypel, Anié-
(lèe Van fjoo, qui, lui aussi, a point un Embar-
ipiement pour Cythvre, et dos statuaires Sigis-
oirl -Vdam, Houdon, etc.
.M. .\ntouy Vidabrègue a dressé, eu outre, un
inventaire méthodique d'un grand nombre de
dessins de l'Ecole française des xvi' et xvii- siècles,
non catalogués, a]ipartenant aux Musées de
Dresde, de Munich, de Berlin, etc. Parmi ces
dessins tigurent des productions très curieuses
des artistes du xvi« siècle, contemporains des
Glouet, élèves français du Primalice, dessinateurs
qui vivaient sous Henri III et Henri IV. Ces
o'uvres offrent, certainement, des documents 1res
précieux pour l'histoire de Franco et pour l'his-
toire de notre .\rt.
Académie des Inscriptions
Epi(/rap!iiepliéiiieienne. — M. Philippe Berger
acbève sa communication sur la grande inscrip-
tion phénicienne de Larnax-Lapithou.
lieprenant l'inscription grecque de Poséidon
Larnakios, publiée par M. Waddington, il établit
que le nom antique de cette localité était Nar-
naka et non Larmaka et que lo dieu qui y était
adoré pjortait le nom de « Melquar sar Narnak »,
MeUpiarl, lU'ince de Narnak.
Ce savant s'applique ensuite à rétablir les évé-
nements auxquels celte inscription fait allusion,
et il montre comment Ptolémée a aflirmé sa do-
mination au nord comme au sud de l'ile de Chy-
pre en brisant les petites dynasties locales et eu
les remplai'ant par des ères nationales, « l'èi'e du
peuple de Citium, l'ère du peuple- de Lapithos »
qui gravitent luutes autour de' l'ère des .Séleu-
cides.
La longue généalogie de la famille à laquelle
appartenaient les grands personnages gouverneurs
et grands-prêtres cités dans cette inscription, de
même que le sanctuaire de Melquart prouve
l'importance et l'ancienneté de l'élément phéni-
cien dans cette, région de la partie nord de file.
Elle permet aussi de conclure que la domina-
tion ptolémaïque a été marquée par un retour
aux influences et à la langue nationales, compri-
mée pendant longtemps par l'inlluence prédomi-
nante de la Grèce.
VE.r-Viito d'Attale et le sealpfeiir Epiyonos.
— M. Salomon Reinach fait une conmiunication
surl'ex-voto d'.\ttale et le sculpteur Epigonos. A
la suite de leurs victoires sur les Gaulois d'Asie,
les princes grecs de Pergame, eu premier lieu At-
tale, dédièrent à Pergame même et à Athènes des
groupes représentant les vaincus. A Athènes, les
Gaulois étaient associés aux Géants, aux Ama-
zones et aux Perses, autres ennemis dont l'hellé-
nisme avait triomphé.
Nous possédons des répliques partielles do ces
groupes. Celles du groupe d'.\lhènes ont été dé-
ET DE LA CURIOSITE
couverlos j'i Roiiif en l-'il'i. Km ((■iiidigiia^ïe con-
temporain mentionne parnù ces derniiTes nne
femme morte dont nn enfant veut prendre le >suin.
On croyait celte sculpture perdue, mais M. Mi-
cliaëlis en a retrouvé, à liàle, un ancien dessin,
ipii prouve qu'elle est identique à unç Amazone
actuellement à Naples ; seulement, à la Renais-
sance, on a fait dis|)araitre l'enfant, qui était mu-
tilé lors de la découverte.
Or, un texte de l'Iine attribue au sculpteur Epi-
gonos, un des auteurs des trophées d'Attale, la
statue d'un joueur de trompe et celle d'une mère
morte avec son enl'aul. M. Reinach montre que,
si le joueur de trompe est le prétendu gladiateur
du Capitole, où l'on a reconnu un Oaulois, la
mère morte devait lui faire pendant et représenter
une (iauloise.
Dans le groui)e il'Atliéncs, qui est d'épo((ue pos-
térieuse, la (iauloise est devenue une Amazime.
Cela ne peut être que le résultat d'un eniprunl,
car les anciens n'ont jamais figuré des Anutzones
avec leurs enfants. Donc le groupe connu par le
dessin de Bàlo n'est pas la copie d'un ouvrage
d'Epigonos : c'est seulement une imitation assez
maladi'oite d'une (euvre de cet artiste, qui avait
re|irésenté une fiauloise mourante.
M. Keinach a aussi montré que lîaphaël, dans
sa com[)osition de la peste de l'iirygie, gravée
par Marc-Antoine, s'est inspiré du groupe de la
femme et de l'enfant qui avait été découvert à
Rome en l-'d-i.
AvchiUiloiiic clifrticinie. — M. (ieoIVroy écrit
de Rome qu'à Salemi, pelite ville de la .Sicile oc-
cidentale située entre Ségeste et Sélinonte, la
Irouvaille d'une pièce d'or dans la campagne a
conduit à une fouille qui amis au jour une |ietite
l'glise du quatrième siècle et deux pavages en mc-
saï<|ue, l'un avec inscriptions grecques, l'autre
avec inscriptions latines. Beaucoup de petits et
précieux objets fuin'raires ont été retrouvés.
On a recueilli au Musée de Palermeceux quiont
écliappé à l'avidité ou à la su|]erslition des ii.ibi-
lants, qui vcpyaient en cliacun d'eux un talisman
propre i guérir tontes les nudadies.
T'on'rt. — M. de Mas-Latrie lit un mémoire sur
les seigneurs d'Arsur, ville de Syrie. (|u'iui a ap-
pelée ;'i tort Azol, du n>iiii d'uni' aiiliqu^- cil.' au-
jourd'hui disparui'.
M. Menant contiruie la lecture di' son Mi''moire
sur trois souverains de Chaldée.
TRIBUNAUX
Contrefaçon de Bronzes d'art
Dans son auilirm-edu lll uoveiidire, la sepli.'iiir
<;iiaudu'e di' l:i Cour d'appel de Paris ,•! ivndii un
arrêt dont la ductriue esl ainsi formulée:
" L'artisleesl propriètaiii'de sa conceplion arlis-
liipie et di' sa composition, et nul ne la peutccqiiei-
sans être coutrefacleur.
Il Sans doute, il apparlieni l'i loul autre di- s'ins-
pirer de la mènu' idée, mais sans porter ;illeinle
à ce (jui caradérisi- l'i'xpressioii parliculièro et
origiiuile que larliste a donnée à sa pensée.
" Or, eu l'espèce, les Nlmililndes les plus sail-
lantes frappent la vue lorsque l'on considère la
pose, l'attitude, l'habillement, les formes, en un
mot l'aspect d'ensemble des deux modèles.
« Et si des variantes d'ordre secondaire se déga-
gent en y regardant de prés, elles apparaissent
comme le résultat d'une combinaison étudiée et
voulue pour créer un semblant de dilTérence et
pour faire illusion au public. «
MM. Masse, sculpteur, et Forain et Riedmann,
fabricants de bronze, ont poursuivi devant le Tri-
bunal correctionnel de la Seine M. Defer, sculp-
teur, comme contrefacteur de deux statuettes, inti-
tulées : DiieUistfx, et M. Bourgeois, fabricant de
bronze, pour mise en vente des statuettes ainsi
contrefaites.
Ils demandaient la cimdamnation des prévemis
aux peines édictées par la loi, Ô.OilO fr.de domma-
ges-intérêts, l'insertion dans cinq journaux et la
confiscation des objets saisis.
Par jugement du 20 juillet dernier, le Tribunal
de la Seine a débouté purement et simplement les
plaignant.s de leur demande et renvoyé MM. Bour-
geois et Defer des fins de la plainte, sans dé-
pens.
MM. Masse, Forain et Riedmann imt alors inter-
jeté appel. M" Georgex Maillard s'est présenté
devant la (Jlour pour les plaignants et M' Lahori
pour M. M. Bourgeois et Denfer.
La l^lour, sur les réquisitions de M. Madier,
substitut du procureur général, a rendu l'arrêt
suivant :
■< Considérant r(ui> Bourgeois a mis en vente
des objets qu'il savait contrefaits, que cette cou-
naissance résulte de tous les faits et circonstances
de la cause, et notamment des démarches faites
par lui auprès de Maugiu pour acheter des sta-
tuettes dont il a, plus tard, demandé la contre-
façon ;
« Considérant qu'en l'absence d'appel du minis-
tère public, il n'y a liiu de prononcer de (leine, mais
de statuer uniipienient sur les dommages-intérêts ;
que la Cour a les éléments nécessaires pour ap-
précim' le préjudice causé aux plaignants:
« Considérant, en outre, ipio la saisie du 11
mars WJ3 est régulière en la forme: qu'il y a lieu,
dès lors, de la valider et de prononcer la conlisca-
lion des objets .saisis ;
« Par ces nmtifs,
" Inlirme le jugement dont est appel ;
M I)i''iliargo les appelants des dispositions el
coudamnalions qui Imr font grief. »
BIBLIOGRAPHIE
llistiiire i>i<i>iilaifi' di' la Pi'inliire, par Ar.-.èno
.\i.i:\\MuiE. I-'rolr f'ninraisi-. (1 vol. gr. in 8
avec- iVl gravures, broche'' lit fr.. ndié l,"! fr.
franco C(Uilre mandat A M. il.Laurens, Editeur
B, ri;e do 'l'ournon, Paris.)
I.i' goiM des |{eaux-.\rls — surliuil celui de Ih
pi'inture — se répand chai|ue jour da\anlagd, et
chaque annéo voit augmenter le nombiv îles ex-
positions d'ieuvri's réirospoolives ou conloMipo-
raines. L'Ilisloire, intpuloiff île lu i>fiiitiii-r,
dont M. .Vrsène Alexandre vient de commencer
I la publication arrixidonc fort A propos. I.'nuvragi'
LA CHRONIQUE DES ARTS
<|iii coinproiiJra iiualn' vdIuiiios (1) tlébtilc celle
aiinéi; pai- Vl'Ccole /raiii'iise. Dans co premier vo-
liiriii', l'aulr'iir éludio avec clarté et in(li''pcii(lance
les iiiMiiencos el les idées auxquelles a obéi eel
.irl ipii, avec des moyens en apparence limilés el
toujours les mêmes, se Iransformc et se iiiodilii-
«ans cesse.
Il montre comment tous nos artistes : Gloiiel,
Poussin, Glande Lorrain, I^ehrun, IjCsueur, Wal-
lean, Boucher. Chardin, Grouze, La 'l'oiir, FraRO-
nard, David, l'nidlion, Gros, Géricaull, In^'res, De-
lacroix, Houssean.Millel, Gorol, Gourbel.Meisso-
iiier, sonl parvenus à donner ;'i leur (euvre un cachet
]iersonnel. ]:iIisloire populaire de In peintarr
comi)rendra qmtre volumes renfermant 2.')0 j,'ra-
vuros, de telle sorte (pie l'ensemble des volumes
formera un vérilable musée de mille tableaux
"raves.
Tour du Moiide. — lV:i2" livraison. — JiS
Sicile, impressions du préseni et du passé, par
M. Gaston Vuillier. Voyage exéculé on 1893. —
Texte inédit. — Quatorze gravures de G. Vuil-
lier, Berg, Pannemaker, Rousseau, Privai. Devos
el RuIlV'.
Journal de la Jeunesse. — Uni' livraison. —
Texte par Pierre .MaiM, Olivier Bacelle, Frédéric
Dillaye, le commandant Stany el Henri Jacoltet.
Illustrations de : A. Paris, ÎMyrbach, Zier, elc.
Bureaux à la librairie Hachette et G'", 79, bou-
levard Saint-Germain,. Paris.
GONGERTS DU DIMANCHE 7 .TAXVIER
Concert Lamoureux. — Symplionie eu lit
mineur (Beelhoven) ; Chasse et Orage des Troye;!*
(Berlioz) ; Symplionie fantastique (Berlioz) :
Marche funèbre d'Ua,alet (Berlioz); Ouverture
des Maîtres Chantears (R. Wagner).
Concert Colonne. — ]]'alle>istein (V. d'indy) :
air de Zurgadcs l'vcheurs de perles (G. Bizet) ;
Ilacaaaise, pour violon (G. Saint-Saëns), exé-
cutée par M . Marsick ; Concerto pour trois cla-
vecins (J. -S. Bach) ; les Deux Méiiélriers, mélodie,
2)oésie de .1. Richepin (César Gui): cavatine pour
violon (César Gui), exécutée par iVI. Marsick:
quatre poésies de .1. Richepin, mélodie : 1" U/'
eiore? 2° Larynes ; 3» les Soiir/eaiits; i" les
Petiots (César Gui); le Prisonnier du Caucase,
première audilion ((j'sar Gui).
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
La table alpliabclique el analylii|ue de
in Gmeltii des Heaux-AHs (3« série —
1860-1.S80 compris), esl en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 1» francs l'exemplaire broché.
Cette table a été tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables (1881-
1892) paraîtra prochainement.
JOURNAL DU VOYAGE
DU CAVALIER BERNIN
EN FRANCE
Manuscrit inédit, annoté et publié dans
la Ga :eUe des Beaux-Arts, par M. Ludovic
Lalanne.
Prix: 15 francs. — Pour les abonnés de
la Gazelle (12 francs, ex. pris au bureau).
Les exemplaires sur papier de Hollande
25 francs (20 francs fiour nos abonnés).
CHEMINS DE FER
DE PARIS-LYON-WIÉDITERRANÉE
Fêtes de Noël el du Jour de r.-Vn. — Courses
de Nice, les 15, 18,21 el 23 janvier 189'i
Carnaval de Nice du 2.3 janvier au <o février 1894
Vacances de Pâques
Régates internationales les 26, 27 et 29 mars 1891,
Tir aux pigeons de Monaco
Jlilli'ls d'aller et retour de I" classe pour
il) i>7i\'o/o fr'.'.ii<j->ise. 1 \,il. ; le^ J^Culrs hullaudalse et
flamande, 1 vol. \V Kcote estia(jnole, aiujlatseel at Icmandc.
1 vol.; VHciilc ilatieune, 1 vol. — Clinqne volume avec
250 pravui'es. hrocliê. 10 tV. : rcli«''. 15 iV. (H paraît nu
volume par an.) .
NICE
V;ili(lité : 20JMiu>, y c ompris Icjciur di; lV:iuissiou. avce
faculté (le proionji'nlion de deux lït'n-iodes de 10 jours
nioyenuant le paiement, poui' chaque péiiode, d'un sup-
plément do dix pour i-ent (10 0 0).
Ces billets d'aller et retour seront délivrés à première
demande : 1" du li) au 31 déeemlu-e 1S93 inclus ; 2» du 11
au 19 janvier IS'Ji inelus ; 3» du 23 janvier au 4 février
isdl inclus ; i» Du 15 au 20 mars 1S94 inclus :
1» .-\ux gares de Paris-I.yon et Paris-Nord; 2» Dans le
lîureaux-Suecursales,
CHEMINS DE FER DU NORD
Services directs entre Paris et la Hollande
Trajet en 10 heures el demie.
Départs de Paris à 8 h. 15 du matin, midi 40
et 11 heures du soir.
Départs d'Amsterdam à / h. 30 du matin,
midi 55 et 5 h. 55 du soir.
Déparis d'Utrecht à S h. 16 du matin, 1 h. 37
el 6 h. 37 du soir.
ET DE LA CURIOSlTf:
GRAVURES EN COULEURS
Publiées par la GAZETTE DES BEAUX- ART^i
PEINTRES
SUJETS
Lawrence La princesse C. de Metternich
(iravnie à l;i roulette, {niv A. Uertrand.
Watteau Etudes de têtes : deux estampes, chacune. .
l)';i|iics- les dessins du Louvre.
R. Cosway M'^ Damer
' l'iiiinlii' itoprimée à la poupée.
Buck M' s Moutain
' l'ianelie nn|)i-imée :\ le poupée.
La'wrence La comtesse de Derby
l'iain-lie iui|iiii]i''e à la poupée.
Rochard Mademoiselle Rochard
I Ir.iviirr imiiiiiii''!' sur quatre planches.
La^vrence Profil de jeune fille
l'Iaiiclii- ii]i|iiiiiiée à la poupée.
H. Fragonard Portraits d'enfants
( liaviii-e iiiiiniiiii'f sur quatre planches.
V. Pisano Marguerite Gonzague
(Iravure à la roulette, par A. Bertrand.
P R I X
DES KPRECTES
Avant .Avec
ta lettre la lotti-o
30
10
10
10
10
30
10
30
30
20
û
5
a
5
20
20
Ajouter dix francs pour recevoir une épreuve encadrée
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
Eq vente aux IJurcaii\ de la CAZETTE DES BEAUX- A RTS
110
w,
ICO
les
211
2V.I
2(11
:!>.J
'/S.'.
h'k;
PEINTRES
P. Delaroche
Antonello de Messine.
J. Bellin
Donatello
J. Bellia
Ingres
Van Eyck
Raphaël
Michel-Auge
Rembrandt.
SUJETS
Portrait (l'Horace Vernet
Portrait do Condoltioro
Vieri,'e nu Donateur
Statue équestre do Gatlainelatu. . .
Viery;c
dOdipp
L'IloMimo à l'Œillet
\iii;,'e do la Maison d'Orléans
Hnsie (lu Dante
t;répusculo
— (l'Iprouves d'Etal)
— (Japon)
— (Parchemin monté)
Télo do oiro du Miisi'o de Lille. . . .
Ddiii ( iu(''i'aii^;er
Monsei;;ueur Pie
L.'ou Xlll
Erai»iiionl dos Disciples d'Kinmai'ls
Le Pc rc lliil)in
PRIX
DES ÉI>11EI.:VES
.\vaiil
Avec
la li'ilro
la l.'ttro
l''puisé
5
do
'o
d"
5
d»
r>
d^
fi
If)
0
Epuisé
10
20
10
Epuisé
0
2()
10
•^".
;«)
«^
w
•20
10
ICpuisé
10
MO
l>
2.*.
10
10
it
10
5
PRIMES DE LA GAZETTE DES HEAEX-ARTS
ALB UM RELIÉ
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Impilniccs sur beau papier 1/4 coloiiihier. — Noiii'cau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
PAR
MJf. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PVn, MWTZ C.ir ARLES GARNI ER, MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSLS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-8° grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le te.\te et de i 1 gravures hors texte. 1! a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
i" Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2° Ex. sur papier vélin teinté, n»' i à 480.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
IN ViiLIME IN-'i" Tllili SIR FORT VÉI.IX DES l'-iPETElUES DU MAR \IS
11 a été tiré de cet ouvrage 75 exemplaires numérotés sur papier \\ hatmann. avec gra-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés. 20 fr. pour Paris: 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tète.
DE U GAZETTE DES BEfiUX-ftRTS
» l><illi;MI'; Hi;it8i;. — Pilx lOl» Iraurs. — Pour les .\I annés : .'>0 francs
.\ux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arts
les .\LBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de Maîtres aiif ieiis exposés à FÉeole des Beaiix-Ârls en M
P.AR LE -M.VHQUIS Ph. DE CHE.NNEVIÈRES
l^irectL'ur honoraire dos Beaux-.\rls, Moiiihre do l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. : Jranco en province, i 5 francs
Eli M'iilo iiu\ Biiroaiix de
c^^
M" 3. — 189'i
BUREAUX : 8, RUE FAVART
in .T:lI,^ia•.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT L! SAMEDI MATIN
Les ahonn/s à une année entière de lii Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et do la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 tV
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de M. L.
l,.i vcnic dos anciennes pori'ulainos de faïen-
ces fiomposanl la colleclion de M. L., faite le 30
décembre, par M» P. CiiEVAi.i.iEn et M. Mannheim,
a produit :îl. OUI) francs.
Anciennes puri-.el.vines i>e Saxe. — \. Garni-
ture de trois vases couverts: :?.().")0. — 2 et ;J.
Deux «roiipes : Bacchus à califourchon sur un
Innncan ; autour de lui une tiacchante et des ton-
neaux ; 4'i.'> et :î8.'). — 4. Antre plus grand, sem-
Idahle, en trois parties. Base en bois doré : L3(H).
— ."). Groupe : la Cueillette des cerises : :W). — 8.
Groupe: la Mère de famille: (pijr). — !). Groupe:
Bacchus ivre : 'm. — 10. Pendule Louis XV, et
11. Deux llanibeaux : l.'i80. — IH. Ueux statuettes :
Herser et hertîèro debout: 1.1:Î0. — lôO. Plat en
ancienne faïence italienne: r.Vreho <lo Noii :
;*Î5.
Eventails. — 103. lOventailf^ouis XV lYmonluro
de nacre partiellement dorée : la feuille oIVre une
.si'èiK! calante dans un parc: •JOO. — iG.]. Kventail
Louis XV :i iiiontiire d'ivoire sculpté, ajouré et
partielleine.iit point rt sujets pastoraux; sur la
fiMiille, paysans et motifs rocaille: 3i)0. — IG'i.
l'ivenliiil Louis XV A monturu d'ivoire ajouré '!t
parliellenu^nt peint et doré, ("i personnages et
vasiss de Meurs: sur la feuille, sujet pastoral à
deux personnages : :t'iO. — lliti. Kviiilail Louis XV
A montiirt! d(^ nacre partii'llenientHJoiiréeel dorée,
à rocailles et personnag(.'s; sur la feuille : Jo.seph
vi'udii par ses frères : fiSo. — \iù. Eventail
Louis XV, A montiiro de nacre ajourée et parliel-
leiUL-'it dorée, à di'ii'oi' de médaillons de persoii-
nag(vs, tl.'urs et oisenux : la t'eiiillo roprésentu un
épi.sodo du l'histoire d'Ksther: .^IK).
Dans une vente faite à fllolel DrouoI, salle I,
le '..'S décembre, par M' .1. (irii.i.KT ot M. Blochk
ont été adjugés divers lablonux, savoir; Un pay-
sage de Corot: 6.150. — Un PnUiii: !i\0. —
Une toile de Pak?.- 21.ô. — Une œuvre de Ber-
chère: 170. — Un Roqueplnn : 315. —Une gar-
niture de cheminée Louis XIV, allégorie du
char do la Nuit de Graux-Marly ; 3.tH)0. — Un
salon et décor de croisées en tapis.sorio d'Au-
busson : 2.475.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Salon des Champs-Elysées
Le Comité de la Société des Artistes franc-ais
.s'est réuni au Palais de l'Industrie, pour nom-
mer les membres du Bureau et ceu.x du Con-
seil d'administration.
A l'unanimité, on a réélu président M. Léon
Bonnat. Les deux \nco présidents, MM. C.ave-
lier, statuaire, et I>aumet. arcliitceto. ont été
également réélus. Parmi les secrétaires sor-
tants, deu.\ ont été renommés ; MM. Thomas,
statuaire, et de Vuillefroy, peinli'e; les dou.x
autres. MM. Lamotio ot Oarnier. ont été rem-
placés par MM. Coipiart, arehitecto, et Baude,
gi'aveur. Le secrétairerupporlour. M. Tony
Hubert- Kleury, peintre, cl le Irésurior. M. Bois-
seau, statuaire, sont chargés des mCmes fonc-
tions Il nouveau.
Los membres du Bureou font partie de droit
du Conseil d'administration, ou Sous-t'.oiiiité.
(In leur adjoint, pour isol. les ili.\-huit socié-
taires suivants ;
l'finlin-c : MM. Bougueroau, Albert Mai-
fjnan. Gagliardini. Dawanl. Le Blanl. .Iules
Lofelivro. UaphaiM Collin. Zuber, Lévy. Yon.
Sciilitliirr : MM. Matliurin .Moroau, Burrius,
(iuilburt, Etienne Leroux.
Arrliitrrlin-e : MM. Ginain ot Noriuant.
ilravure : MM. Lamotte ot Ai-hillo Jac(|uet.
10
LA CHRONIQUE DES ARTS
Salon du Champ-de-Mars
La délégation de la Société Nationale des
Beaux-Arts a renouvelé son Bureau pour l'an-
née IS'.M. M. Piivis de Gliavannes, ijrésidenl,
MM.Carolus Diiran et Rodin. vice-présidents,
ont été réélus. I-a délégation a, en outre,
nommé deux nouveaux vice-présidents : M.
Waltner, remplarantM. Bracquemond, démis-
sionnaire, ''t M. Gazin, vice-président délégué
à la section des objets d'ai-t.
MM. .lean Béraud et Billotte, secrétaires, et
M. DuhLifo, trésorier, ont été maintenus dans
leurs fonctions.
Dans l'une de ses dernières séances, le
Conseil niunicijial a décidé l'organisation du
Musée Galliera. Sur la proposition de
MM. Pierre Baudin, Octave Blondel, l'aul
Bernard, Grébauval, Gaplain, Giron, Gaumeau
et Brard, et conformément au vœu exprimé
par M. Philippe de Ferrari, fils de la donatrice,
let'.onseil a voté le crédit nécessaire pour as-
surer le traitement d'un conservateur pendant
le second semestre de l'année 1894.
Le Salon annuel de peinture et sculpture du
cercle 'Volney sera ouvert au public le mer-
credi 24 janvier et sera clos le jeudi 23 février
Le Musée d'Artillerie va, paraît-il, être
complètement réorganisé.
De nouveaux dons étant venus enrichir les
collections déjà si importantes et la place
manquant, on ne sait trop où les caser. On
n'attend, pour commencer les travaux deve-
nus indispensables, que l'entrée en fonctions
du nouveau conservateur.
La Société des Amis des Arts de Bordeaux
prépare sa quarante-deuxième exposition, qui
ouvrira à l'époque accoutumée. Des lettres
d'invitation seront adressées prochainement
aux artistes dont le concours est surtout dé-
sirable.
Du reste, on peut, dès maintenant, s'adresser
au représentant à Parisde la Société, M. Olivier
Merson, 117, boulevard Samt-Michel, pour les
renseignements nécessaires.
Un conseiller municipal de Saint-Péters-
bourg vient de soumettre au maire une pro-
position tendant à organiser, en 1003, la
première Exposition universelle russe, qui
:;o'inciderait ainsi avec les fêtes du 200« anni-
versaire de la fondation de Pétersbourg. Le
maire a promis de s'employer aussitôt pour
obtenir les autorisations nécessaires. Ge projet
est favorablement accueilli par toute la
presse.
Une Exposition nationale suisse sera ou-
verte à Genève le 1" mai 1896 et sera close
le 10 octobre de la môme année.
On annonce que la Midwinter exposition de
Galifornie, qui fait suite à l'Exposition de
Ghicago, vient d'étro inaugurée avec succès,
à San Francisco.
Légion d'Honneur
Parmi les décorations décernées à l'occasion
de la nouvelle année, nous signalerons les
suivantes ;
Sont promus officiers de la Légion d'hon-
neur :
M. Ferdinand Fabre, homme de lettres.
M. Emile Pessard, compositeur de musi(|ue.
JI. P. Ginain, architecte.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
M.
Sont nommés chevaliers :
M. Lecocq, compositeur de musique.
Marcel Prévost, liomme de lettres.
Abel Maître, machiniste décorateur.
Emile Richebourg, romancier.
Sprague Pearce, jieintre.
Jules Legrand, publiciste.
Edouard llarduin, publiciste.
Abel Peyrouton, publiciste.
il. Regnault, publiciste.
M. Abel, maître sculpteur, inspecteur des
restaurations des moulages du Musée de
Saint-Germain.
M. Garvalho. directeur de l'Opéra-Comique.
M. Georges Feydeau, auteur dramatique.
M. Emile Michel, critique d'art, membre de
l'Institut.
M. Albert Vandal, historien.
Jl. Laurent Labaigte, dit Jean Rameau,
homme de lettres.
M. Alfred Blau, auteur dramatique.
M. Massoule, sculpteur.
-^>-o8e>-ç<—
NOUVELLES
*** Le Pavillon de la Ville de Paris, aux
Ghamiis-Elysées, qui devait prochainement
être all'ecté à l'installation du Musée artis i-
que municipal, ne le sera pas, dit-on, avant
un an. Il paraîtrait que le Ministre de l'Agri-
culture sollicite de la Ville la concession de
ce j)avilIon pour la prochaine exposition d'hor-
ticulture et pour les expositions florales de
printemps et d'automne. L'Exposition des Ar-
tistes indépendants aurait donc lieu dans ce
même local pour cette année encore.
^** M. Bomier, le nouvel inspecteur de
l'Ecole des Beaux-Arts, a pris possession de
son poste lundi dernier. M. Bomier, qui était
déjà attaclié à la direction de l'École, a été
nommé en remplacement de M. Destable,
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
*** Le Conseil municipal vient de distribuer
les commandes d'art suivantes.- MM. Besnard
ET DE LA CURIOSITÉ
U
etLerolle recevront chacun 3.000 fr. pour exécu-
tion de cartons de vitraux destinés à la buvette
du Conseil : M. Carot ; exécution des vitraux
de ces mêmes cartons, G.OoO Ir. : M. Delalier-
clie : exécution de deux t,'rands vases en grès
naml)és, 5.(100 fr. : M. Carabin : exécution
d'une grande vitrine en bois sculpté destinée
à supporter des objets d'art, 12.O11O fr. ; M.
Desbois : e.xéculion d'un plat délain, 600 fr.,
indépendamment d'une somme de 'lOO fr. déjà
allouée : MM. Camille Martin et Prouvé, cha-
cun T.jO fr. ; cartons de mosaïques de cuir des-
tinées à la reliure de d3ux ouvrages de l'his-
toire de Paris ; M. AN'iiéer : exécution de deux
reliures en mosaïque de cuir reproduisant les
cartons ci-dessus, 700 fr.
jf:** On achève en ce moment, dans les ate-
liers de MM. Barbedienne et C'% la fonte en
bronze du groupe « Les Lulteurs «, ci'uvre du
statuaire Cliaritentier, qui a obtenu une mé-
daille d'or au Salon de 1893, où il a paru exé-
cuté en marbre. L'ouvrage en bronze, do la
môme grandeur cjue le marbre, est destiné i\
décoi'er l'une des ]jlaces de la ville d'Avignon.
L'Etat et la Ville d'Avignon ont concouru tous
deux à la dépense.
:ic** Le Comité du monument (iounud a ob-
tenu de la Ville la permission de ijlacer ce mo-
nument dans le parc Monceau.
**^ Le Comité du monument Charcot, dont
M. Pasteur est le président d'honneur, vient
de choisir pour président elTectil le docteur
Brouardel, jiour secrétaires les docteurs (ieor-
ges Guillon et Bourneville, et pour trésorier
M. Georges Masson, éditeur, 12it, boulevard
Saint-Germain. Le Conseil municipal a alloué,
le S8 décembre, pour ce monument, une sul)-
vention de l.(M) francs.
**+ Une toile trop connue de M. Jules Oar-
nier (jui portait ce titre suggestif : JJorç/ia
s'amuse, vient d'(Hre irrémédiablement dé-
truite par un accident survenu dans un as-
censeur do Saint-Louis.
L'o'uvro, on s'en souvient, représentait le
pajio Alexandre VI assis sur son trùne et
contemplant les danses lascives d'uno théorie
do jeunes personnes complctement dévêtues.
D'après le Herald, l;i valeur de ce tableau
était de cinq cent mille francs; au point do
vue de l'art et de la décence, il no valait pas
cher.
*** Rt. .luhn Sargcnt, l'aulcur de la Car-
mencita. réceiumont acipiisu par le Musée
du Luxembourg, viontdétrp nommé mcmliro
associé do la Royal Acadoiuy do Londres.
**^, Uno esquisse du monument do la Dé-
fense de la ville de .Saint-Quentin |>ar lo
sculpteur 'l'heunisson, a été posée jeudi 2M dé-
coiiibre, dit Le (lueiteur, sur la place do
ribilel-do-Ville, ù l'endroit où ce monumonl
doit être élevé.
*** Victor Considérant a li'-gué au Musée
do llesanrun lo busle do l''oiirioi' en luarbro,
par Dantan, et au Muséodu Luxembourg dos
loilos do lilgoux.
:(;*;<: Dans une pièce do terre appartenant à
M. Wendling, aubergiste à Grussenheim en Al-
sace, on a découvert un tombeau hun avec
squelette et urne.
^% La Bibliothèque royale de Bruxelles
vient de s'enrichir d'un ensemble de précieux
documents. Il s'agit de quatre lettres de Bu-
bons. (Jutre l'intéri^t qui s'attache à leur pro-
venance, ces lettres sont une source de ren-
seignements de grande importance pour l'his-
toire ar;isti([ue de la Belgique. Adressées à
Pierre Van Veen, 'ivocat, pensionnaire de la
ville de La Haye et l'un des frères d'Otto Van
Veen (ou Venius), lo maître de Rubens, elles
sont relatives au privilège qu'il s'agissait d'ob-
tenir en Hollande, pour la vente des gravures
exécutées d'après les travaux de l'illustre ar-
tiste que celte question préoccupait fort dans
les relations qu'il entretenait avec les diffé-
rents pays. L'une des lettres est accompagnée
d'une liste de gravures, au nombre de dix-
huit, pour lesquelles il sollicite un privilège do
vente. Ces lettres portent les dates do 1619,
lii-20 et lati, une belle époque de la féconde et
glorieuse carrière de Uubens ; elles donnent
la solution de plusieurs problèmes, restés
obscurs jus(iu'ici, sur la production des es-
tampes ([ue d'habiles graveurs, formés et di-
rigés par le maître lui-même, ont exécutées
d'après ses pointures. Elle est surtout intéres-
sante pour l'iconographie do Lucas Vorster-
man, lo plus remari|uable de ses interprètes,
auijuel notre collaborateur, M. Henri Hymans,
conservateur de la section dos estampes ù la
Bibliothèqui! royale, vient de consacrer un ex-
cellent livre, dont nous rendions compte der-
nièrement. C'est à Gand que l'Etat a eu l'heu-
reuse chance de faire celte trouvaille.
:):** Le Taijeblalt ayant reproduit unegravo
accusation contre lo peintre Max Klinger.
(ju'on rendait responsable d'un traitement
ignominieux intligé jadis A. Home à son ca-
maiir.le feu Charles SlautTer, M. Klinger se
rendit mardi soir ;■! la rédaction du Taijehlatt,
demanda le nom do l'auteur de l'arliclo et,
devant le refus du rédacteur de service, se
livra à dos voies de faits contre celui-ci et
diverses autres personnes du journal.
M. Max Klinger jouit en .\llemagne d'une
grande réputation, comme peintre et commo
aipiafortisto ; ses productions ont un cachet
d'originalité très maniuéc. par lo mélange do
tendances d'art qui se trouvent rarement ac-
coupli'cs, sauf on .\llomagne ; lo romantisme
et le mysticisme il la moderne.
La tlazelle doit, d'ailleurs, publier très pro-
chainement uno étude do- M. Emile Michel
sur col intéressant artiste.
^*it, On écrit de Uomo au Temps, lo A jan-
vier : « Do grandes dégradations s'élant pro-
duites dans les peintures murales qui déco-
rent la chapelle do Sainte (.'.écilo A Saint-
Liiuis-dcs-Krançais, lo conilo Leiobvro do
Iléhaino avait sollicite'-, en lS;i|. et obtenu do
M. Kibot, l'autorisation do -so concerter avec
lo diroclour do l'Académie do l'"rancoi\ Rome,
on vue do procéder à la restauration do cos
fresques ot do leur assurer dans ra\'onir uno
12
LA CHRONIQUE DES ARTS
protoclion cITicaco. I/enquôto poursuivie par
rarchilecto des (Hulilissoiuonls de la France à
Jtonie ayant (Haljli que les d(^grudatiuns de-
vaicnl vire attriljuiies à la pnVsence du salpô-
tro, il fallut procéder à des travaux délicats
destinés li isoler les murailles de la chapelle
de Sainte-Cécile et ù les soustraire à rinduence
do riuiiuidité qui, dos souterrains de l'éK'i^e,
envahis pcriodiquemcnl par les eaux du Tibre,
pénrlro dans l'édidce entier, (les travaux, au-
torisés par la dépulatiun administrative,
après avis conroi'mo de M. (iuillaumc, n'ont
pris lin que tout récemment ; les dépenses,
qui atteignent le chillVo de 10.8J1 francs, ont été
selon le désir de M. Ribot, inscrites au bud-
get des établissements français. Appelé à
donner son avis sur la faron dont cette rcs-
taui-ation a été exécutée, le directeur de notre
Académie nationale n'a pas liésité à fornmler
une ap|irubation sans réserve dont la députa-
lion administrative s'est empressée de prendre
acte. Les fresques précieuses du Domini-
quin, dont lo dépôt est confié à la vigilance
de l'ambassade de la lt'5publi([uo près le Saint-
Siège, sont désormais à l'abri de toute dégra-
dation.
n,*jt: Nous avons annoncé, dansla6'/(i'0«i'/(?c
du 30 décembre, qu'un archéologue italien, M.
Mariani, vient de découvrir en Crète, à huit
milles environ à l'ouest d'IIéraclion, les ves-
tiges d'une cité antique. Il n'a pas encore mis
à nu des ruines proprement dites ; mais la
présence de grands blocs de pierre indique
suflisamment l'e-Kistence des constructions
qu'on ne saurait tarder à voir surgir. l!n ar-
chéologue grec pense que c'est là l'emplace-
ment de l'ancienne Apollonie dont parlent
Ptolémée et Pline.
**:(: Les bibliothèques de la ville et de l'U-
niversité de Gand viennent de s'enrichir
d'une grande quantité de manuscrits, dus à
la munificence de MM. Alf. de Kerckhove van
ExaerJe et de Formanoir de la Gazerie. Ces
précieux papiers, qui appartenaient jadis au
comte Borluut van lloogstraeten, n'ont jamais
été consultés par aucun historien ; ils renfer-
ment d'intéressants documents pour l'histoire
nationale belge ; quelques-uns datent de
1407. Ils se composent de 2.370 dossiers ren-
fermés en 2-27 grands cartons et ne sont re-
mis qu'à titre de dépôt ; aussi ne pourront-ils
être consultés qu'avec l'autorisation des dona-
teurs.
Congrès de l'Union Centrale des Arts Décoratifs
Le 15 mai prochain, un Congrès sera tenu
à Paris, sur l'initiative et par les soins de
l'Union Centrale des Arts Décoratil's, à l'ell'et
d'étudier les conditions les plus favorables au
développement en France des Arts appliqués
aux méliers et les mesures à prendre pour
assurer ce développement.
Les Sociétés artistiques et industrielles, les
Chambres de commerce, les Ecoles, les Syn-
dicats et les diverses Associations de Paris et
des départements ont été consultés et se sont
montrés favorables à la constitution de ce
Congrès; nous souhaitons ((u'il ail un résultat
aussi ii'ile que celui (pi'a tenu, il y a vingt-
cinq ans déjà, l'Union Centrale : c'est du
Congrès d3 1809 qu'est sortie la réforme de
renseignement du dessin dans les écoles et
l'on sait l'inlluence considérable (|ue cette
mesure a déjà sur la production de nos ate-
liers.
Nous publierons prochainement le règlo-
menl du Congrès et le programme des ques-
tions jiroposées aux délégués i)a.rV Union Cen-
Irale, mais nous applaudissons dès à présent
à l'initiative de cette Société et nous sommes
heureux de voir que, poursuivant son action,
elle ne se contente pas d'avoir obtenu que
le dessin suit devenu obligatoire dans l'ensei-
gnement [irimaire. Elle veut introduire dans
les lycées et collèges de garçons un cours
d'histoire de l'Art. On s'étonne que cet ensei-
gnement, si soigné en Allemagne, soit négligé
chez nous par l'Université.
Un Incendie
A L'Exi'OsrnoN de Giitc.*.oo
Un grand incendie a éclaté dans les bâ-
timents de l'Exposition de Chicago. Le ca-
sino construit sur la jetée du lac Michigan
est détruit, ainsi que le péristyle qui le reliait
à la salle des concerts. Le feu s'est commu-
niqué à cette dernière et menaçait le palais
des manufactures, qui renfermait encore une
partie des objets qui ont figuré à l'Exposi-
tion.
Un pompier a été tué et cinq sont blessés.
D'après le Herald, il était question de faire
sauter à la dynamite la partie de la salle des
concerts qui n'a pas encore été atteinte par le
feu, afin d'empêcher l'incendie de gagner le
palais des manufactures, qui était le plus
grand bâtiment de l'Exposition et qui a coûté
8 millions de francs. ■
Des plus récentes nouvelles qui nous par-
viennent sur ce sinistre, il résulte qu'il a eu
des conséquences désastreuses pour notre
exposition française. La plus grande partie de
nos produits manufacturés était emballée
déjà, et n'attendait plus que les formalités de
la douane pour être enlevée. Une centaine de
caisses ont été détruites, et, parmi celles-ci,
celles qui contenaient les vases de porcelaine
de Sèvres, ainsi que celles renfermant les
tapisseries exécutées à la manufacture na-
tionale de lieauvai;, et qui avaient été un des
succès de notre exposition.
Seules les quatre tapisseries qui représen-
taient notre manufacture des Gobelins se-
raient sauvées.
Parmi les envois des particuliers qui seraient
perdus, ou cite ceux des magasins du Bon-
Marché et des tapisseries d'Aubusson, ainsi
que les meubles de style de M. Beurdeley.
Le total des pertes qu'a fait subir l'incendie
aux exposants serait évalué à 200.000 dollars.
Espérons toutefois que ce chiffre est plutôt
exagéré.
ET DE LA CURIOSITÉ
13
Le sinistre serait dû à l'incurie de l'Admi-
nistration de l'Exposition, qui avait consi-
dérablement réduit, depuis le 1" jauvier, le
nombre des surveillants et des pompiers. Nos
commissaires avaient déj;i protesté contre ces
réductions, et ils se réservent d'ailleurs, d'in-
tenter à la Ville de Chicago une action en
dommages et intérêts.
Institut de France
Le Bureau de l'Institut de France pour l'an-
née 18;)4 vient d'être constitué comme suit ;
Président : M. Lu'wy, délégué de l'Académie
lies Sciences.
Vice-ijrésidents : MM. (Camille Doucct, délé-
gué de l'.Vcadémie l'raiic;aise ; Meyer, délégué
de r.\i;adémie des Inscniilions et IJollcs-l.ct-
tres; Daumet, délégué de l'Académie des
Beaux-Arts ; Dareste, délégué de l'Acadéuiie
des Sciences morales et politiques.»
Secrétaires ; MM. lierirand et Bertlielot,
secrélau'es perpétuels de l'Académie des Scien-
ces.
L'Administration de l'Institut de France est
ainsi composée :
Académie fran(;aise : MM. Rousse et 11a-
lévy.
Académie des Insi-riptions et Belles-Lettres;
MM. Delisle et Deloche.
Académie des Sciences : MM. Frémy et
Fizeau.
Académie des Beaux-Arts ; MM. Cli. Gar-
nier et .\. Thomas.
Académie des Sciences morales et politi-
ques : MM. Barthélémy Saint-Hilaire et Aucoc.
Académie des Inscriptions
InstdlliUion dit bureau pour 1801. — .Vjirc's
une olc'n uito ulluculiou de M. Seiiarl, «pii u pré-
sidé cuitu ;uiiiéu-ci l'AcadOuiic avec miu rare dis-
liiiclioii, M. l'aul Muyor est iiislallé au Inireau et
reinureie ses confrère» de l'avoir élu président.
M. Musi)eru, nommé vice-président dans la der-
nière séance, assiste M. l'aul Meyer.
Ejiii/fiilihii: chi'L'lUume. — M. Kdmoiul l,e
l'ilant comnuuiique à l'Académie deux épilaplies
réconunent découvurles dans des fouilles opérées
autour de l'église de .Sainll'ierre à Vienne (Isère).
Ces insc ri plions sont ilalée», l'uni' de .V)'.!, l'autre de
018. La seconde, qui est un mauvais vers, mar-
quait la lond)e d'une reli;,'ieuse que l'on com|iare
aux dix vierges sages venues au devant de l'époux
céleste avec leurs lampes allumées.
Epiyritpliie arabe. — M. lo nuirquis do Vogùù
louiuuuiiipie A ses confrères l'estampage d'une
insci'iplion coulique qui lui a été envoyée par le
K. 1'. I.agrauge. File est gravée sur une liui-ne
niilliaire trouvée sur la route de .lall'a l'i Jèrusii-
lein et p irte le nom d'Alid el-MeliU, cinquième
1 alifo qui régnait ;\ la lin du septième siècle de
notre ère. Les moiuimenls épigraphiqucs arabes
sont peu uondueux ; c'est co qui njoulc do l'inté-
rêt à cette inscription qui servira eu outre à déter-
miner la longueur du inille usité chez les Arabes.
M. Clejmont-Ganneau ajoute à la communica-
liou de M. de Vogué d'intéressantes observa-
tions.
Epigropkie assyrienne et latine. — M. Joa-
chim Menant présente, au nom de M. de Mély,
six inscriptions, dont cinq assyriennes et une
latine, provenant du couvent d'Estchméalzine
(Arméuie). Ces inscriptions qui se trouvent dans
la cour du couvent lui oui été adressées par M. le
général de Frèse, gouverneur d'Erivan, qui a bien
voulu les faire photographiera son intention. Elles
complètent un texte publié par Mommsen dans le
Corpus inscriptionum latinarum.
Camuiunications diverses. — M. Paul Viollet
lit un Mémoire sur les Etats généraux de lîJ.'j.S.
M. Eugène Mnntz énumère les ouvrages en-
voyés pour le concours du prix Gobert.
Le reste de la séance est consacré à la nomina-
tion des diverses Commissions pour juger les pri.x
proposés par l'Académie. Voici les noms de ces
t^ommissions et des membres élus.
Conunission du prix annuel du budget: MM. le
marquis de "Vogué, Derenbourg, Glermont-Gan-
neau, riii lippe Berger.
Commission du prix Foidd : MM. Heuzey, Per-
rot, baglio, Mûniz.
Commission du prix Delalande-Guérineau
MM. Perrot, WeU, G. Boissier, Croiset.
Commission du prix Saintour: MM. Barbier de
Meynard, Schèfer, Senart, Berger.
Commission du prix Duchalais : MM. Deloche,
Schlumberger, Barth, Mûntz.
Commission du prix Brunet ; MM. Delisle,
llauréau, de Hoziére, de Boislile.
Commission du prix Stanislas-Julien: MM. Bar-
bier de Meynard, Schéfer, Oppert, Senart.
Commission du prix de La Grange : MM. Ue-
lisle, G. Paris, Longuon, Gautier.
Commission du prix Garnier : MM. Barbier do
Meynard, Schéfer, Senart. Hamy.
Commissiou du prix Eugène Piot : MM. Delisle,
Heuzey, Perrot, Schlumberger, Héron de Ville-
fosse, Saglio, K. de Lasleyrie, Mûntz.
Après ces élections, l'.Vcadèmie s'est formée en
Comité secret.
Les Décors de l'Opéra
Lo Conseil des Ministres a été saisi par
M. Spuller de la question que soulève l'incendie
du ma^jasin dos décors de l'Ctpéra. Il a approuvtj
les propositions du Ministre des Beaux-Arts, qui
si> résument ainsi :
Demande au Parlemmt d'un crédit de 700.000
francs pour réfection des décors iiuviulics ;
Veide des lorrains de la rue Kichor el de la
place Louvois, dont le produit de l'aliénation dé-
passera de beaucoup ce crédit;
Construction sur des points d<' la périphérie do
Paris de deux ou trois dépôts do décors, i\ l'oxom
pie du 'l'héAtreFraufais, qui a sou diiiOt boule-
vard Itineau.
(In dimlnueniit la ilépense par le choix de ter-
rains dans les quartiers oxconlnques; on suppri-
uiornil toute cause do dnnijor pour les iuinioubloa
l'i
l,A CHRONIQUE DES ARTS
habites et, enfin, en divisant les décors entre plu-
Hieurs dépots, on réduirait le risque en cas de
nouvel incendie.
Kii attendant, le Ministre de» Beaux-Arts s'en-
tendra avec son coili'gun des Travaux publics
pour a\itoriser le dépôt (irovisoire des décors de
l'Opéra au Palais de l'Industrie. Voici un daii^je-
reux voisina^îe pour le Musée des .\rts Décora-
tifs. Ne pouvait-on faire choix d'un lianyar hors
barrières?
Si re^trellable que soit la destruction d'une si
grande quantité de décors, il est à remarquer
néanmoins (pie bon nombre des ouvrages dont
les décors ont été incendiés étaient certainement
destinés ou à re[>araître rarement ou, même, à no
reparaître jamais.
Il convient donc de distinguer, dans les ouvra-
ges briilés, entre ceux dont la réfection n'a pas
absolument de raison tl'être, et ceux dont l'exploita-
tion est courante, dimt la représentation par con-
sécpient s'impas(u'a louiitemps, au double point
de vue artistique et pécuniaire.
Or, ])armi ces derniers, il en est sept dont la
Direction de l'Opéra, aux termes mêmes du ca-
hier des charges, est tenue de renouveler les dé-
cors. Ce sont : Cuppélia, la favorite, Guillaurne
Tell, Hamlet, les Hur/iienots, la Juive et Robert
le Diable.
En dehors de ces ouvrages, il en est d'autres,
d'un intérêt aussi grand, qui ont également dis-
para. Xous citerons notamment Roméo et Ju-
liette, Aida, le Prophète, etc. La réfection de
leurs décors s'impose donc, et c'est aux frais en-
traînés par leur exécution que l'Etat sera sans
doute appelé à participer.
A l'heure actuelle, la Direction de l'Opéra ne
dispose que de huit à neuf spectacles. C'est évi-
demment peu de chose, quoique l'affiche de ce
théâtre soit infiniment moins variée que celle des
Opéras d'.\lleniagne et d'Angleterre; mais nous
ne comprendrions pas que l'Etat consentît à la
suppression des représentations dominicales à
prix réduits. Ces représentations jouissent de la
faveur d'un imblic fort intéressant, moins fortuné
que celui des abonnés, mais également amateur
de musique et payant sa quote-part de la subven-
tion. MM. Bertrand et Gailhard se verraient avec
plaisir débarrassés d'une clause du cahier des
charges qui est sinon onéreuse pour eux, au
moins improductive de bénéfices. Cette considé-
ration touche fort peu le public ; or, c'est des in-
térêts du Public et de l'Art qu'il faut se préoccu-
per avant tout. Nous espérons que le Ministre
actuel des Beaux-Arts saura prendre la défense
de l'un et de l'autre, et ne pas grever inutilement
le budget en transigeant sur cette question de la
réfection des décors qui avait été si étrangement
passée sous silence dans le cahier de-î charges
rédigé par l'un de ses prédécesseurs au Ministère :
il eu coûta 400.000 francs à l'Etat. A. de L.
La Mutilation projetée
de l'Esplanade des Invalides
MM. Abel-Tommy Martin, docteur en droit, et
Charles Normand, secrétaire général de la Société
des Amis des ;\Ionuments Parisiens, viennent de
publier une note juridique et une courte discus"
sion pour la .sauvegarde de l'Esplanade des Inva-
lides, (jnestion dont nous avons déjà entretenu
nos lecteurs dans notre numéro du 9 décembre
dernier. M. Abcl-Toiiimy Martin établit victo-
rieusement l'illégalité du décret du 4 juillet \WÉi,
en faveur de l'établissement d'une gare de messa-
geries et de voyageurs sur l'Esplanade. On a, en
ell'et, violé la loi du 4 juin 18."j3, qui ne permet
pas à la Ville d'aliéner l'Esplanade, et cela par
un simple décret. Or, nulle loi ne peut être annu-
lée par un décret. Les raisons pitoyables que don-
nent les défenseurs de ce décret ne résistent pas
à l'e.xamen le plus sommaire, et il suffira, nous
n'en doutons pas, que la justice soit saisie de l'af-
faire pour faire annuler et la cession de l'Espla-
nade à la Compagnie de l'Ouest par la Ville de
Pari<, et l'exécution du décret ijui y autorise la
construction d'une gare. M. .\bel-Tommy Martin
espère que si la Société des .\inis dos Monuments
Paiisiens ne peut engager elle-même le procès, il
se constituera bien un groupe de Parisiens qui le
fera, ou inême verra-t-on un simple particulier
l'entreprendre, quelqu'un, par exemple, ayanlhôtel
ou maison avec vue sur l'Esplanade.
Espérons que le Gouvernement, mieux informé,
n'attendra pas le procès et relireia purement et
simplement le malencontreux décret, d'autant
qu'il suffit d'un peu de bon vouloir pour trouver
ailleurs l'emplacement de la nouvelle gare.
J. T.
TRIBUNAUX
Un tableau d'Alphonse de Neuville
Qu'on se dispute la possession d'un tableau de
maître, cela, en soi, n'a rien que d'assez naturel.
Mais chercher à mettre la main sur une toile sous
prétexte qu'elle est faussement attribuée à un
maître, comme il advient d'une demande en jus-
tice faite par la veuve du peintre célèbre, .\lphonse
de Neuville, à un marehaud de tableaux du boule-
vard Haussmann, et qui est soumise à l'appré-
ciation des juges de lai" chambre civile, cela
demande, pour être compris, quelques explica-
tions.
Passant un jour boulevard Haussmann, M"»
de Neuville remarqua à la devanture d'un mar-
chand de tableaux une toile représentant VAtta-
que d'un village et signée de son défunt mari.
Croyant s'apercevoir que cette peinture n'était
pas l'œuvre d'.Alphonse de Neuville, la veuve
entra, se fit connaître du marchand de tableaux,
auquel elle soumit ses doutes sur l'authenticité de
la signature.
Le marchand ne voulut rien entendre, et pour
cause. Pour lui le tableau était bien réellement
l'œuvre d'Alphonse de Neuville. Ce que voyant,
la veuve de l'artiste envoya un ami de son mari,
le peintre Edouard Détaille, qui, après examen,
lui déclara qu'efl'ectivement la signature lui pa-
raissait fausse et que d'ailleurs, malgré l'intimité
qui l'avait uni au défunt, il ne se souvenait pas
que cette toile fût l'œuvre de son pinceau.
Forte de cette appréciation. M"» de Neuville
s'avisa d'un stratagème imprévu pour s'emparer
de l'objet du litige. Elle envoya chez le marchand
ET DE LA CURIOSITE
15
son lils qui, inco^nilo, acheta le tableau sans le
payer et se le fit livrer chez sa mère.
Mais lorsque le marchaiiil parla de paiement,
M"' de Neuville démasqua ses batteries ; « Ce ta-
lileau est une contrefaçon, dit-elle, vous n'aurez
ni toile ni argent ». Bien plus, elle lui interlta un
procc'!, demandant 5.001) fr. de dommages-inté-
rêts pour le préjudice moral causé à la réputa-
tion de son défunt mari.
C'est sous cette forme que ce litige s'est engage
tout récemment devant le tribunal civil.
A l'audience, le marchand a n'pliqué qu'il avait
acheté le tableau en vente publique, par le minis-
tère de M" Chevallier, commissaire-priseur et sous
locontroledo M. Ferai, expert ; <|ue sa responsabi-
lité est dès lors à couvert et sa bonne foi, d'ail-
leurs, hors de cause, puisqu'il produit pour con-
firmer son dire, le catalogue officiel de la vente,
où le tableau en question se trouve porté sous le
nom d'Aliibonse de Neuville.
L'embarras du tribunal .se conçoit; aussi pour
en sortir a-t-il condamné « le procédé coupable
de M'"' de Neuville », ordonné la restitution du
tableau à son propriétaire, nommé un expert qui
dira si VAttfiquK il'un rilUif/n est oui ou non
l'ii'uvre d'Alphonse de Neuville, et enfin ordonné
i|ue pendant le temps (|ue durera l'expertise, le
tableau ne pourra être exposé.
Voilfi donc le tribunal et M. Blanc, expert, char-
gés do délivrer aux tableaux de maîtres des bre-
vets d'authenticité quasi-ofliciels.
{Jni/nml (/es Débats.)
NÉCROLOGIE
On annonce la mort, à l'àgc de quatre-vingt-
six ans, de M. César Paly, un architecte bien
connu, et qui olitiiil. Il y a une dizaine d'années,
le i/fi'iit ;/olcl mt'ddl de la reine Victoria.
M. César Daly laisse de nombreux ouvrages
sur rarcbitecliiro. 11 a été pcnd.-int longtemps di-
recteur de la librairie d'ouvrages d'architecture
André, Ualy et C", rue des Kc.iles.
Nous avons à annoncer la mort du baron
Carie de Hasenauer, architecte viennois, dé-
cédé subitement à Vienne.
Le baron de Hasenauer, recteur do l'Académie
des Beaux-Arts de Vienne, était l'architecte ilu
Ibéàtri! di^ la llofburg cl du Nouveau Palais.
Nommé chevalier de la Ijégloii d'honneur ou
lHVi, il avait obtenu une médaille de 1" classi' A
l'Kxposilion Lniverselle de 1878 et été pioiuu nfli-
cier de la J.,égion d'honneur.
BIBLIOGRAPHIE
Tniir du Momie. — 17:.':l' livraison. — \.:i
Sicile, impri'ssions <la présent el du pns.sé, par
M. (iasloii Vullller. Voyage exécuté en IWKÎ. —
Texte inédit. — Muatorzo gravures de (i. Vuil-
lier, Berg, Pannouiaker, Housseau, l'rivat, etc.
Un voyageur, doublé d'un observateur <le grand
mérite, cpii revient de Sirile el qu'a vivement
frappé li'lat ili^ leusluii des esprits au luomeut où
allaieut éclater les Irnubles graves dont le lélégra-
lilie nous apiiiiric chaque jour la nouvelle, publie
en ce moment, dans le Tour du Monde, le très
intéressant récit de ses observations. La misère
profondequi exerce ses ravages dans toutes les clas-
.ses de la population sicilienne, et que l'orgueil
do caste et de race dissimule mal, apparaît poi-
gnante sous sa plume. On ne s'étonne plus que dans
un pays oii des princes logés dans des palais aux
lambris de marbre, en sont réduits à vendre, pour
des sommes dérisoires, les reliques de l'ancienne
opulence familiale, où des femmes, vêtues de robes
de brocart, en sont réduites à se nourrir de fenouil
sauvage, l'exaspération populaire ait pu se porter
à de pareilles extrémités.
CONCERTS DU DIM.\NCHE 14 JANVIER
Conservatoire : Symphonie avec chœur (Bee-
thoven); Soli, M"'" Leroux-Ribevre et Boidin-Pui-
sais, MM. Warmbrodt et Auguez; .Vndante et
scherzo ( Bizet ; ; Ouverture de Fidelio (Beethoven).
Concert Colonne : Ouverture de JietivciiiUo
Ccllitii (Berlioz); cinq mélodiostCésar Gui), chan-
tées par M"' Marcella Pregi et M. Engel; le Pri-
sonnier du Caucase (Ovl\) \ Concerto pour [piano
((irieg), exécuté par M. Raoul Piigno; Fragments
de /*«)•.«'/■"< (Wagner); Soli par M. Engel, M-"
Remacle, Mathieu, etc.
Concert Lamoureux : Symphonie en ut mi-
neur (Beillioven) ; :iieijl'rieri-Idi/(l (Wagner);
Marche funèbre d'//n»i/c< (Berlioz); Rêverie du
.soir, de la Suite algérienne (Saint-Saëns; Prélude
du H' acte de Tristan et Iseull (Wagner): Ouver-
ture des Ma'itres Chanteurs (R. Wagner).
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
Ln table aliihobt5liinio cl nnalytiiiue de
la Gazette des ]i«ttu.v-.\rls (3" si'rie —
18l)!)-lS80 compris), est en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 15 francs rcxcmplairo bruche.
Cotte table a (Hd tirt'c à peli'. numbrt'.
Le quatrième voluiuo des Tables ISSl-
1892) paraîtra prochaiaomout.
JOURNAL DU VOYAGl!)
DU CAVALIER BERNIN
EN FRANCE
Maiiiisiril iniîdil, nnnold ol pulilit' dans
la (iazetle des Beaux-Xvts, pai NI. Ludovic
Lalanne.
l'rix : ir> Crânes. — Pour les abumu^s do
In Gatelle (12 francs, ex. pris au bureau).
Les excin|)laires sur papier de llullandc
2r) francs (20 francs pour nos abc^més).
PRIMES DE I.A GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ALBUM RELIE
VINGT EAUX-FORTES
de JuJes JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
M VlFi i llICIiEirAfflE
MM. C?I.\RLES BLANC, EUGÈNE GUILL.\UME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GOKSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-8° grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. 11 a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
1» Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n«' i
à 70 ; 2" Ex. sur papier vélin teinté, n»' i à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 46 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN^» TIRÉ SUR FORT VÉLIN DES P.iPETERIES DU M.4R.US
Il a été tiré de cet ouvrage yS exemplaires numérotes sur papier Whatmann, avec gia-
vures avant la lettre, au prix de y5 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger. Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relie en toile, non rogné, doré en tête.
Mbum de la gazette des beaux-arts
CliVQl lÈME SKKIE. — Prix 100 irancs. — Pour les .4l'»nnés : 50 Irancs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessius de Maîtres aiie ieiis exposés à l'École des Beaiix-Arls eu iSî!)
PAR LE MARQUIS Ph. DE ChEN.N'EVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-Arts, Alembre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché. 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. \ Jranco en province, i5 francs
£n venle aux Bureiuix de la GAZETTE DES BE.\l .\ -.4RTS , 8, rue Fa\arl, Paris
N« 3. — 180i
BUREAUX : 8, RUE FAVART
20 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPL^-MENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Lt SAMEDI MATIN
Les ato/i/iA à une aime entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
lu Chronique des A.ts et do la Curiosité.
Un
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six moi.>i.
8 fr
MOUVEMENT DES ARTS
Marbres, Bronzes, Ameublements
Vfiil.' luilc à ril.itel DivjiK.t, salle 1, les >> r-l
■i-l dri-LMiibro. M' G. DLf-.iiEsNi:, coinmissairc-pri-
s?ur,' M. A. liLoiMiF., expert.
Mauhuks. — I. Allrr/i-tiin (d'après). La Bai-
.'îiiousn. Slalucllc: Vi'i. — 'i. Ifaltliii. Michel-AuKC
enfant. Slaliielte : :!sr). — :i. JiiiUoni. Vénu'î et
r.Vniiiiir. (iruupc : 'iSf). — 'i. Oaioi^n (d'apri'S).
Tùlodo Vénus : llli. — (i. Ik-sliois. Le Rêve. S(a-
In.lli' : ;!:)(). — S. lùdconct (d'après). Le l'rin-
l.iiip.s. Buste : •ilK). — 10. Fulrotii'l (d'apros). La
liai^înenso. Statuette: •')'H). — 1:1. l-'ldi/uin'/ (école
de Krani;oi.s). 1,'LiLl'aul :i l'oiseau. ï^latuette: 'iO").
— 17. Iliiiidon (d'après). Diane. Buste : •iCi"). —
|f<. Iloii'loii (d'après). La Surprise. I5usle : 'J'iH.
— m. I.fi-iiiiilc. La RiMuo Marie-Antoinette. Bust-':
:!il.-). — -,>'!. Mon-iiii (IL). Le Printemps. Statnello:
l.'riil. —■>■"). /'('./o// (il 'ajirès). l-a l)n lîarry. Buste:
'i II). — :)0. fif/iillr (école dc|. Mercure, Statuette :
;:.l.-i. — :t'i. T(in-ni. L'Hiver. Statuette : .'Wl. — Jlj.
Tiiri'lli. l'Iirvné. Uuslo : '^ir>. — ;!H. .\ntique
(d'après 1). Le lléniouleur. Sliitueltc : '2(111. — W.
liuste: -'S'iel 'i*<. Statuette: '.'s.-,.
.\Mi:iin,r..Mi:NTs, Tapissk.iuks, Bi.ioux. — li'i l'is.
Slaluetio en lironze, haitîuenr: 'i'iil. — H't. Paire
de candèlalu'es en lirunze. Style Li>uis \VI : :!10.
— Sans nunu''ros. \'n bureau de style Hétfence:
1.11)11, el un nieublo ou Muiri|uetcrio et hron/es :
"(H). — I','). Portière en tapisserie nueienu'', \ r
dure, avec bordure: :19:).
CONCOURS ET EXPOSITIONS
La session annuollo d'cxanions pour l'ob-
lentinii (lu eorlilk'iit d'uplilude à l'Enseigne-
ment du dessin dans les écoles iiorinulos el
lirinmirossupérieuros, s'oiivrirn, duns tonte la
France, pour les aspirants et les aspirantes,
le lundi 20 février 1891.
Les épreuves de l'examen du certificat d'ap-
titude ù l'enseignement du dessin dans les
Lycées et Collèges (!■' degré) commenceront
le 'i''' mars |iroehain. Pour être admis à y
prendre part, les concurrents doivent adresser
au Ministre de l'Instruction publique, des
Bpaux-.\rls et des Cultes, avant le 1" mars,
une demande rédigée sur papier timbré, ac-
compagnée de leur acte de naissance.
L'Association artistique, nouvellement fon-
dée, du Groupe, s'est réunie dernièrement, on
assemlilée générale.
La section de sculpture a procédé au vote do
son Comité composé de vingt membres.
.\pr6s une vivo discussi'in i laquelle ont
pris part une trentaine d'orateurs, ont été
élus membres du Ciomilé pour l'année 18SM '
MM. .Mzelin, .VUouard, Zacbarie A>truc, .Vlfred
Bouclier, Cbatrous^e, Félix f.lmrpentier,
Croisy, Vital Cornu, Coulon, Dnillon. Darbe-
l'cuillë, Deloyo, Dusca, Hercule, Icard, Lrnost
Jetot, Claudius Mariolon, sieinor. Suchelet,
A'audel.
Le Comité a ensuite constitué son Bureau
ainsi composé :
Président, M. Vital Cornu.
Vico-présiilonts, MM. Kélix C.lmrpenlier el
Groisy.
Secrélalre générnl. RL Jetol.
Ca Comité o>l cbargé do l'admission des
adliéronls dans les formes suivantes:
1' Il faut l'iro Français, avoir été admis par
un jury iiu moins iino fois à l'un des Salons
do Paris (CluimpsIClyséosou Cbamp-do-Mars)
ou aux Kxpositions universelles franyaisos
iclasso tlos lleaiix-.Vrlsi et adresser son adhé-
sion signée au président du groupe ;
■i" Payer iino lolisalioit annuelle do cinq
francs pour couvrir les frais do çorrospon-
daiico ot autres :
U" S'engager, après libre discussion, A suivre
18
LA CHRONIQUE DES ARTS
luul proKramnie adopli'^ p'*'' 'a majorité et ù
le voler aver disripline.
L'ordre du jour ilns prochaines réunions
comprendra la l'ormatlun de la liste pour- le jury
du Salon et l'élude du hudgcldes lieaux-Arts.
MM. les sénaleurs et di'|)ut6s qui voudront
l)ien honorer ces réunion^ de leur présence,
y trouveront de précieuses indications en ce
(jui concerne les virux des artistes rrani.-ais.
Les artistes peintres, sculpteurs, architectes,
fçraveurs et lithographes qui désirent assister
à ces réunions sont priés d'envoyer leur adhé-
sion à M. Vital Cornu, président du Croupe.
17, rue Campagne-Première.
Tne llxposilion de lahleaux et pastels de
Armand Guillaumin sera ouverte dans les
galeries l.)urand-i;uel, du ■,'() janvier' au 10
février.
Une exposition de paysages hretons, poin-
ture et dessins par M. Maufra est ouverte,
•47, rue Le Peletior, du 18 janvier au 18 février
(dimanches exceptési de 10 h. à 5 h.
l-a Société des Vmis des Arts de Bordeaux
ouvrira sa quaranle?-deuxième Exposition an-
nuelle le 1" lundi du mois de mars 1894.
L'Exposition de l'Union Artistique de Tou-
louse sera ouverte le 1.3 mars prochain. Pour
tous renseignements, s'adresser à il. Olivier
Merson, 117, boulevard Saint-Michel.
Le Conseil munici|ial de Castres vient de
décider l'organisation d'une Exposition inter-
nationale industrielle, scolaire, agricole, horti-
cole et des Beaux Arts. Elle aura lieu dans le
jardin de la mairie, du 1.5 avril au 17 juin pro-
chain.
L'Exposition de Dentelles anciennes, orga-
nisée par la Société d'Archéologie de Bruxelles,
dans riiùlel de Kavenstein, s'est ouverte lundi
dernier.
Un arrêté royal porte que les produits
étrangers destinés à l'Exposition universelle
d'Anvers pourront être importés en franchise
provisoire de droits d'entrée, à charge de
réexportation, moyennant certaines condi-
tions.
Académie des Beaux-Arts
M. Guillaume, directeur de l'Académie de
France ù Kome. adresse un télégramme pour
annoncer que M. Mitrecey, grand prix de
peinture de cette année, est très gravement
malade.
L'Académie romaine de Saint-Luc fait par-
venir à la Compagnie une médaille comme
morative de la céléhrution du 3» centenaire de
cette Académie et remercie l'Académie des
Heaux-Arts du témoignage de sympathie
qu'elle lui a donné récemment dans le télé-
gramme qu'elle lui a adressé à roccasion de
cette cérémonie.
Sur le rapport de la section de composition
musicale, l'Académie proroge au .31 décembre
MM le concours Rossini (poésie), en raison de
l'insuffisance des poèmes qui ont été adre.ssés
au concours clos le 31 di'cembre 189."5.
NOUVELLES
+*;(! La séance générale Irimestrielle des
cinq classes de l'Institut a eu lieu sous la
présidence de M. Licwy, de l'Académie des
Sciences. Après l'installation du nouveau Bu-
reau pour 1894, et la lecture des changements
survenus dans le cours de l'année 1893, l'Ins-
titut a été a|jpelé à dcliliérer sur les fêtes du
centenaire de sa fondation, qui doivent avoir
lieu l'année prochaine, et à accepter la fonda-
tion faite par M"' Dosne, au nom de Thiers,
d'un établissement destiné à favoriser, dans
leurs études, des jeunes gens se vouant aux
carrières libérales.
*** La Société liljre des Artistes français
organise des Conférences artistiques dont la
première séance aura lieu le mardi 2-3 janvier
à 8 heures 1 :2 du soir, salle de la Société
d'Encouragement, place Saint-Germain-des-
Prés. M. le professeur Lippmann, membre de
l'Institut, exposera les découvertes ([u'il a
faites sur la Photographie des couleurs. Pro-
jections lumineuses des résultats obtenus,
faites par M. Molteni. Les cartes d'entrées
étant personnelles doivent être réclamées
chez il. Barlholdi, président de la Société
libre, 84, rue d'.Vssas.'Ou chez M. Ed. Debon.
secrétaire général, 9, rue Alfred Stevens.
^jc*^ M. Théodore Reinach, docteur es lettres,
a inauguré lundi dernier, à quatre heures, le
cours libre de numismatique grecque, qu'il
professe cet hiver à la Sorbonne (salle de con-
férence A). 11 a montré, par quelques exem-
ples, la grande importance des études numis-
matiques pour l'histoire artistique, religieuse
et économique de l'antiquité grecque. Le suc-
cès du prol'esseur a été très vif.
rj:*^ \ la liste des décorations que nous
avons publiée dans notre dernier numéro, il
faut ajouter le nom de M. Louzier. architecte
des édifices diocésains, nommé chevalier de
la Légion d'Honneur.
**:(; Les jeunes artistes lillois qui fréquen-
tent l'Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris
viennent d'être avisés que la Ville de Lille est
entrée en possession du legs Colbrant. M.Col-
brant était architecte. Il avait suivi les cours
d'architecture des écoles académiques et avait
été médaillé en 18-27. Jlort récemment, il a
légué à sa ville natale toute sa fortune pour
ET DE LA CURIOSITÉ
19
lu cnjation ûc liuurses en faveur de jeunes
artistes. Le maire de Lille a institué une Com-
mission chargée de rechercher les artistes
lillois architectes, sculpteurs, ijeintres, gra-
veurs ou musiciens, entre lesquels il y aura
lieu de répartir la somme dispunihle cette
année et qui doit iHre d'environ 4.00i) fr., soit
pour leui' donner la facilité de continuer leurs
études sur place, soit pour leur ])ermettre
d'aller cherclier à Paris ou à Rome le com-
f)lément de leur éducation artistique.
*** .\u Puy-Saint-Martin, dans laDrome,en
faisant creuser des galeries souterraines,
pour l'adduction des eau.K dans sa propriété,
M. Valentin a mis à jour des ossements
humains, parmi lescpiels se trouvait un sque-
lette ayant au.\ liras deu.x bracelets en or. On
a également trouvé deux amphores de l'épo-
que gallo-romaine.
:(;** Nous apprenons avec plaisir que l'Expo-
sition de M. l'.curdeloy, à Chicago, composée
d'un grand nomlire de meuliles et de bronzes
'le style, aurait échappé, du moins pour la
plus grande part, à l'incendie qui a été si
préjudiciable aux proluits de nos manufac-
tures de Sèvres etde Beauvais.
ji,** t'n incendie vient de détruire à Mayence
la maison qui fut habitée ]iar Gutenberg,
classé'e comme monument bislurique, et dont
la coui' i''tait ornée d'une statue de l'inventeur
de l'imprimerie.
*** La classe des lieaux-Arts de l'.Vcadémie
royale de Jiclgique a procédé, dernièrement,
à diverses élections. La place il'associé
étranger, vacante dans la section de musique,
est échue à M. !■:. Reyer, qui succède à Charles
Ojunod. .M. K'jyei' a l'^lé élu à l'uuanimilé au
premier tour de scrutin. On sait que l'auteur
de Si;/iiril est Irrs aimé en Belgique et qu'il
y com|)te nombre de fervents admirateurs.
Bru.xelles a l'ail entendre, avant Paris, les
deu.x meilleurs ouvrages de M. Reyer.
l'ne auUv nomination, ipii sera égale-
ment bien accueillie, est celle do M. ICugéne
■Miint/, (li)nt nous n'avons pas à rappclei' les
beaux travaux d'Iiisluiredc l'arl. et notamment
les ouvrages sur la Renaissance en Italie.
Les Décors de l'Opéra
Lii CoMiiiiis.-iiiiii siiiiérieurc des 'l'lii'':'ilros sVsl
iviuiie, iiicicri'di malin, an Minisli'i'c de l'Iiistnic-
lioii |iiililii|ui', siiuM la présideiii'c du miiiislre,
M. Spidbr. pi)ur éliidier lu qiii'Hlinn de l'Opi'ni.
ihi est liimbr' d'arciird, ilè.s li' premier inslaiil,
Mir lu n/'cc-isilé lie l'eiiioiiler. d:MiM le plus bref
di'liii possible, lui l'erluiu iicimbri' d'<iiivnii»ej im-
purl;iiiN :iii ilmible pniiil de vue de l;i ri'eelle el
lie la videur musiriile. I.es clii-eeleurs de l'Opérn.
en ell'el. iir ilispiiMiiiil que de liiiil à le iif speelii-
lie.i, il iiiiil li'smelli'e à nièiiie de viirier elileeiir-
»er leur iiriilhe.
MM. Mi-rlnind el (iiillliiiiil. iIiiiim niie lellredonl
il a été iliimié lerliin-, Hoiimelleiil iiii Ministre une
liste qui eoiiipi'eiid les mivrnKes stiiviiiits : l'.l/Vi-
fiiiiii'. A'ifli', iJou Jii'',i, le rruji/'"t>', lioutcfj t't
.hiliittli', le Fri'ijxrhiilz, le CiiJ el F'ilrie.
N'ous n'avons pas d'objection à faire à cette
liste, sauf pour les deux derniers ouvrages men-
tionnés ipii nous semblent avoir épuisé leur suc-
cès, si tant est qu'ils aient eu du succès. Ne vau-
drait-il i)as mieux oITrir une compensation à
MM. Masseuet el Paladilhe en leur demandant
deux ouvrages nouveaux ?
Quoi qu'il en soit, la reconslilulion des huit
décors demandés représente, à l'estimation des
experts ofliciels. une somme de t'Mii.iKKi fr.. sur
laquelle l.iil.fXKt seraient fournis par le contrat
d'assurances. Le Gouvernement doit-il demander
aux Chambres un crédit pour les ;r>il.<KiO autres
francs?
On introduit à ce moment M. Gailhard, qui
fait l'exposé de la situation telle que son collègue
et lui la conçoivent. ^L (;:iilhard insiste surtout
sur la question des matinées dominicales, que le
cahier des charges l'oblitre à garder, niais pour
lesquelles il serait heureux, vu les circonstances,
d'être délié de toute espèce d'engagement.
n II expose, écrit le Tc/njis; que les matinées,
loin d'attirer au lliéàlre les petites gens, n'ont eu
pour résultat que de diminuer la clientèle répar-
tie sur les autres jours de la semaine. La bour-
geoisie moyenne, au lieu d'aller à l'Opéra dans la
.semaine, n'y va ipie le dimanche. Il s'ensuit donc
ipie l'Opéra, non seulement ne fait pas .ses frais le
ilimanchc, étant donné la réduction du tarif, mais
que du même coup ses recettes de la semaine
s'amoindrissent.
« Eu conséquence, M. Gailhard propose au Mi-
nistre, en échange do ce-î matinées, trop coA-
leuses, une série de représentations gratuites
échelonnées sur tout le cours de l'année. Par ce
moyen, le but démocratique poursuivi par l'insti-
tution des matinées dominicales siTail atteint,
sans que les intérêts delà direction fussent lésés
dans des proportions aussi considérables. »
Le raisonnement de M. tiaiUiard n'a convaincu
personne ; nous sommes heuronx d'avoir i\ le cons-
tater. Nous connaissons tous des familles do
•> petites gens » qui donnent volontiers :!" francs
pour alb'r le iliiiiauche à l'Opéra, mais qui no sii-
critieroiil jamais le triple pour assister aux repn-
sentatioiis ordinaires, l'.es « petites gens-IA » ne
vont pas aux représentations gratuites.
Il est inutile d'insister, nous avons causi- ga-
giiéo : appelée fi so prononcer sur cette ipieslloii,
la Commission émet \f vii-u, conforiuémenl aux
l'oni'lusioiis du Miiiislre. que rinstilulioii des nia-
tiiièes doiiiiiiicales re.ste iiilacle, mais ipie les mil-
tinéos soient suspendues, pendant tout le mois do
février, vu b'S circonstances actuelles.
Reste la (pu'stion du local. Pour parer ini \Autt
pressé, il est ili'cidé qiU' la siillo des plu ilufi ni plies
située au premier èlnj/e du pnltiis il» rinduslrii'.
sera mise immèdiiileiiieiit à la disposition do
l'Opéra. Les ilirecteiirs y insliilleront en toute
luUe leurs ateliers de ilécoratiou. Les artistes
pourront ainsi se melire ;\ l'o-uvre, d'ici deux nu
trois jours, pour ii'l'aire les décors du second acte
de Tlmis, incendiés rue Iticlier: la piviiiièro iv-
préseiitalinn de cette pièce ne sera pas, de cotte
hiçoii, indélhiiiiieiil i-etnrdée.
(,iiiiinl aii\ mn^asins do décors à ivcinsliiiire.
le l'onsoil est il'iivis ipio, si rnlii'iuili"
riiins de In rue Ujciier et de In pIiic I
20
LA CHRONIQUE DES ARTS
l'ail dans dus CDiKlilionsasscz ravoraliles |i.iiir ((ii<;
le prix n'en passe pus loutcnlii-raiix consli-uclions
iioiivc'Ui'S (''lahlicH soi! à Ncuilly, soit à I-ovallois,
soit ailleurs. Is huiii ildil l'tre ciiiplnyé à la réfcc-
lioii des déroi'S ries liuil opri'asilnul les directeurs
uni présenté la lisli'.
A. i.r. L.
Le Musée d'Artillerie
Nous avons annoncé dernièreuienl que le Mu-
sée d'artillerie des Invalides alliiil. être complète-
ment réorganisé, par suite de l'impossilùlité on
se trouvait l'Administration d'iusialler dans les
locaux actuels les d(ins nouveaux (jui lui avaient
été adressés. Celle inlormation n'est ])as tout à
lait exacte.
En fait de présents, le Musée d'artillerie n'a
reçu, durant ce dernier mois, qu'un beau sabre
provenant de l'IiéritaKe du peintre David et quel-
ques menus objets dahoméens. Il n'en est pas
moins vrai que, si ces acquisitions ne justifient
pas une extension de vitrines, force serait, en cas
d'augmentation des collections, de procéder à un
agrandissement iiuelconque. Les salles actuelles
sont, en effet, presque insuinsantes pour leur con-
tenu.
On a parlé d'all'ecler au Musée de nouvelles
salles dans le bâtiment situé à l'orient de la cour
d'Honneur.
Mais on a reculé juisqu'à ce jour devant la réa-
lisation de ce projet qui présenterait le double
inconvénient d'obliger les visiteurs à traverser la
cour dans toute sa largeur pour aller d'un bâti-
ment à l'autre, et de compliquer beaucoup la
surveillance du Musée. En effet, outi-e qu'il
deviendrait plus diriicilc d'éviter les vols, les dan-
gers d'incendie seraient plus considérables.
La question est à l'étude, et elle ne parait pas
devoir être résolue de si tôt.
Congrès de l'Union Centrale des Arts Décoratifs
Nous avons annoncé dans notre dernier numéro
la réunion à Paris, pour le 15 mai, d'un Congrès
do l'Union Centrale des Arts décoratifs.
Toutes les questions et propositions, accompa-
gnées ou non de mémoires ou de notices, à pré-
senter au Congrès devront être déposées sous pli
cacheté au siège de l'Union Centrale des Arts
Décoratifs (Palais de l'Industrie, porte VII, à
Paris), à l'adresse de M. Georges Berger, député,
président de la Société, avant le 15 avril 189i.
pour être transmises, après classement, au Im-
reau du Congrès (jui décidera s'il y a lieu de les
discuter.
Les personnes qui désireront suivre les tra-
vaux du Congres sans en être membres, et, par
conséquent, sans prendre part aux discussion.?,
devront adresser une demande au Président de
l'Union Centrale des Arts décoratifs, qui en réfé-
rera au bureau du Congrès.
Des visitas des membres du Congrès dans les
Musées publics, les Manufactures nationales, les
(•(dlections ,Trivées et les ateliers d'Ail industriel
seront organisées par les .soins de l'Union cen-
trale des Arls décoratifs, pendant la durée de la
.session .
Les questions spécialement recommandées au
(longréspar le(_'.onseil d'administration de l'Union
Centrale des Arls Décoratils sont les suivantes :
PiiKMiiîiiK SKoTiON. — {Dcceloppeinent des Arix
Drcoral i f'.i i;ii France).
1" — Du rôle el de l'influence de riniilalioii en
matière d'art et d'industrie:
"i" — Introduction dans les Expositions des
Leaux-Aris des départrinents et dans les Musées
]iern<anents do province, d'une section des objets
d'.Vrl industriel.
:> — De l'influence de la femme sur le moure-
nienl artisli(]ue de notre pays.
4"— Les industries d'Art el la loi militaire.—
Ouels sont les moyens pratiques à recommander
pour que les dispenses prévues par la loi militaire
au profit des ouvriers d'.-\rt, servent véritable-
ment au déveliippenu'ut de nos industries artis-
tiques •?
I)i;i:xiK.\rE SECTION. — {Dén'loppcment des
moi/i'iis d'action : Union centrale des Arls dc-
corati/'s; Musées et liibUothèqttes).
1° — De l'utilité d'un Musée central des Arts dé-
coratifs, de son développement et de sonai'flliation
aux Musées de province. — .Musées ambulants.
2° — Développement du Musée des Tissus par le
dép(M. à la Ijibliothéque de l'Union centrale, des
échantillons de l'industrie textile contemporaine.
3" — Enregistrement des modèles dus à l'Art du
sculpteur el de l'ornemaniste, destinés à consti-
tuer les Archives de la propriété artistique et in-
dustrielle.
4" — Centralisation des photographies des œu-
vres d'Art, architecture, sculpture, décoration et
mobilier, par l'affiliation des amateurs et prati-
ciens photographes à l'Union centrale.
Ti;ois[ÈME SECTION. — {Enseif/iwincHt du Des-
siii et Histoire de l'Art).
1° — Enseignement primaire du dessin.
■1" — Enseignement du dessin géoméfrique pour
1rs jeunes filles.
•'1" — Unification des méthodes d'enseignement
de la perspective.
4» — Introduction d'un cours d'histoire de l'Art
dans les lycées et collèges de garçons.
Outre les sujets ci-dessus recommandés au Con-
grès, l'Union centrale propose l'élude des ques-
tions suivantes, qui pourront faire l'objet de mé-
moires h remettre avant la fin de l'année 189'i.
Ces mémoires seront examinés ]iar un Jury spé-
cial, qui décernera deux prix, de l.OOil fr. et-ôOn fr.
et des mentions à la suite. Le mémoire classé
premier sera imprimé et édité par les soins de
l'Union centrale.
1° Quel a été et quel doit être encore le rôle ar-
tistiejue de la France? Quel résultat économique
a-t-elle le droit d'espérer de son infiuence sur le
goùl public ? — Histoire des transformations des
styles ; leur durée; le rôle qu'a joué la France
dans révolution de lu forme et du décor. — Com-
ment s'est exercée la direction du goût ; des in-
fluences qui ont modifié ce courant; du caractère
politique et social de l'Art et de la Mode. — Des
moyens de cultiver le goût el de développer le
sentiment du beau dans la démocralie.
ET DE LA CURIOSITE
21
:J» Ce qu'on esl convenu d'appeler le style, et qui
est la forme déeorative d"une épocpie, subit au-
jourd'hui une Iransfurniation jdus rapide que ja-
mais. Pourquoi ? — Ni>tre siècle a eu la curiosité
d'étudier l'Histoire rétrospective de l'Arf. On a
acquis, dans la Science archéologique et crili(|ue,
des connaissances i^;norées des sociétés précé-
dentes. Cela a suscité, au lieu d'originalité, une
facilité et un hesoin d'imitation. — Le goût au
xix" siècle est devenu, |)our cette cause, plus in-
constant, plus changeant qu'aux autres éiioqnes.
— Du danger de continuer ci'tte récapitiilatiim fa-
cile des choses du pa'^.sè. — Les facultés créatri-
ces de notre race ont été amoindries par celte
nouvelle Science: elh' tier.t lieu d'invention et
engendre, aux dépens des artistes véritahles, une
foule d'imitateurs et de copistes qui sont un dan-
ger pour le génie national de la France. — i,)uels
sont les uioveiis de réagir contre cette tendance'?
Couleurs lumineuses
M. Jacksli, de Triesch (Moravie), publie les
renseignements suivants sur les couleurs luiuinen-
ses :
Il y a actuellement quatre combinaisons sulfu-
rées qui, exposées pendant (|uelque temps à la
lumière du jour, deviennent i)hos|)hon'scenles.
Ce sont les sulfures de calcium, de strontium, de
baryum et de zinc. Ce dernier composé n'a et.!-
obtenu lumineux (|ue récemment, par distillation
dans un espace sans air ; préparé à \\ façon ha-
lùtuolle, — par précipitation de sels de zinc solu-
bles par des combinaisiins sulfurées, — il ne iimn-
tre aucune trace de phosphorescence. Le sulfure
lie baryum donne une lueur jaune orangé, mais
toujours quelqries minutes .seulement après cha-
que exposition ;"i la lumière: aussi est-il tout
aussi peu utilisabh^ pralicpiemenl (pie le sulfure
de strontium et le sulfure de zinc, qui émettent
une lumière verdàlre disparaissant au bout de
deux heures. Pour les usages pratiques, le sulfure
de calcium que l'on trouve ilans le connnerce a
dom- seul de la valeur. A l'étal pur, il ne donne
qu'une lueur jaumUro; mais traité d'une façon
convniable à la chaleur rouge et additii>nné d'utu'
|ietile ((uantilé d'un sel de bismulli, il se trans-
forme en un cmps ilimmuit une lueur violelloqni
conserve sa propriété Inmiiieiuse ilur.-uit près <|e
ipiarante heures a|uvs uii'i espusition i'i la lumière
lie (pielipU'S secondes seulemi'Ut.
Pour reporter cette combinaison sur le papiei',
on opère de la fai'on suivante: du ilissont, dans
.' litres d'eau chaude .VHI grammes de gélatine
blanche pure, el ou ajoute 1 Uilogr. ."> de la com-
binaison el ."lO gr. (h' glycérine. l.e liquide dnil
èlre n\ainleuu chaud peiulant .sou application, il
il faul avoir soiu de bien agiter le nu'dange. DeuN
l'onches sulliseni dans Ions les cas. l/addilion,
souvent recomnuiudi'e, «le hichlorure de potasse
isl nmuvaisp, parci' (pi'elle Uiul le produit en
jaune bruni\tre el absorbo cniMplèlenieul les
raymis jaunes de la lumière phospliorescenle.
Si la couleur hiinineuse doit èlre eiuplovée à
l'air libre, on remplace l partie de cette couleur
par I partie 1 ■; de laque, el. dès que l'endnil
est sec, on le recouvre encore d'une couche de la-
que.
Le Buste de Molière à Pézenas
Le Comité qui s'est constitué à Pézenas pour
ériger un buste à Molière, a choisi la date du li
janvier, anniversaire de la naissance du grand
poète, pour ouvrir la souscription destinée à couvrir
les frais de l'érection del'œuvredu sculpteur Injal-
bert. Le maire de cette ville, président du Comité.
M. !.. Miwitagne, adresse, à celte occasion, un
chaleureux appel à tous ceux qui ont au co-ur le
culte des gloires de la patrie et les convie à parti-
ciper à ce monument comméuioratif.
« Nous avons voulu que ce buste ne languit
point seul, et nous l'avons accompagné d'une
riante ligure féminine, celle-ià même qui perpé-
tue it fixe dans l'ieuvre de Molière le souvenir de
Pézenas.
« Lucelte, bavarde et hardie comme une cigale
méridionale, appétissante et jolie comme une
grappe bleue sous les pampres d'automne : Lu-
cetle, cette incarnation de la langue d'oc dans le
théi'itre moliêresque. lui offrira une gerbe de fleurs
agrestes: iris des collines, immortelles dessables
de la Peyne, menthe sauvage des bords de l'Hé-
rault .
« Et de l'autre côté du socle, la fantaisie de
l'éminent statuaire auquel nous avons confié
l'exécution do cette ouvre. M. Antonin Injalberl.
a assis un vieux faune, un satyre philosophe et
railleur, qui. de son stylet. Semble encore noter
les ri'llexions satiriques du maître immortel, du
père de la Comédie.
» Seuiement le tout n'est pas d'avoir des droits
à ériger d'une main pieuse un monument à un
giaud homme, d'en fixer les lignes principales, el
gi-'iceau talent incontestable d'un de nos premiers
sculpteurs frani'ais. èlre assurés de la perfection
de l'ieuvre d'art; il reste enccue le quart d'iieiire
de Habelais, ce frère ahié de Molière.
" Kt c'est pour nous tirer avec hoiuieur de ce
pas que nous tendons notre sébile à tons ceux qui
avec nous — et ils sont légion — applaudissent,
lisent et reli-sent Molière. »
Celte souscription osl placée sous le haut pa-
tronage du Ministre de l'Instruction publique et
des Ueaux-Arts el d'un grand nombre de som-
mités liltèraires el politiques. .M. Mouval, archi-
viste de laGomédie-l''rançajsc,a été désigné piuir
ri'cevoir les fonds des souscripteurs parisiens.
Académie des Inscriptions
Mi.<siiiii Diilrriiil lie 1,'liins. — |^> Millislrede
l'inslruclion publique avise l'.Xcadi'unie qu'il vient
de recevoir une lettre de M. Dutrenil île Kliins.
datée de Tchertclien, haute Asie ('.'l iiurtl), ninion-
ç.anl son départ de celle villi».
Cet explorateur joint à sa commuiiiciilion divers
travauv de M. (ireuanl : un nipporl sur se» n>-
olierches historiques avec une élude ethuogniplii-
que et linguistique sur les .lhr/ii/>', deux analyses
de teskérés. nue note destinée ft servir de prx'fHce
iîi
LA CHRONIQUE DES ARTS
;i uu travail r-leii'lii sur la cuiuiiu'lo iiiiisiiliiianc
dans le Turkcslan orionlal.
I,a sc-anco s'ost lerminén par la lecture faite
par M. Menant d'iino notice sur trois rois de
<;iia!dée.
TRIBUNAUX
La Société Arli el AmifUiir
Nous avons déjà entretenu nos lecteurs de
cette afl'aire dans la Cliruniqiie du 2ô novenilire
dernier.
Le jujienicnl a été prononcé le 1.3 décembre :
nous eu donnons les principaux considérants:
« Attendu que Norbert- Vuy es qualités est en
tous points mal fondé en ses demandes de paie-
ment de cotisations arriérées el en (himmafresin-
léréfs;
En ce qui louche la demande de livraison
d'œuvros d'art promises;
Attendu que 1 enKajJeniciif contracté en 18S1 par
llaquelte, Gotiliardi-Kucdil, de Penne, Weiss,
Ijaiu, époux Cazin, ('.lu'villart, Delorl, Gervex,
K;emmercr, Stevens, Tout mouche, M'illems, Le
l'dant, lîossel Granger, llareux, Perrault, AVurtz,
Munkacsy, Pasini, Gii.l>aiiel et la dame Made-
l.'ine Lemaire. de faire, avec beaucoup d'autres
artistes, don d'une de leurs œuvres à la Société
Aiii et Ajiiiciliœ. ne constitue pas, à propre-
ment parler dans l'espèce nue oljUgation sociale:
<]ue c'est dans un but spécial et déterminé et en
dehors (les obligations imposées aux sociétaires
par les statuts que les défendeurs susnommés ont
contracté ledit engagement:
Attendu qu'aux termes de l'exposé en date du
l«'juin 1X81, enregistré, au bas duquel un grand
nonilire d'artistes ont signé l'engagement préciti-,
le but à atteindre élan' de procurer à la Société,
en dehors des cotisations des sociétaires, les res-
sources nécessaires à la constitution d'une somme
<le 200.000 francs destinée à garantir les lots
d'une loterie qu'elle avait demandé au gouverne-
liienl l'autorisation d'éujeltre;
Attendu qu'aux termes de l'article 3 des statuts
toutes les ressources de la Société y compris le
produit de la loterie projetée, étaient elles-mêmes
destinées, avant tout, à la fondation d'une mai-
son de retraite et de santé en faveur des sociétai-
res ;
Qu'aux termes de l'arlicle 8 des statuts, les
fonds encaissés, déduction faite des frais d'admi-
nistration, devaient être placés en rente, par les
soins du Directeurde la Société, jusqu'au moment
où le conseil directeur trouverait le capital sulli-
sant pour élre employé à la réalisation de la mai-
son de retraite et de santé projetée ;
Attendu qu'aucune de ces conditions n'a été
remplie parla Société; que les sommes s'élevant
à 8.3.400 fr., produites par la vente d'objets d'art
des 30 et 31 mai 1882, n'ont pas reçu l'alVectalion
stipulée et n'ont pas non plus été placées en ren-
ies : que ces sommes, de même cpie toutes celles
iwovenant du paiement des cotisations, soit en-
semble plus de I.jO.OOO fr., ont été, au fur et à
mesure des encaissements, dissipées en frais gé-
néraux excessifs et abusifs, et en dépenses abso-
lument stériles, telles que, noiaramont, la loca-
tiiMi, [lendant six années, au loyer annuel de
/.(KKJ l'i'., di deux hi)tels, .sis rue Laroutaiiie, TiO
et .33 :
Attendu (jaau cours de ces .six années ii n'a élé
admis dans ces deux hôtels, et ce pendant quel-
(pies semaines seulement, qu'un unique pension-
naire, lequel, d'ailleurs ne faisait pas partie de la
Société ;
.\ttendu i|iie, la Société ayant ainsi violé ses
engagements, c'est à bon droit que les artistes ci-
dessus désignés invoquent, aux termes de l'art,
lls'i du Code civil, la condition résolutoire tou-
j(jurs sous-entendue dans les contrats synallap-
mati<pies, el se refusent à livrer à Vuy, es quali-
tés les o'uvres d'art dont s'agit;
Lu ce qui concerne Madrazzo etMossler:
Allendn ([u'il résulte des documents de la cause
qu'ils ont satisfait aux engagements qu'ils avaient
contractés ;
En la forme :
Déclare Gervex, la dauK- Léonide l.eldanc. lla-
quelte, Pasini et autres nuil fondés en leur lin de
non recevoir, les en déboute ;
Au fond :
Déclare Vuy es qualités mal fondé en toutes se:-;
demandes, lins et, conclusions. Feu déboute, et le
condamne aux dépens. )■
BIBLIOGRAPHIE
i)-v/,'«(')'ej>cvMc'e. par M.vx Nobuai'. traduit de
I allemand par Aug. DiETPac.it. — (Tome pre-
mier : Fin de siècle, le Mysticisme, Les Pré-
raiiluiélites), etc. 1 volume in-8" de la Bibllo-
thi-que de philosophie conteyiiporai>ie,liv. 50.
— Félix Alcan, éditeur.
^1. Max Nordau prévoit un danger dans l'étal
d'i'iuie baptisé du nom à la mode, fia de siècle,
lequel, selon lui, devrait plutôt porter celui de fin
de race, el qui c;iractérise la société des gran<les
villes.
Les principales causes de ce mal sont : l'a'bus
lies matières stupéhantes et excitantes, la déser-
tion des campagnes, la fatigue cérébrale imposée
aux sociétés civilisi'cs, depuis nn demi-siêcle, par
les découvertes modernes, les terribles guerres de
ce siècle et surtnul celle de 1870-1871.
C'est sur ce terrain qu'a poussé l'art nouveau,
cl c'est à la lumière de ces faits que l'auteur
l'étudié, dans la seconde partie de ce premier
volume, distribuée sons les titres suivants: Psy-
cliologie du mysticisme, le Préraphaélisme, le
Symitolisme, le Tolsloïsmc, le culte de Kicliard
■SVagner. la parodie du Mysticisme.
L'auteur prétend reconnaître, dans chacun des
artistes qu'il étudie, tous les stigmates intellec-
tuels et moraux <|ue les savants aliénistes ont
constatés chez les dégénérés atteints d'idiotie ou
d'inibécillilé : surexcitation nerveuse, émoti-
vilé maladive, tyrannie des associations d'idées,
atrophie de la volonté, etc.
Nous signalerons fout particulièrement ses at-
tacpies contre les préraphaélites. L'esthéticien
liuskin, les peinires Dante-Gabriel Rosselti, Hol-
man Muni, Mitlais. F. -G. Stephens, .James Col-
linson ; le sculpteur Thomas Woolncr, qui for-
nu;renl le premier groupe et, plus \i\<'~ de nous.
ET DE LA CURIOSITE
23
JJiinic; .lunes c-l MaduX BnAVii. doiii lc> l.nJain-i-.s
rappi-llonl cellos des iiréiapliiiéliles, y sont tous
comparés plus ou moins iriiiuilieiisenient à îles
dégénérés iiUeinls d'idiolii^ et d'hiiliécilUlé. et à
gnind i'(,nfoi't de citations d'annales médicales.
On s'étonnera moins de ces jugemepis si l'on
sait que M. Nordaii est médecin. Or, les méde-
cins voient des malades partout: l'ancienne école
de Bicêtre avait classé Socrate et Napoléon parmi
les aliénés.
8i les théories de M. Nordau sont discutables,
si ses jugements peuvent être taxés de sévérité
e.vcossive, nui ne contestera cependant que son
livre est d'une lecture attachante et porte assez
l'empreinte d'une vraie conviction.
l'iK' ,iiiniuf/iclure nnLiiinale eu 1,SSS: plaquette
<lo ôO pages, .J. Micheict, i^dileur, :iu, ipiai des
(irands-.\ngustins. — Nous signalons à l'atten-
tion des pouvoirs puhlics et plus spécialement de
M. le député rapporteur du budget des Beaux-
Arts cet intéressant opuscule. M. K.S. .\usclior,
ingénieur des arts it manufactures et anciin attaché
comme chef de la fabrication à la manufacture de
Sèvres, examine de prés, en quolipies pages nour-
ries de documents puisés à bonne source, le fonc-
tionni'ment d'' cet établissement, son rôle et son
utilité au point de vue île la céramique. M. Au.s-
cher est un désillusionné, et, à ce litre il se mon-
tre un peu sévère. Mais on trouvera dans son
élude beaucoup de vérités que l'on hésite à dire
d'ordin;iire et que, pourtaiU, il est bon de faire
coimaiire : l'on ne peut demeurer élernellement
liyimotisé devant des traditions suiniiiiéfv, si hu-
norablos qu'elles soient.
CONCEUT.S DU DIM.XNCIIE -.il .I.VN\ li;i;
Conservatoire: Symphonie avec cliieur (liee-
llicivru); S.ili. M™" l.i'roux-Hibeyre et Boiilin-l'ui-
sais, MM. Wariubrodt et Auguez: Amiante cl
silicTzni Bizil) ; Ouverture de Firlflio (Beethoven).
Concert Colonne. — Première Symphonie en
,/// ImiiiuI iop.:;Hi (Iv. Schumann): les lli'nlitiKlcx
(n" 'i) (César Franck), parM.Engel; Ijonccrlo
pour piano, oj!. lu (Kd. (Jrieg), par M. Raoul Pu-
guo; l'iirsifiit (\i. Wagner), fragments divers ;
Tminh'tii.ier (lî. Wagner), Marche ol cliienr.
Concert Lamoureux. -- Si/iiijiliuiiii' imslo-
riilr (Kectlioven); Sic<//riri/-rfh/ll {l{. Wagner);
DiiijfrClirfi, SrhrfiO Ol Fiiiiilc (Schumami); In-
'riidurfioii de la I-'iiile i',i Kf/i/plr (l'IOnfanco du
tjhrisi) (Merlioz); J'n'liiilct/ii :i' urte de 'J'ri.iln.i
i-l l.iriill (U. Wagner); lliiimitilin SniCi'ffii'iiih
d'-' I ■.■■■au) il''.. I.:il.ii.
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
Ln tnblti iil|>lml)('lii|iie ni (in(ilylii|ue do
In C,(i:.flli' (les Jleuti.v-Arls (IJ" si'rio —
IS(')!»-lSN(ici)iii|ii'is),csl en vcnlo nii IJiirenu
ik! la (iA/inri';.
l'rix : l R rriiiics l'i-somplniro liruclii!.
Cclto labli! Il iHi' liri'o l'i prli'. noiiiliri'.
Lo quatrième voliimo des Tables 1 1881
1892) paraîtra procliainoniout.
OBJETS D'ART
KIMQIES ET STYLES
Locis XTV. i.oiTi'; XV F.T Lons \vi
TABLEAUX ANCIENS
Porti-U'ls. l'fi,,llirrs i/,(Mir>ilii:r.<. Drssiiis-
(iiilinchi'S, Pastels
Appartenant à M. Emile BARRE
l'IlKMIliRE VENTE EN VEBTU D 0RI>0.NS.\Xi;E
\ la rf(|iii'li' ili' M. HrilF.T. ailminislnitiiir juiliniiin'
HOTEL, MKOl OT, Salle ii 1
Les Jeudi 25 et Vendredi 26 .lanvier l89i
à deux heures
i:OMMISS\TP.T:s-I'IiISEUl!-^
IHI'^ Paul CHEVALLIER 1 M' E. BARTAUMIEUX
10. nie Grango-Batoliére 1 281, rue Saiiil-lluimi
Assistes (h'
lïl. Ch. |y|AN^H[IIVI I M. A. BLOCHE
Expert
7. rue Saint-fieorgos
Ej-p. l>irs lu ( .il'A}>i'il
ï.'). rllO lie CIlàlelKlillIII
i:Xl'OSITION Pl'BLIQUK
L.' llircr.'Ji .'1 Janinr IVll. Jp I liiiin^ I i .i '■ '■
CTTEMIN'S DE FER
PARISALYONETALAIVIEDITERRANEE
EXGUFlSIOJSrS
En k)W\ P.ilr>(iiir, Isie-Miiiciiri'
SYRIE ET GRÈCE
WEi; HEroiJU K.vr.CLT.vTiK pxn coNsr.vNriNui'i.i;
Orgnni.sées avec le concours
de l'Agence des Voyages économiques
HMi iriM:i(\llll> IHI I liltKMs
ini|U'enant les frais de IninsporI, le logement
el !■! nourriture, les guides et interpi-èl-'i
PRIX :
l'"t.:iiisse : 2.IC1O, '->.V->0, a.MH) .'l.lOrt, el V-.'.>l tr.
2' tUasse : l.ïWO, 'i.'i'M. !t.;!llO 3.'.tl0. el a.lt.Vl fr.
1,0 noniliro dos phicos est limité.
Les souscriptions seront ivçues du lô jiin\ ier
au tt février IHtM inclusiveniont aux liureaux «le
r.Vgence îles Voyage» économiques. 17. rue du
l'Mubiuirg-.Monlmarlre, el 10, rue Auhcr, :'i l'aria.
/.(• é-etniir jtniir h:* rim/ exriii'sioim piiunii
s'i'/!'rctiirr ilisiili'iiii S niui ISUt.
PRIMRS DE I.A GAZETTE DES BEAUX- ARTS
J
ALBUM RELIÉ
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
II Ll ÏIE M
}
11
^IJ
ili
MM. GIIAl!r.ES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL AfANTZ, CHAP.LES GAKNIEH, MÉZIÉRES, AN.Vl'OLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-g" grand aigle, illustré de loogra-
vures dans le te.\te et de 11 gravures hors te.xte. 11 a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
I» Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2° Ex. sur papier vélin teinté, n" 1 à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNE
Par Ch BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
t,N VOLUME IN-i" TIBÉ St:B TORT \lil.TN DES PAPETEmES DU MAKAIS
11 a été tiré de cet ouvrage 75 exemplaires numérotés sur papier \\ hatmann, avec gia-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province eu à l'Etranger, Union postale.
..\joutcr 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tète.
ALBUM DE U GAZETTE DES BEâUX-ARTS
Pri.x lOi) Irancs.
Pour les Atoiinés : 50 Iranes
dX^iriUMl! SLRIK.
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Gabelle des Beaux-Arts
les .\LBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
[es DesÉis (le Maîtres aiideiis exposés à l'École des Heaiix-Arls eu M
P.A.1Î LE .M.ARQUIS Pn. DE ChENNEVIÉRES
Dirccleur honoraire des Bcaux-.\Hs, Meinljrtî de rinstitiit
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 l'r. — Pour les abonnés, 12 fr. '.franco en province. 1 5 francs
DES BEAIA -ARTS, H, me Finai'l,
N« i. — 1894
BUREAUX : Oj RUE FAVART
27 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLéxMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Les iibonnù à une année entUre de U Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et do la Curiosité.
Un au.
PARIS ET DEPARTEAiENTS :
12 fr. I Six mois. .
8 fr
MOUVEMENT DES ARTS
Collection du Comte de LigneroUes
Estaiiipe.i (tncieiinns et portraits
Veille faite à l'IIotel Droiiot, salle lu, les 16 et
17 janvier. >I'M. iJri.KSTRE, coiiimissaire-priseur,
MM. l'oRO''K'r et Jules Bouillon, experts.
3. Anonymes. Portrait et descriptions du mas-
sacre proditoircmont commis au cabini't et par
l'autorité du Uoy, pendant les Estais à Bloi.-^, en
la personne de Henry de Lorraine, Mrii;nanimc
Duc de Cluyse et Cruaiilé plus que barbare, inlidé-
lement perpétrée par Henry do Valois contre le
Cardinal do Guyse. Deux pièces gravées sur bois,
avec légende au-dessous, im]]riinées sur même
feuille : liJll. — 'H'>. Anxclin (J.-L.). Pompadour
(la marquise de), en jardinière, d'après C. Van-
loo : 4<X). — "iM. llin-lKinj (J. de). Le Satyre jouant
du violon : O'.ll). — M), llinli (Jacques). La l''(ir-
tune: KX). — '\'i. Ilriot (.1.) Ileiu-i IV morl, sur un
lit de iiarade, llllO, d'après Oncsnel. Epreuve en-
lourée d'une bordure modèles de dentelles et gui-
pure. Rare : 700.
nufi-r (.Mberl). 76. La Vierge assise, embras-
sant l'Enfant Jésus ; ■iti'i. — 78. La Vierge assi.se
.111 pied d'une muraille : •Jil. — 7'.l. La Vierge à
la poire : PU . — HO. La Vierge au singe : :W0.— Hl.
La P'amiUe du .salyre : -.'OO. — «;!. L'Ôisivolé : ri55.
— Wi. Le pelit Clieval : "Ml. — Ehtnikc (H). '.>1.
Elisabelh, reine d'Angleterre, reprèseiitèo jus-
qu'aux genoux, iMi grand coslumo de cour, avec
six vers anglais au bas ; '.Jid. — !i:i. Darnley
(prince Henry, lord), et Stuart (Marie), représen-
tés en pied, in-t'ol.: •."i(i. — '.>V Charles, prince of
tireat lîritlayn and Ireliind. In-fol. éi|nistrr : -."lO.
— 0."). Eréiléric V, comte palatin Un Hliin, et Eli-
sabelh, lille de Jacques I", sa feinnie, nquésenlè»
en pied sur une même planche : ■MU. — (Intichei- :
•,>U0. — lllifi/n {.]. lie). l."i:i. Henri IV jeune : lOO.
\'ri. JaiiiiiiH (V.). Portrait do Marie-.Vnloiiietli'
d'Autriche, reine de Eruncu el de Navnrrf, 1777.
ICpreiivo avec marge, cadre orueineiilé el rehaussé
d'ur: l.o'>-, _ PU, I,,. r.l.iv là Paris, chez». Ei-
gure représentant le supplice de Ravaillac. Pièce
gravée dans le goût de Ziarnko, mais ne portant
pas son nom, avec légende exidicalive : l.jO. — 1!>3.
La même estampe : 100. — -'iti. Leti (Th. de).
Estrées (Gabrielle d'), marquise de Monceaux et
duchesse de Beauforl : "270; -yiO. Henri IV, roi de
France, d'après E. Ouesnel : 170. — '^i'\. Poins-
sart (J.). Pourlrait d'une tapisserie faite il y a deux
cens ans, où est représenté le roy Charles VII
allant faire son entrée en la ville de Rheims, pour
y être sacré ù lu conduite de la Pucelle d'Orléans,
iWO: 150.
La vente a produit : l.">.12ô fr.
Bibliothèque de feu M. Lortic
La vente de la bibliothèque de feu M. Lortic,
faite les 19 el 20 janvier, par M' Dklestue et
MM. P.ML, HUAUD, Gl II.I.EM1N. J. BoUILLOS Cl
Iv LoRTii., experts, a produit 80.706 francs.
Voici les principaux prix:
I. La Saincle Bible, selon la traduction do
.Saincl-IIioriomc. .. En Anvers, pour Antoine de
la Haye. Edition rare do la première Iraduclion
française de la Bible entière: donnée parJ. Le Eève
d'Estaples et censurée par le Parlement : ;).0f)0.
— 8. llone in lande beatiss. Virginis Maria'
(Iû:)1), Ir. dor. (Bel. du xvi* siècle, fatiguée). Edi-
tion 1res rare des Grandes Heures de Geofroy
Tory ; ornée de 13 planches gravées sur bois,
lieliuro de l'époque, dont les plal.s, richement
ornés, portent la nuirque du l'ol i'ussr : 'JSO. —
"J. Hora' In landrm bealissim»' vii-ginis Mariie,
Keginaldi CahhTii et C.landii ejns lilii (1519.)
(Lortic). rarissime éditii>n : 215. — '..'0. La Prali-
(pie de l'aiguille industrielle. A Paris, par Jean
Le Clerc liai-"". (David; Marius-Michel, doreur) :
jViO. — iW. I.i's Aris somptuaires. Paris, 1857-ôN
(Lortic). exemplaire aux urines et nu chilTa» du
comte de Villafranca: 115. —37. Icônes Hisloria-
riini Veleris 'reslamehli. Lugduni. apiiil Jolian-
nem Erellonium ,l.>i7>. l'iguros d'Ilans llolbein :
oii<). _ ,-rtJ. Livre d'urchiloclure. A Paris, chejt
Melohior l'avernicr (1031): '^7(1. — Ô7. Architoc-
20
LA CHRONIQUE DES ARTS
tui'ii von AusntheiluiiK Syiiiiiiclria uml Propor-
tion. Nurnlierp;, lliil)rcclil uinl Bultliasar (iiynior
(lô'JH) : 220. — 58. Nouveaux Pourlraitz cl Figu-
res de ternios, iniprimû à Lugros par Jeha des
Prey. s. d. ('tV.Hi) : 210. — (i:l Le Uomraant de la
Bose(par (liiillauine de Lorrisct Jean de Meun;?).
S. 1. n. d. Lyon, (inillaunic Leroy (vers 148."i).
La plus ancienne édition connue de ce poérne.
orné de curi-'uses (igures sur bois. Aux armes de
la duchesse de Ponipadour: 2K."j. — 7(1. Les Faiz
(dictes et ballades), maislre Alain Cliarelier. A
Paris, par Pierre Le Caron (vers 1489). Edition
regardée comme la première de ce recueil : 1.51. —
8G. Contes et nouvelles en vers, par M. de la
Fontaine. A Anisli'rdain (Paris) (1702), porlr. Ilg.
vign. et culs de-lampe par Eisen et Chollard.
Edition dite des Fermiers générau.^ ; 5.35.
100. Sensuitle Preux, chevalier art' de Brelai-
gne. A Paris, par la veusve fou .lehan Trepperil
(vers 1.Ô18) : 280. — 110. Les Quatre fils Aymon.
A Paris, pour Jehan Bonfons, libraire: 440. —
121. La Peau de cliagrin, par M. de Balzac. Paris,
Gosselin, Canel (18;ll), Exemplaire formé des
épreuves de l'éilition originale. Corrections et
annotations écrites de la main de Balzac ; 269. —
125. Notre-Dame de Paris, par Victor Hugo, Pa-
ris, Charles Gosselin (1831). Edition originale, fort
rare. Exemplaire formé des épreuves de ce vo-
lume, avao variantes, corrections et bons à tirer
aulograplies de Victor Hugo : 2.0!WI. — 143. Œu-
vres de Voltaire. Paris, Lefèvre (1829-1844). Ma-
gnifique et précieux exemplaire sur grand papier
Jésus vélin, auquel ou a ajouté des dessins origi-
naux : 9.350. — 1.53. Le premier et le second vo-
lume de la Thoison d'Or : 450. — 1.58. Le Rozier
Historial de la France. Paris (1522). Première
édition de cet ouvrage attribué à Estienne Por-
chier ou à Pierre Ghenisot. Nombreuses figures
sur bois : 211. —105. C'est l'ordre qui a été gardé
à Tours. Livre qui parut probablement l'année
même dans laquelle furent tenus les Etats de
Tours, en présence du roi Charles VIII ; 315. —
160. C'est l'ordre qui a esté tenu à la nouvelle et
joyeuse entrée. Le plus beau livre d'entrée des rois
de France qui ail été puldié, couvert d'une riche re-
liure : 470. — 107. Bref et sommaire recueil. Pa-
ris, imprimerie de Denis du Pré, pour Olivier
Codoré (1572). Première édition, très rare, ornée
de remarquables figures dues à Olivier Codoré :
600. — 188. Hy.stoire agrégative des annales et
cronicques d'Anjou. A Paris, par Anthoyne Cou-
teau, imprimeur (1529) ; 215. — 189. Le premier
(second et tiers) volume des illustrations de la
GauUe Belgique. A Paris, François Regnaull
(1.531-1.532) : 500.
Estampes. — 209. Bdiidonin (d'après P. -A.).
Le Souper, par Bonnet, en couleur (24) : 105. —
9U. Bore! (d'après A.^. Le Bourgeois maltraité.
Le Pay.^an mécontent . Deux pièces faisant
pendants, gra\ées en couleur, par Morret : 145.
213. Dfl>i(coin-t (P.-L ). Ils sont heureux. Famille
réunie dans un jardin ; le grand-père tient le
petit enfant à cheval sur sa jambe : 200. — 219.
Huef (d'après J.-B.). L'Amant pressant. La Dé-
claration. Deux pièces faisant pendants, gravées
en couleur par Legrand : 132. — 224. Jimiaet
(F)., Nina, d'après Hoin. (Portrait de M""» Duga-
zon, dans le rôle de Nina, ou la Folle par Amour),
en couleur : 695 ; 225. La Noce de village,
d'après P. -A. "VVille, en couleur, et 226. Le Repas
des moissonneurs, d'après 'VVille fiU : 2'il. — 2:J7*
La Noce de vill.ige. Le Repas des moissonneurs.
Deux pièces faisant pendants, gravées en couleur,
d'après Wille fils : 1.56. — 229. /.'/ccet/ice (d'après
N.). L'indiscrétion, par Janinet (80), en couleur :
lOO. — 2'iO. L'Innocence en danger, par Caquet
(E.-B., 31): 100. — 2;B. i3e Longueuil (d'après
J.-D.). Le retour ù la ver'u, en couleur : 216. --
237. Tnunaij (d'après). Foire de village. Noce de
village. La Ri.xe. Le Tambourin. Suite do quatre
pièces faisant pendaiils, gravées par Descourtis,
en couleur : .'iOO.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Parmi les dons récemment adrflssiîs au
Musée du Luxembourg, nous .signalerons
ciMiii que vient (h' l'airi- M. Aiiiédéi' Bosnus,
d'un beau dessin ndiaussé d'aquarelle. Lion
dévorant sa proie, par un artiste de valeur
très peu connu et, d'ailleurs, mort depuis quel-
ques années, Edme de Saint-Marcel. Ce raaitre
était représenté au Luxembourg par deux
eaux-forles, données par M. Bracquemond.
On a distribué, jeudi dernier, aux membres
du Sénat un rapport fait au nom de la Com-
mission des finances, par M. Trarieux, au
sujet de la reconstruction de la Cour des
comptes. Ce rapport conclut ainsi : 1» Repous-
ser le projet de loi qui est soumis au Sénat et
se iirononcer ainsi contre l'in.stallation de la
Cour des comptes au pavillon de Marsan ;
2° Inviter le gouvernement à mettre à l'étude
la reconstruction du palais du quai d'Orsay,
pour l'alTecter au service de la Cour des
comptes. L'inviter également à négocier avec
l'Union centrale des Arts décoratifs une con-
vention nouvelle ayant pour objet de mettre à
sa disposition le pavillon de Marsan.
Le Salon du Champ-de-Mars ouvrira, cette
année, le 25 avril.
Le Cercle de l'Union artistique, rue Boissy-
d'Anglas. ouvrira son Exposition annuelle du
5 février au G mars prochain.
L'Exposition des Aquarellistes français
sera ouverte, rue de Sèze, auj jurd'tiui, '28
janvier.
On annonce qu'une Exposition d'objets rap-
pelant Marie- Antoinette et son temps sera
organisée à Paris en mars prochain, au profit
d'une œuvre de charité.
Samedi 20 janvier a eu lieu, à Pau. l'inaugu-
ration de la trentième Exposition de la Société
des Amis des Arts de cette ville.
La Société des Amis des Arts de Nimes
inaugurera, par sa septième Exposition, le
ET DE LA CURIOSITÉ
1" mai 189/i, la Galerie des Arts généreuse-
ment oirerle à sa ville natale par son vice-
président, M. Jules Salles.
Los deux Comités do la Société des Artistes
français et de la Société nationale des' Beaux-
Arts se sont réunis lundi au Palais do l'In-
dustrie pours"eni('ncIre au sujet do l'Exposilion
internationale des Beaux-Arts (jui aura lieu à
Vienne au [irintcmps. Les deux groupes d'ar-
tistes, après une discussion dos [ilus cor-
diales, se sont arrêtés à une solution i^ui sau-
vegarde les intérêts des doux Sociétés, malgré
la diflicullé rc-siillant de l'exigu'ité dos locaux
alTcctés aux œuvres exposées.
La I)irocti(jn de l'Académie des Beau.x-Arts
de Rotterdam annonce que l'Exposition
triennale de 'l'atileaux et objets d'art d'ar-
tistes vivants, tant néerlandais qu'étrangers,
aura lieu il liolterdam en 1894, du 13 mai jus-
qu'au 2'i jum.
La direi'tion do l'Exposition des Beaux-Arts
d'Anvers, en IWli, a concédé à la Ligue des
Altistes litiges deux salles spéciales pour y
réunir les œuvres des artistes bruxellois pro-
testataires. MJL .Tel" Lambeaux, sculpteur,
Léon l''rédéric et Orner Dierikx, peintres, ont
été nommes membres du jury chargé de la
réception et du placement de ces œuvres.
Académie des Beaux-Arts
M. (;iiill(Hiiiio, directeur de l'Académie de
France li Knme, tiMégrapliie la triste nouvelle
de la mort de M. Mitrecey, grand prix de pein-
ture de is;i:j.
L'Académie envoie l'expression de ses re-
gret.- ù la famille et aux collègues de M, Mi-
trecey.
.Sont désignés par le sort pour prendre part
comme jures adjoints aux jugeiiienls pri''pa-
ratoiros dos inoclmins Concours de Ronio :
l'oru i.v l'KiNTiiu;
,lurés titulaires : M.\L Hascliet, do Cur/nn,
Hector I.o Hnux, Briimtnt, C.liarlran, Aimé
Morot, lilani-: jun'-s supplémentaires : MM.
Sclioninior, Mueliard, Laugé, Curmon.
Mimi r.\ sc.iiU'TCRE
.Furés titulaires : MM. Fagel, Cordonnier.
Hugues, Aliisseur; suiiplémontuiros : M.\l.
I.,nnson. .'Vllard.
lui 11 i.'MieiiiTKi'.rrnu
.lurés titulaires : MM. (iaiidet. Nonol, I,iscli,
lîlondol; siipplémontairos : MM. 'riiiorry el
Scolllor do tiisors.
.lurés titulaires : .MM. Bellay, Didier; sup-
plémentaire : U. Sulpis.
POUR L.i CO.MPOSITIOX MUSiaU.E
.lurés titulaires : MM. BourRault-Ducoudray,
Benjamin Godard, Widor: supplémentaires':
MM. Théodore Dubois, Salvayre.
NOUVELLES
*** La Direction des Beaux Arts vient de
commander : eu sculpteur Desruelles, un
buste de Delacroix pour le Musée de Ver-
sailles : aux sculpteurs Louis-Xiël et Ed. Lor-
mier, des figures décoratives pour le nouveau
Musée de Nantes, actuellement en construc-
tion.
*** L'Ecole française d'Athènes va entre
prendre très prochainement de nouvelles et
importantes fouilles archéologiques à Tégée.
Le Mini-tre de l'Instruction publique de Grèce
vient de nommer une Commission technique
chargée de se rendre sur les lieux pour exa-
miner l'emplacement choisi par la direction
de l'Ecole française et faire l'estimation des
terrains à exproprier.
Le but de ces fouilles est de découvrir le
fameux temple de '■ Aléa Athena », un des
monuments les plus anciens et les plus inté-
ressants peut-être du Péloponèse et renfer-
mant, d'après les historiens grecs, un grand
nombre de statues de Scopas.
*** Le Musée du Trocadéro possède main-
tenant le tiùne de Behanzin, (|ui a été placé
dans la salle d'.VI'rique. avec la collfclion
d'objets du Dahomey rapportée par le g^^Réral
Diidds. Ce tn'ine, cpii rossemtile un peu i\ un
billot, est taillé dans une seule |iièce de liois
et entièrement recouvert de sculptures.
**;(, \ la dernière séance de r.\eadémio des
Sciences, M. Lippmann a projeté sur un écran,
avec la lumière électrique, une si'-rle de cli-
chés en couleurs. M. Lip|imann a montré des
paysages, des portraits, un chimiste au milieu
de ses cornues. Los projections donnaient des
couleurs d'une netteté parfaite. Il ne manque
plus quo lu multiplication des éprouves. La
pholographio en couleurs en est désormais
au point où on était le daguerréotype. Mais
les progrès vont vile.
Depuis, M. Lippmann, sous les auspices
de la Société libre, a [irésonlé a une nom-
breuse réunion d'artistos le résultat de ses
expériences.
*** MM. Thiébaut frères viennent de ter-
miner la fonte on bron/.o d'une llgurt» ullégo-
riipio: La Cernv) ii/iir, n-uvro do l'émmonl
sliituaire M. Kug. Guillauino, ipii est de.>.iinéo
à la décoration do la Manufacture nationale
do Sèvres.
j', l.e iliic d'Aunialo vient do commander
A MM. Luc olivier Merson et n. d" Penne.
pour le '■ pavillon de Hlois " au chrttoaii do
Chantilly, do grands panneaux décoratifs
ayant pour sujets les fétos et les chasses do
38
LA CHRONIQUE DES ARTS
la maison do Condé depuis le xvii» siècle jus-
qu'au rèRno de Louis-Pliilippo. (les panneaux
complèler-onl la décorulion des scènes de
chasse d'Oudry.
^** Une réunion de la Société des Biblio-
philes a eu lieu mardi chez le secrétaire de
la Sociélé.
Une rétmiun précédente, la première do
l'année, s'était tenue dans l'hùtel du duc
d'Aumalc et sous sa présidence. Le prince est
président d'honneur do la Société.
( >n a lu, au cours do la dernière réunion,
une lettre par laquelle le baron Pichon renou-
velait ses instances pour être remplacé, en
raison de son âge et do son état de santé,
dans les fonctions de président do la Société.
Les membres [jrésents, tout en regrettant
cette décision délinilive, ont di'i se conformer
à. la volonté du l)aron Pichon et ont nommé
président à sa [liaco XL (iuyot de Villeneuve.
La Société des Bil)liophiles a été fondée en
1820 par M. Conlon, de I^yon, qui on devint le
président. Jf. Coulun fut remplacé au fau-
teuil, en 1830, anm^; de sa mort, par le comte
do Saint-Mauris, qui démissionna le 26 avril
1848 et eut pour successeur le comte Foy.
:);** Le sculpteur avignonnais Férigoul vient
de terminer !o bas-relief en bronze destiné au
monument do Eoumanille, l'un des chefs du
félibrige. Il représente, au pied d'un olivier,
deux Provençales : l'une, assise, coilTi'e à
l'arlésienne, elTeuille une marguerite: l'autre,
deliout, tient un liouquet de pervenches. Près
d'elles, un jeune garçon lit l'almanach pro-
vençal, ou nrmnna proruneau. Au fond se
dressent les antiques arènes de Saint-Remy.
*** Le Cercle artistique di> La Ilaye a or-
ganisé, le 27 janvier, une fèto on l'honneur
du peintre hollandais Josef Israëls, qui attei-
gnait, ce jour-lù, ses soixante-dix ans. On lui
a offert un album contenant les signatures
des maîtres étrangers qui ont bien voulu
s'associer à cette manifestation de sympathie
envers l'éminent peintre.
*** Vers la fin du mois de novembre, dans
la propriété Molinaro, appartenant à M. Fini,
près de Bellinzona, canton du Tessin (Suisse),
on a trouvé des vases en terre cuite dont
quelques-uns parfaitement conservés, des
colliers, des bracelets en spirale, des bagues,
dos aiguillons en ambre, et autres ornements
en cuivre et on fer, presque complètement
oxydés, à côté d'ossements humains. Un peu
plus loin se trouvaient des objets semblables
à des pipes. Ces trouvailles étrusques appar-
tiennent par leur emplacement à quelque né-
cropole. IjOur disposition rappelle les trou-
vailles faites dans l'Asie, qui remontent à
l'époque de Troie. Les toml.ies sont renversées,
évidemment à la suite d'évolutions naturelles.
Des savants ont déjà classé tout cela à une
date de vingt-cinq ou trente siècles passés.
M. le professeur Angst, directeur du Musée de
Zurich, continue les fouilles pour son compte,
afin de mettre à nu les sarcophages complets,
et le llinibtre de l'Instruction s'occupe du pla-
cement des objets découverts.
*** M. Wyke Baylis.s, président de la .So-
ciété royal odes Artistes anglais, vient de faire,
à Londres, une conférence curieuse sur
V Shakespeare et les beaux-arts ». Il re-
cherche, dans une analyse attentive des
ouvres de Sbakesiieare, si le grand poète an-
glais, qui eut de la nature un sens si profond
et si délicat, posséda au même degré le goût
et le sentiment de l'art. La réponse est néga-
tive. Plusieurs exemples, entre autres la scène
de la statue dans le Conte d'hivpr, démon-
trent, sel<jn le conférencier, que les poèmes de
Shakespeare " trahissent une ignorance pres-
que enrayante de l'histoire do la tecliniqu3 et
de l'objet véritable des beaux-arts ». M. Bayliss
conclut, d'une manièr'o assez imprévue, en
demandant la création d'un théâtre national,
ouvert au peuple comme l'abbaye de West-
minster et la calbi''drale de Salisbury, et con-
sacré aux drames du seul shake:ipeare. Ce
serait une sorte de Bayreutb shakespearien,
mais un Bayreutb populaire et gratuit.
Expositions diverses
CERCLE VOLNEY. — MUNKACSY. — GriLL.\.U>nx.
Le Cercle Volney vient d'ouvrir ses portes
aux amateurs de peinture ; il prélude par une
exhibition intéressante aux grandes solen-
nités de nos deux Salons parisiens. On
retrouve là, en menue monnaie, le talent d'un
grand nombre d'artistes qui montreront aux
palais des Champs-Elysées et du (.'.hamp-de-
Mars le meilleur de leur production annuelle.
M. Carolus Duran expose une excellente
élude, à l'espagnole, d'après son jardinier :
M. Bonnat fait mieux encore : il nous montre
de nouveau le portrait de M. M'^ziéres, qui
eut tant de succès, l'an dernier, à l'Exposition
des Portraits d'écrivains, une (ouvre d'envolée
magistrale, spirituellement concise et cepen-
dant d'une éloquence achevée. Ce ne sont pas
d'ailleurs les seuls portraits exposés par les
deux maîtres que nous tenons de nommer,
mais dans cette note rapide nous ne préten-
dons pas dresser le catalogue de toutes les toi-
les intéressantes. D'excellents portraits encore
sont à signaler au bas desquels on lit la si-
gnature de MM. J. Lefebvre, Machard, .Iules
Edouard. Dinet, Saintpierre,'\Veerts et Rixens.
Parmi les paysagistes et les peintres de
genre nous avons retenu les noms de MM. Bou-
cher (Vues de Constantinoplei, Damoye, Gui-
gnard, Xozal, Gosselin, Iwill, P. Leroy, A. Mai-
gnan (La Cloche du tocsin), Henri Martin et
L.-O. Merson.
Quelques sculptures sont également à si-
gnaler, notamment deux jolies figurines de
M. A. Léonard, des bustes de MM. Puesch et
Guilbert et un fin médaillon de M. Marins
Borre! .
M. Munkacsy expose dans la salle Georges
Petit, avec son matériel habituel do diorama.
l'immense toile qu'il avait montrée au Salon
des Champs Elysées, en 1893, et qui, parait-il,
était inachevée : le livret n'en disait rien et
nous ne nous en étions pas aperçus. La pein-
ET DE LA CURIOSITÉ
29
lure (le VArpad nous avait semblé triste et
maigre ; elle nous revient un peu plus étoU'ée.
mais elle ne s'est pas égayée. On aura beau
multiplier les artifices d'éclaira^re. on ne
par\nen(lra jamais à donner l'illusion d'une
bonne peinture: il y a là des bruns de bitume
et des noirs desuie qui se refuseront toujours
à laisser passer l'air et la lumière. La compo-
sition est, il faut le dire, sage et bien équili-
brée. M. Munkacsy n'en est pas à faire ses
preuves de talent.
Les antipodes de cet art qui vit de poncifs
et de solennité, et dont la mode tend heureu-
sement à dis[]araîtrc, on les trouvera dans les
galeries Durand-Kuel, où sont e.xposés une
centaine de toiles et de pastels par M. (iuil-
laumin. Ici nous sommes en pleine anarchie :
le peintre y pousse ù re.xtréme les tliéories
révolutionnaires de ses chefs do file, MM.
CI. Monet et Pissarro qui, du coup, passent
dans le camij des conservateurs comme de
simples bourgeois de la peinture. M. Guillau-
min n'est pas sans mérite, malgré ses écarts:
on lui doit une visite, ne fAt-ce que pour voir
jusqu'où peut conduire dans la prati(iue de la
peinture, le contentement de soi, le mépris
de l'art traditionnel et une connaissance plus
ou moins approfondie dos lois physii(ues de
la couleur codiliées par le vénérable M. Clie-
vreul. On sortira de la galerie Durand-lîuel,
les yeux contus par les brutalités de cette
polychromie scientifique, cl avec le regret de
penser que l'artiste, en refrénant ses ardeurs
par une étude attentive de la nature, pourrait
peut-être se faire une place honorable parmi
les bons peintres do notre temps.
A. de L.
STATUES DE GENERAUX
Depuis longtemps déjà, il était question d'éle-
ver une slalue à Pau au marothal lîosquel, le
vainqueur do l'Aima, qui, s'il n'est point né d;.ns
celte ville, y a élé élevé et non seulement y a
passé toulo sa jeunesse jusqu'à son entrée à
l'Ecole polytechnique, miils y est venu résider
les dernières années de sa vie ; il y est ense-
veli, l'n décret du 10 j;uivier 189i a approuvé
l'éreelioii de celle statue sur une place do la Ville
do Pau, couforiuéinent à la délibération munici-
pale du 8 décembre 18'.t;î. Le Comité formé en vue
de l'érection de ce monumenl est compos.'' d'un
(.(raud nombre de géuénuix et d'hommes poli-
tiques, sous la présidence d'honneur du maréchal
Canrolicrt.
Le Comité s'est réuni mardi, i"! la Grando-Chan-
cellerio do I» Léxioii d'honneur, pour so consli-
luer déliiiilivemenl et a choisi povir président ef-
fectif M. le général l''ay, promoteur île l'ceuvit'.
ancien aido do camp du nuiréchat Boscpiel, el
pour tré.sorier M. Charles Norborg. uuqui'l de-
vront être envoyées les souscriptions, 5, rue des
ncmux-ArIs, i\ Paris.
I l'autre part, le Pro.7iv'',< île In Aid'rt! annonce
qu'une statue va èiro élovéo au général Melliuul
i\ Nanlcs, sur la place do Launay, en faco do l'Iié-
lel m'i il di'iiii'\ir:iil.
■foid en déplorant les excès au.\quel.s donne lieu
la statuomanie dont est atteinte notre époque,
nous ne pouvons qu'applaudiràl'hommage justifié
que va recevoir la mémoire du maréchal Bos-
quet et du gc'uéral Mellinet. Nous nous permet-
trons même d'attirer de nouveau l'atlention sur
une grande personnalité militaire qui a droit éga-
lement à la reconnaissance et à l'admiration des
Français. Le maréchal de Mac-Malion fut, à son
heure, un soldat heureux, et, toute sa vie, un grand
caractère. Les nations étrangères, par l'unanimité
de leurs hommages au moment des obsèques,
nous ont tracé notre devoir: il serait temps de le
i-omprendre. A. de L.
-^-.'-CNC-.<c»«3r*sa'^3- — >-
Les Décors de l'Opéra
KT LA RECONSTRUCTION DE L'oPÉRA-COMlyU E
Le Conseil des Ministres du 23 janvier a
approuvé l'accord inten'enu entre les Ministres
de la (luerre, des Travaux publics et des Beaux-
Arts au sujet de rétablissement des dépôts des
décors de l'Opéra, de l'Opéra-Comique et de
l'Odéon, théâtres subventionnés. En conséquence,
ces dépots seront installés .-^ur des terrains dé-
pendant des l'ortilications de Paria, ([ui relèveut
du Ministère de la Guerre. L'idée de cet empla-
cement a été fournie par M. Broca, directeur de
la Compagnie des Tramways de la Seine. Il a in-
diipié le bastion n" 4.j, situé sur le boulevard
lierlhier. voisin de la porte d'.\sniércs, où l'on
liourrail disposer d'une superficie de l-'.OOO ;\
l'i.ùOù mètres. Le transport des décors dans Pa-
ris s'etl'ectuei'ait au moyen de voitures spéciales
que l'on ferait circuler sur les lignes de tramways
déjà existantes, en prolongeant celles-ci, lorsqu'il
serait besoin, ju.S(|u'aux théiUrcs où il s'agirait
d'aujoner les décors nécessuires pour telles ou
telles représentations. L'exécution, qui relève des
Travaux publics, va être immédiatement mise à
l'étude pur la direction des B;Minients civils.
Quant à la réfection des décors, elle est encore à
l'étuile, car on voudrait ne demander pour eux
aucun crédit additionnel.
M. Georges Berry va déposer une proposition
de loi en vu>' de faire modilier le plan adopté
pour la reconstruction de rOpér.vComique, en
di'iiilant que la façade du nouveau théâtre sera
sur le boulevard.
AL Georges Berrv se place au double point do
vue do l'intérêt artistique ot do la nécessité d'as-
surer des dégagcnicnls plus grands en cas do si-
idstre.
La dépense supplémentaire serait do :t mil-
lion.'», dont moitié par suite de rexproprialion de
l'iiumcuble ilu boulevard, l'I moitié par suilo dos
travaux de dégagement néces>ltés par le nouveau
plan.
Est-il bleu nécossairo do dépenser tant do mil-
lions ? Si nos souvenirs sont i-xacis. il fut ques-
tion, il y a quelques aimées, d'ouvrir, du consen-
lemenl du propriétaire de l'immoubte sur lo
boulevard, nue porte» d'entrée el par cousé(|uent
de siu'tie pour l'Opéra-Coinique.
.\vec la l'orle somme ipie va produiiv l'aliéua-
lion dos terrains île la rue liicher el do lu pinco
l.ouvnis, n'e.st il pas possible el de reconsliluor,
eu partie au moins, los décors brûlé», cl do COU-
30
LA CIIUOXIQUE DES ARTS
vrir les frais qu'eiiliaineront le pcrceiiient Je colîf
porte sur lo boulevard et rindeiiinité !iu propiié-
lairede l'imiueuble en question? A-r de L.
Artistes parisiens du XVI • siècle
Etienne BounDiN, »«n;(re menuisier (iri241')25) ;
Jean Hivii';he, imagier (1529) ; Ahwen Lempe-
REUH, fondeur (lô^6-15'i7) ; Simon Fouace,
maître maçon (1547).
Ces quatre arlisles furent succ-essivemeiit diar-
gés de la déi-oration d'une cliapelle fondée, l'an
lôïi, en l'é^^liso Sainl-André-dos-Arls (1), par
Mathieu Cliartier, avocat au Parlement (2).
Lo fondateur de la cliapelle confia tout d'abord
les travaux de menuiserie à Elieiuie Hourdin. Le
raarclu' passé à ce sujet {\" juillet l.'â'i,) contient
d'intéressants détails. En voici le te.\te :
« Je Etienne Bourdin, maître menuisier, de-
meurant à Paris, en la paroisse Saiiit-Mery,
confesse avoir fait marché et convenu ;\ noble
homme M" Jlalhieu CharUer, avocat en Parle-
ment, de faire et parfaire pour ledit Cliartier la
cloison d'une chapelle qu'd a fait construire et
ediffier eu lad. église de SaiiU-.\ndré-des-Arts, en
cette ville de Paris, lad. cloison d'icelle chapelle
par le devant à deu.\ endroits et les lembris tout
autour par dedans, ensemble l'hôtel (sic), ora-
toires et bancs, selon la forme et manière que le
démontre certain portrait de ce fait, contresigné
desd. notaires souscrits, d'un panneau de bois de
noyer jà fait et baillé par led. Bourdin pour
patron, le tout ainsy qu'il s'ensuit : c'est à sçavoir
de faire tous les panneaux de lad. cloizon et lem-
bris de bon bois de noyer, le plus brun que l'on
pourra trouver, sans aullour (fie) ni colure (3),
mais chacun panneau tout d'une pièce, et sur
chacun pied de lad. cloison ériger deux pilliers
carrés de bois de cheno en façon d'antique, c'est
à scavoir l'un des pilliers par le dehors de lad.
chapelle et l'autre par dedans, lesquels pilliers
seront enrichis de basses, chapiteaux, et le champ
d'icenx sera de bois de casse mis en roynnie (sic)
dedans lesdits pilliers et revestu et semé d'autre
bois qui sera blanc, taillé et élevé à l'antique et
candélabres, en (sic) sera embrunni devant led,
bois de casse, en en-suivant led. portrait. Item de
faire aux molures qui seront en lad. cloison des
retours à l'endroit de chacun pillier, et enrichir
de taille moulure cy dessus et celle de dessous,
eu en.suivant led. portrait, et faire trois amortis-
semens et quatre petits enfans sur la moulure de
dessus, et faire une frise entre lesd. deux moulures,
laquelle frise sera de bois de casse et enrichie de
taille de bois blanc raportèe et embrunie ou
(t) Cette égliso, démolie au coraraencemeat du siècle,
était située sur la place actuelle de Samt-.\adré-des-
Arts. — Cf. Tisserand, Topographie hîstoyiq-^e du vieux
Paris, t. V, p. 159-194. et E. Raumé, Epiluphier du
vieux Paris, t. I, p. 1-6.
(2) Arch. nation., h. 632, n" 27-28, 30 (liasse de la
chapelle des Cliartier ou de Saint-Jérôme). — Les docu-
ments qui suivent sont empruntés à cette liasse, n<i28.
Malheureusement, ils ne sont pas originaux; la copie
qui en subsiste est du X' ni» siècle et assez défectueuse.
(3) Sans pièces rapportées ni collées.
failles (sic) à jour eu la forme des panneaux, ou
ainsy qu'il plaira aud. Charlier. Item, de faire les
moulures qui seront au milieu de la cloison, en
laquelle moulure y aura une petite frise qui sera
aussy de bois de casse et enrichie de taille de
bois blanc qui sera embrunie dedans led. bois de
casse, et régnera icelle frise tout il l'enlour de lad.
cloison et lembris, et revestu et lenibrissc de lem-
bris plat l'arc cl enfoncement do maçonnerie qui
est érigé dedans le mur, du coslé de l'autel, et de
faire des molures en ensuivant led. arc. Item,
faire tous les pilliers du lembris tout à l'enlour
de lad. chapelle, autel et oratoires semblables à
ceux de la cloison par le devant, et aussy tous les
panneaux taillés de la sorte de ceux de devant
tous de noir et sans folure, réservé qu'ils ne
seroni pas fl jour, no aussy le bas de lad. cloizon;
cl faire le tout bien et dcument de bois sec, loyal
et marchand, au dire d'ouvriers et autres gens à
ce connoissans ; tout lequel liois avec toutes ma-
tières, peine d'ouvriers cl autres choses à ce
nécessaires touchant le fait de menuiserie, Icd.
Bourdin sera tenu et promet... (sic) et livrer et
le tout rendre prest, assis, fail et parfait dedans
le jour et feste de Toussaint prochainement
venant, ainsy qu'il est aud. portrait, le tout à
deux paremens et moyennant le prix et somme de
cent cinquante livres que pour ce faire led. Cliar-
tier en sera tenu bailler et payer aud. Bourdin, et
sur lequel prix iceluy Bourdin a eu et receu dud.
Cliartier la somme de trente livres... et le reste,
montant à la somme de six vingt livres luy sera
baillée et payée par led. Cliartier, au furet ainsy
qu'il aura besongné ou fait be<ongner ausd.
ouvrages et iceux assis en lad. chapelle
Fait et passé... l'an « 1.534, le vendredi, l" juillet.
Ces 150 livres furent payées « à plusieurs et
diverses fois » à Elienne Bourdin, qui en donna
quittance totale le 25 août 1525.
Le maître menuisier Etienne Bourdin est déjà
connu par un marché de menuiserie à exécuter
au château de Fontainebleau, à la date de 1528(1).
Son parent — peut-être son tils — Michel Bourdin,
fit, aussi de 1536 à 1566, d'importants travaux de
menuiserie au Louvre, au palais du roi à Paris, à
Fontainebleau, à Boulogne, à Yillers-Cotterets, à
Saint-Gerinain-en-Laye, à La Muette, etc. (2).
A l'imagier Jean Rivière fut commandée, le
18 janvier 1529 (n. st.), une statue de saint Jé-
rôme, « avec un clocher et plusieurs histoires de
la vie dudit saint, de pierre de Saiut-Leu »:
« Jehan Rivière, tailleur d'images, demeu-
rant à Paris, rue Sl-Jaeque.s, devant l'hoslel delà
Roye», n fait marché et convenance à noble homme
et sage M« Mathieu Chartier, avocat en Parle-
ment, seigeur de Lassy (3), ab.sent, M= Pierre Le
Comte, clei'c d'iceluy Cliartier. présent et stipulant
pour son d. maître, de faire une image de saint Je-
rosme, avec un clocher et plusieurs histoires de
la vie dud. saint, de pierre de Saint-Leu, bonne,
lo5'alle et marchande, et fournir lad. pierre et
peine d'ouvriers et livrer lad. image et ouvrage
bien et deument fait et parfait à iceluy seigneur
Cliartier, dedans lejours de caresme prenant pi'O-
(1) L. DE Laborde, Les Coynptes des bdUments du roi,
t. I, p. 82-84.
(2) Ibid., 1. 1, p. 103-109, 138, 143, 155, 225, 229, 362i
l. II, p. 27-2S, 131 ; etc.
(3) Lassy (Seine-et-Oise).
ET DE LA CURIOSITÉ
31
chain. (^e marché fait moyennant et parniy le prix
el soninic du quarunte livri'S que pour ce led.
Cliartier sera tenu luy bailler eu suivant les ou-
vraiges bien et deument fait comme dit est : sur
laquelle somme )> il reconnaît avoir reçu 20 livres
d'acompte. »
Ce <> tailleur d'images », ainsi que le fondeur
et le maître maron qui suivent sont, à notre con-
naissance, signalés ici pour la première fois.
« Adrien Lempereur, fondeur de cuivre, à
Paris, demeurant rue Saint-Martin, confesse
avoir fait marché et convenant avec » les mar-
guilliers de Saiiit-André-des-Arls, ■< de faire bien
et deument comme il appartient et suivant le
portrait par led. Iiem|)ereur montré une croix de
cuivre pour mettre sur la contrelable du mailre
hôtel (A-if) de l'église dud. Saint-André, ayant de
hauteur si.\ pieds ou environ avec un cruciliment
au dessus, un saint Jean et une Notre-Dame, le
tout pezant ensemble cinq cent livres de cuivre
ou environ, en ouvrage fait. Ce présent marché
et convenance faits parmy et moyennant la somme
de vingt-cinq livres pour chacun cent pezant... (à)
payer aud. Lempeieur en cette manière, sçavoir
est quinze escus au jour de Noël prochainement
venant et le reste en livrant par led. Lempereur
lad. croi.K, laquelle il promet livrer faitto et par-
faitte bien et deument, comme dit est, dedans le
premier jour du mois de mars prochainement
venant, et laquelle croix led. Empereur sera tenu
faire mener à ses dépens... en l'église dud. Saint-
André pour icelle croix asseoir.... Fait et passé »
le lundi 22 novembre li>46.
Trois quittances d'Adrien Lempereur, des
lô décemhri^ 154(i, 20 janvier et8 avril 1Ô47 (ii. st.),
constatent ((u'il rerut, pour cette commande, la
somme de l.'W livres 5 sols.
Eutin, le 10 avril 15'i7(n. st.), « Simon Fouassc,
maître »!«(•')«, bourgeois de Paris, confesse avoir
eu et reçu des margnilliers de l'œuvre et fabrique
de l'église Saint-.Vndré-de.s-Arls, ;'i Paris... » 7 li-
vres 17 sols t> deniers « pour avoir fait un pillier
de pierre de taille pour soutenir la cros.^e (sic)
mentionnée do l'autre part », plus 102 sols 8 de-
niers « pour les bandes de fer et ferrure servant
à lad. crosse. »
B. P.
La Gare des Invalides
Lundi (lornlor est venue, à la ('.hambro des dépu-
tés, l'inlerpellatiiin an sujet de rétablissement
d'une gare di; cliemiu de fer sur l'ICsplanadc des
Invalides dont nous avons récemment parlé. M.
Berger a fait valoir ii nouveau les arguments que
nous avons déjiX cités.
Un ordre du jour du M. Ilumborl, moins net,
moins explicite, et, par suite, moins gênant que
celui de M. Uerger. a eu la préfén-nce de la
('•hambre. Il est ainsi conçu :
(1 La Chambre, convaincu» que le (Jonverne-
u ment saura donner satisfuctiiiu aux nécessili's
« urgentes des transpurts dans Paris sans porter
« atteinte fi la perspective do l'Ksplanude des Invu-
« lides, passe à l'ordre du jiuir. »
On remarque qu'il n'y ist plus question que de
la o perspi'Ctive ».
NECROLOGIE
M. Paul Delair, auteur dramatique, vient de
mourir, Agé seulement de .52 ans. Depuis plu-
sieurs années, M. Delair appartenait à l'Admi-
nistration des Beaux-.\rts ; d'abord en qualité de
commissaire des Expositions de Beaux-Arts, il a
concouru à l'organisation de l'Exposition de
1889 : depuis il était attaché à la consei-valion du
Jlusée de sculpture comparée du Trocadéro.
M. Maurice Bditrecey, artiste peintre, prix
de Rome de IHlCi, vitiil de mourir à Florence des
suites d'une chute ([ui a déterminé une péritonite.
11 était Agé de 25 ans. Ses premiers travaux, qui
datent .seulement de quelques années, faisaient
pressentir un artiste de talent; il avait obtenu une
3« nu';daille au Salon de 1803.
L'archite-te John Chessel-Buckler vient de
mourir à Oxford, à l'Age de cent un ans. C'est lui
qui, en 18.'3'i, avait été chargé de la restauration
du palais du Parlement anglais et plus lard de
celle des cathédrales de Lincoln et de Norwich.
Cm annonce de Kiel la mort du professeur
Forchhammer, célèbre archéologue allemand ;
il était Agé de VII) an.s.
BIBLIOGRAPHIE
Sommaire de la Gazette des Beaux-Art»
du 1" février. — L'Image vraie de Xupoléon,
par Fr Massun : La Sculpture Horentino au
xiv siècle, pur M. Ileymond ; La Renaissance
des (?mui).x peints, par L. Falize : L'.\rl di^co-
ratif il l'Exposition de Chicuf-'o, par .1. Iler-
miint : Correspondance de Belpiquo. par H.
Ilymans; Mouvement des Arts en Italie, par
.\. Péi-alé. — Trois gravures hors texte :
Xnpolroii (III Ihciilri' (te SniiiICliiiid. dessin
il'uprés nature par Oirode'. ; liijiiiilier juif i)
Td/ii/cr, eau-forte do Cérj'-BicharJ, d'après
Doliodencq ; (irca jiiih/i-li rames do la maison
Millier, plancho on couleurs. — N'omlireusos
frravuros dans lo texte.
/,(',< I'i'rsi<riileiir.i el le.i M'irh/r< "nr ji.rmirrs
•lirrlr.i île noire l'-re. par Edmond Le Blant,
membre de l'Institut. Paris. Leroux, ISIKI. Vn
VI il. iu-8*, grnv.
Tous les amis des antiquités chn-tlonnos sau-
ront gré i\ M. Le Blant d'avoir réuni on volumo
les disserlalions, tnujours si éruilitos et si péné-
trantes, qu'il avait semées dans une foule île nv
cuiils spéciaux. La collection qu'il nous o(Tn'
fiirine. nudgri'' la diversité d.' provenance, un tout
bien complet ol bien homogéno. M. Lu Uliinl y
passe tour A lonr eu revue Wa Artu unirhjriiiit
ot leurs sources, la siluutiou des proiuiers chni-
82
LA CIIUÔNIOLK DKS ARTS KT l»i: LA ClURIO ITK
liens dans la sociOté païcnno, l'altiluJe du cliris-
lianisme vis-à-vis de la richesse, Ii' culte de la
bcaulé pondant l'ère des persécutions, les bases
juridiques des poursuites dirigées contre les mar-
tyrs, l'accusation de magie, la préparation au
martyre, le zèle téméraire tel qu'il se personnitie
dans Polyeucte, l'édil de persécution, les aposta-
sies, la procédure criminelle suivie A l'égard des
chrétiens, les analogies entre les persécutions
païennes elles persécutions dirigées de nos jours
contre les missionnaires dans l'Extrême-Orient,
etc., etc.
Jj'archéologie figurée — est-il nécessaire de
l'ajouter '? — tient une grande place dans le vo-
lume, et une série de vignettes reproduisent les
sarcophages, terres cuites, peintures ou minia-
tures qui illustrent les différents actes de ces
drames juridiques, depuis la comparution devant
le magistrat jusqu'aux supplices, radines et horri-
bles entre tous, dont le législateur romain se
montrait si prodigue.
Les historiens des mœurs et des croyances li-
ront les P(n-SL'CiUetirs et les Marti/rs avec au-
tant de fruit que les archéologues de profession.
Ils y trouveront en abondance les informations
les plus sûres el les plus curieuses sur la lutte
séculaire entre la civilisation antique et les idées
représentées par le christianisme. Que de médita-
tions lie suggère pas ce passage où l'auteur mon-
tre que «pour des hommes ardents à contempler
les tueries du cirque, avides de voir transformer,
au théâtre, les épouvantes de la tragédie en san-
glante réalité, le sauvage mépris des droits de
la nature n'était qu'un acte inditlérent! » Une
grande école philosophique n'enseignait-elle pas
— ajoute-t-il, en s'appuyant sur l'autorité de Sé-
nèque, — « que la pi lié était une méprisable dé-
faillance de l'àme : Misericordio est œr/n'tKdo
animi. »
E. MiiN'TZ.
CONCERTS DU DIM.\NGHE 51 JANVIER
Conservatoire.— Symplionie en /«(Beethoven);
Airs de ballet, avec chœurs, du Pri)}ce Iijor (Bo-
rodine) : Suite pour violon, par M. Sarasate (Raff) ;
Ave verum (M. Saint-Saëns); Finjons tous d'n-
mour le Je^i, chœurs sans accompagnement (R.
de Lassus): ouverture à'Obéron (Weber),
Concert Colonne. — S" Symphonie en fu, op. l«
(Beethoven): Concerto en ré mineur n° 4 pour
piano,op.70(r!ubiiislein); Marche funèbre d'7/rt/)(-
let (H.Berlioz); Paj-sifal (R. Wagner) : Frag-
ments divers; TannlueKSer {R. Wagner), marche
et chœur.
Concert Lamoureux. — Symphonie en „ii bé-
mol, u" :! (Schiiniannl: Air d'AchiUe, A'Iphir/ênie
en AiiUi/e (Gluck); Introduction de la Fuite en
Egypte (Berlioz); r.oncerto en vt mineur, u" 4,
pour piano (Saint-Saéns) ; le Camp de WaVenstein
(Vincent d'indy); Waltliers Preislied (les Mti'itres
Clianteufs) (R. Wagner) ; Marche honymisr
(Damnation de Faust) (Berlioz).
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
La table al[>liabdtii(iie el analytique de
la Gazelle dus JJeaux-Arls (3«' série —
1809-1880 corn [tris), est en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 1 J» francs l'exemplaire broché.
Cette table a (''té tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables 1I88I
1892) paraîtra prochainement.
OBJETS D'ART
KT DAMKUBI.EMEAT
i-:e'>(.>rj:s et .stvi.ks
LOUIS XIV, LOUIS XV ET LOUIS XVI
Belles Porcelaines ^wic tendre de Sécres,
Porcelaines de Saxe et de Chine, Bran ses,
Matières précieuses montées, Sculptures,
Miniatures.
TABLEAUX ANCIENS
Tapisseries du temps de Iiouis XI'V!
Appartenant à M. Emile BARRE
DErxiÉME VENTE EN VEI'.TU d'oUDONNAN' ;E
A la ioqiii''le (le .M. DlliET, ailminislratciir jiiiliriairi'
HOTEL DROITOT, Salle n 1
L^-. Mardi 3U et Mercredi 31 Janvier 1894
à deux heures
' OMMlsSAU'.ES-MtlSEUliS
M ■ Paul CHEVALLIER 1 r E. BARTAUMIEUX
111. rue Grange-Batelière I 2Si, rue Saint-Houcrt'
Assistés de
IVI. Ch. lïlANNHEIlïl W. A. BLOCHE
Exjiert
rue Saint-Gcore-cs
E.fp.près la ('. d'Appel
25, jue de Ctiùteaudun
EXPOSITIONS
PARTI(;UI.li-;lîE j l'UBLIQUE
Ir Dimandie 2S janiier W)i \ le Lundi J9 |.iniii'r 189!
de 1 liriirc 1 'i à ."> heures 1 i.
TABLEAUX ANCIENS
DES ÉCOLES ITALIENNES ET .VUTRES
TABLEAUX MODERNES
SCU LPTU RES
MEUBLES ET SIÈGES ANCIENS
Bronzes. Fei's. Faïences. Etoiles
VEJVTE HOTEL DROUOT, salle 4
Le jeudi 1" février 1894, à 2 lieures
M' Duchesne. comui.-priseur, 6, rue du Hanovre
M. A. Bloche, expert, 2ô, rue de Ghàteaudun.
EXPOSITION : Mercredi 31 janvier.
Le lieducleur en chef, gérant : ALFKEl) i.e U )STAL0 T.
l^aris. — Imprimerie de la l'resse, IG, rue du Croissant. — Simart.
K' 5. - 189't
BUREAUX : 0, RUE FAVART
3 l-'évricr.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SL'PPL^.MENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les ahoimh à une année entière de hi Gazette des Bc.iux-.\rts reçoivent gratuitemcic
lu Chronique de? Ats et dj la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
« fr
MOUVEMENT DES ARTS
Vente Barre
il()lrl Di-oimI, sMti 1, les -i.') ( t -iO jiuivici-. M"
(liiEVAi.i.iKR ot I5AriTAU.MiKij.\ , cominissaii'cs-
pri.sfius: MM. Manniikim et Hi.ociii;, experts.
1" Vunlc. — l'i-oduit: 50.011.
Tabi.kaox. 'i-5. Illtiiii de Fontciuii/. Fleurs it
fruits. Deux panneaux tlécoralifs: fôll. — 8. Ilnii-
cftpr (lù-iilo lie). La Toilette do Vénu.s. Dessus dfî
porto dans un encadrement Lnnis XV en bois
scîulph"; ôG,"). — li. DfuuV/ (altril)iié à L.). Por-
trait d'une jeune arlisto: 2G.'>. — lii. Fragonavd
(genre do), .\mours se l)alanc;anl sur des giiirlnn-
dos de roses. Deux polils panneaux ilocoralifs:
.jll). —ai. (h')-iir<l(W^'). Portrait d'une dame rt
de son cillant: 'iO.'). — âli. lIitiH (.L-15.). La Her-
gfire endormie. Dessus de porto: .")1(). — •l'^. I.i'ii-
rret (),'enre de). Deux Pastorales. Dessus de por-
tos: !!ll). — ^il. Mnnuojier (Baptiste). Panneau
di'iroralif. Hoiupiet de lleurs dans un vase entre
dons iiix'uii''res: ;!^il. — 1;!. Mu.-:.srlii>r (M. Van).
Portrait do feninii'. Dans un parc, toilette de sa-
tin et tie dentfdlc. Signé et daté KKW : 'M). — i\.
Xntoiiu'. Vénus et Ampliitrile. Deux dessus di'
l)orles: ^30. — ■!.'). o.v(Vaii). Oiseaux, lleurs, pUiu-
ie.s et architecture. Deux panneaux décoratifs:
67C>. — liO. .SVj(nv(.'/c. Deux dessus do portes: 'iO'>.
— fiU. SirrIxD'Ii (ICdouard). (lliasso l'i courre et in-
térieur do ferme. Deux pemlanls: •>(!'.). — "d.
Tf'ii/ |l)e). P(U-trail de jeune femme: 'm. — 78.
Ivcole française. Porirail de jonno femme, très
grandi', en riidio costume : H-ii). — 79. Kcole
française. Portrait de jeutiO femme, en toi-
lette très élégante di' l'épiKpio Louis XV: l.ll.'iO.
— HO. Portrait de jeuni' femme ilelioul, en rolie
rose lu"oiléi' il'argent cl leiiant un inéiiaillou. tlo
tableau l'orme pondant avec |o précédent: l.O.")l).
— H'J. l'',C(i!o française. Portrait de jeune feiniue
repré'.-^enlèe de face i\ mi-corps dans un parc:
l.i'')(l. — h:), I':coIo française (xviii' siècle). As-
soMiblée ilaiis nu parc: îUJit.
Dessins, iioijac;iiïs, pastki.s.— i)l. Co.sVc (.L-B).
Arcliitcclure et figures. Deux dessins ii la plume
ot ;i la sopia: 320. — 93. Bdiulnuin. Scène ga-
lante. Gouache: 1.181. — 9'i. fl««c/ier (attribué
à). La Xonchalante. Pastel: 29.). — 97. Frago-
ïuiril. Récréation dans un parc. Dessin i\ la san-
guine: 590.-109. Morean. Le premier Déjeuner.
Encre de Chine: Si».
125. Bureau rectangulaire et plat on marque-
terie de cuivre sur bois noir, garni de bronzes
ci.selcs et dorés. Style Louis XIV: l.'^M>. —
l:!ti. Commode en bois rose et marqueterie garnie
de bronzes dorés. Épo(|ue Louis XVI: SIX). —
l:i8. Deux gaines en bois sculpté Louis XVI: 245.
140. Pièce d'eau, formée par une statue
en marbre blanc : allégorie do la source, Vé-
nus couchée, appuyée sur une urne: xviii" siè-
cle: 540. — 141. Statuette en marbre: Diane
chasseresse, d'après lloitilnn : 375. — 1-42-143.
Doux busles en marbre : Mailanio de Lam-
balle ot Madame Elisabeth : 5211 et 455. — 144.
Ciroupc de deux enfants en marbre blanc, socle en
bronze doré: 805. — 145. (Jroupc ou unirbre
blanc: l'Enfant au dnupliiu. socle en bronze
doré: l.ll'ô.
159. Pendule en bronze doré, représeiit:int la
.lennesse invocpuint r.\niour. Epoque Louis XVI :
1 900. — llîO. Paire de candélabres formés du
slatnetles de nymphes en bmnzo Louis XVI:
(isi). — l('i2. Paire de bouteilles en vieux
Chine, famille verte, nionlurn eu bronze doré:
285. — 11)!). Pendule eu marbre blanc forme
monument, avec groupe et nu)nture l'U brinize
iloré, KIore et llérès porlaul des olTrandes ik
l'.Vîiiour. Epoi|ue Louis XVI: 7&0. — IXl». Pain-
de candélabres formés ilo groupes en vieux
Saxe : le .loueur cle vielle et le Chinois; monture
en bronze dore : 400. — 19il. Deux groupes ou
viiMix Saxe: l'Eau et la Terre: socles eu hnmzo :
,^^l. _ liBJ. Paire de vase céladon craquelé do
Chine, iiioutiires bronze doi>5 A rocaillos: (Wj.
a» vente. — Produit : 1)4.242 fr.
'rAni.KAUX. — L Utiiiclii-r. I.o .lugement de Pi\-
ris: 2.000. —2. Ihiissel (P. T. vuu). Fleurs:
1.700, —3. Ciiniilrtto. t'ne pliico de Venise : 5<K).
— 4. Clinrtiiii. La Lossivyuso : ~'ii*. — 8 ("/..).•.
34
LA CHRONIQUE DES ARTS
poilier. BiK-chanlc el Enfiinl : 305. — C. Coypel.
Porirail d'uolrico : 580. — 8 Vroiiais. Portrait de
jeune feinine : 2 00.'). — 9. Dick (Anton van). Por-
trait de Jan Licvcns : 1.520. — 11. Eisi'ii (Cliar-
les). Les Pctit.s Savoyards et la Pèclio à la litjne :
575. — 12. b'ovrcnj (Le chevalier). La Visite à la
Convalescente : 290. — 15. Grcuze (J.) Portrait
du marciuis Teyssicr des Farges ; 1.480. — 17.
Giiordi (K.). Vue de Venise : l.'iOO.
li). Hais (attribué à F.). Les pelils Patriotes :
1.380. — 20. Ilof/arth. Prédication dans une
église : 1.200; 21.' Sci'^ne de tripot : 800. —25.
Jeciiiral. Le Turc amoureux et la Sultane favo-
rite : 885 ; 20. Scène de Marché ; 800. — 27.
Kaiiffiiinnii (Angclica). La Musicienne : 1.120. —
2;}. Lancret. La Collation des chasseurs : 900. —
2!). Lfirf/iUiére. Portrait présumé de (irandval,
de la (i;oniédiel''rani;aise : 670; ;!0. Portrait d'une
Dame artiste : 1.500. — 33. Vir/ée Lebrun faltri-
bué à M»°); Portrait d'une Dame artiste ; 1.000.
35. Loo (Van). Portrait de jeune femme ; (iOO.
— 41. Ou'fri/. Gibier :1.005. — 43. Pannini
(J. P.). Monuments antiques : 470. — 43. Pater
(J. B.). Assemblée galante dans un parc ; 1.800.
— 4'i. Prudlion (attribué à). Portrait de femme:
2.410. — 45. Rembrandt. Portrait de jeune
homme : 3.050. — 4S. Roslin (A.). La Musi-
cienne ; 1.010.
51. Snyders (Franz). Gibier et Nature morte ;
2.550. — 52. Taraval. Ampbitrite : 405. — 55.
Vallai/er (M'"). Portrait présumé de l'artiste :
3.050. — 56. Viiliayer Coster. (M»'). Pèches et
raisius blancs, et 57. Corbeille de prunes et de
pèches : 430. — 53. Vernet (.Joseph). Paysage
d'Italie : .500. — 59. Vos (Gornille de). Portrait
d'homme : 2.020. — 60. Watteau de Lille. Mili-
(.■1 sinvre.)
Le Musée Carnavalet a acheté dans la vente de
feu le docteur Molloy une curieuse enseigne de
cordonnier en bois sfulplé et peint, portant la
date de 1523, et représentant saint Grespin debout
derrière un auvent, adjugé 430 fr. ; une pendule
Lous XIV et son socle de suspension en marque-
terie de cuivre et d'écaillé, ornée de bronzes,
700 francs.
Les Ysntes de livres rares se succèdent sans
interruption : après l'adjudication dé la biblio-
thèque de feu M. Benedetto Maglione, de
Naples, quia produit 2o9.810.fr., et sur laqueUe
nous reviendrons, on vend des livres ayant ap-
partenu à feu le comte de Lignerolles. Ces ventes
multiples ont l'ait constater une dépréciation con-
sidérable sur certains livres.
Dans la vente de feu M. Maglione, l'enchère la
plus importante a été obtenue par une première
et rarissime édition de la Bible, imprimée à
Mayence en 1462, avec une date cert?.ine. qui a
été vendue 21.000 francs.
A la vente de LigneroUes un bel e.xemplaire de
l'Imitation de Ji-sus-Clirist,i\-9.à\K\ïo-a de Breuil,
prieur de Saint-Val, édition de 1653, aux armes
et au chill're de Henriette de Fi'ance, et contenant
une lettre autographe de cette princesse au car-
dinal Mazarin, s'est mal vendu; il a èlé adjugé
6.000 francs. Par contre, on a vendu 30.000 fr.
l'Office de h' Semaine sainte, volume aux armes
de Louis XVI, qui fut offert en présent par le roi
à la princesse de Lamlialje, le jour de sa fête.
Une traduction deVImitalion de .f.-C, par l'abbé
de Choisy, publiée en 1602 chez Antoine Dezollier,
ù Paris, a été payée 5.110 francs. On lit sur la
garde du volume rinscriplion suivante : Ce livre
a été donné à M"' de Gentil La Jonchap par
M'»' de Maintenon.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le (>ercle de l'Union Artistique ouvrira
son l'exposition annuelk; d(î Peinture et de
Sculpture, rue Boissy-d'Anglas, du 5 février
au 8 mars.
La Société d(!S Artistes Graveurs au burin
a inauguré sa deu.x'ome Exposition d'estam-
lies et de dessins au Cercle de la Librairie,
117, boulevard Saint-Germain, le jeudi 1"
février.
L'E.xposition restera ouverte tous les jours,
de 1 heure à 5 heures, y compris les diman-
ches, jusqu'au 'i^j courant.
M. Pierre Billet, pein'.re de sujets champê-
tres, a ouvert une Exposition de ses œuvres.
12, rue Goilot-de-Mauroi, du 2 au 15 février,
de 10 à 6 heure.-.
La distribution des récompenses décernées,
à la suite des concours de 1898, par l'Union
centrale des- Arts décoratifs, a eu lieu mardi
dernier, place des Vosges, dans la grande
salle de la bibliothèque de l'Union.
M. Henry Roujon, directeur des Beaux-
Arts, présidait la cérémonie à laquelle assis-
taient, aux cotés de leur président, M. Geor-
ges Berger, député de Pafis, les principaux
membres du jury ries concours et de la Société
des .Arts décoratifs : MM. Falize, Gagneau.
Paul Colin, Rossigneux, etc.
.\près avoir félicité l'Union centrale des
eflorts constants auxquels elle se livre pour
relever les industries d'art, JI. Roujon lui a
donné l'assurance qu'elle trouverait dans l'Ad-
ministration des Beaux-.\rts l'appui qui lui est
nécessaire pour compléter son u-uvre, et le
directeur des Beaux-Arts s'est engagé à assis-
ter au Congrès organisé par l'Uuion pour le
mois de mai prochain.
M. Georges Berger a remercié alors M. Rou-
jon d'avoir bien voulu, non seulement pré-
sider cette réunion, mais promettre à la
Société des Arts décoratifs, plus que jamais
le concours si précieux du Gouvernement.
Le rapporteur général du jury, M. Falize,
membre du Conseil, a ensuite donné lecturo
du travail dans lequel il a résumé les résul-
tats des concours, et la séance s'est close [ ar
renonciation des récompenses, dont la liste a
été donnée par M. Blanchard, secrétaire géné-
ral de l'Union.
ET DE LA CURIOSITÉ
35
Parmi les demandes de permission pour
l'Exposition de San-Francisco se trouve celle
de M. Edward (Jréen, relative à l'érection
d'une, statue colossale de la Juslice, tenant
en main les balances traditionnelles. La sta-
tue aurait M) m. 70 de hauteur, et la longueur
du fléau do ses fameuses balances serait de
91 mètres. Chaque [ilatcau pourra recevoir
cinquante iiersonnes qui n'auront qu'un signe
à faire pour être enlevées ii 88 mètres au-des-
sus du sol.
Si celte nouvelle est exacte, le sculpteur fera
bien de se hâter, car l'Exposition universelle
de Californie, qui fait suite à la Wofld Fair
de Chicago, vient d'être ouverte à San Fran-
cisco.
Le (louverneur de l'Etat, M. Markham et
les princi[)aux fonctionnaires, se sont rendus
au iiarc de Golden gâte, où est installée l'Ex-
position, accompagnés d'un grand cortège
civil et militaire. La ville était pavoisée.
Après un discours du Gouverneur, M. de
Young, directeur général, a déclaré l'Expo-
sition ouverte.
L'Ex[)osition durera six mois. Le? bâtiments
ont coilté cinq millions de dollars. Le plus
bel édifice est le [lalais des beaux-arts, cons-
truit dans le style égyptien.
NOUVELLES
:),*:(: l.a ijruchaine excursion arlistiquo et
archéologique des « Amis des Monuments pa-
risiens I) aura lieu avec le bienveillant con-
cours do M. Kaemfifon, directeur des Musées
nationaux, le ilimanclie 'i février, à 1 h. L2-
Le but do cette excursion est VKlude des
rnslex du Luiirre do l'Jiilippe-Aiigiisle aii-
dessous du Louvre adiu'I. M. Edmond
Guillaume, architecte du Louvre, dirigera la
visite et montrera des [ilans inédits. M.Char-
les Normand, direelour do \'.\>/ii des Md/iu-
ini'n/s se i)ropo!-e do rectifier les restitutions
du Louvre féodal (dessins de Chirac et de
Viollel-lo-IJuc). Kondcz-vous dans la nouvelle
salle de la Tunisie au pied de l'escalier Uaru.
*** Le tombeau de César Franck, au cime-
tière Montparnasse, est maintenant terminé.
Lo médaillon en bronzo du compositeur, par
Rodin, se déla:'ho sur lo motif architectural,
do style roman, composé par M. (iaslon Hedon.
**,(, (In vient do découvrir dans les archives
do Millau une centaine do lollros originales
manuscrites du duc Henri do Ilohan, celui
(|ui irnposn la roslitution des teiuplos aux ré-
formés et lo rétablissement de l'Iùlil do .Nantes.
Ces lettres sont relatives à cette période
tourmontéo ot intéressante do notre histoire
nationale.
H,*^, l'n Comité s'est formé pour l'i'M'oclion,
liu l'in onMaiigos (Maino-c t-Loiro), d'une sta-
lue à la mémoire do .laccpios Ciilholinoau, lo
liéros vendéen do I7'.«i. Une partie ilos restes
du a Saint do l'.Xnjou ■ ot ceux do son pctit-
nis, lo général Henri do Calhelineau. mort on
du
tu
1
d
189L ont été, l'année dernière, avec l'autori-
sation du Gouvernement, réunis au Pin-en-
Mauges dans un mémo tombeau. C'est laque
sera le lieu du monument destiné à perpé-
tuer leur mémoire.
jjc** r.e Gouvernement lielge vient d'acquérir,
au prix de 20 i.OOU francs, un superbe tableau
attribué à Van Dyck, et qui appartenait à la
famille de Ribeaucourt. Ce tableau contient
le portrait du seigneurdeLaerne, bourgmestre
d'Anvers, entouré des six membres de sa
famille, parmi lesquels serait une dame Chris-
tine de Ribeaucourt.
:(:** Tn correspondant du Journal de Gé-
nère écrit d'intéressants détails sur la décou-
verte qu'on vient de faire, à Florence, d'une
Vénus du peintre Loronzo di Credi.
Le tableau gisait dans les caves des Offices
avec les rebuts, dans la poussière, et masqué
par une couche épaisse de vernis grossier.
La Vénus de Lorenzo di Credi est de gran-
deur nature. Elle est debout, une main posée
sur la poitrine, l'autre retenant le voile léger
et transparent dont elle se couvre encore.
:t-% Un portrait, exposé au Salon de pein-
ture de Munich, vient de soulever une étrange
querelle. Le criti(pie d'art d'un journal muni-
chois l'avait trouvé mauvais, et s'était cru
autorisé à exprimer son sentiment en toute
sincérité. Le peintre ne dit rien, mais le mo-
dèle se fâcha. Il porta iilainte en justice, ot
somma la partie adverse de reconnaître, par
déclaration formelle, que la peinture seule du
portrait était imparfaite, mais que la figure
du portraituré, les qualités de son esprit et
celles de son ciuur étaient au-dessus de toute
critique. A quoi l'on consentit gaiement.
Exposition des Aquarellistes
La seizième exposition de la Société des
.\cpiarellistos français est ouverte dans la
Galerie Georges Petit. Nous avons rendu
compte dos (|uinze expositions antérieures;
peut-être est-c(^ h'i la raùson du pi'u d'empres-
sement que nous mettons à parler do la sei-
zième. Il se peut qu'on no la juge pas infé-
rieure aux iirécéilentos, et peut-être lo public
nouveau y prendra-t-il lo mémo plaisir que
nous y éprouvions autrefois; nous sommes
fondé à croire, cependant, que le » refroidis-
sèment ■■ des amis do la première heure,
parmi lesipiels nous nous rangeons, tient A
d'autres causes qu'une satiété bien naturelle.
La plupni'l des fondateurs do la Société, les
moillours, ont disparu do l'arène. Or, personne
ne conleslo que les recrues n'ont pas la mémo
vaillance quo leurs anciens. Jacquemart,
noilbulh, L. Leloii' no sont plusU\. d'autres.
(|u'il est inutile de notnmer. so font vieux;
ti'aulros, encor) dans louto la force do leur
talent, négligent uno inslilulion qui a beau-
coup contribué ù leur gloii-o... Urof. la Société
traverse uno passe dilllcilo; il est temps,
grand temps, qu'on entrouvre les portos t\
des talents nouveaux et surtout novateurs.
r?r,
LA CHRONIQUE ]>ES ARTS
Lo I' clou » (le l'Exposilion, — il y en a un,
nous soMiMies ln-uroux d'avoir à le dire — a été
fourni par M. Oeluillo qui nionli'o dix btdies
ui|uar-cllos ndiituircs, d'une cxiicutiun fii-iiie
et sûre, trop safîi; peut-être, s'il est admis que
l'aquarelle comijurtc un certain laisser-allor.
On verra encore avec plaisir les ])aysa^cs de
M. Zubcr. frais, transparents et si facilement
ri'ndus. (in apparence; ceux de M. Lecomle,
à cAti'; des envois de son maître, M. Ilarpi-
gnies; les vues diverses do M. Bétliunc et les
(leurs de M. Kivoire, niodil'les accomplis de
peinture à l'eau: de lr(''s intéressantes es-
(|uisses rapporti5os d'Alg'^rie par M. liisnard ;
de jolies illustrations de M. l'.oilvin jiour
un Kiibelais; d'excellents sujets de genre par
M. V. Gilbert.
Nous avons à signaler aussi rexposilion
de MM. Adan, Bourgain, Yim, Clairin, Du-
liuf'c, Kscalier, Français, Vignal, Gros, Loir et
de M'" X. de UotlisciiilJ. KaVin, dans cette ex-
IiDsition d'aijuarelles, on remarquera, non
sans surprise, les envois de M. Lhermitte : ce
sont de trvs beaux et solides dessins sans
aucun rehaut de couleur: mais le talent de
l'artiste fait passer sur cette anomalie.
A. DE L.
Les Estampes Japonaises
AU MCSÉE DU LOUVIÎE
Nous lisons dans le F/i/nru du 29 janvier
que la salle du Louvre, siiôcialement consacrée
aux objets d'art de la Chine et du Japon, va
prochainement « s'enrichir d'une fort belle
collection d'estampes japonaises des xvi', xvic
et xvm' siècles, offertes au Musée par des
amateur.-!, et que les Parisiens, amoureux de
l'Art extrême orienlal, pourront admirer d'ici
quelques semaines. »
Cette nouvelle, parfaitement exacte, n'est pas
pour réj'juir les amateurs autres que le petit
groupe qui s'est voué au culte de l'Art Japo-
nais. Alors que notre Musée ne sait où loger
ses richesses en tableaux et dessins de l'art
occidental, c'est-à-dire d'un art qui nous
touche de plus près, dont la tradition nous a
laits ce que nous sommes et se perpétue dans
le sentiment esthétique de notre race, il avait
semblé au moins supeillu de distraire une
partie, si minime soit-cUe. de l'espace dispo-
nible pour y placer des objets dont la place
est au Musée des Arts décoratifs. Voici main-
tenant que l'on tente dy introduire des
estampes de provenance exotique, alors que
l'art de la gravure est exclu de noire grand
Musée, que l'on y chercherait vainement les
chefs-d'œuvre des maîtres italiens, allemands,
français, flamands et anglais, t'.eci dépasse
vraiment la mesure permise; nous voulons
croire que l'Administration du Musée y regar-
dera à deux fois avant de permettre une in-
trusion choquante, en désaccord formel avec
la destination du Louvre.
Il n'est pas trop tard pour restituer à leurs
généreux donataires les estampes offertes qui
sont [irovisoirement exposées dans les gale-
ries de la peinture fran(;aise, salle Le Sueur.
A. i)E L.
La Conservation du Musée du Trocadéro
« La conservation du Musée du Trocadéro
(moulag'^s) est en ce moment vacante, et na-
turellem.nt on rencontre sur le pavé de Paris
beaucoup de candidats Le dernier titulaire
ayant été un poète dramati(|ue, il n'est peut-
être pas inutile de rappeler (pi'il s'ag t d'un
service d'archéologie, où l'expérience pro-
fessionnelle et l'érudition, la connaissance de
l'tiistoire de l'art fran(,'ais et de ses monu-
ments importent beaucoup plus que le
lyrisme et même le génie. Sans vouloir dé-
courager personne ni dé|ilaire aux poètes,
beaucouj) de bons esprits se perme'.tent de
penser qu'il serait opportun, convenable et
moral de confier enfin cette importante
charge à un humble spécialiste, qui serait
caiiable d'en remplir les devoirs. Ces bons
esprits ont des idées étranges, presque révo-
lutionnaires. Ils veulent changer « l'ordre
étabh ».
Nous reproduisons avec plaisir les quelques
lignes qu'on vient de lire et qui sont emprun-
tées au Journal des Lébatx: nous croyons
inutile d'en fiire ressortir le caractère émi-
nemment judicieux et nous nous bornons à
exprimer le même vccu que notre confrère.
Académie des Inscriptions
M. PaulMeycr, qui tient le fauteuil delaprési-
dcuce, fait part ofâciellomeiil à la compagnie de
la mort de M. Wadaingtou. Il retrace en quel-
ques paroles é.nues la vie ef les ceuvres de ce
.savant.
Coiii>nissiû?i du ceiUeiniire de riiisliliit. —
L'Académie désigne comme membres de la Gom-
nii.ssion du centenaire de rinstitiil : il. Léopold
Di-lisle, M. Maximin Deloclu' d M. li" marquis de
Vogué.
Une nijlice sur des moïiuments antiques en
piirphyre. — M. Louis Passy fait une communi-
caliuii sur des monuments inédits de la sculp-
ture antique en porphyre.
Il rappelle qu'il y a vingt-cinq ans, il a lu un
mémoire teudaut à prouver que les groupes
sculptés en haut-relief sur des colonnes au Vati-
can et à l'église Sainte-Marie à Venise, représen-
tent les .Augustes et les Césars. Il apporte aujour-
d'hui à l'appui de sa thèse de nouveaux docu-
ments qui justifient ses conclusions.
La séance s'est teruiinée par une lecture faite
par M. Clerniont-Gaiineau d'un travail sur une
inscription romaine découverte à Betlir, localité
siluée près de Jérusalem, relatives aux délaçhe-
ments dos légions romaines cautonuées en Pales-
tine.
ET DE LA CURIOSITE
Les friifiinuntx miinicnux découverts à Del-
phes. — M. Henri Weil entretient l'Académie de
textes poétiques découverts à iJjl plies par notre
Ecole d'Athènes. (le sont des liymnes, ou des
fragments d'iiynines, composés pour les fêtes du
sanctuaire et intéressants à divers titres. Un de
ces hymnes est complet. C'est une (euvre com-
posée avec art et élégance qui fait connaître un
détail nouveau de la légende d'Apollon. Il est pré-
cédé du décret de-; Delphiens qui confère au
poète des dislinclinns honorifiques. Plus impor-
tants encore sont les morceaux accoaipagnés de
notes de musique. Nous avons 1;\ les spécinious
les plus aulhentiques ol les plus étendus que noas
possédio.is de la musique dos ani-icns Grecs,
beux fra;5nients qui scinblenl appartenir au
mémo liymne el coustitiienl un euso.nble de
trente-sept lignes, en parlic l)ien conservées, pré-
sentent nu lalileau vivant de la fêle et contien-
n,'nt des allusions à des faits historiques qui
permettent d'en délor.niuer approxiui.iliveuient la
date. L'hymne a dû être écrit i)eu de temps après
l'an irS avant nuire ère.
C'est un très beau spécimen de la poésie ofli-
cielle du siècle de 'l'héocrite et de Callimaquo.
Il ne reste plus d'un autre hymne, de deux siè-
cles plus jeune, que des fraymeiits très mutilés ;
'on voit coi)cndanl, grâce à dos restitutions [ilau-
sihles, qu'il se terminait par des vonix pour le
collegium des Méuades et juur l'accroissement
de l'empire des Romains.
M. Tliéodore lieinach a étudié la musi(iuo de
ces textes et a essayé de la reproduire dans njtre
système de notation.
Il a constaté que le grand liynini^ est écrit dans
le texte I hrygieu chromatiiiue, uuiis avec plu-
sieurs n )tes empruntées au mode dorien.
(Voir à ce sujet rarliclo de M. Silomon liei-
nach dans la C'ironiijiic du 2 décembre IS'.tii)
Le 710111 d'Ahasci'rus ou d'Assuérus. — Ce
nom est ideuliquo ft celui di Xerxès, d'après une
communicalio I de M. Oppeit. Celle assimilation
très ancienne est aujourd'h li expliquée par des
textes juiidi(iu.'s datés du temps de Xerxès Le
vaincu d" Salamiuc y csl n )mmé Aklisiicarsii et
A/ihswiis.'i. Ljs faits racontés dans le livre
d'Lsther ont leur origine historique dans des évé-
nements arrivés au mois de nuirs i'i.i avant l'ère
ehélienue.
Le premier théâtre pirisien. — M. Charles
Normand commence la leclnro d'une élude sur
1 ■ l'remier lhéi\lre parisien, établi <lans l'am-
pliillii'àlri' gallo-r(uuain de la rue Mongi', fro-
((iiemmeiit désigné sous le nom d'.\rènes de l,u-
lèce, el aiiquel ou n'avait l'oniacré jusqu'ici que
(pielque.-- Ii ochures insuflisanti's.
Société des Antiquaires de France
M. l'ablié Uuchesue préside le ciunmencenu'ut
de lu séance et, après avoir prommcé le discours
(l'usage, cède le fauteuil A M. de lînislile, élu
l)résidenl pour l'auiu''!' IS'.H. — Sur le rapport de
M.l'abliè Thi ileuat,.\l.t'.amille .Iiilliam si élu asso-
cié correspoudaul à llordeaux. — .\l.de ViUenoisy
lail nui' cominunicalion relative i\ un vase du Mu-
sée de Liège, qu'il rapproche d'nu objet similaire
conservé au Cabinet des médailles. — M. Duri-
ghcUo tsl élu associé correspondant à Saida (Syrie)
sur le rapport de M. de Villefosse. — M. de Lai-
gue présente l'estampage d'une inscription funé-
raire trouvée à San-Josse, extra tt.iiros, près de
Cadix. — M. de Gauckler communique, par l'en-
Iremise de M. Cagnat, une note sur des carreaux
de faïence provenant de Hayeb-el-Aioun, et repré-
sentant Daniel dans la fosse aux lions.
M. de Boislile, président, annonce la mort de
M. Waddinglon, membre titulaire. — M. Colli-
gnon communique la iiliotograpliie des fragments
de statues trouvés à Lycossura, surremiilaccment
du temple de Despoina, et qui nous font connaî-
tre le style du sculpteur Damophon. Il place la
période d'activité de cet artiste au moment du dé-
veloppement de la ligue achéennc. — M. Laïayc
pré-enle quelques observations sur une inscrip-
tion latine publiée dans le Bulletin de la Société
(aiin. IS'.U, p. "2G(J). — M. Babelon donne lecture
d'un mémoire de M. .\lbert Naef, sur les fouilles
exécutées i>ar lui au-dessus d'IIarUeur, au lieu où
s'élevail un yjetit temple gallor main. Ces fouil-
les ont mis au jour un édicule quadraugutaire
entouré d'une colonnade et dilTérents objets sculp-
tés.
NECROLOGIE
Le sculpteur Cavalier, membre de l'Académie
des Beaux-.\rU, vice président de la .Société des
Artistes français et l'un des inaitrcs de la sculp-
ture française, est mort dimanche iS janvier, à
sepl heures, dans sa quatre-vingtième année.
Pierre-Jules Cavelier était né en 1814 à Paris,
Elève de David d'Angers, il avait obtenu en 18W
le grand prix de Rome. Trois années seulement
après son retour de la villa MéJicis, en 18V.I, il
enlevait la médaille d'honneur au Salon avec une
l'éni'lope enilortnie dont le succès fut énorme el
que le duc de Lnynes, à l'issue du Salon, acquit
au prix de 1(1. fXX) francs.
'l'ouïes les compositions qu'ex-'cuta ensuite Ca-
velier, sa Vfrilé (Salo.i de 18.'>."i), sa Curnëlie
(ISTû), aujourd'hui au Luxembourg, sa liac-
chiiiitr, Ir' Jlliii.ir Piisrtil érigé au re/.-de-chaus-
séi" de la lour Saiiil-.lacques, la statue de Mon-
srir/iieiir Aff're, qui se trouve ft la sicji>tie de
Noire-Da'iie, dénotent un statuaire très expert
dans sou art cl cunstnur.noni soucieux de la re-
cherche du style.
I! sculpta lin certain nombre de grandes com-
positions soit pour rilolel-de-Ville, -soit pour les
palais nationaux.
L"s incenilies de la Comniuuo ont détruit qiiel-
qui'siines do ces leuvivs : la Seine et lo Jthiii.
qui surmonlaieni l'horloge dj l'iincien llolel-Jo-
ViUe, ont ilisparu avec l'édilice qu'ils ornaient,
mais le Louvre n gardé inlactes, entre autres
slatues de Cavelier, deux tlgiires de style, la
l'oi'sie el Vllisloirc, assises au fronton d'un des
pivilKiiisqui s'élèvent sur les jardins du Car-
rousel.
Cavelier avait élé nommé en IS.")!! chevalier do
la Légion d'Iionneiir, en ISt'd ofllcier. Il était de-
puis 18UÔ iiiembre de rinsliliil.
Comme professeur, Ciivelior, |K'ndu-il les vingt-
38
LA CHRONIQUE DES ARTS
liuil ans qu'il a luiui, à l'Ecole des lioaux-Arts,
un des ateliers de sciilpliii'o, a exercé une grande
indiienco. Un ceilain noniliro do ses élèves occu-
pent un haut rang dans la statuaiiv française.
Ce sont en première lif;ne Darrias, Idrac, Allar,
Desboi.s, et, parmi les plus jeunes, Fagel, (jou-
lan, Lombard, Boutry, Charpentier, etc.
Un artiste cpii eut son lirur.' ilr (■('■lèhritè sous
le sorond ICnipiic, M . Armand Gautier, vient de
mourir à l;i uiai.-'ou O.ibnis, ù Pa:i-!, dans sa
soixanleneuvièm» «nnée. N'é à Lille, en 182."), A.
(jaulier fut élève de Soudion et de L. Cofîuiet. Il
olilint diverses récompenses aux Salons de 180:),
de 1861 et de 1882. Son tableau, les FoUcs île lu
Salpi'lrièra, eut un grand succès au Salon de
18fi7. Jlais le jury du Salon, en 1860, refusa une
autre de ses œuvres é.oalement les plus connues :
la Femme aciultf're, qui fut exposée au Salon des
Refusés. Cependant, A. Gautier reparut aux
Cliamps-Klyséos où une figure de Bairjnctise, en
1874, attira de nouveau l'atlenlion sur lui. Gautier
a fait aussi des portraits ; il fut l'un des premiers
à réagir contre la tendance ancienne h solenniser
les portraits, et il chercha à leur donner plus de
vie en leur donnant plus de naturel et d'abandon.
On doit A cet artiste original et hardi un certain
nombre de lithographies.
M. Armand Cugnard, architecte-expert, mem-
bre de la Société des .architectes français, vient de
mourir à l'âge de soixante-neuf ans.
Il était président de la Société de secours mu-
tuels « le Bâtiment ».
M. Auguste Ozenfant-Scribe, président du
Tribunal de commerce de Lille et conservateur des
Musées de la ville pour les sections d'Archéologie
et des Arts décoratifs, est mort le 28 janvier.
M, Ozenfant avait reçu la croix de la Légion
d'honneur des mains du Président de la Répu-
blique lors de sou voyage à Lille en octobre 1802.
On annonce de Londres la mort d'un graveur
de talent, M. Samuel Bellin. qui reproduisit un
grand nombre de tableaux de peintres anglais et
lit également quelques portraits estimés.
L'architecte John Chessel-Buckler vient de
mourir à Oxford, à l'àgc de cent un ans. C'est lui
qui, en 1834, avait été chargé de la restauration
du Palais du Parlement anglais et plus tard de
celle des cathédrales de Lincoln et de Norwicli.
BIBLIOGRAPHIE
Il Borgo di Castiglione d'Olona, parle V>' Diego
Sant' Ambrooio. Milan, chez MM. Calzolari et
Ferrario, 1803.
On ne connaissait jusqu'ici, de Castiglione
d'Olona, que les fresques de Masolino. Les pho-
tograveurs milanais MM. Calzolari et Kerrario
ont rendu un signalé service aux études d'art en
publiant, en planches d'une netteté parfaite, les
nombreuses autres <r;uvres d'art qui peuplent ce
bourg si intéressant. 11 ne faut p'is moins féli-
citer l'auteur du texte, M. Diego Saut' Ambrogio,
qui n'en est plus k faire ses preuves en matière
d'érudition et de sagacit<5.
L'antiquité romaine est représentée dans l'al-
bum jiar un cippe oiné d'élégants rinceaux ; le
Moyen Age, par des terres cuites, des fresques ;
la Renaissance, par une série d'édifices, de sculp-
tures, de grnfliles, d'œuvres d'art diverses, qui,
s'ils ne se distinguent pas toujours parla pureté
du goût, oll'rent du moins la saveur si caractéris-
tique propre aux monuments du Milan;iis. Rien
de plus précieux que la décoration delà chambre
du cardinal Branda, le bienfaiteur de (Castiglione
d'Olona, avec ses génies nus, folâtrant autour de
banderoles. Plus loin, la porte de marbre de l'an-
cien palais Gastiglioni, avec ses quatre médaillons
romains, rai)pelle la porte du jialais Vimercati à
Milan. Nous rencontrons ensuite de pittoresques
chapiteaux ou modillons, des embrasures de fe-
nêtres en terre cuite, richement historiées, et une
foule d'autres motifs curieux.
L'église « del Gorpo di Cristo « ou « délia
Villa » est particulièrement faite pour iixer
notre attention. Elle est véritablement florentine
d'aspect. Les énormes pilastres cannelés qui
flanquent la façade et les angles font penser à
l'église Saint-.4ndré deMantoue, construite sur les
plans de Léon-Baptiste Alberti, tandis que les
rinceaux sculptés sur la porte rappellent ceux
dont Filarete, un autre Florentin, orna la porte
delà basilique de Saint-Pierre à Rome. Avec ces
motifs déjà tout empreints de l'esprit de la Re-
naissance alternent quelques sculptures encore
aux trois quarts gothiques ; les deux auges age-
nouillés tenant un tabernacle, sur une porte laté-
rale, et les deux anges, dans la même altitude,
sculptés sur l'armoire aux saintes huiles. La Re-
naissance triomphe définitivement dans le sarco-
phage de Guido Gastiglioni (1485), dont l'orne-
mentation est d'ailleurs des moins élégantes. Eu
ce qui concerne la construction même de cette
église, M. Diego Sauf Ambrogio en fait ressortir
les analogies avac la sacristie de Saint-Laurent
et avec la chapelle des Pazzi élevées à Florence
par Brunellesco.
Je ne me séparerai pas de la monographie de
M. Diego Saut' Ambrogio sans signaler l'impor-
tant travail du jeune savant milanais sur le can-
délabre de bronze de la cathédrale de sa ville na-
tale. Dans la brochure intitulée: VAlbeyo délia
Verijine o caiide/ahro Triviilzio nella raCte-
flrale di Milano (Milan, 1802), il s'est elTorcé de
démontrer que cet insigne monument de l'art du
fondeur est d'origine française et qu'il a été trans-
porté en Italie par un membre de la famille
ïrivulce. (Cette opinion, en apparence paradoxale,
vient d'être en quelque sorte sanctionnée par le
connaisseur le plus autorisé, M. Bode, qui lui a
donné place dans la sixième édition du Cicérone
(p. vi). Ce n'est pas moi, à coup sûr, qui protes-
terai contre l'hommage rendu à notre sculpture
française du xiii' siècle par le savant italien et
par le savant allemand.
E. MiiNïz.
ET DE LA CURIOSITE
39
CONCERTS DU DIMANCHE i FÉVRIER
Conservatoire. — Symi)lioni(> en f" (Boellio-
ven); Air de ballet, avec (•liu'Ui-s, du Prince Igor
(Boroiline); Siiitn pour violon, par M. Sarasate
(RalT).- Are rprurn (Saint-Sai'ns); Fi/i/ons tous
iViimnur le ji'it (R. de Lassus); Ouverture d'Oic-
roii (Weber).
Concert Lamoursux. — Ouvi-rturc d'Oheron
(Wi'lici): S\ uipliniiir en ))((' bémol (Si'liuinaiin) ;
l'"rav;Mii'iil.s de y'ar.vi/a/ (Wagner); .Soli, MM. En-
tçel, Am^jui'z, Kouvni'ts ; \e Camp de i\'allen.itfi/t
(Viiii'iiii .riihi\ 1.
DE H.
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
I,a lablu alpliabdlique et onîilyliiiue de
In Gazette des Beaux-Arts (3" série —
1869-1880 coinjiris), est en vcnle au Bureau
de la GAZliTTE.
Prix : 15 francs I'exein|jlaire ijrociid.
Cette table a été tirée à piîlil nombre.
Lo quatrième volume des Tables (1881
1892) paraîtra prochainement.
.JOURNAL DU VOYArxU
DU CAVALIER BERNIN
EN FRANCE
Manuscrit inédit, annoté et publié dans
la dacriie des Beaux-Arts, pai M. Ludovic
Lalaune.
Frix : 15 francs. — Pour les abonnés de
la Galette (12 francs, ex. pris au bureau).
Les exemplaires sur i)aj)ier de Hollande
2.5 francs (20 francs pour nos abonnés).
Vente après décès de M'"' X .
OBJETSD'ARTETDECURIOSITÉ
Armes anciennes européennes, orientales
et sauvap;es, Faïenco.s françaises, italiennes
et hollandaises
liiiiTcssante Collection de 301 uittrliers
ES BRONZE DU XVI" AU XVOI" SIÈCLE
Porcelaines de Sèvres, Saxe, Chine et .lapon
Bronzes, Tableaux, Tenture en cuir de ''.ordoue
Tapisseries, Mnubles anciens en bois sculpté
II0T(':L DROlOT, salle n° 2
r.undi l'i. mardi 13, mercredi 14 février, à 2 h.
c-.OMMISSAIRES-l'nrSKURS
M' G. DUCHESNE | M' Charles BAILLY
Expeht: M. A. BLOCHE. 25, rue deChàleaudun
I' ritr,.<i'lio/l jiilli'i'/i<r : Diiîi'Ulrlie II frrri-fr
GRAVURES EN COULEURS
Pul. lires par la l'.AZETTE DES BEAUX- ARTS
l'KlN riîKS
Lawrence
■Watteau
R. Cosway. . . .
Buck
La'wrence
Rocbard
Lawrence
H. Fragonard.
V. Pisauo
SU.IETS
La princesse C. de Metternich
(iravuri' h la roulelle. par .\. lîertrand.
Etudes de têtes : deux estampes, cliaenne..
D'après les dessins du Louvre.
Mi"^ Damer
ri lie imprimée i\ lu poupée.
M'^ Moutain
l'Iaiuhe imjirimée à li> poupée.
La comtesse de Derby
l'Iaiii-lie imprimée ;'i la l)01ipée.
Mademoiselle Rochard
(Iravure imprimi'e sur i|untre plinu'hes.
Profil de jeune fille
l'Iani'lie imprimée à hi poupée.
Portraits d'enfants
(Iraviiii' imprimée sur quatre pluiiclli'S.
Marpuorito Gonzague
(Iravure à la roulette, pur A. Iterlrund.
TRIX
DES ÉPREUVES
Avant Avec
la lettre la lotira
30
10
10
10
10
30
10
30
:hi
Ajouter dix francs pour recevoir une épreuve encadrée
20
5
û
5
ô
:.'0
5
•JÛ
•,'<i
il
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ALBUM RELIE
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnes, i5 francs; franco en province, 20 francs.
LUI ET U ïll! i WErMl
}
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONT AIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvra.qe forme un volume de 35o pages, de format in-8« grand aigle, illustré de 1 00 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
1° Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n°> i
à 70 ; 2» Ex. sur papier vélin teinté, n"' i 3430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-i" TIRÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES fiU MARAIS
Il a été tiré de cet ouvrage yS exemplaires numérotes sur papier Whatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, L'nion postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en têt'e.
ALBUM DE LÀ ÛâZETTE DES BEAOX-ARTS
CI\QHKME SICKIIÎ.
Pri\ 109 (rancs.
Poiii' les .\l< aimés : hO francs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arls
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de Maures aiieieiis exposés à FÉeole des Heaiix-Arts en im
PAR LE MARQUIS Pli. DE CHEN.NEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-.Arts, Membre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. ; Jranco en province, i5 francs
En voiile aux Bureaux de la MIETTE DES BE.\l'.\ -.\RTS , S, rue Favarl, Paris
llje Rédacteur en chef gérant : A DE LOS TALOT.- Imp. de i.\ Pkessk, 16, rue du Croissant. Paris.
Simart.
N« 6. — 1894
BunEAUx : 8, rue favart
10 F.-vricr.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT L« SAMEDI MATIN
L<s alonnés à une annU entière de la Gazette Jes Beaux-Arts reçoivent gratuitement
lu Chronique des A.ts et d^; la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
S tr
MOUVEMENT DES ARTS
Vente Barre (1)
Proiluit : -iiOM:'. francs.
MiMi.iTL'RES. — 03. Miniature ovale sur ivoire:
.Tfiunp fille blonde, en buslc, parée de fleurs, atti'i-
l)iii;e ;'( Kraj,'oiiard : i'iO. — Cl. Minialure ovalo :
Portrait de jeune femme on costume Louis XV :
.160.
PoiuiF.LAiNKs iiE SfivuES. — 81. Foutaino rou-
verte et ba.ssin de forme duitoiirnéo, en ancienne
porcelaine tendre de Sèvres, décorée en camaïeu
bleu avec carnations teinlées, de trois ',;roiipes
d'enfanls pu livrant à la pèche, guirlandes de
tleurs èmaillées bleu. Décor par Itosset et do-
rure par Prévost : 7..jOO. — 82. Iteux simulacres
de vases couv -rta en ancienne porcelaine tendre
de Sèvres décorés chacun de deux médaillons po-
lychromes, Heurs et amours .sur fond bleu de
roi, semés d'u'ils ile-perdrix dorés ; le couver-
clo et le [liéilonche sont enrichis de guirlandes
de roses et do feuillages en relief et dorés:
2!l.50O. — ^^3. PeniliU«-à. UitUniii louciiMiil en runiiu
d'urne surbaissée en ancienne porci laines tendre
do Sèvres émailléo bleu avec couronne de fleurs
polydiroiiies réservées sur l'èpaulement ; ba.se
composée de plaipies en piircolaine à décor de
fleurs réunies par uni' monliire en bronze ciselé
et doré : 1.8(X). — S'i. Deux plaipiea ovales en
ancienno porcelaine tendre de Sèvres, fi décor
d'animanx et corbeilles de Heurs; montées snr
l'ab.iKant de diux secrétaires de style LouisXVI,
en bois d'amboine, garnis de bronzes ciselés et
dorés : (i.TOO et (i.Vm).
PollcKIAINHS 1>E SvxE ET IiIVEHSIÎS. — ll^i.
Deux vases sur piédouclie et !"i anses en ancienne
porcelaine de Saxe : SI.'), — 10;t. Deux autres,
pres<pie semblables, en ancienne porcelaine de
Saxo : l'tô et Wh. — 104. Vase pot-pourri cou-
vert, en ancienne porcelaine de Saxe : ;RK). —
(I) Vnii- lu Chronique dm Aria i\\\ .1 février l.M>l.
101. Deux candélabres à deux lumières formés
chacun d'une figurine en ancienne porcelaine de
Saxe : l.O'iO. — 108. Deux candélabres à deux
lumières formés diaeun d'une statuette en an-
cienne porcelaine de Saxe : l.-JJO. — 110. Deux
drageoirs formes chacun d'un canard ouvrant, en
ancienne porcelaine de Saxe, décoré au naturel,
socle rocaiUe en bronze ciselé et doré: 710. —
— 111. Petit vase pot-pourri en ancienne porce-
laine de Saxe, flanqué de deux figurines, jardi-
nier et jardinière ; base Louis XV en bronze ciselé
et doré : '.t80. — Vlî. Deux girandoles à trois lu-
mières formées chacune d'un vaso en porcelaine
dure Louis XVI émaillée bleu à réserves en
biscuit, ofTrant le Char d'Apollon et Apollon au
milieu des Muscs ; monture en bronze ciselé et
doré . \.mi.
PoncBL.UNES DE CiiniE. — P2i. Potichc OU ancien
céladon gris craquelé de la Chine ii décor do
feuillages en relief; monture en bronze ciselé et
doré : ôOO. — 125. Deux coupes en céladon gris
craquelé de la Chine ; moulure en bronze ci.selé et
doré: ;L1ôO. — 127. Deux chimères assises en
céladon bleu tuniuoise el montées en candéhibres
en bronze ciselé et doré : filO. — U'8. Deux per-
niclies ea uiicleiiim iiuituuiiio uo uiiUic. itiu^tCi^
en bronze formant flambeaux : U15. — 1211. Pairo
d'appliques à trois lumières formées de vases eu
porcelaine de Chine décor vert et v'olel, montures
en bronze doré: l.:$20. — 1:11. Pendule el candé-
labres, formés de chimèros en ancienne porce-
laine de Chine, moulée .sous lUs bosciui'ls i\
branchages fleuris en bronze doré : l.iHjO. — 1:17.
Deux aiguière.l, forméi'S de deux liouteillea eu
céladon truite fln, montures on bronne dor*:
540.
(Sujets divers. — HO. Cafetière Louis XV en
argent, i\ motifs rocaille. Pointons de Julien .Vla-
l.M-re : îli'iO. — UO. Sucrier ovale à anses .s.Tpi'uls
et couvercleen argent ajouiv. Style I .oiiis XVI : 2V.I.
l.',l. ICiicrier de forme conliniruèe, composO
ir\in plateau, récipient eu porcelaine de t'.liine el
di'ux flguriiies eu nncii'uno porcelaine d'Ail, ina-
gno : .'iSO. — 152. Kcritoiro composée il'un pl«-
tenu en h\(iue noir l'I or A paysage, avec tr»>i»
42
LA CHRONIQUE DES ARTS
rticipienls on aiicifiine porcelaine tendre de Sè-
vres, monluro en hionzo ciselé el doré : 595.
RnONZKS KT M\TIÉUi:S DI.liKS MONTiÎKS. — 152.
Di'iix l)ras-appli(iu<'s Louis XVI en bronze ci.solé
cl doré ciiinposi'S, l'un d'iiiio cariatide de satyre,
el l'autre d'une nyuiplie, lenaiil deux branches à
rinceaux porle-luuiières : .').OlK). — l.")'i. Buste en
briin/e (paliiie lirun clairj de la reine Marie-
(llirislino de Suède, [grandeur nature. La poitrine
esl Couverte par mv draperie, la tète est tournée
de trois cpiarts à droite, 'l'ravail du temps: 4.500.
— l.'iO. Deux grands candélabres forjnés de vases
ovoïdes on granit rose oriental f;arnis do mon-
tures à anses brandiues et festons de pampres en
bronze ciselé et doré Louis XVI : 4.005. — 1,56.
Pendule Louis XTV en marqueterie de cuivre et
d'écaillo : 2.1.50. — 157. Cartel-applique avec so-
cle cnl-de-lampe, du temps de la Régence, en
marqueterie de cuivre el d'éçaillc ; 75'J. — 1.58.
Statuette en bronze patine : Knfanl nu étendu et
lisant, époque Louis XIV: 740. — 1(51. Garniture
en bronze doré, bronze patiné et porphyre rouge
d'Orient, composée d'une pendule et do deux can-
délabres à trois lumièri^s : 1.400. — 162. Garniture
de cheiniacp en spalh-lUior et bronze doré. Style
Louis XVI ; 2.000. — 1G:Î. Cartel en bronze, style
Louis XVI : 850. — 16'i . Deux candélabre j à six
lumières en bronze doré et bronze patiné, for-
més chacun d'une statuette de femme debout
drapée à l'antique, du temps Louis XVI : 1 .440. —
165. Deux vases couverts el sur pié louche, en
granit rose ; monture en bronze ciselé et doré,
style Louis XV : 1.9.50. — 16t>. Deux girandoles
à sept lumières en bronze doré et bronze patiné ;
1.480 ; — deux colonnettes corinthiennes en gra-
■nit vert et rose, garnies de bronzes dorés : 9)0. —
170. Deux girandoles à neuf lumières : 1.590. —
171. Petit vase en prisme d'améthyste, monture
en bronze doré : 605. — 172. Cassolette circulaire
couverte en agate giise mamelonnée et rubanée,
pieds en bronze ciselé et doré : 480. — 178. Paire
de candélabres formés de vases en albâtre oriental,
montés en bronze doré. Style Louis XVI : 1.050.
M-VRBRES, TERRES r.i'iTEs. — 182. Doux bustes
en marbre blanc de jeunes femmes, xvin» siècle :
2.000. — 183. Pendule Louis XVI en marbre
blanc, nymphe et amour ; base ornée de bronze
ciselé el doré; 1.6:30. — 184. Groupe en mar-
bre, deux enfants oljservant une tortue. Style
Louis XVI : l..yiO. — 185. Groupe en m.arbre
blanc: l'Amour, deb >ut sur un tertre, entre deux
jeunes femmes: 1.600. — 186. Quatre bas-reliefs
ovales en marlire blanc : les Saisons, jeux d'en-
fants, d'après Clulion : 2.020. — 187. Deux bus-
tes, en marbre blanc ; jeunes femmes, la tète
tournée vers l'épaule gaucbe : 2.080 et 2.030. —
193. Deux groupes en terre cuite : bacchantes
cl amours; satyre, bacchante et amours : l.OSO.
Meubles et sièges. — 194. Mobilier de salon
en bois sculpté et doré, forme à co:itours, dessin
rocailles et feuillages : un grand canapé et six
fauteuils couverts en ancienne tapisserie à grandes
tleurs, quadrupèdes, paysages el villages. Epoque
Louis XV, et 195. Ecran analogue : 16.000. —
196. Ecran en noyer sculpté avec panneau en an-
cienne tapisserie de B^auvais : 995. — 197. Meu-
ble à une porte, un tiroir et sur quatre pieds à
entretoise en marqueterie de Boule, cuivre et
écaille, époque Louis XIV : 6.900. — 202. Table
d'accouchée de forme contournée, en marqueterie
de bois de couleur : 845. — 203. Secrétaire droit à
porte à abatia it : 960. — 204. Table ovale en
marqueterie de bois de couleur, à quadrillés et
rosai-es : 995. — 208. Deux marquises et deux
chai.se; en bois sculpté et doré: J.520. — 214.
Table-bureau en marqueterie de bois de rose,
garnie de bronzes ciselés et dorés. Slyle Louis XV:
l.KX). — 216. Petite table ovale en marqueterie de
bois de luxe, garnie de bronzes dorés. Style
Louis XVI : 3fj0. — 219. Vitrine à une porte en
bois de rose garaie de bronzes, slyle Louis XVI :
530.
Tapisskhies, étoffes. — 220. Tenture composée
de deux grandes tapisseries de Lille du temp.s de
L mis XIV, représentant des scènes allégoriques
à la vie des dieux el des déesses, compositions à
nombreux personnages dans des parcs : 8.020. _ —
221. Trois panneaux de tapisserie, verdure, et 222,
Décor de chemiiu';e en ancienne tapis.serie, ver-
dure : 680.
Bibliothèque Benedetto Maglione
La vente de la bibliothèque de feu M. Bene-
detto Maglione, de Naples, faite à l'Hôtel Drouot,
du 2:2 au 27 janvier, par M« Delestre, assisté de
MM. Paul Huard et Guillemix, a produit :
2:39.810 francs.
Voici les prix les plus importants :
Théologie. — 1. Biblia sacra latina. Imprimée
à Mayence, en 1402. Première et rarissime édition
de la Bible, avec une date certaine. Reliure an-
cienne : 21 000. — 10. Antiphonaire à l'usage de
l'ordre de Saint-Benoît : 650. — ll.Horœ. Manus-
crit sur vélin, exécuté en France au xv" siècle,
orné de trente-quatre miniatures el de nombreuses
lettres initiales en couleurs : 800. — 12. Horœ.
Manuscrit du .xv« siècle, sur vélin avec calendrier
et orné de dix-huit miniatures et de lettres en cou-
leurs sur fond d'or. Il provient de la bibliothèque
Eugène Paillet : 5.300. — 13. Horœ béate Marie
Virginis, secundnin usum Lugdunensem. Lyon
(1491): 760. — 14. Horce ad usum romanum. Im-
primé chez Jeoffroy de Marnef, libraire à Paris,
en 1493 : 520. — 15. Ces présentes Heures à l'usage
de Rome; imprimées à Paris chez Simon Vo.stre,
en 1495. Une des premières éditions de ce li-
braire, avec dix-huit grandes planches et trente
petites figures dans le texte ; l.l-JO. — 16. Ces pré-
Bcnics Ilrure» h l'usage de Rome. Impi'imerie Pi-
gouchet, librairie de Simon Vostre, 1498: 950.
19. Horce intemerate virginis Marie. Paris, 1498.
Une des premières éditions de Thielman \" Ker-
ver: 2.00O. — 21. Missale Romanum. A Paris,
chez Jacol) Kerner, 1574 : 650. — 22. Horœ béate
Marie Virginis ad usum Parisleasem ; imprime-
rie de Berchtoldi Rebolt, l-iO^ : 605.
27. Horœ in laudcm beatissime virginis Marie.
Geofroy Tory, à Bourges, 1-527 : impression en
caractères rouges et noirs, ornée de bordures et
de figures sur bois ; 2.960. — 28. Horœ beatis-
sime virginis Marie. Paris, chez François Ee-
gnault, 1536: 1.450. —23. Horœ ia laudem bea-
tissime virginis Marie, Pai-is, Simon Colin, 1543 ;
un des plus beaux spécimens des livres d'Heures
du XVI» siècle, pages entourées de bordures en
arabesques, tons clair et noir sur fond blanc:
2.2.55. — 33. Incipit officium iieate Marie virginis,
etc. Heures très rares, sorties en 1486 des presses
du célèbre imprimeur morave Matbias d'Olmulz,
ET DE LA CURIOSITÉ
43
i-tabli à N'aples, l'XPmplairo sur vélin : l.'2iO. —
:M. OITieiuin beati; Marie \-i:'ginis, etc., im-
primé il Naplus en 149(3. Exemplaire sur velin
dans sa reliure originale, avec les figures et les
bordures coloriées : 8(X). — 35. Horœ beatissimo
virginis, etc. Venise, chez Aide Manuce, 1497.
Imprimé en caractères grecs rouges el noirs avec
une figure sur bois : 800.
. 40. Ai'ta scitu dignissima, etc. Décrets et actes
du concile de Bàlo, imprimé à Milan, par Golhard
en 1511. Ey.enijilaire revêtu d'une reliure ancienne
avec le nom et la devise de Grolier : 3.110. — 43.
Aurelii Auguslini de civilatc dei. Première et
rare édition imprimée en Italie par les <leux
élèves c'e Gnleiiborg, Conrad Swecisheim et Ar-
nold Pannartz qui travaillèrent pour les bénédic-
tins de Monle-Suliiaco : lettres maju.«cules peintes
en or avec ornements i-u couleurs : 1.100.
55. Opuscoli varii dj frate llieronymo du Fer-
rara. Antres opuscules de Savonarole : 510. —
58. Prediiu dell arte del bene morire, par .1. Sa-
vonarole, 1494. Iviition rare, ornée de quatre
figures gravées sur bois : 900. — 58. Matlb;eusdc
Gracovia. Traclalus ralionis et con.scienti;e. .-V
Mayence, J. Outtcnberg. vers 1460. Exemplaire
grand de marges, avec lettre initiale i)einte en
rouge et en bleu : 455. — 07. Arte di ben morire.
Précieux manuscrit sur vélin, exécuté au xv
siècle, à Naples, orné de douze miniatures en gri-
saille; reliure aux armes du carilinal Harberini,
provenant de la biljliollii'([ue de la Hoclie-Laca-
relle : 4.0(i5.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le Musée de Versailles vient d'inaugurer
des aini'nagemenls nouveaux et qui ne sont
pas sans importance. La salle d'enti'i^e de
l'attiquo Cbimay, rou verte au public, présente
en des cadres anciens, dont plusieurs sont
fort beaux, quelques cbors-d'n.'uvre du siùclo
dernier. Citons la grande Murie-Anloinetle
enloiiréo de ses enf'dnts. do M'" Vig<?e Le
Brun; les dclicieux portraits do Mesdames,
filles (le r,ouis XV, que Nultier nous montre,
tantôt en cosliiino d'apparat et dans un décor
Solennel, tantc'it dans lecbarmo di' leur tenue
d'intérieur; des Drouais, des Larf^illi6ro . lu
Marii/m/ do Tocqué; le /toucher et le Cochin
do Uoslin ; l'austère .Vninlennn do Ferdinand :
le Uttilcnu do Uigaud; les Vkcs des jardins
de Versailles en 1775, par Hubert Robert.
Ces toiles do proniior orilro, jusipi'ici exposées
pélo-mélo avec, les peintures les plus misé-
rables et inaulbi^nliquos, et incrustées do
fai.'on liarliaro aux murs dos ulliiiuesdu Nord
el du Midi, sont di'sorinais sauvées du pi-ril
do riuiniidilé et des promiscuités filclieusos.
Les portraits des princesses (|ui vécurent
t\ Versailles sont ii leur vraie place on ces
cadres lleurdelysés, dans le di'Cor du cliilloau ;
quelques uns uu^ruo ont été installés sur des
clievalcts dans l'apparlemt'nt do Louis .\V.
C'est un début beuroux ; on nous laisse espé-
rer ((uo peu 11 peu co travail de réorganisation
s'étendra Jusqu'aux extrémités des altn|ues.
et que nous pourrons onlln admirer cninmo
il convient toute iino |iarlio assez peu coniuio,
et pourtant si intéressante du Musée de Ver-
sailles.
Le Musée céramique de la Manufacture de
Sèvres vient de recevoir soixante pièces de
porcelaine de Chine, don de M. Frandoo,
consul de France à Fou-ïcbéou. Ces pièces,
fort intéressantes pour l'histoire de la cérami-
que, ont fait partie de l'Exposition qui a eu
lieu récemment au Musée Guimet et qui com-
jrrenait environ l.tnw exemplaires de fabrica-
tion chinoise à toutes les époques. Nous avons
rendu compte de cette Exposition dans la
Chronique du 23 décembre dernier.
Par suite du décès de M. Mitrecey, pension-
naire de la villa Médicis, il sera décerné, ex-
ceptionnellement, cette année, deux grands
Prix de Rome de peinture.
Le premier concours de l'entrée en loge
aura lieu probablement à la fin de mars.
Le Ministre du Commerce vient de nommer
le jury qui sera chargé de juger le concours
public relatif à la création d'un nouveau type
de Timbre-poste « répondant, (lar la compo-
sition de ."-a vignette, au régime politique de
la France ».
Ce juiy est composé ainsi qu'il suit :
MM. de Selves, directeur général des postes
et des ti'dé graphes, président; Cocbery, séna-
teur; Mesureur, député; de MM. Bonnat,
Cbaplain. Dalou. Paul Dubois. Puvis de Cha-
vannes, Roty, Roger Marx; de MM. Glérac,
Lecbevallicr et Tougas, membres de l'Admi-
nistration supérieure des postes et télégra-
phes, et de M. Gaumel, chef de l'atelier de fa-
brication des timbres-poste.
Une Exposition internationale du Livre el
des Industries du Papier s'ouvrira i\ Paris, au
Palais de l'Industrie, le 23 juillet IfflU, sous le
patronage des Ministres do l'Instruction pu-
blii|uo, du C.onmierce et «les Travaux publics
el celui du Cercle de la Librairie.
Los demandes il'admission oldi» nroL'rniiinin
devront etn- adressées, dans le plus bref
délai, à M. ."^éné^cbal. directeur do l'Exposition,
•28, rue Gaumartin.
L'Exposition des travaux graphiques des
candidats pour le concours de trois places
d'Architecte des Monuments historiques
déposes au Musi'-e de sculpture compainV. au
palais du Irocadéi-o lailo do l'assv) a été ou-
vei'to au public les mercredi 7. jeudi « cl ven-
dredi 9 février.
Lu Société nationale des Architectes de
Franco vient d'ouvrir son com-ours nnnuol.
Le sujet choisi est une villa dans les environs
do Paris. La remise des pnijei.s devra avoir
lieu, au plus tard, le '.Ti mai \9fA, nu siège
social. 15. rue do la Orisnio.
Il'i
LA CHRONIQUE DES ARTS
Quelques innovations importantes sont li
signaler dans le rc'fîloment (luo la Société
naliunalo des liouuxArts vient do publier pour
le prof^tiain Salon du Champ-de-Mars.
l'.t, d'uliord, la date do l'oiivorture est
avancée d'un muis.KIle est (ixée, en eiret, au
20 avril, devançant ainsi le Salon des Champs-
Elysées.
Kn outre, le nombre des envois des socié-
taires et fondateurs est désormais limité a
huit. Enfin, la création d'une section des
objets d'art et l'installation, dans une salle,
d'un rcpislre où le public pourra se rensei-
gner directement et sans mtermédiaire sur
le pri.\ des dilVécentes (ijuvrcs .sont définilive-
ment décidées.
L'ouverture de l'E.xposition des Pastellistes
français aura lieu rue de Sèze, le samedi ;!1
mars, sur invitations.
Le lendemain, 1" avril, l'Exposition sera
ouverte au public.
Une Exposition permanente dite Salon des
Centestorganiséepar le journal «La Plume ».
31, rue Bonaparte.
NOUVELLES
if*if On sait qu'un Comité s'est formé pour
élever, à Paris, un monument à la mémoire
de M. le professeur Charcot, au moyen d'une
souscription publique.
Ce Comité, présidé par le docteur Brouardel,
est composé des élèves du regretté professeur,
de (|uelques-uns de ses amis et d'un grand
nomDre de personnalités appartenant aux
sciences, aux lettres et aux arts.
Les souscriptions sont reçues par les mem-
bres du Comité, dans les bureaux des prm-
cipaux journaux de médecine de Paris et des
département-;, chez le secrétaire de la Com-
Diission, le docteur Guinon, et chez le tréso-
rier, M. Masson.
*** M. Gavelier a légué une rente de 3.000
francs à l'.issociation Taylor et à la Société
des Artistes français, soit 1.500 fr. de rente
pour chacune de ces Sociétés.
*** On sait que le peintre d'histoire Victor
Biennoury, décédé en décembre dernier, a
légué son atelier à l'Association des Artistes
(Fondation Taylor).
Les dessins laissés par cet artiste seront
vendus à l'amiable, dans l'atelier même, 19,
quai Saint-Michel, du ô février courant à fin
mars prochain, tuus les jours, de une heure à
cmq heures, le dimanche excepté.
*** M. Georges Bonnamour (Jules Couturat)
vient d'être chargé, par le Ministère de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts, d'une
mission artistique au Japon.
**;(: Le célèbre peintre Burne-Jones vient
d'être nommé baronnet et pair d'Angleterre.
M. "Watt-.', à qui le ministère Gladstone ofTrait
les mêmes honneurs, aurait refusé.
*** La mission archéologique allemande
d'Athènes télégraphie qu'elle a retrouvé, dans
le lit desséché du lac Copaïs, les ruines d'une
ville qui serait plus importante que Mycènes
ou Tirée.
Les nmrailles sont semblables h celles de
Mycènes, mais les objets d'art ont un tout
autre caractère que ceux retrouvés dans cette
ville.
EXPOSITIONS DIVERSES
CERCLE DE l'uNIO.N ARTISTIijUlC
A l'Exposition du Cercle de l'Union Artis-
tique il n'y a guère que les portraits qui mé-
ritent d'attirer l'attention, mais plusieurs sont
fort remarquables. MM. Morot (portrait de
M. Gérôme), Wauters (M. de Stuers), Blanche
(Lady E...). Bonnat (M. de Dramard). Carolus
Duran, Baschet, J. Lefebvre, Ghartran, Aviat
ont envoyé des peintures qui compteront dans
leur œuvre. M. Eoybet a fait plus encore, il
ajoute à son renom de peintre solide, d'exécu-
tant magistral. Le portrait de M. Vigneron,
le pittoresque et très sympathique secrétaire
de la Sjciété des Artistes (en Cavalier), et la
grande tuile de genre : Les Joyeux, où repa-
rait le même M. Vigneron en compagnie de
la robuste fille que l'on connaît déjà, car elle
fut fort admirée l'an dernier au Salon des
Champs-Elysées {Les Propos Galants) et valut
à l'artiste la médaille d'tionneur, — ces pein-
tures sont d'une exécution superbe ; la bra-
voure du pinceau, dont nous sommes un peu
déshabitués, désarme la critique. Rentré chez
soi, mais seulement alors, on se prend à
regretter qu'un virtuose de cette force s'obs-
tine dans une manière qui est celle où un
autre a déjà triomphé il y a plus de deux
siècles. M- Roybet fait revivre le Hollandais
Franz Hais ; celte résurrection n'est certes pas
à la portée de tout le monde, et c'est précisé-
ment parce que M. Ruybet y dépense un talent
considérable que nous nous demandons s'il ne
ferait pas mieux de chercher à devenir l'un
des meilleurs peintres français du xix' siècle.
En dehors des portraits, l'Union Artistique
nous montre quelques tableau.x intéressants
dont nous citerons les auteurs, au hasard de
la plume : MM. Détaille, Attache, Glairin, Ger-
vex, Friant, Lagarde, Lecreux, Guignard.
Tenré, Paul SédiUe, P. Vayson, etc.
GR.WEURS AU BURIN
La 2« Exposition des .\rtistes graveurs au
burin, ouverte au Cercle de la Librairie (bou-
levard Saint-Germain, 117, jusqu'au 25 février,
de 1 heure à 5 heures), est très intéressante.
L'art du burin, dont on annonçait la mort, ne
veut pas mourir; il se maintient en rajeunis-
sant ses formules. On est moins esclave
qu'autrefois du métier, et les peintres qui
fournissent les modèles n'ont pas lieu de s'en
plaindre. Nous n'avons pas â nous étendre
longuement sur les œuvres exposées ; pour la
plupart, elles ont déjà ligure au Salon, et si le
ET DE LA CURIOSITE
4Ô
public ne les y a guère vues, la critique s'est
occupée d'elles. MM. Achille et Jules Jacquet,
liidier, Flameng. A. Lamotte, Sulpis, Abot,
Mignon, Danguin, Dubouchet, Boutelié, Bu-
land, sont à citer parmi les exposants, dont on
ne saurait trop louer et encourager le talent,
surtout en un moment où les [iroc^dés de
reproduction héliograpliique portent un si
grand préjudice à l'art de la gravure.
A. DE L.
Académie des Inscriptions
École frmiraise de Home. — Dans une lettre,
en date du 30 janvier dernier, M. A. GelTroy an-
nonce à l'Académie que M. Uoyau, membre de
l'Ecole, à la suite d'une visite récente h la Biblio-
thèque impériale de Vienne (Autriche), a signalé,
dans le cimpiiémc' volume de la collection de
cartes gravées et de dessins manuscrits, que ren-
ferme l'exemplaire de l'allas Blaen, possédé par
cette bibliothèque, la présence d'intéressantes
représentations, probablement inédiles, des ruines
romaines existant à Bordeaux au dix-septième
siècle. Ces dessins ont été exécutés par un Hol-
landais, Ilermann van der llem, mort dans cette
ville en ItiW. Vuici les sujets des principaux :
Six crocpiis des ruines du palais Gallien ; — un
croquis des piliers de ïutéle ; — un dessin de
la stèle de Tarquilia L'auslina ; — deux dessins de
la prétendue Messaline, etc.
Autre nouvelle. M. le comte Tyszkiewicz, qui
habile Rome pendant l'bivor, vient de recevoir
de très beaux olijets anliriues provenant d'un
tombeau de la Russie méridionale. Le plus inté-
ressant est un plal d'argent de iW centimètres de
diamètre. Qiielq'ies-iins des personnages qui y
sont figurés par un beau travail de repoussé sont
presque identiques ;\ ceux de la scène, probable-
ment relative' aux mystères d'Klousis, qui se voit
sur le beau vase de Kertch, gravé dans Koudakof
(Antiquités de la Russie méridionale).
A droite et à gauche se dresse un grand épi
de blé. En haut et dominant tout le reste, ii la
place qu'occupe, sur le vase de Kertch, Triplolènie
sur sim char ailé, un personnage tifut un cercle.
A droili' di' la partir- centrale, Dionysos, assis,
lient (le la main gauclir le tliyrse, comme au vase
de Krrlcli.
A gauche, un piTsoniiagr' di'boul, de sexe in-
certain, i\ la longue chevelure couronnée de
feuillage, au très riche vêtement, tienl.de chaque
main, un flambeau. Au centre de la partie infé-
rieure est lui aulel, sous lequel on voit un l)élier.
La llanuue est ardente. A ilroilo cl à gauche, se
trouvent deux femmes, debout, lourni''es l'une
vers l'autre. Ci'lle di- gauchi' lient, des deux
m.'iitis, uni' conh' qu'ell» étend uude.ssus du fou.
(Ii'lle de droit'', entièrement nue, Bouible exécuter
une danse religii'use.
I,a même si'pidture contenait encore les objets
suivants : une couronne d'or avec dédicace aux
dieux piilrooi ; \iw lampe un argent, avec dédi-
cace !■! Jupiter sauveur, quatre dauphins, lui pelil
lécylhe d'or parfaitement itilacl, une très pelilo
boite en or avic .sou couvercle sur lequi'l est
gravé un petit grilVon ailé, un pilil cratère d'or
avec inscription au pied, une quarantaine de pla-
quettes d'or, h's \in.'s portant llgurè un clouhle
masque, les autres des têtes d'aigles,, plusieurs
colliers, bracelets, pendants d'oreilles, pierres
dures, pâtes de verres, cristaux de roches, etc.
Epigraphie assyrienne. — M. Joachim Me-
nant communique à ses confrères quelques ins-
criptions vanniques provenant du monastère
d'Echeniadzine (.\rménie russe). Ces inscriptions
se rapportent à un roi du pays de Van, nommé
Argistis, fils de Minuas, c'est-à-dire Argistis I",
qui a régné vers 850 avant l'ère chrétienne.
Communications diverses. — M. Philippe
Berger offre, à ses confrères, un exemplaire im-
primé de la leçon d'ouverture à son cours du
Collège de France, oii il fait l'éloge de Renan,
auquel il succède comme académicien et comme
professeur. LMvers autres ouvrages sont ensuite
présentés à l'Académie par M. Albert Babeau,
correspondant de r.\cadémie des Sciences mo-
rales, et par M. Gaston Paris, au nom de M»'
Arsène Darnipsteler.
M. le Président lit le décret qui autorise l'Aca-
démie à accepter le legs de M'"» veuve Gabriel de
Chénier, s'élevant au capital de 14.000 fr., dont
les intérêts seront allribuès, tous les cinq ans,
au meilleur ouvrage sur la langue grecque. Les
conditions du concours seront réglées ultérieure-
ment par une Commission spéciale.
— Un long Gomilé .secret a eu lieu au cours de
la séance pour entendre le rapport sur les Ecoles
françaises d'Athènes et de Rome.
Société des Antiquaires de France
RL de Lasieyrie lit un mémoire sur les déno-
minations d'ogival et de gothique données au
style de l'architecture française, qui a succédé au
style roman. 11 conclut au main'ien de l'épilhéte
de gothique, contrairement à l'avis exprimé dans
un article récent, par M. .\nlbyine Saint-Paul.
MM. Arnauldi t et Castanier .sont élus associés
correspondants nationaux.
M. Durrieu présente un dessin remarquable
attribué jusqu'à présent il Giotto, et qu'il allribuo
avec beaucoup plus do raison au peintre français
André Beauneveu.
M. Max-AVerly iiropose do reconnaître diuis
corlainis rondelles de bronze, trouvées parmi des
antiquités romaines, de petits plateaux de ba-
bmccM, ol décrit celles qui portent l'estampille du
bronzier linnnn.
M. Palustre fait connaître l'i In Société une
coupe de Saint-Porcbaire découverte au chft-
teau du T.,uile (Sartln-) el appartenant i\ la pre-
mière époque de Sainil'orchaire. Il signale aussi
la découverte dos restes d'un arc de Iriouiphe ro-
main dans la ville de Tours et la mise au jour
de l'ancienne porte et des fenêlns de la salle cn-
pitulaire do l'égli.se .Saint Julien, dans la même
ville. Os baies avaient été marquées par un cré-
pissage ; colles do In porto oITn'iit des sculptures
peintes et dorées.
M. Michou soumet les i-opi-oduclions d'une tête
d'athlète vainqueurconservée nu Louvr.'ol qui, tout
en étant inspirée dos traditions polycléléeunes, sem-
ble app.'uli'iiir i\ une époque un |x"U postérieure.
M. Collignoii signale. ;"i ce propos, une statue
de bron/e du chiVIeau d'ilelouonberg, réconimonl
publiée par M. Von Scluieidor.
46
LA CHRONIQUE DES ARTS
BIBLIOGRAPHIE
Castel-Pelesch, résidence d'été du roi Charges I"
de Roumanie à Sinnïa. Notice dcsn-iptive et
historiqiiP, par Léo BAr.itEi.ix, avec vinjzt-sppt
eaux-fortes et trente-huit gravures sur Jjqîs.
Paris, Finiiin-Didot et G'', lS9y.
En 187L I** prince Charles I" de Ronmanie et
l'auyustcî princesse, qui a honoré les lettres sous
le nom populaire de Carmen Sylva, vinrent pas-
ser l'été au nioiiasiére de Sinaia, dans la vallée
de la Prahova. Bien souvent, leurs promenades
les avaient conduits le long du Pelesch, un torrent
sorti, selon la tradition, d'un lac souterrain ha-
bité par lesondines. Le couple princier fut charmé
des sites qui encadraient le cours tumultueux de
la petite rivière ; la princesse se plut à raconter
dans son poétique langage les [dus gracieuses lé-
gendes de l'endroit, et la construction de Caslel-
Pelesch fut décidée. La première pierre ayant été
posée, le lu août 1875, par le prince souverain,
les travaux furent immédiatement entrepris. In-
terrompus pendant la guerre de 1878-79, ils furent
ensuite repris avec activité et, dans l'automne de
1883, Garol I", devenu roi, inaugurait avec la
reine la nouvelle résidence.
Voici quelle idée d'ensenilile M. Léo Bachelin
donne de cette originale construction ; « Le châ-
teau se compose d'un éditice central avec cour
intérieure, tlanqué à droite d'une méniane à
double étage, et à gauche d'une aile accrochée au
corps principal par deux galeries, qui enceignent
une deuxième cour, la cour d'honneur... Pour la
méniane, rattachée du côté sud-est au corps prin-
cipal, elle enclôt un ravissant jardin qui, tout
l'été, embaume l'oranger et l'héliotrope; formant
en bas une promenade à voûte surbaissée, en
haut une terrasse à ciel ouvert, ce portique offre
selon l'heure et la saison un égal agrément : par
la grande chaleur, on pourra y prendre le fiais
sous d'ombreuses arcades ; le soir, y respirer la
brise des monts à l'air libre.
... Comme pendant à ce portique on a ré ervé,
au nord-ouest du corps central, un espace carré
pour la cour d'honneur, fermée de toutes parts,
sauf du côté de la façade, où deux grandes
voûtes servent d'entrée et de sortie aux voitures.
Au-dessus de ces voûtes, il y avait naguère aussi
une terrasse ouverte qui est remplacée aujour-
d'hui par la nouvelle salle des fêtes. En péné-
trant au milieu de cette cour on aura, à droite,
l'édifice central avec la grande porte cpii accède à
l'escalier d'honneur; à gauche, le bàtijient d'aile
qui renferme dans les sous-sols les caves, la cui-
sine et l'office et, à l'étage, les appartements des-
tinés au personnel de la maison royale. Cesdtux
grands corps de bâtiment sont reliés entre eux :
du côté de la vallée, par la salle des fêtes ; du
côté de la montagne, par un coi-ridor en style
germanique, sorte do galerie dont les fenêtres à
vitraux sont caractéristiquement décorées de
tj'pes de chasseurs d'autrefois. »
En entrant dans le vestibule, on rencontre une
galerie sur laquelle débouchent les principales
pièces de réception. Un escalier d'honneur con-
duit au premier étage, où se succèdent la salle à
manger avec ses somptueuses boiseries dans le
goût Renaissance, la salle de billard, la nouvelle
salle des fêtes récemment construite en style mau-
resque, avec ui.e fontaine arabe, le grand salon,
ftistneux dons sa sévère élégance, une longue vé-
randa d'où la vue s'étend sur toute la vallée du
Pelesch. N'oublions pas la salle do musii|iie avec
sa bille décoration picturale, la bibliothèque et
le cabinet de travail du roi, le très joli et gracieux
tlié;Ure orné par les frères Klint et M. Th. Matsch,
les habiles peintres ilii Burglheater de Vienne.
Nous ne pouvons ènuniérer toutes les richesses
de ces diverses pièces, œuvres d'art, souvenirs
historiques, portraits de famille et le reste. Citons
seulement : une Madone de Murillo, qui rappelle
de très près VAssoniiition du Louvre ; de bonnes
copies de portraits d'anciens IlohenzoUern d'après
Sclicengauer et Cranacli ; un vieux siège à bascule
provenant de l'atelier de Rubens ; dans le grand
salon, un Dor/e vénitien du Tintoret, une Isabelle
des Pay<i-Iiris, de Rubens. un saint Georges, de
Luini ; un pastel exquis de Greuze, Mozart en-
fittit; un clavecin historique du xvi' siècle, orné,
au xvni', de peintures par Joseph Veriiet, qui
aurait ap]iarlenu à M"" Elisabeth ; plusieurs ta-
bleaux inspirés par les œuvres de Carmen Sylva:
les verrières appropriées à la destination de chaque
appartement.
'Tout cela est, d'après l'ouvrage allemand de
M. de Faike, directeur du Musée d'art et d'indus-
trie de Vienne, raconté en un français vif et
clair, avec un entrain communicatif, par M. Léo
Bachelin, bibliothécaire du roi de Roumanie. Son
texte est richement illustré d'un grand nombre de
gravures sur bois ; les planches hors texte, gra-
vées à l'eau-forte, complètent ce commentaire
graphique de l'histoire de Castel-Pelesch. Cet en-
semble d'illustrations a été confié à l'Ecole d'art
et d'industrie du Musée impérial et royal de
Vienne, sous la direction des professeurs W. Un-
ger et Hecht, secondés par leurs meilleurs élèves.
Parmi ceux-ci, M. Eud. Bayer mérite une men-
tion spéciale pour ces intérieurs d'appartements,
d'une exécution fine et délicate qui n'enlève rien à
la vigueur de l'effet d'ensemble. Le tirage des
eaux-fortes a été fait dans les ateliers de la Société
pour reproduction artistique de Vienne. Ce beau
volume, de format grand in-quarto, est édité par
la librairie Fii-min-Didot, avec. le luxe et le bon
goût dont elle est coutumiêre.. E.
Tour du Monde. — 1726" livraison. — Voyage
aux îles Séchelles, par M. Charles AUuaud. —
Tr'îize dessins de Weber, Marins, Perret, Boclier,
Privât, Bazin. Berte?iilt, Krieger, Rousseau,
A. Faguet et Kahn.
Journal de la Jeunesse. — 1105" livraison. —
Texte par Pierre Maêl, Daniel BeUet, le com-
mandant Stany et H. Heinecke.
Illustrations" de : A. Paris, Myrbach, Zier, etc.
Bureaux à la librairie Hachette et C'', 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
CONCERTS DU DIMANCHE 11 FÉVRIER
Concert Colonne : Ouvertm-e du Roi d'Ys et
air de Margared (Lalo) : Concerto pour violon
(Beethoven), par M. Sarasate; deux Mélodies
(Lalo): Introduction et rondo (Sainl-Sai-ns;, par
M. Sarasate ; Fragments de ParsifnKR. M'agner) ;
Marche et chœur de Tonahœuser (Wagner).
Concert Lamoureux : Ouverture d'Ohéron
(Webei); Symphonie en si bémol n° 4 (Beetho-
ven); Fragmenta de Porsifal (Wagner); Intro-
ductiou du troisième acte de Lohengrin (Wag-
ner).
ET DE LA CURIOSITE
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
En vente aux Bureaux de la GAZETTE DES BEAUX- ARTS
no
14'?
1«
IGO
ICS
211
2411
2(U
32:î
476
563
579
60(>
007
7a')
PEINTRES
P. Delaroche
Antonello de Messine.
J. Bellin
Donatello
J. Belliu
Ingres
Van Eyck
Raphaël
Michel-Ange
Rembrandt.
SUJETS
Portrait d'Horace Vernet
Portrait de Condottiere
Vierge au Donateur
Statue équestre de Gattamelata
Vierge
(Edipe
L'Homme à l'Œillet
Vierge de la MaLson d'Orléans
Buste du Dante
Crépuscule
— (Epreuves d'Etal)
— (Japon)
— (Parchemin monté)
Tête de cire du Musée de Lille
Dom Guéranger
Monseigneur Pie
Léon XIU
Fragment des Disciples d'Emmaiis.
Le Père Hiibin
PRIX
UES KI'KELVES
Avanl
.\vec
la leiln-
In lettre
Épuisé
5
do
0
do
5
do
5
do
5
15
6
Epuisé
10
20
10
Epuisé
5
20
10
2.J
- -
30
40
20
10
Epuisé
10
fW
6
2.J
10
10
:')
lt>
5
GRAVURES EN COULEURS
l'uliliocs par la CAXHÏTIi ItliS nUAUX-AttïS
Lawrence
Watteau
R. Cosway. . . .
Buck
Lawrence
Rochard
Lawrence
H. Fragonard.
V. Pisano
La princesse C. de Metternich
(iÈiivmr à la rouleUe. par .\. Uerlrand.
Etudes de têtes : deux l'slainpt's, i-hacune..
D'iipivs les dessins du Louvre.
M'* Damer
PhiiK'hi' iinpriiuée ii la poupée.
M'' Moutain
l'Iauilii' im|iiiiuée à h' poupée.
La comtesse de Derby
l'hui.'lli' iiiipiilili'e ;'i |:i poupée.
Mademoiselle Rochard
ilraviur iiii|Hiuiéi' sur ijuatl'e planches.
Profil de jeune fille
l'Iaiirlii' iiiipriniée à la poUpi''e.
Portraits d'enfants
(iiaviire inipriuiée .sur quatre pliinches.
Marguerite Qonzague
ilravui'i' ;i la roiili'lti', par A. lîei'lrand.
30
10
10
10
10
m
10
•M
•M
20
5
5
5
5
20
5
20
2H
Ajoiilcr (li.r francs pour recevoir une épreuve cncndrde
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
]
ALBUM RELIÉ
>E
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage ||||||
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
ET LÀ fi PI IIICIIEL-
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUJIE
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÈRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-S' grand aigle, illustré de loogra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
1° Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2° Ex. sur papier vélin teinté, n»' i à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPH.4EL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-4" TIRÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
II a été tiré de cet ouvrage yS exemplaires numérotés sur papier ^Vhatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de 7 5 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
âLBUi DE La GAZETTE DES BEâUX-êRTS
t I.\QIIEME SERIF.
l'i'ix 100 Irancs. — Pour les .\l oiiiil-s : .">0 francs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Cadette des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Mm (le Mlm mlm exposés à l'Éeole des Heaiix-Arls eu IS /!)
P.A.R LE 1M.4RQUIS Ph. DE CHENNEVIÉRES
Directeur honoraire des Beaux-Arts, Membre de l'inslitut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, i 2 fr. -.franco en province, i5 francs
En venlc aux B'jroaux de la GAZETTE DES IIE.\r.\-.\RTS, 8, rue Favarl, Paris
lljjl.f Iltdacleur en chef gérant ■ A DE LOSTALOT.- Imi^. he la l'Ht,N.-.E, IS, rue du Croissant. Paris. — Simn-'.'|i
«yrZfL^^'^i^^t^
N" ;. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
17 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
hts abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Aits et de la Curiosité.
Un an.
PARiS ET DEPARTEMENTS
la fr. I Six mois.
8 fr
MOUVEMENT DES ARTS
Vente Barre 1 1)
(Suite et l'm)
1. IJoux li!,'urines en or éiiiaillc' : Kurydico ot
Tluton; sur socles on lapis laziili monté en ar-
Hont iloré. xvrsii'clo : l.'^yo. — 2. Bijon pendentif
représentiuil un daupliin snspenilii par (lenxcliai-
lions. XVI» sièi'le : 41."). — o. Bijou pendentif en or
Kiinaillé XVI» siècle ; .")40. — 6. Agrafe de luanleau
en oréniaillé xvi" siècle : 480. — 7. Pendenlif on lili-
i^'rane d'or avec applique en émail, xvi» siècle :
460. — 23. Deux petits (laçons en fer<lainasriuini3
<l'or. xvi" siècle : 415. — 24. Miroir en ar^int
•ciselé. XVI' siftde: 460. — 2U.Xliroirenarnenlémiiillé
ICpfHiue Louis XIII: 30.3. — 28. Calice en \er-
ineil xvr siècle : 40.3. — 2fl. Salière tiiant,'ulaire
en argent ro|ioussé et ciselé xvr siècle : 20(J. -
31. (jroupe, les Saintes femmes au pied de la
croix, argent éinaillé. xvi* siècle ; 410. — 88. Figu-
rine d'appliipie en liais sculpté, la Vierge debout,
et .'JO, liaul-ridief en huis, husie, lo Père éternel.
.\vi' siècle : ôl.'i. — 52. Sirène en or provenant
d'un iiendentif, xvi" siècle: 300.
5."!. ,hide gris. Coupe èvidèe f<irme cO(|uille.
xvii" siècle ; 21)0. — 56. Jaspe rouge. Doux petits
vases montés en argent doré ot émnillé. xvii'sié-
• cle : .V^'lt.
.')H, Cin<i a|iplique3 en cuivre repoussé, xv siè-
cle : 335. — 0'.1. Dessus de reliure composé do
cinq plaques en cuivre champlevé et émaillé stylo
hyzanlln, 2.'i5. — 00. Plat rond en cuivre avec
médaillon liéraldiipie en argent et émnil. xvi» siè-
cle : ".'/K. — 61. Lampe, forme navello, en cuivre
i'iii:iillé il champlevé, XV* siècle : 20ô.
()5. Phuiue ronde : reine assise sur son In'iiie
recevant des présents ; grisaille rolmussée d'ur.
Limoges, xvi' siècle : 4."iO. — 67. Deux plaques,
forme frontons, iii l'mail de Limoges, xvr siècle;
•JOll.
(I) Voir In Chroninut JfiArts ik'!i3fl 10 février iWI.
IvoiHES. •— 75. Haut-relief ivoire : guerrier an-
tique jouant aux dames avec une femme. xvi« siè-
cle ; 470. — 81. Statuette en ivoire : le Tireur
d'épines, xvi' siècle : 400.
SouLPTUKES. — 83. Buste en albAtro oriental
avec tête eu bronze : un Prophète : socle en mar-
bre violacé. XVI» siècle : 780. — 84-85. Deux bus-
tes de femmes, drapés en marbre blanc. Epoque
Louis XIV : 1.280. — 00. Groupe en bois sculpte
et peint ; Saint-Joseph et l'Enfant-Jésus ; 480. —93.
(Jroupe de deux figures en bois sculpté: Sainte-
Catherine d'.Vlexandrie tenant le glaive et l'Evan-
gile. XVI» siècle : 410. — 95. Groupe de deux ligu-
res en bois sculpté : St-Roch, St-Jean et le chien.
XV" siècle : 1.260. — 06. Statuette en bois sculpté
attribuée à Dindlinger : :380. — it8. Statuette en
buis sculpté : Reine en iirière. xvii" siècle : 500.
1''aii;si;es. — 114. Urbiiio. Paire de vases, dé-
cora arabes(|ues ; 220. — 117. Jiefiutrti Palissi/
(Suit-? de). c;rand plat ovale: •->95.
Bronzes, Ciivhes. — 122. Deux statuettes de
déesses, bronze à jiatine jaune, xvi» siècle : 490.
— I2'i. Statuette on bronze, xvi* siècle : 31ii. —
127. Statuette en bronze, patine verte : Vénus
accroupie, xvr siècle: 315. — 13L Pendule à cage
octogonale sur pied on cuivre gravé et doré, xvi"
siècle : 300.
linoDEiiiKS, Objets divers. — l:il. Bandeau
composé de trois médaillons eu broderie d'or et
de soie, xv» siècle : 4IIÔ. — 135. Doux panneaux
en ancien tissu rehaussé de pointures et de ves-
tig<'S de broderies: l'.Vdoralion et lo Mas.sacro des
U)uveaux-nés. xvi» siècle ; 410. — l.'ftt. Autel
portatif, en ébèno avec colonnoltos et incrustations
de pierre» dures, xvii» siècle : 540.
MKini.ES. — 139. Mouble-cahinet d'aspect
architectiirnl en bois noir et on for damasipiiné
d'or, A onze tiroirs, sur lesquels sont représentés
des sujets allégoriques aux l' rivaux d'IIerculo et
A la Vie des Triions, des Naïades, olc. De cli.iquo
coté, des niches avec statuettes de guerriers ol,
eu haut, des spliynx ailés ; ot. nu-di'.ssous do»
cariatides d'hommes ot do fomnios sur Kninon.
Au bas du luonble, dos punneiuix on for dimms-
LA CHRONIQUE DES ARTS
quiné d'or el d'arKeiil, villes ut paysages, xvi"
siècle : 8.050. — 140. Meuble en noyor sculiilé,
école lyonnaise, xvi" siècle, d aspect monunienlal
à rjiiati'C portes: Vénus et l'Amour, Vulcain for-
geant l'arnuiredc Mars, sous des portails, décorés
de ma.scarons et du cariatides; cartouclies à iiias-
carons avec descarialides adossées : 2."200. — l'il.
Grande table un noyer seul pté.xvi" siècle: 3G0. — 142.
Stalle un noyer sculpté, xvf siècle ; 705. — 144.
Petit cabinet ù huit tiroirs et un battant en bois
noir, XVI' siècle : 405. — 145. Petit cabinet on ter
incrusié et rehaussé d'or et d'argent, xvi" siècle :
I.IUO. — 146. Meuble à djux corps on noyer
sculpté à quatre piirtes : l.KiO. — 148. Crédence à
deux portes en noyer sculpté xvr" siècle : l.iilO. —
1.50. Douze chaises eu noyer, pieds à croisillons,
couvertes eu tapisseries du xvi» siècle : 2.200.
ïapissemes. — 157. Deux tapisseries du xvi"
.siècle représentant des chasses à courre avec
nombreux pcrsoimages : 2.150. — 158. Quatre
ptntes eu lajji.sserie du xvi" siècle, personnages
mythologiques sous des bosquets, etc. : 1..500. —
159. Panneau en tapisserie du xvi" siècle, fête
champêtre : 1.200. — 160. Deux panneaux en ta-
pisserie du XVI" siècle : 1.000. — 161. Décor de
croisée composé de deux pentes et un bandeau en
tapisserie du xvr siècle : 1.450. — 164. Deux
bandeaux en tapisserie du xvi" siècle, médaillons
à petits personnages et figures allégoi'iques dans
des jardins fleuris : 810.
Tableaux. — 166. Botticelli (attribué à San-
dro). La Vierge, l'Enfant-Jèsus et deux anges
adorateurs: 710. — IQl.Clouet (dit .Jehannet).
Portrait présumé de la duchesse de Nemours :
1.850. — 169. Coneijliaiw (Gima da). La Vierge
et l'Knfaut : 580. — 170. Crnnach (Lucas). Por-
trait d'un électeur de Saxe : 380. — 173. Ecole de
Bourgogne (xv<^ siècle). Figure do saint : 780. —
173. Ecole de Bruges (xv« siècle). La Sainte Messe:
430. — 174. Ecole espagnole. Portrait d'homme :
310. — 178. Giotto (Ecole de). La Vierge et l'En-
fant-Jésus entourés de saints : 505. — 179. JIol-
bein (attribué à). Portrait do femme: 510 francs.
T.iELEAUx. — 1. Bonington. Rue d'un village
d'ItaUe : 420. — 12. Hiict (.J.-B.) Les Petits déni-
cheurs d'oiseaux, deux pendants ; 350. — 13. Ixn-
bey (E.). Le Eardier, passage difficile : 4.800. —
15. Ledotix (.attribué à M""). La Jeune Fille à
la Colomlje : 405. — 20. Michel (Georges). Ca-
bane sous les arbres : 440. — 21. Millet fils (F.).
L'Eglise d'Arbonne, près Barbizon : 1.000. — 3().
Willein.s (F.). La Partie de musique : 503. — 38.
Ecole Hollandaise. Portrait de femme : 400. —
46. Rosalbn (.attribué h). Jeune Fille lisant une
lettre : 360.
Porcelaines et faïences. — 80. Deux vases
couverts en céladon turquoise fruité de la Chine :
600. — 94. Deux canards en céladon turquoise
truite de la Chine : 400. — 103. Deux cache-pots
en ancienne porcelaine du Japon: 395. — 112.
Deux coqs émaillés, ancienne porcelaine de Chine,
famille rose : 413.
Objets vaiués. — 140. Deux trépieds-jardi-
nières en bois sculpté : 425. — 141. Grand cadre,
décoré de guirlandes : 315.
Sculptures. — 201. Deux luistes, petite nature,
en marbre blanc, Louis XIV, jeune femme et
homme portant perruque : 2.030. — 205. Groupe
en marljrs blanc, de deux enfants nus, assis et
regardant une tortue : l.OlO. — 2i)6. Groupe en
mr.rbrede deux enfants nus jouant: 805. — 207.
Statuette marbre blanc, iiymplie debout auprès
d'un vase do Heurs: 580. —212. Statuette marbre
blanc: Diane chasseresse: 610. — 214. Deux bus-
tes en marbre blanc: Louis XVI et Marie-Antoi-
nette, grandeur nature: 860 et 465. — 21.5. Buste
d'homme marlire blanc, le maréchal de Villars,
grandeur nature: 1.800.
Bronzes d'art. — 231. Deux satuettes, en
bronze patiné. Sources couchées et appuyées à
dos vases renversés, xvii" siècle : 820. — 2.33. Buste
de Trajan, en bronze à patine noire, xvii' siècle :
810.
Bronzes d'ameuble.ment. — 251. Deux vases
couverts à panse sphérique surbaissée en jaspc-
agat-i ; monture en bronze ciselé et doré à motifs
rocaille et feuillages, composée d'une base, de
deux anses et d'une collerette avec gros boulons
de couvercle. Epoipie Louis XV : 29.000. — 242.
Deux gaines en marqueterie de cuivre et d'écaillé
simulant des cannelures ; garnitures de bronze
ciselé et doré à feuillages, muUlus de lions et ro-
saces. Epoque Louis XIV : 10.000 — 24Î. Doux
chenets en bronze : 060. — 248. Lustre à huit lu-
mières, modèle dit de Boule, en bronze ciselé et
doi-é : 705. — 2.56. Deux girandoles à quatre lu-
mières en bronze patiné et bronze doré : 665. —
264. — Deux girandoles à trois lumières en bronze
doré : 1.000. — 272. Deux vases sur piédouche en
spathfluor: 010.
Pendules. — 287. Cartel Louis XV, en bronze
doré à motifs rocaille: 1.160. — 288. Cartel
Louis XVI, en bronze, à décors de feuillages, et
surmonté d'un vase : 1.130. — 239. Pendule
Louis XVI, Nymphe et Amour, et deux flambeaux
à deux lumières : 1.100. — 294. Pendule à cadran
tournant, style Louis XVI, en forme d'urne en
spathfluor et bronzes dorés: 870.
Meubles. — 236. Commode à deux tiroirs en
marqueterie de bois de couleur, garnitures de
bronze. Epoque Louis XV : 1.120. — 297. Table-
console oblongue en bois sculpté. Epoque Régence :
1.120. — 301. Petite commpde à un tiroir et ta-
bLtte mobile, en bois laqué. Epoque Louis XV :
1.075. — 307. Ecran en bois sculpté et doré. Epo-
que Louis XV : 3.55. — 312. Table-bureau, en bois
de rose, garnie de bronzes dorés. Style Louis XV :
630. — 317. Bois d'écran sculpté et doré à ba-
guette enrubannée et tore de laurier; .520. — 318.
Deux petites vitrines plates en acajou .sur pieds
reliés par une tablette ; garnitures de bronze. Stvle
Louis XVI ; 830. — 329. Deux petites tables 'de
dame à deux tiroirs, en bois incrusté de nacre et
d'ivoire : 700.
Tapisseuies. — 342. Quatre tapisseries, person-
nages sur fond de verdui-e, x^•UI• siècle, et 343.
Quatre tapisseries, verdures, xvin» siècle : 1.550.
Le total des quatre ventes BaiTe s'élève à la
somme du 432.148 fr.
Bibliothèque Benedetto Maglione (1)
Sciences et Arts. — 72. Giceronis de officiis,
lib. III. Rome (1469) ; reliure anglaise : 905. —
73. Giceronis Tusculanarumqua^stionuni, libriV.
(Il Voir kl CliiO'ii'iue des Arts du 10 février iS91.
ET DE LA CURIOSITÉ
Eome, 14<j9. Première édition ; reliure anglaise ;
3.35. — 84. Constantino Gesare. Kome, 1542. Tra-
duction de ce traité d'agriculture, connu sous le
nom de Gcoponiques, yav Constantin l'orpliyro-
généte ; reliure par Deiiieirio Canevari, médecin
du pape Urbain VIII: 8(X). — 93. Buralo con
nova mae.stria gratioso doune, etc.; un des plus
anciens livres de broderie que l'on connaisse :
370. — 97. Les singuliers et nouveaux portraits
du seigneur Frédéric Uniciolo, Vénitien, pour
loutcs sortes d'ouvrages de lingerie. Lyon, chez
liéonard Odet, 1603. lîeliuro de Trautz-Bauzon-
iii't : 625. — !)8. Corona délie nobili et virtuose
donne. Venise, 1.396. Livre contenaut des motifs
do dentelles : 540. — 99. La vera perfuttione dcl
designo. Venise, 1567. Livre sur les travaux à
l'aiguille contenant do nombreuses planches : ')'iO.
— 100. Teairo délie nobili et virtuose donne.
Rome, 161H. Ouvrage orné du portrait d'Klisabelh
■ de Bdurbiin, de nombreuses et belles planches de
dentelles et guipures gravées sur bois : 305. —
101. Ornamculi nobili per ogni gentil matrona.
Venise, l(j20. Edition conti'nant des modèles de
dentelles gravées sur bois, fond noir : 300. — 103.
Nuoveinderlioni di Balli opéra, etc. Milan, llJOl.
Traité de la danse : 235. — lOi. BaUelti d'inven-
zione nella linila pazza di (!. Balbi. Paris, ltiS5.
Ouvrage conicnant des ballets de Balbi, dédié à
la rein(,' .Vnue d'Autriche ; 1.100.
Be.vux-Arts. — Le vite de piu excellenli ar-
chiletli, piltori et scultori ilaliani, etc., de G. Va-
sari. Florence, Lj-ïO: 140. — 115. Ars Moriendi,
etc., sans nom d'auteur, xvi" siècle, édition couIl'-
nantdes ligures gravées sur boisa pleines pages:
735. — 110. Questa Opcretta tracta d.-llarte del
lien morire. Lyon, VùH. Traduction italienne,
ornée de ligures sur bois à pleine page : 855. —
in.lncominciono le dévote medilationi, etc. Flo-
rence, (in du xv siècle, édition ornée de douze
ligures el d'une petite vignette gravée sur bois :
\.M)'i. — 118. Spéculum passionis domini nostri
Jhésu lUiristi. Nuremberg, 1507. Edition origi-
nale, leste d'tjdolricli Piiuler, orné de grandes i-t
petites ligures gravées sur bois d'après lus des-
sins de llans Schaufeluiii, avec sa marque : 340.
— 119. Operu nova contemplativa. Venise, 1510.
Livre cur eux et rare, le seul xylugraphe ilaliou
oounu : .580. — 1"2'). Hisloriaruui vilen'.s inslru-
menli icônes. Lyon, 1.53X, 1" édition ornée de li-
gures gravées sur bois d'après Huns lIolbei?i :
430. — 121. l,es simulachres et historiées faces
de la mort, etc. Lyon, chez les frères Trescai>l,
I.53H. Première ('ililion avec texte de la Danse des
luorls d'Iliilbi'iu. ligures sur bois et vers français
de Vauzelles : 2.7011. — 123. Ouadrins hislorii[uos
<Ie la Bible pur Claude Paradin. Lyon, clii'Z .lean
de Tournes, 15.5.'t, première éililiou ornée de ligu-
res sur buis allriliuèi's A Bernard Salomon ilil le
petit Bernard, reliure du xvi" siècle: 200.
125. Boccace. Suite de lignreset de culs do lampe
dessinés par Cravelot, Kisen, Cochin et Boucher
pour II' Dei'amerou, édition de Londres. Paris,
I757-I70I. l.'.preuvesde choix réunies par le bibliu-
phile anglais BecUfurd : 3.5(X).— 129. De lu Bnrde.
.Suite de '25 ligures dessinées el gravées jiar Mo-
roau pour les chansons, Paris, de Lormel, l<7.'t.
.Superbe. 1 el rares épreuves avant la lettre à toutes
marges : A.rtIO. — 137. Molière. Sniti' de 32 li-
gures sur .'î3, de Moreau le-Ji'une, gravées par de
J.auuay, Masquelier l'I nulles: épreuves «vani la
lettre : 3.150. — 148. lUustrationsde Jacques Léman
et Maurice Leloir pour les œuvres de Molière,
publiées par Lemonnyer et Testard : .500. — 152.
Portraits et vignettes pour Paul et Virginie de
l'ernardin de Saint-Pierre. Paris, Curmer. l&X ;
(■•preuves d'artiste sur Chine volant : 245. — 153.
Tasso. Dessins originaux de Cochin pour la Jé-
rusalem délivrée ; précieux recueil de quatre
vingt-deux dessins originaux : 8.400.
1.56. Habili délie donne Venetiane, etc. Venise,
IGIO. Frontispice et planches gravées sur cuivre :
8.50. — 157. llabiti d'Huomeni et Donne Venetiane,
et la cita de Venetia, etc. A Venise, 1014: 520.—
163. Projets de fêtes pour le mariage de Mgr le Dau-
phin. Paris, Loltin aine, 1770; aux armes de Ma-
rie-Antoinette: 426. — ni. Descrizione del regale
apparato per le nozze délia serenissinia Christina
di Lereno, etc. Florence, 15S9: 220.— 177.LeMa-
guilique carrousel fait sur le lleuve de l'Arne, à
Florence, pour le mariage du Grand-Duc. Paris,
Giirart,.16e4: 2.30.
UIO. Theorica musice Franchinl. (iafari lau-
denses. Jlilan, 149-2 : 240. — 2a5. El Melopeo Y
maestro. Naples, 1618. Un des ouvrages les plus
importants qu'on ait publics sur la musique :
730. — 224. La Galatea, dramma del Gav. Loreto
Victori da Spolele ; Rome, 1639. L'un des meil-
leurs ouvrages de Vittori : .535.
(.4 .««iece.t
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Dons aux Musées
La Direction des Musées nationaux vient
d'enregistrer do nouveaux dons pour le Louvre
et le Luxembourg.
M. R. Cagnat, professeur au Collège do
France, a ollert au Louvre une in.'Jcriplion
trouvée prés de Tunis jiar le capitaine Sauret.
Ont ollert au même Musée :
M. le capitaine Hoberl : Six inscriptions la-
tines, une inscription clirélienne, une stèle
groci]ue, une stèle égyptienne el six anses
d'anipliores grecques.
M. Maciol: Plusieurs objets d'art du Moyen
Age, do la Renaissance et des temps modernes:
une vierge debout el l'cnfunt. en ivoire, du
xi\' siècle: une sainte i;atliorine assise, en
ivoire, de la mémo époc|ue; une (ilaquolto en
bronze du xv siècle roprésenlanl un ciimbul
de triions; un Bouddha du .lapon, en bois.
M. .I.-.V. Delbreuil, pour le Musée île la ma-
rine : l'n " horizon » artillciol ayant appartenu
l'I DumonI d'Iîrvillo.
Le Miiséedu Luxembourg s'enrichit do deux
plaquettes en bronze argenté d'.\ntoine tiar-
del, clon de M. K. tiardet, et «l'un buslo do
Bclloc par liasse.
In emploi do pi-ufossour chef d'atolior do
sculpture est vacant à l'Ecolo des Beaux-Arts
pur suilo du décès do M. Cavolier.
Los candidats audit emploi sont priésd'adros-
sor au Ministre do l'Instruction puliliipio. des
Beaux-,\rts et dos Cultes, avant lo 'JJ* février
courant, une dciimndo dans laipiollo ils expo-
seront leurs titres.
52
LA CHRONIQUE DES ARTS
Une Exposition d'une centaine d'œuvres des
Aquarellistes hollandais vient d'rtre ouverte
ù lu t,'nlorie (;ij:i(jil.
A la galerie dos Artistes modernes, rue de
la Paix, '>, ouvcrturo d'une Exposition d'aqua-
relles, par M. Albert Girard.
Xous insérons sans commentaires l'annonce
suivante :
« Le Grand Maître Sar Peladan au Directeur
de la Gii:''lle dex Beau.r-Xrlx, devant le
Graal, le Beauséant, la Rose Crucifère.
Le troisième Salon de la Rose ■',■ Croix aura
rieu du 7 avril au 7 uai à la galerie des Ar-
tistes modernes, 5, rue de la Paix.
Le Sar ira vi.=iter les œuvres, chez l'artiste,
du 1" au 10 mars.
Les envois doivent êlre faits du 1" au 3 avril
inclus. La Presse entrera le 6, dès le matin.
Le vernissage est fixé au 7 avril. Secrétariat ;
2, rue de Commaille. »
.leudi dernier 8 février, la Société des Beaux-
Arts de Lyon a inauguré solennellement, au
pavillon Bellecour, son Exposition de 1894.
Une Exposition d'art décoratif organisée
par la Ville de Nancy sera ouverte du 14 juin
au lô juillet 18'.)4.
La Ville de Colmar va s'enrichir prochaine-
ment d'une Collection d'objets d'art et d'ar-
chéologie se rapportant en général à l'ancienne
.\lsace, et d'une richesse presque unique.
M. Fleisclihauer vient, en effet, d'annoncer
à la municipalité qu'il était décidé à lui faire
donation de ses meubles anciens, ses objets
d'orfèvrerie et ses armes et armures, à condi-
tion qu'on les réunit dans le « Kaufhaus »
préalablement restauré.
Pour recevoir ce don, qui ne peut être com-
paré qu'à celui i[ue fit en 1879 M. Chauffour
en offrant à Colmar sa bibliothèque et ses
tal)leaux, l'ancienne Bourse de Colmar. cons-
truction gothique du XV» siècle, sera remise
en état. La Ville a même voté 50.UOO francs
pour cette restauration qui va commencer
prochainement.
Un salon de La Libre Esthélique s'ouvrira
à Bruxelles, dans les galeries du Musée
moderne, le samedi 17 courant, à deux heures.
Le Comité de la Société des Artistes fran-
çais a prié son président, M. Bonnat, de vou-
loir bien le représenter à l'inauguration de
l'Exposition de 'Vienne qui doit avoir lieu
dans le courant de mars.
A l'occasion de cette Exposition, à laquelle
les artistes français ont pris la résolution de
participer, le Comité de la Société des .\rtistes
français a nommé, dans sa dernière séance,
une Commission chargée do s'occuper tout
spécialement des Expositions à l'étranger.
NOUVELLES
*** MM. Courcelles-Dumont et Desvallières,
anciens élèves du peintre Elie Delaunay, dont
la niortlaisse inachevé le panneau Attila, des-
tiné au Panthéon, viennent d'être chargés par
le Ministre des Beaux-Arts d'achever cette
iiuvre avec les esquisses laissées par le
maître.
**;)! Le Ministre de l'Instruction publiqre,
des Eeau.x-.Vrts et des Cultes vient d'accorder
une subvention pour l'érection d'un monu-
ment sur la tombe d'Henry LitollL
jf% La Direction des travaux historiques à
la préfecture de la Seine vient de procéder à
rétablissement d'un tableau général des rues
et maisons de Paris présentant un intérêt ar-
tistique. Lorsqu'une maison devra être démo-
lie, l'agent-voyer du quartier sera tenu d'en
aviser le bureau compétent, si elle renferme
(juelque souvenir, quelque peinture ou inscrip-
tion qu'il serait utile de conserver.
jLi% On a placé, récemment, dans la salle à
manger de l'Hùtel-de-Ville, les plafonds du
peintre Georges Bertrand, lauréat du con-
cours ouvert l'an dernier pour cette impor-
tante décoration. L'ieuvre de M. Georges Ber-
trand sera prochainement complétée par les-
dessus de porte représentant la récolte des-
fruits.
**:(< La décoration du péristyle de l'Ecole su-
périeure de Pharmacie va bientôt être com-
plétée par quatre nouvelles fres(iues de M. Bes-
nard.
Ces quatre panneaux qui feront suite aux
autres ouvrages que l'artiste a déjà exécutés,
ne mesureront pas moins de quatre mètres de
haut.
jf% L'Union centrale des Arts décoratifs a
pourvu à six vacances existant dans son Con-
seil. Ont été nommés ; MM. Roty, membre
de l'Institut, graveur; Leibnitz, céramiste;
Honoré, ingénieur, directeur des grands ma-
gasins du Louvre; Martin, dessinateur sur
étotTes : FoUot, fabricant de papiers peints ;
Albert Cruchet, sculpteur-ornemaniste.
M. Spuller, ministre de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts, a fait connaître au
président de l'Union centrale des Arts déco-
ratifs qu'il acceptait la présidence d'htmneur
du Congrès des .\rts décoratifs qui doit s'ou-
vrir à Paris, le 15 mai prochain, à l'Ecole des-
Beaux-Arts.
;(,** M. E. Barrias, membre de l'Institut, a
été nommé vice-président de la Société des
Artistes français, en remplacement de M. Ca-
velier, récemment décédé.
**:(: Un certain nombre d'artistes, peintres,
sculpteurs, graveurs, se réunissent en asso-
ET DE LA CURIOSITE
53
ciaiion pour défendre leurs intérêts lésés, jus-
qu'à ce jour, dans l'exploitation de leurs
ii'uvrcs. Cette Société, qui prend le nom de :
" tj'nion artistique internationale » est due à
l'initiative de M. John Laurent: elle a déjà
réuni de nombreux adhérents, parmi lesquels
nous relevons les noms de : Van, Boers, Hoy-
bet, Schenck, Rossi, Bazin, De Penne, Mon-
ginot, Allongé, etc., etc.
*** Tout dernièrement a eu lieu à la Faculté
do médecine de Lyon l'inauguration du buste
du professeur d'anatomie Léon Tripier. Cette
œuvre est due au sculpteur lyonnais Suchetet.
:(;*:(; L'inauguration, à Domrémy, do la statue
en marbre de Jeanne d'Xrc, commandée par
le Conseil général des Vosges, ne pourra
gULTO se faire avant deux ans, M. Antonin
Mercié, chargé de l'exécution, ayant opéré
d'importantes modifications do costume dans
le projet primitif. Le nouveau modèle en
plùtre sera exposé, cette année, au Salon des
Champs-Elysées.
*** Il vient de se former à Tarbes un Co-
mité pour l'érection d'un monument à Ber-
trand Barère de Vieuzac, le fameux conven-
tionnel.
:(:** La municipalité do Kléher, commune
de l'arrondissement d'Oran, a pris l'initiative
d'élever, sur la place du villngo, un monument
au général Kléber. Dans ce but, elle a cons-
titué un (Comité sous le patronage de
M. Gambon, gouverneur.
jt;** La Manufacture nationale do Sèvres
travaille actuellement à un service à dessert,
qui sera olfcit en cadeau do noces, par la
colonie anglaise de l'aris, au duc et ;\ la du-
chesse d'York, (je service se composera do
doux jardinières, quatre grandes coupes à
fruit, huit petites, et quarante plats.
*** On télégraphie de Londres qu'à l'occa-
sion de la fête organis(''e au [)ro(it do l'hùpital
français de Londres, M. Meissonier (ils a fait
don, à cet établissement, d'une sommo de
10.000 fr. prélevée par lui sur les receltes ((u'a
produites l'Exposition des icuvres do son
père.
*** La mos((aéo (pii renfermait le lomhoau
de Mahomet à Damas vient d'iHro diHruito
par le fou. C'était la plus ancionno dos mos-
quées, puisi|u'ollo avait été construite au
1" siècle do l'èro musulmane (vu" siècle).
Los Antiquités do la Russie Méridionale
Noua avons publié, dans lo dernier numéro do
la l'hroniiiiie, un cotiipto rendu d'une sèanoe île
r.V<"i<l('iiiie des luseriplioii.s où il a été (pieslinu
ilo lii iloouuverle d'une iiupurlaiile série d'nbjets
iuiliques dans la liussie Mérulioiiali', rulleelinn
(pii aurait ét6 acUeléo en bloc par M. lo comte
'l'yszkiewicz.
liifi>iin:itions prises, M. lo comte Tyszkiowicz
aurait rennucéà se rendre acquéreur de ces objetH,
plusieurs, parmi les plus importants, lui ayant
semblé de provenance douteuse.
A ce propos notre collaborateur, M. .Salomon
Reinacli a bien voiUu nous communiquer les
curieux renseignements qui suivent :
« La Russie méridionale est devenue, de-
puis une quinzaine d'années, un des princi-
paux centres de la fabrication d'antiquités, en
particulier d'objets d'or et d'argent. M. Lenimé,
le grand collectionneur d'Odessa qu'on a
surnommé le « Castcllani russe », m'a montré
des bijoux en or d'un travail très remar-
quable dont il avait reconnu la fausseté après
les avoir acquis. Des bijoux analogues, non
moins faux, se trouvent au Musée d'Odessa,
où ils sont venus de la Crimée. A côté des
bijoux faux et des médailles, on fabrique
aussi des inscriptions grecques; ce qui ne se
fait, à ma connaissance, nulle part ailleurs.
.J'en ai signalé plusieurs au ilusée d'Odessa;
quelques-unes avaient été publiées et com-
mentées dans les Mémoires de la Société ar-
chéologique de cette ville. Les faussaires pa-
raissent habiter les villages voisins de l'an-
cienne Olbie, car c'est de là qu'étaient venues
les inscriptions fausses du Musée, ainsi que
d'autres, d'aspect identique, que Je vis chez
M. Lemmé et chez un savant do la ville. On
m'a raconté c|u'un amateur très riche de Ki-
chinew, M. S., avait acquis récemment une
inscription grecque fausse de plus de 600 let-
tres. ICnfin, il faut signaler le grand nombre
des terres-cuites fausses dites d'Olbie, dont la
fabrication est d'autant plus facile que les
statuettes originales de cette provenance sont
assez grossières. Mais ce i|ui doit le plus ef-
frayer les amateurs, c'est la multiplication
des objets faux en or et en argent. Pour
ceux-là, aucun critérium n'est applicable, les
matières précieuses ne subissant aucune al-
tf-ration avec le temps. On peut seulemonl
les juger d'après le style, mais les faussaires
le savent bien : aussi ai-jo constaté avec ter-
reur cpie les ligures en relief d'un objet en
or prétendu d'(Jlbio étaient copiées très exac-
tement sur celles d'un bas-relief de la villa
Pinciana, gravé dans le recueil de Visconli t
s. R.
L'Exposition Universelle de 1900
Le Comité directeur ili' l'Exposition universelle
de l'JOO s'est rèiuii dernièrement au Ministère du
( Commerce, sous la présidence de M. Picard,
commissaire général.
Le Comité a continué i\ s'nccuper de In classt-
llcation des produits, travail (piiest assez avancé;
il pourra même être teiminé lnul procliainemeiit
s'il ne survieid pas d'incidents et .li le commis-
saire général reçoit en temps utili- qnelipies rap-
ports spéciaux qui ut' lui s.inl pas encori' parve-
nus, imlamnieid ci'lui de .M. Ui-ouardol, sur
l'exposiliiin ilo l'Iiyuiène.
Lorsipie le Comité directeur aura terminé ce
travail, il le soumelti-a à la Oommi.ssion pi-épam*
toire de l'Kxposilion, qui seni con\oquè.> par le
Ministre du Commeivo.
LA CllliUN'loL'l'; DES AUTS
Parmi les nombreux projets de palais d'Expo-
silion iiui ne iiian(]UPronl pas dV'.re présentés aux
organisateurs de cette Exposilio^i de lOO), le
Temjis en signale un, vieux de près de cinquante
ans déjà, mais (pii pourrait liieii avoir des chances
dV'Ire adopté. Le principe en est dil à un arrlii-
tecle français, Hector Iloroau. Cet architecte avait
établi un pmjetde palais pour la première Expo-
sitinn universelle de Londres en ISÔL mais son
travail quoique classé n" 1 ne fut point exécuté,
à cause de ses dimensions jugées impraticaliles.
Le même sort s'attacha aux autres travaux
conçus par cet éminont artiste, exposanl.dés l'an-
née 1835, un plan de Iransfornialion de Paris pres-
que identique à celui que le liaron llaussmann
réalisa (rente ans plus tard.
Il en fut do même pour son projet dos Halles
centrales en fer, présenté en 18i8 au prince Louis-
Naj)oléon et mis à exécution dix ans après par
Baltard. Enfin, c'est encore Horeau qui, pendant
vin;,'! ans, réclama l'établissement des refuges
établis aujourd'hui sur nos voies publiques.
Après celte série d'exemples, on ne sera pas
étonné d'apprendre que le Palais d'Exposition
qu'il composa, il y a un demi-siècle, va être pro-
chainement représenté aux organisateurs de l'Ex-
position de 19U0 par un de ceux qui collaborèrent
A ses derniers travaux; et il y a quelque chance
pour que ce projet, jugé comme étant de propor-
tions trop colossales en 1851, soit considéré actuel-
lement comme l'idéal du Grand Temple à élever
une fois de plus au travail humain.
Voici, en quelques mots, l'économie de ce pro-
jet. Il s'agirait d'un édilice unique, couvrant la
presque totalité du Champ-de-JIars. Ou y ména-
gerait seulement un espace découvert, dégageant
la tour Eiffel, et fornuint un grand square central.
Cette disposition d'un palais quadrangulaire, de
240.000 mètres carrés, favoraljleà la classification
par nationalités et par produits similaires, aurait
pour première conséquence de doubler la surface
des constructions antérieurement élevées sur le
même terrain. Delà, économie d'espace pour les
annexes, et suppression du plancher de la Seine,
devenu parfaitement inutile.
Le Nouveau Musée de Sculpture à Dijon
Le samedi 6 janvier, MM. SpuUer, sénateur
de la Gôte-d'Or, ministre de l'instruction publi-
que, des Cultes et des Beaux-Arts, et Roujon, di-
recteur des Beaux-Arts, ont inauguré le nouveau
Musée de Sculpture de Dijon, au rez-de-chaussée
de l'aile orientale de l'Hotel-de- Ville, construite
de 1851 à 1854. Il comprend trois salles communi-
quant par de hautes baies cintrées ; le pavé est
en mosaïque.
La première salle renferme les œuvres anti-
ques. Gomme le nouveau ilusée est un Musée
iiseignement et d'étude, on y admis les plà-
. très et l'art grec y est bien représenté. L'art go-
thique y fait très bonne figure dans le voisi-
nage.
Plus vaste, la seconde salle est entièrement
consacrée à Rude.
- Dans la troisième salle ont pris place des œu-
vres de Cabet, de Boucher, de Jean Dampt,
Schrooder, Cliapu, Eudes, Aug. Moreau, Hipp.
Moreau, etc. Mais il s'en faut de be,iucoup que
cet ensemble représente toutes les richesses du
Musée municipal en statuaire, l'étage supérieur
est encore peuplé de marbres, de bronzes, de
terres cuites et do plâtres ; lii, au centre de la
salle des statues, demeurée telle ou à peu près
que l'ont laissée les Etals de Bourgogne, ces vé-
ritables créateurs du Musée, sous ic célèbre pla-
fond de Prudhon est placée XUébé que Rude a
exécutée pour sa ville natale.
Académie des Inscriptions
Li; pfCinier thiiàlre privUien et les an'-ites iJe
LuU'ce. — M. Charles Normand, directeur de
1' « Ami des monuments et des .\rts », continue sa
lecture slir le premier théâtre parisien, installé
sur l'emplacement de la rue Monge à l'époque
gallo romaine, dans uu édifice qui servait eu
même temps d'arènes. Il expose l'histoire de la
découverte de ce monument et de la lutte contre
les i< vandales », dit-il, qui auraient voulu laisser
recouvrir de terre le monument à peine exlinnié.
La première partie de ces arènes fut retrouvée
en 1X1)9, lors du percement de la rue Monge :
malgré les eû'orts de l'.Académie et de tous les
corps savants, elle a disparu de nouveau sous
les bàlimenls de la Compagnie des omnibus que
les architectes ont élevés sur cet emplacement.
T-es murs retrouvés, mais laissés heureusement
intacts, ont été recouverts de terre ou utilisés dans
les fondations.
La seconde partie ne fut découverte qu'en 1883 ;
elle a été heureusement laissée à la lumière. Ac-
tuellement, on ne voit que la moitié du monu-
ment, coupé en deux parties par un horrible mur
qui a été édifié à l'époque dite.
Les dimensions de ces arènes sont, dit M. Nor-
mand, presqu'égales <i celles du Colysée de Fiome ;
elles indiquent partant l'importance de la popula-
tion parisienne qui fréquentait le théâtre à l'épo-
que gallo-romaine.
M. Charles Normand énumère au cours de sa
communication les découvertes "nombreuses et du
[lins haut intérêt qui ont été faites sur cet empla-
cement ; malheureusement beaucoup de ces objets
ont été dispersés. L'auteur, archéologue pas-
sionné, a essayé de réunir en groupes ce qu'il a
pu trouver, afin de faire ressortir l'importance de
ces vestiges de l'antique Lutèce.
Vn Atlas de 1375. — M. Henri Gordier com-
munique un mémoii'e sur la carte de l'Extrême-
Orient reproduite dans l'Atlas Catalan de Char-
les V, roi de France. Ce beau monument de la
cartographie du Moyen .\ge, conservé dans la
galerie Mazarine de la Bibliothèque Nationale à
Paris, avait déjà été étudié par Buchon et Tastu,
mais ces commentateurs avaient fait des recher-
ches insuffisantes sur l'Asie orientale.
M. Cordier, reprenant l'œuvre de ses devanciers,
fait ressortir Fimportauce de la relation de ilarco
Polo, qui est la source principale à laquelle a
puisé le cartographe, et il montre, par des
exemples tirés de l'identification de villes, entre
autres : Khan Balig (Se King), Quinsai (Hang
Tcheou) et Siucalan (Canton), que cet atlas lie
1375 marque l'apogée de nos connaissances sur
ET DE LA CURIOSITE
rXsic oricutale au qtialarziùaie siccLc, époque où
les transfcn-matious politiques ou commerciales
iaterroiujjinnt presque entièrement les eomiuu-
nicaliiiiis avec la Chine par t«»rre et par mer.
L'i'iiji' d'un recueil hindou. — il. Bartli ana-
lyse limi^'uenienl un inénioire allemand, de M. Ja-
cobi, iniitiilc : « Aller dos Rig-Veda » (l'âge du
Rig-Veda).
Le travail de M. Jaool>i est très court, de sept
pagfs iii-4" i\ p/iine ; mais fl soulève une question
importante. Il donne une solution neuxe et ingé-
nieuse relativement à l'j'ige du livre hindou appelé
« Rig-Voda », qui mérite à tous égjirds d'être si-
gnalée à l'attention des savants.
L'auteur pense avoir trouvé dans le Rig-Veda
la preuve qu'à Tépoque de la oomiiositio» des
hymnes de ce recueil, le solstice d'été était placé
dans U!i signe astronomique qu'il désigne; cette
consla'ation lui perinel défaillir approximative-
ment le temps qui s'est écoulé depuis celte
époque. Il conlirme ce premier argument par
d'autres, qu'il emprunte à des documents posté-
rieurs, et il arrive ainsi fi établir avec une très
grande vraisemblance que les origines du culte
védique et la composition des hymnes remontent
i\ une antiquité très reculée, à une époque inter-
médiaire entp' le troisième et le cinquième mil-
lénaire avant l'ère chrétienne.
NECROLOGIE
Un statuaire d'un réel tali'ut, qui jouit en son
temps d'uni' véritable réputation, M. Jacques-
Léonard Maillet, vient de mourir dan:i sa
soixante et oii/iéme année.
Ancien élève de Pradier, M. Maillet avait ob-
tenu le grand prix de lîomc avec une œuvre re-
marqualile, Téli'niai/iie rapportant les ceiidreu
d'Jlippii's à l'hnlantc. De Home, il envoya aussi
un gruupe inléressant, Ayrijijiinr et ChHi/kIk, ul
oliliut, l'année même de son retour, une première
niéilailli' au Salon.
Munlionnuns ses principales œuvres : Ai/rip-
pine portant les cendres de GermniiicKS, tu
lù'priinnnde. In Science, ut l'Ahondnitce ilu
Musée ilu Louvre.
M. Mniilut avait été décoré de la Légion
d'hoiiniiir en 18(>l, ;'i la suite de ri'X|)Osilion au
Salon do sa seconde Agrippine. L'Eximsilion
universelle de 1807 lui apportait une Iroisiémc
méilailli'.
Il Mlilcnuil aussi le prix c' irqni> pour In sla-
lue lie Voltaire et une mention Imnorable pour sa
maquette d'une .statue de la République, sni' la
place du Clùileau-d'IOau.
M. .\iiiiaiiill'.lienMe Braoouy, pi'inlre paysa-
giste, esl moii subileiiieiil d'une embidie dans lu
nuit du II lévrier, l'n certain numbre de ses lu-
bloau-i ont ligure aux Salons, de IS'il ii lKr.8; ils
avaient pour suji'ts îles vue» de Fontainebleau,
en divers iinIroiLs de la l'orùt, de Ceniny, de
Sonlis, de .Miiutlhérv, etc.
M. lùigéne Debressonne. arcliilocle honurniiv
lies Itàliiueiils civils el l'uliiis luiliominx, cheva-
lier de la Légion d'honngur depuis 1-868, officier
d'Académie, est décédé le jeudi !•' février.
M. le baron Paul Antoine de Witte, fils aine
de M. le baron de Witte, membre de l'inslilul,
et qui légua plusieurs collections au Louvre,
vient de mourir en son château de Ghantemerle
(Seine-et-Marne), après une courte maladie de
trois jours.
Les sch-oolhoi/s du Royaume-Uni sont en deuil :
ils viennent de perdre un de leurs auteurs favo-
ris en la personne de M. R.-M. BaUantyae, de
Harrow, qui est décédé à Rome, où sa santé
l'avait forcé à séjourner depuis le mois d'octobre
dernier.
M. Ballantyne partageait avec Kingston et Tal-
bot Roed — deiix disparus — la glaire d'avoir
émerveillé, par ses romans d'aventures, des gé-
nérations d'écoliers.
Il était aussi un peintre de talent, et ses der-
niers tableaux avaient été exposés tout récem-
ment à Londres, dans une collection d'envois des
arlisle-S de Harrow.
CONGERT.S DU DIMANCHE 18 FÉVRIER
Conservatoire : Svmphonie en ré majeur
n" 38 Mozart I Le Pnratiis et In Péri (Schu-
mann). soli par M™" Chrétien, Héglon, MM. Va-
guet, Manoury.
Concert Lamoureuz : Symphonie en j>'( bé-
niul 11" i ilioellioven) ; la Mort d'Ophéiie {Ber-
lioz); Fantaisie hongroise pour piano ( Liszt ) : Les
Eolidex (César Franck) : Ctueur des Fileuses du
Vaisseoti-Fnnlonie (Wagner) ; Danse macabre
(.Saint-Saëns)
Concert Colonne : Ouverture de Coriulmi
(Beethoven 1 ; iJ' cuucerto en sol mineur (Sainl-
Saën?) pour piano, par M"" Berlhe Marx ; lteii.r
/^(/•ces (Schumann), orchestrées par T. Dubois;
Concerto pour violon, op. 6i (Mendelissohn), pur
M. Sarasate; Le l'nrnitml rornnin (Berlioz); ".
PoUiiniise-fiintnisif rChnpin) el .'•. Etude diu-
binsteinl, par M"' licrllio Marx ; Introinction el
rondo (Saiul-Saëns). par M. Sarasute ; Loheiinri.i,
[irélude du troisième acte (Wagner),
Les deriiieis Concerts de M. Sarasate, >e
condé par M"" Berlhe Marx, .\1. Delsarl et d'atilre~
artistes éminents, sont lixès aux dates suivantes;
17, 'î\ et 27 février. Nous n'avons pus be.soin
d'ajouler qu'il faut s'in.scrire à l'avance ; le ce-
lèlire violoniste ub\ient un succès sans précédent.
Toitr dit Monde. — Vi'il* livr.ii-"'ii. — \.i\ i--
ù hi Nouvelle-Zemble, par M. Coiislanlin Nxssi-
lolï, rédigé par M-' Lydie Pasckkoir. — l'r-.'i/e
dessins do Wi'ber, Privai. Ita/.in. Kuire. A. Paris.
Thirial. Boudier, Dovos el une carte.
Journal de la Jeunesse. — HOC* livraison. —
Texte par Pierre Mai'l. .Vntliynie Siiint-Paul.
Lomi de la Fortelle, le commitiidiinl .Slany cl
Daniel Bellcl.
Illuslralions de : A. Paris, Mvrbnch, Zier, ulc.
Bureaux ft lu libniirie llnrhetlc pt C'«, 79, Ikui-
Icvard Siiinl-lienuiiiti. Paris,
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ALBUM RELIE
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs,
MB El U ïll i lliaii-iB
MM. CHAELES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÈRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-S» grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
I» Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2" Ex. sur papier vélin teinté, n»' i à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-4'' TIEÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
Il a été tiré de cet ouvrage yS exemplaires numérotés sur papier Whatmann, avec gra- ||i|l|
vures avant la lettre, au prix de 7 5 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête. ,
ALBUM DE Lft GftZETTE DES BEftUX-RRTS
» i.\yiiiisiE 8ERI1:.
Prix loti li'aiieï^.
l'oui- los Al »iinés : iiO frnncs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Gabelle des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de Maîtres anciens expsi^s à Ffkole des Beaiix-Ails eu I8î9
PAR LE .M.\RQUIS Pli. DE ChENNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-Arts, Membre de Tlnstitut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Ga;,elte : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. \ p-anco en province, 1 5 francs
En venlo aii\ lmm\ do la (i.^ETTE DES BEAl'.V- ARTS, %, rue Favarl, Paris
IjlLe Rédacteur en chel' geraijt ■ .1 DE LoSTiLuT.- iMr, dk 1 \ I'iucn^i:, lo, nie du Croissoiit. Paris. — Sniiarl,''|| j
N« H. — 1894
BUREAUX : b, RUE FAVART
24 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPL^.MENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ÀRTS
PARAISSANT II SAMEDI MATIN
Les tibonnés à une aiiiùe entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gr.utiitement
lu Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET départements:
Un an.
1 2 fr.
8 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
Bibliothèque Benedetto Maglione (1)
■^^i'i. lIoiiiiTi opi'iML, t,'rciM'(;. l'ri'iiiirri' et rare rJi-
liuii Ji'S iiHivrcs d'iloiiii'ri', iiiipriiiiée à Florence,
en l'i88, aux frais des W'res Xerli ; belle reliure,
provenant des liililiolliripies Jeuiciiity et l'aillel :
'i/i'XI. — iW. Aiiai-recjnlis Odie. Paris, lô5i, chez
Henri Stéphane, première édition en i,'rec des
Odes d'Anacréon, exemplaire iniprinié sur velin :
1.4(X). — 24U. Anacréon, Saplio. Hion et Moschus.
Paris, 1773, chez Lehuuclier ; 520. — 'l'i'i. Musa-i
Opusculnni de Ilerone et Leandro, Venise, 14'J4,
une des premières éditions des Aides : 6(0.
25'.). Ovidio Mclaniorphoseos Vulf;are ; Flo-
rence, 1407 : première vt rare édition de celle tra-
duction italienne en vers de (i. de l{()nsii;nori,
avec ligures sur hois atlrihiièes à /oaii .\ndrea :
2.26-">. — 2<il. Iv Metainorfosi di Ovidio. Venise,
1.081. F.xeinpl.'iire aux armes de Henri III ; ."VC).
— 207. (;. .lulii liynini Aii^usli lilierli faliularuni
liber. Edilion originale, l.'iîi.'i, de ces fables attri-
buée.'- au (,'rammairien Hyj;uins, ornéi's de ligu-
res sur bois ; oxom)il.'iire du bibliophile Denio-
Irio ConevBri. médecin du pape l'rbain Vil :
275. L(! roiiiinanl île la rose, par (iuillaiimo de
l.orris et .bbaii de Muii},' ; Lyon, 14H5; lu-emièro
et précieuse édition de ce poémo; vient do la
bibliolhèque Double ; 3.<I0U. — 270. Dialogue en
fornu' de vision nocturne; Alencon, chez Simon
Dubois, lj;tl: Wii\. — 2H2. Contes et nouvelles en
vers jiar M . de La l''onlaino ; .Vmsierdam, 17(12 ;
édition dite dos fermiers généraux ; 4U0. — '^87.
«l'.uvres de .I.Ji. Koussiau. Paris, Diilol, lii'k'l .
\'t\. — 2-l'.t, l''iibles nouvillis par Dorai; La Haye.
Paris, Delalain, 177:1; vi^ixtles et cnl.s-,le-l;impes
par Marinier ; «ranil papier de Hollande; reliure
de Deronie, >\ l'oi.seau : 2.;i.Vi. — vJ'.IO, Choix di'
chau.sous mises en musique, par M. Delaborde;
II) VoirlnCVi<o.ii7ii«<lc.t .■IrM ilcs lOot 17 fi'vhoi- ISIU.
' estampes par Moreau : Paris, chez de Lormel,
17 /:L reliure ancienne: 880. — 2»2. Contes d'Es-
pagne et d'Italie, par A. de Musset : Paris, Le-
vassour, 18:50 ; édition originale avec lettre de
Jlusset à Sainte-I5eu\e : :ï!0. — 203. Mcdilations
poétiques par Lamartine : Didot aîné, 1820: édi-
tion originale avec autographe de Lamartine :
l'iô.
Poètes italiens. — 299. Sonetli, Caiizoni et
Iriomli del Petrarca. Padoue (1472) : 410. — .%0.
Sonetli, Canzoni, etc. Venise, 1473. Edition de
Nicolas .lenson : 575. — 302. Le Cosc vilgari di
Messer Francesco Peirarcha. Venise chez les Ai-
des (1501): 220. — 307. Il peirarcha: Venise,
1547. Dernière édition aldine de Pétrarque : 255.
— 308. Trium]iho dello aniore di M. F. Pttror-
cha. Manuscrit du xv siècle a- ec miniature du
maestro .\ttavaiite, cxécnic' pour Laurent de Mé-
ilicis et porlaiil ses armoiries : ti.SlO. — .')09.
Tri inipho dello amore di Messer F. Peirarcha.
Edition sur velin : 320
33:!. Délie rime del signer Torqualo Tasso.
Manloiie, l.VJl. Exemplaire avic annotalions et
variantes autographes du lasse : :!iKI.
3:W. Comincia la Comedia di Dante .Mighieri.
Première édition de la Divine comédie, exem-
plaire de la bibliothèque Crnwford, bordure iieinte
en or et en couleur, initiales bleu et ronge, or et
couleur : 2.0(HI. — 3.^0. La l'.omedia di Dante Ali-
gliieri, Manlouo 1742. Secondeédilion, avec U-tlre.s
majuscules en or et couleur; aux :irmoirles peintes
de Philippe Nuvolini: 1.6(10 — Illii. LaC.onuHlindi
Dante Alighieri, éililion de la mémo date que le
numéro précèdent, mais d'un ti'xie moins cor-
rect : l.tKO. — 341. lucominciano le canliclie du
la (.loniedia di Dante .Mighieri; Naples. 1477:
.V>1. — :!42. La Comedia di Danli' .Mighieri, Ve-
nise, 14/7, avec une biographie de Dante pur
Itoccace : ."MCi. — 344. La Comedia di Dante Ali-
ghieri, èililion du XV' siècle : 7(Kl. — '.\\h, La (lome-
dia, etc. Florence, 1481. Edilion avec ooniinen-
taires de Landino l'I gnivnres en laiUedoiicu
atlribuées à llaccio H.ddini d'après les de.<sins
de Sandro Itollicclli : S.WKl. — ;147. Ln Comedia
etc., Veni-,e. IV.M, édiliou ncherchée i\ cause de»
58
LA CHRONIQUE DES ARTS
cenl figures gravùes sur ))ois d'ainvs les dessins
de Mante^iia : o60.
SOf). Le Traiisformationi di M. Lodovico Dolce.
Venise, lô5;!. rremière ùdilion de cette tracluclion
en vers des Mélaniorplioses d'Ovide, ornée de
li^îiires sui' l)ois, fleurons, lettres ornées: 1.805. —
379. La (lerusaleniine liberala di Torquato ïasso ;
Paris, Delalain, 1771 ; exemplaire avec suites
ajoilées de Gravelol, ("ochin, Kisen, etc. : 70.").
— ;i81. La Gerusalemme lilierata, etc.; Paris,
Didol l'ainé, 1784. Avec suite do fÎKurcs et eaux
fortes : HôO. — 38.J. La Giostra di Lorenzo do
Jledici; édition des dernières années du xv siè-
cle : 311. — 387. Libro o vero chronica ditutte !o
guerre de Ilalia; Venise, 1022. Grandes et petites
iifîures sur bois : GOÔ.
303. Inomorainento de Re Carlo. Edition avec
nombreuses petites vignettes sur bois : 315. —
-iOU. Libro di balaglia cliinialo Passamonte, etc.;
Venise, l.')03; première édition d'un poème che-
valeresiiue: orm' d'une ligure sur liois et de vi-
gnettes : 3i").
(.1 si/icre.'t
La vente des 24 grandes miniatures ayant Irait
à la vie de Jeanne d'Arc, par Coffinières de
Nordeck, l'aile à l'hôtel Drouot, salle 0, le 12 fé-
vrier, par M" Boui.L.VND et M. II.\RO, a produit
environ lU.OOO francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Au palais des Champs-Elysées, dans la salle
du pavillon Nord-Est viont d'être, inaugurée
la lo" Exposition de l'Union des Femmes
Peintres et Sculpteurs. L'Exposition sera
ouverte au puljlic tous les jours de lu heures
à 5 heures, jusqu'au 18 mars.
1,6 petit Salon spécial des Peintures de
Sport aura lieu encore cette année au Palais
de l'Industrie pendant la durée du Concours
hippique.
La Société des Beaux-Ai'ls de Caen organise,
en cette ville, une Exposition artistique qui
sera ouverte du 20 mai au 20 juin 1894.
L'Exposition de Draguignan, qui devait
avoir lieu en 1894 est relardée d'une année, et
ne sera ouverte qu'en mars ou avril 189.5.
Un concours est ouvert pour l'érection, à
Roubaix. d'un monument à la mémoire de
Gustave Nadaud.
Les délégations de la Société des Artistes
français et de la Société nationale des Beaux-
Arts se sont définitivement entendues au
sujet de l'Exposition de "Vienne (Autriche).
MM. Bonnat et Garolus Duran représenteront
les deux Sociétés à l'inauguration (M. Puvis
de Chavannes, président de la Société natio-
nale, étant empêché). L'installation sera con-
fiée aux soins de M. Georges Petit, M. G.
Duhufe, que l'on avait chargé t^iut d'abord de
l'organisation de l'Rxposition, s'étant désisté.
Lundi dernier s'est ouverte au Musée de
Vienne une intéressante exposition ; celle de
lO.UUO papyrus égyptiens qui turent découverts
à El Fayuum et acliolé-s par l'archiduc Rénier,
il y a queli|ues années. Cette collection est
uni(pie en son genre. Les documents qui la
composent sont rédigés en onze langues
dilTérentes et couvrent une période de deux
mille cinq cents ans. Tous ont été déchilïrés :
ils contiennent des renseignements l'orl pré-
cieux sur la culture des anciens Egyptiens à
différentes époques et sur leur vie publii|ue et
privée ; plusieurs sont des lettres de com-
merce, des contrats, des re(;us d'impôts, des
testaments; il y a aussi, dans le nombre, des
manuscrits de romans, des notes de tailleur,
une lettre d'amour datant de l'an 1200 avant
Jésus-Christ. On en a déjà tiré également cer-
tains fragments d'auteurs grecs perdus et tout
récemment un curieux document, une attesta-
tion officielle donnée par des magistrats
locaux à un de leurs concitoyens pour prouver
qu'il a, conformément à un décret impérial,
sacrifié aux dieux. Le professeur Harnack,
de Berlin, qui a publié et commenté ce docu-
ment, a démontré qu'il s'agissait d'un /(('«■//«.•!
donné à un chrétien timide, de ceux qui ne
voulaient ni s'exposer au martyre, ni trahir
positivement leur foi et qui ont tant occupé
l'Eglise primitive sous le nom de libeUatici,
au temps de la persécution de Dèce, au milieu
du troisième siècle.
A l'occasion de l'Exposition Millénair<î
Hongroise, en 1896, outre l'érection de divers
arcs de triomplie, destinés à célébrer le mil-
lième anniversaire de la fondation de l'Etat
Hongrois et les grands événements de l'His-
toire nationale, le Gouvernement a l'intention
de créer et d'inaugurer un Musée de l'histoire
des Beaux-Arts, et un Institut des Arts Indus-
triels. Dans l'enceinte même de l'Exposition
une vaste place sera réservée aux Beaux-
Arts, et enfin, le Cercle des Amateurs Hon-
grois, gràee à l'initiative de la comtesse
Aurèl'e Dessewi'fy. entreprendra la publication
d'un ouvrage de luxe en cinq volumes, conte-
nant la description et la reproduction des
objets d'art relatifs à la Hongrie. Les objets
d'art appartenant à l'empereur et roi forme-
ront un volume dont Sa Maje.sté fera les frais,
et, simultanément avec l'édition hongroise, il
sera publié une édition française. Le Comité
de rédaction comprendra la comtesse Albin
Gzaky, et MM. de Radisich, Emich, Szana,
Arpad Feszti et Szendrei.
Une Exposition des Aquarellistes Hollan-
dais est ouverte, jusqu'au 2s février, dans la
Galerie Goupil, 24, boulevard des Capucines.
Il y a là. des œuvres intéressantes et tout à fait
ET DE LA CURIOSITÉ
59
dissemblables de celles que nous montrent
es aquarellistes fran(;ais. Ce sont en général
des peintures à l'eau comme les entendait
Ileilhuth, soit délavées dans les tons rompus,
à la recherche d'harmonies grises et d'effets
de tableau. Les Hollandais ne se scucientpas
de faire chanter la gamme des tons frais : ils
peignent la nature comme ils la voient chez
eux à travers les brumes légères de leur cli-
mat. Pour accentuer l'elTet ils emploient, avec
une grande habileté, d'ailleurs, les rehauts
de gouache. Sans entrer dans le détail des
œuvres exposées, paysages, marines, scènes
d'intérieur et surtout scènes enfantines, nous
pouvons signaler à l'attention l'exposition de
MM. Israels, Maris, Mauve, Bosbooni, Blom-
mers, Ureitner, 'l'en Kate, Kever, Klinkenberg,
Mesdag, Neuhuys, Poggenbeck et Koelofs, de
M. Kamerling Onnès, enlin, qui, faisant ex-
ception à la règle, peint des Heur; au dessin
vague dans un coloris éclatant, des Heurs qui
n'existent peut-être que dans la iiora symbo-
liste.
A. DE L.
NOUVELLES
**^c L'Académie des Beaux-Arts, dans sa
dernière séance, a fixé à aujourd'hui samedi
lu date de l'élection de trois numilires corres-
pondants de l'Académie en remplacement de
M. Fraikin, membre correspondant à Bruxel-
les, pour la section de sculpture, décédé le
as novembre dernier: Hunt, membre corres-
pondant à Xew-York pour la section d'archi-
tecture, et rcba'ikovs.ky, correspondant à Mos-
cou pour la section de composition musicale,
décédé le 0 novembre dernier.
*** La famille de Cuvier vient de donner à
l'Académie des sciences les papiers du célèbre
naluralistc. enfermés dans plusieurs caisses,
et son mas(pie en pb'ilro, niouli' après décès,
lequel est placé dans une très belle gaine en
bois dos lies. La famille a complété ce don
par deux bustes : l'un du baron (îeorgos
Cuvier; l'auli'e do (ioorges-Frédéric Cuvier,
membre do l'Académie des .Sciences.
:),** lia fermeture, ii l'occasion des vacances
de Pilquos, do la BibliotlH>ipii) nationale, aura
lieu cette annéi; du T.! au -iH mars. Los salles
de travail do la Bibliothi'((uo sont actuellement
ouvertes do !) h. à 0 h. Los galeries sont ou-
vertes au public li\s mardis et vendredis.
Parmi les récentes aciiuisilions fuites |iar les
conservateurs do cet litablissemonl, on peut
voir dans los vitrines : un Salhisto (Vulenco
147:')); un rarissime llolbiiri (Lyon I.>;iN), etc. ;
puis, sous dos reliures do t'iaut/ iiau/.onncL
un Krasme do l'il."), le fameux A H C protes-
tant de 15UN, pourchassé par l'Iaquisilion, etc.
*++ Demain dimanche, à deux heures, <lans
la sullo dos fèlos ilo bi luaino du 111" arron-
dissement, aura lieu, sous lu présidence do
M. Cbaulumps, la distribution des prix dos
«•oncours do ciselure et dos récomponsos
de l'Ecole de dessin et de modelage de laRéu
nion des fabricants de bronze.
*** Dans sa dernière séance, le Comité des
Gens de lettres a choisi M. Raoul Verlet pour
faire le monument de Maupassant. Des dé-
marches ont été faites pour que le monument
soit élevé au parc Monceau.
:);** M. le Maire de Nantes a donné connais-
sance du legs fait à la Ville de Nantes par le
général Mellinet et qui contient les disposi-
tions suivantes :
« Je donne et lègue à la Bibliothèque de ma
chère ville natale le buste de mon père, le
général Anne-François Mellinet, du sculpteur
belge Proot (1839), et la statuette de ma vieille
personne, en terre cuite, de Charles Le Bourg.
— Je lègue au Musée des tableaux do Nantes
le portrait de mon père en costume d'adju-
dant de la première République, que j'ai tou-
jours entendu attribuer au célèbre et malheu-
reux peintre Gros, et mon portrait de face, en
uniforme, de mon digne et cher ami Delaunay.
— Je donne et lègue mes deux éfiées et celle
de mon honoré chef, le maréchal comte de
Castellane (qui m'a fait l'honneur de me la
donner lorsqu'il a été élevé à lu dignité de
maréchal de France |iur l'empereur Napo-
léon III, le 2 décembre 18.j3), ainsi que toutes
mes décorations et brevets ; en un mot, tout
ce que contient mon écrin de décorations et
médailles, y compris celles de mon père et
de ses trois frères, au Jlusée archéologique de
Nantes. »
Lo Maire a demandé au Conseil d'accepter
le legs et de donner le nom du général &
l'une des places de la ville de Nantes.
:(;*,ic Un groupe d'artistes vient d'ouvrir une
souscription pour placer dans le jardin du
Musée de Douai un buste du peintre Jean
Hellegarabe, qui fut le dernier des Flaiiiands
de l'école de Memling et dont l'église Notre-
Damo de Douai [lossède un retable qui peut
étro considéré comme l'œuvre principale du
peintre.
*** Une Société artistii|uo ayant pour but
do favoriser la culture des arts, vient d'être
foniléo à Aix, en Provence, par l'iniliativo d'un
groupe d'artistes et d'érudits, et sous la pré-
sidence do M. Louis Gautier, artiste peintre.
**^ t'n ricbo minotier do Marseille, M. Mo-
ricelly, vient de donner un million à la ville
do Carponiras, où il est né, |iour l.i construc-
tion d'un llùtol-de- Ville, sur le modèle do celui
do Vienne (.\ulricho). Lo nouveau monument
sera b:lli sur uno place ayant 7 inxi mètres de
supcrilcie.
♦** La statue de Napoléon 1", qui avait été
élevée il y a quarante ans par un .Vngluis sur
les falaises do MoiilognosurMcr. vionl d'être
ronvorséo par un ouragan et brisée on plu-
sieurs morceaux.
ii,** Mgr ('.oiubos ouvre une souscription
dans le butd't'Iovcr un numiinient au cardinal
Lavigerie dans la cathédrale de Cartlioge.
4i*« Nous avons annoncé que lo Musée do
GO
LA CHRONIQUE DES ARTS
Druxelles venait de «"enrichir d'une toile de
Van Dycii, représentant la famille du comte
de Itiliaucourt, toile ijiie Monsaerl décrivit en
<létail, il y a un siècle et demi, dans son livre
/(' Peintre amulear et curiniix.
Dans la collection du célèbre expert fran-
çais I.ehrun se trouvait un Cupidon. La gra-
vure de ce tableau, que l'on possède encore,
porto cette inscri[)ti()n : « D'après le tableau
orif^inal peint sur toile [uir Antoine Van Dyck. »
Go C.upidiin est en ce moment à Bruxelles. Or,
on a constaté qu'il ressemblait, trait pour
trait, à la ligure d'enfant que Van Dyck avait
[leinto dans son tableau de la famille de
Ribaucourt. L'ajustement seul diffère.
On suppose i(ue le f.'rand peintre, séduit par
la beauté et l'originalité de son jeune modèle,
aura eu l'idée d'en faire le personnage d'une
œuvre mythologique.
*** Le Conseil communal de Laeken (Bruxel-
les), a décidé la construction d'un Musée
destiné à recevoir le don qui a été fait à la
commune d'une grande quantité de livres et
d'd'uvres d'art : cinq cents tableaux, des
bronzes, des médailles et environ quatre mille
volumes, dont quelques-uns sont de grande
valeur. Le généreux donateur a stipulé deux
conditions : que son nom ne soit pas publié et
que le Musée soit de suite construit; il inter-
vienilra, du reste, pour une bonne part dans
les frais de construction et créera une rente
pour l'entretien des collections. M. Rabat, ar-
chitecte du gouvernement, s'est chargé gra-
cieusement d'établir le plan du futur Musée.
ifi*^ Dernièrement, un savant hongrois, le
docteur Ladislas Fejerpataky, a découvert
au cloître d'Admont une Bible du temps des
Arpads. L'histoire de ces deux magnifiques
volumes manuscrits du onzième siècle est
curieuse ; suivant une inscription qu'a pu dé-
chilTrer l'inventeur, cette Bible appartint au-
trefois à l'abbaye de Czalar (.Styrie), dont les
patrons étaient les fameux Gutkeled, ancctres
des Bàthori. On rapporte que l'un d'eux,
maître Vid, avait mis en gage, chez le Juif
Farkas, d'Eisenbourg, pour une dette de 27
marks et demi, cette Bible qui était la pro-
priété de l'abbaye, et que la créance de Farkas
s'éleva, avec le temps, à 70 marks. Vid ne put
payer cette somme, énorme pour l'époque, et
la Bible resta dans les mains du créancier;
puis on en perdit la trace. Maître Vid dut don-
ner en 18*3, comme compensation, deux vil-
lages à l'ahliaye.
*** L' E(i i/pl e.i-x)lovation firnd avait obtenu
l'an dernier, du directeur général des fouilles
d'Kgypte, l'autorisation d'entreprendre le dé-
blaiement du temple de la reine Ilatason, à
Deir-el-Bahari. Dans les quelques salles que
Mariette en avait jadis mises à jour, il avait
découvert ces peintures si intéressantes par
elles-mêmes d'abord, et aussi pour l'histoire de
la civilisation, représentant l'expédition de la
souveraine au pays de Punt ; les fouilles an-
glaises dirigées par M. Naville depuis le mois
de janvier 1893, n'ont rien produit d'aussi
remar()uable, mais elles nous ont rendu un
grand nombre de peintures et de sculptures
de la x\iu' dynastie et surtout une chambre
avec un autel de pierre blanche dédié à lla-
marchis, qui, jusqu'ici, est unique, i.'.'a été
l'ii'uvre de la [iremière saison; la deuxième,
qui vient de commencer, s'annonce déjà
comme très féconde, et les ressources dont
dispose la puissante .Société lui permettront
de pousser jusqu'au bout le déblaiement de
ce temple do Deir-el-Babari, l'un des plus im-
portants de la région de Tbèbes, nuvre qui
n'était à la portée d'aucun autre budget d'e.x-
plorateur.
**j! Le célèbre j/eintre anglais ficorge-
Frederirk Watts, qui tout récemment refusait
le titre de baronet, au moment où Burne-.Jones
l'acceptait, vient de faire don au Gouverne-
ment fédéral de son tableau Amour cl Vie,
qui fut exposé à Chicago, fn acte du Congrès
étant nécessaire pour l'acceptation de ce ca-
deau, il a fallu que, sur la demande di; secré-
taire d'Etat, M. Gresham, le Comité des
Ailaires étrangères fit son rapport à ce sujet
— un rapport favorable, comme bien on pense
— et que le Congrès procédât à un vote.
Le tableau de M. Watts sera placé dans la
salle des réceptions de la Maison-Blanche.
Les Origines de la Gravure sur cuivre
EX ITALIE
Dans une très intéressante étude, intitulée Siille
orii/ini delV ineisione in rame in Itnlia (1),
M. Paul KristellT discute l'assertion, déjà dis-
culée tant de fois, de Vasari, relativement aux
premiers essais de gravure sur métal en Italie.
On sait que, d'après le célèbre liiogi-aphe, ce se-
rait à Maso Finiguerra (14-Ô-3-1460) que l'Italie
doit la découverte de cette branche de l'art.
Celte allirmalion est combattue par M. Kris-
teller à l'aide d'arguments sérieuxque nous croyons
utile de résumer. Tout d'abord, l'auteur réunit eu
un groupe neuf gravures sur métal qui lui pa-
raissent ofl'rir entre elles une incontestable pa-
renté et avoir été exécutées entre 1440 et 11.")!!. Ces
estampes sont :
1" l'n husle de femme vu de profil. (Cabinet
royal des estampes de Berlin). (Voir Gazette des
Bi;aiiJ--Arts, '2' pér.. T. XXI, p. 90 et suiv.).
•> La Résurrection du Clirist. (British Mu-
séum, Londres. Passavant, V, p. 69, n» 66).
o" Ln Mort de saint Pierre, martyr. (British
Muséum. Bartseh, XIII, p. 88, n''6. Passavant, V,
r- 7).
4» Histoire de Virgile encltantetir. (Cabinet
des estampes de Dresde. Passavant, V, p. 22, n» i2).
5° iffFo/!toiiief?'a;/io//>-. (Cabinet des estampes
de Paris. Passavant, V, p. '23, n° 45).
(i° David tuant Gùliath. (Collection du baron
Edmcmd de Rothschild, Paris).
7» La Mort et l'Assomption de la Vierge,
avec neuf épisodes de sa vie. (Cabinet des es-
tampes de Paris. Passavant, V, p. 42, n" 99 6).
8° .S'i> liistoires tirées de la représentation
sacrée des trois pèlerins qui allèrent à Saint-
Jacques de Galice. (Collection du prince Tri-
vulzio. Milan).
1. V. Arcliivio slovico d'-U'art,:
VI. fasc. VI.
ET DE LA CURIOSITE
61
9° Le (.'owonnemenl de la Vier/je, avec sept
épisodes de sa vie. (Anciennes coUeclions Durazzo
et Drugulin).
Comparant les principaux caractères du dessin
de ces neuf plaiiclies, M. Kristellcr conclut d'abord
qu'elles appartiennent toutes à l'art florentin do
la première moitié au xv» siècle. Les compositions
et les mouvements des personnages, les visages
larges, avec le nez fin, presque sur le même plan
que le front et formant avi'c celui-ci comme une
ligne droite, les cheveux rares sur le crâne cl
loulliis sur les épaules, ça et là une expression
d'enthousiasme et de dévotion, mêlée à un certain
orgueil, trahissent fortement le style de l'art tlo-
rcntiu de cette période. l-'Iorentin encore est le
dessin des plis abondants dont les courbes. abou-
tissent en pointes, avec un" ampleur et une mol-
lesse caractéristiques ; florentin aussi le dessin
des roches, des arbres, des plantes et surtout du
costume, qui nous montre, entre autres particu-
larités, le capuchon, genre de coiffure spéciale à
Florence. En outre. M. Kristeller appelle l'atten-
tion sur le sceau des Médicis, l'anneau k trois
pennes, qu'on voit sur un écu, à droite, dans la
Itc'surrertioii du Christ. Ce qui contribue encore
à légitimer l'attribution de ces gravures à la pre-
mière nioitii' du xv" siècle, c'est le caractère très
significatif des ornements gothiques avec feuilles,
tiges et Ibmrs do trop grande dimension (|ui furent
bientôt abanilonnées par les artistes de l'Italie.
Si du style on passe à la facture, ces conclu-
sions reçoivent une nouvelle confirmation. Les
lignes des contours sont d'une épaisseur à peu
près égale, gravées d'une main très sûre avec des
tailles courtes et presque sans courbure, le ton
noir do certains vêlements (comme ceux des
moines dans le Murlyre di- Sainl-Pierre) étant
indiqué par de longs traits enirecroisés. On re-
connaît la main habituée ;'i manier un ciseau
d'orfèvre et non un buriu de graveur. Celte façon
de graver, dit en substance M. Kristellcr, est
toute .semblable au procédé employé par les or-
fèvres pour orner les objets eu métal ; elle accuse
la technique il peine sortie de l'atelier de l'orfè-
vre et s'altaibani à tout transformer en motif dé-
coratif, jusqu'aux arbres et aux plantes. Quel aulre
qu'un orfèvre s'aviserait jaiiniis ilo dessiner une
plante comme celle qu'on aperçoit au-dessus de
la jambe droite do l'assassin dans le Sctiiil-
J'icrri' Miirti/r!
Que l'on co?iipare maintenaul ces neuf estampes
avec la suite di) Moiili; Sn/ilo di Din de Itetlini,
hnpriiuéi' en 1477, avec lu .série des Proi>hèles et
."Sibylles et autres du môme genre. O'S œuvres,
attribuées sans raisons sérieuses i\ liuccio Ual-
dini, révèlent une teclmiquo loule ditTéronte do
celle que nous venons de décrire, une connais-
sance beaucoup plus ii|ipn)foudie do l'etl'el des
traits sur h' papier, un progrès enlin qui per-
met d'établir un intervalle île iiuelipies dizaines
d'années entre notie groupe el les planches du
livre do lieltiul. M. Kiisleller est ainsi ami'uè,
par celli^ argumeutatir)!! ass^z précise, à placer
entri' M'iO l't H.'ill la dali^ probable des neuf os-
lampes (pii foiil l'objet spécial de .son élude. Il
va plus loin el croit (pi'on peu! User, viiii rcr-
iPiid (afiiruuiticn peut-être un peu ti nu'Tairo),
l'ordre chrouologiipie dans leipiel ces estampes
se seraient succédé : la Ui'.iiirrfrtion.U^ Mnfli/rr
di' Stiiiif-Pirnr el le llii.ilr de t'i-iniiie seraient
les plus anciennes ; viendraient ensuite l'/fis^oiî'e
fie Vii-r/ile enrhttnteiir et le David tiiaitt Go-
liath; enfin, les dernières seraient la Aforl de la
Vierge, le Pèlerinage à Soint-Jenn de Galice et
surtout le Couronnement de la Vierge, celles-ci
annonçant déjà la transformation des anciens pro-
cédés en une manière nouvelle.
K .Si j'ai réussi, ajoute .M. Kristeller, à mettre en
évidence que notre groupe d'estampes doit être
attribué à une période antérieure à la prétendue
découverte de Ma.so Finiguerra (14.52 à 1460), qui,
selon l'assertion de Vasari, donne naissance à l'art
de la gravure en Italie, tout le récit de Vasari,
si célèbre et tant de fois commenté, apparaît comme
une pure invention, comme une tradition sans
fondement historique. » Et, se réservant d'étudier
plus à fond cette question dans un prochain tra-
vail, l'auteur soutient que, loin d'avoir provoqué
l'invention de la gravure, les niellours ont eu re-
cours aux procédés déjà usités depuis assez long-
temps pour tirer des épreuves sur papier. Enlîn,
un dernier argument en faveur de l'indépendance
et de l'antériorité de la gravure sur cuivre à l'égard
du nielle, serait celui-ci : lorsque les nielleurs
voulaient reproduire une de leurs œuvres pour la
gravure, ils n'employaient jamais la plaifue
niellée, mais un procédé tout difT-rent, plus an-
cien cl demandant moins de travail.
Voilà, dans ses grandes lignes, la thèse soutenue
par M. Kristeller à l'aide d'un groupement ingé-
nieux de ([uelques estampes, d'une observation
délicate des procédés employés, d'elVorls souvent
heureux pour la fixation de dates conjecturales,
de rapprochements judicieux: le tout présenté
avec une clarté séduisante el un enchaînement très
sulUsammcnl logique de preuves ou do présomp-
tions. C. E.
Le Monument de Barye
Il y a deux ans. un Comité se formait piuir
élever un monument à Barye. Co monument est
enfin sur le point d'être terminé. M. Beruier,
architecte du (iouvernement, le même qui est
chargé de la reconslructinn île rtlporn-t^omique,
espère pouvoir enlever les échafaudages dans
peu do jours.
(Vesl à l'i'xlrémité du pont Sully, à la pointe do
l'Ile Sainl-LiMiis, que le monunu^nl se dresse,
prés du i|uartier de l'.-Vrsennl. où Bnryo liabilail,
el du Muséum, où il passa des journée A modeler
les fauves. Il .■ie compose d'un piédestal do gRtnit
de 5 mètres <le haut, surmonté du Thr.ii'e cain-
i/iifiir du Centiiiirr, de Barye. n?pn>duit avec
des proportions doubles de celles do l'originill
qui est au Mu.sèe du l*uy; à droite el à gaucho
du piédestal, sur un soubassemeul île 'i mèlivs,
di'ux groupes allégoriques .lu maître, l'Ordre el
la Force terras.idiit l'Aiinreliie: on avant, une
copie du l.ioii au seri>enl, que l'on voit aux
Tuilerii's ; dans lo pii'd.'slal, enllu. un médaillon
on relief, (ouvre du sculpb'ur Marqui'sle, repro-
duisaul les traits <lo Barye.
Le monumciil est entouré d'une simple clialnc;
il .sera protégé par des phites-bauites d" giizon.
La date d'iuaugunition du monument n'a pu
êiro encore fixée; le ('oniité alleui lo prochain
62
LA CHRONIQUE DES ARTS
voyage, à Paris, Je soii préâidenl, M. Guillauiiii.',
ilirccleui' de la villa Médicis.
Le Monument de Guillaume I"
Les vicissitudes assez longues et délicates du
projet de moniiinent au vieil empereur (iiiillaume
doivent êlre rappelées, aujourd'hui que l'alVairo
est entrée dans une nouvelle ptiase.
En 1888, lo Gouvernement impérial demandait
au Parlement un crédit de luO.OOO marks pour
les travaux préparaloires d'un monument à Guil-
laume I", le Parlement lui-même ayant exprimé
le désir de voir s'éU^ver un pareil monument.
Avec ces 100. OUU marks, on organisa un concours
et on distribua des prix. Mais il se trouva que
tous les pi-ojets couronnés déplurent à l'empereur
Guillaume II, dont les préférences étaient pour
l'œuvre du professeur Reinhold Begas, qui n'a-
vait aucun prix, et qui, seul parmi les concur-
rents, avait choisi comme emplacement du mo-
nument la Schlossfreiheit ou place du Ghàteau.
M. de Bœlticher déposa en 1890 un projet
d'après lequel le monument devait être érigé sur
la Schlossfreiheit et avoir la physionomie géné-
rale du projet de Reinhold Begas ; on devait d'ail-
leurs procéder à un nouveau concours. Le Eeichs-
tag vola le 2 juillet 1890 une proposition conforme
d'après laquelle les décisions sur lo choix de l'em-
placement, sur les caractères généraux du monu-
ment et sur les conditions du nouveau concours
étaient abandonnées à l'empereur.
Le concours a eu lieu et le souverain a confié
l'exécution du monument à M. Reinhold Begas.
Les dépenses sont évaluées à 8 millions de marks ;
une première annuité de I.IOO.ÛÛÛ marks figure au
budget de 1894-95.
Or le Parlement, l'opinion publique et la presse
sont presque unanimes à considérer le projet Be-
gas comme mal coni;u et, dans les cercles parle-
mentaires on est mécontent. Le comte de Lim-
tourg-Stirum, qui est pourtant uu ultra-conserva-
teur, a proposé à la Commission du budget de
Tefuser le crédit.
Le modèle du monument, actuellement exposé
dans une des salles du Reichstag, est l'objet de
difïérentes critiques. Nous lisons à ce sujet dans
le Journal de Berlin :
« Il est bien difficile déjuger de l'eCret que pro-
duira un monument d'après uu modèle dont les
proportions sont tellement au-dessous de la réa-
lité, saus parler des détails qui échappent com-
plètement à la critique. Il y a cependant un point
de vue qu'on a fait valoir contre l'adoption de ce
modèle. L'artiste s'est trop inspiré des modèles
antiques. Il a cru indispensable le lourd manteau
de pom-pre et la couronne de lauriers sur la tête
découverte. La ligure de Guillaume I" est xm
bizarre assemblage d'empereur romain et de roi
en uniforme de général moderne. En outre, un
génie conduit le cheval par la bride.
n On a observé, avec raison, que l'empereur
Guillaume I" devait être représenté tel que son
peuple l'a connu et que c'est le présenter en per-
sonnage étrange que de le travestir en empereur
romain, no fut-ce qu'au moyen d'une couronne
de lauriers et d'un manteau qu'où ne lui a Jamais
vus. »
D'autres critiques non moins vives ont été faites
sur les ligures allégoriques qui décorent le socle
du monument. On a été généralement déçu de ne
pas trouver autour du vieil empereur ceux qu'on
a appelés ses paladins, les collaborateurs de son
u:uvre politique, il.\L de Bismarck et de Moltke.
Cette exclusion a donné lieu à maint commen-
taire que l'on devine — et qui n'ont peut-être
plus de raison d'être, après que le vieux chance-
lier et le jeune empereur ont vidé la coupe de la
réconciliation.
Peut-être le sculpteur favori de Guillaume II
recevra-t-il bientôt un ordre impérial qui chan-
gera pour la li'oisièmo fois la physionomie du
monument de Guillaume I" et remplacera les
ligures allégoriques par des figiu-es historiques
dont la plus célèbre rentre en grâce aujourd'hui.
(Le Temps.)
Notre confrère Le Temps était bon prophète;
il est dé.'.idé aujourd'hui que les médaillons de
Bismarck et de Moltke seront encastrés dans le
socle du monument.
CHRONIQUE MUSICALE
Le monde des artistes musiciens vient de faire,
coup sur coup, plusieurs pertes très sensibles. Ça
a été d'abord Hans de Bulow, pianiste renommé
de la grande école classique, musicien accompli
et chef d'orchestre hors de pair. C'est lui qui
conduisit, au Théâtre-Royal de Munich, les pre-
miers opéras de Wagner, qui lui inspirait un vé-
ritable culte. Le maître l'eu récompensa en lui
enlevant sa femme, fille de Liszt, qu'il épousa en-
suite à la faveur d'un divorce en règle. Hans de
Bulow bouda un instant, mais l'enlhousiasme de
l'artiste fit taire en lui les rancunes du mari.
Après une retraite momentanée, il reparut au
Ïhéàtre-Boyal, à sou fauieuil de chef d'orchestre,
el condaWii Tristan et Iseiin. Le public lui fit
d'interminables ovations. Nous avons eu l'inou-
bliable plaisir d'assis er à cette séance dans les
premiers mois de 1872.
La réputation de Camille Sivori est universelle :
il a tellement couru le monde, son archet magique
à la main, qu'il n'est pas jusqu'aux peuplades
sauvages dont il ne se soit fait applaudir. A ce rude
métier d'artiste ambulant, il avait amassé une
fortune considérable, mais comme il était aussi
brave homme que grand virtuose, il n'hésita pas
à sacrifier son argent pour faire honneur à la si-
gnature de l'un de ses frères compromise dans des
opérations commerciales qui avaient mal tourné.
Sivori vient de mourir à Genève, sa ville natale,
âgé de soixante-dix-neuf ans. Il fut dans son ex-
trême jeunesse un petit prodige qui charma Pa-
ganini, au point que l'illustre violoniste voulut
lui-même l'accompagner dans plusieurs concerte
en improvisant quelques accords sur... une gui-
tare. Jusqu'au bout, Sivori a conservé les qualités
maîtresses qui ont fait sa réputation : une admi-
rable qualité de son et une fougue d'exécution «jui
entraînait les plus indifférents.
La notoriété de notre troisième mort n'est pas
ET DE LA CURIOSITE
(j3
moins considérable, quoique d'un ordre moins
élevé. Philippe Fahrhach, qui vient de succomber
à Viennf, où il était né en 18'i:3, a composé près
lie 3(W moiveaux de danse ou de marche. Il suf-
fit de citer Tout à In Joie .' pour évoquer le
souvenir de cet aimable compositeur, si franche-
ment inspiré et dont l'entrain était irrésistible. Il
ne se piijua pas de {.'rande musique, il eu fit ce-
pondanl d'excellente, si la franchise, la gaieté, la
trouvaill" d'idées mélodiques et de rythmes ingé-
nieux comptent pour quelque chose dans la com-
position musicale.
Fahrbach, qui vint plusieurs fois à Paris di-
riger les bals de l'Opéra, était le meilleur chef
d'orchestre que l'on pi'it imaii:iner pour conduire
une sauterie. Elèvedes Strauss, il conduisait à la
viennoise, mimant, dansant ses polkas et ses
valses, sans aucune appréhension du ridicule.
Les Théiltres de musique ne nous disent rien
de bon dans leurs nouveautés, et les grands con-
certs continuent à céléljrer la gloire de Wagner :
c'est à peine si l'on voit |>araitre un nom français
sur leurs programmes. Peut-être est-il permis de
demander si c'est là le but que poursuit l'Etat
([uand il leur accorde une subvention, mais cela
ne changera rien à la niarclH des choses : tant que
JMM Lamoureux et Colonne ne seront pas en-
chaînés :"i \\n cahier des charges où serait dû-
ment inscrite la part de l'art français, ils conti-
nueront ù régler leurs concerts au mieux de leurs
intérêts privés. Et pendant ce tempsdù nos jeunes
compositeurs, lauréats du Conservatoire ou au-
tres, gardent dans leur for intérieur leurs inspira-
tions de jeunesse, les seules où nous aurions
chance de rencontrer des états d'Ame nouveaux,
dos sensations inéJites. L'histoire lamentalde de
Lalo et M. Chalirier en dit long à ce sujet. Singu-
liers horticulteurs, si l'on i)eut dire ainsi de nos
enlrei)reneurs palentés de lliéùlres et de concerts,
([ui s'occupent de nos arbres quand ils ne peu-
vent plus porter de fruits !
Le triomphateur du jour, que ce soit au Con-
servatoire, au Chàlelet ou à la .salle Erard, c'est le
violonisle Sarasale. Il n'est pas aujourd'hui dans
le monde de virtuose qui l'égale, ol no\is sommes
d'autant plus heureux de le reconnaître que M.
Sarasate représente en réalité, (pioi(|ui,' Espagin)l
dp nais.sance, notre C.onservaloire. quil'aélevé, ut
la mélhoile française dans toute son élégance et
SX punie. 'Ju'il joue du Beethoven, du Men-
delssohn, du Schubert, du KalV, ou ses propres
compositions d'après des motifs slaves ou espa-
gnols, c'est la même habileté merveilleuse ((ui so
joue des diflieldlés, sans jamais s'écarter du stylo
le pbis sévère.
A ciili' de M. Sarasale, on a beaucoup applaudi
M. Del.sart, surtout dans ce pur chef-d'o'uvre de
haute inspiration qu'est le quintette en ttt de
Schubert, où le violoncelle donne la réplique nu
violon dans des phrases d'uni> mélancolie péiié-
tranle. L'ensemble, où liguraienl enc:5re MM. Pa-
rent, Van WaeMghem el Abbiale, était d'ailleurs
d'une perfi'cliou que jamais, a notre connai.ssuncv,
on n'avilit obtenue dans l'exécutinn do ces admi-
rables pages de musique.
M. Sataside, dans .ses concerts, est d'babiUide
secondé par une piani-sle que les granili's séan-
ces de I.nmonreux el de Colonne avaient déjrt fnil
class 'C au premier rang. M"' lîi'rihe Marx est de
tout points digne de se montrer en si glorieuse
compagnie : la sûreté, l'élégance et la fermeté de
son jeu lui ont valu de longs applaudissements,
et l'on n'a pas été surpris que, dans ces mêmes
séances de la salle Erard, elle aU'ronlàt le voisi-
nage de M. Diémer, qui y faisaitégalementadmi-
rer sa prodigieuse dextérité et la solidité de son
savoir musical : de l'avis unanime, personne n'é-
gale M. Diémer dans l'interprétation des rapso-
dies de Listz.
Nous avons annoncé que l'Opéra songeait à
monter VOtello de Verdi. Un journal milanais dit
que, après mûre réflexion, MM. Bertrand et Gail-
hard ont jugé qu'il serait préférable de représen-
ter la dernière œuvie de Verdi dans la langue ori-
ginale, avec le ténor Tamagno, le baryton Kasch-
mann et M"« Teirazzini-Gampanini comme prota-
gonistes, et ils ont proposé ces représentations
jiour le mois d'avril prochain à l'éditeur italien,
M. Giulio Hicordi. Mais celui-ci a mis son veto
et a déclaré qu'il n'accepterait la mise à la scène
iX'Otello qu'avec la traduction française faite par
M. Amido Boito, l'auteur du poème italien.
A notre avis, M. G. Uicordi a raison. Peunoiis
importe que la traduction de M. Boito plaise ou.
ne plaise pas aux directeui'S de l'Opéra : ce n'est
pas elle que nous irons entendre, mais bien la
musique du maître. Est-ce que l'Opéra a fait des
diflicultés pour accueillir les traductions du Tro-
catore et de Riijotetto, deux cliefs-d'o,'Uvre de
boulVonnerie littéraire? — II doit y avoir quelque
chose UV-dessous qu'on ne nous dit pas.
A. DE L.
Voici le programme des représentations des
leuvres de R. Wagner qui auront lieu cet été au
'l'héàtre-Uoyal de Munich :
L'Or (lu Hhi», U el 2.j août, 8 et 22 septembre.
La Valliyrie, 12 et 2G août, 9 et 2;J septembi-e.
Siegfried. W et 28 asùt, 11 et 25 septembre.
Le Crépuscule ries dieux, IC et 'M août. 13 et
27 septembre.
Les \I"itre.i Chniili'iir.i de Nuremberg, l'J
août, 2, 16eta0 septembre.
Trislitn el Iseutt. S et 92 août, 5 et 19 sep-
tembre, 3 octobre.
TRIBUNAUX
Collections léguées à un Musée
La Cour d'appel de Nîmes, dans son audience
du 8 janvier dernier, vient de coiillrmer un juge-
ment du Tribunal civil de première instance
l'Avignop., en date du 2 janvier ISHI, duquel il
résulte que lorsqu'un testateur a légué ft une ville
ses collections pour en former un musée el a mis
comme C(Uiditiou à sou legs que ces culleolions
ne seran'ul jamais disirailes de ce musée pour
èlre transportées, en totalité ou en partie, ail-
li'uis, la ville légataire n'a pas le droit «le prendre
plusiiMirs tableaux des colledions dont il s'agit
dans Ir b\il d'en orner, par "Xemple, une ou plu-
sieurs salles de .sa mairie, et les exécuteurs lesljl-
uieiitiiires ont le droit du dcmaudur lu réiuté);ra-
tion desilits tableaux au musée.
O'i
LA CHRONIQUE DES ARTS KT UK LA CURIOSITÉ
NECROLOGIE
On annonce la mort, ù l'Age de soixante-trois
ans, de M. Alfred Dumesnii, ancien professeur
au Collège de Fiance.
Il avait ('•pousé, en ÏS't'i, la fille de Miclielet,
(jui mounil en ls5,j. Il se maria alors avec une
sœur d'Elisée lieclus.
Successeur, au CoUè/e do France, d'Edgar Qui-
nel dans la chaire des langues orienlales, il avait
été, à la même époque, si.'crétaire de Lamartine.
Ses principaux ouvrages sont : la Foi 7ioiivelle
cherchée dans l'Art {18.-)0), Bernard Palissy,
l'Art italien (186'i), Ip Livre des Consolations,
Jean Huss, l'Immortalité. Il laisse encore dos
Mémoires qu'on dit 1res intéressants et qui racon-
tent ses relations avec Miclielet, Quinet, Mickie-
vvicz, Lamartine.
L'historien et crilique d'art Dussieux est dé-
cède, à Versailles, dans sa soixante-dix-neuvième
aimée. Il était l'auteur de deux volumes remar-
quables : Histoire du Ch Heaii de Versailles et
les Artistes français à l'ctraur/er.
BIBLIOGRAPHIE
JI. Georges Petit, qui vient d'installer chez lui,
rueGodot-de-Mauroi. un grand établissement pour
impressions de luxe : eslampt-s, livres et jour-
naux d'art, etc., nous envoie comme carte de vi-
site un délici.-'ux Calendrier, imprimé en trois
couleurs et portant en tète de chaque mois une
vignette héliogravée d'aprè- une peinture de maître
moderne. Chaque mois a sa l.uille, et les douze
sont comprises dans un cadre passepartout d'un
goiU charmant. Nous remercions M. Georges Petit
de son envoi. A. de L.
Histoire de la Peinture en France, par V. Leroy-
Saint-.\ubert. 1 vol (Librairie Ch. Delagrave).
Le public, depuis longtemps, quand il vouliiil
se faire une idée de la peintup- française, se plai-
gnait d'être obligé ou de fi-uilL t'T d'énormes vo-
lumes, ou de se cmlenter de ciitHlogues forcément
arides. Il y avait là une regret lable lacune que
vient de combler M. Leroy Sami-Aubert. Son ou-
vrage, de 230 pages, c.'iit eni un.' centaine de bio-
graphies et une mulliinde de de-^criptions de ta-
bleaux. C'est un précis que nous ne pouvons trop
recommander aux gens du monde et aux artistes.
Journal de la Jeunesse. — liU7° livraison. —
Texte par Pierre ilaël, Loni-; B irron, Léon de
la Fortelle, le commandan; .^lany et Louis
Rousselet.
Illustrations de : A. l'aris. Myi-bach, Zier, etc.
Tour du Monde. — 1728' livraison. — Aux
pics d'Europe (Pyrénées eanl<briques) , par
M. Paul i.,abrouelie et le comte de Saint-Saud.—
Treize dessins de Wnber, Berteault, Maynard,
Vogel, Magnard, Hocher, Privât, Bazin, Hull'e,
A. Paris, Boudier et deux cartes.
Bureaux à la librairie Hachette et G'«, 79, bou-
levard .Saint-Germain, l'aris.
CONCERTS DU DIM.\NCHE 25 FÉVRIER
Conservatoire. — Symi>honie en ré majeur
n" 38 (Mozart) ; Le Paradis et la Péri (Schu-
mann), soli par M"" Chrétien, Héglon, MM. Va-
guet, Manuury.
Concert Colonne.
Concerto en /" mineur,
jiar M"« Berthe Marx
Jlerthe (V. Joncières)
(Augusta Holmes); 3« (
violon (C. Saint-Sai'us)
de Taanhœiiser (R. W
de valse (C. Sainl-Saën;
par M"" Berthe Marx
Guiraud), par Sarasate
prélude du S' acte
— h'Arlésienne (G. Bizet^ ;
pour piano (R.Schumann),
: a. Prélude de la Reine
; b La Nuit et l'Amour
Concerto en .si mineur pour
par Sarasate: Ouverture
.'agner) ; a. Etude en forme
s), h. 6' Rapsodie (Liszt),
Caprice pour violon (Ern.
Lohenrjrin (R. Wagner),
Concert Lamoureux. — Ouverture du Frei-
schiH: (Weber) ; les Eolides, poème symphonique
(César Franck) ; Chœur dès Fileuses du Vais-
seau-Fantônie (Wagner) : Marche funèbre du
Crépuscule des di'-ux (Wagner) ; Prélude l'En-
chantement duvetidredi saint et dernier tableau
de Parsifal (Wagner), par MM. Engel, X... et
Fournets ; Danse macabre, poème symphonique
(Saint-Saëns).
CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON
ET A L.\ Ml";DlTEnR.\NÉE
EX<;ur>si0N
DE PARIS EN ITALIE
ET SUR
Le Littoral de la Méditei'i'aiiée
Du 6 mars au 1" avril 1894
ITINERAIRE : Paris, Marseille. Nice,
Monte-Carlo, Gênes, Pise, Rome, Naples,
Pompei, Florence Bologne, ^'enise, Vérone.
Milan, Turin, Paris.
Prix de l'excursiuii : lie classe '790 l'r. ;
2e classe 695 fr.
Les souscriptions sont reçues du 2.j février
au 5 mars 18'J4. ineliisivement, aux Bureaux
de l'agence française des Indicateurs Duclie-
min, 20, rue de Grammont, à Paris.
Le nombre des places est limité
On peut se proeuierdes renseignements et
des prospectus détaillés à la gare de Paris
P.-L.-M. et dans le> bureaux-succursales.
Le lifdacleur en chef', gérant : ALb'RLf) de LOSTALOr
Paris. — Imprimerie de la Presse rue du Croissant.
Simnrt,
N- !». — 1894
BUREAUX : 6, RUE FAVART
3 Mars.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPL^.MENT A LA GAZETTE VES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les àbonnh à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
lu Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr
MOUVEMENT DES ARTS
Bibliothèque Benedetto Maglione (1)
fii^. Oi-lando furioso di rjiidovico Arioslo; Fer-
rare. 151G. PreiiHi''rt' édition de co poonie ; iinita-
liiinda reliure niosaïquéo du xvi» siècle : 1.3Û0. —
4ii3. Orlando furioso, etc. Florence, 1528; édition
rare, avec la grande figure sur bois de l'édition
précédente: 700. — Wi. Orlando fnrioso di Ludo-
vico Arioslo. Birinin^tiarn, 1773; portrait du
Tasse ajouté par l''iciiuel, figures par Eison, Gi-
priani, (.iucliin, (Jrinize, etc. : 7.^5. — 430. Orlando
furiuso, Hirinin^îliain, 1773; figures par Kisen,
(jiicliin, i-lo. ; un des cent exemplaires tirés sur
un grand papier 111-4»; jolie et fraîche reliure;
3.4ÔO.
Poésie diumatique. — 482. Les Œuvres de M.
de Molière. Paris, chez Denys Thierry et Claude
liarhin, 1073. Kdilion originale do ses cuiivres
préparéo par Molière: \M). — 4W. (Kiivre.s de
Molière avec graniniaticales par IJrcl; Paris,
1774: 500. —485. Tlié;Ure complet de J.-B. Po-
quelin de Molière : dessins de Iieli)ir, caux-forlos
do Flamcng ; Paris, 1870-83 : 195.
HoMANS, CONTKS , NOUVELLES. — 541. A|iul.'l
opéra, Home, 1409 : 310. — .^M. Los Nouvelles de
Marguerite, reine do Navarre, remarques do Le
Duchiil ; Amsterdam, .I.-F. liernnrd, 1/45; culs-
(li'-lampe piir l'ie:irl, portrait par Tangé ; ligures
d(^ Du Hou rg : 7. •!()'). — .501. Scènes de la vie de
liolième. par Mûrger avec frontispice et gravures
i\ l'eau-forle d'AduIplio liiehard : 400. — 502. Ser-
vitude et grandeur niililaire. p;ir le comte Alfred
do Vigny; <le.ssins de II. Mordant; 22.">.
5G'i. ('.hronique du règne di' Charles IX. par
Prosper Mérimée; oaux-forle.s d'Kdiuond Moriu;
Paris, impriiné pour les .\niis dos Livres, 187(1,
[lar Chiimerut : l.KKI. — .505. Albortus nu l'Ame et
le péché, par Théophile fiautier. Paris, Paulin.
(Il VuirlnC/iroiiivu* ((m /ii-(» ili's 10, 17 ot 21 lévncr
IttUi.
1833 : 305. — 5C6. M"« de Maupin, par Th. Ga u
lier; Paris, Conquel, Charpentier. 1883; exem-
plaire sur .lapon; ligures avec et avant la lettre,
portrait tirés à part : 560. — 5i;8. Madaine Bovary,
par G.Flaubert; Paris, Michcl-Lévy frères, 18.57;
édition originale ; exemplaire de Jules .Tanin ; 3*52.
580. Decamerone o ver ccnto novelle del Boc-
caccio, Venise, 1492. Première édition illustrée du
Décaméron de Boccace, ornée d'un grand frontis-
pice, de figures en tête de chaque journée et d'une
vignette avant chaque nouvelle. Ces ligures au
simple trait sont dues aux meilleurs artistes de
l'Ecole vénitienne : 6.000. — 584. U Decamerone,
etc., Florence, 1527: .5.30. —594. Novellino de Ma-
succio. Venise, 1492. Edition rarissime et la pre-
mière illustrée de figures sur bois de ce recueil,
de cinquante nouvelles offrant un curieux tableau
des nio'urs italiennes du xv» siècle : 2.i')00. — 5',K).
.Tohannis Sabadini de.\rientes,etc. Bologne, 1483.
Edition originale de nouvelles licencieuses compo-
sées par Sabadino pour le comte .\ndrea de Ben-
tivoglio. Exemplaire orné d'un dessin A l'aqua-
relle, etc. ; 1.000.— 50'j. Sellanla novelle. Recueil
de nouvelles par Sabadino. Venise. 1504. Edition
rare et la première illustrée : l.IOO.
632. -Vloyse Curlhio degli fabritii origine delli
proverbi. Venise, 1526. Contes licencieux, con-
damnés par l'inquisilion: 680.
llisToiHE. — lu hoc opère contlnenlur géogra-
phio' 0 Ptoloinèi. Home, 150S. Edition avec la
première carte ri'pré.senlant l'.Vinérique : 7'20, —
tiOIl. Patsi novamenle reirovali et novo mondo da
allierico Vospucio. Vicence, l.'i07. Prouiiéroet mn>
édition du plus aucien ivcueil de vi>ynges ipii ait
élé publié : 3.IH.X). — 1)1)7. l'rogulphi épi.-icopi loxo
vionsi» chi'ouicorum, etc. Imprimé vers l.'ÏM, ro-
liure do Maioli; 1,855.- (').S«). C. Crispi Sallustii
de conjuralione Calilino-. Venise, 150.). Proniiéro
édition aldino; exemplaire aux armes d<" Fran-
çois l"; LS.')!!. — 690. 1. Comnienlari di C. (iiu-
lio Cesare. Venise, 1.574. Edition avec carle.s ot
phincbos gravées sur cuivri- ; l'xeniplain- du ba-
ron SelUièro; 1.40O. — O'.H. Corui'lii Tacili opéra,
Venise. H70. Premièni édition de Tacite, impri-
mée par Vindelin do Spire : 800.
C6
LA CHRONIQUE DES ARTS
710. Dell hisloriîi civile dol regno ili Napuli,
scrilli (l:i l'idru Giannonc. Napl^.'s (17"iy) : 000. —
JIO. IiH'OiMiiiincia il libro dcgli honiitii fainosi, clc,
imprimé en H'nj, à Pogliano: Olô. — 717. Les
Hommes illuslres qui ont paru en France pendant
ce siikle avec leurs i)orlrails au naturel, par M.
Perrault. l'aria, chez Dézallier, Iti'Jti-lVOO ; ligures
par Edelinck, Lubin, etc. : lôô.
Bibliothèque de feu M. le comte de
LigneroUes
La vente de la première partie de la biblio-
th('>que de M. le comte de LigneroUes, laite à
l'Hiitel iJrouot, du 29 janvier au 3 février, par
M' M. Delesthe et jNI. Pououet, a produit :
mSAiO fr.
M.vNusciiiTs, Théologie. — 1. Missel, fait pour
le cardinal de Kiehelieu, sur ^■elin, N. Jarry
Par. seripsit. li^SO, aux armes du cardinal de Ki-
ehelieu : 2.:^â0. — 2. Calendrier d'un bréviaire à
l'usage des Frères Mineurs. Précieux spécimen de
l'art français au xv siècle ; sur les plais deux
lion.'i couronnés : 3.000. — 3. Horîe ; in-8°sur vé-
lin de la fln du xiv» siècle, sur les plats de la re-
liure (xvi» siècle) les insignes de la Passion ;
1.000. — 4. Hone (xv siècle), sur les plats de la
reliure, même motif que le n» précèdent : 11.000.
— 6 Hora' (xv siècle) aux armes de Philippe V,
roi d'Espagne, et portant également les armes de
Gastilleau bas d'une des 2i curieuses miniatures :
8.850. — 8. Hone {xv« siècle) sur les plats, diffé-
rentes initiales : 1.050. — 9. Hor» (xvi« siècle)
39 grandes miniatures don', plusieurs se dévelop-
pant sur deux pages : 10..')00. — 13. Hone (Italie
XVI' siècle) encadrements à rinceaux (Trautz Bau-
zonnet) : 5.000. — 14. Heures de Nostre-Dame
(xvi» siècle), bordures variées, dorées et argentées:
6.560. — 15. Prières dévotes. Nie Jarry, Paris,
scribebat, miniatures de Du Guernier, mono-
grame en or, 16'i9, signature de Jarry : 6.920.
16. Ghebêdte (xvi« siècle). Miniatures à sujets
ditïérents de ceux des manuscrits de ce genre :
2.050. — 17. La \ision de l'àme de ïhurno (w
siècle), aux armes des ducs de Bourgogne : 6. .550.
— 18. La dièle de salut parle cardinal de Luxeji-
bourg (xv siècle) ; 1.300. — 19. Exercice de péni-
tence... etc.. chiffres de Louis Xlll et d'Anne
d'Autriche : 2.383. — 20. Cérémonial des Vcs-
tures; armes et chilïres d'Elisabeth de Richelieu
(xvin" siècle), avec couronne ducale et crosse
d'abbesse : 3.750.
Belles-Lettres. — 23. Le débat de la Noire
et de la Tasnee(xv' siècle), dialogue avec ballades
et rondeaux. Dorure à petits fers, fermoirs de
■vermeil : 3.025. — 24. Le chevalier délibéré par
Olivier de la Marche, exécuté à la fin du xv
siècle pour l'amiral Mallet de Graville : 4.130. —
25. Le traicté de Peyne (xvi« siècle), trouvé au
château de Guise en 1793 : 2.000. — 26. Recueil
de \ers à la louange de Ch. de Lorraine (xvi«
siècle) : 760. — 28. L'arbre des Batailles (xv«
siècle) ; l'auteur, llonoi-é de Bonnor, est repré-
sente offrant son volume au roi ; 1.050.
Histoire. — 30. Observations des jjays cogneus,
par E. de Flacourl (1656), aux armes de P'ouquet :
2.600. — 31. Vie abrégée des douze Césars (On du
XV" siècle), 16 miniatures, portraits d'empereurs :
1.02').
TiiÉOLuciiE. — 39. Liber Psahnorum, Parisiis.
Ex oflicina Simonis Colinœi (lô'il), dorure à pe-
tits fers, reliure du xvii* siècle, provient de la
bibl. du comte d'IIoym : 2.5fX). — 40. Le Psau-
tier de David. A Paris, chez Janiet Métayer
(1586) ; reliure du xvi* siècle, édition en caractères
d'anliphonaire, imprimée spécialement pour la
chaijelle du roi : 1.700. — 44. Les Pseauraes de
David, mis en rime par Cl. Marot et Th. deBèze,
(1590) : 5U5.
51. Le Nouveau Testament, traduit en français
avec les différences du grec. A Mons, chez Gas-
pard Migeot (1667) dent, inlér. : 630. — 54. Le
Nouveau Testament, avec figures en taille-douce.
A Mons, chez Gaspard Migeot (1097), dorure au
poinliUé : 350. — 62. Explication liltéraire de
ï'Epislre de Saint Paul aux Romains ; Paris, G.
Desprez (1688) : 1355. — 63. Explication liltéraire
des Epistres de .Saint Paul à Philémon et aux
Hébreux. Paris, G. Desprez (1688) : 315.
69. L'Histoire du Vieux et du Nouveau Testa-
ment, par le sieur de Royaumoat. A Bruxelles,
chez Eugène Henry Fricx"(1698) : 700. — 76. La
vie de Nostre Seigneur. Imprimé à Anvers, par
Mathieu Crom (1541), cxempLiire aux armes de
Louis XIII et d'Anne d'Autriche ; 920. — 80. His-
toire sacrée en tableaux. A Paris, chez Charles
de Sercy (16701671-1675) : 999. — 81. Historiarum
Veteris Instrumenli. Lugduni, Melchior et Gas-
par Trechsel fratres (1538), avec planches sur
bois d'après des dessins d'Hans Holbein : 1.030.
— 82. Icônes historiarum veleris teslamenli. Lug-
duni, apud Joannem Frellonium (1547), figures
d'Holbein, quatrains de G. Corrozet, exempl.
prov. de la bibl. de Jloon avec 98 figures ; 1.200.
86. Brevariuui romanum. Parisiis e Typogra-
phia regia (1647), dorure à petits fers, riche re-
liure ; à l'iul. du vol. les armes du cardinal Ma-
zarin : 450. — 87. Les Homélies du Bréviaire. A
Paris, Pierre Rocolet (1640), aux armes et chiffre
du chancelier Seguier, reliure décorée d'arabes-
ques, compartiments et rinceaux, dorure en plein
à petits fers et pointillé, chef-d'œuvre de Le Gas-
con, curieux spécimen du xvu° siècle : 10.000. —
88. Ces présentes heures ; chez Simon, rue Nostre
Dame, à l'enseigne de Saint Jean l'Evangeliste,
imprimé sur velin, bordures à sujets variés, ini-
tiales or et couleurs : 1.705. — 89. Ces présentes
heures à l'usage de Rome, chez Simon, exemplaire
sur velin; dans les bordures, sujets de l'Histoire
de Joseph et des Testaments ; 900. — 90. Les
présentes heures à l'usage de Besenson ; à Paris,
pour Simo. Almanach de 1512 à 1530. Exempl.
sur velin. Bordures à sujets divers, entre autres
la Chaste Suzanne et une Danse macabre avec e.x-
pUcations en vers français : 1.555.
(A sidcre.)
Collection de feu M. le D' MoUoy
Dans cette vente, faite le 29 janvier, par M"
Chevallier et M. B. L.vsouix, nous relevons les
prix suivants :
1. Ecole française ('xviii' siècle). Portrait de So-
phie Arnould. Pastel, de forme ovale, eut.uiréd'un
cadre en chêne sculpté et doré de l'époque
ET DE LA CURIOSITÉ
67
Louis XV, siirmontù d'une lyre avec couronnf île
roses : 3.500. — 7. Dacii/. Purtrail de Hoche par-
tant comme volontaire : l.iJ3il. — 41. l'idée Le-
brun (.Vttribuc à M"«). Portrait d'un artiste pein-
tre : 601).
.01. Miniature ovale sur ivoire, signée..!. Oué-
rin. Portrait de jeune femme : 0.')0.
89. Curieuse ensr-if;ne de cordonnier, en bois
sculpté et peint, portant la date de ].î23, repré-
sentant Sainct Crespin debout ilorriôreun anvent :
430 (aci(uis par le Musée Carnavalet). — 90.
Groupe en terre cuito du xviii" siècle. Turennc
protégeant la Vrance : li/Q. — 9-2. Bas-relief en
terre cuite par Clodion, signé, faune, faunesso et
enfants sur une balançoire : .3*").
111. Pendule Louis XIV et son socle de suspen-
sion en marcpieterie de cuivre et d'écaillé ornée
de bronzes : 700 (acquis par le Musée Carna-
valet).
Produit: 23.000 francs.
Collection Penot
Vente faite ;\ l'Hùtel IJrouotle 19 février, talle6,
par M" Dlciiesne et M. II.\RO.
'r.vi)i.EAi:x, par .1. Uereier. — 1. L'Essonne à
Corbeil : \.'M). — 2. Chêne, Forêt de Saint-Ger-
main : 1.300. — 5. Soleil couchant : l..">50. —
7. Marée basse. .Soleil levant : (i'iO. — l'i. Sous
bois : 520. — 13. Le Décharyement du bateau :
520.
AouAiiKt.LKS ET DE.ssiNs, par .1. Ilervief. —
40. (lour de ferme : 200. — ô'i. Paysage près
Saint-Germain : 200. — 57. Pont de l'Arche : 220.
Tahleaux modernes. — 67. ISoudin (Eugène).
Route de Deauville : 430. — 74. Duprii (Victor).
Le Passage du gué : 'M). — 78. Mcissonirr. Elude
de canon : 4W. — 81. Ribot. La Conférence :
4. 100. -- 8-J. Vollon. Marée basse : 360.
Tapisseries, Ameublements anciens
Vi'rjle l'aili' à l'Ilulcl Droii,)!, siijle -Jd, les 2it et
21 février, par M" Boui.t.ANi) et Duuiies.ne, as-
sistés de M. Bt.oi-.iiE.
Nous y relevons les prix suivants :
1. Grande tapisserie de la Itrnais.sancp, scènes
de chasse dans des p.iysages, avec larges bordures
do tlours et compositions architecturales : 4.1101).
— 2. Grande tapisserie Uenaissanco, scène de
bataille, sujet anli(|ne : 2.3(K), — 3. Grnn<le la-
pisaerio de Hruxellesdu xvti* siècle, représentant
une des batailles d'.Mexandre : 1.9(X). —4. Grande
tapisserie de liruxclles du cuniinencement du
XVI" siècle, représeiilanl un mariage princier :
3.150. — 5 et 6. Deux grandes tapisseries de la
Ueiniissaiice, scèni^s de bataille : 3. 10(1. —Grande
tapisserie de l'époi|uo Louis XIV : 1.5(K). —
47. (.'.omrnode ventrue en ancienne huiue do Co-
roniandel ; l.'2û().
CONCOURS ET EXPOSITIONS
r,o Coriiili' (l'cirganisulicm du Salou des
Champs-Elyscos vient do prend n' pusses-
sion. loiiiino climiuo unnOo à puroillo i>pu(iuo,
de ses bureau.^ du Palais de l'Industrie. Le
Salon ouvrira le 1" mal. selon la coutume, et
lesdilTérentes luuvres seront reçues Jusqu'aux
dates habituelles; le 10 mars, pour la pein-
ture; le 7 et le 8 avril, pour la sculpture et
l'architecture. L'élection des jurés chargés de
les admettre aura lieu aussitôt.
L'Exposition d'aquarelle.':, dessins et gra-
vures, du Cercle "Volney, est ouverte lous les
jours, sauf les vendredi.'^, de midi à 4 heures,
jusqu'au 14 mars.
Le baron Pierre de Coubertio, secrétaire
général de l'Union des Sports athlétliiues, et
M. SIrehIy, professeur au lycée Montaigne,
viennent de remettre à M. Alfred Picard, com-
missaire général de l'Exposition Universelle
de 1900, un avant-proje relatif à une Expo-
sition rétrospective de l'athlétisme à travers
les ;lges.
Ce projet consiste en une restitution com-
plète de l'.\ltis, l'enceinte sacrée d'Olympie.
Le temple de Zeus, le Pelopion, l'IIéraion et
les dillérents porliciues abriteraient les collec-
tions; tandis que le stade, le gymnase et
l'hippodrome seraient le thé;ltre de concours
et (le luttes reconstituées d'après l'antique.
En dehors de r.Vltis. on édilierait des
Thermes romains. L'antiquité, le Moyen Age
et l'époque moderne auraient leurs galeries
séparées.
Le 15 avril prochain sera inaugurée, dans la
salle Sedelmeyer, l'Exposition que nous avons
déjii annoncée sous ce litre : « Marie-Antoi-
nette et son temps. »
On y verra ré'unis tous les souvenirs do
cette malheureuse reine, les portraits des
personnages de sa cour et les spécimens de
l'art do l'époque.
Celte Exposition est faite au pr^lit do deu.x
œuvres de charité [latronnées par un Comité,
dont le président est le marquis d'IIarcourt.
Une E.xposition do tableaux et aiiuarellos.
par Camillo Pissarro, sera ouvorlH dans les
galeries Durand-Kucl. bi. rue Laftltt<\ du :! au
21 mars, do 10 h. A 6 h., dimanches exceptés.
Les Amants do la nature, groupe do pein-
tres paysagistes viennent d'inaugurer. 8, rue
do Furstonliorg. leur XIV* Ivxposition annuelle,
(lul sera ouverte au publie jus(|u'au II mars
lous les jours do midi b. 5 heures.
Une Société, qui a pour but la créalion d'un
Musée religieux d'actualités, vient do so
cri'er i\ Pans: ses .statuts ont été enregistrés
lo l'.i janvier. ICIlo est placée sous lo piitn>nage
de la Société dos Ateliers chrétiens do Eranco
ol est fuite pour uno durée ilo tronto ans. Los
68
LA CHRONIQUE DES ARTS
deux signataires des statuts sont MM. Picrrc-
Paul Gu6rin et le comte Gijarles-Henri d'Os-
nioy.
Il vient de se former à Ostendg un Cercle
des Beaux-Arts, dont la iiremièrc l'ixijosilion
aui'a lieu pendant la saison do IH'M. Le Coiiiitô
se compose de M. Anl. Dujardin, architecte!,
prcsidont : :\I. James Ensor, artiste-peintre,
vice-président et l\r. Em. Spilliaert, artiste-
peintre, secrétaire.
L'Exposition de tableaux du « Kunstvo-
rein » est actuellement ouverte à Cologne.
On peut voir chez G. Petit (12, rue Godot-
de-Mauroi), jusqu'au 10 mars), une Expo'sition
d'aquarelles, exécutées par M. Ernest Simon,
dans ses voyages aux pays du soleil : Efxypte,
Algérie, Tunisie, Maroc, Espagne, Venise et
enfin la Martmique. M. E. .Simon est un
aquarelliste fort adroit, mais il n'aluise pas
de son adresse; il est peintre avant tout, et,
quand il le juge à propos, il ne craint pas
d'éteindre les tonalités pour se rapprocher de
la vérité naturelle. Nous devons à la conscience
de l'artiste quelques très véridiques tableaux
du milieu oriental, et son talent de coloriste les
agrémente d'un charme particulier. La facture
de M. E. Simon est une sorte de compromis
entre la sagesse un peu froide d'Ad. de
Beaumont et l'exubérance d'Henri Ri'gnault:
elle le maintient plus près de la vérité.
A. DE L.
L'Exposition des Femmes Peintres et
Sculpteurs, au Palais des Champs-Elysées
nous présente quelques œuvres intéressantes,
parmi beaucoup d'autres qui ne sont tout au
plus que d'assez bons devoirs d'élèves. Parmi
les œuvres que nous avons remarquées, et
(lue nous ne pouvons toutes citer, il y a lieu
de signaler tout particulièrement une sta-
tuette de ^1'" Coutan, et les tableaux de
M'"' Huillard, Lee-Robbins, Pératé, Delacroix-
Garnier; les miniatures de M'"» Debillemont,
Curot-Barberel, Eeudlas-Creuzy et de M"" Ma-
rie Guérin ; les aquarelles de M"<" Blanche
Popelin et Blanche Pierron ; et enfin un cer-
tain nombre de bons pastels. A en juger par
cette Exposition, il semble que ce soit là le
genre où les qualités féminines puissent le
mieux se développer. Nous citerons les expo-
sitions de M"" Marguerite ïurner. Blanche
Eoullier, Madeleine Carpentier, Marie Fres-
naye, Berthe Burgkan, de M'-" Camille Métra,
Marganne, Suusseber-Chaumet, et surtout les
pastels de M»« Esther Huillard, qui sont d'une
grâce parfaite et d'un art charmant, sans miè-
vrerie, mais vraiment féminins. Témoin son
délicieux pastel On Ihe lark, auquel nous
n'avons à reprocher que son titre anglais.
J. T.
Académie des Beaux- Arts
L'.Vcadémle des Beaux-Arts a procédé, dans
sa dernière séance, à la nomination de trois
membres correspondants, à la suite de va-
cances qui se sont produites dans diCTérentes
sections.
.Sont nommés membres correspondants ;
Section de scul[iture. — M. de Vigne, à
Bruxelles, en remplacement de M. Fraikin,
de Bruxelles, décédé le 20 novembre 1S9:^>.
Section d'architecture. — M. Sainte-Marie
Perrin, de T,yon, en remplacement de M. Ilunt,
de New- York, élu associé étranger le %'< dé-
cembre 1«93.
Section de composition musicale. — M. le
général Cui, de Saint-Pétorshourg, en rempla-
cement de M. Tchaïkowsky. de Moscou, dé-
cédé le G novembre VWM.
r,a séance se termine par la lecture d'un
Mémoire de M. Michel sur une lettre inédite
de Rubens-Perre.se, célèbre archéologue d'Aix
en Provence.
NOUVELLES
jf*if M. le docteur iloUoy, décédé le 4 sep-
tembre li^'JS. en son domicile, quai du Lou-
vre, l.j, à Paris, a institué sa légataire univer-
selle M"' Eulalie Arnoult. à charge par elle do
remettre au Musée du Louvre le portrait au
pastel de Sophie Arnoult, par La Tour: un
portrait de religieuse, par Alexis Grimou ;
une tète de Christ, peinture italienne : un por-
trait de Hoche, par David; — au Musée de
Cluny, une terre cuite représentant le mau-
solée d'un serin qui a été fait pour la com-
tesse Du Barry; une autre terre cuite repré-
sentant quatre enfants ; un huilier, un vieux
verre de Venise ; — au Musée des Arts déco-
ratifs, deux grandes gouaches sur salin.
if*if L'Etat vient d'acheter la statue. Agrippa
d'Aubigne enfant, qui figura au Salon de
1S92, œuvre du regretté Pierre Rambaud.
#** Un concours avait été ouvert à Valence
pour l'érection d'un monument à Emile Augier.
Il parait que, au mépris des conditions pres-
crites, les concurrents réguliers furent évincés,
et l'exécution de l'a'uvre attribuée à M°" la
duchesse d'Uzès, qui consentait à prendre à sa
charge la presque totalité des frais du monu-
ment. Grand émoi dans le monde des artistes.
Un groupe de sculpteurs réclama des pour-
suites contre le maire de Valence, à qui l'on
attribue la décision prise, et à une récente
séance de la Société libre des Beaux-Arts, un
membre, M. Morice, exprima tous ses regrets
d'avoir vu MM. Falguière et Mercié couvrir
de l'autorité de leur grand talent la conduite
de ce fonctionnaire municipal.
En fin de compte, les protestataires ont dé-
cidé l'envoi, au président de la Société des
Artistes français et aux membres du Comité
des Quatre-vingt-dix, d'une pétition les invitant
ET DE LA CURIOSITE
69
à mettre l'i l'étude les réformes à apporter à
l'organisation générale des concours piililics
ouverts pour l'exécution d'œuvres d'art en
France. Il y a lieu, disent-ils, » d'accorder à
ces concours la garantie (]ui n'est refusée à
aucune adjudication publique. »
Cette pétilion a (Hé couverte de signatures,
en tête desquelles on lit celles des sculpteurs
Albert Lefeuvre, Bartholdi. etc.
*** Le Musée de Dijon, qui possédait déjà
un buste en bronze par Carpeaux do Ch. Tis-
sot, ancien ambassadeur, vient de recevoir
celui de son frère Joseph Tissot, qui est aussi
l'œuvre de Carpeaux.
*** La (abrication des objets d'art oll'erts
aux marins russes par les habitants de Limo-
ges nécessitait un temps assez long et c'est
seulement maintenant que l'envoi pourra
en être fait à l'ambassade d(î France à Saint-
Pétersliourg. Os objets sont: une coupe
en porcelaine de plus d'un mètre de hauteur,
d'après un modèle de Cavalié-Goll; deux sta-
tuettes, également en porcelaine, supportant
chai-une un vase à grilTcs on bleu de four;
deux vases décorés en barbotine: une barbo-
tine, Sdpliu, et, enfin, deux émaux, spécimens
de l'industrie artistique do Limoges.
:(;*^ rn lot de cinquante et un volumes qui
formaient la bibliothèque do l'ICmporcur à
yainte-IIélèni> doit être mis en vente prochai-
nement à r.ondrcs.
Chai|uo tome porte restampillo impi'riale et
la boite dans laquelle ils sont renfermés est
marquée di' la lettre N, surmontée d'une cou-
ronne. Co fut Jérôme Bonaparte qui eut en
partage celte caisse de livres après la mort
de son frère. Il la donna avec une lettre auto-
graiilio au baron .Stulting, un des gentils-
hommes attachés à son service. Le baron les
légua k sa femme qui se remaria et laissa la
bibliothèque à sa lllle udoptive, M"" Malvina
Fischer, d'Arolsen, qui on di,;pose aujourd'hui
et la fait vendre. La lettre autographe de Jé-
rôme au baron Stolling acconquigno les livres.
*** Los directeurs do la Xational-(ialici'y, de
Londres, ont fait jibicor sur un écran, dans le
bail octogonal, un tableau do l'erburg, acipiis
rércmmcnt, et ipii représente lo l'urlrdil d'un
fjcnlillioinine: lo pjrsonnage, en perruque
brune, est vCtu do noir, haut do chausses,
grand manttmu, chapeau do feutre avec colle-
rette blanche. Co tableau, qui porte lo n« i:iVi!),
est lo troisième 'l'erburg ipie pussèilo la Xatio-
ruil-fiallery. Sous le n° l'iOOost exposée aussi
lautro récente acipiisition, une vigoiirtniso
es(|uisse par Uenibrandt, roprésonlanl le
ChrisI deeunl l'Haie.
,(:♦* Vienne se prépare dès l'i présont à fêler
solei\nolleiucnt le ciniiuanlièmo annivorsairo
du règne do l'empeiotir KraneoisJoseph. qui
aura heu lo 'i décembre W». lOnIro autres
projets, il serait (pieshon do construire, en
souvenir de cette date, un graml Musée muni-
cipal «U(iuel seraient altribuéos les collections
d'objets concernant l'art et l'histoire viennois.
nois Makart, représentant le comte Zichy,
a été tout récemment détruit par suite d'un cu-
rieux accident. Comme on le transportait chez
un peintre chargé d'en faire une copie, le vent,
au moment où on traversait un pont sur le
Danube, a arraché le tableau de la voiture
sur laquelle il avait été placé et l'a lancé par-
dessus le parapet dans le fleuve, où il dis-
parut bientôt.
L'Exposition de Lyon
Le Gouvernement a déposé un projet de loi
portant ouverture d'un crédit do 2tj0.000 fr. pour
la grande Exposilion de Lyon. Les députés du
Rhône ont l'intention do demander que le crédit
soit porté à SiïO.iJOO francs.
Los métallurgistes et les ingénieurs qui se mon-
traient convaincus en 1889 que la merveilleuse
galerie des Machines de l'Exposition du Chanip-
de-Mars tiendrait longtemps le premier rang des
constructions de cette espèce, pourront voir main-
tenant un édilico plus grandiose encore : le palais
central de l'Expo.sition universelle qui s'onvTira
à Lyon le 26 avril prochain.
Ce palais recouvre un immense polygone régu-
lier, de 2:V2 métros de rayon, fait de huit fermes
niôtalliq les seulement, couvrant une surface de
ÔD.OM mètres. Cet immense édifice est élevé
dans le parc de la 'rètc-d'Or. Autour de ce pa-
lais, disséminés dans le parc, au hasard des
capricieux contours des allées ombragées ou dé-
couvertes qui sillonnent ou longent le parc, ont
été édifiés do nond)rcux pavillons, les uns moder-
nes, d'autres antiques, queUpies-uns révélant aux
visiteurs, par la bizarrerie de leur structure,
l'exotismo des produits des collections précieuses
qu'ils doivent abriter.
L'ensemble de ces biltiments — qu'on peut sans
exagération appeler des palais — constitue l'Ex-
position universelle lyonnaise.
C'est M. Claret, un de nos onlreprcnours do
grands travaux publics les plus connus, qui a élé
chargé de cfs constructions. M. Clarel est l'au-
teur dos fossés d'enceinte do la place do Lyon, lo
constructeur du fort do Hron, un des plus imiior-
t.inls dn groupe de Lyon, l'entrepreneur dn liar-
ragu de la Seine à Suresnes, travail ipii lui valut
la croix do chovalior do la Légion d'honneur.
l'N T.\.m.i:.\i'
de Bartolommeo di Qentilo da Urbino
AU MUSÉE DK ULLE
Ce compatriote et contemporain do Uaplinol est
pou cnnnu et, dans le fait, il n'a pus brillé au
premier rang. Uécommont, les rochercho» de
M. .\lipio Alippi (l) ont appelé sur lui l'attention.
Ou a appris, ù colle occasion, (pio lo Musée de
l'eslh était sur lo point d'aciptorir, au prix do
4.(XX) franco, une du se.s poinliin>s, une Vierge
+*,(< l'n portrait, peint par le peintre vion- | «i-i
«) Voy. In .Vhuihi Ai'vi'tM MittHit, dirigi'^v ixr M. Ao-
tnii 18OT, t. V.. |i. a5-SS.
70
LA. CHRONIQUR DES ARTS
Ironant entre sainte Catlifrine el une autre sainte,
avor- la date do li'jO'i, M. Alippi .li'iiloiait, dans
le mémo travail, la disparition do la Madone, avec
la date de KiO?, qui tij^itrait, au temps de Lan/i,
c'csl-à-diro au début du xix" sièolo, à Pcsaro,
dans l'éfîlise Sanl' Agostino. C'est de co second
ouvrage que je me proposed'cntretenirles lecteurs
de la Chronique.
La Madone de l'église Sauf Agostino n'a pas
disparu, comme le croit M. Alippi : elle a trouvé
un asile dans une grande collection française, le
Musée de Lille, où j'ai eu l'occasion de l'étiulicr il
y ado longues années déjà (1).
Le catalogue pulilié en 1875 par M. Reynart
décrit comme suit colle page curieuse : « N" 17.
La Vierge et l'Enfant Jésus. H. 1.56. — L. 0.80.
— B. — Fig. pot. nat. La Vierge, assise sur un
trône cintré et incrusté de marbre précieux, tient
dans SCS bras l'Enfant Jésus, dont le cou est orné
d'un collier de corail. On lit sur un cartel au bas
du tabloau : Bartolommeus, M. Gentilis, d(! Urbino
piiixit Ann. ir.cocr.Lxxxxvii. Et sur le cintre du
monumont : 0 Mater Dei, mémento moi. — Ce
tableau figure sous le u» 66, dans le catalogue
du Musée du Louvre, édition de iJS?:!. n
Quoique le catalogue du Musée do Lille soit
muet sur l'origine de la Madone de Bartolommeo
di Goulile, le doute n'est pas possible : la date
1497, non moins que le sujet, nous prouvent que
nous avons afl'aire au tableau qui ornait autrefois
l'église Sant' Agoslino de Pesaro. C'est donc le
premier en date parmi les ouvrages authentiques
de M° Bartolommeo, qui, d'après les recherches de
M. Alippi, prolongea sa carrière jusque vers 1-538.
Un instant, j'ai cru que l'envoi de ce tableau
au Musée de Lille se rattachait à un", mesure
regrettable entre toutes, à une des pages les plus
douloureuses dans les annales du !Musée du Lou-
vre : la dispersion des Primitifs faisant partie de
la collection Campana. Mais un l'enseignement
que je tiens de l'obligeance de mon confrère et
ami M. Paul Durriou m'apprend que la Madone
de M» Bartolommeo avait été acquise par le Lou-
vre, par décision du 21 septembre 1840, de M. le
lieutenant-général Gubiéres, au prix de 800 francs.
L'in.succès récent de certaine tentative géné-
reuse faite pour restituer à notre grand Musée na-
tional quelques-unes des œuvres d'art dont il s'est
dessaisi autrefois avec trop de légèreté, n'est pas
de nature à encourager aux revendications. Je me
bornerai donc, non pas même à un vœu, mais à
une simple constatation : au moment où les gale-
ries étrangères recherchent avec tant d'ardeur les
peintures des Primitifs, le Louvre, rien qu'en
reprenant ce qui lui a appartenu, formerait une
C(jllection comparaljle, sinon supérieure, à celle
de la National Gallery de Londres et du Musée
de Berlin.
Eug. MQntz.
— oc-^»^>«Oo<i-—
Dans les Musées de Florence
Une correspondance d'Italie, publiée en juin
1893 par la Galette, annon(;ait de prochaines mo-
ditications dans plusieurs Musées de Florence,
notamment à l'Académie et aux Offices. Ces pro-
(1) Voy. mon Haphaêl, 2" édit., p. 27. — Voy. aussi
Die Galerie iu Berlin de M. Morelli (1893 p. 3Ïi).
jets ont reçu un commencement d'exécution. Trois
nouvelles salles ont été ouvertes cet hiver à l'Aca-
démie; elles sont consacrées pre.sque exclusive-
mont à trois des principaux maîtres du qiinttro-
ci'nto: Pérugin, Fra Filippo et Botticelli. Ce
dernier surtout y est représenté par des chefs-
d'oîuvre. Le Printemps, qu'on voyait bien mal
dans l'étroit couloir où il était autrefois fixé, est
maintenant éclairé de façon convenable, et l'on en
jouirait enfin, n'étaient les intolérables copies qui
s'étalent par devant. Le Couronnement de la
Vierge, à la cimaise, laisse admirer pour la pre-
mière fois son délicieux chœur d'anges; malheu-
reusement le tableau a été médiocrement reverni,
et le ciel redoré avec une telle parcimonie, que
l'on ponriait compter les feuilles d'or qui se cber-
chonl parmi la pluie de roses. Le gradin, retrouvé
et i)lacé comme il convenait, montre une .\nnon-
i-ialion, et quatre histoires des saints Jean, Au-
gustin, Jérôme et Eloi. La Vierge et l'Enfant
couronnes ixtr des anges, la Vierge parmi des
saints, enfin le Tobie giiiilé par les anges com-
plètent cette merveilleuse série.
La grande salle do gauche a été divisée par
deux cloisons et a reçu un éclairage nouveau ;
V Adoration des Mages, de Gentile da Fabriano,
et la Descente de Croix, de Fra Angelico, y sont
exposées sur des chevalets. Enfin, les œuvres des
primitifs que contenait le vestibule ont été dis-
tribuées d'une façon logique, et accessible aux
regards.
Aux Olïïces, on prépare un clas.sement plus ri-
goureux des peintures par époques et par écoles ;
en attendant l'ouverture des nouvelles salles,
presque terminées actuellement, on a dû placer
sur des chevalets les dernières acquisitions et les
dernières trouvailles. C'est ainsi que la très inté-
ressante Vénus, de Lorenzo di Credi (décrite
dans la Chronique du 3 février, p. 35) est expo-
sée dans la première salle de l'Ecole toscane: un
portrait de jeune homme, en buste, sur fond de
paysage rocheux (peut-être une des premières
œuvres de Léonard), dans une salle voisine. Les
dons do M. Walker (entre antres une Danaé de
Tinloret) ont été installés provisoirement dans la
salle du Baroche. La collection des portraits d'ar-
tistes s'est enrichie d'un Louis David, et de (piel-
ques contemporains.
Les dessins se sont accrus de plus d'un millier
de pièces, dont la plus importante est une étude
d'Uccello pour une de ses batailles; puis viennent
un Adam et une Eve d'Antonio PoUajuolo, quel-
ques croquis de Fra Bartolommeo et de Carpac-
cio, un de Cosimo Tura. On ne saurait trop louer
l'excellent conservateur des dessins, M. Nerino
Ferri, d'avoir mis en lumière plusieurs centaines
d'ceuvres importantes dans la longue série des
nouvelles vitrines qui bordent lo corridor des Of-
fices ; il y a là des Callot et des Watteau incom-
parables. Je n'ai qu'une crainte, c'est que cette
vive lumière ne soit bientôt dangereuse pour ces
délicats chefs-d'œuvre. A. P.
Académie des Inscriptions
Les fouilles de Corncto Tarquinia. — Dans
une lettre adressée au Président de l'.Vcadémie,
M. Gell'roy, directeur de l'Ecole française de Rome,
ET DE LA CURIOSITÉ
71
annonce la reprise des foniUes faiti s dans la né-
cropole de Corneto Tarquinia, sous la direction de
M. le professeur Helbig et inlerronipues pendant
l'élo et l'automne. De nouvelles tombes intéres-
santes ont été mises au jour. On tn a découvert
une, entre autres, relativement moderne,, qui con-
siste en un grand doliinn fermé simplement au
sommet par une large jiierre et qui contient une
urne fabriquée en plaques de bronze réunies à
l'aide du marteau par des clous. On a trouvé dans
celle urne des cendres et des fragments d'os car-
bonisés; une coupe en bronze; un rasoir de forme
lunaire, on bronze; beaucoup de liliulesdu même
métal, une en argent; plusieurs petits vases de
lerre, travaillés à la main, et, enliu, les fragments
d'une lance terminée, suivant l'usage, par une
pointe à chaque extrémité.
La restauration de lu liasilique de Saiita-Maria
in Cosmedin. — Les travaux préparatoires de
cotte restauration archéologique sont achevés. On
compte pouvoir bientôt mettre la main au travail
définitif et rétablir la basilique telle qu'elle était
au douzième siècle.
Publiriilion.i de l'Eru'e française de Rome. —
Ces jours-ci, un volume de M. Stéphane Gsell sur
le régne de l'empereur Domitien va paraître
dans cette collection, qui donnera en même temps
un volume de M. Enlart sur l'architecture cister-
cienne en Italie, avec de nombreu.K dessins; un
travail de M. André Haudrillart sur le culte do la
déesse Fortune; un autre de M. Klie Berger sur
Hlanche de Gastille. L'impression des registres
d'Ale.\andre IV, de Nicolas 111 et de Martin IV
complétera la série des registres pontificaux du
treizième siècle. Le volume de Mélaiitjes de l'E-
cole de Lomé (18'J3) va aussi être jjublié; on com-
mence à imprimer celui de IH'.t'i.
Le palais de Tello. — M. Ueuzey présente des
observations nouvelles sur li' pa ais de Tello. Il
montre comment M. de Saizec, en étudiant do
prés ces constructions remaniées à dilVérentes épo-
ques, a retrouvé au milieu d'elles une tour d'angle et
une grande [lorte d'entrée d'ancienne architecture
chaldéeune et certainement édifiées par le patési
(joudéa. l'.lle reproduisent, en oITet, exactement
les dis])osilions architecturales que l'on observe
sur le plan d'une enceinte fortifiée que l'on voit
sur les giiioux de ce prince dans la célèbre statue
du Musée du Louvre. Celte constatation modifie
un ])eu l'idée que l'on s'était faite du principal
édilico de Tello.
Cuirimunications dieerses. — M. Th. Keinach
fait une communication sur les doux vers du
V Iliade (liv. Il), qui cunlieunonl l'énumération des
allio.s de l'riain et où il est question des lIuli/!ons
venus du pavs d'Al.vbé o où nail l'argent ». Les
commentateurs a[iciens ont cherché un peu pur-
tout où étaiiiit ce pa.vs et ce peuple mystérieux.
Stralion les identitle avec les (jlialybesdii l'ont.
M. Uiinach montre que c<'tte explication ne .sou-
tient pas l'examen. Alybé est, d'après les géogni-
phes, le nom de celle des deux colonnes d'Her-
cule qui est située en ICurope, et h' vers d'Ilo-
inére est la plus aiu-ienni' allusion comme aux ce
lèbres mines d'argent de l'Kspagne un'riilionale.
M. (i. Schiumberger fait pa.sser sousiesyeux de
l'Académie, en les coinmi'iitant, <le très b.lles pho-
tographies de la célébri' croix dite des Zaccuria.
conservée depuis cinq siècles au trésor do lu ca-
thédrale de San-Lorenzo, à Gênes, et avec laquelle
l'archevêque donnait jadis la bénédiction au nou-
veau doge. Cette croix eu argent doré, d'une exé-
cution élégante et enrichie de plusieurs centaines
do perles et de pierres précieuses, est un des mo-
numents des plus précieux de l'orfèvrerie byzan-
tine.
Nouvelles académiques. — M. le .secrétaire
perpétuel lit une lettre que le Président du Comité
international des Orientalistes adresse à l'Acadé-
mie pour l'inviter à se faire représenter officielle-
ment au prochain Congres des Orientalistes,
qui aura lieu à Genève du 3 au 12 septembre pro»
chain.
Par un double vole à main levée l'Académie a
décidé, sur la demande de son Président, que la
place de membre ordinaire occupée par M. Wad-
dinglon est déclarée vacante et que la discussion
des titres des candidats aura lieu le vendredi 9
mars. L'élection se fera huit jours après.
EpigrapUie romaine. — M. Gagnât, le jeune
et distingué professeur du Collège de France qui
a été chargé à plusieurs reprises de missions en
Tunisie, communique à l'Académie une inscrip-
tion romaine trouvée en 18ti:3 par les brigades to-
pographiques de la Régence.
Cette inscription est gravée sur une pierre qui
servait de borne-limite et qui a été trouvée à
Henchires-Souar, au sud-ouest de Zaghouan. Elle
nous apprend que le fossé creusé par Scipion
après la prise do Carlhage, en l'an 148, pour mar-
quer la limite des possessions romaines à celte
époque, passait à cet endroit, lîapprochée d'un
autre texte opigraphique déjà connu, cette inscrip-
tion permet d'établir la direction de ce fossé qui
suivait vraisemblablement le Siliana, jusqu'à
l'IIenchir-Dernouliïa, gagnait de là Ueuchir-cs-
Souar et atteignait le lac Kelbia.
Communications diverses. — M. R;ivaisJon
commence la deuxième lecture d'un Mémoire sur
u la Légende d'Achille et les bas-reliefs qui s'y rap-
portent ».
M. Gustave Schiumberger lit une Note sur doux
Mémoires publiés par M. le docteur J.-II. Gos.se
et qui sont intitulés :
1° « Contribution à l'éludo des Milices qui ont
précédé l'église de Saint-Pierro-ès-licus do Ge-
nève. »
i' (L Recherches sur quelques roprôseulalious do
vaso eucharislii[ue. »
M. le PrésiJent annonce que doi-ônnvani les Co-
mités secrets aunuit lieu à la lin des séances.
Cette réforme évitera aux journalistes une ultulito
inutile, do parfois plus dune heure, à la porto do
r.\cadémio.
La soanco s'est terminée par un long Comité se-
cret.
NÉCROLOGIE
Noua avons à annoncer la mort, a (i.mii'vil-
liers, du peintre O. Cailiebotte, dont certaine.s
toiles, notamment celle dis l'nnitirlciirs. liront
sensation; elles n-leviiient du réalisme de Manet.
bi'uuroup plus que do l'impressiiuinismi'; los
adeptes île cette dernièiv écolo n'en iloiveiil pas
moins à M. Ciiillobotto les pivuiiores uccnsious
72
LA CIIUON'IQUE DES ARTS Kl' 1)F, LA CURIOSITÉ
qu'ils eurent d'exposer publiquement leurs ten-
dances en art.
« Pourvu d'une belle aisance, écrit le Tem])s,
l'arli.sle aida de son argent et do son activité les
camarades hantes par des préoccupations artis-
tiques analogues aux siennes. Le local des expo-
sitions, il le louait; les annonces, il li^s payait de
sa poche. L'impressionnisme lui doit en grande
partie son succès. »
L'heure du lriomi)Iie arrivé, on vit avec étouMi-
nient M. Caillebolte se retirer do la lutte II liiiit
par renoncer à la peinture pour se livrer exclu-
sivi-inent au jardinagi; et au canotage. Il est mort,
bien avant l'heure, à (]uaraute-six ans, au mo-
ment même où ses amis allaient organiser une
exposition d'en>eral)le de ses œuvres.
G. C.aillebotte élait frère de l'abbé Caillebolte,
curé de Notre-Dame-de-Lorotte, et du compositeur
de musique Martial Caillebotle.
-*— '-c--ii.*G3*aav.£>'^7-^— »—
BIBLIOGRAPHIE
Le Paysaijc dons l'art, plaquette de 130 pages
in 8», par R.vy.mo.sd Bolyer (Bureaux de l'.-lf-
tiste, 4i, quai des Orfèvres).
M. Raymond Bouyer, qui a écrit ce livre un peu
au hasard des rencontres dans les Musées, les
expositions de ventes et les salons, est un fervent
admirateur de la nature, et ses admirations vont
indistinctement à tous ceux qui ont su fixer sur
leurs toiles le reflet d'impressions sincèrement
ressenties en présence de la grande magicienne.
La première page s'ouvre sur un sonnet en l'hon-
neur du Poussin ; aussitôt commence un long di-
thyrambe où tous les paysagistes d'impression
ont leur part d'éloges, sans en excepter MJI. Clau-
de Monet et Gaziu.
A signaler particulièrement deux chapitres inté-
ressants sur ré\olution historique de l'art du pay-
sage. A. DE L.
tiG^^i^^y^^
CONCERTS DU DIMANCHE 4 MARS
Conservatoire. — Symphonie en la majeur
(Mendelssohn) ; Les Bohémiens (Schumann);
Concerto pour hautbois, par M. GiUet (Ha^ndel) :
Fragments des Saiiites-ilaries de la mer (Pala-
dilhe) ; Ouverture à'Eyniunt (Beethoven).
Concert Colonne. — Le Bequiem de Berlioz
avec le concours de M. Warmbrodt.
Concert Lanioureux. — Symphonie en si bé-
mol n" 1 (Schumann); Griselidis (Richard Mand);
Concci'to en nii bémol, pour piano (Beethoven) ;
Narnouna (Lalo) ; Marche funèbre Am Crépus-
cule des dieux (Wagner) ; Ballet et marche hon-
groise de la Damnation de Faust (Berlioz).
HOTEL DROUOT, S;i
Le Jeudi H mars IHM
A 2 HEURES
EXIM^SITIOX IHlILHilE
Le Mercredi 7 mars 1894
de 1 heure 12 à 5 heures 12.
W Jiile.s PLAÇAIS
CUMM.-PRISEUR
2ît. nie (le Miiubeuire
M Henri ll.\RO
l-BINTKI-:-i:xrERT
rue Viseonti, i4
et iiie I!uii;i|.arlo. 20
TABLEAUX ANCIENS
AQUARELLES ET DESSINS
<i;rvitE iMi'ORT wrii: hk boilly
HOTEL DROUOT, SALLE N" 1
Le Jeudi 25 Mars 189-i
à 2 heures.
EXPOSITIOXS
Particulière : Mardi 13 mars 189i
Publique : Mercredi li mars 1894
delh. 1 2i5h. 1;'2.
M'^ G. DUCHESNE M. Henri HARO
COMM.-l'RISELR
(i. ruG de Ilauuvre
«KI.VTKE-EXPERT
rue Viseonti, 14
et rue Bonaparte, 20
Le Rédacteur en chef, gérant : ALFRED i>e LOSTALOT
Paris. — Imprimerie de la Presse, 16, rue du Croissant. — Simart.
N« lu. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
10 Mars.
L\
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Lt SAMEDI MATIN
Les ahonnés à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Aits et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTE.MENTS :
12 fr. I Six mois.
S fr
MOUVEMENT DES ARTS
Bibliothèque de feu M. le comte de
Lignerolles (1)
m. (Heures à rus;i^'i' do PiOiiie.) Le 1" f. porlo
la marque .lolian Pycliorc et Roniy de L'Aistre.
Aliiiiiiiach l'i97 ù \'>20. Exompl. imprimé sur vé-
lin cl orné d'encadrements employés par Simon
Vostre el de l'i ;,'r. planches ; il proviendrait, parait-
il, de la bihl. de Guillaume V, [)rince d'Orange :
.5.0.")0. — 93. (Heures à l'usage dr Rome.) Kdition
de Simon Vosire : 720. — %. Hor;e in laudem
healissinue Virginis llari;i'; Parisii Oliueriu Mal-
lardu (lô'il) ; lettres rondes avec le pot cassé sur
le litre; ci't exemplaire est le seul connu, il a
appartenu un peintre Kniilien Cabuchcl et pro-
vient .le la l)il,l. La Uoche Lacarelle: 2.:12<J.
100. Incipiunl liore inlrmerate Viiginis Marie;
Paris, Alinanacli, 1W2 i\ l'iOK, sur le feuillet de
garde, armoiries et inscriptions; on a ajouté 10
feuillets à bordures dont l'unie avec la date 15,7.1 ;
reliure ilu xvr sirch' uvic le nom de Loys Parent
et un médaillon, .Saint-Michel terrassant le démon ;
0.250. — loi. llora' intcnnerato Virginis Marie;
.Telian Poitevin (l.'i0:î-l.-)20) ; 000.
105. L'Office lie la SiMnaine Sainte (à l'usage
delà maison du Roy). A Paris, de l'imprimerie de
.lac. Coloinhat (17iJ"2). Aux armes et chiIVres de
Louis XVI. (le volunu' olTert par le roi A la prin-
cesse de Lamlialle, le jour de .«a tête, contient
<!(•» autographes intéressants du roi, de Mario
Antoinette et di' Mario-Thérèse, devenue ducho.sse
d'Angoulènu! : ;!0.tMiO. — 115. Les (Knvres du di-
vin Saint- Denys, etc., traduites du grec l'ii fran-
çais par .leamle Saint François. .\ Paris, chez .leaii
de I 11 iKiueuilledOCS) aux armes lie Marie de Médi-
cis; 1.020. — 121. Homélies ou Sermons de S. .li'an
(^hrysostomo. ;\ Paris, chez André l'ralard(|0'.i:l),
reliure mosaïque do maroquin rougi' et cilnm
regardée comme l'un des chefs-d'ieuvro de Pade-
ill Voir 1.1 (Viroiifgu* dWitcd ilu Sinon ISOI,
loup : 8.550. — 124. Homélies ou Sermons, etc.
A Paris, chez André Pralard (1G89), superbe
exemplaire avec reliure de Padeloup dans le genre
de la précédente : 3.500.
162. Les Confessions de St. Augustin, k. Paris,
chez J.-B. Goignard (1680), exempl. très bien con-
servé, excellente reliure de Du Seuil : 2.0<X). —
170. Le Dialogue Mons"- Sainet Gregoyre. Paris
(1509) pour Antoyno Veraril. Ce volume, orné
d'une reliure jle 'frautz lîauzonnet, provient des
bibl. Piclem et La Roche Lacarelle : 1.105: —
182. Explication de la prophétie disaïe, par
Messire J.-B. Bosauot. K Paris, chez Anisson
(170'i) aux armes de Philippe I", duc d'Orléans
et d'Elisabeth Charlotte de Bavière, sa femme:
760.
204. Sermon presché à l'ouverturo de l'assem-
blée générale du clergé de Eraneo en 1681, par
Bossnet. Paris, chez Erédéric Léonard (1682) :
412. — 208. Panégyriques et autres sermons. .\
Paris, chez Jean Anis.son (lOtHj) : 58.5.
217. Sermons par le Père Bretonneau. .\ Paiis,
chez Hippolyte-Louis (iuérin (1(<9) : 0.50. — îaO.
Instruction pastorale de .Mgr l'archevêque de Pa-
ris (L.-A. de Noailles). .V Paris, chez Louis Josse
(1098) ; exemiilaire aux armes de M"' île Mainte-
non : 2.700. — 226. Fleurs des Exemples. A Pa-
ris, chez Nicolas Bunn (U!08); riche el élégante
rel. à compartiments portant sur les plats les
cliilVres couroiniés de I^ouis Xlll et .\nne A'Kxi-
triche: 2.t»iK.), — 2:18. Vie chrétienne, etc. .\ Paris,
chez T,aurent Prault (177:1) ; exempl. aux armes
de M"" ICIisabeth do France, .sieur de Louis XVI :
500 fr.
241. Les Provinciales, par Louis do Montnllo
(Biaise Pascal). .-V Cologne, chez Pien-o do la
Vallée : 600. — •ih:.\. Les Pnninciales, etc. A Co-
logne, chez Nicolas Sohouto (lt?<5;. Kxeinpl. aux
armes de M"« do (.'.hamillarl ; 6.020. — 215. .\po-
liigie des Lettres provinciales, etc. : K'iO. —
■JÔO. Kéllexiona sur In mi.séricorde île Dieu. .\
Paris, chez Antoine Oezallier (ir.80) (Padel.iup).
prov. delà bibl. La Uoclie Lacan-Ile : 1.020. —
25L l'raitcz du Libre-Arbitre. |>ar Hossuel. A
Paris, chez narlhelemy Alix (Uai) : 800. — «1.
LA CHRONIQUE DES ARTS
Chrcslicnne confutation du puiiit d'honneur. A
Paris, chez Arnold Sillarl (1586) : 420.
26U. L'Origine des niastiues, etc.. ol Lengrcs,
par.Iean Cliawelel (1G09) : 400. — ;281 . De l'Imi-
tation de Jésus-(jlirist.. . A'Paris, chez Charles
Savreux (1GG3). Exempl. aux armes d'UenrioLto
de Franco, femme do Charles I", roi d'.\nglo-
lerre; sur les plats les armes et devises d'Angle-
terre, aux angles et sur le dos le chift're ïouronné
de la Reine ; on y a ajouté une lettre autographe
d'Henriette de Franco à Mazarin : 6.000. —
284. De rimitation do Jésus-Christ. A Paris,
chez Antoine Dczallier (1692). Exem^l. aux armes
de M"" do Mainteaon avec la figure représentant
M"" do Maintenon à genoux dans la chapelle do
Versailles : 3.110. — 293. Lorloge do Sapionce.
Imprimé à Paris chez Anllioino Vcrard, libraire
(1498). Magnifique exemplaire de la première tra-
duction française do cet ouvrage imprimé sur
velin, orné de 11 miniatures, prov. de la l)ii)l.
Ach. Scilliére ; on ne connaît que six autres
exemplaires de cet ouvrage ; 4.520.
321. Les Veritez et Excellences de Jésus-Christ.
A Paris, Se.bastien Huré (1636), aux armes du
cardinal de Richelieu : 655. — 339. Prières et
instructions chrestiennes. Paris, Pierre Berton
(1768), aux armes de MarieiAntoinette ; 465 . —
3.56. L'Esprit de 'SI. Nicole, etc., par l'abbé Cer-
veau. A Paris, chez G. Bosprez (1765). Exempl.
aux armes de ilarie-Antoinette : 695. — ;376. De
l'institution, usage et doctrine du -Saint-Sacre-
ment. A La Rochelle par Hierosme Haut tin
(1598) avec autographes de l'auteur Philippes de
Mornay : 1.700.
JuMSPRUDENXE. — 395. Arrests' Sur quelques
questions notables prononcés au parlement de
•Provence. A Paris, chez Abel l'Angelier (160G),
aux armes d'Henri IV : 580.
Sr.rESCEs et Arts. — 428. Le conseil des sept
sages de Grèce. A Paris, chez lehan Ruelle, vol.
orné de figures sur bois : 400. — 429. La Me-
nasgerie de Xéuophou. A Paris, de l'impr. Fe-
deric'Morel (1572), vol, aux armes et chllfreSide
Jaecjues Auguste de Thou : 655. — 444. Ivannis
Ludovioi viois Valentini. Apud ÏMichaelem Hil-
lanium (1.529), vol. orné d'une reliure faite poiir
Maioli, prov. dos bibl. de Paris et du prince
-Radziwill : 2.700. — 446. Essais de messire Mi-
chel, seigneur de Montaigne. A .Bui-deaus. par
S..MiUanges(15S0) ; 760.
448. Essais, etc. A Paris, chez Abel l'Angelier
(1588), exempt, de la dernière édition publiée du
vivant de Montaigne, avec un autographe de l'au-
teur. Exemplaire très grand de marges avee:an-
notations attribuées à Loysel ; 8.000. — .449.,L.es
Essais, etc., édition trouvée après le décès de
Montaigne. A Paris, chez Abel l'Angelier (1595),
au chitt're de Maximilien de Béthune, duc de
Sully, avec deux portraits et Vavis de Mon-
tair/ne : 3.500. — 465, Maximes et réflexions mo-
rales du duc de La Rochefoucauld. A Paris, de
l'Imprimerie Royale ('1778), portrait gravé par
Cholïard, d'après Petitot, rel. anc, papier de
Hollande: 1.050. — 493. Les Préjugés du pu-
blic, par M. Denesle. A Paris, chez P.-Fr. Gill'ard
(1747), reliure de Derome père : 700.
508. La Civilité puérile. A Lyon, par Jean de
Tournes (1544), rel. de Trautz-Bauzonnet :,290. —
515. Emile ou De l'Education, par J.-J. Rous-
seau. La Haye, J. Neaulme (1762), figures dessi-
nées par Eisen : 620. —518. S'il est nécessaire o>i
non que les filles soient savantes, etc. A Paris,
chez liolet le Duc (lG'i6), aux armes de la (irande
'Mademoiselle : âOO.
■528. Traité de l'éducation des femmes. A Paris,
de l'imprimerie de Ph. D. "Pierres (1779), aux ar-
mes de Marie-.\ntoinelte : 3-56. — 529. Politique
tirée des piopres paroles de l'Ecrilure sainte. A
'Paris, thez Pierre Cot (1709) : .550. — .531. L'Ulo-
pie de Tliomas Morus. A Leide, clioz Pierre-
Thomas Vander Aa (niô) : flftj. — 500. L'Art et
Science de trouver les eaux, etc. A Orléans, par
Eloy Gibier (1-569), aux armes de Jac.Aug. de
.Thou : 455.
578. Traité nouveau d'hysterotomotokie. A Pa-
ris, chez Denys d\i Val (1581), aux armes de
J.-Aug. de Thou : 400. — .581. Souverain remède
contre lepydiniie bosse. Imprimé à Lyon (1525) :
240. — .584. Bastiment de plusieurs receptes. De
l'imprimerie de Guillaume de Nyuerd : 4.';0. — 585.
Livre singulier et utile. Imprimé à Paris par Si-
mon de Colines (1542), reliure aux armes de Fran-
çois I", sur les plats l'écusson de France sur-
monté de .'a couronne royale, la Salamandre et
l'F couronné : 5.160. — .586. Entretien sur la plu-
ralité des mondes. A Paris, chez la veuve C.Bla-
geart (1680), à l'intérieur du volume les armes de
la marquise de Chamillart : 2.110. — 601. Traité
de la Mignature. A Paris, chez Chr. Ballard
(1674) : .555. — 602. Les Simulachres et Historiées
faces de la mort. Lugdini Melchior et Ga.spard
.Trechsel fratros (1538). Edition oiiginale de la
Danse des morts de H. Holbein, précédée d'une
épitrededictatoireà Jehanne de Touszèle, splen-
dide reliure en maroquin de Trautz, exécutée en
1857 pour M. le comte de LigneroUes : 8.500.
603.: Les Simulachres ou Faces hystoriées de la
mort. .Paris, Denys lanot, libraire (vers 1.54-5) :
.480. — G64. La Grand' Danse macabre. A Paris,
par Esliennc Groulleau (ver.s 1.550, prov. delà
bibl. Yemeuiz : 1.120. — 605. Dor este Tail. Suite
d'estampes gravées par Tortorel et Perissin : 605.
— 610. Le Miroir des plus belles courtisanes de
ce temps (Amsterdam), chez l'auteur (1685), fron-
tispice et portraits atlriliués.à Crispin.de Pae ;
4-55. — 611. Mascarades recueillies par Robert
Boissart (1597). titre et 23 planches : 355. — 613.
Recueil de la diversité des habits. A Paris, de
l'imprimerie Richard Breton (1562) : 400.
1525. Recueil de 20 planches de bijouterie. Ant-
■verpiœ, apud loanneni Liefrinck : 750. — 626.
loan. Theodor de Bry F et eseu. Pendants de
Cletïs pour les Femmes ; titre et 7 planches très
finement gravés : 760.
627. Vnterschiedlich neûe Inventionen. In
Kupffcr, Johan Andréas Pfeft'el in ■Wien ; titre et
-12 planches, dessin par Morison et grav. par En-
gelbrecht et Pfeffel ; 4U0. — 630. Ein ncw Mo-
delbvch (1527), fi", non chifl'rés, rel. mosaïque de
Trautz-Bauzonnet; 500.-— 631. Esomplario di
lavori, Vinegia per Nicolo d'Aristotile (1529) :
405. — 632. Esemplario di lavori Vineggia per
Giouanni Andréa Vauassore (1546) : 405. — 635.
Les singuUers et nouveaux Pourtraicts. A Thu-
rin, par Eleazaro Thomysi (1.589; ; 395. — 636.
Modelbuch aller art. Franchefurt, bey Christ.
Egonol. Erben (1593) : 800. — 637. Newes Mo-
delbach, Nurberg (160i), 58 planches avec teste :
745. — 638. News Modelbuch. Nunbcrg, chez
Paulus Fûrsten (vers 1680), 50 planche,^, texte
ET DE LA CURIOSITÉ
ilialoguo entre lieux jeunes filles sur les travaux.
à l'aiguille ; 7àj.
039. Artliche nund Kunstreiche Figurn.
Prankfurt à M. Sigmund Feyrabeud (1584),
96 planches relatives à l'équitation : 411. — 641.
Sensuyt le livre du roi Modus. Paris, lelian
lanot (1531). iig. sur bois, litre rouge; le livre
du roy Modus a été restitué à Henry do Ferriércs
par M. A. Chassant : 1.^45. — 643. La Vénerie
de racfjues du Fovillovx. A Poitiers, par les de
Maïucsz (lôfK) ou lûGl). Exemplaire de la très
rare première édition : 1.050. — 044. La Vénerie
de lacques du Kcjvillovx. A Poitiers, chez les
Marnel'z el Bouchetz frères : cxempl. aux armes
de Frédéric 111, duc de Bavière, au verso dii
titre, grande gravure sur bois : Du Fouilloux :'i
genoux ofTrant son livi:o h Cliarles IX : 2.000. —
049. C'est le livre de l'art de la Faulconncrie.
Paris, pour Pierre Sergent, première édition de
ce livre rare : 2.300. — (153. Los Ruses du lira-
connage. A Paris, chez Lottin (1771) : 400.
655. Ci-après scnsurt le Viandier. Cette édi-
tion, imprimée avec les caractères do Pierre Alain
et .\ndré Chauvin (Angoulème, vers 1492), parait
être la plus ancienne connue ; l.UOO. — 656. Le
grand Cuisinier de toute cuisine. Paris, parli'an
Bonl'ons, libraire : 380. — 663. Le P:\tissier
françois. A .\nislerdam, chez Louis et Daniel
Elzevier (ICrw). Bel cxempl. relié de Traulz-Ban-
zounel : 1.020.
672. Pensées diverses. Amsterdam, Meinard,
Uîtwerf (1749). Excmpl. aux armes de Louis-
César duc de la Vallièro et de .Teanne-.lulie-Fran-
çoise de (^russol, sa femme : 510. — 073. Préju-
gés et fanlaisics mililaires, par le prince do
Ligne. Kralovelhota (1780). Exempt, aux armes
de Louis-Philippe, duc d'Orléans, lils du liègcnt,
avec 15 viguelle-i jinr Clioll'ard, 2 culs de lampi;
et 20 planclies : l.OôO. — 675. Recueil do figures,
groupes, etc,, des chiVteau et parc de Versailles.
A Paris, chi'z Thomassin (1094). Exempt, conte-
nant 218 ligures gravées ; roi. anc. : 401).
(.1 suivre.'^
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Lo JIus(''e du Louvre vient de taire linéi-
ques nouvollos aci|uisilions, onlro aulnes :
Un lias-rolicl' pour lo ilépiirleinonl de.s anti-
([uité.s orionlulos. Plusieurs cuupe.s avec
inscriptions i''lrus(|ues on Kfei'Ti'C^ pour lo
d6[mrleiiiont do lu l'éramiipio. In bronze
arabe du \iv" siècle, et une plai|uetto on
bronze, l'npialde l'aïonce do Koutaïa, pour
lo département dos antii|uilés orientnlos. Un
lias-rolicf ri'préisentant le sacrillce d'un tau-
reau, pour lo ilépurteiuent do.s nnlii|uilés
groci|ues ol romaines ; i-o biis-rolii'l' a appar-
tenu au curdinal Kcsch. In l«i|uo japonais de
Kurin ; imo éi'ritniro de laipie d'oi' ot do laipio
noire, dont lo l'ouvori'lo 1res Immbù est Jécori*
d'un cavalier montant un cheval exiicuté on
étain.
IHnix nouvollos toilos au Musée ilu Luxem-
bourg . .liiitmce (le ilccemhrc ru l'inlmiilc
\<av M. l':doll'olt (Snlon du C.hamp-do-Mars» .
et La Foi de M=" Cécilia Wenlworth (Saloa
des Cliamps-El.ysées).
Des soixante-dix peintres qui avaient pris
part au concours d'esquisses ouvert entre les
artistes français pour la décoration de la
mairie de Bagnolet, trois seulement, MM.
Louis Béroud, Rachou, Pierre Vauthier, ont
été jugés dignes de se représenter aux épreu-
ves du second degré. On vient d'expo.ser, à
l'IIotel-de-Ville, les fragments à grandeur
d'exécution qu'ils ont été invités, suivant
l'usage, à fournir.
Tout récemment s'est ouverte, chez Le Barc
deBoutteviile, rue Le Peletier, la sixième Expo-
sition des jjeintres Impressionnistes et Sym-
bolistes.
Un grand nombre de Congrès internatio-
naux doivent avoir lieu pendant l'ExpositiOB
universelle qui va s'ouvrir le mois prochain à
Lyon : Congrès de sociologie, de mutualité,
d'Iiygiène, d'assistance publique. Congrès co-
lonial, Congrès de l'Alliance française, Congrès
des Sociétés de gymnastii|ue, de géograjihie,
de médecine, d'enseignement, etc., etc. Ces
réunions se succéderoni sans interruption du
26 avril au 1" novembre dans lo palais d©
l'Université.
A chaque groupe do la classification géné-
rale des produits exposés correspondra une
série de Congrès où .seront traitées les ques-
tions intéressant chacune des fractions de ces
groupes ; il y en aura plus de 80.
La Société anglaise des peintres aqua-for?
listes ouvrira, à Londres, son Exposition an-
nuelle du 12 mars au 7 avril 1894. Des gravures
de Marc-Antoine seront exhibées à cette occa-
sion.
La Société des Beaux-Arts de Bohème pré-
pare sa 5ô° Exposition annuelle, qui aura lieu
à Prague, dans les grandes salles du Palais
dos Beaux Arts tlîodolphinum), et durera du
1.") avril au 15 juin 1891.
.\ riCxpii.sition do peinture ot .sculpture a
succédé, au Cercle 'Volney, depuis lo 1" mars,
une E.xposition d'aipuirolles, pastels, ilessms.
oaux-i'ortcs. etc., qu'on peut visiter sans regret,
car les n-uvros intéressantes y sont on assez
grand nombre : acpiarellos do MM. .MIongé,
lirivaz, (iosselin, Orolloron. .Moronu Nérol,
Vuillofroy, dont lo talent suliro el vigoureux
semble bien l'ait pour rendre les sévères
paysages picards qu'il prend comme sujets ;
les gouaches do M. N'o/.nl. les dessins de
M. Luc (I. Morson. ol les très gracieux el
vivants portraits do M. Huns: les pastels do
MM. Uégamey, Horrol, Inill, Itrémond, l'iguet,
Vidal ol (ioorgcs Dosvallièros, dont on roinar-
(|uo beaucoup un portrait de llllolto. ot une
très vibrante étude do jeurto fommo révouse.
76
LA CHRONIQUE DES ARTS
On s'arrûlG aussi volontiers un instant devant
la belle et fine coloration dos émaux de
M. Georges. .1. T.
NOUVELLES
^;% Par arrêté ministériel, M. lîlanc (Jo-
seph), artiste peintre, a été désigné pour
faire partie du C.ons9il supérieur d'enseigne-
ment de l'Ecole nationale et spéciale des
lieaux-Arts, en remplacement de M. Yvon,
décédé.
+*:)< Par arrêté préfectoral, .M. Gh. l-'ormon-
tin, commis princi]jal à la [jréfecture de la
Seine, ancien professeur à l'Université, est
nommé conservateurdu Musée municipal Gai-
liera.
*** Les journaux s'occupent beaucoup
d'une petite révolution qui vient de ^'accomplir
dans l'Administration des Beaux-Arts. L'em-
ploi de commissaire général des Expositions
il l'étranger serait supprimé et M. Roger
Ballu, qui a rempli cet emploi à Chicago, est
ramené à ses fonctions ordinaires d'inspec-
teur des Beaux-Arts. Le Temps écrit que
l'emploi de commissaire a été supprimé, parce
ijue, tout bien considéré, on s'est aperçu qu'il
ne répondait à aucun besoin sérieux : d'autres
journaux ne se prononcent pas au sujet de la
fonction, mais attaquent vivement le fonc-
tionnaire. Nous attendrons (lue l'Administra-
tion des Beaux-Arts ait parlé pour nous pro-
noncer sur cet incident.
*** La Société des Artistes français est au-
torisée à accepter une somme de 4u.uii0 francs,
qui lui a été léguée par M. Bailly et dont le.i
arrérages devront servir à la fondation d'une
maison de retraite pour les artistes français
ou à la création d'un ou plusieurs lits dans
une maison analogue déjà existante.
La Société centrale des Architectes français
est autorisée à accepter une somme de lo.iiDO
francs, qui lui a été léguée par M. Bailly et
dont les arrérages seront joints aux fonds de
secours de ladite Société, pour être employés
au soulagement de ses membres malheureux.
*** M. Spuller, ministre de l'Instruction
publique, a reçu, mercredi, les délégués du
Comité des fêtes littéraires qui doivent être
organisées, cet été, par les deux grandes
associations artistiques du Midi à Paris, les
Ci;/aliers et le Félibrige.
Le principal attrait de ces fêtes doit être l'inau-
guration, par un spectacle formé de pièces an-
tiques, du théâtre romain d'Orange, partiel-
lement restauré. Les délégués ont exposé à
M. Spuller le haut intérêt d'art et le caractère
national qui s'attachent à la représentation
annuelle d'u'uvres de l'antiquité grecque et
romaine sur le théâtre d'Orange, devenu un
véritable Bayreuih français.
Le Ministre a promis son concours et a
donné son adhésion au projet de M. .Iules
Claretie. directeur de la Comédie-Française,
consistant dans -l'organisation, suivant le
mode antique, d'un double spectacle composé
A'Antigone et û'CKdipe-Roi.
Ces fêtes seront complétées par l'inaugura-
tion de monuments dans Vaucluse, entre
autres celui du Tambour d'Arcole.
*** La Cori'efsjiondinire historique et «;•-
clieotofji'ine annonce qu'on vient d'otl'rir au
Musée de la Monnaie un dossier de dix-sept
pièces manuscrites (1780-1/81), relatives à la
succession de J.-Cli. Boêttiers, graveur gé-
néral des Monnaies de France.
*** t'n vol important a été commis dans la
nuit du 5 mars au Musée du château Borély,
à Mar.seille. De nombreux objets précieux ont
été enlevés, entre autres la croix pastorale de
Mgr Belsunce.
*** TJn incendie a ('■daté le ]" mars à l'hô-
tel de ville de Palma, dans l'ile Majorque, et
a détruit une partie de ce beau monument de
la Renaissance espagnole. Fort heureusement,
on a pu localiser l'incendie au milieu de
l'édifice et en sauvegarder les parties les plus
caractéristiques et une grande partie des
(l'uvres d'art qu'il renferme, notamment le
Martyre de Saint-Scbnstien, de Van Dyck.
*** Le Musée ottoman de Tchinli-Kiosk
vient de faire l'acquisition d'une collection de
monnaies byzantines, allant depuis Constantin-
le-Grand jusqu'à la prise de ('onstanliuople.
Cette collection, dont le catalogue paraîtra
sous peu, a été achetée au général 1)' C. Ma-
cridi pacha.
**:); Une Société d'archéologie arménienne
sera bientôt fondée à Titlis par quelques no-
tables Arméniens de cette ville : elle s'occu-
pera surtout de réunir des antiquités armé-
niennes en vue de la création d'un Musée
spécial.
:i:*:f, Vb. IngénieuT anglais, chargé d'établir
un réservoir à barrage aux environs d'As-
souan, propose sérieusement, pour faciliter
son travail, de transpr>rter le Temple de
Philae tlans l'ile de Béghé. 'Il n'en coûterait,
parait-il, que cinq à si.x millions de francs. Xe
serait-il pas []lus simple, pendant qu'on y est.
de transplanter le fameux Temple d'Isis à
Londres môme, dans les environs du British
Muséum ? Avec quelques aménagements inté-
rieurs, on pourrait même y installer le Musée
d'antiquités de Gliizeh. suivant le vœu chari-
table formulé dernii'rement par notre con-
frère VAtlurnein/i, sous prétexte que les
Egyptiens <i regardent avec horreur, mépris
ou indifférence les restes de leur ancien
empire. »
1)1 RER r.EItllWUS ET XE.\01'11\MOS ATIIEWIOS
Dans le dernier numéro de la Gazette des
Beanx-Arts (page â6t)), M. Yalabrègue a juste-
ment insisté sur l'intérêt de la signature de la
Vierge <nt Seriii : Atbertiis Durer Geraianu.i
fdciehnt. «En 15U6, Durer était eu Italie; or, re-
marque M. Valahrêgue, celte déclaration de la
ET DE LA CURIOSITE
nalionalilii de l'artiste ne se serait point trouvée
dans une composition exécutée en Allemagne.»
Ce qui est vrai de Durer l'est aussi des artistes
grecs. Diirer n'en savait rien, puis(iue nous ne
sommes guère édifiés à ce sujet que depuis une
vingtaine d'années, mais il se conformait, par
instinct, à un usage que les sculpteurs d'Athènes,
travaillant à l'étranger, ont suivi presque sans
exception .
Résumant, à ce sujet, la doctrine exposée par
M. G. Hirsclifeld, j'écrivais en 1885, dans mon
Traité d'épi'jraphie grecque (page 514): « Les
artistes font généralement suivre leur nom de
leur ethni(]ue lorsqu'ils exécutent des (riivres à
frira,! ffer, et omettent l'ethnique lorsqu'ils exécu-
Icnt leurs Oîuvres dans leur patrie. »
Un curieux exemple de cet usage est la signa-
ture du céramiste Xénopliantos sur un n;agiiilique
vase peint, à reliefs dorés, découvert à Ktrtch en
Crimée, l'ancienne Panticapée. L'inscription
porte : Sevô^avTo; èitoÎTiciev "Aflriv... On a autrefois
voulu compléter ce dernier mot en 'AOïivri<jt et
traduire « Xénopliantos a fait à Athènes », mais
il est évident qu'il faut lire 'AOrivaïo; et traduire :
« Xéuophantos athénien a fait. » Or, le stylo un
peu surchargé de la peinture, l'importance des
rehauts d'or, la scène enfin, iiui représente des
chasseurs vêtus à l'orientale, ti>ut semble prouver
que le céramiste Xénopliantos habitait l'anlicapée
lors(|u'il a peint le vase en question et qu'il a
choisi u.i sujet et une technique qui pussent
séduire ses clienls. Il était dans la même situation
que CCS ouvriers français expatriés eu Améri([ue,
dont on nous [larlait récomment dans la Galette
lies Ileaux-Arls, qui en arrivent si vite à faire
(le l'orfèvrerie américaine. Je suis de plus en
plus persuadé que presque toutes les o'uvres dites
athéniennes qu'on a découvertes on Crimée n'y
ont pas été apportées par le commerce : ce sont
les artistes qui ont émigré, non les œuvres.
Ainsi se forma de iionno iieuro un style scylho-
grec i[ui devait exercer une grande influence sur
l'art de l'Europe centrale. Si Durer était resté à
Vcni.so et y avait ouvert un alclier, comme .lo-
hannes Alemannus, nous aurions eu aussi sans
doute une école mixte, germano-vénitienne, fje
rapprochement no parait pas inutile li signaler.
Sai.omos IJkin.vcii.
Académie des luscriptions
Vn ilfssitt lin Musée du Louvre. — M. Paul
Durrieu, l'un des conservateurs du Musée du
Louvre, signale à l'Académie un grand dessin
acipiis avec la collection lîaldiiiucci, en ISiHl,
et dont le vérilablc caractère n'a jamais été re-
connu.
Ce dessin a été classé dans l'Kcolo itiilionue
parmi les imitateurs de (iiotto. Au moyen de
rapprocliemeiils avec <Ies miniatures, dont l'au-
teur est nummè par des texies contemporains.
M. Durrieu essaye d'établir (pie ce proleiuln di's-
sin italien duil élre restitué à .\ndiv Ilcaunevcu
de V'aloiu-ieniics, le célèbro sciilplenr iieintro du
roi Charles V ri du duc de lierry. ipie Frjis-
sart regardait cunime le premier artiste do son
temps.
Ce dessin, d'une superbe composition, repré-
sente la mort de la Vierge, son assompliou et
son couronnement, avec saint Jean, patron du
duc de lîerry, et saint Etienne, patron du dio-
cèse de Bourges. M. Durrieu suppose que c'est
un projet de peinture murale qu'il rattache aux
travaux que le duc de Berry faisait exécuter
sous la direction de Beauneveu, dans le diocèse
de Bourges, particulièrement à Bourges même
et dans le château de Mehun-sur-Yévre. Aux
yeux de M. Durrieu, ce dessin constitue un do-
cument infiniment précieux pour l'histoire en-
core si obscure de la peinture fran(;aise au Moyen
Age.
MM. Eugène Mi'mtz et Robert de Lasteyrie,
membres de l'Académie, ajoutent à la communi-
cation de yi. Durrieu d'intéressantes observa-
lions, mais ils font leurs réserves sur l'attribution
((ue l'honorable conservateur du Musée du Lou-
vre, dont ils ne partagent pas le sentiment, a
essayé d'établir.
Communications diverses. — M. Jules Oppert
lit un Mémoire dans lequel il fixe, en s'appuyant
sur 1ns meilleurs textes, la date de la destruction
du premier temple de Jérusalem. Elle a eu lieu,
d'après l'honorable académicien, le dimanche
39 février ou le mardi 2 mars de l'année 561 avant
l'ère chrétienne. Le siège a commencé le 15 jan-
vier .580 et la prise de la ville à été faite le ven-
dredi 28 juillet 587, la dix-neuvième année du
règne do Nabuchodonosor.
— Une commission de six membres a été
nommée au scrutin, pour proposer un projet de
publication des chartes et diplijmes. Ont été
élus : M^L Delislc, do Rozière, d'Arbois de
Jubainville, Longnon, R. de Lasteyrie et l'abbé
Duchesne.
— Il a été donné lecture, au début de la séance,
do doux lettres : l'une de M. René tl'.agnat, profes-
seur au Collège de France; l'autre do M. Je
Maulde La Clavière, qui posent leur candidature
■\ la place devenue vacante par le décès do
M. Waddington.
La séance s'est terminée par un comité secret.
Société des Antiquaires de France
M. le Président annonce la mort de M. Félix
Riibiou, membre oiirifspiuidanl.
M. de Marcheville est élu correspimdanl.
M. Omont olïiv. de la pari de M. Tainizey de
Larroipie, une notice sur M. .\dolphe Magen, an-
cien correspondant dans li» Tarnet-Uaronne.
M. Cagnat fait connaître une inscription inédite
di' Lanibèse d'où il résulte i|uo la légion lll' .In-
iliista prit part il l'expéililion île Soptinio Sévère
en Mésopotamie.
M. do ltarllii'>lemy lit, au i».::. d'' M. Millnnl.
une noio sur la mélallurgio dans la vntléo du
Pelil-Morin.
M. Miclnui signale connue une omiviv antiipio
reprèsenlant en bas relief llerculi- au jardin des
llespérid<'!i,uno mosaïque publié(> dans le bulletin
de la Soriediiil espinioln de exfiirsioiies de
Madrid.
M. Durrieu fait coniuiltre dos iinnlogics fmp-
panlos entre plusieurs mininluivs du brévintro
78
LA CHRONIQUE DES ARTS
(li-iioaiii oti cfii'Iains tablf-aiix anciens.' lien con-
clut que ce- fameux manuscrit offre, en quelque
sorte, une galerii' des poinluren les .plus céld'bi'fts
de leinoqne, et qu'il ne sullit piis de voir un sujet
reproduit plusieurs fois pour attribuer ces rcpro-
ductionsi'i la même main. DiO'érnntos observalions
sont échangées à ce sujet entre MM. L6\y de la
Marche, Jlfmtz, Duplessis, Berger' et do (îoy-
mmller.
M. lOmile Payard' cmiimuiiique uuf slùle Irou-
\ie ài- liippone et repi'éseiilaiit un homme avec
un.a3:neau-:ises'pieds(.sans douteiine st(!lo votive).
M; Blanchet lit im mémoire sur d>>.s- patores en
argi'nt trouvés à Kze (Alpes-Maritimes) et où se
trouve llguri'e l'apotliéose d'Hercule:
M. Héron do Villefossc. ccmnwitiiqu'ê de la part
de M. Gavanlt un note sur une stèle votive dé-
couverte- à- Alger.
M^ Ravaissou-Mollien donne des' ronseigne-
mentS'snv les éludes faites' panljécmard de Vinci,
et par d'autres savants d'après lui. dAnsle liutde-
liermetlre à l'honnnc de voler dan.s. !cs airs, et
signale à. ce propos la belle publication, du.ma'
nuscrit de Léonard entreprise, par. MM. SaJaach-
nikoffet Piumati.
M. Edouard Blanc présente une inscription,
relevée par lui en Tunisie et remoidant au règne
de NervaL .Sa. teneur permet de rectifier l'opinion
qui plaçait l'ancienne ville de ïhigès dans l'oasis
d'El l^udian.
NECROLOGIE
On annonce la mort du peintre Armand Ber-
nard, ancien pensionnaire de la villa Médicis,
décédé en sa soixant-e-quatrième année,, chez les
frères- Saint-Jeau-de-Dieu. .
M. Imbert, peintre-décorateur du Théàtre-des-
Arts, à Kouen, est décédé dans^ eetie ville le
26 février.
On annonce de Wiesbaden, la mort, à l'âge de
soixante-quatorze ans, de l'archéologae russe
Cliarles de Becker.
-*_-.'-ï7^û..*OSWiF*vQ.^7-^i-*—
BIBLIOGRAPHIE
Ricii.va© MuTiiER : Histoire: de la Peinture au
xix? siècle (en allemand). — Munich, flirtli,
3ivaluanes. (Voir la- Chronique àa.& avriL1893.)
Nous avons annoncé l'année passée' l'apparition
du premier fascicule de cette grande ^(Histoire
lie ta Peinture (ni -atK' siècle' » tentée un peu
prématurément, semble-t-il, par un dt-s meilleurs
critiques d'art allemand, le D' Richard Muther;
conservateur au Cabinet des Estampes de Munich.
Les trois énormes volumes sont pai-aclievés, et,
de Munich, se sont répandus dans tous les pays
delangue allemande. Il ne manquera à cette histoire,'
si l'auteur ne lui donne pas un complément, iifue
les six prochaines années de peinture, car- elle
clôt' très précisément sur des renommées à peine
d'hiec; quelqreea-unes à peine encore d'aujourd'hui.
Les peintres les plus' notoires des Expositions do
189:1 y ont déj;\; leur grand paragraphe sinon leur
chapitre: ainsi MM; Ary Renan, Aman .Jean,
Helleu. parmi les Français : Bo^cklin et Stuck,
parmi les .'Mlemands : Khnoppf, parmi lesBelges.
On voit que les admirations du D' Muther .sont
loin d'être retardataires. An reste, l'éclectisme et
l'impartialité de cette lustoire de la peinture sont
aussi strictes que possible.
La Franco occupe dans ce copieux livi-e la
place la plus importante, celle qui lui est due,
prescpio autant de pages à elle seule que l'Angle-
terre et l'Allemagne réunies'. C'est assez dire qne
cet honneur, au reste si justement mérité, lui a
été accordé s;ins aucun marchandage et sans aucun
regret. 11 est toujours agréable d'enregistrer uu
tel hommage quand il vient et de l'étranger et
d'une a-titorité telle que M. le D'- Muther.
Le plan de cette leuvre colossale, dont toute
l'Alh'magne artistiqme .s'est pTéoccupée ces der-
niers mois, est particulièrement remarquable;
Rarement vit-on ensemble si bien ordonné, équi-
libre si parfait dans toutes les subdivisions, em-
branchements et sous-embranchements, til con-
ducteur' si expertenient démêlé pour sui\Te, par
exemple, le cours d'une influence de France en
Russie à travers l'.illemagne; et du Japon en-
France s'il s'agit de réalisme; d'Italie eu Angle-
terre; puis d'.\ngleterre en France de nouveau,
s'il s'agit de prérapliaëlisme:
Au .sens de M. Mulher; (toya, Greuze et Hogarth
sont les trois grands précurseurs de l'Art moderne,
qu'il fait com-nencer' à eux. Ce point de départ
établi, il est du plus vif intérêt de constater la
science consommée dont dispose l'auteur pour
exploiter et mettre au jour- tous les filons de cette
mine si riche, déjà tant fouillée en tous' sens,
mais dont aucun critique n'avait encore tracé le
plan avec une telle préci.sion. La documeitation
du D' Muther n^'omet lestravaux d'aticnn de ses
prédécesseurs : pas un article de la Gtizette des
Bemix-Arts n'est oublié. Ne ^'eut■'on qu'un
exemple de cette probité synthélique ? qu'on' se
contente de lire l'immense chapitre coiisacré au
seul MUTét-, qui apparaît air critique allemand
comme le maiire par excellence, dont l'art est:la
clef de voûte de< toutes les tendances réalistes et
idéalistes des écoles modernes, pour une fois jus-
tement pondérées en un seul homme.
Les cinq grands chapitres qui devaient diviser
l'oeuvre du D' Muther, et que nous avions an-
noncés, étaient ou s'en souvient : I. L'Héritage
du wni' siècle ;\l. Le Betoiir aupassé; III. ie^'
Conquêtes de l'Esprit uioderne; IV. Les Pein-
tres delà Vie; V. Le Noi(velldéalis>ne. Ce der-
nier chapitre, forcément incomplet, s'arrête pour
ainsi dire sur la journée d'hier et non point sur
un mouvement achevé'. Stuck, qui succède à
Bœckliu en Allemagne, n'en est pas encore,
espèroHS-le, à la moitié de sa carrière, et Bcecklin
lui-même de\ient, avec l':Vge, un coloriste tou-
jours plus fougueux; qui paut nous rései-ver
en-core quelques surprises. Le livre du D'' Muther;
danî; sa parfaite impartialité, ne conclut du reste
pas autrement qu'en prêchant le triomiihe de l'in-^
dividtialisme en dehors de toute école, de tout
esprit de parti, de toute idée préconçue. Aussi,
tanlis qu'il indique en France J. F. Millet comme
exemple, il choisit en Allemagne Menzel, et il
ET DE LA CURIOSITE
clùt son Toluiiie en iJi'oiioiii;uiit une Jerniére fois
son nom.
Millf gravures, reproduisant aussi bien tout
ce qui eut son lieure de célébrité tjue beaucoup
ide iielles cruvres, inconnues ou ooliliàes du fait
de leurs propriétaires ou des circoiislapces, iont
/ià. cette leuvre une parure 1res variée, et Buflieent
amplement par leur choix et leur expressif (grou-
pement à permettre aux curieux cjui ignorent
ï'alleuiand de se faire une idée du bon ordre et
du nomlire de renseignements fpie renfcraae ce
travail de Ijénédictin.
Deux ou trois oublis cependant sont regret-
tables, mais sont à reprocher au.D' Muther, uni-
quement parce qu'il a voulu êtr'- absolument
.complet dans les détails. En Suisse, il passe sous
silence certaines individualités importantes :
Edmond de Pury, Léon et Aug. Henry Borthoud.
Buc.hser, btûckelborg, l^reiswerk, .Sandreuter et
llodlcr. La jeune école polonaise est à peu pré î
ignorée. IJe même l'artiste dont l'u-uvrerenJerme
toute la Roumanie ; X. .1. Grigorcsco, qui était,
en outre, à citer comme peintre.de la guerre russo-
tui-que à cùté de Veroschagine... J'ai le droit,
n'est-ce pas, de signaler ces quelques involoji-
taires négligences, puisque M. le D' MuUier a
consacré tout un chapitre, du reste si juste à
tous points de vue et si bien compris, aux .lapo-
nais contemporains.
\Vm. Km.
Le tome second de D/^f/iUiéresaenoe, par Max
NORDA.U, traduit do l'allemand par A. Uietricb,
vient de paraître chez Félix Alcan. Nous n'avons
rien àajouter au compte rendu qui a étéidomio diu
premier volume ; on retrouve la même à prêté de
critique, les mêmes jugements ingénieusement
motivés et concluant à des condamnations souvent
excessives. L'auleur en terminant tice l'horos-
cope du vingtième siècle : « I.'.Vrt de l'avenir,
écril-il, ne Hcra ni seulement romantique, nisuu-
Icment réaliste, ni seulement individualiste, mais
parlera, après comme avant, aussi bien par l'a-
necdoclo à la curiosité que par l'imitation ;\ la.
joie do reconnaître, et, par l'extériorisation de la
personnalité de l'artiste, à la sympathie.» En som-
mr, il n'y aura ri<ii de changé ; est-ce tant luiouxf
A. DE L.
ScieiiC)' et fiiisir.— Incompatibilités prétondues,
C.oncilialion par l'csthélique, parM,vi!Bu:ic l-ii\i-
VK.vit. l'ari.'i, chez Uogcr et Cliernoviz, 7, rue
des Grands-Augusiins, 1803.
L'antiMir cherclio il établir que Scioire et l'oi.'-
sie ne soni point doux termes inconciliables, irré-
ductibles l'un à l'aulrn ; ils no répondent point il
deux catégories de faits séparés dans le monde
extérieur ; un même objet suggère fi la fois émo-
tion et notion; il renseigne et il exprime; il est,
en même temps, réalité qu'il faut connnllre,
beauté — nu laidiur — qu'on doit tinlir. M. Mau-
rice (iriviau ]iropi)Sc' une science de l'esthélniue
qui s'appuie sur les travaux de llelmhollz. Tainc,
(iuyau, Chevreul, Sully rrudlnenme, (.'.liarles
Jluury. IJarwin, Herbert Spencer, (Jrout Miou.
l''ucbner; et il espère, en particulier, que lor.sc[uo
l'esthéliiiuc aura une lexicologie, une syntaxe, une
rbétoricpin spéciale.><, rationnelles et soienlillques,
nous serons tous plus en état de mieux apprécier
et de sentir .plus pleinemeott des œuvres d'art.
Nous venons de recevoir les deus pramiersCfas-
cicules d'un important ouvrage isiir VAi'Cliitec-
ture franrnis&< ciclle et doinestique du xi« ati
xvi« siècle. C'est un recueil de documents classés
méthodiquement avec tous détails graphiques ser-
vant à la restitution complète des monuments vi-
sés : l'onsemble comprendra .six cents planches
dessinées par MM. Géi-is-Diijot eiTh.L.vMBERT,
architectes, et formera 15 fascicules réunis en trois
volumes.
Nous reviendrons sur cette publication, faite
par Aulanier et G", éditeurs, quand elle sera pins
avancée.
Journal delà Jeunesse. — 1109« livraison. —
Texte par Pierre Maël, Danielle d'.\rthez. Cécile
Segaud, le commandant Stany et Louis Barron.
Illustrations dii : A. Paris, Mybach, Zier, etc.
Tour du Monde. — 1730" livraison. — Sis
semaines sur le Nil, par M. E. Cotteaii. — Seize
dessins de Th. Weber, Privât, Bazin, RiUTe,
Maynard, Boudier et une carte.
Bureaux à la libi-airie Hachette et G'', 79, i)ou-
levard Saint-Germain. Paris.
CQNtiEBTS DU DIMANCHE U MARS
Conservatoire. — Symphonie on la majeur
(MondelsaJion) : Les Bohi'iiiien.i, chceur (Schu-
\na.aa),- Concerlo pour hautbois (Hiendel), M.O.
GiUet; Lan SuiiUes-Maries de /nxier, :j' et 4» par-
lies (Paladilhe); Ouverture d'£i/mo>i< (Beethoven).
Concert Lamoureux. — Symphonie en si
bémol u"! (Schiimunn); Jeanne d'Arc nu Intcher
(Listz) ; httr.ùdiictioii et ro,ido citpricriogo.\)Onv
violon (Saint-Saéns): Suite po'Uitfur. pour or-
chestre (G. Galeotti); lièoes, poème (VÀ'aguer);
Ih-tuide ninrche de frle (Wagner).
Concert Colonne. — Le Itaïuiem do Berlioz
avec !■■ concours di' .M. WarmbrodI.
On nous écritdo Lyon qn'api'ès E. Isayo et S«-
rasate, la Société de musique dassiiiuo a fait
iiilendre M"" ICmilie Blanc, une pianiste <1«' gnuide
race dont le succès n'a pas été moindre que celui
dos deux illustres nniitres de violon.
MM. Ilans liichler, do Vienne, et liiolmnl
SIrauss, de \Vcim»r. participeront, avec MM. ller-
mann lievi et Félix Molli, i"» la dii-eclion musicale
lies représrntatinns modèles cpii senuil ilonnéi'S
cette aniiéiM'i llayreutb, du l!> juillet nu U» aoiM.
il seror.l consBcrèo.'» A /Vfr.««/(i'. i* riiii(i'ui'n.<«T et
Il LoUciuiriii, n\onté pour la première fois nu
théftlre Wagner.
I>,.rsil<it sera joué les 10, 33. ao, W julllel. •,'.
r>, '.1. ir> et l'.t aoiii.
Luhen>nin les a», Tt juillet, il. l«>, li ol 10
(loftt.
r-iH)i/irt'((.fe»- les !«t, »" juilli'l. ti. 1!1 ol 18 noiM.
80
LA CHRONIQUE DKS ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT AU CATALOGUE
GRAAIÎRES ET EAUX-IORTES
PUBLIEES PAR LA
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
A.:^ IV i: K 1 s î> »
£
PEINTRES
GRAVEURS
SUJETS
PRIX DES
ÉPI '.El
Avant
la lotlre
;vES
;
Sur
ParchtmiD
Sur
Japon
Avec
la lettre
1120
S. del Piombo.
Tli. Lawrence
Rembrandt.. .
Duccio
Velasquez. . . .
Titien
Raphaël
Mantegna. . . .
Clodion
E. Meissonier.
A. Bœcklin...
A. Moro
FransSnj-ders
Baschet
.T. Bail
A. Biecklin.. .
A. Edelfelt...
CI. Popelin. . .
De Largilliére
Bramley
(Jhassériau. . .
M'iie Nely Jac-
quemart
P. -P. Riibens.
Ingres
Van Dyck. . . .
Vittore Pisano
G. Moreau.. . .
Burne Jones. .
Jasinski
A. Bertrand. .
Héliogravure Duiariiin.
lldiiigr. Gfiirgps IVIIl,
H. Manesse.. .
E. Decizy ....
Iléliiigrjiurt Biijariiin .
A. Bertrand. .
Ilcliiigrature Du|arillD.
Dfliiigr. Cforges Ptlil,
L.MuUer
H. Manesse . .
A.Gilbert....
E. Decisy
L. Muller
lleliogr. Gforgps fetil.
Ilfliiigraiarc Hujariiin .
F. Milius
Iléliogr. ficnrges Pelil.
A. Gilbert....
Kratké
PIiototyp.Lar-
ger .".
Béliogr. Cforgcs Pelil.
F. Courboin. .
A. Bertrand. .
Ufliogr. ficorges Pflil.
Jasinski
Htliogr. Gcorgfs Pi'til.
Odiiigraturf Dujardin .
Le Cardinal Pucci (Musée Impé-
rial de Vienne)
t)
))
1)
1)
15
»
»
20
»
))
t)
))
»
»
»
15
»
»
15
15
*)
1)
15
15
15
11
15
15
15
15
15
»
15
5
30
»
i
6
5
i
■j
))
4
4
6
5
6
i]
(j
6
4
4
4
4
6
4
5
5
i>
4
5
30
4
5
4
4
3
1131
1122
1123
1124
La Princesse Clémentine deMet-
ternieh (planche en couleurs).
Le Butor (Musée de Dresde) . . .
La Vierge entourée d'anges. . . .
Portrait d'iiomme (Musée de
lîouen)
20
»
3
IPÔ
Nvmphe et Berger
3
11 -Vi
La Vierge au Poisson
2
11-27
Sainte Famille
3
1128
Bas-relief demi- circulaire en
bronze
»
H-^c)
Sur l'Escalier
2
1130
Portrait de M"je E. M
2
1131
Sirènes et Tritons
4
1132
ii;^^
La Reine Marie d'Angleterre.. .
La Fruitière
3
3
1134
1185
Francisque Sarcey cliez sa tille.
La Besogne faite."
4
4
1136
1137
Les Pécheurs de Sirènes
Repasseuses
4
2
1138
IliuirilV (Email)
2
11,30
Piorre-Viucent Btrlin
2
11 'tO
MiieDuclos
2
1UI
Vieux Souvenirs
4
1142
Alexis de Tocqueville
2
1143
Adolphe Thiers
3
1144
Gérés et Pomone
3
1145
Armure allemande, vers 15L10,
vue de dos
»
1146
Delecluze (Collection de M"i«
Viollet-le-Due)
2
1147
Van Dyck et Endymion Porter
(Musée du Prado)
3
1148
1149
Portrait présumé de Marguerite
Gonzague (PI. en couleurs)..
Pasipliaé (Email peint pr Graud'-
homme)
20
2
1150
1151
1152
Persée et les sœurs de Gorgone.
Parure d'or ciselé ornée d'émaux
peints par Grand'homme
Prince persan
3
2
2
Le Rédacteur en chef, gérant : ALFRED de LOSÏALOT.
Pans. — Imprimerie de la Presse, 16. rue du Croissant.
N» II. — 1804
BUREAUX : 0, RUE FAVART
17 Mars.
LX
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT .-V LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAiSSANT L£ SAMEDI MATIN
Les aionii/s à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et dj la Curiosité.
Un ni).
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr-
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de la Tour du Pin-Chambly
Venir; .raito à l'IIùti'l iJrouoI, le 26 février, par
M" Geoucks Dudiiesnk et M. IIkniii II.Mto.
Cette vente de talileaiix anciens, aiiuiirellcs et
dessins a produit ; 'lO.-j'iS fr.
Taiîi.iuux. — -"i. Illoeniiierl (.Vliraliain). La Cha-
rité : 720; et 6. L'Avarice : 720. — 10. Jlol (Fer-
dinanil). La Vue: 1.600; et 11. Le GovM : 1.550.
2'i. }'/>n Dijcli (Antoine) (allribué iV). Vieille
l'iiiiine rii prirru : 2.iJO0. — :jl. Gculnin. Le Mar-
clianil de poi.i^soiis : l.Z'iO. — 32. Grciizc (attri-
bué il). Madeleine: l.!K)0. — /l'i. Mi-iiU-n (Van
der). Entrée de Louis XIV à A rras ; 2 . 0.50 ; et ^5.
Siège de Valencioniies : L.'îilO. — AH. Xrischcr,
Portrait d'hoinnie : 02ii.
.'l'i. Hons (llinri): Les Cascalolles de Tivoli.
l'^lïi.'l de malin: 750; el 55. Les Nymphes. Elïet
de soleil couchant : 720. — 5». Riii/.irh (Unchel):
Iris, rosi's. Heurs diverses et papillons: 520. —
O'î. Riijiht(rl Sdiiiio (attribué à). La Itelle jardi-
nière, mémo composition ([uo la Uidlo jardinière
du Musée du Louvre : 5.0(X).
75. l'cc/.'o/./e (.leui) faltribuô ù). liuveur tenant
un verre; et 70. .leuiu: femme; ensemble: 1.020.
— HO. l'ùibi (Léonard do) (écolo de). La Jocondo:
1.2."iO.
Objets d'Art et d'Ameublement
La veille des objets d'art et d'ameublement ap-
partenant (l M. X.... faite les 5 et (i mars par
M' P. CiiKVM.LiKii el M. Manniieim, a produit
yi.A'2i'. francs.
Principaux prix :
Poui;i;i.viNi:s i:r Kaii:ni;i;s. — I. l).u\ bras-
appliipii's composés chacun d'un candi'labre Luiiit
XV' en bronze doré, modèle rocaille, enrichi d'une
li(,'uiiuo it di^ Heurs en ancii'niio porcelaine île
Saxe : 1.950. — :!. (Jualre lixnrines irancienne
porcelaine de Saxe : les Saisons : 1.010. — 21
Deux grands vases en porcelaine moderne de Sè-
vres : 2.550. — 22. Grand plat en ancienne por-
celaine de Chine, famille rose : 400.
(ÎRKÈviiERiE. — .58. Deux girandoles do style
Louis XV à sept lumières chacune : 3.3-55.
.\rmes. — 67. llausse-col en fer gravé et doré,
(xvr siècle) : 3.100.
MAiîimEs. — 140. Cof/«eHerie, statuette par Car-
rier-Belleuse : Il 100.
BiiONZES d'.vrt et D'AMEini.EMENr. — 144. Tor-
chère eu bronze, formée d'une statue de femme,
par Carrier Belleuse, 1.650. —148. Lustre de
salon en bronze à cinquante lumières : 2.400.
Mki:i(I.es. — 15!). Meuble d'euire-deux :i hau-
teur d'appui, de style Louis XIV : 2.770.
Tapisseries. — 167. Portière en tapisserie lla-
mande du xvn" siècle représentant la Rixe au ca-
baret do Tenicrs, el 168. Portière analogue !"i la
précédente el ;\ sujets Teniers : 12.'2.5ii. — 16".i.
Tapisserie de la llennissance à liRurcs de petite
dimension : 3.050. — 170. Tapis.serie llamande du
XVI" siècle, le Kepas des moissonneurs: 1.850. —
171. Tapisserie Ihimando du xvi« siècle, le Ballage
du blé : I.S.-1O.
La vente de l'importante collection d'>d)jels
d'art et d'ameublement laite les 8 el ".t mars par
M" (.ïiiEVAi.i.iER el Due.uESNE, a.ssislés de M.\!.
lli.oe.iiE cl Haro, a produit 201.846 fr,
Tai'Isseries. — 1. Ouiitn» Inpi.sseries du xviii'
siècle représentant les diverlissi-menls cham-
pèlre.s d'après Iluel et Itoucher : 1* Le Festin et
la Danse champêtre ; 2» La Balançoire et le Mar-
chand île plaisir; 3« Le Coliu-Maillaiil ; 4* Le
Saut de iiionton : 20.700. — 2. Tableau on tapis-
serie do Heauvuis .signé Lefèvroct Klinats, YTii :
4..')00.
Mei'ri.es. — :t. .'Vineulilenionl de snlon. Kpoque
Louis XVI. Les bois sont signés do l><'lai-
sement : 12.4IKI. — 4-.5. I)i<ux écrans en boi-*
sculpté. F.poque Louis XVI : 2.840. — Ih7. IVmix
consoles on bois sculplé. Kpoque l.,ouls XVI :
3.310. — 17. Console l'ii bols llueinenl sculpté.
82
LA CHRONIQUE DES ARTS
poque Louis XIV ; dessus en mailii-e rougo
veiné : 4.000. — '^'i. Ecran en bois sailplc, pan-
neau en tapisserie de Beauvais. Epoque Louis
XIV : 3.0D0. — 25. Beau jiaravenl à six feuilles
on l)ois sculpté et doié. Epoque Loui.s XVI ;
panneaux en ancien damas de soie : 2.!^U0. — 26.
Armoire i\ deux portes. Figures allégoriques aux
Saisons en bronze. Epoque Louis XIV ; 2.800.
— 27. Toilette bureau de dame en marqueterie
de bois. Epoque Louis XV : :i.2o0. — /j.j. Petite
commode en bois rose et marqueterie ; garnie de
Jironzes doré.-;. Epoque Louis XVI : 2.100.
BiiONZES. — 5j. Pendule en bronze, partie dorée
et marbre blanc ; signée : Lepaute, k Paris. Epo-
que Louis XVI : 5.700. — 5i. Paire do candé-
labns à figures de nympbes drapées, en bronze
patine brune. Epoque Louis XVI ; G. 350. — 57.
Paire de grands beaux chenets en bronze ciselé
et doré, balustrades monumentales eng'iirlandées
de lauriers. Epnque Louis XVI : 6.050. — 58.
Paire de candélabres à figurines d'amours, bronze
patine claire. Epoque Louis XVI : 1.900. — .5'.).
Lustre en bronze ciselé et doré à dix-huit lu-
mières. Epoque Louis XVI : 2.000. — Cl. Pen-
dule en marbre rouge griotte, bronze ciselé et
doré, sur le socle un bas-relief, attribuée à Gou-
tliière. Epoque Louis XVI : 6.000. —62. Paire
de candélabres en bronze ciselé et doré, socles ea
marbi-e bleu tarquin, garnis de bronzes dorés.
E;jùque Louis XVI ; 7.350. — 63. Grand cadre
en bronze ciselé et doré. Epoque Louis XVI :
l.OSO. — 65. Paire de bras d'appliques en bronze
doré. Epoque Régence : 2.0(J0. — 67. Paire de
flambeaux en bronze ciselé et doré : 1.020. —
Oy. Paire de flamlieaux à figurines d'enfants, pa-
tine brune. Epnque Louis XVI : I.OIO. — 71.
Cage en bronze ciselé et doré, ornée de guirlandes
avec médaillons en peinture sur émail. Epoque
Louis XVI : 4.100. — 72. Grande écritoire en
bois noir garni de bronzes dorés. Epoque Louis
XVI ; 900.
Sculptures. — 76. Pendule formée par un
groupe en marbre représentant l'Amour offi-ant
une couronne à Vénus. Epoque Louis XVI : 1.100.
Porcelaines. — 82. Deux buires en ancienne
porcelaine de Sèvres, pâte tendre. Epoque Louis
XVI : 1.900. — 85. Deux jardinières eu ancienne
porcelaine de Sèvres, pâte tendre, forme éventails
et lobées : 3.0J0. — 88. Petit lustre à huit bran-
ches, feuillages en ancienne porcelaine de Sèvres
et de Saxe : 1.205.
Armes. — 108. Couteau de chasse avec poignée,
garde, talon el garniture de fourreau en fer ci-
selé, ceinturon en cuir ciselé, xvni" siècle : 2.950.
— 109. Couteau de cliasse avec poignée en jaspe
sanguin, lame gravée à ornements, époque Louis
XV : 790.
Miniatures. — 114. Miniature ovale sur
ivoire. Epoque Louis XVI : 1.370. — 116. Mi-
niature ovale sur ivoire ; Portrait de la princesse
Lubomirska, signé Garbi : 1.220.
Objets de vitiune. — 119. Boite ovale en jaspe
d'Orient èvidée. Bas-relief de couleur en or ciselé,
xvnr siècle : 1.065. — 120. Etui en agate orien-
tale montée à charnière en or ciselé à rocailles.
Epoque Louis XV : 1.270. — 133. Petit miroir
en bois sculpté à jour. Epoque Louis XVI : 600.
Argenterie, objets dhers. — 143. Paire de
flambeaux en argent ciselé. Travail français Louis
XV : l.l.j<_l. — 157. Buvard ou carton à gravures
en cuir rouge doré au petit fer. Epoque Louis
XVI: 1.030.
TARLK.iux. —1.59. CnnalelCo. Le Grand canal,
à Venise : 5.950. — 160. Coypel (Antoine). Bac-
chus et Ariane : 460. — 161. Grenue (attribué à).
Télé de jeune fille : 990. — 162. Gii'irdi. Un coin
di' place publique : 1.3.50. — 163. L'-iirri'nfe (sir
Thomas). Portrait d'un oflicier anglais : 900. —
164. Lotcri-iire (sir Thomas). Portrait de jeune
femme : 1.300. —165. Z,*?;)!»-!/- (Nicolas-Bernard),
l'étude pour le jeune écolier : 1 ..530. — 166. Pierre
(.l.-B.). Jupiter et lo : 1.700. —168. T'ieîi. La
vertueuse Athénienne : 690. — 169. Ecole an-
glaise. Portrait d'homme : 690.
Dessins. — 171. Dchiicoiirt. L'Heureuse fa-
mille : crayon noir rehaussé de blanc, cadre en
bois sculpté, Louis XVI, fronton aux armes de
France ; 3.600. — 172. Hitet (J.-B.). Paysages,
ligures et animaux. Sépia, cadre en bois sculpté :
460. — 17'!. Litlour (attribué à). Tète de jeune
fille. Dessin aux trois crayons, cadre Louis XVI
en bois sculpté : 2.O00. — 175. Ecole française.
Jeune femme vue de profil. Crayon et encre de
Chine: 1.160. — 176. Ecole hollandaise. La Ker-
messe, d'après Isaac van Oslade. Dessin : 3iO.
Estampes et gr.wures. — 188. Baudouin
(d'après P.-.A..). Le Coucher de la mariée. Cadre
en bois sculpté, style Louis XVI, de Fournier :
4i5. —199. Vchiiconrt (V.-l..). Annelte et Lu-
bin. Epreuve en couleur, cadre en bois sculpté :
4(i5. — 200. Di'sfossés (d'après M.). La Reine
annonçant à M"'» de Bellegarde des juges et la li-
berté de son mari, en mai 1777, gravé par Duclos.
Cadre en bois sculpté avec armoiries : 320. —
202. Moreau (d'après J.-M.). La Déclaration de
la grossesse ; gravé par P.-.\. Martini, épreuve
avant la lettre : 260. — 203. Morland (d'après
J.). Sainl-Jamee's park ; gravé par F.-D. Soiron,
épreuve en couleur, et 204. A tea Garden. Pendant
du précédent. Cadres, style Louis XVI : 775. —
200. Sitiith (J.-B.). Ce qui vous plaira. Epreuve
en couleur : 4S0. — 211. Wille (d'après P.-.A..).
Repas dos moissonneurs. Gravé par F. Janinet,
épreuve en couleur, cadre en trois sculpté : 280.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le département de la sculpture moderne,
au Musée du Louvre, s'est enrichi récem-
ment de deux monuments d'un réal intérêt
pour l'histoire de l'art. Le premier est un
fragment du tombeau de Claude de Lorraine,
duc de Guise, exécuté en 1551, à Joinville
(Haute-Marne), par Dominique Florentin
(Domenicu del Barbiere) et Jean Le Roux dit
Picart. Les principaux morceaux survivants
du célèbre mausolée lorrain, détruit à la Ré-
volution, sont aujourd'hui partagés entre l'Hô-
tel-de-ViUe de Joinville et le Musée de Chau-
monl. Le fragment récemment découvert à
Chaumont par M. Courajod et acquis par le
Louvre, se compose : 1° de l'écusson sculpté
des armes de Lorraine, entouré du collier de
l'Ordre de Saint-Michel ; 2» de deux génies fu-
néraires décorant jadis un œil-de-bœuf placé
ET DE LA CURIOSITÉ
au tond du môme tombeau, dont l'aspect d'en-
semble nous a f'^té conservé par des dessins.
Le second des morceaux entrés au Louvre est
un médaillon de marbre, sculpté en bas-relief
dans le style des artistes du nord de l'Italie et
avec l'énerj^ie singulière i|ui caractérise les
œuvres de cette école. Il afTecte une forme
rectangulaire et représente, dans son cos-
tume niilltairo, vu de profil et en buste seule-
ment, le portrait de Jean II Bentivoglio, sei-
gneur de Bologne, mort en 1508. On compren-
dra l'importance de cette pièce quand on lira,
sur le marbre, entre le torse du personnage
et la moulure encadrant le médaillon, celte
inscription très nettement tracée au quin-
zième siècle : ui'vs. si'Eh.vndei.
Par arrôlé du Ministre de l'Instruction pu-
blique et des Boaux-.\rts, en date du â mars,
rendu sur la [)r(jposition du jury du Concours
ouvert pour l'ulitenlion do trois places d'Ar-
chitecte des Monuments historiques. MM.
Benouville, Nudet et Koy sont nommés archi-
tectes altacliés à la (iomndssion des Monu-
ments histori(iues.
Voici les dates définitivement fixées pour le
dé|iijt des (ouvres des dillérentes sections qui
doivent être examinées par les jurys de la
Société des .Vrlistes français, pour le Salon
des Champs-Elysées.
Arjuti relies et miniatures : Dépôt des ou-
vrages du l'i au bj mars.
Peinture : Du l'i au 20 mars.
ScHlptnri% arcliileclurc el gravure : Du
1" au 5 avril.
Les peintres et dessinateurs hors concours
<léposei'ont leurs n'uvres le 5 avril.
La nomination du jury de [leinturo aur;i
lieu le vendredi l(i mars à quatre heures, au
palais (les fUiamps-lCIysées.
Il comm(Micera ses opérations par la let-
tre r.
La réception cl<!s n'uvres do pointure et do
gravure uuru hou du IK au 21 mars pour le
Salon du Champ-de-Mars ; quant aux socié-
taires el aux associés, ils (lovronl faire leurs
envois du 2 au b avril. Les u'uvrcs de sculp-
ture seront roruos du 7 au 10 avril.
Le a:t mars, vingt-neuf noms, — iiuinzo
peintres, sept sculpteurs tt cinq graveurs, —
seront tirés au snri dans la li^lo dos sociétaires
et constitueront ain!^i lu tlommission chargée
d'admettre ou do rejeter toutes les u'uvros
envoyées par les artistes français ou étrangers
qui no sont pas sociélairos. — On so ra|ipello
que l'ouvoriure du Salon du (ihanip doMars
est llxée celle année au t-'ô avril.
Le jury du concours pour la décoration ar-
listique lîo la salle dos hHos ilu la mairie ilo
Bagnolet s'est nHiiii à riliMcIde-Ville, sous
la présidoiico ilo M. Levraud, conseiller géné-
ral, povir juger Ioj trois carions peints pré-
sentés audeu.'(ii>me degré du concours, commo
nous l'avons annoncé dans notre dernier
numéro. Il a décerné le prix d'exécution à
M. Pierre Vaulhier, la première prime à M.
Racliou et la deuxième prime à M. Béroud.
L'Exposition a duré jusqu'au lundi 12 mars
inclus, dans les salons à arcades de IHôtel-
deVille.
Le groupe L'Eclectique vient d'ouvrir à la
galerie G. Petit, 13, rue Godot-de-Mauroi, une
Exposition qui durera jusqu'au 1" avril.
L'Exposition universelle d'Anvers, dont
nous avons annoncé l'ouverture pour le
ô mai, sera beaucoup jdus importante que
celle de IS^O, qui a laissé les meilleurs souve-
nirs. Les palais et les annexes comportent
plus de 100.i;(X) mètres couverts. Nos grands in-
dustriels répondent avec empressement à
l'appel du commissaire général de la section
française, qui s'annonce comme très brillante.
L'Exposition internationale des Beaux- Arts
de 'Vienne, dont l'inauguration a coïncidé
avec le vingt cinquième anniversaire de la
fondation de l'Association des Artistes, a été
ouverte le 6 mars au nom de l'cmp-'reur, par
l'archiduc Régnier, en présence des membres
du corps diplomatiijue. L'Exposition compte
1.300 ouvres, dont 12') françaises. Les hon-
neurs de la section française ont été faits par
M. Lozé, notre ambassadeur, et par M.M. Bon-
nal et Carolus-Duran.
Xûus reparlerons en détail de celle Exposi-
tion dans la Gaselte des Beaux-Xrls.
l'ne Exposition des Beaux-.-VrIs a été ou-
verte à Constantinople le G mars. Elle com-
prend les tuhleuux, dessins, statues, etc.,
exécutés pendant ces dernières années par
les élèves de l'ICcole des Boaux-.\rls. L'Expo-
sition durera trois semaines.
ino i^.xposiliun nationale sera ouverte à
Alexandrie ;ï la lin do mars. Elle uiïrira un
grand allrail au f)oint do vue des arts el de
l'Industrie do l'Egypte. On y trouvera notam-
ment tics élolVos, meuhlos et paieries do siyle
arabe; des tissus el broderies d'or el d'ar-
gent; lies armes, dos ivoires travaillés, dos
lapis anciens cl modernes, des collections de
médailles, do scanibéos, d'antiquités diverses,
toutes rhoses impossi;)los i\ trouver el réunir
ailleurs qu'en Egypte.
La Municipal .\rl Socicly do New York
invite les artistes A un concours pour la iléco-
ration do la l'.nuit Koom of (Her and l'onni-
nor do la l'.ité. l'n jury do l.'> membres jugera
entre les .euvros envoyées. l'no suinmo do
r>.0<K) dollars sera consacrée A celle décoration,
(|ui comprendra principaloiiiciit trois pan-
nuau.x de composilixns hlstorii|ues ou ullégo-
84
LA CHRONIQUE DES ARTS
rifiues, et de diverses décorations murales.
qui pourront, au pré des at'listes, contenir des
(iguros ou des ornements. Les esquisses doi-
vent iHro envoyées avant le 15 avril à M. E.-II.
lîell. yi5, West Fifty-sevenlli street, à \ew-
Yorli.
Académie des Beaux-Arts
I.c directeur des P.eau.\-.\rts transmet à
l'Acadéniie le df5sir i|UG lui a exprimé le l'.on-
scil municipal do Prrip;ucu.\ de voir l'Académie
des lieaux-.Vrts désigner deux de ses membres,
pris dans la section d'architecture, pour faire
partie du jury chargé d'examiner le concours,
ouvert par cette municipalité, pour la cons-
truction de bâtiments destinés à recevoir le
Musée et la Bibliothèi|ue de cette ville.
L'Académie désigne MM. Vaudremer et
Normand.
L'Académie, sur la proposition de la section
de sculpture, déclare qu'il y a lieu de pour-
voir au remplacement de JL Gavelier, décédé,
mais l'Académie ayant auparavant à pourvoir
au remplacemont de (iounod, renvoie la lec-
ture des lettres de candidature au fauteuil de
M. Gavelier au 1'.; mai.
L'.Vcadémie statuera, dans la séance du
28 avril prochain, sur la vacance du fauteuil
de Gounod.
NOUVELLES
*** Le Gouvernement va déposer procliai-
nement sur le bureau de la Chambre un
projet de loi pour la reconstructivin de l'Ecole
nationale d'art décoratif et du Musée national
de Limoges.
;)s*;j! Le Ministre de la Guerre, contraire-
ment à une interprétation trop rigoureuse de
la loi de recrutement, vient de prendre une
décision intéressante pour tous les jeunes
gens dispensés du service comme ouvriers
des industries d'art. Dorénavant, le fait de
devenir patron n'enlcvera plus à ces ouvriers
le droit à la dispense, la loi n'ayant pas pour
but de les empêcher de s'établir, mais plutôt
de leur en fournir les moyens.
:(:*:(; La première assemblée générale pour
la constitution d'une Société des dessinateurs
illustrateurs a eu lieu ces jours derniers.
Parmi les assistants, citons ; MM. Henri
Pille, Belou, Myrbach, Radiguet, Balluriau,
Paris, Forcade, etc, et les adhésions de MM.
Willette, Mars, Forain, Gray, Draner, lien-
riot, Guillaume, de Haenen, etc.
i^% Le Conseil municipal de Bry-sur-Marne
a décidé l'érection d'un monument à la mé-
moire de Daguerre. 1 inventeur du daguerréo-
type.
**:)( La Cour d'appel de Rome vient de dé-
clarer le prince Sciarra coupable de contra-
vention à 'ôdit Pacca sur l'exportation des
lalileaux. Le prince a été condamné à la c.'n-
llscation des tableaux ou au paiement de
.'lUU.OfX) francs en laveur do l'Etat, s'il ne les
représ(>nte pas. (Voir la Chronique de 1893,
p. 91, 10(1, lus et:3-3.-).)
*** La Xational-Gallery de Londres vient
d'acheter un diptyque do Fra Angelico, qui
avait été peint pour l'église de Saint-François
de Florence.
*** On sait que. chaque année, ou à peu
près, quelque député bien intentionné invite
la Ghundire dos Communes à voter un bill
ordonnant l'ouverture des Musées de Lon-
dres le dimanche. La Chambre se refuse à
discuter l'opportunité d'une réforme si radi-
cale... et l'on passe outre.
La question vient, ni'anmoins, de faire un
pas. Il s'est trouvé, dans le Conseil commu-
nal de la Cité, 88 conseillers pour voter l'ou-
verture des galeries do peinture situées dans
les limites de cette commune, et 88 jjour de-
mander le statu quo : par son vote prépon-
dérant, le lord-maire a tranché la question en
faveur des premiers.
:{;** Les fouilles entreprises à Dahchour,
sous la direction de M. de Morgan, viennent
de donner lieu à une nouvelle découverte. On
est parvenu à pénétrer dans le tombeau ré-
cemment mis à nu et l'on a constaté qu'il datait
de la douzième dynastie : il n'y a donc plus de
doute que M. de Morgan ait eu la bonne for-
tune d'exhumer la nécropole et le trésor des
rois Ousourtesen de cette époque, de l'an 2S0O
ou 2900 avant notre ère.
Le trésor est renfermé dans une pyramide
en briques contenant aussi des bijoux qui
sont parmi les plus beaux spécimens de l'art
égyptien ; lions, coquilles, bracelets en or
ciselé, cofîrets à perles, scarabées d'or, bro-
ches en or massif supportant des faucons
dont les tètes sont couronnées de diadèmes,
joyaux en amétliystes et en émeraudes, d'au-
tres ornées de turquoises, de lapis et de co-
rail, etc.
Cette découverte, qui sera sans doute com-
plétée par des fouilles dans le caveau royal
encore inexploré, doublera la valeurdela col-
lection de bijoux du musée de Ghiseli.
**>!; Les journaux américains racontent
qu'on a découvert à Ottawa une toile de Ra-
phai't (!i dans des circonstances fort singu-
lières. Une pauvre couturière possédait un
tableau i[ue lui avait légué son père, et qui
représentait l'intérieur d'une mosquée. Elle ne
lui attribuait aucune valeur. Certain jour, le
tableau tomba, et le cadre fut brisé. La cou-
turière le donna à réparer. Mais voici que l'on
découvrit sur le bord de la toile, dans la par-
tie cacliée parle cadre, l'inscription suivante:
« Intérieur de mosquée, peint à Urbino, par
Raphaël, dgé de douze ans. » A une autre
place on lisait : « Enlevé de Holyrood en V5SS
par lord Russel. Offert à lady Isabel Russel
en 1739. » Nous donnons cette nouvelle à titre
de curiosité.
ET DE LA CURIOSITE
La Collection Caillebotte
Le peintre Caillebotte, dont nous avons an-
noncé la mort il y a r|ueli[ues jours, a légué à
l'Etat une collection ini[iortante de tableaux.
Il s'agit de soixante toiles des peintres de
l'école dite impressionniste, qui n'étaient pas
encore représentés au Luxembourg.
Celte collection se compose de six grandes
toiles par Degas, de huit tableaux par Claude
Monet, d'iruvres nombreuses par Pissaro,
Renoir. .Sisley, Paul Cézanne et de deux beaux
dessins de .I.-F. Millet.
On sait que l'JUat cherchait à acquérir une
icuvre quelconque de Degas. Cette collection
est estimée -'iCKi.ooo n-.
Quoi que l'on [lense de la valeur de certains
des peintres mentionnés ci-dessus, il faut
considérer le legs Caillebotte comme une au-
baine pour nos collections publiques, .\ussi,
espérons-nous que l'Administration voudra
bien l'accepter en bloc et ne pas entraver la
prise de possession par d'mutiles réticences.
On sait ce qu'ont coûté à nos Musées les
partis-pris et les pudeurs des conservateurs
d'autrefois : nous nous plaisons ù constater,
d'ailleurs, ([ue ceux d'aujourd'hui ne leur
ressemblent gucre.
A. DE L.
La Collection Malcolm au British Muséum
La collection Malcolm vient d'être inaugurée au
British Muséum. C'est l'une des plus belles collec-
lions (|ui e.\isleiit, par le choi.'c des pièces, leur
qualité, leur rareté, et l'Administration du
British Mu.seum l'a jugée digne d'être présentée
au public avec le plus grand soin et sous un
arraiigeiiient habile ipii en l'Mcilite l'étude, et c|ui
est dd :\ M. Sidiiey (^olviii, li^ conservateur des
estampes ilu Musée. Les dessins sont groupés
chronologiquement et p:i.' école en même temps.
Les iiiiiiiatiiri'S italiennes coiumencent la collec-
tion. Puis vient une série importante de dessins
de l'école allemande: llolbein (plusieurs por-
traits), llans Biddung, Durer (paysages i\ la
plume, rehaussés d'aipian'lle, et portraits), Martin
Schongauer, etc. Knsuile, l'école frani;aise:
toute une série des plus variées de dessins de
Wntteau, de très belles sanguines de (îreuze,
Pater et Lam-ret ; sans que les époipie» anté-
rieures soient omises: Poussin, Claude Lorrain,
représentés hV par plusieurs dessins, paysnges
avec ll',!ures, et enlin les iiortraits du xvi* siècle et
du coinmuncenient du wii*: Cluuel, I.ngneau, du
Monslier, etc. Ij'i'cole itiilienno est représentée
[)iir un choix de haute videur: Michel-Ange.
Hapliaël, le Sodonui, Maiile^uii, l.èomirddn Vinci,
etc. Kt eidin les dessin.-' Iliunands et holhindiiis
sont l:'i eu grand noiubic, et, ce (pii ist mieux,
ils sont de preiuier ordre, d'adnurablcs Koin-
brnudl, des paysages excpiis i\ la goiuiche de
Kubens, ilcs dessins où Van Hyck, lui aussi, s-e
révèle paysagiste consommé; puis des dessins de
Jean Weenix, Mreughel le Vii'u.x, Lievens, Bol,
lloogslraiiteii. Van deu ICckoudt, Ph. de Koninck,
Jean de Bray, lîuysdaël, Cuyp, Van der Heydcn'
Backhuysen, Saenrodam, Van Ostade, Terburg,
Mieris. Gérard Dow. etc., etc.
La collection est complétée par une exception-
nelle réunion de gravures très précieuses pour
l'histoiri de r.\rt, et nul doute que fous les fer-
vents de l'Art ne se fassent un devoir d'aller
faire bientôt un pèlerinage à Londres pour
adndrer et étudier à loisir et qu'il ne leur est pas
toujours possible de faire à Paris, malgré les ri-
chesses en dessins que possède notre Louvre,
mais qui ne sont malheureusement pas encore
disposés de façon à en permettre facilement
l'étude.
Nos lecteurs n'ont pas oublié que la Gazelle
des Beaux-Arts a publié à l'occasion de l'Exposi-
tion des dessins des maîtres anciens, oi'ganisée en
18T!t à rftcole des Beaux-Arts, la reproduction
d'un grand nombre de dessins de la collection
Malcolm, entre autres : V Ahondame <\a Botticelli,
le liuste (le guerri-.r de Léonard de Vinci en
gravures hors texie, et des dessins de Raphaël,
le Giorgione, le Titien. Doineiiii-o Campagnola,
Watteau, etc.
Académie des Inscriptions
Ejtiiiyiipliie firecque. — i[. Léon lleuze.v coni-
nmnique à l'Acadénde une inscription grecque,
déeouvirte sur une mosaïque à Saint-Couie, prés
de Ximes. En voici la traduction : l'ijUiix, le fil.i
d'Anliocliiis, PxériilnH 'cet oiicra;/!-] Suliit.
Cette inscription montre une fois de i)lus que,
dans la (iaule romaine, les artistes grecs tenaient
une grande place dans l'art industriel. Elle con-
tient le nom de l'artiste mosaïste et un salut
adressé aux personnes (pu entraient dans la pe-
tite pièce sur le seuil de laquelle elle est placée.
C'est M. Foule qui l'a découverte dans sa pro-
priété, et M. Hévoil qui en a communiqué les co-
pies.
Len montimi'txls i/rei's relatifs i) tu li'ijende
il'Arliillr. — J[. Havaissou achève la lecture tic
son Mémoire sur ce sujet. Dans celle derniéiv
partie, il étudie le bas-relief célèbre où Visconli
a vu nuf visite de Bacclius au roi Icarius, père
d'Krigone. 1,'éminenl académicien explique en-
suite coMimeid il se rappi)rle ù la légi-nde d'.Xchiile,
il'après laquelle 'l'Iiélis ayaid choisi uno Ile du
Pont-Euxiu pour en faire le séjour de ce héros.
les dieux venaient quelquefois l'y visiter. C'est un
trait remanpudile de la croyance antique dans
l'immortalité bienheureuse en société avec les
dieux, récompense (iroinise aux héros. M. Rn-
vaisson ajoute, on teruiinanl, qu'il croit pouvoir
allribner A l'iù-nlo de Lysippe, et peut-éiro A co
grand sculpleui' bu-mèiMi>. la plus ancienne et en
même temps l;i plus Ix'lli' des reproiluclions do
ce bas-relii'f <pii appartient au musée de N'nplos,
t'iiiiiiti' .lecrct. — l.'.Vcailéinie se forme en Co-
mité secri't pour examiner les titres des candi-
dats i\ la placi- devenue vacante par le dé<-és «le
.M. WadditiKlon. Ces ramlidals, au nondir<' di'
quatre, sont, par ordre alphaliétiipie. .MM. île
Iti'iiucourl, Cagnat, Collignon et di' Mauldo I.n
Cla\ ièrt.
86
LA CHRONIQUE DES ARTS
Société des Antiquaires de France
M. Sihliimberger offre de la part de l'auteur
trois ouvrages d'archéologie publiés par M. le
docteur Gosse, de Genève.
M. Molinicr présente quelques observations
sur une plaquette du xv siècle représentant la
légende du roi de Mercie et une Vierge entourée
<le ses attributs, qualifiée à tort à'Ani\oncifHioii
par M. Clanchet.
M. Blancbct répond que cette plaquette offre
un tel nu'lange de légendes et de symboles, qu'il
est dii'licile d'en tirer une définition précise.
M. Durricu .soutient l'opinion de M. Molinier
ft cite fi l'jippui un livre d'heures de la Biblio-
thèque d'Aix, ainsi qu'une tapisserie de l.')4!l.
M. liavaisson-MoUien explique que le torse de
Granvelle représente Neptune, et non Jupiter, et
que cette sculpture appaitiuni à l'époque ro-
maine.
M. de Villenoisy signale une pierre sculptée du
xii" siècle dans la maison de campagne des U'ii-
gieuses de Noneii(|ue (Aviyron).
NECROLOGIE
Nous apprenons la mort de M. Oclave duSar-
tel, ancien officier de marine, décédé cette se-
maine, dans son drmiicilo de la rue Lafayette.
Très estimé comme èrudit collectionneur, auteur
d'un ouvrage considérable sur la porcelaine de
Chine, M. du Sartel élait membre du Conseil de
perfectionnencent de la manufacture de Sèvres et
était décoré de la Légion d'honneur et ùe plusieurs
ordres étrangers.
M. Nicolas Pavlovitch, professeur de peinture
au gymnase de Sopliia et l'un des meilleurs pcin ■
très bulgares, est décédé récemment à Sophia.
BIBLIOGRAPHIE
J. Vnn Loo in Piemonte, par Jl. ALESs.iNDRO
Vesme, conservateur, de la Reale Pinacoteca,
de Turin. Extrait de VArchicio Slorico d-:U'
Arte. Eoma, Tipografia dell' Unione coopéra-
it va.
Il était de la destinée de celte illustre famille
des Van Loo, qui a produit tant d'artistes, de te-
nir, pour ainsi dire, à plusieurs pays, et de con-
server ou ne sait quoi de cosmopolite. Carie Van
Loo est né à Nice, qui faisait alors partie des
États du duc de Savoie; son père, Louis-Abra-
bam, peintre lui-même, était allé travailler dans
cette ville. Jean-Baptiste Van Loo, fils aîné de ce
dernier, s'est aussi établi pendant quelques an-
nées en Piémont : il eut pour fils Charles-Amé-
dée-Philippe Van Loo, qui dev.'ut aller à Berlin
et devenir le peintre officiel de Frédéric le Grand,
et qui naquit à Rivoli, le 35 août 1719. Sans
doute, il y a un peu le fait du hasard dans cette
origine piémontaise : ceux des Van Loo, qui ont
h:ibité l'Italie, ne s'y élaienl fixés que pour exé-
cuter leurs peintures. Il n'en est pas moins vrai
que ces maîtres, si Français d'ailleurs, ontlais.sé
une trace que nous devons suivre au delà des
Alpe.-».
Grâce à l'excellente monographie publiée par
M. Alessandro Vesme, conservateur de la Pinaco-
thèque royale de Turin, il nous est permis de re-
constituer les faits et gestes des Van Loo, d'étu-
dier avec plus d'exactitude le rôle qu'ils ont joué,
et d'analy.ser un ii un les travaux auxquels ils
onl participé. Des ouvrages de Louis-Abrahain,
il y a peu de chose à dire. Jean-Baptiste Van Loo,
né à -Aix-en-Provence, se maria à Toulon, alla à
Gènes et ensuite à Turin, où il lit le portrait de
Victor-Amédée 11 et d'un de ses fils. 11 fut très
appiècié du prince de Carignan, qui l'attacha à
son service, comme e.i fait foi une pièce retrou-
vée par M. Vesme, dans les archives d'Etat. Il a
peint de nombreux tableaux pour ce prince et
pour le château royal do Rivoli, ce qui explique
la naissance de sou fils Gharles-Amédée-Philippe
dans celle localité. Nous pouvons voir, dans le
choix d'un des prénoms donnés à l'enfant, un té-
moignage des sentiments de gratitude que le
peintre conservait envers le duc de Savoie, et en-
vers le prince de Carignan, qui se nommait aussi
Amédée.
Carie Van Loo (il ne faut pas croire, avec Al-
fred ilichiels, que ce prénom fut une altération
du flamand Karel) Carie Van Loo, appelé Carlo
sur son acte de baptême, passa une partie de son
enfance à Turin, avec son frère Jean-Baptiste.
Celui-ci avait vingt ans de plus que lui, fut son
maître et lui servit de père. Carie Van. Loo alla
vivre à Paris ; il se rendit ensuite à Rome. Eu
i-evenant de la Ville Eternelle, en 17oi!, il fit un
assez long séjour à Turin, où il épousa une Pié-
monlaise, la fille du musicien Somis. Il fut à sijn
lour employé à des peintures pour la cour de Sa-
voie. On peut citer, parmi ses oeuvres, une suite
de tableaux inspirés de la Jérusalem délivré-,
tableaux qui ornent encore le palais royal de Tu-
rin, et un plafond, le Re.i>os du Di<i/ie. dans la
villa de Stupinigi. D'autres toiles.importautes dé-
coreul la chapelle de l'riopital .militaire, autrefois
couvent de Sainte-Croix.
Nous devons féliciter M. Alessandro Vesme de
la netteté et de la grande conscience avec la-
quelle il a écrit cette brochure. Chaque détail
vient à sa place, et rien n'est omis. Pour n'oublier
aucun des Van Loo — même de ceux qui n'ont eu
qu'un talent 1res secondaire, — il nous parle aussi
de César, auquel on doit quelques vues des envi-
rons de Turin, conservées aujourd'hui au ilusée
de cette ville. M. Vesme rectifie un certain nombre
d'erreurs commises par de précédents biographes.
Il apporte à tous les points de vue, dans ce tra-
vail, une très large contribution à l'étude générale
de notre art national, renouvelée de tous cotes
aujourd'hui, et qu'il est bon de reprendre aussi,
d'après les ceuvres conservées à l'étranger,
Anton Y V.iL.iBRÈoUE.
Almanach des Spectacles, par M. Albeut Sou-
BiES, chez Flammarion.
M. Albert Soubies fait paraître, aujourd'hui, le
tome II (année 1893) de la nouvelle série de son
ET DE LA CURIOSITE
Ahiirinach des Spe.ctncles. On sait le succès de
celle chaniianle publication dont les vingt vo-
lumes composant la proniiére sério sont, pour la
plupart, l'-puisés.
A la lilirairic Honoré Champion, on trouvera
une plaquelti' intéressante de M. A. Prr, sur les
Origines de l'Arl JioUrindais. L'auteur y étudie
l'œuvi'e des précurseurs du ^'rand siècle hollan-
dais; depuis les manuscrits qui, au xii' siècle,
sont de facture anglo-saxonne pour devenir fran-
çais ou llauiands au xiv et au xv siècle, puis les
peintures murales de l'église Saint-Jean à Gorin-
chen (xiu' siècle) ; plus tard l'inlluence do l'Art
flamand et colle de la Renaissance italianne. Il
faut arriver au xvii' siècle pour que l'Art hollan-
dais se dégage complètement dos imitalionset en-
fante les chefs-d'œuvre de naluralisnie intime ot
les merveilles d'exécution picturale que l'on sait.
Tlne édition italienne, ricliement illustrée, du
t. 1" de V/fistoire de l'Arl jyendniit lu Renais-
siiiice, de M. K. Mi.ntz. vient de paraître :'i Mi-
lan, aux bureaux du Carrière delln Sera. Deux
érudils bien connus, M. Alessandro Luzio, l'ex-
plorateur des archives di' Mantouo, ot M. Giulio
Carotti, le secrétaire de l'Académie royale des
Beaux-Arts de Milan, se sont chargés de la Ira-
duclion morne, tandis que M. Umberto Rossi, di-
recteur du Musée national de Florence, a revu
les épreuves et y a ajouté une série de notes.
Journal de la Jeunesse. — 11K> livraison. —
Texte par Pierre Maol, M"'" Harbé, Frédéric
l)illayo. le commandant Slany et Lucion d'EIno.
llhistrnlions de : A. Paris, Mybach, Zier, etc.
Tour du Monde. — 1731" livraison. — .'^ix
semaines sur le Nil, par M. K. GoUeau. — Treize
dessins de liazin, Maynaid, Boudier, Borleault,
Marins Perret, Koussoau et de Bocher.
Bureaux à la librairie Hachette el (''°, 79, bnu-
levard Saiiil-dermain, Paris.
VENTES PROCHAINES
Une coll<M-tioii (lo labloaiix mcMli'rnos Iros inté-
ressants va ôU'e vendue, Itiriili l'.lmars.à la galerie
Cieorges Pelil, |)ar MM. l'an! Cliovallicr, l)urau<l-
Huel et (i. Pelil. ICIle a été formée par un aina-
tour de Rrand gortl ol d'inslinct si'ir qui fui un
des premiers ii pressonlir l'imjiorlance do la ré-
volution eslhétii|ne acconiplio par Man'l, Degas,
Wliisller el, plus tjird, l'école impressioiniisle.
M. Tliéoilori" Durol possodo six Manel dont le
Pi're Liithiiile {•{ le Torero snliinitt, trois loilos
ot quatre pasiols de Degas, six paysagi's de Claudo
MoMot, exécutés do ISt'iV à 1S7'.I, trois ll.'iioir, dos
('.ourl)ot, un CuMl, un .longkiml, un Pnvis de
('.ha\auno, un Wliisller, ol diverses pointures
des inipressiiinni.slos Pissarro, Cézanne, nie.
C'esl donc une vente très cnriouso: nous avons
tenu i\ la signaler à nos lecteurs.
CONCERTS DU DIM.\NCHE 18 M.\ES
Concert Lamoureux. — Symphouie en ré
mineur (A. Brucknen ; L'Ainoiir de Myrto (F.
Lo Borne) ; (Preislied (les Ma'itres chanteurs)
(Wagner): Ouverture de Coriolan (Beethoven):
Fragments du Crépuscule des dieux, et marche
de Tannlueuser (Wagner).
Concert Colonne. — Fragments divers d'œu-
vres do Beiiioz et de Wagner, sous la direction de
M. Félix Motll.
GAJTA. L o o TJ i::
TABLEAUX
ETUDES & DESSINS
AUGUSTE FLAMENG
DONT L.\ Vli.VTIi AIRA I.IKU
par suite de son décès
Galerie GEORGES PETIT, 8, riicdeSèze
Los joudi 20 et vendrorli :M mars ISIU
à deux heures
i;i)MMiss.vini:-oHisKUn
lïl" Paul CHEVALLIER
10, rue(iraliy!-l>alcli«ro
KXi'Knr
llll. Georgis PETIT
a. rue llmlol-iif-Miiurui
EXPOSITION
du Mardi M au Merrr><l, J.s .\l,i,-s 1891
Tous les jours do 10 h. à 6 h.
CHEMINS DE FER DE L'OUEST ET BRIGHTGN
IVXItlS A I.O.MUtK.S
■AU HOUEN DIEPPE ET NEWIIAVEN
Soueeaxt service accéléré
.\ partir lin hindi, 10 \\\i\ca 18!)l, la iliui'-o
(lu trajet entre l'uris-St-Lsizari; cl Liuiilres,
par le service do jour, sera réduite iruno
(UMni-lioure.
l'ar suilo, le départ clo Pnris-SI-Li/nre,
ai'lui'lleiiK'iil lixé à il liouros du matin, serti
reporli' i\ !1 heures 30".
(Le départ lin soir do Taris Sll.'iziro reste
fxKÎ' t\ 9 heures).
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ALBUM RELIE
Be:
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs ; franco en province, 20 francs.
iiMis ffl u m 1 iiiia-.«i
PAR
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAU^ffi
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER. MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-S" grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
1° Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2» Ex. sur papier vélin teinté, n" 1 à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 5o fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux- fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-i" TIRÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
II a été tiré de cet ouvrage 75 exemplaires numérotés sur papier Whatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
ALBUi DE La GSZETTE DES BEÂUX-ÂRTS
ci.\m ii;.iii; .!;isil;.
iv IOi> li-aiic?;!.
Pour les AI oiiiiés : ."«O Ifnncs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arls
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de Mailres aiie ieiis exposés à FÉcoIe des Ile,iiix-Ai1s eu M
PAR LE .MARQUIS PH. DE ChENNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-Arts, MemT)re de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. ; Jranco en province, i5 francs
En voiilo iii!\ [1;m'(';iii\ de la
DES BE.U.\ -ARTS, 8, rue Favarl, Paris
Ml? BciJîc.'e'ir on chef gfr.iiit ■ A DE t.OSTiLOT.- I.MP. de la Presse, 16, rue lu Cioissant. Pans. — Simarl.|]ijl
x» 10. _ isni
TEAUX : 8, RUE FAVART
2'i "Sl.n-s.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnes à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des A.ts et dj la Curiosité.
PARiS liT DEPARTEMENTS
U;i 31).
12 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection Théodore Duret
Vciitu fai 0 ù la galerie Je lu rue de Sc/e, K;
19 luar.-.
. M" PAur. (r.iiRv.vLi.ii-:n, cominissaire-priseur ;
MM. Duit.vND-KiiEi, et GuoitCiics Piviir, experts.
Cotte vente a produit : 158.885 fr.
1. lioiidht. Plage : 350. — 2. Cals. L'Ouvrière:
145. — 3. Céifmne. l'ne route dans un village :
SIX); i. Nature morte : GGO ; et 5. La Moisson :
(550. — 0. Corot. Femme italienne : l.ôOO. — 7..
Coirrbi-t. Paysa),'o de Saiiil.Mi;,'e : 2.000 ; et8. Por-
trait do M. Corjjiii.iud : 500. — 0. Drr/im. Dan-
seuses à la liarrc et assises : 7.500; 10. (Chevaux
de courses : 7.1(10; 13. Danseuses : 1.800; 13. La
(jonvcrsalioii :4.fl00; M. Chevaux de courses :
l.AOO; 15. Danseuse !Ï .sa toilelle : 800 ,-l ir,.
Fomnie au liain : 720.
' M .-Joiiiihind. Vue do Ilollunde : 480.
■ 18'. Maiiri; V\vy. le père Lalhiiile : S.OiiO; l'J.
Le Hepo.s": Il.nOO; 20. Le Torrero .-saluant :
I0.50U;21. Lu Port do Bordeaux : 0.300 ; 2i.
La .leuiie feimue au chapeau noir : 5.100 ; et 23.
Portrait d'All.ert WollV : 700.
2'i. Claude Mnm-I. Les Dindons : 12.000; 25.
La Chasse: 8.000 ;:.*(). La Cahaiie (Sainle-Adressu):
4.050; 27. Caniil. eu llullande : 5..')0l); 28. Feiiime
«oucliée dans l'herhe : 5.1IK); et 2H. La Seine, k
Vélheuil : 7.'.«I0. — 311. llrrlUi; Moviiol. .leniie
femme au liid : 'i.ôOO. — :ll. (". Pisnirm. Lm
Printemps: l.'.X)0. — .'12. LaCelùe Idanche : 1.500;
93. Kuo de villa;,'(! : 020; et 3i. Anes nu pAlu-
rago : 1.500. — It.'). l'uvi.i ilf l'hafininrs. Le
IWvo : 9,l(Hl. —36. lieiioir. Buste do foinmo :
1.8IK); ;17. .lardiu, :'i Konleua.v-auxRo.ses :3.i)(l0;
et 38. Jeune .soMat : 500. —35». Sislfi/. Vue de
la Seine, A Murly : LôfiO; W. Vue de lu l'iiinise,
:'i llamplon t'.onrl : 1,350; et U. Hlïel de soir :
l.mo. — V.>. ll7iiV/e;-. Noclnrne : t.OiM).
Tableaux anciens et mode 'nés
Veille faite à l'Holel Droiiol, le 15 mars, par
M' (i. DociiEsxE et M. IL IImio.
Cette vente a produit :iî8.778 francs.
1. .-ienic/inr/; (TU) . Xalure morte; fruits et ac-
cessoires : 480. — 9. lim-tin. Le Font, paysage
italien : ÔOO. — 11. £. lioill;/. Kntréc du Jardin
Turc : 15.500. — l'i. Loucher (François) Attri-
bué ù). Les Oiseaux captifs, tableau décoratif ;
575; et 15. Nymphe et Satyre : 480.
18. CiiHidello (Attribue ù). Venise : 450. — 26.
Bael (Van). Fleurs et fruits : 820. — iJO. Dyck
(Van) (Ecole de). Portrait de Crayer : 740. — 47.
Xetschvr. Mort de CIcopiUrc : 320. — 54. Ouilry.
La Chasse au sanglier : 300.
59. liona de TUoli (.^^tlribuc 4). Le PiVIûmge :
200. — 68. \'nlUn. Les Baigneuses: 255. — 73.
Kcole espagnole. La Visitation : 750. — 74. Ecolo
llamande. La Tour de Babel : 470.
81. Kcole française. Diane et Actéou : 270. —
83. Le Colin-.Maillard : l.O'iO. — K.">. l'orlniit pri^-
snmé de lleiiéo de France : 1.3lK(. — Mt'i. Jeune
pèlerine, eoslume Louis XV : îlsii. — S7. Diane :
:i;,l(. — H8. Le Baiser rendu : 2(K). — 8",t. LoC.lin-
Maillanl : :!">5. — 94. Vénus et r.\mour : ISt). —
95. Portrait de fommo : 225. — SHi. Wle d'miRO :
150. — 102. l'xolo ilalieune priiniliM'. Le Cal-
vaire : 900 fmncs.
Des.sius originaux do M. Loloir
eor» i.'ii.i.usriivTioN i>i:s T'unis Moiisqiietiiires
ii'.llexinidre Diimnx
Vente faite ISnJerio ticorg6.s Petit, le.s H et
15 mars.
M* L. Tuai, commissaire priseur; M. li. Pirrir,
oxperl.
Celle vente a produit ; 75.S'!0 francs. Elle coni-
prtMniit 2.'iO tiessins ipii se sont vendus en moyenne,
comme on lo voit, 300 francs l'un. Oneli|ue.<< nu-
méros ont atteint lo prix de 700 ou 800 fnuics.
Kiilln un exemplaire unii|n'<, sur {mpier des Mu-
iiufiu'liin'H impériales du Japon, conleimnl In
suite des fumes sur papier do Chine, lires par le
00
I,A CIIUONIQUE DES ARTS
gravciu' (les deux ceni cinqiianlo bois do l'ou-
vrage, et rehaussé sur les faux-lilros et dans les
marges de trente-quatre ac(iiarelles inédiles pein-
tes par M. JlauriccLeluiraétévendu 8.00l>francs.
Dentelles et Broderies anciennes
La vente de M""' Ridel, qu'un vient di: leriiiiner
à l'IlcMel l-lrouol, comprenait quelques dentelles
anciennes et des broderies d'or et d'argent parmi
lesquelles nous avons remarqué :
Un volant en vieux point de Venise à reliefs,
dessin, entrelacs de tleurs et coquilles, les reliefs
et les lirides ornés de picots; longueur 3 m. 50,
hauteur ■'lO centimètres: l.'iôO francs. - Un ban-
deau envieux point de Venise, longueur 1 m. 00,
hauteur 50 centimètres : 'i()5 francs.
Un dessus de table en ancien point de France,
travail à l'aiguille; longueur lin. 40, largeur
1 mètre : 330 francs.
Vn dessu.s de tabli! vn ancien point cou|ié de
France, travail à l'aiguille ; longueur 1 m. 60, lar-
geur 1 m. 20 : 5'^5 francs.
Un napperon en ancien point coupé de France ;
longueur 1 m. GO, largeur 1 m. 15 : ti40 francs.
Une belle aube en vieux point d'Alençon, à bri-
des bouclées, dessin à rinceaux lleuris faits de
rosaces, moucbelés et de point mignon, le fond
rehaussé de modes à mosaïques : époque Louis
XV ; longueur 3 mètres, hauteur 65 cenlimélros :
2.750 francs.
Mouchoir avec bordure à dents, travail à l'ai-
guille : 280 francs.
Une parure en ancien point d'Alençon, dessin à
relief, composée d'un grand col, tour de corsage
et de deux manches; époque Louis XIV: 690 fr.
Coupe d'ancien point de Venise à la rose, fond
de brides bouclées et à picots, bords dentelle;
longueur 1 m. -40, hauteur 85 centimètres: 650 fr.
Volant de Venise, travail au fuseau, époque
Louis XIII ; longueur 3 m. 55. hauteur 18 centi-
mètres : 295 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
11 a Été procédé, au palais de l'Industrie, ;i
l'élection du jury chargé d'examiner les œa-
vres de peinture, les dessins et fiastels en-
voyés au Salon des Champs-EUysèes de
1894, et d'éliminer les envois insullisants.
JI. Tony-Rùliert Fleury a été nommé prési-
dent du jury.
Ont été élus membres titulaires : MM. P.ou-
guereau, J.-P. Laurens, Harpignies, .1. Lefeb-
vre, L.-O. Merson. Busson, Henri PUle, Tat-
tegrain, Bernier, Humbert, F. Barrias, Pelez,
Dantan, Demunt, Gustave Moreau. Uaraeron,
Lagarde, Ghartran, Roybet, Henri Martin.
Les jurés supplémentaires suivants ont été
ensuite nommés : MM. Albert Maignan, De-
taille, Gormon, Donnât, Morot. Vayson, Ga-
gliardini, Dawant, Yon, Luminais, Saintpierre,
E. Flameng, De Vuillefroy, II. Lévy, Le Blant,
AVencker, E. Adan, Petitjean, Bariilot.
La Société des Artiites Indépendants a
décidé que sa prochaine l-:xposilion aura lieu
en avi'il prochain.
Une Exposiiion de l'u'uvre de P.-'V. Gal-
land aura lieu nu Musée des Arts Décoralils,
du au mars au 15 avril.
L'Exposition des njuvres de feu Auguste
Flameug, peintre de marines, sera ouverte
jus^ju'au 28 mars, de 10 h. à 0 h. à la galerie
Georges Petit.
Le (lorcle artistique et littéraire, rue Volney,
fera, au cours du mois prochain, ime l-^xpo-
silion des o'uvres du ]ieintro Achdie Cesbron.
L'Etat prendra part à cette Exposition et y
enverra quelques-unes des principales nuivres
de cet altiste.
Un peintre impressionniste, M. Victor "Vi-
gnon, a organisé ù la galerie Bernheim jeune
une Exposition de ses récentes luuvres, i|ui
s'est ouverte le 20 mars.
L'.\dmini^tration municipale de Tourcoing
organise une Exposition (|ui comprendra des
tatileaux, aquarelles, pastels, sculptures, ob-
jets cl'ai t, livres, elc. Gette Exposition ouvrira
le "-^0 mai prochain.
Une Exposition, dite de printemps, orga-
nisée par l'Union des .-Vrtistes de la scission,
est ouverte ci Munich depuis le 15 mars. Gette
Exposition durera jusqu'au I" mai.
Académie des Beaux-Arts
La séance est présidée par 'SI. Daumet. qui
proclame les noms des dix logisles admis au
concours définitif pour le grand prix d'archi-
tecture. Ge sont MM. Varcollier, Deperthes,
Recourn. L'mbdinstock. Héraud. Le Cardonel,
Dusart, Palouillard, Tony Garnier, Chifllot.
L'Académie propose pour le prix Bordin à
décerner en 1896 le sujet suivant :
De l'iniluence des mœurs, des milieux, des
croyances sur l'art de la peinture depuis le
xiv siècle jusqu'au milieu du xix» siècle.
Les mémoires sur cette question devront
être déposés au secrétariat de l'Institut avant
le 1" janvier 1896.
Elle propose, en outre, pour le prix 'Iroyon
(paysage), à décerner en 1895, le sujet sui-
vant : c( Ellet de crépuscule >■.
Le tableau doit représenter une route bordée
d'un côté par un massif d'arbres, de l'autre
par des champs s'étendant au loin jusqu'à un
horizon borné par des colUnes.
Au premier plan, un bouvier revient du
ET DE LA CURIOSITÉ
01
labour avec un attelage de quatre bœufs
La lune se lève.
Le programme meDlionnant les conditions
du concours sera mis ù. la disposition des
concurrents, au secrétariat de l'Institut, à
partir du 27 de ce mois.
Le président rappelle à l'Académie que,
suivant l'usage, il n'y aura pas de séance le
samedi-saint.
M. Charle.-i Garnier, au nom de la Commis-
sion du diclionnaire, donne une première lec-
ture du mot « école ».
NOUVELLES
:(<** ^'^I- Luc-Olivier Merson et Etn. Barrias
sont nommés professeurs à l'Ecole des
Beaux- Arts.
*** if. Iloudar vient d'olTrir pour le Dépar-
tement des antiquités oriimlales du Musée; du
Louvre, deux oslampes japonaises. Le Pépar-
tement de la sculpture s'est enrichi de deux
chapiloaux ot d'une base de colonne en mar-
bre blanc, remontant au cinquième siècle.
n,% On vient de bâtir, au fond de la cour du
Carrousel, des baratfuements en bois pour y
loger (les services annexes du Ministère dos
finances. Le j(jurnnl des Debiils pense (|ue,
placés presipi'aii-clessous de la galerie oi'i sont
exposés les dessins, ces baraquements mul-
tiplient les cliani'Rs d'ini-fMidie. Notre i-untivre
signale aussi, dans la cour du Garrous(;l, une
macliiniîà vapeur ((u'on vient d'y installer, des
tiné(; il produire l'éicctriciti'^ et ont dressé bî
long du mur un immense et laid tuyau d'usine.
Il craint ([ue ce tuyau ne i-ouvre de suii; et de
fumée les l'ac:ades ot les toitures, ipii en seront
noircies d'abord et ruinées ensuite, comme la
fai;ade de Saint-ICtiennivdu-Mont depuis qu'on
a placé dans son voisinage un semblabli' cHa-
blissement.
**# Le Congrvs annuel diîs Socii'li's sa-
vantes s'ouvrira le mardi 27 mars, à deux
beur<!s, dans \i.\ grand ampliilliéiltre de la
Xouv(!lle Sorboune, où M. Spuller, ministre
de riuslruc;tion publique, présidera, le samedi
suivant, à la mémo heure, la séance générale
do cli'itui'e.
j),** Depuis iilusieurs annéi.'s, le pavillon do
la Villi' de Piii'is, au Coiirs-la-iteine, était
prêté pai' l'AilminisIralion de riliMcl-de-Ville
Il divers (irgaiiisateiirs d'expnsilions nrlisli-
qiK^s, iiiilustrielles im agricoles. Maisb» (Con-
seil miiuicipiil a iléciib'', nu mois de ili'i-einbri^
dernier, de reprendrt» possession elVeiMi\e de
ce pavilliin pour y Irausporli'r ses collectidiis
d'art du Miisi'e d'.Xuteuil (l.">, rue l.afonliiinc),
oii se trouvent réunies de jolies vues du Paris
ancien ou modei'iie,des ceiivres d'art iicquisi-s
par la Vilb> (>l non placées encore, et aussi
les miiipi('lt(>s des concours, les ri'duclions île
sl.iliic'S de nns pinces et moniimenls |iublics.
.\m Mii-^rv il' Viili'iiil, celle inli'i'cssnnte ciijlec-
tion parisienne n'est visible que les dimanches,
de midi à quatre heures.
**:(; Le Président de la République a reçu,
mercredi matin JIM. Carolus Duran et Emile
Blémont, qui l'ont entretenu de la formation
d'un Comité pour l'érection d'une statue à
Watteau.
if*if 11 est question de nettoyer et restaurer
les fresifues d'Abel de Pujol qui dérorent la
voûte de la Bourse.
*** Aux termes de son testament, M. Victor-
François-Eloi Biennoury, artiste pieintre, dé-
cédé le n décembre dernier, a légué à l'.Xsso-
cialion des artistes peintres, fondée par le
baron Taylor, tout le contenu de ses cartons,
toutes ses toiles, toutes ses œuvres, livres et
objets quelconques se rattachant à son art et
se trouvant dans son atelier. Ladite .\ssocia-
lion fera de ce legs ce qu'elle voudra : pt au
cas où elle jugerait à propos de vendre ces
objets et ces œuvres, le prix qui en sera retiré
sera placé en rente sur l'Etat, dont les arré-
rages serviront à une ou plusieurs pensions
du chitTre de trois rents francs et portant le
nom de « pension Biennoury >..
:(.** Le sculpteur Mabille vient de terminer
le projet de monument d'une pyramide, sur-
montée du buste d'IIippolyle Maze, que la
Ligue nationale de la prévoyance et de la
muliialité fait élever à la mémoire de son
ancien président.
*** La Société des Rosati, qui doit ériger le
24 juin, à l'ontenay-au.x-Roses, un buste ù
La l'oiitaine, a chargé le scul[)teur Louis Xoël
de l'exécution de cette o'uvre.
jf*it: L'église Saint-Laurent, de Rouen, un
des morceaux intéressants de l'architecture
du quinzième siècle, situéi' dans le voisinage
du Musée de peinture, vient d'être l'objet
d'une expropriation au profit de l'Etat, par
applii-alion, pour la première fois peut-éti*e,
de la loi du *) mars ll*<7 sur les moniimenls
historiques. Cette église était la propriété d'un
(les i\otuires de Rouen, M» C(>iirc(>lli\ (pii se
proposait, en abattant la nef et les miii-s, do
se construire là un lu'ilel particulier, en con-
servant In tiiiir et le portail ipii donne sur la
rue de la Itibliothèqui» ipi'il aurait fait res-
taurer. M. (^ourcelle deiiumdail l'i titre d'in-
demnité une .somnii^ de près de li"i<i.(KMi francs.
Il lui a été alloué ISO.OiHl francs. L'église
Saiiit-I.aurent, cla-isi-o comme monument
liistoi'iqiic, sera ainsi entièrement con.sorvée.
^*i^ l'n architectode Péronne, établi A Paris,
M. I.i'-iin Roux, vient de niellre une somme
de 'i.OiiO francs à la disposition d'un jury, pour
l'én^clion d'un monument à la iiiéiiioiro de
Marii> Eourré. Marie Koiirré est une lu-roïne
oublii'c du seizième siècle, qui sauva IVronne,
lueuaci'- par li(Miri de Nassau.
♦*♦ Le prochain ('.migres ari'lii'>i>logii|uo
belge se tiendra cotte aniu'e à Mons, au mois
de juin, sous hi présidence du gi-néral Wou-
wermaiis. l'no ex|)i)Sition d'objets découverl.s
pur les fouilles faites dans les dilTéi-enles par-
LA CHRONIQUE DES ARTS
lies (les ]iaysilii lliiinaiit sff.i oiivorlo pendant
la session (In Uunf^'i'rs.
*** Le (li''|iai'toinont asiut,ii|nc du .Mnsi''0 de
Berlin vieni do confier à MM. Goldewei ol von
Lusfluin la direcUon des fouilles arelu''olOf.'i-
([ues <i entreprendre à ses frais à Zindjirli
(province d'Adana). La dur(''e des rc(!lier(*hes
a él(' nx(''C à trois mois: on espère qu'elles
umèneronl la découverte d'antii|uit(!'S int(5res-
sant riiisloirc des Assyriens et des Hittites,
car on a d(''jà trouvi' dans ces parages des
statues et des objets relatifs à ces peuples.
Le (iouvornenient ottoman sera rôpr(5senlé
aux rouilles par le docteur H.-.\. Mystakidis.
^% LeMus(5o britannitiue se trouvait depuis
lonf;(onips à r(Hi'oit pour loger ses admirables
collections : ses administrateurs viennent de
prcpai'er un projet d'agrandissemeni au(|uel
il ne mani[uo plus (juc rai;quiescenient du
J'arlemenl.
Si le l'arleuienl vole les £00.000 liv. st. né-
cessaires pour raci|uisition des terrains, le
Musée 0(rcupera un pàlé isolé compris entre
Kussell sipiare, ISecJford sf|uare. Montagne
place et (li'cat l\usscll streel : c'est au duc de
Bedlord i|u'apparliennent. ces terrains à ache-
ter. Ils ont une superficie de -5 acres, et comme
le Musée en comprend di''jà 9, sa superficie
totale serait de 1-4 acres.
Le Gouvernement est favorable au projet
d'agrandissement, et le cban relier de l'Echi-
(|uier s'est engagé à l'appiixer chaudement au
Parlement.
;(:*;(.- On assure que le (_;ouvernement russe
a l'intention de créer à Constantinople un
inslitut arcliéologi(pie.
La Collection Caillebotte
Nous avons annoncé, dans notre dernier
numéro, que le peintre Caillebotte, décédé il
y a quelques semaines, avait laissé à l'Etat sa
collection de tableaux composée en grande
partie d'œuvres d'artistes de l'école impres-
sionniste. On avait craint un moment que la
direction des Beaux-Arts ne crût pas devoir
accepter ce legs, mais, cette l'ois, ces craintes
ne se sont pas trouvées justifiées. Le Directeur
des Beaux-Arts et les principaux fonction-
naires de son déparlement ont été convoqués
lundi par le peintre li^noir, l'exécuteur testa-
mentaire de Caillebotte, pour examiner les
toiles laissées par son ami, et la collection a
été acceptée. Gomme plusieurs i.cuvres étaient
d'un intérêt médiocre, il a été convenu d'un
commun accord que, seules, les principales
seraient exposées au Luxembourg, où, aus-
sitôt que le Conseil d'Etat aura autorisé la
direction des Musées à accepter le legs, on les
réunira dans une même salle ; il y a deu.x
ceuvres de Manet, dont le Balcon, du Salon
de 1869, deux de Benoir, dont VEscarpolelle,
plusieurs Degas, Cl. Monet. Sisley, un Cé-
zanne, ce qui, avec les quelques tableaux que
le Musée possède déjà et le Porlrail, par
M"'« Morizot, acheté lundi par l'Etat à la vente
Durai, composera une collection à peu près
comiilète des artistes impressionnistes.
A propos de l'Exposition de Chicago
t"n groupe d'artistes écrit au Figaro pour
se plaindre de ce que les tableaux remis à la
fin de 18 2 au représentant du Gouvernement
chargé de les faire figurera l'Exposition de
Chicago n'aient pas encore été réexpédiés en
France, alors tpi'ils iiourraient maintenant
avoir été renvoyés depuis plusieurs mois,
l'i^xposition ayant fermé à la fin du mois
d'octobre dernier. On se demande ipielle peut
bien (Hre la cause de ce ret;ird, et on la voit,
disent les signataires de la lettre, dans ce fait
c< que certains fonctionnaires, pn^férant pro-
fiter plus longtemps de l'indemnité qui leur
est allouée piendant leur séjour au.x Etats-
l'nis. ne sont pas pressés de mettre fin à une
situation i|ui leur est aussi profitable ; on
ajoute même (|ue certains d'entre eux ont
clioisi cette occasion unique pour visiter à
fond l'Amérique du Nord et que leur tournée
n'étant pas encore terminée, nous devons at-
tendre, pour rentrer en possession de nos ceu-
vres, que leur soif de voyage soit apaisée. »
On comprend le mécontentement des ar-
tistes ainsi que des collectionneurs qui leur
ont prêté des œuvres en vue de cette Ex-
position : et ce mécontentement s'accroit en-
core de l'inquiétude causée par l'incurie des
organisateurs de l'Exposition, et par le refus
d'indemnité que ces organisateurs ont déjà
opposé aux réclamati jns des personnes qui
ont été victimes de l'incendie à l'Exposition
dont nous avons entretenu nos lecteurs il y a
deux mois.
En réponse à ces doléances des artistes,
nous trouvons dans le Tcni'ps des renseigne-
ments, évidemment communiqués par l'Ad-
ministration des Beaux-Arts, .etqui expliquent
la cause de ces retards. -«Le personnel de
l'Exposition ayant été presque entièrement
licencié aussitiM après l'Exposition, dit notre
confrère, nos compatriotes ont dû attendre
plus de quinze jours qu'on sortît les caisses
des dépôts où elles avaient été remisées et
qu'on les leur livrât. Quant à la mise en cais-
ses, elle avait été entravée journellement par
les formalités tyranniques de la douane, les
incroyables lenteurs clos transports, le froid,
le diMabrement des édifices, la neige, et l'on
doit s'estimer heureu.K de n'avoir eu à déplo-
rer, tout compte fait, qu'un incendie partiel et
des retards.
Les chemins de fer américains ont mis
vhif/t-chtq jours à transporter les caisses de
Chicago à New-York — et. quant à ce qui est
des exigences de la douane, elles sont in-
croyables. Il a fallu qu'un de ses employés re-
connut, pièce par pièce, l'identité de tous les
objets emballés ; il a même fallu, pour lui
plaire, recopier jusqu'à trois fois le catalogue.
II en est résulté que le dernier convoi artisti-
que n'a pu partir que le 1" février do Chicago. »
Le chef du bureau des Expositions, qui a
ET DE LA CURIOSITE
93
pris la direction du service des i^xpasilions
au Ministère depuis le jour où le poste de
Commissaire général a été supprimé, a dé-
claré, en outre, à notre confrère : « 1» Qu'il
est arrivé lundi soir en gare des Batignolles,
pour être envoyé aussitôt au Palais de l'In-
dustrie, un premier convoi renferrpant deux
cents taijleaux environ, plus un certain nom-
bre de sculptures; 2» qu'un second arrivage,
d'une importance égale, est au Havre depuis
le 18 de ce mois et qu'il sera vraisemblable-
ment il Paris lundi prochain, la Compagnie de
l'Ouest mettant une moyenne de liuit jours à
Iransjiorler du Havre à Paris les colis mis à
la ptlite vilesse. »
11 serait donc, selon l'Administration, par-
faitement inutile d'alarmer plus longtemps
nos artistes au sujet de leurs envois.
Académie des Inscriptions
Eleclioii. — Apres un court comilé secret dans
lequel on a lu la partie réservée du procès-ver-
bal, l'Acadcniic a procédé à l'éleclion d'un mem-
bre ordinaire i'i la [ilace devenue vacante par lo
décès de M. Waddington. Les candidats en pré-
sence étaient par ordre alphabétique: MM. de
Eiaucourl, Cagnat, CoUignon, Maulde de LaC.l.i-
vière. Celle élection 9 donné lieu à deux tours de
scrutin.
Le nombre des volants élaicnl de US, la majo-
rité était de 20.
Voici la répartition des voies obtenues par cha-
que candidat:
1" tour, 2« tour.
MM.Collignon 11 voix. 22 voix. Elu
(:.'igii:it.. 12 — 11 —
De He;.iu'ourt 8 — .î —
Mauldc de l,a Clavière. 7 — 0 —
M. Colligniiii a été proclamé membre de l'Aca-
démie des ln.scriptions. Son éicclion sera sou-
misi; i'i l'approbation de M. le Président delà Ré-
piihliipie.
Doimlioii (lu baron île Ciiiircel. — Comme
l'Académie frau<;aiae. l'Académie dc.>( Inscriptions
cl Bel les- Lettres accepte, pour sa part, la dona-
liiin lie M. le baron de Cuurcel pour la fundatlim
d'un prix triennal destiné i\ récompenser u une
Oîiivre do liltératine, d érudition ou d'histoire q'ii
.sera du nature i\ attirer l'inlérél public sur les
premiers siècles de l'histoire de I-'rance (époques
méiDvinglenno ou carolingieum-jou ù populariser
(pii'l(|ne épisode de cette histoire depuis l'origine
niilinuMdaice des tribus franques jusqu'aux envi-
rons de l'an mille. »
Kcole lie Uohir. — M. A. GelTroy écrit de
liiinie, i\ la date du 1:1 mars, que des iloules sé-
rieux ont été élc'vés par les savants itali- ns sur
l'HUllienlicilé de (pjehpies-unsdes ohjets d'art nn-
cit>iis dont i'ai'qiiisition a été récemment proposée
à M. Il' comte 'l'yszkiowics. Dès notre numéro du
17 lévrier MOUS avons ici attiré l'atlentloti du nos
lecteiii-s snr ce fait, et nous avons pnhlié A ce
sujil Mlle lettre très inlénssante dc^ notre collalio-
rail nr M . S:donion lieiinich, sous ce litre: « l.i's
AiiliqMi'és ili' la Itiissie nu''ridionale. u Nous n'a-
vons plus aujonrd'hni cpi'A prier nos lecteurs d'i
vontiiir hieii s'v r.'|ioi'lei'.
— Ou vient de découvrir, à Pale.striiia. nue base
cylindrique eu marbre portant une dédicace des
décurions et de la commune à 'l'rajan, datée du
jour anniversaire de .sa naissance, 18 septem-
bre 101.
Philologie latine. — M. Louis Havcl commu-
nique à l'Académie une série d'observations re-
latives au prologue du livre 111 des Fables de
Phèdre. Ces notes étahlissenl que ce prologue se
compose de deux morceaux distincts, d'égale éten-
due et intervertis par suite d'un accident maté-
riel dans le manuscrit, aujourd'hui perdu, qui a
servi jusqu'ici pour toute-; les éditions îles fables.
C'est de ce manuscrit que descend le seul qui sub-
siste, celui du marquis de Rosambo. GrJce à l'é-
dition que prépare M. Ulysse Kohert, il est facile
d'y relever des particularités utiles pour la criti-
que, surtout en ce qui touche l'emploi des lettres
capitales rouges.
Art byzantin . — M. G. Schlumberger fait pas-
.=er sous les yeux de ses confrères les reproduc-
tiims de deux bas-reliefs d'ivoire de la belle épo-
que de l'art byzantin du onzième siècle, repré.sen-
lant quatre apôtres en pied. Ces deux volets d'un
même triptyque, trouvés jadis par Gori, étaient
conservés l'un à Florence, l'autre à Padouf». Le
premier est aujourd'hui au cabinet des antiques
de Vienne: le second, qu'on croyait perdu, a été
retrouvé par M. Schlumberger au Musée dupa-
lais ducal à Venise. On clierche encore le panneau
central. Deux inscriptions en vers iamhiques
établissent que le donateur de ce précieux monu-
ment de la sculpture byzantine fut un des empe-
reurs byyiantins du onzième siècle nommé Cons-
tantin.
Mission en Afri(/iie. — M. Foureau. chargé
d'une mission en Afrique par le Ministère de
l'Instruction Publiqiu\ dont il est un des corres-
pondants, annonce à l'Académie, dan^ une lettre
datée du 7 mars, qu'il vient de rentrer A Biskra,
après avoir atteint, dans lo 'l'assili des .•\zdj^r, un
point de l'Ouad-Mihero, situé à deux journées do
marche du lac du mémo nom. 11 a été obligé do
ri'trograiler, par suite du nuinqne de parole des
Kehar des Azdjer, qui, après lui avoir promis lo
lilire passMge, se sont rétractés. Le chemin lui a
été très l.rulali'inent liarr.'- p:ir les gens d'un cer-
tain cheikh du nom de Mohammod.
Epiin'"i>liii' africiiiiie. — M. Ivlmond l.o
niant communique, au nom du P. Delatlre, une
inscription trouvée par le savant correspondant
do r.\cndémie ft l'extrémité de la ville do Car-
tilage, du roté du lac de 'l'unis.
(Irii/iiii' lin (•' If nu Ton' -'
Ifg antres juiy-- -\ — Tel est oi
Mémoire dont M. l'ii'-^i" r de Itoiilarei oiime nce
la lecture un nom de M. !Iomiiiie| du l'.aillaud.
Société des Antiquaires de France
La Société voie l'échange do son pnblicntiona
avec celles de In Société .Vrchéologiquo do Uo-
lième. du (lerclo historique et archéologique ilo
(ioml et du l'Institut di< Carlh ige.
l'Ille procède ensuite à l'élecliun d'un mend>n?
ic'-oclioil l'O riiiipl I, eni^'Ol de M. \V:eMln>.-l<>n.
I-A CIIRONIQUIC DKS ARTS
décédé. Au Iroisième lour tic scrutin, M. l'abbé
Beuilier <>sl élu par 27 voix sur 33.
M. Hruslou est élu a.ssocié correspondant à.
Montau))an.
M. Li'taille odrc, au noiri de M. Louis Bertrand,
conservateur du Musée du Philijipeville, un cata-
logue de ce llusée.
M. Saiiiui'l Bcrgor étudie, eu les comparant, di-
verses représentations de la Création cl de l'his-
toire d'Adam et Eve sculptées sur des portails de
Rouen et d'Auxerre et peintes dans les Bibles
historialcs françaises.
M. fahlié Diic'liesne signale dans le martyrologe
de Saint-Willibrord, exécuté vers l'an 70."), une
série de fêtes de saints de l'Italie méridionale iu-
troduiles en Angleterre par un moine napolitain,
chargé de la dircclion des écoles dans ce pays.
NECROLOGIE
M. Danguin, le graveur en taille-douce bien
connu, vient de mourir subitement en son domi-
cile, IH, rue Denfert-Rochereau.
M. Danguin était né le 3 mai lS-23. Ses princi-
pales œuvres sont l'Aficension d'après le Péru-
gin : Portrait de, femme d'après Rembrandt;
Saint Sébastien d'après Rapliaél ; Suinte Anne
et la Vierge d'après Léonard de Vinci, In For-
narine, etc., etc. M. Danguin appartenait à l'Ins-
titut comme membre correspondant de l'Acadénde
des Beaux-Arts. Il était chevalier de la Légion-
d'Honneur depuis 1883.
On annonce la mort à Paris, chez les frères
Saint-Jean-de-Dieu, du peintre paysagiste J.-F.-
Armand-Félix Bernard, à l'âge de soixante-qua-
tre ans. M. Bernard, élève de H. Fiandi-in à l'E-
cole des Beaux-Arls, avait remporté le prix de
Rome pour le paysage historique en 18Ô4.
M. Louis-Lucien d'Eaubonne, arlisle peintre,
«lève de Corot, est décédé à Paris, le 17 mars, à
l'âge de 5t) ans.
Nous apprenons la morl de II. Louis-Emile
Pinel de Grandchamp, artiste peintre, décédé
à Beaune, le 13 mars, à l'âge de soixante-treize
Nous avons le regret d'annoncer la mort de no-
tre confrère M. Louis Cardon, critique dart à
l'Evénement et au Journal des Arts, décédé à
Paris, le 16 mars, à l'âge de 33 ans.
Le peintre et aquafortiste Kart Meunier vient
de mourir à Louvaiu. Ilètait tilsdu célèbre sculp-
teur Gonslanlin Jleunier.
Le peintre d'histoire autrichien Charles de
Blaas, professeur à l'Académie des Beaux-Arts
de Vienne, vient de s'éteindre à l'Age de soixante-
dix-neuf ans. A la première Exposition univer-
selle de Paris, il avait obtenu un .second prix'
une ni('(lallle d'or, pour sa toile liistorique :
Clidrlrmiifine hh'nnant les écoliers nér/lifjents.
La galerie des Victoires, de l'Ars.enal de Vienne,
lui doit quaranle-cinq fresques représentant les
é[)ii(|ues les []|us brillantes de l'histoire de l'Au-
triche. De Blaas tenait également un rang distin-
gué dans la peinture de genre.
BIBLIOGRAPHIE
Exposition Historique de Madrid, 189S-1893,
par M. Emile de Molènes, subdélcgué géné-
ral des Comités français. Un vol. in-8' de 300
pages. Paris, Librairies-Imprimeries réunies,
— ancienne maison Quantin, — May et Mot-
leroz, directeurs, 7, rue Saint-Benoit.
Les lecteurs de la Gazette n'auront siirement
point oublié les intéressants articles qu'elle a pu-
bliés naguère sur l'Expusition rétrospective ma-
drilène et où sont étudiés les précieux monu-
nienls et objets d'art à", toutes provenances qui
figurèrent à l'occasion des Fêtes du quatrième
centenaire de la Déeouverte du Xouveau
Monde, à cette mémorable Exposition. L'ouvrage
que M. de Molènes vient de faire paraître sous
ce titre : Exposition Historique de Madrid
iS9S-1893. joint à un tableau d'ensemble des
fêtes du centenaire l'étude critique, peut-être un
peu sommaire en quelques parties, de cette
grande manifestation à la fois historique, ethno-
graphique et artistique. L'auteur s'est d'abord
atlaclié à siguiler et à mettre eu relief les no-
tions nouvelles, suggérées aux archéologues par
l'étude et la comparaison des monuments et des
documents, réunis pour la première fois en nom-
bre aussi considérable, i3rè.sentés avec méthode
et relatifs à l'histoire et aux arts des anciens peu-
ples du continent américain.
Puis, passant en revue les diverses productions
d'art espagnoles et mauresques, exposées parl'Es-
pagne ou par d'autres Etals, il s'applique à faire
ressortir avec clarté les intluencîês tantùt byzan-
tines, tantôt italiennes, tantôt flamandes ou fran-
çaises, qui ont successivement ou simultanément
contribué à la formation et au développement de
r^irchitecture, de la sculpture et de la peinture
dans la l'éuinsule ibérique, jusqu'au moment où
l'art national, enfin émancipé, s'affirme dans sa
brillanio et incor.testable originalité. Tout ce qui
a trait aux origines et aux modifications de mé-
thodes et de styles, JI. de Molènes l'a évidem-
ment puisé aux meilleures sources ; là où ses
déductions sont moins sûres, c'est lorsqu'il en
arrive aux généralisations. La peinture espagnole
est, selon lui, réaliste et surtout mystique. Nous
préférerions qu'il emi^loyàt pour en marquer les
caractères des termes plus précis et plus justes.
L'Ecule espagnole est essentiellement naturaliste
dans son principe comme le sont les anciennes
écoles tlamande, hollandaise et vénitienne : le
sens qu'on attache aujourd'hui, dans la critique,
au mot de réalisme eût dû lui eu faire écarter
l'eiuphii. Le naturalisme, en art, n'est pas du tout
exclusif de l'expression du sentiment tt de la
poésie, religieuse ou profane, alors que nous en-
tendons par réalisme quelque chose de limité aux
ET DE LA CURIOSITE
foriiifis extérieures, d'étroilement objectif, depves-
.juc photographique en un mol. Courl»et et Ma-
net sont dos réalistes ; Ribera, Vehaqnw., Zurba-
raii, MuriUo et Goya sont des naturalis'es. Si, au
lieu de mystique que lui semble être l'Ecole tout
entière, M. de Jlolènes eut employé le mot reli-
gieuse, nous serions d'accord: mais 'Ribera et
Velaz([uez et Goya, quoi qu'il en dise, et pour ne
citer qui' ces maîtres, ne sont rien moins que
mystiques, et Murillo lui-même, s'il incline au
mysticisme dans ses Imiiiaculéf.s Conreptioni:,
n'en reste pas moins, dans la plus grande par-
tie tic ses compositions profanes ou n.'ligieuscs,
un sincère naturaliste, sadiaiil allier à un senti-
ment toujours élevé et très pénétrant re.\pre.<sion
des réalités les plus formelles. Mais c'est là, à
tout prendre, querelli; de mois dont le sens peut
varier de l'un à l'autre coté des Pyrénées. Nous
n'y insisterons donc pas, préférant rendre entière
justice au «ouple talent et ji la remarquable fa-
culté d'assimilation dont a fait preuve M. de Mo-
lèncs en un travail où il a du embrasser tant de
matières diverses, inventorier et décrire tant et
de si complexes matéri,\ux. P. f,.
Les éditeurs (Irossmann et Kno'hel, de Moscou,
viennent d • pulilier un bel album in-folio oiisonl
réunies "2'i liélioi,'ravures d'après les oîuvres capi-
tales des Pt'iiilres mofienies de la Uii.isic.XJa texte
en français, par A. N. Scliwarz, explique et com-
mente les tableaux. Sauf certaines toiles de
Wéréschlschanuine (c'est ainsi qu'il faut ortho-
graphier le nom du célèbre dessinateur que M. Gé-
ronie a compté parmi ses élèves), de M. Siémi-
radski, nous ne connaissions aucune production
do cette intéressante phalange d'artistes ; s'ils
n'ont aucune particularité dans l'exéL'Ulion ou dans
le scnliiuent ipii permette de les grouper on école,
le talent ne leur niaruiue pas. Nous avons par-
liculiérejnent reinanpié' les lableauxde M.M. Pria-
nischniUolV, MaUowsky, Polénolï, NewrelV, Sou-
rikotl', Kramskoy, NiassoédolV, lluhn cl du pro-
fes.seur Jacobi. A. m-; L.
Fvaiiz Sliicl: (C'cnt reproductions de l'onivre de),
— 'l'exte par Orru Jli.m s UiKUiui .\i. — Munich :
E. Albert et (>••
L'amiéo pas.sée, la Omelle <li:< Ilrnii.rAftx -.i
découvert aux lecteurs français lo nom déjà glo-
rieux, en Alloinagno, en Suisse et en Italie, di'
Arnold liceckliu, aucpiel les librairies d'art <le Mu-
uicli consacraient uu ouvrage monumental. Ce
nouvel an, lu même liunneur a été acciu'dè à uu
peintre, graveur et slaluairo de même inspiration
quoiipie avec une fucturo t'tut'! dilVorente •. t'rtuiz
Sliir/i, un fi-.nlaisislo réaliste ipii dessine aussi
bien li's types osseux et bonliommes île la cam-
pagni' bavaroise et les gras buveurs municlmis,
que les corps hi''roi(pii's il'i )rpliéo et de .Samsoii,
(pii peint des sous-bois impressionnistes faits
pour plaire ft Monel, (pii grave à l'eau-forle l'i la
façon de Rops, el ipii cherche l'i restaurer en ses
statuettes la nuiniére des m litres ilo la Ui'uais-
sauce,
Liw procéilés mécaniques employés po'ir la
reproilucti.in di' ces leuvres, — héliogravure soit
monochrome, soit doublement teiuté(>, — ont été
celte f)is-ci particulièrement liouri.'ux dans leurs
résultats : harmonies qui se jouent dans des gri-
sailles ardoisées, roses, violacées ou verdàtres, et
qui rendent à merveille les sombres cfVets crépus-
culaires que M. Stuck aime à donner comme
repoussoir à ses nus brillants, à ses centaure»
roux et blancs, à ses chasses fantasti(pies, ou
des aurochs, des élans, de? bulllcs maKtbres
s'affolent sous les traits d'archers farouches dans
des paysages de légendes. Les éludes prépara-
toires à ces grandes compositions montrent un
dessinateur consciencieux qui ne se lasse pas de
poursuivre la forme rêvée, et qui est toujuurs
extrêmement difficile envers lui-même. Certains
dos, certains torses à la sanguine sont dignes des
plus beaux dessins classiques de l'Albertine ou
du Ijouvre. — Toutes les fougues de l'imagina-
tion et du coloris sont tolérables quand elles sont
appuyées sur des études d'un dessin aussi serré,
et réalisées avec un tel souci de la vraisemblance.
Wm. Rh.
Tour du Monde. — 17.32' livraison. — Sis
semaines sur le Nil, par M. K. Cotteau. — Treize
dessins de Bazin, lioudier, Berteault, Marius
Perret, Rousseau, Riou. BulTe, Eaucher-Gndin et
de Ber'.'.
Journal de la Jeunesse. — 1110" livraison. —
Texte par Pierre Maël, Louis Rou-îselet, le
commandant Stany et Lucien d'Elue.
Illuslralions de : A. Paris, Mybacli, Zier, etc.
Bureaux à la librairie Hachette el C», 79, bou-
levard Sainl-dermain, Paris.
- — . ,a,c»=s«25**J-
CONCERT DU S.\MEDI -25 MARS
Conservatoire. — Si/mplioiiif en rt' (Beetho-
ven): Chriiit ./.'< fiiniiios (M. .T. Brahms) ; Con-
l'crlo en mi brmol pour piano (('.. Sainl-Saens);
Requiem (Ch.tiounod) : Ouverture i{e Freixchûa
(W'.'berl.
T.\BII;\li\,\\('IE\S«M01li:it\P.S
DESSINS Kl' tiltAVI'l;l':s
Objets d'Art ot do Curiosité
Sculptures, Bron/.os d'.\rl el d'.\nioubloinonl,
Porcolainos, Miniatures, Bijou.x,
Argenterie
TAPISSERIES ANCIENNES
Uoulollos, EluiVcs. Mouilles, etc.
VKIVTU lltVtH ni'«>iio(. Mnlle ii' 7
l.es Vrn.lr.'li :tOil S:nii"li ::l M.ir-, à ',' li''iir. •-
M' G. DUCHESNE M. A. BLOCHE
l'.omiu. pri^.'iic I E\|" Il
0, rue do Hanovre I 4\ rue do t'.hiUi'nudun
i:.ri»txilii»l : 1.0 Jeudi '.il) Mars.
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ALBUM RELIE
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
lim El M 11 1)1 llli-M
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÈRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de formatin-8° grand aigle, illustré de loogra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
1° Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2° Ex. sur papier vélin teinté, n" i à 480.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux- fortes de M. de MARE
UN TOLUME I>'-4° TmÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
Il a été tiré de cet ouvrage y5 exemplaires numérotés sur papier \Yhatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête..
ftLBUHI DE Là GMETTE DES BEflUX-ARTS
» î\yi !!:MI! SÊÎSli:. — Pri.v iOI> ÎJ-ancs. — Pour les AI aiiiiés : .'«O francs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Mim (!e lliiîlres mm exposés à i'Ée oie des lieaîix-Arls en IS /D
PAR LE MARQUIS Ph. DE CHENNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-.Arts, Membre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. : Jranco en province, 1 5 francs
En vonlo. aux Biirpaux de la GAZETTE DES DE.\r.\-.\RTS, 8, me Favar!, Piiris
t. l'aris. — i^iniar', il
N* 13. — 1894
BUREAUX : a, RUE FAVART
31 Mars.
L.\
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLK.MENT A L.^ GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT l( SAMEDI MATIN
l.es uhoniiù à une annie entière de /j Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
lu Cliroiiique des Arts et dj la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
.S tr
CONCOURS ET EXPOSITIONS
l,'asseiiibl<"e fjc'mi'-rale de la Socii-ir naiiu-
nnle des )Jeaux-.\rts pour lo Salon du Champ-
de-Mars s'ost, réunie, suu.s la |irc''sid<'iii-t" de
-M. Puvis de Ghavanncs, pour procédi'r au
lirafie au sort des niemhres des diverses
Cuminissioiis d'examen. Ces Commissions se
liouvenl ainsi eonstiluées |iour IHIW :
Peinture. — 'l'ilnlaires : .leanniol, Criveau,
.Valilel, Ménard, Davis, lîauduuiii, Merton,
I.ebuiirg, Kiielil, Aman .lean, llnndel, Frappa.
Ilclleii, Maslien-I.epafie, Burne .lunes, llan-
l)iirf.'. liandara, .laines 'l'issnl, Carrier-liel-
leuse. l-;iii)t. ."^uppléiiientaii'es : Prouv(5, l'Iide,
'l'iiaulow, .\. Hinet, .1. lii'raud, Urandon. liai-
lai'lli, (iirai'dot, Hoiilid de Monvel, (iuit.'iiar(l.
Seulplure. — Titulaires : Kscoula. Devilliv..
ilrani'l. I.c Duc, Itdclie. Garrii's. liartliulonn'.
Supplémi'nluin's : l.enoir. (".Iiarpenlier.
• iravure. — 1 ilidaircs : l'aiinomaUer, Michel
Ga/.in, .Mordant, Gui'iiud, Wallncr, Siippli'-
menlaires : l''loriun, l.epére.
objets d'art. — Titiilairos : Carol, Duiil.
'rhcsinar. Carabin. Hriilcan. Supplcnicnlain's :
lialli'', (::iiapl('l.
Arcliilcclnri'. — l'itulair.'s : iloiil. de liaii-
dot. Siippl('nicntaire : l'ranlz .biurdaiii.
F.es Ciiininissiniis d'ubjets d'art et d'ai'clii-
b'clure siiiil ciinipli'li'es par dix membres de
lu di'léfjalidn (•^iuleiiieiil dési^rnes par le snri .
Ce sont, pciiir IH.t'i : MM. Wallni'r. Dubnfe.
Tony-Niiël, lioil, l.lierniltle. de SainlMar
ceaux, Mimlenard, (^arolus Duran, Hesnard.
lîiiraii. SM|ipli'inenlaires : Diimhim'. KenunMi'il.
Cdinine l'an dernier, une petite ICxpusilion
il'Art hippique vient de s'ouvrir, au Palais de
'lndustrii\ à l'uccasioii du Coucuurs bipplipie.
Cette l'Apdsilion ne cnmprend mière plus de
cent ciiiipianle tableaux, aipiarelles, brun/es
l'I pliUros; un a donc tout lo loisirdo s'ari'i'ter
devant les œuvres intéressantes, telles que
celles de MM. Busson, Calvès, Caran d'Acbe,
Gasiex. de Condamy. Grafty, Debat-Ponsan,
llermann-Léon, .\imé Morot, Puri|uel, Prince-
teau. Tavernier, de Viiillefroy, du Passape. et*'.
l'ne Exposition de tableaux, dessins au
crayon, esquisses orifîiiiales, du statuaire
Carpeauz, va être ortranisi-e iiar les soins de
sa veuve, dans la f.'rande salle de l'Ecole dos
lieaux-Arts.
l,'Ex|)Osition des Pastellistes français sera
oUviM'te du 1" au 2'.i avril. di> 10 heures à six
heures, à la fiaierie (ieorjîes Petit.
I.a Société des Ealumineurs et Miniatu-
ristes français, récemment constituée, ouvrira
dans la première quinzaine de juin, chez M.
(ieoi'fjes Petit, son premier salon annuel.
1.1" jeudi •,".! mars s'est uuverte à la finlerie
Diirandliuel, rue l.al'tltte. nue i:\position
d'o'uvres du firaveiir ndilon Redon, qui du-
rera juscpi'au H a\ril.
I ne Imposition des M'uvres de M. IMmond
Yon aura lieu, à la ^.'alcrie Ceorges l'ctit, du
I" au H avril.
M. Seroudat de Belzim l'ora une i;xposilion
do ses (l'uvres. pemtures el lusnins. il la ^ft-
lorio lioort-'es Petit, du '-* au lt> avril.
I ne lAiiosilion des lleaiix Arts aura lieu A
Castres, du 1" niai au b'i inillel.
;>H
LA CHRONIQUIC DES ARTS
l.a ville (II' Cabors urfruiiisc uni' lv\|i(jsilion
lies HeiiuxAi'ls, i|ui aura lii'ii ilu l"jiiiii an
15 jiiilli.'t.
l'ne Kxiiusitiun des Heaux-Arts, organisiie
par la SucliHé des Amis des Arts, aura lieu à
Cognac du 1" au .'iujuin IH'.i'i.
Les arlisti's rrani;ais se suiil mis Ildi's i-un-
l'ours à riCxposition de Vienne. Ils ne parli-
cipcront, done pas aux rérompenses qui y
seront, comme partout, déeernées. Celte déei-
sion a élé prise de coneert parMif. Honnat et
l'uvis do C.liavannes, au momenl oi'i le Comité
lie l'Kxposition viennoise leur demandait la
liste des artistes Iranrais qui devaient pren-
dre part aux opérations du jury. I^es prési-
dents des deux Sociétés ont répondu à leurs
eamarades de Vienne que la réeeption en-
lliousiaste qui avait été laite à Vienne aux
artistes Iranrais dans la personne de leurs
Comités ronstiluait pour eux la récompense
la plus llatteuse, la plus haute. Ils deman-
daient, en conséquence, ce qui leur a été ac-
cordi', que la section française fui mise hors
coacours.
L'Exposition d'Anvers a donné lieu à l'in-
cident suivant : La Société nationale des
Beaux-.\rts (Salon du Champ-de-Marsi a pro-
testé contre la place, trop restreinte qui lui
était attribuée dans les dernières expositions
à l'étranger. Son Comité a déclaré que, l'im-
portance des deux Salons étant pareille, la
valeur artistique des œuvres exposées au
moins égale, les deux Sociétés devaient avoir
un traitement identique. La Société nationale
des Beaux-Arts ne prendra donc part à l'Ex-
position d'Anvers que si la moitié de l'espace
disponible lui est concédé. Elle fera de même
pour toutes les Expositions étrangères.
Le Comité de la Société des .\rtistes français
répond que si la valeur artistique des couvres
exposées au Champde-Mars ne fait doute
pour personne, le nombre des exposants n'en
est pas moins de beaucoup intérieur au chiffre
annuel des exposants des Champs-Elysées, et
c'est pourquoi la Société des ,\rtistes français
demande, pour les Expositions étrangères, les
deux tiers de l'espace disponible.
A la Dii'eclion des Beaux-.\rls de se |iro-
nuncer.
L'album que les dames russes adressent
aux dames de France en souvenir des fêtes
de Paris-Toulon est exposé à la Société des
Beaux-Arts de Pétersbourg. Il porte déjà
cinq mille signatures. Ees feuilles grand in-
folio sont au nombre de vingl-cinq, toutes
oi'nées de fort jolies aquarelles dont l'une,
illustrant la page réservée au Gonsei'vatoire,
représente un groupe de chanteurs, l.a pre-
mière feuille, avec l'inscription « Les femmes
russes aux femmes de France », est illustrée
l)ar il"" Ponélof et représente une boyarine
et une paysanne bretonne se tenant par la
main. La plupart des dames signataires, qui
aiiiiarliennenl au monde de l'cnseigncnienl.
de la marine, des beaux-arts, .se .sont bornées
il écrire leur nom.
La reliure de l'album, do style vieux russe.
est des plus riches. C'est une broderie de
dentelles sur velours et brocart on or, perles
et pierres précieuses; au milieu sont bi'odées
on soie et or les armes de Itussio, suriuonlées
d'une couronne de perles et de pierres. Ueux
inscriptions on haut : « Les Russes aux Fran-
çaises »: en bas, le millésime 189;f émaillé de
diverses couleurs.
L'adresse aux dames de France est écrile
dans les deux langues, en lelli-es ornées, sur
un lies feuillets de l'album.
Le tzar, de son côté, voulant donner à la
Ville de Paris un témoignage de remercie-
ment pour l'accueil qu'elle a fait aux niar'ins
russes, a commandé un nuignifique vase ar-
tistique |ioui' le lui olïrir.
L'Exposition de l'Œuvre de P. "V. Galland
L'Exposition des leuvres de P.-V. Galland.
qui est ouverte dans les galeries latérales du
Musée des .\rts décoratifs, jusqu'au 15 avril,
a été une des plus intéressantes auxquelles
nous ayons éh' conviés cet hiver. Elle révèle
un travail énorme que peut-être le grand pu-
blic ne soupçonnait pas. étani donné que
l'œuvre décorative de (ialland se trouve dissé-
mini'e au-x quatre coins de l'Eui-ope et même
de r.Vniérii|ue. Mais on a réuni ici une collec-
tion qui peut en donner une idi'i>. car elle ne
comprend pas moins de quatre à cinq mille
pièces, panneaux décoratifs, tableaux de
genre, esquisses, dessins et maquettes. Sans
doute rien de tout cela ne donne l'impression
qu'on attend de l'ieuvre d'art dénnilive et por-
tant son but en soi: et des leuvres achevées
de (ialland, nous n'avons rien à dire que nii<
lecteurs ne sachent déjà, la Gazette ayant
publié en It^SS une étude, très complète sur
l'œuvre multiple du maître. Mais ce qui ressort
de cette Exposition, c'est que l'homme qui a
jiu faire une aussi |irodigieuse dépense de tra-
vail, en y mettant de réelles qualités d'inven-
tion et un grand charme d'exécution, est de
ceux i[u'il faut compter parmi les artistes les
plus importants de l'époque.
On sait par ses conqiositions di'coratives
quelle place éminente est la sienne en ce qui
concerne l'art proprement dit de la décora-
tion: on pourra voir ici. par certains de ses
tableaux : La Toilei te de l'enfant, Xueprixe
en Espai/ne, les Sapins, etc., qu'il eût pu
prendre une jilaco des plus honorables parmi
les peintres de morceau, dans le genre ei
môme dans le paysage, s'il y avait exclusive-
ment consacré ses efforts, ou disons mieux,
son activité ; car chez Galland rien ne trahit
l'effort. C'est toujours et partout l'exubérance
de la vie, qui se donne de toutes manières,
rapidement, au hasard des impressions, mai-^
qui toujours captive.
ET DE LA CURIOSITÉ
fW
NOUVELLES
if^if M. liiiiijnii, directeur des Beaiix-Arls,
est parti pour JJome, uii il doit régler avec
M. (iiiillaiime, directeur' de l'Acadénjie de
France, cerlaines questions intf^ressanl la
villa Mi'dii'is.
*** L'Union centrale des Arts décoratifs a
procédé au rt'nouveliement du Ijureau de son
Conseil d'administration.
Dnl été élus : M. Georges Berger, prési-
<lent: MM. Boiiillet, Aynard, Cuillauine et
Corroyer, vice-présidents: Mit. Leiébure et
Kratl'l, secM'élair(!s : M. Bratpienié, trésorier.
I,es adhésions au Congres des Arls déco-
ratifs, (pii doit s'ouvrir à l'aris le 10 niai'pro-
i-hain, sont déjà parvenues en assez grand
nombre à l'Union centrale des Arts déco-
ratifs.
r,a date du 1" avril a été Fixée comme der-
nier délai pour la réception des adhésions qui
doivent être adressées ii M. Georges Berger,
di'puté, président de l'Union centrale, palais
de l'Industrie, poi'le VU, à Paris.
*** l.a uinniilucture de Beau vais a déjà mis
sur inéiiei' les tapisseries qu'elle prépare pour
l'Kxposilion de l'.tuO.
Les travaux en cours d'exéculion compren-
riiHil noiammoni quatre grands panneaux de
Zuber, mesurant 'l'-l'i de longueiii' sur S'"20
de haut et l'epi'ésentant les ipiati'e Saisons.
Ce sont (les vues du Jardin du Luxembourg,
prises aux différentes époques de l'année.
On exécute égatenieni tnut un ameublement
d<' salon du peintre Mangonot : \n\ l'cran de
cheminée peint |iar (iéiùmeel cnguiiiandé de
ll(Mirs pui' Cesbion: enfin des meubles variés,
style Louis XVI, dus à Chabal, le doy(!n des
peinires de la Miinufai-ture.
^*^ On sait i|'i'' l'i |ilale-forme supérieure
lit! la loui' Saint .luci|ues est ornée, aux quatre
coins, di' ipiutre statues de pierre re|ii'('SOn-
lant saint .lai'ques, un b(euf, un lion l't mi
ange.
Ces statues ont environ > mètres di" liauteui'
cl pèsent plusieurs milliers de kilogrammes.
K.xposéesà tous les vents, elles ont beaucoup
à soutfi'ir lies intempéries : l'ange a eu une
iiile ciissi''(!, dans une tempête, en octobre
dei'nier. on vient di^ proci'der uu remplace-
ment de lu statue endommagée |iiii' une statue
loule neuve et absolument semblable ,i la
première.
Le poids de lu sliitue et la liauleui' de la
lour, ipii est deô'i nu'^res, rendaient l'opération
as.sey. malaiséiv Klle a ét(''. néanmoins, elïec-
luéo sans ur<'idenl, sous lu din-iMion ili> M.
l'errioi', entrepreneur, à l'aide d'un treuil ipie
l'on avait innnlr sur l,'i plal<vl'ornie.
if*jf l.'iniiugiiration du monumi'nt do Barye
aura lieu le l.'i juin, sous la pri'sidence de M.
(lUilluume, dii-ecteiir de l'Iicole française de
Kotne.
Le inonument, leuvri" de MM. Ilerniiu'. ar-
chitecte, et Barriiis, sculpteur, est compose
d'un piédi'slnl de granit cle .'i nièlres de haut
surmonté d'une reproduction au douiile de
l'original du Thésùe, vainqueur duCentaut-e,
i|ui est au Musée du Puy: de chaque cùlé du
liiédeslal. sur un soubassement de 2 mètres,
deux groupes allégoriques : l'Ordre et la
Force Icrrasuant /'Anarchie, également
empruntés à l'œuvre de Barye: en avant, une
reproduction de .son Lion au serpent du jar-
din des Tuileries : enfin, dans le pié-deslal, un
nu'-daillon en relief de Bart/c, par M. Mar-
cpiesle. Dos plates-bandes de gazon et un
entourage de chaînes encadreront le monu-
ment.
^*ii- L'iiiauguiation du monument élevé au
peintre .Iules Diipré aui'a lieu à l'Isle-Adani,
1(! dimanche 2ijuin.
**:(. L'inauguration du monument élevé à la
mémoire des enfants des Bouches-du-Hliùne
morts pour la patrie, pendant la guerre de
1870-1871, a eu lieu à Marseille le dimanche
26 mars
A deux heures, les voiles ipji rei'ouvraient
le monumentdc Turcan ontétéenlevés. Sur la
colonne où sont inscrits les combats auxquels
a pris jiart le Ai' de marche, s'élève une statue
en bronze, représentant la l-'iam-e blessée.
.\u.x ipialre coins du socle, on voit des grou-
pes de c-onibatlanls. re nombreuses cou-
ronnes de tleurs viennent s'entasser autour
du monument. Le général de Vaulgrenant,
l'ommandant du 15' corps, a pris la parole au
nom du (iouvernenient.
**:(( Le sculpteur Baccjuel vient de terminer
le projet du monument que la ville de Nimes
se propose d'ériger sur un de ses sipiares en
l'honneur du regretté compositeur Ferdinand
l'oise.
Ce monument se composera d'une sléle
l'ievée sur laipielle sera posé le buste de
l'oise. Au l'ied de la stèle, une svelte et gra-
ci'use llguri' de jeune fille symbolisant la
Mélodie, se dressera dans un joli mouvement,
tendant vers l'aimable luailro auquel nous
devons yo/i ailles, t'AMuar incdcrinolU\nt
d'autres (i-uvros exquises, une palme l'I une
couronne.
*** Le juge d'instruction cliargé de rairtuit'
du vol du NI usée liorely a fait adresser aux
parquets, aux directeurs des musi'es et monts-
de-pii'lé, aux niarchuuds d'objets d'art, en
France et à l'étranger, la ncmiMiclalure dos
l'.iî objets \olés. Ces bijoux, anciens ou mo
ilernes, constituent une vi'-rilsblo ricliesse
archéologique.
**^ Le docteur allemand Dierpreld. qui u
entrepris des touilles ù Athènes, aupri's du
l'nyx et de l'Aréopage, a lait une inléivssuute
trouvaille : Il a mis «u jour remplacemeiil du
templ(< de Dionyscis « en limnais ", uii\si que de
nombreuses sculptures et inscriptions, l niaise
autel ipiadrangiilaii'e porte sur une de ses
laces un lias-i'<'lief i-epri-seiilunl une scène de
sacrifice ; le piiMre s'appréle ii immoler un
bouc, tandis que, derrière lui, i<sl un iMVuf
attaché par les cornes. Sur la seconde face.
1111 siityri' Iriiine un biHier ipie le sacrillcaleur
1(111
I.A CHRONIQUE DES ARTS
vtt tiiei' d'un cuiiii (le massue : ioul aupivs se
tient une .Ménaile. l'ne uuti'C Ini-e iiionti'c
Dionysos et Pan. l.a iilu|iart des inscriptions
pai'Icnt des fites et du culte du dieu: beau-
coup ont trait aux cérémonies de réception
dans la conIVérie sacrée des « lobacclioï ». La
pliipai't des olij(?ls déi-ouvcrts par le docteur
Dirrpteid ilatcul du deuxième ou du troisiéuie
siècle de noire ère; seides, quelques statues
ajijiartiennent à des temps plus reculés.
*** f-e prince-régent de Bavière vient de con-
férer l'ordre de Saint-Michel à plusieurs ai'tis-
tes français dont les u'iivres ont été particu-
lièrement distmguées à l'Kxposition interna-
tionale artistique de Municli.
.\IM..Iean-tJaul l.aurcns, Cormon ol d(> Saint-
Marceaux reçoivent la 3" classe, MM. Douc-el
et Maignan, ia i' classe du même ordre.
Congrès des Sociétés savantes
Le (.'.ongrès aiuiiicl de.-; Sociétés .savantes île
Taris et de la province .s'est ouvert le il mars,
dans le grand amphithéâtre de la nouvelle Sor-
bonne.
La séance a eu lien sous la présidence do
M. Levas.seur, membre de l'Académie des Sciences
morales et politiques, assislé de MM. Liopold
Delisle, Gaston Paris, de Barthélémy, Alexandre
Bertrand, Mascort, Milne-Edwards. Charmes,
membres de l'Institut, et do M. Raoul de Saint-
Arroman, membre du Comité de la Société des
Gens de Lettres, chef <lu bureau des travaux his-
toriques et des missions scientifiques au Minis-
tèi-e de l'Instruction publique, ces deux derniers
représentant le chef de ce département.
Suivant l'ordre de leurs travaux, les délégués
ont été répartis en diverses sections. Le liureau
de la section d'architecture a été ainsi contitué :
Président, M. Ed. Le Blant; présidents des
séances, MM. Chaboudlet. Alexandre Bertrand,
Héron de Villçl'osse, A. de Barthi''Iemv.
Voici le compte rendu des travaux de la pre-
mière séance. Nous donnerons les comptes rendus
des séances suivantes dans notre numéro de sa-
medi prochain :
Notes sin- l'orir/ine de l'arcliitecliire f/ol/iiqiie
eii Espagne et en Portiniid. — Les rapports de
l'Espagne et du Portugal avec la France ont été.
dit M. Eularl, constants du onzième au quator-
zième siècle, période pendant laquelle l'influence
française .s'est fait sentir dans l'architecture de
ces contrées, tant par voisinage que par exporta-
lion.
Les principaux agents de ces exportations sont
les moines de Chiny et de Citeaux et les évèques
français qui, à la faveur des croisades contre les
Maures, furent promus à un grand nombre de
sièges espagnols. A l'époque romane, l'influence
du Languedoc, de l'Auvergne, de la Bourgogne et
peut-être de la Normandie, se fait sentir dans
l'architecture espagnole, et. à l'époque gothique,
on y remarque, avec quelques souvenirs dos in-
lluences précédentes, celles de l'Aquitaine, du
centre de la France et de la Normandie.
<lùn-re architectonique de Foulques Nerra. —
Koulciucs Nerra, grand batailleur et en même
temps grand constructeur d'églises, joua, d'après
M . l'abbé Bourdais, un grand rôle dans les évé-
nements au début du onzième siècle. Il fonda
l'abbaye du lioncoiay, à Angers, reconstruite
presque tot.-ileniçnt au dix-huitième siècle par les
moines de Saiid-Maur, et qui est aujourd'lmi oc-
cupée par l'Ecole des Arts et Métiers. 11 fit bAlir
la magnifique église de Beaulieu-lés-Loches el le
prieuré de Saint-Mauricc-de-Ch:Ueau-Gonlier. Il
éleva, dans les diverses parlles de ses domaines,
de nombreux cjalteaux, e lire autres celui de Lcau-
geois. qui existe encore et a la forme d'un curieux
donjon roclangulaire en petit appareil. On lui at-
tribue également, mais sans justification, le ma-
gnifique donjon de Loches, énorme masse de pier-
res encore bien conservée, celui de Montbazon,
aux environs de Tours, el ceux do Montré.sor et
de Montrichard.
iKxcrcs d'iirt de l'ri/lise de Baidne-les-Mes-
siettrs {Jurii). — M. l'abbé Brune fait circuler
d«s repi'oduclions photographiques de ces œuvres
d'art, conservées dans l'église de Baume, qui était
le siège d'une des plus puissantes abbayes de l'est
de la France, et qui fut sécularisée en 1/60. Parmi
les richesses de celte abbaye, on trouve quatre
autels remontant au quinzième siècle, le retable
du maitre-aulel, magnifique o-uvre flamande don-
née par la ville de Gand à l'alibé Guillaume de
Poupef, on lô'iô, un curieux portrait de ce même
aljbé el plusieurs autres bons tableaux sur bois
du seizième siècle. Dans le chonir, se trouvaient
do belles statues duos à l'abbé Aucé, de Gbâlons,
que le mauvais goi'd de l'aljbé Ch. Maurice de
Broglie fit remplacer par de vulgaires boiseries,
mais dont une partie existe encore dans l'église
de Clairvaux (.Jura), où on peut les voir. Parmi
les nombreux tondjeaux renfermés dans l'église
de Baume, on voit celui de l'ermite Renaud, mort
en 1104, dont l'inscription fait le seul intérêt : ce-
lui de Mahaul de Chàlons. bon spécimen de l'art
du treizième siècle; celui de Renaud de Bourgo-
gne, beau sarcophage surmonté de la statue cou-
chée du défunt en costume 4e guerre, les pieds
sur un lion -. celui d'Alix de Villars, beau monu-
ment du quinzième siècle, qui a gardé sous ses
arcalures qm'lques figurines intactes: ceux de
deux abbés, curé de Chàlons el Guillaume Pou-
pet: enfin, toute une série de dalles funéraires,
avec ou sans elfigies.
Eijlises romanes du diocèse de Besançon. —
D'après M. .Jules Gauthier, archiviste du déparle-
ment du Dciubs, parmi les vingt églises romanes
du diocèse de Besançon conservées à des degrés
divers, la plus intéressante est la cathédrale de
Besançon. Elle a double abside, signe de tradition
carolingienne, et on reconnaît des portions très
importantes de l'édifice roman sous lesornemonls
gothiques qui furent ajoutés à la conslruclion
primitive en Vï-i'i el ItîiX), lors des restaurations
nécessilées par l'incendie de ViVi.
Après la cathédrale, la plus curieuse des égli-
ses romanes est celle de Faveruey, construite par
les moines de la Chaise-Dieu vers ll:3'i. Les égli-
ses de tirandecourl, Marasl el Gontrefontaine ap-
parliennenl aussi à la seconde moitié du douzième
siècle.
Le PsKtdi'.'i' de Bonnionl. — Ce magnifique
ET DE LA CURIOSITE
101
manuscrit à luinialures du coniiiiencorneiil Ju
treizième siècle, qui est aujourd'liui un des orne-
ments de la bibliothèque de Besançon, a été, au
dire de M. .Jules Gauthier, conservé à Bonmont,
sur les bords du lac de Genève, jusqu'au sei-
zième siècle ; après la suppression de l'abbaye en
15;^li par la Béforme, il fut recueilli par Alexan-
dre Glanne, doyen d'Orbois, et conservé depuis
dans sa famille. Quoique la dale du volume sem-
ble être <lonnèe par une minialure représentant
l'abbè Walteiiiis, qui ff'uverna le monastère de
119.") à l->07, le style de l'enluminure semble indi-
quer plutôt le milieu du treizième siècle.
Antiquités récemment découvertes dans le
département de la Drame. — M. de Lasteyrie
donne lecture d'une note de M. Delord, profes-
seur au collège de Bomans, relative l'i. diver>:es
antiquités découvcrles dans le département de la
Drome. parmi lesquilles se trouvent ; uue jolie
Vénus en bronze, trouvée au lieu dit Caraboni
entre Valence et Romans : une lampe antique en
terre grise, venant do Tournon, sur les bords du
Rhône ; et d'assez nombreu.^es médailles romai-
nes et deux bagues, trouvées à (ilérieux. M. De-
lord communique en même temps la photogra-
phie d'une ligurlue en terre cuile, qui a été
trouvée ix Saint- Qnentin-ia- Poterie, prés d'Uzès
(Gard|.
Congrès des Sociétés des Beaux-Arts
DES DKPARTEMKNTS
Kn même temps que se réunissait le C^n^^rès
des Sociétés savantes, avail lieu à l'KcoIo des
Beaux-Art.s la dix-builièine réunion des délégués
des Sociétés des Beanx-Arls.
La première séance élailprésidée par M. Edouard
Millaud, sénateur, membre du Comité des Beaux-
Arts.
Lecture a été donnée des rapporis suivants :
M. l'abbé Bouillit, de l.'.aen : le f.luUeau dit : la
l-'olie-Saint-.Iames.
Mme Despierre, d'Alençou : commande d'une
Descente df Croix au dix-seiilièmc siècle.
M. Oaulliicr, à Besançon : L'ouivre des do
Loisy, orfèvres graveurs liisoulins du dix-sep-
tième siècle.
M. (iuerlin, d'Amiens : 1" .Iacqiies-l'"irmin Vei-
neux, sculpleur amiéiiois; 'i' Notice sur drii\
l>réviaires manuscrits.
M. (iuibort, à Limoges: l'u niémoiri' d'enlu-
mineur au (|uiiizième siècle.
AL .lacquol, i\ Nancy: Nules sur Claude Kaiel,
peintre el grave\ir lorrain.
M. Lliudlier, iï Mebin : Antoine liaiiner, de
Fontainebleau, peintre el graveurordinaire du roi.
M. Mangeant, i\ Versailles: Antoine lilex,
sculpl(Mir el archilecte.
M. Marionneau, à l!onleau\ : l'ne niuninalion
A rAcadi'Uiie royale d'archileclure <mi 17(>/.
M. do Mèly, au Mesnil-tiermain : Les Beaux
Arts dans la biblii>gra|>liie des inventaires im
primés.
M. l'abbè Porée, à Bnuniiiinville: .lean Nidlle,
peintre.
M. Van Heude, A Lille, Pii'rre I.orlhiol, gra-
veur du dix huitième siècle
La séance d.; mercredi a été présidée par M. E.
(larnier, conservateur du Musée de la manufac-
ture de Sèvres; celle de jeudi, par AL Charles
N'uitter, archiviste de l'Opéra, et celle de vendredi
par M. Louis de Kourcaud, professeur à l'Ecole
nationale des Beaux-Arts. A cette séance, rapport
général sur les tmvaux de la section, par
M. Henry .louin, secrétaire- rapporteur du Comilé.
Aujourd'hui samedi séance générale, présidée
par le Ministre de l'Instruction publique, dans le
grand amphithéâtre de la Sorbonne et distribu-
lion des récompenses.
Voici le compte rendu sommaire des ll•a^aux
de la seconde séance. Nous donnerons le compte
rendu des autres séances dans notre numéro de
samedi prochain :
\ cette seconde séance, mercredi après-midi,
M. Edouard Garnier a fait l'historique du Musée
de Sèvres. Puis on a continué les lectures ins-
crites au programme :
M. Emile Biais, correspondant du Comité à
.\ngoulème, a parlé des faïences angoumoisines
et lu une Note sur un retable en terre èmaillée
du musée céramique de Sèvres {.seizième siècle).
M. Bouillon-Landais, correspondant de Mar-
seille, a donné lecture d'un Mémoire sur Alexandre
liennud, sculpteur liourguignon de la fin du dix-
liuitième siècle.
M. Braquehaye, de Bordeaux, a communiqué
des Notes sur les peintres Guillaume Cureau
(16"2'3-lt;'iS), Pierre Mignard, Dufresnoy cl .sur les
monuments funéraires érigés à Henri IIL
M. Numa Goste, d'.\ix, a lu des documents iné-
dits sur le mouvement artistique à .\ix-en-Pro-
vence.
M. Paul Eoucarl. de Valenciennes, a donné lec-
ture il'un Mcoioire sur le sculpteur .\dam Lott-
mann du dix-septième siècle.
M. Lcniire a parlé avec beaucoup d'intérêt de
l'.Vrt ancien el nioderiio en .\inmm.
Citons encore les lectures suivantes :
De M. Henri Jadarl, île Keims : Portraits iv-
niois du musée do Beims.
De M. .larry, d'Orléans : T,'Ecole gratuite de
dessin de la ville d'Orléans.
De M. Leymarie. de Limoges : Los Faïences
limousines.
De AL Joseph Itonmn. d'ICmbrun : Le Trip-
tyque des ///><•/.•//,■> (biiis raiii'ieiHii' cathédrale
d'Embrun.
Ecole du Louvre
Viiici le prognimme des cours de l'Ecole du
Louvre pour le .second semestre de ls"!l:!-'.>L i-*glè
par M. Ka'mpfen el approuvé par le Minisire do
l'Instruction publiquo :
Arcliénliii/ii-H'iiiiindlf. — Le professeur Alovnn-
• Ire Bertnind, niembro de l'instilul, continuera t\
étudier li'S Celles et les (iaulois hors des (laiiles,
d'après les moiuimonls el les textes. Il s'occu-
pera spécialement des (iaulois tlu Nord, Belges,
(ialatos el Cimbres el de leur mylhol.^gie. tous
les vendn'dis, A dix heures el demie du ninlin.
I.,a première loçou aura lieu levemln-di tiavrll.
1Û3
LA CHHONIQUli DES ARTS
Arcliéûloyieor ie nluli' etrirantiquennliiiue. —
M. Heuzcy, inciiibro île l'iuslitiil, conscrvaleur
lies itliti(Hutrs oi'Kîiilales ul di! l:i (•c'Taiiiii|iiiî aiili-
i|iie, prolr^sciir.
M. \i. PuUior, coiisorvuleui- ndjoinl ilc-s niili-
r|uitijs orientales eUlo la eéraiiiii|iir iinliiiiir, hii|i-
pléant.
Le pi'ol'ûsseur suppléant coulinuera à étudie!'
l'histoire du dessin chez les Grecs, d'après les
vases antiques (preniiore période : depuis la pé-
riode homérique jusqu'au siècle de Pisislrate),
lous les mercredis, à cinq heures.
La première leçon aura lieu le nien'redi 1 avril.
Archéolor/ie égyplieniie. — M. Pierret, conser-
vateur des antiquités é^'yptiennes, continuera à
étudier les grands monuments du Musée du Lou-
vre, tous les mardis, à dix heures et demie du
matin.
La première leçon aura lieu li! mardi '■> avril.
Ddmoliqiie, co])tr, droit l'i/i/pticn. — M. E.Re-
villout. i!ouservateur-adjoint des autic[uités égyp-
tiennes, continuera îi interpréter les textes démo-
tiques aflVrcnts au cours de droit égyptien, tous
les lundis à cinq heures du soir: et tous les mar-
dis à trois heures, les papyrus coptes juridiques
et autres textes coptes du Musée du Louvre.
IjCS premières leçons auront lieu le lundi 9 et
le ma'di 10 avril.
En ce qui concerne le droit égyptien, M. Revil-
lout traitera des obligations et actions en droit
égyptien depuis l'ancien empire jusqu'au second
siècle après la conquête musulmane, le premier tt
le troisième samedi decha(iue mois, à cinq heures
un cjuart du soir. — Les autres samedis (deuxième
et quatrième du mois, à la même heure), i! conli-
niiera à interpréter philologiquement les textes et
documents juridiques, hiéroglyphiques, hiérati-
ques, afférents a ce cours (requêtes, procès, texte
de Rekhmara, etc.)
La première leçon aura lieu le samedi 14 avril.
Epiijrnphie orient/ile. — M. Ledrain, conser-
vateur-adjoint des antiquités orientales, étudiera
les inscriptions de la collection Sarzec, tous les
jeudis, à cinq heures du soir; et les inscriptions
puniques du Musée du Louvre, tous les vendre-
dis, à cinq heures du soir.
Les premières leçonsauronl lieu le jeudi 5 avril
et le vendredi 6.
Histoire de la peinture. — M. Georges Lafe-
nestre, membre de l'In.stitut, conservateur des
peintures et des dessins, continuera à étudier les
développements do la peinture dans la seconde
moitié du quinzième siècle, dans le Nord et en
Italie, sous finlluence des premières écoles natu-
ralistes, tous les samedis, à dix heures et demie
du matin. La première leçon aura lieu le samedi
7 avril.
Histoire de la sculpture du Moi/eii Ai/e, de la
Renaissance et des temps modernes. — M.Louis
Gourajod, conservateur de la sculpture du Moyen
Age, de la Renaissance et des temps modernes,
continuera à étudier la sculpture et la décoration
architecton que au dix-septième siècle, en France,
tous les mercredis, à dix heures et demie du
matin. La première leçon aura lieu le mercredi
4 avril.
Histoire des arts appliqués à l'industrie en
France. — M. Emile Molinier, conservateur des
objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et
des temps modernes, continuera à étudier les arts
mineurs sous les derniers princes de la maison
de Valois (I.^l.Vlôsa), tous les vendredis à quatre
heures moins le i|uart du soir.
La première leçon aura lieu le vendredi t; avril.
Les personnes qui désirent suivre un ou plu-
sieurs de ces cours, comme élève?, sont priées de
vouloir bien s'in.scrire, de deux heures à quatre
heures, au secrétariitt des Musées nationaux, pa-
villon de l'Horloge, auprès du secrétaire de
l'Ecole, (pii délivrera les caries.
L'Iconographie de Jeanne d'Arc
M. Uesnoyers, directeur du Musée historique
d'Grlèans, est, un « johanniste » fervent et con-
vaincu à ce point qu'il ne craint pas de dire que,
u après Jésus-Christ et t^ésar, c'est de Jeanne d'Arc
qu'il a été le plu.s parlé ». Ce n'est pas, toutefois
de bibliographie l't d'histoire qu'il veut nous en-
tretenir aujourd'hui, et le solennel discours, paru
sous le titre ([ui précède, est exclusivement consa-
cré à l'étude « critique » des œuvres d'art faites à
laresseniblanc6delaPucelle.il passe en revue
dans cet essai — qui ne fera pas oublier ceux de
MM. Vallet de Yiriville et de Bonteiller, — les
œuvres de sculpteurs tels que Foyatier, la pria-
cesse Marie d'Orléans, Rude, Frémietou Chapu.
Pas une, même parmi les plus justementcèlèbres,
ne irouve grâce devant le sévère critique, dont les
peintres et graveurs n'ont pas, du reste, à se louer
davantage ; aucun artiste, qu'il ait manié le ci-
seau, le pinceau ou le burin, n'a été d'après l'au-
teur, capable de rendre convenablement la figure
de notre glorieuse héroïne. — Faut-il donc nous
résigner à cette impuissance et renoncer à avoir
jamais une vraie Jeanne d'.A.rc? — Non, puisque
M. Desnoyers a pris soin d'indiquer lui-même la
solution du pioblème : « Fille des champs, dit-il.
vierge sans ombre (?), àme inspirée du Ciel, guer-
rière sans peur, il faut que le visage de Jeanne
d'Arc réunisse ces quatre caractères- dans une al-
liance sans confusion, séparés, mais uni.s, ayant
chacun leur place dans l'unité ». — Il ne nous
reste plus qu'à espérer la venue d'un artiste as-
sez haureux et habile pour exécuter ce modeste
programme. — F. D.
(Journal des Débats.)
NECROLOGIE
On annonce la mort de M. Ernest L^ivalard,
peintre paysagiste et surtout collectionneur de ta-
bleaux anciens. M. Lavalard a légué sa collec-
tion, qui comprend 300 tableaux environ, au Musée
d'Amiens,
On annonce de Londres la mort de sir Philip
Cunliffe-Owen, qui a succombé à une maladie
de cii'ur. eu sa soixante-sixième année. Knli'é
dans la marine royale en 1840, sa santé l'avait
forcé de la quitter au bout de cinq ans; il faisait
partie, depuis 18.J7, de l'administration du Musée
de South Kensington, qu'il dirigea pendant vingt
ET DE LA CURIOSITÉ
103
aii.s, ainsi que celui de Bellinal Greeii, à purlir
de 187:1
Sir Pliillp (^uuliffe-Oweii avait repivsenlé l'Aii-
glfiten-e à un jïrand nombre d'Expositions ; dans
celles qui euieiitlieu à Paris en 18r)D, 1>*5Ï et 187H.
il était surintendant, commissaire adjoint ou coui-
missaire de la section britannique.
Nous apprenons de Dublin la mort d'un des
rares musiciens du Koyaume-Uni , sir Robert
Ste'wart, qui, bien que prascjuc septuagénaire,
avait pris encore une part active aux services do
la semaine sainte, en jouant les grandes orgues
de la CHtluJdrale de Saint-Patrice, et qui a suc-
combé à une attaque d'apoplexie.
Comme les pins distingués compositeurs d'outre-
Mancbe — le professeur C.-V. Stanford, ;'i Cam-
bridj»e, qui .-st Irlandais, le directeur de l'Acadé-
mie royale de musique à Londres, M. Mackenzie,
qui est Ecossais — sir Robert était d'origine cel-
tique. Il a écrit un ouvrage sur la musique irlan-
daise, uu autrr> sur les fonues de la danse, rédigé
une liiograpliie de llieudel, inséré de nombreux
articles da'is le iJictionnaii'e de musique de sir
George (irove. Plusieurs de ses compositions mu-
sicales ont été destinées à comMu;morer dos dates
ou des événements d'intérêt publi(î : ce sont des
odes pour servir d'ouverture à des expositions,
des marches de l'été, des cantates comme celle
qu'il pcrivit pour le troisième centenaire de Tri-
nity collège et qui fut sa di-rniére (envre dévelop-
pée. Mais il faut citer de lui ces espèces d'ora-
torios profanes : \'eilli'i- d'hiver, le Soir de lu
tininl-Jeim. etc., qui ni' manipient pas de poésie,
et surtout une précieuse collection cl'bymnos reli-
gieuses.
Sir Rcjbert SIewarl était depuis trente années
professeur ;'i l'Université de Dublin, sa ville na-
tale, où il avait complètement réformé l.' plan des
études musicales.
BIBLIOGRAPHIE
li.ithélii/iie des villes. —Sous ce litre vient de
parnitre, ;'i Unixolles, une très intéres.sante liro-
diure doni l'anlenr n'est autre que le bourg-
mestre M. Charles Huis, (j'est chose trop rare
pour être pa.ssée sous silence i|ue ce fait du
premier magistrat d'une capitale prônant la
plume pour se constiluor le défenseur de sa
ville Contre les entreprises des fauteurs « d'em-
bellissemi'uts » deslini's à faire disparaitn' sous
la pioche di' ces moilernes Vandales les plus alla-
l'hanls souvenirs du pas.sé, si par malheur ils se
reiu'ontrenl sur li' chemin d'um^ des artères nées
de leur soif de rectitlcation.
Nous avons eu l'occasion, eu maintes circona-
lauci's, de signaler aux lecteurs de la (luiftlr le
zèle du bourgmestre de llruxelles pour la conser-
vation <li'S mmuiments de la Cité. Arrliéolrgue
érudil, il a pu. an cours de nombreux voyages,
se rendre compli" des ell'ets dés.astri'Ux <le la ma-
nie de ramener toutes les villes d'une certaim-
impiutance, it un type uniforme, de créer des
voii's di> communication do très discutable
opportunité, et cela au ilélrinii-nl du car.ictèrr
propre des villes. Bruxelles est au nombre des
villes qui ont le plus soulTert de cette manie
et, comme le dit avec raison M. Buis, ne peut que
perdre à vouloir être un " petit Paris ». Son bourg-
mestre a le courage de déplorer frinchenienl
la création de certaines rues, par exemple
celle qu'on a eu la malencontreuse idée d'établir
en face de l'église de Sainte-tiudule, portant ainsi
une grave atteinte à l'elTel grandiose de l'édifice
religieux. Qu'on aille voir aujourd'hui ce qu'il
reste du vieil Anvers, du vieux Louvain, de tant
d'autres villes, citées naguère pour leur physio-
nomie pittoresque.
On se passionne actuellement ù Bruxelles pour
ce qu'on appelle le redressement de la Montagne
de la Cour. M. Buis, allant ainsi à rencontre des
vues d'une partie de se.s administrés, n'entend pas
donner au problème une solution radicale. Son
ambition d'administrateur et d'artiste ne va pas
au delà de l'assainissement d'un groupe de nielles
attenantes à cette artère historique dont, avec
raison, il fait ressortir toute la valeur pittoresque.
Homme de progrès, partant très enthousiaste
des choses modernes, le bourgmestre de Bruxelles
est conservateur dans le sens le plus rigoureux
du mot lorsqu'il s'agit du respect des types du
pa^jsé. On peut dire qu'il l'est à outrance pour ce
qui concerne le style à adopter pour les couslrac-
lions nouvelles, .\dversaire résolu du classii|ue,
de l'académisme, le Palais de Justice, le Palai.s
des Beaux-.Vrts ne siud pas pour exciter son en-
thousiasme. Il tolère oi plutôt subit les styles de
transition, mais ses préférences intimes sont pcuir
le nationalisme, chose excellente à coup sur,
bien que trop souvent elle conduise au pastiche.
Il importe, dans le ilomaine artistique, de se
tenir en garde contre l'admiration trop exclusive
éveillée par l'o'uvre du passé, contre le danger
d'en accepter trop bénévolement la transcription
pour nn progrés. L'architecture n'échappe en au-
cune manière aux intluences de la mode, et qui
sera de force à lui résister? La Belgique, par sa
situation même, emprunta fatalement beaucoup
à ses voisins, elle l'a fait d:ins le passé et nul
<loute (pi'elle ne le fasse dans l'avenir.
Elle a gardé des divtr.ses dominations qu'elle a
connues dans le passé pas mal d'usages. Lu do-
mination e-ipagnolc, notamment, lui a légué le
blanchiment des façades. I,e canictèiv <le ses
vllli>s l'n a en griinilenienl à so itVrir et il'aulanl
plus ipu'. sur cette habitude ipii si'ulemenl com-
mence A disparaître, s'est grelïée l'intluence d'un
style prétendu ;;rec, accommodé au goiit des lu*.
tis.senrs ilii commencement île ce siécl-i. Mai» on
ceci comme eu liii'ii d'autres matières. In liberté
sera, par excidlence, le correctif.
On pont, en somme, ne pas partager toiiles le.s
idéesde M. Huls,el ajplauilir iiéanuiidnsA sa cou-
ragi'iise initiative. Nous la louons sans reserve,
bien persuadé qu'elle portera ses fruits. Elle
se résume tout entière en ce pas.Hiige où, s'ndris-
sani A l'iircliitecle, il dit :
■• Puisque vous ne pouvez, vous départir di-
certaines lorines traditionnelles e| cn'-er de Inutes
pièces nu style absolniiient nouveau, quand vou»
avez h constrnii-e un l'dillce pub io. nu lieu de
feuilMt-r Viguole, recoun-z nux rvslea de noln-
art nntiomil, i\ quelque monument ipie llruxelli".
a perdu . inspirez vous dos souvenirs historiques
ipie conserve rcniplaceinent qui vous est n.ssignè.
lO'j
LA CHRONIQUE DKS ARTS KT I)K LA CURIOSITÉ
ivspucle/, les irréguliU'ili''S îles eoiilours dp la col-
line, lirez-eii pai-li i)Our donniM- îles aspects pitto-
resques à votre éililice >•. — II. II.
Sommaire de la Gazette des Beaux-Arts
du 1" avril. — Germain Pilon, piir Léon Pa-
lustre; Voyages et Voyageurs pendant la Re-
naissance, par JCd. lionnaUé : le Porlrail-ini-
niature en France pendant la Kévolution et
riùupire, par Henri Bouchot ; Michel Pacher,
maître tyrolien du xv« siècle, par A. Mar-
guillier ; Jj'Arl dOi'oratif dans le vicu.\ Paris,
|iar A. de Champeaux ; Lxi)ositions rétrospec-
tives de la Royal Academy el de New Gallery
de Londres, par Claude Phillips. — Gravures
hors texte ; Les Trois Unices, marbre de
Germain Pilon, au Louvre ; L'.> Roi de Rome.
planche en couleurs, gravée par A. Bertrand,
d'après une aquarelle de.T.-B. Isabey. — Xom-
breuses gravures dans le texte.
Journal de la Jeunesse. — 1112" livraison. —
Texte par Gustave Toudouze, El. Leroux, com-
mandant Stany et H. Heinecke.
Illustrations de : A. Paris, Mvbach, Zior, clc.
Tour du Monde. — 1733' livraison. — De
Pékin à Paris, la Corée, l'Amour et la Sibérie,
par M. Charles Vapereau. — Treize dessins de
Bazin, BcrleauU, Marins Perret, Itous.seau,
Rnll'e, A. Paris, Dovos, l'h. Weber, Taylor, May-
nard et une carie.
Bureaux à la librairie Hachette el C'', 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
CONCERT DU I)IM.VXCHE 1" AVRIL
Concert Lamoureux. — Prélude de Tristoii
cl Ysi'uli (Wagner;; ") l'.Vngc, h) Rêves, poèmes,
(Wagner) ; Prélude et fragment du premier ta-
bleau de l'Or du Hliin (Wagner); Les Murmures
de la Forêt (Wagner) ; Le Crépuscule des Dieux
(Wagner) : a) Duo du Prologue ; 6) La mort de
Siegfried ; c) Marche funèbre ; d) Scène finale ;
Introduction du .S' acte de Lolienf/rin (Wagner).
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
En vente au.x Bureau.^ de la GAZETTE DES BEAUX- A RTS
110
142
14:3
160
16S
211
261
32;3
476
563
579
606
667
7«i
■S'i6
PEINTRES
P. Delaroche
Antonello de Messine
J. Bellin
Donatello
J. Belliu
Ingres
Van Eyck
Raphaël
Michel-Auge
Rembrandt
SUJETS
Portrait d'Horace Vernet
Portrait de Condottiere
Vierge au Donateur
Statue équestre de Gattamelata. . .
Vierge
Œdipe
L' Homme à l'Œillet
Vierge de la Maison d'Orléans
Ruste du Dante
Crépuscule
— (Epreuves d'Etat)
— (Japon)
— (Parchemin monté). . . .
Tète de cire du Musée de Lille. . . .
Dom Guéranger
Monseigneur Pie
Léon XIII
Fragment des Disciples d'Emmaiis
Le Père Hubin
PRIX
DES ÉPREUVES
.4vant .\vec
la leUre la lettre
Epuisé
do
do
do
do
. 15
Épuisé
. -20
Épuisé
20
2.5
30
40
. 20
Épuisé
30
25
10
10
5
5
5
6
10
10
5
10
10
10
6
10
(
Te Redactetn- en chef, gérant : ALFRED i.i: LOSTALOT.
Pans. — I.Tiprimorie "le la Pressa. IG. rue ùu Croissant. — .Simart.
N« l'i. - 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Benux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Aits et d: la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
MOUVEMENT DES ARTS
Bibliothèque
de feu M. le comte de Lignerolles (1)
La -l' partie de la vente de celle bibliolhéque
•A rilolel Drouol, du ô au 1? mars, par M" M.
Dei.estbe et M. Porquet a produit 521. ■/.")8 fr.
Beli.es-Lettbes. — 081. lulii Pulhicis onomas-
licon, Apiid liobertiiin Wiiiter Basila- An. l.")U :
900. — 7:il. Uocueil d'oraisons funèbres de Gos-
suet (llJHlt) : 70."). — 7;J;J. Oraisons fum'bres de
Bossnet. Paris, imprimé par (;li. Laluire (1H(>^),
oxenipluiro iini(|iie imprimé pour lierryer: l.'iOO.
— '('lO. Oraison funèbre de Marie-.Xnne-tjliristine
de Bavière, par Fléehier (lliilO) : 'l'iô.
/.">■>. Les dix [ircmiers livres de l'Iliade d'Ho-
mère. A Paris, au Palais, en la boutique de Vin-
er'iit Serlenas (l."!']."!), iiiiprimé par lelian Loys, re-
liure du XVI' siècle : 6'iO. — /.Vi. Le (irand Coui-
bals des Hatz et des Grenovilles. Paris, Glircs-
(ion Weidiel (l.'i'iO) : VM. — 7ô(i. La l'.alrachomyo-
Miaidiie d'Iloiiière. A Lyon (l'ti'A) ; 'l'di.
'ii'i'i . Vir'riliiis (l.'jOl) Veneliis ex jrdibus Aldi
Itoin.ini iiiciise .\prili M 1)1 : U'tô. — 't'ri. P. .Vir-
Kilii Maniuis Opéra. Liij,'d. Balavcirniii, apinl .la-
eoliiiin llai'kiiiin : .\ms|i'li)ilaiil, apiid .'\braliamuni
WolfuHiiK (lllKn), ni. d<' Hoyel : .".0(1. — ',X->. llo-
ralins. Veneliis apuil .\lduni Uuiiianiim niense
Mail, (l.'rf)!). rel. n\i« siècle : 700. — 7'.l-.'. Calul-
lus. 'riliiilliis, l'roperlins. Aldus. Vi'iieliis in ;i'di-
lens Aldi el .\iidrea' Soeeri niense Miirlio (IT»!'»),
superbe exemplaire de (Irolifr avee smi nmii el
sa devise sur les plais ilii v<diiiiio; 1res belle re-
liure d'un ^'oiM parfait et d'une adiiiiriible conser-
valinn : lO.ooO. — 'l'Xi . P. Ovidii Niismiis Meta-
iiiiMplioscs. . . .\iiterpiie (ir>'.l|), exemplaire conte
niiiit \'iH plaiicdies (îi'avées pur Pierre Van der
IîoitIiI : ■i'17.
70'). La Mètamorpliiisiirtlvido llnurèe, .\ l.yoïi,
par Jean de Tournes (l>Vj7) ; ligures grnvL^es sur
1 1 1 V.iir in Chi'oiii'iiit dta An» <li"< 3 l't 10 iiiiiih l.si'l.
] bois par Bi-inard Salonion dit e Petit Bernard
I relié par Boyet : 3.700.
8:30. V. Ampliss. Chrislophori Tbvani rvmv-
lus, Lutetiie, apud Mamerliim Patissionium
{MM), contenant des poésies en grec, latin, fran-
çais, des plus célèbres auteurs du temps : exempl.
sur grami papier, aux armes de Jac.-Aug. do
Tliou : 1 .980. — 8ôO. Mémoires historiques de
Raoul de Coucy. A Paris, de l'imprimerie de
Ph.-D. Pierres (1781), exempl. sur velin, avec
reliure dite à l'oiseau, exécutée par Derome le
jeune : 1.415. — 852. Les Poésies du Roy de
Navarre. Paris, II.-L. Guérin (17i2): 770. — 85i.
T>es Œuvres de Fev Maistre Alain Charlier. Pa-
ris, chez Galliol (1559) : 5Î)<I. — 856. Le Livre de
Malheolvs (Paris, 1492), exempl. très gr. de
marges, avant appartenu au baron de La Roche
Lacarelle :' 8(X).
857. Le Résolu en mariage. Paris, Antoine
\erhard (vers 1500). Cet ouvrage dont il a été
publié des éilitions postérieures et abrégées sous
letilre de Rebours de Malheolusest le .seul connu,
il est iiiipr. sur vélin el prov. de la bibl. Lu Ro-
che Lacarelle : 2.80O. — 858. I.rs Usuvres de
maisiro Krancois Villon. Paris, Oalliol (15:W),
édition rare contenant dilïéivnles pièces rejelèes
comme étrangères il Villon, par Clément Maml.
exempl. do J.-.l. de Unro : 'J.OOO. — 8G1. Lu
Danci' des Avevglestimpriinèe A Lyon vers H80),
rare édition du poèiiii' de Pierre Michault : 1 .l."iO.
— 8riH. Le Coiitreblason des l'avlces Amovrs :
i\'X,, — 87(1. !,,.« (Kiivres de malliv Guillaume
Coi|uillarl. Paris. Galliot du Pré(15:V2) : '.KIO.
878. Les lAirlvnes el .\dversilez. Paris, lehnii
llô'.'li), raiili'iir en i st .leaii Régnier ipii mourut
en HtiL Ce vol. ilonl on ne ciuinnll que deux ou
Irois exempl. prov. de la bibl. clu baron Jérôme
Pich.iu : -i.'.My. — SS;l. Les Kalasins do Mer.' Sole.
Paris, Iidian Polit (151ii) avec anncrostiche A la
lin du vol. doiiii. les deux noms île Pierre Crin-
goire: I.iWO. — 888. Lhonnevr des Nobles : 1.(Km.
880. L''s tKuvres de niaisliv lioger doCol!er\e.
Paris, A l'enseigne Kiiulcheur (l.'s'ti'.», exempL
d'une gr. r.iti'lé, déclaré pn-sque inln>iiviible, on
n'eu connail que di'UX aiilros doiil un ineomplot A
la Uibl. liai.: 'i.'X*\. — '.«H. Le'* il'.iivres de Clé-
100
LA CHRONIQUE DES ARTS
nient Marol. A Lyon, à renscij^ne du lloclier
(lô'i")), première édit. on les poi^sies de Marol
soient classées dans l'ordre adii|ili! depuis. Exem-
plaire rel. pour Louis, dauiiliin lils de Louis XIV,
dont les armes se trouvent au bas du dos du vo-
lume. Des l)ilil. du duc de La Vallière, de Cou-
Ion, de Bruyère-Clialabre, de sir Hicliard lleber
et de .J.-C,b.')!runet : /i.OOO. — 005. Les (Kuvres
de Clément RLirot. A la iraye, chez Adrian Mœt-
jcus (1700), exempt, aux armes du comte
d'Hoym : 1.0 K).
908. ControviTse des sexes masculin et fémi-
nin. Paris, Maurice de la Porte (l-il'»): ôO'^- —
917. Le Tableuv de Ccbes do Thebes. Paris,
d • l'injp. Denys lanol (ir,'i:]), avir 20 fif,'. altr. à
.1. Ferlato : 650.
910. Livre notable soutenani l'iionueur des Da-
mes. Lyon (vers 1540): 54). — OkJO. liymes de gen-
tille et vertvevse dame de 1). Peruette dv Gvuil-
let. A Lyon, par lelian de Tournes (lô'iô), superbe
exempt, non rogné: (j.310. — !)29. Evvres de
Lovize Labé Lionnoize. A Lyon, par lelian de
Tournes (1555), rel. du \xi' siècle, première édition
très rare avec prose en lettres rondes et poésies
eu ilaliques: .3.000. — 930. Evvres de Lovize La-
bé. A Lyon, par lehan deTovrnes (1556), seconde
édition aussi rar.^ que la première, rel. de Trautz-
Bauzonnet: 2.0:^0.
94('). Les Oevvres de P. de lionsard. A Paris,
chez Gabriel Buon(1587): 800. — 019. Livret de
Folastries. \ Paris (1553). Ce vol. contient des
poésies libres que Ronsard n'a pas osé signer de
son nom : GOO.
474. Elégies de lan Doublel Dieppoys. A Paris,
pour Charles Langelier (1559), iioésies extrême-
ment rares, contenant des détails intéressants
pour l'histoire de Dieppe et de la Normandie;
exempl. gr. de marges, prov. de la bibl. La Ro-
che Lacarelle : 1.920.
985, Novvelles Œvvres de lan Edouard du Mo-
nta. A Paris, chez lean Parant (1582) ; 800. — 991.
Les Diverses poésies dv sievr de la Fresnaie
Vavqvelin. A Caen, par Charles Macé (1612), rel.
anc. ; 1.060. — 1005. Recveil de qvelqves vers
araovrevx, par J. Bertaut. A Paris, parla veufue
Mamert Pâtisson (1002), exempl. d'une con-
servation parfaite aux armes et chiffre de
Henri IV, dont Bertaut était un des auteurs fa-
voris : 7.4.50. — 1006. Le Grand ciel Empyrée,de
Claude de Kœrlec. A Paris, pour Félix le Man-
guier (1.585), portraits de Henri III et Louise de
Lorraine, très finement gravés, aux angles du
volume chiffre du roi et de la reine surmonté de
la couronne royale, exempl. de dédicace : 2.:!00.
1045. Les Œvvres du sieur de Saint-.-Vniand. A
Paris, de l'impr. Rob. Estienne, pour François
Pomeray et Toussainct Quinet (1629) exempl. sur
gr. papier contenant un sonnet autographe de
Saint-Amand et orné d'une charmante reliure du
xYii» siècle : 2.020. — 1069. Œuvres de M. Boi-
leau Despréaux. A Paris, chez David et Durand
(1747) exempl. sur papier tin, rel. anc. prov. de
la bibl. J. ,T. de Bure : 1.S80.
1.07:H. Poésies de M'"" et de M"'- Deshoulières. A
Paris, cliez Villette père (1732), rel. dePadeloup.
Exempl. aux armes de Brancas, duc de Laura-
guais, et de Diane-Adélaïde de Mailly, safenuue:
4.000. — 1091. Narcisse dans l'Isle de Vénus. .-V
Paris, cliez Lejay (1769) : 845. — 1093. Les Bai-
sers. A la Hâve, et se trouve à Paris chez Laui- I
bcrt et Delalain (1770), ligure, vignettes, etc., des"
sinés par Elsen et Marillier, grav. par Aliamet,
Baqiioy, iJinet, Delaumiy et autres ; exempl. sur
Hollande, titres en rouge et en noir, rel. anc, :
2..560. — lo9i. Les Baisers. A la Hâve (1770) :
990. — 101)6. Ma Philosophie. A la Haye (177J;:
Saj. — 1008. Idylles, par Berquin (Paris, 1775) :
545. — 1099. Lainant Rendu cordelier a Lobse-
ruace Dainoiirs (Paris, vers 1.530) : 7.50.
Collection Ch. Jallaïs
La vente de la collection d'armes et costumes
militaires de M. Cli. .lallaïs, faite les 21, 22 e(
23 mars par M" P.\ui. Ciii;vai.i.ii;r, a produit
M3..500 francs.
Principaux pri.x ;
14. l'iamine de trompette et grande trompette.
Second Empire : 400. — 15. Flamme de trom-
pette et grande trompette. Premier Empire :
1.420.
37. Deux canons bronze sur alfiits agrémentés
de ciselures (1717) : 570.
40. Cuirasse d'otlicier Louis XV : 255. — 41.
(^luirasse et casipie d'otlicier de carabiniers. Pre-
mier Empire : 780. — 43. Cuirasse et casque de
cuirassier de la garde royale. Restauration : 300.
— 46. Cuirasse et casque d'officier de carabi-
niers. Second Empire : 31)0. — 47. Cuirasse et
casque de cent-garde (troupe) : 440.
85. Casque de garde du corps de la Maison du
roi, 1828 : 3.50.
159. Casque du 17' régiment de cavalerie an-
glaise, 1775 ; 240.
243. Fusil d'honneur donné par Bonaparte avec
plaque et inscription : 200.
349. Soulu-eveste de mousquetaire noir : 520 —
350. Soubreveste d'officier de cent-gardes : 600.
395. Pendule en bronze (Premier Empire) :
500.
A la galerie Georges Petit a eu lieu la vente
après décès du peintre Augusta Flameng. La
première vacation a produit 30.433 fr., la seconde
27.690 fr. Au total : 58.1'23 fr". La vente compre-
nait 365 numéros ; l'euclière la plus importante a
été obtenue par une vue du port de Bordeaux-
qui a été acquise par le Musée de Mttz au pri.x
de 2.300 fr.
Signalons parmi les autres enchères : Gros
temps, 750 fr.; Dans le parc aux huitres, 510 fr.:
Bordeaux, 8(J0 fr.; Pêcheuses de Cancale, 410 fr.:
Marée basse, .580 fr.; Saint-Vaast (coucher de
soleil), 600 fr.; Retour de pécheurs à Cancale.
510 fr.; Marée basse (effet de lune à Cancale).
410 fr.; Bassin à Anvers, 1.100 fr.: Barque par-
tant pour la pêche, 430 fr.; Un marché de pois-
son à Cancale, .500 fr.; Barques en pleine mer,
490 fr.; Flottille de pèche, Sables-d'Olonne, 50O fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
La section de sculpture de la Société libre
dos Artistes français, pour le Salon des
Champs-Elysées, a fixé la liste suivante pour
le vota du jury ;
MM. Cariés, Gauquié, Steiner, Cliarpetitier,
ET DE LA CURIOSITÉ
107
Marioton, Soulès, IJoubleiiiurd, Allouard, Su-
chetot, Leroux, Icard, Desia, Gaptier, Cornu-
Vital, Garlier, Uaillon, Ferrey, All)erl Lcfeuvre,
liouteiller, Hourfreuis, Larche, Morice.
Animalii'r : M. Vallon, (iraveur en mé-
dailles : M. Lcvillain. dravaiir en pierres
fines : M. Tonnelier.
L'assemblée gém'Tale de la Société des Ar-
tistes lithographes rrani;;ais a désigné comme
membres du jury pour la sedion de la lilho-
graphie ;
MM. Paul Maurou, Furhs, Fauchon et i;.
Bellenger. L'élection aura lieu le dimanche
H avril.
Dans cette même réunion, l'assemblée a
nommé pourtrois années: président, M. Henry
llamel; vice-président, M. Mesplès; secrétaire,
M. Gausin; trésorier, M. Guillon.
I ne K.Kposition de l'n-uvre d'Eugène Grasset
est ouverte depuis le 'i avril, dans la galerie
de La l'iume, 31, rue Bonaparte.
La Société des Arts de Valenciennes orga-
nisera des Expositions cpii aurcjnt lieu chaque
année au mois de septembre.
On éciit au Temps de Saint-Pétersbourg,
ie l'i,20 mars ; « L'K.xposilion de l'Académie
de peinture a causé, celte année, de grossis
déceptions : les toiles exposées sont peu nom-
breuses, peu intéressantes, et l'on prétend que
les sévérités du jury se sont exercées un peu
au hasard. Mais le grand sujet d'allliction
pour les curieux et les artistes, c'est le re-
trait, sur l'ordre de l'empereur, d'une toile
représentant \ti('hrhl entre lex clcit.r Itir-
rnns, duo au pinceau du peintre reli^,'ieux
Nicolasdué. On racontait(|ue le comte Tol.'itoï,
on voyant pour la première fois le tableau
dans l'atelier de (iué. s'était Jclé dans les
hras de l'artiste en pleurant do joie. Lo tsar
n'a pas montré les mi''nies dispositions en-
thousiastes, lors de sa visite à l'Académie,
pour cette iiuvre puissante mais d'un réalisme
poignant. « Otcy, cola ! s'osl-il écrié. Golle bou-
cherie est écii'uranteel sacrilège! •> Lo peintre
(iué compte envoyer son tableau à l'étranger;
et l'oxpuseï' il Paris et à l.vndi'es ".
Una l'.xposition d'u'uvros d'art duos à dos
artistes sourds-muets doit étro organisée cette
année l'i Munich. lùTii'O pour obtenir tous
ronseignomonts à colto adresse : « .-Vn diu
Viireinigung dor tauhstumnion bildonden
Kiinslîor, .Schellinu'gusHi;. n° 11.'!, il Munich ».
très iiili''rossanlo l'IixpiJsition dos Pastel-
listes français. i|uoi(|u'il y aitheu do regrolti'r
l'ahslculion ilo plusieurs dos plus iinpnitanls
sociétaires. Dès renli'éo. on est longuomont
arrêté pur les pastels tlo M. Goorgos Gallol.
>|ui arilrmont délinitlvumonl lo rcmari|ual>lo
talent de ce Jeune peintre. Chacun de ses pas-
tels serait à citer pour la finesse et le charme
de re.xécution, la coloration exquise des chairs :
le dessin en est malheireusement insuffisant.
On s'arrête aussi avec plaisir devant l'envoi
de JI. Gaston Guignard; ses crépuscules sont
des plus réussis, peut-être seulement a-l-il
une tendance à vouloi" trop les dramatiser;
aussi préférons-nous à la Uerse et au Labon-
rai/e (Vauloinne, qui ont d'ailleurs leur mé-
rite, la Soupe du. berijer. qui procède d'une
pensée plus calme, paraissant mieux conve-
nir au talent de M. Guignard. Les portraits de
fillettes do M. Ilelleu sont bien captivants et
d'une rare élégance. Mais est-il donc néces-
saire de les orésenter dans de si grands
cadres? De MM. Duez, Gervex, Lhermilte,
RoU, .leanniot, Ménard, que dire qu'on ne
sache déjà ; leur talent est de ceux que l'on
ne discute plus.
Cette Exposition compte peu de noms, et
presque tous seraient au moins à citer. Don-
nons encore une mention toute particulière à
M.M. Billotle, (iilbert, Lagarde, Laurent-Des-
rousseaux, Montenard, Xozal, Doucet et Yon.
.1. T.
Les Décorations de l'Exposition de Chicago
Parmi les promotions et nominations dans
l'ordre de la Légion d'honneur faites à l'occa-
sion de l'Exposition de Chicago, nous relevons
les suivantes :
Officiers : M. .Jean Béraud, peintre. M"" Rosa
Bonheur, peintre (chevalier depuis 18(ç) et la
première lomme promue officier de la Légion
d'honneun. MM. Lherm tte, Luminais, pein-
tres ; Boucher, Maniueste, statuaires : Léopold
Flamong, graveur; Massier, céramiste; Tcm-
plier. Pion, H. May, lil)raires-édileiirsà Paris;
G. Krantz, coMimissaire général à l'Exposition
de Chicago.
i'i'fraliers : MM. .\uguin, .loan Benner,
Victor Binet, Bordes, Brouillet, Buland. Delà-
ci'oix, de Kicbemont, .Vdolpho ciuillon, Clavel
dit Iwill. Maurice r..eloir, .\imé Perret, Ro-
nouard, artistes peintres: Haillon, Laliatul.
Lombard, statuaires; Bruncl-Desîiainos. I.é-
veillé. graveurs; .lacques llcrmant, Franiz
.lourdain, Sandicr, K. Dubuisson. Yvon. archi-
tectes ; Taxilo Doat. artiste peintre, chef d'ate-
lier ù. la manufacluro do Sèvres; Munier.
artiste tapissier, chef d'atelier à la luunufai'-
turo dos Gobollns: Lacroix, chef d'alelior A ht
manutacluro do Beauvais: liraleau, orfèvre:
•Joseph Gliérel, sculpteur cl cénimisto; Delà-
liorche, cêramislo; Raull, ciseleur; Félix Alcnn,
hhralro-éditour; Durand, édiUnir do niu>-iqiii*
(iruci, relieur; Ghampetior do Kibes-Christone,
de" la .Société Gliristotlo cl G"; Muller. lalmcaui
^l■^ cêramiquj à Ivry-Porl; liomon, Uipissiei-
di-coi'alour, cl Susse, fabricant do bronzes
d'art.
lOS
LA CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
!j(*j|c Les heures pendant lesquelles le public
est admis à visiter les Musées sont modifiées
deijuis lundi do la faron suivante: Le Musée
du Louvre et le Musée du Luxemliuurj: sont
ouverts de neul' heures à cinij heures, au lieu
de dix heui'os ù rjuatre heures. Le Musée de
(;iuny et le Musée des Arts décoratifs, de
onze heures h cinq heures, au lieu de onze
heures à (juatre heures. Le Musée Guimct et
les ateliers de la aianul'dclure de Sèvres, de
midi à quatre heures.
*** On mande d'Athènes que l'hymne
d'À|iullon, découvert à Delphes, par l'Ecole
française qui y pratiijue des fouilles, a été
e.xécuté, en présence des membres de la fa-
mille royale et devant un brillant auditoire.
C'est M. "Théodore Reinach, l'éminent historien
et arcliéolof-'ue doublé d'un musicien érudil.
qui s'était chargé de transposer cette œuvre,
seul échantillon authentique de la musique
grecque.
Elle est écrite dans le ton phrygien chroma-
tique, mais avec plusieurs notes empruntées
au mode dorien.
Une audition de cet hymne aura lieu, le
jeudi 12 avril, à l'assemblée générale de
l'Association des études grecques, qui se tien-
dra dans l'hémicycle do l'Ecole des Beaux-
Arts. T'n accompagnement pour llûteet harpe
a été spécialement composé par M. Fauré.
M. Théodore Keinach fera lui-même une
courte conférence en guise d'introduction.
ji,% On vient de placer dans la cage de l'es-
calier du Jlusée des Beaux-Arts, à Neuchàtel
(Suisse) trois immenses fres((ues, œuvres de
M. Paul Robert, un mystique protestant,
peintre de talent, neveu de Léopold Robert.
Le gigantesque triptyque met en scène les
allégories de l'Agriculture, de l'Industrie, et,
au centre, de la Vie intellectuelle et de la Vérité
victorieuse de l'Erreur. Dans cet ensemble un
peu désordonné et plein de réminiscences, la
fresque de l'.'Vgriculture, la meilleure des trois,
est visiblement inspirée de Bucklin.
Somme toute, il s'agit d'une œ'uvre remar-
quable et qui mériterait d'être connue à
l'étranger.
Congrès des Sociétés savantes
Suite (l)
Parmi les lectures faites à la section d'Histoire
et de Philologie, nous en avons relevé une qui
est de nature à intéresser plus particulièrement
nos lecteurs, et que nous résumons ici :
Les Libres chorauxdeSrtint-Saueeiir dW'ur. —
Des 24 volumes qui composaient cette collection
cimservée dans les archives de rarchevéché
d'Aix, il ne reste plus quel'» in-folios manuscrits
sur vélin de lôl'i, d'environ 160 feuilles de 80
centimètres sur 56, reliure en bois.
Uj \>j\v\^Chi-onique des Ans d\\ Lil mars 18VH.
(les volumes, d'après M. l'abbé Marhol, d.-
l'Académie d'Aix, sont enrichis de nombreuses
fiiduminures, parmi lesquelles sont à citer celles
KM l'artiste Pierre Burlc, prêtre bénéficier de
Saint-Sauveur, s'est exercé à varier ses traits et
SCS nuances avec une minutie de détails, une har-
monie do couleurs et une chaleur de tons des
pins remarquables. Les miniatures des grandes
lettres, surtout celles de l'Introit des grandes
fêtes, sont magnifiques; la calligraphie e>t très
soignée, et les encres et les couleurs sont fort
liien conservées. Malheurensemcnl des amateurs
peu scrupuleux ont découpé celles de ces minia-
tures qui diîvaient être les plus belles; mais on a
jm en retrouver quelques unes que l'on a dépo-
sées au Musée de la ville d'Aix.
Ces livres, qui sont de véritables documents
historiques, sont un argument de plus apporté à
la thèse de dom Potliier sur l'unité de la mélodie
grégorienne et ci>nlirment pleinement la lidélité-
constante de l'église d'.\ix à garder la liturgie
romaine. En ell'et, sur une délibération du con-
cile d'Aix, en 1585, qui stdtua qu'il suflirait de
corriger les livres choraux poui' les mettre ad
itonnam cnncitii Tridentini, un cordelier d'A-
vignon fut chargé de ce travail, qui fut terminé
en 1620. Toutes ces corrections sont très visibles,
et quelques-unes, fort curieuses, ont consisté à
etfacer le texte original sur lequel le cordelier a
tracé le nouveau.
Les deux auteurs successifs de ces livres ont
signé, et la signature du bénéficier Burle, qui
date de 1514, et qu'on peut lire dans le manus-
crit, est assez originale.
Voici maintenant le conqite rendu des qualre-
Jernières séances de la section d'archéologie :
Séance du mercredi 28 mars:
T'oi'c romaine aux environs de Moulins (Al-
lier). — M. Bertrand, de la Société d'émulation
do l'Allier, rend compte des dernières découvertes
archéologiques faites dans le département de
l'Allier. Il donne des détails sur une ancienne
voie venant de Lyon. Des fouilles faites en divers
points ont fait découvrir des restes d'époques as-
sez diverses, notamment des silex, des poteries
romaines, de nombreuses méilailles impériales,
des fibules de types variés, dont une ornée d'è-
maux. On a ramassé également beaucoup de
fragments de poteries romaines en terre rouge,
soit unies, soit à reliefs, et de ces figurines en
terre blanche, si communes en Bourbonnais ;
malheureusement aucune de ces dernières n'était
entière.
Frar/ment de niosairjue froncé à Carlhaye. —
M. Braquehaye, correspondant du Comité à Bor-
deaux, fait connaître un fragment de mosaïque
trouvé à C.arUiage en 1848, et aujourd'hui pos-
sédé par M. Bonie, conseiller à la cour de Bor-
deaux. C'est un morceau d'encadrement dont la
décoration consiste en poissons multicolores d'un
bon dessin. M. Braquehaye en fait circuler un
dessin de grandeur d'exécution.
Embaumement des corps à l'époque méro-
vinr/ieiine. — M. l'abbé Pigeon lit un mémoire
sur les embaumements des corps à l'époque mé-
rovingienne.
M. Pigeon fait connaître, d'après les textes ha-
giographiques, les moyens que les chrétiens du
sixième au neuvième siècle employaient pour as-
ET DE LA CURIOSITE
Kfci
surer la conscivation des reliques des saiiils per-
sonnages, objets do leur vénération.
Epée gauloise décowcrte à Moy (Aisne). —
M. Pilloy décrit une curieuse épée gauloise en
l'er. découverte dans une gréviére à Moy (Aisne).
Cette épée possède encure sa sole, sa IjouleroUe
de bronze et une partie du fourreau de mémo
niélal y attenant. La bouterolle a une dizaine do
cciiliiuélres de long, elle est constituée par deux
animaux fantastiques ressemblant à des .serpents,
et qui forment deux reritlouients en demi-corcle.
M. Pilloy fait circuler do bons dessins de celte
belle épée.
M. Pilloy lit un mémoire sur l'équilation à
l'époque frànque. 11 a recueilli de nombreux des-
sins de libules, de rondelles, de boucles, sur les-
<|uelles on voit des cavaliers, et quoique beau-
coup d'entre elles soient d'un art très grossier,
il est possible de trouver dans ces figurations
d'intéressants renseignements sur le harnuche-
nient des chevaux.
Séance do mercredi soir :
Inscriptions gauloises de Gunouilly (Cher).—
M. Héron de Villefosse donne lecture au nom de
M. de Langardére, de la .Société des .antiquaires
du. Centre d'une notice sur deux inscriptions gau-
l(]ispK qui ont été récemment découvertes à Ge-
nouilly ((>lier). La première et la [dus imporlanle
de ces inscriptions cunlient deux parlies, l'une en
lalin, l'autre en caractères grecs et en langue gau-
loise. La seconde inscription u'i'st qu'un court
fragment. M. de Langardére donne un essai d'in-
|i iprétatiou de ces curieux monuments, et le
compare minutieusement aux autres textes de
même genre que l'on a recueillis ilans les dill'é-
rentcs parties de l'ancienne (lanle.
. \ Il li(/uilés découvertes àSacoisy (Côte-d'Ur). —
M. le Président donne comnuinication d'un mé-
moire envoyé par M. Corot, de la Société bour-
giiiguonno de géngrapliie et d'histoire, sur des
ilécuuvertes d'aiitiquilés faites à Savoisy ((^lôte-
d'Or). Ces IrouvaiUes ont (lermls de constater que
celte localité est un fort ancien ccnire d'habita-
tion. On y a trouvé de nombreux silex, des objcis
do bronze et des sépultures de l'époque méroviu-
gleiiue, formées do grands s'ircophages en iiierro
Objets iinrieiis recueillis par M. Mnrrl, —
M. Morel communique un cerl.iin nombre d'ob-
jets anciens recueillis par lui. Le plus curieux esl
un élégant vase auiiqin' de verre, en forme de
poisson, cpii jiiovient probalili'uienl d'.Vrb's en
l'ri>veuce el dont M. Morel fait circuler une plmlo-
graphie. Il comniuniipie aussi une slatuidle m
marbre ipi'il a ac(piise du ctdonel Olivier, ancien
receveur des lluances à Nyons, ipii préleudait
l'avoir acifuise dans l'Ile de Milo. Il montre en-
core la pholographio iriin ma.sque en marbre
binnc du ipiinzièiue siècle probablement et (pii
provient île Carpeniras. C'est une! pièce à rapprn-
cher ile.M m.tsquea éluiliés jaiiis par .M. Courajoil.
l'jiliu il pré.senle au(^>iigrès un groupe en bnmze
il'une ilonzaiiie do centinn''tres de haiil, l'iuinè
il'uue figurine avec uu ours, niouli' sur uin' seule
lie colonne l'i largo ba.se.
M. IIiTiiti il>> Villefosse no croit pas (|ui' la sla
tiielle il(^ Vi'nus, pri'sentée p.'ir M. ^bu'el, soil un-
liqie-. I';ile n'est pas en inaibreel parail être uiu'
réplique moderne de la Vénus de Médicis. ijuanl
au petit groupe de bronze, il pense (pie c'est le
manche d'un instrument quelconque.
Séance du jeudi matin 29 mars :
L'Homme et le Bronze. — M. Ch. Le Bourg
(•ommunique un mémoire intitulé Vllornine et le
hrOHjc. At>rés un (ableau des premiers dévelop-
pements de l'esprit humain et des premières in-
dustries dans lesquelles l'emploi du feu permit
bientôt de substituer le métal à la pierre pour
la confection des armes et des bijoux, l'auteur
décrit les procédés primitifs de fabrication, les
armes et les ouivres d'art du bronze dans l'anti-
quité ; il attribue tous ces objets au genre de
fonte dit « à cire perdue » el conclut en émettant
l'espoir que ce procédé délaissé et oublié à la
suite des guerres du premier Empire, soit repris
dans l'intérêt de la statuaire, à cause de sa préci-
sion absolue, bien supérieure ù celle des moyens
actuellement en usage.
Fouilles entreprises à Harfleur. — M. Alb.
Naef communique deux rapports : le premier,
sur des fouilles entreprises par lui ;■! Ilartleur
en 181(3, dans des substructions déjà fouillées
mais imparfaitement étudiées par Fallue en 18411.
Les Couslructions, prises alors pour les restes
d'une villa, sont en réalité celles d'un petit tempb'
ou si'ielltiiii romain, ou plutôt de deux sanc-
tuaires romains accolés. Celle disposition est
semblable à celle du double temple de Gham-
pigny lès-Langres étudié par M. Babelon, el à
celle d'un petit sanctuaire découvert par M. C.
Le Breton dans la forêt d'ICaury.
Des fragments ont permis à M. Naef do resti-
tuer les colonnes doriques, la corniche et les
modiUons, et l'existence d'une décoration poly-
chrome tant intérieure qu'extérieure, et rehaus-
sée par l'incrustation de scories vitreuses dans
les enduits. Ce sanctuaire a di"i être détruit vers
l'an 400 de naître ère.
M. Xaef fait connaître ensuite les objets décou-
verts au cours de ses fouilles et dépo.sés au Musée
du Havre. Ils consistent en une nombreuse série
d'objets d'os, de fer, de bronze ou de polin et de
terre cuit'', parmi le.s(|uels ou remanpie un tré-
pied de bronze arliculé, un petit bieuf eu lecre
ciiile blanche, et les débris d'une foule de vases
de tous genres, dont cleux très beaux à ligures
en relief. I/aiili-ur pense <]u'llarfi-.'ur doit être
idenlilié à la station île ('nnientinuin el espère
<|uc de nouvelles fouilles amèneroul des trou-
vailles non moiiis intéressantes.
Les communications do M. Naef donnent lieu i\
une controverse entre plusieurs membres tlu
Congrès.
.Moniiinent.t de la ri'ginn èiliiriiiir. — M . l'abbé
\'oillery donne la 8talisli(|ue des niimumcnts les
plus anciens de la région éduenne; la colonne de
Cussy est di'crilo avec les débris qui l'accompli-
K'naient. L'auteur voit ilans la cotonno un monu-
ment triomphai en l'honneur de t'.onstantin. Il
signale le mauvais étal d'entretien de ces débris
aiiliipii's.
La fonlaiiu- di'Sainl-Marlin, à l!eurey-lluugiie,\ .
seinbli' être aussi un nionumeiil >le ranlii|uitè.
Li's ilétnils nippelleul ceux île la porto d'.\rrou\
à .\utnn. Ce pelll monunu'nt, un forme de bal-
da(|uiii, a été plusieurs fois mutilé.
Le tombeau de saint .\ndoche:\ SauliouuAl on-
110
LA CHRONIQUE DES AUTS
suite (li'cril, iiinsi qiio iilii.sieiirs églisus et clia-
]M'llOS.
La Xéfrojiiili' il II Ki-f. — M. le lieutenant
Denis coinnmniquo une étude sur la nécropole du
Kcf. Les nécropoles romaines de Tunisie sont
toutes voisincsdes dolmens. On remarque dans les
inscriptions funéraires du Kef le nom local de
« Mari;,'at », tille d'un teinturier. Les urnes peu-
vi'ut se ramener à trois types. Les lacryinatoires
diuninent. Les vases communs dans les sépul-
tures d enfants doivent être des biberons. J/au-
teurprésenle un très curieux miroir. A part deux
pièces d'Antonin le Pieux et de Lucille, les mé-
dailles sont numides. On a trouvé deux vases en
verre, quebiues slrigiles en fer, deux en bronze,
dont l'un porte une décoration j^ravée au poin-
tillé. C'est un objet relativement rare.
Séance du jeudi soir (5' et dernière) :
Lus rtiàlnlliers pm-oissiaiix en Bn't'if/nt'. —
M. Léon Maître, correspondant du ministère, ar-
cliiviste du département de la Loire- Inférieure,
fait une communication sur les u chàtetliors pa-
roissiaux en Bretagne. »
M. Bélisaire I.edain a, le premier, pul)lié un
travail sur les camps romains dit cluUelliers, re-
montant au quatrième siècle et ayant pour .gar-
nison des colons militaires.
M. le colonel de La Noë a fait faire d'impor-
tants progrès à cette étude.
Les chàtelliers, enceintes fortifiées construites
à la hâte, reçurent souvent dans leur enceinte
une église paroissiale.
Beaucoup de chàtelliers ont été établis en im-
provisant des fortifications dans des localités déjà
heureusement situées. Les chàtelliers sont sou-
vent situés en bas-fouls. au milieu des taillis,
dans des endroits difliciles à découvrir, loin des
voies romaines el des constructions féodales.
Ils n'alïectent en rien la régulante'' antique,
n'ont pas de ressemblance avec les constructions
féodales; ils ont servi de retraite aux populations
du quatrième siècle au douzième siècle.
Les Polerii-s de lu Sninloiii/e. — M. Georges
Musset, correspondant du Ministère, fait une
communication sur « l'art de terre » à La Ro-
chelle, et présente quelques spécimens de cet art.
La fabrication de la poterie, très ancienne dans
le pays, s'est conservée en Saiutonge pendant
tout le Moyen Age, bien que les inventaires n'en
fassent pas mention ; mais les fouilles nous four-
nissent d'une manière irréfutable la i^reuvc de
l'existence de cette industrie. Il faut arriver au
seizième siècle pour trouver mention des objets
en poterie; tout le monde connaît les travaux de
Bernard Palissy et sa découverte des rustiques
figulines, mais les. recherches de l'illustre artiste
ne restèrent pas longtemps à l'état isolé.
M. Musset a eu la bonne fortune de trouver
linéiques noms de potiers faïenciers à peu près
contemporains ; en lôiô, « Lyet de la Mothe,
marchand potyer de terre, établi à La Chapelle-
des-Jfots, en Saiutonge, et qui vend de la poterie
de terre an commerce de La Rochelle; en 1551,
Jean Morillon, potier de terre au même lieu,
s'engage à , fabri^pier des formes de terre pour
raflinerlessucresimporlés à La Rochelle: en lôôo,
Pierre le Vasseur et Nicolas Gourault, tous deux
potiers de terre, établissent une poterie et cons-
truisent des fours daiis la rue du Temple, à La
Itochelle. Ils s'engagent à cette occasion envers
leur iiropriélaire à lui vendre tous les produits
de leur fabrication.
M. (ieorgps .Musset a recueilli au Musée de la
Hoclielle, dont il a la direction, une curieuse
série de débris de toutes sortes provenant des
remblais des forlilications du seizième et du dix-
septième siècle, et des grandes profondeurs du
canal Manbec qui sépare les quartiers Saint-
Nicolas et de la Villeneuve.
A celte série appartiennent de nombreux frag-
ments d'objets en terre vernissée, tels que bustes
de pei-sonnages : bourgeois, magistrats, femmes
ornées de collerettes : de vases à pied couverts
de coquillages en relief ; dievaux harnacliés et
éléphants servant de pied à des égouttoirs : oreil-
les de plats à oreillettes représentant des têtes de
saints ou autres elligies.
L s travaux de reconstruction de l'hôtel de la
gendarmerie, qui occupe l'emplacement de l'an-
cienne manufacture de faïences de La Rochelle,
ont permis à M. Mussi;t de retrouver dans le sol
(le nombreux débris de la fabrication du dix-
huitième siècle.
On peut signaler d'abord des instruments de
faljrication qui portent encore la trace des con-
teurs et des vernis employés à La Rochelle. Ajou-
tez à cela d'innombrablas fragments de faïences
aux décors jaunes, bleuf, rouges et verts dont
les tons confirment absolument les attributions
faites dans V Histoire de la faïencerie roche-
liiise aux produits de cette localité.
Ef/Uses rO'iHines du déparlement de la
Loire. — M. Thiollier lit une étude sur les
« Eglises romanes du département de la Loire ».
accompagnée d'un nombre considérable de plan-
ches. Au cours de son étude, M. Thiollier signale
à l'attention de la commission des monuments
historiques l'intéressante église de Verrières ,
près Saiut-Germain-Laval fLoire), au délabre-
ment de laquelle un maigre subside pourrait re-
médier.
Le samedi 30 mars a eu lieu la séance solen-
nelle de clôture du Congrès des Sociétés savantes
et des Sociétés des Beaux- Arts des déparlements.
Une conférence sur « l'Autérique à l'Exposition
de Chicago » a été faite par Jl. Levasseur. En-
suite M. Spuller, Ministre de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts, qui présidait, a pro-
noncé une courte allocution et i-emis un certain
nombre de décorations, parmi lesquelles nous
relevons celle de il. Gasté, secrétaire de l'Aca-
démie des Sciences, Lettres et Arts de Caen,
nommé chevalier do la Légion d'honneur.
Congrès des Sociétés des Beaux-Arts
DES DliPARTKMENr.S (1)
.\ la troisième séance, M. Nuitter, président, a
lu un très intéressant « travail » dans lequel il a
résumé toutes les communications relatives au
théâtre et à l'art dramatique, qui ont été faites au
Congrès jusqu'à ce jour par les correspondants
des départements.
)l) ^'■'iI■ ta Chronique des Art^ i]ii 31 mars 1^01.
ET DE LA CURIOSITE
111
Puis les lectures ont nmlinué.
II. Couard, correspondant de Versailles, a parlé
de Thomas Francini, intendant général des eaux
et fontaines de France (1571-1651).
M. Dehaisnes a donné lecture d'une étude sur
ri;nliiniinure au seizième siècle dans le nord de
1,1 I''nince.
M. Charles Ginoux, de Toulon, a parlé de la vie
de l'ierre Pu(?et.
M. Léon Giron, du Puy, a communiqué un mé-
moire sur les Peintures murales et Panneaux
peints.
M. Cli.irles de Grandmaison, de 'l'ours, a donné
lecture de Lettres de l'architecte Chevillard, con-
cernant rét;lise de Hrou.
Citons enlin les comniunications suivantes :
M. Lex, de MAcon : le Mausolée de Louis de
Valois, duc d'Aniioulèmc, dans l'église de la
(juiche.
M. de LouKuemare : Le Théâtre scolaire à Caen
aux xvii" et xviii' siècles.
M. Pérathon : Liste des marchands et maiires
tapissiers de l'ancienne maniiracture d'.\ul)USSou.
M. Quarré-Heyhourdon : Fêtes célébrées à Lille
en 1729, d'ajirès un manuscrit orné de soixante-
six aquarelles.
M. Scrihe, de Romoranlin : Un Tableau du
xvi" siècle de l'école italienne à Lanthenay (Loir-
et-Cher).
M. Veuclin : 1" La Première Kcole gratuite de
dessin à liernay ; 2' Artistes allachés à la marine
do l'Etat à la lin du xvii' siècli' : :!° L'.-Vrt français
en Uussie sous Pierre le Grand i-l C-.Uherine I".
A II quatrième et dernière séance du Congrès,
M. l.Diiis de Fourcaud, président, a fait un très
intéressant discours sur « les rapports de la
musi(|ue avec les ai'ls plastii|ues dans cluupie
époque n.
.\près lui, M. Henry .louiii, secri'lure de l'I-'.i-ol.'
dis l!eaiix-.\rls et secrétaire rapporteur du Comité,
a lionne lecture Je son rapport sur les Iravaiix
de la section. Il a signalé les lectures iutéres-
sanles faites au cours de ce dix-huitième Con-
grès :
Il cile iiilie autre lectures : 1» celle do M. Léon
(iiron sur les Peintures murales et les P^inneaux
peinis. M. Giron a léj.'iié à la ville du Puy soix.-uite
tableaux qui fonm'iil une leproiluctiou de toutes
les fresque.s originales et préi-ii'uses qu'il a dé-
couvertes dans les couvents et les égli.ses do la
région ;
2" l.e Mémoire de M. Paul Lafond, peintre,
dessinateur et écrivain de lalenl, sur « le Mobi-
lier » depuis l.onis XV jusqii'i'i Louis Philippe ;
il" 1,'étuile Irôs complète, el qui représente vingt
années de recherches, de M. Léon Churvet, de
liyon, sur les Sevio, peintres, dessinateurs, déco-
ruleiirs.
M. Henry .louin cile encore les travaux inlères-
sanls lie M.M. , iules Momniéla, sur .l.-M.-.l. Ingn;-
père; de M. l'abliè Hequiu, sur la vii' du sculp-
t 'Ur ,lean-Ange Maucord; de M. Itosernl. sur
.lean-liaplisle Mouiliardon, sculpteur el arclii
lecle l'i Chaumont (|I>I17-17VJ).
I.a lin de la si'ance a été consacrée aux der-
nière» lomiminicalions inscrites nu programme
de la session : M le comie de lleauiiionl a parlé
de Pierre Vigué de Vignv, archilecle du roi (lli'.tO-
1772).
M. Jo.seph Deuais, d'Angers, a lu un mémoire
sur les anciennes planches gravées du Musée
d'Angers.
M. Georges Grandin, de Laon, a communiqué
des notes sur Nicolas Bellot et Michel Ducastel.
M. Henri Steiu a parlé du Musée d'Ajaccio.
M. Lafond, Requin, Momméja et Roserol ont
lu les études auxquelles nous faisons allusion
plus haut, à propos du rapport de M. Henry
.louin.
NECROLOGIE
Nous avons le regret d'annoncer la moi't du
graveur Eugène Abot, décédé à Paris le 1" avril,
dans sa cinquante-neuvième année, à la suite
d'une pneumonie.
II était né à Matines, de parents français.
M. Abot, aquafortiste et burinisie d'un mérite
rare, a fait pour la Onzelti: fies Bemix-Arls di-
verses planches qui ont été très remarquées, no-
tamment un Purtriiit de Frunrois l" d'après
Clouct et le Marckan// di; Journniix, d'après
Boilly. Il laisse inachevée une planche que nous
lui avions demandée, d'après un portrait de Nal-
lier. Il a fait de nombreuses illustrations pour
Mmlitme Bovnry, La Chnn.'ion di-s Kpoiu', etc.
11 venait de terminer, pour un éditeur américain,
une suite d'eaux-fortes sur l'Fiif'i-r de Dante.
Enfin, il avait envoyé pour le Salon de cette an-
née, aux Champs-Elysées, La VV»«.v, d'après Ca-
banel, et Le Funieiir et Le Mitticieit, d'après
Moran. Abot avait obtenu une médaille de
li' classe en 1887, et une médaille de 2' classe
en 1889.
On annonce la mort, à Moscou. ;i r;i;.'e de
.'l'i ans, du peintre Ililarion Pranischnikof.
Peintre de genre et paysagiste. Pranischnikof a
Irailé surtout des scènes d'inléricur et des sujets
de chasse. On cite parmi ses meilleures toiles :
le (iij.itiniii/i Viriié- (quartier de-i marchands) A
Moscou, la Fi'ledi- villni/e, .1 l'aff'iil (appartenant
au Tzar).
BIBLIOGRAPHIE
Tour du Monde.
173."J« livraison.
De
Pi'kin A Paris, la Corée, l'.Xmour et In Sibi-ric,
par ^^. «'.liarles Vapereail. — Douze dessins do
llazin, Uiiusseaii, Itiill'e, Devos, l'Ii. Weber, Pri-
vai, l'ancher, (iudin, Florian, liiou.
Jniirnal de la Jeunesse. — Il IV livraison. —
Texte par (iusiuve Toudouze. P. do Mériel, Daniel
IJi'lIel, le commandant Stauy et .\. Hourquien.
Illuslralious de : A. Paris, Myi-l)ncli, Zier, etc.
ISiireaiix :"i la libniirie Hacleli.' il i" "'.' b ■!■
levard Sainl-tiermnin, Pari--
l'ONCKRT DI' IMMANl'.HK S AVlill.
Conservatoire. — .Si/inpliDiiie en ni innjrin-
I l'.eilliini m. / .-,< Ui'r.litiides (César l''ninck>;
I )u\erluri> ili' liiiii /</>■.< iMendelssohn).
112
I,A ClIRONIQUR DKS AHTS ET UE LA CURIOSITK
SUPPLÉMENT AU CATALOGUE
GRAVURES ET EAUX-IOr.TES
PUBLIÉES PAR LA
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
^v i^" j%" K i: it^u :i
PEINTRES
1120
1121
1132
1123
112'j
112.â
1120
1127
1 128
1129
1130
1131
1132
iim
113i
1135
1136
1137
1138
1130
11 iO
1141
1142
llfâ
11 H
11 4")
1146
1117
1148
1149
•1150
1151
1152
S. del Piombo.
Th. Lawrence
Rembraiult.. .
Duccio
Velasquez. . . .
Titien
Ra])liaël
Mautegiia. . . .
Glodion
E. ]\reissoniei-.
A. Bœeklin.. .
A. Moro
FransSnyders
liaschet
J. Bail
A. Bœeklin...
A. Edclfolt...
c:i. Popelin. . .
De Largillière
Bramley
(7!iassériau. . .
JNP'ie Nely Jac-
quemart.. . .
P.-P. Rubens.
Ingres
Van Dyck
Vittore Pisano
G. Moreau. . . .
Burue .lones. .
ORAVEURS
Jasin.ski
A. Bertrand. .
lifliiigniïiiri' Du|ar(lin .
Ili'liojr. fioorgfs Polll.
il. Manesse.. .
E. Decizy . . . .
IlélinjMïiire IlujarJin .
A. Berirand. .
IléliograTurc llii|.rrilin.
Iltliiigr. ('i™ri|fs l'elil.
L. Millier
II. Manesse . .
A. Gilbert. . . .
E. Decisj' ....
L. Millier
Ili'iiogr. lîrorgps IViil.
Ilrliiigr.nurr niiiiiriiin .
F. Milius
lli'liitgr. (îcorgps l'elil.
A. Gilliert
Kratké
Phototyp.Lar-
ger
Ilfliiigr. firnrgps Mil.
F. Courboin. .
A. Berirand. .
Di'liiigr. fiforgfs Pflil.
.Jasin.ski
Ili'iiogr. Ocorgos l'dil.
ilrlingraïurf ilui.irilin .
SUJETS
PRIX l»i:S KPP>EUVES
le
Le Cardinal Pucci (Musée Impé
rial de Vienne)
La Princesse Clémentine de Met-
ternich (planche en couleur.s)
Le Butor (Musée de Dresde) . . .
La Vierge entourée d'anges
Portrait d'homme (Musée
Rouen)
Xyniphe el Berger
I/i Viergp au l'oisson ........
Sainte Famille
Bas-relief demi- circulaire ei
Ijronze
Sur l'Escalier
Portrait de U'"e E. M
Sirènes et Tritons
La Reine Marie d'Angleterre. .
La Fruitière
Francisque Sarcey chez sa fille
La Besogne faite
Les Pêcheurs de Sirènes
Repasseuses
Henri IV (Email)
Pierre-Vincent Berlin
MiieDuclos
Vieux Souvenirs
.Vlexis de Tocqueville
1090,
Adolphe Thiers
Cérès et Pomone
Armure allemande, vers
vue de dos
Delecluze (Collection de M""'
Viollet-le-Duc)
Van Dyck et Endymion Porter
(Musée du Prado)
Portrait présumé de Marguerite
Gonzagr.e (PI. en couleurs)..
Pasiphaé (Email peint pi" Grand'-
Viomnie)
Per.-5ée et les sœurs de Gorgone.
Parure d'or ciselé ornée d'émaux
jieints par Grand'homme ....
Prince persan
Sur
rjrfbfBiia
15
20
Sur Avant Avec
Japon la lettre la lettre
15
15
15
15
15
15
»
15
15
15
15
15
15
15
30
4
4
6
5
0
<i
()
ô
30
3
20
■>
2
4
3
3
4
4
4
•2
2
2
o
4
2
3
3
0
3
20
2
3
2
o
Le Rédacteur en chef, gérant : .\Ll''REi:) le LO.ST.\LOï
Paris, — Imprimerie de la Presse. 16, rue du Croissant. — Simart.
N« 15. — 189i
BUREAUX : S, RUE FAVART
14 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT II SAMEDI MATIN
Les ahonnés à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Ans et do la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr
MOUVEMENT DES ARTS
Bibliothèque
de feu M. le comte de Lignerolles (1)
llio. 1,1- l).ii-liiii:il (Ir.s iHuivrlli's iiiaric''e.s (sera
\VM) : (KX).
1130. La Uefoniiation dos Tauernes et Gal>a-
rutz : Tri. — 1141. Sesuiuont les téiirbres du
Champ gaillart (vers 1540) : 300. — 11.50. Clovis
ov la France chre.slifiino. A Paris (1057) : 441.
1170. Lentror dv Koy nostro Sire... etc. ('.y
fine le Sacre dv Koy no.<(tri> Sire à lîains (148'i),
avec pièce do vers inconnue : 1.100. — 1172. Le
Verrier dhonneur (vers 1.505) : 600.
1195. Fossolier do la Klorievso victoire (Anvers
lûi'j) : 750. — 1203. Les regrets et complaintes
sur le départ du marquis de Saluées (vers 15;i6) :
55.5.
I'i07. L'oraison de Mars aux dames de la court.
Paris, l'.hrestien W'ccliel (15'i'.)) : 50O. — 1*19.
Deploraliiin it i-oinplaincle de la mère Cardino
(Paris, 1570), Klè^ie (Paris, 1.505) : 500.
l'.i()5. Ode niezvrèc (100^), exenipl. aux armes
de Marie de Médicis : •i.0.50.
1273. Lh (iloire du Val-do(irAcc. A Paris, chez
Pierre le Petit (lOt'i'.t) par Molière, Hj,'. ^;r. par
tjhauveau d'après Minnard ; 520. — 1299. Les
Failles du Iresamien ICsope. Paris, Denys lanol
(1544) dunhle de la liilil. de Versailles : l'ifiO.
I30II. I*'iihlis clioisies mises en vers par La l'un-
taiiie, Paris, chez Driiys Thierry (lliOK) portr. do
l'auteur \!,r. par Dupin d'après 11. l!it,Mull, ajouti' :
l.WHI. — 130:i. Fahli'S... etc... Paris, chez Dc-
sainl. Saillant et Durand (175.5.175',() exeinpl. sur
Hollande, èpnnves île premier tiniKO ; aux armes
du iliii- d'AuiM.ml : O.IKKJ. — 1:101. Failles nou-
velles (par Dorai). .\ La Haye et se trouve i Paris
chez Delalain (177:1) exempl. sur llollande.
épreuves d'après les dessins de Marillier ; 3.0,")().
l:t0(l. Novvelles en vers tirées de Docoaco (sic)
II) Viiir In ChroiiùiMtdts Arl» «loi 3 l'I 10 uKirn ol <lii
"7 nvril ISOl.
et de r.\rioste par M. de L. F. (La Fontaine). A
Paris, chez Claude Barhin (1G6.5) : 1.120. —
1:307. Contes et novvelles en vers de M. de La
Fonlaine. .\ Paris, chez Claude Barhin (1665),
édition originale des deux premiers livres : 3.000.
— 1311. Contes et novvelles en vers de M. de La
Fontaine. A Paris, chez Claude Barhin (1071) :
1..5()5. — 1312. Nouveaux contes de La Fontaine.
A Mons. chez Gaspar Miijeon (lol'i) : 800. —
1316. Contes et nouvelles en vers de La Fon-
taine. A .\msterdam. Paris, Barhou] (1762) portr.
de La Fonlaine et d'Kisen {;r. par Ficquet : 1.530.
— 1317. Contes et nouvelles en vers de La Fon-
taine. .A Amsterdam [Paris, Barhou] (1762) :
1.400. — 1318. Les Trocqueurs. Conte de M. D.
L. F. (La Fonlaine) cdit. orig. : 985. — 1319.
Kecueil des meilleurs contes en vers par La Fon-
laine, Voltaire et autres. Londres [Paris, Cazin]
(1778) lig. do Duplessis-Berlaux : l.KX).
VMi. La Naissance et les Triomphes, par mes-
sire Honorai de Meynier. Provensal. Vol. raris-
sime : 610, — IStl. iF.uvres satiriques (sic) de
P. Corneille. Plcssehois. Leyde (16/6). Heoueil
conirnant une préface el trois pièces ; 200. —
13;)'.). l'.hansons novvelles sur le siè^e de lîre-
nohlc (l.")l>4) : 250. — 1341. Les Meslanges d'( Ir-
lande de Lassvs. A Paris (1576), rel. du xvr
siècle : 585.
13i;!. Chansons de P. de Kon.sard. A Paris,
par Adrian Le l!oy (l.'iWI) et i\ Caen, par lacqufs
MaiiK'eanl (l.-^luilOI ; 1.160. — 1:157. Choix de
chansons mises en musique par M. de la Borde.
,\ Paris, chez Deloruud (1(73), rel. anc. Itecueil
contenani le p.ulrait de M. de la Borde gr. par
Masquelier, d'après Denon, el autres superhes
épreuves ; 4.6'Jll.
13r>8. iKuvres complètes de P.-J. de lléninger.
Paris, Pi'rrolin (1817 A 18,')H)<'xempl. contenant la
suite des lii,'. épreuves en douhlo élat : avant In
lettre sur Chine et eaux-fortes, avec deux por-
Irnil» ajoutés de BèraiiKer fn pied : .'i.llOO. —
l:l(U. UVl viijnetli's iMi taille douce pour les leu-
vros de lléranKer (Paris. Perrolin. ISili-Lsat)
épreuves avant la lctlix< et eaux-fortc.s sur Chine :
3.470.
114
LA CHRONIQUE DES ARTS
1382. Canliiiues du Premier Adveneinent de
lesu Clirist. Paris (1553) : 560. — l/i07. Les Bla-
sons anatomiqiii's du corps fùiriinin. Paris, Nico-
las Cliroslion {15J4), rare édition : 600. — 1408.
Eecvieil de vravi! poesio l'rançovsc (15'i4) : 6S0.
l'iU. Le Jardin d'IIonnevr. Paris ('lô'iS) : «UO.—
Vi\i. Le Kficveil de tovl sovlas. A Paris, pour
lean Bonnefons (1563) ; 705. — 1415. L'Amovrevx
passelemps. A Lyon, par Benuisl Kigaud (1570) :
685. — 1417. La Rocrealion, Devis et Mignar-
dise amournusc. Paris (1575) ; 820.
1422. Le Premier (Second et Troisiesmo), liurc
de muse folastre, à Rouen, chez Claude le Vilain
(1615) : 415. — 1470. (Karl der Kueline und dcr
Burgundische Krieg) (1477). Très rare petit vol.
de 10 feuillets impr. à Strasbourg, consacré à
l'hist. de Charles io Téméraire, S lig. sur bois :
2.000.
Poésie dram.vtique. — 1477. M. Acci Plavti
GomU'di;e. Amstcrodami apud (Julj. lansonnium
(1029) aux armes du cardinal de liichelieu, prov. de
la hibl. Parison : 245. — 1481. Pul). Terentii Go-
mœdia^, Ludg. Batavoroum ex oftTicina elzevi-
riana (1635) : 500. — 1485. Les Comédies de Te-
renc3. Paris (1688), traduction par M"" D. . . (Da-
cier) : 600.
1498. Sotise à hvit personaiges. Paris, Guil-
laume Eustace, libraire (1509) ; curieuse pièce
destini'o à miner l'autorité du Pape au moment
des démêlés de Louis XII et du Saint-Siège :
352_ _ 1.523. Le Mistère dv viel Testamet.
Impr. par maistre Pierre le Dru pour Geoffroy
de Marnef (vers 1490) : 625. — 1525. Le Mistère
de la Goceptio. Imprimé i\ Paris par la veut'vc
feu leha trepperel et leha iehannot (vers 1515) :
rel. de Trautz-Bauzonnet : 1.055. — 1526. Cest
le Mistère delà Resvrrection. Paris (vers 1490):
950. — 1527. La Vie et Lystore de Ma Dame
saincte Barbe. Rouen (vers 1530) : 425. — 1529.
Maistre Pierre Pathelin. Paris(vers 1500): 520, —
1532. Eecveil de pUisieurs Farces. Paris (1612) :
880. — 1533. Le Trivmphe de Tres-haulte de
Pvissante Dame Verolle. Paris, par Alain Lo-
trian (1510) ; singulière mascarade d'origine lyon-
naise, charm. rel. de Trautz-Bauzonnet : 880.
Tableaux, dessins, par Ingres
Tableaux modernes
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 6, le 10 avril,
M» G. Dur.iiESNE, oommissaire-priseur, M. II.
H.\Ro, expert. Total : 128.868 fr.
Tableaux. — 1. Adaii (Emile). Le Retour de
la chasse : 215. — 3. Bakaloicicz. Les Adieux :
230. — 6. Bérnud (Jean). Chanteuse de café-
concert : 340. — 7. Berne-Bellecour. Officier de
cuirassiers lisant : 420. — 10. Bonein (François).
La Forge : 50O. — 11. Boudin (Eugène). Le Port :
420; et 12. Marine : 250. — 15. Cnbanel (A.) Pe-
tite Italienne : 1.000.
17. Ctiroliiit-Duran. Christ en croix : 360. —
18. Clutigneau. La Sortie du troupeau ; 450. —
19. Vhi'pUii (Charles). Avant le bain : 3.250: et
20. Après le bain : 3.200. —21. Charlel. Ba-
taille : 155. — 22. Chasxôriaii (Th.). Arabes à la
fontaine : 1.200. et 23. Mazeppa : l.OllU. — 24.
Corot. La Tarentelle; vue prise en Italie : 1.750. —
25. Coin-bet. Le Moulin d'Orbe (Suisse) : 395. —
28. Delacroix (Eugène). .lésus Christ au jardin
des Oliviers : 4.300. — 29. DnlorC. La Provende:
200. — 31. N.Bifd. La BCicheronne : 7.500; et 32.
Lisière do forêt 4.000. — 34. Doyen (G.). La
Lecture : 210.— 85. Due^ (E.). Sur la plage: 410.
et 00. Saint Cuthberl, triptyque : 335. — 37.
Dupré {.Tules.) Le Moulin à vent : 11.600; el 38.
La Vague : 1..300. — 41. Gnrmtd (Gustave). La
Passerelle fi Guenroc (Côte.s-du-Xord) : 1.680; et
42. Environs de Dampierre : matinée d'automne:
780. — 43. Gon-ido. A l'Opéra : 340. — 46. Gil-
herl (Victor). Promenade dans les champs : 305.
— 47. Grollevon. Sous-officier en reconnais-
sance : 4S0 ; et 48. Premières nouvelles de la dé-
faite (1870-1871) : 490.
56. Humhert (F.). Le Retour du Père : 800.
— 57. Int/res. La Vierge à l'hostie, répétition
différente du tableau du Louvre : 6.500. — 58.
Saint nymphorien : 3.050; et 59. La Mort de
Léonard de Vinci, ébauche avancée et répétition
avec variante du tableau : 1.250. — 60. Isahey.
Vaisseau perdu au milieu des rochers: 1.680;
01. Blanchisseuses au bord de la mer : 1.800; et
02. La Procession dans ime église : 2.050. — 63.
Iirill. A Venise : 380 ; et 64. Sur la grève, Ge-
nêts (Manche) : 440. — 65. Jacquet. Le Joueur
de flûte, conversation gilante : 4.200; et 66.
Jeune femme : 2.8C0. — 67. Kaemynerer. La Der-
nière toilette pour le bal masqué : 400. — 71. Lous-
tiiunau (A.). Le Camp, trompette de hussards :
250. — 74. Monticelli . .Scène champêtre : 250.
— 77. Muraton (Euphémie). Fleurs : 300; et 78.
Fruits : 200. — 80. Femire (Paul). Le vieux
Moulin, effet de soleil couchant : 310. — 81. Per-
rmdt (Léon). La Brouettée : 550. — 82. Pezant
(Avm , ). Vaches au pâturage: 310. — 85. Ziem .
Stamboul : 2.000. — 86. Venise: 2.950; et 87.
Etang de Madigues : 3.000.
Aqu.arblles, Dessins.^ 88. Baryue (Charles).
Gentilhomme Louis Xlll : 180. — 92. Français.
Première idée du Baptême de saint Jean (église
de la Trinité). Dessin à l'encre de Chine ; 15.5. —
94. Int/rcs. L'Apothéose d'Homère. Dessin à la
raiue de plomb et à l'encre de Chine : 13.000: 95.
Pliilippe V et le maréchal de Berwick. Aqua-
relle : 2.550: 96. Baby offrant le pain bénit à la
chapelle de la Vierge dans l'église de Meung,
15 août 1856. Dessin à la mine de plomb rehaussé
d'aquarelle: 3.000; 97, La Vier.ge et l'Enfant
Jésus adorés par saint Antoine de Padoue et
saint Léopold. Aquarelle : 1.420; 98. Tète de
Femme; étude. Crayon noir rehaussé de blanc:
380; 99. Etude de Femme. Dernière étude faite
par Ingres d'après nature : 300 ; 100. Tête de
Femme; étude. Dessin à la mine de plomb re-
haussé de gouache : 500; 101. Plusieurs dessins
pour Jésus au milieu des Docteurs. Dessin au
crayon noir ; 250 ; et 102. Portrait d'Homme :
1 .000 . — 103. Bii/fft.T>eu\ gouaches et quatre gra-
vures gouachées. Pour l'illustration de Walter
Scott : 600
Mabbkes. — 109. Clésinger. Triomplie d'.A-
riane : 4.000. — 110. Cnmhos. La Femme
adultère : 3.600.
A l'Hùtel Drouot a eu lieu, le 4 avril, la vente
des différents objets d'art et tableaux dépendant
de la succession de M°" Mathilde Dinelli.
La première vacation comprenait quelques bons
ET DE LA CURIOSITÉ
11.:
tableaux modernes aclielés dans les ventes im-
portantes laites ces dernières années. Aucun de
ces tableaux, ainsi qu'on va s'en rendre compte,
n'a atteint le prix auquel ils avaient été achetés.
Animaux nu repos dans une prairie, par
Brascassat. payés 2.600 fr. à la vente du comte
Daupias, en mai 1893, adjugés 1 .200 fr. La Letlre,
par Chaplin, acheté 5.60!) fr. à la même adjudi-
cation, vendu ici 5. 420 fr. Forêt de Fontaine-
bleau, par Diaz, adjugé 19.100 fr. à la vente Bel-
lino, en mai 1802, vendu ici 14.200 fr. Apres la
bataille, par Domingo, acheté 2.000 fr. à la vente
Daupias, adjugé 50.J fr. Paysage, par Jules Du-
pré, vendu 8.000 fr. à la vente Koning, l'année
dernière, adjugé 5.200 fr. Venise, par Ziem, payé
7.500 fr. par M™ Dinelli, vendu 6.500 fr.
A la seconde vacation, il y a à citer quatre ta-
pisseries de la fabrique d'Aubusson, du xvm«
siècle, représentant des sujets à figures mongoles,
d'après J.-B. Le Prince, entourées de bordures
d'ornements altei-nés par des cabochons simulant
des saphirs et des rubis, ayant pour sujets : le
Café, la Volière, la Pèclie et les Fruits: en-
semble : 18.000 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
L'Académie des Beaux-Arts a examiné, le
7 avril, le .seul projet qui ait été envoyé au
Goncuur.s biennal du Prix Duc (3.700 l'r.), des-
tiné à « encourager les hautes études archi-
tectoniques ». Ce travail ayant paru insulQ-
sant à l'Académie, le Prix Duc n'a pas été
décerné celte année. M. Alfreil Xormand.
architecte, membre de r.\cadémie, propose
qu'il soit demandé ù la famille du fondateur
de ce [irix d'a[)porter quelques raodiiicatiuns
aux conditions do ce Concours.
La Direction des Beau.^-Arls a décidé (|ue la
collection léguée à l'Etal par M. Caillebotte
sérail exposée au Musée du Luxembourg.
La Société dos .\rlislcs français vient d'élire
les jurys do sculpture, d'architectuni et do
gravure i)Our le Saloa des Champs-Elysées
do iso'i.
Voici les résultats du vote :
/• Srction de sculpture. — MM. Paul Du-
bois, Kalguière. Harrias, Merclé, Carlier, Tho-
mas, Doubicmard, Charpentier, .\. Carié.*,
VX. r.eroux, Caplior, Dailliun, Sloinor. Mario-
ton. I. arche, Dosca. .Mhert Lcfeuvro, Siuilés,
Allouanl, .Sucholet. Icar, Coutan, Max, Bour-
geois, lioissoau.
Doux scul|>tours d'animaux ; ,MM. l'"rémiot
el Cardot.
Trois graveurs en médailles: MM. Chaplain,
iioly, l,(!vMhiin.
Un graveur sur i)lorros fines : M. Tonnelier.
.lurés siqjplémontaires, donl un gravoiir sur
pioi'ros Ihios : MM. iMorico, Vital-i'.ornu. (iau-
ipiié, Houtollior, l''rançois.
:'" SvrtiiiH d'iirihileclin-e.— 'SIM. Daimiot,
Ctupiart. Cinain. Vaudronior. Pascal, Cundot.
Mayeux, Laloux, Loviot, Garnier, Raulin,
i:orroyer.
Supplémentaires : MM. Esquié. Deslignières.
3° Section de fjrnvure et lithographie.—
Gravure au burin : MM. Lamelle, Ach. Jac-
quet, G. Lévy, Didier.
Gravure à" l'eau-forte : MM. Mongin, Chau-
vel, Courtry, Lefort.
Lithographie : MM. Maurou, Fauchon, Fuchs,
G. Bellangor.
Gravure sur bois : MM. Robert, Froment,
Baude, Vintraut.
Le jury de peinture du Salon des Champs-
Elysées a terminé ses opérations; il a admis
1.863 tableaux el 686 dessins, aquarelles, pas-
tels et miniatures.
Le 10 avril s'est ouverte au Théâtre d'Appli-
cation, 18, rue Saint-Lazare, une Exposition
des œuvres du dessinateur Steinlen, qui du-
rera jusqu'au 15 mai.
Le jury d'examen du Concours d'architectes
pour la constriiclion des bâtiments de l'Expo-
sition de Bordeaux de 1890 a terminé ses
travaux. C'est M. Albert Tournaire. l'architecte
parisien, ancien prix de Rome, ((ui a remporté
le premier prix. Il présente son projet de con-
cert avec M. G. Chenu, entrepreneur de tra-
vaux publics à Marseille. Le second prix a été
attribué à MM. Grono, architecte à Paris, et
Caillot, ingénieur à Paris.
La Société des .\mis des .\rts de Seine-et-
Oise, ouvrira le 1" juillet, à 'Versailles, dans
les salles du Musée, sa 41« E.xposilion, qui sera
close le 30 septembre.
La Ville d'Orléans prépare une Exposition
rétrospective à l'occasion du Concours ré-
gional.
(^.ollo Exposition, qui .s'ouvrira le 5 mai, com-
prendra exclusivement les o'uvres duos k des
artistes Orléanais, nolamiiieni : .\ntignu, Bar-
din, (;hasteau,Chéroau, Androuet l)u(::crccttu,
Etienne Delaulne. Desfriches, (iirodet, Hu-
ipiier, Lantara, .Vnloine Masson, Moyroau,
Simonnottu el autres.
Les amateurs qui voudraient bien prt^ter
leur concours au Comilt' d'organisation .sont
priés de s'adrcs.ser ù M. 11. llerluison. attaché
à la Direction du Muséo Histori(pio. à Drléans,
en indiquant la nature dos n'uvres d'art qu'ils
Iiourraienl exposer.
La diMixièmo Exposition générale do Itonux-
.\rls il Barcelone doit s'ouvrir dans cettovdle
le 23 avrd prochain.
Un groupe do collectionneurs hollandais aux-
quels se sont joints les Directeurs dos Musées
do Hollande, ont entrepris d'organiser une
Exposition do tableaux anciens, ipii «urnit
lieu A Utrecht. au mois do sepletnbro pi-o-
chain. Los anciennes el nobles lamdles du
110
LA CHRONIQUE DES ARTS
pays i/ui possô'dent encore de nombreuses
richesses artistiques sont sollicitées do coo-
pérer à cette l'éto de l'Art d'autrefois.
Lo Cercle artistir[uo des Dames russes a
ouvert son l'Aposition unnucllo au palais
Nicolas, à Saint-Pétersbourg.
La Société Nationale des Beaux-Arts, et la
Société dos Artistes l'ranrais n'ont décidément
pu parvenir à s'entomlro au sujet do leur|mr-
ticipation en commun à l'Exposition d'Anvers ;
et elles exposeront séparément. Mais la lusion
à l'étranger des deux Sociétés artistiques ri-
vales en France était-elle donc si désirable:'
S'est-on aperçu en 1889, à l'Exposition univer-
selle, (jue les deux Sociétés artistiques an-
glaises, la Royal Academy et la Society of
fiyie arts eussent chacune leur Exposition
séparée ? L'Art anglais y a-t-il perdu i Aucu-
nement. Qu'on lasse donc de même parmi
nous, et qu'on renonce à ces chinoiseries ad-
ministratives compliquées de dissentiments
personnels qui lassent le public et déconsidè-
rent auprès de lui les artistes.
Le Salon de la Rose l Croix s'est ouvert
samedi dernier, et n'occupe cette année qu'une
toute petite salle, l'eut-élre est-ce à cette cir-
constance que nous devons d'y voir moins
d'i ouvres purement « kabbalistiques » et de
pouvoir y mieux goûter l'envoi de quebjues
vrais artistes. Signalons particulièrement les
œuvres de JL KnupIT, des tètes de lemmes
très finement dessinées, et d'un grand mérite
réel, en dehors de leur mérite symboliste que
nous n'avons pas à apprécier. M. Jean Delville a
envoyé plusieurs études de tètes à la pierre bleue
rehaussée d'un peu de sanguine, d'une exécu-
tion précieuse et d'un sentiment très délicat.
Il a peint aussi une tète d'Orphée Dottant sur
sa lyre, qui a beaucoup de caractère. De
M. (_',outy signalons une scène antique dans
un joli décor, peut-être un peu trop exécuté
avec la fraîcheur d'une aquarelle d'architecte.
M. A. Des (Sachons a des dessins à la plume
rehaussés de très délicates teintes d'aqua-
relle. M. lîotenkranz est un artiste habile et
sûr de lui qui nous montre de belles figures
de rêve; JIM. Ghabat, Marcius Simons, Point,
sont aussi à examiner avec intérêt, (.'.omme
sculpture il y a plusieurs œuvres de Pierre Ram-
baud, récemment décédé. Cette mort a été
une vraie perte pour l'Art, car les œuvres de
Pierre Rambaud : tôte de jeune fille, Berlioz
mort, figure de martyre, témoignent, outre de
sCires qualités de praticien, d'un sentiment
élevé de l'Art, ce qui est ass(^z rare à cons-
tater, même parmi les plus habiles.
NOUVELLES
*** Deux tabatières de grande valeur ont
été volées récemment au Musée du Louvre.
Ces tabatières dérobées appartenaient à la
collection donnée au Louvre par Lenoir il y a
trente ans, etqui se compose de deux ou trois
cents boites ou bonbonnières, parmi lesquelles
(|ual(juesunGs ayant une grande valeur artis-
tique. I,a collection avait été transportée, il y
a un an, de la salle de la Colonnade à la salle
des Pastels. Ces deux objets d'art, qui ont
une valeur de :J.0(KJ et de a.CrnO fr., sont en or
et en argent avec semis de diamant et de
rubis, dans le goût du xvni» siècle. Ils étaient
placés dans une simple vitrine de salon fer-
mée à clef.
*** Depuis lundi dernier et jusqu'au I.ô sep-
tembre, la salle de travail et la salle publique
de lecture de la Bibliothèipie nationale sont
et r<\steront ouvertes de neuf heures du ma-
tin à six heures du soir.
i),*-f, M. Berthelot a soumis à l'examen de
l'Académie des Sciences des échantillons de
bijoux datant de la troisième dynastie des
Pharaons — environ cinq mille ans avant
notre ère — qui proviennent des fouilles que
M. de Morgan, directeur du Musée de Boulaq,
a entreprises au puits de Mastabo. près de
Dahchour, aux environs de l'ancienne Mem-
phis. Quelques-uns de ces bijoux sont en cuivre
pur. Par contre, un bracelet est formé d'un
alliage qui contient huit pour cent de cuivre
et six pour cent de plomb.
Si ce bracelet remonte aussi haut que les
autres bijoux ou ustensiles découverts au fond
du puits et qui portent la marque des objets
d'un usage courant à l'époque de la troisième
dyna.stie, on peut en conclure que les anciens
Egyptiens connaissaient le bronze quatre ou
cinq mille ans avant notre ère.
*** Le Ministre de la guerre vient d'auto-
riser une souscription dans l'armée pour
l'érection d'une statue de Jeanne d'Arc, àVau-
couleurs.
;(,** On sait qu'un Comité s'est formé, il y a
deux ans, à Denain, pour élever une statue
au maréchal de Villars, en souvenir de sa
victoire du 24 juillet 17'l2. Une somme de
10.000 fr. a été votée par le Conseil municipal
de Denain. Pour compléter les fonds néces-
saires à l'achèvement du monument, confié
à M. Henri Gauquié, le Comité fait appel à tous
les Français et ouvre une souscription.
^*^ Le Conseil municicipal du Havre a
décidé l'érection, sur le boulevard de Stras-
bourg, d'une statue à l'amiral Mouchez, en
souvenir du dévouement qu'il déploya pour
la préparation de la défense de la ville pen-
dant la guerre franco-allemande.
^** Une Américaine qui vient de mourir à
xéw-York, M"" Cornélia Coster, a laissé, dit-
on, des dispositions testamentaires par les-
quelles sa fortune totale, évaluée à cinq mil-
lions de francs, sera employée à lui construire
un mausolée dans le cimetière de Woodlawn.
it:% On mande de Londres à l'agence Havas
que l'ingénieur anglais et l'ingénieur italien
de la Commission du Nil ont terminé leurs
travaux. Ils ont rejeté le projet de Ouady-
ET DE LA CURIOSITE
117
Eayan, qui leur a paru trop coûteux, et ils
ont recommandé le projet du réservoir d'As-
souan, proposé par les ingénieurs du Gouver-
nement. Ils y ont fait, toutefois, quelques
modifications qui entraîneront une dépense
supplémentaire de lij millions de francs.
Le commissaire anglais a ajouté, dans une
note à part, que, si c'était nécessaire, on
pourrait e.xhausser le tem(jle de Philu' tout
d'une pièce pour la somme de ;i.7ô0.uO;) fr.
Le commissaire français aurait refusé de
discuter le projet d'Assouan, à cause du
temple de Philo'. et resterait pour proposer
un nouveau projet, tandis que les commis-
saires anglais et italien reparlent aujourd'hui.
L'Exposition de Marie-Antoinette
ET SON TEMPS
Mardi prochain doit s'ouvrir, à la galerie
Sedelmeyer, l'E.xposition de « Mii rie-Antoinette
et son temps», que nous avons déjà annoncée à
nos lecteurs. Nous avons pu parcourir la ga-
lerie Sedelmeyer, et nous rendre compte par
nous-mi-mes (le la variété et de la richesse des
objets de tous genres, nuivres d'arts et curio-
sités, qui vont être présentés au public. Nous
reviendrons du resti; sur celte E.xposilion, mais
nous voulons aujourd'hui énumérer au moins
sommairement un certain nomhri' des nu-
méros les plus curieux et les jjIus intéressants
du calaloguo. Voici ceux que nous avons
notés, un peu au hasard, car tous seraient i
citer, le choix, parmi les objets oiVerts. ayant
été fait avec la plus grande circonspection et
le goi'il le plus parlait par les organisateurs
de riOxposition.
Madame Victoire, par A'a<itec, il M"» la vicom-
tcs.'ie de Courval. — Un carnet do bal dû Mario-
Aiiliiiiietle, à .M. le duc de Luyni's. — Le Kap-
tèmo du Daupliiii passant par lu place Louis XV,
par Mareaii. h M. lui. de Goncciurt. — F.o lîuste
de Madiinie Uoyiilo, par Iloiulnn, i\ M"" (,elon;;.
— Deux bustes île Jlniir/nii, un groupe de Pi-
(inllc, un dressoir avec plai[ues de Sèvres, A lady
Wallace. — l'orli;iil de l.aliiilr. par W-stii-r, i\
M. Bourgeois.
\'i\ tableau: I^ouis XVf au Toinpli'. à M"» de
Mac-Maliiui. — Un iDuel tourné par l.uuis XVI ; un
cœur l'u diauuint avec cheveux du roi ; un muet
fait par Louis XVI pour Mnrie-.\ntc>lnetle et
donné par elle fi nue parente du propriétaire, à
M. le viroiulo di' Cuverville. — Dou/o antonra-
pbi'.s de Marie-Autiiinelte, A M. Le Ibipall, baron
d'Arnelli. — l'ne ciavale de Louis XVI ; un por-
trait do M. de Séze, par (iirn'ti-l, i\ M. le oonilo
do Sèze. — Le l'orlrail de la duchesse defiuiche,
Jiar M"' yiiii'r-Lrhfini, h M. le duc de (Irauionl.
— l'n porirail de l'abbi' de Talliyiaucl, i'i M. le
marquis de Casiellani'.
'l'iois porirails de la Reine; un portrait de l'ar-
cliicluchesse Mario .Vulolnetle, a;iparlenant A S. M.
l'Kuqierenr d'.Vuliiche, ipiia bien voulu les prêter
tout spécialement pour celle {''.xposllion. — M™* de
Staël onfani, par Ctiruxniti-I. h M. le coude
d'ilhus-sonville. — Un portrait du conde de
Kannstein et un portrait de Marie-Thérèse, à M.
le prince de Metternich. — Un portrait de M"'
Dubarry, à M. le duc de Rohan. — Un portrait
de M"' de Flesselles, par.YrtWie/-; un groupe: en-
fant et coq, bronze : une commode Louis XVI, à
M. Rikotr.
Le Portrait de Beaumarchais, par Greme, à
M. Naudin. — Un buste de Voltaire : une grande
console Louis XVI ; deux petites consoles
Louis XVI ; deux vases Sèvres Louis XVI, ornés
de bronzes ; le Fauteuil de la Reine à la Concier-
gerie, appartenant au Ministère de l'Intérieur, qui
a bien voulu s'en dessaisir pour toute la riurée de
l'Kxposilion. — Quatre meubles, appartenant à
M. de Cazaux ; deux vitrines murales de Chti-
iiiouiilet: une grande vitrine murale de Cochet et
riei7<«)-rf,- une vitrine de milieu, prêt du Musée
des Arts décoratifs.
l,'ne bibliothèque vitrine liiesener, bronzes de
(ïo»</i(é/'e,appartenantau Ministère des Finances.
— Une automate, qui n'est autre que Marie-.\^n-
toinette jouant du clavecin, et une pendule, ap-
partenant au Ministère du Commerce (Conserva-
toire des Arts-el-Métiers). — Le Portrait de la
comtesse de Provence, par .V"' VifiéeLehntn;\m
crayon émail et pierreries, à M. le comte de La
Rochefoucauld. — Deux consoles de Snulnier,
signées dans le marbre, à M" la marquise de
Laguiche.
Deux portraits de Nattier ; et trois grandes et
belles tapisseries de la comédie de Molière, par
(Judry, à M. Kann. — Portrait du duc de Clioi-
seul. par M"" IiVoi, à M. le vicomte d'Harcourl.
— Les Portraits d'un archiduc, de Joseph II et do
Marie-Thérèse, à M. le comte Iloyos. — Un por-
trait de Marie-Antoinette, à la Conciergerie, par
Kiirliarski, à M. le vicomlc d'IIunolstcin. — Le
Portrait de Diderot, \>at Fraiionartl : un tableau.
Le (iiiignol, par le même: un portrait de Barrère,
à M. (loldschmitt. — L'n portrait de la Reine,
pastel inachevé ; les portraits de M"' do Tourzel,
do Louis XVI, du comte d'Artois et du marquis
de Ponl ; une boite avec portraits, à M. le duc
des Cars.
Un portrait de M-« Elisabeth, par il" Vifiéc Le-
hriin : unt} tabatière royale, ù M. le comte des
Cars. — Le Portrait do la princi'sse de Lambnlle,
par .\ntoino Uolml (178W). fi M. le prince do
Lichlenstein. — Un busledoLouisXVI ; iinbustodo
Marie-Antoinette (biscuit) : un gilet avec portraits
du Roi et de la Riine, imprimés: une boite avec
lo portrait de M"' do Laudiallo: uno autre boite
avec les porirails de Louis XVI el do Marie-.Vn-
toinelle : deux a<piarelle.s : Lepointro el M"» de
Tourzel, à >L le duc île Vallombrosa. — La Robe
de baptême de Louis XVII, ;'i M"' Marie Driesilo-
Laforle. — l'n poriniil de Marie Anluinetle i\ l'i
ans, A M. lo duc do Mouchy. — Deux bustes do
la Camargo (?) de Coffieri, il M" la barouuo do
'i'ulaigue.
Lo Rouet de Madame Klisnbeth. i\ NL lo mar-
quis de (ïliaponay. — Un porlndl du duc do Nor-
mandie, il M. le marquis de Itreleuil. — Lo Toa-
lanu'ut de Louis XVI, sur salin. :\ M"» Orto. —
In admirable bureau, ayant servi i\ .Marie- .\nloi-
nelto, ;\ >L ♦*♦. — lu très beau portrait do lu
princesse do Polignac. par M" I'i(/i'e-/,c'o-(jii, it
M~' la duchesse de Poli|{n!ic. — l^ l'orlrnil du
bailli de Crussol, par .W"« ri»/«'e-AeftrMii. A M** lu
duchesse d'Uzès.
IIS
LA CHRONIQUE DES ARTS
Des Sculiilui'es de Pirjalle, de Houdon el Clo-
(lion. — Un portrait du duc d'Angoulftme enfant ;
un manuscrit sur les dépenses do r.,ouis XVI, ù
M. Sanlou. — l.o Millier de Madame Ellsabetli,
i\ M. le cùmtc deMontalembert. — Un (5tui ayant
appartenu à la Reine, à M. Serruan. — Un por-
irait do M'" do Tourzol, à M"» la duchesse do
Morlemart. — Un service do vermeil, à M. Cha-
brioros-Arlès.
L'EelioUc de Laludo, longue de 180 pieds, avec
le procos-vorbal de l'Assemblée générale des Elec-
teurs de Paris, du jeudi 16 juillet 1789, ;i qui La-
tudo est venu réclamer cette échelle provenant de
la saisie faite à la Prise do la Bastille, et qui la
lui a remise, avec cet acte d'authenticité, lequel se
trouve maintenant, ainsi que l'échelle, dans la
collection de M. SIephan Bourgeois. — Un plan
en relief de l'enceinte du ïemplo, fait en 1785
pour le duc d'Angoulème : on voit au milieu les
deux tours du Temple, qui furent construites vers
l'an ]2f»0 ot où se conservaient les archives. Saint-
Louis l'habita, Louis XVI et Marie-Antoinette y
furent emprisonnés en 1793. Appartient à M. le
baron de Mesnard.
Des boutons peints, par Marie-Antoinette, et
donnés par elle au duc de La llochefoucauld,
grand-maitre de la garde-robe de Louis XVI, à
M. le comte Guy de la Rochefoucauld. — Une
miniature de Marie-Antoinette, par Halle, à M.
le comte Guillaume de Sabran. — Le Jeu de do-
minos de la Reine, ra-vissante petite boite en or,
décorée en émail plein avec de petits sujets re-
présentant les quatre Saisons et garnie de perles
fines. Les dominos sont en émail bleu, les chif-
fres en perles ; à M"« Hainguerlot. — Divers sou-
venirs du Roi et du Dauphin, dont un couteau, ft
M. Philippe Gille.
Des cheveux et une chemise do Madame Elisa-
beth, donnés par elle à la marquise de Raige-
court, (resté dans la famille). — Un couteau de
Louis XVII, à M. le comte R. de la Panonse. —
Les Portraits de M'" de Lamballe et du duc de
Penthièvre, à M. le comte de Las Cases. — Un
bracelet avec cheveux, la carte avec laquelle le
duc de Choiseul est entré à la Convention, une
gouache de la Reine en prison, à M. le duc de
Fitz-James.
Difl'érents objets ayant appartenu à Cléry, à
M. le comte de Lassalle-Rochemaure. — Ditl'é-
rents souvenirs de la Reine et du Roi : une taba-
tière, un peigne de Louis XVI au Temple, un gi-
let de Louis XVII brodé par Marie-Antoinette,
une bague portée par Louis XVII et renfermant
des cheveux de Louis XVI, Louis XVII, Marie-
Antoinette el Madame EUsabeth. ;\ M. Hue.
Les Dernières Acquisitions
DU MUSÉE DE BEliLIN
A la liste des œuvres dernièrement accpiises
par le Musée de BerUn, — et qui viennent d'être
signalées, par un article récent, aux lecteurs ' de
la Gazette des Ben ux- Arts, — nous pouvons
ajouter un beau Portrait d'homme, de Luca Si-
gnorelli, et une Nature morte, de Kalf.
L'Empereur Guillaume aurait donné, parait-il,
sur sa cassette, la somme de 52.(J0U marlis pour
l'achat du portrait de Signorelli.
D'après les propositions de la Commission da
budget prussien, les sommes aflfeclées aux acqui-
sitions d'œuvres d'art doivent être notablenienl
réduites pour l'exercice 1801-1890. Mais comme
nous venons d'en donner un exemple, los conser-
vateurs du Musée peuvent parfois compter sur
l'intervention persoimolle de l'Empereur.
Malgré les réductions annoncées, des ressources
extraordinaires leur permettront encore de se ma-
nifester, i\ l'occasion, dans les grandes ventes.
Il est ([ueslion, d'autre part, de construire une
nouvelle installation, pour la galerie de sculpture
de la Renaissance. Les plans sont terminés depuis
longtemps ; mais ici l'opposition des Chambres
s'exerce sur un projet (|ui comporte une dépense
assez considérable. Il est probable que cet amé-
nagement, qui répond cependant à des exigences
bien évidentes, sera renvoyé à une époque ulté-
rieure. Les plans proposés ne sont pas encore
en voie d'exécution.
Académie des Inscriptions
Prij' de iMimiamatique. — Sur la proposition
de M. Maxiniin Deloche, chargé du rapport à ce
sujet, le prix do numismatique Duchalais est ac-
cordé à M. Prou, bibliothécaire attaché à la Bi-
bliothèque nationale pour son •< Catalogue des
monnaies mérovingiennes du cabinet des mé-
dailles ».
Le Livre d'or de Jeanne d'Arc. — M. Vallon
expose les grandes lignes d'un travail intitulé le
Livre d'or de Jeanne d'Arc ou la bibliographie
raisonnée des ouvrages relatifs à Jeanne d'Arc,
par 'M. Lanerie d'Arc, auteur de nombreux écrits
sur la personne et la famille de la bergère de Dom-
remy, à laquelle il se rattache par sou nom. C'est
un catalogue méthodique, descriptif et critique
des principales jètudes historiques, littéraires et
artistiques consacrées à la Pucelle d'Orléans de-
puis le quinzième siècle jusqu'à nos jours. L'au-
teur passe successivement en revue les docu-
ments et les chroniques du temps, puis les contes
du seizième au dix-neuvième siècle, histoire gé-
nérale, monographies, panégyriques, poèmes,
drames, sans négliger les œuvres d'art destinées
à honorer la mémoire de Jeanne d'Arc. Ce n'est
donc pas une simple bibliographie, mais un en-
semble de témoignages qui, à part certaines notes
discordantes, qu'il n'était pas permis de suppri-
mer, forme comme un concert harmonieux à la
louange de la pauvre Lorraine et répond bien à
l'unanimité des sentiments que le nom de Jeanne
d'Arc provoque aujourd'hui encore, non seule-
ment en France, mais dans le monde entier.
M. AVallon présente encore du même auteur
(M. Lanerie d'Arc) deux lettfes à l'abbé Jangey, à
propos de la brochure de M. Gaston Save, inti-
tulée : Jeanne des Armoises, pucelle d'Orléans.
La mosaïque de Saint-Càme. — M. Heuzey
complète ses observations sur la mosaïque à ins-
cription grecque, découverte à Saint-Gome, près
de Nimes. Elle offre des combinaisons de lignes
droites très compliquées représentant évidemment
un labyrinthe, qui servait sans doute à ce jeu.
Celte tradition s'est conservée au Moyen Age dans
ET DE LA CURIOSITE
119'
le pavo tlf s i'j;Uses, où l'on (ruuve un assi-/ ;;ianJ
nombre de. labxTiiitlie?;, par exemplf- celui qui
était célèbre clans la catliélrale de Reims, sous le
nom de » Chemin de Jérusalem ».
NECROLOGIE
Le peinlre de genre Engéne Lejeune vient de
mourir, à l'Age de soixant-seize ans.
Elovo do Paul Delaroche et de Gleyrc, il figura
à presque tous les Salons depuis 1845; il avait
envoyé cette année encore une aquarelle. Une
grande partie de son œuvre, qui est considérable,
a été popularisée par la gravure, la photographie
et les divers procédés de reproduction en cou-
leurs.
On annonce la mort de M. P.-E. Nicolié,
' peintre-expert du Musée royal d'Anvers.
M. L. Kohlbacher, inspecteur de la Société
des Beaux Aris de l'ran<fort-sur-Mein, est décédé
le 27 mars dernier.
BIBLIOGRAPHIE
A. PERRAULT-DAnoT, L'Art en liourgoffiie. Varis.
librairie Rcnouard, ISO'i, un vol. in-R» de 284
pages, 53 planches el une carte.
11 faudrait être ù la fuis écrivain, artiste érudit
et archéologue pour tenir toutes les promesses
d'un pareil titre; mais les ambitions do l'auteur
sont modestes et cette modestie corrige ce que
son programme peut avoir de prétentieux et, je
crois, de prématuré. Dés le début ^pago 5), il
nous prévient loyalement qu'il « n'a pas l'inten-
tion do faire ici (ruvre d'archéologue, mais sim-
plement do vulgarisateur ». En terminant (p. 'iti'i),
il tient avant tout A ne laisser au lecteur aucun
doute i\ cet égard : « Ce livre, dit-il, n'est pas une
O'uvre d'érudition, et ce n'est pas on effet aux
érudits qu'il s'adresse ; destiné au public non
archéologiu^ il n'est pas documenté de façon ii
satisfaire les chercheurs. 1,'auteur s'est particu-
lièrement attaché, tout eu indiquant les princi-
pales phases de l'histoire artistique de la Bour-
gogne, i\ préseiUer nno vue d'ensemble do ses
dill'érontes manifestations et & faire ressortir le
caractère local qui se retrouve lï chaque époi|uo
dans les o-uvres épar.ses des artistes bourgui-
gnons, toujours semblable A lui-nu^mo dans la
suite dos liges. » Tout cela est plein de franchise
et il(! patriotisnu! provincial; aussi u'uurai-je pas
le mauvais goût do chercher (|ui'relle i\ M. IVr-
rault-Dabol sur la lin do sa phrase, un peu su-
jette A caution, ou sur n'importe quel autre point
do son livn'. On p(Mit comprendre dilVéremmeut
une histoire do l'/l*'< rn Iloiiii/iti/tie; cuWnci h lo
mérilo et l'avantage d'être A la portée ilu i;<°an<l
public. It. P.
Sous ce litro : Soi.rmitv-iieiif tiii.i i) l'Opt'rn-
Coi)iii/i(r fil (Irii.r i>iif/i's, M. Albert Sonliies, on-
rouragé par le succès de sou travail analogue sur
l'Opéra, publie, A la lilirairie Elsclibacher. un
résumé très muiplet et trè^^ iiigéuieusement pré-
senté lie l'histoire de l'Opéra-Comique depuis la
" proiiiièrê >- de la Diimn Blcu-he jusqu'à la
« millième », en ce moment très prochaine, de
Mignon.
Tour du Monde. — 173G' livraison. — De
Pi'kin à Paris, la Corée, l'Amour et la Sibérie,
par M. Charles Vapcreau. — Douze dessins de
Bazin, Rousseau, RuITe, Dovos, Th. Weber, Pri-
vât, Riou, Paris, G. Vuillier, Pannemaker et île
Morizet.
Bureaux à la librairie Hachette et C'% 79, bou-
levard Saint-Gtrmain, Paris.
CONCERT DU DIMAN'CHE 15 AVRIL
Conservatoire. — Si/niphonie en iit mnjeur
(Beethoven) : /,e\ Jlc'fli'iides (César Franck) ;
Ouverture do Ri/ij liln.i (Mendelssohn).
Berne-Bellecour, Corot, Daubigny
J. Dupré, Gi'ison, Ingres, Isabey
Madrazzo, Muraton, Pasiiii, Pezaiit
Volloii, Webe:-. Zuber-Buhler, etc.
DESSrNS <& AQUARELLES
lAKMI LESQUELS
"Vingt-deux Dessins par Ingres
VENTE
tlOTEH. I3I\OTJOT (Salle W 1)
Le Lundi l(> Avril 1894
A 2 heures précises.
Commiss.-priseiir 1 Expert
M' P. CHEVALLIER M. Eugène FÉRAL
tO, rue Ciraugo-Uatoli'>ru | "jI, faubourg MoiiLiii.-irtro
i;\posriio\ l'i'LîiJiji'K
i.i: i>niA.\4'iii': ir> .witii. is<m
do I bouro 1 2 A 5 heures 1 J
BEAU MOBILIER
i';i'oyui;s i.ouis xni, i.oiis xiv i:t i.oiis svi
Meubles-cabinets, cou ' ' --:, chaises lon-
gui'S, stalles, vitrines, i- os, conimoiles,
lit avec son Ir.ddaquin. : stylo.
Trè3 belles Pendules en marqueterie
\<\ ri;\n> MJ i.oi is M\
Bronzes, sculptures, porcelaines, faïences, ta-
bleaux, armes, miniatures, hijuux. camées.
TpnliiroH. TnplH. l'itodcN
VF:\'TK, Hôtel Drouol. salle n« 10. le huiJi
IG avril, el .salle n" '.», le mardi 17 avril ISai. à
2 heures.
M- G. DUCUESNE. commissoiro-prisour, 6.
rue do II:ino\To.
MA. BLOCHE, expert, 2.'i, rue de ('.hAleaudun.
i:.\l-i)SlIlii\ : I>lnnnche I.". a\ril ISOl
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
]
ALBUM RELIE
BE
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 10 francs.
L'iUra i LA m M llIffllL-AM
PAR
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÈRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-8° grand aigle, illustré de loogra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. 11 a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
I» Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2° Ex. sur papier vélin teinté, n<" i à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNESINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 éaux-fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN^" TIRÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
II a été tiré de cet ouvrage 75 exemplaires numérotés sur papier Whatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de y5 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
ALBUM DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
( l\Ql IKME SÉRIE. — Prix 100 francs. — Pour les .abonnés : 50 francs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de Maîtres anciens exposfe à FÉeole des Beaiix-Arls en 1879
PAR LE MARQUIS PH. DE ChENNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-.^rts, Membre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Gat^ette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend i8 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abojinés, 12 fr. ; franco en province, i5 francs
En veille aux Bareaux de la GAZETTE DES BEAUX -.4RTS , 8, rue Favarl, Paris
Hlr-c Rédsct.eur en chef gérant ■ A. DE lOSTALOT.- I.mp. de la Pbesse, 16, rue du Croissant. Paris. — Simart,|l
N» 1(5. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
21 Avril
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent grMuitemenc
lu Chronique des Aits et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 t"r
MOUVEMENT DES ARTS
Tableaux modernes
Lu veille lie lal)lraii\ iiiuilerues et dessins p.ar
In(,'res, faite le lii avril par M" P. Chevamier et
Ferai,, a produit 'dij.'2'-X) fr.
Tableaux .modernes. — I. liernc-Bellecour (K).
Capitaine de cuirassiers debout, le casque sous
le liras: WO. — 8. Corot ((Jl.). Environs dWrras :
G,800, et 4. Vue de Rome : ell'ct de soleil coiicliant :
2,9.")0. — 7. Dimbuiinj (Karl). Vue d'lùi([ucville,
près ïrouvillo ; 580. — 11. Duprc (iu\i:s). La
Cliaiiniiére : 1,200.
18. 1 II fjres (.].). Ho^'er délivrant Anfîéliquo: 4,500.
— 19. Isiihi-ij (lOu^'èiie). Platîo normande : l.;î90.
— a;j. iliiriiloii (W'-' Kiipliémie). Fruits : 3(X).—
ati. l'fisiiii (A.). Le (iraiid Canal à Venise : 800,
ol27. Vue do Venise: GOO. -- 23. Pcmnt. Ani-
maux an piltnraue : 2-'i0. — 35. Voillemot. Le
Printemps : 210. — 36. V'(//on (A.). Na'nre morte :
lUOO et .47 ; Nature morlo : 900. — 39. /.ithrr-
lluhlrf. Le .lardia: 1,8(10.
Dkksins kï .\i.ii'\iu:m.k3. — 43. Gcrirniill. Des
Glials. .Mine de ploinli: 8(i0, et 48. Pi(iueiir pro-
laeiianl ses chevaux, lujjiarello : 210.
AoUAiu;r.i.i:s i;r Dkssins par liif/rcs. — M. .\ina-
zone blessée. .\(inarelle: 1.0.")0. — remme assise
tournée vers la naurlin. Miuo de plomb : 280. —
4(i. .leune femme debout, la tète pi iicbéo. Miin'
do plomb : 290. — M, |ian.s<> de uymplies. Mine
de jilomb : 410. — 48. Deux personiniKes debout
lonrui's vers la droilo. Mine de ploud) : 80(). —
49. I!n iKuiinie courbe'- rainassiiul une pierre.
Crayon noir : 'iilii. — .'jD. .leime fi'mmc a.ssise et
personna^'e d^lioul lenaiil un boin-lier. Mine do
plondi reliaiissée de blaiir : 2J0. — .'il. lOudo d'en-
funis. Deux dessins lï la niim! de plomb : 200. —
1)2. KufanI vu de fnn' el i\ mi-corps. Crayon noir
rehaussé de blanc : IH."). — ô;!. .b'une femme a^o-
noiiillée lennnl un vase. Mine île plumb : liid —
h'i. Deux éludes pour le portrait do Cheriibini :
l'.iO. — .j."i. Trois femmes lui plenrM. .Mine ilo
plomb : 2(X». — -56. Jeune femme debout vue jus-
qu'aux genoux. Mine <le plomb : Sl.'i. — 5'/. Trois
femmes assises. Mine de plomb: 420. — 58.
L'ApnlIiéose d'Homère. Première pensée du pla-
fond du Louvre. Mine de plomb : 205. — 59.
.Tenue femme debout, la lèle penchée. Mine de
plomb : 4:!il. — lH». Bustes d'enfant el études de
bras et de mains d'enfants. Crayon noir rehaussé
de blanc : 210. — 01. Plusieuis enfanls. Mine de
plomb: 1011. —02. Kemme vue à mi-corps tenant
un enfant dans ses bras. Crayon noir : 10.Î. —
63. Jeune femme debout, vue de face. Crayon
noir : 150. — 64. l'n ange en adoration. Crayon
noir rehaussé de blanc : 200.
09. Femme assise. Dessin h la plume, genre
de Mantegna ; et Tète d'enfant attribuée à Lo-
reiizo di Credi. Deux dessins: 310.
75. liii/ri's. Le Poussin. Dessin ;\ la mine de
plomb ■ 300.
Collection de feu M. A. N.
La vente d.- la collection de lableanx de feu
M. .\. .\.. vendue le lOaviil A l'Iliitol Drouol.
salle n« I, par M' Léon TiAi.,tt M. UniANn-ltUEi..
a produit 87.790 francs.
TAiii.KArx. - 1. notiein (F.). Lo Déjeuner :
1.120. — 2. 7io«''iM(E.). Naviivs on rade: 190:
et 3. Plage de Trouville : 43.5. — C. On/,--. Pay-
sage à lloiilleur: /(iO; cl 7. Déjeuner cliampèti-e :
(KK). — 1(1. Ciiliii (Cnsluve). Lo Départ pour le
iiiarclié : 470.
13. Coi-iit. La Vallée heureuse: 7.C00; el 14.
.Souvenir delà villa Itorghéso : 15.200. — 15. Coin-
/icMCi.). Knvirons d'Ornans: TtîO. — 18. Jhiiibi-
//iii/(C). Paysage, liouquels d'arbres el tnarv ;
;!.V50. — 19. /;('/iiec«i'.e(li.). Pavots, roses el dah-
lias dans un vaso: 980. — 20. Ftinliii-lAitoiir.
Nature morte: 000. — 28. (Uiill'iiiniiii (A.). Vue
do Paris: (Juai il'.-Vuslerlil/ : 600.
24. JiiiKjliiiiil (11.). Canal on llolhindo ; 8.10(1:
25. Canal A /.aanliim : 5.0(i() ; 2t'i. Vue «lo Paris:
l'Kglise Nniri' Dame: *.!»•; 27. La liui' N-li.
Dame-des-Chanips. il Paris: 2.910; 28. Puliii. n'-
eu Hollande; 3.010; 0129. Vue do Dolft: 3.700.
122
LA CHRONIQUE DES ARTS
32. Lépineii^.). Vnr drPM-U: (Jiiai de l'JIùtel-
ilc-ViUe: 800.
3.5. Monet (Claude). Le Jîii-din : 3.100 : cl 30.
La Seine, i'i Argentcuil : \J)Ot). — >n . Pixs'iro
(G.). L'Automne: 2.750: ;!8. T/Iliver: /i.3ô0:39.
Rue à Ponloise: 900; et AO. Paysage: ellol de
neige: 1.130. — 41. Hihol ('!'.). Le Cuisinim-:
l.:j,-,0. — /j2. Sisley. Knli-ée de village : 900. —
44. r«4'4v/(;r< (0.). L'Incendie: 650. — 45. Vallon
(A.). Nature morte : IV).
AQU.\ui:i.r,KS et dessin. — 48. Hawlin. Canal à
Bi-uxellos : 125. — 'iS. Daiiniier (\i.). La Cause-
rie : 140. — 50. Pietle. Le Mans : 120.
Bronzes. — 51. liarije. Conihat dr lions : 440;
et 52. Le Orf : 205.
Bibliothèque
de feu M. le comte de LigneroUes (1)
1562. Œvvi'cs de Corneille, première partie.
{15i4), édit. orig. :950. — 1503. L'Illustre Tlieatre
de Monsieur Corneille. A Leyden (16âi), recueil
factice de cinq pièces impr. séparément: 1.400. —
1568. Le Théâtre de P. Corneille. A Paris, chez
Guillaume Gavelior (17U6), édit. donnée par
Th. Corneille et plus compl. que celles qui l'ont
précédée; de la bibl. Lrunet: 3.630. — 1570.
Théâtre de P. Corneille, rel. anc. ; recueil factice
contenant 18 pièces: 1.700. — 1575. Les Senti-
ments de l'Académie françoise. sur le Cid. .\
Paris, chez lean Carausat (16:ffi), aux armes du
cardinal de llichelieu : 5.000.
1583. Les Œvvres de ilonsieur Molière. A Pa-
ris, chez Thomas lolly et Gabriel Quinet (1666)
prem. edit. : 1.485.— 1584. Les Œuvres de Mon-
sieur Molière. A Paris, chez Claude Barbin(1673)
très curieux recueil avec les armes de J.-B. Gul-
Ijert: 16.200. — 1-586. Œuvres de Molière. A
Paris, chez David l'aîné (1730) superbe exempl.
avec les fig. ajoutées dess. par Punt d'après
Boucher en premières épreuves ; 2.000. — 1.587.
Œuvres de Molière. A Paris, par la Compagnie
des libraires as.sociés (1773). Très bel exempl.
non rogné contenant: 1 i)ortr. de ;Molière gr. par
Ficquet. de nombreuses épreuves avant la lettre,
dess. par Jloreau et autres épreuves en double
état;' 22.100.
1588. Suite de 17 fig. dess. par Moreau,
épreuves à l'état d'eaux-Cortes pour les œuvres de
Molière, ensemble : 2.702. — 1591. Les Pré-
cieuses Ridicvles. A Paris, chez Charles de Sercy
(1660;. Edit. orig.; cet exempl. contient q.q.
particularités: 2.000.— 1594. Sganarelle ou le
cocv imaginaire. A Paris, chez Jean Hibou (1660):
2.5.30. —1604. L'Escole des Femmes. A Paris,
chez Guillaume de Luyae (16i;3), édit. orig., aux
armes de la reine Anne d'Autriche; 2.200. —
1611. Le Tartvtfe ov l'Imposteur. Imprimé aux
dépens de l'auteur et se vend à Paris, chez leau
Eibou (1669), édit. orig. : 985. -;- 1614. L'Homme
glorievx, par Pierre Roullé, curé de de S. Bar-
tlielemy (160i); atta(iue contre le Tarlutle de
Molière: 800.
1621. Le Médecin malgré Ivi. .\ Paris, (1667)
edit. orig. : 980. —1629. Le Bovrgeois Gentil-
homme. Et se vend pour r.\utheur. A Paris,
(Il Vuir la Chroiiiijfe den Ans île.-, 3 et 10 mors el 'k-^
7 >;l 14 .ivril lS9i.
chez Pierre le Monnier (1671) édit. orig.: 1.500.
— l()30.Psiché. A Paris, chez Pierre le Monnier
(1671) édit. orig. d'une des pièces les plus rare»
de Molière: 1.800 francs.
Bustes de Carriès. — Tableaux et aquarelles
Vente faite à l'ilotel Drouot. salle 1, le 12 avril,
par M' G. Coui-on, assisté de M. Vannes.
ŒuvHEs DE GAHniÈs. — 1. Femme .\nvcrsoise.
Grand l)uste ; 800. — 2. Franz Hais. Grand buste:
920. — Jules Breton en costume d'alelier. Grand
buste ; :^80. — 4. Le Vieux tragédien. Grand
buste : 400. — 5. Tète de jeune homme. Grand
buste: 280. — 6. Le Vieux mendiant; 400. —
7. Jeune poète Renaissance: ;300. — L'Evêquc
Moyen-Age, chape et mitre : 900. — 9. Femme en
costume du xvi" siècle. Grand buste : 540. — 10.
L'Enfant à la chemisette. Tête : 350. — 11. Fil-
lette au petit liomiet. Tète: 190. — Enfant cou-
ché. Tête. Patiné vieux buis : 450. — 13. Gambetta.
Grand buste : 280. — Gambetta. Petit buste: 145.
— 15. Le Bouddhiste. Buste : 255. — 16. Le
(iuerrier, jiatiné vert antique. Buste: 1.010.
Xuta. — Tous ces bustes en plâtre ont été
patines par l'auteur.
Taele.vux, aouarelles. — 22. Clnirin. Epi-
sode de l'occupation de Venise par l'armée fran-
çaise sous le premier Emjjire: 630; et -3. La
Jolie Xeiwe: SdO. — Corot. Paysage: 1.200. —
26. Gar/Hin-di.)ii. Les Pêcheuses: 200. — 41.
Penne (ilc). Chiens : 200. — 44. Troiiillcbert.
Le Pécheur: 210. —48. Ton (Ed.). Paj-sage :
430 francs.
Tapisseries, Meubles
Dans la vente d'olijels d'art et d'ameublement,
tapisseries, faite le 7 avril, par M' Ciiev.vllier et
M. M.iNNHEiM, nous relevons les prix suivants:
T.spisseries. — 1. Tapisseries de Lille, par
Guillaume Werniers, xviu= siècle : Bergers,
d'après Téniers, signée: G. Werniers L. -F.: 1.350.
— 2. .\utrede la même suite: Paysans festoyant et
dansant : 3.100. — 4. Tapisserie : cinq personnages
vêtus à l'antique et jouant à .colin-uiaillard dans
un paysage, xvni' siècle: 3.700. — 6. Deux pan-
neaux en tapisserie de Bruxelles da xviii' siècle,
d'après Téniers : 3.405.
Mkudi.es. — 115. Meuble de salon en tapisserie
du temps de Louis XVI : un canapé et 8 fauteuils :
7 gO|). — 116. (.'.anapé en bois sculpté Louis XV,
couvert en tapisserie d'Aubusson Louis XVI:
6.50. — 119. Bureau à cylindre Louis XVI; 755 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
I Sont admis en loge pour le concours défini-
! tifduPrixde Rome (peinture) les dix (élèves
dont voici les noms : MM. Guinier, Charbon-
neau, Leroux, Du Gardier, Laparla, Benner,
Fiat, Declieneau, Eesson, Trigoulet.
L'installation du Salon du Champ-de-Mars
est terminée. Lundi aura lieu la visite du pré-
ET DE LA CURIOSITÉ
123
sident (le la Rr'publii[ue, et mardi, le vernis-
sage. Le prix d'entrée, pour les non-invit6s,
sera de 10 francs.
Le mercredi 2.ô, ouverture au iiulilic, à rai-
son de 2 franc:i par personne le matin, et, à
partir de midi, de 1 franc: le prix d'entrée
sera abaissé, les dimanches, à 5(i centimes,
et des cartes d'abonnement, du prix de 30 l'r.,
seront délivrées pour toute la durée de l'Ex-
position.
De notables cliangements ont été faits dans
l'aménagement du Salon.
Au rez-de-chaussée, à gauche, en face des
sculptures, les salles de pastels et de dessins,
les iruvros de ^L James Tissot, un salon de
repos et un bullet.
Au premier, en face de la Tour Eilfel, trois
salons au lieu de cinq. Dans le salon d'angle,
objets d'art, meubles, peintures et sculptures;
dans le salon du milieu, la décoration exécutée
par M. Puvis de Ghavannes pour l'e.scalier du
préfet, à l'HiHel de Ville; dans le troisième
salon, l'architecture et les objets d'art.
C'est le 1" mai qu'expire le délai accordé
pour le dépôt de leurs esquisses aux artistes
(|ui veulent prendre part au concours ouvert
pour la création d'un nouveau type de tim-
bre-poste.
Nous rappelons ipie le jury do ce concours
est ainsi composé : MM. I^uvis de Chavtnnes,
]îùnnat, Dalou, l'aul Dubois, Chaplain et Koty.
Le Comité de l'Exposition d'Anvers a l'ail
savoir, limdi dernier, à la Société nationale
des Jieaux-.\rts qu'un emplacement lui était
réservé, voisin de celui qui est attribué aux
artistes du palais de l'Industrie et égal en
superficie. Les ex[iosants du Cham|j de Mars
sont libres, comme ils le désiraient, do no se
conformer qu'à leurs règlements et usages.
Une lollrecirculaire portera la nouvelle à la
connaissance des sociétaires cl associés.
La Société des Artistes français, par une
circulaire en date du y avril, avait invité tous
ses membres a prendre part l'i l'i:.\posJtion
d'Anvers et :'i soumollre k l'examen d'un jury
tiré au sort les (ruvrcs (|u'ils désiraient y voir
(Iguror. Lo nombre des adhésions a été si
grand que le Comité a décidé do n'envoyer
A Anvers i|ue les n'uvres do ceux dos ineni-
Jiros de la Sm-iété déclarés hors concours. I';n
conséquence, une loltro signée do NL Bouguo-
roau, président du Comité, vient d'étro mires-
sée aux artistes invités, los informant do
cetlo décision et los priant do retirer leurs
<i>uvros.
La :W" l'.xposition de la Société dos liottux-
,\rts de Malines sera ouverte du 'ii juin nu
ItJjuillot.
La Sociétc" lillérairo et artistique serbe a
décide d'organiser, à Belgrade au mois do
mai ISl)."!, une l^xposition do beaux-arts c|ui
comportera doux sections . la prcmiiTO réunira
les principales o'uvres des peintres et sculp-
teurs serbes produits depuis le milieu du
xviu' siècle jusqu'à nos jours, la seconde
comprendra les n'uvres modernes des peintres
et sculpteurs yougoslaves en général.
L'Exposition de Marie-Antoinette
ET SOX TEMl'S
L'Exposition de Marie -Antoinette et son
temps dont nous avons résumé dans notre
dernier numéro le catalogue dressé par>L (ier-
main Bapst s'est ouverte mardi dernier, au
milieu d'une allluence considérable des plus
hautes personnalités parisiennes, parmi les-
quelles les membres du Comité d'organisation,
qui étaient heureux de constater le succès in-
discuté de leur iL'uvre. Ce Comité composé de
la comtesse René de Béarn et de la comtesse
de Biron, du dui' des Gars, du comte Gabriel
de Castries, du marquis d'Harcourt, du comte
Hoyos, du duc de Morlemart, du comte
A. de Laborde, du comte E. de Ganay, de
MM. L. de la Faulotte, <i. Dreyfus, Kann et
Charles Ephrussi, a décidé que les ressources
produites par les entries à i'E.xposition de la
Calorie Sedelmeyer seraient alïeclées à deux
u'uvres de bienfaisance intéressantes entre
toutes : l'Union des .Vteliers de femmes, et
l'il'.uvredes petites préservées.
On a vu, par le résumé que nous avons
donné, que tous les collectionneurs qui ont
recueilli, avec un culte pieiix, les moindres
souvenirs personnels de la malheureuse reine,
les menus objets qu'elle a touchés, les
livres qu'elle a feuilletés, les vêtements que
I^ouis XVI et son fils ont portés, se sont fait
une joie do les oll'rir au Comité organisateur,
qui en a lait le noyau de son exposition. .\ ce
noyau se rattache un ensemble très varié de
portraits do la famille royale et do personna-
ges histoiiques ou curieux du mOme temps,
sur lesquels nous reviendrons tout particuliè-
rement. L'Etat, de son ci'ité, s'est dessaisi,
pour en orner la salle d'expositinn, dos tapis-
series de son garde meuble et îles meuble.s
datant de cette époque répartis dans ses dif-
férents ministères.
NOUVELLES
n,*^, La Direction des Hoaux-.\rls vient de
charger M. 'l'urcau, statuaire, do faire lo buste
do l'rosnol, ancien membre do l'.Xcadéiiiie dos
Inscriptions et Bolles-Lollros.
^*^ Lo ilongrès de la .Société frangaiso d'ar-
chéologie aura lieu cetlo année il Saintes et il
La Uochello, du 2'.( mai ou li juin. Des excur-
sions seront faites à. Tons. Sainl-Jonn-d'.Vn-
gély, rilo do Ué, etc.
+** On écrit d'Athènes i|ue lo.<» fouilles do
Delphes, qui ont été reprises lo 'J»'» mars, ont
déjà, depuis leur réouverture, anioné la dé-
124
LA CHRONIQUE DES ARTS
couverte d'intéressants morceaux de sculpture
archa'uiiio ; on a trouvi'; (''calcinent dos bronzes
ot des inscri|itHjns. Le d'ivcxlour do l'Kcolo
Inuiraise vient d'être prévenu que les résiiU
lats ont été, ces jours-ci, particulirrenient
iini)ortants. Kll'ectivetrient, M. Iluinulle, parti
pour Delphes, téléf,Taptne c|u'on vient de dé-
couvrir des cariatides à la frise du temple
d'Apollon.
*** M. de Morjxan vient de faire une nou-
velle découverte, la chambre funéraire du roi
JIoru« Raliiuab, encore inconnu et qui apijar-
tient à la XII" dynastie.
Le tombeau contient, en outre de la momie
du roi, sa statue en ébOne ayant l'"20 et de
nombreux objets en or ainsi ipie divers docu-
ments.
i(c*^ Le Conseil général des Bouches-du-
Rhône a accordé une subvention de 20.0O1J fr.
au monument de l'uset.
**j(; L'mauguration, à Montauban, du mo-
nument élevi' à Léon l'.ladel, est fixée au
dimanche 17 juin.
*** Un monument au commandant Ber-
thault, mort à Tomboiictou, est en cours
d'exécution: c'est la ville d'Eslily, 0(1 est né le
com;iiandant et le déparlement de la Haute-
Marne qui en ont pris la décision et ont
coniié le travail à MM. Fontaine, sculpteur,
et Leblanc, architecte.
:};*:i: La fabrique imiiériale russe de porce-
laines célrbrera à la lin du mois de juillet
prochain le IM' anniversaire de sa fondation.
Une lettre du comte G. Hazoum nvski au
baron Tcherkasky, chargé en 1742 des travaux
de construction à Tsarskoé-Sélo, témoigne
que les premiers essais de fabrication de la
porcelaine en Russie ont été faits par des
ouvriers qu'on avait fait venir de Chine.
**^ M"= veuve Frederick L. Ames, de Bos-
ton, a donné au Musée de cette ville deux
peintures de Rembrandt, qu'on suppose être
les portraits du docteui- Tulp et de sa
femme: ces deux portraits sont datés de
1634.
**:H On écrit de Wasbington (Etats-Unis),
que le président de la Commission de l'Expo-
sition de l'.Uicago travaille en ce moment à
obtenir le vote d'une indemnité pour les expo-
sants français qui ont subi des pertes lors
des récents incendies de l'Exposition.
:^** Un nouvel exemple, en matière d'art, de
la pudibonderie liien connue de nos voisins
du Royaume fini, — et exemple d'autant plus
frappant qu'il s'agit là de peintres ayant les
plus hautes situations oflicielles — : une Com-
mission du Conseil municipal de Glasgow
vient de prohiber l'Exposition des œuvres d'art
suivantes, qui seraient, paraît-il, de nature
à blesser la pudeur ; le Bain de Psyché,
par sir Frederick Leighton, l'illustre prési-
dent de la Royal Academy: Diane et End>/-
mion, par M. (J.-F. Watts (celui-là même qui
a refusé tout récemment le titre de baronnet
qu'un voulait lui conférer en même temps
qu'à Burne Jones) et encore : Une visite à
ICseulape, de Poynter, Si/i-in.r, de Hacker,
Orphée et \oJu!/ement de Paris, de Salomon.
L'EXPO.SITION
des Œuvres do Barthélémy Menn
A (iE.NÈVi:
Il s'agit d'un lioninie que Paris n'a guère connu.
Ci-pciRluiil on peut voir, dans les catalogues des
Salons, combien d'artistes, — et dont quelques-
uns marquent, — se disent avec fierté ses élèves.
Cet homme, pourtant, était un maître et les amis
do sa jeuncs.se le .savaient bien, les Flandriti, les
Corot, les Rousseau. On pourrait encore deman-
der à M. Français ce qu'il en pense. Seulement,
Menn s'est confiné trop tôt en son pays natal et il
a mis tous ses soins ù ne jamais entretenir le pu-
lilic de lui-même.
Né à Genève en 1815, il avait étudié dans l'ate-
lier d'Ingres. En même temps, il fréquentait De-
lacroix. Sans doute, de cette dualité première d'ad-
miration, lui est venue celte faculté de com-
prendre toutes le.s formes d'art, pourvu qu'elles
soient sincères, et celte préoccupation, qui a duré
jusqu'à la fin, de toutes les recherches, de toutes
les niètliode.s.
Jlenu fut très lancé dans la société artistique
parisienne et romantique naturellement, ainsi
qu'il se devait d'un familier de George Sand et
de Chopin. Mais, tout à coup, il abandonna ses
premiers élL-meiits de succès et revint à Genève
se faire professeur de dessin à l'Ecole municipale
d'art. Admirable professeur, par exemple, qui
transforma le goût de son pays.
Mai.s je ne fais pas ici une étude biographique.
Je voudrais seulement prendre date, pour Menn,
dans le grand mouvement d'art de notre temps.
Cela, à propos de l'exposition organisée par son
beau-fils, M. B. Bodmer, et ses plus proches
élèves, quelques mois après sa. mort, qui fut
annoncée aux lecteurs de la- Chronique dans
le numéro du 21 octobre 1893, où l'on peut
déjà trouver quelques notes intéressantes sur
ilenn.
Environ deux cents numéros sont réunis, un
choix dans l'ceuvre considérable du peintre, ta-
bleau.^;, études de paysages, portraits, dessins,
suite d'esquisses pour de grandes compositions
décoratives jamais exéciilées. Le paysage domine.
La figure cependant est admirablement traitée, —
en maître, je ne crains pas de répéter le mot et
chacun dira de même lorsqu'un jour il se fera une
large pulilication de ces belles choses ; — dans
les esipiisscs, notamment, 1' « Ensevelissement
du Christ », si grave et si ému, le « Tir à l'Arc »,
le o Triomplie de la Beauté », où les piersonnages
se jouent dans de délicieux paysages largement
troités. Certaines de ces compositions font penser
à Puvis de Chavannes, un Puvis de Chavannes
plus réaliste sans doute, mais avec les mêmes
qualités décoratives.
Le liguriste, chez Menn, n'a que peu varié. Sorti
de l'idéal un peu « eu bois » de Léopold Robert,
assoupli par Paris, comme repris ensuite par la
raideur genevoise, rapidement il a obtenu sa ma-
ET DE LA CURIOSITÉ
125
iiiiTe large el souple. Le paysagiste a éli' aulre-
inent influencé, par Corot beaucoup, — ils ont
souvent peint ensemble, — par Théodore Rous-
seau, par Daubigny. Il est amusant de suivre à
l'Exposition les allées et venues de ce chercheur,
tergiversations qui aboutissent aune très person-
nelle comjiréliension que volontiers je caractérise-
rai ainsi: un faire élégant et adroit, allant libre-
ment, sans aucun cabotinage, sur une construction
savante; l'extrême justesse des tons et des teintes
faisant que, sans formule impressionniste, cela
soit lumineux et vibrant; et puis, dominant toute
cette technique, une sensiljilité exquise. Tels ta-
bleaux, « les Bords de l'Arve », « le Marais »,
Cl Lac de Genève », se tiendraient dans n'importe
quel Musée, dans la meilleure compagnie.
Chose curieu.se, pour Genève cette Exposition
est une révélation. J'ai dit(]ue Menn avait trans-
formé le sentiment artistique de .son pays, mais
par la qualité de sou enseignement et non par la
vue de ses leuvres ; à peine quelques-uns les con-
naissaient-ils. Une grande admiration vient s'ajou-
ter à la reconnaissance que l'on avait pour le pro-
fesseur ; par souscription publique un monument
va lui être élevé et la Ville donnera son nom à
l'une do ses belles rues nouvelles.
Ji i.i:s CitosNllii;
Académie des Inscriptions
Prix du hiidfiet. — Ij'Académie adopte le rap-
port de M. Sclilumborger sur le prix du budget
(Histoire de la domination byzantine on Afrique)
l'I ilécernc ce prix i\ M. Charles Dielil, professeur
à la Faculté des lettres do Nancy.
/,(■ liiiiilieiiu lin pape Clémcnl I' <l ('::e.ili'. —
iJans une visite qu'il lit, en I8'.1'2, à la charmante
église d'L' zeste, prés B.izas, M. Schbimbeiger eut
l'occasion de coiislalor, après bien d'autres, l'élat
pitoyable di^ dèUibrenient dans lequel .se trouve
le be.iu toiiibeau di; (.llémeni V, le célèbre pape
fiançais qui fut le contemporain do Pliilippe-le-
l!il. Il eiUreiirit alors une campagne pour obte-
nir la restauration de ces ruines déjà étudiées
pir MM. Muritz el de Laurièro. A la suite d'iiii-
arlicle qu'il publia, les diverses Sociol^js savantes
lie la (iiroiule décidèrent d'appuyer son projet
partons les moyens possibles, et M. de Lasteyrio
voulut bien souliMiir ces vu-ux devant la Coiii-
iiiissjiin des monuments historiiiucs. L'atVairo
semble aujoiinriiui en bonne voie.
La libelle sera rendue plus facile par le con-
cours lie M. l'abbé Kniii.le très zélécuréd'l'zesle,
qui. avec le coucoiHs lie MM. B.Tclieiii et Uru-
lails, vil ut de publier une très complète iiioiio-
graphie de l'église d'UzesIe, i\ laquelle il a joint
des notes inédiles sur Cléinenl V.
/.es rimelirrcs piu'hisliirii/Krs en Jtrettifiiie. —
M. Ilaliin du Krélay lit une ètiiih' sur les oinie-
lières préhisloiiipies ipi'il a explorés en lirelagiie.
Il décrit un assez grand nombre de .sépultures
qu'il a ilécouverles sous des roches brutes i\ l'ex-
hiMuité du Kiiiistèiv. O sont des incinérations
qui paraissent remonter aux :\ges les plus iiii-
cions. Les objets en granit taillé qu'il a recueillis
dans ces cimeliére? ont été classés dans le Musée
du chiiteau du Vieux-Chàtel (Finistère).
An-héologie préhistorique. — M. Héron de
Villefosse analyse un mémoire de M. Simonetti
Malaspinasur des antiquités préhistoriques trou-
vées à Mutola (Corse).
La séance s'est terminée par la lecture faite par
M. Mispoulet du mémoire de M. Félix Robiou
sur les croyances religieuses de la Grèce et de
l'Orient au siècle d'AIexandre-le-Grand.
Ecole Française d'Athènes. — M. le Secrétaire
perpétuel communique à r.\cadémie la dépèche
adressée au Ministère de l'Instruction publique
par M. Iloinolle, et qui est arrivée trop lard pour
être lue dans la dernière séance. Dans cette dé-
pêche, M. le Directeur de l'Ecole d'Athènes an-
nonçait que « l'hymne récemment découvert à
Delphes venait d'élrc exécuté devant le Roi et la
Famille royale avec un grand succès ». 11 signa-
lait, en outre, la découverte d'inscriptions el de
sculptures faite depuis la « reprise des fouilles ».
Expôilition en Ciippiidoce. — M. .Toachim
Menant a remis à JL le Secrétaire perpétuel, au
nom de M. Chantre, un pli cacheté renfermant le
n'cit des premières découvertes de son expédition
en Cappadoce et iiui ne sera ouvert qu'A son re-
tour, sur sa demande. Il est reparti pour conti-
nuer son exploration.
Dei(o- bas-reliefs antiques du A/i/.«'e de Lille.
— M. Ravaissoii fait passer sous les ye-ix de r.\ca-
démie. on les commentant, les photographies de
lieux bas-reliefs antiques qu'il a trouvés au Mu-
selé do Lille. Ço sont deux stèles qui ont dfi ser-
vir de décoration à des tombeaux. On voitsurl'uue
et sur l'autre une femme et un guerrier placé à sa
gauche. <'.es deux stèles sont des pièces à ajouter
à la série des nombreuses imitations déjà con-
nues d'un groupe que durent former, dèsla haute
aiiliquilè, une décsso qui rappelle la Vénus île
Milo et un héros qui ressemble au prétendu
Achille de la collection Hnrghèse, qui est aujour-
d'hui, coiunio celte admirable Vénus, au Musée du
Louvre, (.'.es varianti s mulliples d'une même com-
position attestent la cèl.'brité de l'original ol
augiueutent l'iiilérèl des recherches qui ont pour
objet d'en retrouver la signilication lu-imitive ol
d'en déterminer l'auteur.
Les Fouilles di- Teltu. — M. Lé.iii lleuzey
lionne le résultat des nouvelles fouilles françaises
laites à Tello, ou C.haldée, par M. de Sar/ec. No-
tre consul, élevé au grade de consul général, con-
tinue fi explorer avec succèi les couches archéo-
logiques les plus aiiciennos el qui ivinonlent
environ à quatre mille ans avant notre ère. Il a
découvert récouiment deux nouveaux fragments
de lu slrlr îles ]'iiiiti)iirs, nioiiuiueiil qui donne
les plus anciennes représentations militaires que
l'on couuiiisse. Il signale, eu outre, des inscrip-
tions, une série de hi-onzes ou mémo do cuivD's,
parmi les<|uels on remarque deux tétesdelaiiriMiux
aux yeux iuscruslés de nacre et de lapis, llelto
sorte do technique se retrouvi' quelquefois dans
les ligures des monuments les plus nutiquos.
C/iroiio/ix/i'c /(«/.((i/i/c. — M. Opperl conliniio
la h'cluie de sou Mémoire sur la chrouologio des
deslruclious du temple de .lérusalem.
120
LA CHRONIQUE DES ARTS
Ari'IuUtliiiiie clu-i'tii'nni'. — M. Eilmoml l.i--
lilaiit coiiiiiiuni(|uo A l'Aciidéinio quelques obs<,'r-
valions sur un monumenl que, grùcc à rindicalion
do M. Lavcrgnc, président de la Sociolé hislori-
([ue de Gascogne, il a trouvé chez M"'" Couruot,
à Cacarens, arrondissenieiil de (londom. C'est
une épaisse plaque de marbre blanc qui a été
taillée, et au revers de lacjuelle est tracée une
grande croix pattée.
IjG bas-relief, qui occupe la face, parait prove-
nir d'un sarcO))liaKC chrétien. Jl représente Or-
phée assis, vêtu de la tunique, du manteau, dos
anaxyridos (chaussures phrygiennes), coiH'é du
bonnet plirygicn {pilons) et jouant de la lyre.
Prés de lui, devant un palmier, sont deux mou-
lons. La partie gauche du sujet manque. On sait,
ajoute M. I/eblant, que les premiers chréliens
voyaient dans la fable d'Orphée attirant à lui les
animaux une allégorie du Christ appalant tous
les peuples à la foi nouvelle. Les Pères de
l'Eglise et les artistes ont popularisé cette idée,
comme le prouvent les reproductions qui se
trouvent dans les catacombes de Rome. Si,
comme il est probable, ce fragment provient d'un
sarcophage, c'est certainement la première repré-
sentation de ce sujet que nous ayons eue en Gaule.
Communicationa diverses. — M. le secrétaire
perpétuel a lu une lettre importante de M. de Jlor-
gan, relative à ses récentes découvertes, sur
lesquelles nous aurons à revenir.
M. Mispoulet continue la lecture du Jlémoire
de JI. Robiou, décédé, sur les croyances reli-
gieuses de la Grèce et de l'Orient au temps
<rAlexandre le Granu.
La séance s'est terminée par un Comité secret
de quelques minutes.
Société des Antiquaires
iL Chàlcl communique, de la part de M. Ho-
race Gillet, une note relative à une pierre tom-
bale conservée dans l'église de Tlionnances-lès-
Joinville (Haute-Marne).
M. Ravaisson-Mollien rapproche d'une des
Niobides de Florence la statue de la nymphe
Anchyrrhoé, qui se trouve au Louvre.
M. Schlumberger lit une note sur le tombeau
du pape Clément V.
M. de Guerlin signale l'original d'un portrait de
Christophe Colomli pnr Jean Bol, reproduit en
tapisserie (Musée d'Amiens) ; cet original est au
Musée de l'Ermitage.
M. Travers communique, au nom de il. da
Silva, le dessin d'un lonjnes d'or tin trouvé près
d'Alraosler (Portugal).
M. Durrieu fait ressortir la valeur de la minia-
ture placée en tète de l'exemplaire des statuts de
l'Ordre du Saint-Esprit , ayant appartenu à
Charles VHI et renfermant les portrails de ce
prince, d'Anne de Bretagne, du duc de Bour-
bon, etc. Il indique comme pouvant être l'auteur
de celte peinture remanpiable Jean Perréal, dit
Jean de Paris.
M. Ruelle, parlant d'un système de cryptogra-
phie grecque expliqué par ilontfaucou et Gard-
Ihausen et rcmonlant, d'après eux, au ix« siècle,
en recule l'origine de cinq ou six cents ans.
M. de Rougé présente les photographies de ta-
pisseries du XVI' siècle.
M. de la 'Villenoisy fait connaître, au nom de
M. Monnior de la Sizeranne, un poids ancien, en
bronze, trouvé à Mureili (Drôme).
M. Edouard Blanc présente une nouvelle ins-
cription romaine, découverte par M. 'l'ellier à
(iourbatu (Tunisie).
L'empâtement des toiles
On s'est souvent demandé, dit le Journal des
Diihats, ce que deviennent les kilomètres de toi-
les peintes qui dé'corent les Salons annuels et les
cinquante expositions collectives ou particulières
de chaque année artistique. Comme les vieux par-
chemins au temps jadis, bon nombre de ces toi-
les sont préparées pour un second usage. Il y a
des marcluinds qui ont la spécialité de cette indus-
trie : on les nomme les réimprimeurs. Toutefois
la marchandise retapée ne se vend guère moins
cher que la neuve, ce n'est donc point par éco-
nomie que les clients l'achètent, mais parce que
le travail est plus facile sur un glacis de pâte et
que les couleurs y conservent la même valeur que
sur la palette.
Si les toiles réimprimées peuvent présenter
quelques avantages pour les éludes d'atelier et
pour tous les morceaux que l'auteur ne tient pas
à conserver, elles sont funestes aux œuvres des-
linées à une plus longue existence. Delacroix et
Kegnault, qui réimprimaient eux-mêmes, sont un
exemple des accidents auxquels peuvent ainsi
s'exposer les artistes.
On a pu voir, à l'Exposition de l'Art musul-
man, la manière de procéder de Regnault. Son
tableau des Femmes jitices de Tanger, à demi
exécuté quand le jeune maître mourut, laissait
voir la moitié de la toile empâtée par la prépa-
ration. Le résullat de celle méthode apparaît au
musée de Marseille dans la Judith du même au-
teur, aujourd'hui absolument dévastée par le
craquelage. Le fond a séché plus vite que la se-
conde couche de peinture et l'a détruile.
De même, au Louvre, les Musssacres de Scio,
de Delacroix, sont irrémédiablement abîmés par
flnaccidenl provenant de la même cause.
TRIBUNAUX
Eu 18,39, Tin M. Requien, l'un des administra-
teurs du musée Cahet, d'Avignon, légua à ce
Musée sa bibliothèque. Parmi les deux cents vo-
lumes de manuscrils qu'elle comprenait ligurait
la « Relation des événements révolutionnaires ar-
rivés dans la ville d'Avignon, par Gomrain. »
Cet écrit de Gommin, qui faisait partie du legs
Requien, s'il est jamais entré à la bibliothèque
du musée Calvet, en avait disparu depuis long-
temps déjà, lorsque le 17 avril 181IU, le maire
d'Avignon, présideid de la Commission adminis-
trative de ce ilusée, fil saisir, sous préte.\.le que
c'était soit l'original, soit la copie du manuscrit
de Gommin, un manuscrit qu'un M. d'Anselme
ET DE LA CURIOSITÉ
127
de Puisàyo avait déposé dans IVliule de M« Ter-
ris, notaire à Avignon.
Les trilmnaux intervinrent. II serait trop long
(11' rapporter ici les vicissitudes du manuscrit ori-
ginal, mais il peut être intéressant pour nos lec-
teurs de connaître les décisions de la Oour d'ap-
pel de Nîmes au sujet de la copie saisie. Voici ce
qu'a décidé la Cour :
« La coijie d'un manuscrit donné à une biblio-
llîéque publique; et qui a disparu de cet établis-
sement est une véritable contrefaçon, et le déten-
teur-auteur de cette copie doit être condamné non
seulement à la restitution de l'original, sous une
astreinte pénale, mais encore à la livraison de la
copie. »
NECROLOGIE
Nous apprenons la mort à Montaigu (Vendée),
de M. Cliarles Dugast-Matifeux.
M. IJugast-MalilVux, qui lut l'ami intime de
Benjamin Fillon, laisse une bildiolliéque riche en
livres rares, parmi lesquels le premier livre im-
primé on Bretagne, et une im|)0rtaute collecliou
dedocuiuenls sur la période révolutionnaire.
M. Uugast-Matifeux a légué, dit-on, ses livres
et sa collection à la ville de Nantes.
M"'" Lucy Rossetti, femme de M. William-
MicliiK.'l Kosselti, (jui est le fcère et le liiogra[phe
du pi'intre et poète Danle-Galjriel Rossetti, et
lillr du peintre Ford Madox Brown, mort il va
qui'lqups mois, vient do succomber à une longue
maladie. Elle était elle-même une artiste de grand
talent, avait exposé soit à la galerie Dudley, soit
à la Royal .\cadi'my, des toiles pleines d'intérêt
dont les plus connues sont; Riimëo et Juliette,
Apréx le bal, le Duo, Mriri/uerite Ro])er i-erc-
l'itnl 1(1 tète de soit père, sir 'l'komas Mooie, etc.
On annonce la mort du compositeur alsacien
Victor ElbeL
Kll)el avait l:U'- nommé, à l'Age de dix-buitans.
cli<if de musique au 12» ilragons. l'ius lanl, il
avait rempli les fonctions d'orgaïuste à Lyon, de
direcleui' des concerts du .lardin dliivcr à Paris.
Il .ivait débuté, (cjnimo compositeur, par un ora-
torio, V(Ji;'iiii, qui fut exécuté avec succéi à
Strasbourg en lH(i3. Il avait donné ensuite li'
M liiisleyiKiii, or.il'irio qui fiil esi'i'ulé égalemeni
à Strasliourg et ipii consacra sa ri'putaliou. Ou a.
eu iHitre, de; hii une messe militaire et une n\i\:-
pliouie ilescriplive.
Il est mori à Nice, A l'i\go de soixnnte-dix-sepl
ans.
Ou .innonce di' Stuttgart la mort de Louis
Pfau, poète et critiqm; d'arl. l'fau, cpii n long-
li'mps liabilè Paris rt ipii a même publié en fran
i;ais plusieurs lie ses uuvrages, était né j'i lleil
lironu en IS'.;|. S'i'lanl lancé dans le miuivemcnl
lévoluliuunaire l'u IS^S, il dut s'exilor, et ce n'i'sl
ipi'cu l.Si'i.1 (|u'il pul rentrer dans sa patrie, il fut
allacliè l'i la ri'dacliou du llriihurhliu- de Stul|M:(|-|,
l'oii'îiiii' ili^; di'MiiicrMl.'^.lc r.Mli'iniigni' du Sud,
Louis Pfau fut un des premiers à rattacher l'arl
à l'industrie et à encourager les Arts décoratifs.
BIBLIOGRAPHIE
Tour du Monde. — 1737" livraison. — De
Pékin à Paris, la Corée, l'Amour et la Sibérie,
par M. Charles Vapereau. — Treize dessins de
Bazin, Rousseau, RuIVé, Dcvos, Th. Weber, Pri,
vat, Riou, ïaylor, Slora, Derbier, Boudier, May-
nard, Krieger et une carte du confluent de l'Ous-
souri.
Journal de la Jeunesse. — 1116' livraison. —
Texte par (iustavc Toudouze, Henri .lacoltot,
IL Meyer, .Jacques Avril et Daniel Bellel.
Illustrations de : A. Paris, Myrbach, Le Blant, etc.
Bureaux à la librairie Hachette et C", 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
CONCERTS DU DIMANCHE 22 AVRIL
Conservatoire. — Symphonie en In (Beetho-
ven); Clueurs de /'( .Vki< du Siibbat (Mendels-
solin); Kragoîicnts de la .Suite en si mineur
(.1. -S. Bach); Pater iVoiVo- (Mcyerbccr) : chu-ur
sans accompagnement ; Danse tnarabre, poème
symphonique (.Saint-Saéns); Marche de Tniin-
hœuser (R. Wagner).
Concert Colonne. — (Luvres diverses de
M. Ivloiiiud lirieg, sous la direction de l'auteur.
SUCCESSION DE M. I...
OBJETS TD'J^TKJT
KT i».\ Il K i lïi > I ; Il I . .\ r
Belles porcelaines aiu-ienues tio r.hiuu et dU
.lapon. Vitraux anciens. Sculptures, Bronzes
Louis XV et Louis XVl, Beaux Cartels, Pendules,
.\ppliques. Lustres, Meubles en bois sculpté et en
mar(|Ueterio des xvii' et xviii' siècles. Sièges di-
salon garnis de soierie ancienne.
TRÈS BELLES TAPISSERIES
IVs époques Louis XIV et l..iuis XV
ARGENTERIE
lif.l'KNbWI Di: I.V sir. lissl.is |.l: M, I, ..
\i;:\ri: iiori:i. iMtoior (Sniit-N n' ; •■( ^)
Entrée partnulière : rue de la (irauge Italeliere
I,es buidi 7 et mnnli H nuii \^^^, :\ deux heures
M' SCHOOPS M. B. LASQUIN
C.ouiuii.s^iuire prisi'ur ! Expert
12. rue <li-H IVIitsCliniiip* | l£. ruo I.amilo
e.lli:z I.KSi.ilKLS 8K THilLVE LB C.VT.M.OlUK
l\j-j)iisilinii l'itrIirilUère :
l-jilrée : i",ii* t)o ta (triinf;i*-Itatoli<*rt*
Le samedi r> mai 1894, de 3 heures A 0 heures
Exjto.tilidii Piiblii/iir :
\." dlrnaucbe 0 m:ii ISSU, de 'î heures ft l> heures
•128
LA CHROiNIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
VEXTIO lUITICI. ItltoroT (SAi.r.i-; N° II)
Lundi -2^ avril, ù 12 li. ] 2
TABLEAUX 'OBJETS D'ART
ÉTUDES, DESSINS & AQUARELLES
Piir h (MUS llltlliom D'AMEUBLEMENT
III.MATI RKS
J'a,- JIiill, l'iu-iii, DiiiiiuHl, Isiihiui, i-lr.
Orfiivrerie, Objets de vitrine
Faïi'nces italiennes, françaises, hollandaises
Porcelaines de Saxo et de Chine
Clavecin et Harpe du xviii'- siècle
Kmaux, Armes, Jades, Sculptures
lironzes de Barye, Meubles anciens
Miiliilier de salon et Tapisserie du temps
de Louis XV
Tapisseries du xvm« siècle
.^ji|iiirlni;inl ni [i.iilic ;i li. le Mar(]iiis de X...
Corn tuixs .-prisi'K r
M' P. CHEVALLIER
1(1, nif lu'.iji''i! H:ilclii're
Expei-t
M. Eugène FÉRAL
51, faubourg Montmaiiro
EXI'dSri'lMX : IlriiKiin 02 .-ivril.
Succession de M'"- V'- J.-F. MILLET
DESSINS, TABLEAUX, ESQUISSES
J.-F. MILLET
Tdlileinix anciena, Mc/'b/es, Objets d'art
VENTE Hôtel Drouot (Salle n" 1)
Lrs iiKirdi '^'i ul mcri-ri ili i) avril, à 2 lioures
(■.(iMMlSSAUiE-PKISEUR
M" p. flIFVALIJKit, 10, rue Grange-Batelière
EXPERTS
M. DIKAM» (UUL 1 Ul. Ch. ÏIAVVHI'.IM
l'I. IIP' I,;ilii1t.- I 7. rue Saiiit-tl.Mirges
EXPOSITION : Lumli 2o avril, de 1 h. 1 aàôh. 1/2
OBJETS D'ART
1 r
D'AIVIEUBLEIVIEIMT
TABLEAUX & DESSINS
MI\lATlRi;s
Objets en nacre. Pendules, Bronzes, Meubles
OBJETS DIVERS
DK L'KPnQUE ET RELATIFS A
L'HISTOIRE DE NAPOLÉON F'
Le tout arrivant de l'étranger
VENTE
lîOTEL. DFLOXJOX (Salle n" 11)
Le jeudi 26 avril 1891, ï'i deux heures
Comm.-pri.ieiir
m" PAUL CHEVALLIER
10, rue Orange-Batelière
Expert
IH. CHARLES IVIANNHEliïl
7, rue Saint-Georges
EXPOSITION PUBLIQUE
LE HEÎSCUEOI -i» AVRIL IS04
de 1 heure 12 à 5 heures 1/2
i:r D(jN r la venit'. aip. \ Lii:r
HOTEL DROUOT, SALLE N" 6
Le Vendredi i? avril ISO'i
à 2 heures.
C'iMM.-PRISia It
11' l'.iil CIlEViLLIEll
10, nie GraULie-Baleliére
H. Chah H\MnEIM
7, rue Saint-Georges
EXPOSITION PUBLIQUE
Le Jeudi 20 avril iSOl ite 1 h . 1/2 ù r, h. 1/2
COLLECTION DE M. X...
Cals, Fanlin-Lalour, Lebourg, Claude Monet
Kenoir, P.ops, liotiueplan. Sislcy, Ziem, etc.
PASTELS
• PAR
Besnard, GaiUeiiotte, Charleniont, Decanips
Fromentin, Harpignies, Jongkind, Daumier
Pissaro, Eaffaelli, liops, Troyon, etc.
MLEffl ET DESM ÂNCra
r\R
Bachelier, Boucher, Tiépolo
VEX'TE HOTEL DROUOT, salle no 11
Le Samedi 28 avril lS9i à 2 h. 1 2
M P. CHEVALLIER
Coiniuissaire-priseur
10, rue Grange-Batelière
M. DURAND-RUEL
l'.xpert
16, rue Laffitte
11, rue Le Peletier
EXPOSITION PUBLIQUE
Le Vendredi 37 avril, de 1 h. 12 à J h. 1/2
Le Rédacteur en chef, gérant : .\LFRED de LOSTALOT.
Paris. — Imprimerie de la Presse. IG. rue du Croissant. — Simart.
N'» 17. — 1894
îunEAUx : 8, rue favapt
28 Avril
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT K SAMEDI MATIN
Lts iibonnh à une année eniùre de U Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Aits et do la Curiosité.
Un an.
PARIS ET UKPARTE.MENTS
12 fr. 1 Six mois.
X fr
MOUVEMENT DES ARTS
Œuvres de Galland
l.ii vente des œuvres de P.-V. Galland, faite à
]'llol(>l nroiiol, les 19 ot '20 avril, par M" Du-
i;nESNi: il M. Haro, a donné les résultais sui-
vaiit.s :
'I'aiileaux — 2. Le .lour des Cuivres : In.liHl.
— 'i. I,;i Sortie du Bain : 5,800. — 6. La Toilette
de Uélié : .'J20.— 7. Le Vase brisé : .')10. — 8. L'En-
trée à l'Lcole (Londres) : ,'*0. — 9. Paysage
(Savoie) : 030. — 18. Baij,'nenso : l.S-JO. — 33. La
Servante anglaise : V2). — ."ÎS. Le llain : 0;!<). —
■iK. Keiniue au miroir: 1.500.
KriiDKs KT ESQUISSES. — 50. La Visite inler-
niinpue : 700. — fi.'). La Sortie du bain : 6Sil. —
73. La Vierge et l'IOntant : HôO. — /(>. La Sortie
du bain : <')30. — 77. La iliasle Suzanne : (KX). —
78. La 'l'oilette de Diane de Poitiers : r.9l). —
80. Les 'l'rois (iriïccs : l.IOO. —»i. Mariliand de
poissons : 700.
(^IMPOSITIONS ET l'rruiiEs iiÉi: o n AT I V i:s. —
\IX, C.érès : 1 'llHI. — 143. (Juatre dessus de imrle :
lOnlanU» : 91)0. — H9. Ouaire dessus de porte.
.\iMonrs et Heurs : L.'iOO. — l.'il. Deux dessus de
pcuie, jeux ironfants : (iOO. — l.V). Onalre dessus
de porte, jeux d'enfants : 2.070, — 1S2. tjualre
panneaux décoratifs : 020. — 190. Ilereuli', Vé-
nus, IViri-*, Pan, deux médaillons décoratifs :
'iK(i, — l'.M. La Poésie, bi Navinalion. la Céo-
lo^ie, r.\strononiie, etc., douze médaillons pour
riIoleldeVille : 1.7rM. - - 21."). Trois dessus de
porte ; la Mnsi(iue, la Peinture, lu Poésie : \X>:*K
— 2JI3. La Toilette de Vénus, esipiisse d<' plafoiul :
\.\M. — 23(1. Ksipii.sse de plafond : l.l.'i". —
2:17. L'Amour : 8.j5. — iVt. Lc'.la : 2.(l.">0. —
2.'ill. Léda : '.«Kl. — 2(10. Lu panin-au décoratif,
paysage : KA). — ."t(KI. Neuf ciidren contenant
diverses esipiisses, notes, taches et procéilés ;
■.\.:U) fr.
Objets de collection, Mobilier, etc.
Vente faite à ril..lel DroUut, .sali.' U, les 12 et
13 avril, par M' P. Ciievalup;r et M. M.vnniieim.
Produit : iiO.twO francs.
OaiETS DE vitbi.se. — 4. Tabatière en or re-
poussé à ornements rocaille el à coni|.arlinieut3
d'a^îate orientale lierbori.sée ; à l'inti'rieîir, une
inoutre. Travail ani;lais du temps de Louis XV:
2.tiOll. — .0, Etui-nécessaire forme boite oblongue
en or el a'„'ale <»risi\tre rubannée. Travail anglais
du temps de Louis XV : 2.6iX).
7. Crande tabatière ohloni,'ue, !"i oa^e en or ci-
selé à ornements et doublée en or. Sur toutes ses
faces, scènes do Kermesses d'après Teniers :
2.450. — 31. Clef en or émaillé gris perle. Tra-
vail de Genève, du temps do Louis XVI : 7liO.
AudENTEiUE. — 59. Vaso à couvercle en argent
repoussé cl doré : 8'.0. — 61. Grand vaso en
forme de Kobelel en argent repoussé. Travail al-
lemand du temps de Louis Xlll : 475. — 05.
(irand ^obelel !"i couvercle en argent repiuissé :
2.'1.'>. — 82. Gobelet A couvercle en argenl doré el
repoussé. Travail allemand du xvir siècle : ."IV).
Poni;ELAiNES. — l.Vi. Groupe do deux ligun'S
en ancienne porcelaine de Saxo ; 690, — 160.
(iroupede trois ligures, la loilello de Venus en
porcelaine de Kraiikuiital : 820.
Objets d'art. Ameublements, Tapisseries.
Vente faite à lllot.l Dronot, ,s:ille 1, les G et
7 avril. M' Delkstui:, commis.sairepri>eur, ol
M. H. Las(.iuin, expert. Produit : environ 40.000
francs.
1. Garniture de cheminée en broii/e tr>''s llne-
ini'iil ciselé el doré au mal, du temps tio riCin-
piri'. composée de : une pendule, deux cnndé-
laines, vases à piédi.uclin el i\ long col, deux iip-
plii|U"s, deux chenets : 6.(>.')<l, — 10. Deux slu-
luelles en bronze doiv, .\pollim et niiiiie chasse-
resse : 76Ô, — 37. IVux vases muleaiix on
ancieiini' porcelaine de Chine : 7iHl.
l.'>2. Tapisserie île l'èpocpie Louis XIV, ullri-
liilée A la fabriipii- des Gobellns, rdprésenlaut
i:»
LA CHRONIQUE DES ARTS
une ImtaiUt! ih: Roiiiulus (seize gi-aiidcs iit;ui'fâ),
près des iniu-s do l{oine : 5.15(J.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Dans le courant des mois de mai el de juin
prochain, l'Académie dos Beaux-Arts décer-
nera les prix UescluiuriifS (architcctiirei, de
Trémonl (encuurnfîeinenli. Lambert (marque
jnililicpie d'estinu"). Cliarlior i musique), Des-
prez (sculiiturei, Drizarl (paysage), Maxime
David (miniature), Kug. Piot (représentation
d'enfant nui, Kaslncr-Boursault (littérature
musicale) et Bailly (architecture). Les lettres
de candidature doivent être adressées au se-
crétariat de l'Institut avant le 5 mai.
A l'Ecole des Beaux-Arts, la section de
Sculpture de l'Académie et les jurés adjoints
se sont réunis pour le jugement des deux
premiers essais du concours de sculpture
pour le Prix de Rome. Sont admis en loge
dans l'ordre suivant: WSl. Desruelles, Gham-
peil, Paul Roussel, Doucher, Rispal, Roux,
Thomsen, Guillaume, Garli et Ducuing.
Par arrêté du Ministre de l'Instruction pu-
blique, des Beaux-Aris et des Cultes, il est
institué un ('.erliru-nt d'aptitude à l'enseigne-
ment de la Composition décorative. Ce cer-
tificat sera délivré à la suite d'un examen
annuel comportant les épreuves suivantes :
EpiTuves ciiiinnnloires. — 1° Dessin
d'après le modèle vivant ; 2» A(iuarelle d'après
la nature luorle; o" Aquarelle ou peinture
d'après la plante vivante ; 4» Exercice de sty-
lisation.
Epreuves définitives. -- 5° Esquisse d'une
composition d'ai)rès un style déterminé ; 6" Es-
quisse et rendu d'une composition décorative ;
7° Questions sur l'histoire de l'Art avec tracés
au tableau.
Les épreuves numérotées de 1 à *) pourront
être exécutées en modelage par les sculp-
teurs. Seront seuls admis à prendre part à
l'examen les candidats pourvus du Certificat
d'aptitude à l'Enseignement du Dessin dans
les lycées et les collèges (degré supérieur).
La Direction de l'Exposition du Livre est.
dès maintenant, tran-t'érée au Palais de l'In-
dustrie, porte I, où les bureaux sont ouverts
de 9 h. à midi et de 2 h. à 6 h.
Pour accroître l'attrait artistique de l'Expo-
sition du Livre, M. Sénéchal, le directeur, a
eu l'idée d'y adjoindre une Exposition des
originaux, dessins, pastels, aquarelles, pein-
tures, grisailles, etc., ayant servi à l'illustra-
tion des ouvrages de luxe en librairie et des
maquettes d'alfiches en renom. Une Commis-
sion fonctionne dans ce but, sous la prési-
dence de M. Luc-iihvier Merson, autour du-
quel nous relevons les noms de MM. J.-P.
Laurens, José Frappa, Georges .leanniot.
Maurice Leloir, Julien Le Blant, Henri l'ille.
Courtier, Emile Teslard, etc., etc.
Ce sera là un pendant à l'Exposition rétros-
pective du Livre, de l'estampe, de l'imagerie,
ipi'organise un groupe do Collectionneurs et
d'Amateurs sous la direction de yiyi. Orand-
Carteret et Béraldi, et (pii allectera tout par-
ticulièrement le caractère d'une histoire du
Livre et de son illustration par la juxtaposi-
tion des pièces uniques qui s'y trouveront
coordonnées et présentées.
Une Exposition de 'lO tableaux de Manet
est ouverte Galerie Durand-Ruel. 10, rue
Laffitte, jusqu'au 12 mai, dimanches excep-
tés. Cette Exposition comprend un certain
nouibre des ouvres les plus importantes de
Manet.
11 vient de s'ouvrir, dans la Galerie Georges
Petit, une Exposition des o-uvres de M"" Louise
Abbéma, comprenant des jianneaux décora-
tifs, des portraits, des paysaf^es et des aqua-
relles. Cette Exposition restera ouverte jus-
qu'au 5 mai.
La Galerie Georges Petit donne également
l'hospitalité aux paysages Scandinaves de
M. Grimelund.
Une Exposition d'u-uvres du peintre Cals
est ouverte, jusqu'au •') mai, de 10 h. à 5 h , dans
la galerie (i. Berne-Bellecour, 30. boulevard
Ilaussmann.
En mai, aura lieu une Exposition artistique
au profit du Monument de Perrina'ic, et le
dimanche, 13 mai, une conférence, présidée
par i\I. Jules Simon, sera faite par M. ijuel-
lien, a la Sorbonne, sur « la légende et l'his-
toire de l'errinaïc ».
En attendant l'ouverture de l'Exposition an-
nuelle de la Royal -Academy. d'autres groupes
d'artistes anglais présentent, à Londres, leurs
(l'uvres au public; ce sont, notamment : Ja
Royal Society of British Arlists, la Society of
Lady Artists et la Société des Aquarellistes.
L'Exposition annuelle de Munich, au Palais
de Cristal, ouvrira le 1" juin. Le Comité-direc-
teur de l'Exposition de cette année se compose
du président actuel de la « Sociéié des Artistes
de Munich », et des membres suivants : les
professeurs A. Echtler, W. Firle, J. Ungerer.
L. Willroider, et MM. A. Delug, G. Heusinger
! etJ.Rosen.
NOUVELLES
**:(; MM. Thorlet, archiviste de la Seine, Lu-
cien Faucou, conservateur de la Bibliothèque
ET DE LA CURIOSITÉ
131
et des collections historiques de la Ville de
Paris, et Le Vayer, inspecteur des travaux
historiques de la Ville de Paris, sont appelés
à faire partie du Comité des inscriptions pari-
siennes, en reniplacpnient de MM. Engelhard,
L. Brii'-le et L.-M. Tisserand, décédés.
^*^ On vient d'ouvrir, au Musée de Marine
du Louvre, la salle où sont e.xposés les meu-
bles en bois de tccU incrustés de nacre, don-
nés par M"" la maréchale de MacMahon.
**# Les divers groupes de sculpture en
plâtre qui ont décoré le bassin du Trocadéro,
lors de ri:.\posilion de 1k«9, étaient arrivés à
un triste étal de détérijration ; ils vont être
enlevés complètement.
^*n: Les fondateurs de la Société populaire
des Beaux-Arts .se sont n'^unis dernièrement
dans une salle delà mairie du XIX' arrondisse-
ment, rue Droiiot.
M. Léon Bourgeois, ancien ministre, prési-
dait, assisté de MM. Benoil-Lévy et Maurou.
vice présidents, et de M. de Saint-Mesmin,
secrétaire général.
Parmi les personnalités présentes, citons
:mM. Alexandre Dumas, Barlholdi, KoU, Dou-
cel, Cùutan, etc.
Le but do la nouvelle Société est d'encoura-
ger les jeunes artistes [lar l'achat d'ifuvrfS
exposées ; de contribuer au développement
de la gravure et de la lithographie par la re-
production d'uuvrcs d'art acquises par la
SoC'élé ; de contribuer à l'éducation artistique
du grand [jublic par la répartition entre les
sociétaires des n'uvrcs d'art acquises ou re-
produites.
Une nouvelle et délinilive réunion aura lieu
mardi prochain.
La cotisation est de cinq francs ; le siège
social provisoire, 17, boulevard Saint-Martin,
rei;oit d'ores et déjà, les adhésions.
:(<** M. Paul (iiiigou est n unmé conservateur
'lu Musée des Beaux .\rts de Marseille, on
remplacemont de M. Bouillon-Landais, admis
ù la reiraito. (^elle mise à la retraite a pour
<:auso lo vol commis réi'emmnnl au Musée
Borely et qui est du, on jjartip, un manque de
surveillance signalé dans le Musée.
*** Un Comité, composé d'amis et d'élèves
du [laysagisto Pelouse, s'est formé en vue
d'ériger à Cernay-la-Ville (Seino-et-Oise) un
monument do.stiné à iiorjiéluer sa mémoire.
M. Français a accepté la présidence de ce Co-
mité, qui a été placé sous lo iialrunago de
MM. Ilunnat, Bnuguoroau, .1. Breton, .1. Lo-
febvre, l'aiguière, Mmvié, Massenet cl Vuu-
dremer, membres de l'inslitul, etc.
j|,** Un violent incendie a (claté samedi
<lernier, vers ilix heures du soir, dans les coni-
lilos du Muséo d'autiipiih'S de Rouen. Les .se-
cours ont été promptcmont organisés pondant
(ju'on pT'onail dos mesures do sécurité pour la
<'onservalioii des colloctions.
L'atelier de M. Zacliarie, professeur do des-
sin d'art et d'industrie, a été brillé avec tout
l'o (pi'il contenait. M. Zacliurio perd ainsi
presipio tiuitos les n'uvres qu'il a luilos do-
puis trente ans.
Outre l'atelier de M. Zacharie, le feu a dé-
voré en entier la salle de l'Ecole des Beaux-
Arts et l'appartement où étaient déposés les
modèles en plâtre. Mais le précieux Musée
des .antiquités a pu être sauvé du feu. Il aura
bien un peu souffert de l'inondation des pom-
pes ; pourtant le conservateur, M. Gaston Le
Breton, a pris dès le premier moment et jus-
ipi'à la fin du danger toutes les mesures pré-
servatrices nécessaires. Le Musée d'histoire
naturelle, les Musées géologique et d'etlmo-
î;raphie sont aussi préservés en grande
partie.
*** Le Gouvernement belge vient de char-
ger M. Xavier Mellery de la décoration pictu-
rale de lu salle du Tribunal de commerce, au
Palais de .lustice de Bruxelles.
^.% Le tout récent tremblement de terre qui
a fait tant de ravagi'S en Grè e n'a pas épar-
gné le Parthénon.
l'n éclat de près d'un mètre de long sur une
iiuinzaine di' centimètres d'épais.seur s'est dé-
taché du socle d'une des colonnes du cùté
Nord. L'architrave qui«urmonle les colonnes
intérieures do l'Ogusthoiomos est endom-
magé ; deux blocs s'en sont dégagés et le mur
à cùté parait ébranlé.
it:*jf La commune de Vinci, pairie du grand
Léonard, voulant donner à MM. Théodore
SahachnikolV et Giovanni Piumati une preuve
de sa reconnaissance pour leur réijenle et ad-
mirable publication du Vnlu degli l'ccelli.
cahier bien connu par les « léonardisles »,
vient de conférer i ces deux collaborateurs la
qualité de " citoyens honoraires » de Vinci.
La commune susdite, voulant de même ro-
cunnaitro les mérites de M. Gustave Uzielli
pour la cause si juste et si combattue de la
publication intégrale des manuscrits de Léo-
nard, l'a également nommé son « citoyen ho-
noraire ». ainsi que M. Charles Ravaisson-
Mollien. pour sa publication des Manuscrits
de la Bibliothèque de l'Institut.
Exposition Universelle d'Anvers
( m I iiit aujourd'hui, dit la feilération itrlis-
tii/i:!', se f iiiiier uiio idée de ce q»<' sera la soc-
liim dos Henux-.-Vrls A l'Kxposilion d'.-\iivers :
Di'ux larges galeries f.irmant Ininsepl partn^eiil
le local de \X\ mètres de liin^jueur sur tKI Aa lar-
geur, en quatre parties ('■^!all'h, dont cliaouiio t-sl
ilivisOi' en huit salles di' 'il iiiéires di' Ininruour. A
l'uiio des exlréniilés, i-epeuduiit, (pinli\> do ces
salles sont réduites à lUmètroii pour luis.sitr. outre
elli's. 1111 grand salon de UU iiiélrrs résorvù aux
sculpluri'.i, dessina, gruvmvs, etc.. de la llol-
giipie. nuire co sillon, lu Uelciquc orcu|>o le
quart du local: dans un (|uiirl, ileiix pehl.s salon-
neta .sont dévolus fi la Soriélé mxhIo de» .\qiinrel-
lisles, ot deux salles it la LiKiie des .Vrtislos. Kn
faee du t'oaipartinieiit belge se trouve il'uburJ
relui de la France, conipreiiatil trois salles et
deux gali'ries. dont un tiers pour In Société du
r,hainp ile'Mars et doux tiers pour colle d)^s
Cliaiiips-F.lyaéo.t ; A la siiilo des stdles fniucaises,
133
LA CHRONIQUE DES ARTS
Ira artistes dos Klats-Unis pii occupent deux ; lu
sixième est aux taMeaux anglais: un des salon-
nets est aux aquarellistes lirilaunicjuos, le second
forme un coui[)artiuieut inleinatlonal. Dans l'autre
moitié du local, la ^'aUrie centrale est parla^c'e
entre l'Italie, l'Aulriclie et l'Alleiua^îne. Les salles
d'un coté se répartissent comme suit : trois à la
Hollande, deux au Danemark, une à l'Italie et
deux à la lIon;,'rie; de l'autre coté, une à la Nor-
vège, cinq il l'Allemaj^nc et deux à l'Autriche.
L'.\ulriclie-H(iu^rie foruiera donc un groupe à
l'extrémilé du local, mais les onivres de ses ar-
tistes étant retenues à l'Kxposition universelle de
Vienne jusqu'à la fm de mai, ne pourront être
placées qu'en juin. On compte que les autres
comparliinenls, sauf celui de l'Italie, seront com-
plètement installés le ô mai, jour de l'ouverture.
De la Hollande, les caisses sont arrivées ; de
l'Allemagne, elles sont attendues encore cette se-
maine ; le reste suit.
Académie des Inscriptions
Scnncc <U{ iO in-ril
Fouilles pris ilu Colli-ije de France. — JI. René
Gagnât, professeur au Collège de France, an-
noiice à l'Académie qu'on vient de découvrir, \
coté de cet élalilissement, au bas de la rue des
Scpt-Voies, des resles de murailles romaines en
grandes briques ([ui paraissent apjiartenir à un
monument 1res important ; les ouvriers en ont fait
déjà disparaître une partie. Il serait urgent qu'on
en relevât au moins le tracé.
A7itiquitês de Syrie. — M. Glermont-Ganneau
met sous les yeux de ses confrères quelques ob-
jets antiques qui lui ontété confiés par M. Joseph-
.4nge DurigUello et qui, à divers titres, intéres-
sent l'archéologie orientale.
M. Durighello, fixé depuis plusieurs années à
Saida, l'antique Sidon, s'y est livré à des recher-
ches fructueuses dont les résultats sont venus,
nombre de foi-% enrichir nos collections du Lou
vre.
Les objets sur lesquels M. Glermont-Ganneau
appelle l'attention de l'Académie sont au nombre
de cinq :
1» Un petit titiilits formé d'une plaque de
bronze à oreillettes que devaient fixer à ses qua-
tre angles quatre clous rivés par derrière, et dont
deux subsistent encore. Il porte une inscription
grecque de six lignes, gravée très légèrement, eu
partie au pointillé, en partie au trait. Malheureu-
sement, l'oxydation de la plaque rend le déchifl're-
ment très difficile et en plusieurs endroits impos-
sible ;
2° Le second objet est une de ces pierres
précieuses dites gnosliques, basilidiennes ou
abraxas. Ges petits monuments abondent en Sy-
rie, mais celui-ci présente iin intérêt exceptionnel
pour l'épigraphie sémitique ;
3° Une autre intaille gnostique, portant sur
l'une de ses faces une légende purement grecque
et recueillie, comme la précédente, à Saïda, par
M. Durighello ;
4° Un simple petit ilan de terre cuite, une sorte
de bulle d'argile portant sur ses deux faces l'em-
preinte de deux sujets qui devaient cire proba-
blement gravés sur les deux faces d'une même
gemme anli(|u.'. Il a été recueilli à 'l'vr et adjuis
d'un indigène, par M. Durighello;
■>" Le dernier monument du groupe, sur lequel
M. (Glermont-Ganneau fait sa communication, est
une petite figurine de bronze massif, représentant
un lion cou(-hé, les pattes étendues en avant, qui
rappelle, toutes proportions gardées, les grands
lions de l)ronze découverts à Ninive et servant de
poids, comme en fout foi les légendes cunéi-
formes.
Xiimis)naliijtie du Moi/rn A/je. — M. G.
Schlumberger lit une Note sur le second volume
de l'iniporlant Traité de Xinni.smaliqite du
Mo;/en A;/e, de M. M. Kngel et Serrure, qui rend
les plus grands services, non seulement aux nu-
mismates, mais aux historiens et aux archéolo-
gues.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
La plus récente acquisition duMusée de Bruxelles
exige mieux qu'une simple mention. La Commis-
sion, en eli'et, obéissant au désir louable de repré-
senter au Jlusée — l'on jjourrait presque dire en
Belgique — sous une forme vraiment distinguée,
celui rie nos maîtres qui, parmi les Flamands, a
donné le [dus d'éclat au portrait. Van Dyck, en
un mot, a fait choix d'un portrait de famille (et
nul n'ignore combien sont rares dans l'œuvre du
maître de pareils ensembles) conservé jusqu'à
ce jour dans une des plus nobles demeures de la
capitale et jalousement convoité, assure-t on, par
les plus puissants amateurs du monde.
Le prestige de si hautes appartenances, le
mystère qui, sans rien ajouter au mérite intrin-
sèque de l'œuvre, n'en contribue pas moins à son
attrait, la circonslance auss-i qu'il s'agirait d'un
personnage ayant laissé sa trace dans l'histoire
nationale, le chancelier Ghristyn, tout cela devait
nécessairement environner l'achat nouveau d'un
intérêt plus qu'ordinaire, valoir à l'initiative de
la Commission l'adhésion sans réserve de qui-
conque s'intéresse à l'enrichissement bien entendu
de nos collections nationales..
Le contingent des pages religieuses de Van
Dyck est d'importance assez respectable dans les-
églises et les Musées du pays. En revanche, noua
avons à déplorer en Belgique l'absence presque
totale de ce qui constitue l'expression la plus par-
faite du talent du maître, les nobles images qui
contribuent si puissamment au relief des grandes
galeries de l'Europe.
L'-ingleterre dans ses châteaux, Gènes dans
ses palais conservent un nombre ér.orme d'effigies
de personnages de haut rang, — illaslrioas heads,
disaient les Anglais. — où persiste la trace du
passage du peintre par l'Italie et l'Angleterre,
alors que sur le sol natal nulle œuvre de l'espèce
ne caractérise plus ses années de présence à An-
vers et à Bruxelles.
C'est par les galeries de l'étranger seulement
que nous apprenons à connaître les effigies des
membres des familles brabançonnes et fiamandes
demandées à Van Dyck à chacun de ses séjours
chez nous.
A Vienne comme à Madrid, à Paris comme à,
Berlin, à Florence comme ,^ Saint-Pétersbourg, à
Amsterdam, à Cassel, à Dresde, à Munich surtout
ET DE LA CURIOSITE
133
vous vorrc'z nos hommes de guerre, nos magis-
Irals, les membres de nos familles bourgeoises ou
titrées représentés d'une faron magistrale, si bien
qu'en rcHlilé, pour apprécier Van Dyck portrai-
tiste, il faut sortir du pays.
C'était donc pour le Musée de Bruxelles une
fortune rare, unique même, de pouvoir s'appro-
prier, fi"[t-ce au prix d'un sacrifice considérable,
une jja^'e signalée par la rumeur publique comme
de valeur à pouvoir soutenir toutes les compa-
raisons, la dernière qui restât au pays et que,
dés le siècle passé, un écrivain local, Meusaert,
dans son Peintre (imuteiir et curieux, signalait
comme une perle.
Pour étrange que cela paraisse, ceux qui s'at-
tendaient fi vôirenlin Van Dyck représenté comme
il méritait de l'être dans notre galerie nationale
ont eu un mécomp'e.
Le préce[ite qui veut qu'à défaut de grives on
secontente de merles est excellent partout ailleurs:
quand il s'agit d'art, c'est le plus haut possible
qu'il fiut viser, et, franchement, l'on se dit que ce
n'était pas la ptine de se mettre en dépense pour
ne noMs donner que l'espoir.
Que le tableau soit dénué de mérile, je ii>' l'ai
pas dit. Ce que nul ne contestera, ni u':- d'ail-
leurs contesté, c'est qu'il n'est qu'un rellet très
pï'ile de tout ce qui, devant la postérité, a fait l'uni-
versel renom du grand porlrailisle. Le d-jssin est
malhabile, le modelé pénible, très souvent impar-
fait, la gamme des colorations sans chimie, les
accessoires, les ajustements sont d'une imperfec-
tion conirarianle pour (pii s'est habitué à les ad-
mirer sous le pinceau de Van Dyck. Bref, absence
totale de séduction.
Parler de l'aristocratique élégance des mains du
portraitiste llam.'ind, de leur délicatesse surtout
quand ils'agil de mains d'enfants, estunsimple lieu
commun. Or, il se trouve que dans la nouvelle
toile du Musée de Bruxelles, ces petites mains
d'enfanis sont précisénionl la partie la plus mal
venue de l'onivre.
Une dame assise au centre du tableau, tenant
couché sur ses genoux le plus jeune des cinq en
fards ipii l'environnent, est de meilleure (|ual;té,
sans alli'r jusi|i\'au chef-d'ieuvre ; D'i-sl birn :
rien de plus. L'altitude est simple, discrète et
dislinguéo. I.a tète, i\ défaut de noblesse, car le
lype est franchement laid, a de l'expression, assez
de vie. Les mains, sans avoir le caractère ni la
ilélicalesse habitui'lle chrz Van Dyck, sont <run
di'ssin élèganl. L'cMifanl couché, dont la tèli' se rrti-
verse, est charmant d'attitude. Il y a. en plus, un
autre bambin, un pi III blond. :\ la jiiiie trainanli',
armé d'un tambour qui, sans beaucoup cle relief,
n'est pas pour cola sans valeur, abstraction faite
des nniins, qui sonl tout l't fait nniuvaises.
1, 'homme, enlin, le père de famille, assis tout
à l'extrémité gauche de la toile, derrière lo siège
de sa femme, jouant du Ihéorbe, a de l'abandon,
assezdeilèsinvolture.et. pour le type.l'altiUnleet lo
noir des ajusienienis, fait songer aux conceptions
onlimiires de Van Dyck.
'l'oal cela n'i'mpèclie (|ue. pris dans son ensemble,
ce morceau, sans éclat, m- s'im|H>so pas du tout
comme jnsliiianl sim allrilintiou.
On jiouH a expliqué ci'la. On nous a illl qui'
Van Dyck no faisait cntore. au moment où il
créait celle leuvre, (|ue ili'buter dans |.' gelin-
qu'il devait illustrer plus lard. Outre qu'il n'avait
pas encore acquis les qualités qui ne tarderaient
pas à faire son renom, il subissait des influences
d'école qui paralysaient l'expression de sa per-
sonnalité.
<;erlaines parties du tableau, en effet, les mains
de la femme, par exemple, et l'enfant couché
qu'elles enserrent, rappellent bien plutôt le style
di' Hubens que celui de son élève.
(A sicicre). Henri IIvm\ss.
CHRONIQUE MUSICALE
Nous nous joignons à la plupart de nos con-
frères de la presse parisienne pour constater le
succès qui vient d'accueillir, à l'Opéi'a-Comique,
le Fnlstaff de Verdi, et c'est avec une admiration
réelle que nous .saluons le vénéré maitre, qui
donne un si rare exemple de longévité artistique.
Verdi est aujourd'hui dans toute la force de son
talent , il n'a rien perdu de cette verve extraordi-
naire, de celle puissance dramatique qui ont fait
la fortune de la plupart de ses ouvrages et qui
les défendent contre l'oubli, alors même que les
variations de la mode semblent devoir leur porter
un coup fatal.
L'auteur acclamé du Trovnlore n'est pas seu-
lement un musicien génial, il nous offre l'exemple
d'une probité arlisti(|ue ipii ne s'est jamais dé-
mentie. .\lors qu'il lui suf.'isait do s'en remettre
à son intarissable inspiration du soin de perpé-
tuer ses succès, l'arlisle eût des visées plus hautes
et s'engagea résolument dans une voie nouvelle,
dilt la fortune ne pas le suivre. Depuis lo linllo
in musellera, il n'a cessé de progresser dans la
technique de son art, épurant son style et cher-
chant à réaliser l'unilé symphinique au théâtre
en sacriliant ce ipie l'opéra a d'inutile et de su-
ranné.
t'iilstaff nous semble être le plus parfait modèle
de la dernière manière du maitre: on y constate,
comme dans la CarDieii de noire Bizel, une
union plus inlinii' du poème et de la musiijue ;
par des rappels heureux des motifs caraotéris-
liipies, les scènes s'enchaînent entre elles, formant
un harmonieux ensemble de la première mesure
à la derinère : ce (pii ne veut pas dire que Verdi
f.isse usage du l'-ilniotir ; le trait d'union est
dans l'orchestri' ; les personnages conservent la
libi'ilé de leurs allures, et si la situation com-
poili; un monologue, ce sont eux-mêmes qui
prennent la parole cl s'efforcent d'être èUuiueiils.
Verdi n'a pas jugé à propos de sacriller ni les soli
de chant, ni les morceaux roncorlnnls pour les
voix : il y a des duos, des trios ot îles <|uatuors
dans son ouvrage: et nous lui en savons un gré
inllni, cir nous n'uvinis jamais compris ce dédain
que professent les musiciens modernes pour
l'inslrument vocal, le plus parfait, le plus ex-
pressif des insirumenisdont puisse user la musi-
que iliinualique.
On a voulu faire do Fiihlnff une sorte de pro-
totype do la musique bouffe ivssuscitée oi moder-
nisée dans sa tournun*: nous ne voyons |m.s do
celle manière, l/ouvragie n'est pus gai, oonimo il
faudrait : il ne piuit c|ne perdre !\ ètn" rapprviflié
du llirhiei' </e Si'fillr, iK- Ihni l'iisi/iiiilr ou do
'■(•iv;>i)i() (• ^^ Ciiinitrr. D'ailleurs, ni l'auteur
l:t'i
LA CHRONIQUE DES ARTS
premier du porme, ni le musicien no passent pour
avoir élé renuirquablcuimt doués sous le rapport
de la force comique. Sauf le type de FalsIalT, qui
est franchement gai, les personnages de Slialics-
pearc ne prèlent guère à rire. Verdi a suivi lidi--
lemei.t le poème : ses commères de Windsor ont
beau montrer leurs dénis dans un rictus continu,
nous ne sommes frappés que de leur infatigalili-
bavardage et de leur perversilé. A vrai dire ce
porsillage, si bien rendu (|u'il soit par la musique,
n'est pas sans causer une certaine fatigue^ à cause
de sa durée ; au.ssi accueille- t-on avec un indicible
plaisir les extraordinaires cantabile de FalsIalT,
la trop courte romance des amoureux, la poétique
scène finale de la torèt et, ça et Ift, de très beaux
niouvenuMits dramatiques où le vrai tem|iérament
de Verdi se fait jour, malgré lui, faisant l'claler
le cadre de ce léger poème.
M. Maurel a composé et clianté son rôle de
KalstafV en grand artiste; n'y eût-il que lui, le suc-
cès de l'ouvrage .serait assuré: il est, d'ailleur.^,
adniiral)lement secondé par M""» Delna, (irand-
jean, Landouzy, Chevalier, M. Soulacroix et un
orchestre irréprochable fous la direction de
M. Danbé.
La Direction île l'Opèra-Comiquc n'a rien mé-
nagé pour accueillir dignement sou hôte illustre :
les décors sont parfaits de goût et d'exécution.
Une nouvelle inléressanle pour linir. Au mo-
menj ofi la créalion d'un Théàtre-Ijyrique semlile
de nécessité première, si l'on veut .sauver à la fois
l'Art et les musiciens français, le très intelligent
fondateurdu Théâtre-Libre, il. Antoine, veut bien
tenler pour son compte ce quel'Etat et les grandes
Sociétés musicales hésitent à faire.
"( La prochaine saison du Théâtre-Libre, lisons-
nous dans le Tciips, comprendra six spectacles
au lieu de huit ; la moitié en sera remplie par
des spectacles de comédie, lesqnels seront orga-
nisés sur les bases connues. La seconde moitié
sera consacrée à la prodnctiou d'opéras nouveaux,
avec orchestre, etc.
Il M. Antoine estime (pie le Théâtre-Lilire, lilté-
rairement et malériellement, a atteint son maxi-
mum. Il y a dans la production des auteurs un
moment d'arrêt absolument logique. M. Antoine
veut leur faire un crédit d'au moins deux années.
Pour lui, d'aillé 1rs, les musiciens ont encore plus
besoin de lui à l'heure actuelle, ipie les auteurs
dramatiques; on joue dans les théâtres lyriques
avec tout autant de routine et d'insouciance que
dans les autres théâtres. Le Théâtre-Libre « dé-
couvrira » des compositeurs, comme il a décou-
vert des auteurs dramatiques. Il procédera avec
ceux-là comme avec ceux-ci : « il fera avec ce
qu'il a )>.
« M. Antoine certifie que la tentative sera con-
sciencieuse et intéressante. »
Nous lui souhaitons bonne chance: il a rendu
de très réels services à la littérature dramatique:
s'il eu fait autant pour laniusi'|ue, nous u'aurons
pas assez de louanges à lui adresser.
Alfred de Lost.iloï.
P.-S. — Nous avons raconté qu'on avait donné,
dans le grand amphithéâtre de l'Lcole des Beaux-
Arts, une audition de l'Hymne à ApoUun, ce
chant grec du troisième siècle avant notre ère, dé-
couvert à Delphes par l'Ecole française d'Athènes.
On sait que M. Théodore Ueinach a reconstitué
le texte et que il. liabriel Fauréa orchestré l'ode.
if. Bodinier va renouveler lelle audition pour
le grand public; nous allons pouvoir entendre
Vlli/iiine II Apollon, avec orche-tre et cho'urs,
\f à mai prochain, au Théâtre d'ajiplication. Celte
auditi.m unique sera précédée d'une conférence de
M. Théodore Rcinacli.
BIBLIOGRAPHIE
Journal d'un Sculpteur florentin nu XV'siècle.
Livre de Souvenirs de Maso di B.vrtoix)M1Ieo
dit M.ts.M.cio. Jlanuscrits conservés à la Biblio-
Ibèque de Prato et à la Magliabecchiana do Flo-
rence, par Chakm:s Yiu.vute. Ouvrage pclil in-
folio avec 'il illustrations. — Tirage à cent
exemplaires seulement. — Paris, J. Rothschild,
éditeur, 13, rue des Sainls-Péres.
Entre deux ouvrages de longue haleine, l'au-
teur du Patricien de Venise, de Florence, de
Rimini, et de Cii.iar ]iorf/ia, publie sous le
titre « Le Livre de Soucenirs de M.^so di B.m-
Ti)LOM5iEii dit Jl.\s.4acio », un manuscrit inédit,
qui existe en deux parties, conservées, l'une à la
lîibliolhèque nationale de Florence, l'autre au dé-
pi'it de Prato dit la Uoncioniana. L'intérêt de ces
deux manuscrits, q à forme un journal des tra-
vaux quotidiens d'un artiste llorentin au xv« siècle,
réside dans la divecsilé des o-uvres auxquelles
s'est livré ce Maso di Bartolommeo surnommé
Masaccio, qui était sculpteur et entrepreneur do
sculjilure, mais qui s'intitule modestement T"-
gliapietra.
Il n'y a là ni faits historiques, ui anecdotes,
mais le simple énoncé des travaux exécutés au
jour le jour, le nom des patrons qui les comman-
dent, celui des artistes qui collaborent, la diver-
sité des lieux, des personnages, la variété des
u'uvres, la simplicité et riiumililé de celui qui
écrit : et cela est aussi éloquent qu'un récit, et jette
une lueur sur la condition des artistes de toute
l'Italie au xv siècle, à la plus belle période de
l'art, en Toscane et dans les Romagnes. To;ir à
tour ou rencontre ici Cosuie le Vieux, Frédéric
d'Urbin. Sigismond Malatesta, Donatello, Miche-
lozzo-Michelozzi, Délia Robbia;eton voit le héros
obscur qui rédigea ce journal: «Au nom de Dieu,
de la Vierge Marie et toute la (^our céleste », des-
cendre aux soins les pus humbles, se prêter aux
exigences les plus banales, comme Compère et
familier des puissants. On sait à peine ce qu'il
est, ce Maso di Bartolommeo, factotum ou sculp-
teur, traitant pour les artistes avec les grands,
tantôt au palais, tantôt à la sacri.stie ou au cou-
vent ; accejitant l'entreprise et servant d'intermé-
diaire pour des travaux signés de noms retentis-
sants qui éclipsent le sien propre.
La publication de ce journal ofTre uu double
intérêt; au point de vue documentaire, les œu-
vres sont si variées (encore que la besogne habi-
tuelle soit tout à fait humble et que la personna-
lité de ilaso di Bartolommeo soit à peine définie
et qu'elle mérite à peine de l'être), qu'il y a bien
des chances pour que les écrivains d'arl qui s'oc-
cupent de cette époque et de ces spécialités trou-
vent là des informations inattendues sur telle ou
ET DE LA CURIOSITE
l.r,
lelle œuvre. Au point de vue des idées générales,
M. Charles Yiiarte a fait précéder son travail de
considérations sur la vii,' privée des artistes en
Italie au XV" siècle, leur position sociale, leur
façon d'exister, leurs relations, et, prenant une à
une toutes les entreprises quolidiennoment enre-
;;islrées, et les travaux dont Maso di Bartolommco
tient compte, il nous a donné la clé de' chatjue
chapitre et traduit en langage vulgaire son gri-
moire.
Ce sont là de ces œuvres à tirage restreint qui
constituent des curiosités l)il)liogia|ihi(iues; l'au-
teur a voulu donner au journal du Masaccio une
l'ovine élégante et une exécution typographique
remarquable en l'enrichissant des illustrations
qui se rapportent à chaque sujet, donnant ainsi
un pendant au point de vue typographique, à
Sun travail sur « Mnlteo Cicitnli », le sculiiteur
luci(uois.
L'importance de ce journal a été déjà constatée
par le savant écrivain d'art Gaelano 'Milanesi, qui
a trouvé là des jnfoniiations précieuses pour
l'édition détinitive des Mtc de Vasari.
Tour du Monde. — 1738» livraison. — Do
Pékin à Paris, la Corée, l'Amour et la Sibérie,
par M. Charles Vaperean. — Quatorze dessins
de Bazin, Devos. Th. Weher, Privât, Riou, Ho-
cher, Berteault, Boudier et de Paris.
Journal de la Jeunesse. — 1117° livraison. —
Texte par Gustave Tondouze. I''réd>!ric Dillaye.
Louis liousselol, Daniel Bellet, 11. Meyer et .\ii-
lliyini' Saint-Paul.
1 llustrations de : A. Paris, Myrhach, Le Blant, etc.
Bureaux à la lil)rairie Hachette et C'«, 79, bou-
li'varil Saint-Ciormain, Paris.
^uinmairo de la Gazette des Beaux-Arts du
1" mai. — Max Kiinger et son iKiivre, par
ICmile Michel, do l'Institut ; La S'nilpture
ilorentino au xiv'olau x\* siècle, par Marcel
Heymond ; l.estluilec-lions d'Armes du Musée
d'Artillerio, par Maurice MaindiHjn; Vitlore
l'isanu, par Gustave (Iruyer; Le Trésor de
la Pyramide do IJalu'Iiuur, par Al. Gayet :
l'n iJûcuinent sur Nallier, par Bernard
l'rost. — Gravures hors texte: Clirisl iin
Toiiibeaii, eau lorlo de .1. l'ayrau, d'après
un tableau do Khnfjor; .{riiiure Allr-
Diiinde (II' /.'i.W (Musc'ed'.\rtillerie) : Stihil
(!('nr!/es, fresipio do Vitluro l'isnno. — Nom-
breuses gravures dans lo texte.
CONCKIM'S l)i; IMM.VNCIIH -J'.) AVKII.
Conservatoire. — Symphonie m /« (l'.erlhn
\en|; Ghifurs de la .\iiil du N(i/)6«( (Mi'iulels-
■ ihn); l''rHgnn'nts <le la sniti^ en .ii nuncur (J.S.
Hach); Piller .Yo.s7r/- (MeyiM'beer); ('.Ineur .siuis
accompagnement; Dmisr .l/iiivi'o'e, puèiin» syni-
plmniqui' (Saint Siumim): Marche ilo !/'<iii/i/i(C(/.s'('i-
(U. Wagn.T).
Concert Colonne. — Lu Ihi.iiiiulioii dr /''(iksV
(tlorliozi.
CHEMINS DE Fi:i;
PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE
EXCXJFtSION
Il lu FOOlllilR' (1(! VlllKillM'
et dans l'A.i*cloell.o
du -20 Mai au 3 Juin 1891
(liijaiiisi'c [tar la Sncit'lc des Voyages éi'oiioiiiiqiies
Itinkh.muk : Paris, .\vi',mon, l'Isle-suf-
Sorgue, la Fontaine de Vaucluse, Avignon,
Nîmes, l'ônt-du-(iard, Alais, Suint-Paul-le-
Jeune, Hois de Païolive. Herrias, Vallon,
l'niit-d'Arc, (irottes Saint- Marcel, Saint-
Martin, l'onl-Siint- Esprit, Bolléne-la-( :roi-
sière, liVon, Dijon, Paris.
Prix de l'Excursion complète :
Ire (.iLASst: : 8-40 fr. 40
Le notnbre des plans est limité
I.es billets (donnant droit aux coupons de-
cliemins de fer, de voiture, de repas) sont
di'livrés, à première demande, jusqu'au
'23 mai, dans les bureaux de la Société des
Voyages économiques. 17, rue du Faubourg-
Montmartre, et 10, rue Auber.
On peut se procurer des renseignements
et des prospectus dc'taillés : à la gare de
Paris-Lyon, 20, boulevard Diderot, et dans
les bureaux-succursales.
GIlIiMlNS 1)K FEU DE L'ULEST "
PARIS A LONDRES
(l'Ml LA CAIU-; SAINI'-I.A/Altl".)
"Via Rouen, Dieppe et Ne-whaven
\oiit<>:iii servU-o ncct^U'PtV :
Dc|ini> le l'.l ni:os. la durée du tiajit. |mr s-t
\ice lie jour, enlri' Paris-Saint l.zaaix- et Londivs.
c>l réiluili' d'uni' demi heure.
lli-|i:ii'lM ili- i'iirlH Sniiit-l.n/nr» :
'.I heures 1 -,' du malin. — '.t lii-ures du sulr.
pitix OKs bii,i.i<:tm
llillets simpli's, valables pendant sept jours :
1" classe, 43 fr. 25 ; 'i' clas.se. 32 fr.: !t»clu.sse.
23 fr. 25.
llillets d'aller et iidour. vidaliles |H>n>hiiil un
nniis ; 1" classe. 72 fr.76;a« classe, 52 fr. 76:
:(• dusse. 41 fr. 50
Ces Inlli'ts donnent le droit île s'arrêtera lloiion,
l>ieppe. Newliaven et BriRhlon.
LA CHUONIQUK DKS ARTS i;r Dl') LA CLHKJSITK
SUPPLÉMENT AU CATALOGUE
(illAVlIHES ET EAUX- FOUTES
PUBLIÉES PAR LA
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
iiL:^:^KE i»»3
1120
1121
1122
1123
1124
112.J
il2(j
1127
1128
1129
1130
1131
1132
1133
113't
1135
113U
1137
1138
1139
1140
1141
1142
1143
1144
1145
1146
1147
1148
1149
1150
1151
1152
PEINTRES
S.del Piombo.
Th. Lawrence
Pieriibrandt.. .
Duccio
Velasquez. . . .
Titien
Raphaël
Mantegna. . . .
Glûilion
E. Mei^;sonie^.
A. Biecklin.. .
A. Moro
Fi'ansSnj'ders
Haschft
.1. P.ail
A. Bœckliii...
A. Edellelt...
(M. Pùpehn. . .
De Lai'gilliére
Bramley
CUiassériau. . .
M"ie Nely Jac-
quemart. . . .
P.-P. Rubens.
Ingres
Van Dj'ck.. . .
Vittore Pisano
G. Moreau
Burne .Jones. .
GRAVEURS
Jasinski
A. Bertrand. .
Ilfliiijraïuro llii|ar(lin.
Ili'lioiir. (ii'orgck IVIlL
H. Manesse.. .
1'". 1 )eeizy . . . .
Ilf'liiignïure llui^irdin.
A. I!i>rlrand. .
IK'liogravure Ilu|iiriiiii,
llrliiii|r. (Ifijrgi's IVlil.
L.Muller
H. Mane-se . .
A. Gilbert. . . .
K. Decisy . . . .
L. Muller
Ili'liiiyr. (li'iirgi's IVlil.
Ili'liogravure Uuiarilin .
F. Milius
Iléliiigr. fiforgcs IVlil,
A. Gilbert
Kratké
Phototyp. Lar-
der
Iléliiiyr. (Ifiiriji's l'rlil.
F. (.',ûur))oiu. .
A. Bertrand. .
Ilfliiiiir. ('iiiiriji's IVlil.
.lasinski
Ili'iiiiijr. Ilrorgi's IVlil.
Ili'linijnnnrf Ilii|anlin .
SUJETS
Le Cardinal Pucci (Musée Impé-
rial de Vienne)
La Princesse Clémentine de Met-
teriiich (planche en couleurs).
Le Butor (Musée de Dresde) . . .
La Vierge entourée d'anges. . . .
Portrait d'iiomme (.Musée de
Rouen)
Nymphe et Berger
La Vierge au Poisson
Sainte Famille
Bas-relief demi-circulaire en
bronze
Sur l'Escalier
Portrait de M'"e E. M
Sirènes et Tritons
La Ri'ine Marie d'Angleterre.. .
La Fruitière
Francisque Sarcey eliez sa lille.
La Besogne faite
Les Pêcheurs de Sirènes
Picpasseuses
Henri IV (Email)
Pierre-Vincent Btrtio
MiifL)uclos
Vieux Souvenirs
.\lexis de Tocqueville
Adolphe Tliiers
Cérès et Pomone
Armure allemande, vers 1090.
vue de dos
Delecluze (CoU-'ction de M""
VioUet-le-Duc)
Van Dyck et lùidymion l'orti r
(Musée du Prado)
Portrait présumé de Marguerite
Gonzague (PI. en couleurs)..
Pasiiiliaé (Email peint \y Grand'-
liomme)
Per.^èe et les sieurs <le Gorgone.
Parure d'orciselé ornée d'émaux
)ieints par Grand'homme ....
Prince persan
PRIX DKS EPREUVES
Sur Sur .Avant
Parckeiniii J;ii>un la jetlrf
20
15
15
15
15
15
15
15
o
30
.\vec
a lellro
3
20
o
3
20
2
à
2
Le Rédacteur en chef, gérant : ALFRED i.e LOSTALOT
Paris. — Imprimerie de la Presse 16, rue du Croissant. — Simort.
\'« H. — IH'.i'i
BIÎI'.KAUX : 8, RUE FAVAKT
5 yi3\
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAiSSANT H SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de U Gazette des Be.iux-Arts reçoivent grutiiiiemenc
lu Chronique des A ts et dj la Curiosité.
PARIS ET DEPARTEMENTS
Un r.:^ .
12 fr.
S fr
MOUVEMENT DES ARTS
Bibliothèque
de feu M. le comte de LigneroUes i!i
ICili. Les (Euvres de M. Racine. Paris {Hi'i-i) :
l.lou. — IG-iO. iKuvres du Racine. Paris, clioz P.
TraliiiuiUc't (1G87), 1" édition renfermant Pliédre;
e\eiiipl. de J.-B. Colbcrt ; 3.500, — IGÔl. Œuvres
du Kacine. A Paris, cliez Cl. Barbin (1697) re-
liure ancienne de Boyet ; dernière édition donnée
dn vivant de Racine; provenant de la biblioth''(iM('
.T. Ch. Brunet ; 'i l:iO. — lb."2. Œuvres de lîaciiH-.
Paris, par la Conip. des Libraires (170:i): 1.800.—
bfâ. Esllior. \ Paris, chez Claude Barbin (lOSO);
exemplaire aux aunes de M"" de Mainlenon :
2.700. — IGOiJ. Kstber. A Paris, chez Deiivs
Thierry (16811) et Albalie (Hi'Ji), exemplaire aux
aniies du duc de Montmorcucy-Luxembour;;;
provenant delà bibliotlitVpie Cb. Nodier: 6.0-^0.
— 17:i8. La Celestine. Paris, pour Cilles Hobi-
not (lô/K;, avec les chilïres couronnés de
l.oui XIII et d'Anne d'Autriche: l.ir.O.
Wi'i. Les Amours pastorales (Paris, impr. île
1 luillau) iVilX). édition du Uéyenl, provenant de la
liibliolhècpie CaiUard: l.-.iO0. — 1701. L'Ainovr
lie Cvpidoii et Je Psiché, et Le Plaint du vaincu
d'amour (l.ViO), :a vignettes «r. par.leaii Mauj^in,
d'après les cartons attribués à Michel Coxie :
1 -,l).'i. — 17Û3. Les Amours du Psiché et de Cu-
pidoii, de La Koiiluine. Paris, chez Claude Barliii
(lOli'.l). édition originale avec lo poème d'Adonis,
aux armes tlu comte d'IIoyiii : :\ ôdO. — 17ô'i. Li s
Amours de Psiché et île Cupidoii. A Paris, chez
Sauniain, l'an V (l/'Jf), exemplaire sur veliii con-
tenant un portrait de La Fontaine et « ligures
dessillées par Moreaii jeune, gnivées par Del-
vunx, en triple iStiil, ou y a joint G ligures de
Deseuiie: 2.:W0.
1761. Le Temple de Guide (par Montcs(|Uieii).
A Pari», chez Le Mire (177:i) : 2.700. — 1762. Le
(Il Voir 1» Cliroiii'iim des .V.l.i iti's 3 ol 10 luiirs ot iloH
7. li 1)1 îl nvi-il ISUI.
Temple de Gnide, par Mont.squieu. .\. Paris, de
limprimerie de Didot jeune (179-4), exemplaire
unii|ue imprimé sur véliii avec dessins oris^inaux
d'Kisen et Le Barbier, tij;ures peint s à la
Kouacbe : li. 000.— 176.3. Tristan, Chevalier de la
Table ronde. Paris, pour Anthoinc Verard (vers
KiOJ): 1.500.
1771. Les Nevf Prevx. Imprimé à Paris, par
Michel Lcnoir (1507): 000. — 1772. La Melvsine.
Imprimé à Lyon, par maistro Mathieu Nu'z,
imprimeur (vers littO) : ;J.ûOO.— 1774. L'Histoire
du (Jvv de Warvich. A Paris, pour Ichau BontoQS.
libraire (vers 1550): \.X)0.
1775. Lhystoiro et plaisante chronicqve dv
petit lehau de Saiiitre. Lnprimè par Michel le
Noir, libraire ù Paris (1518): 2.1KX). — 1779.
[Baudoin comlu de Flandres]. Impress. à lion
sur lo rosiie, preniiéro édition: 1.8tKl. — 1780.
Le vroy Gargantva : 1.S50. —1781. Panla;,'rvel
(lli:)4) PanUi^rueline prognoslicalion : 1.000.—
179;!. Les Son«es drolati.jues do Pantagruel .\
Paris (1565) : WO.
1801. Le Uomantcomiqvo (parScarron), Paris :
1 .700. _ 1820. Histoire do Gil Blas de Sanlillane.
A Paris, chez Pierre Hibou (I715-17;t.'>) èdiliou
ori},'inale : l.OiH). — 1827. llisloiro du ciievalirr
des Grieux et de Manon Lescaut par Tabbé Pré-
vost. A Aiusier.lam. Paris (n.V!) : l.MOO. -- 1828.
Histoire de .Manon Lescaut. .\ Paris, do l'impr.
P. Uidot l'aillé, exemplairo sur veliu avec 8 li^'ui\<.s
i^ravèes par Coiiiy d'après Lofovro. éprouve tn
«lonble état: 2.005."
WH. lloinaus ctcontesda M. de V.iltairo (1778).
[lortniil de Voltaire (,'i'«vè par Catlieliii, d'après
La Tour: l.TiO. — 18ia. Le Paysan pervertf,
par M. K. Holif de la lireloiino Imprimé A La
Haye (1776) el La Paysanne pervertie. L.i Ha\e
(l7M."i): 1.800. — 184t>. Paul et Virginie par
Jacques lti>riiardin Henri do Sainl-Pionv. A
Paris, chez P. Vi. Hid.il (1789»: l.îtOO. - 18J8.
Paul l'I YirKiiiie. A Paris, de l'impr. de Mon-
sieur (17b9), suite de 4 litjures dessinées par Mo-
reau ol Jos. Vernel, dont :t en oau-.-forles il
1 avant la lettre ; I.IU». — 18.>i. Atahiet Itené. piu
l'r. Aiit!. do Ohalcaubriaud. Paris (1805 , avec
i;i8
LA CHRONIQUE DES ARTS
G (iHiires do A. 13. Garnier, gravées par Chofl'aiJ
cl Atig. ilo SainlAubiii : 411).
1874. Le Parangon des Novvelles Homicslos.
A byoïi (IfvJcl) : ?6U. — 1878. lli.stoire des Amans
I''oi-lunez. A Paris, par Bonoisl Preuosl (lûô'i);
cdil. orig. des Coules de la Heine de Navarre,
avec porlrait ajoulé de Marguei-ile d'Angoiilénie,
gr. au XVI» .siècle; rel. de Traulz-Bauzonnel :
a. 500. — W8!. L'Heplanierun Fiancis. Berne,
chez la No:iveUc Société Typogi-apliiqne (l'/«0),
rel. dans le goût du xviir siècle, avec fronlispice
cl vign. de Dunker : 8.320. — l'J07. Conle.s nio-
ranx, par M. Maniionlel. A Pari.s. chez J. Merlin
(171).')), avec pojir. gr. par Saint-Aul)in, d'après
Cochin. lilresel 23 Tig. dess. par Gravelot; exenipl.
aux arnii;s de Gabriel de .Sartine : 1.700. — 191 1 .
lli.sloircs ou contes du Temf.s Passé, par Cli.
Perraull. A Paris, chez Claude Barbin i,16'J7) ; des
bibl. de Clinchamp el Double : 1.800.
1920. CoiUes des Fées. A Paris, chez Laniy
(1781), el Grisclidis, Peau-d'Ane et les Souhails
ridicules (1781); exempl. sur Hollande, re!. de
Derome ; de la bibl. J.-J. de Bure : 4.950. —
1929. Le Decameron de Jean Boccaco. A Londres
(Paris) (17Ô7-17G1): edil. ornée de 5 fronl., 1 ])or-
trait, 110 fig. et 97 cids-de-lampe; dessins de
Gravelot, Boucher, Cochin, gra\ . par Baquoy,
Saint Aubin ; rel. dans le goût du xvm' siècle ;
arnu)iries sur les plats : G.9G0. — 19r)0. Le Livre
des connoilles : 1.000. — 1996. Erasme Rotero-
danie. De la déclamation des louenges de l'ollie...
Paris (1-520) ; exempt, orné de 37 grav. sur bois ;
1.C50. —2032. Sensvyt les qvinze loyes de ma-
riage. Impr. à Paris, en la rue neufue nostrc
Dame à l'enseigne saiijt lehan Baptiste (vers lô20),
par Antoine de La Salle : 830.
211C. Les Vies de Hommes Illustres, traduit
du grec par lacques Amyot. A. Paris, par Vasco-
sau (1567), et Les Œvvrts morales et moslees
(1.574); superbe exeaipl. : 6.500. — 2119. M. Tvlii
Cic 'rouis opéra. Lugd. Batavorum ex ot'licina
Elzcviriana (1642). rel. anc. : 1.1.50. — 2120. Les
diverses levons. A. Tournon, par Claude Michel
(lal6); exempl. aux armes de Louis Xlll : 1 120.
2124. Les Œvvres diverses de Balzac. A Pa-
ris, par P. Rûclet (1644); exempl. aux armes et
chiirre couronnés d'Anne d'Autriche : 6.000. —
2137. Mélange curieux des meilleures pièces at-
tribuées à .Saint Evremond. A Amsterdam (1706) :
1.6'J5.
■Vente de M"" Veuve iVIillet
La vente après décès de M""» veuve Millet, faite
les 24 et 25 avril par M« Paul Chevallier et
M. DuBAJs'D-EuEL a produit 43.993 francs.
T.iuLE.\ux P.4.R J.-F. Millet. — 1. Le Repas
des muisson.ieurs : 7.500. — 3. Cérés, peinture à
la cire: 1.000. — 5. Le Hameau, peinture; es-
quisse à la sépia : 7C5. — 6. L'Eglise de Gré-
ville, peinture ; esquisse à la sépia : 1.650.
DeSSIXS, pastels, AQUAIiELLES El CROQUIS, PM;
J.-F. Millet. — 14. Troupeau de moutons ; sous
l)ois : 405. — 25. Le Départ pour le marché :
630. — 26. La Tentation de saint Aritoine : 495.
— 42. La Maison natale de Millet, à Gréville : 325.
— 43. La Fileuse : 310. — 45. Le Jardin du
pavsan : 430. — 85. Les Bêcheurs: 405. — 86.
Portrait de M. P. M. : 335. — 142. Deux croquis
pour l'Angelus : 420. — 2o8. Berger gardant son
troupeau : 355. — 210. Sujet biblique. (Un des
pieniii r ; dessins de J.-F. Millet, f jit vers l'âge
de 14 a., ■) : 270. — 213. 'Vue d'Auvergne : 2c0.
Eaux-i-oiiies de J. F. Millet. — 2i7. Le Dé-
part pour le travail. Deuxième élat, sur Chine :
152. — 22^. La même, truisionie étal, sur par-
chemin : 150. — SdS. Paysan •.ontraiil du fuMiier.
Eiireuve sur Holland'.; : 210.
Table.iux anciens. — 201. Thcotocopuli dit le
Greco. L'F.vèque: 2.000.
AguAii-LLES et Dessins de Tii. Rousseau. —
265. Riute boisée : 460. - 266. Pay.sagi-, et 267.
Paysage aux environs de Barbizon : 3i0.
Dans luir vi'iite d'objets d'art de l'époque du
Premier Empire, faite le 26 avril |)ar M' P. Chk-
VALLiEK et M. Maxnuelm, uous relcvoiis les prix
suivants :
.59. Miniature ovale sur ivoire, pa.r Augusli7i :
Napoléon 1", à mi-corps, en uniforme de géné-
ral : 300. — 60. Miniature ovale Empire sur
ivoire : Napoléon I", en uniforme de général :
2-iO. — 61. Miniature oblongue sur ivoire : l'Im-
pératrice Joséphine, assise : 360.
70. Boilly. Napoléon et divers personnages ;
plume et encre de Chine : 600. — 74. Isabey
père. Le Petit Coblentz ; dessin caricatural à la
plume, lavé d'aquarelle : 1.020. — 101. Statuette
en bronze patiné : Napoléon I" ; 420.
On a vendu samedi dernijr, à Londres, en
l'Hôtel des Ventes de MM. Christie, un grand
lahbau de Constable, le Cheval blanc, pour le
prix de 6.200 guinées, soit environ 162.7-50 francs.
C'est la somme la plus considérable qui ail été
payée en Angleterre pour un paysage depuis
nombre d'années. M. Agnew est l'heureux acqué-
reur du chef-d'œuvre, qui appartenait auparavant
à M. Hamming. Il a également acheté samedi un
paysage de Gainshorough [Scène iiri'.s de Kini/'s
Bromley) moyennant 3.600 guinées, ou 94.500 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Les candidats au Prix de Patis et aux
Bourses de voyage, décernées à la suite des
Salons annuels pourront se faire inscrire à la
Direction des Beaux-Arts (bureau des travaux
d'arl. Musées et Expositions), 3, rue de Valois,
jusqu'au 30 mai, en joignant à l'appui de leur
demande, qui devra être rédigée sur papier
timbré, un extrait de naissance, afin d'établir
qu'ils n'avaient pas atteint l'ùge de trente-
deux ans à la date du 1" janvier 1891.
T'ne Exposition de lithographies par H. de
Toulouse-Lautrec est ouverte dans les gale-
ries Durand-Ruel, du 5 au 12 mai.
L'Exposition annuelle des travaux exécutés
par les pensionnaires de l'Académie de France
de Rome a été ouverte en présence de M,
Billot, ambassadeur de France, de M. le baron
B:anc, minisire des affaires étrangères, et du
ET DE LA CURIOSITÉ
139
corps diplomatique. La veille, la reine Mar-
guerite nvait visité celte Exposition.
On a d'iibord exi^cuté une cantate de M. Sil-
vp.yrp, puis le cort('"ge t fficiel a vi>ité les
ouvrages de peinture, de sculplurn, d'art-hi-
Iccture et de gravure dus aux pensionnaires.
L'Exposition annuelle de la lîoyal-Academy,
de Londres, sera ouverte au public !e 7 mal.
La Société des Beaux-Arts de Bruxelles or-
ganise une Exposition île portraits, qui ou-
vrira 1», samedi Vi mai. De nombreux peintres
ou scNl[)tcurs belges et étrangers ont promis
leurs envoi*.
Une Exposition inlernat'onalc des Beaux-
Arts sera ouverte à Ostende du l'i juillet au
1) septembre.
l'n Congrès des Artistes et des amis des
licaDx Arts et convoqué <ï Moscou pour le
iS avril (.'î mfli) ]S1)'k au siège de la .Société
moscovite des lieaux-Arts. Un Exposition
< st organisée à celte occasion.
Une Exposition de peinture et sculpture est
ouverte à Budapesth depuis le 15 avrjl. Ce
petit Sillon ne contient (|ue ;i2'.) ouvniyes et
siMiIrment d'ailites hongrois; on y remarque,
onlri' antres, des toiles deMunkacsy, Benczur,
Pallik, (homélie l'aczka.
La municipalit('' do Venise vient de décider
d'iivoir tous les iloiix !in«, au printemps, une
Ivvposition artist i[ue ir.terniitii/nulo. Voulant
donner une ceitaine impor'ance ù .'on entre-
pri>-e. la mcnicipalilé a déridé d'ultiibuer aux
meilleures (l'uvres exposées plusieurs primes,
cl, notamment, une primo d'honneur de
in.fxio l'r. Un Comité inttmutionitl de patro-
nage est, dés maintenant, constitué comme
suit :
M/i'inrii/ni; :iM. Liebermann ; (i.Sclionlebor :
{■'. Von Ulule; — A/ir/lelcrff : L. Ain a 'rade-
mu; i:. Iturnc ,Iones ; E. Leighton ; .1. E. Mil-
iTiis; — .\iil rirlirHiiili/ric : M. Munkacsy ; L.
l'iissini ; — Jk'li/i'/ue : t'.csaro Dcll'.Vcqua : J.
II. L. Do Haas; (;. Van der .^tappen ; — Du-
/ii'iniif/i : I'. Kroyer ; lixptigni' : .1. llcnlliuro:
.1. Ximenés Arnnda ; .1. SoroUa ; E. VdIegas;
— /•'niiii-e : Carolus Murun ; l'aul Dubois ; .1 ■
.1. Ilenner ; (i. iMoroau ; P. l'uvis do Cliavan.
nés; — lliil/diitlr : ,1. IsriHMs ; II. \V. Mesdag ;
— Iltiliii: a. llolilini (Paris); I'. Carcano ;
Césaro Miu'cari ; l'". P. Michetti ; ti. .\lonle-
verdo , D. Morolli ; A. Pasini (Paris); —
lOissia : M. .Xntocolsky ; L. liornslanuii , —
Siieil(! et .Voenv/c ; K. Pelorsson ; A. /.orn. —
La première K.xposiliun est |]\éo au mois
d'avril I.H'.i.).
Académie des Beaux-Arts
L'Académie, sur la proposition de la section
de composition musicale, décide qu'il y a lieu
de pourvoir au remplacement de M. Charles
Gounod. Elle entendra la lecture des lettres
des candidats dans sa [rochaine séance.
Il est procédé à l'exécution de VEymne
à Apollon, l'un des fragments musicaux ré-
cemment découverts à Delphes. L'exécution
de cette mélodie obtient un vif succè«.
M. Théodore Reinach, le Iranscripteur de ce
morceau suivant la notation moderne, donne
lecture d'un Mémoire dans lequel il explique
les circonstances de la découverte, la mOthodo
suivie pour la transcription de la mélodie, et
ce qu'elle apprend de nouveau sur la musi-
que des Grecs.
Les membres des cinq classes de l'Institut
asssiaicnt en grand nombre à cette audition.
M. Ambroise Thomas, au nom de l'.Acadé-
mie des Beaux-.Vrls, adresse ses félicitations
aux exécutants : M°» Remacle, cantatrice,
M. Franck, harpiste, et à l'organiste. Il dit
qu'il a été vivement impressionné par celto
musique, d'un charme exquis.
M. Guillaume a fait parvenir à r.\cadémie
des Beaux-Arts un télégramme dans lequel
il annonce l'ouverture, i Rome, de l'Exposi-
tion des envois.
NOUVELLES
*** Des travaux d'aménagement sont entre-
pris dans la partie du palais du Louvre cpii
longe la Seine; les collections do la Clialco-
grai>hie y seront transportées dans les entre-
sols, le local actuel étant trop restreint.
:(:** M. Frémiet, membre do l'Institut, a
commencé au Muséum son cours de dessin
appliqué aux animaux, hier vendredi \ miii,
à quatre heures, cl il le continuera les lundis,
mercredis et vendredis suivants, ù. la mémo
heure, dans la salle des cours do dessin (porte
d'.\usterlil2). Des IC(;ons auront lieu dans la
ménagerie quand le ti lups le permettra.
M. A. Faguel commencera son cours do
dessin appliqué i\ l'étude des plantes, aujour-
d liui samedi, i\ trois heures, et il lo conti-
nuera les mardis, jiudis et samedis suivants,
ik la même heure, dans la salle des cour.s do
dessin (poito d'.Vuslerhlz).
♦** M. Pradoaux, élèvo do (iabanci et d'Elio
Dolaiinay, vient do recevoir du Minislcro des
HOHiix-.Vris la commando du portrait do Tour-
mères pour la galerie histurii|uo du iMuséo do
Vci'i^alllos.
+** L'Association des arlislos peintres, sculp-
teur-J. dessinateurs cl architectes, fondée par
le baron Tuylor pour venir on aido aux artis-
tes malheureux, a tenu. A l'I'lcolo des Beaux-
Arts, sa 1S« assemblée générale. M. Hougue-
reau présidait. Il a salué les morts do l'année
et remorclô les donateurs et légataires, parmi
l'iO
LA CHRONIQUE DES ARTS
lesquels fipure en première place M"" (Uiny.
M"" (Uiny a laissé à l'Association une mai-
son, située avenue Kléher, n" 1, d'une valeur
(le .'lOO.OdO francs. Les revenus seront alTeclés
à la caisse de secours et de jiensions. Le tré-
sorier, M. Lucas, a constaté que l'état des
finances est très prospère; puis, l'assemljlée
H réélu, pour quatre ans, les membres do son
liureau.
**:(: l'ne excursion, avec forte réduction sur
le prix du chemin de fer, aura lieu pour les
adhérents de « L'Ami des Monuments et des
xVrts », demain dimanche, au clu'ileau de Fou-
quet, ministre de Louis XIV. Les personnes
qui veulent y participer ]ieuvent adresser leur
demande à M. Gh. Normand, 08, rue Miro-
mesnil.
**:i: Le 20 avril a ou lieu l'inauguration du
monument élevé par souscription publique à
la mémoire d'Altred Durand-Claye, infjénieur
en chef des ponts et chaussées et de l'assai-
nissement de Paris. Ce monument, œuvre du
sculpteur Boucher, est situé à Asnicres, place
Vo faire, à l'entrée de la presfju'ile de Genne-
villiers, théâtre des premiers travaux de Im-
rand-Claye.
**:(: Le buste en marbre du docteur Teissier,
ancien chef de clinique, icuvre du sculpteur
Chapu, vient il'étre placé dans la salle de cli-
nique à l'Hùfel-Dieu de Lyon.
*** M. Jules Simon vient d'accepter la i>ré-
sidence d'un Comité qui s'est formé pour
élever, par souscription, à 'Vitré, une statue
à M"" de Sévigné.
*** M. E.-J. Poynter, membre de la Royal
Academy depuis une vingtaine d'années, vient
d'accepter sa nomination au posle de directeur
de la National Gallery de Londres. Son m-uvre
la plus connue est un Israi-l e» Egypte . iiui
l'ait actuellement partie de la Galeriede Guild-
hall. L'expérience que M. Poynter a acquise
comme professeur d'art à University Collège,
puis à l'école de Soutli-l-Censington, le dési-
gnait pour la succession de sir Frederick
Burton, qui dirigea longtemps avec talent le
premier Musée du Royaume-Uni. Ce poste est
rétribué à raison de 2Ô.U00 fr. par an ; il vaut
de plus à son titulaire le grade de chevalier
avec le titre de Sir.
H:*jf Tous ceux qui ont été à Munich con-
naissent l'admii-able galerie de tableaux de
M. de Schack. Celui-ci, en mourant, a légué
celte magnifique collection d'iruvres d'art à
l'empereur Guillaume. A Municli se manifesta
tout d'abord un certain mécontentement, car
on pouvait craindre que l'Empereur fit trans-
porter la galerie à Berlin. Aussi apprit-on avec
une grande satisfaction (jue le premier bourg-
mestre avait reçu de Guillaume II une d''q)é-
che annonçant que la collection de M. de
Schack resterait à Munich. On dit que l'Em-
pereur a pris celte décision d'après un conseil
du prince-régenf de Bavière. Cependant, il
parait que la décision de l'Empereur rencontre
encore des difficultés, parce que le testateur
n'a pas légué la maison qui contient la gale-
rie au souverain cl qu'il est dit dans le testa-
ment que la galerie doit c'tre transportée à
Berlin, à W'eimar ou à Gotha.
Académie des Inscriptions
séance du 27 avril
Le vandnlistne anglais. — Les ingénicur.s at-
tachés au service des irrigafions de l'Egypte,
voulant remédier aux inconvénients des inonda-
tions du Nil, n'ont rien trouvé de mieux, comme
nous l'avons déjà fait savoir à nos lecteurs, que
de proposer récomnipnt d'établir, à la ])remiére
cataracte, un barrage destiné ;"i emmagasiner les
eaux à chaque crue ou à régler leur distribution.
Ce projet menace du même coup l'existence du
célèbre temple de Pliila', puisque l'ile de ce nom
disparailrail et que ces mêmes ingénieurs veulent
déiiiiilir ce monument pour le reconstruire dans
un site nouveau.
La Société fondée en Angleterre pour la pro-
tection des monuments égyptiens a présenté à
lord Kimberley, chef du Foreign-Office, une pé-
lilion pour l'adjurer d'intervenir auprès des auto-
rités khédlvialcs en faveur du sanctuaire de Phil.'e.
Elle pense que des démarches analogues, faites
simultanément par les divers Etals européens,
peuvent avoir une grande influence sur la déci-
sion linale.
Après avoir signalé ces faits k la Commission
des travaux littéraires et obtenu son adhésion,
M. Maspt-ro demande à l'Académie de s'associer
à celte protestation, et, par l'intermédiaire de
M. lo .Ministre de l'Instruction publique, de prier
.\I. le Ministre des alïaires étrangères d'in'ervenir
amicalement auprès du Gouvernement égyptien.
Il espère que cette démarche amènera une solu-
tion qui, tout en donnant satisfaction aux légi-
times intérêts du pays, assurera le salut d'un des
monuments les plus beaux et les mieux conservés
cpii subsistent sur les bords du Nil.
Deux inonuments inôdits du Musée du
Louvre. — M. Maxime Colligjionlit une Notice sur
deux monuments de noire Musée national, repré-
senlanl Aphrodite Pandémos assise sur un bouc
suivant le type traité par Scopas dans une statue
qui se trouvait à Elis et qui nous est connue par
une monnaie éléenne de l'époque impériale.
Le premier de ces monuments est un relief de
bronze décorant une boile de miroir. La déesse
est escortée de deux chevreaux bondissants, ré-
pétés sur d'autres répliques du même sujet et qui
paraissent avoir figuré également dans l'original
de Scopas.
On les retrouve encore dans le second monu-
ment, qui est un disque votif en marbre de la
basse époque, provenant d'Athènes. En les com-
parant aux autres répliques d'origine atlique,
M. Colfignon est amené à conclure que cet ex-voto
éta.t consacré à la Pandémos athénienne, dont le
.sanctuaire êlail situé sur le versant méridional de
l'Acropole. i;ette comparaison permet de croire
(ju'à Athènes la statue du culte reproduisait le
type attribué par Scopas à la Pandémos éléenne.
ET DE LA CURIOSITE
141
Société des Antiquaires
Séances fies il et 18 avril 189-i
M. Mûntz élmlip lo mnusolée dn Jean Cos=a,
Kraiid s(''Mi''clial do Provonct; ;ï Tarascon et l'atlri-
l)ue à Laiirana, sculpteur attitré du roi Çené.
M. C.ourajod obsoivo que Laurana a eu des
eollaboraleurs en Provence et qu'il ne faut peut-
rire voir là qu'une œuvre collective.
M. Martha explique le système de l'alphabet
crvploi;rapiiique i-oiuniiiniqué dans la précédente
séance par M. Ruelli',
M. de Rougi' lit une lettre de M. de Morgan
sur ses découvertes récentes dans la pyramide de
Dalicliour, où une quantité de bijoux remontant
à la Vi' dynastie ont été retrouvés, et fait ressortir
l'importance des résultats obtenus.
r/impression immodiale de celte cominunica-
lion ^^st votée.
M. Mûntz étr.die les peintures murales qui or-
luiienl autrefois la basilique de Saint-Paul hors
les murs, prés de Home. Ses recherches lui ont
permis de reconstituer l'ensemble de cette décora-
tion, dont uni' partie était antérieure à l'an lllOO.
M. Courajod présente de nouvelles observations
sur le! tombeau de Jeiin t^ossa, à Tarascon, et pM-
duit la menlioti qu'il en a faite dans le catalogue
du Musée du 'l'rocadéro
M. Habelon observe qu'un buste en marbre
ilont a parlé M. Courajod, et qui est, selon bii, de
l'école lie Donatello, a l'ait partie de la collection
du comte de (laylus, qui l'a publié et donné au
roi en 17G2.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
Suite et fin (\)
Il l'aul M'Miarquer (pie \r Van Dyek d'avant l'.Vn-
gleterre et l'Italie, n'esl pas un inconnu pour qui
s'occupe il'liisidire de l'art. La (ialerle de Ure.sile
U! posséde-lidie pas de lui des porlrails qu'il
peignit a l'rtge de ilixsepl ans ■? Il ne duvai' guère
avoir davanlagi' quand il se représenlait dans les
putr.ills lie Londres ri tXr Munich, où il n'a pas
eiiciiro de barbe au monlon.
.\u surplus, i\ Ijruxelles mémo, nous vnyons de
lui un pnrh'nll qu'il peignit i\ l'i^ge de vingt ans,
celui d'un homme roux, très probablement Kran-
çiiis Snyilers, son ciuidisciplo et sou ami, acipiis
en 1K7S pour un Uubens et que M. Uooses res-
titue d'une manière péremploire à Van iJyck. Or,
ce portrait esl daté de l(lli) : dire rpril fut payé
quarante mille francs et rangé au conllngent ilo
Kubeus, sultll à él:il>lir qu'il su distingue partout
un ensemble de quallti's qui l'élèvenl fort nu-des-
sus du porirall de fa-Mille d'acqui^illon r'ccnlo et
ipi'on lui allribiie.
.\ remarquenlii resie que, sur sept tableaux por-
tés nu conlingent do Van Hycknu Musée de Uru-
xelles, six solil des ii'Uvres de jeunesse. Ils niius
renaeiguenl sullisamineiil sur la valeur du pein-
tre avaid son di'pait |)i>ur l'It.ille, alors que déjù,
qu'un s'en souvienne, il avait passé un certain
lumps A In cour de Jacques I" d'Anglolerro, ce
(1| V.iir In Chioiii'iue ./.-.i ;4i-(ï iIii SS avril ISIM.
qui revient à dire qu'il n'était nullement inexpc-
rinienté.
Inutile, d'ailleurs, d'insister là-dessus, puisque
déjà, dans la presse quotidienne, on a fait la re-
marque que, l'iiomme au théorbe et l'enfant au
tambour omis, la composition du Musée do
Brii.xelles répéle le groupe central du portrait bien,
connu de la famille Gerbier au château de Wind-
sor. Cette composition plus développée, d'abord
attribuée à Kubens, ensuite à Van Dyck copiant
son maitre, avec adjonction postérieuie, observe
M. Guil'rey, des quatre enfants dont s'accrut la
famille du peintre diplomate, a été depuis retran-
chée à l'un et A l'autre maître par les juges les
plus autorises, M. Bode en têle.
Il est positif que, dans ce tableau de la famille
Gerbier, le groupe de la femme, tenant couché sur
ses genoux son plus jeune enfant, des deux fil-
lettes et du garçon debout prés d'elle, est de com-
position identique à celui de la femme et des qua-
Ire mêmes enfants au Musée de Bruxelles.
M. GuîffrRj-, dans son grand ouvrage sur Van
Dyck, s'occupe assez longuement de cette peinture
de Windsor. Il en fait ressortir le caractère dispa-
rate et, de plus, observe combien peu il est dans
li'S habitudes de Van Dyck de grouper un por-
trait de famille. Quand plusieurs pei-sonnages
siint rassemblés dans une même toile, il ne s'oc-
cupe pas d'en motiver le rapprochement, et préci-
sément c'est ce qui amène l'auleur à envisager
Kubens comme ayant plutôt que Vau Dyck com-
posé le tableau de Windsor.
M. Guilïrey connaissait-il l'existence d'un ta-
bleau de Rubens de composition identique'? Je
l'ignore.
(jette existence nous est révélée par John Smilh
et par M. Rooses, qui, tous deux, renvoient à un
porlrait de famille existant en .\ngleterre et d'ail-
leurs assez méritani [lour avoir fait l'objet d'une
estampe par Mac Ardell, dont le second de ces
auteurs joint à son texte le fac-similé.
La pièce en question, décrite par Schnecvoogt
sous le n° VU, est donnée comme ruprésentani la
femme et les enfants de Rui)ens. On vendit plus
lard la peinture sous le titre : Ln Mn'itresse tte
ISui-liiiifihitin et ses otfunts, chose insoutenable,
puisque le tableau do Windsor porte, sur un
vase, à la droite do lu peinture, les armoiries de
(ierbier.
Pour ce qui concerne la nouvelle toile de
Bruxelles, on peut dire qu'elle est, sinon la copie,
du moins l'udaplalion de la peinture conservée
en Angleterre, et que JL Rooses suppose avoir
été créc5o pendant le séjour de Rubens dans co
pays, bien qu'elle ait pu l'être pendant la pré-
sence des (ierbier en Belgique, au cours do Itïtl.
Dans l'ii'UVi'e du Musée, la ihune, de blonde
qu'elle était, est devenue brune : de belle, fr.in-
cliemenl l'opposé. Ses filles, nnilheureu-senieut,
pr iniellenl de lui ressembler fort.
L'unique dilTi rence i|n'il y ail à signaler entre
le gnuipe de Bruxelles et celui de Rubens esl
ragianilit.senient de l'espace compris enire In mèi-o
el l'iilnée do ses llllelles, avec l'inlrnduclion, dans
l'inlervalle, d'un clavecin dont elle semble lou-
cher.
Kt comme l'auteur de l'ensemble de Bruxelles
n'esl posllivement celui d'aucune îles deux créa-
linns connues comme existunt en Anglelern>, le
l'ail lie la concordance osl do» pins l>i/:nrrcs.
l/i2
LA. CHRONIQUE DES ARTS
On l'cxiiliqnc en (li<nnt qiio Kiihrns nVst pour
rien clans Ir prolotypc; qiia Van Dyck ayant, à
ses débuls. Rroup'; la famille Chrislyn comme
nons la voyons ici, rien ne l'empêcliait de répéter
phis tard le même groupe pnnr la famille fler-
hier. Il fandrait, pour qne cela ffit, que les carac-
térisliques de l'œuvre vinssent à l'appui de sem-
blable présomplion.
Lj nom de Gerhier ét.ant mêlé h l'affaire, com-
ment ne pas se souvenir involontairement de sa
fameuse déconvenue le jour où, ayant voulu faire
bomma},'ei\ Charles !"• d'un prétendu chef-d'omvre
de Van Dyck, le peintre viid lui-même désavouer
la production.
Seulement, Van Dyck n'est plus là pour nous
éclairer dans le cas actuel.
Kn somme, la Commission do Bruxelles n'a
pas eu la main plus licureuse que sa consteur
d'Anvers, le jour où celle-ci — il y a quelques
années de cela — prétendant enriclrr la galerie
d'un nouveau Van Dyck, exposa sous le nom de
celui-ci un portrait d'ecclésiastique immédiate-
ment contesié par les juges les plus expéri-
mentés.
Un mot, pour finir, de la famille représentée.
Du cliancelier Chrislyn, il ne peut être question, ce
jurisconsulte n'ayant vu le jour qu'en 1G22.
L'homme représenté peut être un Christyu. Il
existe, en elTet, une gravure de Jean Morin,
d'après Van Dyck, selon l'inscription et sur
répreuve de laquelle, au Cabinet des estampes de
Paris, une main contemporaine a tracé les
mots : Chrislin, banquier à Anvers. Surl'opreuve
de Bruxelles une inscription, également contem-
poraine, dit : Christyn, de Bruxelles.
Les traits de l'homme reprrfenfé offrent certai-
nement de l'analogie avec ceux du personnage de
l'ensemble, entré récemment au lluséo de
Bruxelles. Celui-ci n'en devient malheureusement
pas d'une supériorité plus haute.
Il appartient à la Commission de prendre lot s'il
se peut, tard s'il le faut, nnc revanche que le pu-
blic est en droit de réclamer d'elle. Un portrai-
tiste du rang de Van Dyck ne doit être repré-
senté dans les Musées nationaux que par des
o'uvres indiscutables, faites pour justilier un re-
nom consacré par les siècles, dignes surtout de
servir d'exemples à la postérité, de guider la
jeune génération artistique. .Je n'hésite pas à af-
lirmer que la toile nouvellement acquise ne ré-
pond pas à ces légitimes exigences.
IIeMU HVH.iNS.
Une Cité gallo-romaine
D'importantes découvertes archéologiques ont
été faites ces derniers temps à Oisseau, petite
localité du département de la Sarlhe, par M. F.
Liger, ancien architecte de la ville de Paris.
Dans une brochure qui a été publiée l'année der-
nière, M. F. Liger avait exposé les motifs qui le
portaient à voir dans les ruines très nombnnises
qui .sont répandues sur le territoire d'Oisseau les
vestiges d'une cité gauloise détruite à la fin du
troisième ou an commencement du quatrième
siècle de notre ère. Les édilices qui subsistent tels
que temples, théâtre, cirque, aqueduc et construc-
tions de toute nature sont répartis sur une sur
face de plus de IfX) hectares en y comprenant les
reslea iPun oppidum j^aulois. Faul-il voir dans
ces ruines les traces de l'antique Vagolinim de
Ploléméc ou bien la Nudionum qui s'élevait sur
l'emplacement actuel d'Oisseau-le-Pel il ? Parmi
les é(iifices remis au jour, quelques-uns ont des
proportions considérables. L'un deux, dont le
caractère n'a pu encore être déterminé, ne mesure
pas nujins de 75 mètres de longueur. Le lluiUre,
qui mesure 05 mètres de diamètre, est situé à
proximité d'une voie romaine qui se dirigeait du
Mans vers Caen et ilont toutes les substruclions
.sont demeurées intactes. Son aspect est essemiel-
lement l'oma'n.
TRIBUNAUX
Le Vercingétorix de Millet
. Le statuaire Aimé Millet avait son atelier bou-
levard des Ratigrol'es. Dans la cour faisant partie
de sa location qui précédait l'atelier, se dressait
sur un socle scellé au mur et au pavé de la cour
une niaquelle de son Verringétori.c, dont l'origi-
nal se trouve au Musée do Saint-Germain-en-
Laye.
Après la mort de Millet, l'atelier et la cour
furent loués par un marchand de meubles, qui
s'empressa de prendre pour enseigne : « \ Ver-
cingétorix. »
M"» .\inié Millet vient de demander à la 0"
chambre du Tribunal que celte maquelte fut reti-
rée de la cour occupée par le irarchand de meu-
bles, mais le Tribunal a déboulé M°" Aimé Millet
de ses prétenlions.
Il a estimé qu'.Aimé Millet avait fait cadiau à
son propriétaire du moulage en question, et que,
d'ailleurs, cet objet, placé en dehors des ateliers
cl au-devant du m'cv de l'immeuble, auquel il
adhère par un socle enfoncé dans le sol, était
devenu immeulilc par destination.
« Peu importe enfin, conclut le jupen enl,
l'usage que le locataire fait du VercinrjiHorix :
si la transformai ion des lieux loués est bien faile
pour blesser le goût artistique de il"" Millet et
profaner des souvenirs qui lui sont chers, on ne
saurait empêcher le propriétaire d'une statue d'en
disposer comme bon lui semble. »
NÉCROLOGIE
Le 17 mars 1894, e^t muri, âgé de liK ans, à
Montmartre, GharlcsAugusle-Victor Doerr, ar-
tiste peintre, élève de Léon Cogniet. Il a exposé
depuis 1846 jusqu'en lï-88, dernier Salon auquel
il a figuré. 11 traitait le portrait et le tableau de
genre.
M. Léonard Bellivaux, peintre de figures, est
ilécédè à Lyon le 9 avril. Né à Lyon, le 12 octo-
l)re 18'-21, Bellivaux avait été élève do Bonnefoud,
])uis de Drolling, à l'École des Beaux-Arts de
Paris.
. 0-080-e*
BIBLIOaRAPHIE
Tour du Monde. — 1739« livraison. — Beaume-
les-Messieurs, sa grotte, ses environs, par M. Ed-
mond Renauld. — Douze dessins de Bazin, Devos,
ET DE LA CURIOSITE
143
Th. Weber, Privât, Rioii, Boclicr, Bcrtcaull,
Boadier, G. Vuillier, Taylor, MaynarcI, Jonas,
Ruffo et de Paris.
Journal de la Jeunesse. — 1118' livraison. —
Te/.ly p:ir Gu-slavc; TuiRl.jiiZf, SaiiU-J. de l'Escap,
Daniel Bellel, H. Meyer et comte Meyners d'Es-
trey.
Illustrations de : A. Paris, Myrbach, Le Blant, etc.
Bureau.'!, à la librairie Hachetie et G'S 79, bou-
levard .Sainl-Gcrmain, l'ari.s.
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
Eu veille au.v [Jureau.v de la GAZ i: 111:: DES HEALX-AHÏS
nu
i'i-i
i«
IGO
1(3!S
211
2V.)
201
3:a
470
579
600
007
78.")
•SiO
PEINTRES
P. Delaroche
Antoaello de Messine.
J. Bellin
Donatello
J. Belliu
Ingres
Van Eyck
Raphaël
Michel-Ange
!lembrandt .
SUJETS
Portrait d'Iliuaco Vijnict
Porlruil de (^oinlotticre
Viurge au Donateur
Statue équestre de Guttainelala
Vierge
Œdipe
L'Homme à l'Œillet
Vierge de la Maison d'Orléans
Buste du Dante
Crépuscule
Epreuves d'Etal)
.Japon)
Parchemin monté)
Tête de cire du Musée de Lille
Djin Guéranger
Monseigneur Pie
Léon XIII
Fragment des Disciples d'Emmaiis.
Le Père Hubin
PRIX
DES ÉPREUVES
Avaut
Aveo
la leilre
U luttrc
Épuisé
5
d"
0
do
5
d"
5
do
5
15
G
Epuisé
10
■20
dO
Epuisé
5
20
10
20
. -
30
40
20
10
Epuisé
10
m
6
2.")
10
10
i)
10
GRAVURES EN COULEURS
Publiées pat- la GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PKIXTHl-'.S
Lawrence
■Wattcau
R. Cosway
Buck
Lawrence
Rochard
Lawrence
H. Fragonard.
"V. Pisano
SUJETS
La princesse C. da Mettoruich
• iravure à la runletle. par .\. Itertraud.
Etudes de tètes : deu.K estampes, eliaeniu'..
l)'apri s les dessins du Louvre.
M'^ Damer
Plan.'lie imprimée à lu poupée.
M' » Moutain
Plaiiihi' im|>riméo i\ la poupée.
La comtesse de Derby
l'iai. l'Ile iiiipriiii''i' à la poupée.
MadomoisoUe Rochard
liraxiir.' uii|iriiMi'i' ^nr (lualru phinclics.
Profil do jeune lUIe
l'iillilic iliipi iniéo à lu poupée.
Portraits d'enfants
(Iraviiir inipriiiiée sur quatre phincht'S,
Marguerite Gonzague
Gravure à lu routî'tte, pur A. Kortnunl.
l'RIX
DES ÉPHEUVGS
Avaut
U lottro
la
Avec
lettre
:!0
20
10
f)
10
5
10
5
10
5
30
20
10
â
:w
20
ao
2(»
Ajouter dix /nincs pour recevoir une épreuve encadrée
il'
F^RIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
]
ALBUM RELIÉ
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
ffl U m Ml BlL-ilSIiE
PAB
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONTAJGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de formatin-S" grand aigle, illustré de i 50 gra-
vures dans le te.\te et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotes,
sur deux sortes de papier :
1° Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2° Ex. sur papier vélin teinté, n°' 1 à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-4° TIllÉ SUR FORT VÉLIN DES l'Al'ETElUES DU MARAIS
Il a été tiré de cet ouvrage yS exemplaires numérotés sur papier \\hatmann, avec >;ia-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
HAyilli.ME SLKIE.
l'ri.ï tOO irunos.
[*oui* îes AI aiiué!»
r>0 Iraiios
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Ga;,etle des Bcaux-Aris
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
[es Dessins de Mailres îiiicieiis exposés à FÉe oie des Beaiix-Arls eu kS/D
PAR LE MARQUIS Pli. DE ChENNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaus-.\rts, Membre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Pi'ix du volume broché, 20 fr, — Pour les aboimés, 12 fr. \Jrauco en province, i5 francs
En veiik' ;iu\ llarcaux k la (iA2tTTE DES liWl'.V -.IRIS, 8, rue Favarl, Paris
Il-2 Xîciis.c!.eur en chef gérant ■ A. DE LOSTALOT.— Tmi'. diî la Tresse, 16, ruo du Croissant. Paris. — Simar!, 1
X* l'.X
1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
U Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Lt SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Aits et dj la Curiosité.
\ln an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de M. E. do Pommereau
M.M. P. Chevallier ET Manniikim.
Celte importante collection, vendue jeudi der-
nier, a produit S'iO.OSy francs.
L'enchère la plus importante a été olitenuo par
une armoire ihi temps do la Uéuence, plaquée do
l)ois rose et de bois satiné et enrichie de motifs
en bronze ciselé et doré. Celte pièce exception-
nelle, sur une demande de 3.5. OUO francs, a été
adjugée 40.100 fr. Un meuble d'entro-deux, en
bois satiné, garni d'ornements en bronze ciselé,
travail fraiieais du milieu du dix-huitièmo siècle.
a été vendu 11.200 fr. Un bonheur-dujour du
leiniis de Louis XV, en marqueterie de bois de
couleur sur fond bois de rose, a été payé .5.000 fr.:
un miroir do toilette à contours du temps do
Louis XIV, avec cadre en marqueterii! d'écaillé
orné do bronzes ciselés et dorés, 5. (XX) fr. Une
.suite dn quatre tapisseries des Flandres, repré-
sentant des sujets clans le goiltde Toniers, a été
adjiiijée .'i.'i.OOO francs.
Sinnalons encore un buste de jeune lllle, (gran-
deur nature, terre cuite allribuée i\ l'ajou, 0.10»)
francs. Deux cache-pota couverts en ancienne pm-
(•eliiiiio de Chine, garnis de montures en bronze
ciselé et doré du temps de Louis XIV, 7.000 fr.
t'iie consolo du tiunps de L(niis XIV en iiois
sculpté et doré. 7.1110 fr. Deux «"'aniloles ilii
temps (11' Louis XIV en bronze ciselé et doré, 4. 7tX)
francs. Deux petits vases en forme do cornet en an-
cienne porcelaine de (^hine, garnis île niouliiies
Louis XVI en bronze ciselé et doré, 4.700 francs,
lleaucoiip d'autres objets ont obtenu des en-
ilières importantes, nous donnerons les prix dans
nnlre [U'ochain niiiiiéro.
Collection do M. X...
La vente des lableiiiix, pastels, bronzes
l'ornmient la collection de >L X a été faite
rue de Sèze, le 2 mai, par M' Paul Ciii:VAi.r.ii:n,
(pu
à la
MM. E. Féral, Georges P&rrr cIManmieim. Elle
a produit 197.888 francs.
rADLEAUx .ANCIENS. — 1 . La Jounc Apliste :
:;.800. — 2. Fijt (.T.). Chiens au repos : 3.200. —
:!. Gitnrdi (F.). Vue de Venise: 10.000: et 4. Vue
de Veni.se : 6.00O. — 5. Lepirié. La Femme du
braconnier : 9.500 ; et 0. La Petite Paysanne :
;i.(KX). — 7. Waterloo (Aiit.) et Adrien vnii de
Velda. Le Bois de la Haye: 7.500. —8. Weenix
(.r.-B.). Paysa','e: l.S'jO. —9. Ecole française. Por-
traits d'artistes : 1.250.
Pastels. — 10. Ln Tour (attribué ;\ M. Q. de).
Portrait d'un gentilhonune: 720. — 11. Prud'hon
(P. -P.) Portrait do M. Perché : 4.200.
Tableaux modernes. — 1:3. Dauhign;/. Le Bac:
:i0.tX)0. — 14. IL Diiprny. Les Grandes Manoeu-
vres: !Bl. — 15. Fortin. Partie perdue: 420. —
IC. E. Fromentin. Le Simoun: 7.7(K1: et 17. Ara-
bes i\ la fontaine : lO.ôtXt. — 18. Isnbey. Cérémo-
nie religieuse : 9.700; et 19. Retourde la pèche:
2.700. — 20. Th. Rnu:<senn. Dessous de boi3 :
^S.ôfX). — 21. Veiiriissiit . [^'Abreuvoir: 720. —
22. y.iftn. Le grand Canal à Venise : 15.600.
Bronzes. — 81. Statuello en bronze i\ patine
brune : Enfant bacchnnt couché, tenant une
C(iupe, et appuyé sur une outre. Base rocaille on
bron/o doré, xviii' siècle: 7.0)0. — 83. Deux II-
gurinea en bronze patiné du xvii« siècle, Esopo el
îjiogène : fW.
Objets d'art et d'ameubleiucut
La vente d'objets d'art et d'anioublomoni failo
le 27 avril par M' P. CnEVAi.i.iiiR et M. Manniikim
a produit 120..VK) fr.
Miniatures. — 1. Mininluro ovalo sur ivoire,
par UgU. Portrait du comte d'Artois : a.;l80. —
2. Miniature ovale sur ivoin>, par H<i//, porlmil
présumé de M"* Adeluido : 1.0.k5. — (i. Mi-iialiiro
rondo sur ivoire, jmr /Vri/i. époque Louis XVL
l'(U-triiil do su feiiiine : 8.700. — 7. Miiiialuro
ronde sur ivoire, par Oinnoiit, Du du xvnr siècle,
portrait de Hervic : H8tl. —8, Miiiiitlure rondo
sur ivoire, attribuée A .Sinirdi .- jouno fonimevuo
l'ii;
LA CHRONIQUE DES ARTS
à mi-corps ; 410. — 15. Miniature ovalft par ./.
Isabcy 1827 ; porlrail de jeune femme : 875.
Faïengiî.s. — as. Coupe eu ancienne faïence do
Gubbio : 400. — 29. Petit plat à fond creux en
ancienne faïence de Gubbio : 660. — 30. Coupe à
fruit ajourée en ancienne faïence de B. Palissy :
525. — 32. Plateau oblong en ancienne faïence
de Rouen : 395. — 47. Deux plaques, décor poly-
chrome de style chinois, ancienne faïence de
Delft : 855.
Porcelaines. — 54. Deux candélabres à trois
lumières en ancienne porcehiinc de Saxe, ornés
de figurines : 1.220. — 64. Deu.f potiches cou-
vertes, en ancienne porcelaine do Chine : 1.000.
— 07. Deux coupes ovales, en ancienne porcelaine
de Chine, famille verte : 710.
Objets divers. — Gi). Clavecin à double cla-
vier d'Andréas Ruclier.s d'Anvers, décoré de su-
jets d'amours dans le goût de Boucher : 6.500. —
70. Harpe Louis XVI en bois laqué et doré à su-
jets cliiiiois : .j85. — 71. Plaque ovale en émuii
peint de Limoges, par Jean II Pénicaud : 800. —
72. Salière lio.xagone en émail peint de Limoges,
atelier des Pénicaud ; 720.
Sculptures. — 83. Jeune néréide portant un
trésor, par C. Clesinyev. Marbre blanc : 980. —
84. Deux groupes en marbre blanc de deux en-
fants soutenant une gerbe de roseaux, d'après
Bouchardon .-5.200. — 88. Vase surbaissé en
marbre rosé des Pyrénées : 1.220.
Bronzes. — Groupes par Pnrye : 90. Centaure
et Lapithe. Ancienne épreuve : 920 ; 97. Cheval
se cabrant attaqué par un lion. Ancienne épreuve ;
1.000: 98. Thésée terrassant le Minotaure. An-
cienne épreuve : 1.720; 99. Le Lion et le Serpent.
Ancienne épreuve : 1.010; 100. Eléphant terras-
sant un tigre. Ancienne épreuve : 900; 101.
Lion et lionne passant : 1.660.
104. Deux bi'as-applique à trois lumières, for-
més de branches de chêne en bronze ciselé et
doré. xvm° siècle ; 1.000.
Meubles. — 107. Table-bureau Louis XV, en
bois de violette, garni de bronze ciselé : 3.900. —
110. Meuble d'entre-deux, à hauteur d'appui, du
temps de Louis XVI : 1.930.
Tapisseries. — 114 Meuble de salon en bois
sculpté et doré, couvert en tapisserie de Beau-
vais (?) du temps de Louis XV, à décor d'ani-
maux dans des paysages, d'après J.-B. Oudrii-
il comprend un canapé et huit fauteuils : 30.500.
• — 115. Tapisserie Louis XV ; l'Oiseleur, d'a-
près Leprinre, (juatre figures dans un paysage :
4.350. — 116. Tapisserie Louis XV, à sujet pas-
toral : 3.000. — 117. Tapisserie de Beauvais (?K
du temps de Louis XV : Chasseur et chasse-
resse : 3.2.50. — 118. Tapisserie du xviii" siècle ;
le Jeu de la main chaude : 4.500. — 119. Quatre
panneaux d'une même suite en tapisserie duxviu''
siècle : la Bonne aventure, le Repos dans la cam-
pagne, la Fontaine, les Bergers : 6.100.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Parmi les plus récentes acquisitions qu'a
enregistrées la Direction des Musées, il faut
citer: une statuette pliénicienne et une lampe
en terre cuite, pour le département des anti-
quités orientales au Musée du Louvre; trois
bronzes antiques, une figure d'éplièbe, ancien
style grec, un bas-reiief votif en marbre, un
encrier et une lampe en verre, pour lo dépar-
tement des antiquités grecques et romaines;
et, jiour celui des objets du Moyen Age et de
la Kenaissance : un recueil de miniatures
persanes, un lva]<6mono japonais, un vase
araljo en lironze et deux pastels relevés de
gouache.
Le Concours ouvert le 5 février 1894 pour le
choix d'un nouveau type de Timbre-poste a
été clos le samedi 5 mai, à 4 heures du soir.
L'Administration a reçu environ 700 mo-
dèles.
On sait que ces compositions devaient ré-
pondre au régime politique de la France.
Presque tous les artistes se sont conformés à
cette indication et ont cherché à symboliser
la République: quelques-uns, cependant, ont
représenté le Commerce ou l'Industrie.
Ces dessins ou peintures, qui ont 176 milli-
mètres de Iiauleur sur 145 millimètres de lar-
geur, et qui sont accompagnés d'une réduc-
tion photographique ayant la dimension du
timbre actuel, soit 22 millimètres de hauteur
sur 18 millimètres de largeur, ont été exposés
à l'Ecole des Beaux-Arts les 8, 9 et 10 mai.
Les journées du 11 et du 12 sont réser-
vées aux travaux du jury. Enfin, nouvelle
Exposition les dimanches 13 et lundi 14 mai,
de midi à 5 heures du soir.
L'entrée de cette Exposition sera publique
et gratuite.
L'Exposition posthume des œuvres origi-
nales et inédiles, dessins, croquis, etc., du
sculpteur Carpeaux, qui avait été annoncée
pour le 18 mai est définitivement fixée, et
sera ouverte du 20 au 28 mai à l'Ecole des
Beaux-Arts.
L'Exposition de la Société des Miniaturistes
et Enlumineurs de France aura lieu du 12 au
27 juin 1894, dans la Galerie Georges Petit.
Cette Exposition pourra être prolongée, s'il y
a lieu, jusqu'au 7 juillet.
La 3° Exposition du Salon des Cent, Galerie
de la Plume, 31, rue Bonaparte, sera ouverte
jusqu'au 30 juin, de 9 h. à 5 h.
En même temps que l'Exposition canine,
une Exposition de peinture et sculpture de
chasse et de vénerie sera ouverte sur la ter-
rasse de l'Orangerie, aux Tuileries, du 22 au
29 mai.
La 'i' Exposition annuelle des Beaux-Arts
de Saint-Germain aura lieu du 1" juillet au
31 août.
M. Kaempfen, directeur des Beaux-Arts, a
inauguré, représentant le Ministre de l'Ins-
ET DE LA CURIOSITÉ
147
truclion publique, le Musée de Jeanne d'Arc,
fondé par l'abbé Desnoyers, à Orléans. Ce
musée est installé dans la maison dite
d'Agnès Sorel. La Collection a été répartie en
quatre salles : au rez-de-chaussée, les épures
des statues do .Jeanne d'Arc; au premier
étage, les armes et armures qui ont servi aux
Français et aux Anglais pendant IC'Sitge
d'Orléans; au second étage, les monnaies,
médailles frappées en l'honneur de Jeanne
d'Arc, les statuettes, les bijoux de toutes
sortes qui représentent son effigie ; enfin, au
troisième étage, se trouvent un grand nombre
de curiosités archéologiques.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 5 mai
Après la communication des lettres de
MM. Th. Dubois, Gabriel Kaurc. Castinel, Ben-
jamin Godard, Victorin Jonciôres, l'essard,
Salvayre, Erik Satie, candidats au fauteuil
vacant par le décès de Gh. Gounod, l'Académie
décide d'entendre, dans sa prochaine séance,
la lecture des litres des candidats au fauteuil
de M. Cavelier.
M. Guillaume, directeur de l'.Vcadémie de
France :i Ruine, écrit au secrétaire perpétuel
pour donner des détails sur l'exposition des
envois de Kume, qui a été ouverte le samedi
28 avril. I,a reine d'Italie est venue la visiter
à la fin de la journée. L'audition musicale a,
de nouveau, réussi celte année ; c'était une
ou\erlure d'orchestre intitulée ; « Naïs ", de
M. Silver, grand prix de Home en 189L
(Kuvres exposées. — l'einture: Le Soleil et
la Rosée, par lo regretté feu M. Thys; Un
épisode du mnrli/vc de sainte Agalhe, par
M. Devambez ; \a I'a>-nasse, par M. Lavalley.
Sculiiture : Ij'Iinjicralive, par M. Uesver-
gnos ; ry;'ry, do M. Sicard ; \'Oura;ian, de
M. Lofebvre; la Jeune Couveuse (cuyna), du
mûiuo, etc.
NOUVELLES
*** M. Gharlos-Olivior do l'enne, arlislo
peintre, est nommé choviilicr du lu l.r'iîion
d'honneur.
;i<*^ r.a Direction des lioaux-.Vits a com-
mandé, il y a ipioiqucs années, il divers ar-
tistes, pour lo foyir du théiUrodo rOdéon,(los
pointui'os décoriitivos (pii ont été mises en
place récemment et ipii so cciinplcleront
l'hiver proi'hain d'un phil'und conlh^ aux soins
do M. Rapharl l'.ollin ot on cours d'e.xéculion.
,(,** I/ouverture du Congres dos .Vrls déco-
ratifs est déllnilivcment llxéo au vendredi
lu courant, iV deux heures, h I l'icolo dos Iloaux-
ArtH, sous la présidence do M. !■;. .Spuller, mi-
nistre (le l'Inslruclion publiipio cl do.s Doaux-
Arls.
**:(; La Commission chargée de répartir en-
tre les Musées les collections ethnographiques
appartenant au Ministère de l'Instruction pu-
blique, vient d'être reconstituée ainsi qu'il
suit, sous la présidence de M. Milne-Edwards,
directeur du Muséum: MM. Bardoux, séna-
teur; .Alexandre Bertrand, de l'Institut ; Xa-
vier (Charmes, de l'Institut : vice-amiral baron
Duperré ; Félix Faure. vice-président de la
Chambre ; Guimet, directeur du Musée des
religions ; docteur Ilamy, de l'Institut ; colonel
Laussedat, directeur du Conservatoire des
Arts et Métiers : Maunoir, membre du Co-
mité des travaux historiques et scientifiques:
Henri Roujon, directeur des Beaux-.\rts ; De
Saint-Arroman, chef de bureau à. l'Instruction
publique.
^** 'Voici, dans ses grandes lignes, le projet
de M. Dutert, l'architecte chargé do construire
le nouveau bâtiment qui s'élèvera sur l'em-
placement appelé aujourd'hui « cour de la
Baleine », au Muséum.
La construction nouvelle, légère, toute en
fer et en brique, sera rehaussée par les a'U-
vres des sculpteurs animaliers les plus con-
nus : MM. Frémiet, Barrias, Marqueste, Cou-
lant, (iardet, d'IIoudain, Dagonel, Louis Noël,
Kngrand, TruHol, lloussin, Lormier, etc.
:(-** Au cours des travaux de terrassement
qui sont en cours, entre la rue Lanneau el la
rue .lean de Beauvais. diverses trouvailles ar-
chéologiques ont été faites, sous la surveil-
lance de M. Vacquet, sous-conservateur des
collections archéologiques de la ville de Paris.
La Société des Amis des monuments s'est
également intéressée à ces trouvailles et à la
dernière réunion de son Comité, M. Charles
Normand a présenté il l'assemblée do curieuses
photographies représentant les vestiges du
i< PuitsGortain » curieux document de l'his-
tuiro du vieux Paris, dont la moitié va être
consolidée et conservée.
j(:** A l'occasion du centenaire de la mort
de Lavoisier, x mai, l'.Xcadémio des sciences
a renvoyé b. une de ses Commissions uno
proposition do M. Grimaux, c|u'elle a approu-
vée, et d'après laquelle celle Compagnie pren-
drait l'mitiativo d'un mouvement pour l'érec-
tion d'une statue à Lavoisier.
*+* 1,'excursion dos " .\mis des Monu-
ments ». au château do Vaiilx-Io-Pruslin, que
nous avions précédeinmenl annoncée pour le
>' ruai, a été remise au lundi de la Pentecôte,
1 1 mai.
■^r*n, M. Charles Testard, lo coUecUonneur
parisien décédé l'an dernier, avait réuni uno
impiirtanto bibliulhciiuo. Originaire Ju dopar-
tement do l'Aisne, il a\ail notamment collec-
tionne-cl catalogué tous les duvrag^s manus-
crits ou imprimés relatifs \ sa contrée, c.elio
collcclion nmiibrouso et imporliinlo vient
d'élro oiïerto par M"" veuve Teslard el sos en-
fants i\ la Ville <le Sainl-Ouonlin pour sa bi-
bliolhc(|uo municipale.
*** L'ihboyo du Monl.SninlMichel n con-
servé jusqu'ici sa vieille tour (|ui ilale du
148
LA CHRONIQUE DES ARTS
X" siùclo: mais, vu l'état de ruine menaranto
où elle se trouve maintenant, il serait ijuos-
tion, paraît-il, de la rein[jlacer [lar un cluclier
roman ou golliique.
**:); Un vol considf^rable avec elTraction aélé
commis à. Vienne (Autriche) dans le palais du
baron Ollion Buurgoing; dos objets d'art an-
tique de grande valeur ont été dérobés.
^** La mission archéolof^ique autrichienne
vient do partir pour l'Asie-Mineure ; elle visi-
tera cette annre la partie sud de la carte pas-
sant par Miizin, l'ancienne lléraclée, l'alî,
Alavanda, Ilalycarnasse, Mylassa, Stratonikia,
Lagina, Mongla et .Sniyrne ; l'excursion durera
trois mois. Les explorateurs espèrent recueillir
un grand nombre d'inscriptions inédites.
Inauguration de l'Exposition d'Anvers
Samedi dernier, après le discours inaugural, le
Roi et la famille royale ont commencé la visite de
l'Exposition eu parcourant la section belge.
Les visiteurs royaux ont ensuite parcouru la
section française. Ils ont été reçus par MM. Bou-
réo, Muzet et Rolland. M. Muzet a présenté à la
Reine iin bouquet d'orchidées et a souhaité la
bienvenue aux souverains-
La section française couipte 12.000 mètres car-
rés. Nos exposants n'ont pas encore termiaé
tous leurs préparatifs.
Cependant notre section fait, dès à présent,
excellente figure, grâce à la rapidité avec laquelle
a été installée l'exposition de nos Manufactures
nationales.
Le « salon d'honneur », qui rassemble les plus
beaux modèles de la Manufacture de Sèvres et
des Gobelins, est près d'être achevé ; aux murs
déjà de magnitiques tapisseries sont accrochées
et de grands vases décoratifs se détachent sur le
bleu sumbro des tentures. L'ameublement qui
orne ce salon est d'un goût parfait.
Une autre attraction de notre section est l'ex-
position das colonies françaises et pays de
protectorat, qui présente les meilleurs produits
du Cambodge, de la Guyane, do l'Inde, de l'An-
nam, du Tonkin et de la Martinique. Les cérami-
ques et les bronzes exotiques sont de grande
originalité, et au centre une boiserie émerveille
par la diversité de ses aspects : tous les bois
provenant des colonies françaises ont été em-
ployés à sa confection.
Le Roi a visité aussi spécialement la section
des Beaux-Arts. i)M. Bouguereau, délégué de la
Société des Artistes français ; Cazin et Dubufe,
représentant la Société Nationale des Beaux-Arts,
ont été présentés au Roi, qui leur a adressé ses
plus vifs complinienls sur la valeur des œuvres
exposées et sur l'organisalion de la section dont
avaient été chargés MM. Préfet et Durand-Ta-
hier.
Quelques Tableaux de maîtres rares
L'an passé, j'ai eu l'occasion d'étudier de
près un certain nombre de tableaux peu connus
dans la splendide galerie du château Weisscn-
stein, en Bavière. Malgré les pertes qu'a subie ■>
celle galerie, bien connue .sous le nom de ga-
lerie de Pommersfelden, en 1867, lorsqu'on a
vendu à Paris toute une série de tableaux pré-
cieux qui en provenaient, elle comprend encore
plusieurs centaines de belles œuvres de pein-
ture, dont les pièces peut-être les plus pré-
cieuses sont la « Caritas » de Rubens, plusieurs
fois menliounée dans l'histoire de i'art, et un
jietit portrait du père de Rembi-andt, soit de la
main de Rembrandt même, soit de celle de Ger-
rit Don. Un Uarlh. v. cl. Jlelst est bien remar-
(luable. Le « Saint Jean Evangéliste » que je vou-
drais considérer comme un travail de Sai'oldo est
étonnant. 11 faut aussi que l'hi-toire de la pein-
ture fasse mention d'une « Madone » probable-
ment de Bernard van Orley, d'un tableau de
Pk'ter Pietersi (Aerlsz), d'autres de Corneli.i
Cornclisz oan Ilaarlem, Hloemnert, Honthorst,
PoclenJturu, Puylenborcli,, Vertaiigcn, C. Hol-
sli'ijn.N .liarrjhem. Thom. Wijck, Simon Vcrelst,
Nie. Hcrtiti, ^'fnl Dijck (« Saint Martin » ; répé-
tition avec variantes des tableaux de Windsor et
Saveidhem), de Peeter Thys, Jac. Jordaens, G.
Pens, Hans Durer et beaucoup d'autres. Un Jan
Lys, considéré autrefois comme une œuvre de
Ger. Seghers, est très beau quant au coloris et
quant au dessin. Parmi les œuvres cachées sous
des déterminations fausses et les tableaux non
enregistrés au catalogue, j'ai pu constater, dès
1890, deux Will. yieiilandt, un Ant. Mirou, un
Joh. V. Aachen, deux Pieter Codde, un Victor-
Honoré Janssens, un Joa'jhim Mleivael, un Cé-
sar van Everdingen et les tableaux déjà men-
tionnés de Rembrandt et .Jan Lys.
L'an passé, grâce à l'amabilité du comte Arthur
Schreuborn-AViesenlheid, qui possède actuellement
tous ces beaux tableaux, j'ai eu l'occasion de faire
quelques nouvelles découvertes dont l'intérêt est
assez grand pour qu'il soit bon d'en dire quelques
mots. Ce sont des œuvres de Juriaen Jacobsen,
Abr.de ^'ries. Paulus Moreelse, B. v. Bossche,
Th. v. Thulden, Jacob v. Halen, David Davids
de Heem et autres, dont il était possible de dé-
couvrir les signatures.
Une des plus importantes de ces petites décou-
vertes (s'il est permis d'employer ce terme) est
celle d'une nature-morte remarquable de David
Davidsz de Heem. Ce panneau (large de 0'",56 sur
0"',i'2 de haut) porte lui monogramme, formé par
trois D et un H, ce qui signifie Xlavidflavidsz X>e
Heem. Il s'agit là d'un peintre dont on ne con-
naissait aucune œuvre jusqu'à présent. Il travail-
lait vers 1G6S à Utrecht. La manière de sa nature-
morte de la galerie de Pommersfelden est évi-
denunent celle de la fannlle des De Heem, et,
pour confirmer celte observation, on peut re-
trouver ce tableau dans un vieux catalogue de
1746, considéré comme un travail de « De Heem ».
Une œuvre très ressemblante, pour le style, à la
nature-morte de D. D. De Heem, à Pommersfelden
se trouve eu la possession du comte Geza Bruns-
wick, à Marton Vasa en Hongrie. J'ai vu cette
peinture lorsqu'elle était à Vienne pour être res-
taurée.
Un portrait à' Abraham de Vries m'a lieau-
coup intéressé, parce que ce tableau, signé « Fecit
A. deVries, auno 1641 », est un nouveau témoi-
gnage que le soi-disant Verelst n" 1349 de la Ga-
lerie Impériale à Vienne est irrécusablement une
ET DE LA CURIOSITÉ
1'. I
œuvre d'Abraham de Vries. C'est une attribu-
tion que j'ai déjà faite à ce peintre pendant l'ins-
tallation de la Galerie Impériale au nouveau Pa-
lais des Beaux-Arts en 1892. Je m'appuyais alors
pour la faire sur un portrait précieux, signé
« A. de Vries » qui fait partie de la jolie collection
appartenant à Madame la baronne Stunimer de
Tavarnock à Vienne. Je connaissais 'aussi d'au-
tres ouvrages du même peintre, qui ressemblaient
beaucoup au soi-disant Vei'elst n» 13'i9 de la Ga-
lerie Impériale à Vienne. Je voudrais bien es-
quisser ici une petite monographie de ce peintre
intéressant qui fut souvent confondu avec Adriaen
de Vries, pein're d'Anvers et ami de Kubens,
mais il me faut encore citer d'autres maîtres rares,
dont il se trouve des ouvrages dans la collection
duchAleau VVeissenstein (1).
Jacob van Ilalen, par exemple, est un peintre
extrêmement rare. On le sait par l'IIisloire de la
Peinture flamande. De ce peintre assez considé-
rable, j'ai trouvé dans la Galerie de Pommersfel-
den un petit tableau, représentant « Eslher de-
vant Ahasver ». Il est signé « I. V. 1I.\LK ». J'ai
eu la bonne fortune de retrouver une indication
de ce tableau dans un ancien catalogue des ta-
bleaux appartenant au comte de Scho'nborn en
1721. Il y est enregistré comme n De liai».
Il n'y a aucun doute que Juriaen Jacobsen (né
en 1630 probablement à Hambourg) travaillant,
selon A. Bredius, en 1659. 1660, 1662 et IGG'i :\
Amsterdam, appartient à la classe des maîtres
rares. Au château Weissensteiii se trouve une
toile pompeuse de ce peintre, qui représente le
« Parnasse » ; ce tableau n'est pas de premier ordre,
mais il est bien intéressant par la signature « J.
Jacobs fec 16G1 » et par la manière largo com-
plètement hollandaise de l'exécution. Quant à la
composition, c'est un travail un peu vide et su-
perficiel. J'en donnerai une description dans le
catalogue nouveau, que je vais faire prochaine-
ment À la prière de M. le comte Schœnborn.
Enlin il faut jeter encore un coup d'ojil sur
une suitr do petites toiles de la peintura alle-
mande du xvir et du xviii" siècle. Des œuvres de
Allmncher, peintre exlréinement rare, d'un
peintre nommé Hof/i;nsln'tt, de J. U. Kitlt,
Schuahcl, Elliçir,- il, J. H. Sclio-.ifehl, Joh.
Ileiss, Peter Jiriiii(ll,Chr. Fesel, ce dernier nous
menant au xix" siècle.
Los lahkaux de la galerie du chAteau Weis-
sensti'iu .sont bien conservés, bien entretenus de-
puis qui'lques années, peu restaurés ; les salles
sont bien éclaiii'es, l'entrée l^st libéralement
accessible au public et principalement aux ama-
teurs. En un mot l'étude. de celle riche collection
peut se faire «laiis les conditions les plus agréa-
bles. Seidemenl il faut d'abord se résigner A deux
heures do voilure pour alleindre le chiUeau. On y
vient do Bamborg. ville célèbre en Bavière, ci-
lèbro par .son histoire et ses églises, bien connue
par sa Bibliothèque royale et ses collections
d'art, dont nous parlerons la prochaine fols. Nous
y chercherons aussi les tableaux do iiiallres
rares.
D' Th. V. FniMMKi .
(1) lï'iqirès uiip ninuitUDii'alioH niiniililo do .\. Uroiiiif*,
lo poinlro Alii'nluitii <li* Vi-ios nurnit v«-<mi \ l.a lloyo,
l'ii iiiti pi iMi mis.
Académie des Inscriptions
Séance du 4 mai
Les Diicouverles de il. de Morgan en Ef/yple.
— Une nouvelle lettre de M. de Morgan a été lue
à l'Académie. Kn voici li-s passages les plus im-
portants :
Les sondages amenèrent la découverte de onze
puits alignés d'est en ouest. 0"fl<l"es-uns .sont
écroulés et semblent n'avoir jamais été terminés,
mais l'un d'entre eux, le plus rapproché du puits
royal, a fourni des résultais fort importants.
Le 19 avril, ce puits venant d'être vidé, je ren-
contrai une porte donnant accès dans un couloir
long de l'i mètres 60 e; couvert d'une voùle cylin-
drique habilement appareillée.
La porte fut ouverte avec toutes les précautions
qu'exigeait le mauvais état de la galerie et dès
les premières pierres enlevées, nous eûmes sous
les yeux tous les objets placés dans une chambre
exiguë à l'endroit où ils avaient été déposés par
les prêtres de la douzième dynastie ou par la
famille du mort. Là étaient des vases d'argile
renfermant encore le limon des eaux du Nil, ici
des pièces de viandes embaumées, plus loin des
plats aux mets desséchés. Dans un angle se
trouvaient deux caisses, l'une renfermant des
parfums contenus dans des vases d'albAlre soi-
gneusement étiquetés en caractères hiératiques,
l'aulre ne contenait que des sceptres, des cannes,
un miroir de bois et des llèches dont les barbes
sont d'une étonnante conservation.
Jusque-là il était impossible do dire si cette
tombe était celle d'un homme ou celle d'une
femme: elle contenait des armes et des objets do
toilette. Le seul indice que nous eussions trouvé
était le cachet dont on avait scellé le colTrel des
parfums: il portait le nom du familier du roi
Tesch Senbel-f.
Dès que tous les objets furent numérolés el
(|u'il eiM été pris des croquis de leur position res-
pective, ou commença l'ouverture du sarcophage.
La dalle soulevée, le cercueil de Dois apparut
couvert de feuilles d'or, orné di- deux chevets el
terminé en dos d'Ane. Une inscription d'or occu-
pai! toulc la longueur du couvercle ; elle nous
donne le nom et le tiln- de la défunle : la prin-
cesse (ou lille royaU;) Noub-llotep-ta Khroudil.
La caisse du cercueil, ornèi elle aussi do
feuilles d'or, était en bois naturel: seules les b.in-
des d'or |)orlant îles inscriptions étaient eiu-adrées
d'un liait de peinture verli-.
La mumii' a\ait beaucoup soulTerl do riiumidllê;
il ne r>:slail ipi'uu amas d'os, de bijoux el de
poussières enfermé dans les restes il'uuo onvo-
loppi' do plAlre enlièremeul dorée. Les objets
n'avaii'ul pas été louches.
.\ gauche èlairnl les cannes, les sceplres. lo
Ihigellum. curieux insirument fréquent dans les
bas-relii'fs des temples, mais qu'on n'avait jamais
retrouvé aussi C(uuplet. Sur la lèle élaleiil posés
un diadémi' d'argent incrusté de pierres, un
ura'U et une lèlo de vaulour eu or. Sur la poi-
trine, j'ai rencontré lo collier orné d'une rinqunn-
laine de pendenlifs d'iu'. incrusté el terminé |ii«r
deux lèles d'éperviei-s d'or degrandi'ur naliirolle.
ViM's la roiulure était un poiguHiM A lame d'or, et
150
I,A CHRONIQUE DES ARTS
aux l)ras et aux pieds des bracelets en or ornés
de perles, de cornalines et d'éineraudes égyptiennes.
La tète de la momie était, comme d'usage,
située au nord du tombeau, i la gauche des pieds
était la caisse à canopes lamée d'or comme le
cercueil et couverte de textes.
Parmi les litres de la princesse Noub-Iiotep, il
n'est jamais fait mention qu'elle eût été reine, et
cependant j'ai rencontré dans son tombeau tous
les attributs de la royauté. Peut-être est-elle morte
avant l'avènement de son mari au frone, alors
que celui-ci n'était que prince héritier?
Les tombeaux du roi Hor et de la princesse
Noiib-llotep, ainsi que les détails de leurs mobi-
liers l'unéraires montrent clairi'nient que ces deux
personnages ont été ensevelis à la même époque.
Dcviius-nous admettre (pie la ju'inces.se était soit
la femme, soit la fille du souverain prés duquel
elle reposait. .lusqu'sV plus ample informé, je suis,
pour ma part, do cet avis.
En même temps que s'opèrent les recherches,
je rédige un compte rendu très détaillé de leurs
résultats. Ce récit fera l'objet d'un volume spé-
cial, dans lequel figureront tous les objets, les
textes, les plans et les détails d'architecture. Je
suis aidé dans ces travaux par MM, G. Legrain
et G. Jéquier, membi-es de l'Institut oriental
français du Caire, les égypiologues du service des
antiquités se trouvant rett-nus soit au Musée de
Ghizeh, soit par les autres fouilles entreprises
par mon administration sur divers points de
l'Egypte, etc.
Cette communicatiou a pi'ovoqué, de la part de
M. Maspero, quelques observations, dont voici la
substance :
« Je suis heureux, a dit l'honorable académi-
cien, de voir que M. de Morgan se décide enfin
à pousser ses recherches vers le centre de la jiy-
ramide de Dahchour. Tout ce que nous savons
des pyramides de la V" à la XI° dynastie montre
qu'il faut y chercher les chambres sous la pyra-
mide et non dans la pyramide, comme il avait
paru d'abord le penser. C'est là qu'il trouvera la
chambre royale. Il faut espérer qu'elle aura été
creusée de façon à échapper aux infiltrations du
Nil et qu'elle ne sera pas remplie d'eau comme
celles de Lisht et d'IUahoun, qui appartiennent à
la même époque.
« Le roi, dont la momie a été découverte, est
inscrit dans le Canon Royal de Turin. L'ortho-
graphe Fou-ab-râ qu'en donne M. de Morgan ren-
ferme une erreur de lecture. Le signe initial sonne
aoii, comme c'est prouve depuis une quinzaine
d'années, et le nom véritable est Aou-nb-ri}.
M. de Morgan aurait trouvé dans un ouvrage
populaire, tel que l'Histoire d'Egijpte de Wiede-
mann, deux rois portant ce nom, sous la fornii:
pleine de Aoutoimbrâ. Tous les deux appartien-
nent à la XII' dynastie. Celui dont on vient de
découvrir la momie est certainement le premier
des deux. Son protocole royal est modelé sur
celui des Amenemhàit de la XII' dynastie, et,
d'après le rang qu'il occupe dans la liste, on peut
croire qu'il vivait environ un siècle et demi après
Amenemhàit IV. Aussi bien connaissons-nous,
presque année par année, la suite des rois de la
XIP. Peut-être découvrira-t-on les trace.s de quel-
que usurpateur vers cette époque. Mais il y a
aussi peu de chances d'y introduire un souverain
nouveau ayant véritablement régné qu'il y en a de
pouvoir intercaler un nouveau Bourbon entre
Henri IV et Louis XVI. Voilà lis observations
sommaires que suggère à première vue la lettre
de M. de Morgan. Je n'insisterai pas et je pré-
fère joindre mes félicitations à celles do l'Aca-
démie [lour la belle découverte ciu'il vient de
faire. »
Ecole française de Rome. — Dans une lettre,
en date du 1" mai, M. A. Geflroy annonce que
deux importantes éludes, intéressant l'archéologie,
figurent, en ce moment, à l'E-Kposition de l'Aca-
démie de France, à Rome.
M. Sortais, architecte pensionnaire de la villa
Médicis, ofTre, avec les résultats des fouilles ré-
centes qu'il a pratiquée», un état actuel du eanope
construit par Adrien dans sa villa voisine de
Tivoli. Le grand portique en avant de l'hémicjxle,
au fond duquel était le Sacrarium, se composait
de quatre et non de dou^e colonnes groupées par
couples de deux, comme le croyaient Piranesi et
Ganina. M. Sortais a retrouvé tout un système
ingénieux de petits canaux concentriques reliés
par des dallages en marbre et des ponts avec un
petit bassin central. Les fragments de bases et de
chapiteaux prouvent que l'ordre du portique était
ionique et non égyptien. Seuls, les vases et sta-
tues, retrouvés dans le eanope en si grand nom-
bre à la fin du dix-huitième siècle, étaient de style
égyptien ou pseudo-égyptien.
Un autre pensionnaire architecte de la villa
Médicis, M. Pontremoli, expose une étude sur
l'arc de Trajau à Ancone. Il a reconnu des rostres
dans les prétendues guii'landes de bronze qui dé-
coraient, selon Canina, diverses parties de l'arc.
En terminant. M. Geffroy annonce l'apparition
de la seconde livraison du grand plan archéolo-
gique de Rome par M. Rod-Lanciani. Elle abonde
en renseignements sur la Via Flarninia, sur le
Pincio, etc.
Les Découvertes du Pi're DeUUtreà Caithage.
— M. Héron de ViUefosse enti-etient l'Académie
des sculptures récemment trouvées par l'hono-
rable correspondant de l'Institut sur l'emplace-
ment du Gapitole à Carthage, ut qui ont dû faire
partie de l'ensemble décoratif du>grand édifice.
Deux de ces reliefs représentent des femmes
ailées portant des cornes d'abondance chargées
de fruits. Une troisième ligure plus intéressante
est celle d'une Victoire ailée, coiiverte d'une dra-
perie élégante et entourant de son bras droit un
trophée composé d'armes romaines. Cette figure
porte encore des traces de peinture rouge et
brane; la chevelure était dorée. Ces sculptures,
qui remontent probablement au premier siècle
de notre ère ou au commencement du second,
comptent parmi les plus intéressantes qui aient
été trouvées à Carthage. La découverte du P. De-
lattre est aussi très importante au point de vue
de la topographie romaine de cette ville.
L'Ara brisé et ses appliiMtions méthodiques
dans l'Ile-de-France. — Sur ce sujet, M. Eugène
Lefèvre-Pontalis a fait une communication ex-
traite d'un important travail qu'il va procbaine-
nient publier, et ijui est intitulé: L'Architecture
religieuse dans l'ancien diocèse de Soissons,
aux onzième et douzième siècles.
Après avoir rappelé que l'architecture gothique
ne fut pas le résultat d'un simple changement dans
ET DE LA CURIOSITE
l'I
la forme des arcs^ mais qu'elle dérive, avant
tout, de la découvfrte de la croisée d'ogives,
M. E. Lefèvre-Pontalis expose les systèmes ima-
ginés par plusieurs archéologues. Il fait observer
que l'étude des églises du Beauvaisis et du Sois-
sonnais prouve que l'arc en tiers apparut tout
d'aljord autour des voûtes d'ogives, vers le début
du règne de Louis VI, par suite d'une véritable
nécessité de construction, afin de remplacer le
plein cintre surhaussé, dont quelques architectes
avaient fait usage, notamment à Saint-Etienne,
de Beauvais. L'arc brisé fit son apparition mé-
thodique au douzième siècle, d'abord dans les
doubleaux et les grandes arcades des nefs, puis
dans le portail et les baies des clochers et, en
dernier lieu, dans les fenêtres et les arcatures.
Si l'arc en tiers point fut employé en Orient plu-
sieurs siècles avant 80:1 apparition en Occident,
c'est seulement dans l'Ile-de-France que la fusion
de la voi'ile d'ogives et de l'arc brisé produisit des
conséquences fécondes pour l'architecture reli-
gieuse pendant la première moitié du douzième
siècle.
Société des Antiquaires
Séances des 25 avril et 2 mai 1894
M. le baron de Baye offre un catalogue illustré
do la collection archèologiiiue recueillie dans la
Petite Eussie par M. Paul.
M. Gagnât fait connaître une borne niilliaire
relevée à TchifUi par le P. Girard, mission-
naire.
M. Gagnât entretient ensuite la Société des
fouilles récentes entreprises dans la rue de Lan-
noau, près du GoUège de France.
M. Gh;\lol présente, de la part de JI. Gillet, le
texte de deux chartes originales de Jean de Join-
ville.
M. l'abbé Beurller signale, sur un bas-relief do
Ninive, une représentation des procédés par les-
quels les anciens préservaient des coups du bé-
lier les murailles des villes assiégées.
M. Gagnai annonce que le P. Brucker lui a
communiqué de nouvcllrs inscriptions recueillies
en Arménie par le P. Giiard cl inlerprèle l'une
d'elles.
M. do Baye olVre le prei.iier volume des publi-
Cftlions ilu (Congrès anhéiil.)j,'ii|iii' do Moscou.
M. do Barlhélemy allire l'allention do la Société
sur un nouveau mémi'ire ilc .M. Lièvre nu sujet
des prèlciiilus puits funéraires do la Vendée.
MM. de Kcrsi is, (iiiiduz, Di'laborile cl (|ueli(Ucs
autres membres ècliangcnt des ob.-<ervallons sur
la doslin:ition probable di' ces cavih'S.
NÉCROLOGIE
Le pi'inlro Charles Jaoque est dècéilé lundi
ornier 7 mal.
Né en lSl:t, .IjiC(|ue s'adoiinn d'abord i\ In gra-
vure, mais il m- larda pas i\ iilionlir la peinluie
de genre. Son Ijdeiil le portail 11 la reprudm-tion
des scènes rustiques, ili's tableaux familiers el il
fut le iieintre et le graveur des intérieurs do cam-
pagne el smtoul des nnini.uis de bnssu-cour, dont
il avait fait une scrupiUeuse étude et sur lesquels
il publia même un ouvrage intitulé : PoulniUer,
ynoixogrriphie des poules iiidigénes et exotiques.
Le succès de ces gravures rustiques à l'eau-forte
fut très grand et s'accrut à chaque Salon, où
M. Jacque exposait à la fois peintures et gra-
vures.
Gomme peintre, il obtint une médaille de
3' classe au Salon de 1861, une médaille en 1863,
et une médaille d'or à l'Exposition universelle de
1889. Gomme graveur, il obtint une médaille de
3' classe en 1851, une seconde médaille de 3' classe
'a l'Exposition universelle de 1867 et un Grand
Prix à celle de 1889.
Il avait été nommé chevalier de la Légion
d'honneur en 1807.
Parmi ses œuvres les plus connues, on peut
ciler : une linsse-cour, la Sortie du troupeau.
le Grand troupeau au jttiturn>/e, l'Abreuvoir, etc.
La Gazette des lienux-Arts a, d'ailleurs, pu-
blié une des plus célèbres eaux-fortes de Gharles
Jacque : La Souricière, pour illustrer une étude
qui lui était consacrée par Gharles Blanc (1" pér.
t. IX, p. 193-208).
Le peintre paysagiste Renouf vient de suc-
comber, à l'hospice général du Ha\Te, aux suites
d'une courte maladie.
Né i'i Paris en 18'iô, il avait débuté au Salon
en 1870. En 1879, il exposa Dernier Radoub,
une œuvre que la gravure a popularisée et qui
fut achetée par l'Etal. Gilons, parmi les tableaux
qui consacrèrent sa réputation : la l'eMce, que
possède le Musée de Quimper ; le Coup de ntain
(Exposition de 188!)) ; le Pilote, au Musée de
Kouen ; VEpace, qui ligura à l'Exposition mari-
time du Havre.
Au cours d'un séjour aux Etals-Unis qu'il Ht
dans ces dernières années, il peignit une toile
importante, le Pont de lirookhjn. qui se trouve
actuellement au Musée du Havre, ainsi qu'une
marine et les Falaises de Vudalle.
M. Emile Renouf avait exposé au Salon de
celle année l'n orat/e en mer, très belle marine
représentant une entrée de ban]Ue au [xirt du
llavri', el un portrait d'un U. P. supérieur «les
jésuites, peint il y a une dizaine d'années.
M. Henouf élail chevalier de bi r,é;;ion d'hon-
neur et membre du jury.
Nous apprenons la mort de M. Por John Tagc
E^ert, peintre suédois qui, cette année même,
i'X|i'isiiil au S;don «les Glmmps-Kly.-iées nue toile
intitulée : .Voi'iv'c d'autoinnr. M. Ewerti'lnit élève
de MM. J. P. Liiurens el IWnjumin-Gonstnnl. Il
résidait d'hnbiludt^ i\ l.'.nncnrnenn (Finisiéi'u).
Le jeune artiste su'Vltiis s'est suicidé A .son do-
niiiilf è Paris, rue Victor-Mnssé.
Tour du Monde. — 17iO* livniisun, — A tra-
vers la 'l'osoano ( Kloronoe), pur M. Eugène Muntz.
— Treize dessins de Bazin, Uerg. Houdier.
Journal de la Jeunesse. — 1119' livraison. —
Texto par (iusiave 'l'oudouio. Maurice Lebrun,
Frédéric Dilhiyo, II. Meyer el Louis Housselel.
Illustralionsde : .\. Paris, Myrliach, LeBlanl.otc.
Bureaux A la librairie llnchelte el l'.'«, 79, bou-
leMird Saint-Gormuiu, Paris.
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
J
ALBUM RELIE
>E
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier r/4 colombier. — Nouveau tirage
Prii de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
H M m i iimi-,iJi
PAR
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONTAJGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-S» grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deu.x sortes de papier :
I» Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2» Ex. sur papier vélin teinté, n"" i à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux- fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-i" TIRÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
Il a été tiré de cet ouvrage 75 exemplaires numérotés sur papier W'hatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de Pexemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
CI.\yllKME SÉRIE. — Piiv 10l> lianes.
Pour les Vlnniiës : 50 francs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessius de MiiKres aueieus exposés à FÉeole des Beaux-Arts eu 18/9
PAR LE MARQUIS Ph. DE ChENNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaus-.-\rts, Membre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Cassette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend i8 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 1 2 fr. ; franco en province, i 5 francs
,1-2 Ré'j5Cîe!jr en chef gérant • A. DR l <JST \ LOT. — Imi'. de la l'ub-ssE, iô, rue du Croissant. Paris. — Simart, ■
N« ■>). — 1894
BUREAUX : S, RUE FAVART
1'.! Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLI^MENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LI SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la. Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chroiiiciue des Aits et do la Curiosité.
Un ail
PARIS ET UICPARTEMENTS
12 h". I Six mois.
8 ù
MOUVEMENT DES ARTS
Collection Edgar de Pommereau
Celfo venle, dont nous avons donnô queliines
lu'ix (liins noiro dernier numùro, faite le 10 mai,
par M' P. CiiF.VAi.r.iKR et M. M.vn.niikim. a pro-
duit 25Û.0r.3 fr.
OnFiiviiERiii. — 1, Deux llanihuaiix ItéKeiici',
en argent ciselé ; 1.7U0. — 2. Pot à eau et .sa cu-
vette en argent, Louis XV : 2.020. — -i. Sucriére
Ué;{once en argent en forme de vase : 1.020. —
'[. Deux sucrières analogues à celle qui précède.
Kpoquc IJégence. Vieux Paris : 2.000.
SiM'I.PTIHKS KN TEllRE cunE. — H. liusie de
ji'uiie lille, grandeur nature, la lèle tournée vers
la gaucho, les cheveux retenus par un riilian et
la poitrine couverte en partie par nue draperie.
Allrihuéà Pi'Jou : il. 100. — lô. Deux staluelles
(l'une signée : Illaisi' fecil 177')). llélié el (iany-
niéde : 2.700.
nmiNZKs d'art. — 10. Petit groupe on lnonz.-.
patine hrun foncé: uymplio chasseresse etciifanl
satyre, xviir siècle : 1.000. — 17. Slaluetle
éqiieslie en lu'oiui' de l.nuis XIV. l'aliue hriin
rougei\tro : 920.
liiioszKS D'.iMr.um.iîMBNT. — 18. Deux vases
ovoïdes en niarlire vert antii|UO, garnisdc moulures
eu lirou/.o ciselé et doré coiiipo.sées île piéilouchrs
«•annelés, il'anses en volule reliées par di's fes-
tons do pampres et de graines s'écliiippanl di' ro-
saces, l'ipucpie liouis XVI • 5.000. — 19. liou-
geoir i\ deux lumières, Louis XV, formé il'iine
figurine do Cdiinois accroupi, en Imis la(]iié, te-
iiiuil iiiir iloiihie liranche ])ortanl les porlu-lu-
iiiiries III lii'iuize doré ; 2.ll.')0. — 20. Deux hrns-
appli(pies llégeuce. liriiuze ciselé et iloré : l.iriO.
— 21. Deux l)rHs-appli(|ues Louis XV, bronze
fi.selé el doré, l'i deux branches rocaille cnhicées,
el liranches de fleurs : îl.WO. — 22. Deux girnn-
iloles Louis XIV, en hroiizo ci.selé el doré, A trois
porle lumières, à rinceaux avec vuso triangulaire
au ciuiii', llainlieaux i\ liaso ocloijolio, tige l^ Irois
faces el retombées de feuillages aux angles :
■i.700 — 2G. Deux tlandjeanx Louis XIV, en
bronze ciselé et doré : 1.120. — 27. Deux petits
chenels Louis XIV, on bronze ciselé el doré :
1.520. — 31. Flambeau de bouillolte Louis XVL
bronze cùselé et doré : 1.160.
PoK<-.i-i,AiNiis ET Kaïences. — 34. Deux vases
balustres en ancienne porcelaine craquelée gris
de la Chine ; montures bronze ciselé el doré :
3.0110. — 35. Deux cache-pots couverts en vieux
Chine, k décors do fleurs arabesques en camaïeu
bleu. Montures îi anses à entrelacs et mascarons
en bionze ciselé el doré Louis XIV: 7.000. —
3u. Deux petits cornets en vieux Chine, émaillês
gros bleu uni ; montures Louis XVI, bronzo ci-
selé el doré, ;\ piédouches cannelés, anses A vo-
lutes, guirlandes de laurier el moulure godron-
nèo : A. 700. — 37. Deux jardinières surbaissées
en vieux Chine : niontures bronzo ciselé Louis
XIV : 1.020. —42. Deux petits vases forme Mé-
dicis, en ancienne porcelaine de Sèvres p:\to
tendre, fond vert pomme el à double mèilaillon,
griiupi's d'amours sur des nuages ; montures
bronzo doré ù rang de perl';s : 4.900.
Pbndui.es. — 47. Pendule Louis XIV on mar-
queterie d'écnillo el cuivre, garnie d'ornements en
bronzo ciselé el doré : 1.520.
Mi:ijiu.i:s. — 55. Grande armoire du temps île
la liègence, cintrée i\ la partie siipérimiro et fer-
niant k deux portes. Kilo esl plaquée do bois rose
et (le l)ois saline el enrichie do motifs élégants \
avants de sphinx, d'encadremenis A volutes, écus-
sons, feuillages, ornements variés el écoinfons
en bronza ci.selé el doré : 411.1(10. — 5(5. Meuble
d'enlre-deux à contours, ilenx portes, en bois sa-
tim'', ornoinenls en bronze ciselé : biistos, écoin-
çuns, inasrarons, clo. , dessus de uuirlire brèche,
i'ranee. xvm* siècle: 11.200. — 57. Iturean
bonlieur-iln-jour Louis XV. imi marqueterie de
bois ilo coulecr sur fond <le bois di- rose, à nllri-
buts divers, vases de llours et oriiemenls variés,
iirni'uii'nls do bronze doiv : ô.iHKl. — f>8. t"om-
modi' Kégence, en bois do plncago. garnie de
bronzes ciselés et dorés : 1.750. —50. Kurettii
Louis XIV. on marqui'lerii- di' cui\ro el d'étain
15'i
LA CHRONIQUE DES ARTS
Kiri' bois : 2.1K)0. —62. Petit iiiciihlo d'crilre-dnix
Louis XV, Pti bois ros"0 et iiiiininotorie i't lo-
s;inf,'f's, ovnfiirifinls de bronza ciselé et doré :
'■iJiiO. — (i;i. Secrétaire droit Louis XV, à coii-
lonrs on bois de rose: l.SKJO. — (j'i. Secréliiire
il':iiit,de Louis XV : 1.750. — 65. Deux onco^'niins
Louis XV, en marqueterie do bois ro.se et liois
satiné : 1.4Ô0. — C6. Deux étagères d'angles
Louis XV, en marfiuelerie à (leurs : 1.950. —
6S. Bout de l)uroau surmonté d'un cartonnier
Louis XV, en bois rose eucadré de bois satiné ;
2.750. — (i9. Tal)le, modèle roiinon, Louis XV,
en marqueterie do bois : 2.500. — 70. Table de
nuit de forme ronde, en marqueterie de bois de
couleur : 1.050. — 71. Petite commode Louis
XV : 1.400. — 72. Taille liureiiu Louis \VI :
2.005.
Meubles en hois sculpté et Djr.É. — 83. Con-
sole Louis XIV, on bois sculpté et doré, sur pied
à cariatide de femme ailée reliant le bandeau orné
■!i la base du fond composé de motifs à volules et
coquilles cl repercé à jour, tablette de marbre
vert de mer ; 7.100. — 85. Grande glace Louis
XIV. avec cadre cintré en bois sculpté et doré :
1.650. — 8G. Petite table à quatre pieds, en bois
sculpté et doré du temps de la Régence, décorée
d'ornements à volutes et feuilles et à bords go-
dronnés ; 3.500. — 87. Table rectangulaire en
bois sculpté et doré ; xvm' siècle : 1.250. — 91.
Baromètre Louis XVI, en forme de lyre, en bois
sculpté el doré ; 1,750. — 97. Deux petites cré-
dences-appliques Loiiis XV, en liois sculpté et
doré : 2.600.
Sièges. — 101. Fauteuil à dossier élevé, Ré-
gence, en bois sculpté : 1.050. — 102. Bergère
Louis XV en bois sculpté à Heurs et feuillages :
1.700. — 103. Fauteuil Régence en bols sciUpté ;
1.700. — 104. Tabouret pliant à X, xviip siècle :
810. — 105. Petit fauteuil d'enfant en bois sculpté,
à dossier à lyre. Fin Louis XVI : 1.800. — 113.
Chaise Régence, en bois sculpté à fleurs et orne-
ments : 1.800. — 118. Petit canapé style Louis
XV, en bois sculpté et doré à ornements el Heurs,
en canne dorée ; 1.400.
T.4PISSERIES. — 119. Suite de quatre tapisseries
des Flandres, sujets dans le goût de Téniers,
composés d'un grand nombre de personnages. Le
Jlarché aux poissons ; La bonne Aventure ; La
Marchande de légumes ; Les Fumeurs : 33.000.
— 120 Tapisserie des Flandres, à sujet analogue
à celles qui précèdent : 3.70U. — 126. Ecran Ré-
gence, en bois sculpté : 6i0.
Etoi'fes. — 128. Deux grands rideaux en toile
blanche, décorés d'une sorte do mosaïque de toile
de Jouy. Epoque Régence : 1.200.
Dessins. — 130. Frarjonard (H.). Vues de
Saint-Cloud. Deux études au lavis : 305 ; et 131 .
Fêle champélie dans un parc. Sanguine : 200. —
132. Hoiii (G.-L.). Jeune Femme ; 600. — 133.
Lcirreince. L'Elève discret ; et 134. Pauvre mi-
net, que ne suis-je à ta place : 2.900.
GRAVURES ENC.UJEÉES. -- 135. Dehucourt
(P.-L.). Promenade de la Galerie du Palais-Royal
(1787). Epreuve en couleur : 720 : et 136. La Pro-
menade publique (1792). Epreuve en couleur :
530. — 138. De Lonf/ueil (J.-D.). Les Dons Im-
prudents. Le Retour à la verlu. Deux Pendants
en couleur : 300. — 139. T'umay (d'après). Foire
de village. Noce de village. Le Tambourin. La
Rixe, ijuaire ijièces gravées par Descoiirtis en
couleurs : 800. — 140. W il lu fils (d'après P. -A.).
La Noce de village. Le Repas des rnols.S'inneur-;.
Deux pendants en couleur : 205.
Tableaux modernes
La venle de la collection de M. X..., faite le
28 avril par M' P. Cuev.m.mkk et M. Dl'Rand-
RuEL, a produit 40.500 francs.
Taiîleaex moder.nes. — 6. I'a,Hii)-Lalour. Le
Rêve du poète : .520; et '/. Baigneuse : 620. — 8.
Gnufinin (P.). Pêcheurs bretons : SOU. — 20.
Claude Monet. Les Nins : Cap d'Anlibes : 4.700 :
21. Les Fonds de Varangeville : 3.450; et 22.
Vètheuil ; 1.700. — 2'i. Renoir. Paysage avec
figures, effet de printemps : 700; 25. Femme
arabe : 2.850 ; et 26. .leune garçon arabe : 2.850.
32. Sinlcy. Paysage ; environs de Louveciennes ;
1.000:33. Soir de prinlemiis dans la campagne
des Sablons : 1.4.50: 34. Saint-Mammès et les co-
teaux de la Celle ; matin de juin : 1.950 ; 37. Les-
Bords du Loing en hiver : 800; et 38. La vallée
de la Seine (Moret) : 660. — 45. Ziei». Pivoines
et roses : 680.
Pastels, aquaiîelles et dessins modebxes.
— 43. Jiesnard. L'Oreille au guet, i^astel ; 1.500;
el 47. Frileuse, pastel : 1.550. — 49. Caillebotte.
La Route, pastel : 700 ; et 50. Le Verger, pastel ;
780. — 55. Uarpirjnies. Les Bords la Seine,
acjuarelle ; 410. — 57. .To»f)/ti>id. Vue de Nevers,
.iquarelle : 580 ; 58. Environs de Dordrecht, aqua-
telle ; 360; et 59. Canal à Rotlerdam, aquarelle :
5.50. — 68. Fiinlin-Lntour. La leçon de dessin,
dessin au crayon noir ; 235. — 71. Pissaro. La
Gardeuse de vaches, gouache : 290. — 72. Raf-
faelli. Aux Buttes-Chaumont ; l'hiver, gouache ;
620.
Collection de M. le Baron de Ménasce
La venle de la collection de M. le baron de
Ménasce, faite le 7 mai, à la galerie de la rue de
Sèze, par M" P. (.'hevaixiek et M. Petit a pro-
duit 112..309 francs.
Taeleai;x. — Bératid. Pour les pauvres :
1.200. — 2. Berne-Bellecour. Le Clairon : 500.—
3. Boudin. L'Entrée du port : 610. — 5. Cuin
(Georges). Flirt : 300. — 7. Chaplin. Gardeuse
de moutons : 920 et 9. Œillets : 950. — 13. Corot.
La Source ; 19.000 et 14. La Clairière ; 4.000. —
18. Dia:. Chez TAïeule : 3.650; 19. Bruyères
en automme : 1.050 et 20. La Mare : 2.850. —23.
Ihipray. Voltigeurs de la garde (1809) : 380. —
26. Gervex . La Femme au masque : 9.600. — 29.
Uagborg. Pêcheuses ; 2:30. — 30. Hcberl. Une
Drvade ; 600. — 31. Henncr. Nymphes au bain ;
2.000 ; 32. Petite fille à l'orange : 3.000; etâ3. Tète
de femme : 1.550. — 34. Innocenti. An Cabaret ;
:à20. — 35. I.iabey. Barques de pèche : 2.020. —
;30. Jacque (Ch.). Bergerie : 8,850. —Z'i. Jacquet
(G.). Tète de femme : 1.230. — 39. Jongkind
Le Faubourg Saint-Jacques : 5.600. — 40. Lam-
bert (L.-Eug.). Surprise : 2..550. — 42. Lefebvve
(Jules). La Cigale : 2.150. — 44. Lévy (H.).
Gourmandise : 500. — 46. Meissonier. Portrail
du colonel Félix Massue : 2.000. — 52. Pasini.
A l'Entrée de la mosquée : 700. — 53. Roybet(F.).
Le Eeître : 2.2.50. — .55. SIevens (AU.). Avant le
ET DE LA CURIOSITÉ
15Ô
bal : 3.ij0. — .jij. Titssaerl (O.). Nyinplie emlui'-
mie : 605. — 60. Troyon (G.). La Relcnue, au
Trtiport : 2.050 et 6L Etude de vache: 755. —
ili. Veyyassat . La Rentrée de la moisson : 800.
— 70. Zie,n . Le Grand Canal à Venise : Lô80.
P.iSTELs. — 71. BilloUe (René). Coucher de
soleil sur les fortilications : 3.000. — 74. Carrier-
Bellense. Danseuse écrivant : 355. — 70. Don-
bif/ny. Pêcheur lovant ses filets : 750. — 77.
Bues. Chi'ysanthèines : 310. — 78. GUhrrl
(Victor). Le Faubourg : 410. —84. Théveiiot. La
Prière : 430.
Aou.VRELLES. — 91. Decnmps. Dans la chau-
mière : 680. — 95. Jony/eiii/l. Bateaux en con-
struction : 350. — 96. Lambert (L.-Eug.). ïer;-
lation : 440. — 97. Leloir ( Maurice ). Jeaii-
Jacques-Rousseau chez les catéchumènes : 600.
DE.SSINS. — 102. Chfiplin. Tète de femme :
900 ; et 103. Le Lever du Jour : 2.020. — 107.
Lambert (E.). Une Famille de chats : 2:W fr.
Objets d'art et d'ameublement
Vente fuilc le ô mai, ;\ i'IIiilcl Drouot, par
M* Paul CiiKv.M.LiKit, commissaire-priseur, M.
Ch. Manmikim, expert.
PoRCEL.vixus. — 2. Deux potiches couvertes
en vieux Chine, famille rose : 2.300. — 13.
Groupe en marbre jjianc de trois enfants se
querellanl. Travail flamand, xvii» siècle : l.SOu.
— 14. Groupe en terre cuite de trois enfants
jouant avec une colombe, xvii" siècle : 2.750. —
15. Suite de huit panneaux décoralifs peints sur
toile par Sirolus \'li'iifjhe/s, sujets relatifs à
l'histoire de David : 1.750. — 16. Quatre dessus
de jjortes peints en grisaille, attribués à L'ijouf :
Allégories des Arts libéraux : 5U0.
Bronzks. — 22. Deux statuettes en bronze à
patine brune : Enfants étendus sur une draperie :
1.620. — 23. Quatre suppor's-appliques à qualie
pieds camlirés, eu bronze doré, slvle Régence :
6.:»0.
.'^iÈ<ii:s. — 29. Quatre fauteuils en boi.s sculpté
et doré, couverts i>n tapisserie du xvui" siècle, i\
sujets tirés des Fables de La Fontaine : 4.700.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
La Cuininission d'aclinls du Ministère des
Boaux-.Vrts avait décidé, d'ar(|uérir. nu Salon
dos CliaiiipsElyséos. lo bas-roliefdo M. l'uecli.
ta Seine, ot les toiles de MM. Kocliofirosso
(le CherdUer nii.r //cin-x); TaltO{,'i'ain [lirljnr-
quemcnl de nh-dlifra); Corinon (/'//«■ f'ori/r).
M. Spullor vient do raliliei- déllniliveiiionl
COllo décision.
En uulro. sur une proposition do la Commis-
sion, lo Ministre vjont do décider rachat dos
ii'uvros suivantes :
Au Salon dos Champs-Elysées. — Pein-
ture : lo ]k'/ilc(lu lu lliiilir, do l'nid llulVel .
les Ci;/ii renia, do Waltor (lay; VArrirve <le
r/:'siiitlrc russe i) Toulon, de l'mil Johort ;
lleneiUcile.iXatA. I.oriinor; \n.Iindctle Toulon.
di Noirol; Tirailleurs sénégalais, do Marias
Perrot.
Sculpture : le Pardon igroupe platrei, d'Kr-
nest Dubois; Orphée (ma.rbre). de M. Uannaux;
la Mer (surtout de table en étaini, de M. Lar-
che; Oh .' jeunesse.' (marbre) da M. Pézieux:
la Mer (vase en bronze), de M. Thiébault.
.\u Salon du Champ-de-Mars. — Peinture :
Vien.e Canal ilamand.. de M. Baertzu'ii:
Dernier Uejlet. de M. Costeau: VEsradre
russe en rade de Toulon, de M. Dauphin;
le Bain (étude de nui, de M. Gervex: le Rcfjos.
de M. (iirardot: Coucher de soleil, de M. Fir-
min-Giiard; le Troupeau à l'abreuvoir, de
M. Gaston Guignard.
La Commission continue ses travaux. Elle
a visité samedi, au (^hampde-Mars, la section
des objets d'art. Elle a conclu presque una-
nimement à l'achat de l'ituvre du sculpteur
Darapt : la Fée Mélusine elle chevalier Ru i-
mondin.
Le vote des miWlailles d'honneur au Salon
des Champs-Elysées aura lieu le 26 mai; le
Salon sera lermo, le 2«, pour l'attribution de.s
médailles de 1", 2« et 3» classes.
Le juffement du concours d'essai pour le
grand Prix de Rome de composition musi
cale admet au concours définitif : l» M. Ra-
baud; 2° M. Letoroy;3''M. Levadé: 4° M. Mou-
quol: 5" M. irilllime.
Le jury chargé de juger le Concours pu-
blic relalil' à la création d'un nouveau type de
Timbre poste, après avoir procédé à l'examen
dos dessins exposé.", a estimé qu'aucun des
j)rojels présentés n'était susceptible d'être
choisi pour de\enir le type du timbre iiosle
national. Le concours est donc annulé. Tou-
tefois, le jury a exprimé le va'u ((u'une in-
demnité de TiOO l'r. soit attribuée il chacun des
cinq artistes dont les projets portent los nu-
méros 58-140-:»2— UO-et 4;.5.
L'Exposition des (i-uvres do Carpeaux. dont
nous avons parlé déjà, s'ouvrira demam i
riCcolo des Beaux .\rls.
Kilo so composera do trente bustes, dont
ceux de MM. .\lexandro Dumas. (iérOmie.iiou-
nod. .Iules Grévy. la duchesse de Mouchy.
l'iiiipératrico Kugénie, M"' Fiocro. eii'. ; de
quarunlo cinq esquisses et croquis on terre,
do vingt modèles originaux, de cent quinze
tableaux, do doux cent dix-huit dessins, do
médaillons et do planches gravées sur cuivre.
Ino Kxpusilion do dessins ol oauxforles
par Paul Reuouard, destinés nu Musée do To-
kio. est ouvorto dans la gulorio du l'hédlre
d'application, is, rue Saint-Lazare, jusqu'au
31 mai.
l'ne i:xposilioncoiiiprennntdi\ liiut tableaux
d'Alfred Stevens vient do s'ouvrir t't la galerie
<icorgos Polit.
].-,(;
LA CHRONIQUE DES ARTS
Tne Irt's intéressante Exposition de tu
Ijleaiix et études d'ICspn^np. piir M. E. Ferdi
nand Polack, est ouverte tous les Jours, saut
les dinianelies et IV'Ics. do 10 ;'i Tjji.et deinie.
jusqu'au 7 Juin dans la galerie l.o Barc de
Boutteville. 'i7. rue Le Peletier.
La Société des Amis des Arts, de Douai, a
fixé l'ouverture do son i'Jxposition annuelle au
dimanche 8 Juillet proelmin et sa clôture au
5 août suivant. L'no galeriodc l'Iiritel-de- Ville
est spécialement all'ectée à celte Exposition.
La Société dos Amis des Arts, de Reims, ou-
vrira son Exposition de 1894, du 29 septembre
au 5 novembre.
L'Exposition d'art décoratif et industriel qui
doit avoir lieu à Nancy, du HJuin au l-j juil-
let, et que nous avons déjà annoncée à n>>s
lecteurs, sera purement régionale et ne com-
prendra que des produits fabri(|ués dans les
trois déijartements de Meurthe et-Moselle,
do la Meuse et des Vosges.
Le 15 mai, dans les salons de la " Dépêche •
de Toulouse s'est ouverte une Exposition des
Q'uvres de MM. Anijuetin. Bonnard. Denis.
Grasset, ibels, Laugé, Maufra, Maurin, Her-
mann-Paul, Kaclion, Ranl't, lianson, Roussel,
Serusier, de Tuulouse-Lautree, Valloton et
Vuillard.
Le 11 mai a eu lieu, à Tunis. 1 inauguration
de l'Exposition artistique, en présence du Ré-
sident général et de toutes les notabilités de
Tunis.
M. Macliuel. directeur de l'Institut de Car-
tilage, a prononcé un discours dans lequel il
a constaté le succès île l'Exposition, grâce aux
éléments de la Régence et au concours des
artistes français.
M. Rouvier a exprimé combien il était heu-
reux du résultat obtenu, qui dépasse toutes
les espérances.
Le 6 mai. à midi, a eu lieu l'inauguration
solennelle de l'Exposition de Milan, en pré-
sence du Roi et de la Reine ; de MM. Grispi,
président du Conseil; Boselli, ministre de
l'Agriculture ; Baccelli, ministre de l'Instruc-
tion publi(|ue ; des représentants du Sénat et
de la Chambre des députés et des autorités
civiles et mditaires.
Le Sultan, en considération de l'Exposition
qui aura lieu en 189(3, à Budapest, et ou le
Sultan sera lui-mi'me un des principaux expo-
sants, n'a pas autorisé l'Exposition projetée à
Constantinople en 1896, mais a décidé qu'elle
aurait heu un an ou deux plus tard.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 12 mai
M. le professeur Joseph Bellucci écrit à
r.\cadémie qu'un (!;omité, dont il est le prési-
d(!nt, vient de se constituer à Pérouse, afin
d'i''lover, dans cette ville, un monument à
Pierre Vannucci. dit « le Pérugin », l'illustre
maitre do Raphacl.
« La Commission, dit-il, a décidé d'inviter
r.\radémie des Beaux-.\rts de Paris à former,
dans le iiK'me but, un Comité dans Paris, où
l'on cultive avec tant d'amour et avec tant d'in-
telligence les beaux-arls, et où l'on professe
une si grande considération pour les mémoires
artislii(ues «■.
Un concours internati(jnal sera ouvert pour
les projets du monument. Le concours sera
jugé par un Jury international.
L'Académie des Beaux-Arts ne pouvant, sui-
vant ses usages, se constituer en Comité de
propagande, le président prie les membres
qui voudront personnellement souscrire au
monument de s'inscrire au secrétariat.
11 est donné lecture des lettres des candi-
dats au fauteuil de M.Cavelier. Ces candidats
sonl. jiar ordre alphabétique:
MM. Coutan, Cugnot, Injalbert, Lanson,
Marqueste, Tony Noël, Peynot, Puecli et de
Saint-Marceaux.
L'Académie ajoute le nom de M. Allard.
La section de composition musicale présente
comme candidats au fauteuil de M. Charles
liounod :
En 1" ligne, M. Victorin Joncières ; en
•2' ligne, M. Tliéodore Dubois: en 3' ligne,
M. Benjamin Godard, et en 4= ligne, M. G.
Fauré.
L'Académie, par ses voles successifs, ajoute
les noms de MM. Gastinel et Salvavre.
Exposition de M. J.-F. Raffaelli
Le jieintre Raflaelli ayant à s'absenter de
Paris pendant quelques semaines, a profité
de l'occasion pour convertir son atelier et une
partie do son liabitation privée en galerie
d'Exposition. La maison, sise 202, rue deCour-
celles, ne ressemble en rien aux hôtels d'ar-
tistes qui s'éclielonnent le long de l'avenue
de Villiors : c'est une habitation hollandaise
largement ouverte au soleil, simple et riante
au milieu de parterres de Heurs : on n'y
trouve ni peluches, ni dorures, ni panoplies;
les meubles ne prétendent à aucune descen-
dance illuslre : ils sont simplement de notre
temps comme leur possesseur.
L'Exposition comprend quatre-vingts ou-
vrages d'art de toute nature : des portrails-
types de gens du peuple et de petits bourgeois
de la banlieue, des chevaux, des ânes et des
chiens, errant dans ce milieu de lourd travail
et de misère, dont M, Raffaelli a inventé et
fixé à tout Jamais le caractère expressif, avec
ET DE LA CURIOSITÉ
1"7
un sentiment pittoresque d'une orifjinalité
absolue ; des vues de Paris en mouvement,
des scène.s de mn>urs et de grands paysages,
puissants d'edet et suggestifs, dans une
facture qui ne ressemble à celle d'aucun
peintre ancien ou moderne; des gravures en
couleurs également dissemblables de toutes
celles qu'un a faitesjusiu'àcejour, desdessins
et eniin des sculjptures ornementales où la
marque personnelle de l'artiste n'est pas moins
accusée.
Cet ensemble d'uuvres originales, vu ainsi
dans l'almospbr're où elles ont pris naissance,
oll're un spectacle singulii'reraent reposant au
lendemain dos lourdes corvées que nous im-
posent la promiscuité d'art et la cohue des
grands Salons: on peut prédire que l'exemple
donné par M. Rall'aelli trouvera des imitateurs.
.\. DF. L.
NOUVELLES
:(:** On vient d'acheter, pour le Musée de
Versailles : un portrait de Manuel et un por-
trait de Portai, et, pour le Musée de Saint-
Germain : un bronze rehaussé de corail et
quatre statuettes de bronze.
*** M. Spuller, ministre de l'Instruction
publique, a présidé le 14 mai, à Loudun,
l'inauguration de la statue de Théo|ihraste
Renaudot.
*** Hier s'est ouvert, ù. l'Ecole des Beaux-
Arts, le Congrès des Arts iJécoratifs, sous la
présidence de M. Spuller. Nous rendrons
complo de cette séance d'ouverture dans notre
prochain numéro, en mciiie temps que nous
parlerons des travaux du Congres.
**:(; M. Desruelles, statuaire, vient do ter-
miner le modèle du buste d'Eugène Delacroix,
destiné aux galeries du Palais de Versailles.
*** Le sculpteur .\my vient de terminer le
modèle de la statue qui doit être érigée à
Cadenet iVaucluseï, en l'bonnour du Ttim-
hoKr il'Arcoli'. Ce tambour, qui s'appelait
lOslienne, n'est pas mort, cumino la légende
le ()réten(l, des blessures qu'il reçut au punt
d'Arcolo. H vécut jusqu'en l.s:w, à Paris, où il
était établi fruitier. On sait, d'ailleurs, (|ue
David l'a fait llgurer au fronton du Panthéon.
*** Dunkcnpio se [irépare à célébrer le
douxirmu cenlenuiro de In prise aux Hollan-
dais, par .Ican l'.iut, do limiiionso convoi de
blé qui ruviluilla lu h'rancc alVimiée, en lli'.tl.
Le Comité qui s'est formé, dans co but, orga-
nise un (loncours lillcriiiro international ol
uno Kxposition létrospeclive. M. le vicomte
Eugène Melchior do V'ogilé, do l'-Xciuléniio
française, on a accepté la présidence et pro-
noncera l'éloge du grand marin.
:4,*4, r,a Ville des Andelys organise, pour lo
3 juin, do grandes IcMes pour célébri-r lo troi-
sième cenliinaiio do la naissance du grand
peintre normand Nicolas Poussin.
*♦* Lo Ministre do l'Instruction publiquo
vient de demander un crédit supplémentaire
de ]'20.(XKJ fr. pour les fouilles de Delphes.
Les dépenses pour les fouilles s'élèveront
ainsi, au total, à 500.000 francs.
:i!*^c L'affaire de la Galerie Sciarra n'est pas
terminée. La Cour de Cassation, à P.ome,
vient d'annuler l'arrêt qui condamnait le
prince à une amende de LôOO.O» fr. pour
avoir vendu à l'étranger quelques-uns des
chefs-d'iiL'uvre de peinture de sa collection.
*** La statue érigée sur une place de
Washington en l'honneur de la mère de
Washington, par les femmes des Etats-Unis,
a été inaugurée, dernièrement, en présence
du président Cleveland.
L'Art Français on Allemagne
La Galerie royale de Dre.sde vient de recevoir
du Ministre de la Guerre, qui pos.sédait cette
œuvre, le Porlrnit de l'architecte, ingénient' et
général Jean de Bodt, peint par Louis de
Silveslre en 1730.
Celui-ci, premier peintre d'Auguste II et d'Au-
guslo III, a laissé, on le sait, l'image d'un grand
nombre de personnages qui ont joué un rôle i la
cour de Saxe. Au Musée de Dresde, on retrouve de
Louis de Silveslre les portraits des souverainsqui
avaient eu recours ù son pinceau, cl ure grande
composition décorative, représentant {'Entrevue
lie Srnliints, en Huliènie. où avait figuré Au-
guste III, sa feiiiino Marie-Josèpliu et la mère de
celle-ci, rinipénilrico d'Autriche .-Vinélie.
Jean de Bodt, Français d'origine, né à Paris et
issu d'une famille de réformés, avait quille son
pays natal après la réviicalion di'l'Kdit de Nantes.
Il vécut d'abord en Hollande et en Angleterre:
s'êlant fait connaître, dans l'arcliilocture civile,
après avoir travaillé ;\ des forlilications et ii des
ouvrages militaires, il eut part à la construction
de Wliilcliall, à Londres. Il passa ensuite au ser-
vice de la Prusse l'I participa aux plans et aux tra-
vaux clii clrUcaii de Polsdam.
Imi ll'iX. il alla en Saxe, appelé par l'Electeur
.\in;nsli' II. II a construit, A Dresile. les casûrne."»,
ri'^coli' d'artillerie et le grand portail du piiliiis
do Iliillaiulc, connu aussi sous la dénomination
lit' Palais du .lapon, parer <pi'il renfermait auliv-
fiiis une gramlc ipianlilé <!•• porcelaines.
.Icando Uodtet Louis d" Silvesln», en raison «le
leur natiiinalilc', avaient eu, sans doute, plus d'un
rappiirt enseinhie. Il était tout natup'l que Iepix<-
mier peintre île In Cour prit son plaisir l'I repro-
duire les traits de .son énnneiil compiilriote. Celte
leiure, dont le Miiiistèn- de Iii Guerre vient seu-
lemi-nl de so dessaisir et où so retrouve un beau
talent do coloriste, liendni honnrablement su pince
à coté des auti-es peinlui'i'S ilu même artiste, qui
appartiennent t\ lu (iulorie iMvnle.
Aiil. V.
Académie des Inscriptions
Séiinrr (tu 1 1 i/i.ii
/.(•< Foiiille.t (^• Heliilifs. — M. lo .<tecr<^nir»
ptr|i,'|l|el diiniH' li'CtUre du l-iqqnut di' .M. I|.>-
1Ô8
LA CHRONIQUE DES ARTS
molli', (lii'wU'ur do l'Hcule frariraise, sur leH der-
nières fouilles de Delphes, rapport que nous pu-
blions plus loin. La nouvelle campiigne cnKasée
rccomniont a tonl de suile donné des résultats
importanis. Tout aiiiiouce (lu'ejle sera décisive
pour les découvertes.
I.,es iihotof^rafiliies annexées au rapport do
M. IIouiollc \h: donnent qu'une partie des
sculptures aujourd'hui relrouvées. Vn prochain
envoi fora connaître les découvertes qui se pour-
suivent et qui déjà s'élondenl presque à un ciMé
tout entier de la frise. Ijos e.spérances de M. IIo-
moUe sont snr le point de so réali-ser complélo-
ment; elles sont jusiiliées par le? résultats di'jà
obtenus.
Comité secret et comnniiiication de M. Oppert.
— Après un long Comité secret qui a duré une
grande parlie de la séance, M. Jules Oppert a
communiqué à ses confrères im petit fragnu'nt
très frustre de brique sur lequel on a gravé un
texte perse qui senilde une prière relative à la
vicloire d'Urn.azd sur Hhriman. Malhenreuse-
racnt, la mutilation des premières ligues empêche
de déterminer le véritable sens de ce document
qui est le premier gravé snr brique que l'on con-
naisse.
Les Fouilles de Delphes
■Voici le rapport officiel de M. llomolle, au
sujet des fouilles de Delphes ;
Alliènes, 2'> avril 1894.
Monsieur le Ministre,
En vous informant par mon télégramme de nos
dernières découverles de Delphes, j'avais l'hon-
neur de vous annoncer l'envoi prochain d'un rap-
port et de photographies. Un voyage à Athènes,
où je suis venu pour surveiller l'impression da
Bulletin, presser l'achèvement des Mémoires
des membres de l'Ecole et terminer différentes
affaires, a retardé l'exécution de ma promesse;
je puis enfin m'acquittor aujourd'hui.
Les fouilles ont été reprises le27 mars au matin,
dès que la saison a paru le permettre, et nous
avons encore eu, pendant la première quinzaine,
un tiers dos journées perdu par suite de la pluie.
Le beau temps s'établit plus tard qu'on n'est
tenté de le croire, surtout à 630 mètres d'altitude.
Mon programme pour cette année était le sui-
vant :
1° Achever le déblaiement du temple d'Apol-
lon et entamer celui de la région supérieure du
sanctuaire, qui contenait le théâtre et la fameuse
Lesché des Cnidiens ornée des peintures de Poly-
gnote ;
2'" Mettre à nu tout le terrain compris dans
l'enceinte sacrée, depuis le Trésor des Athéniens
jusqu'à rentrée orientale du sanctuaire et jusqu'au
mur d'enceinte lui-même, sur .ses trois faces est,
sud et oueist;
3» Fouiller l'espace compris entre le mur d'en-
ceinte méridional dit Hellenico et la route, pour
recueillir les morceaux de sculpture ou d'archi-
tecture qui auraient pu être projetés au delà.
Notre but dans chacune de ces recherches est
clair et nettement défini : c'est, en déterminant la
topographie, de recueillir en clia.:jue endroit tout
ce qui peut subsister de monuments d'art ou de
documents historiques. L'énumération descrip-
tive de Pausanias, les indications lésultanl des
découvertes antérieures, les hypolliéaes fondées
sur la très rapide déclivité du terrain, justifient
le choix des emplacements.
Nous cherchons en particulier les métopes et
les fiontons du tenipb> d'Apollon décrits par Euri-
pide et Pausanias ; les morceaux complémentaires
du Trésor des Athénien.s, qui doit subsister en
entier; les restes des métopes qui nous permet-
tront d'assembler tous les fragments et de recom-
poser les ensembles; les restes d'inscriptions
dont cet édifice était couvert et panni lesquels se
trouveront peut-être les parties manquantes de
l'hymne d'.\pollon.
Dans la région basse du sanctuaire, nous pou-
vons espérer trouver les liases des offrandes sans
nombre qui bordaient la voie sacrée, — sinon les
offrandes elles-mêmes, — tout ce qui a pu déva-
ler sur la pente de la montagne des monuments
situés dans la haute région. Qui sait si la fortune
ne nous réserve pas quelque part un peu de la
peinture de Polygnotc? Ce serait une découverte
plus importante encore que celles des fragments
musicaux de Delphes.
C'est entre le Trésor des Athéniens et Vllelle-
nico, en contre-bas de l'Hellenico, au pied même
de ce mur, que nous avons fait jusqu'ici nos
trouvailles les meilleures et les plus nombreuses.
Au-dessus du mur, dans le voisinage de l'angle
sud-ouest du sanctuaire, un jieu plus bas et plus
à l'ouest que le Trésor des Athéniens, se conser-
vent les soubassenienls du Trésor des Béotiens.
Il avait été consacré en mémoire de la bataille de
Leuctres ; il était construit en calcaire gris-bleu et
couvert d'inscriptions; nous avons recueilli bon
nombre d^ celles-ci : décrets de pro.xénie en fa-
veur de personnages, Thébains pour la plupart ;
la meilleure et la plus longue pièce est un règle-
ment de bornage.
Les documents épigraphiques continuent d'ail-
leurs à abonder; depuis la précédente campagne,
nous en avons plus de cent nouveaux : dans le
nombre, je citerai deux plaques de comptes du
quatrième siècle, une signature de l'arti.ste Théo-
propos, d'Egine, qui a la double' valeur d'un do-
cument historique et d'un indice topograpbique,
étant citée dans la description de Pausanias : une
lettre du Sénat romain aux habitants de Delphes
victimes de la violence de quelques voisins, qui
est une belle page de littérature polilique; des dé-
dicaces, des décrets en l'honneur des bienfaiteurs
de Delphes et surtoul en faveur des athlètes, mu-
siciens, poètes, qui avaient remporté les prix dans
les concours, etc.
En atteignant les couches profondes du sol,
dans une terre jaune ou noire, si compacte qu'elle
présente la consistance et l'aspect de la terre fran-
che, nous rencontrons de grandes quantités de
débris de terre cuite et de bronze. Ils apparais-
sent dans les mêmes conditions sur chacun de nos
chantiers, mais surtout en avant du front ouest
du temple.
Les tessons de terre cuite, — car on a jusqu'ici
très peu de pièces entières, même petites, — se
répartissent entre les styles mycénien, géométri-
que, prolocorinthien et corinthien. Le géométri-
que recueilli à Delphes semble présenter quelques
particularités dignes d'étude. J'ai recommandé à
ET DE LA CURIOSITE
15!'
M. Pcrdrizet d'observer avec grand soin ces frag-
ments etdenoter exaclement la .superposition des
divers types dans les couches de tirre; il a déjà
fait des remarques intéressantes dont je vous ren-
drai compte plus lard, lorsqu'elles seront com-
plétées.
Les bronzes appartiennent en majorité à la ca-
tégorie des ustensiles sacrés : trépieds, chaudrons,
coupes, vases, etc. ; mais la très grande liumidité
du sol les a généralement très oxydés et endom-
magés. Nous avons été cependant assez heureux
pour retrouver ces jours derniers une pièce intacte
et d'une patine merveilleuse : l'objet est frais,
comme sortant de l'atelier ; c'est un de ces oiseaux
à face humaine et de style oriental comme on en a
trouvé déjà à Van, à Olympic, au mont Ptoos : il
n'existe pas do plus complet et de plus beau spé-
cimen du type. Un autre oiseau seinblalili- mais
moins bien conservé: un lion de type assyrisant ;
trois tètes de f^rifl'ons, de celles qui ornaient les
trépieds; deux petits chevaux et un autre petit
animal, chien ou loup, composent une première
série de bionzes. L'un des grillons peut être èyalé
aux plus beaux que l'on ait trouvés à Olynipie.
La figure hunuiine est représentée par diverses
slatuetles, dont la plus ancienne, tout à fait pri-
mitive, rappelle les maquettes aplaties de terre
cuite et le type de visage du Depylon : un autre
appartient à la série des « ApoUons «archaïques.
Une Athéna, mallieunni.soment très oxydée, était
une œuvre délicate du quatrième ou de la fin du
lîinquiéme siècle.
Ces trouvailles ne sont pas encore très abon-
dantes ; mais elles sont faites pour inspirer des
espérances que l'on osait à peine avoir.
Le déblaiement auquel nous nous livrons en
ce moment des hypogées du temple et celui que
je compte faire ultérieurement de la terrasse du
temple, jusqu'au pied même du mur pélasgique.
nous donneiont sans doute beaucoup de terres
cuites et do bronzes très primitifs.
Je ne vous dis rien encore aujourd'hui du plan
et des dispositions des parties supérieures ou
souterraines du temple ; le déblaiement n'est pas
assez avancé.
{A suivre^
TRIBUNAUX
A propos d' un tableau de Troyon
l.'nocouleNtaliciM s'était i''l''\ ri- entre .M.M. lînus-
sou et Valadon et le commandant llérint à pro-
pos d'un tableau de 'l'royon, vendu par eux au
propriétaire des magasins du Louvre.
L'acipiisilion faite, M. Ilerint aviil ou des
doulm sur l'aullienticltè de lasignaturi'.et il avait
été convenu entre 1rs parties que, si deux experts
choisis par M. Uériot déclaraient (|ue le laldean
n'était pas l'ieuvre do 'l'royon. MM. Houssml et
Valadon le reprendraient et liundr.-di'nt h' marché
pour nul.
Prés d'un an s'écoula sans que M. Ilériot dési-
gnât U'sdiHix experts. Si bieu<pu>M,M. llnussoil et
Valadon, trouv.'int un acquéreur américain pour
uu (M'ix Nupi'rieur à celui "IVert par M. llériol,
u'héNlIérent pas i\ le lui céder sans en avirtir
M. Uériot et, do plus, ils su ri'loiirni'reut contre
ce ilernier et lui inlfutèrent une action en Uom
nimjea et inléréls pour n'avoir pas rempli son en-
gagement et avoir porté préjudice à llionorabilité
de leur maison par des allégations injustes.
Le Tribunal a débouté MM. Boussod et Vala-
don de leur demande, attendu que, si M. Hériot
n'avait pas rempli son engagement, c'est que les
demandeurs, eux-mêmes, l'en avaient empêché-
en vendant le tableau litigieux.
— *— '-0<2,.*C3iS3**/>'^^».>—
NECROLOGIE
M. Philippe Parrot. peintre de portraits et de
sujets de genre, est décédé le 15 mai. Exposant
au Salon depuis 18G1, il avait reçu des médailles
en 18(«et 1870, une médaille de 2« classe en 1872
et une médaille de 3' classe à l'Exposition univer-
selle de 1878. En 1891, il était passé à la Société-
Nationale des Beaux-Arts, où il a exposé, celle
année, les portraits de M" Rose Caron et de
M. Boittelle.
M"' .Ii'uny Gerbaud, peintre miniaturiste,
vient de mourir à l'âge de soixante-douze ans.
Elle était la sœur du peintre Alfred Gerbaud.
On annonce de Bruxelles la mort d'un peintre
de sujets historiques. Ernest Slingeneyer. Il
était né à Loochristy, près Gand, le 28 mai 182ii;
il était élève de l'.-^cadémie d'Anvers, de Noter-
mans et de Waïqiers.
In peintre bien coiuiu, M. Henri de Kosa-
tOTVski, vient de se suicider, à iJéval, à la suite
de grands chagrins de famille.
li était membre de l'Académie des Beaux-Arts
de Saint-Pétersbourg, et avait exposé quelques
toiles très appréciées aux derniers Salons des
Champs-Elysées.
Toiif (lu Monde. — 171P livraison, — A tra-
vers la Toscane (Klorence), parM. EugèneMunt/.
— Oiii'ize dessins de Bn/.in, Berg, Boudier. Go-
torbe, Krieger, Bertenult, Boussod-Valadon.
Journal de la Jeunesse. — 112(> livraison. —
Texte partinstavcToudouze, ILNorval, II.Mever
et Daniel Bellet.
Illustrations de: A. Paris. Myrbach, Le Blanl. Ole.
Bureaux ft la librairie Ilachetto et •'.'•. 7'.1, bou-
livanl Suint-Germain, Paris.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
l.ii tiibic iili>linl)i<lii|iio i>l nnuljiiquo da
lu Giiselle des Beau.v-Arts (\\« st5rio —
18G!)-1H80 compris), esl en voiito au Bureau
lie la OAZJ-.TTi:.
Prix : 15 Irams rcxeinplairc brocli«5.
Ci'lli" liijiio II l'It' lin'o A in'll: numbiv.
Lo quatrième volume des Tables il881-
1892) paraîtra procliaiuemout.
100
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
En vente aux Hiiieaux .le lu GAZETTE DES BEAUX-ARTS
110
142
1«
160
i&S
211
24'J
261
323
476
563
579
606
667
785
S ',6
PEINTRES
P. Delaroche
Antonollo de Bîessine.
J. Bellia
Donatello
J. Belliu
Ingres
Van Eyck
Raphaël
Michel-Ange
Rembrandt.
SUJETS
Porliait d'Horace Vernet
Portrait de Condottiere
Vierge au Donateur
Statue équestre do Gattiiniolata. . .
Vierge
Œdipe
L'IIouime à l'Œillet
Vierge de la Maison d'Orléans
Buste <lu Dante
Crépuscule
— f Epreuves d'Etat)
— (Japon)
— (Parchemin monté).. . .
Tète de cire du Musée de Lille. . . .
Dom Guéranger
Monseigneur Pie
Léon XIII
Fragment des Disciples d'Emmaûs
Le l'ère Iluliin
l'H I X
DES ÉPREUVES
Avant
Avec
la lettre
la lettre
Épuisé
do
5
5
do
5
do
5
do
5
15
6
Epuisé
20
10
10
Epuisé
20
5
10
25
30
40
—
20
10
Epuisé
m
10
6
25
10
10
i)
10
5
GRSVORES EN COULEURS
Publiées par la GAZETTE DES BEAUX- ARTS
PEINTRES
La'wrence.
Watteau . .
R. Cosw^ay.
Buck
Lawrence.
Rochard . .
Lawrence
H. Fragonard.
V. Pisano
SUJETS
La princesse C. de Metternich
(iravure à la roulette, par A. Bertrand.
Etudes de têtes : deux estampes, cliacime..
D'après les dessins du Louvre.
Mrs Damer
Planclie imprimée à la poupée.
Mis Moutain
Planclie imprimée à la poupée.
La comtesse de Derby
Planche imiirimèe à la poupée.
Mademoiselle Rochard
(iravure imprimée sur quatre planches.
Profil de jeune fille
Planche imprimée à la poupée.
Portraits d'enfants
(iravure inqu'imée sur quatre planches.
Marguerite Gonzague
(iravure à la roulette, par A. Bertrand.
PR
DES ÉP
Ajouter dix francs pour recevoir une épreuve encadrée
Le Redacleur en chef, gérant ; ALFRED de LOSTALOT.
Pans. — Imprimerie ae la Presse. 16. rue du Croissant. — Simart.
N» ■>]. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
■X Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLéiMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Les ahonnh à une annie entière de U Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
U Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an.
\
PARiS ET DEPARTEMENTS:
12 fr. 1 Six mois.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de faïences italiennes
hispano-moresques, d'Alcora et Nimes
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 6, le 8 mai,
M" Paul CiiKv.vM.iKR, comiiiissairepi'iscur, M.
<,Ui. Manniikim, expert.
Cette vente a produit : 17(j.7Û.j fi-ancs.
Faïences hispano-mokesoues. — 1. Fabrique
hispano-more.sque. xiv siècle. Orand azulejo ou
plaque rr;clani,'iilaire à rellets mélallique.s ;ï décor
d'oiseauxi't d'éciissons aux armi s dcsroisde Gre-
nade : 19.."jl)0. — 2. Fabrique de ValiMioe. xv siè-
cle. Grand bassin circulaire décoiv en bleu foncé
et en jaune clianiois à rellets métalliques. .\u fond,
deux feniines, dehout, buvant, tenant une llcur,
imitations d'inscriptions arabes. Au revers, ai-
gle éployée et des feuillages : T.îKX). — '-i. Fabri-
que de Valence, xv" siècle. Grand plat décoré de
trois guirlaniles do feuillages conceniriqiies en
bleu et jaune chamois :\ n'Ilels niélalli<iues sur
fond blaiii' j:iun:)li'e. Au tond, écnsson d'armoi-
ries : 3.!<5(>. — /i. Fabriipiede Valence. xV siècle.
Grand i)lat déc'orc' de zones concentriques de me-
nus feuillagi^s pi'inles en jaune chamois à rellet.s
métalliques sur fond blanc jaunâtre : JJ.'JOO. — .■>.
Fabrique île Valence, xv siècle. Grand bassin
circulaire décore do feuillages : 5.1(J(). — 0. Fa-
brique lie Valence, xv* siècle. Grand bassin dé-
coré de feuillages en bleu et en jaune chamois à
rellets mélallii|iies : il.'.KlO. — 7. Fabriiiue de Va-
lence. \\" siècle. Grand plat dé oré cle /..'mes con-
centri<|ues de iVnillages. .\u centre, écnsson d'ar-
moiries : :i.7U0. — H. l''iiliriqne de Valence, Fin
du xv siècle. Grand plat décoré di- feuillages et
do margiieriti's. Au centre, écusson d'armoiries :
2.9()<i. — !•. l'iibrique (le Valence. Fin du xv siè-
cle. .\sMiitlo creuse i\ bords plats décoréo into-
rienremeut et extérieurement de zones de feuil-
lages dessinés en or A rellets métalliques très vifs
sur fond d'émad blanc. Au foml, un écusson d'or
lï deux mas.se8 d'aziinn sautoir (tîondi) : l.lOti.
10. Fabrique de Valence. xvi« siècle. Grand vase
à large panse muni de quatre anses: 1.250. —
12. Fabrique de Manissès. Commencement du
XVI» siècle. Grand bassin circulaire, ombilic sail-
lant décoré de godrons : 1.600.
Kaïencks De Deiîuta. — 15. Fabrique de De-
riita. Fin du xv siècle. Grand plat décoré. .\u
centre : une ligure de la Vierge assise, portant
riMilanl .lésus: 1.000. — IG Fabrique de Ueruta.
Fin du XV siècle. Grand plat décoré. .\u centre :
une ligure d'ange, dans le styledc Perngin: 1.400. —
18. Fabrique de Ueriita. Fin du xv siècle. Grand
plat décoré sur ses bords d'une course de feuil-
lages et, en son milieu, d'une scène A deux person-
nages grotesques :.'). lôo. — 10. Fabrique de Ue-
ruta (■?) Commencement du xvi' siècle. Bassin
d'aiguière circulaire : I.OôO. — 20. Fabrique de
Deruta. Commencement du xvr siècle. Grand plat
creux décon'- au centre d'un grand buste de femme
do protll : 2.2(X). — 21. Fabrique de Deruta. Com-
mencement du xvr siècle. Grand plat creux. Au
centre, nue femme assise, un livre A la main, et
tenant embrassé un jeune enfant, d'après Haphail:
1.120. — 22. Fabrique de Deruta. Vers lf>;t5. As-
siette creuse et décorée d'une scène oxéculèo on
bas-nlief; r.-Vdoiatiou des bergers: 1.000. — 38.
I''aliricpie de Ueruta ou de Giihbio. Commence-
ment >lu \\i' siècle. Grand plat décoré, sur les
bords, de feuillages et de tleurs. Au centn", nu
buste d'homme et un buste de remnie alfrontés :
ll.liXI. — '24. Fabriipu' de Peruta. 11 Krate, vers
l.'iV'i. Plateau d'uignière i\ décor polyclmmio sur
l'ond d'émail blanc. Suzanne et les deux vioil-
lards: 1.400.
Faien^ks iiK Kaenza. — 3i">. l-'abrique de Faenita.
Fin du XV siècle. Vase de pharmacie i\ pan.so
ovoiile. Sur lo devant, le monogramme Irc .V'f-
ri" surmonté d'une ciMi\ palriarcjde: 1.710. —
20. Fabrique do Fuenzn. Casa Pirola. tîominonco-
ment du xvi' siècle. Assiette A larges bords, dé-
corée sur émail bl- u 'icrc/fi/io. Au coiitri", l'évan-
gèli>lo saint Marc: 2.r>ti0. — '28. Fabrique do
Faenza. Vers l.VSO. Grand plateau d'aiguièri' cir-
culaire, èmnillé de noir brillant ; el '!-'>. .VigiiièlvA
panse ovoïilo : '2,:W0.
i(;2
LA CHRONIQUE DES ARTS
Faïences h'Ukbino. — '&i. Falniiiiirj (rt'ibino.
Francisco Xanto AvoUi. 15*5. Assiette jilalc. La
vision d'iUcyono : 1.510. —33. Fabrique il'IJrbino.
Franccsco Xanto Avelli. 1537. Histoire d'Hyper-
ninestra, fille (];■ Danaûs: 1.000. — 3G. Faliricjuo
d'Urbino. Orazio Fonlana. .\vi» siècle. Grande
vasque trilobée munie de trois anses. A l'inté-
rieur, une scène peinte en émaux polychromes :
le Jugement de Paris, d'après Marc-Antoine Rai-
mondi, composition do Raphaël : a. 550. — 37.
Fabrique d'Urbino. Atelier de Guido Fonlana.
XVI» siècle. Grand plat peint en couleur et repré-
sentant le siège de Rome par le connétable do
Bourbon : 6.200. — 38. Fabrique d'Urbino. Ate-
lier des Fontana. Seconde moitié du xvi" siècle.
Gourde à deux anses en forin e de tète de satyre.
Décor de grotesques et de camées o.N.écutées sur
fond d'émail blanc: 2.CÛ0.
Faïexccs d'Urbino kt de Guubio. — 42. Fa-
briques d'Urbino et de Gubbio. P'ranccsco Xanto
Avelli et Maestro Giorgio Andrcoli, 1533. Scène
empruntée à l'histoire do Seleucus. Décor poly-
chrome: 3.500. — 43. Fabriques d'Urbino et de
Gubbio. 1539. Plat i bords renversés. Eléocle et
Polynice : 3.150. — 44. Fabriques d'Urbino et de
Gubbio. Première moitié du xvi» siècle. Assiette
creuse à larges bords. Pan et Syrinx, d'après une
estampe de Marc-Antoine Raimondi ; 2.150. — 45.
Fabriques d'Urbino et de Gubbio. 15'i4. Coupe à
pied à décor polychrome. Pluton enlevant Proser-
pine : 2.150.
Faïences de Castel Durante. — 46. Fabrique
de Gastel Durante. Atelier de Niccolo Fontana.
Vers 1530. Assiette creuse à larges bords. Les
signes du zodiaque, et Apollon guidant son char
traîné par quatre chevaux: 4.000. — 47. Fabri-
ques de Gastel Durante et de Gubbio. Première
moitié du xvi' siècle. Coupe à pied décorée au
centre d'un médaillon représentant un amour en-
fourchant un aigle ; l.OOO.
Faïences de Gubeio. — 49. Fabrique de Gub-
bio. Commencement du xvi» siècle. Coupe à pied,
à décor eu relief. Au centre, un écusson d'armoi-
ries d'or: 1.0:30. — 52. Fabrique de Gubbio. Coui-
mencement du xvi° siècle. Grand plat. Au centre,
un écussou d'armoiries et banderoUe à devise la-
tine : 2.400. — 53. Fabrique de Gubbio. xvi' siè-
cle. Coupe à pied. A l'intérieur, un portrait de
femme en buste de trois quarts : 3.900. — 54. Fa-
brique de Gubbio. Vers 1530. Coupe à pied bas.
A l'intérieur, un combat sous les murs d'une
ville : 1.800. — 55. Fabrique de Gubbio. Maestro
Giorgio Andreoli. 1526. Plat circulaire à bords
plats. Au centre, un enfant nu, debout, appuyé
sur un bâton. Bordure composée de feuillages sy-
métriquement enlacés avec des cornes d'abon-
dance. Au revers, rinceaux en jaune chamois et
rouge à reflets et la signature en rouge rubis :
7.100. — 56. Fabrique de Gubbio. Maestro Gior-
gio Andreoli, 152S. Assiette plate. Au pied d'un
arbre, sur un tertre, un faune accroupi tenant un
vase renversé joue avec un jeune enfant tenant
une grappe de raisin: 2.150, — 57. Fabrique de
Gubbio. Maestro Giorgio Andreoli. 1535. Coupe
à pied. A l'intérieur, figure de guerrier à cheval,
vêtu à l'antique, tenant une épée nue : 3.820.
F.UENCEs FiiA>'ç AISES . — 59. Fabrique de Nî-
mes. Atelier d'Antoine Sigalon, vers 1580. Gourde
ou bouteille de chasse à panse légèrement rcntlèe
décorée de médaillons avec un écusson d'armoi-
ries d'azur au lion d'or, et lambrequins; bande-
role, devise, mascarons, etc.: 9.200. — 60. Fabri-
que de Ninies. Atelier d'Antoine Sigalon, vers
1580. Assiette creuse. Au centre, un écusson d'ar-
moiries en forme de lo.sange: 4.400.
Faïences espagnoles. — 61. Fabrique d'Al-
cora. Soliva. xviii» siècle. Coupe à décor poly-
chrome représentant l'Entrée d'Alexandre à Ba-
bylone, d'après Lebrun : 2.800.
La vente des deux tableaux de Corot et A. de
Neuville faite à la galerie de la me de Sèze, par
M' P. CiiEv.iLLiEn et M. G. PErrr, a donné les
résultats suivants :
Fontainebleau, de Corot, a été adjugé 30.300
francs ; Le Four à chaux, par De Neuville,
49.100 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le Conseil municipal a voté un crédit de
36.0Û0 fr. pour le Concours musical de la Ville
de Paris. Ce concour.-i est ouvert entre tous
les musiciens franç,'ais, auxquels il sera de-
mandé la composition d'une ix-uvre de haut
style et de grandes proportions avec soli.
chœurs et orchestre, sous la forme sympho-
nique ou dramatique. Les manuscrits devr.mt
être déposés avant le 15 mars 1896.
Un concours est ouvert pour un projet de
construction de la Faculté des Sciences à
Marseille. Une somme de 5.U00 francs est
votée qui sera affectée aux trois meilleurs
plans du concours : 3.OO0 francs au jiremier.
1.500 francs au second et 500 francs au troi-
sième. Un délai de trois mois est fixé pour la
durée du concours dont il s'agit.
— ooC>0-Oo»—
Exposition d'Œuvres originales
DE J.-B. Carpe lux
Cette Exposition, organisée à l'Ecole des
Beaux-Arts par la veuve du célèbre statuaire,
ne dure que huit jours (du 20 au 28 mai), et
c'est tout à fait regrettable, car si elle ne
comprend guère que des œuvres connues, on
prend toujours un grand plai.sir à les revoir.
La G<i:ette des Beau.r-Artx a gravé et mi-
nutieusement étudié M) la plupart des sculp-
tures du maître, dont on revoit ici les modèles
origmaux en plaire; il suffit d'énumérer ces
a'uvres d'une vie si intense et d'une facture
à la fois spirituelle, délicate et savante, pour
les évoquer aux yeux de nos lecteurs :
Ce sont, parmi les plâtres : le Pécheur na-
poliiain. la Jeune fille à la coquille, le
(I) V.iir Gazelle, i' pér., t. XIII', p. 593, l'Etude de
M. l'aiil Mantz. avec de nonllîreuse.s illusiralions.
ET DE LA CURIOSITÉ
103
Hieur aux xmmpres, le Génie de la Danse,
le Mçnmnenl pour la général Moncey et
le groupe qui fui commandé à Carpeaux par
Napoléon III en 1865 et qui représente le
prince impérial, à 1 uge de neuf ans, appuyé
sur Xegro, le chien de l'empereur.
Parmi les bustes, on remarquera celui de
l'impératrice Eugénie et celui de Napoléon III,
faits à Chislehurst en 1873, les bustes de la
princesse Malhilde, de M"» Carpeaux, de la
duchesse de Mouchy, de M"= Fiocre, de l'Opéra,
de MM. Garnier, A. Dumas fils, Jules Grévy,
Gounod. Gérôme, etc..
Les tableaux et les dessins de l'artiste nous
révèlent un côté moins connu de son mer-
veilleux talent.
A cùtt; déludes pour le groupe de la Danse,
pour le groupe d'L'i/olin et do portraits du
frère de Carpeaux, de sa fille, de son beau-
frère le vicomte de Monlfort, Ion remar-
quera certaines compositions très curieuses :
un Tke et un B/il coslumû aux Tuileries,
lielour des empereurs de la (jrande revue
(18G7) et un grand nombre de souvenirs du
siège; parmi les dessins, celui qui représente
l'empereur dans son cercueil, et que Car-
peaux exécuta le 13 juillet 1873; sept dessins
consacrés à la famille impériale (dont cinq
croquis du petit prince), etc., etc.
L'Exposition comporte, en outre, un certain
nombre d'esquisses en terre, d'ébauches et de
projets. On trouvera, entre autres, la ma-
quette du grou[je de la Danse, trois figures
du fronton du pavillon de Flore, un projet du
groupe pour la façade de l'Opéra, qui devait
faire pendant à celui de la Danse, et un pro-
jet de groupe représentant Vlitipéralrice
proleiieant les orphelins.
Une vente de tous les objets composant
cette Exiiosition sera faite à l'IIùlel Drouot,
les 31 mai, 1" et 2 juin (M" Tuai, commissaire-
priseur, et M. Ch. Mannheim, expert).
Académie des Beaux-Arts
Séance du 19 mai
A l'ouverture de la séance, M. Daumcl, qui
occu[)e le fauteuil de la présidence, prononce
l'allocution suivante :
a Mes chers Confrères,
ti Do très grands honneurs couronnent la
carrière si belle et si glorieuse d'un artiste éinl-
nent, d'un confrère (pii nous est ibor. .le
ci'ois être votre intorprèto on joignant à tant
do témoignages d'oslimo et d'admiration pré-
<'ieuso pour lui la chaleureuse et unanime ex-
pression des félicitations do r.Vcndémio dos
lieau.\ Arls.
« Si ipielques uns d'entre noussouleiuont ont
pu lui dire <l() vivo voi.\ leurs sentiiuents sur
lu haute ;'.ignilé dont le chef de llCtat l'a in-
vesti on une occasion unique, nous nous as-
socions tous au.iuurd'bui uux liommages lou-
ehantsdont M. Ambroiso Thomas, notre vénéré
conlrèro, étuit l'objol pendant la. soirée mémo-
rable du mardi !.'> mai IW4, »
M. Ambroise Thomas, très ému, répond qu'il
est profondément touché de ce témoignage
d'estime, et il en remercie l'Académie.
La section de sculpture présente pour le
remplacement de M. Cavelier, décédé : en
!"> ligne e.v œqno. MM. Allard et Marquefite ;
en 2' ligne, M. Coutan ; en 3' ligne, M. Injal-
bert ; en 4' ligne, M. Tony Noèl.
L'Académie, par des votes successifs, ajoute
à cette li.ste les noms de MM. ile Saint-Mar-
ceaux, Puech, Lanson, Cugnot et Peynot.
L'Académie décerne les jirix suivants :
Prix Deschaumes (l.r/X) fr.) : M. Dumesnil.
Prix Monbinne (musique) (3.000fr.) : M. Bru-
neau, pour son opéra I.'AUaquc du Moulin.
Prix Chartier (musique de chambre) (l.OOO
francs) : 'M. Boèlmann.
L'.\cadémie procède ensuite à l'élection d'un
membre titulaire en remplacement de M- Gou-
nod. Le scrutin donne les résultats .suivants:
.\u premier tour, M. Dubois obtient 14 voix,
yi. Jonciôres 7, M. Fauré 4, M. Gastinel 7,
M. B. (iodard 3, M. Salvayre 1.
Au deuxième tour, M. Dubois obtient 17 voix,
M. .loncières 10, M. Fauré 4, M. Gastinel 2,
M. IJ. (iodard 2, M. Salvayre 1.
Au troisième tour. M. Dubois est élu par
20 voix, contre 12 accordées à M. .loncières et
4 à M. Fauré.
M. Théodore Dubois est ûgé de cinquante-
sept ans.
Premier prix d'orgue au Conservatoire en
18Cp!), il obtint le grand prix de Kome en 1801
avec une cantate : Alain.
On doit à M. Théodore Dubois de nombreux
oratorios, des cantates, plusieurs opéras, no-
tamment La Guzla de l'Emir, Aben-Ilamel,
un ballet, La Farandole, etc.
Il a été successivement maître de chapelle
à Sainte-Clotilde et à la Madeleine.
Il a succédé à Delibes comme professeur de
composition au Conservatoire.
Le livret choisi pour la cantate du grand
prix de composition musicale est le poème
intitulé Uapknv, par M. lîalïuli.
NOUVELLES
*** A l'occasion du centenaire de l'Ecole
polytechnique, a été nommé chevalier do la
l.t'gion d'honneur : M. KdouardLouis Dupain.
artiste peintre, mniiro de dessin i\ l'Kcole
polytechnique, auteur du tableau taniménio-
ralif du centenaire de ri'.cole.
M. Plulippe i.Uiesnay do Itoaurepalre, égale-
ment inailro d<' dessin ii riirolo polytechnique,
et cbevalierde la Légion d'honneur depuis le
0 mai I.S.V1. a été )>r(imuaii grade d'ulllcier do
la Légion d'hunnour.
**♦ Le vice-amiral Miot, qui avait été ap-
pelé i\ remplacer le vlce-anurul l'iiris dans
ses fonctions au Musée do manne et d'ellmo-
grapbi(> au Louvre, u éli( nommé conaervalour
do 00 Musée à titro détiaitjf.
lO'i
LA CHRONIQUE DES ARTS
:ic*^ On vient de placer dans la cour d'Iiun-
nenr de la Bihliothi''qiie nationale deux nou-
velles statues en mu rhre blanc : V Imprimerie,
de l^ahatut, et la Cii/ligrii/>liie. de Jules Cou-
tau. (Jes ii'nvrcs, coinniandes de l'Etat, ont
figuré aux Salons de 18J;i et 18'j;i.
:!,** L'inventaire manuscrit des imprimés de
la Bibliothèque nationale, commencé en 187-"i,
est terminé, ot la publication va en être com-
mencée.
Les accroissements successifs de la Biblio-
tbcque — en ce qui concerne les livres impri-
més — sont inb^rossants à signaliT ; en 1610,
elle comptait 1.000 volumes; en lGi.5, 1.:î2!); en
16.J1, 10.658: en 1071. date du premier catalo-
gue, ;-5.000; en 1688, -W.OO; en 18-38, 520.000:
en 1851, 800.0 lO : en 18'J3, 2.600000 volumes
classés sous L93i.l54 numéros.
:i<** On va prochainement commencer les
travaux de restauration du fronton et des
colonnes du Panthéon. Aucune réparation n'a
été faite au monument depuis quarante-
quatre ans, les six colonnes corintliiennes
de face, notamment les feuilles d'acanthe
des cliapiteaux, ont besoin d'être refaites
dans certaines parties. Les travaux dureront
de SIX mois à un an. Les visiteurs du Pan-
théon n'entrent plus par les portes de la façade,
mais par les côtés du perron.
îd** M. Falguii're exécute, en ce moment, le
buste de Pienan, pour la galerie des bustes de
l'Institut.
jf*ii: On a inauguré, samedi dernier, en petit
comité, le monument d'.\lphonse de Neuville,
au cimetière Montmartre.
Ce monument est en marbre blanc et de
grandes proportions; il se compose d'une
stèle en forme de portii[ue que couronne un
double fronton, au mil eu duquel s'érige une
croix. Au-dessous du fronton, un bandeau
portant l'inscription : A. de Neuville, IS.'J'i-
IS88. Sous le bandeau, encadrées de deux
pieds droits où des inscriptions rappellent le
souvenir des toiles connues de l'artiste, une
niche peu profonde, dans laquelle, sur un
drapeau déployé, se détache son buste.
Au-dessous du buste, sur la pierre tom-
bale, une ligure de femme demi-nue. affaissée
par la douleur, symbolise la France de 1870,
dont l'artiste a souvent reproduit les ti-istes
événements. Autour de cette ligure sont épars
des trophées militaires, tronçons d'épées, bou-
clier, sabre, képi, etc. Ce monument est
l'd'uvre de M. de Saint-Vidal.
**>!; Par suite du renouvellement annuel
d'une partie de ses membres et de l'élection
de son bureau, la Chambre des commissaires-
priseurs au département de la Seine se trouve
ainsi composée pour l'année 1894-95 :
MIL Nottin, président; Ory, syndic : Tuai,
rapporteur: Guidou, secrétaire; Oudard, tré-
sorier. MM. Schoofs, Eugène Bailly, Corbie,
Lucien Véron, Bernier, Kené .\ppert, Bartau-
mieux, Huguet, Uesaubliaux, membres.
**,ic Nous avons dit que la Ville des Andelys
organise une fôte pour le centenaire de Ni-
colas Poussin. .V cette occasion, le Ministre des
Beaux Arts a fait don à la Ville des Andelys
de toutes les gravures des ouvres du célèbre
peintre qui sont à la chalcographie du Lou\Te.
*** On écrit, de Bernay. que le Musée de
cette Ville vient de s'enrichir d'un portrait
d'homme qu'on peut attribuer au peintre es-
])agnol Alonzo Cano. C'est M. Lottin de Laval
rpii a bien vuiilu se charger.dc la dil'ficil9 res-
tauration de cette peinture.
*** La statue de Théophraste Kenaudot, qui
a été inaugurée sur la place de la Mairie, à
Loudun. est l'u-uvre de M. Alfred Charron,
enfant du pays. Le sculpteur a enchâssé,
dans le piédestal, le médaillon de Hutin, his-
torien de lienaudot.
**:(! Nous avons parlé en son temps d'une
polémique engagée par certains journaux
de l'étranger contre l'Ecole française d'.\thè-
nes et les fouilles de Delphes. Nous enregis-
trons aujourd'hui avec plaisir la dépêche sui-
vante [lubliée par le Standard, qui avait pris
part à ces attaques dirigées contre nos com-
patriotes :
« Athènes, le 2o mai. — M. Ernest Gardner.
directeur de l'Ecole britannique d'Archéologie,
a publié une lettre rectiliant les erreurs dans
lesquelles les journaux grecs étaient tombés
dans leurs critiques sur les fouilles de Del-
phes.
11 loue la mission française non seulement
de sa courtoisie, mais de la méthode qu'elle
apporte à ses travaux ((ui sont, d'ailleurs,
couronnés du succès le plus merveilleux.
Le Gouvernement hellénique n'a jamais né-
gligé d'envoyer de temps en temps un ins-
pecteur surveiller l'état des fouilles et l'ins-
tallation d'un musée. »
Le même Slmidcn'd dit que les élèves de
l'Ecole française d'.\thènes, qui font actuel-
lement des fouilles à Delphes, viennent de
découvrir le trésor de l'ile de Syphnus, l'une
des Cyclades qui joua un certain rôle aux v et
n' siècles avant Jésus-Christ.
Nous ne voulons pas avoir parlé de l'Ecole
d'Athènes sans profiter de cette occasion
pour nous joindre à tous nos confrères pour
déiilorer le terrible accident arrivé tout récem-
ment à l'une des petites-filles de M. Ilomolle
renversée par un train Decauville, sur le ter-
rain même des travaux à Delphes, et pour
exprimer ici les souhaits que nous formons
pour la prompte guérison de cette enfant.
Le Congrès des Arts Décoratifs
Le Congrès des Arts décoratifs s'est ouvert le
18 mai, à deux heures et demie, dans le grand
hémicycle de l'Ecole des Beaux-Arts, sous la pré-
sidence du Ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-Arts. M. Spuller.
Le Ministre a été reçu, à son arrivée, par M.
Georges Berger, président, et par les membres du
Comité de l'I'nion des .\rts décoratifs. MM . Gréard,
Roujon, Guillaume et Kaempfeu accompa-
gnaient le Miiii--lre et ont pris place à ses côtés
au bureau.
ET DE LA CURIOSITE
165
Nous avons remarqué, dans l'assistance, un
grand nombre de représentants des grandes indus-
tries. Le Congrès se compose, en tout, de 333
membres.
Dans son discours de bienvenue aux membres
du Congrès, M. Georges Berger a d'abord parlé
de l'unité de l'Art et montré qu'il n'y avait pas
d'autre distinction à établir dans l'Art que celle
établie par les nécessités de la production indus-
trielle.
Parlant des services que l'Union Centrale des
Arts décoratifs est appelée ;\ rendre, M. Berger a
conclu ainsi ;
« Nous ne vous proposons ni comme modèles qui
s'imposent, ni comme exemple essentiel à sui-
vre, notre musée, notre bibliothèque, nos con-
cours, nos expositions, nos conférences, quelque
soit le soin consciencieux que nous ayons apporté
dans leur organisation ; mais nous serions flattés
que leur fuiictionnomi'nt .servit de point de départ
pour étudier comment on pourrait mieux réussir,
chacun de son coté ou tous en.semble.
Nous aurons à nous inspirer de ce qui se passe
à l'étranger, en consultant les documents réunis
par chacun de vous ou par l'Administration des
Beaux-Arts, et à formuler, après des discussions
approfondies, le programme d'un régime nou-
veau susceptible d'élever nos institutions con-
cernant l'art décoratif et Ja généralité de l'art
industriel au niveau de celles qui ont si admi-
rablement servi dans les autres pays.»
Le Ministre a rè])ondu par une improvisation
fréquemment applaudie, où il a insisté sur le
néant des anciennes formules par lesquelles on
essayait de séparer l'art décoratif d'un art au-
quel on a donné le nom do Grand Art. « Ces dis-
tinctions, a-til ajouté, tout le monde en a fait
justice aujourd'hui. L'Art est un, il se manifeste
sous des formes dilTérentes, mais toutes ses
formes sont liées étroitement. » En terminant, le
Ministre a assuré le Congres do ses vives syiu-
palhies et s'est dit prêt ù revenir, si le Congrès
lui en marquait le désir, prendre part à ses dis-
cussions.
Au discours de M. le Ministre de l'Instruction
publique a succédé la nomination des membres
du Bureau. M. Guillaume a été nommé par
acclamation président; MM. Koujon, dréard.
Georges Berger et Boullhet lui ont été adjoints
et ont inimi'diatcmenl pris place au Bureau.
C'est alors que M. Guillaume a pria la i)arole ;
il a développé, le théine que le Ministre avait
esquissé. Il a démontré, avec une al)ondance île
preuves cl une iirècislon qui ont été fort goûtées,
l'étroite union de toutes les formes de l'Art et la
nécessité pour tous les artistes, s'ils ne veulent
point stériliser leur talent, de s'essayer aux unes
cunime aux autres.
Ija séaru'O pléiilère du Congrès s'osl terminée
par la nomiimliun d'un secrétaire rapporteur gé-
néral r'I do deux secrétaires adjoints. Le Congrès
s'est rallié aux noms de MM. Le Breton, direc-
teur (lu Mu.sée céraïuique de Rouen, proposé
comme secrétaire rapporteur gènér.il, Jacques
llermnnl et ïrélal llls, arcliitectes, comme sec ré
lalres.
A l'issiio do la séance pléniére, les membres du
Congrès se sont n'-partls ei\ trois sériions. I.a
première étudiera les moyens ipi'il convient il'em-
|iliiyer pour dévi'loppcr. en l''raiu'e, les arts iléeo-
ratifs ; M. Gustave Larrouniet a été nommé pré-
sident. La seconde, qui s'occupera des questions
d;; législation, a pour président M. Bardoux. La
troisième, où l'on trfiitera la question d'enseigne-
mant, a mis àsa tête, comme président, M. Gréard.
Tous les membres du Congrès désireux d'en-
tamer la discussion sur un point quelconque,
sont tenus de soumettre d'abord à la section
compétente leurs propositions, leurs notes, leurs
mémoires.
Chaque question doit être ensuite étud'ée dans
les séances de section qui se tiennent chaque ma-
tin à l'Ecole des Beaux-Arts Les débats en séance
pléniére n'auront lieu que si le Bureau du Con-
grès les autorise.
Dans sa séance pléniére de mardi, le Congrès a
voté les deux résolutions suivantes :
1» Sur la question de la propriété des modèles
d'art appliqués à l'industrie :
La loi des 19-2i juillet 1733 s'applique à toutes
les œuvres dues à 1 art du dessinateur (peinture,
gravure ou architecture), du sculpteur(statuaireou
ornemaniste) et du photographe, quels que soient
le mérite, rimportance, l'emploi et la destination,
même industrielle, de l'œuvre, et sans que les
cessionnaires soient tenus à d'autres formalités
que celles imposées à leurs auteurs ;
2° Sur la question concernant les dispenses ac-
cordées aux ouvriers d'art par la lu militaire :
Le Congrès, considérant que le texte du titre III
de la loi qui crée des jurys dépirtementaux pour
examiner les candidats à ces dispenses n'atteint
pas le but que s'était proposé le législateur, émet
le Vd'U que les candidats subissent dans chaque
département un premier examen sur un pro-
gramme unl(|ue et devant un jury départemental
unique ; qu'après cet examen, les jeunes gens mé-
ritant le titre d'ouvrier d'art, et a.vant obtenu un
minimum de 20 points concouiront à l'obtention
des dispenses devant un jury unique composé
d'un nombre égal d'ouvriers et de patrons dési-
gnés par le Miuisire du Commerce.
La deuxième et la troisième section ilu Con-
grès des .■Vrts décoratifs ont terminé leurs travaux.
On a adopté dilVérents vieux, les premiers rela-
tifs il l'enseignement de la perspective, d'autres
concernant l'enseignement de l'histoire de l'nrl
dans les lycées. Voici ces derniers :
1° Il y a lion do donner une pince de plus en
plus largo dans l'histoire générale A l'histoire do
l'Art ;
2° Couronner l'enseignement général par des
conférences sur l'histoire de l'Art dans les classes
supérieures (rhéti>rl<]ue ou philosophie) en s'ai-
dant le plus po-sible do projections himineusos;
3» Inviter les professeurs de iles-*in il ne jamais
faire dessiner d'après un mmlèle sans avoir préa-
lablement expliqué aux élèves l'époque i\ laquelle
il appartient et lu caractère qui en constitue lu
beauté ;
\' Encourager les visites aux monuments et
aux Musées, sous la direction des professeurs
d'histoire et do dessin ;
> Demander que ilans l'imagerie scolaire et
dans l'oxé'cution de> illnslrntlons des livi-os sco-
laires, on ne pei'de jamai- de vue qu'elles doivent
ciinci>urir i\ réduciilinii esihétique do l'enfance.
(.1 si4irrf.\
106
LA CHRONIQUE DES ARTS
Les Fouilles de Delphes
Suiti; et fin (l)
Les décoHvei'tos caiiilalos de rcs derniiTes se-
maines portent sur lu sculpture, On m'avait
menacé de toutes paris de ne rien trouver et il
était pour ainsi dire entendu que les fouilles de
Delphes ne devaient profiler qu'à l'épigrapliie ;
tel n'était pas mon senlinieiit, et j'éprouve un
plaisir particulier à vous annoncer que ma con-
fiance était jdus fondée que le scepticisme gé-
néral.
La découverte des métopes au Trésor des Athé-
niens a été un événement archéolofrique ; ces
œuvres exquises de l'école alti(jue, rigoureuse-
ment datées commo elles sont, comblent une la-
cune dans l'histoire de l'art grec. Leur valeur
propre, les comparaisons qu'elles suggèrent, les
conclusions qu'elles justifient, en font des pièces
de premier ordre. Elles composent un ensemble
comparable pour la vigueur et la grâce de l'exé-
cution, pour l'importance artistique et scientifique
à la fois, aux ensembles d'Olympie et de l'Acro-
pole d'.ithènes. Depuis ces grandes fouilles, il
n'a pas été fait de découverle égale à la nôtre.
Elle est aujourd'hui complétée par celle des
cariatides et d'une frise qui parait être celle du
temple d'Apollon lui-mèuie.
Les œuvres nouvelles que nous pos-sédons
aujourd'hui et dont j'ai l'honneur de vous adres-
ser les photographies sont plus anciennes de
vingt à trente années que celles du Trésor; elles
sortent aussi des ateliers altiques ; elles prolon-
gent ainsi la longueur de cette période dont nous
reconstituons l'histoire, en grande partie nouvelle
et entre toutes intéressante. C'est le temps, en
effet, où rarchaïsme se dégage de ses dernières
entraves, où, maîtres de toutes les ressources du
métier, les artistes commencent à poursuivre et
atteindre la beauté, où se prépare et se dessine
déjà cet idéal suprême de perfection que Phidias
a réalisé.
Il y a trois semaines, on trouvait au pied du mur
hellénique une tèle de femme hante de 50 centi-
mètres environ. C'était une ceuvre archaïque,
mais d'une grâce charmante, d'une fraîcheur de
jeunesse que n'avaienl pu flétrir le temps et les
accidents. Coiffée en longs bandeaux crêpés et
ondulés que surmontait et coupait une double li-
gne de frisons rajustés, elle portait un diadème
paré d'ornements métalliques et par-dessus une
sorte de tiare ou de polos reposant sur une élé-
gante couronne de rais de cœur. En observant ce
qui restait du polos, j'y découvris la trace de
pieds ; j'en conclus qu'il était décoré d'une frise
circulaire de personnages. Je me souvins alors
d'une petite colonnelte ainsi décorée, que nous
avions dégagée l'année dernière des ruines d'une
inaison et qui a été autrefois dessinée tant bien
que mal et reproduite par iVl ueller dans ses Beii/;-
iiiœler. Les diuumsious me parurent concorder,
et, faisant apporter la colonnette du Musée où
elle était déposée, jeia plagai sur la léte ; eile s'y
adaptait exactement. Dès lors, il était possible de
(Ij Vuir la Chronique des Arls ilu 19 in:\i 1891,
donner un nom à la statue, de déliair son rôle :
c'éiait une cariatide.
Le jour même où cette hypothèse était émife,
elle était confirmée par la découverte d'une se-
conde tète, de dimer:sion égale, et coiffée, elle
encore, de son polos intact, ("est bien une œuvre
du mémo temps, avec quelque clio.se de plus sé-
vère, de plus sec, de tendances un peu plus ar-
chaïques, mais manifeslenient contemporaine de
la première et destinée au même rôle dans un
même monument. Ce sont deux sœurs, de beautés
un peu diffiTentes, mais charmantes toutes deux
et gardant, malgré la sévérité des traits, unairde
famille.
Si on les compare aux statues de l'Acropole, on
verra qu'elles comptent parmi les plus achevées,
les plus sereines et les plus parfaites, souriantes
avec je ne sais quoi de grave et de mélancolique.
(jette ressemblance nous a pu conduire à une
aulre découvert-". Lorsque je me rendis à Delplies,
en 1891, pour délimiter le périmètre des fouilles,
j'avais vu dans un jai-din, au lieu même où les
deux tètes avaient été découvertes, un corps de
femme de dimensions colossales et du type des
figures de l'Acropole. Le style de la figure, la
disposition de la chevelure, répondaient si bien
au slyle et aux détails d'ajustement de la pre-
mière des deux tètes, que le rapprochement s'im-
posait. 11 a été justifié par les observations minu-
tieuses auxquelles nous nous sommes livrés.
Gomme, d'autre part. J'avais déjà rapproché du
torse un certain nombre de fragments recueillis
antérieurement et dispersés dans le Musée, c'est
une statue presque complète.
Voilà donc, à la lin du sixième siècle, une ca-
riatide exécutée par des artistes attiques, uu pre-
mier essai, un prototype des coraï de la tribune
de l'Ereclilheion.
Dans quel monumejit étaient-elles placées ?
Dans un édifice du si.xième siècle, et d'assez
grandes dimensions. Serait-ce dans le temple
d'Ap jUon •? Nous ne répondrons pas, pour le mo-
ment, à la question, attendant des fouilles des
données plus précises. Je ferai remarcjuer seule-
ment que les sujets figurés sur le polos des deux
figures : scène bachique, scène apoUinieune, ré-
pondent aux deux aspects du culte de Delphes,
aux deux compositions qui décoraient les frontons
du temple.
De même qu'on avait, à Delphes, donné le mo-
dèle des cariatides de l'Ereclitheiou. on semble y
avoir fait comme une première esquisse de la
frise du Parthènou.
11 existe depuis longtemps au Musée un bas-
relief archaïque qui, bien que publié déjà, ne me
parait pas avoir été apprécié à sa valeur: il re-
présente un quadrige s'avançant .à di'oite vers uu
autel.
Nous trouvâmes, il y a aujourd'hui quinze jours,
un fragment de .bas-relief de même style, de même
grandeur, représentant une scène d'enlèvement :
un homme, qui emporte une femme dans ses bras,
remonte sur son char pour l'entraîner au loin. La
conclusion s'offrait aussitôt à l'esprit que les deux
morceaux provenaient d'un même ensemble,
appartenaient à une frise.
Elle fut justifiée le jour même par la décou-
verte d'un autre fragment où est figuré un cavalier
montant un chevai, en tenant un autre en main,
que d'autres précédaient et suivaient ainsi que
ET DE LA CURIOSITE
IGT
rin(lic[uciit les amorces des plaques de droite et
de jjaiifhe.
Cette frise, où était représenté un défilé de
chars et de cavaliers, Pausanias n'en a pas [larlé,.
non plus d'à Heurs que des sculptures du Trésor
des Atliéniens. Elle a 65 centimètres de liaut
environ; elle pourrait convenir à ce Itmple, un
peu moins grand que le Parlhénon; or, c'était le
temple d'Apollon Delpliien. Si c'est bien ce tem-
ple, comme on l'a supposé , qui est représente,
avec une certaine liljerlé de fantaisie, sur un
bas-relief néoattique de Rome, la démonstration
serait faite. Je ne donne encore toutefois l'hypo-
thèse que pour une hypothèse ; elle est du moins
bien tentante et assez vraisemblable.
Depuis, les découvertes se sont renouvelées
presque de jour en jour : je me l)orne. aujour-
d'hui à vous adresser seulement encore une pho-
tographie , car nous nous sommes trouvés à
court de plaquos. On y voit un groupe de trois
déesses assises, dont Athéna ; elles conversent
et semblent se montrer avec curiosité un spec-
tacle auquel elles prennent un vif intérêt. C'est
un morceau d'une exécution scrréj, d'une con-
ception gracieuse, et la naïveté du geste par
lequel la dernière des trois déesses appelle l'at-
tention de sa voisine en lui touchant le menton
a quelque chose de tout à fait charmant. Peu de
sculptures arcliaïques sont aussi aimables que
celle-ci.
Si la frise provient du temple, elle pourrait
être attribuée à l'école de Calamis ; ce sont U'i
questions difficiles, qui demandent de longues
études. Un fait acquis, ce me semble, c'est que
la composition est celle même de la frise du
Parlhénon : dclilé de chars, délilé de cavaliers,
assemblée de dieux souriant à ces belles proces-
sions.
Ainsi, comme les cariatides, la frise du Par-
thénon aurait eu à Delphes sou premier modèle.
Ainsi, là même, nous trouverions un nouvel
exemple de cette permanence des traditions et des
types 'jui est un des caractères et une des forces
de l'art grec.
Un nouvel envoi de i)hotographies, qui sera
prochain, me permettra do vous faire coiniailre
les morceaux, au nombre de six, qui ont été
retrouvés à la lin de la semaine pasBee et dnna
le courant de celle-ci, dediMinerà mes idées plus
de précision, à mes rapprocliemeutM plus <lc ri-
gueur. Il contiendra aussi un fronton composé de
huit ligures de iliviuités, deux chi'vaux, et repré-
sentant la dispute du trépied. Nous avons déjs'i
environ diuize mèlres do frise, dont dnux reloura
d'angle, pre.scpie \iiio façade entière et une com-
position complèlu.
Cl' .sont h\ des résultats considérables. J'espère
qu'ils salisferort, .Monsieur le .Ministre, les légi-
times exigem-es du Parlement, (jui s'est montré
pour nous si llliérnl, l'attente de votre Adminis-
tration, la curioslU' inipalienle de l'Aïadèmii , à
laipiellc! je vons serai reconnaissant île vouluir
bien Ininsini'llre ce rapport. Pour moi, <|ni ai ilA
prendre lou'e la respouHabilité des fouille.H, ipii
al ili\ me (lorler garant du .-<nc.cès, j'éprane a
Vous annimcer ces dècunverli'S la plus [inifonde
et la plus pulrliillipie joie.
VoniU»/. ugrttur, «te.
Le ilimetviir de l'Ecole fi'nvrnistf tf.Uhviies,
IIoMOI.I.K.
Conférences à la Sorbonne
Les conférences de la Société d'Etudes italiennes
suivent leur cours. Celle de M. Durand-G réville
sur « la Jocoiide de Léonard de Vinci » a eu lieu
le 16 mai, dans un des ampbilbéàtres de la Sor-
bonne.
Le conférencier, prenant comme thème le chef-
d'œuvre du maître, en a dégagé les conditions
nécessaires du grand art. Il a discuté certaines
opinions courantes : selon lui, il n'y a pas plus
Contradiction entre la ligne et la couleur qu'entre
la mélodie et l'harmonie ou même qu'entre le nar
turalisme et l'idéalisme. L'examen du tableau et
de ses copies, corroboré par le texte de Vasari,
l'a amené à conclure que, dans la Jorotide pri-
mitive, anicriouremcnt aux actions combinées du
temps et du vern:s, le ciel était d'un bleu clair et
fin, le visage éblouissant de fraîcheur, les cils
étudiés un à un, les yeux brillants et humides.
Léonard de Vinci no serait donc pas seulement
le plus grand des idéalist-s : il serait aussi le
plus grand des réalistes ou naturalistes, si l'on
donne à ces deux derniers mots un sens suflisam-
ment large et philosophique.
NÉCROLOGIE
Xoiis avons le regret d'apprendre la mort de
M"" Renan. La veuve de l'illustre écrivain était
depuis (piel(| les jours très soulfranle et son état
inspirait de vives inquiétudes i\sa famille. Elle a
succombé mardi dernier, à une heure de l'après-
iiiidi, à une congestion pulmonaire, ayant auprès
d'elle son fils, M. Ary Renan, notre ami et colla-
borateur.
Fille de Uenry SchelTer et nièce du célèbre
peintre Ary Schelfer. elle était née en ISW. Elle
avait épousé en 1856 Ernest Renan, qu'elle accom>-
pagnadans ses voyages en Urientet qu'elle seconda,
dans ses travaux. Depuis la mort de sou mari,
M"' Renan s'occupait de la publication do ses
œuvres posthumes.
Un sculpteur, M . Robyn, s'est .suioidédomière-
ment, dans .son alulicr. 76. rue Dulot. en cher-
chant ft s'enfoncer dans le rieur un long risnau it
lame mince et Une , il s'y prit ;\ plimieurH i\>-
prises pour le faire )>éiiùtrer, mais soit qiio la
douleur qu'il éprouvait fiM trop gmndit, soit que
le courage lui fil défaut, il abaiidonua eu procédé
et. tout sanglant, il su pendit au moyen d'une
corde qu'il avait solidcnuuit accrochée au pla-
fond.
M. Uobyn èliiil malade depuis [ilusieurs années
de^ suites d'une lièvre typhoïde dont il n'avait
jamais été complètement gui^ri ; il était pi'-re df»
Ir.iis i<iif;iti!^
I n :n>lie sculpteur lialiitaiit la mu lliévemil,
M. TourcoUior. s'est suicidé eu ahsnrliant du
cyanure du pnlnssiiini. Avant du prondro le poi-
son, comme s'il eOt craiiil ipie ce m.iy. u échuuiU,
il avait allumé un ivohaud. M. Tourcellier èlnil
1(58
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
àni de û2 ans ; la mort de. soa lils aurait, <lit-(jii,
causé celte funeste resolution.
CONCERTS
I>a Société des pjrandes auditions musicales, qui
a déjà l':)it entendre plusieurs œuvres des ;<:rands
maîires de l'ai'l, telles que les Troi/fnf, de ]!er-
lioz ; les Vi'illi'i's de SolH, do J.-S. Bach; Isriii'l
en Egijpli', de Ilaendel, nous annonce i)our le yj
mai, en complément de l'exercice 181)3, un concert
d'œuvres françaises modernes, sous la direction
de M. Edouard Colonne.
Ce concert aura lieu au Jardin d'Accliiiialalion,
dans la salle du Palniariuin. Nous lisons au pro-
gramme les noms de ilM. Galjriel Fauré, Vin-
cent d'Indy, Brunoau, Albéric Magnard, Bordes,
Debuss.v, Chausson, de Bréville, Dukas, de Ser-
res, X. Perpau. La plupart des œuvres présen-
tées sont inédites.
M"" Bourgeois, Bréval, MM. Vergnet, Auguez
prêtent leur concours à M. Colonne pour ce con-
cert.
Quelques amateurs de musique ont pensé qu'il
ne pouvait y avoir que prolit à développer le goût
de la musique classique. A cet effet, ils ont orga-
nisé pour demain dimanche, à deux heures et de-
mie, dans la salle des Fêtes de la mairie du
douzième arrondisseciient, une audition gratuite
d'o.'uvres de Beethoven et autres grands maîtres
pour piano et violon. M. Marsick, professeur au
Conservatoire, et JI"' Rose de Pecker, premier
prix du Conservatoire, se sont gracieusement of-
ferls pour inlerpréter ces chefs-d'œuvre.
Il suffira de s'inscrire avant le 27 à la mairie
pour recevoir à domicile des cartes d'entrée.
Tout fait espérer que cet exemple trouvera des
imitateurs et qu'il y aura à Paris, comme dans
d'autres grandes villes, des auditions musicales
vérilablement populaires.
EXfOSlTlONIINIYEESELLEALYON
Billets d'aller et retour à prix réduits
A l'occasion de l'Exposition universelle qui
a lieu à Lyon, il sera délivré, jusqu'au l''''
octobre 189i, par toutes les gares du réseau
P.-L.-M., pour Lvon, des billets d'aller et
retour de U", "2<' et 3" classes, comportant les
durées de validité suivantes :
Povr un parcourij de 200 kilomètres, -i jours
— — 201 à 300 kil., 6 —
— — 301 à 400 — S —
— — 401 à 500 — 10 —
— — 501 à 600 — 12 —
g La durée de validité des billets pourra
être prolongée à deux reprises et do moitié,
moyennant le paiement, pour chaque pro-
longation, d un supplément égal à 10 0/0 du
prix des billets.
Tour du Monde. — VJ/i'i' livraison, — A tra-
vers la Toscane (Florence), par M. Eugène Muntz.
— Quinze dessins de Bazin, Berg, Boudier, Go-
torbc, Krieger, Berteault, Bocher.
Journal de la Jeunesse. — 1131" livraison. —
Texte par Gustave Tondouze, Maurice Lebrun,
11. Meyer et Daniel Bellet.
Illustrations de : A. Paris, Myrbach,LeBlant,etc.
Bureaux à la librairie Hachette et C", 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
TABLEAUX
DESSINS
ESQUISSES & MARBRES
CARPEAUX
Modèles en bronze avec droit de reproduction
et des épreuves en bronze, terre cuite, etc.
Composant l'atelier CARPEAUX
VENTE
IIOTEI. DROl OT, çsialle n» 1
Les .Jeudi 31 mai, Vendredi 1" et Samedi 2 Juin
à deux heures
COMMISSMRE-I'BISEaR
M' TUAL. rue de la Victoire, .56
EXPERT
M. CH. MANNHEIM, rue Saint-Georges. 7
EXPOSITION
Ll^ MIÎItl'ICKDI :t<> MAI 1894
de 1 heure 1 2 à 5 heures 12
MEIBLES AXCIEXS ET DE STYLE
Belle Tal)!e style Louis XIV en bois sculpté et
doré, provenant de la collection d'Yvon, Objets
d'art. Sculptures, Bronzes. Bijoux, Argenterie,
Dentelles, Tentures.
5 TRÈS BELLES TAPISSERIES DU XVh SIÈCLE
à sujets l)il)liques. avec riches Ijorduros
2'(ij)/\.ser/('v d'.Aitlmsson , d'upi-rs Iliiel
TABLEAUX ANCIENS ET MODERNES
VENTE Hôtel Drouot, Salle n» 1
Lundi 28 et Mardi 29 Mai 1894, à 2 h. 1/4
yb Duchesne, comm.-priseur, 6, rue de Hanovre
M. A. Bloche, expert, 25, rue de Châteaudun.
Exposition : Dimanche 27 Mai, de 2 h. à 5 h. 1 '2.
I.e Rédacteur en chef, yercnit : ALFRED de LOSTALOT.
Pans. — Imprimerie ae la Presse, IG. rue du Croissant. — Simart.
N» -ii. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVAPT
'i Iiiiii.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT 1.1 SAMEDI MATIN
Les uhon/i/s à une année entière de U Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des A.ts et dj la Curiosité.
— Un an.
PARIS ET DÉPART E.MENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr
AVIS AUX ABONNÉS
A partir d aujourd'hui , la
CHRONIQUE ne paraîtra plus
que tous les quinze jours, sui-
vant l'usage adopté pendant la
saison d'été.
Le prochain numéro portera la
date du 16 juin.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de feu M. Josse
Vonto l'alto Ci lu jitalerie tl« la rue do Sèzo, les
38 el 2'.l mai.
M" LiîoN Ti vr., (•oiiniiissairc-prisour.
MM. E. Fi':i\Ai., l'.h. Manniiki.m et J. Douii.i.hn,
o.Npcrls.
La verilf a piodnil dans ces deux vacations
060.707 francs.
GoiAr.iii:s i:t Di:ssins DicsMAiriiKs ihamms \<v
wni* siiori.i;. — 1. Jiniiiloiiin (l'iorro Antoinol. Lo
Confessionnal: 3.8.j0 ; el "i. Le Eniil de l'amour
.seciX'l : ^.li.'KJ. — ;!. JHiirr/iberi/he (Van). Une
l'ixoclicz HainiMinneau: I/l'iO. — (i. /;o((c/i<'/' (Atlri-
liuùAE.). Psyché: .'LSÔU. —H. ("of/i<;j (C.li. -Nico-
las). M"" lie l'oinpiidoiir jouant Acis et lialali'e:
lO.liOO. — II. /•'(•('«/oii'dv/ (Honoré). La Li-çon de
danse, des-in ft lasépla: 10.900; et 1'^. Le Ver-
rou, sépia : 8 10).
l:!. l''rfuttebi'rij. Le Dain, dessin i la sépia :
D.îOO ; l'i. L'dcenpnlion, dessin au hislve, lo
trait à la plume: «.(hh) ; 15. La Visileinallendue,
sé|)ia: iî.lUO; La Soirée d'hiver, .sépia: ^'.l.'iO; 17.
L'Kvéni nient au linl sépia: L'i-'iO; ul 18. Les
MoMirs (lu Iriiips, aquarelle : Xriny — lit. (ireiin:
(.leaii lîaptisli) Lel'nrnlyti<iue: 8.000.— ao. //oi»i.
Le Rêve d'amour, aquarelle gouachée : 4.100. —
21. iarceùicc (Gh. -Nicolas!. I-e Lever des ou-
vrières en modes, gouache: S.tHJO; 2?. Le Coucher
des ouvrières en modes, gouache: VTOO; 23. Les
Apprè's du ballet : .3.000 ; ^i. Le Remède, gouache :
:i.a-')0; 25. Les Deux indiscrets, gouache : :j2ûO:
el 2(). Le Lever, gouache : 1.200. — 27. Leguay
(Cil. -Etienne). Les Baigneuses, gouache : 2.310;
et 28. Le Repas champêtre, gouache : 1.50 t.
30. Morvau (Louis|. Les Dangers de l'escarpo-
lette, gouache : 2. -SO; et 31. Le Jet d'eau, goua-
che : 1.2:^0. — *3. Portait. A l'église; dessin ik la
sanguine et pierre d'Italie : 5.0<NI. —30. liowlaiirl-
son. Le Chevalier d'Eon, aquarelle : 2.800.
37. Saint-Ai(l>in (Cahriel de). Composition
allégoriiiue sur l'inauguration de la statue de
Louis XV (dessin sur un trait gravéi : l.iOO; 38.
LeMarchéaux lleurs, sanguine : 1.1500;*.'. Vue de
la place Louis XV. Aquarelle gouachée ; el 40.
Intérieur de parc. Dessin à la plume avec lavis
d'aquarelle: l.'M)0. — M. Saiiil-Ai<l>i)l (Auguste
de). La Promenade sur les remparts, sépia :
IV.-iOO. — 42. Hlotlti (Attribué à M. A). Le Bal
du May, aquarelle: 3.800.
13. Ù'jlleiiu. Unit lélos. Sanguine el crayon
noir : :10.000 ; 41. 'i'rois télés de jeunes fonimes.
Sanguine el pierre d'Italie : 2VtKXI; 45. Trois
jeunes fomnies. Dessin aux tri>i< crayons: 8.2iK);
40. .leuneEemmeassise tenant un éventail. lX?ssin:
7.000; 47. Deux Eeinmes. Dessin aux trois
crayons: lO.îKlO; 48. Trois personnages debout,
sanguine: 5.3(K); el VJ. .leiine l'oinme endormiu.
Sanguine et crayon noir : 3. l.'iO. —51 Ecole fran-
çaise. Six personnages riant et causant dans un
inlériour. Uouncho: 1.020.
EsrvMi'Ks. — 51. DidiHcniiit. Ln Eille eiilevt'e,
épreuve en couleur: 2..S0O. — O-'i. Ocvciii.v. Le Bijou
de la reine: 8.S0. — 57. Janiiifl (F.). Nina,
d'après Iloin, portrait di' M-' Diigazon, épivuvo
avant loiile lettre, eu couleur: L.'iir». — M. La-
vreinci' (d'après N,). .\h! laissez moi donc voir,
par Jalliiifl, en couleur (E. It. 2), épreuve avant
toute lettre: IjOO. — 00. I.avri'inco vl'upi"*» A.).
L'élève discret ; Pauvre .Minet, que ne suisjoA U
place'? Deux pendants, gravés on couleur, jmr
170
LA CHRONIQUE DES ARTS
Janinet: 1.705. — Ul . -Mi! le joli jjt-lit cliicii; Le
pelit (Conseil, deux pciKlnnt.s gravés on couleur,
par Janiiiel :2.'M). — iJ'i. Lavrcince (d'après A.),
.lamais d'accord ; IjG Serin diéri, deux p(mdaiits
gravés en couleur, par Viutri/l". (Legiand) : 80.").
— 63. Le Joli pelil .serin, par Mixelle, en couleur :
005. — 64. Les l'elits Favoris, épreuve en cou-
leur, avant la relouclio et avant toute lettre:
1.025. — 65. Mixelle. Le Matin: le Honian, deux
pendants, gravés en couleur d'après (Jarnorel,
é[)rcLives du premier état : 710. — 08. lief/naiilt.
Le Lever, épreuve avant toulo lettre : 1.200. —
69. Le Bain, d'après liaudoiiin, épreuve en cou-
leur: 530. — 'ii. Saint-Aubin (<i. de). Spectacle
des Tuileries. Première el seconde vue, épreuves
retouchées à la plume jiar le maître, 2.105.
Un meuble de .salon recouvert de tapisserie de
Beauvais, qui avait coûté 130.0i)0 fr. à M. Josse,
a été adjugé 77.000 fr. sur une demande de
100.000 fr. ; une lablo-bureau, du temps de la Ré-
pence, payé 100.000 fr. par M. Josse, adjugée
60.000 fr.; deux groupes en terre cuite par ClocUun,
adjugés 85.500 francs.
(A suicre.)
Deux tableaux de Millet
Jeudi, 2'i mai, Hôtel Drouot, a eu lieu une vente
do deux tableaux de Millet, faite par M" L. ïual
et M. DUBAND-RUEL.
L'un de ces tableaux, représentant YÉtê, sous
les traits de Gérés, entourée de moissonneurs, a
été vendu : 16.500 fr. L'autre, Y Hiver, personnifié
par Anacréon, recueillant l'Amour transi de froid,
a été vendu 14.000 fr.
Samedi dernier a eu lieu à Londres, chez MM.
Christie, la vente de la collection de tableaux ayant
appartenu au défunt John Gibbons. Elle a pro-
duit une somme totale de 462.125 francs. Un cé-
lèbre Gainsborough, le Cliar du marché, qui
passe pour avoir appartenu au roi George IV
alors que celui-ci n'était que prince de Galles,
puis à M'"" Fitzherbcrt ; il s'est vendu 4..500 gui-
nées ou 118.125 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
SALON DES CHAMPS-ELYSEES
MÉD.VILLES HIIONNEII!
Ni les peintres, ni les sculpteurs n'ont pu
tomber d'aceord sur le choix de l'artiste au-
quel il convenait d'attribuer la médaille d'hon-
neur. Il n'a donc été décerné, cette année, ni
en peinture, ni en sculpture, de médaille
d'honneur.
Aucune œuvre d'ailleurs, contrairement à
ce qui avait eu lieu les années précédentes,
ne s'imposait suffisamment pour motiver l'at-
tribution de cette haute récompense, et, d'un
autre côté, les artistes n'ont pas cru devoir
récompenser toute une belle et honorable car-
rière, comme ils auraient pu le faire en attri-
buant la médaille d'honneur à MM. Ilenner,
Ilarpignies ou Hébert, par exemple.
Les deux artistes qui ont obtenu le plus de
voix sont. |JOur la peinture : M. Luminais (11:1
voix au dernier tour sur 312 votants) : pour la
sculpture : M. Cariés (30 voi.x au dernier tour
sur 1.5;î votantsi.
■Voici les récompenses qui ont été décer-
nées :
Section de Peinture
{Pas de 1'" médailles)
2" MÉDAILLES
MM. Albert-G. Démarest, GorRuet, Galliac,
Georges Desvallièrcs, Allègre, Jourdeuil, Su-
rand, (luillonnet, Kernund Le Oucsne, Henri
Loreau, Saint-Germier, Henri Koyer. Grolle-
ron, Guéry, Jules RoulTet, Laurent-Uesrous-
seaux.
8" MÉD.VILLES
}ilM. René-Louis Chrétien, Tripoulet, Deno-
van, Bacon, Falh, H. E. Vollel, P'rédéric
Lauth, Tanoux, Hirschfeld, (iaston Bussière,
F. de Monlholon, Carlos-Lcfebvre, M"" Debil-
lemont, MM. Langlois, Jules-Octave Triquet,
R. de Pibrac, Tony Faivre, Berges, E.-P. Fox,
Jean Veber, Moteley. Le Dru, Henri Charrier,
M"' Ant. Odérieu, MM. Réginald Barber, Félix
Berne-Bellecour, M"'° Marie-Aimée Lucas-Ro-
bi([uet.
MENTIONS IIOXOn.VBLES
MM. William Palin, Paul-Alphonse Marsac,
Jean de Thorma, M"" L. Brémond, Darbour,
MM. Joseph Bulheld, L.-A. Cabié, X.-M. Lund,
Guy Rose, Alphonse Slucha, Ch. Thériat, Edg.
Maxence, Emile Penon, Léon Ilornecker,
Coleraan, Numa Gillet, Place-Canton, Georges
Serrier, E.-L. Chayllery, Henri Charlier, Brass,
Albéric Duyver, Saballier, Synave. Frederick
Strobentz, Théo Jlayan, M'" Victoria Dubourg,
M. René Avigdor, M»'" L.-A. Du Mond,
MM. Maurice Moisset, G. -'Th. Limer, H. Gros-
jean. Ch.-A. Berlier, lelka Rosen, M"« Georges
Aclulle-Fould, Î\1M. Georges Bourgogne, John
Brett. L.-A. V.'illetie, Mureau Xéret, Sidney
Laurence. Henry Jacquet, Emile Motte, Fau-
connier, Ma.x Bouvet. Amédée Builet, Albert
Bussy.
Section de Sculpture
l'" .MÊlj.ilLLES
MM. J.-A. Pézieux, Hannaux. Ernest Dubois,
Peyrol, Bottée, H. Patey, G. -H. Lemaire.
2" MÉDAILLES
MM. Auguste Seysses, Fr. Sicard, Ed. Lor-
mier, Glausade, Gonvers, René Rozet, Eugène
Mouchon.
3" MÉDAILLES
M. A.-E. Miserey. :m»« F. Ducrot. MM. Ri-
vière-Théodore. Ledru. Guimberteau. Auguste
^Maillard, Lapuite-Blair.-y. Loysel. Weitmen,
Goutheillas.
MENTIONS IIONOR.VBLES
MM. R.-C. Peyre, Gaubert, Charles Picaud.
G. Wallet. Ségoftin. W. Kumm. Barberi.
Sentis de Villemur. Pigalio, M'"" Blocb. CM.
Benedieks-Bruce, MM. Eugène Porcher. Blan-
chot. Joseph Bourgeot. Louis Carvin. Henri
Thiébaut, Ferdinand Lambert. Paul Auban.
J.-M. Delpech. Wollek. Emile Guillaume.
M»" Bartm-Audiflred. ilM. Emile Gaucher.
Varenne, Debienne. .\. de Manneville. Ad.
ET DE LA CURIOSITÉ
lU
Finet, A.-G.-D. Octobre. E. de Gaspary, E. De-
boulet, M»" Coulan. MM. Tuurnier, Veber,
Aug. Davin.
Section d'Architecture
MÉIJ.\ILLE d'iIONNEI.R
M. Chédanne.
!"■ .MKIJ.V1LLES
MM. Doumie, Deverin.
2" MÉDAILLES
MM. Michelin, Tournaire, Vinson. Emile
Jay.
3" MÉDAILLES
jnr. EmilcDupont, Masson-Detourbey. Pon-
tremoli, -Meissonnier, Louis Pille, Maistrasse.
.MESTIijNS iionor.vules
MM. Gabriel Belesta, Frédéric Bertrand.
ïliéophile Bourgeois. Willie Gargill, Emma-
nuel Cavaillé-Coll, Emile Chaise et Morin-
Goustiau.\, Eugène Delestre et Emile Richard.
René Dupord, Alhanase Greliet, .\Iberl Guil-
bert, Henri (luîllauriie. .lulien Lepage. Armand
Lequeu.x, Evi'ard Ecsueur et Jacques Laillet,
Jjéon Mnjoux, Bruno Pellissier. Louis Périn.
Marcel PiTouse de .Monlcios. .4lfred llecoura.
Max Rochefrette, Prosper Itozier. Louis
Sortais, Denis Toudoire, Jean-Emilo Valentin.
Section de Gravure et Lithographie
.MIÎDAILLE u'iIOX.NEUU
M. Gustave Lévy.
1"' MÉDAILLES
MM. Emile Sulpi.e, Pierre Guillon.
2" MÉDAILLES
MM. .Jules Iliiyul, W. Barbotin. Louis Piru-
<lon, Aug. Ilermuni. L'ocillon, Girou.x.
3" MÉDAILLES
MM. Ijucien Gautier, Désiré Montct, Wil-
lette. Dubois-Menant. .Manchon, Deloche.
MEMIoNS IloMlUAIlLES
MM. Léon Salles, Charles Sodorlund, Em-
manuel Mercadii', Loys Delleil, I'"ortuné R'îy-
niuid (oaii l'orle); .Viiguste l'iat, Adolphe Faule,
Fn'déric Steinuinii, I,i)uis Rou.xel, JÎ"" Louise
liorics (huis): MM. .1. li. l'arel, Charles tier-
iiuiin, llans Mi ycr, Ib'nri Gousset. Julien l)e-
tunk (biirini; Lud. vie .Vlloauine, .\llrod llan,
Auguste Gicipjeau. Robeit Wickendon, .Vlfred
Laclinitl dilhographie).
Les épreuves do l'examen pour le cortilli-ut
d'a|ilitude à l'Entoignement du dessin dans
les lycées ol cnllrp's (di'gré supéi-Jcun com-
niencernnt le '<!ii judict prochain. Pour iHro
admis II y prendn^ part, les aspirants ddivenl
donniM' au Ministre do l'Instruction piil)lii|u<>,
dos Beaux Arts et dos Ciillos (direction dos
lioaiix Arts), avant lo 1" juillet ilermo do
rigueur), uno dciiiiinde rédigée sur papier
timbré et iii'i-tiiipagni'ti do leur nclo do nais-
sance.
i> liO CJiiist o.xpiranl surlai'.roix •>. lo tableau
ijuo M. do Munckacsy vient d'ucliovor pour la
chapellr; mortuaire du comte Andrassy, est
exposé jusqu'au l'i juin, dans le hall du bazar
de la Charité, 108, rue La Boétie, au iirofit
del'iEuvrede « l'Union des ateliers de femmes»
et de la « Maison de famille ».
La 31* Exposition de la Société des Amis des
.\rls de la Somme sera inaugurée aujourd'hui
2 juin, au Musée de Picardie, à Amiens, en
présence des membres de la Société et des
personnes invitées. L'Exposition sera ouverte
au public, du :J juin au 1(5 juillet.
L'Union artistique du Nord organise à Lille
une Exposition Internationale d'.\quarelles.
Pastels, Dessins. Gravures et Miniatures, qui
s'ouvrira le 1" septembre 189'i.
La 8« Exposition annuelle organisée par la
Société des .\mis des .■Vrts de SeineetMarne
sera ouverte au Palais de Fontainebleau du
1" août au 30 septembre.
Le 31 mai sera ouvert, à Dijon, le Salon an-
nuel de la Société des .\mis des ,\rls, installé
dans la grande salle des Etats de Bourgogne.
La 2.3» Exposition annuelle des Beaux-.\rts.
Sous les auspices du (iouvernement et de l'.Xd-
ministration communale, de Spa, aura lieu du
8 juillet à lin septembre dans la salle de la
Nouvelle Académie spécialement appropriée
k cet ell'et.
Le Times tient de son corresponlant du
Caire que le Gouvernement égyptien se pro-
pose d'instituer un concours entre dos archi-
tectes européens invités à lui fournir des
plans pour lo nouveau Musée de Ghizeh, qui
remplacera les constructions on bois ac-
tuelles. Il y aura trois primes, montant en-
semble Il a.->.tMiO fr.
Académie des Beaux-Arts
Hcitnce du l'O niai
Lo Ministre do l'Instruction publique écrite
l'Ai-ndémio que le Directeur do l'Opéra est
lenii. aux termes do son cahier dos charge.'',
do donner tous les doux ans un opéra ou un
ballet en un ou deux a< tes dont la partition
doit (Iro écrite par un lauréat choisi par lo
Ministre do l'Instriictiun piihliipio sur uno
li.slo do cinq ncuus <pii loi e,--! présentée par la
section do miisupio ilo l'.Acailémio. H invite,
on ciinséipienco. l'Acadéinio t\ u.sor do la pnS-
rogativo qui lui est rei-ouniio.
I.a section do composition musicale présen-
tera, dans la procliaino séance. U listo dos
candidats qu'ello aura choisis.
L'.Vcadémio onlondra également dans sos
172
LA CHRONIQUE DKS ARTS
prochaines séances les rapports des Commis-
sions sur les prix Uordin, Desprez, Brizard,
David, E. l'iot, Kastner-Hoursaiilt et Hailly.
Il est ensuite pi-océdô à l'rlection d'un
mcmljre do la section de sculpture en rem-
placement do U. Clavelier, décède.
Les candidats pri''sentés par la section
étaient: MM, Allai', Marqueste, l'.outan, Injal-
bert et Tony Noi'l, et ceux présentés par
l'Académie. MM. de Saint-Marceaux, Puecli,
Cugnot. Lanson, Peynot.
Au premier tour de scrutin. M. Allar a oij-
tenu 9 voix : M. Marqueste, 7 ; M. Puecli,
C ; M. Lanson, 6 ; M. de Saint-Marceaux, n ;
M. Injalbert, 3; M. Coutan, L
Au second tour, M. Marqueste a obtenu 14
voix, M. Allar H, M. Injalbert 2, M. de Saint-
Marceaux 2, M. Puech 2 et M. Coutan 1.
Au troisième tour, M. :Marqueste a obtenu
21 voix; M. Allar, 10 et M. Injalbert, 1.
En conséquence. JF. Marqueste a été élu
membre de l'Académie des Beaux-Arts.
M. Marqueste est né à Toulouse en 18r>0.
Prix de Itome en 1S71, le jeune sculpteur at-
tira l'attention sur lui dès ses premiers envois.
Son groupe Jacob et l'Ange, qui lîgura au
Salon de 1874, lui valut une première récom-
pense, et les œuvres qu'il exposa les années
suivantes : Peritee el ht Goiv/one (187G). Vel-
ledii (1877), la Douleur d'Orphée (1879), Diane
sitrjirise au Ijain (1880), consacrèrent délini-
tivement sa réputation.
M. Marqueste a terminé la belle statue
équestre d'iaienne Marcel élevée sur la ter-
rasse de l'JIôtel de Ville, faisant face au quai.
Il est l'auteur de la Geogntp/i ie. statue qui
décore la façade de la nouvelle Sorbonne. On
lui doit aussi la figure allégorique représen-
tant VArchUecture. pendant l'Exposition uni-
verselle de lt89, au fronton du palais des Arts-
Libéraux.
NOUVELLES
if% La Ville de Vitré va élever un monument
à M"'« de Sévigné. Un Comité local ayant pour
président M. Caillel du Tertre, maire do Vitré.
et pour vice-présidents MM. de La Borderie,
de l'Institut, et Le Gonidec do Traissan. dé-
puté, s'est formé sous les auspices d'un Co-
mité de patronage dont les présidents d'hon-
neur sont Mil. Challemel-Lacour et le duc de
La Trémoille ; le président, M. ,TuIes Simon :
les vice-présidents MM. Gaston Boissier et de
Kerdrel.
**:(= On annonce de Delphes que l'Ecole
française a fait do nouvelles découvertes : elle
aurait trouvé six métopes nouvelles parfaite-
ment conservées du Trésor des Athéniens et
des fragments de métopes du Trésor de l'ile de
Siphnos ; de plus, des fragments d'un nouvel
hymne gravé sur marbre auraient été mis
à jour.
On a aussi mis à jour une statue colossale
d'Apollon, de style archaïque et des frises re-
présentant des scènes de la Gigantomachie.
Ces bas-reliefs, qui l'ont suite à des mor-
ceaux antérieurement trouvés, faisaient partie
de la base du monument consacré par Gélon
en mémoire do la bataille d'Himère, et portent
une inscription dédicatoire qui constitue un
document historique et topographique de pre-
mier ordre.
Enfin, M. Honiollc aurait déjà mis à jour
une partie dos substructionsdu grand temple
d'Aiiollon. et il serait sur la trace du Trésor
des Corinthiens.
*■+;(, Los journaux de Vienne (Autriche)
annoncent qu'on vient de retrouver, dans le
logement d'un vieux collectionneur, nommé
Georges Griinwald, mort il y a quelques mois,
deux petits tableaux de Watteau parfaitement
conservés et qui représentent des groupes
d'enfants jouant sur une (lelouse. Les deux
panneaux ont été acquis par un inspecteur de
la Compagnie autrichienne des Chemins de
fer de l'Esl.
jjs** L'empereur Guillaume II vient d'accor-
der l'autorisation d'élever à Berlin une statue
au prince de Bismarck. Le prince sera repré-
senté en pied, selon l'usage, qui n'attribue, en
-Ulemagne, la statue équestre qu'aux souve-
rains.
Le Comité du monument Bismarck a choisi
comme emplacement un espace qui s'étend
entre la colonne de la Victjire et la façade du
nouveau Reichstag. aux abords du Thier-
garten.
Le Congrès des Arts Décoratifs (1)
Nous avons déjà donné dans notre dernier
numéro quelques-uns des vœux présentés par les
deuxième et troisième sections et adoptés eu
séance pléuière par le Congrès des Arts décoratifs.
Voici maintenant les vœux présentés par la
première section et adoptés par le Congrès.
1" Sur le rapport de M. Larroumet, en ce qui
touche à la question « du rôle et de l'intluence dfr
l'imitation en matière d'art et d'iudu.strie » ;
« Que les Sociétés d'art décoratif doivent se
proposer surtout de provoquer l'invention origi-
nale et de décourager la copie et le plagiat.
i> L'enseignement des écoles d'art décoratif
iloit être conçu d'après un programme qui rende
à l'architecture sa maîtrise sur les autres parties
de l'art et par là rètabUsse entre elles la solida-
rité qui est la principale cause de l'invention ar-
tistique.
« Los collections publiques et d'initiative pri-
vée ne doivent admettre que des œuvres typiques
ayant une valeur reconnue d'art et d'enseigne-
ment, et il importe qu'une classification logique,
éliminant les oljjets de pure curiosité, y soit réta-
blie au plus tôt. »
2° Sur l'initiative de M. L. Falize :
« H faut , après les études classiques de l'art
ancien et l'examen comparé des styles étrangers,
ramener l'enseignement aux types les plus par-
faits de l'art national el s'appliquer à renouer les
traditions du .goût français.
(1) Voir la Chronique i'os Ans du 2G mai 1891.
ET DE LA CURIOSITÉ
173
Il Considérant que, pour rendre cet enseigne-
ment protilalile h tous les degiés, il ne sullil pas
de le donner dans les écoles de dessin el d'y pré-
parer les élèves, mais qu'il faut le répandre dans
l'alolier, former les chefs d'industrie et initier le
piililiç à. une nieilleun; doctrine,
Il Le Congrès, éniel le vœu : Que des confé-
rences soient ouvertes où seront enseignés avec
suite el méthode les principes les plus rationnels
de la composilion décoralivo dans son applica-
tion aux industries d'art.
Il La création d'une chaire d'art appliquée aux
métiers avait été résolue au Conservatoire des
Arls et-Métiers. Il est regrettable que le décret
relatif ;i l'ouverture de ce cours n'ait pas encore
élc rendu. »
3° Sur l'initiative do M. Iloty, sculpteur, mem-
bre de l'Institut :
Il Le Congrès, considérant qu'une des causes
qui s'opposent pour les artistes décorateurs à la
production d'o-uvres nouvelles est l'impossibilité
où ils se trouvent dans l'état actuel du goût pu-
blic d'entreprendre de vastes ensembles déco-
ratifs ;
Il Que l'iniliative de l'Etat serait de nature à
leur faciliter les moyens de faire leurs preuves
d'invention ;
Il Que, d'autre part, les édifices nationaux sont
encombrés de meubles ou d'objets décoratifs sans
style ni valeur, ou d'une valeur supérieure à
leur destination en formant des ensembles inco-
hérents;
Il Kmct le vœu :
■I (ju'une somme spéciale soit prélevée dans le
budget des Beaux-Arts pour la décoration et
l'ameublement d'une ou plusieurs salles dans les
édilices natioiuuix ;
" (Ju'au fur et à mesure de ces commandes les
meubles garnissant actuellement des édi lices natio-
naux et qui no sont pas en rapport direct avec le
■style de ces monuments soient ou aliénés, s'ils
sont sans valeur, ou placés au Gardc-Muuble di'
l'Klat :
Il Que le Garde-Meuble devienne un Musée où le
public soit admis et où les travailleurs trouvent
ili's facilitrs d'éludé ;
Il Qu'il soit dressé un inventaire de tous les ob-
jets d'art décoratif (pii .se trouvent actuellement
dans les édilices n.Mlionaux en Krance et à l'étran-
ger. »
4" Sur lii propasilinn de M. Doslignières, ar-
chitecte :
'I L'Union ciMilrale est invitée à créer un .Salon
périuiliqui' ayant exclusivement pnur objet le
dé\i'l.ippenieiil do l'applicalioti des beaux-nris à
l'industrie el dans le(|url soruioul assurés les
droits dej arlislus signalaires dos o-uvres expo-
sées. »
La première Section a fait aussi adopter dans
la dernière séaiu'e des Inivaux, i|ui a eu lieu
lundi, les propositions suivantes :
•I Appeler l'atlention de MM, les conservateurs
de Musées de provin.'e sui' l'utilité iju'il y aurait,
dans leurs Musées, à traiter li's leuvres d'art ;ip-
pliquées i\ l'industrie sur le pied il'éii.alilo avec les
ouvres de la peinture et de la statuaire.
Il Itappeler aux municipalités que la suprénui-
lie de nos indnsiries nationales est iuliiuemeiil
lii'e au progrès de l'art ilèconitif qu'en consé '
quence, lorsque des démarches seront faites au-
près d'elles en vue d'installations de Musées
d'art décoratif appliqué à l'industrie, elles veuil-
lent bien, dans la mesure de leurs moj-ens, en-
courager et faciliter ces installations.
« 2" Relativement à l'influence de la femme sur
le mouvement artistique de notre pays.
Il Que, selon le rapport reTnarquable de M"
Pejard, l'enseignement théorique et général de
l'art soit conçu cl réglementé de telle manière
que les femmes y soient admises el puissent en
profiler de plein droit :
Il Que l'Kcole des Arls déconilifs de Paris re-
çoive enfin son développement immédiat el les
aménagements attendus depuis longtemps : que
le même enseignement soit donné aux femmes el
aux hommes dans les écoles d'art décoratif de
Paris el des déparlements, cl que des ateliers
d'application soient joints aux écoles ;
M Que l'Union centrale des Arls décoratifs pro-
voque la création d'une Société de protection el
do propagation des travaux d'aiguille et de tous
les travaux de la femme :
•1 Que l'Union centrale soit invitée à constituer,
dans le plus bref délai, une Commission consul-
tative dans laquelle seront appelés les artistes, les
industriels, les amateurs el les délégués des As-
sociations de toute nature, s'occupanl des ques-
tions relalives aux arls décoratifs et où les femmes
seront admises ;
Il Que, dans les concours et les expositions où
les travaux d'art féminins sont admis, une part
soit toujours faite aux femmes dans les jurys des
récompoiLscs.
Il ■> Que le projet d'installation du Musée des
Arts décoratifs au pavillon de Marsan puisse
aboutir aune solution prompte;
i< Qu'au jour où l'Union centrale des Arts dé-
coratifs possédera un local convenable, le Musée
(lu garde-meuble puisse être joint à ses colloc-
liuns, soit par une fusion com]>lète, soit par une
juxtaposition dont les conditions restent ù déter-
miner.
Il 4» Le Congrès invite l'Union centrale à conti-
nuer lo développement de son Musée de lissus, et
décide qu'un ipiestionnaire sur la cenindisaliou
des échantillons de tissus, adopté en principe à
l'Union centrale, sera envoyé à toutes les Cham-
bres (le conim. rce françaises dans les pays de fa-
brii-alion pour reconnaitre les meilleurs moyens
di! procéder à l'crganisalion de ce Mus(''e;
« .> Que l'Union ceninde des .\rls décoratifs, sc
melfaiit en rapport avec les diverses .Sociétés plio-
lojjraphiipios de !■' ranci', avec les amateurs el les
piaticiens, cherche, par ces relations nouvelles. A
augmenter ses collections d'épreuves photographi-
ques présentant un canu-lère décimilif ;
« 6" Qiu'', pour aideraux tendances actuelles des
artistes elaux efforts des Socièlésd'iniliiitive pri-
\(V, il soil cri''é i\ r.\dminislrali»n des Benux-.\rls
un service spi'rial des .\rls di''ci>r.ilifs, on s'inspi
rant des vn'ux du U.ongrès. «
Ijilln, lo i'.i)ngrès a adopté les dilTérenls vieux
dont voici la subslanco:
Les .\ssocialions de dénoniiniitions dIvor.scR qui
ont pris pari aux travaux du < Congrès dfviendroiil
affiliées i\ la Socii'lé de l'Union cenlnilo des .\rls
décoratif» ; le Con.seil d'adniinisinition de celle
Société sera composé, dans des pn>|Hirlioiis èqui-
lableiniMil délerniinéis. de mcnilin.-s r«>préiicnlnnl
LX CHRONIQUE DES Ains
les divers inlérèl.s de l'Art lUVoralif considérés au
point de vue de la production indiv:duelle, profes-
sionnelle ou industrielle, et du coninipree des ob-
jets qui se rapportent à cet Art, comme au point
de vue des rapports qui doivent exister utilement
entre la Société de l'Union centrale (^ les pouvoirs
publics, ainsi qu'au point de vue du développe-
ment du H'JÛt public.
En outre, le Muséo central des Arts décoratifs
se mettra en relation constante avec les Etablisse-
ments analogues de province, et prêtera son con-
cours aux expositions d'Arts décoratifs des aépar-
tements au moyen de collections ambulantes.
Les divers vceu.x dans le môme sens, relatifs
aux expositions d'Arts décoratifs en province et ;\
l'installation des Musées spéciaux, éiiianaiont .le
l'initiative de MIVI. Taigny, Préauberf et Blanqui.
Faisons remarquer tout particulièrement le voni
formulant le désir (luc l'Union centrale, dans ses
expositions, n'admette aucune oeuvre d'art où ne
figurerait pas la signature de l'artiste qui l'a exé-
cutée et où l'industriel exposant ne mentionnerait
pas les noms de ses collaborateurs artistiques.
La séance de clôture du Congrès a eu lieu jeudi
matin, à l'Ecole des Beaux-Arts, sous la prési-
dence de M. Roujon. Des discours ont été pro-
noncés par MIL Roujon et Berger; et, enfin,
M. Guillaume a résumé, dans un rapport géné-
ral, les travaux et les vonix du Congrès, que nous
venons de reproduire.
Un nouveau procédé de Peinture
à Fresque
i< La seule peinture c'est la fre.sque, la peiu-
« ture à l'huile n'est qu'un art de femmes et
c< d'hommes paresseux et sans énergie », s'écriait
Michel- Ange. En ellét, de tous les modes de pein-
ture qui sont en usage, il n'existe rien d'aussi
beau ou d'aussi durable que la fresque.
Apportée en Italie par les Grecs, elle enfanta
les maîtres de la Renaissance, qui ne firent que
continuer la tradition des anciens, et eut ses
heures de grandeur et de décadence jusqu'au
xYii" siècle.
Outre la solidité de cette peinture, son exécution
facile donne pour l'artiste le libre essor à son
génie, sans l'entraver dans un métier compliqué qui
l'absorbe et paraly.se son inspiration. Mais les
préliminaires demandant beaucoup de soin et
d'application dans les cartons, et surtout dans la
confection du mortier , la négligence qu'on y
apporta fut la cause première de la décadence de
cet art. Les enduits, si importants à la réussite
de l'œuvre, furent confiés à des ouvriers inhabiles,
et l'on en vint à considérer comme fresques de
pâles détrempes qui, bien que faites dans le
frais, ne pouvaient entrer en concurrence avec les
cBUvres du passé. Nous pouvons en juger par ce
que nous voyons de soi-disant fresques modernes
comparées à celles de Ceruardiuo Luiui et de
Botticelli.
Pourtant cet art sublime que nos maîtres de la
Renaissance trouvaient le plus noble doit acluel-
leïnent reprendre sa place ; nous assistons de-
puis plusieurs années à toutes les tentatives de
plusieurs écoles qui croyant trouver la vérité.
uniquement dans leur vision particulière, se .sont
toujours heurtés à la matière insoumise del'liuile
qui ne peut rivaliser, quoi qu'on fasse, avec sa
so'ur ainée, la fresque.
Quel éclat, quel charme, quelles illusions don-
nent ces douces et puissantes couleurs de la
fresque qui livrent à iioa rêves le plus vaste
champ. Aucune peinture n'est plus suggestive et
plus en rapport avec nos idées modernes.
Un des motifs qui détourna les artistes de ce
procédé fut l'inconvénient de ne pouvoir l'appli-
quer autrement iju'à demeure fixe sur les mu-
railles ; aujourd'hui, en nous inspirant des Grecs,
rien n'est plus facile que d'en faire de légers
tableaux portatifs, propres à décorer nos appar-
tements comme n'impoitc quelle aquarelle ou
peinture à l'huile, avec cet avantage que la fresque
supporte les voisinages les plus brillants .sans per-
dre de sa clarté. Elle s'éclaire même dans l'ombre,
phénomène curieux du rayonnement de la plus
faible lumière sur la chaux.
Tout le Mionde sait que la fresque doit se faire
chaque jour par nmrceaux dans un enduit frais.
L'artiste doit y déployer une promptitude d'exé-
cution, qui ne tolère aucune relouche, une fois
que la couleur a pénétré dans le mortier.
Alors, étant séchée, la fresque devient indélébile ;
les couleurs, jouant le rôle de la silice en pré-
sence de la chaux, forment une composition dure
que ni l'eau ni le soleil ne peuvent détériorer.
Tel est cet art qui se prête à tous les genres.
Nos paysagistes ne se doutent pas de la profon-
deur de perspective aérienne qu'il peut leur don-
ner. Il a, en plus, la lumière qui devient presque
une couleur ajoutée à celles de la palette.
M. Marzocchi de Bellucci a trouvé le moyen de
reconstituer les procédés appliqués à la fresque
par rAutiiiuilo et la Renaissance, tout en rédui-
sant son cadre aux dimensions d'un simple ta-
bleau de chevalet. Il expose, dans un élégant ap-
partement de l'avenue Malakofl", un très séduisant
ensemble de ces fresques aux proportions mo-
destes, ligures, intérieurs et paysages, dont la
fraîcheur et l'éclat attestent la supériorité de ce
genre de peinture. Grâce à cette ingénieuse inven-
tion, la fresque peut aujourd'hui entrer dans les
plus humbles maisons et ii'exig« plus les grands
espaces et les larges parois qu'elle réclamait au-
trefois x>o\iv son entier épanouissement.
B.
Société des Antiquaires
Séances des 9 et 16 mai iS94
M. Leblant signale, à propos d'un fait récent,
une vieille tradition qui interdit de se marier en
mai sous peine de n'avoir pas d'enfant ou d'être
frappé d'une mort prompte; Ovide et Plutarque
en font déjà mention. Elle s'est perpétuée jusqu'à
nos jours en Italie et en Provence. Quelques mem-
bres citent des traditions analogues.
M. Blanchet étudie une intaille du Cabinet des
médailles représentant le triomphe d'Achille.
M. Ernest Petit communique les résultats de
ses recherches s.ir les écrivains de forme et les
enlumineurs en Bourgogne auxxiv etxv» siècles.
M. le baron de Baye donne le résumé d'un mé-
ET DE LA CURIOSITE
175
moire sur les liljules en forme de mouches ou de
cicades.
M. de VlUefosse signale, sur la face latérale do
l'autel de Xarbonne, une ligne mutilée renfer-
mant une date.
M. Jlûniz étudie les différents portraits de
Léonard de Vinci.
M. Gaidoz, revenant sur la vieille tradition re-
lative au mois de mai. ^n constate re.\istence en
différentes parties de l'Italie et de la France, en
Roumanie, en Allemagne, en Angleterre, en Ir-
lande, etc. L'antique fête des Lémures, placée
dans ce mois, paniit en être la véritable origine.
Sur le rapport de M. de Barthélémy, M. Arbel-
licr de la Boullaye est élu associé correspondant
national à 'l'roves.
— «^ — 'W^C-'*G^•5!^s.O'•V>.-.»—
NÉCROLOGIE
M. Mousset (Pierre-Joseph), artiste peintre,
membre de la Société des Artistes français, est
mort subitement mercredi soir.
Le peintre Faneois KoUarz, bien cjnnu dans
le monde artisliipie de Vienne, s'était rendu, en
compagnie de ses trois .sœurs, au pèlerinage de
Marie Lanzendorf, où tous les quatre se sont
empoisonnés à leur liotel avec du cyanure de po-
tassium. Ils étaient âgés île cinquante à soixante
ans. La mort récente d'une de leur sœurs les a
poussés à cet acte de désespoir ; ils ont préféré
mourir tous enseuible, aliu de n'avoir pas lo cha-
grin de survivre l'un :'i l'autre.
On annonce la mort de M. F.-l;. Wilson, ar-
chitecte et archéologue, auteur de mémoires et
d'articles intéressants publiés dans le Builder;
M. Wilson est dédédé le 6 mai, âgé de 67 ans, en
sa maison à Alnwick.
BIBLIOGRAPHIE
Sommaire de la Gazette des Beaux-Arts
(;u 1" juin. — liO Salun de 1W>, par T. de
Wyzewa: Michel Pacher, maître tyrolien du
xv« siècle, par A. Marguillier; L'E.Kposition de
Marie-Anloinelte et son temps, par Jean
Thurel ; Voyages et Voyageurs pendant la
Renaissance, par Edmond BonnalTé; L'.Vrt
décoratif dans le vieux Paris, par A. de
Champeaux; Exposition Internationale des
Beaux-Arts et Exposition des Arts graphiques
à Vienne, par William Tiilter; Bibliographie,
par Ch. Ephrussi, E. Miintz et Paulin Teste.
— Gravures hors texte : Portrait de M"
Ikirlet, eau-forte de Jasinski, d'après le ta-
bleau de Dagnan-Bouveret. au Salon du
Champ-de-Mars; Jeune Mère, dessin de Roll,
d'apré< son tableau au Salon du Champde-
Mars: La Reine Marie-Aiiloinellc en l'OO.
par Kocharsky. —Nombreuses gravures dans
le texte.
Société des Grandes Auditions musicales
La Société des Grandes Auditions musicales
organise pour le mardi 12 juin, au Trocadéro, un
festival on l'honneur de Charles Gounod.
CHEMINS DE FER D'ORLEANS ET DU MIDI
PERMi;rTANr «e visiter
I ['l'iilrc (le lii Fiiiiitf, h \]\m et k hà du iliill'e k ^m^^t
ON DELIVRE DES BILLETS
A l'uris, gare d'Urléuns (quai ir.Vusleriit/), et aux liureuux succursales de lu (loinpugiiie.
ainsi que dans les Agences.
Il est éijalemeiit ttélicri' rfe.v Hilli'ls i) lonle.i lex dans et Stulioiis du Hi'spmi de la C* d'Orléans.
Jtiilirril que ta demande en soit fnUr mi nuihl^ l.nis imn-n ,i l',ir,l,ti;\
I" rriM':ii\iiti': (i"cl.. tr>»rr.r>0'. -î'eX.. i«rr..-.oi imi- \an.iii.', ;M»j..iirs.— i';iris, it,.iii.nii\.
.\iiiiiliuii, Miinliie Mais.in , 'riirbe.s, llagiiéns ilc-lllgnrre. Moniréjeau, lluguéres di'l.uohon.
l'hi 11 lilli' Neslalas, l';iu. Ilayonue, Mcinleanx, l'iiri.-).
•l- iriM'JtAIltl-: (l'Tl., I<i:trr..'>». -J'cl,, ir*fr. :.«). Durée de validité. 30 jours. — Paris, Honleauv.
Ai'.:iihiMi. Muni do MiU^an. Tarins, l'irrrellIli'Ni'slulas, Bugnèresile-lii(jorre. Ilacnérra-do-l.urhon,
'rcinluusc, Paris.
:i>II-|X<':ilAII(l'; (l"cl , l<S»rr.r.O; 2'.l.. imfr. r.O). nun'o de validité. 30 jours. — Paris, Durdeaux,
Arcaclii.n. DaN. Kiiyunuo, Pau, Pierrellllc-Ncstalas. ItatfiuTt's-doIlIgoriv, Uagnércs-de-l.uchon,
Toulouse. Paris.
176
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
nn
Cliaignea», Gorol, D;iul)i|,'riy
Delacroix, N. Diuz, J. Dupi-é, E. Fromentin, Isalioy
Tli. Rousseau, Pli. Rousseau, Tassacrt
Troyon, A. Vollon
TABLEAUX ANCIENS
Par Goypcl et Grcuze
COMPOSANT
L'Importante Collection iriin Amateur
VENTE
Galerie Georges PETIT, 8, rue de Sèze
Le Ijuni.li 11 Juin isy'i, à ;J lii-ures 1/2
(_'.ouimissairc |ii'isi'ur
M P. CHEVALLIER
10, V. Gnuigc-Baleliére
E Xpert
M. Georges PETIT
12, rue Goùot-de-Mauroi
EXPOSITIONS
PARTICULIKKF. I PUBLIQUE
Le S,iiiifili 9 Juin M', \ Lf IliiiMiidif 10 Juin ISÏIi
(le 1 lioure ;'i 0 lieures
COLLECTION DE Ifl. DE SAIÏiPAYO
OBJETS D'ART
D'AMEUBLEMENT
Anciennes porcelaines
de Sèvres, de Saxe, de Gliine, etc.
Faïences Françaises et Portugaises, Tableaux.
Objets de vitrine, Boîtes, Bijoux
Eventails
Sculptures, Armes, Verrerie
Bois sculptés et dorés
Meubles anciens, Cabinets hispano-mauresques
Contadors et Meubles Portugais
Belle Pendule religieuse
Pendule et Candélabres Louis XVI
Sièges, Objets divers
A'EXTE à Paris, Ilùtel Drouot
Les 12, 13 et li Juin 189'i, à 2 heures
Comm. priseur
M» P. CHEVALLIER
10, rue Grange-Balelière
Expert
M. CH. MANNHEIM
7, rue Saint- Georges
EXPOSITION
Le Lundi 11 juin lSi^4, de 1 h. 1 2 à 5 h. 12.
Collection de feu M. 0. Du Sartel
PDlitilAI.MS ÎT F.\1E\ŒS
d'Europe et de l'Extrême Orient
l'IKCI'lS I.Ml'dinANIKS
de Chantilly, Mennecy, Vincennes, .Sèvres
de Perse, de Lyon, de Xevers, etc.
vi:i(i(i:s i)i: \i<:\isi: bit ih: iumiiimi:
-Miniulur. s
TABLEAUX, DESSINS
OH.IETS DE VITRINE — .M l', D A I t, I. ES
Ivoires, Bois, Arme?
l'eD'lules, Bronzes d'aiiieubleiiiont, Vitrines
VENTE
iiOXBIL. IDFlOXJOT (Salle n" 6)
du Lundi 1 au Samedi 9 .luin 1H94
à 2 heures
(:oMM.-i'iusi;uK i-:\ri:ur
M' P. CHEVALLIER M. Ch. MANNHEIM
10, rue Giariffu-Batcliére I 7, rue Saint-Georges
EXPOSITIONS
Particulière : le Samedi 2 .luin 1894 ) de 1 h. 1/2
Pmu.ini-E : le r)imanche o .Tuiii ISO'i ( àôh.l 2
CHEMINS DE FER DE L'EST
Services directs
ENTRE
Paris el les \illesirEaiix Ile P.#iiie
Carlsbad, IVIarisnbad, Franzensbad & Ttplitz
Le vjyage de Paris aux Villes d'Eaux de la
Bohème peut s'elleetuer ilans les conditions
les plus rapides et les [jIqs confortables par
les deux combinaisons suivantes :
En partant de Paris (g-are de l'Est) à 6 h. 50
du soir, par VE.rpres': d'Orient (voitures à lit,
wagon-restaurant), on est rendu le lendemain,
à 7 11. 81 du matin, à Stutigard, d'où un train
rapide part à 7 h. 58, pour arriver à Nurem-
berg à 11 h. 49 du matin (wagon-restaurant
entre Nuremberg et Eger), à Franzensbad, à
4 h. 13 du soir, à .Marienbdd à 5 h. 4."), à (Jarls-
bad à 5 h. 22, et à Teplitz à '.i h. 04 du soir.
Les personnes nui ne veulent pas jiasserla
nuit en route peu\ ent quitter Paris par le train
rapide de S h. UJ (lu matin, qui les amène à
10 h. 2(J du soir à Stultgar.l. d'un elles repar-
tent le lendemain matin par le train de 7 h. .53
indiqué, ci-dessus.
Prix des places, en 1" classe, au départ
de Paris
Pour Stutlgard 79 05
— Nuremberg 10110
— Eger.... 118 50
— Franzensbad 119 25
— Marienbad 12125
— Carlsbad 125 75
Sup'plémeitt perçu pour le train d'Orient,
entre Paris et SInttgard : IH fr. 15.
J.e Rédacteur en viief, gérant : .\I.FRE1J m: L(.iST.\LOT.
P.iri3. —Imprimerie oe la Presse, 10. rue du Croissant.
S'" 23. — 1894
BUREAUX : 0, RUE FAVART
16 Juin.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Lts abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitemeit
la Chroiiiciue des A ts et dj la Curiosité.
L*'l 311.
PARIS ET DEPARTE.MENTS:
1 2 fr. I Six mois. .
« ^"r
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de feu M. Josse (I)
Anciennf.s tAÏKNi:i;s di: Rdcicn. — 78. (Irand
plateau rectangulaire orné d'un groupe de neuf
enfants : 3.800.
PoncEi.AiNES. — 101. Q'-uf en ancienne porce-
laine tondre de Sèvres : 2..500. — lOi. Navette
oblonguo en ancienne porcelaine de Sèvres, p:\te
tendre, à double médaillon : .0.750. — l(fi. Hon-
boiiniéro en nncienno porcelaine de Ghelsea :
l.HKO. — 10(). Peliti' boite en ancienne porcelaine
do (j;iu'lseii, ornéo de trois enfants : X.XM. — 107.
Doux bnMo-parfunis de forme lenticulaire, en an-
cienne porcelaine de Chine ; l.fKX).
EvF.NTAir.s. — 108. Eventail Louis XV à mon-
ture de narre aji)uréo : 1.5.'M). — 110. Eventail
Louis XVI à montnro de nacre ajourée : 1.020.
OiuF.rs iiK viTHiNE. — 112. Bonbonnière rondo
en poudre d'écaillé blanche. Epoque Loui." XVI :
l.;!.')0. — ll:t. Petit nécessaire en forme do cas-
sette du temps do Louis XV, en nacre : ;1700. —
lU. Etui-néccssairo du temps do Louis XV :
1.900.
OiiJETs vAiuiîs. — Vi\. Deux groupes en terre
cuite par Cloilioii : doux enfants tritons sou-
tiennent un lartoui-he ovale présentant en bas-
ri'lief, dans l'un des grouprs, une tête d'Am-
pliilrili- de prolil, dans l'autn- un busto de Nep-
tune : ;J5..')(X).
127. Kcriloire i\ trois récipients, en ancien laque
du .lapon : 2..')2(). — l'.i8. Portefeuille en maro-
quin fauve doré aux pelits fers : l.()2ô.
lîuoN/KS. — l'M. Deux girandoles il deux lu-
mières, Louis XV, en bronze ciselé et doré ; 3.7."iO,
— i:tG. Doux Ibnnbeaux baluslres Louis XV.
bnuizo ciselé et doré : 2.750. — 13!) Deux che-
nets l.o\iis XV, en bronze ciselé et doré, préson-
tiinl l'un une statuetto de Vénus, l'autre d'.\po|.
pin: 5.200. — Hl. Doux candélabres i\ trois lu-
(1) Voir tnC/iioiiii;"* dM Aria i\» 2 juin 1S9-1.
miércs en bronze doré et bronze patiné de la fin
de Louis XV : 3.90.>. — 142. Pendule Louis XV.
en bronze doré et bronze patiné; modèle dit l'En-
lèvement d'Europe : 6.200. — 143. Baromètre et
l'i4. Thermomètre Louis XV : 0.000. — 147. Deux
bras-appliques à deux lumières en bronze ciselé
et doré, Louis XVI : 4.000. — 149. Groupe en
bronze patiné du xvn« siècle : Hercule terrassant
Antée : 2.000. — 150. Deux statuettes d'enfants
en bronze à patine brune du xvm» siècle : 5.000.
Meubles. — 151. Meuble de salon en bois
•sculpté et doré, couvert d'anciennes tapisseries à
sujets militaires et fleurs, d'après Casanova. Il so
compose de doix canapés et de six fauteuils:
77.<X)0. — 1Ô2. Orande table-bureau du temps do
la Régence, en bois de pliicago à cinq tiroirs;
elle est garnie do chutes à gros mascarons, do
feuillages et de quadrillés, do tètes de satyres, de
culs de lampes feuillages, etc. : ."lO.OtlO. — 153.
Commode contournée ii deux tiroirs du temps do
Louis XV : 2.800. — 154. Secrétaire à dos
d'Ane du temps du Louis XV en bois laqué noir
l't or ;\ reliefs ; orné do bronzes ciselés et dorés :
7,o0(). — l.>5. Régidateur du temps de Louis XV.
en marqueterie do couleur à décor de gerbes de
Heurs enrubannées; il est garni d'encadrenionls A
lli'urs, foiiilli's, rubans et motifs rncaiUo en iironzo
cisolé et iloré : •2t).200, - 150. Polit scQ-étaire do
fornu) contournée du temps de Louis XV en mar-
quetorio do bois cle onulour : I0.4."iO. — 157. Se-
crétaire droit ;\ abattant du temps de Louis XV,
on marcpietorie do bois do couleur iV vases do
Heurs, garni do bionzes ciselés et dorés : 27.000.
— 15.S-l,'iit. Deux encoignures !\ hauleur d'appui
du temps de Louis XV, on marqueti-rie do bois
lie ciiul. ur i\ décor de branches lleurios nvoe on-
cidr. monts de bois satiné : 12.(KK). — If*. f.otTret
do mariage do la tlu de Louis XV. on marquolorio
do bois do couleur i\ «luadrlllés et rosaces ; K.,V*).
— 161. Petite table Iriootouso Louis XVI sur
doux pieds reliés par un entrojnmlx'S, en mnr-
qui'tiM'ii' de bois de rnulour, ornéo do seize nié-
(luillons en ancienne porcelaine londro doSi''\n's:
Vi.:**). — 16;.). ( '.hai.se longue en liois doré
Louis XV, décorée de motifs rocaille, couverte
178
LA CIIUONIOUE DES ARTS
(lo salin crùmo lirocihOo ;\ fleurs avec coussins :
7.700.
Collection de M. Tavernier
La vonio ili's liiiilciiux inodernr's et anciens
composant la collection do M. Tavornier, faite à
la galerie Petit, le lundi 11 juin, par M» Paul
GiiKVAi.r.iEK el M. Georges Petit, a produit
:i0i.l50 fr.
TAHI.EAUX MODERNES
1. Chaiguenu. I^a Rentrée dutroupoau: 400.
2. Corut (J.-B.). Ilalienne assise : 4.0.J0; et
3. Port de mer : 3.000.
4. Dauhifinp (Cli.). Laveuses : 68,000.
5. Deiftcroix (Kur;.). Jja Mise au IipuiImiiu :
8S.000; et 6. Cavaliers arabes sortant de l'eau :
21.600,
7. mai (N.). La Mare : .'5.100.
8, Dupré IJ.), Petit pêcheur : 10.700; 9. Ma-
rine : 2,5f)0; et 10, Au pâturage : A.KOO.
IL FromeiUhi (Eug,). Le Centaure : i.^M.
13. Isiiht'!/ (E.). Pietour de chasse : 10,100,
lu. Roiissciiii (Th.). Bergère et son troupeau :
10.000.
14. JRoiisseaii. (Ph.). Nature morte : 400.
1.5. Tassaert (0.). Le Rêve de l'Enfant Jésus :
3.000.
16. Troijmi. L'Abreuvoir: 40,000.
17. Vollo/i (.\ntoine). Fleurs et Fruits : 500.
T.iBLE.lUX ANCIENS
18. Coypel. Roxane et Atalide : 3.500.
19. Greuie (J.-B.). Tète de petilo tille : 17.500 ;
.et 20. Tète do jeune gar(;ou : 5.900.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Les envois de Rome de nos jeunes artistes
pensionnaires de la villa Médicis viennent
d'arriver à l'Ecole des Beaux-.\i'ls. Ils seront
e.Kposés dans les salles du quai ÎUalaquais
dans la seconde quinzaine du mois de juin
courant.
La remise de l'Album Cronstadt-Toulon
ollert par les femmes russes à M" Carnot.
représentant les femmes françaises, a eu lieu
cette semaine au Palais de l'Industrie.
Ce livre, c[ui a été apporté de Russie par
M"'° de Montebello est magniquement relié;
les coins en sont décorés avec des gemmes.
Il contient 'ZA aquarelles représentant chacune
un groupe de femmes d'une catégorie sociale
différente, avec la signature des donataires.
Le livre est exposé dans la vitrine centrale
du Musée des Arts décoratifs ; les aquarelles
sont placées dans des cadres à coté de celte
vitrine.
L'Exposition du livre Cronsladt-Toiilon
est publique et gratuite pendant six semaines
depuis le mardi 12 juin.
La première Exposition Celtique annuelle
vient d'ouvrir dans les salons du Cercle de
la Librairie, au boulevard Saint-Germain; le
prix dos entrées sera remis au Comité du
Monument do Pe^-rùiaïc, l'héro'i'fiue bre-
tonne, dont M.M. Jules Simon et Leconte de
Lisle sont présidents.
M. Henry Presseci, artiste peintre, a orga-
nisé une J';x|)osiliun do ses ir-uvres, qui res-
tera ouverte jusqu'au SO juin, de 10 heures à
4 heures, dans la galerie du Tbéùlre-d'Appli-
cation, 18, rue Saint-Lazare.
La Société Lorraine des .-^mis des Arts ou-
vrira sa 31" Exp( sition annuelle, à Nancy, le
1" novembre. L'Exposition durera jusqu'au
2 décembre. Tous les artistes lorrains ont
droit à y prendre ijart. Des invitations spé-
ciales seront envoyées aux artistes non lor-
rains.
Le Musée impérial et royal d'Art et d'In-
dustrie, à "Vienne organise une Exposition
des rcuvres de gravure en manière noire,
depuis le milieu du xviir siècle jusqu'à nos
jours. L'Exposition sera ouverte du 15 octobre
189'» jusqu'à lin février 1895.
La première Exposition de la Société des
Miniaturistes et Enlumineurs, qui vient de
s'ouvrir chez Georges Petit, est intéressante,
mais elle doit la plus grande part de son in-
térêt aux objets anciens, manuscrits, éventails
et miniatures, qui y sont exposés. Pour les
artistes modernes. l'Exposition donne une
idée très incomplète du niveau où se tient, en
France, l'art de l'enlumineur et du miniatu-
riste.
MM. Grasset et Schwabe, quoique Suisses
d'origine, devraient être là. car leurs remar-
quables travaux ont été faits chez nous et
pour nous ; M"' Contai et M"» Th. Poniey man-
quent à la fête. Si remarquables que soient
les miniatures de M""" Debillemont. Puisoye
et Renée de Mirmont, de JDI. Paillet et Horace
de Caillas, et les gouaches de M. Fr. Régamey,
on ne pieut s'empêcher de déplorer l'absence
des artistes que nous avons cités, et de bien
d'autres qui eussent tenu une place honorable
dans cette Exposition.
Mais il convient de no pas se montrer sé-
vère : il s'agit du premier essai d'une Société
à peine formée; nous aurons certainement
mieux l'an prochain.
A. DE L.
Académie des Beaux-Arts
Séances des 2 et 9 juin
Il est donné lecture des décrets approuvant
les récentes élections de MM. Théodore Du-
bois et Marqueste.
Les nouveaux élus sont successivement in-
troduits dans la salle des séances. Le prési-
dent leur adresse quelques paroles de bien-
ET DE LA CURIOSITÉ
179
venue et les invite à prendre place parmi leurs
confrères.
L'Acad(?mie entend ensuite les rapports des
Commissions sur les prix Erizard, Maxime
David et Kastner-lioursault. Kilo votera sur
les conclusions de ces rapports dans sa pro-
chaine séance.
L'Académie présente au Ministre de l'Ins-
truction publiijue une liste de cinq candidats
parmi lesquels il i hoisira le lauréat qui sera
chart^'é de com|Joser un opéra ou un ballet
pour l'Académie nationale de nmsiiiue.
des candidats sont: MM. Lenepveu, Rous-
seau, Hue, Pierné, Charpentier.
L'Académie décerne le prix Brizard (pay-
sage) de la vahnir de :).000 fr., à M. Amédée
liult'et pour son tableau exposé aux Cliamps-
Klysées sous le titra: Soir d'Eté.
Le prix Maxime Uavid à M"' Gabrielle De-
billemont, pjur les neuf miniatures qu'elle a
exposées au même Salon.
iL (jermuin liapst lit ensuite un Mémoire
sur la création et l'histoire du u Musée d'ar-
tillerie ».
NOUVELLES
**^ l'ar arréti'' de M. Leygues, ministre de
1 Insiruction publiipie et des Beaux-Arts, en
dalo du 11 juin courant, MM Barrias et Mar-
queste ont été nomm(''s membres du i;onseil
«u|iérieur (ri';nseignemont de l'Kcole nationale
et spéciale des Beau.\-.\rts.
*** tjn groupe d'amateurs français désirant
Voir ligurer au Musée du Louvre une u'uvre
du célt'bro iieintro anglais W. Turner, a
formé le projet d'acquérir condilionncllemcnt
une de ces iruvres et d'ouvrir une souscrip-
tion publii[uo pour conclure déliniiivenient
l'acquisition. Le tableau, aciiuis ".21)0.000 fr. par
le Syndicat anonyme, sera exjjosé dans la
galerie Sedolmoyer, rue de La Uoihofou-
cauld, à partir du lundi l.s courant.
Le pri.x (les entrées sera versé h la sous-
cription, et cha(|ue rci;u sera donné sur une
ri'production du tableau do 'l'urner. Si la
souscription n'est pas l'ouverto, les sommes
versées seront rendues et le prix des entrées
sera versé ù une u'uvre de bienfaisance. L'.Vd-
ministration dos Bcau.x .Vrts s'inscrit pour
2.'i.000 fr. sur la liste do souscrqilion pour
l'iiuvre du Comité ([ui s'est formé pour don-
ner un Turnor au Louvre.
s),*^ Lo Musée du Louvre a fait, à la vonto
Carpeaux, les acipiisilions suivantes :
1» l'uur le départomenl des dessins ot pein-
tures : NdpiiU'nn III (1(1)1.1 son cercueil (ox-
|)usitiondiicorpsdo I llmpcrouri'i C.hislehursl);
l'oiirdil (l'an médecin de (•(inipdj/nc; deu.x
cadres do dessins (/es- Coiili.ises de ro/iéra):
2" Tour lo déparloment do la sculpture <lu
MoyonAgo. do la licnaissaiico et dos temps
modernes : lo (îraiiiie de Id lidn.'ic (projet.
pli\tre); Venii.i cdjitirditl l'.Xnudir (Icrro
cuito) ; le Curjix d'uneSaufrdfiéc (terre cuilo) ;
Paul soutenant Virginia (lorro cuite).
*** On vient d'inaugurer, à l'Ecole des
Beaux-Arts, le monument commémoratil de
l'architecte Auguste Kougevin, mort à Naples
en 18-jG. m. Kougevin a fondé, à l'Ecole, deux
prix pour les élèves lauréats du concours
d'ornement et du concours d'ajustement. Le
monument est l'œuvre de M. Coquart; il se
compose d'une colonne en mosa'ique buppor-
tant le buste du fondateur.
*** Les élèves et amis du célèbre violoniste
Maurin, professeur au (lonservatoire, sous la
présidence de M. Hébert, membre de l'Insti-
tut, ex directeur de l'Ecole de Rome, viennent
de prendre l'inititiative d'une souscription,
afin de lui élever un monument funéraire.
*** Quand nvime ! le groupe de M. Mercié
()ui représente une Alsacienne soutenant un
soldat blessé, vient d'être dressé sur son pié-
destal, entre la rue des Tuileries et l'arc de
triomphe du Carrousel.
*** Le tombeau d'Alphand est terminé. Il
s'élève, au cimetière du Père-Lachaise, non
loin de la statue d'.\nalole de la l-'orge. C'est
M. Eormigé qui en est l'architecte. Le monu-
ment, une pyramide en pierre de trois mètres
de hauteur, porto sur l'une de ses faces le
buste en bronze de l'ancien directeur des tra-
vaux de Paris, par M. Ualou.
:(<** Un Congrès est organisé pour les 25, 26
et 'il juin, 'S, rue des Saints-Pères, au siège
de la Société Saint Jean, pour le développe-
ment de r.\rt chrétien.
Le 'Si juin, le Congrès clôturera ses séances
par l'audition des chanteurs de Saint-Oervais,
(|ui exécuteront des u'uvres de Palestrina. et
par celle de la maitrise de Versailles, inter-
prétant les mélodies du temps de saint Gré-
goire. Cette audition aura lieu, à quatre heures,
dans l'église Saint-iiervais.
*** La Société centrale des Architectes fran-
çais, présidée par M. Daumel. membre de
l'Institut, a tenu, cette année, ù Lyon, à. l'oira-
sion do l'E.xposition universelle, le 22* Congrès
os .Vrchileetes, sous la présidence de M. Ch.
Yriarte.
Doux cent cincjuante architectes environ
s'étaient l'ait inscrire, tant de Paris que des
départenu;nts.
Aujourd'hui Iti juin doit avoir lieu, ù Paris,
dans l'iiémicyclo de l'Ecole des Heaux-.\rls, la
distribution solennelle des récompenses que la
t^ociété centrale des Architectes décerne cha-
que année.
*♦* Le 'J9 mai s'est réuni, ù riI.MoldoVdlo
de Saintes, loCongrèsarchéologi(iuedol''rance.
sous la direction do la Société arcliéulugii|uo
do l'ranco.
lue ccntiiino do savants do tous pays s'y
étaient rendus.
L'ordre du .jour, très chargé, a été principa-
lement consacré aii.\ Iravaii.x faits en .\uni3
et on Saintongo par les Sociétés savantes do
la C.haronlo liU'éritMiro ou parles particuliers;
il portail aussi sur l'archéulogio navale dans
les ports do l'C^céan depuis l'antiquité jiisiiu'À
la tin du \\i' siècle, art et industrie locale, etc.
♦♦* Un peintre do lalonl, M. Agacho, vient
180
LA CHRONIQUE DES ARTS
d'être nommé conservateur du Musée de
Lille ; il sera secundé dans sa ti"i 'lie par
M. Nicolle, ancien (Mève diplnmé do l'ICcuIe du
Louvre, (jui esl nummé conservateur-adjoint
1,'inslallation de ces deux fonctionnaires a eu
lieu tout rccommcnt a liille.
Cetie double nomination mctlra, nous l'es-
pcrons, un terme au fâcheux ("'tut de conser-
valion des collections lilloises : elle a iHé faite,
à la suilo d'un accord intervenu entre la \i[\e
et l'Elat, conformément aux conclusions du
rapport de M. Koger Marx, inspecteur prin-
cipal des Musées, naguère délégué à Lille
par le Ministère des Beaux-Arts, pour exa-
miner la situation du Musée et aviser à y
porter remède.
:(:** A Lille, des ouvriers terrassiers ont dé-
couvert des poteries noires émaillées datant
des xiu« et xiv" siècles et dont l'émail est resté
brillant.
-f,% M"' de Lamartine, née de Gessiat, ré-
cemment décédée, a légué à la ville de Màcon :
1° le buste en marbre de Lamartine, exécuté
par Brian en 1843; 2» le jiortrait d'un sieur de
Gessiat, firieur de Goligny et vicaire général
de Sa Majesté catholique au xyu« siècle.
^** La 'Ville d'Anvers vient d'acquérir, au
prix de 20.000 fr., les fresques peintes par
Leys dans la salle à manger de son hôtel
particulier et qui n'avaient pas trouvé acqué-
reur lors de la vente récente des tcuvres et
collections de l'artiste. Ces fresques serviront
à décorer une salle de l'HOtel-de-ViUe d'.\n-
vers, qui possède déjà des peintures et divers
souvenirs de cette artiste.
^% A la su'.te de la célébration, le 8 juin, à
Milan, de l'anniversaire de la bataille de Ma-
genta, la municipalité milanaise se propose
de donner l'année prochaine à cette cérémo-
nie un caractère plus grandiose. Elle inaugu-
rera un busie en bronze du maréchal de
Mac-^lahon, qui sera érigé par souscription
publique, dans l'emplacement qui entoure
l'ossuaire où reposent les cendres de nos
soldats.
ji<*^, A l'occasion du troisième centenaire de
Velasquez, qui sera fêté à Madr.d le 'ijuin 189.3,
les Associations artistiques e-jjagnoles se pro-
posent d'ouvrir une souscription pour élever
un monument au célèbre peintre.
Les Pèlerins d'Emmaûs
Les journaux ont beaucoup parlé, et quel-
ques-uns avec une sévérité justifiée, des liber-
tés grandes qu'on a prises, au Louvie, envers
un des chefs-d'ruuvre du Musée, Les Pèlerins
d'Emma ils, de Rembrandt. Sans ordre du
Comité des restaurations, où figurent quel-
ques-uns de nos meilleurs peintres, sans même
en aviser les conservateurs, ses chefs immé-
diats, le préposé aux vernissages a pris sur
lui de décrocher le tableau, de le dévernir et
de le recouvrir ensuite d'une couche épaisse
de vernis. Le tableau tout battant neuf, on
s'est aperçu qu'il fesait mieux autrefois, et
de
ont
pas
()u'on le voyait mieux quand la glace du vernis
ne refl 'lait pas les tableaux voisins. U'oii l'in-
dication d'atténuer l'éclat de ce vernis
légers frottis au doigt mouillé de lait
remis les choses en l'état.
Le chef d'u'uvrd de R'^mbrandt n'a ,.
souffert de ces manipulatijns. nous sommes
heureux de le reconniiiire, mais il aurait pu
en souffrir, et ce serait un dommag.; irrépa-
rable Avons-nous besoin d'ajouter que pareille
aventure ne devrait jamais arriver, et que,
pour en éviter le retour, il faut absolument
refréner le zèle des employés subalternes du
Louvre. .\. de L.
La Caisse des Musées de l'Etat
^t. Joseph Roinacli a déposé une propo.silion
li'ndaiil à la création de cette Gaisse des Musées
dont il a été tant de fois queslion, .«ans (jue rien
encore ait été fait. D'après le pi-ojel, celtes Gaisse
s-.'rait chargée de pourvoir aux acquisitions
d'oeuvres d'art destinées aux Musées de l'Etat et
qui ne pourraient être efl'ecluées sur L.s crédits
annuels alloués par la loi de finances.
Voici les principaux dispositifs du projet:
La Caisse des Musées conslitue un établisse-
ment public et peut recevoir des dons et legs.
Elle est gérée par la Caisse des Dépots et Consi-
gnations et adminislrée par un Comité de 16
membres, dont 4 sénateurs, 4 députés, le direc-
teur des Beau.x-Aris, le directeur des Bâtiments
civils, le directeur des Musées nationaux, etc.
Les ressources de la Caisse se composent :
1° des fonds à provenir des donations et legs
faits à la Caisse des Musées; 2° des dons et sous-
criptions individuelles ou collectives versés à la
Gaisse à titre d'offrande; 3° de toutes autres res-
sources qui pourraient être ultérieurement affec-
tées à la caisse des Musées ; des intérêts des
fonds placés.
Les acquisitions sont faites par le Ministre de
l'Instruction publique et des Beai.x-Arts, après
avis d'une Commission dite « des acquisitions »
ainsi composée : Le Ministre de l'inslruction pu-
blique et des Beaux-Arts, le directeur des Musées
nationaux, le secrétaire perpétuel de l'Académie
des Beaux Arts, vingt membres nommés égale-
ment par décret et choisis parmi les personn.s
que désignent leurs travaux ou leurs connais-
sances spéciales.
Aucune proposition d'achats ne peut être por-
tée devant la Gominission dite des acquisitions,
qu'apiès avis du conservateur du Musée ou du
département intéressé, qui prend part, avec voix
déiibérative, aux séances de la Commission.
Les soinines résultant des donations et legs
dont l'emploi n'aura pas été spécifié par les do-
nateurs seront placées en rentes sur l'Etat im-
matriculées au nom de la Gaisse et inaliénables
Les dons et les souscriptions individuelles ou
collectives versés à titre d'offrande et toutes les
autres ressources quelconques de la Caisse pour-
ront être placés en rentes s.ir l'Etal ou en va-
leurs du Trésor; leur aliénation ne pourra être
autorisée qu'en vertu d'un décret rendu sur la
proposition du Ministre de l'instruction publique
et des Beaux-Arts, après avis du Comité d'admi-
nistration.
ET DE LA CURIOSITÉ
181
Analectes artistiques (1)
BECHERCHES SUR L ORIGINAL 1> UN PORTR.UT
DU TlTiEN (i)
Les biograplies du Titien rapportent que le
niaitre peigiiit à deux reprises le portrait du djc
Alplionse I" de Ferrare : une fois, il le repré-
senta, un bras appuyé sur un canon (galerie
Pittij(8); l'autre fois jouant avecunopagneul (deux
exemplaires : le premier au Musée de Madrid (i),
le secon 1 dans la collection de M. et de
M"' Edouard André).
Du jour où je vis l'une à côté de l'autre les
photographies des deux portraits, j'acquis la con-
viction que l'on avait alTairt à deux personnages
distincts: l'un reconnaissable i"! son nez crochu —
nu vrai bec d'oiseau de proie — et à ses formes
i'ou;n.\;i II Ai.i-ii.i.Nsi: l'-'r
û'a^trifn los (( l.~.iagine:i n do Zcuoi (156?)
un peu épaisses ; l'autre à son nez droit, ou [datot
(1) Voyoï la Clxroniqut dus Aria ilo 1SU2, p. 325.
(2) Co trav;iil a ùtû coiiiniuniqiiù ù l:i .Suciùlû deA An-
tiqiiairos du l<'i\liieu, dans lu .séaueo du <S iiovonibre 18J3,
Lo» rÛMiilt.'its ipto j'avaiïi si^'iialén ont ûlû cuiidrnu's, h la
SL'ancu Hiiivaiilu, par M. Diirrieti, qui a rapprucliû du
portrait d'ilurt-ulo II ua portrait rûcuiuniout doniiô au
I.ouvi'o. I>anH u[i iiit'inoirc dos plus inti'r<'S9ants, qiio
M. .lusll viiMit d<! pulilitM' d.uiH VAnnuaire des Musjas
de JJerliii (juin tSUi), mou savant coiil'rùro est arrivô, do
son oùtô, — ut, jo n)'enipro8.40 de lo dcelnrer, indôpon-
daiiinionl di* moi, — h dus c-uaclusions nualu^uos aux
niionnos. Coiuiiiu Ii'n at-^Moiicnls sur lusquols nous nouii
l'ontlons ne sont pas di> tout point idoutnpios, la put)li<*a-
tion do niun travail nu l'ura pas doublu emploi avec colle
du niênioiru du .M. .hisli.
(.1) l.'authenlicitô do ro portrait n'ost pas univoraoUo-
niont admise ; mais coin iniportu pou pour la tlnWu que
jo prôtonds aoutonir. M, Yriarto l'a fait f^ravor sous lo
nom dti maitru ilans son vidtimu Autiiiir t/f'j Itortjiit, —
M.M. Cliiavart'i et l'iuraut'ini lo niontionnent of^al«>ntont
Bons lo noiii du 'l'ition dans lour Catalogue do la Lialono
l'ilti, i>ulilio on ISJ3
(I) Crowo et Cavaloasullu, TiHan., his IJfeaitd W'o ka,
t. 1, p. ISll IVH), 110. — Lafonoslro, Lu ruifii, p. 7Î. —
Madrazo, Ciituloi/o de Ion f'ii idroa dtft Miisto dé Mit t*'id,
n»45î(ISS2). — Paul l.elorl : Uanin d<:4 /Jc.iii.i-.lil».
8U2, t. Il, f.iOS.
légèrement relevé vers le bout, et à ses formes
élancées.
Un rapprochement entre les Jeux portraits et
les médailles des princes d'Esté, qui m'ont été
obligeamment communiquées par M. Prosper
Vallon, le savant numismatiste , vient de me
fournir une démonstration mathématique de ma
conjecture.
L'homme au canon de la Galerie Pitti est incon-
testablement Alphonse I", l'époux de Lucrèce
Borgia (né en Ii7i5, régna de liMXJ à 1-534). Un re-
levé fait par M. Valton nous initie aux métamor-
phoses de sa physionomie.
1.J05-150G. — Dans les médailles de Gianantonio
de Foligno, Alphonse 1". est représenté sans barbe,
avec de longs cheveux.
l.')09. — Dans une autre médaille du mèfflc,
le duc porte la barbe et de longs cheveux.
1522, — Dans une dernière médaille du même, il
l'uniinu i>iii:ii<;i l;: ii
d'après los u Imagines » du Zénoi (IjÛO)
porte la barbe, mais les cheveux sont coupés court.
t^omme lo portniit de la Cialerio Pilti nous
montre le prince ferrarais portant la barbe lon-
gue et les cheveux courts, il est postérieur i\
l'année 1509, é|)oque à laquollo Alphonse portail
encore les clievenx longs. Tout nous autorise !\
croire que ce portrait fut peint lors du séjour d.i
Titien l'i Kerrare, en 151G.
Les ]iortrails du Musée de Madrid et de la col-
lection IvJoU.ird André représentent de leur c6lé.
non Alphouse 1", mais son llls Hercule 11 (né en
lûOS, régna de lôai i'i I'm'J). La ressemblanci'
avec los médailles ne laisse aucune place nu
doute. Leur témoignage est eontirmé par les gra-
vures insérées dnn^ les Imagines de Zeuoi. pu-
bliées ù Venise en l.">tJ'.).
Un instant, j'ai pensé <|ue les l>iograph>< du Ti-
tien pouvaient avoir confondu .Mphon.so 1" avec
son pet il- llls et homonyme .Mphonso II (néon IKîS,
régna de l.V)9 i\ 15'I7), mais le» Iniits de ce prince
— ri'ionnalssable i\ sa barbe courte et épaisse —
dilVrrent trop de ceux de son nieul pour qu'il
puisse entrer en ligne (l).
(Il Voy. loi niiVd.iillu» |>ublii''«< par lloi«» : l,tt Mfdiiil-
Itun do la licntiltsam.-*; F.urtHce, I. tl 0**"*i i!iWt).
t
183
LA ClIKONIQUE DES ARTS
Les rechfirclies auxquelles je me suis livré n'ont
])as .sculenicut pour résultat ilc nous faire con-
naître le vérilalile original d'un des jilua célèbres
jiorlraitsdu Titien; elles nous fournissent aussi un
élément i)our ou iixorla date. Hercule II s'y mon-
tre sous Its traits d'un homme d'une trentaine
d'années; or, comme il inuinit en L^jOS, son
portrait a dà être peinl vers lû'iO, et non avant
lô;M, date qui s'imposait au cas où le personnage
représenté aurait été Alphonse 1", mort cette
même année (1).
E. MilNTZ
Académie des Inscriptions
Séances ihs IS et SU niiii et du 1" juin
Ecole françiiise de Rome. — Dans une leltre
datée du 15 mai, M. Geffroy annonce à l'Académie
que le Municipe de Rome vient d'inaugurer un
autre Musée dans le nouveau jardin botanique,
sur le Cœlius, prés la basilique de Saint-Gré-
goire. Ce Musée a commencé par être un simple
magasin où, depuis quelques années, M. Ro-
dolphe Lanciani faisait placer les débris antiques
que les travaux de voirie mettaient au jour. Il
s'est promptement enrichi de nombreux objets de
valeur presque autant pour l'artiste que pour l'ar-
chéologue. Les gros marbres scidptés (sarco-
phages, tombeaux, statues ou fragments de sta-
tues), ornent un jardin qui entoure les bâtiments.
Tout ce qui concerne l'art du constructeur, du
marbrier, du forgeron, du modeleur, du peintre
décorateur est enfermé dans une preuiière salle.
Deux autres sont destinées aux tombeaux archaï-
ques de l'Esquilin et du Quirinal, ainsi qu'à tous
les monuments funér.iires antérieurs à Servius
Tnllius. Puis viennent les sculptures du temps de
la République, celles de l'époque impériale, etc.
C'est le septième Musée créé à Rome depuis
1875.
Autre nouvelle : le Municipe de Terracine a
fait mettre au jour, sur le sommet du mont Sant-
Angelo, le temple de Jupiter Anxur. On s'est
aperçu que les ruines de douze grandes arcades,
connues en ce lieu sous le nom de palais de Théo-
doric, n'étaient que les substructions de ce même
temple ; mais colonnes, chapiteaux, architrave,
tout le reste ne peut être restitué avec certitude.
Pendant les travaux, on a trouvé une série d'ex-
Yotos en plomb.
Textes cunéiformes. — M. J. Oppert lit un
travail sur les textes cunéiformes trouvés en Ar-
ménie et rédigés dans une langue inconnue. Il
fait l'histoire de ces textes à l'occasion des frag-
ments communiqués à l'Académie par M. de Mély
et montre que certaines traductions qu'on en a
faite sont inacceptables.
(1) M. Vallon me signale, dans VArchivii Storico
del'.irte {iii9, p. 3119), un document publié par M. Ven-
turi et dont il résulte que le Titien exécula en 1555 une
répliqué des portraits d'Aliilioose I" et d'Hercule II.
Ainsi s'explique comment le portrait de ce dernier se
trouve à la fois dans la collection Edouard André et
au Musée de Madrid. Loin donc d'être perdu, comme
l'allirma M. Cavalcas.dlé {.irchivio Storico dell'AvU,
1391, p. 81), ce portrait existe en deux exemplaires, tous
deux de la maiu du maître.
Vn faux orfèvre antique. — M. Alexandre
Bertrand fait, au nom de M. Théodore Reinach,
une communication sur un orfèvre célèbre du
l'antiquité, que Pline rnertionne sous le nom
d'Agragas. M. 'Th. Reinacli démontre que cet ar-
tiste n'a jamais existé. Les o-uvres d'art qui ont
fait croire à son existence sont des conpes en ar-
gent ciselé, dans le fond desquelles était encas-
trée une médaille d'Agrigente. Les jilus belles de
ces médailles portent, eu ellet, pour toute légende :
AGR.\GAS, c'est-à-dire Agrigente. Il existe en-
core des coupes analogues ornées de médaillea de
Syracuse.
Jipil/raphie Arménienne. — M. Jules Ojipert
continue la communication de ses études relatives
aux inscriptions arméniques trouvées sur le terri-
toire de la Russie, et critique la traduction qui
en a été donnée dans un ouvrage russe. L'auteur
de cette traduction, M. Nikolski, a .surtout suivi
les savants anglais. M. Oppert rectifie cette ver-
sion en invoquant, dit-il, « la grammaire et le
sens commun ».
Communic.ations diverses. — Au nom de M.
Robiou, correspondant de l'Académie, décédé,
M. H. Omont achève la lecture, commencée depuis
longtemps, d'un Mémoire .'ur les Croyances re-
liijieuses en Grèce et en Orient au tem2>s d'A-
lexandre le Grand.
M. liavaisson signale à l'Académie l'intérêt que
présente l'Histoire ç/énérale des Beaux-Arts pu-
bliée récemment par M. Roger Poyre. Cette his-
toire embrasse l'histoire des arts du dess;n et mê-
me de la musique en Egypte, en Asie, en Grèce,
à Rome, au Moyen Age, à la Renaissance et dans
les temps modernes jusqu'à nos jours.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Daumet,
membre de l'Académie des Beaux-Arts, qui an-
nonce à ses confrères de l'Académie des Inscrip-
tions que la médaille de la Société des Architectes
a été décernée, cette année-ci, à M. Toutain, ancien
membre de l'Ecole française de Rome, aujourd'hui
maitre de conférences à la Faculté des Lettres de
Caen.
Mort de M. Hodgson. — M. le président an-
nonce à l'Académie la mort de M. Hodgson (Brian-
Houghlon), le plus ancien correspondant étranger
de l'Académie, qui habitait, eu Angleterre, à Al-
deniey-Grange, comté de Glocester. Il avait été élu
en 1850. C'était un indianiste distingué, auquel
Burnouf a dédié son « Introduction à l'Histoire
du bouddhisme indien ».
Comité secret. — La séance s'est terminée par
un comité secret consacré à la discussion des ou-
vrages présentés pour le prix Gobert.
Après la lecture du procès-verbal par M. le se-
crétaire perpétuel, M. Clermont-Ganneau a otl'ert
à l'Académie, au nom de M. Robert de Bonnières,
un exemplaire de Foè-Kotte-Ki ou Relation des
Royaumes bouddhiques, traduit du chinois par
AbeldeRémusat. Cet exemplaire, qui a appartenu
à Stanislas Julien, est couvert de uotes margi-
nales de l'éminent sinologue.
L'Académie s'est ensuite formée en Comité
secret pour examiner les titres des candidats au
prix Gobert.
Après une discussion très vivo et très serrée
ET DE LA CURIOSITÉ
183
qui a dure deux heures, le prix a été décerné à
M. (Jiry, auteur d'un Mnnuel de Diplomatique
du Moyen Age, publié l'an dernier à la librairie
Hachette. Il avait pour concurrent M. Frédéric
Godcfroy, auteur du grand Dictionnaire de l'an-
cienne Langue française du neuvième auquin-
zièmc siècle. M. Maulde de La Clavière, qui
a'.-ait posé sa candidature, l'a retirée au dernier
moment.
NÉCROLOGIE
>r. Loustau, artiste peintre,
exposait chaque année au Salon,
à l'Age de soixante-dix neuf ans.
sourd-mui't, qui
vient de mourir
On nous apprend la mort de "SI. Claude-Emile
Jolibois, arcliéologue, archiviste honoraire du
départiMuent thi Tarn et de la ville d'Albi.
Le peintre Federico Madrazo, directeur du
Musée du Prado, vient de mourir.
Don Federico Madrazo avait succédé comme
directeur du Musée de Madrid, en 18û!), à son
père, qui avait été peintre également.
F. Madrazo était né .'i Rome en 181."). .\prés
avoir suivi les leçons de son père, il vint éluilier
à Paris chez Winterhaltor.
Il a exposé souvent à nos Salons, où il obtint
deux premières médailles en Wih fl IBijJ et a éli'^
élu en 1873 a'socié étranger de notre Académie
dos Beaux-Arts et nommé commandeur de la Lé-
gion d'honneur en 1878. Il était encore directeur
de l'Académie (école) des Beaux-Arts de Madriil,
et sénateur.
Comme portraitiste, il se rattache à Winlcrlml-
ter; dans ses compositions historiques, il rap-
pelle les classiques du gcnn' Delarocho et Devé-
ria. Son God-ifroi/ de Houillon proclamé roi île
JiJrusalem est à Versailles. Ou doit à F. M.adrazo
la rédaction du catalogue du Musée clu Prado.
Comme nous l'annonçons plus haut, l'Institut
de France vient df pirdre le doyen do srs cor-
respondants, M. Brian Houghton Hodgson.
correspondant anglais de r.\cadi-iiiii' d.'S luscriii-
tions et Belb'S-Leltres depuis \KM. Il <*st mort à
Menton l'i l'Age de quatre-vingt-quatorze ans.
M. Auguste Daël, peintre de sujets de genre et
de portraits est décédé le;') juin. A (iand : d était
Agé de soixante-cln(| ans. M. Uaid était un habi-
tué do nos salons de Paris.
Le monde des artistes romains vient d'être tris-
tement éprouvé |iar l.i mort subite, A la suite
d'une rupture d'un anévrisme, du célèbre peintre
Scipiono 'Vannutelli. inliuidant de la chalcogra-
phie royale il pniiisscur honoraire A l'In-itilul
des l!eaux-.\rt-<. Ses tableaux historiques, entn-
autres la Mort de Jiilirtlr t'IJi'ràinc Suvonarnlc.
01. l été exposés et récompensés tour A touren Alle-
nuigue, un Franco, A Londres, en Amérique.
BIBLIOGRAPHIE
M. Jules .\delino vient de faire paraître chez
Cagniard, à Rouen, une intéressante plaquette de
IK) pages sur l'^lrt du trompe-l'œil dans la pein-
ture de tableaux et de panoramas : cette étude
est suivie de quelques considérations sur l'Art
provincial.
Nous avons encore à signaler :
Chez .\1. Lemerrc, une étude de M. P. de Bou-
chaud sur Claudiiis Popelin, peintre, cmailleur
et poète ;
A la librairie Ouanlin, des Lettres sur la
Sculpture {leçons aux jeunes fllles), par Adolphe
Pionne ;
.V la librairie Ch. Mendcl, un volume sur
La Photographie et le Droit, par A. Bigeon,
avocat A la Cour d'appel, et un Manuel de Col-
lectionneur de Timbres- Poste, par S. Bossa-
kievicz.
Tour du Monde. — I7'i5» livraison. — Vovage
A Madagascar, par M. le D' Catat (1889 A 189:).
— Texte et dessins inédits. — Quatorze dessins
do Bazin, Boudicr, Riou. Privât, Bocher, Berg,
UufTe, .\. Paris et Devos.
Journal de la Jeunesse. — IViH' livrai-son. —
Texte par Gustave Toudouze, Maurice Lebrun,
IL Meyer et L. Stamboul.
Illustrations do : A. Paris. Myrbach, Le Blant,etc.
Bureaux A la librairie Hachette et C'«, 79, bou-
levard Saint-Gormain, Paris.
COLLKC TIO\ lll<: M. H. V
TiBLEil IDEIES
Bellangé, Benjamin Constant, Bonnal, Boudin
.l.-L. Brown, Chaplin, Feyon-Perrin
l'ortuny, Ch. Jacque, .I.-P. Ijiuronl. Palizzi
Pelouse, Kibot, Roybel
.\lf. Stevons, Voyrassal, Vollon, Zioni, etc.
VENTE
tlOTESL DFIOXJOT (Salle IV 1)
l.e Vendredi "-W .luin 1891, A 'i heures
M- P CHEVALLIER i M. Georges PETIT
<'.uiiiiiiiHr,.iiro-inis.Mir Kxpcrl
Iii, ruoCiningo-Balelière I l'J,riicGodot-dc-Mn\tr<.>i
l'.MMisniox.s
PAHTICULlfcnE I PlIlI.mUF.
le Vmtrdi 20 Juin Ml | l, Jtvi\ il Jili ml
de I heure 1 v! A .') heures 1 v.'
IS'f
I.A fjnRON'IQUR DES ARTS KT I ) F, LA CURIOSITÉ
CHEMIN DE FER D'ORLEANS
.Tt!I\-SKI'TKMl;RK IS'J'i
Saison Thermale, le Mont-Dore, la Bour-
boule. Royat, Nèris-les-Bains, Evaux-les-
Bains. — A ruccMsion ilr la s.tsuii llnriMali' de 1W)1,
la (joiii|ia;,Mii('Uu Clifiiiin de l'ii' d (Jilijaiis a orfîaiii.si''
im doublo servira dirHCt dfi jour et do nuit, i\n\
fonclioiiuftra du8 juin au 20 septcmliro inclus, onlro
Paris et la ^are di^ I.a(|ncuille, par Vierzon, Monl-
Liiçon cl 10yi,'urandr. pour di'sservir par la voie la
plus direcle et le trajet le plus rapiile. les stations
tliermali's du Monl-Doro et de La lîourbonle.
i'.cs trains cnniprenncut des voitures de toutes
classes et, lialnlutUenient, des wagons à lils-toilelto,
au départ de Paris et de Laqueuille.
La durée totale du trajet, y compris le parcour.s
de terre entre la Rare de Laqueuille et les stations
thermales du Mont-Dore et de La Bourboule, est
de 11 heures à l'aller et retour.
Prix des places, y compris le trajet dans le ser-
vice de correspondance de Laqueuille au Mont-
Dore et à La Bonrhoule et vice versa :
1" classe, 53 fr. 00. — 2» classe, '^6 fr. 85. — 3"
classe, 23 fr. 75.
Aux trains express parlant de Paris le matin et
de ('.Uamblel-Néris dans l'après-midi, il est affecté
une voiture de 1" classe pour les voyageurs de ou
pour Nt-ris-les-Bains, qui efT>'ctuent ainsi le trajet
entre Paris et la pjare de Chamblet-Néris sans
transbordement en six heures environ.
On trouve des omnibus de correspondance à tous
les trains, à la gare de Chamblet-Néris et vice
versa.
CHEMINS DE FER DE L'OUEST
P»i>î.«i à Londres
Parla gare Saint-Lazare, ?.•(« Rouen, Dieppe
et Newhaven
Services rapides de jour et de nuit tous les
jours (y compris les dimanches et fêtes) et
toute l'année.
Nouveau service accéléré : Depuis le 19 mars,
la durée du trajet, par service de jour, entre
Paris Saint-Lazare et Londres, e.st réduite
d'une demi-heure.
Départs de Paris-Saint-Lazare : 9 heures 1/2
du matin. — 9 heures du soir.
PRIX DES BILLETS :
Billets simples valables pendant 7 jouri:
Ire classe : •'i3 fr. 25 | 2e classe : 32 fr.
3e classe : 23 fr. 25
Billets d'aller et retour valables pendant un
mois
Ire classe : 72 f r. 75 | 2e classe : 52 fr. 75
3e classe: 41fr.50
Ces billets donnent le droit de s'arrêter à
Rouen, D eppe, Newhaven et Brighton.
SERVICE POST.\L :
Le service postal poui' r.\ngleterre (via
Dieppe-Newhaven) est assuré par le triin par-
tant de Paris Saint-Lazare à 9 heures du soir.
Les lettres déposées avant 8 h. 25 du soir
au bureau de la ru-i d'Amsterdam et celles
jetées dans les boîtes de la gare Saint-Lazare
(Salle des Pas-Perdus) avant 8 h. .50, sont
distribuées le lendemain matin à Londres.
CHEMIN DE FER DU NORD
La (^omii.ngnie du chemin de fer du Nord a
apporté h ses servie* s rapides un certain nombre
d accélérations depuis le 12 juin courant :
Trois express par jour dans chaque sens fran
chiront, en Irois heures, le lraj> t de Paris au Tré-
port, pru' l!eau\ais.
Di nombreux express mettent également en com-
miuiication rapide Paris avec, les plages si fréquen-
tées de Boulogne, Winiereux, Cerck, Paris-Plage,
(Valais, Diinkerque, etc..
Le train ra[iidi% qui part actuellement de Paris à
11 h. 30 du matin, en correspondance à Calais avec
le magnifique paquebot C'nlnis-Douvyes et qui per-
met aux voyageurs d'arriver à Londres à 7 h. du
soir, sera accéléré de 20 minutes et partira de Pa-
ris à 11 h. .50 du matin, tout en arrivant à Galais-
Marilime à l'heure actuelle.
11 francliira en 3 h. M les 300 kilomètres qui
sépaienl Paris de (Valais.
L'ensemble des quatre services rapides quoti-
diens erure Paris et Lor drts, par ("".alais on Boulo-
gne, sera donc or^'anisé comme il suit ;
Départs <le Paris-Nord, — 8 h., 10 h. 20, 11 h. 50
du matin et 9 h. du soir.
Déparls do Londres. — 8 h., 10 h., 11 h. du
matin et 8 h. 15 du soir.
Le train rapide parlant df; Paris à midi 40 sera
accéléré et mis en correspondance à Liège avec
un nouveru train de luxe pour Vieu' e arrivant à
Francfort à 2 h. 24 du matin.
En sens inverse, les voyageurs pourront prendre
à Francfort, à m nuil .50 le Ira'n de luxe eu retour
de V'ienrc et rejoindre à Liège un trin rapide
Nord arrivant à Paris à midi 49.
Le trajet de Francfort à Paris pourra d^nc s'ef-
fectuer par celle voie en moins de 12 heures, alors
que par les autres routes il nécessite 14 et 15
heures.
L'ensemble îles trois services rapides quotidiens
entre Paris et Francfort via Cologne sera réglé de
la manière suivante :
Départs de Paris : midi 40, 6 h. 20 et 9 h. 25 du
soir.
Départs de Francfort ; S h. 25 du matin, 5 h. 50
du soir Ht minuit .'iti.
Clieiiiius lie fer Paris-Lyoïi-Mcditei'rauce
Exposition uiiivorsolle à Lyon
Billets d'aller et retour à prix réduits
A l'occasion de l'Exposition Universelle qui
a lieu à Lyon, il sera délivré jusqu'au 1er oc-
toljre 189'i, pour toutes les j;ares du réseau
P.-L.-M., iiour Lvon, des billets d'aller et
retour de Ire, 2e et 3e classe, comportant les
durées de validité su vantes, pour uu parcours
de :
200 kilomètres i jours
20i à 300 kilomètres 6 -
301 à 400 — 8 —
401 à 500 — 10 —
501 à 600 — 12 —
La durée de valiilité des billets pourra être
prolongée à deux reprises et de moitié, moyen-
nant le payement, pour chaque prolongation,
d'un supplément égal à 10 0/0 du prix des
billets.
J.n Rédacteur en chef, gérant .- ALFRED de LOSïALOT.
Paris. — Imprimerie de la Presse, 16. rue du Croissant. — Simart.
N« 2i. — 1804
BUREAUX : », RUE FAVART
30 Jmu.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LI SAMEDI MATIN
Les dhonnh à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la. Chronique des A.ts et di la Curiosité.
Un an.
PARIS ET départements:
12 tV. ' I Six mois.
« fr
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Les Prix de Paris et les Bourses de Voyage
Après (lifTi; renies visites faites, sous la pn''-
sidenoo de M. Ocorfios LeyRues. ministre des
Ceau.xArts, aux Suions des Chaiiiiis-Elysi^es
et du (;iiariip-de-Mar'<, le Conseil suiii'TiPur
(les lîPau.x-.Vrts a d(5oerp(^, selon la eu tume
annuellu, le Prix do l'arin, et di^signô les
artistes qui l)(''ni''ncieront d'une Itourse de
voynfîe pour 18'.}'i '3Ô.
Le Pri.x de Paris a Hfi. accordé à M. Maxime
Doumie, architecte, ("^Icve do MM. .\ndrt^ et
Lalou, dont l'envoi do cette année, aux
Chanips-Elyséos, est intitulé: Une Eglise de
pèterinfif/e.
Les hourses do voyage voni, pour la section
<le peinture, à MM. :
Paul liullot, élevé do M^r. Boulan;:er et
.1. Lofehvre, qui expose, au Palais do l'Indus-
trie, la llé/ile de Ici lliuhe;
.lacipies Coitut, i|ui a envoyé au Champ-do-
Mars le Pardon de la Sdinl-Jcan à Lan-
daudec, la Sorlio des barques de pc'che
et Nuil de Lunn:
.\uf,nisto (iMrf,'uet, Mvw do .MM. Boulanger,
(iérOino, Ponmil et Morot. (|ui expose au .'^a-
lon ries Champs ICIyséos le Jardin des Hes-
[irrides ;
M"" Maximilionno f!uyon, élève de M, L.-O,
Merson (Champs-Elysoos) : Un Rôdeur, Une
Parisienne.
Pour la section do soulpturo :
MM. .Icaii Marie Clunsmlo, élévodoM. rnl-
Kuièri' (Champs l'.lyséos) : l'elil niodrle jioar
la slatue de Jleaionurcliais ;
Krnost Diihois, éiévo île M. M. CImpii et l'al-
giiiftre (Cliamps-Klyséos) : le Pardon, groupe
pliUro,
Louis Haralis, rlasso do .xIM. Cavolior et
Uarrias (Chiimps Klyséos) ; Un Saiirehn/e,
(iroupd plillro.
Section d'iircliilocluro : M, tiuimard, qui ex-
pose au Champ-de Mars le plan d'un Monu-
ment fcwbre au cimetière des Batignolles.
Section de gravure: M. P. Gusman, élève de
M. Cormon. gravures sur bois.
Les Achats de la "Ville de Paris aux Salons
La quatrième Commission du Conseil mu-
nicipal vient d'arrêter définitiveraent la liste
que voici des inivres ex|:osées celte année
aux Salons du Chanip-de-Mars et des Champs-
Elysées, dont elle propose l'acquisition au
Gonsed.
SALON I>U CllAMl'-Lili-M.VRS
Pointure. — r«ii)i, Mcnilval.S.OdO fr ; Damoye,
PAlis on Noniiandic, H.OOO fr.: Diirst, Verpor nor-
mand, l.OtK) fr.; M"' Miulfh'inc Leinnire, Der-
nicr.s beaux jours, 2 (XH) fr.: Mo»leiinrd. Pécheurs
sur la sicvo, 1.800 fr.; lioll. Exode. 8.000 fr.
Pastel. — Carrierlielleu.ie, TenJi-o aveu,
3.01X1 fr.; Iirill, Baio de Morsalines. -ioO fr.
Ohjol.s il'arl. — Chi'plel, dix pièces do céra-
miipip, liOO fr.; Honimniise, un plut. 200 fr.; Dal-
pnijrcU et Lestiros, deux vases, â.iVKJfr.; Oi'-'irges
Jeati, coupo-assicllo (le Sycomore), coupe i\ boire
décorée do viv;ne. 800 fr.; (i'<i//t', qualro pièces OU
crislal ciselé, 3.10O fr.
S.VLON DUS CII\MPS-IÏI.VSf.ES
l'eiiiture. — Cnpniurt. Placi^ dn la Concorde,
•.'.OtIO fr.; .1. l'ia.nenij. Marée basse. l.SlIil fr,;
Tniioiu; Trois épaves, 4.000 fr.; Tnitii, Saint-
Cuc fa, H.ûOt fr.
Se dpliiro. — Jit'iniiiie. Printemps, modèle el
bron/e. 10.000 fr.: Mom'cl. le Lierre, modèle el
marbre, îl.OOO fr.; /V-i'ci/.r, l'hclio encimnieur.
marbre, lO.IHK) fr. (dé|i\ acheté par l'Elat, qui c6-
deniil celle anivre i la Ville).
Objets d'art. — Lrilrii, plut d'éUiin. 7oO fr.
Nous publieronsdnnsnnlro i>riiclmin numéro
la liste coniplcto dos ni'(|ui»itiuns do 1 Kiat.
180
LA CHRONIQUE DES ARTS
Les Envois de Rome
J^Exposition des envois de Uomo s'est ou-
verte à l'Kcolo des lieuux-Arts. Elle contient
les œuvres suivantes :
1° Sculplure. — De M. Desver^'nes (4» année),
une figiu-e en mnrbrc, l'Inspiralioii ;
De M. Sicai-d (2« année), une ligure en phUre,
Eve;
De M. Lofebvre (l" année), un bas-relief en
plùlre, VOurrifjan.
2° Gravure en médailles. — De M. Piller, élève
do 2" année, deux médadlons en plaire, la Muse
Erato et Daplmis et CIdoù ; une plaquflle,
Virgo mater, et une épreuve de figurine, Frag-
ment du Parlhcnon.
3» Peinture. — De JM. Laurent (4' année), un
Saint François d'Assise;
De M. Loiii-s Lavalley (3' année), une grande
toile, An Parnasse:
De M. Dewambez (2'' année), la Li-rjende de
sainte Ai/athe:
De BI. Lavergne (l"' année), un fragment de la
Dispute du Suint-Sacrement, d'après Raphaël,
et un David.
4° Gravure en taille-douce. — De M. Georges
Lavalley (3» année), des éludes d'après nalure el
des reproductions de la Vt-nus du C.apilole, de
l'A7tiour sacré et de ÏAnwur profane, du Gla-
diateur des Tbcrmes de Dioelélicn ;
De M. Dézarrois (1" année), une étude au
crayon d'après nature ; des dessins d'après Fran-
cia, Michel-Ange et l'antique.
5» Architeclure. — De M. Sortais [i' année), la
restauration du Canope de la vil la Hadrienne;
De "M. Pontremoli (3« année), la restauration
de l'Arc de Trajan à Ancùne. et une série
d'aquarelles ; Loge du Conseil à Vérone ; Tom-
beau de Gattanielata à Padoue, Tombeau de la
fille du Colleone à Bergarae, le Fort d'Ancône
et le Lion de Florence;
De M. Euslache (2' année), le Tombeau du
doge Vendraruin, le pavé de mosaïque de la
Chapelle palatine de Palarme, et quatre plan-
ches de détails d'après l'antique ;
De M. Bertone (1" année), quatre planches
d'études d'après l'antique.
Kous avons tenu à donner complète la liste
des œuvres exposées, parce qu'il y a là des
reconstitutions arcliiteclurales d'un réel in
térêt, ainsi que plusieurs bonnes copies d'œu-
vres de la Renaissance.
Quant aux iruvres personnelles de nos
jeunes artistes, il n'y a rien de particulier à
en dire. Signalons, cependant, l'Eve chassée
du Paradis, de M. Sicard
La Société Nationale des Beaux-Arts s'est
réunie en assemblée générale au Salon du
Champ-de-Mars pour procéder à l'élection des
nouveaux sociétaires et associés.
MM Puvis de Glmvannes, président, et Du-
bufe, trésorier, ont exposé en quelques pa-
roles la situation morale et financière de la
Société, qui est de jour en jour plus prospère:
puis le vote a commencé.
Ont été nonmiés sociétaires ;
Peinture : MM. Alexander, Gallot, Gosteau,
(lollet, Grasset, Guthrie, Kroyer, La Haye,
Me- lé, Itichon-Brunet, P.ousseau, Simon. —
S'ulpture : MM. Bourdolle, Michel Malherbe,
M"' GUmdel. — Gravure : M. Paillard. — Archi-
tecture : MM. Ilenouville, Hruneau, Chaîne.
Sauvageot. — Objets d'art : MM. Carrière,
(^héret, Valgrenn.
Ont été élus associés :
Peinture : MM. Alaux, Blache, Bouillon,
(Chevalier, Delvin, Dupray, Engel, J-'eliu,
de Feure, Gabriel, M"M;auth'er, M.\l. Giran,
Gounod, llawUins, llumphrey Johnston, de
Latenav. Mangeant, Marcette, M"' Marest,
M. Maiifra, M"« Molliet, MM. Monod, Adrien
Moreau, Moreau-Xélaton, Piet. Rachou, R' iger,
Rossert, Sala, JNP" Thierat. MM. Vidal, Waid-
man. — Sculpture : MM. Barnard, Curdier, Fix-
Masseau,Niederhausern-l!odo, SefTner. — Gra-
vure ; M. Rivière. — Architecture : MM. Guil-
lemonat, Guimard. Plumet. — Objets d'art:
1\1M. Bigot, IJalpayrat, Lesbros, Georges-Jean,
.louant, Morlet, Tiffany.
La distribution des récompenses au Salon
des Champs-Elysées aura lieu mardi 3 juil-
let, au palais de l'Industrie, à 10 heures du
matin, sous la présidence de M. le Ministre
de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.
Une Exposition des Beaux-Arts aura lieu,
cette année, à Roubaix, du 10 septembre au
22 octobre.
Le Comité de Saint-Dié, de l'Association des
Artistes lorrains, organise une Exposition qui
ouvrira vers le 15 aoilt.
Une Exposition d'œuvres d'art doit s'ouvrir
au commencement de juillet dans les salles
du Casino de Calais.
Une Exposition de tableaux anciens et mo-
dernes est ouverte au a Rubens-Club ». 2, place
des Barricades, à Bruxelles, dt 10 juin au
1" octobre, cha.iue jour, de 10 à 5 heures.
Académie des Beaux-Arts
Séances des 16 et 33 juin
L'Académie décerne : 1° le prix Desprez
(1.000 fr.). sculpture, à M.Ernest Dubois, pour
son groupe expose au Salon des Champs-Ely-
sées et intitulé le Pardon ri" le prix Piot (2.000
francsi, à M. Emile Carlier, pour son étude
d'enfant, intitulée Destructeur, exposée au
Salon.
Le prix Bordin n'ayant pas été décerné à
ET DE LA CURIOSITÉ
1S7
Tunique mi^moire envoyé au concours dont le
sujet était une liistoire de la gravure en mé-
dailles, l'Acad.'nriie, ainsi qu'elle y est autorisée
par le fondateur, attribuera les arrérages dis-
ponibles de ce jour au meilleur ouvrage sur
î'arl paru dans ces deux dernières années.
L'Académie nomme, à cet effet, une Commis-
sion mixte qui sera chargée de présenter des
candidats.
M. Baumet, président, annonce que l'inau-
guration du monument éliivé à Cliapu dans le
cimetière du Mée, prés Melun, doit avuirlieu
le jeudi ^H juin, à deux heures, (t^ette inaugu-
ratiDn a eu lieu, effectivement.)
M. Ilrtii/.ey entretient l'.Vcadémie des résul-
tats lies l'uiulles de Delphes.
La séance du samedi ;J0 juin sera consa-
créf à l'audition des cantates pour le grand
prix de Kome (musique'.
NOUVELLES
*** M. r.outan, statuaire, ancien grand
prix de Kome, est nommé professeur aux
cours du soir de l'Ecole nationale et spéciale
des Beaux-Arts.
*** Le Musée du Louvre vient d'exposer,
dans la salle de céraminue française, la Col-
lection de laïences qui lui a été léguée par
M. Giraudeau.
Il y a là de grands plats des anciennes fa-
briques rouennaises, des assiettes, des cor-
nets, des buires, des écriloires, etc., en très
bon état, et qui permettent de se rendre
compte, une lois de plus, de la sCireté de
goi'il et de l'habileté de mains do nos ouvriers
l'rani;uis des derniers siècles.
**:(; La Direction du Musi^e de peinture du
Louvre vient d'acquérir un portrait de la
princesse (lahrielli, qui ligurait à liume dans
la (ialerie de la famille Bonaparte, à laquelle
la iirinco^so était alliée. Le portrait, ii'uvre
peu connue du baron (iros, signair^e au.K di
recteurs du Musée par M. Ernest Ili''bert, sera
expiisé dans [leu de jours au Musée, salle du
XIX" siècle.
*** La SocicHé populaire di>s r.caux-.Vrts,
qui a été fondée sous le patronage do .M.M.
liourgenis et l'oincuré, anciens ministres des
Uoaux-.Vils, et de MM. Honnat et l'uvis do
(^liHvannos, est déllnitivomcnt constituée.
Sun (jomilé vient do se réunir à lu mairie
Droiiiil et a désigné coiumo membres do la
Coiniiiission d'iichal do tableauxolde statues:
iMM. I.r'on liourgenis, de Swarlo, do Suint-
.Mosiuin, Ciiiiliin, .Maurou. (iiigliardini, lieu-
jainin Cnnsliiiil, Cnrmon, Dawani. liartliuldi,
LolV'vro, Henry Lévy, Robert- Eleury, Koll,
(■{irvcx, Ciiroliis Duran, do (iiors, DuuiMit, Ila-
rauc'iiurl, .lubi-rt, Lamotio, Lcvillain, liaison,
Ki'iiiird, l'aiil Kuborl, Schwartz, Iloni)itLévy.
Lu but de la Société est do développer dans
le griind public le goi'il dos arts et d'oncou
ragiM- pur si's achats b-s artistes ipii no ihs-
posonl que do laiblos rossourcos.
^*:f: L'inauguration du monument de Barye
a eu H'-u lundi ISjuin. Ce monumentest s-itué
à la pointe amont de l'ile Saint-Louis, en fa^-e
du pont de l'Estacade.
-Vu centre d'un large soubassement en mar-
bre s'élève un haut piédestal quadrangulaire
de granit supportant la reproduction en bronze
du groupe de Barye, Ihésee comhatlant le
Cenlaure. A droite et à gauche de ce piédestal
sont posées, sur la base, les reproductions en
marbrededeuxautresgroupesde Barye; L'Or-
dre pu nissant les pervers; la Force de fendant
le travail. En avant : une autre cfuvre en
bronze de Barye, le Lion écrasant ïtn Ser-
penl, dont l'original est au jardin des Tuile-
ries. Sur le d>;vantdu piédestal, un médaillon
de bronze, sculpté par M. Marqueste, repré-
sente la tête de Barye ; sur le piédestal, l'in-
scription suivante est gravée : « A Antoine
Barye, ses admirateurs de France et d'Amé-
rii|ue. »
L'inauguration était présidée par M.Eugène
Guillaume, président du Comité fiançais, et
par M. Lucas, président du Comité américain;
MM. Léon Bonnat, Frémiet, Ancelet, Pala-
dilhe. Chaplain et Larroumet représentaient
l'Académie des Beaux-Arts. M. Guillaume a
rerais le monument à la Ville de Paris.
*** L'inauguration du monument de Jules
Dupré. qui devait avoir lieu le 1" juillet, est
remise à une date ultérieure.
*** Le sculpteur Bouillon vient de terminer
la mH((ueite du monument qui doit être élevé
à MCirger dans le jardin du Luxembourg. Le
monument se compose du bu:^te de l'auteur
de /(/ 17c de Ijohcme. qui surmonte un groupe
personniliant la liaieté et la Tristesse se don-
nant la main. L'inauguration du monument
se fera probablement en autumne.
*** Le prix " Raigecourl-Goyon », fondé en
souvenir de la jeune comtesse de G 'yon, a
été décerné, au Salon des Ghamps-Elysées,
par le jury de peinture, à M. (iustave Ha-
vanne, peintre de marines.
**:(< La France sera largement représentée
au 10' Congrès international des Orientalistes
qui s'ouvrira à Genève en scplembro. .\u
nombre des adhésions drjà olliiielles. on
compto celle du Ministère do l'Instruction pu-
blique et des Beau. \-.\ ris; colles des .Vcadé-
niies do Pans, Lyon et Grenoble: des .Sociétés
de géographie de Paris, de Lille et de Mar-
seille,
t'n grand nombre de membres do l'Institut
oiu fuit parvenir avis de leur participation.
Le président elïoctifdu Congrès est M. Edouard
Navillo, le distingué égyplologuo genevois.
*** On mande d'Athènes nu Slaiulurd
ipi'on a découvert ù Delphes uno colonne ro-
prCsenlanl eu relief trois ligures do femmes
dans le genre tlo la colonne d'Ephèso. tî'ost
la première découverte do celle nature que
los foiiillus ont donnée en (irèce.
4,% Le Musée communal do Hruxollos vieal
d'acquérir pour .Mt.tKK) fr un retable datant dos
pri'iuièros années du soi/.ièmo s-ièrlo. c,o re-
•188
LA CHRONIQUE DES ARTS
lablo, riibri(|u6 ù, Bruxelles par un des disci-
ples de Van Orley, représente divers épisodes
de la vie de Jésus et de la Vierge.
:(;*;i, Le Premier Consul avait fait élever, sur
le champ de bataille de Marengo, uneculonne
commémorative de sa victoire. Cette colonne
avait été renversée à la chute de Na|ioléon et
avait complètement disparu. Elle viendrait
d'être retrouvée, parait-il, au château de Ter-
sato, en Croatie, où le (^fint'ra\ autrichien
comte T.aval de Nugent de ^\■estmoath, qui
avait cond)attu ;ï Marengo. l'avait transportée
en 1.S14.
Haute d'environ .S mètres, la colonne est de
granit rouge terminée par un chapiteau de
marbre blanc portant un aigle impérial en
bronze. Le socle porte une double inscription,
— en latin et en italien, — rappelant la vic-
toire que commémorait la colonne.
^** Dans le courant d'août, on inaugurera
à Viareggio un monument en mémoire de
Shelley, qui fut noyé sur cette plage, j1 y a
soixante-douze ans. La statue est due au
ciseau du professeur Lucchesi.
L'Exposition des Maîtres Anglais
G.VLEniE .SEDELMEYER
Celte trop courte Exposition est à retenir.
Si elle n'a pas atteint complètement son but,
qui était de doter le Louvre d'un tableau de
■Turner — l'exagération du prix demandé a
peut-être découragé la générosité des ama-
teurs, — au moins nous a-t-elle procuré l'occa-
sion de voir et d'admirer cinquante tableaux
de l'Ecole anglaise, qui est à peine représentée
dans notre grand Musée.
Quatre ou cinq galeries parisiennes se sont
ouvertes et cela a suffi pour constituer un en-
semble d'ii'uvres tout à fait remarquable.
D'abord une série exquise de portraits : l'Ar-
tiste PeriUla et Miss Tai/lor. par Reynolds.
des merveilles de grâce et d'esprit ; Miss Bar-
ron est une brillante esquisse que la Go zette
a gravée autrefois : Lady Ellcnborougli, par
Lawrence : puis des portraits d'un taire peut-
être moins séduisant, mais plus substantiels
et quelquelois mieux dessinés, par Iloppner,
Eomney et Rœburn. Gainsborough, représenté
par six peintures, n'était pas cependant un
des triomphateurs de l'Exposition: ii n'y a là
aucune toile qui puisse donner une idée com-
plète des rares et puissantes facultés du rolo-
riste : c'est tout au plus si l'on retrouve les
qualités d'élégance et la finesse de son coloris
dans le portrait de M"" Drummond et dans
une petite étude de paysage.
De Constable, dont l'inlluence fut si grande
sur l'Ecole frani:aise lors du mouvement na-
turaliste et romantique de ISSu, il n'y avait
guère qu'une toile à louer sans réserve parmi
les huit tableaux exposés. C'est une vuf^ de la
Tamise en fête le jour de Vlnauguralion de
Walerloo-Ilridge. On n'imagine pas l'éclat et
le mouvement de cette foule bariolée, où les
habits rouges étincellent comme des coque-
licots dans un diamp, sous un ciel admirable
reflétant dans une immense perspective d'eau
le caprice de ses nuag-s emportés par le vent.
l'ne esquisse de iionington : Frie dans u,'
Piihiis, n'est pas moins rcma'quable par le
brio de l'exéeutioa et le charme des colora-
tions.
Les artistes anglais d'il y a cent ans ne res-
semblent gu<>re à ceux d'aujourd'hui ; une
minutie exirêwiie du pinceau a rem|ilacé les
belles audaces d'autrefois : personne ne pen-
sera que celle évolution ait été profitable à
l'art.
Sauf une toile de J.-B. Grome, d'un bel effet,
quoique imitée du « persibage .) des Hollan-
dais, nous n'avions à l'Expo-ition que des
u'uvres d'une exécution large. Huant aux toiles
de Turner. on sait qu'elles sunt absolument
traitées en décor; d'ailleurs, ce mailre ne
peint pas les choses, il cherche seulement à
rendre des jeux de lumière ; c'est là sa préoc-
cupation constante, même quand il a choisi
un lieu ou un- site précis, comme le Banquet
de Giiildliall et la Vue de l'Hôpilal de
Gi'fcnirich.
Dans le paysage Ancienne Italie, que l'on
voulait olTiir par souscription au Mus'^e du
Louvre, le mépris du pondérable est poussé à
son extrême limite. Il a fallu vraiment une
imagination extraordinaire au graveur Will-
more pour découvrir dans cette brillante es-
quisse du maître les innombrables détails
d'architecture qu'il a si soigneusement gravés
dans sa planche, lort belle d'ailleurs. Turner
s'était borné à indiquer vaguement un neuve,
le Tibre peut-être, bordé sur ses deux rives,
qui viennent droit au spectateur, de vagues
silhouettes de palais vaguement antiques, le
tout recouvert d'une gerbe lumineuse que le
soleil projette du fond de la toile. Wilmore a
pris prétexte du sujet pour «reconstituer"
une home antique, suivant les données ar-
chéologiques que pouvait avoir un architecte
anglais vers ISiJO.
Nous avions un efl'et analogue dans deu.x
autres toiles de Turner. également exposées,
sous le titre de Vue de Venise; l'une et l'autre,
fort belles, ont fait du tort à l'Ancienne Ita-
lie: on s'accordait à dire que le grand artifi-
cier de la peinture avait mieux réussi ses ef-
fets de pyrotechnie à Venise qu'à Rome.
\. DE L.
^t:=^C'KO^..^J—
Le Château de 'Versailles et le Congrès
(^11 sait qui', par une anomalie regrettable, toute
l'aile gaiiclie du château de Versailles, celle qui
fait face à la chapelle et contient les petils apparte-
ments de Louis XV, apparlieut au Sénat. En temps
de Congrès, le président du Sénat s'y installe. On
a pu voir mardi dernier des tapissiers et des gar-
diens du Musée transporter dans la salle à man-
ger et dans la chambre à coucher de fjOuis XV,
dans la chambre à coucher et dans le cabinet de
M°'« Adélaïde, des douzaines de gros meubles de
toute forme, de toute matière et do tout style, pro-
venant des appartements occupés jadis, dans 1' »
ET DE LA CURIOSITÉ
189
résidences d'été impériales, par les invités de toute
marqué.
Le contraste de ces meutiles informes avec la
décoration intérieure, si délicate et si riche, des
appartements de Louis XV est navrant. On a fait
du salon de nius-ique de M"' .Vdélaido la chamhre
il coucher de M. Cliallemel-Lacour; tout contre les
l)oiscries, finement ouvragées et dorées, de la
petite pièce, on a placé un grand lit à colonnes en
palissandre ciré. Tout aupré.s, dans le cabinet de
bains de la princesse, qui n'a que quelques métrés
carrés et qui est orné de délicieux médaillons en
relief représentant des promenades sur l'eau, des
nageurs, des scènes de pêche, le valet de chambre
du président du Sénat avait un lit en acajou mas-
sif tenant la moitié de la petite pièce.
Avec quelque .soin que ceKc installation ait été
dirigée par l'inspecteur des bùlimenls du Sénat
dans le palais de Versailles, M. Favier, elle n'est
pas sans inspirer de très \ives inquiétudes à tous
ceux qui s'intéressent aux merveilleux lambris
dont l'art du dix-huitième siècle a orné les mu-
railles de ces pièces. On voit d'ici, au matin, le
valet de chambra faisant le ménag\ déplaçant
les meubles et cognant aux boiseries le seau de
toilette. (>ette prise de possession du château par
les dignitaires du Sénat a été, maintes fois déjà,
critiquée. Une réforme s'impose. la fera-ton? T..S.
■' Le Petit Temps. «
Académie des Inscriptions
Séances des 8, 13 et 32 juin
XUiiiismati'jue. — M. K. Babelon fait une
communii-alion sur des monnaies primitives en
éicctrum récemment découvertes à Samos et qui
viennent d'èlre acquises pour le cabinet des mé-
dailles de la Bibliothèque nationale dont il est un
des conservateurs. Ces curieuses pièces remontent
au moins au milieu du septième siècle avant l'ère
chrétienne et doivent être considérée.s comme un
dos plus anciens produits de l'art monétaire. Leurs
types sont très variés : tète de lion, iiigle volant,
aigle dévorant un lièvre, rosace, bélier couché,
l'ic. Elles sont l.iillées suivant lo système dit en-
l>oiijii(', dont l'étalon est un slatèro de 17 gr. f'i ,
leur (aille est d'une régularité mathématique, de-
puis le slatère jusqu'à l'obole.
Cette trouvaille a permis à M. Babelon do dé-
terminer l'ensemble du monnayage primitif de
Samos et d'établir que le systèmi' pondéral appidé
eiihoii/iie est d'origine samienno C'est do Samos
([u'il fut impiirtè dans lile d'Kuhée, d'où il s'est
répandu dans tout le monde grec.
Coticoufs. — Ln Commission accorde un prix
lie ÛOO fr. it titre d'encouragemenl à M. Casanova,
pour uni' -érie de Mémoires rclalifs A la (jueslinn
iriiistciire cl d'arcliéolugie égyptiennes.
l'n prix de l.(Kll) fr. (l'Hx Hninrl). A feu M.
.Vuguste Casian, pour son Caln'ugue des iiictt-
iittbles de la Jiibliolh'-qiie piihlii/u^ de liesnii-
ÇOil.
Mort d'un corresjwndant l'traiiger. — .\u dé-
but de la séance, M. le Président annonce la mort
de M. William Withury, professeur rt l'I'nivi'r-
site do Ni'W llaven (Conneclicut) et correspoiuiaiil
Je l'Académie depuis Wil.
Coiiimunications diverses. — M. Foucart fait
une seconde lecture de son Mémoire sur les Ori-
gines et la natun des mystères d'Eleusis, qui
provoque quelques observations de M. Maspero.
M. Eug. Mûntz communique en seconde lec-
ture son Mémoire sur les Collections des Médi-
cis au seizième siècle.
11 e.st donné lecture d'une lettre de M. le Mi-
nistre de l'Instruction publique demandant à l'Aca-
démie une prolongation d'une année pour M. Meil-
let, membre de l'Ecole française d'.Vthènes. Cette
demande esl renvoyée à la Commission des Ecoles
d'Athènes et de Rome.
Donation. — Lecture est donnée d'une lettre de
M.le Ministre de l'Instruction publique, aux termes
de laquelle la Compagnie esl autorisée à accepter
la donation qui lui a été faite d'une somme de
1.000 fr. de rente indivise entre l'Académie des
Inscriptions, l'Académie Française et l'Académie
des Sciences morales et politiques.
Prij:. — L'Académie vote une allocation de
3.000 francs à M. Couve, élève de l'École fran-
çaise d'.Vthènes , destinée à être employée à faire
des fouilles à Tégée, en Arcadie.
Concours des .Intii/uites de la France. — M.
Longnon communique les résultats du concours
des antiquités de la France.
Parmi les récompensés, nous citerons les sui-
vants :
I" mention honorable. — M. Gsell, pour se*
• recherches archéologiques en Algérie ».
5" mention. — M.le comte de Beauchesne, pour
son ouvrage : « Le château de La Roche. — Talbol
et ses seigneurs ».
G' mention. — M. de TrémauK. pour son:
(' t^arlulaire par Marmoutierpourle Vendomois. "
Ecole française de Rome. — Le Directeur do
l'École française à l'.\cadémic de liomo annonce
qu'un nouveau Musée vient de .s'ouvrir à Rome;
c'est une galerie de moulages instituée avec l'aide
du Ministère de l'Instructicn publique ; elle forme
une véritable annexe à la chaire d'archéologie de
rUniversdé. Celte galerie a été inaugurée ces der-
niers jours et sera désormais régulièrement ouverte
à l'étude.
.\ la dernière séance de l'Académie des Lincei,
M. OelTroy a vu les ex-voto en plomb trouvés
dans les ruines du temple d'.Xnxur. Ce sont do
loul petits jouels il'enfanl : une petite table, une
petite chaise, un petit candélabre. Ce .lupiter
d'.\nxur, comme nous l'appreiul Servius, était le
.lupiter enfant.
tJn a renuirqué, au cours des fouilles dans le
temple, l'orilico d'une surte de conduit naturel
qui se continue assez loin à travers le rocher, l'n
courant d'air très pr-moncé y est nntur<)|leinenl
sensible. On a conjecturé que c'était un de ces
lieux où les feuilles de la Sibylle, agitées par le
vont, annonçaient les unicles.
l'n nouveau temple commenco d'être nMevé &
Sélinonte par les soins di' M. le professeur Sa-
liiias. On y a trouvé, en nombre Inoui, des vases
et llgurines de torri- cuite, des laïuiics, des frag-
ments de verre et <li' bron/e. Les seules lampes
laissées comme rebut ilaiH les magasins sont au
nombri' de \\ M.y
190
LA CHRONIQUE DES ARTS
Société des Antiquaires
Séances des :?3 eC 30 mai
M. de Laygue préscnlc un frat,'m(>nl d'inscrip-
lion trouvé prés de Cadix par lo l>. Vera.
M. de RoiiKé lit une lettre de M. de Mor^jan
annonçant de nouvelles découvertes dans la pyra-
mide du midi, à Dahshour, notamment celles de
la sépuliuri^ du roi Aou-Ab-ra-llor et de la prin-
cesse royale Nub-Hotep.
M. de Vlllefosse présente des bijoux on or
trouvés aux environs de liadajoz, spirales, pla-
ques, bracelet, etc.
M. l'abbé Duehesnc signale deux certificats de
sacrifices accordés, au temps des persécutions, à
des chrétiens apostats.
il. de Caix de Saint-Aymour communique une
inscription mérovingienne recueillie à Castel
(Somme).
M. de Lespinasse exhibe un dessin repré.sen-
tant l'ancien poi-che de Saint-Etienne de Nevers.
il. de Baye présente divers objets en or do
l'époque barbare, découverts en Hongrie.
M. Frossard présente un recueil de croquis et
de photographies intitulé : Bnrjuères qui s'en vu.
M. Gaidoz signale une fibule de bronze appar-
tenant à la famille des objets de parure en forme
d'abeille étudiés récemment par .\I. de Baye.
M. Durrieu apporte des raisons nouvelles à
l'appui des considérations qui lui faisaient attri-
buer à André Beauneveu un grand dessin du
Musée du Louvre, regardé jadis comme l'œuvre
de Giotto.
il. de Baye offre, de la part de iL Kharousine,
un ouvrage sur l'archéologie des Gouvernements
voisins de la mer Baltique.
il. de Caix de Saint-Aymour communique la
photographie d'un collier grec trouvé à Eréthrie.
-* — 'VNÛ.^îtS*53%..f>'U^— »-
NECROLOGIE
M. Alfred Henri Bramtot, peintre de sujets
historiques et de portraits, est décédé à Garennes
(Eure) le 16 juin. Né à Paris en 1852, il étudia
la peinture sous la direction do M. Bouguereau à
l'Ecole des Beaux-Arts, où il remporta le prix de
Rome en 1879. Ses ceuvres ont figuré aux Salons
depuis 18T.5; il obtint une médaille de 2» classe
en 1885, avec Le Départ de Tobie, tableau acquis
par l'Etat. 11 avait encore envoyé deux peintures
au Sal^i de ls9i.
Le statuaire décorateur Joseph Chéret est
mort à Paris, à l'âge de 55 ans, après une longue
et douloureuse maladie. 11 était le frère de
M. Jules Chéret, le dessinateur bien connu, et
beau-frère de ilXI. Louis et Pierre Carrier-Bel-
leuse et Poilpot.
M. Joseph Chéret avait été fait chevalier de la
Légion d'honneur à l'occasion de l'E.xposition de
Chicago.
il. Gustave-Victor Cousin, peintre de paysages,
do figures et de natures mortes, est décédé le
8 juin, dans sa 59' année.
•M"" Gabriello Lacroix, artiste peintre, née ù
C.hàtellcraull, vient de mourir prématurément.
Elle était élève de Chaplin et de M"" de Cool.
ho. Miiitiieiir de i;o,,,e annonce la mort, par
suite d'apoplexie, du commandeur Charles-Ludo-
vic Viscooti. Cet archéologue éniinent était di-
recteur des Musées du Vatican et du Latran,
comiuissaire des antiquités pour les Musées et
les galeries pontificales, préfet du cabinet nuinis-
mntique du Vatican, membre de la Commission
d'archéologie sacrée, etc.
On annonce de Londres la mort du sculpteur
écossais William-C.alder Marshall, membre des
Académies royales de Luidres et d'Ecosse, dé-
cédé dans sa Hl' année. H était l'auieur des sta-
tues de Jenner à Kensington, de sir Robert Peel
à Manchester, des lords Clarendon et Somers
dans le palais de Westminster; on lui doit aussi
le groupe allégorique de YAyriculture, qui fait
partie du monument du Prince-consort dans Hyde
Park, et des bas-reliefs en marbre ornant une
chapelle de la cathédrale de Saint-Paul. il. Mar-
shall avait été décoré de la Légion d'honneur en
raison des services qu'il avait rendus comme re-
présentant de l'Angleterre à la section des Beaux-
Arts de l'Exposition internationale de Paris en
1878.
il. le baron Jean Béthune est mort en son
château de ilarcke. près Gourtrai, âgé de 74 ans.
Fils d'un ancien membre du Congres national de
18.30, il s'était consacré, sous l'intïnence de ilon-
talembert, à la restitution do « l'art chrétien », et
avait fondé les Ecoles de Saint-Luc, qui ont pro-
pagé en Belgique et même à l'étranger les pas-
tiches d'architecture iloyen Age, tant romane
qu'ogivale, la statuaire cléricale et l'imagerie go-
Ihique.
Le peintre animalier Charles Tsehaggeny
vient do mourir à Saint-Josse-ten-Xoodc (Bel-
gique).
BIBLIOGRAPHIE
A.-J. 'W.iUTERS, Sept ctiHles piour servir à l'his-
toire de Hans Memling, contenant S'-ptante
illustrations, dont quarante-cinq reproduc-
tions piiotographiques d'après les œuvres du
maître. — Bruxelles, Dietrich et C'', librairie d'art,
rue Montagne-de-la-Cour, 52, in-4°, ISt) pages.
Dans le substantiel volume qu'il a consacré, il
y a quelques années, à la Peinture flamande {\),
M. A.-J. Wauters annonçait discrètement au bas
d'une page qu'il préparait une étude complète sur
(1) Bibliothcqv.e de IcnseignemiHt des Bc'ji.v-A.-H.
Paris, Quantiu. éditeur.
ET DE LA CURIOSITE
l.'l
Hans Mernling, sa cie et son œucre. Cet enga-
gement envers le public n'a point passé inaperc;u,
el tons ceux que invuccupent les questions d'art
attendent avec une légiliine impatience, du très
compéleiit écrivain, une liiugrapliie définitive du
plus illustre représentant de rE.-ole l)niKeoise ;
mais un pareil livre ne s'improvise pas et M. Wau-
tors y apporta une .sage lenteur. Noua sommes
heureux d'apprendre aujourd'hui qu'il arrive enfin
au ternie de sa tàclie, juste au niouient où la ville
de Bruges .se dispose à célébrer, le II août pro-
chain, le qiialrième centenaire de Memliug.
Comme entrée eu maliére, l'auteur vient do pu-
blier « sept études I) ou chapitres détachés de son
futur travail d'ensemble. L'intérêt fondamental
du sujet }• est ri haussé par d'iinporlanles trou-
vailles el d'ingénieu.ses conjectures. Je dois ce-
pendant appuyer sur le mot conjectures, car toutes
les conclusions de M. Wauleis ne seront peut-
être pas unanimement ratifiées. La critique, en
efffl, est devenue, à l'honneur de notre époque,
d'une rigoureuse exigence, el je serais inexcusable
aux yeux de nos voisins de Belgique et de Hol-
lande si, précisément à l'occasion de l'un d'entre
eux, je me déparlais de celle sévérité de mé-
thode en fait dliisloire des aris dont ils ne sont
pas les derniers à nous fournir d'excellents exem-
ples, ne serait ce que dans la révision des cata-
logues do leurs Musées.
La première élude a trait au lieu de naissance
cl au nom de Memling. L'origine allemande de
cet ailisie, allirmée dés V'(j2 par le chroniiiueur
flamand Marc Van Vaernewick, mais conleslée
jusqu'au bout par le patriolisiiie brugoois, est ac-
tuellenienl démontrée d'une manière péreniptoiro.
Il y a cinq ans, le P. Diissaita découvert, comme
on le sait, à la Bibliothèque de Saint-Omer, dans
le journal manuscrit il'iin greflier de la i-oUègiale
Sniul-Donatien de Bruges, la précieuse mention
suivante : « Die XI augusli [l'iO'i], Brugis obiil
magister Johaiines Memmelinc. quem pnedica-
haut peritissimuin fuisse et excellcnlissimuni
pictor(Mii lotius tune orbis christiani. OriiinilKs
erat Miif/iintidru, sepullus Brugis... » Reste i\
savoir si u orrunilus Maguntiaco » signifie origi-
naire de Mayence même, ou d'une des localitén
du diocèse ou de la principauté do ce nom. En
France, dans les textes latins de la même époque
et de style ecclésiastique, le sens serait plulot, je
crois : originaire do l.-i ville de Mayence ; pour
traduire l'auln,' signilicalion, lu scribe eût écrit :
" orinndus ctincrsi Magiinliaci ■>. .le ni'empr;!sse
loulefois do l'ajouter, M. Wauters peut avoir
parfaitement raison en inlerprélani n Maguntia-
cuni I) par pays, diocèse ou électoral di^ .Mayence.
Hien non plus ne s'oppose rt ce iiu'il soit dans
le vrai lorsipie, se basaiil sur cette interprétation
et sur li's <|iU'lquos ilocunieuls où le peintre est
appelé .lan van Memmelynghe, ,Ian van Memme-
lyncglio, Ole, il s'ell'orce d'élablir cpie « Memling"
n'est pas le muu patronymique di' l'artiste, mais
une dénominaliiiii tiiée de son pays natal, et que
son berceau doit être le bourg de Mienilingen, si-
tué ft treize lieues de Mayence, connu au moyen
i\gft sous les formes de Miiitiliiiijiiiii. Mim-
lingeii, Mr.mrliiiiieii, etc., el compris alors dans
lu principauté de Mayeiici'. M. Weale avait, dès
l'anuèii iNll, émis déj:^ ces deux hvpotliè.ses et
oliercliè la pairie probable de Memling, d'abord
on .MleiuHgne. ù Mienilingen même, puis en Hol-
lande, à MAmelinck (aujourd'hui Medenblick), an
nord-est d'Alckinaar. La mention nécrologique
signalée par le 1'. Dussarl no laissant d<-sormais
aucun doute sur l'origine allemande du maître, il
ne peut plus être question que du M'emlingen
mayençais. Quant à la ]iremiére hypothèse, sa
vraisemblance est incontestable. On n'ignore pas
combien les artistes étaient fréquemment désignés
jadis, au délriment de leur nom de famille, par
une appellation empruntée à leur lieu de nais-
sance ou à leur résidence habituelle. M. Wauters
en donne une longue liste. Puisque nous sommes
à Bruges, il me permettra d'y adjoindre Jean de
Bruges, dont la Gazette des lieaux-Arts a récem-
ment révélé le nom patronymique. Ne dé.sespé-
rons pas de voir un jour exhumer des archives
celui de Memling.
L'auteur résume eu ces termes sa deuxième
étude : « Les fonds de dix-neuf panneaux de
Memling renferment une petite Dgure isolée re-
présentant un cavalier monté sur un cheval blanc,
Il n'est pas impossible que ce so t le monogr.imme
de l'artiste ». La conjecture est d'un sagace ob-
servateur el parait très plausible, sous la réserve
cependant que M. Wauters formule lui-même de
la sorte : « Quelques autres peintures contempo-
raines renferment également, parmi les figurines
de leur paysage de fond, des civaliers montés
sur des chevaux blancs ; il va de soi qu'il faut
savoir distinguer et que je ne dis pas que toutes
doivent, de ce chef, être atiribuées à Memling ».
Le thème de la troisième étude est celui-ci :
■c Au XV' siècle. Bruges a été le cenlr»- d'un très
brillant mouvement d'art musical que MemUng a
reflété dans .son œuvre en introduisant, dans un
grand nombre de ses peintures, des anges faisant
de la miisiipie autour du (Christ ou au pied du
trône de la Vierge ». Je no suis pas assez bon
clerc en musicographie pour contrôler l'exactitude
de tous les renseignements recueilli.s par l'auteur.
Je me demande cependant si, dans le grand
essor musical de la Du du xv" siècle, il n'a pas
fait une part un peu trop belle :"i la ville de Bru-
ges, comme principal centre de ce mouvement, et
surtout !\ Memling comme peintre attitré d'anges
instrumentistes et chanteurs.. Pour me borner il ce
dernier point, les artistes contemporains, peintres,
enlumineurs, verriers, inuigiers et gniveiirs, n'onl-
ils pas, partout, largement introduit dans leurs
œuvres, quand elles le comportaient, un si
agréable motif de décoration f 11 me semblonussi
que, dans soi groupes d'exécutants Meiiiliiig re-
produit, au nioiiiS pour les Instruments à arcliet,
les types plutiH populaires qu'artistiques, la
petite viole sans échancrures, par exemple, <|U4
Virdiing el .\gricola s'accordaient, au commence-
ment «lu xvi« siècle, ù ranger avec la Irum-
sdiriill, ou monocorde, dans In catégorie des
•• instruments imparfaits et inutiles. „ Mais ce
m^ sont guère là tpiu des points d'Interrogiitlou de
ma part. Je liens seulement, & titre de fmnc-
comtois, :\ revendiquer pour Besançon Claude
liomlinel, glissé ici par ernuir parmi les musi-
ciens flamands.
La ipiialrièuie étude a pour sujel : « Lo tripty-
que du monastère de Niijera >■. Il est peu de
curieux d'art qiii,gr!U'e A l'obligeance de ^LSIeiu.
n'aient pu nduiirer les trois superbes pannoiiuN
llamam'.s ou d'in.-<pimtion flamande de la .seconde
moitié du XV' siècle, ivprèsentant lo Christ nu
i'.y.!
LA CilRONlQLK DKS ARTS KT \)E LA CURIOSITÉ
milieu de seize anges musiciens, dont ce dis-
tingué Cûlloclionncur a fait acquisition l'année
dernière. On doit i\M. Wanlcrs de posséder des
données certaines sur leur provenance. Il sont
sortis, il y a six ou sepl ans, de l'ancienne é^'li.se
abbatiale de Najera, petite ville de la Vieille-
Castille, où ils ornaient le InilVet d'-s orgues.
Frappé, à juste i-aison, de leur haute valeur
picturale, M. Wauters n'iw site pas à y voir
« un des grands chefs-d'œuvre de Memling ».
Pour raftirnier, il groupe hahilemont toutes les
présomptions que lui suggèrent, d'une part, sa
légitime ambition d'ajouter à la liste des Mem-
ling une composition capitale; d'autre part, son
indiscutable compétence en tout ce qui concerne
les vieilles écoles llamandes et.de préférence, le
maître brugeois. Maliieureusement, il n'aboutit
qu'à des probabilités. Malgré son éloquence per-
suasive, malgré l'ingéniosité séductrice de ses
rapprochements, il ne paraît pas démontré jus-
qu'ici que ces panneau.x soient de Memling ni
même qu'ils aient été faits à Bruges ou en Flan-
dre. Les recherches que poursuit l'auteur pour
reconslitut-r l'état civil authentique des peintures
de Najera justifieront peut-être sa thèse ; dans
l'expectative, le champ des conjectures reste ou-
vert. En tout cas, quelque soit le maître flamand
ouTartist-f sous l'influence flamande qui ait, dans
le dernier tiers du xv» siècle, conçu et exécuté ces
trois grands panneaux, l'œuvre est d'importaïu'e et
de mérite exceptionnels ; elle ne serait pas di'placée
au Louvre.
M. Wauters me semble trop affirmalif dans son
sommaire de la cinquième étude : o Memling tra-
vailla pour la cour de Bourgogne. A la demande
de (?.harles le Téméraire, il exécuta un oratoire
portatif sur lequel il peignit le portrait du duc. »
Les nombreux et patients érudits qui, depuis
soixante ans, ont exploré, au point de vue de
l'histoire des arts, les précieuses collections de
comptes des ducs de Bourgogne disséminées à
Dijon, à Lille, à Bruxelles et à Paris, n'y ont re-
levé jusqu'à présent aucune mention relative à
Memling. Quant à l'oratoire portatif dit de (Hiarles-
Qiiint, conservé à Madrid, au Musée du Prado,
s'il passe généralement pour une œuvre de Mem-
ling, on est beaucoup moins sur qu'il provienne
de Charles le Téméraire, et il est encore plus
douteux que la principale ligure do gauche du
panneau central soit le portrait du dernier duc de
Bourgogne.
Dans la sixième étude, l'auteur, après avoir
tracé l'historique de la gilde des archers de Bru-
ges, émet l'avis que Memling a dû peindre pour
cette corporatiun les deux tableaux où est repré-
senté le martyre de saint Sébastien, appartenant
auiourd'hui au Musée du Louvre rt à celui de
Bruxelles: le premier classé iiarmi les maîtres
inconnus de l'école de Memling, le second catalo-
gué sous le nom de Thierry Bouts. La resliliitinn
de ces deux peintures à Memling peut se soute-
nir ; leur provenance est plus contestable, étant
donné que les compagnies d'archers étaient fort
nombreuses alors eu Flandre, dans les Pays-Bas
et dans le nord de la France. D'un auti-e côté, le
personnage à turban invoqué par M. Wauters à
l'appui de son identilicaliou est loin de constituer
un point de rei)ère assez caractéristique pour être
probant.
La septième étude signale la vente, en 1012 et
l.'iaO. de trois maisons que Memling avait possé-
dées à Bruges. A ces mentions inédites, que lui
a fournies le conservateur des archives brugeoise.s,
l'auteur joint une bonne liste chronologique des
dates actuellement connues do la biographie du
maître.
Un chapitre supplémentaire traite du portrait
de jeune italien, du Musée d'Anvers, altribuéjus-
qu'à présent à Antonello de Messine, sur la foi
du catalogue de la collection Denon dont il pro-
vient. M. Wauters y reconnaît une œuvre de
Memling et le portrait probable du médailleur
florentin Nicolas de Spinelli, mort à Lyon en
141i9 et qualifié, en 14GS, de « tailleur et graveur
des seeaulx » de Charles le Téméraire. Cette
double hypothèse me paraît mériter d'être prise en
considération. Le tableau d'Anvers m'a du moins
laissé le souvenir d'une peinture rappelant plus
Memling qu'Antonello.
Le volume se termine par le catalogue détaillé
des .54 o?uvres deMemling, citées dans ces études,
par quelques notes additionnelles et une table des
gravures.
Dans les lignes qui précèdent, j'ai cru devoir
m'exprimer en pleine sincérité, insistant à des-
sein sur tout ce qui m'a semblé, chez M. Wauters,
tant soit peu sujet à discussion. Il no se mé-
prendra pas sur l'intention qui m'a inspiré, au
lieu de congratulations banales, des réserves
peut-être timorées. Ses travaux sont tenus avec
raison en trop haute estime pour que j'aie l'ou-
trecuidance de le prémunir contre l'entraînement
du sujet et la tendance à conclusions trop affir-
matives dont se ressentent toujours, quelleque soit
la compétence d'un auteur, des études de premier
j'^t, comme celle.s-ci ; l'élaboration réfléchie du
livre, sous sa forme définitive, y pourvoira am-
plement.
B. P.
Vient de paraître chez S. Fischer, à Berlin :
Das Werk des Eduarci Miinch, recueil de quatre
articles sur le peintre ncftvégien Munch, par
ilM. Przybyszewski, Franz Servaes, VVilly Pas-
tor et Mcier-Gracfe. — Prix : 1 fr. 2.5.
Tour du Moiiih'. — 17'47« livraison. — Trois
semaines chez les Indiens Gayapas (République
de l'Ecuaior), par 'M. Santiago JNI. Basurco. —
Onze dessins de Bazin, Riou, Privât, Devos,
Berg, Eufl'e, J. Lavée. A. Paris.
Journal de l<i Jeunesse. — 112i> livraison. —
Texte par Gustave Toudouzc, .Ican Valais.
II. Meyeret H. Ileinecke.
Illustrations de : A. Pai'is, Myrbach, Le Blaut, etc.
Bureaux à la librairie Hachette et C'«, 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
J.c Redacleai- en chef, fieranl : ALFItED de LOSTALOT.
T\ina. —Imprimerie ae la Presse, 10. rue du Croissant. — Simart.
N» 25.
1894
BUREAUX : 5j RUE FAVART
14 Juillet.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gramicement
la Cliroiiiqoe des A.ts et dj la Curiosité.
Un an.
PARIS ET UliPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 tV
MOUVEMENT DES ARTS
Succession de M. Lavalard
Vente d'objets d'art et d'aïueubleiiient, porce-
laines, bronzes, meubles et tapisseries, faite i
riiijtel Drouot, le.s 7, 8 et 9 mai, i}ar M' ScuooKs
et M. B. B.iSQuix.
Cette vente a produit 110.000 francs.
Porcelaines. — 1. Aiguière ovoïde, en an-
cienne porcelaine de Chine, monture Louis XV
en bronze ciselé et doré : 850. — 5. Deux vases
lialu-tros en ancienne porcelaine de la Compagnie
des Indes : 1.320.
VrriiAUX ANCIENS. — 117 il 120. Quatre volets
de fenêtres, composés do vitraux suisses, des
XVI" et xvn" siècles, avec encadrements à orne-
ments en candélabres et ligures en camaïeu
jaune : 1.580.
ScuLi'TUiiEs. — 12'i. Terre cuite. Buste gran-
deur nature , de M"" DangeviUe du TUé:ïtre-
rraiii'ais, attribué à Iloudon : 2.800. — 125. Mar-
bre blanc ilu xvii" siècle : Groupe de doux en-
fants : 1.220.
linoNZKs. — 131. Cartel du temps do Louis XV,
en bronze ciselé et doré : 1.700. — 132. Grand
cartel du temps de Louis XVI, en bronze ciselé
et doré ; I.5I0.— 138. Deux chenets Louis XVI,
on bronze ciselé et doré : 700. — 13'.). l'endule
du temps de Louis XV, en bronze ciselé et doré.
av(S' ornements rocaille agrémentés de lleiirs et
feuillages : 1.350. — 143. Pendule Hégence et
son Moclo : 1.810.
MkUHI.KS anciens et MOUEnNES. — 187. l'.ré
denco llainande l'i deux corps, en chêne sculpté
et mouluré : 010. — 188. Grande crédeiice lla-
niandi', lï ileux corps, en bois de cliéne sculpté :
',18(1. — 100. 'l'able do style Ueiiaissance, on noyer
.sculpté : 1.1K»5. — 200. Deux briMe-parfums jar-
dinières avec couvercles en cuivre ajouré el doré:
I.IIO.
Tapissicuius ANiaiCNNKS. — 280-282. Trois ta-
pisseries du temps de Louis XVI, i\ fond blanc.
tissées de soie, à médaillons ovales, sujets d'an-
maux tirés des fables de La Fontaine cl entourés
de guirlandes do Heurs : 19.400. — 2-S3. Tapisserie
de l'époque Louis XIV, représentant Téléinaque
dans l'île do Calypso : 10.100. — 284. Tapisserie
de l'époque Louis XIV, représentant le Triomphe
de Flore : 8.900. — 285. Tapisserie de Bruxelles du
XVII' siècle représentant un sujet allégorique des
sciences : 3.700. — 287. Tapisserie d'.\ubus?on,
du temps de Louis XV, à sujet pastoral dans
un paysage : 1.700.
Collection de M. de G... — Estampes
La vente des estainiios, coinposanl la collection
de M. de G., faite le 10 mai à l'Holel Drouot. par
M' M. Delestbe et M. J. Bouillon, a produit
31.172 francs.
0. D'après P. X. Baudoin. Le Danger du lêle
à tète, par Simoiiet ; épreuve avant toute lettre :
345. — 13. Le Modèle honnête, gravé A l'cau-forle
par .T.-M. Moreiiu le Jeune, el terminé au burin
par J.-H. Siitionet, avant toute lettre : 3(X).
17. Beativarlet (.T.-F.). Du Barry (.\I" la com-
tesse), en costume do chasse, d'après Dronais,
avant la lettre : 4'.K). — 41. Dehiiroiirl (P.-L.) :
300. — 42. Friiscati, en couleur avant toute lettre:
000. — 47. DebucourI (d'après P.-L.). Promenade
du jardin du Palais-Uoyal. Petite rè.liiclion gra-
vée à la manière ilii lavis : 7"25. — 7y. Juniiiel (F.).
Marie- Antoinette d'Autriche. 1777. Kpreuve en
couleur : 1.250. — 80. Lii Toilette de Vénus, d'a-
près F. Boucher, en couleur. Epreuve avant la
lettre : 409.
8(i. Lavroinco (d'après N.). Ah! laisso-moi donc
voir, par Juniiiet : XS>. — 88. L'.\veu difllrilo,
par Jiittiiiet, en couleur (K. B. 8,). Kpn'iivo
avant toute lettre ; seulenx'Ut le non» de F. Jur.i-
net, 1787. gravé l'i la pointe : 700. — 'M. La Gom-
parai.son. par J<iiii)iet, en cmleur : 4(5. — tW.
lia! le joli pi'tit chien. Le petit Gon.seil : deux (hmi-
danls, gravés en couleur par Jniiiiiet : l.'i'*). —
'X>. L'Indiscrétion, par Jiiiii;iW, en couleur. Toute
première épreuve avant toute lettre ; seulement li'
nom do F. .laninet, sculp. tracé :\ la pointe :
104
LA CIJUONIQUE DES ARTS
l.SO[>. — 123. Moreau (d'après (J.-M.). Marie-An-
toinclle, oii-lôlfi de pa^^c pour les Annales du
rèfjne de Mario-TUérese, gravi par GûMC/iec, avec
les noms d'arlisles (racés à la pointe : 6(XJ. —
lû4. ïarleton (lioulenant-colonel), par J.-I\.
Smith, 178-J. En couleur : 3U0.
ISl. M'Vird (\V.).TIie cilizens reireat, — Selling
Habbits : deux pendants en couleur, d'après J.
Ward, ITOG : 555. — 195. Williams (d'après W.).
C.ourlship, gravé en conleur par F. Jukcs, 1787 :
'à'SO.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Nous avons déjà donné, dans le n" 20 de la
Chrunique, les ijremiôres acquisitions de
l'Ktataux deux Salons. Le Jlinistredt^s Beaux-
Arts a signé les nouvelles acquisitions sui-
vantes :
Peinture. — Arus, Après la lutte; Bergeret,
Quand vous aurez fini? Boudot, la Saison
dorée; Bouvet, Lever de lune au crépuscule;
Bussy, Joueur de clarinette ; Gabrit, les Bois
mouillés; Cari Rosa, En novembre (Jjords
de la Seine), M'" Cornélius, Bécassines :
Grochepierre, A la maison; Démaresl, le
Vcru ; Destrem, la Terre promise: Duez.
l'Heure du bai)i; Maurice Eliot, la Chanson
de l'Eau; Flandrin, Fra Anijelico; Jules
Eerry, Soirée d'automne.
Garaud, l'Etang: V. Gilbert, le Joaillier ;
Gœneutte, Crépuscule {retour des champs):
Grimelund, Soir d'automne à Griindsand
(Suéde); Guéry, Soir- d'hiver à Bertricourl:
JourJeuil ; Au soleil levant (lac d'Aiguebe-
lette) ; M"" Lo Roux, Anne et Jehanne ;
Pdlm, Orphelins; E. Picard, Douce attente;
Point, Rêve de pureté; Quinton, l'Auvergne
(vue prise du versant Sud de Montpegroux);
de Rchîmont, les Moines servis par les an-
ges; ScLUYdLge, Cloître abandon)ié; Souiilet,
Tireurs de subie sur la Loire.
Sculpture. — AUouard, Loin du monde
(statue) ; Bartholomé, Petite fitle pleurant
(statue bronze) ; Ddlpayrat et M'"» L'jsbros.
Chemi?iée ; Lombard, Kympjhe chasseresse:
(groupe pierre) : Marioton, Zephire (statue
bronze); G. Michel, la Pensée (statue plâtre) ;
Tliéodore Rivière, Udimum feriens (groupe
bronze et marbre) ; Auguste Ssysses, Pro ti-
berlate (statue marbre).
Les couvres des artistes qui ont concouru
pour le Prix de Rome seront exposées à
l'Ecole des Beaux-Arts aux dates suivantes :
Peinture : 17, 18, 19 et 21 juillet. (Jugement,
20 juill.;t.)
Sculpture : 24, 25, 2G et 2S juillet. (Jugement.
27 juillet.)
Gravure en taille-douce : 27, 28, 29 et ai juil-
let. (Jugement, 30 juillet.)
Architecture : 3, 4, 5 et 7 août. (Jugement,
G août.)
On sait que M"" Chenavard, veuve d'un
riche amateur a laissé, en mourant, toute si
lurtune, — (mvlron 68.000 fr. de rentes, —à
rEco!e (I !s Beaux-Arts, en Uissant au Conseil
suijériour d-js B.-au.x-Arls le soin et la liberté
de réfiartir la rente comme il l'entendrait,
en dill'érentes créations de bourses, de con-
cours, etc. Le Gon.se. 1 se rendit à ce di''.-,ir; et il
institja entre autres fondations, un concours
lirinci|ial annuel, où tous les élèves de l'Ecole
juinlres, sculjjteurs, graveurs, architectes sont
admis. Après un première jncoursdesquisres,
le jury cosigne entre tous les concurre.its :
G ijcintr-es, 6 sculpti'urs, 4 architectes et 2 gra-
veurs pour le concours définitif.
Une prime de 2.000 fr. est accordée, dans
chaque section, à l'artiste dont l'œuvre est
classée premi >re.
Le Concours Chenavard a eu lieu, cette
année scolaire, pour la première fois, et on
vient d'cxjjjser, a l'Ecole des Beaux-.irts, les
diUcrentes œavres que le jury doit examiner.
L'Exposition internationale du Livre, que
nous avons déjà annoncée à nos lecteurs,
sjra ouverte au Palais de l'Industrie, du 23
juillet au 10 décembre.
Une Exposition de tableaux de l'Ecole fran-
çaise est ouverte du 25 juin au 31 juillet, de
10 à G h., dimanches e.xceptés, dans les gale-
ries Durand-Ruel, IG, rue Laflilta.
A la Galerie Le Barc de Boutteville vient de
s'ouvrir la septième Exposition des peintres
« Impressionnistes et Symbolistes ».
Un concours est ouvert entre tous les ar-
tistes français pour l'érection d'un monument
commémoratif militaire, sur une des places
de la ville de Remiremont (Vosges).
L'teuvre a pour but de rendre hummage à
la mémoire des enfants de' l'arrondissement
de Remiremont morts au service de la France.
La Société des Amis des Arts de Reims or-
ganise une Exposition qui aura lieu du 2J sep-
tembre au 5 novembre 1S04.
Une Exposition de Beaux-Arts sera ouverte
dans le grand Hall de publicité (ancien casino
de la plage) à Arcachon, le 15 juillet 1894, et
sera fermée le 30 septembre.
Une Exposition de broderies et dentelles,
organisée par la Société Iranc-comtoise d'En-
couragement aux Beaux-Arts et aux fndus-
tries d'art, aura lieu à Besançon, du 2G juil-
let au 10 août 1894.
Le quatre-centième anniversaire de la nais-
sance du Corrège est célébré en ce moment
ET DE LA CURIOSITÉ
195
à Parme, par une Exposition des œuvres de
ce grand peintre.
Une Exposition des Beaux-Arts aura lieu à
Blankenberghe (Belgique), du 22 juillet au
Jô septembre.
Académie des Beaux-Arts
Séances du 30 juin el du 7 juillel
Les membres de l'Académie des Bpaux-Arls
s'associent, unanimement, aux sentiments de
respectueux hommsige exprimés par leurs
confrères des quatre autres Académies à pro-
pos (le la mort de M. le Président do la Pi(*pu-
bliquo. .\ussi, après la lecture du procés-
verbal de la dernière séance et quelques
paroles prononcées par M. Daumet. président,
la séance est levée en signe de deuil.
(jucique r.\cadémic des Beaux-.\rls ait levé
sa séance en signe de deuil, elle s'est, après
un court intervalle, constituée en jury pour
entendre les cantates des concurrents au
grand prix de composition musicale, aucun
ajournement ne pouvant être proposé aux ar-
tistes qui veulent bien prêter leur concours à
celte audition.
Le premier grand prix a été décerné à
M. Kabau'l, élève de M. Massenet. et le se-
cond grand prix à ^L Lethorcy, élève do M.Tti.
Dubois. Une mention lionoralilea été accordée
à .M. iMouquel, élève do M. Th. Dubois.
Le livret de la cantal", dont le titre est
iJiiphnd, a pour autour M. Cbarles lîal'lialli.
f.a séance est entièrement consacrée (\ la
lecture des rapports sur les divers concours
pour les prix de Komo.
NOUVELLES
*** AL Leygues, ministre do riuslruction
publique el des Beaux-.Vrls, vient do conibr
à M. I). Roly, graveur en médailles, membre
do l'Institut, l'exécution de la médaille que le
(louvernoment a décid('' de l'aire frapper en
cuiiimènioration do la murl et des obsèques
du Président l'.arnol.
*** M. Leygues a confié au statuaire liou-
cber l'exécution d'un busto do M. C.asimir-
P-3rior, Président do la République, pour
l'Administration des Heaux-.Vrts.
*** M, Georges Bénédito, allaclié au dépar-
tement des antiquités égy|)tionnos du Louvre,
est nommé conservateur adjoint au mémo
déimrtomont.
*** Dans la séance du \i\ Juin do l'Académie
des lieaux-Arts, lo [iri\ Kaslnerltoursault, dé-
cerné pour la première fois au meilleur ou-
vrage de liltératuro imisicalp, a été partagé
entre MM. Albert .Soubios et Cbarles Malborbo
pour leur llisliiin^ ilr l' Oitvro -Coin i(j lie , ot
M. .Julien Tiersot pour son travail sur Rouget
de risle.
*** La Bibliothèque Nationale vient d'acheter
à Londres le premier volume de la fameuse
Bible manuscrite de Philippe-le-Bel. Elle en
possédait déjà le second.
M. le duc d'.\umale figurait au nombre des
« amateurs " qi i désiraient acquérir le précieux
manuscrit, mais il s'est gracieusement effacé
dès qu'il a su que l'Etat désirait s'en rendre
possesseur.
*** M. Louis lialichon vient de léguer au
Louvre trois dessins provenantde lacollection
do son frère, feu M. Emile Galii'bon, fonda-
teur de la Gazelle des Beau.v-.irls. Ces trois
dessins, que nous avons reproduits autrefois
dans la Gazelle en gravures hors texte sont:
le Prix du Samj. iXa Rembrandt; Saint
Jean-lkipHsle,deCnmpagnolB;etl'Adoraiion
des Mages, de Léonard do Vinci.
*♦:(; La souscription qui avait été ouvert©
pour acquérir le tableau do Turner, intitulé
l'Ancienne Ilalie et qui fut exposé à la ga-
lerie Sedelraeyer, est abandonnée.
Les souscriptions déj4 recueillies seront
donc renilues aux amateurs qui les avaient
fuites; et, d'aiilie part, le [.ouvre n'aura pas à
verser les 2-').0(i0 fr. (ju'il avait promis pour
contribuer à celte acquisition. I^a somme des
entrées i 1 fr. sera versée à r.\ssistanco pu-
blique.
j((*ji; On vient d'ériger en face de l'Institut,
sur le quai Conti, faisant pendant ^ la statue
de Voltaire, la stalue on bronze deCondorcet.
Cotte ii'uvre, duo ù M. Jacques Perrin, a
figuré au Salon do 180'2.
:(.*j(, On vient d'in-taller au jardin des Tui-
leries la statue du peintre François Boucher,
ii'uvre du sculpteur .\ubé.
:(,*:(( Le monument do Chapu, inauguré tout
récemment au cimetière du Mée, prés Melun,
reproduit le Génie di- V Immorlalile. bas-
relief sculpté en 18S2 par l'éminont artiste
pour lo tombeau de .lean Reynaud au l'ère-
Lacliaiso. Un médaillon, par ^L Faley, retrace
le portrait do Cliapu sur lo monument.
**^ On se prépare i"! ouvrir une souscription
en vue d'ériger une statue au peintre Alphonse
de Neuville, ù Saint Omor, sa ville natale.
On sait que de Neuville a déjà une slaluo A
Paris.
+♦* I/Ecolo française a trouvé A Delphes
une tombe do la période mycénienne, dans
lai|uello so trouvaionl une ipiaranlaino do
vases et divers autres objets de lu mémo
époque.
++<, M. Viconle Palmaroli, arlislo pointro
espagnol, vient d'élro nommé diroclour du
Musée de pointure do Mndri I, en remplnco-
niont do M. !■'. Madra/.o, récemment décédé.
*♦+ La Niilinnal Gnllrr;/ vient d'acquérir
trois pointures importantes, tirées do la col-
lection du comte do Norllibrook. Uo sont :
r.\(/unio dans le jardin dos Oliiùitrii, d'An-
196
LA CHRONIQUE DES ARTS
drea Mantcf^na : Médilalinn de saint Je-
rimie, jiar Antunellu d« Messine ; la Lér/ende
de saint Gilles et de la triche, par un artiste
inconnu de l'Ecole flamande.
^*^ La riche collection d'Instruments de
Musique anciens, formée depuis trente ans
par M. Georges Donaldson, et qui contient
plus de deux cents pièces, vient d'être oITerte
à la nation anglaise. Elle est maintenant ins-
taurée dans le nouveau bi'i liment du Conser-
vatoire anglais ijui s'apiielle : « The Koyal
Collège of Music » à Kensington.
L'Exposition de 1900
La Commission supérieure de l'Exposition uni-
verselle de 1000 s'est réunie pour la première
fois, lundi 11 juin, dans la matinée, au Ministère
du Commerce et de l'Industrie, sous la présidence
du Ministre, M. Lourties.
Après le discours du Ministre, M. Alfred Pi-
card, commissaire général de l'Exposition, a rendu
compte dos travaux préparatoires déjà accomplis
et donné un aperçu des classifications dans leur
ensemble. Il y aura dix-sept groupes.
Nous ne parlerons ici que des arts. Dans le
premier groupe ; Education et Enseignement,
la classe 4 comprendra l'Enseignement spécial
artistique. Le second groupe sera exchisivement
consacré aux œuvres d'art et comprendra :
classe 7, Peinture, Cartons, Dessins : classe 8,
Gravure et Lithographie ; classe 9, Sculpture,
Gravure en médailles et sur pierres fines ; classe
10, Architecture.
Le groupe 3 aura pour objet : les instruments
et procédés généraux des lettres, des sciences et
des arts : il comprendra la Photographie, la Li-
brairie, la Eeliure, les Monnaies, Médailles, les
Instruments de musique et le Matériel de l'art
théâtral.
Le douzième groupe sera affecté à la décoration
et au mobilier des édifices publics et des liabita-
tions.
La sous-Commission de la classification et du
programme du concours s'est réunie, quelques
jours plus tard, au Ministère du Commerce, sous
la présidence de M. de Freycinct, assisté de
M. Dietz-Moanin, vice-président.
M. Jules Koche a donné lecture de son rapport
sur la classification et le programme du con-
cours.
Au sujet du programme du concours, M. Jules
Roche a justifié les décisions de la sous-Com-
mission : Ouverture du concours à tous les Fran-
i;ais. — Faculté pour les concurrents de conser-
ver, d'utiliser partiellement ou de supprimer les
palais actuels du Champ-de-Mars et le palais de
l'Industrie. — Maintien du palais du Trocadéro
et de la tour de 300 mètres. — Fixation de la du-
rée du concours à quatre mois. — Demande
d'une dotation de 100.000 fr. pour les primes à
distribuer aux auteurs des meilleurs projets, les
projets primés devenant la propriété de l'Admi-
nistration, qui se réserve d'en disposer à son gré
et qui demeure absolument maîtresse des mesures
à prendre tant pour l'établissement du projet dé-
finitif que pour la direction et l'exécution des
travaux.
La sous-Commission a approuvé les fermes de
ce rapport, qui sera soumis à la Commission su-
périeure en assemblée plénière.
Académie Delphinale.
EXCURSION ,V VIE.NNE (l>.\i;i>HI.NF,)
L'Académie delphinale ayant projeté d'organiser
périodiquement des excursions archéologiques a,
pour ses débuts, visité la ville de Vienne, sous la
direction de son président, JF. Marcel Reymond,
noire collaborateur.
La caravane, qui comprenait plus de cent per-
sonnes, a vivement admiré les monuments et les
richesses si nombreuses dans celle admirable
ville, qui a compté deux grandes périodes de
splendeur, la période Romaine et la période chré-
tienne du Moyen Age.
Pour les antiquités romaines, la ville de Vienne
ue le cède en intérêt qu'à la ville de Rome elle-
même. — Le monument vulgairement désigné sous
le nom de Tombeau de Ponce Pilate et qui est la
Pl/rarnide de la Spina du cirque est un monu-
ment unique. — Le Temple est également d'une
rareté insigne ; seuls peuvent lui être com-
parés le Temple de la Fortune virile à Rome et le
Temple de Nîmes. D'un non moins beau style
sont les Ruines du Forum, la Porte monumen-
tale et les Rampes de l'escalier conduisant à la
colline de Pipct, colline toute couverte de ruines,
où se distinguent encore si nettement les gradins
de VAynphithéiitre, de cel 3.mph.ilh-idre qui, sflon
l'expression d'Eusèbe « l'emportait autant en
o grandeur et en beauté sur celui de Nimes, que
a la ville de Vienne elle-même l'emportait sur
« Nîmes en magnificence ». Vienne n'est pas
riche seulement par ses monuments, mais tout
autant encore par les objets d'art que les fouilles
ne cessent de mettre au jour. Sans parler des
admirables statues du Faune et de la f'ënus
accroupie du Louvre, des nombreuses sculptures
et mosaïques qui sont l'honneur du Musée de
Lyon, la Ville de Vienne a su conserver dans
ses IMusées des richesses inestimables que Ton
pourra bientôt étudier avec soin dans la nouvelle
installation que la Municipalité leur prépare.
De la période chrétieune. Vienne possède trois
monuments admirables : la Basilique de Saint-
Pierre, un des plus anciens et des plus beaux
monuments chrétiens de la France auquel on
peut assigner une date voisine du vm' siècle ;
l'église de Saint- André-le- Bas, de la période ro-
mane, qui témoigne, par les détails de sa cons-
truction et de sa sculpture, de la persistance de
l'influence romaine dans la vallée du Rhône, et la
superbe cathédrale gothique de Saint-Maurice,
qui est un véritable Musée où l'on admire, entre
autres, le sarcophage mérovingien de Saint-Léo-
nard, une curieuse frise reproduisant les signes
du Zodiaque, que Ton a cru longtemps une œuvre
antique, mais qui est certainement un travail de
la fin du xn' siècle, la façade avec ses sculptures
du XIV" et du xv» siècle, les tapisseries de la vie
de Saint-Maurice du xvi= siècle, le Tombeau du
ET DE LA CURIOSITÉ
197
cardinal Oc Montmorin ihi xviii' siéclo, clief-
d'œuvre de Slotdz. Et ces églises, aujourd'hui en-
core debout, ne sont pas les seuls monuments
qui nous parlent du passé chrétien de Vienne. Le
visiteur trouvera un intérêt non moins grand à
étudier les fragments si nombreux qui datent des
périodes mérovingienne et oarlovingienne, débris
d'autant ])lus précieux qu'ils sont plus rares et
qui' l'on ne trouverait nulle part en plus grand
nombre que dans les Musées de Vienne.
La réunion archéologique de Vienne s'est ter-
minée par un grand banquet présidé, en l'absence
du maire, .M. .loulTray, retenu à la Cbambie des
députés, par M. Baruier, adjoint au maire, qui,
dans un toast des plus aimables, a souhaité la
bienvenue à l'Académie delpliinale et lui a oITert,
en souvenir de sa visite, un magnifique album
reproduisant les principaux monuments do la
ville de Vienne.
Tontes les Sociétés de la région étaient repré-
sentées à celte réunion, non seulement les Socié-
tés littéraires, telles que l'Académie de Lyon ou
la Société d'archéologie de la Drome, mais aussi
les Sociétés alpines, qui ont compris quel intérêt
il y avait pour le Dauphiné à faire connaître les
merveilles artistiques qn'il possède, à dire aux
touristes si nombreux qui viennent visiter la
Grande-Gharireuse, Uriage, les Goulets, l'Oisans,
que le Dauphiné pos.séde aussi d'admirables ri-
chesses d'art bien dignes de les intéresser et qu'a-
près les longues courses dans les forêts de sapins
ou à travers les glaciers, rien ne saurait être
plus charmant que de visiter une ville telle que
GriTioble, si remarquable par sou Musée, par la
crypte de .Saint-Laurent du v[" siècle el son Palais
de justice du xvi», ou une ville telle (|Ue Vienne,
le plus beau joyau de la couronne artistique du
Dauphiné.
L'Ecusson de la Ronde de Nuit
Les lecteurs de la Galette se rappellent, dans
la Ronde de Xiiif, au-dessus du pilier droit de
la grande baie A plein-cintre d'où sortent les
gardes civiques, un écusson roirouvé au milieu
du siècle dernier sous d'épaisses couches de ver-
nis par Van Dyck el sur le(iuel se trouvaient
tracés au pinceau les noms des personnages re-
présentés sur la toile.
Ci^t écusson n'existe pas dans la petite copie
s\ l'aquarelle conservée dans l'album do faniillo
lie l'rans lianning dock ; Il n'existe pas non plus
sur la copie de la National (iallery, exécutée vers
li')Ui). De l!\ ft conclure qu'il avait été ajouté après
coup, Il n'y avait qu'un pas. Nous avons lonjiuirs
supposé, cepriidiint, qu'il était contemporain du
tableau et qu'on l'avait omis dans lus copies :\
cause ili> sa pelilesse relative. Mais c'était \i\, en
.somuio, une simple supposition.
Nous sommes heureux (|Ue cette supposition
soit conlirnièe par un argune'nt que vient di' four-
nir M. .lanus Six dans la dernière livraison do
Oitdllottnnd (11. Voici le résumé ou pluliM l:i
traduction un peu raccourcie do son argumenta-
lion :
(t) «III* llollaiitl, l.HM, ï» hvnii^uii, p. 7ii et .iiiiv.
u fthsvrvittiintH titr ijveiifupa rhefa-d'tvuvra (tu Hijks
.VlUOMI».
« Avec tout le respect possible pour les tra-
vaux anciens ou récents des érudits, je croi.s
pourtant qu'à propos de l'authenticité d'une œu-
vre d'un maître connu, la seule preuve décisive
doit provenir de l'examen de l'œuvre elle-même.
Si le palais du Dam avait brrtlé il y a seulement
quelques années, on s'imaginerait aujourd'hui
qu'un Kembrandt a disparu avec lui. Nous savons
pourtant maintenant qu'un mauvais barbouillage
d'Ovens occupe dans ce palais la place du tableau
(Claudiits Civilis excitant les Balaves à la ré-
volte) dont les restes se trouvent à Stockholm.
n Quand la Ronde de Xtiit a été régénérée
en 1880, j'ai examiné lo tableau avec le soin le
plus minutieux avaut qu'il ne fût remis en place,
et je me suis assuré que l'écusson entier (qui. par
parenihése, ne peut pas être plus récent comme
style) dénote d'une manière absolument certaine
— tant dans la tête d'ange que dans les feuilles
de laurier — la couleur et l'exécution de Rem-
brandt lui-même.
■< Chacun peut chercher à son gré pour quels
motifs l'écusson ne se trouve pas dans les copies.
Quant \ moi, je pense qu'il en a été enlevé comme
n'atteignant plus .son but, vu que les noms, ré-
duits dans cette proportion, n'auraient plus été
déchillVables. On copiait autrement, dans les siè-
cles antérieurs, que dans notre siècle. »
La question nous semble ù peu près définitive-
ment résolue. A l'argument de M. Six, on pour-
rait peut-être eu ajouter un, fondé aussi sur
l'-'xécution. Autant que nous pouvons nous en
souvenir, l'écusson est exécuté d'une manière
très lisse; comme il le fallait pour rendre l'elTet
d'une plaque dr uiétal ii surface polie sur laquelle
des noms étaient censés écrits. S'il avait été
ajouté après coup, il devrait conserver encore
aujourd'hui dans sa surface les inégalités des
coups de brosse do l'ancien fond, ce qui n'est pas,
cioyons-nous ; ou bien, si on suppose que l'au-
teur de l'orneaient annexé a rempli les anciens
creux de manière ;\ égaliser la nouvelle surface,
la couleur devrait être notablement plus épaijse
en cet endroit que dans le reste du fond. — ce
qui n'est pas, sauf erreur. — Rien n'est d'ailleurs
plus facile A vérifier.
On pourrait encore mettre en ligne un argu-
ment purement moral. S'il y avait quoique iiilérêl
à écrire les noms des por.sonnages dans lo tableau,
c'était au moment où les modèles venaient do so
faire piu-lraiturer. Mais une trentaine d'années
après, ([iiaiid les uns étaient morts, les autres
vieux ou dispersés, à propos do quoi nurtiit-on
voulu en rect nstituer la liste ?
K. DunAND-GnÉviiXE.
Académie des Inscriptions
Séanees du SOJliiit et du G Juillet
Après la lecture du procès-verbal do In préc«'-
diMite séance, lo présiilent, M. Paul Moyer. nip-
pello l'ell'royab'o Httontnt qui mot on deuil lo pays
tout entier.
liaiis ces doiitouronsos circonstancs. le pn^si-
deiit do r.Xcadémie est .sur, dilil, d'èiro l'intor-
prèle do tons les lucmbros -m l.vinii bi sénnc.' on
signe do douil.
198
LA CHRONIQUE DES ARTS
Ln Métrologie antique. — Jf. Oppert expose
ses nouvelles dôcouvertes sur la miHrologie an-
tique. Il repi-er.d les données contenues dans le
récit des fouilles de Ninive entreprises par f'otta
i.'t Flandin, il y a cinquant'^ ans. Il détermine
quel a été le poids des huit lions de lironzo pla-
cés aux portes de la ville et interprète le texte re-
latif ;\ la superficie de la ville de Khorsabad ;
cette dernière représenterait Zi.'>Z).% caunes
carrées. Les murs formaient un rectangle de l.G'i.')
ot do 1.750 nièlres de côtés.
M. Appert évalue de là la canne 7 aunes ;\
9 m. 40.
.Tamais une surface ne présentait un carré,
mai.s un rectangle qui .s'en rapproche, à cause
d'une superstitinn qui atlachait une idée funeste
aux figures régulières.
La séance s'est terminée par une communica-
tion de M. Foucart sur « les Mystères d'Eleusis ».
Société des Antiquaires
Séances des 6. 13 et SO juin
M. GoUignon rectifie une de ses précédentes
communications qui attribuait a M. Gauckler la
découverte d'une léle du Musée de Gherchell,
déjà signalée par M. Waille.
M. Prou entretient la Société de la classifica-
tion des monnaies carolingiennes au mono-
gramme et réfuie l'argument tiré de la destruc-
tion prétendue de la ville de Duurstede. en 837.
M, Michou communique, au nom de M. Héron
de Villefosse. un nouveau cachet d'oculislc ro-
main.
M. Durrieu signale le danger des fausses mi-
niatures du Moyen-Age mises en assez grand
nombre dans la circulation.
M. de Laygue complète sa communicaliun sur
l'inscription chrétienne d'Algodonales et recon-
nait, avec M. l'abbé Duchesne, qu'il y est ques-
tion de saint Fructueux, évèque de Tarragone,
martyrisé en 259.
M. Miohon étudie la provenance du Bacchus-
Richelieu, dont l'arrivée en France remonte à
François I".
M. de Villerosse communique le texte d'une
inscription chrétienne inédite et deux tètes impé-
riales trouvées à Gouraya.
M. Gourajod présente un bas-relief en marbre
où est figuré Dieu recevant l'âme d'un juste au
ciel.
M. Molinier montre un tableau-reliquaire en
argent doré acquis par le Louvre et exécuté au
XIII" siècle, d'après un modèle byzantin.
M. Berger présente une bible latine qui a ap-
partenu à Jean de Diirbheim, évèque de Stras-
bourg, conseiller d'Albert d'Autriche, et qui est
couverte de notes relatives aux affaires politiques
du xiv siècle.
M. Babeau lit un mémoire sur le salon du
Dôme, au palais du Louvre, qui parait devoir
être identifié avec la rotonde d'Apollon.
M. Ravaisson explique un dessin de Léonard
de Vinci, accompagné d'un texte à rebours.
M. .Adrien Bonvallet est élu as.?ocié corrcspon-
d.-iiil à Poitiers.
NÉCROLOGIE
i.e sculpteur .Tean Carriès, mort le 1" juil-
let, à Paris, à l'âge de trento-huit ans, était né à
Lyon, de pauvres ouvriers, et fut de bonne heure
orphelin. Il ne fut élève d'aucune écolo des beaux-
arts et fit seul son éducation, étudiant les maîtres
anciens et devinant pour ainsi dire les .secrets les
plus difficiles de l'art du sculpteur, du céramiste,
de l'émailleur.
Sa première exposition qui attira l'attention
sur lui eut lieu vers 1878 au cercle des Arts libé-
raux, où il montra les Epaves.
Plus tard, vers 1887, il exposa chez^L Ménard-
Dorian ses grands bustes d'artistes et de femmes
artistes.
En 1899, au Ghamp-de-Mars furent montrées
ses recherches de grés et de sculptures cérami-
ques, et il fut fait chevalier de la f.égion d'hon-
neur par M. Garnot le jour même de l'inaugura-
tion du Salon. Nous reviendrons plus longuement
sur l'œuvre de Garriès, si malheureusement enlevé
dans la maliirité de son talent.
Le sculpteur Jacques France, de son vrai nom
Paul Lecreux, s'est suicide, la semaine dernière,
à son domicile, 45, avenue de Glichy. Il était âgé
de soixante-huit ans. Il était surtout connu pour
son buste de la « République des Communes ».
Ses facultés étaient restées troublées depuis qu'il
avait du passer en Cour d'assises, où il fut ac-
quitté, pour avoir frappé de douze coups de poin-
çon un expert contre qui il avait des griefs à
propos d'un des nombreux procès qu'il soutint
pour empêcher la libre reproduction de son buste
d'^ la « République ».
M. Thierry Poux, conservateur des impri-
més à la Bibliothèque nationale, vient de mourir,
âgé de 56 ans. Outre les nomlireux travaux aux-
quels l'érudit conservateur a concouru depuis
trente-cinq ans à la Bibliotlièque, il laisse divers
ouvrages, entre autres une remarquable étude
sur les Urigines et principaux mo)tuine?its de,
l'Imprimerie française, faite à l'occasion de
l'Exjosition universelle de 1889.
M. Emil Teschendorf, arlisle peintre et pro-
fesseur à r.\cadéiiiie des Arts de Berlin, est dé-
cédé le 4 juin, âgé de GO ans. Il était disciple de
Pilotv à l'Ecole de Munich.
Un voyageur archéologue et diplomate bien
connu, membre étranger de l'Institut de France,
sir Austen Henry Layard. vient de mourir
à Londres, en sa soixante-dix-septiéme année.
Encore très jeune, il entreprit des fouilles aux
environs de Mossoul, dans le Kurdistan turc,
afin de découvrir, si possible, l'emplacement
exact de l'antique Ninive, « ce berceau de la sa-
ge.sse occidentale ». .Avec l'appui d un haut fonc-
tionnaire anglais, il put mettre en partie ce projet
à exécution et enrichir le British Muséum de
ET DE LA CURIOSITÉ
190
beaux spécimens de l'art assyrien au moment
même où le consul franrais Boita faisait des
fouilles analogues au profil du Louvre.
Ses principaux ouvrages sont des éludes sur
Niiiivc et ses ritiiies et le-i Mon itmenLi de Xinive.
Il a puljlié aussi des mémoires trailant de ses
Pre/'iières Aventiiyes el une édilion de VJIisloire
de la Peinture italienne, par Kugieri étant par-
liculiérenient préparé à ce dernier travail par son
activité comme trustée de la Galerie nalionale de
Londres.
BIBLIOGRAPHIE
h'Italia artistica e industriale, revue mensuelle
in-folio. Rome, librairie Malcolti, i^, via Prin-
cipe Amedeo. Aljonnement ; eu Italie,' 00 fr. —
Union postale, 70 fr.
Sous une couverture doucement prérapliaélite,
où des somlu-es rameaux d'un \<\n uuiritime se
détache la bianclie draperie d'un jeune corps fé-
minin, la nouvelle l'.evue d'Ai t italienne rassem-
ble ciiaipie mois une vinglainede pages in-folio
luxueusement imprimées, elde très Ijellesgravures
en noir cl eu couleur. Ce n'est pas, comme \'Ar-
chicio storico dell'arte, un recueil exclusivement
liisturique el documentaire, mais, le titre l'indi
que, une revue d'esiiril moderne, où l'artiste el
l'industriel trouveront, pour instruire el affiner
leur goût, les modèles de l'antiquilé et de la Ke-
naissance auprès des œuvres plus inégales d'au-
jourd'liui.
Les cinq fascicules déjà publiés Sont ricin ^
d'informations trts variées, qui nous promènent
par toute l'Italie. L'Art et l'archéologie antiques
comptent d'intéressantes reproductions du Nio-
bide de Subiaco cl des bronzes votifs de Vado ; le
MoviMi Age est représenté par les éludes de Jl.
Melani sur l'Art décoratif, de M. Kicci sur les
portraits de Bonit'ace Vlll (avec des phototypies
du luisle el du tcunbeau conservés dans la crypte
de Saint-l'ierre, et des deux si curieuses statues
de lloli);^;ne el de l'iorcnce) ; la Keiiaissance a,
pour sa part, une superbe gravure de la Vénus de
Lorenzo di Credi. récinimenl exiwsée au Musée
(les Offices, et une étude de M. Ansolmi sur les
majolicpies des Didla Kol)bia conservées dans les
Marelles. (Juaul à l'Art moderne, il est célébré
)>ar de vaillants écrivains qui se sont fait un nom
dans lalilleratuie. Panzacchi nous parle du sculji-
leur Harberi, el Molmonli du peinln' l''avretlo;
(i.ibriele (l'Aiiimnzio va nous décrire la vie el les
œuvres de Filippo Palizzi. Des études détaillées
sur les porcelaines do Doccia, sur les fers forgés
d ' Sienne el les bois sculptés de Vienne sont ac-
compagnées tl'une importante séries dj modèles
décoratifs.
Celle publication brillante et pleine do promesses
se complète par un courrier meusu-l où .sont
abiinilainminl réunies le» rècenles nouvelles d'Art
el d'arcliéologir, en mémo temps que des notices
scionliliipies dèvelii)i|iéea.
VX je ni' saurais mieux lermiiu^r ce compte retulu
(|u'eu Iraduisaut le premier des sonnets dont Car-
ducci a fait le royal cadeau à Vllntin nrlisliru e
iiidiistriale. (Ces sonnets, pour célébrer la Ite-
naissance de l'.Vrt italien, évocjueni lu légende (pii
fait découvrir i\ Nicolas do l'ise lu tl|;uro do lu
Vierge dans la Phèdre antique sculptée au sarco-
phage de la comtesse Béatrice) :
« Au sourire d'avril qui de la grave — verrière
éclotct illumine la messe, il semble que 1^ charme
grec ravive — le marbre funéraire de la comtesse.
« Sur le dévot peuple au sol incliné — la voix
de l'urgue s'épand puis.sainment — et s'élève el
tousse el murmure étouffée ; — et le soleil darde.
El Nicolas contemple.
« Par la por.e entr'ouverle la mer — se voit au
loin trembloter, la brise — envoie des parfums,
l'amandier ileuri
« Incline ses rameaux. El dans la litanie — qui
invoque et prie, divinement humble — de la
gloire de Phèdre sort Marie. »
A. Pératé.
Tour du Monde. — 17V.I' livraison. — Bang-
kol<, par M. Lucien Fournereau. — Voyage exé-
cuté de 1889 à 1891. — Quatorze dessins de Bazin,
Privai, Devos, Berg, Riou, Uuffe, J. Lavée,
A. Paris, Bocher, Boudier, Taylor, Maynard,
Uotorbe, Berleault, Kousseau et une carte.
Journal de la Jeunesse. — IVii' livi-aison. —
Texte par Louis Cliampol, M"' Barbé, Jean
Valais. H. Meyer el A. Saint-Paul.
lUustrationsde : A. Paris, Myrbach, Le Blaiit, etc.
Bureaux à la librairie Hachette et CJ', 7'.*. buu-
jevard Saint-Germain, Paris.
Vuitiire.s-rc.slauraiit .><uc U>m ligaes
Service d'Eté 1894
Nous sommes iufonués de l'acco^'d inter-
venu eiit'.e la Coin|)agnie des chemins Je fer
de l'Est el la Compu^'iiie des wagons-lit ■;,
pour la création d'un nouveau service de voi-
tures-restaurant entie l'uris, Reims el Cliar-
leville, depuis le i" juin.
Le tt Dining-Cur » fail parlio du train
express quillanl l' iris (ICst) à 4 h. 3j du
.soir; arrivée îi Reluis à 7 h. 10, et i.;iiarie-
ville ix U heures. D.ius l'uulre sens, il fail
partie de l'E.x.pres-^ de Cliarlevillc à 81i. 30d i
malin; arrivée à Rei'V.s ù U h. 57, el i\ Paris .'i
midi \'i.
D'autre part, à dater du lô juin, a été repris
également le service de wagon restaura ut
entre ruris-Liluiumont el vie: vcrsii par l''S
trains express ((lie la Compagnie do l'Ksl m"t
en circulation cliaque été pour desservir 1. s
célèbres villes d'caii de son réseau : C^onUvxé
ville, Vittrl, l'iombièrcî, Marligny el Uour-
bonnoles-Uains.
Dépari de l'uris ù 10 li. "JO «lu malin el arri-
vée à Cluiimonl à ',* li. ".'(i. Dans lo sons du
retour, départ de Cliauinoni à \ h. îl cl arri-
vée ù l'uris à 7 h. iô du soir.
Le double service quoliilieo des voiluros-
rcstaiirunt entre l'uris el Nancy et Taris-t '.hu-
ions siir-Maruo, déj.\ bien connu et .ipprécio
du public couliuue, on outre loulo l'unude.
200
LA CIIRONIQUI'; DKS ARTS KT \)K LA CURIOS
CHEMIN DE FER D'ORLÉANS
Excursions aux stations thermales et bal-
néaires des Pyrénées et du golfe de
Gascogne, Arcachon, Biarritz, Luchon, Sa-
lies-de-Bèarn.
Tarif spécial (j. V. ii" 100 (Orléans).
Des billel.s d'Aller ol Kutuur, avec réduction de
25 0/0 eu 1" classe et de 20 0/0 eu 2« et y« classes
sur les prix calculés au tarif général d'après l'iti-
iiéiairo elï'ectivemeul suivi, sont délivrés luute
l'année, à luutes les slalions du ré.^eau de la Guiu-
pai,'ine d'Orléans, poar les stations balnéaires et
tlierinales ci-après du réseau du Midi :
Alet, Arcachon, Argelès-Gazost, Ax-les-Thermes,
Baguères- de-Bi;{orre, Bagnéres- de -Luchon, Ba-
nyuls-sur-Mer, Biarritz, Boulou-Perthus (le), Cam-
ho-Ville, Capvern , Géret ( Amélie-les-Bains, La
Pieste, etc.), Gouiza-Montazels, Dax. Guétliary
(halte), Hendaye, Lamalou-les-Baius. Laruns (les
Eaiix-i3onnes, les Eaux-Ghaudes), Oloron-Sainte-
Rlarie, Pau, Pierrelitte-Nestalas(Gauterets), Prades
(Le Vernet et ilolitg), Saint-Girons, Saint Jean-de-
Luz , Saint-Flodr ( Ghaudes-Aigues) , Salies-de-
Béaru, Salies-du-Salat et Ussat-les-Bains.
Durée de validité : 15 jours non compris les
jours de départ et d'arrivée.
Tout billet d'aller et retour délivré au départ
d'une gaie située à 500 kilomètres au moins de la
station IhermcJe ou hivernale, donne droit, pour le
porteur, à un arrêt en route à l'aller comme au re-
tour. Toutefois, la durée de validité du billet ne
sera pas angmentée du faits de ces arrêts.
La période de validité des billets daller et retour
peut, sur la demande du voyageur, être prolongée
deux fois de dix jours, moyennant le paiement aux
Ailministrations, pour chaque fraction indivisible
di- 10 jours, d'un supplément de 10 0/0 du prix
tul;d lin billet aller et retour.
.WIS. — La demande de ces billels doit être
faite Trois Jours au moins avant le Jour du dé-
liart.
CIIK.MINS l)K l'i:i; LK
PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE
BILLETS d'.^LLEK ET RETOUP.
de Paris à Turin, Milan, Gènes, 'Venise
(via Mont-Genis)
1" classe 2° classe
Do Paris à Turin . .
— Milan . .
— Gènes . .
— Venise .
Validité : 30 jours.
147 fr. GO lOi; fr. 10
lljli 35 119 .1
167 10 119 15
216 35 154
Arrêts facultatifs sur tout
le parcours. — Franchise de 30 kilogrammes de
bagages sur le réseau P.-L.-M.
La durée de validité des billets d'aller et re-
tour Paris-Turin est portée gratuitement à 60 jours,
lorsque les voyageurs juslilient avoir pris à Turin
du billet de voyage circulaire intérieur italien.
D'autre part, la iiuiée de validité des billets d'aller
et retour Paris-Turin peut être prolongée d'uue pé-
riode unique de cjuinze jours, moyennant le paie-
ment d'un supplément de 14 fr. 75 en 1" classe ou
de 10 fr. 60 en 2'^ classe.
Ges billets sont délivrés toute l'année à la gare
de Paris-Lvûu et dans les bureaux-succursales.
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
En vente aux Bureaux de la GAZETTE DES BEAUX- ARTS
110
14-2
143
160
ICS
211
249
261
323
476
5G3
579
606
667
78ô
846
PEINTRES
P. Delaroche
Antonello de Messine
J. Bellin
Donatello
J. Bellin
Ingres
'Van Eyck
Raphaël
Michel- Ange
Rembrandt
SUJETS
Portrait d'Horace Vernet
Portrait de Condottiere
Vierge au Donateur
Statue équestre de Gattauiehxta. . . .
Vierge
Œdipe
L'Homme à l'Œillet
Vierge de la Maison d'Orléans
Buste du Dante
Crépuscule
— (Epreuves d'Etat)
— (Japon)
— (Parchemin monté)
Tête de cire du Musée de Lille
Dom Guéranger
Monseigneur Pie
Léon XIII
Fragment des Disciples d'Emmaûs.
Le Père Hubiu
PRIX
DES ÉPREUVES
Avant
Avec
la lettre
la lettre
Épuisé
5
do
5
do
5
do
5
do
5
15
6
Epuisé
10
20
10
Epuisé
5
20
10
25
30
—
40
—
20
10
Epuisé
10
30
6
25
10
10
1)
10
■J
Le Rédacteur e>i chef, gérant : ALFRED de LÛSTALOT.
Paris. — Imprimerie tte la Presse, 16, rue du Croissant. — Simar'
N- 26. — 1894
BUREAUX : O, RUE FAVART
28 Juillet
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Les aboim/s à une annie entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent grjliiicement
U Chronique des Aits et dj la Curiosité.
Uil an.
PARiS ET DÉPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
X tr
Nous avuns la ilmilrur il'aiiii'iiircr
la niurt do M. Edouard ANDRE, au-
cion membre des jurys di' in'iutiin',
]jr(''sid('nt-('un<latfiur de la Sucii'li' des
Arts décoratifs, el l'un des proiiriiMaires
de la (iiizetlc des Heaux-ArlH.
Nous prions nos lecteurs de se reiior-
ter au nuini'ru d'aoïU do la Gasel le; c'est
à la lîevue qu'il appartient de rendre
liommaL'e à la nn-nioire de M. André.
MOUVEMENT DES ARTS
Œuvres de J.-F. Raffaëlli
Venic fail.; lo 21 juin par M< T. Cmkvaluku
elM. 0. l'iirii.
l'rmluit : 3.J.430 fr.
Tviu.KAi X. — 1. Le Marcliaii.l d'Iiahils : l.(XIO.
— 3. Paysans norinand-s. au inarclié : HOfl. — 4.
Les C.liovaux, sur la roule : ij.lXHJ. — û. La Nrig>' :
;) 000. — (i. La lloulc aux Rraiids arhns : 840. —
7. L'Ane, sur la bulle : 8ô0. — 8. Les Vieux
rhevaux blancs ; 900. — 10. La Seine: 1.4.-|i).
— 1.1 Le Di-Ki-l aux portes do l'aris : i.m\. —
\'\. La Place de la Uépul)li<p\e : 8(H). — 15. Sur
lo boulivard : .").IMI0. — 17. Citoyens! : '.«II, —
m. Le I''ruilicr napolitain el son Ane ; 900. — 20.
Diiiianchi' matin : 3.000.
Scii.i'ii liiis. — 41. Monsieur it Madame Pc-
nis, bronze !\ cire perdue, exemplaire uni(|uu ;
<i00. — VJ. Prolil de canlonnier. bronze à cire
perdue, éililé iV l.'i e.xemplaires : 220.
. R. V., faite
M. C l'i:iii,
La venle de la collection de M
22 juin par M" P. r.in;vALi.ii:ii il
j.roduit (iO.'KK) fr.
Prix principaux :
2K. ('Ii(ii>liii. .lennes li'imues l'iidormies : 2.iC)0
— 48. l'ortliiii/. Lu Procession ; ;l.U0O. — O;),
Jncqiie (Charles). Berger et son troupeau : 7.150.
— 127. Ziem. Venise : 2.600.
Une vciite de tableaux modernes, de la collec-
tion de feu M. Kastor, et de diverses autres
collections, faite le 29 mai, par M- P. C.iikvallieb
et M. G. Peth-, a produit 83.000 fr.
Prix principaux :
5. Dupré (Jules). Chaumière, près d'un ruis-
seau : 5.000. —10. Roybet. Seigneur Louis XIII:
:i..")ûO. -- 12. Sclireyer. Chef arabe et son es-
corte : 8.000. — 28. Di»: (N.). Ramasseuso
d'herbe : 6.000. — 32. Fninrais. Paysage d'IUi-
lie : 1.090. — 02. /A'.m. Venise : 10.000. — C^.
/;e4vifl)rf. Jeune Ullc, en buste. Aquarelle : 1.220.
La vente apn's décès de M-» veuve Th. G.,
faite les 25 cl 2<i mai, 12. rue Murill». par M* P.
CiiKvvLLiEH, MM. .Mannueim el SoiiiAi-^. a pro-
duit 92.^00 fr.
Principaux prix :
Tai'isskiiies. — 241 ft 213. Suite de trois tapis-
series de Hruxelles <lu xvf siècle exécutées
d'après les carions commandés ft Jules Itoniain
par le duc de I-'errare Les sujets siuil lires do
lliisloire de Scipion l'Africain : 20.IIIK). — 2i4.
(iramle tapisserie llamande du xvi* siècle repré-
sentant des persnnnat;es vêtus i\ l'orientale :
;j (X)U _ 245 à 247. 'l'apis.series llamandes du
XVII* siècle. Chasses au lion et au cerf : 7.100.
L;i c.illci-tion de céramiipie et objets d'arl do
fiu .M. O. du Sartel a élé veiuluo i\ lllolel
Drouol. salle t'., du 4 au 9 juin, par le ministèro
de M- P. Ciikvm.i.ikh il M. Mansiikim. Klba pi»-
duil 2l5.9:tO fr. pour un lolal de près de huit
cenls nuinér>>s.
La venle de la colloclio» de M. de Snmpayo
ip.ircelaines, faïences, lablcaux el objets d'iirli.
'-302
LA CIIHONIQUE DES AUTS
failli les 12, 13 el l'i juin, par .M" P. l '.iiicvAi.r.iKi;
et M. Manniikim, a pi-oiUiit 68.200 Ir.
Un cabaret do vioiix Sevrés, pâte leiulce. aimée
1764, a été adjugé 4.800 fr.
La vente de tableaux nioderncs oITerts par les
artistes pour M'"" veuve Tanguy .s'esl l'aile le
ajuin par M" P. Ciikvallikk et Jl. (i. Phiit, <■! a
produit 14.201 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Au Musée du Louvre on vient de réunir
dans une même salle toutes les faïences ita-
liennes dispersées jusqu'ici de tous côtés.
C'est dans l'ancien Musée des Souverains
qu'on les a installées.
Aux acquisitions précédemment annoncées
faites par l'Etat aux Salons de 1804. il faut
encore ajouter : âIiisb de la Som-ce, statue
marbre, de M. Jean Hugues (Champs Elysées)
et Brii.<xerœ de campagne en Bavière,
tableau de M. Lieberman (Ctiamp-de-Mars).
L'Union des Arts décoratifs continue, cette
année, la série doses euacoursen s'adressant
aux artistes et aux élèves des écoles.
En fixant son choix sur une composition de
tenture, la Commission d'enseignement a
pensé que rien n'était plus propre à provoquer
la conception de inotirs empreints d'origina-
lité et à stimuler l'imagination des artistes et
des élèves qu'un concours spécial à l'industrie
de la soie.
Pour concourir il faut justifier de la qualité
de Français.
Les concurrents devront remettre leurs pro-
jets au siège de l'Lnion centrale des Arts dé-
coratifs. Palais de l'Industrie, porte YII, du
1" au 8 oi-tobre.
Il y aura une exposition publique des œu-
vres présentées, avant et après le jugement.
Prix à décerner pour le concours entre ar-
tistes : Premier prix. l.&OO francs; deuxième
prix, 1.000 fr. ; troisième prix, 500 fr.: trois
mentions de 200 fr. ; quatre mentions de
100 fr. Au total : 4.000 francs.
Prix à décerner pour le concours entre
élèves : Premier prix, 500 francs; deuxième
prix, 300 fr. ; sept mentions de 100 francs.
Ensemble : 1.500 francs.
Le Conseil supérieur de l'Ecole des Beaux-
Arts, a rendu son jugement définitif pour le
Concours Chenavard. L s lauréats sont
MM. Rouault et l;oger, pour la peinture; Le-
grand, Guillaume et Magrou, pour la sculp-
ture ; Daussin, pour la gravure ; Berger et
Duquesne, pour l'architecture.
l'ne i:xposition des Iieaux-.\rts aura lieu à
Saint-Maur-les-Fossès du 2 au 2:i septembre
prochain.
Pour fêter le deuxième centenaire de Jean-
l'art, la ville (le Dunkerque organise en ce
moment au Leughenaor, dans l'ancienne
c.liambre de commerce, une Exjiosition histo-
rique.
I^a Société des Beaux .\ ris de Nice ouvrira
sa prochaine Exposition le 5 janvier 1803, au
Palais du Crédit Lyonnais. L'Exposition du-
rera jusqu'au l.j mars environ.
Académie des Beaux-Arts
Séance du l'I jaillel
La séance est iirésidée par M. iJaumet.
M. le Ministre de l'instruction publique et
des Beaux-Arts invite l'Académie à honorer
de sa présence la distribution des prix du
concours général entre les lycées et collèges
de Paris et do Versailles, qui doit avoir lieu
sous sa présidence, le lundi 30 juillet, à midi.
Ce jour-là et à la même heure, le jugement
du concours pour le grand prix de gravure
devant avoir lieu, l'Académie regrette de ne
pouvoir se faire représenter à cette céré-
monie.
M. Duplessis est désigné comme lecteur à
la séance publique des cinq Académies du 25
octobre prochain. Il lira une notice sur le gra-
veur Robert Xanleuil.
La séance publique de l'Académie des Beaux-
Arts est fixée au samedi 3 novembre.
L'Académie, n'ayant pas décerné le prix
Bordin sur le sujet proposé, a attribué les
revenus de cette fondation en 1898 de la ma-
nière suivante ;
l'ne médaille de 200 francs à M.Paul Eicher
pour son ouvrage : Anatotnie artistique :
Deux médailles de 500 francs chacune :
l'une à M. Charles Yriarte pour son ouvrage :
Matteo Civilati. sa rie, son œuvre, etc.:
l'autre à M. Rocheblave pour son volume : les
Artistes célèbres, les Cochin.
L'Académie des Beaux-Ai'ts s'est réunie à
l'Ecole des Beaux-Arts pour y juger le con-
cours de peinture du Prix de Rome. A la suite
d'une discussion de ]ilusieurs heures et d'une
interminable série de tours de scrutin, elle a
rendu le jugement suivant :
(irand prix de Rome :
MM. ,lulos-Marie-Auguste Leroux, né le 14
avril 1871, à Paris, élève de M. Bonnat;
Adolphe Déclienauil, né le 19 juin 1868. à
Saint -.\nibreuil (Saône -et -Loire), premier
second grand prix de 1891, élève de MM Bou-
langer, Jules Lefebviv; et Benjamin Constant.
Premier second grand prix :
M. William-Julien-Emile-Edouard Laparra,
ET DE LA CURIOSITÉ
am
né le 25 novembre lH7:i, ù Bordeaux, élève de
MM. Jules Lefebvre, Bouguereau et Tony Ro-
bert Fleury;
Deuxième second grand prix :
M. Emmanuel-Michel Benner, né le 17 juillet
1873, à Gapri, élève de MM. .Iules Lefebvre
Benjamin Constant, Henner et Tony-Robert
Fleury.
Le sujet ([ue les concurrents avaient eu à
traiter était celui-ci : « .Judith présentant la
tète d'Hulopherne aux habitants de Béthulic. »
M>L Leroux et nôchenaud iront à Rome
toux deux : le premier, comme de coutume,
pour un espace de quatre ans, le second iJour
trois ans seulement, la place qu'il doit y oc-
cuper étant celle du grand prix de l'an der-
nier, M. Mitrecey, décédé à la lin de cet hiver.
NOUVELLES
^% Oa termine actuellement, à l'École des
Beaux-.\rts, le monument «levé à Duban, l'é-
minent architecte qui restaura le chiUeau de
Bloi-;, la Sainte-Chapelle, le chùteau de Dam-
pierre, la fai;ade du Louvre, et qui, en IX-Vk,
acheva la construction de l'Ecole des Beaux-
Arts et y éleva dans la grande cour le portique
du château d'Anet.
.Sur un [)ie(l de marbre blanc, dans lequel
est taillé, en cariatide, im enfant, est posé le
buste en bronze du maitre, qui se détache
d'un fond de maibro où sont modelées des
branrhes de laurier.
Ce monument, qui est placé à l'entrée de la
salle de lllémicycle, est l'ifuvre de M. Cuil-
laumo. directeur de l'Académie de France à
Rome.
*** La Société des Parisiens de Paris et la
Société des .\rlistcs lilliographes français, i|ui
a fait l'année dernière une exposition d'i ouvres
de Charlet, ont décidé do prendre l'initiative
d'un monument à élever à cet artiste.
**^ Un démolit en ce moment l'ancienne
succursale du couvent des Oiseaux, (irande-
Jîue dlssy. pour- y installer la nouvelle mairie
des Mouhneaux. En procédant ù ci! travail, les
ouvriers ont trouvé, sous une couche de blanc,
un plafond décoré do certaines figures ullégo-
riciues, ipio certaines personnes allribuenl à
Boucher ou à Krugonard. Dos exports ont été
appelés il donner leur avis sur la di'couvorlo.
^*^^ \'n médaillon do Charles Bigot, notre
regretté collaborateur, vient d'être placé sur
sa tombe au cimetière du Pére-Lacluiise ; lo
monument est l'nuvro do M. (iuadet. archi-
tocte, lo médaillon est do ^L K. Barrias.
*** Cn vient d'inaugurer, à la Salpélricro,
les bu'-tes de Baillargcr et do .lonn Pierre
l'alrct. Ces doux bustes sont dus aux sciilp-
tours Malherbe et Ludovic Durand.
+** Un Comité, présidé par M. t'.linllemel-
Lacour, a organisé une souscription pour éle-
ver un monument funéraire i\ la mémoire do
j'anc.en ministre K. Tirard. L'exécution on a
été confiée à M. de Saint Marceaux. Son pro-
jet représente, assise devant le tombeau, la
statue du heroir adossée à un fond de pierre
sur lequel est sculpté le médaillon de l'ancien
président du Conseil.
*** .\u cours de travaux de terrassement
exécutés rue Suger, on a trouvé un cercueil
de métal renfermant de petits vases en poterie
de forme antique et une lirique rouge portant
à sa partie médiane une bande d'émail vert
et jaune. Ces objets ont été remis au musée
Carnavalet.
■if*if Un Comité pour élever une statue à
Alexis de Tocqueville est en formation. Il
comprendra des membres de l'Instilut, des
hommes politiques et des publicistes.
if*jf yi. Mil ne-Edwards a pi-ésenté à l'examen
de r.\cadémie des Sciences une série de figu-
rines en ivoire sculpté, provenant de la
I' Grotte du Pape », station quaternaire de
Brassempouy (Landes). Ces objets, qui ont
été découverts par MM. Ed. Pielle et J. de
Laporterie, gisaient à cOté de vestiges de
foyers, au milieu d'ossements. L'un d'eux,
ayant servi do manche de poignard, figure le
tronc d'une femme « stéatopygique ■• sans
bras, rappelant quelque peu la « Vénus hol-
tentote " : un autre représente une télé de
femme au type mongolique et aux cheveux
longs.
:),** A l'occasion des fôtesdu 12G-' centenaire
de Hoche à Versailles, on a inauguré lo
bassin du Plat-Fond, abandonné depuis près
d'un siècle et qui vient d'rtra restauré par
M. Marcel Lambert, architecte des jialais de
Versailles et Trianon. Ce bassin, autrefois
nommé « Pièce des Dragons » avait été conçu
par .Iules Mansard et complété au commen-
cement du règne do Louis XV.
**^ Un monument funéraire a été inauguré
lo l'i juillet au cimetière do lîruvillo (Meurihe-
et-Moselle), sur l'emplacement où furent en-
terrés les 850 soldats français ipii périrent
dans la bataille du lu août 1870. Ce monu-
mentest l'u'uvro du sculptcurJ.-B. Aube.
+** L'inauguration du monument do Léon
Cladel, à. Monlauhan. n-nvro do Nf. Kmile
Bourdelle. est lixéo au dimanche 0 août cl
sera présidée par M. Kouion. directeur des
Boaux-.Vrls.
jt;** Le Conseil munic-qnil de Icnilouso vient
do décider l'éro.-tion d'une statue A tioudouli,
poète populaire toulousain. M.M. Falguièro 01
Morciô ont nccoplé do faire le monument.
*** Dos Voleurs .se sont introduits nuitam-
ment dans li's salles du Mu^éo ilo Long-
l'Iiamp, i\ Marseille, et y ont soustrait les ob-
jets suivants :
1" l'iio pi'inliirc de Kiircl du .Iiinlin (ItïlVlGTSi,
sur loilr, Imiiti'ur 0 m, .\><, liirunir U m. -V^. oludf
de Inrsi' d'Iioiiiino, porliiiil lo numéro 3807 ; —
'i- Um- |ii-iiiluri> iillrilnit'i- A Desporli'», sur toili-,
Imiitriir 0 m. f>7, liir^i'ur U ni. f>7 (la loilo a été
r.iupri' à Ki-i'iitiiiirlri-s environ ilii clirtssi.s): Un liè-
vre et des grives. Lo panneau purtunt lo n"47 et Tins-
204
LA CHRONIQUE DES ARTS
ci'iplion : Gil'ier mort; — \i" (In |initr:iil iiré.siuué
(li> .Icun Racine, cnpié par Vivien; — 4" Un dessin
lie \'an Dyck, pliiiiK? frottée san^nine, liauleur
0 m. 20, lart^eiir 0 m. 16, représentant un saint
aux pieds de la Vierj;e et de l'Enl'ant Jésus; —
5» Un dessin de llenilirainll à l;i pierre d'Italie,
hauteur 0 ni. 11, largeur 0 ni. II : iicirtrait du
peintre; croqnis ; — 6° Un dessin attribué ii
Daniel de Volterre, avec corrections de Michel-
Ange, hauteur 0 m. 28, largeur 0 m. 20 ; une li-
gure vue do face, la tête inclinée on avant ; es-
quisse à la sanguine. Ce dessin ai'-h' lirut:iliMiierLl
arraché de son cadre.
La police, mise sur pied, n'a pu rien décou-
vrir, et on jjenso que les voleurs sont les
mêmes qui ont dérolié les bijou.x du Jlusée
Borély au mois de mars dernier.
**:(; On sait que le Musée de Berlin possède
les volets du fameux retalde de Jean et
Hubert Van Eyc-k, dont les panneau.x centraux
demeurent à l'épli.se Saint-Bavon, à Gand.
destination originaire du retable. Ces pan-
neaux, au nombre de huit, étant peints des
deux côtés, ne pouvaient malheureusement
se trouver exposés dans leur ensemble, on
n'en pouvait voir qu'un seul côté. La Direction
du Musée a résolu di les faire scier dans leur
épais.seur et cette délicate opération a parfai-
tement réussi ; puis on a remplacé les pan-
neaux manquants par une ancienne et bonne
copie.
:(:*,!; Un groupe d'artistes éminents et d'écri-
vains d'art, oïL nous relevons les noms de
plusieurs conservateurs des principauxMusées
de l'Allemagne, vient de fonder une Société,
sous le nom de " l'an ", qui organisera des
Expositions et des Représentations théâtrales
et publiera une revue mensuelle, comme
organe de la Société.
**;(: La reine d'Italie a fait don au Musée
ethnographique du Collège romain de sa belle
collection d'ornements féminms d'Abyssinie
en filigrane d'argent.
**:(= Le P. Scheil, dominicain français, chargé
par le Gouvernement ottoman de faire des
fouilles à Abou-llabba, dans la région de Bag-
dad, a retiré des ruines de l'ancienne Sippara
lilusieurs centaines de contrats de la dynastie
de ivammourali, des fragments de syllabaires,
quelques hymnes et une collection curieuse
de pots affectant la forme d'animaux. Ces ob-
jets seront conservés au Musée de Constau-
tinople.
**:(: On écrit d'Alger : « Les fouilles de la
basilique de Tigzirt Rusucum sontaujourd'liui
terminées. L'édifice, entièrement déblayé, se
compose de trois nefs divisées en onze travées
soutenues par de doubles colonnes. Dans
l'abside deux portes, encore en place, commu-
niquent avec les sacristies. La basilique de
Rusucum était une des plus belles de Mauri-
tanie. Bâtie avec les matériaux des anciens
temples, elle contenait plus de cent colonnes
dépassant un mètre de diamètre. Enfin le sol
était entièrement recouvert d'un dallage de
mosaïque. Une grande partie de cette riche
décoration a disparu ; cependant certains frag-
ments ont été retrouvés. Au milieu île motifs
ornementaux des plus élégants étaient inter-
calées une foule d'inscri[itions, de devises, do
maximes morales et de scènes symboliques,
comme le sacrifice d'.\brabam. i lutre les sculp-
tures trouvées, il faut en signaler deux des
Iilus intéressantes, représentant une Martyre
et Balaam frajipant son ànesse. L'architecte
départemental chargé des fouilles par le Mi-
nistre de l'Instruction publique pense que la
basilii|ue a pu être construite au v siècle,
restaurée au vr et détruite par un incendie,
probablement à l'époque de l'invasion arabe.
j^** .\u cours des recherches archéologiques
qu'il poursuit en Egypte, le docteur Fouquet,
du Caire, a trouvé deux magnifiques coupes
royales qu'il vient d'olfnr au Musée du Lou-
vre. L'une d'elles porte le nom du sultan
Bibars, l'autre celui du sultan El Moïad ; leurs
inscriptions, bien conservées, fournissent des
renseignements pour l'histoire encore incom-
plètement connue de ces princes mameluks.
Elles seront (irochainement exposées dans la
salle des Faïences orientales.
-»>08C-«t-
Le Nouveau Musée de Bâle
La ville de Bàle possède, depuis peu, un nou-
veau Musée : le Musée historique. Ouvert il y a
deux mois, il est installé dans l'ancienne église
dos Gordeliers.
On y remarque de nombreux objets artistiques
ou archéologiques ; armes, céramiques, jouets,
meubles, vitraux, etc.
Dos reconstitutions historiques ont été aména-
gées avec beaucoup d'intelligence et de goût. Dans
les chapelles, converties en pièces distinctes, ont
été disposées successivement : une saUe de che-
valerie de 1.j40 ; une ancienne cuisine ; une salle à
manger de l")80, provenant de Spiessof : une
chambre à coucher do 161M3, provenant de Stras-
burgerhof ; un saloi français du xvn' siècle : une
autre pièce (nouveau style) do 1787, c'est-à-dire
de la lin du xvra" siècle.
Entin, comme i-econstitution tout à fait particu-
lière du passé, des soldats suisses sont représen-
tés fidèlement avec leurs costumes, lansquenets,
gardes-suisses du roi de F'rance, etc.
Les Fouilles en Tunisie
Deiniis l'établissement du protectorat français-
dans la Régence, les études archéologiques ont
donné des résultats parliculièrement remarquables.
On doit une moisson de trouvailles aux missions
Héron de Villofosse, Cagnat et Saladin, Salomon
Reinach. De nouvelles découvertes capitales vien-
nent d'être faites par le service beyiical des anti-
quités dans les ruines de la villa romaine dont il
a entrepris le déblaiement A Oadna.
Trois nouvelles chambres, ornées de motifs géo-
métriques alternant avec des oiseaux et des mas-
ques de théâtre, ont été dégagées. Elles s'ouvrent
à droite et à gauche sur des apparlemeuts qui
n'ont pu encore être explorés. La dernière chambi'e-
ET DE LA CURIOSITÉ
205
est reliée par un couloir à une vasle salle, aussi
remarquable par ses tlispositions architecturales
que par la richesse de sou ornenienlation.
(jiiiq col'innes calc;i.ires qui soutenaient le toit la
divisent en deux parties, l'une enveloppant l'autre.
La première, attenant directement au mur à
l'ouest, est, sur les trois autres cotés, séparée par
la colonnade du promenoir extérieur. A lest s'ou-
vrent les portes de trois cabinets parfaitement
symétriques et décorés d'une manière identi([ue :
les murs sont revêtus de stuc blanc orné de l^res-
qucs ; l'une de ces peintures, représentant deux
masques de théâtre, a pu être enlevée et trans-
jxirlée au Musée du Bardo ; le pavé est formé de
mosaïque blanche présentant chaque fois au
centre, dans un cadre rectangulaire de 0 m. 40 do
coté, une tète de divinité champêtre ; le seuil des
chamjjretles est orné d'une rosace.
La mosaïque do l'atrium proprement dit pré-
sente les dispositions suivantes :
Le pourtour se compose d'une série de cinquante-
h\iit médaillons placés sur deux rauKS et renfer-
mant chacun un sujet dilVérent, quadrupède,
oi.seau ou motif géométrique. Dans l'entrecolon-
nemenl se développe une fri.se avec des lions et
des panthères poursuivant des cerfs et des biches.
Enfin, dans l'espace circonscrit par la colon-
nade, s'étale le tableau principal.
Il représente une exploitation afîi'icole de l'épo-
que romaine. Au fond, l'Iiabitation du maître,
une furiiic à façade monumentale, avec une porte
cochèi'e, une seconde porte plus petite, et deux
fenêtres au premier éla^'e. Contre la maison est
dressée une charrue ; sous le porche un berger se
repose, appuyé sur sa houlette et passe en revue
son troupeau de chèvres qui rentrent du [làtu-
rage.
Devant la ferme .se trouve une forte hutte cpii
servait d'abri aux esclaves, et l'abreuvoir, ali-
menté par un puits à balancier, analogue i ceux
que l'on rencontre encore souvent en Krance, sur-
tout ilans les i)ays où le bois est abondant : un
valet inanieuvre h' lléau piuir donner ft boire !i
deux chevaux,
A droite, un esclave fouaille un mulet pesam-
nieul chargé ([u'il conduit sans doute au niarclié
de la ville voisine; un laboureur pique de l'ai-
guillon deux bo'ufs attelés fi une charrue.
D'autres scènes d'idylle ou do chasse entourent
le paysage ceiilr;il : à droite, dans une prairie
omliiagée, un berger trait .ses chèvres, un autre
ciiiilli' lies fruits qu'il dé|)osc dans un pan du sa
tuuiqui' ri'Ievée, un troisiémo est assis rt joue de
la llùlr double.
Au milieu, le cadre change et devient monta,
gueux et sanvagi' : nu premier plan un sanglier,
assailli par deux molossis que des valets de cliiens
s'jlVorci'Ut de retenir, se rue sur un Homnin do-
bout qui le transperce do sou épieu; plus loin,
un chasseur, se dissimulant sous une peau de
chèvre, rainpo sur les gem>ux ou pini.ssaiil uno
compagnie (le perdreaux et de cailles dans un
large |iannean ti'Uilu divaiil elles. ICnlln, fi gauche,
uno liiumo blessée tient tète i\ deux cavaliers
montés sur îles chevaux fougueux qui l'achèvent
i\ ciuips de javelots, tamlis ipi'uu Iroisièmu per-
sormage s'éloigne au galop, avec un gesli> do vic-
toire.
Le nombre des menus objets trouvé» dans les
fouilles est peu considérable : cela s'explique par
ce faitque la maison a du être déménagée et aban-
donnée au moment de l'invasion des Vandales, et
(ju'elle est tombée de vétusté. Nous citerons ce-
pendant un moule de lampe chrétienne, en partait
état, objet d'une grande r?relé en Afrique, et une
serrure en fer d'un mécanisme ingénieux.
{Le Temps).
Académie des Inscriptions
Stances 'les i:i et i'O Jiiillel
Fouilles en Egypte. — M. N'avilie, de Genève,
correspondant de l'Académie, communique à
l'Acadéniio une série de photographies des
fouilles jadis commencées à Deir et Baliari
(Egypte), par Mariette-Pacha, et qu'il poursuit
en ce moment avec espoir de les mènera bonne fin.
lins-relief trouvé en Syrie. — M. Clermont-
Ganneau a reçu de iL Max Berchem la photo-
graphie d'un bas-relief en basalte gisant sur la
place principale de SoneidA (Syrie). Ce bas-relief,
qui paraît représenter uno scène de la Giganto-
macbie. est à rapprocher d'un bas-relief égyptien
du Louvre où l'on voit le combat de Horus contre
Set ou Typhon. D'après M. Clermont-lianneau
cette scène serait, jusque dans ses moindres
détails, le prototype du combat de saint Georges
et du dragon.
La séance s'est terminée par la leclure, faite
liar yi. Koucarl, d'une partie de son travail sur
les Mystères d'Eleusis.
M. le président annonce à l'Académie le décès.
à Veni.se, où il s'était lixé depuis dix ans, de sir
.Vustin Layard, as.socié èlrang- r. M. P. Meyer
fait l'éloge do cet explorateur et rappelle les
voyages et les travaux do ce polyglotte distingué.
Nous avons consacré une notice nécrologique à
M. Layard dans notre dernier numéro.
M. le secrétaire perpétuel lit le rapport semes-
triel sur les publications de l'.Xcadémie, et cous-
talc que toutes les grandes collections sont eu
voie d'avancement.
Les collections des Mt'dicis. — M. Mûnl/ con-
tinue et termine la lecture de son Mémoire sur
les collections dos Médicis.
Epiiiriipliie. — M. C.lermoiit-Gnnncau donne
ipielques détails sur un bas-relief trouvé i\ Soueida,
et représentant une gigantomacliio. Hercule (uant
à coups de llèches un des géants, et Jupiter relo-
naul le soleil pour favoriser la victoire du héros,
(le bas relief doit provenir de Maximianopolis,
ville fondée par Maximien, et repré.si'uler une
apothéose de Mnxiniieu sous les tnils d'Iler-
culi<. portant lo costume d'un officier de cnvnlerio
romaine,
AL lo secrétaire perpétuel doinio connaissance
des ouvrages olïoris en iiomniage l'i l'.Vcailémie.
M. Héron de Villefossit communique une Note
de M. Victor Wailje sur des piùntures murales
intéressantes trouvées i\ ('lierrholl eu l.*.*!.
l'ouilles. — M. HéMu de Vjllefosso coninui-
nique des ren.seigmuneuts sur les fouilles f«ile.H
en Mauritanie par M. (iavjiull, nrcliilecto.
Ces fouilles, <liuit nous parlons plu-t haut, oui
mis il jour de fort iuléressaules niosaii|ues el des
inscriplious.
•20(;
LA CIIIKJNIOUK DES A KTS
Ari'liroloç/ii; cf/i/jiliei>ntf. — M. ilasiicro, pré-
seiiti; ;\ rAcaili'iine le livre île M. Edouai'd Naville
sur SOS fouilli>s on Ejiypte.
Groi/niphie liLitorùfiie. — M. Deloclie coniiiiii-
BÙiuo mit' Note coiu'ornant l'ouvrage de M. I)ra-
pcyron sur l'ancien diocèse de Limoge».
Armes nnpic.nnes. — M. Salouion Heinacli fait
une communication sur la cali-.ia, arme que Vir-
gile qualilie de germanique et qui avait, disait-
on, la propriété de revenir vers celui qui l'avait
lancée. Il fait observer que les armes des bar-
bares qui envahirent l'empire romain au v« siècle
rapi)ellent beaucoup les armes celtiques des dix
siècles antérieurs; ainsi, Vniu/nu mérovingien
dérive du r/cesum, le snx de la matara, la grande
épée franque de l'épée gauloise. Une partie de la
civilisation celti(|uc s'est conservée en (jermanie
pendant qu'elle élait remplacée, en Gaule même,
par la civilisation romaine. La cateia a égale-
ment son équivalent à l'époque des Invasions ;
c'est l'arme par excellence des Francs, la hache
de jet, ou francisque. On disait que le marteau
du dieu ïlior revenait après chaque coup se pla-
cer dans sa main : c'est cette croyance qui a donné
naissance à l'assertion des anciens sur la cateia.
L'arme du guerrier franc élait assimilée à celle
du dieu qu'il servait.
Un échange d'observations est fait à propos de
cette lectui'e entre MM. Deloche, Perrot et Salo-
mon Reinach.
L'Académie se forme en comité secret.
TRIBUNAUX
Les « Fragonard n de Grasse
On sait que Fragonard, obligé de se cacher en
1793, trouva via refuge à Grasse, chez M. Mal-
vilan. Il décora la maison de son hôte de cinq
grands panneaux qui comptent parmi ses œuvres
intéressantes.
En 188.', M. Malvilan, petit-fils de l'hote de Fra-
gonard, résolut de faire reproduire par la gra-
vure ces charmantes compositions. Il s'adressa à
Marcellin Desboulin. La gravure élait faite à la
pointe sèche : on devait tirer 202 épreuves;
M. Desboutin, pour prix de sa peine, avait droit
à la moitié.
M. Desboutin s'était réservé la faculté de faire
tous les travaux qui lui paraîtraient nécessaires
pour sa « traduction >i, tels que photographies,
dessins, copies à l'huile. Il exécuta notamment
des copies à l'huile sur carton, mises au carreau,
de la dimension des cuivres, c'est-à-dire environ
0"',45 de large sur 0"',SO de haut.
Au bout de trois ans, le graveur put achever
son travail, sans avoir eu avec M. Jlalvilan la
moindre difficulté.
il. Desboutin vendit par la suite à un mar-
chand ses dessins et ses copies. Informé de ce
fait M. Malvilan, pensant que les copies de
M. Desboutin pouvaient déprécier les panneaux
de Fragonard, fit un procès au graveur.
Il ne demandait rien moins que la destruction
d'S copies ou une indemnité de L'Ô.ÛOJ francs.
L'affaire a été portée devant la 5' chambre du
tribunal, présidée par JI. Courot.
Au nom de il. Malvilan, M" Bloch a soutenu
que les travaux préparatnires de l'artiste étaient
l'accessoire de i'cDiivre définilivo et devaient en
s\iivr<: le sort.
M* Uodiigues a soutenu, au nom de M. Des-
bontin, qu'à défaut de convention spéciale ces
travaux demeurai nt la propriété personnelle de
l'artiste, qui pouvait en disposer à son gré.
tVcst à ce sysléirie (|ue s'est rangé le tribunal :
M. Malvilan a été débouté de .sa demande.
NÉCROLOGIE
Nous avons à annoncer la mort de il. Ed. Guil-
laume, architecte des palais du Louvre et des
Tuileries, professeur à l'Ecole des Beaux-.\rts.
M. l'^lmond Guillaume était né à Valenciennes,
le ai juin 1X25.
Après avoir été grand prix de Rome, il. Guil-
laume, chargé d'une mission archéologique en
Asie-Mineure, quitta la France en 1801 et n'y re-
vint qu'en 1863, année où il remporta une
deuxième médaille au Salon pour son To'nple de
Rome et d'Atigusle à Ancyre.
En 18tii, M. Guillaume fut chargé, ave: le sta-
tuaire Doublemard, d'exécuter le monument com-
luémoratif de la Défense de Paris qu'on voit sur
la place Clichy.
M. Guillaume, chevalier de la Légion d'hon-
neur depuis 1866, était l'auteur d'une Histoire de
l'art et de l'ornement.
Le peintre Jules Saintin vient de s'éteindre à
Paris après une longue et cruelle maladie. Il était
âgé de soixante-quatre ans.
Elève de Picot, il exposa des crayons aux Sa-
lons de loiO et 18r)2. Puis il alla aux Etats-Unis,
où il vécut une dizaine d'années.
Il revint .à Paris en 1862. Ou cite ses portraits
de la princesse ilathilJe, de Rose Chéri, de
il"« .Touassain, de M"« Emilie Dubois, de M"» Pro-
vost-Ponsin. Récemment encore, il exposait le
portrait de il"" Garnot.
il. Jules Saintin fat décoré de la Légion d'hon-
neur en 1877.
Le sculpteur Rougelet, médaillé l'an dernier
au Salon des Champs-Elysées pour son groupe
Héro et Lénndre, l'auteur du buste de Greuze
érigé à Tournus, sa ville natale, et de nombreux
groupes d'enfants, vient de succomber au Petit-
Ivry, où il avait été hospitalisé par l'Administra-
tion des Beaux-Arts.
Sommaire de la Gazette des Beaux-Arts
du 1" août. — Nécrologie ; il. Edouard André ;
J.-M. Nattier, par Paul ilantz ; Les Gunzague
dans les fresque.s du ilantegna. à ilantoue,
par Ch. Yriarle ; Études sur la lienaissanoa :
Voyages et Voyageurs, par Edmond BonnalTé ;
Un projet de (îlodion pour un monument à
Condé et ù Turenne, par Henri Lechat ; Notes
sur quelques njuvres d'art conservées en Es-
pagne, par H. Hymans; Correspondance de
Russie, par S. Scheikevitcli. — Trois jiravures
hors texte ; Madame Adélaïde, fille de
Louis XV et Marie Leczinska, d'après
J.-il. Nattier; Le Cardinal liene de lUrar/ue,
bronza de Germain Pilon, eau-forte de J. Pay-
rau. — Nombreuses gravures dans le texte.
ET OK LA CURIOSITE
207
CHEMINS DE FER DE L'EST
SAISON DES EAUX 1894
Service rapid 3, sans changîmentdî voiture
ontrt!
Paris et Martigny-les-Bains
Contrexèville, Vittel. Bourbonne-les-Bains
et Plombières
La Compagnie des CIrcmiiis di; fer lU^l'I^st
a rétabli, pour la péiiodf; d'étô de lS!)i, li^
service spécial par iniins rapides qu'clli^
avait créé ea 18'J3 entre Paris et les i>rlni-i-
pales villes d'eaux de son réseau.
Les trains sont com|X)sés à l'aller et au
retour de voitures directes de l^ et 2" classes,
d'un wa^'on à couloir et d'un wa^^on restau-
rant qui circule entre Paris et Chauniont.
Départ de Paris (ligi»'^ i\f UelforI) tous les
jours à lu h. 20 du niulin. 'jrajelr'n (ili-;ures
environ.
CHEMINS DE l-'ER DE L'OUEST
EXCURSIONS A JERSEY & GOERNESEY
La Compagnie des Chemins de fer de
l'Ouest fait délivrer, toute l'année, des ]>il-
lets d'allt'r et retour de Paris à .lersey (Saint-
Hélier) comprenant la traversée do Krance à
Jersey et valables, pendant un mois, aux
pris suivants :
I. — Billets valables i\ l'aller et au retour
par Granvilli^ :
["■ classe. 70 fr. 10 ; 2" clas-e, 49 fr. 05;
a» classe. B5 fr, 25.
II. — l!ill(!ts valaliles à l'aller par Gran-
ville, au retour par S.iinl-Malo (ou inverse-
menl) et |ierm' tlant d'flTectuer l'e.xcursion
du Mont-Saiiit-Miclic'l (pan'ours un voilure
compris dans le pri.\ du billet).
!"■ classe. 78 fr. ;2'' clas.se, 55 fr. 40;
3e class", 40 fr. 15.
CHEMINS DE FER DE L'EST
VOYAGES
Suisse et en Italie
Pour faciliter les voyages en Suisse et en
llalie, la Compagnie de l'Est s'est entendue
avec les Comjiagnies voisines et a réalisé de
nomlireiises combinaisons qui i)eriMeltent
au.\ touristes d'elTecluer des eicursioas va-
riées à des pri.K très réduits.
,\u départ deP.iris, on peut se procurer,
du P' mai au lô octobre, des billets d'aller
et retour pour Bàle valabbs pendant 3(j
jours (!M! fr. en fr'- classe, 71 fr. en seconde),
pour Lucerne, valables pendant G') jours
(112 fr. et .S 5 fr.). pour Zurich, valables éga-
lement jiendant liU jours (111 fr. et S2 fr.).
Les voyageurs passent, à leur choix, par
Petit-Croix ou par Délie. Les billeîs de l''''
et de 2'' classes sont valables par les trains
rapides au nombre de deux, par jour dans
cliaiju • sens.
Des billets circulaires, tracés avec des iti-
néraires très variés, permettent, soit au dé-
part <le Paris (vifi lielforl). soit au départ de
Londres (via C ilaislîeims-li;"ile et le Go-
thard), de faire des excursions dans descon-
dilious très écononiii]ues en Suisse, en Autri-
eiie, en Italie, en Allemagne, en Uelgique, etc.
CHEMINS DE FER DU NORD
Services directs entre Paris et la Hollande
Trajet en 10 heures et demie.
I )éparts de Paris à 8 h. 15 du matin, midi 10
et 1 1 heures ilu soir.
Départs d'.Vmslerdam i\ 7 h. 30 du matin,
liiidi .>") et .") h. ;v> du soir.
l)é|.artsd'Utrecht;'i8h. 10 du malin, lh.37
et t'i h. ;îT du soir.
CHEIÏiINS DE FER DE L'OUEST ET DU .ONDON BRIGHTON
IVVU l..\ VOIK l..% IM.H S l'X 0\(>:\ll^»ll K
(ROUElSr, DIEPPE ET JSTE-WtlAVEISr )
Double service rapide journalier à heures fixes toute l'aimée ( Dimauclios compris)
Iii'imrl» d.i Porl» (Saiol-l»;arf). 9 11. 30 Bilin 9 h. u joir
Arni^M à Londres
iloin'd-llriilge.
/Viuturitt. ...
7 t. » uir
7 k.» uir
7 b. 40 miliB
7 b. 50 Bitii
iteniltg Kndgr. 91.» ailii 8 b. 50 w(r
iWpirls ilf LondrM,,, . '_ i
(Victon»....,9l. „ Bilil9b. u ujr
Arriv.i.» .\ Pirll (Sjiil-ljijrf). |6 k. 35 mt 8 k. u Mlii
Billets simples, valiiblo.s pendant 7 jours
l"^'' <'.I.Assl-. 2'' (ll.ASSK 3" C.I.ASSl.:
43 fr 25 32 fr . 23 r 25
Billetsirallerdretour, >.il.ilil(S|iriiii.iiii 1 m'h
l'" i;i.\s-~i; I 2'' iM.ANM-; l 3'' r.i..\ssr
72 • 75 52 f> 75 I 41
f>' 50
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
J
ALBUM RELIE
>s
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
IWEI B U ïl! M llICll-Ml
PAR
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-8° grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. Il a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
I* Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2° Ex. sur papier vélin teinté, n»" 1 à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux- fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-4* TIBÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
Il a été tiré de cet ouvrage 75 exemplaires numérotés sur papier Whatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de j5 fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; zS fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
ALBUM DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Ci.XQl'IÈME SÉRIE. — Prix 100 Irancs. — Pour les Abonnés : 50 francs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de Maîtres anciens exposés à l'École des Beaiix-Ails eu I8î9
PAR LE AtARQUIS Pn. DE CHENNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-Arts, Membre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. \ Jrauco en province, 1 5 francs
En venle aux Bareaux de la GAZETTE DES BEAUX -ARTS, 8, rue Favarl, Paris
ll^ Rédscteur en chef gérant • A. DE LOST.iLOT - Imi'. de i,a I'isessk, 16, rue du Croissant. Paris. — Simarl.li
N* 27. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
11 Août.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPBLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Le$ dbonnés*^^ne année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gracuicemenc
la Chronique des Arts et do la Curiosité.
4
PARIS ET DEPARTEMENTS
Un an.
fr.
8 fr
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Prix de Rome (1)
SCULI'TUIIE
Gratid prix
M. l{oux(Gonstant-Antoine-Ambr(jise), né le
21 avril WG.j, à Marseille, élève de MM. Cave-
lier et Barrias.
Premier second grand prix
M. Champeil (Jean-Baptiste), né le 19 IV'vrier
l^iOfJ, à Paris, élève de MM. Thomas et Gau-
thier.
Deuxième second grand prix
M. Bouclier (Jean-Marie-Théodore- Joseph),
né le 20 novembre 1S70, à Cosson (Ille-i't-Vi-
laine). éxve de MM. Chapu, Falguitire et
Mercié.
Les candidats avaient eu à traduire en
roiiile-bosse le sujet suivant ; « .Vchille, en-
llammé de colère après la mort do Patrocle,
commence ù revêtir l'armure apportée par
Thélis, sa mère. »
Gravure en taillk-uouce
Grand 2>ri.r
M. (iermain, né le 7 décembre 1871, élève de
MM. Blanchard et Géréme.
Premier second grand prix
M. Mayour, né le U mai 1871, élève do
.M .M. .laiciuet, Bonnat, Lovasseur et Leroy.
Mention lionorablc
M. l'onat, né lo 1" décombro 1873, élève do
MM. Jaciiuot et Bonnat.
.ViicurrKCTURE
(Ira ml pri.r
M. liocoura (Alfred), né à (îrenoble (Isère),
lo yii septembre IHM, élève de M. Pascal.
(t) Voir puiir la Pcinturt* lu prûcùiloat uuiucro.
Premier second grand prix
M. Patouillard (Auguste-René-Gaston), né à
Toulouse, le 13 novembre 1867, élève de
M. Genain.
Deuxième second grand prix
M. Héraud (Gabriel), né à Marseille, le
22 mars 1866, élève de M. Raulin.
Tous les deu.x ans, la Ville de Paris ouvre
un concours entre tous les musiciens fran-
çais pour la « composition d'une Œuvre mu-
sicale de haut stylo et de grandes proportions,
avec soli, chunirs et orchestre, sous la forme
symphonique ou dramatique. »
Le concours pour la période 18941806 est
ouvert, et les manuscrits devront être déposés
ù la Préfecture de la Seine (bureau des Beau.\-
.■Vrts), du 1" mars 1896 au 15 du même mois.
La Commission des Beaux-Arts du Conseil
niimicipal s'occupe de l'organisation du Musée
Galliera, <|ui sera spécialement consacré aux
objets d'arl modernes ; elle y a déjù fait trans-
porter un certain nombre do pièces aciiuises
au.\ Salons de \w\, telles que les coupes
émaillées de M. Georges-Jean, les pièces cé-
raniiijues de MM. K. Chaplot, .\. Hammouso,
l)al|ieyrat et Lesbros. les cristaux do .M.GalIé,
les élains do M. Ledru. Lo .Musée qui sera
installé au pavillon do la Ville sera réservé à
la p'îinluro. au dessin, à la gravure et A la
collection do tapisseries anciennes apparte-
nant A la Ville. Tous les objets devront être
munis do placiiiettes indicatrices renseignant
clairement lo visiteur, à l'o-xemplo du Muséo
Carnavalet, consacré aux collections histori-
i[U0S.
On vient d'instiller au Musée Carnavalet
un basrolief il'un maître incuiinii, ropri^son-
tant une Cita rite versant à boire A dos en-
210
LA CHRONIQUE DES ARTS
fanls. Celte sculpture, qui décorait autrefois
une fontaine de la rue des Amandiers, à To
pincourt, a iiù donnée au Mus^e par M"" Lc-
paute, veuve du conservateur du buis de Vin-
cennes. La fontaine des Amandiers avait été
édifiée en 18U6.
La Ville de Nancy a orpanisi'', dans la salle
Poirel, une Lxposition régionale d'Art décora-
tif moderne, la ]jremièi-e de ce genre qui se
soit ouverte en province, croyons-nous. Toutes
les industries locales s'y trouvent représen-
tées, et depuis qu'elle est ouverte, celte Expo-
sition a rei;u plus de 15.0(i0 visiteurs. Afin de
donner à l'initiative prise par la Ville de Nancy
une sanction ofticielle, if. I^evgues, ministre
des Beaux-Arts, avait délégué à Nancy M. Ro-
ger Marx, critique d'art et insi)ecteur des Mu-
sées, qui a fait, sur le lieu même de l'Exposi-
tion, une conférence sur 1' « Art décoratif»,
avec le plus grand succèi.
La Société des Amis des Arts de Reims or-
ganise, cette année-ci. une Exposition dont
l'ouverture aura lieu le samedi 29 septembre
et la clôture le lundi 5 novembre.
Une Exposition internationale d'aquarelles,
pastels, dessins, gravures et miniatures s'ou-
vrira à Lille le 1" septembre 1894.
Les ouvrages venant directement à l'Expo-
sition devront être adressés à l'Union Artis-
tique, rue Négrier, 3iJ ter, à Lille, avant le 15
août 189i, dernier délai.
La Gazette officielle égyptienne a publié
une invitation aux architectes de toutes les
nationalités d'envoyer leurs plans pour la
construction du nouveau Jlusée à bâtir au
Caire. La somme à dépenser est de 3 mil-
lions 75.000 francs. Les plans seront reçus au
Caire jusqu'au l"mars 18J5. Un pris de 15.750
francs sera attribué au meilleur plan et une
somme de lO.ôOj fr. sera partagée entre les
quatre meilleurs plans suivants. Les archi-
tectes peuvent se renseigner auprès du Minis-
tère des travaux publics du Caire.
NOUVELLES
*** M. Charles Yriarle et M. Henry Havard,
inspecteurs des Beaux-.Arts, membres du Con-
seil supérieur, ont été, par su.te d'une déci-
sion ministérielle, nommés inspecteurs géné-
raux des Beaux-Arts.
**:(: M. Boucher, sculpteur, a été chargé par
la Direction des Beaux-Arts de modeler le
buste officiel de M. Casimir Périer, président
de la République. L'artiste s'est mis de suite
à l'œuvre, ainsi que M. Ghaplain, graveur en
médailles, membre de l'Institut, chargé lui
aussi de reproduire les traits de notre nou-
veau président.
*** Le Ministre des Beaux-Arts a demandé
à la Commission du budget des augmen-
tations dont le total s'élève à 49.200 fr. se dé-
comp^s.int ainsi ; 20.000 fr. pour améliorer le
traitei-.ent des gardiens de Musées, notamment
de celui de Versailles; 17.900 fr. pour élever
les traitements des professeurs du Conserva-
toire et augmenter le nombre des classes;
7.500 l'r. pour le Musée Grandidier (porcelaines
et la'i-inces chinoises); :J.300 fr. pour l'Kcole
céramique de Limoges. Le rapijorteur,
M. Trouillut, acce])te la plupart de ces crédits,
qu'il prjpose de compenser en partie par des
réductious sur d'autres chapitres.
**:(! Le Musée du Louvre vient d'acquérir
une statuette funéraire égyptienne en bois
d'acacia, représentant une prêtresse du dieu
Minou. Celle statuetle, d'un travail exquis, a
trente centimètres de hauteur : la prétresse
se lient debout sur un socle rectangulaire
couvert d'inscriptions. Nous reviendrons sur
cette importante acquisition.
*** Aux termes de son testament, M. le ba-
ron Roze, ancien maître des requêtes au Con-
seil d'Etit, décédé le 8 mai dernier, a fait,
entre autres, les legs suivants ; 1» Au Musée
de Cluny, ses tapisseries et meubles anciens,
si le Musée les juge dignes de figurer dans ses
galeries ; 2° au Musée du Louvre, le portrait
de sa femme par Jacquet. 11 figurera au cata-
logue sous la désignation : « Portrait de la
baronne Roze » ; 8» au Musée de Toulon, le
portrait de son père, les portraits de ses
grands-pères et arrière-grands-pères.
^** L'Académie des Beaux-.Arts, en séance
du 28 juillet, a décerné le Prix A.-2\\ liailly,
d'une valeur da 1.500 fr., destiné à récom-
pensci- la meilleure œuvre d'architecture
construite et achevée dans le cours des six
dernières années, à M. Hardy pour ses tra-
vaux de Notre-Dame de Lourdes.
,[,** M. E. Molinier, conservateur au Musée
du Louvre, fait opérer divers remaniements
dans les collections céramiques afin de don-
ner place aux nombreuses pièces de faïences
françaises léguées par M. Giraudeau de Nioit.
L'ancienne salle des faïences italiennes, aug-
mentée par l'adjonction des Palissy et agran-
die par l'abattement des cloisons de l'an-
cienne salle des bois, devient une unique
et importante salle des faïences. Comme con-
séquence, l'ancienne salle du .lapon a passé
dans l'ancienne salle des Palissy ; les bois et
les cires ont été transportés dans l'ancienne
salle servant d'annexé à celle des faïences
italiennes, et les grès qui se trouvaient avec
les Pdhssy ont été placés dans l'ancienne
salle du Japon. Un certain nombre d'objets
raccommodés ou que le Musée possédait en
double ont été répartis entre les Musées de
Lille, du Puy, d'Annecy et de Limoges. La
collection de céramique chinoise de M. Gran-
didier sera prochainement placée au Louvre
dans les salles situées à côté du quai, au-
dessus de la grande galerie de peinture.
if*^ M. Charles Mercier, artiste peintre, res-
taurateur de tableaux, vient de terminer pour
ET DE LA. CURIOSITÉ
211
le compte de l'Administralion des Beaux-Arts
(le la Ville de Paris, la restauration de la
peinture murale d'Eugène Delacroix (Pietn)
à l'église Saint-Denis du Saint-Sacrement, rue
de Turenne. Celte peinture, qui était devenue
invisible depuis longtemps sous des couches
épaisses de fumée et sous la moisissure pro-
duite par l'iiumidilé de la pierre, a repris tout
son éclat et est redevenue telle qu'elle a été
peinte par son auteur en 184i.
^*^ M'"" Paul Baudry, veuve du célèbre
peintre, vient de donner au Musée de La
Uuchesur-Yon deux peintures du maître re-
gretté, les portraits do son père et de sa mère.
Paul Baudry était né à La Roche-sur- Yon, un
Comité local s'est formé récemment pour
élever nu peintre un monument dans sa ville
natale.
**:(! La collection de peintures exposées au
dernier Salon du Champ-de-MarsparM. James
Tissot, et représentant la Vie de XoIreSei-
gnei'.y Jcsi/sChrist a été acquise, avec droit
de reproduction, par la maison Mame, de
Tours, qui l'emploiera à éditer un ouvrage de
luxe.
**:(t Le legs dune somme de fi.OOO fr. fait en
1893, à la ville d'.Arras, iiar M'»" Antonioli,
pour l'acquisition d'un tableau à placer dans
le Musée de cette ville, vient d'être alTccté à
l'acquisition du tableau do M. Emile Bouligny,
Le Miirv<hal Lannes à A's.s/(«,f/, qui figurait
au dernier Salon des Champs-Elysées.
if*if Une trouvaille de monnaies anciennes
a été faite récemment à Saint-Quentin: en
démolissant une maison du xvi» siècle, à l'an-
gle des rues SaintJcan et du Gouvernement,
un ouvrier terrassier brisa d'un coup de pioche
un vase do terre rougeàtre d'où s'écliap|ièrent
uno grande quantité de pièces. .\piès e.xa-
men, on constata que les Vd\ monnaies trou-
vées datent de la seconde moitié du xv siècle
et dos premières années du xvi« siècle; il y a
des royales françaises, comme aussi des sei-
gneuriales et des étrangères, queltpiesunes
très artistement travaillées, (j'osl la quatrième
trouvaille fpito à Suint ijuenlin depuis une di-
zaine d'années.
:i<*:j< Lo P. Sclicil, dominicain français,
chargé parle Couvernement Ottoman de l'uiro
do-> fouilles à Abou-Ilabba, dans la région do
Bagdad, a retiré des ruines do l'ancienne Sip-
para plusieurs coulriits de la dynastie de
Kaimunurali, des fragments do syllabaires,
(|uelques hymnes et uno collection curieuse
(le pots alVectiint la forme d'animau.\. (les
obji!ts seront conservé.s au Musée do Constan-
linopli!.
*** Lord Dudloy vient do vendre ri-..'.(««i
marl<s (17/..')0() Irancst, ù la galerie de Dresde,
son tableau do Murillo ^ La Mort do ninte
Claire •>.
■)f*if Doux tableaux de l.onbacli. qui se Irou-
vonl dans la galerie Staedel. A Krancfoil, ont
été voloiilairiMiK^nt détériorés par un individu
resté inconnu. Le portniil du maréchal do
Moilke a été transpercé on plusieurs endroits
et les yeux du portrait de l'empereur liuil-
laume ont été graités. Les tableaux ont été
mis immédiatement en réparation.
Légion d'Honneur
Commandeurs
M. ("icolTroy, directeur de l'Ecole française à
Rome ;
M. Camille Saint-Saëns, compositeur de mu-
sique.
Officier
M. Marmontel, professeur de musique an Con-
servatoire.
Chevaliers
M"' Virginie Demont-Brelon, artiste peintre;
M. .lames Tissot, artiste peintre; M. Bigard-
Fabre, chef de bureau au Ministère de l'Instruc-
tion pul)liquc ; M. Dcprez, conservateur dos ma-
nuscriis à la Bibliothèque nationale; M. Tliolin,
archiviste du dopartem<;nt de Lot-et-Garonne:
M. de BoisdelTre, compositeur de musiipie; M>r.
Baligny, Roux, Dunnett, Chanccl, architectes;
M. Landry, chef des travaux du Garde-Meuble.
Ont été nommés, au titre étranger :
Chevaliers
M. Gheca (Ulpiano), artiste peintre, sujet espa-
gnol; M. Lazzari, composilciir de musique, sujet
autricliieri; M. Los Rios (Ricardo de), artiste
(^raveur-aqnafortisle, sujet espagnol; >r. Vail (Eu-
gène-Laiirciil), artiste peiiilre, sujet américain;
M. Wallgren (Lî.), arlisto statuaire, sujet russe.
Musée de "Versailles
On vient d'ouvrir au palais do Versaille.'î une
salle où l'on a groupé des œuvres importantes,
l'ariiii oi'llcsci se trouvent la statue en argent do
Iffïiri n' enfant, par Bosio, et la slaluo ii rai-
corps, en bronze, de Louis XIL datée do lôOT).
Cerlaines peintures ont un rare iiiléivt hisloritiue:
tels sont les doux tableaux do Carroy, dont l'un
représento la réception du marquis de Noinlel.
ambassadeur de Louis XIV, par le grand-vi/.ir,
.t l'aulro sa réception par lo Orniid Seigneur.
.\u nombre dos portrail.s, il faut citer celui <lo
Manuel, procureur (l'< la- Commune de Paris, cl
celui du compositeur Méliul, par Ducreux; un
portrait du général Berlraiul. par Paul Delaroclie,
lé^'ué par M"" 'l'hayer, née Bvrirand; des por-
Irailsd'artislo-!, M. Boulanger, Julielle.de l'Opéni-
Coiuiipie, par Riesoiier. (irélry, par Robert Le-
févre; des porlrailsniililaires, legiuéral Solirnnim
et Bernadolle, par (îros; enliu, Murir-Aiitoinelte
(l In Conciergerit: par Kocharski.
.\ cos peintures .sont joints plusieurs des.sins do
haute valeur ; <pielipies-uns sont Nii^-né.-i de Da-
vid : entro autres un cruquis de l'iiupéralrice Jo-
séphine, une élude de Marnl. morl.ol îles projets
de eosliime.^, duuiiés par Diivid-Cluissagnolo; il
faiil citer encore un purlrnil de Napoléon I", par
(iérard, et l'esquisse de Cjirpeaux i ipr.'s. niant
Napoléon III dans sou cercueil
212
LA CHRONIQUE DES ARTS
Académie des Inscriptions
Di'couvcrto irmic jirrlcre en arrjont à liizrrte.
— M. (iaucklcr, dirertcur du service des aiiti-
quilôs de Tunisie, soumet à l'examen do l'Aca-
démie des plioto}ri-a)iliies un dessin d'un vase
précieux récemment découvert à Bizerto, dans les
travaux de dragage dirigés par M. (iallul, ingé-
nieur de la Compagnie du porl.
C'est une patère, sorte de coupe en argent mas-
sif, incrustée et plaquée d'or : elle est ovale, légè-
rement concave et munie de deux oreilles plates.
Sa longueur atteint 90 centimètres ; elle pèse
9 kilogrammes de métal fin.
L'ornementation de la patère est très riche : le
moti€ central, gravé sur incrustations d'or, repré-
sente la tulle d'Apollon et de Marsyas. Le satyre
joue de la tlùte double devant la muse, arbitre
du comliat. Autour de lui sont groupés, suivant
leurs sympathies, ses partisans et ses adver-
saires : Apollon et Athéné d'une part ; de l'autre,
Gybèle, un satyre et le jeune berger Olympos.
Le pourtour du plat est occupé par une frise
en relief où se succèdent divers lableaux idylli-
ques et champêtres de style alexandrin.
.Sur les oreilles sont figurés, au milieu d'orne-
ments accessoires, un sacrifice rustique à Diony-
sos et une scène bachique.
Tous ces ornements ciselés en plein métal sont
exécutés avec un art consommé.
La patère de Bizerte est une ceuvre hellénis-
tique qui doit dater des premières années de notre
ère ; c'est la pièce d'orfèvrerie la plus précieuse
qui ait encore été découverte en Afrique.
M. Gauckler a réussi à en assurer la possession
au Musée du Bardo, grâce au concours empressé
des directeurs de la Compagnie du port, MJM. Gou-
vreux et Hersent, et de l'administrateur délégué
à Bizerte, M. Odent, qui ont rendu, en cette occa-
sion, un service éclatant à la science.
Communications diverses. — M. Maspéro
annonce à l'Académie que le Musée du Louvre
vient de faire l'acquisition d'une statuette en bois
dur représentant une prétresse de Minou nommée
Toui. Ce petit monument est d'origine thébaine
et d'une conservation parfaite.
M. Mûntz communique une notice sur un ou-
vrage de M. de la Tour, bibliothécaire au cabinet
des médailles, traitant de Matteo dal Nassero, le
peintre et médailleur attitré de François I".
Prix. — M. Minitz, rapporteur de la Commis-
sion du prix Fould, annonce que l'Académie a
décerné ce prix, d'une valeur de cinq mille francs,
à M. Gustave Gruyer, pour son ouvrage intitulé :
l'Art ferrarais à l'époque des princes d'Esté.
La colonne d'Arcadius à Constantinople. —
M. Gefifroy, directeur de l'Ecole française de
Rome, fait connaître un dessin inédit représen-
tant, en élévation, la colonne d'Arcadius à Cons-
tantinople. On sait que la capitale de l'Orient
possédait deux colonnes de marbre avec sculptures
autour du fût, d'après le modèle de laTrajane, à
Kome. L'une avait été érigée en 386 par Théodose
le Gnmd, l'autre par son fils Arcadius en 403.
Nous croyons avoir une représentation vraisem-
blable des bas-reliefs qui ornaient le fi'it de la
première dans les deux copies du dessin attribué
à Gi-iitile Bellini, qui sont conservés au Louvre
et à l'Ecole des Beaux-Arts. Le dessin inédit pré-
senté par M. GelTroy nous rend une représenta-
tion de ces sculptures. M. Gefl'roy discute le degré
d'authenticité, groupe les arguments et les preuves.
.«ignale beaucoup d'incerlitudes, qui subsistent
sur l'interprétation do ces images, mais non pas
sur leur caractère incontestable. Il signale la con-
fusion si souvent commise, mais aujourd'hui
in.adiiiissible, entre l'une ou l'autre colonne,
d'une part, et, d'autre part, la bizarre représen-
tation publiée par Uucange, en 1680, dans sa
Constanlinopolis chrisliana.
Société des Antiquaires
Séances des 4, 11, 18 el 25 juillel.
iL Prou entretient la Société des découvertes
faites au lieu dit de la ville de Ganne.s, près de
CliStillon-sur-Loire.
M. Babelon étudie plusieurs monuments figurés
représentant des prêtres d'Isis ayant la barbe et
la chevelure rasées.
M. Martha signale une tombe à ziro découverte
nux environs de Pisc et dont les débris prouvent
que le territoire voisin se trouvait, au vT siècle
avant notre ère, aux mains des Etrusques.
M. Moirat communique un fragmt-nt de sculp-
ture du Musée d'Arcachon représentant un per-
sonnage terminé en forme de serpent.
M. Berger indique une Biiile exécutée par un
captif dans la prison de la Schiav.a, à Venise, en
1369.
M. Durrieu observe le fait qu'au xv« siècle on
exécutait en France et en Flandre des livres
d'heures pour l'exportation en Italie et en Es-
pagne, et cite des exemples à l'appui.
M. l'abbé Batifol signale certaines rubriques
portant les noms d'Innocent III et éclairant les
origines du bréviaire romain.
M. Gauckler communique deux inscriptions dé-
couvertes en Tunisie par MM. Sadoux et Bouyac.
faisant connaître les noms complets des deux
proconsuls d'Afrique mentionnés d'une façon im-
parfaite dans les codes Théodosien et Justinien.
M. le comte Charles de Beaumont est élu asso-
cié correspondant national.
M. ISIic.hon communique la reproduction d'une
statue antique du même type que celle qui est
connue sous le nom de Narcisse, au Musée de
Berlin ; l'auteur doit être un disciple de Polyclète.
NÉCROLOGIE
Auguste Gain
L'art de la statuaire vient de faire une perte
des plus sensibles. Le sculpteur animalier Au-
guste Cain a été emporté en quelques heures par
une maladie du larynx.
Né à Paris le 6 novembre 18'23, Auguste Gain a
parcouru péniblement tous les échelons qui séparent
l'artisan de l'artiste; il dut dans sa jeunesse s'impo-
ser de lourds sacrifices pour parfaire l'éducation
ET DE LA CURIOSITÉ
•213
technique qu'il n'avait pu acquérir dans les écoles.
Klovc de Piude, puis de Barye, et enfin de Mène,
dont il devint le gendre, il laisse un œuvre con-
sidérable où il a mis quelques-unes des qualités
de ses maîtres avec les siennes propres, qui con-
sistent surtout en un vif sentiment décoratif et un
instinct supérieur du mouvement et de la vie. Il
fut, en un mot, le digne continuateur de Barye :
les artistes et l'Etat l'ont reconnu en récompen-
sant son talent. Après avoir obtenu plusieurs mé-
dailles de 3» et do 2" classe aux Expositions, il
avait été promu officier de la Légion d'hoimour
en 1883.
On doit à Auguste Gain une quantité considé-
rable d'ouvrages. On y compte même une statue
équestre, cflle du duc de Brunswick, pour la
copia du monument des Scaliger que l'on voit à
Genève. Il faut retenir entre toutes ses onivres :
Le Lion à l'Autruche, au jardin du Luxi-m-
bourg, le Tir/rc étoii/ffint un o'ocodilf, au jardin
des Tuileries, le Rhinocéyos allaqiii' par dus
tigrex. dans le même jardin, les Lions de l'Holel-
de- Ville, la Lionne emportant ses petits (18X3),
et surtout les magnifiques groupes de chiens de
meule qu'il exécuta de 1880 !\ 1887 pour l'entrée
du cliAteau de Chantilly el pour le jardin de
l'Lly.sée.
Auguste Gain laisse une veuve et deux fils,
Georges et Henri, tous deux peintres distingués.
Les obsé(iues d'Auguste Gain ont éti'> célébrées
mercredi dernier. Au cinuHiére Montmartre, où a
eu lieu l'inhumation, M. Henry Havard, inspec-
teur général des Beaux-Arts, au nom du Ministn'.
a prononcé un éloquent discours, où revit tout
entière la physionomie de l'homme, qui était sou-
verainement bon, et celle de l'artiste.
M. Glianipoudry, après avoir rendu hommage
au génie du statuaire, a pris acte, au nom de la
Ville do Paris, du legs que lui laissait Auguste
Gain et déclaré que sa ville natale serait heu-
reuse d'exaucer son dernier vreu en ornant le
square Montlicilon de son beau groupe en bronzi'.
Aigle et vautour se disputant le radavre d'un
ours. A. DE L.
On annonce la iiiurl du pi'iidre de marine,
Pierrre-Kmile Barthélémy, ([ui a succombé k
Bernières-sur-Mir aux suilis d'une attai(ue de
paralysie ilont il avait été frappé il y a trois ans.
M. Roussel, peiutro vi'rrier, de Beauvais.
vient ib' MMiurir ii Paris, ilgé do (X) an».
Un peintre tourangeau, ipii n'était pas sans
mérite, M. Kerdinaml Pitard, rtgè do (|uarantc>-
quntro ans, a été trouvé pendu dans son ati'lier.
Dos embarras pécuniaires ont été la cause de ce
suicide.
M. Pilard s'était fait, dans la région, une répu-
tation do |)ortniitisto, et au dernier Salon île
l'Kxpositiiui do 'l'ours il avait reçu une mèilaille
d'or. A la méuii^ époque, il fut nonuné officier
il'aiMdr-niii^
per
Los loltros angliiisos viennent de fairi' une
srto irréparable eu la pcrsouno de M. WaJter
Pater, décédé à l'âge de 55 ans. très .soudaine-
ment, dans son collège de Brasenose, à Oxford,
où il était fellow (agrégé) et exerçait les fonctions
de dean, ou doyen ("qu'il ne faut pas confondre
avec celle du chef, le principal, M. Heberden).
Walter Pater était, avant tout, un styliste. Il
connaissait profondément l'antiquité, la Renais-
sance, les arts plastiques, la musique, la philo-
sophie de Platon ; il a écrit sur ces sujets un petit
nombre de livres tout remplis de pfnsées déli-
cates, fines et nobles : il vivra surtout par l'or-
cbestration merveilleuse de sa phrase, par les
recherches — et les trouvailles d'une langue à
laquelle on n'a pu reprocher qu'un peu de pré-
ciosité et quelques surcharges d'ornement. Esthé-
ticien, connaisseur délicat, philosophe subtil, il
était à .sa façon et à son rang une sorte de Renan
anglais. Il a exercé une influeiico profonde sur
l'élite des littérateurs de sa génération. Ses
principaux ouvrages sont un « Essai sur Colc-
ridge » (1886), « la Renaissance, études d'art et
de littérature » (1873/, " Marins l'épicurien, ses
sensations et ses idées » (1885), sorte de roman
psychologique, des Essais sur l'école de Giorg>one,
les débuts de la sculpture grecque, les marbres
d'Kgino, les mythes de Déméter et de Diony.sos.
dos articles sur quelques pièces do Shakespeare,
sur Charles Lamb : en 1887, des portraits imagi-
naires, sortes de pastels p.sychologiques ; e i 1889.
un volume de critique : « Appréciations avec un
essai sur le style » ; enfin, en 1893, « Platon et le
platonisme >>. (Le Temps.)
On annonce do Munich, l.'i juillet, la mort de
M. Bruno Pighleim, peintre et professeur à
r.Vcadémie de Munich : il était âgé do 16 ans. Il
peignit tour A tour des sujets religieux et dos
scènes mondaines d'une exécution très moderne.
TRIBUNAUX
Les Miniatures de Màcon
Par un arrêt de la Cour d'appel, la Ville de
Lyon vient d'être condamnée i\ restituer j'i la
Ville do MAcon trois miniatures volées & la Bi-
bliothèque municipale do cotte villo vers 18.'>0. Il
reste encore six de ces chofs-d'u-uvro do la poin-
ture du quinzième siècle A recouvier pour con-
pléter les merveilleux uuinu.scnls possédés par
celte villo.
BIBLIOQRAPHIE
Denis Diderot, par Tu. Rkinai.ii, 1 vol. iu-lG,
chez Ilacliolto,
Voici un livre do critique comme on en voit
peu. Il n'a que 'JIX) pagi'S d'un tout polit fortnal.
et cepenilanl l'auloor a trouvé lo moyen il'y faire
tenir la personualilo lillèrairi' lu plus ilébordanlo
c|ui soit, Denis DidoruI, avec armes et bagage.s.
C'est, à proprement parler, un petit clief-d'iouvro
d'esprit, cle savoir et di" jugenn'ul. Les citations,
abiindanles, inai.<< discWtos pour l'èliMulue, .se mê-
li'Ut si intimement au texte du critique qu'elloa
214
LA CHRONIQUE DES ARTS
semblent faire partie de son reuvro proiire. on
plutôt on croirait entendre Diderot hii-niènie, ra-
contant sa vie, son œuvre, ses idées sur tout ce
qu'on savait h son époque, sur lnut l'o qu'un
ignorait et qu'il a deviné.
Diderot, écrit M. Th. Heinacli, « est le plus ma-
gnifique éveilleur d'idi'cs qui ait existon. Gœlho,
croyant lui faire un grand compliment, a dit de
lui : C'est le plus Allenunul des Français. S'il
faut absolumenl dénationaliser noire aimable phi-
losophe pour expliquer son extraordinaire abon-
dance de raisonnement, nous croyons plus juste
de voir en lui le plus Français des Allemands,
car il a appris à nos voisins comment on rend at-
trayantes et légères les questions les plus ardues.
Le génie intuitif de Diderot le classe comme
précurseur à côté du grand Léonard : il a tout
pres.senti, tout indiqué avec une précision de lan-
gage qui ne laisse planer aucun doute sur sa
pensée. Pour dire d'un mot, il n'est pas jusqu'à
l'anarchisme qui no puisse se réclamer de lui,
comme le remarque justement M. Reinach, sans
prétendre, d'ailleurs, ajouter à sa gloire.
Diderot a fondé la critique d'art : ce n'est pas
.son titre le plus sérieux à notre admiration, mais
un journal comme le notre doit le saluer bien bas
à propos de cette découverte. Il est, avant Lamarck
et Darwin, après Lucrèce, si l'on veut, le créa-
teur du transformisme : on peut même lui attri-
buer, en commun avec Swedenborg, la paternité
de la théorie cellulaire. Si, pas plus qu'un autre,
il n'a résolu le problème de la priorité de l'onif
sur la poule ou de la poule sur l'œuf, du moins
a-t-il posé la question sur le terrain de l'expéri-
mentation scientifique où germera peut-être un
jour la vérité. Que dire encore? La puissance in-
tellectuelle de cet homme, avec son universel sa-
voir,^ ses merveilleuses facultés d'assimilation, sa
sincérité mêlée de « roublardise », son courage
prudent, sa bonté, en font une des plus extra-
ordinaires figures de l'iiistoire ; et puis, après
avoir trouvé les choses qui forment le bagage de
l'esprit moderne, envisagé sous toutes ses faces,
il partage avec Voltaire et Rousseau la gloire
d'avoir créé une langue merveilleuse de clarté pour
proclamer ces choses aux quatre coins de l'univers.
A. DE L.
Le Codex Atlanticus
DE Léonard de Vinci
Qui, dans le monde des sciences et des arts,
n'a pas désiré voir cette œuvre monumentale de
Léonard, et combien sont les personnes qui ont
pu se rendre fl Milan, pour en étudier quelques
pages à la Librairie Ambroisienne, où elle a élc
gardée jalousement et presque sans interruption,
depuis l'an lti37? Les 8U0 grandes pages, dont le
volume se compose, sont comme une encyclopé-
die où le grand homme du xv" siècle a fixé le
savoir de son temps en toutes choses et pressenti
celui de l'avenir.
On apprendra donc avec la plus vive satisfac-
tion que grâce aux efforts intelligents et infati-
gables de M. Ulrico Hoepli, l'éditeur bien connu
de Milan, appuyé par l'Académie Royale Italienne
dei Lincei, le Codex Atlanticus va être publié
intégralement en héliotypie, sur papier spéciale-
ment fabriqué à la main, du format de 50 cm.
sur 38.
L'ouvrage sera compo.sé d'environ ^^ livraisons
doW planches chacune, et les planches contien-
dront la reproduction exacte des dessins et des
manuscrits de Léonard dans l'ordre du volume
original, vu l'impossibilité d'obtenir un rr-snltat
complet et praliquo par un arrangement iriétho-
dique, et atlendu (pjc l'ordre du volume présente
déjà une valeur liislorique à cause des nom-
breuses citations faites dans plusieurs ouvrages.
Au fac-simile est jointe une réduction imprinire,
purement orlhographique, sans modifications ni
substitution de mots, simplement pour faciliter
la lecture des manuscrits. On ne publiera pas
moins de cinq livraisons par an, de manière que
la dernière livraison sera remise aux abonnés
vers la fin de l'an 1900.
Le tirage ne sera que de 280 exemplaires, dont
les 200 premiers seront mis en vente au prix de
37 fr. 50 par livraison, ou de 1.200 pour toutes
les livraisons, pour qui voudra les payer d'a-
vance; les 80 exemplaires restants ne seront pas
offerts à moins de 45 fr. par livraison.
Adresser les demandes à M. Ulrico Hoepli,
Milan (Italie), qui s'offre, du reste, à envoyer
pour l'examen la première livraison à quiconque
lui en fera la demande.
Histoire (lénp.rale des Beaux-Arts, par 1;oc;er
Peyre. 1 fort volume in-12 de 786 pages, conte-
nant plus de 300 illustrations d'après les oeuvrfs
les plus célèbres. Broché ou cartonne. 6 fr. 50.
Relié toile, fers spéciaux, tranches rouge.s,
7 fr. 50.
Cet ouvrage, que vient d'éditer la Librairie
Ch. Delagrave (15, rue Soufflet, Paris), se recom-
mande tout particulièrement par l'intérêt même
du sujet qui y est traité.
On y retrouve les idées générales, les grands
noms, les chefs-d'œuvre qu'un honnête homme,
comme on disait sous Louis XIV, ne saurait
ignorer. L'auteur s'est attaché surtout à marquer
les périodes, la succession des écoles ou leur dé-
veloppement simultané, les réactions inévitables
amenées par la prédominance d'un principe que
la tendance contraire finit par étouffer. Néan-
moins il a su descendre jusqu'aux détails inté-
ressants, juger avec un gQùt sur et délicat les
œuvres les plus célèbres. Il s'est aidé, dans ses
appréciations, des travaux les plus récents et les
plus autorisés.
Le soin avec lequel ont été exécutées les gra-
vures, la clarté et l'élégance du texte, rendent ce
volume aussi attrayant qu'il est utile.
Tour du. Monde. — 1752" livraison. — Au
Daliomey, par M. Alexandre L. d'Albéca, admi-
nistrateur colonial. — Voyage exécuté de 1892 à
1894. — Dessins d'après les documents et les
photographies de l'auteur et des officiers du corps
expéditionnaire. — Texte inédit. — Treize dessins
de Berg, Bazin, Devos, Barclay, Berteault, Riou.
A. Paris, M'°' Paille Grampel.
Journal de la Jeunesse. — 1131» livraison. —
Texte par Louis Champol. L. Hesdé. H. Meyer
et Frédéric Dillaye.
Illustrations de : .4. Paris, Myrbach, Le Blant, etc
Bureaux à la librairie Hachette et C'', 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
ET DE LA CURIOSITE
215
GRAVURES EN COULEURS
Puhliùfs pai- la GAZETTE DES BEAUX- ARTS
PEINTRES
Law^rence
Watteau
R. Cosway
Buck
La'wrence
Bochard
Lawrence
H. Fragonard.
V. Pisano
SUJETS
La princesse C. da Metteroich
Gniviue à la roulette, iiar A. Bertrand.
Etudes de têtes : deux estampes, chacune
lJ'u|>n's les dessins du Louvre.
Ml* Damer
l'Imnhe imprimée à la poupée.
M'» Moutain
Pliuiclie imprimée ù le poupée.
La comtesse de Derby
I'l;ii..-li>' iininiiiii'-e ù la poupée.
Mademoiselle Rochard
(Iraviiri- iaiiiiiméf sur quatre planches
Profil de j eune fille
l'hinclu' iiiipriiiiée à la poupée.
Portraits d'enfants
• iiiivun' ini|iruiiée sur quatre planches.
Marguerite Gonzague
Ciravure à la roulette, par A. Bertrand.
p K I X
DES ÉPREUVES
Avaut Avec
la lettre la lettre
30
10
10
10
10
30
10
30
30
Ajouter dix francs pour recevoir une épreuve encadrée
20
5
5
5
5
20
5
20
20
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
En vente aux Bureau.>c de lu GAZETTE DES BEA EX- A RTS
110
i\>
IV!
1C.(1
KiS
211
2i'.)
2(11
3i!
57!»
(Il 17
7S.")
H'Ui
PEINTRES
P. Delaroche
Antonello de Messine.
J. Bellin
Donatello
J. Belliu
Ingres
Van Eyck
Raphaël
Michel-Ange
Rembrandt .
SUJETS
l'ortrail d'Horace Vernet
l'orlrait du t'oiulotliere
Viori,'o au Donateur
Statue équestre de Galtameliita. . . .
Vicruf
(Kilipo
l.'llommo i\ l'Œillet
Vierge de la Maison d'Orléans
Hustu du Dante
Crépuscule
— (Epreuves d'Elat)
— (Japon)
— (Parolieinin monté)
Tête di' fin' du Musée de Lille
Dom (iuéranjjiT
Monsi'ij^ni'iir l'ie
Léon Xlll
l-'ra^'mcnt des Disciples d'Enunuils.
Le l'cro llubiu
l' u 1 .\
DES ÉPIŒLVES
Avant
Avec
la lettre
la lettre
Épuisé
5
do
5
do
r>
iV>
:>
d"
Ifi
• 1
('•
Epuisé
10
20
10
Epuisé
f)
20
10
•S)
- -
30
\0
20
10
Epuisé
10
:to
(>
•i'.
10
m
.'^1
10
5
216
LA CHRONIQUE DES ARTS KT DE LA CURIOSITÉ
CHEMINS DE FER DE L'EST
ReppcMttiitations Wagiiéi'iciiiicM
A BAVHliUTU ET A -MUNICH
Des i'e[iri';.si;nlaUuiis des opéras de Wagner ont
lieu à Bayreulli, jusqu'au 19 août, et à Munich,
du 8 août au 3 octobre.
On trouve à Paris (gare de l'Est), pour Bay-
reuth et pour Munich, des billets d'aller et retour
de 1" classe, de 2» classe et mixtes (1" classe en
France et 2" classe en Allemagne), valables pen-
dant 15 jours, avec faculté d'arrêt dans les prin-
cipales villes du parcours. Pour Bayreuth ces
billets permettent de choisir entre trois itinéraires.
Les pri.x de ces billets sont les suivants : Pour
Bayreuth l'" classe, 170 fr. 75 ; 2" classe 121 fr. 65
et mixte, 141 fr. Pour Munich, via Strasbourg :
1" classe, 162 fr. 70 ; 2» classe, 116 fr. 25, mi.xte,
lâ5 fr. 60 ; via BAle : 1" classe, 160 fr. ; 2» classe,
112 fr. 60 et mixte, 134 fr. 05.
Pour se rendre soit à Bayreuth, soil à Munich,
on peut aussi utiliser avantageusement un voyage
circulaire, dont les billets, valables pendant
30 jours et du prix de 164 en 1" classe et 120 en
2" classe, permettent de visiter Bàle, Zurich,
Saint-Gall, le lac de Constance, Lindeau, Munich,
Nuremberg, Wurzbourg, Heidelberg ou Stuttgart,
Garlsrube, Baden-Baden et Strasbourg. (Cet iti-
néraire ne passant pas par Bayreuth, il reste à
payer en sus le trajet de Nuremberg à Bayreuth:
9 fr. 50 en 1" classe et 6 fr. 25 en 2° classe).
Trajet direct de Paris à Bayreuth en 25 heures
environ ; de Paris à Munich, avec le train express
d'Orient, en 16 heures ; avec les express ordi-
naires en 22 heures.
CHEMIN DE FER DU NORD
EXPOSITION D'AXVERS
Journée ilu iiiercn-cii l.j août ù Anvers.
Train de plaisir à marche rapide de
PARIS A ANVERS ET RETOUR
.\LLEH. — Départ de Pari^, le li août à
11 h. 49du soir. Arrivée à Anvers, le 15 août
à 7 h. 32 du matin.
Retour. — Départ d'Anvers, le 15 août à
G h. .j5 au Soir; arrivée à Paris, le 1(3 août à
2 h. 45 du matin.
Pri.x des places (aller et retour) : 2^ classe,
17 fr. 6o ; 3= classe, 11 fr. 70.
Nota. — 11 ne sera pas admis de bagages à
l'enregistrement.
l'Iiwums (le ItT Paris-Lyou-Méditerraiiee
A l'occasion de l'Expositioa Universelle qui
a lieu à Lyon, il sera délivré jusqu'au i''' oc-
tobre 1894, pour toutes les (jares du réseau
P.-L.-M., pour Lvon, des billets d'aller et
retour de 1"«, 2e et 3" classe, comportant les
durées de validité suivantes, pour un parcours
de :
200 kilomètres 4 jours
201 à 300 kilomètres 6
301 à 400 — 8 —
401 à 50t) — 10 —
501 à GOO — 12 —
La durée de validité des billets pourra être
prolongée à deux reprises et de moitié, moyen-
nant le payement, pour chaquj prolongations
d'un supplément égal à 10 0/0 du prix des
billets.
CHEMINS DE FER DE L'OUEST ET DU LONDON BRIGHTON
PAR LA VOIE LA PLUS ÉCOIVOMIQUE
(PtOUEIST, DIEFFE ET KrE^V^tï^A-VEIsr )
Double service rapide journalier à heures fixes toute l'année (Dimanches compris)
Départs do Paris (Sainl-tazare).
( tonioa-Bridge .
Armées i Londres L, ,
/V ictona
9 h. 30 maliiijS b. » soir
7 h. » soir 7 b. 40 malio
7 b. » soir 7 b. 50 malii
( LondoD-Briilge .
Départs de Londres]' . ,
' [Victoria....
Arrivées à Paris (Sainl-lazare).
9 b. » malia^S h. 50 soir
9 h. » malin 9 b. » soir
6 b. 35 soir 8 b. » oialio
Billets simples, valables pendant 7 jours
l'^ CLASSE
43 f> 25
2e CLASSE
32 fr
3e CLASSE
23 fr 25
Billetsd'allerelretour, valables peiidanll mois
Ire CLASSE 2e CLASSE 3» CLASSE
72 fr. 75
52 fr 75
41 fr. 50
Le Rédacteur en chef, gérant : ALFKED de LOSTALOT.
Paris. — Imprimerie de la Presse, IG, rue du Croissant. — Simart
N* 28. — 1894
BUREAUX : O, RUE FAVART
25 Août.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Les dbonnh à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le Afusée Guimet pri^pare, dans une des
salles du ItiUiment principal, une curieuse
Exposition d'estumpnf^os sur pnpier de riz
plombagines. Cos esliimpafîes ont iHé pris au
cours des voyages do l'un dos administrateurs
du Must^e dans la Gliine du Nord, (lesonldes
sculptures en creu.K. corurao celles des mo-
numents (égyptiens. Elles oITrent un grand
intérêt au point de vue de ri''[iigra[]hie et de
l'art chinois, car elles ont ôi6. rolevi^essur des
monumenis ]iut)lics et des lonihc-au.x datant
de dou.K siècles avant Ji^susClirist. Leurs
dimensions sont assez con'-idcruhles et les
scènes reprôsenti^es ont l)eQucoup d'analogie
avec celles que l'on remari|ue au liane des
vases grecs et des arnpiioros étrusques.
L'étude comparée do ces trois arts pourra dé-
sormais être tentée, comme on l'a déjà l'ait,
dans la litizcttu dex lira u.r-A ris, pour le
dessin greo et le dessin japonais.
L'Exposition de la Fleur s'ouvrira en oc-
tobre chez (ieorges Polit. Snus ce titre, des
amateurs et des arti'-tos, ipii ont k loui- télo
M.(i. T,arroumol, doivent ri'unir toutes les in-
terprétations do la Heur en peinture, en dessin,
en broderie, ainsi que sur b's porcelaines et
les faïences, sur les lapi';s«rios d les élolTes,
depuis la lin du xvr siècle jusqu'à nos jours.
Nous espérons ipi(> les collrclionneurs et li>s
artistes ne nuimpieront pas d'tipporler leur
concours ompi'essé ii une onivro qui doit
fl.xorcer une inlluence li'>uioiiso sur nos arts
décoratifs et (pii reinollra on honneur un ait
un peu oublié.
A la siiilc du concour-', ouvert k Uoubaix,
pour l'érection dans le parc de liarbieux d'un
inunumonl à lagloiro du poète et chansonnier
Gustave Nadaud, le jury, constitué sous la
I)résidence de M. Henri Bossut, et chargé
d'examiner les projets déposés par divers
sculpteurs et architectes, nés dans la région
du Nord, a attribué comme suit les récom-
penses fixées parle programme du concours:
1" l'rix de l.'iOO fr., à MM. Cordonnier et
Gh. Lefebvre,
•i' Prix, de 1.000 fr., à M>r. Houssin et Proy ;
.3' Prix, de 500 fr., à MM. H. Lefebvre et
Destombes ;
4" Prix, de 250 fr., à MM. Gaugnié et Lajole.
(Non prévu au programme et spontanément
créé en raison de la valeur du projet de ces
artistes).
MM. Cordonnier, statuaire, et Ch. Lefebvre,
architecte, demeurent chargés de l'exécution
du monument, dont la dépense est calculée de-
voir s'élever à .'«i.oou francs et déjà couverte
par une souscription locale.
Les Directeurs du Mus'^e de r.\rt et do l'In-
dustrie, à Vienne, vont préparer pour l'hiver
do l«J.j-9() une lOxposilion du Congrès de
Vienne, qui renfermera une collection de tous
les objets se rapportant au (^.ongrès tenu en
iSl'i-lô, c'est-à-diro les portraits dos diplo-
mates ipii y prirent part, aussi bien cpio des
hommes d'Kiat et autres personnages en vue
A celte épiKpio. On y joindra les peintures re-
présentant les principaux événements qui se
passèrent à Vienne pondant la session du
Congrès, une reproduction des costumes
porlc's à celte époipio. des modes du jour, des
uniforme), des loileltos de cour, etc. Les col-
lections pnHées pour colto Kxposilion ne se
liiniloronl pas à l'.Xutric'u', et on ospèrj ipio
les amateurs dos autres pays enverront tout
co ipii pourra contribuer à rohaussor l'intérêt
de cotto lOxposilion lii.storii|uo.
A l'occasion du ivi» nniiiversniro do l'Impé-
ratrico-mèro do la Chine (."i octobre pruuhoin).
:218
LA CHRUNIQUE DES ARTS
(le grandes l'ôtes se préparent et entre autres
une iiiiniense Exposition nationale oii toutes
les productions do l'Eniiiirc du MUieu seront
représenti^cs. I^ile aura lieu à Pékin, sur
toute la longueur de la route qui s'étend en'.ro
le Palais impérial et le l'alais d'été.
NOUVELLES
*** Est promulguée au Journal Officiel :
La loi portant ouverture au Ministère de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts d'un
crédit de l'k.b^>--< francs ayant pour objet :
1° l'installalion à Limoges de l'Ecole nationale
d'art décoratir et du Musée national Adrien-
Duboucbé (âO.rj.'jS fr.) ; 2» l'installation au Lou-
vre de la collection Grandidier ('û.OOO fr.)-
^*,i: M. Paul Blondel, architecte hors con-
cours, ancien pensionnaire de l'Académie de
France à Rome, est nommé architecte du
palais du I.,ouvre et des Toileries, en rempla-
cement de M. Edmond (juillaume, décédé.
Par suite de ce décès, la place de professeur
de théorie de l'architecture est vacante à
l'Ecole nationale des Beaux-Arts. Les candi-
dats à cet emploi ont eu un délai de vingt
jours pour faire parvenir leur demande au
Ministre des Beaux-Arts.
it,*jf M. Emile Chassinat est nommé attaché
au département des antiquités égyptiennes
au Musée du Louvre.
:(:*:(: Au cours do louT voyage dans le Midi,
pour les représentations à'Œdipe roi et d'An-
tigone, sur le théâtre d'Orange restauré, les
Félibres ont inauguré plusieurs monuments :
le samedi 11 août a été mauguré, à Gadenet.le
monument élevé à la mémoire du jeune
Etienne-André, dit le Tambour d'Arcole, en-
fant du pays. M. J.-B. Amy, sculpteur du mo-
nument, a représenté le jeune tambour fran-
chissant le corps d'un soldat mori, en battant
la charge. Le dimanche matin, on inaugurait
à .Avignon les monuments de Roumaniile et
d'Aubanel, œuvre de M. Etienne Leroux, re-
marquée au dernier Salon. Le mardi 14, on a
inauguré à la Fontaine de Vaucluse le buste
de Laure, par JI°" Clovis Hugues, et celui
de Castil-Blaze, par M. Viaud, à Gavaillon.
^*^ Le Maire d'.\jaccio vient de recevoir de
M. Ghampetier, notaire à Paris, avis que le
legs fait à la commune d'Ajaccio par M. le
duc de Trévise est à sa disposition. Ge legs,
qualifié do collection napoléonienne, com-
prend de nombreux objets ayant appartenu
au maréchal Mortier. Le donateur exige qu'ils
soient exposés dans une des salles de la mai-
son Bonaparie, et que la porte de cette salle
soit surmontée de l'inscription : « Legs de M.
le duc de ïrévise ».
^.♦^ Les fouilles archéologiques faites à
Pommiers (.Aisne) ont fait découvrir une né-
cropole contenant environ 300 tombes qui
peuvent remonter du vu» siècle jusqu'au xiv«.
Les nombreux sarcophages semblent avoir
été brisés et pillés; on a trouvé des plaques
de ceintures en fer damasquiné d'argent, des
monnaies et un vase, le tout sans grande
valeur autre que leur valeur historique locale.
**^ Le corps académique d'Anvers vient
d'élire un certain nombre do membres nou-
veaux parmi les notabilités étrangères. Parmi
les membres d'honneur nous relevons le nom
do M. Henry P.oujon. notre directei;r des
Beaux-.Arts. i_,e peintre .Iules Breton est
nommé membre elfectif étranger.
*** Le Conseil communal de Lierre (Bel-
gique) vient de voter un subside de 135.000 fr.,
pour la restauration de la Collégiale de Saint-
Gomniaire, un des plus beaux spécimens de
l'art gothique dans la région. Il a, en
outre, décidé l'érection d'un monument à la
mémoire de David, l'historien flamand, dont
la ville de Lierre a célébré, il y a quelque
temps, le centième anniversaire de naissance.
:).*:i< Un buste authentique du roi Hérode
vient, parait-il, d'être découvert en Palestine
et offert au Musée de l'Ermitage, à .Saint-Pé-
tersbourg.
:};*;(: Les fouilles de Zendyrli (Syrie septen-
trionale) effectuées par le Professeur de Lus-
clien, au nom du Musée de Berlin, ont abouti
à des découvertes imporlantes. On a mis à
jour le rez-de-chaussée du palais du roi Bar-
recoub, monarque vassal des Assyriens : à
l'entrée sont deux lions de garde plus grands
que nature et de toute beauté. Les objets dé-
couverts, remplissant cinquante caisses, vont
être envoyés au Musée ottoman de Tchinli-
Kiosk.
-^ t7stl-.»0«TfrJ>'ïï^w»—
L'Exposition Universelle de 1900
REGLEMENT GENER.iL
Le Journal Officiel du 10 août 1894 publie
un décret du Président de la République por-
tant règlement général pour l'Exposition uni-
verselle de 1900 et approuvant la classification
des objets exposés; ce décret est suivi des
rapports présentés au Ministre du Commerce,
de l'Industrie, des Postes et des Télé.graphes,
par M. .A. Picard, commissaire général sur :
1° le règlement de l'Exposition, et 2° la classi-
Tication des objets exposés.
Nous ne nous occuperons, dans la première
partie, que de l'admission des œuvres d'art ;
Admission des œuvres d'art
Arl. 19 (du règlement gèncrul). — L'Exposition
contemporaine est ouverte aux œuvres des Ar-
tistes français et étrangers exécutées depuis le
1" mai 1889.
Art. 20. — Sont exclus : 1° les copies, même
celles qui reproduisent un ouvrage dans un genre
dilTéreut de celui de l'original; 2° les tableaux,
dessins ou gravures qui ne sont pas encadrés;
3' les gravures obtenues par des procédés indus-
triels: 4° les sculptures en terre non cuite.
Art. 21. — Les demandes d'admission seront
spéciales à chaque genre et conformes aux mode-
ET DE LA CURIOSITÉ
219
les arrêtés par le Commissaire •,'i'néral. Elles
contiendront la désignation des œuvres, leurs
dimensions et l'indication des expositions où ces
œuvres auraient déjà fi^'uré. Des formules impri-
mées seront mises gratuitement à la disposition
des artistes, au Commissariat général de l'Expo-
sition (Service des Beaux-Arts) et aux autres
lieux de distribution qui seraient ultérieurement
déterminés. Le nombre des ouvrages qi'ie peut
exposer chaque artiste est limité â dix.
Art. 22. — Les Artistes français et ceux des
colonies devront déposer leurs demandes au Com-
missariat général (Service des Beaux-Arts), du
IG au 31 mai 1899. '
Art. 23. — Ces demandes seront soumi.ses, du
1" au :iO juin 1899, à l'examen d'un jury divisé
en quatre Comités correspondant; le premier à
la classe 7 (Peintures, carions et dessins); le
deuxième à la classe 8 (Gravure et litliograpliie);
le troisième à la classe 9 (Sculpture et gravures
en médailles et sur pierres fines) ; le quatrième à
la classe 10 (Architecture). Les Comités seront
formés, chacun : 1» pour un quart, de membres
do l'Académie des Beaux-.\rls. désignés par le
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts et par le Ministre du Commerce, de l'Indus-
trie, des Postes et des Télégraphes, sur la pro-
position du Directeur des Beaux-Arts et l'avis du
Commissaire général ; 2° pour un quart, de mem-
bres pris en dehors de l'Académie et nommés
dans les mêmes conditions; 3« pour un quart, de
membres désignés par la Société des Artistes
français; 4° pour le dernier quart, de membres
désignés par la Société nationale des Beaux-Arts.
Chaque Comité élira parmi ses membres un pré-
sident, un vice-président, un rapporteur et un
secrétaire. Les présidents, vice-présidents, rappor-
teurs et secrétaires des quatre Comités se réuni-
ront en Comité central pour statuer eu dernier res-
Sijrt sur les propositions qui lui seront soumi.ses
par ces Comités. Le bureau du Comité central .sera
composé du Ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-Arts, président; du Directeur des
Beaux-Arts, vice-président, cl de secrétaires nom-
més par le Ministre dos Beaux-Arts.
Art. 2i. — Le jury dressera et fora parvenir
au Commissaire génér;»!, par l'iiitormédiairo ilu
Directeur des lîeaux-.VrIs, le 1" juillet WM. uni'
piTmière liste îles admissions susceptibles irêtri'
prononcées sans examen des O'Uvres elles-mêmes.
Les ouvrages (|ui n'auraient pas été admis dans
CCS conditions devront être déposés, francs de
jiorl, au Palais des Champs-Elysées, du ;'> nu "Jl
janvier 19(XJ, pour y èlre examinés par le jury. Il
en sera de nu'-me des ouvrages ipii' les artistes
inscrits avant le 1" juin 1899 pré.senteraient en
surplus. Ces ouvrages feront l'objet d'une de-
mandi! d'admission dépo.sêe au Commissariat gé-
néral (Service dos Beaux-Arts), avant lo 1" jan-
vier l'.H)0. X la suite de l'examen de ces deux
catégories d'ouvrages, le jury dressera et fera
parvenir au Commissariat général, par l'inlermê-
dinire du Directeur des Beaux-.Vrts, le 31 janvier
1900, au plus lard, une seconde liste d'admis-
sion.
Art. 25. — L'admission des œuvres étrangères
sera prononcée par le (Commissaire général, sur
la demanile du ('ommissaire di' la nation i\ hi-
riuolle app!irllen<lra l'arllsle et sur la proposilioii
du Directeur des Beaux-Arts. Aucune proposition
ne sera recevable après le 31 décembre 18J9.
Art. 26. — Les artistes étrangers dont le pays
ne serait pas représenté par un commissaire dé-
légué devront remettre leurs demandes au Com-
missariat général (Service des Beaux .\rts), avant
le 1" décembre 1899, et déposer leurs ouvrages,
francs de port, au Palais des Champs-Elysées,
du 5 au 20 décembre 1899. Un jury spécial, com-
posé de Français et d'étrangers, sera institué par
le Ministère de l'Instruction publique et des
Beaux-.\rts, et par le Ministre du Commerce, de
l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, pour
l'examen de ces ouvrages. Il fera parvenir ses
propositions au Commissaire général, par l'inter-
médiaire du Directeur des Beaux-Arts, le 31 dé-
cembre 1899, au plus lard.
Art. 27. — Les artistes dont les ouvrages au-
ront été admis recevront du Commissaire général,
par l'intermédiaire du Directeur des Beaux-Arts,
un certificat d'admission. .Aussitôt après, et. dans
tous les cas, avant le 15 février 1900, ils fourni-
ront pour leurs ouvrages une notice contenant les
noms, prénoms de l'auteur, le lieu et la date de
sa naissance, le nom de ses maîtres, la mention
de ses récompenses aux expositions de Paris, le
sujet et les dimensions de l'ouvrage, enlin, le nom
du propriétaire. Cette notice sera conforme au
modèle mis à la disposition des intéressés.
.\rt. 28. — Une ou plusieurs Commissions spé-
ciales seront instituées par le Ministre de l'Ins-
tructio]> publique et des Beaux-Arts et après avis
du Commissaire général, de concert avec le Mi-
nistre du Commerce, de l'Industrie, des Postes
et des Télégraphes, sur la proposition du Direc-
teur des Beaux-.\rts et après avis du Commis-
saire général, pour préparer l'Exposition centon-
nale. Ces commissions, présidées par le Directeur
des Beaux-Arts, éliront, parmi leurs mendires,
un vice-président, un rapporteur et un ou plu-
sieurs secrétaires. Le Commissaire général arrH-
tera, sur leur proposition, la liste des ouvrages
admis et délivrera les certificats d'admission par
l'intermédiaire du Directeur des Beaux-.\rl3.
Art. 41. — Les ouvrages admis devront être
déposés, du 15 au 20 février 19(XI. dans le palais
destiné i les recevoir. Un arrêté du Commissaire
général détermini'ra les régies de détail relatives
.'i l'entrée et à la sortie des œuvres d'art.
Art. 42. — Pour l'Kxposilion contemponiine,
tous les frais d'emballage, do tntnsport, do dé-
ballage, de conservation des caisses, do réombal-
lage et lie réexpédition seront à la clmi-ge des ex-
pos.-inls. L'Administration ilos Beaux-.\rls pourra
prendre ces frais li son compte pour l'Exposition
centonnale.
Art. 43. — L'installation dos ouvragc-s admis,
la <lêcoralii>n des salles et lo gardiennage inté-
rieur ilu Palais «oront assun-s et payés par l'Ad-
ministration des Boaux-.\rls. Tout arningcment
spécial que les commissaires étrangers oblien-
dr.'iieiil l'autorisalion do réaliser, on d.dior» do
l'amènagoment prévu, demeurerait :t leur charge.
.\rl. 44. — Aucun ouvrage no pourra être reliri
avant la clôture do l'Kxposilion, sans une auto-
risation spéciale dêlivit'o par le Commissaii-o gj^*-
lierai sur la proposition du Directeur dos Beaui-
Arls.
220
LA CHRONIQUE DES ARTS
Arl. 45. — Les ouvrages exposés devront èlre I
enlevés dans le iriois qui suivra la cloluro de
l'Exposition.
Le Ministre du Commerce vient de .signer
l'arriMé ouvrunt un ooncour.s pour les plans et
les disjjositions générales de l'Exposition de
1900.
Les Français sont seuls admis à prendre
part au concours et ils n'ont à jusliQer iiue de
leur nationalité.
Voici les principales dispositions de l'arrêté :
Les concurrents devront se faire inscrire au
Commissariat général, 80, rue de Varonne, où
leurs demandes seront remues à partir du 19 août,
tous les jours non fériés, de dix heures à midi et
de deux heures à quatre heures. Ces demandes
d'inscriptions pourront être faites par lettres.
Seront afl'ectés à l'Kxposition : le Cliamp-de-
Mars, le Trocadéro et ses ahords, le quai d'Orsay,
l'esplanade dus Invalides, le quai do la Conférence,
le Cours la Reine, le Palais de l'Industrie et les
terrains avoisinant ce palais, entre son axe longi-
tudinal prolongé, l'avenue d'Antin et le Cours la
Reine.
Les jonctions nécessaires sei'OTt établies entre
les deux rives de la Seine, notamment par un
large pont en face l'Hôtel des Invalides.
Dans leurs projets, les concurrents devront
prévoir toutes les dispositions à prendre sur les
diverses parties de l'emplacement, berges de la
Seine comprises, et y figurer spécialement ;
Les palais et autres édifices d'exposition géné-
rale ;
Les salles de fêtes et de distribution des ré-
compenses ;
Un édifice pour les congrès et un bâtiment
pour l'Administration (tous deux en bordure de
l'emplacement, de manière à présenter une entrée
directe de l'extérieur et une communication avec
l'intérieur de l'enceinte) ;
Les jonctions entre les rives du fleuve ;
La distribution des parcs, jardins, effets d'eau
et autres motifs de décoration ;
Les moyens de transport mécanique des visi-
teurs dans l'E.xposition (ces transports pourront
emprunter le quai de Billy et l'avenue de la
Motte-Piquet) ;
Les entrées de l'Exposition, avec les espaces
ménagés pour la circulalion en dedans et autour
de l'enceinte, ainsi que pour le stationnement
extérieur des voilures ;
Les dispositions proposées en vue de mainte-
nir la circulalion générale du quartier et d'assurer
le passage des voies publiiiues au dehors ou au
travers de l'enceinle.
Des espaces libres seront réservés pour les
palais ou pavillons des administrations publiques,
des colonies et pays de protectorat et des nations
étrangères, pour les bâtiments spéciaux d'expo-
sitions particulières, pour les abris de généra-
teurs et les stations d'électricHc, nour les salles
do spectacle et pour les établissements de con-
sommation, etc.
Toute liberté est laissée aux comcurrents en ce
qui concerne les monuments actuels, situés dans
le périmètre de l'Exposition. Ils pourront propo-
ser la conservation, la modification ou la démoli-
tion de tout ou jiarlie de ces monuments, y com-
pris la Tour de .300 méires.
Par exception, le palais du Trocadéro devra
être intégralement maintenu et ne sera susceptible
d'aucune transf .rmation essentielle que celle d'un
agrandissemi^nl du côté du parc, s'il y a lieu.
D'une manière générale, on évitera de toucher
aux plantations dont l'enlèvement même tempo-
raire ne serait pas absolument indispensable.
Des constructions ]>ourront être élevées : 1° en
encorbellement de la Seine, le long des quais ;
2° par-dessus le chemin de fer des Moulineaux,
la gare de l'esplanade des Invalides et le pont
reliant cette esplanade au Cours la Reine.
Les concurrents ne perdront pas de vue que le
système de classification adopté comporte la réu-
nion ou le rapprochement, dans toute la mesure
du possible, des produits, du matériel et des pro-
cédés de fabrication.
Tout en ayant une latitude complète pour le
choix des éléments constitutifs des édifices, les
auteurs de projets n'oublieront pas que les cons-
tructions nouvelles doivent être essentiellement
provisoires et qu'il importe de réaliser l'effet le
plus décoratif avec les matériaux les plus écono-
miques.
Les concurrents seront libres de signer leurs
projets ou de les présenter sous le couvert de
l'anonymat.
Un délai de quatre mois est accordé pour la
rédaction des projets, qui devront être déposés,
du 10 au 12 décembre, au Palais de l'Industrie.
Les dessins des projets seront publiquement
exposés et soumis à un jury de tremte et un
membres, dont dix seront élus par les concur-
rents, mais aucun concurrent n'en fera partie.
Il pourra être alloué par décision du jury :
trois primes de 6.000 francs; quatre primes de
4.000 francs; cinq primes de 2.000 francs; six
primes de 1.000 francs.
Les projets primés deviendront la propriété de
l'Administration, qui aura la faculté d'en disposer
à son gré et d'y puiser les éléments à sa con-
venance.
Il est expressément entendu que l'Administra-
tion se réserve la liberté la plus complète pour
l'examen et la solution de toutes les questions
relatives soit à l'établissement du projet définitif,
soit à la direction et à l'exécution des travaux.
Cet arrêté est suivi d'un état des surfaces
couvertes nécessaires pour les divers groupes
d'objets exposés.
Le registre d'inscription des concurrents,
qui sera tenu à la disposition des intéressés
jusqu'au 10 décembre, s'est couvert en quel-
ques jours de nombreuses signatures. On ea
compte, à l'heure actuelle, plus de 300.
Académie des Inscriptions
Fouilles de Delphes. — M. Homolle, direcleur
de l'Ecole française d'Athènes, écrit à l'Académie
qu'il a adressé ;\ M. le Jlinistie de l'Instruction
pulilique, avec prière de la transmettre à la Com-
pagnie, une collection d'une centaine de photogra-
phies reproduisant les principales œuvres d'art
ET DE LA CURIOSITE
•221
qui ont été mises à jour au cours dus luuiUi-.s du
Delphes.
L'Académie charge M. CoUignon d'exposer,
dans un rapport qui sera lu au cours d'une des
prochaines séances, la haute importance de ces
monuments.
Fouilles en Asie-Mineure. — M. Menant ;in-
nonce qu'il a reçu de M. Chantre, le 15 de ce mois,
un télégramme daté de Péra. aux te'rnies duquel
ce voyageur prie l'Académie de fairecuvrir le pli
cacheté qui contient le récit de sa campagne ar-
chéologique, et confirme ses découvertes faites en
Asie-Mineure au cours de l'année 189.3. Bien
qu'expulsé de Kara-Euyuck, M. Chantre annonce
qu'il rapporte de son voyage de belles collections
et de riches documents.
M. Menant donne ensuite lecture de la relation
contenue dans le pli cacheté.
Antiquili's africaines. — JI. Philippe Berger
met sous les yeux de l'Académie le fac-similé
d'un important mausolée avec inscription bi-
lingue, latine et néo-puiii(iue, provenant de Ramada
(Tripolilaine).
L'inscription luiavaitélé transmi.separM. Fou-
reau au retour de sa mission chez les Touareg.
Depuis lors, M. Gunckler lui a donné les photo-
graphies et tous les documents recueillis jiar
M. de la Marche pour le service des antiquités.
Ce mausolée était à deux étages surmontés
d'une pyramide et reposant sur un soubassement
à quatre assises avec caveau voiUé. Les deux ins-
criptions surmontaient un grand bas-relief repré-
sentant le défunt et sa femme. Ce motif était ac-
compagné d'une série d'autres bas-reliefs disposés
sur les quatre faces de l'édifice et qui en font le
principal intérêt. On y trouve représentés Orphée
chassant les animaux, Orphée enlevant Eurydice
aux enfers. Hercule enlevant .\lceste, et une ou
deux autres scènes encore ayant trait à la vie
d'outre-tombe.
M. Berger étudie ensuite les deux inscriptions,
et il n'a pas de peine à démontrer qu'elles sont la
traduction l'une de l'autre. L'inscription néo-pu-
nique suit même presque littéralement l'inscrip-
tion latine; elle nous apprend que ce monument
a été éh'vé à un personnage nommé Apuleius
Maxiinus Ridons par sa femme Thanubra et ses
enfants.
M. Berger fait remarquer que, tandis que le
défunt porte un double nom. latin et pimique,
ses ancêtres portent des nojus purement puniques,
et ses enfants portent des noms purement lalius.
Cette inscriptio:; nous fait donc assister au pas-
sage des mo'urs puni(|ues aux mnuirs latines.
Ajoutons encore que jamais on n'avait trouvé
d'in.scription si loin dans le sud.
i'n Coffret à hijott.c ;/allo-ro>n<iiii. — M.
Alexandre l!irtran<l attire l'attention sur une tète
en ivoire, de travail gallo-romain, ayant servi de
coIVrel à bijoux cl restaurée au Musée de Sainl-
(ieruiaiu-cu l.iiye par M. Abel Maître, sur In
(Kunauile du Directeur du Musée do Vienne (Isère),
j»U((uel elle appartient.
Cette sculpture passait pour être en bois ; elle
avait élé, une première fois, très maladroitement
realauréo et même mutilée, puis volée et brisée A
nouveau en un grand nombre de nnircennx.
M. Abel Maître non .seulement a reconnu qu'elle
était eu ivoire et non en bois, mais oncoiv a pu.
pur un travail des plus ingénieux, la rendre à son
état primitif.
Cette tête est certainement une réplique gallo-
romaine d'une tête grecque qui devait être célèbre.
Léonard de Vinci et la "Vierge aax Rochers >■
Un document important, concernant le célèbre
tableau du Louvre, la Vierge aux rochers, a été
découvert récemment par le Bibliothécaire de la
Trivultienne, M. Emilio Motta, dans les Archives
d'État à Milan. Tous les amateurs et les érudits
ayant à leur portée la revue romaine bimensuelle
VArckivio Slorico deW Arle, dont un des buts
principaux est do tenir le public au courant des
découvertes historiques concernant les arts et les
artistes en Italie, ont pu lire, dans le n" de
janvier et février dernier, le texte même du docu-
ment en question. En résumé, il s'agit d'une sup-
plique adressée au duc Ludovic Sforza, dit le
More, par Jean-.\mbroise do Prédis et Léonard
de yi>ici florentin, pour demander le respect de
leurs droits au suj<-l d'une œuvre faite en ccm-
mun, par commission des frères de la Conception
dans l'église de Saint-François à Milan.
On y apprend que les deux artistes se sont
trouvés aux prises avec une do ces diQicultés
auxquelles étaient souvent exposés les artistes du
temps passé, sans excepter ceux du plus grand
mérite, c'est i-dire celle d'être convenablement et
diimenl récompensés de leur travail. Dans le cas
actuel, le travail n'était pas do minime impor-
tance, car il n'y a aucun doute qu'il s'agisse de
l'ensemble d'un tableau d'autel, dont faisait par-
tie, pour la part de Léonard, l'o-uvre connue de-
puis sous le nom de la Vierge aux rochers, et
qui formait le centre du retable. Or, il résulte du
contenu de la supplique que le maître florentin se
plaint de ce que les frères (scolari) de la Con-
ception ne veulent lui attribuer que 25 ducnls
pour son qiiadro de nostra dona fada a olio,
taudis que sa valeur constatée n'était pas in'é-
rienre à la somme de UtJ ducats. Il prie donc le
duc de vouloir bien s'intéresser ft ce que cette
somme lui soit remise, ou sinon que le tableau
de la Vierge lui soit rendu (n aiil che vssi sco-
lari lasano alidicti exponenli dicta nostra dona
facta a olio. »)
Ce docuinonl, ainsi que les commentaires qui
en ont élé faits, d'une part par le correspondant
do la revue italienne, «le l'autre, par celui do
l'.l/-/ Jo;/r/i(i/du mois de juin, le 1)' .lean-l'aul
Hichter, n'ont pas manipié do susciter A Londres
une vivo réaction contre rinlerprélalion donnèo
par les deux critiques étrangers, puisque celle-ci
concluait A reconnaître la priorité <le l'cxeniplairo
de la l'iei'i/c aii.t: rochers tUi Louvre sur celui de
la National Callory, contraireinoni A co quo l'ar-
gumeiit principal du document nurnil pu faire
croire, puisque le tableau de Loiulr<>s est réelle-
ment celui des dou\ ipii, jusqu'A la lin du siècle
dernier, se trouvait ux|>o:ié dans l'église Saint-
François :\ Milan.
Nous voyons donc sir Frédéric Burlon, sous
la diivction duquel le talileun avait été acIiolA
pour la (ialerio, chez le comte de SulTolk,
en 1880, et le nouveau directeur, NL Edward
222
LA CHRONIQUE DES ARTS
Poyuter, se lever pour soulenir la pryùmirience
de leur exemplaire : le premier, dans un article
■ publi6 dans le Nineteenth Century (mois de
juillet), le second, dans le numéro d'août do
Y Art Journal. M. Burlon, dès le début, déclare
vouloir faire abstraction de l'évidence que four-
nirait, en faveur de sa ltu''sp, l'œuvre en elle-
même, et se ptait à insister surtout sur les té-
moignages historiques qui parlent en faveur
du talileau de Londres. Il condamne la tendance
de certains critiques ii élever au rang de faits
leurs conjectures. « Such is tlic course in/opted,
dit-il, tJiOKi/h icith some morlesty and rmirh
italia» grâce liy an esthnnhle f/enlleman and
esteeined acquaintance ofmina at Milan » fai-
sant allusion ainsi au correspondant de VAr-
chivio. Il ne prend jjas la peine, du reste, d'exa-
miner les arguments de celui-ci, qui mettent en
relief une supériorité sensible dans le tableau du
Louvre.
Quant au critique allemand, il est aisé de com-
prendre que le doute exprime sur l'opportunité
de l'acquisition faite par la National Gallery ait
dû froisser l'amour-propre de l'ancien directeur,
d'autant plus que M. Burton s'est toujours
déclaré profondément convaincu de l'importance
du tableau de Londres, qu'il ne croit nullement
inférieur à celui du Louvre.
La circonstance sur laquelle M. Burton et son
successeur, M. Poynter, aiment à insister en fai-
sant la comparaison des deux tableaux est celle
qu'en réalité on ne saurait pas soulenir que l'un
d'eux serait la copie de l'autre, puisqu'il y a Ijien
des dilïérenees sensibles dans les doux composi-
tions, ce qui devrait déjà servir à sauver la cause
de l'authenticité de leur exemplaire. Certes, l'idée
qu'un maître tel que Léonard ait pu exécuter
deux fois un même sujet, lui qui dans sa longue
vie n'a laissé d'autres traces de son activité,
comme peintre, qu'un nombre de tableaux aisé à
compter sur les doigts, cette idée ne saurait être
accueillie facilement. Toutefois, indépendamment
de cette question, on pourrait se demander si le
document dont nous avons parlé ne suftit pas, à
lui seul, à augmenter les probabilités qu'une seule
de ces Vierges ait été une création directe et im-
médiate du grand artiste. Rappelons-nous que les
Frères de la Conception ne lui veulent payer qu'un
quart du prix qu'il attribue, d'une manière bien
décidée, à son œuvre et que si le paiement inté-
gral n'est pas consenti, il demande d'être autorisé
à la retirer. Des deux cas en présence, quel est
le plus probable : les débiteurs se sont-ils rési-
gnés à quadrupler la somme otTerte, ou ont-ils
pensé pouvoir se contenter, pour leur autel, d'un
panneau plus ordinaire et plus à la portée de leurs
ressources (1) ?
On nous répoudra peut-être que des probabi-
lités ne sont pas des certitudes et qu'après tout,
dans ce cas, une conjecture vaut l'autre. Alors, il
ne nous restera, pour obtenir une solution, qu'à
interroger les œuvres elles-mêmes, c'est-à-dire à
les examiner avec un véritable esprit critique,
exempt de tout parti pris. Pour remplir une tâche
semblable, nous pensons qu'il faudrait savoir
avant tout lequel des deux panneaux accuse les
(1) Il est bon de constater ici qu'à une toute petite dif-
férence prés les deux tableaux do Londres et de Paris
ont les mômes dimensions.
indices d'une création jjlus ancienne, plus primi-
tive. Si c'est le panneau qui est passé en France,
dès le règne de Louis XII, le document, qui ap-
partient, noti)ns-le bien, aux premiers temps de
Léonard à Milan, doit se rapporter à celui-ci; en
cas contraire, on devra conclure que l'exemplaire
de Londres est bien celui dont il s'agit, et que le
maître en a fait plus tard une libre reproduction
pour le roi de France.
Si on voulait sérieusement examiner cette af-
faire, rien ne serait plus utile qu'un rapproche-
ment immédiat des deux peintures. Gomme il est
arrivé lors de l'Exposition des œuvres de Holbein
à Dresde, il y a peu d'années, où l'exemplaire de
la célèbre Madone du bourgmestre Aleyer de
Darmstadt remporta délinitivement la victoire
sur sa rivale, de même verrait-on alors laquelle
des deux Merge aux Rochers devrait être décla-
rée la création la plus directe du génie et de
la main du maître. Ce serait, à n'en pas douter,
un des problèmes les plus intéressants que les
connaisseurs soient appelés à résoudre, celui qui
se trouverait posé par une exposition pareille.
Pour le moment, il faut se contenter de comparer
les œuvres séparément, à Paris et à Londres, ce
qu'on peut toujours faire aisément et à peu
d'heures d'intervalle.
11 y a, d'ailleurs, un autre moyen de s'édifier à
ce propos, moyen auquel tout amateur s'intéres-
sant à la question peut avoir recours ; c'est celui
de se procurer les excell^-ntes reproductions pho-
tographiques des deux tableaux existant dans le
commerce et qui, pour le dessin au moins, nous
permettent d'examiner en détail les ressemblaEces
et les différences. Il nous semble, à vrai dire, que
le rapprochement de ces deux fac-similés fournit
déjà de précieux éléments d'observation, qui doi-
vent être complétés, pour ce qui regarde le choix
et le modelé des couleurs par la vue des origi-
naux. Voilà une étude à recommander à qui-
conque aime pénétrer au fond de l'âme des grands
maîtres et à connaître le degié de leur force et le
caractère de leurs tendances.
C'est da résultat de celle étude que devra dé-
river nue conclusion détinilive. Nous saurons
alors si la finesse toute particulière que présente
l'exemplaire français, et que M. Poyuter lui-
même, dans son examen comparatif, i"econnait
en maints endroits, est l'expression primitive du
génie de Léonard, ou si elle doit être expliquée
comme une manifestation d'un raûinement pos-
térieur de sa manière, comparée à celle de
l'exemplaire de Londres : c'est là l'opinion qu'ex-
prime le critique anglais dans sa conclusion :
a I would venture to ha::ard an opinio7i ; Çiat
the Madonna in the National Gallery is an
earlier ivork of Lionardo's llian the one in
the Louvre... andthat oiir pictureshows traces
of his training in the school of Verrocchio, and
that it is the Louvre picture which has 'more
of the idealized refinement of type on which
Luini formed his style. » A ceci, il ajoute
pourtant, et avec beaucoup de raison, que la
peinture du Louvre a tellement souffert from
repaititing. qu'il n'est pas bien facile désorniîis
d'apprécier complètement son mérite.
Voilà, en efîet, le mal dont est affligé d'une ma-
nière bien sensible le tableau du Louvre. Mais
puisqu'en sa présence nous avons acquis la con-
viction que ce mal n'est pas absolument sans re-
ET DE LA CURIOSITE
223
niùde, nous nous permellons, en ttrniinanf, d'ex-
primer à noire tour le souhait que la Direction
des Musées, si elle a à sa disposition un restau-
rateur artiste, dont elle soit sûr, c'est-à-dire par-
faitement consciencieux et très expérimenté, se
décide à le charger de la tâche difficile qui
nous rendrait une œuvre précieuse telle que la
Vierge aux rochers.
Gustave Frièîoxi.
Nous regrettons de ne pouvoir nous associer au
vœu exprimé par notre honoralile correspondant.
Il faut garder la Vierr/e aux Rochers telle que
les siècles nous l'ont transmise: on ne louche pas
à Léonard. Quant au fond même du d'bat, nous
renvoyons à l'étude pul)liée par M. Gustave Gruycr
dans la Gaje«e den Beaux- Arts (i'^iv., I. XXXV,
p. /l'iO et suivantes). On y trouvera une gravure
d'après le tableau du Louvre et une étude compa-
rative de ce tableau et de celui de la Sational
Gallery qui, on le sait, fut vendu comme copie
moyennant trente ducats au peintre Hamilton en
1796, et racheté ensuite par le comte de Suffolk.
A. DE L.
NECROLOGIE
M. Léon Cugnot. statuaire, vient do mourir.
M. Léon Cugnot était âgé de cinquante-neuf ans.
Grand prix de Rome en 1859, l'artiste laisse
quelques œuvres remarquables, entre autres : la
Force et la Justice, qui ornent le fronton de la
Cour du cassation, le Putriotismc. qui décore la
salle des Cariatides à ril'Jlel-de- Ville, etc.
M. Cugnot était chevalier do la Légion d'iion-
neur, et il avait été plusieurs fois médaillé aux
Salons.
BIBLIOGRAPHIE
Erratum. — En rendant compte, dans notre
dernier numéro, du Diilerot qui vient de paraître
ù la lilirairie llacliette, nous avons nuil indiqué
le prénom de l'auteur. Ce remarquable livre de
critique est de M. Joscpli lieinacli, et non de
M. 'l'b. lîeinach, comme une « coquille » nous
l'a f;iil dire.
M. Dcwamin, un numismate actif, savant, dé-
hinléressé, vient de imlilier un premier volume
d'un ouvrage intitulé : Cent ans de iiii»iis»ia-
lii/iw !'rit)i<.-tiise, de 1789 à 1H89, in-folio de luxo,
agrémenté de 'lOU ligure^) (phulolyi'ies par Lar-
cher). Ce premier volume commence par une
introduction développée sur le sujet ipii va occu-
per lo lecteur ; les nulious générales sur la mon-
naie et les assif/niits, qui forment le principal
sujet de ce premier Vi>lnnio.
Le second volume contiendra toute la si'rie des
pièces frappées de 17t('.l rt 1H81), soil en monnaies
ayant circuU) légalemenl, soil Ions les essais qui
ont élé créés ; noniencliilure consldéniblo et fort
utile comme liisloiro des rcclierclies el des idées
qui ont pu dominer il lelle ou telle époque.
Le premirr volume de M. Iinwamiii n'est pas
dans le commerce ; il en sera de même du second
viilume, i|ui Iraiteru des jiii'rw frtippt'es.
M. Dewamin, dont la générosité égale la persé-
vérance dans cet immense travail, ne regardant
en rien aux frais considérables nécessités par son
exécution, ofl're son ouvrage aux Musées, Biblio-
thèques et à quelques amis privilégiés.
M. Gaston Cougny, professeur d'Histoire de
l'Art dans les Ecoles municipales de Paris, pu-
blie à la librairie Firmin-Didot la deuxième
édition de son Art antique, dont nous avons
déjà parlé, et le premier fascicule d'une série
d'Alhums-Manuels d'Histoire de l'Art : ce vo-
lume de 276 pages, illustré de 215 gravures, est
consacré à L' Antiquité ; trois-volumes de même
importance sont en préparation où seront étudiés
et figurés les monuments d'art du Moyen Age, de
la Renaissance et des Temps modernes.
Tour du Monde. — 175-i« livraison. — Au
Dahomey, par M. Alexandre L. d'Albéca. —
Quatorze gravures de Bazin, Berg, Privât, RufTe,
Rousseau, A. l'aris, Frank, M"" Paule Crampel,
Krieger, Devos, Th. Wcber et Riou, et une carte.
Journal de la Jeunesse. — 1133« livraison. —
Texte par M"' de Nanleuil, Albert Deville, Au-
guste Lepage, Danielled'ArlIiez et Henri Jacottel.
Illuslraliousde : -V. Paris. Myrbach, Le Blant, etc.
Bureaux à la librairie Hachette et C", 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
CHEMIN DE FER D'ORLÉANS
Excursions aux stations thermales et bal-
néaires des Pyrénées et du golfe de
Gascogne, Arcachon, Biarritz, Luchou, Sa-
lies-de-Béarn.
Tarif spécial G. V. n- 106 (Orléans).
Des billets d'.-Vller et Retour, avec réduction do
■..'.■) 0/0 en 1" classe et de -20 0/0 en 2" et 3* classes
sur les prix calculés au tarif général d'après l'iti-
néraire elVectivement suivi, sont délivrés toute
l'année, à toutes les stations du réseau de la Com-
pagnie d'Orléans, pour les stations balnéaires et
thermales ci-après au réseau du Midi :
Alel, Arcachon, Argelès-Gazosl, Ax-les-Thernies,
Ragnères- de - Rlgorre, Bagnéres -île - Ludion, Ba-
nviils-sur-Mer, Biarritz, lîoulou-Pertlius (Ici. Cam-
i)o-Ville, CapYi-rn, Ci-ret ( Amélie-Ies-Bains. La
Preste, etc.), Gouiza-Monlazels, Dax, Gnélliary
(halte). Henilaye. Lanutlou-les-Hains. Laruiis (les
Eaux-ltoiiiies, "les F.aux-Chaudes). Oloroii-Sainte-
Marie, Pau, Pierr.'lille-N'.'stjiliis(Crtuleivtst, Prades
(Le Veriii'l et Molitg). Saint-Girons, Saint Jean-de-
Liiz , Siiinl-Flour ( Cliaude.s-.Xigues) , Siilics-de-
Béarii. Salies-du-Salut et l'ssat-les-Buins.
Durée de valiilité : 15 jours mm compris les
jours do départ et il'arrivée.
Tout billet d'aller ol retour dilivré nu départ
d'une gare située à iVH) kilomèlivs au moins île la
station Iheniuile ou hivernale, donne droit, pour \>'
piuteiir. A un arrêt t-n roule à l'aller comme au re-
tour. Toutefois, la durée île validilé du billet ne
sera pas luigiiienlée du fait de ces arrêts.
La période de validilé des billets d'aller ot retour
pi'Ul, sur la ilrmande du voyagi-ur. élre prolongée
ileu\ fols ili' ili\ jour.-:, moyi'Un.'iiit le pairiuiiit aux
Adiiiinistralioiis. pour chaque fraclion indivisible
de 10 jours, d'un supplément do 10 0 U du prix
toliil du billet aller et retour.
AVIS. — La demande de ces billots doit •'tri'
faite Trois Jours au moins n\anl lo Jour du dè-
l<arl.
PRIMES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ALBUM RELIE
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Nouveau tirage
Prix de vente, 40 francs. — Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
l'WKl ET LA m i IIICIIEL-ÂM
MM. CHARLES BLANC, EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÈRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-8» grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. 11 a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
!• Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
à 70 ; 2» Ex. sur papier vélin teinté, n" i à 430.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinté est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. BIGOT
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
tJN VOLUME IN-4* TIRÉ SUR FORT VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS
Il a été tiré de cet ouvrage yS exemplaires numérotés sur papier Whatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de yb fr.
Prix de l'exemplaire broché, 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
DE LA GAZETTE DES BEAUX-flRTS
CLN'Qt'IÈME SÉRIE. — Prix 100 francs. — Pour les Alsnnés : 50 francs
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Beaux-Arts
les ALBUMS seront envoyés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de Maîtres (Hieieiis exposés à l'Éeoîe des Beaux-Arts eu 18?»
PAR LE MARQUIS Ph. DE CHEMNEVIÈRES
Directeur honoraire des Beaux-Arts, Membre de l'Institut
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend i8 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché, 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. ; Jranco en province, i5 francs
En \'pnle aux hmm Je la GAZETTE DES BEAU.\ ARTS, 8, rue Favarl, Paris
JJjiill^ Rédacteur en chel gérant ■ A. DE LOSTALOT.- Imp. de la Presse, 18, rue du Croissant. Paris. — Simarl,|l
N* 20. — 1894
BUREAUX : », RUE FAVART
8 Septembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Lt SAMEDI MATIN
Lts abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
ta Chronique des A;ts et de la Curiosité.
Un an.
PARiS ET DÉPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
.S U
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Un (^oncoiir.s pour l'érection d'un nionu-
ment à élever, ;i .\nt;oulûme, ù la mémoire du
président Carnot, est ouvert entre les artistes
nés dans le département de lu (".liarente.
S'adresser, pour les renseignements, à
M. Uambaud de Larocrjnc, président du t'.on-
seil général, ou à M. Nivet, secrétaire de la
Commission du monument Carnot, à la Pré-
fecture de la Charente.
Le jury chargé do juger les sept maquettes
proposées iiour le monument ipi'on va éliner
À l'amiral Mouchez, au Havre, a accordé le
pri.K au sculjili'ur Dubois.
Au Musée Guimet, la collection Varat, qui
donne les renseignements les plus complets
sur les muurs, usages, costumes et croyances
do la Corée, est mainlenanl ouverte tous les
jours, sauf le lundi, do midi à cinq heures.
Le Concours Crozatier est ouvert, cette an-
née, aux ouvriers ciseleurs d'ornement, sous
la présidence de M. Cluudius Marioton; il
conifiorto un prix do 500 francs. On peut
s'insciire, di'-s mainlonaul, l'i hi Ki''union dos
fahncanls do hion/.o. H, rue .Saint l'.laude.
L'Kxposition dos ouvrages et lo jugement nu
font lieu en novembre.
Lo cinipiiinto uniémo Concours poétique,
ouvert on l''ranc(! lo l"> .scptouibro IS'.ii. sem
dos lo ITi janvier l«'.)ri. — Demander le pro-
gramme, q\ii est envoyé franco, ;\ XL lùaristo
c.arranco, fi .\gon (l.otet Caronne).
Un c;oncours est ouvert entre les artistes de
toute nationalité pour élever un tombeau
dans l'église de /.wolle (Hollande) en l'hon-
neur du révérend Thomas a Kempis, auteur
présumé de l'Imitation de .lésus-i'.hrisl. —
S'adresser, pour tous renseignements, au se-
crétaire du jurv (Amsterdam, Vossinsstraat.
ÔO).
Académie des Beaux-Arts
Séances du 25 août et du 1" septembre
Le Minisire de l'Inslruclion publitiue et des
Beaux-Arts écrit à l'.Vcadémie pour lui annon-
cer qu'il a oonlié l'exécution du buste de feu
M. Hailly, membre de l'.Xcadémie. à M. Coulon,
sculpteur, et il prie la Comiiagnie de désigner
deux membres pour examiner le buste au
point de vue de l'e.xécution et de la resseiu-
l)lance.
M.M. Jules Thomas, Charles Carnier sont
choisis par l'assemblée
L'Acodémie roi.'oit en hommage les publi-
cations suivantes :
Mcinoires de l'Académie de Stanislas,
année IStCMNancy, ISKl, inS°).
Quatrième centenaire de la découverte
(II' l'Ameri'nie, Omiite du Puy-de-l)ôme.
l{a|ipijrl sur les travaux du Coiuilé en 1S92-
IStUt, par "SX. lo docleur l'ienv llosjiilal (Cler-
moutlMM-rand, IH.H. in-«").
Le n" is du Journal of tlic lioi/al Insti-
Iule of liriiish Architeris, 23 Hortl 18JM.
il.iindoii, \n\').
M. LaCenostre lit une partie de In préfueo
de son nouvel ouvi'age ; La Peint"-- ''■>
Europe, KIoiHjni-c.
226
LA CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
**:): On a vu plus haut (|ue le Ivlinistre de
rinslruclion [jubliciuc a confié l'exécution du
buste de l'arcliitccle iîaiily ;i M. Jean Coulon.
Le mrnic slnluaire achève en ce moment le
modèle de la statue de ïh. de Banville, des-
tinée à la ville de Moulins.
it:% M. Gaubert vient de recevoir de la Di-
rection des Beaux-Arts la commande, pour
l'Ecole-de Médecine de Paris, du buste en
marbre du docteur Kernel, médecin, mathé-
maticien et philosophe du xvi" siècle.
:(:*:(: Ld Direction des Beaux-Arts vient de
fixer au 5 octobre l'inauguration du monu-
ment do Duban à l'Ecole des Beaux-Arts,
(fuvre de M. Eugène Guillaume.
*** M. Ernest Guébin. en exécution d'une
des clau.ses du testament de sa tante. M™» Eli-
sabeth Guébin, vient de remettre au Musée
du Louvre une superbe armure ayant appar-
tenu à Henri l'y et très connue des amateurs
d'armes.
*** Les pointures décoratives de M. Puvis
de (Ihavanurs pour l'escalier du préfet à
l'Hôtel de VjUe, viennent d'être posées à leur
place définitive.
:);*^ Conformément au testament de M"" la
comtesse de Gaon, les revenus de sa fondation
seront répartis cette année entre MM. La-
valley, peintre : Sicard, sculpteur et Leroux,
architecte, pensionnaires sortants de l'Aca-
démie de Rome.
ii,% Les travaux de restauration de Saint-
Pliilippe du Roule, commencés il y a deux
mois, sont presque achevés. Toutes les pein-
tures décoratives de la voûte de la nef ont été
refaites, six baies ont été percées dans celte
voùle afin de donner une lumière qui man-
quait à l'église, jusqu'ici assez sombre. Les
peintures de la voûte, composées de 24.5 mé-
daillons bleu azur, sont l'a'uvre de M. Aubrun.
L'exécution des vitraux a été confiée à
MM. Albert Maignan et GhampigneuUe, et les
peintures murales à M. Vivier.
■t,*jp On s'est aperçu, il y a quelques jours, à
l'Exposition du Livre, au Palais de l'Industrie,
de la disparition d'un petit tableau du peintre
Georges Gain, représentant un Intérieur de
cabaret.
**;(: Une Société de musique religieuse,
s'appuyant sur le récent décret de la Sacrée
Gongrégation des Rites, vient de se former à
Saint-Gervais, sous le titre de « Schola Gan-
torum ». Les statuts seront envoyés à toute
personne qui en fera la demande au siège de
la Société, i, rue François-Miron.
jf*^. Le dimanche 19 août on a inauguré à
Ghoisy-le-Roi, place du l'ort, le monument
érigé par la ville en commémoration des ma-
rins tombés dans les combats delà Gare-aux-
Bœufs, les 29 et :!Û novembre 1870. Ce monu-
ment en bronze, ii-uvre de .M. B.-r^. Hercule,
représente un marin tenant dans la main
droite une hache d'abordage et dans la main
gauche le drapeau national.
*** Le monument de Tesielin, organisateur
de la Défense nationale dans le Nord en
1870-71, a été inauguré le 26 août sur la place
de Strasbourg, à Lille. Ce monument, ii'uvre
du sculpteur Alphonse Cordonnier et de
M. Louis Bonnior, architecte, a figuré au der-
nier Salon ; il se compose d'une colonne, sur-
numiée du buste en marbre de 'l'e.stelin, et
entourée d'alh'^gories en bronze rapijelant la
Défense nationale.
if*^, L'inauguration du monument élevé à la
mémoire du naturaliste Armand de Ouatre-
fages a eu lieu à Vallerauge (Gard), ville na-
tale du savant, le dimanche 3G août. La statue
est due au ciseau du sculpteur Léopold Mo-
rine.
**:{; TTn Comité s'est constitué à Cherbourg
pour élever au grand peintre Millet un mo-
nument sur la place de Gréville, son village
natal.
Il a été décidé de confier l'exécution du mo-
nument à un jeune sculpteur, M. Marcel
Jacques, et d'ouvrir une souscription dont le
produit s'ajoutera au reliquat des fonds du
monument de Cherbourg, environ 5.000 fr.
^.*-j; Le Conseil général de Vaucluse a émis
un vœu tendant à l'intervention gouverne-
mentale pour pousser activement les répara-
tions du Théâtre antique d'Orange.
^*if On mande de Cbàteauneuf de-Randon
(Lozère), ville oii est mort Duguesclin, qu'une
statue élevée à la mémoire du connétable y
a été olficiellement inaugurée le dimanche
19 août.
^*jf. On vient d'arrêter, à Genève, un certain
Parthenis, qui est l'auteur des vols de tableaux
commis au palais Longchamp de Marseille.
Il était allé proposer les objets dérobés au
directeur du Musée national de Genève.
:)-** M. Naert, architecte provincial de Bru-
ges (Belgique) a découvert un petit panneau
peint à l'Iiuile, portant la date de 1351, et
représentant le Christ coui'onne d'épine!;.
qui semble appartenir à l'Ecole italienne.
:)s*^ M. John Hill de Stretham a légué ré-
cemment ses collections d'objets d'art,
bronzes, ivoires, porcelaines, etc., au South-
Kensington-Museum « en reconnaissance du
plaisir et du profit qu'il a retirés de ses visites
à ce Musée ».
:(s*H: On écrit de Londres, 29 août, que le
projet, qui date de trente ans, de bâtir une
cathédrale gothique à Londres sur l'emplace-
ment désigné par le cardinal Manning, est à
la veOle d'être mis à exécution.
La pose de la première pierre aura lieu
au mois de juin 1895.
^** La National Gallery de Londres vient
d'entrer en possession d'un tableau de Elzhei-
ET DE LA CURIOSITÉ
•2-27
mer, Tobie et l'ange légué par M. S. Sanders,
et d'un petit Groupe de fauiille, n'uvre d'un
des Lenain, donné par M. L. Lesser.
*** Dans la Correspondance de Rome, on
annoncf que Léon XIII fait restaurer au Va-
tican les appartements d'Alexandre VL On
sait que ces appartements ont été construits
par Nicolas V et ont leur farade sur'la cour
du Belvédère.
Les restaurations, entreprises sur l'ordre de
Léon XIII par le comte Vespifinani, le com-
mandeur Seitz et le chevalier Fringuelli, con-
sistent à renforcer les stucs là où il« me-
nacent de se détacher, ù nettoyer les pein-
tures sans les retoucher, et à enlever le ba-
digeon. l'ar endroits, il y ajusqu'à. sept couches
de badigeon.
*** Le Congrès d'archéologie chrétienne qui
a lieu actuellement à .Spalato (Ualiiuilie),
réunit un grand nombre de savants de toutes
contrées.
+** On est à la veille de commencer, à
Moscou, l'édification du nouveau Conserva-
toire de musique, d'après les plans de l'archi-
tecte académicien V. Zagorski. Des monu-
ments il la mi^moire de Nicolas Kubinstein et
de 'rchaïkow.-.ky seront érigés dans le square
du Conservatoire.
jf*if Le correspondant athénien du Times
adresse ù ce journal des détails relatifs aux
fouilles récemment entreprises par l'Keole
anglaise d'arcliéologie.
A .MiM', en Phocide. le tem[]le d'Apollon,
qui renfermait jadis un oracle fameux, n'a
pas fourni de nombreuses découvertes artis-
tiques; dans l'antiiiuilé même, il avait été
pillé par les Perses et plus tard par les rhé-
bains. On a mis à jour les fondations du
Icmiile primitif, ainsi que celle« du temple
construit plus lard sur le même emplace-
ment par Hadrien.
Quelques cuuiies de travail cypriote et phé-
nicien, ainsi que des frpgmenls d'inscriptions
relatives à la recon^tructi^Jn du temple à
l'époque romaine, ont été recueillies.
A Ilyampolis, de nombreuses inscriptions
de la décadence ont été retrouvées. On a éga-
lement mis à jour un autel d'.Vrlémis. Des
inscriptions trouvées en cet endroit montrent
que les cullws do Sérapis, dlsis et d'Anubis
étaient combinés avec celui d'Arlemis. Plus
tard, on y adjoignit le culte do 'l'rajan ot de
sa famille.
ICndn, l'Ecole anglaise a l'intention d'entre-
prendre fies fouilles t. .Mexandrio. près du
fort de Koni-KIDik, dans l'endroit oii la tradi-
tion place la tombe d'Alexandre.
Les Fouilles do Delphes
M. IlomoUo, directeur do l'Keole française
d'Athènes, vient d'adresser à M. lo Ministre
de rinsiructiiin publique un nouveau rapport
sur les fouilles do Dolphos.
Les fouilles do Delphes ont été reprises lo
26 mars dernier; trois chantiers sont en acti-
vité : celui du temple d'Apollon, celui du
trésor des Athéniens et celui de l'Hellénico.
Tempt.k i>'.\i>oi.i.ox. — M. Homolle constate
d'abord que, malgré l'extension des fouilles,
il est encore difficile d'exposer des conclusions
nettes sur les dimensions générales de l'édi-
fice et sur ses dispositions intérieures :
C'est une chose remarquable, dit M. Homolle,
dans une exploralion aussi étendue, que le très
petit nombre de pièces architecturales caractéris-
tiques, qui ont été découvertes, et l'absence totjile
de sculptures décoratives peut être considérée
comme absolument décourageante pour l'avenir.
On n'a recueilli ni une métope, ni un fragment
de frise, ni le petit doigt d'une figure ayant ap-
partenu aux frontons. C'est par erreur que l'on
a annoncé la découverte d'une tète de cheval (|ui
aurait appartenu au char du Soleil couchant,
décrit par Pausanias dans le fronton Est ; il
semble bien que cette tète doive être rapportée à
une offrande. L'absen';e complète de tout reste a
maintenu longlenqis mes espérances, jugeant fort
peu vraisemblable que tout ei\t péri jusqu'au
plus jietit fragment : on ne voit guère de destruc-
ti.in aussi méthodique. On en est réduit à sup-
poser que les empereurs romains, postérieure-
ment à Pausanias, ont fait enlever les deux
groupes pièce par ]iièce avec grand soin. Les
métopes auraient subi le même sort.
La fri.se, que nous avions cru pouvoir attribuer
au leiiiple, a trouvé ailleurs sa place légitime, et
nous avons vainement cherché non seulement les
iiii'topes, mais un débris qui'lcoiH|ue de ces por-
li(iucs de marbre dont la muiiificeiicedes Alcméo-
iiiiles avait décoré les deux façades principales;
siiuf un Iriglyphe scié, encastré dans les fonda-
lioiis du temple A plus de deux mètres de pio-
l'oiuli'ur, d'une lelle masse de marbre, rien ne
subsiste absolument. Si l'on n'avait pour gïirauls
Pausanias, Euripide et Hérodote, ce serait il
l'airi' douter des témoignages antiques.
Le bout (le corniche publié (lar Curtius, repro-
ihiit par Poiutow, demeiirt' unique en son genre.
.Seuls, les mulles de lions qui jouaient lu rôle do
i/.irgouilles se sont retrouvés en assez gnind
nombre, bien qu'on n'en ail |>as encore un seul
eiilii'r. 11 y on a de divers types et de diverses
dates, comme i\ Olyinpie; je n'en vois guère
(pi'iin fi rapporter nu sixième siècle.
Les restes de tuf sont beaucoup plus abon-
ilants, assez pauvres cependant, si l'on considèrt-
ta masse de l'éclillce et l'insulHaance des conclu-
sions ([u'ils comporteut.
Le plan se lit assez clairement, bien qu'avec
<|uel(pie ditliculté ; mais il est dilllcilu de le
tiresser. ou plul'M do le restituer, avec une pré-
cision rigoureuse. Aucune partie ne sulisisto en
élévatiim au-dessus des souliassemenls ; et, sottf
deux surfaces d'une ciiiquanlaino ilo mètres
carrés aux deux exirémilés du temple, toutes les
assises ont été enlevées ju.'iipraudessous du
dallage : il n'y a pas en place une colonne, |>iks
mémo une plaque portant trace de cannelures.
Elevé sur un slylobiile composi' île trois luiuts
degrés, le temple avait la forme iriin périptèn'.
Selon l'usa^je ordinaire du sixième sièb', il comp-
tait seulement six coloniu's en façade et il était
228
LA CHRONIQUE DES ARTS
foii allcjii),'!'. Di'liTinincr le nomliro dus colonnes
des porli(juc'S latéraux est un calcul qui ne peut
s'exposer et se justifier sans l'aide d'un [ilan.
Nous attendons, pour eu donner un, l'acliéve-
ment du déblai, et jiréférons no proposer aucune
hypotliése avant d'avoir mis ft nu en son entier
le quatrième côté du temple, (pii jiarait mieux
conservé et nous réserve peut-étri' cpiclque indi-
cation décisive sur les entrccolonnements.
Le temple à l'inti-rieur ne parait pas avoir ren-
fermé de colonnade ; il présente une disposition
appropriée à son rôle de temple-oracle, conforme
aux descriptions des anciens et analogue ii celle
du temple d'Apollon Didyméen. Le dallage est
coupé vers le milieu du monument par une dé-
pression large et profonde, dont la longueur n'est
pas encore déterminée en toute son étendue : ce
n'est pas un éljoulement, car les pierres des pa-
rois sont paremontées ; et il ne paraît guère dou-
teux que l'adyton ne doive précisément se trouver
sur ce point. On sera fixé quand il sera possible
de dégager complètement cette cavité de tous les
matériaux qui y sont tombés ou y ont été jetés
pêle-mêle :
Inscriptions archaïques ; ofl'rande de la décalé
par les kifueis à la suite d'une guerre. — Signa-
ture de l'artiste athénien (?) Diopeithès ;
Inscriptions grecques et gréco-romaines : dédi-
cace du Lacédémonien [Plii]landridas ; décrets de
proxénie, etc. ;
Fragments de bases de statues : déliris de petits
monuments de marbre ;
Morceaux d'architecture : grandes pièces de
tuf avec marques d'appareillage ; pièces de
marln'e.
Quant aux galeries souterraines, que MM. Fou-
cart et Pomtow avaient pensé découvrir, et dans
lesquelles ils s'étaient glissés, on les trouve par-
tout d'un Ijout à l'autre du monument : ce sont
tantôt des corridors étroits, tantôt de véritables
chambres larges de plusieurs mètres ; la hauteur,
après les déblais que nous y avons faits, en dé-
passe de beaucoup 2 mètres ; il y en a tout un
réseau extrêmement compliqué. En effet, comme
il était impossible de faire reposer sur un massif
plein cet éditîce qui couvre une surface de plus
de 1.200 mètres carrés, on a élevé seulement à
distances convenables une série de piles reliées
entre elles par des traverses de pierre, sur les-
quelles on a assis colonnes, murailles et dallage.
On n'a point trouvé jusqu'ici d'escalier pour y
pénétrer et il est fort douteux que ces interstices
des murs d'appui aient jamais été considérés et
utilisés comme de véritables souterrains. Pas une
pierre no porte la moindre trace qui indique la
présence de l'homme ou l'affectation à un service
quelconque. Aucun objet n'a été découvert, sauf
quelques poteries grossières, des débris de
bronze sans valeur et deux fragments de terre-
cuite mycéniens.
C'est un problème de déterminer le niveau du
sol antique : les soubassements du temple, cons-
truits en partie de conglomérat grossièrement
taillé et jointoyé, et en partie composés de pierre
de Saint-Elie. de tuf ou de marbre, restes de
divers édifices, à peine alignés vers l'angle Sud-
Ouest, semblent n'avoir pas été destinés à être
vus. Cependant le mur polygonal n'est ni assez
haut ni assez épais pour avoir soutenu un rem-
blai de jilain-pied avec le tenqile : il ne supporte-
rait même pas la pous.sée d'un talus, qui d'ail-
leurs eiU offert k l'aMl une ligne déplaisante et
veule; enfin, comme nous l'avons signalé, des
restes de l'époque grecque ou romaine se retrou-
vent au-dessous du niveau supérieur du mur
polygonal ; ce (|ui force :'i supposi^r ou que tel
(■•lail le niveau antique de l'esplanade du temple,
ou <iue le sol a été défoncé soit par des accidents
naturels, soit par le travail des hommes jusqu'à
une profondeur de plus de 5 mètres.
L'aqueduc souterrain, qui va jusque sous le
temple drainer les eaux de la fontaine Cassotis,
a son ouverture précisément au niveau du mur
et la construction est certainement antique,
.l'adopterais volontiers une solution mixte, et
supposerais qu'au-dessus du mur polygonal et au
niveau de son chaperon régnait une grande
place allongée; qu'aux obstructions du temple
s'adossait une muraille, portant de hauts em-
niarchements, qui cachaient la grossièreté de
l'appareil, pouvaient servir de support à des
ofirandes et ré'pondaient peut-être à ces « degrés
du Sud » dont parle Plutarque. Les rochers qui
aujourd'hui l'ont saillie auraient été noyés dans
la maçonnerie. La destruction totale de ce mur
n'a rien de plus étonnant que celle du temple lui-
même, que la disparition complète des offrandes
qui ne pouvaient manquer en cet endroit, lun
des plus beaux de Delphes, le plus voisin du
temple. L'enlèvement des statues à Delphes
sem))le avoir eu quelque chose de méthodique et
d'administratif; il a été complet, bases comprises.
Pour des édifices, la place semble en avoir été
dépourvue ; du moins ne trouve-t-on aucune fon-
dation, et le hiéron des Muses doit être cherché
ailleurs.
On voit que de questions se posent, combien
peu de solutions sont encore certaines. Heureu-
sement, à l'Est et au Nord, la voie Sacrée, con-
servée presque intacte, donne aux recherches de
topographie une base assurée. EUe nous avait
conduits l'an dernier jusqu'à Yautel de Chios,
assis sur le mur polygonal, au point où la route
en atteint le sommet, sur l'axe même du temple.
Il semble avoir joué le rôle de principal autel. Il
se dressait au sommet d'une haute base en cal-
caire noir bleu, de plain-pied avec le sommet de
la voie Sacrée et au niveau du temple, auquel il
était réuni jjar un dallage, aujourd'hui en partie
enlevé, en partie défoncé.
La route, montant en pente rapide, regagne en
quelques mètres de parcours toute la hauteur de
l'autel, atteint le niveau du temple et s'inlléchit
alors dans la direction de lEst à l'Ouest ; elle
cesse de monter et devient horizontale.
C'était un endroit magnifique que le sommet
de la voie Sacrée, avec le tournant où elle s'élar-
git et tous ces monuments qui se pressent et do-
minent tout alentour, orientés dans toutes les di-
rections, superposés encore les uns aux autres
sur les pentes de la montagne qui se relève brus-
quement. Les anciens n'avaient pas manqué de
profiter d'une aussi belle situation et quelques-
unes des plus splendides offrandes étaient là réu-
nies.
Nous y avons trouvé encore en place, au tour-
nant même de la route, une énorme base où se
lit une dédicace de Gélon, fils de Deinoménès :
l'offrande consistait en un trépied d'or et une
ET DE LA CURIOSITE
329
statue de Kiké, œuvres du torenticien Bion, fils
de Diodorc, Milésien. Une autre base, à droite
(le celle-i-i, conserve la fin d'une dédicace, irne
troisiénu', toute senililal)le. renversée à terre et
brisée, ne porte aucune inscription. Les trois fils
de Deinoinénés avaient envoyé ;\ Delphes des
présc'iits, et peut-êlre les trois bases doivent-elles
leur èln- attribuées, à moins toutefois que les of-
frandes de Gélon n'occupassent à elles seules plus
d'une base : 1» la Xiké : 2° le trépied d'or — dont
on aurait indiqué le poids [seize talents et...] sept
mines. Celle dédicace est celle à laquelle Diodore
fait allusion ; elle avait été consacrée à l'occasion
de la victoire d'Hiniéra, l'année môme de la ba-
taille de Salamine. En avant, dans le socle, est
scellée une stèle à fronton, décorée d'un taureau
cornupéte en bas-rulief et porlant un décret pour
un haliilanl de la ville de Cleilor, dont cet animal
est réjiisémc ; une dizaine d'autres slélcs étalent
encastrées tout autour. Une banquette de marbre
ré^ne en avant, d'où l'on pouvait voir les pèlerins
monter la route, les processions entrer au temple,
les prêtres sacrifier ù l'autel.
Le niveau n'a pas été modifié en ce point de-
puis le début du \' siècle. D'autres dédicaces ar-
chaïques y ont été recueillies : dime des Kortu-
nioi vainqueurs ; ofirandes de plusieurs Méta-
pontains et 'l'yrrhènes. Des sculptures impor-
tantes en proviennent :
Deux chevaux de grandeur naturelle, — la tète
citée plus liaut se rajuste ù l'un des deux corps. —
Ils sont de style archaïque et leur harnachement
prouve qu'ils étaient attelés à un char. Il y avait
justement deux chars célèbres dans le voisinage,
tous deux dons des Oyrénéens, celui d'.Vmmon el
celui di' Hatius ;
Trois lii^ures de femmes, qui dansent en se te-
nant la main autour d'une colonne en forme de
tige di- plante : elles portent la robe courte el
Botlanle, le polos évasé en calice et orné de
fi'uilli's p<jinlues qu'on voit sur la tête des dan-
seuses de (iio'll)aschi. Il semble que ce fut la
base d'un trépied :
Un lorsi- d'hommi', pinit-èlre un athlète ;
Un torse de jeune homme, portant une chla-
myde et accoudé à un hermès, — do l'époque liel-
lénistiquc;
Un fragment de nuUcjpe représentant une femiui'
(jui court : une autre, de même dimension et de
même style, a é'té Iniuvée sur l'autre façade avec
unf ligure d'ilerculi'. qui, la massue levée, ter-
rasse un ennemi ;
l'n omphalos de marbre recouvert de son lilrl
de laine;
De nombreux fragments des colonnes en tige
lie silphium, que j'ai cru pouvoir attribuer au
Trésor de Cyrène.
Kn arrière, un a cuninuMicé à dégager le sou-
bassement en marbre d'un petit édillce (jui a la
forme cl la dimension ordinaire des trésors.
Oiiand on continue i"i s'avancer ù l'ouest, vers le
lenq)li' au ilch'i des ipll'randes de (iélon, on ren-
cuntrc, i\ droite, un beau mur antique, on parlii'
appareillé, en partie" taillé dans li' roc vif; puis
une haute muraille eu petits malé'riaux irré'gu
tiers, avec des niches, des traces d'enduil et de
peinhiri', danslecpu'l apparaissent aussi d'énormes
(piarliers de roc lailh's el ravalés; il court paral-
lèlement au (eniple. à um- dizaine de mètri's. On
n'a pu encore en déterminer la destination ni la
longueur : c'est peut-être une simple terrasse.
Devant le front ouest, on commence à retrou-
ver la suite de la voie Sacrée, à déblayer quel-
ques murailles antiques; on a mis à nu une
énorme base circulaire, des constructions en ap-
pareil polygonal et le soubassement d'un petit
édifice dorique en tuf.
L'intérêt des fouilles, de ce côté, a consisté
surtout dans la découverte d'un dépôt de terres
cuites et de bronzes. Au contact avec la terre
jaune, qui est le sol vierge, on a rencontré, dans
une couche noirâtre et violacée, très compacte et
très dure, avec quelquefois un mélange de cen-
dres et d'os ; des trépieds, — tiges, cuves, anses,
figures ornementales, — des palères, des poêlons,
quelques statuettes ou fragments de statuettes.
Les terres cuites ne se composent guère que de
fragments, à part un tout petit nombre de pièces
{bombylios] : elles appartiennent à trois styles di-
vers : géométrique, proto-corinthien et corin-
thien, el se sont présentées en tmis stratifications
bien nettes. De 1res rares fragments mycéniens,
de l'époque la plus récente, complètent la collec-
tion.
Ce n'est point par hasard que tous ces objets
se sont trouvés réunis, soit qu'il y eût en ce lieu
un autel autour duquel s'accumulaient les restes
des sacrifices, soit qu'on eût l'habitude d'y en-
terrer des offrandes ou des ustensiles mis au
rebut. (A suivre.)
Expositions d'art en Hollande
Nos lecteurs savent assez quelle légitime con-
sidération s'attache au talent el à la personne de
Josef Israels. le grand artiste hollandais. C'est
en retraçant .ivec une sincérité entière les scènes
les plus dramatiques ou h's plus touchantes de la
rude existence des matelots, des pêcheurs et des
pauvres gens de son pays qu'il s'est acquis une re-
nommée universelle. Pour honorer le soixante-
dixième anniversaire du peintre, les témoignages
de sympathie et de respect lui ont été prodigués
cet hiver, non seulement par ses compatriotes,
mais par ses confrères les plus éminentsde toute
l'Europe, et de France notamment, où, A la suite
de ses nombreux envois A nos Salons parisiens,
son nom est devenu justement célèbre.
C'est pour s'associer ft ces hommages i-endus A
une noble vie. tout entière consncréi' A l'Art, que
le Cercle des Benux-Aris do Uotlerdani a orga-
nisé une Exposition des leuvresd'Israels <|ui vient
de s'ouvrir le l" septembre. (irAce A ses chaleu-
reuses instances, ri:;telligenl el zélé dlivdeur du
Musée Boynmns, M. V. llavorkorn van Hyse-
vvyk,dont on est habitué A trouver lo nom A la têle
do toutes le.s généreuses initiatives, a pu, en sa
(lunlilé de Directeur du Cercle, obtenir le con-
cours des amateurs lii>llnndais (|ui possèdent les
plus belles toiles ou aquandles do l'artiste.
Désireux de coopérer A l'éclnl do celto Kx|iosi-
tioii, des l'Irangers, possesseurs d'o'uvre.s nunnr-
quables d'Israels, ont également consenti A s'en
dessaisir en celle occasion et il n'est que juste do
ciler parmi ces envois ceux do MM. .Vrthur do
Cilnsgow et llamiltou Bruce d'Edimbourg, ainsi
que le lot imporlanl de M. Forln's de Londres.
230
LA CHRONIQUE DES ARTS
coiiiiiosé de sept tableaux et six aiiuarelles. C'ost
donc là une occasion de voir réuni dans ses meil-
leurs spécimens l'œuvre d'un des grands artistes
de notre époque, au milieu môme de la nature
qui l'a inspiré, et nous sommes heureux de si-
gnaler cette Exposition i tous ceux qui s'inté-
ressent au mouvement de l'art moderne.
De son cnlé, la ville d'Ulrecht ne peut manquer
d'attirer les ailmii'ateurs ou les curieux do l'art
d'aulrefois, car elle aussi vient d'inaugurer une
superbe Exposition do tableaux anciens, dus pour
la plupart à des peintres qui sont nés ou (jui ont
vécu dans cette ville. Utrecht a été, on le sait,
le principal centre des ^7<^/^V(;^^ço)?^s hollandais, et
il y avait une sorte de convenance historique à
commencer par eux une série d'expositions locales
qui, dans la pensée des organisateurs, doivent se
succéder dans les diverses cités de la Hollande,
en faisant ainsi mieux connaître, tour à tour, les
artistes et les œuvres qui les ont illustrées. Le
succès, un succès coinplel, a répondu aux eiTorts
du Comité qui s'était formé pour l'exécution d'un
si louable projet et presque tous les collection-
neurs auxquels il s'est adressé ont répondu à son
appel. Gomme ses membres donnaient eux-mêmes
l'exemple, des envois considérables et précieux
leur ont été fails non seulement de tous les points
de la Hollande, mais de la Belgique, de l'.-^Ue-
magne, de l'Angleterre, de la Suède, du Dane-
marck et même de la Russie.
Afin d'ajouter à l'intérêt de celte Exposition,
on a eu la bonne idée de ne pas la restreindre
aux œuvres d'artistes nés ou ayant vécu à Utrecht.
Un excellent catalogue dû à la collaboration de
deux jeunes érudits hollandais : MJI. C. Hofstede
de Groot, conservateur adjoint du Musée de La
Haye, et E. W. Mœs, sous-bibliothécaire de
l'Université d'Amsterdam, assistés par les criti-
ques les plus compétents d'Utrecht et de la
région, fait ressortir tous les faits nouveaux mis
en lumière par les découvertes les plus récentes.
Il ne comprend pas moins de 466 numéros et à
côté de noms ignorés ou peu connus nous rele-
vons ceux des Bloemaerl, d'.\ndriês et Jan Both,
de Breemberg, Ter Bruggf-n, Bylert, Grabeth,
J.-G. Gnyp, Jacob Duck, de Heem, Ilonde-
koeter, Gérard Honthorst, Jlabuse, MiereveU,
Moreelse, Ant. Moro, Pœlenb irgh, .Scorel, Wee-
nix, etc.. parmi ceux d'artistes que leur nais-
sance, leur éducation ou leur existence a rattachés
à Utrecht. Les principaux maîtres hollandais
figurent à leur suite, avec des œuvres de choix,
notamment Averkamp, van Beyeren, Breke-
lenkam, G. Camphuysen, Heda, Xic. Maes. Ra-
vesteyn, Sal. Euysdael, Steen et Rembrandt lui-
même. Citons enfin quelques Flamands de mar-
que : comme Jordaens, Cornelis de Vos, Van
Dyck et Simon Marmion qui se trouve repré-
senté par une suite d'épisodes empruntés à la
vie de saint Berlin, provenant de l'abbaye de ce
nom à Saint-Omer et prêtés par la princesse
Marie des Pays-Bas.
Sans parler des grands Musées qui en font
l'honneur et du pays lui-même, la Hollande, on
le voit, continue d'offrir bien des attractions et
des sujets d'étude nouveaux et variés aux tou-
ristes et aux gens de goût qui, à ce moment de
l'année, se proposeraient de la visiter. E. M.
Académie des Inscriptions
Séances des SI et 31 noùt
Les Fouilles de Delphes. — M. Collignoti ana-
lyse le rapport adressé à l'Acadéinio par M. Ho-
molle, directeur de l'Kcole française d'.\thénes; il
soumet en même temps à l'examen de la Compa-
gnie une série de cent photographies annexées
au rapport et représentant, avec les vues des trois
cbanliers qui ont été en activité, les principales
œuvres d'art trouvées depuis la fin do mars 1894.
Les Représentations de l'Ajicien Testament
da)is l'art chrétien primitif. — M. Mûntz étudie
les représentations de l'Ancien Testament dans
l'art chrétien primitif. Il montre comment, pen-
dant l'ère de persécution, l'élément symbolique
régna seul; comment, au iv" siècle, l'élément his-
torique entra en scène et prit possession des
sanctuaires. On a cru à lort que la préférence
longlemps accordée aux symboles avait pour mo-
bile le désir de dérober aux païens la manibsta-
tion de la foi nouvelle. La vérité est que l'art
chrétien suivit une évolution parallèle à celle de
l'art païen. Comme celui-ci, il résuma d'abord ses
inspirations dans quelques figures ou épisodes
plus ou moins conventionnels, sauf à aborder en-
suite le récit des événemeats considérés en eux-
mêmes, à un point de vue rigoureusement objec-
tif, et rangés dans l'ordre chronologique.
Il résulte des recherches de M. Mûntz que,
dès le règne de Constantin, les scènes de l'An-
cien Testament se développèrent concurremment
avec celles des Evangiles non seulement sur les
façades ou les parois des basiliques, mais encore
dans les baptistères elles mausolées: seule l'ab-
side était réservée aux conlpositions chrétiennes
proprement dites. Dès cette époque, également,
on plaçait certains épisodes de l'hisloire du
peuple d'Israël en regard d'épisodes de la vie du
Christ offrant avec eux des analogies plus ou
moins fortuites. Tel est le point de départ des
cycles connus sous le nom de Bible des Pauvres.
auxquels on avait jusqu'ici assigné une antiquité
beaucoup moins reculée.
Epigraphie. — M. Clermont-Ganneau commu-
nique à l'Académie une série de monuments des
Croisades qu'il a reçus de ses correspondants ara-
bes de Syrie. Deux de ces monuments présentent
uninlérêt particulier, parce que ce sont des docu-
ments de langue française importants pour notre
vieille histoire nationale. Ils proviennent proba-
blement de Saint-Jean-d'Acre :
1» Epilaphe de Thomas Mauzu, trésorier de
l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jéru-
salem, mort le l'' septembre 1275 ;
2° Epitaphe de frère Richard-Benoît Chaperon,
prieur provincial des frères de la Pénitence de
Jésus-Christ de la Terre-Sainte. Cette dernière
inscription est mutilée, mais doit, comme la pré-
cédente, appartenir à la dernière moitié du
xni» siècle;
3° Un sceau de cuivre au nom de Salemo de
Puteo, avec le portrait de son possesseiir.
M. Clermont-Ganneau émet le vœu, auquel
l'Académie s'associe, que ces monuments soient
ET DE LA CURIOSITE
231
acquis par le I^oiiVR', où ils viem.h-ont eiiridiii-
la série encore si peu nombreuse des monuments
aulhenliques des croisades.
CORRESPONDANCE
LÉONARD DE VISCl ET LA VIEROE AUX nOCHEliS
MoQ cher Directeur,
Permettez-moi d'ajouter quelques observations
à l'article do M. Frizzoni sur la Tierce aux Ro-
chers.
Les lecteurs français seront cerlaincment sur-
pris d'apprendre que l'authenticité du chef-
d'œuvre de Li'onard de Vinci est de nouveau ré-
voquée en doute ; mais, au milieu de cette épidé-
mie d'altrihulions et de désattributions, si bien
caractérisée par M. de Wyzewa dans une récente
étude (1), l'on doit s'attendre à tout. J'ajouterai
immédiatement que ce n'est pas d'hier que
l'exemplaire du Louvre a trouvé des défenseurs
dans notre pays. Vous avez vous-même rappelé
que noire collaborateur, M. Anatole Gruyer, dans
un article do la Gazette des Beaux-Arts et dans
son Voyage autour du Salon carré du Loucre
(Paris, 18yl, p. yi-3a) a mis en parallèle, avec
beaucoup di sa};acité, les diflërences entre cet
exemplaire et celui de la National (jallery. Je me
suis, de mon coté, occupé du prublénio dans uu
article de l'-l/T/ifuio storico delV Arle de 1892
(p. 2(J-;l-2).
Aujourd'hui, je n'ai à modifier mon apprécia-
ciatiun antérieure que sur un point. D'accord
avec Cluirles (élément et M. Mûlk-r-Walde, j'avais
placé l'exécution do l'e-iiemplaire du Louvre à la
un do la période lloreiiline do Léonard. M. Gruyer.
au conlrairc, la pla(;ail au début de la période
milanaise. Le document découvert par M. Motla
lui donne raison. Mais en tant que chronologie,
l'écart ne saurait être considérable.
Vcnuns-en au fund même du débat.
L'objet do ma lettre est do signaler un argu-
ment qui a échappé jusqu'ici à tous les hislorieu»
de la Vieryc aux Rocliers. La principale dill'é-
runce de conipo.sition entre les deux e.\eniplaire3
consiste, comme chacun sait, dans le geste do
l'ange ; au Louvre, il étend lu main droite pour
moidrer à reiilaiit Ji'sus son jeune coniiiagi\on, le
précurseur; à la National Gallery, au contraire,
ce bras est occupé ;\ soutenir l'iMifant divin. Or
c'est lii un arrangement postérieur, je suis en
mesure d'en faire la déinoiistration mathému-
ti(iue ; le lecteur va en jugi'r. Dans la belle et cé-
lèbre colleclion de dessins, do maîtres, doiuiée par
M. Ilis de la Salle il nuire Ecole des llonux-Arls.
Uguro une élude « archianllientiiiue » do Léonard
(gravée dans la Omette des Benux-Arls do Ib'Jd,
t. H, p. ^U;<), ;ui sujet de laquelle je domando lu
permission tli- reproilnire l'approcialion ijue j'en
ai donnée dans votre recueil ainsi quo dan» l'.lc-
chicio sturifo delt' Arte: « Une étude d'ange de-
boni, — vu do prolil, un jiied posé sur un gradin,
la droite èlendiir, la gauche occupée l'i retenir les
plis di! la tuni(|ue. — dnix oUldos du brus et une
étude de main pour l'ange do la Vierye aux Ro-
chers, du Louvre,
(1) l.a Ti-ninx .lu |i; a, .Ml (S(l|.
« Si l'ange debout semble avoir été retouché, peut-
être même en partie refait, les deux fragments de
bras et de mains portent au suprême degré l'em-
preinte du style de Léonard, à qui l'on ne saurait
hésiter un .seul instant A les attribuer. On y re-
marque quelques traces d'archaïsme qui me con-
lirment dans l'opinion que la Vierye aux Ro-
rliers a été exécutée à Florence avant le départ
de l'artiste pour Milan. — Notons que le bras
ressemble au bras de saint Pierre dans la Sainte-
Cène : c'est le même mouvement, avec la main
repliée (1). »
Ge que je retiens ici pour mon argumenta iion,
c'est que ce dessin contient h s études do Léonard
pour le geste de l'ange étendant la main. Par là,
le tableau du Louvre se trouve rattaché directe-
ment au maître, tandis que l'on ne connaît aucune
étude pour le geste niodilié, et en ijueliiuo sorte
mutilé, de l'ange dans le tableau de la National
Gallery.
Un argument analogue a été tiré, par mon ami
M. Richlcr, du rappiochement entre le dessin
de Léonard pour la tète de l'ange, conservé à Tu-
rin, et la peinture du Louvre (The Art Journal,
ISOl, p. 167).
On remarquera en outre, dans l'exemplaire de
la National Gallery, un luxe d'attributs qui n'est
pas précisément dans les habitudes de Léonard,
grand fantaisiste s'il en fut : les trois person-
nages principaux y sont décorés du nimbe (un de
CCS nimbes composés d'un simple tilet et suivant
les mouvements de la tête, et non plus le nimbe
lixe, cher aux trecentistes). Le petit saint Jean y
porte en outre sa croix de roseaux; autant d'in-
dications qui prouvent que la composition a été
arrangée et complétée apiès coup à l'iiileiition des
moines de l'église de San Francesco de Milan.
Les autres arguments en faveur do la peinture
du Louvre ont été trop bii-n mis en lumière par
mes prédécesseurs pour que je les fasse valoir à
nouveau. Je me bornerai donc, en terminant, à
déclarer qu'à mes yeux l'exemplaire do Londres
est une réplique, exécutée, selon toute vraisem-
blance, dans l'atelier même do Léonard, sous sa
direction, par l'un ou l'autre de ses élèves. Ainsi
s'expliquent les traces de dureté et d'archaïsme
que l'on constate dans l'original et qui ont dis-
paru dans la réplicjuc. Le maiiro cherchait et tâ-
tonnait ; rien n'était plus facile au copiste que
d'adoucir et da faire plus élégant.
£. MUntz.
NECROLOGIE
M. Franz Schmitz, architecte do la cathédrale
do llologne, est ilécéilé A Haden-ltailen. If S aiu'll.
Né à IJIologiie, on l^Vi, llls du mallreinii^'ou de
la cathédrale, il travailla de ISO,' l'i ISlW i\ dtssi-
lier les détails archilecloniquos de cet éditico et
succéda ensuite A M. Friedrich von Schmidt, son
maître, comme arcliilecte de la calhèdralo di' Co-
logne, qui fui teriiiinve sous su direction. Il était
aussi, depuis quatre ans, iircliilocte de In culhé-
drale de Strasbourg, succédant :\ M. Ilarlol, dé-
(h V,>>ox iMi oMtrt* l'nttnlyiio ilo oo ilo^^in .lonni'*» |inr
Il ^V.-i.' ./.■,. ;p..i,. l/."i '.'» '.'.l.'l'r.' lî'ST, !.. l'.T.'il.
232
LA CHRONIQUE DES ARTS KT 1)K LA CURIOSITÉ
cédé. A l'Exposilioii iiiiivtrscUc du Paris, on
1807, il rci;ut une médaille de première classe
pour ses envois consistant en ; 3 feuilles pour le
Projet (l'icne éf/lise; 12 feuilles, \'ucs de monu-
ments archilectonifjues d/i Mot/en Age et la
Vue 2^erxpective d'iitte ciitJuidrale nllenirinde.
De Muidcli. on annonce la mort de M. Ilein-
rich V. Brunn, professeur d'archéologie et con-
servateur du département des Antiquités à la
Glyptotliècpie. il est l'auteur de nombreux ou
vrages estimés, entre autres « Gescliiclite der
griechischcn Kûnstler », publié vers 1860 et qui
fut réédité en 1889. M. H. V. Brunn était Agé de
72 ans.
BIBLIOGRAPHIE
Toiif du Monde. — 1757» livraison. — Six
mois dans l'Inde. — Douze gravures de Bazin,
Berg, Privai, Rousseau, A. Paris, M"" Paule
(jrampel, Ivrieger, Th. Weber, Gotorbe, Bocher,
Marius Perret, Slom, Ruffe et une carte.
Journal de la Jeunesse. — 1136" livraison. —
Texte par M""" de Nanleuil. Fr. Ddlaye, A. Verley,
Danielled'Arthez et X. Deville.
Illustrations de : A. Paris, Myrbach, Le Etant, etc-
Bureaux à la librairie Hachette et G'", 79, bou-
levard Saint-Germam, Paris.
GAZHTTE DES BEAUX-ARTS
La table alphabétique et anMlytique de
la Gazelle des Beaux-AHs (3« série —
1869-1880 compris), est en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 15 francs l'exemplaire broché.
Cette table a été tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables (1881-
1892) paraîtra prochainement.
JOURNAL DU VOYAGE
DU CAVALIER BERNIN
EN FRANCE
Manuscrit inédit, annoté et publié dans
la Gazette des Beaux-Arls, par M. Ludovic
Lalanne.
Prix: 1.5 francs. — Pour les abonnés de
la Gazette (12 francs, ex. pris au bureau).
Les exemplaires sur papier de Hollande
25 francs (20 francs pour nos abonnés).
GRAVURES DE FERDINAND GAILLARD
En vente aux Bureaux de la GAZETTE DES BEAUX-ARTS
-b
o
2
PEINTRES
SUJETS
PR
DES ÉP
.■ivant
la lettre
IX
REUVES
Avec
la lettre
110
142
143
160
168
P. Delaroche
Antonello de Messine. .
J. Bellin
Donatello
J. Bellin
Ingres
Van Eyck
Raphaël
Michel-Ange
Portrait d'Horaco Vernet
Portrait de Condottiere. ...
Épuisé
do
do
do
do
. 15
Épuisé
. 20
Épuisé
20
25
30
40
. 20
Épuisé
30
2.5
10
10
5
5
5
Statue équestre de Gattamelata
Vieri'e
5
5
on
Gîdipe
6
249
261
323
476
L'Hounne à l'Œillet
Vierge de la Maison d'Orléans
Buste du Dante
Crépuscule
— (Epreuves d'Etat)
— (Japon)
— (Parchemin monté)
Tète de cire du Musée de Lille
Dom Guéranger
Monseigneur Pie
Léon XIII
Fragment des Disciples d'Emmaiis. . .
10
10
5
10
563
10
579
10
606
667
6
10
7&5
H't6
Rembrandt
5
Le Rédacteur en chef, gérant : ALFRED de LOSTALOT.
Paris. —Imprimerie de la Presse, 10. rue du Croissant. — Simart
N« :M. — 1894
SUREAUX : O, RUE FAVABT
22
ei.t.-iiiiir'"-.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les ahonnù à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et do la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 tV
MOUVEMENT DES ARTS
Collection Adrian Hope
La vente de.s l:iblcaux am-ic-n.s de la i-oUeclion
.\iliian Hope a été faite à Londres le 30 juin, par
MM. GimisTiE, M.iNso.s et Woods. Voici, en
livres.sterlintî, le prix de quelques adjudications:
T.vi)LE.\i;x ANCIENS. — 11). G. Bvrkheydoi. Vue
de Harlem : 472 liv. st. 10 sh. — 19. Ant. Cnna-
li'ltn. Le grand Canal, ;\ Venise : 934 liv. st. 10.
21. Gonzales Coi/urs. Portraits d'un gentil-
homme, sa femme et leur enfant : 514 liv. st. 10.
— 22. Albert Cui/p. Grand paysatçe avec dame
et soigneur ù cheval suivis d'un piqueur : 2.1IX)
liv. st. — 23. Albert Cinjp. Deux voyageurs des-
cendant de chcvul au coin d'une auberge :
Î>ÔQ liv. st. 10. — 24. Gérard Dow. Le .Joueur de
fliMe; panneau cintré : 3.67.3 liv. st., ou 91.775 fr.
— 2(i. J. GrcAiie. .leuno fille, buste de blonde
prés d'une fenêtre; panneau: 3.0'i.'i liv. st., ou
7ii.l2ôfr. — 27. U. Van dcr Hehl. Portrait d'un
oflicier, k lui-corps, en long.s cheveu.^ ondulés et
cuirasse: 819 liv. st. — 28. ./. Vitn lier Ilei/deii.
Vue de ville hullanilaise : lj30 liv. st.
30. Meindert Jlubbuma. Paysage avec ferm;; au
finlrc et grands arbres: daté liitiâ: 3.15ii liv. si.
— 31. Melchior de Iloiutei'iteter : « Langli leefl
lieu Koning » réunion d'oiseau.x divers dans un
parc ; signé et daté l(i82 : 1.575 liv. si. — 32.
Pielcr de Ilaocli. Intérieur do chambre; une
fomuie faisant un lit ngardi- un enfant vouant du
l'antichambre ensoleillée: 2.2."i7 liv st. Id. — 38.
Xivol'is Miii-s. .lenno l'iMumo dans un intérieur
de grande cuisine : 3.003 liv. st., ou 75.075 fr. et
89. Intérieur d'apparlenient ; assise prés d'une
fenélre dans la première pléco, une jeune servante
{>lume un canard : 915 liv. st.
'i2. Gabriel Metsu. Une dame assise prés d'une
tabli' tenant uu livre ouvert sur sos gonoux :
1.200 liv. st.
51. Paul Potier. O'iairo bo'ufs dans une
prairie, panneau dilé I(>'>3 : IM5 liv. st. — M.
licDibraïutl ei)i Hi/ii. l'orlrail do .luncliur l'elro-
nella Buys, daté 1(5:35 : 1.3C5 liv. st. et 37. Por
trait de Nicolas Ruts, daté 1631, décrit au catalo-
gue Xieuwenhuys comme « Portrait d'un rabbin : »
4.9*5 liv. st., ou 123.;375 fr. — 58. P.P. Rubens.
La Chasse aux sangliers : 1.743 liv. st.
00. Ji'eobIiuij.id,iel. La Cascade : 1.680 liv. st.
— Cl. Jaeob Ruysdael. Un vieux fort, prés Har-
lem : 1)40 liv. si. 10. — 02. Jean Sleeii. Uéunion
musicale sur la terrasse d'un château : 819 liv. st.
— 69. Jaii Weiii.r. Jardin d'un château, gibier
et fruils, daté 1710: 703 liv. st 10.
Total obtenu : 49.416 liv. st. 9 shillings (soit:
1.235.455 francs).
Collection Gatterburg-Morosini
Vente faite il Veuis.:: par suili- du décès de
M"" la comtesse Laureda datlerburg-Morosini,
par M» .Inles Sauuon assisté do M. Charles
Manniieim, du 15 au 22 mai dernier.
AuMi;s ET l'Elis. — 1. Casque de panide on fer
reponss»; et damasquiné d'or. Travail italien du
XVI» siècle : 2}, .500. — 2. Salade vénitienne do
paradi! en fer peint, ornements repousses : 4.200.
— 3. Brnle-parfums foi niant écran, en for gravé,
repoussé recDUVerl d'ornements damasquiiiéa en
or. 'l'ravail italien du xvi* siècle : 12.40<J.
HnuNZKs DAiiT. — 0. Petit buste de femme.
Hronze llorentin de la lin du xv« siècle; patine
brune : lO.OOO. — H. Ilorlog-i allemande on cui-
vre ciselé, gravé et doré : ti.ôiKJ. — 25. Gmnd
sceau (secchia) véiiilion. xm" siècle: l.SXX). —
3ti. Deux gourdes véiiilieiines do la fin du xvi'
siècle : 1.700.
F.MKNi:i:s iTAUESNKs. — 173 ft 175. Cjistel Du-
rante. Trois plats, forme dite ciippa nmatoria,
décorés. \vi' siècle : 3.;Hi0.8.'i'>0 et \.\:m). — 17t>.
Caslel Duninle. Coupe ronde sur pieds bas :
;l.500. (Iles pièces provieiinoni du service qui fut
exécuté i\ Castel Durante, pour Ciibriello d'KsIe.
VOIS 1626.)
Pone.Ki.MNKs i>i: S.vxE. — '239. Pendule en vieux
Saxe : 2.000. — 240. Cabaret en vieuxSaxc: 4.40O.
Mëi'iii.ks kn iiois iioiiit. — 310. Cadre en bois
23 i
LA CIIUONIQUE DES ARTS
Travail ilalien du xviii" siùcle
en jiiud do Francesco Morosiiii
sculplô et diiiv,
avec le porirail _.. , ._ ^ ...„.„.,..„
6.()00. — 317. Auli-e cadre on bois sculplé et
doré : 4.600. — 3'iô. Vitrine d'anftle on bois
sculpté et doré : 2.500.
Guipuurs, dentelles. — 'i90. Volant do {gui-
pure do Veni.se, djte point do i-oso, 7 m. 'M cent,
de lon!,'ueur ot i'i cent, de hauteur, et VXi. Gar-
niture de guipure pouvant accompagner le volant
qui précède et do mémo qualité. Lony., 7 métros ;
haut., 8 cent. ; 'li.GijO.
Etoffes. — Ki8. Environ lôO nn^rcs do vol. mis
do Gènes xvi« sioclo : 21.000. — 549. Tenture de
lit en brocatello jaune : 3.650. — 538. Tenlurc
xvni' siècle : ,"^.0.50.— 573. Tapisserie Eenaissanco
à sujet de chasse : 5.G00. — 574. Tapis de Perso :
10.000.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
On vieiil de iilaccr, au Musée du Louvre,
plusieurs tableaux achetés récemment, no-
tamment Uh Paysage attribué à j:.ouis JIu-
reau, acquis de M. Zacharie Astruc; un Por-
trait de M. John Hoppner, peintre anglais,
mort au commencement do ce siècle. Ce
portrait est, paraît-il, celui de la comtesse
d'Anjou; Un Porlrait d'Iiomme, de Lucas
Granacli; Une Peinture de l'école flamande
du commencement du xvi" siècle, représentant
la Vierge assise à terre et portant sur ses
genoux le corps du Christ mort: u?i Portrait
au crayon noir, sur papier blanc, d'ilenri
Monnier, représentant Êrançois Boivin: enfin,
un Portrait de son père, au crayon noir sur
papier bislre. par Léon Boivin.
De nouvelles acquisitions ont été faites pour
le Musée de 'Versailles. Voici les principales :
Cini( aquarelles sur papier blanc, de Louis
David; pi'ojetsde costumes riqiublicains civils
et militaires; sur l'une d'elles, on lit encore
l'écriture du temps : « L'habit des officiers
municipaux avec l'écharpe ». Le portrait de
rim)ii'i'atrice Joséphine également par Louis
David (étude au crayon noir), sur le(|uel on
peut lire l'inscription suivante : « L'impératrice
Joséphine dessinée d'api'ès nature par David,
donné à mon fils Eugène David ». Porlrait de
Voiture (école française du xvii» siècle). Jlarie-
Antoinette au Temple, par Kocharsky. Etude
à la plume sur papier iDlanc de Louis David,
repré.sentant la tète de ilarat mort avec l'ins-
cripiion suivante ; « A Marat, l'ami du peuple,
David n. Le tableau de Roll, (|ui a figuré au
Salon du Gliamp-de-ilars de 1893 : Fcte du
Centenaire des Etats générau.r au bassin
de Neptune, le 7 mai 1S89: l'Escadre cui-
rassée du Nord à Cro?istadt. par I^ouis Du-
moulin, qui a également figuré au Salon du
Champ-de-Mars de 18.J3. Enfin, le grand ta-
bleau de Georges Bertrand : Patrie {If>Slj.
Ce dernier tableau était autrefois au Musée du
Luxembourg, qui en a conservé une réduction.
Le Musée de Cluny vient de s'enrichir de
nombreux dons. Citons des carreaux de poêle
(art allemand, XVII» siècle); une amulette (art
ilalien) en argent doré ; des plaques de déco-
ration des rouleau.x de la loi (art ilalien); des
sandales japonaises; une Vénus en faïence
(le lîouen ; deux chenets du xvi« siècle; un
))ulfcl en bois de chéno, xvi" siècle; un en-
censoir à suspendre et une armure complète
(art allemand) du xvi» siècle.
Doux dons imiiorlants viennent d'être faits
au Musée Guimet La statue de yakya-ilouni,
philosophe, lils de roi, qui prêche aux hommes
la fraternité, et celle d'un saint personnage,
un des seize rakans qui furent les disciples
et les aiiùtres du prince Houddba, au vi" siècle.
Çakya-Mouni est représenté mourant ; sa
robe laquée de rose aux tons passés dessine
sur son corjis des pUs harmonieux, sa této
repose sur son bras droit; les yeux sont fer-
més et, malgré la rigidité des traits liiéra-
ti(iues, conventionnels déjà au xvii» siècle,
époque probable où fut sculptée cette statue,
sa figure rayonne d'une douce sérénité aux
approches des joies promises d'un autre
monde. Cet ouvrage a été offert au Jlusée
par il»'= Langweil. L'autre statue, celle du ra-
kan, rapportée d'Orient par M Colin de
Plancy, ancien consul de France à Séoul, est
en terre cuite. Le personnage est accroupi le
torse nu, les bras allongés, les mains jointes
sur une draperie qui lui couvre le ventre. La
tête est relevée et la bouche toute grande
ouverte fait saillir les pommettes des joues.
Le Musée Guimet a fait, comme acquisitions
récentes, des portraits de prêtres en bois
sculptés et laijués, des bols en porcelaine
blanche et dorée portant le chrysanthème
royal que le souverain du Japon offre parfois
à ses invités. Divers remaniements ont été
faits dans les \ itrines du Musée.
Le Musée Carnavalet vient d'acquérir un
porlrait de î^ouis XVll. Ce portrait, qui a été
probablement exécuté à la prison du Temple
en 1792, appartenait primiti'vement à la famille
de Gléry. 11 passa ensuite entre les mains de
M"'« Gio'vanelli, fille de M"" Grem de Cléry et
femme du Directeur des douanes de Cbar-
leville. Puis il fut acheté à la vente de ce der-
nier par un riche amateur, qui vient d'en
faire don au Musée Carnavalet.
Le D'auphin y est représenté vêtu assez
élégamment à la mode du temps, le col lar-
gement ouvert, les cheveux blonds flottant
sur les épaules, les yeux bleus très doux.
Devani l'observation, pleine de justesse,
ipii a éti' luilo aux organisateurs de l'Expo-
sition de la Fleur, fidée de faire partir l'Ex-
]iosition de la fin du xvi« siècle n'a pas été
maintenue. C'était une désignation un peu
arintraire dont il eût fallu expliquer la raison
et qui aurait eu pour elfet de rejeter un grand
nombre de miniatures et d'encadrements de
ET DE LA CURIOSITÉ
■235
manuscrits ilunt les ilears sont exécutées
avec une assez reniari|uable exactitude pour
justifier leur présence dans une Exposition
des représentations de la fleur.
L'Exposition de la Société des Amis des Arts
(le Nantes sera ouverte du 1" février au 28 fé-
vrier 1895.
l'n concours est ouvert entre tous les ar-
chitectes nés ou établis dans la Seine-Infé-
rieure pour le projet de l'ExposIlion qui doit
avoir lieu à Rouen en 1896.
NOUVELLES
it!% Un tal)leau du Musée du Louvre, la
Balfiilte, de Paolo Ucello, (|ui avait été en-
levé pour une importante restauration de re-
parquelage vient d'être réinstallé en place.
■^:*.i: Le sculpteur Ganiez vient de terminer
la statue colossale en pierre du r/rand Condc.
qui lui a été commandée par l'Etat pour être
placée dans l'escalier d'honneur de l'Ecole
supérieure de guerre.
iif*jf L'Adminir.tration des Beaux-Arts a com-
mandé à M. Constunt Roux, statuaire, pour
la décoration du Palais du tJouvernement, à
."Vlger, le buste en marbre du général Lamo-
ricière.
**;(:M. Juste Beciiuel, statuaire, exécute on
ce moment lu maquette d'une statue de la
I\'iuiiis?nalii/iie pour la Bibliotliôque Natio-
nale, qui lui a été commandée par le Minis-
tère de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts.
:(<** Le buste en marbre du général Tai-
dherbe, commandé pour les galeries histtri-
(jues de Vers-uillof, est exécuté par JI. Trouil-
lot, statuaire.
,),** L'Académie des Beaux- Arts vient do
faire paraître un nouveau fascicule de son
dictionnaire qui s'arrête au mot « église «.
(;ctto publication commencée en imio, lorsque
M. Ilalévy était secrétaire perpétuel, est ré-
<ligéo par une l'.oinmissinn composée d'un
membre de chni|uo sci'lion do l'Académie, cl
c'est M. Ch. damier (pii en dirige la publica-
tion ave<' M. le comte Delaborde, secrétaire
perpétuel.
i),** La Direction dc-i Itoaux Arts vient ilc
llxcr au .'') octobre prochain l'inauguration du
monument éh'Vé ù l'I'^colo, i\ la mémoire do
l'arihitccto Duban. dont nous avons dé|à en-
tretenu nos lecteui's.
+** M. Dalou travaille en ce moment au
luonumont d'Alphand, l'ancien directeur des
travaux do Paris, qui sera érigé dans l'angle
du jardin formé par l'avenue Victoria ol la
rue SaintMnrtii\. c.o monuiiionl. qui sera tout
en [liorro, aura la forme d'un hémicycio île
quinze mètres de développement. Au centre,
s'élèvera la statue, haute do trois mètres,
montrant .\lphand donnant des instructions
à ses collaborateurs figurés par quatre per-
sonnages. A droite et à gauch», des bas-re-
liefs rappelleront l'œuvre du créateur des pro-
menades de Paris. L'architecture du monu-
ment est de M. Formigé.
,K*:i: M. Léon Roussel vient d'être chargé par
l'Etat d'exécuter le buste en marbre du maré-
chal Pélissier, duc de Malakolf, pour le Palais
de Mustapha, près d'Alger.
:(.*:>: Lb Oouvemement souscrit pour 1.500 fr.
à l'érection du buste de Stendhal à Grenoble.
Ce buste sera placé sur la fnçnde de la mai-
son, k l'angle de la Grande-Rue et de la place
Grenette, où l'auteur de « Rouge tt Xoir ■> a
passé son enfance.
:^** On sait que depuis plusieurs années,
r.Vdministration des Palais nationaux fait pro-
céder à la remise en étal des bassins et fon-
taines des jardins de Ver-ailles. Nuus avons
déjà dit que le bassin de Neptune a été remis
en .service pendant l'été do 1*1 >. r.eite année,
on termine la réparation du P.jsqu-tde la
Colonnade, ainsi nommé des trente-deux co-
lonnettes cjui entourent le péristyle de mar-
bre qui orne le bosquet.
:#;*:!: L'IIùtel-de-Ville de Verdun, beau monu-
ment du XVII' siècle, a été presque totalement
détruit le 11 se['lcmbre par un violent incen-
die; malgré la promptitude des secours ap-
portés par les soldats, le feu a gngné les
deux ailes du monument dans l'une des-
quelles, celle de gauche, se trouve le Musée
contenant des u'uvres d'art de grind intérêt,
d'intéressantes sculptures du Moyen .\ge,
filusieurs beaux tableaux anciens tl mo-
derne.-ï, parmi lesquels la CIiiiiisdh du l'rin-
le»nis, de liastien Lepuge. Cependant, sur la
façade de l'aile gauchf, dont les murs .sont
moins maltraités, on est parvenu à appliquer
des échelles et à sauver quelques belles pièces
du Musée, notamment un portrait de Lmiis X V
et celui Je Mm-if Le(ziiis/ni. Les archives
de la Ville ont pu être sauvées.
:),** On vient do di'couvrir t\ Saint-Similien,
diocèse do Nantes, sur l'eniplacemenl de
l'église aclutllc do cette pai'oisse, les débris
d'un ancien édidcc païen, qui fut probable-
ment détruit en l'an 270 do l'ère chrétienne,
lors do la grande révolte dis Hagaudes. Les
fouilles entreprises dans l'êghso de Sainl-
Similicn ont fuit mettre au jour do nombreux
cercueils de pierre avec dos ornemcnlalions
variées, des croix et des débris do vélciuonts.
+♦* La Nationaltiallory n acquis dernièrc-
iiiement un tableau des frères Le Nain, re-
présentant une Fil mille (h' J'ni/snnu.
*♦* 1.0 prince Torlonia avait prié lo Minis-
tore do l'Instruction publicpio il'llahoilo pren-
dre une décision au siiiet do la galerie Tor-
lonia qui, depuis deux ans eiiviitm. a été
donnée à I'I'.IkI par la princoss» 'l'orlonia.
Cello galerie i-onlienl do vénlaljles chefs-
d'iruvro anciens et mndernos. entre «lulros lo
fameux lliiri nie do Canovn.oic.
'?3<;
LA CHF^ONIQUP] DES ARTS
Lo Minisic're de l'Instruction publique l'Iait
I)réocciipé de trouver un local pour exposer
toutes CCS icuvrus d'art, que le ministre,
M. Martini, aurait voulu placer dans une des
villas liuncumiinffni. Enfin, ces Jours-ci, un
coiupromis a élr signé entre M. Baccelli et la
municipalité de Home, i.'.elle-ci s'olilige à céder
au (iouvernement quelques salons du Palais
de l'Exposition des Beaux-Arts, pour y mettre
la galerie Torlonia et donner plus d'espace à
la galerie d'Art iiiuderne dont les icuvres se
trouvent reléguées çà et là.
Le Gouvernement donnera à la municipalité
une compensatiun d'environ 22.000 francs par
an. L'inauguration de la nouvelle galerie aura
lieu, on l'espère, cette année.
>!;** Le statuaire italien Jtarassi vient de
recevoir de Léon Xlir la commande do son
tombeau, qui sera en marbre blanc. Sur le
couvercle du tombeau sera un lion ayant une
grille sur la tiare. A droite, la statue de la
Foi, un flambeau d'une main, les Saintes-
Ecritures de l'autre. .\ gauche, la statue de la
■Vérité, portant les armoiries de LéonXllI.
Enfin, au-dessus du lion, sur le liane du sé-
pulcre, une inscription concise et taillée en
grandes lettres noires : « Ilie Léo XIII p. m.
pulvis est ".
^*i; On écrit d'Athènes, le 31 août, que les
touilles pratiquées à Delphes ont amené la
découverte d'uae belle statue d'athlète, spé-
cimen de l'art romain.
*** On vient d'inaugurer à Athènes, dans le
Musée d'Olympia, le buste en marbre d'Er-
nest (Jurtius, offert au célèbre historien par
ses élèves et admirateurs à l'occasion du
quatre-vingtième anniversaire de sa naissance.
-«0-0-03<^
Les Fouilles de Delphes
(Suite et fin) (1)
TiiKsuR DES Athéniens. — Le plan de cet
édifice était connu dès le mois de juin 1893;
aujourd'hui, le monument est complet et a
retrouvé toute sa décoration ; de nombreuses
et très importantes pièces ont été recueillies
en effet, dont voici la liste d'après le rapport
même de M. llomoUe :
1° Jbircoaux se rajustant à des niélopes an-
L'iennes : têle de bœuf provenant d'un des groupes
d'animaux de la Géryonie; — pièce d'angle de la
métope du lion de Némée, où se voient suspen-
dus le manteau et le carquois d'Héraclès: —
jeune homme en court chiton plissé qui faisait
face à l'Athéna précédemment découverte;
2° Métopes ou fi'agments qui se rattachent à
des séries anciennes; Géryonie. une paire de
lireufs; — Amaionomachie . quatre scènes de
combats à pied ou à cheval; — Conibnts héroi-
i/iies. duels de guerriers armés de huucliers. cou-
vitIs de cuirasses et casqués;
:!» Métopes formant une série nouvelle, Tlié-
séide :
(t) Voir la Chroniip<e des Afls du 8 soplemlii-e 1.891.
a) Thésée et le Minotaun'. l'n j<-unc homme,
l'u chiton court et plissé, d'une vigueur élégante,
a saisi par la tête un ennemi qu'il va frapiier.
En rajustant sur lc;s épaules du vaincu une tète
de taureau dé'couvcrte en 1893. nous avons déter-
miné le sujet d(^ celte métope et trouvé la clef de
linterprélalion des suivantes, où se rencontre le
liième jeune homme;
'/) Thésée et .\lliéna. Le héros, la main levée,
semble adresser la ])arole fi la déesse et attendre
ses ordres ;
r) Thésée et Korbyon ;
d) Thésée et Tériphétès ;
'') Dans une des métopes de l'année dernière,
nous avions signaP: un personnage renversé qui
ressemblait aux brigands vaincus par Thésée, tels
qu'ils apparaissent dans les métopes du Thé-
seion ; je crois maintenant qu'il est permis d'y
reconnaître Skiron;
f) Sur un autre tout ))etit fragmcnl, on voit
un tronc d'arbre : serait-ce le pin de Sinis?
On aurait alors six sujets empruntés à la lé-
gende de Thésée, c'est-à-dire juste de quoi rem-
plir les six intervalles à décorer entre les trigly-
plies d'une des principales façades.
Ces nouvelles découvertes établissent, con-
trairement à ce que M. llomolle avait sup-
posé tout d'abord, que les quatre côtés du mo-
nument étaient également décorés.
Une des faces latérales, dit le rapport, devait
être partagée entre la Géryonie et l'Amazonoma-
chie, compléments des exploits d'Hercule et de
Thésée, et qui étaient propres à se faire pendant,
en raison du mélange des figures humaines et des
animaux (bceufs, chevaux).
La quatrième face présentait une succession de
combats singuliers que jusqu'ici je n'ai pu en-
core interpréter ni isolément ni dans leur en-
semble. .J'y verrais volontiers des scènes de Gi-
gfnitoynfwliie, si les dieux qui ont eu la plus
grande part à la défaite des géants ne faisaient
pas défaut, si même il n'était pas douteux qu'au-
cun des combattants fût un dieu.
Ajoutons encore un cheval en ronde bosse, de
dimensions plus fortes que les. métopes et tout à
fait semblable à celui qui avait été découvert l'an
passé, mais disposé inversement : l'un et l'autre
devaient former ensemble les doux acrotères su-
périeurs du Trésor, au sommet des frontons,
l'ne amazone monte chacun d'eux, symbole des
légendaires victoires et du récent triomphe des.
Atliéniens sur les Orientaux.
Entre le Trésor des Athéniens et celui des
Siphniens. à quelques pas du mur où avait été
retrouvé, l'an passé, l'Apollon archaïque, œuvre
d'un maître argien, sont sortis de terre le corps,
et les cuisses d'une autre statue toute semblable
et de dimensions égales. Ce sont les mêmes iiro-
portions un peu courtes, les mêmes formes rondes
et pleines ; c'est la même anatomie sommaire : la
même manière d'indiquer la ligne des côtes et la
ligne médiane de l'estomac au moyen de simples
traits qui ont la forme d'une ancre renversée, les
poils du pubis par de petits triangles incisés ;;
c'est la même disposition de la chevelure, qui,
serrée par un bandeau, s'échappe par-dessous en
liouftant, comme dans les statues archaïques de
Crète et d'Arcadie. Les deux couvres se ressem-
ET DE LA. CURIOSITÉ
l.liMl jusquù riduiilité, et luii ^.nh'^c. à Ils Yuir
si pareilles, à ces ApoUons consacres par les ha-
))i(;inls de Lipari après une victoire sur les
Tyrrhéniens, en nombre égal des vaisseaux qu'ils
avaient pris.
Helm':nico. — L'Hellénico est « un mur d'ap-
pareil régulier, dit M. Ilomolle, bien que les
assises ne soient pas toujours horizontales ni
toutes faites do pierres semblables, comme
dans beaucoup d'autres murs grecs de sou-
tènement ou de fortification — et que, pour
cette raison, on oppose au l'elaxfjicnn d'ap
pareil polygonal ».
L'e.xploration du terrain en aval et en amont
de rilellénico comportait la découverte de la
voie SaiTt'e, entre le Trésor des Athéniens et
la |iorte du Timinos.
M. HomoUe s'exprime ainsi dans son rap-
port ;
A la fin de mai, en face du grand exédre dont
yi. Pomtow avait reconnu une ;imorce el qui est
aujourd'luii coiiiplùlemcnt déblayé, nous déga-
geâmes un autre liéinicycli', de dimensions à peu
prés égfiles, entouré d'une haute muraille en
pierre, d'appareil régulier, élevé sur un haut sou-
liassement qui domine la roule de plus de I méln;.
l'n degré lias court au pied du mur et supporte
une assise de dalles en arcs de cercle et pour-
vues d'inscriplions. Les noms d'Al)as, Acrisios,
Lyncée, Persée, Héraclès y figurent avec celui de
l'artiste auteur des statues, Aniiphanés d'Argos.
(jliose singulière ! tandis que la signature est
écrite de gauche à droite, tous les noms des héros
le sont de driiile à gauche : on avait voulu leur
donner un air plus vénérable d'antiquité, comme
il convenait à la famille royale d'Argos. C'est, en
elTet, le monument désigné par l'ausanias au
livre X, 10, â ; avec lui, la clef de la topographie
c'Iait trouvée.
Ln face élait placée une autre oll'rande des Ar-
giens, de conqKjsilion semblable, un groupe di-
statues figurant les Epigones ; voilà l'e.xèdre si-
lui'i' au sud de la voie Sacrée. Les Kpigunes
.avaient jiuur voisins, en descendant la voii- Sacrée
dans la direction de la porte : 1" les o Sept ". dé-
dii'S aussi par les .Vrgieus : 2' le groupe alti(|ue.
cominéiiioralif de la victoire de Marathon: 3° le
cheval Durien, autre don il'.-^rgos.
Au monument des rois d'.Vrgos est conligui- une
très longue construction analogui'. sauf pour la
forme, cpii est rectangulaire, t'ne muraille de
cnngloméral, en aiqiareil régulier, adossi'e à la
pente lie la Culline, forme, avec deux murs qui s'y
appuient pi'ipi'niliculairement à chaque exiré-
iiiili'. une chanilire, grande ouverte du cote' de la
\oir Sacré'C c't Icuigue ile 'i') mètres environ, fri
socle c'Ievé et ipii .semble avoir eu plusieurs gra-
dins bordait la roule et remplissait eu parlii' la
cliand>re. t'ne si'ule olVrande élait capabli' d'oc-
cuper un aussi vaste espace : c'était l'orgueilleux
Iniplii'-i' (II' l.ysanilre. (pii comptait une ipiaran-
l.-iine (le ligures, disposées sur plusieurs ligni's et
à diverses hauteurs.
I.'extri'milc' orieiilali^ liuu'he presipie au mur
il'eliceiule (pii remoule eu ligne droite la peiile de
la iiionlague ; il faut doiu'. reporter de l'aulrec('>ti''
lie la voie Sacri'i' les autres olïrandes mention-
nées par l'ausaiiias au début de lu description du
.sanctuaire, el, en elVet, il dit ipi'elles étiiii'iil en
lace du monument d'.i'Egos-Potamos. Cet arran-
gement est aussi d'accord avec la découverte,
faite par M. Pomtow, de la dédicace des Té-
géates, qu'il a trouvée sur le coté sud de la voie.
Quant au taureau des (lorcyréens, ceuvre de
'l'hi'opropos d'Egine, si la base ne nous en a pas
échappé, c'est ;i plus de 100 mètres de sa place
lirimitive qu'elle a été retrouvée, au sommet delà
voie Sacrée, en face de l'autel de Cliios.
.\près avoir ainsi reconstitué les abords de la
\oic Sacri'B depuis les offrandes des Argiens jus-
qu'à hi porte du sanctuaire, nous remonterons du
iiièiue iioint vers le Trésor des Athéniens.
Sur la gauche, un grand espace vide, où sub-
siste seulement un angle de muraille el qui pa-
rait avoir subi une destruction complète: sur la
droite, une jielite chambre carrée, de même ap-
pareil que l'héniicycle d'.\rgos ; puis une autre
encore, à moitié détruite, entre deux niches, et
un grand mur de soutènement, en appareil poly-
gonal.
I.à dut se trouver le monument commémoralif
de la victoire des Tarentins sur les barbares mes-
sajiiens. Une grande inscription en canictères de
10 centimètres en est peut-être un reste authen-
tic[ue,
Tkésor des Svr.iosiESS. — En face du mur de
soutènement, à un niveau notablement inférieur
à celui de la route, subsistent les soubassements
en tuf d'un édifice en forme do temple in aiitix
ou de trésor. Les subsiructions, qui reposent à
une grande profondeur sur le sol vierge, sont
corn posées de morceaux d'architecture réemployés:
on y trouve des architraves, des colonnes dori-
ques et des restes d'un monument circulaire. Les
signes d'appareillage que l'on relève sur quelques
morceaux sont semblables à ceux du Trésor des
Bi'otiens.
C'est sur les assises de ce monument, dans l'in-
térieur el autour, qu'ont été réunies des métopes
en tuf, o'uvres du vi" siècle, où sont représentés :
1° Les Diosciiri's et Idas, ramenant de la Mes-
si'nie les troupeaux de bieufs enlevés par eux,
cette proie qui devait les mettre aux prises et èlr»>
funeste à Castor et à Iilas. Les noms .sonl peints
en noir à côté des personnages:
2' l'n siinijHer. t'.oTume les Dioscures prirent
part à la chasse de Calydon, il est permis de sup-
poser ([ue le sujet de cette métope était encori'
euqirunté- à leur légende:
'i° Ih'ux cavaliers, vus de face, et, en arrière,
au second plan, un navire, portant des guerriers,
que l'on devine à leurs boucliers: a\i milieu, se
tiennent deboul ileux [lersonnages qui jouenl «le
lu cithare. Leurs noms sont eflacés. sauf la ter-
mimiison de l'un des deux. Il semide que les
deux cavaliers soient encore les Oloscures el que
le sujet .soit enq)runlé à la légende «le» Argo-
tuiutes, où ils jouaient aussi leur rôle:
\' l'n hiHier. qui seudde avoir porté un per-
sonnage, sans doute celui d'Ilellé, — légende des
Argonautes :
&• L'en 1ère ini- ni il' l'^i. r tjie,
l'Hilsoit i>Ks Sii'iiMKN.t. — ■ Quelipies pas plus
loin dans la direction de l'ouest, s'élève, comme
MU bastion, une haute construction ci.rr.'i", qui
s'appuie d'un Cl^lé à l'Ilelli-nico, do l'autn- i\ In
vole Sucrée, en dominant l'un el l'autre. I.(>s as-
sises infé'rieures, qui ne sonl point ravaU'e.H,
238
LA CHRONIQUE DES ARTS
éliiienl niasf[iioos par lu leiTain qui se ivlrvi;
briisquomenl, ou par dos degrés qui longeaienl
la voie Sacrée et regaffnaienl le niveau du iiionu-
menl. A I'oupsI, un lorre-plain soutenu par un
mur polygonal formait en avant comme une pe-
tite place, reliée aussi à la route par des degrés.
Sur celte espèce do tour reposait un édifice eu
forme de temple prostyle, qui avait sa façade
tourni'C du côté de l'ouest, seul aceessiljle. C'était
encore un Trésor, et, à cette place, Pausanias
(X, n, 2) indique précisément celui des Sipli-
nions. Ti'identification est encore justifiée par
cette remarque d'Hérodote (111, 57) que le Trésor
des Siphniens était parmi les plus beaux et les
plus riches de Delphes. Or, outre que la situation
de celui-ci est merveilleuse au premier tournant
de la voie Sacrée, Sx l'angle d'une grande place
magnifiquement décorée, au sommet du mur
d'enceinte, les restes de sculptures décoratives
(ornemenis d'architecture, frise) donnent l'idée
d'un édifice élevé à grands frais et avec un sin-
gulier souci de la perfection.
Je ne connais pas de motifs d'architecture d'un
dessin plus gracieux et plus ferme, d'une plus
lieureuse composition, d'une exécution plus ser-
rée et plus élégante que les oves, les chapelets de
perles, les rais de cœur qui surmontaient les
épistj'les et les frises, que les rinceaux alternants
de palraettes et de lotus qui encadraient la porte.
C'est la perfection même de l'archaïsme finissant.
Des débris de cette décoration ont été recueillis
de tous les côtés du sanctuaire ; mais comme les
pièces entières n'ont été trouvées qu'autour du
Trésor des Siphniens, réparties sur les quatre
faces, que les morceaux d'angle gisent anx angles
de l'édifice, comme ils étaient tomliés, on ne peut
avoir de doute sur leur provenance.
Un chantier supplémentaire a été ouvert en
juin-juillet dans l'espace compris entre la mai-
son 138 et la maison 169, qui est extérieur au
sanctuaire, paraissait libre de ruines et qu'on
destinait au Musée. En cet endroit a été déblayé
un tombeau gréco-romain, creusé dans le sol et
maçonné avec un escalier, deux caveaux voiités
de très bel appareil et plusieurs sarcophages ;
mais il était dejjuis longtemps pillé.
Les fouilles ont mis au jour un ensemlile très
complique de conslruciions qui ressemblent à des
maisons d'habitation, un grand aqueduc, des
puits et nombre de tombeaux taillés dans une
terre jaune et facile à travailler, mais de peu de
résistance et souvent éboulée. On a recueilli près
de l'aqueduc une charmante statue de bronze,
très oxydée malheureuscmeni, du type du Dory-
phore, et un Apollon archaïque, en bronze d'une
belle patine, intact, sauf les avant-bras, haut de
40 centimètres et d'un stylo excellent ; dans les
puits, nombreux fragments de poteries ou de
bronzes (cuve de trépied, oiseau à tête humaine) :
dans les tombeaux, presque tous dépouillés, à
part quel(|ucs oljjcts ; un vase à tigures rouges
du IV» siècle, un lot de vases mycéniens, au nom-
bre de quarante, presque tous de la forme ÛO de
Furtwiengler. Ils sont vernis, décorés de raies
parallèles, d'ornements géométriques ; le plus
beau porte deux grandes octapodes d'un superbe
«lessin, accompagnées d'ornements géométriques.
A côté se trouvaient une épée lirisée, une dague
et une fibule d'un type représenté jusqu'ici par un
seul exemplaire.
.^u dernier moment, on vient do découvrir, au
duinlier du temple, une tête romaine, d'excel-
lente facture et intacte, sans une éraflure; une
figurine de bronze et une grande statue d'Anli-
noiïs en marbre, à laquelle il no manque que les
bras, d'une préciosité rare d'exécution et encoie
dans sa Heur.
Le Congrès des Orientalistes
Le dixième Congrès international des Orienta-
listes, qui s'est ouvert ces jours-ci à Genève, a été
très suivi. Près do six cents savants ont répondu
à l'aiipel du Comité. La France compte parmi
eux soixante-quinze membres, tous savants d'une
grande notoriété.
Parmi les lectures qui ont été faites, on a beau-
coup remarqué celle de M. Perrot, l'auteur de
l'Histoire de l'Arl dans l'Antiquité, qui a traité
la question des inhumations et des incinérations
aux temps homériques ; il parait, d'apr»s l'éru-
dit écrivain, qu'à cette époque, les inhumations
étaient plus fréquentes que les incinérations.
M. de Morgan, directeur du service des Antiqui-
tés égyptiennes au Caire, a parlé des dernières
fouilles qui ont mis avi jour des bijoux, des pier-
res précieuses, des statues, des in.s'trumenis di-
vers et autres objets d'un haut intérêt. M. de
Morgan a donné ensuite quelques détails sur la
réorganisation projetée des Musées d'Egypte, sur
les publications entreprises avec le concours de
tous les égyptologues et sur l'activité de l'Institut
égyptien.
La Commission consultative du Congrès inter-
national des Orientalistes a désigné, à l'unani-
mité, Paris comme siège du prochain Congrès
qui se tiendra en 1837.
— ocOOOoo—
Académie des Inscriptions
Séances des 7 et 14 septenibi-e
Les Illustrations de l'Ancien Testament. —
M. Mùntz continue la lecture de son travail sur
les «Illustrations de l'.incien Testament dans les
œuvres d'art appartenant aux premiers temps de
l'Eglise ».
Le cinquième siècle peut être appelé l'âge d'or
do la peinture biblique. Grâce aux nombreux
poèmes qui furent consacrés vers cttte époque à
la Genèse, une foule d'épisodes auparavant in-
connus des Romains devinrent populaires aussi
bien en Italie qu'en Gaule. Plusieurs cycles im-
portants font connaître l'attilude prise par les
artistes vis-à-vis des souvenirs du peuple d'Is-
raël ; telles sont, entre autres, les mosaïques de
la basilique de Sainte-Majeure à Borne, exéculées
entre les années 432 et 440. M. Mûntz constate
que ces compositions sont absolument indépen-
dantes (contrairement à l'opinion reçue) du célè-
bre poème de Prudence, le Dittochœon. Leurs
auteurs ont puisé directement dans la Bible ; de
ET DE LA CURIOSITE
239
là vient qu'ils o;il mal pris leurs mosurus, et que
quarante compartiments leur ont à peine sufli
pour retracer l'hiatoire des Hébreux depuis
Abraham jusqu'à Josué, alors que Prudence
avait résume en vingt-quaire inscriptions mé-
triques tout l'Ancien ïestamenl, depuis le péché
originel jusqu'à la captivité de Babylono. En
outre, un certain nombre des événements repré-
sentés par les artistes du cinquième siècle man-
(juaient de portée, et n'ont pas lardé à être ban-
nis du diimaine de l'art.
Dés le cinquième siècle également, les enlumi-
neurs se sont emparés des récils de l'Ancien
Testament. Quoique les manuscrits à miniatures
s'adressent à une élite, et non à la communauté
des fidèles comme les peintures murales, on peut
citer des cas on ces productions ont servi de
base à des fresques ou à des mosaïques monu-
mentales ; il est démontré depuis peu que plu-
sieurs des miniatures de la célèbre liible de
Cotlon (cinquième ou sixième siècle) ont servi de
modèles pour les mosaïques de la basilique de
Saint-Jfiirc de Venise (treizième siècle), tt ont été
textuellement copiées.
Une publication récente, dont M. Mûniz com-
munique des spécimens à l'Académie, permet
d'étudier aujourd'hui dans ses moindres d> tails
le plus am-ien probablement des manuscrits illus-
trés de la Bible, la Getiùse gvccque, de la Bi-
bliothèque Impériale de Vienne. Ces miniatures,
dont le style oll're de nombreuses analogies avec
les peintures des Catacombes, sont tour à tour
conventionnelles et réalistes. L'auteur n'a même
pas reculé devant la crudité de certaines repré-
sentations.
11 fait d'ailleurs preuve de la uu'mo indépen-
dance que leg mosaïstes de Sainte-Marie Majeure,
sacriliant des scènes d'une grande imporlance et
mettant en lumière des épisodes qui, depuis,
n'ont plus guère trouvé d'interprètes. Aus.si bien,
s'agissait-il de souvenirs historiques et non pa.s
d'articles de foi. C'est ce qui explique la liberté
accordée à un ordre de composition qui a tenu
une si large place dans l'art religieux depuis
l'antiquité chi'élienno jusqu'à nos jours.
M. le Secrétaire perpétuel communique une
lettre de M. Chanlre, dans huiuello le savant
explorateur remercie l'Académie de la subveulii.u
de •">.0Û0 fr. qui lui a été accordée.
L'IIi/iiine à Apollon. — Les fouilles de noire
Kcole d'.Vlhènes ont mis au jour un fragment
considérable d'un nouvel hymne à Apollon, ac-
compagné, comme lu précédent, do notation mu-
sicale. Il se compose de 28 lignes dnnl le coni-
nujncemeiil est assez bien conservé. M. Henri
Weil, d'après une pholographie eHvoyéo par
M. llomolle, e.-<l arrivé à combler pres(iue toutes
li's lacunes avec évidence ou tout au uuiins avec
grande prolialiililé. Il a donné lecluro d'une tra-
duction l'nuiçai.se qui donne une idéi' snflisanle
<le l'original. On s'iiccorile à reconnallre à ci|
hymne une liauli' valeur poélii|ne. M. Théodore
iieinacli étudiera les .signes Inku'linéaires qui
iiolenl le cliani de ce murrean.
NECROLOGIE
L'excellent compo.siteur Emmanuel Chabrier
vient de mourir, succombant à la maladie de
consomption qui, depuis de longs mois, le tenait
alité.
M. Emmanuel Chabrier était né en 1842.
Ses principaux ouvrages sont : l'Etoile, opéra-
boulfe en trois actes : Girendoline, opéra en
deux actes ; le Roi malgré lui, opéra-comique
en trois actes ; Espnna, célèbre rapsodie pour
orchestre, exécutée pour la première fois au con-
cert Lamoureux, et In Sulamiti-, scène lyrique,
également jouée au concert Lamoureux.
(Miabrier laisse inachevé un grand opéra, Bri-
séis.
M. Léopold Hardy, architecte du Gouverne-
ment, ollicier de la Légion d'honneur, vient de
mourir, à Châtillon-sur-Loing (Loiret), à l'âge do
soixante-cinq ans. Architecte de l'Exposition de
181)7 et architecte en chef de l'Exposition de 1878,
il avait construit l'église du Rosaire à Lourdes.
Le célèbre archéologue Jean-Bapfisie de Rossi
est mort le 20 septembre au palais pontifical de
Castcl-Gandolfo.
Jean-Baptiste de Rossi était né à Rome le
23 février 1822. Il se fit connaître de bonne heure
par ses travaux épigraphiques.
Ses découvertes dans les cal.icombes l'ont rendu
célèbre. Elles sont consignées dans trois grands
ouvrages : les Iiiscriplioiies christianae urbis
lioinne septiino seciilo an lif/uiores {Rome 1^7-
1885, 3 vol.), recueil de 12.0JO in.'îcriplions .avec
commentaires; la lioma sotleranea cristiaiin
(1864-77) et un ouvrage sur les mosaïques.
M. de Rossi était avec MM. Ilenzen et Momm-
sou, un des trois membres de la Commission du
Corpus uiiicersalr iiisrrii)tio)iut/i latiiiaridji.
11 avait été élu associé étranger de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres en 18U7, et était
comniaiuleur de la Légion d'honneur.
Le professeur Brugsch-Pacha, le célèbre
égyptoîogue, est mort à Cliarlullenburg, leOsep-
lemiire, à l'âge de soixante-sept ans.
ILenri-Cliarles Brugsch était né à Berlin, lo
18 février 1827. Après avoir étudié à Berlin,
Paris, Londres, Turin et Leydo, cl s'être signalé
par de nombreuses éludes sur la langue dénio-
li(iue, il se reiulit on Egypte en 18."i;l et tnivailla
sous les ordres do M.irii'ito l!ey. Il fut consul d*
Prusse au cours de 18iH à l!S()8, iil r(n;ut le titra
de bey d'isnuiil en 1870, et celui Ut l*u«ha d«
Tewilcck t|Util(]ue (ouips après. 11 avait voyagé en
Perse.
Sou œuvre In plus remarquable est le Vii-iioii-
iiairo hii'rof/tj/pltiiiiie-tli'niolitiiu' (IS07-1882).
Plusieui-s de ses ouvrages ont été publiés en
français ; Histoire tl'liijyptv ('i' édil. 1870) ;
l'Exode et tes ilonuiiwnls t'iii/plieiui, etc.
l'ii peintre Iiollandai.-), Jan 'Vrolyk, vient de
mourir :\ l.a llayo. Il u'nvitil qu>' quaranle-liuil
ai\s. et II éluit cuiiiui comme paysagiste et poinlr»
d'animaux.
-2 M
LA CHRONIQUE DES AHTS ET DE LA (iUKIOSITÉ
BIBLIOGRAPHIE
Griindriss lier Kiinsli/esrliicJUe. par le Bakon
Fi!KIj15RIC GlKLER DE lÎAVKNSUlllG, UM VOl. ill-K"
de prés de 500 pages, chez C.arl DuncUor, édi
tour à Berlin.
Comme le titre l'indique, il y a dans ce vuhinio
lous les éléments d'une histoire t;énérale de l'arl.
architecture, sculpture et peinture. L'ouvrage
vise à être à la foi.s complet et clair. Une heu-
reuse et très habile disposition typographique
permet de le consulter presque comme un dic-
tionnaire. Eviter toute vaine discussion esthé-
tique et renfermer, dans le moins de texte pos-
sible, le plus possible de connaissances positives
sur l'arl de lous les temps et de tous les pays,
tel a été le but de l'autour, qu'un long enseigne-
ment didacliipie h l'Ecole royale des Beau.\-Arls
de Berlin avait, d'ailleurs, bien préparé à mener
à bonne tin sa dilTicile t;\che.
Signalons une intéressante publication delà « Ti-
pogratia Emiliaua » à Venise, sur le Palazzo dei
Rettori di Belluno.
Un texte de quelques pages grand in-4°, par
M. GuggenUeim, est accompagné de sept plan-
ches en phototypie, montrant l'ensemble et les
détails principaux. On sait que le Palais des
Recteurs de Bellune a été édifié ou plutôt recons-
truit par Candi Giovanni, peut-être sur des des-
sins de Ghiberli, mais ou ne sait rien de précis,
fi l'extrême lin du xv siècle.
Le palais a été fortement remanié depuis, à la
suite d'incendies et de tremblements de terre.
Vient de paraître chez Gounin-Ghidone, éditeur,
il, rue Thérèse, une MtHhode pour accorder soi-
même son piano, prix, franco : Ifr.; ainsi qu'une
Méthode facile de transjiosition, même prix.
Tour du Monde. — 1759° livraison. — X Ira
vers r.\rdennc française, par M. I -A. Rayeur. —
Douze gravures de Bazin, Rufl'e, Gotorbe, Riou,
Taylor, Berteault, Derbier, Boudier, A. Paris.
Journal de la Jeunesse. — 1138° livraison. —
Texte par M'" de Nanteuil. Daniel Bellet, Frédéric
Dillaye, Danielle d'.\rthez et A. Deville.
Illustrations de : .\. Paris, Myrbach, Le Blant, elc
Bureaux à la lilirairie Hachetle et C'°. 70. Ijou-
levard .Saiut-Gcnuain, Paris;.
JOURNAL DU VOYAGE
DU CAVALIER BERNIN
EN FRANCE
Mamiscril inédit, annoté et publié dans
la Gazelle des Beaiix-Arls, pai M. Ludovic
Lalanne.
Prix : 15 francs. — Pour les abonnés de
la Gaielte (12 francs, ex. pris au bureau).
Les exemplaires sur papier de Hollande
25 francs (2(1 francs pour uds abonnés).
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
Lî, table alphabétique et analytique de
la 6 izelle des Beaux-Arts {3» série —
1868 i880 compris), est en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 15 francs l'exemplaire broché.
Cette table a été tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables (1881-
1892) paraîtra prochainement.
CHEMIN DE FER DU NORD
Services tlîrcfis cîitfc î'arîs et
Ui'iixelles
Trajet en 5 heures
Départs de Paris à 8 h. 20 du matin, midi
hQ, 3 h. 50, 6 h. 50 et 11 h. du soir.
Départs de Bruxelles à 7 h. .îiS et S h. 57
du matin, midi 5S, 6 h. 3 et II h. ,'i3du soir.
Wagon-salon et wagon-restaurant au.x
trains partant de Paris à 6 h. 20 du soir et
de Bruxelles à 7 h. US du matin.
Wagon-restaurant aux trains partant de
Paris à 8 li. 20 du matin et de Bru.xelles à
6 h. 3 du soir.
Service»» diroe(<i entre l*ari.s et la
IBuSIaiitIc
Trajet en 10 h.
Départs de Paris à 8 h. 20 du matin,
midi li) ai. Il h. du soir.
Départs d'Amsterdam à 7 h. 20 du matin,
midi 30 et ij h. 15 du s'.ir.
Départs il'L'trecht a 7 h. 53 du matin,
I h. 8 et 6 h. 5.'( du soir.
Coiiipag-uie des AVagon.^-Lïti!)
XoLi.s rLippelons qu'un service de voitures-
lits qui avait fonctionné à la satisfaction du
public, à l'époque de l'Exposition de 1889,
e.st rétabli depuis le 20 juillet entre Paris
et Amsterdam par Bruxelles et .Vnvers.
Le sleepint;-car de lu Gie des Wagons-Lits
fei'apartie tous les jours du train rapide quit-
tant P.iris à li heures du soir; arrivée à
Bruxelles (Midi) à 5 h. 17 matin, Anvers à
7 heures et Amsterdam à 11 h. 30 du matin.
Au retour, il quittera Amsterdam à 6 h.
soir, passera à Anvers à 10 heures 5, à Bruxel-
les (M idi) à 11 h. 30 et arrivera à Paris à 5 h. 50
du matin.
T.e Rcdaetear en rite;', ijerant : ALKRLU m; LOSTALOT.
Paris. — Imprimerie de la Presse, IG. rue du Croissant. — Sim.Trt
N« .Tl. — 1894
BUREAUX : », RUE FAVART
6 Octobre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT II SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. 1 Six mois.
8 fr
CONCOURS ET EXPOSITIONS
La Direction du Musée de Cluny vient
d'arquérir ot de iilarer dans la salle des
sciiiiitiires la statuelle d'une jeune lemnie
dont le bras gauclu!, nialheureuseinent, a
disparu. Cette petite statue, du xvi« siècle, est
en ijierre calcaire et mesure soixante-t|uin/.e
centimètres. KUe apjjarlint, au commence-
ment de ce siècle, à un démolisseur de Dijon,
^L Grandmanche, qui avait dû la trouver
parmi les œuvres ornant la sainte chapclU^
des ducs de Bourgogne. Kn Wi^, la statuelle
fut vendue ù un peintre d'église, ([ui la baptisa
Il sancla Catliarina », et, sous ce vocable peu
en rajiporl avec ses attributs, elle fut, [lendant
longtemps, honorée dans une vieille église de
campagne.
Mais celte église fut démolie un jour, et la
fausse sainte Catherine, vendue iy. l'encan,
fut achetée par l'huissier concierge du 'l'ribu-
iKil de commerce. C'est là ((u'elle a été décou-
verte par linlermédiaire qui l'a revendue au
Musée de Cluny.
l'n certain nondjre d'ohj("ls inb'ressants
viennent d'être acipiis par le Musée des Arts
décoratifs. Kn voici la liste :
\'ase 1 ylindrii|uo orné do chaque cùlé de
deux carlduches portant des létes de satyres
en haut relief, accostés de branches de lierre,
grès émaillc en brun \iolacé, do M. Lmilo
MuUer;
llusle d(î femme, du même ;
Ueproduction de la lélo île Gloria virtis,
de Mercié, en grès n-couvert d'im onuiil vert
hnin/e. avec parties teintées de rouge dans la
chevelure et dans les vêtements, égalciiient
de M. Kmile Muller;
Vase en grès ii coulées brun rouge, do M.
Aloxaiiilre liigol;
(lidielel ou élum, framboise, do M. .l.-l'.
lirulouu ;
Statuette de femme, leuvre de M. de Saint-
M arceaux. Porcelaine flambée blanche, duo à.
.M, Cliaplet:
Plat en grès flambé brun jaune, bleu et
ruiige, de Ualpayrat et Lesbros;
Vase en grès ilambé en pris et rouge, dé-
coré en relief de tiges dressées de chardons à
feuillages brun jaune, et fleurs rougeùtres
(ces dernières modelées en porcelaine), de
M. Dammouse ; '
Coupe en argent émaillé, décorée d'une
branche de laurier rouge à feuillages vert et
jaune sur fond bleu, de ^L tieorges-Jean ;
Vase en fa'ience ù deu.x anses latérales for-
mées par deu.\ branches de bambou retom-
bant sur la panse, de M. Lacbenal ;
.Soupière en argent repoussé et ciselé, de
M. Francis Peureu.\;
Vase ovoïde à ouverture cylindrique, fond
agate, décoré en légers reliefs de branchages
de vigne en brun violacé, de M. Reyen :
Vase ovoïde de forme aplatie, en verre, imi-
tant une agate gris bleuté veiné do vert et de
rouge ot décoré de graminées et d'insectes eQ
Ijrun, également de M. Reyen.
cm peut voir depuis ipielques jours, dans la
section rétrospective de l'EzpositionduLivre.
au palais do l'Indiisliie, une ci>llection unique
de livres minuscules, appartenant à un ama-
teur parisien, M. Courges Salomon. Los 700
volumes formant la collection sont contenus
dans un livre transformé en vitrine qui repose
sur un lutrin. Le plus grand do ces volumes
mesure r>r> millimètres sur 85: lo plus petit
n'a (pio Ut millimèlros sur 1 ot renferme lit)
pages !
La partie russe do celle mémo Kxposition
du Livre vient d'élro heureuseiuont complétée
par une im|ic>rtanlo collection d'imagos popu-
laires on couleurs.
La Société des Amis des Arts d'Angen ou-
vrira su sixième £.xposition lo 10 novembre
à42
LA CHRONIQUE DES ARTS
jiruchain, dans les fraleries qu'elle occupe,
]iliice de Lorraine; elle siM'a close au com-
niencemcnl de janvier 1895, au plus tard.
, L'Exposition sera divisée en deux sections :
Beaux-ArLs et Arts industriels.
' .-. ^ - '. •
Le jury (lu ('(jucours pour l'érection d'un
K nionuiiienl couiinémoratif militaire » à Re-
niiremont, a déc<irné le pi'eniier jirix à M.
Adrien (iaudez, slaluairc, (|ui sera ciiarfri'; de
l'exécuiion du inonuinent.
NOUVELLES
*** A l'Acalémie des Beaux-Art^, M. Lar-
roumel a fait, à propos du tfi<^âtre d'Orange,
une intéressante communication dans laquelle
il établit le rapport étroit qui, dans la Ici'h-
nique du théâtre grec, existait toujours entre
l'art et la littérature.
^*:(t Le Ministre de l'Inslruclion publique et
de ^B_'aux-.Vrts vient de confier à MM. Dagnan-
Bouveret et .T. J. Weerts l'exécution de pein-
tures destinées à la décoration delà nouvelle
Sjrbonne. M. D ignan Bouveret s'est vu attri-
buer une {larlie rie la .-lécoration du grand
Amphithéâtre des Lettres. M. Weerts peindra,
pour la cour d'Iio.ineur, un panneau de dix-
huit mitres de longueur.
*** Oi vient d'attribuer au Musée de Ver-
sailles une des tapisseries en cours d'exécu-
tion à U manufacture des Gobelins. Celte
tapiisserie rcpré,-,ente l'audience donnée par
le roi Louis XIV, à Fontainebleau, an cardinal
légat Clrg', nonce et légat a lalere du pape
Alexandre Vil, le 19 juillet 1G)4, pour la satis-
fdctioa de l'injure faite d.ins Rome à son am-
bassadeur. Il existe déjH, au Mujée do la mi-
nufiCture, une bille tapisserie représentant le
môme sujet. Elle avait été faite d'après VHis-
iuire du Ruy, de Le Brun, spécialement
illustrée par le fnaîlre pour las Gobelins. La
tapissjrie qui vient d'être al;rihjée â Ver-
santes est une réplique de ce magnifique ou-
vrage.
jf*if On vient de poser à l'Hù.el di Ville Icj
vitraux artistiques destinés aux fenêtres de
la buvette du Conseil municipal. Ces vitiaux,
iqui ont figuré cette année au .Salon du
Ghamp-d.j Mars, sont l'œuvre du peintre Bes-
nard, pour le dessin et la cojjposition, et de
M. Carot, pour l'exécution. Ils re^irésentent :
l'un, le vieux marché du Mail qui se lient sur
la berge du peiil bras de la Sjine, entre le
pont Louis-Philippe et le pont de l'IIotel-de-
Ville ; l'autre, des gamins qui grimpent dans
un arbre, le jour d'une fête, pour y sus()enjre
des ballons luiiuneux.
M. Lerollo est chargé de vitraux semblables
pour la fenêtre du vestiaire du Conseil. Ils
ne seront pas mis en place avant le milieu de
l'année prochaine.
On se souvient que la (Commission de déco-
ration do riIolsl-Je-Vjlle a confié à M. Forain
le soin d'orner les murs de la buvette.
*** M. Thomas, arclilecte du palais des
Archives nationales, v.enl de faire r.islaurer
les statues en pierre les Quatre Saisons et
les grandes figures la Prudence et ia lie-
7iommé';, accompagnées de quatre groupes
d'enfants, qui ornent la fatale des Arcliives.
M Thomas a, en outre, ordonné la restaura-
tion du tympan décoré d'un bas-relief en bois
rt'présentanl Vliisloiro entourée de livres et
de parchemins qui surmonte la g^anJe porte
d'ent.'ée de la rue des Francs B jurg ois.
,(-*;(: P. u^ieur.-j .Sociétés arlistiqujs sont aut j-
ri.sées i bénéficier du Ugs fait en leur faveur
par M. Guérinot. La quoti-j) irt qui revient
aux Sjciétés artistiques est de 2.000 fr. pour
rUnioa des Femmes peintres et sculpteurs;
15.000 fr. à la Société centrale des A-cliitectjs ;
i^Ù.OOO fr. à l'Assûciulion des Artistes peintres,
scjlpteurs, architectes, graveurs et dessina-
teurs; ao.OOO fr. à la Société des Artisljs fraa-
î-iis.
^*jf C'est demain dimaichî qii'aura lieu, à
l'Isle-Adam, l'inauguration du nunument
élevé à fllustre paysagiste Jules Dupré par
ses admirateurs.
La cérémonie sera présidée par M. Henri
E-)ujon, directeur des Beaux Arts. •
A Celle occasion, les fils du mail e regrelli
ont fait don au Musée du Louvre, pjur la ga-
lerie des portraits d'artisle--', d'un jjortrait de
leur p re peint par lui-même, et au Musée
A Irien Bubouohé, à L'mjges, d'un petit plal
en porcelaine décoré par .Iules Dupré en IS.'ii,
alors qu'il travaillait comme simple apprenti
pour une des fabriques do la ville.
sic** Le monume.it élevé à Jules Grévy à
M.jnt-sous-Vaudrey a été inauguré oflicielle-
ment le SO septembre. Ce monument 6=1 com-
p jsé d'un piédOîtal en pierre du J ara de forme
pyramidale, supportant le buste de M. Grévy
d'aprèi le modèle de Carrier-Belleuse. Sur le
socle est gravée cette inscription : « A Jules
Grévy, ancien présdent de la République,
1ÏO7-1801 ».
:î:** M. Antonin Merci S sculpteur, vient
d'olf. ir en don à la Ville de Toulouse le modèle
en plâtre de son groupe de Bslfort.
■if*i^. On vient de déccmviir à Poijsy, dans
une ancienne chapelle, transformée en simple
grang-i et appelée la « Maladrerie », des fies-
qujs qui remontent à S;unt-Louis. Ces pein-
tures sont malheureusement dans un tel état
de délab.'-emenl que, de l'avis de plusieurs
artistes qui les ont visitées, il n'y a rien à
tenter puur leur conservation. C'e^t à ptine
si l'on y di-tingue encore une figure du
Christ, un ange nimbé à genoux et tenant
une lance, et sur le fond étoile des profils de
chérub.ns.
*** La Ville de La Rochelle vient d'acquérir
la mai-on Renais- aiice, due ; « Maison de
Ilenn II », et qui porte dans sa frise le mo-
nogramme de Diane de Poitiers. Celte hahi-
tal.on a él-j transmise en fort bon état de
con.serxation par son ancien propriétaire,
M. Véron.
ET DE LA CURIOSITÉ
243
:jc*;ir JJes ouvricr=i f|ui travailhuenl an Iran-
Fept nord de la calh.:?Jralc d'Amiens, ont iiban-
donnc^ du haut de leur t^chafaudaRe, pour ne
pas (>lre entraînés par fllp, une lourde pièce
de bois. Celle-ci a heurté une des plus belles
verrières de la cathédrale, qui a élé brisée
dans sa partie supérieure.
**^ Des terrassiers, en pratiquant des fouil-
les dans la propriété de M. Jacqueme», à
Sainle-iJolombe les- Vienne, ont mis au jour
trois .'talues en marbre, datant de l'époque
romaine.
;):*^ Un Comité vient do se former, k Cortc,
pour l'érection, dans le villa{,"3 d'Alando. d'un
HKjnument en l'honneur do Sambuccio, lo
f^rand [lalriote corse.
**:(: M. le marcjuis de F.ansdowne et .Siri"'.
Tennant vienntnt d'être rommés « Trustées »
do la Xiilional Gallery do Londres, en rem-
placement (le feu le vicomte Hardingj et S.r
II. -A. I.ayard.
**:(; Le ppintro anslai'^, M. Watts, a reç'i,
dit une d('[jéche de Londres, une copie do la
loi du Congiès de Washinglyn aci optant, au
nom de la nation américaine, le taMeau
IWinoiir el In Vie, dur.lil a fait don au.x ICtats-
tJnis après l'E.xposition do Ch:cago, où il avait
figuré. Le tableau a élé placé dans la Maistn-
Blanche.
*** La Commission du Mup("o d'.\nvers
vient d'aiheler une u'uvre tics intéressante
do Itubens, l'Iùifunl iirodi(/ii'-. Celle nMjvre,
qui avait fait partie des tableaux délai>sés
par Rubcns, appartenait, au coininenoi mor.t
du fièclo, à un .\nversois, Stier d'.Vertscliier ;
elle fut vendue à .\nvcrs publiquement en \8tJ.
et elle passa alors en .-Vrigloterro, d'oii elle re-
vient aujourd'hui.
*** Lo journal cflicielde l'empire al'emand,
Itiiiihaànzehjer, a publié un rapport sur Us
fouilles f|ui so prutiq ent depuis lo comiuen-
oemont do l'année 18'.»'i à Ilissarhk, la colline ou
lo docteur Schliemann a f.iit do remaripia-
bics découvcrlos sur l'ancienne Troie.
Dans lo courant de l'année, les arcliéoloRuo.s
cliarg.'s de ces fouilles ont, dans la sixième
couche dos ruines, mis l'idécouveit toulo l'en-
coinlo furlidi^o do la ville; ils ont onsu.to cn-
levi'' les débris f|ui so trouvaient dans les
conslruclions comprises dans les parties est
et oue.it do la furleresso.
D.ins les portions mises à nu, los murs «le
la villo sont dans un remarquable) élut do
(■(jnscrvation. Do plus, on a exciivé dans la
ntadello infériouro un grand nombre de por-
tes, de tours et d'édillcos, ainsi qu'un grand
nnmtire do magasins, d'inncuiibrahles articles
(lo poterie, entre autres une fontaine. Iionoiii-
broiix tombeaux grecs, appartenant à l'an-
cionno (irèce, onl égaloiiionl élé trouvés.
Li! rapport leriiiino en disant ipie, dans la
miij(!uio partie dos cas, les consinictions
trouvées dans la sixième coiicho |ii('sentonl
un ciiractèro do conservation loi (|un d'ores et
di'jà l'on peut clussur les ruines do l'ancienne
Troio parmi les iinliquilcH arcliitccluralos los
plus reiiuiripiables du monde.
**:^ Dans une vente de livres et manuscrits
faite récemient à Beilin, on a adjugé au
prix de 12.1110 marks lo livre dheures de
Phil'ppe de Gueldre, duche-se de Lorraine et
reine de Sicile, femme. de René II, duc de
Lorraine.
:f:** En creusant le terrain pour établir les
fondations d'un pont sur le canal du Mein à
Ilanau, on a découveit les substructions d'un
anc.en pont roniain et un grand nombre de-
monnaies romaines formant une suite impor-
tante des empereurs, depuis Claudius jusiju'à
Antonius Pins, et son épouse Fau.stine, com-
prenant la période de il à 161 de noire ère, le
plus grand nombre datant de 81 à 117.
*** Les Iravau.x de dragage qu'on fait ac-
tuellement au pont (le Bizerie, à Tunis, ont
fait découvrir une palère en argent massif,
avec iccru talions d ornements en relief en
or. La patère de forme ovale, un peu creuse,
a deux crdlles ou anses plates: le mot;f
[•rin'iiial de l'incrustaiion est le combat entre
.Vpolkn et Marsyas, et un groupe d'adhérents
et d'adversaires des deux partis, k l'enlour
sont représentées diver.ses idylles en ^tyle
alexandrin. Sur le; anses: une otTrande a
Bacchus et des bacchanales. Celte le-uvre d'art
grec (jui semt lo dater des premières années
de notre ère est une des pièces d'orfèvrerie
les plus curieuses (jui aient été découvertes,
jus([u'à prése en Afriqce. Cette ii'uvre devien-
dra la propriétJ du Musée Bardo de Tunis.
*** La Revue d'Orient annonce que la Mos-
quée de Khhrie-Djami à (^onslaniinople, dont
les précieuses mosaïques des xiii'mv* siècles
avaient subi des dégiUs causés par les récents
tremblements de terre, va éiro léparée con-
venablement .«ousla direction de' M. .Vasmund,
architecte do la Liste civile. Les travaux seront
surveillés par Ilamdibey, directeur du Musée
do Tchinli Kiosiiuo.
Reproduction des cliefs-d'œuvro
iiu MusiiK i>u l'n.M>o
On va publier, à Madrid, dès lo mois proriiaiti.
In preMiit'i'c série des reprcdiicliiins de cliefs-
d'd'uvro (pic contient le eu-lèlire" Musée dit l'nido.
Les éditeurs (Iliiu.ser el Menel) so pr(qiiisi>iil de
réunir, dans les V20 rouilles qui coniposeronlcollo.
S(Tio, l(îs peintures los plus eonimos do eello
riclio «iilerie, les ^loiieiises pilles de liripliael, du
Titien, do Velns(|ue/, do Murillu tt nutn-M mai-
1 res ,
1,0 syslènio adopté pur eux est riii'-liolypio, qui
a lo deiuldo niérito de donner une iliipn-ssion fe«rl'
ixiielo el do periiiollro lu vente des reprudiiolions
i\ lin prix niiidéiô. Los ôproiivos d'essiii ipiu ikum
iivoiis sous los yoiix : lu l'Iirist, do Vehisipie/, lo
l'ortroit d'Ulirorci, du mémo, lo Purlrttil </f
fi-mme, do l'ordonono, lu Jintinllr iittvalr. dU'
rinlori'l, et \'.\iti>è\itioii di'i Miigf)i. d'un priinilir
IbiiiiMnd. donnent uno idéu lr<''S fii\iil':il>li> d'iiuo
publi(':iticin iiltcndiio avec impalionee par ((•it< les
iimiiteiirs d'iirl. ICsperoiis ipio bi diieelioii ne-
iMollo (lu rnidii, animée d'un esprit plus libocil
LA CHRONIQIUE DES ARTS
que sns devanciores, ppriiicllra aux rditcurs lU;
conlinuer celle utile puljlicalion el de donner ainsi
de lioniKiS reproductions de ces rares spécimens
de l'art llamand des xv" et xvi» siècles, trop peu
Yisililes dans les salles sombres du rez-do-
cliausbée.
Oeohc.es GiiONAu.
Encore les deux Vierges aux Rochers
Ije Léonard de Vinci
Au Directeur de la Chronicjur.
Puisqu'il est de nouveau question do la « Vierge
aux Ruchers » de Léonard de Vinci, peut-être i[ie
pormeltrez-Yous d'apporter, l'i mon tour, ma petite
coniribution à l'étude comparative des deux exem-
plaires de celle composilion si inléressanlo.
Je suis enclin à me joindre à ceux qui c(jnsiilé-
rent l'exemplaire du Louvre comme anlérienr à
celui de la National Gallery de Londres. Est-ce
uniquement parce que je le connais depuis bien
plus longtemps que ce dernier? J'espère bien que
non! Sous plusieurs rapports, il me parait oirrir
incontestablement un aspect plus primitif et im-
médiat, et cela malgré que les parties qui actuel-
lement encore ofTrent intacte la pellicule même de
la peinture de Léonard, comparées à celles qui
ont été complètement repeintes postérieurement,
soient dans une position inférieure désolante.
Quant à l'exemplaire de la National Gallery,
ayant eu l'occasion de l'examiner assez attentive-
ment l'année dernière, je tiens à dire que l'im-
pression que j'en ai rapportfe a été sensiblement
meilleure que celle à laquelle je m'attendais. Il
m'a semblé que certaines parties ne pouvaient
être peintes que par Léonard lui-même. Il m'a
semblé, en outre, que, parmi les modilications
introduites dans le tableau de Londres, il y en
avait aussi qu'il serait injuste de qualifier de re-
grettables, et qui, par suite, doivent cire égale-
ment du fait du tnailre kii-mème.
Il me semble, par contre, que les parties plus
molles du tableau de Londres seraient dues à ce
que Léonard aurait laissé le soin d'achever cette
composition même, ou bien simplement celui d'en
exécuter la fin. à l'un des élèves qui fréquentaient
son atelier.
En résumé donc, les infériorités dans le tableau
de Londres seraient dues à la collaboration d'un
élève, tandis que les infériorités dans le tableau
du Jjouvre proviendraient de Léonard lui-même.
Elles résulleraient de l'un des côtés les moins étu-
diés jusqu'ici de ce génie prodigieux, côlé que je
suis enclin — non sans un cerlain malaise — à
qualifier de source des défunts lêunarde.irjiies.
Ce n'est pas ici le lieu d'entreprendre l'explica-
tion de ce que j'entends pai là. Je uie borne à
dire qu'il me semble que Léonard n'a réussi que
dans une seule de ses peintures à tiiompher com-
plètement de ce piège mystérieux inhérent à son
tempérament d'arliste. je veux dire dans la «Gêne»
de Milan. Et il n'est que juste de dire qu'il en
triomphe d'une manière si royale, que son oeuvre
est devenue, également au point de vue de la
composition proprement dite, une œuvre unique
au monde.
Il me semble que cette lutte du génie de Léo-
nard contri- un défaut de sa propre nature d'ar.
liste n'a peut-èlrc pas été suflisammenl relevée
jusqu'ici. L'étude que l'on en ferait éclairerait,
ce me semble, l'un des cotés les plus intéressants
du niaiire et jellerait probablement une lumière
nouvelle sur tout le système esthétique du traité
de la peinture de Léonard. Il est vrai que cette
étude ne pourrait être tentée que par cpielqu'un
qui est artiste lui-même, et la comparaison des
deux exemplaires de la « Vierge aux Rochers » me
parait devoir constituer l'un des points les plus
instructifs de ce problème.
En somme, il serait bien injuste de vouloir re-
procher à la direction de la Galerie Nationale de
Londres d'avoir fait l'acquisition d'une leuvre
aussi importante, que n'importe quel mu.sée en Eu-
rope serait flatté de posséder. Et s'il y a un mu-
sée où il aurait été intéressant par-dessus tout de
la voir figurer, c'eiit élé au Musée du Louvre, afin
d'y pouvoir comparer constamment les deux
formes successives de la pensée d'un Léonard.
El, lorsqu'il s'agit de Léonard, il serait étonnant
qu'une deuxième édition de l'une de ses œuvres
ne présentât pas, par l'un de ses côtés du moins,
des qualités capables de consoler de ne pas pos-
séder la première.
H. DE Geymûller.
Le Cortège des Pierres précieuses
A URUXELLES
Ou écrit de Bruxelles, au journal le Temps :
Le cortège des pierres précieuses organisé avec
le concours financier de la Ville de Bruxelles, —
dont la subvention était de 'lO.OOO francs, sans
compter les frais de sortie évalués à 5.0UU francs —
a parcouru, le 15 septembre les principales rues
de la capitale, au milieu d'une aftluence énorme
de curieux.
Le programme décoratif du cortège n'a peut-
être pas élé complètement réalisé. A part le
groupe mythologique de Phœbus-ApoUon, com-
posé par le sculpteur De Vreese pour le char de
la Lumière qui ouvi'ait la marche, une certaine
monotonie a présidé à la présentation des pierre-
ries glorifiées : turquoise, topaze, amélhysle,
saphir, diamant, èmeraude et rubis, pour finir
par une apothéose collective des bijoux. Les cou-
leurs variaient selon les pierres précieuses qui
obtenaient tour à tour les honneurs de la figura-
tion. Mais ces hommages allégoriques ne chan-
geaient guère. C'êlait pour chacune des héroïnes,
d'abord un monolilhe en toc donnant une idée
agrandie des formes et du ton de la pierre à
l'élat truste : puis de grandes herses portées à
bras, passemenlées de longs conlonnets formant
des guirlandes et soutenant de gros cabochons ;
enfin un char d'un symbolisme plus ou moins
précis, peuplé de femmes el de fillettes aussi
enjoaillées que des châsses, au milieu desquelles
faisait tache un ouvrier électricien en habit de
travail, surveillant le jeu des appareils d'éclai-
rage ; tout cela entouré de cavaliers et de pages
en costumes d'or ou d'argent serti de pierreries ;
tout cela reluisant et rayonnant sous les flammes
fumeuses des torches et les lumières nettes des
lampes Edison. Le malheur a voulu que la ma-
ET DE LA CURIOSITÉ
5ii5
cliinerie ùlfclriquc ait subi qm.'Uiut'S accrocs et
que, sur le passnneflii cortège, et au risque d'en
atliMiuer l'elTet lumineux, les magasins et les
cafés n'aient pas f;iit le sacrifice de leurs lampes
il arc. Malgré ces déconvenues, et surtout dans
les rues les moins éclairées, le cortège n'en a pas
moins obtenu un vif succès. Vue d'un peu loin,
celte promenade do lumière faisait un ell'et de
météore féerique.
Une seconde sortie est annoncée ; elle permettra
dVsquiver les accrocs dont on a fait l'expérienco
et de ré.discr complélement le plan du peintre
Den Duyts, conçu avec beaucoup de goi'it, en
dépit de redites diflicilement évitables, car si
l'idée d'un cortège ébclrique était assez neuve,
son adaptation aux pierreries ne se prêtait guère
à une grande fertililé d'invention. Dans tous les
cas, Itruxelles n'en étant pas n .son dernier cor-
tège, on peut provoir que l'idée recevra des appli-
cations nouvelles, non moins riches et plus
variées.
M. Charles Buis, qui fut bijoutier et 1res ar-
tiste, avant d'être bourgmestre et représentant de
Bruxelles, mampiait à ce triomphe des bijoux.
Académie des Inscriptions
Séances îles 21 et 28 septembre
Au début de la séance, M. Le Bbint, qui préside
en rab>-ence de M. Meyer, a annoncé le décès
do ^ilUl^Ire archéologue et épigraphiste italien
M. do Uossi.
M. do Kossi aimait Ijeaucoup la France et il
étnit un des prolocteurs italiens de notre Ecole
française de Itomo. La séance a été levée en signe
de deuil.
Au moment où on annonçait la mort do M. de
Rossi, l'Académie apprenait également celle de
ri'qiigraphiste italien M. Fabretti (Ariodanle).
l'un do SCS correspondants à Turin depuis 187t).
Nouvelles découvertes à Delphes. — M. le
Socro aire perpétuel communiiiue à ses collègues
une nouvelle lettre de M. llomoUe, datée du
8 septotnbrn el arrivée le 15, mais qu'on n'a pas
lue dans la dernière séance iiarco qu'elle a été
levée en signe ilo deuil. Dansci'Ite lellns l'i'minent
directeur de l'Kcolo françai.so d'.\tliènes donne la
description des découvertes récemment faites par
les membres de cette Kcole.
ScHlptiirc héti'enne. — Jf. .loachim Menant
pré.-ionte l'i l'.Xcadémie trois slaluelles bétéeniies
en bronze ipii, d'après lo récit d'un pécheur, ont
été rapportiMs dans .se.'» lUets (pi'il avait jelés
dans roronte. 1,'une de ces statuettes parait
porter un signe divin el donner ainsi à celte de-
couvorle un caractère particulier. M. Men.'inl es-
père so procurer un cerlain nombi'e de slalueltes
analogui's l't l'u faire l'objet d'une conimunicallon
plus étendue dans une procliainu sèiince.
Coinitiiiiiii-alioiis diverses. — M. Deloclio fait
une seconde lecluru do son Mémoire sur le •■ port
des anneaux dans l'anliipiité romaine et dans les
promiors .siècles du Moyen Age ».
— M. .loliii Kvans, correspiunlanl anglais de
r.Xcadi'mie, écrit une lettre dans hnpielie il fait
observer que les fumeuses tapisseries di' llayeux
qu'il a visitées récemment Font très mal exposées
et se détériorent. L'.\cadcmie se propo.sc d'ap-
peler l'altcnlion de la municipalité de cette ville
sur l'observation de M. Evans.
— M. le Ministre de l'Instruction publique
annonce à l'.icadémie que les collections faites
par lo regretté Dutreuil de Bhins, l'explorateur
français récemment assassiné, sont arrivées en
bon état.
Dans une des dernières séances. M. de Xolhac,
conservateur du Musée national de Versailles, a
fait part à r.\cadémie de la méthode qu'il a em-
ployée pour une restitution idéale du célèbre
Virgile du Vatican. Ce manuscrit extrêmement
fragmentaire, qu'on suppose du quatrième ou du
cinquième siècle, contient à peine le sixième de
l'œuvre de Virgile, en morceaux répartis entre les
Géorgif/ties I[[, 1, et Enéide .Y/, 895, et se com-
pose de 70 feuillets détachés les uns des autres.
illustrés de M minialurcs d'une grande impor-
tance archéologique.
Après avoir démontré que les peintres qui ont
travaillé au.x miniatures sont au nombre de trois,
s'appnyant surtout sur les empreintes laissées
par des peintures perdues sur les feuillets con-
servés, M. de Nolhac propose la restitution pres-
que certaine du contenu de ll.j feuillets illustrés
de 8<) peintures, dont il peut désigner presque
toujours les sujets.
Des calculs, que ces restitutions permettent
d'éiablir, laissent penser que le Virgile du Va-
tiran, quand il est sorti de la boutique du libraire,
comptait envircju iM feuillets et •^15 peintures.
On peut voir dans cette beauté exceptionnelle
du manuscrit un argument nouveau en faveur de
l'opinion (]ui se refuse à attribuer la conception
d'une o;uvre d'art aussi considérable aux bas
temps do l'Empire romain, el qui voit dans ces
miniatures des reproductions d'originaux peut-
être de beaucoup antérieurs.
■V.A.I\IETES
Les Anaglyphes
Ce nom, lire du grec il cpii signilie ciseler en
relief, baptise un procédé nouveau de stércos-
copio d'un genre tout particulier,
Ln stéréoscopie nous réserve, dans les .Vnn-
glyplios, une application il la fois très intérvs-
sanlo el très curieuse, ipie nous devons i\ M. Louis
Diicos du llaunui, connu déj;\ par ses travaux
sur la photographie des couleurs.
On .sait <pie la sensation du relief el de In p«rs-
pectivi' aérienne est due ft lu vision l>in,>culaiiv.
En (Ixant nu objet, chacun do nos yeux ne le voit
pas sous le même angle, el, par consé<piii::l, pas
d'une façon idenlique, et c'est de lu superposition
sen.sorielle des deux images ainsi ubtcnues que
naît la notion de la profondeur.
C'est sur ce principe el les considérations qui
en découli-nl ipie s'est appuyé l'inventeur, [Hiur
réaliser su curii-use el inlères.sante découverte
des Anaglyphes, doul voici le mécanisme : Un
fail deux phologr.iphies successives du même ob-
jet en déplaçant lalèiulemenl de .sept cenlimèlri'S
l'upparcil pour In second- éprruvi>, ou nii>Mi\
îif,
LA CHRONIQUE DRS ARTS
encore en se servant, si l'on en a le ninyen. iFnn
,'i|i|inr(il sli'Téoscopiqne, ce qni permcl (l'oblei.ir
l'identilé alisolue des deux plioUigrapliios.
On il ainsi deux ni'Kalifs snr verre, avec les-
i|Mels on fait facilement des planclies sur zinc ou
gélaline.
Si l'on imprime en deux cou'eurs dilTérentes
snr vuie mènje feuille do papier blanc chacnno
de ces planches zinc ou gélalino, l'une en bleu,
l'autre en rougo, do telle sorte que leurs points
correspondants soient à une dislance assez rap-
prochée les uns des autres, l'iinago bleue A
gauche, l'image rouge à droite, l'cU'et produit par
ces deux épreuves enchevètrce-i pour ainsi dire
l'une dans l'autre et qui se confondent en panie,
est désagréable et presque incompréhensible.
Mais si on regarde l'imago à l'aide d'un s-imple
lorgnon dont le verre gauche est rouge et le droit
bleu, l'aspect change immédiatement, le chaos ne
larde pas à se dissiper, ou voit, se détachant de
la feuille de papier, les objels venir à soi avec
leurs formes réelles, leui's contours, leur éloigne-
ment; on a la notion de l'espace qui les sépare,
en un mot, c'est la. vision du relief dans toute sa
vérité.
Que s'est-il passé? L'œil gauche, muni du verre
rouge, n'a pu voir que l'imago gauche qui est
bleue, la seconde image rouge représentant l'autre
épreuve devient invisible parce qu'un dessin
rouge sur fond bleu n'est point perceptible en
lumière rouge. Par les mêmes r.aisons, l'œil droit
ne voit qui l'image qui lui est deslinée, et la su-
perposition stéréosc.opique se produit instantané-
ment.
On prévoit déjà des applications très intéres-
santes pour les projections lumineuses et le por-
trait. Celle curieuse invention nous parait appelée
à un réel succès et sera vulgarisée très prochai-
nemeut par des transformL\tions en récréations
scientifiques.
Un avanta,r;e très important qu'a ce nouveau
procédé sur le stéréoscope actuel, c'est qu'indé-
pendamment du relief remarquable qu'aucun ap-
pareil n'a donné jusqu'à présent, ou peut, au
moyen des Anaglyphes, faire des images de
grande dimension, alors que le stéréoscope ne
s'applique qu'à des images très petites, 9 centi-
mètres sur '■) centimètres.
(Reçue Rose.)
NECROLOGIE
Un artiste de grande valeur, M. Gustave Lévy.
qui, celte année, avait obtenu à la section de
gravure du Salon desGhamps-Elysé» s la médaille
d'honneur pour ses deux belles reproductions au
burin du portrait de Renan, d'après le tableau de
M. Léon Boonat, et do celui de M"" Mire, vient
de mourir à l'âge de .soixante-quinze ans.
M. Gustave Lévy, qui avait obtenu de nom-
breuses récompenses aux ditrérents Salons, était
chevalier de la Légion d'honneur depuis 189'2
Il avait été élu vice-président de la Société des
Graveurs.
il. Jacques Léon Du Sautoy, artiste peintre,
directeur de l'Ecole de Dessin et de Peinture de
l'onlainebleau, vient rie mourir en son domicile
de Konlaiiiebli'au.
On annonce de Roltenlam la mort d'un artiste
de renom, M. Charles Rochussen. 11 a élé sur-
tout peintre do batailles : Le comte Florens de
Ilolliuidii fomhiUtant les Frisons (Exposilion
unioersellc de 1867); les Gueux de nier décati t
Leyde, la UaUiitte de Mnlplaquet, la Bnlnilte
de Castriciim sor t ses œuvres principales. Ses
illustrations de van Lennepp, do Tollcns l'ont
rendu populaire. M. Rochussen était chevalier du
Lion néerlandais et chevalier delà Légion d'hon-
neur deiHils 18iH.
M. Wyatt Papworth, architecte archoolog\ic
anglais, i-.jnscrvateur du Musée Sir John Soane,
est décédé à Londres, le IJaoùt, àl'àgo dcTi ans.
M. Edouard Ungar. [leiiilre allemand, est décédé
le 4 août à Oherandorf, âgé do quarante-un ans;
il était no à llofheim (Bavière).
On annonce de Leipzig la mort, dans un àgc
av.incé, de M. L.-\. Krausse. graveur illuslra-
teur de Inleiit estimé.
Un autre graveur allemand, M. A. Gaber, !e
deinicr survivant de la vieille école des graveurs
sur bois, est décédé à l'âge do 71 ans.
— V— ^^c^<j^4e5<2*--ï>.a.'— ^—
BIBLIOGRAPHIE
Le Maître des Jardins d'amour
Der Meister der Liebesr/œrteu {Ein Beitrag :ur
Ge.fchic/ite des cettes'en Kiipferstichs in den
Xieilerliinden). par M. Max Leuks. Dresde,
liruno Schulze (1).
11 s'agit, dans celle monographie très détaillé.:
et très complète que vient de. publier M. Max
Lehrs, conservateur du Cabinet des Estampes de
Dresde, d'un de ces artistes anonymes qui ont
leur place dans l'histoire encore un peu incertaine
des débuts de la gravure au burin.
Le «Maître des Jardins d'.\moar » appartient
à l'Ecole des Pays-Bas : il vivait au temps des
ducs de Bourgogne. PhilIppe-le-Bon et Charles-
le-Témèraire, et l'on pourrait fi.xer approximaii
veinont, comme date de ses principales produc-
tions, la période qui va de l'i40 à 1460 Nous
n'avons sur lui de ren.soignements d'aucune sorte.
Passavant suppose que la facture de quelques-
unes do ses pièces révèle un travail d'orfèvre. Lo
nom qui lui a été donné vient de deux do ses
gravures, des sujets allégoriques dans le goût du
Moyeu .\ge. le Grand et le Petit Jardin à' A moiir.
Les exemplaires de ces estampes sont devenus
très raies : on retrouve une épreuve du premier
sujet dans le Cabinet de Berlin, et du second, à
Bruxelles, da^s la collection du duc d'Arenberg.
(I| In-i». 2-i jjnges. avec dis ptaiicties reproduites en
plioto-gravure.
ET DE LA CURIOSITE
Les œuvres do ce maître, reconnues et calalo-
guéus par M. Max Lelirs, sont au nombre de dix-
sept. Parmi ces morceaux ligiirenl plusieurs
coin|)iisilions religieuses, la Visitation, la Fuita
(4 lo Rfiios en Egypte. ; la Passion, pièce acquise
au prix de 1.200 lunrlis, par le Musée Geiniani-
que, de Nuremberg; la Ftof/ellalion, apparleuaul
au même Muoce ; la Crucifia-io», la. Descente de
Croix et l'Ensecelissument du Christ, conservés
à la liibliûibèjuc Nationale de Paris dans une
suite de pièces anonymes de maiires néerlandais.
A ces gravures il convient d'ajouter un Saint Eloi,
un Saint-Antoine, un Saint-Jérôme, un Saint-
Griyoire disant la messe, qui avaient été attri-
bués à un autre artiste par Passavant. Celui-ci
avait, d'autie part, considéré comme des oeuvres
de notre maitre un Saint-Geo rijes, un Homme
S'iuoaye à la licorne cl une I-'emme sauvar/c au
cerf. D'après M. Max Lehrs, la iiremière de ces
estampes est de lu main d'un autre graveur d-s
Pays-Bus ; les deux sujets cités ensuite doivent
être restitués à un artiste de la Haute- Allemagne,
connu sous ce nom, le Maitre du Livre de la
Maison.
Les opinions émises sur l'originede la gravure
sont, ou 1 '. sait, très diverses et très contradic-
toires; a.;tuellcmenl, les érudits se prononcent
en faveur des peuples du Nord. La solution
de la que.stion a été ficilitée pir la découve, te
de la date 14i6, sur une pièce, ciiée par Kenou-
vier, la l'assion, qu'on peut voir à Berlin. Il y a
lieu seulement de décider si la priorité de l'inven-
tion app-irtient aux Flamands ou aux Allemands.
Los publications jiareill.'S à celles que nous
analynons ont leur importance pour permettre
d'aboutir à une conclusion délinitive et de donner
le dernier mol.
On p)urrail croire que le Maître des Jardins
d'Amour a été orfèvre, conformément à l'iiypo-
thèse èujise par Passavant, tout cjuimo Jlaso
Finigiierra, et tant d'autres artistes d i xv il du
XVI" siècle, à voir la douceur de son burin et le
caractère général de son exécution. Nous devons
aussi remarquer qu'il nous a laissé une rcpré-
senlation assez intime et assez piquante de saint
Kloi, pali'on de ceux de sa professi m présumée.
Le sainl est dans son atelier, entouré do ses
ouvriers et apprentis ; assis sur une haute
chaise, il tient son uiarteau d'une nuiin et va le
lais.ser retomber sur l'enclume. Son fourneau est
décoré d'orneinenls gothiques; de nombreux
outils truinenl sur la table de travail ou sont sus-
pendus aux boiseries sculptées; de Ions cùtés, au-
tour de lui, sont rijiandus des animaux domesti-
ques. Les chiens et les chats du logis s'ébattent
libremonl: deux lourleivUes se poursuivent; un
singe a pris place, philosophi<piement, dans
l'embrasure d'une fenêtre, où est posée une cage
d'oisc'au. Le Mn'itie des Jardins d'Aaiour
li'iiurail peut-être pus imaginé cette scène réelle,
il n'y aurait pas porté cette profiu'-ion de dé-
tails, s'il n'avait voulu faire de cette gravure une
sorte de composition votive ou ombléinulique eu
rliouneur du saint.
« Les travaux du Mn'ttre des Janliiis J' Amour,
dit M. Max liehrs, se disliiigucnt, avant tout, par
un cachet de haut archaïsme des autrl^s gravures
du xv siècle. La Uchiiiquo en est très mala-
droite. L'arlislo n'a pas encore appris t\ vaincre
1» dureté du nul il [iiir il'a Iroils cuup4 de burin.
Les contours de ses '.figures sont tracés avec rigi
dite, et les parties ombrccs indiquées par de très
é roites lignes droites et transversales, comme il
en est chez le Mai.re aux banderoles... »
Dans les deux Jardinas d'Amour on retrouve
Cet archaïsme et ces maladresses de procédés. La
composition est chargée ; trop de personnages ;
aucun elljt de perspective : les groupes d'amou-
reux sont placés, ç'i et là, ici en plein air, là
sous des pavillons et des tentes. Nous pouvons
signaler dans ces gravures un développement des
idées exprimées dans notr^ Roman de la Rose :
les costumes font songer à la cour de Bourgogne,
où l'on aimait ces allégories, à en croire les
anciens cliioniqueurs. Un miniaturiste frain^ais,
traita d le même sujet, y aurait, certainement,
apporte plus de nett té et de finesse.
11 n'en faut pas moins voir, dans ces deux
liiéces, une représentation caractéristique des
idées régnantes. Le paradis sensuel, retiacé par
l'artiste, tout en rappelant quelque peu, par la
végèlalion exubérante et toute méridionale qui
s'y rencontre, certaines iieintuies ilabeiiiies, est
Celui que pouvait rêver un maitre hollandais
traduisant les galanteries du Moyen Age.
L's pièces religieuses, gravées par noire ar-
tiste, oO'renl peut-être plus de simplicité. On y
découvre la bonne foi, la naïveté piitoresquc
qu'on s'attendait à y trouver. Les costumes, les
types nous ramènent aussi à l'éiioque bourgui-
gnonne ; et la marque du temps y est profondé-
ment indiquée.
Nous renvoyons, pour les parlicularilés tech-
niques, les amateurs de gravures au ci.talogue
que M. Max Lehrs a dressé, sous une forme
consciencieuse et documentaire. M. Max Lehrs
admet une influence jirobable du Maitre des Juc-
dins d'amour sur ses contemporains. 11 se de-
mande, à priqios de deux Livres d Heures, de la
Bibliothèque de Cruxellis et du Musée Plantin,ii
Anvers, qui présentent quelques analogies de
facture, jusqu'où celle influence a pus'exer.cr.
Ce sont là des questions que discuteront les
spécialistes. Après avoir signalé, quant iV nous,
cefe intéressante cl sérieuse publication, nous
ajoulerons que M. Lehrs a tenu compte des opi-
nions exprimées, sur les poinls délicats qui l'oc-
cupent, par les éniùits belges et français, |Jii-
MM. Dclaborde. do Brou, l{enou\irr, etc. Celle
nioiiogiaphio est, enfin, dédiée i\ M. Henri Hy-
maiis, noire distingué confrère, juge excellent cii
ces niatières, cl qu':\ Bruxelli s même, on a tou-
jours profil et p'aisir à consulter.
ASTONV V.VL.\mil5tU-K.
Vient do paraître chez li. Sdm-nfe.d, édite ir A
Dresde, la liuitièine édition du Guide de r.iniii-
leur de Porrrlaines et de t'aîcnces [y coaipria
grès et terres cuites). Coll. ction complète des
marques do porcelaines et do faiencos ronnuos
jusipi'A prèsenl. par D' J.-O. Th. Cire>se, enliè-
renient refondue cl oonsidénihlemenl aiigineuti'ii
(conle-iunt plus de ô.lSK) marque-s). par t'. J.ru-
incke, èlégaminenl relié; prix : S innrk.s.
Tour du Monde. — lîlil* livmison. -- Do
l'èkin i\ l'aris (la Corée. l'.Vinour et lu Silièrio).
par M. Cluirles Vaperenu. — Doiuo gniviirvs do
248
LA CHRONIQUE DKS ARTS KT DE LA CURIOSITÉ
l'.aziii, JJiill'e, Gûtorbo, Privât. Taylor, ISumlier,
Yot,'rl, G. Vuiller, Berg, Rousseau, Marius
l'cn-et.
Journal de la Jeunesse. — IVjO' livraison. —
Texlo par M"" de Nanituil. D. liellut, Daniclle
il'Arthez, Cli. Dij/uel et A. Devillc.
Illiistrationsdo : A. Paris, Myrl^ach, Le l'iant, etc
Bureaux h la librairie Hachette et G'°, 79, bou-
Irvanl Saiut-(ierniain, Paris.
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
Lfe table alphabétique et analytique de
la 6 izelle des Beaux-Arls (3e série —
1868 i880 compris), est en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 15 francs l'exemplaire broché.
Cette table a été tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables (1881-
1892) paraîtra prochainement.
i:iii;mins de m;i; IiE
PARIS A LYON & A LA MÉDITERRANÉE
Voyages à prix réduits de France en Al^'érie et
en Tunisie (ou vice versa) avec itinéraire Iracé au
gré du voyageur.
Il est délivré, pondant toute l'année, dans les ga-
res des réseaux P.-L.M. Métropolitain, P.-L.-aL
Algérien, E-it-.\lgf'rien, Boue-Guelma. Ouest-Algé-
rien et Franco-.-\lgérien, des billets de 1", 2" et '-i'
classes pour ellectuer des voyages pouvant compor-
ter des parcours sv.r les lignes de ces réseaux et
sur le-; lignes uiariliines deuservies par la Compa-
gnie Générale Transatlantique. Ils peuvent com-
prendre, soit des parcours français et maritimes,
soit des parcours français, maritimes et algériens
ou tunisiens; les parcours sur le réseau P.-L.-M.
doivent être de :10L) kilomètres au moins ou être
comptés pour 300 kilomètres.
L^s voyages doivent ramener les voyageurs à
leur point de départ. Ils peuvent comprendre dans
leur itinéraire non seult-ment des lignes i ferrées ou
maritimes) formant circuit qui ne sont ainsi pnr-
courups qu'une fois, nuds enco;e des lignes à jiar-
courir deux fois au plus, une fois dans chaque
sens ou deux fois dans le même sens.
Validité : 911 jours, avec faculté de prolongation
de trois fois ïilJ jours, moyennant paiement d'un
supplément de 10 0,0 chaque fois. Arrêts faculta-
tifs.
Pour plus amples détails, consulter le Livret-
Guide officiel P.-L.-M., mis en vente au prix de
Ofr. 30 dans les principales gares du réseau P. L. M.
GRAVURES EN COULEURS
Publiées par la GAZETTE DES BEAUX- ARTS
PEINTRES
Lawrence
■Watteau
R. Cosway
Buck
Lawrence
Rochard
Law^rence
H. Fragonard.
V. Pisano
SUJETS
La princesse C. de Metternich
(iravure à la roulette, par A. Bertrand.
Etudes de têtes : deux estampes, chacime..
D'après les dessins du Louvre.
Mis Damer
Planclie imprimée à la poupée.
Mis Moutain
Planche iui|irimée à la p)Oupée.
La comtesse de Derby
Planche imprimée à la poupée.
Mademoiselle Rochard
Ciravure imiirimée sur quatre planches.
Profil de jeune fille
Planche imprimée à la poupée.
Portraits d'enfants
Gravure iuqirimée sur quatre planches.
Marguerite Gonzague
Gravure ù la roulette, par A. Bertrand.
PRIX
DES
ÉPREUVES
Avan
~^
Avec
la lett
re
ta
lettre
■30
20
10
5
10
5
10
5
10
5
30
20
10
5
30
20
30
20
Ajoute)' dix francs pour recevoir une épreuve encadrée
le gérant : G. KOUX.
Paris. — Imprimerie de la Presse, 10. rue du Groissaut. — Simart
N» :-!■->. — 1894
BUREAUX : S, RUE FAVART
-0 OctolT.;.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE VES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LC SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
U Chronique des Arts et dj la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr
CONCOURS ET EXPOSITIONS
L'Union centrale des Arts décoratifs \ icnt
de rei'ovuir les |iroji'ts du i-uiu-oiirs iiu'i'lle ii
organisé entre les artistes et industriels el
entre les élèves des éi-oles pour une composi-
tion d'étolïe de tenture.
1.50 élèves et GI iirlisles ou industriels y ont
(iris pari.
L'Kxpositioii puliliiiuo di; ce concours, qui
comprend des compositions d"un grand inté-
nM. aura lieu au Musée des Arts décoratifs
dans (|uel(|ucs jours.
L'ne E.xposition d'Art décoratif aura lieu,
an décembre, dans les L'ulcries de (ieorj.'es
l'etit, rue de Séze.
Nous rappelons à nos lecteurs que la Ville
lie Venise organise, pour l'année 189."), la pre-
mière do SCS K.xpositiiins biennales inlcriia-
lionales d'art, el que le Comité de i)atronage
est désormais composé de la façon sui-
vante : .. ..
.\utrictio Hongrie : MM. Mimkaczy, L. Pas-
sini. — liclgiipio : G. van der Stappon. — Da-
iioiiiiirk : r. Kroyer. — France : IC.-A. Garolus-
Duran. l'aiil Dubois, .I.-.l. IlenniM', (i. Moi'caii,
1'. l'uvis do Cluivannes. — Allemagne : M.
l.,iebermann, ci. SclKcnleber, F. von l'Iido, .\.
von Werner. — Angleterre : i^. Aima 'rudoma,
K. Jiuriie-.lones, F. Loigbton. ,I.-K. Millais. —
Italie ; (I. Holdini (à Paris), F. Gurcano, G.
l)eir.\c(pia (à l!ru.\clles), G. Maccari, l'".-l'. Mi-
«•iictti. i;. Mniiteverde, 1). Morelli, A. l'usini (à
l'aris). — I loi lande :.l.-ll.-l.. do Muas, .1. Israi"'ls,
II. -\V. Mesdag, G. van llaiincn. — liussio : L.
Hernstamm, .1.-1'. l'ranisnikoll'. — lOspngne :
,1. Hcnlliure, .1. ,liinono/.-.\randa, .1. Sorolla,
.1, Villegas. — Suè<k'-Norvcgo : K. l'oterssoii.
.\. Zorn.
La .Société des .Vmis des Arts de Constan-
tine ouvrira, le dernier dimanche d'avril Is".'.'),
sa seconde Kxposition. qui sera close le der-
nier dimanche de mai.
Académie des Beaux-Arts
Séances des 6 et 13 octobre
L'.-Vcadémie décide que la Dtiona Pasqua,
morceau sympbôniqiie de M. Garraud, ancien
pensionnaire musicien, sera exécuté à l'ou-
verture de la séance publiiiue annuelle du
:! novembre prochain.
M. Duplessis communique ii l'.Vcadémic la
notice qu'il se propose de lire, ù la séance pu-
bliipie du 25 octobre, sur le graveur Hobert
de Nantcuil.
l.c prix Saintour, de la valeur de S.OiX) fr..
ailiibué au pensionnaire graveur il son retour
de Kome, à la condition expresse qu'il ait
rempli toutes ses obligations envers l'KIttt,
est di'cerné, cette année, pour la première fois,
à M. Leriche, ancien pensionnaire fÇMvour.
Les dates des o|ii'rations pour le concours
Ghaudesaignes, ipii aura lieu en ISiiTi, sont
fixi'csau mois de septembre au lieu du mois
de novembre, qui était jusqu'ici l'époque do ce
coni'oiirs.
M. le comte l'olabordo.secrélairi' perpétuel-
lionne ciimmuniculion il l'Académie do la no-
lice qu'il se propose de lire ii la séance publi-
que annuelle do l'Académie îles lieaux-Arts
sur la Vie cl les œuvres de Charles Gounod.
Gette locliiro osl écoutée avec le plus vif in-
térêt par l'Académie.
350
I,A CllHONIQUb: I^KS ARTS
NOUVELLES
**,(; M. Leygues, ministre de l'InslrucUon
jiuljlique. a pn''Si(i(''. dimanche dernier, l'inau-
guration du monument rlcvé à 'J'oucy (Yunn(!)
en riionneur de Pierre Larousse, par i'arclii-
tecte Vaudremer, membre de l'Institut.
*** Les fouilles entreprises à Délos par
l'Ecole française d'Athènes vont être inter-
rompues, vu l'approche de la mauvaise sai-
son. On mande de celte île que les dernières
excavations ont mis au jour divers murs
appartenant à des maisons particulières et
deux statues d'Apollon en marbre. Ce qu'il y
a d'important, c'est que les murs en question
sont couverts de fresques remontant à une
épo(iue reculée, mais conservant toujours un
éclat merveilleux : elles figurent des scènes
(le la vie usuelle et delà mythologie, et cons-
tituent des documents de premier ordre pour
l'histoire de l'art de la Grèce ancienne.
*** On se rappelle la collection de porce-
laines de Chine exposée, en décembre 1893,
au Jlusée Guimet, par le consul général de
France à Fou-ïchéou, M. Frandon.
M. Frandon a fait don à l'Etat des huit cent
quarante et une pièces dont sa collection se
compose.
I^e Président de la République, par décret,
vient d'autoriser le Jlusée céramique de la
Manufacture nationale de Sèvres à entrer en
possession de ce don.
^% Un Américain vient de commander à la
Manufacture des Gobelins deux tapisseries
d'après des cartons du Musée des Gobelins.
exécutés par Boucher, et représentant, l'un
Vénus et Adonis, l'autre Vertumne et Po
mone. L'Administration des Beaux-.\rts a été
consultée sur le point de savoir si la Manu-
facture nationale pouvait recevoir des com-
mandes de particuliers. Elle a émis, dans
ce sens, un avis favorable. La Manufacture
des Gobelins a donc accepté la commande
sur une garantie de paiement de 30 OoO francs
déposés à la Caisse des Dépôts et Consigna-
tions. Mais les prix définitifs au.xquels ces ta-
pisseries seront exécutées ne seront établis
qu'après l'achèvement du travail.
Au sujet de la durée du travail, la Manufac-
ture n'a pris aucun engagement. Elle en su-
bordonne l'exécution aux exigences du ser-
vice de l'Etat. Elle se réserve, en plus, le droit
d'exposer en 1900 les deux panneaux, qui ont
chacun trois mètres vingt-cinq de hauteur et
deux mètres trente-cinc[ de largeur.
En même temps que les Gobelins recevaient
cette commande, la Manufacture nationale de
Beauvais en recevait une autre que nous
croyons aussi devoir signaler. Elle s'est en-
gagée à exécuter pour un PYançais. M. K....
deux cantonnièrcs. sur modèles inédits de
M. Mangonncau. Le tout doit revenir, paraît-il,
à une dizaine de mille francâ.
^** M. Fantin-Latour a été l'objet d'une
haute distini'tion de la part du Gouverne-
ment belge: il vient d'être promu officier
de l'ordre de Léopold.
*** La basilique de s.-Petronio de Bologne
a réuni en un petit musée .ses trésors d'art.
Cette collection est formée do projets et de
modèles de l'église môme. Puis : des pare-
ments du .wi" au xviii» siècle ; quatre-vingt-
neuf chefs-d'anivre d'orfèvrerie, dont un émail
du xni» siècle, et une sorte de ciboire du x\ir',
de plus de 2 mètres de haut; des livres d'heu-
res i\ miniatures ; plusieurs candélabres,
croix, etc.
*** Le 8 octobre, à 5 h. 1/2 du soir, le feu
s'est déclaré à l'E.xposition internationale
d'Anvers, dans les maisons qui bordent le
coté droit de la rue de la Chapelle. Cmq de
CCS maisons ont été entièrement brûlées: leur
rez-de-cliaussée était occupé par des bouti-
ijues: les étages supérieurs ap|iartiennenl au
" Vieil Anvers » et contenaient les costumes
du cortège historique de Charles-Quint. Ces
costumes sont naturellement détruits, ainsi
que la plupart des dessins de M. Van Kuyck,
l'architecte du « Vieil Anvers ».
if*^ Le Times du 16 octobre contient une
lettre du professeur W.-M. Flinders Pétrie, de
rUniversity Collège, sur la question de la con-
servation des monuments historii|ues en
Egypte.
Le professeur Pétrie, après avoir exposé
que ces monuments sont plus ou moins me-
nacés de destruction, propose la création d'un
Institut archéologique anglais qui joindrait
ses efforts à ceux d'autres égyptologues pour
conserver ce c:|ui reste des monuments de l'an-
cienne Egypte.
L'Exposition Universelle de 1900
La Manufacturft nationale de Sèvres s'occupe
déjà de l'organisation de son expositiou parUcu-
liére à l'Exposition universelle de 19Û0. Elle cons-
truira dans l'enceinte de l'Exposilion, pour y
iiislaller ses produits, un éditice- particulier pré-
sentant un nouveau mode de construction et sur-
tout de décoration. La Manufacture s'est livrée,
depuis quelque temps, à des essais en vue de
transfoniier le grès employé à la construction en
matière décorative. Elle a réussi à recouvrir le
grès d'une couche de porcelaine se prêtant aux
colorations les plus variées et à l'application d'or-
nements, tels que masearons, médaillons, etc.
Par la combinaison de ces divers éléments, on
pourra édifier un bâtiment d'un caractère artis-
tique, réalisant une innovation dans le domaine
de l'art industriel et de l'architecture.
-*— ^T*sû..f(S«3Çs£>V^w»—
Le Monument de Jules Dupré
Le 7 octobre a été inauguré, à l'Isle-Adam, le
monument que les amis et les admirateurs de
l'illustre paysagiste Jules Dupré lui ont élevé
dans la propriété où il s'est éteint, plein de
gloire et d'années, le 7 octobre 18S9.
ET DE LA CUKIOSITE
251
Le monument est l'œuvre de M. Scellier de Gi-
sors, arcliiteele des Musées nationaux et gendre
du niaitro. Il se compose d'un hémicycle, au cen-
tre duquel s'él(';ve un édicule en forme de temple.
Sous le fronton, soutenu par deux colonnes dori-
ques, un slèle porte le buste de l'artiste, o-uvre
du sculpteur Marqueste. A l'intérieur du fronton,
entre deux palmes, les armes de la Ville de l'Islc-
Adam; au-dessous, sur la frise, le nom du maître.
Du soubassement de l'édicule, une source jaillit
et va remplir un bassin, que protège une grille
légère. On pourrait discuter la convenance de ce
temple grec pour un artiste qui, évidemment, se rat-
tache à l'Ecole romantique ; assurément, on lirait
plus volontiers, sur sa façade, le no-u du Poussin
pour lequel, par parenthèse, Dupré professait une
admiration particulière. Quoi cpi'il en soit, l'édi-
lice, dans sa simplicité voulue, a de la grâce; sa
silhouette se dètactie licureuseiueut sur les ver-
dures environnantes; et il ne dcUonne pas trop,
près de la modeste demeure que l'artiste habita
un demi-siècle, dans une sereine indifférence pour
tout ce qui n'était pas son art.
La cérémonie a débuté par un discours du
paysagiste Français, membre do l'Institut et pré-
sident du Oiinitè. Nul mieux que le vénérable
artiste, (pii fut presque le cont mporain du maître
disparu, ne pouvait nous raconter sa vie intime
cl répo(|ue liéroique à laquelle ils ont appartenu
tous deux ; il l'a fait avec une bonhomie char-
mante et une sincérité émue qui lui ont valu un
légitime succès. Puis, après une courte allocution
de M. Rénè Tener au nom de la Municipalité de
l'IsleAdam. la parole a été donnée à M. Henry
Roujon. (liions les principaux passages de ce re-
marquable discours où l'honorable Directeur des
Beaux-.\rts, avec une rare perfection de style, a
rendu à Jules Dupré cet éclaUint et juste liom-
mago :
« .Iules Dupré n'eut pas d'histoire ; son œuvre
le résume et le contient. Les horizons mélanco-
li(iues de Saint-Yric-ix (1) furent se.s premiers
maiirea ; une fois placé eu face de son éternel
modèle, la nature, il n'en détacha pas les yeux.
Il se révéla A cet inoubliable Salon de IHîJl, aux
cotés de Delacroix, de Ro<pieplau, de Deveria, de
Decamps, de (lalml, de Paul Muet et do Barye.
" Kn IHii'y, Il s'aflirmail comme nu maître, et
nous l'avons vu mourir, en 188'.i, le pinceau ii la
main, toujours ègiil ;\ lui-même et toujours nou-
veau. (Jn a parlé de rinlluen<'e qu'eurent sur ses
débuts les Kcoles de Hollande et d'Angleterre, et
lui-même aimait à se rèclamor d'Hobbéma, de
Uiiysdaèl. de (irùme, do Conslable l'I de Boiiing-
ton. Mais la gèiièrutiou de 18^U n'èlait pas do
cidlfs qui rèpèliMil docilrmenl une leçon apprise;
en abaiiilduniint l'abslrai-linu pour la vérité, eu
nimpaiil avec le slyle pèilanl<'S(|ue, eu renonçnni
à liiulc Inlirpn'laliipu boursoullèe ilr la naturi', les
fijudaleurs du paysage moderne accomplircnl une
des plus pruliindiis révolulions de l'histoiro clo
l'Arl... ..
« Dans celte pléiade héroïque, Jules Dupré n sa
place glorieuse, une place qui n'appni lient que
(Il Jiil<!ii Dupré élnil ni A Nniil<'«. eu 1812. Mnia. foii
|ioro nyniit èU. n|i|M<lii K In ilirnolion iriuio raliri(|(ii) ili-
porcolniiin, ilni»'* 1«'H t'iivtrttiis <lo l.ilU(>(;«>4, v'oni >lniiH
celte iv^'ion (pril pnssiii himi oiiffliioo ol los pronii'-ri'*
Biuiûus <lo flo jotniOfiMo,
lui. II est le premier, avec Paul Huet, et plus en-
core que lui, qui se soit donné fout entier à
l'adoration exclusive de la nature... Des mille as-
pects de la divinité qu'il adore, il retient surtout
les féeries grandioses. C'est l'historiographe des
couchants splendides et des matins radieux. Ce-
pendant une prédilection secrète le ramène le
plus souvent aux gloires presque tragiques, aux
royales agonies du jour à son déclin. Ce magnî-
lique trépas périodique du soleil, on dirait en vé-
rité qu'il l'a fait sien. Avec quel art il sut épier
toutes les nuances de l'astre, toutes les dégrada-
tions de sa pourpre à travers les nues, tous les
reflets de sa clarté mourante sur les troncs ru-
gueux de la forêt, tous les chatoiements de son
prisme à travers les eaux frissonnantes!... »
<i Ai-je besoin de rappeler ce que fut l'homme
privé aux habitants de cette commune, où il s'est
éteint comme un patriarche entre les enfants qui
le chérissaient et la digne compagne de sa vie
dont il nous faut, hélas ! pleurer l'absence. »
« Vous l'avez vu vivre, deviint vous, sa vie
exemplaire. Il dédaignait les honneurs d'un
jour, et les hommages devaient forcer sa
porte. La pauvreté l'accompagna longtemp.s et il
avait su s'en faire une amie. Quand vint l'ai-
sance, il l'uccueillit sans trouble et jouit avec le
calme du philosophe du bien le plus légitimement
acquis... »
« La dignité quelque peu farouche de ce soli-
taire, le goiU hautain de ce rêveur pour la re-
traite peuplée de visions étaient exempts de toute
recherche, parfaitement instinctifs et naturels.
Unité de l'o-uvre, unité de la vie. Rarement
œuvre et vie formèrent une harmonie plus douce
et plus lière. Sa candeur forle et saine se lisait
dans ses yeux, dans .ses yeux bleus d'illuminé
qui furent de si fidèles miroirs pour tous les
beaux spectacles du monde. »
Ce n'est pas ici le moment d'étudier, dans son
ensemble, l'o'uvre du vaillant artiste dont le nom
est inséparable de ceux de Rousseau, do Millet,
de Corot et de Diaz. Une pareille étude, cepen-
dant, serait précieuse, car l'onivre de Dupr-' est
mal connue de la génération présente et. lualheu-
reusemont. nous n'en possédons, dans nos M usinas
nationaux, que d'insuDisanls spécimens. C'est
seulement de loin en loin, i\ quelque Exposition
rétrospective qu'il est permis de voir uno mal-
tresse page du grand pay.sagisle, ou encore dans
nos collections particulières qui, par parenthèse,
sont souvent d'un accès difticilo. \m meilleur do
son u'uvre a été grossir, au-delii do l'Océan, le
trésor artistique que l'.Xmérique amasse, dopui.t
un cpuirl de siècle, aux dé|)cnsdu notre Kcolo ro-
mantique.
Avec la pauvreté de nos budgets, il e.st t\ cruin-
ilri' que celte émigration ne conlinue et que les
plus belles u'Uvres de celle époipu» n'écliuppeiil
peu ii po-'i A la France, .\vant de les pi'rdre A tout
jamais, nu serait-il pus bon il'en dresser l'inven-
taire, alln d'en laisser tout au moins la descrip-
tion i\ ceux ipii viendront après nonsf (1)
(Il t.'''lml«' tpn» no«i iinliq» - ' Vailloiin tout
l'hiiticlit'o. l'iii* il'iiti rrilique ■- " Jl|lo^ I>il-
pn'>. iiDlnininont M. Jiilvt Cl < ion livro :
L'Art fl let Artitut conUmpovaint.
253
LA CHRONIQUE DES ARTS
Exposition de M. Puvis de Chavannes
A voir les quelriues loilos do M. Puvis de Cha-
vannes, appjirlonanl aux diverses époques de sa
carrière el exposées en ce moment chez JI. Du-
rand-Ruel, il semble que lo maître ait voulu
montrer l'incessante variété de ces recherches et
l'évolution de sa manière depuis le temps déjà
luinlain des débuts jusqu'à l'heure présente. Il
c ,t tel de ces tableaux t\m remonte à 1852 {Fillette
portant un enfant). lA tel autre dont le modelé se
tiouve suivi, indiqué! dans ses plus ténues in-
flexions sans abrévialioiis ni sacrifices (la Fon-
taine] ; mais avec quelle puissance se manifeste
la force de oaractérisalion dans le premier de ces
ouvrages et comliien, dans le second, la nature, en
sa beauté tranquille, vient former à l'idylle un
cadre approprié I Deux pastels — un nu et une
allégorie de la Pitié, saisissante par la significa-
tion dramatique du geste — datent de quelques
années à peine, et plus récent encore élait un
tableau de chevalet, aux tonalités exquises, la
Charité, réduction et variimte d'une des voussures
du plafond de l'Hùtel-de-Ville exposé au dernier
Salon. Enfin, pour rappeler le rénovateur et le
poète souverain de la peinture murale moderne,
deux projets de décoration se voyaient, le Cidre,
la Rivière, el c'étaient, dans des horizons aux
lignes majestueuses comme les paysages du
Poussin, des groupes de figures méditatives uu
agissantes, des synthèses de vie et de pensée.
Les Réparations de l'Arc-de-Triomphe
Nous lisons dans le Temps du 9 octobre ;
« La corniche de l'Arc-de-Triomphe est en très
mauvais état. Elle a été ébranlée par un feu
d'artifice tiré il y a bon nombre d'années sur la
terrasse. Récemment, des modillons i-e sont déta-
chés par blocs et sont tombés sur la corniche. Il
y a donc nécessité de vérifier, réparer et conso-
lider cette partie de l'édifice et de refaii-e les
joints qui sont très dégradés. L'établissement
d'une charpente qui fera le tour de l'édifice sera
commencé aujourd'hui.
0 On profitera de l'occasion pour inspecter la
construction en détail et se rendre compte si elle
n'exige pas d'autres réparations. Dans ce cas,
suivant toute apparence, on y procéderait sans
retard. »
Ces quelques lignes suggèrent d'amèrcs ré-
flexions. On ne comprend guère qu'on ait tiré un
feu d'artifice sur la terrasse d'un monument si
précieux, sans prendre toutes les mesures néces-
saires pour sauvegarder l'édifice. Puis, l'ébran-
lement remontant à plusieurs années, comment
n'a-t-on pas songé plus tôt aux réparations néces-
saires? 11 est heureux que les modillons, dans
leur chute, ait eu le bon esprit de n'endommager
^ue la corniche el qu'ils aient respecté la Mar-
seillaise de Rude.
Les Teniers de la Galerie Saint-Florian (1
Nous avons ici même signalé un tableau de
'l'eniers représentant l'intérieur d'une galerie de
peintures, tableau aijpartenant au baron N. de
Rolhschild, de Vienne.
Quelque temps après, nous avons publié une
étude d'ensemble sur les galeries (Gcmai/e Galé-
rien), dans laquelle étaient groupé un certain
nombre de toiles du même genre. Nous ne con-
naissions pas alors une très intéres.sante œuvre
de 'l'eniers le jeune, traitant un sujet .semblable
et qui fait partie de la belle collection du chapitre
de Saiid-Fl(jrian, dans la Haute-Autriche, remar-
quable surtout par ses retables des xv et xvi" siè-
cles, trop peu connue des critiques d'art. On sait
que Teniers s'est plu à peindre maintes fois ces
parois couvertes, de tableaux encadi'és ; c'est ainsi
qu'il a reproduit sept fois au moins la galerie de
l'archiduc d'Autriche Léopold-Guillaume, à Bruxel-
les, galerie dont il avait été nommé conservateur
en 1651.
Le tableau de Saint-Florian est sans doute la
plus ancienne œuvre de cette série due au maître
llamand. Teniers, en efTet, y est représenté lui-
même, assis près de son chevalet, tenant sa pa-
lette de la main gauche et de la droite le couteau
pour étendre les couleurs ; or, les traits sont ceux
d'un homme à peine âgé de trente ans : Teniers
le jeune étant né vers la fin de 1610, ce tableau
devrait être considéré comme antérieur à 1640. On
y voit figurer, outre le peintre lui-même, à droite,
près de lui, de jeunes liommes regardant une pe-
tite toile ; à gauche, un peu en arrière, deux au-
tres personnages ; les murs sont garnis de ta-
bleaux dans le style des deux Teniers. La toile
mesure un peu plus d'un mètre de largeur sur
environ 0",65 de hauteur.
Le chapitre de Saint-Florian possède deux au-
tres petits tableaux de Teniers le jeune: un buste
de vieille paysanne, parfaitement conservé, et.
comme pendant, une figure de vieux paysan, un
peu endommagée, tous deux de forme ovale. Ces
trois morceaux sont mentionnes dans une étude
très substantielle sur l'histoiVe artistique de Saint-
Florian, publiée, en 1886, par le professeur Albin
Gzerny, conservateur du Jlusée et de la bibliothè-
que du chapitre.
Th. V. Frcïimel.
LES NOUVELLES ACQUISITIONS
DU
National Fine Arts' Gallery de N. S.W., à Sydney
(Al'STRALIt:)
Le Musée de Sydney devient un des plus im-
portants de tous les nouveaux mondes et pourrait
même rivaliser avec ceux de l'Europe. Nous nous
réservons de lui consacrer une étude spéciale.
En attendant nous signalons les œuvres récem-
ment acquises par les délégués de la. Fine Arts"
(1) Voir la Chronique des Arts, n» 2S, année 1S93.
ET DE LA CURIOSITÉ
•^53
Gallery, à Londres et à Paris. En voici le relevé:
Virginia de Monte San Giorgio-Periiffia, par
Giovanni Costa.
«Shorthandi-d», par Lionel Smyllie.
La Maison du Bthlouin, par flootlall.
» Fleet Slrei't », par Herbprt Marshall.
Griiif/oire, par Huglies.
Villaffcoist', par Jules Goupil. •
L'Arrivée à l'Auberge, par Delort.
Servante d'Auberge, par Kaemnifrcr.
La Séance de Portrait, par Lynch.
Roule de Torredel Greco, par Pokitonow.
Patineuses, par Doucet.
Marché aux Chevaux (Syrie), par Pasini.
Les Enfants à la Pomme, pastel, par Emile
Lévy.
L'Aximône de la Reine Marguerite (crayon),
par Renouard.
Œillets (aquarelle), par Madeleine Lemaire.
Académie des Inscriptions
Séances des S et 12 octobre
Glyptique archaïque. — M. Pliilippe Berger
communique à l'Académie une pierre gravée ar-
chaïque en sa possession et qui provient du nord
de la Syrie. Cette pierre représente un person-
nage nu et barbu, à longue chevelure, un genou
en terre, les deux mains dans la posture de l'ado-
ration. Devant lui se voit un lion également ac-
croupi sur une fleur de lotus.
La partie inférieure do la pierre est occupée
par un scarabée ailé, séparé par un trait de la
scène supérieure. Entre l'homme et le scarabée
on voit deux trous ronds qui sont peut-être acci-
dentels ou marquaient iieut-étre aussi l'extréuiilé
des pattes antérieures du scarabée. Derrière le
dos du personnage se trouvent des caractères
phéniciens arcliuïques qui doivent se lire ainsi :
« Adonischa », c'est-ù-dire « celui qu'.\don re-
garde d'un œil favorable ». Ces caractères n'of-
frent aucune dilférence avec des caractères hé-
braïques anciens. Le nom lui-même pourrait
rtro un nom hébreu et ne manquerait pas d'ana-
logie avec d'autres. Les représentations ligurées
et le lieu où a été trouvée cette pierre rendent
plus probable une provenance phénicienne.
A la suite de sa communication, M. Itergrr
présente aussi à ses confrères une monnaie du
satrape Mazaios, cpii oll're une nouvelle variante
des monnaies de ce satrape.
Sculpture archaïque ionienne. — M. S:ilo-
mon Ueinach communique la photographie d'un
l)as-relief découvert à l'anticapéc. dans la lîussic
méridionale, et conservé au Musée d'Odessa. Ce
lins-relicf représente Arténiis, .Xpoll.in. Hermès
et Peilho. (Vest une oMivre considi'rable île l'èculo
arcliaï(iue ionienne vers ^70 avant .l.-C. En np-
prochanl ce mmiument avec d'autres (ihjcls d'art
dècouveris en Crimée et ailleurs, M. Snlomon
Reinach essaye <rétal>lir ipie c'est bien vi''ritnlih'-
ment un travail archaïque et non pas, connue on
l'a prétendu, celui d'un iniiliilenr de l'ancien stylo
qui aurait vécu fi l'époipie romaine. Il croit que
nos Mufées contiennent beaucoup île scul|ituii.'s
attiibuées A tort aux écoles archaïques et «p\i
dciiveiil être restituées ik l'époque qui précéda
immédiatement celle de Phidias. C'est une erreur
analogue à celle qu'on commettrait dans un siècle
en faisant honneur des tableaux de Botticelli aux
préraphaélites anglais.
Communications diverses. — M. HomoUe fait
une communication sur une inscription trouvée
à Delphes et qu'à la forme d'un lambda qui s'y
trouve il reconnaît pour être d'un artiste argien.
— M. Menant communique une nouvelle série de
figurines trouvées dans l'Oronle et appelle parti-
culièrement ratt<'ntion de ses confrères sur l'une
d'elles qui porto au ctm un torques en argent. Il
ajourne ses observations sur ces petits monu-
ments jusqu'au jour où il sera fixé sur l'origine
e.xacle de ces étranges figurines dont il n'a pas
encore trouvé d'analogues dans nos Musées, ni
dans les ouvrages qu'il a consultés.
— M. Delociie continue la seconde lecture de
son Mémoire sur le port des anneaux dans l'an-
tiquité et aux premiers siècles du Moyen Age.
M. Ilomolle est désigné comme lecteur pour la
séance publique annuelle de r.\c.idémie des Ins-
criptions, qui aura lieu au mois de novembre. La
date n'est pas encore fixée.
Comme cette année-ci, les sujets mis au con-
cours pour le prix ordinaire, pour le prix Bordiu
et le prix Delalande-Guèrineau, sont relatifs aux
études orientales ; l'.Xcadémie a nommé les mem-
bres pour les trois Cocmissions : ce sont :
MM. Derenbourg, Barbier de Meynard, Oppert.
Senart. Clermont-Ganneau et Barth.
JL Perrot dépose sur le bureau de r.\cadémie
le second Cahier de la Fondation Piot. Il lit en-
suite, au nom de M. Helbig, une communication
sur une lampe antique qui appartitnt à M. Mar-
tinelli, de Kome.
M. Ileuzey annonce une lecture sur de nou-
velles découvertes de M. de Sarzec ù Tello (Méso-
potamie).
M. Delociie continue la seconde lecture de son
Mémoire sur le port des anneaux dans l'anti-
quité et dans les premiers siéclos du Moyen Age
qui provoque quelques observations de la part do
M. Derenbourg.
VVVR.IETES
Lo Durcissement des Objets eu Pl&tre
l.a lirviie des [Dvciilions noiicrtlcs fait con-
naître que la Socièti' Rhfinischr (ii/iisiiidusirie
lie Heidelberg vient ib' faire breveter un procodiJ
qui semble résoudre d'une façon cmnplèto le pro-
blème si longtemps cherché du durcissement du
plAIre. Ce procédé consiste à gAcher le plAlrc
cuit i.u ft enduire les objets qui" l'on vent durcir
avec une solution ib- triborale irammouiaque, ol
voici comment se fait l'opèriitiiui : on fait dis-
soudre de l'acide borique dans de l'eau chaude,
et on y ajoute ensuite une quantité détermiiu't»
d'animoniaquo; le produit obtenu, très sotuble
dans l'eau, est employé, romnio nous l'avons dit.
pour gAcher le plAtrc cuit, ou bien, lorsqu'il
s'agit simplement de durcir In surface exiêrieurv
d'un objet, il est appliqua au pinceau sur celte
surface. .-Vu bout do deux jours, le plAtro esl ilc-
254
LA CHRONIQUE DES ARTS
venu alKioluiiiciil dur et l'eau n'a jilus .sur lui
aucune action. Le procédé est à la fois simple et
peu coûteux.
Bronzage Galvanique
Cette opératiiiu donin' aux |iirce.s do très luni-
reux otl'et.s arlisliciues qui font apprécier les pro-
duits. L'outillaKc est (généralement compliqué.
M. Mauduit, pharmacien à Caeii, a pulilié ré-
cemment une formule très simple, qui donne tous
les tons, depuis le bronze liarbedieniie jusqu'au
vert antique, à la condilion de laisser plus ou
moins longtemus le liquide en conlact avec le
cuivre. Sa simplicité même, dit le Génie Civil, la
fera apprécier des intéressés.
Après avoir bien décapé les pièces, on les re-
couvre avec un pinceau du mélange suivant :
Huile de ricin 20 parties
Alcool 80 —
Savon mou 40 —
Eau 40 —
La pièce, abandomiée pendant vingt-quatro
heures, est bronzée, et si l'on prolonge la durée
du contact, le ton change. On obtient une infinité
de tons agréables à l'œil.
On sèche finalement k la sciure chaude, et il ne
reste plus qu'à recouvrir d'un vernis incolore
très additionné d'alcool, pour avoir un résultat
tout à fait satisfaisant.
TRIBUNAUX
La Cour d'appel d'Ancône a jugé en dernier res-
sort le procès de la vente des tableaux du prince
Sciarra.
La Cour a reconnu qu'aucune indemnité n'était
due à l'Etat. La vente des tableaux constitue une
simple contravention à l'édit Pacca.
Le prince Sciarra est condamné à une amende
de 1.800 francs, cette amende étant d'ailleurs ab-
sorbée totalement par l'amnistie d'avril 1893. Le
procès est terminé ainsi définitivement.
NECROLOGIE
Le mardi 9 octobre est mort, à Auvers-sur-Oise
le peintre-graveur Norbert Gœneutte. Né k
Paris en 1854, il fut élevé de Pils à l'Ecole des
Beaux-Arts et exposa au Salon de 1876 deux
tableaux qui ne passèrent pas inaperçus, dont
le Boulevard de Clichij par la neige. D'emblée,
Gceneutte avait trouvé le genre dans lequel il de-
vait s'illustrer ; Parisien dans l'àme, il s'est atta-
ché à rendre certaines physionomies, certains
spectacles caractéristiques de la capitale ; son
observation a été assez pénétrante et assez pleine
d'humour pour que plusieurs de ses tableaux ne
soient pas encore oubliés, tels, par exemple,
l'Appel des Balayeurs, la Noce débarque, la
Soupe du mutin à la porte de che: Brébant, les
Bonnes de cJiez Duval, etc. Dessinateur incisif
et de savoir, Norbert Gomeutte était, avec M. Des-
boutin, M. Somm, parmi les plus remarquables
de nos graveurs à la pointe sèche. Son œuvre
gravée, qui comprend près de deux cents plan-
ches, est de grande importance pour l'iiistuiro de
l'eslarjipe njoderne ; c'est dans ces productions
que Go:'neutte a donné la plus complète mesure
de son originalité et de son talent.
l'n graveur bien connu, Alfred Delauney,
vii'iit de mourir à Xanteuil-sur-Marne, dans sa
soixante-cinquième année. Delauney est l'auteur
de nombreuses planches publiées .sous le titre :
le Vieux Paris, et d'une série de grandes eaux-
fortes, consciencieuses et habiles, d'après les
principales cathédrales de France. 11 était le gen-
dre d'Amédéo "Varin et le neveu de M. Eugène
Vnrin, les graveurs bien connus.
Ou annonce la mort du paysagiste Jean
d'Alheim, dont les vues de Méditerranée et de
liussie étaient justement estimées.
I\I. Pierre- Adolphe Hache, membre du Comité
de perfectionnement de la Manufacture île Sèvres,
vient de mourir à La Piaudière (Loir-et-Cher), ,à
l'âge de 74 ans.
De Montpellier, on annonce la mort, à l'âge de
77 ans, de M. Pierre Chaber, un collectionneur
émérite qui avait fait don au Musée du Louvre
de plusieurs tableaux.
On annonce de Rouen la mort de M. Stephano
De Merval, membre de la Commission départe-
mentale d'antiquités de la Seine-Inférieure et de
la Société des Antiquaires de Normandie.
Nous apprenons de Bruxelles la mort de
M. 'V^ictor Lynen à l'âge de soixante ans. Il
fut président du Comité exécutif de l'Exposition
d'Anvers en 1885 et président de la Section belge
à l'Exposition universelle de Paris en 1889.
BIBLIOGRAPHIE
Catalogue des Estampes, Dessins et Cartes eom-
posa>it le Cabinet des Estampes de la Biblio-
thèque de l'Arsenal, par Gaston Schéfek,
bibliothécaire à l'Arsenal. — Paris, aux Bureaux
de ÏAriisle.
La Bibliothèque de l'Arsenal est, après la Bi-
bliothèque Nationale, la plus importante qui soit
en France, par le nombre comme par la rareté de
ses collections. Son cabinet des estampfs, com-
posé de plus de cent mille pièces, forme un en-
semble considérable où sont représentés presque
tous les maîtres de la gravure depuis le xvi" jus-
qu'au XIX" siècle. M. Gaston Schéfer a entrepris
le catalogue complet de ce fonds. La discussion
de chacune des pièces mentionnées, en donnant à
l'ouvrage des proportions trop étendues, en eût
retardé la publication immédiate. L'auteur s'est
donc contenté de résumer, aussi brièvement qu'il
l'a pu, toutes les indications capables d'identifi.er
chaque estampe.
ET DE LA CURIOSITE
255
Chacun dus arliclts de ce cataloguo comprend,
on général, le nom de l'auteur, lorsqu'il n'est
point douteux, le titre et la légende avec leur or-
thographe scrupuleusement reproduite, le nom
de l'éditeur, le lieu et la date, enfin le format.
Pour les pièces d'attribution incertaine, M. Gas-
ton Schéfer ou s'est ab.slenu de toute désignation
d'auteur, ou cite, entre parenthèses, le nom de
l'iconographe à l'opinion duquel il se réfère.
Ce catalogue a suivi l'ordre de classement
adopté à la Bibliothèque de l'Arsenal, ordre indé-
pendant de la chronologie, ou des écoles. Mais
une table générale réunira, par noms et par ma-
tières, tous les renseignements contenus dans le
corps de l'ouvrage.
Rédigé avec une méthode et nn soin scrupuleux,
ce considérable ouvrage est appelé à rendre les
plus grands services h tous ceux qu'intéresse
l'histoire de la gravure. Il leur fournira des ren-
seignements précis, appuyés sur une critique sé-
vère e' délicate, contrôlés avec une consciencieuse
exactitude dont on no saurait trop féliciter l'érudit
auteur. .
Le Catalogue des Estampes de l'Arsenal com-
prendi-a environ quinze fascicules, dont les deux
premiers viennent de paraître.
A.
Le Musée impérial et royal d'Art industriel de
Vienne vient de faire paraître le Catalogue de
.ton Ecx>osUion spéciale de gravure à la ■ma-
nière noire, ouverte jusqu'au mois do février 1895.
Ce catalogue est rédigé par M. G. Fali;i:. Les
595 gravures de cette Exposition y sont accompa-
gnées d'une courte notice. Une histoire de la gra-
vure, qui sert d'introduction au volume, donne
au lecteur et au visiteur tous les rcnseigncnicnls
nécessaires pour l'intelligence et l'étudo de cet
art. Plusieurs héliogravures, d'une exécution vé-
ritablement remarquable, font de ce petit ouvrage
plus ijue son titre modeste ne semble promettre.
Journal de la Jeunesse. — 114"2* livraison. —
Texte par M"» de Nanicuil. ^L A. Verlcy, Da-
nielle d'ArIhez et Albert Deville.
Illustrationsde : .\. Paris, Alyrbach, Le Blant, olc
Tour du Monde. — 1763* livraison. — A
travers la Toscane, par M. Eugène Mûnlz. —
Treize gravures de Hazin, Herg, Gotorbe.
Bureaux à la librairie Machetlo ot C'*, 79, bou-
levard SMinIdeniiain, Pni'is.
CDEMIXS Di: m\ DE L'OIEST
.ro[THNA[, DU \'ov.\r,i.:
DU CAVALIER BERNIN
EN FRANCE
la diizrtlc des Jieaux-.Xrl.t, pai
Lalauue.
Mnmiscrit inédit, niinold ut i)iii)lii< dfins
NL Ludovic
Prix : ir> rriuics. — Pour les iiboiiiR's de
la (Idicllr (l:i Trancs, ex. pris an iaircaiiL
Los cxcmpiairos sur pupiiT de lliiilaiide
25 francs (:>() francs pour mis alxinnés).
Billets d'Aller et Retour
IMtl\ UKUl ITH
La Compagnie des (Chemins de fer de l'Ouest
délivre, toute l'année, de Paris à toutes les gares
de son réseau (grandes lignes), et vice versa, des
billets d'aller et retour comportant une réduction
do S5 0/0 en 1" cl. et de 20 0/0 en 2= et 3" cl.
sur les prix doublés des billets simples à place
entière.
La durée de validité de ces billets est fixée ainsi
qu'il suit :
de 1 h 30 kilomètres, 1 jour,
de 31 à 125 — 2 jours
de 125 à 250 — 3 —
de 251 à -400 — 4 —
de 401 à 500 — 5 —
de 501 à 600 - G —
au-dessus de CCO — 7 —
Lies délais indiqués ci-dessus ne comprennent
pas les Dimanches et jours de fête. — La durée
dfS billets est augmentée en conséqui'nce.
CIIEMLNS HE i'Kl; liE
PARIS A LYON & A LA MÉDITERRANÉE
FKTE DE I..\ TOrssAIXT
La Compagnie vonlaiit faciliter lys voyages
il l'occasion de lu Fête de lu Tou.ss;iinl, a dé-
ciili^ que les billets d'aller l't retonrù prix ré-
duits, délivrés sur son réseau du mardi 30 oc-
tobre au vendredi 2 novembre inclus, seront
tous indistinctement valables pour le retour
jusiiu'aux derniers trains de la journée du
lundi .") novemltre.
Cette ilurée de validité pourra *lre prolon-
gée à deux reprises et de moitié (les fractions
de jour comptant pour un jour), moyennant
le paiement, poin- cIihi|uo prolonj^ation. il'un
supplément égal à 10 0 0 du prix îles billets.
CHEMIN DE FER DU NORD
Mortieev «lii-rct<i oiilro l*arK vt
Trajet en Ti houpiîs
Départs di! Pari.s à S b. -Jv) .lu matin, midi
M, 3 h. .'^.0. 0 h. A) ot 1 1 11. du s.jir.
Départs do Itrtixolles à 7 li. ,'i8 ot 8 h. .'iT
du matin, iniill .">S, (! h, :tet II h. Ihiil» soir.
Wagon-salon et wng.in-restaiirant aux
trains partant <lo l'aris à tî li. 31 du sjirot
do lîru\olle:s à 7 li. AS du matin.
Waijoti-restaiiraiit aux trains (lartant da
Paris à 8 11 a) du malin et do Uru-tolles à
t5 h. 8 du soir.
l'in.MES DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ALBUM RELIE
VINGT EAUX-FORTES
de Jules JACQUEMART
Imprimées sur beau papier 1/4 colombier. — Xoiweau lira/^e
Prix de vente, 40 francs. ^ Pour les abonnés, i5 francs; franco en province, 20 francs.
ET i\ ™ i I
PAU
MM. CHARLES BLANC. EUGÈNE GUILLAUME
PAUL MANTZ, CHARLES GARNIER, MÉZIÉRES, ANATOLE DE MONTAIGLON
GEORGES DUPLESSIS ET LOUIS GONSE
L'ouvrage forme un volume de 35o pages, de format in-8« grand aigle, illustré de 100 gra-
vures dans le texte et de 11 gravures hors texte. 11 a été tiré à 5oo exemplaires numérotés,
sur deux sortes de papier :
I» Ex. sur papier de Hollande de Van Gelder, gravures hors texte avant la lettre, n" i
a 70 ; 2» Ex. sur papier vélin teinté, n"' i à 480.
Le prix des exemplaires sur papier de Hollande est de 80 fr. — Pour les abonnés, 60 fr.
Le prix des exemplaires sur papier teinte est de 45 fr. — Pour les abonnés, 3o fr.
RAPHAËL ET LA FARNÈSINE
Par Ch. bigot
Avec 15 gravures hors texte, dont 13 eaux-fortes de M. de MARE
UN VOLUME IN-4'' TIRÉ SUR FORT VKLIN DES PAPETERIES DU M.VP.AIS
Il a été tiré de cet ouvrage 75 exemplaires numérotés sur papier \\'hatmann, avec gra-
vures avant la lettre, au prix de 75 fr.
Prix de l'exemplaire broché. 40 fr. — Pour les abonnés, 20 fr. pour Paris; 25 fr. franco
en Province ou à l'Etranger, Union postale.
Ajouter 5 francs pour un exemplaire relié en toile, non rogné, doré en tête.
ALBUM DE Lft GftZETTE DES BEAUX-ftRTS
t l^yi liiME SlilUE.
I>i-i\ lOU Irancs.
Pour lO!» .\L oikué!» : 50 li'aiios
Aux personnes de la province qui s'adresseront directement à la Galette des Bcaux-Arls
les ALBUMS seront envovés dans une caisse sans augmentation de prix.
Les Dessins de ^lailres aueleus exposés à l'École des Ceaiix-Arls eu iU
P.AR LE M.\RQUIS Pn. DE CHE.V.NEVIÈRES
Directeur honoraire des I3eaux-.\rts, Membre de l'Iustitul
Réimpression, avec additions, du travail publié dans la Galette : Illustrations nouvelles.
L'ensemble comprend 18 gravures hors texte et 56 dans le texte.
Prix du volume broché. 20 fr. — Pour les abonnés, 12 fr. -.franco en province, i 5 francs
Eli U
(..\ZEÏÏE DES BEAI \ ARTS. S, me F,n;iii, Piiiis
N* 33. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
3 Novembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A L.-V GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAJSSANT Ll SAMEDI MATIN
Lts abonnés à une annie entière de lu Gazette des Beaux-.^rts reçoivent gratuitement
lu Chronique des .A.ts et dj la Curiosité.
L'a an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. 1 Six mois.
8 ^"r
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le concoiir.s uuvert entre artistes et élèves
pour la cDiniiosition d'un mudi'le d'étofTe
d'ainoulileiiient est le plus intéressantde ceu.K
qu'ail urf.'anis'''s jiisqu'ii'i l'Union centrale
des Arts décoratifs. Pour la priMiiirrc fuis
peut-être l'article du ivglemcnt qui inlerdil.
les iniilations des anciens styles n'a [ilus été
méconnu. J.es concui'rents dînaient deman-
der à la llore le tliénu^ du décor, et de lait ce
ne sont rpie chrysanthèmes, roses, tuliiios,
iri'J. pavots et Us, tantôt inlerpri'tés k la laçon
anglaise ou japonaise, tantôt ornemanisés se-
lon les principes de Galland ou de (irasset.
Au point de vue pralique, l'industrie lyonnaise
utilisera peu de ces projets conçus par des
dessinateurs si ignorants, pour la plupart, de
la technique du lissage que bien des compo-
sitions seinlilent plutôt des cartons pour pa-
piers l'oints ou cretonnes imiirirnées (|uc dos
modèles de tenture do soie ; mais le concours
aura toujours fourni aux ornemanistes l'oc-
casion d'un o.xcrcice prolltahle, et il amènera
peut-étro les fabricants de Lyun à cesser ces
pastiches des laïupas Louis XVI cl Knqiire
qui dominaient si malencontreusement à l'lv\-
jiosition universelle de 18Hit.
Los lauréats sunt, dans le concours entre
artistes :
1" prix.— M. Alexandre Sandior, autoui'du
projet catalogué sous lo n" W ;
2' prix. — M. Léon Kuilnicki, autour du
n° 5ô:
3» prix. — .M. (^.islox-Uasgranges, autour du
n« il.
Dans lo concours onlro élèves :
1" prix. — M. Pierre Urun. élève de l'Kcolo
Nationale des .\rls décoratifs, auteur du
H" 100;
■■l' prix. — M'i' .luliolto Milôsi, élève do l'Lcolo
Normale d'Enseignement du dessin, dirigée
par M. Guérin, n- 9,'.
Les projets seront visibles au Musée des
Arts décoratifs jusqu'au dimanche 4 novem-
bre inclus.
I,e jury chargé d'examiner le concours
Jauviii d'Attainville a rendu le jugement
suivant : Pcintui'i,' historique (sujet donné :
La Gloi-i/icalion de lu Poésie). Le prix et
une 1" médaille sont décernés à M. Hoberl
Dupon. élève de MM. Delaunay et Moreau.
Des mentions sont accordées ii MM. de Jon-
cières. .louve et (iuélin. — l'aysage : Le prix
et une 'i' nn^daille sont déi'eriiés à M. .Vmé-
dée Pulïot, élève de .MNL Let'ebvre et T.-Ho-
berl-l'"leury. Des menlions sont accordées à
M.M. liapin. Gilbert et Mauvoisin.
Le H novembre aura lieu à l'Kcolodes lîeaux-
Arts, l'exposilion publique du concours (2' cle-
gré) établi parM. Houx, architecte, en vued'i'le-
ver ù Péronne une statue ii Mario Fourre,
héroïne oubliée du xvi' sècle, ipii. |iar sa cou-
rageuse conduite sur les remparts, empêcha
sa ville natale de tomber aux mains du comte
de Nassau cpii l'assiégeait. Les trois statuai-
res avant pris part il cette deuxième éprouve
sont SiM. Damé, Kérigoulo et Fossé.
lu bi/.arrc incident \ient de se produire à
l'Exposition d'Anvers, dans les galeries ré-
MMvées aux membres île la Société Nationale
des lîeau.x-ArIs. Un sait que les artistes givu-
pés sous le nom ont. en insliluanl le Salon
du Champ deMars, inscrit dans leurs statuts
le principe absolu de la su|ipression des mé-
dailles et récompenses. Col article du n'-glo-
iiieiil est pour ainsi dire l'article capital, |iuis-
ipi'en somme, c'est sur la question des récom-
penses que lo schisme se déi-ida. Lu Société
Nationale, conviée il Anvers, no consonlil
?58
LA <:HK()NinUlî DES ARTS
(lune il |ii'eniln' iiarl ii l'Kxpusilion (|u'à la
cuudilion {l'r(;lifi|i]ier à liiiili! Jiiridiclion : et les
jurés de la section arlistiquc d'Anvers se sont
nalurelli'inenl riinrorrni''S à ce désir. Vn arrêté
royal iir'c^i'ûdanl la liste oITicielle des n'^com-
penses déeernées aux artistes français sli|iMle
neltoraent « que les artistes de la Soi-iéti'^ Na-
tionale n'ont pas pris ]iart au Concours ".
Il laiil croire que les motils de difrnité col-
lective qui ont insjiiré les arlisU's du Ghani|i-
de-Mars n'ont pas été compris aux bords (le
l'Escaut, ou que le zMe des jurés n'a pu cire
modc'Té ]iar aucune considéiMlion. l'n jour,
(ui ell'et, le secrétaire général belge de l'Kxpo-
sition des Beaux-Arts. M. le conde do Meester,
vit l'Exposition de la Société Nalionali; enva-
hie par une nuée de jurés d'une section in-
dustrielle. Ceux-ci prétendaient que la Société
Nationale, exiiosant dans sa « section des
objets d'art », des bibelots, des meubles sur-
tout, il leur appartenait de les examiner elde
les récompenser, puisqu'ils avaient un carac-
tère industriel.
Vainement, M. de Meester leur lit alors
observer que ces objets échappaient à leui'
compétence : 1° parc<^ qu'ils étaient l'onivre
d'artistes scul|iteurs ou graveurs ; 2» parce
i|U9 tous les artistes de la Société Nationale
s'étaient placés hors concours... Les jurés
passèrent outre. Et les protestataires les plus
tenaces. — c'est M. de Meester (pii l'a affirmé.
— 3 furent les membres français de ce jury.
Tous «examinèrent» donc avec passion, puis
récoraiiensèrcnt.... récompensèrent...
Le secrétaire de la Société Nationab' des
Beaux-Arts, M. Durand-ïaliier, mis au cou-
rant de la situation par M. de Meester, s'est
empressé d'en informer les intéressés.
Une pi'ochaine assemblée de la délégation de
la Société décidera, s'il y a lieu, de protester
bien vivement quand on est récompensé
malgré soi.
A la suite de l'Exposition d'Anvers, Mil. A.
Marquet de Yasselot, statuaire, et .t. -F. Raf-
faèlli, peintre, sont nommés chevaliers de
l'ordre de Léopold.
Au Musée de l'Industrie et des Arts de
Harlem, vient de s'ouvrir une Exposition de
gravures sur bois coloriées d'artistes Japonais.
Cette collection est issue de la troisième jié-
riode de l'Ecole de Oukiyo-jé, et les dilTérents
exemplaires sont de la main de Faykuuni
1769-1825, Kounisada 1785-1854, Kounigashi
1797-1801, formant ensemble l'école connue de
Outagawa, qui a fondé et développé l'art
japonais.
Académie des Beaux-Arts
Séances des 20 et 27 octobre
L'Académie a proposé pour le prix Kastner-
Boursault, à décerner en 1897. le sujet suivant :
<i De l'influence réciproque des écoles fran-
i-aises et étrangères dans les diverses branches
de la musii|u(!, depuis Lulli jusqu'à nos jours.
« Indiquer les causes de cette influence et
citer, avec des appréciations, les principaux
ouvrages qui l'ont déterminée. »
Les mémoires devront être déposés au secré-
tariat avant le 1" janvier 1897.
M. Saint-Sai'ns, au nom de la Commission
du Dictionnaire, a donné ensuite une première
lecture des mots : Fantaisie et l^'ugue.
NOUVELLES
jf*jf Dunancho a eu lieu, sous la présidence
de M. (juignard, maire et dé|)iité d'Angers,
l'inauguration, à Pontivy, du monument de la
fédération bretonne-angevine, monument di"i
aux sculpteurs LeGof et Ghavaliaux. M. Henri
Ilavard, inspecteur des Beaux-Arts, repré-
sentait le (iouvernement.
jf*-)f Le 28 octobre a eu lievi l'inauguration
(1(! la statue de Claude Bernard à Lyon. Cette
statue est due au sculpteur lyonnais Aubert.
(Uaude Bernard est représenté debout, timant
à la main une lancette et faisant une injec-
tion de curare à une grenouille
*** Le même jour a eu lieu à Pau l'inaugu-
ration de la statue du maréchal Bosquet,
(cuvre du sculpteur Millet de Marcilly. Le héros
de la guerre de Crimée est représenté dans le
mouvement peint par Horace Vernet, tète nue,
la main droite tenant son chapeau, la gauche,
sur la garde de l'épée. Des bas-reliefs repré-
sentent, sur le piédestal, des épisodes de la
guerre de Crimée.
*** Le Conseil général de la Seine vient de
conlier à M. Georges Roussel la décoration
picturale de la salle des mariages de la mairie
de Charenton.
:)!** On a parlé à plusieurs reprises de l'im-
meuble de la l'ue de Sévigné, que le Conseil
municipal avait l'intention d'acquérir afin de
tripler la contenance du Musée de la Ville.
M. Pierre Baudin, le rapporteur du budget,
vient d'être chargé d'entrer en pourparlers
avec les propriétaires de cet immeuble, l'hôtel
Saint-Fargeau.
<:)n y installera des bibliothèques et des
salles de lecture et l'on pourra communiquer
direi-tement avec le Musée actuel.
*** Le Musée Carnavalet vient de retu'er de
l'Hôtel-de-Ville un tableau peint en llûl par
Dumunt le Romain, et représentant, sous une
forme allégorique, la Publication du traité
d'Aix-la-Chapelle. Cette toile avait figuré au
Salon, qui se tenait alors au Louvre et n'avait
pas été déroulée depuis cette éjioque.
*** La Direction des Beaux-Arts a reçu de
M. .\lbert Ballu, architecte des monuments
historiques, chargé des fouilles qui ont remis
au jour les ruines romaines de 'l'imgad, l'an-
cienne Thamugadis. la dépéclie suivante :
Batna, y.l octobre, 6 h. 40, soir.
x\ujourd'hui. pour la première fois depuis
RT DE LA CURIOSITE
259
douze biùcles, la messe a été célébrée clans lu
prande basilique byzantine chrétienne de
Tinifiad par Mgr I.alerriére, évéi|uc de Cuns-
tantine, en présence de l'administrateur de la
coniiiiuno d'Aïn-el-Ksar ot du personnel des
travaux de fouilles.
*** On se souvient des réclamations provo-
quées par les droits excessifs dont étaient
taxés les ouvra^îcs d'art à leur entrée en Amé-
rique. Los artistes apprendront, non sans plai-
sir, (|u'un acte du Congrès des Etats-Unis
vient d'abroger ces mesures en abaissant ou
en supprimant même tout à fait les droits
dans les nouveaux tarifs des douanes.
Le 10" fascicule des Annales du Commerce
extérieur iiublie « in extenso » ces nouveaux
tarifs.
**,it Dans les travaux di' rostauralion de
l'église San Lorenzo. à Vérone, on a décou-
vert une peinture i|u'on croit pouvoir attri-
buer à Raphaël, une Vierge avec le Sau-
veur, ainsi qu'un tableau d'autel du célèbre
vieux maître Nicolo ciolfino.
:(,** La galerie de peinture du Musée royal
de lîerlin vient de s'euricbii' d'un tableau de
Francesco Gossa, dont elle ne posséilail, jus-
qu'ici, aucune icuvre. L'ne ligure de femme,
repH'se niant probablement la Ferlililc. est
assise au milieu d'un sile montagneux dans
lequel on aperroit une ville mù des cavaliers
se pi-omènenl. De la main droiie clic tieui
une bêche, de la gauche un rameau de \igne
avec sa grappe, et une boue aiipuyi'e sui'
son l'iiaule. Ce tableau a pi'is phu'e dans la
«leuxième salN; di' la section italienne.
*** L'ancienne Pinacothèipie de Munich a
acquis, dernièrement, im tableau de Signo-
relli. Ce tableau, de inrme rirculaire, repré'-
seriie la Madone qui, dans un muuvemenl
dune gràci: extrême, se tourne vei's le Christ
enfant «•uuchi' à ses <-At('s. Cette (igure s'écai'te
un peu du type traililiunnel par .«es formes
]ilus pleines et par le coloris de ses viHemcnis.
inant<'aii rouge et robi" violette. Dans le fond,
des miinurnents anticpies; un jeune homme
suilani (lu liain remet ses fandules. On lr<iuve
les méMucs iliHails dans la Madone des of-
fices et dans le l'an an milieu îles Uergera
ilu Musi-e de l'.iTlin. Cette ac(piisiliou comble
une hii'uno <lans la l'ollectiun de .Munii'h qui
ne pusscdait. jusqu'ici, aucun Signorelli.
*** \.f. Musée VValIrat-lîiclinrr, de Cologne,
a acipiis.iiu prix ilc l'.t.OOO marks, une Xrros-
latinn de snmson de .lan stei-n.un des rares
tllhlcilUN histiil'iqui's du inailt'i'.
^*,l, L;i Soi'iéti' ai'listicpie « liemhiandl -
'l'Amslerdain, ipii a pour but de conserver ou
(!<• l'ail'' rentrer en llullande les iruvres di's
artisles hnllandais. \icnt de rernpurler un
succès remanpi.'ible. I/éminenI critique d'nri
<'t collectinuueur M. Ilredlus n acipils rô-
c(>niment. dans une venli- failo A Li'Udn's.
I(^ prcmirr lablenu do llnns Memhngqui ait
jamais llgun- duns une collection hollandiuse.
lin portrait iriioiunle, atlrihui' jusipiici à Aii-
toiiello lie Messine. La f'.hnmhro Imliaiidaisc
a volé les fonds nécessaires poui' l'acquisition
de ce tableau qui entrera au Musée de Lu
Haye, donl le docteur Bredius est directeur.
**:!: Triste fin d'une glorieuse famille!
(tn annonce d'Aussig que l'on vient d'en-
fermer dans la prison de cette ville l'ouvrier
liliolographe Fridolin de llolbein, le dernier
mendire de la famille à lai[uelle ont appar-
tenu les grands peintres. 11 a été arrêté pour
vagabondage.
**:(, Le Conseil muni<ipal de Bruxelles fait
actuellement, pour percer la rue Joseph Ste-
vens, dimolir les vieilles maisons de la rue
Haule. Ces démolitions ont amem:- la décou-
verte de sept tableaux remarquables de l'école
des Téniers. Le Conseil a décidé de les faire
restaurer en attendant qu'on les place à
IlIolel-dc-Ville.
*** (irand émoi à Madriil à la suite des dé-
nonciations du joui'nal h'I Hernldo. Diffé-
rents couvents et établissemenls religieux
auraient, depuis quelque temps, vendu à des
prix ihTisoires les tri'sors d'art i-onlii'S à leur
garde. De vieilles tapisseries exln^menient cu-
rieuses, représentant l'enfance de sainte
.\gnès. auraient été vendues pour 1.").000 pese-
tas. La justice est intei'venue.
L'Exposition Universelle de 1900
Le Conseil île l'I'nion centrale des Arts dé-
coratifs vient de décider b, l'unanimité que la
plus glande partie de ses ressources budgé-
taires, de lS95ii 1900. sera alTectéeà la produc-
tion d'objets de l'art industriel nioilerne, des-
tinés il tigurer à l'Kxposition de 1000, sous la
rubrique gi-nérale de l'I'nion centrale des .\i1s
(ir'Cnr.Tlil-i.
La Direction des Bâtiments civils
Le Conseil des Ministres vient de rnlidor.
dans une de ses dernières réunions. In iléci-
sion prise pur la Commission du budget, et
supprimant la Direction des KAtiments civils.
Les principaux services de celle Direction se-
l'aient rattachés il l'.Vdniinisti'Hlion des Keau.x-
.\rls. Cette cuncentrjition avait été réclainée.
i>n Wo et on 18;s. pur .M. Chartoii et M. I.«ni-
lierl Saintet^roix au niMii des Commissions
piii'lciiientaires lnslilui''i's |U)iir In nVirgnni-
siitinii des services iidmmistriitifs : depuis.
1rs liipporteiirs du biidgiM des ltciiii\-.\i'ls.
MM Isiinihert, Mei'liiii entre iiutivs, ii'init cessi-
de montrer les Inconvé-nients do celle dunlilé.
de ce séparatisme. Knppelons que In fusion
des Dii"Cctiitns des lleniix-Arls et dfs HiUi-
ments civils réalisée sous le Mimslèro des
arts, fut sur le point d'être déllnlti<empnt ae-
complie lors de In nomionlion tlo Caslupnary
comme direrteur (les Itenux \rts.
260
LA CHRONIQUE DES ARTS
Exposition de l'Art Vénitien
A L.V « NK\V-i;aLLEIIV » liK LONDI'.ES 1894-1895
Encoui'iig>''C par le succès de l'ICxpusition de
l'hiver dernier, la New-Galleri/ se prcpose d'uf-
l'rir au public un choix de chefs-d'ceuvre des
dillërenles écoles vénitiennes depuis les orij,'ines
juscju'à la lin du xviii" siècle. Outre les tableaux,
celle très intéressante Exposition comprendra
des dessins, des sculptures, des gravures, des
o'uvres d'orfèvrerie, des meubles, des broderies
et des costumes, tu un mot, tous les èlémenls
nécessaires pour donner une idée générale des
divers aspects de l'art vénitien.
Le Comité, présidé par le duc de Westminster,
est composé des artistes et des amateurs les plus
distingués de la Grande-Bretagne.
L'E.xposiliou s'ouvrira en janvier 1895; sa
durée sera de trois mois.
LA SOCIÉTÉ ANGLAISE
Des Peintres de Portraits
Cette Société, dont le succès grandit d'année en
année, vient d'ouvrir sa quatrième Exposition
dans les beaux salons de la New-Gallery. Les
nombreux portraits qu'elle offre aux visiteurs
témoignent de grands progrès accomplis par
les écoles anglaises dans ces derniers temps ;
l'ensemble permet de juger avec sûreté les diver-
ses tendances des portraitistes d'outre-Manche.
On y rencontre, en effet, M. Watts à coté de
M. Loudan, MM. Millais et Orchardson à côté
de MM. Whistleret Hitchens, puis MM. Schan-
non, Herkomer, Lavery, Halle, Walker, Wort-
ley. Collier, Ouless et autres. Une place hospi-
talière a été réservée aux étrangers, à MM. Len-
bach, Bonnal, Caroliis-Duran, Comerre, Besnard
et A. La Gandara, dont la Princesse de Chimaij
a retrouvé à Londres l'éclatant succès qu'elle
avait obtenu an Champ-de-Mars, et au regretté
Bastien-Lepage, pour lequel on a fait une excep-
tion des plus honorable, l'Exposition étant réser-
vée aux peintres vivants. Inutile dédire que nos
compatriotes font tous bonne figure à la New-
Gallery.
L'Érudition artistique en Allemagne
d'.vprès quelques publications récentes
Dans l'érudition comme dans l'art militaire,
l'Allemagne a pour elle les gros bataillons. Grâce
à des armées de travailleurs, aussi nombreuses
que disciplinées, elle a pu, dans ces dernières
années, faire rentrer dans son orbite une série de
contrées voisines et ranger parmi ses tributaires
jusqu'à l'Italie, qui a cependant un passé d'érudi-
tion si considérable. L'histoire de la ville de
Home, pour ne citer qu'un exemple, a été en quel-
que sorte confisquée par les Papencordt, les de
Iteumont, les Gregorovlus. Et quel merveilleux
exemple d'organisation ijue le vaste réseau d'in-
formations et de correspondances étendu par
l'illustre Mommsen sur l'Europe entière, partout
où se trouve un vestige de la civilisation ro-
maine!
L'histoire de l'Art n'a pas été la dernière à pro-
fiter de ce besoin d'activité et d'expansion, qui a
parfois, il ne faut pas se le dissimuler, quelque
chose de fébrile. Celte science, car c'en est une,
n'en déplaise à bien des gens, a de bonne heure
conquis son droit de cité en .\llemagne : tandis
que chei; nous elle ne cesse d'être exclue du pro-
gramme de nos universités, elle s'est taillé de
l'autre côté desVosges, dans ren.seigneinent public,
une part des plus enviables, et il n'en faut p.-is da-
vantage pour expliquer son développement depuis
un quart de siècle. La fondation projetée d'une école
de Florence, qui aura pour mission do faire, pour
l'histoire de l'art du Moyen Age et de la Renais-
sance, ce que notre Ecole de Rome fait pour l'his-
toire proprement dite, pour l'épigraphie, la paléo-
graphie, la philologie, l'archéologie, ne peut
manquer d'imprimer un nouvel essora des études
déjà si tlorissantes.
Constatons Inut d'abord que ces recherches pro-
fitent aux époques et aux contrées les plus diver-
ses. Tandis que M. Voge consacre à notre sta-
tuaire du Moyen Age un travail des plus impor-
tants, sur lequel j'espère qu'il me sera donné de
revenir (1), et que M. C. Neumann retrace les
vicissitudes de la vénérable basilique de Saint-
Marc, à Venise (3), d'autres, tels que M. Justi,
prennent pour objectif l'histoire de l'Art en Es-
pagne ou, comme M. Strzygowski. celle de r.\rt
byzantin. Il n'est pas jusqu'à l'Extrême-Orient
qui ne commence à tenter ces esprits si avides
de s'instruire.
La plus somptueuse à la fois et la plus rigoureu-
sement scientifique des publications d'art éditées
dans ces quinze dernières années est sans contre-
dit l'Annuaire des Musées de la maison d'Au-
triche, publié sous les auspices et aux frais de
l'Emperenr François-Joseph II (3). Cette entre-
prise monumentale, qui forme aujourd'hui quinze
énormes volumes in-quarto, sans compter de
nombreux suppléments, est destinée à mettre en
lumière les trésors d'art des ïiilusées impériaux.
Chaque volume se compose : 1° d'une série de
dissertations critiques rédigées par les savants
les plus autorisés et accompagnée d'illustrations,
qui comptent certainement parmi les plus par-
faites dont s'honore la photogravure; 2» des ré-
r/esles artistiques de la maison de Habsbourg de-
puis le Moyen Age jusqu'à nos jours. L'esprit
de méthode qui préside à la publication, la ri-
chesse des informations, le luxe de l'illuslralion
méritent non seulement des éloges, mais une ad-
miration sans réserve.
Le XV« volume, qui vient de paraître, contient
les dissertations suivantes : M. Béer, la galère
de don Juan d'Autriche à Lépante. — A. de Drach,
(1) Die Anfœiige des monumenlaleii Stiles im Miltel-
aller. Strasbourg, 189i.
(2) Die Mai-kuskirche in Venedig. (Berlin. Reimer.
1S91); extr. des Preussische Jalirbùcher.
(3) Jahrbuch der kunslhislorischen Sammluttgen des
allerhixchsieii Kaiserhauses, t. XV. Vienne, Tempslsy ;
1 vol. in-i», 4b7-ccxv p., avec 31 \A. hors texte et llfi gr,-.-
vures dans le texte.
ET DE LA CURIOSITÉ
261
Jost liiirgi, horloger (Je l'empereur KoJolphe II.
— Jlaenilcke, Joseph Heintz. peintre de !îo-
(lolphe II. — Modem, Paulus van Vianen. —
I{. de Schneider, la Slalue de bronze de l'IIflc-
nonberg. — Th. de Frimnicl, Tal)leaux inédits de
la collection d'Amhras. — Keiiner. la collection
de portraits de l'archiduc Ferdinand de Tyrol. —
J. de Schlosser, Selles d'ivoire de la fin du Moyen
Age. — Boeheiin, les « Zeughûcher »" de l'empe-
reur Maximilien I". — Chmelarz, les Gravures
en clair obscur de Jost de Negker.
Les Réijesle.t, qui accompagnent ce volume,
vont, pour les Archives des Finances, de l'année
1509 à l'année l(il9 ; pour les Arcliives de l'Etat,
de l'année l-iiW à l'année 16(W.
Comme supplément, VAnniiaive de 189i nous
offre la reproduction en photogravure d'un ma-
nuscrit à miniatures célèbre, la Genèse du
v siècle, conservé à la Bibliothèque impériale de
Vienne (pi. I-XXX). Quoique les miniatures de la
Genèse aient été publiées il y a une vingtaine
d'années parle P. Garrucci, dans sa Sloria dflV
Arte cristiana, les archéologues sauront gré à
MM. de Ilartel et Wicklioll' de les avoir repro-
duites à nouveau à. l'aide de procédés perfection-
nés. C'est dans leur atlas seulement ([ue l'on peut
étudier le caractère de ces compositions encore
tout empreintes de la saveur antique.
Moins luxueux, mais d'allure plus libre, est
l'Annuaire des Musées de Berlin, publication (ii;e
le regretté M. de Ronchaud avait prise pour type
lorsqu'il conçut le projet de doter notre Louvre
d'un recueilanaloguo (1). On jugera, par ce rapidi'
sommaire de rinlérèt qu'oIVre le dernier volume :
Kraus, les Peintures de Suiit' .\ngelo in Formis.
— F'riedlander, notice sur A. .\ltdorfer. — Luders,
Sarre, et Seidel, l'Exposition des (puvres d'art du
temps de Frédéric II. — 13ode et l'redius, l'ieler
van den Bosch. — WickhilV, la l'.ibliolhèque île
Jules II (la Cliamb.'e delà Signature de Raphai'l).
Stryzgowski, li: lîas-ri'licf de l'Histoire de Moisi:
du Musée de Berlin et les Portes de Sainte Sa-
bine i\ lîome. — Lehrs, Notes sur Israël van
Meckenen. — liurckhardt, Martin Schongaucr et
SCS frères dans leurs rapports avec BAle. — .Sid-
ncy Colvin, un Recueil de dessins do Lucas lie
Leyde. — Justi, un Portrait du poète (iarcilaso
de la Vega. — Ilofstede de (irool, Judith Leysler.
— Thode, trois portraits d'Albeit Uûrer.
(A suivre.) F. Mùntz.
Académie des Inscriptions
St'diices lies J'.l et ;'()' octohve
Archriilni/ie fifci'i/iir. — M. Alexandre Ber-
trand présente i'i r.\cadémio le fac-similé de deux
vases d'or ornés de reliefs représentant unechassi-
au taureau sauvage, et découverts il y a cinq ans
il Vapliio, petit village di's environs de Sparte
(Laconle), clans une sépulture 4 coupole, du typ'
des sépultures ccuinues sous lo luini do Tri'sor
(l'Atn'r, non loin de Mycènon. Près de ces
vases gisaiont deux épées de bronze avec incrus-
tations de feuilles d'or, semblables aux épé'us dé'-
(H Jiihrtmrh tter ktfnit/livhfn j'reu.inhi-firn Kuml-
«ammdiiii/iii, l. XIV. XV; Borliii, HrMlo, I.s\«-I89l.
couvertes par .'^chliiMnann dans les lombcaux
royaux de l'.Vcropole de Mycènes, un grand nom-
bre de minces plaques d'or ayant .servi d'appliques
sur lies vêtements, quatorze pierres gravées ou
gemmes sur lesquelles sont représentés des ani-
maux de toute sorte, comme on en trouve en très
grand nombre dans les îles de la mer Egée,
quantité d'autres petits objets appartenant à cette
même civilisation mycénienne ou achéenne, qui
nous donne une idée plus précise encore que les
poèmes d'Homère de la richesse des chefs dont
Agamemnon fut le lype.Cesva.ses. qui ressemblent
à ceux dont il est question dans Homère, peuvent
remonter à une date q l'il faut placer entre 1400
et 1200 avant Jésus-Christ.
Ces fac-similé, dont les originaux appartien-
nent au musée d'Athènes, vont être déposés dans
la vitrine du musée de Saint Germain, réservée
aux antiquités primitives de la Grèce, où tout le
monde pourra admirer le merveilleux dessin et
l'admirable réalisme des taureaux gravés sur ces
vases.
Avehéoloyie cimbrique. — M. .\lexandre Ber-
trand expose, dans la séance suivante, un autre
fac similé qui, bien que d'une époque plus récente
et u'un travail beaucoup moins tin, a une impor-
tance considérable à ses yeux et est d'un intérêt
:iu moins égal à celui des coupes de Vaphio.
Il s'agit d'un grand vase ou chaudron d'argent
doré, de dimensions tout à fait inusitées (C",69 de
diamètre sur 0"."20 de profondeur), orné de nom-
breux lableaux niythologniues. Ce vase a été dé-
couvert, il y a deux ans, dans le nordesl du
Jutland (presqu'île cimbrique) près le village de
Gunileslrop. Kn rapprocbaul ipielipies scènes qui
01 lient ce chaudron de certaines représentations
ligurées de monuments gaulois connus el datés,
comme l'arc de triomphe d'Orange, l'autel Je
Reims, etc., M. .\lex. Bertrand conclut que le
vase hiératique de Gundestrop a clé fabriiiuè A
une époque voisinr de notre ère chez les t^.imbres
de la pn'squ'ile du Jutlaiid el constitue pour les
archéologues de tous les pays un précieux sujet
d'études. Ce chaudron, dit-il, en terminant, est
un document historique et mythologique de pre-
mier ordre. Ce fac-similé, comnie Celui des vases
de Vaphio, est déposé au Musée de Saint-Ger-
main, où le public peut le voir.
Conimunicittiuiis itirorses. — M. Di'Ioche
continue la seconde lecture do son Mémoire sur
le port des anneaux ilans l'antiquité et dans les
premiers siècles ilii Moyen \\i-\
Vendredi prochain, l'.Vca b'-niie nommera une
commission do six membri'S chargée de pn'senler
des candidats pour l'élecliiin do deux associés
étrangers, en remplacement do MM. do Rossi et
Lnvard.
Un Tableau contesté do Charles Jacque
( '.omliien il est roKroltablo que les nrtislo.s nodres-
sf nt pas eux-mêmes le catalogue ilescriplil de leur
o'uvre! l'n des miircbands de liilileaiix île In rue
l.aflitto l'xpoMiiil derniêioinent un Troiipfiiii tte
moutons iiiissniitdiinsli-s lniiilf:. ayant llgur>'',eii
18UÎ, a une exposition organisée II Donleaux par la
262
LA CHRONIQUE DES ARTS
Société des Amis des Arls et drsi^'tn; par le eata-
loHue cuuiiiie élant do flliarlos Jacquo. Il avait
été acquis au prix de 1.800 fr. pour la loiribola de
l'Kxposition, où il fut fe'agné par la personne
même qui l'a cédé au iiiarcliaiid parisien. Or,
M. E. Jacque, lils du eélélire peintre, ayant vu
le tableau à la vitrine dp la rue Lallitte, aflii'nio
qu'il n'est point l'œuvre de son pore. M'"" Dul'our,
fille du maître, et M. Georges Petit, expert do la
i'uture vente .lacque, s'accordent égalemi-nt à
nier l'aulhcnticité de la loile. Il y a là matière à
un curieux procès qui éclaircira le mystère.
NECROLOGIE
Les éludes scientifiques et arlisliques de nos
antiquités nationales viennent de perdre un de
leurs maîtres les plus respectés : M. Léon Pa-
lustre est mort à Tours, laissant un gr:nid
(euvre inachevé. L'examen des monuments de la
Renaissance, en Italie et en France, le passionna
de bonne heure. A côté des savantes monogra-
phies publiées par M. Palustre, il faut nieltro
hors de pair celte histoire de la Rrnaissance en
France, dont les fascicules parus compteni
parmi les belles collections d'ouvrages illustrés
d'art et d'archéologie. Hélas! quelques livraisons
manquent jiour la réalisation filiale du plan que
l'auteur avail conçu sur des bases larges et somp-
tueuses.
La, Gazette /les Beaux-Arts prend sa part
au deuil de l'érudition française : elle con-
sacrera prochainement nne étude spéciale aux
recherches qui ont rempli la vie de son collabo-
rateur, que la maladie a sui-pris avant qu'il eétt
mis la dernière main à ses précieux articles sur
Germain F'ilon.
Issu d'une lamille de savarjls, Paluslre avait
rais à profil les loisirs que sa situation indépen-
dante lui créait pour visiter l'Italie et s'initier, en
véritable architecte, à l'étude des monuments de
l'ancienne Rome. Quant il en eut pénétré les prin-
cipes, il se tourna lout naturellement vers les
leuvres inspirées de l'architecture classique, et il
.se livra, sur l'architecture de la Renaissance, à
un travail analogue, sans oulilier de faire servir
h ses recherclies les documents de toute nature
enfermés dans les bibliothèques.
Ainsi armé, il pouvait aborder l'étude de la
Renaissance française. Le premier il y a porté la
lumière, et les services qu'il a rendus à l'histoire
de notre art par la solidité de sou érudition et
par la sagacité d'une critique qui n'a jamais clé
trouvée en défaut ne se comptent point.
Les monographies qu'il a publiées au cours de
ses recherches sont nombreuses, et la valeur en
est grande; mais l'œuvre capitale de Palustre
est, nous le répétons, ce magnifique ouvrage sur
la Renaissance en France, que la librairie
Quantin avait édité. Province par province, Pa-
luslre y passait en revue les merveilles sculptu-
rales et architecturales dont la Itenaissaiice avait
paré notre sol ; il y reconstituait, à l'aide de do-
cuments d'archives et d'observations personnelles,
leur histoire, et les erreurs qu'il y a redressées
au cours de ce travail sont sans nombre.
A coté de ce monument de grande allure, Pa-
luslre avait consacré à l'Architecture de la Re-
naissance, dans la petite GoUeclion Quanlin, une
chapelle dont l'importance n'est pas moindre.
Citons, parmi ses autres travaux, l'ouvrage
qu'il a écrit, on collaboration avec M. Barbier
de Montant, sur le Trésor de la cathédrale de
Trêves, ses Mélanges d'art et d'archéoloi/ie
(1S87), son Albt/in de l'Exposition rétrospective
de Tours |189U,i.
Quelque notoriété que lui eussent acquis ces tra-
vaux, quehpie estime exceptionnelle qu'on fit d>-
lui dans le monde des érudils, Palustre était peu
connu du grand p\iblic. Originaire de Tours, il y
vivait en sage, sur les hauteurs do Saint-Sym-
phorion qui dominent le cours de la Loire, dans
une délicieuse villa où rien ne pouvait le troubler
dans ses recherches, il y est moi't avant l'iieure.
à peine âgé de cinquante-six ans.
Léon Palustre était chevalier de la Légion d'hon-
neur. Ex-président de la .Société française d'ar-
chéologie, il était président de la yociélé archéolo-
gique de Touraine et du Comité tourangeau de
l'Alliance française.
l'n des meilleurs peintres de la Suède, Hugo
Salmson. est mort dans son pays natal à l'àgr
de 51 ans. Elève de l'Académie de Stockholm,
puis de Charles Comte, Hugo Salmson s'était,
depuis 1869, fixé à Paris. 11 excellai!, dans les
scènes de paysannerie suédoise, où il aimait à
placer des enfants dans les libres ébats de leurs
jeux. Dans ces dernières années, il emprunîaitplus
volontiers d'S sujets aux campagnes de la Picar-
die ; on a aussi de lui de remarquables portraits
au pastel. Très estimé par les amateurs et
artistes français, Salmson, qui prenait pai-t à
toutes nos expositions annuelles, avait obtenu
les plus hautes i-ècompenses ; président de la
section de peinture suédoise ,1 l'Exposition uni-
verselle de 1880, il avait été promu au grade
d'officier de la Légion d'honneur. Le Luxembourg
a de lui une Arrestalian dans an riltiu/e de la
Picardie (1879).
0.1 annonce le décès d'un peintre de scènes
hollandaises, élève de l'Académie d'Amsterdam,
M. Gjrrit Postma, dont les tableaux étaient in-
téressants pour l'étude des types et des costumes.
H était né à Nés. province de Frise, et après avoir
voyagé en Espagne et en Italie, il se fixa à Har-
lem. Il a souvent i>xposé aux Salons de Paris.
Son dernier envoi, de 1803, rpprèsentaut un Bi/-
reaii de vaccination en Hollande.
On annonce la mort de M. 'Victor Deshay,
artiste peintre.
REVUE DES REVUES
Athenaeum ('«27 octobre \Wt)
— :M. O'Donoghue ])ublie chez Quaritch : A des-
criptive and classified Cataloyiie of portraits,
of Queen Elizabetli. divisé en neuf sections :
])ointures, dessins, miniatures, gravures, mé-
dailles, coins, gemmes, sceaux et elligies, repré-
ET DE LA CURIOSITE
26»
si;iilant sou-- di.'S asiiecls c-1 i;i^> rosluiiies ililït--
roiits l'imptrieusc souveraine. Classification très
mclliodiquo; belles illusiralions. parmi lesquelles
un portrail d'Eiisabetli h lïige du trei/.e ans (ou
un peu plus), œuvre do l'école de Ilolbein, con-
servée à Windsor.
— De M. \V. Foster, un catalogue des œuvres
de VIndia Office, moins impurlanles par leur
mérite inlriiis(''i(ue que par leur inCérèl liisto-
rique. la plupart étant des portraits de princes
indigènes, de comiuérunls de l'Inde, ou représen-
tant les scènes capitales de l'histoire de la pénin-
sule.
— A Bruxelles, chez liruyland, C'.hristophectG'",
un catalogue raisonné de l'œuvre de Lucas Vorsler-
lijan. Compte rendu caractérisant, avec un esprit
de judicieuse critique, le rôle important du célèbre
.-irliste dans l'histoire de la gra^^lre.
— A signaler aux égyptologues une- nouvelle
■ •dilion du Catalogue de la (jùllection égyptienne
du Musée de Berlin, récemment publié par le pro-
fesseur Erman, directeur de ce ilusée.
— A l'Aquarium de Westminster, une curieuse
exhibition d'aflldios en couleurs.
— Les célèbres portraits de Kenicr Anslo et de
sa mère, par KiMilbrandt, passent do la collection
Asliburnham dans la maison Coinaghi.
— Dos ouvriers viennent d'exhumer il Kertcli,
i-n Crimée, une gigantesque tète de lion, taillée
ilans le plus ] \i marlirc grec, haute de sept
pieds, parfailenii'iit conservée. On va l'envoyer à
Salnl-l'élersbourg. où elli- sera exposée :\ l'Krini-
lage. On suppose qu'elle date du vti» au vrn" siècle
avant .L-C.
The Art Journal (n.iv.Mibre 180i)
■\- Klude biogniiihique et criti((ue sur M. Tony
Hobert-Kleury, par .lean iîernac. avec reproduc-
llons hors texte et dans le texte de ses princi
p.tles U'uvres.
•)• M. J. C. Uobinson, inspecteur des peintures
de la Reine, publie de savantes rétlexions sur !■■
dommage causé par le mauvai-i emploi du bitume
■ ■t du vernis aux tableaux des meilleurs maîtres
anglais, i-l siirloiil de .losbua Iti'vnolds et David
Wilkie.
-|- Thi'-orii- tir lu si'iisntion (li> In couleur : in-
li'ri^ssanle discussion des systèmes de Newton,
de Tliomas Voung, de lli'lmholtz, avec les obser-
vations de M. W. K. Stanley, ipii soulève cer
laines objections contre les conrliisinns ilti cé-
lèbre physicien allemand.
-;• Sous ce tiln- ; L'Art un CiiilUhitll. >L A. »i.
Tenqiel, directeur de la Corporation de la (ialerie
d'art do Londres, poursuit son étude sur li.'s ta-
bleaux n'unis dans le [lalais municipal, dont plu
sieurs sont reproduits dans le texte.
•,'• Ln Diiiisr (iitcii'itiie et moilcnie. Première
partir-: La Danse grecque, avec des iUusIratinns
empruntées aux vases ({recs.
•J- NiHc^ SU)' dfs iiiii>rcssioii.i eu lumlfiirs Jn-
;)fj(i(fi,«('.<, de JI. rii'''odore riuret, accompa^uècs
de spécimens, trop réduits, tirés en rniir et ne
pouVHul donner qu'une idéu très insuCllsunte de
ces sédui.santes images,
■",• Quelques renseiKiixuient.s sur uiii> collection
d'- laiileaux re'-unis actuellement dans l.-s Ijùti-
ments de l'Exposition à .\délaïdc, dans l'Australie
du .Sud, avec six gravures.
Die Kunst fiir Aile (1" novembre 1894)
* Soles sur le inouccment symboliste, par
H. Uelfcrich. — Mouvement général de rénovation
dans la littérature et l'art ; adeptes peu nombreui
mais très intluents. Le mouvement symboliste a
commencé en .\llemagne avec Ba-cklin. 11 y a ac-
tuellement dissidence entre les jeunes et les vieux
symbolistes. Stfick et HolVmann sont chefs des
jeunes ; entre les deux se tient Klinger. — Les
tendances symbolistes ont trouvé comme repré-
sentants eu Belgique Khnoppf, en Angleterre
Rossetti, Watts : en France. Puvis de Chavannes
et Gustave Moroau Le but du mouvement est une
épuration du naturalisme, mais aucune théorie
ne pourra remplacer le talent chez ceux qui en
manquent.
* Soles biographiques de Théodore Ilor-
schelt. — Court aperçu sur la vie et les voyages
de Théodore Horschelt. Plusieurs lettres de
Horschelt donnent des renseignements curieux
sur le siège de Strasbourg en 1870.
* Le docteur Schmidkunz continue son inté-
ressant article sur les études artistiques de Uel-
mlioltz. Quelques détails iihysiologiques sur U
sensibilité de notre vision. Le peintre traduit
d'une façon individuelle l'échelle des lumières et
des couleurs. C'est ce que l'on appelle le style.
Valeur musicale des couleurs. Le spect;iteur
exercé demande à un tableau d'iill'nr une idée
ennoblie de la nature. La contemplation de
l'œuvre d'art donne une impression plus durable
que celle de la nature même. Le secret de la
beauté artistique réside dans le sentiment de la
succession harmonique et vivante de nos visions
« coniioe, devant une mer houleuse, nous sommes
captivés par le tlux et le rellui rythmique du
ninuviiiient qui nous emporte, a
Kunst-Chronik m octobre 1894)
0 M. I' !>' l'iiniMiil continue ses intèressautcs
l'tudes sur la Galerie de Stuttgart et propose de
nouvelles attributions à la place do celles que le
catalogue du Musée inJiiiuo avec plus ou moins
de certitude.
O C'ompte rendu de l'Exposition do peinture i^
An\ers; grand élogo de l'intluenco et de lu su|ié-
rioritè artistique des peintres français parmi les-
quels Itenjamin-Const^mt, Itonnat, .Iules ].ic-
fobvre, Carolus Dui-.in. Bèraud. Puvis do CUa-
vannes, 'l'issot. Deliiille, ll<.)vbet, UérOme,
BIBLIOGRAPHIE
Souuuaire Je La Oazettedos Beaux-ArU
ilu l''^ aovombre. — Li l'ro|i.igaiidi' do la
llennissanee en Orient |ieiidaiit lo x\" siè-
ele, par !•'.. .Muni.'. Les hessins .l'Ingres an
Musée de MontHubiin, pur L<V)pi>ld Mabil-
ieaii; Ln Sculpture tlorentnie iiu xv" siècle,
par Marcel Uuvuionl: Le .Musée du l'rudo;
264
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
l'Ecole espagnole, jiar Paul Lefort ; Deux
critiques d'arl au xviii'' siècle : Montesquieu
et le ]>ri^siil('Ut De Drosses, par Gaston
Srliéfer; Notes 'join|)lrinentaires sur Douie-
nico Ganipagiio!;i, par' 1 1. (irtmaii ; (Ilironi-
que niusicah^ : l'Utlicllu du Venli à l'Upéra,
par Paul I )ul:as.
— Trois gravures liurs texte : Eluder de
femme tendant les bras, dessin d'Iugres,
héliogravure l)ujarilin ; \J Infante Mafie-
Tlierése, d'après Vulazquez, eau -forte de
Guérard ; Les Menines d'après N'elazquez,
eau-forte de L. MuUer. Nombreuses gra-
vures dans le texte.
Le peintre Christophe Arnberrier d'Aiigsbouvg,
par M. Haasler, Kœnigslierg, 1894.
On peut s'étonner que ce remarquable artisle
ait attendu si longtemps un biographe. M. Haas-
ler a beaucoup de sûrelé dans le choix de ses
sources. L'origiue même d'Amberger est mal
connue : quelques-uns le font mitre à Nurera-
ierg ; en tous cas il quitta bientôt les bords de la
Pegnitz pour se rendre à Auj^sbourg. C'est là
qu'il subit l'influence de Huns Burgkniair. Il doit
également beaucoup aux Vénitiens, au Titien sur-
tout ; M. Haasler croit même à un séjour du
peintre dans la ville des Doges, tant le portrait
d'Antoine Welser, datant de 1527, trahit l'in-
fluence vénitienne. Le 15 mai 1530, Amberger ob-
tient la franchise de peintre à Augsbourg, où il
devait être établi depuis quelque temps déjà. Il
mourut entre le 1" novembre 1561 et le 19 octo-
bre 1562. M. Haasler nous donne un tableau
animé de l'activité artistique d'Amberger. Malgré
quelques détails qui prêteraient à la controverse,
son ouvrage est digne d'une sérieuse attention.
Florence, par Georges L.ifexestre et Eugène
RicuTENBEHGER. Paris, Quantin.
Le second volume de la Peinture en Europe
vient de paraître ; il est consacré à Florence et
est, en tous points, digne de son aîné, le Musée
National du Louvre. Les auteurs ne se bornent
pas à signaler les richesses des Offices, du Palais
Pitti et de l'Ancienne Académie ; ils nous con-
duisent encore à Santa-Croce, à Santa-Maria-No-
vella, au Musée Saint-Marc, au Palais Riccardi,
à la Galerie Corsini, à la Maison de Michel-Ange,
en un mot partout où sont conservées les princi-
pales O'uvres des plus grands maîtres. Il a fallu,
en effet, faire un choix et, par suite, se résoudre
à de douloureux sacrifices. Nous devons féliciter
MM. Lafenestre et Richtenberger du goût sûr et
du discernement judicieux avec lesquels ils ont
mené à bonne fin une sélection si délicate. Une
description rapide, mais complète, des tableaux
catalogués, l'indication des dimensions, un ré-
sumé des controverses soulevées par certaines
œuvres, un court historique des plus importantes,
enfin tout ce qui puut guider et renseigner l'ama-
teur se trouve réuni dans ce substantiel volume
de près de 400 pages.
Le livre est orm; de cent reproductions photo
grajihiques, dues à un procédé nouveau de typo-
gravure de la maison Boussod et Valadon,
d'a]]rès les clicliés de JIM. Alinari frères, de
Florence, reproductions d'une scrupuleuse exac-
titudi', oblrnues par des moyens directs, sans
aucun intfrnK'diaire, sans aucune modification
de l'u-uvre reproduite.
Oindcpius pages sur la peinture à Florence for-
ment une excidleide introduction de ce catalogue,
qui est aussi bien un beau livre de bibliothèque
qu'un guide précieux pour les visiteurs de la cité
de l'Arno.
A.
Journal de la Jeunesse. — 1143" livraison. —
Texte par M'"«deXanteuil. MM. Pierre de Mériel,
Henri Jacottet. L. Viator, Danielle d'Arthez et
Alb(;rt Deville.
Illustrations de A.Paris, Myrb.ich, Le Blant, etc.
Tour du Monde. — 17&i» livraison. — .A
travers la Toscane, par M. Eugène Mûntz. —
Treize gravures de Bazin, Berg, Gotorbe, Ber-
leault, Bocher, Boudier.
Bureaux à la librairie Hachette et C'°, 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
CONCERT DU DIMANCHE 4 NOVEMBRE
Chàtelet. — A 2 h. 1/4, concert Colonne, avec
le concours de M"" Marcella Pregi et MM. Louis
Diémer et Edouard Risler.
Première partie : Symphonie pastorale (Beetho-
ven) ; la Mari/uerite au rouet (Schubert) ,
mélodie orchestrée par M. Ambroise Thomas :
M"" Marcella Pregi ; Peer Gynt, suite d'orches-
tre (Ed. Grieg).
Deuxième partie : Watlenstein, trilogie (V.
d'Indy) ; Caprice arabe, 1'" audition et Scherzo
(C.Saint-Saéns), pour deux pianos, par MM. Louis
Diémer et Edouard Rislur ; Lamente (G.Fauré);
Pi-ocession (C. Franchi, par M"" Marcella Pregi :
Deuxième rapsodie hongroise (F. Liszt), orches
tri'e par M. !Muller Beighaus,
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
L& table alphabétique et analytique de
la 6 izelte des Beaux-Arts (3« série —
1868 i880 compris), est en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 15 francs l'exemplaire broché.
Cette table a été tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables (1881-
1892) paraîtra prochainement.
Le gérant : G. ROUX.
l*aris. — Imprimerie âe la Presse, i(j. rue du Croissant. — Siraart
N- .04. — 189i
BUREAUX : 8, RUE FAVART
10 NovPMilir''.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Les ahonrih à une année entière de U Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
U Chronique des Arts et dj la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. 1 Six mois.
8 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Nous avons' parli?, dans notre dernior nu-
méro, du piquant incident survi'nu ;'i l'Expo-
sition d'Anvers. La sodion dos objets d'arl
lie l:i Socii'ti' Nationale, d'accord avec son
président, M. Cazin, a décidé de dé<Miner,
d'une façon courtoise, les honneurs ((uc les
rct,'len'i(!nts mêmes de l'E.Kposition ne Tauto-
risent pas à accepter, la mise hors concours
des exposants delà Société ayant été accei)tée
et reconnue pai- le Comité i)elne d'organisa-
tion.
I.a K« lO.xposition des Peintres impression-
nistes et symbolistes est uuvcrti.' ù la ^'ulei'ic
l.e liari' de Uoutteville. 47, rue Le l'eletier.
de]iuis le jeudi H novembre.
Le peintre (i. Ibels ouvre une K.xposition do
ses œuvres dans les fialeries du 'riiédlre d'.Vp-
|ilicution. IM. rue Sainl-l.a/.arc.
1.,'Associaliiin de peinture l'ulilwi .Studio,
ipii a or^janisé jadis à La Haye, sous la direc-
tion do son président. >L Mesiliif;. des exposi-
tions remari|ualiles de Daidii^^ny et de Millet,
inonti'cra, cette anni''e, au public l'ii'uvre de
son pri''siilcnt lui-inèine.
t'u ceitain nombre (ramcndemonts ont
l'té (b'post's au budget dos Beaux-Arts :
M. LocUi'oy demande un i-réibt île rm.iiOil
francs pnuiMa ri''fection ilii théâtre d'tlran^'O :
M. Uei-j,'er, un crédit de lO.lMK) frani's pnnr
acb.it d'icuvres de l'art industilel di^'Cnratif à
destinatiiin des palais nationaux cl des mu-
sées spéciaux, et un crédit de .'lU.tJOO francs
pour entamer les travaux de reconstruction
du palais du quai d'Orsay à destination du
service de la Cour des comptes.
LES
Peintures décoratives de M. Puvis de Chavannes
A l'iiuti;l-iji;-villu
.\ la mort du regretté J.-E. Delaunay, on se
souvient que le Conseil mimicipal de Paris
remit entre les mains de M. Puvis de Cha-
vannes la belle et lourde tdcbe de décorer le
plafond de l'escalier de l'HiMel-de-Ville .lu'on
nomme communément l'a escalier du Préfet ».
!,(> plus {;rand nombre des motifs de celle
riche décoration furent exposés cette année
au .'^alon du Cbainp-de-Mars. Voici comment
l'artiste a lui-même exposé le plan de son
œuvre :
« Devant représenter dans un plafond et
quinze compartiments complémentaires la
(.'lorilicalion de la Ville do Paris, j'ai choisi.
comme motif principal, une scî?ne pouvant se
résumer ainsi :
a La Ville de Paris couronnée parles Lettres.
les Sciences et les Arts, at;rée l'honinuiKe du
chantre immortel qui l'a célébrée.
.. Victor Hugo. la main sur la lyre cjuo lionlim
f,'i'nie. la pressente à la Ville : ii sa suite apparaît
un trio do ll};ures volantes, symbolisant l'es-
sence mémo de son n-uvre : poésie lyrique.
I.e(jf>idc lies Siècles, ou roman, drame, ou
les Chili imrnls.
<i Sous le portique, un Rroupe'd'épliélios bran-
dit des palmes; l'un d'eux lient l'élenilunl
aux armes do l'aris ; un autre, le cartel, avec
cette inscription : « Paris. Ville-Lumiére. aux
génies qui lont sa gloire. ••
" Les quinze compartiments qui doivent ser-
vir d'appui au sujet principal ont pour titre :
.. pour |i>s quatre voussure--: l'iim'r iitlellei'-
200
LA CHRONIQUE DES ARTS
l)inl. Ardeur ai'lisliijiw, Cluii-ilé. l'alr/o-
lisme.
«Pour les sRpl tympans : h'spril, Genero-
silé. Fantaisie, Beauté, (Julie du Souvenir,
Intrépidité, Urbanité. »
Il reslait à exécuter deux vuussui'es ri'iin''-
senlant I'a)is Moyen A,f/e et Paris moderne.
uu Lutece cl Paris, et deux (•oinpartiriients
d'angle : Renotnmée et Industrie.
Aujourd'hui, J'ensemljle est comijlel : h; .jjij-
l)li(' peut se rendre compte sur jilaee de la fa-
çon vrahnenl triomphante dont M. Puvis de
(jtiavannes a vaincu toutes les diflicullés. el
les objections que formulèrent jadis queli[ues
es|irits timides tombent d'elles-mêmes. La
line architecture de l'escalier semblait sollici-
ter à sa blancheur un enrichissement sobre et
pur: elle l'a précisément trouvé. Le ])lafond.
(■'lésant, harmonieux, aérien au possible, ou-
vi'c des pers|iectives amples à une figuration
pondérée i|u'aUèfïe une atmosphère de gloire
sereine, de tranquille et noble apottiéose. I^es
compartiments adjacents, d'un jet si parfaite-
ment original, soutiennent la scène centrale ;
ils l'annoncent, la préparent, la rehaussent;
les bleus, les jaunes et les roux y jouent tour
à tour leur rôle et le concert s'achève sans
discordance, dans un rayonnement de paix,
dans la lumière d'un âge d'or idéal.
Don Edouard André
l'école des ee.vc x--\ rt;
M"'= Edouard André vient d'oiri'ir à l'i''cule
des Beaux-Arts, en souvenir de son mari, trois
superbes porirait.s d'Ingres — trois mines de
plomb. — qui sont appelés à prendre une place
d'honneur au milieu de la riche collection de
dessins de maîtres réunie dans notre grand
établissement d'enseignement artistique. L'un
d'eux, d'un modelé aussi sûr que puissant,
représente Ingres, à l'âge de soixante-dix-neuf
(lu quatre-vingts ans, de face, à mi-corps,
jiorlant. à droite, la pla([ue de la Légi(.jn
d'honneur : le second, exécuté à Rome en ISU,
est le portrait de M. de Norvins (il on existe
une répli(jue lithographiée par Muret): quant
au troisième, qui porte cette dédicace « OITcrt
il Madame Lelilanc par son très humble ser-
viteur Ingres », c'est une des plus spirituelles
et pénétrantes études de femme composées
par ce maître dessinateur.
NOUVELLES
jf*jf L'ou\erlurc de l'Kcole spéciale dArclu-
lecture aura lieu le lundi Vi novembre, à dix
heures très précises du matin, au siège de
riv.-ole. !:!(). boulevard du Montparnasse.
jf*jf M. V. Bart, conseiller municipal de Ver
sailles, vient d'offrir au Musée de cette ville
un petit dessin au crayon repri'sentnni liuiia
]iarto et exécuté dans des conditions qui lui
donnent un prix particulier. En ell'et. on lit au
dos : J'ai dessiné, moi Dulertre. d'après
nature, le général en chef siir le vaisseau
l'Orient dans la traversée de l'e.rpédition
d'Efii/pie en (sic) 7 de la Republiqve. C'est
l'original fin pi'olil très intéressant gravé en
b'ie de VExpédiiion d'K(j\ipte de Dutertre.
Ce don a pi'is place dans la nouvelle salle du
re/,-de-chaussi''S, oii M. de Nnlhac a récem-
ment inslallé' les acquisitions faites dei/uis
deux ans pai' nos colleelions d'histoire natio-
nale.
i^if Le Musée ancien de Bru.Kelles vient do
s'enrii'liir d'une iruvre de Rubens, impor-
tante, sinon par sa dimension, du moins |iar
sa qualité. C'est l'esquisse d'une des grandes
compositions qui furent commandées au
maître anver.sois jiour le plafond de Wbitchall.
à Londres. Le Musi'e du Louvre possède éga-
lement une étude du même genre. La nou-
velle aciiuisition du Musée de Bruxelles est
ip.ielque peu dilîérenb'. du panneau délinitif
qui a pour sujet: les Bienftrils du gouverne-
ment du roi .Jacques. Elle n'en reproduit que
la partie droite.
Ces grandes peintures de Whitehall furent
achevées en l'espace de six ans. Le Trésor
i-oyal d'Angleterre mit peu d'empressemeat à
s'acquitter envers Rubens, qui ne fut entière-
ment désintéressé que deux ans après la
livraison de son œuvre. Dans une lettre i[u'il
écrivit à son ami Peiresc, Rubens parle du
plafond de Whitehall : « Comme j'ai les cours
« en horreur, écrit-il. j'ai chargé un tiers de
" porter mon ouvrage en Angleterre. Il est
' actuellement en place, et. au dire de mes
« amis. Sa Majesté en est tout à fait satisfaite.
« Je n'en ai cependant [las em'oro reçu le
« payement, et cela aurait lieu de me sur-
« prendre, si j'étais novice dans les afl'aires.»
iif*jf Le Musée de Berlin, on le sait, vient
d'acquérir de lord Asliburnham un tableau de
Rembrandt, très célèbi'e : Le Ministre Ansloo
occupé à consoler une jeune veuve; c'est
une œuvre importante. piiis([u'elle n'a guère
moins de lm.84 sur 2 m. 24, efde la meilleure
manière du peintre — elle est datée de Wii.
c'est-à-dire contemporaine de la Ronde de
ISIuit (1642). Cette ai-quisition n'a pas été
sans contrister les amateurs anglais, cpii
auraient préféré qu'une toile aussi fameuse
entrât à la (ialerie nationale, plutôt i[ue de la
voir passer la mer, et quelques-uns songent à
demander au Parlement de donner aux Mu-
sées anglais un droit de préemption sur
toutes (ciivi-es d'art qu(^ les étrangers mar-
chanderaient dans le Royaume-Uni. Avec sa
subvention annuelle de StJO.OOO fr., la Galerie
nationale ferait une sérieuse concurrem-e à
Berlin; car nous ne parlons pas, bien en-
tendu, du Louvre !
^** fn ordre royal enjoint -att Ministre des
allaires étrangères d'Espagne de prendre les
mesures nécessaires pour transfiorter à Ma-
drid les cendres du peintre (Joya, qui reposent
depuis plus de soixante ans dans le cimel'èrc
de la Gharlreuse de Bordeaux
ET DE LA CURIOSITE
267
:(,** l.a Comiui^siun. insliluce a Alii.nes
(jour examiner létat actuel du Parthénon, a
iléilari', après examen, que le monument
(ilail lorleinent ébranlé par les tremblements
(le terre, qu'il avait besoin d'être consoliili-
immédiatement et qu'il y aurait un danper
évident à le laisser dans cet état. La Soi-iéié
aFchéolofiique a voté des crédits illimités pour
entreprendre les travaux de consolidation.
On annonce, d'autre part, qu'un désan-ord
étant survenu entre les membres de la Com-
mission d'examen du Partbénon, l'elativemenl
aux travaux de consolidation, le gouverne-
ment f-'rcc aurait l'intention de lecourir à l'ar-
bitrage de quelques architectes étrangers,
clioisis pai'mi les plus éininents.
Nouvelles Peintures Décoratives
Al OH.\TE.VU DE VERS-VILLES
On vient de l'aire, au cliiUeau de Versailles.
dans les petits appartements de la reine, une
intéressante di'cou verte.
Au cours d'un lavage de boiseries, ordonné
par lo conservateur du Musée, M. de Noiliac,
dans un étroit vestibule qui précède le salon
de ré-ception, les ouvriers ont retrouvé, sous
d'i'qiais empâtements noirs de crasse, un en-
.senible assez inattendu d' peintures décora-
tivos, qui (levaient donner à la petite pièce,
sous Louis XVr, un curieux i-achet d'exolisme.
Le vestibule en question est garni, du dal-
lage au plafrind, de merveilleuses lioiseries qui
renKJntent, en partie, ù l'i'poque où les |jelits
appartements de la reine, primitivement occu-
pi's |Kir Mai'ic-Tbérèse d'.\utrlcbe, l'emme de
Louis XIV, ont été remis à neul' au début du
règne de Louis XV.
Ces boiseries ont trois mètres environ de
luLiiteur et se composent d'un stylobate haut
d'un mètre, surmonté de panneaux de largeur
inégale qu'encadrent de Tories moulures el
des laisceaux de baguettes ornés de rubans
cnlaci's, de guirlandes de Heurs et de l'euil-
lages. .\u sommet court une légère corniche
dont la gorge est décorée» de linceaux et de
lialmettes à la grecijue, d'un goût très pur et
d'une exécution très soignée. Le tout dut rece-
voir sous Louis XV. vers 1770, un peu avant
le mariage du dauphin I.,uuis avec l'arcbidu-
cliesse Marie-.Xntoinetle d'Autriche, la dispo-
sition qu'on observe encore acluelliMiienl.
mais la décoration devait en étro très simple
ot très sobre do Ions.
ijuand Marie-Anloinello eut pris possession
de l'appaîtement. il est probable ipie celte
dcioiation lui parut monolone et qu'elle la (Il
renwiniep à son gLuit. qui n'i'tait pas encore
devenu le goOl Irnnçais. Klle lit orner les
lianneiiux de pcinlures, et ce sont ces pein-
lures ipTon vient de rclniuver.
Hien de plus charmant i|ue les molH's dont
les panneaux les plus imporlants sont ornés.
Sur un fond uni d'un Ion civmo, l'arlislo
a repré.senle des corbeilles de Heurs, des
jiaysages où l'on roi'onnait les cliarniilles et
les allées rectilignes du parc, des scènes rus-
tiques, dont les jardiniers et les jardinières du
c-hàteau font les Irais. Un encadrement chan-
tourné el larabiscoti-, tout Louis XV, mais
avec' un avant-goùt dé-jà du Louis XVI. a été
tracé en bleu par lo jieinlre autour des com-
positions principales.
.lusqu'ici, dans la décoration, rien à dire.
Mais où l'inspiration de la dauphine se révèle
et se révèle assurément moins heureuse,
c'est dans la multituile des guirlandes qui se
déroulent, en dehors des panneaux, sur l«^s
[iliis étroites plaies-bandes; c'est dans les ba-
guettes rubanées, [leinturlurées d'un bleu de
pervenche à l'excès. L'ensemble, verni et
laqui'. devait présenter, dans son neul', un as-
pect a.ssez semblable, comme sentiment déco-
ratif et comme goût, aux articles de Spa. Ce
n'est pas faire injure à ceux ci que de les
trouver allemands, très allemands. L'archi-
duchesse avait vu des décorations du même
genre à Sclnenbrunn : elle s'était l'ail faire un
petit coin de -Schii'nbrunn à Versailles.
La Kévolution avait laissé intactes ces
lieintures. Louis-Philippe, dans sa furie de
dijvastalion, ne les épargna pas. De même
qu'il avait l'ail jiasser au lait de chaux ra|>-
partement de la Dubarry, de même qu'il avait
noyé sous un amas de peintures blanches les
lioiseries les plus délicates du i-hàteau, pour
les ramener à la seule harmonie qu'il comprit.
celle du blanc el or, il mit l'i la raison les
peintures du petit vestibule en les badige"n-
nant ilu haut en bas d'un blanc cru.
ijiielc|ue détériorées que soient à présent
ces peintures, elles peuvent encore, sous la
main d'un artiste bien choisi, reprendre un
peu de leur jeunesse el de leurédal primitifs.
l'.c^ sérail une restauration délicate, mais la
tentative s'impose.
(Le Temps.)
La Statue de Balzac
Kn l««i, la Société des (îcns de Lettres prit
linitialive de l'érection d'un monument a
Maizuc el ouvrit une souscription qui altoignil
le chilTre de Sli.iKK) francs.
L'exi''cution fut d'abord confiée à Chapu,
ipii mourut sans avoir réalisé auti-e chose
(pi'une simple niaquelte. Le Comité île In So-
cii''li'- choisit alors liodin, qui d<>innnda un dé-
lai d'un an el di-mi, snumil plusieurs projets,
ipii ne furent pas aci'eplés, cl se trouve au
lourd'hui en délicatesses avec les membres
iliidit Comité. .Assurément, lo fait est loin
d'éti'e sans exemple : mais on peut s'étonner
:'i bon dR)il qu'il se produise si souvent de l'A-
choux di''saccords i-ntre les corps constitués
qui font des commnndes el les artistes i|ui
doivent les exécuter, et que ces désacci>rils
aient pour motif allégué lo manquement à un
engagement ipil no saurait cire ferme C'est
au lomnu'ni-oment do faiméo 1*1;^. olors c|uc
la Société était présidée par M. Zola, tout dé
voué II la mémoire do llal'/ac, ipie M. Hodin
reçut la succession du ri'gretté Chnpu. La
nouvelle ailminisirniion île la .Société gagne-
SCS
LA CHRONIQUE DES ARTS
rail rcriainonient à l'aire (TimIII an niaili'i-
scul|il,oi.ir qn'olle emploie île (|iieli|ues trimes-
tres de iJalience.
Séance publique des cinq Académies
(Aj octobre)
M. M. Gollignon a donné lecture d'une mo-
nuf,'rai)hie où il ivsume dans ses traits génc'-
raux l'histoire du Bas-relief dans l'art
alexandrin, chapitre intéressant de l'his-
toire de l'art grec de la décadence.
M. Georges Duplessis, de l'Académie des
Beaux-Arts, conservateur des Estampes à la
Bibliothèque Nationale, a donné lecture d'une
étude sur la vie et les (ouvres d'un des maî-
tres de la gravure française, Itobert Nanteuil.
Nous extrayons de cette attachante mono-
graphie les lignes suivantes qui définissent
bien la conscience parfaite du maître gra-
veur :
(( Comment faire un choix dans les deux cent
quinze portraits de personnages célèbres que
nous a laissés Nanteuil ? A quoi bon recomman-
der tel portrait plulot que tel autre? t^hacune de
ces images est parfaite; elle reflète l'esprit et le
tenipéraïuenl du personnage représenté aussi
bien qu'elle retrace avec une fidélité absolue les
traits de son visage. L'artiste ne se contenlait
pas de donner une image exacte de la ressem-
blance physique; il était plus exigeant pour lui-
même; il tenait, en retrai;ant l'aspect matériel du
personnage qui posait devant lui, à en exprimer,
autant que son art le lui permettait, la ressem-
blance morale.
« Avec de tels principes, on n'a pas lieu de
s'étonner de l'importance considérable qu'atta-
client aux portraits gravés par Nanteuil les histo-
l'iens du règne de Louis XIV. Dans ces pré-
cieuses effigies, ils trouvent presque toujours la
confinna'ion de ce que les contemporains leur
ont appris sur les habitudes morales des hommes
dont ils étudient la vie ou les actes, et forts de
cet accord entre les documents écrits et la ropré
sentation figurée, ils s'avancent d'un pas plus
sûr dnns la voie qu'ils entendent suivre parce
qu'ils sont à peu près certains de ne pas s'éloigner
de la vérité.
« Si les historiens ont un puissnnt intérêt à in-
terroger les portraits gravés par R. Nanteuil,
quel plus grand avantage encore en retireront les
arlistes désireux de suivre la carrière dans la-
quelle le maître a conquis une renommée incon-
testée! Qu'ils examinent, les uns après les autres,
la loupe à la luaiu, tous les portraits gravés jjar
Nanteuil, depuis le jour où, en pleine possession
de lui-même, il a volontairement cessé de s'inspi-
rer des travaux de ses devanciers, ils s'aperce-
vront que le maître a toujours usé de moyens
qui semblent simples, tant les preuves du savoir
ont été par lui soigneusement dissiinidées; pour
exprimer les demi-teintes dans le visage, il a fait
le plus souvent usage de tailles courtes interrom-
pues par des points diversement espacés, lais-
sant au ton du papier le soin d'exprimer la lu-
mière; pour le vêtement, une taille large, discrè-
tement accompagnée de contretailles, accuse la
nature de l'i-loll'e utilisée et contriliuc à faire
valoir, ce qui est essentiel, le visage au délri-
nii-iit do ce qui l'entoure; les cheveux, dans les
portraits de Nanteuil, ont une souplesse particu-
lière : ils sont traités par masses formées de
tailles non interrompues, et, s'il s'en écarte comme
accicleiitellement quelques-uns, c'est pour oter à
la silhouette une partie dosa rigidité, en établis-
sant un lii'u entre la figure môme et le fond sur
lequel elle se détache.
i( .Tusqu'à la fin de sa vie Nanteuil, travailla avec
la même ardeur. Sa première estampe portant
une date fut exécutée en 1(5 iô; l'année même de
sa mort, en 1678, il mettait au jour les portraits
de Pierre Lallement et de Marie-Jeanne-Baptisto
de Nemours, duchesse de Savoie, qui n'accusent
aucune fatigue. La physionomie est exprimée avec
la même finesse que dans les portraits les plus
célèbres du maître et .sa main elle-même ne révèle
ni lassitude, ni faiblesse. »
L'Érudition artistique en Allemagne
D'.iPUÈS QUELQUES PUBLIC.VTIONS RÉCE.NTES
(Suite et fin) (1)
On sait avec quel esprit de discipline et quel
dévouement les archéologues et les historiens
d'art les plus autorisés se sont consacrés à la re-
vision d'un des chefs-d'œuvre do Jacques Burck-
hardt. Alors que l'auteur se désintéressait du Ci-
cérone, comme il s'est désintéressé de la Cultur
der Renaisxiuice et delà Geschichte (1er lienais-
srtnce m Italien, les Conze, les Benndorf, les
Kékulé, les Mûndler, les Lûbke, les Zahn, les
Ralin, les Bode, les Geymidler, ont pris à lâche
do le compléter et de le tenir au courant des dé-
couvertes nouvelles. C'est grâce à ce concours de
toutes les bonnes volontés que le Manuel, trop
modestement intitulé le Cicérone, est devenu le
compagnon par excellence de tout voyageur lettré.
Six éditions et une traduction française ont con-
sacré son succès. Mais tandis que la traduction
française, faite sur la cinquième édition (1884),
avançait avec une sage lenteur (lepremier volume
a paru en 188.3, le second en 1892), l'uuvrage ori-
ginal arrivait rapidement à sa sixième édition
(1803).
Prononcer le nom de M. Bode, qui a assumé
tout le poids de la refonte des deux dernières édi-
tions, c'est dire quelle ardeur sans pareille, quelle
érudition et quelle clairvoyance ont présidé à »e
travail.
Ce qui ajoute encore à son prix, c'est l'esprit 4#-
loyautè, d'impartialité, dont a fait preuve l'éminent
directeur de la Galerie royale de Berlin. Si l'on
est en droit de lui adresser un reproche (je ne dis-
simule pas, quant à moi, l'admiralioi que m'ins-
pire son incomparable activité), c'est peut-être l'ex-
cès même d'initiative. Aussi empressé à se rectifier
lui-même qu'à discuter (et il le fait toujours avec
une courtoisie parfaite) l'opinion de ses devan-
ciers, il nous offre le spectacle d'une critique sans
cesse en éveil. Nous aurons toujours de la peine,
en France, à nous habituer à la mobilité qui ca-
(1) Voir la Cltroiii'iue des Ans du 3 novein))ro 1S94.
ET DE LA CURIOSITÉ
raclérisc l'érudition allc-mande contetnporaiiie
dans toutes les branches ; notre respect pour la
tradition, noire attachement pour les formules
qui ont reçu une certaine consécration, nous em-
pêchent d'évoluer avec autant de rapidité. Et, ce-
pendant — qui oserait soutenir le contraire, — le
progrés est à ce prix. L'autorité de la science
peut en ("Ire diminuée, aux yeux du grand public,
mais l'expérience est là pour proclamer la fécon-
dité de cette méthode.
Parmi les améliorations les plus considérables
apportées à celte sixième édition, le remanie-
ment de la table lopographique a droit à des
éloges sans réserves. Celte table, "qui ne com-
prend pas moins de 130 pages, surdeux colonnes,
en petit texte, forme à elle seule un guide aussi
commode que coinplul. i )n y trouve, pour chaque
ville, la lislc de tous les monuments offrant quel-
que intérêt au point de vue de l'art, et, pour cha-
cun de ces monuments la liste de toutes les
sculptures, peintures, œuvres d'art quelcon([ucs,
rangées dans l'ordre même où elles s'ofl'reut au
visiteur.
On comprend que, dans un ensemble aussi
vaste, il serait facile de découvrir d'assez nom-
breuses lacunes, mais il serait de mauvais goût
d'y insister : elles disparaîtront infailliblement
dans les nouvelles éditions.
Les attaques de certains archéologues français
contre l'œuvre de la Renaissance et, d'une ma-
nière plus générale, contre la civilisation classi-
que, n'ont pas jusqu'ici trouvé d'écho chez les
historiens d'art allemands. (Ce n'est pas moi à
coup sûr qui les blâmerai de leur indifférence ou
de lejir dédain.) Bien au contraire, les recherches
sur le xv° et le xvi' siècle ont redoublé d'intensité ;
aux publications monumentales, trop coilteuses
malheurrusement, de M. de Geymûller (qui est
Suisse, mais don( l'ouvrage parait à Munich) sur
l'archilecture de la Kenaissance, en Toscane, do
M. Bode sur la sculpture de la Renaissance, dans
la môme région, font iiendant d'innombrables
manuels rju monograpliies, qui résument les con-
(piètes déHnilivemcnt réalisées ou qui appor-
tent des matériaux nouveaux h la discussion.
Plusieurs de ces travaux ont été analysés ici
nièmc ; tels. sont le llrinifll(;.iroi.h: M. ilo Kabriczy
et le Sfim/ro Jiotlirclli de M. l'imann. A colé
d'elles, je citerai deux monographies qui ont éga-
lement pour auteur M. lUmann : l'une sur le mo-
dèle en terre cuile composé par .V. Vcrrocchio
pour sa Di'vollnlion th; Siiitit-Ji'un-liaptisti- (1);
l'autre, i]ueje me propose il'analyser prochain.!-
nn'ul, sur les peintures murales du Palais île Ve-
nise à Rome ('î). M. Zimmermann, A son tour, a
étudié l'évoluliou du paysage dans l'ICcole véni-
lionne jus<iu'à la mort du Titien (il) ; M. .Somniu,
les chaires de Doualidlo dans l'église Sainll.au-
ront ('i) : M. Wccse, les ili'coralions di' l'eruzzi
A la Farnôsim^ et le recueil di' dessins du
(I) // Mmlullo ilfl Vi-riiiccliiii /•<■»■ ij Rilitrt rfr" linn-
0^tv d'aryrnto, ICxtriiit do l'Archtvio aturico dtllWrtf,
t. VII.
(8) Z?iV' Thatttt ttff tlcrktiltr.i ; Wttutttji'mtrtdi; ini /'ci-
tttizo di Vtnfiia £ti U<tm. Miuiirli, ItriK^kiiwini), 18Dt.
(^) />/<• ï.txndsi'huft indrr vtnezitiiiiscittit MiiUrti bi.i
zum Todf Ttiiuim. l,oi\>t<g, ISM.
(4) llotiiilellot lûinzelii inSan-Loreiiio, ilroslnii. I!*04.
même artiste à la Bibliothèque de Sienne (1);
M. B'iechsig. l'histoire des décors de théâtre (2) ;
M. Propping, la carrière artistique de .Sebastiano
del Pionibo jusqu'à la mort de Raphaël (3).
M. de Fabriczy (4), notre éminent collabora-
teur, et M. Frey (5) se sont attaqués, chacun de
son côté, à deux recueils de biographies conser-
vés en manuscrit à la Bibliothèque nationale de
Florence et qui ont servi de source à Vasari
pour son grand travail : le Vite de piii eccellenti
Pittori, Scidtori eil .4 cc/K'/e^Oi-j. Les deux pu-
blications sont faites avej un soin égal.
De même que les biographies anonymes de la
Bibliothèque nationale de Florence, la chronique
rimée du peintre poète Giovanni .Santi, le père de
Raphaël, a tenté deux savants : M. Schmarsow,
qui occupe aujourd'hui la chaire de Springer
et de Janilscheck à Leipzig, et M. Iloltzinger,
professeur à l'Fcole technique de Hanovre, le
zélé annotateur de la troisième édition de l'his-
toire de l'architecture en Italie de Burckhardt.
C'est M. Hollzinger qui est .sorti victorieux delà
lutte et son édition vient de paraître à Sluttgard,
en un volume grand in-S", sur deux colonnes, an
prix véritablement excessif de 20 marks (6).
Le poèmo de Giovanni Sanli est consacré,
comme son titre l'indique, au récit et, plus encore,
à la glorification des faits et gestes du duc Fré-
déric d'Urbin, général habile et mécène plus
indigne encore. Ce qu'il y avait de véritablement
intéressant dans cette élucubration (Giovanni
Sanli n'avait pas plus de talent comme poète (jue
comme [leiutrc) était depuis longtemps connu.
J'en ai moi-même copié des centiiines de vers,
que j'ai toujours hésité à publier, en raison de
leur lourdeur et de leur banalité. Il n'en faut
pas moins savoir gré à XL Iloltzinger de nous
avoir donné le poème complet.
Il en sera de sa publication comme de celle
du Traité cl'iirchilectiin- de Filarete; elle enlè-
vera aux chercheurs d'inédit la tmlalion de
s'attaquer de nouveau à un ouvrage qui a pour
lui le nom de son auteur bien plus c|ue sa valeur
propre.
M. le U' Krisleller s'est fait une spécialité de
l'étude de la gravure du xv" siècle. Son nouveau
volume, qu'il a classé dans l'ordre alphabétique
des villes, ne contient pas moins de îi')! marques,
re|)rMduites en facsiuiil.'. ICn regard de chaque
planche se trouve le texte correspondant.
C'est un véritable « thésaurus ■>. non seule-
ment pour les bibliophiles, non seuloinenl pour
(Il Baidnnsiitv Prnizsis Attteit nu deux materisrhttt
Schtnurko dfi' Vilta f\irtiesiim, l.oipii^', Kiorftoinnnn,
1891.
iSi /'il' Drkaralio» d*r modtnint lliitme in I •ititH,
nrrt.l.', 1891.
iH) />iV kititsiUfhcfi^ i.imflmhii dts Sthitttiamn W#
Piombtt h^.t :tnn To te Rttiftteta, l.oi|)S?|?, ISW.
(Il // Ciidicc rf<r//'.tiii>iii'mo UAiMiiiHU {cod. Mti'jlùi-
fcc.v/iiimi' XVII, I7i. iii'f/.i Itibliutre.i slorica italiniia.
Coltiiii, iaO;l, iii-3>, 112 [inget.
|Sl tl l'odic» tVitj;li<ib*echiino, ri. XVII. 17. llorhii
I8»t. — Il l.ibro d:\iiloiiio Billi. Ilnrlin, IMM.
(I)| f'i'rfcrii/u rfi Monl*ffllrc duci\ di t'i-diiio. t'ii"niiM
i(i' Uioniiiiii Sanli, iioch dfm Cod. l'if. Olloh. i30i.
/iiiM fi-xirtt MitU hfrautyfi/fbr», Stutlirarl, IAt3, in-^*,
IV. 130 |>.
•270
l.A CHROxNIQUE DES A H'I'S
les iconophiles, mais aussi pour tous ceux qui
s'intéressent, d'une manière pins générale, à l'his-
toire lie l'art ilalien. Ku oU'et, ces nianines do
fahrication qui seniblenl, de prune abord, n'ofTrir
U'iniportanc-e qu'au point de vue do la conslata
tion des droits de proprié'.é, ou encore à celui de
ridentification des imprimeurs ou éditeurs, ren-
ferment en foule les niotifs les plus piltores(pies :
génie;; supportant un..' « impresa » ou jouant de
difTérents instruments, saints avec leurs attri-
buts, emblèmes héraldiques, ornements nette-
ment profilés, la louve avec IJomulus et Rémus,
le dnupliiu d'Aide enlacé sur une ancre. — Je ci-
terai (pi. 37) la marque do notre compatriote
Guillaume de Signerre de Rouen, le célèbre im-
primetir établi à Milan : un ey^'ue dans un nic-
dailloM soutenu par un renard et un .sinf,'e.
On voit, par cette rapide esquisse, queUe activité
règne de l'autre côté du fîliin dans le vaste do-
maine de l'érudition artistique. 11 est de l'intérêt
et de la dicjnilé de notre pays, qui depuis les
temps de Mariette, de d'Agincourt ot d'Emeric-
David a conquis une place si éminente, de ne pas
se laisser distancer.
Euu. Mt'iSTZ.
Académie des Beaux-Arts
Scaiicc jiuhlifjue annuelle
Après l'exécution d'uu morceau symplionique
intitulé Biiona Pasqua, composé par M. (larraud,
ancien pensionnaire do Home, Jl. Uauuiet, prési-
dent de l'Académie, a prononcé uni^ allocution au
cours de laquelle il a rappelé les deuils éprouvés
par l'assemblée celle année et rendu hommage
à la mémoire de MM. tiavelio]', membre ordi-
naire, F. de Madrazo. associé étranger et A.
Hardy, arcliitecle, lauréat de l'Académie. Après
la proclamation des pri.\, que nous avons men-
tionnés au fur et à mesure do leur atlribulion,
M. le comte H. Delaborde, secrétaire perpétuel,
a lu une notice sur la vie et les œuvres de Gou-
iiod. Cette lecture a été suivie de l'exécution de
la scène lyrique qui a remporté le pr mier grand-
prix de composition nmsicale iDapImé, de
M. Gh:u-les Rallali), dont l'auteur est M. ii.-B.
Rabaud, élève de M. Massenet.
REVUE DES REVUES
= Revue des Deux-Mondes (1"' novembre
1894). — M. 1!. de la Si^eianne continue ses ar-
ticles critiques sur la peinture anglaise contem-
poraine. On sait qu'il étudia d'abord les initiateurs
du mouvement actuel, D. G. Rossetti et Madox-
Brown. Le voici arrivé aux maîtres d'aujourd'hui ;
il analyse, celte fois, les tendances d-; l'Art my-
thique, de l'Ait chrétien et de l'Art académique,
personnifiés, le premier par Watts, le second
par Ilolman Iluut, le dernier, par sir F. Leigli-
(t) Lss Marques d'Iidprinicurs ci d'Editeurs Ualieas
iuaqu'en J3i5 (en allemand). Slrashoiu'g. Heitz, 1893.
1 vol. in-i'itliû illustré.
Ion, et apporte la finesse la plus rare et Tintui
tion la plus équitable et la plus sympathique à
déduire les principes du nouvel art anglais, à en
élucider les obscurités philosophiques, à en ap-
piècier les gallies pla.sliques. Grâce à de tels
commentaires, le parallélisme devient évideni
entre les divers mouvements qui entraînent la
peinture de style, dans tous les pays, vers une
renaissance qui s'affirme dans le tons d'un syni-
bulismc de bon aioi et la font se désintéresser
des figurations traditionut-llos. La fin de ces ins-
tructives études comprendra sans doute Bume-
.Totirs et son école.
V Revue de Paris (l" novembre 18CM). —
J.'i Dotation ih:s Musses yatioJiaKX. par M. E.
1-. Serre. Sous ce litre, l'auteur déplore, après
tant d'autres, l'insuffisance du budget de nos mu-
sées. Tandis que l'Angleterre accorde à ses gale-
1 les nationales un subside annuel de huit cent mille
francs et que l'Allemagne offre aux siennes un demi-
million, le Louvre, le Luxembourg, Versailles et
Saint-Germain n'ont à se partager que cent
soixanle-deux mille francs. Il y a un siècle, sous la
(convention, la subvention annufUe était de cent
mille francs, rien que pour les acquisitions du
Louvre. De pareils chill'res dispensent detout com-
mentaire. M. Serre réclame instamment, et avec
lui tous les amis des arts, la création, tant de
fois ajournée, d'une caisse des musées nationaux
(]ui nous permettrait de lutter sans trop d'infério-
rité contre li s opulentes dotations de l'étranger.
— Revue Encyclopédique (1" novembre
lS9il. — M. Itoger Marx y étudie, à propos de
l'Exposition belge la Libre Esthétique, l'évolu-
tion do l'art décoratif dans les T'iandres ; en ter-
minant, il demande que nos écoles primaires de
France soient ornées d'ostaaipes murales en cou-
leurs : selon M. Roger Marx, la technique de ces
estampes devrait être simplifiée et leurs sujets
accessibles à tous les âges. Pourquoi la Ville de
Paris, si soucieuse de vulgarisation artistique,
ne réaliserait elle pas ce projet d'une imagerie
scolaire logique et appropriée?-
-\- The Athseneum (^1 novembre 1894). —
Compte rendu de l't^ixposition de l'Institut des
peintres à Lliuile, où figurent six cents envois,
dont la moyenne est supérieure aux expositions
précédentes, malgré l'absence de quelques prota-
gonistes. A signaler surtout : Une Intéressante
Histoire, de M. W. Langley: les Jeunes Filles
dansant sur la plage et les Baigneum, de
M. Haie ; Fm bonnes mains, d'un agréable
peintre de genre, M. Smith ; une spirituelle et
vive fantaisie, do M. T. Graham, Orphée et Eu-
ryiUce : deux amoureux se promenant aux bords
de la Tamise; les Roses, si supérieurement exé-
cutées, de M. Fantin Latour ; les belles ma-
rines de MM. Mac Lachlan, Foster et Wyllie el
un très beau tigre solidoniont peint de M. Xettl»-
sliip.
-|- Quelques intéressants documents sur sir
Godfrey Kneller, premier peintre ordinaire de
leurs Majestés Guillaume III et Marie, datés do
1693 à 1G9.1. (.'.e sont des mandats de paiement,
l'un (le ÔOO livres, « pour exécuter lu pointures di-
ET DE LA CURIOSITE
271
I)lasieurs personnes, de la tèle aux pieds, poui-
le service do leurs Majestés >>, l'aiilre de 100 livres
pour des porlraits qu'on croit èlre ceux de Guil-
laume et de Marie, a donnés par leurs Majestés
à l'honora] lie Francis Russell, gouverneur des Bar-
bades. piour y rester »; un troisième de lôO livres
pour trois portraits de Guillaume III, destinés à
lieux amliassadeurs et au gouverneur de New-
Vork. On voit que le prix fait pour chacun des
augustes portraits était de 50 livres. "
4- L'Exposition de la Société des ArtistKs
briinnniqiii's, ouverte la semaine dernière, offre
([uelques liflles fi-uvres des meilleurs peintres
anglais, entre autres, /4i"t!»i etiVaj)/i'.«,deM.Watts.
il'iiiipurtanles éludes de paysages de Sir F.
Leigliton, une gracieuse idylle, Parussi;, de
M. (;iuistie, enfin une étude de portrait de sir E.
Burne-.I'irpés.
= Art Journal. — Li prime de KoiH de VArt
Journal e.sl consacrée entièrement à l'ii'uvrr:
désir E. Burno .Tones, par .Iulia Cartwiglit
(Mrs. Ady). La vie et les principales œuvres du
glorieux arli-te sont l'olyet d'une consciencieuse
et savante élude, ri''lienient ornée des plus célè-
bres morceaux du grand peintre, reproduits hors
texte et dans 1« texte. Nous signalons VEsmliev
il'Or, le Miroir du Vénits, le Cliaiit d'Amour,
VArnour dans 1rs riiinns, VEtoili- de Bi'tli.léi-iu,
parmi tant d'autres conipoiitions où se déploie
la brillante et exquise iinaglualinn d'un des maî-
tres de l'art moderne.
00 The Art Amateur (novembr.; lS9'i^— Ci-tte
livi'uisou contient d'intéressantes noies sur les
i-oUeclions privées de t.ibleaux de Montréal, dont
les principales sont celles de MM. Drumnioud.
W. Learmont et Sir W. G. van Ilorue. Un y
rencontre, pjruii les niailri's anglais (iainsbo-
riiugli, Ileynolds. Morland, C.onstable, l'.on-
nington, W'ilson, Tiiriier; parmi les iiollaudais
liuysdael, Nicol;is Mue.'», et Frans liais; puis une
petite cruci/Ij-ion de Vola/.quez, digne du maître.
Ij'Ecole française de 18-iO est très riclieiuent
ri'préseiitée pur Delacroix. Th. Uousseau, Dau-
biguy, Diaz, Corol, Dupré. Enlin, il semlile que
les amali urs de Montréal aient un guùl particu-
lier pour le talent longtemps méconnu de M.nili-
celli, dont de ii.jml)reuses ninipositions figurent
avec honneur dans les galeries canadiennes.
00 KjpnsitioA dr Sainl Lniii» (Elala-Inis;.
Elle ciinliiiil ."jp; ouvrages, parmi lesquels mi
renianpie surtout le riuinipu/in/. de ^L Ijlouard
Itelaille; la ('i)„i,iiniiioii, ilf M. I,eroll-i ; les
Hntriiuj- dr cliarlions descvn'tniit I,' Tmiiisf,
de M. Lionel Waldflu, vigoureu.scrnenl peints ;
le: Lrmir/r de »wiilt>iis, de M. Lhermitle ; Vllis-
loin- dulu'ros, de M. Munkai'sy . des Clu-vniir
dinis un cludiip et Ui'tail dr S'iiriiiniiiiif. de
M. Vuillerroy ; un portrait de llourbel. pur lui-
mèuui ; puis, (pielques u'uvies des impression-
uistes les plus reniitniués : Claude Monel. Ueuoir,
l'issarn, SIsley. I ne exposiliim toute tr.nnçnisi",
cmnnn» or; le voit, dans une des plus grandes
<ilès lies Kints-l'ni?, «pii sait apprécier h leur
juste valeur notre nioilenio école do poinluro.
A peine (pielques placi's onl-olles été réservées
M 101 petit nombre d'allemands, de linlla'nlais,
'rAiiii'ilcain-' de l'.iris cl d'.-lmi'cirdi»»- clin ritj-.
00 Uuelques typiques dessins de gamins de la
rue dans leurs attitudes et leurs ébats familiers,
d'après .1. G. Brown. leur peintre ordinain-, qiii
semble un Hcnouard américain: d'utiles coaseils
pour le dessin et la peinture des Heurs, et pour
le paysage ù l'aquarelle: la continuation d'une
étude sur l'iconographie t-t le symbolisme chré-
tiens, avec illustrations à l'appui ; de nombreux
patrons de broderie; d'intéressants détails sur
Iness, célèbre paysagiste d'outre-mer et sur son
habitation de Montclair, des notes sur la pein-
ture sur porcelaine: un Mémento illustré des
nouvelles publications d'arl complètent celle
substantielle livraison.
(O) Repertorium fiir Kunst^ssenschaft
[T. A'I7/. livrais.jii 4;. La Golrriedrs TiihlenUJ-
dit Musée Correr, de M. Emile .lacobsen. L'au-
teur, poursuivant ses études sur le Musée Correr,
soumet les tableaux de cette collection à un mi-
nutieux examen, d'autant plus opportun que le
catalogue ne tient aucun compte des discussions
de la critique contemporaine sur la question si
délicate des altributions. M. .Iacol>sen restitue à
différents quatlrocentisles vénitiens les ivuvrvs
auxquelles ils semblent avoir droit. (î'esl ainsi
que Giov;<nni Bellini s'enrichit de plusieurs mor-
ceaux au détriment de Mantegna.
Le savant critiqu'; nous signale encore des
peintures des primitifs Vénitiens, fort rares et
trop peu connus, tels que .Sebastiano Zuccalo et
Hivelli : relève sur de nombreux tableaux des si-
gnatures avec dates de la seconde moitié du
XIV» siècle, comme celles de Xicolo Veuelo,
M(.;CCLXXI: de Bernardo de Moran (Murano),
MCGCLXIl; d'Antonio Venezian. 1.370: d'Alli-
ehieri da Zevio. l'iSO, et autres : présente de cu-
rieuses remarques sur certains portraits, dont
quelques-uns passent, sans preuves suflisante.s,
pour être ceux du fameux t^ésar Borgia ; exa-
mine le riche ensendîle de faïences italiennes de
la belle époque, conservé au Mu.sée. et enfin men-
tionne idusieurs tableaux de GuaiMi, Canale. Bcl-
lotto et nue vingtaine de Longhi, qui nous révè-
lent la vie intime de Venise au siècle dernier.
(0) A proposait iiiaitre du Cabinet d'Anister-
dii»i. A l'occasion de la puliliealinn, par l;i So-
ciété iiiteriuitiontile dr Chiilcufirupliie. de l'inu-
vre gravé de ce inailiv. i iprenaiil qiuitre-viugl-
neiii planches, .M. Max J. Friedhender dis-
cute les noiubreuses hypothèses émises jusqu'ici
sur 1,1 [lalernité de ces précieux morceaux. Le
D' F. Lippmanii, lirecteurdu t'.iibiiiel des Eslani-
pos de Berlin, les attribue au vieil llidl» in. Malgré
d'iiidiscutaldes nmilngies entre ces gravures el les
ii'uvres du mniire d'.Vugsbourg. M. II. W Smgor
roiistale avec raison île notables différences do
teiiipérumenl entre le tlegmalique llolbein et le
dramiitiipie anoiiMiie du Cabinet il'.VmsIerdxui.
M. Mii\ .1. I'riedl;eiiJer signxle une nouvelli' piste,
eu altiraiil ralleiitl'Ui sur une suite de («bleaux <1«
l;i\'ie.U' la Vierge (.Musée de Maveno'i. datée l.~><l,'i,
d'un niiiitn» iuci.uuu du Haut liliiti, qui préseiilo
plus 'l'un point commun avec les quali>--Tiii|(t
neuf [ilanclies d\mslerd«ni. S.unme Luile. .idltiic
siib jiiiirr lis est.
(O) Un Soiireiiu .V>-iii{in.i7/M. doSoidliUnvait
cru reconmitlre In main il« .la» van Kyck doii!t
une de» plus préciousBS peinliiro.s des Corporii
LA ClIltUNIQUF, DES ARTS KT ]>K LA CURIOSITÉ
lio>is GalU-ries de Glas(,'inv, un ecclésiasliiiuu
avec son patron Saint Victor; on avait aussi pro-
noncé les noms de Mal)use, de Hugo van Uor
<joes et do (Jerliard David. Aujourd'hui, frappé
par certaines analogies de facture entre celle u/u-
vre et les Menilint; incontestés de Bruges, remar-
quant, en outre, que le donaleurdu laldeau de
Glasgow se reflète dans l'arniure brillaule de son
patrnii de la même façon (juc la sainte Ursule de
riiMpital de Bruges dans l'armure du guerrier
)ilacé prés d'elle, M. de Seidlitz croit que Meni-
ling a jilus de droit ijue les maîtres cités jus-
qu'ici à la paternité de la peinture anonyme des
Corporations Galleries.
(0) Suivent un examen critique des nouvelles
publications d'art; une revue des musées, collec-
tions, expositions et ventes; des noies sur de ré-
centes découvertes : un portrait de Michul-Ange,
par Giuliano Bugiardini, et d'importants restes
du monument funéraire de Lemmo Balducci,
sculpté en 1472, par Francesco di Simone Fer-
rucci. élève de Verrocchio, et érigé dans l'ancien
hôpital de S. Matleo à Florence.
Un résumé des travaux de la revue Oiirl Hol-
land (y\(i\\\& Hollande) ; enfin, une copieuse bi-
bliographie des livres d'art parus du 1" janvier
au 80 août 1894 terminent ce fascicule.
BIBLIOGRAPHIE
Journal de la Jeunesse. — 1144" livraison. —
Texte par M'"deNanteuil. MM. H. Heinecke, Da-
niel Bellet. D. d'Arthez et Albert Deville.
Illustralions de A.Pari.s,Myrbach,LeBlant,clc
Tour du Monde. — 1765" livraison. — A
travers la Toscane, par Eugène Mûntz. — Quinze
gravures de Bazin, Berg, Gotorbe, Beneaulf.
Bocher, Boudier.
Bureaux à la librairie Hachette et G'', 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
NÉCROLOGIE
On annonce la mort de M. Charles Frère,
peintre paysagiste.
M. Charles Frère, qui succombe à l'âge de
cinquante-quatre ans, était fds du peintre Edouard
P'rère et neveu de Théodore Frère, l'orientaliste.
Nous apprenons la mort de M. Philip Gil-
hert Hamerton, éci-ivain anglais, décédé à
Boulogne-sur-Seine.
M. Hamerton, qui élait un graveur distingué
et un critique d'art éminent, professait pour la
France, où il a longtemps vécu, une vive et intel-
ligente sympathie dont on retrouve l'expression
dans plusiem-s ouvrages remarquables qu'il a
consacrés à notre pays. M. Hamerton était rédac-
teur de l'élégante revue d'art anglaise le Porl-
folio.
CONCERT DU DlM.VNClIi: 11 .NOVEMBRE
Châtelet. — Concert Colonne (-2 h. 1/4): Syrn-
jilioiiit; en ut mineur (n° ô) (Beethoven) ; Fan-
taisie persane pour piano (B. Godarrî), par
M. Louis Diémer ; Parsifal (1!. Wagner),
deuxième lableau du premier acte : .5" Concerto,
pour piano, llùte et violon (,I.-S. Bach) ; piano :
M. Louis Diémer ; llùte : M. Cantiè ; violon :
^r. G. Reiny: Deuxii'me Rnpsodic. honrjroise
(F. l.is/().
Atelier de feu CHARLES JACQUE
TABLEAUX
Eludes peiiilcs, .\qtiarul!o<, ii'-;sina. Gravures
OKJK'rS DWUT et D.VMIOriSI.EMli.Vr
Orfèvrerie, Sculptures, C -ramicpies. Objets va-
riés, Bronzes, Pendules, Meubles. Suite
intéressante de Meubles en bois sculpté ayant
été exécutés sous la direction artistique de
:\I. C.Il.-VRLES JAC.or'E.
Ktoi'fes anciennes. Tapisseries
VENTE .V P.ililS
Galerie Georges Petit, 8, rue de Sèze
L.s Lundi 1-,', Mardi 13, Mercredi 14
et Jeudi 15 novembre, à 2 heures.
Exp. pour les obj . d'art
M. Cil. Mannbeiin
Goinniiss.-priseur
M" Paul Chevallier
10, rue Grange-Batelière
7, rue Saint-Georges, 7
Experts pour les tableaux, dessins et gravures ;
M. Georges Petit | M. Félix Gérard liU
12,rue Godot-de-Mauroi I rue Laflitte. 7 bis
EXPOSITIONS
Particulière : le Samedi 10 novembre 1894
Publique ; le Dimanche 11 novembre 1894
De 1 h jure à 5 heures.
Cataloriue illustré. — Prix ': 30 francs.
TABLEAUX ANCIENS ET MODERNES
par Bill.jlte, .T.-L. Brown, II. Cain, L. Couturier,
Fiers, Galliac, Guignard, Hagborg, de Penne,
Smith, A. Stevens, Benj. Vautier, etc.
MEUBLES ANCIENS ET DE STYLE
Cabinet Cunlador, Fers, .\rmes. Tapisseries,
Tente arabe avec ameublement en moucharabie
et Etoffes d'é)rient
16 BEAUX TAPIS D'ORIENT
Vente : Hôtel Drouof, salle n" o, vendredi
IG novembre 1894, à 2 heures.
M« G. Duchesne, commissaire-priseur, 6, rue
de Hanovre.
M. "Vannes, expert, 54, Faubourg-Montmarire.
F.xposilion publique : .Teudi 15
Le gérant : G. KOUX.
I^'aris. — Imprimerie de la Presse, IC, rue du Croissant. — Simart
N* 35. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
17 Novembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A L.-^ GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et do la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
^ fr
MOUVEMENT DES ARTS
Vente d9 i'atelier Charles Jacque
Lundi a commencé la vente des tableaux,
études, dessins et eaux-fortes du {leintro Cluirles
Jacque.
La" première vacation comprenait les tableaux
et les canx-fortes. Elle a produit 310.000 fr.
.SiK'ialons, parmi les tableaux, en suivant
J'ordre du catido^ue : Le Grand troupeau,
.30.1)00 fr., sur une demande de!K).0(.0; Troupeau
de vaches à l'ahrrucoir, 12.000 fr. ; la Renlri'c.
du troupeau, 13.(KJ0 fr. ; la Sortie du village,
13. '.>.■)() fr. ; Troupeau de »wulo)is aux environs
de Fontainebleau, H, \m fr. ; Intérieur d'ûcurie,
■5.000 fr. ; lieri/erie. 12.000 fr. ; la Pastorale,
10.100 fr.; Troupeau de moulons auprès d'une
mare, 9.500 fr. ; lier;/ère t/ardanl un troupeau
■de moutons-, G. 000 fr. ; io Tertre, 10.00(1 fr. ;
IntiJrieur de benjerie, 12.000 fr. ; la Hentrre A
la ferme, K.OilO fr.; Troupeau fuyant devant
l'orane.iK'iM fr. : lletour du labour. «.800 fr. :
Troupeau paissant, plaine de liarbizon, 8.0.'XJ
iranes ; la Sieste, 7.500 fr. ; Intérieur de benje-
rie, 5.or)0 fr. ; la l'rocende, 0.200 fr. ; X'Arerse,
■G.'.tOO fr. ; la Her;/erie. 6. 000 fr.
Parmi les eaux-forte» : Au pâturaije, lipreuvo
d'étal, état unique, 900 fr. ; Intérieur de berge-
rie, épreuve du premier étal, îMiO fr. ; Cluîlaigne-
raie. l'Uicer A Tau, épreuve du premier état,
:W0 fr.
La secoiulo vacation a produit 'iH.IKXI francs.
ICIle comprenait dos toiles de moindres dimoii-
siiins.
Collection do M. le comte Daupias
('.elle veiilo ciiiiprrniuil des p.ircelalins deS.ixe,
■do Cliino, ilu .lapon, îles faieiicos, boites miiiia-
tiiros, émaux do Limoges, sculptures, pcMidulos
et bron/es. a eu lieu les 8. '.I et 10 iiovembri'.
Elle a produit 100.153 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
On annonce, pour les premiers mois do
rann(^'C 1894. une très intéressante exposi-
tion, qui doit se tenir à Vienne (Autriche).
C'est celle du Congrès de "Vienne, qui aura
lieu au Musé<.' industriel d'.\utriilio. II s'agit
de réunir l(!S documents de toute sorte relatifs
au Confirès do 1815. Le Musée industriel
(r.\utriclio rassemblera les portraits de tous
les bauts personnages qui ont pris part, de
près ou (le loin, à la discussion et à la rédac-
tion des fameux traités. A coté de ces por-
traits on groupera tous les documents relatifs
au mobilier, au costuiiie, à l'ornemenlalion
(|ui étaient de mode à cette époque. L'exposi-
tion est organisée par un comité oii figurent
les noms des princes de Metternich. de Liecli-
lenstein. de Scbarzenberg. du comte .\uers-
pei'g. etc.
NOUVELLES
:(,** Le .Musée des Munnan's l'I Mi^daillos,
très 11 l'étroit jusqu'ici, va s'agrandir de façon
notable. Trois salles, en elïet. vont y être ad-
jointes qui foriiiaiiMit, l'ii bordure du quai
ilonli, rappaiiemenl de l'ancien entrepreneur
de fabricalinn des monnaies.
Deimis 1880. la fonte et la frappe sont faites
en l'égie directe par l'Klal, et l'appartement
l'sl inoccupé. M. do l'oville, diivi'teur lies
Monnaies, va on prulller poursortir des tiroirs
do riiotel les niMubreuses mi'tlailles l'I mon-
naies que, faute de place, on n'a jamais pu
montrer au public. Kn nu^me temps on con-
sacrera toute une salle aux u-uvros des artistes
nuideriies français ; cliacun d'eu.v aura sa
Mirinr spéiialo ; ainsi sera rendu pos>iblo un
travail de comparaison et d'étude, liilllcito jus-
274
LA CHRONIQUE DES ARTS
qu'alors. Une plate même sera réservée aux
artistes étrangers.
Ce remaniement effectué, la grande salle
d'entrée du Musée ne oompremlra plus que
des pièc(îs et médailles anciennes ; la salle
suivante, uii étaient rangées des réductions
des apjiareils de rabri<'ation de monnaies et
la célciire machine à assignats, recevra les
pièces et médailles modernes, antérieures au
di.K-neuvièmo siècle. Plus loin, une salle est
consacrée aux monnaies et médailles napo-
léoniennes ; enfin, dans une dernière pièce,
seront réunies les œuvres des artistes con-
temporains. Une petite chambre, qui prolonge
l'ancien appartement désaffecté, servira d'an-
nexé à la bibliothèque du Musée.
Le classement nouveau demandera un temps
assez long : ce n'est guère qu'au cours de
1895 que le public sera admis dans les nou-
velles salles.
si;*:); La Commission d'ai'chitcctes et d'ingé-
nieurs qui a procédé à l'examen du Parthé-
non a fait dresser des échafaudages pour
visiter en détail le monument. Il résulte de
ses recherches que les tremblements de
terre ont certainement causé quelques dété-
riorations, mais que l'ébranlement le plus
grave était encore l'elTet de l'explosion de la
bombe do Morosini. Depuis 1687, il s'est produit
un glissement insensible dans les tambours
des quehiues colonnes, et une légère disloca-
tion, qui s'est accentuée avec le temps dans la
fai;ade occidentale, la seule qui soit restée
debout et que décorent les célèbres frises de
Phidias. Le danger que court le Parthénon
n'est donc pas imminent, mais les dégâts se-
raient irréparables si le sol de l'Attique venait
à être secoué comme en avril dernier. De
l'avis de la commission, les travaux doivent
porter sur l'ensemble, mais principalement
sur les épistyles et la façade occidentale.
Elle croit aussi que l'on devrait couvrir d'une
légère toiture les frises de Phidias pour les
mettre à l'abri des intempéries.
:(:*:iî Notre collaborateur, M. André Michel,
commencera, le samedi 17 novembre, à neuf
heures et demie du matin, 4, rue Delaborde,
un cours général d'histoire de l'art.
A partir du mardi 30 novembre, il traitera,
à deux heures et demie, 21, rue Washington,
de l'histoire de l'art au dix-neuvième siècle,
eu France, en Angleterre et en Allemagne.
L'Inauguration du Monument de Duban
A l'École des le.vux-.vrts
On a inauguré mercredi, à l'Ecole des
Beaux-Arts, le monument élevé à la mémoire
de l'architecte Duban par ses amis et ses admi-
rateurs, sous le vestibule du grand hémicycle
décoré par Paul Delaroche.
Félix Duban fut une des gloires de l'archi-
tecture de ce siècle et nul mieux ijue lui ne
sut évoiiuer et faire revivre les merveilles
architecturales du jiassé.
.Viirès la conslrucliun de l'Kcole (li_-s Beau.x-
Arts. qu'il acheva en l8;i'i, Duban restaura la
Sainte-Gliapelle, le château de Blois, la façade
du vieux Louvre donnant sur la Seine: au
Louvre encore, il réalisa une restitution par-
faite de la galerie d'.Apollon, détruite par un
incendie en 1G61. réédiliée par Lebrun.
C'est grâce à lui i[ue la magnifique galerie
lapidaire de l'Kcole est offerte aux yeux du
curieux et du savant. C'est grâce à l'heureuse
idée qu'il eut d'encastrer dans les murailles
mômes de l'édifice, dont il avait la charge, les
motifs sculpturaux et architecturaux échappés
sous la Révolution et l'ICmpire, au marteau
des démolisseurs, qu'on peut admirer aujour-
d'hui, dans la cour de l'Ei-ole : le portail du
château d'Anet, construit pour Diane de Poi-
tiers par Philibert Delorme, avec les bas-
reliefs dont l'avait orné Jean Goujon, l'arc
monumental de Gaillon avec sa merveilleuse
di'coration ouvragée comme la plus fine den-
telle de pendentifs et de rosaces, de cartou-
ches, de frises, de rinceaux, de colonnes can-
nelées et de pilastres.
M. Jules Comte, directeur des Bâtiments
civils, a prononcé quelques paroles pour faire
remise du monument à l'Administration des
Beaux-Arts, et M. H. Eoujon, dans sa réponse,
a glorifié la mémoire de Duban et loué le
monument, dû à l'architecte actuel de l'Ecole
des Beaux-Arts, M. Bernier et, pour la partie
sculpturale à M. Eugène Guillaume, membre
de l'Institut, directeur de l'Ecole française de
Rome.
Sous un cintre doré, dans une mosai'que
polychrome formée de grands rinceaux, s'ins-
crit un (■dicule de marbre formant niche et
surmontée d'un fronton triangulaire.
Sur ce fonds se dresse le buste en bronze
du maître, encadré de feuilles de laurier en
bronze doré. Le buste lui-même repose sur
une console de marbre avivée d'or, que de
grandes tiges d'acanthe accompagnent et que
supporte une figure enfantine.
Sur le devant de la console, un cartouche
porte le nom de Duban. Sur le soubassement,
à droite de l'enfant de marbre, l'équerre et
le compas de l'architecte, 'avec un chapiteau
de colonne, forment une décoration symboli-
que exécutée en un relief très léger et très
doux. A gauche, une palme, la liste des prin-
cipaux édifices construits ou restaurés par
Duban et les dates de naissance et de mort
(1797-1870).
Puis, M. Guillaume, en sa qualité de témoin
de la vie de Duban, d'ami et de collaborateur
â son œuvre, a largement résumé cette œuvre
et l'influence personnelle de l'homme.
« Tandis que, à Rome, dit JI. Guillauiae, In-
'^res traitait avec un scrupule iufiui, une fidélité
sans bornes et une rare perfeclion, des sujets
empruniés à l'histoire, il y avail à Paris quel-
ques jeunes gens qui, sans connailre le peinti'c,
rêvaient d'introduire dans l'archilecture le même
respect de l'histoire, la même reclierche de l'ex-
pression et du caractère vrais, le même goût
épuré.
« A peine revenu d'Italie, Duljan fut nommé
architecte de l'Ecole des Beaux-Arts. Qu'importe
ET DE LA CURIOSITÉ
275
que Deljiet ait tracé le quadrilatère sur lequel
l'édifice actuel a été construit ? Tout ce que nous
admirons ici est de Duban : la façade, l'hémi-
cvcle. les cours. Ce grand ouvrage était achevé
e"ii 1838.
« Messieurs, il est des hommes chez qui cha-
que époque semble reconnaître une personnilica-
tion d'elle-même. L'opinion en désigne pour
toutes les tâches dont elle a souci. Elle met en
eux une confiance absolue, et elle ne se trompe
pas. Ainsi en fut-il pour Duban. L'année qui
suivit lachèvcment de l'Ecole des Eeaux-Arls,
où l'artiste avait réalisé sa conception d'un style
néo-classique, il était chargé d'un travail 1res
difl'érent : la restauration de la Sainte-Chapelle,
à laquelle il consacra pendant neuf années son
érudition et son goût. Même attention pour le
château de Blois, (|ui lui fut confié en 18i.5. Il
aborda celle nouvelle tùche avec une ardeur et
une sûreté qui furent alors admirées.' Successi-
vemeat, il mit la main aux différentes parties de
l'édifice, élevé sous le régne do plusieurs princes,
depuis saint Louis, Louis XII et François I"
jusqu'à Lous XIV. Sauf cette dernière partie, il
les rétablit toutes, appliquant à chacune la fleur
du stylo qui lui convenait, avec une justesse
digne d'un contemporain. Même talent dans la
restitution du Louvre, même puissance de faire
vraiment revivre des temps disparus.
« Dans ces travaux, qu'il exécutait avec une
vraie passion française, Duban semblait agir
Sous l'empire d'une sorte d'atavisme : l'esprit de
ses devanciers, depuis Pierre de Montereau, sem-
blait être passé en lui, grâce à une transmission
mystérieuse, et agir par son intermédiaire, cha-
cun riu!J|iirant au besoin. Ces reslaumtions doi-
vent à Duban leur suprême parure. Elles sont
vivantes et puur la plupart elles sont .sous nos
yeux. Nous les évoquons, et en vérité, messieurs,
no vous scml)le-til pas les voir apparaître, tant
elles sont présentes à votre pensée? Elles rcvê-
tenl une forme; elles entourent le monument où
leur nom est déjà gravé. Chacune a la ligure d'un
temps ; celle-ci est toute romaine, celle-là porte
les longs vêlements du treizième siècle, ces autres
ont les atours usités à la cour des Valois ol des
premiers Bourbons. DilTérenlesde caractère, elles
se ressemblent cependant par leur élégance : on
reconnaît des so'urs. Et l'Ecole des Beaux-Arts,
leur aînèo, les accueille ; et toutes ensemble elles
rendent au maître un hommage pioux »
Encore Michel Paclier
{'omme complèmeni à notre étude sur Michil
Paclier, parue riciMiiiuent dans lu Onzcllf (11,
ajoutons une iiiformatinn publiée parla Zcitsclirift
fur hibU'iiilf Kiitist d'ocinbri' dernier.
Sur l'imlication de M. Schwach, directeur de
la (ialerio de piinturo do (iralz, M. Robert
Sliassiiy. do Vieillie. (|ui, nous l'avons dit, pré-
pare un ouvrage sur l'autel do Sancl-Wolfgang,
pense avoir tr.iuvé dans cette collection deux
nouvelles (euvivs du maiiro de Bruneck. Ce sont
II) Vii>r Oaiclla iloa lluaiix-.iils, 3< pi^rioilo, l. \I,
11, 327 al 108; t. \1I, p. 43 ol SU.
deux panneaux peints (de 0 m. 42 sur Ù m i2)
provenant d'un retable d'autel exécuté, pense-t-on,
entre 1480 et IWO ; ils représentent un saint, en
ornements épiscopaux, décapité au pied d'un au-
tel (saint Thomas Becket ?) et ses funérailles ; le
revers, d'une exécution plus faible, offre les
symboles de saint Luc et de saint Marc sur fond
d'or gaufré. Bien qu'attribuées jusqu'ici à Ma-
thias Grûnewald, ces peintures montrent, parait-
il, des qualités tellement semblables à celles des
tableaux de Michel Pacher au maitre-autel de
Sanct-Wolfgang, qu'il est presque hors de doute
qu'on se trouve en présence d'œuvres de notre
artiste, — d'autant plus que, dans la scène des
obsèques, on voit représentée la rue principale
de Bruneck, restée encore à peu près telle aujour-
d'Iiui, avec, au fond, une des tours qui gardaient
l'entrée do la ville: la porte du cloitre ou des
Ursulines. — Deux autres peintures, provenant
du même autel : la Xalivili et la Circoncision
(O^.W X Û",'il5) paraissent n'être que des travaux
remarquables d'élèves do Pacher.
M. Sliassny a encore vu dans la chapelle du
château de Matzen, prés Brixlegg(Tyrol), une sta-
tue en bois polychrome (de 1-8.3 de hauteur) de
saint Jlichel — transformé on saint Georges par
une restauration erronée — qui ofl're une grande
ressemblance avec les statues de même sujet de
Cries et de Sanct-Wolfgang, et qu'il attribue à
la même main.
Puisse l'œuvre tout entier du grand maître ty-
rolien se dégager ainsi sans cesse des ténèbres
qui l'enveloppent, et rayonner bientôt de toute la
splendeur du génie qui s'y manifeste !
Auguste M.k.nGua.LiER.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 10 novembre
L'Académie procède à l'élection d'un associé
élrangcr en remplacement de M. Federigo de
Madrazo, décédé. Est élu M. Pradilla, peintre A
Madrid.
11 est ensuite procédé à l'éleclion de deux cor-
respondants en remplacement do M. Uanguin,
dans la section de gravure, et de M. le prince
Czartoryski, correspondant libre.
Sont c'ius : en remplai.'einent do M. Danguin,
M. It. \V. Macbeth, graveur à Londn's. et, en
iviniilacomenl do M. le prince Czartoryski, M. lo
prince Scaloa, à Païenne.
Académie des Inscriptions
Séance fin S novemhre
L'.Xcadémii' a procédé à la numinalion d'une
Commission do six membres. cliari,'éo tlo désigner
dos rniididals à la place d'associé élrangor on
romplacoini'iit do Sir Henry .Viislin I.ayanI ol
(i.B. do Kossi, décèdes. Ont été élus : MM. Bar-
bier do Moyniird. G. Paria, Boiasier, IVlislo.
Porrot et Si'iiarl.
L'Académie s'est formée eu couiilé secret pour
27(;
LA CHRONIQUE DES ARTS
cnlendro le rapport sur le concours des aiiti-
quilos lié la France.
Séance du 0 novembre
Une villa royale clialdép.nne. — M. lleuzey
commence à étudier en détail les derniers mo-
numents découverts par M. de Sarzec, et particu-
lièrement la villa de Ghirsou.
Sépulture byzantine en Russie. — M. le ba-
ron de Baye fait une communication relative à
un tombeau découvert à Kief, dans lequel on a
trouvé des bijoux danois et suédois de la période
des Vikings et d'autres parures d'art local, ana-
logues h celles qu'on rencontre dans les kour-
ganes slaves.
TRIBUNAUX
Nous avons annoncé brièvement lejugement de
la Cour d'appel d'Ancône dans l'afTaire de la ija-
lerie Sciarra.
Le Gouvernement italien s'appuyait sur un édit
pontifical émis au commencement du siècle et
contresigné du cardinal Pacca. Cet édit prohibait
la vente des tableaux et objets d'art des galeries
des grandes familles romaines sans autorisation
du pape.
Le tribunal d'Ancône, nous l'avons dit, a rejeté
le système du gouvernement.
Dans une lettre au Matin, le prince Sciarra
précise les droits des grandes familles romaines
possédant des galeries de tableaux et de curiosi-
tés. Don Malfeo conteste que les i-ichesses artis-
tiques des siens et do ses pairs puis.sent être con-
sidérées comme fidéicommis et traitées comme
tels par le gouvernement qui a succédé à celui
des papes.
L'intérêt de ce point de droit spécial est, on le
voit, assez général aussi, à une époque où les
grandes familles historiques de la Rome papale
se voient, l'une après l'autre, amenées à réaliser
une partie de leurs biens et de leurs collections.
Etats et particuliers doivent savoir d'avance à
quoi s'en tenir pour négocier.
Le jugement du tribunal dAncône parait devoir
faire loi.
REVUE DES REVUES
— Revue Bleue (10 novembre 1804). — Sous
la signature T. H., une critique des nouvelles
acquisitions du Louvre, exposées provisoirement
dans la salle des Lesueur. L'auteur proteste
contre les achats ou acceptations de peintures
étrangères, forcément inférieures, et préconise
l'achat presque unique d'o_'Uvres françaises pour
combler les lacunes d'un ensemble déjà riche.
Ur, la plupart de ces dernières, récemment en-
trées au Musée, proviennent de legs. Le budget du
Louvre se serait donc de préférence dépensé sur
des oiuvres d'un maigre intérêt, telles que le
Theotocopuli, la Tète du Christ de l'école espa-
gnole, le Iluppiicr, le Cranach, etc. : on recherche-
rait des échantillons plutôt que des œuvres com-
plètes.
O L'Artiste pulilie, dans son dernier numéro,
un article de M. Germain Ilédiard sur Jules
Dupré, lithographe. M. HédiarJ catalogue neuf
pièces, les seules connues, les décrit minitieuse-
ment, et en fait ressortir l'esprit original et la
technique intéressante.
* La Construction moderne (3 novembre
180'i), publie, en deux planclips, « la maison Igou-
menoir h Moscou », construite par M. PozdeielT,
architecte. L'ornementation extérieure est des
plus exubérantes. La double intluence byzantine
dont s'est imprégné l'art russe, dès l'origine,.
reste excessive.
= Le Bulletin monumental (1" octobre
1894) contient un article dètailli-, avec gravures,
sur divers objets de mobiliers funéraires décou-
verts en Bohème, dans le rayon assez restreint
des environs de Prague. Analogues à ceux de la
Gaule, lors de son occupation par les Francs, ils
semblent dater du vit» siècle.
X Bulletin de la Société de l'Histoire de-
Paris. — Le dernier fascicule renferme un docu-
ment curieux : l'inventaire des tapisseries et dea
tableaux appartenant à Louvois. Dressé en 1688,.
trois ans avant la mort du fameux ministre, con-
servé par le duc de Doudeauville, il n'énumère-
pas moins de rjuatre-ciiigt-seize suites de tapis-
series, plusieurs composées de huit, dix et douze^
pièces. Les tableaux sont au nombre de soixante-
treize, des portraits principalement. Cependant
l'inventaire mentionne neuf grandes peintures de-
« Jordanus ».
-(- The Athenaeum (10 novembre, 1894)-
annonce la publication, par les soins de l'Acadé-
mie dei Lincei, d'un ouvrage de grand luxe, tiré
du fameux recueil de notes et de dessins de Léo-
nard de Vinci, connu sous le nom de Codice
Atlantico. Les fac-similo de d'essins qui ornent
cet ouvrage ont été confiés aux plus habiles artis-
tes, tandis que les écrivains les plus autorisés de-
l'Italie Oiit tenu à rédiger les commentaires et
notes biographii[ues qui accompagnent le texte de
Léonard. C'e.-jt le premier fascicule de cet ouvrage
qui vient de paraître chez lloepli; il doit en com-
prendre en tout trente-cinq.
A Zeitschrift fiir bildende Kunst (Novem-
bre 1S94). — Span ische Miscellen, par Cari Jusli,
II. Le palais royal des Habsbourg, à Madrid.
Les origines du château royal des Habsbourg
à Madrid, de même que ses transformations du-
rant le Moyen Age, resteront, selon toute appa-
rence, dans une entière obscurité. Mais, en ce
qui concerne le xvi» siècle, l'histoire de ce palais,
si remarquable au point de vue artistique et his-
torique, acquiert un jour nouveau par la décou-
verte d'un dessin colorié, à la Bibliothèque
royale de Vienne. Le dessin de Ant. van den
Wyngaerde olfre un intérêt particulier par sa-
ET DE LA CURIOSITÉ
date (lôGu-lôTO; et sa nature. Le château, eu eiTel,
a éti; transformé après le xvi« siècle; de plus, les
gravures postérieures que nous en avons ne
donnent en général que ses parties principales,
tandis que la reproduction publiée par M. ('.
JusU joint ;\ l'avantage d'être la plus ancienne
des reproductions connues, celui d'être la plus
complète et d'nll'rir, par exemple, en ce qui con-
cerne l'aile orientale, des données tout à fait nou-
velles.
A Caryatides, par Paul Wolters, avec figures.
Que représenlnnt exactement ce qu'on appelle
les ciryalidcs'.' La plus ancienne opinion est celle
de Vitruve : on aurait voulu peipiHuer par l'ar-
chileclnre le souvenir du châtiment inlligé aux
femmes de Caryes, cité du Péloponése, alliée
des Perses Cotte opinion ne repose sur aucune
base sérieuse et Prcller a eu tort de la reproduire
dans ses lignes générales. Il faut aussi rejeler
celle de Visconti, <[ui voit des canéphores dans
les caryatides, et colle de Kayet, ingénieuse mais
invraisemljlalde.
C'est la (h. lise (|ui, à l'origine, constitue le ca-
ractère [u-incipal des caryatides. Nous pos.sédons
de nombreusis ligures de jeunes filles dansantes,
avec une luniqmi laconienne et une coitTure en
forme de corbeille. Ces dariseuses élèvent les
mains ou les croisent sur leur poitrine. L'archi-
tecture s'en est emparé et a donné, dans la suite,
le nom de caryatides à toutes les figures de fem-
mes, même lorsqu'il ne s'agisssait plus do dan-
seuses de Gaiyes.
A M. Horlopsch [loursiiit son intéressante étude
sur les [leiritnres de Goltl'ried Kellcr, dont le ta-
lent de pay>agisle est mis en évidence par quel-
ques reproductions.
A ^L Fr. Carstanjon rend compte du livre do
Ilildrbiand (I.ii Problinnc de la forme dans les
arts plasti(iu<;s, SIrasb., IHOli) : « Depuis long-
temps, dit-il, on n'avait pas pen.sé et écrit, sur
les arts plastiiiues, i|ue!i]ue chose d'aussi impor-
tant. 11 y a, dans Illldi'hraïul, non seulement de
la plastique, mais aussi une force didacticiue, qui
assurément se fera sentir plus nettement avec le
temps. »
00 Kunstchronik (l" novembre 1894). —
Exposition de Tableaux anciens à Utreeht. —
Compte rendu de cette exposition de ^'Ji tableaux,
la plupart d'aitisics hollandais, dont le catalogue a
été rédigé jiar MM. Moes et do tirool. A signaler
surtout : un portrait d'Krasmo, d'après llolbcin,
et un portrait d'Iiomme do l'école de Scorol, un
portrait de l'amiral l'romp, viaiseiiiblablemenl
l'œuvre de Bloeinaort; des fruit» de Dalthasar
Tan (1er Ast; Y llt'ileldc\'ille de Dordrerhl, par
Aiitiiiiii' de Monlourl ; le Tricheur, par W'ouler
Cralictli; la l'a -tic de Trietrac (exposée A Uûs-
seldorf en lH8o) et un Officier chez l' Usurier, do
.l.-A. Duck.
Notre savant Collaborateur, M. Ilymnns, se ré-
serve de consacrer dans la Utuette une étude spé-
ciale il cette importante exposition.
Le Di'ime de Spire. — M. Williolm Meyer-
Schwnrlau vient do faire paraître une étmle des
plus savanli's sur le di'une de Spiri' et li-s èdillcrs
amilogiii's de Mayenco et de Worms. Ces spéci-
mens romanpiabli's du style roman .n .Vllemagne
y sont étudiés avec l'érudition d'un archéologue et
le sentiment d'un artiste. L'auteur détermine avec
précision la date où ont été élevées les diverses
parties de cette vaste construction, et les archi-
tectes qui les ont bâties. C'est le travail le plus
complet qui ait paru sur cette matière.
00 Kunst fiir aile (1-5 novembre 1894). — Une
Ktade sur la cie et l'o'uvre de Juliiis Adam,
lieinlre de chats très renommé en Allemagne, le
Lambert germain, membre de la famille Adam,
cpii a donné à l'art plusieurs peintres de talent ;
il est né à Munich en 1851. Photographe d'abord,
il pas.sa six années au Brésil, d'où il revint en
1873, et entra alors à l'Académie de Munich.
.\près avoir cherché sa voie pendant quelque
temps, il se décida, sur les conseils de son oncle
Benno, à peindre les animaux, et en particulier
les chats. Ces petits tableaux sont de véritables
chefs-d'o'uvre d'observation curieuse et spiri-
tuelle et révèlent une grande science anatomique.
De nombreuses gravures olïrent la preuve que la
réputation dont Julius .\dam jouit en .^^Uemagno
n'est point usur|iée.
— ^^-sû.<7**is»ta*^i>.û^^>—
BIBLIOGRAPHIE
Description ruisonnée du Must'e de .Saint-Ger-
mnin-en-Laye — Bronzes figurés de la Gaule
comai/ie, par M.S.iLO.MoN Reixaom. l^uvrage ac-
compagné d'une héliographie et de 000 dessins.
Paris, Firmin-Didol, 1894.
Les lecteurs de la Gazette sont déjà familia-
risés avec les savantes études que M. .Salomon
Reinach consacio :\ nos premières antiquités
nationales ; il nous a donné, eu elTet, sous le titre
de l'Origine et les caractères de l'Art (lallo-ro-
taain (1), la primeur de la préface, qui précède
le présent catalogue, et où les caractères do cet
art barbare sont délinitivemont analy.sés. Chacun
des objets, classé avec le plus de rigueur possible,
est indtntilié par une illustration qui lui crée, pour
ainsi illro, une personnalité. L'exemplo sera cer-
tainement suivi par les travaillturs qui, eft
dressant dos répertoires do collections archéolo-
giques, voudront arriver à la sécurité, à l'onlro
parfait.
Le prochain volume do la Description sera
con.sacré à la mythologie gallo-romaine.
Réunion des Sociétés des Deaux-.irts des Dé-
partements {IN9I\. Lectures et Cointnunicn-
lions. Plusieurs planches hors texte. — Paris,
Pion.
Dans ce volumineux recueil do plus de UiOO
pages 90 trouvent rassemblées une cinquantaine
do monographies éruditos relnlives à l'hisloiro
provinciale de lart français. Signalons, pour l'ar-
chitecture, les lectures de M M. île lleauu\onl sur P.
Vigne lie Vigny ; Lex, sur le mausolée de l'église
do (luiche: P. Ilnuiuehaye, .sur les motiumenls
funéraires de l'église de Sainl-l'.loud ; — pour la
Ml (tiiidlf ilei //f.ni.r-.Vrl»,
I. XI. |.. HM.
iTio'Io. I. X, 1'. 3iW ot
278
LA CHRONIQUE DES ARTS
peinture, les Indurés do MAf. Charvel, sur los
Sevin ; l'abbé Poréc, sur .Tc;in Nicollc; Lhuillier,
sur Autoine Garnier, de Fontainebleau ; G. Gran-
din, sur Nicolas Bellot; Braqueliaye, sur Guil-
laume Cureau ; — pour la sculpture, celles de
MM. Roserot, sur .1.-15. Roucliardon; Ginoux,
sur P. Puget; Grandin, sur Ducastel, de Laon ;
Guerlin, sur Vimeux, d'Auiiens ; Bouillon-Lan-
dais, sur l'artiste bourguignon A. Henaud, etc.,
enlin, de nombreuses notices sur des objets d'art
français épars dans les collections provinciales.
Notices descriptives sur les Monuments histo-
riques conservés dans le département du
Nord, et Not. descr. sur les objets mobiliers
eonseroés dans les ctahlissements -publics de
Lille, par M" Deii.^isxes. — Lille, IHOi.
-La Conimis.sion historique du département du
Nord donne ici un exi-oUent modèle do répertoire,
en cataloguant les richesses locales de son terri-
toii-e. Si chaque région de la France était explorée
avec le même soin, l'inventaire des richesses d'art
de notre pays se trouverait fait par tronçons et
avec les plus sérieuses garanties. Le zèle de l'au-
teur parait être parfaitement informé.
StiUfraijen. Grundleyuiigen :u einer Geschichte
der Ornamentik (1), par M. Alois Riegl. —
Berlin, 1893.
Cet ouvrage ne nous est connu que par un ar-
ticle que M. S. Reinach lui consacre dans \a. Revue
critique du 23 octobre 1894.— Il semble que l'au-
teur a abordé d'une façon instructive, quoique un
jjeu confuse, la question délicate de la stylisa-
tion, et celle des vicissitudes de l'étude directe de
la nature et du passage à la convention, à la
forme héraldique, dans l'ornement. L'esprit du
décor oriental, les migrations et les déformations
des galbes, l'origine du style géométrique, l'utili-
sation de la faune et de la flore, l'importance et
la signification de l'arabesque, tels sont les prin-
cipaux problèmes que M. Riegl essaye d'ébicider ;
son livre est. en réalité, un chapitre de l'histoire
de la symbolique universelle.
Allgemeines Kanstler-Lexicon. Leben und
Werke der berïihintesten bildenden Ki'tnst-
ler (2), par H. A. Mciller et M. H. W. Singer,
T. I. Lilerarische-Anstnlt Rûtten et Loening,
Francfort-sur-Mein, 1894.
M. Hans Wolfgang Singer, bien connu par de
nombreux et savants travaux sur l'art, publie le
premier demi-volume (Aachen-Cossin) do la troi-
sième édition de cet excellent dictionnaire bio-
graphique, préparé par le D' MûUer, de Brème,
que la mort a empêché de mener à fin ce travail
considérable. Reprise par M. Singer, la pu-
blication de cette biographie, appelée à rendre
(1) Questions de style. Principes d'une histoire de
l'ornement.
(2) Dictionnaire général des artistes. Vie et œucres
des plus célèbres artistes.
de si grands services, sera terminé; eu juil-
let 1893.
La première livraison permet de juger le plan
général de l'ouvrage. Chaque artiste, depuis les
premiers temps de l'art jusqu'à nos jours, est l'ob-
jet d'une courte notice, n'omettant aucun des poinl.si
essentiels, mais évitant tout détail superflu et
s'al)St('nant de ces appréciations critiques, dont la
valeur est si dépendante des influences de milieu
et de temps. Les notices consacrées à nos artistes
français nous ont paru d'une remarquable exac-
titude et puisées aux sources les plus sûres.
Le Style rococo, par le D' Peter Jessex.
Quoique opinion que l'on ait du style rococo, et
à quelques caprices qu'il se soit prêté, il a joué
nu ri)le trop important dans l'Iiistoire de l'art dé-
coratif pour ne pas mériter une étude .spéciale.
Toutefois, il n'avait pas encore été l'objet d'un
travail complet et précis en même temps, adapté
aux besoins pratiques de l'atelier. Cette lacune
est comblée parle directeur de laBibliothèque du
Musée d'art industriel de Berlin, le D' Peler Jes-
sen, qui nous donne en cent vingt planches les
principales formes et les types divers de cet art
tout spécial, dont les caractères dominants sont
déterminés avec justesse dans une courte intro-
duction.
Tour dit Monde. — 1767» livraison. — La Sicile,
impression du présent et du passé, par M. Gas-
ton Vuillier. — Treize gravures de G. Vuillier,
Rousseau, Devos, Florian, Ruffe, Pannemaker.
Bureaux à la librairie Hachette et C", 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
NECROLOGIE
Un artiste qui fit très grandement lionneur à
l'art décoratif moderne, A. T. Gobert, vient de
mourir, à l'âge de soixante et treize ans. Après
s'être adonné d'abord à la peinture, il éiait entré
en 1850, sur la recommandation d'Ingres et
de Delaroche, à la Manufacture nationale de Sèvres,
à laquelle il n'a pas cessé d'appartenir et où il
a rempli les fonctions de directeur des travaux.
sous l'administration de M. Deck. Il y fit œu\Te,
avec un égal .succès, d'émailleur sur cuivre
d'abord, puis de décoration sur porcelaine : les
ouvrages de Gobert, que garde le musée de Sèvres,
sont, dans l'un et l'autre genre, parmi les plus
intéressants de la période moderne ; ses vases
ornés de pâtes rapportées, sont d'un goût très
délicat, très affiné ; d'autre part on a reconnu en
Gobert, ajuste titre, fe promoteur de la renais-
sance de l'émail peint. Ignoré du grand public,
M. Gobert était bien connu des lecteurs de la
Gazette des Beaux-Arts, où M, Darcel,et tout ré-
cemment M. Falize, ont rendu bonne justice
à sou grand talent et à sa féconde initiative.
ET DE LA CURIOSITÉ
279
CONCERT DU DIMANCHE 18 NOVEMBRE
Chàtelet. 6' concert Colonne, à 2 h. 1/4 : Syin-
phi^nic iiastoralc (Ijeelhovcn) ; Le Rouet d'Otn-
l)hale (Saint-Saëns) ; Peer Gynt (Grieg) ; frag-
ments de Pavsifnl (K. Wagner), 2« .tableau Ju
1" acte ; prélude du 3» aclc de Tristan et Iseult !
marche de LohenijriA.
VENTE PAR SUITE DE DÉCÈS
de M. AIfl'ocl PKTIT, artiste peintre
TABLEAUX, ÉTUDES, DESSINS
et de TABLEAUX et DESSINS par Péraire,
Ruel, Rubè, J. Petit, Valadon.
Bronzes, Cuicrvs, Armes, Tapis d'OrienI,
Meubles style Renaissance, etc. — lieaux
Livres modernes.
llùlel Drouot, salle w 3, le samedi 24 novem-
bre 1894, à 1 li. 1/2.
Exposition publique : Vendredi 2:i.
M' G. Duchesne, commissaire-priseur. G, rue
do Hanovie.
M. A. Bloch, (.\[ifTt, 25, rue de Hanovre.
M. Jean Fontaine, libraire, 30, boulevard
Haussmanri.
DK LA
GAZtTTE DES BEAUX-ARTS
La table alphabétique et analytique de
la G izette des Beaux- Arts (3" série —
186G i880 compris), est en vente au Bureau
de la GAZETTE.
Prix : 15 francs l'exemplaire broché.
Cette table a été tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables (1881-
1892) paraîtra prochainement.
JOURNAL DU \'OYAGI':
DU CAVALIER BERNIN
EN FRANCE
Manuscrit inédit, anncjté et publié dans
la Gazelle des Jieaux-Arls, pur M. Ludovic
Lalanne.
Prix : 15 francs. — Pour les abonnés de
la Gazelle (12 francs, ex. pris au bureau).
Les exemplaires sur papier de Hollande
25 francs (20 francs pour nos abonnés).
GRAVURES EN COULEURS
Publiées par la GAZETTE DES BEAUX- ARTS
PEINTRES
Lawrence
Watteau
R. Cosway
Buck
Lawrence
Rochard
Lawrence
H. Fragonard.
V. Pisano
SUJETS
La princesse C. de Metternich
(ir:ivuir À l;i roiili'ltc, |iar .\. l'.ei'trand.
Etudes de têtes : doux estiiuii)os, clmcune..
I)'M|ins les dessins du Louvre.
M'^ Damer
l'Iiiiichr iiii|irimée à la poupée.
Mf» Moutain
riaiiclic iuiiiriiiii'i' -À lu poupée.
La comtosso ae Derby
l'Iaiiclie iiii|iriin.'i' :i la Jioupée.
Mademoiselle Rochard
(iniviur iiH|iriiiii''i' sur (|uatro planches.
Protll de jeune lUle
l'iamlii' iiii|iriiMi''o à la poupée.
Portraits d'enfants
(IrasiiiT iiii|iriiiiéi< sur quatre pliinchos.
Marp;uorito Gonzaguo
(Iravurc^ à la roulette, par A. Borlraud.
1' u 1 X
DES ÉPHEUTES
Avant
In luttro
10
10
10
10
;!0
10
30
30
Av.-c
la lotir*
20
ô
5
5
5
,"0
5
Ajouter tii.v francs pour recevoir une dpreui'o encadrée
280
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITK
SUPPLÉMENT AU CATALOGUE
GRAVURES ET EAUX-iORIES
PUBLIÉES PAR LA
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
^il:^]^ke iHOs
1120
1121
1122
112;j
1124
1 125
1126
1127
1128
1129
1130
1131
1132
11.33
113i
1135
1130
1137
1138
1139
1140
1141
1142
1143
1144
1145
1146
1147
1148
1149
1150
1151
1152
PEINTRES
S.delPiombo.
Th. Lawrence
Rembrandt.. .
Duccio
Vekisquez. . . .
Titien
Raphaël
Mantegna. . . .
Clodion
E. Meissonier.
A. Bœcklin.. .
A. Moro
FransSnyders
Baschet
J. Bail
A. Bœcklin. . .
A. Edelfelt...
Cl. Popelin. . .
De Largillière
Bramley
Ghassériau. . .
M'i'e Nely Jac-
quemart. . . .
P.-P. Rubans.
Ingres
Van Dyck
Viitore Pisano
G. Moreau. . . .
Burne Jones. .
GRAVEURS
Jasinski
A. Bertrand . .
Rfliograïure llii|arJiii .
Iléliogr. (ieorgi'i Mil.
H. Manesse.. .
E. Decizy
Iléliogrjviire llujardili .
A. Bertrand. .
Iléliogriiïure ilii|:irijin.
Hiliogr. (ieorgi's Priil.
L.IMuller
H. Manesse . .
A. Gilbert....
E. Decisy ....
L. Muller
Iltliogr. Gcorji's IVIII.
Héliogravure Iluj.irdin .
F. Milius
Ufliogr. Cforges l'elil.
A. Gilbert
Kratké
Pliototyp. Lar-
der
Ililiiigr. Georges Pelil.
F. Gourboin. .
A. Bertrand . .
Héliogr. Gforjes Pelil.
Jasinski
Ilrliogr. Georges Pelil.
Délingraïure IMjjarJin .
SUJETS
Le Gardinal Pucci (Musée Impé
rial de Vienne)
La Princesse Glémentine de Met-
ternich (planche en couleurs).
Le Butor (Musée de Dresde) . . .
La Vierge entourée d'anges. . . .
Portrait d'Iioiiime (Musée de
Rouen)
Nymphe et Berger
La Vierge au Poisson
Sainte Famille
Bas-relief demi -circulaire en
bronze
Sur l'Escalier
Portrait de M">c E. M
Sirènes et Tritons
La Reine Marie d'Angleterre. . .
La Fruitière
Francisque Sarcey chez sa fille.
La Besogne faite
Les Pèclieurs de Sirènes
Repasseuses
Henri IV (Email)
Pierre-Vincent Berlin
Mlle Duclos
Vieux Souvenirs
Alexis de Tocqueville
Adolphe Thiers
Gérés et Pomone
Armure allemande, vers 1590,
vue de dos
Delecluze (Collection de M'""
VioUet-le-Duc)
Van Dyck et Endymion Porter
(Musée du Prado)
Portrait présumé de Marguerite
Gonzague (PI. en couleurs)..
Pasiphaé (Email peint pr Gran d'-
homme)
Persèe et les sioursde Gorgone.
Parure d'or ciselé ornée d'émaux
]ieints par Grand'homme
Prince persan
PRIX DES
ÉPREl
Sur
Sur
.Avant
Pîrcbpinin
J;iIiOn
la lellre
»
15
.5
"
»
'i
))
15
ij
15
15
.5
"
))
1)
4
.5
))
»
4
))
))
i
„
15
6
20
lô
o
»
15
6
f>
15
li
i;
))
15
6
4
1
;;
1»
4
4
))
15
C
))
1)
4
II
15
: )
»
15
._>
»
])
■>
i>
»
1
t)
15
5
.30
n
,1
4
»
15
5
))
»
4
»
4
20
2
3
20
2
3
2
2
Le Gérant : G. ROU.X.
IViris. — Imprimerie de la Presse, l'i, rue du Croissant. — Simart.
N« 36. — 1894
BUREAUX : 0, RUE FAVART
•i'i Novembre.
L\
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A L\ GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les dhonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-.^rts reçoiveni grjiuiumeni
Ij Chronique des .Arts et do la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
>•■ tr
PROPOS DU JOUR
Quatre cent millo mark.s foni, si j'en oroi.s
Larousse, cinq cent mille francs de monnaie
française. Le chill'i-e n'est iias ofriciel: nous
apprendrons peut-être qu'il s'en faut de quel-
ques unités; mais il est éloi|uent dans toutes
les langues. Or, ce demi-million, c'est la
somme qu'a jiayée le Musée de berlin pour
l'achat du H(;nd)randli[uo nous avons signait-,
Où l'on voit le ministre G.-C. .\nsloo adres-
sant, dans son cabinet, des consolations à une
femme en deuil. Rares sont les chefs-d'œuvre
des maîtres d'autrefois (|ui, brusquement,
changent de pays, passent des frontières, pas-
sent môme la mer ([uelquefois. cent et mille
fois jiayés au |iri.\ de l'or, soit au.x enchères,
soit sans compétition, par surprise.
I'ourc|uoi faut-il que la France soit forcé-
ment muclle. inactive, sinon résigné'o devant
la lutte intei'nntionale des budgets de l'ancien
et du nouveau monde qui s'cnti'echoi|uent
dans le tournoi i iouto belle chose qui passe
à l'encan est signalée et proposée pour la
forme au.\ Musées fronçais, qui, fatalement.
e.xcipent du fameu.K tion possinniis. Leur
res]iunsiil)iliti'' est à l'ouvert par cas de force
nuijeuro; aucun reproclu! no peut leur éti'o
adressé; nuiis ce non possumus n'est pas
une antienne, c'est un glas.
Voyez le langag(! du Times; il ne dissimule
pas sa mauvaise humeur à l'idée <pie le bijou
do la collecllun .\shburuham est désormais
tombé pour toujours entre les mains alle-
mandes; il insinue ipiuiie souscrlpliun pu-
bliipie aurait |)Orniis h l'Anglolorro de- garder
le ihef-d'd'uvro chez elle. Voyez aussi le lan-
gage d'une revue d'art alleniando du format
dc> iintro Cliro/iii/lic : « ijuand une culloction
publique, la promiùrc du liojiaumc df
Prusse, veut s'élever au rang do galerie de
preuiicr ordre, elle no dnit pas reculer devant
les conditions qu'un Itu fait, surtout ipiand |
l'Empcreui' a témoigui" cpio... >•. Kpargnons à '
nos lecteurs la fin d'une traduction pénible
espérons que le cri de misère unanimement
poussé par les amateurs d'art trouvera un
écho à la tribune du Palais-Boui-bon.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
fno E.xposition de dessins et croquis de
Manet, provenant de son atelier, est ouverte,
jusi|u'au 20 décembre, à la galerie .\. 'Vollard,
':57, rue Laflitte.
MM. .V. .lacipiin et .V. Ogier présentent, à la
galerie iiei.irges Petit, une Ex|posilion d'aqua-
relles et pastels, ouvertejusiu'aul"di'cemliri>.
Les jeunes artistes (pii désireraient se porter
candidats, pour l'année Ls;»."), au.\ bourses fon-
dées par le Consed géné-ral. sont invités i\ se
faire inscrire à l'Ilotel-de-Ville. —Ces boui*ses
sont au nombre de c-inq, d'une valeur de 1.200
francs chacune, et devront être réparties entre
les jeunes peintres ou seulpteui's sans for-
tune, nés dans le département de la Seine,
qui auront, dans leur spécialili-, remporté le
plus do récompenses dans leurs études.
Pourl'Art ouvririi, le l'J jan\ l'C Ixii. -.^ii Irm-
slème Kxpnsitiiiii annuelle dans les galeries
du Miisc'e de t'Klal, à Iiruxellcs. Le dernier
df'iai llxi- pour la réception des leuvros est lo
5 janvier pruclinin. Rappelons que lu .'>ociété
■I i'our r.Vi'l " fut 1(1 preiuièi-e en lielgiqiie A
ouvrir ses portes au.\ .Vrts décoralits. et que
nos artistes ont trouvé chez elle l'hospitalité
la plus ili''sinli'Tes>ce.
11 e-\i>ie .1 Bruxollos un Ccivie de> .\rls et
do la l'ivsse ipii a loriué le pivjel do rérornior
282
LA CHRONIQUE DES ARTS
en Belgique reslhéti(|iied(!s villes. II organise,
à cet cITct, un concours « d'art appliqué à la
rue». Revêtir d'une l'orme artistque tout ce
que les progrès ont acr(uis d'utile à la vie pu-
blique conteniporaine; transformer les rues
en musées pittoresques constituant des élé-
ments variés d'éducation pour le |jeuple: ren-
dre à l'art sa mission sociale d'autrefois, en
l'appliquant à l'idée moderne dans tous les
domaines régis par les pouvoirs publics : tel
est le but de l'œuvre.
Le concours se divise en deu.x parties : 1° un
concoui-s de faradeset d'enseignes dé'coratives ;
2" un concoui's comprenant l'exécution de
modèles de candélabres, réverbères, fontaines,
bornes-poste, bancs, colonnes-afflches, etc. Le
.jury sera nommé par le gouvernement, l'au-
torité provinciale, l'autorité communale, les
artistes concurrents et le Cercle des Arts et
de la Presse. On organisera successivement
à Bruxelles, à Anvers, à Gand et à Liège des
expositions générales de toutes les œuvres
admises.
On annonce pour 1896 une Exposition inter-
nationale d'Art à Buda-Pesth. Des invita-
tions particulières seront envoyées aux ar-
tistes.
NOUVELLES
^% La Société Nationale des Beaux-Arts
ayant décidé de faire frapper une médaille de
chacun de ses présidents, vient de confier à
M. Alexandre Charpentier, sculpteur, l'exécu-
tion des deux premières : celle du président-
fondateur, E. ileissonler et celle du président
actuel, M. Puvis de Chavannes.
jf% M. Pol Neveux, attaché à la Bibliothèque
Mazarine et au secrétariat particulier du Mi-
nistre de l'Instruction publique, est nommé
sous-bibliotbécaire de l'Ecole des Beaux-Arts,
en remplacement de M. Fournereau. appelé à
d'autres fondions.
*** Les Amis des Monuments parisiens
ont offert à l'hôtel des Sociétés savantes,
rue .Serpente, un banquet à M. Georges Ber-
ger, député de la Seine, et à ceux de ses col-
lègues qui ont sauvegardé la perspective de
l'esplanade des Invalides en obtenant du
ministre des travaux publics, après un débat
parlementaire, l'engagement que la gare (jui
doit y être édifiée par la Compagnie de l'Ouest
serait souterraine.
M. Georges Berger a annoncé qu'il avait
obtenu de la Commission du budget le vote
des crédits nécessaires à la reconstruction de
la Cour des Comptes. 3.500.000 fr. étaient, en
effet, nécessaires pour l'aménagement du pa-
villon de Marsan, qu'on avait résolus d'aflec-
ter au Conseil d'Etat et à la Cour des Comptes.
Or, le pri.x de la construction du nouveau pa-
lais devant s'élever à 7 millions environ,
M. Georges Berger, d'accord avec le ministre
dos finances, a lait décider qu'on y transpor-
terait les archives du Grand-Livre, actuelle-
ment déposées à la caserne de l'Assomption.
■J^a vente des terrains où s'élèvent actuelle-
ment ces bâtiments ainsi rendus libres, don-
nera certainement 3 ou 4 millions ; l'opération
pourra donc être faite sans charge importante
pour le budget.
*** Le monument élevé ."i Rouen, place
Cauchoise, à la mémoire de Pouyer-Quertier,
vient d'être inauguré. I,a partie architecturale
a été exécutée d'après les dessins de M. J.
Atleline, et la partie sculpturale est l'œuvre
de M. Alphonse GuiUoux.
^% Le minisire de l'Instruction iiublique et
des Beaux-Arts est autorisé à accepter, au
nom de l'Etat, l'armure en fer repoussé de
Henri IV, léguée au Musée du Louvre par
M"'» Henry, née Guébin.
Nouvelles du Louvre
En même temps qu'il opère d'importants
remaniements dans les salles de la P«enais-
sance, le Louvre procède à d'autres amélio-
rations des plus utiles. L'emplacement, ré-
servé jusqu'ici à la chalcographie et au loge-
ment du secrétaire agent-comptable, trans-
formé et aménagé ad hoc, s'ouvrant sur la
salle Rude, recevra les sculptures modernes
que lui enverra le Luxembourg. La chalco-
graphie sera transportée dans un local du
bord de l'eau, alîecté anciennement aux lo-
gements des artistes qui demeuraient au
Louvre.
Pour offrir aux marbres et terres cuites,
exposées dans les différentes salles de la
sculpture française, un fond en couleur qui
les fit mieux ressortir que les paros blanches
d'aujourd'hui, on avait essayé, dans les salles
Chaudet et Rude, une couche de peinture d'un
rouge trop sombre, dans lequel les sculptures
semblaient s'enfoncer. M- Blondel, le nouvel
architecte du palais, a su trouver un ton de
rouge ancien, apàli et harmonieux, ([ui sera
pour les marbres un fond très avantageux, où
leurs formes pourront se modeler délicate-
ment.
Rappelons que c'est dans cette portion même
du Louvre que furent magnifiquement instal-
lées, en 1673, l'Académie française et l'Aca-
démie des médailles et inscriptions (1).
Autre changement : les Ports de mer, de
.Toseph Vernet, ont été transportés au musée
de marine, où, quoique relégués au second
étage, ils sont placés en meilleur jour. Dans
le local jadis affecté à ces marines seront
réunies les peintures de l'école allemande,
éparses maintenant dans diverses salles.
Enfin, le Louvre attend quatre panneaux
décoratifs, dont le Ministère des finances va
ili Voir Les Loffeiïients d'artistes au Louvre, par
M. O. Merson, Gabelle des Beaux-Arls, ISSI, 1. 1. p. 26S,
et t. II, p. 277.
ET DE LA CURIOSITE
■283
se dessaisir en sa laveur, (^es ijuatre i/aii-
neaux, le Repos des Berbères, la Vendange,
la Toilelle et le Bain de Diane, retrouvés: il
y a une dizaine d'années, dans un coin de
niacasin, sont attribués à Kraïu-ois liuiicher.
Acquisition d'Estampes Japonaises
PAR l'union f.ENTRALIC DES ARTS DÉCORATIFS
I/Union Centrale des Arts déL-oratifs vient
(l'acquérir, pour la bibliothi'-que de la place
des Vosges, une collection do dessins japo-
nais, composée de plusieurs milliers de pic-
ces. On y trouve de grands panneau.x repré-
sentant des paysages, des sujets de fteurs et
d'animaux, des scènes d'intérieur ou des per-
sonnages religieux, en mémo temps qu'une
série nombreuse de modèles pour les éven-
tails, les écrans, les laques, les paravents,
les broderies, les vêtements, et pour toutes
les branches de l'art industriel de l'Extrême-
Orient. Certains de ces dessins semblent des
miniatures tracées par le pinceau le plus dé-
licat; d'autres, au contraire, sont traitt-s
comme des esquisses et des études, avec un
faire large et hardiment réaliste. r.,es premiers
datent d'une époque relativement ancienne,
tandis i|uo les autres sortent probablement de
l'atelier d'un ou de plusieurs peintres qui tra-
vaillaient pour l'industrie, et qui avaient l'e-
cueilli des documenis antérieurs, pour s'en
inspirer ou pour les répéter. Cette collection,
qui ne jjourra être montrée avant plusieurs
mois, en raison du temps considérable que
ce classement exigera, est l'une des plus heu-
reuses acquisitions f|ue la bibliollièque de
l'Union cenlraU; ait faite dans ces dcrnicres
années. Jusqu'ici, elle ne |iossédait ipic des
matériau.\ assez rares sur l'histoii'c artistique
du Japon ; désormais, elle [lourra mettre à la
disposition dos artistes et des amateurs un
ensendile do pièces originales (|ui leur leronl
connaître les procédés et la teclinii|ue de cet
art original et plein de charme.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 17 novembre
Lr iiiiiiri) de l'nissy ii informé r.-Vi";i(li''miu que
riiviiix'iinilidn du lu slaluc élcvùc, dans collo villf-.
Il Mei.ssDiiii'r. iiiirii lieu diniiuiclio 2.") iiovcmlirc,
à doux licuivs <t ik'inio. Il a prii' lii ('iiiiq>ii),'iiio
de voidoii- liii'M s'y f.'iiru ri'pi'i'Si'iiler.
MM. Li;iiopvini, lioii({iurtiiu, l''ri)iniot jauluiir
do la .statiii), Noniiaiiil, Jai'cpiel, l'héiHlore Du-
bois, J.,arroiiiiiet el Dniiiiiel, piv.sideiil, ont élé
délégués pour reproseiiloi' leurs follèguos ù. l'Olte
iiiuugiinitiuii.
Lo seirétairo perpétuel ii donné locluro du rap-
port qui diiil èlro inséré i\ \'()//iciel sur les envois
de Huiiiu cil lyj'i.
Académie des Inscriptions
Séance publique annuelle
M. Paul Meyer, président, a rendu hommage à
la mémoire des membres que l'Académie a perdus
pendant l'année, parmi lesquels le commandeur
J. B. de Rossi, dont la Gazette des Beaux-Arts
tient à honneur do parler dignement dans son
prochain numéro. Puis, il a proclamé les prix
décernés en 18'J4; nous relèverons dans la liste
les noms suivants, qui sont ceux de collaboraleurs
de la Gazette:
(Prix ordinaire de l'Académie), M. Ch. Diehl ;
(Prix Boidin), M. Georges Béuédite:
(Prix Fould), M. Gustave Gruyer ;
(Prix Brunel), M. Maurice Toumeux.
Après la lecture d'une notice de M. H. Wallon
sur feu Alfred Maury, M. Homolle a fait à l'as-
semblée l'exposé des résultats donnés par les
fouilles de Delplic?.
-«— *.û^cy^c5«ea*^rKa^— *—
Le Sculpteur Timothée
Avant les fouilles du gouvernement grec jj
Epidaure, le sculpteur 'X'imollièe n'était guère pour
nous qu'un nom ; tout ce que nous savions, c'est
qu'il était l'auteur des sculptures de la frise mé-
ridionale du mausolée d'IIalicarnasse, travail où
il avait eu pour associés oulro Scopas, Bryaxis et
Txocharès: nous savions aussi ipie son style de-
vait se rapprocher de celui de Leocharès, puisque,
suivant Vilruve, une statue de Mars i\ Halicar-
nasse était allribuèe par les uns à Leocharès. par
les autres à 'l'iiiiothée. Enlin, il était du nombre
des artistes dont les leuvres furent très appréciées
à l'époque romaine : Pline rapporte qu'une Diane
de sa main, au temple d'Apollon Palatin :\ lîome.
ayant été endoniuiaKée, le sculpteur .Vvianius
Evauder fut chargé de lui refaire une tète. C'est
là, soit dit eu passant, une des rares nieulions
lilléraires d'une ri'stini ration faite dans l'anti-
quité. Les autres a-uvres attribuées par les an-
ciens à Timollice, un Esculape ik Trézène, des
alhlotes, des guerriers el des chasseurs en bronze,
MO nous éclairent d'aucune façon sur sa personna-
lité d'artiste.
IjCS fouilli'S d'Epidaure nul fait décuuvrir loulo
une série île belles sculplures, aujourd'hui au
mu.sèe d'Allièui'S, qui décuraient lo grand touiplo
il'IO.sculape. i-uustruil en ;HK) avant Jésus-('.lirisl.
< >r, on iuterprèl.'Mit, avec sa sagacité ordinairo t-ji
matière épi^jrapliiipu), une iuscriptiiui découverte A
ICpidaure. M. Eoucart » mis luirs de doute, eu I8M0,
que le sculpteur 'l'iiuolliée avait fourni pt>ur '.Mt
lirachines les niaipiellos des statues d>'S froidons cl
lies ncrolèros du temple il'Epidauro. L'inscription
nous apprund uuciiro que Timollièo n'a exécuté,
de .sa propre nuiin. ipio les acrotères de l'un dos
frontons ion nu nous ilil pas malheureusouiejil
l<>(iui'l). (belles de l'antre frouluii sont l'o'uxre d'un
sculpliur dont le nom commeui.viil par Tln'o...,
I>eutélre Tli,'oj-i'iiitlits, <pii est menliojiié comme
l'anteiu* d'une partielles frontons.
LA CHRONIQUE DES ARTS
Vuih'i duiii; un |poiiit ;Li'i]uis: la dùcuralioii
sculpliinile du '.eiiipli! d'Kpiihmre, dùcouvcrto par
M. Cavvadias, csl ro'uvrc de 'l'imothéc ; s'il no
l'a pas lout entière exécutée lui-même, il en a
fourni les modèles, comme Phidias fit sans doute
pour le Partliènon, et cela rend bien compte du
caractère homogène do ces onivres. qui avait lout
de suite frappe M. Cavvadias.
Le même archéologue avait encore remarqué
que les sculptures d'Epidaurc ressemblaient à
celles du mausolée d'IIalicarnasse : cela s'expliijue
maintenant de la manière la plus naturelle.
M. Winter, dans un article récent des Mitthci-
lungcyi de l'Institut allemand d'Athènes, est allé
plus loin. Comme décorateurs du mausolée, Pline
cite Scopas et Jjryaxis, Timothée et Léocharès. Or,
nous savons d'autre jiait qu'à l'époque où s'élevait
le mausolée (3.î0 avant Jésus-Christ), Scopas, né
vers l'an 400, était déjà un artiste d'un certain
âge, tandis que Bryaxis et Léocharès étaient des
jeunes gens. On peut donc supposer que Bryaxis
était l'élève, le chef d'atelier de Scopas, et que
Léocharès était de même l'auxiliaire favori de
Timothée. Cette hypothèse est d'autant plus vrai-
semblable que Bryaxis est, sans conteste, un ar-
tiste de la lignée de .Scopas, tandis (jue l'analogie
de style entre Timothée et Léocharès explique
que les critiques anciens aient liésité entre leurs
noms dans le cas de la statue de Mars à Hali-
carnasse.
M. Winter a eu le mérite de montrer, en 1892,
que l'A-pollon du Belvédère, généralement attri-
bué aux environs de l'an 280, présente de frap-
pantes analogies de style avec la statue de Cany-
mède enlevé par l'aigle, dont la meilleure répli-
que est au Vatican. Or, les anciens ont vanté
un groupe en bronze de Léocharès. qui repré-
sentait le même sujet, et la célébrité du motif
conservé par la réplique du Vatican est attestée
parle nombre do copies anciennes qui en subsis-
tent. Le Ganymède étant de Léocharès, l'Apollon
du Belvédère est probablement du mèjne auteur,
ce qui oblige à placer cette statue vers 340, un
demi-siècle avant l'époque à laquelle ou l'attri-
buait jusqu'à présent.
Le Musée du Capitole possède une statue de
Léda debout, la main gauche levée et soulevant la
draperie, tandis que, de la main droite, elle
presse le cygne contre son sein. En rapprochant
cette statue d'une des sculptures découvertes à
Epidaure, qui représente une Néréide assise à
droite sur un cheval marin, M. Winter a observé,
avec beaucoup de raison, que le traitement des
draperies présente des re.ssemblances singulières
dans ces deux ceuvres. La tête de la Néréide d'E-
pidaure fait malheureusement défaut, mais nous
avons d'autres le tes de même provenance dont le
style est apparenté à celui de la Léda du Ca-
pitole.
On peut donc considérer comme vraisemblable
que la Léda du Capitole dérive de l'école de Ti-
mothée. Or, comme il s'est trouvé, dans cette
école, un artiste de grand talent, Léocharès, ijour
créer le groupe célèbre de Ganymède, association
d'un éphèbe avec un oiseau, il n'est certainement
pas trop hardi de lui attribuer aussi l'invention
de la Léda, association d'un oiseau avec une
femme.
Un archéologue de génie, le seul des grands
antiquaires allemands de ce siècle, avec 0. iSlûl-
ler, dont les (i;uvrés puissent encore être lues
avec fruit, Otto Jahn, écrivait en 1847 : « Le Ga-
nymêdo do Léocharès peut bien avoir fourni le
motif de la Léda et il est bien probable que les
deux O'uvres appartiennent à la même époque. »
0. Mrdler avait déjà eu, en 1832, la même impres-
sion. Elle se trouve confirmée et précisée aujour-
d'hui. Seulement, M. Winter pense que la Léda
est antérieure au Ganymède et que celte statue
doit plutùt être attribuée au maître de Léocha-
rès, Timothée. C'est là une nuance d'opinion que
nous n'avons pas, que je sache, les moyens de
contrôler, mais ce n'est, après tout, qu'une
nuance, et il n'en reste pas moins le fait acquis,
que l'Apollon du Belvédère, la Léda du Capitole,
les scu!]jtures d'Epidaure et une partie de colles
du mausolée d'IIalicarnasse sont les produits
d'une même école d'art, école d'origine attique,
influencée à ses débuts par A'cmène, et dont les
ceuvres les plus anciennes que nous possédions
sont les bas-reliefs de la Balustrade de Niké sur
l'Acropole.
S.u,0M0N Eeinach.
REVUE DES REVUES
X Revue des Deux-Mondes {1-5 novembre
ISit'i). — Les intelligentes études de il. E. de La
Sizeranne sur la peinture anglaise contempo-
raine se terminent par l'examen de la peinture
actuelle d'histoire, de genre, de portrait et de
légende pure dans le Royaume-Uni. Le triompha-
teur, dans le domaine de l'histoire rétrospective,
est Aima Tadema, un Hollandais de naissance, à
qui le critique fait la part belle ; — le représen-
tant du genre est sir J. E. Millais qui, ajuste
titre, aurait aussi pu prendre place parmi les
initiateurs de l'école préraphaélite, mais que les
scènes d'émotion intime et romanesque ont évi-
demment accaparé au détriment du grand art. —
M. H. Herkomer, le maître du portrait, vint
d'.Ulemagnc à Londres et y eut des débuts diffi-
ciles. La robuste manière d'ont il individuali.se
ses modèles est également respectée des deux
côtés du chenal. — Enfin, sir Edward Burne-
.Jones, sur lequel il a tant été écrit en ces temps
derniers, le peintre des élysées mélancoliques et
des tristes légendes, trouve encore une fois ici un
juge équitable et sympathique. L'obsession des
grands exemples qu'il a soufferte, les conventions
techniques qu'il s'est imposées et la portée ]u'es-
que uniquement morale de son ceuvre paraissent,
cette fois, définitivement pesées et passées, comme
l'or, à la coupelle.
Y Bulletin de la Société de l'Histoire de
Paris. — Dans le dernier fascicule, lin de l'in-
ventaire des tapisseries et des tableaux apparte-
nant à Louvois. La première partie relevait
soixante-seize peintures, la seconde porte h deux
cent soixante-deux le chiû're des tableaux que
possédait le Ministre de Louis XIV, répartis en
ses logements de Paris, de Meudon, de Versailles,
de Saint-Germain ; dans le nombre quelques pas-
tels, beaucoup de portraits, plusieurs copies et
ET DE LA CURIOSITÉ
235
d,'3 œuvres originales de Titien, Giorgiono, Al-
bano, Jordacns, Poussin, Mignard, Le Brun.
Louvois avait collectionné aussi des sculptures,
bustes, vases, statues, et des armes.
Z Magasin Pittoresque (1" et 1.5 novem-
bre). — Etude sur la littérature et l'imagerie de
colportage en Italie, par M. Eugène Mûntz, avec
gravures. Les rivalités de clocher, les commé-
rages, la politique, la morale, la religion, la
gloire des armes, l'amour approvisionnent,
comme chez nous, cette littérature populaire, et
des rimailleurs humoristes chantent aussi « l'an-
née courante entre les créanciers et les débi-
teurs, » ou bien « la mort de la monnaie v.
00 La Construction Moderne (10 novem-
bre), L-ùntient une notice intéressante sur Duban.
dans laquelle l'auteur, M. C. Luc.vs, introduit
une lettre fort curieuse du niaitre-architecle à
son ami Duc ; cette lettre date delà lin de 1829. —
Dans le numéro du 17 novembre, notice sur le
Palais de Justice de Briolay (Maine-et-Loire),
construction du xu» siècle, passablement conser-
vée en quelques-unes de ses parties.
* La Grande Encyclopédie ('iSiO' livraison).
— Fin de l'article llalie: c'est M. E. Bertaux
(jui résume l'histoire de la sculpture, de la pein-
ture et de l'architecture italiennes depuis le xiv
siècle ; M. 11. Lavoix traite la musique italienne
et joint à sa partie une bibliographie minu-
tieuse.
V Revue Illustrée (15 novembre 189'»). —
Veux rolliihoraleiirs de Berjiard-Palissy: ce
sont MM. \. Didier et Victorien Sardou.
M. K.Maindron nous apprend que tous deux se
sont, au cours de soirées chez Ailan Kardec, laissé
diriger la main par le défunt potier d'Henri II.
Cela est bien étrange ; mais les dessins do
M. Sardou ont une certaine gr.\ce folle qui fera
songer plus d'un Sftr.
0 Revue des Revues (15 novembre 1894). —
M. .\ugusk- .'■itriuilljerg. le cc'lèlire autcurdrama-
ti(|ue suédois, di veloppe un [liiiuant paradoxe
sur Le husnrd (Ions ta pyoïfuclioii rirtistiiiiie.
où la cause de l'inspiiation cllréuée est défomlue
avec la convictinn i|ue les Scandinaves apportent
;ui ili''Vil.ip|ii'nieiit dr lout<'s leurs utopies.
... Archivio storii'o dell' Arte (novembr.'
W3\). — M. Supino, qui u organi.sé le .Mu-nèe du
beau cloître de SainlFranïois, il l'ise, examini'
les «eiivres les moins connues do Uenozzo tïu/-
zoli, le célébro peintre du t'.ampo Sanlo. fi no
manque pus de citer la (llori/livilioii île S<iiiit-
'J'/iiiniiis du Louvre, (jui so trouvait ancionnemenl
dans la cathédrale do Pise.
. . . Seconde partie de l'éliido do Miss C Joce-
lyn l-'oulkes sur les Expositions d'art italien de
cette année i\ Londres. Plusieurs o'uvres sont re-
produites d'après de boruies photographies. .Si-
Kiialoiis noiammeut les tableaux de la collection
Ashliuniliaui : un lîolticelli >lr> plus autln'uli-
ques, la Mort de Liicréce, pendant de la Mort
de Virginie, de la collection Morelli de Bergame;
un précieux panneau du Pi.sanello, Sninl Hubert
à la Cliosse (Gazette des Beaux- Arts, oct. 189î)
un très beau portrait de Palma Vccchio. Parmi
les maîtres lombards, deux Madones de P. Pie-
triui, une de Gaudcnzio Ferrari et une remarqua-
ble série de portraits, entre autres C'iui d'un
jeune homme qui a pu être pris pour un Léonard,
bien qu'il soit d'Ambrogio de Prédis, signé de son
monogramme et daté 1494.
... Suite de la monographie consacrée par M.
E. Caizini à Marco Pabnezzano et aux rapports
de ce peintre avec son grand maître Melozzo da
Forli.
... Jl. G. Frizzoni présente la célèbre Madone
à l'Ecuelle de Parme, du Corrège, replacée dans
son ancien cadre architectural, d'où elle avait été
enlevée au temps de Napoléon I" pour être en-
voyée à Paris, et dont elle était restée séparée de-
puis lors.
^ Le Magazine of Art. numéro de novembre.
La I7e du Clirist, île iL .lames Tissot, par Ro-
bert IL Sherard. — Un sait que, pendant la pre-
mière partie de sa vie, M. Tissot s'était surtout
consacré à la peinture de genre. C'est seulement
vers 1884 que, à la suite de circonstances trop
longues pour être relatées ici, son talent prit une
orientation nouvelle. Une des premières manifes-
tations de cet idéal nouveau fut un Christ Coiiso-
laleitr qui, sauf erreur, n'a jauuiis été exposé eu
France et dans lequel on trouve un curieux mé-
lange de réalisme et de mysticisme, d'érudition
archéologique et de modernité.
Le Maijazine of Art donne d'intéressants dé-
tails sur les différents séjours (pie Tissot lit en
Terre-Sainte pour assembler les documents dont
il avait besoin, et sur la conscience qu'il appor-
tait à la recherche des moindres détails. Presque
toutes les ligures qu'il a placées dans ses compo-
sitions ont été dessinées par lui, soit en .Vsie
Mineure, soit en ICgypIe. L'artiste était, parnit-il.
plus embarrassé pour les types de Itomsins ; il
les demanda aux cafés de Paris, dont les gan;on.s,
« avec leurs protils classiques et leurs faces bien
rasées », lui parurent se rapprocher le luieux^do
celles des anciens maîtres du monde.
= Une élude do Miss Hélène Postlethwaler
nous fait connaître les femmes artistes qui, ;\
l'heure actuelle, siuil les plus réputées en AngK-
lerre. Ogont: Mrs. Marianne Sli^kes, Mr<. S.'v-
mour Liu'a-', Mrs. Wullers, Mrs. .\iuia Loa M>'r-
rit. Miss Flora lieid. Miss Macgregor, cl onlin
Mrs. Kriiesl Normand, dont le talent est si liau-
teineiit prochnné par lous .ses confrères qu'elle
aurait de sérieuses chances d'être quelque jour
njenibre de l'Acddémie n^yalc, lumneur qui, de-
puis .\ngelica KaulTniann, n'a jamais élé conféré
à luic femme.
= l'i>e Visite <\ Lu Vernit, jtiir Eilirin Wit/e.
Les voyageurs ipii séjourn"iil A Ron-nce visil<'itt
rari'ini'iil le nionastèru do Lu Verua.lui pri>fénint
ceux do Vallombrosn et des l'.amaldules. d'un
accès plus facile. L'nnlii|uo monastère de Sainl-
Fninçois d'Assise mérite cependant une visite, ne
serait ce que pour la sauMige sublimité du sil"
qu'il occupe sur une ili'f, cimes les plus élevées des
.\pennius. 11 renferme, du n-alo, quelques auivri's
28G
LA CHRONIQUE DES ARTS
d'art i'i;ni;ii'<]uablu.s, notaiiiiiient un rdaljlu en U rrc
cuite émaillée de Lucca dalla lioljliia.
= A noter encore, dans ce numéro, une poéti-
que étude do M. J. E. Hodgson, sur l'art d'inter-
préter la nature en paysage, et un article de notre
confrère parisien V. Ghampier, .sur la Société
« Arts and Crafls », récemment fondée pour l'en-
couragement des arts décoiatifs. Enfin, la "Chroni-
que des Arts » mentionne les dernières acquisitions
de la National Gallery, parmi lesquelles : un
Christ mni-t, d'ErcoleUoberto, une Vicrf/e à l'En-
fant, de B irgognone. une Sainte Famille, d'Eus-
taclie Le Sueur, un tableau do Jan Steen, une Lé-
gende de Saint-Gilles, de l'école flamande et une
Vite d' Harleeni , de Berheyden.
Dans les nombreuses f,'ravures, i-emarquons
surtout une charmante Idylle d'après le tableau
de G. Wûnnenberg, trahissant l'intluence de
M. Hébert, et un paysage de AValker, toutes
les deux tirées hors texte.
-j- Li'A'henaeum du 17 noveml)re signale, à
l'occasion du centenaire de Gibbon, l'existence
d'un portrait du grand historien, peint en 1783
par Romney. Ge portrait appartient aujourd'hui
au comte de Beauchamp, qui habite le Worces-
tershire.
+ A signaler cncoi'e une sorte d'autobiographie
du peintre H. S. Marks : Croquis à la plume et au
crayon, qui renferme de curieuses anecdotes sur
l'art anglais contemporain. (Ghatto et Windus,
éditeurs.)
+ Le même journal annonce l'ouverture de
l'exposition académique de Bristol.
4- Kunst-Chronik (2 septembre 1894). —
Contribution à Vliistoire de l'art tcurtem-
bergeois. — Sous le titre de : Wartlembergisciie
K'nnstlcr in Lebensbildern , Stuttgart, 493 p.,
M. Rudolf Scii.EFER rend compte du livre de Au-
gust Wintterlin. Cet ouvrage embrasse la période
qui s'étend du milieu du xvi' siècle à nos jours.
Stuttgard, sans avoir été un centre comme Jlunich
ou Vienne, a compté un certain nombre d'ar-
tistes.
+ Johannes Friedrich Wilhelm Millier IXIS2-
1816). — Cet article est un extrait du livre de
Wintterlin, dont il vient d'être question. Millier
naquit à Stuttgard en 1782 et mourut fou en 1816.
Il était fils de .J. Gottard ilûller, un des plus cé-
lèbres graveurs en taille-douce d'AUemagne. Un
séjour à Paris (1802-18Û6) est marqué par la gra-
vure de la Vénus d'Arles, du Louvre, pour le
Musée frani;ais, et par celle de La Jeunesse, du
sculpteur François Le ilasson. Il termine à Stutt-
gard le Saint Jean l'Ecangéliste, d'après Dome-
nichino, et entreprenait la Madone de Saint-
Sixte, de Raphaël, quand la mort le surprit.
-j- Manuel de la Peinture sur verre et sur
porcelaine, par Robert Ulke, avec 77 reproduc-
tions imprimées dans le texte, chez Weber, à
Leipzig. On éprouve d'abord une certaine défiance
en face des promesses de l'auteur, qui prétend
par son livre enseigner la pratique de ces deux
arts. A la lecture, la confiance nait peu à peu ;
les dcs.sins nirlès au texte d'iiiiieiit à l'ouvrage
beaucoup de clarté, et on est bientôt convaincu
que le volume de M. Ulke est un excellent manuel.
-j- Les peinture* >nurales du moyen-âge dans
le grand-duclié de Dade. Publié par F.-X. Kraus
et Ad. V. CEcHELii-KusiiR. Vol. I" : les peintures
murales de la chapelle du château de Zwingen-
berg, décrites par L. Lculz Darmstadt, A. Berg-
strjesser. 1893.
Zvingenberg est situé sur la rive droite du
Necker, à sept ou huit lieues de Ileidelberg. La
chapelle contient, dans un étroit espace. Cl pein-
tures murales. Les saints et les saintes, les mar-
tyrs, les apôtres couvrent la surface des murs en
deux rangées superposée.s. Sur le mur d'entrée,
l'Annonciation : en entre-feuêtie, l'.^doration des
Mages, le Crucifiement, la Vierge ; à même la
porte, la Main de Dieu; au plafond, la ligure
grandiose du Sauveur, entouré des symboles
évangéliques et des quatre docteurs. Dans ce der-
nier tablciu apparaît clairement la personnalité
du maître qui appartenait à l'Ecole de Souabe et
même d'Ulm ; le reste décèle, au contraire, la
main d'un élève.
Les planches se composent de 37 repioduc-
tions directes, l'une polychrome, les autres en
brun sombre. Puisse l'accueil mérité que ren-
contrera l'œuvre auprès des amis de l'art médié-
val pousser les auteurs à en donner rapidement
la continuation.
-|- Suite de l'article intitulé « L'exposition
d'anciens tableaux à Utrecht». L'auteur continue
à passer brièvement en revue les diflfèreutes
œuvres exposées. Il cile entre autres les noms
de Wibrand de Geest, David de Heem, Horatius
de Hooch, N. Knupfer, Johan Gornelis van
Loenen, Joachim von Sandrart, .A.rie de Voos,
Simon Marion, etc.
-(- Dans le troisième Congrès d'histoire de l'art,
ouvert à Cologne au 1" octobre (le quatrième se
tiendra à Peslh en 1896), M. Aldenhoven a pré-
senté un rapport sur l'énigmalique Meister Wil-
helm. La plupart des o.'uvres signées de lui remon-
teraient au XV' siècle. C'est la thèse déjà soutenue
par Thode. Les recherches, eu somme, aboutis-
sent à ceci : ou l'on croit à un ^Meister WiUieim
énigmatique, ou l'on attribue les œuvres signées
de lui au peintre Wilhelm von Herle, mort à Co-
logne en 1377.
-\- La cathédrale de Strasbourg a été, dans ces
dernières années, .soumise à une restauration
partielle diversement appréciée. On avait projeté
l'achèvement de l'œuvre d'Erwin von Sleinbach,
tout semblait préparé à cet effet. Dernièrement, le
professeur Schœfer fit une très vive critique des
travaux de reconstitction, sans pourtant ritn pré-
ciser. Une note de r.4^e/(e)- explique ce dont il
s'agit ; on se plaint que r.lilministration des bâti-
ments, en voulant débarrasser les magniliques fe-
nêtres de la nef droite de la patine qui s'était
formée, ait fait perdre aux couleurs leur ton chaud
et leur harmonie. On aurait aussi, pour les tra-
vaux d'ensemble et pour les arc-b('Utants, commis,
dans le choix des profils, plus d'une erreur.
-f-*sû.<j'.4fipKa^''Csû^^-»-
ET DE LA CURIOSITE
287
BIBLIOGRAPHIE
Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des Dé-
parlements {1894). Lectures et Communica-
tions. Plusieurs planches hors texte. — Paris,
Pion.
n a déjà été question, dans la dernière Chro-
nique, du volume qui vient de paraître, Réunion
des Sociétés des Ueauj-Arls des Départements
(1894^. On trouve dans ce gros volume, contenant
cinquante et un mémoire.^, do uoml)reux rensei-
gnemenls nouveaux sur la vie et sur les œuvres
des artistes françai.s. Ce compte-rendu est une
miue très riche pour ceux qu'intéresse notre art
national ; presque tous les articles qui s'y trou-
vent ont été écrits d'après des documents inédits.
Nous allons indiquer les résultats dus aux pa-
tientes rccherclies des lidèles cori'espondants du
comité.
M. Charles de Beaumont a retracé en quel-
ques pages la vie d'un architecte du roi, Pierre
Vigne de Vigny (1690-1772). Né ù Saumur, il sé-
journa successivement à Paris, à Gonstanlinople,
à Berne, à Nantes, à Reims et se lixa à Tours.
On ne connaît, ds cet artiste, que deux plans (au
Cabinet des Estampes), dor.t la destination n'est
pas i!idi(|uèe. M. (Jli. de Beaumont a publié un i)or-
trait de Pierre Vigne, jusqu'à présent inédit.
A l'aide de renseignements puisés dans les Ar-
chives municipales de Marseille, M. Bouillon-
Lanilfiis a l'ait l'historique d'un sculpteur bour-
guignon de la llévolulion. Alexandre Renaud fut
chargé d'édilier une fontaine mouuiiientale dans
les allées do Mcilhan et dos Capucines à Mar-
seille: pendant vingt ans (1786-18ôf;), cet artiste,
àpro au gain, poursuivit la municipalité d'inces-
santes demandes d'argcnl, fort peu en rapport
avec les travaux qu'il avait exécutés.
Huit arlistes, les Sevin, peintres, dessinateurs
ut décorateurs, ont fait l'objet d'un mémoire de
M. L. Charcet. Presque tous sont nés à 'i'our-
non. Deux sont surtout connus par les nombreuses
gravures dont ils ont fourni les dessins, François
Sevin et son fils Pierre-Paul. Le catalogue som-
maire des ouvres de Piorre-PanI Sevin, dressé
par M. ]j. Charvel, comprendolS numéros. Deux
documents intéressants ont été publiés par l'au-
teur de ce mémoire : un ra|>port au Consulat do
Lyon sur les portraits exécutés par P.-P. Sevin
(1090), cl une délibéralion du Consulat sur la pré-
sonlalinn de cet artiste comme peintre ordinaire de
hi villoiieW)).
Do curieux documents unt permis à M. Niitmi
Coslr de préciser la part d(> (piaire artistes dans
la construction de l'église Saiiil-.S.iuveur d'.\ix,
lerminéo on l.'ilo. Kn l'iVi, Pierre de la (chapelle
éleva une chapello derrière l'abside et, en 14b7, un
archilecte, originain' de (>omo, CinbricI de Salici-
lius, coiislrnisit une partie de la net' latérnlo de
l'èglisi' ; deux sculpteurs, lilion Lnvurnhas et
pierre Soqueli, sont les auteurs des sculptures
du portail. C'est à ce dernier que l'on doit attri-
buer la slatuo do lu Vierge cpii orne ce portail.
I,a biographie d'un minialurisle. qui travailla i\
Valeiu'iennes de lôW à I57;î. Hubert Cuilleau,
fournil à .Mi/r Delmisnrn lo sujet d'nlmcrvulions
judicieuses sur l'art do h) niiuialure dans le nord
de la France au xvi« siècle. (Jel artiste, imitateur
des Italiens, perdit son cachet flamand et fut le
dernier représentant d'un art s: florissant au
Moyen-Age.
Cent quarante-six planches gravées sont con-
servées au Musée d'.-\ngers. La plus ancienne
date du commencement du xvii« siècle, elle est du
célèbre graveur Thomas de Leu ; c'est un frontis-
pice d'un livre imprimé à Angers (1610). Les piè-
ces les plus nombreuses (l;i5) sont dues à Fran-
çois Stuerhelt, artiste peu connu, qui a travaillé à
Amsterdam et à Hambourg ; elles ont été exécu-
tées pour un ouvrage d'un érudit angevin du
XVII* siècle, Claude Ménard. M. J. Denais sup-
pose, avec vraisemblance que ce graveur a dû ve-
nir en Anjou pour exécuter un travail aussi im-
portant.
Grâce à de nombreux documents, extraits des
Archives départementales du Nord et des Archi-
ves municipales de Calais cl de Valenciennes.
M. R. roucartapu. retracer la vie d'un .sculpteur
du xvii» siècle jusqu'à présent fort oublié. .\dam
Lottman, né à Coulongnc, près de Calais, vers
1Ô83, exécuta pour les églises du Nord de la
France des jubés et des retables. Citons le retable
de l'église de Notre-Dame-de-Calais, qui nous a
été conservé, et le jubé de l'église Notre-Dame-Ia-
(Irande-de-Valenciennes, dont des dessins du
xvii" siècle nous ont gardé le souvenir. Adam
Lottman mourut à Saint-Omer après 1658.
M. J. Gau'hier a dressé une liste de l'œuvre
des orfèvres-graveurs bisontins, Pierre I", Jean,
Pierre II et Claude-Joseph do Loisy (xvii* siècle) ;
plusieurs de leurs cuivres originaux existent
encore dans diverses collections. La description
minutieuse do clia([uo gravure rendra de grands
services aux amateurs d'estampes du xvti» siècle.
On a déjà beaucoup écrit sur Pierre Puget et,
cependant, M. C/i. Ginoux a. apporté un nouveau
contingent de renseignements sur le célèbre ar-
tiste, qui fut à la fois peintre, sculpteur et archi-
tecte. Grâce à do patientes investigations dans les
archives, et en particulier dans les archives cora-
niuiiales do Toulon, ville où Puget séjourna à
deux reprises, de IGi^ à KitX) et do 1668 à 1681,
M. (;h. (iinoux a pu suivre, année par année, le
grand sculpteur ; il a donné un résumé do ses re-
cherches anièrieures. Il a pu rectifier la date du
maiiagede Pierre Puget, qui épousa à Toulon,
le 8aoàl 1617, Paulo Houlet.
Plusieurs documents, extraits des .\rchives dé-
I)artemenlales do l'.Msne, ont permis à M. G.
Gnnnlin d'ajouter <pieli|ues renseignements A la
biiigrapliie d'un membre de l'.Vcadémie Royale de
Peinture et de Sculpture. Nicolas liellul, peintre
laonnais (ICiOOf — lti7")'?). M. ti. (irandin a. dans
un second mèuujiro, fait cunnnitre un sculpteur
de Luon, Michel Ducnslel (né vers ll'U et mort
en 16M6), clonl le nom èlail inc'inuu. C'est à cet
arliste que l'on doit la chaire tie la calhédralo de
Lmui, cpii provient de la C.hartivuse du Val-
Saint-Pierre, dont Ducastel était le sculpteur
attitré.
M. Cil. lie (Iriiildiiiiiison a sigimié ileux lettres
du '.25 juin 151'.?, relatives à la construction de la
célèbre église do Hr<iu, l'une adressée t\ Miirguo-
rlle d'Autriche et l'autre à son architecte, Louj.s
Itarangier, où il es! fait mention ilo pilotis sur
lesquels devait être éb-vé le nionumeul.
288
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
Les anciens artistes amiénois ont comme bio-
Krapho attitré, depuis plusieurs années, M. G.
ti(«'r///i..Jacques-Fin]]in Vimeux, sculpteur, mort
en 1828, fait le sujit d'une intéressante notice ;
idusiours do ses sculptures, st^itucs de saints en
pierre ou bas-reliefs on bois, existent encore à la
cathédrale d'Amiens. Dans un second mémoire,
M. R. Guerlin a décrit deux bréviaires : l'un de la
lin du x\'« siècle et l'autre du commencement
du xvr, conservés au monastère des Glarisses
d'Amiens.
Un curieux mémoire de miniaturiste (1480), que
publie M. L. Guihert, donne des détails précis
sur la décoration de deux manuscrits : le roman
de Tristan tt le Propriétaire des choses de Pierre
Berchure. Ils furent enluminés par Evrard d'Es-
pinques pour Pierre II de Beaujeu.
Un des documents des plus curieux pour la
biographie du peintre et graveur lorrain Claude
Deruet (1588-1660), a été publié par M. .-1. Jac-
quot. C'est un inventaire, dressé après décès de
l'artiste, de .ses œuvres et de ses objets d'art ;
cette pièce très détaillée permettra certainement
de retrouver quelques-unes des o?uvres du pein-
tre lorrain : les dimensions des tableaux se trou-
vent presque toujours indiquées dans cet inven-
taire avec la description des sujets.
Le mausolée de Louis-Emmanuel de Valois,
élevé dans l'église de La Guiche (Saône-et-Loire)
était presque inconnu. Il fut démoli et mutilé à
la Piévolution, mais d'importants morceaux exis-
tent encore, entr'autres la statue du duc, revêtu
d'une armure, étendu et accoudé sur son bras
gauche. JI. i.Xex donne une description détaillée
de ce monument, qui est dû à un artiste génois
du xvii» siècle. Le mausolée a été reconstitué par
la famille de La Guiche, sous la Restauration.
M. C. PératUon a fait un utile relevé des mar-
chands et tapissiers de l'ancienne manufacture
d'Aubusson et des villages voisins de cette ville.
A l'occasion de la naissance du dauphin, fils de
Louis XV, en 1729, furent célébrées à Lille dos
fêtes dont le souvenir nous a été conservé par
un manuscrit, orné de soixante aquarelles, que
possède M. Quai-ré-Iieybourhon . Ce dernier en
a donné la description et a ajouté à son étude
des renseignements, puisés principalement dans
les .\rchives déijartementales du Nord, sur l'ar-
tiste qui a décoré ce recueil, François-Casimir
Pourchez.
M. l'abbé Requin, à qui l'on doit tant de cu-
rieuses notices sur les artistes d'Avignon, a pu,
grâce à des documents inédits, attribuer d'une
façon certaine au sculpteur Jean-Ange Maucord
(1676-17G1), le tombeau de Jeau-Baptiste de Sade,
évêque de Cavaillon, qu'on voit encore dans la
cathédrale de cette vide.
Si Edme Bouchardon, le sculiiteurde Louis XV,
est bien connu, son père, Jean-Baptiste, sculp-
teur et architecte chaumontois (1667-1742), l'est
fort peu. M. Roscvot a retrouvé un livre de rai-
son, des documents et dos dessins, qui lui ont
permis de reconstituer l'œuvre de cet artiste, qui
fut surtout un sculpteur. Une Assomption en
pierre, qu'il a exécutée (1718-172Ô) pour les Ursu-
lines de Ghaumont, se trouve actuellement dans
la chapelle du lycée de cette ville ; un Saint- Joseph
et un Saint-.Vugustin, en pierre, sculptés pour
les Ursulines de Dijon, sont maintenant à l'église
Saint-Bénigne.
Mentionnons, en terminant ce compte rendu,
les mémoires do JI. P. Pnrrocel, sur les Parro-
cel ; de M. /. Momyni'jii, sur Ingres père ; de
M.Ti". Vcaclin, sur l'Art en Russie; de M. Vabbé
PorcU-, sur le iieiiitre Jean Nicolle (leKi-lOÔO) ; de
M. r/i. Lhuilliei: sur le graveur Antoine Gar-
nier (ldll-169'i) ; de M. H.' Judavt, sur les por-
traits rémois du Musée de Reims ; de M. Ch. Brn-
queh/iye, sur un peintre bordelais du xvii" siècle.
Guillaume Gureau; de M. //. Stein, sur le Musée
d'Ajaccio ; de M. P.-E. Mmigeant, sur Antoine
Etex ; de M. Van Rende, sur le graveur Lor-
thior; de M. /. Roman, sur un curieux trip-
tyque du commencement du xvr siècle, conservé
dans la cathédrale d'Embrun ; de M. P. Lafond,
sur les tapisseries de l'église Saint- Vincent de
Rouen, etc. F. JLvzerolle.
NECROLOGIE
On annonce de Saint-Pétersbourg la miU-t su-
bite du grand musicien Antoine Rubinstein ;
le roi du piano ii'est l'ius. Notre collal)orateur,
M. Paul Dukas dira, dans notre prochain numéro,
quelle perte sa disparition sera pour l'art et le
style en musique.
CONCERT DU DIMANCHE 25 NOVEMBRE
Châtelet. 7» concert Colonne, à 2 h. 1/4 : Ro-
méo et Juliette, drame lyrique, d'après la tra-
.gédie de Shakespeare, paroles d'Emile Deschamps,
musique de Hector Berlioz, soli chantés par
JI°"= Auguoz, de Montalant, MM. Emile Engel et
Fournets, de l'Opéra.
Atelier de feu EMILE RENOUE
TABLEAUX
ETUDES ET DESSINS
VENTE Hôtel Drouot, Sitllc no U
Le vendredi 30 novembre 1894, à 2 heures.
.M' Paul Chevallier
(lommiss.-priseur
10, rue Grange-Batelière
M. Georges Petit
Expert
12, rue Godot-de-Mauroi
EXPOSITIONS, Salles 5 et 6
Particulière : le mercredi 28 novembre 1894
Publique : le jeudi 29 novembre 1894
De 1 h. à 5 h. 1 '2.
I.e gérant : G. UuUX.
Paris. — Imprimerie de la Presse, IG. rue du Croissant. — Simart
N« 37. — 1894
BUREAUX : a, RUE FAVART
1" Décc-mbrè.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent grMuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr.
PROPOS DU JOUR
Tout est hors de l'ordinaire dans celte aven-
ture Balzac-Rodin, et les difficultés sans cesse
renaissantes qui menacent d'éterniser le dés-
accord, et les conséL|uences de ce désaccord,
et même l'intérêt passionné pris par le iniblic
au débat. Ce ne sont, dans toutes les feuilles,
qu'articles, chroniiiues, interviews au cours
desiiuelles se produisent des révélations inat-
tendues et des opinions étranfies. I,a jialerie,
peu bienveillante comme à l'ordinaire, s'amuse
à ravir de la joute ouverte entre l'art et les
letlres: elle attend, plus an.xieuse du résultat
(|u'int'ormée du fond môme de la question.
Un sculpteur a reçu, à la suite d'une sous-
cription publique, la commande de la statue
do Ualzac : il entend que l'ouvrage soit difrne
de celui-là qu'on veut glorilier, et, pourcela. il
no ménage ni son temps ni sa peine; il s'en-
toure de tous les documents e.xistanls ; il
multiplie les maquettes; il cherche, il trouve
un modèle dont la nature oITreavecla stature
c.\ce|)tionnelle de son lié-ros la ressemblance
désirable, l'eut-étre parce que les letlres
ont dill'éré lonf;lemps cet hommaf,'e à Bal-
zac, il le veut, lui l'artiste, complet, rayon-
nant. L'ambition a certes do quoi gagner
toutes b's sympathies, conquérir tous les su 1-
fragcs. l.a patience ne serait-elle pas conseillée
liar tant (U' bonnes raisons, l'exemple de l'Ktal
l'imposerait encore, car la règle par lui suivie
a toute autorité en la matière. L'ICtat n'estime
pas, en ell'et, que l'inspiration doive descendre
des cieux i\ première réquisition et k point
noniiiié ; il laisse au créateur les délais, les
latitudes nécessaires: il lui répugne de trou-
bler par des réclamations iiio|)porlunos le
« douioureu.x enfantement >
Ce (pie ne llrent jamais ni les administra-
lions pubhques ni les collectionneurs privés,
une Société vient de l'oser, et cotte Socii'té est
précisément celle (|ui a pour mission, on vertu
do son tilre, de xeillerau sort dos iiroduclions
de l'esprit. 11 est vrai qu'elle n'admet point la
parité entre le littérateur et l'artiste. <■ Il est de
beaucoup plus diflicile à un écrivain, prétend
l'un de ses membres, d'écrire un bon roman,
une bonne pièce, que de tailler une statue.»
Etonnez-vous maintenant que la .Société ait
voté à l'unanimité l'obligation, pour le sculp-
teur, de livrer «dans les vingt-quatre heures
son (irojet, ou sinon : 1° de voir résilier le con-
trat intervenu entre lui et la Société; 2° de
rembourser les 10.000 francs qu'il a déjà reçus ;
3» de payer une somme d'un franc ù litre de
dommages-intérêts ».
Qu'adviendra-t-il ? on ne le sait trop, en vé-
rité. Il s'est trouvé par la suite des commis-
saires pour redouter les consé(iuences d'une
décision dont les termes décèlent trop bien
des préoccupations exclus! vement pécuniaii-es.
Non mille fois, n'en déplaise à ceux <iui pré-
sident aux destinées des lettres françaises, il
n'en va pas d'un ouvrage do l'art ou de l'es-
prit comiiio d'un objet de commerce, livrable,
sous peine d'amende, à heure tlxe. inaccep-
table après un délai. Lo pénible est qu'il faille
rappeler de telles vérités à une Société qui
devrait en être, statutairement, imbue. \m
Société des gens de lettres a l'ail trop longtemps
attendre à Balzac cet lu>mmage pe'ur ne pas
apporter quel(|ue patience à son tour. Do toutes
façons, l'avenluro Halzac-lîodin nous induit
ensingulière déilance a l'égard do ceux-là qui
comprirent si mal les plus nobles et les plus
louables e.xigences dont jamais arlislo ail
fait preuve envers soi-mémo.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Lo mercredi 28 novombro a été inaugurée,
à l'Kcole des Beaux-Arts, l'exposition prvivi-
soire do moulages, photographies ot plans,
qui periuettra de juger de l'importance des
résultats obtenus par la mission que M. Th.
llomolle a dirigée dans les fouilles du sanc-
390
LA CHRONIQUE DES ARTS
luairc d'Apollun, à Delphes. On ne Siuiruil
riani]ucr de s'ussocicr :iii \n.',u que Ibniient,
avec lo directeur de l'Kculc IVançaise el avec
SCS coUaljuraleurs, les savants de tous pays ;
il faut (lue, ^rilce à l'octroi de nouveaux cré-
dits, l'cnlrcfiriso si bien commencée puisse
atteindre son terme naturel et prévu. AOlym-
pie, les Allemands ne se sont arrêtés que
quand ils ont eu déblayé toute la surface de
l'Altis ; nous aurions l'air de manquer de
souffle et de persévérance si, après avoir dé-
gagé le temple et ses abords, nous fermions
nos chantiers, quand la terre couvre encore
les restes de la Lesché que décora Polygnote,
du théâtre et de maints autres édifices dont
chacun peut fournir la matière de décou-
vertes qui ne le céderaient pas en intérêt et
en nouveauté à celles qui ont signalé les trois
premières campagnes. La présente exposition,
où ne figurera d'ailleurs qu'une partie des an-
tiquités découvertes par l'école d'Athènes,
sera ouverte au public du jeudi 29 novembre
au dimanclie 2 décembre inclusivement (salle
du quai). Les articles que M. HomoUe a
bien voulu donnera la Gazelle sur les décou-
vertes de Delphes et dont notre numéro
contient la première partie, nous dispen-
sent de mettre en relief le haut intérêt qu'of-
fre l'exposition.
Une série de toiles de M. H. Laurent Des-
rousseaux est visible ciiez MM. Allard et Noèl,
17, rue Caumartin.
La Commission instituée pour l'œuvre de la
reconstruction, à Pibrac, de l'église de Sainte-
Germaine invite les architectes qui désire-
raient concourir, à se faire connaître et à
adresser, d'ici au 1" janvier 1895, leur de-
mande à M. le secrétaire de l'archevêché de
Toulouse. Ils y joindront une note relatant
les titres professionnels qu'ils possèdent, les
travaux qu'ils ont exécutés, et principalement
les églises construites suivant leurs plans et
sous leur direction.
La Société royale des Aquarellistes belges
a ouvei't, à Bruxelles, samedi 24 novembre,
au Musée moderne, sa 35= exposition annuelle.
-<-*g3,.ty.^(B»ea*'-ï>û^— »—
Dou Edouard André
AU LOUVRE
On annonce officiellement que M"« Edouard
André vient d'informer la Direction des Mu-
sées nationaux que, pour accomplir un vœu
de M. Edouard André, elle fait don au Louvre
d'un panneau de Hans Memling. Ce panneau,
qui figura à la vente Secrétan, semble former
le second volet d'un diptyque dont le J^ouvre
possède déjà la première moitié, exposée au
Salon carré. Notre collaborateur, JM. Em. Mi-
chel, présentera aux lecteurs de la Gazelle
et commentera comme il sied cette œuvre hors
ligne.
L'nc précieuse gravure de M. Gaujean ac-
compagnera cet article dans notre numéro
du l" janvier.
Inauguration du monument de Meissonier
Le 25 novembre, a été inauguré ùPoissy le
monument élevé à la mémoire de Meissonier.
La cérémonie a éti'' présidée par M. le ministre
de l'instruction iiuhlique ; on remarquait, dans
l'assistance: MM. 11. Itoujon, directeur des
Beaux-.Arts ; Jules Comte, directeur des bâti-
ments civils; Kujm|jfen, directeur des Musées
nationaux; Luvis de Ghavannes, président de
la Société nationale : de Eourcaud, Yriarte,
Bénéditte, etc.
On sait que la statue est l'a'uvre du sculp-
teur Erémiet. Meissonier est représenté en
costume d'atelier : veston, gilet de velours et
culotte de velours enfermée dans des hou-
seaux. Il est debout. Ses jambes sont légère-
ment arquées. Il tient de la main droite ses
pinceaux, de l'autre une iialette où est main-
tenu un petit panneau sur lequel il s'apprêta
à fixer rapidement le paysage qu'il a devant
lui et qu'il fouille du regard. La statue, comme
le socle, a deux mètres de hauteur. La dernière
moulure à la base du socle est formée par un
banc.
M. G. Leygucs, ministre de l'Instruction pu-
blique, et M. G. Larroumet ont, en d'excel-
lents termes, fait l'éloge du grand artiste.
Inauguration du monument de Barbedienne
Le monument élevé à la mémoire de Barbe-
dienne a été inauguré le 24 novembre. Il est
l'œuvre de M. Boucher, statuaire, et consiste
en un sarcophage qui s'enlève très légère-
ment sur la large base de l'édifice et qui forme
l'avant-corps d'une stèle sur laquelle le buste
de Barbedienne est placé. Sarcophage et stèle
sont de beau granit. Deux figures de bronze,
— deux femmes, — debout, l'une à droite,
l'autre à gauche du sarcophage, personnifient
l'Art et l'Industrie. Une jeune femme, assise
devant le sarcophage et qui va laisser échap-
per le flambeau qu'elle tient encore à la main,
^^ymbolise la Vie à son déclin.
En présence de M. Eoujon et de MM. Lar-
roumet, Erémiet, etc., M. E. Guillaume a ca-
ractérisé en termes émus les efforts inces-
samment continués du vaillant fondeur.
Salon des Arts décoratifs de Nantes
Après Nancy, la ville de Nantes a voulu, elle
aussi, avoir son Salon des Arts décoratifs.
Cette intéressante exposition, due à l'initia-
tive de la Société des A7nis des arts, s'est
ouverte le 23 novembre. Elle comprend trois
KT DE LA CURIOSITE
291
sections, consarrces aux industries du Ijuis,
du métal, du tissu, et le catalogue enregistre
pri's de cinq cents ouvrages : médailles de
M. IJoty; étains de MM. lîratcau. Charpentier,
Bafficr, Desbois; bi'onzes de MM. Frémiet,
iJampt, Piiil, Claudius Marioton ; bois brûlés
ou taillés de MM. Guérard, Hestaux; tapisse-
rie de M. Hanson ; galvanoplasties de M. Ri-
\aud; damasquines de Gauvain et vases de
Jo.seph Chérot; orfèvrerie religieuse de MM.
Poussielgue-Kusand. tout s'accorde à former
un ensemble de la plus belle tenue et du plus
séduisant aspect. Ces ouvrages ont été grou-
pés avec infiniment de goût dans des salles
décorées de ta[iisseries qui ont été mises à la
disposition de la Société i)ar l'Ktat ou l'indus-
trie privée.
On ne saurait trop ap[ilaudir à de telles ma-
nifestations décentralisatrices, si propres à.
éveiller en province le goût des arts a[i[ili-
qués et <'l donner la mesure de leur impor-
tance. C'est ce rôle utile qu'a défini et fait
ressortir dans son discours M. Roger Marx,
délégué à Nantes pour représenter le ministre
dos Beaux-Arts à l'inauguration de ce Salon.
NOUVELLES
j(.*;|. Les ifusées nationaux ont reçu récem-
ment en don : du ministère de l'intérieur :
plusieurs fragments provenant des chantiers
de, la caihéilralc do Séez ; du ministère de la
marine doux chevaux marins (|ui décoraient
l'avant du canot de I.ouis-Pliilippc, la figure
d'avant de la corvette la Bai/onnaise. le
fronton doré qui surmontait la porto de l'ar-
senal de Cherbourg; de M. Martel: trente-
trois cippes funéraires provenant de la eùlo
lihénicienne ; de M. 1'. Gavault : quatre frag-
mi'nls provenant de la basilii|uo île 'l'igzlrl
(.Vlgério) ; de la famille do .Iules Uupré : im
[K^rtrait de l'arliste, peint par lui-même; de
M. Victor Rart : le [JOtit portrait au crayon
lie lionaiiarte, dessiné par Dulertre, que nous
avons signalé; de M. l'hilippon : trois dessins
de cet artiste.
**H< Kf:ole des Bnii/x-Arls. — M. Guaili>i,
professeur chef d'atelier d'arcluloclure à
riù-ole. est, sur la proposition du Conseil
suiiérieur d'enseignement, nommé prof(>sseur
do théorie de l'architecturo au mémi> établis-
sement.
Par suite de celle! nnmiuiilion, un emploi
do professeur chef (lalclier est \acaril i\ cet
établissement.
+*:), l';iruii les coui's ilu promior semestre
du Collègci de l''i'anc(', ipil ouvri! ses |iortos le
lunili .'i di'i'cmbri', sigruilims I >nrs d '/;'.</ /uf-
thi(/ii)^ el il'liisloire itr /'nrl : M. Isugène
liiilllaume, membre ili< l'iuslllut, prnfesseur;
M. Gccii'g(>s l.afiMiestre, nieiuhn» de riiislilul,
Acadi''Mii(i des McauxArls, suppléant, conti-
nuera détuiber. les mardis el jeudis, à 10 h. I -1,
riii-^tuire des arts en l'"nineo au xv« siècle,
avant l'expi''dilion d'Italie.
*** M. Lucien Doucet vient d'être nommé
profes.seur de dessin à l'Ecole polytechnique,
en remplacement de M. Eugène Guillaume,
actuellement directeur de l'Ecole de France à
Rome.
Le peintre militaire Marius Roy est nommé
maître de dessin à l'Ecole polytechnique.
*** On mande du Caire que M. Morgan a
pénétré dans les chambres funéraires royales
de la partie nord de la pyramide de Dachour.
Les travaux de déblaiement et de recherches
continuent activement.
Académie des Inscriptions
Séance du 33 novembre
Les statuettes! de Brnssenipouy. — M. Alexan-
dre Berlr.ind présente à l'Académie, au nom de
^L Edouard Pielte, géologue distingué, quatre
petites statuettes en ivoire, découvertes dans la
grotte de Bra.ssempouy (Landes). Ces figurines,
sorties d'un foyer do l'âge du mammouth, don-
nent jusqu'à un certain point l'ilhision d'œuvres
égyptiennes.
Election d'associés étrangers. — Dans un
comité secret, l'Académio procède à l'élection de
deux associés étrangers en remplacement de sir
Auslin Layard et de.I.-B. de Rossi. Sont élus :
1» En remplacement do Sir Austin Layard,
M. Wcbcr (.\lbrecht-Friedrich) , professeur à
l'Université de Berlin, membre correspondant de-
puis 1865 ;
2" En remplacement de J.-B. de Rossi, M. IIol-
big (Wolfgang), membre correspondant depuis
1887.
-* — -•xjNfVfCSfcsa^-.û^'Tï^.—»—
V^ FV. I E T E s
Le Voyage en Italie de l'abbé Gougenot
(1V55)
Tuois LiviTUEs ini-:diti:s
M. l'abbé Louis Gougonol, conseillor au (iratid
C.iinsoil. l'riour commcndal.iiro do Mninli^uay,
llonoralri' associé libre do r.\cadémio Royale ilo
pi'iiituru ol de scidpture. partit do Paris pour
i'itnlie, lo 'ii sopteiiilire 17ôô.
Co voyage était pour lui la grande nfTairo do
sn vio. Il avait alors trente-six ans. liés s» pro-
miéro jeunesse, il avait oousncré tous se,s loisirs
à l'éluilo des Iti'aux-.Vrls, qu'il avait même pni-
tiques en amateur. Célnll un do ces enlhousiaslos
de l'art, comme il y imi eut tant au xvui* siècle,
viv;int très retiré dans .sa «««r.vurede la rueNoliv-
DanuMieS'Champs, nu milieu de ses |iréeii'us0!)
collections, fuyant les compagnies mondaines, no
se plaisant ipi'eii la société des artistes qui vo-
n.'ilent lui iliinaiiiler non .seulement des sujets do
tableaux, mais di-s projets de statues el de mo-
ntniieids. I.i> sculpteur PIgalle peut eu lémoiKiier,
lui qui (léelurait liautoDicnl avoir roi;u de l'abbé
292
LA CHRONIQUE DES ARTS
Gougenot lo croquis do la statim ilo Louis XV à
Reims ot du mausolée du maréchal do Saxe à
Straslionrf;.
L'abbé Gougonol, par son voyage on Italie, ac-
complissail donc comme un pèlerinage aux sanc-
Luaires de la beauté. Sa mauvaise santé l'avait fait
liésiter longtemps. 11 avait la poitrine délicate;
dans sa dernière maladie, il avait craché le sang
et ses amis étaient inquiets. Mais, comme il lo
dit lui-même, le démon de la curiosité l'emporta,
et il se lança, comme à corps perdu, dans cette
a\enture lointaine.
Il na partait cependant pas seul. Un jeune ar-
tiste. « peintre do Bambochade », venait de se
révéler au Salon do 17&5. Ses tableaux y avaient
fait grand bruit et l'Académie de peinture ve-
nait de l'agréer : c'était Greuze.
L'abbé Gougenot, avec sa bonté prime sautière,
s'était aussitôt intéressé à ce jeune inconnu,
pauvre, qui manifestait tant de talent et, pour
premier témoignage de bienveillance, l'emmenait
en Italie. « Je compte le defTraïer pendant son
« vo}'age. écrit-il dans la première do ses lettres ;
« si, dans cette occasion, je rens quelque service
« aux Arts, j'en serai bien récompensé par le
« plaisir que j'aurai d'acquérir de nouvelles con-
« noissances avec un homme aussi éclairé ».
Cette bonté ne se démentit ni pendant le voyage,
ni dans la suite, bien que Greuze ait paru, plus
tard, oublier son premier protecteur. L'abbé et le
peintre partirent donc de compagnie.
Les trois lettres dont nous donnons ici une
analyse, forment les trois premières étapes du
voyage. La première, datée de Gronojjle, est con-
sacrée à la traversée de la France ; la seconde dé-
crit la ville de Turin; la troisième. Gènes. Elles
sont précédées d'un Avertissement qui explique
l'objet de ces Lettres ; « Ne pouvant satisfaire,
« en arrivant à Paris, à toutes les questions qu'on
« me faisait sur mon voiage d'Italie, et ma raé-
0 moire me fournissant à peine la prodigieuse
« quantité de choses qui m'ont passé sous la
s vue pendant onze cents lieues que j'ai parcou-
« rues dans l'espace de moins de dix mois, j'ai
0 pris le parti, tant pour oljliger quelques cu-
« rieux que pour me rappeler à moi-même les
« objets qui m'ont le plus frappé, de rassemliler
i( les Lettres que j'ai écrites à ce sujet à un ama-
« teur. Comme elles contiennent des noltcs
« exactes des principales choses que j'ai vues
n pendant mon volage, je crois qu'elles suffiront,
ti dans l'instant présent, pour satisfaire la curio-
« site des plus empres,sés et me donner le tems
<( de rédiger, dans mes momens de loisir, des
« mémoires très exacts et plus étendus. »
L'abbé Gougenot avait donc commencé, sous
forme de lettres une relation de son voyage. Les
trois premières seules ont été rédigées. Elles font
regretter que les occupations ou la maladie aient
empêché l'auteur de continuer un récit qui aurait
formé un des plus intéressants Voyages artisticjues
du xv!!!' siècle.
Voici donc l'abbé Gougenot et Greuze partis
de compagnie pour la terre des chefs-d'œuvre. La
première halte se fit à Fontainebleau. Le Palais
n'inspire à l'abbé qu'un enthousiasme médiocre ;
la Galerie du Primatice est si dégradée qu'on la
voit à peine ; quant aux fresques du Rosso, eUcs
sont d'un « goût barbare ». V'Slà tout.
A Dijon, visite aux tombeaux des ducs de
Bourgogne, alors placés dans la Chartreuse.
L'abbé Gougenot entend les ((Bourguignons» célé-
brera renvicesdeuxche.''s-d'œuvre; ils ne trouvent
rien de comparable ii la délicatesse du travail des
petits chartreux qui entourent lo mausob-o. Lui,
ne les trouve pas sans mérite, assurément ; mais,
avec beaucoup de sons, il leur préfère les grandes
ligures de Pliilippo le Hardi et de Jean sans Peur
et sa femme. Il y trouve de la simplicité et de
l'ampleur. Aujourd'hui, un pareil jugement est
l'évidence même ; en 1755, il fallait quelque har-
diesse d'espri,t à un académicien pour reconnaître
la valeur d'une œuvre du Moyen Age.
.\vant d'arriver à I^yon, Greuze s'arrêta à
Tournus où il passa quelques jours dans sa fa-
mille. Après avoir visité Lyon, puis la Grande
(jhartreuse, où il ne trouve d'ailleurs rien d'inté-
ressant, l'abbé Gougenot s'achemine vers Gre-
noble. Là, il est victime d'une petite mésaventure.
Pour mieux voir le pont de Clé, qui est d'une
seule arche, il veut descendre par le corps de garde
qui en défendait l'entrée. Là, on le soupçonne, on
l'arrête et on le mène au poste, une vraie tabagie
où il trouve soldats et caporal, tous pris de vin, et
s'amusant avec une femme. On les interroge sur
leurs intentions, on demande à l'abbé s'il n'est pas
ingénieur et, sur leurs réponses satisfaisantes, ils
sont relâchés tous deux. (( Si je me suis satisfait
en admirant le monument, M. Greuze ne s'est
pas moins diverti en volant dans ce poste mal
gardé une tabagie telle qu'il serait difficile d'en
trouver une semblable. » Ne croit-on pas voir la
description d'une de ces scènes de corps de garde
familière aux peintres anecdotiers du temps?
(A suivre.) Gaston Sciiéfer.
Le Sac du (( Tapitsiers pand » d'Anvers
en 1576
Ajinales de la Société cl' Archéologie de
Bruxelles (1804, IV« livr.)
Nous relevons un intéressant travail de M. F.
Donnet. L'auteur a découverl, dans les archives
communales d'Anvers, une série de curieux do-
cuments sur le pillage, en 1576, par les Espa-
gnols, du dèpiiit ■ anversois ' des tapissiers de
Bruxelles, d'Enghien et d'Audenarde. Anvers
était au xvi" siècle l'entrepôt de ces trois centres
de fabrication ; les tapisseries étaient déposées
par les fabricants dans une halle, qui fut cons-
truite en 1552 (démolie en 18;^9). M. F. Donneten
a publié un ancien dessin.
Ce Tapitsiers j^and fut ouvert en 1555 et dé-
fenses furent faites à tous les marchands de ven-
dre leurs tapisseries ailleurs que dans ce monu-
ment. Pendant le sac d'Anvers, les richesses
accumulées par les fabricants a.n 2)and furent li-
vrées à un pillage méthodique et raisonné. Un
capitaine espagnol, aidé de quelques soldats, en-
vahit le pand et s'empara des plus riches tapis-
series. Des marchands espagnols désignèrent aux
pillards les pièces de valeur et tout le butin fut
emporté dans la maison d'un associé, empaqueté,
ficelé et expédié à l'étranger afin d'être réalisé.
Les marchands anversois éclatèrent en réclama-
tions. Deux, seulement, avaient pu composer avec
les soldats espagnols et, moyennant rançon, re-
couvrer une partie de leur bien ; les autres adres-
ET DE LA CURIOSITÉ
293
sèrentaux magistrats de la ville du noiiilu'eiisr»
requêtes on ils détaillaient minutieusement les
jicrtes qu'ils avaient subies. Ainsi François Spie-
rinck réclamait, entre autres pièces, des tapis-se-
ries de Bruxelles représentant l'iiistoire de ïroie.
Martin Cordier, dépositaire de plusieurs tapis-
.sicrs, affirmait qu'on lui avait enlevé plus de
qualre-vinijt pièces, parmi lesquelles les histoires
de Jacob, d'Abraliam, de David, de Scrpion, etc.
Huit pièces de l'histoire d'Ab.salon avaient été
prises dans la boutique de Paul Maes.
Pierre Steurbaut avait perdu une tapisserie
d'Audcnarde, de 225 aunes, l'histoire d'Achab et
de .Iczabel, qu'il avait confiée à Martin Cordier.
De nombreux «boscaiges vanAudenarde» avaient
disparu. Le plus curieux de ces documents est
certainement la requête d'Amant Vrancx, agent
de divers fabricants, qui donne, avec la descrip-
tion des tapisseries dérobées, les marques de fa-
brique de 12 tapissiers. M. F. Donnet a repro-
duit ces marques, ce qui permettra de faire d'in-
téressantes identifications. Parmi ces tapisseries
volées, se trouvaient des « boscaiges n, do
Bruxelles, des histoires de David, d'Abraham,
de Nabolh et d'Achab, également de Bruxelles ;
des « boscaige » d'Enghien, etc.
Les documents permettent de savoir ce que de-
vinrent ces œuvres d'art après le pillage. I^a plu-
part fui immédiatement vendue i'i des courliers
espagnols. Aussitôt après la signature de la Pa-
cification de Gand, les échevins anversois cher-
chèrent k faire rentrer les marchands tapissiers
en possession des pièces volées Ils firent mettre
l'embargo sur toutes les marchandises des négo-
ciants espagnols, italiens et portugais établis à
Anvers et découvrirent certaines pièces recelées,
l'n des marchands pillés, Rpierinck, aidé par les
magistrats do la ville, déploya une rare énergie
pour recouvrer son bien ; il alla à Maestricht
pour racheter une chambre de tapisserie de l'his-
toire do Troie et put la faire saisir ;\ Flessingue, où
elle avait été envoyée pour être expédiée en Es-
pagne; plusieurs de ses tapisseries avaient déj.'i
été envoyées en fjOrraine ; en 1576 et en 1»7S, il
vint ii P;iris et fit faire plusieurs .saisies au nom
de ses confrères. Malgré les actives démarches
des marchands anversois et de leurs magistrats,
on ne parvint ft retrouver que quelques-unes des
pièces voli'es. Bien nombreuses doivent être en
France, et surtout en Espagne, les lapis.series
qui proviennent du pillage do IhlCt. M. F. Don-
ne! s'est coiitiMilè «l'analyser les documents (pi'il
a découverts ; a- serait une o'uvri! singulièrement
utile que de publier in exien.so toutes les descrip-
tions ([ui y sont données en extraits.
I'. MAiCKUOLLK.
REVUE DES REVUES
V L'Architecture {'i^ novembri'), Rostnurnlion,
par .\l. r.hiileau, de l'horloge Saint Jean, in Lyon.
Notice liistoriijue sur les divers donimuges .su-
bis par ce curii'ux inonunu'iit, qui date du \vi«
siècle, et :uir les rèpanilion.s souvent mal laites
(Joui il a été succossivenii'Ml l'ol.iei i'.,'ii,> M..rie,..
dont nous avons seulement la première partie, est
de M. Château lui-même.
X L'Art français (24 novembre). A l'occasion
de la lécente inauguration, à Poissy, de la statue
de Meissonicr, exposée par Frémiet au dernier
Salon, M. Firmin Javel a écrit sur le grand
maitre disparu, une causerie familière et anecdo-
tique d'un piquant intérêt.
Y La Construction moderne (27noTeiiibre).
Fin de la notice sur le Palais de justice do Brio-
lay (Maine-et-Loire).
Z L'Intermédiaire (20 novembre). On vient
do découvrii-, près de Xalliers (Vendée), en un
lieu appelé « l'Ilot des 'Vases », deux sépultu-
res gallo-romaines et, en outre de cuillers et
de monnaies, de nombreuses urnes en verre et
en terre. Il faut citer aussi un verre à boire, orné
de filigranes losanges en relief, une ampoule dont
la panse est formée de deux coquilles et une buire
en terre jaune. Sur la panse, cette inscription
gravée au couteau: AUMUTS. Note envoyée pa
M. Kené Vallelte, do Fonlenay-le-Comte.
* Journal de la Société d'Archéologie
Lorraine (1894, n«' 9 et lU). — M. !.. Kobert
sif^nale un fragment de panneau en terre cuite
vernissée qui fut trouvé dans les fouilles du chA-
toau de Mousson. Sur cette pièce, qui faisait peut-
être partie du revêtement mural d'une salle, se
lit le nom du céramiste : P.vvun el la date l.>17.
M. Ilirtius fait une rapide description des œuvres
d'art de l'église de Ghateauvoué.
V Annales de la Société d'Archéologie de
Bruxelles il.s.i'i. IV- Ijvr ) — Intéressante étude
sur la destruction des tapisseries du « pand »
d'Anvers, que notre collaborateur M. F. Miize-
roUo résume plus haut,
V — Dans les MiHaiiges, M. .1. Désirée iv-
pon<l aux objections faites à l'iuterprélalion qu'il
donnait ilu monogramme H B, surmonté d'une
barre horizontale, que l'on voit sur plusieurs
miniatures conservées A la Bibliothèque Uo
tlassel. M. .1. Destrée avait considéré ce nioiio-
gramine comiuo la signature d'un des mininlu-
risles ganto brugeois du nom d'Horebout. Frappé
par les affinités de stylo et de facture do ces mi-
niatures et do certaines do celles du bréviaire
(irimani, il n'avait pas hésité d'attribuer ces der-
nières ii'uvres ;\ un llorebout, (ièranl de liaml
alias Uèrard lloreboni, i|ui, d'après le téinoi-
giuigo de Mnrc-.\uloine, aurait travaillé l'k l'illu.s-
Iration du bréviaire. M. de Itaiidt avait présenté
des objections au sujet do l'idenlificalion du uio-
nogrammo et n'admettait pas qu'un artiste eiM
pu signer par deux lettres de son nom pal.-o-
nymlipie. Si. .1. Desiréo en a donné plusieurs
exemples.
... El Arte Dcoorntivo. — La promière li-
vraison de ce journal d'art mensuel vient de
paraître A llarcelone. Parmi les iirlides iju'il
renferme, signalons celui qui est ronsncn'- ;\ l'i'i"-
toriiiiio Coilinii Lirniiliii, un artiste «riginairo
lie ci'Iti' ville, qui depuis luie ipiin -lin.' .l'aimées.
904
LA CHRONIQUE DES ARTS
est fixé à Londres. M. (lodina La'ngliii, à la fois
ppintro et sculpteur, a exécuté, tant poursonpays
d'origine que pour l'Atigleterre, de nombreux Ira-
vaux décoratifs, notamment des peintures pour
l'TIôtel Continental et l'Hôtel Métropole, pour
MM. Lcopoldet Alfred de Rothscliild, Lord Fife,
Lady Somerset, pour l'Acadéniio royale espagnole
des Sciences et Arts, etc. Il a égalemi'nt fait des
cartons destinés à la manufacture royale de ta-
pisseries de Windsor et d'intéressantes imita-
tions de tapisseries gothiques dont VA"ti' Deco-
rntivo donne deux re|irodiictions.
* Athengeum (24 novembre). - Parmi les
nombreux ('liristmas boo/is qu'annonce ce journal,
nous notons : Les Madones de Raphacl et d'au-
tres grands maîtres, « un beau livre, magnifi-
quement illustré «, d'après les œuvres originales
de ces peintres et accompagné d'une Vie de Ra-
phaël, par K. Karoly.
-j- Kunst fur Aile (1" décembre 1894). M.
Cornélius Gurlilt publie, avec beaucoup d'illus-
trations, le commencement d'un article sur Max
Klinger, le peintre août M. Emile Michel a en-
tretenu nos l&ciiuva (Gazette des Beaux- Arts, 1"
mai 1894).
XX Zeitschrift fiir christliche Kunst
(VU" année, 5" et 6« livraisons). — Le 5" fasci-
cule contient, entre autres, la reproduction d'une
peinture murale très curieuse, découverte il y a
deux ans dans la chapelle du Saint-Esprit, à
Kempen, sur le Rhin : ■an Jugement dernier qm,
vu les caractères d'exécution, semble remonter à
la première moitié du xv" siècle. Un article l'ac-
compagne, dû à l'artiste qui fut chargé de re.=-
taurer la chapelle, Jl. Friedrich Sturamel.
O O Mittheilungen der K. K. Central-
Commission zur Erforschung und Erhal-
tung der Kunst und historichen Denkmseler
(;> livraison de 1894). — Xocli einige ^Vortl' iihcr
Riinkelstein. Sous ce titre, M. le D' Lind, ré-
dacteur en chef des Mittheilungen. revenant
après tant d'autres sur les célèbres fresques de ce
pittore-que château de Riinkelstein (qu'un acte de
munificence de l'empereur d'Autriche vient de
donner à la ville de Botzen), attire plus particu-
lièrement l'attention sur les peintures qui décorent
l'intérieur du bàliment faisant saillie dans la
cour, à gauche de l'entrée, et qui, se prêtant peu
à l'examen à cause de leur situation, ont été jus-
qu'ici moins remarquées ou étudiées que celles
des cycles de Tristan, de la Table-Ronde, etc.,
dans les autres parties du manoir. Ce sont d'abord
deux scènes de vénerie assez endommagées, puis
une scène de pèche plus importante, mais égale-
ment incomplète.
D'autres peintures ont encore souffert davantage
du temps et des dégradations : une chasse au cha-
mois, une chasse au cerf et deux autres dont on
ne peut plus reconaitre le sujet. Heureusement,
les deux fresques qui achèvent ce cycle ; des sei-
gneurs et des dames jouant à la balle, et d'autres
se livrant à une sorte de danse lente en se tenant
par la main, sont demeurées presque intactes et
fournissent les détails de mœurs et de costumes
les plus curieux. — Quatre dessins et une planche
en couleurs complètent cette de.scription et achè-
vent de mettre en relief la valeur artistique de
ces précieux ouvrages de l'école tyrolienne du
XIV' siècle.
— AUgemeine Kunst-Chronik (18i)4, liv. 20
et 21). — A l'occasion du 400" anniversaire du
maitre-chanteur nuroinbergeois Hans .Sachs,
V AUgemeine Kunst-Chronik a donné un rapide
aperçu de l'art et de la poésie à Nuremberg au
xvi» siècle. Plusieurs gravures accompagnent ces
quelques pages. Le portrait d'Hans Sachs, Agé
de 81 ans, est reproduit d'après une gravure de
Jost Amman, conservée au Musée de Nuremberg.
+ Kuntschronik (22 novombn). >L Th. Le-
vin donne la fin de l'article intitulé : L'Exposition
<le tableaux anciens à Ulrecht. A signaler : une
peinture signée Le Ducq et représentant les deux
jeunes de Wildt avec leurs chiens dans un paysage
boisé (n° 28'i) — les chiens seraient de Le Ducq,
le paysage de J. Moucheron et les personnages
d'en artiste influencé par Ter Borch, mais dont
le nom reste encore à trouver; — parmi les 54
tableaux inconnus de l'école hollandaise, les por-
traits de Joost van der Burcli et de sa femme
(n" 319 et 320); sons le numéro 411, de Antlionie
Palamcdesz, un portrait d'enfant qui compte entre
les meilleurs tableaux de l'exposition, etc.
+ Les couleurs égyptiennes qui, jusqu'à nos
jours, ont conservé une fraîcheur très vive, étaient
pour la plupart des couleurs minérales. Le Geicer-
behlatt fin- IVin'ttei/iberg fait, au sujet de leur
composition, les observations suivantes. La cou-
leur la plus employée avait un ton rouge brun
analogue à ce qu'on appelle le rouge de Pompéï ;
c'était un mélange d'oxyde de fer et d'argile au
grain très fin. Ou rendait sans doute l'oxyde de
fer utilisable par une trituration prolongée sous
l'eau, suivie de lavage, t'ourla couleur jaune, on
employait, outre le bronze d'or et l'or en feuilles,
l'oxyde de fer qu'on nuançait en y ajoutant des
quantités variables déterre glaise, de chaux, etc.
En chaulTant, on obtenait des tons brun ; en
mélangeant avec du rouge, des tons orange. Les
couleurs bleues se composai'ent de sel d'oxyde de
cuivre dissous dans du verre fondu. La finesse
du grain fait croire que le verre encore chaud
était versé dans l'eau froide et que la masse cas-
sante et fendillée ainsi obtenue était ensuite pul-
vérisée et lavée. Mais comme cette composition
devait adhérer dilficilement, il fallait sans
doute y joindre de la gomme ou quelque autre
matière collante. Coniiae couleur blanche, on
se servait de plâtre qui, coloré par une subs-
tance organique, pouvait être utilisé comme
rouge tendre. Ou suppose que cette substance
organique était le rouge garance, que les Egyp-
tiens savaient extraire de la racine de garance.
+ Lorsque la Commission d'art de Prusse tint
conseil, il y a quelques mois, les membres deman-
dèrent au ministère une augmentation à la somme
d'environ 300.000 m. allouée chaque année aux
beaux-arts. Ils donnaient comme prétexte ce fait
que la cession de la galerie Schack à Munich
causait à la vie artistique de Berlin un dommage
qui, peut-être, pouvait être compensé par une
augmentation du budget des beaux-arts. Quelque
ET DE LA CURIOSITÉ
295
temps après, chaque membre reçut du ministère
une It^ltre manifestant le méconlonlement qu'avait
causé à l'emp-îreur l'intrusion de la Commission
dans les affaires do la galerie ScUack.
BIBLIOGRAPHIE
Sommaire de la Gazette des Beaux- Arts du
1" décembre. — Dècoiiverlis du liulplns. par
Th. lloniolle; Louis Tocqué, par l'aul Mautz;
Charles Jacque, par Paul Leprieur; Le portrait
miniature en France, par Henri Bouchot ; Villore
Pisano, par Gustave Gruyer; Los Fresques de
Simon Vouct, à Wideville, par L. Uimier; Léon
Palustre, par Ary Renan; Le Commandeur.!. B.
de Uossi, par Eugène Mûntz; Bibliographie: pu-
blications des Maisons May-Motteroz (lib. et inip,
réunies) et Boussod et Valadon, par A. R. ; Bi-
bliographie des ouvrages publiés en France et ù
l'étranger sur les Beaux Arts et la curiosité pen-
dant le 2= semestre de 1894, par Paulin Teste.
Trois gravures hors texte : Aiitinoun, marbre
trouvé ù Delphes, héliogravure Dujardin ; Lisière
de bois, eau-forte originale de Charles Jacque ;
Kléber, d'après le portrait de Jean Guérin, plan-
che en couleurs, par A. Bertrand. Nombreuses
gravures dans le texte.
Malerei tincl Zeichnung, par Max Klingei\,
3» édition. — Leipzig, Eduurd Besold, 18'>j,
in-8».
Nous sommes heureux de signaler cette nou-
velle édition d'une intéressante brochure de
M. Max Klinger, à laquelle M. Emile Michel a
fait de fréquentes allusions, cette année même,
au cours de la belle élude publiée par lui dans
la Gazelle sur le maître allemand. Peintre, gra-
veur et sculpteur remarquable, M. Ivlinger n'est
pas moins digne de considération, quand il
aborde la langue et le domaine d'un Lossing. Il
est impossible de délinir avec plus de subtilité
profon !e qu'il ne le fait, ce qu'est en son essence
le dessin tel qu'il l'enlend, gravure aussi bien
que crayonnage, création quelle qu'elle soil, en
noir et blanc. L'oiiposanl à la pcinlure, il le com-
pare à la musique, c'esl-:i-dii'e au plus spirilua-
lisle des arts, à celui qui, pour se manifesliM-,
jiour éveiller en nous un monde de sentiments et
de i)ensées, a besoin du moins do matière. Inci
di'inment, bien des idées sont touchées ou des
opinions émises, qui mériteraient examen ; et, si
queUiuiM unes sont contestables ou exagérées, no-
tamment quand il s'agit du nu, cela n'oie rien A
lu portée du travail, ni ù la hauteur philoso-
phiiiue dont l'ouvragi' témoigne chez lo grand
artiste.
Lu librairie Mùller-Grote et llaumg;erti'l, à
lierlin, met eu vent; une nouvelle histoire grm'-
raie de l'art : Kiinstgesrhichtc, jiar M. Ai.wius
SiMiii.z, professeur i\ l'Univi'rsilé idleuntmlu do
Prague. L'auteur, Comme il l'annonce dans le
pi'ospoctus (pii accompagne la 1" livi'alson, a
voulu faire surtout un ouvrage de vulgarisation,
i\ la portée de tous ceux qui s'intéressent A l'art.
clair, bien illustré, et qu'on consulte souvent dans
la famille. Le premier fascicule, orné de très nom-
breuses gravures et accompagné de plusieurs
planches-spécimens de tout genre et bien Urées,
semble vouloir tenir ces promesses. Il paraîtra
dans l'espace de deux ans 30 livraisons sembla-
bles, devant former quatre volumes.
Tour du Monde. — 1768* livraison. — La Sicile,
impression du présent et du passé, par M. Gas-
ton Vuillier. —Treize dessins de M. G. Vuillier,
gravés par Rousseau, Devos, Florian, Ruffe, Clé-
ment-Bellenger.
Bureaux à la librairie Hachette et G", 79, bou-
levard Saint-Germain, Paris.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection Henri Baudot
Vente faite à Dijon du li au 2i novembre.
M' Bre.not, commissaire-priseur, MM. T.i<jisi
et Mvsso.s, experts. — Voici quelques-uns des
prix les plus importants :
3. Tableau de Jean Bellegambe, de Douai, La
Trinité; bois (II. 85, L. 02) : 4.'200. — 12. Broe-
dcrlam (Melchior), Triptyque sur fond doré, La
Trinité; sur les volets, les quatre Evangélisles ;
bois (H. 35, L, G6) : 9.000, ocheté par le Musée
de Cologne. — 32. Guillaume Mieris, Le Mar-
chand de marrons; toile (H. 5t5, L. 1 m. 3(5) :
I.IUO.
145. Portrait de jeune fille fPrintemps) pastel,
signé et daté en 1813, par C.laude lloin, et ]4tj du
même artiste. Portrait do jeune femme (.\utomne)
pastel, pendant du précédent : l.tiOO. — 153. In-
térieur de son atelier, par J. B. Lallemand, si-
gné ; toile du même artiste, pendant du précé-
dent. Intérieur de cuisine : 985. — 1G7. La Mu-
sique, i)ar J. Lepriuce; bois : 500. — 180. Portrait
de Phélvppeaux, conseiller garde des sceaux, par
H. Rigàud; toile : 2.500. — 20ti. Portrait d'une
jeune dame, pastel, par J. B. Perroneau : 2.350.
309. Diptyque, plaque consulaire en ivoire
sculpté du v siècle : 21.000 fr. acheté pour lo
Musée de Cluny. — 310. Olifant, x* siècle, ol son
étui en cuivre gravé : lil.ôOO. — 3J0. Coupe ovale
!\ rinceaux en ivoii'e sculpté, du xvii' siècle : 700.
— 402. Plaque cnloui'éo d'ornements ajourés, Li-
moges, xin' siècle, et 4li."i. Plaque analogue; ensem-
ble : 405. — 408. Grand reliquaire, cuivre doré,
pied émail champlevé ; Limoges, xm* siècle : 410.
430. Emairx peints de Limoges, Judas Machnbée,
de Colin, \vi' siècle ; plaque ronde; et 440. Autre
plaque, du même artiste, sirjet ; lo roi Arlhus,
ensemble: l.&tH). — 441. Jupiter, par J. de Court,
émail de Limoges, xvi* siècle : 2.tCi0, — 449. La
Sainti-Viorge et l'Enfaut Jésus, émail de J. Lau-
iliii, xvif siècle ; et 450. Saint-Joseph, deN. Lnu-
din : 800. — 480. Bncchus, stiiluello bronze gallo-
romaine : 3.200. — 503. Groupe do deux lutteurs,
en bronze xvi» siècle : 1.650. — 519. Armoire A
deux ciM'ps, noyer sculpté, il quatre portes et
quativ tiroirs, Inivail français du xvi* siècle ;
4.8v0. —500. Table à évonliiil, eu uoycr sculpté,
290
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
travail du xvi" sièclo : G55. — 597. Grand cuHVet
on fer, à lames ajourées, serrure et contre-forts
xv siècle : GOO.
G14. CoUetin on bronze repoussé ciselé et doré,
fin du xvi« siècle ou commencement du xvii' :
7.800.
7;î5. lîoilc à mouche, en nacre gravée, Gene-
viève de Brabant, xvin" siècle : 800. — 755.
Ceinture en argent des sires de Joinville,
XVI» siècle : G-jO.
1012. Retable d'au lel à Ijas-reliefs, alhâlrc .sur
bois, de la fin du xv' siècle, sujets religieux de la
Passion et autres ; provient de l'ancienne abbaye
de Gluny ; acheté par M. J. Egger : 5.750. —
1043. Deux groupes en terre cuile. faunes, nyui-
phes et amours, par Clodion : 1.451. — 1.058.
Les petits Dénicheurs, (erre cuite signée Lecomte
et datée de 1791 : 4.000.
1214. Gouache do Boucher, vue des environs
de Gharonton : 362. — 1258. Devinez? gravure
en couleur, signée Decourtis ; 800. — 1550. Fi-
bule or filigrane, ornée de piernes fines, et 1644.
Collection d'environ trois cents vases en terre
cuite, de formes et dimensions variées, le tout
acquis pour le Musée de Saint-Germain : 18.600.
NÉCROLOGIE
Antoine Rubinsteln
La musique russe vient de perdre son plus émi-
nent représentant : Antoine Eubinstein est mort
il y a quelques jours à Peterhof. Rien ne faisait
prévoir une fin si soudaine, car Rubinstein n'était
atteint d'aucune maladie, et c'est eu pleine vigueur
qu'il a été frappé. Sa carrière comme pianiste et
comme compositeur aura été extrêmement bril-
lante, mais c'est surtout comme interprète des
grands maîtres du piano que Eubinstein était
digne d'admiration.
Devant le clavier, alors que ses doigts faisaient
revivre la pensée de Beethoven ou de Scliumann,
il était incomparable, et plus d'un se rappelle
peut-être les séances qu'il donna, il y a quelques
années, à la salle Erard, séances qui transpor-
tèrent d'enthousiasme tous les artistes. Quand
Eubinstein commençait une des dernières so-
nates de Beethoven, on éprouvait plus que l'im-
pression de l'habileté d'un virtuose, plus même
que la sensation d'une exécution inspirée, on
comprenait qu'on assistait là à une évocation du
Génie et l'on courbait involontairement la tète
comme si Beethoven on personne eût été là et
eîit joué lui-même son œuvre. Ce furent des
heures inoubliables et maintenant que celui-là
n'est plus qui les suscita, maintenant que va dis-
paraître avec lui tout espoir de les voir renaître,
leur souvenir demeure encore le plus digne té-
moignage de nos regrets.
Rubinstein était né en 1829, en Russie, à
Wcchwotiacz, sur les frontières de la Bessa-
rabie.
Ses dispositions pour la musique se manifes-
tèrent de très bonne heure. Sa mère commença
à lui enseigner le piano dès sa sixième année.
Les progrès de l'enfant furent rapides et, à neuf
ans, il donnait, à Moscou, son premier concert.
En 1840, Rubinstein vint à Paris, avec son pro-
fesseur Villoing, sous la direction duquel sa mère
l'avait placé. Liszt entendit alors Rubinstein et
conseilla à son maître de le produire on Alle-
magne. 'Villoing suivit ce conseil ot fit entendre
Rubinstein, non seulement en Allemagne, mais
en Hollande, en Angleterre, en Suéde et en Danc-
marck. Rentré dans son pays en 1843, Rubinstein
continua à y donner des concerts jusqu'au mo-
ment où, sur le conseil de Meycrbeer, sa mère lui
fit commencer, avec Dehn. l'étude do la composi-
tion.
Comme compositeur, son talent ne se mani-
festa pas avec autant de soudaineté que comme
virtuose. Ce ne fut guère que vers sa vingtième
année, quand il était fixé à Berlin, que Rubins-
tL'in sentit se décider sa vocation. En 1848, fuyant
la révolution de Prusse, Rubinstein retourna en
Russie : c'est alors qu'il écrivit son premier
opéra. Dimitri du Don eut un brillant succès et
valut à son auteur la protection de la grande-du-
chesso Hélène. En dix ans, Rubinstein n'écrivit
pas moins de cinquante ouvrages, la plupart de
vastes proportions, dont quatre opéras, un ora-
torio et quatre symphonies. 11 avait, depuis,
beaucoup ajouté à la liste de ses œuvres et,
certainement, on doit le regarder comme un
des compositeurs les plus féconds de notre temps.
Rubinstein avait été anobli par le Tsar au mo-
ment de la fondation du Conservatoire de Saint-
Pétersbourg, dont il devint directeur. Son in-
fluence sur le mouvement artistique de son pays
fut dès lors prépondérante et il partagea avec
Tschaïkùwsky le sceptre de la musique officielle.
Il était en opposition ouverte avec toutes les
idées novatrices que la jeune école russe s'est
etl'orcé de faire prévaloir. 11 écrivit même un
livre sur les tendances conservatrices duquel il
est impossible de se méprendre : La Musique et
ses représentants. Wagner y est passablement
malmené. Rubinstein était chevalier de la Légion
d'honneur et correspondant de l'Institut, à la sec-
tion de musique de l'Académie des Beaux-Arts.
P. D.
M. Lucien Faucou, conservateur du Musée
Carnavalet, est mort avant-hier, emporté par une
pneumonie infectieuse. Il avait succédé l'année
dernière à M. Cousin.
Doué d'une rare activité, il avait entrepris une
nouvelle réorganisation des collections de la Ville
de Paris. M. Faucou dirigeait depuis plusieurs
années l'Intermédiaire des Clierclietirs et des
Curieux, où tant de questions d'art ont été élu-
cidées.
• -«-<08ï>-eî
CONCERT DU DIMANCHE 2 DÉCEMBRE
Châtelet. 8" concert Coloune, à 2 h. 1/2 :
Deuxième et dernière audition de Roméo et Ju-
liette, de Berlioz. Les soli seront chantés par
M»"= Auguez de Montalant, MM. Emile Engel et
Fournets, de l'Opéra.
Le gérant : G. ROUX.
Paris. — Imprimerie âo la Presse, 10, rue du Croissant. — Simart
N« :jx. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
8 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT It SAMEDI MATIN
Les ahonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et do la Curiosité.
Un an.
PAR! s ET DEPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
S fr
AVIS A MM. LES ABONNES
Pour éviter tout retard dans la récep-
tion de la livraison de janvier de la
G.\zi;Tri: L)|;s Bi;.\u\-Ains. nous vous rap-
pelons que l'abonnement doit être re-
nouvelé avant la fin du mois courant.
On s'abonne dans tous les bureaux de
poste de la France et de l'étranger, ou
en envoyant directement à l'Administra-
tion de la G\/i:i[i. un mandat poste de
60 fr. pour Paris, 64 fr. pour les dépar-
tements, 68 fr. pour l'étranger. Abonne-
ment semestriel à moitié des prix indi-
qués.
PROPOS DU JOUR
L'e.Kposilion d'art do Herlin .s'est dose sur
un coup de llu^iUre. L'cin|jen!ur, niodidant los
listes du jury des n'^coiiiponsos. a d(''corni'', di»
su propre aiiloritt'-, la grande niiHladli' d'or i\
une ai'tislo ipii> sos cunCivros vonaionl d'où-
hlior ou do mal appnS'ior. I,u pcrsonnalito d(!
lu Ix^noliciuirc, do la pauvre nioconnuo iini a
trouvo un tel cliaiupinn, n'i'st pas inli^ros-
santé; — (cein-ndani, ollo \w mms osl pas in-
connue; nous mms rappelons iiii'iiio ipi'ollo lit
appol d'aliord à la courtolsii' rrani;aisi> ot à
notri! Iiospilaliti^ ; mais ipTaii prinlomps dor-
nior ello laiii;a sa randidature aux plus lianlos
rocomponses dôcorm^os par les Salons frun-
(;ais, avoi- uno hiirdiosse si insulito ipic- la pa-
tience (échappa à la presse et à lu critiipio.) —
(Juanl k l'ai-l ilo M"" \V 1'.. vuiitil ou no vaulil
pas lu jiniiido miVlaillo .' l.a ipioslion mms pa-
rait tout nussi oisini.so. U'aillours, pour con-
fondre ses détracteurs et convaincre les in-
dilTérents comme nous, M=» P. fera de ses
a'uvresune e-\posilion particulière, non dans
les salles de l'Académie royale, mais, par dé-
cision impériale, dans la (ialerie Nationale,
qui ne s'ouvre d'habitude que pour des expo-
sitions collectives d'i ouvres d'artistes morts en
]iloine jrloire.
Le vrai enseignement qu'on doive tirer de
i-es ini.-idents, c'est que l'institution des mé-
dailles fut une néfaste chose et(|u'il est temps
de détruire cette antique superstition. Cette
histoire de lîerlin. celte liisloire d'Anvers, ([uc
nous racontions il y a un mois, doivent jeter
lo discrédit et le ridicule sur le système des
récompenses liiérarcliiques distrilmées à l'art.
L'ai'hai'ncniont cpiy di'veloppont les arlisles
anibilioii.x donne au combat pour la médaille
le i-araclèro d'un combat pour lu vie et pour
l'Iionneui'. or, il n'en est pas ainsi : les mé-
dailles vont ù ceux (|ui n'ont (las besoin de
fiapnor leur vie; les médailles coûtent ù lu
délicalesso dos artistes, à leur difjnilé, plus
qu'elles ne leur rapportent d'honneur pur.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
l.'Adiiiinislnilion dos HiNiuN-Arls a acheté, l'i
la vente Garnier, un tubloaii de Puvid qui
osl une ii'uvrc cupilale de l'Kciple françuiso du
cdmmoncomonl du siècle, el ilont l'acquisi-
tion, pour le Musée du Louvre, était vivement
soidiiiiléi' pur tous les umnteiirs. Ce tultlcuu
est connu sous lo nom de l'ovtrail lies tlames
Un 1(1 il lard, el u oh^ peint à Uru.vollos. durunl
l'o.vil ilu MUiiliv, c'eslàdin> enln^ 1815 el
1S2.'). 0.0 sont trois feiumos do grundeur nulu-
relie, vues à mi-corps, l'une vieille, assise; les
uulres. entre deux tl(;es, debout uupW's irello.
en ^rand .usIunK", avec capidi's A llours ol
échurpes d«> i-achemire, et tout le luxe un
|i,.M .■miIm iMiil ,1e 1m ItoslailIMliiin. l;ll>'SSonl
298
LA CHRONIQUE DES ARTS
assurément d'assez vilaines mi'-gères, sans
grAco, et sèches et pointues à plaisir; mais
l'artiste a su donner à leur laideur une telle
puissance, et une si étonnante intensité de
vie les anime, qu'il en a fait des types inou-
bliables. David, en tant que portraitiste, était
représenté au I.ouvre par les deux portraits,
d'un charme ravissant, de M°" Kécamier et de
M"'« Ghalfxrin, ]iar l'admirable Pie VU et par
son propre portrait; celui qui y va entrer
tiendra sa place à côté de ces chefs-d'œuvre,
et montrera l'artiste dans toute sa puissance.
Don Edouard André
M"" veuve Edouard André vient, en souvenir
de son mari, ancien président de l'Union cen-
trale des Arts décoratifs, de faire don au Mu-
sée des Arts décoratifs d'un magnifique bas-
relief en terre cuite émaillée d'Andréa délia
Robbia.
NOUVELLES
,j:*H< L'incident Eodin-Balzac s'est terminé
hier à la satisfaction des deux parties.
M. Aurélien Scholl, le nouveau président
de la Société des gens de lettres, et M. Rodin
se sont en peu de mots mis d'accord. M. Eodin
aura tout le temps qu'il désire pour terminer
son œuvre; et le jour où la maquette sera
terminée, l'artiste rentrera en possession de
la somme qu'il a déposée entre les mains du
notaire de la Société.
*** Au Musée de Cluny. — Le Ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts est
autorisé à accepter six objets d'art céramique
du di.x-huitième siècle, légués au Musée de
Cluny par M. Gournay et estimés 1.000 fr.,
ainsi que le portait de Gros par lui-même et
l'esquisse du tableau TAppe? des condamnés,
de Muller, légués par MuUer au Louvre et
estimés 3..500 fr.
:);*:ic La Société -populaife des Bean.v-Arts
a donné, vendredi soir, un banquet. Un grand
nombre d'artistes et d'hommes politiques
assistaient à cette fête : parmi les convives,
nous avons remarqué M. Leygues, ministre
de l'Instruction publique et des Beaux-Arts ;
M. Poincaré, ministre des finances ; MM.
Bourgeois, Eoujon, Rodin, Puvis de Cha-
vannes, Bonnat.
On sait que la Société populaire des Beaux-
Arts a pour but d'acheter chaque année, aux
difîérentes expositions, les oeuvres des jeunes
artistes qui paraissent mériter un encourage-
ment. Ces œuvres constituent ensuite autant
de lots qui sont tirés au sort entre les mem-
bres de la Société, chaque cotisation de 5 fr.
représentant un billet de loterie et donnant
droit de participer au tirage.
Quoique cette nouvelle organisation n'existe
que depuis peu de mois, la somme mmime
qu'elle exige do ses adhérents et les avan-
tages qu'elle leur offre lui ont valu dé-jà un
succès supérieur à toutes les espérances.
Académie des Inscriptions
Séance du i" décembre
Archéologie. — M. L. Cailletet, menibie de
l'Institut, présente à l'Académie, au nom de la
Siii-iété archéologique do ChùtilIon-sur-Seine
((jote-d'Oj'), divers oi)jets découverts à Vertillum,
cité gallo-romaine située aux environs de cette
ville.
La pi.ice la plus intéressante est un Bacchus,
enfant d'une rare beauté et d'une conservation
absolue. Cette pièce a été découverte ces jours-
derniers dans une couche de terre noire, mélangée
de débris de charbon, provenant de l'incendie qui
a détruit VerliUmn, vers le troisième siècle de
noire ère.
L'érnaillerie byzantine. — M. Gu.stave Schlura-
berger rappelle que, dans la séance du 28 sep-
tembre dernier, il a été offert à l'Académie, de
la part de M. A. de Zwenigorodoskoï, un exem-
plaire du splendide travail que cet érudit vient
de publiersurlesémauxbyzantinspar M. N. Kon-
dakow, un des plus distingués byzantinistes
russes.
La Gazette des Beaux-Arts consacrera une
étude spéciale à ce bel ouvrage.
Les fouilles de Délos. — Le reste de la séance a
été pris par la présentation faite par M. Couve,
élève de l'Ecole française d'A.thèaes, de plusieurs
photographies représentant des habitations pri-
vées mises à jour au cours des fouilles de Délos.
De nombreuses œuvres d'art ont été décou-
vertes dans ces maisons, entre autres, une statue
virile colossale d'époque romaine ; une statue
drapée féminine, dont la tète, de slyle praxitélien
est remarquablement délicate et fine ; enfin, et
surtout, une statue de Diadumène, dont la décou-
verte est capitale pour l'histoire de l'art grec ;
c'est la meilleure réplique connue du Diadumène
de Polyclète.
M. Heuzey signale l'importance capitale delà
découverte de celte réplique, qu'il juge très su-
périeure il celle de Vaison, conservée par le
British Muséum, et il exprime le désir qu'un
moidage en soit exécuté et envoj'é à Paris.
Académie des Sciences
Séance du 36 novembre .
M. aiilne-Edwards place sous les yeux de l'A-
cadémie les figurines en ivoire recueillies dans la
station quaternaire de Brassempouy (Landes).
Quelques-uns de ces objets, qui constituent de vé-
ritables petits portraits de tètes féminines gravés
dans l'ivoire A'elepJias primigenius, ont une
grande analogie avec cerlains spécimens de l'art
égyptien. Tous ces objets sont évidemment d'ori-
gine préhistorique, puisqu'ils ont été découverls
dans des foyers renfermant des débris d'animaux
ET DE LA CURIOSITÉ
299
disparus depuis de nos parages, le mammouth,
réléphant, etc.
M. Bertlielot se demande si ces gravures sur
ivoire (i.'elephas primigenins sont bien vraiment
préhistoriques. M. Milne-Edwards fait remarquer
que les ivoires, les figurines, les dessins ont été
découverts dans un gisement quaternaire bien
■déterminé géologiquement et au miljeu d'osse-
menls d'animaux préhistoriques.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 24 novembre
M. Théodore Dubois donne communication à
l'Académie de la notice qu'il u écrite sur la vie et
les œuvres de M. Gh. Gounod, son prédécesseur.
-^— ^X7n£1-^G5*S3v.£>'ï7^— »—
V^ PL I E T E s
Le Voyage en Italie de l'abbé Gougenot
(1V55)
TlîOIS LETTRES INÉDITES
{Suite et fin) (1)
Les voyageurs traversèrent les Alpes par le
Mont-Cenis, « portes par des hommes dans des
petits liranquarts dont le siège est d'osier, » et
Ûesceudirent en Italie, où ils trouvèrent un air
plus doux, .lusque-là, le voyage s'était passé le
mieux du monde : c'était une vraie promenade ;
mais, <i la sortie de Suzo, se place un incident
qui faillit couler la vie à l'abhé et à son compa-
gnon. Ici, le voyage cessa d'être une parlie do
plaisir et devenait une expédilion dangereuse pour
un homme de santé faible comme l'abbé Gougenot.
« A doux lieues et demie de Snze, nous pen-
« si\mes perdre la vie au milieu d'une inondation
« occasionnée lant par les pluies excessives qu'il
« avait fait depuis quelques jours que par ies
» lorrcns qui tumbnicnt des montagnes et par le
« débordement du Grave, petit ruisseau qui avait
Il cliang(5 son cours et dont les eaux couvroient
« de dislance en distance les chemins avec quan-
« tité do boue qu'il y avait app.irtée.
Il Après avoir passé plusieurs llaquos d'eau,
« nous nous IrouvAmes engagés dans une do ces
« llaquos si |)rol'ondo, que i'euu étant ti la huu-
" leur des moieux des mues, nous fûmes obligés
(I d'arrêter. Le cheval dû mon lai|unls s'aliallit
« sous lui ; celui de mon postillon en lit autant,
« et le cheval de volée ellVaié, ayant rompu ses
Il traits, fui se précipiter à dix pas de lA, dans la
« boue i>ii il fut pris comme une mouche dans de
« lu glu. Le cheval du postillon el celui de mon
Il laquais s'étaut relevés» eurent à .pielques |ias
« le même sort. Dan» le triste état où nous étioes
« réduits, nous appeliVmea du soconra. Les
« paysans nous jellèreiit des planches el des
« curdes, mais rien ne pouvait iiarveiiir jusqu'à
0 nous, l'endanl ce Innis, il pleuvait i\ verse ol
« les eaux croissaient, do sorte que penlant l'es-
(1) Vuir ta CVi/'OJii'/iitf th-s Afti <lii [«' ilécoinlii'O 1S\)1.
« pérance de tout secours, je mis sur moy tout
« l'argent que je puis rassembler, je donnai mes
« lettres de crédit à M. Greuze et m'èlant désa-
« biUc, je pris le parli de me jeter à l'eau avec
« M. Greuze. Mais étant donc orientés du costé
« que nous étions venus, quoique nous fussions
« comme dans une espèce de mer, nous fûmes
« assez heureux pour ne pas quitter le grand
« chemin que nous conservâmes en sondant avec
« nos cannes. Enfin, nous nous tirûmes d'affaire
« après avoir eu de l'eau et des boues au dessus
,: do la ceinture et avoir traversé deux cents pas
« au milieu de l'inondation. »
A peine sorti do là, l'abbé s'occupe de sauver
sa chaise de poste. Il trouve des paysans qui,
avec des bœufs, dégagent la chaise, sous une pluie
battante, pendant que Greuze se séchait plus
loin dans une caséine abandonnée. Enfin, ils ar-
rivent à Turin.
Après un tour dans la ville, l'abbé Gougenot
va visiter la Galerie du Roi, installée au Châ-
teau. Pendant qu'il examinait les tableaux sous
la conduite du comte di Grosso Cavallo, le Roi
entre dans la Galerie pour s'y promener. L'abbé
l'ayant reconnu veut se retirer avec Greuze,
mais le Roi aiipelle le comte, le prie de conduire
ses visiteurs parlout, et il rentre lui-même dans
son cabinet pour leur laisser plus do liberté.
Il On dit, ajoute l'abbé, que quand il peut n'être
« pas connu, il se plait à savoir, de la bouche dos
Il étrangers, leur sentiment sur les curiosités de
a son Palais. »
Les tableaux de cette Galerie, qui paraissent à
l'abbé être do la première classe, comme il le dit,
sont le portrait do Chiirles I" de Van Dyck, les
Enfcnts de Charles /",dumèmc. Jusqu'ici nous
sommes d'accord, mais il y ajoute la Femme
lii/'Jropiqiœ de Gérard Dov, et les Eléments de
lÀlbane. Il n'y a pas :\ se méprendre sur ces
jugements. L'auteur a pris soin, dans son Aver-
tissement, de prévenir le lecteur que les tableaux
do -I la première clas.-o du beau» sont marqués
d'uno étoile, de la seconde classe de deux étoiles,
et ainsi de suite. Or, les œuvres que nous venons
de citer sont signalées par une seule étoile. Ces
appréciations sont caractéristiques ; nous les re-
trouverons parlout. Elles dénoUnt, chez l'abbè
Gougenot, un instinct sur de l'art qui le mène droit
au chef-d'œuvre, nmis en même temps riiilluence
tyranniquo des idées A la mode de son temps,
c'esl-!i-dire l'amour du joli. C'est A elle iiilluenco.
fort naturelle assurément, que nous devons la
mention du l'.VIbano ft cOléJo Van Dyck. (.kichin,
dans sou Io.i/«.<;o rf'/'n/ic. exprime plus tard les
mêmes opinions, nniis plus èlroileuu'nt encore,
avec une sorte de parti pris jaloux, qui le pous-
.sera aux critiques les plus ridicules.
La Irnlsièmc lettre île l'abbo (iougenot est datiV
do tiênes. Les étoiles nous si-" il' "i •■ 'uii.-.o
étant de la premièrii beauté, un
de Puget, dans l'église de l'.arign . •'
rallie lant par l'allilude el le dessin que par la
vérili- des chairs » : puis, au palais Dunu/o, I^i
Mit'li'trhie do l'aul Vèronèse ; nu palais Italbi.
/,.( fi-imiif rie Viiii Vijch. Bien dit ; mais iV la
page suivante, nous trouvons dans In même ■
de beauté r.li/ii»)i W AVe. du (iiiide et di ^
ilnts du Valenlin. — Si ces Lettres so c iili-
huaient, nous aurions A renouveler, à chaque
étape, la mémo observation.
300
LA CIII'tONIQUE DES ARTS
Le mumiscril que nous avons sous les yeux
s'arrèle là. — Cepentlant on pourrail en do-
couvrii' la suiti» dans le Voyaçin d'un Fron-
çais en Italie par Lalandc. L'abbé (iougenol.
en mourant, avait laissé ses papiers à son
fi'ore, Georges Gougenot de Croissy. Celui-ci
confia toutes les notes sur l'Italie à Lalande, avec
mission do les revoir pour l'impression. Lalande
prolita de la candeur de Gougenot de Croissy
pour insérer dans le Voyage d'un Français en
Italie les notes de l'abbé Gougenot sur les Beaux-
Arts. — C'est ainsi qu'on trouve, dans ce Voyarje
d'un Français, rapportée dans des termes défi-
gurés, l'anecdole du Hoi de Sardaignc écoutant les
observations des étrangers sur les curiosités de
son palais. La description de Gérard Dov est
également la même dans notre manuscrit et dans
Lalande.
Celui-ci, d'ailleurs, n'avait pas hésité davantage
à copier des pages entières dans les deux vo-
lumes de Lettres d'Italie que lui avait conlié le
Président De Brosses.
C'est donc dans cette composition qu'il faut
chercher les jugements de l'abbé Gougenot sur
les œuvres d'art de l'Italie. Ils ne sont pas sans
valeur; tout au moins sont-ils sincères et ren-
seignés. A Rome, dit Lalande, il se fai.sait ac-
compagner dans ses visites aux monuments, d'un
peintre, d'un sculpteur, d'un architecte et d'un
antiquaire. Voilà qui suffit pour être informé.
Quant aux opinions, tout ce que nous savons de
l'abbé Gougenot nous permet d'afflrraer leur
franchise et même leur compétence. On n'y trouve
pas de réflexions dans le genre de celles de
Cochin, lequel, devant la Cène de Léonard do
Vinci, alors intacte et dans la fraîcheur char-
mante de sa coloration, écrit tranquillement sur
ses tablettes que la Cène « est eu général fort
dans le goût de Raphaël » et y découvre que « la
mam du saint .Jean a six doigts. » Et c'est
tout.
L'abbé Gougenot mourut eu 1767.
Gastox .Scuéfek.
TRIBUNAUX
Un regrettable différend est survenu, d'une part,
entre le statuaire Mercié, chargé de faire pour le
tombeau élevé par II. Osiris une reproduction
du Moïse, de Michel-Ange, et, d'autre part,
MM. DerviUé et C'», auxquels l'artiste avait com-
mandé le marbre nécessaire à l'exécution de l'œu-
vre. M. Mercié devait payer, tant pour la ma-
tière première que pour le travail des praticiens
et la pose de la statue sur le monument funèbre,
une somme de 8.000 francs. Il en avait déjà versé
4.OÛ0, quand il refusa de solder le reste, en se
plaignant que, vérification faite, le travail des
praticiens eût été mal fait. Il demandait, du reste,
une expertise pour faire la preuve des faits qu'il
articulait. Le Tribunal n'a pas admis ces conclu-
sions. Il a condamné, hier, M. Mercié à payer
les 4.0(K) francs restant dus à MM. DerviUé et iX".
REVUE DES REVUES
00 Revue de l'Art Chrétien (ISO'i, 'i' liv).—
M. .Iules llelbig étudie deux représentations de
la mort et de l'assomption de la Sainte Vierge,
une peinture de Fra Giovanni Angelico et un
dessin conservé au Mu.sée du Louvre. On sait
que ce d;ssin avait été attribué jusqu'à présent à
l'Ecole de Giolto. M. P. Durrieu a cru y recon-
naître une œuvre d'André Beauneveu, de Valen-
ciennes, !e célèbre peintre et sculpteur du roi
(jharles V et du duc de Berry. La présence
de saint .Jean-Baptiste, patron du duc, et de
saint Etienne, patron du diocèse de Bourges, ont
fait supposera M. P. Durrieu qu9 ce dessin avait
été exécuté sur la commande du duc de Berry.
MM. E. Mùnlz et R. de Lasteyrie ont fait quel-
ques ré.serves sur les conclusions de l'érudit con-
servateur du Musée du Louvre.
00 M, H. Chabeuf décrit les principaux mo-
numents de Bèze (Goted'Or) et M. E. Rupin si-
gnale un acte de vandalisme commis dans la
Corrèze, la démolition do l'église d'Ayen. Cet
intéressant spécimen de l'architecture du xiv siè-
cle a été vendu à un entrepreneur qui devait
utiliser les matériaux pour la construction d'une
nouvelle église. La partie inférieure de l'ancienne
église daterait de l'époque romane ; la porte
principale était ornée de penture en fer forgé du
xni" siècle. Un des contreforts, à l'angle sud-est
du chevet, avait été aménagé ponr servir do lan-
terne des morts ; entre les contreforts se trou-
vaient des enfeux. Tout a aujourd'hui disparu.
00 Mgr X. Barbier de Montault termine son
travail sur la justification archéologique des reli-
ques de sainte Cécile, conservées à Albi.
00 Dans les Mélanges de cette livraison nous
relevons les communications de A J. Helbig sur
un contrat du .\vi' siècle relatif à la construction
d'un retable pour l'église saint Vincent de Fettin,
près de Liège; de M. A. Brykczynski, sur un
retable de l'église de saint Florian à Cracovie ;
de M. L. Cloquet, sur la basilique N.-D. de la
Treille, actuellement en construction à Lille et de
M. L. Germain, sur les inscriptions des anciennes
cloches de Vilteaux (Gôte-d'Or).
00 Dans la Chronique se trouvent signalées
trois découvertes : la première, de fresques de la
fin du xiv» ou du commencement du xv» siècle,
dans la chapelle des tisserands à Gand ; la se-
conde, de deux stèles gallo-romaines encastrées
derrière le banc-d'œuvre de l'église de AVervlcq :
et la troisième, de sis plaques d'ardoise portant
des inscriptions tracées à la pointe (xiu' siècle) ;
certaines inscriptions donnent des recettes pour
guérir des maladies. Ces plaques ont été trou-
vées dans les fouilles faites au cours des travaux
pour la restauration de l'abbaye de ViUiers.
* Revue des Arts Décoratifs (octobre 1894).
— L'Exposition de lu Fleur. — JI, Victor Cham-
pier constate et explique l'insuccès de la récente
Exposition à la Galerie Georges Petit et adjure
l'Union Centrale des Arts décoratifs de reprendre
le programme de M. Falize pour organiser dans
ET DE LA. CURIOSITÉ
301
un cadre aij>iie d'elle, au Palais du l'Judustrie,
une complète exposition de la plante et de la
tlcur.
* Les Artistes de l'Industrie, sixième article
de M. E. Froment-lleurico consacré au regretté
Henri Cainorè (1830-180'i;, l'Iiabili) dessinateur de
pièces d'orfèvrerie et de joaillerie, dont on se rap-
pelle la brillante décoration pour la représenta-
tion de gala offerte à l'Opéra aux officiers de la
marine russe.
* L'Orfèvrerie américfiine à. l'Exposition de
Chicago de M. André Bouilhet, témoignant, mal-
gré certaines exagérations, d'un grand effort ar-
tistique.
* Le Musée des Arts décoratifs d'Harlem
par M. F. W. van Keden, qui insiste surtout sur
une école d'art décoratif adjointe à ce musée de-
puis 1879, comptant déjà deux cents élèves et
appelée à rendre les plus grande services à l'art
industriel hollandais.
Revue Encyclopédique (1" novembre 1894).
— Une des seules parties intéressantes de l'Expo-
sition du Livre était, sans nul doute, la section
rétrospective, avec ses types do reliures anciennes
et modernes, avec ses manuscrits, ses invitations,
ses titres de musique et de journaux, avec toute
cette imagerie cnrieust à laquelle le temps donne
jiresquc du style; M. (irand Carteret rappelle ce
que fut cette section, et par son texte et par les
illustrations qui l'accompagnent, reproductions
lidèles très ducunientaires et très variées. — Dans
le même numéro, des vues do la capitale do la
Corée, publiées à propos de la guerre sinojapo-
naise, révèlent l'architecliire de la ville et du pa-
lais do Séoul.
— La Correspondance historique et ar-
chéologique ilH'.l'i. Il" 11). — Mi'nlinnnuns nue
(luillaiice d'mi urfèvrc du xv siècle, Arumil de
lîoyriiel, pour la gravure des gran<ls et petits oi-
seaux du bailliage du duché de Valois et du comté
de Beaumonl-sur-Oise.
— Dans la Chronique, nous relcvon.s l'indi-
catim de deuxdécouverles: celle d'une mosaïque
galloromaine à Saint lît-rtrandileCumuiinges et
celle de divers objets de l'épuipu' préhistorique,
près rb' Kûtidettcs (Indro-et-Loiro).
D Revue do l'Art Français (IK!»i, liv. /-!)).—
Dans cilli^ llvraisiiii, .\l, l'.b. (iinonx doimo le
conunencement d'un travail sur les artistes lou-
lomiais ou ayant travaillé A Toubiii. I/auteur a
résumi'' les nombreux reMSeignemenl.s (|u'il a pui-
sés dans les Archives de Toulon, sur leur biogra-
phie et sur leurs divers lra\aux, L'ordre alpha-
ljèliqu(! a c'iè ailoptè. I,a i)remière notice concerne
le peiutri' .lusi'pli .\briibam el la dernière, Ii' pein-
tre .lacques Macadré. Meulionnons les articles
relatifs luix peintres .Iran Maplisle de la lioso
(11)12? — ViVTi) ; ,Iac(pies de l'Vuquières, né à .\n-
vei>s vers l.'jSO el mort à Paris vers lti.'>i) ; Nicolas
Levray (niorl à 'l'oulun en liiîH) ; l't au sciilpleiir
Raymond I,angueneu\, dil liomhaud l.nugenu,
né on l'Iandre en 11138 e( murt à Toulon en 1718.
O L'Iutormédiaire des Chercheurs (.'10 n >-
vembre). — On vient de découvrir dans la ban-
lieue de Pompéi, à Pianella-Setleimini, une mai-
son ensevelie depuis l'an 79. en même temps que
Pompéi, llerculanuni. Stable, composée de plu-
sieurs pièces, dont trois salles do bain avec bai-
gnoires en marbre sculpté, appareil de chaufîage,
tuyaulage, etc. C'est Tinstallalion de ce genre la
plus complète qu'on ait trouvée jusqu'à présent.
Une curiosité de la découverte, c'est que la mai-
son exhumée a gardé son toit, lequel mesure 14
mètres, circonstiince unique, en quelque sorte, de-
puis qu'on fou lie les vieilles cendres du Vésuve.
+ Athenaeum (l" décembre 189i). — Compte
rendu d'un ouvrage fort critiqué, d'ailleurs, de
M. James L. Thoruely, sur les Monuments en
bronze du Lancashire et du Theshire. avec
notices sur les personnages représentés.
— The Magazine of Art (Décembre 1894). —
Le premier article de ce numéro est consacré à
la collection de M. A. .T. Kirkpatrick, président de
Vlnstilute of Fine Arts, de Glasgow. On y trouve
réunis, grâce h l'éclectisme intelligent du savant
collectionneur, les noms des principaux maîtres
des écobs modernes de France, d'.Vngleterre et
d'.\llemagne.
= Une intéressante étude, signée SehvinJmage,
nous apprend le nom — peu connu en France —
de M. Thomas Ilope Mclachian, qui, à en juger
par les reproductions que le M";ia»ine of Art
donne de ses o/uvres, nous semble être un paysa-
giste et un aninuilier de grand talent. Sans vou-
loir mettre eu doute l'incontestable originalité de
l'artiste, son biographe estime qu'il a dA u s'im-
prégner fortement de la manière de Mason, de Cc-
lil Lawson el de Millet. »
= Notre confrère V. Champier termine son
étude sur la Société anglaise des « Aris et Mé-
tiers r. et nous montre les elVorls constants do nos
voisins pour arrivera un style original, et satis-
faisant aux exigences du « confort » moderne.
Alors (|ue, chez nous, les ouvriers d'art se traî-
nent servilement dans l'ornière des siècles passés,
de l'antre coté de la Matu'he ch.acun cherche des
combinaisons nouvelles do formes, des harmonies
do couleurs inédiles. (les essais no sont pas
toujours couronnés de succès ; ils témoignent
loutifois d'une fécondité d'invention qu'on sou-
baiter.iil vuir dans notre paya. Il est vrai que, en
.\ngleterre, les plus grands maîtres no dédaignent
pas, dans leurs moments do loisir, tlo faire le
modèle d'iuie reliure ou le cnrion d'un vitrail.
— Sous ce titre : La Sculpture de l'Année,
M. Claude Phillips exnniino loi leuvres sculptées
ou modelées, exposée.s on I89i, tant aux doux
.Salons do l'aris ipi'ïi Tex position do T.Vcadémio
Uoyale de l.oiulros. l'arn\i ces dernières, ses
Hympalhies vont surtout i\ un huslo, do lournuro
Ibuiiiline. de M. K. Ouslow Foiil, à un fiiurlieur,
de M, llamo 'Thoruycrofl, et à un projet ilo (om-
beau pour le feu duo do GInroncc, do M. Alfred
tiilberl.
Parmi les nombreuses ilhislralions qui ornent
ce numéro, sigi.alons une eauf>>rlo do M. Miicbeth-
Itaeburn, d'.iprAsIe charmant tableau do Niillais :
h'ruillc.t il' A n.'Diiiii ;
302
LA CHRONIQUE DES ARTS
= The Studio (15 novembre). — En tôle de la
livraison, M. Octave Uzaime consacre un long
article à JiiKjcne Grasset et ù, l'art déi'ornlif en
France. Notre confrère parisien prosente au pu-
blic anglais l'artiste cliorciieur el personnel, que
de récentes expositions ont chez nous pleinement
mis (n relief. Dix-neuf illustrations do choix
accompagnent cette otudo, dont on a pu, il y a
■quelques mois, apprécier la substance dans la
Plume. M. Octave Uzannc termine son début de
collaboration au Studio par la ])romesse d'autres
excursions dans le domaine artistique. Nous les
.suivrons avec intérêt.
= M'"» Johnstone traite des .4rt.i et métiers en
province, à propos de la nouvelle Société « Arts
and crafts », fondée pour encourager les Arts
décoralifs. Sous le titre de : ie«re d'une femme
d'artiste, M»'" BoU décrit on do spirituelles pages,
illustrées par son mari, la pittoresque ville de
Dinan. Un peintre, M. Alfred Hartley, formule
de judicieuses Considérations sur la photogra-
phie, avec trois planches à l'appui. M. Gérard
Harry commente le monument élevé, cet été à
Bruxelles, en l'honneur du littérateur belge,
Charles de Coster.
:= La planche hors texte du numéro est le fac-
similé en couleurs d'un gracieux pastel « A tra-
vers les âges », spécialement dessiné pour le
Studio, par Fernand Khnofif. A noter encore,
parmi les illustrations : une Elude de femme, par
Mortiraer Menpes; un suijtt Georges, de Frémiet
(statuette de bronze exposée acluellement à Lon-
dres) ; un Hamlet, du jeune peintre anglais Fi'ank
Richards : deux Ex libris de R. Anning Bell ; et
la série des 12 compositions primées dans le
concours de dessin ouvert par le Studio pour
l'exécution d'un modèle de frise.
0 The Art Journal (Décembre 1S04). Eugène
Delacroix, par Claude Phillips. — Cette courte
analyse de la vie et de l'œuvre de Delacroix ne
fait que résumer les études consacrées à ce maître
par les écrivains français, Charles Blanc, Paul
Manlz, Burty, Chesneau, etc. M. Phillips insiste
toutefois sur l'intluence incontestable qu'exerça
sur le grand peintre romantique l'étude de cer-
tains maîtres anglais, comme Conslable et Bo-
nington, et fait lemarquer que, dans son Sarda-
napale, en particulier « la robuste fraîcheur des
carnations et la chaude transparence des ombres
procèdent plutôt de l'Ecole anglaise que de celle
de Rubens. »
0 II n'y a pas longtemps que M. 'Whistler est
classé parmi les premiers artistes contemporains.
h'Art-.Toiirniil consacre à ce maiire, longtemps
contesté, unarticle qu'accompagnent les reproduc-
tions de deux de ses meilleures œuvres : le por-
trait du coude R. de Montesquieu, et une certaine
« little vvhite girl n qui, croyons-nous, n'a jamais
été exposée en France. M. Whistler qui est, comme
on sait, un graveur de premier ordre, a, pour le
moment, abandonné le burin pour se (onsacrer à
la lithographie.
Dans ce nouvel art, M. Whistler a fait des cho-
ses charmantes comme ces « Bébés au Luxem-
bourg », œuvre délicate et spirituelle, que le jour-
nal anglais reproduit également.
O « Que de choses dans un menuet », disait
Ve-stris ; VÂrl Journal nous donne une histoire de
cette danse gracieuse qu'il illustre d'après les ta-
bleaux qu'elle a inspirés à différents arlisles. Cela
lui est un prétexte à reproduire le « Bal .cous une
crdonnade », de Walteau, cette perle du Musée de
Duhvich.
0 A signaler encore, VArt au Cambodge, une
étude sur la collection Henry Tate, pour laquelle
on va construire à Londres un musée, qui sera
le noyau d'une galerie d'art anglais moderne, et
enfin, un article consacré au musée d'Hobart
(Tasmanie !) Qui croirait que dans ces lointains
[larages on s'occupe d'art? Le Musée d'Hobart
possède, parait-il, plus d'une œuvre intéressante,
et la terre de Van Dionien peut s'enorgueillir de
posséder au moins un artiste indigène. C'est un
paysagiste du nom de AV. C. Piguenit, qu'a ju.s-
qu'ici retenu dans Fon jjays la douceur de .son
climat et la très réelle beauté de ses sites.
XThe Ceatury iUustrated (Novembre 1894).
— M. O. van Renssclaer étudie très conscien-
cieusement l'ouvrage do M"" .Schuyler van Rens-
sclaer, les Eglises de Provence, illustré par
JI. Joseph Pennell. L'auteur parcourt la riante
contrée en signalant, tour à tour, les monuments
rencontrés sur la route, dont quelques-uns sont
reproduits avec une spirituelle élégance, notam-
ment le porche do la cathédrale de Xotre-Dame-
des-Doms, à .\Yignon, et les plus intéressantes
parties de Saint-'Irophime d'Arles et de Saint-
Gilles, chefs-d'œuvre de « cette merveilleuse école
de sculpture provençale».
X Dans la même livraison, une Vie de Xapo-
léon Bonapa-te par M. William M. Sloane (pre-
mière partie: Enfance et Jeunesse) très documentée
et ornée de fort jolies illustrations, telles que
les portraits de Charles Bonaparte (d'après Gi-
rodet); de Letizia; de Bonaparte à seize ans,
d'après une esquisse à deux crayons, faite par
un camarade (Musée du Louvre); de Bonaparte
lieutenant d'arlillerie (d'après Greuze); et diverses
scènes de l'enfance et de la jeunesse du conqué-
rant (d'après nos peintres modernes).
X Reproduction du beau, portrait de Paul
Potter par van der Helst, du Musée de la Haye :
et à ce propos quelques notes substantielles de
JI. T. Cote sur van der Helst.
V Zeitschrift fiir ohristliche Kunst (VI1« an-
née, G« livraison). — Un article de M. Schnûlgen,
directeur de la Revue, accompagne une planche re-
présentant un beau parement d'autel brodé, du
commencement de la Renaissance, appartenant à
la cathédrale de Cologne, et dont le sujet principal
e.sl VArhre de .Tessê.
V Encore une peinture murale du xv siècle dé-
gagée du badigeon sous lequel elle était ensevelie :
c'est à Wismar (Mecklembourg), dans l'église de
Saint-Jùrgen, et il s'agit d'une Madone debout
portant l'Enfant Jésus et accompagnée de sainte
Barbe et de sainte Dorothée. L'onivre est d'un
beau style et très importante pour l'histoire de
l'art dans le nord de l'Allemagne, à en juger par
un dessin fait lors de sa découverte et accompa-
gnant l'article de M. F. Crull ; mais il y manquait
les parties les plus intéressantes, l'artiste s'étant
ET DE LA CURIOSITE
303
bornJ, pour les figures et les mains, à enin(ii<iupr
les conlours. Une restauration, exécutée en dépit
des interdictions, s'est proposée de compléter cette
lacune, mais semble, comme malheureusement la
plupart du temps, avoir produit peu de bons ré-
sultats.
V Le Velu»! Templi. — Combien savent au-
jourd'hui ce qu'était cet ornement d'église appelé
aussi par les Allemands « Voile de Jtiûne » ou
« Voile de Carême» ? A part quelques exceptions
isolées, la France, l'Italie, les Pays-Bas, l'Autri-
che et l'Allemagne en ont perdu l'usage : seule,
dans toute la France, Notre-Dame de Paris l'a
conservé, et cependant, autrefois, il était partout
usité. C'était un voile qu'on suspendait au de-
vant de la croix triomphale, placée d'ordinaire
sur une arcade, à Fentrée du chœur, et qui de-
vait la cacher, ainsi que le sanctuaire, pendant
le Carême, comme on a coutume encore de le faire
pour les Crucifix pendant le temps de la Passion.
Il symbolisait le voile du temple de Jérusalem,
qui se déchira à la mort de Jésus-Christ, et le
Vendredi-Saint, au moment où l'on clianlait : Et
vélum templi sursiim est, on le laissait tom-
ber. Ce voile était de toile ou de soie, et assez
souvent décoré de peintures ou de broderies re-
présentant d'ordinaire Jésus-Clirist en croix, en-
tre Marie et saint Jean, parfois aussi les instru-
ments et des scènes de la Passion et, au bas, des
inscriptions et les armes des donateurs ; tels, en-
tre autres, les riches voiles de la cathédrale de
Salishury (1214), de la cathédrale d'Auxerre (com-
mencement du XIV" siècle), un autre au musée de
Zittaii (en Saxe), et plusieurs dans le diocèse
de Mûnsler, sur lesquels s'étend particulièrement
M. C. A. Savels dans sou intéressant article, qui
est accompagné de deux belles reproductions.
X Die Graphischen Kiinste (XVII" année,
0" livraison). — O fasrii-ule est luut entier con-
sacré à la suit»; des savantes éludes de M. Bode
sur la galerie Lieclitenslein, à Vienne; Il aborde
cotte fois les « petits maîtres hollandais du xvn"
siècle » qui s'y trouvent en si grand nombre.
Quelques-uns. parmi eux, sont mémo do grands
maîtres, tel F. liais, qui y est représenté par un
si superbe portrait, déj:i connu depuis longtemps
des lecteurs de la Gazette (V. article do \V. Bûr-
ger, en mai 18i>8). Aiirès lui et le pilit groupe do
portraitistes «[u'il domine, M. Bode passe en n-
vuo les ptiiiires do geiirii : A. Van Oslade. ti Dow
(dont lu prince de Diochlonslein vient d'acquérir
un charmant tableau : Jeune /ille à une fenê-
tre); N. Macs (avec la Coiitiirièfe, ajoutée ilerniè-
rjmeiit aussi à la colli^tion); C ter Borch, avec
trois portraits récemment, achetés ; Jun Steun,
dont la Lettre (un ravissant tableau c|ue permet
d'apprécier une belle eau-forte do M. Kaisor). et
le lliiceitr, sont aussi deux nouvelles acipiisi-
lions, «'(c. Puis la peinture depaysano. riclirniint
représentée par plusieurs centuinrs de toili s de
près de XO niailri's dlIVérenls, parmi les(|uels: S
de Vlieger, Willem et Adiiin van île Velile, .\.
Cuyp (iliint une inagislrale eauforledo M. Unger
ropriiduit une des marines), l'Ii. Wouvermau,
qu'on pc'iil éluilier ici dans tout son développe-
ment; llobbém.i, avec douxteiivres hors ligui', il
enlin le plus grand de tous : Ifuysdnèl, diuit
un gland paysage do forêt est venu eiuicliir In
galerie.
— Kunstchronik ("^9 novembre). — M. Robert
Stiassny jioursuil son étude sur Baldiing Grien.
C'est entre 1511 et 1.51/, pendant son séjour à Fri-
bourg en Brisgau, que se place sa plus grand*
activité artistique.
De cette époque datent, oulro ses travaux à la
cathédrale, un petit tableau représentant la sainte
Trinité entre la Vierge et saint Egydius, puis la
série de portraits des princes badois.
■\- Allgemeine Kunstchronik (1" novembre).
Art Espatjnol, par .M. K. Berger qui fait, en
quelques colonnes, l'hisloire de l'art en Espa-
gne et constate que, à l'enconlro de ce qui s'est
passé dans le reste de l'Europe, les produc-
tions artistiques de ce pays n'ont eu que fort
tard — au xvii" siècle — un caractère national.
Encore n'y a-t-il pas eu, du xvii" siècle à no»
jours, un développement continu, et même la
peinture seule porte une marque vraiment espa-
gnole. Les illustrfitions jointes à l'article sont
tirées de l'ouvrage de luxe publié par la maison
Wœrl de Wur/burg et intitulé : l'Espagne en
paroles et tableaux.
-f- Lettres d'art. — Coup d'œil rétrospectif sur
l'exposition artistique de Leuiberg. — M. Nirens-
tcin dresse rapidement l'inventaire de l'exposition
dont nous nous proposons d'entretenir prochai-
nement nos lecteurs.
-j- L'Ej-positioH de yriteures à la manière
noire, à Vienne. — Cette exposition ne contient
pas moins de 595 pièces. Il y a là des œuvres de
premier ordre, parmi lesquelles on peut citer : le
groupe do l'empereur François I" et do Marie-
'l'hérèso avec leuis enfants, par J.-G. Unid, d'a-
près Meytens ; « Filles de chambre viennoises »
par J. Jacobi, d'après Œllenhainz (1785) : o Le
bourreau tenant la tète de saint Jean » par le
prince Uiiprecht, d'après Bibera, etc. Bref, celle
exposition est du plus haut intérêt au double
point de vue historique et artistique.
MOUVEMENT DES ARTS
Vente Henri Garuier
La vente des tableaux modernes, aquarelles,
pastels et dessins dépendant do la fiilUilo llonri
tiarnier, faite les !} et \ décembre par M" M.vn-
1.10 et (^iiBVALi.iiiii. MM. l>'Kn,vi., Pktit, M vnnueim
et lli.oi.iii:, a prixluit 711.784 fr.
Tnhlenii.r. — 'i. Boudin. Maisons blnnchos: l.OUO;
et 3. l,a Maro : \.M). —\. Cabat. Pont-Aven : «.
8. Corot. I.'Knfanl pêcheur: 17.5(W; 9. Soleil
ciiuchanl : (;.'i(Kl ; 1(1. S.uivonir. (Opliêlio): 13,<X)0:
11. Crique île la Mêdilorranoo : '.\.m>. lit. Le
Moulin i\ eun : l.dOO; U. LKIaiw : 7.100; 15.
Pay."iigo : 8.1*); 1(1. Le Vallon do l'.liAlillon-sur-
Seino : 0.500; et 17. Le Lac : 1.850. — 10.
Courbet (C.). Le liopo» : ;i.VV)0. — 21. Daubi-
gny. I.'Oiso, i\ Triol : i">.fi(X); 23. Los Bords do
l'Kiso ; yo.OOO ; •,' (, Pêchousos d'écrovissos : i.'iM :
2A. La Maison du piintiv ; M. 100 ; ^>. I^' Kaviu
d'Oplevoz ; •l.lOO; 'M. La Clairière : 2. l'A) ; 27.
80i
LA CHRONIQUE DES ARTS ET UE LA CURIOSITÉ
Cour de l'ermc, à Villervillu : 7.000 ; 28. Les
Fourneaux, près de Granville : 1 .020 ; 29. L'an-
cien (jLiai de lîercy : 620 ; ;iO. La Seine, à Bezons :
7.200 ;3L Laveuses : 50.000; el 32. Lever d.>
lune : 020. — 'iO Dauiiiier. Les Curieux ,'i l'éla-
lalage : 2.900. — -'iL David. Porlraits de
femmes : 12.000. — 42. Dccanips. Le Kepos des
terrassiers : 5.100. — 43. Delacroix (Eii(?éne).
Jésus sur le lac do Génésarelli : 9.700 ; el 44. Da-
niel : 5.100.
45. Diaz, La Forêt ds Fonlaiuelilcau ; 6.250 ;
46. La Mare aux Cerfs : 4.400 ; 47. Mare en
forêt : 15.000 ; et 48. Mêrc et Enfants : 6.8(KJ.
49. Diipré (Jules). Le Pêcheur : 20.000; et 50.
Le Pont de bois : 'i.OOO. — 52. Fromentin (Eu-
gène). La Chasse au faucon : 15.000 ; 53. Chasse
à la gazelle: 9.000; et 54. Le Départ pour la
chasse : 5.000.
55. Gudin. Calme en mer : 145. — 56. Ilébei'l.
Vierge : 270. — 57. Ingres. Portrait de Dartolini :
13.200. — 58. Isaboy. Retour de chasse : 9.100;
et 59. Village au bord de la mer : 5. 400. — 00.
Knvff (<le). La lUvicre : 500. — 01. Jlanct. Nana :
9.000.
62. Marilhat. Les Buffles: 1.010; et &i. La
Gondole : 1.350.
65. Meissonier. Charles I" : 11.000 ; 66. Le
Dante : 14.000 ; et 67. Soliman : 2.700.
G'.). Millet (J.-F.). Les Oies : 38.200; 70. ÎMou-
tons dans un sentier : 35.500 ; et 71. La Herse :
75.1100. — 72. Prud'hon. L'impératrice José-
phine : 8.900.
73. Rousseau (Théodore). Paysage. (Soleil cou-
chanl) : 12.100; 74. L'Automne : 6.000; et 75.
Le Printemps : 6.000. — 76. Stevens (Alfred).
Retour du bal : 5.100 : 77. Au bord de la mer :
1.100 : et 78. La Mer à Biarritz : 980.
79. Troyon. Pâturages sur les bords de la
Touque : 30.000: bO. Paysage normand : 27.000;
et 81. Cour de ferme : 8!! 800.
84. VoUon. Tête de chevreuil : 245 ; 85. Fleurs
et fruits : 3.150; et 86. Fruits d'Orient : 1.950.
— 88. Ziem. La Cannebière : 15.400; 89. Jardins
publics, à Venise : 3.100: 90. Palais des Doges,
Venise : 2.800; et 91. Place Saint-Marc, Venise :
3.700.
Aquarelles. — 94. Meissonier. ISOÔ (première
escjuisse) : 5.10<3.
Pastels. — 95. Chérct (J.). Carnaval : 520. —
06. Forain (J.-L.). Une Soirée : 415.
Dessins. — 98. Boucher. La petite Fermière :
et 09. Le petit Pêcheur : 1.23'\
115. Daubigny. Un marais : 350.
138. Ingres. Portrait de M. Fourreau : l.lOO:
139. Portrait d'homme : 2.3li0: 140. Portrait
d'homme : 1.500; et 141. Gabrielle Fourreau :
2.120.
142. Meis.sonier. La Lecture chez Diderot :
l.:350.
143 Millet (J.-F.). La jeune Bergère : 9.000.
Atelier de feu E. Renouf
La vente de l'atelier de feu E. Renouf, faite le
30 novembre, par M" P. Ciiev-U-lier et M. Petit,
a produit -49.726 francs.
CONCERTS DU D:M.\.\i;1I1-; 9 DECEMBRE
Conservatoire (2 h.) : Symphonie en Ht uii-
iieur (Beitliovtn); Ave verum (Mozarl) ; 6i«i7C(--
twe de Mélusine (Mendelssobn); Gloria Patri,
d'iuble cliieur sans accompagnement (Palestrina):
■'li" aymphonie en si bémol (Haydn). Le concert
sera dirigé par il. Paul l'airariel .
Chàtelet. 9' Concert Colonne (3 h. 1/4). —
Cycle Berlioz. Ottverlure des Fruncs-Juyes. Le
jeune pâtre breton. Rêverie et Caprice. La
Captive. Requiem : 1 . Requiem et Kyrie ; 2. Dies
irœ ; Tuba mirurn; 3. Qttid sum miser: 4. Rex
trernende; 5. Quœrens me; 6. Lacrymosa;
7. Offertoire; 8. Hostias et preces; 9. Sanctus
Dell s Sabaoth: 10. Agnus Dei. Interprètes:
Mlle Planes, MM. Warnibrod', G. Rémv.
L'HIVER AUX PYRÉNÉES
.\RCACIIO.\, P.\l, BURRIT/., dont le succès
s'affirme d'année en année, sont de plus en plus
fréquentées.
Pour s'y rendre, ne trouve-t-on pas des facilités
exceptionnelles comme rapidité du trajet, confor-
table des voitures et réductions sur les prix des
tarifs?
Ainsi, le trajet de Paris à Pau, Biarritz, etc.,
près de 200 lieues, peut être effectué en 15 heures
environ.
Indépendamment du train de luxe, le train qui
part de Paris (gare d'Orléans) à 10 h. 22 m. du
soir, comporte deux voitures de 1" classe qui
circulent : l'une entre Paris et Pau, l'autre entre
P*is et Biarritz et vice versa; ces voilures ont
habituellement un compartiment do lits toilette,
si apprécié des voyageurs. Une voiture semblable
circule également entre Paris et Arcachou et vice
versa; cette voiture est attelée- au train rapide
partant de Paris (gare d'Oi'léans) à 9 h. 15 m.
du matin.
Les réductions de prix peuvent èlre réalisées
par les combinaisons suivantes :
1» Billets d'aller et retour de famille, réduits
de 20 0/0 à 40 0/0, suivant le nombre do per-
sonnes, valables 33 jours.
2° Billets d'aller et retour indivitluels, avec ré-
duction de 25 0,0 en 1" classe et de 20 0/0 en
2' et 3° classes, valables 25 jours.
3' Billets d'excursion coiiiprenant trois itiné-
raires différents permetlanl de visiter le c-nlre
de la France, les Pyrénées et les bords du Golfe
de Gascogne, aux prix de : 163 fr. 50 c. eu
1" classe et 122 fr. 50 c. en 2° classe, valables
:ju jours.
En outi'e, la durée de ces dillérents biUefs peut
être prolongée moyennant le paiement d'un sup-
lilémont .
Le gérant : G. lîOUX.
l'aris. — Imprimerie de la Presse. IC. rue du Croissant. — Simart
N- 39. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVAHT
1') D'-cMnlire.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE VES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Lt SAMEDI MATIN
Les ahomi/s à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts re<;oivtnt gratuitement
la Chronique des Aits et dj la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS
12 fr. I Six mois.
8 fr
AVIS A MM. LES ABONNÉS
Pour éviter tout retard dans la récep-
tion de la livraison de janvier de la
Gazettr des Beaux-Arts, nous vous rap-
pelons que l'abonnement doit être re-
nouvelé avant la lin du mois courant.
On s'abonne dans tous les bureaux de
poste de la France et de l'étranger, ou
en envoyant directement à l'Administra-
tion de la GAZK.rri: un mandat poste de
60 fr. pour Paris, 64 f.-. pour les dépar-
tements. 68 fr. pour l'étranger. Abonne-
ment semestriel à moitié des prix indi-
qués.
PROPOS DU JOUR
11 rin'iih; dans l'aii' liiMuii-oiip do li:illuns
d'ussai, et un pinil dire, en co son«, ipii! l'm''-
rustaliun a l'ail hcaui-onp d(! pru^'ri'S. i)n pri'-
tend, par oxcinpli', aiijuiirii'liLii. .luo deux
grands chcrs d'urclicstro, les doux cliefs do
concerl, les doux inailros do cliapelloon ipiiM-
([ue sorte do nuire déniooralie pai-isioniio. ro-
fiisoraii'iil leur appui aux proiiioli'iirs de retio
^'énéreiisc id(''0 : ('■lovl^r un souvenir à la iné-
Mioire de l'asdeloiip. t'/esl là un lialloii de la
mauvaise espt"ee, (^onllé de nialveillanee sans
doulc el (in'iin coup d'c'pinKli' siil'llra à crever.
Car il ne s'a},'il pas ici do dresser iinosla-
tuo eiic(ind>raiUe. mais tme <i piorro knéi^ o,
comme faisaient les anciens, une simple
inscription peut-iHi'e, ipi'on plact<rail aux un-
virons du cinpio où s'est (aito l'éducation
nuisicalo de notre génération et, disons le.
du peuple de Paris. l'asdolou|) est mort à
la tâche; il s'est senti surpasser; il a vu
los concerts populaires devenir une bonne af-
faire, et l'archet lui est tombé des mains.
Ceux qui lui ont fait une inévitable concur-
rence ne l'ont pas remplacé, quoiqu'ils aient
poussé plus loin le souci de l'exécution ; on
no remplace pas la passion ni l'audace des
novateurs di'sintéressés ; à grand'peine les
imitol-on. Los successeurs do Pasdoloup ont
formé d'excellcnls orchestres; vivant sur des
succès iircsquc tous coniiuis en dehors d'eu.x
liar l'élan de l'opinion, et faisant d'un petit
nombre de programmes la nourriture forcée
d'un publie devenu docile, ils se sont rare-
ment trompés, parce qu'ils se sont rarement
risqués. Maintenant, les cycles semblent her-
métiquement fermés; on se répète; la ma-
cliint^ bal régulièrement; el, comme il arrive
ipiand ime machine est bien réglée, les mé-
caniciens se reposent.
Le vieux Pasdoloup, lui, a été très aimé;
nous l'avons sifllé, mais nous l'avons bien
applaudi. C'est il lui, en déllnitivo, que nous
devons nos initiations fondamentales les plus
pures el les plus éclectiques; il nous a prépa-
rés à la vraie musique do l'avenir, el on ne
nous l'a pas donnée l'n mauvais vont passa,
depuis sa mort, sur Paris : on abritait d'assez
basses rancunes sous un drapeau ipii, de loin,
ressemblait au drapeau Iricoloro. Mais oo
temps est loin ; nous entendrions le Lolien-
f/rin en toute béatitude si l'exéi-uliou était
conforme à la volonté de Wagner ; la paix
ivgni' : la paix entraîne la gi'nérosilé. Le Con-
seil municipal de Paris va donner le nom do
Pasdeloup à un' rue de Paris; nous allons
certainement ap|ireiulre que les liabilués îles
concerts Lanioiiroux et Colonne se i-iMiniront
bientiM, priés à une audition spéciale, dont lo
br-néllce nous servira à poser quelque part
une plaque in iiicniDriniii portant le non»
populaire de Pasdeloup.
Nous annonçons d'aulre part qu'un appel
est l'ail à la charité de la confrérie urlistiquo
306
LA CHRONIQUE DES ARTS
jjar M"° Jiilietto Adam, pour i|ue M. Turcan,
dont il sorail piii'Til de dissimuler le grave
étal (le sanlr, et ses enfants aient un abri
assun';. Les amis personnels de l'artiste, au-
teur do l'Aveugle et du Paralyliq^œ. f[iii ob-
tint, il y a (lueNpios anniîes, la médaille d'hon-
neur au Salon des Clianips-Elysées, l'ont fait
entrer dans un asile. liO malade en sort au-
jourd'hui. ini'a|iable de subvenir à ses bi;soins.
Tous les artistes, sans distmction, vont s'unir
dans quelques heures ijour sauver le vieux
travailleur (l(î la misôre. Mais qu'a fait en tout
ceci la Soci(?té des Artistes français? On sait
que les sommes qu'elle capitalise ont, pour
une partie, l'emploi désigné de subvenir aux
artistes tombés dans le besoin. L'abstention
de la Société des ,\rtistes français, dont Tur-
can est une des gloires, a besoin d'être expli-
quée, excusée et réparée.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
La Commission des Musées d'art de la Ville
de Paris a définitivement arrêté l'organisa-
tion du Musée Galliera et du Musée des col-
lections artistiques. Le Jlusée Galliera recevra
les tapisseries de la fabrication des ateliers
du Louvre et des Gobelins qui se trouvent ac-
tuellement en dépôt à Auteuil; on y joindra
des échantillons de l'industrie artistique con-
temporaine : émaux, étains, vitraux, grès,
porcelaines, etc. Quant au Musée des collec-
tions artisti([ues, la Commission a décidé de
le réserver pour les toiles, marbres et ma-
quettes représentant l'histoire de l'art parisien
au xix" siècle.
On nous permettra de trouver qu'au Musée
Galliera le contenant sera bien vaste pour le
contenu et qu'au pavillon des Champs-Elysées
le programme est bien large pour la capacité
du local.
Hier a commencé, à l'Ecole des Beaux-Arts,
pour durer jusqu'au 23, l'exposition des œu-
vres (sculptures et dessms) de Joseph Chéret.
Du 15 au 21 aura lieu, chez (Georges Petit,
l'exposition des lots d'une tombola organisée
au profit du sculpteur Turcan. i[ui obtint, il
y a quelques années, la médaille d'honneur
au Salon des Champs-Elysées. Les noms les
plus connus du monde des arts figurent sur
la liste des donateurs.
Le peintre E. Mesplès a ouvert une exposi-
tion d'études et de tahileaux de danseuses à
la galerie Bernheim jeune, 8, rue Laffitte;
cette exposition durera jusqu'au 21 décembre.
On sait (|u'an comité s'est formé pour l'érec-
tion d'un monument à 'Watteau dans le jar-
din du Luxembourg. La souscription recueillie
jusqu'à ce jour s'élève 4 6.700 francs. Le mo-
nument est mis au concours et le dépôt des
maquettes aura lieu du ô au S janvier 1895.
On aurait plaisir à apprendre qu'une expo-
sition de l'œuvre de Watteau entre dans les
vues du comité organisateur.
T/exposition de Bordeaux sera ouverte cette
l'ois plus ti'jt ([ue de coutume. Kilo clôturera
plus tôt aussi. L'inauguration s'en fera le
/" ferrie)'; l'exposition, qui durera deux
mois, fermera ses gab^ries le 31 mars.
Conséi|uemment, la date extrême du dépôt
des ouvrages (chez M. Ferret, successeur de
Toussaint, 13. rue du Dragon) est fixée au
5 janvier, et il ne sera pas a('cordé de sursis.
Comme les années précédentes, M. Olivier
ilerson, 117, boulevard Saint-Michel, est le
correspondant de l'exposition de Bordeaux.
Xous avons annonci'', dans notre a\ant-der-
nier numéi-o, que le Musée de Saint-Germain
avait dépensé une somme de 18.UÛU fr. en
achats d'antiquités à la vente de la collection
Henri Baudot, à Dijon. Le trésor de Charnay,
qui entre au musée de Saint-Germain, se com-
pose d'une quantdé d'objets qui, selon l'usage
antique, avaient été enfouis dans des tombes.
Ce sont des sabres, des armatu^'es en bronze
de ces boucliers qu'on nommait /itnbos, des
pointes de llèches ou de javelots, des fers de
francisques, des vases en terre, des flacons
de verre d'une forme souvent élégante, des
ciseaux, des pinces à épiler. Mais les plus
précieux monuments sont des boucles en fer
garnies de plaques d'argent finement déco-
rées de dessins et ornées de grenats, qu'on
suppose, malgré leur grande taille, avoir
servi d'attai.'hes à des baudriers ; ce sont
aussi des bijoux qui témoignent, pour la pilu-
part, d'un art qui n'est pomt vulgaire. Parmi
ceux-ci sont de nombreuses fibules d'or, où
des pierres et des verroteries multicolores
sont enchâssées à la façon d'une mosa'i'que
cloisonnée ; elles présentent des dessins va-
riés, dont le motif principal est la croix. Il
faut citer encore de belles agrafes en bronze
argenté et parfois découpées à jour, des ba-
gues, des colliers, des bracelets, des boucles
d'oreilles, des épingles à cheveux, des bou-
tons.
Le Cercle artistique de Bruxelles vient d'ou-
vrir une exposition des œuvres de 'Walter
Crâne, le célèbre peintre décorateur et illus-
trateur anglais, dont on connaît surtout, m
France, les albums d'un si curieux orienta-
lisme. Déjà aux Salons des XX et de la Li'jre
Esthétique, on avait pu admirer les albums
de Walter Crâne, en même temps que les pro-
ductions de Watts, de Wil'iam Morris, de
Burne-.lones et d'autres artistes de la même
école. Walter Crâne est, aujourd'hui, repré-
senté sous tous ses aspects : peintre, imagier,
dessinateur apparenté aux écoles les plus
diverses, sans rien perdre de son tempéra-
ment britannique. Walter Crâne est l'un des
ET DE LA CURIOSITÉ
:30T
protagonistes les plus marf[uants de la renais-
sance de l'art industriel, comme, en France,
les Carriès ou les <;allé.
NOUVELLES
:((** 1,6 ministre des Beaux-Arts ayant ap-
pris qu'à la vente Garnier on avait adjugé la
Èeulfée de bal, ou « Femme en jaune »
d'Alfred Stevens, à MM. Boussod et Valadon,
s'est rendu chez les acquéreurs.
Bien qu'on eût déjà offert un prix très avan-
tageux de cette œuvre et qu'ils l'eussent re-
fusé comme insuffisant, MM. Boussod et
Valadon, sur la demande de M. (;. Leygues
et (le M. 11. Roiijon, ont consenti à rétrocéder
la Henlrde de Oui pour le prix exact d'acqui-
sition, soit 5.3.jâ francs.
Celte œuvre va être placée au Musée du
Luxembourg.
jit** Le Conservateur du Musée archéolo-
gique de Bruges prétend avoir acquis la con-
viction (jue la tableau qui, au Musée de
Bruxelles, porte le numéro l'iO et représente
la Vierrje et l'enfant Jésus, adorés par les
sainles femmes, est une o'uvre de Ilans
Memling et non pas une n-uvre de l'école
allemande, comme l'Indique le catalogue. Ce
tableau, peint sur hois, mesure l^Ji.") de hau-
teur et l^.TOde largeur. Il laisail partie d'une
collection do quarante tableaux des anciennes
écoles, cédée à l'Etat belge par M. le duc
d'Arenberg. en 187'i.
I>a ijrétendue découverte est vivement con-
testée au Musée de Bruxelles.
:(:** I.a Huciely for the proledinn of an-
cient huildings, s(fur ainée de notre Société
des .\nils des monuments parisiens, jette,
dans son rapport annuel, un cri d'alarme à
propos de la destruction i|ui menace plusieurs
édilices du xvH' siècle à Londres même. ICIle
se plaint de ne pas être avertie à temps des
démolitions (|ui s'opèrent, et. pour assurer la
centralisation des renseignements (|ui l'inté-
ressent, un de ses membres, M. C. I(. .Xshhee,
l'ait dresser un registre oii se trouvera la liste
de tous les immeubles de Londres qui ont im
intérêt historique ou artistique. La Société
souhaiterait que cet exeuqile l'ilt suivi partout
dans le pays. Nous furiuulons le UK'me sou-
hait pour kl pn-scrvatinn du Paris d'autrefois.
A propos de la Caisse des Musées
Dans notre Kevife des Renies du 10 no-
vcmi.iri', visiinl un 1res judicieux article de
M. F.. L. Serre (AVri^c (/(' /^//ri.v. 1" novembre),
nous réciBiiiionsavec lui et avec tous lesnmis
(les arts la cn-ation, Innl de fois promise et
tant de l'ois ajournée, d'um» (Puisse des Mu-
■^éos natiormux. iph nous permit de lutter
sans trop d'Iniiullialions conti'O l'opulence do
l'étranger. Une lueur d'espérance brille à l'ho-
rizon. Mardi dernier, M. Leygues, le jeune
ministre de l'instruction publique, dont quel-
ques actes ont prouvé son sincère désir d'être
aussi un ministre sérieux des Beaux-.\rts, a
entretenu ses collègues d'un projet de loi ten-
dant à instituer la personnalité civile du
Louvre, du Lu.xcmbourg, des Musées de Ver-
sailles et de Samt-Germain, dans des condi-
tions analogues à celles des Facultés. Ce se-
rait un premier pas vers la constitution d'une
Caisse des Musées nationau.x ; espérons qu'on
ne s'arrêtera pas au début de la route.
Nouvelles de 'Vienne
Au lendemain de l'Exposition internationale,
ûii les artistes francjais ont eu un sui-cès si
éclatant, la Société des Artistes de Vienne
vient d'organiser au Kiinsllerhaus une nou-
velle exposition, qui a été inaugurée le l"
décembre. Elle est consacrée toute entière
aux groupes de peintres, sculpteurs et aqua-
fortistes, dont les tendances modernes ac-
cusent une indépendance analogue à celle
des exposants du Champ-de-Mars et qu'on
pourrait apiieler impressionnistes dans le
meilleur sens du mot. Ils se recrutent sur-
tout parmi les sécessionnistes de Munich et
dans la Société Libre des Artistes de DOs-
seldorf.
Une prédilection mar(|uée pour le plein air,
un elïorl constant jiour substituer la lumière
du jour réel à la lumière conventionnelle de
l'atelier, une étrangeté voulue (|ui va parfois
jusqu'à l'extravagance dans le choix des su-
jets, le goi"il [irononcé do l'exagération et
de l'extrême recherche, mais rien de banal et
d'ennuyeux et très souvent de l'esprit, tels
sont, en somme, les défauts et les qua-
lités de ces « modernes » ]iarmi lesquels
MM. Franz Sluck, A. Keller, Hocholl. Herle-
rich occupent les rangs les ]ilus élevés.
t)n doit féliciter les organisateurs do cette
exposition d'avoir su ri'unir un choix il'u'u-
vres qui. malgré toutes les critiques jusli-
liables, révèlent la vitalité puissante et l'ui'^
deur souvent heureuse de la jeune écolo.
Les salles du premier étage sont réservées
ù l'art autrichien. On voit que nos artistes
travadhMit avec un zèle consciencieux, que
certains montrent un talent d'une n'-ollo élé-
vation, uuiis qu'il leur mauipio troj» l'encou.
rugeanle sympathie de l'étal ou <los ama-
teurs éclairés, lie là, dans notiv vaillante
colonie d'artistes, (|uelque pessimisme et un
li'gitime nii'coiitenlement ipii. en ces derniers
temps, a ou un assez relenlissant écho dans
la presse, on souhaite îles jours meilleurs,
mais on no peut les espérer qu'apivs do nutn-
blés changeriienls en haut lieu.
Th. FiiuiniBL.
308
LA GHRONIOUK UKS A Fn\S
V.A. Ft I E T E S
Encore quelques réflexions sur la Vierge
aux rochers
DU LKONAUI) DE VINCI
Un sujet aussi important que la Vierge att.r
rochers mérite bien encore quelques mots.
Dans sa note de la Chronique des Arls du
6 octobre, M. do GeymiiUer ('■uiet certaines af-
firmations qui attendent iilus d'un ("'claircisse-
ment. Tout d'abord, je me demande s'il n'est
pas d'une sévérité excessive pour le tableau
du Louvre, en jugeant que ce tableau esl dans
taie posilion inférieure désolante, même
da72s les 2Mrties de lu peinture qui actuel-
lement encore o/frcnt intacte leur pellicule.
En tout cas, la constatation qu'il y a au moins
des parties originales dans le tableau du
Louvre est consolante. Ce qui serait plutôt à
regretter, c'est que d'autres parties aient été
repeintes. Et cette sévérité suggère à M. de
GeymuUer la conclusion que ces infériori-
tés du tableau du Louvre résulteraient « de
l'un des côtés les moins étudiés jusqu'ici de
ce génie prodigieux » et qu'il qualifie de
source des défauts léonardesques. Cette dé-
claration est si nouvelle et si imprévue qu'il
semble que tout lecteur devrait éprouver le
désir d'une e.xplieation claire et nette. En at-
tendant U7l po più. di lume, qu'il nous soit
permis de présenter, en faveur des défail-
lances de Léonard, quelques réflexions.
Il est superflu de rappeler d'abord que les
artistes, même les plus grands, ne sont pas
exempts de défauts; si Andréa del Sarlo a été
qualifié par ses contemporains d'A>idrea
senza difetti, il ne faut voir là qu'une louan-
geuse exagération de langage. Du reste, ce ne
sont pas moins les imperfections que les qua-
lités d'un maître qui constituent sa person-
nalité.
llfaut tenir compte, en'outre, des différentes
périodes de développement d'un artiste. Chez
tous ceux qui ont eu le bonheur de vivre à
l'époque privilégiée de la Renaissance ita-
lienne, c'est-à-dire dans les dernières dizaines
d'années du xv« et les premières du xvi= siècle,
ne trouvons-nous pas une tendance constante
aux progrès et au perfectionnement de leurs
qualités natives? 11 me semble que Léonard
lui-même a suivi cette loi normale. Si, comme
le remarque si justement notre savant con-
frère, on constate une telle supériorité dans la
« Cène » du réfectoire de Sainte-Marie-des-
Gràces, c'est que cette œuvre est le résultat
des longues méditations d'un maître arrivé à
un âge où l'expérience l'avait rendu exigeant
envers lui-même. Il serait impossible d'attri-
buer une pareille œuvre à la jeunesse de l'ar-
tiste. Il n'en est pas de même de la Vierge
aux rochers : on y surprend quelque âpreté
et d'évidentes maladresses, parce qu'elle est
le produit d'un talent qui n'est point encore
bien mûri, mais capable déjà d'aborder les
tâches les plus délicates et d'exprimer d'une
manière surprenante les finesses idéales ca-
chées dans la nature des choses.
Ainsi, dans la composition de la Cène, Léo-
nard réalise tout ce qu'on peut attendre d'une
œuvre longuement élaborée ; de même encore,
dans la Joconde, il s'est élevé à l'apogée du
portrait. Et si l'on compare celte Joconde à
l'autre portrait du Louvre, la prétendue Lu-
crczia Crivelli (autrefois la belle Ferronnière),
il est clair que cette dernière œuvre accuse
un âge moins avancé, dans lequel l'artiste ne
s'est pas encore entièrement dégagé des liens
quattrocentistes. La dislance entre ces deux
Iiortraits est telle que, pendant longtemps, je
n'ai voulu voir dans la Lucrezia Crivelli que
la main d'un très habile élève de Léonard,
comme, par exemple, le Bollraffio. .le suis
revenu à l'ancienne attribution en reconnais-
sant dans cette Lucrezia une technique qui
est bien plus près de l'école florentine de
Verroccbio que des Milanais, élèves de Léo-
nard.
En somme, ces défauts léonardesques, re-
levés mystérieusement par M. de (Jeymiiller,
.semblent n'être que les imperfections inévi-
tables d'un talent qui n'est point encore par-
venu à la maturité. Quoi qu'il en soit, on doit
toujours préférer une œuvre où se traduisent
ces imperfections d'un maître puissant à
une œuvre où se révèlent les habiletés sus-
pectes d'une main étrangère.
GusT.wE Frizzoxi.
Un Primitif Italien inconnu
Peu de gens, passant par Lisieux, en Nor-
mandie, s'avisent d'aller voir le petit musée de
peinture de cette ville. On y trouve pourtant quel-
ques œuvres qui ne sont pas à dédaigner. Mon
dessein n'est pas de les nommer toutes, mais de
m'arrèter sur une seule, fort intéressante pour
ceux qui s'occupent de l'histoire de la peinture
en Italie.
Elle porte au catalogue le numéro 79 et n'est
designée que par cette mention : « La Vitrge et
reniant Jésus (école italienne). » Elle est peinte
sur panneau et semble, par l'txécuticn, appar-
tenir à l'école florentine du' quinzième siècle. Ce
qui mérite mention, c'est le nom de l'auteur, ins-
crit sur le tableau même et que je ne sache pas
que personne ait relevé. Cette inscription, très-
évidemment contemporaine de la peinture, est
ainsi conçue (je conserve scrupuleusement l'orto-
graphe) :
QUEST.i OPEB.i .iXNO FACTA FARE LE KELLEGIOSE
ET PRINXrPALI DE CiSA SCA C-VTERIXA PACLA DA
MASTRO ANTONIO DE CALVIS.
Ainsi, ce témoignage nous fait connaître, nor»
seulement l'auteur, mais, en outre, pour quelles
personnes le tableau fut exécuté.
Le nom du couvent mettra peut-être sur la voie
de savoir avec certitude en quelle ville on l'a
commandé. Quant au nom d'Antonio de Calvis,
on ne le voit mentionné dans aucun dictionnaire
et dans aucune histoire de la peinture. Faut-il le
reconnaître dans un certain Antonio de Venise
dont Vasari a écrit la vie, et qui travaillait à Flo-
rence? Mais celui-là vivait au quatorzième siècle.
ET UE LA CURIOSITÉ
309
et le tableau de Lisieux ne parait pas si an-
cien.
Tout co qu'on peut dire, c'est que la fdrme du
nom mc'Mnc indique, pour cet ai-lisle, une origine
septentrionale. Le pluriel italien en is pour i {de'
Calvis ou dei Colvis pour dei Calvi) appartient
au nord de l'Italie, au Milanais, au Piémont ou
h Venise. Cott" forme ne parait mèmç pas avoir
été usitée à Florence.
L. Dl-MIEli.
Un ivoire du V' siècle à Cluny
M. Edmond Saglio, directeur du Musée de
Cluny, a acquis, à Dijon, pour la somme de
21.000 francs, une iilaquc consulaire en ivoire du
c'.nquiénie siècle qui était la pièce capitale de la
collection Henri Baudot.
Cet important monument, bien connu d^s
archéologues, mesure environ quarante centimè-
tres de hauteur sur dix de largeur. Au centre est
sculpté un consul aux cheveux arrondis sur le
front, suivant la mode de l'époque, et vêtu d'une
de ces riches et lourdes tuniques à palinettes bro-
dées d'or et chargées de pierreries dont Sidoine
Apollinaire a vanlé le somptueux l)ruissement :
il est assis dans la chaise curule aux pieds termi-
nés en grill'es et aux poignées figurées par des
têtes de lion portant un anneau dans la gueule : de
la maiu gauche il tient l'insigne de ses hautes
fonctions, le scjplre d'ivoire surmonté d'une figure
impériale dont le socle est un aigle encadré dans
une couronne; de la main droite il brandit la
mcpjia, serviette blanche de lui avec laquelle
était donné le signal des jeux. A ses pieds, dans
une perspective iiaive, sont repiésenlés des spec-
tateurs co::teniplant, dans l'amphilhéiUre. des
scènes variées : lii, c'est un ours se précipitant
sur un homme enfermé dans une sorte de grand
panier en osier; plus loin, c'cft un lion qui,
excité par un ligurant au visage couvert d'un
casipio grillagé, dévore un laiiienu; i\ coté, c'est
une lutte entre un ours et un cheval.
Ces scènes si curieuses rappelaient les jeux
donnés par le nouveau consul au moment de son
invesliluro. Le diptyque qui eiilre dans les col-
lections de (Muny iisl l'un des trentcliuit aclnel-
Icment connus. La lîibliollièque Xalionaleen pos-
sède sjpl, le Musée du Louvre un seul.
Le nom du consul représenté sur l'ivoiro de la
colli'clioii Hamlot a été, do la part des arclioolo-
gues, l'nliji'l de beaucoup de controverses. Sur la
Iliaque uni(]ne <pii subsiste du iliplyque no se
trouve que l'éiiuineralion des titres di' ce haut
liersonnage : /•,'.<■ xncri stibiiti i-l Di'ir/islcr sihi-
Itdti pcr orir/itfin ex-consul nnlimifiits, ll.s
s'appllipient très bien, soiuble t-il, à Slilicon,
neveu <lu grand Tliéodose, beau-père d'IIonorius
et vainqueur des ili'ux plus rediuitables eiiiieinis
de reinpire, .Marie, roi des (inllis, et Uiigndnise,
roi des Huns.
(/,(• Temps)
L'ART ET L'ARCHÉOLOGIE AU THÉÂTRE
Théâtre de la Renaissance.
GiSMO.SDA.
Si Gis>nonih> n'était qu'une féerie ou l'un de
ces contes bleus et roses que la mode actuelle
aime à porter au théâtre, il serait impossible de
rêver pour la pièce un plus joli décor. Si même
Gismonâa n'était que le Sonr/e d'une Xiiit d'été,
Thésée, duc d'Athènes, et Hippolyte et Hermia
n'auraient pas le droit de souhaiter un plus joli
palais.
(jinq tableaux : 1° Athènes; l'Acropole; de-
vant le Parthénon. Au premier plan, des arbres,
de vrais arbres, de grands arbres, de beaux
vieux arbres, sous lesquels dames et seigneurs
« viennent causer à l'ombre ». Ce sont, j'ima-
nine, les chênes d'Obéron et de Titania ; je ne
crois pas que d'autres arbres aient jamais pu
vivre sur le rocher divin. Un pauvre olivier s'y
hasarda, dit-on, au temps du roi Gécrops, il y a
trente siècles bientôt : les Athéniens crièrent au
miracle et remercièrent la déesse aux yeux bleus
d'un si beau présent. . Sous ces arbres, des
plates-bandes de caclus et des ronds-points de
iiguiers, entourant une croix, dessinent un petit
jardin au pied du Parthénon. Car il est là sur la
gauche, presque de face, tout entier, admirable-
ment conservé, plus complet (|ue lu Madeleine :
il présente encore la peinture de ses métopes et,
sur son architrave, tous ses boucliers votifs, que
les Barbares ont épargnés.sans doute pour le seul
plaisir de nos yeux. Sa fai;ade orientale, à demi-
masquée par les arbres, ne laisse voir que quatre
colonnes; nnis, par la ligne du fronton, on peut
facil'Tiieiit juger qu'elle en aurait au moins dix :
Iklinos, moins libéi-al, ne lui en avait donné que
huit. Les marches de la plateforme, qu'il avait
aussi faites trop hautes, ont été abaissées pour
les processions du bel évéquc que nous verrons
tout il l'heure. A droite, la façade et la tribune
de l'Erechtheion, avec ses caryatides intactes, se
prolilent sur l'azur du ciel. Au fond, par-dessus
la façade postérieure des Propylées et les tours
de je ne sais quelle caserne en briques, dort au
soleil toute la mer de Salaniine, car un a sup-
primé, pour notre plaisir, les bulles de la plaine
.•t 1rs contreforts des monts qui, jadis, empê-
chaient de la voir.
Sur cette .Vcropolc, bien propre, bien balayée,
dans les feuillages et les Heurs, transportez toute
la Pise ilu CaïupoSaiilo et même lnulo la Flo-
rence des Méilicis, mais plus riches encore et plus
somptui iise.'i, une Kloreiice où, des .S'e^if .liVi, ml
aurait exclu la laine et gni'dé seulement la .soie :
amenez ui.e duchrsso i\ grand p.iunche, do
jeunes prhiccs et de noliles seigneurs tout lui-
sants de velours, tout frissounan's de soie, des
vi'iieurs, des fauciuinijrs, un évéque vêtu do
rouge, un tigre qu'on no voit pu», il est vnii, —
et Cl- détail manque un peu <lans un si bol en-
semlile, — une sorte d'écuyer en fuslunollo
de velours vert avec un justnuciu-ps île bufllo ft
nuinches do velours vert, un médecin en n>l)o
d'astrologue avec un sceptre bomériiiuo el un
turban turc. iK'-ployoz l'or et h' .satin. Melle^daus
ce.s beaux hnliils tpielqiies personnages <lo con-
vention ; lu Mère, le Trailn', If Pivceplonr, In
Nourrice, l'Kufant, r.Viuant. Kt si vous l'ose/.
310
LA CHRONIQUE DES ARTS
comparfz l'Acruiiulo de M. Sardou ot l'AciopoIu
de Pri-iclrs.
2' Sur la roule d'Eleusis à Athènes, presque au
sommel du col, on rencontre une petite église à
coupole, dans un enclos en ruines, et, tout au-
près, les ruines d'un petit cloître, si étroit ([u'il
serait difficile pnul-étro d'y circuler à deux, si Ixis
qu'il faut bien prendre garde de ne se point co-
gner aux voit tes. C'est le couvent deDa])lini. Trois
pauvres niuinos riiabitent avec leurs chèvres, co-
lonie délacliée d'un monastère voisin. Tout au-
tour, la cainiiatine est dénudée. Partout le roc
afilc'urc. Des pins, des genévriers y vivent solire-
nient de suli.'il cl d'air pur. En avril, seulement,
le rocher se tleuril d'aspliodéles et d'anémones, et
c'est un but de promenade obligatoire pour tous
les voyageurs de la maison Cook. Après le Parlhé-
non, M. Sardou uoum mène, donc au couvent de
Daphiii.
C'est là ([ue la belle duchesse vient faire ses
dévolions jusqu'à Pâques fleuries. Et pour la re-
cevoir, l'église s'est faite cathédrale ; derrière les
grandes fenêtres, llainbent des milliers de cierges.
Le cloître, haussant ses voûtes, élargissant ses
arcades, a ouvert ses grands bras autour d'un
charmant jardin, où dans les verdures se cache
la vasque d'un jet d'eau. Des glycines complai-
santes ou des lianes tropicales (je n'ai pu distin-
guer) ont pendu aux corniches leurs guirlandes
de fleurs, et dans les lauriers-roses, les jolies
nonnes se sont vêtues de blanc, de bleu, de vio-
let, pour apporter des roses à la belle duchesse et
lui dire merci en latin.
Tout ce décor va bien avec les choses qu'on
y raconte, une bataille de Marathon, entre au-
tres, et un débordement de l'Ilissos. La ba-
taille a été modernisée ou « moyen-âgée », si l'on
veut, avec des arbalètes et des pertuisanes, et
les beaux seigneurs écoutent ce récit sans un sou-
rire. Ils parlent, de même, des terribles déborde-
ment de l'Ilissos et de ses ravages dans les bas
quartiers, en gens habitués aux inondations des
grands tleuves et aux fureurs du Po. Et parmi
eux, il en est un surtout, casqué d'or et de velours
noir, cuirassé de velours noir ; vous souvient-il
d'une jolie mazarinade!
JuJitaucorps de velours noir
Portait le grand comte de Maure
Kt sur son dos faisait beau voir
■Iiistaucorps de velours noir.
3°, 4», 5°. Ces deux premiers tableaux sont évi-
demment parmi les décors ce qu'est Gismonda
parmi les personnages de la pièce, les grandes
attractions à l'adresse du bon public qui se pi-
que d'humanités et, comme on dit, de culture
libérale. Les autres pâlissent à côté et ne sont là
que pour faire nombre.
Le troisième nous présente un intérieur de
palais, un honnête intérieur de riche palais,
plutôt moyen-àgeux, dont on ne pourrait rien
dire, s'il n'avait la prétention do nous offrir
une exacte copie d'un palais des ducs d'Athènes.
Quand on réfléchit à l'absence de forêts, qui,
toujours, caractérisa la Grèce et l'Altique, on se
demande comment ces bons ducs avaient pu se
procurer tant de bois et de si grosses poutres.
Et, quand on songe au climat d'Athènes et aux
habitudes orientales, on ne regarde pas sans ad-
miration la grande, large, haute, énorme che-
minée qui occupe tout l'un des panneaux et dont
les superbes chenets attendent quelque arbre
gigantesque.
Sous un uiélodramatique clair de lune, le qua-
trième décor nous ollre les ruines très roman-
tiques d'un temple d'Aphrodite, que l'auteur a
placées sur la colline des Nymphes, à seule fin
de pouvoir nous montrer, dans le fond, la
silhouette do l'Acropole et la montée des Propy-
lées. C'est là encore une de ces vues justement
vantées par .loaniie et par Baedeker : tout fami-
lier de Cook et d'Athènes aurait été peiné de ne
point la retrouver ici. Ces ruines sont d'ailleurs
poétiquement ornées de plantes grimpantes et de
lierre. Comme à l'Acropole du premier décor, un
grand arbre ajoute encore à la beauté du lieu.
Jlais, ici, on aurait tort de le croire superflu ; il
sert à cacher Gismonda et à tromper un vilain
traître.
Enfin l'église du cinquième tableau. Un inté-
rieur d'église romane, pbilot laide, et dont le
chœur étriqué se prête mal aux exubérantes agi-
tations d'un évêque et de deux prêtres, qui -vrai-
ment n'y sont point à l'aise. Mais dans cette
église, quel admirable défilé ! Il est impo.= sible
de rêver une apparition plus noble, plus grande,
— on épuiserait un dictionnaire d'épithètes, —
plus belle que cette Gismonda, toute blanche do
soie et d'argent, coifl'ée de rouges orchidées sur
l'or de sa chevelure, et tenant à la main la palme
verdoyante de Pâques fleuries : le bon Dieu n'a
jamais vu pareille sainte dans tout le chœur des
vierges et des martyres.
Mais pourquoi cette céleste apparition a-t-elle
de si laides choses à nous raconter? est-il possi-
ble vraiment que la nuit précédente elle soit
allée...? ou ne cherche-t-elle pas à nous faire
accroire ? Elle a beau s'accuser ; je ne croirai
jamais qu'elle ne se vante pas. Et, dans ce der-
nier tableau, apparaît plus nette et plus criante
je ne sais quelle disconvenance secrète que l'on
sentait jusque-là sans la pouvoir définir, entre
font le décor et la pièce elle-même. Si Gismonda
est. dans l'esprit de l'auteur, autre chose qu'une
exhibition pour les yeux (j'ai grand peur que
cette hypothèse ne semble un peu naïve), si le
costume et le décor ne doivent être qu'un moyen,
entre beaucoup d'autres, de contribuer à un cer-
tain effet sur le public, il est indiscutable que le
décor tire d'un côté et la pièce de l'autre, l'une à
hue, l'autre à dia, l'une vers le noir mélo, l'autre
vers l'azur des contes et des rêves.
Pour bien montrer ce désaccord, il faudrait
dresser le catalogue complet de tous ces costu-
mes splendides, — je n'en ai presque rien dit :
admettez qu'ils sont tous admirables, — pour-
suivre dans le détail la description et l'éloge de
tout ce luxueux décor et rendre sensible l'impres-
sion de splendeur, de richesse, de puissance, de sé-
curité, de force tranquille et de domination incon-
testée, qui se dégage de tout ce spectacle. Il s'agi-
rait d'un Louis XIV athénien, do sa légitime
royauté et de son Versailles, que, toutes diffé-
rences gardées, l'effet produit serait le même.
Il est inutile de dire, n'est-ce pas? que c'est là
un conlre-sens historique et que, perchés sur
leur acropole, guettés par le Turc, le Grec, l'Ai-
ET DE LA CURIOSITÉ
311
banals, le Vénitien, le Catalan et tous les rù-
deurs de frontière, seigneurs très précaires d'un
pays ravagé vingt fois en un siècle, ces ducs
d'Athènes devaient, comme leurs sujets, vivre
très pauvrement et quelquefois sentir la faim, et
chaque année il fallait, par un tribut, acheter la
neutralité turque.
Mais il est entendu qu'un auteur a toute li-
berté avec riilslolre et il. Sardou en a largement
usé. « Nérlo étant mort, dit Ohalcocondyle, sa
femme eut la tulello de son jeune lils.
Or, elle devint follement amoureuse d'un jeune
Vénitien, à qui elle promit sa main, s'il devenait
libre, car ce jeune seigneur avait laissé à Venise
une femme légitime. L'espérance de devenir duc
d'Athènes le lit rentrer ;i Venise, où il tua sa
femme, et revenir promptement épouser sa maî-
tresse. Mais les Allièniens se plaignirent au Sul-
tan, qui conlia la tutelle et le pouvoir à. Franco,
cousin de Nério ».
M. Sardou a justement renversé tous I s ter-
mes de ce problème dramatique : dans Gis-
monrla, ce sont les Athéniens qui impo.sent à
leur duchesse un mari de leur choix et de leur
race. Mais s'il y a encore des Grecs à Athènes,
pourquoi nulle part ne les voyons-nous dans la
pièce ? Je ne complo pas, en ell'et. celte vieille
barbe de médecin aveugle qui nous conlc de si
longues fadaises au premier acte : singulier re-
pré.senlant d'une ville qui h ce moment même pro-
duisait un écrivain comme Clialcocondylc. Car
Athènes était encore vraiment grec(|ue, et non llo-
rentine, comme nous le ferait croire toutce décor.
Le régne de Nério avait même été marqué par un
réveil de la nationalité atti<pio, et les prétentions
littéraires do Clialcocondylo, ses imitations vou-
lues do Thucydide cl d'Hérodote montrent assez
que ce peuple savait encore son histoire un peu
mieux que l'aveugle do M. Sardou. Kério avait
accordé à ses sujets grecs un archevéciue grec,
orlliodoxc, schismalique, qui habitait la ville,
tandis que l'archevèciue latin habitait l'Acropole,
parmi les calholicpies llorentins, et l'on avait alors
deux villes en pré.sence : en bas la sujette ortho-
doxe, en haut la reine callioli(pie, et c'est la lutte
do ces deux villes que M. Sardou voulait nous
peindre (en supposant toujours qu'il ait voulu
nous peindre qui^lipie rho.si') dans (Jinnii/tiilii.
Mais alors, tout le décor doit changer do ton.
L'Acropole, par exemple, nous doit être présentée
comme le nid de soudards, qu'elle était, un re-
paire de condottieri, une ppliti' ville aux rues
étroites, au maisons rrénelérs, tcjurrelées, ri'nipa-
rées, une ville complète, pouvant so sutllreielle-
mêuio, et vivant presque toujours assiégée, telle
qu'fUe resta sous les Turcs jiis(pi'au d.'bul de ce
siècle et telle (pie nous la montrent tous les voya-
ges (lu Levant et les dessins de Sluarl. Autour du
Parthénuri et de l'ICrechllieion avaient poussé
toutes les lèpres des échoppes, des impasses,
dos ta(ulis, des riU'llos, des haraqiu's rapié-
cées et des cI(ilur(M croulantes qui eniDiirenI
encore t(dle de nos cathédrales. Adieu les grands
arbres verts ! et les can.serics il l'ombre I cl les
disputes amoureuses! Dans les recoins des Pro-
pylées, derrière lelempli' de lu Vicloire Aptère, on
ne devait pas renc(Milrer beaucoup de vierges llo-
rcntines, et j'imagine (pi'au lieu de freliupiels en
toques do satin, en robes de velours, en casiupies
do soie, la bonne iln.li.-.^,. nviiil à «un service
quelqu'une de ces bandes albanai-ses qui commen-
çaient alors leurs étranges fortunes.
Pour que nous comprenions la répulsion de
Gismondii el sa fureur à la seule idée d'être ai-
mée d'Almério, il ne faut point nous le montrer,
lui, en si beau costume : quelle femme ne l'eût
aime, si, étant si beau, il eût été si bien rais î
Puisqu'elle a pour lui tout le dédain du conqué-
rant envers la race con(juise et celle belle hauteur
de pitié méprisante que les Latins ont toujours
témoignée aux Grecs, puisqu'elle est assez aveu-
glée pour no pas voir avant le troisième acte la
beauté de ce mâle, que le costume d'Almério nous
rappelle sans cesse sa réelle condition, montrez-
nous un Grec. Je crois avoir connu Almério
dans les monts d'Albanie. Nez d'aigle, yeux noirs,
moustache en croc, armé de tout ce cpie ses
pères avaient pu voler ou acheter de poignards,
balani;ant sa fustanelle et ses manches brodées
sur le mur d'une vieille forteresse, il était an ser-
vice d'un bey de Delvino. Un soir, il tua le
niaitre, enleva la femme, et, si les Turcs n'a.
valent, hélas ! implant • dans ce pays un simu-
lacre de justice, il serait, aujourd'hui, seigneur
de ce canton... Mais, s'il avait habité l'Athènes
de Gismondri, il eut fait, sans doute, quelques
changements contraires au préjugé commun.
Puisque l'archéologie semble faire .ses frais,
me sera-t-il permis d'exprimer un vœuf Après
Gismoiiffii, duchesse d'Alhène-!, M"SarahBein-
hardt nous annonce une Médein , de M"' Si"
nionne .\rnau(l.
Le seul litre de la pièce annonce une archéolo-
gie documentée, scrupuleuse : Corneille, qui n'é-
tait pas archéologue, disait tout bonnement
Mcdée, le pauvre homme I Donc, après l'Acro-
pole, voici venir uno Acroeorinthe à l'usage du
grand public. Mais Alliénes et Coriuthe, depuis
l'organisation des tournées Cook, sont devenues
familières h beaucoup de gens ; ce n'est déjA plus
de l'actualité. Je rêve de découverles plus récen-
tes : je voudrais une duchesse de Delphes, el il
sérail si facile de me contenter t Que M. Sardou
ouvre soiilemenl Chalcocondyle à la page U7 de
l'édition de lionii :
« Bajarid. lils d'Amural. résolut d'envahir la
Thessalie et la Phocide. 11 était appelé par l'ar-
clievi'que de Salone, qui lui vantail les chasses au
marais et les plaim^s de ce piiy.>j si favorables ù
l'élevage. Delphes était entre les mains de Trude-
lude, veuve du duc Delvis. Uajarid conquit la
Thessalie, prit Doinoko et Zeïloun, fori;a les
Tliermopyles et descendit en Phocide. La Du-
chesse, sentant approcher l'orage cl devinmit In
Irahisuii de l'archevêque, vint au-devant de
Itajarlil, en lui n ueiiant sa tille, qui dlnit nubile
et liancêe, et tout l'argiMil (lu'eile put réunir.
Uajarid prit l'argent el la Mlle et laissa D<-lphes A
Triidelnde. I.ii Dncliesso con.serva donc sa ville.
Mais, fiillcmenl auioureuso d'un prêtiv nonimiS
Straléus, elle lui abanJonniiil loul le pouvoir, et
cet liomine, (|ui ."iiviiil tlos .sortilèges démoniaipios
pour attirer loules les feniiui'S dans ses bras,
lyrannisa les citoyens. L'archevi'qiie ix'prucha A
Uajarid de laisser impunis celte fenimo iididièro
el sou indigne amant. Le Sullun Unit par leur
déclarer la gmu'iv et oiuuienn la mère et la lllle. »
Voili\ les faits. La pièce ne coulerait ni grand
travail, ni grosses sommes. Tous les personnagi^,
tous les caraclèrus et les trois quarts du dialogue
312
LA CilHONIQUK UKS AUTS
ilo Gismonda pourraient resservir : on rempla-
cerait seulement la bataille de Marathon par le
passage des Thermopyles. Les dckors eux-mêmes
auraient à peine besoin do quelques rctouclies :
le Parlliénon, avec ses boucliers votifs, devien-
drait le leui]ile do Dclplios; le couvent de
]-)aphni s'appellerait monastère d'Hagios Loukas :
le (lalais, l'église et les ruines du temple d'Aphro-
dite trouveraient sans peine leur emploi. Et son-
gez au succès si, pendant les entr'actos, au lieu
de n'od'rir au public que le rideau — très cu-
rieux, je l'avoue, — où l'ècusson unit les noms
de Kacino, Gœthe, Shakespeare, etc., on jouait
quelques mesures de Vlli/iinn' à AjiuUoii.
I!. D.uiiiÉ.
REVUE DES REVUES
0 La Construction moderne (S décembre).
— M. Charles Lucas publie et commente une
lettre d-î Léon Vaudoyer, eu date du lu juillet
ISiG, à sou ami l'archilecle Duc, alors pensiou-
sionnaire à l'Académia de p'rance, à Rome. C'est
du concours ouvert pour le monument au général
Foy, au Père Lachaise, qu'il est question eu celle
l,ettre. Tre.ite-trois artistes y prirent part, onlre
autres Garnaud, Gilbert, Cendrier, JIoreaii,Arveuf,
qui ce sont fait connaître depuis par des œu-
vres remarquables; Léon Vaudoyer fut classé le
premier et son projet fut exécuté avec la collabo-
ration, pour la sculptuie, de David d'Angers. Lors
de ce beau succès, Vaudoyer avait viugt-lrois ans
seulem-jul. La mêms année, il remportait le prix
de Rome.
O Un article signé « Un .Architecte », sur deux
statues romaines de la Victoire ailée, trouvées
sur le plateau de Byrsa, l'ai-ropolo de la Carthag'î
panique. Ces deux statues, de grandes propor-
tions, d'un beau caractère architectural, sont sem-
blables. Peu dedifl'érences les dist.ngucnt. Elles
étaient destinées, sans doute, à se faire pendant.
= Athenseum (8 décenibre). — Parmi les
nombreux livres d'étrenncs, idustrésounon, dont
il donne la liste, le seul qui semble devoir nous
intéresser est une édition nouvelle d'Olivier
Twist, l'immortel chef-d'œuvre do Dickens, il-
lustrée de vingt-quatre reproductions en couleur,
d'après des aquarelles de George Gruishanck,
le célèbre caricaturiste politique du teuips de
Georges III, qui, bien que parfois d'une verve
humoristique disproportionnée avec le texte, pré-
sentent un réel intérêt artistique.
son pays. Tlie AvtAm'tli'in- nous donne quelques
reproductions des œuvres d'Albert Moore qui no
manquent pas d'une certaine .saveur et semblent
justitior l'éloge qu'il fait de son talent. M. Moore
a fait do nombreuses peintures décoratives, no-
tamment pour l'église de Saint-Alban, i Roch-
dale et dans le foyer du Queen's Théâtre, à Lon-
dres.
-{•The Art Amateur, ainsi que l'indique son
sous titre : Art in Ilnuseholrt, a surtout jwur
but de fournir à ses lecteurs des modèles pour
de menus ouvrages artistiques. Pour répondre à
son programme, il consacre ses autres articles à
la peinture de fleurs, à la décoration chinoise, à
la broderie, etc.
-|- The Art Amateur (décenibre 1894) con-
sacre sou premier article à un peintre anglais,
Albert Moore, qui a occupé, dans l'art de son
pays, une place honorable. Plus dessinateur que
peintre, ses œuvres, en dépit d'une certaine sé-
cheresse et d'une exécution tourmentée, se recom-
mandent par la pureté classique de la forme et
la belle tenue décorative. Gomme la plupart de
ses collègues anglais, M. Moore n'a cherché dans
le style classique qu'un prétexte pour draper
à l'antique des figures modernes appartenant à
— Bulletin de Correspondance Hellénique,
1894 (t. XVllI, fascicules I-VIl). — PI. IV l>is.
Stèle de Dorylée en Asie-Mineure, publiée par
MM. Radet et Ouvré. C'est une œuvre archaïque
remaripiable, remenlant aux environs de l'an
530 avant Jésus-Clirisl, et représentant l'-Arlémis
persique, aux ailes recoquillées, tenant, de la main
gauche, un lion par une patte. Le style ollrc des
analogies frappantes avec celui des œuvres de
l'archaïsme ionien.
PL V, VI. Très intéressante slatuettc en bronze
de l'Acropole d'Athènes, publiée par il. de RidJer.
Le type est celui des statues viriles dites d'Apol-
lon. Le style, cru éginétique par M. Furtwaen-
gler, semble bien plutôt attique.
PL IX. Plan de la voie sacrée de Delphes, au-
dessous du trésor des Athéniens. Ce plaii e^l in-
dispensable pour l'étude des relations des fouilles.
PI. XVI. Bas-relief ai'chaïque représentant H'îr-
cule agenouillé tirant de l'arc, [mbliè par M. Jou-
bin. Ce bas-relief avait été découvert, avec un
autre plus considérable, en 186G, dans l'ile de Tiia-
SOS. Enlevé par un navire de guerre turc, il avait
complètement disparu. Eu 188."), M. S. Reinach
publia de ces sculptures des croquis assez gros-
siers, cjui avaient été exécutés, lors de leur décou-
verte, par un médecin de l'ilo, M. Christidis.
Cette publiiation permit aux autorités turques
de retrouver un des bas-reliefs à l'arsenal de
Gonstantinople, oii il avait été, dans l'intervalle,
fort maltraité. C'est de cettu œuvre intéressante,
rappelant tout i\ fait le type de C-'rtaines mon-
naies de Thasos, que M. Joubin a fait connaître
une héliogravure.
— Le menu numéro du Bulletin renferme une
étude très originale de M. Svoronos sur la signi-
fication des types monétaires des anciens ; le sa-
vant numismatiste grec attribue à ces types une
signification astronomique et allègue, à l'appui de
son opinion, de nombreuses gravures exjcutées
d'après des monnaies.
p Journal of Hellenic Studies , 189-i
(t. XIV ; 1" partie). — PI. I. Très inléressan'e
tentative de restitulion du colTret de Cypsèle, d'a-
pi-ès les textes et les peintures céramiques. L'au-
teur, M. Smart Jones, a fait preuve, dans ce tra-
vail, d'autant de goût que d'érudition.
PI. II-IV. Fragments de beaux vases ppiuts
découverts sur l'acropole d'.\thènes.
PI. V. Admirable tète de l'ancienne collection
Borghèse, apparlenant aujourd'hui à M. Hiim-
phreyWard, publiée par Miss Eugénie Sellers.
E D.'; LA CURIOSITE
313
La savante antiquaire a donné de bonnes rai-
sons pour croire que ce nicrc«au de sculpture
vraiment hors ligne devait être attribué à Gaiamis.
PI. VI-VIII. Vases et reliefs de la tombe dite
PoUedrara à Vnici, découverts en lîi39. C'est la
première publication satisfaisante que l'on pos-
sède de ces curieux objets, appartenant aux en-
virons de l'an iM)0 avant J.-C.
PI. IX. Peinture d'un lécylhe d'Erétrie repré-
sentant la Mort de Priam.
Q American Journal of Archaeology, l^"'-''!
(t. IX, fascicules Ui). — PI. I IK. Mil. lunes .l..'
Luca dcUu Kobbia, publiées par JI. A. iMarquand.
On remarquera l'excellence des simili-pravures,
que l'on n'exécute nulle part mieux qu'en Auié-
rique.
PI. X. Panneau de Rico di Candia, conservé
aux Ullizi à Florence (commencement du xiv
siècle).
PI. XI. Torse d'athlète découvert à Daphné,
près d'Athènes.
PI. Xll. Bas-reliefs athéniens, découverts prés
de Phalèro.
PI. XIII. Groupe d'une des portes de Ghi-
berti, avec l'esquisse en terre cuite de l'artiste.
PI. XIV. Belle tète du v* siècle, ayant fait
partie d'une uictope de l'Héraeon d'Argos.
P. XV, Sceaux hittites.
PI. XVI. Portrait et buste du grand arohéol.)-
gue allemand Brunn, mort au nioisde juillet 18'J'i.
h'American Journal se di.-tigue de toutes les
revues arcliéulugiques publiées eu Europe par
la grande pari iju'il fait au dépouillement des
autres recueils et aux nouvelles archéologiques.
C'est le seul périodique oi'i l'on trouve des
eomptes-rendns détaillés de toutes li.'s décou-
verlus failes en Grèce, en Asie Mineure, en
Italie, en Espagne, en France, etc. Jusqu'en CfS
derniers tenjps, il consacrait même qiielipies
pages aux antiquités de l'ExIrème-Orieut, mais le
manque de place a contraint ses rédacteurs A
lai-^siM- ces pays en dehors de leur cadre. Ea pu-
blicaliou du Journal, longtemps irrëgulièrc,
parait aujoutd'hui assurée.
R Mittheilungen des deutschen Instituts
in Athen, lf<'i'i (t. XIX, las.icules 1-:!. Allié-
nés, \Villj.ig. èdilrnr). — l'I. MV. Plans et
vues des ruinc^s du IhéAIre de Magnésie du
Méiinrlre, exploié par M. IliUer von Gaerlringeu,
qui a supporté les frais considérables du dé-
blaiement.
PI. VI. Statue découverte i\ Epidaure et repié-
sentant une Néréide sur un cheval marin, attri-
buée par M. Winterau sculpteur 'l'Iuiothéo.
P. S'il. Très lieau bas-relief allicpie du v siè-
cle, di'couvert à Eleusis, représentant Ath('>ua
.serrant la main du Peuple d'l';iensis pi'rsonnille
cl, d'autre part, les druK Grandes Déesses,
Démêler el Korè,
PI. IX. Plan des nouvelles fouilles exécu|é,'s
fi Troie eu 1S"V l,e rapport de M. Doerpfeld,
qui iacc(uupagne ce plan, insiste sur l'extensinn
de la ville qui occupait l'euiplacrmi'Ut d'ilissar-
liU à l'èpoipie mycéniiinn'. On annonce ipu' les
fouilles ni' seront pas continuées, ce ipii est fuit
regrettable, beaucoup de prublènns attiuidaid
encore leur sohilion.
X JahrbuchderKœn. preussischen Samm-
lungen (XV' volumes 4' fasc cule).— Il aloujours
clé assez diflicile de distinguer quelle part re-
\iei!t à chacun d' s deux frères Pollajuoli dans
es tableaux atlri bu sa leur c illahoration, et même
de déterminer quelle-, sont les oeuvres propres
d'Antonio (non seulement dessinateur exce lent,
modeleur et graveur énergique, mais aussi pein-
tre remarquable, quoi qu'on l'ait généralement
ignoré) et quelles sont celles de Pi ro. C'e-t ce à
quoi s'applique M. Hermann Ulina m dans une
étude très approfondie et lrêsintèrcs.''ante, ac.;oui-
pagn^ 0 de plusieurs reproductions (dont un^' su-
P'-rbe héliogravure d'après le Dariil de Piero Pol-
lajuoli au musée de J!erliM)el d'une liste de dessins
des deux frères et des copies nui en ont été fai-
tes.
X I-e développement de Michelozzo dan-; l'art
architectural et sa collaboraliou avec Donatello :
tel est le litre d'un article d-- notre savant colla-
boraleur, M. de Geymûiler qui, primiliveiutnt,
devait servir de conclusion à un travail fait en
collaboration avec M. le D' Stcgmaun sur Mi-
chelozzo, mais que la divergence de vues des deux
auteurs empêcha de publier. M. Steguiann, dans
ce livre, et son fils, dans V Architecture de la
Renfiissnnre en Tnscuni', prétendant que la belb;
chaire en bronze à l'intérieur du dôme de Prato
est tout enliére l'onivre de Michelozzo et non,
comme on l'a pensé d'ordinaire, lo résultat de sa
collaboration avec Donatelli. M. de G':ymfdler,
avec une argumentation très fouillée, basée sur Ij
développemeul artistique de Miciielozzo. s'allaohe
;'i réfuter c-tte assertion et à prouver que c-t ar-
tiste, qui plus lard créa des choses bien moins
parfaites que celle là, ne fut ici qu'un ii torprêle.
que le fondeur de cette chaire courue putiérement
pir Donatello. Par contre, il nous signal- une
œuvre de Michelozzo, restée jusqu'ici inconnue et
récemment découverte par M. A. Schnuirsow, le
Palazzo Hettoiale, à liaguse.
Do curieuses onsidéralions sur le rôle de l'ar-
chitecture dans l'œuvre d-i Donatello et sur la na-
ture ou pluliJt 11 les deux ou trois dilTêrt-ntes na-
tures d'artistes u du grand sculptiur tlorenliii
viennent compléter cette dissertation.
X On n'a pas oublié le be.iu el récent travail
lie .\l. (îruy.rsur Viltorc Pisaiio, dans la G H'-ttr.
Voici qui peut s'y ajouter ; une page d'étu>li s vi-
s.blenuiit d'après nature, faites par l'ailisle pour
les Jeux pe.ndus qu'on voit fi l'arrièn- plan dans
la fresipio do Siiint-Oeorges i\ SaiMl>'-.\unsia~is
do Vérone, l'es dessins, tirés de la riche collec-
tion de Malcolin i\ Londres, et attribués !^ Inct !\
Andréa del Caslaguo, .sont restitués par M. t.à»inp-
bell Dolyson !"i leir vérilablo ."ïulrur, q li. clio^o
curieuse, a reproduit ce mè nu déinil do doux sup-
plicll''^• dans V Adoration des .\t<tyes du inusi>edo
llerliii.
X II y un an environ, on découvrit, dans la
petite é,;liso du village de Dahleni, près Herilii.
toute une séno do peintures murali's, dont pbi-
si> urs assez bien conservées. Apixirtciiunl, d'après
leurs caractères de conceplian et d'exéciitiim, aux
conimeuceiuenls de l'art gothique, très probnide-
meni au xiii* sié.-le, elles comptent pir ni les plus
nnci' us monuments do la peinture dans In Mur-
clio de 'Ir.indeboiirg et. par ronséipieni, sont dos
plus pr.'cieuses pour l'bis'oirenrlislique. Apri^s les
31'i
LA CHHONHiUE DES ARTS
avoir tlécriles, M. Georges Voss signale le<aiitios
qui suhaislent encore dans cette province et donne
un a])ori;Li savant de j'nrt religieux au Moyen
Age dans ces mêmes contrées.
X M. Bodj consacre une notice à deux anivres
léguées récemment par un riche collectionneur,
M. O. Uainauer, do Berlin, au musée de cette
ville : un canddaljre lloruntin, en bronze, de la se-
conde moitié du XV» siècle, portant les armes de
Strozzi, et un Imste demarljre attribué à Minoda
Fiesolfj et daté do 14J6, que reproduit une belle
Ijéliogravure.
X Les lifiaturcs; munîtes /h; Sa)i- Aiif/rOj
« in f'onnis ». près Gapoue, par E. Dol)l)ert. —
Si l'on est d'accord maintenant pour admettre
■([ue l'art byzantin n'a pas été sans inllnenco sur
l'art occidental, on voit moins bien ])ar quelle
voie celte infUiencc s'est exercée, quelles contrées
y ont d'abord été soumises, quelles autres ne
l'ont pas suijie. L'Italie méridionale, par la lan^nie
qu'on y parle et par les o-uvres artistii[ues qu'on
y trouve, porte une empreinte iiyzantine bien évi-
dente. C'est ce que montre, une fois de plus,
l'excellente monographie que E. Dobbert consacre
aux peintures murales de San-.\ngeIo. Après
avoir prouvé, dans deux précédents articles, que
ces peintures sont, par la concrption et la com-
position, tout à l'ait byzantines, l'auteur s'ellorce
d'étayer par l'examen des détails le résultat ainsi
obtenu : il étudie les tètes, les gestes, les atti-
tudes et les mouvements, le vêtement des person-
nages, l'architecture des monuments représentés,
la technique des tableaux, et tire de là pour sa
thèse, des arguments très convaincants.
A rencontre de M. Kraus, qui considère les
peintures en question et celles de Reichenau
eomme provenant de l'école du Mont-Cassin,
M. Dobbert afiirme que les peintures de San-
Angelo sont l'œuvre d'une seule et même école,
celte école grecque de l'Italie méridionale dont
les productions ont été si nombreuses.
Ces peintures n'ont que de lointains rapports
avec celles de Reichenau, et les oeuvres sorties
du llont-C.assin ne présentent pas assez d'unité
pour qu'on puisse établir entre elle;: et celles do
San-Angelo un étroit rapprochement.
BIBLIOGRAPHIE
IIermann Varxiiagen, VIjit die Miniatiiren in
vier franzœsisclien Ilnnd-iclirif en des fi'nif-
zelmten und seclizelinten Jnlirhunderls. Avec
24 planches. — Erlangen, 18J4, in-4°.
Comme l'indique le titre, le travail de M. Iler-
mann Variiliagen est consacré à quatre manus-
crits d'origine tiançaise, considérés princip.ile-
ment au point de vue de leurs miniatures. Ces
quatre manuscrits sont : deux livres d'heures
de la fin du xv siècle se trouvant, l'un à la Biblio-
thèque de l'Université d'Erlangen (n» 586), l'autre
dans la Bibliothèque des princes d'Gittingen-
Wallerstein à Maihingen ; un traité intitulé la
Fleur des Vertus, également à Maihingen ;
enfin, une traduction française des Trioinplies
<le Pétrarque, suivie de la traduction des Cmi-
znne du même, aujourd'hui à la Bibliothèque
lioyale de Berlin, après avoir fait partie jadis de
la collection do Maermann, puis de celle de
sir 'l'iionjas Phillipps à Cheltenhatn. La publica»
tiondeM. Varnliagen est illustrée de ;ii planches,
reproduisant les principales miniatures des ma-
nuscrits en question, à savoir : les ciiu] minia-
tures du livre d'heures d'Erlangeu ; quatre dos
quinze miniaturosdnlivrod'heuresde Maihingen;
cinq des quinze miniatures de la Fleur des
Vertus; enfin, dans la traduction de Pétrarque,
les six miniatures des Triomphes et deux sur
douze des miniatures relatives aux Cnmone [les
deux autres planches sont consacrées à des fac-
similé de texte].
Les descriptions ont été faites avec soin, et les
planches en phototypie sont très heureusement
venues. Mais on peut regretter que l'auteur ait
consacré sa peine à des miniatures presque toutes
d'ordre véritablement tout à fait secondaire, pour
ne pas dire pis. Les deux livres d'heures, surtout
celui d'Erlangen, rentrent dans la catégorie de
ces produ tiens courantes, de nature commer-
ciale, comme les ateliers de librairie l'rani;ais,
p incipaleinent les ateliers parisiens, en ont tant
répandues dans le public, sur les limites du
XV' et du xvi" siècle, et telles qu'on en rencontre
partout. Les images de la Fleur des Vertus, de
Maihingen, qui rappellent beaucoup celles de
cerlains manuscrits picards de la première moitié
du xvi= siècle, ne sont guère meilleures que les
banales illustrations des livres d'Iieures. Seules
les peintures de la traduction de Pétrarque-, de
Berlin, présentent quelques qualités d'art. Mais
elles appartiennent à une époque déjà relative-
ment basse, étant tout au p'us antérieures au
règne do François I". En outre, If s composi-
tions y sont mesquines, réduites au plus petit
nombre possible de personnages, le plus souvent
à deux seulement. Il y a loin de ces images étri-
quées aux grands tableaux, d'une si riche anima-
lion, qui décorent d'autres manuscrits de traduc-
tions françaises de Pétrarque, tels entre autres,
que les superbes Triciiiphes de noire Bibliothèque
Nationale.
Si M. Yarnhagen veut continuer ses travaux sur
les miniatures, il trouvera aisément, dans les
bibliotUèqujs do l'Allemagne, .nombre d'autres
manuscrits, également d'origine française, beau-
coup plus beaux et plus intéressants sous le rap-
port de l'art. Qu'il nous permette, par exemple,
pour une des villes qui lui a déjà fourni un ma-
nuscrit, de lui signaler l'exemplaire du ilortifie-
nwnt de vaine plaisance par le roi René, qui
est au cabinet des Estampes du ^lusée royal de
Berlin, venant de la collection Hamiltou. Les
miniatures de ce vjlume laissent j^ar elles mêmes
à désirer, an pjint de vue de la qualité d'exécu-
tion. Mas elles n'en sont pas moins précieuses,
en ce que ce manuscrit de Berlin est une copie,
paraissant être d'une date voisine de l'original,
d'un autre exemplaire, aujourd'hui perdu, qui avait
été peint pour la seconde femme du bon roi René,
Jeanne de Laval. Elles nous donnent ainsi, pour
l'illustration du ilortifiement de vaine plaisance,
la véritable tradition remontant jusqu'aux artistes
employés par le roi-auteur. Or, cette particularité
no .se retrouve au même degré dans aucun des
autres manuscrits à miniatures actuellement con-
nus du même ouvrage, à commencer par celui
ET DK LA CURIOSITE
dont M. de Quatrebarbes a reproduit les images
dans SOS (Eun-es complète)! lUi roi ReiiiK
En s'atlaeliant à des manuscrits de cet ordre
plus relevé, et en les étudiant aussi bien qu'il l'a
fait pour les autres, M. VarnhaKen arriverait
cerlainf-ment à appo.'ter de très utiles contribu-
tions ù l'histoire de l'art français dans une de
ses bramlies les plus florissantes. Xous ne pou-
vons que souhaiter qu'il lente l'entreprise.
Paul Durrheu.
Mary Looan. The guide to llie It'ilinn pirlures
(U ]Iampton court. Kyrie panipldets n» 2. I,on-
dres, 1894.
Ce petit livre, qui ne coûte que vingt centimes,
est le modèle d'un catalogue descriptif. Au lieu
d'une sèche énuniération de tal)leau.\, juxtaposés
suivant un ordre quelconque, on y trouve une
suite d'essais sur les écoles de peinture italiennes
représentées à Ilamplon Court, où les tableaux
de celte galerie sont naturellement au preniiur
plan. (Vest la niolhode adoptée dans les deux
Cicérone des collections de Munich et de Berlin,
qui sont de bien aimables ouvrages : mais dans
celui-ci, on trouve mieux encore, à savoir des
idées originales, des découvertes.
La série vénitienne, avec son Giorgiono et ses
Titien, est la plus imporlante. Elle comprend nn
tableau (n" l'i'i) que Mrs. Logan a attribué à Morto
da Feilre, iirlisie Irès peu connu auquel appar-
tiennent égalonient bs Trois Aije.i du palais
Pilti, la Madone avec sainte Anne et saint
Jean du palais épiscopalde Feilre ot une fresque
représcntanl la Transfirjuralion dans la luème
ville. Des huit tableaux que les éliqnettes de
Ilanipton Court donnent à Giorgione, la noiice
n'en laisse subsister qu'un seul, le lierrjer 'pnhWi
dans les Venetian painters de M. Uerenson : les
aulres .sont de Dos.so Dussi (n»' 00, 18.'!) ou des
écoles de Bonifazio et de Bordone (n»' 87, 158).
Le Portrait d'Iiomnie du Titien (n» 140) est, sui-
vant Mrs. Lugan, un des chefs-d'ceuvre du maitre,
dont il existe encore un tableau à Ilamplon
Court. A ce propos, l'auteur est entré dans d'in-
léressanls détails sur les Tilien des galeries pu-
bliques et privées de Londres. .Si^niilDus encore
une page bien digne d'atlenlion sur Savoldo
(p. 21). Lollo. l'aima, Cariani, Licinio, les l'oiii-
fazic), l))rdorie, Tinlorello, Seliiavoni'. Paolo Ve-
ronese, b's liassann, complèlenl le riche ensemble
de loiles vénitiennes que l'on peut admirer .à
Ilamplon Court. Mrs. Logan a nellunient caradé-
risé les dill'érenlos maniées do ces nuillres el a
proposé, pour plusii'urs de limrs toiles, dos nllri-
butions toul(!S nouvelles. L'originalilé do son
esprit se nmrque dans di's plirasi's comme celle-
ci (p. W'i) : " Au point de vue de la leclinic|ue,
Paul Véronèse était en avance sur tous ses con-
temporains. Comme lu Tilii'n, mais plus encore
(|ue lui, il ilevança la large liiierté ilo lu brosse
<le Krans Mais (Ui des peinires de nolri' épo-
que, Manel lui M. Degas. L^ii nnsyj poursui-
vait sa roulo vers le traitement des ligures en
plein air... La ilislaïu'e qui sépare les derniirs
Vénitiens île l'ait niiidenie n'est grande que par
la iliiri'e ; c'est co ipii fuit que l'aut Vèroiiè.so l'st
resté le favori de tant du peintres, bien qu'on (ni
iittriliiie une foule d'ii'uvn's qui il" sonl pas île
sa main ».
Passant aux Milanais, Mrs. Logan décrit un
Marco d'Oggiono (n" 64) en ajoutant, non sans jus-
tesse (p. .H')) : 0 Ce peintre jouit de la réputation
peu enviable d'être le plus mauvais des imitateurs
lombards de Léonard. » Parmi les Ferrarais, elle
signale un magnifique portrait de Dos.so Uossi,
« nn des peinires les plus fascinants de toute la
Henaissance italienne » (n° CO), puis un bon por-
trait de Costa (n» a!>5), dont le type rappelle celui
de 1 Isabelle d'Esté au Louvre. L'école de Parme
est faiblement représentée par deux toiles de Cor-
règeel Jeux du l'armesan, sur lequel Mrs. Logan
a insisté comme marquant le tournant de la déca-
dence italienne. Abrégeant avec regret notre pro-
menade, nous signalerons encore deux jolies toiles
de Longhi et enlin les neuf célèbres compositions de
Mantegna, par lesquelles il a fallu linir pour te.
nir compte de l'ordre des salles. « On peut dire que
tout lui apparaissait sous la forme d'un bas-relief
antique, et sa manière se rapproche du bas-relief
autant que cela est possible il la peinture. Les
fonds, surtout dans ses premiers tableaux, font
une grande [>lace à rarchiteclure; même ses pay-
sages ont la nudité et les contours accusés qri
trahissent un goût formé par l'élude des frag
mcnls antiques. » Est-il possible de s'exprimer
avec plus de justesse el de précision f
Si un livre de celle valeur peut être vendu à un
prix aussi bas, c'est grâce A la Kijrle Society,
qui a droit aussi à nos remerciements, luette So-
ciélé a pour but de décorer les clubs d'ouvriers,
lis salles d'lic\pilaux, tous les locaux de réunions
populaires, de veiller à l'entretien et à l'cmbellis-
semenl des jardins publics, d'organiser des con-
certs et des sociétés chorales dans les quartiers
pauvres, de distribuer do bons livres aux liùpi-
laux, icorklioiises, clubs el bibliothèques de quar-
tier, entin de publier des livrets simples et peu
coiiteiu: sur des sujets relatifs à l'art.
C'est la première fois, croyons-nous, qu'une So-
ciété philanthropique a entrepris la publication
de catalogues, el celte idée, à la fois pratique el
louchante, mérilerail de trouver des imitateurs.
Sai.omon Heisacii
.-l(/.V'io»i('S al D'ccionario histiirico de los nuis
iliistres profesores de las bellas nrtes en Es-
pana de donJunii .Xgustin Cean ISermiidei.
par le comte de L\ ViSAZi. Madrid, 18S9-189i,
\ vol. [lelil in-8".
Au milieu de ses travaux de bibliographie et de
ptiilologie, M. le comte do la Vliiaza n'a pas re-
noncé it poursuivre sur l'Iiisloire do l'art des
éludes britlammenl inaugurées par sa biographie
de Goya. Il vient du termin' r la piiblicatiun il'iin
volumineux recueil qui, sous le litre mmlosle
d'.\d litions au Dictionnaire des artistes espagnols
de llermudez, complèto singulièrement l'ouvrago
de sou devancier sur les peinires. les enlumi-
neurs, les verriers, los sculpteurs, les nrfèvri's,
les (graveurs, etc., antérieurs au xi\' siècle, el
oelui de Llngiino sur les architivtes espagnols. I/j
premier t. une. consacré au .Moyen .Xgi'. compnuid
plus de quatre cents artistes restés iiiiMiinus à ces
lieux auteurs. Dans les tomes suivants, une part
non moins large, en fait de noms iiiedils et de
renseignements muiveaux, est réservée aux iir-
ilsles lies xvi». xvii* el xviii* sitV:Uvi.
;ii<;
LA CIlHuNlQUIi DES AUTS KT DK LA t:UKlUSlTK
Tous ceux qui s'iijtoressont à l'Iiisloii'C des arls
sauront grc à M. le comte do La Vifiaza d'avoir
doté lerudilion d'un instrument de rpcherchcs
désormais indispensable ; mais les initiés seuls
pourront se rendre compte du labeur que repré-
sentent la préparation et la mise au point d'un
répertoire de ce genre, eniijruntant chacune de
ses données aux sources manuscrilos et impri-
mées les plus diverses. (Cependant, comme en
pareille matière rien n'est absolument définitif,
nous faisons d'S vœux jiour que l'auteur des
AcUcionex continue à explorer le fonds inépui-
sable des archives et des bibliothèques et raelte,
plus lard, le public à même de bénéficier encore
d'une seconde moisson de documents. En prévi-
sion de ce supplémentà venir, nous signalerons ji
notre confrère d'Espagne la série d'indications
que l'on possède actuellement (1) au sujet d'un
artiste aragonais du milieu du xv= siècle, le sculp-
teur Jean de la Huerta, identifié aujourd'hui avec
Jean de Drogues, et occupé pendant vingt ans à
l'exécution du tombeau du duc Jean sans Peur à
la Chartreuse de Dijon. B. Prost.
NÉCROLOGIE
Jean Gigoux
Le peintre Jean Gigoux vient de mouiir à
l'âge de quatre-vingt-huit ans. On peut dire de
lui" en toute vérité, qu'il était le dernier représen-
tant de la peinture romantique.
J.-E. Gigoux naquit à Besançon, en janvier
180P, apprit 3on art à Paris et déljiita au Salon
de 1833 par l'exposition de cinq toiles, souvenirs
d'un voyage en Orient. La peinture historique
était alors au pinacle et prélait à de grandes
images accueillies avec faveur, souvent avec en-
thousiasme, par le public avide des Salons, qui
étaient alors biennaux. Toute la carrière du
peintre fut partagée entre le genre du portrait
ile général Ostrowski, le général Diicernicki,
aujourd'hui au Luxembourg, le marécluil Mon-
cey. Lamartine, Fourier, etc. et de nombreuses
raines de plomb ou lithographies) elle genre his-
torique. Peut-être faut-il que notre génération fasse
uncertain effort pour apprécier comme il convient
la fécondité du vieux peintre en celle dernière
manière. La nMrt de Léonard de Vinci, Henri IV
écrivant des vers sur le missel de Gabrielle
d'Entrées, Antoine et Cléopàtre essayant des
poisons, Héloïse et Abélard an Paraclet, la
Mortde Manon Lescaut, la Veillée d'Austerlit^,
le Charlemngne dictant ses Capitulaires qui
décorait le Conseil d'Etat, les scènes religieuses
qui se trouvent à Saint-Gervais et à Saint-Ger-
main-1'Auxerrois, i;e sauraient nous intéresser
aussi franchement que les vraies et fermes
effigies que sont ses portraits des premières an-
nées et ses portraits des derniers temps ; car, jus-
qu'à ses derniéics années, Gigoux n'avait guère
cessé d'exposer; mais il éiait revenu, à la fin,
au portrait. On a vu de lui tour à tour, aux
Salons de 1889, 1890, 1891, 1892, des portraits
(l) Voir, entre autres, la Gazelle des Beau.v-A7-ls,
3e iiériode, t. IV (1S90), i>. 360, et t. V (iS91), p. 167-172.
de jeunes filles dont la fraiclieur était une
véritable surprise pour ceux qui connaissaient
l'âge du peintre et d'énergiques portraits do
Considérant, de MM. .Iules Simon, Ilenuer et
Bonnat.
Gigoux était un collectionneur très expert. Il
laisse une collection de tableaux et de dessins
choi>is avec le discernement le plus fin. Il a
réuni en volume ses souvenirs sous le titre de ;
Causeries sur les artistes de mon temps (188.5),
26 TAPISSERIES
à siîjels allégoriques, champêtres et verdures
Etoffes brodées et brochées
MEUBLES ANCIENS
Objets d'art, Instruments de musique,
Armures, Bronzes, Terres cuites
arrivant en majeure partie de province
VENTE HOTEL DROUOT, SALLE N° 7
Le Lundi 17 décembre 1894, à 2 heures.
.M' G. Ducliesne, comm.-pris.,6, ruï deHanovre
M. A. Bloche, expert, 2ô, rue de Ghâteaudun.
EXPi ISITIOX ; Dimanche 16 décembre.
ANCIENNES FAÏENCES
DEROUEN&DESINCENY
Assiettes à décor cl'ocre jaune
PLATS, PLATEAUX, BAIVIVETTES
CACHE-POTS
•A décor bleu et rouille et polychrome
Faïences diverses, Porcelaines
OBJETS VARIÉS, ARGENTERIE
VENTE
HOTEL DROUOT, Salle N^ 11
Le Samedi 2-2 décembre 1894
A DEUX HEL'UES
r.OMMTSS.-PRlSELR
M. PAUL CHEVALLIER
10, rue Grange-Batelièro
EXPERT
M. CHARLES MANNHEIM
7, rue .Saint-Georges
EXPOSITION PUBLIQUE
Le Vendredi 21 décembre 1894
De 11 h. 1/2 à 5 h. 1/2.
Je gérant : G. ROUX.
I^aris. — Imprimerie Qe la Presse, IG. rue du Croissaut. - Simart
N« W. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
■ia Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT Ll SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de lu Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des A.ts et de la Curiosité.
Un an
PARIS ET DEPARTEMENTS
1 2 fr. I Six mois.
AVIS A MM. LES ABONNES
Pour éviter tout retard dans la récep-
tion de la livraison de janvier de la
Gazi/i ii; Di^s Hi:.\r\-AnTs, nous vous rap-
pelons que l'abounement doit être re-
nouvelé avant la fin du mois courant.
On s'abonne dans tous les bureaux de
poste de la France et de l'étranger, ou
en envoyant directement à l'Administra-
tion de la G AZKTi'i; un mandat posta de
60 fr. pour Paris, 64 f.\ pour les dépar-
tements. 68 fr. pour l'étranger. Abonne-
ment semestriel à moitié dos prix indi-
qués.
PROPOS DU JOUR
Voii-i lin nuire Icillon d'i'ssai ipii s'enuilo :
li;s .ji'uiios piMisiiinnaires île la villa Mi''ilii'is
jiuraionl cdiilii' à im nHliirtciir de \'Ihilif, ua
joiiniiil lie Uiimèo, li'ur T'IoiuieiiieiU rossofili l'i
la li'cluro du i'ii|i|iorl si-vénî i|uo lo secn''lairi'
|ior|"Hii(.'l ilo r.\cHc!i''iiiii! des Itoaux-Arls a n'--
iU'^é sur les envois do Uuiiio on 18".)1. Nous
uvous lu l'O rapiiiirt au Jniifunl Officiel et
nuns n'avons pas à i-n ii|ipii''rii"i' les li'niii's:
lu plupart (li's puss!"f,'''s i|iii oui j'u i'liiM|uor
li'S in(i''rossi''S soûl d'ailli-iirs puriuni-nl disci-
pliniiiros : « I/.Vi'adi'-niio no siiiirail iidiuollro
quo los pousionnairos so dispoiisoiit, olo :
r.Voiidéniio ro^riUli) ipio rosquisso o.\i(;oo no
IIHUi'O pus dans l'envoi, olo •• Los cri-
liiiuos ai'lisliipit's rorniuloi's par li's ju(;os
l'onipolonts, los mi^inos ipii olioisironl los pu-
pilles dont ils bldmoiil aujourdliui la oon-
djil<>, oos oriliipies, dis-jo. |)ortonl loulos. on
roalilô, sur la oonla{;iun. sur l'intoxioation à
distance <pio l'art moderno semble exercer
dans les ran^s dos élèves du séminaire ol'n-
ciel: lo rapport osl formel i|uant aux « préoe-
cupalions oausées par le souvenir de i-erlainos
lentalivos Càilicuses poursuivies depuis 'piel-
(|ue temps à l'arisot n'ahoulissanl, en roalilé,
(lu'à la né^alion de tout ce i|ui conslilue la
l.eauté ou le charuio du stylo pitloresqiio ••.
H'aiitrc part, la Vir mnlempornine a iuler-
\ icwo ]ilusieurs arlistes, aiu-iens prix de Itome
aujourdliui devenus peintres parisiens on re-
nom ou arlisles indopondants noitomont con-
nus iioiir leur opposition au principe du pin-
sionnal national.
Tout ce bruit ne l'era pas avancer la ipies-
lion d'un pas. I.cs réci'iminations de l'adiiii-
nistralion sont presque aussi vioillos que la
l'ondalion do la Villa. Los désillusions ne >o
corn|)tonl pas clio/. les artistes qui ont trouvé
uni' saveur amcre au beau fruit doi'é promis
par la lôfîondo : elles ont été lonfîtonips com-
pensi'os par l'exemption du service militaire:
mais voici que les pensionnaires ont à leur
iri'égulnrilo l'excuse ilu rappel sous los dra-
peaux français C'est à leur retour, en tout
cas. qu'ils poui-raieni so jdaindre plus lé}.'ili-
raemeul d'avoirclé trompés: ils restent toute
leur vie A la charno de l'Ktat, (|ui no peut plus
leur oll'rir qu'une place bien disputée au luid-
},'0t des commandos. Les sculpteurs eux-
uiénies s'émancipent A la Villa : que dire ib s
musiciens? Cola nous rappelle cetio jolie
étude do uuisiiro subuibaine que M. HalTnelli
e\piisii sous le nom de ■< La nwiisui\ où on sh
bat toujours ».
II y II bien la tiii'IlKHh' tinuliiisi; comme
pour ,|ouer au polo Lo prix do Homo
n'exisie pas clioz nos voisins, aussi so gar-
doni ils bien do l'inventer: sauf quelques
bourses de voyage octroyées pur la liiiinil
.\ritilvin\i, peinires ol sc\dploiirs n'ont d'aulo
Il allondro que d'<'ii\niénu'S. l/osi cependan'
en .\nKleteri-o que l'art acadi''mique est le plus
! cobéreul et le plus onr.''gimenté. Cotte ii--
318
LA CHRONIQUE DES ARTS
lloxion nous est inspirée par la lecture du
ra[)|iurt rjue M. O. Fidière a adressé au mi-
nistre de l'instruction publi(|ue sur les liap-
porls de l'Art el de l'Etat en Anolelerre.
On trouvera, dans l'étude des systèmes édu-
cateurs Il l'étranger, des bases de réorganisa-
tion, le jour 011 on en cliereliera.
NOUVELLES
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Un Comité, formé sous la présidence de
MM. Gérôme et Frémiet, a réuni, comme nous
l'annoncions, à l'Ecole des Beau.\-.\rts, les
modelés, maquettes et dessins qui constituent
prosi|ue dans son entier l'œuvre du regretté
décorateur Joseph Chèret. 11 y a là des créa-
tions de toutes sortes : vases, cheminées,
porte-bouquets, surtouts, etc., qui attestent
un goût simple et facile, une imagination ai-
mable, riante. C'est surtout dans ses œuvres
dernières, d'une grâce espiègle, à la fois clo-
dionesque el très moderne, que Joseph Chè-
ret a donné complète la mesure de sa person-
nalité.
Une série d'aquarelles de M" Ruth Mer-
cier restera e.Kposée jusqu'au 31 décembre,
chez MM. Allard et Noël, 17, rue Caumartin.
La deuxième exposition particulière orga-
nisée par le groupe des peintres nèo-impres-
sionnistes s'est ouverte le 15 décembre, pour
durer jusqu'au 5 janvier, 20, rue Laffitte. Elle
est composée d'œuvres récentes de MM. Hip-
polyte Petitjean et Henri-Edmond Cross.
A la galerie Durand-Ruel, l'exposit on des
œuvres de M. L.-C. Belval s'est ouverte le 1.7)
et durera jusqu'à la fin du mois.
Exposition Universelle de 1900
L'expo3itlon des projets déposés pour le
concours des plans de la future Jvxposition
universelle est ouverte. Cent douze projets
garnissent les galeries du Palais de l'Indus-
trie ; la moyenne des projets sérieux et
exécutables parait fort élevée. Le jury, dont
les opérations vont commencer immédiate-
ment, aura donc une tâche des plus difficiles ;
le côté le plus ardu de la besogne sera peut-
être de fusionner certaines parts de tel projet
avec des parts d un projet voism.
Avant que le jury n'ait prononcé, nous ren-
drons compte, dans la Clironique. de ra.spect
général du concours et des tendances artis-
tiques qui s'y révèlent.
*** Le Comité de la Société des Artistes
français a décidé, dans sa dernière réunion,
d'ouvrir les portes de son Salon annuel aux
arts appliqués. C'est la création d'une section
des objets d'art analogue à celle qu'inaugura
la Société rivale au ChamiJ-de-Mars. Après
des sarcasmes sans nombre, et qui par-
fois tombaient de haut, les exposants des
Champs-Ely.sées se rendent ainsi à l'évidence,
el apiiellcnt leurs confrères les ouvriers ar-
tistes en bonne et franche confraternité,
nous voulons l'espérer. Le principe adopté
est lesuivant: une œuvre d'art, quelle quesoit
la forme sous laquelle elle est présentée,
pourra être admise au Salon. Reste à fixer le
règlement de la nouvelle section.
sic** A l'occasion de l'Exposition internatio-
nale d'Anvers, le gouvernement demande à
être autorisé â faire, dans la Légion d'honneur,
des nominations el promotions dont le nom-
bre ne pourra pas dépasser trois croix d'offi-
cier et quarante croix de chevalier.
*** L'exposition d'hiver des Beaux-Arts, à
Budapesth, .s'est ouverte le 25 novembre. Elle
est assez petite, mais intéressante, et contient
de belles œuvres de MM.Benczur, Koroknyay,
Karlowsky, EoU (Mère avec son enfant),
G. Max, F. von Uhde, etc.
^*:i: La continuation des fouilles d'Epidaure
entreprises par la Société archéologique de
Grèce, vient de mettre au jour la base d'une
statue, qui, d'aiirès une inscription, serait une
œuvre de Thrasymède de Paros, un des ri-
vaux de Praxitèle. On cherche maintenant la
statue elle-même.
Le Primitif italien du mu«ée de Lisieux
Dans une note insérée au numéro du 15 dé-
cembre de la Chronique des Arts (p. 308),
M. Dimier, sous la désignation d'(( un Primitif
italien inconnu », a signalé un tableau qui se
trouve au musée de Lisieux. Il faut féliciter
l'auteur de cette note d'avoir ramené l'atten-
tion sur ce morceau de peinture du xv» siècle
égaré — et, disons-le, oublié — en Normandie.
Mais ce « primitif» est très lom d'être « in-
connu ". En effet, ce que détient aujourd'hui
le musée de Lisieux est tout simplement
un des tableaux du musée du Louvre. Les
amateurs ont pu le voir jadis à Paris, du-
rant plusieurs années. S'il n'y est plus, c'est
qu'ayant été retiré des galeries et relégué en
magasin faute de place, il a été compris, en
187t5. dans un lot de 308 peintures mises par
les musées nationaux à la disposition de la
Direction des Beaux-Arts, pour être envoyées
dans des musées de province. Mais cet envoi
ET DE LA CURIOSITÉ
319
à Lisieux n'a été fait qu'à, titre de simple dé-
pôt. Le Louvre est resté et reste toujours le
seul propriétaire du tableau, et il suffirait
d'une décision de l'autorité supérieure pour
qu'il en reprenne possession.
Ce tableau provient originairement de la
collection Gampana. Dans le premier Cata-
logue des tableaux, des sculptures de la
Renaissance et des mnjoliques'du Musée
Xapoleon III, paru en 1862, il est inscrit
parmi les peintures de l'école ombrienne, sous
le n" 37J, dans les termes suivants :
<c >LvESTRO Antonio de C.alvis, de Pérouse-
« Aucun auteur ne fait mention de ce remar-
« quable artiste, dont on lit le nom dans l'in-
« téressante inscription que porte le lablcau.
" 379. — La Vierge sur un trône, ai/ant
« l'Enfant Jésus sur ses genoux. Panneau.
« — JI. l^iâ") ; L. 0'»,84. — .\u.\- deux Cotés, saint
« Jean-Baptiste et saint Jean. Sur le bas du
w Irùne, on lit: (juesf opéra anno faelii fare
« le relig'tose et principaii di casa Sca Ca-
« terina e Paola da Mastro .Inlonio de
« Calvis. »
On sait qu'après l'acquisition de la collec-
tion Gampana, une commission fut nommée,
au mois de juillet 186J, « pour clioisir les ob-
jets destinés au.x musées impériaux et
pour mettre de coté les doubles et les objets
inutiles au Louvre, lesifuels devaient être ré-
partis entre les musées des déparlements. »
Sans vouloir incriminer en rien les intentions
de cette commission, on peut dire f|u'elle ap-
porta à ses choix une rigueur véritablement
excessive. Aussi des réclamations s'élevcreat.
Elles furent assez vives pour provoquer une
décision de l'Kmpereur chargeant l'Académie
des Beaux Arts de reviser le jugement de la
commission. Gelle-ci, sur MB tableaux de la
lollection Gampana, en avait trouvé seule-
ment '.17 dignes d'i'lre retenus pour le Louvre.
L'.Vcadémie des Beaux-Arts porta ce chillrc
h 303, pai- conséquent à plus <lu triple.
i)i', le tableau aujourd'hui à Lisieux avait
été conquis dans le premier lot des '.t7 pein-
tures choisies d'abord par la Commissiun,
c'est ù-ilire c|u'il avait été rangé parmi les
morceaux non discutés et jugi's unanimement
les meilleurs de la collection Camjjana. Il l'ut
cependant l'objet d'une ap[iiccialion philnl
sévcre dans la nouvclli" Xiilice des taljteaii.r
du Musée S'aiioléon III. par'uc-, on lKt>2, i\ la
suite de l'entrée d(''(inilive au Louvre des
303 tableaux choisis, et rédigée par M. lioisct,
CcUxi Notice s'expnmo ainsi :
« Attribué ft ANroMorM.vi. — 192. La \'icrgi'
« entre deu.r Saints. Mois. — II. I-.VJA ; L. O-.k;.
« La Viei'ge, soutenant l'Lnfant Ji'sus sur si's
« genoux, est assise sur nu tri'ine, dori'ici-o
" lequel sont, debout, saint Jeanliaplislo cl
« suint Jean l'ICvangi'liste. Dans le bas, se lit
« l'inscription : Qiiesla opcra anno. de
■I AntiPu:o Gaivi est iib.solumeiit incunnu. Il
<i [lurait avoir travaillé ù la lin du xv« siècle,
" et. à on juger par le tableau cpie nous vo-
" nous do décrire, son talent n'était pas d'un
« ordre très élevé. Ge tableau s<' trouvait dans
« lo mémo couvent que la peinture do la
« Barque de saint Pierre, n» 196 de ce cata
1 logue (1). »
C'est probablement sous l'influence de celle
note défavorable que le tableau, après la sup-
pression du Musée Xapoleon III, fut d'abord
mis en magasin, puis, en 1876, expédié à Li
sieux.
Mais il faut remarquer que, dans cette Xo-
tice de 1862, perce ce même esprit de sévérité
exagérée qui avait dicté les restrictions si
critiquées dans le choix de la Commission.
Ses appréciations ne sont donc pas sans ap-
pel. D'ailleurs, depuis jjIus de trente ans, la
science et le goût ont progressé. Nous sommes
beaucoup mieux éclairés sur les écoles primi-
tives d'Italie, et tel tableau que l'on dédai-
gnait en 1862 nous paraîtrait actuellement
tout à fait digne de rester dans notre Musée
national.
Ne serait-ce pas le cas pour la Vierge de
Lisieux? .Xssurément. je n'oserais rien affir-
mer, ne connaissant jias le tableau lui-même,
ilais le témognage de M. Dimier, qui vient
de le voir, s'ajoute à l'induction que l'on peut
tirer de ce fait qu'il a trouvé grâce. Jadis, de-
vant des juges [leu bienveillants. En tout état
de cause, la signature, étant celle d'un leintre
ignoré, pose un problème intéressant aux his-
toriens de l'art italien du xv siècle. Elle peut
devenir le point de départ d'une étude cri-
tiipie qui permettrait peut-être d'arriver à
inscrire le mc'-me nom d'artiste au bas d'au-
tres leuvres encore anonymes.
In morceau de ce genre ne saurait plus au-
jourd'hui laisser le Louvre indilVérenI, alors
surtout que ce morceau, en somme, est son
bien, sa propriété indiscutable, qu'il n'a fait
que prêter, à litre essentiellement ri'vocable.
D'autre part, quel avantage oifre rêellomeni
pour le musée do Lisieux la jouissance de ce
pi'imilif ainsi isoléf Ne gagnerait-il pas plu-
li'il, si r.\dministration. comme elle en a toute
liberté, remplaçait le premier prêt par un nou-
veau prêt, en substituant à la Vierge signée
d'Antonio Caivi un autre tableau, de nature
dinïTente, il est vrai, mais pouvant avoir en
Soi-même, par lo nom do son auteur plus
connu du grand public, une valeur de noto-
riété supérieure :" A un seiiiblatle échange,
tout le monde trouverait son compte. Lisieux
ne perdrait rien, et la galerie des Priinitifs
italiens au Louvre s'enrichirait, sans qu'il en
coilliit rien à son pauvre budget, de ce qui
doit être, à tout lo moins, une pièce docu-
uionluirc d'une grande rareté.
P.V17L Dl-IIRIEO.
Académie des Beaux-Arts
St'nni'e ilti 13 ili'cemhre
Onl Mi èliia meinbros rorro.spoiuliinls .'•Iniii-
«ors :
1* Rn reinplnci^nicnl du M. Pmililln, .1
(Il Tnbloiiii qui n Hi <^galciiioiil anvoju eu l'roviuvv
«MI i.sjil.
320
LA CHRONIQUE DES ARTS
J]. Albrcclil de VriondU directeur Je l'Acadéiuie
royale des Bfaiix-Ai-ts h Anvers:
2» En rcmpliicemeiil de M. liiiliiiisleiii. décédé,
M. Gouvy, coiiiposiliiu- de iniisii|ii(', A llaridiuiirj,'-
Hiiul (Lori'aine).
'VA. Ft I E T É S
Le prétendu Memling du Musée de Bruxelles
i:r i.i;s .iaudins di': i'ahadis
La C/iro/iiipir îles Arl.i si^'iialail réceiniiu'Ul
(n° du ]'> décembre) l'opinion du coii.servalcur du
Musée de Bruges, qui atli-iliue ;\ Meniliu^ un la-
l)loau du Musée de Bruxelles (u» l'iO) classé jus-
qu'ici dans l'école allemande. Ce sont évidemment
les lauriers de M. Wauters, le désir de rivaliseï
avec lui et d'apporler sa ronlribnlion k l'iiisloire
de Memling, sa pierre au monumeul. qui l'ont
poussé à cette assertion étrange. Or. si certaines
alTirmalions de M. Wauters dans sou livre, d'ail-
leurs intéressant, débaptisaid par exemple pour
k's donner à Mending, les deux célè!;res triptyques
de Van dcr Wcyden des musées de Mun'cbel de
Berlin, la Pictà de J^a ]Iaye, celle des Olliees,
ain^i que des onivres de Bouts et de Van der
Goes. nous paraissent au moins conleslables, le
présent baptême, en revanche, est absolument
erroné. Un vent de conjectures et d'hypolhéses
souffle de tous côtés en Europe. Les Allemands
ont donné l'exemple; mais peut-être bientôt seront-
ils dépas.sés.
Le lableau en question, qui est sur Lois el me-
sure r»,0'> de haut sur l'",7U de large, représente
la l'ii'i-r/t' avci' l'Enfant dcns une iisscmJihU' di'
S'iiittrs. C'est le lype et la disposilion générale de
deux de.s œuvres les plus charmantes da Memling,
les plus importantes par l'influence exercée, en
même temps que les plus caractéristiques de ses
origines allemandes : le Marinf/e mi/sfique de
si(i)tti' Crrthen'iK' , de l'inipital Saint-Jean, à
Bruges, et surtout celui de la collection Galteaux
au Musée du Louvre, si heureusement reconslilué
en son ensemble, dont SI. Emile Michel doit pro-
chainement parler aux lecteurs de la Ga:ietle.
Mais, si le sujet est identiijue, si la façon de l'in-
terpréter et de le comprendre ofl're avec la ma-
nière de Memling la plus grande analogie, si
quelques détails même le rappellent, comme une
copie lointaine et alourdie rappelle un original
admiralde, il y a un abime, non seulement pour
l'exécution, mais pour la pose, l'attitude, l'aspect
des figures et leur structure même, enire l'œuvre
un peu gauche et empruntée en sa solenuilé giave
d-) cet ouvrier allemand, sans doute élève ou
imitateur de Memling, et les créations délicates,
élégantes, aristocratiques et liuos île celui qui,
dans le Nord, a peut-éire 1« mieux senti la grâce.
Même à ceux qui n'auraient pas du tableau, de
ses tons harmonieux et frais d'ailleurs, de son
charme d'ensemble un souvenir assez présent,
l'excellente photographie d'ilanfslaengl pourra en
donner une idéj sulli>ante pour le juger.
La Vierge est assise au centre, ile\ ant une ten-
lur- de brocart que tiennent en l'air deux figures
d'anges volants. Juvénile et vraiment reine des
vierges, haute couronne emperlée sur la télé, les
yeux modestement baissés, elle préside el domine
la scène, suivant la furjiiule babiluelle en ce.s
sujets. A gauche, sainte Catherine agenouillée,
liumblenient penchée en avant, tend la main à
l'auneau que lui passe au doigt l'Enfant, auquel
sainte Barbe, à droite, va oITiir une rose, tandis
que par divanl, également à genoux, la Madeleine
parail ouviir pour lui le vase aux parfums.
De chaqiu' côlé, régulièrement groupées el éla-
gées, soit à terre sur le gazon, soit contre des
berceaux de buiillage et de vigne, quatre saintes,
avec les inslrurnenls de leur supplice, ferment la
composition et l'encadrent. L'n paysage aux cam-
pagnes verdoyantes, avec château dans les arbres
ou ville au bord de l'eau, apparaît au fond sous le
ciel bleu. L'Enfant est, de toutes les figures, la
jdus visiblement imitée de Memling, celle qui est
une marque d'origine et d'inspiration évidente.
On n'a qu'à la comparer entre aulnes à celui de la
petite l'/c/Y/c du musée de Berlin (n°.ô28B . C'est
un absolu plagiai, pesant el appliqué, comme il
arrive souvent en pareil cas. Les saintes cher-
chenl également à se rapprocher de son type par
l'ovale allongé, la douceur, la sveltesse invrai-
semblable et exagérée du buste, tous les trails
qui chez lui ont un charme d'invention simple et
naturelle, de jusiesse et de pondération exquise,
et qui sont ici grosis, chargés, pous-és, par l'ef-
fort et le désir de bien taire, jusqu'à la caricature.
C'est une élégance de servantes qui essaient de
singer leurs maîtresses. Petits yeux, gros nez.
lourdes mâchoires, air gêné dans leurs babils île
fête, figures moutonnières et slupides surtout par
l'absence presque totale d'expression ; voilà qui
gâte celle o'uvre d'école à la saveur allemande
très prononcée. Même en admettant que ce ne soit
pas lui faire injure que de penser à lui pour cela,
on ne voit pas à quel moment Memling aurait pu
peindre ce tableau. Si c'est avant d'aller en Flan-
dre — ce que toute l'onivre dément — il se sérail
donc copié lui-même avant d'avoir trouvé sa for-
mule ; et après, où le placer dans la suilc des
chefs-d'œuvre? La peinture resie intrigante, parce
qu'on n'a pu jusqu'ici en rapprocher de similaires
de la même main. Mais il est inliniment vraisem-
blable qu'on doit ladonneràquehineptinlrerhénrin
d'environ 1480, ayant subi fortement l'influence de
ilemling. Les parties colonaises s'y mêlent aux
parties flamandes. La Vierge, notamment, en sa
gravité hiératique, sorte d'idole qui veut êlre
adorée, esl encore plus l'héritière des Vierges de
Stephan Lochner que de celles de Memling.
Qu'il nous soil periiis, à l'occasion de celle
oiuvre curieuse, où deux courants issus de la
même source s'unissent et se fondent par une
espèce de choc en retour, d'indiquer les origines
allemandes d'un sujet que Memling a, entre tous,
popularisé en Flandre. Ces groupements de
saintes autour de la Vierge dans un jardin fleuri,
lui formant comme une sorte de cortège mystique,
de cour délicate et charmante, ne sont pas une
nouveauté en Allemagne. C'est un motif essentiel-
lement colonais. Or. le voit apparaître dès le début
de l'école, et il est généralemenl connu sous le
nom des Jardins de Paradis. Parfois, des anges
seuls sont représentés autour de leur souveraine,
jouant de la musique, cueillant des fleurs ou des
fruits pour les ofl'rir à l'Enfant. Mais l'inspiralion
esl la même. C'est la même fraîcheur d'idylle, le
même rêve de paix idéale, la même adoration de
la femme, le même culte candide et doux auquel
ET DK LA CL T. loSI'IK
.•;2i
est associée la nature. Toute la poésio des Minne-
sicnger se refléle en ces œuvres au lyrisme ten-
dre, toute la ferveur mystique de la pieuse cité
colonaise et de ses entours. Di'S le urc.blématiquc
jiiaitre Willielm, ou au moins dès les peintures
<|iron a riiahilud ! déclasser sous ce nom. le sujet
est presqu' fixé. Un dùlicieux tableautin du
Musée niun eipal de Francforl-sur-leJlejn nous
montre, comme en u:e partie de campagne, la
Vierjçe se délassant avec trois suintes et trois
saints, diversement occupés et dispersés libre-
ment, dans un préau rempli de Heurs et d'oi-
.seaux que ferme un mur crénelé. On dirait de l'il-
luslralion d'un loman d'aventures, tant la fan-
taisie est grande encore, la disposition naturelle
et sans apiu'èt ! (Test le début. Mais déjà, au
musée de Berlin {ii° 133-i), et à celui de Munich
(11° "3), deux tableaux du même maître, ou au
niuins du njéme atelier, lai.sseTl entrevoir -l'iîclo-
sion du système et des formules restées tradition-
nelles depuis : les saintes régulièrem3nt dispo-
sées dans l'enclos, deux par deux, à droite et à
gauche de la Vierge, à Munich avec addition
d'anges. Stephan Lochn»r reprend le motif dans
sa célèbre T/V'/v/e nu buisson de roses du musée
i\r Cologne (n" 118), et peut-être aussi dans celle
du musée do Munich, onivre d'école en tout cas,
qui en est la copie libre (n° 5), mais en laissant
loule la place aux anges, ces petits êtres mignons,
menus et frêles si chers aux eoluuais. Du Mailrn
de la vie de la Vierge, on connaît égalem 'Ut nu
l.ibleau du même genre, avec les trois saintes,
llarbe. CalherinH et Madeleine, au musée dr
l!irlin (n" ViH'i). ("esl un sujet courant chez les
plus diiux, les plus tendres des colonais, el luus
i-cu\ r|ui, de prés ou de loin, subirent l'inlliienre
<le la peinture rhénane, chaulèrent à l'unisson
Irur cudique à la Vierge. Il est à peine besoin de
rappi'Ier la Mrtr/oiir; au buisson Oe roses, de
.Seliungauei', ii l'église Saint-Martin de Colmar,
el les deux charnianles petites Vierijes d'Hul-
li.in le vieux au nius'e de Nuremberg fn"* l'i."i
el l'ili). (Vest le derniiT relli't des pieuses pasto-
rales ro'onaises en .\Uemagne. Durer même eu a
r''ssi'nli le conire-coup.
Memling, ((u'on sali aujciunrbui né à Meuiflin-
gen ou Momliiigen, jnès de Mayence, qui est,
par sa nai.^sunce autant ipie ]iar son éducutioii
première, un peinlreessenlielh um'uI ihiNian, pres-
que un Colonais. n'a fait (pie Iranspl.anler en
l' liiudri' la lliiir délicate doiil l'imiour a di\ char
m r s.'i jeunesse. Qu'il ail été ou le ri é'Iève di-
l.oebmr. coinnu' M, Waulersle déc-on\re à la lin
rie son livri', (pi'il ail (ludié on non à Cologne
iiiênu', il a respiré en loul cas l'air de loule celli'
r.'gion éprise au plus haul poini d'idées mysli-
ipu's. (^.e n'esl pas .seidiMuenl un sujel, un thème
ligèriiii'il IransforHié, ni on il pnrall avoir lu-
hoiluil le picniiei' la charmanle iuvenlion des
li.uieailles d. la sainte, peulêlre ft la suite de
ipu'lipie impiession ri'eiu' d'ilalie qu'il n l'ail en-
Inr .'nec lui dans la piMiitun- Ihnuamleel auipiel
il y a donné droit de cité : c'est la do„co idéalilé,
I I poésie, le lève, la candeur de senlimenl el di'
iendri'sse, loule niu' veini' il'arl colonais, qui fui
pour les contemporains une révéhilion. Aux réa-
lisles \igourinx el robuslis, rtpri's parfois, nmis
■-I souvent admirables, les Vim Kyclx. les Van der
W'eyden, les liouls, les Van der (lois, va siu'cé-
dei- le gioupedes iilè:i|isles. les Cér.Wil Diivitl. les j
iloslaerl, tous ceux que. par Meuding, le soultl--
frais de Cologne a touchés, qui ont continué ses
sujets et sa IraJilion. !.,»■ type des Jardiits de
Pnriiilis, presque oublié alors en Allemagne, eut
ainsi par lui une longuâ survie et un renouveau
de succès en Klandre.
Il n'était pas indilTérent, à propos d'une «euvre
où l^s deux pays semblent avoir mis également
leur marque, d'indiquer les nouibreuses ramifica-
tions qu'on y sent et le double courant doni on y
peut suivre la trace.
Paul Lei-rikii;.
REVUE DES REVUES
Le Journal Officiel 1 lu lOdéceubrei pubiieun
très intéressant rapport de M. Lucien JL-ig'.i-,
arcliitecle, professiur à IKcole des Re.iiix-.\rls,
rapport adressé au minisire de l'inslruclion pu-
blique, le 10 septembee 1894, -nr la uii-^sion dont
il a élé chargé eu Grèce. M. Lucien Magne se
livre, dans ce travail, à une 6t de très complète
du Parihéaon et de l'.^cropole.
C L'Ami des Monuments et des Arts il8'.>i
n" !•'>.) — Le résultat des dernières f uiilles failis
à Delphes, sous la direction do M. Ilomolle, a
été résumé en quelques page;.
Dans la suite du journal inédit de Vaudoyer
sur les monuments sous le premier Kmpire, ou
trouve de curiiMix n'useignenuiits concernant les
restaurations des monuments aiiliques de Home
(1810), les embellissements de celte ville (ISLij,
la construction de l'.Xrc-de-Triomplic de l'Etoile
(1810), etc.
Citons une notice de M. L. Lex sur les Imis
musées de Milcon (musées des lie.inx-Arts, d'His-
toire naturelle el d'Histoire cl d'.Vrchèologie).
Deux planches en photogiavure reproduisent
la façade principali," cl les lucarnes du cluUeau
de Mesniéres {.><eine-lul'érieure) ; une autre plan-
che donne un plan inédit de ce cln'ileau dressé
par Vaudoyer. l'ne inléressnnle aquarelle de la
liihliolhèipio de Lyon, repr.iduile en gravure,
lUonlre hs proleslanls m.ilil.inl l'éghse Sainl-
.lean, à Lvou, en l.>i"2.
Journal do la Société d'Archéologie
lorraine ilsn'i, u' 11). — M. .1. Kavier signale
I gra\ui.- inédite d'Appier llanzeli't. C'est la
Ihè.si^ sur les .['(Serliones loi/itif et imiriiles, que
soutint publiquement, lu U juillet UVÎ\. Nicolns-
l''rain;ois de L-uraine. Celle eslantpe esl coin-
po.sée do <li'ux parties: la p irlie inférieure, le
lexti', esl impiimèe: la partie supérieun', gravée,
porte la signaluri' du grnveurlypogniplie. Le
sujet reprèsi'ntf un temple élevé Â la gloire des
rois el ducs d'.Vnstrasie el des ducs di* la maison
de Lorraine. Kn axant, des gaerrioi's et île prlil»
Kênie-i lienueut on sruiplunt les liiistes el tes
epilaphes des amiens siuiveraius lorr.iins. Ci lie
gravure esl llnenient exécutée.
Revue dos Arts Dôcoratifs (Uovenitirv
|.S<.ii). — On v tidu\. le ir.'s \i\anl el lo''^ peu
322
LA CHU jNiglJI'; IJKS ARTS
banal rapport du M. Kranlz Jourilain, sur le con-
cours rocemnient ouvert par l'Union rentride,
pour la composition d'une t'tofTfi do tenture, puis
une 6tude critique de M. André Boiiilhet sur les
lourdes et curieuses orfèvreries de style indo-
japonais, que crée ù New-York M. (iorham;
enfin, à propos de l'exposition de la fleur, do pi-
teuse inoraoi're, M. Cluinipier examine diverses
pulilications n'xentes consacrées à la llore artis-
tique.
Magasin Pittoresque (Vt décembre). — De
M. 'l'Iiiéliault-Sisson, un article sur le tableau du
Louvre : In Madeleine, de Naltier, et sur le pein-
tre lui-même, mieux représenté à Versailles avec
ses portraits de femmes de la cour de France, que
dans notre grande collection nationale avec la
pécheresse de l'Evangile.
A M. Le Fuslec consacre m\ article à l'Ecole
des Beaux-Arts do Marseille, dont il fait l'histori-
que depuis sa fondation par le sculpteur Verdi-
guier, eu ll'yi, jusqu'à son organisation actuelle,
due à M. Magnaud, son directeur depuis 18B9.
En ce moment, cette Ecole donne l'éducation ar-
tistique à 7ieiif cent six élèves, « chili're très ex-
pressif», dit avec toute raison M. LeFustec.
Le Moniteur des Architectes (novembre).
— Sous ce titre « Une Découverte » est si-
gnalé, par M. R. S., le résultat important des
recherches de M. Vogt, directeur technique de la
Manufacture de Sèvres, à l'effet de fixer sur le
grès une couche inaltérable de porcelaine. Voilà
qui va constituer une ressource ornementale, très
intéressante, que nos architectes sauront utile-
ment mettre en œuvre. A l'Exposilion de 1900,
tout un bâtiment sera décoré de celte céramique
nouvelle.
L."Art pour tous (octobre). — Premier article,
de nuire coUaljo râleur M. M. Jlaindron, sur» l'Epée
du marquis de Pescaire », léguée au musée de
CUuiy par Edouard de Beaumont, le grand con-
naisseur on fait d'épées anciennes.
-|- Athenseum (1-3 décembre). — Une très subs-
taulielle étude sur une récente publication de
M. Sidney Colvin : Quatre vinr/t-ti-ei::e dessins
d'Albert Din-er, reproduits en fac-similé d'après
les originaux du Briti.^h Muséum, formant le
tiers de ce qui a paru du grand ouvrage qui se
publie à Berlin sous les auspices de M. Lippraann.
Le texte de il. Sidney Golvin fournit aux lec-
teurs, sur chaque dessin, les indications néces-
saires, sans commentaires superflus. Classement
par ordre chronologique. Le British Muséum est,
après l'Albertine de Vienne, le musée le plus riche
en dessins de Durer, mais il est serré de près par
le Cabinet des estampes de Berlin, qui ne tardera
pas à le dépasser.
-|- Notes sur le Middlesex et le llerfordshire :
intéressantes fouilles dans "le tombeau de fJoa-
dicée ».
+ Une savante communication sur les fouilles
heureu.-es opérées dans l'antique Silchester, par
M. F. Haverfield, qui, en s'appuyant sur des con-
jectures étayées par un passage de Tacite, place
la fondation de lu ville aux environs de l'an Wi
après J.-G.
-|- On annonce la prochaine publication, en an-
glais et en arabe, d'un ouvrage attribué à l'ar-
ménien AbCi Sâlih et datant des premières anr.ées
du xiii" siècle, sur » les églises et les monastères
de l'RgypIe et de quelques contrées voisines •■.
Texte et traduction d'après l'unique manuscrit de
la Bibliollièq"e nationale de Paris, par M. Evctls,
avec note de M..I. lîutler, l'auteur des « Anciennes
églises copies d'Egypte».
0 Archivio storico dell Arte (septembre-
octobre 1891). — Eijlise et portique de San
Giacomo de llolor/ne, par M. F. M. Valcri. Mo-
nographie très documentée (le premier acte offi-
ciel remontant à 1^15) de ce vieil édifice, avec huit
reproductions dans le texte.
0 Mi'rco Pahnezzano et ses œuvres (suite),
par M. E. Calzini, qui suit de près le brillant
élève do Marco Melozzo, à la pinacothèque de
Forli. à l'église do San Francesco in Matelica, à
l'église de San Mercuriale, à la galerie lalé-
rane de Home, à la pinacothèque de Munich.
Critique très sûre, avec documents à l'appui, de
l'œuvre d'un maître trop peu étudié jusqu'ici.
Gravures dans lo texte.
0 Le dùrne de Pnrenzo et ses mosaïques, par
M. G. Boni, qui soumet au lecteur quelques ré-
flexions sur la matière et le dessin des mosaï-
ques de cette intéressante église de l'Istrie latine.
0 Xouvenux documents : sur Nicolo da Pu-
glia, dit daU'Arca (1470) ; — sur Giacomo Filippo
bitraldi, forrarais, auteur de iieiniurss dans
l'église de San Salvator à Bologne (1474) ; — sur
la Sainte Cécile de Raphaël, commandée en
1514 au mailre, et payée mille écus d'or, par-
Elena Duglioli, plus tard b'atiliée ; — sur Al-
fonso Lombardi et le duc do Mantoue, avec la
fixation exacte de la date de la mort du grand
sculpteur, 1Ô3G : — sur un tableau d'Ercole Pro-
cacciui (1.j70) ; — sur le Saint Clmrles de Guidti
Reni, peint pour l'église des Mendiants de Bolo-
gne (lbl4) ; — enfin, sur divers tableaux ornant
l'église San Salvator de Bologne (16a0-16'i5). —
Viennent ensuite cinq pièces retrouvées par
M. F. Gerasoli dans les archives secrètes du Va-
tican, établissant la véracité, souvent contestée, de
Benvenuto Gellini dans plusieurs passages de
son autobiographie (1525-1535).
0 Recensioni : Comptes rendus du catalogue
des Corporations gnllenj of Art de Glasgow
par M. James Paton ; des Kleine Gnleriestu-
dien de M. Th. de Frimmel; des livres de
M. A. P. Gianuizzi sur Lorenzo Lotto et ses
œuvres dans les Marches; de M. Diego Saut'
Ambrogio sur l'église de Vigano Gertusino et les
peintures de Bernardino de Rossi. exécutées en
lôll, et du même auteur sur trois importants
hauts-reliefs de Balduccio da Pisa.
0 Misrellanea ; nne\^iwexi critique de l'incom-
parable livre de prières de Bonne de Savoie, con-
servé au llritish Museuin.à propos delà récente
publication de M. G. Warner, par M. Luca Bel-
trami ; et un dépouillement des travaux parus en
1893 dans les principales revues allemandes sur
l'art italien, par M. G. de Fabriczy.
ET DE LA CURIOSITE
323
X Jahrbuch der Kœniglich-preussischen
Kunstsammlungen (Vol. XV, Im^.-. IV. — Suite.)
in bas-relief iincien rn mai lire des Musrea
royotuc de Berlin, par Richard .Scliœne.— Ce bas-
ivlief. acqui.s léceinment par le musée de Berlin, re-
préseiilr- un lioninio assis, ayant près de lui quatre
personnages, dont une femme. M. Garl Robert a
essayé, dans ['Hermès, de montrer qu'on avait
alTaire à une œuvre fausse datant du \i\' siècle.
M. Schirne s'élève contre cette as.sertionet se pro-
nonce pour l'authenticité du bas-relief. Reprenant
les opinions émises par M. Garl Robert, il con-
rlut eu ce sens : le ba.s-relief ne représente pas
un maître et ses disciples dans une altitude mé-
ditative; il n'y a pas lieu de reconnaître, parmi
les personnages, Platon, Aristote et Démosthène;
■ nfin, la critique qu'on a faite des détails de l'ani-
vre en question est assez faible. Deux planches
liermetteut au lecteur de se former lui-mèuie son
opinion.
— Zeitschrift fur christliche Kunst (vn« an-
née, 7« l'ascicule). — ]''.luilu an'hitectiirale de
M. W. ElVinann sur les bcau.K autels en forme de
tables (xii' sièrle) du couvent des cisterciens do
Ilauterive, près Fribourg, en Suisse.
— Reproduction et description, par M. l'r.
Buschmeyer, d'un étendard peint, à sujets reli-
j^ieux (de la (in du xv" siècle), coii.servé à la ca-
lliédrale d'Erfûrt et jadis « l'étendard du Con-
^••il » de celte ville.
— Bel et savant article (conlinué dans les deux
livraisons suivantes) du 1". .Stephan Beissel sur
les régies qui doivent présider à rorncmi'ntation
picturale et sculpturale des églises à l'intérieur,
d'après les enseignements donnés par les mcil-
li'urs modèles en cette matière.
— (8« fascicule). Barthel ou Barlhold Bruyii,
le Cologne, est le peintre chez qui s'observent li'
mieux les diverses inlhicnces étrangères qui, au
XVI" siècle, se font sentir dans les pays rhénans.
On peut s'en rendre compte dans son chel d'o'U-
vro : les volet-; d'aulol peints pour lu couvent
d'ICssen (lô3'ilôti-")), dont deux malheurcusemenl
sont pM'dus. m lis dont les deux autres viennent
d'être remis on état et rendus à leur destination
IMÎmitive, cl que décrit M. Kirnienieh-RicharU.
liCS nobles ou gracieuses llguroi de ses person-
nages indiijuent encore la latrio di' Stephun
l.othiier; son clair el chiud coloris rappelle li
iiiaitn! Ilainaii.l de la « .Mort do Marie », Joost
vou Clevi-; ( l les nrcliilecturcs qui se mèloiit l'i
.ses paysages ronumliques, ainsi que l'allure gé-
nérale, fout Mimgi'r à l'Italie, vers laquelle il va
le plus eu plus tourner les yeux. Quatre bonnes
hi'liogiavures ri'produiseril ces beaux panneaux.
— Une inti'ressanle arnidire golliique de IViô,
tirée il'une coUocliou particulière de Mûnsler, est
• lèi-rif.) et reproduite ilims l'arlicli' suivant.
— Al. Max l.ehrs rapproche Uiio suite de huit
l"-lits sujets relig eux en médaillons, gravés par
Uruil van Meckenen puir orner di-s objets d'or
lèvr. rie rcligiou-etliartscli, n"- l.'K) a I.'ijj.ilo sujela
■ I,' mèuii' genre et de même forme dus au fécund
nniire K. S. (MiJG lI l'iGÎ) et doni on donne loi
r-ipr^Klnctioua d'après les épr. nves conservées à
Dnsile ol à Oxford.
— (!)• fa'-cicub). ijui a visité Italisbonne n'n
certes pas oublié le riche el ravissant portail de
sa superbe cathédrale, une des merveilles de l'art
gothique. On aimera à en trouver l'histoire, outre
la description, dans une belle étude de M. J.-A.
Endres, accompagnée de plusieurs reproductions.
V Zeitschrift fiir bildende Kunst (décembre
1894). — M. Adolf Ros.-nlnrg donne la suite de
son article sur Iluhens. Parmi les œuvres que le
peintre composa pendant son séjour en Italie, le
Haptërne du Chris', conservé à Anver-, pré-
.sente un intérêt particulier par la question qu'il
soulève : le tableau semblable du Louvre ne
serait qu'une copie.
V M. W. Bode termine son article sur les o?uvres
d'art anciennes dans les collections des Etats-
Unis. Comme illustrations, trois portraits de
Rubens et VAniioncialion. la belle tapisserie
italienne du xv« siècle, qui a passé de la collec-
tion Spilzcr aux mains de M. A. Ryerson, de
Chicago.
0 Allgemeine Kunst-Chronik (3 novembre).
— Compte rendu — avec sept repro juctions des
meilleures œuvres de Rubens — du livre de
Jules lie Bauwere sur le Musée royal de
Bruxelles. Cet ouvrage, qui contient 241 illustra-
tions, sera un guide pour les visiteurs, et aussi
un manuel pour l'histoire de l'art.
O (2 décembre lti94) . — Etude sur V Histoire
lie l'or/écrerie depuis les temps les plus re-
culés jusqu'à aujourd'hui. On y passe en revue
les principales tendances actuelles en cet art,
et l'on y décorne la palme aux orfèvres d'Al-
lemagne tt d'Autriche, avec lesquels, est-il dit.
ceux de France ne saïu'aient concourir pour la
pureté du .-.lyle. 11 nous semble que l'auteur con-
fiinil ici le style avec l'imitation routinière des
modèles de la Renaissance et n'estime pas assez
le souci de marcher de l'avant en celte branche
comme eu d'autres ; des créations d'artistes tels
(pic : M.\l. Boucherou. Fidize. Froment-Menrice.
Aucoc et autres, universellement admirées à l'Ex-
position de 1889, n'ont rien il envier comme
style aux (euvres étrangères et les surpassiiil
souvent en originalité.
Kuutschronik (lit décembre ISOt). — M. Ar-
thur Seenmnn denumde des ren.seigncmunts
sur l'oiiglne il'un plat iuiité de l'unlique, dont il
diinne la reproduction : un érudil d'Athènes y
avait déjà coni^ncré tout un travail, le tenant
pour une pièce authentique, lorsque M. Seenmnn
découvrit, à Karisruhe. un moulage de cette
u'uvre exécuté, il y a plusieurs années, d'apré-i
un moilèlo provenant, pensel on, de l'i-xposiliou
de Vi.'un.' d.. 187;i.
Dio Kunst fiir Aile |lô dëceinbM 1S!4). —
M. Cornélius (.lurlllt continue son étude sur Max
Klingi'r. Elle est nccompagnéu do nonibrusis ce-
proiliictions.
32i
LA CHnONMQUK UKS ARTS
I.A t;Ul\IOSITK
BIBLIOGRAPHIE
Sominaiii' i!(! la Gazette des Beaux-Arts
ilu l'i' janvier. — l'ii iiouviim MiMiiliii^; nu
Musée du Louvriî, |iar K. .Miclirl; Isabelle
d'Kste et les artistes do son t(;nip8, par
Ch. Yriaite; Arlisti s conteniiinrains : Mar-
cellin Desboulin, i ar K. Kod ; La Sculplure
tlorenline, par Marcel Reymond ; L'ENi)osi-
tion il'ait ancien à Utreclit, par IL llynians;
(Correspondance de l'élrantjer: Alleina;,'ne,
Pologne et Italie, par W. Ititter; biblio-
graphie: Les Manuscrits de Léonard de
Vinci, par H. de Geynniller; Le Drame wa-
gnérien, par ,1. Tliorel ; IMililications des
librairies Hachette, Oalmann-Lévy, Boussod
et Valadon, par U. M. et A. IL
Trois gravures hors texte: Vn donaleur
présen.lé par saint J( an-Baphste, tableau
de Meniling au Musée du Louvre, eau-forte
deOanjean; Ixabelle d'h'ste. d'après le Ti-
tien, Musée de Vienne, photogravure Goupil :
Saint Berlin accueil/i par saint. Orne)', pan-
neau conservé à La Haye, héliogravure Du-
jardin. Nombreuses gravures dans le texte.
Tour du Monde. — 1771° livraison. — Vciyaire â
.Madagascar, par M. le docteur Louis i :atat. — Tcxie
et dessins inédits. — Treize dessins de MM. Tay-
lor, Berteault, Boudier, gravés par ilM. l'.aziii.
li'i'g, Buclier, Ruil'e.
tournai de la Jeunesse. — 1150° livraison. —
Te.Kte par MM. l'iecre MaiO, Henri Noi-val, Py-
thagore, René Bazin, IL Heinecke et Daniel BeU> I.
Illustrations de A. Paris, Myrbacli, Le Blant.etc
Bureaux à la librairie Hachette et C'', 79, bou-
levard Saint-Gerniain, Paris.
NÉCROLOGIE
Le coude d'Osmoy, qui vient de mourir, lUait
vni amateur d'ait éclaire. On se rappelle que lors
des anciennes constitutions de jury des Salons
annuels, une place était réservée à côté de la
section de peinture de l'Acadénde des Bean.x-
.\rts, à des sens du monde dont la mission était
de parler au nom du goût seul et des conve-
nances supérieures. Le nom du comte d'Osmov
s'est ainsi bien souvent trouvé joint à celui de
nos ni illeurs pjintres.
CONCERT DU DIM.\NLHE 23 DÉCEMBRE
Conservatoire {'i h.) : Si/rnphoitir en ré nu-
neui- (R. Schmann): Le .Vessie, fj-agments :
Chieur, pastorale, .\lleluia (tla'udcl) : 4' l'oii-
rcrfo en at, pour piano (Saint-Sai'nsr. Le Dépi'rl.
chœur (Mendelssobn): Si/niplionie en mi bémol j
(Mozart). i
VENTE du Lundi •?'( d-rembr.- 18'J'i, à ;J lienn s
Hôtel Drouot, salle n" 1
TABLEAUX
' OMPO.SITIONS I AI'liAI.IS
o-uvres de
AD. LA LYRE
i:'nnm.-pr. .M' H. I>ut:liesii<>, r,. rui- de' lialeiMe.
l'.".\l>cil. >l. .4. Itloclie, aô, rue de Cbàtcandun
K.eposilions :
Le dimanche 23 décembre, de 1 h. à 5 h. 1 -i.
Le lundi 2i décembre, de l à :î h., avant la vente.
A LOUER grands et beaux ateliers d'artistes,
avec apparicnient, 17 et 19, avenue de Tourvlllo.
Prix : I.IJIJO à 2.400 fr.
Pour traiter, s'adresser :"i M. Grandel, 22, rue
Lavoisier.
GflZtTTE DES BEAUX-ARTS
Lf. table alphabélifiue et analytique de
la Gazette des Beaux-Arts (3» série —
ISOfi-1880 compris), est en vente au Bureau
de la G.\ZETTE.
Prix : 15 francs l'exemplaire broché.
Cette table a été tirée à petit nombre.
Le quatrième volume des Tables 11881-
1892) paraîtra prochainement.
CHEMINS DE FER DE L'OUEST
Paris à I.iUiiiIi*es
P.\R liOUF.N, DIEPPE El NEWHAVE.V
(Voie la plus économique)
Double service quotidien à heures fixes
(Dimanche compris)
9 h. soir.
7 h. 40 m.
7 h. 50 m.
0 h. soir
S h. 50 s.
8 h. m.
Départ de Paris (St-Lazare) 9h.30mat.
Arrivée (;(London-Bridge) 7 h. soir
à Londres ^(Victoria) 7 h. soir
Départ siLondon-Bridge) 9 h. matin
de Londres'(Victoria) 9 h. matin
.arrivée à Paris (St-Lazare). ; 6 h. o5 s.
PRIX DES BILLETS
Billets simiiles, valables penilant 7 joui's ;
1" cl. 4i l'r. 2.3 — 2- cl. o2 fr. — H' cl. 2^^ fr. 2j.
Billets d'aller et retour valables pendant un
mois :
1" cl. 'i> fr. 75 — 2« cl. 53 fr. 75 — 3» cl. 41 fr. 50
Le i/erant : G. ROUX.
Pans. — Imprimerie ne la Ivresse. !IJ. ru,; m Croissant. — Simni-l
N« 41. — 1894
BUREAUX : 8, RUE FAVART
20 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT If SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des A.ts et de la Curiosité.
Un 311
PARIS ET départements:
12 fr. I Six mois. .
8 fr.
AVIS A MIYI. LES ABONNÉS
Pour éviter tout retard dans la récep-
tion de la livraison de janvier de la
Gazette des Beaux-.Vrts, nous vous rap-
pelons que l'abounement doit être re-
nouvelé avant la fin du mois courant.
On s'abonne dans tous les bureaux de
poste de la France et de l'étranger, ou
en envoyant directement à l'Administra-
tion de la G\zi:rri un mandat poste de
60 fr. pour Paris, 64 fr. pour les dépar-
tements, 68 fr. pour l'étranger. Abonne-
ment semestriel à moitié des prix indi-
qués.
PROPOS DU JOUR
Xj'Union cenh-tile dc.i Aria fteroralif's \'vr-
paro (li's aiijdiinriiiii sa parliciiiiiliun à l'i;.\|iosi.
tion iiniversolli" de lOOo. l^o ni|i|iort |iri''S('nli'' au
conseil irndiiiinistriilidn pur une l'uiiimission
spi^cialo, <M (liinl li's l'iinilusions ont (MiMidup-
li^("s à l'iinanimili'', propose l'i l'Inion ilo so
iiiiMer aclivomonl iiu lorl des coinpélitions
iirlisliipies, ilo siiscitcr purtout la rivlion-tie.
de jouer le rôle d'un Mi''i;ène impersonnel. Kn
d'antres termes, un lien de n'eoniponser,
d'iic.hetcp et do eollocUonncr, IToion ferait
des commandes iliroetos. Le tii'rs des fonrtx
dhpoxiblcs (la plus grande partie des res-
sources liiiilg(''tairos, sans loucher an capital
inalii''nal)le) servirai! «h provoipier U's idiV's
nonvollos on continuant les concours » : tt'x
deux autres tiers « seraient mis ti lu disposi-
tion do la Commission du musi^o pour achat
d'olijets d'art industriels accueillis ou choisis
avec la prt^occupation da bien accuser les ten-
dances les plus heureuses dans leur nou-
veauté. »
On peut se demander si les trustées de notre
luturKcnsinfîton ont été bien inspirés en pre-
nant une si {irave décision. C'est, en efl'et, au
momenloù va être constituée, enfin, nneCaisse
des musées (|ue l'Union alièneraitd'avance une
part de surichesse.justementàla veille du jour
où vont s'oll'rir des occasions d'achat si nom-
breuses dans les sections étrangères; le bud-
get du nius(''e des Arts décoratifs se ferme
ini|ilicilement à toute acquisition d'art rétros-
pectif pendant quatre années, au cours des-
c|uelles peuvent survenir des ventes intéres-
santes. Mais il y a un inconvénient plus sé-
rieu.x : il est d'ordre tout moral et, pour ainsi
dire, psycholonic|ue. La commande, et,« for-
tiori, la commande ponrun terme éloigné, est
un procédé- de résultai ali'atoire, auipiel il
faut l'cconrir ipiand on ne peut faire nutrc-
monl; on suit quelles responsabilités prélimi-
naires encourt celui ipii adjuge une com-
mande; l'artiste qui l'exécute n'en encourt
pas une moindre; une sorte de pêne, de para-
lysie intervient do part elil'nutre: les projets,
les esquisses donnent si imparfaitement
l'idée de l'objet achevé el l'nrliste n si fort be-
soin d'avoir SOS coudées fram-hes! En somme,
on conçoit bien l'ulililé qu'unrail un guichet
ouvert où seraient distribuées oux travailleurs
des subventions échelonm'-es; mais il semble
ipio l'I'niondos.Vrls décoratifs resterait miujx
dans l'esprit do ses statuts en réservant ses
économies jusqu'au jour du grand concours
quo le public dn monde entier jugera. Ce jour-
lù, l'initiative individuelle triomphera iino fois
do plus des manufactures orilcielles. Or, la
résolution que vient de prendre le comité do
l'Union ressemble à la di'dihi'Tation d'iino
manufai-luro nationale. L't^nion no fabrique
pas, elle ne doit pas avoir ses vitrines au
(>hamp(leMars ; elle doit les y roniplir eu vi-
sitant toutes les sections l'rançni.ses et éirun"
gères. Avant llKX), elle n'n donc rien A di''bour-
;iv!(3
LA CHKONKjUE l>KS ARTS
ser. Ce sont nos grands industriels qui duivLMil
travailler el Iravaillerunt, en efl'ct, puur elle ;
ils ont assez le souci de leur réputaliun el lo
slimulanl, d'un patrioUque orgueil les anime
assez pour qu'ils mainliennent à son ranfj la
fabrication l'ran(;aise. Us créeront de belles
œuvres, les expositions, el le musée des Arts
décoratifs fera son cboix parmi elles.
Nous nous liiisons un devoir de reproduire
tcxlucUenienl la lettre suivante, adressée au
Journal des Débals, et dont la conclusion
rassurera les amis do M. Turcan:
Il Palais des Clhamps-Klvsées. le 20 décem-
bre 1894.
11 Monsicui' le Dirccleui',
" l'ne note parue en première page dans le
Journal des Débals ilu 10 décembre a vive-
ment ému la Société des Artistes frani.-ais.
« Soa Comité considère comme un devoir de
rectifier les informations de votre rédacteur
et vous prie de vouloir bien rétablir les faits
d;ins leur entière exactitude.
X Loin de se montrer indifférente aux in-
fortunes de ses membres, la Société a distri-
bué en dix années la somme de 249.000 francs,
et sa synipatliie. éveillée par le grand talent et
les malheurs de l'éminenl artiste, M. Turcan.
n'a pas attendu la publicité donnée à sa situa-
tion actuelle pour lui venir eu aide et lui
allouer tous les secours que ses règlements
lui perniettent d'accorder.
« Attendant de votre courtoisie l'insertion
de celte lettre, j'ai l'Iionneur, Monsieur le Di-
recteur, de vous ijrier d'agréer, avec mes re-
merciements anticipés, l'assurance de ma
considération très distinguée.
« Le président de la Société, membre de
l'Institut,
« L. BoNN.vr. »
NOUVELLES
if^if. L'intérêt que le public parisien le plus
éclairé a pris à. discuter les plans de l'Exposi-
tion de 19U0 nous dicte le devoir d'analyser
longuement les projets proposés.
C'est donc dans le prochain numéro de la
Gazelle que nos lecteurs trouveront, non plus
une revue sommaire, mais une savante étude
sur les plans exposés aux Champs-Elysées.
**:(c La Commission du budget, qui est saisie
de la proposition de Mil. Joseph Reinach,
'l'rélat, le prince d'Arenberg et Berger, sur la
création d'une caisse des écoles, a reçu com-
munication d'une note, émanant de l'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres, qui
demande que la mesure, réclamée depuis tant
d'années, soit incorporée dans la loi de finan-
ces de 1895.
Ce vœu est signé de MM. Gaston Paris, Mi-
chel Bréal, l'abbé Duchesne, Alexandre Ber-
trand, Gaston Boissier, de Lasteyrie, de Bois-
lisle, de Mas-Latrie, Maspéro, Jules Girard,
Ravaisson, "Weil, etc., etc.
■>js** Comme nous l'avons annoncé loi's de la
vente Baudot, un retabU d'autel provenant
de la Chartreuse de Dijon, leuvre admirable-
ment conservée et qui compte parmi les plus
parfaites de l'Ecole bourguignonne du xiv siè-
cle, va prendre place dans le musée de la
ville à Cologne: on l'attribue à Melchior Brœ-
dcrlarn, pei'ntre du duc Philippe le Hardi
(l:!4> li04j.
Banquet Puvis de Ciiavannes
\'.n l'honneur di; ses soixante-dix ans ré-
volus, les élèves, les amis el les admirateurs
do M. Puvis de Ciiavannes se réuniront pour
lui offrir un ban(|uot, le 16 Janvier 189.'). L'oc-
casion est clioisie à merveille ; la fête sera,
|ioiir ainsi, en mi-me temps, une sanction, une
inauguration à distance du troisième gros
travail que l'artiste a accompli pour la capi-
tale. .\près le Panthéon, la Sorbonne : après
la Sorbonne, l'escalier de rHùlel-de-villc : la
verte vieillesse du maître permettra, d'ail-
leurs, de qualifier de noces d'argent avec
la cité de Paris, l'affectueuse manifesta-
tion qui se prépare en son honneur et à la-
quelle il serait déplacé d'attribuer le moindre
caractère parliculariste. Nous espérons (|ue
les adhésions viendront de tous cotés et
qu'aucun nom ne manquera à la liste sur
laquelle vont seuls se compter les amis du
grand art.
Encore le primitif de Lisieux
Notre collaborateur. M. F. de Mély, veut
bien nous envoyer i[ueliiues nouveaux rensei-
gnements relatifs au tableau d'.intonio de Cal-
vis (mentionné avec description par le cata-
logue du musée que dressèrent, en 1890,
MM. A. de Montaiglon et F. de Mély, pagelSi.
« Le livret, rédigé sur les notes du précédent
possesseur, indique Antonib de Calvis comme
étant de Pérouse. peut-être parce que le ta-
bleau qui nous occupe proviendrait de cette
ville. Le livre de Costantino Costantini
[Guida al forestière per l'aur/usta città
di Peru'/ia, 1784. in-8°. — la 2» édition de 1818
est identiquement la même, avec la seule dif-
férence d'un titre refait) — parle de deux mo-
nastères placés sous le vocable de sainte Ga-
tlierine. L'un, qu'il cite comme un couvent de
religieuses bénédictines, est construit par
l'architecte Galeazo Alessi, né à Pérouse en
1500 et mort en 1572, et doit être mis en dehors,
puisi[u'il ne s'appela Santa-Catarina Novella
(ju'en 1649 (p. 153, n.). 11 yiourrait plutôt s'agir
de l'église de Santa-Catarina Vecchia (p. 164);
mais Costantini ne l'aiipelle pas Sainte-Cathe-
rine et Paule, et ne parle pas d'un tableau
d'Antonio de Calvis, dont le nom ne se trouve
pas non plus dans les Lettere pittoriche pe-
rugine. publiées par Antonio Mariotti en 1788.
Soprani (Vite de' pittori Genovesi, 1674), a
tout un article sur une nombreuse famille de
peintres, du nom de Calvis (p. 71-76). qui ont
ET DE LA CUHIOSITE
327
ravaillè ù Gènes, depuis la lin du «niinzième
siècle, mais pas un ne s'appelle Antonio. »
Le nom d'Antonio de Calvis n'est donc [las
prononcé pour la première l'ois aujourd'hui
dans la Chronique.
Les décors de Gismonda-
Daiis Ils Débats du lundi 24 dtccmbi-e, M. V-
Sardou a ix'poudu aux ciiliiiues de noire colla"
boralour H. Uarbé, sur les décors de Gisinpnda.
Nous extrayons les passages principaux de cette
réponse :
« L'A';rop(ili% dit M. Sardou?— l'idée que
M. Darlié se l'ail de l'Acropole des Florcnlins
est des plus fausses. — « C'est pour lui un nid
(i de .iiiudard.i. une pelilo rilli; aux rués élroi-
11 les, aux maisons crénelées, une cilli: cuoipléle...
'< telle que nous la montrent tous les voyages
« du Levant et les dessins de Stuart ! »
Il n'est pas permis de se fourvoyer à ce point.
L'Acrcjjole tlorentin n'était pas une villt; aux
rues étroites, etc.; c'était, uniquomenl, la cita-
delle, le chàleau-furt, la Furlezzit, le C'istelo di
Athenc, disent les Italiens, c'est ù-dire le clià-
teau-fort. le château féodal avec toutes ses dé-
pendances et lo;is ses logements de services —
casernes, écuries, arsenal, forges, magasins, fau-
connerie, chenils, etc., largement étalés entre le
Palais, le Partliénon et l'Enchtlieion — et rien
de plus.
Tout le resle du plateau, en dehors des con-
structions susdites n'était que larges empla-
cements vides, tumulus de ruines, où pous-
saient il la diable les broussailles, les agaves, et
surtout quantité' d'orties, qui furent la suprême
ressources des Vénitiens aff'unics parle long siège
que leur fit subir Nerio.
Ai je besoin di» dire que ces prétendus jardins
dont j'ai décoré l'.Vrriipole, n'existent que dans
l'imaginatinn de M. Uarlé, et qu'il n'y a sur la
scène ni pinte-bandes, ni ronds-points, mais seule-
ment sur des las de di''Cond)ros ipielques cactus
et cinq ou six arbres, que je no ferai disparaître
que lorsque M. IJarbé aura pmduit les docu-
ments qui conslalrnl qu'il iry avait pas un cyprès
sur l'Acropole en l'iTil? — Sa description de mon
jurdin de r.\cropi)le n'est i)as plus txacte que
celle qu'il nous fait de mon cloître de Dafui, oii
il a vu des planli'S tropicales, et pris du chèvre-
feuille pour de la glycine! — C'est avec les mêmes
lunettes (ju'il a constaté l'énorniili' do l'église, el
les dimensions colossales du cloître que j'ai eu
tant de peine à instalhr .■^ur la petite scène do la
Uenaissance.
Mais que voulez-vous? M. Darbé' n'a pas In
moindre idée do la façon de vivre de ces ducs
lUireutlns; il se les ilguro connue des soudards
ou des pleutres. Kt, pareil qu'ils payent tribut nu
Sultan, li'ur suzerain, depuis (pie Mourad .s'osl
rendu nnutre de la Morée dont relève le duché»
d'Athènes, il les voit réduits aux expédients el
connaissant <y«e/i///i7'(jii' /(( faini!,'! (.'/<sti\ mourir
do rire! llo leur ébtl de maison, spècillé dans
leurs te^t;lnlellt>: de 1. IM' liilil el:i|.l:e |i;ii-
leurs donations; du luxe de leur habitation, du
leur train de maison, signalé par V Anonyme de
Mvnite; des embellissements qu'ils ne cessent
de faire à l'Acropole et dans la ville, constatés par
Ghalcondylas ; de leur prétention même à des
goûts artistiques, affirmés par (>riaque Pizzicola
qui a visité, en IWO, le petit musée que Nerio H
s'était fait au palais; de toutes les statues muti-
lées et tous les débris de marbre e.xhumés du sol
de l'Acropole!. . . de tout cela, et de bien d'autres
faits qui atleslent le bien-être, l'élégance de leur
vie, M. Darbé ne sait rien, rien, n'ayant rien lu.
absolument rien, de ce qui les concerne!...
Et il n'est pas mieux renseigné sur l'état de
leur esprit, sur les idées qui leur sont fami-
lières; — sur l'opinion qu'ils se font des anciens
inailris du pays : ces Grecs légendaires qu'ils ne
voient «pi'à travers leurs jiropres ma-urs, el qu'ils
se figurent taillés sur leur propre patron. — Pour
eux, ïhéuiistocle el Périclès sont des ducs d'A-
Ihènes ! la guerre de Troie une croisade, pour
laquelle les chevaliers Ulysse et A>-hille ont pris
la lance el se sont mis en campagne avec lous
leurs barons.
Celle conception de l'antiquilé, qui fut celle de
tout le moyen Age jusqu'à la fin du quinzième
siècle, M. Darbé ne semble pas ia soupçonner.
.\ussi Iraite-til de f/idaisc.s l'allusion l'aile par
Basiliades au duc Thémistocle, et :i plus forto
raison la leçon d'bisloire donnée par dom Bridas
à Agnello, el qui nous montre L'Iysso tuant les
prétendants à coups d'arbalele. après être renlrè
chez lui, déguisé en pèlerin.
Ouvrez, jo vous prie, la dixième chronique de
lîamon Munlaner, à la page 'i:U de l'édilion de
Buchon.
Ai:;si [larlent mes Florentins el Basiliades, eu
hommes de leur temps.
Et i propos de Basiliades, admirons encore la
perspicacité de M. Darbé, qui, dans toute ma
pièce, n'a vu que lui ijui fût lirec !
Moins préoccupé de critiquer mes déc<'rs fl «le
se casser le nez sur mes poutres, il aurait cons-
taté qu'oulr-j Basiliades, il y a encore un des
héros, .-Vlmério, Cirec par sa mère, — el Tliisbé.
la nourrice, qui est de Mislra. Puis lous ces
(irecs qui vont chasser de la tour de Soula les
pirates catalans débai<|uèâ i\ Mari\llion. xiiieanl
li'iir iisni/r (encore une chose qu'il faut apprendre
ù M. Darbé, ft <\\\i je conseille, decidémenl. la
lecture de nuchoul, el qui, après avoir assiégé
le couvent île Dafiii, forcent, par leur atlitudo.
Ciismondu à prendre une décision.
ICI je trouve que cVsl assez de Grecs comme
cela ! Kl je n'i'U mellrai pas «n de plii!«, pour
complaire li M. Darbé, refaire ma pièce ft son
idée — dont Dieu me préserve ! — el m'associer
i\ son idée bouH'onno du lévoil nnlional de la
Grèce do ro lomps-h\ ! — Ç.i\, c'est le liou(|uel ! —
Le réveil do la nationnlilé grecque en Ufil ! — El,
en IV'ii;, M iliomet .s'empare do l'.Xcropole, d'A-
thènes id de toute l'Altique, sisnii uvoiri'i brûler
une amorce, ijuel rèvoil !!
Mais jo n'en finirai pas de rèful r loules les
/Vii/((i.>v.v de mon mnlradicleur; cliaquo ligne do
son «rlicle est une ern-ur, el c • soniil aussi fasti-
dieux pour voua que pour moi de le i reu Ire iii
fitulu sur chaque pliriise... >
328
LA CHRONIQUE DES ARTS
M. ]î. Darbé nous C')ininniii(iuc la réponse
suivante :
« M. Surdon a conté ses griefs an Journul l'cs
Dùhats. Lî cliaj<rin rinu lui cause mon injustice
est bien adouci par la joie, — uli ! joie profonde,
— que lui inspire le spcclaclo de mon ignorance.
.T'ai parlé de Gismondu sans consullcr Cynaciue
d'Ancone ni Jl"' de GnldenUroue, ni même ce
pauvre lîrnest Breton ipii, pourtant, Iraino par-
tout. M. Sarclou, qui veut nous instruire, me
donne la bibliojiraphic complote du sujet.
Ku lisant cet article, j'admirais le savoir d'un
boinmc qui, d'une main, l'euillflte Rannm Muu-
laner pour étudier les débordements de l'Ilissos,
et, de l'aulre, VAnomjnw de. Virinii', pour re-
faire nue bataille de Maratlion. Et je me sentais
pris de remords d'avoir traité sans plus do res-
liect une œuvre aussi fortement documentée.
(/'pendant. — faut-il avouer mes étonnements?
chaque jour, M. Sardou m'en cause de nou-
veaux,—je m'éloimais do ne point voir dans sa
liste d'auteurs deux ouvrages tellomoat populaires
que, moi-même, je les connais : c'est l'Akropulc
de Bœtlicher et VJIhtoirc d'Athènes de Grego-
rovius. Je jure que, pas un instant, je n'ai cru
l'érudition de M. Sardou en défaut. J'ai pensé
seulement qu'un travailleur aussi consciencieu.x
avait volontairement passé sous silence ces deux
ouviages. Mais, ce silence me paraissant un peu
étrange, j'en ai cherché les raisons.
Pour Bœtliclier, l'oubli est vraiment injuste;
le piemier décor de Gismundn, — toute la moitié
gauche du moins, — semble une reproduction
agrandie ds la Planche XXIX de cet ouvrage.
Car M. Bo'tlicher, comme M. Sardou, a fait une
reslauration du Parthénon. Il l'a faite avec le
mauvais goût qu'apportent souvent les Allemands
en ces matières, et avec C'^t amour de la nature,
do la poésie, de la petite fleur bleue, qui ne les
abandonne jamais. Aussi, trouvons-nous déjà dans
M. Bo'Iticher les arbres du premier plan et la mer
de Salamine : M. Sardou n'a rien inventé. N'ou-
blions pas non plus les boucliers de l'architrave.
Car M. Bœtticher fa sait une restauration de
l'Acropole de Périclè.î: il avait à melire des bou-
cliers à l'architrave de cou Parthénon. Avant de
copier ce détail, il. Sanlou aurait pu songer que
vingt siècles et quelques invasions séparaient Pé-
liclésde Gismonda, et quoiqu'on décrète le savoir
encyclopédique du maître. l'Acropole de Gismonda
était plus voisine de l'Acropole turque que d
l'Acropole aihénienne.
M. Sardou elle triomphalement le nom de t'ns.
tcUo, de Fn)-ti'z:a, donné alors à l'Acropole,
comme si, dans toute la Grèce de ce tem^is. aussi
bien que dans r.Vlbanie et les Iles d'aujourd'hui,
le kastro n'était pas la ville mililaire juchée sur
la hauteur, par opposition à la polis ou cliora,
la ville iiiarchande, les bazars étalés dar.s la
plaine. Wètelin, qui n'a pas changé depuis l'éva-
cuation italienne, ou Elbassan ou Bérat nous en
pourraient fournir de beauxexeniples. D'ailleuis,
il. Sardou se charge de nous donner, par écrit,
une description que je signerais volontier.s, car
elle me semble d'une vérité admirable :
« L'Acropole, dit-il, était le chàteau-fori, le
château féodal, avec toutes ses dépendances et
tous ses logomonts de service, — casernes, écu-
ries, arsenal, forges, magasins, fauconnerie, che-
nils Ole., — lar/jKment étalés entre le Palais,
le l'arthénon et l'Erechtheion. »
C'est là ce que j'appelle une ville mililair.', et
un nid de soudards. Les rnolâ déplai.sont à >L Sar-
dou. Je les retire. — Et jo retire aussi la glycine,
c'est du chèvrefeuille : je fais au Maître toutes
mes excuses. — Mais la chose n'en reste pas
moins. Kt pourquoi M. .Sardou, qui en parle si
bien, nous la nioulre-t-il si mal? Ponr(|uoi, dans
son di'cor, entre le Parthénon. l'Ereclitheion et les
Propylées, nous avoir supprimé cet étalage de
chi'niU, de forges, de magasins et de caserne?,
qui n'existent pas, il est vrai, dans la restaura-
lion de Bo'tticher, — absence motivée, — mais
dont je persiste à regretter l'absence dans le pre-
mier décor de Gismonda ?
Pour Gregorovius, son Histoire d'Athènes en
deux volumes est. sur la question, le dernier ou-
vrage paru, le plus copieux, le plus complet, et,
sans être parfait, il fait autorité. Je suis donc
persuadé que M. Sardou l'a lu et relu. S'il ne le
cite imllo part, c'est probablement parce queCirc-
goroviusa, sur les Grecs de (^W/vionrfa, quelques-
unes de CCS idées bouffonnes qui mettent il. Sar-
dou en une hilarante joie.
(I .M'associer à son idée boufTonne, s'écrie-t-il,
du réveil national de la Grèce en ce temps-là !
c'est le bouquet ! le réveil de la nationalité grec-
que en 14"jI ! et Athènes était prise en 14.5G ! »
il. Sardou. qui a l'e-prit simpliste, sait que
tout réveil de nationalité est un réveil d'esprit
militaire, que toute renaissance est une floraison
de pantalons rouges, et que jamais l'Italie, par
exemple, n'eut un plus vif sentiment de la natio-
nalité florentine ou romaine qu'au moment même
des invasions de (jbarles VIII. ilais laissons les
théories, et que M. Sardou veuille bien relire
Gregorovius. Je recommande surtout à son hila-
rité io 1" chapitre du Li-re IV. Il y trouvera des
pages d'une boufl'onnerie raffinée, des Médicis
mettant leurs noms à la mode grecque et s'ap-
pelant latros (médecin).
ilais, peut-être un esprit aussi critique ne
veut-il point se contenter d'un livre de se-
conde main. C'est son droit, après tout, de
contester l'infaillibilité de Gregorovius, et notre
devoir à nous, puisque il. Sardou a vu les
choses d'un autre ceil, notre devoir patriotique,
tout au moins, serait d'hésiter un instant, une
demi-minute, entre l'historien allemand et le
maestro français, ilais voici le témoignage d'un
contenqiorain et d'un contemporain né à Athènes,
il. Sardou s'inclinera, j'espère, devant Laonikos
(jhalkokondylas, d',A,thènes : il peut, sans renoncer
à ses justes prétentions scientifiques, reconnaître
que Chalkokondyle vaut bien Buchon et il"' de
Guldenkrone. Qiie il. Sardou relise donc le pre-
mier livre de Chalkokondyle. Dès les premiers
mots, sa connaissance de l'antiquité lui fera sen-
tir une imitation voulue, évidente, continue, de
Tliucydide et d'Hérodote. Chalkokondyle connaît
adiniraljlement les historiens et l'histoire do l'an-
cienne Grèce. Au rebours de ses contemporains
qui veulent le plus souvent écrire des histoires
chri'ticnnes et qui remontent, pour cela, jusqu'à
.\dam ou tout au moins jusqu'au déluge, Chalko-
kondyle veut faire une histoire grecque, une conti-
nuatinu des historiens grecs ; et pour lui, ce
ET U.. LA CURIOSIÏK
:;£)
n'est point Adam ou Noé ou Abraham qui sont
les têtes de l'histoire, mais Iléralilés, Dionysos,
Alexandre. Le déluge a moins d'iniporlance pour
lui que les guerres raédiques : c'est un Athénien,
un Grec.
Relisez donc cotte histoire hellénique, M. Sar-
dou ; vous y trouverez de puissanls motifs d'hila-
rité, car nulle part (^halkokondyle n'appelle Gyrus
ou Xerxès le Sultan des Perses, ni 'lliéniistocle
ou Alexandre le duc ou l'empereur d'Athènes.
Kt la fin de son premier parai^raphe n'est que
l'évocation de cette Grande Idée qui, durant trois
siècles assoupie, s'est réveillée tout à coup au
début du notre, la Grande Idée qui fit la Kévo-
lution de 18^ et qui, pour tout Hellène d'aujour-
d'hui, est le fondement intime, le seul drapeau
de la nationalité : « J'écris en ^rec, parce que la
yloire de cette langue est partout répandue. Mais
quelle renommée plu.s grande l'atlerid encore, le
jour où un empereur grec et les empereurs qui
naîtront de lui auront refait un cuqiire hellénique
et réuni tous les lils des Hellènes sous les lois
des ancêtres, pour la domination des autres peu-
ples. »
C'est là ce que j'appelle le réveil <le la nationa-
lité grecque. J'ai dit que les Athéniin.s de M. Sar-
dou n'élaient (loint taillés sur ce modèle. Je lui
reconnais toute liberté de modifier l'iiisloire à sa
fantaisie ; mais qu'il m'accorde aussi la liberté de
trouver plus de poésie, plus de drame et plus de
sujet d'émotion dans l'histoire vraie que dans son
histoire arrangée. Si M. Sardou disait simple-
ment : « Je fais mes pièces et je peins mes décors
selon le goût et les préjugés de mon public; si le
drame vous parait banal et les décors sans autre
virité qu'une vraisemblance do convention, c'est
que mon public américain ne veut pas autre
chose », je m'inclinerais très bas pour lui répon-
dre : Il Maître, vous èles un habih! homme ! »; à
part moi. Seulement, je méditerais celte phrase de
mon bon maître K. Sarcey dans son dernier feuil-
li'ton : n Ouel dommage cpie Sarah Heruhardl
n'ait i jouer que des GisinoinlK ! «
U. D.MUIK.
Académie des Inscriptions
StUliire (lit i.ï ih'ri'iiihft'.
Mijiiiiiiipnts Africfiiiix. — M. llèrun de Ville-
fosse rend compte ti l'.Xcadémie d'une exploration,
accomplie dans le Sud tunisien, par M. II. l.ecoy
de la Maiche, et ayant pour b.il de reclieri'her
le tracé de la \oie anticpic ipii reliait tiiglliis
(Bou-Grara) fi C.udannns (Gliadamèsl.
Au Sud, ù El Amrani, le jeune explorateur u
déciMivert un n.agniliipie tombeau romain pcniant
niif inscription bilingue, latine el nèopunique.
et di'Ciu-ôe de bas reliil's relallfs à l'hisloilo
d'ilrphiT.
11 serait impirlant, remaripio M. Ilénui ilo
Villefosse, ipie Ions les documenls trouvés pur
.M. Lecoy de In Mnrclie fussent publiés sans
r.lard.
V^^Ptl ETES
Une réplique du polyptyque
ijK SIX FOLUS
Dans la lin^etle des Jieaux-Ai-ts (3' période,
I. V, p. lô!)), M. Pératé a décrit le précieux re-
table qui appai lient à l'église de Six-Fours à
Toulon el que l'on attrib.ie, sans preuve certaine,
à Jean de Troyes. Celte o-uvrc est malheureuse-
ment dans un état déplorable: la signature, dont
il le subsiste que les lettres O P S... A O..., a
été détruite par l'humidité ou rongée parles vers :
l'obscure chapelle où le tableau se trouve encore
est dans des conditions telles qu'on peut en pré-
voir, à brève écliéaru'C, la destruction complète.
Or, voici que M. Vidal a découvert jirès de Tou-
lon, dans la i)etitc église des Arcs, une réiilique
du dipty(iue de Six-Fours, qui. elle, est parfaite-
ment conservée. Il a public, à ce sujet, un inti--
ressanl article dans h- liulletin de VAradOmie
du Vi'i- et a bien voulu nous en adresser un
tirage à part (f/i chefifinirrc ii/iwri', Toulon,
1894). M. Vidal commence par établir, au moyen
d'une comparaison minutieuse avec le retable do
Six-Fours. que celui des Arcs n'en est pas une
simple copie, mais une répétition avec variantes
importantes. Ce dernier contient en pins deux
compartinieuls, un peu en .'aillie sur le fond du
tableau, un à chaque exircniilé, dont vuici la
de-icription :
1' Coitipiirlimi'iit di- fiiiurhr {tiiiiitca en piedl.
Une sainte tenant un démon enchainé, une. sainte
tenant des Heurs, un ana'horèto tenant un livre;
2° Ciinijt/irlimeiil di> droit'- (ti;;ures en piedi.
l'n évoque, sainte i;atiierine, un anachorète te-
nant un livre.
Une restauration maladroite, faite dans ce siè-
cle, à l'époque où le r.'Iable fut transporté d'une
vieille ég ise dans l'église paroissiale actuelle. »
fait disparallre la signature, mais on peut encore
espérer la retrouver. En elVel. la ro.-tauralion a
co'isisté en un nettoyage des ligures peintes et
des ornements sculptés, complété par un rever-
nissage. « 11 est bien regrettable, dit M. Vidal,
(lu'ii ce mon\ent, pourd-inner un peu plus iréclat
aux dorures qui encadrent Ions les panneaux, on
ait eu la hU-heu.so idée do pas.ser sur le fond une
couche de grossière peinture bleue (!!), sans res-
pecter les étoiles il'or, les noms îles saints et lu
signature du maître qui s'y Irouvaient. « Il s'ngil
.loue do transporter ce précieux tableau i\
Paris, di- le faire nettoyer avec soin el de l'en-
voyer ensuite au muséo de Toulon, dont il sera
le plus bel ornement. Nous ne pouvons ipiojoindn?
nos insinuées à Ci'lb's de M. Vidal, pour cpio le
polyptyipiedécouverlpar lui ne .soil pasondanine
au même sort ipu< celui de Six-Fours.
Sxl.oMoS UlilNM'II.
Les ' Gérard David » du Louvro
Un .iilrelilel du Joiininl drs /v'i.irï (24 dé
n-nibre l^li) met en cause la conservation des
[leinluns du Eoiivre pour n'avoir pas reconnu
3:^0
i.A CHH3NIUUK ni'is arts
l'idiMililT' il(! fnchire do Aon\ lablcaiix exposes
dans la ftrande Kalorie, les \nres île Cnnn de
Gérard David cl le Iriplyquo rccaiiiment acquis
qui Ifiir fail l'aco (11° Wii). L'auleiir de l'arlicle
visé. M. Franz Funck-Bronlaiio, se fonde, pour
allriliiicr- le triplyqiio à Gérard, sur l'identilé du
donalour cl do son (ils dans les deux tableaux.
Il existe, à la vérité, une ressemblance dars
les types, ce qui n'a rien de surprenant, élarit
donné que les personnages en question appar-
tiennent à la nièuie race, sont du même âge. ba-
billes et eoill'és de même. Mais il no peut élre
([ueslion iei d'identité dans les traits individuels ;
toute personne capable do porter, d'un point
(l'une ^^alerie i'i l'autre, une image visuelle nette
el précise, rcconnaiira que la ressemblance invo-
quée ojt superficielle. Mais il y a plus. Il est ab-
solument impossible que les deux tableaux en
ijuestion soient du nu'^nio maître. Il n'y a, dans
le triptyque, rien du sentiment profond et per-
si)nnel qui caractérise Gérard David, rioti de son
modob' dans le clair-obscur, qui rappelle presque
la qualité maîtresse de Léonar.l, rien du con-
Irnsle qu'il recherclie toujours onire la lumière et
l'ombre. Attribuer le triptyque, dont l'exécution
est dure et séclie, le sentiment, pour ainsi dire,
tout extérieur, à un artiste cpu prend rang, dans
les écoles du Nord, immédiat>;ment au-des-ouc
de Van Eyck, c'est donner la preuve d'une intel-
ligence to t à fait insultisante de ce qui constitue
la qualité d'une peinture. (le « sentiment de la
qualité », fruit d'une élude sérieuse et prolongée
d'un artiste el d'une école, donne seul h la cri-
tique le droit d'exprimer une opinion sur l'au-
tlienticilé et ratlribulion d'une œuvre d'art. Il est
malheureusement trop vrai — et nous en avons
iei un nouvel exemple — que l'on n'attend pas
loujours, pour oiuetlre une opinion Iranchardi',
d'avoir acquis ce sentiment indispensable.
B. Berexsox.
CHRONIQUE MUSICALE
Eugène Delacroix et la musique
Un grand arliste, surtout quand il esl parvenu
à la maîtrise, el que les soucis de la production
absorbent la plus f;rande partie de ses forces, ne
se préoccupe guère, en général, des arls qu'il ne
pratique pas. La phqiart des peintres et des mu-
siciens se désintéressent réciproquement de la
musique et delà peinture el. même parmi les plus
illustres d'entre eux, le fait n'est pas rare, loin de
là. Les exceptions qu'on peut citer sont presque
toutes à l'honneur des peintres, car de grands musi-
ciens ayant réellement aimé la peinture, on n'en
trouverait à coup sur p.-is deux, dans le passé, du
moins. Nous savons que Hœ.ndel avait une belle
galerie de tableaux el qu'il ne manquait jamais
de visiter les expositions. Il est, iiout élre, la
seule exception. Le musicien, en effet, de par la
uature de son art, vil en une perpétuelle con-
centration de pensée; autour de lui le monde ex-
térieur s'etTace ou ne lient qu'une place secon-
daire. Les formes et les couleurs qui se dessinent
et se jouent en son esprit ont une existence par-
liculiére, une vie piiremrnt mentale, dont la réa-
lilé n'eniprunle rien à l'iinivers sensible. De là
vient que les musiciens portent, la plupart du
lemps, peu d'intérêt à un art dont les moyens
d'aclion soni si diflérents des leurs. Ils par-
viennent à l'i'xpression des sentiments généraux
par des voies trop éloignées de celles que suivent
les peintres pour s'y engager avec eux. Et ils
laissent volont'ers à ces esprits plus ouverts, ou
moins absorlM'\s par une tache spéciale, le .soin de
les réunir dans le lieu de rencontre où le génie
s'élève, dans tous les arts, par l'expression du
senliment humain.
On [lourrait citer différents exemples de peintres
pour qui la musique a été plus qu'un délasse-
ment ordinaire, et qui ne l'ont pas réduite à
l'unique fonction d'être agréable où la restrei-
gnent tant de personnes accessibles, avani tout,
au charme de mélodies faciles. Parmi ceux-là,
Kugène Delacroix semble être celui qui l'a le p'iis
passionnément aimée et qui s'est efforce de la mieux
comprendre. Kn rassemblant les diverses opinions
qu'il a émises dans son Journal (1; sur les ceu-
vres qu'il entendait, un musicien ne peut qu'être
frappé de leur logique et de le ir sûreté presque
constantes. Leur réunion forme un corps de doc-
trines d'.iutant plus intéressant à cludier qu'il
concorde parfaitement avec les jugements et les
préférences de Delacroix en peinture et en litté-
rature. L'horreur du peintre pour toute bizarrerie
et pour toute exagération se manifeste avec au-
tant de force quand il s'agit des musiciens roman-
tiques que lorsqu'il est question des poètes
romantiques. Il déleste la musique de Berlioz à
l'égal des vers de Victor Hugo et, aloi's que, pour
son propre compte les outrances ne l'elîrayent
point, il n'a pas assez de sévérité pour blâmer
celles des autres.
Les opinions de Delacroix sur la musique ont
ainsi une eerlaine importance dansThistoire de ses
idées. Elles renforcent, à leur manière, l'origina-
lité de sa physionomie et contribuent à éclaircir
le singulier aiHar/oiilsme de l'esprit el du tempé-
rament, do la théorie et de la pratique qui carac-
térisent l'artiste. A lire ces réflexions judicieuses
précédentes, un peu bourgeoises parfois, on ne
peut s'empêcher de sourire en -songeant à la
musique que Delacroix eût écrite s'il eèit été mu-
sicien. Eùl-il eu plus de style que ce Berlioz à
qui il reproche de n'en point avoir ? Eùl-il eu
plus d'idées? Il est permis de croire, en tous cas,
que son art n'eût pas été d'essence bien différente,
qu'il se fût complu, lui aussi, aux sujets tragiques,
exubérants et pittoresques et à l'emploi des grandes
masses chorales et instrumentales. Il n'est pas
jusqu'à son dédain de l'outrance (chez les autres)
qui ne le rapproche de Berlioz. L'auteur des
Troi/c.ni était, lui aussi, en paroles, épris d'ordre
et de simplicité ; il professait une véritab'e hor-
reur pour les accumulations de dissonances et
détestait les recherches alfeclées à l'égal de la
platitude. On n'a qu'à examiner, jjour s'en con-
vaincre, certaine partition do Tristan et Iseitlt
que possède la Bibliothèque Nationale. Berlioz, à
qui cette partition a appartenu, l'a criblée de
coups de crayon réprobateurs et d'annotations
(Il JoHy,ial tVEufiL'jie Delacroix ft" él'2« volumes),
noies et cclaircissenienls par MM. Faut Fiat et Roué
Pint. — E. Pion, Nourrit et Ci», éditexirs.
HT Dl': L\ ClUhiSll'l';
:W1
ironiques. Dclncrolx, sans iloute, en eût fait au-
tant. Pure question de goût. Mais, comme Ber-
lioz, il eût peut èlre, ensuite, écrit la Prisp. de.
Troie. On juge selon son esprit et l'on produit
selon son tempérament.
Les idées générales sur la musique sont peu
nombreuses dans le Joitrniil de Delacroix. Il ne
trouve occasion d'en formuler qu'en se rendant
compte de ses impressions sur telle ou telle
œuvre de maître, ou encore en rapprochant la
musique de lu peinture et de la poésie et en s'ef-
forçant d'étalilir par leur comparaison des pré-
ceptes esthétiques applicables fi tous les arts.
Cependant, ce qu'il écrit le 26 mars 185'i peut passer
pour une exception. Il examine dans ce fragment
la manière dont 1rs musiciens clierchent il établir
l'unilé dans leurs ouvrages, et, ayant cru découvrir
que leur moyen le plus efficace est le retour des
motifs principaux, il en conclut que ce moyen est
surtout à portée de la médiocrité et que les musi-
ciens ressemblent aux prédicateurs « qui répètent
à .'atiété et fourrent partout la i)lirasc qui sert de
texte à leurs discours ». Delacroix oubliait que le
motif il'un morceau en contient pour ainsi dire
la substance entière et que sa répétition qui, dans
aucun cas n'est identique, sauf une fois peut-être,
alors que revient la tonalité principale, équivaut
non pas à une répétition de phrase, mais ft '.Mie
répétition de pensée exprimée dilVéremment. La
répélilion des motifs dans une symplionie ne doit
donc pas être legardée comme un expédient di'
remplis.sage, mais comme une nécessité de déve-
loppement ; du lEioins en est-il ainsi chez Beetho-
ven.
Chez llayilu et Mozart la symphonie est
construite suivant une formule prescpie invaria-
ble el, là, l'observation do Delacroix s'applique
avec plus de justesse. Mais qu'cùt-il dit du li-ii-
nintir, lui qui admire que dans plusieurs airs de
Mozart « dont la logique et la déduction sont admi-
rables » le motif priiu'ipal ne soit pas répété : et
il cite, par exemple, le clueur des prêtres de la
l'/itli' ciirluiittf'f, qui n'est guère qu'une longue
nu'Iodie développée par dos séquences dans li'S-
qiielles le rythme se reproiluit régulier ment pen-
dant quarante mesures, el le trio de la lù'iiiHi-i: do
Don Juiin, où il n'a pas remar((ué la répétition
exacte du motif instrumental.
Ce n'est pas [murtant (pie Delacroix néglige.'it
aucune occasion de s'inforiuer sériensemenl des
princi|ieH fondamentaux du l'art musiciil. .\ la d.-ile
du 7 avril H'i'.i, il rapporte un entretien qu'il eut
avec Chi>pin sur la logique en musique. Chopin
lui ayant délini la dillVreuce entre l'harmonie
et le contri'point et lui expliquant connue (pioi
la fugiu! est la ch^f de loute logi<|ue musicale,
il semble cpu^ Delacroix voie s'ouviir devant
lui de.s horizons nouveaux. ICI le voili\ qui si-
livre ù d'élocpieiiles considérations sur le lien
(pil, dans l'art, unit la science h l'inspiration. Dans
les (l'uvres de génie, il est parfois difllcile de
deviner uix l'une Unit et où l'autre coninuuwc, laut
elles se pénètrent élroilenuint. Mais n» peut
aftlrmer (pu', là où l'une ij'elles fait del'aul, il ne
peut rien exister de parhiit. lleelhovon viiilenlo
parfois la règle; de Irt. selon Chopin, ses obscu-
rités el SOS prélendues originalités. Itien de tel
chez Mozart. L'écpiilibre est |)arfail entre hi forme
et le foml, entrer l'inspiration el la mise en o'uvro.
Cliopiii, iMi instruisant Delacroix de In seule
omettait de dire que la musique est un art d'ex-
pression avant tout, que ses formes ne >onl
fixées par aucune réalité, qu'en brisant les cadres
établis par ses prédécesseurs, Beethoven rendait
simplement l'impidsion de son sentiment inté-
rieur, parlant qu'il avait à exprimer quelque
chose à quoi Mozart ne songeait pas.
Mais Delacroix était par lui-même convaincu
que l'originalité de certaines o'uvres n'est causée,
si l'on peut dire, que par leurs défauts, u La dis-
proportion serail-elle, dit-il, une condition pour
l'admiration? Si, d'une part, ilozarl, Ciniarosa,
Racine étonnent moins à cause de l'admirable
proportion de leurs ouvrages, Shakespeare, Michel-
Ange. Beethoven ne devront-Ils pas une partie de
leur elVet à une cause opposée? .le le cmis pour
mcn compte. » l'.t ailleuis : • Il ne faut pas avoir
trop de complaisance, dans les génies singuliers,
pour ce qu'on appelle leurs négligences, qu'il
faut plutôt appeler leurs lacunes : ils n'ont pu
faire que ce qu'ils ont fait. Ils ont souvent dé-
pensé beaucoup de sueur sur des passages
très faibles ou 1res choquants. Ce résultat ne
semble point rare chez Beethoven, dont les ma-
nuscrits sonlau.ssi raturés que ceux de l'Ariosle.»
Beaucoup de réflexions analogues nous font
comprendre que ce que Delacroix admirait sur-
tout dans la musique et dans la poésie, c'était la
pureté de la forme, l'ordre logique des pensées,
la raison guidant toujours le sentiment el lui in-
terdisant tout écart d'où résulterait un lieurl ou
une disproportion. En un mot, Delacroix pré-
tendait ([ue ce qu'on appelle le goùl no lit jamais
défaut au génie. Mais la nature du goul est es-
sentiellement resiriclive el se confond parfois
avec la notion d'une beauté conventionnelle ([ul.
à son apparillon, a pu paraître désonlonnée aux
hommes de goût du tefups. C'est ce qui cul lieu
pour Mozart, .\ussi Delacroix, malgré son admi-
ration pour l'auteur de D'in Jimn. n'hésile-t-il
pas à trouver (Ilmarosa plus pnrfuil. « Pour ne
parler que de la musupie, j'ai successivement
préféré Mozart à HossinI, ù Weber, A Beelhoven,
touj<MU's nu point de vue de la perfection. Quand
je suis arrivé au Mnringi' si<cret, j'ai trouvé non
pas plus de p rfeclion, mais la perfection même. »
Ici, Il faut bien avouer que l'idée de perfection,
à laquelle Delacroix avait fait le sacritice de tant
d<' pri'férencc. nous apparaît comme une abstrac-
tion pure.
Le grand art tans doute est d'exprimer beau-
coup avec peu de moyens. Mais il ne faut pas
pi idre de vue que moins on a à exprimer, moins
on a besoin de \iolenter la forme. Kn adminuil
do la .sorte, avant tout, les leuvres <lans lesiguelles
le fond s'accorde avec une forme (larfaite, Dela-
croix en arrive à metire au-d>ssus des produc-
timis les plus élevées les ouvniges les plus me-
surés. Kn suivant la nii^mo voie, on Irouv.riil ,iii,'
le talent est plus souvent ailnilrable qn
.\ cet égaril, Delacroix a raison de pi' '
marosn, mais on »o demande ce qui peut le doter
miner l'i le trouver « décidémeul plus draiuati<|uo
i|ue Mozarlf ".
(.1 .iiiirvf.)
VxVL DlK4S.
;i32
LA CHRONIOUK JJKS ARTS
CORRESPONDANCE
Paris, 2â décembre WMi.
Très clier Rédacteur en chef,
Permottez-inoi d'ajouter quelques renseigne-
ments à ceux que la Ckroniquc a déjà pulilii's
sur la plaque consulaire, achetée récemment jiar
le Musée de Gluny (vente Baudot, de IJijon).
Dans le DiclionniUre ile.i Amateurs f'ivmçais
iiii XVri' siècle (Paris, Quantin, 188'i), il Tarticle
de Philibert de la Mare, conseiller au parlement
de Bourgogne, et l'un des grands amateurs de
son temps, je signale :
Qu(! Baudelot de .Dairval a l'ait graver « le des-
sin d'un volet de diptyque consulaire, apparte-
nant à M. de la Mare »;
Que ce précieux morceau est encore à Dijon,
dans le cabinet de M. Baudot;
Enfin, qu'il parait être le pendant d'une autre
feuille de diptyque de la collection Basilewsky.
Depuis, j'ai appris que M. Baudot le tenait de
M. le comte du Tilliot, qui le possédait en 1856.
.T'avais donné, dans le temps, ces renseigne-
ments à mon ami M. Basilewsky, en lui mon-
trant la planche gravée dans l'ouvi-age de
M. Baudelot (De l'utilité des voyages, vol. II,
p. XVII), et il avait reconnu, coumie moi. que
le volet Baudot-Tilliot — de la Mare était le volet
droiî, formant le complément d'un diplyque
dont le sien est le voïel gauche.
Or. ce dernier, aujourd'hui au Muspe de l'Er-
initagc. porte en tèle le nom du consul qui man-
que au volet de Gluny. C'est Flm-iiis Areobin-
d/is i-ii- iUiisti-is qui fut consul en 506. On con-
naît à Lucques, à Besaneon, à Zurich et au Lou-
vre d'autres plaques au nom du même consul.
Votre dévoué,
Edmond Boxn.vffé.
REVUE DES REVUES
-f L'Athenseum {22 décembre), publie une
lettre d'un de ses correspondants d'Italie relatant
de curieuses fouilles, récemment faites à Bosco-
reale, dans le voisinage do Pompéi, et qui ont
amené la découverte d'une villa ensevelie, sans
doute pendant le fameux trend)!ement de terre de
l'an 79, sous les cendres du Vésuve. Ce qui fait
l'intérêt tout particulier de cette découverte, c'est
l'existence d'une salle de bains luxueusement
installée et munie d'appareils très perfectionnés
pour l'adduction elle chaullage de l'eau. M. Prisco,
l'heureux propriétaire du terrain où ces fouilles
ont été faites, a mis également au jour de belles
mosaïques, des robinets de cuivre d'un beau tra-
vail et différents ustensiles.
-|- Le même journal annonce que, à Garthage,
le P. Delattre a découvert, dans un cimetière
datant des guerres puniques, deux tombes d'une
importance exceptionnelle. Elles contiennent, ou-
tre dilférents vases, d'une belle poterie rouge dé-
corée de noir ou de blanc, des statuettes d'Anu-
bis et de Plah, des vases d'albiUre, un miroir,
une hache, une lampe carlhaginoise, etc.
= The Studio (l.j décembre 189i). - M. Fre-
derick W'udiiej'e passe en revue les tableaux qui
sont actuellement exposés au Xouveau club ur-
tistiqne luir/lais. A côté des œuvresde MM. Wil-
son Steer Furse, Rothenstein, J. L. Henry, (l.
Thomson, etc. (quatre gravures), il apprécie élo-
gieusement les (iramlcs Eaux de Versailles, de
notre compatriote Ilelleu, si remarquées au der-
nier Salon du Champ-de-Mars.
— L'Interview de M. .\ymer VoUance avec
M. Waller Grane, dessinateur de papiers de
tenture, fournit une intéressante autobiograpliie
de cet élégant et original décorateur, Irop peu
connu en France. Seize illustralions donnent une
excellente idée de la fantaisie et de la variété de
son talent.
=^ JJans leurs Notes slr M. John u.k Cost.v
ET SES ŒUVRES, MM. E. B. S... et C. Harrison
Townsend font ressortir les aspirations in(iuiètes
de ce jeune peintre, élève de Boulanger, de Le-
febvre et de Gormon, mais procédant plus direc-
tement, semble t-il, de Bastien-Lepage (sept illus-
tralions).
= M. Charles Hiatt présente au public Un
NOUVEAU DESSIN VTEUU .\LLE.U.\ND: JoSEPH S.ATT-
LEi!, pittoresque et incisif, à la façon des Al-
bert Durer, des Burgmair, des Granach et des
vieux maîtres Germains dont il évoque le souve-
nir (dix illustrations).
=^ D'autres gravures dans le texte reproduisent
des compositions de MM. George Henry, Fred.
V. Burridge, JI. R. Rook, des planches emprun-
tées à des publications nouvelles et les envois
couronnés aux derniers concours institués par le
Studio, entre autres pour un dessin de broderie
et une étude de moutons.
* Kunstchronik (20 décembre 1894). — Etude
sur les modifications — trop fréquentes — et
aussi les améliorations apportées dans l'arrange-
ment des salles de l'Académie de Venise.
* A propos d'un livre récent : Troja, 1893,
exposant, avec illustrations à l'appui, les résul-
tats des fouilles continuées à Hissarlik-ltion, M.
George Niemann décrit les restes d'un palais my-
cénien récemment découvert par M. Dorpfeld et
qui parait avoir été la véritable résidence de
Priam, plutôt que la citadelle désignée sous ce
nom pat Schliemann.
* A Petronell aussi (l'antique Garnuntum),
près Vienne (.Autriche), on a découvert de nom-
breux monuments intéressants pour l'art et pour
l'histoire ; entre autres, un autel quadrangulalrc
orné de bas-reli fs, dédié à Milhra, et plusieurs
Iragments de la riche ornementation plastique
qui décorait le sanctuaire où il se trouvait.
O Allgemeine Kunstchronik (année 1894,
n°2(j). — Les nombreux admirateurs de Burne-
Jones trouveront, dans ce numéro, une intéres-
sante esquisse biographique sur ce grand ar-
tiste.
0 Le Musée national de .Munich, déjà si im-
ET DE LA CURIOSITÉ
:^,33
portant, s'agrandit encore d'une an.idxe. A ce pro-
pos, on donne l'historique do la fondation et du
dévelopiicnieut de cette rictie collection.
BIBLIOGRAPHIE
Notre collaborateur, M. Paul Duiiriei;, l'érudit
conservateur-adjoitit du Musée du Louvre, vient
lie publier deux études sur le célèbre artiste de
Valenciennes, André Beauneveu : Les Miiùatures
il' André BeiiiiriKceu (Pari.s, 180i, cxtr. de la re-
vue Le MaiiuscrU) et Un Dessin dit AIiisi-i; du
Louvri' attribui; à André Jieauneveit (Paris,
1891, extr. des Monumeiits rt Mémoires publiés
par l'Académie des Inscriptions et Holles-Letlres).
Dans le )iieuiier travail, Si. P. Durrieu passe en
revue les divers uianuscrils ilccurés, en totalité ou
en partie, des ininiatures d'.\ndré IJeauneveu,
entre autres le fameux Psniitii-r Intin-frnnrais,
les Griindi's et les PiHiles Ileun-s du dur di-
Be)-r!/, conservés à la Bibliotln'que N'aliouale,
les Très Bulles Heures de la Bibliothèque de
Bruxelles, etc. Le nombre des miniatures dues à
André Beauneveu ou qui lui sont attribuées par
M. P. Darrieu est de l.').j ; il faut ajouter l'illus-
tration de deux calendriers et quelques figurines
d'ornement dans les Grnndes Heures.
Il a déjà été question ici du dessin attribué à
André Beauneveu, conservé au Musée du Lou-
vre, dans le dépouillement de la Revue de l'Art
Chrétien |n" iW de la Chronique, p. ;TO). Ce des-
.sin, d'après M. P. Uurrieu, aurait pn,bublem<'nt
été exécuté, sur la cominande du duc de Beiry,
pour servir de modèle à la décoration de la cha-
pelle Trousseau, dans la cathédrale de Bourges.
F. M.
Hôtel Merghelynck, d Ypres, Flandre Occi-
dentiile {177 1-1770). Trente Vues en photo-
lijltie, par Hkctoii 1Ikylhh<i:i;k. Texte dcs-
crii)lif par Authur Meiiciielynck, Ypres, 18'Jl.
1 vol. in-fol.
Pour pou (ju'on ait ^anlè le souvenir des pa^'es
émues consacrées par M. llavardi'i la description
d'Ypros, dans la Flundre il roi d'oisenu, on sait
l'étrange contraste que forme, avec l'état contem-
porain de cette ville, le jiasse di! splendeur (pii
s'aflirine en des monuments di;,'nes de compter
parmi les plus (^r indiosrs du Nord.
Pourtant il faut din' <iu'à l'exemple do beau-
coup d'autres cités llamamles, à coté d'édilices
c'oiilenqioraiiis de rèpoi|ue do sa puissance cum-
munali', Ypres conserve tout un iMisomble do
consirnclions du xvii* et mémo du xviii* siècle
très dJt{iLes de l'attention des archéuloj^ues et des
artistes, ce dont Victor Hugo fut particuliè-
rement frappé 11 l'époque do son séjour en liil-
«ique.
i/hotfl Mer^;helyncU, dont lo possesseur aeluel
a tenu, l'U ce livre de ((rami luxe, tiré seulement
à 'l'y exemplaires, fi vuluarisi'r les aspects et
il ntracor l'histiiiro, ist comme l'épilotjuo <lo
la splendeur yproiso. Construit il y a cent vin^t
ans, sur les plans d'un architecte lillois, formé
ix Paris, il revèl ce caractère spécial du style
Louis XVI approprié à la Flandre et dont Lille
comme Bruxelles, nous offre encore de jolis
échantillons.
Thomas-François-Joseph Gomberl avait vu le
jour à Lille, en 172ô. Elève de Pierre de Vigne
de Vigny, architecte du Roi, il fui, à dater de
1772, le direcleur des travaux de sa ville natale,
dont une des rues porte aujourd'hui son nom, et
où il finit sa carrière en 1801.
Il étcit assez naturel qu'on s'adressât à lui
lorsqu'il fut question d'élever, à Ypres, un hôtel
de proportions raou'i mentales et l'on s'explique,
d'autre part, que l'architecte ait appelé presque
exclusivement des Lillois à concourir à la déco-
ration de la somptueuse demeure que Messire
François-Ignace-Joseph Merghelynck érigeait non
loin des Halles et de l'église de Saint-Martin.
L'habitation étant conservée dans son état pri-
mitif, nous pouvons juger du talent du sculpteur
Antoine-Joseph Deledicque, né à Lille en 1747, et
do qui proviennent de charmants trophées pasto-
raux, des trophéis de musique et des guirlandes
qui décorent les salons.
Fidèle-Archange-Joseph Lutun, de Lille (1744-
1827), sculpta les vases, et J. Jonniaux. toujours
de la même ville, de remarquables cheminées de
marbre.
Vient alors un artiste de Valenciennes. dont le
nom et la manière donnent à réfléchir : Grégoire-
Joseph .\dam, (|ui sculpte, dans un des salons,
les médaillons de Louis XV et de Marie Lec-
zinska, plus un médaillon de Voltaire. Cet Adam,
qui naiiuil en 1737 el mourut en 182t), serait-il
d'aventure do la souche des Clodion ? La chose
serait i rechercher. Disons, cependant, que des
neuf frères de l'illustre sculpteur, aucun ne porta
les prénoms de Grégoire-Joseph.
La rampe d'escalier, fort bien forgée, d'ail-
leurs, et les balcons do fer ouvragé sont, seuls,
d'arlisles locaux. Jacques Beernaert et .\rnould-
C.onrard Swa-gher. Encore faut il voir si les des-
sins n'étiiient |>as fournis par (iombort. L'hôtel
Merghelynck n'est pas seulement décoré, mais
meublé comme il l'était à l'époque de sa con-
struction. C'est une sorte de maison Pluntin, du
xviii* siècle, et la phologniphie nous montre des
aspects charmants jiour l'artiste que tenterait en-
core le stylo Louis XVI.
Nous allions oublier la pièce sans doute la
plus intéressante de tout l'ensemble : un immense
vase de marbre do Carrare, érigé par le posses-
seur aeluel au milieu de la ciuir. Co vase, .M. .\r-
thur Merghelynck l'allirmi', est l'ieuvre do Uu-
bons et, en vérité, la chose n'a rien d'impos-
sible.
L'illustre peintre avait donné i\ une église do
Bruxelles le dessin il'uu autel que surmontait,
parait il. lo vase en queslinn. Le goût de ces
ensembles ayant changi', l'autel lit place ii une
consinn'tion de style gothique et l'on vendit les
fragments de l'iMisemble dèlui.s.sé.
l l'une ligne fort simple, d'ailleurs, avec des
lèles do chérubins et des guirlandes de fruits, lo
vase l'sl «l'un bel elVel décoratif et, vriiiinenl,
Kubens n'aurait pas à le désavouer, car l'on
conslato, en parcourant ses motifs d'urchilecturv.
qu'il en H fait de moins heureux.
S'il n'est donné qn'ik quelques privilégiai) de la
fortune di' faire ili's ensenibles comme celui qui
nous occupe, il n'en tiernit pas moins désirable
H^M
LA CHRONIQTJK DKS ARTS ET DR LA CURIOSITK
fjMf, i)liis souveiil, l'on s'occuijAt des restes do
rarchilocliirc privée, ceux auxfjiii'ls le grand pu-
blic s'inlércsso à peine, parce qu'il les connaît
moins el dont la destruction est iiiévilalile par-
tout ailleurs que dans des villes comme Ypres,
qui ne vivent plus, en ([uelqm' snrtc, (|ue de
leur passé. 11. II.
D' TiiEonoH VON Fm.MMEi. : Ilanill'itrli ili'f Gc-
„i<fl(/c/<uiidi'. Leipzig, J.-'T. Weber, 189'i, 1 vol.
in-18 de vi-32H p, avec '.JH n;ravures dans le
texte.
]j!\. collection encyclopi'diquo des « lllustrierte
Katechisnien », éditoe par la maison Webor, de
Leipzi-;, vient de s'enricbir, sous ce litre, d'un
manuel de toutes les connaissances techniques
nécessaires à un amateur de peinture. Sujet .sin-
gulièrement complexe et bien dil'licile à traiter,
en dehors des banalités courantes, si l'on ne
joint pas à l'initialion professionnelle le discer-
nement d'une critique avisée et la synthèse des
mille renseignements de dèlail dont, chaque
jour, l'érudition contemporaine éclaire un peu
plus l'histoire des arts. Mais le nom même de
l'auteur a tout d'abord dissipé nos inquié-
tudes.
Sans parler dos importants travaux dus déjà à
M. de Frimmel, les communications qu'il a ré-
servées à la Ga^cltf et à la Clironiijue suffisaient
à nous garantir la valeur de son nouveau volume.
Notre attenle n'a pas été déçue. La probité scien-
tifique, la méthode, la précision et la compétence
de notre distingué confrère restent toujours les
mêmes, avec le mérite en pUis d'avoir su con-
denser, à l'usage du public spécial auquel il
s'adresse, un ensemble de notions Ihéoriques et
pratiques, qui avait grand besoin, dans les ma-
nuels analogues, d'être contrôlé, complété et tenu
à jour. On trouvera ici tout ce que promet un
intitulé très copieux, malgré sa concision, et tout
ce qu'il importe de savoir sur une matière ample
et épineuse. .\u double point de vue technique et
critique, M. de Frimmel est un guide excellent
pour les collectionneurs, les écrivains d'art et les
curieux.
Ernst BEiKiEe, : lli'itrœg)' ziir EntirirhcUinris-
(jeschiclUe dcr Maltechnik... Munich, G. Wolf
et fils, l»iy, brochure in-8» do 67 p. (Extrait
du tome X des Tcchiiische MUlhci/tinrii'n fin'
Ma 1ère i.)
Consciencieuse et substantielle étude à signaler
aussi, en France, aux intéressés. L'auteur — un
peintre doublé d'un archéologue et d'un érudit —
s'appuie à la fois sur les textes et sur les ana-
lyses chimiques pour discuter et résumer ce que
l'on peut savoir aujourd'hui de la technique de la
peinture, depuis l'antiquité égyptienne jusqu'à la
fin de l'empire romain. Les textes sont nombreux
et cités avec soin ; les analyses chimiques, grou-
pées en appendice, sont celles du professeur John
pour les couleurs et les étoffes égyptiennes ; de
Ghevrenl. Faraday, Landerer et Geiger pour les
peintures trouvées à Porapéi et dans d'autres lo-
calités de l'Italie et de la Grèce ; de Ghevrenl
pour les objets découverts, eu 1847, à Saint-Mé-
dard-des-Prés (Vendée), dans i< la villa et le tom-
beau d'une femuie-arliste gallo-romaine ».
B. P.
Tour du Monde. — 1772' livraison. — Voyage à
Madag;iscai',parM.li!docteur Louis (jatat. —Texte
et dessins inédits. — Quinze dessins de MM. Ber-
loault, Boudier, (iotorbe, .1. Lavée, gravés par
MM. Bazin. Berg, Bocher, Privât.
Journal de la Jeunesse. — 1101" livrai-son. —
Texte par MM. Pierre Mai'd. L. Vialor, André
Bourquieu. Pierre de Mi''iiel, Iti'rié Bazin. II. .la-
collet.
Illustrations de A. Paris,Myrbacli,LeBlant,etc.
Bureaux à la librairie Ilaclietle et (I'', 79, bou-
levard .Saint-Germain, Paris.
CONCERT DU DIMANCHE JÛ DÉCEMBRE
Conservatoire. — Même concert que le di-
manche 53 cléi-ciubn'.
L'HIVER AUX PYRÉNÉES
\ltCACI10.\, PAU, BIAR1SIT7., dont le succès
s'aflirmc d'année en année, sont île plus en plus
fréquentées.
Pour s'y rindre, ne trouve-t-on pas des facililés
exceptionnelles comme rapidité du trajet, confor
table des \oitures et réductions sur les prix des
tarifs-?
Ainsi, le trajet de Paris à Pau, Biarritz, etc.,
prés de 200 lieues, peut être ell'ectué en 15 heures
environ.
Indépendamment du train de luxe, le train qui
part de Paris (gare d'Orléans) à 10 h. 22 m. du
soir, comporte deux voitures de 1" classe qu'
circulent : l'une entre Paris tt Pau, l'autre entre
Pai'is et Biarritz et vire versa: ces voilures ont
lial)ituellement un compartiment de lits toilette,
si apprécié des voyageurs. Une voiture semblable
circule également entre Paris et Arcachon et vice
versa; cette voiture est attelée au train rapide
partant de Paris (gare d'Orléans) à 9 h. 15 m.
du matin.
Les réductions de prix peuvent èlre réalisées
par les combinaisons suivantes :
1» Billets d'aller et retour de famille, réduits
de 20 0/0 à 40 0/0, suivant le nombre de per-
sonnes, valables 33 jours.
2° Billets il'aller et retour individuels, avec ré-
duction de 25 0/0 en 1" classe et de 20 0/0 en
2« et 3° classes, valables 25 jours.
3° Billets d'excursion comprenant trois itiné-
raires ditïérents permettant de visiter le c-ntre
de la France, les Pyrénées et les bords du Golfe
de Gascogne, aux prix de : 163 fr. .50 c. en
1" classe et 122 fr. 50 c. en 2" classe, valables
30 joars.
En outre, la durée de ces diflérents billets peut
être prolongée moyennant le paiement d'un sup-
plément.
TABLE DES MATIÈRES
ACrrS r.T nOCUMFNTS OFEnCIEI.S
I.p^'ion criioimeur, 10. 18. 107. 147, 163. 211.
15ililiolhi-(|iic N'Hlioiiale. ïjH, Ilti. 16'i, l'.'ô, 2:r>,
Acliîils ili' l'Klut, m, 155. l!>i, 202.
Conjirùs ile.s Orionlalistes, 1S7. 238.
Aiiiats de la Villf de Paris aux Salons, 185.
Ministère des 15eaux-Ai'ts, 3, 4. 27. 4'*, 52, 70, 96.
;», 130, 139, l'i7, 16'i, 179, 195. 210, 218, 2-2G.
23.3, 242, 205.
('on^'rés de l'Union Cenlralo des .\i-ls Décoralifs,
20, 52, 99.
Dccoi-s di.' rOpéra. 13, 19, 2.).
(jongrès des .ViTliilectos, 179.
Kxposition univeiselle de 19C0, 03, 196. 218, 250,
2.59. 318, 320.
Congrès des Sociétés savantes,-91, 100, 108.
Congrès des Sociétés des Beaux-Arts des Dépar-
tonienl.s, 101, 110.
(îongrès (les .\rls Décoratifs, 147, 157, 104, 172.
(jongrés pour le di'^veloppenienl de r.\rt chré-
tien, 179.
Schola ciintoriini. 220.
Keole du Louvre, 101.
Rapport sur la reconstruction de la Cour des
Comptes, 26.
Kcoledes Beaux-Arts, lo, 51, 1H7, 282, 291.
Conseil Munici[)al, 'i, 10, 258.
Institut, 13, 18.
Société des Artistes français, 18, r>2, 318.
Cours de la Sorlionne, 18. 107.
Kcolc> d'Athènes. 27, 108, 2.50.
Académie des Sciences, 9, 27, 203, 298.
Société des Uihiiophiles, 28.
Société populaire des licaux-Arts. 130. 298.
Société Taylor, 139.
Conseil (iénéral do la Seine, 2.58.
Uireclion des H.Uiinents civils. 25!\.
Kcolo spi'ciale d'.Xrchilecture, 200.
Si'ance puliliipio des ciii(| .\cadémies, 268.
Séaucopulili(|ueder.\cadéniiedcs Biiaux- Arts, 370.
Cours de M. André .Michel, 274.
Académie des lie.iuxArls, 275, 2.19. 319.
Société Nationali' des lieaux-Arts, 282, 28j.
Cours du (.'.ollège do Franco. 291.
Kcole Polytechnique, 291.
AnciiKoi.odii-:
Amis <|.'s Miinuments parisiens, îtô, l\7 ,
Amis des Moiiunn'nts et des Arts. 14(1. 147.
Découvertes : PuySainlMartin. 18.— Dellin/onn,
28. — Millau. 3,5. — Fhnvnce. .'lô. — Admonl,
00. — Ottawa, 84. — Yionno, 172. — I.illo, 18(1.
— Paris. 2(12. — Alger. 204. — Sainl-tjuenlin.
211. — Pommiers. 218. — ltr(igoa,226, —Saint- '
Similicn. 235. — Poissy, "^42. — .Sainte-Co-
lombe, 243. — Hanau. 2V^. — Vérone, 2-59. —
Bruxelles, 2.Î9.
.\c<idéniie des Inscriptions, 4, 13, 27, 3C>, 44, 54, 70,
77, 85, 92, 118, 1-25, 132, 140. 149. 1.57, 182, 189.
197. 20.5, 212, 220, 230. 238, 245, 25:J. 261, 275,
28:5, 291, 298, 329.
Fouilles de Tégée, 27.
Fouilles d'Egvpte. 60, &4, 116, 1^4. 201. 291.
Fouilles de Delphes, 12:3, 157, 1.58. 164, 166, 172,
187, 195, 220. 227, 236.
Société des Anticiuaires de France, 37, 44. 7/, H\,
92. 126, 141. 151, 174. 190. 198, 212.
Fouilles en Tunisie, 204.
Fouilles allemandes, 44, 92, 99. — Hissarlik, 243.
Monuments historiques, 91, 148.
Congrès des Sociétés françaises d'archéologie, IZi.
Congrès archéologique. 179.
(Congrès d'archéologie chrétienne, 227.
Fouilles anglaises en (irèce, 227.
Institut archéologique anglais, 250.
Fouilles en .Vlgérie, 258.
Société anglaise pour la conservation des anciens
monuments, 307.
Fouilles .'i Epidaup.-, 283. 318.
.•\itii(u.i:s i)ivi;ns
*** — Propos du jour, 281, 2S9. 2117,305,317,325.
r/Arl français dans les collections d'Allemagne,
4, 1.57.
l'n Incendie A l'Exposition de (Chicago. 12.
J. T. — Mutilation projetée de l'Esplanade des
Invalides, 14. — L'Esplanade sauvegardi'e, 2S2.
Couleurs lumineuses, 21.
Buste de .Molière i\ Pézenas. 21.
A. de L. — Statues de généraux. 29.
B. P. — Artistes parisiens du xvi» siècle. Hi).
S. H. — Antiquités de la Itussie méridionale, ,'>3.
C. E. — Origine do la Cinuiire sur ciiivr.' en
Italie. 60.
Monument do (iiiillaumo I", 63.
E. Miiulz. — Tableau (le Bartulonieo di Uonlile
;'i Lille, 09.
A. P. — Dans les Musées de Florence, 70.
S. licinnch. — Dilrer Oennnnus el Xenophanloii
Alhennios, 76.
A. do L. — Colbclion Cailleholto, 85. Oî.
Colleclion Malc(dm au Brillsli Muséum, W.
A propos de l'Exposition il" Cliicngo, 92.
F. 1). — Iconographie» lie .loanne tl'.Xro, \(>î.
EmpAleinent des tuiles, 126.
Une Cité gallo romaine, 142.
Th. von Frimmel. — Ouolques tableaux de maî-
tres riiri's, 148.
H. — l'n Nouveau Procédé de peinture h frM-
cpie, 174.
.■«Il
LA CllUoNigilK DKS ARTS
A. de L. — Les Pèlerins d'Emmafis. 180.
E. Mûntz. — Analecles arlistiqvics, 181.
Caisse des Musées de l'Etat, 180.
T. S. — Le CliAteau do Versailles et le Congrès, 188.
Excursion à Vienne (Daupniné), 196.
E. Durand Groville. — Ecusson de la Ronde de
Nuit, 197.
G. Frizzoni, E. Mûn'.z, IL de (icynifiller. —
Léonard de Vinci et la Vierj^e aux HoL-hers,
221,231, 244,308.
E. M. — Exposition d'Art en Hollande, 229.
Cortège des pierres précieuses à Uruxelles, 244.
Les Anaglvplios, 240.
ItéparatiiMis de l'Arc-de-Trioiuphi:, '.•.")2.
'l'ii. von Friinuiel. — Los Téniers de la galerie
de St-Florian, 2.)2.
Nouvelles acquisitions du National Fine Art's
Gallery à Sydney, 2.')2.
Durcissement des objets en pUltre, 253.
Bronzage galvanique, 25i.
E. Mûntz. — L'Erudition arlisliqueen Allemagne,
260, 268.
Un Tableau contesté de Charles .laciiue, 261.
Les Peintures décoratives de M. Puvis de Clia-
vannes à l'Hotel-dc-ViUe, 265.
Nouvelles Peintures décoratives au Gh.Ueaii de
Versailles, 267.
La Statue de Balzac. 267, 289, 298.
A. Marguillier. — Encore Micliel Paclier, 275.
S. Reinach. — Le sculpteur 'l'iniothée, 283.
G. Schéfer. — Le vovage en Italie de l'Abbé Gou-
genot. 291 , 299.
F. MazeroUe. — Le sac du « Tapitsiers pand »
d'Anvers en 1576, 292.
A propos de la Caisse des Musées, 307, 826.
L. Diniier, P. Durrieu, F. de Mély. — Un Pri-
mitif italien au Musée de Lisieux, 308, 318. 326.
Un Ivoire du v siècle à Cluny, 309, 332.
R. Darbé. — L'Art et l'Archéologie au théâtre :
Gismonda, 809, 327.
P. Leprieur. — Le prétendu Memling du Musée
de Bruxelles et les .Jardins de Paradis, 320.
Banquet Puvis de Gliavannes, 326.
S. Reinach. — Une Réplique du Pulvptyque do
Six-Fours, 329.
B. Berenson. — Les Gérard David du Louvre, 329.
BIBLIOGRAPHIl',
Histoire populaire de la Peinture, par A. Alexan-
dre, 5.
Dégénérescence, par Max Nordau, 22, 79.
Une Manufacture nationale en 18S8, 23.
Persécuteurs et Martyrs aux premiers siècles Je
notre ère, par E. Le Blnnt, 31.
Il Borgo di Cs-sliglione d'Olona, par le docteur
Sauf Ambrogio, 38.
Castel-Pelesch, par Léù Bachelin, 46.
Histoire de la Peinture en France, par M, Leroy
Saint-Aubert, 64.
Le Paysage dans l'art, par R. Bouyer, 72.
Histoire de la Peinture au xix« siècle (allemand).
par R. Muther, 78.
Science et poésie, par Maurice Griveau, 79.
J. Van Loo in Pienionto, par N.-A. Vesme, 86.
Almanach des Spectacles, par A. Soubies, 86.
Histoire de l'Art pendant la Renaissance, piar
G. Mùnty (italien), p. 87.
Exposition historique de Madrid, par E. de
M-olènes, 94.
Peintres modernes de la Russie, par A.-N'.
Schuarz, 95.
Franz Stuck, par O. Blcrbaum, 95.
liIslhétKpie des villes, par Ch. Buis, 103.
L'Art en Bourgogne, par Perrault-Dabot, 119.
Soixante-neuf ans à rO[]éra-Comique, par A. Sou-
bies, 119.
,Iiiurnal d'un sculpteur tlorentin au xv siècle,
par .:h. Yriarte, 134.
L'.\rl du trompe-l'œil, par J. Adeline, 183.
Claudius Popelin, par P. de Bouchaud, 18.3.
r,etlres sur la sculpture, jiar A. Pienne, 183.
La Photographie et le droit, par A. Bigeon, 183.
.Sept Eludes sur l'histoire de Ilaiis Meinling, par
A. Wauters, 190.
Italia artistica e indusiriale, 199.
Denis Diderot, par Th. Reinach, 21.3.
Codex Atlanlicus, par L. de Vinci, 214.
Ilist. générale des Beaux-Arts, par R. Peyre.214.
Cent ans de Numi.,matique française, par JL De-
waniin, 223.
L'Art antique, par M. Cougny, 223.
Grundriss der Kunstgeschichte, par F. de Ua-
veiisburg, 240.
Palazzo dei Rittori di Belluno, 240.
Reproduction di;s chefs-d'o^uvre du Musée du
Prado, 2'i3.
Le Maître des Jardins d'amour, par Max Lelirs,
246.
Guide do l'amateur de porcelaines, par J.-G.
Grœsse, 247.
Catalogue des estampes, dessins et caries de la
Bibliiithèque de l'Arsenal, par G. Schefer, 2ô'i.
Le Peintre Christophe Amberger d'Augsbourg.
par Hassler, 264.
Florence, par G. Lafeuestre et E. Richlenberger,
264.
Desci'iption raisonnée du Musée de Saint-Germain-
en-Laye. — Bronzes ligures de la Gaule Ro-
maine, par Salomon Reinach, 277.
Réunioii des Sociétés des Beaux-Arts des dépar-
tements (1894), 277, 287.
Notices descriptives sur les monuments histo-
riques du département du Nord et sur les ob-
jets mobiliers conservés dans les établissements
publics de Lille, par Mgr Dehaisnes, 278.
Stillfragen, par Aloïs RiegI, 278.
AUgemeines Kûnstler-Lexikon, par H. -A. Mùller
et H.-W. Singer, 278.
Le style rococo, par le D' Peter Jessen, 278.
Malerei und Zeichnung. par Max Klinger, 295.
Kunstgeschichte, par Alwin Schultz, 295.
Ueber die Miniaturen in vier franzosischen
Handschriften des xv. und xvi. .lahrhunderts,
par Hermann Varnhagen, 314.
The guide to the Italian piclures at Hamplon
court, par Mary Logan, 315.
.^(licioTies al Diccionario historico de los mas il-
lustres profesorcs de las bellas arles en Espana
do don .Tuan Agustin Cean Bermùdez, par
le comte de la Vinaza, 315.
Les Miniatures d'.\ndré Beauneveu, par PaiU
Durrieu, 333.
L'Hôtel Merghelynck, à Ypres, par .\. Merghe-
lynck, 333.
Handbuch der Gemaldekunde, par Th. von Frim-
niel, 33i.
Beitnige zur Entwicklungsgeschichte der Malle-
chnick, par E. Berger, 3--14.
KT DE LA CURIOSITÉ
S37
CHROMQUE MUSICALE
Ctironitiui,- iiiusicalo, par A. do Lostalot, 62, I:!:î,
168.
Programmes dos Concerts de Musique classique.
dans tous les numéros de janvier à mai et de
novcn.bre à janvier.
P. Dukas. — Eugène Delacrûi.\ et ia musique,
3;30.
CO.NCOURS
Concours pour la construction d'un Musi'e et
d'une Bililiothr-que à Pétigueux, :!.
Concoiirs pour le certificat d'aptitude à l'ensei-
gnement du di^ssin, 17.
(Concours de timlires-poste, 43, 122, 146, 105.
Concours jjoar trois places d'architecte des Mo-
numents liistoriiiues, 43, 83.
Concours annuel de la Société des .\rcliitectes de
France, 4.3.
Académie des lieaux-Arts, 9, 18, 27, 68, 84, 90,
l.SO, 139, 147, 156, 163, 171, 178, 186, 195.
202, 225, 2;i5, 212, 2i'i8.
Mairie de Bagnolet, 15.
Prix Duc, 115.
Prix de Rome, 27, 122, KIU (musique), 155, l'.i'i,
202, 201).
Composition décorative, 130.
Prix de Paris, 138.
Bourses de voyages, 138.
Faculté des .Sciences de Marseille, 162.
Concours musical île Paris, 162.
Chenavard, 194, 202.
Heiniremnnt, 194, 242.
Aris décoratifs, 202, 249, 2.57.
Ville de Paris, 209.
Nailaud, 217.
Carnot, 225.
Mouchez, 225.
Oozatiur, 225.
Poéti(|uo, 225.
.V'Kenqiis, 225.
Prix .lauvaiu d'.Vtlaiuviile, 257.
Marie Fourré, 257.
Cisehii'e, 9.
Augier, .58.
Prix Kastnor-PiOursauU, 195.
Prix liailly, 210.
liourses du (^onsi'il lii'iirral, 281.
Concours d'art appMi(ué!'i la rue, i\ Pruxelles, 2S1.
Oincours polir la reconslriictlnii do l'énlisc de
Sainle-tieriiiaino, i\ Pihrac, 290.
MOUVEMENT DES ARTS KT Di: l.A CUlUOSITl-:
Tableaux it drssiiiM iiiudrriies. 2, 0, 67, hO. l(K"i.
114, 121, 12".t, l.'W, 15i. lt.2, 170. 178, 201, 202,
Tableaux et dessins anciens, 2.5, .'tl. fiO. 65, 81, 8<.t,
169, 170, 17X, 2:1:1.
Kstampes et luininturofl, 20, 2ti, 41, 58, 67, 169,
19;t.
Livres et manuscrits, 25, 34, 42, 50. 57, 65. 66,
7.3, 10.5, li:^, 122, 1.37, 243.
Objets d'art et de mobilier, marbres, tapisseries,
armes, etc., 1, 9, 17, 41, 49, 67, 81. 90, I06. 123,
129, 145, 1.53, 1.5.5, 161, 177, 1!«, 201, 2.33.
Collection Jouaust, 2. — de Lignerolles, 25. —
Bibliothèque de M. Lortic, 25, — Barre, 33, 41,
49. — Bibliothèque Benedelto Maglione,42. 5((.
.57, 65. — Bibliothèque du comte de Ligne-
rolles, 66, 73, 10.'), UH. 122. 1:37. — Collection
Nolloy, 66. — Penot, 67. — De la Tour-du-Pin-
Chamblv, 81. — Théodore Durel. 89. — Kidel,
90. — .lallais, KJîî. — Dinelli, 114. — Millet,
138. — de Pommereau, l'i5. Ïâ3. — de Mé-
nasce, 154. — Jo.sse, 169, 177. — Gibbons,
170. — Tavemier, 178. — Lavalard, 193.
— Kastor, 201. — du .Sartel. 201. — de Sam-
payo, 201. — Adrian Hope, 2:î3. — Galterburg
Morosini, 2;j;i. — Bibliothèque Napoléon, 69. —
Atelier Charles 'acque, 273. — Collection Dau-
pias. 27;i — Collection Henri Baudot. 295. —
Henri (iarnier, 30:J. — Atelier E. lienouf, 304.
.MUSliliS i;t EXt'OSITIO.NS
Pli ris
Musée du Louvre, :i6, 51, 75, 82. 91, 116, I:!l,
139, 146, 163, 179. 187. 19.5, 202, 210. 218, 226,
234, 2;i5, 2f<2, 291, 297.
Musée du Luxembourg, 11, 23, 51, 75, 115, 307.
Musée du Trocadéro, 27, 36.
Musée de Sèvres, 43, 250.
Musée de Versailles, 43, I.V., 211, 2-34, 235. 343.
Musée Carnavalet, 203, 209, 234, 258.
Musée de tUuny, 234, 241. 2il8.
Musée de Saint-Germain, 806.
Musée de la .Monnaie, 76, 273.
Musée d'.'Vuleuil, 91.
Envois de Home, 178, 186.
Salon dis Cliamps-Élvsécs, 9, 67, 90, 10»;. 115
155, 170, 18.5, 18t), 187.
Salon du Champ-de-Mars, 10, 26, 44 97 122
186, 211.
Musée Galliera, 10. 76. 209, 306.
Musée d'artillerie, 10. 20.
Cercle Volney, 10, 28, 67 (aquarollos). 75.
Union Arlisliipn'. 26, :M.
Marie-Anloin. Ite, 26. 67, 123.
I''iiiiiiies artistes, :!.
Maiiel, i:Ui, 281.
Steinlen, 115.
Union Centrale des Art.s décoratif.-), 34, 241, 28;J,
Pastellistes, 44, 97, 1U7.
Livre. 4:i, l:tO, 194. 22(i, 241.
Aipiarellisli's hollandais, 52, f>8.
Exposilion celtique, 178.
Maîtres anglais, 1S«.
SiiinlMaur. 202.
Fleurs, 217, 2:M.
Art décoralif, 249.
Indèpeiidaiit.s. '.Ml.
Association artislitiui' p. M. p.. ;),
(iraveurs au burin, 34.
(iallaml, 90, '.W.
Cnrpenux, 97, 146, 105, 162.
338
LA CHRONMQUK IJIOS A HT S
Odilon liodon, 1)7.
Yon, 97.
Exposilioii des Ccnl. 'li, 146.
Rosc-Ci-oix, 52, lin.
Puvis de Chavanii.'S, 252.
Pholo-Chili, 3.
Grasset, 108.
V. Bi^'iiDii, 90.
Gesl}roti, 00.
A. Flament,', 90.
Associalioii artisli()iii' du (iroin»', ^''■
Cuillaiiiiiin, IS, 2K.
Maufra, W.
Muncka:sv, £8, 171.
Billet, 34."
Albert Girard, 52
Caris, 130.
Perrinaïc, 180.
Toulousi>-Lautrec, 138.
Renouard, 155.
Stt'veiis, 155.
Polack. 156.
Raffaolli, 156.
Presseq, 178.
Pissarn, 67.
Simon, 68.
Iiiipressionni.stes et symljolistes, 76, 194, 2ii5.
Amants de la nature, 67.
Enlumineurs et Miniaturistes, 97, 146, 178.
Femmes peintres et sculpteurs, 58, 68.
Art hippique, 58, 97.
Musée religieux d'actualité, 67.
Eclectique, 83.
Sereudat de Belzim, 97.
Abbéma, 130.
Grimelund, 130.
Ibels, 265.
Aquarelles et pastels, 281.
Fouilles de Delphes, 289.
Laurent-Desrousseaux, 290.
Joseph Chéret, 306, 318.
Tombola Turcan, 306.
Mesplés, 306.
M"» Ruth Mercier, 318.
Néo-Impressionnistes, 318.
L.-G. Behal, 318.
Projets iJûur l'Exposiiion universelle de 1900^ 318.
Province
Amiens, 171. — Angers, 241. — Andelys (les), 157.
— Arcachon, 194. — Arras, 211.
Bernay, 164. — Beauvais, 99. — Besançon, 11,
194. — Bordeaux, 10, 18, 115, 306.
Gastres, 18, 97. — Gaen, 58. — Gahors, 98. —
Cognac, 98. — Calais, 186. — Constantine, 249.
Draguignan, 58. — Douai, 156. — Dijon, 09, 171.
— Dunkerque, 157, 202.
Fontainebleau, 171.
Lvon, 52, 75. —Lille, 171, 179, 210. — Limoges, 84.
Marseille, 203. — Monte-Carlo, 3.
Nîmes, 26. — Nancy, 52, 156, 178, 210. — Nice,
202. — Nantes, 235, 290.
Orléans, 115, 147.
Pau, 26.
Reims, 156, 194. — Roubaix, 180. — Rouen, 131,
235. — La Roche-sur-Yon, 211. — La Rochelle,
242.
Saint-Dié. 186.
Suint-
Saint-IJcrmain, l'iO.
Quentin, 147.
Toulouse, 18, 136. — Tourcoing, 90.
Valenciennes, 107. — Versailles, 115.
Etranger
Anvers, 18, 27, 83, 98, 116, 123, 131, 148, 218,
243, 257, 258, 265.
Alexandrie, 83.
Athènes, 236.
J3;ile, 204.
Berlin, 118. 204, 259, 260, 281.
lilankenberghe, 195.
Bruxelles, 18, 52, 132, 139, 141, 186, 187, 26'î, 28L
290, 306.
Barcelone, 115.
Belgrade, 123.
Budapest, 139, 282, 318.
Colmar, 52.
Cologne, 68, 259.
Gonstantinople, 76, 83, 204, 218, 243.
Caire, 210.
Genève, 10, 124.
Giseh, 171.
Harlem, 2.58.
La Haye, 259, 265.
Londres (aquafortistes). 75; Royal-Society. So-
ciety ofladies Artists, Aquarellistes, 130; Ruyal-
Academy, 139 ; National Gallery, 195, 226. 235,
243 ; Collège of Music, 195 ; South Kensington,
226; New-Gallery, 260.
Millénaire Hongroise, 58.
Munich, ?0, 100, 107, 130. 2.59.
Matines, 123.
Moscou. 139.
Milan, 1.56.
Mons, 91.
Madrid, 195, 243.
Neuchàtel, 108.
New-York, 88.
Oslende, 08, 139.
Parme, 195.
Pékin, 217.
Prague, 75.
Rome, 138, 204, 235.
Rotterdam, 27. 229.
Spa, 171.
San-Francisco, 10, 34.
Saint-Péteisbourg. 10, 98, 107, 116, 218.
Tillis, 76.
Tunis, 150, 243.
Utrecht, 115. 230.
Vienne, 27, 52, 58, 83, 98, 178, 217, 273.
Venise, 139, 249.
NECROLOGIE
César Daly, architecte, 15. — Cari de Hase
nauer, architecte, 15. — Délais, auteur dra-
matique, 31. — Mitrecey, peintre, 31. — Ches-
sel-Buckler, architecte, 31. — Forchmann, ar-
chéologue, 31. — Caveher, sculpteur, 37. — Gau-
tier, peintre, 38. — Cuguard, architecte, 38. —
ET DE LA CURIOSITÉ
a33
UzeiilaiilScribe. arclu-ulugue, 38. — Bellin.yra-
vour, 38. — MaiUel, sculpteur, 55. — Bracony,
liaysagiislo, 55. — Dfbressenne, 55. — De Wilte,
collectionneur, 55. — Ballantyne, peintre, 55. —
Dumesnil, profe.'sseur, 64. — Dussieu.K, historien,
64. — GaillehoUe, peintre, 71. — Bernard, pein-
tre, 78. — Imbert, peintre-décorateur, 78. — De
Becker, archéologue, 78. — Du Sartel, officier
do marine, 86. — Pavloviich, peintre, 86. —
Danj^uin, graveur. 04. — D'Eaubonne, peintre,
'J'i. — Do Grandchanip, peintre, i)4. — Cardon,
critinue d'art, 94 — Karl Meunier, peintre, 94.
— De Blaas, peintre d'histoire, ".11. — Lavalatd,
collectionneur, 102. — Gunliire-Owen, 103. —
Sleuarl, compositeur, 103. — Abot, graveur,
111. — Pranischnikùf, peintre, 111. — Lojcune,
peintre, 119. — Nicolie, peintre, 119. — Kohl-
hacher, 119. — Dutî.isl-Natifeux, collection-
neur, 127. — ^1"" Kossetli, peintre, 127. — El-
bel, compositeur, 127. — Pfau, critique d'art, 142.
— Doerr, piùulre, 142. — Bellivaux, peintre, 142.
— (^harlu.s-.Jacque, peintre, 151. — Henouf, pein-
tre, 151. — Ewert, peintre, 151. — l'arrol, peintre,
1.59. — M"" (Jerbaud, niinialurisle, 1.59. — Slin-
jfeneyer, peintre, 1.59. — Kosatow.ski, peintre,
159. — M"" Renan, 167. — Hobyn, sculpteur,
167. — ïourcellier, sculpteur, 167. — Moussel,
peintre, 175. — KoUarz, 17.^ — Wilson, ar-
chéologue, 175. — Loustau, peintre, IKi. —
J(jlibois, 183. — Madrazo, peintre, 183. —
llodgson, 183. — Daël, 1H3. — Vaunulelli, 18:!.
— iiramtot, peintre, 190. — .loseph Cliéret,
statuaire, 190. — Cousin, peintre, 190. —
M™" Lacroix, 190. — Visconli, 190. — Mars-
hall, sculpteur, 190. — Béthune, 190. — Tscliag-
genv, liointro, 190. — Carriès, sculpteur, 198.
— "j. France, 198. — Thierry Poux, 198. —
'l'eschendorf, peintre, 19b. — Layard, archéo-
logue, 198. — E.André, 201. — K. Guillaume,
airhilecte, 206. — Kaintin, peintre, 206. — Rou-
gelet, sculpteur, 2C6. — Cain, sculpteur, 212. —
lîerthélemy, 212. — Roussel, peintre-verrier,
213. — Pilard, peintre, 213. — Pater, profes-
seur, 213. — Pigllieiiu, peintre, 213. — Cugnot,
statiuiire, 223. — Schmitz, architecte, 231. —
ISrunn, archéologue, 232. — E. Chabriur, com-
iHi.siteur, 239. — Hardy, architecte, 239. — De
Kos&i, archéologue, 239. — Brugsch-Pacha,
égyptologuo, 239. — Vrolyk, peintre, 239. —
Lévy, graveur, 240. — Du Sauloy, peinlre, 216,
— Rochnssen, peinlre, 246. — Wyatt Paiiworlh,
246. — L'ngar, i)ointre, 240. — Krausso, gra.
veur, 2'i6. — (iaber, graveur, 246. — (kunoutte,
piintre, 25'i. — Delauuey, graveur, 254. — Jean
<r.\llieim, 254. — Hache, 254. — Chaber, col-
lccli(inneur,204. — De Merval, unli<puiire, 254.
— Lynon.254. — L. Palustre, archéologue, 262.
— H. Salmson, peinlro, 202. — Cerril Poslma,
peintre, 262. — V. Uoshay, peinlre, 202. —
(.;h. Frère, peintre, 272. — Ph. Gilbert llamer-
ton, criliciue d'art, 272. — A.-T. Gobert, émail-
leur, 278. — Ant. Rubinsteiu, compositeur,
288, 290. — L. Faucon, bibliolliécaire. 2'.H1, —
Jean Gigoux, peintre, 310. — Lu comlo d'Os-
moy, amateur, 324.
.NOUVELLES
Dons et legs, 11, 12; legs Colbranl, 18: Valen-
tin,19; Cavelicr,44; Biennoury,44: Mellinet,59.
Moricelly, 59; Molloy, 58; Bailly, 76; Lamar-
tine, 180: Rose, 210;'de ïrévise.' 218: de Gaen,
220: Guérinot, 242; Edouard André, 266, 290,
adi; V. Bart, 266; Henry, 28 J.
Sinistres et incendies, vicissitudes d'objets d'art,
etc., 11; tjliicago, 18; Mayence, 18; Damas, 53;
Vienne, 69; Palma, 77; Rouen, 131; Athènes,
131, 267, 274; Francfort, 211; Verdun, 235; An-
vers. 250.
Nouvelles de l'étranger : Belgique, 19, 35, 60, 180,
2.50. 307, 318: La Jlave, 20; Londres, 28, 44,
53. 69, 84, 92, 124, 140, 307: Munich, 35;
Vienne, 69, 148, 307; Egvpte, 76. 116; Rome,
84, 157; Elats-Cnis, 259; Madrid, 206; Colo-
gne, 326.
KIÎVUE DES HE^'UES
France
I/.Vmi des monuments et des arts, 321. — L'Ar-
chilecturc, 293. — L'Art français. 293 — L'Ar-
lisle, 276. — L'Art pour tous, 322.— Bulletin de
corre.-;pondance hellénique, 312. — Bulletin de
la Société de l'histoire de Paris, 276, 2S4. —
— Bulletin monumental. 276. — La Conslrac-
tion moderne. 276. 28i. 293, 312. -- La Corres-
pondance liistorique et archéologique, 301. —
La Grande encyclopédie, 2ib. — L'Intermédiaire
des chorcheurs, 29;J, 301. — Journal de la Société
d'arcliéologio lorraine, 293, 3il.— Journal officiel,
321. — Magasin pittoresque, 285, 322. — Moniteur
des .\rcliilectes. 322. — Revue bleue, 276. —
Revue do l'Art chrétien, 3iX). — Revue de l'Art
fran«;ais, 301. — Revue do Paris, 270. — Revue
des.Vrls décoratifs, 300,321. — Revue des Deux-
Mondes, 270, 28i. — Revue des Revues, 285. —
Revue encyclopédique, 270, 301, — Revue illus-
trée, 285.
.Hh'miKjiie et Aiitrifltc
AllgeiiL,ine KunstClironik, 294, SOJ, 323, 333. —
Die graphi.sclu'ii Kùnste, 303. — Jahrbuch der
Kiin. prcnss. Kunsl.snnimlungen, 31.S. 323. —
Kunst-Chronik, 26.'t. 277, 280, 25M. .'«3. :t32. —
Kunst fur Aile. 2<a, 277. 2it4. 32:1 — .Mittlioil.
des diMiIschen Instituts in .\tlien. 3|:!. — Mit-
tlieilungen der K-K. Central-Commission fur
Kunst-und liist. Denkmale. 214. — Keperlorium
frtr Kunslwissenschafl, 32:1. — Zîilschrifl fur
bildendo Kunst, 276, ;J23. — Zoilschrift fur
chrisUiche Kunst, 294, 302, 323.
Ainénque
American Journal of Archieology, 313.
AiiglcteiTO
Art Amalour, 27t. — Arl Journal. 203. 271, 302.
Athcnaum, 202, 270, 2:o, 2SG, 'JD!, 301, 322, 3^2. —
3i0
LA CHRONIQUE DES ARTS KT U K LA CURIOSITÉ
Ci'nturv illustratocl. 302. — Journal of Hellenic
Sludies, ;Jl'.i. — Magazine uf Art. gST), 301. —
Studio, 302, 333.
Jiclgique
Annales de la .Suciclé d'archéologie de Bruxelles,
293.
Italie
Archivio slorico dull' Arti', 222. — Arte ducurii-
tivo, 293.
STATUES KT MONUMENTS NOUVEAUX
Projets de iiiouuineiifs : Franck, 4 ; Avifjnon. 11 :
Gouiiod. 11; (Jlmrcot, 11, 44; Défense de .Saint-
Quentin, 11; Molière, 21; Sèvre.s, 27; Chanlilly,
27; Roumanille. 28; Bos(iuet, 29; Mellinet, 2'J;
Cathelineau, 35; LifolfT, 52; Barère.So; Kléber,
.53; Maupassant. 59; Belleganilje, 59; Daguerrc,
85; Maze, 91; La Fontaine. 91; Jlarie Fourré.
91: Poise, 99; Villars, 116; Mouchez, IIH;
Fresnel, 123; Berlhaut, 124; Pelouze, 131; de
Sévigné, 140, 172; Lavoisier, 147; Renan, VA ;
Bismarck, 172; Maurin. 179; Mac-Mahon, 180;
Velasquez, 180; Mûrger, 187; Tirard, 203; Toc-
queville, 203; Carnot, 225; Millet, 226; Balzac,
267, 289, 298; Watteau, 306.
Inauguration de monuments : Franck, 3.j; Tri
pier, 5:3; Jeanne d'Arc, 53; Barye, 1H7 ; Mar
seille, 99; Cladel, 124; Diirand-Claye, HO
Tei.ssicr, 140; Th. lienaudot, l.J7; Ksiieniie, 1.'j7
Washington. 157; de Neuville, VA. Rougcvin
179; OuanaMèmc! 179; Alphand, 179; Shcl
lev. 188; Boucher. 195; Chapu. 195; Duban
2ô'?, 2?('.; Bigot, 203; Bruville, 203; f'.ladel, 203
Choi.sy-le-Koy, 22G ; Teslelin, 226; de ijuatre
fages, 226; du Guesclin, 226; Dupré, 242, 250
(irévy, 242; Larousse, 2.jO: Fédération hre
tonne-angevine, 258; Claude Bernard, 2.58
Maréchal Bosquet, 258 ; IJuban, 274; Pouyer
Quertier, 282; Meissonier,290; Barbedienoe, 290.
TRIBUNAUX
Contrefaçon de bronzes d'art, 5.
Un tableau d'A. de Neuville, 14.
La Société Arti et Amicitiie, 22.
Collections léguées à un Musée, 63.
Copie d'un Manuscrit dérobé à une Bibliothèque
publique, 126.
Le Vercingétorix de Millet, 142.
A propos d'un tableau de Troyon, 15).
Les Fragonard de Grasse, 207.
Les Miniatures de Màcon, 213.
Tableaux du prince Sciarra, 254, 276.
Tombeau de M. Osiris, par Mercié, 300.
--=5>Ti>dt>^^>S>-
I.e gérant : G. ROUX.
Paris. — Imprimerie de la Presse, IG. rue du Croissant. — Simart
i^' Chronique des arts et de la
2 curiosité
C55
1894
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY