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Full text of "Chronique des arts et de la curiosité"

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LA 


CHRONIQUE     DES     ARTS 


FT 


DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLEMENT    A     LA     GAZETTE    uES    BEAUX-ARTS 


ANNÉE    1894 


PARIS 


AUX    BUREAUX    DIÏ    LA    GAZETTE    DES    PEAUX-ARTS 
8,   rue   Favart,   8 


CLASSE  DES  BEAUX-ARTS 
Wlll 

PUBLICATIONS 
PÉRIODIQUES 


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If 

\             \              ^ 

PUUCHASED  FOR  THE 

UNIVERSITY  or  TORONTO  UBRARY 

FROM  THE 

CANADA  COUNCIL  SPECIAL  GRANT 

FOR 

"       ART 

LA 


CHRONIQUE    DES    ARTS 


ET   DE    LA   CURIOSITE 


IMPRDIERIE  DE  LA  PRESSE,  IG,  nie  du  Croissant,  Paris- 
SiMART,  imprimeur 


LA 


CHRONIQUE     DES     ARTS 


ET 


DE     LA     CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    A     LA     GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 


A.TTNEE       1S94 


PARIS 


Aix   iu;i?i:Arx  ni-;  i.a  gazette  des  h E.\r\.,\RTs 


.s.    un:    I  AVART,   S 


N«  1.  —  1894 


BUREAUX  :   8,    RUE  FAVART 


C  Janvier. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE  VES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     Le     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  /j  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  grjtiiitement 
/j  Chronique  des  Arts  et  dj  ia  Curiosité. 


PARIS     i;  T     U  l;  P  A  R  T  E  M  E  N  T  s  ; 

12  fr.         I         Six   mois. 


8  fr. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Objets  d'Art  du  Moyen  Age  et  de  la 

Renaissance 

.VplKU-lciiaiil  il  M.  K.  V... 

Veiilo  failo  les  18,  19,  20  décembre,  imr  ^I'  P. 
c.iiEVAi.iicn  cl  M.  Manniif.im. 

Produit  :  l'ilJ.UUO  fr. 

Faii'.nces  pkusanes  et  IIISPVNO-MAURKSOUES.  — 
—  1.  l''ri.so  coin]iosùe  de  trois  carreaux  en  an- 
cienne faïence  de  Perse  oriice  de  fleurs  et  de 
feuillages  eu  reliefs  :  1..000.  —  ii.  Deux  vases 
de  pharmacie  en  ancienne  f;iïence  de  Valence  ; 
700.  —  3.  Plat  rond  en  ancienne  faïence  de 
Valence  :  1.700.  —  i.  Coupe  ohconiilue  ou  an- 
cienne faïi^ncc  de  Valence  :  'il.").  — 5.  Plat  rond, 
i(/.  ;  tiOO.  —  0.  Plat  ronil.W.  ;  700.  —  8.  (Irand 
bassin,  iil.  :  'i.'iOO.  —  9.  Hassin,  id.,  -X  bords  ^o- 
dronnt's:  2.10r..  —  11.  Plat,  irf..-090. 

I-'aïescks.  — 14.  Plal  creux  en  ancienne  faïence 
iJeriihi  :  770.   —    15.    Grand    plat  creux,  ï'/.  .• 
Plat  creux,  id.  :  l.'iGO.  —   18.  Plal 
820.   —  l'.V   Plal.au  d"ai;Vii.MV,  iil.  : 


do 

l.lôO.  —  1"<. 

creux,  irf.  ; 

8U0. 

IvoiiiKS.  —  02.  CoIVret  en  ivoire,  de  travail  an- 
(■lais,  xiv»  siècle,  recouvert  di'  plaipics  en  bas- 
relief,  sous  des  arcatiires  de-i  scènes  de  l'iM-iiliire 
Sainte  ou  do  la  Légende  Dorée  :  2.7ÔO.  —  ,">:).  Dip- 
tyipie  français,  xiv»  siècle,  ou  ivoire  polycliromé  : 
l.StMi.  —  .")4.  Diplyiiuo  en  os,  formé  de  dixhiiit 
compartiiiieuls  à  siijrts  religieux,  xiv  .siècle  : 
'.180. 

Kmaix  l'insrs  DH  LiModKS.  —  (1.  Kaiser  do 
paix,  nielle  et  inmiliire  italiens  :  au  centre  un 
émail  de  Nardou  Pèuicaud  ou  de  son  écolo,  hi 
Vierge  assise  tenant  sur  8es  |;euoux  l'Enfant  .b'- 
8US  :  <D0.  —  72.  Baiser  do  paix,  émail  peint  et 
cuivre  doré,  Limoges  xvi'  siècle:  000.  — 78.  Dip- 
lyqui' formé  lie  lieux  plaquis  d'émail  allribué  à 
Monvaerni  ;  la  Vierp'   ajjenoiiilléo   entre  Dieu   le 


Père  et  Dieu  le  Fils,  et  le  Chri.st  venant  au  monde  : 
2.a-)0.  —  74.  Aiguière,  par  Léonard  Limousin 
('l.')37).  Cinq  médaillons  ovales  renfermant  des 
bustes  d'hommes  et  de  femmes  ornent  le  bord  ; 
au-dessous  Jupiter  tenant  la  foudre:  2M5k). 

Oiu-ÈvRKRiE.  —88.  Ch;\sse  en  cuivre  champlevé 
et  émaillé,  travail  Limousin  du  xiii»  siècle.  Sur  la 
face  le  Christ  en  croix  entre  la  Vierge  et  saint 
Jean  ;  sur  le  toit  trois  bustes  d'anges:  li.lâO.  — 
89.  Petite  chàsse-reliquaire,  xiii' siècle,  eu  bronze 
émaillé  et  doré  :  720.  —  itl.  Navelle  ovale  lo- 
bée, en  cuivre  champlevé  et  émaillé.  Ancien  tra- 
vail limousin  :  515.  —  '.12.  Baiser  de  paix  en  cui- 
vre champlevé  et  émaillé,  il  décor  de  Heurs  de  lis 
avec  linurine  de  Vierge,  en  bronze.  Limoges 
.\iv  siècle  :  420.  —  97.  Ciboire  du  xiv»  siècle  :  450. 

—  100.  Calice  en  argent  doré  sur  base  circulaire, 
tige  à  no'ud,  écussous  armoriés  éumillés  sur  le 
pied.  Italie,  xiv°  siècle  :  010. 

Bois  scii.PTÉs  RTMi;i'ni,E.  —  105.  Statuette  en 
buis.  I^a  Vierge  donnant  le  .sein  à  l'iMifant  Jésus, 
(iruupo  tlamaml  île  la  lin  du  xv«  siècle  :  l.OVt.  — 
100.  Statue  de  la  Viergi'  assise,  buis  sculpté  lin  du 
xiii'  siècle  :  510.  —  110.  Cabinet  esi>agn<d  en 
bois  garni  de  ferrures,  sur  meuble-suppoil  à  ti- 
roirs, xvir  siècle  :  û'iO. 

'l'Aei.EvUX.  —  111.  La  Vierge  aiix  api'iires:  :W0. 

—  112.  r«;i  Oi-iei/ (atlribuè  A).  L'Adoiiilion  des 
rois  mages,  tripty(|ne  :  !!*•.  —  U:).  Jliil  vnii 
lii/rk  (Kcole  de).  L'.Xnnonciation,  xvi*  siècle  : 
l.;,((0.  _  IH.  Meiiiliii;/  (Kcole  de).  Triplyque  Ihi- 
niaud  de  la  lin  xv  siècle  :  1.2t)5. 

llnooKHiKS  AT  eoiNr  i:r  'l'u-issKiui-s.  —  Hl. 
Trois  bandis  do  Hue  tapisserie  au  petit  point,  re- 
présentant des  scènes  relatives  i\  l'histolro  d'Ks- 
ther  ot  d'Assuériis.  Travad  français  du  xvi*  siè- 
cle :  5..->5ll.  —  H2.  Petite  tapissrri.'  Ilamaude  du 
xvi'  siècle  repièseulaul  la  topographie  di'  la  villr 
lie  Jérusalem  et  de  ses  environs  ;  S:«l.  —  IV.\.  Ta- 
pisserie do  Bruxelles  do  l'époqu.'  île  la  Ueuais- 
sance,  composée  «l'un  jfrand  nonibiv  de  person- 
nages dans  un  paysage  cl  fond  tle  vilb-  ;  ;J.!l."iO.  — 
lU.  Tapisserie  do  la  nièine  suite  :  .-l/uv.s-  /<i  cic- 
li)irc.  Dans  lo  fond,  scène  de  tournoi  et  paiomcuJ 


LA    dlIUONlQUE    DES    ARTS 


de  la  i:iiii;')H  :  îl.iiOO.  —  W>.  La  ViiTgOî'i  la  chaise. 
Travail  ilalieii  du  xvi'  siicle.  Tapisserie  do  laine 
et  d'or  ;  a/iôU. 

AnMiJiiKS  ET  Gasooes.  —  l'iO.Aiinure  cumplèle, 
slyle  allemand  à  plastrons  à  pointe  pméiniiiente, 
décor  do  bandes  en  relief  :  2.480.  —  H7.  .Vrninre 
inaxiliciine  coMi|ili''le  :  G.KXJ. —  148.  Arniet  de  joute 
frani;ais,  éporpie  de  Henri  U,  mnni  de  sa  bavière 
de  renfort:  l.'i20.  — HO.  Demi-arMiure  d'eufant 
(lu  l'oininencement  du  xvn"  siécli'  :  2.000.  —  151. 
Cuirasse  ;  plastron  et  dossière  i'i  la  milanaise  dé- 
corés en  gravure  :  deux  iMédaiUoiis  encadrent  des 
profils  ;  bandes  ornées  de  trophées  et  de  figuri- 
nes :  1.2,iO.  —  lô'J.  Salade  du  XV"  siédo,  italienne, 
portant  le  poinçon  des  Missaglia  :  LfiOO.  —  157. 
Bavière  golliii|ue,  fer  battu,  colletiu  chaniourné  : 
1.480.  —  l.")U.  Pédicux  à  la  poulaine  gothique, 
xv°  siècle  :  49').  —  164.  Cabassct  orné  en  plein 
de  gravures  à  l'eau-forte,  sur  chaque  face  un  uié- 
daiUon  circulaire,  armes  de  Clèves  :  710.  —  10-"). 
Morion  saxon,  fer  noirci  et  doré,  bandes  damas- 
sées, médaillon  au  centre,  Sacrifice  do  Gurtius  et 
Mutins  Scan'ola.  Fin  du  xvi'  siècle  :  1.4iS0.  — 
16C.  Gorgerin  de  travail  analogue,  décor  exécuté 
!\  l'eau-forte  et  doré,  avec  champs  d'acier  noirci,  I 
garnitures  de  lambrequins  en  cuir  brodé,  xvi'  sié-  I 
cle  :  780.  —  167.  Morion  de  forme  dite  à  l'aiili- 
que,  bombe  et  crête  ornées  de  rinceaux  et  de  can- 
nelures repoussés  et  dorés  :  600. 

Dagues  kt  Epéfs.  —  181.  Langue  de  bœuf  véni- 
tienne du  XV'  siècle  :  1.320.  —  18ô.  Langue  de 
bœuf,  manche  d'ivoire  inscrusté  de  rosaces  cloi- 
sonnées en  bronze  :  1.900.  —  188.  Rapière  du 
XVI"    siècle,  lame  signée  Caino,  au  talon  :  KIO.  — 

189.  Rapière    française  du  x-^i'   siècle  :  1.9.50.  — 

190.  Rapière  du  xvi"  siècle,  damasquinée  d'or  : 
1.100.  —  r.U.  Epée  du  xvi'  siècle.  Panier  à  pas- 
d'àne,  trois  branches  de  garde  disposées  symétri- 
(lucmentde  chaque  coté.  Quillons  longs,  incurvés 
on  sens  inverse.  Plaques  repercées  au  pas-d'àne  : 
1.720. 

Armes  a  fei-.  —  21o.  Pislolet-liachc  du  xvi'  siè- 
cle :  7oO  —  220.  Poitrinal  à  mèche  du  xvii"  siècle 
580.  — 221.  Mousquet,  lin  du  xvi»  siècle:  535.  — 
222.  Mousquet  dit  à  pied-de-biche  :  640.  —  223. 
Pistolet  allemand  à  rouet,  xvii"  siècle  :  (350.  — 
224.  Pistolet  analogue,  fût  d'ébéne  :  800.  —  270 
Rondachc  eu  acier  repoussé  et  ciselé.  Au  centre, 
une  tète  do  monstre.  Large  zone  de  damasqviiiie 
d'argent,  rinceaux  de  feuillages  et  arabesques; 
sur  le  champ,  huit  jnédaillons  damasquinés  : 
2.600.  —  i!72.  Chanfrein  complet  de  cheval  du 
.\vi»  siècle.  Têtière  modelée  à  cannelures,  avec 
('■eu  frontal,  oreilléres  et  œillères,  traces  de  gra- 
vure .sur  les  joues  :  2.200. 


Dessins 

La  vente  après  décès  de  M.  Jouaust,  de  des- 
sins originaux  ayant  servi  à  Hilustration  des  ou- 
vrages publiés  par  la  Librairie  des  Bililiù|ihiles, 
faite  le  15  décembre,  par  M'  ïi.vi.  et  M.  Ferai., 
a  produit  46.000  fr. 

Leloir  (Louis).  Dessins  ayant  servi  à  l'illus- 
tration du  Théâtre  de  Jlolière:  1.  L'Estourdy: 
73.^.  —  2.  Le  Dépit  amoureux:  1.002.  —  3.  Les 
Précieuses   ridicules:    l.OS'O.    —  4.   Sganarelle  : 


410.  —5.  Dom  <iarcie:500.  —6.  L'Escolc  dos 
maris  :  500.  —  7.  Les  Fasclieux  :  5.î0.  —  8.  L'Es- 
cole  des  femmes:  1.020. —  9.  (Jlritique  de  l'Escole 
des  femmes:  48*J.  —  10.  L'Impromptu  de  Ver- 
sailles: 420.  —  11.  Le  Mariage  forcé:  3s0  —  12. 
La  princesse  d'Elide:  l.fifK).  — 13. Dom  .hian  : 
410.  —  14.  L'Amour  m.klecin  :  700.  —  15.  Le  Mi- 
santhrope :  690.  —  16.  Le  Médecin  malgré  luv  : 
1  070.  —17.  Mélicorle:  l.OOtJ.  —  18.  Le  Sicilien: 
1.20O.  —  19.  Tarlulle  ou  l'Imposteur;  675.  —  20. 
Amphitryon  :  340.  —  21  Georges  IJandin  :  .345.  — 
22.  L'Avare  ;  410.  —  ^i.  Monsieur  dr  Pourceau- 
gnac.  700.  —  24.  Les  Amans  magnifiques;  1.100. 

—  25.  Le  Bourgeois  gentilliomme;  800.  —  26. 
Psyché  ;  800.  —  27.  Los  fourberies  de  Scapin  : 
410.  —  28.  La  comtesse  d'Escarbagnas  :  500.  — 
29.  Les  Femmes  sçavantcs;  2.100.— 30.  Le  Malade 
imaginaire:  490. 

/•;.  Ailan.  Dessins  ayant  servi  à  l'illustration 
des  Fables  de  Florian  :  3L  La  Fable  et  la  Vérité: 
400.—  32.  L'Enfant  et  le  Miroir:  410.—  33.  Le  roi 
Alphonse  :  250.  —  34.  L'Avare  et  son  fils  ;  210. — 
:35.  Le  Charlatan;  410.  —  36.  L'Enfant  et  le  Dat- 
tier: 240. 

Ai-i-il  (Paul):  39.  Faublas,  15  dessins:  660. 

Bi'lorl  (Ch.).  Dessins  ayant  sen'i  à  l'illustra- 
tion t\a  Capitaitie,  Fracasse:  42.  Adieux  à  Sigo- 
gnac  :  160.  —  43.  Entrée  du  marquis  au  «  Soleil 
bleu  ■>  :  180.  —  44.  Brigands  pour  les  oiseaux  : 
130.  —  45.  L'Adieu  de  Zerbine  :  205.  —  46.  L'An- 
nonce de  Scapin:  440.  —  47.  Arrivée  aux  armes 
de  France  :  360.  —  48.  Isabelle  et  Sigognac  :  165. 

—  49.  Le  Logis  de  Lampourde:  230.—  50.  ka  ra- 
dis couronné  :  390.  —  51.  Duel  avec  Lampourde  ; 
215.  —  52.  L'Enlèvement  :  175.  —  53.  La  Recon- 
naissance :  300.  —  54.  Vallombreuse  chez  Sigo- 
gnac: 160.  —  55.  Les  Fiançailles:  265.  — 56.  Le 
(Chariot  de  Thespis  :  205. 

Flautenq  (F.):  57.  Roman  coniicjiie,  9  dessins; 
300. 

(ramier  (.1.)  :  58.  Cent  nouvelles  nouvelles,  10 
dessins  :  390.  —  59.  Fascétieusos  nuits  de  Strapa- 
role.  14  dessins  :  450. 

Hcdniiin:  &).  Manon  Le.scaut,  5  dessins:  920. 

—  61.  Voyage  autour  de  ma  chainbre,  5  dessins: 
1.080.  —  62.  Confessions  de  J.-J.  Rousseau,  12 
dessins  :  2.005.  —  63.  La  Nouvelle  Héloïse,  6  des- 
sins :  1.080.  —  64.  Œuvres  do  Jules  Janin,  13  des- 
sins :  360.  —  65.  Voyage  sentimental,  5  dessins: 
505. 

LaguiUerûiie  :  66.  Romans  de  Voltaire,  11 
aquarelles  ;  2-50.  —  67.  Paul  et  Virginie,  5  des- 
sins: 155. 

i«'n»je;6S.  Gulliver,  8  dessins;  185.  —69. 
Mille  et  une  Nuits,  21  dessins  ;  710. 

Le  niant  (J.)  :  70.  Servitude  et  grandeur  mili- 
taires, 6  dessins  :  1.2.50. 

77.  Lévy  (II.),  Imitation  dcTésus-Ghrisl,  5  des- 
sins: 100. 

78.  Los  Rios.  Gil  Blas,  12  dessins  :  160. 
80.  liaiixner.  Aminte,  5  dessins  ;  230. 
liuchri/ros^e.  peintures  à   l'huile  en    grisaille 

pour  rilluslratiou  de  VOrestie  :  81.  Le  Retour 
d'Agamemnon  ;  250.  —  82.  Le  ileurtre  d'Aga- 
memnon  ;  75.  —  83.  Electre  et  Oreste  devant  le 
tombeau  d'Agamemnon  :  330.  —  84.  Le  ileur- 
tre  de  Glytemnestrc  :  160.  —  85.  Oreste  et  les 
furies  devant  l'Aréopage  :  235. 

87  à  103.  lT'')r»!.ç  .  Dessins  pour  l'illustratioa 
de  D071  Quifhitll'- :  do  50  fr.  à  145  fr.  chacun. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


h)7>.  J'iR'uln-  (le  Musset.  Exuiiiplaiie  iii.jic(U'.- 
tiré  sur  l'oinuit  iii-quarlo  Jésus  en  papier  W;itli- 
mann,  cuiiteiianl  les  seize  dessins  de  Ch.  Ik'lort 
avec  un  croijuis  original  à  la  plume  en  tète  de 
chaque  pièce,  une  suite  de  planches  en  1"  état 
(eaux-fortes  pures)  et  uue  suite  de  planches  avant 
la  lettre  :  4.000. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Le  Commissaire  général  de  l'Exposition  de 
1900  veut  donner  une  grande  importance 
aux  Congrès  (]ui  se  réuniront  pendant  cette 
E.xposition.  Désireux  de  leur  assurer  tous  les 
éléments  de  succès  et  de  leur  faire  produire 
lo  maximum  d'utilité,  il  se  préoccu[)e  déjà  de 
leur  installation  matérielle  et  des  dépenses 
que  peut  entrainei-  la  publication  de  leurs 
travaux  Depuis  ipielques  aum'^es.  les  Congi'ès 
se  sont  multipli's,  étudiant,  avec  des  fortunes 
diverses,  les  questions  les  pins  variées.  H 
n'est  pas  douloux  que  cette  institution  ne 
doive  se  di'>velo[)per  encore  et  que  son  impor- 
tance n'aille  sans  cesse  en  grandissant,  car 
elle  est  un  instrument  de  progrès  et  de  civi- 
lisation. Les  Expositions  internationales  son! 
toujours  une  occasion  favorable. 

l^armi  les  Congrès  prochains,  quelques-uns 
ont  des  sessions  séparées  par  des  intervalles 
de  plusieurs  années:  Il  im]iorte  que  les  mti'- 
ressés  soient  prévenus  et  qu'ils  puissent,  dès 
maintenant,  fixer  leur  nouvelle  réunion  à 
Pans  en  IDUU  et  prendre  des  mesures  en  con- 
séquence. Les  rè^^lelnents  de  rE.xposilion 
contiendront,  d'ailleurs,  sur  les  Congrès  et 
leui'  fiinctionnement,  des  disi>ositions  dé- 
taillées. 

L'assemblée  |irivi'e  de  la  Société  Nationale 
des  Beaux-Arts  a  eu  lieu,  dcrnièn-inent,  au 
restaurant  Lodoyon.  M.  l^uvis  de  Cbavannes, 
président,  a  prononcé  une  brève  ullocution, 
où  il  a  fuit  ressortir  les  encourageants  résul- 
tats otilonus.  au  point  do  vue  matériel,  par  la 
dernièro  Exposition,  et  rassuré  ses  coopéra- 
leurs  sur  les  craintes  (|ue  l'I^xposition  do  liHX) 
leur  causait. 

M.  Diibiil'e,  trésorier,  a  donné  lecture  du 
raïqiort  llnancier.  rpii  accuse,  sur  l'année  pré- 
cédcni",  une  augmentation  de  receltes  de 
liJ.OOi)  francs. 

Dn  a  ensuite  procédé  au  rennuvcllomont  du 
tiers  des  momliccs  dii  la  délégalinii,  et  l'un  a 
élu  pour  tiois  uns  :  MM.  Carolus  Duran.  limlin, 
Besnaril,  WnW,  Due/.,  Muntcnard.  lîarau,  ('.oiir- 
tois,  l''ri:inl,  Mnlliey,  Injalhcrt.  Dans  la  sec- 
lion  de  gravure  ;  .MM.  I.epèro  et  i'annemakor. 
Dans  lu  section  d'arcliitooturo,  pour  lu  pre- 
mière fois  représentée  ;  M.  de  liaudol. 

on  annonce,  pour  le  10  janvier,  à  la  (ialerie 
<ieorges  Petit,  une  Exposition  d'art  plniti)gru- 
phiqiui  organisée  par  lo  Photo-Club  de  Paris, 
Société  coinpiisèe  i-xclusiveMioiit  d'amatours. 
€o  sera  la  |ireiiiicro  leiitativo  do  co  goure. 


Dans  la  même  lialei'ie,  l'Exposition  des 
Femmes  Artistes,  ouverte  hier,  durera  jus- 
ipi'au  2->  janvier. 

L'Association  .\rtistique  P.  M.  P.  a  ouvert 
ofticiellement  sa  première  Exposition  le  ven- 
dredi 5  janvier  18a4,  dan>  les  galeries  de  la 
Bodinière,  18,  rue  Saint-Lazare. 


La  Ville  de  Périsueux  met  au  Concours  la 
I  construction  d'un  Musée  et  d'une  Biblio- 
tliè(|ue. 

Ces  biUiments  seront  construits  sur  un  ter- 
rain appartenant  à  la  Ville,  situé  près  des 
.\llées  de  Tourny. 

Les  dessins  réunis  sur  clulssis  et  les  devis 
devront  être  adressés  franco  à.  M.  le  maire  de 
Péngueux,  au  jilus  tard  le  20  mars  1894,  der- 
nier délai,  sous  peine  d'exclusion. 

Le  jury  sera  convoqué  pour  le  5  avril  189i. 

L'auteur  du  projet  classé  le  premier  sera 
chargé  de  l'exécution  des  travaux  et  recevra, 
par  conséquent,  les  honoraires  d'usage.  L'au- 
teur du  projet  clas.sé  le  deuxième  recevra  une 
[irime  de  de  2. .500  fr.  L'auteur  du  projet  classé 
le  troisième  recevra  une  prime  de  l..")O0  fr. 

Le  projet  définitif  devra  être  terminé  dans 
le  délai  de  un  mois,  à  partir  de  la  notification 
de  la  décision  du  jury. 

Tous  les  renseignements  dont  les  concur- 
rents pourraient  avoir  besoin,  tant  pour  éta- 
blir leurs  plans  que  pour  dresser  leurs  devis, 
leur  seront  fournis,  sur  leur  demande,  par  les 
soins  de  l'administration  municipale. 


La  deuxième  Exposition  inlernationale  des 
Hoaux-Arts  aura  lieu  au  Palais  des  Boau.x- 
.\rls,  à  Monte-Carlo,  de  janvier  i\  avril  ISM. 

Pour  tous  renseignements  atlrainistrutifs. 
s'adresser  à  M.  G.  B,>rnier,  dircetcur  général 
do  la  Société  des  Mains  do  Mer,  ù  Jlonlo- 
i^arlo. 


NOUVELLES 


***  Lo  Ministre  de  riiislruclion  publique  et 
dos  lioaux-.Vrts,  on  rocovani,  i\  l'occn-^ion  du 
jour  do  r.\n,  le  personnel  do  rins,ipciion  et 
des  Musées  nationaux,  l'a  entretenu  longue- 
ment do  la  question  dos  niodilicalinns  et 
agrandissements  des  locaux  do  nuire  Musi'e 
du  Loiivro.  M.  Kaemiifen  a  l'uiirni  ii  M.  lo 
Ministre  quelques  ex[ilicalJons  .•■ur  lo  chilTro 
do  la  dépense  qu'enlniineraient  cos  piMJols, 
et  M.  lo  Ministre  a  promis  do  faire  prochaine- 
ment une  visite  au  Musée  du  Louvre  pour  étu- 
dii-r  liii-ménie  sur  place  les  changements  les 
plus  urgents. 

:(.♦*  Plusieurs  do  nos  si-ulpleurs  sont  on  ro 
moiui'nl  chargés  par  In  Diroclion  do<  Beaux- 
Arts  de  l'exécution  do  divers  buslos  destinés 
au  Palais  du  gouvoniour  général,  à  .Mgor, 
nolaiumonl    celui    do    l'aïuirnl    DiiperriV  par 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


M.  liayanl  do  la  Vin^tric;  celui  d'Horace  Ver- 
net,  par  M.  J fermant:  celui  do  l'aniiral  deiiuey- 
don,  par  M.  Bogino. 

**j(<  L'Administration  des  lîcaiix-Arts  a  com- 
mande'' à  M.  l'Uionno  I.eruux  l'exécution  d'un 
liusto  pour  la  dc^oration  du  Musée  des  (Jobe- 
lins. 

>!<*,(: M.  Muzota  l'aitvutorau  Conseil  municipal 
un  crédit  de  yiJ.OUO  francs  pourla  participation 
de  la  Ville  do  Paris  à  l'Exposition  d'Anvers 
en  1894  et  un  crédit  do  lin.ooo  Irancs  pourla 
participation  de  la  Ville  do  Paris  à  l'Kxposi- 
tion  do  I-yon  en  18<J'i. 

Sur  la  proposition  de  M.  Prudent  Dervillers, 
parlant  au  nom  de  la  Commission  du  travail, 
un  crédit  do  :iO.OCHi  l'ran;s  est  voté  à  litre  de 
participation  à  celte  dernière  Exposition. 

■^*^  Une  Commission  vient  de  se  constituer 
h  Liège  à  l'cU'et  d'élever  un  monument  à  César 
Franck,  l'éminenl  compositeur  récemment 
décédé.  I/artiste  chargé  du  monument.  M.  .T. 
Rulot,  s'est  déjà  mis  à  l'u'uvre. 


-*— v.e,</^^e5«a»--i>a--— »— 


L'Art  Français 


D.VNS  LES   COLLECTIONS  D  ALLEMAGNE 


Lo  Ministère  du  l'Instruction  publi(pie  et  des 
Beaux-Arts  a  conlié  récemment  une  mi.ssion  à 
M.  Antony  Valabrèguc,  Ti  l'etl'et  d'étudier  les  O'U- 
vres  des  maitres  français  du  xviii"  siècle,  dans 
les  Musées  du  Nurd  et  de  l'Est,  en  Belgique  et  en 
Allemagne. 

M.  Valabrègue  avilit  pour  principal  objectif 
l'étude  des  Musées  allemands,  où  les  ceuvres  de 
l'Ecole  française  sont  très  nombreuses,  les  ta- 
bleaux de  Watteau  et  de  nos  peintres  des  fêtes  ga- 
lantes, placés  dans  les  châteaux  et  les  palais  de 
Berlin  et  de  Potsdam  (Sans-Souci,  Nouveau-Pa- 
lais, etc.)  à  la  suite  des  acquisitions  de  Frédéric- 
!e-Grand. 

Il  a  pu  examiner  ces  onivres,  aidé  d'ailleurs 
très  oljligearanient.  par  M.  Paul  Seidel,  conser- 
vateur des  collections  de  la  Couronne,  écrivain 
très  distingué  et  auteur  d'un  livre  remarquable, 
consacré  au  roi  Frédéric  et  aux  artistes  français 
de  son  temps.  Il  est  à  peine  besoin  de  rappeler  à 
nos  lecteurs  que  la  Guzefte  des  Beaux-Arts  a  pu- 
blié de  M.  P.  Seidel  une  étude  sur  Antoine  Pesne, 
premier  peintre  de  Frédéric-Ie-Grand. 

D'après  le  rapport  que  M.  Antoay  ^'alabrègue 
doit  remettre  à  la  Direction  des  Beaux-Aris.  voici 
quehiucs-unes  des  oaivres  d'art  qui  se  trouvent 
dans  les  palais  de  la  Prusse  :  D'abord,  de  AVat- 
teau,  la  célèbre  répétition  de  VEudxd-qHenient 
pour  Ci/thére,  les  Coméclieiis  t'nii>rais,\a  Leeon 
(TAiiiuitr,  les  deux  parties  de  ÏEnseir/ne  peinte 
pour  le  marchand  de  tableaux  (iersaint,  la  .Yoce 
l'ii  ViUtige,  V Amour  paisible,  etc.  (1).  —  Lancret 
est  représenté  par  vingt-six  tableaux  :  la  Carmagn, 
le  Jeu  de  Cache-cache,  le  Montreur  de  Lan- 
terne yniifiique,  le  Moali,iet.  de.  —  De  Pater,  ce 


lli  \mv  à  ce  sujet  l'Ktuile  iniljln'c  sur  Vallcnii.  \a\- 
Paul  >I,%n(z.  dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts  de  1889. 


sont  des  fêles  galantes,  des  scènes  militaires,  le 
Jlain  rtistif/ue,  le  llain  à  la  Maison,  le  Siilliin 
daiis  son  Jlareai,  it  (piatorze  sujets  du  Roman 
coniii/ne  placés  iliins  une  petite  entrée  des  appar- 
tenierds  de  l'Impératrice  d'Allemagne;  en  tout 
Irenlehuil  tableaux.  —  Il  n'est  point  parlé  ici  di; 
(pielques  autres  maîtres  :  De  'l'niy,  Coypel,  Anié- 
(lèe  Van  fjoo,  qui,  lui  aussi,  a  point  un  Embar- 
ipiement  pour  Cythvre,  et  dos  statuaires  Sigis- 
oirl  -Vdam,  Houdon,  etc. 

.M.  .\ntouy  Vidabrègue  a  dressé,  eu  outre,  un 
inventaire  méthodique  d'un  grand  nombre  de 
dessins  de  l'Ecole  française  des  xvi'  et  xvii-  siècles, 
non  catalogués,  a]ipartenant  aux  Musées  de 
Dresde,  de  Munich,  de  Berlin,  etc.  Parmi  ces 
dessins  tigurent  des  productions  très  curieuses 
des  artistes  du  xvi«  siècle,  contemporains  des 
Glouet,  élèves  français  du  Primalice,  dessinateurs 
qui  vivaient  sous  Henri  III  et  Henri  IV.  Ces 
o'uvres  offrent,  certainement,  des  documents  1res 
précieux  pour  l'histoire  de  Franco  et  pour  l'his- 
toire de  notre  .\rt. 


Académie  des  Inscriptions 


Epi(/rap!iiepliéiiieienne.  — M.  Philippe  Berger 
acbève  sa  communication  sur  la  grande  inscrip- 
tion phénicienne  de  Larnax-Lapithou. 

lieprenant  l'inscription  grecque  de  Poséidon 
Larnakios,  publiée  par  M.  Waddington,  il  établit 
que  le  nom  antique  de  cette  localité  était  Nar- 
naka  et  non  Larmaka  et  que  lo  dieu  qui  y  était 
adoré  pjortait  le  nom  de  «  Melquar  sar  Narnak  », 
MeUpiarl,  lU'ince  de  Narnak. 

Ce  savant  s'applique  ensuite  à  rétablir  les  évé- 
nements auxquels  celte  inscription  fait  allusion, 
et  il  montre  comment  Ptolémée  a  aflirmé  sa  do- 
mination au  nord  comme  au  sud  de  l'ile  de  Chy- 
pre en  brisant  les  petites  dynasties  locales  et  eu 
les  remplai'ant  par  des  ères  nationales,  «  l'èi'e  du 
peuple  de  Citium,  l'ère  du  peuple-  de  Lapithos  » 
qui  gravitent  luutes  autour  de'  l'ère  des  .Séleu- 
cides. 

La  longue  généalogie  de  la  famille  à  laquelle 
appartenaient  les  grands  personnages  gouverneurs 
et  grands-prêtres  cités  dans  cette  inscription,  de 
même  que  le  sanctuaire  de  Melquart  prouve 
l'importance  et  l'ancienneté  de  l'élément  phéni- 
cien dans  cette,  région  de  la  partie  nord  de  file. 

Elle  permet  aussi  de  conclure  que  la  domina- 
tion ptolémaïque  a  été  marquée  par  un  retour 
aux  influences  et  à  la  langue  nationales,  compri- 
mée pendant  longtemps  par  l'inlluence  prédomi- 
nante de  la  Grèce. 

VE.r-Viito  d'Attale  et  le  sealpfeiir  Epiyonos. 
—  M.  Salomon  Reinach  fait  une  conmiunication 
surl'ex-voto  d'.\ttale  et  le  sculpteur  Epigonos.  A 
la  suite  de  leurs  victoires  sur  les  Gaulois  d'Asie, 
les  princes  grecs  de  Pergame,  eu  premier  lieu  At- 
tale,  dédièrent  à  Pergame  même  et  à  Athènes  des 
groupes  représentant  les  vaincus.  A  Athènes,  les 
Gaulois  étaient  associés  aux  Géants,  aux  Ama- 
zones et  aux  Perses,  autres  ennemis  dont  l'hellé- 
nisme avait  triomphé. 

Nous  possédons  des  répliques  partielles  do  ces 
groupes.  Celles  du  groupe  d'.\lhènes  ont  été  dé- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


couverlos  j'i  Roiiif  en  l-'il'i.  Km  ((■iiidigiia^ïe  con- 
temporain mentionne  parnù  ces  derniiTes  nne 
femme  morte  dont  nn  enfant  veut  prendre  le  >suin. 
On  croyait  celte  sculpture  perdue,  mais  M.  Mi- 
cliaëlis  en  a  retrouvé,  à  liàle,  un  ancien  dessin, 
ipii  prouve  qu'elle  est  identique  à  unç  Amazone 
actuellement  à  Naples  ;  seulement,  à  la  Renais- 
sance, on  a  fait  dis|)araitre  l'enfant,  qui  était  mu- 
tilé lors  de  la  découverte. 

Or,  un  texte  de  l'Iine  attribue  au  sculpteur  Epi- 
gonos,  un  des  auteurs  des  trophées  d'Attale,  la 
statue  d'un  joueur  de  trompe  et  celle  d'une  mère 
morte  avec  son  enl'aul.  M.  Reinach  montre  que, 
si  le  joueur  de  trompe  est  le  prétendu  gladiateur 
du  Capitole,  où  l'on  a  reconnu  un  Oaulois,  la 
mère  morte  devait  lui  faire  pendant  et  représenter 
une  (iauloise. 

Dans  le  groui)e  il'Atliéncs,  qui  est  d'épo((ue  pos- 
térieuse,  la  (iauloise  est  devenue  une  Amazime. 
Cela  ne  peut  être  que  le  résultat  d'un  eniprunl, 
car  les  anciens  n'ont  jamais  figuré  des  Anutzones 
avec  leurs  enfants.  Donc  le  groupe  connu  par  le 
dessin  de  Bàlo  n'est  pas  la  copie  d'un  ouvrage 
d'Epigonos  :  c'est  seulement  une  imitation  assez 
maladi'oite  d'une  (euvre  de  cet  artiste,  qui  avait 
re|irésenté  une  fiauloise  mourante. 

M.  Keinach  a  aussi  montré  que  lîaphaël,  dans 
sa  com[)osition  de  la  peste  de  l'iirygie,  gravée 
par  Marc-Antoine,  s'est  inspiré  du  groupe  de  la 
femme  et  de  l'enfant  qui  avait  été  découvert  à 
Rome  en  l-'d-i. 

AvchiUiloiiic  clifrticinie.  —  M.  (ieoIVroy  écrit 
de  Rome  qu'à  Salemi,  pelite  ville  de  la  .Sicile  oc- 
cidentale située  entre  Ségeste  et  Sélinonte,  la 
Irouvaille  d'une  pièce  d'or  dans  la  campagne  a 
conduit  à  une  fouille  qui  amis  au  jour  une  |ietite 
l'glise  du  quatrième  siècle  et  deux  pavages  en  mc- 
saï<|ue,  l'un  avec  inscriptions  grecques,  l'autre 
avec  inscriptions  latines.  Beaucoup  de  petits  et 
précieux  objets  fuin'raires  ont  été  retrouvés. 

On  a  recueilli  au  Musée  de  Palermeceux  quiont 
écliappé  à  l'avidité  ou  à  la  su|]erslition  des  ii.ibi- 
lants,  qui  vcpyaient  en  cliacun  d'eux  un  talisman 
propre  i  guérir  tontes  les  nudadies. 

T'on'rt.  —  M.  de  Mas-Latrie  lit  un  mémoire  sur 
les  seigneurs  d'Arsur,  ville  de  Syrie.  (|u'iui  a  ap- 
pelée ;'i  tort  Azol,  du  n>iiii  d'uni'  aiiliqu^-  cil.'  au- 
jourd'hui disparui'. 

M.  Menant  contiruie  la  lecture  di'  son  Mi''moire 
sur  trois  souverains  de  Chaldée. 


TRIBUNAUX 


Contrefaçon  de  Bronzes  d'art 

Dans  son  auilirm-edu  lll  uoveiidire,  la  sepli.'iiir 
<;iiaudu'e  di'  l:i  Cour  d'appel  de  Paris  ,•!  ivndii  un 
arrêt  dont  la  ductriue  esl  ainsi  formulée: 

"  L'artisleesl  propriètaiii'de  sa  conceplion  arlis- 
liipie  et  di'  sa  composition,  et  nul  ne  la  peutccqiiei- 
sans  être  coutrefacleur. 

Il  Sans  doute,  il  apparlieni  l'i  loul  autre  di- s'ins- 
pirer de  la  mènu'  idée,  mais  sans  porter  ;illeinle 
à  ce  (jui  caradérisi-  l'i'xpressioii  parliculièro  et 
origiiuile  que  larliste  a  donnée  à  sa  pensée. 

"  Or,  eu  l'espèce,  les  Nlmililndes  les   plus  sail- 


lantes frappent  la  vue  lorsque  l'on  considère  la 
pose,  l'attitude,  l'habillement,  les  formes,  en  un 
mot  l'aspect  d'ensemble  des  deux  modèles. 

«  Et  si  des  variantes  d'ordre  secondaire  se  déga- 
gent en  y  regardant  de  prés,  elles  apparaissent 
comme  le  résultat  d'une  combinaison  étudiée  et 
voulue  pour  créer  un  semblant  de  dilTérence  et 
pour  faire  illusion  au  public.  « 

MM.  Masse,  sculpteur,  et  Forain  et  Riedmann, 
fabricants  de  bronze,  ont  poursuivi  devant  le  Tri- 
bunal correctionnel  de  la  Seine  M.  Defer,  sculp- 
teur, comme  contrefacteur  de  deux  statuettes,  inti- 
tulées :  DiieUistfx,  et  M.  Bourgeois,  fabricant  de 
bronze,  pour  mise  en  vente  des  statuettes  ainsi 
contrefaites. 

Ils  demandaient  la  cimdamnation  des  prévemis 
aux  peines  édictées  par  la  loi,  Ô.OilO  fr.de  domma- 
ges-intérêts, l'insertion  dans  cinq  journaux  et  la 
confiscation  des  objets  saisis. 

Par  jugement  du  20  juillet  dernier,  le  Tribunal 
de  la  Seine  a  débouté  purement  et  simplement  les 
plaignant.s  de  leur  demande  et  renvoyé  MM.  Bour- 
geois et  Defer  des  fins  de  la  plainte,  sans  dé- 
pens. 

MM.  Masse,  Forain  et  Riedmann  imt  alors  inter- 
jeté appel.  M"  Georgex  Maillard  s'est  présenté 
devant  la  (Jlour  pour  les  plaignants  et  M'  Lahori 
pour  M. M.  Bourgeois  et  Denfer. 

La  l^lour,  sur  les  réquisitions  de  M.  Madier, 
substitut  du  procureur  général,  a  rendu  l'arrêt 
suivant  : 

■<  Considérant  r(ui>  Bourgeois  a  mis  en  vente 
des  objets  qu'il  savait  contrefaits,  que  cette  cou- 
naissance  résulte  de  tous  les  faits  et  circonstances 
de  la  cause,  et  notamment  des  démarches  faites 
par  lui  auprès  de  Maugiu  pour  acheter  des  sta- 
tuettes dont  il  a,  plus  tard,  demandé  la  contre- 
façon ; 

«  Considérant  qu'en  l'absence  d'appel  du  minis- 
tère public,  il  n'y  a  liiu  de  prononcer  de  (leine,  mais 
de  statuer  uniipienient  sur  les  dommages-intérêts  ; 
que  la  Cour  a  les  éléments  nécessaires  pour  ap- 
précim'  le  préjudice  causé  aux  plaignants: 

«  Considérant,  en  outre,  ipio  la  saisie  du  11 
mars  WJ3  est  régulière  en  la  forme:  qu'il  y  a  lieu, 
dès  lors,  de  la  valider  et  de  prononcer  la  conlisca- 
lion  des  objets  .saisis  ; 

«  Par  ces  nmtifs, 

"  Inlirme  le  jugement  dont  est  appel  ; 

M  I)i''iliargo  les  appelants  des  dispositions  el 
coudamnalions  qui  Imr  font  grief.  » 


BIBLIOGRAPHIE 


llistiiire  i>i<i>iilaifi' di'  la  Pi'inliire,  par  Ar.-.èno 
.\i.i:\\MuiE.  I-'rolr  f'ninraisi-.  (1  vol.  gr.  in  8 
avec- iVl  gravures,  broche'' lit  fr..  ndié  l,"!  fr. 
franco  C(Uilre  mandat  A  M.  il.Laurens,  Editeur 
B,  ri;e  do  'l'ournon,  Paris.) 

I.i'  goiM  des  |{eaux-.\rls  —  surliuil  celui  de  Ih 
pi'inture  —  se  répand  chai|ue  jour  da\anlagd,  et 
chaque  annéo  voit  augmenter  le  nombiv  îles  ex- 
positions d'ieuvri's  réirospoolives  ou  conloMipo- 
raines.  L'Ilisloire,  intpuloiff  île  lu  i>fiiitiii-r, 
dont  M.  .Vrsène  Alexandre  vient  de  commencer 
I    la  publication  arrixidonc  fort  A  propos.  I.'nuvragi' 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


<|iii  coinproiiJra  iiualn'  vdIuiiios  (1)  tlébtilc  celle 
aiinéi;  pai-  Vl'Ccole  /raiii'iise.  Dans  co  premier  vo- 
liiriii',  l'aulr'iir  éludio  avec  clarté  et  in(li''pcii(lance 
les  iiiMiiencos  el  les  idées  auxquelles  a  obéi  eel 
.irl  ipii,  avec  des  moyens  en  apparence  limilés  el 
toujours  les  mêmes,  se  Iransformc  et  se  iiiodilii- 
«ans  cesse. 

Il  montre  comment  tous  nos  artistes  :  Gloiiel, 
Poussin,  Glande  Lorrain,  I^ehrun,  IjCsueur,  Wal- 
lean,  Boucher.  Chardin,  Grouze,  La  'l'oiir,  FraRO- 
nard,  David,  l'nidlion,  Gros,  Géricaull,  In^'res,  De- 
lacroix, Houssean.Millel,  Gorol,  Gourbel.Meisso- 
iiier,  sonl  parvenus  à  donner  ;'i  leur  (euvre  un  cachet 
]iersonnel.  ]:iIisloire  populaire  de  In  peintarr 
comi)rendra  qmtre  volumes  renfermant  2.')0  j,'ra- 
vuros,  de  telle  sorte  (pie  l'ensemble  des  volumes 
formera  un  vérilable  musée  de  mille  tableaux 
"raves. 


Tour  du  Moiide.  —  lV:i2"  livraison.  —  JiS 
Sicile,  impressions  du  préseni  et  du  passé,  par 
M.  Gaston  Vuillier.  Voyage  exéculé  on  1893.  — 
Texte  inédit.  —  Quatorze  gravures  de  G.  Vuil- 
lier, Berg,  Pannemaker,  Rousseau,  Privai.  Devos 
el  RuIlV'. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  Uni'  livraison.  — 
Texte  par  Pierre  .MaiM,  Olivier  Bacelle,  Frédéric 
Dillaye,  le  commandant  Stany  el  Henri  Jacoltet. 

Illustrations  de  :  A.  Paris,  ÎMyrbach,  Zier,  elc. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  G'",  79,  bou- 
levard Saint-Germain,.  Paris. 


GONGERTS  DU  DIMANCHE  7  .TAXVIER 


Concert  Lamoureux.  —  Symplionie  eu  lit 
mineur  (Beelhoven)  ;  Chasse  et  Orage  des  Troye;!* 
(Berlioz)  ;  Symplionie  fantastique  (Berlioz)  : 
Marche  funèbre  d'Ua,alet  (Berlioz);  Ouverture 
des  Maîtres  Chantears  (R.  Wagner). 


Concert  Colonne.  —  ]]'alle>istein  (V.  d'indy)  : 
air  de  Zurgadcs  l'vcheurs  de  perles  (G.  Bizet)  ; 
Ilacaaaise,  pour  violon  (G.  Saint-Saëns),  exé- 
cutée par  M .  Marsick  ;  Concerto  pour  trois  cla- 
vecins (J. -S.  Bach)  ;  les  Deux  Méiiélriers,  mélodie, 
2)oésie  de  .1.  Richepin  (César  Gui):  cavatine  pour 
violon  (César  Gui),  exécutée  par  iVI.  Marsick: 
quatre  poésies  de  .1.  Richepin,  mélodie  :  1"  U/' 
eiore?  2°  Larynes  ;  3»  les  Soiir/eaiits;  i"  les 
Petiots  (César  Gui);  le  Prisonnier  du  Caucase, 
première  audilion  ((j'sar  Gui). 


GAZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

La  table  alpliabclique  el  analylii|ue  de 
in  Gmeltii  des  Heaux-AHs  (3«  série  — 
1860-1.S80  compris),  esl  en  vente  au  Bureau 
de  la  GAZETTE. 

Prix  :  1»  francs  l'exemplaire  broché. 

Cette  table  a  été  tirée  à  petit  nombre. 

Le  quatrième  volume  des  Tables  (1881- 
1892)  paraîtra  prochainement. 

JOURNAL  DU  VOYAGE 

DU  CAVALIER  BERNIN 

EN   FRANCE 

Manuscrit  inédit,  annoté  et  publié  dans 
la  Ga :eUe  des  Beaux-Arts,  par  M.  Ludovic 
Lalanne. 

Prix:  15  francs.  —  Pour  les  abonnés  de 
la  Gazelle  (12  francs,  ex.  pris  au  bureau). 

Les  exemplaires  sur  papier  de  Hollande 
25  francs  (20  francs  fiour  nos  abonnés). 

CHEMINS  DE  FER 

DE  PARIS-LYON-WIÉDITERRANÉE 

Fêtes  de  Noël  el  du  Jour  de   r.-Vn.  —  Courses 

de  Nice,  les  15,  18,21  el  23  janvier  189'i 

Carnaval  de  Nice  du  2.3  janvier  au  <o  février  1894 

Vacances  de  Pâques 

Régates  internationales  les  26,  27  et  29  mars  1891, 

Tir  aux  pigeons  de  Monaco 

Jlilli'ls  d'aller  et  retour  de  I"  classe  pour 


il)  i>7i\'o/o  fr'.'.ii<j->ise.  1  \,il.  ;  le^  J^Culrs  hullaudalse  et 
flamande,  1  vol.  \V Kcote estia(jnole,  aiujlatseel at Icmandc. 
1  vol.;  VHciilc  ilatieune,  1  vol.  —  Clinqne  volume  avec 
250  pravui'es.  hrocliê.  10  tV.  :  rcli«''.  15  iV.  (H  paraît  nu 
volume  par  an.)  . 


NICE 


V;ili(lité  :  20JMiu>,  y  c  ompris  Icjciur  di;  lV:iuissiou.  avce 
faculté  (le  proionji'nlion  de  deux  lït'n-iodes  de  10  jours 
nioyenuant  le  paiement,  poui'  chaque  péiiode,  d'un  sup- 
plément do  dix  pour  i-ent  (10  0  0). 

Ces  billets  d'aller  et  retour  seront  délivrés  à  première 
demande  :  1"  du  li)  au  31  déeemlu-e  1S93  inclus  ;  2»  du  11 
au  19  janvier  IS'Ji  inelus  ;  3»  du  23  janvier  au  4  février 
isdl  inclus  ;  i»  Du  15  au  20  mars  1S94  inclus  : 

1»  .-\ux  gares  de  Paris-I.yon  et  Paris-Nord;  2»  Dans  le 
lîureaux-Suecursales, 


CHEMINS  DE  FER  DU  NORD 


Services  directs  entre  Paris  et  la  Hollande 

Trajet  en  10  heures  el  demie. 

Départs  de  Paris  à  8  h.  15  du  matin,  midi 40 
et  11  heures  du  soir. 

Départs  d'Amsterdam  à  /  h.  30  du  matin, 
midi  55  et  5  h.  55  du  soir. 

Déparis  d'Utrecht  à  S  h.  16  du  matin,  1  h.  37 
el  6  h.  37  du  soir. 


ET    DE    LA    CURIOSlTf: 


GRAVURES  EN  COULEURS 

Publiées   par   la    GAZETTE   DES   BEAUX- ART^i 


PEINTRES 


SUJETS 


Lawrence La  princesse  C.  de  Metternich 

(iravnie  à  l;i  roulette,  {niv  A.  Uertrand. 
Watteau Etudes  de  têtes  :  deux  estampes,  chacune. . 

l)';i|iics-  les  dessins  du  Louvre. 

R.  Cosway M'^  Damer 

'        l'iiiinlii'  itoprimée  à  la  poupée. 

Buck M' s  Moutain 

'        l'ianelie  nn|)i-imée  :\  le  poupée. 

La'wrence La  comtesse  de  Derby 

l'iain-lie  iui|iiii]i''e  à  la  poupée. 

Rochard Mademoiselle  Rochard 

I  Ir.iviirr  imiiiiiii''!'  sur  quatre  planches. 

La^vrence Profil  de  jeune  fille 

l'Iaiiclii-  ii]i|iiiiiiée  à  la  poupée. 

H.  Fragonard Portraits  d'enfants 

(  liaviii-e  iiiiiniiiii'f  sur  quatre  planches. 

V.  Pisano Marguerite  Gonzague 

(Iravure  à  la  roulette,  par  A.  Bertrand. 


P  R  I  X 

DES     KPRECTES 


Avant  .Avec 

ta    lettre     la    lotti-o 


30 
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20 

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Ajouter  dix  francs  pour  recevoir  une  épreuve  encadrée 


GRAVURES  DE  FERDINAND  GAILLARD 

Eq  vente   aux  IJurcaii\   de  la   CAZETTE   DES  BEAUX- A  RTS 


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PEINTRES 


P.  Delaroche 

Antonello  de  Messine. 

J.  Bellin 

Donatello 

J.  Bellia 

Ingres 

Van  Eyck  

Raphaël 


Michel-Auge 


Rembrandt. 


SUJETS 


Portrait  (l'Horace  Vernet 

Portrait  do  Condoltioro 

Vieri,'e  nu  Donateur 

Statue  équestre  do  Gatlainelatu. . . 

Viery;c 

dOdipp 

L'IloMimo  à  l'Œillet 

\iii;,'e  do  la  Maison  d'Orléans 

Hnsie  (lu  Dante 

t;répusculo 

—  (l'Iprouves  d'Etal) 

—  (Japon) 

—  (Parchemin  monté) 

Télo  do  oiro  du  Miisi'o  de  Lille. . . . 

Ddiii  (  iu(''i'aii^;er 

Monsei;;ueur  Pie 

L.'ou  Xlll 

Erai»iiionl  dos  Disciples  d'Kinmai'ls 
Le  Pc  rc  lliil)in 


PRIX 

DES  ÉI>11EI.:VES 

.\vaiil 

Avec 

la    li'ilro 

la    l.'ttro 

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5 

PRIMES  DE  LA   GAZETTE  DES  HEAEX-ARTS 


ALB  UM      RELIÉ 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Impilniccs  sur  beau  papier   1/4  coloiiihier.  —  Noiii'cau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5   francs;   franco  en  province,   20   francs. 


PAR 

MJf.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PVn,    MWTZ      C.ir ARLES     GARNI ER,     MÉZIÉRES,     ANATOLE    DE    MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSLS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-8°  grand  aigle,  illustré  de  100 gra- 
vures dans  le  te.\te  et  de  i  1  gravures  hors  texte.  1!  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

i"  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2°  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n»'  i  à  480. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch    BIGOT 
Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

IN    ViiLIME  IN-'i"  Tllili  SIR  FORT  VÉI.IX  DES  l'-iPETElUES  DU  MAR  \IS 

11  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  75  exemplaires  numérotés  sur  papier  \\  hatmann.  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  75  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés.  20  fr.  pour  Paris:  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tète. 

DE  U  GAZETTE  DES  BEfiUX-ftRTS 

»  l><illi;MI';  Hi;it8i;.  —  Pilx   lOl»  Iraurs.  —  Pour  les  .\I  annés  :  .'>0  francs 

.\ux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la  Galette  des  Beaux-Arts 
les  .\LBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


Les  Dessins  de  Maîtres  aiif  ieiis  exposés  à  FÉeole  des  Beaiix-Ârls  en  M 

P.AR  LE  -M.VHQUIS  Ph.  DE  CHE.NNEVIÈRES 

l^irectL'ur  honoraire   dos  Beaux-.\rls,   Moiiihre   do  l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr. —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  :  Jranco  en  province,  i  5  francs 


Eli  M'iilo  iiu\  Biiroaiix  de 


c^^ 


M"  3.  —  189'i 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


in  .T:lI,^ia•. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A    LA    GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     L!      SAMEDI      MATIN 

Les  ahonn/s  à  une  année  entière  de  lii  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  do  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET    DÉPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


8  tV 


MOUVEMENT  DES  ARTS 

Collection  de  M.  L. 

l,.i  vcnic  dos  anciennes  pori'ulainos  de  faïen- 
ces fiomposanl  la  colleclion  de  M.  L.,  faite  le  30 
décembre,  par  M»  P.  CiiEVAi.i.iEn  et  M.  Mannheim, 
a  produit  :îl. OUI)  francs. 

Anciennes  puri-.el.vines  i>e  Saxe.  —  \.  Garni- 
ture de  trois  vases  couverts:  :?.().")0. — 2  et  ;J. 
Deux  «roiipes  :  Bacchus  à  califourchon  sur  un 
Innncan  ;  autour  de  lui  une  tiacchante  et  des  ton- 
neaux ;  4'i.'>  et  :î8.').  —  4.  Antre  plus  grand,  sem- 
Idahle,  en  trois  parties.  Base  en  bois  doré  :  L3(H). 
—  .").  Groupe  :  la  Cueillette  des  cerises  :  :W).  —  8. 
Groupe:  la  Mère  de  famille:  (pijr).  —  !).  Groupe: 
Bacchus  ivre  :  'm.  —  10.  Pendule  Louis  XV,  et 
11.  Deux  llanibeaux  :  l.'i80.  —  IH.  Ueux statuettes  : 
Herser  et  hertîèro  debout:  1.1:Î0.  —  lôO.  Plat  en 
ancienne  faïence  italienne:  r.Vreho  <lo  Noii  : 
;*Î5. 

Eventails.  —  103.  lOventailf^ouis  XV  lYmonluro 
de  nacre  partiellement  dorée  :  la  feuille  oIVre  une 
.si'èiK!  calante  dans  un  parc:  •JOO.  —  iG.].  Kventail 
Louis  XV  :i  iiiontiire  d'ivoire  sculpté,  ajouré  et 
partielleine.iit  point  rt  sujets  pastoraux;  sur  la 
fiMiille,  paysans  et  motifs  rocaille:  3i)0.  —  IG'i. 
l'ivenliiil  Louis  XV  A  monturu  d'ivoire  ajouré  '!t 
parliellenu^nt  peint  et  doré,  ("i  personnages  et 
vasiss  de  Meurs:  sur  la  feuille,  sujet  pastoral  à 
deux  personnages  :  :t'iO.  —  lliti.  Kviiilail  Louis  XV 
A  montiirt!  d(^  nacre  partii'llenientHJoiiréeel  dorée, 
à  rocailles  et  personnag(.'s;  sur  la  feuille  :  Jo.seph 
vi'udii  par  ses  frères  :  fiSo.  —  \iù.  Eventail 
Louis  XV,  A  montiiro  de  nacre  ajourée  et  parliel- 
leiUL-'it  dorée,  à  di'ii'oi'  de  médaillons  de  persoii- 
nag(vs,  tl.'urs  et  oisenux  :  la  t'eiiillo  roprésentu  un 
épi.sodo  du  l'histoire  d'Ksther:  .^IK). 


Dans  une  vente  faite  à  fllolel  DrouoI,  salle  I, 
le  '..'S  décembre,  par  M'  .1.  (irii.i.KT  ot  M.  Blochk 
ont  été  adjugés  divers  lablonux,  savoir;  Un  pay- 


sage de  Corot:  6.150.  —  Un  PnUiii:  !i\0. — 
Une  toile  de  Pak?.- 21.ô.  —  Une  œuvre  de  Ber- 
chère:  170.  —  Un  Roqueplnn  :  315.  —Une  gar- 
niture de  cheminée  Louis  XIV,  allégorie  du 
char  do  la  Nuit  de  Graux-Marly  ;  3.tH)0.  —  Un 
salon  et  décor  de  croisées  en  tapis.sorio  d'Au- 
busson  :  2.475. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Salon  des  Champs-Elysées 

Le  Comité  de  la  Société  des  Artistes  franc-ais 
.s'est  réuni  au  Palais  de  l'Industrie,  pour  nom- 
mer les  membres  du  Bureau  et  ceu.x  du  Con- 
seil d'administration. 

A  l'unanimité,  on  a  réélu  président  M.  Léon 
Bonnat.  Les  deux  \nco  présidents,  MM.  C.ave- 
lier,  statuaire,  et  I>aumet.  arcliitceto.  ont  été 
également  réélus.  Parmi  les  secrétaires  sor- 
tants, deu.\  ont  été  renommés  ;  MM.  Thomas, 
statuaire,  et  de  Vuillefroy,  peinli'e;  les  dou.x 
autres.  MM.  Lamotio  ot  Oarnier.  ont  été  rem- 
placés par  MM.  Coipiart,  arehitecto,  et  Baude, 
gi'aveur.  Le  secrétairerupporlour.  M.  Tony 
Hubert- Kleury,  peintre,  cl  le  Irésurior.  M.  Bois- 
seau, statuaire,  sont  chargés  des  mCmes  fonc- 
tions Il  nouveau. 

Los  membres  du  Bureou  font  partie  de  droit 
du  Conseil  d'administration,  ou  Sous-t'.oiiiité. 
(In  leur  adjoint,  pour  isol.  les  ili.\-huit  socié- 
taires suivants  ; 

l'finlin-c  :  MM.  Bougueroau,  Albert  Mai- 
fjnan.  Gagliardini.  Dawanl.  Le  Blanl.  .Iules 
Lofelivro.  UaphaiM  Collin.    Zuber,   Lévy.  Yon. 

Sciilitliirr  :  MM.  Matliurin  .Moroau,  Burrius, 
(iuilburt,  Etienne  Leroux. 

Arrliitrrlin-e  :  MM.  Ginain  ot  Noriuant. 

ilravure  :  MM.  Lamotte  ot  Ai-hillo  Jac(|uet. 


10 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


Salon  du  Champ-de-Mars 


La  délégation  de  la  Société  Nationale  des 
Beaux-Arts  a  renouvelé  son  Bureau  pour  l'an- 
née IS'.M.  M.  Piivis  de  Gliavannes,  ijrésidenl, 
MM.Carolus  Diiran  et  Rodin.  vice-présidents, 
ont  été  réélus.  I-a  délégation  a,  en  outre, 
nommé  deux  nouveaux  vice-présidents  :  M. 
Waltner,  remplarantM.  Bracquemond,  démis- 
sionnaire, ''t  M.  Gazin,  vice-président  délégué 
à  la  section  des  objets  d'ai-t. 

MM.  .lean  Béraud  et  Billotte,  secrétaires,  et 
M.  DuhLifo,  trésorier,  ont  été  maintenus  dans 
leurs  fonctions. 

Dans  l'une  de  ses  dernières  séances,  le 
Conseil  niunicijial  a  décidé  l'organisation  du 
Musée  Galliera.  Sur  la  proposition  de 
MM.  Pierre  Baudin,  Octave  Blondel,  l'aul 
Bernard,  Grébauval,  Gaplain,  Giron,  Gaumeau 
et  Brard,  et  conformément  au  vœu  exprimé 
par  M.  Philippe  de  Ferrari,  fils  de  la  donatrice, 
let'.onseil  a  voté  le  crédit  nécessaire  pour  as- 
surer le  traitement  d'un  conservateur  pendant 
le  second  semestre  de  l'année  1894. 


Le  Salon  annuel  de  peinture  et  sculpture  du 
cercle  'Volney  sera  ouvert  au  public  le  mer- 
credi 24  janvier  et  sera  clos  le  jeudi  23 février 


Le  Musée  d'Artillerie  va,  paraît-il,  être 
complètement  réorganisé. 

De  nouveaux  dons  étant  venus  enrichir  les 
collections  déjà  si  importantes  et  la  place 
manquant,  on  ne  sait  trop  où  les  caser.  On 
n'attend,  pour  commencer  les  travaux  deve- 
nus indispensables,  que  l'entrée  en  fonctions 
du  nouveau  conservateur. 


La  Société  des  Amis  des  Arts  de  Bordeaux 
prépare  sa  quarante-deuxième  exposition,  qui 
ouvrira  à  l'époque  accoutumée.  Des  lettres 
d'invitation  seront  adressées  prochainement 
aux  artistes  dont  le  concours  est  surtout  dé- 
sirable. 

Du  reste,  on  peut,  dès  maintenant,  s'adresser 
au  représentant  à  Parisde  la  Société,  M.  Olivier 
Merson,  117,  boulevard  Samt-Michel,  pour  les 
renseignements  nécessaires. 


Un  conseiller  municipal  de  Saint-Péters- 
bourg vient  de  soumettre  au  maire  une  pro- 
position tendant  à  organiser,  en  1003,  la 
première  Exposition  universelle  russe,  qui 
:;o'inciderait  ainsi  avec  les  fêtes  du  200«  anni- 
versaire de  la  fondation  de  Pétersbourg.  Le 
maire  a  promis  de  s'employer  aussitôt  pour 
obtenir  les  autorisations  nécessaires.  Ge  projet 
est  favorablement  accueilli  par  toute  la 
presse. 

Une  Exposition    nationale   suisse  sera  ou- 


verte à  Genève  le  1"  mai  1896  et  sera  close 

le  10  octobre  de  la  môme  année. 


On  annonce  que  la  Midwinter  exposition  de 
Galifornie,  qui  fait  suite  à  l'Exposition  de 
Ghicago,  vient  d'étro  inaugurée  avec  succès, 
à  San  Francisco. 


Légion  d'Honneur 


Parmi  les  décorations  décernées  à  l'occasion 
de  la  nouvelle  année,  nous  signalerons  les 
suivantes  ; 

Sont  promus  officiers  de  la  Légion  d'hon- 
neur : 
M.  Ferdinand  Fabre,  homme  de  lettres. 
M.  Emile  Pessard,  compositeur  de  musi(|ue. 
JI.  P.  Ginain,  architecte. 


M. 
M. 
M. 
M. 
M. 
M. 
M. 


Sont  nommés  chevaliers  : 

M.  Lecocq,  compositeur  de  musique. 

Marcel  Prévost,  liomme  de  lettres. 

Abel  Maître,  machiniste  décorateur. 

Emile  Richebourg,  romancier. 

Sprague  Pearce,  jieintre. 

Jules  Legrand,  publiciste. 

Edouard  llarduin,  publiciste. 

Abel  Peyrouton,  publiciste. 
il.  Regnault,  publiciste. 
M.  Abel,  maître  sculpteur,   inspecteur  des 
restaurations  des    moulages    du    Musée   de 
Saint-Germain. 
M.  Garvalho.  directeur  de  l'Opéra-Comique. 
M.  Georges  Feydeau,  auteur  dramatique. 
M.  Emile  Michel,  critique  d'art,  membre  de 
l'Institut. 
M.  Albert  Vandal,  historien. 
Jl.    Laurent    Labaigte,   dit  Jean    Rameau, 
homme  de  lettres. 
M.  Alfred  Blau,  auteur  dramatique. 
M.  Massoule,  sculpteur. 


-^>-o8e>-ç<— 


NOUVELLES 


***  Le  Pavillon  de  la  Ville  de  Paris,  aux 
Ghamiis-Elysées,  qui  devait  prochainement 
être  all'ecté  à  l'installation  du  Musée  artis  i- 
que  municipal,  ne  le  sera  pas,  dit-on,  avant 
un  an.  Il  paraîtrait  que  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture sollicite  de  la  Ville  la  concession  de 
ce  j)avilIon  pour  la  prochaine  exposition  d'hor- 
ticulture et  pour  les  expositions  florales  de 
printemps  et  d'automne.  L'Exposition  des  Ar- 
tistes indépendants  aurait  donc  lieu  dans  ce 
même  local  pour  cette  année  encore. 

^**  M.  Bomier,  le  nouvel  inspecteur  de 
l'Ecole  des  Beaux-Arts,  a  pris  possession  de 
son  poste  lundi  dernier.  M.  Bomier,  qui  était 
déjà  attaclié  à  la  direction  de  l'École,  a  été 
nommé  en  remplacement  de  M.  Destable, 
admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite. 

***  Le  Conseil  municipal  vient  de  distribuer 
les  commandes  d'art  suivantes.-  MM.  Besnard 


ET    DE   LA    CURIOSITÉ 


U 


etLerolle  recevront  chacun  3.000  fr.  pour  exécu- 
tion de  cartons  de  vitraux  destinés  à  la  buvette 
du  Conseil  :  M.  Carot  ;  exécution  des  vitraux 
de  ces  mêmes  cartons,  G.OoO  Ir.  :  M.  Delalier- 
clie  :  exécution  de  deux  t,'rands  vases  en  grès 
naml)és,  5.(100  fr.  :  M.  Carabin  :  exécution 
d'une  grande  vitrine  en  bois  sculpté  destinée 
à  supporter  des  objets  d'art,  12.O11O  fr.  ;  M. 
Desbois  :  e.xéculion  d'un  plat  délain,  600  fr., 
indépendamment  d'une  somme  de  'lOO  fr.  déjà 
allouée  :  MM.  Camille  Martin  et  Prouvé,  cha- 
cun T.jO  fr.  ;  cartons  de  mosaïques  de  cuir  des- 
tinées à  la  reliure  de  d3ux  ouvrages  de  l'his- 
toire de  Paris  ;  M.  AN'iiéer  :  exécution  de  deux 
reliures  en  mosaïque  de  cuir  reproduisant  les 
cartons  ci-dessus,  700  fr. 

jf:**  On  achève  en  ce  moment,  dans  les  ate- 
liers de  MM.  Barbedienne  et  C'%  la  fonte  en 
bronze  du  groupe  «  Les  Lulteurs  «,  ci'uvre  du 
statuaire  Cliaritentier,  qui  a  obtenu  une  mé- 
daille d'or  au  Salon  de  1893,  où  il  a  paru  exé- 
cuté en  marbre.  L'ouvrage  en  bronze,  do  la 
môme  grandeur  cjue  le  marbre,  est  destiné  i\ 
décoi'er  l'une  des  ]jlaces  de  la  ville  d'Avignon. 
L'Etat  et  la  Ville  d'Avignon  ont  concouru  tous 
deux  à  la  dépense. 

:ic**  Le  Comité  du  monument  (iounud  a  ob- 
tenu de  la  Ville  la  permission  de  ijlacer  ce  mo- 
nument dans  le  parc  Monceau. 

**^  Le  Comité  du  monument  Charcot,  dont 
M.  Pasteur  est  le  président  d'honneur,  vient 
de  choisir  pour  président  elTectil  le  docteur 
Brouardel,  jiour  secrétaires  les  docteurs  (ieor- 
ges  Guillon  et  Bourneville,  et  pour  trésorier 
M.  Georges  Masson,  éditeur,  12it,  boulevard 
Saint-Germain.  Le  Conseil  municipal  a  alloué, 
le  S8  décembre,  pour  ce  monument,  une  sul)- 
vention  de  l.(M)  francs. 

**+  Une  toile  trop  connue  de  M.  Jules  Oar- 
nier  (jui  portait  ce  titre  suggestif  :  JJorç/ia 
s'amuse,  vient  d'(Hre  irrémédiablement  dé- 
truite par  un  accident  survenu  dans  un  as- 
censeur do  Saint-Louis. 

L'o'uvro,  on  s'en  souvient,  représentait  le 
pajio  Alexandre  VI  assis  sur  son  trùne  et 
contemplant  les  danses  lascives  d'uno  théorie 
do  jeunes  personnes  complctement  dévêtues. 

D'après  le  Herald,  l;i  valeur  de  ce  tableau 
était  de  cinq  cent  mille  francs;  au  point  do 
vue  de  l'art  et  de  la  décence,  il  no  valait  pas 
cher. 

***  Rt.  .luhn  Sargcnt,  l'aulcur  de  la  Car- 
mencita.  réceiumont  acipiisu  par  le  Musée 
du  Luxembourg,  viontdétrp  nommé  mcmliro 
associé  do  la  Royal  Acadoiuy  do  Londres. 

**^,  Uno  esquisse  du  monument  do  la  Dé- 
fense de  la  ville  de  .Saint-Quentin  |>ar  lo 
sculpteur 'l'heunisson,  a  été  posée  jeudi  2M  dé- 
coiiibre,  dit  Le  (lueiteur,  sur  la  place  do 
ribilel-do-Ville,  ù  l'endroit  où  ce  monumonl 
doit  être  élevé. 

***  Victor  Considérant  a  li'-gué  au  Musée 
do  llesanrun  lo  busle  do  l''oiirioi'  en  luarbro, 
par  Dantan,  et  au  Muséodu  Luxembourg  dos 
loilos  do  lilgoux. 


:(;*;<:  Dans  une  pièce  do  terre  appartenant  à 
M.  Wendling,  aubergiste  à  Grussenheim  en  Al- 
sace, on  a  découvert  un  tombeau  hun  avec 
squelette  et  urne. 

^%  La  Bibliothèque  royale  de  Bruxelles 
vient  de  s'enrichir  d'un  ensemble  de  précieux 
documents.  Il  s'agit  de  quatre  lettres  de  Bu- 
bons. (Jutre  l'intéri^t  qui  s'attache  à  leur  pro- 
venance, ces  lettres  sont  une  source  de  ren- 
seignements de  grande  importance  pour  l'his- 
toire ar;isti([ue  de  la  Belgique.  Adressées  à 
Pierre  Van  Veen,  'ivocat,  pensionnaire  de  la 
ville  de  La  Haye  et  l'un  des  frères  d'Otto  Van 
Veen  (ou  Venius),  lo  maître  de  Rubens,  elles 
sont  relatives  au  privilège  qu'il  s'agissait  d'ob- 
tenir en  Hollande,  pour  la  vente  des  gravures 
exécutées  d'après  les  travaux  de  l'illustre  ar- 
tiste que  celte  question  préoccupait  fort  dans 
les  relations  qu'il  entretenait  avec  les  diffé- 
rents pays.  L'une  des  lettres  est  accompagnée 
d'une  liste  de  gravures,  au  nombre  de  dix- 
huit,  pour  lesquelles  il  sollicite  un  privilège  do 
vente.  Ces  lettres  portent  les  dates  do  1619, 
lii-20  et  lati,  une  belle  époque  de  la  féconde  et 
glorieuse  carrière  de  Uubens  ;  elles  donnent 
la  solution  de  plusieurs  problèmes,  restés 
obscurs  jus(iu'ici,  sur  la  production  des  es- 
tampes ([ue  d'habiles  graveurs,  formés  et  di- 
rigés par  le  maître  lui-même,  ont  exécutées 
d'après  ses  pointures.  Elle  est  surtout  intéres- 
sante pour  l'iconographie  do  Lucas  Vorster- 
man,  lo  plus  remari|uable  de  ses  interprètes, 
auijuel  notre  collaborateur,  M.  Henri  Hymans, 
conservateur  de  la  section  dos  estampes  ù  la 
Bibliothèqui!  royale,  vient  de  consacrer  un  ex- 
cellent livre,  dont  nous  rendions  compte  der- 
nièrement. C'est  à  Gand  que  l'Etat  a  eu  l'heu- 
reuse chance  de  faire  celte  trouvaille. 

:):**  Le  Taijeblalt  ayant  reproduit  unegravo 
accusation  contre  lo  peintre  Max  Klinger. 
(ju'on  rendait  responsable  d'un  traitement 
ignominieux  intligé  jadis  A.  Home  à  son  ca- 
maiir.le  feu  Charles  SlautTer,  M.  Klinger  se 
rendit  mardi  soir  ;■!  la  rédaction  du  Taijehlatt, 
demanda  le  nom  do  l'auteur  de  l'arliclo  et, 
devant  le  refus  du  rédacteur  de  service,  se 
livra  à  dos  voies  de  faits  contre  celui-ci  et 
diverses  autres  personnes  du  journal. 

M.  Max  Klinger  jouit  en  .\llemagne  d'une 
grande  réputation,  comme  peintre  et  commo 
aipiafortisto  ;  ses  productions  ont  un  cachet 
d'originalité  très  maniuéc.  par  lo  mélange  do 
tendances  d'art  qui  se  trouvent  rarement  ac- 
coupli'cs,  sauf  on  .\llomagne  ;  lo  romantisme 
et  le  mysticisme  il  la  moderne. 

La  tlazelle  doit,  d'ailleurs,  publier  très  pro- 
chainement uno  étude  do-  M.  Emile  Michel 
sur  col  intéressant  artiste. 

^*it,  On  écrit  de  Uomo  au  Temps,  lo  A  jan- 
vier :  «  Do  grandes  dégradations  s'élant  pro- 
duites dans  les  peintures  murales  qui  déco- 
rent la  chapelle  do  Sainte  (.'.écilo  A  Saint- 
Liiuis-dcs-Krançais,  lo  conilo  Leiobvro  do 
Iléhaino  avait  sollicite'-,  en  lS;i|.  et  obtenu  do 
M.  Kibot,  l'autorisation  do  -so  concerter  avec 
lo  diroclour  do  l'Académie  do  l'"rancoi\  Rome, 
on  vue  do  procéder  à  la  restauration  do  cos 
fresques  ot  do  leur  assurer  dans  ra\'onir  uno 


12 


LA   CHRONIQUE    DES   ARTS 


protoclion  cITicaco.  I/enquôto  poursuivie  par 
rarchilecto  des  (Hulilissoiuonls  de  la  France  à 
Jtonie  ayant  (Haljli  que  les  d(^grudatiuns  de- 
vaicnl  vire  attriljuiies  à  la  pnVsence  du  salpô- 
tro,  il  fallut  procéder  à  des  travaux  délicats 
destinés  li  isoler  les  murailles  de  la  chapelle 
de  Sainte-Cécile  et  ù  les  soustraire  à  rinduence 
do  riuiiuidité  qui,  dos  souterrains  de  l'éK'i^e, 
envahis  pcriodiquemcnl  par  les  eaux  du  Tibre, 
pénrlro  dans  l'édidce  entier,  (les  travaux,  au- 
torisés par  la  dépulatiun  administrative, 
après  avis  conroi'mo  de  M.  (iuillaumc,  n'ont 
pris  lin  que  tout  récemment  ;  les  dépenses, 
qui  atteignent  le  chillVo  de  10.8J1  francs,  ont  été 
selon  le  désir  de  M.  Ribot,  inscrites  au  bud- 
get des  établissements  français.  Appelé  à 
donner  son  avis  sur  la  faron  dont  cette  rcs- 
taui-ation  a  été  exécutée,  le  directeur  de  notre 
Académie  nationale  n'a  pas  liésité  à  fornmler 
une  ap|irubation  sans  réserve  dont  la  députa- 
lion  administrative  s'est  empressée  de  prendre 
acte.  Les  fresques  précieuses  du  Domini- 
quin,  dont  lo  dépôt  est  confié  à  la  vigilance 
de  l'ambassade  de  la  lt'5publi([uo  près  le  Saint- 
Siège,  sont  désormais  à  l'abri  de  toute  dégra- 
dation. 

n,*jt:  Nous  avons  annoncé, dansla6'/(i'0«i'/(?c 
du  30  décembre,  qu'un  archéologue  italien,  M. 
Mariani,  vient  de  découvrir  en  Crète,  à  huit 
milles  environ  à  l'ouest  d'IIéraclion,  les  ves- 
tiges d'une  cité  antique.  Il  n'a  pas  encore  mis 
à  nu  des  ruines  proprement  dites  ;  mais  la 
présence  de  grands  blocs  de  pierre  indique 
suflisamment  l'e-Kistence  des  constructions 
qu'on  ne  saurait  tarder  à  voir  surgir.  l!n  ar- 
chéologue grec  pense  que  c'est  là  l'emplace- 
ment de  l'ancienne  Apollonie  dont  parlent 
Ptolémée  et  Pline. 

**:(:  Les  bibliothèques  de  la  ville  et  de  l'U- 
niversité de  Gand  viennent  de  s'enrichir 
d'une  grande  quantité  de  manuscrits,  dus  à 
la  munificence  de  MM.  Alf.  de  Kerckhove  van 
ExaerJe  et  de  Formanoir  de  la  Gazerie.  Ces 
précieux  papiers,  qui  appartenaient  jadis  au 
comte  Borluut  van  lloogstraeten,  n'ont  jamais 
été  consultés  par  aucun  historien  ;  ils  renfer- 
ment d'intéressants  documents  pour  l'histoire 
nationale  belge  ;  quelques-uns  datent  de 
1407.  Ils  se  composent  de  2.370  dossiers  ren- 
fermés en  2-27  grands  cartons  et  ne  sont  re- 
mis qu'à  titre  de  dépôt  ;  aussi  ne  pourront-ils 
être  consultés  qu'avec  l'autorisation  des  dona- 
teurs. 


Congrès  de  l'Union  Centrale  des  Arts  Décoratifs 


Le  15  mai  prochain,  un  Congrès  sera  tenu 
à  Paris,  sur  l'initiative  et  par  les  soins  de 
l'Union  Centrale  des  Arts  Décoratil's,  à  l'ell'et 
d'étudier  les  conditions  les  plus  favorables  au 
développement  en  France  des  Arts  appliqués 
aux  méliers  et  les  mesures  à  prendre  pour 
assurer  ce  développement. 

Les  Sociétés  artistiques  et  industrielles,  les 
Chambres  de  commerce,  les  Ecoles,  les  Syn- 
dicats et  les  diverses  Associations  de  Paris  et 
des  départements  ont  été  consultés  et  se  sont 


montrés  favorables  à  la  constitution  de  ce 
Congrès;  nous  souhaitons  ((u'il  ail  un  résultat 
aussi  ii'ile  que  celui  (pi'a  tenu,  il  y  a  vingt- 
cinq  ans  déjà,  l'Union  Centrale  :  c'est  du 
Congrès  d3  1809  qu'est  sortie  la  réforme  de 
renseignement  du  dessin  dans  les  écoles  et 
l'on  sait  l'inlluence  considérable  (|ue  cette 
mesure  a  déjà  sur  la  production  de  nos  ate- 
liers. 

Nous  publierons  prochainement  le  règlo- 
menl  du  Congrès  et  le  programme  des  ques- 
tions jiroposées  aux  délégués  i)a.rV Union  Cen- 
Irale,  mais  nous  applaudissons  dès  à  présent 
à  l'initiative  de  cette  Société  et  nous  sommes 
heureux  de  voir  que,  poursuivant  son  action, 
elle  ne  se  contente  pas  d'avoir  obtenu  que 
le  dessin  suit  devenu  obligatoire  dans  l'ensei- 
gnement [irimaire.  Elle  veut  introduire  dans 
les  lycées  et  collèges  de  garçons  un  cours 
d'histoire  de  l'Art.  On  s'étonne  que  cet  ensei- 
gnement, si  soigné  en  Allemagne,  soit  négligé 
chez  nous  par  l'Université. 


Un  Incendie 

A   L'Exi'OsrnoN   de    Giitc.*.oo 


Un  grand  incendie  a  éclaté  dans  les  bâ- 
timents de  l'Exposition  de  Chicago.  Le  ca- 
sino construit  sur  la  jetée  du  lac  Michigan 
est  détruit,  ainsi  que  le  péristyle  qui  le  reliait 
à  la  salle  des  concerts.  Le  feu  s'est  commu- 
niqué à  cette  dernière  et  menaçait  le  palais 
des  manufactures,  qui  renfermait  encore  une 
partie  des  objets  qui  ont  figuré  à  l'Exposi- 
tion. 

Un  pompier  a  été  tué  et  cinq  sont  blessés. 

D'après  le  Herald,  il  était  question  de  faire 
sauter  à  la  dynamite  la  partie  de  la  salle  des 
concerts  qui  n'a  pas  encore  été  atteinte  par  le 
feu,  afin  d'empêcher  l'incendie  de  gagner  le 
palais  des  manufactures,  qui  était  le  plus 
grand  bâtiment  de  l'Exposition  et  qui  a  coûté 
8  millions  de  francs.    ■ 

Des  plus  récentes  nouvelles  qui  nous  par- 
viennent sur  ce  sinistre,  il  résulte  qu'il  a  eu 
des  conséquences  désastreuses  pour  notre 
exposition  française.  La  plus  grande  partie  de 
nos  produits  manufacturés  était  emballée 
déjà,  et  n'attendait  plus  que  les  formalités  de 
la  douane  pour  être  enlevée.  Une  centaine  de 
caisses  ont  été  détruites,  et,  parmi  celles-ci, 
celles  qui  contenaient  les  vases  de  porcelaine 
de  Sèvres,  ainsi  que  celles  renfermant  les 
tapisseries  exécutées  à  la  manufacture  na- 
tionale de  lieauvai;,  et  qui  avaient  été  un  des 
succès  de  notre  exposition. 

Seules  les  quatre  tapisseries  qui  représen- 
taient notre  manufacture  des  Gobelins  se- 
raient sauvées. 

Parmi  les  envois  des  particuliers  qui  seraient 
perdus,  ou  cite  ceux  des  magasins  du  Bon- 
Marché  et  des  tapisseries  d'Aubusson,  ainsi 
que  les  meubles  de  style  de  M.  Beurdeley. 

Le  total  des  pertes  qu'a  fait  subir  l'incendie 
aux  exposants  serait  évalué  à  200.000  dollars. 
Espérons  toutefois  que  ce  chiffre  est  plutôt 
exagéré. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


13 


Le  sinistre  serait  dû  à  l'incurie  de  l'Admi- 
nistration de  l'Exposition,  qui  avait  consi- 
dérablement réduit,  depuis  le  1"  jauvier,  le 
nombre  des  surveillants  et  des  pompiers.  Nos 
commissaires  avaient  déj;i  protesté  contre  ces 
réductions,  et  ils  se  réservent  d'ailleurs,  d'in- 
tenter à  la  Ville  de  Chicago  une  action  en 
dommages  et  intérêts. 


Institut  de  France 


Le  Bureau  de  l'Institut  de  France  pour  l'an- 
née 18;)4  vient  d'être  constitué  comme  suit  ; 

Président  :  M.  Lu'wy,  délégué  de  l'Académie 
lies  Sciences. 

Vice-ijrésidents  :  MM.  (Camille  Doucct,  délé- 
gué de  l'.Vcadémie  l'raiic;aise  ;  Meyer,  délégué 
de  r.\i;adémie  des  Inscniilions  et  IJollcs-l.ct- 
tres;  Daumet,  délégué  de  l'Académie  des 
Beaux-Arts  ;  Dareste,  délégué  de  l'Acadéuiie 
des  Sciences  morales  et  politiques.» 

Secrétaires  ;  MM.  lierirand  et  Bertlielot, 
secrélau'es  perpétuels  de  l'Académie  des  Scien- 
ces. 

L'Administration  de  l'Institut  de  France  est 
ainsi  composée  : 

Académie  fran(;aise  :  MM.  Rousse  et  11a- 
lévy. 

Académie  des  Insi-riptions  et  Belles-Lettres; 
MM.  Delisle  et  Deloche. 

Académie  des  Sciences  :  MM.  Frémy  et 
Fizeau. 

Académie  des  Beaux-Arts  ;  MM.  Cli.  Gar- 
nier  et  .\.  Thomas. 

Académie  des  Sciences  morales  et  politi- 
ques :  MM.  Barthélémy  Saint-Hilaire  et  Aucoc. 


Académie  des  Inscriptions 


InstdlliUion  dit  bureau  pour  1801.  —  .Vjirc's 
une  olc'n  uito  ulluculiou  de  M.  Seiiarl,  «pii  u  pré- 
sidé cuitu  ;uiiiéu-ci  l'AcadOuiic  avec  miu  rare  dis- 
liiiclioii,  M.  l'aul  Muyor  est  iiislallé  au  Inireau  et 
reinureie  ses  confrère»  de  l'avoir  élu  président. 
M.  Musi)eru,  nommé  vice-président  dans  la  der- 
nière séance,  assiste  M.  l'aul  Meyer. 

Ejiii/fiilihii:  chi'L'lUume.  —  M.  Kdmoiul  l,e 
l'ilant  comnuuiique  à  l'Académie  deux  épilaplies 
réconunent  découvurles  dans  des  fouilles  opérées 
autour  de  l'église  de  .Sainll'ierre  à  Vienne  (Isère). 
Ces  insc  ri  plions  sont  ilalée»,  l'uni' de  .V)'.!,  l'autre  de 
018.  La  seconde,  qui  est  un  mauvais  vers,  mar- 
quait la  lond)e  d'une  reli;,'ieuse  que  l'on  com|iare 
aux  dix  vierges  sages  venues  au  devant  de  l'époux 
céleste  avec  leurs  lampes  allumées. 

Epiyritpliie  arabe.  —  M.  lo  nuirquis  do  Vogùù 
louiuuuiiipie  A  ses  confrères  l'estampage  d'une 
insci'iplion  coulique  qui  lui  a  été  envoyée  par  le 
K.  1'.  I.agrauge.  File  est  gravée  sur  une  liui-ne 
niilliaire  trouvée  sur  la  route  de  .lall'a  l'i  Jèrusii- 
lein  et  p  irte  le  nom  d'Alid  el-MeliU,  cinquième 
1  alifo  qui  régnait  ;\  la  lin  du  septième  siècle  de 
notre  ère.  Les  moiuimenls  épigraphiqucs  arabes 
sont  peu  uondueux  ;  c'est  co  qui  njoulc  do  l'inté- 


rêt à  cette  inscription  qui  servira  eu  outre  à  déter- 
miner la  longueur  du  inille  usité  chez  les  Arabes. 

M.  Clejmont-Ganneau  ajoute  à  la  communica- 
liou  de  M.  de  Vogué  d'intéressantes  observa- 
tions. 

Epigropkie  assyrienne  et  latine.  —  M.  Joa- 
chim  Menant  présente,  au  nom  de  M.  de  Mély, 
six  inscriptions,  dont  cinq  assyriennes  et  une 
latine,  provenant  du  couvent  d'Estchméalzine 
(Arméuie).  Ces  inscriptions  qui  se  trouvent  dans 
la  cour  du  couvent  lui  oui  été  adressées  par  M.  le 
général  de  Frèse,  gouverneur  d'Erivan,  qui  a  bien 
voulu  les  faire  photographiera  son  intention.  Elles 
complètent  un  texte  publié  par  Mommsen  dans  le 
Corpus  inscriptionum  latinarum. 

Camuiunications  diverses.  —  M.  Paul  Viollet 
lit  un  Mémoire  sur  les  Etats  généraux  de  lîJ.'j.S. 

M.  Eugène  Mnntz  énumère  les  ouvrages  en- 
voyés pour  le  concours  du  prix  Gobert. 

Le  reste  de  la  séance  est  consacré  à  la  nomina- 
tion des  diverses  Commissions  pour  juger  les  pri.x 
proposés  par  l'Académie.  Voici  les  noms  de  ces 
t^ommissions  et  des  membres  élus. 

Conunission  du  prix  annuel  du  budget:  MM. le 
marquis  de  "Vogué,  Derenbourg,  Glermont-Gan- 
neau,  riii  lippe  Berger. 

Commission  du  prix  Foidd  :  MM.  Heuzey,  Per- 
rot,  baglio,  Mûniz. 

Commission    du    prix     Delalande-Guérineau 
MM.  Perrot,  WeU,  G.  Boissier,  Croiset. 

Commission  du  prix  Saintour:  MM.  Barbier  de 
Meynard,  Schèfer,  Senart,  Berger. 

Commission  du  prix  Duchalais  :  MM.  Deloche, 
Schlumberger,  Barth,  Mûntz. 

Commission  du  prix  Brunet  ;  MM.  Delisle, 
llauréau,  de  Hoziére,  de  Boislile. 

Commission  du  prix  Stanislas-Julien:  MM. Bar- 
bier de  Meynard,  Schéfer,  Oppert,  Senart. 

Commission  du  prix  de  La  Grange  :  MM.  Ue- 
lisle,  G.  Paris,  Longuon,  Gautier. 

Commission  du  prix  Garnier  :  MM.  Barbier  do 
Meynard,  Schéfer,  Senart.  Hamy. 

Commissiou  du  prix  Eugène  Piot  :  MM.  Delisle, 
Heuzey,  Perrot,  Schlumberger,  Héron  de  Ville- 
fosse,  Saglio,  K.  de  Lasleyrie,  Mûntz. 

Après  ces  élections,  l'.Vcadèmie  s'est  formée  en 
Comité  secret. 


Les  Décors  de  l'Opéra 


Lo  Conseil  des  Ministres  a  été  saisi  par 
M.  Spuller  de  la  question  que  soulève  l'incendie 
du  ma^jasin  dos  décors  de  l'Ctpéra.  Il  a  approuvtj 
les  propositions  du  Ministre  des  Beaux-Arts,  qui 
si>  résument  ainsi  : 

Demande  au  Parlemmt  d'un  crédit  de  700.000 
francs  pour  réfection  des  décors  iiuviulics  ; 

Veide  des  lorrains  de  la  rue  Kichor  el  de  la 
place  Louvois,  dont  le  produit  de  l'aliénation  dé- 
passera de  beaucoup  ce  crédit; 

Construction  sur  des  points  d<'  la  périphérie  do 
Paris  de  deux  ou  trois  dépôts  do  décors,  i\  l'oxom 
pie  du  'l'héAtreFraufais,  qui  a  sou  diiiOt  boule- 
vard Itineau. 

(In  dimlnueniit  la  ilépense  par  le  choix  de  ter- 
rains dans  les  quartiers  oxconlnques;  on  suppri- 
uiornil  toute  cause  do  dnnijor  pour  les  iuinioubloa 


l'i 


l,A    CHRONIQUE    DES   ARTS 


habites  et,  enfin,  en  divisant  les  décors  entre  plu- 
Hieurs  dépots,  on  réduirait  le  risque  en  cas  de 
nouvel  incendie. 

Kii  attendant,  le  Ministre  de»  Beaux-Arts  s'en- 
tendra avec  son  coili'gun  des  Travaux  publics 
pour  a\itoriser  le  dépôt  (irovisoire  des  décors  de 
l'Opéra  au  Palais  de  l'Industrie.  Voici  un  daii^je- 
reux  voisina^îe  pour  le  Musée  des  .\rts  Décora- 
tifs. Ne  pouvait-on  faire  choix  d'un  lianyar  hors 
barrières? 

Si  re^trellable  que  soit  la  destruction  d'une  si 
grande  quantité  de  décors,  il  est  à  remarquer 
néanmoins  (pie  bon  nombre  des  ouvrages  dont 
les  décors  ont  été  incendiés  étaient  certainement 
destinés  ou  à  re[>araître  rarement  ou,  même,  à  no 
reparaître  jamais. 

Il  convient  donc  de  distinguer,  dans  les  ouvra- 
ges briilés,  entre  ceux  dont  la  réfection  n'a  pas 
absolument  de  raison  tl'être,  et  ceux  dont  l'exploita- 
tion est  courante,  dimt  la  représentation  par  con- 
sécpient  s'impas(u'a  louiitemps,  au  double  point 
de  vue   artistique  et  pécuniaire. 

Or,  ])armi  ces  derniers,  il  en  est  sept  dont  la 
Direction  de  l'Opéra,  aux  termes  mêmes  du  ca- 
hier des  charges,  est  tenue  de  renouveler  les  dé- 
cors. Ce  sont  :  Cuppélia,  la  favorite,  Guillaurne 
Tell,  Hamlet,  les  Hur/iienots,  la  Juive  et  Robert 
le  Diable. 

En  dehors  de  ces  ouvrages,  il  en  est  d'autres, 
d'un  intérêt  aussi  grand,  qui  ont  également  dis- 
para. Xous  citerons  notamment  Roméo  et  Ju- 
liette, Aida,  le  Prophète,  etc.  La  réfection  de 
leurs  décors  s'impose  donc,  et  c'est  aux  frais  en- 
traînés par  leur  exécution  que  l'Etat  sera  sans 
doute  appelé  à  participer. 

A  l'heure  actuelle,  la  Direction  de  l'Opéra  ne 
dispose  que  de  huit  à  neuf  spectacles.  C'est  évi- 
demment peu  de  chose,  quoique  l'affiche  de  ce 
théâtre  soit  infiniment  moins  variée  que  celle  des 
Opéras  d'.\lleniagne  et  d'Angleterre;  mais  nous 
ne  comprendrions  pas  que  l'Etat  consentît  à  la 
suppression  des  représentations  dominicales  à 
prix  réduits.  Ces  représentations  jouissent  de  la 
faveur  d'un  imblic  fort  intéressant,  moins  fortuné 
que  celui  des  abonnés,  mais  également  amateur 
de  musique  et  payant  sa  quote-part  de  la  subven- 
tion. MM.  Bertrand  et  Gailhard  se  verraient  avec 
plaisir  débarrassés  d'une  clause  du  cahier  des 
charges  qui  est  sinon  onéreuse  pour  eux,  au 
moins  improductive  de  bénéfices.  Cette  considé- 
ration touche  fort  peu  le  public  ;  or,  c'est  des  in- 
térêts du  Public  et  de  l'Art  qu'il  faut  se  préoccu- 
per avant  tout.  Nous  espérons  que  le  Ministre 
actuel  des  Beaux-Arts  saura  prendre  la  défense 
de  l'un  et  de  l'autre,  et  ne  pas  grever  inutilement 
le  budget  en  transigeant  sur  cette  question  de  la 
réfection  des  décors  qui  avait  été  si  étrangement 
passée  sous  silence  dans  le  cahier  de-î  charges 
rédigé  par  l'un  de  ses  prédécesseurs  au  Ministère  : 
il  eu  coûta  400.000  francs  à  l'Etat.        A.  de  L. 


La  Mutilation  projetée 
de  l'Esplanade  des  Invalides 

MM.  Abel-Tommy  Martin,  docteur  en  droit,  et 
Charles  Normand,  secrétaire  général  de  la  Société 
des  Amis  des  ;\Ionuments  Parisiens,  viennent  de 


publier  une  note  juridique  et  une  courte  discus" 
sion  pour  la  .sauvegarde  de  l'Esplanade  des  Inva- 
lides, (jnestion  dont  nous  avons  déjà  entretenu 
nos  lecteurs  dans  notre  numéro  du  9  décembre 
dernier.  M.  Abcl-Toiiimy  Martin  établit  victo- 
rieusement l'illégalité  du  décret  du  4  juillet  \WÉi, 
en  faveur  de  l'établissement  d'une  gare  de  messa- 
geries et  de  voyageurs  sur  l'Esplanade.  On  a,  en 
ell'et,  violé  la  loi  du  4  juin  18."j3,  qui  ne  permet 
pas  à  la  Ville  d'aliéner  l'Esplanade,  et  cela  par 
un  simple  décret.  Or,  nulle  loi  ne  peut  être  annu- 
lée par  un  décret.  Les  raisons  pitoyables  que  don- 
nent les  défenseurs  de  ce  décret  ne  résistent  pas 
à  l'e.xamen  le  plus  sommaire,  et  il  suffira,  nous 
n'en  doutons  pas,  que  la  justice  soit  saisie  de  l'af- 
faire pour  faire  annuler  et  la  cession  de  l'Espla- 
nade à  la  Compagnie  de  l'Ouest  par  la  Ville  de 
Pari<,  et  l'exécution  du  décret  ijui  y  autorise  la 
construction  d'une  gare.  M.  .\bel-Tommy  Martin 
espère  que  si  la  Société  des  .\inis  dos  Monuments 
Paiisiens  ne  peut  engager  elle-même  le  procès,  il 
se  constituera  bien  un  groupe  de  Parisiens  qui  le 
fera,  ou  inême  verra-t-on  un  simple  particulier 
l'entreprendre,  quelqu'un,  par  exemple,  ayanlhôtel 
ou  maison  avec  vue  sur  l'Esplanade. 

Espérons  que  le  Gouvernement,  mieux  informé, 
n'attendra  pas  le  procès  et  relireia  purement  et 
simplement  le  malencontreux  décret,  d'autant 
qu'il  suffit  d'un  peu  de  bon  vouloir  pour  trouver 
ailleurs  l'emplacement  de  la  nouvelle  gare. 

J.  T. 


TRIBUNAUX 


Un  tableau  d'Alphonse  de  Neuville 

Qu'on  se  dispute  la  possession  d'un  tableau  de 
maître,  cela,  en  soi,  n'a  rien  que  d'assez  naturel. 
Mais  chercher  à  mettre  la  main  sur  une  toile  sous 
prétexte  qu'elle  est  faussement  attribuée  à  un 
maître,  comme  il  advient  d'une  demande  en  jus- 
tice faite  par  la  veuve  du  peintre  célèbre,  .\lphonse 
de  Neuville,  à  un  marehaud  de  tableaux  du  boule- 
vard Haussmann,  et  qui  est  soumise  à  l'appré- 
ciation des  juges  de  lai"  chambre  civile,  cela 
demande,  pour  être  compris,  quelques  explica- 
tions. 

Passant  un  jour  boulevard  Haussmann,  M"» 
de  Neuville  remarqua  à  la  devanture  d'un  mar- 
chand de  tableaux  une  toile  représentant  VAtta- 
que  d'un  village  et  signée  de  son  défunt  mari. 
Croyant  s'apercevoir  que  cette  peinture  n'était 
pas  l'œuvre  d'.Alphonse  de  Neuville,  la  veuve 
entra,  se  fit  connaître  du  marchand  de  tableaux, 
auquel  elle  soumit  ses  doutes  sur  l'authenticité  de 
la  signature. 

Le  marchand  ne  voulut  rien  entendre,  et  pour 
cause.  Pour  lui  le  tableau  était  bien  réellement 
l'œuvre  d'Alphonse  de  Neuville.  Ce  que  voyant, 
la  veuve  de  l'artiste  envoya  un  ami  de  son  mari, 
le  peintre  Edouard  Détaille,  qui,  après  examen, 
lui  déclara  qu'efl'ectivement  la  signature  lui  pa- 
raissait fausse  et  que  d'ailleurs,  malgré  l'intimité 
qui  l'avait  uni  au  défunt,  il  ne  se  souvenait  pas 
que  cette  toile  fût  l'œuvre  de  son  pinceau. 

Forte  de  cette  appréciation.  M"»  de  Neuville 
s'avisa  d'un  stratagème  imprévu  pour  s'emparer 
de  l'objet  du  litige.  Elle  envoya  chez  le  marchand 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


15 


son  lils  qui,  inco^nilo,  acheta  le  tableau  sans  le 
payer  et  se  le  fit  livrer  chez  sa  mère. 

Mais  lorsque  le  marchaiiil  parla  de  paiement, 
M"'  de  Neuville  démasqua  ses  batteries  ;  «  Ce  ta- 
lileau  est  une  contrefaçon,  dit-elle,  vous  n'aurez 
ni  toile  ni  argent  ».  Bien  plus,  elle  lui  interlta  un 
procc'!,  demandant  5.001)  fr.  de  dommages-inté- 
rêts pour  le  préjudice  moral  causé  à  la  réputa- 
tion de  son  défunt  mari. 

C'est  sous  cette  forme  que  ce  litige  s'est  engage 
tout  récemment  devant  le  tribunal  civil. 

A  l'audience,  le  marchand  a  n'pliqué  qu'il  avait 
acheté  le  tableau  en  vente  publique,  par  le  minis- 
tère de  M"  Chevallier,  commissaire-priseur  et  sous 
locontroledo  M.  Ferai,  expert  ;  <|ue  sa  responsabi- 
lité est  dès  lors  à  couvert  et  sa  bonne  foi,  d'ail- 
leurs, hors  de  cause,  puisqu'il  produit  pour  con- 
firmer son  dire,  le  catalogue  officiel  de  la  vente, 
où  le  tableau  en  question  se  trouve  porté  sous  le 
nom  d'Aliibonse  de  Neuville. 

L'embarras  du  tribunal  .se  conçoit;  aussi  pour 
en  sortir  a-t-il  condamné  «  le  procédé  coupable 
de  M'"'  de  Neuville  »,  ordonné  la  restitution  du 
tableau  à  son  propriétaire,  nommé  un  expert  qui 
dira  si  VAttfiquK  il'un  rilUif/n  est  oui  ou  non 
l'ii'uvre  d'Alphonse  de  Neuville,  et  enfin  ordonné 
i|ue  pendant  le  temps  (|ue  durera  l'expertise,  le 
tableau  ne  pourra  être  exposé. 

Voilfi  donc  le  tribunal  et  M.  Blanc,  expert,  char- 
gés do  délivrer  aux  tableaux  de  maîtres  des  bre- 
vets d'authenticité  quasi-ofliciels. 

{Jni/nml  (/es  Débats.) 

NÉCROLOGIE 

On  annonce  la  mort,  à  l'àgc  de  quatre-vingt- 
six  ans,  de  M.  César  Paly,  un  architecte  bien 
connu,  et  qui  olitiiil.  Il  y  a  une  dizaine  d'années, 
le  i/fi'iit  ;/olcl  mt'ddl  de  la  reine  Victoria. 

M.  César  Daly  laisse  de  nombreux  ouvrages 
sur  rarcbitecliiro.  11  a  été  pcnd.-int  longtemps  di- 
recteur de  la  librairie  d'ouvrages  d'architecture 
André,  Ualy  et  C",  rue  des  Kc.iles. 

Nous  avons  à  annoncer  la  mort  du  baron 
Carie  de  Hasenauer,  architecte  viennois,  dé- 
cédé subitement  à  Vienne. 

Le  baron  de  Hasenauer,  recteur  do  l'Académie 
des  Beaux-Arts  de  Vienne,  était  l'architecte  ilu 
Ibéàtri!  di^  la  llofburg  cl  du  Nouveau  Palais. 

Nommé  chevalier  de  la  Ijégloii  d'honneur  ou 
lHVi,  il  avait  obtenu  une  médaille  de  1"  classi'  A 
l'Kxposilion  Lniverselle  de  1878  et  été  pioiuu  nfli- 
cier  de  la  J.,égion  d'honneur. 


BIBLIOGRAPHIE 

Tniir  du  Momie.  —  17:.':l'  livraison.  —  \.:i 
Sicile,  impri'ssions  <la  présent  el  du  pns.sé,  par 
M.  (iasloii  Vullller.  Voyage  exécuté  en  IWKÎ.  — 
Texte  inédit.  —  Muatorzo  gravures  de  (i.  Vuil- 
lier,  Berg,  Pannouiaker,  Housseau,  l'rivat,  etc. 

Un  voyageur,  doublé  d'un  observateur  <le  grand 
mérite,  cpii  revient  de  Sirile  el  qu'a  vivement 
frappé  li'lat  ili^  leusluii  des  esprits  au  luomeut  où 
allaieut  éclater  les  Irnubles  graves  dont  le  lélégra- 


lilie  nous  apiiiiric  chaque  jour  la  nouvelle,  publie 
en  ce  moment,  dans  le  Tour  du  Monde,  le  très 
intéressant  récit  de  ses  observations.  La  misère 
profondequi  exerce  ses  ravages  dans  toutes  les  clas- 
.ses  de  la  population  sicilienne,  et  que  l'orgueil 
do  caste  et  de  race  dissimule  mal,  apparaît  poi- 
gnante sous  sa  plume.  On  ne  s'étonne  plus  que  dans 
un  pays  oii  des  princes  logés  dans  des  palais  aux 
lambris  de  marbre,  en  sont  réduits  à  vendre,  pour 
des  sommes  dérisoires,  les  reliques  de  l'ancienne 
opulence  familiale,  où  des  femmes,  vêtues  de  robes 
de  brocart,  en  sont  réduites  à  se  nourrir  de  fenouil 
sauvage,  l'exaspération  populaire  ait  pu  se  porter 
à  de  pareilles  extrémités. 


CONCERTS  DU  DIM.\NCHE  14  JANVIER 

Conservatoire  :  Symphonie  avec  chœur  (Bee- 
thoven); Soli,  M"'"  Leroux-Ribevre  et  Boidin-Pui- 
sais,  MM.  Warmbrodt  et  Auguez;  .Vndante  et 
scherzo  (  Bizet  ;  ;  Ouverture  de  Fidelio  (Beethoven). 

Concert  Colonne  :  Ouverture  de  JietivciiiUo 
Ccllitii  (Berlioz);  cinq  mélodiostCésar  Gui),  chan- 
tées par  M"'  Marcella  Pregi  et  M.  Engel;  le  Pri- 
sonnier du  Caucase  (Ovl\)  \  Concerto  pour  [piano 
((irieg),  exécuté  par  M.  Raoul  Piigno;  Fragments 
de /*«)•.«'/■"<  (Wagner);  Soli  par  M.  Engel,  M-" 
Remacle,  Mathieu,  etc. 

Concert  Lamoureux  :  Symphonie  en  ut  mi- 
neur (Beillioven)  ;  :iieijl'rieri-Idi/(l  (Wagner); 
Marche  funèbre  d'//n»i/c<  (Berlioz);  Rêverie  du 
.soir,  de  la  Suite  algérienne  (Saint-Saëns;  Prélude 
du  H'  acte  de  Tristan  et  Iseull  (Wagner):  Ouver- 
ture des  Ma'itres  Chanteurs  (R.  Wagner). 


GAZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

Ln  table  aliihobt5liinio  cl  nnalytiiiue  de 
la  Gazette  des  ]i«ttu.v-.\rls  (3"  si'rie  — 
18l)!)-lS80  compris),  est  en  vente  au  Bureau 
de  la  GAZETTE. 

Prix  :  15  francs  rcxcmplairo  bruche. 

Cotte  table  a  (Hd  tirt'c  à  peli'.  numbrt'. 

Le  quatrième  voluiuo  des  Tables  ISSl- 
1892)  paraîtra  prochaiaomout. 

JOURNAL  DU  VOYAGl!) 

DU  CAVALIER  BERNIN 

EN    FRANCE 

Maiiiisiril  iniîdil,  nnnold  ol  pulilit'  dans 
la  (iazetle  des  Beaux-Xvts,  pai  NI.  Ludovic 
Lalanne. 

l'rix  :  ir>  Crânes.  —  Pour  les  abumu^s  do 
In  Gatelle  (12  francs,  ex.  pris  au  bureau). 

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PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,     MÉZIÉRES,     ANATOLE    DE    MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GOKSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-8°  grand  aigle,  illustré  de  100 gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  11  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

1»  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n«'  i 
à  70  ;  2"  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n»'  i  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

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vures  avant  la  lettre,  au  prix  de  y5  fr. 

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les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 

Les  Dessius  de  Maîtres  aiie ieiis  exposés  à  l'École  des  Beaiix-Arls  eu  iSî!) 

PAR  LE  MARQUIS  Ph.  DE  ChEN.N'EVIÈRES 
Directeur  honoraire  des  Beaux-Arts,  Alembre  de  l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché.  20  fr.  —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  \  Jranco  en  province,  i5  francs 


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s?ur,' M.  A.  liLoiMiF.,  expert. 

Mauhuks. —  I.  Allrr/i-tiin  (d'après).  La  Bai- 
.'îiiousn.  Slalucllc:  Vi'i.  — 'i.  Ifaltliii.  Michel-AuKC 
enfant.  Slaliielte  :  :!sr).  —  :i.  JiiiUoni.  Vénu'î  et 
r.Vniiiiir.  (iruupc  :  'iSf).  —  'i.  Oaioi^n  (d'apri'S). 
Tùlodo  Vénus  :  llli.  —  (i.  Ik-sliois.  Le  Rêve.  S(a- 
In.lli'  :  ;!:)().  —  S.  lùdconct  (d'après).  Le  l'rin- 
l.iiip.s.  Buste  :  •ilK).  —  10.  Fulrotii'l  (d'apros).  La 
liai^înenso.  Statuette:  •')'H).  —  1:1.  l-'ldi/uin'/  (école 
de  Krani;oi.s).  1,'LiLl'aul  :i  l'oiseau.  ï^latuette:  'iO"). 

—  17.  Iliiiidon  (d'après).  Diane.  Buste  :  •iCi"). — 
|f<.    Iloii'loii    (d'après).   La  Surprise.  I5usle  : 'J'iH. 

—  m.  I.fi-iiiiilc.  La  RiMuo  Marie-Antoinette.  Bust-': 
:!il.-).  —  -,>'!.  Mon-iiii  (IL).  Le  Printemps.  Statnello: 
l.'riil.  —■>■"). /'('./o// (il 'ajirès).  l-a  l)n  lîarry.  Buste: 
'i  II).  —  :)0.  fif/iillr  (école  dc|.  Mercure,  Statuette  : 
;:.l.-i.  —  :t'i.  T(in-ni.  L'Hiver.  Statuette  :  .'Wl.  —  Jlj. 
Tiiri'lli.  l'Iirvné.  Uuslo  :  '^ir>.  —  ;!H.  .\ntique 
(d'après  1).  Le  lléniouleur.  Sliitueltc  :  '2(111.  —  W. 
liuste:  -'S'iel  'i*<.  Statuette:  '.'s.-,. 

.\Mi:iin,r..Mi:NTs,  Tapissk.iuks,  Bi.ioux.  — li'i  l'is. 
Slaluetio  en  lironze,  haitîuenr:  'i'iil.  —  H't.  Paire 
de  candèlalu'es  en  lirunze.  Style  Li>uis  \VI  :  :!10. 

—  Sans  nunu''ros.  \'n  bureau  de  style  Hétfence: 
1.11)11,  el  un  nieublo  ou  Muiri|uetcrio  et  hron/es  : 
"(H).  —  I',').  Portière  en  tapisserie  nueienu'',  \  r 
dure,  avec  bordure:  :19:). 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


La  session  annuollo  d'cxanions  pour  l'ob- 
lentinii  (lu  eorlilk'iit  d'uplilude  à  l'Enseigne- 
ment du  dessin  dans  les  écoles  iiorinulos  el 
lirinmirossupérieuros,  s'oiivrirn,  duns  tonte  la 


France,  pour  les  aspirants  et  les  aspirantes, 
le  lundi  20  février  1891. 

Les  épreuves  de  l'examen  du  certificat  d'ap- 
titude ù  l'enseignement  du  dessin  dans  les 
Lycées  et  Collèges  (!■'  degré)  commenceront 
le  'i'''  mars  |iroehain.  Pour  être  admis  à  y 
prendre  part,  les  concurrents  doivent  adresser 
au  Ministre  de  l'Instruction  publique,  des 
Bpaux-.\rls  et  des  Cultes,  avant  le  1"  mars, 
une  demande  rédigée  sur  papier  timbré,  ac- 
compagnée de  leur  acte  de  naissance. 


L'Association  artistique,  nouvellement  fon- 
dée, du  Groupe,  s'est  réunie  dernièrement,  on 
assemlilée  générale. 

La  section  de  sculpture  a  procédé  au  vote  do 
son  Comité  composé  de  vingt  membres. 

.\pr6s  une  vivo  discussi'in  i  laquelle  ont 
pris  part  une  trentaine  d'orateurs,  ont  été 
élus  membres  du  Ciomilé  pour  l'année  18SM  ' 
MM.  .Mzelin,  .VUouard,  Zacbarie  A>truc,  .Vlfred 
Bouclier,  Cbatrous^e,  Félix  f.lmrpentier, 
Croisy,  Vital  Cornu,  Coulon,  Dnillon.  Darbe- 
l'cuillë,  Deloyo,  Dusca,  Hercule,  Icard,  Lrnost 
Jetot,  Claudius  Mariolon,  sieinor.  Suchelet, 
A'audel. 

Le  Comité  a  ensuite  constitué  son  Bureau 
ainsi  composé  : 

Président,  M.  Vital  Cornu. 

Vico-présiilonts,  MM.  Kélix  C.lmrpenlier  el 
Groisy. 

Secrélalre  générnl.  RL  Jetol. 

Ca  Comité  o>l  cbargé  do  l'admission  des 
adliéronls  dans  les  formes  suivantes: 

1'  Il  faut  l'iro  Français,  avoir  été  admis  par 
un  jury  iiu  moins  iino  fois  à  l'un  des  Salons 
do  Paris  (CluimpsIClyséosou  Cbamp-do-Mars) 
ou  aux  Kxpositions  universelles  franyaisos 
iclasso  tlos  lleaiix-.Vrlsi  et  adresser  son  adhé- 
sion signée  au  président  du  groupe  ; 

■i"  Payer  iino  lolisalioit  annuelle  do  cinq 
francs  pour  couvrir  les  frais  do  çorrospon- 
daiico  ot  autres  : 

U"  S'engager,  après  libre  discussion,  A  suivre 


18 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


luul  proKramnie  adopli'^  p'*''  'a  majorité  et  ù 
le  voler  aver  disripline. 

L'ordre  du  jour  ilns  prochaines  réunions 
comprendra  la  l'ormatlun  de  la  liste  pour-  le  jury 
du  Salon  et  l'élude  du  hudgcldes  lieaux-Arts. 
MM.  les  sénaleurs  et  di'|)ut6s  qui  voudront 
l)ien  honorer  ces  réunion^  de  leur  présence, 
y  trouveront  de  précieuses  indications  en  ce 
(jui  concerne  les  virux  des  artistes  rrani.-ais. 

Les  artistes  peintres,  sculpteurs,  architectes, 
fçraveurs  et  lithographes  qui  désirent  assister 
à  ces  réunions  sont  priés  d'envoyer  leur  adhé- 
sion à  M.  Vital  Cornu,  président  du  Croupe. 
17,  rue  Campagne-Première. 


Tne  llxposilion  de  lahleaux  et  pastels  de 
Armand  Guillaumin  sera  ouverte  dans  les 
galeries  l.)urand-i;uel,  du  ■,'()  janvier'  au  10 
février. 


Une  exposition  de  paysages  hretons,  poin- 
ture et  dessins  par  M.  Maufra  est  ouverte, 
•47,  rue  Le  Peletior,  du  18  janvier  au  18  février 
(dimanches  exceptési  de  10  h.  à  5  h. 


l-a  Société  des  Vmis  des  Arts  de  Bordeaux 
ouvrira  sa  quaranle?-deuxième  Exposition  an- 
nuelle le  1"  lundi  du  mois  de  mars  1894. 


L'Exposition  de  l'Union  Artistique  de  Tou- 
louse sera  ouverte  le  1.3  mars  prochain.  Pour 
tous  renseignements,  s'adresser  à  il.  Olivier 
Merson,  117,  boulevard  Saint-Michel. 


Le  Conseil  munici|ial  de  Castres  vient  de 
décider  l'organisation  d'une  Exposition  inter- 
nationale industrielle,  scolaire, agricole,  horti- 
cole et  des  Beaux  Arts.  Elle  aura  lieu  dans  le 
jardin  de  la  mairie,  du  1.5  avril  au  17  juin  pro- 
chain. 


L'Exposition  de  Dentelles  anciennes,  orga- 
nisée par  la  Société  d'Archéologie  de  Bruxelles, 
dans  riiùlel  de  Kavenstein,  s'est  ouverte  lundi 
dernier. 


Un  arrêté  royal  porte  que  les  produits 
étrangers  destinés  à  l'Exposition  universelle 
d'Anvers  pourront  être  importés  en  franchise 
provisoire  de  droits  d'entrée,  à  charge  de 
réexportation,  moyennant  certaines  condi- 
tions. 


Académie  des  Beaux-Arts 

M.  Guillaume,  directeur  de  l'Académie  de 
France  ù  Kome.  adresse  un  télégramme  pour 
annoncer  que  M.  Mitrecey,  grand  prix  de 
peinture  de  cette  année,  est  très  gravement 
malade. 

L'Académie  romaine  de  Saint-Luc  fait  par- 


venir à  la  Compagnie  une  médaille  comme 
morative  de  la  céléhrution  du  3»  centenaire  de 
cette  Académie  et  remercie  l'Académie  des 
Heaux-Arts  du  témoignage  de  sympathie 
qu'elle  lui  a  donné  récemment  dans  le  télé- 
gramme qu'elle  lui  a  adressé  à  roccasion  de 
cette  cérémonie. 

Sur  le  rapport  de  la  section  de  composition 
musicale,  l'Académie  proroge  au  .31  décembre 
MM  le  concours  Rossini  (poésie),  en  raison  de 
l'insuffisance  des  poèmes  qui  ont  été  adre.ssés 
au  concours  clos  le  31  di'cembre  189."5. 


NOUVELLES 


+*;(!  La  séance  générale  Irimestrielle  des 
cinq  classes  de  l'Institut  a  eu  lieu  sous  la 
présidence  de  M.  Licwy,  de  l'Académie  des 
Sciences.  Après  l'installation  du  nouveau  Bu- 
reau pour  1894,  et  la  lecture  des  changements 
survenus  dans  le  cours  de  l'année  1893,  l'Ins- 
titut a  été  a|jpelé  à  dcliliérer  sur  les  fêtes  du 
centenaire  de  sa  fondation,  qui  doivent  avoir 
lieu  l'année  prochaine,  et  à  accepter  la  fonda- 
tion faite  par  M"'  Dosne,  au  nom  de  Thiers, 
d'un  établissement  destiné  à  favoriser,  dans 
leurs  études,  des  jeunes  gens  se  vouant  aux 
carrières  libérales. 

***  La  Société  liljre  des  Artistes  français 
organise  des  Conférences  artistiques  dont  la 
première  séance  aura  lieu  le  mardi  2-3  janvier 
à  8  heures  1  :2  du  soir,  salle  de  la  Société 
d'Encouragement,  place  Saint-Germain-des- 
Prés.  M.  le  professeur  Lippmann,  membre  de 
l'Institut,  exposera  les  découvertes  ([u'il  a 
faites  sur  la  Photographie  des  couleurs.  Pro- 
jections lumineuses  des  résultats  obtenus, 
faites  par  M.  Molteni.  Les  cartes  d'entrées 
étant  personnelles  doivent  être  réclamées 
chez  il.  Barlholdi,  président  de  la  Société 
libre,  84,  rue  d'.Vssas.'Ou  chez  M.  Ed.  Debon. 
secrétaire  général,  9,  rue  Alfred  Stevens. 

^jc*^  M.  Théodore  Reinach,  docteur  es  lettres, 
a  inauguré  lundi  dernier,  à  quatre  heures,  le 
cours  libre  de  numismatique  grecque,  qu'il 
professe  cet  hiver  à  la  Sorbonne  (salle  de  con- 
férence A).  11  a  montré,  par  quelques  exem- 
ples, la  grande  importance  des  études  numis- 
matiques  pour  l'histoire  artistique,  religieuse 
et  économique  de  l'antiquité  grecque.  Le  suc- 
cès du  prol'esseur  a  été  très  vif. 

rj:*^  \  la  liste  des  décorations  que  nous 
avons  publiée  dans  notre  dernier  numéro,  il 
faut  ajouter  le  nom  de  M.  Louzier.  architecte 
des  édifices  diocésains,  nommé  chevalier  de 
la  Légion  d'Honneur. 

**:(;  Les  jeunes  artistes  lillois  qui  fréquen- 
tent l'Ecole  nationale  des  Beaux-Arts  de  Paris 
viennent  d'être  avisés  que  la  Ville  de  Lille  est 
entrée  en  possession  du  legs  Colbrant.  M.Col- 
brant  était  architecte.  Il  avait  suivi  les  cours 
d'architecture  des  écoles  académiques  et  avait 
été  médaillé  en  18-27.  Jlort  récemment,  il  a 
légué  à  sa  ville  natale  toute  sa  fortune  pour 


ET   DE    LA    CURIOSITÉ 


19 


lu  cnjation  ûc  liuurses  en  faveur  de  jeunes 
artistes.  Le  maire  de  Lille  a  institué  une  Com- 
mission chargée  de  rechercher  les  artistes 
lillois  architectes,  sculpteurs,  ijeintres,  gra- 
veurs ou  musiciens,  entre  lesquels  il  y  aura 
lieu  de  répartir  la  somme  dispunihle  cette 
année  et  qui  doit  iHre  d'environ  4.00i)  fr.,  soit 
pour  leui'  donner  la  facilité  de  continuer  leurs 
études  sur  place,  soit  pour  leur  ])ermettre 
d'aller  cherclier  à  Paris  ou  à  Rome  le  com- 
f)lément  de  leur  éducation  artistique. 

***  .\u  Puy-Saint-Martin,  dans  laDrome,en 
faisant  creuser  des  galeries  souterraines, 
pour  l'adduction  des  eau.K  dans  sa  propriété, 
M.  Valentin  a  mis  à  jour  des  ossements 
humains,  parmi  lescpiels  se  trouvait  un  sque- 
lette ayant  au.\  liras  deu.x  bracelets  en  or.  On 
a  également  trouvé  deux  amphores  de  l'épo- 
que gallo-romaine. 

:(;**  Nous  apprenons  avec  plaisir  que  l'Expo- 
sition de  M.  l'.curdeloy,  à  Chicago,  composée 
d'un  grand  nomlire  de  meuliles  et  de  bronzes 
'le  style,  aurait  échappé,  du  moins  pour  la 
plus  grande  part,  à  l'incendie  qui  a  été  si 
préjudiciable  aux  proluits  de  nos  manufac- 
tures de  Sèvres  etde  Beauvais. 

ji,**  t'n  incendie  vient  de  détruire  à  Mayence 
la  maison  qui  fut  habitée  ]iar  Gutenberg, 
classé'e  comme  monument  bislurique,  et  dont 
la  coui'  i''tait  ornée  d'une  statue  de  l'inventeur 
de  l'imprimerie. 

***  La  classe  des  lieaux-Arts  de  l'.Vcadémie 
royale  de  Jiclgique  a  procédé,  dernièrement, 
à  diverses  élections.  La  place  il'associé 
étranger,  vacante  dans  la  section  de  musique, 
est  échue  à  M.  !■:.  Reyer,  qui  succède  à  Charles 
Ojunod.  .M.  K'jyei'  a  l'^lé  élu  à  l'uuanimilé  au 
premier  tour  de  scrutin.  On  sait  que  l'auteur 
de  Si;/iiril  est  Irrs  aimé  en  Belgique  et  qu'il 
y  com|)te  nombre  de  fervents  admirateurs. 
Bru.xelles  a  l'ail  entendre,  avant  Paris,  les 
deu.x  meilleurs  ouvrages  de  M.  Reyer. 

l'ne  auUv  nomination,  ipii  sera  égale- 
ment bien  accueillie,  est  celle  do  M.  ICugéne 
■Miint/,  (li)nt  nous  n'avons  pas  à  rappclei' les 
beaux  travaux  d'Iiisluiredc  l'arl.  et  notamment 
les  ouvrages  sur  la  Renaissance  en  Italie. 


Les  Décors  de  l'Opéra 


Lii  CoMiiiiis.-iiiiii  siiiiérieurc  des  'l'lii'':'ilros  sVsl 
iviuiie,  iiicicri'di  malin, an  Minisli'i'c  de  l'Iiistnic- 
lioii  |iiililii|ui',  siiuM  la  présideiii'c  du  miiiislre, 
M.  Spidbr.  pi)ur  éliidier  lu  qiii'Hlinn  de  l'Opi'ni. 

ihi  est  liimbr'  d'arciird,  ilè.s  li'  premier  inslaiil, 
Mir  lu  n/'cc-isilé  lie  l'eiiioiiler.  d:MiM  le  plus  bref 
di'liii  possible,  lui  l'erluiu  iicimbri'  d'<iiivnii»ej  im- 
purl;iiiN  :iii  ilmible  pniiil  de  vue  de  l;i  ri'eelle  el 
lie  la  videur  musiriile.  I.es  clii-eeleurs  de  l'Opérn. 
en  ell'el.  iir  ilispiiMiiiil  que  de  liiiil  à  le  iif  speelii- 
lie.i,  il  iiiiil  li'smelli'e  à  nièiiie  de  viirier  elileeiir- 
»er  leur  iiriilhe. 

MM.  Mi-rlnind  el  (iiillliiiiil.  iIiiiim  niie  lellredonl 
il  a  été  iliimié  lerliin-,  Hoiimelleiil  iiii  Ministre  une 
liste  qui  eoiiipi'eiid  les  mivrnKes stiiviiiits  :  l'.l/Vi- 


fiiiiii'.  A'ifli',  iJou  Jii'',i,  le    rruji/'"t>',   lioutcfj  t't 
.hiliittli',  le  Fri'ijxrhiilz,  le  CiiJ  el  F'ilrie. 

N'ous  n'avons  pas  d'objection  à  faire  à  cette 
liste,  sauf  pour  les  deux  derniers  ouvrages  men- 
tionnés ipii  nous  semblent  avoir  épuisé  leur  suc- 
cès, si  tant  est  qu'ils  aient  eu  du  succès.  Ne  vau- 
drait-il i)as  mieux  oITrir  une  compensation  à 
MM.  Masseuet  el  Paladilhe  en  leur  demandant 
deux  ouvrages  nouveaux  ? 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  reconslilulion  des  huit 
décors  demandés  représente,  à  l'estimation  des 
experts  ofliciels.  une  somme  de  t'Mii.iKKi  fr..  sur 
laquelle  l.iil.fXKt  seraient  fournis  par  le  contrat 
d'assurances.  Le  Gouvernement  doit-il  demander 
aux  Chambres  un  crédit  pour  les  ;r>il.<KiO  autres 
francs? 

On  introduit  à  ce  moment  M.  Gailhard,  qui 
fait  l'exposé  de  la  situation  telle  que  son  collègue 
et  lui  la  conçoivent.  ^L  (;:iilhard  insiste  surtout 
sur  la  question  des  matinées  dominicales,  que  le 
cahier  des  charges  l'oblitre  à  garder,  niais  pour 
lesquelles  il  serait  heureux,  vu  les  circonstances, 
d'être  délié  de  toute  espèce  d'engagement. 

n  II  expose,  écrit  le  Tc/njis;  que  les  matinées, 
loin  d'attirer  au  lliéàlre  les  petites  gens,  n'ont  eu 
pour  résultat  que  de  diminuer  la  clientèle  répar- 
tie sur  les  autres  jours  de  la  semaine.  La  bour- 
geoisie moyenne,  au  lieu  d'aller  à  l'Opéra  dans  la 
.semaine,  n'y  va  ipie  le  dimanche.  Il  s'ensuit  donc 
ipie  l'Opéra,  non  seulement  ne  fait  pas  .ses  frais  le 
ilimanchc,  étant  donné  la  réduction  du  tarif,  mais 
que  du  même  coup  ses  recettes  de  la  semaine 
s'amoindrissent. 

«  Eu  conséquence,  M.  Gailhard  propose  au  Mi- 
nistre, en  échange  do  ce-î  matinées,  trop  coA- 
leuses,  une  série  de  représentations  gratuites 
échelonnées  sur  tout  le  cours  de  l'année.  Par  ce 
moyen,  le  but  démocratique  poursuivi  par  l'insti- 
tution des  matinées  dominicales  siTail  atteint, 
sans  que  les  intérêts  delà  direction  fussent  lésés 
dans  des  proportions  aussi  considérables.  » 

Le  raisonnement  de  M.  tiaiUiard  n'a  convaincu 
personne  ;  nous  sommes  heuronx  d'avoir  i\  le  cons- 
tater. Nous  connaissons  tous  des  familles  do 
•>  petites  gens  »  qui  donnent  volontiers  :!"  francs 
pour  alb'r  le  iliiiiauche  à  l'Opéra,  mais  qui  no  sii- 
critieroiil  jamais  le  triple  pour  assister  aux  repn- 
sentatioiis  ordinaires,  l'.es  «  petites  gens-IA  »  ne 
vont  pas  aux  représentations  gratuites. 

Il  est  inutile  d'insister,  nous  avons  causi-  ga- 
giiéo  :  appelée  fi  so  prononcer  sur  cette  ipieslloii, 
la  Commission  émet  \f  vii-u,  conforiuémenl  aux 
l'oni'lusioiis  du  Miiiislre.  que  rinstilulioii  des  nia- 
tiiièes  doiiiiiiicales  re.ste  iiilacle,  mais  ipie  les  mil- 
tinéos  soient  suspendues,  pendant  tout  le  mois  do 
février,  vu  b'S  circonstances  actuelles. 

Reste  la  (pu'stion  du  local.  Pour  parer  ini  \Autt 
pressé,  il  est  ili'cidé  qiU'  la  siillo  des  plu  ilufi  ni  plies 
située  au  premier  èlnj/e  du  pnltiis  il»  rinduslrii'. 
sera  mise  immèdiiileiiieiit  à  la  disposition  do 
l'Opéra.  Les  ilirecteiirs  y  insliilleront  en  toute 
luUe  leurs  ateliers  de  ilécoratiou.  Les  artistes 
pourront  ainsi  se  melire  ;\  l'o-uvre,  d'ici  deux  nu 
trois  jours,  pour  ii'l'aire  les  décors  du  second  acte 
de  Tlmis,  incendiés  rue  Iticlier:  la  piviiiièro  iv- 
préseiitalinn  de  cette  pièce  ne  sera  pas,  de  cotte 
hiçoii,  indélhiiiiieiil  i-etnrdée. 

(,iiiiinl  aii\  mn^asins  do  décors  à  ivcinsliiiire. 
le  l'onsoil   est  il'iivis  ipio,  si  rnlii'iuili" 
riiins  de  In  rue   Ujciier  et  de  In  pIiic    I 


20 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


l'ail  dans  dus  CDiKlilionsasscz  ravoraliles  |i.iiir  ((ii<; 
le  prix  n'en  passe  pus  loutcnlii-raiix  consli-uclions 
iioiivc'Ui'S  (''lahlicH  soi!  à  Ncuilly,  soit  à  I-ovallois, 
soit  ailleurs.  Is  huiii  ildil  l'tre  ciiiplnyé  à  la  réfcc- 
lioii  des  déroi'S  ries  liuil  opri'asilnul  les  directeurs 
uni  présenté  la  lisli'. 

A.  i.r.  L. 


Le  Musée  d'Artillerie 


Nous  avons  annoncé  dernièreuienl  que  le  Mu- 
sée d'artillerie  des  Invalides  alliiil.  être  complète- 
ment  réorganisé,  par  suite  de  l'impossilùlité  on 
se  trouvait  l'Administration  d'iusialler  dans  les 
locaux  actuels  les  d(ins  nouveaux  (jui  lui  avaient 
été  adressés.  Celle  inlormation  n'est  ])as  tout  à 
lait  exacte. 

En  fait  de  présents,  le  Musée  d'artillerie  n'a 
reçu,  durant  ce  dernier  mois,  qu'un  beau  sabre 
provenant  de  l'IiéritaKe  du  peintre  David  et  quel- 
ques menus  objets  dahoméens.  Il  n'en  est  pas 
moins  vrai  que,  si  ces  acquisitions  ne  justifient 
pas  une  extension  de  vitrines,  force  serait,  en  cas 
d'augmentation  des  collections,  de  procéder  à  un 
agrandissement  iiuelconque.  Les  salles  actuelles 
sont,  en  effet,  presque  insuinsantes  pour  leur  con- 
tenu. 

On  a  parlé  d'all'ecler  au  Musée  de  nouvelles 
salles  dans  le  bâtiment  situé  à  l'orient  de  la  cour 
d'Honneur. 

Mais  on  a  reculé  juisqu'à  ce  jour  devant  la  réa- 
lisation de  ce  projet  qui  présenterait  le  double 
inconvénient  d'obliger  les  visiteurs  à  traverser  la 
cour  dans  toute  sa  largeur  pour  aller  d'un  bâti- 
ment à  l'autre,  et  de  compliquer  beaucoup  la 
surveillance  du  Musée.  En  effet,  outi-e  qu'il 
deviendrait  plus  diriicilc  d'éviter  les  vols,  les  dan- 
gers d'incendie  seraient  plus  considérables. 

La  question  est  à  l'étude,  et  elle  ne  parait  pas 
devoir  être  résolue  de  si  tôt. 

Congrès  de  l'Union  Centrale  des  Arts  Décoratifs 


Nous  avons  annoncé  dans  notre  dernier  numéro 
la  réunion  à  Paris,  pour  le  15  mai,  d'un  Congrès 
do  l'Union  Centrale  des  Arts  décoratifs. 

Toutes  les  questions  et  propositions,  accompa- 
gnées ou  non  de  mémoires  ou  de  notices,  à  pré- 
senter au  Congrès  devront  être  déposées  sous  pli 
cacheté  au  siège  de  l'Union  Centrale  des  Arts 
Décoratifs  (Palais  de  l'Industrie,  porte  VII,  à 
Paris),  à  l'adresse  de  M.  Georges  Berger,  député, 
président  de  la  Société,  avant  le  15  avril  189i. 
pour  être  transmises,  après  classement,  au  Im- 
reau  du  Congrès  (jui  décidera  s'il  y  a  lieu  de  les 
discuter. 

Les  personnes  qui  désireront  suivre  les  tra- 
vaux du  Congres  sans  en  être  membres,  et,  par 
conséquent,  sans  prendre  part  aux  discussion.?, 
devront  adresser  une  demande  au  Président  de 
l'Union  Centrale  des  Arts  décoratifs,  qui  en  réfé- 
rera au  bureau  du  Congrès. 

Des  visitas  des  membres  du  Congrès  dans  les 
Musées  publics,  les  Manufactures  nationales,  les 


(•(dlections  ,Trivées  et  les  ateliers  d'Ail  industriel 
seront  organisées  par  les  .soins  de  l'Union  cen- 
trale des  Arls  décoratifs,  pendant  la  durée  de  la 
.session . 

Les  questions  spécialement  recommandées  au 
(longréspar  le(_'.onseil  d'administration  de  l'Union 
Centrale  des  Arls  Décoratils  sont  les  suivantes  : 

PiiKMiiîiiK  SKoTiON.  —  {Dcceloppeinent  des  Arix 
Drcoral i f'.i  i;ii  France). 

1" —  Du  rôle  el  de  l'influence  de  riniilalioii  en 
matière  d'art  et  d'industrie: 

"i"  —  Introduction  dans  les  Expositions  des 
Leaux-Aris  des  départrinents  et  dans  les  Musées 
]iern<anents  do  province,  d'une  section  des  objets 
d'.Vrl  industriel. 

:>  —  De  l'influence  de  la  femme  sur  le  moure- 
nienl  artisli(]ue  de  notre  pays. 

4"—  Les  industries  d'Art  el  la  loi  militaire.— 
Ouels  sont  les  moyens  pratiques  à  recommander 
pour  que  les  dispenses  prévues  par  la  loi  militaire 
au  profit  des  ouvriers  d'.-\rt,  servent  véritable- 
ment au  déveliippenu'ut  de  nos  industries  artis- 
tiques •? 

I)i;i:xiK.\rE  SECTION.  —  {Dén'loppcment  des 
moi/i'iis  d'action  :  Union  centrale  des  Arls  dc- 
corati/'s;  Musées  et  liibUothèqttes). 

1°  —  De  l'utilité  d'un  Musée  central  des  Arts  dé- 
coratifs, de  son  développement  et  de  sonai'flliation 
aux  Musées  de  province. —  .Musées  ambulants. 

2°  —  Développement  du  Musée  des  Tissus  par  le 
dép(M.  à  la  Ijibliothéque  de  l'Union  centrale,  des 
échantillons  de  l'industrie  textile  contemporaine. 

3"  —  Enregistrement  des  modèles  dus  à  l'Art  du 
sculpteur  el  de  l'ornemaniste,  destinés  à  consti- 
tuer les  Archives  de  la  propriété  artistique  et  in- 
dustrielle. 

4"  —  Centralisation  des  photographies  des  œu- 
vres d'Art,  architecture,  sculpture,  décoration  et 
mobilier,  par  l'affiliation  des  amateurs  et  prati- 
ciens photographes  à  l'Union  centrale. 

Ti;ois[ÈME  SECTION. —  {Enseif/iwincHt  du  Des- 
siii  et  Histoire  de  l'Art). 

1°  —  Enseignement  primaire  du  dessin. 

■1"  —  Enseignement  du  dessin  géoméfrique  pour 
1rs  jeunes  filles. 

•'1"  —  Unification  des  méthodes  d'enseignement 
de  la  perspective. 

4» —  Introduction  d'un  cours  d'histoire  de  l'Art 
dans  les  lycées  et  collèges  de  garçons. 

Outre  les  sujets  ci-dessus  recommandés  au  Con- 
grès, l'Union  centrale  propose  l'élude  des  ques- 
tions suivantes,  qui  pourront  faire  l'objet  de  mé- 
moires h  remettre  avant  la  fin  de  l'année  189'i. 
Ces  mémoires  seront  examinés  ]iar  un  Jury  spé- 
cial, qui  décernera  deux  prix,  de  l.OOil  fr.  et-ôOn  fr. 
et  des  mentions  à  la  suite.  Le  mémoire  classé 
premier  sera  imprimé  et  édité  par  les  soins  de 
l'Union  centrale. 

1°  Quel  a  été  et  quel  doit  être  encore  le  rôle  ar- 
tistiejue  de  la  France?  Quel  résultat  économique 
a-t-elle  le  droit  d'espérer  de  son  infiuence  sur  le 
goùl  public  ?  —  Histoire  des  transformations  des 
styles  ;  leur  durée;  le  rôle  qu'a  joué  la  France 
dans  révolution  de  lu  forme  et  du  décor. —  Com- 
ment s'est  exercée  la  direction  du  goût  ;  des  in- 
fluences qui  ont  modifié  ce  courant;  du  caractère 
politique  et  social  de  l'Art  et  de  la  Mode.  —  Des 
moyens  de  cultiver  le  goût  el  de  développer  le 
sentiment  du  beau  dans  la  démocralie. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


21 


:J»  Ce  qu'on  esl  convenu  d'appeler  le  style,  et  qui 
est  la  forme  déeorative  d"une  épocpie,  subit  au- 
jourd'hui une  Iransfurniation  jdus  rapide  que  ja- 
mais. Pourquoi  ?  —  Ni>tre  siècle  a  eu  la  curiosité 
d'étudier  l'Histoire  rétrospective  de  l'Arf.  On  a 
acquis,  dans  la  Science  archéologique  et  crili(|ue, 
des  connaissances  i^;norées  des  sociétés  précé- 
dentes. Cela  a  suscité,  au  lieu  d'originalité,  une 
facilité  et  un  hesoin  d'imitation.  —  Le  goût  au 
xix"  siècle  est  devenu,  |)our  cette  cause,  plus  in- 
constant, plus  changeant  qu'aux  autres  éiioqnes. 
—  Du  danger  de  continuer  ci'tte  récapitiilatiim  fa- 
cile des  choses  du  pa'^.sè.  —  Les  facultés  créatri- 
ces de  notre  race  ont  été  amoindries  par  celte 
nouvelle  Science:  elh'  tier.t  lieu  d'invention  et 
engendre,  aux  dépens  des  artistes  véritahles,  une 
foule  d'imitateurs  et  de  copistes  qui  sont  un  dan- 
ger pour  le  génie  national  de  la  France.  —  i,)uels 
sont  les  uioveiis   de  réagir  contre  cette  tendance'? 


Couleurs  lumineuses 


M.  Jacksli,  de  Triesch  (Moravie),  publie  les 
renseignements  suivants  sur  les  couleurs  luiuinen- 
ses  : 

Il  y  a  actuellement  quatre  combinaisons  sulfu- 
rées qui,  exposées  pendant  (|uelque  temps  à  la 
lumière  du  jour,  deviennent  i)hos|)hon'scenles. 
Ce  sont  les  sulfures  de  calcium,  de  strontium,  de 
baryum  et  de  zinc.  Ce  dernier  composé  n'a  et.!- 
obtenu  lumineux  (|ue  récemment,  par  distillation 
dans  un  espace  sans  air  ;  préparé  à  \\  façon  ha- 
lùtuolle,  —  par  précipitation  de  sels  de  zinc  solu- 
bles  par  des  combinaisiins  sulfurées, —  il  ne  iimn- 
tre  aucune  trace  de  phosphorescence.  Le  sulfure 
lie  baryum  donne  une  lueur  jaune  orangé,  mais 
toujours  quelqries  minutes  .seulement  après  cha- 
que exposition  ;"i  la  lumière:  aussi  est-il  tout 
aussi  peu  utilisabh^  pralicpiemenl  (pie  le  sulfure 
de  strontium  et  le  sulfure  de  zinc,  qui  émettent 
une  lumière  verdàlre  disparaissant  au  bout  de 
deux  heures.  Pour  les  usages  pratiques,  le  sulfure 
de  calcium  que  l'on  trouve  ilans  le  connnerce  a 
dom-  seul  de  la  valeur.  A  l'étal  pur,  il  ne  donne 
qu'une  lueur  jaumUro;  mais  traité  d'une  façon 
convniable  à  la  chaleur  rouge  et  additii>nné  d'utu' 
|ietile  ((uantilé  d'un  sel  de  bismulli,  il  se  trans- 
forme en  un  cmps  ilimmuit  une  lueur  violelloqni 
conserve  sa  propriété  Inmiiieiuse  ilur.-uit  près  <|e 
ipiarante  heures  a|uvs  uii'i  espusition  i'i  la  lumière 
lie  (pielipU'S  secondes  seulemi'Ut. 

Pour  reporter  cette  combinaison  sur  le  papiei', 
on  opère  de  la  fai'on  suivante:  du  ilissont,  dans 
.'  litres  d'eau  chaude  .VHI  grammes  de  gélatine 
blanche  pure,  el  ou  ajoute  1  Uilogr.  .">  de  la  com- 
binaison el  ."lO  gr.  (h'  glycérine.  l.e  liquide  dnil 
èlre  n\ainleuu  chaud  peiulant  .sou  application,  il 
il  faul  avoir  soiu  de  bien  agiter  le  nu'dange.  DeuN 
l'onches  sulliseni  dans  Ions  les  cas.  l/addilion, 
souvent  recomnuiudi'e,  «le  hichlorure  de  potasse 
isl  nmuvaisp,  parci'  (pi'elle  Uiul  le  produit  en 
jaune  bruni\tre  el  absorbo  cniMplèlenieul  les 
raymis  jaunes  de    la    lumière  phospliorescenle. 

Si  la  couleur  hiinineuse  doit  èlre  eiuplovée  à 
l'air  libre,  on  remplace  l  partie  de  cette  couleur 
par  I  partie  1   ■;  de    laque,    el.    dès     que    l'endnil 


est  sec,  on  le  recouvre  encore  d'une  couche  de  la- 
que. 


Le  Buste  de  Molière  à  Pézenas 


Le  Comité  qui  s'est  constitué  à  Pézenas  pour 
ériger  un  buste  à  Molière,  a  choisi  la  date  du  li 
janvier,  anniversaire  de  la  naissance  du  grand 
poète,  pour  ouvrir  la  souscription  destinée  à  couvrir 
les  frais  de  l'érection  del'œuvredu  sculpteur  Injal- 
bert.  Le  maire  de  cette  ville,  président  du  Comité. 
M.  !..  Miwitagne,  adresse,  à  celte  occasion,  un 
chaleureux  appel  à  tous  ceux  qui  ont  au  co-ur  le 
culte  des  gloires  de  la  patrie  et  les  convie  à  parti- 
ciper à  ce  monument  comméuioratif. 

«  Nous  avons  voulu  que  ce  buste  ne  languit 
point  seul,  et  nous  l'avons  accompagné  d'une 
riante  ligure  féminine,  celle-ià  même  qui  perpé- 
tue it  fixe  dans  l'ieuvre  de  Molière  le  souvenir  de 
Pézenas. 

«  Lucelte,  bavarde  et  hardie  comme  une  cigale 
méridionale,  appétissante  et  jolie  comme  une 
grappe  bleue  sous  les  pampres  d'automne  :  Lu- 
cetle,  cette  incarnation  de  la  langue  d'oc  dans  le 
théi'itre  moliêresque.  lui  offrira  une  gerbe  de  fleurs 
agrestes:  iris  des  collines,  immortelles  dessables 
de  la  Peyne,  menthe  sauvage  des  bords  de  l'Hé- 
rault . 

«  Et  de  l'autre  côté  du  socle,  la  fantaisie  de 
l'éminent  statuaire  auquel  nous  avons  confié 
l'exécution  do  cette  ouvre.  M.  Antonin  Injalberl. 
a  assis  un  vieux  faune,  un  satyre  philosophe  et 
railleur,  qui.  de  son  stylet.  Semble  encore  noter 
les  ri'llexions  satiriques  du  maître  immortel,  du 
père  de  la  Comédie. 

»  Seuiement  le  tout  n'est  pas  d'avoir  des  droits 
à  ériger  d'une  main  pieuse  un  monument  à  un 
giaud  homme,  d'en  fixer  les  lignes  principales,  el 
gi-'iceau  talent  incontestable  d'un  de  nos  premiers 
sculpteurs  frani'ais.  èlre  assurés  de  la  perfection 
de  l'ieuvre  d'art;  il  reste  enccue  le  quart  d'iieiire 
de  Habelais,  ce  frère  ahié  de  Molière. 

"  Kt  c'est  pour  nous  tirer  avec  hoiuieur  de  ce 
pas  que  nous  tendons  notre  sébile  à  tons  ceux  qui 
avec  nous  —  et  ils  sont  légion  —  applaudissent, 
lisent  et  reli-sent  Molière.  » 

Celte  souscription  osl  placée  sous  le  haut  pa- 
tronage du  Ministre  de  l'Instruction  publique  et 
des  Ueaux-Arts  el  d'un  grand  nombre  de  som- 
mités liltèraires  el  politiques.  .M.  Mouval,  archi- 
viste de  laGomédie-l''rançajsc,a  été  désigné  piuir 
ri'cevoir  les  fonds  des  souscripteurs  parisiens. 


Académie  des  Inscriptions 


Mi.<siiiii  Diilrriiil  lie  1,'liins.  —  |^>  Millislrede 
l'inslruclion  publique  avise  l'.Xcadi'unie  qu'il  vient 
de  recevoir  une  lettre  de  M.  Dutrenil  île  Kliins. 
datée  de  Tchertclien,  haute  Asie  ('.'l  iiurtl),  ninion- 
ç.anl  son  départ  de  celle  villi». 

Cet  explorateur  joint  à  sa  commuiiiciilion  divers 
travauv  de  M.  (ireuanl  :  un  nipporl  sur  se»  n>- 
olierches  historiques  avec  une  élude  ethuogniplii- 
que  et  linguistique  sur  les  .lhr/ii/>',  deux  analyses 
de  teskérés.  nue  note  destinée  ft  servir  de  prx'fHce 


iîi 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


;i  uu  travail  r-leii'lii  sur  la    cuiuiiu'lo  iiiiisiiliiianc 
dans  le  Turkcslan  orionlal. 

I,a  sc-anco  s'ost  lerminén  par  la  lecture  faite 
par  M.  Menant  d'iino  notice  sur  trois  rois  de 
<;iia!dée. 


TRIBUNAUX 

La  Société  Arli  el  AmifUiir 

Nous  avons  déjà  entretenu  nos  lecteurs  de 
cette  afl'aire  dans  la  Cliruniqiie  du  2ô  novenilire 
dernier. 

Le  jujienicnl  a  été  prononcé  le  1.3  décembre  : 
nous  eu  donnons  les  principaux  considérants: 

«  Attendu  que  Norbert- Vuy  es  qualités  est  en 
tous  points  mal  fondé  en  ses  demandes  de  paie- 
ment de  cotisations  arriérées  el  en  (himmafresin- 
léréfs; 

En  ce  qui  louche  la  demande  de  livraison 
d'œuvros  d'art  promises; 

Attendu  que  1  enKajJeniciif  contracté  en  18S1  par 
llaquelte,  Gotiliardi-Kucdil,  de  Penne,  Weiss, 
Ijaiu,  époux  Cazin,  ('.lu'villart,  Delorl,  Gervex, 
K;emmercr,  Stevens,  Tout  mouche,  M'illems,  Le 
l'dant,  lîossel  Granger,  llareux,  Perrault,  AVurtz, 
Munkacsy,  Pasini,  Gii.l>aiiel  et  la  dame  Made- 
l.'ine  Lemaire.  de  faire,  avec  beaucoup  d'autres 
artistes,  don  d'une  de  leurs  œuvres  à  la  Société 
Aiii  et  Ajiiiciliœ.  ne  constitue  pas,  à  propre- 
ment parler  dans  l'espèce  nue  oljUgation  sociale: 
<]ue  c'est  dans  un  but  spécial  et  déterminé  et  en 
dehors  (les  obligations  imposées  aux  sociétaires 
par  les  statuts  que  les  défendeurs  susnommés  ont 
contracté  ledit  engagement: 

Attendu  qu'aux  termes  de  l'exposé  en  date  du 
l«'juin  1X81,  enregistré,  au  bas  duquel  un  grand 
nonilire  d'artistes  ont  signé  l'engagement  préciti-, 
le  but  à  atteindre  élan'  de  procurer  à  la  Société, 
en  dehors  des  cotisations  des  sociétaires,  les  res- 
sources nécessaires  à  la  constitution  d'une  somme 
<le  200.000  francs  destinée  à  garantir  les  lots 
d'une  loterie  qu'elle  avait  demandé  au  gouverne- 
liienl  l'autorisation  d'éujeltre; 

Attendu  qu'aux  termes  de  l'article  3  des  statuts 
toutes  les  ressources  de  la  Société  y  compris  le 
produit  de  la  loterie  projetée,  étaient  elles-mêmes 
destinées,  avant  tout,  à  la  fondation  d'une  mai- 
son de  retraite  et  de  santé  en  faveur  des  sociétai- 
res ; 

Qu'aux  termes  de  l'arlicle  8  des  statuts,  les 
fonds  encaissés,  déduction  faite  des  frais  d'admi- 
nistration, devaient  être  placés  en  rente,  par  les 
soins  du  Directeurde  la  Société,  jusqu'au  moment 
où  le  conseil  directeur  trouverait  le  capital  sulli- 
sant  pour  élre  employé  à  la  réalisation  de  la  mai- 
son de  retraite  et  de  santé  projetée  ; 

Attendu  qu'aucune  de  ces  conditions  n'a  été 
remplie  parla  Société;  que  les  sommes  s'élevant 
à  8.3.400  fr.,  produites  par  la  vente  d'objets  d'art 
des  30  et  31  mai  1882,  n'ont  pas  reçu  l'alVectalion 
stipulée  et  n'ont  pas  non  plus  été  placées  en  ren- 
ies :  que  ces  sommes,  de  même  cpie  toutes  celles 
iwovenant  du  paiement  des  cotisations,  soit  en- 
semble plus  de  I.jO.OOO  fr.,  ont  été,  au  fur  et  à 
mesure  des  encaissements,  dissipées  en  frais  gé- 
néraux excessifs  et  abusifs,  et  en  dépenses  abso- 
lument stériles,  telles  que,    noiaramont,    la    loca- 


tiiMi,  [lendant  six  années,  au  loyer  annuel  de 
/.(KKJ  l'i'.,  di  deux  hi)tels,  .sis  rue  Laroutaiiie,  TiO 
et  .33  : 

Attendu  (jaau  cours  de  ces  .six  années  ii  n'a  élé 
admis  dans  ces  deux  hôtels,  et  ce  pendant  quel- 
(pies  semaines  seulement,  qu'un  unique  pension- 
naire, lequel,  d'ailleurs  ne  faisait  pas  partie  de  la 
Société  ; 

.\ttendu  i|iie,  la  Société  ayant  ainsi  violé  ses 
engagements,  c'est  à  bon  droit  que  les  artistes  ci- 
dessus  désignés  invoquent,  aux  termes  de  l'art, 
lls'i  du  Code  civil,  la  condition  résolutoire  tou- 
j(jurs  sous-entendue  dans  les  contrats  synallap- 
mati<pies,  el  se  refusent  à  livrer  à  Vuy,  es  quali- 
tés les  o'uvres  d'art  dont  s'agit; 

Lu  ce  qui  concerne  Madrazzo  etMossler: 

Allendn  ([u'il  résulte  des  documents  de  la  cause 
qu'ils  ont  satisfait  aux  engagements  qu'ils  avaient 
contractés  ; 

En  la  forme  : 

Déclare  Gervex,  la  dauK-  Léonide  l.eldanc.  lla- 
quelte, Pasini  et  autres  nuil  fondés  en  leur  lin  de 
non  recevoir,  les  en  déboute  ; 

Au  fond  : 

Déclare  Vuy  es  qualités  mal  fondé  en  toutes  se:-; 
demandes,  lins  et,  conclusions.  Feu  déboute,  et  le 
condamne  aux  dépens.  )■ 


BIBLIOGRAPHIE 


i)-v/,'«(')'ej>cvMc'e.  par  M.vx  Nobuai'.  traduit  de 
I  allemand  par  Aug.  DiETPac.it.  —  (Tome  pre- 
mier :  Fin  de  siècle,  le  Mysticisme,  Les  Pré- 
raiiluiélites),  etc.  1  volume  in-8"  de  la  Bibllo- 
thi-que  de  philosophie conteyiiporai>ie,liv.  50. 
—    Félix  Alcan,  éditeur. 

^1.  Max  Nordau  prévoit  un  danger  dans  l'étal 
d'i'iuie  baptisé  du  nom  à  la  mode,  fia  de  siècle, 
lequel,  selon  lui,  devrait  plutôt  porter  celui  de  fin 
de  race,  el  qui  c;iractérise  la  société  des  gran<les 
villes. 

Les  principales  causes  de  ce  mal  sont  :  l'a'bus 
lies  matières  stupéhantes  et  excitantes,  la  déser- 
tion des  campagnes,  la  fatigue  cérébrale  imposée 
aux  sociétés  civilisi'cs,  depuis  nn  demi-siêcle,  par 
les  découvertes  modernes,  les  terribles  guerres  de 
ce  siècle  et  surtnul  celle  de  1870-1871. 

C'est  sur  ce  terrain  qu'a  poussé  l'art  nouveau, 
cl  c'est  à  la  lumière  de  ces  faits  que  l'auteur 
l'étudié,  dans  la  seconde  partie  de  ce  premier 
volume,  distribuée  sons  les  titres  suivants:  Psy- 
cliologie  du  mysticisme,  le  Préraphaélisme,  le 
Symitolisme,  le  Tolsloïsmc,  le  culte  de  Kicliard 
■SVagner.  la  parodie  du  Mysticisme. 

L'auteur  prétend  reconnaître,  dans  chacun  des 
artistes  qu'il  étudie,  tous  les  stigmates  intellec- 
tuels et  moraux  <|ue  les  savants  aliénistes  ont 
constatés  chez  les  dégénérés  atteints  d'idiotie  ou 
d'inibécillilé  :  surexcitation  nerveuse,  émoti- 
vilé  maladive,  tyrannie  des  associations  d'idées, 
atrophie  de  la  volonté,  etc. 

Nous  signalerons  fout  particulièrement  ses  at- 
tacpies  contre  les  préraphaélites.  L'esthéticien 
liuskin,  les  peinires  Dante-Gabriel  Rosselti,  Hol- 
man  Muni,  Mitlais.  F. -G.  Stephens,  .James  Col- 
linson  ;  le  sculpteur  Thomas  Woolncr,  qui  for- 
nu;renl  le  premier  groupe  et,  plus  \i\<'~  de  nous. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


23 


JJiinic;  .lunes  c-l  MaduX  BnAVii.  doiii  lc>  l.nJain-i-.s 
rappi-llonl  cellos  des  iiréiapliiiéliles,  y  sont  tous 
comparés  plus  ou  moins  iriiiuilieiisenient  à  îles 
dégénérés  iiUeinls  d'idiolii^  et  d'hiiliécilUlé.  et  à 
gnind  i'(,nfoi't  de  citations  d'annales  médicales. 

On  s'étonnera  moins  de  ces  jugemepis  si  l'on 
sait  que  M.  Nordaii  est  médecin.  Or,  les  méde- 
cins voient  des  malades  partout:  l'ancienne  école 
de  Bicêtre  avait  classé  Socrate  et  Napoléon  parmi 
les  aliénés. 

8i  les  théories  de  M.  Nordau  sont  discutables, 
si  ses  jugements  peuvent  être  taxés  de  sévérité 
e.vcossive,  nui  ne  contestera  cependant  que  son 
livre  est  d'une  lecture  attachante  et  porte  assez 
l'empreinte  d'une  vraie  conviction. 

l'iK'  ,iiiniuf/iclure  nnLiiinale  eu  1,SSS:  plaquette 
<lo  ôO  pages,  .J.  Micheict,  i^dileur,  :iu,  ipiai  des 
(irands-.\ngustins.  —  Nous  signalons  à  l'atten- 
tion des  pouvoirs  puhlics  et  plus  spécialement  de 
M.  le  député  rapporteur  du  budget  des  Beaux- 
Arts  cet  intéressant  opuscule.  M.  K.S.  .\usclior, 
ingénieur  des  arts  it  manufactures  et  anciin  attaché 
comme  chef  de  la  fabrication  à  la  manufacture  de 
Sèvres,  examine  de  prés,  en  quolipies  pages  nour- 
ries de  documents  puisés  à  bonne  source,  le  fonc- 
tionni'ment  d''  cet  établissement,  son  rôle  et  son 
utilité  au  point  de  vue  île  la  céramique.  M.  Au.s- 
cher  est  un  désillusionné,  et,  à  ce  litre  il  se  mon- 
tre un  peu  sévère.  Mais  on  trouvera  dans  son 
élude  beaucoup  de  vérités  que  l'on  hésite  à  dire 
d'ordin;iire  et  que,  pourtaiU,  il  est  bon  de  faire 
coimaiire  :  l'on  ne  peut  demeurer  élernellement 
liyimotisé  devant  des  traditions  suiniiiiéfv,  si  hu- 
norablos  qu'elles  soient. 

CONCEUT.S  DU  DIM.XNCIIE  -.il  .I.VN\  li;i; 

Conservatoire:  Symphonie  avec  cliieur  (liee- 
llicivru);  S.ili.  M™"  l.i'roux-Hibeyre  et  Boiilin-l'ui- 
sais,  MM.  Wariubrodt  et  Auguez:  Amiante  cl 
silicTzni  Bizil)  ;  Ouverture  de  Firlflio  (Beethoven). 

Concert  Colonne.  —  Première  Symphonie  en 
,///  ImiiiuI  iop.:;Hi  (Iv.  Schumann):  les  lli'nlitiKlcx 
(n"  'i)  (César  Franck),  parM.Engel;  Ijonccrlo 
pour  piano,  oj!.  lu  (Kd.  (Jrieg),  par  M.  Raoul  Pu- 
guo;  l'iirsifiit  (\i.  Wagner),  fragments  divers  ; 
Tminh'tii.ier  (lî.  Wagner),  Marche  ol  cliienr. 

Concert  Lamoureux.  --  Si/iiijiliuiiii'  imslo- 
riilr  (Kectlioven);  Sic<//riri/-rfh/ll  {l{.  Wagner); 
DiiijfrClirfi,  SrhrfiO  Ol  Fiiiiilc  (Schumami);  In- 
'riidurfioii  de  la  I-'iiile  i',i  Kf/i/plr  (l'IOnfanco  du 
tjhrisi)  (Merlioz);  J'n'liiilct/ii  :i'  urte  de  'J'ri.iln.i 
i-l  l.iriill  (U.  Wagner);  lliiimitilin  SniCi'ffii'iiih 
d'-'  I ■.■■■au)  il''..  I.:il.ii. 


GAZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

Ln  tnblti  iil|>lml)('lii|iie  ni  (in(ilylii|ue  do 
In  C,(i:.flli'  (les  Jleuti.v-Arls  (IJ"  si'rio  — 
IS(')!»-lSN(ici)iii|ii'is),csl  en  vcnlo  nii  IJiirenu 
ik!  la  (iA/inri';. 

l'rix  :  l  R  rriiiics   l'i-somplniro  liruclii!. 

Cclto  labli!  Il  iHi'  liri'o  l'i  prli'.  noiiiliri'. 

Lo  quatrième  voliimo  des  Tables  1 1881 
1892)  paraîtra  procliainoniout. 


OBJETS  D'ART 


KIMQIES   ET  STYLES 


Locis  XTV.  i.oiTi';  XV  F.T  Lons  \vi 

TABLEAUX  ANCIENS 

Porti-U'ls.     l'fi,,llirrs     i/,(Mir>ilii:r.<.     Drssiiis- 
(iiilinchi'S,  Pastels 

Appartenant  à  M.  Emile  BARRE 


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Orgnni.sées  avec  le  concours 
de  l'Agence  des  Voyages  économiques 


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ini|U'enant   les  frais  de  IninsporI,   le  logement 
el  !■!  nourriture,  les  guides  et  interpi-èl-'i 

PRIX  : 

l'"t.:iiisse  :  2.IC1O,   '->.V->0,  a.MH)  .'l.lOrt,  el  V-.'.>l  tr. 
2'  tUasse  :    l.ïWO,  'i.'i'M.  !t.;!llO  3.'.tl0.  el  a.lt.Vl  fr. 

1,0  noniliro  dos  phicos  est  limité. 

Les  souscriptions  seront  ivçues  du  lô  jiin\  ier 
au  tt  février  IHtM  inclusiveniont  aux  liureaux  «le 
r.Vgence  îles  Voyage»  économiques.  17.  rue  du 
l'Mubiuirg-.Monlmarlre,  el  10,  rue  Auhcr,  :'i  l'aria. 

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s'i'/!'rctiirr  ilisiili'iiii  S  niui  ISUt. 


PRIMRS  DE  I.A   GAZETTE  DES  BEAUX- ARTS 


J 


ALBUM     RELIÉ 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier  1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5  francs;   franco  en  province,    20   francs. 


II  Ll  ÏIE  M 


} 


11 


^IJ 


ili 


MM.  GIIAl!r.ES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    AfANTZ,    CHAP.LES    GAKNIEH,     MÉZIÉRES,     AN.Vl'OLE    DE    MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-g"  grand  aigle,  illustré  de  loogra- 
vures  dans  le  te.\te  et  de  11  gravures  hors  te.xte.  11  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

I»  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2°  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n"  1  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 


RAPHAËL  ET  LA  FARNE 

Par  Ch    BIGOT 
Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

t,N   VOLUME  IN-i"  TIBÉ  St:B  TORT  \lil.TN  DES  PAPETEmES  DU  MAKAIS 

11  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  75  exemplaires  numérotés  sur  papier  \\  hatmann,  avec  gia- 
vures  avant  la  lettre,  au  prix  de  75  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  eu  à  l'Etranger,  Union  postale. 

..\joutcr  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tète. 


ALBUM  DE  U  GAZETTE  DES  BEâUX-ARTS 


Pri.x  lOi)  Irancs. 


Pour  les  Atoiinés  :  50  Iranes 


dX^iriUMl!  SLRIK. 

Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Gabelle  des  Beaux-Arts 
les  .\LBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


[es  DesÉis  (le  Maîtres  aiideiis  exposés  à  l'École  des  Heaiix-Arls  eu  M 

P.A.1Î  LE  .M.ARQUIS  Pn.   DE  ChENNEVIÉRES 
Dirccleur  honoraire   des  Bcaux-.\Hs,   Meinljrtî   de  rinstitiit 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  l'r. —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  '.franco  en  province.  1  5  francs 


DES BEAIA -ARTS,  H,  me  Finai'l, 


N«  i.  —  1894 


BUREAUX   :    Oj    RUE  FAVART 


27  Janvier. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLéxMENT   A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     Ll     SAMEDI     MATIN 


Les  iibonnù  à  une  année  entUre  de  U  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  do  la  Curiosité. 


Un    au. 


PARIS     ET    DEPARTEAiENTS  : 
12  fr.         I         Six   mois.     . 


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MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection  du  Comte  de  LigneroUes 

Estaiiipe.i  (tncieiinns  et  portraits 
Veille  faite  à  l'IIotel  Droiiot,  salle  lu,  les  16  et 
17  janvier.  >I'M.  iJri.KSTRE,  coiiimissaire-priseur, 
MM.  l'oRO''K'r  et  Jules  Bouillon,  experts. 

3.  Anonymes.  Portrait  et  descriptions  du  mas- 
sacre proditoircmont  commis  au  cabini't  et  par 
l'autorité  du  Uoy,  pendant  les  Estais  à  Bloi.-^,  en 
la  personne  de  Henry  de  Lorraine,  Mrii;nanimc 
Duc  de  Cluyse  et  Cruaiilé  plus  que  barbare,  inlidé- 
lement  perpétrée  par  Henry  do  Valois  contre  le 
Cardinal  do  Guyse.  Deux  pièces  gravées  sur  bois, 
avec  légende  au-dessous,  im]]riinées  sur  même 
feuille  :  liJll.  — 'H'>.  Anxclin  (J.-L.).  Pompadour 
(la  marquise  de),  en  jardinière,  d'après  C.  Van- 
loo  :  4<X).  —  "iM.  llin-lKinj  (J.  de).  Le  Satyre  jouant 
du  violon  :  O'.ll).  —  M),  llinli  (Jacques).  La  l''(ir- 
tune:  KX).  —  '\'i.  Ilriot  (.1.)  Ileiu-i  IV  morl,  sur  un 
lit  de  iiarade,  llllO,  d'après  Oncsnel.  Epreuve  en- 
lourée  d'une  bordure  modèles  de  dentelles  et  gui- 
pure. Rare  :  700. 

nufi-r  (.Mberl).  76.  La  Vierge  assise,  embras- 
sant l'Enfant  Jésus  ;  ■iti'i.  —  78.  La  Vierge  assi.se 
.111  pied  d'une  muraille  :  •Jil.  —  7'.l.  La  Vierge  à 
la  poire  :  PU .  —  HO.  La  Vierge  au  singe  :  :W0.—  Hl. 
La  P'amiUe  du  .salyre  :  -.'OO.  —  «;!.  L'Ôisivolé  :  ri55. 

—  Wi.  Le  pelit  Clieval  :  "Ml.  —  Ehtnikc  (H).  '.>1. 
Elisabelh,  reine  d'Angleterre,  reprèseiitèo  jus- 
qu'aux genoux,  iMi  grand  coslumo  de  cour,  avec 
six  vers  anglais  au  bas  ;  '.Jid.  —  !i:i.  Darnley 
(prince  Henry,  lord),  et  Stuart  (Marie),  représen- 
tés en  pied,  in-t'ol.:  •."i(i.  —  '.>V  Charles,  prince  of 
tireat  lîritlayn  and  Ireliind.  In-fol.  éi|nistrr  : -."lO. 

—  0.").  Eréiléric  V,  comte  palatin  Un  Hliin,  et  Eli- 
sabelh, lille  de  Jacques  I",  sa  feinnie,  nquésenlè» 
en  pied  sur  une  même  planche  :  ■MU.  —  (Intichei- : 
•,>U0.  —  lllifi/n  {.].  lie).  l."i:i.  Henri  IV  jeune  :   lOO. 

\'ri.  JaiiiiiiH  (V.).  Portrait  do  Marie-.Vnloiiietli' 
d'Autriche,  reine  de  Eruncu  el  de  Navnrrf,  1777. 
ICpreiivo  avec  marge,  cadre  orueineiilé  el  rehaussé 
d'ur:  l.o'>-,   _  PU,    I,,.  r.l.iv    là    Paris,  chez».  Ei- 


gure  représentant  le  supplice  de  Ravaillac.  Pièce 
gravée  dans  le  goût  de  Ziarnko,  mais  ne  portant 
pas  son  nom,  avec  légende  exidicalive  :  l.jO.  —  1!>3. 
La  même  estampe  :  100.  —  -'iti.  Leti  (Th.  de). 
Estrées  (Gabrielle  d'),  marquise  de  Monceaux  et 
duchesse  de  Beauforl  :  "270;  -yiO.  Henri  IV,  roi  de 
France,  d'après  E.  Ouesnel  :  170.  —  '^i'\.  Poins- 
sart  (J.).  Pourlrait  d'une  tapisserie  faite  il  y  a  deux 
cens  ans,  où  est  représenté  le  roy  Charles  VII 
allant  faire  son  entrée  en  la  ville  de  Rheims,  pour 
y  être  sacré  ù  lu  conduite  de  la  Pucelle  d'Orléans, 
iWO:  150. 
La  vente  a  produit  :  l.">.12ô  fr. 


Bibliothèque  de  feu  M.  Lortic 

La  vente  de  la  bibliothèque  de  feu  M.  Lortic, 
faite  les  19  el  20  janvier,  par  M'  Dklestue  et 

MM.  P.ML,     HUAUD,     Gl  II.I.EM1N.     J.    BoUILLOS    Cl 

Iv  LoRTii.,  experts,  a  produit  80.706  francs. 

Voici  les  principaux  prix: 

I.  La  Saincle  Bible,  selon  la  traduction  do 
.Saincl-IIioriomc. ..  En  Anvers,  pour  Antoine  de 
la  Haye.  Edition  rare  do  la  première  Iraduclion 
française  de  la  Bible  entière:  donnée  parJ.  Le  Eève 
d'Estaples  et  censurée  par  le  Parlement  :  ;).0f)0. 
—  8.  llone  in  lande  beatiss.  Virginis  Maria' 
(Iû:)1),  Ir.  dor.  (Bel.  du  xvi*  siècle,  fatiguée).  Edi- 
tion 1res  rare  des  Grandes  Heures  de  Geofroy 
Tory  ;  ornée  de  13  planches  gravées  sur  bois, 
lieliuro  de  l'époque,  dont  les  plal.s,  richement 
ornés,  portent  la  nuirque  du  l'ol  i'ussr  :  'JSO.  — 
"J.  Hora'  In  landrm  bealissim»'  vii-ginis  Mariie, 
Keginaldi  CahhTii  et  C.landii  ejns  lilii  (1519.) 
(Lortic).  rarissime  éditii>n  :  215.  —  '..'0.  La  Prali- 
(pie  de  l'aiguille  industrielle.  A  Paris,  par  Jean 
Le  Clerc  liai-"".  (David;  Marius-Michel,  doreur)  : 
jViO.  —  iW.  I.i's  Aris  somptuaires.  Paris,  1857-ôN 
(Lortic).  exemplaire  aux  urines  et  nu  chilTa»  du 
comte  de  Villafranca:  115.  —37.  Icônes  Hisloria- 
riini  Veleris  'reslamehli.  Lugduni.  apiiil  Jolian- 
nem  Erellonium  ,l.>i7>.  l'iguros  d'Ilans  llolbein  : 
oii<).  _  ,-rtJ.  Livre  d'urchiloclure.  A  Paris,  chejt 
Melohior    l'avernicr  (1031):  '^7(1.  —  Ô7.  Architoc- 


20 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


tui'ii  von  AusntheiluiiK  Syiiiiiiclria  uml  Propor- 
tion. Nurnlierp;,  lliil)rcclil  uinl  Bultliasar  (iiynior 
(lô'JH)  :  220.  —  58.  Nouveaux  Pourlraitz  cl  Figu- 
res de  ternios,  iniprimû  à  Lugros  par  Jeha  des 
Prey.  s.  d.  ('tV.Hi)  :  210.  —  (i:l  Le  Uomraant  de  la 
Bose(par  (liiillauine  de Lorrisct  Jean  de  Meun;?). 
S.  1.  n.  d.  Lyon,  (inillaunic  Leroy  (vers  148."i). 
La  plus  ancienne  édition  connue  de  ce  poérne. 
orné  de  curi-'uses  (igures  sur  bois.  Aux  armes  de 
la  duchesse  de  Ponipadour:  2K."j.  —  7(1.  Les  Faiz 
(dictes  et  ballades),  maislre  Alain  Cliarelier.  A 
Paris,  par  Pierre  Le  Caron  (vers  1489).  Edition 
regardée  comme  la  première  de  ce  recueil  :  1.51.  — 
8G.  Contes  et  nouvelles  en  vers,  par  M.  de  la 
Fontaine.  A  Anisli'rdain  (Paris)  (1702),  porlr.  Ilg. 
vign.  et  culs  de-lampe  par  Eisen  et  Chollard. 
Edition  dite  des  Fermiers  générau.^  ;  5.35. 

100.  Sensuitle  Preux,  chevalier  art' de  Brelai- 
gne.  A  Paris,  par  la  veusve  fou  .lehan  Trepperil 
(vers  1.Ô18)  :  280.  —  110.  Les  Quatre  fils  Aymon. 
A  Paris,  pour  Jehan  Bonfons,  libraire:  440. — 
121.  La  Peau  de  cliagrin,  par  M.  de  Balzac.  Paris, 
Gosselin,  Canel  (18;ll),  Exemplaire  formé  des 
épreuves  de  l'éilition  originale.  Corrections  et 
annotations  écrites  de  la  main  de  Balzac  ;  269.  — 
125.  Notre-Dame  de  Paris,  par  Victor  Hugo,  Pa- 
ris, Charles  Gosselin  (1831).  Edition  originale,  fort 
rare.  Exemplaire  formé  des  épreuves  de  ce  vo- 
lume, avao  variantes,  corrections  et  bons  à  tirer 
aulograplies  de  Victor  Hugo  :  2.0!WI.  —  143.  Œu- 
vres de  Voltaire.  Paris,  Lefèvre  (1829-1844).  Ma- 
gnifique et  précieux  exemplaire  sur  grand  papier 
Jésus  vélin,  auquel  ou  a  ajouté  des  dessins  origi- 
naux :  9.350.  —  1.53.  Le  premier  et  le  second  vo- 
lume de  la  Thoison  d'Or  :  450.  —  1.58.  Le  Rozier 
Historial  de  la  France.  Paris  (1522).  Première 
édition  de  cet  ouvrage  attribué  à  Estienne  Por- 
chier  ou  à  Pierre  Ghenisot.  Nombreuses  figures 
sur  bois  :  211.  —105.  C'est  l'ordre  qui  a  été  gardé 
à  Tours.  Livre  qui  parut  probablement  l'année 
même  dans  laquelle  furent  tenus  les  Etats  de 
Tours,  en  présence  du  roi  Charles  VIII  ;  315.  — 
160.  C'est  l'ordre  qui  a  esté  tenu  à  la  nouvelle  et 
joyeuse  entrée.  Le  plus  beau  livre  d'entrée  des  rois 
de  France  qui  ail  été  puldié,  couvert  d'une  riche  re- 
liure :  470.  —  107.  Bref  et  sommaire  recueil.  Pa- 
ris, imprimerie  de  Denis  du  Pré,  pour  Olivier 
Codoré  (1572).  Première  édition,  très  rare,  ornée 
de  remarquables  figures  dues  à  Olivier  Codoré  : 
600.  —  188.  Hy.stoire  agrégative  des  annales  et 
cronicques  d'Anjou.  A  Paris,  par  Anthoyne  Cou- 
teau, imprimeur  (1529)  ;  215.  —  189.  Le  premier 
(second  et  tiers)  volume  des  illustrations  de  la 
GauUe  Belgique.  A  Paris,  François  Regnaull 
(1.531-1.532)  :  500. 

Estampes.  —  209.  Bdiidonin  (d'après  P. -A.). 
Le  Souper,  par  Bonnet,  en  couleur  (24)  :  105.  — 
9U.  Bore!  (d'après  A.^.  Le  Bourgeois  maltraité. 
Le  Pay.^an  mécontent .  Deux  pièces  faisant 
pendants,  gra\ées  en  couleur,  par  Morret  :  145. 
213.  Dfl>i(coin-t  (P.-L  ).  Ils  sont  heureux.  Famille 
réunie  dans  un  jardin  ;  le  grand-père  tient  le 
petit  enfant  à  cheval  sur  sa  jambe  :  200.  —  219. 
Huef  (d'après  J.-B.).  L'Amant  pressant.  La  Dé- 
claration. Deux  pièces  faisant  pendants,  gravées 
en  couleur  par  Legrand  :  132.  —  224.  Jimiaet 
(F).,  Nina,  d'après  Hoin.  (Portrait  de  M""»  Duga- 
zon,  dans  le  rôle  de  Nina,  ou  la  Folle  par  Amour), 
en  couleur  :  695  ;  225.  La  Noce  de  village, 
d'après  P. -A.  "VVille,  en  couleur,  et  226.  Le  Repas 


des  moissonneurs,  d'après 'VVille  fiU  :  2'il.  —  2:J7* 
La  Noce  de  vill.ige.  Le  Repas  des  moissonneurs. 
Deux  pièces  faisant  pendants,  gravées  en  couleur, 
d'après  Wille  fils  :  1.56.  — 229.  /.'/ccet/ice (d'après 
N.).  L'indiscrétion,  par  Janinet  (80),  en  couleur  : 
lOO.  —  2'iO.  L'Innocence  en  danger,  par  Caquet 
(E.-B.,  31):  100.  —  2;B.  i3e  Longueuil  (d'après 
J.-D.).  Le  retour  ù  la  ver'u,  en  couleur  :  216. -- 
237.  Tnunaij  (d'après).  Foire  de  village.  Noce  de 
village.  La  Ri.xe.  Le  Tambourin.  Suite  do  quatre 
pièces  faisant  pendaiils,  gravées  par  Descourtis, 
en  couleur  :  .'iOO. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Parmi  les  dons  récemment  adrflssiîs  au 
Musée  du  Luxembourg,  nous  .signalerons 
ciMiii  que  vient  (h'  l'airi-  M.  Aiiiédéi'  Bosnus, 
d'un  beau  dessin  ndiaussé  d'aquarelle.  Lion 
dévorant  sa  proie,  par  un  artiste  de  valeur 
très  peu  connu  et,  d'ailleurs,  mort  depuis  quel- 
ques années,  Edme  de  Saint-Marcel.  Ce  raaitre 
était  représenté  au  Luxembourg  par  deux 
eaux-forles,  données  par  M.  Bracquemond. 


On  a  distribué,  jeudi  dernier,  aux  membres 
du  Sénat  un  rapport  fait  au  nom  de  la  Com- 
mission des  finances,  par  M.  Trarieux,  au 
sujet  de  la  reconstruction  de  la  Cour  des 
comptes.  Ce  rapport  conclut  ainsi  :  1»  Repous- 
ser le  projet  de  loi  qui  est  soumis  au  Sénat  et 
se  iirononcer  ainsi  contre  l'in.stallation  de  la 
Cour  des  comptes  au  pavillon  de  Marsan  ; 
2°  Inviter  le  gouvernement  à  mettre  à  l'étude 
la  reconstruction  du  palais  du  quai  d'Orsay, 
pour  l'alTecter  au  service  de  la  Cour  des 
comptes.  L'inviter  également  à  négocier  avec 
l'Union  centrale  des  Arts  décoratifs  une  con- 
vention nouvelle  ayant  pour  objet  de  mettre  à 
sa  disposition  le  pavillon  de  Marsan. 


Le  Salon  du  Champ-de-Mars  ouvrira,  cette 
année,  le  25  avril. 


Le  Cercle  de  l'Union  artistique,  rue  Boissy- 
d'Anglas.  ouvrira  son  Exposition  annuelle  du 
5  février  au  G  mars  prochain. 

L'Exposition    des    Aquarellistes    français 

sera  ouverte,   rue   de    Sèze,    auj  jurd'tiui,   '28 
janvier. 

On  annonce  qu'une  Exposition  d'objets  rap- 
pelant Marie- Antoinette  et  son  temps  sera 
organisée  à  Paris  en  mars  prochain,  au  profit 
d'une  œuvre  de  charité. 


Samedi  20  janvier  a  eu  lieu,  à  Pau.  l'inaugu- 
ration de  la  trentième  Exposition  de  la  Société 
des  Amis  des  Arts  de  cette  ville. 


La    Société  des  Amis  des   Arts  de  Nimes 
inaugurera,   par   sa  septième  Exposition,  le 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


1"  mai  189/i,  la  Galerie  des  Arts  généreuse- 
ment oirerle  à  sa  ville  natale  par  son  vice- 
président,  M.  Jules  Salles. 


Los  deux  Comités  do  la  Société  des  Artistes 
français  et  de  la  Société  nationale  des' Beaux- 
Arts  se  sont  réunis  lundi  au  Palais  do  l'In- 
dustrie pours"eni('ncIre  au  sujet  do  l'Exposilion 
internationale  des  Beaux-Arts  (jui  aura  lieu  à 
Vienne  au  [irintcmps.  Les  deux  groupes  d'ar- 
tistes, après  une  discussion  dos  [ilus  cor- 
diales, se  sont  arrêtés  à  une  solution  i^ui  sau- 
vegarde les  intérêts  des  doux  Sociétés,  malgré 
la  diflicullé  rc-siillant  de  l'exigu'ité  dos  locaux 
alTcctés  aux  œuvres  exposées. 

La  I)irocti(jn  de  l'Académie  des  Beau.x-Arts 
de  Rotterdam  annonce  que  l'Exposition 
triennale  de  'l'atileaux  et  objets  d'art  d'ar- 
tistes vivants,  tant  néerlandais  qu'étrangers, 
aura  lieu  il  liolterdam  en  1894,  du  13  mai  jus- 
qu'au 2'i  jum. 

La  direi'tion  do  l'Exposition  des  Beaux-Arts 
d'Anvers,  en  IWli,  a  concédé  à  la  Ligue  des 
Altistes  litiges  deux  salles  spéciales  pour  y 
réunir  les  œuvres  des  artistes  bruxellois  pro- 
testataires. MJL  .Tel"  Lambeaux,  sculpteur, 
Léon  l''rédéric  et  Orner  Dierikx,  peintres,  ont 
été  nommes  membres  du  jury  chargé  de  la 
réception  et  du  placement  de  ces  œuvres. 


Académie  des  Beaux-Arts 


M.  (;iiill(Hiiiio,  directeur  de  l'Académie  de 
France  li  Knme,  tiMégrapliie  la  triste  nouvelle 
de  la  mort  de  M.  Mitrecey,  grand  prix  de  pein- 
ture de  is;i:j. 

L'Académie  envoie  l'expression  de  ses  re- 
gret.- ù  la  famille  et  aux  collègues  de  M,  Mi- 
trecey. 

.Sont  désignés  par  le  sort  pour  prendre  part 
comme  jures  adjoints  aux  jugeiiienls  pri''pa- 
ratoiros  dos  inoclmins  Concours  de   Ronio  : 

l'oru  i.v  l'KiNTiiu; 

,lurés  titulaires  :  M.\L  Hascliet,  do  Cur/nn, 
Hector  I.o  Hnux,  Briimtnt,  C.liarlran,  Aimé 
Morot,  lilani-:  jun'-s  supplémentaires  :  MM. 
Sclioninior,  Mueliard,  Laugé,  Curmon. 

Mimi  r.\  sc.iiU'TCRE 

.Furés  titulaires  :  MM.  Fagel,  Cordonnier. 
Hugues,  Aliisseur;  suiiplémontuiros  :  M.\l. 
I.,nnson.  .'Vllard. 

lui  11  i.'MieiiiTKi'.rrnu 

.lurés  titulaires  :  MM.  (iaiidet.  Nonol,  I,iscli, 
lîlondol;  siipplémontairos  :  MM.  'riiiorry  el 
Scolllor  do  tiisors. 


.lurés  titulaires  :  .MM.    Bellay,   Didier;   sup- 
plémentaire :  U.  Sulpis. 


POUR  L.i    CO.MPOSITIOX  MUSiaU.E 

.lurés  titulaires  :  MM.  BourRault-Ducoudray, 
Benjamin  Godard,  Widor:  supplémentaires': 
MM.  Théodore  Dubois,  Salvayre. 


NOUVELLES 


***  La  Direction  des  Beaux  Arts  vient  de 
commander  :  eu  sculpteur  Desruelles,  un 
buste  de  Delacroix  pour  le  Musée  de  Ver- 
sailles :  aux  sculpteurs  Louis-Xiël  et  Ed.  Lor- 
mier,  des  figures  décoratives  pour  le  nouveau 
Musée  de  Nantes,  actuellement  en  construc- 
tion. 

***  L'Ecole  française  d'Athènes  va  entre 
prendre  très  prochainement  de  nouvelles  et 
importantes  fouilles  archéologiques  à  Tégée. 
Le  Mini-tre  de  l'Instruction  publique  de  Grèce 
vient  de  nommer  une  Commission  technique 
chargée  de  se  rendre  sur  les  lieux  pour  exa- 
miner l'emplacement  choisi  par  la  direction 
de  l'Ecole  française  et  faire  l'estimation  des 
terrains  à  exproprier. 

Le  but  de  ces  fouilles  est  de  découvrir  le 
fameux  temple  de  '■  Aléa  Athena  »,  un  des 
monuments  les  plus  anciens  et  les  plus  inté- 
ressants peut-être  du  Péloponèse  et  renfer- 
mant, d'après  les  historiens  grecs,  un  grand 
nombre  de  statues  de  Scopas. 

***  Le  Musée  du  Trocadéro  possède  main- 
tenant le  tiùne  de  Behanzin,  (|ui  a  été  placé 
dans  la  salle  d'.VI'rique.  avec  la  collfclion 
d'objets  du  Dahomey  rapportée  par  le  g^^Réral 
Diidds.  Ce  tn'ine,  cpii  rossemtile  un  peu  i\  un 
billot,  est  taillé  dans  une  seule  |iièce  de  liois 
et  entièrement  recouvert  de  sculptures. 

**;(,  \  la  dernière  séance  de  r.\eadémio  des 
Sciences,  M.  Lippmann  a  projeté  sur  un  écran, 
avec  la  lumière  électrique,  une  si'-rle  de  cli- 
chés en  couleurs.  M.  Lip|imann  a  montré  des 
paysages,  des  portraits,  un  chimiste  au  milieu 
de  ses  cornues.  Los  projections  donnaient  des 
couleurs  d'une  netteté  parfaite.  Il  ne  manque 
plus  quo  lu  multiplication  des  éprouves.  La 
pholographio  en  couleurs  en  est  désormais 
au  point  où  on  était  le  daguerréotype.  Mais 
les  progrès  vont  vile. 

Depuis,  M.  Lippmann,  sous  les  auspices 
de  la  Société  libre,  a  [irésonlé  a  une  nom- 
breuse réunion  d'artistos  le  résultat  de  ses 
expériences. 

***  MM.  Thiébaut  frères  viennent  de  ter- 
miner la  fonte  on  bron/.o  d'une  llgurt»  ullégo- 
riipio:  La  Cernv) ii/iir,  n-uvro  do  l'émmonl 
sliituaire  M.  Kug.  Guillauino,  ipii  est  de.>.iinéo 
à  la  décoration  do  la  Manufacture  nationale 
do  Sèvres. 

j',  l.e  iliic  d'Aunialo  vient  do  commander 
A  MM.  Luc  olivier  Merson  et  n.  d"  Penne. 
pour  le  '■  pavillon  de  Hlois  "  au  chrttoaii  do 
Chantilly,  do  grands  panneaux  décoratifs 
ayant  pour  sujets  les  fétos  et  les  chasses  do 


38 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


la  maison  do  Condé  depuis  le  xvii»  siècle  jus- 
qu'au rèRno  de  Louis-Pliilippo.  (les  panneaux 
complèler-onl  la  décorulion  des  scènes  de 
chasse  d'Oudry. 

^**  Une  réunion  de  la  Société  des  Biblio- 
philes a  eu  lieu  mardi  chez  le  secrétaire  de 
la  Sociélé. 

Une  rétmiun  précédente,  la  première  do 
l'année,  s'était  tenue  dans  l'hùtel  du  duc 
d'Aumalc  et  sous  sa  présidence.  Le  prince  est 
président  d'honneur  do  la  Société. 

(  >n  a  lu,  au  cours  do  la  dernière  réunion, 
une  lettre  par  laquelle  le  baron  Pichon  renou- 
velait ses  instances  pour  être  remplacé,  en 
raison  de  son  âge  et  do  son  état  de  santé, 
dans  les  fonctions  de  président  do  la  Société. 
Les  membres  [jrésents,  tout  en  regrettant 
cette  décision  délinilive,  ont  di'i  se  conformer 
à.  la  volonté  du  l)aron  Pichon  et  ont  nommé 
président  à  sa  [liaco  XL  (iuyot  de  Villeneuve. 

La  Société  des  Bil)liophiles  a  été  fondée  en 
1820  par  M.  Conlon,  de  I^yon,  qui  on  devint  le 
président.  Jf.  Coulun  fut  remplacé  au  fau- 
teuil, en  1830,  anm^;  de  sa  mort,  par  le  comte 
do  Saint-Mauris,  qui  démissionna  le  26  avril 
1848  et  eut  pour  successeur  le  comte  Foy. 

:);**  Le  sculpteur  avignonnais  Férigoul  vient 
de  terminer  !o  bas-relief  en  bronze  destiné  au 
monument  do  Eoumanille,  l'un  des  chefs  du 
félibrige.  Il  représente,  au  pied  d'un  olivier, 
deux  Provençales  :  l'une,  assise,  coilTi'e  à 
l'arlésienne,  elTeuille  une  marguerite:  l'autre, 
deliout,  tient  un  liouquet  de  pervenches.  Près 
d'elles,  un  jeune  garçon  lit  l'almanach  pro- 
vençal, ou  nrmnna  proruneau.  Au  fond  se 
dressent  les  antiques  arènes  de  Saint-Remy. 

***  Le  Cercle  artistique  di>  La  Ilaye  a  or- 
ganisé, le  27  janvier,  une  fèto  on  l'honneur 
du  peintre  hollandais  Josef  Israëls,  qui  attei- 
gnait, ce  jour-lù,  ses  soixante-dix  ans.  On  lui 
a  offert  un  album  contenant  les  signatures 
des  maîtres  étrangers  qui  ont  bien  voulu 
s'associer  à  cette  manifestation  de  sympathie 
envers  l'éminent  peintre. 

***  Vers  la  fin  du  mois  de  novembre,  dans 
la  propriété  Molinaro,  appartenant  à  M.  Fini, 
près  de  Bellinzona,  canton  du  Tessin  (Suisse), 
on  a  trouvé  des  vases  en  terre  cuite  dont 
quelques-uns  parfaitement  conservés,  des 
colliers,  des  bracelets  en  spirale,  des  bagues, 
dos  aiguillons  en  ambre,  et  autres  ornements 
en  cuivre  et  on  fer,  presque  complètement 
oxydés,  à  côté  d'ossements  humains.  Un  peu 
plus  loin  se  trouvaient  des  objets  semblables 
à  des  pipes.  Ces  trouvailles  étrusques  appar- 
tiennent par  leur  emplacement  à  quelque  né- 
cropole. IjOur  disposition  rappelle  les  trou- 
vailles faites  dans  l'Asie,  qui  remontent  à 
l'époque  de  Troie.  Les  toml.ies  sont  renversées, 
évidemment  à  la  suite  d'évolutions  naturelles. 
Des  savants  ont  déjà  classé  tout  cela  à  une 
date  de  vingt-cinq  ou  trente  siècles  passés. 
M.  le  professeur  Angst,  directeur  du  Musée  de 
Zurich,  continue  les  fouilles  pour  son  compte, 
afin  de  mettre  à  nu  les  sarcophages  complets, 
et  le  llinibtre  de  l'Instruction  s'occupe  du  pla- 
cement des  objets  découverts. 


***  M.  Wyke  Baylis.s,  président  de  la  .So- 
ciété royal  odes  Artistes  anglais,  vient  de  faire, 
à  Londres,  une  conférence  curieuse  sur 
V  Shakespeare  et  les  beaux-arts  ».  Il  re- 
cherche, dans  une  analyse  attentive  des 
ouvres  de  Sbakesiieare,  si  le  grand  poète  an- 
glais, qui  eut  de  la  nature  un  sens  si  profond 
et  si  délicat,  posséda  au  même  degré  le  goût 
et  le  sentiment  de  l'art.  La  réponse  est  néga- 
tive. Plusieurs  exemples,  entre  autres  la  scène 
de  la  statue  dans  le  Conte  d'hivpr,  démon- 
trent, sel<jn  le  conférencier,  que  les  poèmes  de 
Shakespeare  "  trahissent  une  ignorance  pres- 
que enrayante  de  l'histoire  do  la  tecliniqu3  et 
de  l'objet  véritable  des  beaux-arts  ».  M.  Bayliss 
conclut,  d'une  manièr'o  assez  imprévue,  en 
demandant  la  création  d'un  théâtre  national, 
ouvert  au  peuple  comme  l'abbaye  de  West- 
minster et  la  calbi''drale  de  Salisbury,  et  con- 
sacré aux  drames  du  seul  shake:ipeare.  Ce 
serait  une  sorte  de  Bayreutb  shakespearien, 
mais  un  Bayreutb  populaire  et  gratuit. 


Expositions  diverses 


CERCLE  VOLNEY.  —  MUNKACSY.  —  GriLL.\.U>nx. 

Le  Cercle  Volney  vient  d'ouvrir  ses  portes 
aux  amateurs  de  peinture  ;  il  prélude  par  une 
exhibition  intéressante  aux  grandes  solen- 
nités de  nos  deux  Salons  parisiens.  On 
retrouve  là,  en  menue  monnaie,  le  talent  d'un 
grand  nombre  d'artistes  qui  montreront  aux 
palais  des  Champs-Elysées  et  du  (.'.hamp-de- 
Mars  le  meilleur  de  leur  production  annuelle. 
M.  Carolus  Duran  expose  une  excellente 
élude,  à  l'espagnole,  d'après  son  jardinier  : 
M.  Bonnat  fait  mieux  encore  :  il  nous  montre 
de  nouveau  le  portrait  de  M.  M'^ziéres,  qui 
eut  tant  de  succès,  l'an  dernier,  à  l'Exposition 
des  Portraits  d'écrivains,  une  (ouvre  d'envolée 
magistrale,  spirituellement  concise  et  cepen- 
dant d'une  éloquence  achevée.  Ce  ne  sont  pas 
d'ailleurs  les  seuls  portraits  exposés  par  les 
deux  maîtres  que  nous  tenons  de  nommer, 
mais  dans  cette  note  rapide  nous  ne  préten- 
dons pas  dresser  le  catalogue  de  toutes  les  toi- 
les intéressantes.  D'excellents  portraits  encore 
sont  à  signaler  au  bas  desquels  on  lit  la  si- 
gnature de  MM.  J.  Lefebvre,  Machard,  .Iules 
Edouard.  Dinet,  Saintpierre,'\Veerts  et  Rixens. 

Parmi  les  paysagistes  et  les  peintres  de 
genre  nous  avons  retenu  les  noms  de  MM.  Bou- 
cher (Vues  de  Constantinoplei,  Damoye,  Gui- 
gnard,  Xozal,  Gosselin,  Iwill,  P.  Leroy,  A.  Mai- 
gnan  (La  Cloche  du  tocsin),  Henri  Martin  et 
L.-O.  Merson. 

Quelques  sculptures  sont  également  à  si- 
gnaler, notamment  deux  jolies  figurines  de 
M.  A.  Léonard,  des  bustes  de  MM.  Puesch  et 
Guilbert  et  un  fin  médaillon  de  M.  Marins 
Borre! . 

M.  Munkacsy  expose  dans  la  salle  Georges 
Petit,  avec  son  matériel  habituel  do  diorama. 
l'immense  toile  qu'il  avait  montrée  au  Salon 
des  Champs  Elysées,  en  1893,  et  qui,  parait-il, 
était  inachevée  :  le  livret  n'en  disait  rien  et 
nous  ne  nous  en  étions  pas  aperçus.  La  pein- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


29 


lure  (le  VArpad  nous  avait  semblé  triste  et 
maigre  ;  elle  nous  revient  un  peu  plus  étoU'ée. 
mais  elle  ne  s'est  pas  égayée.  On  aura  beau 
multiplier  les  artifices  d'éclaira^re.  on  ne 
par\nen(lra  jamais  à  donner  l'illusion  d'une 
bonne  peinture:  il  y  a  là  des  bruns  de  bitume 
et  des  noirs  desuie  qui  se  refuseront  toujours 
à  laisser  passer  l'air  et  la  lumière.  La  compo- 
sition est,  il  faut  le  dire,  sage  et  bien  équili- 
brée. M.  Munkacsy  n'en  est  pas  à  faire  ses 
preuves  de  talent. 

Les  antipodes  de  cet  art  qui  vit  de  poncifs 
et  de  solennité,  et  dont  la  mode  tend  heureu- 
sement à  dis[]araîtrc,  on  les  trouvera  dans  les 
galeries  Durand-Kuel,  où  sont  e.xposés  une 
centaine  de  toiles  et  de  pastels  par  M.  (iuil- 
laumin.  Ici  nous  sommes  en  pleine  anarchie  : 
le  peintre  y  pousse  ù  re.xtréme  les  tliéories 
révolutionnaires  de  ses  chefs  do  file,  MM. 
CI.  Monet  et  Pissarro  qui,  du  coup,  passent 
dans  le  camij  des  conservateurs  comme  de 
simples  bourgeois  de  la  peinture.  M.  Guillau- 
min  n'est  pas  sans  mérite,  malgré  ses  écarts: 
on  lui  doit  une  visite,  ne  fAt-ce  que  pour  voir 
jusqu'où  peut  conduire  dans  la  prati(iue  de  la 
peinture,  le  contentement  de  soi,  le  mépris 
de  l'art  traditionnel  et  une  connaissance  plus 
ou  moins  approfondie  dos  lois  physii(ues  de 
la  couleur  codiliées  par  le  vénérable  M.  Clie- 
vreul.  On  sortira  de  la  galerie  Durand-lîuel, 
les  yeux  contus  par  les  brutalités  de  cette 
polychromie  scientifique,  cl  avec  le  regret  de 
penser  que  l'artiste,  en  refrénant  ses  ardeurs 
par  une  étude  attentive  de  la  nature,  pourrait 
peut-être  se  faire  une  place  honorable  parmi 
les  bons  peintres  do  notre  temps. 

A.  de  L. 


STATUES  DE  GENERAUX 

Depuis  longtemps  déjà,  il  était  question  d'éle- 
ver une  slalue  à  Pau  au  marothal  lîosquel,  le 
vainqueur  do  l'Aima,  qui,  s'il  n'est  point  né  d;.ns 
celte  ville,  y  a  élé  élevé  et  non  seulement  y  a 
passé  toulo  sa  jeunesse  jusqu'à  son  entrée  à 
l'Ecole  polytechnique,  miils  y  est  venu  résider 
les  dernières  années  de  sa  vie  ;  il  y  est  ense- 
veli, l'n  décret  du  10  j;uivier  189i  a  approuvé 
l'éreelioii  de  celle  statue  sur  une  place  do  la  Ville 
do  Pau,  couforiuéinent  à  la  délibération  munici- 
pale du  8  décembre  18'.t;î.  Le  Comité  formé  en  vue 
de  l'érection  de  ce  monumenl  est  compos.''  d'un 
(.(raud  nombre  de  géuénuix  et  d'hommes  poli- 
tiques, sous  la  présidence  d'honneur  du  maréchal 
Canrolicrt. 

Le  Comité  s'est  réuni  mardi,  i"!  la  Grando-Chan- 
cellerio  do  I»  Léxioii  d'honneur,  pour  so  consli- 
luer  déliiiilivemenl  et  a  choisi  povir  président  ef- 
fectif M.  le  général  l''ay,  promoteur  île  l'ceuvit'. 
ancien  aido  do  camp  du  nuiréchat  Boscpiel,  el 
pour  tré.sorier  M.  Charles  Norborg.  uuqui'l  de- 
vront être  envoyées  les  souscriptions,  5,  rue  des 
ncmux-ArIs,  i\  Paris. 

I l'autre  part,  le  Pro.7iv'',<  île  In  Aid'rt!  annonce 
qu'une  statue  va  èiro  élovéo  au  général  Melliuul 
i\  Nanlcs,  sur  la  place  do  Launay,  en  faco  do  l'Iié- 

lel  m'i  il  di'iiii'\ir:iil. 


■foid  en  déplorant  les  excès  au.\quel.s  donne  lieu 
la  statuomanie  dont  est  atteinte  notre  époque, 
nous  ne  pouvons  qu'applaudiràl'hommage  justifié 
que  va  recevoir  la  mémoire  du  maréchal  Bos- 
quet et  du  gc'uéral  Mellinet.  Nous  nous  permet- 
trons même  d'attirer  de  nouveau  l'atlention  sur 
une  grande  personnalité  militaire  qui  a  droit  éga- 
lement à  la  reconnaissance  et  à  l'admiration  des 
Français.  Le  maréchal  de  Mac-Malion  fut,  à  son 
heure,  un  soldat  heureux,  et,  toute  sa  vie,  un  grand 
caractère.  Les  nations  étrangères,  par  l'unanimité 
de  leurs  hommages  au  moment  des  obsèques, 
nous  ont  tracé  notre  devoir:  il  serait  temps  de  le 
i-omprendre.  A.  de  L. 


-^-.'-CNC-.<c»«3r*sa'^3- — >- 


Les  Décors  de  l'Opéra 

KT    LA    RECONSTRUCTION    DE    L'oPÉRA-COMlyU E 

Le  Conseil  des  Ministres  du  23  janvier  a 
approuvé  l'accord  inten'enu  entre  les  Ministres 
de  la  (luerre,  des  Travaux  publics  et  des  Beaux- 
Arts  au  sujet  de  rétablissement  des  dépôts  des 
décors  de  l'Opéra,  de  l'Opéra-Comique  et  de 
l'Odéon,  théâtres  subventionnés.  En  conséquence, 
ces  dépots  seront  installés  .-^ur  des  terrains  dé- 
pendant des  l'ortilications  de  Paria,  ([ui  relèveut 
du  Ministère  de  la  Guerre.  L'idée  de  cet  empla- 
cement a  été  fournie  par  M.  Broca,  directeur  de 
la  Compagnie  des  Tramways  de  la  Seine.  Il  a  in- 
diipié  le  bastion  n"  4.j,  situé  sur  le  boulevard 
lierlhier.  voisin  de  la  porte  d'.\sniércs,  où  l'on 
liourrail  disposer  d'une  superficie  de  l-'.OOO  ;\ 
l'i.ùOù  mètres.  Le  transport  des  décors  dans  Pa- 
ris s'etl'ectuei'ait  au  moyen  de  voitures  spéciales 
que  l'on  ferait  circuler  sur  les  lignes  de  tramways 
déjà  existantes,  en  prolongeant  celles-ci,  lorsqu'il 
serait  besoin,  ju.S(|u'aux  théiUrcs  où  il  s'agirait 
d'aujoner  les  décors  nécessuires  pour  telles  ou 
telles  représentations.  L'exécution,  qui  relève  des 
Travaux  publics,  va  être  immédiatement  mise  à 
l'étude  pur  la  direction  des  B;Minients  civils. 
Quant  à  la  réfection  des  décors,  elle  est  encore  à 
l'étuile,  car  on  voudrait  ne  demander  pour  eux 
aucun  crédit  additionnel. 

M.  Georges  Berry  va  déposer  une  proposition 
de  loi  en  vu>'  de  faire  modilier  le  plan  adopté 
pour  la  reconstruction  de  rOpér.vComique,  en 
di'iiilant  que  la  façade  du  nouveau  théâtre  sera 
sur  le  boulevard. 

AL  Georges  Berrv  se  place  au  double  point  do 
vue  do  l'intérêt  artistique  ot  do  la  nécessité  d'as- 
surer des  dégagcnicnls  plus  grands  en  cas  do  si- 
idstre. 

La  dépense  supplémentaire  serait  do  :t  mil- 
lion.'», dont  moitié  par  suite  de  rexproprialion  de 
l'iiumcuble  ilu  boulevard,  l'I  moitié  par  suilo  dos 
travaux  de  dégagement  néces>ltés  par  le  nouveau 
plan. 

Est-il  bleu  nécossairo  do  dépenser  tant  do  mil- 
lions ?  Si  nos  souvenirs  sont  i-xacis.  il  fut  ques- 
tion, il  y  a  quelques  aimées,  d'ouvrir,  du  consen- 
lemenl  du  propriétaire  de  l'immoubte  sur  lo 
boulevard,  nue  porte»  d'entrée  el  par  cousé(|uent 
de  siu'tie  pour  l'Opéra-Coinique. 

.\vec  la  l'orle  somme  ipie  va  produiiv  l'aliéua- 
lion  dos  terrains  île  la  rue  liicher  el  do  lu  pinco 
l.ouvnis,  n'e.st  il  pas  possible  el  de  reconsliluor, 
eu  partie  au  moins,  los  décors  brûlé»,  cl  do  COU- 


30 


LA    CIIUOXIQUE    DES    ARTS 


vrir  les  frais  qu'eiiliaineront  le  pcrceiiient  Je  colîf 
porte  sur  lo  boulevard  et  rindeiiinité  !iu  propiié- 
lairede  l'imiueuble  en  question?         A-r  de  L. 


Artistes  parisiens  du  XVI  •  siècle 


Etienne  BounDiN,  »«n;(re  menuisier  (iri241')25)  ; 
Jean  Hivii';he,  imagier  (1529)  ;  Ahwen  Lempe- 
REUH,  fondeur  (lô^6-15'i7)  ;  Simon  Fouace, 
maître  maçon  (1547). 

Ces  quatre  arlisles  furent  succ-essivemeiit  diar- 
gés  de  la  déi-oration  d'une  cliapelle  fondée,  l'an 
lôïi,  en  l'é^^liso  Sainl-André-dos-Arls  (1),  par 
Mathieu  Cliartier,  avocat  au  Parlement  (2). 

Lo  fondateur  de  la  cliapelle  confia  tout  d'abord 
les  travaux  de  menuiserie  à  Elieiuie  Hourdin.  Le 
raarclu'  passé  à  ce  sujet  {\"  juillet  l.'â'i,)  contient 
d'intéressants  détails.  En  voici  le  te.\te  : 

«  Je  Etienne  Bourdin,  maître  menuisier,  de- 
meurant à  Paris,  en  la  paroisse  Saiiit-Mery, 
confesse  avoir  fait  marché  et  convenu  ;\  noble 
homme  M"  Jlalhieu  CharUer,  avocat  en  Parle- 
ment, de  faire  et  parfaire  pour  ledit  Cliartier  la 
cloison  d'une  chapelle  qu'd  a  fait  construire  et 
ediffier  eu  lad.  église  de  SaiiU-.\ndré-des-Arts,  en 
cette  ville  de  Paris,  lad.  cloison  d'icelle  chapelle 
par  le  devant  à  deu.\  endroits  et  les  lembris  tout 
autour  par  dedans,  ensemble  l'hôtel  (sic),  ora- 
toires et  bancs,  selon  la  forme  et  manière  que  le 
démontre  certain  portrait  de  ce  fait,  contresigné 
desd.  notaires  souscrits,  d'un  panneau  de  bois  de 
noyer  jà  fait  et  baillé  par  led.  Bourdin  pour 
patron,  le  tout  ainsy  qu'il  s'ensuit  :  c'est  à  sçavoir 
de  faire  tous  les  panneaux  de  lad.  cloizon  et  lem- 
bris de  bon  bois  de  noyer,  le  plus  brun  que  l'on 
pourra  trouver,  sans  aullour  (fie)  ni  colure  (3), 
mais  chacun  panneau  tout  d'une  pièce,  et  sur 
chacun  pied  de  lad.  cloison  ériger  deux  pilliers 
carrés  de  bois  de  cheno  en  façon  d'antique,  c'est 
à  scavoir  l'un  des  pilliers  par  le  dehors  de  lad. 
chapelle  et  l'autre  par  dedans,  lesquels  pilliers 
seront  enrichis  de  basses,  chapiteaux,  et  le  champ 
d'icenx  sera  de  bois  de  casse  mis  en  roynnie  (sic) 
dedans  lesdits  pilliers  et  revestu  et  semé  d'autre 
bois  qui  sera  blanc,  taillé  et  élevé  à  l'antique  et 
candélabres,  en  (sic)  sera  embrunni  devant  led, 
bois  de  casse,  en  en-suivant  led.  portrait.  Item  de 
faire  aux  molures  qui  seront  en  lad.  cloison  des 
retours  à  l'endroit  de  chacun  pillier,  et  enrichir 
de  taille  moulure  cy  dessus  et  celle  de  dessous, 
eu  en.suivant  led.  portrait,  et  faire  trois  amortis- 
semens  et  quatre  petits  enfans  sur  la  moulure  de 
dessus,  et  faire  une  frise  entre  lesd.  deux  moulures, 
laquelle  frise  sera  de  bois  de  casse  et  enrichie  de 
taille   de   bois  blanc    raportèe   et    embrunie   ou 

(t)  Cette  égliso,  démolie  au  coraraencemeat  du  siècle, 
était  située  sur  la  place  actuelle  de  Samt-.\adré-des- 
Arts.  —  Cf.  Tisserand,  Topographie  hîstoyiq-^e  du  vieux 
Paris,  t.  V,  p.  159-194.  et  E.  Raumé,  Epiluphier  du 
vieux  Paris,  t.  I,  p.  1-6. 

(2)  Arch.  nation.,  h.  632,  n"  27-28,  30  (liasse  de  la 
chapelle  des  Cliartier  ou  de  Saint-Jérôme).  —  Les  docu- 
ments qui  suivent  sont  empruntés  à  cette  liasse,  n<i28. 
Malheureusement,  ils  ne  sont  pas  originaux;  la  copie 
qui  en  subsiste  est  du  X'  ni» siècle  et  assez  défectueuse. 

(3)  Sans  pièces  rapportées  ni  collées. 


failles  (sic)  à  jour  eu  la  forme  des  panneaux,  ou 
ainsy  qu'il  plaira  aud.  Charlier.  Item,  de  faire  les 
moulures  qui  seront  au  milieu  de  la  cloison,  en 
laquelle  moulure  y  aura  une  petite  frise  qui  sera 
aussy  de  bois  de  casse  et  enrichie  de  taille  de 
bois  blanc  qui  sera  embrunie  dedans  led.  bois  de 
casse,  et  régnera  icelle  frise  tout  il  l'enlour  de  lad. 
cloison  et  lembris,  et  revestu  et  lenibrissc  de  lem- 
bris plat  l'arc  cl  enfoncement  do  maçonnerie  qui 
est  érigé  dedans  le  mur,  du  coslé  de  l'autel,  et  de 
faire  des  molures  en  ensuivant  led.  arc.  Item, 
faire  tous  les  pilliers  du  lembris  tout  à  l'enlour 
de  lad.  chapelle,  autel  et  oratoires  semblables  à 
ceux  de  la  cloison  par  le  devant,  et  aussy  tous  les 
panneaux  taillés  de  la  sorte  de  ceux  de  devant 
tous  de  noir  et  sans  folure,  réservé  qu'ils  ne 
seroni  pas  fl  jour,  no  aussy  le  bas  de  lad.  cloizon; 
cl  faire  le  tout  bien  et  dcument  de  bois  sec,  loyal 
et  marchand,  au  dire  d'ouvriers  et  autres  gens  à 
ce  connoissans  ;  tout  lequel  liois  avec  toutes  ma- 
tières, peine  d'ouvriers  cl  autres  choses  à  ce 
nécessaires  touchant  le  fait  de  menuiserie,  Icd. 
Bourdin  sera  tenu  et  promet...  (sic)  et  livrer  et 
le  tout  rendre  prest,  assis,  fail  et  parfait  dedans 
le  jour  et  feste  de  Toussaint  prochainement 
venant,  ainsy  qu'il  est  aud.  portrait,  le  tout  à 
deux  paremens  et  moyennant  le  prix  et  somme  de 
cent  cinquante  livres  que  pour  ce  faire  led.  Cliar- 
tier en  sera  tenu  bailler  et  payer  aud.  Bourdin,  et 
sur  lequel  prix  iceluy  Bourdin  a  eu  et  receu  dud. 
Cliartier  la  somme  de  trente  livres...  et  le  reste, 
montant  à  la  somme  de  six  vingt  livres  luy  sera 
baillée  et  payée  par  led.  Cliartier,  au  furet  ainsy 
qu'il    aura    besongné    ou    fait    be<ongner  ausd. 

ouvrages  et    iceux  assis    en   lad.    chapelle 

Fait  et  passé...  l'an  «  1.534,  le  vendredi,  l"  juillet. 

Ces  150  livres  furent  payées  «  à  plusieurs  et 
diverses  fois  »  à  Elienne  Bourdin,  qui  en  donna 
quittance  totale  le  25  août  1525. 

Le  maître  menuisier  Etienne  Bourdin  est  déjà 
connu  par  un  marché  de  menuiserie  à  exécuter 
au  château  de  Fontainebleau,  à  la  date  de  1528(1). 
Son  parent  —  peut-être  son  tils  —  Michel  Bourdin, 
fit,  aussi  de  1536  à  1566,  d'importants  travaux  de 
menuiserie  au  Louvre,  au  palais  du  roi  à  Paris,  à 
Fontainebleau,  à  Boulogne,  à  Yillers-Cotterets,  à 
Saint-Gerinain-en-Laye,  à  La  Muette,  etc.  (2). 

A  l'imagier  Jean  Rivière  fut  commandée,  le 
18  janvier  1529  (n.  st.),  une  statue  de  saint  Jé- 
rôme, «  avec  un  clocher  et  plusieurs  histoires  de 
la  vie  dudit  saint,  de  pierre  de  Saiut-Leu  »: 

«  Jehan  Rivière,  tailleur  d'images,  demeu- 
rant à  Paris,  rue  Sl-Jaeque.s,  devant  l'hoslel  delà 
Roye»,  n  fait  marché  et  convenance  à  noble  homme 
et  sage  M«  Mathieu  Chartier,  avocat  en  Parle- 
ment, seigeur  de  Lassy  (3),  ab.sent,  M=  Pierre  Le 
Comte,  clei'c  d'iceluy  Cliartier.  présent  et  stipulant 
pour  son  d.  maître,  de  faire  une  image  de  saint  Je- 
rosme,  avec  un  clocher  et  plusieurs  histoires  de 
la  vie  dud.  saint,  de  pierre  de  Saint-Leu,  bonne, 
lo5'alle  et  marchande,  et  fournir  lad.  pierre  et 
peine  d'ouvriers  et  livrer  lad.  image  et  ouvrage 
bien  et  deument  fait  et  parfait  à  iceluy  seigneur 
Cliartier,  dedans  lejours  de  caresme  prenant  pi'O- 

(1)  L.  DE  Laborde,  Les  Coynptes  des  bdUments  du  roi, 
t.  I,  p.  82-84. 

(2)  Ibid.,  1. 1,  p.  103-109,  138,  143,  155,  225,  229,  362i 
l.  II,  p.  27-2S,  131  ;  etc. 

(3)  Lassy  (Seine-et-Oise). 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


31 


chain.  (^e  marché  fait  moyennant  et  parniy  le  prix 
el  soninic  du  quarunte  livri'S  que  pour  ce  led. 
Cliartier  sera  tenu  luy  bailler  eu  suivant  les  ou- 
vraiges  bien  et  deument  fait  comme  dit  est  :  sur 
laquelle  somme  )>  il  reconnaît  avoir  reçu  20  livres 
d'acompte.  » 

Ce  <>  tailleur  d'images  »,  ainsi  que  le  fondeur 
et  le  maître  maron  qui  suivent  sont,  à  notre  con- 
naissance, signalés  ici  pour  la  première  fois. 

«  Adrien  Lempereur,  fondeur  de  cuivre,  à 
Paris,  demeurant  rue  Saint-Martin,  confesse 
avoir  fait  marché  et  convenant  avec  »  les  mar- 
guilliers  de  Saiiit-André-des-Arls,  ■<  de  faire  bien 
et  deument  comme  il  appartient  et  suivant  le 
portrait  par  led.  Iiem|)ereur  montré  une  croix  de 
cuivre  pour  mettre  sur  la  contrelable  du  mailre 
hôtel  (A-if)  de  l'église  dud.  Saint-André,  ayant  de 
hauteur  si.\  pieds  ou  environ  avec  un  cruciliment 
au  dessus,  un  saint  Jean  et  une  Notre-Dame,  le 
tout  pezant  ensemble  cinq  cent  livres  de  cuivre 
ou  environ,  en  ouvrage  fait.  Ce  présent  marché 
et  convenance  faits  parmy  et  moyennant  la  somme 
de  vingt-cinq  livres  pour  chacun  cent  pezant...  (à) 
payer  aud.  Lempeieur  en  cette  manière,  sçavoir 
est  quinze  escus  au  jour  de  Noël  prochainement 
venant  et  le  reste  en  livrant  par  led.  Lempereur 
lad.  croi.K,  laquelle  il  promet  livrer  faitto  et  par- 
faitte  bien  et  deument,  comme  dit  est,  dedans  le 
premier  jour  du  mois  de  mars  prochainement 
venant,  et  laquelle  croix  led.  Empereur  sera  tenu 
faire  mener  à  ses  dépens...  en  l'église  dud.  Saint- 
André  pour  icelle  croix  asseoir....  Fait  et  passé  » 
le  lundi  22  novembre  li>46. 

Trois  quittances  d'Adrien  Lempereur,  des 
lô  décemhri^  154(i,  20  janvier  et8  avril  1Ô47  (ii.  st.), 
constatent  ((u'il  rerut,  pour  cette  commande,  la 
somme  de  l.'W  livres  5  sols. 

Eutin,  le  10  avril  15'i7(n.  st.),  «  Simon Fouassc, 
maître  »!«(•')«,  bourgeois  de  Paris,  confesse  avoir 
eu  et  reçu  des  margnilliers  de  l'œuvre  et  fabrique 
de  l'église  Saint-.Vndré-de.s-Arls,  ;'i  Paris...  »  7  li- 
vres 17  sols  t>  deniers  «  pour  avoir  fait  un  pillier 
de  pierre  de  taille  pour  soutenir  la  cros.^e  (sic) 
mentionnée  do  l'autre  part  »,  plus  102  sols  8  de- 
niers «  pour  les  bandes  de  fer  et  ferrure  servant 
à  lad.  crosse.  » 

B.  P. 

La  Gare  des  Invalides 


Lundi  (lornlor  est  venue,  à  la  ('.hambro  des  dépu- 
tés, l'inlerpellatiiin  an  sujet  de  rétablissement 
d'une  gare  di;  cliemiu  de  fer  sur  l'ICsplanadc  des 
Invalides  dont  nous  avons  récemment  parlé.  M. 
Berger  a  fait  valoir  ii  nouveau  les  arguments  que 
nous  avons  déjiX  cités. 

Un  ordre  du  jour  du  M.  Ilumborl,  moins  net, 
moins  explicite,  et,  par  suite,  moins  gênant  que 
celui  de  M.  Uerger.  a  eu  la  préfén-nce  de  la 
('•hambre.  Il  est  ainsi  conçu  : 

(1  La  Chambre,  convaincu»  que  le  (Jonverne- 
u  ment  saura  donner  satisfuctiiiu  aux  nécessili's 
«  urgentes  des  transpurts  dans  Paris  sans  porter 
«  atteinte  fi  la  perspective  do  l'Ksplanude  des  Invu- 
«  lides,  passe  à  l'ordre  du  jiuir.   » 

On  remarque  qu'il  n'y  ist  plus  question  que  de 
la  o  perspi'Ctive  ». 


NECROLOGIE 


M.  Paul  Delair,  auteur  dramatique,  vient  de 
mourir,  Agé  seulement  de  .52  ans.  Depuis  plu- 
sieurs années,  M.  Delair  appartenait  à  l'Admi- 
nistration des  Beaux-.\rts  ;  d'abord  en  qualité  de 
commissaire  des  Expositions  de  Beaux-Arts,  il  a 
concouru  à  l'organisation  de  l'Exposition  de 
1889  :  depuis  il  était  attaché  à  la  consei-valion  du 
Jlusée  de  sculpture  comparée  du  Trocadéro. 


M.  Maurice  Bditrecey,  artiste  peintre,  prix 
de  Rome  de  IHlCi,  vitiil  de  mourir  à  Florence  des 
suites  d'une  chute  ([ui  a  déterminé  une  péritonite. 
11  était  Agé  de  25  ans.  Ses  premiers  travaux,  qui 
datent  .seulement  de  quelques  années,  faisaient 
pressentir  un  artiste  de  talent;  il  avait  obtenu  une 
3«  nu';daille  au  Salon  de  1803. 


L'archite-te  John  Chessel-Buckler  vient  de 
mourir  à  Oxford,  à  l'Age  de  cent  un  ans.  C'est  lui 
qui,  en  18.'3'i,  avait  été  chargé  de  la  restauration 
du  palais  du  Parlement  anglais  et  plus  lard  de 
celle  des  cathédrales  de  Lincoln  et  de  Norwich. 


Cm    annonce  de   Kiel  la   mort   du    professeur 
Forchhammer,  célèbre  archéologue   allemand  ; 

il  était  Agé  de  VII)  an.s. 


BIBLIOGRAPHIE 


Sommaire  de  la  Gazette  des  Beaux-Art» 
du  1"  février.  —  L'Image  vraie  de  Xupoléon, 
par  Fr  Massun  :  La  Sculpture  Horentino  au 
xiv  siècle,  pur  M.  Ileymond  ;  La  Renaissance 
des  (?mui).x  peints,  par  L.  Falize  :  L'.\rl  di^co- 
ratif  il  l'Exposition  de  Chicuf-'o,  par  .1.  Iler- 
miint  :  Correspondance  de  Belpiquo.  par  H. 
Ilymans;  Mouvement  des  Arts  en  Italie,  par 
.\.  Péi-alé.  —  Trois  gravures  hors  texte  : 
Xnpolroii  (III  Ihciilri'  (te  SniiiICliiiid.  dessin 
il'uprés  nature  par  Oirode'.  ;  liijiiiilier  juif  i) 
Td/ii/cr,  eau-forte  do  Cérj'-BicharJ,  d'après 
Doliodencq  ;  (irca  jiiih/i-li rames  do  la  maison 
Millier,  plancho  on  couleurs.  —  N'omlireusos 
frravuros  dans  lo  texte. 


/,(',<  I'i'rsi<riileiir.i  el  le.i  M'irh/r<  "nr  ji.rmirrs 
•lirrlr.i  île  noire  l'-re.  par  Edmond  Le  Blant, 
membre  de  l'Institut.  Paris.  Leroux,  ISIKI.  Vn 
VI  il.  iu-8*,  grnv. 

Tous  les  amis  des  antiquités  chn-tlonnos  sau- 
ront gré  i\  M.  Le  Blant  d'avoir  réuni  on  volumo 
les  disserlalions,  tnujours  si  éruilitos  et  si  péné- 
trantes, qu'il  avait  semées  dans  une  foule  île  nv 
cuiils  spéciaux.  La  collection  qu'il  nous  o(Tn' 
fiirine.  nudgri''  la  diversité  d.'  provenance,  un  tout 
bien  complet  ol  bien  homogéno.  M.  Lu  Uliinl  y 
passe  tour  A  lonr  eu  revue  Wa  Artu  unirhjriiiit 
ot  leurs  sources,  la  siluutiou  des  proiuiers  chni- 


82 


LA   CIIUÔNIOLK   DKS   ARTS    KT    l»i:    LA   ClURIO    ITK 


liens  dans  la  sociOté  païcnno,  l'altiluJe  du  cliris- 
lianisme  vis-à-vis  de  la  richesse,  Ii'  culte  de  la 
bcaulé  pondant  l'ère  des  persécutions,  les  bases 
juridiques  des  poursuites  dirigées  contre  les  mar- 
tyrs, l'accusation  de  magie,  la  préparation  au 
martyre,  le  zèle  téméraire  tel  qu'il  se  personnitie 
dans  Polyeucte,  l'édil  de  persécution,  les  aposta- 
sies, la  procédure  criminelle  suivie  A  l'égard  des 
chrétiens,  les  analogies  entre  les  persécutions 
païennes  elles  persécutions  dirigées  de  nos  jours 
contre  les  missionnaires  dans  l'Extrême-Orient, 
etc.,  etc. 

Jj'archéologie  figurée  —  est-il  nécessaire  de 
l'ajouter  '?  —  tient  une  grande  place  dans  le  vo- 
lume, et  une  série  de  vignettes  reproduisent  les 
sarcophages,  terres  cuites,  peintures  ou  minia- 
tures qui  illustrent  les  différents  actes  de  ces 
drames  juridiques,  depuis  la  comparution  devant 
le  magistrat  jusqu'aux  supplices,  radines  et  horri- 
bles entre  tous,  dont  le  législateur  romain  se 
montrait  si  prodigue. 

Les  historiens  des  mœurs  et  des  croyances  li- 
ront les  P(n-SL'CiUetirs  et  les  Marti/rs  avec  au- 
tant de  fruit  que  les  archéologues  de  profession. 
Ils  y  trouveront  en  abondance  les  informations 
les  plus  sûres  el  les  plus  curieuses  sur  la  lutte 
séculaire  entre  la  civilisation  antique  et  les  idées 
représentées  par  le  christianisme.  Que  de  médita- 
tions lie  suggère  pas  ce  passage  où  l'auteur  mon- 
tre que  «pour  des  hommes  ardents  à  contempler 
les  tueries  du  cirque,  avides  de  voir  transformer, 
au  théâtre,  les  épouvantes  de  la  tragédie  en  san- 
glante réalité,  le  sauvage  mépris  des  droits  de 
la  nature  n'était  qu'un  acte  inditlérent!  »  Une 
grande  école  philosophique  n'enseignait-elle  pas 
—  ajoute-t-il,  en  s'appuyant  sur  l'autorité  de  Sé- 
nèque,  —  «  que  la  pi  lié  était  une  méprisable  dé- 
faillance de  l'àme  :  Misericordio  est  œr/n'tKdo 
animi.  » 

E.    MiiN'TZ. 


CONCERTS  DU  DIM.\NGHE  51  JANVIER 


Conservatoire.— Symplionie en /«(Beethoven); 
Airs  de  ballet,  avec  chœurs,  du  Pri)}ce  Iijor  (Bo- 
rodine)  :  Suite  pour  violon,  par  M.  Sarasate  (Raff)  ; 
Ave  verum  (M.  Saint-Saëns);  Finjons  tous  d'n- 
mour  le  Je^i,  chœurs  sans  accompagnement  (R. 
de  Lassus):  ouverture  à'Obéron  (Weber), 

Concert  Colonne. — S"  Symphonie  en  fu,  op.  l« 
(Beethoven):  Concerto  en  ré  mineur  n°  4  pour 
piano,op.70(r!ubiiislein);  Marche  funèbre  d'7/rt/)(- 
let  (H.Berlioz);  Paj-sifal  (R.  Wagner) :  Frag- 
ments divers;  TannlueKSer  {R.  Wagner),  marche 
et  chœur. 

Concert  Lamoureux.  —  Symphonie  en  „ii  bé- 
mol, u"  :!  (Schiiniannl:  Air  d'AchiUe,  A'Iphir/ênie 
en  AiiUi/e  (Gluck);  Introduction  de  la  Fuite  en 
Egypte  (Berlioz);  r.oncerto  en  vt  mineur,  u"  4, 
pour  piano  (Saint-Saéns)  ;  le  Camp  de  WaVenstein 
(Vincent  d'indy);  Waltliers  Preislied  (les  Mti'itres 
Clianteufs)  (R.  Wagner)  ;  Marche  honymisr 
(Damnation  de  Faust)  (Berlioz). 


GAZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

La  table  al[>liabdtii(iie  el  analytique  de 
la  Gazelle  dus  JJeaux-Arls  (3«' série  — 
1809-1880  corn  [tris),  est  en  vente  au  Bureau 
de  la  GAZETTE. 

Prix  :  1 J»  francs  l'exemplaire  broché. 

Cette  table  a  (''té  tirée  à  petit  nombre. 

Le  quatrième  volume  des  Tables  1I88I 
1892)  paraîtra  prochainement. 


OBJETS  D'ART 

KT    DAMKUBI.EMEAT 

i-:e'>(.>rj:s  et  .stvi.ks 

LOUIS  XIV,  LOUIS  XV  ET  LOUIS  XVI 

Belles  Porcelaines  ^wic  tendre  de  Sécres, 
Porcelaines  de  Saxe  et  de  Chine,  Bran  ses, 
Matières  précieuses  montées,  Sculptures, 
Miniatures. 

TABLEAUX  ANCIENS 
Tapisseries  du  temps  de  Iiouis  XI'V! 

Appartenant  à  M.  Emile  BARRE 

DErxiÉME  VENTE  EN  VEI'.TU  d'oUDONNAN' ;E 

A  la  ioqiii''le  (le  .M.  DlliET,   ailminislratciir  jiiiliriairi' 

HOTEL  DROITOT,  Salle  n     1 

L^-.    Mardi    3U    et    Mercredi    31    Janvier    1894 
à  deux  heures 


'  OMMlsSAU'.ES-MtlSEUliS 

M  ■  Paul  CHEVALLIER    1     r  E.  BARTAUMIEUX 

111.   rue  Grange-Batelière    I       2Si,  rue  Saint-Houcrt' 
Assistés  de 
IVI.  Ch.  lïlANNHEIlïl  W.  A.  BLOCHE 


Exjiert 
rue  Saint-Gcore-cs 


E.fp.près  la  ('.  d'Appel 
25,  jue  de  Ctiùteaudun 


EXPOSITIONS 

PARTI(;UI.li-;lîE  j  l'UBLIQUE 

Ir  Dimandie  2S  janiier  W)i      \        le  Lundi  J9  |.iniii'r  189! 
de  1  liriirc  1   'i  à  .">  heures  1  i. 


TABLEAUX  ANCIENS 

DES    ÉCOLES    ITALIENNES    ET    .VUTRES 

TABLEAUX  MODERNES 

SCU  LPTU  RES 
MEUBLES    ET    SIÈGES    ANCIENS 

Bronzes.  Fei's.  Faïences.  Etoiles 

VEJVTE  HOTEL  DROUOT,  salle  4 

Le  jeudi  1"  février  1894,  à  2  lieures 

M'  Duchesne.  comui.-priseur,  6,  rue  du  Hanovre 

M.  A.   Bloche,   expert,  2ô,  rue  de  Ghàteaudun. 

EXPOSITION  :  Mercredi  31  janvier. 


Le  lieducleur  en  chef,  gérant  :  ALFKEl)  i.e  U  )STAL0  T. 


l^aris.  —  Imprimerie  de  la  l'resse,  IG,  rue  du  Croissant.   —   Simart. 


K'  5.  -  189't 


BUREAUX    :    0,    RUE   FAVART 


3  l-'évricr. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SL'PPL^.MENT   A   LA    GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     LE      SAMEDI      MATIN 


Les  ahoimh  à  une  année  entière  de  hi  Gazette  des  Bc.iux-.\rts  reçoivent  gratuitemcic 
lu  Chronique  de?  Ats  et  dj  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET    DEPARTEMENTS 

12  fr.        I        Six   mois. 


«  fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 

Vente  Barre 

il()lrl  Di-oimI,  sMti  1,  les  -i.')  (  t -iO  jiuivici-.  M" 
(liiEVAi.i.iKR  ot  I5AriTAU.MiKij.\ ,  cominissaii'cs- 
pri.sfius:  MM.  Manniikim  et  Hi.ociii;,  experts. 
1"  Vunlc.  —  l'i-oduit:  50.011. 
Tabi.kaox.  'i-5.  Illtiiii  de  Fontciuii/.  Fleurs  it 
fruits.  Deux  panneaux  tlécoralifs:  fôll. —  8.  Ilnii- 
cftpr  (lù-iilo  lie).  La  Toilette  do  Vénu.s.  Dessus  dfî 
porto  dans  un  encadrement  Lnnis  XV  en  bois 
scîulph";  ôG,").  —  li.  DfuuV/ (altril)iié  à  L.).  Por- 
trait d'une  jeune  arlisto:  2G.'>.  — lii.  Fragonavd 
(genre  do),  .\mours  se  l)alanc;anl  sur  des  giiirlnn- 
dos  de  roses.  Deux  polils  panneaux  ilocoralifs: 
.jll).  —ai.  (h')-iir<l(W^').  Portrait  d'une  dame  rt 
de  son  cillant:  'iO.').  —  âli.  lIitiH  (.L-15.).  La  Her- 
gfire  endormie.  Dessus  de  porto:  .")1().  —  •l'^.  I.i'ii- 
rret  (),'enre  de).  Deux  Pastorales.  Dessus  de  por- 
tos: !!ll).  —  ^il.  Mnnuojier  (Baptiste).  Panneau 
di'iroralif.  Hoiupiet  de  lleurs  dans  un  vase  entre 
dons  iiix'uii''res:  ;!^il.  —  1;!.  Mu.-:.srlii>r  (M.  Van). 
Portrait  do  feninii'.  Dans  un  parc,  toilette  de  sa- 
tin et  tie  dentfdlc.  Signé  et  daté  KKW  :  'M).  —  i\. 
Xntoiiu'.  Vénus  et  Ampliitrile.  Deux  dessus  di' 
l)orles:  ^30. —  ■!.').  o.v(Vaii).  Oiseaux,  lleurs,  pUiu- 
ie.s  et  architecture.  Deux  panneaux  décoratifs: 
67C>.  —  liO.  .SVj(nv(.'/c.  Deux  dessus  do  portes:  'iO'>. 

—  fiU.  SirrIxD'Ii  (ICdouard).  (lliasso  l'i  courre  et  in- 
térieur do  ferme.  Deux  pemlanls:  •>(!'.).  —  "d. 
Tf'ii/  |l)e).  P(U-trail  de  jeune  femme:  'm.  —  78. 
Ivcole  française.  Porirail  de  jonno  femme,  très 
grandi',  en  riidio  costume  :  H-ii).  —  79.  Kcole 
française.  Portrait  de  jeutiO  femme,  en  toi- 
lette très  élégante   di'  l'épiKpio    Louis  XV:  l.ll.'iO. 

—  HO.  Portrait  de  jeuni'  femme  ilelioul,  en  rolie 
rose  lu"oiléi'  il'argent  cl  leiiant  un  inéiiaillou.  tlo 
tableau    l'orme  pondant  avec   |o  précédent:  l.O.")l). 

—  H'J.  l'',C(i!o  française.  Portrait  de  jeune  feiniue 
repré'.-^enlèe  de  face  i\  mi-corps  dans  un  parc: 
l.i'')(l.  —  h:),  I':coIo  française  (xviii'  siècle).  As- 
soMiblée  ilaiis  nu  parc:  îUJit. 

Dessins,  iioijac;iiïs,  pastki.s.— i)l.  Co.sVc  (.L-B). 


Arcliitcclure  et  figures.  Deux  dessins  ii  la  plume 
ot  ;i  la  sopia:  320.  —  93.  Bdiulnuin.  Scène  ga- 
lante. Gouache:  1.181.  — 9'i.  fl««c/ier  (attribué 
à).  La  Xonchalante.  Pastel:  29.).  —  97.  Frago- 
ïuiril.  Récréation  dans  un  parc.  Dessin  i\  la  san- 
guine: 590.-109.  Morean.  Le  premier  Déjeuner. 
Encre  de  Chine:   Si». 

125.  Bureau  rectangulaire  et  plat  on  marque- 
terie de  cuivre  sur  bois  noir,  garni  de  bronzes 
ci.selcs  et  dorés.  Style  Louis  XIV:  l.'^M>.  — 
l:!ti.  Commode  en  bois  rose  et  marqueterie  garnie 
de  bronzes  dorés.  Épo(|ue  Louis  XVI:  SIX).  — 
l:i8.  Deux  gaines  en  bois  sculpté  Louis  XVI:  245. 

140.  Pièce  d'eau,  formée  par  une  statue 
en  marbre  blanc  :  allégorie  do  la  source,  Vé- 
nus couchée,  appuyée  sur  une  urne:  xviii"  siè- 
cle: 540.  —  141.  Statuette  en  marbre:  Diane 
chasseresse,  d'après  lloitilnn  :  375.  —  1-42-143. 
Doux  busles  en  marbre  :  Mailanio  de  Lam- 
balle  ot  Madame  Elisabeth  :  5211  et  455.  —  144. 
Ciroupc  de  deux  enfants  en  marbre  blanc,  socle  en 
bronze  doré:  805.  —  145.  (Jroupc  ou  unirbre 
blanc:  l'Enfant  au  dnupliiu.  socle  en  bronze 
doré:  l.ll'ô. 

159.  Pendule  en  bronze  doré,  représeiit:int  la 
.lennesse  invocpuint  r.\niour.  Epoque  Louis  XVI  : 
1  900.  —  llîO.  Paire  de  candélabres  formés  du 
slatnetles  de  nymphes  en  bmnzo  Louis  XVI: 
(isi).  —  l('i2.  Paire  de  bouteilles  en  vieux 
Chine,  famille  verte,  nionlurn  eu  bronze  doré: 
285.  —  11)!).  Pendule  eu  marbre  blanc  forme 
monument,  avec  groupe  et  nu)nture  l'U  brinize 
iloré,  KIore  et  llérès  porlaul  des  olTrandes  ik 
l'.Vîiiour.  Epoi|ue  Louis  XVI:  7&0.  —  IXl».  Pain- 
de  candélabres  formés  ilo  groupes  en  vieux 
Saxe  :  le  .loueur  cle  vielle  et  le  Chinois;  monture 
en  bronze  dore  :  400.  —  19il.  Deux  groupes  ou 
viiMix  Saxe:  l'Eau  et  la  Terre:  socles  eu  hnmzo  : 
,^^l.  _  liBJ.  Paire  de  vase  céladon  craquelé  do 
Chine,  iiioutiires  bronze  doi>5  A  rocaillos:  (Wj. 

a»  vente.  —  Produit  :  1)4.242  fr. 

'rAni.KAUX.  —  L  Utiiiclii-r.  I.o  .lugement  de  Pi\- 
ris:  2.000.  —2.  Ihiissel  (P.  T.  vuu).  Fleurs: 
1.700,  —3.  Ciiniilrtto.  t'ne  pliico  de  Venise  :  5<K). 
—  4.   Clinrtiiii.  La  Lossivyuso  :  ~'ii*.  —  8   ("/..).•. 


34 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


poilier.  BiK-chanlc  el  Enfiinl  :  305.  —  C.  Coypel. 
Porirail  d'uolrico  :  580.  —  8  Vroiiais.  Portrait  de 
jeune  feinine  :  2  00.').  —  9.  Dick  (Anton  van).  Por- 
trait de  Jan  Licvcns  :  1.520.  —  11.  Eisi'ii  (Cliar- 
les).  Les  Pctit.s  Savoyards  et  la  Pèclio  à  la  litjne  : 
575.  —  12.  b'ovrcnj  (Le  chevalier).  La  Visite  à  la 
Convalescente  :  290.  —  15.  Grcuze  (J.)  Portrait 
du  marciuis  Teyssicr  des  Farges  ;  1.480. —  17. 
Giiordi  (K.).  Vue  de  Venise  :  l.'iOO. 

li).  Hais  (attribué  à  F.).  Les  pelils  Patriotes  : 
1.380.  —  20.  Ilof/arth.  Prédication  dans  une 
église  :  1.200;  21.' Sci'^ne  de  tripot  :  800.  —25. 
Jeciiiral.  Le  Turc  amoureux  et  la  Sultane  favo- 
rite :  885  ;  20.  Scène  de  Marché  ;  800.  —  27. 
Kaiiffiiinnii  (Angclica).  La  Musicienne  :  1.120.  — 
2;}.  Lancret.  La  Collation  des  chasseurs  :  900.  — 
2!).  Lfirf/iUiére.  Portrait  présumé  de  (irandval, 
de  la  (i;oniédiel''rani;aise  :  670;  ;!0.  Portrait  d'une 
Dame  artiste  :  1.500.  —  33.  Vir/ée  Lebrun  faltri- 
bué  à  M»°);  Portrait  d'une  Dame  artiste  ;  1.000. 
35.    Loo    (Van).    Portrait  de  jeune    femme  ;  (iOO. 

—  41.  Ou'fri/.  Gibier  :1.005.  —  43.  Pannini 
(J.  P.).  Monuments  antiques  :  470.  —  43.  Pater 
(J.  B.).  Assemblée  galante  dans  un  parc  ;  1.800. 

—  4'i.  Prudlion  (attribué  à).  Portrait  de  femme: 
2.410.  —  45.  Rembrandt.  Portrait  de  jeune 
homme  :  3.050.  —  4S.  Roslin  (A.).  La  Musi- 
cienne ;  1.010. 

51.  Snyders  (Franz).  Gibier  et  Nature  morte  ; 
2.550.  —  52.  Taraval.  Ampbitrite  :  405.  —  55. 
Vallai/er  (M'").  Portrait  présumé  de  l'artiste  : 
3.050.  —  56.  Viiliayer  Coster.  (M»').  Pèches  et 
raisius  blancs,  et  57.  Corbeille  de  prunes  et  de 
pèches  :  430.  —  53.  Vernet  (.Joseph).  Paysage 
d'Italie  :  .500.  —  59.  Vos  (Gornille  de).  Portrait 
d'homme  :  2.020.  —  60.  Watteau  de  Lille.  Mili- 

(.■1  sinvre.) 


Le  Musée  Carnavalet  a  acheté  dans  la  vente  de 
feu  le  docteur  Molloy  une  curieuse  enseigne  de 
cordonnier  en  bois  sfulplé  et  peint,  portant  la 
date  de  1523,  et  représentant  saint  Grespin  debout 
derrière  un  auvent,  adjugé  430  fr.  ;  une  pendule 
Lous  XIV  et  son  socle  de  suspension  en  marque- 
terie de  cuivre  et  d'écaillé,  ornée  de  bronzes, 
700  francs. 


Les  Ysntes  de  livres  rares  se  succèdent  sans 
interruption  :  après  l'adjudication  dé  la  biblio- 
thèque de  feu  M.  Benedetto  Maglione,  de 
Naples,  quia  produit  2o9.810.fr.,  et  sur  laqueUe 
nous  reviendrons,  on  vend  des  livres  ayant  ap- 
partenu à  feu  le  comte  de  Lignerolles.  Ces  ventes 
multiples  ont  l'ait  constater  une  dépréciation  con- 
sidérable sur  certains  livres. 

Dans  la  vente  de  feu  M.  Maglione,  l'enchère  la 
plus  importante  a  été  obtenue  par  une  première 
et  rarissime  édition  de  la  Bible,  imprimée  à 
Mayence  en  1462,  avec  une  date  cert?.ine.  qui  a 
été  vendue  21.000  francs. 

A  la  vente  de  LigneroUes  un  bel  e.xemplaire  de 
l'Imitation  de  Ji-sus-Clirist,i\-9.à\K\ïo-a  de  Breuil, 
prieur  de  Saint-Val,  édition  de  1653,  aux  armes 
et  au  chill're  de  Henriette  de  Fi'ance,  et  contenant 
une  lettre  autographe  de  cette  princesse  au  car- 
dinal Mazarin,  s'est  mal  vendu;  il  a  èlé  adjugé 
6.000  francs.  Par  contre,  on  a  vendu  30.000  fr. 
l'Office  de  h'  Semaine  sainte,  volume  aux  armes 


de  Louis  XVI,  qui  fut  offert  en  présent  par  le  roi 
à  la  princesse  de  Lamlialje,  le  jour  de  sa  fête. 

Une  traduction  deVImitalion  de  .f.-C,  par  l'abbé 
de  Choisy,  publiée  en  1602  chez  Antoine  Dezollier, 
ù  Paris,  a  été  payée  5.110  francs.  On  lit  sur  la 
garde  du  volume  rinscriplion  suivante  :  Ce  livre 
a  été  donné  à  M"'  de  Gentil  La  Jonchap  par 
M'»'  de  Maintenon. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Le  (>ercle  de  l'Union  Artistique  ouvrira 
son  l'exposition  annuelk;  d(î  Peinture  et  de 
Sculpture,  rue  Boissy-d'Anglas,  du  5  février 
au  8  mars. 


La  Société  d(!S  Artistes  Graveurs  au  burin 
a  inauguré  sa  deu.x'ome  Exposition  d'estam- 
lies  et  de  dessins  au  Cercle  de  la  Librairie, 
117,  boulevard  Saint-Germain,  le  jeudi  1" 
février. 

L'E.xposition  restera  ouverte  tous  les  jours, 
de  1  heure  à  5  heures,  y  compris  les  diman- 
ches, jusqu'au  'i^j  courant. 


M.  Pierre  Billet,  pein'.re  de  sujets  champê- 
tres, a  ouvert  une  Exposition  de  ses  œuvres. 
12,  rue  Goilot-de-Mauroi,  du  2  au  15  février, 
de  10  à  6  heure.-. 


La  distribution  des  récompenses  décernées, 
à  la  suite  des  concours  de  1898,  par  l'Union 
centrale  des- Arts  décoratifs,  a  eu  lieu  mardi 
dernier,  place  des  Vosges,  dans  la  grande 
salle  de  la  bibliothèque  de  l'Union. 

M.  Henry  Roujon,  directeur  des  Beaux- 
Arts,  présidait  la  cérémonie  à  laquelle  assis- 
taient, aux  cotés  de  leur  président,  M.  Geor- 
ges Berger,  député  de  Pafis,  les  principaux 
membres  du  jury  ries  concours  et  de  la  Société 
des  .Arts  décoratifs  :  MM.  Falize,  Gagneau. 
Paul  Colin,  Rossigneux,  etc. 

.\près  avoir  félicité  l'Union  centrale  des 
eflorts  constants  auxquels  elle  se  livre  pour 
relever  les  industries  d'art,  JI.  Roujon  lui  a 
donné  l'assurance  qu'elle  trouverait  dans  l'Ad- 
ministration des  Beaux-.\rts  l'appui  qui  lui  est 
nécessaire  pour  compléter  son  u-uvre,  et  le 
directeur  des  Beaux-Arts  s'est  engagé  à  assis- 
ter au  Congrès  organisé  par  l'Uuion  pour  le 
mois  de  mai  prochain. 

M.  Georges  Berger  a  remercié  alors  M.  Rou- 
jon d'avoir  bien  voulu,  non  seulement  pré- 
sider cette  réunion,  mais  promettre  à  la 
Société  des  Arts  décoratifs,  plus  que  jamais 
le  concours  si  précieux  du  Gouvernement. 

Le  rapporteur  général  du  jury,  M.  Falize, 
membre  du  Conseil,  a  ensuite  donné  lecturo 
du  travail  dans  lequel  il  a  résumé  les  résul- 
tats des  concours,  et  la  séance  s'est  close  [  ar 
renonciation  des  récompenses,  dont  la  liste  a 
été  donnée  par  M.  Blanchard,  secrétaire  géné- 
ral de  l'Union. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


35 


Parmi  les  demandes  de  permission  pour 
l'Exposition  de  San-Francisco  se  trouve  celle 
de  M.  Edward  (Jréen,  relative  à  l'érection 
d'une,  statue  colossale  de  la  Juslice,  tenant 
en  main  les  balances  traditionnelles.  La  sta- 
tue aurait  M)  m.  70  de  hauteur,  et  la  longueur 
du  fléau  do  ses  fameuses  balances  serait  de 
91  mètres.  Chaque  [ilatcau  pourra  recevoir 
cinquante  iiersonnes  qui  n'auront  qu'un  signe 
à  faire  pour  être  enlevées  ii  88  mètres  au-des- 
sus du  sol. 

Si  celte  nouvelle  est  exacte,  le  sculpteur  fera 
bien  de  se  hâter,  car  l'Exposition  universelle 
de  Californie,  qui  fait  suite  à  la  Wofld  Fair 
de  Chicago,  vient  d'être  ouverte  à  San  Fran- 
cisco. 

Le  (louverneur  de  l'Etat,  M.  Markham  et 
les  princi[)aux  fonctionnaires,  se  sont  rendus 
au  iiarc  de  Golden  gâte,  où  est  installée  l'Ex- 
position, accompagnés  d'un  grand  cortège 
civil  et  militaire.  La  ville  était  pavoisée. 
Après  un  discours  du  Gouverneur,  M.  de 
Young,  directeur  général,  a  déclaré  l'Expo- 
sition ouverte. 

L'Ex[)osition  durera  six  mois.  Le?  bâtiments 
ont  coilté  cinq  millions  de  dollars.  Le  plus 
bel  édifice  est  le  [lalais  des  beaux-arts,  cons- 
truit dans  le  style  égyptien. 


NOUVELLES 


:),*:(:  l.a  ijruchaine  excursion  arlistiquo  et 
archéologique  des  «  Amis  des  Monuments  pa- 
risiens I)  aura  lieu  avec  le  bienveillant  con- 
cours do  M.  Kaemfifon,  directeur  des  Musées 
nationaux,  le  ilimanclie  'i  février,  à  1  h.  L2- 
Le  but  do  cette  excursion  est  VKlude  des 
rnslex  du  Luiirre  do  l'Jiilippe-Aiigiisle  aii- 
dessous  du  Louvre  adiu'I.  M.  Edmond 
Guillaume,  architecte  du  Louvre,  dirigera  la 
visite  et  montrera  des  [ilans  inédits.  M.Char- 
les Normand,  direelour  do  \'.\>/ii  des  Md/iu- 
ini'n/s  se  i)ropo!-e  do  rectifier  les  restitutions 
du  Louvre  féodal  (dessins  de  Chirac  et  de 
Viollel-lo-IJuc).  Kondcz-vous  dans  la  nouvelle 
salle  de  la  Tunisie  au  pied  de  l'escalier  Uaru. 

***  Le  tombeau  de  César  Franck,  au  cime- 
tière Montparnasse,  est  maintenant  terminé. 
Lo  médaillon  en  bronzo  du  compositeur,  par 
Rodin,  se  déla:'ho  sur  lo  motif  architectural, 
do  style  roman,  composé  par  M.  (iaslon  Hedon. 

**,(,  (In  vient  do  découvrir  dans  les  archives 
do  Millau  une  centaine  do  lollros  originales 
manuscrites  du  duc  Henri  do  Ilohan,  celui 
(|ui  irnposn  la  roslitution  des  teiuplos  aux  ré- 
formés et  lo  rétablissement  de  l'Iùlil  do  .Nantes. 
Ces  lettres  sont  relatives  à  cette  période 
tourmontéo  ot  intéressante  do  notre  histoire 
nationale. 


H,*^,  l'n  Comité  s'est  formé  pour  l'i'M'oclion, 
liu  l'in  onMaiigos  (Maino-c  t-Loiro),  d'une  sta- 
lue  à  la  mémoire  do  .laccpios  Ciilholinoau,  lo 
liéros  vendéen  do  I7'.«i.  Une  partie  ilos  restes 
du  a  Saint  do  l'.Xnjou  ■  ot  ceux  do  son  pctit- 
nis,  lo  général  Henri  do  Calhelineau.  mort  on 


du 
tu 
1 
d 


189L  ont  été,  l'année  dernière,  avec  l'autori- 
sation du  Gouvernement,  réunis  au  Pin-en- 
Mauges  dans  un  mémo  tombeau.  C'est  laque 
sera  le  lieu  du  monument  destiné  à  perpé- 
tuer leur  mémoire. 

jjc**  r.e  Gouvernement  lielge  vient  d'acquérir, 
au  prix  de  20  i.OOU  francs,  un  superbe  tableau 
attribué  à  Van  Dyck,  et  qui  appartenait  à  la 
famille  de  Ribeaucourt.  Ce  tableau  contient 
le  portrait  du  seigneurdeLaerne,  bourgmestre 
d'Anvers,  entouré  des  six  membres  de  sa 
famille,  parmi  lesquels  serait  une  dame  Chris- 
tine de  Ribeaucourt. 

:(:**  Tn  correspondant  du  Journal  de  Gé- 
nère écrit  d'intéressants  détails  sur  la  décou- 
verte qu'on  vient  de  faire,  à  Florence,  d'une 
Vénus  du  peintre  Loronzo  di  Credi. 

Le  tableau  gisait  dans  les  caves  des  Offices 
avec  les  rebuts,  dans  la  poussière,  et  masqué 
par  une  couche  épaisse  de  vernis  grossier. 

La  Vénus  de  Lorenzo  di  Credi  est  de  gran- 
deur nature.  Elle  est  debout,  une  main  posée 
sur  la  poitrine,  l'autre  retenant  le  voile  léger 
et  transparent  dont  elle  se  couvre  encore. 

:t-%  Un  portrait,  exposé  au  Salon  de  pein- 
ture de  Munich,  vient  de  soulever  une  étrange 
querelle.  Le  criti(pie  d'art  d'un  journal  muni- 
chois  l'avait  trouvé  mauvais,  et  s'était  cru 
autorisé  à  exprimer  son  sentiment  en  toute 
sincérité.  Le  peintre  ne  dit  rien,  mais  le  mo- 
dèle se  fâcha.  Il  porta  iilainte  en  justice,  ot 
somma  la  partie  adverse  de  reconnaître,  par 
déclaration  formelle,  que  la  peinture  seule  du 
portrait  était  imparfaite,  mais  que  la  figure 
du  portraituré,  les  qualités  de  son  esprit  et 
celles  de  son  ciuur  étaient  au-dessus  de  toute 
critique.  A  quoi  l'on  consentit  gaiement. 


Exposition  des  Aquarellistes 

La  seizième  exposition  de  la  Société  des 
.\cpiarellistos  français  est  ouverte  dans  la 
Galerie  Georges  Petit.  Nous  avons  rendu 
compte  dos  (|uinze  expositions  antérieures; 
peut-être  est-c(^  h'i  la  raùson  du  pi'u  d'empres- 
sement que  nous  mettons  à  parler  do  la  sei- 
zième. Il  se  peut  qu'on  no  la  juge  pas  infé- 
rieure aux  iirécéilentos,  et  peut-être  lo  public 
nouveau  y  prendra-t-il  lo  mémo  plaisir  que 
nous  y  éprouvions  autrefois;  nous  sommes 
fondé  à  croire,  cependant,  que  le  »  refroidis- 
sèment  ■■  des  amis  do  la  première  heure, 
parmi  lesipiels  nous  nous  rangeons,  tient  A 
d'autres  causes  qu'une  satiété  bien  naturelle. 
La  plupni'l  des  fondateurs  do  la  Société,  les 
moillours,  ont  disparu  do  l'arène.  Or,  personne 
ne  conleslo  que  les  recrues  n'ont  pas  la  mémo 
vaillance  quo  leurs  anciens.  Jacquemart, 
noilbulh,  L.  Leloii'  no  sont  plusU\.  d'autres. 
(|u'il  est  inutile  de  notnmer.  so  font  vieux; 
ti'aulros,  encor)  dans  louto  la  force  do  leur 
talent,  négligent  uno  inslilulion  qui  a  beau- 
coup contribué  ù  leur  gloii-o...  Urof.  la  Société 
traverse  uno  passe  dilllcilo;  il  est  temps, 
grand  temps,  qu'on  entrouvre  les  portos  t\ 
des  talents  nouveaux  et  surtout  novateurs. 


r?r, 


LA    CHRONIQUE    ]>ES    ARTS 


Lo  I'  clou  »  (le  l'Exposilion,  —  il  y  en  a  un, 
nous  soMiMies  ln-uroux  d'avoir  à  le  dire  —  a  été 
fourni  par  M.  Oeluillo  qui  nionli'o  dix  btdies 
ui|uar-cllos  ndiituircs,  d'une  cxiicutiun  fii-iiie 
et  sûre,  trop  safîi;  peut-être,  s'il  est  admis  que 
l'aquarelle  comijurtc  un  certain  laisser-allor. 
On  verra  encore  avec  plaisir  les  ])aysa^cs  de 
M.  Zubcr.  frais,  transparents  et  si  facilement 
ri'ndus.  (in  apparence;  ceux  de  M.  Lecomle, 
à  cAti';  des  envois  de  son  maître,  M.  Ilarpi- 
gnies;  les  vues  diverses  do  M.  Bétliunc  et  les 
(leurs  de  M.  Kivoire,  niodil'les  accomplis  de 
peinture  à  l'eau:  de  lr(''s  intéressantes  es- 
(|uisses  rapporti5os  d'Alg'^rie  par  M.  liisnard  ; 
de  jolies  illustrations  de  M.  l'.oilvin  jiour 
un  Kiibelais;  d'excellents  sujets  de  genre  par 
M.  V.  Gilbert. 

Nous  avons  à  signaler  aussi  rexposilion 
de  MM.  Adan,  Bourgain,  Yim,  Clairin,  Du- 
liuf'c,  Kscalier,  Français,  Vignal,  Gros,  Loir  et 
de  M'"  X.  de  UotlisciiilJ.  KaVin,  dans  cette  ex- 
IiDsition  d'aijuarelles,  on  remarquera,  non 
sans  surprise,  les  envois  de  M.  Lhermitte  :  ce 
sont  de  trvs  beaux  et  solides  dessins  sans 
aucun  rehaut  de  couleur:  mais  le  talent  de 
l'artiste  fait  passer  sur  cette  anomalie. 

A.  DE  L. 


Les  Estampes  Japonaises 

AU  MCSÉE  DU    LOUVIÎE 


Nous  lisons  dans  le  F/i/nru  du  29  janvier 
que  la  salle  du  Louvre,  siiôcialement  consacrée 
aux  objets  d'art  de  la  Chine  et  du  Japon,  va 
prochainement  «  s'enrichir  d'une  fort  belle 
collection  d'estampes  japonaises  des  xvi',  xvic 
et  xvm'  siècles,  offertes  au  Musée  par  des 
amateur.-!,  et  que  les  Parisiens,  amoureux  de 
l'Art  extrême  orienlal,  pourront  admirer  d'ici 
quelques  semaines.  » 

Cette  nouvelle,  parfaitement  exacte,  n'est  pas 
pour  réj'juir  les  amateurs  autres  que  le  petit 
groupe  qui  s'est  voué  au  culte  de  l'Art  Japo- 
nais. Alors  que  notre  Musée  ne  sait  où  loger 
ses  richesses  en  tableaux  et  dessins  de  l'art 
occidental,  c'est-à-dire  d'un  art  qui  nous 
touche  de  plus  près,  dont  la  tradition  nous  a 
laits  ce  que  nous  sommes  et  se  perpétue  dans 
le  sentiment  esthétique  de  notre  race,  il  avait 
semblé  au  moins  supeillu  de  distraire  une 
partie,  si  minime  soit-cUe.  de  l'espace  dispo- 
nible pour  y  placer  des  objets  dont  la  place 
est  au  Musée  des  Arts  décoratifs.  Voici  main- 
tenant que  l'on  tente  dy  introduire  des 
estampes  de  provenance  exotique,  alors  que 
l'art  de  la  gravure  est  exclu  de  noire  grand 
Musée,  que  l'on  y  chercherait  vainement  les 
chefs-d'œuvre  des  maîtres  italiens,  allemands, 
français,  flamands  et  anglais,  t'.eci  dépasse 
vraiment  la  mesure  permise;  nous  voulons 
croire  que  l'Administration  du  Musée  y  regar- 
dera à  deux  fois  avant  de  permettre  une  in- 
trusion choquante,  en  désaccord  formel  avec 
la  destination  du  Louvre. 

Il  n'est  pas  trop  tard  pour  restituer  à  leurs 
généreux  donataires  les  estampes  offertes  qui 


sont  [irovisoirement  exposées  dans  les  gale- 
ries de  la  peinture  fran(;aise,  salle  Le  Sueur. 

A.  i)E  L. 


La  Conservation  du  Musée  du  Trocadéro 


«  La  conservation  du  Musée  du  Trocadéro 
(moulag'^s)  est  en  ce  moment  vacante,  et  na- 
turellem.nt  on  rencontre  sur  le  pavé  de  Paris 
beaucoup  de  candidats  Le  dernier  titulaire 
ayant  été  un  poète  dramati(|ue,  il  n'est  peut- 
être  pas  inutile  de  rappeler  (pi'il  s'ag  t  d'un 
service  d'archéologie,  où  l'expérience  pro- 
fessionnelle et  l'érudition,  la  connaissance  de 
l'tiistoire  de  l'art  fran(,'ais  et  de  ses  monu- 
ments importent  beaucoup  plus  que  le 
lyrisme  et  même  le  génie.  Sans  vouloir  dé- 
courager personne  ni  dé|ilaire  aux  poètes, 
beaucouj)  de  bons  esprits  se  perme'.tent  de 
penser  qu'il  serait  opportun,  convenable  et 
moral  de  confier  enfin  cette  importante 
charge  à  un  humble  spécialiste,  qui  serait 
caiiable  d'en  remplir  les  devoirs.  Ces  bons 
esprits  ont  des  idées  étranges,  presque  révo- 
lutionnaires. Ils  veulent  changer  «  l'ordre 
étabh  ». 

Nous  reproduisons  avec  plaisir  les  quelques 
lignes  qu'on  vient  de  lire  et  qui  sont  emprun- 
tées au  Journal  des  Lébatx:  nous  croyons 
inutile  d'en  fiire  ressortir  le  caractère  émi- 
nemment judicieux  et  nous  nous  bornons  à 
exprimer  le  même  vccu  que  notre  confrère. 


Académie  des  Inscriptions 


M.  PaulMeycr,  qui  tient  le  fauteuil  delaprési- 
dcuce,  fait  part  ofâciellomeiil  à  la  compagnie  de 
la  mort  de  M.  Wadaingtou.  Il  retrace  en  quel- 
ques paroles  é.nues  la  vie  ef  les  ceuvres  de  ce 
.savant. 

Coiii>nissiû?i  du  ceiUeiniire  de  riiisliliit.  — 
L'Académie  désigne  comme  membres  de  la  Gom- 
nii.ssion  du  centenaire  de  rinstitiil  :  il.  Léopold 
Di-lisle,  M.  Maximin  Deloclu'  d  M.  li"  marquis  de 
Vogué. 

Une  nijlice  sur  des  moïiuments  antiques  en 
piirphyre.  —  M.  Louis  Passy  fait  une  communi- 
caliuii  sur  des  monuments  inédits  de  la  sculp- 
ture antique  en  porphyre. 

Il  rappelle  qu'il  y  a  vingt-cinq  ans,  il  a  lu  un 
mémoire  teudaut  à  prouver  que  les  groupes 
sculptés  en  haut-relief  sur  des  colonnes  au  Vati- 
can et  à  l'église  Sainte-Marie  à  Venise,  représen- 
tent les  .Augustes  et  les  Césars.  Il  apporte  aujour- 
d'hui à  l'appui  de  sa  thèse  de  nouveaux  docu- 
ments qui  justifient  ses  conclusions. 

La  séance  s'est  teruiinée  par  une  lecture  faite 
par  M.  Clerniont-Gaiineau  d'un  travail  sur  une 
inscription  romaine  découverte  à  Betlir,  localité 
siluée  près  de  Jérusalem,  relatives  aux  délaçhe- 
ments  dos  légions  romaines  cautonuées  en  Pales- 
tine. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


Les  friifiinuntx  miinicnux  découverts  à  Del- 
phes. —  M.  Henri  Weil  entretient  l'Académie  de 
textes  poétiques  découverts  à  iJjl  plies  par  notre 
Ecole  d'Athènes.  (le  sont  des  liymnes,  ou  des 
fragments  d'iiynines,  composés  pour  les  fêtes  du 
sanctuaire  et  intéressants  à  divers  titres.  Un  de 
ces  hymnes  est  complet.  C'est  une  (euvre  com- 
posée avec  art  et  élégance  qui  fait  connaître  un 
détail  nouveau  de  la  légende  d'Apollon.  Il  est  pré- 
cédé du  décret  de-;  Delphiens  qui  confère  au 
poète  des  dislinclinns  honorifiques.  Plus  impor- 
tants encore  sont  les  morceaux  accoaipagnés  de 
notes  de  musique.  Nous  avons  1;\  les  spécinious 
les  plus  aulhentiques  ol  les  plus  étendus  que  noas 
possédio.is  de  la  musique  dos  ani-icns  Grecs, 
beux  fra;5nients  qui  scinblenl  appartenir  au 
mémo  liymne  el  coustitiienl  un  euso.nble  de 
trente-sept  lignes,  en  parlic  l)ien  conservées,  pré- 
sentent nu  lalileau  vivant  de  la  fêle  et  contien- 
n,'nt  des  allusions  à  des  faits  historiques  qui 
permettent  d'en  délor.niuer  approxiui.iliveuient  la 
date.  L'hymne  a  dû  être  écrit  i)eu  de  temps  après 
l'an  irS  avant  nuire  ère. 

C'est  un  très  beau  spécimen  de  la  poésie  ofli- 
cielle  du  siècle  de  'l'héocrite  et  de  Callimaquo. 

Il  ne  reste  plus  d'un  autre  hymne,  de  deux  siè- 
cles plus  jeune,  que  des  fraymeiits  très  mutilés  ; 
'on  voit  coi)cndanl,  grâce  à  dos  restitutions  [ilau- 
sihles,  qu'il  se  terminait  par  des  vonix  pour  le 
collegium  des  Méuades  et  juur  l'accroissement 
de  l'empire  des  Romains. 

M.  Tliéodore  lieinach  a  étudié  la  musi(iuo  de 
ces  textes  et  a  essayé  de  la  reproduire  dans  njtre 
système  de  notation. 

Il  a  constaté  que  le  grand  liynini^  est  écrit  dans 
le  texte  I  hrygieu  chromatiiiue,  uuiis  avec  plu- 
sieurs n  )tes  empruntées  au  mode  dorien. 

(Voir  à  ce  sujet  rarliclo  de  M.  Silomon  liei- 
nach dans  la  C'ironiijiic  du  2  décembre  IS'.tii) 

Le  710111  d'Ahasci'rus  ou  d'Assuérus.  —  Ce 
nom  est  ideuliquo  ft  celui  di  Xerxès,  d'après  une 
communicalio  I  de  M.  Oppeit.  Celle  assimilation 
très  ancienne  est  aujourd'h  li  expliquée  par  des 
textes  juiidi(iu.'s  datés  du  temps  de  Xerxès  Le 
vaincu  d"  Salamiuc  y  csl  n  )mmé  Aklisiicarsii  et 
A/ihswiis.'i.  Ljs  faits  racontés  dans  le  livre 
d'Lsther  ont  leur  origine  historique  dans  des  évé- 
nements arrivés  au  mois  de  nuirs  i'i.i  avant  l'ère 
ehélienue. 

Le  premier  théâtre  pirisien.  —  M.  Charles 
Normand  commence  la  leclnro  d'une  élude  sur 
1  ■  l'remier  lhéi\lre  parisien,  établi  <lans  l'am- 
pliillii'àlri'  gallo-r(uuain  de  la  rue  Mongi',  fro- 
((iiemmeiit  désigné  sous  le  nom  d'.\rènes  de  l,u- 
lèce,  el  aiiquel  ou  n'avait  l'oniacré  jusqu'ici  que 
(pielque.--  Ii  ochures  insuflisanti's. 


Société  des  Antiquaires  de  France 


M.  l'ablié  Uuchesue  préside  le  ciunmencenu'ut 
de  lu  séance  et,  après  avoir  prommcé  le  discours 
(l'usage,  cède  le  fauteuil  A  M.  de  lînislile,  élu 
l)résidenl  pour  l'auiu''!'  IS'.H.  —  Sur  le  rapport  de 
M.l'abliè  Thi  ileuat,.\l.t'.amille  .Iiilliam  si  élu  asso- 
cié correspoudaul  à  llordeaux.  —  .\l.de  ViUenoisy 
lail  nui'  cominunicalion  relative  i\  un  vase  du  Mu- 


sée de  Liège,  qu'il  rapproche  d'nu  objet  similaire 
conservé  au  Cabinet  des  médailles.  —  M.  Duri- 
ghcUo  tsl  élu  associé  correspondant  à  Saida  (Syrie) 
sur  le  rapport  de  M.  de  Villefosse.  —  M.  de  Lai- 
gue  présente  l'estampage  d'une  inscription  funé- 
raire trouvée  à  San-Josse,  extra  tt.iiros,  près  de 
Cadix.  —  M.  de  Gauckler  communique,  par  l'en- 
Iremise  de  M.  Cagnat,  une  note  sur  des  carreaux 
de  faïence  provenant  de  Hayeb-el-Aioun,  et  repré- 
sentant Daniel  dans  la  fosse  aux  lions. 

M.  de  Boislile,  président,  annonce  la  mort  de 
M.  Waddinglon,  membre  titulaire.  —  M.  Colli- 
gnon  communique  la  iiliotograpliie  des  fragments 
de  statues  trouvés  à  Lycossura,  surremiilaccment 
du  temple  de  Despoina,  et  qui  nous  font  connaî- 
tre le  style  du  sculpteur  Damophon.  Il  place  la 
période  d'activité  de  cet  artiste  au  moment  du  dé- 
veloppement de  la  ligue  achéennc.  —  M.  Laïayc 
pré-enle  quelques  observations  sur  une  inscrip- 
tion latine  publiée  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
(aiin.  IS'.U,  p.  "2G(J).  —  M.  Babelon  donne  lecture 
d'un  mémoire  de  M.  .\lbert  Naef,  sur  les  fouilles 
exécutées  i>ar  lui  au-dessus  d'IIarUeur,  au  lieu  où 
s'élevail  un  yjetit  temple  gallor  main.  Ces  fouil- 
les ont  mis  au  jour  un  édicule  quadraugutaire 
entouré  d'une  colonnade  et  dilTérents  objets  sculp- 
tés. 


NECROLOGIE 


Le  sculpteur  Cavalier,  membre  de  l'Académie 
des  Beaux-.\rU,  vice  président  de  la  .Société  des 
Artistes  français  et  l'un  des  inaitrcs  de  la  sculp- 
ture française,  est  mort  dimanche  iS  janvier,  à 
sepl  heures,  dans  sa  quatre-vingtième  année. 

Pierre-Jules  Cavelier  était  né  en  1814  à  Paris, 
Elève  de  David  d'Angers,  il  avait  obtenu  en  18W 
le  grand  prix  de  Rome.  Trois  années  seulement 
après  son  retour  de  la  villa  MéJicis,  en  18V.I,  il 
enlevait  la  médaille  d'honneur  au  Salon  avec  une 
l'éni'lope  enilortnie  dont  le  succès  fut  énorme  el 
que  le  duc  de  Lnynes,  à  l'issue  du  Salon,  acquit 
au  prix  de  1(1. fXX)  francs. 

'l'ouïes  les  compositions  qu'ex-'cuta  ensuite  Ca- 
velier, sa  Vfrilé  (Salo.i  de  18.'>."i),  sa  Curnëlie 
(ISTû),  aujourd'hui  au  Luxembourg,  sa  liac- 
chiiiitr,  Ir'  Jlliii.ir  Piisrtil  érigé  au  re/.-de-chaus- 
séi"  de  la  lour  Saiiil-.lacques,  la  statue  de  Mon- 
srir/iieiir  Aff're,  qui  se  trouve  ft  la  sicji>tie  de 
Noire-Da'iie,  dénotent  un  statuaire  très  expert 
dans  sou  art  cl  cunstnur.noni  soucieux  de  la  re- 
cherche du  style. 

I!  sculpta  lin  certain  nombre  de  grandes  com- 
positions soit  pour  rilolel-de-Ville,  -soit  pour  les 
palais  nationaux. 

L"s  incenilies  de  la  Comniuuo  ont  détruit  qiiel- 
qui'siines  do  ces  leuvivs  :  la  Seine  et  lo  Jthiii. 
qui  surmonlaieni  l'horloge  dj  l'iincien  llolel-Jo- 
ViUe,  ont  ilisparu  avec  l'édilice  qu'ils  ornaient, 
mais  le  Louvre  n  gardé  inlactes,  entre  autres 
slatues  de  Cavelier,  deux  tlgiires  de  style,  la 
l'oi'sie  el  Vllisloirc,  assises  au  fronton  d'un  des 
pivilKiiisqui  s'élèvent  sur  les  jardins  du  Car- 
rousel. 

Cavelier  avait  élé  nommé  en  IS.")!!  chevalier  do 
la  Légion  d'Iionneiir,  en  ISt'd  ofllcier.  Il  était  de- 
puis 18UÔ  iiiembre  de  rinsliliil. 

Comme  professeur,  Ciivelior,  |K'ndu-il  les  vingt- 


38 


LA   CHRONIQUE    DES    ARTS 


liuil  ans  qu'il  a  luiui,  à  l'Ecole  des  lioaux-Arts, 
un  des  ateliers  de  sciilpliii'o,  a  exercé  une  grande 
indiienco.  Un  ceilain  noniliro  do  ses  élèves  occu- 
pent un  haut  rang  dans  la  statuaiiv  française. 
Ce  sont  en  première  lif;ne  Darrias,  Idrac,  Allar, 
Desboi.s,  et,  parmi  les  plus  jeunes,  Fagel,  (jou- 
lan,  Lombard,  Boutry,  Charpentier,  etc. 


Un  artiste  cpii  eut  son  lirur.'  ilr  (■('■lèhritè  sous 
le  sorond  ICnipiic,  M  .  Armand  Gautier,  vient  de 
mourir  à  l;i  uiai.-'ou  O.ibnis,  ù  Pa:i-!,  dans  sa 
soixanleneuvièm»  «nnée.  N'é  à  Lille,  en  182."),  A. 
(jaulier  fut  élève  de  Soudion  et  de  L.  Cofîuiet.  Il 
olilint  diverses  récompenses  aux  Salons  de  180:), 
de  1861  et  de  1882.  Son  tableau,  les  FoUcs  île  lu 
Salpi'lrièra,  eut  un  grand  succès  au  Salon  de 
18fi7.  Jlais  le  jury  du  Salon,  en  1860,  refusa  une 
autre  de  ses  œuvres  é.oalement  les  plus  connues  : 
la  Femme  aciultf're,  qui  fut  exposée  au  Salon  des 
Refusés.  Cependant,  A.  Gautier  reparut  aux 
Cliamps-Klyséos  où  une  figure  de  Bairjnctise,  en 
1874,  attira  de  nouveau  l'atlenlion  sur  lui.  Gautier 
a  fait  aussi  des  portraits  ;  il  fut  l'un  des  premiers 
à  réagir  contre  la  tendance  ancienne  h  solenniser 
les  portraits,  et  il  chercha  à  leur  donner  plus  de 
vie  en  leur  donnant  plus  de  naturel  et  d'abandon. 
On  doit  A  cet  artiste  original  et  hardi  un  certain 
nombre  de  lithographies. 


M.  Armand  Cugnard,  architecte-expert,  mem- 
bre de  la  Société  des  .architectes  français,  vient  de 
mourir  à  l'âge  de  soixante-neuf  ans. 

Il  était  président  de  la  Société  de  secours  mu- 
tuels «  le  Bâtiment  ». 


M.  Auguste  Ozenfant-Scribe,  président  du 
Tribunal  de  commerce  de  Lille  et  conservateur  des 
Musées  de  la  ville  pour  les  sections  d'Archéologie 
et  des  Arts  décoratifs,  est  mort  le  28  janvier. 
M,  Ozenfant  avait  reçu  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur  des  mains  du  Président  de  la  Répu- 
blique lors  de  sou  voyage  à  Lille  en  octobre  1802. 


On  annonce  de  Londres  la  mort  d'un  graveur 
de  talent,  M.  Samuel  Bellin.  qui  reproduisit  un 
grand  nombre  de  tableaux  de  peintres  anglais  et 
lit  également  quelques  portraits  estimés. 


L'architecte  John  Chessel-Buckler  vient  de 
mourir  à  Oxford,  à  l'àgc  de  cent  un  ans.  C'est  lui 
qui,  en  1834,  avait  été  chargé  de  la  restauration 
du  Palais  du  Parlement  anglais  et  plus  tard  de 
celle  des  cathédrales  de  Lincoln  et  de  Norwicli. 


BIBLIOGRAPHIE 

Il  Borgo  di  Castiglione  d'Olona,  parle  V>'  Diego 
Sant'  Ambrooio.  Milan,  chez  MM.  Calzolari  et 
Ferrario,  1803. 
On    ne    connaissait  jusqu'ici,    de    Castiglione 

d'Olona,  que  les  fresques  de  Masolino.  Les  pho- 


tograveurs milanais  MM.  Calzolari  et  Kerrario 
ont  rendu  un  signalé  service  aux  études  d'art  en 
publiant,  en  planches  d'une  netteté  parfaite,  les 
nombreuses  autres  <r;uvres  d'art  qui  peuplent  ce 
bourg  si  intéressant.  11  ne  faut  p'is  moins  féli- 
citer l'auteur  du  texte,  M.  Diego  Saut'  Ambrogio, 
qui  n'en  est  plus  k  faire  ses  preuves  en  matière 
d'érudition  et  de  sagacit<5. 

L'antiquité  romaine  est  représentée  dans  l'al- 
bum jiar  un  cippe  oiné  d'élégants  rinceaux  ;  le 
Moyen  Age,  par  des  terres  cuites,  des  fresques  ; 
la  Renaissance,  par  une  série  d'édifices,  de  sculp- 
tures, de  grnfliles,  d'œuvres  d'art  diverses,  qui, 
s'ils  ne  se  distinguent  pas  toujours  parla  pureté 
du  goût,  oll'rent  du  moins  la  saveur  si  caractéris- 
tique propre  aux  monuments  du  Milan;iis.  Rien 
de  plus  précieux  que  la  décoration  delà  chambre 
du  cardinal  Branda,  le  bienfaiteur  de  (Castiglione 
d'Olona,  avec  ses  génies  nus,  folâtrant  autour  de 
banderoles.  Plus  loin,  la  porte  de  marbre  de  l'an- 
cien palais  Gastiglioni,  avec  ses  quatre  médaillons 
romains,  rai)pelle  la  porte  du  jialais  Vimercati  à 
Milan.  Nous  rencontrons  ensuite  de  pittoresques 
chapiteaux  ou  modillons,  des  embrasures  de  fe- 
nêtres en  terre  cuite,  richement  historiées,  et  une 
foule  d'autres  motifs  curieux. 

L'église  «  del  Gorpo  di  Cristo  «  ou  «  délia 
Villa  »  est  particulièrement  faite  pour  iixer 
notre  attention.  Elle  est  véritablement  florentine 
d'aspect.  Les  énormes  pilastres  cannelés  qui 
flanquent  la  façade  et  les  angles  font  penser  à 
l'église  Saint-.4ndré  deMantoue,  construite  sur  les 
plans  de  Léon-Baptiste  Alberti,  tandis  que  les 
rinceaux  sculptés  sur  la  porte  rappellent  ceux 
dont  Filarete,  un  autre  Florentin,  orna  la  porte 
delà  basilique  de  Saint-Pierre  à  Rome.  Avec  ces 
motifs  déjà  tout  empreints  de  l'esprit  de  la  Re- 
naissance alternent  quelques  sculptures  encore 
aux  trois  quarts  gothiques  ;  les  deux  auges  age- 
nouillés tenant  un  tabernacle,  sur  une  porte  laté- 
rale, et  les  deux  anges,  dans  la  même  altitude, 
sculptés  sur  l'armoire  aux  saintes  huiles.  La  Re- 
naissance triomphe  définitivement  dans  le  sarco- 
phage de  Guido  Gastiglioni  (1485),  dont  l'orne- 
mentation est  d'ailleurs  des  moins  élégantes.  Eu 
ce  qui  concerne  la  construction  même  de  cette 
église,  M.  Diego  Sauf  Ambrogio  en  fait  ressortir 
les  analogies  avac  la  sacristie  de  Saint-Laurent 
et  avec  la  chapelle  des  Pazzi  élevées  à  Florence 
par  Brunellesco. 

Je  ne  me  séparerai  pas  de  la  monographie  de 
M.  Diego  Saut'  Ambrogio  sans  signaler  l'impor- 
tant travail  du  jeune  savant  milanais  sur  le  can- 
délabre de  bronze  de  la  cathédrale  de  sa  ville  na- 
tale. Dans  la  brochure  intitulée:  VAlbeyo  délia 
Verijine  o  caiide/ahro  Triviilzio  nella  raCte- 
flrale  di  Milano  (Milan,  1802),  il  s'est  elTorcé  de 
démontrer  que  cet  insigne  monument  de  l'art  du 
fondeur  est  d'origine  française  et  qu'il  a  été  trans- 
porté en  Italie  par  un  membre  de  la  famille 
ïrivulce.  (Cette  opinion,  en  apparence  paradoxale, 
vient  d'être  en  quelque  sorte  sanctionnée  par  le 
connaisseur  le  plus  autorisé,  M.  Bode,  qui  lui  a 
donné  place  dans  la  sixième  édition  du  Cicérone 
(p.  vi).  Ce  n'est  pas  moi,  à  coup  sûr,  qui  protes- 
terai contre  l'hommage  rendu  à  notre  sculpture 
française  du  xiii'  siècle  par  le  savant  italien  et 
par  le  savant  allemand. 

E.  MiiNïz. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


39 


CONCERTS  DU  DIMANCHE  i  FÉVRIER 


Conservatoire.  —  Symi)lioni(>  en  f"  (Boellio- 
ven);  Air  de  ballet,  avec  (•liu'Ui-s,  du  Prince  Igor 
(Boroiline);  Siiitn  pour  violon,  par  M.  Sarasate 
(RalT).-  Are  rprurn  (Saint-Sai'ns);  Fi/i/ons  tous 
iViimnur  le  ji'it  (R.  de  Lassus);  Ouverture  d'Oic- 
roii  (Weber). 

Concert  Lamoursux.  —  Ouvi-rturc  d'Oheron 
(Wi'lici):  S\  uipliniiir  en  ))((' bémol  (Si'liuinaiin)  ; 
l'"rav;Mii'iil.s  de  y'ar.vi/a/ (Wagner);  .Soli,  MM.  En- 
tçel,  Am^jui'z,  Kouvni'ts  ;  \e  Camp  de  i\'allen.itfi/t 

(Viiii'iiii  .riihi\  1. 


DE    H. 

GAZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

I,a   lablu  alpliabdlique  et  onîilyliiiue  de 

In    Gazette   des    Beaux-Arts    (3"    série    — 

1869-1880  coinjiris),  est  en  vcnle  au  Bureau 

de  la  GAZliTTE. 

Prix  :  15  francs   I'exein|jlaire  ijrociid. 

Cette  table  a  été  tirée  à  piîlil  nombre. 

Lo  quatrième  volume  des  Tables  (1881 
1892)  paraîtra  prochainement. 


.JOURNAL  DU  VOYArxU 

DU  CAVALIER  BERNIN 

EN    FRANCE 

Manuscrit  inédit,  annoté  et  publié  dans 
la  dacriie  des  Beaux-Arts,  pai  M.  Ludovic 
Lalaune. 

Frix  :  15  francs.  —  Pour  les  abonnés  de 
la  Galette  (12  francs,  ex.  pris  au  bureau). 

Les  exemplaires  sur  i)aj)ier  de  Hollande 
2.5  francs  (20  francs  pour  nos  abonnés). 

Vente  après  décès  de  M'"'  X  . 

OBJETSD'ARTETDECURIOSITÉ 

Armes  anciennes  européennes,  orientales 

et   sauvap;es,   Faïenco.s    françaises,    italiennes 

et  hollandaises 

liiiiTcssante  Collection  de  301  uittrliers 

ES   BRONZE  DU  XVI"  AU  XVOI"  SIÈCLE 

Porcelaines  de  Sèvres,  Saxe,  Chine  et  .lapon 

Bronzes,  Tableaux,  Tenture  en  cuir  de  ''.ordoue 

Tapisseries,  Mnubles  anciens  en  bois  sculpté 

II0T(':L  DROlOT,   salle   n°  2 

r.undi  l'i.    mardi  13,  mercredi  14   février,  à  2  h. 

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M'  G.    DUCHESNE    |    M'  Charles  BAILLY 

Expeht:  M.  A.  BLOCHE.  25,  rue  deChàleaudun 

I'  ritr,.<i'lio/l  jiilli'i'/i<r  :  Diiîi'Ulrlie    II  frrri-fr 


GRAVURES  EN  COULEURS 

Pul. lires   par   la    l'.AZETTE   DES   BEAUX- ARTS 


l'KlN  riîKS 


Lawrence 

■Watteau 

R.  Cosway. . . . 

Buck 

La'wrence 

Rocbard  

Lawrence 

H.  Fragonard. 
V.  Pisauo 


SU.IETS 


La  princesse  C.  de  Metternich 

(iravuri'  h  la  roulelle.  par  .\.  lîertrand. 
Etudes  de  têtes  :  deux  estampes,  cliaenne.. 

D'après  les  dessins  du  Louvre. 
Mi"^  Damer 

ri lie  imprimée  i\  lu  poupée. 

M'^  Moutain 

l'Iaiuhe  imjirimée  à  li>  poupée. 
La  comtesse  de  Derby 

l'Iaiii-lie  imprimée  ;'i  la  l)01ipée. 
Mademoiselle  Rochard 

(Iravure  imprimi'e  sur  i|untre  plinu'hes. 
Profil  de  jeune  fille 

l'Iani'lie  imprimée  à  hi  poupée. 
Portraits  d'enfants 

(Iraviiii'  imprimée  sur  quatre  pluiiclli'S. 
Marpuorito  Gonzague 

(Iravure  à  la  roulette,  pur  A.  Iterlrund. 


TRIX 
DES    ÉPREUVES 

Avant  Avec 

la   lettre     la   lotira 


30 

10 

10 
10 
10 
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Ajouter  dix  francs  pour  recevoir  une  épreuve  encadrée 


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PRIMES  DE  LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


ALBUM     RELIE 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier  1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
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LUI  ET  U  ïll!  i  WErMl 


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MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,    MÉZIÉRES,    ANATOLE    DE   MONT  AIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvra.qe  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-8«  grand  aigle,  illustré  de  1 00 gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

1°  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n°>  i 
à  70  ;  2»  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n"'  i  3430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 

Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

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Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  L'nion  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  têt'e. 

ALBUM  DE  LÀ  ÛâZETTE  DES  BEAOX-ARTS 


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Pri\  109  (rancs. 


Poiii'  les  .\l<  aimés  :  hO  francs 


Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Galette  des  Beaux-Arls 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


Les  Dessins  de  Maures  aiieieiis  exposés  à  FÉeole  des  Heaiix-Arts  en  im 

PAR  LE  MARQUIS  Pli.  DE  CHEN.NEVIÈRES 
Directeur  honoraire   des   Beaux-.Arts,   Membre   de   l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend   18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr.  —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  ;  Jranco  en  province,  i5  francs 


En  voiile  aux  Bureaux  de  la  MIETTE  DES  BE.\l'.\ -.\RTS ,  S,  rue  Favarl,  Paris 


llje  Rédacteur  en  chef  gérant  :  A   DE  LOS TALOT.-    Imp.  de  i.\  Pkessk,  16,  rue  du  Croissant.  Paris. 


Simart. 


N«  6.  —  1894 


BunEAUx  :  8,  rue  favart 


10  F.-vricr. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLEMENT   A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     L«     SAMEDI     MATIN 

L<s  alonnés  à  une  annU  entière  de  la  Gazette  Jes  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
lu  Chronique  des  A.ts  et  d^;  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    DEPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


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MOUVEMENT  DES  ARTS 

Vente    Barre  (1) 
Proiluit  :  -iiOM:'.  francs. 

MiMi.iTL'RES.  —  03.  Miniature  ovale  sur  ivoire: 
.Tfiunp  fille  blonde,  en  buslc,  parée  de  fleurs,  atti'i- 
l)iii;e  ;'(  Kraj,'oiiard  :  i'iO.  — Cl.  Minialure  ovalo  : 
Portrait  de  jeune  femme  on  costume  Louis  XV  : 
.160. 

PoiuiF.LAiNKs  iiE  SfivuES.  —  81.  Foutaino  rou- 
verte et  ba.ssin  de  forme  duitoiirnéo,  en  ancienne 
porcelaine  tendre  de  Sèvres,  décorée  en  camaïeu 
bleu  avec  carnations  teinlées,  de  trois  ',;roiipes 
d'enfanls  pu  livrant  à  la  pèche,  guirlandes  de 
tleurs  èmaillées  bleu.  Décor  par  Itosset  et  do- 
rure par  Prévost  :  7..jOO.  —  82.  Iteux  simulacres 
de  vases  couv -rta  en  ancienne  porcelaine  tendre 
de  Sèvres  décorés  chacun  de  deux  médaillons  po- 
lychromes, Heurs  et  amours  .sur  fond  bleu  de 
roi,  semés  d'u'ils  ile-perdrix  dorés  ;  le  couver- 
clo  et  le  [liéilonche  sont  enrichis  de  guirlandes 
de  roses  et  do  feuillages  en  relief  et  dorés: 
2!l.50O. —  ^^3.  PeniliU«-à.  UitUniii  louciiMiil  en  runiiu 
d'urne  surbaissée  en  ancienne  porci  laines  tendre 
do  Sèvres  émailléo  bleu  avec  couronne  de  fleurs 
polydiroiiies  réservées  sur  l'èpaulement  ;  ba.se 
composée  de  plaipies  en  piircolaine  à  décor  de 
fleurs  réunies  par  uni'  monliire  en  bronze  ciselé 
et  doré  :  1.8(X).  —  S'i.  Deux  plaipiea  ovales  en 
ancienno  porcelaine  tendre  de  Sèvres,  fi  décor 
d'animanx  et  corbeilles  de  Heurs;  montées  snr 
l'ab.iKant  de  diux  secrétaires  de  style  LouisXVI, 
en  bois  d'amboine,  garnis  de  bronzes  ciselés  et 
dorés  :    (i.TOO  et  (i.Vm). 

PollcKIAINHS  1>E  SvxE  ET  IiIVEHSIÎS.  —  ll^i. 
Deux  vases  sur  piédouclie  et  !"i  anses  en  ancienne 
porcelaine  de  Saxe  :  SI.'),  —  10;t.  Deux  autres, 
pres<pie  semblables,  en  ancienne  porcelaine  de 
Saxo  :  l'tô  et  Wh.  —  104.  Vase  pot-pourri  cou- 
vert,  en  ancienne    porcelaine    de  Saxe  :    ;RK).  — 

(I)  Vnii-  lu  Chronique  dm  Aria  i\\\  .1  février  l.M>l. 


101.  Deux  candélabres  à  deux  lumières  formés 
chacun  d'une  figurine  en  ancienne  porcelaine  de 
Saxe  :  l.O'iO.  —  108.  Deux  candélabres  à  deux 
lumières  formés  diaeun  d'une  statuette  en  an- 
cienne porcelaine  de  Saxe  :  l.-JJO.  —  110.  Deux 
drageoirs  formes  chacun  d'un  canard  ouvrant,  en 
ancienne  porcelaine  de  Saxe,  décoré  au  naturel, 
socle  rocaiUe  en  bronze  ciselé  et  doré:  710. — 
—  111.  Petit  vase  pot-pourri  en  ancienne  porce- 
laine de  Saxe,  flanqué  de  deux  figurines,  jardi- 
nier et  jardinière  ;  base  Louis  XV  en  bronze  ciselé 
et  doré  :  '.t80.  —  Vlî.  Deux  girandoles  à  trois  lu- 
mières formées  chacune  d'un  vaso  en  porcelaine 
dure  Louis  XVI  émaillée  bleu  à  réserves  en 
biscuit,  ofTrant  le  Char  d'Apollon  et  Apollon  au 
milieu  des  Muscs  ;  monture  en  bronze  ciselé  et 
doré  .  \.mi. 

PoncBL.UNES  DE  CiiniE.  — P2i.  Potichc  OU  ancien 
céladon  gris  craquelé  de  la  Chine  ii  décor  do 
feuillages  en  relief;  monture  en  bronze  ciselé  et 
doré  :  ôOO.  —  125.  Deux  coupes  en  céladon  gris 
craquelé  de  la  Chine  ;  moulure  en  bronze  ci.selé  et 
doré:  ;L1ôO.  —  127.  Deux  chimères  assises  en 
céladon  bleu  tuniuoise  el  montées  en  candéhibres 
en  bronze  ciselé  et  doré  :  filO.  —  U'8.  Deux  per- 
niclies  ea  uiicleiiim  iiuituuiiio  uo  uiiUic.  itiu^tCi^ 
en  bronze  formant  flambeaux  :  U15.  —  1211.  Pairo 
d'appliques  à  trois  lumières  formées  de  vases  eu 
porcelaine  de  Chine  décor  vert  et  v'olel,  montures 
en  bronze  doré:  l.:$20.  —  1:11.  Pendule  el  candé- 
labres, formés  de  chimèros  en  ancienne  porce- 
laine de  Chine,  moulée  .sous  lUs  bosciui'ls  i\ 
branchages  fleuris  en  bronze  doré  :  l.iHjO.  —  1:17. 
Deux  aiguière.l,  forméi'S  de  deux  liouteillea  eu 
céladon  truite  fln,  montures  on  bronne  dor*: 
540. 

(Sujets  divers.  —  HO.  Cafetière  Louis  XV  en 
argent,  i\  motifs  rocaille.  Pointons  de  Julien  .Vla- 
l.M-re  :  îli'iO.  —  UO.  Sucrier  ovale  à  anses  .s.Tpi'uls 
et  couvercleen  argent  ajouiv.  Style  I .oiiis  XVI  : 2V.I. 

l.',l.    ICiicrier  de   forme   conliniruèe,    composO 

ir\in  plateau,  récipient  eu  porcelaine  de  t'.liine  el 
di'ux  flguriiies  eu  nncii'uno  porcelaine  d'Ail,  ina- 
gno  :  .'iSO.  —  152.  Kcritoiro  composée  il'un  pl«- 
tenu  en   h\(iue    noir  l'I  or  A    paysage,   avec  tr»>i» 


42 


LA   CHRONIQUE    DES   ARTS 


rticipienls  on  aiicifiine  porcelaine  tendre  de  Sè- 
vres, monluro  en  hionzo  ciselé  el  doré  :  595. 

RnONZKS   KT  M\TIÉUi:S    DI.liKS   MONTiÎKS.    — 152. 

Di'iix  l)ras-appli(iu<'s  Louis  XVI  en  bronze  ci.solé 
cl  doré  ciiinposi'S,  l'un  d'iiiio  cariatide   de  satyre, 
el  l'autre  d'une  nyuiplie,   lenaiil  deux  branches  à 
rinceaux  porle-luuiières  :  .').OlK).  —  l.")'i.  Buste  en 
briin/e    (paliiie    lirun   clairj    de   la   reine  Marie- 
(llirislino  de  Suède,  [grandeur  nature.  La  poitrine 
esl  Couverte  par  mv  draperie,  la  tète  est  tournée 
de  trois  cpiarts  à  droite,  'l'ravail  du  temps:  4.500. 
—  l.'iO.  Deux  grands  candélabres  forjnés  de  vases 
ovoïdes  on   granit  rose  oriental  f;arnis  do   mon- 
tures à  anses  brandiues  et  festons  de  pampres  en 
bronze  ciselé  et  doré   Louis  XVI  :  4.005.  —  1,56. 
Pendule  Louis  XTV  en  marqueterie  de  cuivre  et 
d'écaillo  :  2.1.50.  —  157.  Cartel-applique  avec  so- 
cle   cnl-de-lampe,  du   temps   de  la  Régence,   en 
marqueterie  de  cuivre   el   d'éçaillc  ;   75'J.  —  1.58. 
Statuette  en  bronze  patine  :  Knfanl  nu  étendu  et 
lisant,  époque  Louis  XIV:  740.  —  1(51.  Garniture 
en  bronze  doré,  bronze  patiné  et   porphyre  rouge 
d'Orient,  composée  d'une  pendule  et  do  deux  can- 
délabres à  trois  lumièri^s  :  1.400. — 162.  Garniture 
de  cheiniacp  en  spalh-lUior  et  bronze  doré.   Style 
Louis  XVI  ;  2.000.  —  1G:Î.  Cartel  en  bronze,  style 
Louis  XVI  :  850.  —  16'i .  Deux  candélabre  j  à  six 
lumières  en  bronze  doré  et  bronze   patiné,   for- 
més   chacun  d'une  statuette   de   femme     debout 
drapée  à  l'antique,  du  temps  Louis  XVI  :  1 .440. — 
165.    Deux  vases  couverts  el  sur  pié  louche,   en 
granit  rose  ;  monture  en  bronze  ciselé  et  doré, 
style  Louis  XV  :  1.9.50.  —  16t>.   Deux  girandoles 
à  sept  lumières  en  bronze  doré  et  bronze  patiné  ; 
1.480  ;  — deux  colonnettes  corinthiennes  en  gra- 
■nit  vert  et  rose,  garnies  de  bronzes  dorés  :  9)0.  — 

170.  Deux  girandoles  à  neuf  lumières  :  1.590.  — 

171.  Petit  vase  en  prisme  d'améthyste,  monture 
en  bronze  doré  :  605.  —  172.  Cassolette  circulaire 
couverte  en  agate  giise  mamelonnée  et  rubanée, 
pieds  en  bronze  ciselé  et  doré  :  480.  —  178.  Paire 
de  candélabres  formés  de  vases  en  albâtre  oriental, 
montés  en  bronze  doré.  Style  Louis  XVI  :   1.050. 

M-VRBRES,  TERRES  r.i'iTEs.  —  182.  Doux  bustes 
en  marbre  blanc  de  jeunes  femmes,  xvin»  siècle  : 
2.000.  —  183.  Pendule  Louis  XVI  en  marbre 
blanc,  nymphe  et  amour  ;  base  ornée  de  bronze 
ciselé  el  doré;  1.6:30.  — 184.  Groupe  en  mar- 
bre, deux  enfants  oljservant  une  tortue.  Style 
Louis  XVI  :  l..yiO.  —  185.  Groupe  en  m.arbre 
blanc:  l'Amour,  deb  >ut  sur  un  tertre,  entre  deux 
jeunes  femmes:  1.600.  —  186.  Quatre  bas-reliefs 
ovales  en  marlire  blanc  :  les  Saisons,  jeux  d'en- 
fants, d'après  Clulion  :  2.020.  —  187.  Deux  bus- 
tes, en  marbre  blanc  ;  jeunes  femmes,  la  tète 
tournée  vers  l'épaule  gaucbe  :  2.080  et  2.030.  — 
193.  Deux  groupes  en  terre  cuite  :  bacchantes 
cl  amours;  satyre,  bacchante  et  amours  :    l.OSO. 

Meubles  et  sièges.  —  194.  Mobilier  de  salon 
en  bois  sculpté  et  doré,  forme  à  co:itours,  dessin 
rocailles  et  feuillages  :  un  grand  canapé  et  six 
fauteuils  couverts  en  ancienne  tapisserie  à  grandes 
tleurs,  quadrupèdes,  paysages  el  villages.  Epoque 
Louis  XV,  et  195.  Ecran  analogue  :  16.000.  — 
196.  Ecran  en  noyer  sculpté  avec  panneau  en  an- 
cienne tapisserie  de  B^auvais  :  995.  —  197.  Meu- 
ble à  une  porte,  un  tiroir  et  sur  quatre  pieds  à 
entretoise  en  marqueterie  de  Boule,  cuivre  et 
écaille,  époque  Louis  XIV  :  6.900.  —  202.  Table 
d'accouchée  de  forme  contournée,  en  marqueterie 


de  bois  de  couleur  :  845.  —  203.  Secrétaire  droit  à 
porte  à  abatia  it  :  960.  —  204.  Table  ovale  en 
marqueterie  de  bois  de  couleur,  à  quadrillés  et 
rosai-es  :  995.  —  208.  Deux  marquises  et  deux 
chai.se;  en  bois  sculpté  et  doré:  J.520.  —  214. 
Table-bureau  en  marqueterie  de  bois  de  rose, 
garnie  de  bronzes  ciselés  et  dorés.  Slyle  Louis  XV: 
l.KX). — 216.  Petite  table  ovale  en  marqueterie  de 
bois  de  luxe,  garnie  de  bronzes  dorés.  Style 
Louis  XVI  :  3fj0.  —  219.  Vitrine  à  une  porte  en 
bois  de  rose  garaie  de  bronzes,  slyle  Louis  XVI  : 
530. 

Tapisskhies,  étoffes.  —  220.  Tenture  composée 
de  deux  grandes  tapisseries  de  Lille  du  temp.s  de 
L mis  XIV,  représentant  des  scènes  allégoriques 
à  la  vie  des  dieux  el  des  déesses,  compositions  à 
nombreux  personnages  dans  des  parcs  :  8.020. _ — 
221.  Trois  panneaux  de  tapisserie,  verdure,  et  222, 
Décor  de  chemiiu';e  en  ancienne  tapis.serie,  ver- 
dure :  680. 


Bibliothèque  Benedetto  Maglione 
La  vente  de  la  bibliothèque  de  feu  M.  Bene- 
detto Maglione,  de  Naples,  faite  à  l'Hôtel  Drouot, 
du  2:2  au  27  janvier,  par  M«  Delestre,  assisté  de 
MM.  Paul  Huard  et  Guillemix,  a  produit  : 
2:39.810  francs. 

Voici  les  prix  les  plus  importants  : 

Théologie.  — 1.  Biblia  sacra  latina.  Imprimée 
à  Mayence,  en  1402.  Première  et  rarissime  édition 
de  la  Bible,  avec  une  date  certaine.  Reliure  an- 
cienne :  21  000.  —  10.  Antiphonaire  à  l'usage  de 
l'ordre  de  Saint-Benoît  :  650.  — ll.Horœ.  Manus- 
crit sur  vélin,  exécuté  en  France  au  xv"  siècle, 
orné  de  trente-quatre  miniatures  el  de  nombreuses 
lettres  initiales  en  couleurs  :  800.  —  12.  Horœ. 
Manuscrit  du  .xv«  siècle,  sur  vélin  avec  calendrier 
et  orné  de  dix-huit  miniatures  et  de  lettres  en  cou- 
leurs sur  fond  d'or.  Il  provient  de  la  bibliothèque 
Eugène  Paillet  :  5.300.  —  13.  Horœ  béate  Marie 
Virginis,  secundnin  usum  Lugdunensem.  Lyon 
(1491):  760.  — 14.  Horce  ad  usum  romanum.  Im- 
primé chez  Jeoffroy  de  Marnef,  libraire  à  Paris, 
en  1493  :  520.  — 15.  Ces  présentes  Heures  à  l'usage 
de  Rome;  imprimées  à  Paris  chez  Simon  Vo.stre, 
en  1495.  Une  des  premières  éditions  de  ce  li- 
braire, avec  dix-huit  grandes  planches  et  trente 
petites  figures  dans  le  texte  ;  l.l-JO.  —  16.  Ces  pré- 
Bcnics  Ilrure»  h  l'usage  de  Rome.  Impi'imerie  Pi- 
gouchet,  librairie  de  Simon  Vostre,   1498:  950. 

19.  Horce  intemerate  virginis  Marie.  Paris,  1498. 
Une  des  premières  éditions  de  Thielman  \"  Ker- 
ver:  2.00O.  —  21.  Missale  Romanum.  A  Paris, 
chez  Jacol)  Kerner,  1574  :  650.  —  22.  Horœ  béate 
Marie  Virginis  ad  usum  Parisleasem  ;  imprime- 
rie de  Berchtoldi  Rebolt,  l-iO^  :  605. 

27.  Horœ  in  laudcm  beatissime  virginis  Marie. 
Geofroy  Tory,  à  Bourges,  1-527  :  impression  en 
caractères  rouges  et  noirs,  ornée  de  bordures  et 
de  figures  sur  bois  ;  2.960.  —  28.  Horœ  beatis- 
sime virginis  Marie.  Paris,  chez  François  Ee- 
gnault,  1536:  1.450.  —23.  Horœ  ia  laudem  bea- 
tissime virginis  Marie,  Pai-is,  Simon  Colin,  1543  ; 
un  des  plus  beaux  spécimens  des  livres  d'Heures 
du  XVI»  siècle,  pages  entourées  de  bordures  en 
arabesques,  tons  clair  et  noir  sur  fond  blanc: 
2.2.55.  —  33.  Incipit  officium  iieate  Marie  virginis, 
etc.  Heures  très  rares,  sorties  en  1486  des  presses 
du  célèbre  imprimeur  morave  Matbias  d'Olmulz, 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


43 


i-tabli  à  N'aples,  l'XPmplairo  sur  vélin  :  l.'2iO.  — 
:M.  OITieiuin  beati;  Marie  \-i:'ginis,  etc.,  im- 
primé il  Naplus  en  149(3.  Exemplaire  sur  velin 
dans  sa  reliure  originale,  avec  les  figures  et  les 
bordures  coloriées  :  8(X).  —  35.  Horœ  beatissimo 
virginis,  etc.  Venise,  chez  Aide  Manuce,  1497. 
Imprimé  en  caractères  grecs  rouges  el  noirs  avec 
une  figure  sur  bois  :  800. 

.  40.  Ai'ta  scitu  dignissima,  etc.  Décrets  et  actes 
du  concile  de  Bàlo,  imprimé  à  Milan,  par  Golhard 
en  1511.  Ey.enijilaire  revêtu  d'une  reliure  ancienne 
avec  le  nom  et  la  devise  de  Grolier  :  3.110.  —  43. 
Aurelii  Auguslini  de  civilatc  dei.  Première  et 
rare  édition  imprimée  en  Italie  par  les  <leux 
élèves  c'e  Gnleiiborg,  Conrad  Swecisheim  et  Ar- 
nold Pannartz  qui  travaillèrent  pour  les  bénédic- 
tins de  Monle-Suliiaco  :  lettres maju.«cules  peintes 
en  or  avec  ornements  i-u  couleurs  :  1.100. 

55.  Opuscoli  varii  dj  frate  llieronymo  du  Fer- 
rara.  Antres  opuscules  de  Savonarole  :  510.  — 
58.  Prediiu  dell  arte  del  bene  morire,  par  .1.  Sa- 
vonarole, 1494.  Iviition  rare,  ornée  de  quatre 
figures  gravées  sur  bois  :  900.  —  58.  Matlb;eusdc 
Gracovia.  Traclalus  ralionis  et  con.scienti;e.  .-V 
Mayence,  J.  Outtcnberg.  vers  1460.  Exemplaire 
grand  de  marges,  avec  lettre  initiale  i)einte  en 
rouge  et  en  bleu  :  455.  —  07.  Arte  di  ben  morire. 
Précieux  manuscrit  sur  vélin,  exécuté  au  xv 
siècle,  à  Naples,  orné  de  douze  miniatures  en  gri- 
saille; reliure  aux  armes  du  carilinal  Harberini, 
provenant  de  la  biljliollii'([ue  de  la  Hoclie-Laca- 
relle  :  4.0(i5. 


CONCOURS    ET     EXPOSITIONS 


Le  Musée  de  Versailles  vient  d'inaugurer 
des  aini'nagemenls  nouveaux  et  qui  ne  sont 
pas  sans  importance.  La  salle  d'enti'i^e  de 
l'attiquo  Cbimay,  rou verte  au  public,  présente 
en  des  cadres  anciens,  dont  plusieurs  sont 
fort  beaux,  quelques  cbors-d'n.'uvre  du  siùclo 
dernier.  Citons  la  grande  Murie-Anloinetle 
enloiiréo  de  ses  enf'dnts.  do  M'"  Vig<?e  Le 
Brun;  les  dclicieux  portraits  do  Mesdames, 
filles  (le  r,ouis  XV,  que  Nultier  nous  montre, 
tantôt  en  cosliiino  d'apparat  et  dans  un  décor 
Solennel,  tantc'it  dans  lecbarmo  di'  leur  tenue 
d'intérieur;  des  Drouais,  des  Larf^illi6ro .  lu 
Marii/m/  do  Tocqué;  le  /toucher  et  le  Cochin 
do  Uoslin  ;  l'austère  .Vninlennn  do  Ferdinand  : 
le  Uttilcnu  do  Uigaud;  les  Vkcs  des  jardins 
de  Versailles  en  1775,  par  Hubert  Robert. 
Ces  toiles  do  proniior  orilro,  jusipi'ici  exposées 
pélo-mélo  avec,  les  peintures  les  plus  misé- 
rables et  inaulbi^nliquos,  et  incrustées  do 
fai.'on  liarliaro  aux  murs  dos  ulliiiuesdu  Nord 
el  du  Midi,  sont  di'sorinais  sauvées  du  pi-ril 
do  riuiniidilé  et  des  promiscuités  filclieusos. 
Les  portraits  des  princesses  (|ui  vécurent 
t\  Versailles  sont  ii  leur  vraie  place  on  ces 
cadres  lleurdelysés,  dans  le  di'Cor  du  cliilloau  ; 
quelques  uns  uu^ruo  ont  été  installés  sur  des 
clievalcts  dans  l'apparlemt'nt  do  Louis  .\V. 
C'est  un  début  beuroux  ;  on  nous  laisse  espé- 
rer ((uo  peu  11  peu  co  travail  de  réorganisation 
s'étendra  Jusqu'aux  extrémités  des  altn|ues. 
et  que  nous  pourrons  onlln  admirer  cninmo 
il  convient  toute  iino  |iarlio  assez  peu  coniuio, 


et  pourtant  si  intéressante  du  Musée  de  Ver- 
sailles. 


Le  Musée  céramique  de  la  Manufacture  de 
Sèvres  vient  de  recevoir  soixante  pièces  de 
porcelaine  de  Chine,  don  de  M.  Frandoo, 
consul  de  France  à  Fou-ïcbéou.  Ces  pièces, 
fort  intéressantes  pour  l'histoire  de  la  cérami- 
que, ont  fait  partie  de  l'Exposition  qui  a  eu 
lieu  récemment  au  Musée  Guimet  et  qui  com- 
jrrenait  environ  l.tnw  exemplaires  de  fabrica- 
tion chinoise  à  toutes  les  époques.  Nous  avons 
rendu  compte  de  cette  Exposition  dans  la 
Chronique  du  23  décembre  dernier. 


Par  suite  du  décès  de  M.  Mitrecey,  pension- 
naire de  la  villa  Médicis,  il  sera  décerné,  ex- 
ceptionnellement, cette  année,  deux  grands 
Prix  de  Rome  de  peinture. 

Le  premier  concours  de  l'entrée  en  loge 
aura  lieu  probablement  à  la  fin  de  mars. 


Le  Ministre  du  Commerce  vient  de  nommer 
le  jury  qui  sera  chargé  de  juger  le  concours 
public  relatif  à  la  création  d'un  nouveau  type 
de  Timbre-poste  «  répondant,  (lar  la  compo- 
sition de  ."-a  vignette,  au  régime  politique  de 
la  France  ». 
Ce  juiy  est  composé  ainsi  qu'il  suit  : 
MM.  de  Selves,  directeur  général  des  postes 
et  des  ti'dé graphes,  président;  Cocbery,  séna- 
teur; Mesureur,  député;  de  MM.  Bonnat, 
Cbaplain.  Dalou.  Paul  Dubois.  Puvis  de  Cha- 
vannes,  Roty,  Roger  Marx;  de  MM.  Glérac, 
Lecbevallicr  et  Tougas,  membres  de  l'Admi- 
nistration supérieure  des  postes  et  télégra- 
phes, et  de  M.  Gaumel,  chef  de  l'atelier  de  fa- 
brication des  timbres-poste. 

Une  Exposition  internationale  du  Livre  el 
des  Industries  du  Papier  s'ouvrira  i\  Paris,  au 
Palais  de  l'Industrie,  le  23  juillet  IfflU,  sous  le 
patronage  des  Ministres  do  l'Instruction  pu- 
blii|uo,  du  C.onmierce  et  «les  Travaux  publics 
el  celui  du  Cercle  de  la  Librairie. 

Los  demandes  il'admission  oldi»  nroL'rniiinin 
devront  etn-  adressées,  dans  le  plus  bref 
délai,  à  M.  ."^éné^cbal.  directeur  do  l'Exposition, 
•28,  rue  Gaumartin. 

L'Exposition  des  travaux  graphiques  des 
candidats  pour  le  concours  de  trois  places 
d'Architecte  des  Monuments  historiques 
déposes  au  Musi'-e  de  sculpture  compainV.  au 
palais  du  Irocadéi-o  lailo  do  l'assv)  a  été  ou- 
vei'to  au  public  les  mercredi  7.  jeudi  «  cl  ven- 
dredi 9  février. 


Lu  Société  nationale  des  Architectes  de 
Franco  vient  d'ouvrir  son  com-ours  nnnuol. 
Le  sujet  choisi  est  une  villa  dans  les  environs 
do  Paris.  La  remise  des  pnijei.s  devra  avoir 
lieu,  au  plus  tard,  le  '.Ti  mai  \9fA,  nu  siège 
social.  15.  rue  do  la  Orisnio. 


Il'i 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Quelques  innovations  importantes  sont  li 
signaler  dans  le  rc'fîloment  (luo  la  Société 
naliunalo  des  liouuxArts  vient  do  publier  pour 
le  prof^tiain  Salon  du  Champ-de-Mars. 

l'.t,  d'uliord,  la  date  do  l'oiivorture  est 
avancée  d'un  muis.KIle  est  (ixée,  en  eiret,  au 
20  avril,  devançant  ainsi  le  Salon  des  Champs- 
Elysées. 

Kn  outre,  le  nombre  des  envois  des  socié- 
taires et  fondateurs  est  désormais  limité  a 
huit.  Enfin,  la  création  d'une  section  des 
objets  d'art  et  l'installation,  dans  une  salle, 
d'un  rcpislre  où  le  public  pourra  se  rensei- 
gner directement  et  sans  mtermédiaire  sur 
le  pri.\  des  dilVécentes  (ijuvrcs  .sont  définilive- 
ment  décidées. 

L'ouverture  de  l'E.xposition  des  Pastellistes 
français  aura  lieu  rue  de  Sèze,  le  samedi  ;!1 
mars,  sur  invitations. 

Le  lendemain,  1"  avril,  l'Exposition  sera 
ouverte  au  public. 

Une  Exposition  permanente  dite  Salon  des 
Centestorganiséepar  le  journal  «La  Plume  ». 
31,  rue  Bonaparte. 


NOUVELLES 

if*if  On  sait  qu'un  Comité  s'est  formé  pour 
élever,  à  Paris,  un  monument  à  la  mémoire 
de  M.  le  professeur  Charcot,  au  moyen  d'une 
souscription  publique. 

Ce  Comité,  présidé  par  le  docteur  Brouardel, 
est  composé  des  élèves  du  regretté  professeur, 
de  (|uelques-uns  de  ses  amis  et  d'un  grand 
nomDre  de  personnalités  appartenant  aux 
sciences,  aux  lettres  et  aux  arts. 

Les  souscriptions  sont  reçues  par  les  mem- 
bres du  Comité,  dans  les  bureaux  des  prm- 
cipaux  journaux  de  médecine  de  Paris  et  des 
département-;,  chez  le  secrétaire  de  la  Com- 
Diission,  le  docteur  Guinon,  et  chez  le  tréso- 
rier, M.  Masson. 

***  M.  Gavelier  a  légué  une  rente  de  3.000 
francs  à  l'.issociation  Taylor  et  à  la  Société 
des  Artistes  français,  soit  1.500  fr.  de  rente 
pour  chacune  de  ces  Sociétés. 

***  On  sait  que  le  peintre  d'histoire  Victor 
Biennoury,  décédé  en  décembre  dernier,  a 
légué  son  atelier  à  l'Association  des  Artistes 
(Fondation  Taylor). 

Les  dessins  laissés  par  cet  artiste  seront 
vendus  à  l'amiable,  dans  l'atelier  même,  19, 
quai  Saint-Michel,  du  ô  février  courant  à  fin 
mars  prochain,  tuus  les  jours,  de  une  heure  à 
cmq  heures,  le  dimanche  excepté. 

***  M.  Georges  Bonnamour  (Jules  Couturat) 
vient  d'être  chargé,  par  le  Ministère  de  l'Ins- 
truction publique  et  des  Beaux-Arts,  d'une 
mission  artistique  au  Japon. 

**;(:  Le  célèbre  peintre  Burne-Jones  vient 
d'être  nommé  baronnet  et  pair  d'Angleterre. 
M.  "Watt-.',  à  qui  le  ministère  Gladstone  ofTrait 
les  mêmes  honneurs,  aurait  refusé. 


***  La  mission  archéologique  allemande 
d'Athènes  télégraphie  qu'elle  a  retrouvé,  dans 
le  lit  desséché  du  lac  Copaïs,  les  ruines  d'une 
ville  qui  serait  plus  importante  que  Mycènes 
ou  Tirée. 

Les  nmrailles  sont  semblables  h  celles  de 
Mycènes,  mais  les  objets  d'art  ont  un  tout 
autre  caractère  que  ceux  retrouvés  dans  cette 
ville. 


EXPOSITIONS  DIVERSES 


CERCLE   DE   l'uNIO.N   ARTISTIijUlC 

A  l'Exposition  du  Cercle  de  l'Union  Artis- 
tique il  n'y  a  guère  que  les  portraits  qui  mé- 
ritent d'attirer  l'attention,  mais  plusieurs  sont 
fort  remarquables.  MM.  Morot  (portrait  de 
M.  Gérôme),  Wauters  (M.  de  Stuers),  Blanche 
(Lady  E...).  Bonnat  (M.  de  Dramard).  Carolus 
Duran,  Baschet,  J.  Lefebvre,  Ghartran,  Aviat 
ont  envoyé  des  peintures  qui  compteront  dans 
leur  œuvre.  M.  Eoybet  a  fait  plus  encore,  il 
ajoute  à  son  renom  de  peintre  solide,  d'exécu- 
tant magistral.  Le  portrait  de  M.  Vigneron, 
le  pittoresque  et  très  sympathique  secrétaire 
de  la  Sjciété  des  Artistes  (en  Cavalier),  et  la 
grande  tuile  de  genre  :  Les  Joyeux,  où  repa- 
rait le  même  M.  Vigneron  en  compagnie  de 
la  robuste  fille  que  l'on  connaît  déjà,  car  elle 
fut  fort  admirée  l'an  dernier  au  Salon  des 
Champs-Elysées  {Les  Propos  Galants)  et  valut 
à  l'artiste  la  médaille  d'tionneur,  —  ces  pein- 
tures sont  d'une  exécution  superbe  ;  la  bra- 
voure du  pinceau,  dont  nous  sommes  un  peu 
déshabitués,  désarme  la  critique.  Rentré  chez 
soi,  mais  seulement  alors,  on  se  prend  à 
regretter  qu'un  virtuose  de  cette  force  s'obs- 
tine dans  une  manière  qui  est  celle  où  un 
autre  a  déjà  triomphé  il  y  a  plus  de  deux 
siècles.  M-  Roybet  fait  revivre  le  Hollandais 
Franz  Hais  ;  celte  résurrection  n'est  certes  pas 
à  la  portée  de  tout  le  monde,  et  c'est  précisé- 
ment parce  que  M.  Ruybet  y  dépense  un  talent 
considérable  que  nous  nous  demandons  s'il  ne 
ferait  pas  mieux  de  chercher  à  devenir  l'un 
des  meilleurs  peintres  français  du  xix'  siècle. 

En  dehors  des  portraits,  l'Union  Artistique 
nous  montre  quelques  tableau.x  intéressants 
dont  nous  citerons  les  auteurs,  au  hasard  de 
la  plume  :  MM.  Détaille,  Attache,  Glairin,  Ger- 
vex,  Friant,  Lagarde,  Lecreux,  Guignard. 
Tenré,  Paul  SédiUe,  P.  Vayson,  etc. 


GR.WEURS   AU    BURIN 

La  2«  Exposition  des  .\rtistes  graveurs  au 
burin,  ouverte  au  Cercle  de  la  Librairie  (bou- 
levard Saint-Germain,  117,  jusqu'au  25  février, 
de  1  heure  à  5  heures),  est  très  intéressante. 
L'art  du  burin,  dont  on  annonçait  la  mort,  ne 
veut  pas  mourir;  il  se  maintient  en  rajeunis- 
sant ses  formules.  On  est  moins  esclave 
qu'autrefois  du  métier,  et  les  peintres  qui 
fournissent  les  modèles  n'ont  pas  lieu  de  s'en 
plaindre.  Nous  n'avons  pas  â  nous  étendre 
longuement  sur  les  œuvres  exposées  ;  pour  la 
plupart,  elles  ont  déjà  ligure  au  Salon,  et  si  le 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


4Ô 


public  ne  les  y  a  guère  vues,  la  critique  s'est 
occupée  d'elles.  MM.  Achille  et  Jules  Jacquet, 
liidier,  Flameng.  A.  Lamotte,  Sulpis,  Abot, 
Mignon,  Danguin,  Dubouchet,  Boutelié,  Bu- 
land,  sont  à  citer  parmi  les  exposants,  dont  on 
ne  saurait  trop  louer  et  encourager  le  talent, 
surtout  en  un  moment  où  les  [iroc^dés  de 
reproduction  héliograpliique  portent  un  si 
grand  préjudice  à  l'art  de  la  gravure. 

A.  DE  L. 


Académie  des  Inscriptions 

École  frmiraise  de  Home.  —  Dans  une  lettre, 
en  date  du  30  janvier  dernier,  M.  A.  GelTroy  an- 
nonce à  l'Académie  que  M.  Uoyau,  membre  de 
l'Ecole,  à  la  suite  d'une  visite  récente  h  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Vienne  (Autriche),  a  signalé, 
dans  le  cimpiiémc'  volume  de  la  collection  de 
cartes  gravées  et  de  dessins  manuscrits,  que  ren- 
ferme l'exemplaire  de  l'allas  Blaen,  possédé  par 
cette  bibliothèque,  la  présence  d'intéressantes 
représentations,  probablement  inédiles,  des  ruines 
romaines  existant  à  Bordeaux  au  dix-septième 
siècle.  Ces  dessins  ont  été  exécutés  par  un  Hol- 
landais, Ilermann  van  der  llem,  mort  dans  cette 
ville  en  ItiW.  Vuici  les  sujets  des  principaux  : 

Six  crocpiis  des  ruines  du  palais  Gallien  ;  — un 
croquis  des  piliers  de  ïutéle  ;  —  un  dessin  de 
la  stèle  de  Tarquilia  L'auslina  ; — deux  dessins  de 
la  prétendue  Messaline,  etc. 

Autre  nouvelle.  M.  le  comte  Tyszkiewicz,  qui 
habile  Rome  pendant  l'bivor,  vient  de  recevoir 
de  très  beaux  olijets  anliriues  provenant  d'un 
tombeau  de  la  Russie  méridionale.  Le  plus  inté- 
ressant est  un  plal  d'argent  de  iW  centimètres  de 
diamètre.  Qiielq'ies-iins  des  personnages  qui  y 
sont  figurés  par  un  beau  travail  de  repoussé  sont 
presque  identiques  ;\  ceux  de  la  scène,  probable- 
ment relative'  aux  mystères  d'Klousis,  qui  se  voit 
sur  le  beau  vase  de  Kertch,  gravé  dans  Koudakof 
(Antiquités  de  la  Russie  méridionale). 

A  droite  et  à  gauche  se  dresse  un  grand  épi 
de  blé.  En  haut  et  dominant  tout  le  reste,  ii  la 
place  qu'occupe,  sur  le  vase  de  Kertch,  Triplolènie 
sur  sim  char  ailé,  un  personnage tifut un  cercle. 

A  droili'  di'  la  partir-  centrale,  Dionysos,  assis, 
lient  (le  la  main  gauclir  le  tliyrse,  comme  au  vase 
de  Krrlcli. 

A  gauche,  un  piTsoniiagr'  di'boul,  de  sexe  in- 
certain, i\  la  longue  chevelure  couronnée  de 
feuillage,  au  très  riche  vêtement,  tienl.de  chaque 
main,  un  flambeau.  Au  centre  de  la  partie  infé- 
rieure est  lui  aulel,  sous  lequel  on  voit  un  l)élier. 
La  llanuue  est  ardente.  A  ilroilo  cl  à  gauche,  se 
trouvent  deux  femmes,  debout,  lourni''es  l'une 
vers  l'autre.  Ci'lle  di-  gauchi'  lient,  des  deux 
m.'iitis,  uni'  conh'  qu'ell»  étend  uude.ssus  du  fou. 
(Ii'lle  de  droit'',  entièrement  nue,  Bouible  exécuter 
une  danse   religii'use. 

I,a  même  si'pidture  contenait  encore  les  objets 
suivants  :  une  couronne  d'or  avec  dédicace  aux 
dieux  piilrooi  ;  \iw  lampe  un  argent,  avec  dédi- 
cace !■!  Jupiter  sauveur,  quatre  dauphins,  lui  pelil 
lécylhe  d'or  parfaitement  itilacl,  une  très  pelilo 
boite  en  or  avic  .sou  couvercle  sur  lequi'l  est 
gravé  un  petit  grilVon  ailé,  un  pilil  cratère  d'or 
avec  inscription  au  pied,  une  quarantaine  de  pla- 
quettes d'or,    h's    \in.'s    portant    llgurè   un  clouhle 


masque,  les  autres  des  têtes  d'aigles,,  plusieurs 
colliers,  bracelets,  pendants  d'oreilles,  pierres 
dures,  pâtes  de  verres,  cristaux  de  roches,  etc. 

Epigraphie  assyrienne.  —  M.  Joachim  Me- 
nant communique  à  ses  confrères  quelques  ins- 
criptions vanniques  provenant  du  monastère 
d'Echeniadzine  (.\rménie  russe).  Ces  inscriptions 
se  rapportent  à  un  roi  du  pays  de  Van,  nommé 
Argistis,  fils  de  Minuas,  c'est-à-dire  Argistis  I", 
qui  a  régné  vers  850  avant  l'ère  chrétienne. 

Communications  diverses.  —  M.  Philippe 
Berger  offre,  à  ses  confrères,  un  exemplaire  im- 
primé de  la  leçon  d'ouverture  à  son  cours  du 
Collège  de  France,  oii  il  fait  l'éloge  de  Renan, 
auquel  il  succède  comme  académicien  et  comme 
professeur.  LMvers  autres  ouvrages  sont  ensuite 
présentés  à  l'Académie  par  M.  Albert  Babeau, 
correspondant  de  r.\cadémie  des  Sciences  mo- 
rales, et  par  M.  Gaston  Paris,  au  nom  de  M»' 
Arsène  Darnipsteler. 

M.  le  Président  lit  le  décret  qui  autorise  l'Aca- 
démie à  accepter  le  legs  de  M'"»  veuve  Gabriel  de 
Chénier,  s'élevant  au  capital  de  14.000  fr.,  dont 
les  intérêts  seront  allribuès,  tous  les  cinq  ans, 
au  meilleur  ouvrage  sur  la  langue  grecque.  Les 
conditions  du  concours  seront  réglées  ultérieure- 
ment par  une  Commission  spéciale. 

—  Un  long  Gomilé  .secret  a  eu  lieu  au  cours  de 
la  séance  pour  entendre  le  rapport  sur  les  Ecoles 
françaises  d'Athènes  et  de  Rome. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

RL  de  Lasieyrie  lit  un  mémoire  sur  les  déno- 
minations d'ogival  et  de  gothique  données  au 
style  de  l'architecture  française,  qui  a  succédé  au 
style  roman.  11  conclut  au  main'ien  de  l'épilhéte 
de  gothique,  contrairement  à  l'avis  exprimé  dans 
un  article  récent,  par  M.  .\nlbyine  Saint-Paul. 

MM.  Arnauldi  t  et  Castanier  .sont  élus  associés 
correspondants  nationaux. 

M.  Durrieu  présente  un  dessin  remarquable 
attribué  jusqu'à  présent  il  Giotto,  et  qu'il  allribuo 
avec  beaucoup  plus  do  raison  au  peintre  français 
André  Beauneveu. 

M.  Max-AVerly  iiropose  do  reconnaître  diuis 
corlainis  rondelles  de  bronze,  trouvées  parmi  des 
antiquités  romaines,  de  petits  plateaux  de  ba- 
bmccM,  ol  décrit  celles  qui  portent  l'estampille  du 
bronzier  linnnn. 

M.  Palustre  fait  connaître  l'i  In  Société  une 
coupe  de  Saint-Porcbaire  découverte  au  chft- 
teau  du  T.,uile  (Sartln-)  el  appartenant  i\  la  pre- 
mière époque  de  Sainil'orchaire.  Il  signale  aussi 
la  découverte  dos  restes  d'un  arc  de  Iriouiphe  ro- 
main dans  la  ville  de  Tours  et  la  mise  au  jour 
de  l'ancienne  porte  et  des  fenêlns  de  la  salle  cn- 
pitulaire  do  l'égli.se  .Saint  Julien,  dans  la  même 
ville.  Os  baies  avaient  été  marquées  par  un  cré- 
pissage ;  colles  do  In  porto  oITn'iit  des  sculptures 
peintes  et  dorées. 

M.  Michou  soumet  les  i-opi-oduclions  d'une  tête 
d'athlète  vainqueurconservée  nu  Louvr.'ol  qui, tout 
en  étant  inspirée  dos  traditions  polycléléeunes,  sem- 
ble app.'uli'iiir  i\  une  époque  un  |x"U  postérieure. 

M.  Collignoii  signale.  ;"i  ce  propos,  une  statue 
de  bron/e  du  chiVIeau  d'ilelouonberg,  réconimonl 
publiée  par  M.  Von  Scluieidor. 


46 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


BIBLIOGRAPHIE 

Castel-Pelesch,  résidence  d'été  du  roi  Charges  I" 
de  Roumanie  à  Sinnïa.  Notice  dcsn-iptive  et 
historiqiiP,  par  Léo  BAr.itEi.ix,  avec  vinjzt-sppt 
eaux-fortes  et  trente-huit  gravures  sur  Jjqîs. 
Paris,  Finiiin-Didot  et  G'',  lS9y. 

En  187L  I**  prince  Charles  I"  de  Ronmanie  et 
l'auyustcî  princesse,  qui  a  honoré  les  lettres  sous 
le  nom  populaire  de  Carmen  Sylva,  vinrent  pas- 
ser l'été  au  nioiiasiére  de  Sinaia,  dans  la  vallée 
de  la  Prahova.  Bien  souvent,  leurs  promenades 
les  avaient  conduits  le  long  du  Pelesch,  un  torrent 
sorti,  selon  la  tradition,  d'un  lac  souterrain  ha- 
bité par  lesondines.  Le  couple  princier  fut  charmé 
des  sites  qui  encadraient  le  cours  tumultueux  de 
la  petite  rivière  ;  la  princesse  se  plut  à  raconter 
dans  son  poétique  langage  les  [dus  gracieuses  lé- 
gendes de  l'endroit,  et  la  construction  de  Caslel- 
Pelesch  fut  décidée.  La  première  pierre  ayant  été 
posée,  le  lu  août  1875,  par  le  prince  souverain, 
les  travaux  furent  immédiatement  entrepris.  In- 
terrompus pendant  la  guerre  de  1878-79,  ils  furent 
ensuite  repris  avec  activité  et,  dans  l'automne  de 
1883,  Garol  I",  devenu  roi,  inaugurait  avec  la 
reine  la  nouvelle  résidence. 

Voici  quelle  idée  d'ensenilile  M.  Léo  Bachelin 
donne  de  cette  originale  construction  ;  «  Le  châ- 
teau se  compose  d'un  éditice  central  avec  cour 
intérieure,  tlanqué  à  droite  d'une  méniane  à 
double  étage,  et  à  gauche  d'une  aile  accrochée  au 
corps  principal  par  deux  galeries,  qui  enceignent 
une  deuxième  cour,  la  cour  d'honneur...  Pour  la 
méniane,  rattachée  du  côté  sud-est  au  corps  prin- 
cipal, elle  enclôt  un  ravissant  jardin  qui,  tout 
l'été,  embaume  l'oranger  et  l'héliotrope;  formant 
en  bas  une  promenade  à  voûte  surbaissée,  en 
haut  une  terrasse  à  ciel  ouvert,  ce  portique  offre 
selon  l'heure  et  la  saison  un  égal  agrément  :  par 
la  grande  chaleur,  on  pourra  y  prendre  le  fiais 
sous  d'ombreuses  arcades  ;  le  soir,  y  respirer  la 
brise  des  monts  à  l'air  libre. 

...  Comme  pendant  à  ce  portique  on  a  ré  ervé, 
au  nord-ouest  du  corps  central,  un  espace  carré 
pour  la  cour  d'honneur,  fermée  de  toutes  parts, 
sauf  du  côté  de  la  façade,  où  deux  grandes 
voûtes  servent  d'entrée  et  de  sortie  aux  voitures. 
Au-dessus  de  ces  voûtes,  il  y  avait  naguère  aussi 
une  terrasse  ouverte  qui  est  remplacée  aujour- 
d'hui par  la  nouvelle  salle  des  fêtes.  En  péné- 
trant au  milieu  de  cette  cour  on  aura,  à  droite, 
l'édifice  central  avec  la  grande  porte  cpii  accède  à 
l'escalier  d'honneur;  à  gauche,  le  bàtijient  d'aile 
qui  renferme  dans  les  sous-sols  les  caves,  la  cui- 
sine et  l'office  et,  à  l'étage,  les  appartements  des- 
tinés au  personnel  de  la  maison  royale.  Cesdtux 
grands  corps  de  bâtiment  sont  reliés  entre  eux  : 
du  côté  de  la  vallée,  par  la  salle  des  fêtes  ;  du 
côté  de  la  montagne,  par  un  coi-ridor  en  style 
germanique,  sorte  do  galerie  dont  les  fenêtres  à 
vitraux  sont  caractéristiquement  décorées  de 
tj'pes  de  chasseurs  d'autrefois.  » 

En  entrant  dans  le  vestibule,  on  rencontre  une 
galerie  sur  laquelle  débouchent  les  principales 
pièces  de  réception.  Un  escalier  d'honneur  con- 
duit au  premier  étage,  où  se  succèdent  la  salle  à 
manger  avec  ses  somptueuses  boiseries  dans  le 
goût  Renaissance,  la  salle  de  billard,  la  nouvelle 
salle  des  fêtes  récemment  construite  en  style  mau- 
resque, avec  ui.e  fontaine  arabe,  le  grand  salon, 


ftistneux  dons  sa  sévère  élégance,  une  longue  vé- 
randa d'où  la  vue  s'étend  sur  toute  la  vallée  du 
Pelesch.  N'oublions  pas  la  salle  do  musii|iie  avec 
sa  bille  décoration  picturale,  la  bibliothèque  et 
le  cabinet  de  travail  du  roi,  le  très  joli  et  gracieux 
tlié;Ure  orné  par  les  frères  Klint  et  M.  Th.  Matsch, 
les  habiles  peintres  ilii  Burglheater  de  Vienne. 

Nous  ne  pouvons  ènuniérer  toutes  les  richesses 
de  ces  diverses  pièces,  œuvres  d'art,  souvenirs 
historiques,  portraits  de  famille  et  le  reste.  Citons 
seulement  :  une  Madone  de  Murillo,  qui  rappelle 
de  très  près  VAssoniiition  du  Louvre  ;  de  bonnes 
copies  de  portraits  d'anciens  IlohenzoUern  d'après 
Sclicengauer  et  Cranacli  ;  un  vieux  siège  à  bascule 
provenant  de  l'atelier  de  Rubens  ;  dans  le  grand 
salon,  un  Dor/e  vénitien  du  Tintoret,  une  Isabelle 
des  Pay<i-Iiris,  de  Rubens.  un  saint  Georges,  de 
Luini  ;  un  pastel  exquis  de  Greuze,  Mozart  en- 
fittit;  un  clavecin  historique  du  xvi'  siècle,  orné, 
au  xvni',  de  peintures  par  Joseph  Veriiet,  qui 
aurait  ap]iarlenu  à  M""  Elisabeth  ;  plusieurs  ta- 
bleaux inspirés  par  les  œuvres  de  Carmen  Sylva: 
les  verrières  appropriées  à  la  destination  de  chaque 
appartement. 

'Tout  cela  est,  d'après  l'ouvrage  allemand  de 
M.  de  Faike,  directeur  du  Musée  d'art  et  d'indus- 
trie de  Vienne,  raconté  en  un  français  vif  et 
clair,  avec  un  entrain  communicatif,  par  M.  Léo 
Bachelin,  bibliothécaire  du  roi  de  Roumanie.  Son 
texte  est  richement  illustré  d'un  grand  nombre  de 
gravures  sur  bois  ;  les  planches  hors  texte,  gra- 
vées à  l'eau-forte,  complètent  ce  commentaire 
graphique  de  l'histoire  de  Castel-Pelesch.  Cet  en- 
semble d'illustrations  a  été  confié  à  l'Ecole  d'art 
et  d'industrie  du  Musée  impérial  et  royal  de 
Vienne,  sous  la  direction  des  professeurs  W.  Un- 
ger  et  Hecht,  secondés  par  leurs  meilleurs  élèves. 
Parmi  ceux-ci,  M.  Eud.  Bayer  mérite  une  men- 
tion spéciale  pour  ces  intérieurs  d'appartements, 
d'une  exécution  fine  et  délicate  qui  n'enlève  rien  à 
la  vigueur  de  l'effet  d'ensemble.  Le  tirage  des 
eaux-fortes  a  été  fait  dans  les  ateliers  de  la  Société 
pour  reproduction  artistique  de  Vienne.  Ce  beau 
volume,  de  format  grand  in-quarto,  est  édité  par 
la  librairie  Fii-min-Didot,  avec. le  luxe  et  le  bon 
goût  dont  elle  est  coutumiêre..  E. 

Tour  du  Monde.  —  1726"  livraison. — Voyage 
aux  îles  Séchelles,  par  M.  Charles  AUuaud.  — 
Tr'îize  dessins  de  Weber,  Marins,  Perret,  Boclier, 
Privât,  Bazin.  Berte?iilt,  Krieger,  Rousseau, 
A.  Faguet  et  Kahn. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1105"  livraison.  — 
Texte  par  Pierre  Maêl,  Daniel  BeUet,  le  com- 
mandant Stany  et  H.  Heinecke. 

Illustrations"  de  :  A.  Paris,  Myrbach,  Zier,  etc. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C'',  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


CONCERTS  DU  DIMANCHE  11  FÉVRIER 

Concert  Colonne  :  Ouvertm-e  du  Roi  d'Ys  et 
air  de  Margared  (Lalo)  :  Concerto  pour  violon 
(Beethoven),  par  M.  Sarasate;  deux  Mélodies 
(Lalo):  Introduction  et  rondo  (Sainl-Sai-ns;,  par 
M.  Sarasate  ;  Fragments  de  ParsifnKR.  M'agner)  ; 
Marche  et  chœur  de  Tonahœuser  (Wagner). 

Concert  Lamoureux  :  Ouverture  d'Ohéron 
(Webei);  Symphonie  en  si  bémol  n°  4  (Beetho- 
ven); Fragmenta  de  Porsifal  (Wagner);  Intro- 
ductiou  du  troisième  acte  de  Lohengrin  (Wag- 
ner). 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


GRAVURES  DE  FERDINAND  GAILLARD 

En  vente   aux  Bureaux  de  la  GAZETTE   DES  BEAUX- ARTS 


no 

14'? 
1« 
IGO 
ICS 
211 
2411 
2(U 
32:î 
476 


563 

579 
60(> 
007 

7a') 


PEINTRES 


P.  Delaroche 

Antonello  de  Messine. 

J.  Bellin 

Donatello 

J.  Belliu 

Ingres 

Van  Eyck 

Raphaël 


Michel-Ange 


Rembrandt. 


SUJETS 


Portrait  d'Horace  Vernet 

Portrait  de  Condottiere 

Vierge  au  Donateur 

Statue  équestre  de  Gattamelata 

Vierge 

(Edipe 

L'Homme  à  l'Œillet 

Vierge  de  la  MaLson  d'Orléans 

Buste  du  Dante 

Crépuscule 

—  (Epreuves  d'Etal) 

—  (Japon) 

—  (Parchemin  monté) 

Tête  de  cire  du  Musée  de  Lille 

Dom  Guéranger 

Monseigneur  Pie 

Léon  XIU 

Fragment  des  Disciples  d'Emmaiis. 
Le  Père  Hiibin 


PRIX 

UES  KI'KELVES 

Avanl 

.\vec 

la    leiln- 

In    lettre 

Épuisé 

5 

do 

0 

do 

5 

do 

5 

do 

5 

15 

6 

Epuisé 

10 

20 

10 

Epuisé 

5 

20 

10 

2.J 

-   - 

30 



40 



20 

10 

Epuisé 

10 

fW 

6 

2.J 

10 

10 

:') 

lt> 

5 

GRAVURES  EN  COULEURS 

l'uliliocs   par   la    CAXHÏTIi  ItliS  nUAUX-AttïS 


Lawrence 

Watteau 

R.  Cosway. . . . 

Buck 

Lawrence 

Rochard  

Lawrence 

H.  Fragonard. 
V.  Pisano 


La  princesse  C.  de  Metternich 

(iÈiivmr  à  la  rouleUe.  par  .\.  Uerlrand. 
Etudes  de  têtes  :  deux  l'slainpt's,  i-hacune.. 

D'iipivs  les  dessins  du  Louvre. 
M'*  Damer 

PhiiK'hi'  iinpriiuée  ii  la  poupée. 
M''  Moutain 

l'Iauilii'  im|iiiiuée  à  h'  poupée. 
La  comtesse  de  Derby 

l'hui.'lli'   iiiipiilili'e  ;'i  |:i  poupée. 

Mademoiselle  Rochard 

ilraviur  iiii|Hiuiéi'  sur  ijuatl'e  planches. 
Profil  de  jeune  fille 

l'Iaiirlii'  iiiipriniée  à  la  poUpi''e. 
Portraits  d'enfants 

(iiaviire  inipriuiée  .sur  quatre  pliinches. 
Marguerite  Qonzague 

ilravui'i'  ;i  la  roiili'lti',  par  A.  lîei'lrand. 


30 
10 
10 
10 
10 

m 

10 

•M 
•M 


20 
5 
5 
5 
5 

20 
5 

20 

2H 


Ajoiilcr  (li.r  francs  pour  recevoir  une  épreuve  cncndrde 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


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VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier  1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage  |||||| 

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ET  LÀ  fi  PI  IIICIIEL- 


MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUJIE 

PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,     MÉZIÈRES,     ANATOLE    DE    MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format in-S'  grand  aigle,  illustré  de  loogra- 
vures  dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

1°  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2°  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n»'  i  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPH.4EL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 
Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

UN  VOLUME  IN-4"  TIRÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  PAPETERIES  DU  MARAIS 

II  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  yS  exemplaires  numérotés  sur  papier  ^Vhatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  7 5  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 

âLBUi  DE  La  GAZETTE  DES  BEâUX-êRTS 


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l'i'ix  100  Irancs.  —  Pour  les  .\l  oiiiil-s  :  .">0  francs 


Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Cadette  des  Beaux-Arts 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


Les  Mm  (le  Mlm  mlm  exposés  à  l'Éeole  des  Heaiix-Arls  eu  IS /!) 

P.A.R  LE  1M.4RQUIS  Ph.  DE  CHENNEVIÉRES 
Directeur  honoraire   des   Beaux-Arts,   Membre   de   l'inslitut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr.  —  Pour  les  abonnés,  i  2  fr.  -.franco  en  province,  i5  francs 


En  venlc  aux  B'jroaux  de  la  GAZETTE  DES  IIE.\r.\-.\RTS,  8,  rue  Favarl,  Paris 


lljjl.f  Iltdacleur  en  chef  gérant  ■  A   DE  LOSTALOT.-    Imi^.  he  la  l'Ht,N.-.E,  IS,  rue  du  Croissant.  Paris.  —  Simn-'.'|i 


«yrZfL^^'^i^^t^ 


N"  ;.  —  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


17  Février. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     Ll      SAMEDI      MATIN 


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Un    an. 


PARiS     ET     DEPARTEMENTS 

la  fr.         I        Six  mois. 


8  fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 

Vente    Barre  1 1) 
(Suite  et  l'm) 

1.  IJoux  li!,'urines  en  or  éiiiaillc'  :  Kurydico  ot 
Tluton;  sur  socles  on  lapis  laziili  monté  en  ar- 
Hont  iloré.  xvrsii'clo  :  l.'^yo.  — 2.  Bijon  pendentif 
représentiuil  un  daupliin  snspenilii  par  (lenxcliai- 
lions.  XVI»  sièi'le  :  41.").  —  o.  Bijou  pendentif  en  or 
Kiinaillé  XVI»  siècle  ;  .")40.  —  6.  Agrafe  de  luanleau 
en  oréniaillé  xvi"  siècle  :  480.  —  7.  Pendenlif  on  lili- 
i^'rane  d'or  avec  applique  en  émail,  xvi»  siècle  : 
460.  —  23.  Deux  petits  (laçons  en  fer<lainasriuini3 
<l'or.  xvi"  siècle  :  415.  —  24.  Miroir  en  ar^int 
•ciselé.  XVI' siftde:  460. — 2U.Xliroirenarnenlémiiillé 
ICpfHiue  Louis  XIII:  30.3.  — 28.  Calice  en  \er- 
ineil  xvr  siècle  :  40.3.  — 2fl.  Salière  tiiant,'ulaire 
en  argent  ro|ioussé  et  ciselé  xvr  siècle  :  20(J.  - 
31.  (jroupe,  les  Saintes  femmes  au  pied  de  la 
croix,  argent  éinaillé.  xvi*  siècle  ;  410.  —  88.  Figu- 
rine d'appliipie  en  liais  sculpté,  la  Vierge  debout, 
et  .'JO,  liaul-ridief  en  huis,  husie,  lo  Père  éternel. 
.\vi'  siècle  :  ôl.'i.  —  52.  Sirène  en  or  provenant 
d'un  iiendentif,  xvi"  siècle:  300. 

5."!.    ,hide  gris.    Coupe   èvidèe  f<irme   cO(|uille. 
xvii"  siècle  ;  21)0.  —  56.  Jaspe  rouge.  Doux  petits 
vases  montés  en  argent  doré  ot  émnillé.  xvii'sié- 
•  cle  :  .V^'lt. 

.')H,  Cin<i  a|iplique3  en  cuivre  repoussé,  xv  siè- 
cle :  335.  —  0'.1.  Dessus  de  reliure  composé  do 
cinq  plaques  en  cuivre  champlevé  et  émaillé  stylo 
hyzanlln,  2.'i5.  —  00.  Plat  rond  en  cuivre  avec 
médaillon  liéraldiipie  en  argent  et  émnil.  xvi»  siè- 
cle :  ".'/K.  — 61.  Lampe,  forme  navello,  en  cuivre 
i'iii:iillé  il  champlevé,  XV*  siècle  :  20ô. 

()5.  Phuiue  ronde  :  reine  assise  sur  son  In'iiie 
recevant  des  présents  ;  grisaille  rolmussée  d'ur. 
Limoges,  xvi'  siècle  :  4."iO.  —  67.  Deux  plaques, 
forme  frontons,  iii  l'mail  de  Limoges,  xvr  siècle; 
•JOll. 


(I)  Voir  In  Chroninut  JfiArts  ik'!i3fl  10  février  iWI. 


IvoiHES.  •—  75.  Haut-relief  ivoire  :  guerrier  an- 
tique jouant  aux  dames  avec  une  femme.  xvi«  siè- 
cle ;  470.  —  81.  Statuette  en  ivoire  :  le  Tireur 
d'épines,  xvi'  siècle  :  400. 

SouLPTUKES.  —  83.  Buste  en  albAtro  oriental 
avec  tête  eu  bronze  :  un  Prophète  :  socle  en  mar- 
bre violacé.  XVI»  siècle  :  780.  —  84-85.  Deux  bus- 
tes de  femmes,  drapés  en  marbre  blanc.  Epoque 
Louis  XIV  :  1.280.  —  00.  Groupe  en  bois  sculpte 
et  peint  ;  Saint-Joseph  et  l'Enfant-Jésus  ;  480.  —93. 
(Jroupe  de  deux  figures  en  bois  sculpté:  Sainte- 
Catherine  d'.Vlexandrie  tenant  le  glaive  et  l'Evan- 
gile. XVI»  siècle  :  410.  —  95.  Groupe  de  deux  ligu- 
res en  bois  sculpté  :  St-Roch,  St-Jean  et  le  chien. 
XV"  siècle  :  1.260.  —  06.  Statuette  en  bois  sculpté 
attribuée  à  Dindlinger  :  :380.  —  it8.  Statuette  en 
buis  sculpté  :  Reine  en  iirière.  xvii"  siècle  :  500. 

1''aii;si;es.  —  114.  Urbiiio.  Paire  de  vases,  dé- 
cora arabes(|ues  ;  220.  —  117.  Jiefiutrti  Palissi/ 
(Suit-?  de).  c;rand  plat  ovale:  •->95. 

Bronzes,  Ciivhes.  —  122.  Deux  statuettes  de 
déesses,  bronze  à  jiatine  jaune,  xvi»  siècle  :  490. 
—  I2'i.  Statuette  on  bronze,  xvi*  siècle  :  31ii.  — 
127.  Statuette  en  bronze,  patine  verte  :  Vénus 
accroupie,  xvr  siècle:  315. —  13L  Pendule  à  cage 
octogonale  sur  pied  on  cuivre  gravé  et  doré,  xvi" 
siècle  :  300. 

linoDEiiiKS,  Objets  divers.  —  l:il.  Bandeau 
composé  de  trois  médaillons  eu  broderie  d'or  et 
de  soie,  xv»  siècle  :  4IIÔ.  —  135.  Doux  panneaux 
en  ancien  tissu  rehaussé  de  pointures  et  de  ves- 
tig<'S  de  broderies:  l'.Vdoralion  et  lo  Mas.sacro  des 
U)uveaux-nés.  xvi»  siècle  ;  410.  —  l.'ftt.  Autel 
portatif,  en  ébèno  avec  colonnoltos  et  incrustations 
de  pierre»  dures,  xvii»  siècle  :  540. 

MKini.ES.  —  139.  Mouble-cahinet  d'aspect 
architectiirnl  en  bois  noir  et  on  for  damasipiiné 
d'or,  A  onze  tiroirs,  sur  lesquels  sont  représentés 
des  sujets  allégoriques  aux  l' rivaux  d'IIerculo  et 
A  la  Vie  des  Triions,  des  Naïades,  olc.  De  cli.iquo 
coté,  des  niches  avec  statuettes  de  guerriers  ol, 
eu  haut,  des  spliynx  ailés  ;  ot.  nu-di'.ssous  do» 
cariatides  d'hommes  ot  do  fomnios  sur  Kninon. 
Au  bas  du  luonble,  dos  punneiuix  on  for  dimms- 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


quiné  d'or  el  d'arKeiil,  villes  ut  paysages,  xvi" 
siècle  :  8.050.  —  140.  Meuble  en  noyor  sculiilé, 
école  lyonnaise,  xvi"  siècle,  d  aspect  monunienlal 
à  rjiiati'C  portes:  Vénus  et  l'Amour,  Vulcain  for- 
geant l'arnuiredc  Mars,  sous  des  portails,  décorés 
de  ma.scarons  et  du  cariatides;  cartouclies  à  iiias- 
carons  avec  descarialides  adossées  :  2."200.  —  l'il. 
Grande  table  un  noyer  seul  pté.xvi"  siècle:  3G0. — 142. 
Stalle  un  noyer  sculpté,  xvf  siècle  ;  705.  —  144. 
Petit  cabinet  ù  huit  tiroirs  et  un  battant  en  bois 
noir,  XVI'  siècle  :  405.  —  145.  Petit  cabinet  on  ter 
incrusié  et  rehaussé  d'or  et  d'argent,  xvi"  siècle  : 
I.IUO.  —  146.  Meuble  à  djux  corps  on  noyer 
sculpté  à  quatre  piirtes  :  l.KiO.  —  148.  Crédence  à 
deux  portes  en  noyer  sculpté  xvr" siècle  :  l.iilO. — 
1.50.  Douze  chaises  eu  noyer,  pieds  à  croisillons, 
couvertes  eu  tapisseries  du  xvi»  siècle  :  2.200. 

ïapissemes.  —  157.  Deux  tapisseries  du  xvi" 
.siècle  représentant  des  chasses  à  courre  avec 
nombreux  pcrsoimages  :  2.150.  —  158.  Quatre 
ptntes  eu  lajji.sserie  du  xvi"  siècle,  personnages 
mythologiques  sous  des  bosquets,  etc.  :  1..500.  — 
159.  Panneau  en  tapisserie  du  xvi"  siècle,  fête 
champêtre  :  1.200.  —  160.  Deux  panneaux  en  ta- 
pisserie du  XVI"  siècle  :  1.000.  —  161.  Décor  de 
croisée  composé  de  deux  pentes  et  un  bandeau  en 
tapisserie  du  xvr  siècle  :  1.450.  —  164.  Deux 
bandeaux  en  tapisserie  du  xvi"  siècle,  médaillons 
à  petits  personnages  et  figures  allégoi'iques  dans 
des  jardins  fleuris  :  810. 

Tableaux.  —  166.  Botticelli  (attribué  à  San- 
dro).  La  Vierge,  l'Enfant-Jèsus  et  deux  anges 
adorateurs:  710.  —  IQl.Clouet  (dit  .Jehannet). 
Portrait  présumé  de  la  duchesse  de  Nemours  : 
1.850.  —  169.  Coneijliaiw  (Gima  da).  La  Vierge 
et  l'Knfaut  :  580.  —  170.  Crnnach  (Lucas).  Por- 
trait d'un  électeur  de  Saxe  :  380.  —  173.  Ecole  de 
Bourgogne  (xv<^  siècle).  Figure  do  saint  :  780.  — 
173.  Ecole  de  Bruges  (xv«  siècle).  La  Sainte  Messe: 
430.  —  174.  Ecole  espagnole.  Portrait  d'homme  : 
310.  —  178.  Giotto  (Ecole  de).  La  Vierge  et  l'En- 
fant-Jésus entourés  de  saints  :  505.  —  179.  JIol- 
bein  (attribué  à).  Portrait  do  femme:  510  francs. 
T.iELEAUx.  —  1.  Bonington.  Rue  d'un  village 
d'ItaUe  :  420.  —  12.  Hiict  (.J.-B.)  Les  Petits  déni- 
cheurs d'oiseaux,  deux  pendants  ;  350.  —  13.  Ixn- 
bey  (E.).  Le  Eardier,  passage  difficile  :  4.800.  — 
15.  Ledotix  (.attribué  à  M"").  La  Jeune  Fille  à 
la  Colomlje  :  405.  —  20.  Michel  (Georges).  Ca- 
bane sous  les  arbres  :  440.  —  21.  Millet  fils  (F.). 
L'Eglise  d'Arbonne,  près  Barbizon  :  1.000.  —  3(). 
Willein.s  (F.).  La  Partie  de  musique  :  503.  —  38. 
Ecole  Hollandaise.  Portrait  de  femme  :  400.  — 
46.  Rosalbn  (.attribué  h).  Jeune  Fille  lisant  une 
lettre  :  360. 

Porcelaines  et  faïences.  —  80.  Deux  vases 
couverts  en  céladon  turquoise  fruité  de  la  Chine  : 
600.  —  94.  Deux  canards  en  céladon  turquoise 
truite  de  la  Chine  :  400.  —  103.  Deux  cache-pots 
en  ancienne  porcelaine  du  Japon:  395.  —  112. 
Deux  coqs  émaillés,  ancienne  porcelaine  de  Chine, 
famille  rose  :  413. 

Objets  vaiués.  —  140.  Deux  trépieds-jardi- 
nières en  bois  sculpté  :  425.  —  141.  Grand  cadre, 
décoré  de  guirlandes  :  315. 

Sculptures.  —  201.  Deux  luistes,  petite  nature, 
en  marbre  blanc,  Louis  XIV,  jeune  femme  et 
homme  portant  perruque  :  2.030.  —  205.  Groupe 
en  marljrs  blanc,  de  deux  enfants   nus,  assis  et 


regardant  une  tortue  :  l.OlO.  —  2i)6.  Groupe  en 
mr.rbrede  deux  enfants  nus  jouant:  805.  —  207. 
Statuette  marbre  blanc,  iiymplie  debout  auprès 
d'un  vase  do  Heurs:  580.  —212.  Statuette  marbre 
blanc:  Diane  chasseresse:  610.  —  214.  Deux  bus- 
tes en  marbre  blanc:  Louis  XVI  et  Marie-Antoi- 
nette, grandeur  nature:  860  et  465.  —  21.5.  Buste 
d'homme  marlire  blanc,  le  maréchal  de  Villars, 
grandeur  nature:  1.800. 

Bronzes  d'art.  —  231.  Deux  satuettes,  en 
bronze  patiné.  Sources  couchées  et  appuyées  à 
dos  vases  renversés,  xvii"  siècle  :  820.  —  2.33.  Buste 
de  Trajan,  en  bronze  à  patine  noire,  xvii'  siècle  : 
810. 

Bronzes  d'ameuble.ment.  —  251.  Deux  vases 
couverts  à  panse  sphérique  surbaissée  en  jaspc- 
agat-i  ;  monture  en  bronze  ciselé  et  doré  à  motifs 
rocaille  et  feuillages,  composée  d'une  base,  de 
deux  anses  et  d'une  collerette  avec  gros  boulons 
de  couvercle.  Epoipie  Louis  XV  :  29.000.  —  242. 
Deux  gaines  en  marqueterie  de  cuivre  et  d'écaillé 
simulant  des  cannelures  ;  garnitures  de  bronze 
ciselé  et  doré  à  feuillages,  muUlus  de  lions  et  ro- 
saces. Epoque  Louis  XIV  :  10.000  —  24Î.  Doux 
chenets  en  bronze  :  060.  —  248.  Lustre  à  huit  lu- 
mières, modèle  dit  de  Boule,  en  bronze  ciselé  et 
doi-é  :  705.  —  2.56.  Deux  girandoles  à  quatre  lu- 
mières en  bronze  patiné  et  bronze  doré  :  665.  — 
264.  — Deux  girandoles  à  trois  lumières  en  bronze 
doré  :  1.000.  —  272.  Deux  vases  sur  piédouche  en 
spathfluor:  010. 

Pendules.  —  287.  Cartel  Louis  XV,  en  bronze 
doré  à  motifs  rocaille:  1.160.  —  288.  Cartel 
Louis  XVI,  en  bronze,  à  décors  de  feuillages,  et 
surmonté  d'un  vase  :  1.130.  —  239.  Pendule 
Louis  XVI,  Nymphe  et  Amour,  et  deux  flambeaux 
à  deux  lumières  :  1.100.  — 294.  Pendule  à  cadran 
tournant,  style  Louis  XVI,  en  forme  d'urne  en 
spathfluor  et  bronzes  dorés:  870. 

Meubles.  —  236.  Commode  à  deux  tiroirs  en 
marqueterie  de  bois  de  couleur,  garnitures  de 
bronze.  Epoque  Louis  XV  :  1.120.  —  297.  Table- 
console  oblongue  en  bois  sculpté. Epoque  Régence  : 
1.120.  —  301.  Petite  commpde  à  un  tiroir  et  ta- 
bLtte  mobile,  en  bois  laqué.  Epoque  Louis  XV  : 
1.075.  —  307.  Ecran  en  bois  sculpté  et  doré.  Epo- 
que Louis  XV  :  3.55.  —  312.  Table-bureau,  en  bois 
de  rose,  garnie  de  bronzes  dorés.  Style  Louis  XV  : 
630.  —  317.  Bois  d'écran  sculpté  et  doré  à  ba- 
guette enrubannée  et  tore  de  laurier;  .520.  —  318. 
Deux  petites  vitrines  plates  en  acajou  .sur  pieds 
reliés  par  une  tablette  ;  garnitures  de  bronze.  Stvle 
Louis  XVI  ;  830.  —  329.  Deux  petites  tables  'de 
dame  à  deux  tiroirs,  en  bois  incrusté  de  nacre  et 
d'ivoire  :  700. 

Tapisseuies.  —  342.  Quatre  tapisseries,  person- 
nages sur  fond  de  verdui-e,  x^•UI•  siècle,  et  343. 
Quatre  tapisseries,  verdures,  xvin»  siècle  :  1.550. 

Le  total  des  quatre  ventes  BaiTe  s'élève  à  la 
somme  du  432.148  fr. 


Bibliothèque  Benedetto  Maglione  (1) 

Sciences  et  Arts.  —  72.  Giceronis  de  officiis, 
lib.  III.  Rome  (1469)  ;  reliure  anglaise  :  905.  — 
73.  Giceronis  Tusculanarumqua^stionuni,  libriV. 

(Il  Voir  kl  CliiO'ii'iue  des  Arts  du  10  février  iS91. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


Eome,  14<j9.  Première  édition  ;  reliure  anglaise  ; 
3.35.  —  84.  Constantino  Gesare.  Kome,  1542.  Tra- 
duction de  ce  traité  d'agriculture,  connu  sous  le 
nom  de  Gcoponiques,  yav  Constantin  l'orpliyro- 
généte  ;  reliure  par  Deiiieirio  Canevari,  médecin 
du  pape  Urbain  VIII:  8(X).  —  93.  Buralo  con 
nova  mae.stria  gratioso  doune,  etc.;  un  des  plus 
anciens  livres  de  broderie  que  l'on  connaisse  : 
370.  —  97.  Les  singuliers  et  nouveaux  portraits 
du  seigneur  Frédéric  Uniciolo,  Vénitien,  pour 
loutcs  sortes  d'ouvrages  de  lingerie.  Lyon,  chez 
liéonard  Odet,  1603.  lîeliuro  de  Trautz-Bauzon- 
iii't  :  625.  —  !)8.  Corona  délie  nobili  et  virtuose 
donne.  Venise,  1.396.  Livre  contenaut  des  motifs 
do  dentelles  :  540.  —  99.  La  vera  perfuttione  dcl 
designo.  Venise,  1567.  Livre  sur  les  travaux  à 
l'aiguille  contenant  do  nombreuses  planches  :  ')'iO. 

—  100.  Teairo  délie  nobili  et  virtuose  donne. 
Rome,  161H.  Ouvrage  orné  du  portrait  d'Klisabelh 

■  de  Bdurbiin,  de  nombreuses  et  belles  planches  de 
dentelles  et  guipures  gravées  sur  bois  :  305.  — 
101.  Ornamculi  nobili  per  ogni  gentil  matrona. 
Venise,  l(j20.  Edition  conti'nant  des  modèles  de 
dentelles  gravées  sur  bois,  fond  noir  :  300.  —  103. 
Nuoveinderlioni  di  Balli  opéra,  etc.  Milan,  llJOl. 
Traité  de  la  danse  :  235.  —  lOi.  BaUelti  d'inven- 
zione  nella  linila  pazza  di  (!.  Balbi.  Paris,  ltiS5. 
Ouvrage  conicnant  des  ballets  de  Balbi,  dédié  à 
la  rein(,'  .Vnue  d'Autriche  ;  1.100. 

Be.vux-Arts.  —  Le  vite  de  piu  excellenli  ar- 
chiletli,  piltori  et  scultori  ilaliani,  etc.,  de  G.  Va- 
sari.  Florence,  Lj-ïO:  140.  —  115.  Ars  Moriendi, 
etc.,  sans  nom  d'auteur,  xvi"  siècle,  édition  couIl'- 
nantdes  ligures  gravées  sur  boisa  pleines  pages: 
735.  —  110.  Questa  Opcretta  tracta  d.-llarte  del 
lien  morire.  Lyon,  VùH.  Traduction  italienne, 
ornée  de  ligures  sur  bois  à  pleine  page  :  855.  — 
in.lncominciono  le  dévote  medilationi,  etc.  Flo- 
rence, (in  du  xv  siècle,  édition  ornée  de  douze 
ligures  el  d'une  petite  vignette  gravée  sur  bois  : 
\.M)'i.  —  118.  Spéculum  passionis  domini  nostri 
Jhésu  lUiristi.  Nuremberg,  1507.  Edition  origi- 
nale, leste  d'tjdolricli  Piiuler,  orné  de  grandes  i-t 
petites  ligures  gravées  sur  bois  d'après  lus  des- 
sins de  llans  Schaufeluiii,  avec  sa  marque  :    340. 

—  119.  Operu  nova  contemplativa.  Venise,  1510. 
Livre  cur  eux  et  rare,  le  seul  xylugraphe  ilaliou 
oounu  :  .580.  —  1"2').  Hisloriaruui  vilen'.s  inslru- 
menli  icônes.  Lyon,  1.53X,  1"  édition  ornée  de  li- 
gures gravées  sur  bois  d'après  Huns  lIolbei?i  : 
430.  —  121.  l,es  simulachres  et  historiées  faces 
de  la  mort,  etc.  Lyon,  chez  les  frères  Trescai>l, 
I.53H.  Première  ('ililion  avec  texte  de  la  Danse  des 
luorls  d'Iliilbi'iu.  ligures  sur  bois  et  vers  français 
de  Vauzelles  :  2.7011.  —  123.  Ouadrins  hislorii[uos 
<Ie  la  Bible  pur  Claude  Paradin.  Lyon,  clii'Z  .lean 
de  Tournes,  15.5.'t,  première  éililiou  ornée  de  ligu- 
res sur  buis  allriliuèi's  A  Bernard  Salomon  ilil  le 
petit  Bernard,  reliure  du  xvi"  siècle:  200. 

125.  Boccace.  Suite  de  lignreset  de  culs  do  lampe 
dessinés  par  Cravelot,  Kisen,  Cochin  et  Boucher 
pour  II'  Dei'amerou,  édition  de  Londres.  Paris, 
I757-I70I.  l.'.preuvesde  choix  réunies  par  le  bibliu- 
phile  anglais  BecUfurd  :  3.5(X).— 129.  De  lu  Bnrde. 
.Suite  de  '25  ligures  dessinées  el  gravées  jiar  Mo- 
roau  pour  les  chansons,  Paris,  de  Lormel,  l<7.'t. 
.Superbe. 1  el  rares  épreuves  avant  la  lettre  à  toutes 
marges  :  A.rtIO.  —  137.  Molière.  Sniti'  de  32  li- 
gures sur  .'î3,  de  Moreau  le-Ji'une,  gravées  par  de 
J.auuay,  Masquelier  l'I  nulles:  épreuves  «vani  la 


lettre  :  3.150.  — 148.  lUustrationsde  Jacques  Léman 
et  Maurice  Leloir  pour  les  œuvres  de  Molière, 
publiées  par  Lemonnyer  et  Testard  :  .500.  —  152. 
Portraits  et  vignettes  pour  Paul  et  Virginie  de 
l'ernardin  de  Saint-Pierre.  Paris,  Curmer.  l&X  ; 
(■•preuves  d'artiste  sur  Chine  volant  :  245.  —  153. 
Tasso.  Dessins  originaux  de  Cochin  pour  la  Jé- 
rusalem délivrée  ;  précieux  recueil  de  quatre 
vingt-deux  dessins  originaux  :  8.400. 

1.56.  Habili  délie  donne  Venetiane,  etc.  Venise, 
IGIO.  Frontispice  et  planches  gravées  sur  cuivre  : 
8.50.  —  157.  llabiti  d'Huomeni  et  Donne  Venetiane, 
et  la  cita  de  Venetia,  etc.  A  Venise,  1014:  520.— 
163.  Projets  de  fêtes  pour  le  mariage  de  Mgr  le  Dau- 
phin. Paris,  Loltin  aine,  1770;  aux  armes  de  Ma- 
rie-Antoinette: 426.  —  ni.  Descrizione  del  regale 
apparato  per  le  nozze  délia  serenissinia  Christina 
di  Lereno,  etc.  Florence,  15S9:  220.—  177.LeMa- 
guilique  carrousel  fait  sur  le  lleuve  de  l'Arne,  à 
Florence,  pour  le  mariage  du  Grand-Duc.  Paris, 
Giirart,.16e4:  2.30. 

UIO.  Theorica  musice  Franchinl.  (iafari  lau- 
denses.  Jlilan,  149-2 :  240.  —  2a5.  El  Melopeo  Y 
maestro.  Naples,  1618.  Un  des  ouvrages  les  plus 
importants  qu'on  ait  publics  sur  la  musique  : 
730.  — 224.  La  Galatea,  dramma  del  Gav.  Loreto 
Victori  da  Spolele  ;  Rome,  1639.  L'un  des  meil- 
leurs ouvrages  de  Vittori  :  .535. 

(.4  .««iece.t 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 

Dons  aux  Musées 

La  Direction  des  Musées  nationaux  vient 
d'enregistrer  do  nouveaux  dons  pour  le  Louvre 
et  le  Luxembourg. 

M.  R.  Cagnat,  professeur  au  Collège  do 
France,  a  ollert  au  Louvre  une  in.'Jcriplion 
trouvée  prés  de  Tunis  jiar  le  capitaine  Sauret. 

Ont  ollert  au  même  Musée  : 

M.  le  capitaine  Hoberl  :  Six  inscriptions  la- 
tines, une  inscription  clirélienne,  une  stèle 
groci]ue,  une  stèle  égyptienne  el  six  anses 
d'anipliores  grecques. 

M.  Maciol:  Plusieurs  objets  d'art  du  Moyen 
Age,  do  la  Renaissance  et  des  temps  modernes: 
une  vierge  debout  el  l'cnfunt.  en  ivoire,  du 
xi\'  siècle:  une  sainte  i;atliorine  assise,  en 
ivoire,  de  la  mémo  époc|ue;  une  (ilaquolto  en 
bronze  du  xv  siècle  roprésenlanl  un  ciimbul 
de  triions;  un  Bouddha  du  .lapon,  en  bois. 

M.  .I.-.V.  Delbreuil,  pour  le  Musée  île  la  ma- 
rine :  l'n  "  horizon  »  artillciol ayant  appartenu 
l'I  DumonI  d'Iîrvillo. 

Le  Miiséedu  Luxembourg  s'enrichit  do  deux 
plaquettes  en  bronze  argenté  d'.\ntoine  tiar- 
del,  clon  de  M.  K.  tiardet,  et  «l'un  buslo  do 
Bclloc  par  liasse. 

In  emploi  do  pi-ufossour  chef  d'atolior  do 
sculpture  est  vacant  à  l'Ecolo  des  Beaux-Arts 
pur  suilo  du  décès  do  M.  Cavolier. 

Los  candidats  audit  emploi  sont  priésd'adros- 
sor  au  Ministre  do  l'Instruction  puliliipio.  des 
Beaux-,\rts  et  dos  Cultes,  avant  lo  'JJ*  février 
courant,  une  dciimndo  dans  laipiollo  ils  expo- 
seront leurs  titres. 


52 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Une  Exposition  d'une  centaine  d'œuvres  des 
Aquarellistes  hollandais  vient  d'rtre  ouverte 
ù  lu  t,'nlorie  (;ij:i(jil. 


A  la  galerie  dos  Artistes  modernes,  rue  de 
la  Paix,  '>,  ouvcrturo  d'une  Exposition  d'aqua- 
relles, par  M.  Albert  Girard. 


Xous  insérons  sans  commentaires  l'annonce 
suivante  : 

«  Le  Grand  Maître  Sar  Peladan  au  Directeur 
de  la  Gii:''lle  dex  Beau.r-Xrlx,  devant  le 
Graal,  le  Beauséant,  la  Rose  Crucifère. 

Le  troisième  Salon  de  la  Rose  ■',■  Croix  aura 
rieu  du  7  avril  au  7  uai  à  la  galerie  des  Ar- 
tistes modernes,  5,  rue  de  la  Paix. 

Le  Sar  ira  vi.=iter  les  œuvres,  chez  l'artiste, 
du  1"  au  10  mars. 

Les  envois  doivent  êlre  faits  du  1"  au  3  avril 
inclus.  La  Presse  entrera  le  6,  dès  le  matin. 
Le  vernissage  est  fixé  au  7  avril.  Secrétariat  ; 
2,  rue  de  Commaille.  » 


.leudi  dernier  8  février,  la  Société  des  Beaux- 
Arts  de  Lyon  a  inauguré  solennellement,  au 
pavillon  Bellecour,  son  Exposition  de  1894. 


Une  Exposition  d'art  décoratif  organisée 
par  la  Ville  de  Nancy  sera  ouverte  du  14  juin 
au  lô  juillet  18'.)4. 

La  Ville  de  Colmar  va  s'enrichir  prochaine- 
ment d'une  Collection  d'objets  d'art  et  d'ar- 
chéologie se  rapportant  en  général  à  l'ancienne 
.\lsace,  et  d'une  richesse  presque  unique. 

M.  Fleisclihauer  vient,  en  effet,  d'annoncer 
à  la  municipalité  qu'il  était  décidé  à  lui  faire 
donation  de  ses  meubles  anciens,  ses  objets 
d'orfèvrerie  et  ses  armes  et  armures,  à  condi- 
tion qu'on  les  réunit  dans  le  «  Kaufhaus  » 
préalablement  restauré. 

Pour  recevoir  ce  don,  qui  ne  peut  être  com- 
paré qu'à  celui  i[ue  fit  en  1879  M.  Chauffour 
en  offrant  à  Colmar  sa  bibliothèque  et  ses 
tal)leaux,  l'ancienne  Bourse  de  Colmar.  cons- 
truction gothique  du  XV»  siècle,  sera  remise 
en  état.  La  Ville  a  même  voté  50.UOO  francs 
pour  cette  restauration  qui  va  commencer 
prochainement. 

Un  salon  de  La  Libre  Esthélique  s'ouvrira 
à  Bruxelles,  dans  les  galeries  du  Musée 
moderne,  le  samedi  17  courant,  à  deux  heures. 


Le  Comité  de  la  Société  des  Artistes  fran- 
çais a  prié  son  président,  M.  Bonnat,  de  vou- 
loir bien  le  représenter  à  l'inauguration  de 
l'Exposition  de  'Vienne  qui  doit  avoir  lieu 
dans  le  courant  de  mars. 

A  l'occasion  de  cette  Exposition,  à  laquelle 
les  artistes  français  ont  pris  la  résolution  de 
participer,  le  Comité  de  la  Société  des  .\rtistes 


français  a  nommé,  dans  sa  dernière  séance, 
une  Commission  chargée  do  s'occuper  tout 
spécialement  des  Expositions  à  l'étranger. 


NOUVELLES 


***  MM.  Courcelles-Dumont  et  Desvallières, 
anciens  élèves  du  peintre  Elie  Delaunay,  dont 
la  niortlaisse  inachevé  le  panneau  Attila,  des- 
tiné au  Panthéon,  viennent  d'être  chargés  par 
le  Ministre  des  Beaux-Arts  d'achever  cette 
iiuvre  avec  les  esquisses  laissées  par  le 
maître. 

**;)!  Le  Ministre  de  l'Instruction  publiqre, 
des  Eeau.x-.Vrts  et  des  Cultes  vient  d'accorder 
une  subvention  pour  l'érection  d'un  monu- 
ment sur  la  tombe  d'Henry  LitollL 

jf%  La  Direction  des  travaux  historiques  à 
la  préfecture  de  la  Seine  vient  de  procéder  à 
rétablissement  d'un  tableau  général  des  rues 
et  maisons  de  Paris  présentant  un  intérêt  ar- 
tistique. Lorsqu'une  maison  devra  être  démo- 
lie, l'agent-voyer  du  quartier  sera  tenu  d'en 
aviser  le  bureau  compétent,  si  elle  renferme 
(juelque  souvenir,  quelque  peinture  ou  inscrip- 
tion qu'il  serait  utile  de  conserver. 

jLi%  On  a  placé,  récemment,  dans  la  salle  à 
manger  de  l'Hùtel-de-Ville,  les  plafonds  du 
peintre  Georges  Bertrand,  lauréat  du  con- 
cours ouvert  l'an  dernier  pour  cette  impor- 
tante décoration.  L'ieuvre  de  M.  Georges  Ber- 
trand sera  prochainement  complétée  par  les- 
dessus  de  porte  représentant  la  récolte  des- 
fruits. 

**:(<  La  décoration  du  péristyle  de  l'Ecole  su- 
périeure de  Pharmacie  va  bientôt  être  com- 
plétée par  quatre  nouvelles  fres(iues  de  M.  Bes- 
nard. 

Ces  quatre  panneaux  qui  feront  suite  aux 
autres  ouvrages  que  l'artiste  a  déjà  exécutés, 
ne  mesureront  pas  moins  de  quatre  mètres  de 
haut. 

jf%  L'Union  centrale  des  Arts  décoratifs  a 
pourvu  à  six  vacances  existant  dans  son  Con- 
seil. Ont  été  nommés  ;  MM.  Roty,  membre 
de  l'Institut,  graveur;  Leibnitz,  céramiste; 
Honoré,  ingénieur,  directeur  des  grands  ma- 
gasins du  Louvre;  Martin,  dessinateur  sur 
étotTes  :  FoUot,  fabricant  de  papiers  peints  ; 
Albert  Cruchet,  sculpteur-ornemaniste. 

M.  Spuller,  ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique et  des  Beaux-Arts,  a  fait  connaître  au 
président  de  l'Union  centrale  des  Arts  déco- 
ratifs qu'il  acceptait  la  présidence  d'htmneur 
du  Congrès  des  .\rts  décoratifs  qui  doit  s'ou- 
vrir à  Paris,  le  15  mai  prochain,  à  l'Ecole  des- 
Beaux-Arts. 

;(,**  M.  E.  Barrias,  membre  de  l'Institut,  a 
été  nommé  vice-président  de  la  Société  des 
Artistes  français,  en  remplacement  de  M.  Ca- 
velier,  récemment  décédé. 

**:(:  Un  certain  nombre  d'artistes,  peintres, 
sculpteurs,  graveurs,  se  réunissent  en  asso- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


53 


ciaiion  pour  défendre  leurs  intérêts  lésés,  jus- 
qu'à ce  jour,  dans  l'exploitation  de  leurs 
ii'uvrcs.  Cette  Société,  qui  prend  le  nom  de  : 
"  tj'nion  artistique  internationale  »  est  due  à 
l'initiative  de  M.  John  Laurent:  elle  a  déjà 
réuni  de  nombreux  adhérents,  parmi  lesquels 
nous  relevons  les  noms  de  :  Van,  Boers,  Hoy- 
bet,  Schenck,  Rossi,  Bazin,  De  Penne,  Mon- 
ginot,  Allongé,  etc.,  etc. 

***  Tout  dernièrement  a  eu  lieu  à  la  Faculté 
do  médecine  de  Lyon  l'inauguration  du  buste 
du  professeur  d'anatomie  Léon  Tripier.  Cette 
œuvre  est  due  au  sculpteur  lyonnais  Suchetet. 

:(;*:(;  L'inauguration,  à  Domrémy,  do  la  statue 
en  marbre  de  Jeanne  d'Xrc,  commandée  par 
le  Conseil  général  des  Vosges,  ne  pourra 
gULTO  se  faire  avant  deux  ans,  M.  Antonin 
Mercié,  chargé  de  l'exécution,  ayant  opéré 
d'importantes  modifications  do  costume  dans 
le  projet  primitif.  Le  nouveau  modèle  en 
plùtre  sera  exposé,  cette  année,  au  Salon  des 
Champs-Elysées. 

***  Il  vient  de  se  former  à  Tarbes  un  Co- 
mité pour  l'érection  d'un  monument  à  Ber- 
trand Barère  de  Vieuzac,  le  fameux  conven- 
tionnel. 

:(:**  La  municipalité  do  Kléher,  commune 
de  l'arrondissement  d'Oran,  a  pris  l'initiative 
d'élever,  sur  la  place  du  villngo,  un  monument 
au  général  Kléber.  Dans  ce  but,  elle  a  cons- 
titué un  (Comité  sous  le  patronage  de 
M.  Gambon,  gouverneur. 

jt;**  La  Manufacture  nationale  do  Sèvres 
travaille  actuellement  à  un  service  à  dessert, 
qui  sera  olfcit  en  cadeau  do  noces,  par  la 
colonie  anglaise  de  l'aris,  au  duc  et  ;\  la  du- 
chesse d'York,  (je  service  se  composera  do 
doux  jardinières,  quatre  grandes  coupes  à 
fruit,  huit  petites,  et  quarante  plats. 

***  On  télégraphie  de  Londres  qu'à  l'occa- 
sion de  la  fête  organis(''e  au  [)ro(it  do  l'hùpital 
français  de  Londres,  M.  Meissonier  (ils  a  fait 
don,  à  cet  établissement,  d'une  sommo  de 
10.000  fr.  prélevée  par  lui  sur  les  receltes  ((u'a 
produites  l'Exposition  des  icuvres  do  son 
père. 

***  La  mos((aéo  (pii  renfermait  le  lomhoau 
de  Mahomet  à  Damas  vient  d'iHro  diHruito 
par  le  fou.  C'était  la  plus  ancionno  dos  mos- 
quées, puisi|u'ollo  avait  été  construite  au 
1"  siècle  do  l'èro  musulmane  (vu"  siècle). 


Los  Antiquités  do  la  Russie  Méridionale 


Noua  avons  publié,  dans  lo  dernier  numéro  do 
la  l'hroniiiiie,  un  cotiipto  rendu  d'une  sèanoe  île 
r.V<"i<l('iiiie  des  luseriplioii.s  où  il  a  été  (pieslinu 
ilo  lii  iloouuverle  d'une  iiupurlaiile  série  d'nbjets 
iuiliques  dans  la  liussie  Mérulioiiali',  rulleelinn 
(pii  aurait  ét6  acUeléo  en  bloc  par  M.  lo  comte 
'l'yszkiewicz. 

liifi>iin:itions  prises,  M.  lo  comte  Tyszkiowicz 
aurait  rennucéà  se  rendre  acquéreur  de  ces  objetH, 


plusieurs,  parmi  les  plus   importants,    lui  ayant 
semblé  de  provenance  douteuse. 

A  ce  propos  notre  collaborateur,  M.  .Salomon 
Reinacli  a  bien  voiUu  nous  communiquer  les 
curieux  renseignements  qui  suivent  : 

«  La  Russie  méridionale  est  devenue,  de- 
puis une  quinzaine  d'années,  un  des  princi- 
paux centres  de  la  fabrication  d'antiquités,  en 
particulier  d'objets  d'or  et  d'argent.  M.  Lenimé, 
le  grand  collectionneur  d'Odessa  qu'on  a 
surnommé  le  «  Castcllani  russe  »,  m'a  montré 
des  bijoux  en  or  d'un  travail  très  remar- 
quable dont  il  avait  reconnu  la  fausseté  après 
les  avoir  acquis.  Des  bijoux  analogues,  non 
moins  faux,  se  trouvent  au  Musée  d'Odessa, 
où  ils  sont  venus  de  la  Crimée.  A  côté  des 
bijoux  faux  et  des  médailles,  on  fabrique 
aussi  des  inscriptions  grecques;  ce  qui  ne  se 
fait,  à  ma  connaissance,  nulle  part  ailleurs. 
.J'en  ai  signalé  plusieurs  au  ilusée  d'Odessa; 
quelques-unes  avaient  été  publiées  et  com- 
mentées dans  les  Mémoires  de  la  Société  ar- 
chéologique de  cette  ville.  Les  faussaires  pa- 
raissent habiter  les  villages  voisins  de  l'an- 
cienne Olbie,  car  c'est  de  là  qu'étaient  venues 
les  inscriptions  fausses  du  Musée,  ainsi  que 
d'autres,  d'aspect  identique,  que  Je  vis  chez 
M.  Lemmé  et  chez  un  savant  do  la  ville.  On 
m'a  raconté  c|u'un  amateur  très  riche  de  Ki- 
chinew,  M.  S.,  avait  acquis  récemment  une 
inscription  grecque  fausse  de  plus  de  600  let- 
tres. ICnfin,  il  faut  signaler  le  grand  nombre 
des  terres-cuites  fausses  dites  d'Olbie,  dont  la 
fabrication  est  d'autant  plus  facile  que  les 
statuettes  originales  de  cette  provenance  sont 
assez  grossières.  Mais  ce  i|ui  doit  le  plus  ef- 
frayer les  amateurs,  c'est  la  multiplication 
des  objets  faux  en  or  et  en  argent.  Pour 
ceux-là,  aucun  critérium  n'est  applicable,  les 
matières  précieuses  ne  subissant  aucune  al- 
tf-ration  avec  le  temps.  On  peut  seulemonl 
les  juger  d'après  le  style,  mais  les  faussaires 
le  savent  bien  :  aussi  ai-jo  constaté  avec  ter- 
reur cpie  les  ligures  en  relief  d'un  objet  en 
or  prétendu  d'(Jlbio  étaient  copiées  très  exac- 
tement sur  celles  d'un  bas-relief  de  la  villa 
Pinciana,  gravé  dans  le  recueil  de  Visconli  t 

s.  R. 


L'Exposition  Universelle  de  1900 


Le  Comité  directeur  ili'  l'Exposition  universelle 
de  l'JOO  s'est  rèiuii  dernièrement  au  Ministère  du 
(  Commerce,  sous  la  présidence  de  M.  Picard, 
commissaire  général. 

Le  Comité  a  continué  i\  s'nccuper  de  In  classt- 
llcation  des  produits,  travail  (piiest  assez  avancé; 
il  pourra  même  être  teiminé  lnul  procliainemeiit 
s'il  ne  survieid  pas  d'incidents  et  .li  le  commis- 
saire général  reçoit  en  temps  utili-  qnelipies  rap- 
ports  spéciaux  qui  ut'  lui  s.inl  pas  encori'  parve- 
nus,  imlamnieid  ci'lui  de  .M.  Ui-ouardol,  sur 
l'exposiliiin  ilo  l'Iiyuiène. 

Lorsipie  le  Comité  directeur  aura  terminé  ce 
travail,  il  le  soumelti-a  à  la  Oommi.ssion  pi-épam* 
toire  de  l'Kxposilion,  qui  seni  con\oquè.>  par  le 
Ministre  du  Commeivo. 


LA    CllliUN'loL'l';    DES    AUTS 


Parmi  les  nombreux  projets  de  palais  d'Expo- 
silion  iiui  ne  iiian(]UPronl  pas  dV'.re  présentés  aux 
organisateurs  de  cette  Exposilio^i  de  lOO),  le 
Temjis  en  signale  un,  vieux  de  près  de  cinquante 
ans  déjà,  mais  (pii  pourrait  liieii  avoir  des  chances 
dV'Ire  adopté.  Le  principe  en  est  dil  à  un  arrlii- 
tecle  français,  Hector  Iloroau.  Cet  architecte  avait 
établi  un  pmjetde  palais  pour  la  première  Expo- 
sitinn  universelle  de  Londres  en  ISÔL  mais  son 
travail  quoique  classé  n"  1  ne  fut  point  exécuté, 
à  cause  de  ses  dimensions  jugées  impraticaliles. 

Le  même  sort  s'attacha  aux  autres  travaux 
conçus  par  cet  éminont  artiste,  exposanl.dés  l'an- 
née 1835,  un  plan  de  Iransfornialion  de  Paris  pres- 
que identique  à  celui  que  le  liaron  llaussmann 
réalisa  (rente  ans  plus  tard. 

Il  en  fut  do  même  pour  son  projet  dos  Halles 
centrales  en  fer,  présenté  en  18i8  au  prince  Louis- 
Naj)oléon  et  mis  à  exécution  dix  ans  après  par 
Baltard.  Enfin,  c'est  encore  Horeau  qui,  pendant 
vin;,'!  ans,  réclama  l'établissement  des  refuges 
établis  aujourd'hui  sur  nos  voies  publiques. 

Après  celte  série  d'exemples,  on  ne  sera  pas 
étonné  d'apprendre  que  le  Palais  d'Exposition 
qu'il  composa,  il  y  a  un  demi-siècle,  va  être  pro- 
chainement représenté  aux  organisateurs  de  l'Ex- 
position de  19U0  par  un  de  ceux  qui  collaborèrent 
A  ses  derniers  travaux;  et  il  y  a  quelque  chance 
pour  que  ce  projet,  jugé  comme  étant  de  propor- 
tions trop  colossales  en  1851,  soit  considéré  actuel- 
lement comme  l'idéal  du  Grand  Temple  à  élever 
une  fois  de  plus  au  travail  humain. 

Voici,  en  quelques  mots,  l'économie  de  ce  pro- 
jet. Il  s'agirait  d'un  édilice  unique,  couvrant  la 
presque  totalité  du  Champ-de-JIars.  Ou  y  ména- 
gerait seulement  un  espace  découvert,  dégageant 
la  tour  Eiffel,  et  fornuint  un  grand  square  central. 

Cette  disposition  d'un  palais  quadrangulaire,  de 
240.000  mètres  carrés,  favoraljleà  la  classification 
par  nationalités  et  par  produits  similaires,  aurait 
pour  première  conséquence  de  doubler  la  surface 
des  constructions  antérieurement  élevées  sur  le 
même  terrain.  Delà,  économie  d'espace  pour  les 
annexes,  et  suppression  du  plancher  de  la  Seine, 
devenu  parfaitement  inutile. 


Le  Nouveau  Musée  de  Sculpture  à  Dijon 


Le  samedi  6  janvier,  MM.  SpuUer,  sénateur 
de  la  Gôte-d'Or,  ministre  de  l'instruction  publi- 
que, des  Cultes  et  des  Beaux-Arts,  et  Roujon,  di- 
recteur des  Beaux-Arts,  ont  inauguré  le  nouveau 
Musée  de  Sculpture  de  Dijon,  au  rez-de-chaussée 
de  l'aile  orientale  de  l'Hotel-de- Ville,  construite 
de  1851  à  1854.  Il  comprend  trois  salles  communi- 
quant par  de  hautes  baies  cintrées  ;  le  pavé  est 
en  mosaïque. 

La  première  salle  renferme  les  œuvres  anti- 
ques. Gomme  le  nouveau  ilusée  est  un  Musée 

iiseignement  et  d'étude,  on   y  admis  les  plà- 
.  très  et  l'art  grec  y  est  bien  représenté.  L'art  go- 
thique  y   fait   très  bonne   figure   dans   le  voisi- 
nage. 

Plus  vaste,  la  seconde  salle  est  entièrement 
consacrée  à  Rude. 

-  Dans  la  troisième  salle  ont  pris  place  des  œu- 
vres de  Cabet,  de  Boucher,  de  Jean  Dampt, 
Schrooder,    Cliapu,    Eudes,  Aug.   Moreau,  Hipp. 


Moreau,  etc.  Mais  il  s'en  faut  de  be,iucoup  que 
cet  ensemble  représente  toutes  les  richesses  du 
Musée  municipal  en  statuaire,  l'étage  supérieur 
est  encore  peuplé  de  marbres,  de  bronzes,  de 
terres  cuites  et  do  plâtres  ;  lii,  au  centre  de  la 
salle  des  statues,  demeurée  telle  ou  à  peu  près 
que  l'ont  laissée  les  Etals  de  Bourgogne,  ces  vé- 
ritables créateurs  du  Musée,  sous  ic  célèbre  pla- 
fond de  Prudhon  est  placée  XUébé  que  Rude  a 
exécutée  pour  sa  ville  natale. 


Académie  des  Inscriptions 


Li;  pfCinier  thiiàlre  privUien  et  les  an'-ites  iJe 
LuU'ce.  —  M.  Charles  Normand,  directeur  de 
1'  «  Ami  des  monuments  et  des  .\rts  »,  continue  sa 
lecture  slir  le  premier  théâtre  parisien,  installé 
sur  l'emplacement  de  la  rue  Monge  à  l'époque 
gallo  romaine,  dans  uu  édifice  qui  servait  eu 
même  temps  d'arènes.  Il  expose  l'histoire  de  la 
découverte  de  ce  monument  et  de  la  lutte  contre 
les  i<  vandales  »,  dit-il,  qui  auraient  voulu  laisser 
recouvrir  de  terre  le  monument  à  peine  exlinnié. 

La  première  partie  de  ces  arènes  fut  retrouvée 
en  1X1)9,  lors  du  percement  de  la  rue  Monge  : 
malgré  les  eû'orts  de  l'.Académie  et  de  tous  les 
corps  savants,  elle  a  disparu  de  nouveau  sous 
les  bàlimenls  de  la  Compagnie  des  omnibus  que 
les  architectes  ont  élevés  sur  cet  emplacement. 

T-es  murs  retrouvés,  mais  laissés  heureusement 
intacts,  ont  été  recouverts  de  terre  ou  utilisés  dans 
les  fondations. 

La  seconde  partie  ne  fut  découverte  qu'en  1883  ; 
elle  a  été  heureusement  laissée  à  la  lumière.  Ac- 
tuellement, on  ne  voit  que  la  moitié  du  monu- 
ment, coupé  en  deux  parties  par  un  horrible  mur 
qui  a  été  édifié  à  l'époque  dite. 

Les  dimensions  de  ces  arènes  sont,  dit  M.  Nor- 
mand, presqu'égales  <i  celles  du  Colysée  de  Fiome  ; 
elles  indiquent  partant  l'importance  de  la  popula- 
tion parisienne  qui  fréquentait  le  théâtre  à  l'épo- 
que gallo-romaine. 

M.  Charles  Normand  énumère  au  cours  de  sa 
communication  les  découvertes  "nombreuses  et  du 
[lins  haut  intérêt  qui  ont  été  faites  sur  cet  empla- 
cement ;  malheureusement  beaucoup  de  ces  objets 
ont  été  dispersés.  L'auteur,  archéologue  pas- 
sionné, a  essayé  de  réunir  en  groupes  ce  qu'il  a 
pu  trouver,  afin  de  faire  ressortir  l'importance  de 
ces  vestiges  de  l'antique  Lutèce. 

Vn  Atlas  de  1375.  —  M.  Henri  Gordier  com- 
munique un  mémoii'e  sur  la  carte  de  l'Extrême- 
Orient  reproduite  dans  l'Atlas  Catalan  de  Char- 
les V,  roi  de  France.  Ce  beau  monument  de  la 
cartographie  du  Moyen  .\ge,  conservé  dans  la 
galerie  Mazarine  de  la  Bibliothèque  Nationale  à 
Paris,  avait  déjà  été  étudié  par  Buchon  et  Tastu, 
mais  ces  commentateurs  avaient  fait  des  recher- 
ches insuffisantes  sur  l'Asie  orientale. 

M.  Cordier,  reprenant  l'œuvre  de  ses  devanciers, 
fait  ressortir  Fimportauce  de  la  relation  de  ilarco 
Polo,  qui  est  la  source  principale  à  laquelle  a 
puisé  le  cartographe,  et  il  montre,  par  des 
exemples  tirés  de  l'identification  de  villes,  entre 
autres  :  Khan  Balig  (Se  King),  Quinsai  (Hang 
Tcheou)  et  Siucalan  (Canton),  que  cet  atlas  lie 
1375  marque  l'apogée  de   nos   connaissances  sur 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


rXsic  oricutale  au  qtialarziùaie  siccLc,  époque  où 
les  transfcn-matious  politiques  ou  commerciales 
iaterroiujjinnt  presque  entièrement  les  eomiuu- 
nicaliiiiis  avec  la  Chine  par  t«»rre  et  par  mer. 

L'i'iiji'  d'un  recueil  hindou.  —  il.  Bartli  ana- 
lyse limi^'uenienl  un  inénioire  allemand,  de  M.  Ja- 
cobi,  iniitiilc  :  «  Aller  dos  Rig-Veda  »  (l'âge  du 
Rig-Veda). 

Le  travail  de  M.  Jaool>i  est  très  court,  de  sept 
pagfs  iii-4"  i\  p/iine  ;  mais  fl  soulève  une  question 
importante.  Il  donne  une  solution  neuxe  et  ingé- 
nieuse relativement  à  l'j'ige  du  livre  hindou  appelé 
«  Rig-Voda  »,  qui  mérite  à  tous  égjirds  d'être  si- 
gnalée à  l'attention  des  savants. 

L'auteur  pense  avoir  trouvé  dans  le  Rig-Veda 
la  preuve  qu'à  Tépoque  de  la  oomiiositio»  des 
hymnes  de  ce  recueil,  le  solstice  d'été  était  placé 
dans  U!i  signe  astronomique  qu'il  désigne;  cette 
consla'ation  lui  perinel  défaillir  approximative- 
ment le  temps  qui  s'est  écoulé  depuis  celte 
époque.  Il  conlirme  ce  premier  argument  par 
d'autres,  qu'il  emprunte  à  des  documents  posté- 
rieurs, et  il  arrive  ainsi  fi  établir  avec  une  très 
grande  vraisemblance  que  les  origines  du  culte 
védique  et  la  composition  des  hymnes  remontent 
i\  une  antiquité  très  reculée,  à  une  époque  inter- 
médiaire entp'  le  troisième  et  le  cinquième  mil- 
lénaire avant  l'ère  chrétienne. 


NECROLOGIE 

Un  statuaire  d'un  réel  tali'ut,  qui  jouit  en  son 
temps  d'uni'  véritable  réputation,  M.  Jacques- 
Léonard  Maillet,  vient  de  mourir  dan:i  sa 
soixante  et  oii/iéme  année. 

Ancien  élève  de  Pradier,  M.  Maillet  avait  ob- 
tenu le  grand  prix  de  lîomc  avec  une  œuvre  re- 
marqualile,  Téli'niai/iie  rapportant  les  ceiidreu 
d'Jlippii's  à  l'hnlantc.  De  Home,  il  envoya  aussi 
un  gruupe  inléressant,  Ayrijijiinr  et  ChHi/kIk,  ul 
oliliut,  l'année  même  de  son  retour,  une  première 
niéilailli'  au  Salon. 

Munlionnuns  ses  principales  œuvres  :  Ai/rip- 
pine  portant  les  cendres  de  GermniiicKS,  tu 
lù'priinnnde.  In  Science,  ut  l'Ahondnitce  ilu 
Musée  ilu  Louvre. 

M.  Mniilut  avait  été  décoré  de  la  Légion 
d'hoiiniiir  en  18(>l,  ;'i  la  suite  de  ri'X|)Osilion  au 
Salon  do  sa  seconde  Agrippine.  L'Eximsilion 
universelle  de  1807  lui  apportait  une  Iroisiémc 
méilailli'. 

Il  Mlilcnuil  aussi  le  prix c'  irqni>  pour  In  sla- 
lue  lie  Voltaire  et  une  mention  Imnorable  pour  sa 
maquette  d'une  .statue  de  la  République,  sni'  la 
place  du  Clùileau-d'IOau. 

M.  .\iiiiaiiill'.lienMe  Braoouy,  pi'inlre  paysa- 
giste, esl  moii  subileiiieiil  d'une  embidie  dans  lu 
nuit  du  II  lévrier,  l'n  certain  numbre  de  ses  lu- 
bloau-i  ont  ligure  aux  Salons,  de  IS'il  ii  lKr.8;  ils 
avaient  pour  suji'ts  îles  vue»  de  Fontainebleau, 
en  divers  iinIroiLs  de  la  l'orùt,  de  Ceniny,  de 
Sonlis,  de  .Miiutlhérv,  etc. 


M.  lùigéne  Debressonne.  arcliilocle  honurniiv 
lies  Itàliiueiils  civils  el  l'uliiis  luiliominx,  cheva- 


lier de  la  Légion  d'honngur  depuis  1-868,  officier 
d'Académie,  est  décédé  le  jeudi  !•'  février. 

M.  le  baron  Paul  Antoine  de  Witte,  fils  aine 
de  M.  le  baron  de  Witte,  membre  de  l'inslilul, 
et  qui  légua  plusieurs  collections  au  Louvre, 
vient  de  mourir  en  son  château  de  Ghantemerle 
(Seine-et-Marne),  après  une  courte  maladie  de 
trois  jours. 

Les  sch-oolhoi/s  du  Royaume-Uni  sont  en  deuil  : 
ils  viennent  de  perdre  un  de  leurs  auteurs  favo- 
ris en  la  personne  de  M.  R.-M.  BaUantyae,  de 
Harrow,  qui  est  décédé  à  Rome,  où  sa  santé 
l'avait  forcé  à  séjourner  depuis  le  mois  d'octobre 
dernier. 

M.  Ballantyne  partageait  avec  Kingston  et  Tal- 
bot  Roed  —  deiix  disparus  —  la  glaire  d'avoir 
émerveillé,  par  ses  romans  d'aventures,  des  gé- 
nérations d'écoliers. 

Il  était  aussi  un  peintre  de  talent,  et  ses  der- 
niers tableaux  avaient  été  exposés  tout  récem- 
ment à  Londres,  dans  une  collection  d'envois  des 
arlisle-S  de  Harrow. 


CONGERT.S  DU  DIMANCHE  18  FÉVRIER 

Conservatoire  :  Svmphonie  en  ré  majeur 
n"  38  Mozart  I  Le  Pnratiis  et  In  Péri  (Schu- 
mann).  soli  par  M™"  Chrétien,  Héglon,  MM.  Va- 
guet,  Manoury. 

Concert  Lamoureuz  :  Symphonie  en  j>'(  bé- 
niul  11"  i  ilioellioven)  ;  la  Mort  d'Ophéiie  {Ber- 
lioz); Fantaisie  hongroise  pour  piano  (  Liszt )  :  Les 
Eolidex  (César  Franck)  :  Ctueur  des  Fileuses  du 
Vaisseoti-Fnnlonie  (Wagner)  ;  Danse  macabre 
(.Saint-Saëns) 

Concert  Colonne  :  Ouverture  de  Coriulmi 
(Beethoven  1  ;  iJ'  cuucerto  en  sol  mineur  (Sainl- 
Saën?)  pour  piano,  par  M""  Berlhe  Marx  ;  lteii.r 
/^(/•ces  (Schumann),  orchestrées  par  T.  Dubois; 
Concerto  pour  violon,  op.  6i  (Mendelissohn),  pur 
M.  Sarasate;  Le  l'nrnitml  rornnin  (Berlioz);  ". 
PoUiiniise-fiintnisif  rChnpin)  el  .'•.  Etude  diu- 
binsteinl,  par  M"'  licrllio  Marx  ;  Introinction  el 
rondo  (Saiul-Saëns).  par  M.  Sarasute  ;  Loheiinri.i, 
[irélude  du  troisième  acte  (Wagner), 

Les  deriiieis  Concerts  de  M.  Sarasate,  >e 
condé  par  M""  Berlhe  Marx,  .\1.  Delsarl  et  d'atilre~ 
artistes  éminents,  sont  lixès  aux  dates  suivantes; 
17,  'î\  et  27  février.  Nous  n'avons  pus  be.soin 
d'ajouler  qu'il  faut  s'in.scrire  à  l'avance  ;  le  ce- 
lèlire  violoniste  ub\ient  un  succès  sans  précédent. 

Toitr  dit  Monde.  —  Vi'il*  livr.ii-"'ii.  —  \.i\  i-- 
ù  hi  Nouvelle-Zemble,  par  M.  Coiislanlin  Nxssi- 
lolï,  rédigé  par  M-'  Lydie  Pasckkoir.  —  l'r-.'i/e 
dessins  do  Wi'ber,  Privai.  Ita/.in.  Kuire.  A.  Paris. 
Thirial.  Boudier,  Dovos  el  une  carte. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  HOC*  livraison.  — 
Texte  par  Pierre  Mai'l.  .Vntliynie  Siiint-Paul. 
Lomi  de  la  Fortelle,  le  commitiidiinl  .Slany  cl 
Daniel  Bellcl. 

Illuslralions  de  :  A.  Paris,  Mvrbnch,  Zier,  ulc. 

Bureaux  ft  lu  libniirie  llnrhetlc  pt  C'«,  79,  Ikui- 
Icvard  Siiinl-lienuiiiti.  Paris, 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


ALBUM     RELIE 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier   1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5   francs;   franco  en  province,   20   francs, 

MB  El  U  ïll  i  lliaii-iB 


MM.  CHAELES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,    MÉZIÈRES,    ANATOLE    DE   MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-S»  grand  aigle,  illustré  de  100  gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

I»  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2"  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n»'  i  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 

Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

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Il  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  yS  exemplaires  numérotés  sur  papier  Whatmann,  avec  gra-    ||i|l| 
vures  avant  la  lettre,  au  prix  de  7 5  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête.  , 

ALBUM  DE  Lft  GftZETTE  DES  BEftUX-RRTS 


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Prix  loti  li'aiieï^. 


l'oui-  los  Al  »iinés  :  iiO  frnncs 


Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Gabelle  des  Beaux-Arts 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 

Les  Dessins  de  Maîtres  anciens  expsi^s  à  Ffkole  des  Beaiix-Ails  eu  I8î9 

PAR  LE  .M.\RQUIS  Pli.  DE  ChENNEVIÈRES 
Directeur  honoraire  des  Beaux-Arts,  Membre  de  Tlnstitut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Ga;,elte  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend   18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr. —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  \  p-anco  en  province,  1  5  francs 


En  venlo  aii\  lmm\  do  la  (i.^ETTE  DES  BEAl'.V- ARTS,  %,  rue  Favarl,  Paris 


IjlLe  Rédacteur  en  chel' geraijt  ■  .1   DE  LoSTiLuT.-    iMr,  dk  1  \  I'iucn^i:,  lo,  nie  du  Croissoiit.  Paris.  —  Sniiarl,''|| j 


N«  H.  —  1894 


BUREAUX   :    b,    RUE  FAVART 


24  Février. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPL^.MENT  A   LA   GAZETTE   DES  BEAUX-ÀRTS 


PARAISSANT     II      SAMEDI      MATIN 


Les  tibonnés  à  une  aiiiùe  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gr.utiitement 
lu  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité. 


PARIS   ET   départements: 


Un    an. 


1 2  fr. 


8  fr. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Bibliothèque  Benedetto  Maglione  (1) 

■^^i'i.  lIoiiiiTi  opi'iML,  t,'rciM'(;.  l'ri'iiiirri' et  rare  rJi- 
liuii  Ji'S  iiHivrcs  d'iloiiii'ri',  iiiipriiiiée  à  Florence, 
en  l'i88,  aux  frais  des  W'res  Xerli  ;  belle  reliure, 
provenant  des  liililiolliripies  Jeuiciiity  et  l'aillel  : 
'i/i'XI.  —  iW.  Aiiai-recjnlis  Odie.  Paris,  lô5i,  chez 
Henri  Stéphane,  première  édition  en  i,'rec  des 
Odes  d'Anacréon,  exemplaire  iniprinié  sur  velin  : 
1.4(X).  —  24U.  Anacréon,  Saplio.  Hion  et  Moschus. 
Paris,  1773,  chez  Lehuuclier  ;  520.  —  'l'i'i.  Musa-i 
Opusculnni  de  Ilerone  et  Leandro,  Venise,  14'J4, 
une  des  premières  éditions  des  Aides  :  6(0. 

25'.).  Ovidio  Mclaniorphoseos  Vulf;are  ;  Flo- 
rence, 1407  :  première  vt  rare  édition  de  celle  tra- 
duction italienne  en  vers  de  (i.  de  l{()nsii;nori, 
avec  ligures  sur  hois  atlrihiièes  à  /oaii  .\ndrea  : 
2.26-">.  —  2<il.  Iv  Metainorfosi  di  Ovidio.  Venise, 
1.081.  F.xeinpl.'iire  aux  armes  de  Henri  III  ;  ."VC). 
—  207.  (;.  .lulii  liynini  Aii^usli  lilierli  faliularuni 
liber.  Edilion  originale,  l.'iîi.'i,  de  ces  fables  attri- 
buée.'- au  (,'rammairien  Hyj;uins,  ornéi's  de  ligu- 
res sur  bois  ;  oxom)il.'iire  du  bibliophile  Denio- 
Irio    ConevBri.    médecin    du   pape   l'rbain    Vil  : 

275.  L(!  roiiiinanl  île  la  rose,  par  (iuillaiimo  de 
l.orris  et  .bbaii  de  Muii},' ;  Lyon,  14H5;  lu-emièro 
et  précieuse  édition  de  ce  poémo;  vient  do  la 
bibliolhèque  Double  ;  3.<I0U.  —  270.  Dialogue  en 
fornu'  de  vision  nocturne;  Alencon,  chez  Simon 
Dubois,  lj;tl:  Wii\.  — 2H2.  Contes  et  nouvelles  en 
vers  jiar  M  .  de  La  l''onlaino  ;  .Vmsierdam,  17(12  ; 
édition  dite  dos  fermiers  généraux  ;  4U0.  —  '^87. 
«l'.uvres  de  .I.Ji.  Koussiau.  Paris,  Diilol,  lii'k'l  . 
\'t\.  —  2-l'.t,  l''iibles  nouvillis  par  Dorai;  La  Haye. 
Paris,  Delalain,  177:1;  vi^ixtles  et  cnl.s-,le-l;impes 
par  Marinier  ;  «ranil  papier  de  Hollande;  reliure 
de  Deronie,  >\  l'oi.seau  :  2.;i.Vi.  —  vJ'.IO,  Choix  di' 
chau.sous  mises  en  musique,  par  M.  Delaborde; 

II)  VoirlnCVi<o.ii7ii«<lc.t  .■IrM  ilcs  lOot  17  fi'vhoi-  ISIU. 


'  estampes  par  Moreau  :  Paris,  chez  de  Lormel, 
17 /:L  reliure  ancienne:  880.  —  2»2.  Contes  d'Es- 
pagne et  d'Italie,  par  A.  de  Musset  :  Paris,  Le- 
vassour,  18:50  ;  édition  originale  avec  lettre  de 
Jlusset  à  Sainte-I5eu\e  :  :ï!0.  —  203.  Mcdilations 
poétiques  par  Lamartine  :  Didot  aîné,  1820:  édi- 
tion originale  avec  autographe  de  Lamartine  : 
l'iô. 

Poètes  italiens.  —  299.  Sonetli,  Caiizoni  et 
Iriomli  del  Petrarca.  Padoue  (1472)  :  410.  —  .%0. 
Sonetli,  Canzoni,  etc.  Venise,  1473.  Edition  de 
Nicolas  .lenson  :  575.  —  302.  Le  Cosc  vilgari  di 
Messer  Francesco  Peirarcha.  Venise  chez  les  Ai- 
des (1501):  220.  —  307.  Il  peirarcha:  Venise, 
1547.  Dernière  édition  aldine  de  Pétrarque  :  255. 
—  308.  Trium]iho  dello  aniore  di  M.  F.  Pttror- 
cha.  Manuscrit  du  xv  siècle  a- ec  miniature  du 
maestro  .\ttavaiite,  cxécnic'  pour  Laurent  de  Mé- 
ilicis  et  porlaiil  ses  armoiries  :  ti.SlO.  —  .')09. 
Tri  inipho  dello  amore  di  Messer  F.  Peirarcha. 
Edition  sur  velin  :  320 

33:!.  Délie  rime  del  signer  Torqualo  Tasso. 
Manloiie,  l.VJl.  Exemplaire  avic  annotalions  et 
variantes  autographes  du   lasse  :  :!iKI. 

3:W.  Comincia  la  Comedia  di  Dante  .Mighieri. 
Première  édition  de  la  Divine  comédie,  exem- 
plaire de  la  bibliothèque  Crnwford,  bordure  iieinte 
en  or  et  en  couleur,  initiales  bleu  et  ronge,  or  et 
couleur  :  2.0(HI.  —  3.^0.  La  l'.omedia  di  Dante  Ali- 
gliieri,  Manlouo  1742.  Secondeédilion,  avec  U-tlre.s 
majuscules  en  or  et  couleur;  aux  :irmoirles  peintes 
de  Philippe  Nuvolini:  1.6(10  — Illii.  LaC.onuHlindi 
Dante  Alighieri,  éililion  de  la  mémo  date  que  le 
numéro  précèdent,  mais  d'un  ti'xie  moins  cor- 
rect :  l.tKO.  —  341.  lucominciano  le  canliclie  du 
la  (.loniedia  di  Dante  .Mighieri;  Naples.  1477: 
.V>1.  —  :!42.  La  Comedia  di  Danli'  .Mighieri,  Ve- 
nise, 14/7,  avec  une  biographie  de  Dante  pur 
Itoccace  :  ."MCi.  —  344.  La  Comedia  di  Dante  Ali- 
ghieri, èililion  du  XV'  siècle  :  7(Kl.  —  '.\\h,  La  (lome- 
dia,  etc.  Florence,  1481.  Edilion  avec  ooniinen- 
taires  de  Landino  l'I  gnivnres  en  laiUedoiicu 
atlribuées  à  llaccio  H.ddini  d'après  les  de.<sins 
de  Sandro  Itollicclli  :  S.WKl.  —  ;147.  Ln  Comedia 
etc.,  Veni-,e.  IV.M,  édiliou  ncherchée  i\  cause  de» 


58 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


cenl   figures  gravùes  sur  ))ois  d'ainvs  les  dessins 
de  Mante^iia  :  o60. 

SOf).  Le  Traiisformationi  di  M.  Lodovico  Dolce. 
Venise,  lô5;!.  rremière  ùdilion  de  cette  tracluclion 
en  vers  des  Mélaniorplioses  d'Ovide,  ornée  de 
li^îiires  sui'  l)ois,  fleurons,  lettres  ornées:  1.805. — 
379.  La  (lerusaleniine  liberala  di  Torquato  ïasso  ; 
Paris,  Delalain,  1771  ;  exemplaire  avec  suites 
ajoilées  de  Gravelol,  ("ochin,  Kisen,  etc.  :  70."). 
—  ;i81.  La  Gerusalemme  lilierata,  etc.;  Paris, 
Didol  l'ainé,  1784.  Avec  suite  do  fÎKurcs  et  eaux 
fortes  :  HôO.  —  38.J.  La  Giostra  di  Lorenzo  do 
Jledici;  édition  des  dernières  années  du  xv  siè- 
cle :  311.  —  387.  Libro  o  vero  chronica  ditutte  !o 
guerre  de  Ilalia;  Venise,  1022.  Grandes  et  petites 
iifîures  sur  bois  :  GOÔ. 

303.  Inomorainento  de  Re  Carlo.  Edition  avec 
nombreuses  petites  vignettes  sur  bois  :  315.  — 
-iOU.  Libro  di  balaglia  cliinialo  Passamonte,  etc.; 
Venise,  l.')03;  première  édition  d'un  poème  che- 
valeresiiue:  orm'  d'une  ligure  sur  liois  et  de  vi- 
gnettes :  3i"). 

(.1  si/icre.'t 

La  vente  des  24  grandes  miniatures  ayant  Irait 
à  la  vie  de  Jeanne  d'Arc,  par  Coffinières  de 
Nordeck,  l'aile  à  l'hôtel  Drouot,  salle  0,  le  12  fé- 
vrier, par  M"  Boui.L.VND  et  M.  II.\RO,  a  produit 
environ  lU.OOO  francs. 


CONCOURS    ET     EXPOSITIONS 


Au  palais  des  Champs-Elysées,  dans  la  salle 
du  pavillon  Nord-Est  viont  d'être,  inaugurée 
la  lo"  Exposition  de  l'Union  des  Femmes 
Peintres  et  Sculpteurs.  L'Exposition  sera 
ouverte  au  puljlic  tous  les  jours  de  lu  heures 
à  5  heures,  jusqu'au  18  mars. 


1,6  petit  Salon  spécial  des  Peintures  de 
Sport  aura  lieu  encore  cette  année  au  Palais 
de  l'Industrie  pendant  la  durée  du  Concours 
hippique. 

La  Société  des  Beaux-Ai'ls  de  Caen  organise, 
en  cette  ville,  une  Exposition  artistique  qui 
sera  ouverte  du  20  mai  au  20  juin  1894. 


L'Exposition  de  Draguignan,  qui  devait 
avoir  lieu  en  1894  est  relardée  d'une  année,  et 
ne  sera  ouverte  qu'en  mars  ou  avril  189.5. 


Un  concours  est  ouvert  pour  l'érection,  à 
Roubaix.  d'un  monument  à  la  mémoire  de 
Gustave  Nadaud. 

Les  délégations  de  la  Société  des  Artistes 
français  et  de  la  Société  nationale  des  Beaux- 
Arts  se  sont  définitivement  entendues  au 
sujet  de  l'Exposition  de  "Vienne  (Autriche). 
MM.  Bonnat  et  Garolus  Duran  représenteront 
les  deux  Sociétés  à  l'inauguration   (M.  Puvis 


de  Chavannes,  président  de  la  Société  natio- 
nale, étant  empêché).  L'installation  sera  con- 
fiée aux  soins  de  M.  Georges  Petit,  M.  G. 
Duhufe,  que  l'on  avait  chargé  t^iut  d'abord  de 
l'organisation  de  l'Rxposition,  s'étant  désisté. 


Lundi  dernier  s'est  ouverte  au  Musée  de 
Vienne  une  intéressante  exposition  ;  celle  de 
lO.UUO  papyrus  égyptiens  qui  turent  découverts 
à  El  Fayuum  et  acliolé-s  par  l'archiduc  Rénier, 
il  y  a  queli|ues  années.  Cette  collection  est 
uni(pie  en  son  genre.  Les  documents  qui  la 
composent  sont  rédigés  en  onze  langues 
dilTérentes  et  couvrent  une  période  de  deux 
mille  cinq  cents  ans.  Tous  ont  été  déchilïrés  : 
ils  contiennent  des  renseignements  l'orl  pré- 
cieux sur  la  culture  des  anciens  Egyptiens  à 
différentes  époques  et  sur  leur  vie  publii|ue  et 
privée  ;  plusieurs  sont  des  lettres  de  com- 
merce, des  contrats,  des  re(;us  d'impôts,  des 
testaments;  il  y  a  aussi,  dans  le  nombre,  des 
manuscrits  de  romans,  des  notes  de  tailleur, 
une  lettre  d'amour  datant  de  l'an  1200  avant 
Jésus-Christ.  On  en  a  déjà  tiré  également  cer- 
tains fragments  d'auteurs  grecs  perdus  et  tout 
récemment  un  curieux  document,  une  attesta- 
tion officielle  donnée  par  des  magistrats 
locaux  à  un  de  leurs  concitoyens  pour  prouver 
qu'il  a,  conformément  à  un  décret  impérial, 
sacrifié  aux  dieux.  Le  professeur  Harnack, 
de  Berlin,  qui  a  publié  et  commenté  ce  docu- 
ment, a  démontré  qu'il  s'agissait  d'un /(('«■//«.•! 
donné  à  un  chrétien  timide,  de  ceux  qui  ne 
voulaient  ni  s'exposer  au  martyre,  ni  trahir 
positivement  leur  foi  et  qui  ont  tant  occupé 
l'Eglise  primitive  sous  le  nom  de  libeUatici, 
au  temps  de  la  persécution  de  Dèce,  au  milieu 
du  troisième  siècle. 


A  l'occasion  de  l'Exposition  Millénair<î 
Hongroise,  en  1896,  outre  l'érection  de  divers 
arcs  de  triomplie,  destinés  à  célébrer  le  mil- 
lième anniversaire  de  la  fondation  de  l'Etat 
Hongrois  et  les  grands  événements  de  l'His- 
toire nationale,  le  Gouvernement  a  l'intention 
de  créer  et  d'inaugurer  un  Musée  de  l'histoire 
des  Beaux-Arts,  et  un  Institut  des  Arts  Indus- 
triels. Dans  l'enceinte  même  de  l'Exposition 
une  vaste  place  sera  réservée  aux  Beaux- 
Arts,  et  enfin,  le  Cercle  des  Amateurs  Hon- 
grois, gràee  à  l'initiative  de  la  comtesse 
Aurèl'e  Dessewi'fy.  entreprendra  la  publication 
d'un  ouvrage  de  luxe  en  cinq  volumes,  conte- 
nant la  description  et  la  reproduction  des 
objets  d'art  relatifs  à  la  Hongrie.  Les  objets 
d'art  appartenant  à  l'empereur  et  roi  forme- 
ront un  volume  dont  Sa  Maje.sté  fera  les  frais, 
et,  simultanément  avec  l'édition  hongroise,  il 
sera  publié  une  édition  française.  Le  Comité 
de  rédaction  comprendra  la  comtesse  Albin 
Gzaky,  et  MM.  de  Radisich,  Emich,  Szana, 
Arpad  Feszti  et  Szendrei. 


Une  Exposition  des  Aquarellistes  Hollan- 
dais est  ouverte,  jusqu'au  2s  février,  dans  la 
Galerie  Goupil,  24,  boulevard  des  Capucines. 
Il  y  a  là.  des  œuvres  intéressantes  et  tout  à  fait 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


59 


dissemblables  de  celles  que  nous  montrent 
es  aquarellistes  fran(;ais.  Ce  sont  en  général 
des  peintures  à  l'eau  comme  les  entendait 
Ileilhuth,  soit  délavées  dans  les  tons  rompus, 
à  la  recherche  d'harmonies  grises  et  d'effets 
de  tableau.  Les  Hollandais  ne  se  scucientpas 
de  faire  chanter  la  gamme  des  tons  frais  :  ils 
peignent  la  nature  comme  ils  la  voient  chez 
eux  à  travers  les  brumes  légères  de  leur  cli- 
mat. Pour  accentuer  l'elTet  ils  emploient,  avec 
une  grande  habileté,  d'ailleurs,  les  rehauts 
de  gouache.  Sans  entrer  dans  le  détail  des 
œuvres  exposées,  paysages,  marines,  scènes 
d'intérieur  et  surtout  scènes  enfantines,  nous 
pouvons  signaler  à  l'attention  l'exposition  de 
MM.  Israels,  Maris,  Mauve,  Bosbooni,  Blom- 
mers,  Ureitner,  'l'en  Kate,  Kever,  Klinkenberg, 
Mesdag,  Neuhuys,  Poggenbeck  et  Koelofs,  de 
M.  Kamerling  Onnès,  enlin,  qui,  faisant  ex- 
ception à  la  règle,  peint  des  Heur;  au  dessin 
vague  dans  un  coloris  éclatant,  des  Heurs  qui 
n'existent  peut-être  que  dans  la  iiora  symbo- 
liste. 

A.  DE  L. 


NOUVELLES 


**^c  L'Académie  des  Beaux-Arts,  dans  sa 
dernière  séance,  a  fixé  à  aujourd'hui  samedi 
lu  date  de  l'élection  de  trois  numilires  corres- 
pondants de  l'Académie  en  remplacement  de 
M.  Fraikin,  membre  correspondant  à  Bruxel- 
les, pour  la  section  de  sculpture,  décédé  le 
as  novembre  dernier:  Hunt,  membre  corres- 
pondant à  Xew-York  pour  la  section  d'archi- 
tecture, et  rcba'ikovs.ky,  correspondant  à  Mos- 
cou pour  la  section  de  composition  musicale, 
décédé  le  0  novembre  dernier. 

***  La  famille  de  Cuvier  vient  de  donner  à 
l'Académie  des  sciences  les  papiers  du  célèbre 
naluralistc.  enfermés  dans  plusieurs  caisses, 
et  son  mas(pie  en  pb'ilro,  niouli'  après  décès, 
lequel  est  placé  dans  une  très  belle  gaine  en 
bois  dos  lies.  La  famille  a  complété  ce  don 
par  deux  bustes  :  l'un  du  baron  (îeorgos 
Cuvier;  l'auli'e  do  (ioorges-Frédéric  Cuvier, 
membre  do  l'Académie  des  .Sciences. 

:),**  lia  fermeture,  ii  l'occasion  des  vacances 
de  Pilquos,  do  la  BibliotlH>ipii)  nationale,  aura 
lieu  cette  annéi;  du  T.!  au  -iH  mars.  Los  salles 
de  travail  do  la  Bibliothi'((uo  sont  actuellement 
ouvertes  do  !)  h.  à  0  h.  Los  galeries  sont  ou- 
vertes au  public  li\s  mardis  et  vendredis. 
Parmi  les  récentes  aciiuisilions  fuites  |iar  les 
conservateurs  do  cet  litablissemonl,  on  peut 
voir  dans  los  vitrines  :  un  Salhisto  (Vulenco 
147:'));  un  rarissime  llolbiiri  (Lyon  I.>;iN),  etc.  ; 
puis,  sous  dos  reliures  do  t'iaut/  iiau/.onncL 
un  Krasme  do  l'il."),  le  fameux  A  H  C  protes- 
tant de  15UN,  pourchassé  par  l'Iaquisilion,  etc. 

*++  Demain  dimanche,  à  deux  heures,  <lans 
la  sullo  dos  fèlos  ilo  bi  luaino  du  111"  arron- 
dissement, aura  lieu,  sous  lu  présidence  do 
M.  Cbaulumps,  la  distribution  des  prix  dos 
«•oncours  do    ciselure    et    dos   récomponsos 


de  l'Ecole  de  dessin  et  de  modelage  de  laRéu 
nion  des  fabricants  de  bronze. 

***  Dans  sa  dernière  séance,  le  Comité  des 
Gens  de  lettres  a  choisi  M.  Raoul  Verlet  pour 
faire  le  monument  de  Maupassant.  Des  dé- 
marches ont  été  faites  pour  que  le  monument 
soit  élevé  au  parc  Monceau. 

:);**  M.  le  Maire  de  Nantes  a  donné  connais- 
sance du  legs  fait  à  la  Ville  de  Nantes  par  le 
général  Mellinet  et  qui  contient  les  disposi- 
tions suivantes  : 

«  Je  donne  et  lègue  à  la  Bibliothèque  de  ma 
chère  ville  natale  le  buste  de  mon  père,  le 
général  Anne-François  Mellinet,  du  sculpteur 
belge  Proot  (1839),  et  la  statuette  de  ma  vieille 
personne,  en  terre  cuite,  de  Charles  Le  Bourg. 

—  Je  lègue  au  Musée  des  tableaux  do  Nantes 
le  portrait  de  mon  père  en  costume  d'adju- 
dant de  la  première  République,  que  j'ai  tou- 
jours entendu  attribuer  au  célèbre  et  malheu- 
reux peintre  Gros,  et  mon  portrait  de  face,  en 
uniforme,  de  mon  digne  et  cher  ami  Delaunay. 

—  Je  donne  et  lègue  mes  deux  éfiées  et  celle 
de  mon  honoré  chef,  le  maréchal  comte  de 
Castellane  (qui  m'a  fait  l'honneur  de  me  la 
donner  lorsqu'il  a  été  élevé  à  lu  dignité  de 
maréchal  de  France  |iur  l'empereur  Napo- 
léon III,  le  2  décembre  18.j3),  ainsi  que  toutes 
mes  décorations  et  brevets  ;  en  un  mot,  tout 
ce  que  contient  mon  écrin  de  décorations  et 
médailles,  y  compris  celles  de  mon  père  et 
de  ses  trois  frères,  au  Jlusée  archéologique  de 
Nantes.  » 

Lo  Maire  a  demandé  au  Conseil  d'accepter 
le  legs  et  de  donner  le  nom  du  général  & 
l'une  des  places  de  la  ville  de  Nantes. 

:(;*,ic  Un  groupe  d'artistes  vient  d'ouvrir  une 
souscription  pour  placer  dans  le  jardin  du 
Musée  de  Douai  un  buste  du  peintre  Jean 
Hellegarabe,  qui  fut  le  dernier  des  Flaiiiands 
de  l'école  de  Memling  et  dont  l'église  Notre- 
Damo  de  Douai  [lossède  un  retable  qui  peut 
étro  considéré  comme  l'œuvre  principale  du 
peintre. 

***  Une  Société  artistii|uo  ayant  pour  but 
do  favoriser  la  culture  des  arts,  vient  d'être 
foniléo  à  Aix,  en  Provence,  par  l'iniliativo  d'un 
groupe  d'artistes  et  d'érudits,  et  sous  la  pré- 
sidence do  M.  Louis  Gautier,  artiste  peintre. 

**^  t'n  ricbo  minotier  do  Marseille,  M.  Mo- 
ricelly,  vient  de  donner  un  million  à  la  ville 
do  Carponiras,  où  il  est  né,  |iour  l.i  construc- 
tion d'un  llùtol-de- Ville,  sur  le  modèle  do  celui 
do  Vienne  (.\ulricho).  Lo  nouveau  monument 
sera  b:lli  sur  uno  place  ayant  7  inxi  mètres  de 
supcrilcie. 

♦**  La  statue  de  Napoléon  1",  qui  avait  été 
élevée  il  y  a  quarante  ans  par  un  .Vngluis  sur 
les  falaises  do  MoiilognosurMcr.  vionl  d'être 
ronvorséo  par  un  ouragan  et  brisée  on  plu- 
sieurs morceaux. 

ii,**  Mgr  ('.oiubos  ouvre  une  souscription 
dans  le  butd't'Iovcr  un  numiinient  au  cardinal 
Lavigerie  dans  la  cathédrale  de  Cartlioge. 

4i*«    Nous  avons  annoncé  que  lo  Musée  do 


GO 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Druxelles  venait  de  «"enrichir  d'une  toile  de 
Van  Dycii,  représentant  la  famille  du  comte 
de  Itiliaucourt,  toile  ijiie  Monsaerl  décrivit  en 
<létail,  il  y  a  un  siècle  et  demi,  dans  son  livre 
/('  Peintre  amulear  et  curiniix. 

Dans  la  collection  du  célèbre  expert  fran- 
çais I.ehrun  se  trouvait  un  Cupidon.  La  gra- 
vure de  ce  tableau,  que  l'on  possède  encore, 
porto  cette  inscri[)ti()n  :  «  D'après  le  tableau 
orif^inal  peint  sur  toile  [uir  Antoine  Van  Dyck.  » 
Go  C.upidiin  est  en  ce  moment  à  Bruxelles.  Or, 
on  a  constaté  qu'il  ressemblait,  trait  pour 
trait,  à  la  ligure  d'enfant  que  Van  Dyck  avait 
[leinto  dans  son  tableau  de  la  famille  de 
Ribaucourt.  L'ajustement  seul  diffère. 

On  suppose  i(ue  le  f.'rand  peintre,  séduit  par 
la  beauté  et  l'originalité  de  son  jeune  modèle, 
aura  eu  l'idée  d'en  faire  le  personnage  d'une 
œuvre  mythologique. 

***  Le  Conseil  communal  de  Laeken  (Bruxel- 
les), a  décidé  la  construction  d'un  Musée 
destiné  à  recevoir  le  don  qui  a  été  fait  à  la 
commune  d'une  grande  quantité  de  livres  et 
d'd'uvres  d'art  :  cinq  cents  tableaux,  des 
bronzes,  des  médailles  et  environ  quatre  mille 
volumes,  dont  quelques-uns  sont  de  grande 
valeur.  Le  généreux  donateur  a  stipulé  deux 
conditions  :  que  son  nom  ne  soit  pas  publié  et 
que  le  Musée  soit  de  suite  construit;  il  inter- 
vienilra,  du  reste,  pour  une  bonne  part  dans 
les  frais  de  construction  et  créera  une  rente 
pour  l'entretien  des  collections.  M.  Rabat,  ar- 
chitecte du  gouvernement,  s'est  chargé  gra- 
cieusement d'établir  le  plan  du  futur  Musée. 

ifi*^  Dernièrement,  un  savant  hongrois,  le 
docteur  Ladislas  Fejerpataky,  a  découvert 
au  cloître  d'Admont  une  Bible  du  temps  des 
Arpads.  L'histoire  de  ces  deux  magnifiques 
volumes  manuscrits  du  onzième  siècle  est 
curieuse  ;  suivant  une  inscription  qu'a  pu  dé- 
chilTrer  l'inventeur,  cette  Bible  appartint  au- 
trefois à  l'abbaye  de  Czalar  (.Styrie),  dont  les 
patrons  étaient  les  fameux  Gutkeled,  ancctres 
des  Bàthori.  On  rapporte  que  l'un  d'eux, 
maître  Vid,  avait  mis  en  gage,  chez  le  Juif 
Farkas,  d'Eisenbourg,  pour  une  dette  de  27 
marks  et  demi,  cette  Bible  qui  était  la  pro- 
priété de  l'abbaye,  et  que  la  créance  de  Farkas 
s'éleva,  avec  le  temps,  à  70  marks.  Vid  ne  put 
payer  cette  somme,  énorme  pour  l'époque,  et 
la  Bible  resta  dans  les  mains  du  créancier; 
puis  on  en  perdit  la  trace.  Maître  Vid  dut  don- 
ner en  18*3,  comme  compensation,  deux  vil- 
lages à  l'ahliaye. 

***  L' E(i i/pl  e.i-x)lovation  firnd  avait  obtenu 
l'an  dernier,  du  directeur  général  des  fouilles 
d'Kgypte,  l'autorisation  d'entreprendre  le  dé- 
blaiement du  temple  de  la  reine  Ilatason,  à 
Deir-el-Bahari.  Dans  les  quelques  salles  que 
Mariette  en  avait  jadis  mises  à  jour,  il  avait 
découvert  ces  peintures  si  intéressantes  par 
elles-mêmes  d'abord,  et  aussi  pour  l'histoire  de 
la  civilisation,  représentant  l'expédition  de  la 
souveraine  au  pays  de  Punt  ;  les  fouilles  an- 
glaises dirigées  par  M.  Naville  depuis  le  mois 
de  janvier  1893,  n'ont  rien  produit  d'aussi 
remar()uable,  mais  elles  nous  ont  rendu  un 
grand  nombre  de  peintures  et  de  sculptures 
de  la  x\iu'  dynastie  et  surtout  une  chambre 


avec  un  autel  de  pierre  blanche  dédié  à  lla- 
marchis,  qui,  jusqu'ici,  est  unique,  i.'.'a  été 
l'ii'uvre  de  la  [iremière  saison;  la  deuxième, 
qui  vient  de  commencer,  s'annonce  déjà 
comme  très  féconde,  et  les  ressources  dont 
dispose  la  puissante  .Société  lui  permettront 
de  pousser  jusqu'au  bout  le  déblaiement  de 
ce  temple  do  Deir-el-Babari,  l'un  des  plus  im- 
portants de  la  région  de  Tbèbes,  nuvre  qui 
n'était  à  la  portée  d'aucun  autre  budget  d'e.x- 
plorateur. 

**j!  Le  célèbre  j/eintre  anglais  ficorge- 
Frederirk  Watts,  qui  tout  récemment  refusait 
le  titre  de  baronet,  au  moment  où  Burne-.Jones 
l'acceptait,  vient  de  faire  don  au  Gouverne- 
ment fédéral  de  son  tableau  Amour  cl  Vie, 
qui  fut  exposé  à  Chicago,  fn  acte  du  Congrès 
étant  nécessaire  pour  l'acceptation  de  ce  ca- 
deau, il  a  fallu  que,  sur  la  demande  di;  secré- 
taire d'Etat,  M.  Gresham,  le  Comité  des 
Ailaires  étrangères  fit  son  rapport  à  ce  sujet 

—  un  rapport  favorable,  comme  bien  on  pense 

—  et  que  le  Congrès  procédât  à  un  vote. 

Le  tableau  de  M.  Watts  sera  placé  dans  la 
salle  des  réceptions  de  la  Maison-Blanche. 


Les  Origines  de  la  Gravure  sur  cuivre 

EX    ITALIE 

Dans  une  très  intéressante  étude,  intitulée  Siille 
orii/ini  delV  ineisione  in  rame  in  Itnlia  (1), 
M.  Paul  KristellT  discute  l'assertion,  déjà  dis- 
culée tant  de  fois,  de  Vasari,  relativement  aux 
premiers  essais  de  gravure  sur  métal  en  Italie. 
On  sait  que,  d'après  le  célèbre  liiogi-aphe,  ce  se- 
rait à  Maso  Finiguerra  (14-Ô-3-1460)  que  l'Italie 
doit  la  découverte  de  cette  branche  de  l'art. 

Celte  allirmalion  est  combattue  par  M.  Kris- 
teller  à  l'aide  d'arguments  sérieuxque  nous  croyons 
utile  de  résumer.  Tout  d'abord,  l'auteur  réunit  eu 
un  groupe  neuf  gravures  sur  métal  qui  lui  pa- 
raissent ofl'rir  entre  elles  une  incontestable  pa- 
renté et  avoir  été  exécutées  entre  1440  et  11.")!!.  Ces 
estampes  sont  : 

1"  l'n  husle  de  femme  vu  de  profil.  (Cabinet 
royal  des  estampes  de  Berlin).  (Voir  Gazette  des 
Bi;aiiJ--Arts,  '2'  pér..  T.  XXI,  p.  90  et  suiv.). 

•>  La  Résurrection  du  Clirist.  (British  Mu- 
séum, Londres.  Passavant,  V,  p.  69,  n»  66). 

o"  Ln  Mort  de  saint  Pierre,  martyr.  (British 
Muséum.  Bartseh,  XIII,  p.  88,  n''6.  Passavant,  V, 

r-  7). 

4»  Histoire  de  Virgile  encltantetir.  (Cabinet 
des  estampes  de  Dresde.  Passavant,  V,  p.  22,  n»  i2). 

5°  iffFo/!toiiief?'a;/io//>-.  (Cabinet  des  estampes 
de  Paris.  Passavant,  V,  p.  '23,  n°  45). 

(i°  David  tuant  Gùliath.  (Collection  du  baron 
Edmcmd  de  Rothschild,  Paris). 

7»  La  Mort  et  l'Assomption  de  la  Vierge, 
avec  neuf  épisodes  de  sa  vie.  (Cabinet  des  es- 
tampes de  Paris.  Passavant,  V,  p.  42,  n"  99  6). 

8°  .S'i>  liistoires  tirées  de  la  représentation 
sacrée  des  trois  pèlerins  qui  allèrent  à  Saint- 
Jacques  de  Galice.  (Collection  du  prince  Tri- 
vulzio.  Milan). 


1.  V.  Arcliivio  slovico  d'-U'art,: 


VI.  fasc.  VI. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


61 


9°  Le  (.'owonnemenl  de  la  Vier/je,  avec  sept 
épisodes  de  sa  vie.  (Anciennes  coUeclions  Durazzo 
et  Drugulin). 

Comparant  les  principaux  caractères  du  dessin 
de  ces  neuf  plaiiclies,  M.  Kristellcr  conclut  d'abord 
qu'elles  appartiennent  toutes  à  l'art  florentin  do 
la  première  moitié  au  xv»  siècle.  Les  compositions 
et  les  mouvements  des  personnages,  les  visages 
larges,  avec  le  nez  fin,  presque  sur  le  même  plan 
que  le  front  et  formant  avi'c  celui-ci  comme  une 
ligne  droite,  les  cheveux  rares  sur  le  crâne  cl 
loulliis  sur  les  épaules,  ça  et  là  une  expression 
d'enthousiasme  et  de  dévotion,  mêlée  à  un  certain 
orgueil,  trahissent  fortement  le  style  de  l'art  tlo- 
rcntiu  de  cette  période.  l-'Iorentin  encore  est  le 
dessin  des  plis  abondants  dont  les  courbes. abou- 
tissent en  pointes,  avec  un"  ampleur  et  une  mol- 
lesse caractéristiques  ;  florentin  aussi  le  dessin 
des  roches,  des  arbres,  des  plantes  et  surtout  du 
costume,  qui  nous  montre,  entre  autres  particu- 
larités, le  capuchon,  genre  de  coiffure  spéciale  à 
Florence.  En  outre.  M.  Kristeller  appelle  l'atten- 
tion sur  le  sceau  des  Médicis,  l'anneau  k  trois 
pennes,  qu'on  voit  sur  un  écu,  à  droite,  dans  la 
Itc'surrertioii  du  Christ.  Ce  qui  contribue  encore 
à  légitimer  l'attribution  de  ces  gravures  à  la  pre- 
mière nioitii'  du  xv"  siècle,  c'est  le  caractère  très 
significatif  des  ornements  gothiques  avec  feuilles, 
tiges  et  Ibmrs  do  trop  grande  dimension  (|ui  furent 
bientôt  abanilonnées  par  les  artistes  de  l'Italie. 

Si  du  style  on  passe  à  la  facture,  ces  conclu- 
sions reçoivent  une  nouvelle  confirmation.  Les 
lignes  des  contours  sont  d'une  épaisseur  à  peu 
près  égale,  gravées  d'une  main  très  sûre  avec  des 
tailles  courtes  et  presque  sans  courbure,  le  ton 
noir  do  certains  vêlements  (comme  ceux  des 
moines  dans  le  Murlyre  di-  Sainl-Pierre)  étant 
indiqué  par  de  longs  traits  enirecroisés.  On  re- 
connaît la  main  habituée  ;'i  manier  un  ciseau 
d'orfèvre  et  non  un  buriu  de  graveur.  Celte  façon 
de  graver,  dit  en  substance  M.  Kristellcr,  est 
toute  .semblable  au  procédé  employé  par  les  or- 
fèvres pour  orner  les  objets  eu  métal  ;  elle  accuse 
la  technique  il  peine  sortie  de  l'atelier  de  l'orfè- 
vre et  s'altaibani  à  tout  transformer  en  motif  dé- 
coratif, jusqu'aux  arbres  et  aux  plantes.  Quel  aulre 
qu'un  orfèvre  s'aviserait  jaiiniis  ilo  dessiner  une 
plante  comme  celle  qu'on  aperçoit  au-dessus  de 
la  jambe  droite  do  l'assassin  dans  le  Sctiiil- 
J'icrri'  Miirti/r! 

Que  l'on  co?iipare  maintenaul  ces  neuf  estampes 
avec  la  suite  di)  Moiili;  Sn/ilo  di  Din  de  Itetlini, 
hnpriiuéi'  en  1477,  avec  lu  .série  des  Proi>hèles  et 
."Sibylles  et  autres  du  môme  genre.  O'S  œuvres, 
attribuées  sans  raisons  sérieuses  i\  liuccio  Ual- 
dini,  révèlent  une  teclmiquo  loule  ditTéronte  do 
celle  que  nous  venons  de  décrire,  une  connais- 
sance beaucoup  plus  ii|ipn)foudie  do  l'etl'el  des 
traits  sur  h'  papier,  un  progrès  enlin  qui  per- 
met d'établir  un  intervalle  île  iiuelipies  dizaines 
d'années  entre  notie  groupe  el  les  planches  du 
livre  do  lieltiul.  M.  Kiisleller  est  ainsi  ami'uè, 
par  celli^  argumeutatir)!!  ass^z  précise,  à  placer 
entri'  M'iO  l't  H.'ill  la  dali^  probable  des  neuf  os- 
lampes  (pii  foiil  l'objet  spécial  de  .son  élude.  Il 
va  plus  loin  el  croit  (pi'on  peu!  User,  viiii  rcr- 
iPiid  (afiiruuiticn  peut-être  un  peu  ti  nu'Tairo), 
l'ordre  chrouologiipie  dans  leipiel  ces  estampes 
se  seraient  succédé  :  la  Ui'.iiirrfrtion.U^  Mnfli/rr 
di'  Stiiiif-Pirnr  el  le  llii.ilr  de  t'i-iniiie  seraient 


les  plus  anciennes  ;  viendraient  ensuite l'/fis^oiî'e 
fie  Vii-r/ile  enrhttnteiir  et  le  David  tiiaitt  Go- 
liath; enfin,  les  dernières  seraient  la  Aforl  de  la 
Vierge,  le  Pèlerinage  à  Soint-Jenn  de  Galice  et 
surtout  le  Couronnement  de  la  Vierge,  celles-ci 
annonçant  déjà  la  transformation  des  anciens  pro- 
cédés en  une  manière  nouvelle. 

K  .Si  j'ai  réussi,  ajoute  .M.  Kristeller,  à  mettre  en 
évidence  que  notre  groupe  d'estampes  doit  être 
attribué  à  une  période  antérieure  à  la  prétendue 
découverte  de  Ma.so  Finiguerra  (14.52  à  1460),  qui, 
selon  l'assertion  de  Vasari,  donne  naissance  à  l'art 
de  la  gravure  en  Italie,  tout  le  récit  de  Vasari, 
si  célèbre  et  tant  de  fois  commenté,  apparaît  comme 
une  pure  invention,  comme  une  tradition  sans 
fondement  historique.  »  Et,  se  réservant  d'étudier 
plus  à  fond  cette  question  dans  un  prochain  tra- 
vail, l'auteur  soutient  que,  loin  d'avoir  provoqué 
l'invention  de  la  gravure,  les  niellours  ont  eu  re- 
cours aux  procédés  déjà  usités  depuis  assez  long- 
temps pour  tirer  des  épreuves  sur  papier.  Enlîn, 
un  dernier  argument  en  faveur  de  l'indépendance 
et  de  l'antériorité  de  la  gravure  sur  cuivre  à  l'égard 
du  nielle,  serait  celui-ci  :  lorsque  les  nielleurs 
voulaient  reproduire  une  de  leurs  œuvres  pour  la 
gravure,  ils  n'employaient  jamais  la  plaifue 
niellée,  mais  un  procédé  tout  difT-rent,  plus  an- 
cien cl  demandant  moins  de  travail. 

Voilà,  dans  ses  grandes  lignes,  la  thèse  soutenue 
par  M.  Kristeller  à  l'aide  d'un  groupement  ingé- 
nieux de  ([uelques  estampes,  d'une  observation 
délicate  des  procédés  employés,  d'elVorls  souvent 
heureux  pour  la  fixation  de  dates  conjecturales, 
de  rapprochements  judicieux:  le  tout  présenté 
avec  une  clarté  séduisante  el  un  enchaînement  très 
sulUsammcnl  logique  de  preuves  ou  do  présomp- 
tions. C.  E. 


Le  Monument  de  Barye 


Il  y  a  deux  ans.  un  Comité  se  formait  piuir 
élever  un  monument  à  Barye.  Co  monument  est 
enfin  sur  le  point  d'être  terminé.  M.  Beruier, 
architecte  du  (iouvernement,  le  même  qui  est 
chargé  de  la  reconslructinn  île  rtlporn-t^omique, 
espère  pouvoir  enlever  les  échafaudages  dans 
peu  do  jours. 

(Vesl  à  l'i'xlrémité  du  pont  Sully,  à  la  pointe  do 
l'Ile  Sainl-LiMiis,  que  le  monunu^nl  se  dresse, 
prés  du  i|uartier  de  l'.-Vrsennl.  où  Bnryo  liabilail, 
el  du  Muséum,  où  il  passa  des  journée  A  modeler 
les  fauves.  Il  .■ie  compose  d'un  piédestal  do  gRtnit 
de  5  mètres  <le  haut,  surmonté  du  Thr.ii'e  cain- 
i/iifiir  du  Centiiiirr,  de  Barye.  n?pn>duit  avec 
des  proportions  doubles  de  celles  do  l'originill 
qui  est  au  Mu.sèe  du  l*uy;  à  droite  el  à  gaucho 
du  piédestal,  sur  un  soubassemeul  île  'i  mèlivs, 
di'ux  groupes  allégoriques  .lu  maître,  l'Ordre  el 
la  Force  terras.idiit  l'Aiinreliie:  on  avant,  une 
copie  du  l.ioii  au  seri>enl,  que  l'on  voit  aux 
Tuilerii's  ;  dans  lo  pii'd.'slal,  enllu.  un  médaillon 
on  relief,  (ouvre  du  sculpb'ur  Marqui'sle,  repro- 
duisaul  les  traits  <lo  Barye. 

Le  monumciil  est  entouré  d'une  simple  clialnc; 
il  .sera  protégé  par  des  phites-bauites  d"  giizon. 

La  date  d'iuaugunition  du  monument  n'a  pu 
êiro  encore    fixée;  le  ('oniité  alleui  lo  prochain 


62 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


voyage,  à  Paris,  Je  soii  préâidenl,  M.  Guillauiiii.', 
ilirccleui'  de  la  villa  Médicis. 


Le  Monument  de  Guillaume  I" 


Les  vicissitudes  assez  longues  et  délicates  du 
projet  de  moniiinent  au  vieil  empereur  (iiiillaume 
doivent  êlre  rappelées,  aujourd'hui  que  l'alVairo 
est  entrée  dans  une  nouvelle  ptiase. 

En  1888,  lo  Gouvernement  impérial  demandait 
au  Parlement  un  crédit  de  luO.OOO  marks  pour 
les  travaux  préparaloires  d'un  monument  à  Guil- 
laume I",  le  Parlement  lui-même  ayant  exprimé 
le  désir  de  voir  s'éU^ver  un  pareil  monument. 
Avec  ces  100. OUU  marks,  on  organisa  un  concours 
et  on  distribua  des  prix.  Mais  il  se  trouva  que 
tous  les  pi-ojets  couronnés  déplurent  à  l'empereur 
Guillaume  II,  dont  les  préférences  étaient  pour 
l'œuvre  du  professeur  Reinhold  Begas,  qui  n'a- 
vait aucun  prix,  et  qui,  seul  parmi  les  concur- 
rents, avait  choisi  comme  emplacement  du  mo- 
nument la  Schlossfreiheit  ou  place  du  Ghàteau. 
M.  de  Bœlticher  déposa  en  1890  un  projet 
d'après  lequel  le  monument  devait  être  érigé  sur 
la  Schlossfreiheit  et  avoir  la  physionomie  géné- 
rale du  projet  de  Reinhold  Begas  ;  on  devait  d'ail- 
leurs procéder  à  un  nouveau  concours.  Le  Eeichs- 
tag  vola  le 2  juillet  1890  une  proposition  conforme 
d'après  laquelle  les  décisions  sur  lo  choix  de  l'em- 
placement, sur  les  caractères  généraux  du  monu- 
ment et  sur  les  conditions  du  nouveau  concours 
étaient  abandonnées  à  l'empereur. 

Le  concours  a  eu  lieu  et  le  souverain  a  confié 
l'exécution  du  monument  à  M.  Reinhold  Begas. 
Les  dépenses  sont  évaluées  à  8  millions  de  marks  ; 
une  première  annuité  de  I.IOO.ÛÛÛ  marks  figure  au 
budget  de  1894-95. 

Or  le  Parlement,  l'opinion  publique  et  la  presse 
sont  presque  unanimes  à  considérer  le  projet  Be- 
gas comme  mal  coni;u  et,  dans  les  cercles  parle- 
mentaires on  est  mécontent.  Le  comte  de  Lim- 
tourg-Stirum,  qui  est  pourtant  uu  ultra-conserva- 
teur, a  proposé  à  la  Commission  du  budget  de 
Tefuser  le  crédit. 

Le  modèle  du  monument,  actuellement  exposé 
dans  une  des  salles  du  Reichstag,  est  l'objet  de 
difïérentes  critiques.  Nous  lisons  à  ce  sujet  dans 
le  Journal  de  Berlin  : 

«  Il  est  bien  difficile  déjuger  de  l'eCret  que  pro- 
duira un  monument  d'après  uu  modèle  dont  les 
proportions  sont  tellement  au-dessous  de  la  réa- 
lité, saus  parler  des  détails  qui  échappent  com- 
plètement à  la  critique.  Il  y  a  cependant  un  point 
de  vue  qu'on  a  fait  valoir  contre  l'adoption  de  ce 
modèle.  L'artiste  s'est  trop  inspiré  des  modèles 
antiques.  Il  a  cru  indispensable  le  lourd  manteau 
de  pom-pre  et  la  couronne  de  lauriers  sur  la  tête 
découverte.  La  ligure  de  Guillaume  I"  est  xm 
bizarre  assemblage  d'empereur  romain  et  de  roi 
en  uniforme  de  général  moderne.  En  outre,  un 
génie  conduit  le  cheval  par  la  bride. 

n  On  a  observé,  avec  raison,  que  l'empereur 
Guillaume  I"  devait  être  représenté  tel  que  son 
peuple  l'a  connu  et  que  c'est  le  présenter  en  per- 
sonnage étrange  que  de  le  travestir  en  empereur 
romain,  no  fut-ce  qu'au  moyen  d'une   couronne 


de  lauriers  et  d'un  manteau  qu'où  ne  lui  a  Jamais 
vus.  » 

D'autres  critiques  non  moins  vives  ont  été  faites 
sur  les  ligures  allégoriques  qui  décorent  le  socle 
du  monument.  On  a  été  généralement  déçu  de  ne 
pas  trouver  autour  du  vieil  empereur  ceux  qu'on 
a  appelés  ses  paladins,  les  collaborateurs  de  son 
u:uvre  politique,  il.\L  de  Bismarck  et  de  Moltke. 
Cette  exclusion  a  donné  lieu  à  maint  commen- 
taire que  l'on  devine  —  et  qui  n'ont  peut-être 
plus  de  raison  d'être,  après  que  le  vieux  chance- 
lier et  le  jeune  empereur  ont  vidé  la  coupe  de  la 
réconciliation. 

Peut-être  le  sculpteur  favori  de  Guillaume  II 
recevra-t-il  bientôt  un  ordre  impérial  qui  chan- 
gera pour  la  li'oisièmo  fois  la  physionomie  du 
monument  de  Guillaume  I"  et  remplacera  les 
ligures  allégoriques  par  des  figiu-es  historiques 
dont  la  plus  célèbre  rentre  en  grâce    aujourd'hui. 

(Le  Temps.) 

Notre  confrère  Le  Temps  était  bon  prophète; 
il  est  dé.'.idé  aujourd'hui  que  les  médaillons  de 
Bismarck  et  de  Moltke  seront  encastrés  dans  le 
socle  du  monument. 


CHRONIQUE   MUSICALE 


Le  monde  des  artistes  musiciens  vient  de  faire, 
coup  sur  coup,  plusieurs  pertes  très  sensibles.  Ça 
a  été  d'abord  Hans  de  Bulow,  pianiste  renommé 
de  la  grande  école  classique,  musicien  accompli 
et  chef  d'orchestre  hors  de  pair.  C'est  lui  qui 
conduisit,  au  Théâtre-Royal  de  Munich,  les  pre- 
miers opéras  de  Wagner,  qui  lui  inspirait  un  vé- 
ritable culte.  Le  maître  l'eu  récompensa  en  lui 
enlevant  sa  femme,  fille  de  Liszt,  qu'il  épousa  en- 
suite à  la  faveur  d'un  divorce  en  règle.  Hans  de 
Bulow  bouda  un  instant,  mais  l'enlhousiasme  de 
l'artiste  fit  taire  en  lui  les  rancunes  du  mari. 
Après  une  retraite  momentanée,  il  reparut  au 
Ïhéàtre-Boyal,  à  sou  fauieuil  de  chef  d'orchestre, 
el  condaWii  Tristan  et  Iseiin.  Le  public  lui  fit 
d'interminables  ovations.  Nous  avons  eu  l'inou- 
bliable plaisir  d'assis  er  à  cette  séance  dans  les 
premiers  mois  de  1872. 

La  réputation  de  Camille  Sivori  est  universelle  : 
il  a  tellement  couru  le  monde,  son  archet  magique 
à  la  main,  qu'il  n'est  pas  jusqu'aux  peuplades 
sauvages  dont  il  ne  se  soit  fait  applaudir.  A  ce  rude 
métier  d'artiste  ambulant,  il  avait  amassé  une 
fortune  considérable,  mais  comme  il  était  aussi 
brave  homme  que  grand  virtuose,  il  n'hésita  pas 
à  sacrifier  son  argent  pour  faire  honneur  à  la  si- 
gnature de  l'un  de  ses  frères  compromise  dans  des 
opérations  commerciales  qui  avaient  mal  tourné. 
Sivori  vient  de  mourir  à  Genève,  sa  ville  natale, 
âgé  de  soixante-dix-neuf  ans.  Il  fut  dans  son  ex- 
trême jeunesse  un  petit  prodige  qui  charma  Pa- 
ganini,  au  point  que  l'illustre  violoniste  voulut 
lui-même  l'accompagner  dans  plusieurs  concerte 
en  improvisant  quelques  accords  sur...  une  gui- 
tare. Jusqu'au  bout,  Sivori  a  conservé  les  qualités 
maîtresses  qui  ont  fait  sa  réputation  :  une  admi- 
rable qualité  de  son  et  une  fougue  d'exécution  «jui 
entraînait  les  plus  indifférents. 

La  notoriété  de  notre  troisième  mort  n'est  pas 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


(j3 


moins  considérable,  quoique  d'un  ordre  moins 
élevé.  Philippe  Fahrhach,  qui  vient  de  succomber 
à  Viennf,  où  il  était  né  en  18'i:3,  a  composé  près 
lie  3(W  moiveaux  de  danse  ou  de  marche.  Il  suf- 
fit de  citer  Tout  à  In  Joie .'  pour  évoquer  le 
souvenir  de  cet  aimable  compositeur,  si  franche- 
ment inspiré  et  dont  l'entrain  était  irrésistible.  Il 
ne  se  piijua  pas  de  {.'rande  musique,  il  eu  fit  ce- 
pondanl  d'excellente,  si  la  franchise,  la  gaieté,  la 
trouvaill"  d'idées  mélodiques  et  de  rythmes  ingé- 
nieux comptent  pour  quelque  chose  dans  la  com- 
position musicale. 

Fahrbach,  qui  vint  plusieurs  fois  à  Paris  di- 
riger les  bals  de  l'Opéra,  était  le  meilleur  chef 
d'orchestre  que  l'on  pi'it  imaii:iner  pour  conduire 
une  sauterie.  Elèvedes  Strauss,  il  conduisait  à  la 
viennoise,  mimant,  dansant  ses  polkas  et  ses 
valses,  sans  aucune  appréhension  du  ridicule. 

Les  Théiltres  de  musique  ne  nous  disent  rien 
de  bon  dans  leurs  nouveautés,  et  les  grands  con- 
certs continuent  à  céléljrer  la  gloire  de  Wagner  : 
c'est  à  peine  si  l'on  voit  |>araitre  un  nom  français 
sur  leurs  programmes.  Peut-être  est-il  permis  de 
demander  si  c'est  là  le  but  que  poursuit  l'Etat 
([uand  il  leur  accorde  une  subvention,  mais  cela 
ne  changera  rien  à  la  niarclH  des  choses  :  tant  que 
JMM  Lamoureux  et  Colonne  ne  seront  pas  en- 
chaînés :"i  \\n  cahier  des  charges  où  serait  dû- 
ment inscrite  la  part  de  l'art  français,  ils  conti- 
nueront ù  régler  leurs  concerts  au  mieux  de  leurs 
intérêts  privés.  Et  pendant  ce  tempsdù  nos  jeunes 
compositeurs,  lauréats  du  Conservatoire  ou  au- 
tres, gardent  dans  leur  for  intérieur  leurs  inspira- 
tions de  jeunesse,  les  seules  où  nous  aurions 
chance  de  rencontrer  des  états  d'Ame  nouveaux, 
dos  sensations  inéJites.  L'histoire  lamentalde  de 
Lalo  et  M.  Chalirier  en  dit  long  à  ce  sujet.  Singu- 
liers horticulteurs,  si  l'on  i)eut  dire  ainsi  de  nos 
enlrei)reneurs  palentés  de  lliéùlres  et  de  concerts, 
([ui  s'occupent  de  nos  arbres  quand  ils  ne  peu- 
vent plus  porter  de  fruits  ! 

Le  triomphateur  du  jour,  que  ce  soit  au  Con- 
servatoire, au  Chàlelet  ou  à  la  .salle  Erard,  c'est  le 
violonisle  Sarasale.  Il  n'est  pas  aujourd'hui  dans 
le  monde  de  virtuose  qui  l'égale,  ol  no\is  sommes 
d'autant  plus  heureux  de  le  reconnaître  que  M. 
Sarasate  représente  en  réalité,  (pioi(|ui,'  Espagin)l 
dp  nais.sance,  notre  C.onservaloire.  quil'aélevé,  ut 
la  mélhoile  française  dans  toute  son  élégance  et 
SX  punie.  'Ju'il  joue  du  Beethoven,  du  Men- 
delssohn,  du  Schubert,  du  KalV,  ou  ses  propres 
compositions  d'après  des  motifs  slaves  ou  espa- 
gnols, c'est  la  même  habileté  merveilleuse  ((ui  so 
joue  des  diflieldlés,  sans  jamais  s'écarter  du  stylo 
le  pbis  sévère. 

A  ciili'  de  M.  Sarasale,  on  a  beaucoup  applaudi 
M.  Del.sart,  surtout  dans  ce  pur  chef-d'o'uvre  de 
haute  inspiration  qu'est  le  quintette  en  ttt  de 
Schubert,  où  le  violoncelle  donne  la  réplique  nu 
violon  dans  des  phrases  d'uni>  mélancolie  péiié- 
tranle.  L'ensemble,  où  liguraienl  enc:5re  MM.  Pa- 
rent, Van  WaeMghem  el  Abbiale,  était  d'ailleurs 
d'une  perfi'cliou  que  jamais,  a  notre  connai.ssuncv, 
on  n'avilit  obtenue  dans  l'exécutinn  do  ces  admi- 
rables pages  de  musique. 

M.  Sataside,  dans  .ses  concerts,  est  d'babiUide 
secondé  par  une  piani-sle  que  les  granili's  séan- 
ces de  I.nmonreux  el  de  Colonne  avaient  déjrt  fnil 
class 'C  au  premier  rang.  M"'  lîi'rihe  Marx  est  de 


tout  points  digne  de  se  montrer  en  si  glorieuse 
compagnie  :  la  sûreté,  l'élégance  et  la  fermeté  de 
son  jeu  lui  ont  valu  de  longs  applaudissements, 
et  l'on  n'a  pas  été  surpris  que,  dans  ces  mêmes 
séances  de  la  salle  Erard,  elle  aU'ronlàt  le  voisi- 
nage de  M.  Diémer,  qui  y  faisaitégalementadmi- 
rer  sa  prodigieuse  dextérité  et  la  solidité  de  son 
savoir  musical  :  de  l'avis  unanime,  personne  n'é- 
gale M.  Diémer  dans  l'interprétation  des  rapso- 
dies  de  Listz. 

Nous  avons  annoncé  que  l'Opéra  songeait  à 
monter  VOtello  de  Verdi.  Un  journal  milanais  dit 
que,  après  mûre  réflexion,  MM.  Bertrand  et  Gail- 
hard  ont  jugé  qu'il  serait  préférable  de  représen- 
ter la  dernière  œuvie  de  Verdi  dans  la  langue  ori- 
ginale, avec  le  ténor  Tamagno,  le  baryton  Kasch- 
mann  et  M"«  Teirazzini-Gampanini  comme  prota- 
gonistes, et  ils  ont  proposé  ces  représentations 
jiour  le  mois  d'avril  prochain  à  l'éditeur  italien, 
M.  Giulio  Hicordi.  Mais  celui-ci  a  mis  son  veto 
et  a  déclaré  qu'il  n'accepterait  la  mise  à  la  scène 
iX'Otello  qu'avec  la  traduction  française  faite  par 
M.  Amido  Boito,  l'auteur  du  poème  italien. 

A  notre  avis,  M.  G.  Uicordi  a  raison.  Peunoiis 
importe  que  la  traduction  de  M.  Boito  plaise  ou. 
ne  plaise  pas  aux  directeui'S  de  l'Opéra  :  ce  n'est 
pas  elle  que  nous  irons  entendre,  mais  bien  la 
musique  du  maître.  Est-ce  que  l'Opéra  a  fait  des 
diflicultés  pour  accueillir  les  traductions  du  Tro- 
catore  et  de  Riijotetto,  deux  cliefs-d'o,'Uvre  de 
boulVonnerie  littéraire?  —  II doit  y  avoir  quelque 
chose  UV-dessous  qu'on  ne  nous  dit  pas. 

A.  DE  L. 

Voici  le  programme  des  représentations  des 
leuvres  de  R.  Wagner  qui  auront  lieu  cet  été  au 
'l'héàtre-Uoyal  de  Munich  : 

L'Or  (lu  Hhi»,  U  el  2.j  août,  8  et  22  septembre. 

La    Valliyrie,  12  et  2G  août,  9  et  2;J  septembi-e. 

Siegfried.  W  et  28  asùt,  11  et  25  septembre. 

Le  Crépuscule  ries  dieux,  IC  et  'M  août.  13  et 
27  septembre. 

Les  \I"itre.i  Chniili'iir.i  de  Nuremberg,  l'J 
août,  2,  16eta0  septembre. 

Trislitn  el  Iseutt.  S  et  92  août,  5  et  19  sep- 
tembre, 3  octobre. 


TRIBUNAUX 


Collections  léguées  à  un  Musée 

La  Cour  d'appel  de  Nîmes,  dans  son  audience 
du  8  janvier  dernier,  vient  de  coiillrmer  un  juge- 
ment du  Tribunal  civil  de  première  instance 
l'Avignop.,  en  date  du  2  janvier  ISHI,  duquel  il 
résulte  que  lorsqu'un  testateur  a  légué  ft  une  ville 
ses  collections  pour  en  former  un  musée  el  a  mis 
comme  C(Uiditiou  à  sou  legs  que  ces  culleolions 
ne  seran'ul  jamais  disirailes  de  ce  musée  pour 
èlre  transportées,  en  totalité  ou  en  partie,  ail- 
li'uis,  la  ville  légataire  n'a  pas  le  droit  «le  prendre 
plusiiMirs  tableaux  des  colledions  dont  il  s'agit 
dans  Ir  b\il  d'en  orner,  par  "Xemple,  une  ou  plu- 
sieurs salles  de  .sa  mairie,  et  les  exécuteurs  lesljl- 
uieiitiiires  ont  le  droit  du  dcmaudur  lu  réiuté);ra- 
tion  desilits  tableaux  au  musée. 


O'i 


LA   CHRONIQUE   DES   ARTS    KT   UK    LA   CURIOSITÉ 


NECROLOGIE 


On  annonce  la  mort,  ù  l'Age  de  soixante-trois 
ans,  de  M.  Alfred  Dumesnii,  ancien  professeur 
au  Collège  de  Fiance. 

Il  avait  ('•pousé,  en  ÏS't'i,  la  fille  de  Miclielet, 
(jui  mounil  en  ls5,j.  Il  se  maria  alors  avec  une 
sœur  d'Elisée  lieclus. 

Successeur,  au  CoUè/e  do  France,  d'Edgar  Qui- 
nel  dans  la  chaire  des  langues  orienlales,  il  avait 
été,  à  la  même  époque,  si.'crétaire  de  Lamartine. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  la  Foi  7ioiivelle 
cherchée  dans  l'Art  {18.-)0),  Bernard  Palissy, 
l'Art  italien  (186'i),  Ip  Livre  des  Consolations, 
Jean  Huss,  l'Immortalité.  Il  laisse  encore  dos 
Mémoires  qu'on  dit  1res  intéressants  et  qui  racon- 
tent ses  relations  avec  Miclielet,  Quinet,  Mickie- 
vvicz,  Lamartine. 

L'historien  et  crilique  d'art  Dussieux  est  dé- 
cède, à  Versailles,  dans  sa  soixante-dix-neuvième 
aimée.  Il  était  l'auteur  de  deux  volumes  remar- 
quables :  Histoire  du  Ch  Heaii  de  Versailles  et 
les  Artistes  français  à  l'ctraur/er. 


BIBLIOGRAPHIE 


JI.  Georges  Petit,  qui  vient  d'installer  chez  lui, 
rueGodot-de-Mauroi.  un  grand  établissement  pour 
impressions  de  luxe  :  eslampt-s,  livres  et  jour- 
naux d'art,  etc.,  nous  envoie  comme  carte  de  vi- 
site un  délici.-'ux  Calendrier,  imprimé  en  trois 
couleurs  et  portant  en  tète  de  chaque  mois  une 
vignette  héliogravée  d'aprè-  une  peinture  de  maître 
moderne.  Chaque  mois  a  sa  l.uille,  et  les  douze 
sont  comprises  dans  un  cadre  passepartout  d'un 
goiU  charmant.  Nous  remercions  M.  Georges  Petit 
de  son  envoi.  A.  de  L. 


Histoire  de  la  Peinture  en  France,  par  V.  Leroy- 
Saint-.\ubert.  1  vol  (Librairie  Ch.  Delagrave). 

Le  public,  depuis  longtemps,  quand  il  vouliiil 
se  faire  une  idée  de  la  peintup-  française,  se  plai- 
gnait d'être  obligé  ou  de  fi-uilL  t'T  d'énormes  vo- 
lumes, ou  de  se  cmlenter  de  ciitHlogues  forcément 
arides.  Il  y  avait  là  une  regret lable  lacune  que 
vient  de  combler  M.  Leroy  Sami-Aubert.  Son  ou- 
vrage, de  230  pages,  c.'iit  eni  un.'  centaine  de  bio- 
graphies et  une  mulliinde  de  de-^criptions  de  ta- 
bleaux. C'est  un  précis  que  nous  ne  pouvons  trop 
recommander  aux  gens  du  monde  et  aux  artistes. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  liU7°  livraison.  — 
Texte  par  Pierre  ilaël,  Loni-;  B  irron,  Léon  de 
la  Fortelle,  le  commandan;  .^lany  et  Louis 
Rousselet. 

Illustrations  de  :  A.  l'aris.  Myi-bach,  Zier,  etc. 


Tour  du  Monde.  —  1728'  livraison.  —  Aux 
pics  d'Europe  (Pyrénées  eanl<briques)  ,  par 
M.  Paul  i.,abrouelie  et  le  comte  de  Saint-Saud.— 
Treize  dessins  de  Wnber,  Berteault,  Maynard, 
Vogel,  Magnard,  Hocher,  Privât,  Bazin,  Hull'e, 
A.  Paris,  Boudier  et  deux  cartes. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  G'«,  79,  bou- 
levard .Saint-Germain,  l'aris. 


CONCERTS  DU  DIM.\NCHE  25  FÉVRIER 

Conservatoire.  —  Symi>honie  en  ré  majeur 
n"  38  (Mozart)  ;  Le  Paradis  et  la  Péri  (Schu- 
mann),  soli  par  M""  Chrétien,  Héglon,  MM.  Va- 
guet,  Manuury. 


Concert  Colonne. 

Concerto  en  /"  mineur, 
jiar  M"«  Berthe  Marx 
Jlerthe  (V.  Joncières) 
(Augusta  Holmes);  3«  ( 
violon  (C.  Saint-Sai'us) 
de  Taanhœiiser  (R.  W 
de  valse  (C.  Sainl-Saën; 
par  M""  Berthe  Marx 
Guiraud),  par  Sarasate 
prélude  du  S'  acte 


—  h'Arlésienne  (G.  Bizet^  ; 
pour  piano  (R.Schumann), 
:  a.  Prélude  de  la  Reine 
;  b  La  Nuit  et  l'Amour 
Concerto  en  .si  mineur  pour 

par  Sarasate:  Ouverture 
.'agner)  ;  a.  Etude  en  forme 
s),  h.  6'  Rapsodie  (Liszt), 
Caprice  pour  violon  (Ern. 

Lohenrjrin  (R.  Wagner), 


Concert  Lamoureux.  —  Ouverture  du  Frei- 
schiH:  (Weber)  ;  les  Eolides,  poème symphonique 
(César  Franck)  ;  Chœur  dès  Fileuses  du  Vais- 
seau-Fantônie  (Wagner)  :  Marche  funèbre  du 
Crépuscule  des  di'-ux  (Wagner)  ;  Prélude  l'En- 
chantement duvetidredi  saint  et  dernier  tableau 
de  Parsifal  (Wagner),  par  MM.  Engel,  X...  et 
Fournets  ;  Danse  macabre,  poème  symphonique 
(Saint-Saëns). 


CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON 

ET  A  L.\    Ml";DlTEnR.\NÉE 


EX<;ur>si0N 


DE  PARIS  EN  ITALIE 

ET    SUR 

Le   Littoral    de    la    Méditei'i'aiiée 

Du  6  mars  au  1"  avril  1894 


ITINERAIRE  :  Paris,  Marseille.  Nice, 
Monte-Carlo,  Gênes,  Pise,  Rome,  Naples, 
Pompei,  Florence  Bologne,  ^'enise,  Vérone. 
Milan,  Turin,  Paris. 

Prix  de  l'excursiuii  :  lie  classe  '790  l'r.  ; 
2e  classe  695  fr. 

Les  souscriptions  sont  reçues  du  2.j  février 
au  5  mars  18'J4.  ineliisivement,  aux  Bureaux 
de  l'agence  française  des  Indicateurs  Duclie- 
min,  20,  rue  de  Grammont,  à  Paris. 

Le  nombre  des  places  est  limité 

On  peut  se  proeuierdes  renseignements  et 
des  prospectus  détaillés  à  la  gare  de  Paris 
P.-L.-M.  et  dans  le>  bureaux-succursales. 


Le  lifdacleur  en  chef',  gérant  :  ALb'RLf)  de  LOSTALOr 


Paris.  —  Imprimerie  de  la  Presse  rue  du  Croissant. 


Simnrt, 


N-  !».  —  1894 


BUREAUX    :    6,    RUE   FAVART 


3  Mars. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPL^.MENT  A   LA   GAZETTE   VES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  àbonnh  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
lu  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET    DEPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


8  fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Bibliothèque  Benedetto  Maglione  (1) 

fii^.  Oi-lando  furioso  di  rjiidovico  Arioslo;  Fer- 
rare.  151G.  PreiiHi''rt' édition  de  co  poonie  ;  iinita- 
liiinda  reliure  niosaïquéo  du  xvi»  siècle  :  1.3Û0. — 
4ii3.  Orlando  furioso,  etc.  Florence,  1528;  édition 
rare,  avec  la  grande  figure  sur  bois  de  l'édition 
précédente:  700.  —  Wi.  Orlando  fnrioso  di  Ludo- 
vico  Arioslo.  Birinin^tiarn,  1773;  portrait  du 
Tasse  ajouté  par  l''iciiuel,  figures  par  Eison,  Gi- 
priani,  (.iucliin,  (Jrinize,  etc.  :  7.^5.  —  430.  Orlando 
furiuso,  Hirinin^îliain,  1773;  figures  par  Kisen, 
(jiicliin,  i-lo.  ;  un  des  cent  exemplaires  tirés  sur 
un  grand  papier  111-4»;  jolie  et  fraîche  reliure; 
3.4ÔO. 

Poésie  diumatique.  —  482.  Les  Œuvres  de  M. 
de  Molière.  Paris,  chez  Denys  Thierry  et  Claude 
liarhin,  1073.  Kdilion  originale  do  ses  cuiivres 
préparéo  par  Molière:  \M).  — 4W.  (Kiivre.s  de 
Molière  avec  graniniaticales  par  IJrcl;  Paris, 
1774:  500.  —485.  Tlié;Ure  complet  de  J.-B.  Po- 
quelin  de  Molière  :  dessins  de  Iieli)ir,  caux-forlos 
do  Flamcng  ;  Paris,  1870-83  :  195. 

HoMANS,     CONTKS  ,    NOUVELLES.    —    541.     A|iul.'l 

opéra,  Home,  1409  :  310.  —  .^M.  Los  Nouvelles  de 
Marguerite,  reine  do  Navarre,  remarques  do  Le 
Duchiil  ;  Amsterdam,  .I.-F.  liernnrd,  1/45;  culs- 
(li'-lampe  piir  l'ie:irl,  portrait  par  Tangé  ;  ligures 
d(^  Du  Hou rg  :  7. •!()').  —  .501.  Scènes  de  la  vie  de 
liolième.  par  Mûrger  avec  frontispice  et  gravures 
i\  l'eau-forle  d'AduIplio  liiehard  :  400.  —  502.  Ser- 
vitude et  grandeur  niililaire.  p;ir  le  comte  Alfred 
do  Vigny;  <le.ssins  de  II.  Mordant;  22.">. 

5G'i.  ('.hronique  du  règne  di'  Charles  IX.  par 
Prosper  Mérimée;  oaux-forle.s  d'Kdiuond  Moriu; 
Paris,  impriiné  pour  les  .\niis  dos  Livres,  187(1, 
[lar  Chiimerut  :  l.KKI.  —  .505.  Albortus  nu  l'Ame  et 
le  péché,  par  Théophile  fiautier.    Paris,    Paulin. 

(Il  VuirlnC/iroiiivu*  ((m  /ii-(»  ili's  10,  17  ot  21  lévncr 
IttUi. 


1833  :  305.  —  5C6.  M"«  de  Maupin,  par  Th.  Ga  u 
lier;  Paris,  Conquel,  Charpentier.  1883;  exem- 
plaire sur  .lapon;  ligures  avec  et  avant  la  lettre, 
portrait  tirés  à  part  :  560.  —  5i;8.  Madaine  Bovary, 
par  G.Flaubert;  Paris,  Michcl-Lévy  frères,  18.57; 
édition  originale  ;  exemplaire  de  Jules  .Tanin  ;  3*52. 

580.  Decamerone  o  ver  ccnto  novelle  del  Boc- 
caccio,  Venise,  1492.  Première  édition  illustrée  du 
Décaméron  de  Boccace,  ornée  d'un  grand  frontis- 
pice, de  figures  en  tête  de  chaque  journée  et  d'une 
vignette  avant  chaque  nouvelle.  Ces  ligures  au 
simple  trait  sont  dues  aux  meilleurs  artistes  de 
l'Ecole  vénitienne  :  6.000.  —  584.  U  Decamerone, 
etc.,  Florence,  1527:  .5.30.  —594.  Novellino  de  Ma- 
succio.  Venise,  1492.  Edition  rarissime  et  la  pre- 
mière illustrée  de  figures  sur  bois  de  ce  recueil, 
de  cinquante  nouvelles  offrant  un  curieux  tableau 
des  nio'urs  italiennes  du  xv»  siècle  :  2.i')00.  —  5',K). 
.Tohannis  Sabadini  de.\rientes,etc.  Bologne,  1483. 
Edition  originale  de  nouvelles  licencieuses  compo- 
sées par  Sabadino  pour  le  comte  .\ndrea  de  Ben- 
tivoglio.  Exemplaire  orné  d'un  dessin  A  l'aqua- 
relle, etc.  ;  1.000.—  50'j.  Sellanla  novelle.  Recueil 
de  nouvelles  par  Sabadino.  Venise.  1504.  Edition 
rare  et  la  première  illustrée  :  l.IOO. 

632.  -Vloyse  Curlhio  degli  fabritii  origine  delli 
proverbi.  Venise,  1526.  Contes  licencieux,  con- 
damnés par  l'inquisilion:  680. 

llisToiHE.  —  lu  hoc  opère  contlnenlur  géogra- 
phio'  0  Ptoloinèi.  Home,  150S.  Edition  avec  la 
première  carte  ri'pré.senlant  l'.Vinérique  :  7'20,  — 
tiOIl.  Patsi  novamenle  reirovali  et  novo  mondo  da 
allierico  Vospucio.  Vicence,  l.'i07.  Prouiiéroet  mn> 
édition  du  plus  aucien  ivcueil  de  vi>ynges  ipii  ait 
élé  publié  :  3.IH.X).  —  1)1)7.  l'rogulphi  épi.-icopi  loxo 
vionsi»  chi'ouicorum,  etc.  Imprimé  vers  l.'ÏM,  ro- 
liure  do  Maioli;  1,855.- (').S«).  C.  Crispi  Sallustii 
de  conjuralione  Calilino-.  Venise,  150.).  Proniiéro 
édition  aldino;  exemplaire  aux  armes  d<"  Fran- 
çois l";  LS.')!!.  —  690.  1.  Comnienlari  di  C.  (iiu- 
lio  Cesare.  Venise,  1.574.  Edition  avec  carle.s  ot 
phincbos  gravées  sur  cuivri-  ;  l'xeniplain-  du  ba- 
ron SelUièro;  1.40O.  —  O'.H.  Corui'lii  Tacili  opéra, 
Venise.  H70.  Premièni  édition  de  Tacite,  impri- 
mée par  Vindelin  do  Spire  :  800. 


C6 


LA   CHRONIQUE    DES   ARTS 


710.  Dell  hisloriîi  civile  dol  regno  ili  Napuli, 
scrilli  (l:i  l'idru  Giannonc.  Napl^.'s  (17"iy)  :  000.  — 
JIO.  IiH'OiMiiiincia  il  libro  dcgli  honiitii  fainosi,  clc, 
imprimé  en  H'nj,  à  Pogliano:  Olô. —  717.  Les 
Hommes  illuslres  qui  ont  paru  en  France  pendant 
ce  siikle  avec  leurs  i)orlrails  au  naturel,  par  M. 
Perrault.  l'aria,  chez  Dézallier,  Iti'Jti-lVOO ;  ligures 
par  Edelinck,  Lubin,  etc.  :  lôô. 


Bibliothèque  de  feu  M.  le  comte  de 
LigneroUes 


La  vente  de  la  première  partie  de  la  biblio- 
th('>que  de  M.  le  comte  de  LigneroUes,  laite  à 
l'Hiitel  iJrouot,  du  29  janvier  au  3  février,  par 
M'  M.  Delesthe  et  jNI.  Pououet,  a  produit  : 
mSAiO  fr. 

M.vNusciiiTs,  Théologie.  —  1.  Missel,  fait  pour 
le  cardinal  de  Kiehelieu,  sur  ^■elin,  N.  Jarry 
Par.  seripsit.  li^SO,  aux  armes  du  cardinal  de  Ki- 
ehelieu :  2.:^â0.  —  2.  Calendrier  d'un  bréviaire  à 
l'usage  des  Frères  Mineurs.  Précieux  spécimen  de 
l'art  français  au  xv  siècle  ;  sur  les  plais  deux 
lion.'i  couronnés  :  3.000.  —  3.  Horîe  ;  in-8°sur  vé- 
lin de  la  fln  du  xiv»  siècle,  sur  les  plats  de  la  re- 
liure (xvi»  siècle)  les  insignes  de  la  Passion  ; 
1.000.  —  4.  Hone  (xv  siècle),  sur  les  plats  de  la 
reliure,  même  motif  que  le  n»  précèdent  :  11.000. 

—  6  Hora'  (xv  siècle)  aux  armes  de  Philippe  V, 
roi  d'Espagne,  et  portant  également  les  armes  de 
Gastilleau  bas  d'une  des  2i  curieuses  miniatures  : 
8.850.  —  8.  Hone  {xv«  siècle)  sur  les  plats,  diffé- 
rentes initiales  :  1.050.  —  9.  Hor»  (xvi«  siècle) 
39  grandes  miniatures  don',  plusieurs  se  dévelop- 
pant sur  deux  pages  :  10..')00.  —  13.  Hone  (Italie 
XVI'  siècle)  encadrements  à  rinceaux  (Trautz  Bau- 
zonnet)  :  5.000.  —  14.  Heures  de  Nostre-Dame 
(xvi»  siècle), bordures  variées,  dorées  et  argentées: 
6.560.  —  15.  Prières  dévotes.  Nie  Jarry,  Paris, 
scribebat,  miniatures  de  Du  Guernier,  mono- 
grame  en  or,  16'i9,  signature  de  Jarry  :  6.920. 

16.  Ghebêdte  (xvi«  siècle).  Miniatures  à  sujets 
ditïérents  de  ceux  des  manuscrits  de  ce  genre  : 
2.050.  — 17.  La  \ision  de  l'àme  de  ïhurno  (w 
siècle),  aux  armes  des  ducs  de  Bourgogne  :  6. .550. 

—  18.  La  dièle  de  salut  parle  cardinal  de  Luxeji- 
bourg  (xv  siècle)  ;  1.300.  —  19.  Exercice  de  péni- 
tence... etc..  chiffres  de  Louis  Xlll  et  d'Anne 
d'Autriche  :  2.383.  —  20.  Cérémonial  des  Vcs- 
tures;  armes  et  chilïres  d'Elisabeth  de  Richelieu 
(xvin"  siècle),  avec  couronne  ducale  et  crosse 
d'abbesse  :  3.750. 

Belles-Lettres.  —  23.  Le  débat  de  la  Noire 
et  de  la  Tasnee(xv'  siècle),  dialogue  avec  ballades 
et  rondeaux.  Dorure  à  petits  fers,  fermoirs  de 
■vermeil  :  3.025.  —  24.  Le  chevalier  délibéré  par 
Olivier  de  la  Marche,  exécuté  à  la  fin  du  xv 
siècle  pour  l'amiral  Mallet  de  Graville  :  4.130.  — 
25.  Le  traicté  de  Peyne  (xvi«  siècle),  trouvé  au 
château  de  Guise  en  1793  :  2.000.  —  26.  Recueil 
de  \ers  à  la  louange  de  Ch.  de  Lorraine  (xvi« 
siècle)  :  760.  —  28.  L'arbre  des  Batailles  (xv« 
siècle)  ;  l'auteur,  llonoi-é  de  Bonnor,  est  repré- 
sente offrant  son  volume  au  roi  ;  1.050. 

Histoire.  —  30.  Observations  des  jjays  cogneus, 
par  E.  de  Flacourl  (1656),  aux  armes  de  P'ouquet  : 


2.600.  —  31.  Vie  abrégée  des  douze  Césars  (On  du 
XV"  siècle),  16  miniatures,  portraits  d'empereurs  : 
1.02'). 

TiiÉOLuciiE.  —  39.  Liber  Psahnorum,  Parisiis. 
Ex  oflicina  Simonis  Colinœi  (lô'il),  dorure  à  pe- 
tits fers,  reliure  du  xvii*  siècle,  provient  de  la 
bibl.  du  comte  d'IIoym  :  2.5fX).  —  40.  Le  Psau- 
tier de  David.  A  Paris,  chez  Janiet  Métayer 
(1586)  ;  reliure  du  xvi*  siècle,  édition  en  caractères 
d'anliphonaire,  imprimée  spécialement  pour  la 
chaijelle  du  roi  :  1.700.  —  44.  Les  Pseauraes  de 
David,  mis  en  rime  par  Cl.  Marot  et  Th.  deBèze, 
(1590)  :  5U5. 

51.  Le  Nouveau  Testament,  traduit  en  français 
avec  les  différences  du  grec.  A  Mons,  chez  Gas- 
pard Migeot  (1667)  dent,  inlér.  :  630.  —  54.  Le 
Nouveau  Testament,  avec  figures  en  taille-douce. 
A  Mons,  chez  Gaspard  Migeot  (1097),  dorure  au 
poinliUé  :  350.  —  62.  Explication  liltéraire  de 
ï'Epislre  de  Saint  Paul  aux  Romains  ;  Paris,  G. 
Desprez  (1688)  :  1355.  —  63.  Explication  liltéraire 
des  Epistres  de  .Saint  Paul  à  Philémon  et  aux 
Hébreux.  Paris,  G.  Desprez  (1688)  :  315. 

69.  L'Histoire  du  Vieux  et  du  Nouveau  Testa- 
ment, par  le  sieur  de  Royaumoat.  A  Bruxelles, 
chez  Eugène  Henry  Fricx"(1698)  :  700.  —  76.  La 
vie  de  Nostre  Seigneur.  Imprimé  à  Anvers,  par 
Mathieu  Crom  (1541),  cxempLiire  aux  armes  de 
Louis  XIII  et  d'Anne  d'Autriche  ;  920.  —  80.  His- 
toire sacrée  en  tableaux.  A  Paris,  chez  Charles 
de  Sercy  (16701671-1675)  :  999.  —  81.  Historiarum 
Veteris  Instrumenli.  Lugduni,  Melchior  et  Gas- 
par  Trechsel  fratres  (1538),  avec  planches  sur 
bois  d'après  des  dessins  d'Hans  Holbein  :  1.030. 
—  82.  Icônes  historiarum  veleris  teslamenli.  Lug- 
duni, apud  Joannem  Frellonium  (1547),  figures 
d'Holbein,  quatrains  de  G.  Corrozet,  exempl. 
prov.  de  la  bibl.  de  Jloon  avec  98  figures  ;  1.200. 

86.  Brevariuui  romanum.  Parisiis  e  Typogra- 
phia  regia  (1647),  dorure  à  petits  fers,  riche  re- 
liure ;  à  l'iul.  du  vol.  les  armes  du  cardinal  Ma- 
zarin  :  450.  —  87.  Les  Homélies  du  Bréviaire.  A 
Paris,  Pierre  Rocolet  (1640),  aux  armes  et  chiffre 
du  chancelier  Seguier,  reliure  décorée  d'arabes- 
ques, compartiments  et  rinceaux,  dorure  en  plein 
à  petits  fers  et  pointillé,  chef-d'œuvre  de  Le  Gas- 
con, curieux  spécimen  du  xvu°  siècle  :  10.000.  — 
88.  Ces  présentes  heures  ;  chez  Simon,  rue  Nostre 
Dame,  à  l'enseigne  de  Saint  Jean  l'Evangeliste, 
imprimé  sur  velin,  bordures  à  sujets  variés,  ini- 
tiales or  et  couleurs  :  1.705.  —  89.  Ces  présentes 
heures  à  l'usage  de  Rome,  chez  Simon,  exemplaire 
sur  velin;  dans  les  bordures,  sujets  de  l'Histoire 
de  Joseph  et  des  Testaments  ;  900.  —  90.  Les 
présentes  heures  à  l'usage  de  Besenson  ;  à  Paris, 
pour  Simo.  Almanach  de  1512  à  1530.  Exempl. 
sur  velin.  Bordures  à  sujets  divers,  entre  autres 
la  Chaste  Suzanne  et  une  Danse  macabre  avec  e.x- 
pUcations  en  vers  français  :  1.555. 

(A  sidcre.) 


Collection  de  feu  M.  le  D'  MoUoy 

Dans  cette  vente,  faite  le  29  janvier,  par  M" 
Chevallier  et  M.  B.  L.vsouix,  nous  relevons  les 
prix  suivants  : 

1.  Ecole  française  ('xviii'  siècle).  Portrait  de  So- 
phie Arnould.  Pastel,  de  forme  ovale,  eut.uiréd'un 
cadre    en    chêne   sculpté    et    doré     de   l'époque 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


67 


Louis  XV,  siirmontù  d'une  lyre  avec  couronnf  île 
roses  :  3.500.  —  7.  Dacii/.  Purtrail  de  Hoche  par- 
tant comme  volontaire  :  l.iJ3il.  —  41.  l'idée  Le- 
brun (.Vttribuc  à  M"«).  Portrait  d'un  artiste  pein- 
tre :  601). 

.01.  Miniature  ovale  sur  ivoire,  signée..!.  Oué- 
rin.  Portrait  de  jeune  femme  :  0.')0. 

89.  Curieuse  ensr-if;ne  de  cordonnier,  en  bois 
sculpté  et  peint,  portant  la  date  de  ].î23,  repré- 
sentant Sainct  Crespin  debout  ilorriôreun  anvent  : 
430  (aci(uis  par  le  Musée  Carnavalet).  —  90. 
Groupe  en  terre  cuito  du  xviii"  siècle.  Turennc 
protégeant  la  Vrance  :  li/Q.  —  9-2.  Bas-relief  en 
terre  cuite  par  Clodion,  signé,  faune,  faunesso  et 
enfants  sur  une  balançoire  :  .3*"). 

111.  Pendule  Louis  XIV  et  son  socle  de  suspen- 
sion en  marcpieterie  de  cuivre  et  d'écaillé  ornée 
de  bronzes  :  700  (acquis  par  le  Musée  Carna- 
valet). 

Produit:  23.000  francs. 


Collection  Penot 

Vente  faite  ;\  l'Hùtel  IJrouotle  19  février,  talle6, 
par  M"  Dlciiesne  et  M.  II.\RO. 

'r.vi)i.EAi:x,  par  .1.  Uereier.  —  1.  L'Essonne  à 
Corbeil  :  \.'M).  —  2.  Chêne,  Forêt  de  Saint-Ger- 
main :  1.300.  —  5.  Soleil  couchant  :  l..">50.  — 
7.  Marée  basse.  .Soleil  levant  :  (i'iO.  —  l'i.  Sous 
bois  :  520.  —  13.  Le  Décharyement  du  bateau  : 
520. 

AouAiiKt.LKS  ET  DE.ssiNs,  par  .1.  Ilervief.  — 
40.  (lour  de  ferme  :  200.  —  ô'i.  Paysage  près 
Saint-Germain  :  200.  —  57.  Pont  de  l'Arche  :  220. 

Tahleaux  modernes.  —  67.  ISoudin  (Eugène). 
Route  de  Deauville  :  430.  —  74.  Duprii  (Victor). 
Le  Passage  du  gué  :  'M).  — 78.  Mcissonirr.  Elude 
de  canon  :  4W.  —  81.  Ribot.  La  Conférence  : 
4. 100.  --  8-J.   Vollon.  Marée  basse  :  360. 


Tapisseries,  Ameublements    anciens 

Vi'rjle  l'aili'  à  l'Ilulcl  Droii,)!,  siijle  -Jd,  les  2it  et 
21  février,  par  M"  Boui.t.ANi)  et  Duuiies.ne,  as- 
sistés de  M.  Bt.oi-.iiE. 
Nous  y  relevons  les  prix  suivants  : 
1.  Grande  tapisserie  de  la  Itrnais.sancp,  scènes 
de  chasse  dans  des  p.iysages,  avec  larges  bordures 
do  tlours  et  compositions  architecturales  :  4.1101). 
—  2.  Grande  tapisserie  Uenaissanco,  scène  de 
bataille,  sujet  anli(|ne  :  2.3(K),  —  3.  Grnn<le  la- 
pisaerio  de  Hruxellesdu  xvti*  siècle,  représentant 
une  des  batailles  d'.Mexandre  :  1.9(X).  —4.  Grande 
tapisserie  de  liruxclles  du  cuniinencement  du 
XVI"  siècle,  représeiilanl  un  mariage  princier  : 
3.150.  — 5  et  6.  Deux  grandes  tapisseries  de  la 
Ueiniissaiice,  scèni^s  de  bataille  :  3. 10(1.  —Grande 
tapisserie  de  l'époi|uo  Louis  XIV  :  1.5(K).  — 
47.  (.'.omrnode  ventrue  en  ancienne  huiue  do  Co- 
roniandel  ;  l.'2û(). 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


r,o  Coriiili'  (l'cirganisulicm  du  Salou  des 
Champs-Elyscos  vient  do  prend n'  pusses- 
sion.  loiiiino  climiuo  unnOo  à  puroillo  i>pu(iuo, 


de  ses  bureau.^  du  Palais  de  l'Industrie.  Le 
Salon  ouvrira  le  1"  mal.  selon  la  coutume,  et 
lesdilTérentes  luuvres  seront  reçues  Jusqu'aux 
dates  habituelles;  le  10  mars,  pour  la  pein- 
ture; le  7  et  le  8  avril,  pour  la  sculpture  et 
l'architecture.  L'élection  des  jurés  chargés  de 
les  admettre  aura  lieu  aussitôt. 


L'Exposition  d'aquarelle.':,  dessins  et  gra- 
vures, du  Cercle  "Volney,  est  ouverte  lous  les 
jours,  sauf  les  vendredi.'^,  de  midi  à  4  heures, 
jusqu'au  14  mars. 


Le  baron  Pierre  de  Coubertio,  secrétaire 
général  de  l'Union  des  Sports  athlétliiues,  et 
M.  SIrehIy,  professeur  au  lycée  Montaigne, 
viennent  de  remettre  à  M.  Alfred  Picard,  com- 
missaire général  de  l'Exposition  Universelle 
de  1900,  un  avant-proje  relatif  à  une  Expo- 
sition rétrospective  de  l'athlétisme  à  travers 
les  ;lges. 

Ce  projet  consiste  en  une  restitution  com- 
plète de  l'.\ltis,  l'enceinte  sacrée  d'Olympie. 
Le  temple  de  Zeus,  le  Pelopion,  l'IIéraion  et 
les  dillérents  porliciues  abriteraient  les  collec- 
tions; tandis  que  le  stade,  le  gymnase  et 
l'hippodrome  seraient  le  thé;ltre  de  concours 
et  (le  luttes  reconstituées  d'après  l'antique. 

En  dehors  de  r.Vltis.  on  édilierait  des 
Thermes  romains.  L'antiquité,  le  Moyen  Age 
et  l'époque  moderne  auraient  leurs  galeries 
séparées. 

Le  15  avril  prochain  sera  inaugurée,  dans  la 
salle  Sedelmeyer,  l'Exposition  que  nous  avons 
déjii  annoncée  sous  ce  litre  :  «  Marie-Antoi- 
nette et  son  temps.  » 

On  y  verra  ré'unis  tous  les  souvenirs  do 
cette  malheureuse  reine,  les  portraits  des 
personnages  de  sa  cour  et  les  spécimens  de 
l'art  do  l'époque. 

Celte  Exposition  est  faite  au  pr^lit  do  deu.x 
œuvres  de  charité  [latronnées  par  un  Comité, 
dont  le  président  est  le  marquis  d'IIarcourt. 


Une  E.xposition  do  tableaux  et  aiiuarellos. 
par  Camillo  Pissarro,  sera  ouvorlH  dans  les 
galeries  Durand-Kucl.  bi.  rue  Laftltt<\  du  :!  au 
21  mars,  do  10  h.  A  6  h.,  dimanches  exceptés. 


Les  Amants  do  la  nature,  groupe  do  pein- 
tres paysagistes  viennent  d'inaugurer.  8,  rue 
do  Furstonliorg.  leur  XIV*  Ivxposition  annuelle, 
(lul  sera  ouverte  au  publie  jus(|u'au  II  mars 
lous  les  jours  do  midi  b.  5  heures. 


Une  Société,  qui  a  pour  but  la  créalion  d'un 
Musée  religieux  d'actualités,  vient  do  so 
cri'er  i\  Pans:  ses  .statuts  ont  été  enregistrés 
lo  l'.i  janvier.  ICIlo  est  placée  sous  lo  piitn>nage 
de  la  Société  dos  Ateliers  chrétiens  do  Eranco 
ol  est  fuite  pour  uno  durée  ilo  tronto  ans.  Los 


68 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


deux  signataires  des  statuts  sont  MM.  Picrrc- 
Paul  Gu6rin  et  le  comte  Gijarles-Henri  d'Os- 
nioy. 

Il  vient  de  se  former  à  Ostendg  un  Cercle 
des  Beaux-Arts,  dont  la  iiremièrc  l'ixijosilion 
aui'a  lieu  pendant  la  saison  do  IH'M.  Le  Coiiiitô 
se  compose  de  M.  Anl.  Dujardin,  architecte!, 
prcsidont  :  :\I.  James  Ensor,  artiste-peintre, 
vice-président  et  l\r.  Em.  Spilliaert,  artiste- 
peintre,  secrétaire. 


L'Exposition    de    tableaux    du    «  Kunstvo- 
rein  »  est  actuellement  ouverte  à  Cologne. 


On  peut  voir  chez  G.  Petit  (12,  rue  Godot- 
de-Mauroi),  jusqu'au  10  mars),  une  Expo'sition 
d'aquarelles,  exécutées  par  M.  Ernest  Simon, 
dans  ses  voyages  aux  pays  du  soleil  :  Efxypte, 
Algérie,  Tunisie,  Maroc,  Espagne,  Venise  et 
enfin  la  Martmique.  M.  E.  .Simon  est  un 
aquarelliste  fort  adroit,  mais  il  n'aluise  pas 
de  son  adresse;  il  est  peintre  avant  tout,  et, 
quand  il  le  juge  à  propos,  il  ne  craint  pas 
d'éteindre  les  tonalités  pour  se  rapprocher  de 
la  vérité  naturelle.  Nous  devons  à  la  conscience 
de  l'artiste  quelques  très  véridiques  tableaux 
du  milieu  oriental,  et  son  talent  de  coloriste  les 
agrémente  d'un  charme  particulier.  La  facture 
de  M.  E.  Simon  est  une  sorte  de  compromis 
entre  la  sagesse  un  peu  froide  d'Ad.  de 
Beaumont  et  l'exubérance  d'Henri  Ri'gnault: 
elle  le  maintient  plus  près  de  la  vérité. 

A.  DE  L. 


L'Exposition  des  Femmes  Peintres  et 
Sculpteurs,  au  Palais  des  Champs-Elysées 
nous  présente  quelques  œuvres  intéressantes, 
parmi  beaucoup  d'autres  qui  ne  sont  tout  au 
plus  que  d'assez  bons  devoirs  d'élèves.  Parmi 
les  œuvres  que  nous  avons  remarquées,  et 
(lue  nous  ne  pouvons  toutes  citer,  il  y  a  lieu 
de  signaler  tout  particulièrement  une  sta- 
tuette de  ^1'"  Coutan,  et  les  tableaux  de 
M'"'  Huillard,  Lee-Robbins,  Pératé,  Delacroix- 
Garnier;  les  miniatures  de  M'"»  Debillemont, 
Curot-Barberel,  Eeudlas-Creuzy  et  de  M""  Ma- 
rie Guérin  ;  les  aquarelles  de  M"<"  Blanche 
Popelin  et  Blanche  Pierron  ;  et  enfin  un  cer- 
tain nombre  de  bons  pastels.  A  en  juger  par 
cette  Exposition,  il  semble  que  ce  soit  là  le 
genre  où  les  qualités  féminines  puissent  le 
mieux  se  développer.  Nous  citerons  les  expo- 
sitions de  M""  Marguerite  ïurner.  Blanche 
Eoullier,  Madeleine  Carpentier,  Marie  Fres- 
naye,  Berthe  Burgkan,  de  M'-"  Camille  Métra, 
Marganne,  Suusseber-Chaumet,  et  surtout  les 
pastels  de  M»«  Esther  Huillard,  qui  sont  d'une 
grâce  parfaite  et  d'un  art  charmant,  sans  miè- 
vrerie, mais  vraiment  féminins.  Témoin  son 
délicieux  pastel  On  Ihe  lark,  auquel  nous 
n'avons  à  reprocher  que  son  titre  anglais. 

J.  T. 


Académie  des  Beaux- Arts 


L'.Vcadémle  des  Beaux-Arts  a  procédé,  dans 
sa  dernière  séance,  à  la  nomination  de  trois 
membres  correspondants,  à  la  suite  de  va- 
cances qui  se  sont  produites  dans  diCTérentes 
sections. 

.Sont  nommés  membres  correspondants  ; 

Section  de  scul[iture.  —  M.  de  Vigne,  à 
Bruxelles,  en  remplacement  de  M.  Fraikin, 
de  Bruxelles,  décédé  le  20  novembre  1S9:^>. 

Section  d'architecture.  —  M.  Sainte-Marie 
Perrin,  de  T,yon,  en  remplacement  de  M.  Ilunt, 
de  New- York,  élu  associé  étranger  le  %'<  dé- 
cembre 1«93. 

Section  de  composition  musicale.  —  M.  le 
général  Cui,  de  Saint-Pétorshourg,  en  rempla- 
cement de  M.  Tchaïkowsky.  de  Moscou,  dé- 
cédé le  G  novembre  VWM. 

r,a  séance  se  termine  par  la  lecture  d'un 
Mémoire  de  M.  Michel  sur  une  lettre  inédite 
de  Rubens-Perre.se,  célèbre  archéologue  d'Aix 
en  Provence. 


NOUVELLES 


jf*if  M.  le  docteur  iloUoy,  décédé  le  4  sep- 
tembre li^'JS.  en  son  domicile,  quai  du  Lou- 
vre, l.j,  à  Paris,  a  institué  sa  légataire  univer- 
selle M"'  Eulalie  Arnoult.  à  charge  par  elle  do 
remettre  au  Musée  du  Louvre  le  portrait  au 
pastel  de  Sophie  Arnoult,  par  La  Tour:  un 
portrait  de  religieuse,  par  Alexis  Grimou  ; 
une  tète  de  Christ,  peinture  italienne  :  un  por- 
trait de  Hoche,  par  David;  —  au  Musée  de 
Cluny,  une  terre  cuite  représentant  le  mau- 
solée d'un  serin  qui  a  été  fait  pour  la  com- 
tesse Du  Barry;  une  autre  terre  cuite  repré- 
sentant quatre  enfants  ;  un  huilier,  un  vieux 
verre  de  Venise  ;  —  au  Musée  des  Arts  déco- 
ratifs, deux  grandes  gouaches  sur  salin. 

if*if  L'Etat  vient  d'acheter  la  statue.  Agrippa 
d'Aubigne  enfant,  qui  figura  au  Salon  de 
1S92,  œuvre  du  regretté  Pierre  Rambaud. 

#**  Un  concours  avait  été  ouvert  à  Valence 
pour  l'érection  d'un  monument  à  Emile  Augier. 
Il  parait  que,  au  mépris  des  conditions  pres- 
crites, les  concurrents  réguliers  furent  évincés, 
et  l'exécution  de  l'a'uvre  attribuée  à  M°"  la 
duchesse  d'Uzès,  qui  consentait  à  prendre  à  sa 
charge  la  presque  totalité  des  frais  du  monu- 
ment. Grand  émoi  dans  le  monde  des  artistes. 
Un  groupe  de  sculpteurs  réclama  des  pour- 
suites contre  le  maire  de  Valence,  à  qui  l'on 
attribue  la  décision  prise,  et  à  une  récente 
séance  de  la  Société  libre  des  Beaux-Arts,  un 
membre,  M.  Morice,  exprima  tous  ses  regrets 
d'avoir  vu  MM.  Falguière  et  Mercié  couvrir 
de  l'autorité  de  leur  grand  talent  la  conduite 
de  ce  fonctionnaire  municipal. 

En  fin  de  compte,  les  protestataires  ont  dé- 
cidé l'envoi,  au  président  de  la  Société  des 
Artistes  français  et  aux  membres  du  Comité 
des  Quatre-vingt-dix,  d'une  pétition  les  invitant 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


69 


à  mettre  l'i  l'étude  les  réformes  à  apporter  à 
l'organisation  générale  des  concours  piililics 
ouverts  pour  l'exécution  d'œuvres  d'art  en 
France.  Il  y  a  lieu,  disent-ils,  »  d'accorder  à 
ces  concours  la  garantie  (]ui  n'est  refusée  à 
aucune  adjudication  publique.  » 

Cette  pétilion  a  (Hé  couverte  de  signatures, 
en  tête  desquelles  on  lit  celles  des  sculpteurs 
Albert  Lefeuvre,  Bartholdi.  etc. 

***  Le  Musée  de  Dijon,  qui  possédait  déjà 
un  buste  en  bronze  par  Carpeaux  do  Ch.  Tis- 
sot,  ancien  ambassadeur,  vient  de  recevoir 
celui  de  son  frère  Joseph  Tissot,  qui  est  aussi 
l'œuvre  de  Carpeaux. 

***  La  (abrication  des  objets  d'art  oll'erts 
aux  marins  russes  par  les  habitants  de  Limo- 
ges nécessitait  un  temps  assez  long  et  c'est 
seulement  maintenant  que  l'envoi  pourra 
en  être  fait  à  l'ambassade  d(î  France  à  Saint- 
Pétersliourg.  Os  objets  sont:  une  coupe 
en  porcelaine  de  plus  d'un  mètre  de  hauteur, 
d'après  un  modèle  de  Cavalié-Goll;  deux  sta- 
tuettes, également  en  porcelaine,  supportant 
chai-une  un  vase  à  grilTcs  on  bleu  de  four; 
deux  vases  décorés  en  barbotine:  une  barbo- 
tine,  Sdpliu,  et,  enfin,  deux  émaux,  spécimens 
de  l'industrie  artistique  do  Limoges. 

:(;*^  rn  lot  de  cinquante  et  un  volumes  qui 
formaient  la  bibliothèque  do  l'ICmporcur  à 
yainte-IIélèni>  doit  être  mis  en  vente  prochai- 
nement à  r.ondrcs. 

Chai|uo  tome  porte  restampillo  impi'riale  et 
la  boite  dans  laquelle  ils  sont  renfermés  est 
marquée  di'  la  lettre  N,  surmontée  d'une  cou- 
ronne. Co  fut  Jérôme  Bonaparte  qui  eut  en 
partage  celte  caisse  de  livres  après  la  mort 
de  son  frère.  Il  la  donna  avec  une  lettre  auto- 
graiilio  au  baron  .Stulting,  un  des  gentils- 
hommes attachés  à  son  service.  Le  baron  les 
légua  k  sa  femme  qui  se  remaria  et  laissa  la 
bibliothèque  à  sa  lllle  udoptive,  M""  Malvina 
Fischer,  d'Arolsen,  qui  on  di,;pose  aujourd'hui 
et  la  fait  vendre.  La  lettre  autographe  de  Jé- 
rôme au  baron  Stolling  acconquigno  les  livres. 

***  Los  directeurs  do  la  Xational-(ialici'y,  de 
Londres,  ont  fait  jibicor  sur  un  écran,  dans  le 
bail  octogonal,  un  tableau  do  l'erburg,  acipiis 
rércmmcnt,  et  ipii  représente  lo  l'urlrdil  d'un 
fjcnlillioinine:  lo  pjrsonnage,  en  perruque 
brune,  est  vCtu  do  noir,  haut  do  chausses, 
grand  manttmu,  chapeau  do  feutre  avec  colle- 
rette blanche.  Co  tableau,  qui  porte  lo  n«  i:iVi!), 
est  lo  troisième 'l'erburg  ipie  pussèilo  la  Xatio- 
ruil-fiallery.  Sous  le  n°  l'iOOost  exposée  aussi 
lautro  récente  acipiisition,  une  vigoiirtniso 
es(|uisse  par  Uenibrandt,  roprésonlanl  le 
ChrisI  deeunl  l'Haie. 

,(:♦*  Vienne  se  prépare  dès  l'i  présont  à  fêler 
solei\nolleiucnt  le  ciniiuanlièmo  annivorsairo 
du  règne  do  l'empeiotir  KraneoisJoseph.  qui 
aura  heu  lo  'i  décembre  W».  lOnIro  autres 
projets,  il  serait  (pieshon  do  construire,  en 
souvenir  de  cette  date,  un  graml  Musée  muni- 
cipal «U(iuel  seraient  altribuéos  les  collections 
d'objets  concernant  l'art  et  l'histoire  viennois. 


nois  Makart,  représentant  le  comte  Zichy, 
a  été  tout  récemment  détruit  par  suite  d'un  cu- 
rieux accident.  Comme  on  le  transportait  chez 
un  peintre  chargé  d'en  faire  une  copie,  le  vent, 
au  moment  où  on  traversait  un  pont  sur  le 
Danube,  a  arraché  le  tableau  de  la  voiture 
sur  laquelle  il  avait  été  placé  et  l'a  lancé  par- 
dessus le  parapet  dans  le  fleuve,  où  il  dis- 
parut bientôt. 


L'Exposition  de  Lyon 


Le  Gouvernement  a  déposé  un  projet  de  loi 
portant  ouverture  d'un  crédit  do  2tj0.000  fr.  pour 
la  grande  Exposilion  de  Lyon.  Les  députés  du 
Rhône  ont  l'intention  do  demander  que  le  crédit 
soit  porté  à  SiïO.iJOO  francs. 

Los  métallurgistes  et  les  ingénieurs  qui  se  mon- 
traient convaincus  en  1889  que  la  merveilleuse 
galerie  des  Machines  de  l'Exposition  du  Chanip- 
de-Mars  tiendrait  longtemps  le  premier  rang  des 
constructions  de  cette  espèce,  pourront  voir  main- 
tenant un  édilico  plus  grandiose  encore  :  le  palais 
central  de  l'Expo.sition  universelle  qui  s'onvTira 
à  Lyon  le  26  avril  prochain. 

Ce  palais  recouvre  un  immense  polygone  régu- 
lier, de  2:V2  métros  de  rayon,  fait  de  huit  fermes 
niôtalliq  les  seulement,  couvrant  une  surface  de 
ÔD.OM  mètres.  Cet  immense  édifice  est  élevé 
dans  le  parc  de  la  'rètc-d'Or.  Autour  de  ce  pa- 
lais, disséminés  dans  le  parc,  au  hasard  des 
capricieux  contours  des  allées  ombragées  ou  dé- 
couvertes qui  sillonnent  ou  longent  le  parc,  ont 
été  édifiés  do  nond)rcux  pavillons,  les  uns  moder- 
nes, d'autres  antiques,  queUpies-uns  révélant  aux 
visiteurs,  par  la  bizarrerie  de  leur  structure, 
l'exotismo  des  produits  des  collections  précieuses 
qu'ils  doivent  abriter. 

L'ensemble  de  ces  biltiments  —  qu'on  peut  sans 
exagération  appeler  des  palais  —  constitue  l'Ex- 
position universelle  lyonnaise. 

C'est  M.  Claret,  un  de  nos  onlreprcnours  do 
grands  travaux  publics  les  plus  connus,  qui  a  élé 
chargé  de  cfs  constructions.  M.  Clarel  est  l'au- 
teur dos  fossés  d'enceinte  do  la  place  do  Lyon,  lo 
constructeur  du  fort  do  Hron,  un  des  plus  imiior- 
t.inls  dn  groupe  de  Lyon,  l'entrepreneur  dn  liar- 
ragu  de  la  Seine  à  Suresnes,  travail  ipii  lui  valut 
la  croix  do  chovalior  do  la  Légion  d'honneur. 


l'N  T.\.m.i:.\i' 
de  Bartolommeo   di  Qentilo    da  Urbino 

AU    MUSÉE   DK  ULLE 


Ce  compatriote  et  contemporain  do  Uaplinol  est 
pou  cnnnu  et,  dans  le  fait,  il  n'a  pus  brillé  au 
premier  rang.  Uécommont,  les  rochercho»  de 
M.  .\lipio  Alippi  (l)  ont  appelé  sur  lui  l'attention. 
Ou  a  appris,  ù  colle  occasion,  (pio  lo  Musée  de 
l'eslh  était  sur  lo  point  d'aciptorir,  au  prix  do 
4.(XX)   franco,   une  du  se.s  poinliin>s,  une   Vierge 


+*,(<  l'n  portrait,  peint  par  le  peintre  vion-  |  «i-i 


«)  Voy.  In  .Vhuihi  Ai'vi'tM  MittHit,  dirigi'^v  ixr  M.  Ao- 
tnii  18OT,  t.  V..  |i.  a5-SS. 


70 


LA.    CHRONIQUR    DES    ARTS 


Ironant  entre  sainte  Catlifrine  el  une  autre  sainte, 
avor-  la  date  do  li'jO'i,  M.  Alippi  .li'iiloiait,  dans 
le  mémo  travail,  la  disparition  do  la  Madone,  avec 
la  date  de  KiO?,  qui  tij^itrait,  au  temps  de  Lan/i, 
c'csl-à-diro  au  début  du  xix"  sièolo,  à  Pcsaro, 
dans  l'éfîlise  Sanl'  Agostino.  C'est  de  co  second 
ouvrage  que  je  me  proposed'cntretenirles lecteurs 
de  la  Chronique. 

La  Madone  de  l'église  Sauf  Agostino  n'a  pas 
disparu,  comme  le  croit  M.  Alippi  :  elle  a  trouvé 
un  asile  dans  une  grande  collection  française,  le 
Musée  de  Lille,  où  j'ai  eu  l'occasion  de  l'étiulicr  il 
y  ado  longues  années  déjà  (1). 

Le  catalogue  pulilié  en  1875  par  M.  Reynart 
décrit  comme  suit  colle  page  curieuse  :  «  N"  17. 
La  Vierge  et  l'Enfant  Jésus.  H.  1.56.  —  L.  0.80. 
—  B.  —  Fig.  pot.  nat.  La  Vierge,  assise  sur  un 
trône  cintré  et  incrusté  de  marbre  précieux,  tient 
dans  SCS  bras  l'Enfant  Jésus,  dont  le  cou  est  orné 
d'un  collier  de  corail.  On  lit  sur  un  cartel  au  bas 
du  tabloau  :  Bartolommeus,  M.  Gentilis,  d(!  Urbino 
piiixit  Ann.  ir.cocr.Lxxxxvii.  Et  sur  le  cintre  du 
monumont  :  0  Mater  Dei,  mémento  moi.  —  Ce 
tableau  figure  sous  le  u»  66,  dans  le  catalogue 
du  Musée  du  Louvre,  édition  de  iJS?:!.  n 

Quoique  le  catalogue  du  Musée  do  Lille  soit 
muet  sur  l'origine  de  la  Madone  de  Bartolommeo 
di  Goulile,  le  doute  n'est  pas  possible  :  la  date 
1497,  non  moins  que  le  sujet,  nous  prouvent  que 
nous  avons  afl'aire  au  tableau  qui  ornait  autrefois 
l'église  Sant'  Agoslino  de  Pesaro.  C'est  donc  le 
premier  en  date  parmi  les  ouvrages  authentiques 
de  M°  Bartolommeo,  qui,  d'après  les  recherches  de 
M.  Alippi,  prolongea  sa  carrière  jusque  vers  1-538. 

Un  instant,  j'ai  cru  que  l'envoi  de  ce  tableau 
au  Musée  de  Lille  se  rattachait  à  un",  mesure 
regrettable  entre  toutes,  à  une  des  pages  les  plus 
douloureuses  dans  les  annales  du  !Musée  du  Lou- 
vre :  la  dispersion  des  Primitifs  faisant  partie  de 
la  collection  Campana.  Mais  un  l'enseignement 
que  je  tiens  de  l'obligeance  de  mon  confrère  et 
ami  M.  Paul  Durriou  m'apprend  que  la  Madone 
de  M»  Bartolommeo  avait  été  acquise  par  le  Lou- 
vre, par  décision  du  21  septembre  1840,  de  M.  le 
lieutenant-général  Gubiéres,  au  prix  de  800  francs. 

L'in.succès  récent  de  certaine  tentative  géné- 
reuse faite  pour  restituer  à  notre  grand  Musée  na- 
tional quelques-unes  des  œuvres  d'art  dont  il  s'est 
dessaisi  autrefois  avec  trop  de  légèreté,  n'est  pas 
de  nature  à  encourager  aux  revendications.  Je  me 
bornerai  donc,  non  pas  même  à  un  vœu,  mais  à 
une  simple  constatation  :  au  moment  où  les  gale- 
ries étrangères  recherchent  avec  tant  d'ardeur  les 
peintures  des  Primitifs,  le  Louvre,  rien  qu'en 
reprenant  ce  qui  lui  a  appartenu,  formerait  une 
C(jllection  comparaljle,  sinon  supérieure,  à  celle 
de  la  National  Gallery  de  Londres  et  du  Musée 
de  Berlin. 

Eug.  MQntz. 


— oc-^»^>«Oo<i-— 


Dans  les  Musées  de  Florence 

Une  correspondance  d'Italie,  publiée  en  juin 
1893  par  la  Galette,  annon(;ait  de  prochaines  mo- 
ditications  dans  plusieurs  Musées  de  Florence, 
notamment  à  l'Académie  et  aux  Offices.  Ces  pro- 

(1)  Voy.  mon  Haphaêl,  2"  édit.,  p.  27.  —  Voy.  aussi 
Die  Galerie  iu  Berlin  de  M.  Morelli  (1893  p.  3Ïi). 


jets  ont  reçu  un  commencement  d'exécution.  Trois 
nouvelles  salles  ont  été  ouvertes  cet  hiver  à  l'Aca- 
démie; elles  sont  consacrées  pre.sque  exclusive- 
mont  à  trois  des  principaux  maîtres  du  qiinttro- 
ci'nto:  Pérugin,  Fra  Filippo  et  Botticelli.  Ce 
dernier  surtout  y  est  représenté  par  des  chefs- 
d'oîuvre.  Le  Printemps,  qu'on  voyait  bien  mal 
dans  l'étroit  couloir  où  il  était  autrefois  fixé,  est 
maintenant  éclairé  de  façon  convenable,  et  l'on  en 
jouirait  enfin,  n'étaient  les  intolérables  copies  qui 
s'étalent  par  devant.  Le  Couronnement  de  la 
Vierge,  à  la  cimaise,  laisse  admirer  pour  la  pre- 
mière fois  son  délicieux  chœur  d'anges;  malheu- 
reusement le  tableau  a  été  médiocrement  reverni, 
et  le  ciel  redoré  avec  une  telle  parcimonie,  que 
l'on  ponriait  compter  les  feuilles  d'or  qui  se  cber- 
chonl  parmi  la  pluie  de  roses.  Le  gradin,  retrouvé 
et  i)lacé  comme  il  convenait,  montre  une  .\nnon- 
i-ialion,  et  quatre  histoires  des  saints  Jean,  Au- 
gustin, Jérôme  et  Eloi.  La  Vierge  et  l'Enfant 
couronnes  ixtr  des  anges,  la  Vierge  parmi  des 
saints,  enfin  le  Tobie  giiiilé  par  les  anges  com- 
plètent cette  merveilleuse  série. 

La  grande  salle  do  gauche  a  été  divisée  par 
deux  cloisons  et  a  reçu  un  éclairage  nouveau  ; 
V Adoration  des  Mages,  de  Gentile  da  Fabriano, 
et  la  Descente  de  Croix,  de  Fra  Angelico,  y  sont 
exposées  sur  des  chevalets.  Enfin,  les  œuvres  des 
primitifs  que  contenait  le  vestibule  ont  été  dis- 
tribuées d'une  façon  logique,  et  accessible  aux 
regards. 

Aux  Olïïces,  on  prépare  un  clas.sement  plus  ri- 
goureux des  peintures  par  époques  et  par  écoles  ; 
en  attendant  l'ouverture  des  nouvelles  salles, 
presque  terminées  actuellement,  on  a  dû  placer 
sur  des  chevalets  les  dernières  acquisitions  et  les 
dernières  trouvailles.  C'est  ainsi  que  la  très  inté- 
ressante Vénus,  de  Lorenzo  di  Credi  (décrite 
dans  la  Chronique  du  3  février,  p.  35)  est  expo- 
sée dans  la  première  salle  de  l'Ecole  toscane:  un 
portrait  de  jeune  homme,  en  buste,  sur  fond  de 
paysage  rocheux  (peut-être  une  des  premières 
œuvres  de  Léonard),  dans  une  salle  voisine.  Les 
dons  do  M.  Walker  (entre  antres  une  Danaé  de 
Tinloret)  ont  été  installés  provisoirement  dans  la 
salle  du  Baroche.  La  collection  des  portraits  d'ar- 
tistes s'est  enrichie  d'un  Louis  David,  et  de  (piel- 
ques  contemporains. 

Les  dessins  se  sont  accrus  de  plus  d'un  millier 
de  pièces,  dont  la  plus  importante  est  une  étude 
d'Uccello  pour  une  de  ses  batailles;  puis  viennent 
un  Adam  et  une  Eve  d'Antonio  PoUajuolo,  quel- 
ques croquis  de  Fra  Bartolommeo  et  de  Carpac- 
cio,  un  de  Cosimo  Tura.  On  ne  saurait  trop  louer 
l'excellent  conservateur  des  dessins,  M.  Nerino 
Ferri,  d'avoir  mis  en  lumière  plusieurs  centaines 
d'ceuvres  importantes  dans  la  longue  série  des 
nouvelles  vitrines  qui  bordent  lo  corridor  des  Of- 
fices ;  il  y  a  là  des  Callot  et  des  Watteau  incom- 
parables. Je  n'ai  qu'une  crainte,  c'est  que  cette 
vive  lumière  ne  soit  bientôt  dangereuse  pour  ces 
délicats  chefs-d'œuvre.  A.  P. 


Académie  des  Inscriptions 

Les  fouilles  de  Corncto  Tarquinia.  —  Dans 
une  lettre  adressée  au  Président  de  l'.Vcadémie, 
M.  Gell'roy,  directeur  de  l'Ecole  française  de  Rome, 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


71 


annonce  la  reprise  des  foniUes  faiti  s  dans  la  né- 
cropole de  Corneto  Tarquinia,  sous  la  direction  de 
M.  le  professeur  Helbig  et  inlerronipues  pendant 
l'élo  et  l'automne.  De  nouvelles  tombes  intéres- 
santes ont  été  mises  au  jour.  On  tn  a  découvert 
une,  entre  autres,  relativement  moderne,,  qui  con- 
siste en  un  grand  doliinn  fermé  simplement  au 
sommet  par  une  large  jiierre  et  qui  contient  une 
urne  fabriquée  en  plaques  de  bronze  réunies  à 
l'aide  du  marteau  par  des  clous.  On  a  trouvé  dans 
celle  urne  des  cendres  et  des  fragments  d'os  car- 
bonisés; une  coupe  en  bronze;  un  rasoir  de  forme 
lunaire,  on  bronze;  beaucoup  de  liliulesdu  même 
métal,  une  en  argent;  plusieurs  petits  vases  de 
lerre,  travaillés  à  la  main,  et,  enliu,  les  fragments 
d'une  lance  terminée,  suivant  l'usage,  par  une 
pointe  à  chaque  extrémité. 

La  restauration  de  lu  liasilique  de  Saiita-Maria 
in  Cosmedin. —  Les  travaux  préparatoires  de 
cotte  restauration  archéologique  sont  achevés.  On 
compte  pouvoir  bientôt  mettre  la  main  au  travail 
définitif  et  rétablir  la  basilique  telle  qu'elle  était 
au  douzième  siècle. 

Publiriilion.i  de  l'Eru'e  française  de  Rome. — 
Ces  jours-ci,  un  volume  de  M.  Stéphane  Gsell  sur 
le  régne  de  l'empereur  Domitien  va  paraître 
dans  cette  collection,  qui  donnera  en  même  temps 
un  volume  de  M.  Enlart  sur  l'architecture  cister- 
cienne en  Italie,  avec  de  nombreu.K  dessins;  un 
travail  de  M.  André  Haudrillart  sur  le  culte  do  la 
déesse  Fortune;  un  autre  de  M.  Klie  Berger  sur 
Hlanche  de  Gastille.  L'impression  des  registres 
d'Ale.\andre  IV,  de  Nicolas  111  et  de  Martin  IV 
complétera  la  série  des  registres  pontificaux  du 
treizième  siècle.  Le  volume  de  Mélaiitjes  de  l'E- 
cole de  Lomé  (18'J3)  va  aussi  être  jjublié;  on  com- 
mence à  imprimer  celui  de  IH'.t'i. 

Le  palais  de  Tello.  —  M.  Ueuzey  présente  des 
observations  nouvelles  sur  li'  pa  ais  de  Tello.  Il 
montre  comment  M.  de  Saizec,  en  étudiant  do 
prés  ces  constructions  remaniées  à  dilVérentes  épo- 
ques, a  retrouvé  au  milieu  d'elles  une  tour  d'angle  et 
une  grande  [lorte  d'entrée  d'ancienne  architecture 
chaldéeune  et  certainement  édifiées  par  le  patési 
(joudéa.  l'.lle  reproduisent,  en  oITet,  exactement 
les  dis])osilions  architecturales  que  l'on  observe 
sur  le  plan  d'une  enceinte  fortifiée  que  l'on  voit 
sur  les  giiioux  de  ce  prince  dans  la  célèbre  statue 
du  Musée  du  Louvre.  Celte  constatation  modifie 
un  ])eu  l'idée  que  l'on  s'était  faite  du  principal 
édilico  de  Tello. 

Cuirimunications  dieerses. —  M.  Th.  Keinach 
fait  une  communication  sur  les  doux  vers  du 
V Iliade  (liv.  Il),  qui  cunlieunonl  l'énumération  des 
allio.s  de  l'riain  et  où  il  est  question  des  lIuli/!ons 
venus  du  pavs  d'Al.vbé  o  où  nail  l'argent  ».  Les 
commentateurs  a[iciens  ont  cherché  un  peu  pur- 
tout  où  étaiiiit  ce  pa.vs  et  ce  peuple  mystérieux. 

Stralion  les  identitle  avec  les  (jlialybesdii  l'ont. 
M.  Uiinach  montre  que  c<'tte  explication  ne  .sou- 
tient pas  l'examen.  Alybé  est,  d'après  les  géogni- 
phes,  le  nom  de  celle  des  deux  colonnes  d'Her- 
cule qui  est  située  en  ICurope,  et  h'  vers  d'Ilo- 
inére  est  la  plus  aiu-ienni'  allusion  comme  aux  ce 
lèbres  mines  d'argent  de  l'Kspagne  un'riilionale. 

M.  (i.  Schiumberger  fait  pa.sser  sousiesyeux  de 
l'Académie,  en  les  coinmi'iitant,  <le  très  b.lles  pho- 
tographies de  la  célébri'  croix  dite  des  Zaccuria. 
conservée    depuis  cinq  siècles  au  trésor  do  lu  ca- 


thédrale de  San-Lorenzo,  à  Gênes,  et  avec  laquelle 
l'archevêque  donnait  jadis  la  bénédiction  au  nou- 
veau doge.  Cette  croix  eu  argent  doré,  d'une  exé- 
cution élégante  et  enrichie  de  plusieurs  centaines 
do  perles  et  de  pierres  précieuses,  est  un  des  mo- 
numents des  plus  précieux  de  l'orfèvrerie  byzan- 
tine. 

Nouvelles  académiques.  —  M.  le  .secrétaire 
perpétuel  lit  une  lettre  que  le  Président  du  Comité 
international  des  Orientalistes  adresse  à  l'Acadé- 
mie pour  l'inviter  à  se  faire  représenter  officielle- 
ment au  prochain  Congres  des  Orientalistes, 
qui  aura  lieu  à  Genève  du  3  au  12  septembre  pro» 
chain. 

Par  un  double  vole  à  main  levée  l'Académie  a 
décidé,  sur  la  demande  de  son  Président,  que  la 
place  de  membre  ordinaire  occupée  par  M.  Wad- 
dinglon  est  déclarée  vacante  et  que  la  discussion 
des  titres  des  candidats  aura  lieu  le  vendredi  9 
mars.  L'élection  se  fera  huit  jours  après. 

EpigrapUie  romaine.  —  M.  Gagnât,  le  jeune 
et  distingué  professeur  du  Collège  de  France  qui 
a  été  chargé  à  plusieurs  reprises  de  missions  en 
Tunisie,  communique  à  l'Académie  une  inscrip- 
tion romaine  trouvée  en  18ti:3  par  les  brigades  to- 
pographiques de  la  Régence. 

Cette  inscription  est  gravée  sur  une  pierre  qui 
servait  de  borne-limite  et  qui  a  été  trouvée  à 
Henchires-Souar,  au  sud-ouest  de  Zaghouan.  Elle 
nous  apprend  que  le  fossé  creusé  par  Scipion 
après  la  prise  do  Carlhage,  en  l'an  148,  pour  mar- 
quer la  limite  des  possessions  romaines  à  celte 
époque,  passait  à  cet  endroit,  lîapprochée  d'un 
autre  texte  opigraphique  déjà  connu,  cette  inscrip- 
tion permet  d'établir  la  direction  de  ce  fossé  qui 
suivait  vraisemblablement  le  Siliana,  jusqu'à 
l'IIenchir-Dernouliïa,  gagnait  de  là  Ueuchir-cs- 
Souar  et  atteignait  le  lac  Kelbia. 

Communications  diverses.  —  M.  R;ivaisJon 
commence  la  deuxième  lecture  d'un  Mémoire  sur 
u  la  Légende  d'Achille  et  les  bas-reliefs  qui  s'y  rap- 
portent ». 

M.  Gustave  Schiumberger  lit  une  Note  sur  doux 
Mémoires  publiés  par  M.  le  docteur  J.-II.  Gos.se 
et  qui  sont  intitulés  : 

1°  «  Contribution  à  l'éludo  des  Milices  qui  ont 
précédé  l'église  de  Saint-Pierro-ès-licus  do  Ge- 
nève. » 

i'  (L  Recherches  sur  quelques  roprôseulalious  do 
vaso  eucharislii[ue.   » 

M.  le  PrésiJent  annonce  que  doi-ônnvani  les  Co- 
mités secrets  aunuit  lieu  à  la  lin  des  séances. 
Cette  réforme  évitera  aux  journalistes  une  ultulito 
inutile,  do  parfois  plus  dune  heure,  à  la  porto  do 
r.\cadémio. 

La  soanco  s'est  terminée  par  un  long  Comité  se- 
cret. 


NÉCROLOGIE 


Noua  avons  à  annoncer  la  mort,  a  (i.mii'vil- 
liers,  du  peintre  O.  Cailiebotte,  dont  certaine.s 
toiles,  notamment  celle  dis  l'nnitirlciirs.  liront 
sensation;  elles  n-leviiient  du  réalisme  de  Manet. 
bi'uuroup  plus  que  do  l'impressiiuinismi';  los 
adeptes  île  cette  dernièiv  écolo  n'en  iloiveiil  pas 
moins  à  M.  Ciiillobotto  les  pivuiiores  uccnsious 


72 


LA   CIIUON'IQUE   DES   ARTS    Kl'    1)F,    LA   CURIOSITÉ 


qu'ils  eurent  d'exposer  publiquement  leurs  ten- 
dances en  art. 

«  Pourvu  d'une  belle  aisance,  écrit  le  Tem])s, 
l'arli.sle  aida  de  son  argent  et  do  son  activité  les 
camarades  hantes  par  des  préoccupations  artis- 
tiques analogues  aux  siennes.  Le  local  des  expo- 
sitions, il  le  louait;  les  annonces,  il  li^s  payait  de 
sa  poche.  L'impressionnisme  lui  doit  en  grande 
partie  son  succès.  » 

L'heure  du  lriomi)Iie  arrivé,  on  vit  avec  étouMi- 
nient  M.  Caillebolte  se  retirer  do  la  lutte  II  liiiit 
par  renoncer  à  la  peinture  pour  se  livrer  exclu- 
sivi-inent  au  jardinagi;  et  au  canotage.  Il  est  mort, 
bien  avant  l'heure,  à  (]uaraute-six  ans,  au  mo- 
ment même  où  ses  amis  allaient  organiser  une 
exposition  d'en>eral)le  de  ses  œuvres. 

G.  C.aillebotte  élait  frère  de  l'abbé  Caillebolte, 
curé  de  Notre-Dame-de-Lorotte,  et  du  compositeur 
de  musique  Martial  Caillebotle. 


-*— '-c--ii.*G3*aav.£>'^7-^— »— 


BIBLIOGRAPHIE 


Le  Paysaijc  dons  l'art,  plaquette  de  130  pages 
in  8»,  par  R.vy.mo.sd  Bolyer  (Bureaux  de  l'.-lf- 
tiste,  4i,  quai  des  Orfèvres). 

M.  Raymond  Bouyer,  qui  a  écrit  ce  livre  un  peu 
au  hasard  des  rencontres  dans  les  Musées,  les 
expositions  de  ventes  et  les  salons,  est  un  fervent 
admirateur  de  la  nature,  et  ses  admirations  vont 
indistinctement  à  tous  ceux  qui  ont  su  fixer  sur 
leurs  toiles  le  reflet  d'impressions  sincèrement 
ressenties  en  présence  de  la  grande  magicienne. 
La  première  page  s'ouvre  sur  un  sonnet  en  l'hon- 
neur du  Poussin  ;  aussitôt  commence  un  long  di- 
thyrambe où  tous  les  paysagistes  d'impression 
ont  leur  part  d'éloges,  sans  en  excepter  MJI.  Clau- 
de Monet  et  Gaziu. 

A  signaler  particulièrement  deux  chapitres  inté- 
ressants sur  ré\olution historique  de  l'art  du  pay- 
sage. A.  DE  L. 
tiG^^i^^y^^ 

CONCERTS  DU  DIMANCHE  4  MARS 


Conservatoire.  —  Symphonie  en  la  majeur 
(Mendelssohn)  ;  Les  Bohémiens  (Schumann); 
Concerto  pour  hautbois,  par  M.  GiUet  (Ha^ndel)  : 
Fragments  des  Saiiites-ilaries  de  la  mer  (Pala- 
dilhe)  ;  Ouverture  à'Eyniunt  (Beethoven). 


Concert  Colonne.  —  Le  Bequiem  de  Berlioz 
avec  le  concours  de  M.  Warmbrodt. 


Concert  Lanioureux.  —  Symphonie  en  si  bé- 
mol n"  1  (Schumann);  Griselidis  (Richard  Mand); 
Concci'to  en  nii  bémol,  pour  piano  (Beethoven)  ; 
Narnouna  (Lalo)  ;  Marche  funèbre  Am  Crépus- 
cule des  dieux  (Wagner)  ;  Ballet  et  marche  hon- 
groise de  la  Damnation  de  Faust  (Berlioz). 


HOTEL  DROUOT,  S;i 

Le  Jeudi  H  mars  IHM 

A  2  HEURES 


EXIM^SITIOX  IHlILHilE 

Le  Mercredi  7  mars  1894 
de    1    heure    12    à    5    heures    12. 


W  Jiile.s  PLAÇAIS 


CUMM.-PRISEUR 


2ît.  nie  (le  Miiubeuire 


M    Henri  ll.\RO 

l-BINTKI-:-i:xrERT 

rue    Viseonti,    i4 
et     iiie    I!uii;i|.arlo.    20 


TABLEAUX  ANCIENS 


AQUARELLES  ET  DESSINS 


<i;rvitE  iMi'ORT wrii:  hk  boilly 


HOTEL     DROUOT,     SALLE     N"  1 

Le   Jeudi  25  Mars   189-i 

à  2  heures. 


EXPOSITIOXS 

Particulière  :   Mardi    13    mars    189i 

Publique  :  Mercredi  li  mars  1894 

delh.  1  2i5h.  1;'2. 

M'^  G.  DUCHESNE      M.   Henri   HARO 


COMM.-l'RISELR 

(i.  ruG  de   Ilauuvre 


«KI.VTKE-EXPERT 

rue    Viseonti,    14 
et  rue  Bonaparte,  20 


Le  Rédacteur  en  chef,  gérant  :  ALFRED  i>e  LOSTALOT 


Paris.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.  —    Simart. 


N«  lu.  —  1894 


BUREAUX   :    8,    RUE   FAVART 


10  Mars. 


L\ 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT  A   LA   GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     Lt      SAMEDI      MATIN 


Les  ahonnés  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Aits  et  de  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET     DÉPARTE.MENTS  : 

12  fr.         I         Six   mois. 


S   fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Bibliothèque  de  feu  M.  le  comte  de 
Lignerolles  (1) 

m.  (Heures  à  rus;i^'i'  do  PiOiiie.)  Le  1"  f.  porlo 
la  marque  .lolian  Pycliorc  et  Roniy  de  L'Aistre. 
Aliiiiiiiach  l'i97  ù  \'>20.  Exompl.  imprimé  sur  vé- 
lin cl  orné  d'encadrements  employés  par  Simon 
Vostre  el  de  l'i  ;,'r.  planches  ;  il  proviendrait,  parait- 
il,  de  la  bihl.  de  Guillaume  V,  [)rince  d'Orange  : 
.5.0.")0.  —  93.  (Heures  à  l'usage  dr  Rome.)  Kdition 
de  Simon  Vosire  :  720.  —  %.  Hor;e  in  laudem 
healissinue  Virginis  llari;i';  Parisii  Oliueriu  Mal- 
lardu  (lô'il)  ;  lettres  rondes  avec  le  pot  cassé  sur 
le  litre;  ci't  exemplaire  est  le  seul  connu,  il  a 
appartenu  un  peintre  Kniilien  Cabuchcl  et  pro- 
vient .le  la  l)il,l.  La  Uoche  Lacarelle:  2.:12<J. 

100.  Incipiunl  liore  inlrmerate  Viiginis  Marie; 
Paris,  Alinanacli,  1W2  i\  l'iOK,  sur  le  feuillet  de 
garde,  armoiries  et  inscriptions;  on  a  ajouté  10 
feuillets  à  bordures  dont  l'unie  avec  la  date  15,7.1  ; 
reliure  ilu  xvr  sirch'  uvic  le  nom  de  Loys  Parent 
et  un  médaillon,  .Saint-Michel  terrassant  le  démon  ; 
0.250. —  loi.  llora'  intcnnerato  Virginis  Marie; 
.Telian  Poitevin  (l.'i0:î-l.-)20)  ;  000. 

105.  L'Office  lie  la  SiMnaine  Sainte  (à  l'usage 
delà  maison  du  Roy).  A  Paris,  de  l'imprimerie  de 
.lac.  Coloinhat  (17iJ"2).  Aux  armes  et  chiIVres  de 
Louis  XVI.  (le  volunu'  olTert  par  le  roi  A  la  prin- 
cesse de  Lamlialle,  le  jour  de  .«a  tête,  contient 
<!(•»  autographes  intéressants  du  roi,  de  Mario 
Antoinette  et  di'  Mario-Thérèse,  devenue ducho.sse 
d'Angoulènu!  :  ;!0.tMiO.  —  115.  Les  (Knvres  du  di- 
vin Saint- Denys,  etc.,  traduites  du  grec  l'ii  fran- 
çais par  .leamle  Saint  François.  .\  Paris,  chez  .leaii 
de  I 11  iKiueuilledOCS)  aux  armes  lie  Marie  de  Médi- 
cis;  1.020.  — 121.  Homélies  ou  Sermons  de  S.  .li'an 
(^hrysostomo.  ;\  Paris,  chez  André  l'ralard(|0'.i:l), 
reliure  mosaïque  do  maroquin  rougi'  et  cilnm 
regardée  comme  l'un  des  chefs-d'ieuvro  de   Pade- 

ill  Voir  1.1  (Viroiifgu*  dWitcd  ilu Sinon  ISOI, 


loup  :  8.550.  —  124.  Homélies  ou  Sermons,  etc. 
A  Paris,  chez  André  Pralard  (1G89),  superbe 
exemplaire  avec  reliure  de  Padeloup  dans  le  genre 
de  la  précédente  :  3.500. 

162.  Les  Confessions  de  St.  Augustin,  k.  Paris, 
chez  J.-B.  Goignard  (1680),  exempl.  très  bien  con- 
servé, excellente  reliure  de  Du  Seuil  :  2.0<X).  — 
170.  Le  Dialogue  Mons"-  Sainet  Gregoyre.  Paris 
(1509)  pour  Antoyno  Veraril.  Ce  volume,  orné 
d'une  reliure  jle  'frautz  lîauzonnet,  provient  des 
bibl.  Piclem  et  La  Roche  Lacarelle  :  1.105:  — 
182.  Explication  de  la  prophétie  disaïe,  par 
Messire  J.-B.  Bosauot.  K  Paris,  chez  Anisson 
(170'i)  aux  armes  de  Philippe  I",  duc  d'Orléans 
et  d'Elisabeth  Charlotte  de  Bavière,  sa  femme: 
760. 

204.  Sermon  presché  à  l'ouverturo  de  l'assem- 
blée générale  du  clergé  de  Eraneo  en  1681,  par 
Bossnet.  Paris,  chez  Erédéric  Léonard  (1682)  : 
412.  —  208.  Panégyriques  et  autres  sermons.  .\ 
Paris,  chez  Jean  Anis.son  (lOtHj)  :  58.5. 

217.  Sermons  par  le  Père  Bretonneau.  .\  Paiis, 
chez  Hippolyte-Louis  (iuérin  (1(<9)  :  0.50.  —  îaO. 
Instruction  pastorale  de  .Mgr  l'archevêque  de  Pa- 
ris (L.-A.  de  Noailles).  .V  Paris,  chez  Louis  Josse 
(1098)  ;  exemiilaire  aux  armes  de  M"'  île  Mainte- 
non  :  2.700.  —  226.  Fleurs  des  Exemples.  A  Pa- 
ris, chez  Nicolas  Bunn  (U!08);  riche  el  élégante 
rel.  à  compartiments  portant  sur  les  plats  les 
cliilVres  couroiniés  de  I^ouis  Xlll  et  .\nne  A'Kxi- 
triche:  2.t»iK.),  —  2:18.  Vie  chrétienne,  etc.  .\  Paris, 
chez  T,aurent  Prault  (177:1)  ;  exempl.  aux  armes 
de  M""  ICIisabeth  do  France,  .sieur  de  Louis  XVI  : 
500  fr. 

241.  Les  Provinciales,  par  Louis  do  Montnllo 
(Biaise  Pascal).  .-V  Cologne,  chez  Pien-o  do  la 
Vallée  :  600.  —  •ih:.\.  Les  Pnninciales,  etc.  A  Co- 
logne, chez  Nicolas  Sohouto  (lt?<5;.  Kxeinpl.  aux 
armes  de  M"«  do  (.'.hamillarl  ;  6.020.  — 215.  .\po- 
liigie  des  Lettres  provinciales,  etc.  :  K'iO.  — 
■JÔO.  Kéllexiona  sur  In  mi.séricorde  île  Dieu.  .\ 
Paris,  chez  Antoine  Oezallier  (ir.80)  (Padel.iup). 
prov.  delà  bibl.  La  Uoclie  Lacan-Ile  :  1.020.  — 
25L  l'raitcz  du  Libre-Arbitre.  |>ar  Hossuel.  A 
Paris,  chez  narlhelemy  Alix  (Uai)  :  800.  —  «1. 


LA    CHRONIQUE   DES   ARTS 


Chrcslicnne    confutation   du  puiiit  d'honneur.  A 
Paris,  chez  Arnold  Sillarl  (1586)  :  420. 

26U.  L'Origine  des  niastiues,  etc..  ol  Lengrcs, 
par.Iean  Cliawelel  (1G09)  :  400.  —  ;281 .  De  l'Imi- 
tation de  Jésus-(jlirist.. .  A'Paris,  chez  Charles 
Savreux  (1GG3).  Exempl.  aux  armes  d'UenrioLto 
de  Franco,  femme  do  Charles  I",  roi  d'.\nglo- 
lerre;  sur  les  plats  les  armes  et  devises  d'Angle- 
terre, aux  angles  et  sur  le  dos  le  chift're  ïouronné 
de  la  Reine  ;  on  y  a  ajouté  une  lettre  autographe 
d'Henriette  de  Franco  à  Mazarin  :  6.000.  — 
284.  De  rimitation  do  Jésus-Christ.  A  Paris, 
chez  Antoine  Dczallier  (1692).  Exem^l.  aux  armes 
de  M""  do  Mainteaon  avec  la  figure  représentant 
M""  do  Maintenon  à  genoux  dans  la  chapelle  do 
Versailles  :  3.110.  — 293.  Lorloge  do  Sapionce. 
Imprimé  à  Paris  chez  Anllioino  Vcrard,  libraire 
(1498).  Magnifique  exemplaire  de  la  première  tra- 
duction française  do  cet  ouvrage  imprimé  sur 
velin,  orné  de  11  miniatures,  prov.  de  la  l)ii)l. 
Ach.  Scilliére  ;  on  ne  connaît  que  six  autres 
exemplaires  de  cet  ouvrage  ;  4.520. 

321.  Les  Veritez  et  Excellences  de  Jésus-Christ. 
A  Paris,  Se.bastien  Huré  (1636),  aux  armes  du 
cardinal  de  Richelieu  :  655.  —  339.  Prières  et 
instructions  chrestiennes.  Paris,  Pierre  Berton 
(1768),  aux  armes  de  MarieiAntoinette  ;  465  . — 
3.56.  L'Esprit  de  'SI.  Nicole,  etc.,  par  l'abbé  Cer- 
veau. A  Paris,  chez  G.  Bosprez  (1765).  Exempl. 
aux  armes  de  ilarie-Antoinette  :  695.  — ;376.  De 
l'institution,  usage  et  doctrine  du  -Saint-Sacre- 
ment. A  La  Rochelle  par  Hierosme  Haut  tin 
(1598)  avec  autographes  de  l'auteur  Philippes  de 
Mornay  :  1.700. 

JuMSPRUDENXE. —  395.  Arrests' Sur  quelques 
questions  notables  prononcés  au  parlement  de 
•Provence.  A  Paris,  chez  Abel  l'Angelier  (160G), 
aux  armes  d'Henri  IV  :  580. 

Sr.rESCEs  et  Arts. —  428.  Le  conseil  des  sept 
sages  de  Grèce.  A  Paris,  chez  lehan  Ruelle,  vol. 
orné  de  figures  sur  bois  :  400.  —  429.  La  Me- 
nasgerie  de  Xéuophou.  A  Paris,  de  l'impr.  Fe- 
deric'Morel  (1572),  vol,  aux  armes  et  chllfreSide 
Jaecjues  Auguste  de  Thou  :  655.  —  444.  Ivannis 
Ludovioi  viois  Valentini.  Apud  ÏMichaelem  Hil- 
lanium  (1.529),  vol.  orné  d'une  reliure  faite  poiir 
Maioli,  prov.  dos  bibl.  de  Paris  et  du  prince 
-Radziwill  :  2.700.  —  446.  Essais  de  messire  Mi- 
chel, seigneur  de  Montaigne.  A  .Bui-deaus.  par 
S..MiUanges(15S0)  ;  760. 

448.  Essais,  etc.  A  Paris,  chez  Abel  l'Angelier 
(1588),  exempt,  de  la  dernière  édition  publiée  du 
vivant  de  Montaigne,  avec  un  autographe  de  l'au- 
teur. Exemplaire  très  grand  de  marges  avee:an- 
notations  attribuées  à  Loysel  ;  8.000.  — .449.,L.es 
Essais,  etc.,  édition  trouvée  après  le  décès  de 
Montaigne.  A  Paris,  chez  Abel  l'Angelier  (1595), 
au  chitt're  de  Maximilien  de  Béthune,  duc  de 
Sully,  avec  deux  portraits  et  Vavis  de  Mon- 
tair/ne  :  3.500. —  465,  Maximes  et  réflexions  mo- 
rales du  duc  de  La  Rochefoucauld.  A  Paris,  de 
l'Imprimerie  Royale  ('1778),  portrait  gravé  par 
Cholïard,  d'après  Petitot,  rel.  anc,  papier  de 
Hollande:  1.050.  —  493.  Les  Préjugés  du  pu- 
blic, par  M.  Denesle.  A  Paris,  chez  P.-Fr.  Gill'ard 
(1747),  reliure  de  Derome  père  :  700. 

508.  La  Civilité  puérile.  A  Lyon,  par  Jean  de 
Tournes  (1544),  rel.  de  Trautz-Bauzonnet  :,290. — 
515.  Emile  ou  De  l'Education,  par  J.-J.  Rous- 
seau. La  Haye,  J.  Neaulme  (1762),  figures  dessi- 


nées par  Eisen  :  620.  —518.  S'il  est  nécessaire  o>i 
non  que  les  filles  soient  savantes,  etc.  A  Paris, 
chez  liolet  le  Duc  (lG'i6),  aux  armes  de  la  (irande 

'Mademoiselle  :  âOO. 

■528.  Traité  de  l'éducation  des  femmes.  A  Paris, 
de  l'imprimerie  de  Ph.  D.  "Pierres  (1779),  aux  ar- 
mes de  Marie-.\ntoinelte  :  3-56.  —  529.  Politique 
tirée  des  piopres  paroles  de  l'Ecrilure  sainte.  A 
'Paris,  thez  Pierre  Cot  (1709)  :  .550.  —  .531.  L'Ulo- 
pie  de  Tliomas  Morus.  A  Leide,  clioz  Pierre- 
Thomas  Vander  Aa  (niô)  :  flftj.  —  500.  L'Art  et 
Science  de  trouver  les  eaux,  etc.  A  Orléans,  par 
Eloy  Gibier  (1-569),  aux  armes  de  Jac.Aug.  de 
.Thou  :  455. 

578.  Traité  nouveau  d'hysterotomotokie.  A  Pa- 
ris, chez  Denys  d\i  Val  (1581),  aux  armes  de 
J.-Aug.  de  Thou  :  400.  —  .581.  Souverain  remède 
contre  lepydiniie  bosse.  Imprimé  à  Lyon  (1525)  : 
240.  —  .584.  Bastiment  de  plusieurs  receptes.  De 
l'imprimerie  de  Guillaume  de  Nyuerd  :  4.';0.  —  585. 
Livre  singulier  et  utile.  Imprimé  à  Paris  par  Si- 
mon de  Colines  (1542),  reliure  aux  armes  de  Fran- 
çois I",  sur  les  plats  l'écusson  de  France  sur- 
monté de  .'a  couronne  royale,  la  Salamandre  et 
l'F  couronné  :  5.160.  —  .586.  Entretien  sur  la  plu- 
ralité des  mondes.  A  Paris,  chez  la  veuve  C.Bla- 
geart  (1680),  à  l'intérieur  du  volume  les  armes  de 
la  marquise  de  Chamillart  :  2.110.  —  601.  Traité 
de  la  Mignature.  A  Paris,  chez  Chr.  Ballard 
(1674)  :  .555. —  602.  Les  Simulachres  et  Historiées 
faces  de  la  mort.  Lugdini  Melchior  et  Ga.spard 
.Trechsel  fratros  (1538).  Edition  oiiginale  de  la 
Danse  des  morts  de  H.  Holbein,  précédée  d'une 
épitrededictatoireà  Jehanne  de  Touszèle,  splen- 
dide  reliure  en  maroquin  de  Trautz,  exécutée  en 
1857  pour  M.  le  comte  de  LigneroUes  :  8.500. 

603.:  Les  Simulachres  ou  Faces  hystoriées  de  la 
mort.  .Paris,  Denys  lanot,  libraire  (vers  1.54-5)  : 
.480.  —  G64.  La  Grand'  Danse  macabre.  A  Paris, 
par  Esliennc  Groulleau  (ver.s  1.550,  prov.  delà 
bibl.  Yemeuiz  :  1.120.  —  605.  Dor  este  Tail.  Suite 
d'estampes  gravées  par  Tortorel  et  Perissin  :  605. 
—  610.  Le  Miroir  des  plus  belles  courtisanes  de 
ce  temps  (Amsterdam),  chez  l'auteur  (1685),  fron- 
tispice et  portraits  atlriliués.à  Crispin.de  Pae  ; 
4-55.  —  611.  Mascarades  recueillies  par  Robert 
Boissart  (1597).  titre  et  23  planches  :  355.  —  613. 
Recueil  de  la  diversité  des  habits.  A  Paris,  de 
l'imprimerie  Richard  Breton  (1562)  :  400. 

1525.  Recueil  de  20  planches  de  bijouterie.  Ant- 
■verpiœ,  apud  loanneni  Liefrinck  :  750.  —  626. 
loan.  Theodor  de  Bry  F  et  eseu.  Pendants  de 
Cletïs  pour  les  Femmes  ;  titre  et  7  planches  très 
finement  gravés  :  760. 

627.  Vnterschiedlich  neûe  Inventionen.  In 
Kupffcr,  Johan  Andréas  Pfeft'el  in  ■Wien  ;  titre  et 
-12  planches,  dessin  par  Morison  et  grav.  par  En- 
gelbrecht  et  Pfeffel  ;  4U0.  —  630.  Ein  ncw  Mo- 
delbvch  (1527),  fi",  non  chifl'rés,  rel.  mosaïque  de 
Trautz-Bauzonnet;  500.-—  631.  Esomplario  di 
lavori,  Vinegia  per  Nicolo  d'Aristotile  (1529)  : 
405.  —  632.  Esemplario  di  lavori  Vineggia  per 
Giouanni  Andréa  Vauassore  (1546)  :  405.  — 635. 
Les  singuUers  et  nouveaux  Pourtraicts.  A  Thu- 
rin,  par  Eleazaro  Thomysi  (1.589;  ;  395. —  636. 
Modelbuch  aller  art.  Franchefurt,  bey  Christ. 
Egonol.  Erben  (1593)  :  800.  —  637.  Newes  Mo- 
delbach,  Nurberg  (160i),  58  planches  avec  teste  : 
745.  —  638.  News  Modelbuch.  Nunbcrg,  chez 
Paulus  Fûrsten  (vers  1680),  50   planche,^,  texte 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


ilialoguo  entre  lieux  jeunes  filles  sur  les  travaux. 
à  l'aiguille  ;  7àj. 

039.  Artliche  nund  Kunstreiche  Figurn. 
Prankfurt  à  M.  Sigmund  Feyrabeud  (1584), 
96  planches  relatives  à  l'équitation  :  411.  — 641. 
Sensuyt  le  livre  du  roi  Modus.  Paris,  lelian 
lanot  (1531).  iig.  sur  bois,  litre  rouge;  le  livre 
du  roy  Modus  a  été  restitué  à  Henry  do  Ferriércs 
par  M.  A.  Chassant  :  1.^45.  — 643.  La  Vénerie 
de  racfjues  du  Fovillovx.  A  Poitiers,  par  les  de 
Maïucsz  (lôfK)  ou  lûGl).  Exemplaire  de  la  très 
rare  première  édition  :  1.050.  — 044.  La  Vénerie 
de  lacques  du  Kcjvillovx.  A  Poitiers,  chez  les 
Marnel'z  el  Bouchetz  frères  :  cxempl.  aux  armes 
de  Frédéric  111,  duc  de  Bavière,  au  verso  dii 
titre,  grande  gravure  sur  bois  :  Du  Fouilloux  :'i 
genoux  ofTrant  son  livi:o  h  Cliarles  IX  :  2.000.  — 
049.  C'est  le  livre  de  l'art  de  la  Faulconncrie. 
Paris,  pour  Pierre  Sergent,  première  édition  de 
ce  livre  rare  :  2.300.  —  (153.  Los  Ruses  du  lira- 
connage.  A  Paris,  chez  Lottin  (1771)  :  400. 

655.  Ci-après  scnsurt  le  Viandier.  Cette  édi- 
tion, imprimée  avec  les  caractères  do  Pierre  Alain 
et  .\ndré  Chauvin  (Angoulème,  vers  1492),  parait 
être  la  plus  ancienne  connue  ;  l.UOO.  —  656.  Le 
grand  Cuisinier  de  toute  cuisine.  Paris,  parli'an 
Bonl'ons,  libraire  :  380.  —  663.  Le  P:\tissier 
françois.  A  .\nislerdam,  chez  Louis  et  Daniel 
Elzevier  (ICrw).  Bel  cxempl.  relié  de  Traulz-Ban- 
zounel  :  1.020. 

672.  Pensées  diverses.  Amsterdam,  Meinard, 
Uîtwerf  (1749).  Excmpl.  aux  armes  de  Louis- 
César  duc  de  la  Vallièro  et  de  .Teanne-.lulie-Fran- 
çoise  de  (^russol,  sa  femme  :  510.  —  073.  Préju- 
gés et  fanlaisics  mililaires,  par  le  prince  do 
Ligne.  Kralovelhota  (1780).  Exempt,  aux  armes 
de  Louis-Philippe,  duc  d'Orléans,  lils  du  liègcnt, 
avec  15  viguelle-i  jinr  Clioll'ard,  2  culs  de  lampi; 
et  20  planclies  :  l.OôO.  —  675.  Recueil  do  figures, 
groupes,  etc,,  des  chiVteau  et  parc  de  Versailles. 
A  Paris,  chi'z  Thomassin  (1094).  Exempt,  conte- 
nant 218  ligures  gravées  ;  roi.  anc.  :  401). 

(.1  suivre.'^ 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


Lo  JIus(''e  du  Louvre  vient  de  taire  linéi- 
ques nouvollos  aci|uisilions,  onlro  aulnes  : 
Un  lias-rolicl'  pour  lo  ilépiirleinonl  de.s  anti- 
([uité.s  orionlulos.  Plusieurs  cuupe.s  avec 
inscriptions  i''lrus(|ues  on  Kfei'Ti'C^  pour  lo 
d6[mrleiiiont  do  lu  l'éramiipio.  In  bronze 
arabe  du  \iv"  siècle,  et  une  plai|uetto  on 
bronze,  l'npialde  l'aïonce  do  Koutaïa,  pour 
lo  département  dos  antii|uilés  orientnlos.  Un 
lias-rolicf  ri'préisentant  le  sacrillce  d'un  tau- 
reau, pour  lo  ilépurteiuent  do.s  nnlii|uilés 
groci|ues  ol  romaines  ;  i-o  biis-rolii'l'  a  appar- 
tenu au  curdinal  Kcsch.  In  l«i|uo  japonais  de 
Kurin  ;  imo  éi'ritniro  de  laipie  d'oi' ot  do  laipio 
noire,  dont  lo  l'ouvori'lo  1res  Immbù  est  Jécori* 
d'un  cavalier  montant  un  cheval  exiicuté  on 
étain. 


IHnix  nouvollos  toilos  au  Musée  ilu  Luxem- 
bourg .  .liiitmce  (le  ilccemhrc  ru  l'inlmiilc 
\<av   M.    l':doll'olt  (Snlon   du  C.hamp-do-Mars» . 


et  La  Foi  de  M="  Cécilia  Wenlworth  (Saloa 
des  Cliamps-El.ysées). 

Des  soixante-dix  peintres  qui  avaient  pris 
part  au  concours  d'esquisses  ouvert  entre  les 
artistes  français  pour  la  décoration  de  la 
mairie  de  Bagnolet,  trois  seulement,  MM. 
Louis  Béroud,  Rachou,  Pierre  Vauthier,  ont 
été  jugés  dignes  de  se  représenter  aux  épreu- 
ves du  second  degré.  On  vient  d'expo.ser,  à 
l'IIotel-de-Ville,  les  fragments  à  grandeur 
d'exécution  qu'ils  ont  été  invités,  suivant 
l'usage,  à  fournir. 

Tout  récemment  s'est  ouverte,  chez  Le  Barc 
deBoutteviile,  rue  Le  Peletier,  la  sixième  Expo- 
sition des  jjeintres  Impressionnistes  et  Sym- 
bolistes. 


Un  grand  nombre  de  Congrès  internatio- 
naux doivent  avoir  lieu  pendant  l'ExpositiOB 
universelle  qui  va  s'ouvrir  le  mois  prochain  à 
Lyon  :  Congrès  de  sociologie,  de  mutualité, 
d'Iiygiène,  d'assistance  publique.  Congrès  co- 
lonial, Congrès  de  l'Alliance  française,  Congrès 
des  Sociétés  de  gymnastii|ue,  de  géograjihie, 
de  médecine,  d'enseignement,  etc.,  etc.  Ces 
réunions  se  succéderoni  sans  interruption  du 
26  avril  au  1"  novembre  dans  lo  palais  d© 
l'Université. 

A  chaque  groupe  do  la  classification  géné- 
rale des  produits  exposés  correspondra  une 
série  de  Congrès  où  .seront  traitées  les  ques- 
tions intéressant  chacune  des  fractions  de  ces 
groupes  ;  il  y  en  aura  plus  de  80. 


La  Société  anglaise  des  peintres  aqua-for? 
listes  ouvrira,  à  Londres,  son  Exposition  an- 
nuelle du  12  mars  au  7  avril  1894.  Des  gravures 
de  Marc-Antoine  seront  exhibées  à  cette  occa- 
sion. 

La  Société  des  Beaux-Arts  de  Bohème  pré- 
pare sa  5ô°  Exposition  annuelle,  qui  aura  lieu 
à  Prague,  dans  les  grandes  salles  du  Palais 
dos  Beaux  Arts  tlîodolphinum),  et  durera  du 
1.")  avril  au  15  juin  1891. 


.\  riCxpii.sition  do  peinture  ot  .sculpture  a 
succédé,  au  Cercle  'Volney,  depuis  lo  1"  mars, 
une  E.xposition  d'aipuirolles,  pastels,  ilessms. 
oaux-i'ortcs.  etc.,  qu'on  peut  visiter  sans  regret, 
car  les  n-uvros  intéressantes  y  sont  on  assez 
grand  nombre  :  acpiarellos  do  MM.  .MIongé, 
lirivaz,  (iosselin,  Orolloron.  .Moronu  Nérol, 
Vuillofroy,  dont  lo  talent  suliro  el  vigoureux 
semble  bien  l'ait  pour  rendre  les  sévères 
paysages  picards  qu'il  prend  comme  sujets  ; 
les  gouaches  do  M.  N'o/.nl.  les  dessins  de 
M.  Luc  (I.  Morson.  ol  les  très  gracieux  el 
vivants  portraits  do  M.  Huns:  les  pastels  do 
MM.  Uégamey,  Horrol,  Inill,  Itrémond,  l'iguet, 
Vidal  ol  (ioorgcs  Dosvallièros,  dont  on  roinar- 
(|uo  beaucoup  un  portrait  de  llllolto.  ot  une 
très  vibrante  étude  do  jeurto  fommo  révouse. 


76 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


On  s'arrûlG  aussi  volontiers  un  instant  devant 
la  belle  et  fine  coloration  dos  émaux  de 
M.  Georges.  .1.  T. 


NOUVELLES 


^;%  Par  arrêté  ministériel,  M.  lîlanc  (Jo- 
seph), artiste  peintre,  a  été  désigné  pour 
faire  partie  du  C.ons9il  supérieur  d'enseigne- 
ment de  l'Ecole  nationale  et  spéciale  des 
lieaux-Arts,  en  remplacement  de  M.  Yvon, 
décédé. 

+*:)<  Par  arrêté  préfectoral,  .M.  Gh.  l-'ormon- 
tin,  commis  princi]jal  à  la  [jréfecture  de  la 
Seine,  ancien  professeur  à  l'Université,  est 
nommé  conservateurdu  Musée  municipal  Gai- 
liera. 

***  Les  journaux  s'occupent  beaucoup 
d'une  petite  révolution  qui  vient  de  ^'accomplir 
dans  l'Administration  des  Beaux-Arts.  L'em- 
ploi de  commissaire  général  des  Expositions 
il  l'étranger  serait  supprimé  et  M.  Roger 
Ballu,  qui  a  rempli  cet  emploi  à  Chicago,  est 
ramené  à  ses  fonctions  ordinaires  d'inspec- 
teur des  Beaux-Arts.  Le  Temps  écrit  que 
l'emploi  de  commissaire  a  été  supprimé,  parce 
ijue,  tout  bien  considéré,  on  s'est  aperçu  qu'il 
ne  répondait  à  aucun  besoin  sérieux  :  d'autres 
journaux  ne  se  prononcent  pas  au  sujet  de  la 
fonction,  mais  attaquent  vivement  le  fonc- 
tionnaire. Nous  attendrons  (lue  l'Administra- 
tion des  Beaux-Arts  ait  parlé  pour  nous  pro- 
noncer sur  cet  incident. 

***  La  Société  des  Artistes  français  est  au- 
torisée à  accepter  une  somme  de  4u.uii0  francs, 
qui  lui  a  été  léguée  par  M.  Bailly  et  dont  le.i 
arrérages  devront  servir  à  la  fondation  d'une 
maison  de  retraite  pour  les  artistes  français 
ou  à  la  création  d'un  ou  plusieurs  lits  dans 
une  maison  analogue  déjà  existante. 

La  Société  centrale  des  Architectes  français 
est  autorisée  à  accepter  une  somme  de  lo.iiDO 
francs,  qui  lui  a  été  léguée  par  M.  Bailly  et 
dont  les  arrérages  seront  joints  aux  fonds  de 
secours  de  ladite  Société,  pour  être  employés 
au  soulagement  de  ses  membres  malheureux. 

***  M.  Spuller,  ministre  de  l'Instruction 
publique,  a  reçu,  mercredi,  les  délégués  du 
Comité  des  fêtes  littéraires  qui  doivent  être 
organisées,  cet  été,  par  les  deux  grandes 
associations  artistiques  du  Midi  à  Paris,  les 
Ci;/aliers  et  le  Félibrige. 

Le  principal  attrait  de  ces  fêtes  doit  être  l'inau- 
guration, par  un  spectacle  formé  de  pièces  an- 
tiques, du  théâtre  romain  d'Orange,  partiel- 
lement restauré.  Les  délégués  ont  exposé  à 
M.  Spuller  le  haut  intérêt  d'art  et  le  caractère 
national  qui  s'attachent  à  la  représentation 
annuelle  d'u'uvres  de  l'antiquité  grecque  et 
romaine  sur  le  théâtre  d'Orange,  devenu  un 
véritable  Bayreuih  français. 

Le  Ministre  a  promis  son  concours  et  a 
donné  son  adhésion  au  projet  de  M.  .Iules 
Claretie.  directeur  de  la  Comédie-Française, 
consistant    dans  -l'organisation,    suivant    le 


mode  antique,  d'un  double  spectacle  composé 
A'Antigone  et  û'CKdipe-Roi. 

Ces  fêtes  seront  complétées  par  l'inaugura- 
tion de  monuments  dans  Vaucluse,  entre 
autres  celui  du  Tambour  d'Arcole. 

***  La  Cori'efsjiondinire  historique  et  «;•- 
clieotofji'ine  annonce  qu'on  vient  d'otl'rir  au 
Musée  de  la  Monnaie  un  dossier  de  dix-sept 
pièces  manuscrites  (1780-1/81),  relatives  à  la 
succession  de  J.-Cli.  Boêttiers,  graveur  gé- 
néral des  Monnaies  de  France. 

***  t'n  vol  important  a  été  commis  dans  la 
nuit  du  5  mars  au  Musée  du  château  Borély, 
à  Mar.seille.  De  nombreux  objets  précieux  ont 
été  enlevés,  entre  autres  la  croix  pastorale  de 
Mgr  Belsunce. 

***  TJn  incendie  a  ('■daté  le  ]"  mars  à  l'hô- 
tel de  ville  de  Palma,  dans  l'ile  Majorque,  et 
a  détruit  une  partie  de  ce  beau  monument  de 
la  Renaissance  espagnole.  Fort  heureusement, 
on  a  pu  localiser  l'incendie  au  milieu  de 
l'édifice  et  en  sauvegarder  les  parties  les  plus 
caractéristiques  et  une  grande  partie  des 
(l'uvres  d'art  qu'il  renferme,  notamment  le 
Martyre  de  Saint-Scbnstien,  de  Van  Dyck. 

***  Le  Musée  ottoman  de  Tchinli-Kiosk 
vient  de  faire  l'acquisition  d'une  collection  de 
monnaies  byzantines,  allant  depuis  Constantin- 
le-Grand  jusqu'à  la  prise  de  ('onstanliuople. 
Cette  collection,  dont  le  catalogue  paraîtra 
sous  peu,  a  été  achetée  au  général  1)'  C.  Ma- 
cridi  pacha. 

**:);  Une  Société  d'archéologie  arménienne 
sera  bientôt  fondée  à  Titlis  par  quelques  no- 
tables Arméniens  de  cette  ville  :  elle  s'occu- 
pera surtout  de  réunir  des  antiquités  armé- 
niennes en  vue  de  la  création  d'un  Musée 
spécial. 

:i:*:f,  Vb.  IngénieuT  anglais,  chargé  d'établir 
un  réservoir  à  barrage  aux  environs  d'As- 
souan,  propose  sérieusement,  pour  faciliter 
son  travail,  de  transpr>rter  le  Temple  de 
Philae  tlans  l'ile  de  Béghé.  'Il  n'en  coûterait, 
parait-il,  que  cinq  à  si.x  millions  de  francs.  Xe 
serait-il  pas  []lus  simple,  pendant  qu'on  y  est. 
de  transplanter  le  fameux  Temple  d'Isis  à 
Londres  môme,  dans  les  environs  du  British 
Muséum  ?  Avec  quelques  aménagements  inté- 
rieurs, on  pourrait  même  y  installer  le  Musée 
d'antiquités  de  Gliizeh.  suivant  le  vœu  chari- 
table formulé  dernii'rement  par  notre  con- 
frère VAtlurnein/i,  sous  prétexte  que  les 
Egyptiens  <i  regardent  avec  horreur,  mépris 
ou  indifférence  les  restes  de  leur  ancien 
empire.  » 


1)1  RER  r.EItllWUS  ET  XE.\01'11\MOS  ATIIEWIOS 


Dans  le  dernier  numéro  de  la  Gazette  des 
Beanx-Arts  (page  â6t)),  M.  Yalabrègue  a  juste- 
ment insisté  sur  l'intérêt  de  la  signature  de  la 
Vierge  <nt  Seriii  :  Atbertiis  Durer  Geraianu.i 
fdciehnt.  «En  15U6,  Durer  était  eu  Italie;  or,  re- 
marque   M.    Valahrêgue,  celte  déclaration  de  la 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


nalionalilii  de  l'artiste  ne  se  serait  point  trouvée 
dans  une  composition  exécutée  en  Allemagne.» 

Ce  qui  est  vrai  de  Durer  l'est  aussi  des  artistes 
grecs.  Diirer  n'en  savait  rien,  puis(iue  nous  ne 
sommes  guère  édifiés  à  ce  sujet  que  depuis  une 
vingtaine  d'années,  mais  il  se  conformait,  par 
instinct,  à  un  usage  que  les  sculpteurs  d'Athènes, 
travaillant  à  l'étranger,  ont  suivi  presque  sans 
exception . 

Résumant,  à  ce  sujet,  la  doctrine  exposée  par 
M.  G.  Hirsclifeld,  j'écrivais  en  1885,  dans  mon 
Traité  d'épi'jraphie  grecque  (page  514):  «  Les 
artistes  font  généralement  suivre  leur  nom  de 
leur  ethni(]ue  lorsqu'ils  exécutent  des  (riivres  à 
frira,!  ffer,  et  omettent  l'ethnique  lorsqu'ils  exécu- 
Icnt  leurs  Oîuvres  dans  leur  patrie.  » 

Un  curieux  exemple  de  cet  usage  est  la  signa- 
ture du  céramiste  Xénopliantos  sur  un  n;agiiilique 
vase  peint,  à  reliefs  dorés,  découvert  à  Ktrtch  en 
Crimée,  l'ancienne  Panticapée.  L'inscription 
porte  :  Sevô^avTo;  èitoÎTiciev  "Aflriv...  On  a  autrefois 
voulu  compléter  ce  dernier  mot  en  'AOïivri<jt  et 
traduire  «  Xénopliantos  a  fait  à  Athènes  »,  mais 
il  est  évident  qu'il  faut  lire  'AOrivaïo;  et  traduire  : 
«  Xéuophantos  athénien  a  fait.  »  Or,  le  stylo  un 
peu  surchargé  de  la  peinture,  l'importance  des 
rehauts  d'or,  la  scène  enfin,  iiui  représente  des 
chasseurs  vêtus  à  l'orientale,  ti>ut  semble  prouver 
que  le  céramiste  Xénopliantos  habitait  l'anlicapée 
lors(|u'il  a  peint  le  vase  en  question  et  qu'il  a 
choisi  u.i  sujet  et  une  technique  qui  pussent 
séduire  ses  clienls.  Il  était  dans  la  même  situation 
que  CCS  ouvriers  français  expatriés  eu  Améri([ue, 
dont  on  nous  [larlait  récomment  dans  la  Galette 
lies  Ileaux-Arls,  qui  en  arrivent  si  vite  à  faire 
(le  l'orfèvrerie  américaine.  Je  suis  de  plus  en 
plus  persuadé  que  presque  toutes  les  o'uvres  dites 
athéniennes  qu'on  a  découvertes  on  Crimée  n'y 
ont  pas  été  apportées  par  le  commerce  :  ce  sont 
les  artistes  qui  ont  émigré,  non  les  œuvres. 
Ainsi  se  forma  de  iionno  iieuro  un  style  scylho- 
grec  i[ui  devait  exercer  une  grande  influence  sur 
l'art  de  l'Europe  centrale.  Si  Durer  était  resté  à 
Vcni.so  et  y  avait  ouvert  un  alclier,  comme  .lo- 
hannes  Alemannus,  nous  aurions  eu  aussi  sans 
doute  une  école  mixte,  germano-vénitienne,  fje 
rapprochement  no  parait  pas  inutile  li  signaler. 

Sai.omos  IJkin.vcii. 


Académie  des  luscriptions 

Vn  ilfssitt  lin  Musée  du  Louvre.  —  M.  Paul 
Durrieu,  l'un  des  conservateurs  du  Musée  du 
Louvre,  signale  à  l'Académie  un  grand  dessin 
acipiis  avec  la  collection  lîaldiiiucci,  en  ISiHl, 
et  dont  le  vérilablc  caractère  n'a  jamais  été  re- 
connu. 

Ce  dessin  a  été  classé  dans  l'Kcolo  itiilionue 
parmi  les  imitateurs  de  (iiotto.  Au  moyen  de 
rapprocliemeiils  avec  <Ies  miniatures,  dont  l'au- 
teur est  nummè  par  des  texies  contemporains. 
M.  Durrieu  essaye  d'établir  (pie  ce  proleiuln  di's- 
sin  italien  duil  élre  restitué  à  .\ndiv  Ilcaunevcu 
de  V'aloiu-ieniics,  le  célèbro  sciilplenr  iieintro  du 
roi  Charles  V  ri  du  duc  de  lierry.  ipie  Frjis- 
sart  regardait  cunime  le  premier  artiste  do  son 
temps. 


Ce  dessin,  d'une  superbe  composition,  repré- 
sente la  mort  de  la  Vierge,  son  assompliou  et 
son  couronnement,  avec  saint  Jean,  patron  du 
duc  de  lîerry,  et  saint  Etienne,  patron  du  dio- 
cèse de  Bourges.  M.  Durrieu  suppose  que  c'est 
un  projet  de  peinture  murale  qu'il  rattache  aux 
travaux  que  le  duc  de  Berry  faisait  exécuter 
sous  la  direction  de  Beauneveu,  dans  le  diocèse 
de  Bourges,  particulièrement  à  Bourges  même 
et  dans  le  château  de  Mehun-sur-Yévre.  Aux 
yeux  de  M.  Durrieu,  ce  dessin  constitue  un  do- 
cument infiniment  précieux  pour  l'histoire  en- 
core si  obscure  de  la  peinture  fran(;aise  au  Moyen 
Age. 

MM.  Eugène  Mi'mtz  et  Robert  de  Lasteyrie, 
membres  de  l'Académie,  ajoutent  à  la  communi- 
cation de  yi.  Durrieu  d'intéressantes  observa- 
lions,  mais  ils  font  leurs  réserves  sur  l'attribution 
((ue  l'honorable  conservateur  du  Musée  du  Lou- 
vre, dont  ils  ne  partagent  pas  le  sentiment,  a 
essayé  d'établir. 

Communications  diverses.  —  M.  Jules  Oppert 
lit  un  Mémoire  dans  lequel  il  fixe,  en  s'appuyant 
sur  1ns  meilleurs  textes,  la  date  de  la  destruction 
du  premier  temple  de  Jérusalem.  Elle  a  eu  lieu, 
d'après  l'honorable  académicien,  le  dimanche 
39  février  ou  le  mardi  2  mars  de  l'année  561  avant 
l'ère  chrétienne.  Le  siège  a  commencé  le  15  jan- 
vier .580  et  la  prise  de  la  ville  à  été  faite  le  ven- 
dredi 28  juillet  587,  la  dix-neuvième  année  du 
règne  do  Nabuchodonosor. 

—  Une  commission  de  six  membres  a  été 
nommée  au  scrutin,  pour  proposer  un  projet  de 
publication  des  chartes  et  diplijmes.  Ont  été 
élus  :  M^L  Delislc,  do  Rozière,  d'Arbois  de 
Jubainville,  Longnon,  R.  de  Lasteyrie  et  l'abbé 
Duchesne. 

—  Il  a  été  donné  lecture,  au  début  de  la  séance, 
do  doux  lettres  :  l'une  de  M.  René  tl'.agnat,  profes- 
seur au  Collège  de  France;  l'autre  do  M.  Je 
Maulde  La  Clavière,  qui  posent  leur  candidature 
■\  la  place  devenue  vacante  par  le  décès  do 
M.  Waddington. 

La  séance  s'est  terminée  par  un  comité  secret. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Félix 
Riibiou,  membre  oiirifspiuidanl. 

M.  de  Marcheville  est  élu  correspimdanl. 

M.  Omont  olïiv.  de  la  pari  de  M.  Tainizey  de 
Larroipie,  une  notice  sur  M.  .\dolphe  Magen,  an- 
cien correspondant  dans  li»  Tarnet-Uaronne. 

M.  Cagnat  fait  connaître  une  inscription  inédite 
di'  Lanibèse  d'où  il  résulte  i|uo  la  légion  lll'  .In- 
iliista  prit  part  il  l'expéililion  île  Soptinio  Sévère 
en  Mésopotamie. 

M.  do  ltarllii'>lemy  lit,  au  i».::.  d''  M.  Millnnl. 
une  noio  sur  la  mélallurgio  dans  la  vntléo  du 
Pelil-Morin. 

M.  Miclnui  signale  connue  une  omiviv  antiipio 
reprèsenlant  en  bas  relief  llerculi-  au  jardin  des 
llespérid<'!i,uno  mosaïque  publié(> dans  le  bulletin 
de  la  Soriediiil  espinioln  de  exfiirsioiies  de 
Madrid. 

M.  Durrieu  fait  coniuiltre  dos  iinnlogics  fmp- 
panlos  entre  plusieurs  mininluivs  du  brévintro 


78 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


(li-iioaiii  oti  cfii'Iains  tablf-aiix  anciens.' lien  con- 
clut que  ce-  fameux  manuscrit  offre,  en  quelque 
sorte,  une  galerii'  des  poinluren  les  .plus  céld'bi'fts 
de  leinoqne,  et  qu'il  ne  sullit  piis  de  voir  un  sujet 
reproduit  plusieurs  fois  pour  attribuer  ces  rcpro- 
ductionsi'i  la  même  main.  DiO'érnntos  observalions 
sont  échangées  à  ce  sujet  entre  MM.  L6\y  de  la 
Marche,  Jlfmtz,  Duplessis,  Berger'  et  do  (îoy- 
mmller. 

M.  lOmile  Payard'  cmiimuiiique  uuf  slùle  Irou- 
\ie  ài-  liippone  et  repi'éseiilaiit  un  homme  avec 
un.a3:neau-:ises'pieds(.sans  douteiine  st(!lo  votive). 

M;  Blanchet  lit  im  mémoire  sur  d>>.s- patores  en 
argi'nt  trouvés  à  Kze  (Alpes-Maritimes)  et  où  se 
trouve  llguri'e  l'apotliéose  d'Hercule: 

M.  Héron  do  Villefossc.  ccmnwitiiqu'ê  de  la  part 
de  M.  Gavanlt  un  note  sur  une  stèle  votive  dé- 
couverte- à-  Alger. 

M^  Ravaissou-Mollien  donne  des'  ronseigne- 
mentS'snv  les  éludes  faites'  panljécmard  de  Vinci, 
et  par  d'autres  savants  d'après  lui.  dAnsle  liutde- 
liermetlre  à  l'honnnc  de  voler  dan.s.  !cs  airs,  et 
signale  à.  ce  propos  la  belle  publication,  du.ma' 
nuscrit  de  Léonard  entreprise,  par.  MM.  SaJaach- 
nikoffet  Piumati. 

M.  Edouard  Blanc  présente  une  inscription, 
relevée  par  lui  en  Tunisie  et  remoidant  au  règne 
de  NervaL  .Sa.  teneur  permet  de  rectifier  l'opinion 
qui  plaçait  l'ancienne  ville  de  ïhigès  dans  l'oasis 
d'El  l^udian. 


NECROLOGIE 


On  annonce  la  mort  du  peintre  Armand  Ber- 
nard, ancien  pensionnaire  de  la  villa  Médicis, 
décédé  en  sa  soixant-e-quatrième  année,,  chez  les 
frères-  Saint-Jeau-de-Dieu. . 


M.  Imbert,  peintre-décorateur  du  Théàtre-des- 
Arts,  à  Kouen,  est  décédé  dans^  eetie  ville  le 
26  février. 


On  annonce  de  Wiesbaden,  la  mort,  à  l'âge  de 
soixante-quatorze  ans,  de  l'archéologae  russe 
Cliarles  de  Becker. 


-*_-.'-ï7^û..*OSWiF*vQ.^7-^i-*— 


BIBLIOGRAPHIE 


Ricii.va©  MuTiiER  :  Histoire:  de  la  Peinture  au 
xix?  siècle  (en  allemand).  —  Munich,  flirtli, 
3ivaluanes.  (Voir  la-  Chronique  àa.&  avriL1893.) 

Nous  avons  annoncé  l'année  passée'  l'apparition 
du  premier  fascicule  de  cette  grande  ^(Histoire 
lie  ta  Peinture  (ni  -atK' siècle' »  tentée  un  peu 
prématurément,  semble-t-il,  par  un  dt-s  meilleurs 
critiques  d'art  allemand,  le  D'  Richard  Muther; 
conservateur  au  Cabinet  des  Estampes  de  Munich. 

Les  trois  énormes  volumes  sont  pai-aclievés,  et, 
de  Munich,  se  sont  répandus  dans  tous  les  pays 
delangue  allemande.  Il  ne  manquera  à  cette  histoire,' 
si  l'auteur  ne  lui  donne  pas  un  complément,  iifue 
les  six  prochaines  années  de  peinture,  car- elle 
clôt' très  précisément  sur  des  renommées  à  peine 


d'hiec;  quelqreea-unes  à  peine  encore  d'aujourd'hui. 
Les  peintres  les  plus' notoires  des  Expositions  do 
189:1  y  ont  déj;\;  leur  grand  paragraphe  sinon  leur 
chapitre:  ainsi  MM;  Ary  Renan,  Aman  .Jean, 
Helleu.  parmi  les  Français  :  Bo^cklin  et  Stuck, 
parmi  les  .'Mlemands  :  Khnoppf,  parmi  lesBelges. 
On  voit  que  les  admirations  du  D'  Muther  .sont 
loin  d'être  retardataires.  An  reste,  l'éclectisme  et 
l'impartialité  de  cette  lustoire  de  la  peinture  sont 
aussi  strictes  que  possible. 

La  Franco  occupe  dans  ce  copieux  livi-e  la 
place  la  plus  importante,  celle  qui  lui  est  due, 
prescpio  autant  de  pages  à  elle  seule  que  l'Angle- 
terre et  l'Allemagne  réunies'.  C'est  assez  dire  qne 
cet  honneur,  au  reste  si  justement  mérité,  lui  a 
été  accordé  s;ins  aucun  marchandage  et  sans  aucun 
regret.  11  est  toujours  agréable  d'enregistrer  uu 
tel  hommage  quand  il  vient  et  de  l'étranger  et 
d'une  a-titorité  telle  que  M.  le  D'-  Muther. 

Le  plan  de  cette  leuvre  colossale,  dont  toute 
l'Alh'magne  artistiqme  .s'est  pTéoccupée  ces  der- 
niers mois,  est  particulièrement  remarquable; 
Rarement  vit-on  ensemble  si  bien  ordonné,  équi- 
libre si  parfait  dans  toutes  les  subdivisions,  em- 
branchements et  sous-embranchements,  til  con- 
ducteur' si  expertenient  démêlé  pour  sui\Te,  par 
exemple,  le  cours  d'une  influence  de  France  en 
Russie  à  travers  l'.illemagne;  et  du  Japon  en- 
France  s'il  s'agit  de  réalisme;  d'Italie  eu  Angle- 
terre; puis  d'.\ngleterre  en  France  de  nouveau, 
s'il  s'agit  de  prérapliaëlisme: 

Au  .sens  de  M.  Mulher;  (toya,  Greuze  et  Hogarth 
sont  les  trois  grands  précurseurs  de  l'Art  moderne, 
qu'il  fait  com-nencer'  à  eux.  Ce  point  de  départ 
établi,  il  est  du  plus  vif  intérêt  de  constater  la 
science  consommée  dont  dispose  l'auteur  pour 
exploiter  et  mettre  au  jour- tous  les  filons  de  cette 
mine  si  riche,  déjà  tant  fouillée  en  tous' sens, 
mais  dont  aucun  critique  n'avait  encore  tracé  le 
plan  avec  une  telle  préci.sion.  La  documeitation 
du  D'  Muther  n^'omet  lestravaux  d'aticnn  de  ses 
prédécesseurs  :  pas  un  article  de  la  Gtizette  des 
Bemix-Arts  n'est  oublié.  Ne  ^'eut■'on  qu'un 
exemple  de  cette  probité  synthélique  ?  qu'on'  se 
contente  de  lire  l'immense  chapitre  coiisacré  au 
seul  MUTét-,  qui  apparaît  air  critique  allemand 
comme  le  maiire  par  excellence,  dont  l'art  est:la 
clef  de  voûte  de<  toutes  les  tendances  réalistes  et 
idéalistes  des  écoles  modernes,  pour  une  fois  jus- 
tement pondérées  en  un  seul  homme. 

Les  cinq  grands  chapitres  qui  devaient  diviser 
l'oeuvre  du  D'  Muther,  et  que  nous  avions  an- 
noncés, étaient  ou  s'en  souvient  :  I.  L'Héritage 
du  wni' siècle ;\l.  Le  Betoiir  aupassé;  III.  ie^' 
Conquêtes  de  l'Esprit  uioderne;  IV.  Les  Pein- 
tres delà  Vie;  V.  Le  Noi(velldéalis>ne.  Ce  der- 
nier chapitre,  forcément  incomplet,  s'arrête  pour 
ainsi  dire  sur  la  journée  d'hier  et  non  point  sur 
un  mouvement  achevé'.  Stuck,  qui  succède  à 
Bœckliu  en  Allemagne,  n'en  est  pas  encore, 
espèroHS-le,  à  la  moitié  de  sa  carrière,  et  Bcecklin 
lui-même  de\ient,  avec  l':Vge,  un  coloriste  tou- 
jours plus  fougueux;  qui  paut  nous  rései-ver 
en-core  quelques  surprises.  Le  livre  du  D''  Muther; 
danî;  sa  parfaite  impartialité,  ne  conclut  du  reste 
pas  autrement  qu'en  prêchant  le  triomiihe  de  l'in-^ 
dividtialisme  en  dehors  de  toute  école,  de  tout 
esprit  de  parti,  de  toute  idée  préconçue.  Aussi, 
tanlis  qu'il  indique  en  France  J.  F.  Millet  comme 
exemple,  il  choisit  en    Allemagne   Menzel,   et  il 


ET    DE  LA    CURIOSITE 


clùt  son  Toluiiie  en  iJi'oiioiii;uiit  une  Jerniére  fois 
son  nom. 

Millf  gravures,  reproduisant  aussi  bien  tout 
ce  qui  eut  son  lieure  de  célébrité  tjue  beaucoup 
ide  iielles  cruvres,  inconnues  ou  ooliliàes  du  fait 
de  leurs  propriétaires  ou  des  circoiislapces,  iont 
/ià.  cette  leuvre  une  parure  1res  variée,  et  Buflieent 
amplement  par  leur  choix  et  leur  expressif  (grou- 
pement à  permettre  aux  curieux  cjui  ignorent 
ï'alleuiand  de  se  faire  une  idée  du  bon  ordre  et 
du  nomlire  de  renseignements  fpie  renfcraae  ce 
travail  de  Ijénédictin. 

Deux  ou  trois  oublis  cependant  sont  regret- 
tables, mais  sont  à  reprocher  au.D'  Muther,  uni- 
quement parce  qu'il  a  voulu  êtr'-  absolument 
.complet  dans  les  détails.  En  Suisse,  il  passe  sous 
silence  certaines  individualités  importantes  : 
Edmond  de  Pury,  Léon  et  Aug.  Henry  Borthoud. 
Buc.hser,  btûckelborg,  l^reiswerk,  .Sandreuter  et 
llodlcr.  La  jeune  école  polonaise  est  à  peu  pré  î 
ignorée.  IJe  même  l'artiste  dont  l'u-uvrerenJerme 
toute  la  Roumanie  ;  X.  .1.  Grigorcsco,  qui  était, 
en  outre,  à  citer  comme  peintre.de  la  guerre  russo- 
tui-que  à  cùté  de  Veroschagine...  J'ai  le  droit, 
n'est-ce  pas,  de  signaler  ces  quelques  involoji- 
taires  négligences,  puisque  M.  le  D'  MuUier  a 
consacré  tout  un  chapitre,  du  reste  si  juste  à 
tous  points  de  vue  et  si  bien  compris,  aux  .lapo- 
nais  contemporains. 

\Vm.  Km. 


Le  tome  second  de  D/^f/iUiéresaenoe,  par  Max 
NORDA.U,  traduit  do  l'allemand  par  A.  Uietricb, 
vient  de  paraître  chez  Félix  Alcan.  Nous  n'avons 
rien  àajouter  au  compte  rendu  qui  a  étéidomio  diu 
premier  volume  ;  on  retrouve  la  même  à  prêté  de 
critique,  les  mêmes  jugements  ingénieusement 
motivés  et  concluant  à  des  condamnations  souvent 
excessives.  L'auleur  en  terminant  tice  l'horos- 
cope du  vingtième  siècle  :  «  I.'.Vrt  de  l'avenir, 
écril-il,  ne  Hcra  ni  seulement  romantique,  nisuu- 
Icment  réaliste,  ni  seulement  individualiste,  mais 
parlera,  après  comme  avant,  aussi  bien  par  l'a- 
necdoclo  à  la  curiosité  que  par  l'imitation  ;\  la. 
joie  do  reconnaître,  et,  par  l'extériorisation  de  la 
personnalité  de  l'artiste,  à  la  sympathie.»  En  som- 
mr,  il  n'y  aura  ri<ii  de  changé  ;  est-ce  tant  luiouxf 

A.   DE    L. 


ScieiiC)'  et  fiiisir.—  Incompatibilités  prétondues, 
C.oncilialion  par  l'csthélique,  parM,vi!Bu:ic  l-ii\i- 
VK.vit.  l'ari.'i,  chez  Uogcr  et  Cliernoviz,  7,  rue 
des  Grands-Augusiins,  1803. 

L'antiMir  cherclio  il  établir  que  Scioire  et  l'oi.'- 
sie  ne  soni  point  doux  termes  inconciliables,  irré- 
ductibles l'un  à  l'aulrn  ;  ils  no  répondent  point  il 
deux  catégories  de  faits  séparés  dans  le  monde 
extérieur  ;  un  même  objet  suggère  fi  la  fois  émo- 
tion et  notion;  il  renseigne  et  il  exprime;  il  est, 
en  même  temps,  réalité  qu'il  faut  connnllre, 
beauté — nu  laidiur — qu'on  doit  tinlir.  M.  Mau- 
rice (iriviau  ]iropi)Sc'  une  science  de  l'esthélniue 
qui  s'appuie  sur  les  travaux  de  llelmhollz.  Tainc, 
(iuyau,  Chevreul,  Sully  rrudlnenme,  (.'.liarles 
Jluury.  IJarwin,  Herbert  Spencer,  (Jrout  Miou. 
l''ucbner;  et  il  espère,  en  particulier,  que  lor.sc[uo 
l'esthéliiiuc  aura  une  lexicologie,  une  syntaxe,  une 
rbétoricpin  spéciale.><,  rationnelles  et  soienlillques, 


nous  serons  tous  plus  en  état  de  mieux  apprécier 
et  de  sentir  .plus  pleinemeott  des  œuvres  d'art. 


Nous  venons  de  recevoir  les  deus  pramiersCfas- 
cicules  d'un  important  ouvrage  isiir  VAi'Cliitec- 
ture  franrnis&<  ciclle  et  doinestique  du  xi«  ati 
xvi«  siècle.  C'est  un  recueil  de  documents  classés 
méthodiquement  avec  tous  détails  graphiques  ser- 
vant à  la  restitution  complète  des  monuments  vi- 
sés :  l'onsemble  comprendra  .six  cents  planches 
dessinées  par  MM.  Géi-is-Diijot  eiTh.L.vMBERT, 
architectes,  et  formera  15  fascicules  réunis  en  trois 
volumes. 

Nous  reviendrons  sur  cette  publication,  faite 
par  Aulanier  et  G",  éditeurs,  quand  elle  sera  pins 
avancée. 

Journal  delà  Jeunesse.  —  1109«  livraison.  — 
Texte  par  Pierre  Maël,  Danielle  d'.\rthez.  Cécile 
Segaud,  le  commandant  Stany  et  Louis  Barron. 

Illustrations  dii  :  A.  Paris,  Mybach,  Zier,  etc. 

Tour  du  Monde.  —  1730"  livraison.  —  Sis 
semaines  sur  le  Nil,  par  M.  E.  Cotteaii.  —  Seize 
dessins  de  Th.  Weber,  Privât,  Bazin,  RiUTe, 
Maynard,  Boudier  et  une  carte. 

Bureaux  à  la  libi-airie  Hachette  et  G'',  79,  i)ou- 
levard  Saint-Germain.  Paris. 


CQNtiEBTS  DU  DIMANCHE  U  MARS 

Conservatoire.  —  Symphonie  on  la  majeur 
(MondelsaJion)  :  Les  Bohi'iiiien.i,  chceur  (Schu- 
\na.aa),-  Concerlo  pour  hautbois  (Hiendel),  M.O. 
GiUet;  Lan  SuiiUes-Maries  de  /nxier, :j' et 4» par- 
lies  (Paladilhe);  Ouverture  d'£i/mo>i<  (Beethoven). 

Concert  Lamoureux.  —  Symphonie  en  si 
bémol  u"!  (Schiimunn);  Jeanne  d'Arc  nu  Intcher 
(Listz)  ;  httr.ùdiictioii  et  ro,ido  citpricriogo.\)Onv 
violon  (Saint-Saéns):  Suite  po'Uitfur.  pour  or- 
chestre (G.  Galeotti);  lièoes,  poème  (VÀ'aguer); 
Ih-tuide  ninrche  de  frle  (Wagner). 

Concert  Colonne.  —  Le  Itaïuiem  do  Berlioz 
avec  !■■  concours  di'  .M.  WarmbrodI. 


On  nous  écritdo  Lyon  qn'api'ès  E.  Isayo  et  S«- 
rasate,  la  Société  de  musique  dassiiiuo  a  fait 
iiilendre  M""  ICmilie  Blanc,  une  pianiste  <1«'  gnuide 
race  dont  le  succès  n'a  pas  été  moindre  que  celui 
dos  deux  illustres  nniitres  de  violon. 


MM.  Ilans  liichler,  do  Vienne,  et  liiolmnl 
SIrauss,  de  \Vcim»r.  participeront,  avec  MM.  ller- 
mann  lievi  et  Félix  Molli,  i"»  la  dii-eclion  musicale 
lies  représrntatinns  modèles  cpii  senuil  ilonnéi'S 
cette  aniiéiM'i  llayreutb,  du  l!>  juillet  nu  U»  aoiM. 
il  seror.l  consBcrèo.'»  A  /Vfr.««/(i'.  i*  riiii(i'ui'n.<«T  et 
Il  LoUciuiriii,  n\onté  pour  la  première  fois  nu 
théftlre  Wagner. 

I>,.rsil<it  sera  joué  les  10,  33.  ao,  W  julllel.  •,'. 

r>,  '.1.  ir>  et  l'.t  aoiii. 

Luhen>nin  les  a»,  Tt  juillet,  il.  l«>,  li  ol  10 
(loftt. 

r-iH)i/irt'((.fe»-  les  !«t,  »"  juilli'l.  ti.  1!1  ol  18  noiM. 


80 


LA    CHRONIQUE    DKS    ARTS    ET   DE    LA   CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    AU    CATALOGUE 

GRAAIÎRES  ET  EAUX-IORTES 


PUBLIEES   PAR    LA 


GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


A.:^  IV  i:  K    1  s  î>  » 


£ 

PEINTRES 

GRAVEURS 

SUJETS 

PRIX  DES 

ÉPI '.El 

Avant 
la  lotlre 

;vES 

; 

Sur 
ParchtmiD 

Sur 
Japon 

Avec 
la  lettre 

1120 

S.  del  Piombo. 

Tli.  Lawrence 

Rembrandt.. . 
Duccio 

Velasquez. . . . 

Titien 

Raphaël 

Mantegna. . . . 
Clodion 

E.  Meissonier. 

A.  Bœcklin... 

A.  Moro 

FransSnj-ders 

Baschet 

.T.  Bail 

A.  Biecklin.. . 
A.  Edelfelt... 
CI.  Popelin. . . 
De  Largilliére 

Bramley 

(Jhassériau. . . 
M'iie  Nely  Jac- 
quemart  

P. -P.  Riibens. 

Ingres 

Van  Dyck. . . . 
Vittore  Pisano 
G.  Moreau.. . . 
Burne  Jones. . 

Jasinski 

A.  Bertrand. . 

Héliogravure  Duiariiin. 
lldiiigr.  Gfiirgps  IVIIl, 
H.  Manesse.. . 

E.  Decizy  .... 
Iléliiigrjiurt  Biijariiin . 
A.  Bertrand.  . 
Ilcliiigrature  Du|arillD. 

Dfliiigr.  Cforges  Ptlil, 

L.MuUer 

H.  Manesse  . . 
A.Gilbert.... 

E.  Decisy 

L.  Muller 

lleliogr.  Gforgps  fetil. 
Ilfliiigraiarc  Hujariiin . 

F.  Milius 

Iléliogr.  ficnrges  Pelil. 

A.  Gilbert.... 

Kratké 

PIiototyp.Lar- 

ger  .". 

Béliogr.  Cforgcs  Pelil. 

F.  Courboin. . 

A.  Bertrand. . 

Ufliogr.  ficorges  Pflil. 

Jasinski 

Htliogr.  Gcorgfs  Pi'til. 

Odiiigraturf  Dujardin . 

Le  Cardinal  Pucci  (Musée  Impé- 
rial de  Vienne) 

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1) 

1) 

15 

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20 

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15 
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15 
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30 

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30 

4 
5 

4 
4 

3 

1131 

1122 
1123 
1124 

La  Princesse  Clémentine  deMet- 
ternieh  (planche  en  couleurs). 

Le  Butor  (Musée  de  Dresde)  . . . 

La  Vierge  entourée  d'anges. . . . 

Portrait    d'iiomme    (Musée    de 
lîouen) 

20 

» 

3 

IPÔ 

Nvmphe  et  Berger 

3 

11 -Vi 

La  Vierge  au  Poisson 

2 

11-27 

Sainte  Famille 

3 

1128 

Bas-relief    demi- circulaire    en 
bronze 

» 

H-^c) 

Sur  l'Escalier 

2 

1130 

Portrait  de  M"je  E.  M 

2 

1131 

Sirènes  et  Tritons 

4 

1132 

ii;^^ 

La  Reine  Marie  d'Angleterre.. . 
La  Fruitière 

3 
3 

1134 
1185 

Francisque  Sarcey  cliez  sa  tille. 
La  Besogne  faite." 

4 
4 

1136 
1137 

Les  Pécheurs  de  Sirènes 

Repasseuses 

4 
2 

1138 

IliuirilV  (Email) 

2 

11,30 

Piorre-Viucent  Btrlin 

2 

11 'tO 

MiieDuclos 

2 

1UI 

Vieux  Souvenirs    

4 

1142 

Alexis  de  Tocqueville 

2 

1143 

Adolphe  Thiers 

3 

1144 

Gérés  et  Pomone 

3 

1145 

Armure  allemande,  vers   15L10, 
vue  de  dos 

» 

1146 

Delecluze    (Collection    de    M"i« 
Viollet-le-Due) 

2 

1147 

Van  Dyck  et  Endymion  Porter 
(Musée  du  Prado) 

3 

1148 
1149 

Portrait  présumé  de  Marguerite 
Gonzague  (PI.  en  couleurs).. 

Pasipliaé  (Email  peint  pr  Graud'- 
homme) 

20 
2 

1150 
1151 

1152 

Persée  et  les  sœurs  de  Gorgone. 
Parure  d'or  ciselé  ornée  d'émaux 

peints  par  Grand'homme 

Prince  persan 

3 

2 
2 

Le  Rédacteur  en  chef,  gérant  :  ALFRED  de  LOSÏALOT. 


Pans.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  16.  rue  du  Croissant. 


N»  II.  —  1804 


BUREAUX   :    0,    RUE   FAVART 


17  Mars. 


LX 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   .-V   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAiSSANT     L£      SAMEDI      MATIN 

Les  aionii/s  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  dj  la  Curiosité. 


Un    ni). 


PARIS    ET    DEPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


8  fr- 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection  de  la  Tour  du  Pin-Chambly 

Venir;  .raito  à  l'IIùti'l  iJrouoI,  le  26  février,  par 
M"  Geoucks  Dudiiesnk  et  M.  IIkniii  II.Mto. 

Cette  vente  de  talileaiix  anciens,  aiiuiirellcs  et 
dessins  a  produit  ;  'lO.-j'iS  fr. 

Taiîi.iuux.  —  -"i.  Illoeniiierl  (.Vliraliain).  La  Cha- 
rité :  720;  et  6.  L'Avarice  :  720.  —  10.  Jlol  (Fer- 
dinanil).  La  Vue:  1.600;  et  11.  Le  GovM  :  1.550. 

2'i.  }'/>n  Dijcli  (Antoine)  (allribué  iV).  Vieille 
l'iiiiine  rii  prirru  :  2.iJO0.  — :jl.  Gculnin.  Le  Mar- 
clianil  de  poi.i^soiis  :  l.Z'iO.  —  32.  Grciizc  (attri- 
bué il).  Madeleine:  l.!K)0.  —  /l'i.  Mi-iiU-n  (Van 
der).  Entrée  de  Louis  XIV  à  A rras  ;  2 . 0.50  ;  et  ^5. 
Siège  de  Valencioniies  :  L.'îilO. —  AH.  Xrischcr, 
Portrait  d'hoinnie  :  02ii. 

.'l'i.  Hons  (llinri):  Les  Cascalolles  de  Tivoli. 
l'^lïi.'l  de  malin:  750;  el  55.  Les  Nymphes.  Elïet 
de  soleil  couchant  :  720.  —  5».  Riii/.irh  (Unchel): 
Iris,  rosi's.  Heurs  diverses  et  papillons:  520. — 
O'î.  Riijiht(rl  Sdiiiio  (attribué  à).  La  Itelle  jardi- 
nière, mémo  composition  ([uo  la  Uidlo  jardinière 
du  Musée  du  Louvre  :  5.0(X). 

75.  l'cc/.'o/./e  (.leui)  faltribuô  ù).  liuveur  tenant 
un  verre;  et  70.  .leuiu:  femme;  ensemble:  1.020. 
—  HO.  l'ùibi  (Léonard  do)  (écolo  de).  La  Jocondo: 
1.2."iO. 


Objets  d'Art  et  d'Ameublement 

La  veille  des  objets  d'art  et  d'ameublement  ap- 
partenant (l  M.  X....  faite  les  5  et  (i  mars  par 
M'  P.  CiiKVM.LiKii  el  M.  Manniieim,  a  produit 
yi.A'2i'.  francs. 

Principaux  prix  : 

Poui;i;i.viNi:s  i:r  Kaii:ni;i;s.  —  I.  l).u\  bras- 
appliipii's  composés  chacun  d'un  candi'labre  Luiiit 
XV'  en  bronze  doré,  modèle  rocaille,  enrichi  d'une 
li(,'uiiuo  it  di^  Heurs  en  ancii'niio  porcelaine  île 
Saxe  :    1.950.  —   :!.    (Jualre   lixnrines  irancienne 


porcelaine  de  Saxe  :  les  Saisons  :  1.010.  —  21 
Deux  grands  vases  en  porcelaine  moderne  de  Sè- 
vres :  2.550.  —  22.  Grand  plat  en  ancienne  por- 
celaine de  Chine,  famille  rose  :  400. 

(ÎRKÈviiERiE.  —  .58.  Deux  girandoles  do  style 
Louis  XV  à  sept  lumières  chacune  :  3.3-55. 

.\rmes.  —  67.  llausse-col  en  fer  gravé  et  doré, 
(xvr  siècle)  :  3.100. 

MAiîimEs.  — 140.  Cof/«eHerie,  statuette  par  Car- 
rier-Belleuse  :  Il  100. 

BiiONZES  d'.vrt  et  D'AMEini.EMENr.  —  144.  Tor- 
chère eu  bronze,  formée  d'une  statue  de  femme, 
par  Carrier  Belleuse,  1.650.  —148.  Lustre  de 
salon  en  bronze  à  cinquante  lumières  :  2.400. 

Mki:i(I.es.  —  15!).  Meuble  d'euire-deux  :i  hau- 
teur d'appui,  de  style  Louis  XIV  :  2.770. 

Tapisseries.  —  167.  Portière  en  tapisserie  lla- 
mande  du  xvn"  siècle  représentant  la  Rixe  au  ca- 
baret do  Tenicrs,  el  168.  Portière  analogue  !"i  la 
précédente  el  ;\  sujets  Teniers  :  12.'2.5ii.  —  16".i. 
Tapisserie  de  la  llennissance  à  liRurcs  de  petite 
dimension  :  3.050.  —  170.  Tapis.serie  llamande  du 
XVI"  siècle,  le  Kepas  des  moissonneurs:  1.850.  — 
171.  Tapisserie  Ihimando  du  xvi«  siècle,  le  Ballage 
du  blé  :  I.S.-1O. 

La  vente  de  l'importante  collection  d'>d)jels 
d'art  et  d'ameublement  laite  les  8  el  ".t  mars  par 
M"  (.ïiiEVAi.i.iER  el  Due.uESNE,  a.ssislés  de  M.\!. 
lli.oe.iiE  cl  Haro,  a  produit  201.846  fr, 

Tai'Isseries.  —  1.  Ouiitn»  Inpi.sseries  du  xviii' 
siècle  représentant  les  diverlissi-menls  cham- 
pèlre.s  d'après  Iluel  et  Itoucher  :  1*  Le  Festin  et 
la  Danse  champêtre  ;  2»  La  Balançoire  et  le  Mar- 
chand île  plaisir;  3«  Le  Coliu-Maillaiil  ;  4*  Le 
Saut  de  iiionton  :  20.700.  —  2.  Tableau  on  tapis- 
serie do  Heauvuis  .signé  Lefèvroct  Klinats,  YTii  : 
4..')00. 

Mei'ri.es.  — :t.  .'Vineulilenionl  de  snlon.  Kpoque 
Louis  XVI.  Les  bois  sont  signés  do  l><'lai- 
sement  :  12.4IKI.  —  4-.5.  I)i<ux  écrans  en  boi-* 
sculpté.  F.poque  Louis  XVI  :  2.840.  —  Ih7.  IVmix 
consoles  on  bois  sculplé.  Kpoque  l.,ouls  XVI  : 
3.310.  —  17.    Console  l'ii    bols   llueinenl  sculpté. 


82 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


poque  Louis  XIV  ;  dessus  en  mailii-e  rougo 
veiné  :  4.000.  —  '^'i.  Ecran  en  bois  sailplc,  pan- 
neau en  tapisserie  de  Beauvais.  Epoque  Louis 
XIV  :  3.0D0.  —  25.  Beau  jiaravenl  à  six  feuilles 
on  l)ois  sculpté  et  doié.  Epoque  Loui.s  XVI  ; 
panneaux  en  ancien  damas  de  soie  :  2.!^U0.  —  26. 
Armoire  i\  deux  portes.  Figures  allégoriques  aux 
Saisons  en  bronze.  Epoque  Louis  XIV  ;  2.800. 
—  27.  Toilette  bureau  de  dame  en  marqueterie 
de  bois.  Epoque  Louis  XV  :  :i.2o0.  — /j.j.  Petite 
commode  en  bois  rose  et  marqueterie  ;  garnie  de 
Jironzes  doré.-;.  Epoque  Louis  XVI  :  2.100. 

BiiONZES.  —  5j.  Pendule  en  bronze,  partie  dorée 
et  marbre  blanc  ;  signée  :  Lepaute,  k  Paris.  Epo- 
que Louis  XVI  :  5.700.  —  5i.  Paire  do  candé- 
labns  à  figures  de  nympbes  drapées,  en  bronze 
patine  brune.  Epoque  Louis  XVI  ;  G. 350.  —  57. 
Paire  de  grands  beaux  chenets  en  bronze  ciselé 
et  doré,  balustrades  monumentales eng'iirlandées 
de  lauriers.  Epnque  Louis  XVI  :  6.050.  —  58. 
Paire  de  candélabres  à  figurines  d'amours,  bronze 
patine  claire.  Epoque  Louis  XVI  :  1.900.  —  .5'.). 
Lustre  en  bronze  ciselé  et  doré  à  dix-huit  lu- 
mières. Epoque  Louis  XVI  :  2.000.  —  Cl.  Pen- 
dule en  marbre  rouge  griotte,  bronze  ciselé  et 
doré,  sur  le  socle  un  bas-relief,  attribuée  à  Gou- 
tliière.  Epoque  Louis  XVI  :  6.000.  —62.  Paire 
de  candélabres  en  bronze  ciselé  et  doré,  socles  ea 
marbi-e  bleu  tarquin,  garnis  de  bronzes  dorés. 
E;jùque  Louis  XVI  ;  7.350.  —  63.  Grand  cadre 
en  bronze  ciselé  et  doré.  Epoque  Louis  XVI  : 
l.OSO.  — 65.  Paire  de  bras  d'appliques  en  bronze 
doré.  Epoque  Régence  :  2.0(J0.  —  67.  Paire  de 
flambeaux  en  bronze  ciselé  et  doré  :  1.020.  — 
Oy.  Paire  de  flamlieaux  à  figurines  d'enfants,  pa- 
tine brune.  Epnque  Louis  XVI  :  I.OIO.  —  71. 
Cage  en  bronze  ciselé  et  doré,  ornée  de  guirlandes 
avec  médaillons  en  peinture  sur  émail.  Epoque 
Louis  XVI  :  4.100.  —  72.  Grande  écritoire  en 
bois  noir  garni  de  bronzes  dorés.  Epoque  Louis 
XVI  ;  900. 

Sculptures.  —  76.  Pendule  formée  par  un 
groupe  en  marbre  représentant  l'Amour  offi-ant 
une  couronne  à  Vénus.  Epoque  Louis  XVI  :  1.100. 
Porcelaines.  —  82.  Deux  buires  en  ancienne 
porcelaine  de  Sèvres,  pâte  tendre.  Epoque  Louis 
XVI  :  1.900.  —  85.  Deux  jardinières  eu  ancienne 
porcelaine  de  Sèvres,  pâte  tendre,  forme  éventails 
et  lobées  :  3.0J0.  —  88.  Petit  lustre  à  huit  bran- 
ches, feuillages  en  ancienne  porcelaine  de  Sèvres 
et  de  Saxe  :  1.205. 

Armes.  —  108.  Couteau  de  chasse  avec  poignée, 
garde,  talon  el  garniture  de  fourreau  en  fer  ci- 
selé, ceinturon  en  cuir  ciselé,  xvni"  siècle  :  2.950. 
—  109.  Couteau  de  cliasse  avec  poignée  en  jaspe 
sanguin,  lame  gravée  à  ornements,  époque  Louis 
XV  :  790. 

Miniatures.  —  114.  Miniature  ovale  sur 
ivoire.  Epoque  Louis  XVI  :  1.370.  —  116.  Mi- 
niature ovale  sur  ivoire  ;  Portrait  de  la  princesse 
Lubomirska,  signé  Garbi  :  1.220. 

Objets  de  vitiune. —  119.  Boite  ovale  en  jaspe 
d'Orient  èvidée.  Bas-relief  de  couleur  en  or  ciselé, 
xvnr  siècle  :  1.065.  —  120.  Etui  en  agate  orien- 
tale montée  à  charnière  en  or  ciselé  à  rocailles. 
Epoque  Louis  XV  :  1.270.  —  133.  Petit  miroir 
en  bois  sculpté  à  jour.  Epoque  Louis  XVI  :  600. 
Argenterie,  objets  dhers.  —  143.  Paire  de 
flambeaux  en  argent  ciselé.  Travail  français  Louis 


XV  :  l.l.j<_l.  —  157.  Buvard  ou  carton  à  gravures 
en  cuir  rouge  doré  au  petit  fer.  Epoque  Louis 
XVI:  1.030. 

TARLK.iux.  —1.59.  CnnalelCo.  Le  Grand  canal, 
à  Venise  :  5.950.  —  160.  Coypel  (Antoine).  Bac- 
chus  et  Ariane  :  460.  —  161.  Grenue  (attribué  à). 
Télé  de  jeune  fille  :  990.  —  162.  Gii'irdi.  Un  coin 
di'  place  publique  :  1.3.50.  —  163.  L'-iirri'nfe  (sir 
Thomas).  Portrait  d'un  oflicier  anglais  :  900.  — 
164.  Lotcri-iire  (sir  Thomas).  Portrait  de  jeune 
femme  :  1.300.  —165.  Z,*?;)!»-!/- (Nicolas-Bernard), 
l'étude  pour  le  jeune  écolier  :  1  ..530.  —  166.  Pierre 
(.l.-B.).  Jupiter  et  lo  :  1.700.  —168.  T'ieîi.  La 
vertueuse  Athénienne  :  690.  —  169.  Ecole  an- 
glaise. Portrait  d'homme  :  690. 

Dessins.  —  171.  Dchiicoiirt.  L'Heureuse  fa- 
mille :  crayon  noir  rehaussé  de  blanc,  cadre  en 
bois  sculpté,  Louis  XVI,  fronton  aux  armes  de 
France  ;  3.600.  —  172.  Hitet  (J.-B.).  Paysages, 
ligures  et  animaux.  Sépia,  cadre  en  bois  sculpté  : 
460.  —  17'!.  Litlour  (attribué  à).  Tète  de  jeune 
fille.  Dessin  aux  trois  crayons,  cadre  Louis  XVI 
en  bois  sculpté  :  2.O00.  —  175.  Ecole  française. 
Jeune  femme  vue  de  profil.  Crayon  et  encre  de 
Chine:  1.160.  —  176.  Ecole  hollandaise.  La  Ker- 
messe, d'après  Isaac  van  Oslade.    Dessin  :  3iO. 

Estampes  et  gr.wures.  —  188.  Baudouin 
(d'après  P.-.A..).  Le  Coucher  de  la  mariée.  Cadre 
en  bois  sculpté,  style  Louis  XVI,  de  Fournier  : 
4i5.  —199.  Vchiiconrt  (V.-l..).  Annelte  et  Lu- 
bin.  Epreuve  en  couleur,  cadre  en  bois  sculpté  : 
4(i5.  —  200.  Di'sfossés  (d'après  M.).  La  Reine 
annonçant  à  M"'»  de  Bellegarde  des  juges  et  la  li- 
berté de  son  mari,  en  mai  1777,  gravé  par  Duclos. 
Cadre  en  bois  sculpté  avec  armoiries  :  320.  — 
202.  Moreau  (d'après  J.-M.).  La  Déclaration  de 
la  grossesse  ;  gravé  par  P.-.\.  Martini,  épreuve 
avant  la  lettre  :  260.  —  203.  Morland  (d'après 
J.).  Sainl-Jamee's  park  ;  gravé  par  F.-D.  Soiron, 
épreuve  en  couleur,  et  204.  A  tea  Garden.  Pendant 
du  précédent.  Cadres,  style  Louis  XVI  :  775.  — 
200.  Sitiith  (J.-B.).  Ce  qui  vous  plaira.  Epreuve 
en  couleur  :  4S0.  —  211.  Wille  (d'après  P.-.A..). 
Repas  dos  moissonneurs.  Gravé  par  F.  Janinet, 
épreuve  en  couleur,  cadre  en  trois  sculpté  :  280. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Le  département  de  la  sculpture  moderne, 
au  Musée  du  Louvre,  s'est  enrichi  récem- 
ment de  deux  monuments  d'un  réal  intérêt 
pour  l'histoire  de  l'art.  Le  premier  est  un 
fragment  du  tombeau  de  Claude  de  Lorraine, 
duc  de  Guise,  exécuté  en  1551,  à  Joinville 
(Haute-Marne),  par  Dominique  Florentin 
(Domenicu  del  Barbiere)  et  Jean  Le  Roux  dit 
Picart.  Les  principaux  morceaux  survivants 
du  célèbre  mausolée  lorrain,  détruit  à  la  Ré- 
volution, sont  aujourd'hui  partagés  entre  l'Hô- 
tel-de-ViUe  de  Joinville  et  le  Musée  de  Chau- 
monl.  Le  fragment  récemment  découvert  à 
Chaumont  par  M.  Courajod  et  acquis  par  le 
Louvre,  se  compose  :  1°  de  l'écusson  sculpté 
des  armes  de  Lorraine,  entouré  du  collier  de 
l'Ordre  de  Saint-Michel  ;  2»  de  deux  génies  fu- 
néraires décorant  jadis  un  œil-de-bœuf  placé 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


au  tond  du  môme  tombeau,  dont  l'aspect  d'en- 
semble nous  a  f'^té  conservé  par  des  dessins. 
Le  second  des  morceaux  entrés  au  Louvre  est 
un  médaillon  de  marbre,  sculpté  en  bas-relief 
dans  le  style  des  artistes  du  nord  de  l'Italie  et 
avec  l'énerj^ie  singulière  i|ui  caractérise  les 
œuvres  de  cette  école.  Il  afTecte  une  forme 
rectangulaire  et  représente,  dans  son  cos- 
tume niilltairo,  vu  de  profil  et  en  buste  seule- 
ment, le  portrait  de  Jean  II  Bentivoglio,  sei- 
gneur de  Bologne,  mort  en  1508.  On  compren- 
dra l'importance  de  cette  pièce  quand  on  lira, 
sur  le  marbre,  entre  le  torse  du  personnage 
et  la  moulure  encadrant  le  médaillon,  celte 
inscription  très  nettement  tracée  au  quin- 
zième siècle  :  ui'vs.  si'Eh.vndei. 


Par  arrôlé  du  Ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique et  des  Boaux-.\rts,  en  date  du  â  mars, 
rendu  sur  la  [)r(jposition  du  jury  du  Concours 
ouvert  pour  l'ulitenlion  do  trois  places  d'Ar- 
chitecte des  Monuments  historiques.  MM. 
Benouville,  Nudet  et  Koy  sont  nommés  archi- 
tectes altacliés  à  la  (iomndssion  des  Monu- 
ments histori(iues. 

Voici  les  dates  définitivement  fixées  pour  le 
dé|iijt  des  (ouvres  des  dillérentes  sections  qui 
doivent  être  examinées  par  les  jurys  de  la 
Société  des  .Vrlistes  français,  pour  le  Salon 
des  Champs-Elysées. 

Arjuti relies  et  miniatures  :  Dépôt  des  ou- 
vrages du  l'i  au  bj  mars. 

Peinture  :  Du  l'i  au  20  mars. 

ScHlptnri%  arcliileclurc  el  gravure  :  Du 
1"  au  5  avril. 

Les  peintres  et  dessinateurs  hors  concours 
<léposei'ont  leurs  n'uvres  le  5  avril. 

La  nomination  du  jury  de  [leinturo  aur;i 
lieu  le  vendredi  l(i  mars  à  quatre  heures,  au 
palais  (les  fUiamps-lCIysées. 

Il  comm(Micera  ses  opérations  par  la  let- 
tre r. 

La  réception  cl<!s  n'uvres  do  pointure  et  do 
gravure  uuru  hou  du  IK  au  21  mars  pour  le 
Salon  du  Champ-de-Mars  ;  quant  aux  socié- 
taires el  aux  associés,  ils  (lovronl  faire  leurs 
envois  du  2  au  b  avril.  Les  u'uvrcs  de  sculp- 
ture seront  roruos  du  7  au  10  avril. 

Le  a:t  mars,  vingt-neuf  noms,  —  iiuinzo 
peintres,  sept  sculpteurs  tt  cinq  graveurs,  — 
seront  tirés  au  snri  dans  la  li^lo  dos  sociétaires 
et  constitueront  ain!^i  lu  tlommission  chargée 
d'admettre  ou  do  rejeter  toutes  les  u'uvros 
envoyées  par  les  artistes  français  ou  étrangers 
qui  no  sont  pas  sociélairos.  —  On  so  ra|ipello 
que  l'ouvoriure  du  Salon  du  (ihanip doMars 
est  llxée  celle  année  au  t-'ô  avril. 


Le  jury  du  concours  pour  la  décoration  ar- 
listique  lîo  la  salle  dos  hHos  ilu  la  mairie  ilo 
Bagnolet  s'est  nHiiii  à  riliMcIde-Ville,  sous 
la  présidoiico  ilo  M.  Levraud,  conseiller  géné- 
ral, povir  juger  Ioj  trois  carions  peints  pré- 
sentés audeu.'(ii>me  degré  du  concours, commo 


nous  l'avons  annoncé  dans  notre  dernier 
numéro.  Il  a  décerné  le  prix  d'exécution  à 
M.  Pierre  Vaulhier,  la  première  prime  à  M. 
Racliou  et  la  deuxième  prime  à  M.  Béroud. 

L'Exposition  a  duré  jusqu'au  lundi  12  mars 
inclus,  dans  les  salons  à  arcades  de  IHôtel- 
deVille. 

Le  groupe  L'Eclectique  vient  d'ouvrir  à  la 
galerie  G.  Petit,  13,  rue  Godot-de-Mauroi,  une 
Exposition  qui  durera  jusqu'au  1"  avril. 


L'Exposition  universelle  d'Anvers,  dont 
nous  avons  annoncé  l'ouverture  pour  le 
ô  mai,  sera  beaucoup  jdus  importante  que 
celle  de  IS^O,  qui  a  laissé  les  meilleurs  souve- 
nirs. Les  palais  et  les  annexes  comportent 
plus  de  100.i;(X)  mètres  couverts.  Nos  grands  in- 
dustriels répondent  avec  empressement  à 
l'appel  du  commissaire  général  de  la  section 
française,  qui  s'annonce  comme  très  brillante. 


L'Exposition  internationale  des  Beaux- Arts 
de  'Vienne,  dont  l'inauguration  a  coïncidé 
avec  le  vingt  cinquième  anniversaire  de  la 
fondation  de  l'Association  des  Artistes,  a  été 
ouverte  le  6  mars  au  nom  de  l'cmp-'reur,  par 
l'archiduc  Régnier,  en  présence  des  membres 
du  corps  diplomatiijue.  L'Exposition  compte 
1.300  ouvres,  dont  12')  françaises.  Les  hon- 
neurs de  la  section  française  ont  été  faits  par 
M.  Lozé,  notre  ambassadeur,  et  par  M.M.  Bon- 
nal  et  Carolus-Duran. 

Xûus  reparlerons  en  détail  de  celle  Exposi- 
tion dans  la  Gaselte  des  Beaux-Xrls. 


l'ne  Exposition  des  Beaux-.-VrIs  a  été  ou- 
verte à  Constantinople  le  G  mars.  Elle  com- 
prend les  tuhleuux,  dessins,  statues,  etc., 
exécutés  pendant  ces  dernières  années  par 
les  élèves  de  l'ICcole  des  Boaux-.\rls.  L'Expo- 
sition durera  trois  semaines. 


ino  i^.xposiliun  nationale  sera  ouverte  à 
Alexandrie  ;ï  la  lin  do  mars.  Elle  uiïrira  un 
grand  allrail  au  f)oint  do  vue  des  arts  el  de 
l'Industrie  do  l'Egypte.  On  y  trouvera  notam- 
ment tics  élolVos,  meuhlos  et  paieries  do  siyle 
arabe;  des  tissus  el  broderies  d'or  el  d'ar- 
gent; lies  armes,  dos  ivoires  travaillés,  dos 
lapis  anciens  cl  modernes,  des  collections  de 
médailles,  do  scanibéos,  d'antiquités  diverses, 
toutes  rhoses  impossi;)los  i\  trouver  el  réunir 
ailleurs  qu'en  Egypte. 

La  Municipal  .\rl  Socicly  do  New  York 
invite  les  artistes  A  un  concours  pour  la  iléco- 
ration  do  la  l'.nuit  Koom  of  (Her  and  l'onni- 
nor  do  la  l'.ité.  l'n  jury  do  l.'>  membres  jugera 
entre  les  .euvros  envoyées.  l'no  suinmo  do 
r>.0<K)  dollars  sera  consacrée  A  celle  décoration, 
(|ui  comprendra  principaloiiiciit  trois  pan- 
nuau.x  de  composilixns  hlstorii|ues  ou  ullégo- 


84 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


rifiues,  et  de  diverses  décorations  murales. 
qui  pourront,  au  pré  des  at'listes,  contenir  des 
(iguros  ou  des  ornements.  Les  esquisses  doi- 
vent iHro  envoyées  avant  le  15  avril  à  M.  E.-II. 
lîell.  yi5,  West  Fifty-sevenlli  street,  à  \ew- 
Yorli. 


Académie  des  Beaux-Arts 


I.c  directeur  des  P.eau.\-.\rts  transmet  à 
l'Acadéniie  le  df5sir  i|UG  lui  a  exprimé  le  l'.on- 
scil  municipal  do  Prrip;ucu.\  de  voir  l'Académie 
des  lieaux-.Vrts  désigner  deux  de  ses  membres, 
pris  dans  la  section  d'architecture,  pour  faire 
partie  du  jury  chargé  d'examiner  le  concours, 
ouvert  par  cette  municipalité,  pour  la  cons- 
truction de  bâtiments  destinés  à  recevoir  le 
Musée  et  la  Bibliothèi|ue  de  cette  ville. 

L'Académie  désigne  MM.  Vaudremer  et 
Normand. 

L'Académie,  sur  la  proposition  de  la  section 
de  sculpture,  déclare  qu'il  y  a  lieu  de  pour- 
voir au  remplacement  de  JL  Gavelier,  décédé, 
mais  l'Académie  ayant  auparavant  à  pourvoir 
au  remplacemont  de  (iounod,  renvoie  la  lec- 
ture des  lettres  de  candidature  au  fauteuil  de 
M.  Gavelier  au  1'.;  mai. 

L'.Vcadémie  statuera,  dans  la  séance  du 
28  avril  prochain,  sur  la  vacance  du  fauteuil 
de  Gounod. 


NOUVELLES 


***  Le  Gouvernement  va  déposer  procliai- 
nement  sur  le  bureau  de  la  Chambre  un 
projet  de  loi  pour  la  reconstructivin  de  l'Ecole 
nationale  d'art  décoratif  et  du  Musée  national 
de  Limoges. 

;)s*;j!  Le  Ministre  de  la  Guerre,  contraire- 
ment à  une  interprétation  trop  rigoureuse  de 
la  loi  de  recrutement,  vient  de  prendre  une 
décision  intéressante  pour  tous  les  jeunes 
gens  dispensés  du  service  comme  ouvriers 
des  industries  d'art.  Dorénavant,  le  fait  de 
devenir  patron  n'enlcvera  plus  à  ces  ouvriers 
le  droit  à  la  dispense,  la  loi  n'ayant  pas  pour 
but  de  les  empêcher  de  s'établir,  mais  plutôt 
de  leur  en  fournir  les  moyens. 

:(:*:(;  La  première  assemblée  générale  pour 
la  constitution  d'une  Société  des  dessinateurs 
illustrateurs  a  eu  lieu  ces  jours  derniers. 

Parmi  les  assistants,  citons  ;  MM.  Henri 
Pille,  Belou,  Myrbach,  Radiguet,  Balluriau, 
Paris,  Forcade,  etc,  et  les  adhésions  de  MM. 
Willette,  Mars,  Forain,  Gray,  Draner,  lien- 
riot,  Guillaume,  de  Haenen,  etc. 

i^%  Le  Conseil  municipal  de  Bry-sur-Marne 
a  décidé  l'érection  d'un  monument  à  la  mé- 
moire de  Daguerre.  1  inventeur  du  daguerréo- 
type. 

**:)(  La  Cour  d'appel  de  Rome  vient  de  dé- 
clarer le  prince  Sciarra  coupable  de  contra- 
vention à   'ôdit   Pacca   sur   l'exportation  des 


lalileaux.  Le  prince  a  été  condamné  à  la  c.'n- 
llscation  des  tableaux  ou  au  paiement  de 
.'lUU.OfX)  francs  en  laveur  do  l'Etat,  s'il  ne  les 
représ(>nte  pas.  (Voir  la  Chronique  de  1893, 
p.  91,  10(1,  lus  et:3-3.-).) 

***  La  Xational-Gallery  de  Londres  vient 
d'acheter  un  diptyque  do  Fra  Angelico,  qui 
avait  été  peint  pour  l'église  de  Saint-François 
de  Florence. 

***  On  sait  que.  chaque  année,  ou  à  peu 
près,  quelque  député  bien  intentionné  invite 
la  Ghundire  dos  Communes  à  voter  un  bill 
ordonnant  l'ouverture  des  Musées  de  Lon- 
dres le  dimanche.  La  Chambre  se  refuse  à 
discuter  l'opportunité  d'une  réforme  si  radi- 
cale... et  l'on  passe  outre. 

La  question  vient,  ni'anmoins,  de  faire  un 
pas.  Il  s'est  trouvé,  dans  le  Conseil  commu- 
nal de  la  Cité,  88  conseillers  pour  voter  l'ou- 
verture des  galeries  do  peinture  situées  dans 
les  limites  de  cette  commune,  et  88  jjour  de- 
mander le  statu  quo  :  par  son  vote  prépon- 
dérant, le  lord-maire  a  tranché  la  question  en 
faveur  des  premiers. 

:{;**  Les  fouilles  entreprises  à  Dahchour, 
sous  la  direction  de  M.  de  Morgan,  viennent 
de  donner  lieu  à  une  nouvelle  découverte.  On 
est  parvenu  à  pénétrer  dans  le  tombeau  ré- 
cemment mis  à  nu  et  l'on  a  constaté  qu'il  datait 
de  la  douzième  dynastie  :  il  n'y  a  donc  plus  de 
doute  que  M.  de  Morgan  ait  eu  la  bonne  for- 
tune d'exhumer  la  nécropole  et  le  trésor  des 
rois  Ousourtesen  de  cette  époque,  de  l'an  2S0O 
ou  2900  avant  notre  ère. 

Le  trésor  est  renfermé  dans  une  pyramide 
en  briques  contenant  aussi  des  bijoux  qui 
sont  parmi  les  plus  beaux  spécimens  de  l'art 
égyptien  ;  lions,  coquilles,  bracelets  en  or 
ciselé,  cofîrets  à  perles,  scarabées  d'or,  bro- 
ches en  or  massif  supportant  des  faucons 
dont  les  tètes  sont  couronnées  de  diadèmes, 
joyaux  en  amétliystes  et  en  émeraudes,  d'au- 
tres ornées  de  turquoises,  de  lapis  et  de  co- 
rail, etc. 

Cette  découverte,  qui  sera  sans  doute  com- 
plétée par  des  fouilles  dans  le  caveau  royal 
encore  inexploré,  doublera  la  valeurdela  col- 
lection de  bijoux  du  musée  de  Ghiseli. 

**>!;  Les  journaux  américains  racontent 
qu'on  a  découvert  à  Ottawa  une  toile  de  Ra- 
phai't  (!i  dans  des  circonstances  fort  singu- 
lières. Une  pauvre  couturière  possédait  un 
tableau  i[ue  lui  avait  légué  son  père,  et  qui 
représentait  l'intérieur  d'une  mosquée.  Elle  ne 
lui  attribuait  aucune  valeur.  Certain  jour,  le 
tableau  tomba,  et  le  cadre  fut  brisé.  La  cou- 
turière le  donna  à  réparer.  Mais  voici  que  l'on 
découvrit  sur  le  bord  de  la  toile,  dans  la  par- 
tie cacliée  parle  cadre,  l'inscription  suivante: 
«  Intérieur  de  mosquée,  peint  à  Urbino,  par 
Raphaël,  dgé  de  douze  ans.  »  A  une  autre 
place  on  lisait  :  «  Enlevé  de  Holyrood  en  V5SS 
par  lord  Russel.  Offert  à  lady  Isabel  Russel 
en  1739.  »  Nous  donnons  cette  nouvelle  à  titre 
de  curiosité. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


La  Collection  Caillebotte 


Le  peintre  Caillebotte,  dont  nous  avons  an- 
noncé la  mort  il  y  a  r|ueli[ues  jours,  a  légué  à 
l'Etat  une  collection  ini[iortante  de  tableaux. 
Il  s'agit  de  soixante  toiles  des  peintres  de 
l'école  dite  impressionniste,  qui  n'étaient  pas 
encore  représentés  au  Luxembourg. 

Celte  collection  se  compose  de  six  grandes 
toiles  par  Degas,  de  huit  tableaux  par  Claude 
Monet,  d'iruvres  nombreuses  par  Pissaro, 
Renoir.  .Sisley,  Paul  Cézanne  et  de  deux  beaux 
dessins  de  .I.-F.  Millet. 

On  sait  que  l'JUat  cherchait  à  acquérir  une 
icuvre  quelconque  de  Degas.  Cette  collection 
est  estimée  -'iCKi.ooo  n-. 

Quoi  que  l'on  [lense  de  la  valeur  de  certains 
des  peintres  mentionnés  ci-dessus,  il  faut 
considérer  le  legs  Caillebotte  comme  une  au- 
baine pour  nos  collections  publiques,  .\ussi, 
espérons-nous  que  l'Administration  voudra 
bien  l'accepter  en  bloc  et  ne  pas  entraver  la 
prise  de  possession  par  d'mutiles  réticences. 
On  sait  ce  qu'ont  coûté  à  nos  Musées  les 
partis-pris  et  les  pudeurs  des  conservateurs 
d'autrefois  :  nous  nous  plaisons  ù  constater, 
d'ailleurs,  ([ue  ceux  d'aujourd'hui  ne  leur 
ressemblent  gucre. 

A.  DE  L. 


La  Collection  Malcolm  au  British  Muséum 


La  collection  Malcolm  vient  d'être  inaugurée  au 
British  Muséum.  C'est  l'une  des  plus  belles  collec- 
lions  (|ui  e.\isleiit,  par  le  choi.'c  des  pièces,  leur 
qualité,  leur  rareté,  et  l'Administration  du 
British  Mu.seum  l'a  jugée  digne  d'être  présentée 
au  public  avec  le  plus  grand  soin  et  sous  un 
arraiigeiiient  habile  ipii  en  l'Mcilite  l'étude,  et  c|ui 
est  dd  :\  M.  Sidiiey  (^olviii,  li^  conservateur  des 
estampes  ilu  Musée.  Les  dessins  sont  groupés 
chronologiquement  et  p:i.'  école  en  même  temps. 
Les  iiiiiiiatiiri'S  italiennes  coiumencent  la  collec- 
tion. Puis  vient  une  série  importante  de  dessins 
de  l'école  allemande:  llolbein  (plusieurs  por- 
traits), llans  Biddung,  Durer  (paysages  i\  la 
plume,  rehaussés  d'aipian'lle,  et  portraits),  Martin 
Schongauer,  etc.  Knsuile,  l'école  frani;aise: 
toute  une  série  des  plus  variées  de  dessins  de 
Wntteau,  de  très  belles  sanguines  de  (îreuze, 
Pater  et  Lam-ret  ;  sans  que  les  époipie»  anté- 
rieures soient  omises:  Poussin,  Claude  Lorrain, 
représentés  hV  par  plusieurs  dessins,  paysnges 
avec  ll',!ures,  et  enlin  les  iiortraits  du  xvi*  siècle  et 
du  coinmuncenient  du  wii*:  Cluuel,  I.ngneau,  du 
Monslier,  etc.  Ij'i'cole  itiilienno  est  représentée 
[)iir  un  choix  de  haute  videur:  Michel-Ange. 
Hapliaël,  le  Sodonui,  Maiile^uii,  l.èomirddn  Vinci, 
etc.  Kt  eidin  les  dessin.-'  Iliunands  et  holhindiiis 
sont  l:'i  eu  grand  noiubic,  et,  ce  (pii  ist  mieux, 
ils  sont  de  preiuier  ordre,  d'adnurablcs  Koin- 
brnudl,  des  paysages  excpiis  i\  la  goiuiche  de 
Kubens,  ilcs  dessins  où  Van  Hyck,  lui  aussi,  s-e 
révèle  paysagiste  consommé;  puis  des  dessins  de 
Jean  Weenix,  Mreughel  le  Vii'u.x,  Lievens,  Bol, 
lloogslraiiteii.  Van  deu  ICckoudt,  Ph.  de  Koninck, 


Jean  de  Bray,  lîuysdaël,  Cuyp,  Van  der  Heydcn' 
Backhuysen,  Saenrodam,  Van  Ostade,  Terburg, 
Mieris.  Gérard  Dow.  etc.,  etc. 

La  collection  est  complétée  par  une  exception- 
nelle réunion  de  gravures  très  précieuses  pour 
l'histoiri  de  r.\rt,  et  nul  doute  que  fous  les  fer- 
vents de  l'Art  ne  se  fassent  un  devoir  d'aller 
faire  bientôt  un  pèlerinage  à  Londres  pour 
adndrer  et  étudier  à  loisir  et  qu'il  ne  leur  est  pas 
toujours  possible  de  faire  à  Paris,  malgré  les  ri- 
chesses en  dessins  que  possède  notre  Louvre, 
mais  qui  ne  sont  malheureusement  pas  encore 
disposés  de  façon  à  en  permettre  facilement 
l'étude. 

Nos  lecteurs  n'ont  pas  oublié  que  la  Gazelle 
des  Beaux-Arts  a  publié  à  l'occasion  de  l'Exposi- 
tion des  dessins  des  maîtres  anciens,  oi'ganisée  en 
18T!t  à  rftcole  des  Beaux-Arts,  la  reproduction 
d'un  grand  nombre  de  dessins  de  la  collection 
Malcolm,  entre  autres  :  V Ahondame <\a  Botticelli, 
le  liuste  (le  guerri-.r  de  Léonard  de  Vinci  en 
gravures  hors  texie,  et  des  dessins  de  Raphaël, 
le  Giorgione,  le  Titien.  Doineiiii-o  Campagnola, 
Watteau,  etc. 


Académie  des  Inscriptions 


Ejtiiiyiipliie  firecque.  —  i[.  Léon  lleuze.v  coni- 
nmnique  à  l'Acadénde  une  inscription  grecque, 
déeouvirte  sur  une  mosaïque  à  Saint-Couie,  prés 
de  Ximes.  En  voici  la  traduction  :  l'ijUiix,  le  fil.i 
d'Anliocliiis,  PxériilnH  'cet  oiicra;/!-]  Suliit. 
Cette  inscription  montre  une  fois  de  i)lus  que, 
dans  la  (iaule  romaine,  les  artistes  grecs  tenaient 
une  grande  place  dans  l'art  industriel.  Elle  con- 
tient le  nom  de  l'artiste  mosaïste  et  un  salut 
adressé  aux  personnes  (pu  entraient  dans  la  pe- 
tite pièce  sur  le  seuil  de  laquelle  elle  est  placée. 
C'est  M.  Foule  qui  l'a  découverte  dans  sa  pro- 
priété, et  M.  Hévoil  qui  en  a  communiqué  les  co- 
pies. 

Len  montimi'txls  i/rei's  relatifs  i)  tu  li'ijende 
il'Arliillr.  —  J[.  Havaissou  achève  la  lecture  tic 
son  Mémoire  sur  ce  sujet.  Dans  celle  derniéiv 
partie,  il  étudie  le  bas-relief  célèbre  où  Visconli 
a  vu  nuf  visite  de  Bacclius  au  roi  Icarius,  père 
d'Krigone.  1,'éminenl  académicien  explique  en- 
suite coMimeid  il  se  rappi)rle  ù  la  légi-nde  d'.Xchiile, 
il'après  laquelle  'l'Iiélis  ayaid  choisi  uno  Ile  du 
Pont-Euxiu  pour  en  faire  le  séjour  de  ce  héros. 
les  dieux  venaient  quelquefois  l'y  visiter.  C'est  un 
trait  remanpudile  de  la  croyance  antique  dans 
l'immortalité  bienheureuse  en  société  avec  les 
dieux,  récompense  (iroinise  aux  héros.  M.  Rn- 
vaisson  ajoute,  on  teruiinanl,  qu'il  croit  pouvoir 
allribner  A  l'iù-nlo  de  Lysippe,  et  peut-éiro  A  co 
grand  sculpleui'  bu-mèiMi>.  la  plus  ancienne  et  en 
même  temps  l;i  plus  Ix'lli'  des  reproiluclions  do 
ce  bas-relii'f  <pii  appartient  au  musée  de  N'nplos, 

t'iiiiiiti'  .lecrct.  —  l.'.Vcailéinie  se  forme  en  Co- 
mité secri't  pour  examiner  les  titres  des  candi- 
dats i\  la  placi-  devenue  vacante  par  le  dé<-és  «le 
.M.  WadditiKlon.  Ces  ramlidals,  au  nondir<'  di' 
quatre,  sont,  par  ordre  alphaliétiipie.  .MM.  île 
Iti'iiucourl,  Cagnat,  Collignon  et  di'  Mauldo  I.n 
Cla\ ièrt. 


86 


LA   CHRONIQUE    DES    ARTS 


Société  des  Antiquaires  de  France 


M.  Sihliimberger  offre  de  la  part  de  l'auteur 
trois  ouvrages  d'archéologie  publiés  par  M.  le 
docteur  Gosse,  de  Genève. 

M.  Molinicr  présente  quelques  observations 
sur  une  plaquette  du  xv  siècle  représentant  la 
légende  du  roi  de  Mercie  et  une  Vierge  entourée 
<le  ses  attributs,  qualifiée  à  tort  à'Ani\oncifHioii 
par  M.  Clanchet. 

M.  Blancbct  répond  que  cette  plaquette  offre 
un  tel  nu'lange  de  légendes  et  de  symboles,  qu'il 
est  dii'licile  d'en  tirer  une  définition  précise. 

M.  Durricu  .soutient  l'opinion  de  M.  Molinier 
ft  cite  fi  l'jippui  un  livre  d'heures  de  la  Biblio- 
thèque d'Aix,  ainsi  qu'une  tapisserie  de  l.')4!l. 

M.  liavaisson-MoUien  explique  que  le  torse  de 
Granvelle  représente  Neptune,  et  non  Jupiter,  et 
que  cette  sculpture  appaitiuni  à  l'époque  ro- 
maine. 

M.  de  Villenoisy  signale  une  pierre  sculptée  du 
xii"  siècle  dans  la  maison  de  campagne  des  U'ii- 
gieuses  de  Noneii(|ue  (Aviyron). 


NECROLOGIE 


Nous  apprenons  la  mort  de  M.  Oclave  duSar- 
tel,  ancien  officier  de  marine,  décédé  cette  se- 
maine, dans  son  drmiicilo  de  la  rue  Lafayette. 

Très  estimé  comme  èrudit  collectionneur,  auteur 
d'un  ouvrage  considérable  sur  la  porcelaine  de 
Chine,  M.  du  Sartel  élait  membre  du  Conseil  de 
perfectionnencent  de  la  manufacture  de  Sèvres  et 
était  décoré  de  la  Légion  d'honneur  et  ùe  plusieurs 
ordres  étrangers. 

M.  Nicolas  Pavlovitch,  professeur  de  peinture 
au  gymnase  de  Sopliia  et  l'un  des  meilleurs  pcin  ■ 
très  bulgares,  est  décédé  récemment  à  Sophia. 


BIBLIOGRAPHIE 


J.  Vnn  Loo  in  Piemonte,  par  Jl.  ALESs.iNDRO 
Vesme,  conservateur,  de  la  Reale  Pinacoteca, 
de  Turin.  Extrait  de  VArchicio  Slorico  d-:U' 
Arte.  Eoma,  Tipografia  dell'  Unione  coopéra- 
it va. 

Il  était  de  la  destinée  de  celte  illustre  famille 
des  Van  Loo,  qui  a  produit  tant  d'artistes,  de  te- 
nir, pour  ainsi  dire,  à  plusieurs  pays,  et  de  con- 
server ou  ne  sait  quoi  de  cosmopolite.  Carie  Van 
Loo  est  né  à  Nice,  qui  faisait  alors  partie  des 
États  du  duc  de  Savoie;  son  père,  Louis-Abra- 
bam,  peintre  lui-même,  était  allé  travailler  dans 
cette  ville.  Jean-Baptiste  Van  Loo,  fils  aîné  de  ce 
dernier,  s'est  aussi  établi  pendant  quelques  an- 
nées en  Piémont  :  il  eut  pour  fils  Charles-Amé- 
dée-Philippe  Van  Loo,  qui  dev.'ut  aller  à  Berlin 
et  devenir  le  peintre  officiel  de  Frédéric  le  Grand, 
et  qui  naquit  à  Rivoli,  le  35  août  1719.  Sans 
doute,  il  y  a  un  peu  le  fait  du  hasard  dans  cette 
origine  piémontaise  :  ceux  des  Van  Loo,  qui  ont 


h:ibité  l'Italie,  ne  s'y  élaienl  fixés  que  pour  exé- 
cuter leurs  peintures.  Il  n'en  est  pas  moins  vrai 
que  ces  maîtres,  si  Français  d'ailleurs,  ontlais.sé 
une    trace  que  nous  devons  suivre  au  delà  des 

Alpe.-». 

Grâce  à  l'excellente  monographie  publiée  par 
M.  Alessandro  Vesme,  conservateur  de  la  Pinaco- 
thèque royale  de  Turin,  il  nous  est  permis  de  re- 
constituer les  faits  et  gestes  des  Van  Loo,  d'étu- 
dier avec  plus  d'exactitude  le  rôle  qu'ils  ont  joué, 
et  d'analy.ser  un  ii  un  les  travaux  auxquels  ils 
onl  participé.  Des  ouvrages  de  Louis-Abrahain, 
il  y  a  peu  de  chose  à  dire.  Jean-Baptiste  Van  Loo, 
né  à  -Aix-en-Provence,  se  maria  à  Toulon,  alla  à 
Gènes  et  ensuite  à  Turin,  où  il  lit  le  portrait  de 
Victor-Amédée  11  et  d'un  de  ses  fils.  11  fut  très 
appiècié  du  prince  de  Carignan,  qui  l'attacha  à 
son  service,  comme  e.i  fait  foi  une  pièce  retrou- 
vée par  M.  Vesme,  dans  les  archives  d'Etat.  Il  a 
peint  de  nombreux  tableaux  pour  ce  prince  et 
pour  le  château  royal  do  Rivoli,  ce  qui  explique 
la  naissance  de  sou  fils  Gharles-Amédée-Philippe 
dans  celle  localité.  Nous  pouvons  voir,  dans  le 
choix  d'un  des  prénoms  donnés  à  l'enfant,  un  té- 
moignage des  sentiments  de  gratitude  que  le 
peintre  conservait  envers  le  duc  de  Savoie,  et  en- 
vers le  prince  de  Carignan,  qui  se  nommait  aussi 
Amédée. 

Carie  Van  Loo  (il  ne  faut  pas  croire,  avec  Al- 
fred ilichiels,  que  ce  prénom  fut  une  altération 
du  flamand  Karel)  Carie  Van  Loo,  appelé  Carlo 
sur  son  acte  de  baptême,  passa  une  partie  de  son 
enfance  à  Turin,  avec  son  frère  Jean-Baptiste. 
Celui-ci  avait  vingt  ans  de  plus  que  lui,  fut  son 
maître  et  lui  servit  de  père.  Carie  Van.  Loo  alla 
vivre  à  Paris  ;  il  se  rendit  ensuite  à  Rome.  Eu 
i-evenant  de  la  Ville  Eternelle,  en  17oi!,  il  fit  un 
assez  long  séjour  à  Turin,  où  il  épousa  une  Pié- 
monlaise,  la  fille  du  musicien  Somis.  Il  fut  à  sijn 
lour  employé  à  des  peintures  pour  la  cour  de  Sa- 
voie. On  peut  citer,  parmi  ses  oeuvres,  une  suite 
de  tableaux  inspirés  de  la  Jérusalem  délivré-, 
tableaux  qui  ornent  encore  le  palais  royal  de  Tu- 
rin, et  un  plafond,  le  Re.i>os  du  Di<i/ie.  dans  la 
villa  de  Stupinigi.  D'autres  toiles.importautes  dé- 
coreul  la  chapelle  de  l'riopital  .militaire,  autrefois 
couvent  de  Sainte-Croix. 

Nous  devons  féliciter  M.  Alessandro  Vesme  de 
la  netteté  et  de  la  grande  conscience  avec  la- 
quelle il  a  écrit  cette  brochure.  Chaque  détail 
vient  à  sa  place,  et  rien  n'est  omis.  Pour  n'oublier 
aucun  des  Van  Loo  —  même  de  ceux  qui  n'ont  eu 
qu'un  talent  1res  secondaire,  —  il  nous  parle  aussi 
de  César,  auquel  on  doit  quelques  vues  des  envi- 
rons de  Turin,  conservées  aujourd'hui  au  ilusée 
de  cette  ville.  M.  Vesme  rectifie  un  certain  nombre 
d'erreurs  commises  par  de  précédents  biographes. 
Il  apporte  à  tous  les  points  de  vue,  dans  ce  tra- 
vail, une  très  large  contribution  à  l'étude  générale 
de  notre  art  national,  renouvelée  de  tous  cotes 
aujourd'hui,  et  qu'il  est  bon  de  reprendre  aussi, 
d'après  les  ceuvres  conservées  à  l'étranger, 

Anton  Y  V.iL.iBRÈoUE. 


Almanach  des  Spectacles,  par  M.  Albeut  Sou- 
BiES,  chez  Flammarion. 
M.  Albert  Soubies  fait  paraître,  aujourd'hui,  le 
tome  II  (année  1893)  de  la  nouvelle  série  de  son 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


Ahiirinach  des  Spe.ctncles.  On  sait  le  succès  de 
celle  chaniianle  publication  dont  les  vingt  vo- 
lumes composant  la  proniiére  sério  sont,  pour  la 
plupart,  l'-puisés. 

A  la  lilirairic  Honoré  Champion,  on  trouvera 
une  plaquelti'  intéressante  de  M.  A.  Prr,  sur  les 
Origines  de  l'Arl  JioUrindais.  L'auteur  y  étudie 
l'œuvi'e  des  précurseurs  du  ^'rand  siècle  hollan- 
dais; depuis  les  manuscrits  qui,  au  xii'  siècle, 
sont  de  facture  anglo-saxonne  pour  devenir  fran- 
çais ou  llauiands  au  xiv  et  au  xv  siècle,  puis  les 
peintures  murales  de  l'église  Saint-Jean  à  Gorin- 
chen  (xiu'  siècle)  ;  plus  tard  l'inlluence  do  l'Art 
flamand  et  colle  de  la  Renaissance  italianne.  Il 
faut  arriver  au  xvii'  siècle  pour  que  l'Art  hollan- 
dais se  dégage  complètement  dos  imitalionset  en- 
fante les  chefs-d'œuvre  de  naluralisnie  intime  ot 
les  merveilles  d'exécution  picturale  que  l'on  sait. 


Tlne  édition  italienne,  ricliement  illustrée,  du 
t.  1"  de  V/fistoire  de  l'Arl  jyendniit  lu  Renais- 
siiiice,  de  M.  K.  Mi.ntz.  vient  de  paraître  :'i  Mi- 
lan, aux  bureaux  du  Carrière  delln  Sera.  Deux 
érudils  bien  connus,  M.  Alessandro  Luzio,  l'ex- 
plorateur des  archives  di' Mantouo,  ot  M.  Giulio 
Carotti,  le  secrétaire  de  l'Académie  royale  des 
Beaux-Arts  de  Milan,  se  sont  chargés  de  la  Ira- 
duclion  morne,  tandis  que  M.  Umberto  Rossi,  di- 
recteur du  Musée  national  de  Florence,  a  revu 
les  épreuves  et  y  a  ajouté  une  série  de  notes. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  11K>  livraison.  — 
Texte  par  Pierre  Maol,  M"'"  Harbé,  Frédéric 
l)illayo.  le  commandant  Slany  et   Lucion  d'EIno. 

llhistrnlions  de  :  A.  Paris,  Mybach,  Zier,  etc. 

Tour  du  Monde.  —  1731"  livraison.  —  .'^ix 
semaines  sur  le  Nil,  par  M.  K.  GoUeau.  — Treize 
dessins  de  liazin,  Maynaid,  Boudier,  Borleault, 
Marins  Perret,  Koussoau  et  de  Bocher. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  el  (''°,  79,  bnu- 
levard  Saiiil-dermain,  Paris. 


VENTES    PROCHAINES 

Une  coll<M-tioii  (lo  labloaiix  mcMli'rnos  Iros  inté- 
ressants va  ôU'e  vendue, Itiriili  l'.lmars.à  la  galerie 
Cieorges  Pelil,  |)ar  MM.  l'an!  Cliovallicr,  l)urau<l- 
Huel  et  (i.  Pelil.  ICIle  a  été  formée  par  un  aina- 
tour  de  Rrand  gortl  ol  d'inslinct  si'ir  qui  fui  un 
des  premiers  ii  pressonlir  l'imjiorlance  do  la  ré- 
volution eslhétii|ne  acconiplio  par  Man'l,  Degas, 
Wliisller  el,  plus  tjird,  l'école  impressioiniisle. 

M.  Tliéoilori"  Durol  possodo  six  Manel  dont  le 
Pi're  Liithiiile  {•{  le  Torero  snliinitt,  trois  loilos 
ot  quatre  pasiols  de  Degas,  six  paysagi's  de  Claudo 
MoMot,  exécutés  do  ISt'iV  à  1S7'.I,  trois  ll.'iioir,  dos 
('.ourl)ot,  un  CuMl,  un  .longkiml,  un  Pnvis  de 
('.ha\auno,  un  Wliisller,  ol  diverses  pointures 
des  inipressiiinni.slos  Pissarro,  Cézanne,  nie. 

C'esl  donc  une  vente  très  cnriouso:  nous  avons 
tenu  i\  la  signaler  à  nos  lecteurs. 


CONCERTS  DU  DIM.\NCHE  18  M.\ES 


Concert  Lamoureux.  —  Symphouie  en  ré 
mineur  (A.  Brucknen  ;  L'Ainoiir  de  Myrto  (F. 
Lo  Borne)  ;  (Preislied  (les  Ma'itres  chanteurs) 
(Wagner):  Ouverture  de  Coriolan  (Beethoven): 
Fragments  du  Crépuscule  des  dieux,  et  marche 
de  Tannlueuser  (Wagner). 

Concert  Colonne.  —  Fragments  divers  d'œu- 
vres  do  Beiiioz  et  de  Wagner,  sous  la  direction  de 
M.  Félix  Motll. 


GAJTA.  L  o  o  TJ  i:: 


TABLEAUX 

ETUDES  &  DESSINS 
AUGUSTE     FLAMENG 

DONT    L.\    Vli.VTIi    AIRA     I.IKU 
par  suite  de  son  décès 

Galerie  GEORGES  PETIT,  8,  riicdeSèze 

Los  joudi  20  et  vendrorli  :M  mars  ISIU 
à  deux  heures 


i;i)MMiss.vini:-oHisKUn 

lïl"    Paul    CHEVALLIER 

10,  rue(iraliy!-l>alcli«ro 


KXi'Knr 

llll.  Georgis  PETIT 

a.    rue    llmlol-iif-Miiurui 


EXPOSITION 

du  Mardi  M  au   Merrr><l,  J.s  .\l,i,-s   1891 
Tous  les  jours  do  10  h.  à  6  h. 


CHEMINS  DE  FER  DE  L'OUEST  ET  BRIGHTGN 


IVXItlS  A   I.O.MUtK.S 

■AU    HOUEN    DIEPPE    ET    NEWIIAVEN 


Soueeaxt  service  accéléré 
.\  partir  lin  hindi,  10  \\\i\ca  18!)l,  la  iliui'-o 

(lu  trajet  entre  l'uris-St-Lsizari;  cl  Liuiilres, 

par  le  service  do  jour,  sera    réduite  iruno 

(UMni-lioure. 
l'ar  suilo,  le  départ  clo    Pnris-SI-Li/nre, 

ai'lui'lleiiK'iil  lixé  à  il  liouros  du  matin,  serti 

reporli'  i\  !1  heures  30". 
(Le  départ  lin  soir  do  Taris  Sll.'iziro  reste 

fxKÎ'  t\  9  heures). 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


ALBUM     RELIE 


Be: 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier   1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour  les  abonnés,   i5  francs  ;  franco  en  province,   20  francs. 

iiMis  ffl  u  m  1  iiiia-.«i 

PAR 

MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAU^ffi 

PAUL    MANTZ,    CHARLES     GARNIER.     MÉZIÉRES,     ANATOLE    DE   MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-S"  grand  aigle,  illustré  de  100  gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

1°  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2»  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n"  1  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  5o  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 

Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux- fortes  de  M.  de  MARE 

UN  VOLUME  IN-i"  TIRÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  PAPETERIES  DU  MARAIS 

II  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  75  exemplaires  numérotés  sur  papier  Whatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  75  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 

ALBUi  DE  La  GSZETTE  DES  BEÂUX-ÂRTS 


ci.\m  ii;.iii;   .!;isil;. 


iv   IOi>  li-aiic?;!. 


Pour  les  AI  oiiiiés  :  ."«O  Ifnncs 


Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Galette  des  Beaux-Arls 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 

Les  Dessins  de  Mailres  aiie ieiis  exposés  à  FÉcoIe  des  Ile,iiix-Ai1s  eu  M 

PAR  LE  .MARQUIS  PH.  DE  ChENNEVIÈRES 

Directeur  honoraire  des  Beaux-Arts,  MemT)re  de  l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr.  —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  ;  Jranco  en  province,  i5  francs 


En  voiilo  iii!\  [1;m'(';iii\  de  la 


DES  BE.U.\ -ARTS,  8,  rue  Favarl,  Paris 


Ml?  BciJîc.'e'ir  on  chef  gfr.iiit  ■  A   DE  t.OSTiLOT.-   I.MP.  de  la  Presse,  16,  rue   lu  Cioissant.  Pans.  —  Simarl.|]ijl 


x»  10.  _  isni 


TEAUX    :    8,    RUE   FAVART 


2'i   "Sl.n-s. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT  A   LA    GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnes  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  A.ts  et  dj  la  Curiosité. 


PARiS     liT    DEPARTEMENTS 


U;i   31). 


12  fr. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection  Théodore  Duret 

Vciitu  fai  0  ù  la  galerie  Je  lu  rue  de  Sc/e,  K; 
19  luar.-. 

.  M"  PAur.  (r.iiRv.vLi.ii-:n,  cominissaire-priseur  ; 
MM.  Duit.vND-KiiEi,  et  GuoitCiics  Piviir,  experts. 

Cotte  vente  a  produit  :  158.885  fr. 

1.  lioiidht.  Plage  :  350.  —  2.  Cals.  L'Ouvrière: 
145.  —  3.  Céifmne.  l'ne  route  dans  un  village  : 
SIX);  i.  Nature  morte  :  GGO  ;  et  5.  La  Moisson  : 
(550.  —  0.  Corot.  Femme  italienne  :  l.ôOO.  —  7.. 
Coirrbi-t.  Paysa),'o  de  Saiiil.Mi;,'e  :  2.000  ;  et8.  Por- 
trait do  M.  Corjjiii.iud  :  500.  —  0.  Drr/im.  Dan- 
seuses à  la  liarrc  et  assises  :  7.500;  10.  (Chevaux 
de  courses  :  7.1(10;  13.  Danseuses  :  1.800;  13.  La 
(jonvcrsalioii  :4.fl00;  M.  Chevaux  de  courses  : 
l.AOO;  15.  Danseuse  !Ï  .sa  toilelle  :  800  ,-l  ir,. 
Fomnie  au  liain  :  720. 

'  M .-Joiiiihind.  Vue  do  Ilollunde  :  480. 

■  18'.  Maiiri;  V\vy.  le  père  Lalhiiile  :  S.OiiO;  l'J. 
Le  Hepo.s":  Il.nOO;  20.  Le  Torrero  .-saluant  : 
I0.50U;21.  Lu  Port  do  Bordeaux  :  0.300  ;  2i. 
La  .leuiie  feimue  au  chapeau  noir  :  5.100  ;  et  23. 
Portrait  d'All.ert  WollV  :  700. 

2'i.  Claude  Mnm-I.  Les  Dindons  :  12.000;  25. 
La  Chasse:  8.000  ;:.*().  La  Cahaiie  (Sainle-Adressu): 
4.050;  27.  Caniil.  eu  llullande  :  5..')0l);  28.  Feiiime 
«oucliée  dans  l'herhe  :  5.1IK);  et  2H.  La  Seine,  k 
Vélheuil  :  7.'.«I0.  —  311.  llrrlUi;  Moviiol.  .leniie 
femme  au  liid  :  'i.ôOO.  —  :ll.  (".  Pisnirm.  Lm 
Printemps:  l.'.X)0.  —  .'12.  LaCelùe  Idanche  :  1.500; 
93.  Kuo  de  villa;,'(!  :  020;  et  3i.  Anes  nu  pAlu- 
rago  :  1.500.  —  It.').  l'uvi.i  ilf  l'hafininrs.  Le 
IWvo  :  9,l(Hl.  —36.  lieiioir.  Buste  do  foinmo  : 
1.8IK);  ;17.  .lardiu,  :'i  Konleua.v-auxRo.ses  :3.i)(l0; 
et  38.  Jeune  .soMat  :  500.  —35».  Sislfi/.  Vue  de 
la  Seine,  A  Murly  :  LôfiO;  W.  Vue  de  lu  l'iiinise, 
:'i  llamplon  t'.onrl  :  1,350;  et  U.  Hlïel  de  soir  : 
l.mo.  —  V.>.    ll7iiV/e;-.  Noclnrne  :  t.OiM). 


Tableaux  anciens  et  mode 'nés 

Veille  faite  à  l'Holel  Droiiol,  le  15  mars,  par 
M'  (i.  DociiEsxE  et  M.  IL  IImio. 

Cette  vente  a  produit  :iî8.778  francs. 

1.  .-ienic/inr/; (TU) .  Xalure  morte;  fruits  et  ac- 
cessoires :  480.  —  9.  lim-tin.  Le  Font,  paysage 
italien  :  ÔOO.  —  11.  £.  lioill;/.  Kntréc  du  Jardin 
Turc  :  15.500.  —  l'i.  Loucher  (François)  Attri- 
bué ù).  Les  Oiseaux  captifs,  tableau  décoratif  ; 
575;  et  15.  Nymphe  et  Satyre  :  480. 

18.  CiiHidello  (Attribue  ù).  Venise  :  450.  —  26. 
Bael  (Van).  Fleurs  et  fruits  :  820.  —  iJO.  Dyck 
(Van)  (Ecole  de).  Portrait  de  Crayer  :  740.  —  47. 
Xetschvr.  Mort  de  CIcopiUrc  :  320.  —  54.  Ouilry. 
La  Chasse  au  sanglier  :  300. 

59.  liona  de  TUoli  (.^^tlribuc  4).  Le  PiVIûmge  : 
200.  —  68.  \'nlUn.  Les  Baigneuses:  255.  —  73. 
Kcole  espagnole.  La  Visitation  :  750.  —  74.  Ecolo 
llamande.  La  Tour  de  Babel  :  470. 

81.  Kcole  française.  Diane  et  Actéou  :  270.  — 
83.  Le  Colin-.Maillard  :  l.O'iO.  —  K.">.  l'orlniit  pri^- 
snmé  de  lleiiéo  de  France  :  1.3lK(.  —  Mt'i.  Jeune 
pèlerine,  eoslume  Louis  XV  :  îlsii.  —  S7.  Diane  : 
:i;,l(.  —  H8.  Le  Baiser  rendu  :  2(K).  —  8",t.  LoC.lin- 
Maillanl  :  :!">5.  —  94.  Vénus  et  r.\mour  :  ISt).  — 
95.  Portrait  de  fommo  :  225.  —  SHi.  Wle  d'miRO  : 
150.  —  102.  l'xolo  ilalieune  priiniliM'.  Le  Cal- 
vaire :  900  fmncs. 


Des.sius  originaux  do  M.  Loloir 

eor»    i.'ii.i.usriivTioN  i>i:s  T'unis    Moiisqiietiiires 
ii'.llexinidre  Diimnx 

Vente  faite  ISnJerio  ticorg6.s  Petit,  le.s  H  et 
15  mars. 

M*  L.  Tuai,  commissaire  priseur;  M.  li.  Pirrir, 
oxperl. 

Celle  vente  a  produit  ;  75.S'!0  francs.  Elle  coni- 
prtMniit  2.'iO  tiessins  ipii  se  sont  vendus  en  moyenne, 
comme  on  lo  voit,  300  francs  l'un.  Oneli|ue.<<  nu- 
méros ont  atteint  lo  prix  de  700  ou  800  fnuics. 
Kiilln  un  exemplaire  unii|n'<,  sur  {mpier  des  Mu- 
iiufiu'liin'H  impériales  du  Japon,  conleimnl  In 
suite  des  fumes  sur  papier  do  Chine,  lires  par  le 


00 


I,A    CIIUONIQUE    DES   ARTS 


gravciu'  (les  deux  ceni  cinqiianlo  bois  do  l'ou- 
vrage, et  rehaussé  sur  les  faux-lilros  et  dans  les 
marges  de  trente-quatre  ac(iiarelles  inédiles  pein- 
tes par  M.  JlauriccLeluiraétévendu  8.00l>francs. 


Dentelles  et  Broderies  anciennes 

La  vente  de  M""'  Ridel,  qu'un  vient  di:  leriiiiner 
à  l'IlcMel  l-lrouol,  comprenait  quelques  dentelles 
anciennes  et  des  broderies  d'or  et  d'argent  parmi 
lesquelles  nous  avons  remarqué  : 

Un  volant  en  vieux  point  de  Venise  à  reliefs, 
dessin,  entrelacs  de  tleurs  et  coquilles,  les  reliefs 
et  les  lirides  ornés  de  picots;  longueur  3  m.  50, 
hauteur  ■'lO  centimètres:  l.'iôO  francs.  -  Un  ban- 
deau envieux  point  de  Venise,  longueur  1  m.  00, 
hauteur  50  centimètres  :  'i()5  francs. 

Un  dessus  de  table  en  ancien  point  de  France, 
travail  à  l'aiguille;  longueur  lin.  40,  largeur 
1  mètre  :  330  francs. 

Vn  dessu.s  de  tabli!  vn  ancien  point  cou|ié  de 
France,  travail  à  l'aiguille  ;  longueur  1  m.  60,  lar- 
geur 1  m.  20  :  5'^5  francs. 

Un  napperon  en  ancien  point  coupé  de  France  ; 
longueur  1  m.  GO,  largeur  1  m.  15  :  ti40  francs. 

Une  belle  aube  en  vieux  point  d'Alençon,  à  bri- 
des bouclées,  dessin  à  rinceaux  lleuris  faits  de 
rosaces,  moucbelés  et  de  point  mignon,  le  fond 
rehaussé  de  modes  à  mosaïques  :  époque  Louis 
XV  ;  longueur  3  mètres,  hauteur  65  cenlimélros  : 
2.750  francs. 

Mouchoir  avec  bordure  à  dents,  travail  à  l'ai- 
guille :  280  francs. 

Une  parure  en  ancien  point  d'Alençon,  dessin  à 
relief,  composée  d'un  grand  col,  tour  de  corsage 
et  de  deux  manches;  époque  Louis  XIV:  690  fr. 
Coupe  d'ancien  point  de  Venise  à  la  rose,  fond 
de  brides  bouclées  et  à  picots,  bords  dentelle; 
longueur  1  m.  -40,  hauteur  85  centimètres:  650  fr. 
Volant  de  Venise,  travail  au  fuseau,  époque 
Louis  XIII  ;  longueur  3  m.  55.  hauteur  18  centi- 
mètres :  295  francs. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


11  a  Été  procédé,  au  palais  de  l'Industrie,  ;i 
l'élection  du  jury  chargé  d'examiner  les  œa- 
vres  de  peinture,  les  dessins  et  fiastels  en- 
voyés au  Salon  des  Champs-EUysèes  de 
1894,  et  d'éliminer  les  envois  insullisants. 

JI.  Tony-Rùliert  Fleury  a  été  nommé  prési- 
dent du  jury. 

Ont  été  élus  membres  titulaires  :  MM.  P.ou- 
guereau,  J.-P.  Laurens,  Harpignies,  .1.  Lefeb- 
vre,  L.-O.  Merson.  Busson,  Henri  PUle,  Tat- 
tegrain,  Bernier,  Humbert,  F.  Barrias,  Pelez, 
Dantan,  Demunt,  Gustave  Moreau.  Uaraeron, 
Lagarde,  Ghartran,  Roybet,  Henri  Martin. 

Les  jurés  supplémentaires  suivants  ont  été 
ensuite  nommés  :  MM.  Albert  Maignan,  De- 
taille,  Gormon,  Donnât,  Morot.  Vayson,  Ga- 
gliardini,  Dawant,  Yon,  Luminais,  Saintpierre, 
E.  Flameng,  De  Vuillefroy,  II.  Lévy,  Le  Blant, 
AVencker,  E.  Adan,  Petitjean,  Bariilot. 


La  Société  des  Artiites  Indépendants  a 
décidé  que  sa  prochaine  l-:xposilion  aura  lieu 
en  avi'il  prochain. 

Une  Exposiiion  de  l'u'uvre  de  P.-'V.  Gal- 
land  aura  lieu  nu  Musée  des  Arts  Décoralils, 
du  au  mars  au  15  avril. 


L'Exposition  des  njuvres  de  feu  Auguste 
Flameug,  peintre  de  marines,  sera  ouverte 
jus^ju'au  28  mars,  de  10  h.  à  0  h.  à  la  galerie 
Georges  Petit. 


Le  (lorcle  artistique  et  littéraire,  rue  Volney, 
fera,  au  cours  du  mois  prochain,  ime  l-^xpo- 
silion  des  o'uvres  du  ]ieintro  Achdie  Cesbron. 

L'Etat  prendra  part  à  cette  Exposition  et  y 
enverra  quelques-unes  des  principales  nuivres 
de  cet  altiste. 

Un  peintre  impressionniste,  M.  Victor  "Vi- 
gnon,  a  organisé  ù  la  galerie  Bernheim  jeune 
une  Exposition  de  ses  récentes  luuvres,  i|ui 
s'est  ouverte  le  20  mars. 


L'.\dmini^tration  municipale  de  Tourcoing 
organise  une  Exposition  (|ui  comprendra  des 
tatileaux,  aquarelles,  pastels,  sculptures,  ob- 
jets cl'ai  t,  livres,  elc.  Gette  Exposition  ouvrira 
le  "-^0  mai  prochain. 

Une  Exposition,  dite  de  printemps,  orga- 
nisée par  l'Union  des  .-Vrtistes  de  la  scission, 
est  ouverte  ci  Munich  depuis  le  15  mars.  Gette 
Exposition  durera  jusqu'au  I"  mai. 


Académie  des  Beaux-Arts 


La  séance  est  présidée  par  'SI.  Daumet.  qui 
proclame  les  noms  des  dix  logisles  admis  au 
concours  définitif  pour  le  grand  prix  d'archi- 
tecture. Ge  sont  MM.  Varcollier,  Deperthes, 
Recourn.  L'mbdinstock.  Héraud.  Le  Cardonel, 
Dusart,  Palouillard,  Tony  Garnier,  Chifllot. 

L'Académie  propose  pour  le  prix  Bordin  à 
décerner  en  1896  le  sujet  suivant  : 

De  l'iniluence  des  mœurs,  des  milieux,  des 
croyances  sur  l'art  de  la  peinture  depuis  le 
xiv  siècle  jusqu'au  milieu  du  xix»  siècle. 

Les  mémoires  sur  cette  question  devront 
être  déposés  au  secrétariat  de  l'Institut  avant 
le  1"  janvier  1896. 

Elle  propose,  en  outre,  pour  le  prix  'Iroyon 
(paysage),  à  décerner  en  1895,  le  sujet  sui- 
vant :  c(  Ellet  de  crépuscule  >■. 

Le  tableau  doit  représenter  une  route  bordée 
d'un  côté  par  un  massif  d'arbres,  de  l'autre 
par  des  champs  s'étendant  au  loin  jusqu'à  un 
horizon  borné  par  des  colUnes. 

Au  premier  plan,  un    bouvier  revient  du 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


01 


labour  avec  un  attelage  de  quatre  bœufs 

La  lune  se  lève. 

Le  programme  meDlionnant  les  conditions 
du  concours  sera  mis  ù.  la  disposition  des 
concurrents,  au  secrétariat  de  l'Institut,  à 
partir  du  27  de  ce  mois. 

Le  président  rappelle  à  l'Académie  que, 
suivant  l'usage,  il  n'y  aura  pas  de  séance  le 
samedi-saint. 

M.  Charle.-i  Garnier,  au  nom  de  la  Commis- 
sion du  diclionnaire,  donne  une  première  lec- 
ture du  mot  «  école  ». 


NOUVELLES 


:(<**  ^'^I-  Luc-Olivier  Merson  et  Etn.  Barrias 
sont  nommés  professeurs  à  l'Ecole  des 
Beaux- Arts. 

***  if.  Iloudar  vient  d'olTrir  pour  le  Dépar- 
tement des  antiquités  oriimlales  du  Musée;  du 
Louvre,  deux  oslampes  japonaises.  Le  Pépar- 
tement  de  la  sculpture  s'est  enrichi  de  deux 
chapiloaux  ot  d'une  base  de  colonne  en  mar- 
bre blanc,  remontant  au  cinquième  siècle. 

n,%  On  vient  de  bâtir,  au  fond  de  la  cour  du 
Carrousel,  des  baratfuements  en  bois  pour  y 
loger  (les  services  annexes  du  Ministère  dos 
finances.  Le  j(jurnnl  des  Debiils  pense  (|ue, 
placés  presipi'aii-clessous  de  la  galerie  oi'i  sont 
exposés  les  dessins,  ces  baraquements  mul- 
tiplient les  cliani'Rs  d'ini-fMidie.  Notre  i-untivre 
signale  aussi,  dans  la  cour  du  Garrous(;l,  une 
macliiniîà  vapeur  ((u'on  vient  d'y  installer,  des 
tiné(;  il  produire  l'éicctriciti'^  et  ont  dressé  bî 
long  du  mur  un  immense  et  laid  tuyau  d'usine. 
Il  craint  ([ue  ce  tuyau  ne  i-ouvre  de  suii;  et  de 
fumée  les  l'ac:ades  ot  les  toitures,  ipii  en  seront 
noircies  d'abord  et  ruinées  ensuite,  comme  la 
fai;ade  de  Saint-ICtiennivdu-Mont  depuis  qu'on 
a  placé  dans  son  voisinage  un  semblabli'  cHa- 
blissement. 

**#  Le  Congrvs  annuel  diîs  Socii'li's  sa- 
vantes s'ouvrira  le  mardi  27  mars,  à  deux 
beur<!s,  dans  \i.\  grand  ampliilliéiltre  de  la 
Xouv(!lle  Sorboune,  où  M.  Spuller,  ministre 
de  riuslruc;tion  publique,  présidera,  le  samedi 
suivant,  à  la  mémo  heure,  la  séance  générale 
do  cli'itui'e. 

j),**  Depuis  iilusieurs  annéi.'s,  le  pavillon  do 
la  Villi'  de  Piii'is,  au  Coiirs-la-iteine,  était 
prêté  pai'  l'AilminisIralion  de  riliMcl-de-Ville 
Il  divers  (irgaiiisateiirs  d'expnsilions  nrlisli- 
qiK^s,  iiiilustrielles  im  agricoles.  Maisb»  (Con- 
seil miiuicipiil  a  iléciib'',  nu  mois  de  ili'i-einbri^ 
dernier,  de  reprendrt»  possession  elVeiMi\e  de 
ce  pavilliin  pour  y  Irausporli'r  ses  collectidiis 
d'art  du  Miisi'e  d'.Xuteuil  (l.">,  rue  l.afonliiinc), 
oii  se  trouvent  réunies  de  jolies  vues  du  Paris 
ancien  ou  modei'iie,des  ceiivres  d'art  iicquisi-s 
par  la  Vilb>  (>l  non  placées  encore,  et  aussi 
les  miiipi('lt(>s  des  concours,  les  ri'duclions  île 
sl.iliic'S  de  nns  pinces  et  moniimenls  |iublics. 
.\m  Mii-^rv  il' Viili'iiil,  celle  inli'i'cssnnte  ciijlec- 


tion  parisienne  n'est  visible  que  les  dimanches, 
de  midi  à  quatre  heures. 

**:(;  Le  Président  de  la  République  a  reçu, 
mercredi  matin  JIM.  Carolus  Duran  et  Emile 
Blémont,  qui  l'ont  entretenu  de  la  formation 
d'un  Comité  pour  l'érection  d'une  statue  à 
Watteau. 

if*if  11  est  question  de  nettoyer  et  restaurer 
les  fresifues  d'Abel  de  Pujol  qui  dérorent  la 
voûte  de  la  Bourse. 

***  Aux  termes  de  son  testament,  M.  Victor- 
François-Eloi  Biennoury,  artiste  pieintre,  dé- 
cédé le  n  décembre  dernier,  a  légué  à  l'.Xsso- 
cialion  des  artistes  peintres,  fondée  par  le 
baron  Taylor,  tout  le  contenu  de  ses  cartons, 
toutes  ses  toiles,  toutes  ses  œuvres,  livres  et 
objets  quelconques  se  rattachant  à  son  art  et 
se  trouvant  dans  son  atelier.  Ladite  .\ssocia- 
lion  fera  de  ce  legs  ce  qu'elle  voudra  :  pt  au 
cas  où  elle  jugerait  à  propos  de  vendre  ces 
objets  et  ces  œuvres,  le  prix  qui  en  sera  retiré 
sera  placé  en  rente  sur  l'Etat,  dont  les  arré- 
rages serviront  à  une  ou  plusieurs  pensions 
du  chitTre  de  trois  rents  francs  et  portant  le 
nom  de  «  pension  Biennoury  >.. 

:(.**  Le  sculpteur  Mabille  vient  de  terminer 
le  projet  de  monument  d'une  pyramide,  sur- 
montée du  buste  d'IIippolyle  Maze,  que  la 
Ligue  nationale  de  la  prévoyance  et  de  la 
muliialité  fait  élever  à  la  mémoire  de  son 
ancien  président. 

***  La  Société  des  Rosati,  qui  doit  ériger  le 
24  juin,  à  l'ontenay-au.x-Roses,  un  buste  ù 
La  l'oiitaine,  a  chargé  le  scul[)teur  Louis  Xoël 
de  l'exécution  de  cette  o'uvre. 

jf*it:  L'église  Saint-Laurent,  de  Rouen,  un 
des  morceaux  intéressants  de  l'architecture 
du  quinzième  siècle,  situéi'  dans  le  voisinage 
du  Musée  de  peinture,  vient  d'être  l'objet 
d'une  expropriation  au  profit  de  l'Etat,  par 
applii-alion,  pour  la  première  fois  peut-éti*e, 
de  la  loi  du  *)  mars  ll*<7  sur  les  moniimenls 
historiques.  Cette  église  était  la  propriété  d'un 
(les  i\otuires  de  Rouen,  M»  C(>iirc(>lli\  (pii  se 
proposait,  en  abattant  la  nef  et  les  miii-s,  do 
se  construire  là  un  lu'ilel  particulier,  en  con- 
servant In  tiiiir  et  le  portail  ipii  donne  sur  la 
rue  de  la  Itibliothèqui»  ipi'il  aurait  fait  res- 
taurer. M.  (^ourcelle  deiiumdail  l'i  titre  d'in- 
demnité une  .somnii^  de  près  de  li"i<i.(KMi  francs. 
Il  lui  a  été  alloué  ISO.OiHl  francs.  L'église 
Saiiit-I.aurent,  cla-isi-o  comme  monument 
liistoi'iqiic,  sera  ainsi  entièrement  con.sorvée. 

^*i^  l'n  architectode  Péronne,  établi  A  Paris, 
M.  I.i'-iin  Roux,  vient  de  niellre  une  somme 
de 'i.OiiO  francs  à  la  disposition  d'un  jury,  pour 
l'én^clion  d'un  monument  à  la  iiiéiiioiro  de 
Marii>  Eourré.  Marie  Koiirré  est  une  lu-roïne 
oublii'c  du  seizième  siècle,  qui  sauva  IVronne, 
lueuaci'-  par  li(Miri  de  Nassau. 

♦*♦  Le  prochain  ('.migres  ari'lii'>i>logii|uo 
belge  se  tiendra  cotte  aniu'e  à  Mons,  au  mois 
de  juin,  sous  hi  présidence  du  gi-néral  Wou- 
wermaiis.  l'no  ex|)i)Sition  d'objets  découverl.s 
pur  les  fouilles  faites  dans  les  dilTéi-enles  par- 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


lies  (les  ]iaysilii  lliiinaiit  sff.i  oiivorlo  pendant 
la  session  (In  Uunf^'i'rs. 

***  Le  (li''|iai'toinont  asiut,ii|nc  du  .Mnsi''0  de 
Berlin  vieni  do  confier  à  MM.  Goldewei  ol  von 
Lusfluin  la  direcUon  des  fouilles  arelu''olOf.'i- 
([ues  <i  entreprendre  à  ses  frais  à  Zindjirli 
(province  d'Adana).  La  dur(''e  des  rc(!lier(*hes 
a  él('  nx(''C  à  trois  mois:  on  espère  qu'elles 
umèneronl  la  découverte  d'antii|uit(!'S  int(5res- 
sant  riiisloirc  des  Assyriens  et  des  Hittites, 
car  on  a  d(''jà  trouvi'  dans  ces  parages  des 
statues  et  des  objets  relatifs  à  ces  peuples. 
Le  (iouvornenient  ottoman  sera  rôpr(5senlé 
aux  rouilles  par   le  docteur  H.-.\.  Mystakidis. 

^%  LeMus(5o  britannitiue  se  trouvait  depuis 
lonf;(onips  à  r(Hi'oit  pour  loger  ses  admirables 
collections  :  ses  administrateurs  viennent  de 
prcpai'er  un  projet  d'agrandissemeni  au(|uel 
il  ne  mani[uo  plus  (juc  rai;quiescenient  du 
J'arlemenl. 

Si  le  l'arleuienl  vole  les  £00.000  liv.  st.  né- 
cessaires pour  raci|uisition  des  terrains,  le 
Musée  0(rcupera  un  pàlé  isolé  compris  entre 
Kussell  sipiare,  ISecJford  sf|uare.  Montagne 
place  et  (li'cat  l\usscll  streel  :  c'est  au  duc  de 
Bedlord  i|u'apparliennent.  ces  terrains  à  ache- 
ter. Ils  ont  une  superficie  de  -5  acres,  et  comme 
le  Musée  en  comprend  di''jà  9,  sa  superficie 
totale  serait  de  1-4  acres. 

Le  Gouvernement  est  favorable  au  projet 
d'agrandissement,  et  le  cban  relier  de  l'Echi- 
(|uier  s'est  engagé  à  l'appiixer  chaudement  au 
Parlement. 

;(:*;(.-  On  assure  que  le  (_;ouvernement  russe 
a  l'intention  de  créer  à  Constantinople  un 
inslitut  arcliéologi(pie. 


La  Collection  Caillebotte 


Nous  avons  annoncé,  dans  notre  dernier 
numéro,  que  le  peintre  Caillebotte,  décédé  il 
y  a  quelques  semaines,  avait  laissé  à  l'Etat  sa 
collection  de  tableaux  composée  en  grande 
partie  d'œuvres  d'artistes  de  l'école  impres- 
sionniste. On  avait  craint  un  moment  que  la 
direction  des  Beaux-Arts  ne  crût  pas  devoir 
accepter  ce  legs,  mais,  cette  l'ois,  ces  craintes 
ne  se  sont  pas  trouvées  justifiées. Le  Directeur 
des  Beaux-Arts  et  les  principaux  fonction- 
naires de  son  déparlement  ont  été  convoqués 
lundi  par  le  peintre  li^noir,  l'exécuteur  testa- 
mentaire de  Caillebotte,  pour  examiner  les 
toiles  laissées  par  son  ami,  et  la  collection  a 
été  acceptée.  Gomme  plusieurs  i.cuvres  étaient 
d'un  intérêt  médiocre,  il  a  été  convenu  d'un 
commun  accord  que,  seules,  les  principales 
seraient  exposées  au  Luxembourg,  où,  aus- 
sitôt que  le  Conseil  d'Etat  aura  autorisé  la 
direction  des  Musées  à  accepter  le  legs,  on  les 
réunira  dans  une  même  salle  ;  il  y  a  deu.x 
ceuvres  de  Manet,  dont  le  Balcon,  du  Salon 
de  1869,  deux  de  Benoir,  dont  VEscarpolelle, 
plusieurs  Degas,  Cl.  Monet.  Sisley,  un  Cé- 
zanne, ce  qui,  avec  les  quelques  tableaux  que 
le  Musée  possède  déjà  et  le  Porlrail,  par 
M"'«  Morizot,  acheté  lundi  par  l'Etat  à  la  vente 


Durai,  composera  une  collection  à  peu  près 
comiilète  des  artistes  impressionnistes. 


A  propos  de  l'Exposition  de  Chicago 


t"n  groupe  d'artistes  écrit  au  Figaro  pour 
se  plaindre  de  ce  que  les  tableaux  remis  à  la 
fin  de  18  2  au  représentant  du  Gouvernement 
chargé  de  les  faire  figurera  l'Exposition  de 
Chicago  n'aient  pas  encore  été  réexpédiés  en 
France,  alors  tpi'ils  iiourraient  maintenant 
avoir  été  renvoyés  depuis  plusieurs  mois, 
l'i^xposition  ayant  fermé  à  la  fin  du  mois 
d'octobre  dernier.  On  se  demande  ipielle  peut 
bien  (Hre  la  cause  de  ce  ret;ird,  et  on  la  voit, 
disent  les  signataires  de  la  lettre,  dans  ce  fait 
c<  que  certains  fonctionnaires,  pn^férant  pro- 
fiter plus  longtemps  de  l'indemnité  qui  leur 
est  allouée  piendant  leur  séjour  au.x  Etats- 
l'nis.  ne  sont  pas  pressés  de  mettre  fin  à  une 
situation  i|ui  leur  est  aussi  profitable  ;  on 
ajoute  même  (|ue  certains  d'entre  eux  ont 
clioisi  cette  occasion  unique  pour  visiter  à 
fond  l'Amérique  du  Nord  et  que  leur  tournée 
n'étant  pas  encore  terminée,  nous  devons  at- 
tendre, pour  rentrer  en  possession  de  nos  ceu- 
vres, que  leur  soif  de  voyage  soit  apaisée.  » 

On  comprend  le  mécontentement  des  ar- 
tistes ainsi  que  des  collectionneurs  qui  leur 
ont  prêté  des  œuvres  en  vue  de  cette  Ex- 
position :  et  ce  mécontentement  s'accroit  en- 
core de  l'inquiétude  causée  par  l'incurie  des 
organisateurs  de  l'Exposition,  et  par  le  refus 
d'indemnité  que  ces  organisateurs  ont  déjà 
opposé  aux  réclamati  jns  des  personnes  qui 
ont  été  victimes  de  l'incendie  à  l'Exposition 
dont  nous  avons  entretenu  nos  lecteurs  il  y  a 
deux  mois. 

En  réponse  à  ces  doléances  des  artistes, 
nous  trouvons  dans  le  Tcni'ps  des  renseigne- 
ments, évidemment  communiqués  par  l'Ad- 
ministration des  Beaux-Arts,  .etqui  expliquent 
la  cause  de  ces  retards. -«Le  personnel  de 
l'Exposition  ayant  été  presque  entièrement 
licencié  aussitiM  après  l'Exposition,  dit  notre 
confrère,  nos  compatriotes  ont  dû  attendre 
plus  de  quinze  jours  qu'on  sortît  les  caisses 
des  dépôts  où  elles  avaient  été  remisées  et 
qu'on  les  leur  livrât.  Quant  à  la  mise  en  cais- 
ses, elle  avait  été  entravée  journellement  par 
les  formalités  tyranniques  de  la  douane,  les 
incroyables  lenteurs  clos  transports,  le  froid, 
le  diMabrement  des  édifices,  la  neige,  et  l'on 
doit  s'estimer  heureu.K  de  n'avoir  eu  à  déplo- 
rer, tout  compte  fait,  qu'un  incendie  partiel  et 
des  retards. 

Les  chemins  de  fer  américains  ont  mis 
vhif/t-chtq  jours  à  transporter  les  caisses  de 
Chicago  à  New-York  —  et.  quant  à  ce  qui  est 
des  exigences  de  la  douane,  elles  sont  in- 
croyables. Il  a  fallu  qu'un  de  ses  employés  re- 
connut, pièce  par  pièce,  l'identité  de  tous  les 
objets  emballés  ;  il  a  même  fallu,  pour  lui 
plaire,  recopier  jusqu'à  trois  fois  le  catalogue. 
II  en  est  résulté  que  le  dernier  convoi  artisti- 
que n'a  pu  partir  que  le  1"  février  do  Chicago.  » 

Le    chef  du   bureau  des  Expositions,  qui  a 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


93 


pris  la  direction  du  service  des  i^xpasilions 
au  Ministère  depuis  le  jour  où  le  poste  de 
Commissaire  général  a  été  supprimé,  a  dé- 
claré, en  outre,  à  notre  confrère  :  «  1»  Qu'il 
est  arrivé  lundi  soir  en  gare  des  Batignolles, 
pour  être  envoyé  aussitôt  au  Palais  de  l'In- 
dustrie, un  premier  convoi  renferrpant  deux 
cents  taijleaux  environ,  plus  un  certain  nom- 
bre de  sculptures;  2»  qu'un  second  arrivage, 
d'une  importance  égale,  est  au  Havre  depuis 
le  18  de  ce  mois  et  qu'il  sera  vraisemblable- 
ment il  Paris  lundi  prochain,  la  Compagnie  de 
l'Ouest  mettant  une  moyenne  de  liuit  jours  à 
Iransjiorler  du  Havre  à  Paris  les  colis  mis  à 
la  ptlite  vilesse.  » 

11  serait  donc,  selon  l'Administration,  par- 
faitement inutile  d'alarmer  plus  longtemps 
nos  artistes  au  sujet  de  leurs  envois. 


Académie  des  Inscriptions 

Eleclioii.  —  Apres  un  court  comilé  secret  dans 
lequel  on  a  lu  la  partie  réservée  du  procès-ver- 
bal, l'Acadcniic  a  procédé  à  l'éleclion  d'un  mem- 
bre ordinaire  i'i  la  [ilace  devenue  vacante  par  lo 
décès  de  M.  Waddington.  Les  candidats  en  pré- 
sence étaient  par  ordre  alphabétique:  MM.  de 
Eiaucourl,  Cagnat,  CoUignon,  Maulde  de  LaC.l.i- 
vière.  Celle  élection  9  donné  lieu  à  deux  tours  de 
scrutin. 

Le  nombre  des  volants  élaicnl  de  US,  la  majo- 
rité était  de  20. 

Voici  la  répartition  des  voies  obtenues  par  cha- 
que candidat: 

1"  tour,    2«  tour. 

MM.Collignon 11  voix.  22  voix. Elu 

(:.'igii:it.. 12    —      11    — 

De  He;.iu'ourt 8    —        .î    — 

Mauldc  de  l,a  Clavière.     7    —        0    — 

M.  Colligniiii  a  été  proclamé  membre  de  l'Aca- 
démie des  ln.scriptions.  Son  éicclion  sera  sou- 
misi;  i'i  l'approbation  de  M.  le  Président  delà  Ré- 
piihliipie. 

Doimlioii  (lu  baron  île  Ciiiircel.  —  Comme 
l'Académie  frau<;aiae.  l'Académie  dc.>(  Inscriptions 
cl  Bel  les- Lettres  accepte,  pour  sa  part,  la  dona- 
liiin  lie  M.  le  baron  de  Cuurcel  pour  la  fundatlim 
d'un  prix  triennal  destiné  i\  récompenser  u  une 
Oîiivre  do  liltératine,  d  érudition  ou  d'histoire  q'ii 
.sera  du  nature  i\  attirer  l'inlérél  public  sur  les 
premiers  siècles  de  l'histoire  de  I-'rance  (époques 
méiDvinglenno  ou  carolingieum-jou  ù  populariser 
(pii'l(|ne  épisode  de  cette  histoire  depuis  l'origine 
niilinuMdaice  des  tribus  franques  jusqu'aux  envi- 
rons de  l'an  mille.  » 

Kcole  lie  Uohir.  —  M.  A.  GelTroy  écrit  de 
liiinie,  i\  la  date  du  1:1  mars,  que  des  iloules  sé- 
rieux ont  été  élc'vés  par  les  savants  itali- ns  sur 
l'HUllienlicilé  de  (pjehpies-unsdes  ohjets  d'art  nn- 
cit>iis  dont  i'ai'qiiisition  a  été  récemment  proposée 
à  M.  Il'  comte  'l'yszkiowics.  Dès  notre  numéro  du 
17  lévrier  MOUS  avons  ici  attiré  l'atlentloti  du  nos 
lecteiii-s  snr  ce  fait,  et  nous  avons  pnhlié  A  ce 
sujil  Mlle  lettre  très  inlénssante  dc^  notre  collalio- 
rail  nr  M  .  S:donion  lieiinich,  sous  ce  litre:  «  l.i's 
AiiliqMi'és  ili'  la  Itiissie  nu''ridionale.  u  Nous  n'a- 
vons plus  aujonrd'hni  cpi'A  prier  nos  lecteurs  d'i 
vontiiir  hieii  s'v  r.'|ioi'lei'. 


—  Ou  vient  de  découvrir,  à  Pale.striiia.  nue  base 
cylindrique  eu  marbre  portant  une  dédicace  des 
décurions  et  de  la  commune  à  'l'rajan,  datée  du 
jour  anniversaire  de  .sa  naissance,  18  septem- 
bre 101. 

Philologie  latine.  —  M.  Louis  Havcl  commu- 
nique à  l'Académie  une  série  d'observations  re- 
latives au  prologue  du  livre  111  des  Fables  de 
Phèdre.  Ces  notes  étahlissenl  que  ce  prologue  se 
compose  de  deux  morceaux  distincts,  d'égale  éten- 
due et  intervertis  par  suite  d'un  accident  maté- 
riel dans  le  manuscrit,  aujourd'hui  perdu,  qui  a 
servi  jusqu'ici  pour  toute-;  les  éditions  îles  fables. 
C'est  de  ce  manuscrit  que  descend  le  seul  qui  sub- 
siste, celui  du  marquis  de  Rosambo.  GrJce  à  l'é- 
dition que  prépare  M.  Ulysse  Kohert,  il  est  facile 
d'y  relever  des  particularités  utiles  pour  la  criti- 
que, surtout  en  ce  qui  touche  l'emploi  des  lettres 
capitales  rouges. 

Art  byzantin .  —  M.  G.  Schlumberger  fait  pas- 
.=er  sous  les  yeux  de  ses  confrères  les  reproduc- 
tiims  de  deux  bas-reliefs  d'ivoire  de  la  belle  épo- 
que de  l'art  byzantin  du  onzième  siècle,  repré.sen- 
lant  quatre  apôtres  en  pied.  Ces  deux  volets  d'un 
même  triptyque,  trouvés  jadis  par  Gori,  étaient 
conservés  l'un  à  Florence,  l'autre  à  Padouf».  Le 
premier  est  aujourd'hui  au  cabinet  des  antiques 
de  Vienne:  le  second,  qu'on  croyait  perdu,  a  été 
retrouvé  par  M.  Schlumberger  au  Musée  dupa- 
lais  ducal  à  Venise.  On  clierche  encore  le  panneau 
central.  Deux  inscriptions  en  vers  iamhiques 
établissent  que  le  donateur  de  ce  précieux  monu- 
ment de  la  sculpture  byzantine  fut  un  des  empe- 
reurs byyiantins  du  onzième  siècle  nommé  Cons- 
tantin. 

Mission  en  Afri(/iie.  —  M.  Foureau.  chargé 
d'une  mission  en  Afrique  par  le  Ministère  de 
l'Instruction  Publiqiu\  dont  il  est  un  des  corres- 
pondants, annonce  à  l'Académie,  dan^  une  lettre 
datée  du  7  mars,  qu'il  vient  de  rentrer  A  Biskra, 
après  avoir  atteint,  dans  lo  'l'assili  des  .•\zdj^r,  un 
point  de  l'Ouad-Mihero,  situé  à  deux  journées  do 
marche  du  lac  du  mémo  nom.  11  a  été  obligé  do 
ri'trograiler,  par  suite  du  nuinqne  de  parole  des 
Kehar  des  Azdjer,  qui,  après  lui  avoir  promis  lo 
lilire  passMge,  se  sont  rétractés.  Le  chemin  lui  a 
été  très  l.rulali'inent  liarr.'-  p:ir  les  gens  d'un  cer- 
tain cheikh  du  nom  de  Mohammod. 

Epiin'"i>liii'  africiiiiie.  —  M.  Ivlmond  l.o 
niant  communique,  au  nom  du  P.  Delatlre,  une 
inscription  trouvée  par  le  savant  correspondant 
do  r.\cndémie  ft  l'extrémité  de  la  ville  do  Car- 
tilage, du  roté  du  lac  de  'l'unis. 

(Irii/iiii'  lin  (•'  If  nu  Ton'  -' 

Ifg  antres  juiy--  -\ — Tel  est  oi 

Mémoire  dont  M.   l'ii'-^i"  r  de  Itoiilarei  oiime  nce 
la  lecture  un  nom  de  M.   !Iomiiiie|  du  l'.aillaud. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

La  Société  voie  l'échange  do  son  pnblicntiona 
avec  celles  de  In  Société  .Vrchéologiquo  do  Uo- 
lième.  du  (lerclo  historique  et  archéologique  ilo 
(ioml  et  du  l'Institut  di<  Carlh  ige. 

l'Ille  procède  ensuite  à  l'élecliun  d'un  mend>n? 
ic'-oclioil      l'O    riiiipl  I,  eni^'Ol    de    M.    \V:eMln>.-l<>n. 


I-A    CIIRONIQUIC    DKS    ARTS 


décédé.  Au  Iroisième  lour  tic  scrutin,  M.  l'abbé 
Beuilier  <>sl  élu  par  27  voix  sur  33. 

M.  Hruslou  est  élu  a.ssocié  correspondant  à. 
Montau))an. 

M.  Li'taille  odrc,  au  noiri  de  M.  Louis  Bertrand, 
conservateur  du  Musée  du  Philijipeville,  un  cata- 
logue de  ce  llusée. 

M.  Saiiiui'l  Bcrgor  étudie,  eu  les  comparant,  di- 
verses représentations  de  la  Création  cl  de  l'his- 
toire d'Adam  et  Eve  sculptées  sur  des  portails  de 
Rouen  et  d'Auxerre  et  peintes  dans  les  Bibles 
historialcs  françaises. 

M.  fahlié  Diic'liesne  signale  dans  le  martyrologe 
de  Saint-Willibrord,  exécuté  vers  l'an  70."),  une 
série  de  fêtes  de  saints  de  l'Italie  méridionale  iu- 
troduiles  en  Angleterre  par  un  moine  napolitain, 
chargé  de  la  dircclion  des  écoles  dans  ce  pays. 


NECROLOGIE 


M.  Danguin,  le  graveur  en  taille-douce  bien 
connu,  vient  de  mourir  subitement  en  son  domi- 
cile, IH,  rue  Denfert-Rochereau. 

M.  Danguin  était  né  le  3  mai  lS-23.  Ses  princi- 
pales œuvres  sont  l'Aficension  d'après  le  Péru- 
gin  :  Portrait  de,  femme  d'après  Rembrandt; 
Saint  Sébastien  d'après  Rapliaél  ;  Suinte  Anne 
et  la  Vierge  d'après  Léonard  de  Vinci,  In  For- 
narine,  etc.,  etc.  M.  Danguin  appartenait  à  l'Ins- 
titut comme  membre  correspondant  de  l'Acadénde 
des  Beaux-Arts.  Il  était  chevalier  de  la  Légion- 
d'Honneur  depuis  1883. 


On  annonce  la  mort  à  Paris,  chez  les  frères 
Saint-Jean-de-Dieu,  du  peintre  paysagiste  J.-F.- 
Armand-Félix  Bernard,  à  l'âge  de  soixante-qua- 
tre ans.  M.  Bernard,  élève  de  H.  Fiandi-in  à  l'E- 
cole des  Beaux-Arls,  avait  remporté  le  prix  de 
Rome  pour  le  paysage  historique  en  18Ô4. 


M.  Louis-Lucien  d'Eaubonne,  arlisle  peintre, 
«lève  de  Corot,  est  décédé  à  Paris,  le  17  mars,  à 
l'âge  de  5t)  ans. 

Nous  apprenons  la  morl  de  II.  Louis-Emile 
Pinel  de  Grandchamp,  artiste  peintre,  décédé 
à  Beaune,  le  13  mars,  à  l'âge  de  soixante-treize 


Nous  avons  le  regret  d'annoncer  la  mort  de  no- 
tre confrère  M.  Louis  Cardon,  critique  dart  à 
l'Evénement  et  au  Journal  des  Arts,  décédé  à 
Paris,  le  16  mars,  à  l'âge  de  33  ans. 


Le  peintre  et  aquafortiste  Kart  Meunier  vient 
de  mourir  à  Louvaiu.  Ilètait  tilsdu  célèbre  sculp- 
teur Gonslanlin  Jleunier. 


Le  peintre  d'histoire  autrichien  Charles  de 
Blaas,  professeur  à  l'Académie  des  Beaux-Arts 
de  Vienne,  vient  de  s'éteindre  à  l'Age  de  soixante- 
dix-neuf  ans.  A  la  première   Exposition  univer- 


selle de  Paris,  il  avait  obtenu  un  .second  prix' 
une  ni('(lallle  d'or,  pour  sa  toile  liistorique  : 
Clidrlrmiifine  hh'nnant  les  écoliers  nér/lifjents. 
La  galerie  des  Victoires,  de  l'Ars.enal  de  Vienne, 
lui  doit  quaranle-cinq  fresques  représentant  les 
é[)ii(|ues  les  []|us  brillantes  de  l'histoire  de  l'Au- 
triche. De  Blaas  tenait  également  un  rang  distin- 
gué dans  la  peinture  de  genre. 


BIBLIOGRAPHIE 


Exposition  Historique  de  Madrid,  189S-1893, 
par  M.  Emile  de  Molènes,  subdélcgué  géné- 
ral des  Comités  français.  Un  vol.  in-8'  de  300 
pages.  Paris,  Librairies-Imprimeries  réunies, 
—  ancienne  maison  Quantin,  —  May  et  Mot- 
leroz,  directeurs,  7,  rue  Saint-Benoit. 

Les  lecteurs  de  la  Gazette  n'auront  siirement 
point  oublié  les  intéressants  articles  qu'elle  a  pu- 
bliés naguère  sur  l'Expusition  rétrospective  ma- 
drilène et  où  sont  étudiés  les  précieux  monu- 
nienls  et  objets  d'art  à",  toutes  provenances  qui 
figurèrent  à  l'occasion  des  Fêtes  du  quatrième 
centenaire  de  la  Déeouverte  du  Xouveau 
Monde,  à  cette  mémorable  Exposition.  L'ouvrage 
que  M.  de  Molènes  vient  de  faire  paraître  sous 
ce  titre  :  Exposition  Historique  de  Madrid 
iS9S-1893.  joint  à  un  tableau  d'ensemble  des 
fêtes  du  centenaire  l'étude  critique,  peut-être  un 
peu  sommaire  en  quelques  parties,  de  cette 
grande  manifestation  à  la  fois  historique,  ethno- 
graphique et  artistique.  L'auteur  s'est  d'abord 
atlaclié  à  siguiler  et  à  mettre  eu  relief  les  no- 
tions nouvelles,  suggérées  aux  archéologues  par 
l'étude  et  la  comparaison  des  monuments  et  des 
documents,  réunis  pour  la  première  fois  en  nom- 
bre aussi  considérable,  i3rè.sentés  avec  méthode 
et  relatifs  à  l'histoire  et  aux  arts  des  anciens  peu- 
ples du  continent  américain. 

Puis,  passant  en  revue  les  diverses  productions 
d'art  espagnoles  et  mauresques, exposées  parl'Es- 
pagne  ou  par  d'autres  Etals,  il  s'applique  à  faire 
ressortir  avec  clarté  les  intluencîês  tantùt  byzan- 
tines, tantôt  italiennes,  tantôt  flamandes  ou  fran- 
çaises, qui  ont  successivement  ou  simultanément 
contribué  à  la  formation  et  au  développement  de 
r^irchitecture,  de  la  sculpture  et  de  la  peinture 
dans  la  l'éuinsule  ibérique,  jusqu'au  moment  où 
l'art  national,  enfin  émancipé,  s'affirme  dans  sa 
brillanio  et  incor.testable  originalité.  Tout  ce  qui 
a  trait  aux  origines  et  aux  modifications  de  mé- 
thodes et  de  styles,  JI.  de  Molènes  l'a  évidem- 
ment puisé  aux  meilleures  sources  ;  là  où  ses 
déductions  sont  moins  sûres,  c'est  lorsqu'il  en 
arrive  aux  généralisations.  La  peinture  espagnole 
est,  selon  lui,  réaliste  et  surtout  mystique.  Nous 
préférerions  qu'il  emi^loyàt  pour  en  marquer  les 
caractères  des  termes  plus  précis  et  plus  justes. 
L'Ecule  espagnole  est  essentiellement  naturaliste 
dans  son  principe  comme  le  sont  les  anciennes 
écoles  tlamande,  hollandaise  et  vénitienne  :  le 
sens  qu'on  attache  aujourd'hui,  dans  la  critique, 
au  mot  de  réalisme  eût  dû  lui  eu  faire  écarter 
l'eiuphii.  Le  naturalisme,  en  art,  n'est  pas  du  tout 
exclusif  de  l'expression  du  sentiment  tt  de  la 
poésie,  religieuse  ou  profane,  alors  que  nous  en- 
tendons par  réalisme  quelque  chose  de  limité  aux 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


foriiifis  extérieures,  d'étroilement  objectif,  depves- 
.juc  photographique  en  un  mol.  Courl»et  et  Ma- 
net  sont  dos  réalistes  ;  Ribera,  Vehaqnw.,  Zurba- 
raii,  MuriUo  et  Goya  sont  des  naturalis'es.  Si,  au 
lieu  de  mystique  que  lui  semble  être  l'Ecole  tout 
entière,  M.  de  Jlolènes  eut  employé  le  mot  reli- 
gieuse,  nous  serions  d'accord:  mais 'Ribera  et 
Velaz([uez  et  Goya,  quoi  qu'il  en  dise,  et  pour  ne 
citer  qui'  ces  maîtres,  ne  sont  rien  moins  que 
mystiques,  et  Murillo  lui-même,  s'il  incline  au 
mysticisme  dans  ses  Imiiiaculéf.s  Conreptioni:, 
n'en  reste  pas  moins,  dans  la  plus  grande  par- 
tie tic  ses  compositions  profanes  ou  n.'ligieuscs, 
un  sincère  naturaliste,  sadiaiil  allier  à  un  senti- 
ment toujours  élevé  et  très  pénétrant  re.\pre.<sion 
des  réalités  les  plus  formelles.  Mais  c'est  là,  à 
tout  prendre,  querelli;  de  mois  dont  le  sens  peut 
varier  de  l'un  à  l'autre  coté  des  Pyrénées.  Nous 
n'y  insisterons  donc  pas,  préférant  rendre  entière 
justice  au  «ouple  talent  et  ji  la  remarquable  fa- 
culté d'assimilation  dont  a  fait  preuve  M.  de  Mo- 
lèncs  en  un  travail  où  il  a  du  embrasser  tant  de 
matières  diverses,  inventorier  et  décrire  tant  et 
de  si  complexes  matéri,\ux.  P.  f,. 


Les  éditeurs  (Irossmann  et  Kno'hel, de  Moscou, 
viennent  d  •  pulilier  un  bel  album  in-folio  oiisonl 
réunies  "2'i  liélioi,'ravures  d'après  les  oîuvres  capi- 
tales des  Pt'iiilres  mofienies  de  la  Uii.isic.XJa  texte 
en  français,  par  A.  N.  Scliwarz,  explique  et  com- 
mente les  tableaux.  Sauf  certaines  toiles  de 
Wéréschlschanuine  (c'est  ainsi  qu'il  faut  ortho- 
graphier le  nom  du  célèbre  dessinateur  que  M.  Gé- 
ronie  a  compté  parmi  ses  élèves),  de  M.  Siémi- 
radski,  nous  ne  connaissions  aucune  production 
do  cette  intéressante  phalange  d'artistes  ;  s'ils 
n'ont  aucune  particularité  dans  l'exéL'Ulion  ou  dans 
le  scnliiuent  ipii  permette  de  les  grouper  on  école, 
le  talent  ne  leur  niaruiue  pas.  Nous  avons  par- 
liculiérejnent  reinanpié'  les  lableauxde  M.M.  Pria- 
nischniUolV,  MaUowsky,  Polénolï,  NewrelV,  Sou- 
rikotl',  Kramskoy,  NiassoédolV,  lluhn  cl  du  pro- 
fes.seur  Jacobi.  A.  m-;  L. 


Fvaiiz  Sliicl:  (C'cnt  reproductions  de  l'onivre  de), 
—  'l'exte  par  Orru  Jli.m  s  UiKUiui  .\i.  —  Munich  : 
E.  Albert  et  (>•• 

L'amiéo  pas.sée,  la  Omelle  <li:<  Ilrnii.rAftx  -.i 
découvert  aux  lecteurs  français  lo  nom  déjà  glo- 
rieux,  en  Alloinagno,  en  Suisse  et  en  Italie,  di' 
Arnold  liceckliu,  aucpiel  les  librairies  d'art  <le  Mu- 
uicli  consacraient  uu  ouvrage  monumental.  Ce 
nouvel  an,  lu  même  liunneur  a  été  acciu'dè  à  uu 
peintre,  graveur  et  slaluairo  de  même  inspiration 
quoiipie  avec  une  fucturo  t'tut'!  dilVorente  •.  t'rtuiz 
Sliir/i,  un  fi-.nlaisislo  réaliste  ipii  dessine  aussi 
bien  li's  types  osseux  et  bonliommes  île  la  cam- 
pagni'  bavaroise  et  les  gras  buveurs  municlmis, 
que  les  corps  hi''roi(pii's  il'i  )rpliéo  et  de  .Samsoii, 
(pii  peint  des  sous-bois  impressionnistes  faits 
pour  plaire  ft  Monel,  (pii  grave  à  l'eau-forle  l'i  la 
façon  de  Rops,  el  ipii  cherche  l'i  restaurer  en  ses 
statuettes  la  nuiniére  des  m  litres  ilo  la  Ui'uais- 
sauce, 

Liw  procéilés  mécaniques  employés  po'ir  la 
reproilucti.in  di'  ces  leuvres,  —  héliogravure  soit 
monochrome,  soit  doublement  teiuté(>,  —  ont  été 
celte  f)is-ci  particulièrement  liouri.'ux   dans  leurs 


résultats  :  harmonies  qui  se  jouent  dans  des  gri- 
sailles ardoisées,  roses,  violacées  ou  verdàtres,  et 
qui  rendent  à  merveille  les  sombres  cfVets  crépus- 
culaires que  M.  Stuck  aime  à  donner  comme 
repoussoir  à  ses  nus  brillants,  à  ses  centaure» 
roux  et  blancs,  à  ses  chasses  fantasti(pies,  ou 
des  aurochs,  des  élans,  de?  bulllcs  maKtbres 
s'affolent  sous  les  traits  d'archers  farouches  dans 
des  paysages  de  légendes.  Les  éludes  prépara- 
toires à  ces  grandes  compositions  montrent  un 
dessinateur  consciencieux  qui  ne  se  lasse  pas  de 
poursuivre  la  forme  rêvée,  et  qui  est  toujuurs 
extrêmement  difficile  envers  lui-même.  Certains 
dos,  certains  torses  à  la  sanguine  sont  dignes  des 
plus  beaux  dessins  classiques  de  l'Albertine  ou 
du  Ijouvre.  —  Toutes  les  fougues  de  l'imagina- 
tion et  du  coloris  sont  tolérables  quand  elles  sont 
appuyées  sur  des  études  d'un  dessin  aussi  serré, 
et  réalisées  avec  un  tel  souci  de  la  vraisemblance. 

Wm.  Rh. 


Tour  du  Monde.  —  17.32'  livraison.  —  Sis 
semaines  sur  le  Nil,  par  M.  K.  Cotteau.  —  Treize 
dessins  de  Bazin,  lioudier,  Berteault,  Marius 
Perret,  Rousseau,  Riou.  BulTe,  Eaucher-Gndin  et 

de  Ber'.'. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  1110"  livraison.  — 
Texte  par  Pierre  Maël,  Louis  Rou-îselet,  le 
commandant  Stany  et  Lucien  d'Elue. 

Illuslralions  de  :  A.  Paris,  Mybacli,  Zier,  etc. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  el  C»,  79,  bou- 
levard Sainl-dermain,  Paris. 

- — . ,a,c»=s«25**J- 

CONCERT  DU  S.\MEDI  -25  MARS 


Conservatoire.  — Si/mplioiiif  en  rt' (Beetho- 
ven): Chriiit  ./.'<  fiiniiios  (M.  .T.  Brahms)  ;  Con- 
l'crlo  en  mi  brmol  pour  piano  (('..  Sainl-Saens); 
Requiem  (Ch.tiounod)  :  Ouverture  i{e  Freixchûa 

(W'.'berl. 


T.\BII;\li\,\\('IE\S«M01li:it\P.S 

DESSINS  Kl'  tiltAVI'l;l':s 

Objets    d'Art    ot    do    Curiosité 

Sculptures,  Bron/.os  d'.\rl  el  d'.\nioubloinonl, 

Porcolainos,  Miniatures,  Bijou.x, 

Argenterie 

TAPISSERIES     ANCIENNES 
Uoulollos,    EluiVcs.    Mouilles,    etc. 


VKIVTU  lltVtH  ni'«>iio(.   Mnlle  ii'   7 

l.es  Vrn.lr.'li  :tOil  S:nii"li  ::l  M.ir-,  à  ',' li''iir.  •- 

M'  G.  DUCHESNE  M.  A.  BLOCHE 

l'.omiu.  pri^.'iic  I  E\|"  Il 

0,  rue  do  Hanovre      I   4\  rue  do  t'.hiUi'nudun 

i:.ri»txilii»l  :  1.0  Jeudi  '.il)  Mars. 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


ALBUM     RELIE 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier  1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5  francs;  franco  en  province,   20   francs. 

lim  El  M 11 1)1  llli-M 


MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,    MÉZIÈRES,    ANATOLE    DE   MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  formatin-8°  grand  aigle,  illustré  de  loogra- 
vures  dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

1°  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2°  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n"  i  à  480. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 
Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux- fortes  de  M.  de  MARE 

UN  TOLUME  I>'-4°  TmÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  PAPETERIES  DU  MARAIS 

Il  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  y5  exemplaires  numérotés  sur  papier  \Yhatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  75  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête.. 

ftLBUHI  DE  Là  GMETTE  DES  BEflUX-ARTS 

»  î\yi  !!:MI!  SÊÎSli:.  —  Pri.v   iOI>  ÎJ-ancs.  —  Pour  les  AI  aiiiiés  :  .'«O  francs 

Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la  Galette  des  Beaux-Arts 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 

Les  Mim  (!e  lliiîlres  mm  exposés  à  i'Ée oie  des  lieaîix-Arls  en  IS /D 

PAR  LE  MARQUIS  Ph.  DE  CHENNEVIÈRES 
Directeur  honoraire  des  Beaux-.Arts,  Membre  de   l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr. —  Pour  les  abonnés,   12  fr.  :  Jranco  en  province,  1  5  francs 


En  vonlo.  aux  Biirpaux  de  la  GAZETTE  DES  DE.\r.\-.\RTS,  8,  me  Favar!,  Piiris 


t.  l'aris.  —  i^iniar',  il 


N*  13.  —  1894 


BUREAUX  :   a,    RUE  FAVART 


31  Mars. 


L.\ 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLK.MENT   A   L.^   GAZETTE  DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    l(     SAMEDI     MATIN 

l.es  uhoniiù  à  une  annie  entière  de  /j  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
lu  Cliroiiique  des  Arts  et  dj  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET     DEPARTEMENTS 

12  fr.         I         Six   mois. 


.S  tr 


CONCOURS    ET     EXPOSITIONS 


l,'asseiiibl<"e  fjc'mi'-rale  de  la  Socii-ir  naiiu- 
nnle  des  )Jeaux-.\rts  pour  lo  Salon  du  Champ- 
de-Mars  s'ost,  réunie,  suu.s  la  |irc''sid<'iii-t"  de 
-M.  Puvis  de  Ghavanncs,  pour  procédi'r  au 
lirafie  au  sort  des  niemhres  des  diverses 
Cuminissioiis  d'examen.  Ces  Commissions  se 
liouvenl  ainsi  eonstiluées  |iour  IHIW  : 

Peinture.  —  'l'ilnlaires  :  .leanniol,  Criveau, 
.Valilel,  Ménard,  Davis,  lîauduuiii,  Merton, 
I.ebuiirg,  Kiielil,  Aman  .lean,  llnndel,  Frappa. 
Ilclleii,  Maslien-I.epafie,  Burne  .lunes,  llan- 
l)iirf.'.  liandara,  .laines  'l'issnl,  Carrier-liel- 
leuse.  l-;iii)t.  ."^uppléiiientaii'es  :  Prouv(5,  l'Iide, 
'l'iiaulow,  .\.  Hinet,  .1.  lii'raud,  Urandon.  liai- 
lai'lli,  (iirai'dot,  Hoiilid  de  Monvel,  (iuit.'iiar(l. 

Seulplure.  —  Titulaires  :  Kscoula.  Devilliv.. 
ilrani'l.  I.c  Duc,  Itdclie.  Garrii's.  liartliulonn'. 
Supplémi'nluin's  :  l.enoir.  (".Iiarpenlier. 

•  iravure.  —  1  ilidaircs  :  l'aiinomaUer,  Michel 
Ga/.in,  .Mordant,  Gui'iiud,  Wallncr,  Siippli'- 
menlaires  :  l''loriun,  l.epére. 

objets  d'art.  —  Titiilairos  :  Carol,  Duiil. 
'rhcsinar.  Carabin.  Hriilcan.  Supplcnicnlain's  : 
lialli'',  (::iiapl('l. 

Arcliilcclnri'.  —  l'itulair.'s  :  iloiil.  de  liaii- 
dot.  Siippl('nicntaire  :  l'ranlz  .biurdaiii. 

F.es  Ciiininissiniis  d'ubjets  d'art  et  d'ai'clii- 
b'clure  siiiil  ciinipli'li'es  par  dix  membres  de 
lu  di'léfjalidn  (•^iuleiiieiil  dési^rnes  par  le  snri . 
Ce  sont,  pciiir  IH.t'i  :  MM.  Wallni'r.  Dubnfe. 
Tony-Niiël,  lioil,  l.lierniltle.  de  SainlMar 
ceaux,  Mimlenard,  (^arolus  Duran,  Hesnard. 
lîiiraii.  SM|ipli'inenlaires  :  Diimhim'.  KenunMi'il. 


Cdinine  l'an  dernier,  une  petite  ICxpusilion 
il'Art  hippique  vient  de  s'ouvrir,  au  Palais  de 
'lndustrii\  à  l'uccasioii  du  Coucuurs  bipplipie. 
Cette  l'Apdsilion  ne  cnmprend  mière  plus  de 
cent  ciiiipianle  tableaux,  aipiarelles,  brun/es 
l'I  pliUros;  un  a  donc  tout  lo  loisirdo  s'ari'i'ter 


devant  les  œuvres  intéressantes,  telles  que 
celles  de  MM.  Busson,  Calvès,  Caran  d'Acbe, 
Gasiex.  de  Condamy.  Grafty,  Debat-Ponsan, 
llermann-Léon,  .\imé  Morot,  Puri|uel,  Prince- 
teau.  Tavernier,  de  Viiillefroy,  du  Passape.  et*'. 


l'ne  Exposition  de  tableaux,  dessins  au 
crayon,  esquisses  orifîiiiales,  du  statuaire 
Carpeauz,  va  être  ortranisi-e  iiar  les  soins  de 
sa  veuve,  dans  la  f.'rande  salle  de  l'Ecole  dos 
lieaux-Arts. 

l,'Ex|)Osition  des  Pastellistes  français  sera 
oUviM'te  du  1"  au  2'.i  avril.  di>  10  heures  à  six 
heures,  à  la  fiaierie  (ieorjîes  Petit. 


I.a  Société  des  Ealumineurs  et  Miniatu- 
ristes français,  récemment  constituée,  ouvrira 
dans  la  première  quinzaine  de  juin,  chez  M. 
(ieoi'fjes  Petit,  son  premier  salon  annuel. 


1.1"  jeudi  •,".!  mars  s'est  uuverte  à  la  finlerie 
Diirandliuel,  rue  l.al'tltte.  nue  i:\position 
d'o'uvres  du  firaveiir  ndilon  Redon,  qui  du- 
rera juscpi'au  H  a\ril. 


I  ne  Imposition  des  M'uvres  de  M.  IMmond 
Yon  aura  lieu,  à  la  ^.'alcrie  Ceorges  l'ctit,  du 
I"  au  H  avril. 


M.  Seroudat  de  Belzim  l'ora  une  i;xposilion 
do  ses  (l'uvres.  pemtures  el  lusnins.  il  la  ^ft- 
lorio  lioort-'es  Petit,  du  '-*  au  lt>  avril. 


I  ne  lAiiosilion  des  lleaiix  Arts  aura   lieu  A 
Castres,  du  1"  niai  au  b'i  inillel. 


;>H 


LA    CHRONIQUIC    DES    ARTS 


l.a  ville  (II'  Cabors  urfruiiisc  uni'  lv\|i(jsilion 
lies  HeiiuxAi'ls,  i|ui  aura  lii'ii  ilu  l"jiiiii  an 
15  jiiilli.'t. 

l'ne  Kxiiusitiun  des  Heaux-Arts,  organisiie 
par  la  SucliHé  des  Amis  des  Arts,  aura  lieu  à 
Cognac  du  1"  au  .'iujuin  IH'.i'i. 


Les  arlisti's  rrani;ais  se  suiil  mis  Ildi's  i-un- 
l'ours  à  riCxposition  de  Vienne.  Ils  ne  parli- 
cipcront,  done  pas  aux  rérompenses  qui  y 
seront,  comme  partout,  déeernées.  Celte  déei- 
sion  a  élé  prise  de  coneert  parMif.  Honnat  et 
l'uvis  do  C.liavannes,  au  momenl  oi'i  le  Comité 
lie  l'Kxposition  viennoise  leur  demandait  la 
liste  des  artistes  Iranrais  qui  devaient  pren- 
dre part  aux  opérations  du  jury.  I^es  prési- 
dents des  deux  Sociétés  ont  répondu  à  leurs 
eamarades  de  Vienne  que  la  réeeption  en- 
lliousiaste  qui  avait  été  laite  à  Vienne  aux 
artistes  Iranrais  dans  la  personne  de  leurs 
Comités  ronstiluait  pour  eux  la  récompense 
la  plus  llatteuse,  la  plus  haute.  Ils  deman- 
daient, en  conséquence,  ce  qui  leur  a  été  ac- 
cordi',  que  la  section  française  fui  mise  hors 
coacours. 

L'Exposition  d'Anvers  a  donné  lieu  à  l'in- 
cident suivant  :  La  Société  nationale  des 
Beaux-.\rts  (Salon  du  Champ-de-Marsi  a  pro- 
testé contre  la  place,  trop  restreinte  qui  lui 
était  attribuée  dans  les  dernières  expositions 
à  l'étranger.  Son  Comité  a  déclaré  que,  l'im- 
portance des  deux  Salons  étant  pareille,  la 
valeur  artistique  des  œuvres  exposées  au 
moins  égale,  les  deux  Sociétés  devaient  avoir 
un  traitement  identique.  La  Société  nationale 
des  Beaux-Arts  ne  prendra  donc  part  à  l'Ex- 
position d'Anvers  que  si  la  moitié  de  l'espace 
disponible  lui  est  concédé.  Elle  fera  de  même 
pour  toutes  les  Expositions  étrangères. 

Le  Comité  de  la  Société  des .\rtistes  français 
répond  que  si  la  valeur  artistique  des  couvres 
exposées  au  Champde-Mars  ne  fait  doute 
pour  personne,  le  nombre  des  exposants  n'en 
est  pas  moins  de  beaucoup  intérieur  au  chiffre 
annuel  des  exposants  des  Champs-Elysées,  et 
c'est  pourquoi  la  Société  des  ,\rtistes  français 
demande,  pour  les  Expositions  étrangères,  les 
deux  tiers  de  l'espace  disponible. 

A  la  Dii'eclion  des  Beaux-.\rls  de  se  |iro- 
nuncer. 


L'album  que  les  dames  russes  adressent 
aux  dames  de  France  en  souvenir  des  fêtes 
de  Paris-Toulon  est  exposé  à  la  Société  des 
Beaux-Arts  de  Pétersbourg.  Il  porte  déjà 
cinq  mille  signatures.  Ees  feuilles  grand  in- 
folio  sont  au  nombre  de  vingl-cinq,  toutes 
oi'nées  de  fort  jolies  aquarelles  dont  l'une, 
illustrant  la  page  réservée  au  Gonsei'vatoire, 
représente  un  groupe  de  chanteurs,  l.a  pre- 
mière feuille,  avec  l'inscription  «  Les  femmes 
russes  aux  femmes  de  France  »,  est  illustrée 
l)ar  il""  Ponélof  et  représente  une  boyarine 
et  une  paysanne  bretonne  se  tenant  par  la 
main.  La  plupart  des  dames  signataires,  qui 


aiiiiarliennenl  au  monde  de  l'cnseigncnienl. 
de  la  marine,  des  beaux-arts,  .se  .sont  bornées 
il  écrire  leur  nom. 

La  reliure  de  l'album,  do  style  vieux  russe. 
est  des  plus  riches.  C'est  une  broderie  de 
dentelles  sur  velours  et  brocart  on  or,  perles 
et  pierres  précieuses;  au  milieu  sont  bi'odées 
on  soie  et  or  les  armes  de  Itussio,  suriuonlées 
d'une  couronne  de  perles  et  de  pierres.  Ueux 
inscriptions  on  haut  :  «  Les  Russes  aux  Fran- 
çaises »:  en  bas,  le  millésime  189;f  émaillé  de 
diverses  couleurs. 

L'adresse  aux  dames  de  France  est  écrile 
dans  les  deux  langues,  en  lelli-es  ornées,  sur 
un  lies  feuillets  de  l'album. 

Le  tzar,  de  son  côté,  voulant  donner  à  la 
Ville  de  Paris  un  témoignage  de  remercie- 
ment pour  l'accueil  qu'elle  a  fait  aux  niar'ins 
russes,  a  commandé  un  nuignifique  vase  ar- 
tistique |ioui'  le  lui  olïrir. 


L'Exposition  de  l'Œuvre  de  P.  "V.  Galland 

L'Exposition  des  leuvres  de  P.-V.  Galland. 
qui  est  ouverte  dans  les  galeries  latérales  du 
Musée  des  .\rts  décoratifs,  jusqu'au  15  avril, 
a  été  une  des  plus  intéressantes  auxquelles 
nous  ayons  éh'  conviés  cet  hiver.  Elle  révèle 
un  travail  énorme  que  peut-être  le  grand  pu- 
blic ne  soupçonnait  pas.  étani  donné  que 
l'œuvre  décorative  de  (ialland  se  trouve  dissé- 
mini'e  au-x  quatre  coins  de  l'Eui-ope  et  même 
de  r.Vniérii|ue.  Mais  on  a  réuni  ici  une  collec- 
tion qui  peut  en  donner  une  idi'i>.  car  elle  ne 
comprend  pas  moins  de  quatre  à  cinq  mille 
pièces,  panneaux  décoratifs,  tableaux  de 
genre,  esquisses,  dessins  et  maquettes.  Sans 
doute  rien  de  tout  cela  ne  donne  l'impression 
qu'on  attend  de  l'ieuvre  d'art dénnilive  et  por- 
tant son  but  en  soi:  et  des  leuvres  achevées 
de  (ialland,  nous  n'avons  rien  à  dire  que  nii< 
lecteurs  ne  sachent  déjà,  la  Gazette  ayant 
publié  en  It^SS  une  étude, très  complète  sur 
l'œuvre  multiple  du  maître.  Mais  ce  qui  ressort 
de  cette  Exposition,  c'est  que  l'homme  qui  a 
jiu  faire  une  aussi  |irodigieuse  dépense  de  tra- 
vail, en  y  mettant  de  réelles  qualités  d'inven- 
tion et  un  grand  charme  d'exécution,  est  de 
ceux  i[u'il  faut  compter  parmi  les  artistes  les 
plus  importants  de  l'époque. 

On  sait  par  ses  conqiositions  di'coratives 
quelle  place  éminente  est  la  sienne  en  ce  qui 
concerne  l'art  proprement  dit  de  la  décora- 
tion: on  pourra  voir  ici.  par  certains  de  ses 
tableaux  :  La  Toilei te  de  l'enfant,  Xueprixe 
en  Espai/ne,  les  Sapins,  etc.,  qu'il  eût  pu 
prendre  une  jilaco  des  plus  honorables  parmi 
les  peintres  de  morceau,  dans  le  genre  ei 
môme  dans  le  paysage,  s'il  y  avait  exclusive- 
ment consacré  ses  efforts,  ou  disons  mieux, 
son  activité  ;  car  chez  Galland  rien  ne  trahit 
l'effort.  C'est  toujours  et  partout  l'exubérance 
de  la  vie,  qui  se  donne  de  toutes  manières, 
rapidement,  au  hasard  des  impressions,  mai-^ 
qui  toujours  captive. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


fW 


NOUVELLES 


if^if  M.  liiiiijnii,  directeur  des  Beaiix-Arls, 
est  parti  pour  JJome,  uii  il  doit  régler  avec 
M.  (iiiillaiime,  directeur' de  l'Acadénjie  de 
France,  cerlaines  questions  intf^ressanl  la 
villa  Mi'dii'is. 

***  L'Union  centrale  des  Arts  décoratifs  a 
procédé  au  rt'nouveliement  du  Ijureau  de  son 
Conseil  d'administration. 

Dnl  été  élus  :  M.  Georges  Berger,  prési- 
<lent:  MM.  Boiiillet,  Aynard,  Cuillauine  et 
Corroyer,  vice-présidents:  Mit.  Leiébure  et 
Kratl'l,  secM'élair(!s  :  M.  Bratpienié,  trésorier. 

I,es  adhésions  au  Congres  des  Arls  déco- 
ratifs, (pii  doit  s'ouvrir  à  l'aris  le  10  niai'pro- 
i-hain,  sont  déjà  parvenues  en  assez  grand 
nombre  à  l'Union  centrale  des  Arts  déco- 
ratifs. 

r,a  date  du  1"  avril  a  été  Fixée  comme  der- 
nier délai  pour  la  réception  des  adhésions  qui 
doivent  être  adressées  ii  M.  Georges  Berger, 
di'puté,  président  de  l'Union  centrale,  palais 
de  l'Industrie,  poi'le  VU,  à  Paris. 

***  l.a  uinniilucture  de  Beau  vais  a  déjà  mis 
sur  inéiiei'  les  tapisseries  qu'elle  prépare  pour 
l'Kxposilion  de  l'.tuO. 

Les  travaux  en  cours  d'exéculion  compren- 
riiHil  noiammoni  quatre  grands  panneaux  de 
Zuber,  mesurant  'l'-l'i  de  longueiii'  sur  S'"20 
de  haut  et  l'epi'ésentant  les  ipiati'e  Saisons. 
Ce  sont  (les  vues  du  Jardin  du  Luxembourg, 
prises  aux  différentes  époques  de  l'année. 

On  exécute  égatenieni  tnut  un  ameublement 
d<' salon  du  peintre  Mangonot  :  \n\  l'cran  de 
cheminée  peint  |iar  (iéiùmeel  cnguiiiandé  de 
ll(Mirs  pui'  Cesbion:  enfin  des  meubles  variés, 
style  Louis  XVI,  dus  à  Chabal,  le  doy(!n  des 
peinires  de  la  Miinufai-ture. 

^*^  On  sait  i|'i''  l'i  |ilale-forme  supérieure 
lit!  la  loui'  Saint  .luci|ues  est  ornée,  aux  quatre 
coins,  di'  ipiutre  statues  de  pierre  re|ii'('SOn- 
lant  saint  .lai'ques,  un  b(euf,  un  lion  l't  mi 
ange. 

Ces  statues  ont  environ  >  mètres di"  liauteui' 
cl  pèsent  plusieurs  milliers  de  kilogrammes. 
K.xposéesà  tous  les  vents,  elles  ont  beaucoup 
à  soutfi'ir  lies  intempéries  :  l'ange  a  eu  une 
iiile  ciissi''(!,  dans  une  tempête,  en  octobre 
dei'nier.  on  vient  di^  proci'der  uu  remplace- 
ment de  lu  statue  endommagée  |iiii'  une  statue 
loule  neuve  et  absolument  semblable  ,i  la 
première. 

Le  poids  de  lu  sliitue  et  la  liauleui'  de  la 
lour,  ipii  est  deô'i  nu'^res,  rendaient  l'opération 
as.sey.  malaiséiv  Klle  a  ét(''.  néanmoins,  elïec- 
luéo  sans  ur<'idenl,  sous  lu  din-iMion  ili>  M. 
l'errioi',  entrepreneur,  à  l'aide  d'un  treuil  ipie 
l'on  avait  innnlr  sur  l,'i  plal<vl'ornie. 

if*jf  l.'iniiugiiration  du  monumi'nt  do  Barye 
aura  lieu  le  l.'i  juin,  sous  la  pri'sidence  de  M. 
(lUilluume,  dii-ecteiir  de  l'Iicole  française  de 
Kotne. 

Le  inonument,  leuvri"  de  MM.  Ilerniiu'.  ar- 
chitecte, et  Barriiis,  sculpteur,  est  compose 
d'un  piédi'slnl  de  granit  cle  .'i  nièlres  de  haut 


surmonté  d'une  reproduction  au  douiile  de 
l'original  du  Thésùe,  vainqueur  duCentaut-e, 
i|ui  est  au  Musée  du  Puy:  de  chaque  cùlé  du 
liiédeslal.  sur  un  soubassement  de  2  mètres, 
deux  groupes  allégoriques  :  l'Ordre  et  la 
Force  Icrrasuant  /'Anarchie,  également 
empruntés  à  l'œuvre  de  Barye:  en  avant,  une 
reproduction  de  .son  Lion  au  serpent  du  jar- 
din des  Tuileries  :  enfin,  dans  le  pié-deslal,  un 
nu'-daillon  en  relief  de  Bart/c,  par  M.  Mar- 
cpiesle.  Dos  plates-bandes  de  gazon  et  un 
entourage  de  chaînes  encadreront  le  monu- 
ment. 

^*ii-  L'iiiauguiation  du  monument  élevé  au 
peintre  .Iules  Diipré  aui'a  lieu  à  l'Isle-Adani, 
1(!  dimanche  2ijuin. 

**:(.  L'inauguration  du  monument  élevé  à  la 
mémoire  des  enfants  des  Bouches-du-Hliùne 
morts  pour  la  patrie,  pendant  la  guerre  de 
1870-1871,  a  eu  lieu  à  Marseille  le  dimanche 
26  mars 

A  deux  heures,  les  voiles  ipji  rei'ouvraient 
le  monumentdc  Turcan  ontétéenlevés.  Sur  la 
colonne  où  sont  inscrits  les  combats  auxquels 
a  pris  jiart  le  Ai'  de  marche,  s'élève  une  statue 
en  bronze,  représentant  la  l-'iam-e  blessée. 
.\u.x  ipialre  coins  du  socle,  on  voit  des  grou- 
pes de  c-onibatlanls.  re  nombreuses  cou- 
ronnes de  tleurs  viennent  s'entasser  autour 
du  monument.  Le  général  de  Vaulgrenant, 
l'ommandant  du  15'  corps,  a  pris  la  parole  au 
nom  du  (iouvernenient. 

**:((  Le  sculpteur  Baccjuel  vient  de  terminer 
le  projet  du  monument  que  la  ville  de  Nimes 
se  propose  d'ériger  sur  un  de  ses  sipiares  en 
l'honneur  du  regretté  compositeur  Ferdinand 
l'oise. 

Ce  monument  se  composera  d'une  sléle 
l'ievée  sur  laipielle  sera  posé  le  buste  de 
l'oise.  Au  l'ied  de  la  stèle,  une  svelte  et  gra- 
ci'use  llguri'  de  jeune  fille  symbolisant  la 
Mélodie,  se  dressera  dans  un  joli  mouvement, 
tendant  vers  l'aimable  luailro  auquel  nous 
devons  yo/i  ailles,  t'AMuar  incdcrinolU\nt 
d'autres  (i-uvros  exquises,  une  palme  l'I  une 
couronne. 

***  Le  juge  d'instruction  cliargé  de  rairtuit' 
du  vol  du  NI  usée  liorely  a  fait  adresser  aux 
parquets,  aux  directeurs  des  musi'es  et  monts- 
de-pii'lé,  aux  niarchuuds  d'objets  d'art,  en 
France  et  à  l'étranger,  la  ncmiMiclalure  dos 
l'.iî  objets  \olés.  Ces  bijoux,  anciens  ou  mo 
ilernes,  constituent  une  vi'-rilsblo  ricliesse 
archéologique. 

**^  Le  docteur  allemand  Dierpreld.  qui  u 
entrepris  des  touilles  ù  Athènes,  aupri's  du 
l'nyx  et  de  l'Aréopage,  a  lait  une  inléivssuute 
trouvaille  :  Il  a  mis  «u  jour  remplacemeiil  du 
templ(<  de  Dionyscis  «  en  limnais  ",  uii\si  que  de 
nombreuses  sculptures  et  inscriptions,  l  niaise 
autel  ipiadrangiilaii'e  porte  sur  une  de  ses 
laces  un  lias-i'<'lief  i-epri-seiilunl  une  scène  de 
sacrifice  ;  le  piiMre  s'appréle  ii  immoler  un 
bouc,  tandis  que,  derrière  lui,  i<sl  un  iMVuf 
attaché  par  les  cornes.  Sur  la  seconde  face. 
1111  siityri'  Iriiine  un  biHier  ipie  le  sacrillcaleur 


1(111 


I.A    CHRONIQUE    DES    ARTS 


vtt  tiiei'  d'un  cuiiii  (le  massue  :  ioul  aupivs  se 
tient  une  .Ménaile.  l'ne  uuti'C  Ini-e  iiionti'c 
Dionysos  et  Pan.  l.a  iilu|iart  des  inscriptions 
pai'Icnt  des  fites  et  du  culte  du  dieu:  beau- 
coup ont  trait  aux  cérémonies  de  réception 
dans  la  conIVérie  sacrée  des  «  lobacclioï  ».  La 
pliipai't  des  olij(?ls  déi-ouvcrts  par  le  docteur 
Dirrpteid  ilatcul  du  deuxième  ou  du  troisiéuie 
siècle  de  noire  ère;  seides,  quelques  statues 
ajijiartiennent  à  des  temps  plus  reculés. 

***  f-e  prince-régent  de  Bavière  vient  de  con- 
férer l'ordre  de  Saint-Michel  à  plusieurs  ai'tis- 
tes  français  dont  les  u'iivres  ont  été  particu- 
lièrement distmguées  à  l'Kxposition  interna- 
tionale artistique  de  Municli. 

.\IM..Iean-tJaul  l.aurcns,  Cormon  ol  d(>  Saint- 
Marceaux  reçoivent  la  3"  classe,  MM.  Douc-el 
et  Maignan,  ia  i'  classe  du  même  ordre. 


Congrès  des   Sociétés  savantes 


Le  (.'.ongrès  aiuiiicl  de.-;  Sociétés  .savantes  île 
Taris  et  de  la  province  .s'est  ouvert  le  il  mars, 
dans  le  grand  amphithéâtre  de  la  nouvelle  Sor- 
bonne. 

La  séance  a  eu  lien  sous  la  présidence  do 
M.  Levas.seur,  membre  de  l'Académie  des  Sciences 
morales  et  politiques,  assislé  de  MM.  Liopold 
Delisle,  Gaston  Paris,  de  Barthélémy,  Alexandre 
Bertrand,  Mascort,  Milne-Edwards.  Charmes, 
membres  de  l'Institut,  et  do  M.  Raoul  de  Saint- 
Arroman,  membre  du  Comité  de  la  Société  des 
Gens  de  Lettres,  chef  <lu  bureau  des  travaux  his- 
toriques et  des  missions  scientifiques  au  Minis- 
tèi-e  de  l'Instruction  publique,  ces  deux  derniers 
représentant  le  chef  de  ce  département. 

Suivant  l'ordre  de  leurs  travaux,  les  délégués 
ont  été  répartis  en  diverses  sections.  Le  liureau 
de  la  section  d'architecture  a  été  ainsi  contitué  : 
Président,  M.  Ed.  Le  Blant;  présidents  des 
séances,  MM.  Chaboudlet.  Alexandre  Bertrand, 
Héron  de  Villçl'osse,  A.  de  Barthi''Iemv. 


Voici  le  compte  rendu  des  travaux  de  la  pre- 
mière séance.  Nous  donnerons  les  comptes  rendus 
des  séances  suivantes  dans  notre  numéro  de  sa- 
medi prochain  : 

Notes  sin-  l'orir/ine  de  l'arcliitecliire  f/ol/iiqiie 
eii  Espagne  et  en  Portiniid.  —  Les  rapports  de 
l'Espagne  et  du  Portugal  avec  la  France  ont  été. 
dit  M.  Eularl,  constants  du  onzième  au  quator- 
zième siècle,  période  pendant  laquelle  l'influence 
française  .s'est  fait  sentir  dans  l'architecture  de 
ces  contrées,  tant  par  voisinage  que  par  exporta- 
lion. 

Les  principaux  agents  de  ces  exportations  sont 
les  moines  de  Chiny  et  de  Citeaux  et  les  évèques 
français  qui,  à  la  faveur  des  croisades  contre  les 
Maures,  furent  promus  à  un  grand  nombre  de 
sièges  espagnols.  A  l'époque  romane,  l'influence 
du  Languedoc,  de  l'Auvergne,  de  la  Bourgogne  et 
peut-être  de  la  Normandie,  se  fait  sentir  dans 
l'architecture  espagnole,  et.  à  l'époque  gothique, 
on  y  remarque,  avec  quelques  souvenirs  dos  in- 
lluences  précédentes,  celles  de  l'Aquitaine,  du 
centre  de  la  France  et  de  la  Normandie. 


<lùn-re  architectonique  de  Foulques  Nerra. — 
Koulciucs  Nerra,  grand  batailleur  et  en  même 
temps  grand  constructeur  d'églises,  joua,  d'après 
M .  l'abbé  Bourdais,  un  grand  rôle  dans  les  évé- 
nements au  début  du  onzième  siècle.  Il  fonda 
l'abbaye  du  lioncoiay,  à  Angers,  reconstruite 
presque  tot.-ileniçnt  au  dix-huitième  siècle  par  les 
moines  de  Saiid-Maur,  et  qui  est  aujourd'lmi  oc- 
cupée par  l'Ecole  des  Arts  et  Métiers.  11  fit  bAlir 
la  magnifique  église  de  Beaulieu-lés-Loches  el  le 
prieuré  de  Saint-Mauricc-de-Ch:Ueau-Gonlier.  Il 
éleva,  dans  les  diverses  parlles  de  ses  domaines, 
de  nombreux  cjalteaux,  e  lire  autres  celui  de  Lcau- 
geois.  qui  existe  encore  et  a  la  forme  d'un  curieux 
donjon  roclangulaire  en  petit  appareil.  On  lui  at- 
tribue également,  mais  sans  justification,  le  ma- 
gnifique donjon  de  Loches,  énorme  masse  de  pier- 
res encore  bien  conservée,  celui  de  Montbazon, 
aux  environs  de  Tours,  el  ceux  do  Montré.sor  et 
de  Montrichard. 

iKxcrcs  d'iirt  de  l'ri/lise  de  Baidne-les-Mes- 
siettrs  {Jurii).  —  M.  l'abbé  Brune  fait  circuler 
d«s  repi'oduclions  photographiques  de  ces  œuvres 
d'art,  conservées  dans  l'église  de  Baume,  qui  était 
le  siège  d'une  des  plus  puissantes  abbayes  de  l'est 
de  la  France,  et  qui  fut  sécularisée  en  1/60.  Parmi 
les  richesses  de  celte  abbaye,  on  trouve  quatre 
autels  remontant  au  quinzième  siècle,  le  retable 
du  maitre-aulel,  magnifique  o-uvre  flamande  don- 
née par  la  ville  de  Gand  à  l'alibé  Guillaume  de 
Poupef,  on  lô'iô,  un  curieux  portrait  de  ce  même 
aljbé  el  plusieurs  autres  bons  tableaux  sur  bois 
du  seizième  siècle.  Dans  le  chonir,  se  trouvaient 
do  belles  statues  duos  à  l'abbé  Aucé,  de  Gbâlons, 
que  le  mauvais  goi'd  de  l'aljbé  Ch.  Maurice  de 
Broglie  fit  remplacer  par  de  vulgaires  boiseries, 
mais  dont  une  partie  existe  encore  dans  l'église 
de  Clairvaux  (.Jura),  où  on  peut  les  voir.  Parmi 
les  nombreux  tondjeaux  renfermés  dans  l'église 
de  Baume,  on  voit  celui  de  l'ermite  Renaud,  mort 
en  1104,  dont  l'inscription  fait  le  seul  intérêt  :  ce- 
lui de  Mahaul  de  Chàlons.  bon  spécimen  de  l'art 
du  treizième  siècle;  celui  de  Renaud  de  Bourgo- 
gne, beau  sarcophage  surmonté  de  la  statue  cou- 
chée du  défunt  en  costume  4e  guerre,  les  pieds 
sur  un  lion  -.  celui  d'Alix  de  Villars,  beau  monu- 
ment du  quinzième  siècle,  qui  a  gardé  sous  ses 
arcalures  qm'lques  figurines  intactes:  ceux  de 
deux  abbés,  curé  de  Chàlons  el  Guillaume  Pou- 
pet:  enfin,  toute  une  série  de  dalles  funéraires, 
avec  ou  sans  elfigies. 

Eijlises  romanes  du  diocèse  de  Besançon.  — 
D'après  M.  .Jules  Gauthier,  archiviste  du  déparle- 
ment du  Dciubs,  parmi  les  vingt  églises  romanes 
du  diocèse  de  Besançon  conservées  à  des  degrés 
divers,  la  plus  intéressante  est  la  cathédrale  de 
Besançon.  Elle  a  double  abside,  signe  de  tradition 
carolingienne,  et  on  reconnaît  des  portions  très 
importantes  de  l'édifice  roman  sous  lesornemonls 
gothiques  qui  furent  ajoutés  à  la  conslruclion 
primitive  en  Vï-i'i  el  ItîiX),  lors  des  restaurations 
nécessilées  par  l'incendie  de  ViVi. 

Après  la  cathédrale,  la  plus  curieuse  des  égli- 
ses romanes  est  celle  de  Faveruey,  construite  par 
les  moines  de  la  Chaise-Dieu  vers  ll:3'i.  Les  égli- 
ses de  tirandecourl,  Marasl  el  Gontrefontaine  ap- 
parliennenl  aussi  à  la  seconde  moitié  du  douzième 
siècle. 

Le   PsKtdi'.'i'  de  Bonnionl.  —  Ce  magnifique 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


101 


manuscrit  à  luinialures  du  coniiiiencorneiil  Ju 
treizième  siècle,  qui  est  aujourd'liui  un  des  orne- 
ments de  la  bibliothèque  de  Besançon,  a  été,  au 
dire  de  M.  .Jules  Gauthier,  conservé  à  Bonmont, 
sur  les  bords  du  lac  de  Genève,  jusqu'au  sei- 
zième siècle  ;  après  la  suppression  de  l'abbaye  en 
15;^li  par  la  Béforme,  il  fut  recueilli  par  Alexan- 
dre Glanne,  doyen  d'Orbois,  et  conservé  depuis 
dans  sa  famille.  Quoique  la  dale  du  volume  sem- 
ble être  <lonnèe  par  une  minialure  représentant 
l'abbè  Walteiiiis,  qui  ff'uverna  le  monastère  de 
119.")  à  l->07,  le  style  de  l'enluminure  semble  indi- 
quer plutôt  le  milieu  du  treizième  siècle. 

Antiquités  récemment  découvertes  dans  le 
département  de  la  Drame.  —  M.  de  Lasteyrie 
donne  lecture  d'une  note  de  M.  Delord,  profes- 
seur au  collège  de  Bomans,  relative  l'i.  diver>:es 
antiquités  découvcrles  dans  le  département  de  la 
Drome.  parmi  lesquilles  se  trouvent  ;  uue  jolie 
Vénus  en  bronze,  trouvée  au  lieu  dit  Caraboni 
entre  Valence  et  Romans  :  une  lampe  antique  en 
terre  grise,  venant  do  Tournon,  sur  les  bords  du 
Rhône  ;  et  d'assez  nombreu.^es  médailles  romai- 
nes et  deux  bagues,  trouvées  à  (ilérieux.  M.  De- 
lord communique  en  même  temps  la  photogra- 
phie d'une  ligurlue  en  terre  cuile,  qui  a  été 
trouvée  ix  Saint- Qnentin-ia- Poterie,  prés  d'Uzès 
(Gard|. 


Congrès  des  Sociétés  des  Beaux-Arts 


DES    DKPARTEMKNTS 


Kn  même  temps  que  se  réunissait  le  C^n^^rès 
des  Sociétés  savantes,  avail  lieu  à  l'KcoIo  des 
Beaux-Art.s  la  dix-builièine  réunion  des  délégués 
des  Sociétés  des  Beanx-Arls. 

La  première  séance  élailprésidée  par  M.  Edouard 
Millaud,  sénateur,  membre  du  Comité  des  Beaux- 
Arts. 

Lecture  a  été  donnée  des  rapporis  suivants  : 

M.  l'abbé  Bouillit,  de  l.'.aen  :  le  f.luUeau  dit  :  la 
l-'olie-Saint-.Iames. 

Mme  Despierre,  d'Alençou  :  commande  d'une 
Descente  df  Croix  au  dix-seiilièmc  siècle. 

M.  Oaulliicr,  à  Besançon  :  L'ouivre  des  do 
Loisy,  orfèvres  graveurs  liisoulins  du  dix-sep- 
tième siècle. 

M.  (iuerlin,  d'Amiens  :  1"  .Iacqiies-l'"irmin  Vei- 
neux, sculpleur  amiéiiois;  'i'  Notice  sur  drii\ 
l>réviaires  manuscrits. 

M.  (iuibort,  à  Limoges:  l'u  niémoiri'  d'enlu- 
mineur au  (|uiiizième  siècle. 

AL  .lacquol,  i\  Nancy:  Nules  sur  Claude  Kaiel, 
peintre  el  grave\ir  lorrain. 

M.  Lliudlier,  iï  Mebin  :  Antoine  liaiiner,  de 
Fontainebleau,  peintre  el  graveurordinaire  du  roi. 

M.  Mangeant,  i\  Versailles:  Antoine  lilex, 
sculpl(Mir  el  archilecte. 

M.  Marionneau,  à  l!onleau\  :  l'ne  niuninalion 
A  rAcadi'Uiie  royale  d'archileclure  <mi  17(>/. 

M.  do  Mèly,  au  Mesnil-tiermain  :  Les  Beaux 
Arts  dans  la  biblii>gra|>liie  des  inventaires  im 
primés. 

M.  l'abbè  Porée,  à  Bnuniiiinville:  .lean  Nidlle, 
peintre. 

M.  Van  Heude,  A  Lille,  Pii'rre  I.orlhiol,  gra- 
veur du  dix  huitième  siècle 


La  séance  d.;  mercredi  a  été  présidée  par  M.  E. 
(larnier,  conservateur  du  Musée  de  la  manufac- 
ture de  Sèvres;  celle  de  jeudi,  par  AL  Charles 
N'uitter,  archiviste  de  l'Opéra,  et  celle  de  vendredi 
par  M.  Louis  de  Kourcaud,  professeur  à  l'Ecole 
nationale  des  Beaux-Arts.  A  cette  séance,  rapport 
général  sur  les  tmvaux  de  la  section,  par 
M.  Henry  .louin,  secrétaire- rapporteur  du  Comilé. 

Aujourd'hui  samedi  séance  générale,  présidée 
par  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  dans  le 
grand  amphithéâtre  de  la  Sorbonne  et  distribu- 
lion  des  récompenses. 


Voici  le  compte  rendu  sommaire  des  ll•a^aux 
de  la  seconde  séance.  Nous  donnerons  le  compte 
rendu  des  autres  séances  dans  notre  numéro  de 
samedi  prochain  : 

\  cette  seconde  séance,  mercredi  après-midi, 
M.  Edouard  Garnier  a  fait  l'historique  du  Musée 
de  Sèvres.  Puis  on  a  continué  les  lectures  ins- 
crites au  programme  : 

M.  Emile  Biais,  correspondant  du  Comité  à 
.\ngoulème,  a  parlé  des  faïences  angoumoisines 
et  lu  une  Note  sur  un  retable  en  terre  èmaillée 
du  musée  céramique  de  Sèvres   {.seizième  siècle). 

M.  Bouillon-Landais,  correspondant  de  Mar- 
seille, a  donné  lecture  d'un  Mémoire  sur  Alexandre 
liennud,  sculpteur  liourguignon  de  la  fin  du  dix- 
liuitième  siècle. 

M.  Braquehaye,  de  Bordeaux,  a  communiqué 
des  Notes  sur  les  peintres  Guillaume  Cureau 
(16"2'3-lt;'iS),  Pierre  Mignard,  Dufresnoy  cl  .sur  les 
monuments  funéraires  érigés  à  Henri  IIL 

M.  Numa  Goste,  d'.\ix,  a  lu  des  documents  iné- 
dits sur  le  mouvement  artistique  à  .\ix-en-Pro- 
vence. 

M.  Paul  Eoucarl.  de  Valenciennes,  a  donné  lec- 
ture il'un  Mcoioire  sur  le  sculpteur  .\dam  Lott- 
mann  du  dix-septième  siècle. 

M.  Lcniire  a  parlé  avec  beaucoup  d'intérêt  de 
l'.Vrt  ancien  el  nioderiio  en  .\inmm. 

Citons  encore  les  lectures  suivantes  : 

De  M.  Henri  Jadarl,  île  Keims  :  Portraits  iv- 
niois  du  musée  do  Beims. 

De  M.  .larry,  d'Orléans  :  T,'Ecole  gratuite  de 
dessin  de  la  ville  d'Orléans. 

De  M.  Leymarie.  de  Limoges  :  Los  Faïences 
limousines. 

De  AL  Joseph  Itonmn.  d'ICmbrun  :  Le  Trip- 
tyque des  ///><•/.•//,■>  (biiis  raiii'ieiHii'  cathédrale 
d'Embrun. 


Ecole  du  Louvre 


Viiici  le  prognimme  des  cours  de  l'Ecole  du 
Louvre  pour  le  .second  semestre  de  ls"!l:!-'.>L  i-*glè 
par  M.  Ka'mpfen  el  approuvé  par  le  Minisire  do 
l'Instruction  publiquo  : 

Arcliénliii/ii-H'iiiiindlf.  —  Le  professeur  Alovnn- 
•  Ire  Bertnind,  niembro  de  l'instilul,  continuera  t\ 
étudier  li'S  Celles  et  les  (iaulois  hors  des  (laiiles, 
d'après  les  moiuimonls  el  les  textes.  Il  s'occu- 
pera spécialement  des  (iaulois  tlu  Nord,  Belges, 
(ialatos  el  Cimbres  el  de  leur  mylhol.^gie.  tous 
les  vendn'dis,    A   dix   heures   el  demie  du  ninlin. 

I.,a  première  loçou  aura  lieu  levemln-di  tiavrll. 


1Û3 


LA    CHHONIQUli    DES    ARTS 


Arcliéûloyieor  ie  nluli'  etrirantiquennliiiue. — 
M.  Heuzcy,  inciiibro  île  l'iuslitiil,  conscrvaleur 
lies  itliti(Hutrs  oi'Kîiilales  ul  di!  l:i  (•c'Taiiiii|iiiî  aiili- 
i|iie,  prolr^sciir. 

M.  \i.  PuUior,  coiisorvuleui-  ndjoinl  ilc-s  niili- 
r|uitijs  orientales  eUlo  la  eéraiiiii|iir  iinliiiiir,  hii|i- 
pléant. 

Le  pi'ol'ûsseur  suppléant  coulinuera  à  étudie!' 
l'histoire  du  dessin  chez  les  Grecs,  d'après  les 
vases  antiques  (preniiore  période  :  depuis  la  pé- 
riode homérique  jusqu'au  siècle  de  Pisislrate), 
lous  les  mercredis,  à  cinq  heures. 

La  première  leçon  aura  lieu  le  nien'redi  1  avril. 

Archéolor/ie  égyplieniie.  —  M.  Pierret,  conser- 
vateur des  antiquités  é^'yptiennes,  continuera  à 
étudier  les  grands  monuments  du  Musée  du  Lou- 
vre, tous  les  mardis,  à  dix  heures  et  demie  du 
matin. 

La  première  leçon  aura  lieu    li!  mardi  '■>  avril. 

Ddmoliqiie,  co])tr,  droit  l'i/i/pticn.  — M.  E.Re- 
villout.  i!ouservateur-adjoint  des  autic[uités  égyp- 
tiennes, continuera  îi  interpréter  les  textes  démo- 
tiques  aflVrcnts  au  cours  de  droit  égyptien,  tous 
les  lundis  à  cinq  heures  du  soir:  et  tous  les  mar- 
dis à  trois  heures,  les  papyrus  coptes  juridiques 
et  autres  textes  coptes  du  Musée  du  Louvre. 

IjCS  premières  leçons  auront  lieu  le  lundi  9  et 
le  ma'di  10  avril. 

En  ce  qui  concerne  le  droit  égyptien,  M.  Revil- 
lout  traitera  des  obligations  et  actions  en  droit 
égyptien  depuis  l'ancien  empire  jusqu'au  second 
siècle  après  la  conquête  musulmane,  le  premier  tt 
le  troisième  samedi  decha(iue  mois,  à  cinq  heures 
un  cjuart  du  soir.  —  Les  autres  samedis  (deuxième 
et  quatrième  du  mois,  à  la  même  heure),  i!  conli- 
niiera  à  interpréter  philologiquement  les  textes  et 
documents  juridiques,  hiéroglyphiques,  hiérati- 
ques, afférents  a  ce  cours  (requêtes,  procès,  texte 
de  Rekhmara,  etc.) 

La  première  leçon  aura  lieu  le  samedi  14  avril. 

Epiijrnphie  orient/ile.  —  M.  Ledrain,  conser- 
vateur-adjoint des  antiquités  orientales,  étudiera 
les  inscriptions  de  la  collection  Sarzec,  tous  les 
jeudis,  à  cinq  heures  du  soir;  et  les  inscriptions 
puniques  du  Musée  du  Louvre,  tous  les  vendre- 
dis, à  cinq  heures  du  soir. 

Les  premières  leçonsauronl  lieu  le  jeudi  5  avril 
et  le  vendredi  6. 

Histoire  de  la  peinture.  —  M.  Georges  Lafe- 
nestre,  membre  de  l'In.stitut,  conservateur  des 
peintures  et  des  dessins,  continuera  à  étudier  les 
développements  do  la  peinture  dans  la  seconde 
moitié  du  quinzième  siècle,  dans  le  Nord  et  en 
Italie,  sous  finlluence  des  premières  écoles  natu- 
ralistes, tous  les  samedis,  à  dix  heures  et  demie 
du  matin.  La  première  leçon  aura  lieu  le  samedi 
7  avril. 

Histoire  de  la  sculpture  du  Moi/eii  Ai/e,  de  la 
Renaissance  et  des  temps  modernes. — M.Louis 
Gourajod,  conservateur  de  la  sculpture  du  Moyen 
Age,  de  la  Renaissance  et  des  temps  modernes, 
continuera  à  étudier  la  sculpture  et  la  décoration 
architecton  que  au  dix-septième  siècle,  en  France, 
tous  les  mercredis,  à  dix  heures  et  demie  du 
matin.  La  première  leçon  aura  lieu  le  mercredi 
4  avril. 

Histoire  des  arts  appliqués  à  l'industrie  en 
France.  —  M.  Emile  Molinier,  conservateur  des 


objets  d'art  du  Moyen  Age,  de  la  Renaissance  et 
des  temps  modernes,  continuera  à  étudier  les  arts 
mineurs  sous  les  derniers  princes  de  la  maison 
de  Valois  (I.^l.Vlôsa),  tous  les  vendredis  à  quatre 
heures  moins  le  i|uart  du  soir. 

La  première  leçon  aura  lieu  le  vendredi  t;  avril. 

Les  personnes  qui  désirent  suivre  un  ou  plu- 
sieurs de  ces  cours,  comme  élève?,  sont  priées  de 
vouloir  bien  s'in.scrire,  de  deux  heures  à  quatre 
heures,  au  secrétariitt  des  Musées  nationaux,  pa- 
villon de  l'Horloge,  auprès  du  secrétaire  de 
l'Ecole,  (pii  délivrera  les  caries. 


L'Iconographie  de  Jeanne  d'Arc 


M.  Uesnoyers,  directeur  du  Musée  historique 
d'Grlèans,  est,  un  «  johanniste  »  fervent  et  con- 
vaincu à  ce  point  qu'il  ne  craint  pas  de  dire  que, 
u  après  Jésus-Christ  et  t^ésar,  c'est  de  Jeanne  d'Arc 
qu'il  a  été  le  plu.s  parlé  ».  Ce  n'est  pas,  toutefois 
de  bibliographie  l't  d'histoire  qu'il  veut  nous  en- 
tretenir aujourd'hui,  et  le  solennel  discours,  paru 
sous  le  titre  ([ui  précède,  est  exclusivement  consa- 
cré à  l'étude  «  critique  »  des  œuvres  d'art  faites  à 
laresseniblanc6delaPucelle.il  passe  en  revue 
dans  cet  essai  —  qui  ne  fera  pas  oublier  ceux  de 
MM.  Vallet  de  Yiriville  et  de  Bonteiller,  —  les 
œuvres  de  sculpteurs  tels  que  Foyatier,  la  pria- 
cesse  Marie  d'Orléans,  Rude,  Frémietou  Chapu. 
Pas  une,  même  parmi  les  plus  justementcèlèbres, 
ne  irouve  grâce  devant  le  sévère  critique,  dont  les 
peintres  et  graveurs  n'ont  pas,  du  reste,  à  se  louer 
davantage  ;  aucun  artiste,  qu'il  ait  manié  le  ci- 
seau, le  pinceau  ou  le  burin,  n'a  été  d'après  l'au- 
teur, capable  de  rendre  convenablement  la  figure 
de  notre  glorieuse  héroïne.  —  Faut-il  donc  nous 
résigner  à  cette  impuissance  et  renoncer  à  avoir 
jamais  une  vraie  Jeanne  d'.A.rc?  —  Non,  puisque 
M.  Desnoyers  a  pris  soin  d'indiquer  lui-même  la 
solution  du  pioblème  :  «  Fille  des  champs,  dit-il. 
vierge  sans  ombre  (?),  àme  inspirée  du  Ciel,  guer- 
rière sans  peur,  il  faut  que  le  visage  de  Jeanne 
d'Arc  réunisse  ces  quatre  caractères- dans  une  al- 
liance sans  confusion,  séparés,  mais  uni.s,  ayant 
chacun  leur  place  dans  l'unité  ».  —  Il  ne  nous 
reste  plus  qu'à  espérer  la  venue  d'un  artiste  as- 
sez haureux  et  habile  pour  exécuter  ce  modeste 
programme.  —  F.  D. 

(Journal  des  Débats.) 


NECROLOGIE 


On  annonce  la  mort  de  M.  Ernest  L^ivalard, 
peintre  paysagiste  et  surtout  collectionneur  de  ta- 
bleaux anciens.  M.  Lavalard  a  légué  sa  collec- 
tion, qui  comprend  300  tableaux  environ,  au  Musée 
d'Amiens, 

On  annonce  de  Londres  la  mort  de  sir  Philip 
Cunliffe-Owen,  qui  a  succombé  à  une  maladie 
de  cii'ur.  eu  sa  soixante-sixième  année.  Knli'é 
dans  la  marine  royale  en  1840,  sa  santé  l'avait 
forcé  de  la  quitter  au  bout  de  cinq  ans;  il  faisait 
partie,  depuis  18.J7,  de  l'administration  du  Musée 
de  South  Kensington,  qu'il  dirigea  pendant  vingt 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


103 


aii.s,  ainsi  que   celui  de   Bellinal  Greeii,  à  purlir 
de  187:1 

Sir  Pliillp  (^uuliffe-Oweii  avait  repivsenlé  l'Aii- 
glfiten-e  à  un  jïrand  nombre  d'Expositions  ;  dans 
celles  qui  euieiitlieu  à  Paris  en  18r)D,  1>*5Ï  et  187H. 
il  était  surintendant,  commissaire  adjoint  ou  coui- 
missaire  de  la  section  britannique. 


Nous  apprenons  de  Dublin  la  mort  d'un  des 
rares  musiciens  du  Koyaume-Uni ,  sir  Robert 
Ste'wart,  qui,  bien  que  prascjuc  septuagénaire, 
avait  pris  encore  une  part  active  aux  services  do 
la  semaine  sainte,  en  jouant  les  grandes  orgues 
de  la  CHtluJdrale  de  Saint-Patrice,  et  qui  a  suc- 
combé à  une  attaque  d'apoplexie. 

Comme  les  pins  distingués  compositeurs  d'outre- 
Mancbe  —  le  professeur  C.-V.  Stanford,  ;'i  Cam- 
bridj»e,  qui  .-st  Irlandais,  le  directeur  de  l'Acadé- 
mie royale  de  musique  à  Londres,  M.  Mackenzie, 
qui  est  Ecossais —  sir  Robert  était  d'origine  cel- 
tique. Il  a  écrit  un  ouvrage  sur  la  musique  irlan- 
daise, uu  autrr>  sur  les  fonues  de  la  danse,  rédigé 
une  liiograpliie  de  llieudel,  inséré  de  nombreux 
articles  da'is  le  iJictionnaii'e  de  musique  de  sir 
George  (irove.  Plusieurs  de  ses  compositions  mu- 
sicales ont  été  destinées  à  comMu;morer  dos  dates 
ou  des  événements  d'intérêt  publi(î  :  ce  sont  des 
odes  pour  servir  d'ouverture  à  des  expositions, 
des  marches  de  l'été,  des  cantates  comme  celle 
qu'il  pcrivit  pour  le  troisième  centenaire  de  Tri- 
nity  collège  et  qui  fut  sa  di-rniére  (envre  dévelop- 
pée. Mais  il  faut  citer  de  lui  ces  espèces  d'ora- 
torios profanes  :  \'eilli'i-  d'hiver,  le  Soir  de  lu 
tininl-Jeim.  etc.,  qui  ni'  manipient  pas  de  poésie, 
et  surtout  une  précieuse  collection  cl'bymnos  reli- 
gieuses. 

Sir  Rcjbert  SIewarl  était  depuis  trente  années 
professeur  ;'i  l'Université  de  Dublin,  sa  ville  na- 
tale, où  il  avait  complètement  réformé  l.'  plan  des 
études  musicales. 


BIBLIOGRAPHIE 


li.ithélii/iie  des  villes.  —Sous  ce  litre  vient  de 
parnitre,  ;'i  Unixolles,  une  très  intéres.sante  liro- 
diure  doni  l'anlenr  n'est  autre  que  le  bourg- 
mestre M.  Charles  Huis,  (j'est  chose  trop  rare 
pour  être  pa.ssée  sous  silence  i|ue  ce  fait  du 
premier  magistrat  d'une  capitale  prônant  la 
plume  pour  se  constiluor  le  défenseur  de  sa 
ville  Contre  les  entreprises  des  fauteurs  «  d'em- 
bellissemi'uts  »  deslini's  à  faire  disparaitn'  sous 
la  pioche  di'  ces  moilernes  Vandales  les  plus  alla- 
l'hanls  souvenirs  du  pas.sé,  si  par  malheur  ils  se 
reiu'ontrenl  sur  li'  chemin  d'um^  des  artères  nées 
de  leur  soif  de  rectitlcation. 

Nous  avons  eu  l'occasion,  eu  maintes  circona- 
lauci's,  de  signaler  aux  lecteurs  de  la  (luiftlr  le 
zèle  du  bourgmestre  de  llruxelles  pour  la  conser- 
vation <li'S  mmuiments  de  la  Cité.  Arrliéolrgue 
érudil,  il  a  pu.  an  cours  de  nombreux  voyages, 
se  rendre  compli"  des  ell'ets  dés.astri'Ux  <le  la  ma- 
nie de  ramener  toutes  les  villes  d'une  certaim- 
impiutance,  it  un  type  uniforme,  de  créer  des 
voii's  di>  communication  do  très  discutable 
opportunité,  et    cela   au    ilélrinii-nl    du    car.ictèrr 


propre  des  villes.  Bruxelles  est  au  nombre  des 
villes  qui  ont  le  plus  soulTert  de  cette  manie 
et,  comme  le  dit  avec  raison  M.  Buis,  ne  peut  que 
perdre  à  vouloir  être  un  "  petit  Paris  ».  Son  bourg- 
mestre a  le  courage  de  déplorer  frinchenienl 
la  création  de  certaines  rues,  par  exemple 
celle  qu'on  a  eu  la  malencontreuse  idée  d'établir 
en  face  de  l'église  de  Sainte-tiudule,  portant  ainsi 
une  grave  atteinte  à  l'elTel  grandiose  de  l'édifice 
religieux.  Qu'on  aille  voir  aujourd'hui  ce  qu'il 
reste  du  vieil  Anvers,  du  vieux  Louvain,  de  tant 
d'autres  villes,  citées  naguère  pour  leur  physio- 
nomie pittoresque. 

On  se  passionne  actuellement  ù  Bruxelles  pour 
ce  qu'on  appelle  le  redressement  de  la  Montagne 
de  la  Cour.  M.  Buis,  allant  ainsi  à  rencontre  des 
vues  d'une  partie  de  se.s  administrés,  n'entend  pas 
donner  au  problème  une  solution  radicale.  Son 
ambition  d'administrateur  et  d'artiste  ne  va  pas 
au  delà  de  l'assainissement  d'un  groupe  de  nielles 
attenantes  à  cette  artère  historique  dont,  avec 
raison,  il  fait  ressortir  toute  la  valeur  pittoresque. 
Homme  de  progrès,  partant  très  enthousiaste 
des  choses  modernes,  le  bourgmestre  de  Bruxelles 
est  conservateur  dans  le  sens  le  plus  rigoureux 
du  mot  lorsqu'il  s'agit  du  respect  des  types  du 
pa^jsé.  On  peut  dire  qu'il  l'est  à  outrance  pour  ce 
qui  concerne  le  style  à  adopter  pour  les  couslrac- 
lions  nouvelles,  .\dversaire  résolu  du  classii|ue, 
de  l'académisme,  le  Palais  de  Justice,  le  Palai.s 
des  Beaux-.Vrts  ne  siud  pas  pour  exciter  son  en- 
thousiasme. Il  tolère  oi  plutôt  subit  les  styles  de 
transition,  mais  ses  préférences  intimes  sont  pcuir 
le  nationalisme,  chose  excellente  à  coup  sur, 
bien  que  trop  souvent  elle  conduise  au  pastiche. 
Il  importe,  dans  le  ilomaine  artistique,  de  se 
tenir  en  garde  contre  l'admiration  trop  exclusive 
éveillée  par  l'o'uvre  du  passé,  contre  le  danger 
d'en  accepter  trop  bénévolement  la  transcription 
pour  nn  progrés.  L'architecture  n'échappe  en  au- 
cune manière  aux  intluences  de  la  mode,  et  qui 
sera  de  force  à  lui  résister?  La  Belgique,  par  sa 
situation  même,  emprunta  fatalement  beaucoup 
à  ses  voisins,  elle  l'a  fait  d:ins  le  passé  et  nul 
<loute  (pi'elle  ne  le  fasse  dans  l'avenir. 

Elle  a  gardé  des  divtr.ses  dominations  qu'elle  a 
connues  dans  le  passé  pas  mal  d'usages.  Lu  do- 
mination e-ipagnolc,  notamment,  lui  a  légué  le 
blanchiment  des  façades.  I,e  canictèiv  <le  ses 
vllli>s  l'n  a  en  griinilenienl  à  so  itVrir  et  il'aulanl 
plus  ipu'.  sur  cette  habitude  ipii  si'ulemenl  com- 
mence A  disparaître,  s'est  grelïée  l'intluence  d'un 
style  prétendu  ;;rec,  accommodé  au  goiit  des  lu*. 
tis.senrs  ilii  commencement  île  ce  siécl-i.  Mai»  on 
ceci  comme  eu  liii'ii  d'autres  matières.  In  liberté 
sera,  par  excidlence,  le  correctif. 

On  pont,  en  somme,  ne  pas  partager  toiiles  le.s 
idéesde  M.  Huls,el  ajplauilir  iiéanuiidnsA  sa  cou- 
ragi'iise  initiative.  Nous  la  louons  sans  reserve, 
bien  persuadé  qu'elle  portera  ses  fruits.  Elle 
se  résume  tout  entière  en  ce  pas.Hiige  où,  s'ndris- 
sani  A  l'iircliitecle,  il  dit  : 

■•  Puisque  vous  ne  pouvez,  vous  départir  di- 
certaines  lorines  traditionnelles  e|  cn'-er  de  Inutes 
pièces  nu  style  absolniiient  nouveau,  quand  vou» 
avez  h  constrnii-e  un  l'dillce  pub  io.  nu  lieu  de 
feuilMt-r  Viguole,  recoun-z  nux  rvslea  de  noln- 
art  nntiomil,  i\  quelque  monument  ipie  llruxelli". 
a  perdu  .  inspirez  vous  dos  souvenirs  historiques 
ipie  conserve  rcniplaceinent  qui  vous  est  n.ssignè. 


lO'j 


LA   CHRONIQUE   DKS   ARTS    KT    I)K    LA   CURIOSITÉ 


ivspucle/,  les  irréguliU'ili''S  îles  eoiilours  dp  la  col- 
line, lirez-eii  pai-li  i)Our  donniM-  îles  aspects  pitto- 
resques à  votre  éililice  >•.  —  II.  II. 


Sommaire  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts 
du  1"  avril.  —  Germain  Pilon,  piir  Léon  Pa- 
lustre; Voyages  et  Voyageurs  pendant  la  Re- 
naissance, par  JCd.  lionnaUé  :  le  Porlrail-ini- 
niature  en  France  pendant  la  Kévolution  et 
riùupire,  par  Henri  Bouchot  ;  Michel  Pacher, 
maître  tyrolien  du  xv«  siècle,  par  A.  Mar- 
guillier  ;  Jj'Arl  dOi'oratif  dans  le  vicu.\  Paris, 
|iar  A.  de  Champeaux  ;  Lxi)ositions  rétrospec- 
tives de  la  Royal  Academy  el  de  New  Gallery 
de  Londres,  par  Claude  Phillips.  —  Gravures 
hors  texte  ;  Les  Trois  Unices,  marbre  de 
Germain  Pilon,  au  Louvre  ;  L'.>  Roi  de  Rome. 
planche  en  couleurs,  gravée  par  A.  Bertrand, 
d'après  une  aquarelle  de.T.-B.  Isabey.  —  Xom- 
breuses  gravures  dans  le  texte. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  1112"  livraison.  — 
Texte  par  Gustave  Toudouze,  El.  Leroux,  com- 
mandant Stany  et  H.  Heinecke. 

Illustrations  de  :  A.  Paris,  Mvbach,  Zior,  clc. 


Tour  du  Monde.  —  1733'  livraison.  —  De 
Pékin  à  Paris,  la  Corée,  l'Amour  et  la  Sibérie, 
par  M.  Charles  Vapereau.  —  Treize  dessins  de 
Bazin,  BcrleauU,  Marins  Perret,  Itous.seau, 
Rnll'e,  A.  Paris,  Dovos,  l'h.  Weber, Taylor,  May- 
nard  et  une  carie. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  el  C'',  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


CONCERT  DU  I)IM.VXCHE  1"  AVRIL 


Concert  Lamoureux.  —  Prélude  de  Tristoii 
cl  Ysi'uli  (Wagner;;  ")  l'.Vngc,  h)  Rêves,  poèmes, 
(Wagner)  ;  Prélude  et  fragment  du  premier  ta- 
bleau de  l'Or  du  Hliin  (Wagner);  Les  Murmures 
de  la  Forêt  (Wagner)  ;  Le  Crépuscule  des  Dieux 
(Wagner)  :  a)  Duo  du  Prologue  ;  6)  La  mort  de 
Siegfried  ;  c)  Marche  funèbre  ;  d)  Scène  finale  ; 
Introduction  du  .S'  acte  de  Lolienf/rin  (Wagner). 


GRAVURES   DE  FERDINAND  GAILLARD 

En  vente   au.x  Bureau.^  de  la  GAZETTE  DES  BEAUX- A  RTS 


110 
142 
14:3 
160 
16S 
211 

261 
32;3 
476 


563 
579 
606 

667 
7«i 
■S'i6 


PEINTRES 


P.  Delaroche 

Antonello  de  Messine 

J.  Bellin 

Donatello 

J.  Belliu 

Ingres 

Van  Eyck  

Raphaël 

Michel-Auge 

Rembrandt 


SUJETS 


Portrait  d'Horace  Vernet 

Portrait  de  Condottiere 

Vierge  au  Donateur 

Statue  équestre  de  Gattamelata. . . 

Vierge 

Œdipe 

L' Homme  à  l'Œillet 

Vierge  de  la  Maison  d'Orléans 

Ruste  du  Dante 

Crépuscule 

—  (Epreuves  d'Etat) 

—  (Japon) 

—  (Parchemin  monté). . . . 
Tète  de  cire  du  Musée  de  Lille. . . . 

Dom  Guéranger 

Monseigneur  Pie 

Léon  XIII 

Fragment  des  Disciples  d'Emmaiis 
Le  Père  Hubin 


PRIX 

DES  ÉPREUVES 


.4vant  .\vec 

la    leUre    la    lettre 


Epuisé 
do 
do 
do 
do 

.  15 

Épuisé 

.  -20 

Épuisé 

20 

2.5 

30 

40 
.  20 
Épuisé 

30 

25 

10 

10 


5 

5 

5 

6 

10 

10 

5 

10 


10 

10 

6 

10 


( 


Te  Redactetn-  en  chef,  gérant  :  ALFRED  i.i:  LOSTALOT. 


Pans.    —  I.Tiprimorie  "le  la  Pressa.  IG.  rue  ùu  Croissant.  —  .Simart. 


N«  l'i.  -  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


Avril. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE      SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Benux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Aits  et  d:  la  Curiosité. 


Un   an. 


PARIS     ET     DEPARTEMENTS 

12  fr.        I        Six  mois. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 

Bibliothèque 
de  feu  M.  le  comte  de  Lignerolles  (1) 

La  -l'  partie  de  la  vente  de  celle  bibliolhéque 
•A  rilolel  Drouol,  du  ô  au  1?  mars,  par  M"  M. 
Dei.estbe  et  M.  Porquet  a  produit  521. ■/.")8  fr. 

Beli.es-Lettbes.  —  081.  lulii  Pulhicis  onomas- 
licon,  Apiid  liobertiiin  Wiiiter  Basila-  An.  l.")U  : 
900.  —  7:il.  Uocueil  d'oraisons  funèbres  de  Gos- 
suet  (llJHlt)  :  70.").  —  7;J;J.  Oraisons  fum'bres  de 
Bossnet.  Paris,  imprimé  par  (;li.  Laluire  (1H(>^), 
oxenipluiro  iini(|iie  imprimé  pour  lierryer:  l.'iOO. 
—  '('lO.  Oraison  funèbre  de  Marie-.Xnne-tjliristine 
de  Bavière,  par  Fléehier  (lliilO)  :  'l'iô. 

/.">■>.  Les  dix  [ircmiers  livres  de  l'Iliade  d'Ho- 
mère. A  Paris,  au  Palais,  en  la  boutique  de  Vin- 
er'iit  Serlenas  (l."!']."!),  iiiiprimé  par  lelian  Loys,  re- 
liure du  XVI'  siècle  :  6'iO.  —  /.Vi.  Le  (irand  Coui- 
bals  des  Hatz  et  des  Grenovilles.  Paris,  Glircs- 
(ion  Weidiel  (l.'i'iO)  :  VM.  —  7ô(i.  La  l'.alrachomyo- 
Miaidiie  d'Iloiiière.  A  Lyon  (l'ti'A)  ;  'l'di. 

'ii'i'i .  Vir'riliiis  (l.'jOl)  Veneliis  ex  jrdibus  Aldi 
Itoin.ini  iiiciise  .\prili  M  1)1  :  U'tô.  —  't'ri.  P.  .Vir- 
Kilii  Maniuis  Opéra.  Liij,'d.  Balavcirniii,  apinl  .la- 
eoliiiin  llai'kiiiin  :  .\ms|i'li)ilaiil,  apiid  .'\braliamuni 
WolfuHiiK  (lllKn),  ni.  d<'  Hoyel  :  .".0(1.  —  ',X->.  llo- 
ralins.  Veneliis  apuil  .\lduni  Uuiiianiim  niense 
Mail,  (l.'rf)!).  rel.  n\i«  siècle  :  700.  —  7'.l-.'.  Calul- 
lus.  'riliiilliis,  l'roperlins.  Aldus.  Vi'iieliis  in  ;i'di- 
lens  Aldi  el  .\iidrea'  Soeeri  niense  Miirlio  (IT»!'»), 
superbe  exemplaire  de  (Irolifr  avee  smi  nmii  el 
sa  devise  sur  les  plais  ilii  v<diiiiio;  1res  belle  re- 
liure d'un  ^'oiM  parfait  et  d'une  adiiiiriible  conser- 
valinn  :  lO.ooO.  —  'l'Xi .  P.  Ovidii  Niismiis  Meta- 
iiiiMplioscs. .  .  .\iiterpiie  (ir>'.l|),  exemplaire  conte 
niiiit  \'iH  plaiicdies  (îi'avées  pur  Pierre  Van  der 
IîoitIiI  :  ■i'17. 

70').  La  Mètamorpliiisiirtlvido  llnurèe,  .\  l.yoïi, 
par  Jean  de  Tournes  (l>Vj7)  ;  ligures  grnvL^es  sur 

1 1 1  V.iir  in  Chi'oiii'iiit  dta  An»  <li"<  3  l't  10  iiiiiih  l.si'l. 


]   bois  par  Bi-inard  Salonion  dit    e  Petit    Bernard 

I    relié  par  Boyet  :  3.700. 

8:30.  V.  Ampliss.  Chrislophori  Tbvani  rvmv- 
lus,  Lutetiie,  apud  Mamerliim  Patissionium 
{MM),  contenant  des  poésies  en  grec,  latin,  fran- 
çais, des  plus  célèbres  auteurs  du  temps  :  exempl. 
sur  grami  papier,  aux  armes  de  Jac.-Aug.  do 
Tliou  :  1 .980.  —  8ôO.  Mémoires  historiques  de 
Raoul  de  Coucy.  A  Paris,  de  l'imprimerie  de 
Ph.-D.  Pierres  (1781),  exempl.  sur  velin,  avec 
reliure  dite  à  l'oiseau,  exécutée  par  Derome  le 
jeune  :  1.415.  —  852.  Les  Poésies  du  Roy  de 
Navarre.  Paris,  II.-L.  Guérin  (17i2):  770.  — 85i. 
T>es  Œuvres  de  Fev  Maistre  Alain  Charlier.  Pa- 
ris, chez  Galliol  (1559)  :  5Î)<I.  —  856.  Le  Livre  de 
Malheolvs  (Paris,  1492),  exempl.  très  gr.  de 
marges,  avant  appartenu  au  baron  de  La  Roche 
Lacarelle  :'  8(X). 

857.  Le  Résolu  en  mariage.  Paris,  Antoine 
\erhard  (vers  1500).  Cet  ouvrage  dont  il  a  été 
publié  des  éilitions  postérieures  et  abrégées  sous 
letilre  de  Rebours  de  Malheolusest  le  .seul  connu, 
il  est  iiiipr.  sur  vélin  el  prov.  de  la  bibl.  Lu  Ro- 
che Lacarelle  :  2.80O.  —  858.  I.rs  Usuvres  de 
maisiro  Krancois  Villon.  Paris,  Oalliol  (15:W), 
édition  rare  contenant  dilïéivnles  pièces  rejelèes 
comme  étrangères  il  Villon,  par  Clément  Maml. 
exempl.  do  J.-.l.  de  Unro  :  'J.OOO.  —  8G1.  Lu 
Danci' des  Avevglestimpriinèe  A  Lyon  vers  H80), 
rare  édition  du  poèiiii'  de  Pierre  Michault  :  1  .l."iO. 
—  8riH.  Le  Coiitreblason  des  l'avlces  Amovrs  : 
i\'X,,  —  87(1.  !,,.«  (Kiivres  de  malliv  Guillaume 
Coi|uillarl.  Paris.  Galliot  du  Pré(15:V2)  :  '.KIO. 

878.  Les  lAirlvnes  el  .\dversilez.  Paris,  lehnii 
llô'.'li),  raiili'iir  en  i  st  .leaii  Régnier  ipii  mourut 
en  HtiL  Ce  vol.  ilonl  on  ne  ciuinnll  que  deux  ou 
Irois  exempl.  prov.  de  la  bibl.  clu  baron  Jérôme 
Pich.iu  :  -i.'.My.  —  SS;l.  Les  Kalasins  do  Mer.'  Sole. 
Paris,  Iidian  Polit  (151ii)  avec  anncrostiche  A  la 
lin  du  vol.  doiiii.  les  deux  noms  île  Pierre  Crin- 
goire:  I.iWO.  —  888.  Lhonnevr  des  Nobles  :  1.(Km. 
880.  L''s  tKuvres  de  niaisliv  lioger  doCol!er\e. 
Paris,  A  l'enseigne  Kiiulcheur  (l.'s'ti'.»,  exempL 
d'une  gr.  r.iti'lé,  déclaré  pn-sque  inln>iiviible,  on 
n'eu  connail  que  di'UX  aiilros  doiil  un  ineomplot  A 
la  Uibl.  liai.:  'i.'X*\.  —  '.«H.  Le'*  il'.iivres  de   Clé- 


100 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


nient  Marol.  A  Lyon,  à  renscij^ne  du  lloclier 
(lô'i")),  première  édit.  on  les  poi^sies  de  Marol 
soient  classées  dans  l'ordre  adii|ili!  depuis.  Exem- 
plaire rel.  pour  Louis,  dauiiliin  lils  de  Louis  XIV, 
dont  les  armes  se  trouvent  au  bas  du  dos  du  vo- 
lume. Des  l)ilil.  du  duc  de  La  Vallière,  de  Cou- 
Ion,  de  Bruyère-Clialabre,  de  sir  Hicliard  lleber 
et  de  .J.-C,b.')!runet  :  /i.OOO.  —  005.  Les  (Kuvres 
de  Clément  RLirot.  A  la  iraye,  chez  Adrian  Mœt- 
jcus  (1700),  exempt,  aux  armes  du  comte 
d'Hoym  :  1.0  K). 

908.  ControviTse  des  sexes  masculin  et  fémi- 
nin. Paris,  Maurice  de  la  Porte  (l-il'»):  ôO'^-  — 
917.  Le  Tableuv  de  Ccbes  do  Thebes.  Paris, 
d  •  l'injp.  Denys  lanol  (ir,'i:]),  avir  20  fif,'.  altr.  à 
.1.  Ferlato  :  650. 

910.  Livre  notable  soutenani  l'iionueur  des  Da- 
mes. Lyon  (vers  1540):  54).  —  OkJO.  liymes  de  gen- 
tille et  vertvevse  dame  de  1).  Peruette  dv  Gvuil- 
let.  A  Lyon,  par  lelian  de  Tournes  (lô'iô),  superbe 
exempt,  non  rogné:  (j.310.  —  !)29.  Evvres  de 
Lovize  Labé  Lionnoize.  A  Lyon,  par  lelian  de 
Tournes  (1555),  rel.  du  \xi'  siècle,  première  édition 
très  rare  avec  prose  en  lettres  rondes  et  poésies 
eu  ilaliques:  .3.000. —  930.  Evvres  de  Lovize  La- 
bé. A  Lyon,  par  lehan  deTovrnes  (1556),  seconde 
édition  aussi  rar.^  que  la  première,  rel.  de  Trautz- 
Bauzonnet:  2.0:^0. 

94(').  Les  Oevvres  de  P.  de  lionsard.  A  Paris, 
chez  Gabriel  Buon(1587):  800.  —  019.  Livret  de 
Folastries.  \  Paris  (1553).  Ce  vol.  contient  des 
poésies  libres  que  Ronsard  n'a  pas  osé  signer  de 
son  nom  :  GOO. 

474.  Elégies  de  lan  Doublel  Dieppoys.  A  Paris, 
pour  Charles  Langelier  (1559),  iioésies  extrême- 
ment rares,  contenant  des  détails  intéressants 
pour  l'histoire  de  Dieppe  et  de  la  Normandie; 
exempl.  gr.  de  marges,  prov.  de  la  bibl.  La  Ro- 
che Lacarelle  :  1.920. 

985,  Novvelles  Œvvres  de  lan  Edouard  du  Mo- 
nta. A  Paris,  chez  lean  Parant  (1582)  ;  800.  —  991. 
Les  Diverses  poésies  dv  sievr  de  la  Fresnaie 
Vavqvelin.  A  Caen,  par  Charles  Macé  (1612),  rel. 
anc.  ;  1.060.  —  1005.  Recveil  de  qvelqves  vers 
araovrevx,  par  J.  Bertaut.  A  Paris,  parla  veufue 
Mamert  Pâtisson  (1002),  exempl.  d'une  con- 
servation parfaite  aux  armes  et  chiffre  de 
Henri  IV,  dont  Bertaut  était  un  des  auteurs  fa- 
voris :  7.4.50.  —  1006.  Le  Grand  ciel  Empyrée,de 
Claude  de  Kœrlec.  A  Paris,  pour  Félix  le  Man- 
guier (1.585),  portraits  de  Henri  III  et  Louise  de 
Lorraine,  très  finement  gravés,  aux  angles  du 
volume  chiffre  du  roi  et  de  la  reine  surmonté  de 
la  couronne  royale,  exempl.  de  dédicace  :  2.:!00. 

1045.  Les  Œvvres  du  sieur  de  Saint-.-Vniand.  A 
Paris,  de  l'impr.  Rob.  Estienne,  pour  François 
Pomeray  et  Toussainct  Quinet  (1629)  exempl.  sur 
gr.  papier  contenant  un  sonnet  autographe  de 
Saint-Amand  et  orné  d'une  charmante  reliure  du 
xYii»  siècle  :  2.020.  —  1069.  Œuvres  de  M.  Boi- 
leau  Despréaux.  A  Paris,  chez  David  et  Durand 
(1747)  exempl.  sur  papier  tin,  rel.  anc.  prov.  de 
la  bibl.  J.  ,T.  de  Bure  :  1.S80. 

1.07:H.  Poésies  de  M'""  et  de  M"'-  Deshoulières.  A 
Paris,  cliez  Villette  père  (1732),  rel.  dePadeloup. 
Exempl.  aux  armes  de  Brancas,  duc  de  Laura- 
guais,  et  de  Diane-Adélaïde  de  Mailly,  safenuue: 
4.000.  —  1091.  Narcisse  dans  l'Isle  de  Vénus.  .-V 
Paris,  cliez  Lejay  (1769)  :  845.  —  1093.  Les  Bai- 
sers. A  la  Hâve,  et  se  trouve  à  Paris    chez   Laui-   I 


bcrt  et  Delalain  (1770),  ligure,  vignettes,  etc.,  des" 
sinés  par  Elsen  et  Marillier,  grav.  par  Aliamet, 
Baqiioy,  iJinet,  Delaumiy  et  autres  ;  exempl.  sur 
Hollande,  titres  en  rouge  et  en  noir,  rel.  anc,  : 
2..560.  —  lo9i.  Les  Baisers.  A  la  Hâve  (1770)  : 
990.  —  101)6.  Ma  Philosophie.  A  la  Haye  (177J;: 
Saj.  —  1008.  Idylles,  par  Berquin  (Paris,  1775)  : 
545.  —  1099.  Lainant  Rendu  cordelier  a  Lobse- 
ruace  Dainoiirs  (Paris,  vers  1.530)  :  7.50. 


Collection  Ch.  Jallaïs 

La  vente  de  la  collection  d'armes  et  costumes 
militaires  de  M.  Cli.  .lallaïs,  faite  les  21,  22  e( 
23  mars  par  M"  P.\ui.  Ciii;vai.i.ii;r,  a  produit 
M3..500  francs. 

Principaux  pri.x  ; 

14.  l'iamine  de  trompette  et  grande  trompette. 
Second  Empire  :  400.  —  15.  Flamme  de  trom- 
pette et  grande  trompette.  Premier  Empire  : 
1.420. 

37.  Deux  canons  bronze  sur  alfiits  agrémentés 
de  ciselures  (1717)  :  570. 

40.  Cuirasse  d'otlicier  Louis  XV  :  255.  —  41. 
(^luirasse  et  casipie  d'otlicier  de  carabiniers.  Pre- 
mier Empire  :  780.  —  43.  Cuirasse  et  casque  de 
cuirassier  de  la  garde  royale.  Restauration  :  300. 
—  46.  Cuirasse  et  casque  d'officier  de  carabi- 
niers. Second  Empire  :  31)0.  —  47.  Cuirasse  et 
casque  de  cent-garde  (troupe)  :  440. 

85.  Casque  de  garde  du  corps  de  la  Maison  du 
roi,  1828  :  3.50. 

159.  Casque  du  17'  régiment  de  cavalerie  an- 
glaise, 1775  ;  240. 

243.  Fusil  d'honneur  donné  par  Bonaparte  avec 
plaque  et  inscription  :  200. 

349.  Soulu-eveste  de  mousquetaire  noir  :  520  — 
350.    Soubreveste   d'officier  de  cent-gardes  :  600. 

395.  Pendule  en  bronze  (Premier  Empire)  : 
500. 

A  la  galerie  Georges  Petit  a  eu  lieu  la  vente 
après  décès  du  peintre  Augusta  Flameng.  La 
première  vacation  a  produit  30.433  fr.,  la  seconde 
27.690  fr.  Au  total  :  58.1'23  fr".  La  vente  compre- 
nait 365  numéros  ;  l'euclière  la  plus  importante  a 
été  obtenue  par  une  vue  du  port  de  Bordeaux- 
qui  a  été  acquise  par  le  Musée  de  Mttz  au  pri.x 
de  2.300  fr. 

Signalons  parmi  les  autres  enchères  :  Gros 
temps,  750  fr.;  Dans  le  parc  aux  huitres,  510  fr.: 
Bordeaux,  8(J0  fr.;  Pêcheuses  de  Cancale,  410  fr.: 
Marée  basse,  .580  fr.;  Saint-Vaast  (coucher  de 
soleil),  600  fr.;  Retour  de  pécheurs  à  Cancale. 
510  fr.;  Marée  basse  (effet  de  lune  à  Cancale). 
410  fr.;  Bassin  à  Anvers,  1.100  fr.:  Barque  par- 
tant pour  la  pêche,  430  fr.;  Un  marché  de  pois- 
son à  Cancale,  .500  fr.;  Barques  en  pleine  mer, 
490  fr.;  Flottille  de  pèche,  Sables-d'Olonne,  50O  fr. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 

La  section  de  sculpture  de  la  Société  libre 
dos  Artistes  français,  pour  le  Salon  des 
Champs-Elysées,  a  fixé  la  liste  suivante  pour 
le  vota  du  jury  ; 

MM.  Cariés,  Gauquié,  Steiner,  Cliarpetitier, 


ET    DE   LA   CURIOSITÉ 


107 


Marioton,  Soulès,  IJoubleiiiurd,  Allouard,  Su- 
chetot,  Leroux,  Icard,  Desia,  Gaptier,  Cornu- 
Vital,  Garlier,  Uaillon,  Ferrey,  All)erl  Lcfeuvre, 
liouteiller,  Hourfreuis,  Larche,  Morice. 

Animalii'r  :  M.  Vallon,  (iraveur  en  mé- 
dailles :  M.  Lcvillain.  dravaiir  en  pierres 
fines  :  M.  Tonnelier. 

L'assemblée  gém'Tale  de  la  Société  des  Ar- 
tistes lithographes  rrani;;ais  a  désigné  comme 
membres  du  jury  pour  la  sedion  de  la  lilho- 
graphie  ; 

MM.  Paul  Maurou,  Furhs,  Fauchon  et  i;. 
Bellenger.  L'élection  aura  lieu  le  dimanche 
H  avril. 

Dans  cette  même  réunion,  l'assemblée  a 
nommé pourtrois  années:  président,  M.  Henry 
llamel;  vice-président,  M.  Mesplès;  secrétaire, 
M.  Gausin;  trésorier,  M.  Guillon. 


I  ne  K.Kposition  de  l'n-uvre  d'Eugène  Grasset 
est  ouverte  depuis  le  'i  avril,  dans  la  galerie 
de  La  l'iume,  31,  rue  Bonaparte. 


La  Société  des  Arts  de  Valenciennes  orga- 
nisera des  Expositions  cpii  aurcjnt  lieu  chaque 
année  au  mois  de  septembre. 


On  éciit  au  Temps  de  Saint-Pétersbourg, 
ie  l'i,20  mars  ;  «  L'K.xposilion  de  l'Académie 
de  peinture  a  causé,  celte  année,  de  grossis 
déceptions  :  les  toiles  exposées  sont  peu  nom- 
breuses, peu  intéressantes,  et  l'on  prétend  que 
les  sévérités  du  jury  se  sont  exercées  un  peu 
au  hasard.  Mais  le  grand  sujet  d'allliction 
pour  les  curieux  et  les  artistes,  c'est  le  re- 
trait, sur  l'ordre  de  l'empereur,  d'une  toile 
représentant  \ti('hrhl  entre  lex  clcit.r  Itir- 
rnns,  duo  au  pinceau  du  peintre  reli^,'ieux 
Nicolasdué.  On  racontait(|ue  le  comte  Tol.'itoï, 
on  voyant  pour  la  première  fois  le  tableau 
dans  l'atelier  de  (iué.  s'était  Jclé  dans  les 
hras  de  l'artiste  en  pleurant  do  joie.  Lo  tsar 
n'a  pas  montré  les  mi''nies  dispositions  en- 
thousiastes, lors  de  sa  visite  à  l'Académie, 
pour  cette  iiuvre  puissante  mais  d'un  réalisme 
poignant.  «  Otcy,  cola  !  s'osl-il  écrié.  Golle  bou- 
cherie est  écii'uranteel  sacrilège!  •>  Lo  peintre 
(iué  compte  envoyer  son  tableau  à  l'étranger; 
et  l'oxpuseï'  il  Paris  et  à  l.vndi'es  ". 


Una  l'.xposition  d'u'uvros  d'art  duos  à  dos 
artistes  sourds-muets  doit  étro  organisée  cette 
année  l'i  Munich.  lùTii'O  pour  obtenir  tous 
ronseignomonts  à  colto  adresse  :  «  .-Vn  diu 
Viireinigung  dor  tauhstumnion  bildonden 
Kiinslîor,  .Schellinu'gusHi;.  n°  11.'!,  il  Munich  ». 


très  iiili''rossanlo  l'IixpiJsition  dos  Pastel- 
listes français.  i|uoi(|u'il  y  aitheu  do  regrolti'r 
l'ahslculion  ilo  plusieurs  dos  plus  iinpnitanls 
sociétaires.  Dès  renli'éo.  on  est  longuomont 
arrêté  pur  les  pastels  tlo  M.  Goorgos  Gallol. 
>|ui  arilrmont  délinitlvumonl   lo  rcmari|ual>lo 


talent  de  ce  Jeune  peintre.  Chacun  de  ses  pas- 
tels serait  à  citer  pour  la  finesse  et  le  charme 
de  re.xécution,  la  coloration  exquise  des  chairs  : 
le  dessin  en  est  malheireusement  insuffisant. 
On  s'arrête  aussi  avec  plaisir  devant  l'envoi 
de  JI.  Gaston  Guignard;  ses  crépuscules  sont 
des  plus  réussis,  peut-être  seulement  a-l-il 
une  tendance  à  vouloi"  trop  les  dramatiser; 
aussi  préférons-nous  à  la  Uerse  et  au  Labon- 
rai/e  (Vauloinne,  qui  ont  d'ailleurs  leur  mé- 
rite, la  Soupe  du.  berijer.  qui  procède  d'une 
pensée  plus  calme,  paraissant  mieux  conve- 
nir au  talent  de  M.  Guignard.  Les  portraits  de 
fillettes  do  M.  Ilelleu  sont  bien  captivants  et 
d'une  rare  élégance.  Mais  est-il  donc  néces- 
saire de  les  orésenter  dans  de  si  grands 
cadres?  De  MM.  Duez,  Gervex,  Lhermilte, 
RoU,  .leanniot,  Ménard,  que  dire  qu'on  ne 
sache  déjà  ;  leur  talent  est  de  ceux  que  l'on 
ne  discute  plus. 

Cette  Exposition  compte  peu  de  noms,  et 
presque  tous  seraient  au  moins  à  citer.  Don- 
nons encore  une  mention  toute  particulière  à 
M.M.  Billotle,  (iilbert,  Lagarde,  Laurent-Des- 
rousseaux,  Montenard,  Xozal,  Doucet  et  Yon. 

.1.  T. 


Les  Décorations  de  l'Exposition  de  Chicago 


Parmi  les  promotions  et  nominations  dans 
l'ordre  de  la  Légion  d'honneur  faites  à  l'occa- 
sion de  l'Exposition  de  Chicago,  nous  relevons 
les  suivantes  : 

Officiers  :  M.  .Jean  Béraud,  peintre.  M""  Rosa 
Bonheur,  peintre  (chevalier  depuis  18(ç)  et  la 
première  lomme  promue  officier  de  la  Légion 
d'honneun.  MM.  Lherm  tte,  Luminais,  pein- 
tres ;  Boucher,  Maniueste,  statuaires  :  Léopold 
Flamong,  graveur;  Massier,  céramiste;  Tcm- 
plier.  Pion,  H.  May,  lil)raires-édileiirsà  Paris; 
G.  Krantz,  coMimissaire  général  à  l'Exposition 
de  Chicago. 

i'i'fraliers  :  MM.  .\uguin,  .loan  Benner, 
Victor  Binet,  Bordes,  Brouillet,  Buland.  Delà- 
ci'oix,  de  Kicbemont,  .Vdolpho  ciuillon,  Clavel 
dit  Iwill.  Maurice  r..eloir,  .\imé  Perret,  Ro- 
nouard,  artistes  peintres:  Haillon,  Laliatul. 
Lombard,  statuaires;  Bruncl-Desîiainos.  I.é- 
veillé.  graveurs;  .lacques  llcrmant,  Franiz 
.lourdain,  Sandicr,  K.  Dubuisson.  Yvon.  archi- 
tectes ;  Taxilo  Doat.  artiste  peintre,  chef  d'ate- 
lier ù.  la  manufacluro  do  Sèvres;  Munier. 
artiste  tapissier,  chef  d'atelier  à  la  luunufai'- 
turo  dos  Gobollns:  Lacroix,  chef  d'alelior  A  ht 
manutacluro  do  Beauvais:  liraleau,  orfèvre: 
•Joseph  Gliérel,  sculpteur  cl  cénimisto;  Delà- 
liorche,  cêramislo;  Raull,  ciseleur;  Félix  Alcnn, 
hhralro-éditour;  Durand,  édiUnir  do  niu>-iqiii* 
(iruci,  relieur;  Ghampetior  do  Kibes-Christone, 
de"  la  .Société  Gliristotlo  cl  G";  Muller.  lalmcaui 
^l■^  cêramiquj  à  Ivry-Porl;  liomon,  Uipissiei- 
di-coi'alour,  cl  Susse,  fabricant  do  bronzes 
d'art. 


lOS 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


NOUVELLES 


!j(*j|c  Les  heures  pendant  lesquelles  le  public 
est  admis  à  visiter  les  Musées  sont  modifiées 
deijuis  lundi  do  la  faron  suivante:  Le  Musée 
du  Louvre  et  le  Musée  du  Luxemliuurj:  sont 
ouverts  de  neul' heures  à  cinij  heures,  au  lieu 
de  dix  heui'os  ù  rjuatre  heures.  Le  Musée  de 
(;iuny  et  le  Musée  des  Arts  décoratifs,  de 
onze  heures  h  cinq  heures,  au  lieu  de  onze 
heures  à  (juatre  heures.  Le  Musée  Guimct  et 
les  ateliers  de  la  aianul'dclure  de  Sèvres,  de 
midi  à  quatre  heures. 

***  On  mande  d'Athènes  que  l'hymne 
d'À|iullon,  découvert  à  Delphes,  par  l'Ecole 
française  qui  y  pratiijue  des  fouilles,  a  été 
e.xécuté,  en  présence  des  membres  de  la  fa- 
mille royale  et  devant  un  brillant  auditoire. 
C'est  M.  "Théodore  Reinach,  l'éminent  historien 
et  arcliéolof-'ue  doublé  d'un  musicien  érudil. 
qui  s'était  chargé  de  transposer  cette  œuvre, 
seul  échantillon  authentique  de  la  musique 
grecque. 

Elle  est  écrite  dans  le  ton  phrygien  chroma- 
tique, mais  avec  plusieurs  notes  empruntées 
au  mode  dorien. 

Une  audition  de  cet  hymne  aura  lieu,  le 
jeudi  12  avril,  à  l'assemblée  générale  de 
l'Association  des  études  grecques,  qui  se  tien- 
dra dans  l'hémicycle  do  l'Ecole  des  Beaux- 
Arts.  T'n  accompagnement  pour  llûteet  harpe 
a  été  spécialement  composé  par  M.  Fauré. 
M.  Théodore  Keinach  fera  lui-même  une 
courte  conférence  en  guise  d'introduction. 

ji,%  On  vient  de  placer  dans  la  cage  de  l'es- 
calier du  Jlusée  des  Beaux-Arts,  à  Neuchàtel 
(Suisse)  trois  immenses  fres((ues,  œuvres  de 
M.  Paul  Robert,  un  mystique  protestant, 
peintre  de  talent,  neveu  de  Léopold  Robert. 
Le  gigantesque  triptyque  met  en  scène  les 
allégories  de  l'Agriculture,  de  l'Industrie,  et, 
au  centre,  de  la  Vie  intellectuelle  et  de  la  Vérité 
victorieuse  de  l'Erreur.  Dans  cet  ensemble  un 
peu  désordonné  et  plein  de  réminiscences,  la 
fresque  de  l'.'Vgriculture,  la  meilleure  des  trois, 
est  visiblement  inspirée  de  Bucklin. 

Somme  toute,  il  s'agit  d'une  œ'uvre  remar- 
quable et  qui  mériterait  d'être  connue  à 
l'étranger. 


Congrès  des   Sociétés  savantes 

Suite  (l) 

Parmi  les  lectures  faites  à  la  section  d'Histoire 
et  de  Philologie,  nous  en  avons  relevé  une  qui 
est  de  nature  à  intéresser  plus  particulièrement 
nos  lecteurs,  et  que  nous  résumons  ici  : 

Les  Libres  chorauxdeSrtint-Saueeiir  dW'ur. — 
Des  24  volumes  qui  composaient  cette  collection 
cimservée  dans  les  archives  de  rarchevéché 
d'Aix,  il  ne  reste  plus  quel'»  in-folios  manuscrits 
sur  vélin  de  lôl'i,  d'environ  160  feuilles  de  80 
centimètres  sur  56,  reliure  en  bois. 

Uj  \>j\v\^Chi-onique  des  Ans  d\\  Lil  mars  18VH. 


(les  volumes,  d'après  M.  l'abbé  Marhol,  d.- 
l'Académie  d'Aix,  sont  enrichis  de  nombreuses 
fiiduminures,  parmi  lesquelles  sont  à  citer  celles 
KM  l'artiste  Pierre  Burlc,  prêtre  bénéficier  de 
Saint-Sauveur,  s'est  exercé  à  varier  ses  traits  et 
SCS  nuances  avec  une  minutie  de  détails,  une  har- 
monie do  couleurs  et  une  chaleur  de  tons  des 
pins  remarquables.  Les  miniatures  des  grandes 
lettres,  surtout  celles  de  l'Introit  des  grandes 
fêtes,  sont  magnifiques;  la  calligraphie  e>t  très 
soignée,  et  les  encres  et  les  couleurs  sont  fort 
liien  conservées.  Malheurensemcnl  des  amateurs 
peu  scrupuleux  ont  découpé  celles  de  ces  minia- 
tures qui  diîvaient  être  les  plus  belles;  mais  on  a 
jm  en  retrouver  quelques  unes  que  l'on  a  dépo- 
sées au  Musée  de  la  ville  d'Aix. 

Ces  livres,  qui  sont  de  véritables  documents 
historiques,  sont  un  argument  de  plus  apporté  à 
la  thèse  de  dom  Potliier  sur  l'unité  de  la  mélodie 
grégorienne  et  ci>nlirment  pleinement  la  lidélité- 
constante  de  l'église  d'.\ix  à  garder  la  liturgie 
romaine.  En  ell'et,  sur  une  délibération  du  con- 
cile d'Aix,  en  1585,  qui  stdtua  qu'il  suflirait  de 
corriger  les  livres  choraux  poui'  les  mettre  ad 
itonnam  cnncitii  Tridentini,  un  cordelier  d'A- 
vignon fut  chargé  de  ce  travail,  qui  fut  terminé 
en  1620.  Toutes  ces  corrections  sont  très  visibles, 
et  quelques-unes,  fort  curieuses,  ont  consisté  à 
etfacer  le  texte  original  sur  lequel  le  cordelier  a 
tracé  le  nouveau. 

Les  deux  auteurs  successifs  de  ces  livres  ont 
signé,  et  la  signature  du  bénéficier  Burle,  qui 
date  de  1514,  et  qu'on  peut  lire  dans  le  manus- 
crit, est  assez  originale. 

Voici  maintenant  le  conqite  rendu  des  qualre- 
Jernières  séances  de  la  section  d'archéologie  : 

Séance  du  mercredi  28  mars: 

T'oi'c  romaine  aux  environs  de  Moulins  (Al- 
lier). —  M.  Bertrand,  de  la  Société  d'émulation 
do  l'Allier,  rend  compte  des  dernières  découvertes 
archéologiques  faites  dans  le  département  de 
l'Allier.  Il  donne  des  détails  sur  une  ancienne 
voie  venant  de  Lyon.  Des  fouilles  faites  en  divers 
points  ont  fait  découvrir  des  restes  d'époques  as- 
sez diverses,  notamment  des  silex,  des  poteries 
romaines,  de  nombreuses  méilailles  impériales, 
des  fibules  de  types  variés,  dont  une  ornée  d'è- 
maux.  On  a  ramassé  également  beaucoup  de 
fragments  de  poteries  romaines  en  terre  rouge, 
soit  unies,  soit  à  reliefs,  et  de  ces  figurines  en 
terre  blanche,  si  communes  en  Bourbonnais  ; 
malheureusement  aucune  de  ces  dernières  n'était 
entière. 

Frar/ment  de  niosairjue  froncé  à  Carlhaye.  — 
M.  Braquehaye,  correspondant  du  Comité  à  Bor- 
deaux, fait  connaître  un  fragment  de  mosaïque 
trouvé  à  C.arUiage  en  1848,  et  aujourd'hui  pos- 
sédé par  M.  Bonie,  conseiller  à  la  cour  de  Bor- 
deaux. C'est  un  morceau  d'encadrement  dont  la 
décoration  consiste  en  poissons  multicolores  d'un 
bon  dessin.  M.  Braquehaye  en  fait  circuler  un 
dessin  de  grandeur  d'exécution. 

Embaumement  des  corps  à  l'époque  méro- 
vinr/ieiine.  —  M.  l'abbé  Pigeon  lit  un  mémoire 
sur  les  embaumements  des  corps  à  l'époque  mé- 
rovingienne. 

M.  Pigeon  fait  connaître,  d'après  les  textes  ha- 
giographiques, les  moyens  que  les  chrétiens  du 
sixième  au  neuvième  siècle  employaient  pour  as- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


Kfci 


surer  la  conscivation  des  reliques  des  saiiils  per- 
sonnages, objets  do  leur  vénération. 

Epée  gauloise  décowcrte  à  Moy  (Aisne).  — 
M.  Pilloy  décrit  une  curieuse  épée  gauloise  en 
l'er.  découverte  dans  une  gréviére  à  Moy  (Aisne). 
Cette  épée  possède  encure  sa  sole,  sa  IjouleroUe 
de  bronze  et  une  partie  du  fourreau  de  mémo 
niélal  y  attenant.  La  bouterolle  a  une  dizaine  do 
cciiliiuélres  de  long,  elle  est  constituée  par  deux 
animaux  fantastiques  ressemblant  à  des  .serpents, 
et  qui  forment  deux  reritlouients  en  demi-corcle. 
M.  Pilloy  fait  circuler  do  bons  dessins  de  celte 
belle  épée. 

M.  Pilloy  lit  un  mémoire  sur  l'équilation  à 
l'époque  frànque.  11  a  recueilli  de  nombreux  des- 
sins de  libules,  de  rondelles,  de  boucles,  sur  les- 
<|uelles  on  voit  des  cavaliers,  et  quoique  beau- 
coup d'entre  elles  soient  d'un  art  très  grossier, 
il  est  possible  de  trouver  dans  ces  figurations 
d'intéressants  renseignements  sur  le  harnuche- 
nient  des  chevaux. 

Séance  do  mercredi  soir  : 

Inscriptions  gauloises  de  Gunouilly  (Cher).— 
M.  Héron  de  Villefosse  donne  lecture  au  nom  de 
M.  de  Langardére,  de  la  .Société  des  .antiquaires 
du.  Centre  d'une  notice  sur  deux  inscriptions  gau- 
l(]ispK  qui  ont  été  récemment  découvertes  à  Ge- 
nouilly  ((>lier).  La  première  et  la  [dus  imporlanle 
de  ces  inscriptions  cunlient  deux  parlies,  l'une  en 
lalin,  l'autre  en  caractères  grecs  et  en  langue  gau- 
loise. La  seconde  inscription  u'i'st  qu'un  court 
fragment.  M.  de  Langardére  donne  un  essai  d'in- 
|i  iprétatiou  de  ces  curieux  monuments,  et  le 
compare  minutieusement  aux  autres  textes  de 
même  genre  que  l'on  a  recueillis  ilans  les  dill'é- 
rentcs  parties  de  l'ancienne  (lanle. 

.  \  Il  li(/uilés  découvertes  àSacoisy  (Côte-d'Ur).  — 
M.  le  Président  donne  comnuinication  d'un  mé- 
moire envoyé  par  M.  Corot,  de  la  Société  bour- 
giiiguonno  de  géngrapliie  et  d'histoire,  sur  des 
ilécuuvertes  d'aiitiquilés  faites  à  Savoisy  ((^lôte- 
d'Or).  Ces  IrouvaiUes  ont  (lermls  de  constater  que 
celte  localité  est  un  fort  ancien  ccnire  d'habita- 
tion. On  y  a  trouvé  de  nombreux  silex,  des  objcis 
do  bronze  et  des  sépultures  de  l'époque  méroviu- 
gleiiue,  formées  do  grands  s'ircophages  en  iiierro 

Objets  iinrieiis  recueillis  par  M.  Mnrrl,  — 
M.  Morel  communique  un  cerl.iin  nombre  d'ob- 
jets anciens  recueillis  par  lui.  Le  plus  curieux  esl 
un  élégant  vase  auiiqin'  de  verre,  en  forme  de 
poisson,  cpii  jiiovient  probalili'uienl  d'.Vrb's  en 
l'ri>veuce  el  dont  M.  Morel  fait  circuler  une  plmlo- 
graphie.  Il  comniuniipie  aussi  une  slatuidle  m 
marbre  ipi'il  a  ac(piise  du  ctdonel  Olivier,  ancien 
receveur  des  lluances  à  Nyons,  ipii  préleudait 
l'avoir  acifuise  dans  l'Ile  de  Milo.  Il  montre  en- 
core la  pholographio  iriin  ma.sque  en  marbre 
binnc  du  ipiinzièiue  siècle  probablement  et  (pii 
provient  île  Carpeniras.  C'est  une!  pièce  à  rapprn- 
cher  ile.M  m.tsquea  éluiliés  jaiiis  par  .M.  Courajoil. 
l'jiliu  il  pré.senle  au(^>iigrès  un  groupe  en  bnmze 
il'une  ilonzaiiie  do  centinn''tres  de  haiil,  l'iuinè 
il'uue  figurine  avec  uu  ours,  niouli'  sur  uin'  seule 
lie  colonne  l'i  largo  ba.se. 

M.  IIiTiiti  il>>  Villefosse  no  croit  pas  (|ui'  la  sla 
tiielle  il(^  Vi'nus,  pri'sentée  p.'ir  M.  ^bu'el,  soil  un- 
liqie-.   I';ile  n'est  pas  en  inaibreel  parail  être  uiu' 


réplique  moderne  de  la  Vénus  de  Médicis.  ijuanl 
au  petit  groupe  de  bronze,  il  pense  (pie  c'est  le 
manche  d'un  instrument  quelconque. 

Séance  du  jeudi  matin  29  mars  : 

L'Homme  et  le  Bronze.  —  M.  Ch.  Le  Bourg 
(•ommunique  un  mémoire  intitulé  Vllornine  et  le 
hrOHjc.  At>rés  un  (ableau  des  premiers  dévelop- 
pements de  l'esprit  humain  et  des  premières  in- 
dustries dans  lesquelles  l'emploi  du  feu  permit 
bientôt  de  substituer  le  métal  à  la  pierre  pour 
la  confection  des  armes  et  des  bijoux,  l'auteur 
décrit  les  procédés  primitifs  de  fabrication,  les 
armes  et  les  ouivres  d'art  du  bronze  dans  l'anti- 
quité ;  il  attribue  tous  ces  objets  au  genre  de 
fonte  dit  «  à  cire  perdue  »  el  conclut  en  émettant 
l'espoir  que  ce  procédé  délaissé  et  oublié  à  la 
suite  des  guerres  du  premier  Empire,  soit  repris 
dans  l'intérêt  de  la  statuaire,  à  cause  de  sa  préci- 
sion absolue,  bien  supérieure  ù  celle  des  moyens 
actuellement  en  usage. 

Fouilles  entreprises  à  Harfleur.  —  M.  Alb. 
Naef  communique  deux  rapports  :  le  premier, 
sur  des  fouilles  entreprises  par  lui  ;■!  Ilartleur 
en  181(3,  dans  des  substructions  déjà  fouillées 
mais  imparfaitement  étudiées  par  Fallue  en  18411. 
Les  Couslructions,  prises  alors  pour  les  restes 
d'une  villa,  sont  en  réalité  celles  d'un  petit  tempb' 
ou  si'ielltiiii  romain,  ou  plutôt  de  deux  sanc- 
tuaires romains  accolés.  Celle  disposition  est 
semblable  à  celle  du  double  temple  de  Gham- 
pigny  lès-Langres  étudié  par  M.  Babelon,  el  à 
celle  d'un  petit  sanctuaire  découvert  par  M.  C. 
Le  Breton  dans  la  forêt  d'ICaury. 

Des  fragments  ont  permis  à  M.  Naef  do  resti- 
tuer les  colonnes  doriques,  la  corniche  et  les 
modiUons,  et  l'existence  d'une  décoration  poly- 
chrome tant  intérieure  qu'extérieure,  et  rehaus- 
sée par  l'incrustation  de  scories  vitreuses  dans 
les  enduits.  Ce  sanctuaire  a  di"i  être  détruit  vers 
l'an  400  de  naître  ère. 

M.  Xaef  fait  connaître  ensuite  les  objets  décou- 
verts au  cours  de  ses  fouilles  et  dépo.sés  au  Musée 
du  Havre.  Ils  consistent  en  une  nombreuse  série 
d'objets  d'os,  de  fer,  de  bronze  ou  de  polin  et  de 
terre  cuit'',  parmi  le.s(|uels  ou  remanpie  un  tré- 
pied de  bronze  arliculé,  un  petit  bieuf  eu  lecre 
ciiile  blanche,  et  les  débris  d'une  foule  de  vases 
de  tous  genres,  dont  cleux  très  beaux  à  ligures 
en  relief.  I/aiili-ur  pense  <]u'llarfi-.'ur  doit  être 
idenlilié  à  la  station  île  ('nnientinuin  el  espère 
<|uc  de  nouvelles  fouilles  amèneroul  des  trou- 
vailles non  moiiis  intéressantes. 

Les  communications  do  M.  Naef  donnent  lieu  i\ 
une  controverse  entre  plusieurs  membres  tlu 
Congrès. 

.Moniiinent.t  de  la  ri'ginn  èiliiriiiir.  —  M .  l'abbé 
\'oillery  donne  la  8talisli(|ue  des  niimumcnts  les 
plus  anciens  de  la  région  éduenne;  la  colonne  de 
Cussy  est  di'crilo  avec  les  débris  qui  l'accompli- 
K'naient.  L'auteur  voit  ilans  la  cotonno  un  monu- 
ment triomphai  en  l'honneur  de  t'.onstantin.  Il 
signale  le  mauvais  étal  d'entretien  de  ces  débris 
aiiliipii's. 

La  fonlaiiu-  di'Sainl-Marlin,  à  l!eurey-lluugiie,\ . 
seinbli'  être  aussi  un  nionumeiil  >le  ranlii|uitè. 
Li's  ilétnils  nippelleul  ceux  île  la  porto  d'.\rrou\ 
à  .\utnn.  Ce  pelll  monunu'nt,  un  forme  de  bal- 
da(|uiii,  a  été  plusieurs  fois  mutilé. 

Le  tombeau  de  saint  .\ndoche:\  SauliouuAl  on- 


110 


LA    CHRONIQUE    DES    AUTS 


suite  (li'cril,    iiinsi  qiio   iilii.sieiirs  églisus   et  clia- 

]M'llOS. 

La  Xéfrojiiili'  il  II  Ki-f.  —  M.  le  lieutenant 
Denis  coinnmniquo  une  étude  sur  la  nécropole  du 
Kcf.  Les  nécropoles  romaines  de  Tunisie  sont 
toutes  voisincsdes  dolmens.  On  remarque  dans  les 
inscriptions  funéraires  du  Kef  le  nom  local  de 
«  Mari;,'at  »,  tille  d'un  teinturier.  Les  urnes  peu- 
vi'ut  se  ramener  à  trois  types.  Les  lacryinatoires 
diuninent.  Les  vases  communs  dans  les  sépul- 
tures d  enfants  doivent  être  des  biberons.  J/au- 
teurprésenle  un  très  curieux  miroir.  A  part  deux 
pièces  d'Antonin  le  Pieux  et  de  Lucille,  les  mé- 
dailles sont  numides.  On  a  trouvé  deux  vases  en 
verre,  quebiues  slrigiles  en  fer,  deux  en  bronze, 
dont  l'un  porte  une  décoration  j^ravée  au  poin- 
tillé. C'est  un  objet  relativement  rare. 

Séance  du  jeudi  soir  (5'  et  dernière)  : 
Lus  rtiàlnlliers  pm-oissiaiix  en  Bn't'if/nt'.  — 
M.  Léon  Maître,  correspondant  du  ministère,  ar- 
cliiviste  du  département  de  la  Loire- Inférieure, 
fait  une  communication  sur  les  u  chàtetliors  pa- 
roissiaux en  Bretagne.  » 

M.  Bélisaire  I.edain  a,  le  premier,  pul)lié  un 
travail  sur  les  camps  romains  dit  cluUelliers,  re- 
montant au  quatrième  siècle  et  ayant  pour  .gar- 
nison des  colons  militaires. 

M.  le  colonel  de  La  Noë  a  fait  faire  d'impor- 
tants progrès  à  cette  étude. 

Les  chàtelliers,  enceintes  fortifiées  construites 
à  la  hâte,  reçurent  souvent  dans  leur  enceinte 
une  église  paroissiale. 

Beaucoup  de  chàtelliers  ont  été  établis  en  im- 
provisant des  fortifications  dans  des  localités  déjà 
heureusement  situées.  Les  chàtelliers  sont  sou- 
vent situés  en  bas-fouls.  au  milieu  des  taillis, 
dans  des  endroits  difliciles  à  découvrir,  loin  des 
voies  romaines  el  des  constructions  féodales. 

Ils  n'alïectent  en  rien  la  régulante''  antique, 
n'ont  pas  de  ressemblance  avec  les  constructions 
féodales;  ils  ont  servi  de  retraite  aux  populations 
du  quatrième  siècle  au  douzième  siècle. 

Les  Polerii-s  de  lu  Sninloiii/e.  —  M.  Georges 
Musset,  correspondant  du  Ministère,  fait  une 
communication  sur  «  l'art  de  terre  »  à  La  Ro- 
chelle, et  présente  quelques  spécimens  de  cet  art. 
La  fabrication  de  la  poterie,  très  ancienne  dans 
le  pays,  s'est  conservée  en  Saiutonge  pendant 
tout  le  Moyen  Age,  bien  que  les  inventaires  n'en 
fassent  pas  mention  ;  mais  les  fouilles  nous  four- 
nissent d'une  manière  irréfutable  la  i^reuvc  de 
l'existence  de  cette  industrie.  Il  faut  arriver  au 
seizième  siècle  pour  trouver  mention  des  objets 
en  poterie;  tout  le  monde  connaît  les  travaux  de 
Bernard  Palissy  et  sa  découverte  des  rustiques 
figulines,  mais  les. recherches  de  l'illustre  artiste 
ne  restèrent  pas  longtemps  à  l'état  isolé. 

M.  Musset  a  eu  la  bonne  fortune  de  trouver 
linéiques  noms  de  potiers  faïenciers  à  peu  près 
contemporains  ;  en  lôiô,  «  Lyet  de  la  Mothe, 
marchand  potyer  de  terre,  établi  à  La  Chapelle- 
des-Jfots,  en  Saiutonge,  et  qui  vend  de  la  poterie 
de  terre  an  commerce  de  La  Rochelle;  en  1551, 
Jean  Morillon,  potier  de  terre  au  même  lieu, 
s'engage  à  ,  fabri^pier  des  formes  de  terre  pour 
raflinerlessucresimporlés  à  La  Rochelle:  en  lôôo, 
Pierre  le  Vasseur  et  Nicolas  Gourault,  tous  deux 
potiers  de  terre,  établissent  une  poterie  et  cons- 
truisent des  fours   daiis   la   rue  du  Temple,  à  La 


Itochelle.  Ils  s'engagent  à  cette  occasion  envers 
leur  iiropriélaire  à  lui  vendre  tous  les  produits 
de  leur  fabrication. 

M.  (ieorgps  .Musset  a  recueilli  au  Musée  de  la 
Hoclielle,  dont  il  a  la  direction,  une  curieuse 
série  de  débris  de  toutes  sortes  provenant  des 
remblais  des  forlilications  du  seizième  et  du  dix- 
septième  siècle,  et  des  grandes  profondeurs  du 
canal  Manbec  qui  sépare  les  quartiers  Saint- 
Nicolas  et  de  la  Villeneuve. 

A  celte  série  appartiennent  de  nombreux  frag- 
ments d'objets  en  terre  vernissée,  tels  que  bustes 
de  pei-sonnages  :  bourgeois,  magistrats,  femmes 
ornées  de  collerettes  :  de  vases  à  pied  couverts 
de  coquillages  en  relief  ;  dievaux  harnacliés  et 
éléphants  servant  de  pied  à  des  égouttoirs  :  oreil- 
les de  plats  à  oreillettes  représentant  des  têtes  de 
saints  ou  autres  elligies. 

L  s  travaux  de  reconstruction  de  l'hôtel  de  la 
gendarmerie,  qui  occupe  l'emplacement  de  l'an- 
cienne manufacture  de  faïences  de  La  Rochelle, 
ont  permis  à  M.  Mussi;t  de  retrouver  dans  le  sol 
(le  nombreux  débris  de  la  fabrication  du  dix- 
huitième  siècle. 

On  peut  signaler  d'abord  des  instruments  de 
faljrication  qui  portent  encore  la  trace  des  con- 
teurs et  des  vernis  employés  à  La  Rochelle.  Ajou- 
tez à  cela  d'innombrablas  fragments  de  faïences 
aux  décors  jaunes,  bleuf,  rouges  et  verts  dont 
les  tons  confirment  absolument  les  attributions 
faites  dans  V Histoire  de  la  faïencerie  roche- 
liiise  aux  produits  de  cette  localité. 

Ef/Uses  rO'iHines  du  déparlement  de  la 
Loire.  —  M.  Thiollier  lit  une  étude  sur  les 
«  Eglises  romanes  du  département  de  la  Loire  ». 
accompagnée  d'un  nombre  considérable  de  plan- 
ches. Au  cours  de  son  étude,  M. Thiollier  signale 
à  l'attention  de  la  commission  des  monuments 
historiques  l'intéressante  église  de  Verrières , 
près  Saiut-Germain-Laval  fLoire),  au  délabre- 
ment de  laquelle  un  maigre  subside  pourrait  re- 
médier. 

Le  samedi  30  mars  a  eu  lieu  la  séance  solen- 
nelle de  clôture  du  Congrès  des  Sociétés  savantes 
et  des  Sociétés  des  Beaux- Arts  des  déparlements. 

Une  conférence  sur  «  l'Autérique  à  l'Exposition 
de  Chicago  »  a  été  faite  par  Jl.  Levasseur.  En- 
suite M.  Spuller,  Ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique et  des  Beaux-Arts,  qui  présidait,  a  pro- 
noncé une  courte  allocution  et  i-emis  un  certain 
nombre  de  décorations,  parmi  lesquelles  nous 
relevons  celle  de  il.  Gasté,  secrétaire  de  l'Aca- 
démie des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de  Caen, 
nommé  chevalier  do  la  Légion  d'honneur. 


Congrès  des  Sociétés  des  Beaux-Arts 

DES    DliPARTKMENr.S    (1) 


.\  la  troisième  séance,  M.  Nuitter,  président,  a 
lu  un  très  intéressant  «  travail  »  dans  lequel  il  a 
résumé  toutes  les  communications  relatives  au 
théâtre  et  à  l'art  dramatique,  qui  ont  été  faites  au 
Congrès  jusqu'à  ce  jour  par  les  correspondants 
des  départements. 

)l)  ^'■'iI■  ta  Chronique  des  Art^  i]ii  31  mars  1^01. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


111 


Puis  les  lectures  ont  nmlinué. 

II.  Couard,  correspondant  de  Versailles,  a  parlé 
de  Thomas  Francini,  intendant  général  des  eaux 
et  fontaines  de  France  (1571-1651). 

M.  Dehaisnes  a  donné  lecture  d'une  étude  sur 
ri;nliiniinure  au  seizième  siècle  dans  le  nord  de 
1,1  I''nince. 

M.  Charles  Ginoux,  de  Toulon,  a  parlé  de  la  vie 
de  l'ierre  Pu(?et. 

M.  Léon  Giron,  du  Puy,  a  communiqué  un  mé- 
moire sur  les  Peintures  murales  et  Panneaux 
peints. 

M.  Cli.irles  de  Grandmaison,  de  'l'ours,  a  donné 
lecture  de  Lettres  de  l'architecte  Chevillard,  con- 
cernant rét;lise  de  Hrou. 

Citons  enlin  les  comniunications  suivantes  : 

M.  Lex,  de  MAcon  :  le  Mausolée  de  Louis  de 
Valois,  duc  d'Aniioulèmc,  dans  l'église  de  la 
(juiche. 

M.  de  LouKuemare  :  Le  Théâtre  scolaire  à  Caen 
aux  xvii"  et  xviii'  siècles. 

M.  Pérathon  :  Liste  des  marchands  et  maiires 
tapissiers  de  l'ancienne  maniiracture  d'.\ul)USSou. 

M.  Quarré-Heyhourdon  :  Fêtes  célébrées  à  Lille 
en  1729,  d'ajirès  un  manuscrit  orné  de  soixante- 
six  aquarelles. 

M.  Scrihe,  de  Romoranlin  :  Un  Tableau  du 
xvi"  siècle  de  l'école  italienne  à  Lanthenay  (Loir- 
et-Cher). 

M.  Veuclin  :  1"  La  Première  Kcole  gratuite  de 
dessin  à  liernay  ;  2'  Artistes  allachés  à  la  marine 
do  l'Etat  à  la  lin  du  xvii'  siècli'  :  :!°  L'.-Vrt  français 
en  Uussie  sous  Pierre  le  Grand  i-l  C-.Uherine  I". 

A  II  quatrième  et  dernière  séance  du  Congrès, 
M.  l.Diiis  de  Fourcaud,  président,  a  fait  un  très 
intéressant  discours  sur  «  les  rapports  de  la 
musi(|ue  avec  les  ai'ls  plastii|ues  dans  cluupie 
époque  n. 

.\près  lui,  M.  Henry  .louiii,  secri'lure  de  l'I-'.i-ol.' 
dis  l!eaiix-.\rls  et  secrétaire  rapporteur  du  Comité, 
a  lionne  lecture  Je  son  rapport  sur  les  Iravaiix 
de  la  section.  Il  a  signalé  les  lectures  iutéres- 
sanles  faites  au  cours  de  ce  dix-huitième  Con- 
grès : 

Il  cile  iiilie  autre  lectures  :  1»  celle  do  M.  Léon 
(iiron  sur  les  Peintures  murales  et  les  P^inneaux 
peinis.  M.  Giron  a  léj.'iié  à  la  ville  du  Puy  soix.-uite 
tableaux  qui  fonm'iil  une  leproiluctiou  de  toutes 
les  fresque.s  originales  et  préi-ii'uses  qu'il  a  dé- 
couvertes dans  les  couvents  et  les  égli.ses  do  la 
région  ; 

2"  l.e  Mémoire  de  M.  Paul  Lafond,  peintre, 
dessinateur  et  écrivain  de  lalenl,  sur  «  le  Mobi- 
lier »  depuis  l.onis  XV  jusqii'i'i  Louis  Philippe  ; 

il"  1,'étuile  Irôs  complète,  el  qui  représente  vingt 
années  de  recherches,  de  M.  Léon  Churvet,  de 
liyon,  sur  les  Sevio,  peintres,  dessinateurs,  déco- 
ruleiirs. 

M.  Henry  .louin  cile  encore  les  travaux  inlères- 
sanls  lie  M.M. , iules  Momniéla,  sur .l.-M.-.l.  Ingn;- 
père;  de  M.  l'abliè  Hequiu,  sur  la  vii'  du  sculp- 
t 'Ur  ,lean-Ange  Maucord;  de  M.  Itosernl.  sur 
.lean-liaplisle  Mouiliardon,  sculpteur  el  arclii 
lecle  l'i  Chaumont  (|I>I17-17VJ). 

I.a  lin  de  la  si'ance  a  été  consacrée  aux  der- 
nière» lomiminicalions  inscrites  nu  programme 
de  la  session  :  M  le  comie  de  lleauiiionl  a  parlé 
de  Pierre  Vigué  de  Vignv,  archilecle  du  roi  (lli'.tO- 
1772). 


M.  Jo.seph  Deuais,  d'Angers,  a  lu  un  mémoire 
sur  les  anciennes  planches  gravées  du  Musée 
d'Angers. 

M.  Georges  Grandin,  de  Laon,  a  communiqué 
des  notes  sur  Nicolas  Bellot  et  Michel  Ducastel. 

M.  Henri  Steiu  a  parlé  du  Musée  d'Ajaccio. 

M.  Lafond,  Requin,  Momméja  et  Roserol  ont 
lu  les  études  auxquelles  nous  faisons  allusion 
plus  haut,  à  propos  du  rapport  de  M.  Henry 
.louin. 


NECROLOGIE 


Nous  avons  le  regret  d'annoncer  la  moi't  du 
graveur  Eugène  Abot,  décédé  à  Paris  le  1"  avril, 
dans  sa  cinquante-neuvième  année,  à  la  suite 
d'une  pneumonie. 

II  était  né  à  Matines,  de  parents  français. 

M.  Abot,  aquafortiste  et  burinisie  d'un  mérite 
rare,  a  fait  pour  la  Onzelti:  fies  Bemix-Arls  di- 
verses planches  qui  ont  été  très  remarquées,  no- 
tamment un  Purtriiit  de  Frunrois  l"  d'après 
Clouct  et  le  Marckan//  di;  Journniix,  d'après 
Boilly.  Il  laisse  inachevée  une  planche  que  nous 
lui  avions  demandée,  d'après  un  portrait  de  Nal- 
lier.  Il  a  fait  de  nombreuses  illustrations  pour 
Mmlitme  Bovnry,  La  Chnn.'ion  di-s  Kpoiu',  etc. 
11  venait  de  terminer,  pour  un  éditeur  américain, 
une  suite  d'eaux-fortes  sur  l'Fiif'i-r  de  Dante. 
Enfin,  il  avait  envoyé  pour  le  Salon  de  cette  an- 
née, aux  Champs-Elysées,  La  VV»«.v,  d'après  Ca- 
banel,  et  Le  Funieiir  et  Le  Mitticieit,  d'après 
Moran.  Abot  avait  obtenu  une  médaille  de 
li'  classe  en  1887,  et  une  médaille  de  2'  classe 
en  1889. 

On  annonce  la  mort,  à  Moscou.  ;i  r;i;.'e  de 
.'l'i  ans,  du  peintre  Ililarion  Pranischnikof. 
Peintre  de  genre  et  paysagiste.  Pranischnikof  a 
Irailé  surtout  des  scènes  d'inléricur  et  des  sujets 
de  chasse.  On  cite  parmi  ses  meilleures  toiles  : 
le  (iij.itiniii/i  Viriié-  (quartier  de-i  marchands)  A 
Moscou,  la  Fi'ledi-  villni/e,  .1  l'aff'iil  (appartenant 
au  Tzar). 


BIBLIOGRAPHIE 


Tour   du    Monde. 


173."J«   livraison. 


De 


Pi'kin  A  Paris,  la  Corée,  l'.Xmour  et  In  Sibi-ric, 
par  ^^.  «'.liarles  Vapereail.  —  Douze  dessins  do 
llazin,  Uiiusseaii,  Itiill'e,  Devos,  l'Ii.  Weber,  Pri- 
vai, l'ancher,  (iudin,  Florian,   liiou. 

Jniirnal  de  la  Jeunesse.  —  Il IV  livraison.  — 
Texte  par  (iusiuve  Toudouze.  P.  do  Mériel,  Daniel 
IJi'lIel,  le  commandant  Stauy  et  .\.  Hourquien. 

Illuslralious  de  :  A.  Paris,  Myi-l)ncli,  Zier,  etc. 

ISiireaiix  :"i  la  libniirie  Hacleli.'  il  i"  "'.'  b  ■!■ 
levard  Sainl-tiermnin,  Pari-- 


l'ONCKRT  DI'  IMMANl'.HK  S  AVlill. 

Conservatoire.  —  .Si/inpliDiiie  en  ni  innjrin- 
I  l'.eilliini  m.  /  .-,<  Ui'r.litiides  (César  l''ninck>; 
I  )u\erluri>  ili'  liiiii  /</>■.<  iMendelssohn). 


112 


I,A    ClIRONIQUR    DKS   AHTS    ET    UE    LA    CURIOSITK 


SUPPLÉMENT    AU    CATALOGUE 

GRAVURES  ET  EAUX-IOr.TES 

PUBLIÉES    PAR    LA 

GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


^v  i^"  j%"  K  i:    it^u  :i 


PEINTRES 


1120 

1121 

1132 
1123 
112'j 

112.â 
1120 
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1152 


S.  del  Piombo. 

Th.  Lawrence 

Rembraiult.. . 

Duccio 

Velasquez.  . .  . 

Titien 

Ra])liaël 

Mautegiia. . .  . 
Glodion 

E.  ]\reissoniei-. 

A.  Bœeklin.. . 

A.  Moro 

FransSnyders 

liaschet 

J.  Bail 

A.  Bœeklin... 
A.  Edclfolt... 
c:i.  Popelin. . . 
De  Largillière 

Bramley 

(7!iassériau. . . 
JNP'ie  Nely  Jac- 
quemart.. . . 
P.-P.  Rubens. 


Ingres 

Van  Dyck 

Vittore  Pisano 
G.  Moreau. . . . 
Burue  .lones. . 


ORAVEURS 


Jasin.ski 

A.  Bertrand. . 

lifliiigniïiiri'  Du|ar(lin . 
Ili'liojr.  fioorgfs  Polll. 
il.  Manesse.. . 

E.  Decizy  . . . . 

IlélinjMïiire  IlujarJin . 
A.  Berirand.  . 
IléliograTurc  llii|.rrilin. 

Iltliiigr.   ('i™ri|fs  l'elil. 

L.  Millier 

II.  Manesse  . . 
A.  Gilbert. . . . 

E.  Decisj' .... 

L.  Millier 

Ili'iiogr.  lîrorgps  IViil. 
Ilrliiigr.nurr  niiiiiriiin . 

F.  Milius 

lli'liitgr.  (îcorgps  l'elil. 

A.  Gilliert 

Kratké 

Phototyp.Lar- 
ger 

Ilfliiigr.  firnrgps  Mil. 

F.  Courboin. . 
A.  Berirand. . 

Di'liiigr.   fiforgfs  Pflil. 

.Jasin.ski 

Ili'iiogr.  Ocorgos  l'dil. 

ilrlingraïurf  ilui.irilin . 


SUJETS 


PRIX   l»i:S  KPP>EUVES 


le 


Le  Cardinal  Pucci  (Musée  Impé 

rial  de  Vienne) 

La  Princesse  Clémentine  de  Met- 

ternich  (planche  en  couleur.s) 
Le  Butor  (Musée  de  Dresde)  . . . 
La  Vierge  entourée  d'anges 
Portrait    d'homme    (Musée 

Rouen) 

Xyniphe  el  Berger 

I/i  Viergp  au  l'oisson  ........ 

Sainte  Famille 

Bas-relief    demi- circulaire     ei 

Ijronze 

Sur  l'Escalier 

Portrait  de  U'"e  E.  M 

Sirènes  et  Tritons 

La  Reine  Marie  d'Angleterre. . 

La  Fruitière 

Francisque  Sarcey  chez  sa  fille 

La  Besogne  faite 

Les  Pêcheurs  de  Sirènes 

Repasseuses 

Henri  IV  (Email) 

Pierre-Vincent  Berlin 

MiieDuclos 

Vieux  Souvenirs 

.Vlexis  de  Tocqueville 


1090, 


Adolphe  Thiers 

Cérès  et  Pomone 

Armure  allemande,  vers 

vue  de  dos 

Delecluze    (Collection    de    M""' 

Viollet-le-Duc) 

Van  Dyck  et  Endymion  Porter 

(Musée  du  Prado) 

Portrait  présumé  de  Marguerite 

Gonzagr.e  (PI.  en  couleurs).. 
Pasiphaé  (Email  peint  pi"  Grand'- 

Viomnie) 

Per.-5ée  et  les  sœurs  de  Gorgone. 
Parure  d'or  ciselé  ornée  d'émaux 

jieints  par  Grand'homme  .... 
Prince  persan 


Sur 
rjrfbfBiia 


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20 


Sur         Avant        Avec 
Japon     la  lettre  la  lettre 


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Le  Rédacteur  en  chef,  gérant  :  .\Ll''REi:)  le  LO.ST.\LOï 


Paris,  —  Imprimerie  de  la  Presse.  16,  rue  du  Croissant.   —   Simart. 


N«  15.  —  189i 


BUREAUX   :    S,    RUE  FAVART 


14  Avril. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT    II     SAMEDI     MATIN 


Les  ahonnés  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Ans  et  do  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    DEPARTEMENTS 

12  fr.        I        Six   mois. 


8  fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Bibliothèque 
de  feu  M.  le  comte  de  Lignerolles  (1) 

llio.  1,1-  l).ii-liiii:il  (Ir.s  iHuivrlli's  iiiaric''e.s  (sera 
\VM)  :  (KX). 

1130.  La  Uefoniiation  dos  Tauernes  et  Gal>a- 
rutz  :  Tri.  —  1141.  Sesuiuont  les  téiirbres  du 
Champ  gaillart  (vers  1540)  :  300.  —  11.50.  Clovis 
ov  la  France  chre.slifiino.  A  Paris  (1057)  :  441. 

1170.  Lentror  dv  Koy  nostro  Sire...  etc.  ('.y 
fine  le  Sacre  dv  Koy  no.<(tri>  Sire  à  lîains  (148'i), 
avec  pièce  do  vers  inconnue  :  1.100.  —  1172.  Le 
Verrier  dhonneur  (vers  1.505)  :  600. 

1195.  Fossolier  do  la  Klorievso  victoire  (Anvers 
lûi'j)  :  750.  —  1203.  Les  regrets  et  complaintes 
sur  le  départ  du  marquis  de  Saluées  (vers  15;i6)  : 
55.5. 

I'i07.  L'oraison  de  Mars  aux  dames  de  la  court. 
Paris,  l'.hrestien  W'ccliel  (15'i'.))  :  50O.  —  1*19. 
Deploraliiin  it  i-oinplaincle  de  la  mère  Cardino 
(Paris,  1570),  Klè^ie  (Paris,  1.505)  :  500. 

l'.i()5.  Ode  niezvrèc  (100^),  exenipl.  aux  armes 
de  Marie  de  Médicis  :  •i.0.50. 

1273.  Lh  (iloire  du  Val-do(irAcc.  A  Paris,  chez 
Pierre  le  Petit  (lOt'i'.t)  par  Molière,  Hj,'.  ^;r.  par 
tjhauveau  d'après  Minnard  ;  520.  —  1299.  Les 
Failles  du  Iresamien  ICsope.  Paris,  Denys  lanol 
(1544)  dunhle  de  la  liilil.  de  Versailles  :  l'ifiO. 

I30II.  I*'iihlis  clioisies  mises  en  vers  par  La  l'un- 
taiiie,  Paris,  chez  Driiys  Thierry  (lliOK)  portr.  do 
l'auteur  \!,r.  par  Dupin  d'après  11.  l!it,Mull,  ajouti'  : 
l.WHI.  —  130:i.  Fahli'S...  etc...  Paris,  chez  Dc- 
sainl.  Saillant  et  Durand  (175.5.175',()  exeinpl.  sur 
Hollande,  èpnnves  île  premier  tiniKO  ;  aux  armes 
du  iliii- d'AuiM.ml  :  O.IKKJ.  —  1:101.  Failles  nou- 
velles (par  Dorai).  .\  La  Haye  et  se  trouve  i  Paris 
chez  Delalain  (177:1)  exempl.  sur  llollande. 
épreuves  d'après  les  dessins  de  Marillier  ;  3.0,")(). 

l:t0(l.  Novvelles  en  vers  tirées  de   Docoaco  (sic) 

II)  Viiir  In  ChroiiùiMtdts  Arl»  «loi  3  l'I  10  uKirn  ol  <lii 
"7  nvril  ISOl. 


et  de  r.\rioste  par  M.  de  L.  F.  (La  Fontaine).  A 
Paris,  chez  Claude  Barhin  (1G6.5)  :  1.120.  — 
1:307.  Contes  et  novvelles  en  vers  de  M.  de  La 
Fonlaine.  .\  Paris,  chez  Claude  Barhin  (1665), 
édition  originale  des  deux  premiers  livres  :  3.000. 

—  1311.  Contes  et  novvelles  en  vers  de  M.  de  La 
Fontaine.  A  Paris,  chez  Claude  Barhin  (1071)  : 
1..5()5.  —  1312.  Nouveaux  contes  de  La  Fontaine. 
A  Mons.  chez  Gaspar  Miijeon  (lol'i)  :  800.  — 
1316.  Contes  et  nouvelles  en  vers  de  La  Fon- 
taine. A  .\msterdam.  Paris,  Barhou]  (1762)  portr. 
de  La  Fonlaine  et  d'Kisen  {;r.  par  Ficquet  :  1.530. 

—  1317.  Contes  et  nouvelles  en  vers  de  La  Fon- 
taine. .A  Amsterdam  [Paris,  Barhou]  (1762)  : 
1.400.  —  1318.  Les  Trocqueurs.  Conte  de  M.  D. 
L.  F.  (La  Fonlaine)  cdit.  orig.  :  985.  —  1319. 
Kecueil  des  meilleurs  contes  en  vers  par  La  Fon- 
laine, Voltaire  et  autres.  Londres  [Paris,  Cazin] 
(1778)  lig.  do  Duplessis-Berlaux  :  l.KX). 

VMi.  La  Naissance  et  les  Triomphes,  par  mes- 
sire  Honorai  de  Meynier.  Provensal.  Vol.  raris- 
sime :  610,  —  IStl.  iF.uvres  satiriques  (sic)  de 
P.  Corneille.  Plcssehois.  Leyde  (16/6).  Heoueil 
conirnant  une  préface  el  trois  pièces  ;  200.  — 
13;)'.).  l'.hansons  novvelles  sur  le  siè^e  de  lîre- 
nohlc  (l.")l>4)  :  250.  —  1341.  Les  Meslanges  d'( Ir- 
lande de  Lassvs.  A  Paris  (1576),  rel.  du  xvr 
siècle  :  585. 

13i;!.  Chansons  de  P.  de  Kon.sard.  A  Paris, 
par  Adrian  Le  l!oy  (l.'iWI)  et  i\  Caen,  par  lacqufs 
MaiiK'eanl  (l.-^luilOI  ;  1.160.  —  1:157.  Choix  de 
chansons  mises  en  musique  par  M.  de  la  Borde. 
,\  Paris,  chez  Deloruud  (1(73),  rel.  anc.  Itecueil 
contenani  le  p.ulrait  de  M.  de  la  Borde  gr.  par 
Masquelier,  d'après  Denon,  el  autres  superhes 
épreuves  ;  4.6'Jll. 

13r>8.  iKuvres  complètes  de  P.-J.  de  lléninger. 
Paris,  Pi'rrolin  (1817  A  18,')H)<'xempl.  contenant  la 
suite  des  lii,'.  épreuves  en  douhlo  élat  :  avant  In 
lettre  sur  Chine  et  eaux-fortes,  avec  deux  por- 
Irnil»  ajoutés  de  BèraiiKer  fn  pied  :  .'i.llOO.  — 
l:l(U.  UVl  viijnetli's  iMi  taille  douce  pour  les  leu- 
vros  de  lléranKer  (Paris.  Perrolin.  ISili-Lsat) 
épreuves  avant  la  lctlix<  et  eaux-fortc.s  sur  Chine  : 
3.470. 


114 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


1382.  Canliiiues  du  Premier  Adveneinent  de 
lesu  Clirist.  Paris  (1553)  :  560.  —  l/i07.  Les  Bla- 
sons anatomiqiii's  du  corps  fùiriinin.  Paris,  Nico- 
las Cliroslion  {15J4),  rare  édition  :  600.  —  1408. 
Eecvieil  de  vravi!  poesio  l'rançovsc  (15'i4)  :  6S0. 

l'iU.  Le  Jardin  d'IIonnevr.  Paris  ('lô'iS)  :  «UO.— 
Vi\i.  Le  Kficveil  de  tovl  sovlas.  A  Paris,  pour 
lean  Bonnefons  (1563)  ;  705.  —  1415.  L'Amovrevx 
passelemps.  A  Lyon,  par  Benuisl  Kigaud  (1570)  : 
685.  —  1417.  La  Rocrealion,  Devis  et  Mignar- 
dise amournusc.  Paris  (1575)  ;  820. 

1422.  Le  Premier  (Second  et  Troisiesmo),  liurc 
de  muse  folastre,  à  Rouen,  chez  Claude  le  Vilain 
(1615)  :  415.  —  1470.  (Karl  der  Kueline  und  dcr 
Burgundische  Krieg)  (1477).  Très  rare  petit  vol. 
de  10  feuillets  impr.  à  Strasbourg,  consacré  à 
l'hist.  de  Charles  io  Téméraire,  S  lig.  sur  bois  : 
2.000. 

Poésie  dram.vtique.  —  1477.  M.  Acci  Plavti 
GomU'di;e.  Amstcrodami  apud  (Julj.  lansonnium 
(1029)  aux  armes  du  cardinal  de  liichelieu,  prov.  de 
la  hibl.  Parison  :  245.  —  1481.  Pul).  Terentii  Go- 
mœdia^,  Ludg.  Batavoroum  ex  oftTicina  elzevi- 
riana  (1635)  :  500.  —  1485.  Les  Comédies  de  Te- 
renc3.  Paris  (1688),  traduction  par  M""  D. . .  (Da- 
cier)  :  600. 

1498.  Sotise  à  hvit  personaiges.  Paris,  Guil- 
laume Eustace,  libraire  (1509)  ;  curieuse  pièce 
destini'o  à  miner  l'autorité  du  Pape  au  moment 
des  démêlés  de  Louis  XII  et  du  Saint-Siège  : 
352_  _  1.523.  Le  Mistère  dv  viel  Testamet. 
Impr.  par  maistre  Pierre  le  Dru  pour  Geoffroy 
de  Marnef  (vers  1490)  :  625.  —  1525.  Le  Mistère 
de  la  Goceptio.  Imprimé  i\  Paris  par  la  veut'vc 
feu  leha  trepperel  et  leha  iehannot  (vers  1515)  : 
rel.  de  Trautz-Bauzonnet  :  1.055.  —  1526.  Cest 
le  Mistère  delà  Resvrrection.  Paris  (vers  1490): 
950.  —  1527.  La  Vie  et  Lystore  de  Ma  Dame 
saincte  Barbe.  Rouen  (vers  1530)  :  425.  —  1529. 
Maistre  Pierre  Pathelin.  Paris(vers  1500):  520, — 
1532.  Eecveil  de  pUisieurs  Farces.  Paris  (1612)  : 
880.  —  1533.  Le  Trivmphe  de  Tres-haulte  de 
Pvissante  Dame  Verolle.  Paris,  par  Alain  Lo- 
trian  (1510)  ;  singulière  mascarade  d'origine  lyon- 
naise, charm.  rel.  de  Trautz-Bauzonnet  :  880. 


Tableaux,  dessins,  par   Ingres 
Tableaux  modernes 

Vente  faite  à  l'Hôtel  Drouot,  salle  6,  le  10  avril, 
M»  G.  Dur.iiESNE,  oommissaire-priseur,  M.  II. 
H.\Ro,  expert.  Total  :  128.868  fr. 

Tableaux.  —  1.  Adaii  (Emile).  Le  Retour  de 
la  chasse  :  215.  —  3.  Bakaloicicz.  Les  Adieux  : 
230.  —  6.  Bérnud  (Jean).  Chanteuse  de  café- 
concert  :  340.  —  7.  Berne-Bellecour.  Officier  de 
cuirassiers  lisant  :  420.  —  10.  Bonein  (François). 
La  Forge  :  50O.  —  11.  Boudin  (Eugène).  Le  Port  : 
420;  et  12.  Marine  :  250.  —  15.  Cnbanel  (A.)  Pe- 
tite Italienne  :  1.000. 

17.  Ctiroliiit-Duran.   Christ  en   croix   :  360.  — 

18.  Clutigneau.   La   Sortie   du  troupeau  ;  450.  — 

19.  Vhi'pUii  (Charles).  Avant  le  bain  :  3.250:  et 

20.  Après  le  bain  :  3.200.  —21.  Charlel.  Ba- 
taille :  155.  —  22.  Chasxôriaii  (Th.).  Arabes  à  la 
fontaine  :  1.200.  et  23.  Mazeppa  :  l.OllU.  —  24. 
Corot.  La  Tarentelle;  vue  prise  en  Italie  :  1.750.  — 
25.  Coin-bet.  Le  Moulin  d'Orbe  (Suisse)  :  395.  — 


28.  Delacroix  (Eugène).  .lésus  Christ  au  jardin 
des  Oliviers  :  4.300.  —  29.  DnlorC.  La  Provende: 
200.  —  31.  N.Bifd.  La  BCicheronne  :  7.500;  et  32. 
Lisière  do  forêt  4.000.  —  34.  Doyen  (G.).  La 
Lecture  :  210.— 85.  Due^  (E.).  Sur  la  plage:  410. 
et  00.  Saint  Cuthberl,  triptyque  :  335.  —  37. 
Dupré  {.Tules.)  Le  Moulin  à  vent  :  11.600;  el  38. 
La  Vague  :  1..300.  —  41.  Gnrmtd  (Gustave).  La 
Passerelle  fi  Guenroc  (Côte.s-du-Xord)  :  1.680;  et 
42.  Environs  de  Dampierre  :  matinée  d'automne: 
780.  —  43.  Gon-ido.  A  l'Opéra  :  340.  —  46.  Gil- 
herl  (Victor).  Promenade  dans  les  champs  :  305. 

—  47.  Grollevon.  Sous-officier  en  reconnais- 
sance :  4S0  ;  et  48.  Premières  nouvelles  de  la  dé- 
faite (1870-1871)  :  490. 

56.    Humhert  (F.).  Le  Retour  du  Père   :  800. 

—  57.  Int/res.  La  Vierge  à  l'hostie,  répétition 
différente  du  tableau  du  Louvre  :  6.500.  —  58. 
Saint  nymphorien  :  3.050;  et  59.  La  Mort  de 
Léonard  de  Vinci,  ébauche  avancée  et  répétition 
avec  variante  du  tableau  :  1.250.  —  60.  Isahey. 
Vaisseau   perdu   au   milieu  des   rochers:  1.680; 

01.  Blanchisseuses  au  bord  de  la  mer  :  1.800;  et 

02.  La  Procession  dans  ime  église  :  2.050.  —  63. 
Iirill.  A  Venise  :  380  ;  et  64.  Sur  la  grève,  Ge- 
nêts (Manche)  :  440.  —  65.  Jacquet.  Le  Joueur 
de  flûte,  conversation  gilante  :  4.200;  et  66. 
Jeune  femme  :  2.8C0.  —  67.  Kaemynerer.  La  Der- 
nière toilette  pour  le  bal  masqué  :  400. — 71.  Lous- 
tiiunau  (A.).  Le  Camp,  trompette  de  hussards  : 
250.  —  74.    Monticelli .   .Scène  champêtre  :  250. 

—  77.  Muraton  (Euphémie).  Fleurs  :  300;  et  78. 
Fruits  :  200.  —  80.  Femire  (Paul).  Le  vieux 
Moulin,  effet  de  soleil  couchant  :  310.  —  81.  Per- 
rmdt  (Léon).  La  Brouettée  :  550.  —  82.  Pezant 
(Avm ,  ).  Vaches  au  pâturage:  310.  —  85.  Ziem  . 
Stamboul  :  2.000.  —  86.  Venise:  2.950;  et  87. 
Etang  de  Madigues  :  3.000. 

Aqu.arblles,  Dessins.^  88.  Baryue  (Charles). 
Gentilhomme  Louis  Xlll  :  180.  —  92.  Français. 
Première  idée  du  Baptême  de  saint  Jean  (église 
de  la  Trinité).  Dessin  à  l'encre  de  Chine  ;  15.5.  — 
94.  Int/rcs.  L'Apothéose  d'Homère.  Dessin  à  la 
raiue  de  plomb  et  à  l'encre  de  Chine  :  13.000:  95. 
Pliilippe  V  et  le  maréchal  de  Berwick.  Aqua- 
relle :  2.550:  96.  Baby  offrant  le  pain  bénit  à  la 
chapelle  de  la  Vierge  dans  l'église  de  Meung, 
15  août  1856.  Dessin  à  la  mine  de  plomb  rehaussé 
d'aquarelle:  3.000;  97,  La  Vier.ge  et  l'Enfant 
Jésus  adorés  par  saint  Antoine  de  Padoue  et 
saint  Léopold.  Aquarelle  :  1.420;  98.  Tète  de 
Femme;  étude.  Crayon  noir  rehaussé  de  blanc: 
380;  99.  Etude  de  Femme.  Dernière  étude  faite 
par  Ingres  d'après  nature  :  300  ;  100.  Tête  de 
Femme;  étude.  Dessin  à  la  mine  de  plomb  re- 
haussé de  gouache  :  500;  101.  Plusieurs  dessins 
pour  Jésus  au  milieu  des  Docteurs.  Dessin  au 
crayon  noir  ;  250  ;  et  102.  Portrait  d'Homme  : 
1 .000  . —  103.  Bii/fft.T>eu\  gouaches  et  quatre  gra- 
vures gouachées.  Pour  l'illustration  de  Walter 
Scott  :  600 

Mabbkes.  —  109.  Clésinger.  Triomplie  d'.A- 
riane  :  4.000.  —  110.  Cnmhos.  La  Femme 
adultère  :  3.600. 


A  l'Hùtel  Drouot  a  eu  lieu,  le  4  avril,  la  vente 
des  différents  objets  d'art  et  tableaux  dépendant 
de  la  succession  de  M°"  Mathilde  Dinelli. 

La  première  vacation  comprenait  quelques  bons 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


11.: 


tableaux  modernes  aclielés  dans  les  ventes  im- 
portantes laites  ces  dernières  années.  Aucun  de 
ces  tableaux,  ainsi  qu'on  va  s'en  rendre  compte, 
n'a  atteint  le  prix  auquel  ils  avaient  été  achetés. 

Animaux  nu  repos  dans  une  prairie,  par 
Brascassat.  payés  2.600  fr.  à  la  vente  du  comte 
Daupias,  en  mai  1893,  adjugés  1 .200  fr.  La  Letlre, 
par  Chaplin,  acheté  5.60!)  fr.  à  la  même  adjudi- 
cation, vendu  ici  5. 420  fr.  Forêt  de  Fontaine- 
bleau, par  Diaz,  adjugé  19.100  fr.  à  la  vente  Bel- 
lino,  en  mai  1802,  vendu  ici  14.200  fr.  Apres  la 
bataille,  par  Domingo,  acheté  2.000  fr.  à  la  vente 
Daupias,  adjugé  50.J  fr.  Paysage,  par  Jules  Du- 
pré,  vendu  8.000  fr.  à  la  vente  Koning,  l'année 
dernière,  adjugé  5.200  fr.  Venise,  par  Ziem,  payé 
7.500  fr.  par  M™  Dinelli,  vendu  6.500  fr. 

A  la  seconde  vacation,  il  y  a  à  citer  quatre  ta- 
pisseries de  la  fabrique  d'Aubusson,  du  xvm« 
siècle,  représentant  des  sujets  à  figures  mongoles, 
d'après  J.-B.  Le  Prince,  entourées  de  bordures 
d'ornements  altei-nés  par  des  cabochons  simulant 
des  saphirs  et  des  rubis,  ayant  pour  sujets  :  le 
Café,  la  Volière,  la  Pèclie  et  les  Fruits:  en- 
semble :  18.000  fr. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


L'Académie  des  Beaux-Arts  a  examiné,  le 
7  avril,  le  .seul  projet  qui  ait  été  envoyé  au 
Goncuur.s  biennal  du  Prix  Duc  (3.700  l'r.),  des- 
tiné à  «  encourager  les  hautes  études  archi- 
tectoniques  ».  Ce  travail  ayant  paru  insulQ- 
sant  à  l'Académie,  le  Prix  Duc  n'a  pas  été 
décerné  celte  année.  M.  Alfreil  Xormand. 
architecte,  membre  de  r.\cadémie,  propose 
qu'il  soit  demandé  ù  la  famille  du  fondateur 
de  ce  [irix  d'a[)porter  quelques  raodiiicatiuns 
aux  conditions  do  ce  Concours. 


La  Direction  des  Beau.^-Arls  a  décidé  (|ue  la 
collection  léguée  à  l'Etal  par  M.  Caillebotte 
sérail  exposée  au  Musée  du  Luxembourg. 


La  Société  dos  .\rlislcs  français  vient  d'élire 
les  jurys  do  sculpture,  d'architectuni  et  do 
gravure  i)Our  le  Saloa  des  Champs-Elysées 
do  iso'i. 

Voici  les  résultats  du  vote  : 

/•  Srction  de  sculpture.  —  MM.  Paul  Du- 
bois, Kalguière.  Harrias,  Merclé,  Carlier,  Tho- 
mas, Doubicmard,  Charpentier,  .\.  Carié.*, 
VX.  r.eroux,  Caplior,  Dailliun,  Sloinor.  Mario- 
ton.  I. arche,  Dosca.  .Mhert  Lcfeuvro,  Siuilés, 
Allouanl,  .Sucholet.  Icar,  Coutan,  Max,  Bour- 
geois, lioissoau. 

Doux  scul|>tours  d'animaux  ;  ,MM.  l'"rémiot 
el  Cardot. 

Trois  graveurs  en  médailles:  MM.  Chaplain, 
iioly,  l,(!vMhiin. 

Un  graveur  sur  i)lorros  fines  :  M.  Tonnelier. 

.lurés  siqjplémontaires,  donl  un  gravoiir  sur 
pioi'ros  Ihios  :  MM.  iMorico,  Vital-i'.ornu.  (iau- 
ipiié,  Houtollior,  l''rançois. 

:'"  SvrtiiiH  d'iirihileclin-e.— 'SIM.  Daimiot, 
Ctupiart.  Cinain.  Vaudronior.  Pascal,  Cundot. 


Mayeux,  Laloux,  Loviot,  Garnier,  Raulin, 
i:orroyer. 

Supplémentaires  :  MM.  Esquié.  Deslignières. 

3°  Section  de  fjrnvure  et  lithographie.— 
Gravure  au  burin  :  MM.  Lamelle,  Ach.  Jac- 
quet, G.  Lévy,  Didier. 

Gravure  à"  l'eau-forte  :  MM.  Mongin,  Chau- 
vel,  Courtry,  Lefort. 

Lithographie  :  MM.  Maurou,  Fauchon,  Fuchs, 
G.  Bellangor. 

Gravure  sur  bois  :  MM.  Robert,  Froment, 
Baude,  Vintraut. 

Le  jury  de  peinture  du  Salon  des  Champs- 
Elysées  a  terminé  ses  opérations;  il  a  admis 
1.863  tableaux  el  686  dessins,  aquarelles,  pas- 
tels et  miniatures. 


Le  10  avril  s'est  ouverte  au  Théâtre  d'Appli- 
cation, 18,  rue  Saint-Lazare,  une  Exposition 
des  œuvres  du  dessinateur  Steinlen,  qui  du- 
rera jusqu'au  15  mai. 


Le  jury  d'examen  du  Concours  d'architectes 
pour  la  constriiclion  des  bâtiments  de  l'Expo- 
sition de  Bordeaux  de  1890  a  terminé  ses 
travaux.  C'est  M.  Albert Tournaire.  l'architecte 
parisien,  ancien  prix  de  Rome,  ((ui  a  remporté 
le  premier  prix.  Il  présente  son  projet  de  con- 
cert avec  M.  G.  Chenu,  entrepreneur  de  tra- 
vaux publics  à  Marseille.  Le  second  prix  a  été 
attribué  à  MM.  Grono,  architecte  à  Paris,  et 
Caillot,  ingénieur  à  Paris. 


La  Société  des  .\mis  des  .\rts  de  Seine-et- 
Oise,  ouvrira  le  1"  juillet,  à  'Versailles,  dans 
les  salles  du  Musée,  sa  41«  E.xposilion,  qui  sera 
close  le  30  septembre. 


La  Ville  d'Orléans  prépare  une  Exposition 
rétrospective  à  l'occasion  du  Concours  ré- 
gional. 

(^.ollo  Exposition,  qui  .s'ouvrira  le  5  mai,  com- 
prendra exclusivement  les  o'uvres  duos  k  des 
artistes  Orléanais,  nolamiiieni  :  .\ntignu,  Bar- 
din,  (;hasteau,Chéroau,  Androuet  l)u(::crccttu, 
Etienne  Delaulne.  Desfriches,  (iirodet,  Hu- 
ipiier,  Lantara,  .Vnloine  Masson,  Moyroau, 
Simonnottu  el  autres. 

Les  amateurs  qui  voudraient  bien  prt^ter 
leur  concours  au  Comilt'  d'organisation  .sont 
priés  de  s'adrcs.ser  ù  M.  11.  llerluison.  attaché 
à  la  Direction  du  Muséo  Histori(pio.  à  Drléans, 
en  indiquant  la  nature  dos  n'uvres  d'art  qu'ils 
Iiourraienl  exposer. 

La  diMixièmo  Exposition  générale  do  Itonux- 
.\rls  il  Barcelone  doit  s'ouvrir  dans  cettovdle 
le  23  avrd  prochain. 

Un  groupe  do  collectionneurs  hollandais  aux- 
quels se  sont  joints  les  Directeurs  dos  Musées 
do  Hollande,  ont  entrepris  d'organiser  une 
Exposition  do  tableaux  anciens,  ipii  «urnit 
lieu  A  Utrecht.  au  mois  do  sepletnbro  pi-o- 
chain.  Los  anciennes  el  nobles  lamdles   du 


110 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


pays  i/ui  possô'dent  encore  de  nombreuses 
richesses  artistiques  sont  sollicitées  do  coo- 
pérer à  cette  l'éto  de  l'Art  d'autrefois. 


Lo  Cercle  artistir[uo  des  Dames  russes  a 
ouvert  son  l'Aposition  unnucllo  au  palais 
Nicolas,  à  Saint-Pétersbourg. 


La  Société  Nationale  des  Beaux-Arts,  et  la 
Société  dos  Artistes  l'ranrais  n'ont  décidément 
pu  parvenir  à  s'entomlro  au  sujet  do  leur|mr- 
ticipation  en  commun  à  l'Exposition  d'Anvers  ; 
et  elles  exposeront  séparément.  Mais  la  lusion 
à  l'étranger  des  deux  Sociétés  artistiques  ri- 
vales en  France  était-elle  donc  si  désirable:' 
S'est-on  aperçu  en  1889,  à  l'Exposition  univer- 
selle, (jue  les  deux  Sociétés  artistiques  an- 
glaises, la  Royal  Academy  et  la  Society  of 
fiyie  arts  eussent  chacune  leur  Exposition 
séparée  ?  L'Art  anglais  y  a-t-il  perdu  i  Aucu- 
nement. Qu'on  lasse  donc  de  même  parmi 
nous,  et  qu'on  renonce  à  ces  chinoiseries  ad- 
ministratives compliquées  de  dissentiments 
personnels  qui  lassent  le  public  et  déconsidè- 
rent auprès  de  lui  les  artistes. 


Le  Salon  de  la  Rose  l  Croix  s'est  ouvert 
samedi  dernier,  et  n'occupe  cette  année  qu'une 
toute  petite  salle,  l'eut-élre  est-ce  à  cette  cir- 
constance que  nous  devons  d'y  voir  moins 
d'i  ouvres  purement  «  kabbalistiques  »  et  de 
pouvoir  y  mieux  goûter  l'envoi  de  quebjues 
vrais  artistes.  Signalons  particulièrement  les 
œuvres  de  JL  KnupIT,  des  tètes  de  lemmes 
très  finement  dessinées,  et  d'un  grand  mérite 
réel,  en  dehors  de  leur  mérite  symboliste  que 
nous  n'avons  pas  à  apprécier.  M.  Jean  Delville  a 
envoyé  plusieurs  études  de  tètes  à  la  pierre  bleue 
rehaussée  d'un  peu  de  sanguine,  d'une  exécu- 
tion précieuse  et  d'un  sentiment  très  délicat. 
Il  a  peint  aussi  une  tète  d'Orphée  Dottant  sur 
sa  lyre,  qui  a  beaucoup  de  caractère.  De 
M.  (_',outy  signalons  une  scène  antique  dans 
un  joli  décor,  peut-être  un  peu  trop  exécuté 
avec  la  fraîcheur  d'une  aquarelle  d'architecte. 
M.  A.  Des  (Sachons  a  des  dessins  à  la  plume 
rehaussés  de  très  délicates  teintes  d'aqua- 
relle. M.  lîotenkranz  est  un  artiste  habile  et 
sûr  de  lui  qui  nous  montre  de  belles  figures 
de  rêve;  JIM.  Ghabat,  Marcius  Simons,  Point, 
sont  aussi  à  examiner  avec  intérêt,  (.'.omme 
sculpture  il  y  a  plusieurs  œuvres  de  Pierre  Ram- 
baud,  récemment  décédé.  Cette  mort  a  été 
une  vraie  perte  pour  l'Art,  car  les  œuvres  de 
Pierre  Rambaud  :  tôte  de  jeune  fille,  Berlioz 
mort,  figure  de  martyre,  témoignent,  outre  de 
sCires  qualités  de  praticien,  d'un  sentiment 
élevé  de  l'Art,  ce  qui  est  ass(^z  rare  à  cons- 
tater, même  parmi  les  plus  habiles. 


NOUVELLES 


***    Deux  tabatières  de  grande  valeur  ont 
été  volées  récemment  au  Musée  du  Louvre. 
Ces  tabatières  dérobées  appartenaient  à  la 


collection  donnée  au  Louvre  par  Lenoir  il  y  a 
trente  ans,  etqui  se  compose  de  deux  ou  trois 
cents  boites  ou  bonbonnières,  parmi  lesquelles 
(|ual(juesunGs  ayant  une  grande  valeur  artis- 
tique. I,a  collection  avait  été  transportée,  il  y 
a  un  an,  de  la  salle  de  la  Colonnade  à  la  salle 
des  Pastels.  Ces  deux  objets  d'art,  qui  ont 
une  valeur  de  :J.0(KJ  et  de  a.CrnO  fr.,  sont  en  or 
et  en  argent  avec  semis  de  diamant  et  de 
rubis,  dans  le  goût  du  xvni»  siècle.  Ils  étaient 
placés  dans  une  simple  vitrine  de  salon  fer- 
mée à  clef. 

***  Depuis  lundi  dernier  et  jusqu'au  I.ô  sep- 
tembre, la  salle  de  travail  et  la  salle  publique 
de  lecture  de  la  Bibliothèipie  nationale  sont 
et  r<\steront  ouvertes  de  neuf  heures  du  ma- 
tin à  six  heures  du  soir. 

i),*-f,  M.  Berthelot  a  soumis  à  l'examen  de 
l'Académie  des  Sciences  des  échantillons  de 
bijoux  datant  de  la  troisième  dynastie  des 
Pharaons  —  environ  cinq  mille  ans  avant 
notre  ère  —  qui  proviennent  des  fouilles  que 
M.  de  Morgan,  directeur  du  Musée  de  Boulaq, 
a  entreprises  au  puits  de  Mastabo.  près  de 
Dahchour,  aux  environs  de  l'ancienne  Mem- 
phis.  Quelques-uns  de  ces  bijoux  sont  en  cuivre 
pur.  Par  contre,  un  bracelet  est  formé  d'un 
alliage  qui  contient  huit  pour  cent  de  cuivre 
et  six  pour  cent  de  plomb. 

Si  ce  bracelet  remonte  aussi  haut  que  les 
autres  bijoux  ou  ustensiles  découverts  au  fond 
du  puits  et  qui  portent  la  marque  des  objets 
d'un  usage  courant  à  l'époque  de  la  troisième 
dyna.stie,  on  peut  en  conclure  que  les  anciens 
Egyptiens  connaissaient  le  bronze  quatre  ou 
cinq  mille  ans  avant  notre  ère. 

***  Le  Ministre  de  la  guerre  vient  d'auto- 
riser une  souscription  dans  l'armée  pour 
l'érection  d'une  statue  de  Jeanne  d'Arc,  àVau- 
couleurs. 

;(,**  On  sait  qu'un  Comité  s'est  formé,  il  y  a 
deux  ans,  à  Denain,  pour  élever  une  statue 
au  maréchal  de  Villars,  en  souvenir  de  sa 
victoire  du  24  juillet  17'l2.  Une  somme  de 
10.000  fr.  a  été  votée  par  le  Conseil  municipal 
de  Denain.  Pour  compléter  les  fonds  néces- 
saires à  l'achèvement  du  monument,  confié 
à  M.  Henri  Gauquié,  le  Comité  fait  appel  à  tous 
les  Français  et  ouvre  une  souscription. 

^*^  Le  Conseil  municicipal  du  Havre  a 
décidé  l'érection,  sur  le  boulevard  de  Stras- 
bourg, d'une  statue  à  l'amiral  Mouchez,  en 
souvenir  du  dévouement  qu'il  déploya  pour 
la  préparation  de  la  défense  de  la  ville  pen- 
dant la  guerre  franco-allemande. 

^**  Une  Américaine  qui  vient  de  mourir  à 
xéw-York,  M""  Cornélia  Coster,  a  laissé,  dit- 
on,  des  dispositions  testamentaires  par  les- 
quelles sa  fortune  totale,  évaluée  à  cinq  mil- 
lions de  francs,  sera  employée  à  lui  construire 
un  mausolée  dans  le  cimetière  de  Woodlawn. 

it:%  On  mande  de  Londres  à  l'agence  Havas 
que  l'ingénieur  anglais  et  l'ingénieur  italien 

de  la  Commission  du  Nil  ont  terminé  leurs 
travaux.  Ils  ont  rejeté  le  projet  de  Ouady- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


117 


Eayan,  qui  leur  a  paru  trop  coûteux,  et  ils 
ont  recommandé  le  projet  du  réservoir  d'As- 
souan,  proposé  par  les  ingénieurs  du  Gouver- 
nement. Ils  y  ont  fait,  toutefois,  quelques 
modifications  qui  entraîneront  une  dépense 
supplémentaire  de  lij  millions  de  francs. 

Le  commissaire  anglais  a  ajouté,  dans  une 
note  à  part,  que,  si  c'était  nécessaire,  on 
pourrait  e.xhausser  le  tem(jle  de  Philu'  tout 
d'une  pièce  pour  la  somme  de  ;i.7ô0.uO;)  fr. 

Le  commissaire  français  aurait  refusé  de 
discuter  le  projet  d'Assouan,  à  cause  du 
temple  de  Philo'.  et  resterait  pour  proposer 
un  nouveau  projet,  tandis  que  les  commis- 
saires anglais  et  italien  reparlent  aujourd'hui. 


L'Exposition  de  Marie-Antoinette 

ET  SON  TEMPS 


Mardi  prochain  doit  s'ouvrir,  à  la  galerie 
Sedelmeyer,  l'E.xposition  de  «  Mii rie-Antoinette 
et  son  temps»,  que  nous  avons  déjà  annoncée  à 
nos  lecteurs.  Nous  avons  pu  parcourir  la  ga- 
lerie Sedelmeyer,  et  nous  rendre  compte  par 
nous-mi-mes  (le  la  variété  et  de  la  richesse  des 
objets  de  tous  genres,  nuivres  d'arts  et  curio- 
sités, qui  vont  être  présentés  au  public.  Nous 
reviendrons  du  resti;  sur  celte  E.xposilion,  mais 
nous  voulons  aujourd'hui  énumérer  au  moins 
sommairement  un  certain  nomhri'  des  nu- 
méros les  plus  curieux  et  les  jjIus  intéressants 
du  calaloguo.  Voici  ceux  que  nous  avons 
notés,  un  peu  au  hasard,  car  tous  seraient  i 
citer,  le  choix,  parmi  les  objets  oiVerts.  ayant 
été  fait  avec  la  plus  grande  circonspection  et 
le  goi'il  le  plus  parlait  par  les  organisateurs 
de  riOxposition. 

Madame  Victoire,  par  A'a<itec,  il  M"»  la  vicom- 
tcs.'ie  de  Courval.  —  Un  carnet  do  bal  dû  Mario- 
Aiiliiiiietle,  à  .M.  le  duc  de  Luyni's.  —  Le  Kap- 
tèmo  du  Daupliiii  passant  par  lu  place  Louis  XV, 
par  Mareaii.  h  M.  lui.  de  Goncciurt.  —  F.o  lîuste 
de  Madiinie  Uoyiilo,  par  Iloiulnn,  i\  M""  (,elon;;. 

—  Deux  bustes  île  Jlniir/nii,  un  groupe  de  Pi- 
(inllc,  un  dressoir  avec  plai[ues  de  Sèvres,  A  lady 
Wallace.  —  l'orli;iil  de  l.aliiilr.  par  W-stii-r,  i\ 
M.  Bourgeois. 

\'i\  tableau:  I^ouis  XVf  au  Toinpli'.  à  M"»  de 
Mac-Maliiui. —  Un  iDuel  tourné  par  l.uuis  XVI  ;  un 
cœur  l'u  diauuint  avec  cheveux  du  roi  ;  un  muet 
fait  par  Louis  XVI  pour  Mnrie-.\ntc>lnetle  et 
donné  par  elle  fi  nue  parente  du  propriétaire,  à 
M.  le  viroiulo  di'  Cuverville.  —  Dou/o  antonra- 
pbi'.s  de  Marie-Autiiinelte,  A  M.  Le  Ibipall,  baron 
d'Arnelli.  —  l'ne  ciavale  de  Louis  XVI  ;  un  por- 
trait do  M.  de  Séze,  par  (iirn'ti-l,  i\  M.  le  oonilo 
do  Sèze.  —  Le  l'orlrail  de  la  duchesse  defiuiche, 
Jiar  M"'  yiiii'r-Lrhfini,  h  M.  le  duc  de  (Irauionl. 

—  l'n  porirail  de  l'abbi' de  Talliyiaucl,  i'i  M.  le 
marquis  de  Casiellani'. 

'l'iois  porirails  de  la  Reine;  un  portrait  de  l'ar- 
cliicluchesse  Mario  .Vulolnetle,  a;iparlenant  A  S.  M. 
l'Kuqierenr  d'.Vuliiche,  ipiia  bien  voulu  les  prêter 
tout  spécialement  pour  celle  {''.xposllion.  —  M™*  de 
Staël  onfani,  par  Ctiruxniti-I.  h  M.  le  coude 
d'ilhus-sonville.    —    Un    portrait    du   conde    de 


Kannstein  et  un  portrait  de  Marie-Thérèse,  à  M. 
le  prince  de  Metternich.  —  Un  portrait  de  M"' 
Dubarry,  à  M.  le  duc  de  Rohan.  —  Un  portrait 
de  M"' de  Flesselles,  par.YrtWie/-;  un  groupe:  en- 
fant et  coq,  bronze  :  une  commode  Louis  XVI,  à 
M.  Rikotr. 

Le  Portrait  de  Beaumarchais,  par  Greme,  à 
M.  Naudin.  —  Un  buste  de  Voltaire  :  une  grande 
console  Louis  XVI  ;  deux  petites  consoles 
Louis  XVI  ;  deux  vases  Sèvres  Louis  XVI,  ornés 
de  bronzes  ;  le  Fauteuil  de  la  Reine  à  la  Concier- 
gerie, appartenant  au  Ministère  de  l'Intérieur,  qui 
a  bien  voulu  s'en  dessaisir  pour  toute  la  riurée  de 
l'Kxposilion.  —  Quatre  meubles,  appartenant  à 
M.  de  Cazaux  ;  deux  vitrines  murales  de  Chti- 
iiiouiilet:  une  grande  vitrine  murale  de  Cochet  et 
riei7<«)-rf,- une  vitrine  de  milieu,  prêt  du  Musée 
des  Arts  décoratifs. 

l,'ne  bibliothèque  vitrine  liiesener,  bronzes  de 
(ïo»</i(é/'e,appartenantau  Ministère  des  Finances. 

—  Une  automate,  qui  n'est  autre  que  Marie-.\^n- 
toinette  jouant  du  clavecin,  et  une  pendule,  ap- 
partenant au  Ministère  du  Commerce  (Conserva- 
toire des  Arts-el-Métiers).  —  Le  Portrait  de  la 
comtesse  de  Provence,  par  .V"'  VifiéeLehntn;\m 
crayon  émail  et  pierreries,  à  M.  le  comte  de  La 
Rochefoucauld.  —  Deux  consoles  de  Snulnier, 
signées  dans  le  marbre,  à  M"  la  marquise  de 
Laguiche. 

Deux  portraits  de  Nattier  ;  et  trois  grandes  et 
belles  tapisseries  de  la  comédie  de  Molière,  par 
(Judry,  à  M.  Kann.  —  Portrait  du  duc  de  Clioi- 
seul.  par  M""  IiVoi,  à  M.  le  vicomte  d'Harcourl. 

—  Les  Portraits  d'un  archiduc,  de  Joseph  II  et  do 
Marie-Thérèse,  à  M.  le  comte  Iloyos.  —  Un  por- 
trait de  Marie-Antoinette,  à  la  Conciergerie,  par 
Kiirliarski,  à  M.  le  vicomlc  d'IIunolstcin.  —  Le 
Portrait  de  Diderot,  \>at  Fraiionartl :  un  tableau. 
Le  (iiiignol,  par  le  même:  un  portrait  de  Barrère, 
à  M.  (loldschmitt.  —  L'n  portrait  de  la  Reine, 
pastel  inachevé  ;  les  portraits  de  M"'  do  Tourzel, 
do  Louis  XVI,  du  comte  d'Artois  et  du  marquis 
de  Ponl  ;  une  boite  avec  portraits,  à  M.  le  duc 
des  Cars. 

Un  portrait  de  M-«  Elisabeth,  par  il"  Vifiéc  Le- 
hriin  :  unt}  tabatière  royale,  ù  M.  le  comte  des 
Cars.  —  Le  Portrait  do  la  princi'sse  de  Lambnlle, 
par  .\ntoino  Uolml  (178W).  fi  M.  le  prince  do 
Lichlenstein. —  Un  busledoLouisXVI  ;  iinbustodo 
Marie-Antoinette  (biscuit)  :  un  gilet  avec  portraits 
du  Roi  et  de  la  Riine,  imprimés:  une  boite  avec 
lo  portrait  de  M"'  do  Laudiallo:  uno  autre  boite 
avec  les  porirails  de  Louis  XVI  el  do  Marie-.Vn- 
toinelle  :  deux  a<piarelle.s  :  Lepointro  el  M"»  de 
Tourzel,  à  >L  le  duc  île  Vallombrosa.  —  La  Robe 
de  baptême  de  Louis  XVII,  ;'i  M"'  Marie  Driesilo- 
Laforle.  —  l'n  poriniil  de  Marie  Anluinetle  i\  l'i 
ans,  A  M.  lo  duc  do  Mouchy.  —  Deux  bustes  do 
la  Camargo  (?)  de  Coffieri,  il  M"  la  barouuo  do 
'i'ulaigue. 

Lo  Rouet  de  Madame  Klisnbeth.  i\  NL  lo  mar- 
quis de  (ïliaponay.  —  Un  porlndl  du  duc  do  Nor- 
mandie, il  M.  le  marquis  de  Itreleuil.  —  Lo  Toa- 
lanu'ut  de  Louis  XVI,  sur  salin.  :\  M"»  Orto.  — 
In  admirable  bureau,  ayant  servi  i\  .Marie- .\nloi- 
nelto,  ;\  >L  ♦*♦.  —  lu  très  beau  portrait  do  lu 
princesse  do  Polignac.  par  M"  I'i(/i'e-/,c'o-(jii,  it 
M~'  la  duchesse  de  Poli|{n!ic.  —  l^  l'orlrnil  du 
bailli  de  Crussol,  par  .W"«  ri»/«'e-AeftrMii.  A  M**  lu 
duchesse  d'Uzès. 


IIS 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Des  Sculiilui'es  de  Pirjalle,  de  Houdon  el  Clo- 
(lion.  —  Un  portrait  du  duc  d'Angoulftme  enfant  ; 
un  manuscrit  sur  les  dépenses  do  r.,ouis  XVI,  ù 
M.  Sanlou.  —  l.o  Millier  de  Madame  Ellsabetli, 
i\  M.  le  cùmtc  deMontalembert.  —  Un  (5tui  ayant 
appartenu  à  la  Reine,  à  M.  Serruan.  —  Un  por- 
irait  do  M'"  do  Tourzol,  à  M"»  la  duchesse  do 
Morlemart.  —  Un  service  do  vermeil,  à  M.  Cha- 
brioros-Arlès. 

L'EelioUc  de  Laludo,  longue  de  180  pieds,  avec 
le  procos-vorbal  de  l'Assemblée  générale  des  Elec- 
teurs de  Paris,  du  jeudi  16  juillet  1789,  ;i  qui  La- 
tudo  est  venu  réclamer  cette  échelle  provenant  de 
la  saisie  faite  à  la  Prise  do  la  Bastille,  et  qui  la 
lui  a  remise,  avec  cet  acte  d'authenticité,  lequel  se 
trouve  maintenant,  ainsi  que  l'échelle,  dans  la 
collection  de  M.  SIephan  Bourgeois.  —  Un  plan 
en  relief  de  l'enceinte  du  ïemplo,  fait  en  1785 
pour  le  duc  d'Angoulème  :  on  voit  au  milieu  les 
deux  tours  du  Temple,  qui  furent  construites  vers 
l'an  ]2f»0  ot  où  se  conservaient  les  archives.  Saint- 
Louis  l'habita,  Louis  XVI  et  Marie-Antoinette  y 
furent  emprisonnés  en  1793.  Appartient  à  M.  le 
baron  de  Mesnard. 

Des  boutons  peints,  par  Marie-Antoinette,  et 
donnés  par  elle  au  duc  de  La  llochefoucauld, 
grand-maitre  de  la  garde-robe  de  Louis  XVI,  à 
M.  le  comte  Guy  de  la  Rochefoucauld.  —  Une 
miniature  de  Marie-Antoinette,  par  Halle,  à  M. 
le  comte  Guillaume  de  Sabran.  —  Le  Jeu  de  do- 
minos de  la  Reine,  ra-vissante  petite  boite  en  or, 
décorée  en  émail  plein  avec  de  petits  sujets  re- 
présentant les  quatre  Saisons  et  garnie  de  perles 
fines.  Les  dominos  sont  en  émail  bleu,  les  chif- 
fres en  perles  ;  à  M"«  Hainguerlot.  —  Divers  sou- 
venirs du  Roi  et  du  Dauphin,  dont  un  couteau,  ft 
M.  Philippe  Gille. 

Des  cheveux  et  une  chemise  do  Madame  Elisa- 
beth, donnés  par  elle  à  la  marquise  de  Raige- 
court,  (resté  dans  la  famille).  —  Un  couteau  de 
Louis  XVII,  à  M.  le  comte  R.  de  la  Panonse.  — 
Les  Portraits  de  M'"  de  Lamballe  et  du  duc  de 
Penthièvre,  à  M.  le  comte  de  Las  Cases.  —  Un 
bracelet  avec  cheveux,  la  carte  avec  laquelle  le 
duc  de  Choiseul  est  entré  à  la  Convention,  une 
gouache  de  la  Reine  en  prison,  à  M.  le  duc  de 
Fitz-James. 

Difl'érents  objets  ayant  appartenu  à  Cléry,  à 
M.  le  comte  de  Lassalle-Rochemaure.  —  Ditl'é- 
rents  souvenirs  de  la  Reine  et  du  Roi  :  une  taba- 
tière, un  peigne  de  Louis  XVI  au  Temple,  un  gi- 
let de  Louis  XVII  brodé  par  Marie-Antoinette, 
une  bague  portée  par  Louis  XVII  et  renfermant 
des  cheveux  de  Louis  XVI,  Louis  XVII,  Marie- 
Antoinette  el  Madame  EUsabeth.  ;\  M.  Hue. 


Les   Dernières    Acquisitions 

DU    MUSÉE   DE    BEliLIN 

A  la  liste  des  œuvres  dernièrement  accpiises 
par  le  Musée  de  BerUn,  —  et  qui  viennent  d'être 
signalées,  par  un  article  récent,  aux  lecteurs  '  de 
la  Gazette  des  Ben  ux- Arts,  —  nous  pouvons 
ajouter  un  beau  Portrait  d'homme,  de  Luca  Si- 
gnorelli,  et  une  Nature  morte,  de  Kalf. 

L'Empereur  Guillaume  aurait  donné,  parait-il, 
sur  sa  cassette,  la  somme  de  52.(J0U  marlis  pour 
l'achat  du  portrait  de  Signorelli. 


D'après  les  propositions  de  la  Commission  da 
budget  prussien,  les  sommes  aflfeclées  aux  acqui- 
sitions d'œuvres  d'art  doivent  être  notablenienl 
réduites  pour  l'exercice  1801-1890.  Mais  comme 
nous  venons  d'en  donner  un  exemple,  los  conser- 
vateurs du  Musée  peuvent  parfois  compter  sur 
l'intervention  persoimolle  de  l'Empereur. 

Malgré  les  réductions  annoncées,  des  ressources 
extraordinaires  leur  permettront  encore  de  se  ma- 
nifester, i\  l'occasion,  dans  les  grandes  ventes. 

Il  est  ([ueslion,  d'autre  part,  de  construire  une 
nouvelle  installation,  pour  la  galerie  de  sculpture 
de  la  Renaissance.  Les  plans  sont  terminés  depuis 
longtemps  ;  mais  ici  l'opposition  des  Chambres 
s'exerce  sur  un  projet  (|ui  comporte  une  dépense 
assez  considérable.  Il  est  probable  que  cet  amé- 
nagement, qui  répond  cependant  à  des  exigences 
bien  évidentes,  sera  renvoyé  à  une  époque  ulté- 
rieure. Les  plans  proposés  ne  sont  pas  encore 
en  voie  d'exécution. 


Académie  des  Inscriptions 


Prij'  de  iMimiamatique.  —  Sur  la  proposition 
de  M.  Maxiniin  Deloche,  chargé  du  rapport  à  ce 
sujet,  le  prix  do  numismatique  Duchalais  est  ac- 
cordé à  M.  Prou,  bibliothécaire  attaché  à  la  Bi- 
bliothèque nationale  pour  son  •<  Catalogue  des 
monnaies  mérovingiennes  du  cabinet  des  mé- 
dailles ». 

Le  Livre  d'or  de  Jeanne  d'Arc.  —  M.  Vallon 
expose  les  grandes  lignes  d'un  travail  intitulé  le 
Livre  d'or  de  Jeanne  d'Arc  ou  la  bibliographie 
raisonnée  des  ouvrages  relatifs  à  Jeanne  d'Arc, 
par  'M.  Lanerie  d'Arc,  auteur  de  nombreux  écrits 
sur  la  personne  et  la  famille  de  la  bergère  de  Dom- 
remy,  à  laquelle  il  se  rattache  par  sou  nom.  C'est 
un  catalogue  méthodique,  descriptif  et  critique 
des  principales  jètudes  historiques,  littéraires  et 
artistiques  consacrées  à  la  Pucelle  d'Orléans  de- 
puis le  quinzième  siècle  jusqu'à  nos  jours.  L'au- 
teur passe  successivement  en  revue  les  docu- 
ments et  les  chroniques  du  temps,  puis  les  contes 
du  seizième  au  dix-neuvième  siècle,  histoire  gé- 
nérale, monographies,  panégyriques,  poèmes, 
drames,  sans  négliger  les  œuvres  d'art  destinées 
à  honorer  la  mémoire  de  Jeanne  d'Arc.  Ce  n'est 
donc  pas  une  simple  bibliographie,  mais  un  en- 
semble de  témoignages  qui,  à  part  certaines  notes 
discordantes,  qu'il  n'était  pas  permis  de  suppri- 
mer, forme  comme  un  concert  harmonieux  à  la 
louange  de  la  pauvre  Lorraine  et  répond  bien  à 
l'unanimité  des  sentiments  que  le  nom  de  Jeanne 
d'Arc  provoque  aujourd'hui  encore,  non  seule- 
ment en  France,  mais  dans  le  monde  entier. 

M.  AVallon  présente  encore  du  même  auteur 
(M.  Lanerie  d'Arc)  deux  lettfes  à  l'abbé  Jangey,  à 
propos  de  la  brochure  de  M.  Gaston  Save,  inti- 
tulée :  Jeanne  des  Armoises,  pucelle  d'Orléans. 

La  mosaïque  de  Saint-Càme.  —  M.  Heuzey 
complète  ses  observations  sur  la  mosaïque  à  ins- 
cription grecque,  découverte  à  Saint-Gome,  près 
de  Nimes.  Elle  offre  des  combinaisons  de  lignes 
droites  très  compliquées  représentant  évidemment 
un  labyrinthe,  qui  servait  sans  doute  à  ce  jeu. 
Celte  tradition  s'est  conservée  au  Moyen  Age  dans 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


119' 


le  pavo  tlf s  i'j;Uses,  où  l'on  (ruuve  un  assi-/  ;;ianJ 
nombre  de.  labxTiiitlie?;,  par  exemplf-  celui  qui 
était  célèbre  clans  la  catliélrale  de  Reims,  sous  le 
nom  de  »  Chemin  de  Jérusalem  ». 


NECROLOGIE 

Le  peinlre  de  genre  Engéne  Lejeune  vient  de 
mourir,  à  l'Age  de  soixant-seize  ans. 

Elovo  do  Paul  Delaroche  et  de  Gleyrc,  il  figura 
à  presque  tous  les  Salons  depuis  1845;  il  avait 
envoyé  cette  année  encore  une  aquarelle.  Une 
grande  partie  de  son  œuvre,  qui  est  considérable, 
a  été  popularisée  par  la  gravure,  la  photographie 
et  les  divers  procédés  de  reproduction  en  cou- 
leurs. 

On   annonce    la  mort  de   M.    P.-E.    Nicolié, 
'  peintre-expert  du  Musée  royal  d'Anvers. 

M.  L.  Kohlbacher,  inspecteur  de  la  Société 
des  Beaux  Aris  de  l'ran<fort-sur-Mein,  est  décédé 
le  27  mars  dernier. 


BIBLIOGRAPHIE 

A.  PERRAULT-DAnoT,  L'Art  en  liourgoffiie. Varis. 
librairie  Rcnouard,  ISO'i,  un  vol.  in-R»  de  284 
pages,  53  planches  el  une  carte. 

11  faudrait  être  ù  la  fuis  écrivain,  artiste  érudit 
et  archéologue  pour  tenir  toutes  les  promesses 
d'un  pareil  titre;  mais  les  ambitions  do  l'auteur 
sont  modestes  et  cette  modestie  corrige  ce  que 
son  programme  peut  avoir  de  prétentieux  et,  je 
crois,  de  prématuré.  Dés  le  début  ^pago  5),  il 
nous  prévient  loyalement  qu'il  «  n'a  pas  l'inten- 
tion do  faire  ici  (ruvre  d'archéologue,  mais  sim- 
plement do  vulgarisateur  ».  En  terminant  (p.  'iti'i), 
il  tient  avant  tout  A  ne  laisser  au  lecteur  aucun 
doute  i\  cet  égard  :  «  Ce  livre,  dit-il,  n'est  pas  une 
O'uvre  d'érudition,  et  ce  n'est  pas  on  effet  aux 
érudits  qu'il  s'adresse  ;  destiné  au  public  non 
archéologiu^  il  n'est  pas  documenté  de  façon  ii 
satisfaire  les  chercheurs.  1,'auteur  s'est  particu- 
lièrement attaché,  tout  eu  indiquant  les  princi- 
pales phases  de  l'histoire  artistique  de  la  Bour- 
gogne, i\  préseiUer  nno  vue  d'ensemble  do  ses 
dill'érontes  manifestations  et  &  faire  ressortir  le 
caractère  local  qui  se  retrouve  lï  chaque  époi|uo 
dans  les  o-uvres  épar.ses  des  artistes  bourgui- 
gnons, toujours  semblable  A  lui-nu^mo  dans  la 
suite  dos  liges.  »  Tout  cela  est  plein  de  franchise 
et  il(!  patriotisnu!  provincial;  aussi  u'uurai-je  pas 
le  mauvais  goût  do  chercher  (|ui'relle  i\  M.  IVr- 
rault-Dabol  sur  la  lin  do  sa  phrase,  un  peu  su- 
jette A  caution,  ou  sur  n'importe  quel  autre  point 
do  son  livn'.  On  p(Mit  comprendre  dilVéremmeut 
une  histoire  do  l'/l*'<  rn  Iloiiii/iti/tie;  cuWnci  h  lo 
mérilo  et  l'avantage  d'être  A  la  portée  ilu  i;<°an<l 
public.  It.  P. 

Sous  ce  litro  :  Soi.rmitv-iieiif  tiii.i  i)  l'Opt'rn- 
Coi)iii/i(r  fil  (Irii.r  i>iif/i's,  M.  Albert  Sonliies,  on- 
rouragé  par  le  succès  de  sou  travail  analogue  sur 
l'Opéra,  publie,  A  la  lilirairie  Elsclibacher.  un 
résumé  très  muiplet  et  trè^^  iiigéuieusement  pré- 
senté lie  l'histoire  de  l'Opéra-Comique  depuis  la 


"  proiiiièrê  >-  de  la  Diimn  Blcu-he  jusqu'à  la 
«  millième  »,  en  ce  moment  très  prochaine,  de 
Mignon. 

Tour  du  Monde.  —  173G'  livraison.  —  De 
Pi'kin  à  Paris,  la  Corée,  l'Amour  et  la  Sibérie, 
par  M.  Charles  Vapcreau.  —  Douze  dessins  de 
Bazin,  Rousseau,  RuITe,  Dovos,  Th.  Weber,  Pri- 
vât, Riou,  Paris,  G.  Vuillier,  Pannemaker  et  île 
Morizet. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C'%  79,  bou- 
levard Saint-Gtrmain,  Paris. 


CONCERT  DU  DIMAN'CHE  15  AVRIL 

Conservatoire.  —  Si/niphonie  en  iit  mnjeur 
(Beethoven)  :  /,e\  Jlc'fli'iides  (César  Franck)  ; 
Ouverture  do  Ri/ij  liln.i  (Mendelssohn). 


Berne-Bellecour,    Corot,    Daubigny 

J.  Dupré,  Gi'ison,  Ingres,  Isabey 

Madrazzo,     Muraton,      Pasiiii,      Pezaiit 

Volloii,  Webe:-.  Zuber-Buhler,  etc. 

DESSrNS  <&  AQUARELLES 

lAKMI   LESQUELS 

"Vingt-deux  Dessins  par  Ingres 


VENTE 

tlOTEH.     I3I\OTJOT   (Salle   W   1) 

Le  Lundi    l(>   Avril    1894 

A  2  heures  précises. 


Commiss.-priseiir       1  Expert 

M'  P.  CHEVALLIER    M.    Eugène    FÉRAL 

tO,  rue  Ciraugo-Uatoli'>ru     |    "jI,  faubourg  MoiiLiii.-irtro 


i;\posriio\  l'i'LîiJiji'K 
i.i:    i>niA.\4'iii':    ir>   .witii.    is<m 

do   I    bouro   1  2  A   5   heures   1   J 


BEAU  MOBILIER 

i';i'oyui;s  i.ouis  xni,  i.oiis  xiv  i:t  i.oiis  svi 

Meubles-cabinets,  cou  '  '  --:,  chaises  lon- 
gui'S,  stalles,  vitrines,  i-  os,  conimoiles, 

lit  avec  son  Ir.ddaquin.  :  stylo. 

Trè3  belles  Pendules  en  marqueterie 

\<\    ri;\n>  MJ  i.oi  is  M\ 
Bronzes,   sculptures,   porcelaines,   faïences,  ta- 
bleaux, armes,  miniatures,  hijuux.  camées. 
TpnliiroH.  TnplH.  l'itodcN 

VF:\'TK,  Hôtel  Drouol.  salle  n«  10.  le  huiJi 
IG  avril,  el  .salle  n"  '.»,  le  mardi  17  avril  ISai.  à 
2  heures. 

M-  G.  DUCUESNE.  commissoiro-prisour,  6. 
rue  do  II:ino\To. 

MA.  BLOCHE,  expert,  2.'i,  rue  de  ('.hAleaudun. 
i:.\l-i)SlIlii\  :  I>lnnnche  I.".  a\ril  ISOl 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


] 


ALBUM     RELIE 


BE 


VINGT   EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier  1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5  francs;  franco  en  province,   10  francs. 


L'iUra  i  LA  m  M  llIffllL-AM 

PAR 

MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,    MÉZIÈRES,    ANATOLE    DE   MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-8°  grand  aigle,  illustré  de  loogra- 
vures  dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  11  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

I»  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2°  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n<"  i  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 


RAPHAËL  ET  LA  FARNESINE 

Par  Ch.  BIGOT 

Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  éaux-fortes  de  M.  de  MARE 

UN  VOLUME  IN^"  TIRÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  PAPETERIES  DU  MARAIS 

II  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  75  exemplaires  numérotés  sur  papier  Whatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  y5  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 


ALBUM  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

(  l\Ql  IKME  SÉRIE.  —  Prix  100  francs.  —  Pour  les  .abonnés  :  50  francs 

Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Galette  des  Beaux-Arts 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


Les  Dessins  de  Maîtres  anciens  exposfe  à  FÉeole  des  Beaiix-Arls  en  1879 

PAR  LE  MARQUIS  PH.  DE  ChENNEVIÈRES 
Directeur  honoraire  des  Beaux-.^rts,   Membre  de  l'Institut 
Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Gat^ette  :  Illustrations  nouvelles. 
L'ensemble  comprend  i8  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 
Prix  du  volume  broché,  20  fr.  —  Pour  les  abojinés,   12  fr.  ;  franco  en  province,  i5  francs 


En  veille  aux  Bareaux  de  la  GAZETTE  DES  BEAUX -.4RTS ,  8,  rue  Favarl,  Paris 


Hlr-c  Rédsct.eur  en  chef  gérant  ■  A.  DE  lOSTALOT.-   I.mp.  de  la  Pbesse,  16,  rue  du  Croissant.  Paris.  —  Simart,|l 


N»  1(5.  —  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


21   Avril 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLEMENT   A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     LE     SAMEDI     MATIN 


Les  abonnés  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  grMuitemenc 
lu  Chronique  des  Aits  et  de  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET     DÉPARTEMENTS 

12  fr.        I        Six   mois. 


8  t"r 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Tableaux  modernes 

Lu  veille  lie  lal)lraii\  iiiuilerues  et  dessins  p.ar 
In(,'res,  faite  le  lii  avril  par  M"  P.  Chevamier  et 
Ferai,,  a  produit  'dij.'2'-X)  fr. 

Tableaux  .modernes. —  I.  liernc-Bellecour  (K). 
Capitaine  de  cuirassiers  debout,  le  casque  sous 
le  liras:  WO.  —  8.  Corot  ((Jl.).  Environs  dWrras  : 
G,800,  et  4.  Vue  de  Rome  :  ell'ct  de  soleil  coiicliant  : 
2,9.")0.  —  7.  Dimbuiinj  (Karl).  Vue  d'lùi([ucville, 
près  ïrouvillo  ;  580.  —  11.  Duprc  (iu\i:s).  La 
Cliaiiniiére  :  1,200. 

18. 1 II fjres (.].).  Ho^'er  délivrant  Anfîéliquo:  4,500. 

—  19.  Isiihi-ij  (lOu^'èiie).    Platîo  normande  :  l.;î90. 

—  a;j.  iliiriiloii  (W'-'  Kiipliémie).  Fruits  :  3(X).— 
ati.  l'fisiiii  (A.).  Le  (iraiid  Canal  à  Venise  :  800, 
ol27.  Vue  do  Venise:  GOO.  --  23.  Pcmnt.  Ani- 
maux an  piltnraue  :  2-'i0.  —  35.  Voillemot.  Le 
Printemps  :  210.  —  36.  V'(//on  (A.).  Na'nre  morte  : 
lUOO  et  .47  ;  Nature  morlo  :  900.  —  39.  /.ithrr- 
lluhlrf.  Le  .lardia:  1,8(10. 

Dkksins  kï  .\i.ii'\iu:m.k3.  — 43.  Gcrirniill.  Des 
Glials.  .Mine  de  ploinli:  8(i0,  et  48.  Pi(iueiir  pro- 
laeiianl  ses  chevaux,  lujjiarello  :  210. 

AoUAiu;r.i.i:s  i;r  Dkssins  par  liif/rcs. —  M.  .\ina- 
zone  blessée.  .\(inarelle:  1.0.")0.  —  remme  assise 
tournée  vers  la  naurlin.  Miuo  de  plomb  :  280.  — 
4(i.  .leune  femme  debout,  la  tète  pi  iicbéo.  Miin' 
do  plomb  :  290.  —  M,  |ian.s<>  de  uymplies.  Mine 
de  jilomb  :  410.  —  48.  Deux  personiniKes  debout 
lonrui's  vers  la  droilo.  Mine  de  ploud)  :  80().  — 
49.  I!n  iKuiinie  courbe'-  rainassiiul  une  pierre. 
Crayon  noir  :  'iilii.  —  .'jD.  .leime  fi'mmc  a.ssise  et 
personna^'e  d^lioul  lenaiil  un  boin-lier.  Mine  do 
plondi  reliaiissée  de  blaiir  :  2J0.  —  .'il.  lOudo  d'en- 
funis.  Deux  dessins  lï  la  niim!  de  plomb  :  200.  — 
1)2.  KufanI  vu  de  fnn'  el  i\  mi-corps.  Crayon  noir 
rehaussé  de  blanc  :  IH.").  —  ô;!.  .b'une  femme  a^o- 
noiiillée  lennnl  un  vase.  Mine  île  plumb  :  liid  — 
h'i.  Deux  éludes  pour  le  portrait  do  Cheriibini  : 
l'.iO.  —   .j."i.  Trois  femmes  lui    plenrM.    .Mine  ilo 


plomb  :  2(X».  —  -56.  Jeune  femme  debout  vue  jus- 
qu'aux genoux.  Mine  <le  plomb  :  Sl.'i.  —  5'/.  Trois 
femmes  assises.  Mine  de  plomb:  420.  —  58. 
L'ApnlIiéose  d'Homère.  Première  pensée  du  pla- 
fond du  Louvre.  Mine  de  plomb  :  205.  —  59. 
.Tenue  femme  debout,  la  lèle  penchée.  Mine  de 
plomb  :  4:!il.  —  lH».  Bustes  d'enfant  el  études  de 
bras  et  de  mains  d'enfants.  Crayon  noir  rehaussé 
de  blanc  :  210.  —  01.  Plusieuis  enfanls.  Mine  de 
plomb:  1011.  —02.  Kemme  vue  à  mi-corps  tenant 
un  enfant  dans  ses  bras.  Crayon  noir  :  10.Î.  — 
63.  Jeune  femme  debout,  vue  de  face.  Crayon 
noir  :  150.  —  64.  l'n  ange  en  adoration.  Crayon 
noir  rehaussé  de  blanc  :  200. 

09.  Femme  assise.  Dessin  h  la  plume,  genre 
de  Mantegna  ;  et  Tète  d'enfant  attribuée  à  Lo- 
reiizo  di  Credi.  Deux  dessins:  310. 

75.  liii/ri's.  Le  Poussin.  Dessin  ;\  la  mine  de 
plomb  ■  300. 


Collection  de  feu  M.  A.  N. 

La  vente  d.-  la  collection  de  lableanx  de  feu 
M.  .\.  .\..  vendue  le  lOaviil  A  l'Iliitol  Drouol. 
salle  n«  I,  par  M'  Léon  TiAi.,tt  M.  UniANn-ltUEi.. 
a  produit  87.790  francs. 

TAiii.KArx.  -  1.  notiein  (F.).  Lo  Déjeuner  : 
1.120.  —  2.  7io«''iM(E.).  Naviivs  on  rade:  190: 
et  3.  Plage  de  Trouville  :  43.5.  —  C.  On/,--.  Pay- 
sage à  lloiilleur:  /(iO;  cl  7.  Déjeuner  cliampèti-e  : 
(KK).  —  1(1.  Ciiliii  (Cnsluve).  Lo  Départ  pour  le 
iiiarclié  :  470. 

13.  Coi-iit.  La  Vallée  heureuse:  7.C00;  el  14. 
.Souvenir  delà  villa  Itorghéso  :  15.200.  —  15.  Coin- 
/icMCi.).  Knvirons  d'Ornans:  TtîO.  —  18.  Jhiiibi- 
//iii/(C).  Paysage,  liouquels  d'arbres  el  tnarv  ; 
;!.V50.  —  19.  /;('/iiec«i'.e(li.).  Pavots,  roses  el  dah- 
lias dans  un  vaso:  980.  —  20.  Ftinliii-lAitoiir. 
Nature  morte:  000. —  28.  (Uiill'iiiniiii  (A.).  Vue 
do  Paris:  (Juai  il'.-Vuslerlil/  :  600. 

24.  JiiiKjliiiiil  (11.).   Canal  on  llolhindo  ;  8.10(1: 
25.  Canal  A /.aanliim  :  5.0(i()  ;  2t'i.  Vue  «lo  Paris: 
l'Kglise  Nniri' Dame:  *.!»•;  27.    La   liui'  N-li. 
Dame-des-Chanips.  il  Paris:  2.910;  28.  Puliii.   n'- 
eu Hollande;  3.010;  0129.  Vue  do  Dolft:  3.700. 


122 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


32.  Lépineii^.).  Vnr  drPM-U:  (Jiiai  de  l'JIùtel- 
ilc-ViUe:  800. 

3.5.  Monet  (Claude).  Le  Jîii-din  :  3.100  :  cl  30. 
La  Seine,  i'i  Argentcuil  :  \J)Ot).  —  >n .  Pixs'iro 
(G.).  L'Automne:  2.750:  ;!8.  T/Iliver:  /i.3ô0:39. 
Rue  à  Ponloise:  900;  et  AO.  Paysage:  ellol  de 
neige:  1.130.  —  41.  Hihol  ('!'.).  Le  Cuisinim-: 
l.:j,-,0.  —  /j2.  Sisley.  Knli-ée  de  village  :  900.  — 
44.  r«4'4v/(;r<  (0.).  L'Incendie:  650. — 45.  Vallon 
(A.).  Nature  morte  :  IV). 

AQU.\ui:i.r,KS  et  dessin.  —  48.  Hawlin.  Canal  à 
Bi-uxellos  :  125. — 'iS.  Daiiniier  (\i.).  La  Cause- 
rie :  140.  —  50.  Pietle.  Le  Mans  :  120. 

Bronzes.  —  51.  liarije.  Conihat  dr  lions  :  440; 
et  52.  Le  Orf  :  205. 


Bibliothèque 
de  feu  M.  le  comte  de  LigneroUes  (1) 

1562.  Œvvi'cs  de  Corneille,  première  partie. 
{15i4),  édit.  orig.  :950.  —  1503.  L'Illustre  Tlieatre 
de  Monsieur  Corneille.  A  Leyden  (16âi),  recueil 
factice  de  cinq  pièces  impr.  séparément:  1.400.  — 
1568.  Le  Théâtre  de  P.  Corneille.  A  Paris,  chez 
Guillaume  Gavelior  (17U6),  édit.  donnée  par 
Th.  Corneille  et  plus  compl.  que  celles  qui  l'ont 
précédée;  de  la  bibl.  Lrunet:  3.630.  —  1570. 
Théâtre  de  P.  Corneille,  rel.  anc.  ;  recueil  factice 
contenant  18  pièces:  1.700.  —  1575.  Les  Senti- 
ments de  l'Académie  françoise.  sur  le  Cid.  .\ 
Paris,  chez  lean  Carausat  (16:ffi),  aux  armes  du 
cardinal  de  llichelieu  :  5.000. 

1583.  Les  Œvvres  de  ilonsieur  Molière.  A  Pa- 
ris, chez  Thomas  lolly  et  Gabriel  Quinet  (1666) 
prem.  edit.  :  1.485.—  1584.  Les  Œuvres  de  Mon- 
sieur Molière.  A  Paris,  chez  Claude  Barbin(1673) 
très  curieux  recueil  avec  les  armes  de  J.-B.  Gul- 
Ijert:  16.200.  —  1-586.  Œuvres  de  Molière.  A 
Paris,  chez  David  l'aîné  (1730)  superbe  exempl. 
avec  les  fig.  ajoutées  dess.  par  Punt  d'après 
Boucher  en  premières  épreuves  ;  2.000.  —  1.587. 
Œuvres  de  Molière.  A  Paris,  par  la  Compagnie 
des  libraires  as.sociés  (1773).  Très  bel  exempl. 
non  rogné  contenant:  1  i)ortr.  de  ;Molière  gr.  par 
Ficquet.  de  nombreuses  épreuves  avant  la  lettre, 
dess.  par  Jloreau  et  autres  épreuves  en  double 
état;' 22.100. 

1588.  Suite  de  17  fig.  dess.  par  Moreau, 
épreuves  à  l'état  d'eaux-Cortes  pour  les  œuvres  de 
Molière,  ensemble  :  2.702.  —  1591.  Les  Pré- 
cieuses Ridicvles.  A  Paris,  chez  Charles  de  Sercy 
(1660;.  Edit.  orig.;  cet  exempl.  contient  q.q. 
particularités:  2.000.—  1594.  Sganarelle  ou  le 
cocv  imaginaire.  A  Paris,  chez  Jean  Hibou  (1660): 
2.5.30.  —1604.  L'Escole  des  Femmes.  A  Paris, 
chez  Guillaume  de  Luyae  (16i;3),  édit.  orig.,  aux 
armes  de  la  reine  Anne  d'Autriche;  2.200.  — 
1611.  Le  Tartvtfe  ov  l'Imposteur.  Imprimé  aux 
dépens  de  l'auteur  et  se  vend  à  Paris,  chez  leau 
Eibou  (1669),  édit.  orig.  :  985.  -;-  1614.  L'Homme 
glorievx,  par  Pierre  Roullé,  curé  de  de  S.  Bar- 
tlielemy  (160i);  atta(iue  contre  le  Tarlutle  de 
Molière:  800. 

1621.  Le  Médecin  malgré  Ivi.  .\  Paris,  (1667) 
edit.  orig.  :  980.  —1629.  Le  Bovrgeois  Gentil- 
homme.  Et    se  vend   pour   r.\utheur.     A   Paris, 

(Il  Vuir  la  Chroiiiijfe  den  Ans  île.-,  3  et  10  mors  el  'k-^ 
7  >;l  14  .ivril  lS9i. 


chez  Pierre  le  Monnier  (1671)  édit.  orig.:  1.500. 
—  l()30.Psiché.  A  Paris,  chez  Pierre  le  Monnier 
(1671)  édit.  orig.  d'une  des  pièces  les  plus  rare» 
de  Molière:  1.800  francs. 


Bustes  de  Carriès.  —  Tableaux  et  aquarelles 

Vente  faite  à  l'ilotel  Drouot.  salle  1,  le  12  avril, 
par  M'  G.  Coui-on,  assisté  de  M.  Vannes. 

ŒuvHEs  DE  GAHniÈs.  —  1.  Femme  .\nvcrsoise. 
Grand  l)uste  ;  800. —  2.  Franz  Hais.  Grand  buste: 
920.  —  Jules  Breton  en  costume  d'alelier.  Grand 
buste  ;  :^80.  —  4.  Le  Vieux  tragédien.  Grand 
buste  :  400.  —  5.  Tète  de  jeune  homme.  Grand 
buste:  280.  —  6.  Le  Vieux  mendiant;  400.  — 
7.  Jeune  poète  Renaissance:  ;300.  — L'Evêquc 
Moyen-Age,  chape  et  mitre  :  900.  —  9.  Femme  en 
costume  du  xvi"  siècle.  Grand  buste  :  540.  —  10. 
L'Enfant  à  la  chemisette.  Tête  :  350.  —  11.  Fil- 
lette au  petit  liomiet.  Tète:  190.  —  Enfant  cou- 
ché. Tête.  Patiné  vieux  buis  :  450. —  13.  Gambetta. 
Grand  buste  :  280.  —  Gambetta.  Petit  buste:  145. 

—  15.  Le  Bouddhiste.  Buste  :  255.  —  16.  Le 
(iuerrier,  jiatiné  vert  antique.  Buste:  1.010. 

Xuta.  —  Tous  ces  bustes  en  plâtre  ont  été 
patines  par  l'auteur. 

Taele.vux,  aouarelles.  —  22.  Clnirin.  Epi- 
sode de  l'occupation  de  Venise  par  l'armée  fran- 
çaise sous  le  premier  Emjjire:  630;  et  -3.  La 
Jolie  Xeiwe:  SdO.  —  Corot.  Paysage:  1.200. — 
26.  Gar/Hin-di.)ii.  Les  Pêcheuses:  200.  —  41. 
Penne  (ilc).  Chiens  :  200.  —  44.  Troiiillcbert. 
Le  Pécheur:  210.  —48.  Ton  (Ed.).  Paj-sage  : 
430  francs. 

Tapisseries,  Meubles 

Dans  la  vente  d'olijels  d'art  et  d'ameublement, 
tapisseries,  faite  le  7  avril,  par  M'  Ciiev.vllier  et 
M.  M.iNNHEiM,  nous  relevons  les  prix  suivants: 

T.spisseries.  —  1.  Tapisseries  de  Lille,  par 
Guillaume  Werniers,  xviu=  siècle  :  Bergers, 
d'après  Téniers,  signée:  G.  Werniers  L. -F.:  1.350. 

—  2.  .\utrede  la  même  suite:  Paysans  festoyant  et 
dansant  :  3.100.  —  4.  Tapisserie  :  cinq  personnages 
vêtus  à  l'antique  et  jouant  à  .colin-uiaillard  dans 
un  paysage,  xvni'  siècle:  3.700.  — 6.  Deux  pan- 
neaux en  tapisserie  de  Bruxelles  da  xviii'  siècle, 
d'après  Téniers  :  3.405. 

Mkudi.es.  —  115.  Meuble  de  salon  en  tapisserie 
du  temps  de  Louis  XVI  :  un  canapé  et  8  fauteuils  : 
7  gO|).  —  116.  (.'.anapé  en  bois  sculpté  Louis  XV, 
couvert  en  tapisserie  d'Aubusson  Louis  XVI: 
6.50.  —  119.  Bureau  à  cylindre  Louis  XVI;  755  fr. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


I       Sont  admis  en  loge  pour  le  concours  défini- 

!  tifduPrixde  Rome  (peinture)  les  dix  (élèves 

dont  voici  les  noms  :   MM.  Guinier,   Charbon- 

neau,  Leroux,  Du  Gardier,   Laparla,  Benner, 

Fiat,  Declieneau,  Eesson,  Trigoulet. 


L'installation  du  Salon  du  Champ-de-Mars 
est  terminée.  Lundi  aura  lieu  la  visite  du  pré- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


123 


sident  (le  la  Rr'publii[ue,  et  mardi,  le  vernis- 
sage. Le  prix  d'entrée,  pour  les  non-invit6s, 
sera  de  10  francs. 

Le  mercredi  2.ô,  ouverture  au  iiulilic,  à  rai- 
son de  2  franc:i  par  personne  le  matin,  et,  à 
partir  de  midi,  de  1  franc:  le  prix  d'entrée 
sera  abaissé,  les  dimanches,  à  5(i  centimes, 
et  des  cartes  d'abonnement,  du  prix  de  30  l'r., 
seront  délivrées  pour  toute  la  durée  de  l'Ex- 
position. 

De  notables  cliangements  ont  été  faits  dans 
l'aménagement  du  Salon. 

Au  rez-de-chaussée,  à  gauche,  en  face  des 
sculptures,  les  salles  de  pastels  et  de  dessins, 
les  iruvros  de  ^L  James  Tissot,  un  salon  de 
repos  et  un  bullet. 

Au  premier,  en  face  de  la  Tour  Eilfel,  trois 
salons  au  lieu  de  cinq.  Dans  le  salon  d'angle, 
objets  d'art,  meubles,  peintures  et  sculptures; 
dans  le  salon  du  milieu,  la  décoration  exécutée 
par  M.  Puvis  de  Ghavannes  pour  l'e.scalier  du 
préfet,  à  l'HiHel  de  Ville;  dans  le  troisième 
salon,  l'architecture  et  les  objets  d'art. 


C'est  le  1"  mai  qu'expire  le  délai  accordé 
pour  le  dépôt  de  leurs  esquisses  aux  artistes 
(|ui  veulent  prendre  part  au  concours  ouvert 
pour  la  création  d'un  nouveau  type  de  tim- 
bre-poste. 

Nous  rappelons  ipie  le  jury  do  ce  concours 
est  ainsi  composé  :  MM.  I^uvis  de  Chavtnnes, 
]îùnnat,  Dalou,  l'aul  Dubois,  Chaplain  et  Koty. 


Le  Comité  de  l'Exposition  d'Anvers  a  l'ail 
savoir,  limdi  dernier,  à  la  Société  nationale 
des  Jieaux-.\rts  qu'un  emplacement  lui  était 
réservé,  voisin  de  celui  qui  est  attribué  aux 
artistes  du  palais  de  l'Industrie  et  égal  en 
superficie.  Les  ex[iosants  du  Cham|j  de  Mars 
sont  libres,  comme  ils  le  désiraient,  do  no  se 
conformer  qu'à  leurs  règlements  et  usages. 
Une  lollrecirculaire  portera  la  nouvelle  à  la 
connaissance  des  sociétaires  cl  associés. 

La  Société  des  Artistes  français,  par  une 
circulaire  en  date  du  y  avril,  avait  invité  tous 
ses  membres  a  prendre  part  l'i  l'i:.\posJtion 
d'Anvers  et  :'i  soumollre  k  l'examen  d'un  jury 
tiré  au  sort  les  (ruvrcs  (|u'ils  désiraient  y  voir 
(Iguror.  Lo  nombre  des  adhésions  a  été  si 
grand  que  le  Comité  a  décidé  do  n'envoyer 
A  Anvers  i|ue  les  n'uvres  do  ceux  dos  ineni- 
Jiros  de  la  Sm-iété  déclarés  hors  concours.  I';n 
conséquence,  une  loltro  signée  do  NL  Bouguo- 
roau,  président  du  Comité,  vient  d'étro  mires- 
sée  aux  artistes  invités,  los  informant  do 
cetlo  décision  et  los  priant  do  retirer  leurs 
<i>uvros. 

La  :W"  l'.xposition  de  la  Société  dos  liottux- 
,\rts  de  Malines  sera  ouverte  du  'ii  juin  nu 

ItJjuillot. 

La  Sociétc"  lillérairo  et  artistique  serbe  a 
décide  d'organiser,  à  Belgrade  au  mois  do 
mai  ISl)."!,  une  l^xposition  do  beaux-arts  c|ui 
comportera  doux  sections  .  la  prcmiiTO  réunira 


les  principales  o'uvres  des  peintres  et  sculp- 
teurs serbes  produits  depuis  le  milieu  du 
xviu'  siècle  jusqu'à  nos  jours,  la  seconde 
comprendra  les  n'uvres  modernes  des  peintres 
et  sculpteurs  yougoslaves  en  général. 


L'Exposition  de  Marie-Antoinette 

ET  SOX   TEMl'S 


L'Exposition  de  Marie -Antoinette  et  son 
temps  dont  nous  avons  résumé  dans  notre 
dernier  numéro  le  catalogue  dressé  par>L  (ier- 
main  Bapst  s'est  ouverte  mardi  dernier,  au 
milieu  d'une  allluence  considérable  des  plus 
hautes  personnalités  parisiennes,  parmi  les- 
quelles les  membres  du  Comité  d'organisation, 
qui  étaient  heureux  de  constater  le  succès  in- 
discuté de  leur  iL'uvre.  Ce  Comité  composé  de 
la  comtesse  René  de  Béarn  et  de  la  comtesse 
de  Biron,  du  dui'  des  Gars,  du  comte  Gabriel 
de  Castries,  du  marquis  d'Harcourt,  du  comte 
Hoyos,  du  duc  de  Morlemart,  du  comte 
A.  de  Laborde,  du  comte  E.  de  Ganay,  de 
MM.  L.  de  la  Faulotte,  <i.  Dreyfus,  Kann  et 
Charles  Ephrussi,  a  décidé  que  les  ressources 
produites  par  les  entries  à  i'E.xposition  de  la 
Calorie  Sedelmeyer  seraient  alïeclées  à  deux 
u'uvres  de  bienfaisance  intéressantes  entre 
toutes  :  l'Union  des  .Vteliers  de  femmes,  et 
l'il'.uvredes  petites  préservées. 

On  a  vu,  par  le  résumé  que  nous  avons 
donné,  que  tous  les  collectionneurs  qui  ont 
recueilli,  avec  un  culte  pieiix,  les  moindres 
souvenirs  personnels  de  la  malheureuse  reine, 
les  menus  objets  qu'elle  a  touchés,  les 
livres  qu'elle  a  feuilletés,  les  vêtements  que 
I^ouis  XVI  et  son  fils  ont  portés,  se  sont  fait 
une  joie  do  les  oll'rir  au  Comité  organisateur, 
qui  en  a  lait  le  noyau  de  son  exposition.  .\  ce 
noyau  se  rattache  un  ensemble  très  varié  de 
portraits  do  la  famille  royale  et  do  personna- 
ges histoiiques  ou  curieux  du  mOme  temps, 
sur  lesquels  nous  reviendrons  tout  particuliè- 
rement. L'Etat,  de  son  ci'ité,  s'est  dessaisi, 
pour  en  orner  la  salle  d'expositinn,  dos  tapis- 
series de  son  garde  meuble  et  îles  meuble.s 
datant  de  cette  époque  répartis  dans  ses  dif- 
férents ministères. 


NOUVELLES 


n,*^,  La  Direction  des  Hoaux-.\rls  vient  de 
charger  M.  'l'urcau,  statuaire,  do  faire  lo  buste 
do  l'rosnol,  ancien  membre  do  l'.Xcadéiiiie  dos 
Inscriptions  et  Bolles-Lollros. 

^*^  Lo  ilongrès  de  la  .Société  frangaiso  d'ar- 
chéologie aura  lieu  cetlo  année  il  Saintes  et  il 
La  Uochello,  du  2'.(  mai  ou  li  juin.  Des  excur- 
sions seront  faites  à.  Tons.  Sainl-Jonn-d'.Vn- 
gély,  rilo  do  Ué,  etc. 

+**  On  écrit  d'Athènes  i|ue  lo.<»  fouilles  do 
Delphes,  qui  ont  été  reprises  lo  'J»'»  mars,  ont 
déjà,  depuis  leur  réouverture,  anioné  la  dé- 


124 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


couverte  d'intéressants  morceaux  de  sculpture 
archa'uiiio  ;  on  a  trouvi';  (''calcinent  dos  bronzes 
ot  des  inscri|itHjns.  Le  d'ivcxlour  do  l'Kcolo 
Inuiraise  vient  d'être  prévenu  que  les  résiiU 
lats  ont  été,  ces  jours-ci,  particulirrenient 
iini)ortants.  Kll'ectivetrient,  M.  Iluinulle,  parti 
pour  Delphes,  téléf,Taptne  c|u'on  vient  de  dé- 
couvrir des  cariatides  à  la  frise  du  temple 
d'Apollon. 

***  M.  de  Morjxan  vient  de  faire  une  nou- 
velle découverte,  la  chambre  funéraire  du  roi 
JIoru«  Raliiuab,  encore  inconnu  et  qui  apijar- 
tient  à  la  XII"  dynastie. 

Le  tombeau  contient,  en  outre  de  la  momie 
du  roi,  sa  statue  en  ébOne  ayant  l'"20  et  de 
nombreux  objets  en  or  ainsi  ipie  divers  docu- 
ments. 

i(c*^  Le  Conseil  général  des  Bouches-du- 
Rhône  a  accordé  une  subvention  de  20.0O1J  fr. 
au  monument  de  l'uset. 

**j(;  L'mauguration,  à  Montauban,  du  mo- 
nument élevi'  à  Léon  l'.ladel,  est  fixée  au 
dimanche  17  juin. 

***  Un  monument  au  commandant  Ber- 
thault,  mort  à  Tomboiictou,  est  en  cours 
d'exécution:  c'est  la  ville  d'Eslily,  0(1  est  né  le 
com;iiandant  et  le  déparlement  de  la  Haute- 
Marne  qui  en  ont  pris  la  décision  et  ont 
coniié  le  travail  à  MM.  Fontaine,  sculpteur, 
et  Leblanc,  architecte. 

:};*:i:  La  fabrique  imiiériale  russe  de  porce- 
laines célrbrera  à  la  lin  du  mois  de  juillet 
prochain  le  IM'  anniversaire  de  sa  fondation. 
Une  lettre  du  comte  G.  Hazoum  nvski  au 
baron  Tcherkasky,  chargé  en  1742  des  travaux 
de  construction  à  Tsarskoé-Sélo,  témoigne 
que  les  premiers  essais  de  fabrication  de  la 
porcelaine  en  Russie  ont  été  faits  par  des 
ouvriers  qu'on  avait  fait  venir  de  Chine. 

**^  M"=  veuve  Frederick  L.  Ames,  de  Bos- 
ton, a  donné  au  Musée  de  cette  ville  deux 
peintures  de  Rembrandt,  qu'on  suppose  être 
les  portraits  du  docteui-  Tulp  et  de  sa 
femme:  ces  deux  portraits  sont  datés  de 
1634. 

**:H  On  écrit  de  Wasbington  (Etats-Unis), 
que  le  président  de  la  Commission  de  l'Expo- 
sition de  l'.Uicago  travaille  en  ce  moment  à 
obtenir  le  vote  d'une  indemnité  pour  les  expo- 
sants français  qui  ont  subi  des  pertes  lors 
des  récents  incendies  de  l'Exposition. 

:^**  Un  nouvel  exemple,  en  matière  d'art,  de 
la  pudibonderie  liien  connue  de  nos  voisins 
du  Royaume  fini,  —  et  exemple  d'autant  plus 
frappant  qu'il  s'agit  là  de  peintres  ayant  les 
plus  hautes  situations  oflicielles  —  :  une  Com- 
mission du  Conseil  municipal  de  Glasgow 
vient  de  prohiber  l'Exposition  des  œuvres  d'art 
suivantes,  qui  seraient,  paraît-il,  de  nature 
à  blesser  la  pudeur  ;  le  Bain  de  Psyché, 
par  sir  Frederick  Leighton,  l'illustre  prési- 
dent de  la  Royal  Academy:  Diane  et  End>/- 
mion,  par  M.  (J.-F.  Watts  (celui-là  même  qui 
a  refusé  tout  récemment  le  titre  de  baronnet 
qu'un   voulait  lui  conférer  en  même  temps 


qu'à  Burne  Jones)  et  encore  :  Une  visite  à 
ICseulape,  de  Poynter,  Si/i-in.r,  de  Hacker, 
Orphée  et  \oJu!/ement  de  Paris,  de  Salomon. 


L'EXPO.SITION 
des    Œuvres    do    Barthélémy    Menn 

A    (iE.NÈVi: 


Il  s'agit  d'un  lioninie  que  Paris  n'a  guère  connu. 
Ci-pciRluiil  on  peut  voir,  dans  les  catalogues  des 
Salons,  combien  d'artistes,  —  et  dont  quelques- 
uns  marquent,  —  se  disent  avec  fierté  ses  élèves. 
Cet  homme,  pourtant,  était  un  maître  et  les  amis 
do  sa  jeuncs.se  le  .savaient  bien,  les  Flandriti,  les 
Corot,  les  Rousseau.  On  pourrait  encore  deman- 
der à  M.  Français  ce  qu'il  en  pense.  Seulement, 
Menn  s'est  confiné  trop  tôt  en  son  pays  natal  et  il 
a  mis  tous  ses  soins  ù  ne  jamais  entretenir  le  pu- 
lilic  de  lui-même. 

Né  à  Genève  en  1815,  il  avait  étudié  dans  l'ate- 
lier d'Ingres.  En  même  temps,  il  fréquentait  De- 
lacroix. Sans  doute,  de  cette  dualité  première  d'ad- 
miration, lui  est  venue  celte  faculté  de  com- 
prendre toutes  le.s  formes  d'art,  pourvu  qu'elles 
soient  sincères,  et  celte  préoccupation,  qui  a  duré 
jusqu'à  la  fin,  de  toutes  les  recherches,  de  toutes 
les  niètliode.s. 

Jlenu  fut  très  lancé  dans  la  société  artistique 
parisienne  et  romantique  naturellement,  ainsi 
qu'il  se  devait  d'un  familier  de  George  Sand  et 
de  Chopin.  Mais,  tout  à  coup,  il  abandonna  ses 
premiers  élL-meiits  de  succès  et  revint  à  Genève 
se  faire  professeur  de  dessin  à  l'Ecole  municipale 
d'art.  Admirable  professeur,  par  exemple,  qui 
transforma  le  goût  de  son  pays. 

Mai.s  je  ne  fais  pas  ici  une  étude  biographique. 
Je  voudrais  seulement  prendre  date,  pour  Menn, 
dans  le  grand  mouvement  d'art  de  notre  temps. 
Cela,  à  propos  de  l'exposition  organisée  par  son 
beau-fils,  M.  B.  Bodmer,  et  ses  plus  proches 
élèves,  quelques  mois  après  sa.  mort,  qui  fut 
annoncée  aux  lecteurs  de  la-  Chronique  dans 
le  numéro  du  21  octobre  1893,  où  l'on  peut 
déjà  trouver  quelques  notes  intéressantes  sur 
ilenn. 

Environ  deux  cents  numéros  sont  réunis,  un 
choix  dans  l'ceuvre  considérable  du  peintre,  ta- 
bleau.^;,  études  de  paysages,  portraits,  dessins, 
suite  d'esquisses  pour  de  grandes  compositions 
décoratives  jamais  exéciilées.  Le  paysage  domine. 
La  figure  cependant  est  admirablement  traitée, — 
en  maître,  je  ne  crains  pas  de  répéter  le  mot  et 
chacun  dira  de  même  lorsqu'un  jour  il  se  fera  une 
large  pulilication  de  ces  belles  choses  ;  —  dans 
les  esipiisscs,  notamment,  1'  «  Ensevelissement 
du  Christ  »,  si  grave  et  si  ému,  le  «  Tir  à  l'Arc  », 
le  o  Triomplie  de  la  Beauté  »,  où  les  piersonnages 
se  jouent  dans  de  délicieux  paysages  largement 
troités.  Certaines  de  ces  compositions  font  penser 
à  Puvis  de  Chavannes,  un  Puvis  de  Chavannes 
plus  réaliste  sans  doute,  mais  avec  les  mêmes 
qualités  décoratives. 

Le  liguriste,  chez  Menn,  n'a  que  peu  varié.  Sorti 
de  l'idéal  un  peu  «  eu  bois  »  de  Léopold  Robert, 
assoupli  par  Paris,  comme  repris  ensuite  par  la 
raideur  genevoise,  rapidement  il  a  obtenu  sa  ma- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


125 


iiiiTe  large  el  souple.  Le  paysagiste  a  éli'  aulre- 
inent  influencé,  par  Corot  beaucoup,  —  ils  ont 
souvent  peint  ensemble,  —  par  Théodore  Rous- 
seau, par  Daubigny.  Il  est  amusant  de  suivre  à 
l'Exposition  les  allées  et  venues  de  ce  chercheur, 
tergiversations  qui  aboutissent  aune  très  person- 
nelle comjiréliension  que  volontiers  je  caractérise- 
rai ainsi:  un  faire  élégant  et  adroit,  allant  libre- 
ment, sans  aucun  cabotinage,  sur  une  construction 
savante;  l'extrême  justesse  des  tons  et  des  teintes 
faisant  que,  sans  formule  impressionniste,  cela 
soit  lumineux  et  vibrant;  et  puis,  dominant  toute 
cette  technique,  une  sensiljilité  exquise.  Tels  ta- 
bleaux, «  les  Bords  de  l'Arve  »,  «  le  Marais  », 
Cl  Lac  de  Genève  »,  se  tiendraient  dans  n'importe 
quel  Musée,  dans  la  meilleure  compagnie. 

Chose  curieu.se,  pour  Genève  cette  Exposition 
est  une  révélation.  J'ai  dit(]ue  Menn  avait  trans- 
formé le  sentiment  artistique  de  .son  pays,  mais 
par  la  qualité  de  sou  enseignement  et  non  par  la 
vue  de  ses  leuvres  ;  à  peine  quelques-uns  les  con- 
naissaient-ils. Une  grande  admiration  vient  s'ajou- 
ter à  la  reconnaissance  que  l'on  avait  pour  le  pro- 
fesseur ;  par  souscription  publique  un  monument 
va  lui  être  élevé  et  la  Ville  donnera  son  nom  à 
l'une  do  ses  belles  rues  nouvelles. 

Ji  i.i:s  CitosNllii; 


Académie  des  Inscriptions 


Prix  du  hiidfiet.  —  Ij'Académie  adopte  le  rap- 
port de  M.  Sclilumborger  sur  le  prix  du  budget 
(Histoire  de  la  domination  byzantine  on  Afrique) 
l'I  ilécernc  ce  prix  i\  M.  Charles  Dielil,  professeur 
à  la  Faculté  des  lettres  do  Nancy. 

/,(■  liiiiilieiiu  lin  pape  Clémcnl  I' <l  ('::e.ili'.  — 
iJans  une  visite  qu'il  lit,  en  I8'.1'2,  à  la  charmante 
église  d'L' zeste,  prés  B.izas,  M.  Schbimbeiger  eut 
l'occasion  de  coiislalor,  après  bien  d'autres,  l'élat 
pitoyable  di^  dèUibrenient  dans  lequel  .se  trouve 
le  be.iu  toiiibeau  di;  (.llémeni  V,  le  célèbre  pape 
fiançais  qui  fut  le  contemporain  do  Pliilippe-le- 
l!il.  Il  eiUreiirit  alors  une  campagne  pour  obte- 
nir la  restauration  de  ces  ruines  déjà  étudiées 
pir  MM.  Muritz  el  de  Laurièro.  A  la  suite  d'iiii- 
arlicle  qu'il  publia,  les  diverses  Sociol^js  savantes 
lie  la  (iiroiule  décidèrent  d'appuyer  son  projet 
partons  les  moyens  possibles,  et  M.  de  Lasteyrio 
voulut  bien  souliMiir  ces  vu-ux  devant  la  Coiii- 
iiiissjiin  des  monuments  historiiiucs.  L'atVairo 
semble  aujoiinriiui  en  bonne  voie. 

La  libelle  sera  rendue  plus  facile  par  le  con- 
cours lie  M. l'abbé  Kniii.le  très  zélécuréd'l'zesle, 
qui.  avec  le  coucoiHs  lie  MM.  B.Tclieiii  et  Uru- 
lails,  vil  ut  de  publier  une  très  complète  iiioiio- 
graphie  de  l'église  d'UzesIe,  i\  laquelle  il  a  joint 
des  notes  inédiles  sur  Cléinenl  V. 

/.es  rimelirrcs  piu'hisliirii/Krs  en  Jtrettifiiie. — 
M.  Ilaliin  du  Krélay  lit  une  ètiiih'  sur  les  oinie- 
lières  préhisloiiipies  ipi'il  a  explorés  en  lirelagiie. 
Il  décrit  un  assez  grand  nombre  de  .sépultures 
qu'il  a  ilécouverles  sous  des  roches  brutes  i\  l'ex- 
hiMuité  du  Kiiiistèiv.  O  sont  des  incinérations 
qui  paraissent  remonter  aux  :\ges  les  plus  iiii- 
cions.  Les  objets  en  granit  taillé  qu'il  a  recueillis 


dans  ces  cimeliére?  ont  été  classés  dans  le  Musée 
du  chiiteau  du  Vieux-Chàtel  (Finistère). 

An-héologie  préhistorique.  —  M.  Héron  de 
Villefosse  analyse  un  mémoire  de  M.  Simonetti 
Malaspinasur  des  antiquités  préhistoriques  trou- 
vées à  Mutola  (Corse). 

La  séance  s'est  terminée  par  la  lecture  faite  par 
M.  Mispoulet  du  mémoire  de  M.  Félix  Robiou 
sur  les  croyances  religieuses  de  la  Grèce  et  de 
l'Orient  au  siècle  d'AIexandre-le-Grand. 

Ecole  Française  d'Athènes.  — M.  le  Secrétaire 
perpétuel  communique  à  r.\cadémie  la  dépèche 
adressée  au  Ministère  de  l'Instruction  publique 
par  M.  Iloinolle,  et  qui  est  arrivée  trop  lard  pour 
être  lue  dans  la  dernière  séance.  Dans  cette  dé- 
pêche, M.  le  Directeur  de  l'Ecole  d'Athènes  an- 
nonçait que  «  l'hymne  récemment  découvert  à 
Delphes  venait  d'élrc  exécuté  devant  le  Roi  et  la 
Famille  royale  avec  un  grand  succès  ».  11  signa- 
lait, en  outre,  la  découverte  d'inscriptions  el  de 
sculptures  faite  depuis  la  «  reprise  des  fouilles  ». 

Expôilition  en  Ciippiidoce.  —  M.  .Toachim 
Menant  a  remis  à  JL  le  Secrétaire  perpétuel,  au 
nom  de  M.  Chantre,  un  pli  cacheté  renfermant  le 
n'cit  des  premières  découvertes  de  son  expédition 
en  Cappadoce  et  iiui  ne  sera  ouvert  qu'A  son  re- 
tour, sur  sa  demande.  Il  est  reparti  pour  conti- 
nuer son  exploration. 

Dei(o-  bas-reliefs  antiques  du  A/i/.«'e  de  Lille. 
—  M.  Ravaissoii  fait  passer  sous  les  ye-ix  de  r.\ca- 
démie.  on  les  commentant,  les  photographies  de 
lieux  bas-reliefs  antiques  qu'il  a  trouvés  au  Mu- 
selé do  Lille.  Ço  sont  deux  stèles  qui  ont  dfi  ser- 
vir de  décoration  à  des  tombeaux.  On  voitsurl'uue 
et  sur  l'autre  une  femme  et  un  guerrier  placé  à  sa 
gauche.  <'.es  deux  stèles  sont  des  pièces  à  ajouter 
à  la  série  des  nombreuses  imitations  déjà  con- 
nues d'un  groupe  que  durent  former,  dèsla  haute 
aiiliquilè,  une  décsso  qui  rappelle  la  Vénus  île 
Milo  et  un  héros  qui  ressemble  au  prétendu 
Achille  de  la  collection  Hnrghèse,  qui  est  aujour- 
d'hui, coiunio  celte  admirable  Vénus,  au  Musée  du 
Louvre,  (.'.es  varianti  s  mulliples  d'une  même  com- 
position attestent  la  cèl.'brité  de  l'original  ol 
augiueutent  l'iiilérèl  des  recherches  qui  ont  pour 
objet  d'en  retrouver  la  signilication  lu-imitive  ol 
d'en  déterminer  l'auteur. 

Les  Fouilles  di-  Teltu.  —  M.  Lé.iii  lleuzey 
lionne  le  résultat  des  nouvelles  fouilles  françaises 
laites  à  Tello,  ou  C.haldée,  par  M.  de  Sar/ec.  No- 
tre consul,  élevé  au  grade  de  consul  général,  con- 
tinue fi  explorer  avec  succèi  les  couches  archéo- 
logiques les  plus  aiiciennos  el  qui  ivinonlent 
environ  à  quatre  mille  ans  avant  notre  ère.  Il  a 
découvert  récouiment  deux  nouveaux  fragments 
de  lu  slrlr  îles  ]'iiiiti)iirs,  nioiiuiueiil  qui  donne 
les  plus  anciennes  représentations  militaires  que 
l'on  couuiiisse.  Il  signale,  eu  outre,  des  inscrip- 
tions, une  série  de  hi-onzes  ou  mémo  do  cuivD's, 
parmi  les<|uels  on  remarque  deux  tétesdelaiiriMiux 
aux  yeux  iuscruslés  de  nacre  et  de  lapis,  llelto 
sorte  do  technique  se  retrouvi'  quelquefois  dans 
les  ligures  des  monuments  les  plus  nutiquos. 

C/iroiio/ix/i'c  /(«/.((i/i/c.  —  M.  Opperl  conliniio 
la  h'cluie  de  sou  Mémoire  sur  la  chrouologio  des 
deslruclious  du  temple  de  .lérusalem. 


120 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Ari'IuUtliiiiie  clu-i'tii'nni'.  —  M.  Eilmoml  l.i-- 
lilaiit  coiiiiiiuni(|uo  A  l'Aciidéinio  quelques  obs<,'r- 
valions  sur  un  monumenl  que,  grùcc  à  rindicalion 
do  M.  Lavcrgnc,  président  de  la  Sociolé  hislori- 
([ue  de  Gascogne,  il  a  trouvé  chez  M"'"  Couruot, 
à  Cacarens,  arrondissenieiil  de  (londom.  C'est 
une  épaisse  plaque  de  marbre  blanc  qui  a  été 
taillée,  et  au  revers  de  lacjuelle  est  tracée  une 
grande  croix  pattée. 

IjG  bas-relief,  qui  occupe  la  face,  parait  prove- 
nir d'un  sarcO))liaKC  chrétien.  Jl  représente  Or- 
phée assis,  vêtu  de  la  tunique,  du  manteau,  dos 
anaxyridos  (chaussures  phrygiennes),  coiH'é  du 
bonnet  plirygicn  {pilons)  et  jouant  de  la  lyre. 
Prés  de  lui,  devant  un  palmier,  sont  deux  mou- 
lons. La  partie  gauche  du  sujet  manque.  On  sait, 
ajoute  M.  I/eblant,  que  les  premiers  chréliens 
voyaient  dans  la  fable  d'Orphée  attirant  à  lui  les 
animaux  une  allégorie  du  Christ  appalant  tous 
les  peuples  à  la  foi  nouvelle.  Les  Pères  de 
l'Eglise  et  les  artistes  ont  popularisé  cette  idée, 
comme  le  prouvent  les  reproductions  qui  se 
trouvent  dans  les  catacombes  de  Rome.  Si, 
comme  il  est  probable,  ce  fragment  provient  d'un 
sarcophage,  c'est  certainement  la  première  repré- 
sentation de  ce  sujet  que  nous  ayons  eue  en  Gaule. 

Communicationa  diverses.  —  M.  le  secrétaire 
perpétuel  a  lu  une  lettre  importante  de  M.  de  Jlor- 
gan,  relative  à  ses  récentes  découvertes,  sur 
lesquelles  nous  aurons  à  revenir. 

M.  Mispoulet  continue  la  lecture  du  Jlémoire 
de  JI.  Robiou,  décédé,  sur  les  croyances  reli- 
gieuses de  la  Grèce  et  de  l'Orient  au  temps 
<rAlexandre  le  Granu. 

La  séance  s'est  terminée  par  un  Comité  secret 
de  quelques  minutes. 


Société  des  Antiquaires 


iL  Chàlcl  communique,  de  la  part  de  M.  Ho- 
race Gillet,  une  note  relative  à  une  pierre  tom- 
bale conservée  dans  l'église  de  Tlionnances-lès- 
Joinville  (Haute-Marne). 

M.  Ravaisson-Mollien  rapproche  d'une  des 
Niobides  de  Florence  la  statue  de  la  nymphe 
Anchyrrhoé,  qui  se  trouve  au  Louvre. 

M.  Schlumberger  lit  une  note  sur  le  tombeau 
du  pape  Clément  V. 

M.  de  Guerlin  signale  l'original  d'un  portrait  de 
Christophe  Colomli  pnr  Jean  Bol,  reproduit  en 
tapisserie  (Musée  d'Amiens)  ;  cet  original  est  au 
Musée  de  l'Ermitage. 

M.  Travers  communique,  au  nom  de  il.  da 
Silva,  le  dessin  d'un  lonjnes  d'or  tin  trouvé  près 
d'Alraosler  (Portugal). 

M.  Durrieu  fait  ressortir  la  valeur  de  la  minia- 
ture placée  en  tète  de  l'exemplaire  des  statuts  de 
l'Ordre  du  Saint-Esprit ,  ayant  appartenu  à 
Charles  VHI  et  renfermant  les  portrails  de  ce 
prince,  d'Anne  de  Bretagne,  du  duc  de  Bour- 
bon, etc.  Il  indique  comme  pouvant  être  l'auteur 
de  celte  peinture  remanpiable  Jean  Perréal,  dit 
Jean  de  Paris. 

M.  Ruelle,  parlant  d'un  système  de  cryptogra- 
phie grecque  expliqué  par  ilontfaucou  et  Gard- 
Ihausen  et  rcmonlant,  d'après  eux,  au  ix«  siècle, 
en  recule  l'origine  de  cinq  ou  six  cents  ans. 


M.  de  Rougé  présente  les  photographies  de  ta- 
pisseries du  XVI'  siècle. 

M.  de  la  'Villenoisy  fait  connaître,  au  nom  de 
M.  Monnior  de  la  Sizeranne,  un  poids  ancien,  en 
bronze,  trouvé  à  Mureili  (Drôme). 

M.  Edouard  Blanc  présente  une  nouvelle  ins- 
cription romaine,  découverte  par  M.  'l'ellier  à 
(iourbatu  (Tunisie). 


L'empâtement  des  toiles 


On  s'est  souvent  demandé,  dit  le  Journal  des 
Diihats,  ce  que  deviennent  les  kilomètres  de  toi- 
les peintes  qui  dé'corent  les  Salons  annuels  et  les 
cinquante  expositions  collectives  ou  particulières 
de  chaque  année  artistique.  Comme  les  vieux  par- 
chemins au  temps  jadis,  bon  nombre  de  ces  toi- 
les sont  préparées  pour  un  second  usage.  Il  y  a 
des  marcluinds  qui  ont  la  spécialité  de  cette  indus- 
trie :  on  les  nomme  les  réimprimeurs.  Toutefois 
la  marchandise  retapée  ne  se  vend  guère  moins 
cher  que  la  neuve,  ce  n'est  donc  point  par  éco- 
nomie que  les  clients  l'achètent,  mais  parce  que 
le  travail  est  plus  facile  sur  un  glacis  de  pâte  et 
que  les  couleurs  y  conservent  la  même  valeur  que 
sur  la  palette. 

Si  les  toiles  réimprimées  peuvent  présenter 
quelques  avantages  pour  les  éludes  d'atelier  et 
pour  tous  les  morceaux  que  l'auteur  ne  tient  pas 
à  conserver,  elles  sont  funestes  aux  œuvres  des- 
linées  à  une  plus  longue  existence.  Delacroix  et 
Kegnault,  qui  réimprimaient  eux-mêmes,  sont  un 
exemple  des  accidents  auxquels  peuvent  ainsi 
s'exposer  les  artistes. 

On  a  pu  voir,  à  l'Exposition  de  l'Art  musul- 
man, la  manière  de  procéder  de  Regnault.  Son 
tableau  des  Femmes  jitices  de  Tanger,  à  demi 
exécuté  quand  le  jeune  maître  mourut,  laissait 
voir  la  moitié  de  la  toile  empâtée  par  la  prépa- 
ration. Le  résullat  de  celle  méthode  apparaît  au 
musée  de  Marseille  dans  la  Judith  du  même  au- 
teur, aujourd'hui  absolument  dévastée  par  le 
craquelage.  Le  fond  a  séché  plus  vite  que  la  se- 
conde couche  de  peinture  et  l'a  détruile. 

De  même,  au  Louvre,  les  Musssacres  de  Scio, 
de  Delacroix,  sont  irrémédiablement  abîmés  par 
flnaccidenl  provenant  de  la  même  cause. 


TRIBUNAUX 


Eu  18,39,  Tin  M.  Requien,  l'un  des  administra- 
teurs du  musée  Cahet,  d'Avignon,  légua  à  ce 
Musée  sa  bibliothèque.  Parmi  les  deux  cents  vo- 
lumes de  manuscrils  qu'elle  comprenait  ligurait 
la  «  Relation  des  événements  révolutionnaires  ar- 
rivés dans  la  ville  d'Avignon,  par  Gomrain.  » 

Cet  écrit  de  Gommin,  qui  faisait  partie  du  legs 
Requien,  s'il  est  jamais  entré  à  la  bibliothèque 
du  musée  Calvet,  en  avait  disparu  depuis  long- 
temps déjà,  lorsque  le  17  avril  181IU,  le  maire 
d'Avignon,  présideid  de  la  Commission  adminis- 
trative de  ce  ilusée,  fil  saisir,  sous  préte.\.le  que 
c'était  soit  l'original,  soit  la  copie  du  manuscrit 
de  Gommin,  un  manuscrit   qu'un  M.  d'Anselme 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


127 


de  Puisàyo  avait  déposé  dans  IVliule  de  M«  Ter- 
ris, notaire  à  Avignon. 

Les  trilmnaux  intervinrent.  II  serait  trop  long 
(11'  rapporter  ici  les  vicissitudes  du  manuscrit  ori- 
ginal, mais  il  peut  être  intéressant  pour  nos  lec- 
teurs de  connaître  les  décisions  de  la  Oour  d'ap- 
pel de  Nîmes  au  sujet  de  la  copie  saisie.  Voici  ce 
qu'a  décidé  la  Cour  : 

«  La  coijie  d'un  manuscrit  donné  à  une  biblio- 
llîéque  publique;  et  qui  a  disparu  de  cet  établis- 
sement est  une  véritable  contrefaçon,  et  le  déten- 
teur-auteur de  cette  copie  doit  être  condamné  non 
seulement  à  la  restitution  de  l'original,  sous  une 
astreinte  pénale,  mais  encore  à  la  livraison  de  la 
copie.  » 


NECROLOGIE 


Nous  apprenons  la  mort  à  Montaigu  (Vendée), 
de  M.  Cliarles  Dugast-Matifeux. 

M.  IJugast-MalilVux,  qui  lut  l'ami  intime  de 
Benjamin  Fillon,  laisse  une  bildiolliéque  riche  en 
livres  rares,  parmi  lesquels  le  premier  livre  im- 
primé on  Bretagne,  et  une  im|)0rtaute  collecliou 
dedocuiuenls  sur  la  période  révolutionnaire. 

M.  Uugast-Matifeux  a  légué,  dit-on,  ses  livres 
et  sa  collection  à  la  ville  de  Nantes. 


M"'"  Lucy  Rossetti,  femme  de  M.  William- 
MicliiK.'l  Kosselti,  (jui  est  le  fcère  et  le  liiogra[phe 
du  pi'intre  et  poète  Danle-Galjriel  Rossetti,  et 
lillr  du  peintre  Ford  Madox  Brown,  mort  il  va 
qui'lqups  mois,  vient  do  succomber  à  une  longue 
maladie.  Elle  était  elle-même  une  artiste  de  grand 
talent,  avait  exposé  soit  à  la  galerie  Dudley,  soit 
à  la  Royal  .\cadi'my,  des  toiles  pleines  d'intérêt 
dont  les  plus  connues  sont;  Riimëo  et  Juliette, 
Apréx  le  bal,  le  Duo,  Mriri/uerite  Ro])er  i-erc- 
l'itnl  1(1  tète  de  soit  père,  sir  'l'komas  Mooie,  etc. 


On  annonce  la  mort  du  compositeur  alsacien 
Victor  ElbeL 

Kll)el  avait  l:U'-  nommé,  à  l'Age  de  dix-buitans. 
cli<if  de  musique  au  12»  ilragons.  l'ius  lanl,  il 
avait  rempli  les  fonctions  d'orgaïuste  à  Lyon,  de 
direcleui'  des  concerts  du  .lardin  dliivcr  à  Paris. 
Il  .ivait  débuté,  (cjnimo  compositeur,  par  un  ora- 
torio, V(Ji;'iiii,  qui  fut  exécuté  avec  succéi  à 
Strasbourg  en  lH(i3.  Il  avait  donné  ensuite  li' 
M liiisleyiKiii,  or.il'irio  qui  fiil  esi'i'ulé  égalemeni 
à  Strasliourg  et  ipii  consacra  sa  ri'putaliou.  Ou  a. 
eu  iHitre,  de;  hii  une  messe  militaire  et  une  n\i\:- 
pliouie  ilescriplive. 

Il  est  mori  à  Nice,  A  l'i\go  de  soixnnte-dix-sepl 
ans. 


Ou  .innonce  di'  Stuttgart  la  mort  de  Louis 
Pfau,  poète  et  critiqm;  d'arl.  l'fau,  cpii  n  long- 
li'mps  liabilè  Paris  rt  ipii  a  même  publié  en  fran 
i;ais  plusieurs  lie  ses  uuvrages,  était  né  j'i  lleil 
lironu  en  IS'.;|.  S'i'lanl  lancé  dans  le  miuivemcnl 
lévoluliuunaire  l'u  IS^S,  il  dut  s'exilor,  et  ce  n'i'sl 
ipi'cu  l.Si'i.1  (|u'il  pul  rentrer  dans  sa  patrie,  il  fut 
allacliè  l'i  la  ri'dacliou  du  llriihurhliu-  de  Stul|M:(|-|, 
l'oii'îiiii'  ili^;  di'MiiicrMl.'^.lc  r.Mli'iniigni' du  Sud, 


Louis  Pfau  fut  un  des  premiers  à  rattacher  l'arl 
à  l'industrie  et  à  encourager  les  Arts   décoratifs. 


BIBLIOGRAPHIE 


Tour  du  Monde.  —  1737"  livraison.  —  De 
Pékin  à  Paris,  la  Corée,  l'Amour  et  la  Sibérie, 
par  M.  Charles  Vapereau.  —  Treize  dessins  de 
Bazin,  Rousseau,  RuIVé,  Dcvos,  Th.  Weber,  Pri, 
vat,  Riou,  ïaylor,  Slora,  Derbier,  Boudier,  May- 
nard,  Krieger  et  une  carte  du  confluent  de  l'Ous- 
souri. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1116'  livraison.  — 
Texte  par  (iustavc  Toudouze,  Henri  .lacoltot, 
IL  Meyer,  .Jacques  Avril  et  Daniel  Bellel. 

Illustrations  de  :  A.  Paris,  Myrbach,  Le  Blant,  etc. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C",  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


CONCERTS  DU  DIMANCHE  22  AVRIL 


Conservatoire.  —  Symphonie  en  In  (Beetho- 
ven); Clueurs  de  /'(  .Vki<  du  Siibbat  (Mendels- 
solin);  Kragoîicnts  de  la  .Suite  en  si  mineur 
(.1. -S.  Bach);  Pater  iVoiVo- (Mcyerbccr)  :  chu-ur 
sans  accompagnement  ;  Danse  tnarabre,  poème 
symphonique  (.Saint-Saéns);  Marche  de  Tniin- 
hœuser  (R.  Wagner). 

Concert  Colonne.  —  (Luvres  diverses  de 
M.  Ivloiiiud  lirieg,  sous  la  direction  de  l'auteur. 


SUCCESSION  DE  M.  I... 


OBJETS    TD'J^TKJT 
KT  i».\  Il  K  i  lïi  >  I  ;  Il  I .  .\  r 

Belles  porcelaines  aiu-ienues  tio  r.hiuu  et  dU 
.lapon.  Vitraux  anciens.  Sculptures,  Bronzes 
Louis  XV  et  Louis  XVl,  Beaux  Cartels,  Pendules, 
.\ppliques.  Lustres,  Meubles  en  bois  sculpté  et  en 
mar(|Ueterio  des  xvii'  et  xviii'  siècles.  Sièges  di- 
salon  garnis  de  soierie  ancienne. 

TRÈS   BELLES    TAPISSERIES 

IVs  époques   Louis  XIV  et   l..iuis  XV 
ARGENTERIE 

lif.l'KNbWI    Di:    I.V   sir.  lissl.is    |.l:   M,    I,  .. 

\i;:\ri:  iiori:i.  iMtoior  (Sniit-N  n'  ;  •■(  ^) 

Entrée  partnulière  :  rue  de  la  (irauge  Italeliere 
I,es  buidi  7  et  mnnli  H  nuii  \^^^,  :\  deux  heures 

M'   SCHOOPS  M.   B.   LASQUIN 

C.ouiuii.s^iuire  prisi'ur     !  Expert 

12.  rue  <li-H  IVIitsCliniiip*  |  l£.  ruo  I.amilo 

e.lli:z   I.KSi.ilKLS  8K  THilLVE  LB  C.VT.M.OlUK 

l\j-j)iisilinii  l'itrIirilUère  : 

l-jilrée   :    i",ii*   t)o   ta   (triinf;i*-Itatoli<*rt* 

Le  samedi  r>  mai  1894,  de  3  heures  A  0  heures 

Exjto.tilidii   Piiblii/iir  : 

\."  dlrnaucbe  0  m:ii  ISSU,  de  'î  heures  ft  l>  heures 


•128 


LA   CHROiNIQUE   DES   ARTS    ET   DE    LA  CURIOSITÉ 


VEXTIO   lUITICI.   ItltoroT   (SAi.r.i-;   N°    II) 

Lundi  -2^  avril,  ù  12  li.  ]  2 


TABLEAUX     'OBJETS    D'ART 

ÉTUDES,  DESSINS  &  AQUARELLES 

Piir  h  (MUS  llltlliom  D'AMEUBLEMENT 

III.MATI  RKS 

J'a,-    JIiill,    l'iu-iii,    DiiiiiuHl,    Isiihiui,    i-lr. 

Orfiivrerie,  Objets  de  vitrine 

Faïi'nces  italiennes,  françaises,  hollandaises 

Porcelaines  de  Saxo  et  de  Chine 

Clavecin   et    Harpe   du   xviii'-   siècle 

Kmaux,  Armes,  Jades,  Sculptures 

lironzes   de   Barye,    Meubles  anciens 

Miiliilier  de  salon  et  Tapisserie   du  temps 

de  Louis  XV 

Tapisseries  du  xvm«  siècle 

.^ji|iiirlni;inl  ni  [i.iilic  ;i  li.  le  Mar(]iiis  de  X... 


Corn  tuixs  .-prisi'K  r 
M'  P.  CHEVALLIER 

1(1,  nif  lu'.iji''i!  H:ilclii're 


Expei-t 
M.    Eugène    FÉRAL 

51,  faubourg  Montmaiiro 


EXI'dSri'lMX   :   IlriiKiin  02  .-ivril. 


Succession  de  M'"-  V'-  J.-F.  MILLET 
DESSINS,    TABLEAUX,    ESQUISSES 

J.-F.  MILLET 

Tdlileinix  anciena,   Mc/'b/es,    Objets    d'art 
VENTE    Hôtel  Drouot  (Salle  n"  1) 

Lrs  iiKirdi  '^'i  ul  mcri-ri  ili  i)  avril,  à  2  lioures 

(■.(iMMlSSAUiE-PKISEUR 

M"  p.  flIFVALIJKit,  10,  rue  Grange-Batelière 

EXPERTS 

M.     DIKAM»  (UUL    1    Ul.  Ch.  ÏIAVVHI'.IM 

l'I.  IIP'  I,;ilii1t.-  I         7.  rue  Saiiit-tl.Mirges 

EXPOSITION  :  Lumli  2o  avril,  de  1  h.  1  aàôh.  1/2 


OBJETS  D'ART 

1  r 

D'AIVIEUBLEIVIEIMT 

TABLEAUX     &     DESSINS 

MI\lATlRi;s 

Objets  en  nacre.  Pendules,  Bronzes,  Meubles 
OBJETS  DIVERS 

DK   L'KPnQUE    ET    RELATIFS    A 

L'HISTOIRE  DE  NAPOLÉON  F' 

Le  tout  arrivant  de  l'étranger 


VENTE 

lîOTEL.     DFLOXJOX     (Salle   n"    11) 

Le  jeudi  26  avril   1891,   ï'i  deux   heures 


Comm.-pri.ieiir 
m"    PAUL    CHEVALLIER 

10,  rue  Orange-Batelière 


Expert 
IH.  CHARLES  IVIANNHEliïl 

7,  rue  Saint-Georges 


EXPOSITION  PUBLIQUE 
LE    HEÎSCUEOI     -i»     AVRIL     IS04 

de  1   heure   12  à   5  heures  1/2 


i:r  D(jN  r  la  venit'.  aip.  \  Lii:r 
HOTEL     DROUOT,     SALLE     N"  6 

Le  Vendredi  i?   avril  ISO'i 
à  2  heures. 


C'iMM.-PRISia  It 

11'  l'.iil  CIlEViLLIEll 

10,  nie  GraULie-Baleliére 


H.  Chah  H\MnEIM 

7,   rue   Saint-Georges 


EXPOSITION    PUBLIQUE 

Le  Jeudi  20  avril  iSOl  ite  1  h .  1/2  ù  r,  h.  1/2 


COLLECTION  DE   M.  X... 


Cals,  Fanlin-Lalour,  Lebourg,  Claude  Monet 
Kenoir,   P.ops,    liotiueplan.    Sislcy,    Ziem,  etc. 

PASTELS 

•     PAR 

Besnard,  GaiUeiiotte,  Charleniont,  Decanips 

Fromentin,     Harpignies,    Jongkind,    Daumier 

Pissaro,  Eaffaelli,  liops,  Troyon,  etc. 

MLEffl  ET  DESM  ÂNCra 

r\R 
Bachelier,  Boucher,  Tiépolo 


VEX'TE  HOTEL   DROUOT,   salle  no  11 

Le  Samedi  28  avril  lS9i  à  2  h.  1  2 


M  P.  CHEVALLIER 

Coiniuissaire-priseur 
10,  rue  Grange-Batelière 


M.  DURAND-RUEL 

l'.xpert 

16,  rue  Laffitte 

11,  rue  Le  Peletier 


EXPOSITION   PUBLIQUE 

Le  Vendredi  37  avril,  de  1  h.  12  à  J  h.  1/2 


Le  Rédacteur  en  chef,  gérant  :  .\LFRED  de  LOSTALOT. 


Paris.    —  Imprimerie  de  la  Presse.  IG.  rue  du  Croissant.  —  Simart. 


N'»  17.  —  1894 


îunEAUx  :  8,  rue  favapt 


28  Avril 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     K      SAMEDI      MATIN 

Lts  iibonnh  à  une  année  eniùre  de  U  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Aits  et  do  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET     UKPARTE.MENTS 

12  fr.         1         Six   mois. 


X  fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Œuvres  de  Galland 

l.ii  vente  des  œuvres  de  P.-V.  Galland,  faite  à 
]'llol(>l  nroiiol,  les  19  ot  '20  avril,  par  M"  Du- 
i;nESNi:  il  M.  Haro,  a  donné  les  résultais  sui- 
vaiit.s  : 

'I'aiileaux  —  2.  Le  .lour  des  Cuivres  :  In.liHl. 
—  'i.  I,;i Sortie  du  Bain  :  5,800.  —  6.  La  Toilette 
de  Uélié  :  .'J20.— 7.  Le  Vase  brisé  :  .')10.  — 8.  L'En- 
trée à  l'Lcole  (Londres)  :  ,'*0.  —  9.  Paysage 
(Savoie)  :  030.  —  18.  Baij,'nenso  :  l.S-JO.  —  33.  La 
Servante  anglaise  :  V2).  —  ."ÎS.  Le  llain  :  0;!<).  — 
■iK.  Keiniue  au  miroir:  1.500. 

KriiDKs  KT  ESQUISSES.  —  50.  La  Visite  inler- 
niinpue  :  700.  —  fi.').  La  Sortie  du  bain  :  6Sil.  — 
73.  La  Vierge  et  l'IOntant  :  HôO.  —  /(>.  La  Sortie 
du  bain  :  <')30.  —  77.  La  iliasle  Suzanne  :  (KX).  — 
78.  La  'l'oilette  de  Diane  de  Poitiers  :  r.9l).  — 
80.  Les  'l'rois  (iriïccs  :  l.IOO.  —»i.  Mariliand  de 
poissons  :  700. 

(^IMPOSITIONS  ET  l'rruiiEs  iiÉi:  o  n  AT  I V  i:s. — 
\IX,  C.érès  :  1  'llHI.  —  143.  (Juatre  dessus  de  imrle  : 
lOnlanU»  :  91)0.  —  H9.  Ouaire  dessus  de  porte. 
.\iMonrs  et  Heurs  :  L.'iOO.  —  l.'il.  Deux  dessus  de 
pcuie,  jeux  ironfants  :  (iOO.  —  l.V).  Onalre  dessus 
de  porte,  jeux  d'enfants  :  2.070,  —  1S2.  tjualre 
panneaux  décoratifs  :  020.  —  190.  Ilereuli',  Vé- 
nus, IViri-*,  Pan,  deux  médaillons  décoratifs  : 
'iK(i,  —  l'.M.  La  Poésie,  bi  Navinalion.  la  Céo- 
lo^ie,  r.\strononiie,  etc.,  douze  médaillons  pour 
riIoleldeVille  :  1.7rM.  -  -  21.").  Trois  dessus  de 
porte  ;  la  Mnsi(iue,  la  Peinture,  lu  Poésie  :  \X>:*K 
— 2JI3.  La  Toilette  de  Vénus,  esipiisse  d<'  plafoiul  : 
\.\M.  —  23(1.  Ksipii.sse  de  plafond  :  l.l.'i".  — 
2:17.  L'Amour  :  8.j5.  —  iVt.  Lc'.la  :  2.(l.">0.  — 
2.'ill.  Léda  :  '.«Kl.  —  2(10.  Lu  panin-au  décoratif, 
paysage  :  KA).  —  ."t(KI.  Neuf  ciidren  contenant 
diverses  esipiisses,  notes,  taches  et  procéilés  ; 
■.\.:U)  fr. 


Objets  de  collection,  Mobilier,  etc. 

Vente  faite  à  ril..lel  DroUut,  .sali.'  U,  les  12  et 
13  avril,  par  M'  P.  Ciievalup;r  et  M.  M.vnniieim. 

Produit  :  iiO.twO  francs. 

OaiETS  DE  vitbi.se.  —  4.  Tabatière  en  or  re- 
poussé à  ornements  rocaille  el  à  coni|.arlinieut3 
d'a^îate  orientale  lierbori.sée  ;  à  l'inti'rieîir,  une 
inoutre.  Travail  ani;lais  du  temps  de  Louis  XV: 
2.tiOll.  —  .0,  Etui-nécessaire  forme  boite oblongue 
en  or  el  a'„'ale  <»risi\tre  rubannée.  Travail  anglais 
du  temps  de  Louis  XV  :  2.6iX). 

7.  Crande  tabatière  ohloni,'ue,  !"i  oa^e  en  or  ci- 
selé à  ornements  et  doublée  en  or.  Sur  toutes  ses 
faces,  scènes  do  Kermesses  d'après  Teniers  : 
2.450.  —  31.  Clef  en  or  émaillé  gris  perle.  Tra- 
vail de  Genève,  du  temps  do  Louis  XVI  :  7liO. 

AudENTEiUE.  —  59.  Vaso  à  couvercle  en  argent 
repoussé  cl  doré  :  8'.0.  —  61.  Grand  vaso  en 
forme  de  Kobelel  en  argent  repoussé.  Travail  al- 
lemand du  temps  de  Louis  Xlll  :  475.  —  05. 
(irand  ^obelel  !"i  couvercle  en  argent  repiuissé  : 
2.'1.'>.  —  82.  Gobelet  A  couvercle  en  argenl  doré  el 
repoussé.  Travail  allemand  du   xvir  siècle  :  ."IV). 

Poni;ELAiNES.  —  l.Vi.  Groupe  do  deux  ligun'S 
en  ancienne  porcelaine  de  Saxo  ;  690,  —  160. 
(iroupede  trois  ligures,  la  loilello  de  Venus  en 
porcelaine  de  Kraiikuiital  :  820. 

Objets   d'art.   Ameublements,   Tapisseries. 

Vente  faite  à  lllot.l  Dronot,  ,s:ille  1,  les  G  et 
7  avril.  M'  Delkstui:,  commis.sairepri>eur,  ol 
M.  H.  Las(.iuin,  expert.  Produit  :  environ  40.000 
francs. 

1.  Garniture  de  cheminée  en  broii/e  tr>''s  llne- 
ini'iil  ciselé  el  doré  au  mal,  du  temps  tio  riCin- 
piri'.  composée  de  :  une  pendule,  deux  cnndé- 
laines,  vases  à  piédi.uclin  el  i\  long  col,  deux  iip- 
plii|U"s,  deux  chenets  :  6.(>.')<l,  —  10.  Deux  slu- 
luelles  en  bronze  doiv,  .\pollim  et  niiiiie  chasse- 
resse :  76Ô,  —  37.  IVux  vases  muleaiix  on 
ancieiini'  porcelaine  de  Chine  :  7iHl. 

l.'>2.  Tapisserie  île  l'èpocpie  Louis  XIV,  ullri- 
liilée  A   la    fabriipii-    des    Gobellns,    rdprésenlaut 


i:» 


LA    CHRONIQUE   DES   ARTS 


une  ImtaiUt!  ih:  Roiiiulus   (seize  gi-aiidcs  iit;ui'fâ), 
près  des  iniu-s  do  l{oine  :  5.15(J. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 

Dans  le  courant  des  mois  de  mai  el  de  juin 
prochain,  l'Académie  dos  Beaux-Arts  décer- 
nera les  prix  UescluiuriifS  (architcctiirei,  de 
Trémonl  (encuurnfîeinenli.  Lambert  (marque 
jnililicpie  d'estinu").  Cliarlior  i  musique),  Des- 
prez  (sculiiturei,  Drizarl  (paysage),  Maxime 
David  (miniature),  Kug.  Piot  (représentation 
d'enfant  nui,  Kaslncr-Boursault  (littérature 
musicale)  et  Bailly  (architecture).  Les  lettres 
de  candidature  doivent  être  adressées  au  se- 
crétariat de  l'Institut  avant  le  5  mai. 


A  l'Ecole  des  Beaux-Arts,  la  section  de 
Sculpture  de  l'Académie  et  les  jurés  adjoints 
se  sont  réunis  pour  le  jugement  des  deux 
premiers  essais  du  concours  de  sculpture 
pour  le  Prix  de  Rome.  Sont  admis  en  loge 
dans  l'ordre  suivant:  WSl.  Desruelles,  Gham- 
peil,  Paul  Roussel,  Doucher,  Rispal,  Roux, 
Thomsen,  Guillaume,  Garli  et  Ducuing. 


Par  arrêté  du  Ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique, des  Beaux-Aris  et  des  Cultes,  il  est 
institué  un  ('.erliru-nt  d'aptitude  à  l'enseigne- 
ment de  la  Composition  décorative.  Ce  cer- 
tificat sera  délivré  à  la  suite  d'un  examen 
annuel  comportant  les  épreuves  suivantes  : 

EpiTuves  ciiiinnnloires.  —  1°  Dessin 
d'après  le  modèle  vivant  ;  2»  A(iuarelle  d'après 
la  nature  luorle;  o"  Aquarelle  ou  peinture 
d'après  la  plante  vivante  ;  4»  Exercice  de  sty- 
lisation. 

Epreuves  définitives.  --  5°  Esquisse  d'une 
composition  d'ai)rès  un  style  déterminé  ;  6"  Es- 
quisse et  rendu  d'une  composition  décorative  ; 
7°  Questions  sur  l'histoire  de  l'Art  avec  tracés 
au  tableau. 

Les  épreuves  numérotées  de  1  à  *)  pourront 
être  exécutées  en  modelage  par  les  sculp- 
teurs. Seront  seuls  admis  à  prendre  part  à 
l'examen  les  candidats  pourvus  du  Certificat 
d'aptitude  à  l'Enseignement  du  Dessin  dans 
les  lycées  et  les  collèges  (degré  supérieur). 


La  Direction  de  l'Exposition  du  Livre  est. 
dès  maintenant,  tran-t'érée  au  Palais  de  l'In- 
dustrie, porte  I,  où  les  bureaux  sont  ouverts 
de  9  h.  à  midi  et  de  2  h.  à  6  h. 

Pour  accroître  l'attrait  artistique  de  l'Expo- 
sition du  Livre,  M.  Sénéchal,  le  directeur,  a 
eu  l'idée  d'y  adjoindre  une  Exposition  des 
originaux,  dessins,  pastels,  aquarelles,  pein- 
tures, grisailles,  etc.,  ayant  servi  à  l'illustra- 
tion des  ouvrages  de  luxe  en  librairie  et  des 
maquettes  d'alfiches  en  renom.  Une  Commis- 
sion fonctionne  dans  ce  but,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Luc-iihvier  Merson,  autour  du- 
quel nous   relevons  les  noms  de   MM.  J.-P. 


Laurens,  José  Frappa,  Georges  .leanniot. 
Maurice  Leloir,  Julien  Le  Blant,  Henri  l'ille. 
Courtier,  Emile  Teslard,  etc.,  etc. 

Ce  sera  là  un  pendant  à  l'Exposition  rétros- 
pective du  Livre,  de  l'estampe,  de  l'imagerie, 
ipi'organise  un  groupe  do  Collectionneurs  et 
d'Amateurs  sous  la  direction  de  yiyi.  Orand- 
Carteret  et  Béraldi,  et  (pii  allectera  tout  par- 
ticulièrement le  caractère  d'une  histoire  du 
Livre  et  de  son  illustration  par  la  juxtaposi- 
tion des  pièces  uniques  qui  s'y  trouveront 
coordonnées  et  présentées. 


Une  Exposition  de  'lO  tableaux  de  Manet 
est  ouverte  Galerie  Durand-Ruel.  10,  rue 
Laffitte,  jusqu'au  12  mai,  dimanches  excep- 
tés. Cette  Exposition  comprend  un  certain 
nouibre  des  ouvres  les  plus  importantes  de 
Manet. 


11  vient  de  s'ouvrir,  dans  la  Galerie  Georges 
Petit,  une  Exposition  des  o-uvres  de  M""  Louise 
Abbéma,  comprenant  des  jianneaux  décora- 
tifs, des  portraits,  des  paysaf^es  et  des  aqua- 
relles. Cette  Exposition  restera  ouverte  jus- 
qu'au 5  mai. 

La  Galerie  Georges  Petit  donne  également 
l'hospitalité  aux  paysages  Scandinaves  de 
M.  Grimelund. 

Une  Exposition  d'u-uvres  du  peintre  Cals 
est  ouverte,  jusqu'au  •')  mai,  de  10  h.  à  5  h  ,  dans 
la  galerie  (i.  Berne-Bellecour,  30.  boulevard 
Ilaussmann. 

En  mai,  aura  lieu  une  Exposition  artistique 
au  profit  du  Monument  de  Perrina'ic,  et  le 
dimanche,  13  mai,  une  conférence,  présidée 
par  i\I.  Jules  Simon,  sera  faite  par  M.  ijuel- 
lien,  a  la  Sorbonne,  sur  «  la  légende  et  l'his- 
toire de  l'errinaïc  ». 

En  attendant  l'ouverture  de  l'Exposition  an- 
nuelle de  la  Royal -Academy.  d'autres  groupes 
d'artistes  anglais  présentent,  à  Londres,  leurs 
(l'uvres  au  public;  ce  sont,  notamment  :  Ja 
Royal  Society  of  British  Arlists,  la  Society  of 
Lady  Artists  et  la  Société  des  Aquarellistes. 


L'Exposition  annuelle  de  Munich,  au  Palais 
de  Cristal,  ouvrira  le  1"  juin.  Le  Comité-direc- 
teur de  l'Exposition  de  cette  année  se  compose 
du  président  actuel  de  la  «  Sociéié  des  Artistes 
de  Munich  »,  et  des  membres  suivants  :  les 
professeurs  A.  Echtler,  W.  Firle,  J.  Ungerer. 
L.  Willroider,  et  MM.  A.  Delug,  G.  Heusinger 
!  etJ.Rosen. 


NOUVELLES 


**:(;  MM.  Thorlet,  archiviste  de  la  Seine,  Lu- 
cien Faucou,  conservateur  de  la  Bibliothèque 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


131 


et  des  collections  historiques  de  la  Ville  de 
Paris,  et  Le  Vayer,  inspecteur  des  travaux 
historiques  de  la  Ville  de  Paris,  sont  appelés 
à  faire  partie  du  Comité  des  inscriptions  pari- 
siennes, en  reniplacpnient  de  MM.  Engelhard, 
L.  Brii'-le  et  L.-M.  Tisserand,  décédés. 

^*^  On  vient  d'ouvrir,  au  Musée  de  Marine 
du  Louvre,  la  salle  où  sont  e.xposés  les  meu- 
bles en  bois  de  tccU  incrustés  de  nacre,  don- 
nés par  M""  la  maréchale  de  MacMahon. 

**#  Les  divers  groupes  de  sculpture  en 
plâtre  qui  ont  décoré  le  bassin  du  Trocadéro, 
lors  de  ri:.\posilion  de  1k«9,  étaient  arrivés  à 
un  triste  étal  de  détérijration  ;  ils  vont  être 
enlevés  complètement. 

^*n:  Les  fondateurs  de  la  Société  populaire 
des  Beaux-Arts  .se  sont  n'^unis  dernièrement 
dans  une  salle  delà  mairie  du  XIX'  arrondisse- 
ment, rue  Droiiot. 

M.  Léon  Bourgeois,  ancien  ministre,  prési- 
dait, assisté  de  MM.  Benoil-Lévy  et  Maurou. 
vice  présidents,  et  de  M.  de  Saint-Mesmin, 
secrétaire  général. 

Parmi  les  personnalités  présentes,  citons 
:mM.  Alexandre  Dumas,  Barlholdi,  KoU,  Dou- 
cel,  Cùutan,  etc. 

Le  but  do  la  nouvelle  Société  est  d'encoura- 
ger les  jeunes  artistes  [lar  l'achat  d'ifuvrfS 
exposées  ;  de  contribuer  au  développement 
de  la  gravure  et  de  la  lithographie  par  la  re- 
production d'uuvrcs  d'art  acquises  par  la 
SoC'élé  ;  de  contribuer  à  l'éducation  artistique 
du  grand  [jublic  par  la  répartition  entre  les 
sociétaires  des  n'uvrcs  d'art  acquises  ou  re- 
produites. 

Une  nouvelle  et  délinilive  réunion  aura  lieu 
mardi  prochain. 

La  cotisation  est  de  cinq  francs  ;  le  siège 
social  provisoire,  17,  boulevard  Saint-Martin, 
rei;oit  d'ores  et  déjà,  les  adhésions. 

:(<**  M.  Paul  (iiiigou  est  n  unmé  conservateur 
'lu  Musée  des  Beaux  .\rts  de  Marseille,  on 
remplacemont  de  M.  Bouillon-Landais,  admis 
ù  la  reiraito.  (^elle  mise  à  la  retraite  a  pour 
<:auso  lo  vol  commis  réi'emmnnl  au  Musée 
Borely  et  qui  est  du,  on  jjartip,  un  manque  de 
surveillance  signalé  dans  le  Musée. 

***  Un  Comité,  composé  d'amis  et  d'élèves 
du  [laysagisto  Pelouse,  s'est  formé  en  vue 
d'ériger  à  Cernay-la-Ville  (Seino-et-Oise)  un 
monument  do.stiné  à  iiorjiéluer  sa  mémoire. 
M.  Français  a  accepté  la  présidence  de  ce  Co- 
mité, qui  a  été  placé  sous  lo  iialrunago  de 
MM.  Ilunnat,  Bnuguoroau,  .1.  Breton,  .1.  Lo- 
febvre,  l'aiguière,  Mmvié,  Massenet  cl  Vuu- 
dremer,  membres  de  l'inslitul,  etc. 

j|,**  Un  violent  incendie  a  (claté  samedi 
<lernier,  vers  ilix  heures  du  soir,  dans  les  coni- 
lilos  du  Muséo  d'autiipiih'S  de  Rouen.  Les  .se- 
cours ont  été  promptcmont  organisés  pondant 
(ju'on  pT'onail  dos  mesures  do  sécurité  pour  la 
<'onservalioii  des  colloctions. 

L'atelier  de  M.  Zacliarie,  professeur  do  des- 
sin d'art  et  d'industrie,  a  été  brillé  avec  tout 
l'o  (pi'il  contenait.  M.  Zacliurio  perd  ainsi 
presipio  tiuitos  les  n'uvres  qu'il  a  luilos  do- 
puis  trente  ans. 


Outre  l'atelier  de  M.  Zacharie,  le  feu  a  dé- 
voré en  entier  la  salle  de  l'Ecole  des  Beaux- 
Arts  et  l'appartement  où  étaient  déposés  les 
modèles  en  plâtre.  Mais  le  précieux  Musée 
des  .antiquités  a  pu  être  sauvé  du  feu.  Il  aura 
bien  un  peu  souffert  de  l'inondation  des  pom- 
pes ;  pourtant  le  conservateur,  M.  Gaston  Le 
Breton,  a  pris  dès  le  premier  moment  et  jus- 
ipi'à  la  fin  du  danger  toutes  les  mesures  pré- 
servatrices nécessaires.  Le  Musée  d'histoire 
naturelle,  les  Musées  géologique  et  d'etlmo- 
î;raphie  sont  aussi  préservés  en  grande 
partie. 

***  Le  Gouvernement  belge  vient  de  char- 
ger M.  Xavier  Mellery  de  la  décoration  pictu- 
rale de  lu  salle  du  Tribunal  de  commerce,  au 
Palais  de  .lustice  de  Bruxelles. 

^.%  Le  tout  récent  tremblement  de  terre  qui 
a  fait  tant  de  ravagi'S  en  Grè  e  n'a  pas  épar- 
gné le  Parthénon. 

l'n  éclat  de  près  d'un  mètre  de  long  sur  une 
iiuinzaine  di'  centimètres  d'épais.seur  s'est  dé- 
taché du  socle  d'une  des  colonnes  du  cùté 
Nord.  L'architrave  qui«urmonle  les  colonnes 
intérieures  do  l'Ogusthoiomos  est  endom- 
magé ;  deux  blocs  s'en  sont  dégagés  et  le  mur 
à  cùté  parait  ébranlé. 

it:*jf  La  commune  de  Vinci,  pairie  du  grand 
Léonard,  voulant  donner  à  MM.  Théodore 
SahachnikolV  et  Giovanni  Piumati  une  preuve 
de  sa  reconnaissance  pour  leur  réijenle  et  ad- 
mirable publication  du  Vnlu  degli  l'ccelli. 
cahier  bien  connu  par  les  «  léonardisles  », 
vient  de  conférer  i  ces  deux  collaborateurs  la 
qualité  de  "  citoyens  honoraires  »  de  Vinci. 
La  commune  susdite,  voulant  de  même  ro- 
cunnaitro  les  mérites  de  M.  Gustave  Uzielli 
pour  la  cause  si  juste  et  si  combattue  de  la 
publication  intégrale  des  manuscrits  de  Léo- 
nard, l'a  également  nommé  son  «  citoyen  ho- 
noraire ».  ainsi  que  M.  Charles  Ravaisson- 
Mollien.  pour  sa  publication  des  Manuscrits 
de  la  Bibliothèque  de  l'Institut. 


Exposition  Universelle  d'Anvers 


(  m  I  iiit  aujourd'hui,  dit  la  feilération  itrlis- 
tii/i:!',  se  f iiiiier  uiio  idée  de  ce  q»<'  sera  la  soc- 
liim  dos  Henux-.-Vrls  A  l'Kxposilion  d'.-\iivers  : 
Di'ux  larges  galeries  f.irmant  Ininsepl  partn^eiil 
le  local  de  \X\  mètres  de  liin^jueur  sur  tKI  Aa  lar- 
geur, en  quatre  parties  ('■^!all'h,  dont  cliaouiio  t-sl 
ilivisOi'  en  huit  salles  di'  'il  iiiéires  di'  Ininruour.  A 
l'uiio  des  exlréniilés,  i-epeuduiit,  (pinli\>  do  ces 
salles  sont  réduites  à  lUmètroii  pour  luis.sitr.  outre 
elli's.  1111  grand  salon  de  UU  iiiélrrs  résorvù  aux 
sculpluri'.i,  dessina,  gruvmvs,  etc..  de  la  llol- 
giipie.  nuire  co  sillon,  lu  Uelciquc  orcu|>o  le 
quart  du  local:  dans  un  (|uiirl,  ileiix  pehl.s  salon- 
neta  .sont  dévolus  fi  la  Soriélé  mxhIo  de»  .\qiinrel- 
lisles,  ot  deux  salles  it  la  LiKiie  des  .Vrtislos.  Kn 
faee  du  t'oaipartinieiit  belge  se  trouve  il'uburJ 
relui  de  la  France,  conipreiiatil  trois  salles  et 
deux  gali'ries.  dont  un  tiers  pour  In  Société  du 
r,hainp  ile'Mars  et  doux  tiers  pour  colle  d)^s 
Cliaiiips-F.lyaéo.t  ;  A  la  siiilo  des  stdles  fniucaises, 


133 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Ira  artistes  dos  Klats-Unis  pii  occupent  deux  ;  lu 
sixième  est  aux  taMeaux  anglais:  un  des  salon- 
nets  est  aux  aquarellistes  lirilaunicjuos,  le  second 
forme  un  coui[)artiuieut  inleinatlonal.  Dans  l'autre 
moitié  du  local,  la  ^'aUrie  centrale  est  parla^c'e 
entre  l'Italie,  l'Aulriclie  et  l'Alleiua^îne.  Les  salles 
d'un  coté  se  répartissent  comme  suit  :  trois  à  la 
Hollande,  deux  au  Danemark,  une  à  l'Italie  et 
deux  à  la  lIon;,'rie;  de  l'autre  coté,  une  à  la  Nor- 
vège, cinq  il  l'Allemaj^nc  et  deux  à  l'Autriche. 
L'.\ulriclie-H(iu^rie  foruiera  donc  un  groupe  à 
l'extrémilé  du  local,  mais  les  onivres  de  ses  ar- 
tistes étant  retenues  à  l'Kxposition  universelle  de 
Vienne  jusqu'à  la  fm  de  mai,  ne  pourront  être 
placées  qu'en  juin.  On  compte  que  les  autres 
comparliinenls,  sauf  celui  de  l'Italie,  seront  com- 
plètement installés  le  ô  mai,  jour  de  l'ouverture. 
De  la  Hollande,  les  caisses  sont  arrivées  ;  de 
l'Allemagne,  elles  sont  attendues  encore  cette  se- 
maine ;  le  reste  suit. 


Académie  des  Inscriptions 

Scnncc  <U{  iO  in-ril 

Fouilles  pris  ilu  Colli-ije  de  France.  —  JI.  René 
Gagnât,  professeur  au  Collège  de  France,  an- 
noiice  à  l'Académie  qu'on  vient  de  découvrir,  \ 
coté  de  cet  élalilissement,  au  bas  de  la  rue  des 
Scpt-Voies,  des  resles  de  murailles  romaines  en 
grandes  briques  ([ui  paraissent  apjiartenir  à  un 
monument  1res  important  ;  les  ouvriers  en  ont  fait 
déjà  disparaître  une  partie.  Il  serait  urgent  qu'on 
en  relevât  au  moins  le  tracé. 

A7itiquitês  de  Syrie.  —  M.  Glermont-Ganneau 
met  sous  les  yeux  de  ses  confrères  quelques  ob- 
jets antiques  qui  lui  ontété  confiés  par  M.  Joseph- 
.4nge  DurigUello  et  qui,  à  divers  titres,  intéres- 
sent l'archéologie  orientale. 

M.  Durighello,  fixé  depuis  plusieurs  années  à 
Saida,  l'antique  Sidon,  s'y  est  livré  à  des  recher- 
ches fructueuses  dont  les  résultats  sont  venus, 
nombre  de  foi-%  enrichir  nos  collections  du  Lou 
vre. 

Les  objets  sur  lesquels  M.  Glermont-Ganneau 
appelle  l'attention  de  l'Académie  sont  au  nombre 
de  cinq  : 

1»  Un  petit  titiilits  formé  d'une  plaque  de 
bronze  à  oreillettes  que  devaient  fixer  à  ses  qua- 
tre angles  quatre  clous  rivés  par  derrière,  et  dont 
deux  subsistent  encore.  Il  porte  une  inscription 
grecque  de  six  lignes,  gravée  très  légèrement,  eu 
partie  au  pointillé,  en  partie  au  trait.  Malheureu- 
sement, l'oxydation  de  la  plaque  rend  le  déchifl're- 
ment  très  difficile  et  en  plusieurs  endroits  impos- 
sible ; 

2°  Le  second  objet  est  une  de  ces  pierres 
précieuses  dites  gnosliques,  basilidiennes  ou 
abraxas.  Ges  petits  monuments  abondent  en  Sy- 
rie, mais  celui-ci  présente  iin  intérêt  exceptionnel 
pour  l'épigraphie  sémitique  ; 

3°  Une  autre  intaille  gnostique,  portant  sur 
l'une  de  ses  faces  une  légende  purement  grecque 
et  recueillie,  comme  la  précédente,  à  Saïda,  par 
M.  Durighello  ; 

4°  Un  simple  petit  ilan  de  terre  cuite,  une  sorte 
de  bulle  d'argile  portant  sur  ses  deux  faces  l'em- 
preinte de  deux  sujets  qui  devaient  cire  proba- 
blement  gravés  sur  les  deux  faces  d'une  même 


gemme  anli(|u.'.  Il  a  été  recueilli  à  'l'vr  et  adjuis 
d'un  indigène,  par  M.    Durighello; 

■>"  Le  dernier  monument  du  groupe,  sur  lequel 
M.  (Glermont-Ganneau  fait  sa  communication,  est 
une  petite  figurine  de  bronze  massif,  représentant 
un  lion  cou(-hé,  les  pattes  étendues  en  avant,  qui 
rappelle,  toutes  proportions  gardées,  les  grands 
lions  de  l)ronze  découverts  à  Ninive  et  servant  de 
poids,  comme  en  fout  foi  les  légendes  cunéi- 
formes. 

Xiimis)naliijtie  du  Moi/rn  A/je.  —  M.  G. 
Schlumberger  lit  une  Note  sur  le  second  volume 
de  l'iniporlant  Traité  de  Xinni.smaliqite  du 
Mo;/en  A;/e,  de  M. M.  Kngel  et  Serrure,  qui  rend 
les  plus  grands  services,  non  seulement  aux  nu- 
mismates, mais  aux  historiens  et  aux  archéolo- 
gues. 


CORRESPONDANCE  DE  BELGIQUE 


La  plus  récente  acquisition  duMusée  de  Bruxelles 
exige  mieux  qu'une  simple  mention.  La  Commis- 
sion, en  eli'et,  obéissant  au  désir  louable  de  repré- 
senter au  Jlusée  —  l'on  jjourrait  presque  dire  en 
Belgique  —  sous  une  forme  vraiment  distinguée, 
celui  rie  nos  maîtres  qui,  parmi  les  Flamands,  a 
donné  le  [dus  d'éclat  au  portrait.  Van  Dyck,  en 
un  mot,  a  fait  choix  d'un  portrait  de  famille  (et 
nul  n'ignore  combien  sont  rares  dans  l'œuvre  du 
maître  de  pareils  ensembles)  conservé  jusqu'à 
ce  jour  dans  une  des  plus  nobles  demeures  de  la 
capitale  et  jalousement  convoité,  assure-t  on,  par 
les  plus  puissants  amateurs  du  monde. 

Le  prestige  de  si  hautes  appartenances,  le 
mystère  qui,  sans  rien  ajouter  au  mérite  intrin- 
sèque de  l'œuvre,  n'en  contribue  pas  moins  à  son 
attrait,  la  circonslance  auss-i  qu'il  s'agirait  d'un 
personnage  ayant  laissé  sa  trace  dans  l'histoire 
nationale,  le  chancelier  Ghristyn,  tout  cela  devait 
nécessairement  environner  l'achat  nouveau  d'un 
intérêt  plus  qu'ordinaire,  valoir  à  l'initiative  de 
la  Commission  l'adhésion  sans  réserve  de  qui- 
conque s'intéresse  à  l'enrichissement  bien  entendu 
de  nos  collections  nationales.. 

Le  contingent  des  pages  religieuses  de  Van 
Dyck  est  d'importance  assez  respectable  dans  les- 
églises  et  les  Musées  du  pays.  En  revanche,  noua 
avons  à  déplorer  en  Belgique  l'absence  presque 
totale  de  ce  qui  constitue  l'expression  la  plus  par- 
faite du  talent  du  maître,  les  nobles  images  qui 
contribuent  si  puissamment  au  relief  des  grandes 
galeries  de  l'Europe. 

L'-ingleterre  dans  ses  châteaux,  Gènes  dans 
ses  palais  conservent  un  nombre  ér.orme  d'effigies 
de  personnages  de  haut  rang, —  illaslrioas  heads, 
disaient  les  Anglais.  —  où  persiste  la  trace  du 
passage  du  peintre  par  l'Italie  et  l'Angleterre, 
alors  que  sur  le  sol  natal  nulle  œuvre  de  l'espèce 
ne  caractérise  plus  ses  années  de  présence  à  An- 
vers et  à  Bruxelles. 

C'est  par  les  galeries  de  l'étranger  seulement 
que  nous  apprenons  à  connaître  les  effigies  des 
membres  des  familles  brabançonnes  et  fiamandes 
demandées  à  Van  Dyck  à  chacun  de  ses  séjours 
chez  nous. 

A  Vienne  comme  à  Madrid,  à  Paris  comme  à, 
Berlin,  à  Florence  comme  ,^  Saint-Pétersbourg,  à 
Amsterdam,  à  Cassel,  à  Dresde,  à  Munich  surtout 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


133 


vous  vorrc'z  nos  hommes  de  guerre,  nos  magis- 
Irals,  les  membres  de  nos  familles  bourgeoises  ou 
titrées  représentés  d'une  faron  magistrale,  si  bien 
qu'en  rcHlilé,  pour  apprécier  Van  Dyck  portrai- 
tiste, il  faut  sortir  du  pays. 

C'était  donc  pour  le  Musée  de  Bruxelles  une 
fortune  rare,  unique  même,  de  pouvoir  s'appro- 
prier, fi"[t-ce  au  prix  d'un  sacrifice  considérable, 
une  jja^'e  signalée  par  la  rumeur  publique  comme 
de  valeur  à  pouvoir  soutenir  toutes  les  compa- 
raisons, la  dernière  qui  restât  au  pays  et  que, 
dés  le  siècle  passé,  un  écrivain  local,  Meusaert, 
dans  son  Peintre  (imuteiir  et  curieux,  signalait 
comme  une  perle. 

Pour  étrange  que  cela  paraisse,  ceux  qui  s'at- 
tendaient fi  vôirenlin  Van  Dyck  représenté  comme 
il  méritait  de  l'être  dans  notre  galerie  nationale 
ont  eu  un  mécomp'e. 

Le  préce[ite  qui  veut  qu'à  défaut  de  grives  on 
secontente  de  merles  est  excellent  partout  ailleurs: 
quand  il  s'agit  d'art,  c'est  le  plus  haut  possible 
qu'il  fiut  viser,  et,  franchement,  l'on  se  dit  que  ce 
n'était  pas  la  ptine  de  se  mettre  en  dépense  pour 
ne  noMs  donner  que  l'espoir. 

Que  le  tableau  soit  dénué  de  mérile,  je  ii>'  l'ai 
pas  dit.  Ce  que  nul  ne  contestera,  ni  u':-  d'ail- 
leurs contesté,  c'est  qu'il  n'est  qu'un  rellet  très 
pï'ile  de  tout  ce  qui,  devant  la  postérité,  a  fait  l'uni- 
versel renom  du  grand  porlrailisle.  Le  d-jssin  est 
malhabile,  le  modelé  pénible,  très  souvent  impar- 
fait, la  gamme  des  colorations  sans  chimie,  les 
accessoires,  les  ajustements  sont  d'une  imperfec- 
tion conirarianle  pour  (pii  s'est  habitué  à  les  ad- 
mirer sous  le  pinceau  de  Van  Dyck.  Bref,  absence 
totale  de  séduction. 

Parler  de  l'aristocratique  élégance  des  mains  du 
portraitiste  llam.'ind,  de  leur  délicatesse  surtout 
quand  ils'agil  de  mains  d'enfants,  estunsimple  lieu 
commun.  Or,  il  se  trouve  que  dans  la  nouvelle 
toile  du  Musée  de  Bruxelles,  ces  petites  mains 
d'enfanis  sont  précisénionl  la  partie  la  plus  mal 
venue  de  l'onivre. 

Une  dame  assise  au  centre  du  tableau,  tenant 
couché  sur  ses  genoux  le  plus  jeune  des  cinq  en 
fards  ipii  l'environnent,  est  de  meilleure  (|ual;té, 
sans  alli'r  jusi|i\'au  chef-d'ieuvre  ;  D'i-sl  birn  : 
rien  de  plus.  L'altitude  est  simple,  discrète  et 
dislinguéo.  I.a  tète,  i\  défaut  de  noblesse,  car  le 
lype  est  franchement  laid,  a  de  l'expression,  assez 
de  vie.  Les  mains,  sans  avoir  le  caractère  ni  la 
ilélicalesse  habitui'lle  chrz  Van  Dyck,  sont  <run 
di'ssin  élèganl.  L'cMifanl  couché,  dont  la  tèli'  se  rrti- 
verse,  est  charmant  d'attitude.  Il  y  a.  en  plus,  un 
autre  bambin,  un  pi  III  blond.  :\  la  jiiiie  trainanli', 
armé  d'un  tambour  qui,  sans  beaucoup  cle  relief, 
n'est  pas  pour  cola  sans  valeur,  abstraction  faite 
des  nniins,  qui  sonl  tout  l't  fait  nniuvaises. 

1, 'homme,  enlin,  le  père  de  famille,  assis  tout 
à  l'extrémité  gauche  de  la  toile,  derrière  lo  siège 
de  sa  femme,  jouant  du  Ihéorbe,  a  de  l'abandon, 
assezdeilèsinvolture.et.  pour  le  type.l'altiUnleet  lo 
noir  des  ajusienienis,  fait  songer  aux  conceptions 
onlimiires  de  Van  Dyck. 

'l'oal  cela  n'i'mpèclie  (|ue.  pris  dans  son  ensemble, 
ce  morceau,  sans  éclat,  m-  s'im|H>so  pas  du  tout 
comme  jnsliiianl  sim  allrilintiou. 

On  jiouH  a  expliqué  ci'la.  On  nous  a  illl  qui' 
Van  Dyck  no  faisait  cntore.  au  moment  où  il 
créait  celle  leuvre,  (|ue  ili'buter  dans  |.'  gelin- 
qu'il  devait  illustrer  plus  lard.  Outre  qu'il  n'avait 


pas  encore  acquis  les  qualités  qui  ne  tarderaient 
pas  à  faire  son  renom,  il  subissait  des  influences 
d'école  qui  paralysaient  l'expression  de  sa  per- 
sonnalité. 

<;erlaines  parties  du  tableau,  en  effet,  les  mains 
de  la  femme,  par  exemple,  et  l'enfant  couché 
qu'elles  enserrent,  rappellent  bien  plutôt  le  style 
di'  Hubens  que  celui  de  son  élève. 

(A  sicicre).  Henri  IIvm\ss. 


CHRONIQUE   MUSICALE 


Nous  nous  joignons  à  la  plupart  de  nos  con- 
frères de  la  presse  parisienne  pour  constater  le 
succès  qui  vient  d'accueillir,  à  l'Opéi'a-Comique, 
le  Fnlstaff  de  Verdi,  et  c'est  avec  une  admiration 
réelle  que  nous  .saluons  le  vénéré  maitre,  qui 
donne  un  si  rare  exemple  de  longévité  artistique. 
Verdi  est  aujourd'hui  dans  toute  la  force  de  son 
talent ,  il  n'a  rien  perdu  de  cette  verve  extraordi- 
naire, de  celle  puissance  dramatique  qui  ont  fait 
la  fortune  de  la  plupart  de  ses  ouvrages  et  qui 
les  défendent  contre  l'oubli,  alors  même  que  les 
variations  de  la  mode  semblent  devoir  leur  porter 
un  coup  fatal. 

L'auteur  acclamé  du  Trovnlore  n'est  pas  seu- 
lement un  musicien  génial,  il  nous  offre  l'exemple 
d'une  probité  arlisti(|ue  ipii  ne  s'est  jamais  dé- 
mentie. .\lors  qu'il  lui  suf.'isait  do  s'en  remettre 
à  son  intarissable  inspiration  du  soin  de  perpé- 
tuer ses  succès,  l'arlisle  eût  des  visées  plus  hautes 
et  s'engagea  résolument  dans  une  voie  nouvelle, 
dilt  la  fortune  ne  pas  le  suivre.  Depuis  lo  linllo 
in  musellera,  il  n'a  cessé  de  progresser  dans  la 
technique  de  son  art,  épurant  son  style  et  cher- 
chant à  réaliser  l'unilé  symphinique  au  théâtre 
en  sacriliant  ce  ipie  l'opéra  a  d'inutile  et  de  su- 
ranné. 

t'iilstaff  nous  semble  être  le  plus  parfait  modèle 
de  la  dernière  manière  du  maitre:  on  y  constate, 
comme  dans  la  CarDieii  de  noire  Bizel,  une 
union  plus  inlinii'  du  poème  et  de  la  musiijue  ; 
par  des  rappels  heureux  des  motifs  caraotéris- 
liipies,  les  scènes  s'enchaînent  entre  elles,  formant 
un  harmonieux  ensemble  de  la  première  mesure 
à  la  derinère  :  ce  (pii  ne  veut  pas  dire  que  Verdi 
f.isse  usage  du  l'-ilniotir  ;  le  trait  d'union  est 
dans  l'orchestri'  ;  les  personnages  conservent  la 
libi'ilé  de  leurs  allures,  et  si  la  situation  com- 
poili;  un  monologue,  ce  sont  eux-mêmes  qui 
prennent  la  parole  cl  s'efforcent  d'être  èUuiueiils. 
Verdi  n'a  pas  jugé  à  propos  de  sacriller  ni  les  soli 
de  chant,  ni  les  morceaux  roncorlnnls  pour  les 
voix  :  il  y  a  des  duos,  des  trios  ot  îles  <|uatuors 
dans  son  ouvrage:  et  nous  lui  en  savons  un  gré 
inllni,  cir  nous  n'uvinis  jamais  compris  ce  dédain 
que  professent  les  musiciens  modernes  pour 
l'inslrument  vocal,  le  plus  parfait,  le  plus  ex- 
pressif des  insirumenisdont  puisse  user  la  musi- 
que iliinualique. 

On  a  voulu  faire  do  Fiihlnff  une  sorte  de  pro- 
totype do  la  musique  bouffe  ivssuscitée  oi  moder- 
nisée dans  sa  tournun*:  nous  ne  voyons  |m.s  do 
celle  manière,  l/ouvragie  n'est  pus  gai,  oonimo  il 
faudrait  :  il  ne  piuit  c|ne  perdre  !\  ètn"  rapprviflié 
du  llirhiei'  </e  Si'fillr,  iK-  Ihni  l'iisi/iiiilr  ou  do 
'■(•iv;>i)i()   (•  ^^  Ciiinitrr.    D'ailleurs,    ni    l'auteur 


l:t'i 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


premier  du  porme,  ni  le  musicien  no  passent  pour 
avoir  élé  renuirquablcuimt  doués  sous  le  rapport 
de  la  force  comique.  Sauf  le  type  de  FalsIalT,  qui 
est  franchement  gai,  les  personnages  de  Slialics- 
pearc  ne  prèlent  guère  à  rire.  Verdi  a  suivi  lidi-- 
lemei.t  le  poème  :  ses  commères  de  Windsor  ont 
beau  montrer  leurs  dénis  dans  un  rictus  continu, 
nous  ne  sommes  frappés  que  de  leur  infatigalili- 
bavardage  et  de  leur  perversilé.  A  vrai  dire  ce 
porsillage,  si  bien  rendu  (|u'il  soit  par  la  musique, 
n'est  pas  sans  causer  une  certaine  fatigue^  à  cause 
de  sa  durée  ;  au.ssi  accueille- t-on  avec  un  indicible 
plaisir  les  extraordinaires  cantabile  de  FalsIalT, 
la  trop  courte  romance  des  amoureux,  la  poétique 
scène  finale  de  la  torèt  et,  ça  et  Ift,  de  très  beaux 
niouvenuMits  dramatiques  où  le  vrai  tem|iérament 
de  Verdi  se  fait  jour,  malgré  lui,  faisant  l'claler 
le  cadre  de  ce  léger  poème. 

M.  Maurel  a  composé  et  clianté  son  rôle  de 
KalstafV  en  grand  artiste;  n'y  eût-il  que  lui,  le  suc- 
cès de  l'ouvrage  .serait  assuré:  il  est,  d'ailleur.^, 
adniiral)lement  secondé  par  M""»  Delna,  (irand- 
jean,  Landouzy,  Chevalier,  M.  Soulacroix  et  un 
orchestre  irréprochable  fous  la  direction  de 
M.  Danbé. 

La  Direction  île  l'Opèra-Comiquc  n'a  rien  mé- 
nagé pour  accueillir  dignement  sou  hôte  illustre  : 
les  décors  sont  parfaits  de  goût  et  d'exécution. 

Une  nouvelle  inléressanle  pour  linir.  Au  mo- 
menj  ofi  la  créalion  d'un  Théàtre-Ijyrique  semlile 
de  nécessité  première,  si  l'on  veut  .sauver  à  la  fois 
l'Art  et  les  musiciens  français,  le  très  intelligent 
fondateurdu  Théâtre-Libre,  il.  Antoine,  veut  bien 
tenler  pour  son  compte  ce  quel'Etat  et  les  grandes 
Sociétés  musicales  hésitent  à  faire. 

"(  La  prochaine  saison  du  Théâtre-Libre,  lisons- 
nous  dans  le  Tciips,  comprendra  six  spectacles 
au  lieu  de  huit  ;  la  moitié  en  sera  remplie  par 
des  spectacles  de  comédie,  lesqnels  seront  orga- 
nisés sur  les  bases  connues.  La  seconde  moitié 
sera  consacrée  à  la  prodnctiou  d'opéras  nouveaux, 
avec  orchestre,  etc. 

Il  M.  Antoine  estime  (pie  le  Théâtre-Lilire,  lilté- 
rairement  et  malériellement,  a  atteint  son  maxi- 
mum. Il  y  a  dans  la  production  des  auteurs  un 
moment  d'arrêt  absolument  logique.  M.  Antoine 
veut  leur  faire  un  crédit  d'au  moins  deux  années. 
Pour  lui,  d'aillé  1rs,  les  musiciens  ont  encore  plus 
besoin  de  lui  à  l'heure  actuelle,  ipie  les  auteurs 
dramatiques;  on  joue  dans  les  théâtres  lyriques 
avec  tout  autant  de  routine  et  d'insouciance  que 
dans  les  autres  théâtres.  Le  Théâtre-Libre  «  dé- 
couvrira »  des  compositeurs,  comme  il  a  décou- 
vert des  auteurs  dramatiques.  Il  procédera  avec 
ceux-là  comme  avec  ceux-ci  :  «  il  fera  avec  ce 
qu'il  a  )>. 

«  M.  Antoine  certifie  que  la  tentative  sera  con- 
sciencieuse et  intéressante.  » 

Nous  lui  souhaitons  bonne  chance:  il  a  rendu 
de  très  réels  services  à  la  littérature  dramatique: 
s'il  eu  fait  autant  pour  laniusi'|ue,  nous  u'aurons 
pas  assez  de  louanges  à  lui  adresser. 

Alfred  de  Lost.iloï. 

P.-S. —  Nous  avons  raconté  qu'on  avait  donné, 
dans  le  grand  amphithéâtre  de  l'Lcole  des  Beaux- 
Arts,  une  audition  de  l'Hymne  à  ApoUun,  ce 
chant  grec  du  troisième  siècle  avant  notre  ère,  dé- 
couvert à  Delphes  par  l'Ecole  française  d'Athènes. 


On  sait  que  M.  Théodore  Ueinach  a  reconstitué 
le  texte  et  que  il.  liabriel  Fauréa  orchestré  l'ode. 

if.  Bodinier  va  renouveler  lelle  audition  pour 
le  grand  public;  nous  allons  pouvoir  entendre 
Vlli/iiine  II  Apollon,  avec  orche-tre  et  cho'urs, 
\f  à  mai  prochain,  au  Théâtre  d'ajiplication.  Celte 
auditi.m  unique  sera  précédée  d'une  conférence  de 
M.  Théodore  Rcinacli. 


BIBLIOGRAPHIE 


Journal  d'un  Sculpteur  florentin  nu  XV'siècle. 
Livre  de  Souvenirs  de  Maso  di  B.vrtoix)M1Ieo 
dit  M.ts.M.cio.  Jlanuscrits  conservés  à  la  Biblio- 
Ibèque  de  Prato  et  à  la  Magliabecchiana  do  Flo- 
rence, par  Chakm:s  Yiu.vute.  Ouvrage  pclil  in- 
folio avec  'il  illustrations.  —  Tirage  à  cent 
exemplaires  seulement.  —  Paris,  J.  Rothschild, 
éditeur,  13,  rue  des  Sainls-Péres. 

Entre  deux  ouvrages  de  longue  haleine,  l'au- 
teur du  Patricien  de  Venise,  de  Florence,  de 
Rimini,  et  de  Cii.iar  ]iorf/ia,  publie  sous  le 
titre  «  Le  Livre  de  Soucenirs  de  M.^so  di  B.m- 
Ti)LOM5iEii  dit  Jl.\s.4acio  »,  un  manuscrit  inédit, 
qui  existe  en  deux  parties,  conservées,  l'une  à  la 
lîibliolhèque  nationale  de  Florence,  l'autre  au  dé- 
pi'it  de  Prato  dit  la  Uoncioniana.  L'intérêt  de  ces 
deux  manuscrits,  q  à  forme  un  journal  des  tra- 
vaux quotidiens  d'un  artiste  llorentin  au  xv«  siècle, 
réside  dans  la  divecsilé  des  o-uvres  auxquelles 
s'est  livré  ce  Maso  di  Bartolommeo  surnommé 
Masaccio,  qui  était  sculpteur  et  entrepreneur  do 
sculjilure,  mais  qui  s'intitule  modestement  T"- 
gliapietra. 

Il  n'y  a  là  ni  faits  historiques,  ui  anecdotes, 
mais  le  simple  énoncé  des  travaux  exécutés  au 
jour  le  jour,  le  nom  des  patrons  qui  les  comman- 
dent, celui  des  artistes  qui  collaborent,  la  diver- 
sité des  lieux,  des  personnages,  la  variété  des 
u'uvres,  la  simplicité  et  riiumililé  de  celui  qui 
écrit  :  et  cela  est  aussi  éloquent  qu'un  récit,  et  jette 
une  lueur  sur  la  condition  des  artistes  de  toute 
l'Italie  au  xv  siècle,  à  la  plus  belle  période  de 
l'art,  en  Toscane  et  dans  les  Romagnes.  To;ir  à 
tour  ou  rencontre  ici  Cosuie  le  Vieux,  Frédéric 
d'Urbin.  Sigismond  Malatesta,  Donatello,  Miche- 
lozzo-Michelozzi,  Délia  Robbia;eton  voit  le  héros 
obscur  qui  rédigea  ce  journal:  «Au  nom  de  Dieu, 
de  la  Vierge  Marie  et  toute  la  (^our  céleste  »,  des- 
cendre aux  soins  les  pus  humbles,  se  prêter  aux 
exigences  les  plus  banales,  comme  Compère  et 
familier  des  puissants.  On  sait  à  peine  ce  qu'il 
est,  ce  Maso  di  Bartolommeo,  factotum  ou  sculp- 
teur, traitant  pour  les  artistes  avec  les  grands, 
tantôt  au  palais,  tantôt  à  la  sacri.stie  ou  au  cou- 
vent ;  accejitant  l'entreprise  et  servant  d'intermé- 
diaire pour  des  travaux  signés  de  noms  retentis- 
sants qui  éclipsent  le  sien  propre. 

La  publication  de  ce  journal  ofTre  uu  double 
intérêt;  au  point  de  vue  documentaire,  les  œu- 
vres sont  si  variées  (encore  que  la  besogne  habi- 
tuelle soit  tout  à  fait  humble  et  que  la  personna- 
lité de  ilaso  di  Bartolommeo  soit  à  peine  définie 
et  qu'elle  mérite  à  peine  de  l'être),  qu'il  y  a  bien 
des  chances  pour  que  les  écrivains  d'arl  qui  s'oc- 
cupent de  cette  époque  et  de  ces  spécialités  trou- 
vent là  des  informations  inattendues  sur  telle  ou 


ET   DE    LA    CURIOSITE 


l.r, 


lelle  œuvre.  Au  point  de  vue  des  idées  générales, 
M.  Charles  Yiiarte  a  fait  précéder  son  travail  de 
considérations  sur  la  vii,'  privée  des  artistes  en 
Italie  au  XV"  siècle,  leur  position  sociale,  leur 
façon  d'exister,  leurs  relations,  et,  prenant  une  à 
une  toutes  les  entreprises  quolidiennoment  enre- 
;;islrées,  et  les  travaux  dont  Maso  di  Bartolommco 
tient  compte,  il  nous  a  donné  la  clé  de'  chatjue 
chapitre  et  traduit  en  langage  vulgaire  son  gri- 
moire. 

Ce  sont  là  de  ces  œuvres  à  tirage  restreint  qui 
constituent  des  curiosités  l)il)liogia|ihi(iues;  l'au- 
teur a  voulu  donner  au  journal  du  Masaccio  une 
l'ovine  élégante  et  une  exécution  typographique 
remarquable  en  l'enrichissant  des  illustrations 
qui  se  rapportent  à  chaque  sujet,  donnant  ainsi 
un  pendant  au  point  de  vue  typographique,  à 
Sun  travail  sur  «  Mnlteo  Cicitnli  »,  le  sculiiteur 
luci(uois. 

L'importance  de  ce  journal  a  été  déjà  constatée 
par  le  savant  écrivain  d'art  Gaelano  'Milanesi,  qui 
a  trouvé  là  des  jnfoniiations  précieuses  pour 
l'édition  détinitive  des  Mtc  de  Vasari. 


Tour  du  Monde.  —  1738»  livraison.  —  Do 
Pékin  à  Paris,  la  Corée,  l'Amour  et  la  Sibérie, 
par  M.  Charles  Vaperean.  —  Quatorze  dessins 
de  Bazin,  Devos.  Th.  Weher,  Privât,  Riou,  Ho- 
cher, Berteault,  Boudier  et  de  Paris. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1117°  livraison.  — 
Texte  par  Gustave  Tondouze.  I''réd>!ric  Dillaye. 
Louis  liousselol,  Daniel  Bellet,  11.  Meyer  et  .\ii- 
lliyini'  Saint-Paul. 

1  llustrations  de  :  A.  Paris,  Myrhach,  Le  Blant,  etc. 

Bureaux  à  la  lil)rairie  Hachette  et  C'«,  79,  bou- 
li'varil  Saint-Ciormain,  Paris. 


^uinmairo  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  du 
1"  mai.  —  Max  Kiinger  et  son  iKiivre,  par 
ICmile  Michel,  do  l'Institut  ;  La  S'nilpture 
ilorentino  au  xiv'olau  x\*  siècle,  par  Marcel 
Heymond  ;  l.estluilec-lions  d'Armes  du  Musée 
d'Artillerio,  par  Maurice  MaindiHjn;  Vitlore 
l'isanu,  par  Gustave  (Iruyer;  Le  Trésor  de 
la  Pyramide  do  IJalu'Iiuur,  par  Al.  Gayet  : 
l'n  iJûcuinent  sur  Nallier,  par  Bernard 
l'rost.  —  Gravures  hors  texte:  Clirisl  iin 
Toiiibeaii,  eau  lorlo  de  .1.  l'ayrau,  d'après 
un  tableau  do  Khnfjor;  .{riiiure  Allr- 
Diiinde  (II'  /.'i.W  (Musc'ed'.\rtillerie)  :  Stihil 
(!('nr!/es,  fresipio  do  Vitluro  l'isnno.  — Nom- 
breuses gravures  dans  lo  texte. 


CONCKIM'S  l)i;   IMM.VNCIIH -J'.)  AVKII. 


Conservatoire.  —  Symphonie  m  /«  (l'.erlhn 
\en|;  Ghifurs  de  la  .\iiil  du  N(i/)6«(  (Mi'iulels- 
■  ihn);  l''rHgnn'nts  <le  la  sniti^  en  .ii  nuncur  (J.S. 
Hach);  Piller  .Yo.s7r/-  (MeyiM'beer);  ('.Ineur  .siuis 
accompagnement;  Dmisr  .l/iiivi'o'e,  puèiin»  syni- 
plmniqui'  (Saint  Siumim):  Marche  ilo  !/'<iii/i/i(C(/.s'('i- 
(U.  Wagn.T). 

Concert  Colonne.  —  Lu  Ihi.iiiiulioii  dr  /''(iksV 
(tlorliozi. 


CHEMINS  DE  Fi:i; 


PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE 


EXCXJFtSION 

Il  lu  FOOlllilR'  (1(!  VlllKillM' 

et  dans  l'A.i*cloell.o 

du  -20  Mai  au  3  Juin  1891 
(liijaiiisi'c  [tar  la  Sncit'lc  des  Voyages  éi'oiioiiiiqiies 


Itinkh.muk  :  Paris,  .\vi',mon,  l'Isle-suf- 
Sorgue,  la  Fontaine  de  Vaucluse,  Avignon, 
Nîmes,  l'ônt-du-(iard,  Alais,  Suint-Paul-le- 
Jeune,  Hois  de  Païolive.  Herrias,  Vallon, 
l'niit-d'Arc,  (irottes  Saint- Marcel,  Saint- 
Martin,  l'onl-Siint- Esprit,  Bolléne-la-(  :roi- 
sière,  liVon,  Dijon,  Paris. 


Prix  de  l'Excursion  complète  : 

Ire  (.iLASst:  :  8-40  fr.  40 
Le  notnbre  des   plans   est  limité 


I.es  billets  (donnant  droit  aux  coupons  de- 
cliemins  de  fer,  de  voiture,  de  repas)  sont 
di'livrés,  à  première  demande,  jusqu'au 
'23  mai,  dans  les  bureaux  de  la  Société  des 
Voyages  économiques.  17,  rue  du  Faubourg- 
Montmartre,  et  10,  rue  Auber. 

On  peut  se  procurer  des  renseignements 
et  des  prospectus  dc'taillés  :  à  la  gare  de 
Paris-Lyon,  20,  boulevard  Diderot,  et  dans 
les  bureaux-succursales. 

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PARIS  A  LONDRES 

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\oiit<>:iii    servU-o  ncct^U'PtV  : 

Dc|ini>  le  l'.l  ni:os.  la  durée  du  tiajit.  |mr  s-t 
\ice  lie  jour,  enlri'  Paris-Saint  l.zaaix- et  Londivs. 

c>l  réiluili'  d'uni'  demi  heure. 

lli-|i:ii'lM  ili-  i'iirlH  Sniiit-l.n/nr»  : 

'.I  heures  1  -,'  du   malin.    —    '.t  lii-ures  du  sulr. 

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PUBLIÉES    PAR    LA 

GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


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1151 

1152 


PEINTRES 


S.del  Piombo. 

Th.  Lawrence 

Pieriibrandt.. . 

Duccio 

Velasquez. . . . 

Titien 

Raphaël 

Mantegna. . . . 
Glûilion 

E.  Mei^;sonie^. 

A.  Biecklin.. . 

A.  Moro 

Fi'ansSnj'ders 

Haschft 

.1.  P.ail 

A.  Bœckliii... 
A.  Edellelt... 
(M.  Pùpehn. . . 
De  Lai'gilliére 

Bramley 

CUiassériau. . . 
M"ie  Nely  Jac- 
quemart. . . . 
P.-P.  Rubens. 

Ingres 

Van  Dj'ck.. . . 
Vittore  Pisano 

G.  Moreau 

Burne  .Jones. . 


GRAVEURS 


Jasinski 

A.  Bertrand.  . 

Ilfliiijraïuro  llii|ar(lin. 
Ili'lioiir.  (ii'orgck  IVIlL 
H.  Manesse.. . 

1'".  1  )eeizy  . . . . 
Ilf'liiignïure  llui^irdin. 
A.  I!i>rlrand.  . 
IK'liogravure  Ilu|iiriiiii, 

llrliiii|r.   (Ifijrgi's  IVlil. 

L.Muller 

H.  Mane-se  . . 
A.  Gilbert. . . . 

K.  Decisy  . . . . 

L.  Muller 

Ili'liiiyr.  (li'iirgi's  IVlil. 
Ili'liogravure  Uuiarilin . 

F.  Milius 

Iléliiigr.  fiforgcs  IVlil, 

A.  Gilbert 

Kratké 

Phototyp. Lar- 
der   

Iléliiiyr.  (Ifiiriji's  l'rlil. 

F.  (.',ûur))oiu.  . 
A.  Bertrand.  . 

Ilfliiiiir.  ('iiiiriji's  IVlil. 

.lasinski 

Ili'iiiiijr.  Ilrorgi's  IVlil. 

Ili'linijnnnrf  Ilii|anlin . 


SUJETS 


Le  Cardinal  Pucci  (Musée  Impé- 
rial de  Vienne) 

La  Princesse  Clémentine  de  Met- 
teriiich  (planche  en  couleurs). 

Le  Butor  (Musée  de  Dresde)  . . . 

La  Vierge  entourée  d'anges.  .  . . 

Portrait  d'iiomme  (.Musée  de 
Rouen) 

Nymphe  et  Berger 

La  Vierge  au  Poisson 

Sainte  Famille 

Bas-relief  demi-circulaire  en 
bronze 

Sur  l'Escalier 

Portrait  de  M'"e  E.  M 

Sirènes  et  Tritons 

La  Ri'ine  Marie  d'Angleterre..  . 

La  Fruitière 

Francisque  Sarcey  eliez  sa  lille. 

La  Besogne  faite 

Les  Pêcheurs  de  Sirènes 

Picpasseuses 

Henri  IV  (Email) 

Pierre-Vincent  Btrtio 

MiifL)uclos 

Vieux  Souvenirs 

.\lexis  de  Tocqueville 


Adolphe  Tliiers 

Cérès  et  Pomone 

Armure  allemande,  vers   1090. 

vue  de  dos 

Delecluze    (CoU-'ction    de    M"" 

VioUet-le-Duc) 

Van  Dyck  et  lùidymion  l'orti  r 

(Musée  du  Prado) 

Portrait  présumé  de  Marguerite 

Gonzague  (PI.  en  couleurs).. 
Pasiiiliaé  (Email  peint  \y  Grand'- 

liomme) 

Per.^èe  et  les  sieurs  <le  Gorgone. 
Parure d'orciselé  ornée  d'émaux 

)ieints  par  Grand'homme  .... 
Prince  persan 


PRIX   DKS  EPREUVES 


Sur  Sur         .Avant 

Parckeiniii      J;ii>un     la  jetlrf 


20 


15 


15 
15 


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Le  Rédacteur  en  chef,  gérant  :  ALFRED  i.e  LOSTALOT 


Paris.  —  Imprimerie  de  la  Presse    16,  rue  du  Croissant.  —   Simort. 


\'«  H.   —   IH'.i'i 


BIÎI'.KAUX    :    8,    RUE    FAVAKT 


5  yi3\ 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE  DES   BEAUX-ARTS 

PARAiSSANT     H     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  U  Gazette  des  Be.iux-Arts  reçoivent  grutiiiiemenc 
lu  Chronique  des  A  ts  et  dj  la  Curiosité. 


PARIS     ET    DEPARTEMENTS 


Un    r.:^ . 


12  fr. 


S  fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Bibliothèque 
de  feu  M.  le  comte  de  LigneroUes  i!i 

ICili.  Les  (Euvres  de  M.  Racine.  Paris  {Hi'i-i)  : 
l.lou.  —  IG-iO.  iKuvres  du  Racine.  Paris,  clioz  P. 
TraliiiuiUc't  (1G87),  1"  édition  renfermant  Pliédre; 
e\eiiipl.  de  J.-B.  Colbcrt  ;  3.500,  —  IGÔl.  Œuvres 
du  Kacine.  A  Paris,  cliez  Cl.  Barbin  (1697)  re- 
liure ancienne  de  Boyet  ;  dernière  édition  donnée 
dn  vivant  de  Racine;  provenant  de  la  biblioth''(iM(' 
.T.  Ch.  Brunet  ;  'i  l:iO.  —  lb."2.  Œuvres  de  lîaciiH-. 
Paris,  par  la  Conip.  des  Libraires  (170:i):  1.800.— 
bfâ.  Esllior.  \  Paris,  chez  Claude  Barbin  (lOSO); 
exemplaire  aux  aunes  de  M""  de  Mainlenon  : 
2.700.  —  IGOiJ.  Kstber.  A  Paris,  chez  Deiivs 
Thierry  (16811)  et  Albalie  (Hi'Ji),  exemplaire  aux 
aniies  du  duc  de  Montmorcucy-Luxembour;;; 
provenant  delà  bibliotlitVpie  Cb.  Nodier:  6.0-^0. 
—  17:i8.  La  Celestine.  Paris,  pour  Cilles  Hobi- 
not  (lô/K;,  avec  les  chilïres  couronnés  de 
l.oui  XIII  et  d'Anne  d'Autriche:  l.ir.O. 

Wi'i.  Les  Amours  pastorales  (Paris,  impr.  île 
1  luillau)  iVilX).  édition  du  Uéyenl,  provenant  de  la 
liibliolhècpie  CaiUard:  l.-.iO0.  —  1701.  L'Ainovr 
lie  Cvpidoii  et  Je  Psiché,  et  Le  Plaint  du  vaincu 
d'amour  (l.ViO),  :a  vignettes  «r.  par.leaii  Mauj^in, 
d'après  les  cartons  attribués  à  Michel  Coxie  : 
1  -,l).'i.  —  17Û3.  Les  Amours  du  Psiché  et  de  Cu- 
pidoii,  de  La  Koiiluine.  Paris,  chez  Claude  Barliii 
(lOli'.l).  édition  originale  avec  lo  poème  d'Adonis, 
aux  armes  tlu  comte  d'IIoyiii  :  :\  ôdO.  —  17ô'i.  Li  s 
Amours  de  Psiché  et  île  Cupidoii.  A  Paris,  chez 
Sauniain,  l'an  V  (l/'Jf),  exemplaire  sur  veliii  con- 
tenant un  portrait  de  La  Fontaine  et  «  ligures 
dessillées  par  Moreaii  jeune,  gnivées  par  Del- 
vunx,  en  triple  iStiil,  ou  y  a  joint  G  ligures  de 
Deseuiie:  2.:W0. 

1761.  Le  Temple  de  Guide  (par  Montcs(|Uieii). 
A  Pari»,  chez  Le  Mire  (177:i)  :  2.700.  —  1762.  Le 

(Il  Voir  1»  Cliroiii'iim  des  .V.l.i  iti's  3  ol  10  luiirs  ot  iloH 
7.  li  1)1  îl  nvi-il  ISUI. 


Temple  de  Gnide,  par  Mont.squieu.  .\.  Paris,  de 
limprimerie  de  Didot  jeune  (179-4),  exemplaire 
unii|ue  imprimé  sur  véliii  avec  dessins  oris^inaux 
d'Kisen  et  Le  Barbier,  tij;ures  peint  s  à  la 
Kouacbe  :  li. 000.— 176.3.  Tristan,  Chevalier  de  la 
Table  ronde.  Paris,  pour  Anthoinc  Verard  (vers 
KiOJ):  1.500. 

1771.  Les  Nevf  Prevx.  Imprimé  à  Paris,  par 
Michel  Lcnoir  (1507):  000.  —  1772.  La  Melvsine. 
Imprimé  à  Lyon,  par  maistro  Mathieu  Nu'z, 
imprimeur  (vers  littO)  :  ;J.ûOO.—  1774.  L'Histoire 
du  (Jvv  de  Warvich.  A  Paris,  pour  Ichau  BontoQS. 
libraire  (vers  1550):  \.X)0. 

1775.  Lhystoiro  et  plaisante  chronicqve  dv 
petit  lehau  de  Saiiitre.  Lnprimè  par  Michel  le 
Noir,  libraire  ù  Paris  (1518):  2.1KX).  —  1779. 
[Baudoin  comlu  de  Flandres].  Impress.  à  lion 
sur  lo  rosiie,  preniiéro  édition:  1.8tKl.  —  1780. 
Le  vroy  Gargantva  :  1.S50.  —1781.  Panla;,'rvel 
(lli:)4)  PanUi^rueline  prognoslicalion  :  1.000.— 
179;!.  Les  Son«es  drolati.jues  do  Pantagruel  .\ 
Paris  (1565)  :  WO. 

1801.  Le  Uomantcomiqvo  (parScarron),  Paris  : 
1 .700.  _  1820.  Histoire  do  Gil  Blas  de  Sanlillane. 
A  Paris,  chez  Pierre  Hibou  (I715-17;t.'>)  èdiliou 
ori},'inale  :  l.OiH).  —  1827.  llisloiro  du  ciievalirr 
des  Grieux  et  de  Manon  Lescaut  par  Tabbé  Pré- 
vost. A  Aiusier.lam.  Paris  (n.V!)  :  l.MOO.  --  1828. 
Histoire  de  .Manon  Lescaut.  .\  Paris,  do  l'impr. 
P.  Uidot  l'aillé,  exemplairo  sur  veliu  avec  8  li^'ui\<.s 
i^ravèes  par  Coiiiy  d'après  Lofovro.  éprouve  tn 
«lonble  état:  2.005." 

WH.  lloinaus  ctcontesda  M.  de  V.iltairo  (1778). 
[lortniil  de  Voltaire  (,'i'«vè  par  Catlieliii,  d'après 
La  Tour:  l.TiO.  —  18ia.  Le  Paysan  pervertf, 
par  M.  K.  Holif  de  la  lireloiino  Imprimé  A  La 
Haye  (1776)  el  La  Paysanne  pervertie.  L.i  Ha\e 
(l7M."i):  1.800.  —  184t>.  Paul  et  Virginie  par 
Jacques  lti>riiardin  Henri  do  Sainl-Pionv.  A 
Paris,  chez  P.  Vi.  Hid.il  (1789»:  l.îtOO.  -  18J8. 
Paul  l'I  YirKiiiie.  A  Paris,  de  l'impr.  de  Mon- 
sieur (17b9),  suite  de  4  litjures  dessinées  par  Mo- 
reau  ol  Jos.  Vernel,  dont  :t  en  oau-.-forles  il 
1  avant  la  lettre  ;  I.IU».  —  18.>i.  Atahiet  Itené.  piu 
l'r.  Aiit!.   do  Ohalcaubriaud.    Paris    (1805  ,  avec 


i;i8 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


G  (iHiires  do  A.  13.  Garnier,  gravées  par  Chofl'aiJ 
cl  Atig.  ilo  SainlAubiii  :  411). 

1874.  Le  Parangon  des  Novvelles  Homicslos. 
A  byoïi  (IfvJcl)  :  ?6U.  —  1878.  lli.stoire  des  Amans 
I''oi-lunez.  A  Paris,  par  Bonoisl  Preuosl  (lûô'i); 
cdil.  orig.  des  Coules  de  la  Heine  de  Navarre, 
avec  porlrait  ajoulé  de  Marguei-ile  d'Angoiilénie, 
gr.  au  XVI»  .siècle;  rel.  de  Traulz-Bauzonnel  : 
a. 500.  —  W8!.  L'Heplanierun  Fiancis.  Berne, 
chez  la  No:iveUc  Société  Typogi-apliiqne  (l'/«0), 
rel.  dans  le  goût  du  xviir  siècle,  avec  fronlispice 
cl  vign.  de  Dunker  :  8.320.  —  l'J07.  Conle.s  nio- 
ranx,  par  M.  Maniionlel.  A  Pari.s.  chez  J.  Merlin 
(171).')),  avec  pojir.  gr.  par  Saint-Aul)in,  d'après 
Cochin.  lilresel  23  Tig.  dess.  par  Gravelot;  exenipl. 
aux  arnii;s  de  Gabriel  de  .Sartine  :  1.700.  —  191 1 . 
lli.sloircs  ou  contes  du  Temf.s  Passé,  par  Cli. 
Perraull.  A  Paris,  chez  Claude  Barbin  i,16'J7)  ;  des 
bibl.  de  Clinchamp  el  Double  :  1.800. 

1920.  CoiUes  des  Fées.  A  Paris,  chez  Laniy 
(1781),  el  Grisclidis,  Peau-d'Ane  et  les  Souhails 
ridicules  (1781);  exempl.  sur  Hollande,  re!.  de 
Derome  ;  de  la  bibl.  J.-J.  de  Bure  :  4.950.  — 
1929.  Le  Decameron  de  Jean  Boccaco.  A  Londres 
(Paris)  (17Ô7-17G1):  edil.  ornée  de  5  fronl.,  1  ])or- 
trait,  110  fig.  et  97  cids-de-lampe;  dessins  de 
Gravelot,  Boucher,  Cochin,  gra\ .  par  Baquoy, 
Saint  Aubin  ;  rel.  dans  le  goût  du  xvm'  siècle  ; 
arnu)iries  sur  les  plats  :  G.9G0.  —  19r)0.  Le  Livre 
des  connoilles  :  1.000.  —  1996.  Erasme  Rotero- 
danie.  De  la  déclamation  des  louenges  de  l'ollie... 
Paris  (1-520)  ;  exempt,  orné  de  37  grav.  sur  bois  ; 
1.C50.  —2032.  Sensvyt  les  qvinze  loyes  de  ma- 
riage. Impr.  à  Paris,  en  la  rue  neufue  nostrc 
Dame  à  l'enseigne  saiijt  lehan  Baptiste  (vers  lô20), 
par  Antoine  de  La  Salle  :  830. 

211C.  Les  Vies  de  Hommes  Illustres,  traduit 
du  grec  par  lacques  Amyot.  A.  Paris,  par  Vasco- 
sau  (1567),  et  Les  Œvvrts  morales  et  moslees 
(1.574);  superbe  exeaipl.  :  6.500. —  2119.  M.  Tvlii 
Cic 'rouis  opéra.  Lugd.  Batavorum  ex  ot'licina 
Elzcviriana  (1642).  rel.  anc.  :  1.1.50.  —  2120.  Les 
diverses  levons.  A.  Tournon,  par  Claude  Michel 
(lal6);  exempl.  aux  armes  de  Louis  Xlll  :  1  120. 

2124.  Les  Œvvres  diverses  de  Balzac.  A  Pa- 
ris, par  P.  Rûclet  (1644);  exempl.  aux  armes  et 
chiirre  couronnés  d'Anne  d'Autriche  :  6.000.  — 
2137.  Mélange  curieux  des  meilleures  pièces  at- 
tribuées à  .Saint  Evremond.  A  Amsterdam  (1706)  : 
1.6'J5. 


■Vente  de  M""  Veuve  iVIillet 

La  vente  après  décès  de  M""»  veuve  Millet,  faite 
les  24  et  25  avril  par  M«  Paul  Chevallier  et 
M.  DuBAJs'D-EuEL  a  produit  43.993  francs. 

T.iuLE.\ux  P.4.R  J.-F.  Millet.  —  1.  Le  Repas 
des  muisson.ieurs  :  7.500.  —  3.  Cérés,  peinture  à 
la  cire:  1.000.  —  5.  Le  Hameau,  peinture;  es- 
quisse à  la  sépia  :  7C5.  —  6.  L'Eglise  de  Gré- 
ville,  peinture  ;  esquisse  à  la  sépia  :  1.650. 

DeSSIXS,  pastels,    AQUAIiELLES  El  CROQUIS,  PM; 

J.-F.  Millet.  — 14.  Troupeau  de  moutons  ;  sous 
l)ois  :  405.  —  25.  Le  Départ  pour  le  marché  : 
630.    — 26.  La  Tentation  de  saint  Aritoine  :  495. 

—  42.  La  Maison  natale  de  Millet,  à  Gréville  :  325. 

—  43.  La  Fileuse  :  310.  —  45.  Le  Jardin  du 
pavsan  :  430.  —  85.  Les  Bêcheurs:  405.  — 86. 
Portrait  de  M.  P.  M.  :  335.  —  142.  Deux  croquis 


pour  l'Angelus  :  420.  —  2o8.  Berger  gardant  son 
troupeau  :  355.  —  210.  Sujet  biblique.  (Un  des 
pieniii r  ;  dessins  de  J.-F.  Millet,  f jit  vers  l'âge 
de  14  a.,  ■)  :  270.  —  213.  'Vue  d'Auvergne  :  2c0. 

Eaux-i-oiiies  de  J.  F.  Millet.  —  2i7.  Le  Dé- 
part pour  le  travail.  Deuxième  élat,  sur  Chine  : 
152.  —  22^.  La  même,  truisionie  étal,  sur  par- 
chemin :  150.  —  SdS.  Paysan  •.ontraiil  du  fuMiier. 
Eiireuve  sur  Holland'.;  :  210. 

Table.iux  anciens.  —  201.  Thcotocopuli  dit  le 
Greco.  L'F.vèque:  2.000. 

AguAii-LLES  et  Dessins  de  Tii.  Rousseau.  — 
265.  Riute  boisée  :  460.  -  266.  Pay.sagi-,  et  267. 
Paysage  aux  environs  de  Barbizon  :  3i0. 

Dans  luir  vi'iite  d'objets  d'art  de  l'époque  du 
Premier  Empire,  faite  le  26  avril  |)ar  M'  P.  Chk- 
VALLiEK  et  M.  Maxnuelm,  uous  relcvoiis  les  prix 
suivants  : 

.59.  Miniature  ovale  sur  ivoire,  pa.r  Augusli7i  : 
Napoléon  1",  à  mi-corps,  en  uniforme  de  géné- 
ral :  300.  —  60.  Miniature  ovale  Empire  sur 
ivoire  :  Napoléon  I",  en  uniforme  de  général  : 
2-iO.  —  61.  Miniature  oblongue  sur  ivoire  :  l'Im- 
pératrice Joséphine,  assise  :  360. 

70.  Boilly.  Napoléon  et  divers  personnages  ; 
plume  et  encre  de  Chine  :  600.  —  74.  Isabey 
père.  Le  Petit  Coblentz  ;  dessin  caricatural  à  la 
plume,  lavé  d'aquarelle  :  1.020.  —  101.  Statuette 
en  bronze  patiné  :  Napoléon  I"  ;  420. 

On  a  vendu  samedi  dernijr,  à  Londres,  en 
l'Hôtel  des  Ventes  de  MM.  Christie,  un  grand 
lahbau  de  Constable,  le  Cheval  blanc,  pour  le 
prix  de  6.200  guinées,  soit  environ  162.7-50  francs. 
C'est  la  somme  la  plus  considérable  qui  ail  été 
payée  en  Angleterre  pour  un  paysage  depuis 
nombre  d'années.  M.  Agnew  est  l'heureux  acqué- 
reur du  chef-d'œuvre,  qui  appartenait  auparavant 
à  M.  Hamming.  Il  a  également  acheté  samedi  un 
paysage  de  Gainshorough  [Scène  iiri'.s  de  Kini/'s 
Bromley)  moyennant  3.600  guinées,  ou  94.500  fr. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 

Les  candidats  au  Prix  de  Patis  et  aux 
Bourses  de  voyage,  décernées  à  la  suite  des 
Salons  annuels  pourront  se  faire  inscrire  à  la 
Direction  des  Beaux-Arts  (bureau  des  travaux 
d'arl.  Musées  et  Expositions),  3,  rue  de  Valois, 
jusqu'au  30  mai,  en  joignant  à  l'appui  de  leur 
demande,  qui  devra  être  rédigée  sur  papier 
timbré,  un  extrait  de  naissance,  afin  d'établir 
qu'ils  n'avaient  pas  atteint  l'ùge  de  trente- 
deux  ans  à  la  date  du  1"  janvier  1891. 

T'ne  Exposition  de  lithographies  par  H.  de 
Toulouse-Lautrec  est  ouverte  dans  les  gale- 
ries Durand-Ruel,  du  5  au  12  mai. 

L'Exposition  annuelle  des  travaux  exécutés 
par  les  pensionnaires  de  l'Académie  de  France 
de  Rome  a  été  ouverte  en  présence  de  M, 
Billot,  ambassadeur  de  France,  de  M.  le  baron 
B:anc,  minisire  des  affaires  étrangères,  et  du 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


139 


corps  diplomatique.  La   veille,  la  reine  Mar- 
guerite nvait  visité  celte  Exposition. 

On  a  d'iibord  exi^cuté  une  cantate  de  M.  Sil- 
vp.yrp,  puis  le  cort('"ge  t  fficiel  a  vi>ité  les 
ouvrages  de  peinture,  de  sculplurn,  d'art-hi- 
Iccture  et  de  gravure  dus  aux  pensionnaires. 


L'Exposition  annuelle  de  la  lîoyal-Academy, 
de  Londres,  sera  ouverte  au  public  !e  7  mal. 


La  Société  des  Beaux-Arts  de  Bruxelles  or- 
ganise une  Exposition  île  portraits,  qui  ou- 
vrira 1»,  samedi  Vi  mai.  De  nombreux  peintres 
ou  scNl[)tcurs  belges  et  étrangers  ont  promis 
leurs  envoi*. 

Une  Exposition  inlernat'onalc  des  Beaux- 
Arts  sera  ouverte  à  Ostende  du  l'i  juillet  au 
1)  septembre. 

l'n  Congrès  des  Artistes  et  des  amis  des 
licaDx  Arts  et  convoqué  <ï  Moscou  pour  le 
iS  avril  (.'î  mfli)  ]S1)'k  au  siège  de  la  .Société 
moscovite  des  lieaux-Arts.  Un  Exposition 
<  st  organisée  à  celte  occasion. 


Une  Exposition  de  peinture  et  sculpture  est 
ouverte  à  Budapesth  depuis  le  15  avrjl.  Ce 
petit  Sillon  ne  contient  (|ue  ;i2'.)  ouvniyes  et 
siMiIrment  d'ailites  hongrois;  on  y  remarque, 
onlri'  antres,  des  toiles  deMunkacsy,  Benczur, 
Pallik,  (homélie  l'aczka. 


La  municipalit(''  do  Venise  vient  de  décider 
d'iivoir  tous  les  iloiix  !in«,  au  printemps,  une 
Ivvposition  artist  i[ue  ir.terniitii/nulo.  Voulant 
donner  une  ceitaine  impor'ance  ù  .'on  entre- 
pri>-e.  la  mcnicipalilé  a  déridé  d'ultiibuer  aux 
meilleures  (l'uvres  exposées  plusieurs  primes, 
cl,  notamment,  une  primo  d'honneur  de 
in.fxio  l'r.  Un  Comité  inttmutionitl  de  patro- 
nage est,  dés  maintenant,  constitué  comme 
suit  : 

M/i'inrii/ni;  :iM.  Liebermann  ;  (i.Sclionlebor  : 
{■'.  Von  Ulule;  —  A/ir/lelcrff  :  L.  Ain  a  'rade- 
mu;  i:.  Iturnc  ,Iones  ;  E.  Leighton  ;  .1.  E.  Mil- 
iTiis;  —  .\iil  rirlirHiiili/ric  :  M.  Munkacsy  ;  L. 
l'iissini  ;  —  Jk'li/i'/ue  :  t'.csaro  Dcll'.Vcqua  :  J. 
II.  L.  Do  Haas;  (;.  Van  der  .^tappen  ;  —  Du- 
/ii'iniif/i  :  I'.  Kroyer  ;  lixptigni' :  .1.  llcnlliuro: 
.1.  Ximenés  Arnnda  ;  .1.  SoroUa  ;  E.  VdIegas; 

—  /•'niiii-e  :  Carolus  Murun  ;  l'aul  Dubois  ;  .1  ■ 
.1.  Ilenner  ;  (i.  iMoroau  ;  P.  l'uvis  do  Cliavan. 
nés;  —  lliil/diitlr  :  ,1.  IsriHMs  ;  II.  \V.  Mesdag  ; 

—  Iltiliii:  a.  llolilini  (Paris);  I'.  Carcano  ; 
Césaro  Miu'cari  ;  l'".  P.  Michetti  ;  ti.  .\lonle- 
verdo  ,  D.  Morolli  ;  A.  Pasini  (Paris);  — 
lOissia  :  M.  .Xntocolsky  ;  L.  liornslanuii  ,  — 
Siieil(!  et  .Voenv/c  ;  K.  Pelorsson  ;  A.  /.orn.  — 
La  première  K.xposiliun  est  |]\éo  au  mois 
d'avril  I.H'.i.). 


Académie  des  Beaux-Arts 


L'Académie,  sur  la  proposition  de  la  section 
de  composition  musicale,  décide  qu'il  y  a  lieu 
de  pourvoir  au  remplacement  de  M.  Charles 
Gounod.  Elle  entendra  la  lecture  des  lettres 
des  candidats  dans  sa  [rochaine  séance. 

Il  est  procédé  à  l'exécution  de  VEymne 
à  Apollon,  l'un  des  fragments  musicaux  ré- 
cemment découverts  à  Delphes.  L'exécution 
de  cette  mélodie  obtient  un  vif  succè«. 

M.  Théodore  Reinach,  le  Iranscripteur  de  ce 
morceau  suivant  la  notation  moderne,  donne 
lecture  d'un  Mémoire  dans  lequel  il  explique 
les  circonstances  de  la  découverte,  la  mOthodo 
suivie  pour  la  transcription  de  la  mélodie,  et 
ce  qu'elle  apprend  de  nouveau  sur  la  musi- 
que des  Grecs. 

Les  membres  des  cinq  classes  de  l'Institut 
asssiaicnt  en  grand  nombre  à  cette  audition. 

M.  Ambroise  Thomas,  au  nom  de  l'.Acadé- 
mie  des  Beaux-.Vrls,  adresse  ses  félicitations 
aux  exécutants  :  M°»  Remacle,  cantatrice, 
M.  Franck,  harpiste,  et  à  l'organiste.  Il  dit 
qu'il  a  été  vivement  impressionné  par  celto 
musique,  d'un  charme  exquis. 

M.  Guillaume  a  fait  parvenir  à  r.\cadémie 
des  Beaux-Arts  un  télégramme  dans  lequel 
il  annonce  l'ouverture,  i  Rome,  de  l'Exposi- 
tion des  envois. 


NOUVELLES 


***  Des  travaux  d'aménagement  sont  entre- 
pris dans  la  partie  du  palais  du  Louvre  cpii 
longe  la  Seine;  les  collections  do  la  Clialco- 
grai>hie  y  seront  transportées  dans  les  entre- 
sols, le  local  actuel  étant  trop  restreint. 

:(:**  M.  Frémiet,  membre  do  l'Institut,  a 
commencé  au  Muséum  son  cours  de  dessin 
appliqué  aux  animaux,  hier  vendredi  \  miii, 
à  quatre  heures,  cl  il  le  continuera  les  lundis, 
mercredis  et  vendredis  suivants,  ù.  la  mémo 
heure,  dans  la  salle  des  cours  do  dessin  (porte 
d'.\usterlil2).  Des  IC(;ons  auront  lieu  dans  la 
ménagerie  quand  le  ti  lups  le  permettra. 

M.  A.  Faguel  commencera  son  cours  do 
dessin  appliqué  i\  l'étude  des  plantes,  aujour- 
d  liui  samedi,  i\  trois  heures,  et  il  lo  conti- 
nuera les  mardis,  jiudis  et  samedis  suivants, 
ik  la  même  heure,  dans  la  salle  des  cour.s  do 
dessin  (poito  d'.Vuslerhlz). 

♦**  M.  Pradoaux,  élèvo  do  (iabanci  et  d'Elio 
Dolaiinay,  vient  do  recevoir  du  Minislcro  des 
HOHiix-.Vris  la  commando  du  portrait  do  Tour- 
mères  pour  la  galerie  histurii|uo  du  iMuséo  do 
Vci'i^alllos. 

+**  L'Association  des  arlislos  peintres,  sculp- 
teur-J.  dessinateurs  cl  architectes,  fondée  par 
le  baron  Tuylor  pour  venir  on  aido  aux  artis- 
tes malheureux,  a  tenu.  A  l'I'lcolo  des  Beaux- 
Arts,  sa  1S«  assemblée  générale.  M.  Hougue- 
reau  présidait.  Il  a  salué  les  morts  do  l'année 
et  remorclô  les  donateurs  et  légataires,  parmi 


l'iO 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


lesquels  fipure  en  première  place  M""  (Uiny. 
M""  (Uiny  a  laissé  à  l'Association  une  mai- 
son, située  avenue  Kléher,  n"  1,  d'une  valeur 
(le  .'lOO.OdO  francs.  Les  revenus  seront  alTeclés 
à  la  caisse  de  secours  et  de  jiensions.  Le  tré- 
sorier, M.  Lucas,  a  constaté  que  l'état  des 
finances  est  très  prospère;  puis,  l'assemljlée 
H  réélu,  pour  quatre  ans,  les  membres  do  son 
liureau. 

**:(:  l'ne  excursion,  avec  forte  réduction  sur 
le  prix  du  chemin  de  fer,  aura  lieu  pour  les 
adhérents  de  «  L'Ami  des  Monuments  et  des 
xVrts  »,  demain  dimanche,  au  clu'ileau  de  Fou- 
quet,  ministre  de  Louis  XIV.  Les  personnes 
qui  veulent  y  participer  ]ieuvent  adresser  leur 
demande  à  M.  Gh.  Normand,  08,  rue  Miro- 
mesnil. 

**:i:  Le  20  avril  a  ou  lieu  l'inauguration  du 
monument  élevé  par  souscription  publique  à 
la  mémoire  d'Altred  Durand-Claye,  infjénieur 
en  chef  des  ponts  et  chaussées  et  de  l'assai- 
nissement de  Paris.  Ce  monument,  œuvre  du 
sculpteur  Boucher,  est  situé  à  Asnicres,  place 
Vo  faire,  à  l'entrée  de  la  presfju'ile  de  Genne- 
villiers,  théâtre  des  premiers  travaux  de  Im- 
rand-Claye. 

**:(:  Le  buste  en  marbre  du  docteur  Teissier, 
ancien  chef  de  clinique,  icuvre  du  sculpteur 
Chapu,  vient  il'étre  placé  dans  la  salle  de  cli- 
nique à  l'Hùfel-Dieu  de  Lyon. 

***  M.  Jules  Simon  vient  d'accepter  la  i>ré- 
sidence  d'un  Comité  qui  s'est  formé  pour 
élever,  par  souscription,  à  'Vitré,  une  statue 
à  M""  de  Sévigné. 

***  M.  E.-J.  Poynter,  membre  de  la  Royal 
Academy  depuis  une  vingtaine  d'années,  vient 
d'accepter  sa  nomination  au  posle  de  directeur 
de  la  National  Gallery  de  Londres.  Son  m-uvre 
la  plus  connue  est  un  Israi-l  e»  Egypte .  iiui 
l'ait  actuellement  partie  de  la  Galeriede  Guild- 
hall.  L'expérience  que  M.  Poynter  a  acquise 
comme  professeur  d'art  à  University  Collège, 
puis  à  l'école  de  Soutli-l-Censington,  le  dési- 
gnait pour  la  succession  de  sir  Frederick 
Burton,  qui  dirigea  longtemps  avec  talent  le 
premier  Musée  du  Royaume-Uni.  Ce  poste  est 
rétribué  à  raison  de  2Ô.U00  fr.  par  an  ;  il  vaut 
de  plus  à  son  titulaire  le  grade  de  chevalier 
avec  le  titre  de  Sir. 

H:*jf  Tous  ceux  qui  ont  été  à  Munich  con- 
naissent l'admii-able  galerie  de  tableaux  de 
M.  de  Schack.  Celui-ci,  en  mourant,  a  légué 
celte  magnifique  collection  d'iruvres  d'art  à 
l'empereur  Guillaume.  A  Municli  se  manifesta 
tout  d'abord  un  certain  mécontentement,  car 
on  pouvait  craindre  que  l'Empereur  fit  trans- 
porter la  galerie  à  Berlin.  Aussi  apprit-on  avec 
une  grande  satisfaction  (jue  le  premier  bourg- 
mestre avait  reçu  de  Guillaume  II  une  d''q)é- 
che  annonçant  que  la  collection  de  M.  de 
Schack  resterait  à  Munich.  On  dit  que  l'Em- 
pereur a  pris  celte  décision  d'après  un  conseil 
du  prince-régenf  de  Bavière.  Cependant,  il 
parait  que  la  décision  de  l'Empereur  rencontre 
encore  des  difficultés,  parce  que  le  testateur 
n'a  pas  légué  la  maison  qui  contient  la  gale- 


rie au  souverain  cl  qu'il  est  dit  dans  le  testa- 
ment que  la  galerie  doit  c'tre  transportée  à 
Berlin,  à  W'eimar  ou  à  Gotha. 


Académie  des  Inscriptions 

séance  du  27  avril 


Le  vandnlistne  anglais.  —  Les  ingénicur.s  at- 
tachés au  service  des  irrigafions  de  l'Egypte, 
voulant  remédier  aux  inconvénients  des  inonda- 
tions du  Nil,  n'ont  rien  trouvé  de  mieux,  comme 
nous  l'avons  déjà  fait  savoir  à  nos  lecteurs,  que 
de  proposer  récomnipnt  d'établir,  à  la  ])remiére 
cataracte,  un  barrage  destiné  ;"i  emmagasiner  les 
eaux  à  chaque  crue  ou  à  régler  leur  distribution. 
Ce  projet  menace  du  même  coup  l'existence  du 
célèbre  temple  de  Pliila',  puisque  l'ile  de  ce  nom 
disparailrail  et  que  ces  mêmes  ingénieurs  veulent 
déiiiiilir  ce  monument  pour  le  reconstruire  dans 
un  site  nouveau. 

La  Société  fondée  en  Angleterre  pour  la  pro- 
tection des  monuments  égyptiens  a  présenté  à 
lord  Kimberley,  chef  du  Foreign-Office,  une  pé- 
lilion  pour  l'adjurer  d'intervenir  auprès  des  auto- 
rités khédlvialcs  en  faveur  du  sanctuaire  de  Phil.'e. 
Elle  pense  que  des  démarches  analogues,  faites 
simultanément  par  les  divers  Etals  européens, 
peuvent  avoir  une  grande  influence  sur  la  déci- 
sion linale. 

Après  avoir  signalé  ces  faits  k  la  Commission 
des  travaux  littéraires  et  obtenu  son  adhésion, 
M.  Maspt-ro  demande  à  l'Académie  de  s'associer 
à  celte  protestation,  et,  par  l'intermédiaire  de 
M.  lo  .Ministre  de  l'Instruction  publique,  de  prier 
.\I.  le  Ministre  des  alïaires  étrangères  d'in'ervenir 
amicalement  auprès  du  Gouvernement  égyptien. 
Il  espère  que  cette  démarche  amènera  une  solu- 
tion qui,  tout  en  donnant  satisfaction  aux  légi- 
times intérêts  du  pays,  assurera  le  salut  d'un  des 
monuments  les  plus  beaux  et  les  mieux  conservés 
cpii  subsistent  sur  les  bords  du  Nil. 

Deux  inonuments  inôdits  du  Musée  du 
Louvre.  —  M.  Maxime  Colligjionlit  une  Notice  sur 
deux  monuments  de  noire  Musée  national,  repré- 
senlanl  Aphrodite  Pandémos  assise  sur  un  bouc 
suivant  le  type  traité  par  Scopas  dans  une  statue 
qui  se  trouvait  à  Elis  et  qui  nous  est  connue  par 
une  monnaie  éléenne  de  l'époque  impériale. 

Le  premier  de  ces  monuments  est  un  relief  de 
bronze  décorant  une  boile  de  miroir.  La  déesse 
est  escortée  de  deux  chevreaux  bondissants,  ré- 
pétés sur  d'autres  répliques  du  même  sujet  et  qui 
paraissent  avoir  figuré  également  dans  l'original 
de  Scopas. 

On  les  retrouve  encore  dans  le  second  monu- 
ment, qui  est  un  disque  votif  en  marbre  de  la 
basse  époque,  provenant  d'Athènes.  En  les  com- 
parant aux  autres  répliques  d'origine  atlique, 
M.  Colfignon  est  amené  à  conclure  que  cet  ex-voto 
éta.t  consacré  à  la  Pandémos  athénienne,  dont  le 
.sanctuaire  êlail  situé  sur  le  versant  méridional  de 
l'Acropole.  i;ette  comparaison  permet  de  croire 
(ju'à  Athènes  la  statue  du  culte  reproduisait  le 
type  attribué  par  Scopas  à  la  Pandémos  éléenne. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


141 


Société  des  Antiquaires 
Séances  fies  il  et  18  avril  189-i 


M.  Mûntz  élmlip  lo  mnusolée  dn  Jean  Cos=a, 
Kraiid  s(''Mi''clial  do  Provonct;  ;ï  Tarascon  et  l'atlri- 
l)ue  à  Laiirana,  sculpteur  attitré  du  roi  Çené. 

M.  C.ourajod  obsoivo  que  Laurana  a  eu  des 
eollaboraleurs  en  Provence  et  qu'il  ne  faut  peut- 
rire  voir  là  qu'une  œuvre  collective. 

M.  Martha  explique  le  système  de  l'alphabet 
crvploi;rapiiique  i-oiuniiiniqué  dans  la  précédente 
séance  par  M.  Ruelli', 

M.  de  Rougi'  lit  une  lettre  de  M.  de  Morgan 
sur  ses  découvertes  récentes  dans  la  pyramide  de 
Dalicliour,  où  une  quantité  de  bijoux  remontant 
à  la  Vi'  dynastie  ont  été  retrouvés,  et  fait  ressortir 
l'importance  des  résultats  obtenus. 

r/impression  immodiale  de  celte  cominunica- 
lion  ^^st  votée. 

M.  Mûntz  étr.die  les  peintures  murales  qui  or- 
luiienl  autrefois  la  basilique  de  Saint-Paul  hors 
les  murs,  prés  de  Home.  Ses  recherches  lui  ont 
permis  de  reconstituer  l'ensemble  de  cette  décora- 
tion, dont  uni'  partie  était  antérieure  à  l'an  lllOO. 

M.  Courajod  présente  de  nouvelles  observations 
sur  le!  tombeau  de  Jeiin  t^ossa,  à  Tarascon,  et  pM- 
duit  la  menlioti  qu'il  en  a  faite  dans  le  catalogue 
du  Musée  du  'l'rocadéro 

M.  Habelon  observe  qu'un  buste  en  marbre 
ilont  a  parlé  M.  Courajod,  et  qui  est,  selon  bii,  de 
l'école  lie  Donatello,  a  l'ait  partie  de  la  collection 
du  comte  de  (laylus,  qui  l'a  publié  et  donné  au 
roi  en  17G2. 


CORRESPONDANCE  DE  BELGIQUE 


Suite  et  fin  (\) 

Il  l'aul  M'Miarquer  (pie  \r  Van  Dyek  d'avant  l'.Vn- 
gleterre  et  l'Italie,  n'esl  pas  un  inconnu  pour  qui 
s'occupe  il'liisidire  de  l'art.  La  (ialerle  de  Ure.sile 
U!  posséde-lidie  pas  de  lui  des  porlrails  qu'il 
peignit  a  l'rtge  de  ilixsepl  ans  ■?  Il  ne  duvai'  guère 
avoir  davanlagi'  quand  il  se  représenlait  dans  les 
putr.ills  lie  Londres  ri  tXr  Munich,  où  il  n'a  pas 
eiiciiro  de  barbe  au  monlon. 

.\u  surplus,  i\  Ijruxelles  mémo,  nous  vnyons  de 
lui  un  pnrh'nll  qu'il  peignit  i\  l'i^ge  de  vingt  ans, 
celui  d'un  homme  roux,  très  probablement  Kran- 
çiiis  Snyilers,  son  ciuidisciplo  et  sou  ami,  acipiis 
en  1K7S  pour  un  Uubens  et  que  M.  Uooses  res- 
titue d'une  manière  péremploire  à  Van  iJyck.  Or, 
ce  portrait  esl  daté  de  l(lli)  :  dire  rpril  fut  payé 
quarante  mille  francs  et  rangé  au  conllngent  ilo 
Kubeus,  sultll  à  él:il>lir  qu'il  su  distingue  partout 
un  ensemble  de  quallti's  qui  l'élèvenl  fort  nu-des- 
sus du  porirall  de  fa-Mille  d'acqui^illon  r'ccnlo  et 
ipi'on  lui  allribiie. 

.\  remarquenlii  resie  que,  sur  sept  tableaux  por- 
tés nu  conlingent  do  Van  Hycknu  Musée  de  Uru- 
xelles,  six  solil  des  ii'Uvres  de  jeunesse.  Ils  niius 
renaeiguenl  sullisamineiil  sur  la  valeur  du  pein- 
tre avaid  son  di'pait  |)i>ur  l'It.ille,  alors  que  déjù, 
qu'un  s'en  souvienne,  il  avait  passé  un  certain 
lumps  A  In  cour  de  Jacques  I"  d'Anglolerro,  ce 

(1|  V.iir  In  Chioiii'iue  ./.-.i  ;4i-(ï  iIii  SS  avril  ISIM. 


qui  revient  à  dire  qu'il  n'était  nullement  inexpc- 
rinienté. 

Inutile,  d'ailleurs,  d'insister  là-dessus,  puisque 
déjà,  dans  la  presse  quotidienne,  on  a  fait  la  re- 
marque que,  l'iiomme  au  théorbe  et  l'enfant  au 
tambour  omis,  la  composition  du  Musée  do 
Brii.xelles  répéle  le  groupe  central  du  portrait  bien, 
connu  de  la  famille  Gerbier  au  château  de  Wind- 
sor. Cette  composition  plus  développée,  d'abord 
attribuée  à  Kubens,  ensuite  à  Van  Dyck  copiant 
son  maitre,  avec  adjonction  postérieuie,  observe 
M.  Guil'rey,  des  quatre  enfants  dont  s'accrut  la 
famille  du  peintre  diplomate,  a  été  depuis  retran- 
chée à  l'un  et  A  l'autre  maître  par  les  juges  les 
plus  autorises,  M.  Bode  en  têle. 

Il  est  positif  que,  dans  ce  tableau  de  la  famille 
Gerbier,  le  groupe  de  la  femme,  tenant  couché  sur 
ses  genoux  son  plus  jeune  enfant,  des  deux  fil- 
lettes et  du  garçon  debout  prés  d'elle,  est  de  com- 
position identique  à  celui  de  la  femme  et  des  qua- 
Ire  mêmes  enfants  au  Musée  de  Bruxelles. 

M.  GuîffrRj-,  dans  son  grand  ouvrage  sur  Van 
Dyck,  s'occupe  assez  longuement  de  cette  peinture 
de  Windsor.  Il  en  fait  ressortir  le  caractère  dispa- 
rate et,  de  plus,  observe  combien  peu  il  est  dans 
li'S  habitudes  de  Van  Dyck  de  grouper  un  por- 
trait de  famille.  Quand  plusieurs  pei-sonnages 
siint  rassemblés  dans  une  même  toile,  il  ne  s'oc- 
cupe pas  d'en  motiver  le  rapprochement,  et  préci- 
sément c'est  ce  qui  amène  l'auleur  à  envisager 
Kubens  comme  ayant  plutôt  que  Vau  Dyck  com- 
posé le  tableau  de  Windsor. 

M.  Guilïrey  connaissait-il  l'existence  d'un  ta- 
bleau de  Rubens  de  composition  identique'?  Je 
l'ignore. 

(jette  existence  nous  est  révélée  par  John  Smilh 
et  par  M.  Rooses,  qui,  tous  deux,  renvoient  à  un 
porlrait  de  famille  existant  en  .\ngleterre  et  d'ail- 
leurs assez  méritani  [lour  avoir  fait  l'objet  d'une 
estampe  par  Mac  Ardell,  dont  le  second  de  ces 
auteurs  joint  à  son  texte  le  fac-similé. 

La  pièce  en  question,  décrite  par  Schnecvoogt 
sous  le  n°  VU,  est  donnée  comme  ruprésentani  la 
femme  et  les  enfants  de  Rui)ens.  On  vendit  plus 
lard  la  peinture  sous  le  titre  :  Ln  Mn'itresse  tte 
ISui-liiiifihitin  et  ses  otfunts,  chose  insoutenable, 
puisque  le  tableau  do  Windsor  porte,  sur  un 
vase,  à  la  droite  do  lu  peinture,  les  armoiries  de 
(ierbier. 

Pour  ce  qui  concerne  la  nouvelle  toile  de 
Bruxelles,  on  peut  dire  qu'elle  est,  sinon  la  copie, 
du  moins  l'udaplalion  de  la  peinture  conservée 
en  Angleterre,  et  que  JL  Rooses  suppose  avoir 
été  créc5o  pendant  le  séjour  de  Rubens  dans  co 
pays,  bien  qu'elle  ait  pu  l'être  pendant  la  pré- 
sence des  (ierbier  en  Belgique,  au  cours  do  Itïtl. 

Dans  l'ii'UVi'e  du  Musée,  la  ihune,  de  blonde 
qu'elle  était,  est  devenue  brune  :  de  belle,  fr.in- 
cliemenl  l'opposé.  Ses  filles,  nnilheureu-senieut, 
pr  iniellenl  de  lui  ressembler  fort. 

L'unique  dilTi  rence  i|n'il  y  ail  à  signaler  entre 
le  gnuipe  de  Bruxelles  et  celui  de  Rubens  esl 
ragianilit.senient  de  l'espace  compris  enire  In  mèi-o 
el  l'iilnée  do  ses  llllelles,  avec  l'inlrnduclion,  dans 
l'inlervalle,  d'un  clavecin  dont  elle  semble  lou- 
cher. 

Kt  comme  l'auteur  de  l'ensemble  de  Bruxelles 
n'esl  posllivement  celui  d'aucune  îles  deux  créa- 
linns  connues  comme  existunt  en  Anglelern>,  le 
l'ail  lie  la  concordance  osl  do»  pins  l>i/:nrrcs. 


l/i2 


LA.   CHRONIQUE    DES    ARTS 


On  l'cxiiliqnc  en  (li<nnt  qiio  Kiihrns  nVst  pour 
rien  clans  Ir  prolotypc;  qiia  Van  Dyck  ayant,  à 
ses  débuls.  Rroup';  la  famille  Chrislyn  comme 
nons  la  voyons  ici,  rien  ne  l'empêcliait  de  répéter 
phis  tard  le  même  groupe  pnnr  la  famille  fler- 
hier.  Il  fandrait,  pour  qne  cela  ffit,  que  les  carac- 
térisliques  de  l'œuvre  vinssent  à  l'appui  de  sem- 
blable présomplion. 

Lj  nom  de  Gerhier  ét.ant  mêlé  h  l'affaire,  com- 
ment ne  pas  se  souvenir  involontairement  de  sa 
fameuse  déconvenue  le  jour  où,  ayant  voulu  faire 
bomma},'ei\  Charles  !"•  d'un  prétendu  chef-d'omvre 
de  Van  Dyck,  le  peintre  viid  lui-même  désavouer 
la  production. 

Seulement,  Van  Dyck  n'est  plus  là  pour  nous 
éclairer  dans  le  cas  actuel. 

Kn  somme,  la  Commission  do  Bruxelles  n'a 
pas  eu  la  main  plus  licureuse  que  sa  consteur 
d'Anvers,  le  jour  où  celle-ci  —  il  y  a  quelques 
années  de  cela  —  prétendant  enriclrr  la  galerie 
d'un  nouveau  Van  Dyck,  exposa  sous  le  nom  de 
celui-ci  un  portrait  d'ecclésiastique  immédiate- 
ment contesié  par  les  juges  les  plus  expéri- 
mentés. 

Un  mot,  pour  finir,  de  la  famille  représentée. 
Du  cliancelier  Chrislyn,  il  ne  peut  être  question,  ce 
jurisconsulte  n'ayant  vu  le  jour  qu'en  1G22. 
L'homme  représenté  peut  être  un  Christyu.  Il 
existe,  en  elTet,  une  gravure  de  Jean  Morin, 
d'après  Van  Dyck,  selon  l'inscription  et  sur 
répreuve  de  laquelle,  au  Cabinet  des  estampes  de 
Paris,  une  main  contemporaine  a  tracé  les 
mots  :  Chrislin,  banquier  à  Anvers.  Surl'opreuve 
de  Bruxelles  une  inscription,  également  contem- 
poraine, dit  :  Christyn,  de  Bruxelles. 

Les  traits  de  l'homme  reprrfenfé  offrent  certai- 
nement de  l'analogie  avec  ceux  du  personnage  de 
l'ensemble,  entré  récemment  au  lluséo  de 
Bruxelles.  Celui-ci  n'en  devient  malheureusement 
pas  d'une  supériorité  plus  haute. 

Il  appartient  à  la  Commission  de  prendre  lot  s'il 
se  peut,  tard  s'il  le  faut,  nnc  revanche  que  le  pu- 
blic est  en  droit  de  réclamer  d'elle.  Un  portrai- 
tiste du  rang  de  Van  Dyck  ne  doit  être  repré- 
senté dans  les  Musées  nationaux  que  par  des 
o'uvres  indiscutables,  faites  pour  justilier  un  re- 
nom consacré  par  les  siècles,  dignes  surtout  de 
servir  d'exemples  à  la  postérité,  de  guider  la 
jeune  génération  artistique.  .Je  n'hésite  pas  à  af- 
lirmer  que  la  toile  nouvellement  acquise  ne  ré- 
pond pas  à  ces  légitimes  exigences. 

IIeMU   HVH.iNS. 


Une  Cité  gallo-romaine 

D'importantes  découvertes  archéologiques  ont 
été  faites  ces  derniers  temps  à  Oisseau,  petite 
localité  du  département  de  la  Sarlhe,  par  M.  F. 
Liger,  ancien  architecte  de  la  ville  de  Paris. 
Dans  une  brochure  qui  a  été  publiée  l'année  der- 
nière, M.  F.  Liger  avait  exposé  les  motifs  qui  le 
portaient  à  voir  dans  les  ruines  très  nombnnises 
qui  .sont  répandues  sur  le  territoire  d'Oisseau  les 
vestiges  d'une  cité  gauloise  détruite  à  la  fin  du 
troisième  ou  an  commencement  du  quatrième 
siècle  de  notre  ère.  Les  édilices  qui  subsistent  tels 
que  temples,  théâtre,  cirque,  aqueduc  et  construc- 
tions de  toute  nature  sont  répartis  sur  une  sur 
face  de  plus  de  IfX)  hectares  en  y  comprenant  les 


reslea  iPun  oppidum  j^aulois.  Faul-il  voir  dans 
ces  ruines  les  traces  de  l'antique  Vagolinim  de 
Ploléméc  ou  bien  la  Nudionum  qui  s'élevait  sur 
l'emplacement  actuel  d'Oisseau-le-Pel il  ?  Parmi 
les  é(iifices  remis  au  jour,  quelques-uns  ont  des 
proportions  considérables.  L'un  deux,  dont  le 
caractère  n'a  pu  encore  être  déterminé,  ne  mesure 
pas  nujins  de  75  mètres  de  longueur.  Le  lluiUre, 
qui  mesure  05  mètres  de  diamètre,  est  situé  à 
proximité  d'une  voie  romaine  qui  se  dirigeait  du 
Mans  vers  Caen  et  ilont  toutes  les  substruclions 
.sont  demeurées  intactes.  Son  aspect  est  essemiel- 
lement  l'oma'n. 


TRIBUNAUX 

Le  Vercingétorix  de  Millet 
.  Le  statuaire  Aimé  Millet  avait  son  atelier  bou- 
levard des  Ratigrol'es.  Dans  la  cour  faisant  partie 
de  sa  location  qui  précédait  l'atelier,  se  dressait 
sur  un  socle  scellé  au  mur  et  au  pavé  de  la  cour 
une  niaquelle  de  son  Verringétori.c,  dont  l'origi- 
nal se  trouve  au  Musée  do  Saint-Germain-en- 
Laye. 

Après  la  mort  de  Millet,  l'atelier  et  la  cour 
furent  loués  par  un  marchand  de  meubles,  qui 
s'empressa  de  prendre  pour  enseigne  :  «  \  Ver- 
cingétorix. » 

M"»  .\inié  Millet  vient  de  demander  à  la  0" 
chambre  du  Tribunal  que  celte  maquelte  fut  reti- 
rée de  la  cour  occupée  par  le  irarchand  de  meu- 
bles, mais  le  Tribunal  a  déboulé  M°"  Aimé  Millet 
de  ses  prétenlions. 

Il  a  estimé  qu'.Aimé  Millet  avait  fait  cadiau  à 
son  propriétaire  du  moulage  en  question,  et  que, 
d'ailleurs,  cet  objet,  placé  en  dehors  des  ateliers 
cl  au-devant  du  m'cv  de  l'immeuble,  auquel  il 
adhère  par  un  socle  enfoncé  dans  le  sol,  était 
devenu  immeulilc  par  destination. 

«  Peu  importe  enfin,  conclut  le  jupen  enl, 
l'usage  que  le  locataire  fait  du  VercinrjiHorix  : 
si  la  transformai  ion  des  lieux  loués  est  bien  faile 
pour  blesser  le  goût  artistique  de  il""  Millet  et 
profaner  des  souvenirs  qui  lui  sont  chers,  on  ne 
saurait  empêcher  le  propriétaire  d'une  statue  d'en 
disposer  comme  bon  lui  semble.  » 

NÉCROLOGIE 

Le  17  mars  1894,  e^t  muri,  âgé  de  liK  ans,  à 
Montmartre,  GharlcsAugusle-Victor  Doerr,  ar- 
tiste peintre,  élève  de  Léon  Cogniet.  Il  a  exposé 
depuis  1846  jusqu'en  lï-88,  dernier  Salon  auquel 
il  a  figuré.  11  traitait  le  portrait  et  le  tableau  de 
genre. 

M.  Léonard  Bellivaux,  peintre  de  figures,  est 
ilécédè  à  Lyon  le  9  avril.  Né  à  Lyon,  le  12  octo- 
l)re  18'-21,  Bellivaux  avait  été  élève  do  Bonnefoud, 
])uis  de  Drolling,  à  l'École  des  Beaux-Arts  de 
Paris. 

. 0-080-e* 

BIBLIOaRAPHIE 

Tour  du  Monde.  —  1739«  livraison.  —  Beaume- 
les-Messieurs,  sa  grotte,  ses  environs,  par  M.  Ed- 
mond Renauld.  —  Douze  dessins  de  Bazin,  Devos, 


ET    DE   LA    CURIOSITE 


143 


Th.    Weber,   Privât,    Rioii,    Boclicr,    Bcrtcaull, 
Boadier,   G.   Vuillier,  Taylor,   MaynarcI,  Jonas, 
Ruffo  et  de  Paris. 
Journal  de  la  Jeunesse.  —  1118'  livraison.  — 

Te/.ly  p:ir  Gu-slavc;  TuiRl.jiiZf,  SaiiU-J.  de  l'Escap, 


Daniel  Bellel,  H.  Meyer  et  comte  Meyners  d'Es- 
trey. 

Illustrations  de  :  A.  Paris,  Myrbach,  Le  Blant,  etc. 

Bureau.'!,  à  la  librairie  Hachetie  et  G'S  79,  bou- 
levard .Sainl-Gcrmain,  l'ari.s. 


GRAVURES   DE  FERDINAND  GAILLARD 

Eu   veille   au.v   [Jureau.v  de   la   GAZ i:  111::   DES   HEALX-AHÏS 


nu 
i'i-i 
i« 

IGO 
1(3!S 
211 
2V.) 
201 
3:a 
470 


579 
600 
007 

78.") 
•SiO 


PEINTRES 


P.  Delaroche 

Antoaello  de  Messine. 

J.  Bellin 

Donatello 

J.  Belliu 

Ingres 

Van  Eyck  

Raphaël 


Michel-Ange 


!lembrandt . 


SUJETS 


Portrait  d'Iliuaco  Vijnict 

Porlruil  de  (^oinlotticre 

Viurge  au  Donateur 

Statue  équestre  de  Guttainelala 

Vierge 

Œdipe 

L'Homme  à  l'Œillet 

Vierge  de  la  Maison  d'Orléans 

Buste  du  Dante 

Crépuscule 

Epreuves  d'Etal) 

.Japon) 

Parchemin  monté) 

Tête  de  cire  du  Musée  de  Lille 

Djin  Guéranger 

Monseigneur  Pie 

Léon  XIII 

Fragment  des  Disciples  d'Emmaiis. 
Le  Père  Hubin 


PRIX 
DES  ÉPREUVES 


Avaut 

Aveo 

la    leilre 

U    luttrc 

Épuisé 

5 

d" 

0 

do 

5 

d" 

5 

do 

5 

15 

G 

Epuisé 

10 

■20 

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Epuisé 

5 

20 

10 

20 

.  - 

30 



40 



20 

10 

Epuisé 

10 

m 

6 

2.") 

10 

10 

i) 

10 


GRAVURES  EN  COULEURS 

Publiées   pat-   la    GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 


PKIXTHl-'.S 


Lawrence 

■Wattcau 

R.  Cosway 

Buck 

Lawrence 

Rochard  

Lawrence 

H.  Fragonard. 
"V.  Pisano 


SUJETS 


La  princesse  C.  da  Mettoruich 

•  iravure  à  la  runletle.  par  .\.  Itertraud. 
Etudes  de  tètes  :  deu.K  estampes,  eliaeniu'.. 

l)'apri  s  les  dessins  du  Louvre. 
M'^  Damer 

Plan.'lie  imprimée  à  lu  poupée. 
M'  »  Moutain 

Plaiiihi'  im|>riméo  i\  la  poupée. 
La  comtesse  de  Derby 

l'iai. l'Ile  iiiipriiii''i'  à  la  poupée. 
MadomoisoUe  Rochard 

liraxiir.'  uii|iriiMi'i'  ^nr  (lualru  phinclics. 
Profil  do  jeune  lUIe 

l'iillilic  iliipi  iniéo  à  lu  poupée. 

Portraits  d'enfants 

(Iraviiir  inipriiiiée  sur  quatre  phincht'S, 
Marguerite  Gonzague 

Gravure  à  lu  routî'tte,  pur  A.  Kortnunl. 


l'RIX 

DES    ÉPHEUVGS 

Avaut 
U    lottro 

la 

Avec 
lettre 

:!0 

20 

10 

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10 

5 

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Ajouter  dix  /nincs  pour  recevoir  une  épreuve  encadrée 


il' 


F^RIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


] 


ALBUM     RELIÉ 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier   1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5   francs;   franco  en  province,   20   francs. 


ffl  U  m  Ml  BlL-ilSIiE 


PAB 

MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,     MÉZIÉRES,     ANATOLE    DE    MONTAJGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  formatin-S"  grand  aigle,  illustré  de  i  50 gra- 
vures dans  le  te.\te  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotes, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

1°  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2°  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n°'  1  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 

Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

UN   VOLUME  IN-4°  TIllÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  l'Al'ETElUES  DU  MARAIS 

Il  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  yS  exemplaires  numérotés  sur  papier  \\hatmann,  avec  >;ia- 
vures  avant  la  lettre,  au  prix  de  75  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 


DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


HAyilli.ME  SLKIE. 


l'ri.ï   tOO  irunos. 


[*oui*  îes  AI  aiiué!» 


r>0  Iraiios 


Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Ga;,etle  des  Bcaux-Aris 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


[es  Dessins  de  Mailres  îiiicieiis  exposés  à  FÉe oie  des  Beaiix-Arls  eu  kS/D 

PAR  LE  MARQUIS  Pli.   DE  ChENNEVIÈRES 
Directeur  honoraire   des   Beaus-.\rts,   Membre  de  l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Pi'ix  du  volume  broché,  20  fr,  —  Pour  les  aboimés,  12  fr.  \Jrauco  en  province,  i5  francs 


En  veiik'  ;iu\  llarcaux  k  la  (iA2tTTE  DES  liWl'.V -.IRIS,  8,  rue  Favarl,  Paris 


Il-2  Xîciis.c!.eur  en  chef  gérant  ■  A.  DE  LOSTALOT.—    Tmi'.  diî  la  Tresse,  16,  ruo  du  Croissant.  Paris.  —  Simar!,    1 


X*  l'.X 


1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


U  Mai. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    Lt     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Aits  et  dj  la  Curiosité. 


\ln    an. 


PARIS     ET     DEPARTEMENTS 

12  fr.        I        Six   mois. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection  de  M.  E.  do  Pommereau 
M.M.  P.  Chevallier  ET  Manniikim. 

Celte  importante  collection,  vendue  jeudi  der- 
nier, a  produit  S'iO.OSy  francs. 

L'enchère  la  plus  importante  a  été  olitenuo  par 
une  armoire  ihi  temps  do  la  Uéuence,  plaquée  do 
l)ois  rose  et  de  bois  satiné  et  enrichie  de  motifs 
en  bronze  ciselé  et  doré.  Celte  pièce  exception- 
nelle, sur  une  demande  de  3.5. OUO  francs,  a  été 
adjugée  40.100  fr.  Un  meuble  d'entro-deux,  en 
bois  satiné,  garni  d'ornements  en  bronze  ciselé, 
travail  fraiieais  du  milieu  du  dix-huitièmo  siècle. 
a  été  vendu  11.200  fr.  Un  bonheur-dujour  du 
leiniis  de  Louis  XV,  en  marqueterie  de  bois  de 
couleur  sur  fond  bois  de  rose,  a  été  payé  .5.000  fr.: 
un  miroir  do  toilette  à  contours  du  temps  do 
Louis  XIV,  avec  cadre  en  marqueterii!  d'écaillé 
orné  do  bronzes  ciselés  et  dorés,  5. (XX)  fr.  Une 
.suite  dn  quatre  tapisseries  des  Flandres,  repré- 
sentant des  sujets  clans  le  goiltde  Toniers,  a  été 
adjiiijée  .'i.'i.OOO  francs. 

Sinnalons  encore  un  buste  de  jeune  lllle,  (gran- 
deur nature,  terre  cuite  allribuée  i\  l'ajou,  0.10») 
francs.  Deux  cache-pota  couverts  en  ancienne  pm- 
(•eliiiiio  de  Chine,  garnis  de  montures  en  bronze 
ciselé  et  doré  du  temps  de  Louis  XIV,  7.000  fr. 
t'iie  consolo  du  tiunps  de  L(niis  XIV  en  iiois 
sculpté  et  doré.  7.1110  fr.  Deux  «"'aniloles  ilii 
temps  (11'  Louis  XIV  en  bronze  ciselé  et  doré,  4. 7tX) 
francs.  Deux  petits  vases  en  forme  do  cornet  en  an- 
cienne porcelaine  de  (^hine,  garnis  île  niouliiies 
Louis  XVI  en  bronze  ciselé  et  doré,  4.700  francs, 
lleaucoiip  d'autres  objets  ont  obtenu  des  en- 
ilières  importantes,  nous  donnerons  les  prix  dans 
nnlre  [U'ochain  niiiiiéro. 


Collection    do    M.   X... 

La   vente   des   lableiiiix,   pastels,    bronzes 

l'ornmient  la  collection  de  >L  X a  été  faite 

rue  de  Sèze,  le  2  mai,  par   M'  Paul   Ciii:VAi.r.ii:n, 


(pu 
à  la 


MM.  E.  Féral,  Georges  P&rrr  cIManmieim.  Elle 
a  produit  197.888  francs. 

rADLEAUx  .ANCIENS.  —  1 .  La  Jounc  Apliste  : 
:;.800.  —  2.  Fijt  (.T.).  Chiens  au  repos  :  3.200.  — 
:!.  Gitnrdi  (F.).  Vue  de  Venise:  10.000:  et  4.  Vue 
de  Veni.se  :  6.00O.  —  5.  Lepirié.  La  Femme  du 
braconnier  :  9.500  ;  et  0.  La  Petite  Paysanne  : 
;i.(KX).  —  7.  Waterloo  (Aiit.)  et  Adrien  vnii  de 
Velda.  Le  Bois  de  la  Haye:  7.500.  —8.  Weenix 
(.r.-B.).  Paysa','e:  l.S'jO. —9. Ecole  française. Por- 
traits d'artistes  :  1.250. 

Pastels.  —  10.  Ln  Tour  (attribué  ;\  M.  Q.  de). 
Portrait  d'un  gentilhonune:  720.  —  11.  Prud'hon 
(P. -P.)  Portrait  do  M.  Perché  :  4.200. 

Tableaux  modernes.  —  1:3.  Dauhign;/.  Le  Bac: 
:i0.tX)0.  —  14.  IL  Diiprny.  Les  Grandes  Manoeu- 
vres: !Bl.  —  15.  Fortin.  Partie  perdue:  420.  — 
IC.  E.  Fromentin.  Le  Simoun:  7.7(K1:  et  17.  Ara- 
bes i\  la  fontaine  :  lO.ôtXt.  —  18.  Isnbey.  Cérémo- 
nie religieuse  :  9.700;  et  19.  Retourde  la  pèche: 
2.700.  — 20.  Th.  Rnu:<senn.  Dessous  de  boi3  : 
^S.ôfX).  —  21.  Veiiriissiit .  [^'Abreuvoir:  720.  — 
22.  y.iftn.  Le   grand  Canal  à  Venise  :   15.600. 

Bronzes.  —  81.  Statuello  en  bronze  i\  patine 
brune  :  Enfant  bacchnnt  couché,  tenant  une 
C(iupe,  et  appuyé  sur  une  outre.  Base  rocaille  on 
bron/o  doré,  xviii'  siècle:  7.0)0.  —  83.  Deux  II- 
gurinea  en  bronze  patiné  du  xvii«  siècle,  Esopo  el 
îjiogène  :  fW. 

Objets  d'art  et  d'ameubleiucut 

La  vente  d'objets  d'art  et  d'anioublomoni  failo 
le  27  avril  par  M'  P.  CnEVAi.i.iiiR  et  M.  Manniikim 
a  produit  120..VK)  fr. 

Miniatures.  —  1.  Mininluro  ovalo  sur  ivoire, 
par  UgU.  Portrait  du  comte  d'Artois  :  a.;l80.  — 
2.  Miniature  ovale  sur  ivoin>,  par  H<i//,  porlmil 
présumé  de  M"*  Adeluido  :  1.0.k5.  — (i.  Mi-iialiiro 
rondo  sur  ivoire,  jmr  /Vri/i.  époque  Louis  XVL 
l'(U-triiil  do  su  feiiiine  :  8.700.  —  7.  Miiiialuro 
ronde  sur  ivoire,  par  Oinnoiit,  Du  du  xvnr  siècle, 
portrait  de  Hervic  :  H8tl.  —8,  Miiiiitlure  rondo 
sur  ivoire,  attribuée  A  .Sinirdi  .- jouno  fonimevuo 


l'ii; 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


à  mi-corps  ;  410.   —  15.  Miniature  ovalft  par  ./. 
Isabcy  1827  ;  porlrail  de  jeune  femme  :  875. 

Faïengiî.s.  —  as.  Coupe  eu  ancienne  faïence  do 
Gubbio  :  400.  —  29.  Petit  plat  à  fond  creux  en 
ancienne  faïence  de  Gubbio  :  660.  — 30.  Coupe  à 
fruit  ajourée  en  ancienne  faïence  de  B.  Palissy  : 
525.  —  32.  Plateau  oblong  en  ancienne  faïence 
de  Rouen  :  395.  —  47.  Deux  plaques,  décor  poly- 
chrome de  style  chinois,  ancienne  faïence  de 
Delft  :  855. 

Porcelaines.  —  54.  Deux  candélabres  à  trois 
lumières  en  ancienne  porcehiinc  de  Saxe,  ornés 
de  figurines  :  1.220.  —  64.  Deu.f  potiches  cou- 
vertes, en  ancienne  porcelaine  do  Chine  :  1.000. 
—  07.  Deux  coupes  ovales,  en  ancienne  porcelaine 
de  Chine,  famille  verte  :  710. 

Objets  divers.  —  Gi).  Clavecin  à  double  cla- 
vier d'Andréas  Ruclier.s  d'Anvers,  décoré  de  su- 
jets d'amours  dans  le  goût  de  Boucher  :  6.500.  — 
70.  Harpe  Louis  XVI  en  bois  laqué  et  doré  à  su- 
jets cliiiiois  :  .j85.  —  71.  Plaque  ovale  en  émuii 
peint  de  Limoges,  par  Jean  II  Pénicaud  :  800.  — 
72.  Salière  lio.xagone  en  émail  peint  de  Limoges, 
atelier  des  Pénicaud  ;  720. 

Sculptures.  —  83.  Jeune  néréide  portant  un 
trésor,  par  C.  Clesinyev.  Marbre  blanc  :  980.  — 
84.  Deux  groupes  en  marbre  blanc  de  deux  en- 
fants soutenant  une  gerbe  de  roseaux,  d'après 
Bouchardon  .-5.200.  —  88.  Vase  surbaissé  en 
marbre  rosé  des  Pyrénées  :  1.220. 

Bronzes.  —  Groupes  par  Pnrye  :  90.  Centaure 
et  Lapithe.  Ancienne  épreuve  :  920  ;  97.  Cheval 
se  cabrant  attaqué  par  un  lion.  Ancienne  épreuve  ; 
1.000:  98.  Thésée  terrassant  le  Minotaure.  An- 
cienne épreuve  :  1.720;  99.  Le  Lion  et  le  Serpent. 
Ancienne  épreuve  :  1.010;  100.  Eléphant  terras- 
sant un  tigre.  Ancienne  épreuve  :  900;  101. 
Lion  et  lionne  passant  :  1.660. 

104.  Deux  bi'as-applique  à  trois  lumières,  for- 
més de  branches  de  chêne  en  bronze  ciselé  et 
doré.  xvm°  siècle  ;  1.000. 

Meubles.  —  107.  Table-bureau  Louis  XV,  en 
bois  de  violette,  garni  de  bronze  ciselé  :  3.900.  — 
110.  Meuble  d'entre-deux,  à  hauteur  d'appui,  du 
temps  de  Louis  XVI  :  1.930. 

Tapisseries.  — 114  Meuble  de  salon  en  bois 
sculpté  et  doré,  couvert  en  tapisserie  de  Beau- 
vais  (?)  du  temps  de  Louis  XV,  à  décor  d'ani- 
maux dans  des  paysages,  d'après  J.-B.  Oudrii- 
il  comprend  un  canapé  et  huit  fauteuils  :  30.500. 
• —  115.  Tapisserie  Louis  XV  ;  l'Oiseleur,  d'a- 
près Leprinre,  (juatre  figures  dans  un  paysage  : 
4.350.  —  116.  Tapisserie  Louis  XV,  à  sujet  pas- 
toral :  3.000.  —  117.  Tapisserie  de  Beauvais  (?K 
du  temps  de  Louis  XV  :  Chasseur  et  chasse- 
resse :  3.2.50.  — 118.  Tapisserie  du  xviii"  siècle  ; 
le  Jeu  de  la  main  chaude  :  4.500.  —  119.  Quatre 
panneaux  d'une  même  suite  en  tapisserie  duxviu'' 
siècle  :  la  Bonne  aventure,  le  Repos  dans  la  cam- 
pagne, la  Fontaine,  les  Bergers  :  6.100. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 

Parmi  les  plus  récentes  acquisitions  qu'a 
enregistrées  la  Direction  des  Musées,  il  faut 
citer:  une  statuette  pliénicienne  et  une  lampe 
en  terre  cuite,  pour  le  département  des  anti- 


quités orientales  au  Musée  du  Louvre;  trois 
bronzes  antiques,  une  figure  d'éplièbe,  ancien 
style  grec,  un  bas-reiief  votif  en  marbre,  un 
encrier  et  une  lampe  en  verre,  pour  lo  dépar- 
tement des  antiquités  grecques  et  romaines; 
et,  jiour  celui  des  objets  du  Moyen  Age  et  de 
la  Kenaissance  :  un  recueil  de  miniatures 
persanes,  un  lva]<6mono  japonais,  un  vase 
araljo  en  lironze  et  deux  pastels  relevés  de 
gouache. 

Le  Concours  ouvert  le  5  février  1894  pour  le 
choix  d'un  nouveau  type  de  Timbre-poste  a 
été  clos  le  samedi  5  mai,  à  4  heures  du  soir. 

L'Administration  a  reçu  environ  700  mo- 
dèles. 

On  sait  que  ces  compositions  devaient  ré- 
pondre au  régime  politique  de  la  France. 
Presque  tous  les  artistes  se  sont  conformés  à 
cette  indication  et  ont  cherché  à  symboliser 
la  République:  quelques-uns,  cependant,  ont 
représenté  le  Commerce  ou  l'Industrie. 

Ces  dessins  ou  peintures,  qui  ont  176  milli- 
mètres de  Iiauleur  sur  145  millimètres  de  lar- 
geur, et  qui  sont  accompagnés  d'une  réduc- 
tion photographique  ayant  la  dimension  du 
timbre  actuel,  soit  22  millimètres  de  hauteur 
sur  18  millimètres  de  largeur,  ont  été  exposés 
à  l'Ecole  des  Beaux-Arts  les  8,  9  et  10  mai. 
Les  journées  du  11  et  du  12  sont  réser- 
vées aux  travaux  du  jury.  Enfin,  nouvelle 
Exposition  les  dimanches  13  et  lundi  14  mai, 
de  midi  à  5  heures  du  soir. 

L'entrée  de  cette  Exposition  sera  publique 
et  gratuite. 


L'Exposition  posthume  des  œuvres  origi- 
nales et  inédiles,  dessins,  croquis,  etc.,  du 
sculpteur  Carpeaux,  qui  avait  été  annoncée 
pour  le  18  mai  est  définitivement  fixée,  et 
sera  ouverte  du  20  au  28  mai  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts. 


L'Exposition  de  la  Société  des  Miniaturistes 
et  Enlumineurs  de  France  aura  lieu  du  12  au 
27  juin  1894,  dans  la  Galerie  Georges  Petit. 
Cette  Exposition  pourra  être  prolongée,  s'il  y 
a  lieu,  jusqu'au  7  juillet. 


La  3°  Exposition  du  Salon  des  Cent,  Galerie 
de  la  Plume,  31,  rue  Bonaparte,  sera  ouverte 
jusqu'au  30  juin,  de  9  h.  à  5  h. 


En  même  temps  que  l'Exposition  canine, 

une  Exposition  de  peinture  et  sculpture  de 
chasse  et  de  vénerie  sera  ouverte  sur  la  ter- 
rasse de  l'Orangerie,  aux  Tuileries,  du  22  au 
29  mai. 

La  'i'  Exposition  annuelle  des  Beaux-Arts 
de  Saint-Germain  aura  lieu  du  1"  juillet  au 
31  août. 

M.  Kaempfen,  directeur  des  Beaux-Arts,  a 
inauguré,  représentant  le  Ministre  de  l'Ins- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


147 


truclion  publique,  le  Musée  de  Jeanne  d'Arc, 
fondé  par  l'abbé  Desnoyers,  à  Orléans.  Ce 
musée  est  installé  dans  la  maison  dite 
d'Agnès  Sorel.  La  Collection  a  été  répartie  en 
quatre  salles  :  au  rez-de-chaussée,  les  épures 
des  statues  do  .Jeanne  d'Arc;  au  premier 
étage,  les  armes  et  armures  qui  ont  servi  aux 
Français  et  aux  Anglais  pendant  IC'Sitge 
d'Orléans;  au  second  étage,  les  monnaies, 
médailles  frappées  en  l'honneur  de  Jeanne 
d'Arc,  les  statuettes,  les  bijoux  de  toutes 
sortes  qui  représentent  son  effigie  ;  enfin,  au 
troisième  étage,  se  trouvent  un  grand  nombre 
de  curiosités  archéologiques. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  5  mai 

Après  la  communication  des  lettres  de 
MM.  Th.  Dubois,  Gabriel  Kaurc.  Castinel,  Ben- 
jamin Godard,  Victorin  Jonciôres,  l'essard, 
Salvayre,  Erik  Satie,  candidats  au  fauteuil 
vacant  par  le  décès  de  Gh.  Gounod,  l'Académie 
décide  d'entendre,  dans  sa  prochaine  séance, 
la  lecture  des  litres  des  candidats  au  fauteuil 
de  M.  Cavelier. 

M.  Guillaume,  directeur  de  l'.Vcadémie  de 
France  :i  Ruine,  écrit  au  secrétaire  perpétuel 
pour  donner  des  détails  sur  l'exposition  des 
envois  de  Kume,  qui  a  été  ouverte  le  samedi 
28  avril.  I,a  reine  d'Italie  est  venue  la  visiter 
à  la  fin  de  la  journée.  L'audition  musicale  a, 
de  nouveau,  réussi  celte  année  ;  c'était  une 
ou\erlure  d'orchestre  intitulée  ;  «  Naïs  ",  de 
M.  Silver,  grand  prix  de  Home  en  189L 

(Kuvres  exposées.  —  l'einture:  Le  Soleil  et 
la  Rosée,  par  lo  regretté  feu  M.  Thys;  Un 
épisode  du  mnrli/vc  de  sainte  Agalhe,  par 
M.  Devambez  ;  \a  I'a>-nasse,  par  M.  Lavalley. 

Sculiiture  :  Ij'Iinjicralive,  par  M.  Uesver- 
gnos  ;  ry;'ry,  do  M.  Sicard  ;  \'Oura;ian,  de 
M.  Lofebvre;  la  Jeune  Couveuse  (cuyna),  du 
mûiuo,  etc. 


NOUVELLES 


***  M.  Gharlos-Olivior  do  l'enne,  arlislo 
peintre,  est  nommé  choviilicr  du  lu  l.r'iîion 
d'honneur. 

;i<*^  r.a  Direction  des  lioaux-.Vits  a  com- 
mandé, il  y  a  ipioiqucs  années,  il  divers  ar- 
tistes, pour  lo  foyir  du  théiUrodo  rOdéon,(los 
pointui'os  décoriitivos  (pii  ont  été  mises  en 
place  récemment  et  ipii  so  cciinplcleront 
l'hiver  proi'hain  d'un  phil'und  conlh^  aux  soins 
do  M.  Rapharl  l'.ollin  ot  on  cours  d'e.xéculion. 

,(,**  I/ouverture  du  Congres  dos  .Vrls  déco- 
ratifs est  déllnilivcment  llxéo  au  vendredi 
lu  courant,  iV  deux  heures,  h  I  l'icolo  dos  Iloaux- 
ArtH,  sous  la  présidence  do  M.  !■;.  .Spuller,  mi- 
nistre (le  l'Inslruclion  publiipio  cl  do.s  Doaux- 
Arls. 


**:(;  La  Commission  chargée  de  répartir  en- 
tre les  Musées  les  collections  ethnographiques 
appartenant  au  Ministère  de  l'Instruction  pu- 
blique, vient  d'être  reconstituée  ainsi  qu'il 
suit,  sous  la  présidence  de  M.  Milne-Edwards, 
directeur  du  Muséum:  MM.  Bardoux,  séna- 
teur; .Alexandre  Bertrand,  de  l'Institut  ;  Xa- 
vier (Charmes,  de  l'Institut  :  vice-amiral  baron 
Duperré  ;  Félix  Faure.  vice-président  de  la 
Chambre  ;  Guimet,  directeur  du  Musée  des 
religions  ;  docteur  Ilamy,  de  l'Institut  ;  colonel 
Laussedat,  directeur  du  Conservatoire  des 
Arts  et  Métiers  :  Maunoir,  membre  du  Co- 
mité des  travaux  historiques  et  scientifiques: 
Henri  Roujon,  directeur  des  Beaux-.\rts  ;  De 
Saint-Arroman,  chef  de  bureau  à.  l'Instruction 
publique. 

^**  'Voici,  dans  ses  grandes  lignes,  le  projet 
de  M.  Dutert,  l'architecte  chargé  do  construire 
le  nouveau  bâtiment  qui  s'élèvera  sur  l'em- 
placement appelé  aujourd'hui  «  cour  de  la 
Baleine  »,  au  Muséum. 

La  construction  nouvelle,  légère,  toute  en 
fer  et  en  brique,  sera  rehaussée  par  les  a'U- 
vres  des  sculpteurs  animaliers  les  plus  con- 
nus :  MM.  Frémiet,  Barrias,  Marqueste,  Cou- 
lant, (iardet,  d'IIoudain,  Dagonel,  Louis  Noël, 
Kngrand,  TruHol,  lloussin,  Lormier,  etc. 

:(-**  Au  cours  des  travaux  de  terrassement 
qui  sont  en  cours,  entre  la  rue  Lanneau  el  la 
rue  .lean  de  Beauvais.  diverses  trouvailles  ar- 
chéologiques ont  été  faites,  sous  la  surveil- 
lance de  M.  Vacquet,  sous-conservateur  des 
collections  archéologiques  de  la  ville  de  Paris. 
La  Société  des  Amis  des  monuments  s'est 
également  intéressée  à  ces  trouvailles  et  à  la 
dernière  réunion  de  son  Comité,  M.  Charles 
Normand  a  présenté  il  l'assemblée  do  curieuses 
photographies  représentant  les  vestiges  du 
i<  PuitsGortain  »  curieux  document  de  l'his- 
tuiro  du  vieux  Paris,  dont  la  moitié  va  être 
consolidée  et  conservée. 

j(:**  A  l'occasion  du  centenaire  de  la  mort 
de  Lavoisier,  x  mai,  l'.Xcadémio  des  sciences 
a  renvoyé  b.  une  de  ses  Commissions  uno 
proposition  do  M.  Grimaux,  c|u'elle  a  approu- 
vée, et  d'après  laquelle  celle  Compagnie  pren- 
drait l'mitiativo  d'un  mouvement  pour  l'érec- 
tion d'une  statue  à  Lavoisier. 

*+*  1,'excursion  dos  "  .\mis  des  Monu- 
ments ».  au  château  do  Vaiilx-Io-Pruslin,  que 
nous  avions  précédeinmenl  annoncée  pour  le 
>'  ruai,  a  été  remise  au  lundi  de  la  Pentecôte, 
1 1  mai. 

■^r*n,  M.  Charles  Testard,  lo  coUecUonneur 
parisien  décédé  l'an  dernier,  avait  réuni  uno 
impiirtanto  bibliulhciiuo.  Originaire  Ju  dopar- 
tement  do  l'Aisne,  il  a\ail  notamment  collec- 
tionne-cl  catalogué  tous  les  duvrag^s  manus- 
crits ou  imprimés  relatifs  \  sa  contrée,  c.elio 
collcclion  nmiibrouso  et  imporliinlo  vient 
d'élro  oiïerto  par  M""  veuve  Teslard  el  sos  en- 
fants i\  la  Ville  <le  Sainl-Ouonlin  pour  sa  bi- 
bliolhc(|uo  municipale. 

***  L'ihboyo  du  Monl.SninlMichel  n  con- 
servé jusqu'ici   sa    vieille  tour    (|ui    ilale   du 


148 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


X"  siùclo:  mais,  vu  l'état  de  ruine  menaranto 
où  elle  se  trouve  maintenant,  il  serait  ijuos- 
tion,  paraît-il,  de  la  rein[jlacer  [lar  un  cluclier 
roman  ou  golliique. 

**:);  Un  vol  considf^rable  avec  elTraction  aélé 
commis  à.  Vienne  (Autriche)  dans  le  palais  du 
baron  Ollion  Buurgoing;  dos  objets  d'art  an- 
tique de  grande  valeur  ont  été  dérobés. 

^**  La  mission  archéolof^ique  autrichienne 
vient  do  partir  pour  l'Asie-Mineure  ;  elle  visi- 
tera cette  annre  la  partie  sud  de  la  carte  pas- 
sant par  Miizin,  l'ancienne  lléraclée,  l'alî, 
Alavanda,  Ilalycarnasse,  Mylassa,  Stratonikia, 
Lagina,  Mongla  et  .Sniyrne  ;  l'excursion  durera 
trois  mois.  Les  explorateurs  espèrent  recueillir 
un  grand  nombre  d'inscriptions  inédites. 


Inauguration  de  l'Exposition  d'Anvers 


Samedi  dernier,  après  le  discours  inaugural,  le 
Roi  et  la  famille  royale  ont  commencé  la  visite  de 
l'Exposition  eu  parcourant  la  section  belge. 

Les  visiteurs  royaux  ont  ensuite  parcouru  la 
section  française.  Ils  ont  été  reçus  par  MM.  Bou- 
réo,  Muzet  et  Rolland.  M.  Muzet  a  présenté  à  la 
Reine  iin  bouquet  d'orchidées  et  a  souhaité  la 
bienvenue  aux  souverains- 

La  section  française  couipte  12.000  mètres  car- 
rés. Nos  exposants  n'ont  pas  encore  termiaé 
tous  leurs  préparatifs. 

Cependant  notre  section  fait,  dès  à  présent, 
excellente  figure,  grâce  à  la  rapidité  avec  laquelle 
a  été  installée  l'exposition  de  nos  Manufactures 
nationales. 

Le  «  salon  d'honneur  »,  qui  rassemble  les  plus 
beaux  modèles  de  la  Manufacture  de  Sèvres  et 
des  Gobelins,  est  près  d'être  achevé  ;  aux  murs 
déjà  de  magnitiques  tapisseries  sont  accrochées 
et  de  grands  vases  décoratifs  se  détachent  sur  le 
bleu  sumbro  des  tentures.  L'ameublement  qui 
orne  ce  salon  est  d'un  goût  parfait. 

Une  autre  attraction  de  notre  section  est  l'ex- 
position das  colonies  françaises  et  pays  de 
protectorat,  qui  présente  les  meilleurs  produits 
du  Cambodge,  de  la  Guyane,  do  l'Inde,  de  l'An- 
nam,  du  Tonkin  et  de  la  Martinique.  Les  cérami- 
ques et  les  bronzes  exotiques  sont  de  grande 
originalité,  et  au  centre  une  boiserie  émerveille 
par  la  diversité  de  ses  aspects  :  tous  les  bois 
provenant  des  colonies  françaises  ont  été  em- 
ployés à  sa  confection. 

Le  Roi  a  visité  aussi  spécialement  la  section 
des  Beaux-Arts.  i)M.  Bouguereau,  délégué  de  la 
Société  des  Artistes  français  ;  Cazin  et  Dubufe, 
représentant  la  Société  Nationale  des  Beaux-Arts, 
ont  été  présentés  au  Roi,  qui  leur  a  adressé  ses 
plus  vifs  complinienls  sur  la  valeur  des  œuvres 
exposées  et  sur  l'organisalion  de  la  section  dont 
avaient  été  chargés  MM.  Préfet  et  Durand-Ta- 
hier. 

Quelques  Tableaux  de  maîtres  rares 

L'an  passé,  j'ai  eu  l'occasion  d'étudier  de 
près  un  certain  nombre  de  tableaux  peu  connus 
dans  la  splendide  galerie    du  château    Weisscn- 


stein,  en  Bavière.  Malgré  les  pertes  qu'a  subie ■> 
celle  galerie,  bien  connue  .sous  le  nom  de  ga- 
lerie de  Pommersfelden,  en  1867,  lorsqu'on  a 
vendu  à  Paris  toute  une  série  de  tableaux  pré- 
cieux qui  en  provenaient,  elle  comprend  encore 
plusieurs  centaines  de  belles  œuvres  de  pein- 
ture, dont  les  pièces  peut-être  les  plus  pré- 
cieuses sont  la  «  Caritas  »  de  Rubens,  plusieurs 
fois  menliounée  dans  l'histoire  de  i'art,  et  un 
jietit  portrait  du  père  de  Rembi-andt,  soit  de  la 
main  de  Rembrandt  même,  soit  de  celle  de  Ger- 
rit  Don.  Un  Uarlh.  v.  cl.  Jlelst  est  bien  remar- 
(luable.  Le  «  Saint  Jean  Evangéliste  »  que  je  vou- 
drais considérer  comme  un  travail  de  Sai'oldo  est 
étonnant.  11  faut  aussi  que  l'hi-toire  de  la  pein- 
ture fasse  mention  d'une  «  Madone  »  probable- 
ment de  Bernard  van  Orley,  d'un  tableau  de 
Pk'ter  Pietersi  (Aerlsz),  d'autres  de  Corneli.i 
Cornclisz  oan  Ilaarlem,  Hloemnert,  Honthorst, 
PoclenJturu,  Puylenborcli,,  Vertaiigcn,  C.  Hol- 
sli'ijn.N .liarrjhem.  Thom.  Wijck,  Simon  Vcrelst, 
Nie.  Hcrtiti,  ^'fnl  Dijck  («  Saint  Martin  »  ;  répé- 
tition avec  variantes  des  tableaux  de  Windsor  et 
Saveidhem),  de  Peeter  Thys,  Jac.  Jordaens,  G. 
Pens,  Hans  Durer  et  beaucoup  d'autres.  Un  Jan 
Lys,  considéré  autrefois  comme  une  œuvre  de 
Ger.  Seghers,  est  très  beau  quant  au  coloris  et 
quant  au  dessin.  Parmi  les  œuvres  cachées  sous 
des  déterminations  fausses  et  les  tableaux  non 
enregistrés  au  catalogue,  j'ai  pu  constater,  dès 
1890,  deux  Will.  yieiilandt, un  Ant.  Mirou,  un 
Joh.  V.  Aachen,  deux  Pieter  Codde,  un  Victor- 
Honoré  Janssens,  un  Joa'jhim  Mleivael,  un  Cé- 
sar van  Everdingen  et  les  tableaux  déjà  men- 
tionnés de  Rembrandt  et  .Jan  Lys. 

L'an  passé,  grâce  à  l'amabilité  du  comte  Arthur 
Schreuborn-AViesenlheid,  qui  possède  actuellement 
tous  ces  beaux  tableaux,  j'ai  eu  l'occasion  de  faire 
quelques  nouvelles  découvertes  dont  l'intérêt  est 
assez  grand  pour  qu'il  soit  bon  d'en  dire  quelques 
mots.  Ce  sont  des  œuvres  de  Juriaen  Jacobsen, 
Abr.de  ^'ries.  Paulus  Moreelse,  B.  v.  Bossche, 
Th.  v.  Thulden,  Jacob  v.  Halen,  David  Davids 
de  Heem  et  autres,  dont  il  était  possible  de  dé- 
couvrir les  signatures. 

Une  des  plus  importantes  de  ces  petites  décou- 
vertes (s'il  est  permis  d'employer  ce  terme)  est 
celle  d'une  nature-morte  remarquable  de  David 
Davidsz  de  Heem.  Ce  panneau  (large  de  0'",56  sur 
0"',i'2  de  haut)  porte  lui  monogramme,  formé  par 
trois  D  et  un  H,  ce  qui  signifie  Xlavidflavidsz  X>e 
Heem.  Il  s'agit  là  d'un  peintre  dont  on  ne  con- 
naissait aucune  œuvre  jusqu'à  présent.  Il  travail- 
lait vers  1G6S  à  Utrecht.  La  manière  de  sa  nature- 
morte  de  la  galerie  de  Pommersfelden  est  évi- 
denunent  celle  de  la  fannlle  des  De  Heem,  et, 
pour  confirmer  celte  observation,  on  peut  re- 
trouver ce  tableau  dans  un  vieux  catalogue  de 
1746,  considéré  comme  un  travail  de  «  De  Heem  ». 
Une  œuvre  très  ressemblante,  pour  le  style,  à  la 
nature-morte  de  D.  D.  De  Heem,  à  Pommersfelden 
se  trouve  eu  la  possession  du  comte  Geza  Bruns- 
wick, à  Marton  Vasa  en  Hongrie.  J'ai  vu  cette 
peinture  lorsqu'elle  était  à  Vienne  pour  être  res- 
taurée. 

Un  portrait  à' Abraham  de  Vries  m'a  lieau- 
coup  intéressé,  parce  que  ce  tableau,  signé  «  Fecit 
A.  deVries,  auno  1641  »,  est  un  nouveau  témoi- 
gnage que  le  soi-disant  Verelst  n"  1349  de  la  Ga- 
lerie Impériale  à  Vienne  est  irrécusablement  une 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


1'.  I 


œuvre  d'Abraham  de  Vries.  C'est  une  attribu- 
tion que  j'ai  déjà  faite  à  ce  peintre  pendant  l'ins- 
tallation de  la  Galerie  Impériale  au  nouveau  Pa- 
lais des  Beaux-Arts  en  1892.  Je  m'appuyais  alors 
pour  la  faire  sur  un  portrait  précieux,  signé 
«  A.  de  Vries  »  qui  fait  partie  de  la  jolie  collection 
appartenant  à  Madame  la  baronne  Stunimer  de 
Tavarnock  à  Vienne.  Je  connaissais 'aussi  d'au- 
tres ouvrages  du  même  peintre,  qui  ressemblaient 
beaucoup  au  soi-disant  Vei'elst  n»  13'i9  de  la  Ga- 
lerie Impériale  à  Vienne.  Je  voudrais  bien  es- 
quisser ici  une  petite  monographie  de  ce  peintre 
intéressant  qui  fut  souvent  confondu  avec  Adriaen 
de  Vries,  pein're  d'Anvers  et  ami  de  Kubens, 
mais  il  me  faut  encore  citer  d'autres  maîtres  rares, 
dont  il  se  trouve  des  ouvrages  dans  la  collection 
duchAleau  VVeissenstein  (1). 

Jacob  van  Ilalen,  par  exemple,  est  un  peintre 
extrêmement  rare.  On  le  sait  par  l'IIisloire  de  la 
Peinture  flamande.  De  ce  peintre  assez  considé- 
rable, j'ai  trouvé  dans  la  Galerie  de  Pommersfel- 
den  un  petit  tableau,  représentant  «  Eslher  de- 
vant Ahasver  ».  Il  est  signé  «  I.  V.  1I.\LK  ».  J'ai 
eu  la  bonne  fortune  de  retrouver  une  indication 
de  ce  tableau  dans  un  ancien  catalogue  des  ta- 
bleaux appartenant  au  comte  de  Scho'nborn  en 
1721.  Il  y  est  enregistré  comme  n  De  liai». 

Il  n'y  a  aucun  doute  que  Juriaen  Jacobsen  (né 
en  1630  probablement  à  Hambourg)  travaillant, 
selon  A.  Bredius,  en  1659.  1660,  1662  et  IGG'i  :\ 
Amsterdam,  appartient  à  la  classe  des  maîtres 
rares.  Au  château  Weissensteiii  se  trouve  une 
toile  pompeuse  de  ce  peintre,  qui  représente  le 
«  Parnasse  »  ;  ce  tableau  n'est  pas  de  premier  ordre, 
mais  il  est  bien  intéressant  par  la  signature  «  J. 
Jacobs  fec  16G1  »  et  par  la  manière  largo  com- 
plètement hollandaise  de  l'exécution.  Quant  à  la 
composition,  c'est  un  travail  un  peu  vide  et  su- 
perficiel. J'en  donnerai  une  description  dans  le 
catalogue  nouveau,  que  je  vais  faire  prochaine- 
ment À   la  prière  de  M.  le  comte  Schœnborn. 

Enlin  il  faut  jeter  encore  un  coup  d'ojil  sur 
une  suitr  do  petites  toiles  de  la  peintura  alle- 
mande du  xvir  et  du  xviii"  siècle.  Des  œuvres  de 
Allmncher,  peintre  exlréinement  rare,  d'un 
peintre  nommé  Hof/i;nsln'tt,  de  J.  U.  Kitlt, 
Schuahcl,  Elliçir,-  il,  J.  H.  Sclio-.ifehl,  Joh. 
Ileiss,  Peter  Jiriiii(ll,Chr.  Fesel,  ce  dernier  nous 
menant  au  xix"  siècle. 

Los  lahkaux  de  la  galerie  du  chAteau  Weis- 
sensti'iu  .sont  bien  conservés,  bien  entretenus  de- 
puis qui'lques  années,  peu  restaurés  ;  les  salles 
sont  bien  éclaiii'es,  l'entrée  l^st  libéralement 
accessible  au  public  et  principalement  aux  ama- 
teurs. En  un  mot  l'étude. de  celle  riche  collection 
peut  se  faire  «laiis  les  conditions  les  plus  agréa- 
bles. Seidemenl  il  faut  d'abord  se  résigner  A  deux 
heures  do  voilure  pour  alleindre  le  chiUeau.  On  y 
vient  do  Bamborg.  ville  célèbre  en  Bavière,  ci- 
lèbro  par  .son  histoire  et  ses  églises, bien  connue 
par  sa  Bibliothèque  royale  et  ses  collections 
d'art,  dont  nous  parlerons  la  prochaine  fols.  Nous 
y  chercherons  aussi  les  tableaux  do  iiiallres 
rares. 

D'  Th.  V.  FniMMKi . 


(1)  lï'iqirès  uiip  ninuitUDii'alioH  niiniililo  do  .\.  Uroiiiif*, 
lo  poinlro  Alii'nluitii  <li*    Vi-ios   nurnit  v«-<mi    \  l.a  lloyo, 

l'ii  iiiti  pi  iMi  mis. 


Académie  des  Inscriptions 


Séance  du  4  mai 

Les  Diicouverles  de  il.  de  Morgan  en  Ef/yple. 
—  Une  nouvelle  lettre  de  M.  de  Morgan  a  été  lue 
à  l'Académie.  Kn  voici  li-s  passages  les  plus  im- 
portants : 

Les  sondages  amenèrent  la  découverte  de  onze 
puits  alignés  d'est  en  ouest.  0"fl<l"es-uns  .sont 
écroulés  et  semblent  n'avoir  jamais  été  terminés, 
mais  l'un  d'entre  eux,  le  plus  rapproché  du  puits 
royal,  a  fourni  des  résultais  fort  importants. 

Le  19  avril,  ce  puits  venant  d'être  vidé,  je  ren- 
contrai une  porte  donnant  accès  dans  un  couloir 
long  de  l'i  mètres  60  e;  couvert  d'une  voùle  cylin- 
drique habilement  appareillée. 

La  porte  fut  ouverte  avec  toutes  les  précautions 
qu'exigeait  le  mauvais  état  de  la  galerie  et  dès 
les  premières  pierres  enlevées,  nous  eûmes  sous 
les  yeux  tous  les  objets  placés  dans  une  chambre 
exiguë  à  l'endroit  où  ils  avaient  été  déposés  par 
les  prêtres  de  la  douzième  dynastie  ou  par  la 
famille  du  mort.  Là  étaient  des  vases  d'argile 
renfermant  encore  le  limon  des  eaux  du  Nil,  ici 
des  pièces  de  viandes  embaumées,  plus  loin  des 
plats  aux  mets  desséchés.  Dans  un  angle  se 
trouvaient  deux  caisses,  l'une  renfermant  des 
parfums  contenus  dans  des  vases  d'albAlre  soi- 
gneusement étiquetés  en  caractères  hiératiques, 
l'aulre  ne  contenait  que  des  sceptres,  des  cannes, 
un  miroir  de  bois  et  des  llèches  dont  les  barbes 
sont  d'une  étonnante  conservation. 

Jusque-là  il  était  impossible  do  dire  si  cette 
tombe  était  celle  d'un  homme  ou  celle  d'une 
femme:  elle  contenait  des  armes  et  des  objets  do 
toilette.  Le  seul  indice  que  nous  eussions  trouvé 
était  le  cachet  dont  on  avait  scellé  le  colTrel  des 
parfums:  il  portait  le  nom  du  familier  du  roi 
Tesch  Senbel-f. 

Dès  que  tous  les  objets  furent  numérolés  el 
(|u'il  eiM  été  pris  des  croquis  de  leur  position  res- 
pective, ou  commença  l'ouverture  du  sarcophage. 
La  dalle  soulevée,  le  cercueil  de  Dois  apparut 
couvert  de  feuilles  d'or,  orné  di-  deux  chevets  el 
terminé  en  dos  d'Ane.  Une  inscription  d'or  occu- 
pai! toulc  la  longueur  du  couvercle  ;  elle  nous 
donne  le  nom  et  le  tiln-  de  la  défunle  :  la  prin- 
cesse (ou  lille  royaU;)  Noub-llotep-ta  Khroudil. 

La  caisse  du  cercueil,  ornèi  elle  aussi  do 
feuilles  d'or,  était  en  bois  naturel:  seules  les  b.in- 
des  d'or  |)orlant  îles  inscriptions  étaient  eiu-adrées 
d'un   liait  de  peinture  verli-. 

La  mumii'  a\ait  beaucoup  soulTerl do riiumidllê; 
il  ne  r>:slail  ipi'uu  amas  d'os,  de  bijoux  el  de 
poussières  enfermé  dans  les  restes  il'uuo  onvo- 
loppi'  do  plAlre  enlièremeul  dorée.  Les  objets 
n'avaii'ul  pas  été  louches. 

.\  gauche  èlairnl  les  cannes,  les  sceplres.  lo 
Ihigellum.  curieux  insirument  fréquent  dans  les 
bas-relii'fs  des  temples,  mais  qu'on  n'avait  jamais 
retrouvé  aussi  C(uuplet.  Sur  la  lèle  élaleiil  posés 
un  diadémi'  d'argent  incrusté  de  pierres,  un 
ura'U  et  une  lèlo  de  vaulour  eu  or.  Sur  la  poi- 
trine, j'ai  rencontré  lo  collier  orné  d'une  rinqunn- 
laine  de  pendenlifs  d'iu'.  incrusté  el  terminé  |ii«r 
deux  lèles  d'éperviei-s  d'or  degrandi'ur  naliirolle. 
ViM's  la  roiulure  était  un  poiguHiM  A  lame  d'or,  et 


150 


I,A    CHRONIQUE    DES    ARTS 


aux  l)ras  et  aux  pieds  des  bracelets  en  or  ornés 
de  perles,  de  cornalines  et  d'éineraudes  égyptiennes. 

La  tète  de  la  momie  était,  comme  d'usage, 
située  au  nord  du  tombeau,  i  la  gauche  des  pieds 
était  la  caisse  à  canopes  lamée  d'or  comme  le 
cercueil  et  couverte  de  textes. 

Parmi  les  litres  de  la  princesse  Noub-Iiotep,  il 
n'est  jamais  fait  mention  qu'elle  eût  été  reine,  et 
cependant  j'ai  rencontré  dans  son  tombeau  tous 
les  attributs  de  la  royauté.  Peut-être  est-elle  morte 
avant  l'avènement  de  son  mari  au  frone,  alors 
que  celui-ci  n'était  que  prince  héritier? 

Les  tombeaux  du  roi  Hor  et  de  la  princesse 
Noiib-llotep,  ainsi  que  les  détails  de  leurs  mobi- 
liers l'unéraires  montrent  clairi'nient  que  ces  deux 
personnages  ont  été  ensevelis  à  la  même  époque. 
Dcviius-nous  admettre  (pie  la  ju'inces.se  était  soit 
la  femme,  soit  la  fille  du  souverain  prés  duquel 
elle  reposait.  .lusqu'sV  plus  ample  informé,  je  suis, 
pour  ma  part,  do  cet  avis. 

En  même  temps  que  s'opèrent  les  recherches, 
je  rédige  un  compte  rendu  très  détaillé  de  leurs 
résultats.  Ce  récit  fera  l'objet  d'un  volume  spé- 
cial, dans  lequel  figureront  tous  les  objets,  les 
textes,  les  plans  et  les  détails  d'architecture.  Je 
suis  aidé  dans  ces  travaux  par  MM,  G.  Legrain 
et  G.  Jéquier,  membi-es  de  l'Institut  oriental 
français  du  Caire,  les  égypiologues  du  service  des 
antiquités  se  trouvant  rett-nus  soit  au  Musée  de 
Ghizeh,  soit  par  les  autres  fouilles  entreprises 
par  mon  administration  sur  divers  points  de 
l'Egypte,  etc. 

Cette  communicatiou  a  pi'ovoqué,  de  la  part  de 
M.  Maspero,  quelques  observations,  dont  voici  la 
substance  : 

«  Je  suis  heureux,  a  dit  l'honorable  académi- 
cien, de  voir  que  M.  de  Morgan  se  décide  enfin 
à  pousser  ses  recherches  vers  le  centre  de  la  jiy- 
ramide  de  Dahchour.  Tout  ce  que  nous  savons 
des  pyramides  de  la  V"  à  la  XI°  dynastie  montre 
qu'il  faut  y  chercher  les  chambres  sous  la  pyra- 
mide et  non  dans  la  pyramide,  comme  il  avait 
paru  d'abord  le  penser.  C'est  là  qu'il  trouvera  la 
chambre  royale.  Il  faut  espérer  qu'elle  aura  été 
creusée  de  façon  à  échapper  aux  infiltrations  du 
Nil  et  qu'elle  ne  sera  pas  remplie  d'eau  comme 
celles  de  Lisht  et  d'IUahoun,  qui  appartiennent  à 
la  même  époque. 

«  Le  roi,  dont  la  momie  a  été  découverte,  est 
inscrit  dans  le  Canon  Royal  de  Turin.  L'ortho- 
graphe Fou-ab-râ  qu'en  donne  M.  de  Morgan  ren- 
ferme une  erreur  de  lecture.  Le  signe  initial  sonne 
aoii,  comme  c'est  prouve  depuis  une  quinzaine 
d'années,  et  le  nom  véritable  est  Aou-nb-ri}. 
M.  de  Morgan  aurait  trouvé  dans  un  ouvrage 
populaire,  tel  que  l'Histoire  d'Egijpte  de  Wiede- 
mann,  deux  rois  portant  ce  nom,  sous  la  fornii: 
pleine  de  Aoutoimbrâ.  Tous  les  deux  appartien- 
nent à  la  XII'  dynastie.  Celui  dont  on  vient  de 
découvrir  la  momie  est  certainement  le  premier 
des  deux.  Son  protocole  royal  est  modelé  sur 
celui  des  Amenemhàit  de  la  XII'  dynastie,  et, 
d'après  le  rang  qu'il  occupe  dans  la  liste,  on  peut 
croire  qu'il  vivait  environ  un  siècle  et  demi  après 
Amenemhàit  IV.  Aussi  bien  connaissons-nous, 
presque  année  par  année,  la  suite  des  rois  de  la 
XIP.  Peut-être  découvrira-t-on  les  trace.s  de  quel- 
que usurpateur  vers  cette  époque.  Mais  il  y  a 
aussi  peu  de  chances  d'y  introduire  un  souverain 


nouveau  ayant  véritablement  régné  qu'il  y  en  a  de 
pouvoir  intercaler  un  nouveau  Bourbon  entre 
Henri  IV  et  Louis  XVI.  Voilà  lis  observations 
sommaires  que  suggère  à  première  vue  la  lettre 
de  M.  de  Morgan.  Je  n'insisterai  pas  et  je  pré- 
fère joindre  mes  félicitations  à  celles  do  l'Aca- 
démie [lour  la  belle  découverte  ciu'il  vient  de 
faire. » 

Ecole  française  de  Rome.  —  Dans  une  lettre, 
en  date  du  1"  mai,  M.  A.  Geflroy  annonce  que 
deux  importantes  éludes,  intéressant  l'archéologie, 
figurent,  en  ce  moment,  à  l'E-Kposition  de  l'Aca- 
démie de  France,  à  Rome. 

M.  Sortais,  architecte  pensionnaire  de  la  villa 
Médicis,  ofTre,  avec  les  résultats  des  fouilles  ré- 
centes qu'il  a  pratiquée»,  un  état  actuel  du  eanope 
construit  par  Adrien  dans  sa  villa  voisine  de 
Tivoli.  Le  grand  portique  en  avant  de  l'hémicjxle, 
au  fond  duquel  était  le  Sacrarium,  se  composait 
de  quatre  et  non  de  dou^e  colonnes  groupées  par 
couples  de  deux,  comme  le  croyaient  Piranesi  et 
Ganina.  M.  Sortais  a  retrouvé  tout  un  système 
ingénieux  de  petits  canaux  concentriques  reliés 
par  des  dallages  en  marbre  et  des  ponts  avec  un 
petit  bassin  central.  Les  fragments  de  bases  et  de 
chapiteaux  prouvent  que  l'ordre  du  portique  était 
ionique  et  non  égyptien.  Seuls,  les  vases  et  sta- 
tues, retrouvés  dans  le  eanope  en  si  grand  nom- 
bre à  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  étaient  de  style 
égyptien  ou  pseudo-égyptien. 

Un  autre  pensionnaire  architecte  de  la  villa 
Médicis,  M.  Pontremoli,  expose  une  étude  sur 
l'arc  de  Trajau  à  Ancone.  Il  a  reconnu  des  rostres 
dans  les  prétendues  guii'landes  de  bronze  qui  dé- 
coraient, selon  Canina,  diverses  parties  de  l'arc. 

En  terminant.  M.  Geffroy  annonce  l'apparition 
de  la  seconde  livraison  du  grand  plan  archéolo- 
gique de  Rome  par  M.  Rod-Lanciani.  Elle  abonde 
en  renseignements  sur  la  Via  Flarninia,  sur  le 
Pincio,  etc. 

Les  Découvertes  du  Pi're  DeUUtreà  Caithage. 
—  M.  Héron  de  ViUefosse  enti-etient  l'Académie 
des  sculptures  récemment  trouvées  par  l'hono- 
rable correspondant  de  l'Institut  sur  l'emplace- 
ment du  Gapitole  à  Carthage,  ut  qui  ont  dû  faire 
partie  de  l'ensemble  décoratif  du>grand  édifice. 

Deux  de  ces  reliefs  représentent  des  femmes 
ailées  portant  des  cornes  d'abondance  chargées 
de  fruits.  Une  troisième  ligure  plus  intéressante 
est  celle  d'une  Victoire  ailée,  coiiverte  d'une  dra- 
perie élégante  et  entourant  de  son  bras  droit  un 
trophée  composé  d'armes  romaines.  Cette  figure 
porte  encore  des  traces  de  peinture  rouge  et 
brane;  la  chevelure  était  dorée.  Ces  sculptures, 
qui  remontent  probablement  au  premier  siècle 
de  notre  ère  ou  au  commencement  du  second, 
comptent  parmi  les  plus  intéressantes  qui  aient 
été  trouvées  à  Carthage.  La  découverte  du  P.  De- 
lattre  est  aussi  très  importante  au  point  de  vue 
de  la  topographie  romaine  de  cette  ville. 

L'Ara  brisé  et  ses  appliiMtions  méthodiques 
dans  l'Ile-de-France.  —  Sur  ce  sujet,  M.  Eugène 
Lefèvre-Pontalis  a  fait  une  communication  ex- 
traite d'un  important  travail  qu'il  va  procbaine- 
nient  publier,  et  ijui  est  intitulé:  L'Architecture 
religieuse  dans  l'ancien  diocèse  de  Soissons, 
aux  onzième  et  douzième  siècles. 

Après  avoir  rappelé  que  l'architecture  gothique 
ne  fut  pas  le  résultat  d'un  simple  changement  dans 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


l'I 


la  forme  des  arcs^  mais  qu'elle  dérive,  avant 
tout,  de  la  découvfrte  de  la  croisée  d'ogives, 
M.  E.  Lefèvre-Pontalis  expose  les  systèmes  ima- 
ginés par  plusieurs  archéologues.  Il  fait  observer 
que  l'étude  des  églises  du  Beauvaisis  et  du  Sois- 
sonnais  prouve  que  l'arc  en  tiers  apparut  tout 
d'aljord  autour  des  voûtes  d'ogives,  vers  le  début 
du  règne  de  Louis  VI,  par  suite  d'une  véritable 
nécessité  de  construction,  afin  de  remplacer  le 
plein  cintre  surhaussé,  dont  quelques  architectes 
avaient  fait  usage,  notamment  à  Saint-Etienne, 
de  Beauvais.  L'arc  brisé  fit  son  apparition  mé- 
thodique au  douzième  siècle,  d'abord  dans  les 
doubleaux  et  les  grandes  arcades  des  nefs,  puis 
dans  le  portail  et  les  baies  des  clochers  et,  en 
dernier  lieu,  dans  les  fenêtres  et  les  arcatures. 
Si  l'arc  en  tiers  point  fut  employé  en  Orient  plu- 
sieurs siècles  avant  80:1  apparition  en  Occident, 
c'est  seulement  dans  l'Ile-de-France  que  la  fusion 
de  la  voi'ile  d'ogives  et  de  l'arc  brisé  produisit  des 
conséquences  fécondes  pour  l'architecture  reli- 
gieuse pendant  la  première  moitié  du  douzième 
siècle. 

Société    des    Antiquaires 

Séances  des  25  avril  et  2  mai  1894 

M.  le  baron  de  Baye  offre  un  catalogue  illustré 
do  la  collection  archèologiiiue  recueillie  dans  la 
Petite  Eussie  par  M.  Paul. 

M.  Gagnât  fait  connaître  une  borne  niilliaire 
relevée  à  TchifUi  par  le  P.  Girard,  mission- 
naire. 

M.  Gagnât  entretient  ensuite  la  Société  des 
fouilles  récentes  entreprises  dans  la  rue  de  Lan- 
noau,  près  du  GoUège  de  France. 

M.  Gh;\lol  présente,  de  la  part  de  JI.  Gillet,  le 
texte  de  deux  chartes  originales  de  Jean  de  Join- 
ville. 

M.  l'abbé  Beurller  signale,  sur  un  bas-relief  do 
Ninive,  une  représentation  des  procédés  par  les- 
quels les  anciens  préservaient  des  coups  du  bé- 
lier les  murailles  des  villes  assiégées. 

M.  Gagnai  annonce  que  le  P.  Brucker  lui  a 
communiqué  de  nouvcllrs  inscriptions  recueillies 
en  Arménie  par  le  P.  Giiard  cl  inlerprèle  l'une 
d'elles. 

M.  do  Baye  olVre  le  prei.iier  volume  des  publi- 
Cftlions  ilu  (Congrès  anhéiil.)j,'ii|iii'  do  Moscou. 

M.  do  Barlhélemy  allire  l'allention  do  la  Société 
sur  un  nouveau  mémi'ire  ilc  .M.  Lièvre  nu  sujet 
des  prèlciiilus  puits  funéraires  do  la  Vendée. 

MM.  de  Kcrsi  is,  (iiiiduz,  Di'laborile  cl  (|ueli(Ucs 
autres  membres  ècliangcnt  des  ob.-<ervallons  sur 
la  doslin:ition  probable  di'  ces  cavih'S. 


NÉCROLOGIE 


Le   pi'inlro  Charles   Jaoque  est  dècéilé   lundi 
ornier  7  mal. 

Né  en  lSl:t,  .IjiC(|ue  s'adoiinn  d'abord  i\  In  gra- 
vure, mais  il  m-  larda  pas  i\  iilionlir  la  peinluie 
de  genre.  Son  Ijdeiil  le  portail  11  la  reprudm-tion 
des  scènes  rustiques,  ili's  tableaux  familiers  el  il 
fut  le  iieintre  et  le  graveur  des  intérieurs  do  cam- 
pagne el  smtoul  des  nnini.uis  de  bnssu-cour, dont 


il  avait  fait  une  scrupiUeuse  étude  et  sur  lesquels 
il  publia  même  un  ouvrage  intitulé  :  PoulniUer, 
ynoixogrriphie  des  poules  iiidigénes  et  exotiques. 
Le  succès  de  ces  gravures  rustiques  à  l'eau-forte 
fut  très  grand  et  s'accrut  à  chaque  Salon,  où 
M.  Jacque  exposait  à  la  fois  peintures  et  gra- 
vures. 

Gomme  peintre,  il  obtint  une  médaille  de 
3'  classe  au  Salon  de  1861,  une  médaille  en  1863, 
et  une  médaille  d'or  à  l'Exposition  universelle  de 
1889.  Gomme  graveur,  il  obtint  une  médaille  de 
3'  classe  en  1851,  une  seconde  médaille  de  3'  classe 
'a  l'Exposition  universelle  de  1867  et  un  Grand 
Prix  à  celle  de  1889. 

Il  avait  été  nommé  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  en  1807. 

Parmi  ses  œuvres  les  plus  connues,  on  peut 
ciler  :  une  linsse-cour,  la  Sortie  du  troupeau. 
le  Grand  troupeau  au  jttiturn>/e, l'Abreuvoir, etc. 

La  Gazette  des  lienux-Arts  a,  d'ailleurs,  pu- 
blié une  des  plus  célèbres  eaux-fortes  de  Gharles 
Jacque  :  La  Souricière,  pour  illustrer  une  étude 
qui  lui  était  consacrée  par  Gharles  Blanc  (1"  pér. 
t.  IX,  p.  193-208). 

Le  peintre  paysagiste  Renouf  vient  de  suc- 
comber, à  l'hospice  général  du  Ha\Te,  aux  suites 
d'une  courte  maladie. 

Né  i'i  Paris  en  18'iô,  il  avait  débuté  au  Salon 
en  1870.  En  1879,  il  exposa  Dernier  Radoub, 
une  œuvre  que  la  gravure  a  popularisée  et  qui 
fut  achetée  par  l'Etal.  Gilons,  parmi  les  tableaux 
qui  consacrèrent  sa  réputation  :  la  l'eMce,  que 
possède  le  Musée  de  Quimper  ;  le  Coup  de  ntain 
(Exposition  de  188!))  ;  le  Pilote,  au  Musée  de 
Kouen  ;  VEpace,  qui  ligura  à  l'Exposition  mari- 
time du  Havre. 

Au  cours  d'un  séjour  aux  Etals-Unis  qu'il  Ht 
dans  ces  dernières  années,  il  peignit  une  toile 
importante,  le  Pont  de  lirookhjn.  qui  se  trouve 
actuellement  au  Musée  du  Havre,  ainsi  qu'une 
marine  et  les  Falaises  de  Vudalle. 

M.  Emile  Renouf  avait  exposé  au  Salon  de 
celle  année  l'n  orat/e  en  mer,  très  belle  marine 
représentant  une  entrée  de  ban]Ue  au  [xirt  du 
llavri',  el  un  portrait  d'un  U.  P.  supérieur  «les 
jésuites,  peint  il  y  a  une  dizaine  d'années. 

M.  Henouf  élail  chevalier  de  bi  r,é;;ion  d'hon- 
neur et  membre  du  jury. 

Nous  apprenons  la  mort  de  M.  Por  John  Tagc 
E^ert,  peintre  suédois  qui,  cette  année  même, 
i'X|i'isiiil  au  S;don  «les  Glmmps-Kly.-iées  nue  toile 
intitulée  :  .Voi'iv'c  d'autoinnr.  M.  Ewerti'lnit  élève 
de  MM.  J.  P.  Liiurens  el  IWnjumin-Gonstnnl.  Il 
résidait  d'hnbiludt^  i\  l.'.nncnrnenn  (Finisiéi'u). 

Le  jeune  artiste  su'Vltiis  s'est  suicidé  A  .son  do- 
niiiilf  è  Paris,  rue  Victor-Mnssé. 


Tour  du  Monde.  —  17iO*  livniisun,  —  A  tra- 
vers la 'l'osoano  (  Kloronoe),  pur  M.  Eugène  Muntz. 
—  Treize  dessins  de  Bazin,  Uerg.  Houdier. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1119'  livraison.  — 
Texto  par  (iusiave  'l'oudouio.  Maurice  Lebrun, 
Frédéric    Dilhiyo,  II.  Meyer  el  Louis  Housselel. 

Illustralionsde  :  .\.  Paris,  Myrliach,  LeBlanl.otc. 

Bureaux  A  la  librairie  llnchelte  el  l'.'«,  79,  bou- 
leMird  Saint-Gormuiu,  Paris. 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


J 


ALBUM     RELIE 


>E 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier   r/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prii  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5  francs;   franco  en  province,   20   francs. 


H  M  m  i  iimi-,iJi 


PAR 

MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 
PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,     MÉZIÉRES,    ANATOLE    DE   MONTAJGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-S»  grand  aigle,  illustré  de  100 gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deu.x  sortes  de  papier  : 

I»  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2»  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n""  i  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 


RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 
Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux- fortes  de  M.  de  MARE 

UN   VOLUME  IN-i"  TIRÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  PAPETERIES  DU  MARAIS 

Il  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  75  exemplaires  numérotés  sur  papier  W'hatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  75  fr. 

Prix  de  Pexemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 


DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


CI.\yllKME  SÉRIE.  —  Piiv  10l>  lianes. 


Pour  les   Vlnniiës  :  50  francs 


Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Galette  des  Beaux-Arts 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


Les  Dessius  de  MiiKres  aueieus  exposés  à  FÉeole  des  Beaux-Arts  eu  18/9 

PAR  LE  MARQUIS  Ph.  DE  ChENNEVIÈRES 
Directeur  honoraire  des  Beaus-.-\rts,  Membre  de  l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Cassette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  i8  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr.  —  Pour  les  abonnés,  1 2  fr.  ;  franco  en  province,  i  5  francs 


,1-2  Ré'j5Cîe!jr  en  chef  gérant  •  A.  DR  l  <JST \  LOT.  —    Imi'.  de  la  l'ub-ssE,  iô,  rue  du  Croissant.  Paris.  —  Simart,    ■ 


N«  ■>).  —  1894 


BUREAUX    :    S,    RUE   FAVART 


1'.!  Mai. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLI^MENT   A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LI     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  la.  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chroiiiciue  des  Aits  et  do  la  Curiosité. 


Un   ail 


PARIS    ET    UICPARTEMENTS 
12  h".         I         Six   mois. 


8  ù 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection  Edgar  de  Pommereau 

Celfo  venle,  dont  nous  avons  donnô  queliines 
lu'ix  (liins  noiro  dernier  numùro,  faite  le  10  mai, 
par  M'  P.  CiiF.VAi.r.iKR  et  M.  M.vn.niikim.  a  pro- 
duit 25Û.0r.3  fr. 

OnFiiviiERiii. —  1,  Deux  llanihuaiix  ItéKeiici', 
en  argent  ciselé  ;  1.7U0.  —  2.  Pot  à  eau  et  .sa  cu- 
vette en  argent,  Louis  XV  :  2.020.  —  -i.  Sucriére 
Ué;{once  en  argent  en  forme  de  vase  :  1.020.  — 
'[.  Deux  sucrières  analogues  à  celle  qui  précède. 
Kpoquc  IJégence.  Vieux  Paris  :  2.000. 

SiM'I.PTIHKS  KN  TEllRE  cunE.  —  H.  liusie  de 
ji'uiie  lille,  grandeur  nature,  la  lèle  tournée  vers 
la  gaucho,  les  cheveux  retenus  par  un  riilian  et 
la  poitrine  couverte  en  partie  par  nue  draperie. 
Allrihuéà  Pi'Jou  :  il. 100.  —  lô.  Deux  staluelles 
(l'une  signée  :  Illaisi'  fecil  177')).  llélié  el  (iany- 
niéde  :  2.700. 

nmiNZKs  d'art.  —  10.  Petit  groupe  on  lnonz.-. 
patine  hrun  foncé:  uymplio  chasseresse  etciifanl 
satyre,  xviir  siècle  :  1.000.  —  17.  Slaluetle 
éqiieslie  en  lu'oiui'  de  l.nuis  XIV.  l'aliue  hriin 
rougei\tro  :  920. 

liiioszKS  D'.iMr.um.iîMBNT.  —  18.  Deux  vases 
ovoïdes  en  niarlire  vert  antii|UO,  garnisdc  moulures 
eu  lirou/.o  ciselé  et  doré  coiiipo.sées  île  piéilouchrs 
«•annelés,  il'anses  en  volule  reliées  par  di's  fes- 
tons do  pampres  et  de  graines  s'écliiippanl  di'  ro- 
saces, l'ipucpie  liouis  XVI  •  5.000.  —  19.  liou- 
geoir  i\  deux  lumières,  Louis  XV,  formé  il'iine 
figurine  do  Cdiinois  accroupi,  en  Imis  la(]iié,  te- 
iiiuil  iiiir  iloiihie  liranche  ])ortanl  les  porlu-lu- 
iiiiries  III  lii'iuize  doré  ;  2.ll.')0.  — 20.  Deux  hrns- 
appli(pies  llégeuce.  liriiuze  ciselé  et  iloré  :  l.iriO. 
—  21.  Deux  l)rHs-appli(|ues  Louis  XV,  bronze 
fi.selé  el  doré,  l'i  deux  branches  rocaille  cnhicées, 
el  liranches  de  fleurs  :  îl.WO.  —  22.  Deux  girnn- 
iloles  Louis  XIV,  en  hroiizo  ci.selé  el  doré,  A  trois 
porle  lumières,  à  rinceaux  avec  vuso  triangulaire 
au  ciuiii',  llainlieaux  i\  liaso  ocloijolio,  tige  l^  Irois 


faces  el  retombées  de  feuillages  aux  angles  : 
■i.700  —  2G.  Deux  tlandjeanx  Louis  XIV,  en 
bronze  ciselé  et  doré  :  1.120.  —  27.  Deux  petits 
chenels  Louis  XIV,  on  bronze  ciselé  el  doré  : 
1.520.  —  31.  Flambeau  de  bouillolte  Louis  XVL 
bronze  cùselé  et  doré  :  1.160. 

PoK<-.i-i,AiNiis  ET  Kaïences.  —  34.  Deux  vases 
balustres  en  ancienne  porcelaine  craquelée  gris 
de  la  Chine  ;  montures  bronze  ciselé  el  doré  : 
3.0110.  —  35.  Deux  cache-pots  couverts  en  vieux 
Chine,  k  décors  do  fleurs  arabesques  en  camaïeu 
bleu.  Montures  îi  anses  à  entrelacs  et  mascarons 
en  bionze  ciselé  el  doré  Louis  XIV:  7.000.  — 
3u.  Deux  petits  cornets  en  vieux  Chine,  émaillês 
gros  bleu  uni  ;  montures  Louis  XVI,  bronzo  ci- 
selé el  doré,  ;\  piédouches  cannelés,  anses  A  vo- 
lutes, guirlandes  de  laurier  el  moulure  godron- 
nèo  :  A. 700.  —  37.  Deux  jardinières  surbaissées 
en  vieux  Chine  :  niontures  bronzo  ciselé  Louis 
XIV  :  1.020.  —42.  Deux  petits  vases  forme  Mé- 
dicis,  en  ancienne  porcelaine  de  Sèvres  p:\to 
tendre,  fond  vert  pomme  el  à  double  mèilaillon, 
griiupi's  d'amours  sur  des  nuages  ;  montures 
bronzo  doré  ù  rang  de  perl';s  :  4.900. 

Pbndui.es.  —  47.  Pendule  Louis  XIV  on  mar- 
queterie d'écnillo  el  cuivre,  garnie  d'ornements  en 
bronzo  ciselé  el  doré  :  1.520. 

Mi:ijiu.i:s.  — 55.  Grande  armoire  du  temps  île 
la  liègence,  cintrée  i\  la  partie  siipérimiro  et  fer- 
niant  k  deux  portes.  Kilo  esl  plaquée  do  bois  rose 
et  (le  l)ois  saline  el  enrichie  do  motifs  élégants  \ 
avants  de  sphinx,  d'encadremenis  A  volutes,  écus- 
sons,  feuillages,  ornements  variés  el  écoinfons 
en  bronza  ci.selé  el  doré  :  411.1(10.  —  5(5.  Meuble 
d'enlre-deux  à  contours,  ilenx  portes,  en  bois  sa- 
tim'',  ornoinenls  en  bronze  ciselé  :  biistos,  écoin- 
çuns,  inasrarons,  clo. ,  dessus  de  uuirlire  brèche, 
i'ranee.  xvm*  siècle:  11.200.  —  57.  Iturean 
bonlieur-iln-jour  Louis  XV.  imi  marqueterie  de 
bois  ilo  coulecr  sur  fond  <le  bois  di-  rose,  à  nllri- 
buts  divers,  vases  de  llours  et  oriiemenls  variés, 
iirni'uii'nls  do  bronze  doiv  :  ô.iHKl.  —  f>8.  t"om- 
modi'  Kégence,  en  bois  do  plncago.  garnie  de 
bronzes  ciselés  et  dorés  :  1.750.  —50.  Kurettii 
Louis  XIV.  on  marqui'lerii-  di'  cui\ro  el   d'étain 


15'i 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Kiri'  bois  :  2.1K)0.  —62.  Petit  iiiciihlo  d'crilre-dnix 
Louis  XV,  Pti  bois  ros"0  et  iiiiininotorie  i't  lo- 
s;inf,'f's,  ovnfiirifinls  de  bronza  ciselé  et  doré  : 
'■iJiiO.  —  (i;i.  Secrétaire  droit  Louis  XV,  à  coii- 
lonrs  on  bois  de  rose:  l.SKJO.  —  (j'i.  Secréliiire 
il':iiit,de  Louis  XV  :  1.750.  —  65.  Deux  onco^'niins 
Louis  XV,  en  marqueterie  do  bois  ro.se  et  liois 
satiné  :  1.4Ô0.  —  C6.  Deux  étagères  d'angles 
Louis  XV,  en  marfiuelerie  à  (leurs  :  1.950.  — 
6S.  Bout  de  l)uroau  surmonté  d'un  cartonnier 
Louis  XV,  en  bois  rose  eucadré  de  bois  satiné  ; 
2.750.  —  (i9.  Tal)le,  modèle  roiinon,  Louis  XV, 
en  marqueterie  do  bois  :  2.500.  —  70.  Table  de 
nuit  de  forme  ronde,  en  marqueterie  de  bois  de 
couleur  :  1.050.  — 71.  Petite  commode  Louis 
XV  :  1.400.  —  72.  Taille  liureiiu  Louis  \VI  : 
2.005. 

Meubles  en  hois  sculpté  et  Djr.É.  —  83.  Con- 
sole Louis  XIV,  on  bois  sculpté  et  doré,  sur  pied 
à  cariatide  de  femme  ailée  reliant  le  bandeau  orné 
■!i  la  base  du  fond  composé  de  motifs  à  volules  et 
coquilles  cl  repercé  à  jour,  tablette  de  marbre 
vert  de  mer  ;  7.100.  —  85.    Grande   glace  Louis 

XIV.  avec  cadre  cintré  en  bois  sculpté  et  doré  : 
1.650.  — 8G.  Petite  table  à  quatre  pieds,  en  bois 
sculpté  et  doré  du  temps  de  la  Régence,  décorée 
d'ornements  à  volutes  et  feuilles  et  à  bords  go- 
dronnés  ;  3.500.  —  87.  Table  rectangulaire  en 
bois  sculpté  et  doré  ;  xvm'  siècle  :  1.250.  —  91. 
Baromètre  Louis  XVI,  en  forme  de  lyre,  en  bois 
sculpté  el  doré  ;  1,750.  —  97.  Deux  petites  cré- 
dences-appliques  Loiiis  XV,  en  liois  sculpté  et 
doré  :  2.600. 

Sièges.  —  101.  Fauteuil  à  dossier  élevé,  Ré- 
gence, en  bois  sculpté  :  1.050.  —  102.  Bergère 
Louis  XV  en  bois  sculpté  à  Heurs  et  feuillages  : 
1.700.  —  103.  Fauteuil  Régence  en  bols  sciUpté  ; 
1.700.  —  104.  Tabouret  pliant  à  X,  xviip  siècle  : 
810.  —  105.  Petit  fauteuil  d'enfant  en  bois  sculpté, 
à  dossier  à  lyre.  Fin  Louis  XVI  :  1.800.  —  113. 
Chaise  Régence,  en  bois  sculpté  à  fleurs  et  orne- 
ments :  1.800.  —  118.    Petit  canapé   style  Louis 

XV,  en  bois  sculpté  et  doré  à  ornements  el  Heurs, 
en  canne  dorée  ;  1.400. 

T.4PISSERIES.  —  119.  Suite  de  quatre  tapisseries 
des  Flandres,  sujets  dans  le  goût  de  Téniers, 
composés  d'un  grand  nombre  de  personnages.  Le 
Jlarché  aux  poissons  ;  La  bonne  Aventure  ;  La 
Marchande  de  légumes  ;  Les  Fumeurs  :  33.000. 
—  120  Tapisserie  des  Flandres,  à  sujet  analogue 
à  celles  qui  précèdent  :  3.70U.  —  126.  Ecran  Ré- 
gence, en  bois  sculpté  :  6i0. 

Etoi'fes.  —  128.  Deux  grands  rideaux  en  toile 
blanche,  décorés  d'une  sorte  do  mosaïque  de  toile 
de  Jouy.  Epoque  Régence  :  1.200. 

Dessins.  —  130.  Frarjonard  (H.).  Vues  de 
Saint-Cloud.  Deux  études  au  lavis  :  305  ;  et  131 . 
Fêle  champélie  dans  un  parc.  Sanguine  :  200.  — 
132.  Hoiii  (G.-L.).  Jeune  Femme  ;  600.  —  133. 
Lcirreince.  L'Elève  discret  ;  et  134.  Pauvre  mi- 
net, que  ne  suis-je  à  ta  place  :  2.900. 

GRAVURES  ENC.UJEÉES.  --  135.  Dehucourt 
(P.-L.).  Promenade  de  la  Galerie  du  Palais-Royal 
(1787).  Epreuve  en  couleur  :  720  :  et  136.  La  Pro- 
menade publique  (1792).  Epreuve  en  couleur  : 
530.  —  138.  De  Lonf/ueil  (J.-D.).  Les  Dons  Im- 
prudents. Le  Retour  à  la  verlu.  Deux  Pendants 
en  couleur  :  300.  — 139.  T'umay  (d'après).  Foire 
de  village.  Noce  de  village.  Le  Tambourin.  La 


Rixe,  ijuaire  ijièces  gravées  par  Descoiirtis  en 
couleurs  :  800.  —  140.  W  il  lu  fils  (d'après  P. -A.). 
La  Noce  de  village.  Le  Repas  des  rnols.S'inneur-;. 
Deux  pendants  en  couleur  :  205. 


Tableaux  modernes 

La  venle  de  la  collection  de  M.  X...,  faite  le 
28  avril  par  M'  P.  Cuev.m.mkk  et  M.  Dl'Rand- 
RuEL,  a  produit  40.500  francs. 

Taiîleaex  moder.nes.  —  6.  I'a,Hii)-Lalour.  Le 
Rêve  du  poète  :  .520;  et  '/.  Baigneuse  :  620.  —  8. 
Gnufinin  (P.).  Pêcheurs  bretons  :  SOU.  —  20. 
Claude  Monet.  Les  Nins  :  Cap  d'Anlibes  :  4.700  : 
21.  Les  Fonds  de  Varangeville  :  3.450;  et  22. 
Vètheuil  ;  1.700.  —  2'i.  Renoir.  Paysage  avec 
figures,  effet  de  printemps  :  700;  25.  Femme 
arabe  :  2.850  ;  et  26.  .leune  garçon  arabe  :  2.850. 

32.  Sinlcy.  Paysage  ;  environs  de  Louveciennes  ; 
1.000:33.  Soir  de  prinlemiis  dans  la  campagne 
des  Sablons  :  1.4.50:  34.  Saint-Mammès  et  les  co- 
teaux de  la  Celle  ;  matin  de  juin  :  1.950  ;  37.  Les- 
Bords  du  Loing  en  hiver  :  800;  et  38.  La  vallée 
de  la  Seine  (Moret)  :  660.  —  45.  Ziei».  Pivoines 
et  roses  :  680. 

Pastels,  aquaiîelles  et  dessins  modebxes. 
—  43.  Jiesnard.  L'Oreille  au  guet,  i^astel  ;  1.500; 
el  47.  Frileuse,  pastel  :  1.550.  —  49.  Caillebotte. 
La  Route,  pastel  :  700  ;  et  50.  Le  Verger,  pastel  ; 
780.  —  55.  Uarpirjnies.  Les  Bords  la  Seine, 
acjuarelle  ;  410.  —  57.  .To»f)/ti>id.  Vue  de  Nevers, 
.iquarelle  :  580  ;  58.  Environs  de  Dordrecht,  aqua- 
telle  ;  360;  et  59.  Canal  à  Rotlerdam,  aquarelle  : 
5.50.  —  68.  Fiinlin-Lntour.  La  leçon  de  dessin, 
dessin  au  crayon  noir  ;  235.  — 71.  Pissaro.  La 
Gardeuse  de  vaches,  gouache  :  290.  —  72.  Raf- 
faelli.  Aux  Buttes-Chaumont  ;  l'hiver,  gouache  ; 
620. 

Collection  de  M.  le  Baron  de  Ménasce 

La  venle  de  la  collection  de  M.  le  baron  de 
Ménasce,  faite  le  7  mai,  à  la  galerie  de  la  rue  de 
Sèze,  par  M"  P.  (.'hevaixiek  et  M.  Petit  a  pro- 
duit 112..309  francs. 

Taeleai;x.  —  Bératid.  Pour  les  pauvres  : 
1.200.  —  2.  Berne-Bellecour.  Le  Clairon  :  500.— 
3.  Boudin.  L'Entrée  du  port  :  610.  —  5.  Cuin 
(Georges).  Flirt  :  300.  —  7.  Chaplin.  Gardeuse 
de  moutons  :  920  et  9.  Œillets  :  950.  —  13.  Corot. 
La  Source  ;  19.000  et  14.  La  Clairière  ;  4.000.  — 
18.  Dia:.  Chez  TAïeule  :  3.650;  19.  Bruyères 
en  automme  :  1.050  et  20.  La  Mare  :  2.850.  —23. 
Ihipray.  Voltigeurs  de  la  garde  (1809)  :  380.  — 
26.  Gervex  .  La  Femme  au  masque  :  9.600.  —  29. 
Uagborg.  Pêcheuses  ;  2:30.  —  30.  Hcberl.  Une 
Drvade  ;  600.  —  31.  Henncr.  Nymphes  au  bain  ; 
2.000  ;  32.  Petite  fille  à  l'orange  :  3.000;  etâ3.  Tète 
de  femme  :  1.550.  —  34.  Innocenti.  An  Cabaret  ; 
:à20.  —  35.  I.iabey.  Barques  de  pèche  :  2.020.  — 
;30.  Jacque  (Ch.).  Bergerie  :  8,850.  —Z'i.  Jacquet 
(G.).  Tète  de  femme  :  1.230.  —  39.  Jongkind 
Le  Faubourg  Saint-Jacques  :  5.600.  —  40.  Lam- 
bert (L.-Eug.).  Surprise  :  2..550.  —  42.  Lefebvve 
(Jules).  La  Cigale  :  2.150.  —  44.  Lévy  (H.). 
Gourmandise  :  500.  — 46.  Meissonier.  Portrail 
du  colonel  Félix  Massue  :  2.000.  —  52.  Pasini. 
A  l'Entrée  de  la  mosquée  :  700.  —  53.  Roybet(F.). 
Le  Eeître  :  2.2.50.  —  .55.  SIevens  (AU.).  Avant  le 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


15Ô 


bal  :  3.ij0.  —  .jij.  Titssaerl  (O.).  Nyinplie  emlui'- 
mie  :  605.  —  60.  Troyon  (G.).  La  Relcnue,  au 
Trtiport  :  2.050  et  6L  Etude  de  vache:  755.  — 
ili.  Veyyassat .  La  Rentrée  de  la  moisson  :  800. 
—  70.  Zie,n .  Le  Grand  Canal  à  Venise  :  Lô80. 

P.iSTELs.  —  71.  BilloUe  (René).  Coucher  de 
soleil  sur  les  fortilications  :  3.000.  —  74.  Carrier- 
Bellense.  Danseuse  écrivant  :  355.  —  70.  Don- 
bif/ny.  Pêcheur  lovant  ses  filets  :  750.  —  77. 
Bues.  Chi'ysanthèines  :  310.  —  78.  GUhrrl 
(Victor).  Le  Faubourg  :  410.  —84.  Théveiiot.  La 
Prière  :  430. 

Aou.VRELLES.  —  91.  Decnmps.  Dans  la  chau- 
mière :  680.  —  95.  Jony/eiii/l.  Bateaux  en  con- 
struction :  350.  —  96.  Lambert  (L.-Eug.).  ïer;- 
lation  :  440.  —  97.  Leloir  (  Maurice  ).  Jeaii- 
Jacques-Rousseau  chez  les  catéchumènes  :  600. 

DE.SSINS.  —  102.  Chfiplin.  Tète  de  femme  : 
900  ;  et  103.  Le  Lever  du  Jour  :  2.020.  —  107. 
Lambert  (E.).  Une  Famille  de  chats  :  2:W  fr. 


Objets  d'art  et  d'ameublement 

Vente  fuilc  le  ô  mai,  ;\  i'IIiilcl  Drouot,  par 
M*  Paul  CiiKv.M.LiKit,  commissaire-priseur,  M. 
Ch.  Manmikim,  expert. 

PoRCEL.vixus.  —  2.  Deux  potiches  couvertes 
en  vieux  Chine,  famille  rose  :  2.300.  —  13. 
Groupe  en  marbre  jjianc  de  trois  enfants  se 
querellanl.  Travail  flamand,  xvii»  siècle  :  l.SOu. 
—  14.  Groupe  en  terre  cuite  de  trois  enfants 
jouant  avec  une  colombe,  xvii"  siècle  :  2.750.  — 
15.  Suite  de  huit  panneaux  décoralifs  peints  sur 
toile  par  Sirolus  \'li'iifjhe/s,  sujets  relatifs  à 
l'histoire  de  David  :  1.750.  —  16.  Quatre  dessus 
de  jjortes  peints  en  grisaille,  attribués  à  L'ijouf  : 
Allégories  des  Arts  libéraux  :  5U0. 

Bronzks.  —  22.  Deux  statuettes  en  bronze  à 
patine  brune  :  Enfants  étendus  sur  une  draperie  : 
1.620.  — 23.  Quatre  suppor's-appliques  à  qualie 
pieds  camlirés,  eu  bronze  doré,  slvle  Régence  : 
6.:»0. 

.'^iÈ<ii:s.  —  29.  Quatre  fauteuils  en  boi.s  sculpté 
et  doré,  couverts  i>n  tapisserie  du  xvui"  siècle,  i\ 
sujets  tirés  des  Fables  de  La  Fontaine  :  4.700. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 

La  Cuininission  d'aclinls  du  Ministère  des 
Boaux-.Vrts  avait  décidé,  d'ar(|uérir.  nu  Salon 
dos  CliaiiipsElyséos.  lo  bas-roliefdo  M.  l'uecli. 
ta  Seine,  ot  les  toiles  de  MM.  Kocliofirosso 
(le  CherdUer  nii.r  //cin-x);  TaltO{,'i'ain  [lirljnr- 
quemcnl  de  nh-dlifra);  Corinon  (/'//«■  f'ori/r). 
M.  Spullor  vient  do  raliliei-  déllniliveiiionl 
COllo  décision. 

En  uulro.  sur  une  proposition  do  la  Commis- 
sion, lo  Ministre  vjont  do  décider  rachat  dos 
ii'uvros  suivantes  : 

Au  Salon  dos  Champs-Elysées.  —  Pein- 
ture :  lo  ]k'/ilc(lu  lu  lliiilir,  do  l'nid  llulVel  . 
les  Ci;/ii renia,  do  Waltor  (lay;  VArrirve  <le 
r/:'siiitlrc  russe  i)  Toulon,  de  l'mil  Johort  ; 
lleneiUcile.iXatA.  I.oriinor;  \n.Iindctle  Toulon. 
di  Noirol;  Tirailleurs  sénégalais,  do  Marias 
Perrot. 


Sculpture  :  le  Pardon  igroupe  platrei,  d'Kr- 
nest  Dubois;  Orphée (ma.rbre).  de  M.  Uannaux; 
la  Mer  (surtout  de  table  en  étaini,  de  M.  Lar- 
che;  Oh  .'  jeunesse.'  (marbre)  da  M.  Pézieux: 
la  Mer  (vase  en  bronze),  de  M.  Thiébault. 

.\u  Salon  du  Champ-de-Mars.  —  Peinture  : 
Vien.e  Canal  ilamand..  de  M.  Baertzu'ii: 
Dernier  Uejlet.  de  M.  Costeau:  VEsradre 
russe  en  rade  de  Toulon,  de  M.  Dauphin; 
le  Bain  (étude  de  nui,  de  M.  Gervex:  le  Rcfjos. 
de  M.  (iirardot:  Coucher  de  soleil,  de  M.  Fir- 
min-Giiard;  le  Troupeau  à  l'abreuvoir,  de 
M.  Gaston  Guignard. 

La  Commission  continue  ses  travaux.  Elle 
a  visité  samedi,  au  (^hampde-Mars,  la  section 
des  objets  d'art.  Elle  a  conclu  presque  una- 
nimement à  l'achat  de  l'ituvre  du  sculpteur 
Darapt  :  la  Fée  Mélusine  elle  chevalier  Ru  i- 
mondin. 

Le  vote  des  miWlailles  d'honneur  au  Salon 
des  Champs-Elysées  aura  lieu  le  26  mai;  le 
Salon  sera  lermo,  le  2«,  pour  l'attribution  de.s 
médailles  de  1",  2«  et  3»  classes. 


Le  juffement  du  concours  d'essai  pour  le 
grand  Prix  de  Rome  de  composition  musi 
cale  admet  au  concours  définitif  :  l»  M.  Ra- 
baud;  2°  M.  Letoroy;3''M.  Levadé:  4°  M.  Mou- 
quol:  5"  M.  irilllime. 


Le  jury  chargé  de  juger  le  Concours  pu- 
blic relalil'  à  la  création  d'un  nouveau  type  de 
Timbre  poste,  après  avoir  procédé  à  l'examen 
dos  dessins  exposé.",  a  estimé  qu'aucun  des 
j)rojels  présentés  n'était  susceptible  d'être 
choisi  pour  de\enir  le  type  du  timbre  iiosle 
national.  Le  concours  est  donc  annulé.  Tou- 
tefois, le  jury  a  exprimé  le  va'u  ((u'une  in- 
demnité de  TiOO  l'r.  soit  attribuée  il  chacun  des 
cinq  artistes  dont  les  projets  portent  los  nu- 
méros 58-140-:»2— UO-et  4;.5. 


L'Exposition  des  (i-uvres  do  Carpeaux.  dont 
nous  avons  parlé  déjà,  s'ouvrira  demam  i 
riCcolo  des  Beaux  .\rls. 

Kilo  so  composera  do  trente  bustes,  dont 
ceux  de  MM.  .\lexandro  Dumas.  (iérOmie.iiou- 
nod.  .Iules  Grévy.  la  duchesse  de  Mouchy. 
l'iiiipératrico  Kugénie,  M"'  Fiocro.  eii'.  ;  de 
quarunlo  cinq  esquisses  et  croquis  on  terre, 
do  vingt  modèles  originaux,  de  cent  quinze 
tableaux,  do  doux  cent  dix-huit  dessins,  do 
médaillons  et  do  planches  gravées  sur  cuivre. 


Ino  Kxpusilion  do  dessins  ol  oauxforles 
par  Paul  Reuouard, destinés  nu  Musée  do  To- 
kio.  est  ouvorto  dans  la  gulorio  du  l'hédlre 
d'application,  is,  rue  Saint-Lazare,  jusqu'au 
31  mai. 


l'ne  i:xposilioncoiiiprennntdi\  liiut  tableaux 
d'Alfred  Stevens  vient  do  s'ouvrir  t't  la  galerie 
<icorgos  Polit. 


].-,(; 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Tne   Irt's    intéressante    Exposition    de    tu 
Ijleaiix  et  études  d'ICspn^np.  piir  M.  E.  Ferdi 
nand  Polack,  est  ouverte  tous  les  Jours,  saut 
les  dinianelies  et  IV'Ics.   do  10  ;'i  Tjji.et  deinie. 
jusqu'au  7  Juin   dans   la  galerie    l.o  Barc  de 
Boutteville.  'i7.  rue  Le  Peletier. 


La  Société  des  Amis  des  Arts,  de  Douai,  a 
fixé  l'ouverture  do  son  i'Jxposition  annuelle  au 
dimanche  8  Juillet  proelmin  et  sa  clôture  au 
5  août  suivant.  L'no  galeriodc  l'Iiritel-de- Ville 
est  spécialement  all'ectée  à  celte  Exposition. 


La  Société  dos  Amis  des  Arts,  de  Reims,  ou- 
vrira son  Exposition  de  1894,  du  29  septembre 
au  5  novembre. 


L'Exposition  d'art  décoratif  et  industriel  qui 
doit  avoir  lieu  à  Nancy,  du  HJuin  au  l-j  juil- 
let, et  que  nous  avons  déjà  annoncée  à  n>>s 
lecteurs,  sera  purement  régionale  et  ne  com- 
prendra que  des  produits  fabri(|ués  dans  les 
trois  déijartements  de  Meurthe  et-Moselle, 
do  la  Meuse  et  des  Vosges. 


Le  15  mai,  dans  les  salons  de  la  "  Dépêche  • 
de  Toulouse  s'est  ouverte  une  Exposition  des 
Q'uvres  de  MM.  Anijuetin.  Bonnard.  Denis. 
Grasset,  ibels,  Laugé,  Maufra,  Maurin,  Her- 
mann-Paul,  Kaclion,  Ranl't,  lianson,  Roussel, 
Serusier,  de  Tuulouse-Lautree,  Valloton  et 
Vuillard. 


Le  11  mai  a  eu  lieu,  à  Tunis.  1  inauguration 
de  l'Exposition  artistique,  en  présence  du  Ré- 
sident général  et  de  toutes  les  notabilités  de 
Tunis. 

M.  Macliuel.  directeur  de  l'Institut  de  Car- 
tilage, a  prononcé  un  discours  dans  lequel  il 
a  constaté  le  succès  île  l'Exposition,  grâce  aux 
éléments  de  la  Régence  et  au  concours  des 
artistes  français. 

M.  Rouvier  a  exprimé  combien  il  était  heu- 
reux du  résultat  obtenu,  qui  dépasse  toutes 
les  espérances. 


Le  6  mai.  à  midi,  a  eu  lieu  l'inauguration 
solennelle  de  l'Exposition  de  Milan,  en  pré- 
sence du  Roi  et  de  la  Reine  ;  de  MM.  Grispi, 
président  du  Conseil;  Boselli,  ministre  de 
l'Agriculture  ;  Baccelli,  ministre  de  l'Instruc- 
tion publi(|ue  ;  des  représentants  du  Sénat  et 
de  la  Chambre  des  députés  et  des  autorités 
civiles  et  mditaires. 


Le  Sultan,  en  considération  de  l'Exposition 
qui  aura  lieu  en  189(3,  à  Budapest,  et  ou  le 
Sultan  sera  lui-mi'me  un  des  principaux  expo- 
sants, n'a  pas  autorisé  l'Exposition  projetée  à 
Constantinople  en  1896,  mais  a  décidé  qu'elle 
aurait  heu  un  an  ou  deux  plus  tard. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  12  mai 

M.  le  professeur  Joseph  Bellucci  écrit  à 
r.\cadémie  qu'un  (!;omité,  dont  il  est  le  prési- 
d(!nt,  vient  de  se  constituer  à  Pérouse,  afin 
d'i''lover,  dans  cette  ville,  un  monument  à 
Pierre  Vannucci.  dit  «  le  Pérugin  »,  l'illustre 
maitre  do  Raphacl. 

«  La  Commission,  dit-il,  a  décidé  d'inviter 
r.\radémie  des  Beaux-.\rts  de  Paris  à  former, 
dans  le  iiK'me  but,  un  Comité  dans  Paris,  où 
l'on  cultive  avec  tant  d'amour  et  avec  tant  d'in- 
telligence les  beaux-arls,  et  où  l'on  professe 
une  si  grande  considération  pour  les  mémoires 
artislii(ues  «■. 

Un  concours  internati(jnal  sera  ouvert  pour 
les  projets  du  monument.  Le  concours  sera 
jugé  par  un  Jury  international. 

L'Académie  des  Beaux-Arts  ne  pouvant,  sui- 
vant ses  usages,  se  constituer  en  Comité  de 
propagande,  le  président  prie  les  membres 
qui  voudront  personnellement  souscrire  au 
monument  de  s'inscrire  au  secrétariat. 

11  est  donné  lecture  des  lettres  des  candi- 
dats au  fauteuil  de  M.Cavelier.  Ces  candidats 
sonl.  jiar  ordre  alphabétique: 

MM.  Coutan,  Cugnot,  Injalbert,  Lanson, 
Marqueste,  Tony  Noël,  Peynot,  Puecli  et  de 
Saint-Marceaux. 

L'Académie  ajoute  le  nom  de  M.  Allard. 

La  section  de  composition  musicale  présente 
comme  candidats  au  fauteuil  de  M.  Charles 
liounod  : 

En  1"  ligne,  M.  Victorin  Joncières  ;  en 
•2'  ligne,  M.  Tliéodore  Dubois:  en  3'  ligne, 
M.  Benjamin  Godard,  et  en  4=  ligne,  M.  G. 
Fauré. 

L'Académie,  par  ses  voles  successifs,  ajoute 
les  noms  de  MM.  Gastinel  et  Salvavre. 


Exposition  de  M.  J.-F.  Raffaelli 


Le  jieintre  Raflaelli  ayant  à  s'absenter  de 
Paris  pendant  quelques  semaines,  a  profité 
de  l'occasion  pour  convertir  son  atelier  et  une 
partie  do  son  liabitation  privée  en  galerie 
d'Exposition.  La  maison,  sise  202,  rue  deCour- 
celles,  ne  ressemble  en  rien  aux  hôtels  d'ar- 
tistes qui  s'éclielonnent  le  long  de  l'avenue 
de  Villiors  :  c'est  une  habitation  hollandaise 
largement  ouverte  au  soleil,  simple  et  riante 
au  milieu  de  parterres  de  Heurs  :  on  n'y 
trouve  ni  peluches,  ni  dorures,  ni  panoplies; 
les  meubles  ne  prétendent  à  aucune  descen- 
dance illuslre  :  ils  sont  simplement  de  notre 
temps  comme  leur  possesseur. 

L'Exposition  comprend  quatre-vingts  ou- 
vrages d'art  de  toute  nature  :  des  portrails- 
types  de  gens  du  peuple  et  de  petits  bourgeois 
de  la  banlieue,  des  chevaux,  des  ânes  et  des 
chiens,  errant  dans  ce  milieu  de  lourd  travail 
et  de  misère,  dont  M,  Raffaelli  a  inventé  et 
fixé  à  tout  Jamais  le  caractère  expressif,  avec 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


1"7 


un  sentiment  pittoresque  d'une  orifjinalité 
absolue  ;  des  vues  de  Paris  en  mouvement, 
des  scène.s  de  mn>urs  et  de  grands  paysages, 
puissants  d'edet  et  suggestifs,  dans  une 
facture  qui  ne  ressemble  à  celle  d'aucun 
peintre  ancien  ou  moderne;  des  gravures  en 
couleurs  également  dissemblables  de  toutes 
celles  qu'un  a  faitesjusiu'àcejour,  desdessins 
et  eniin  des  sculjptures  ornementales  où  la 
marque  personnelle  de  l'artiste  n'est  pas  moins 
accusée. 

Cet  ensemble  d'uuvres  originales,  vu  ainsi 
dans  l'almospbr're  où  elles  ont  pris  naissance, 
oll're  un  spectacle  singulii'reraent  reposant  au 
lendemain  dos  lourdes  corvées  que  nous  im- 
posent la  promiscuité  d'art  et  la  cohue  des 
grands  Salons:  on  peut  prédire  que  l'exemple 
donné  par  M.  Rall'aelli  trouvera  des  imitateurs. 

.\.  DF.  L. 


NOUVELLES 


:(:**  On  vient  d'acheter,  pour  le  Musée  de 
Versailles  :  un  portrait  de  Manuel  et  un  por- 
trait de  Portai,  et,  pour  le  Musée  de  Saint- 
Germain  :  un  bronze  rehaussé  de  corail  et 
quatre  statuettes  de  bronze. 

***  M.  Spuller,  ministre  de  l'Instruction 
publique,  a  présidé  le  14  mai,  à  Loudun, 
l'inauguration  de  la  statue  de  Théo|ihraste 
Renaudot. 

***  Hier  s'est  ouvert,  ù.  l'Ecole  des  Beaux- 
Arts,  le  Congrès  des  Arts  iJécoratifs,  sous  la 
présidence  de  M.  Spuller.  Nous  rendrons 
complo  de  cette  séance  d'ouverture  dans  notre 
prochain  numéro,  en  mciiie  temps  que  nous 
parlerons  des  travaux  du  Congres. 

**:(;  M.  Desruelles,  statuaire,  vient  do  ter- 
miner le  modèle  du  buste  d'Eugène  Delacroix, 
destiné  aux  galeries  du  Palais  de  Versailles. 

***  Le  sculpteur  .\my  vient  de  terminer  le 
modèle  de  la  statue  qui  doit  être  érigée  à 
Cadenet  iVaucluseï,  en  l'bonnour  du  Ttim- 
hoKr  il'Arcoli'.  Ce  tambour,  qui  s'appelait 
lOslienne,  n'est  pas  mort,  cumino  la  légende 
le  ()réten(l,  des  blessures  qu'il  reçut  au  punt 
d'Arcolo.  H  vécut  jusqu'en  l.s:w,  à  Paris,  où  il 
était  établi  fruitier.  On  sait,  d'ailleurs,  (|ue 
David  l'a  fait  llgurer  au  fronton  du  Panthéon. 

***  Dunkcnpio  se  [irépare  à  célébrer  le 
douxirmu  cenlenuiro  de  In  prise  aux  Hollan- 
dais, par  .Ican  l'.iut,  do  limiiionso  convoi  de 
blé  qui  ruviluilla  lu  h'rancc  alVimiée,  en  lli'.tl. 
Le  Comité  qui  s'est  formé,  dans  co  but,  orga- 
nise un  (loncours  lillcriiiro  international  ol 
uno  Kxposition  létrospeclive.  M.  le  vicomte 
Eugène  Melchior  do  V'ogilé,  do  l'-Xciuléniio 
française,  on  a  accepté  la  présidence  et  pro- 
noncera l'éloge  du  grand  marin. 

:4,*4,  r,a  Ville  des  Andelys  organise,  pour  lo 
3  juin,  do  grandes  IcMes  pour  célébri-r  lo  troi- 
sième cenliinaiio  do  la  naissance  du  grand 
peintre  normand  Nicolas  Poussin. 

*♦*  Lo    Ministre    do    l'Instruction   publiquo 


vient  de  demander  un  crédit  supplémentaire 
de  ]'20.(XKJ  fr.  pour  les  fouilles  de  Delphes. 
Les  dépenses  pour  les  fouilles  s'élèveront 
ainsi,  au  total,  à  500.000  francs. 

:i!*^c  L'affaire  de  la  Galerie  Sciarra  n'est  pas 
terminée.  La  Cour  de  Cassation,  à  P.ome, 
vient  d'annuler  l'arrêt  qui  condamnait  le 
prince  à  une  amende  de  LôOO.O»  fr.  pour 
avoir  vendu  à  l'étranger  quelques-uns  des 
chefs-d'iiL'uvre  de  peinture  de  sa  collection. 

***  La  statue  érigée  sur  une  place  de 
Washington  en  l'honneur  de  la  mère  de 
Washington,  par  les  femmes  des  Etats-Unis, 
a  été  inaugurée,  dernièrement,  en  présence 
du  président  Cleveland. 


L'Art   Français  on  Allemagne 


La  Galerie  royale  de  Dre.sde  vient  de  recevoir 
du  Ministre  de  la  Guerre,  qui  pos.sédait  cette 
œuvre,  le  Porlrnit  de  l'architecte,  ingénient'  et 
général  Jean  de  Bodt,  peint  par  Louis  de 
Silveslre  en  1730. 

Celui-ci,  premier  peintre  d'Auguste  II  et  d'Au- 
guslo  III,  a  laissé,  on  le  sait,  l'image  d'un  grand 
nombre  de  personnages  qui  ont  joué  un  rôle  i  la 
cour  de  Saxe.  Au  Musée  de  Dresde,  on  retrouve  de 
Louis  de  Silveslre  les  portraits  des  souverainsqui 
avaient  eu  recours  ù  son  pinceau,  cl  ure  grande 
composition  décorative,  représentant  {'Entrevue 
lie  Srnliints,  en  Huliènie.  où  avait  figuré  Au- 
guste III,  sa  feiiiino  Marie-Josèpliu  et  la  mère  de 
celle-ci,  rinipénilrico  d'Autriche  .-Vinélie. 

Jean  de  Bodt,  Français  d'origine,  né  à  Paris  et 
issu  d'une  famille  de  réformés,  avait  quille  son 
pays  natal  après  la  réviicalion  di'l'Kdit  de  Nantes. 

Il  vécut  d'abord  en  Hollande  et  en  Angleterre: 
s'êlant  fait  connaître,  dans  l'arcliilocture  civile, 
après  avoir  travaillé  ;\  des  forlilications  et  ii  des 
ouvrages  militaires,  il  eut  part  à  la  construction 
de  Wliilcliall,  à  Londres.  Il  passa  ensuite  au  ser- 
vice de  la  Prusse  l'I  participa  aux  plans  et  aux  tra- 
vaux clii  clrUcaii  de  Polsdam. 

Imi  ll'iX.  il  alla  en  Saxe,  appelé  par  l'Electeur 
.\in;nsli'  II.  II  a  construit,  A  Dresile.  les  casûrne."», 
ri'^coli'  d'artillerie  et  le  grand  portail  du  piiliiis 
do  Iliillaiulc,  connu  aussi  sous  la  dénomination 
lit'  Palais  du  .lapon,  parer  <pi'il  renfermait  auliv- 
fiiis  une  gramlc  ipianlilé  <!••  porcelaines. 

.Icando  Uodtet  Louis  d"  Silvesln»,  en  raison  «le 
leur  natiiinalilc',  avaient  eu,  sans  doute,  plus  d'un 
rappiirt  enseinhie.  Il  était  tout  natup'l  que  Iepix<- 
mier  peintre  île  In  Cour  prit  son  plaisir  l'I  repro- 
duire les  traits  de  .son  énnneiil  compiilriote.  Celte 
leiure,  dont  le  Miiiistèn-  de  Iii  Guerre  vient  seu- 
lemi-nl  de  so  dessaisir  et  où  so  retrouve  un  beau 
talent  do  coloriste,  liendni  honnrablement  su  pince 
à  coté  des  auti-es  peinlui'i'S  ilu  même  artiste,  qui 
appartiennent  t\  lu  (iulorie  iMvnle. 

Aiil.  V. 


Académie  des  Inscriptions 

Séiinrr  (tu  1 1  i/i.ii 
/.(•<  Foiiille.t  (^•  Heliilifs.  —  M.  lo  .<tecr<^nir» 

ptr|i,'|l|el    diiniH'    li'CtUre  du   l-iqqnut    di'     .M.    I|.>- 


1Ô8 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


molli',  (lii'wU'ur  do  l'Hcule  frariraise,  sur  leH  der- 
nières fouilles  de  Delphes,  rapport  que  nous  pu- 
blions plus  loin.  La  nouvelle  campiigne  cnKasée 
rccomniont  a  tonl  de  suile  donné  des  résultats 
importanis.  Tout  aiiiiouce  (lu'ejle  sera  décisive 
pour  les  découvertes. 

I.,es  iihotof^rafiliies  annexées  au  rapport  do 
M.  IIouiollc  \h:  donnent  qu'une  partie  des 
sculptures  aujourd'hui  relrouvées.  Vn  prochain 
envoi  fora  connaître  les  découvertes  qui  se  pour- 
suivent et  qui  déjà  s'élondenl  presque  à  un  ciMé 
tout  entier  de  la  frise.  Ijos  e.spérances  de  M.  IIo- 
moUe  sont  snr  le  point  de  so  réali-ser  complélo- 
ment;  elles  sont  jusiiliées  par  le?  résultats  di'jà 
obtenus. 

Comité  secret  et  comnniiiication  de  M.  Oppert. 
—  Après  un  long  Comité  secret  qui  a  duré  une 
grande  parlie  de  la  séance,  M.  Jules  Oppert  a 
communiqué  à  ses  confrères  im  petit  fragnu'nt 
très  frustre  de  brique  sur  lequel  on  a  gravé  un 
texte  perse  qui  senilde  une  prière  relative  à  la 
vicloire  d'Urn.azd  sur  Hhriman.  Malhenreuse- 
racnt,  la  mutilation  des  premières  ligues  empêche 
de  déterminer  le  véritable  sens  de  ce  document 
qui  est  le  premier  gravé  snr  brique  que  l'on  con- 
naisse. 


Les   Fouilles   de   Delphes 

■Voici  le  rapport  officiel  de  M.  llomolle,  au 
sujet  des  fouilles  de  Delphes  ; 

Alliènes,  2'>  avril  1894. 
Monsieur  le  Ministre, 

En  vous  informant  par  mon  télégramme  de  nos 
dernières  découverles  de  Delphes,  j'avais  l'hon- 
neur de  vous  annoncer  l'envoi  prochain  d'un  rap- 
port et  de  photographies.  Un  voyage  à  Athènes, 
où  je  suis  venu  pour  surveiller  l'impression  da 
Bulletin,  presser  l'achèvement  des  Mémoires 
des  membres  de  l'Ecole  et  terminer  différentes 
affaires,  a  retardé  l'exécution  de  ma  promesse; 
je  puis  enfin  m'acquittor  aujourd'hui. 

Les  fouilles  ont  été  reprises  le27  mars  au  matin, 
dès  que  la  saison  a  paru  le  permettre,  et  nous 
avons  encore  eu,  pendant  la  première  quinzaine, 
un  tiers  dos  journées  perdu  par  suite  de  la  pluie. 
Le  beau  temps  s'établit  plus  tard  qu'on  n'est 
tenté  de  le  croire,  surtout  à  630  mètres  d'altitude. 

Mon  programme  pour  cette  année  était  le  sui- 
vant : 

1°  Achever  le  déblaiement  du  temple  d'Apol- 
lon et  entamer  celui  de  la  région  supérieure  du 
sanctuaire,  qui  contenait  le  théâtre  et  la  fameuse 
Lesché  des  Cnidiens  ornée  des  peintures  de  Poly- 
gnote  ; 

2'"  Mettre  à  nu  tout  le  terrain  compris  dans 
l'enceinte  sacrée,  depuis  le  Trésor  des  Athéniens 
jusqu'à  rentrée  orientale  du  sanctuaire  et  jusqu'au 
mur  d'enceinte  lui-même,  sur  .ses  trois  faces  est, 
sud  et  oueist; 

3»  Fouiller  l'espace  compris  entre  le  mur  d'en- 
ceinte méridional  dit  Hellenico  et  la  route,  pour 
recueillir  les  morceaux  de  sculpture  ou  d'archi- 
tecture qui  auraient  pu  être  projetés  au  delà. 

Notre  but  dans  chacune  de  ces  recherches  est 
clair  et  nettement  défini  :  c'est,  en  déterminant  la 
topographie,  de  recueillir  en  clia.:jue  endroit  tout 


ce  qui  peut  subsister  de  monuments  d'art  ou  de 
documents  historiques.  L'énumération  descrip- 
tive de  Pausanias,  les  indications  lésultanl  des 
découvertes  antérieures,  les  hypolliéaes  fondées 
sur  la  très  rapide  déclivité  du  terrain,  justifient 
le  choix  des  emplacements. 

Nous  cherchons  en  particulier  les  métopes  et 
les  fiontons  du  tenipb>  d'Apollon  décrits  par  Euri- 
pide et  Pausanias  ;  les  morceaux  complémentaires 
du  Trésor  des  Athénien.s,  qui  doit  subsister  en 
entier;  les  restes  des  métopes  qui  nous  permet- 
tront d'assembler  tous  les  fragments  et  de  recom- 
poser les  ensembles;  les  restes  d'inscriptions 
dont  cet  édifice  était  couvert  et  panni  lesquels  se 
trouveront  peut-être  les  parties  manquantes  de 
l'hymne  d'.\pollon. 

Dans  la  région  basse  du  sanctuaire,  nous  pou- 
vons espérer  trouver  les  liases  des  offrandes  sans 
nombre  qui  bordaient  la  voie  sacrée,  —  sinon  les 
offrandes  elles-mêmes,  —  tout  ce  qui  a  pu  déva- 
ler sur  la  pente  de  la  montagne  des  monuments 
situés  dans  la  haute  région.  Qui  sait  si  la  fortune 
ne  nous  réserve  pas  quelque  part  un  peu  de  la 
peinture  de  Polygnotc?  Ce  serait  une  découverte 
plus  importante  encore  que  celles  des  fragments 
musicaux  de  Delphes. 

C'est  entre  le  Trésor  des  Athéniens  et  Vllelle- 
nico,  en  contre-bas  de  l'Hellenico,  au  pied  même 
de  ce  mur,  que  nous  avons  fait  jusqu'ici  nos 
trouvailles  les  meilleures  et  les  plus  nombreuses. 

Au-dessus  du  mur,  dans  le  voisinage  de  l'angle 
sud-ouest  du  sanctuaire,  un  jieu  plus  bas  et  plus 
à  l'ouest  que  le  Trésor  des  Athéniens,  se  conser- 
vent les  soubassenienls  du  Trésor  des  Béotiens. 
Il  avait  été  consacré  en  mémoire  de  la  bataille  de 
Leuctres  ;  il  était  construit  en  calcaire  gris-bleu  et 
couvert  d'inscriptions;  nous  avons  recueilli  bon 
nombre  d^  celles-ci  :  décrets  de  pro.xénie  en  fa- 
veur de  personnages,  Thébains  pour  la  plupart  ; 
la  meilleure  et  la  plus  longue  pièce  est  un  règle- 
ment de  bornage. 

Les  documents  épigraphiques  continuent  d'ail- 
leurs à  abonder;  depuis  la  précédente  campagne, 
nous  en  avons  plus  de  cent  nouveaux  :  dans  le 
nombre,  je  citerai  deux  plaques  de  comptes  du 
quatrième  siècle,  une  signature  de  l'arti.ste  Théo- 
propos, d'Egine,  qui  a  la  double'  valeur  d'un  do- 
cument historique  et  d'un  indice  topograpbique, 
étant  citée  dans  la  description  de  Pausanias  :  une 
lettre  du  Sénat  romain  aux  habitants  de  Delphes 
victimes  de  la  violence  de  quelques  voisins,  qui 
est  une  belle  page  de  littérature  polilique;  des  dé- 
dicaces, des  décrets  en  l'honneur  des  bienfaiteurs 
de  Delphes  et  surtoul  en  faveur  des  athlètes,  mu- 
siciens, poètes,  qui  avaient  remporté  les  prix  dans 
les  concours,  etc. 

En  atteignant  les  couches  profondes  du  sol, 
dans  une  terre  jaune  ou  noire,  si  compacte  qu'elle 
présente  la  consistance  et  l'aspect  de  la  terre  fran- 
che, nous  rencontrons  de  grandes  quantités  de 
débris  de  terre  cuite  et  de  bronze.  Ils  apparais- 
sent dans  les  mêmes  conditions  sur  chacun  de  nos 
chantiers,  mais  surtout  en  avant  du  front  ouest 
du  temple. 

Les  tessons  de  terre  cuite,  —  car  on  a  jusqu'ici 
très  peu  de  pièces  entières,  même  petites,  —  se 
répartissent  entre  les  styles  mycénien,  géométri- 
que, prolocorinthien  et  corinthien.  Le  géométri- 
que recueilli  à  Delphes  semble  présenter  quelques 
particularités  dignes  d'étude.  J'ai  recommandé  à 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


15!' 


M.  Pcrdrizet  d'observer  avec  grand  soin  ces  frag- 
ments etdenoter  exaclement  la  .superposition  des 
divers  types  dans  les  couches  de  tirre;  il  a  déjà 
fait  des  remarques  intéressantes  dont  je  vous  ren- 
drai compte  plus  lard,  lorsqu'elles  seront  com- 
plétées. 

Les  bronzes  appartiennent  en  majorité  à  la  ca- 
tégorie des  ustensiles  sacrés  :  trépieds,  chaudrons, 
coupes,  vases,  etc.  ;  mais  la  très  grande  liumidité 
du  sol  les  a  généralement  très  oxydés  et  endom- 
magés. Nous  avons  été  cependant  assez  heureux 
pour  retrouver  ces  jours  derniers  une  pièce  intacte 
et  d'une  patine  merveilleuse  :  l'objet  est  frais, 
comme  sortant  de  l'atelier  ;  c'est  un  de  ces  oiseaux 
à  face  humaine  et  de  style  oriental  comme  on  en  a 
trouvé  déjà  à  Van,  à  Olympic,  au  mont  Ptoos  :  il 
n'existe  pas  do  plus  complet  et  de  plus  beau  spé- 
cimen du  type.  Un  autre  oiseau  seinblalili-  mais 
moins  bien  conservé:  un  lion  de  type  assyrisant  ; 
trois  tètes  de  f^rifl'ons,  de  celles  qui  ornaient  les 
trépieds;  deux  petits  chevaux  et  un  autre  petit 
animal,  chien  ou  loup,  composent  une  première 
série  de  bionzes.  L'un  des  grillons  peut  être  èyalé 
aux  plus  beaux  que  l'on  ait  trouvés  à  Olynipie. 

La  figure  hunuiine  est  représentée  par  diverses 
slatuetles,  dont  la  plus  ancienne,  tout  à  fait  pri- 
mitive, rappelle  les  maquettes  aplaties  de  terre 
cuite  et  le  type  de  visage  du  Depylon  :  un  autre 
appartient  à  la  série  des  «  ApoUons  «archaïques. 
Une  Athéna,  mallieunni.soment  très  oxydée,  était 
une  œuvre  délicate  du  quatrième  ou  de  la  fin  du 
lîinquiéme  siècle. 

Ces  trouvailles  ne  sont  pas  encore  très  abon- 
dantes ;  mais  elles  sont  faites  pour  inspirer  des 
espérances  que  l'on  osait  à  peine  avoir. 

Le  déblaiement  auquel  nous  nous  livrons  en 
ce  moment  des  hypogées  du  temple  et  celui  que 
je  compte  faire  ultérieurement  de  la  terrasse  du 
temple,  jusqu'au  pied  même  du  mur  pélasgique. 
nous  donneiont  sans  doute  beaucoup  de  terres 
cuites  et  do  bronzes  très  primitifs. 

Je  ne  vous  dis  rien  encore  aujourd'hui  du  plan 
et  des  dispositions  des  parties  supérieures  ou 
souterraines  du  temple  ;  le  déblaiement  n'est  pas 
assez  avancé. 

{A  suivre^ 


TRIBUNAUX 

A  propos  d' un  tableau  de  Troyon 

l.'nocouleNtaliciM  s'était  i''l''\ ri- entre  .M.M.  lînus- 
sou  et  Valadon  et  le  commandant  llérint  à  pro- 
pos d'un  tableau  de  'l'royon,  vendu  par  eux  au 
propriétaire  des  magasins  du  Louvre. 

L'acipiisilion  faite,  M.  Ilerint  aviil  ou  des 
doulm  sur  l'aullienticltè  de  lasignaturi'.et  il  avait 
été  convenu  entre  1rs  parties  que,  si  deux  experts 
choisis  par  M.  Uériot  déclaraient  (|ue  le  laldean 
n'était  pas  l'ieuvre  do  'l'royon.  MM.  Houssml  et 
Valadon  le  reprendraient  et  liundr.-di'nt  h'  marché 
pour  nul. 

Prés  d'un  an  s'écoula  sans  que  M.  Ilériot  dési- 
gnât U'sdiHix  experts.  Si  bieu<pu>M,M.  llnussoil  et 
Valadon,  trouv.'int  un  acquéreur  américain  pour 
uu  (M'ix  Nupi'rieur  à  celui  "IVert  par  M.  llériol, 
u'héNlIérent  pas  i\  le  lui  céder  sans  en  avirtir 
M.  Uériot  et,  do  plus,  ils  su  ri'loiirni'reut  contre 
ce  ilernier  et  lui  inlfutèrent  une  action  en  Uom 
nimjea  et  inléréls  pour  n'avoir  pas  rempli  son  en- 


gagement et  avoir  porté  préjudice  à  llionorabilité 
de  leur  maison  par  des  allégations  injustes. 

Le  Tribunal  a  débouté  MM.  Boussod  et  Vala- 
don de  leur  demande,  attendu  que,  si  M.  Hériot 
n'avait  pas  rempli  son  engagement,  c'est  que  les 
demandeurs,  eux-mêmes,  l'en  avaient  empêché- 
en  vendant  le  tableau  litigieux. 


— *— '-0<2,.*C3iS3**/>'^^».>— 


NECROLOGIE 

M.  Philippe  Parrot.  peintre  de  portraits  et  de 
sujets  de  genre,  est  décédé  le  15  mai.  Exposant 
au  Salon  depuis  18G1,  il  avait  reçu  des  médailles 
en  18(«et  1870,  une  médaille  de  2«  classe  en  1872 
et  une  médaille  de  3' classe  à  l'Exposition  univer- 
selle de  1878.  En  1891,  il  était  passé  à  la  Société- 
Nationale  des  Beaux-Arts,  où  il  a  exposé,  celle 
année,  les  portraits  de  M"  Rose  Caron  et  de 
M.  Boittelle. 

M"'  .Ii'uny  Gerbaud,  peintre  miniaturiste, 
vient  de  mourir  à  l'âge  de  soixante-douze  ans. 
Elle  était  la  sœur  du  peintre  Alfred  Gerbaud. 

On  annonce  de  Bruxelles  la  mort  d'un  peintre 
de  sujets  historiques.  Ernest  Slingeneyer.  Il 
était  né  à  Loochristy,  près  Gand,  le  28  mai  182ii; 
il  était  élève  de  l'.-^cadémie  d'Anvers,  de  Noter- 
mans  et  de  Waïqiers. 

In  peintre  bien  coiuiu,  M.  Henri  de  Kosa- 
tOTVski,  vient  de  se  suicider,  à  iJéval,  à  la  suite 
de  grands  chagrins  de  famille. 

li  était  membre  de  l'Académie  des  Beaux-Arts 
de  Saint-Pétersbourg,  et  avait  exposé  quelques 
toiles  très  appréciées  aux  derniers  Salons  des 
Champs-Elysées. 


Toiif  (lu  Monde.  —  171P  livraison,  —  A  tra- 
vers la  Toscane  (Klorence),  parM.  EugèneMunt/. 
—  Oiii'ize  dessins  de  Bn/.in,  Berg,  Boudier.  Go- 
torbe,  Krieger,  Bertenult,  Boussod-Valadon. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  112(>  livraison.  — 
Texte  partinstavcToudouze,  ILNorval,  II.Mever 
et   Daniel  Bellet. 

Illustrations  de:  A.  Paris.  Myrbach,  Le  Blanl. Ole. 

Bureaux  ft  la  librairie  Ilachetto  et  •'.'•.  7'.1,  bou- 
livanl  Suint-Germain,  Paris. 


GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

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lu  Giiselle  des  Beau.v-Arts  (\\«  st5rio  — 
18G!)-1H80  compris),  esl  en  voiito  au  Bureau 
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Prix  :  15  Irams  rcxeinplairc  brocli«5. 

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Lo  quatrième  volume  des  Tables  il881- 
1892)  paraîtra  procliaiuemout. 


100 


LA   CHRONIQUE  DES  ARTS    ET  DE    LA  CURIOSITÉ 


GRAVURES  DE  FERDINAND  GAILLARD 

En  vente   aux   Hiiieaux   .le   lu  GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 


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142 
1« 
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211 
24'J 
261 
323 
476 


563 
579 
606 
667 
785 
S ',6 


PEINTRES 


P.  Delaroche 

Antonollo  de  Bîessine. 

J.  Bellia 

Donatello 

J.  Belliu 

Ingres 

Van  Eyck  

Raphaël 


Michel-Ange 


Rembrandt. 


SUJETS 


Porliait  d'Horace  Vernet 

Portrait  de  Condottiere 

Vierge  au  Donateur 

Statue  équestre  do  Gattiiniolata. . . 

Vierge 

Œdipe 

L'IIouime  à  l'Œillet 

Vierge  de  la  Maison  d'Orléans 

Buste  <lu  Dante 

Crépuscule 

—  f Epreuves  d'Etat) 

—  (Japon) 

—  (Parchemin  monté).. . . 
Tète  de  cire  du  Musée  de  Lille. . . . 

Dom  Guéranger 

Monseigneur  Pie 

Léon  XIII 

Fragment  des  Disciples  d'Emmaûs 
Le  l'ère  Iluliin 


l'H  I  X 
DES   ÉPREUVES 


Avant 

Avec 

la    lettre 

la    lettre 

Épuisé 
do 

5 

5 

do 

5 

do 

5 

do 

5 

15 

6 

Epuisé 
20 

10 
10 

Epuisé 
20 

5 
10 

25 

30 



40 

— 

20 

10 

Epuisé 

m 

10 
6 

25 

10 

10 

i) 

10 

5 

GRSVORES  EN  COULEURS 

Publiées   par   la   GAZETTE   DES  BEAUX- ARTS 


PEINTRES 


La'wrence. 

Watteau .  . 


R.  Cosw^ay. 
Buck 


Lawrence. 
Rochard . . 


Lawrence 

H.  Fragonard. 
V.  Pisano 


SUJETS 


La  princesse  C.  de  Metternich 

(iravure  à  la  roulette,  par  A.  Bertrand. 
Etudes  de  têtes  :  deux  estampes,  cliacime.. 

D'après  les  dessins  du  Louvre. 
Mrs  Damer 

Planclie  imprimée  à  la  poupée. 
Mis  Moutain 

Planclie  imprimée  à  la  poupée. 
La  comtesse  de  Derby 

Planche  imiirimèe  à  la  poupée. 
Mademoiselle  Rochard 

(iravure  imprimée  sur  quatre  planches. 
Profil  de  jeune  fille 

Planche  imprimée  à  la  poupée. 
Portraits  d'enfants 

(iravure  inqu'imée  sur  quatre  planches. 
Marguerite  Gonzague 

(iravure  à  la  roulette,  par  A.  Bertrand. 


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DES    ÉP 


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Le  Redacleur  en  chef,  gérant  ;  ALFRED  de  LOSTALOT. 


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N»  ■>].  —  1894 


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hispano-moresques,  d'Alcora  et   Nimes 

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Cette  vente  a  produit  :  17(j.7Û.j  fi-ancs. 

Faïences  hispano-mokesoues.  —  1.  Fabrique 
hispano-more.sque.  xiv  siècle.  Orand  azulejo  ou 
plaque  rr;clani,'iilaire  à  rellets  mélallique.s  ;ï  décor 
d'oiseauxi't  d'éciissons  aux  armi  s  dcsroisde  Gre- 
nade :  19.."jl)0.  —  2.  Fabrique  de  ValiMioe.  xv  siè- 
cle. Grand  bassin  circulaire  décoiv  en  bleu  foncé 
et  en  jaune  clianiois  à  rellets  métalliques.  .\u  fond, 
deux  feniines,  dehout,  buvant,  tenant  une  llcur, 
imitations  d'inscriptions  arabes.  Au  revers,  ai- 
gle éployée  et  des  feuillages  :  T.îKX).  —  '-i.  Fabri- 
que de  Valence,  xv"  siècle.  Grand  plat  décoré  de 
trois  guirlaniles  do  feuillages  conceniriqiies  en 
bleu  et  jaune  chamois  :\  n'Ilels  niélalli<iues  sur 
fond  blaiii' j:iun:)li'e.  Au  tond,  écnsson  d'armoi- 
ries :  3.!<5(>.  —  /i.  Fabriipiede  Valence.  xV  siècle. 
Grand  i)lat  déc'orc'  de  zones  concentriques  de  me- 
nus feuillagi^s  pi'inles  en  jaune  chamois  à  rellet.s 
métalliques  sur  fond  blanc  jaunâtre  :  JJ.'JOO.  —  .■>. 
Fabrique  île  Valence,  xv  siècle.  Grand  bassin 
circulaire  décore  do  feuillages  :  5.1(J().  —  0.  Fa- 
brique lie  Valence,  xv*  siècle.  Grand  bassin  dé- 
coré de  feuillages  en  bleu  et  en  jaune  chamois  à 
rellets  mélallii|iies  :  il.'.KlO.  —  7.  Fabriiiue  de  Va- 
lence. \\"  siècle.  Grand  plat  dé  oré  cle  /..'mes  con- 
centri<|ues  de  iVnillages.  .\u  centre,  écnsson  d'ar- 
moiries :  :i.7U0.  —  H.  l''iiliriqne  de  Valence,  Fin 
du  xv  siècle.  Grand  plat  décoré  di-  feuillages  et 
do  margiieriti's.  Au  centre,  écusson  d'armoiries  : 
2.9()<i.  —  !•.  l'iibrique  (le  Valence.  Fin  du  xv  siè- 
cle. .\sMiitlo  creuse  i\  bords  plats  décoréo  into- 
rienremeut  et  extérieurement  de  zones  de  feuil- 
lages dessinés  en  or  A  rellets  métalliques  très  vifs 
sur  fond  d'émad  blanc.  Au  foml,  un  écusson  d'or 
lï  deux  mas.se8  d'aziinn  sautoir  (tîondi)  :  l.lOti. 


10.  Fabrique  de  Valence.  xvi«  siècle.  Grand  vase 
à  large  panse  muni  de  quatre  anses:  1.250.  — 
12.  Fabrique  de  Manissès.  Commencement  du 
XVI»  siècle.  Grand  bassin  circulaire,  ombilic  sail- 
lant décoré  de  godrons  :  1.600. 

Kaïencks  De  Deiîuta.  —  15.  Fabrique  de  De- 
riita.  Fin  du  xv  siècle.  Grand  plat  décoré.  .\u 
centre  :  une  ligure  de  la  Vierge  assise,  portant 
riMilanl  .lésus:  1.000.  —  IG  Fabrique  de  Ueruta. 
Fin  du  XV  siècle.  Grand  plat  décoré.  .\u  centre  : 
une  ligure  d'ange,  dans  le  styledc  Perngin:  1.400. — 
18.  Fabrique  de  Ueriita.  Fin  du  xv  siècle.  Grand 
plat  décoré  sur  ses  bords  d'une  course  de  feuil- 
lages et,  en  son  milieu,  d'une  scène  A  deux  person- 
nages grotesques  :.').  lôo.  —  10.  Fabrique  de  Ue- 
ruta (■?)  Commencement  du  xvi'  siècle.  Bassin 
d'aiguière  circulaire  :  I.OôO.  —  20.  Fabrique  de 
Deruta.  Commencement  du  xvr  siècle.  Grand  plat 
creux  décon'-  au  centre  d'un  grand  buste  de  femme 
do  protll  :  2.2(X).  —  21.  Fabrique  de  Deruta.  Com- 
mencement du  xvr  siècle.  Grand  plat  creux.  Au 
centre,  nue  femme  assise,  un  livre  A  la  main,  et 
tenant  embrassé  un  jeune  enfant,  d'après  Haphail: 
1.120.  —  22.  Fabrique  de  Deruta.  Vers  lf>;t5.  As- 
siette creuse  et  décorée  d'une  scène  oxéculèo  on 
bas-nlief;  r.-Vdoiatiou  des  bergers:  1.000.  —  38. 
I''aliricpie  de  Ueruta  ou  de  Giihbio.  Commence- 
ment >lu  \\i' siècle.  Grand  plat  décoré,  sur  les 
bords,  de  feuillages  et  de  tleurs.  Au  centn",  nu 
buste  d'homme  et  un  buste  de  remnie  alfrontés  : 
ll.liXI.  — '24.  Fabriipu'  de  Peruta.  11  Krate,  vers 
l.'iV'i.  Plateau  d'uignière  i\  décor  polyclmmio  sur 
l'ond  d'émail  blanc.  Suzanne  et  les  deux  vioil- 
lards:  1.400. 

Faien^ks  iiK  Kaenza.  —  3i">.  l-'abrique  de  Faenita. 
Fin  du  XV  siècle.  Vase  de  pharmacie  i\  pan.so 
ovoiile.  Sur  lo  devant,  le  monogramme  Irc  .V'f- 
ri"  surmonté  d'une  ciMi\  palriarcjde:  1.710.  — 
20.  Fabrique  do  Fuenzn.  Casa  Pirola.  tîominonco- 
ment  du  xvi'  siècle.  Assiette  A  larges  bords,  dé- 
corée sur  émail  bl- u 'icrc/fi/io.  Au  coiitri",  l'évan- 
gèli>lo  saint  Marc:  2.r>ti0.  —  '28.  Fabrique  do 
Faenza.  Vers  l.VSO.  Grand  plateau  d'aiguièri'  cir- 
culaire, èmnillé  de  noir  brillant  ;  el  '!-'>.  .VigiiièlvA 
panse  ovoïilo  :  '2,:W0. 


i(;2 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Faïences  h'Ukbino. — '&i.  Falniiiiirj  (rt'ibino. 
Francisco  Xanto  AvoUi.  15*5.  Assiette  jilalc.  La 
vision  d'iUcyono  :  1.510.  —33.  Fabrique  il'IJrbino. 
Franccsco  Xanto  Avelli.  1537.  Histoire  d'Hyper- 
ninestra,  fille  (];■  Danaûs:  1.000.  —  3G.  Faliricjuo 
d'Urbino.  Orazio  Fonlana.  .\vi»  siècle.  Grande 
vasque  trilobée  munie  de  trois  anses.  A  l'inté- 
rieur, une  scène  peinte  en  émaux  polychromes  : 
le  Jugement  de  Paris,  d'après  Marc-Antoine  Rai- 
mondi,  composition  do  Raphaël  :  a. 550.  —  37. 
Fabrique  d'Urbino.  Atelier  de  Guido  Fonlana. 
XVI»  siècle.  Grand  plat  peint  en  couleur  et  repré- 
sentant le  siège  de  Rome  par  le  connétable  do 
Bourbon  :  6.200.  —  38.  Fabrique  d'Urbino.  Ate- 
lier des  Fontana.  Seconde  moitié  du  xvi"  siècle. 
Gourde  à  deux  anses  en  forin  e  de  tète  de  satyre. 
Décor  de  grotesques  et  de  camées  o.N.écutées  sur 
fond  d'émail  blanc:  2.CÛ0. 

Faïexccs  d'Urbino  kt  de  Guubio.  —  42.  Fa- 
briques d'Urbino  et  de  Gubbio.  P'ranccsco  Xanto 
Avelli  et  Maestro  Giorgio  Andrcoli,  1533.  Scène 
empruntée  à  l'histoire  do  Seleucus.  Décor  poly- 
chrome: 3.500.  — 43.  Fabriques  d'Urbino  et  de 
Gubbio.  1539.  Plat  i  bords  renversés.  Eléocle  et 
Polynice  :  3.150.  —  44.  Fabriques  d'Urbino  et  de 
Gubbio.  Première  moitié  du  xvi»  siècle.  Assiette 
creuse  à  larges  bords.  Pan  et  Syrinx,  d'après  une 
estampe  de  Marc-Antoine  Raimondi  ;  2.150.  — 45. 
Fabriques  d'Urbino  et  de  Gubbio.  15'i4.  Coupe  à 
pied  à  décor  polychrome.  Pluton  enlevant  Proser- 
pine  :  2.150. 

Faïences  de  Castel  Durante.  — 46.  Fabrique 
de  Gastel  Durante.  Atelier  de  Niccolo  Fontana. 
Vers  1530.  Assiette  creuse  à  larges  bords.  Les 
signes  du  zodiaque,  et  Apollon  guidant  son  char 
traîné  par  quatre  chevaux:  4.000.  —  47.  Fabri- 
ques de  Gastel  Durante  et  de  Gubbio.  Première 
moitié  du  xvi'  siècle.  Coupe  à  pied  décorée  au 
centre  d'un  médaillon  représentant  un  amour  en- 
fourchant un  aigle  ;  l.OOO. 

Faïences  de  Gubeio. —  49.  Fabrique  de  Gub- 
bio. Commencement  du  xvi»  siècle.  Coupe  à  pied, 
à  décor  eu  relief.  Au  centre,  un  écusson  d'armoi- 
ries d'or:  1.0:30.  —  52.  Fabrique  de  Gubbio. Coui- 
mencement  du  xvi°  siècle.  Grand  plat.  Au  centre, 
un  écussou  d'armoiries  et  banderoUe  à  devise  la- 
tine :  2.400.  —  53.  Fabrique  de  Gubbio.  xvi'  siè- 
cle. Coupe  à  pied.  A  l'intérieur,  un  portrait  de 
femme  en  buste  de  trois  quarts  :  3.900.  —  54.  Fa- 
brique de  Gubbio.  Vers  1530.  Coupe  à  pied  bas. 
A  l'intérieur,  un  combat  sous  les  murs  d'une 
ville  :  1.800.  —  55.  Fabrique  de  Gubbio.  Maestro 
Giorgio  Andreoli.  1526.  Plat  circulaire  à  bords 
plats.  Au  centre,  un  enfant  nu,  debout,  appuyé 
sur  un  bâton.  Bordure  composée  de  feuillages  sy- 
métriquement enlacés  avec  des  cornes  d'abon- 
dance. Au  revers,  rinceaux  en  jaune  chamois  et 
rouge  à  reflets  et  la  signature  en  rouge  rubis  : 
7.100.  —  56.  Fabrique  de  Gubbio.  Maestro  Gior- 
gio Andreoli,  152S.  Assiette  plate.  Au  pied  d'un 
arbre,  sur  un  tertre,  un  faune  accroupi  tenant  un 
vase  renversé  joue  avec  un  jeune  enfant  tenant 
une  grappe  de  raisin:  2.150,  —  57.  Fabrique  de 
Gubbio.  Maestro  Giorgio  Andreoli.  1535.  Coupe 
à  pied.  A  l'intérieur,  figure  de  guerrier  à  cheval, 
vêtu  à  l'antique,  tenant  une  épée  nue  :  3.820. 

F.UENCEs  FiiA>'ç AISES .  —  59.  Fabrique  de  Nî- 
mes. Atelier  d'Antoine  Sigalon,  vers  1580.  Gourde 
ou  bouteille  de  chasse  à  panse  légèrement  rcntlèe 


décorée  de  médaillons  avec  un  écusson  d'armoi- 
ries d'azur  au  lion  d'or,  et  lambrequins;  bande- 
role, devise,  mascarons,  etc.:  9.200.  — 60.  Fabri- 
que de  Ninies.  Atelier  d'Antoine  Sigalon,  vers 
1580.  Assiette  creuse.  Au  centre,  un  écusson  d'ar- 
moiries en  forme  de  lo.sange:  4.400. 

Faïences  espagnoles.  —  61.  Fabrique  d'Al- 
cora.  Soliva.  xviii»  siècle.  Coupe  à  décor  poly- 
chrome représentant  l'Entrée  d'Alexandre  à  Ba- 
bylone,  d'après  Lebrun  :  2.800. 


La  vente  des  deux  tableaux  de  Corot  et  A.  de 
Neuville  faite  à  la  galerie  de  la  me  de  Sèze,  par 
M'  P.  CiiEv.iLLiEn  et  M.  G.  PErrr,  a  donné  les 
résultats  suivants  : 

Fontainebleau,  de  Corot,  a  été  adjugé  30.300 
francs  ;  Le  Four  à  chaux,  par  De  Neuville, 
49.100  francs. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Le  Conseil  municipal  a  voté  un  crédit  de 
36.0Û0  fr.  pour  le  Concours  musical  de  la  Ville 
de  Paris.  Ce  concour.-i  est  ouvert  entre  tous 
les  musiciens  franç,'ais,  auxquels  il  sera  de- 
mandé la  composition  d'une  ix-uvre  de  haut 
style  et  de  grandes  proportions  avec  soli. 
chœurs  et  orchestre,  sous  la  forme  sympho- 
nique  ou  dramatique.  Les  manuscrits  devr.mt 
être  déposés  avant  le  15  mars  1896. 


Un  concours  est  ouvert  pour  un  projet  de 
construction  de  la  Faculté  des  Sciences  à 
Marseille.  Une  somme  de  5.U00  francs  est 
votée  qui  sera  affectée  aux  trois  meilleurs 
plans  du  concours  :  3.OO0  francs  au  jiremier. 
1.500  francs  au  second  et  500  francs  au  troi- 
sième. Un  délai  de  trois  mois  est  fixé  pour  la 
durée  du  concours  dont  il  s'agit. 


— ooC>0-Oo»— 


Exposition   d'Œuvres   originales 

DE  J.-B.  Carpe lux 


Cette  Exposition,  organisée  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts  par  la  veuve  du  célèbre  statuaire, 
ne  dure  que  huit  jours  (du  20  au  28  mai),  et 
c'est  tout  à  fait  regrettable,  car  si  elle  ne 
comprend  guère  que  des  œuvres  connues,  on 
prend  toujours  un  grand  plai.sir  à  les  revoir. 

La  G<i:ette  des  Beau.r-Artx  a  gravé  et  mi- 
nutieusement étudié  M)  la  plupart  des  sculp- 
tures du  maître,  dont  on  revoit  ici  les  modèles 
origmaux  en  plaire;  il  suffit  d'énumérer  ces 
a'uvres  d'une  vie  si  intense  et  d'une  facture 
à  la  fois  spirituelle,  délicate  et  savante,  pour 
les  évoquer  aux  yeux  de  nos  lecteurs  : 

Ce  sont,  parmi  les  plâtres  :  le  Pécheur  na- 
poliiain.   la  Jeune  fille   à   la   coquille,   le 

(I)  V.iir  Gazelle,  i'  pér.,  t.  XIII',  p.  593,  l'Etude  de 
M.  l'aiil  Mantz.  avec  de  nonllîreuse.s  illusiralions. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


103 


Hieur  aux  xmmpres,  le  Génie  de  la  Danse, 
le  Mçnmnenl  pour  la  général  Moncey  et 
le  groupe  qui  fui  commandé  à  Carpeaux  par 
Napoléon  III  en  1865  et  qui  représente  le 
prince  impérial,  à  1  uge  de  neuf  ans,  appuyé 
sur  Xegro,  le  chien  de  l'empereur. 

Parmi  les  bustes,  on  remarquera  celui  de 
l'impératrice  Eugénie  et  celui  de  Napoléon  III, 
faits  à  Chislehurst  en  1873,  les  bustes  de  la 
princesse  Malhilde,  de  M"»  Carpeaux,  de  la 
duchesse  de  Mouchy,  de  M"=  Fiocre,  de  l'Opéra, 
de  MM.  Garnier,  A.  Dumas  fils,  Jules  Grévy, 
Gounod.  Gérôme,  etc.. 

Les  tableaux  et  les  dessins  de  l'artiste  nous 
révèlent  un  côté  moins  connu  de  son  mer- 
veilleux talent. 

A  cùtt;  déludes  pour  le  groupe  de  la  Danse, 
pour  le  groupe  d'L'i/olin  et  do  portraits  du 
frère  de  Carpeaux,  de  sa  fille,  de  son  beau- 
frère  le  vicomte  de  Monlfort,  Ion  remar- 
quera certaines  compositions  très  curieuses  : 
un  Tke  et  un  B/il  coslumû  aux  Tuileries, 
lielour  des  empereurs  de  la  (jrande  revue 
(18G7)  et  un  grand  nombre  de  souvenirs  du 
siège;  parmi  les  dessins,  celui  qui  représente 
l'empereur  dans  son  cercueil,  et  que  Car- 
peaux exécuta  le  13  juillet  1873;  sept  dessins 
consacrés  à  la  famille  impériale  (dont  cinq 
croquis  du  petit  prince),  etc.,  etc. 

L'Exposition  comporte,  en  outre,  un  certain 
nombre  d'esquisses  en  terre,  d'ébauches  et  de 
projets.  On  trouvera,  entre  autres,  la  ma- 
quette du  grou[je  de  la  Danse,  trois  figures 
du  fronton  du  pavillon  de  Flore,  un  projet  du 
groupe  pour  la  façade  de  l'Opéra,  qui  devait 
faire  pendant  à  celui  de  la  Danse,  et  un  pro- 
jet de  groupe  représentant  Vlitipéralrice 
proleiieant  les  orphelins. 

Une  vente  de  tous  les  objets  composant 
cette  Exiiosition  sera  faite  à  l'IIùlel  Drouot, 
les  31  mai,  1"  et  2  juin  (M"  Tuai,  commissaire- 
priseur,  et  M.  Ch.  Mannheim,  expert). 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  19  mai 

A  l'ouverture  de  la  séance,  M.  Daumcl,  qui 
occu[)e  le  fauteuil  de  la  présidence,  prononce 
l'allocution  suivante  : 

a  Mes  chers  Confrères, 

ti  Do  très  grands  honneurs  couronnent  la 
carrière  si  belle  et  si  glorieuse  d'un  artiste  éinl- 
nent,  d'un  confrère  (pii  nous  est  ibor.  .le 
ci'ois  être  votre  intorprèto  on  joignant  à  tant 
do  témoignages  d'oslimo  et  d'admiration  pré- 
<'ieuso  pour  lui  la  chaleureuse  et  unanime  ex- 
pression  des  félicitations  do  r.Vcndémio  dos 
lieau.\  Arls. 

«  Si  ipielques  uns  d'entre  noussouleiuont  ont 
pu  lui  dire  <l()  vivo  voi.\  leurs  sentiiuents  sur 
lu  haute  ;'.ignilé  dont  le  chef  de  llCtat  l'a  in- 
vesti on  une  occasion  unique,  nous  nous  as- 
socions tous  au.iuurd'bui  uux  liommages  lou- 
ehantsdont  M.  Ambroiso  Thomas,  notre  vénéré 
conlrèro,  étuit  l'objol  pendant  la. soirée  mémo- 
rable du  mardi  !.'>  mai  IW4,  » 


M.  Ambroise  Thomas,  très  ému,  répond  qu'il 
est  profondément  touché  de  ce  témoignage 
d'estime,  et  il  en  remercie  l'Académie. 

La  section  de  sculpture  présente  pour  le 
remplacement  de  M.  Cavelier,  décédé  :  en 
!">  ligne  e.v  œqno.  MM.  Allard  et  Marquefite  ; 
en  2'  ligne,  M.  Coutan  ;  en  3'  ligne,  M.  Injal- 
bert  ;  en  4'  ligne,  M.  Tony  Noèl. 

L'Académie,  par  des  votes  successifs,  ajoute 
à  cette  li.ste  les  noms  de  MM.  ile  Saint-Mar- 
ceaux,  Puech,  Lanson,  Cugnot  et  Peynot. 

L'Académie  décerne  les  jirix  suivants  : 

Prix  Deschaumes  (l.r/X)  fr.)  :  M.  Dumesnil. 

Prix  Monbinne  (musique)  (3.000fr.)  :  M.  Bru- 
neau,  pour  son  opéra  I.'AUaquc  du  Moulin. 

Prix  Chartier  (musique  de  chambre)  (l.OOO 
francs)  :  'M.  Boèlmann. 

L'.\cadémie  procède  ensuite  à  l'élection  d'un 
membre  titulaire  en  remplacement  de  M-  Gou- 
nod. Le  scrutin  donne  les  résultats  .suivants: 

.\u  premier  tour,  M.  Dubois  obtient  14  voix, 
yi.  Jonciôres  7,  M.  Fauré  4,  M.  Gastinel  7, 
M.  B.  (iodard  3,  M.  Salvayre  1. 

Au  deuxième  tour,  M.  Dubois  obtient  17  voix, 
M.  .loncières  10,  M.  Fauré  4,  M.  Gastinel  2, 
M.  IJ.  (iodard  2,  M.  Salvayre  1. 

Au  troisième  tour.  M.  Dubois  est  élu  par 
20  voix,  contre  12  accordées  à  M.  .loncières  et 
4  à  M.  Fauré. 

M.  Théodore  Dubois  est  ûgé  de  cinquante- 
sept  ans. 

Premier  prix  d'orgue  au  Conservatoire  en 
18Cp!),  il  obtint  le  grand  prix  de  Kome  en  1801 
avec  une  cantate  :  Alain. 

On  doit  à  M.  Théodore  Dubois  de  nombreux 
oratorios,  des  cantates,  plusieurs  opéras,  no- 
tamment La  Guzla  de  l'Emir,  Aben-Ilamel, 
un  ballet,  La  Farandole,  etc. 

Il  a  été  successivement  maître  de  chapelle 
à  Sainte-Clotilde  et  à  la  Madeleine. 

Il  a  succédé  à  Delibes  comme  professeur  de 
composition  au  Conservatoire. 

Le  livret  choisi  pour  la  cantate  du  grand 
prix  de  composition  musicale  est  le  poème 
intitulé  Uapknv,  par  M.  lîalïuli. 


NOUVELLES 


***  A  l'occasion  du  centenaire  de  l'Ecole 
polytechnique,  a  été  nommé  chevalier  do  la 
l.t'gion  d'honneur  :  M.  KdouardLouis  Dupain. 
artiste  peintre,  mniiro  de  dessin  i\  l'Kcole 
polytechnique,  auteur  du  tableau  taniménio- 
ralif  du  centenaire  de  ri'.cole. 

M.  Plulippe  i.Uiesnay  do  Itoaurepalre,  égale- 
ment inailro  d<'  dessin  ii  riirolo  polytechnique, 
et  cbevalierde  la  Légion  d'honneur  depuis  le 
0  mai  I.S.V1.  a  été  )>r(imuaii  grade  d'ulllcier  do 
la  Légion  d'hunnour. 

**♦  Le  vice-amiral  Miot,  qui  avait  été  ap- 
pelé i\  remplacer  le  vlce-anurul  l'iiris  dans 
ses  fonctions  au  Musée  do  manne  et  d'ellmo- 
grapbi(>  au  Louvre,  u  éli(  nommé  conaervalour 
do  00  Musée  à  titro  détiaitjf. 


lO'i 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


:ic*^  On  vient  de  placer  dans  la  cour  d'Iiun- 
nenr  de  la  Bihliothi''qiie  nationale  deux  nou- 
velles statues  en  mu  rhre  blanc  :  V  Imprimerie, 
de  l^ahatut,  et  la  Cii/ligrii/>liie.  de  Jules  Cou- 
tau.  (Jes  ii'nvrcs,  coinniandes  de  l'Etat,  ont 
figuré  aux  Salons  de  18J;i  et  18'j;i. 

:!,**  L'inventaire  manuscrit  des  imprimés  de 
la  Bibliothèque  nationale,  commencé  en  187-"i, 
est  terminé,  ot  la  publication  va  en  être  com- 
mencée. 

Les  accroissements  successifs  de  la  Biblio- 
tbcque  —  en  ce  qui  concerne  les  livres  impri- 
més —  sont  inb^rossants  à  signaliT  ;  en  1610, 
elle  comptait  1.000  volumes;  en  lGi.5,  1.:î2!);  en 
16.J1, 10.658:  en  1071.  date  du  premier  catalo- 
gue, ;-5.000;  en  1688,  -W.OO;  en  18-38,  520.000: 
en  1851,  800.0  lO  :  en  18'J3,  2.600000  volumes 
classés  sous  L93i.l54  numéros. 

:i<**  On  va  prochainement  commencer  les 
travaux  de  restauration  du  fronton  et  des 
colonnes  du  Panthéon.  Aucune  réparation  n'a 
été  faite  au  monument  depuis  quarante- 
quatre  ans,  les  six  colonnes  corintliiennes 
de  face,  notamment  les  feuilles  d'acanthe 
des  cliapiteaux,  ont  besoin  d'être  refaites 
dans  certaines  parties.  Les  travaux  dureront 
de  SIX  mois  à  un  an.  Les  visiteurs  du  Pan- 
théon n'entrent  plus  par  les  portes  de  la  façade, 
mais  par  les  côtés  du  perron. 

îd**  M.  Falguii're  exécute,  en  ce  moment,  le 
buste  de  Pienan,  pour  la  galerie  des  bustes  de 
l'Institut. 

jf*ii:  On  a  inauguré,  samedi  dernier,  en  petit 
comité,  le  monument  d'.\lphonse  de  Neuville, 
au  cimetière  Montmartre. 

Ce  monument  est  en  marbre  blanc  et  de 
grandes  proportions;  il  se  compose  d'une 
stèle  en  forme  de  portii[ue  que  couronne  un 
double  fronton,  au  mil  eu  duquel  s'érige  une 
croix.  Au-dessous  du  fronton,  un  bandeau 
portant  l'inscription  :  A.  de  Neuville,  IS.'J'i- 
IS88.  Sous  le  bandeau,  encadrées  de  deux 
pieds  droits  où  des  inscriptions  rappellent  le 
souvenir  des  toiles  connues  de  l'artiste,  une 
niche  peu  profonde,  dans  laquelle,  sur  un 
drapeau  déployé,  se  détache  son  buste. 

Au-dessous  du  buste,  sur  la  pierre  tom- 
bale, une  ligure  de  femme  demi-nue.  affaissée 
par  la  douleur,  symbolise  la  France  de  1870, 
dont  l'artiste  a  souvent  reproduit  les  ti-istes 
événements.  Autour  de  cette  ligure  sont  épars 
des  trophées  militaires,  tronçons  d'épées,  bou- 
clier, sabre,  képi,  etc.  Ce  monument  est 
l'd'uvre  de  M.  de  Saint-Vidal. 

**>!;  Par  suite  du  renouvellement  annuel 
d'une  partie  de  ses  membres  et  de  l'élection 
de  son  bureau,  la  Chambre  des  commissaires- 
priseurs  au  département  de  la  Seine  se  trouve 
ainsi  composée  pour  l'année  1894-95  : 

MIL  Nottin,  président;  Ory,  syndic  :  Tuai, 
rapporteur:  Guidou,  secrétaire;  Oudard,  tré- 
sorier. MM.  Schoofs,  Eugène  Bailly,  Corbie, 
Lucien  Véron,  Bernier,  Kené  .\ppert,  Bartau- 
mieux,  Huguet,  Uesaubliaux,  membres. 

**,ic  Nous  avons  dit  que  la  Ville  des  Andelys 
organise  une  fôte  pour  le  centenaire  de  Ni- 


colas Poussin.  .V  cette  occasion,  le  Ministre  des 
Beaux  Arts  a  fait  don  à  la  Ville  des  Andelys 
de  toutes  les  gravures  des  ouvres  du  célèbre 
peintre  qui  sont  à  la  chalcographie  du  Lou\Te. 

***  On  écrit,  de  Bernay.  que  le  Musée  de 
cette  Ville  vient  de  s'enrichir  d'un  portrait 
d'homme  qu'on  peut  attribuer  au  peintre  es- 
])agnol  Alonzo  Cano.  C'est  M.  Lottin  de  Laval 
rpii  a  bien  vuiilu  se  charger.dc  la  dil'ficil9  res- 
tauration de  cette  peinture. 

***  La  statue  de  Théophraste  Kenaudot,  qui 
a  été  inaugurée  sur  la  place  de  la  Mairie,  à 
Loudun.  est  l'u-uvre  de  M.  Alfred  Charron, 
enfant  du  pays.  Le  sculpteur  a  enchâssé, 
dans  le  piédestal,  le  médaillon  de  Hutin,  his- 
torien de  lienaudot. 

**:(!  Nous  avons  parlé  en  son  temps  d'une 
polémique  engagée  par  certains  journaux 
de  l'étranger  contre  l'Ecole  française  d'.\thè- 
nes  et  les  fouilles  de  Delphes.  Nous  enregis- 
trons aujourd'hui  avec  plaisir  la  dépêche  sui- 
vante [lubliée  par  le  Standard,  qui  avait  pris 
part  à  ces  attaques  dirigées  contre  nos  com- 
patriotes : 

«  Athènes,  le  2o  mai.  —  M.  Ernest  Gardner. 
directeur  de  l'Ecole  britannique  d'Archéologie, 
a  publié  une  lettre  rectiliant  les  erreurs  dans 
lesquelles  les  journaux  grecs  étaient  tombés 
dans  leurs  critiques  sur  les  fouilles  de  Del- 
phes. 

11  loue  la  mission  française  non  seulement 
de  sa  courtoisie,  mais  de  la  méthode  qu'elle 
apporte  à  ses  travaux  ((ui  sont,  d'ailleurs, 
couronnés  du  succès  le  plus  merveilleux. 

Le  Gouvernement  hellénique  n'a  jamais  né- 
gligé d'envoyer  de  temps  en  temps  un  ins- 
pecteur surveiller  l'état  des  fouilles  et  l'ins- 
tallation d'un  musée.  » 

Le  même  Slmidcn'd  dit  que  les  élèves  de 
l'Ecole  française  d'.\thènes,  qui  font  actuel- 
lement des  fouilles  à  Delphes,  viennent  de 
découvrir  le  trésor  de  l'ile  de  Syphnus,  l'une 
des  Cyclades  qui  joua  un  certain  rôle  aux  v  et 
n'  siècles  avant  Jésus-Christ. 

Nous  ne  voulons  pas  avoir  parlé  de  l'Ecole 
d'Athènes  sans  profiter  de  cette  occasion 
pour  nous  joindre  à  tous  nos  confrères  pour 
déiilorer  le  terrible  accident  arrivé  tout  récem- 
ment à  l'une  des  petites-filles  de  M.  Ilomolle 
renversée  par  un  train  Decauville,  sur  le  ter- 
rain même  des  travaux  à  Delphes,  et  pour 
exprimer  ici  les  souhaits  que  nous  formons 
pour  la  prompte  guérison  de  cette  enfant. 


Le  Congrès  des  Arts  Décoratifs 


Le  Congrès  des  Arts  décoratifs  s'est  ouvert  le 
18  mai,  à  deux  heures  et  demie,  dans  le  grand 
hémicycle  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts,  sous  la  pré- 
sidence du  Ministre  de  l'Instruction  publique  et 
des  Beaux-Arts.  M.  Spuller. 

Le  Ministre  a  été  reçu,  à  son  arrivée,  par  M. 
Georges  Berger,  président,  et  par  les  membres  du 
Comité  de  l'I'nion  des  .\rts  décoratifs.  MM .  Gréard, 
Roujon,  Guillaume  et  Kaempfeu  accompa- 
gnaient le  Miiii--lre  et  ont  pris  place  à  ses  côtés 
au  bureau. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


165 


Nous  avons  remarqué,  dans  l'assistance,  un 
grand  nombre  de  représentants  des  grandes  indus- 
tries. Le  Congrès  se  compose,  en  tout,  de  333 
membres. 

Dans  son  discours  de  bienvenue  aux  membres 
du  Congrès,  M.  Georges  Berger  a  d'abord  parlé 
de  l'unité  de  l'Art  et  montré  qu'il  n'y  avait  pas 
d'autre  distinction  à  établir  dans  l'Art  que  celle 
établie  par  les  nécessités  de  la  production  indus- 
trielle. 

Parlant  des  services  que  l'Union  Centrale  des 
Arts  décoratifs  est  appelée  ;\  rendre,  M.  Berger  a 
conclu  ainsi  ; 

«  Nous  ne  vous  proposons  ni  comme  modèles  qui 
s'imposent,  ni  comme  exemple  essentiel  à  sui- 
vre, notre  musée,  notre  bibliothèque,  nos  con- 
cours, nos  expositions,  nos  conférences,  quelque 
soit  le  soin  consciencieux  que  nous  ayons  apporté 
dans  leur  organisation  ;  mais  nous  serions  flattés 
que  leur  fuiictionnomi'nt  .servit  de  point  de  départ 
pour  étudier  comment  on  pourrait  mieux  réussir, 
chacun  de  son  coté  ou  tous  en.semble. 

Nous  aurons  à  nous  inspirer  de  ce  qui  se  passe 
à  l'étranger,  en  consultant  les  documents  réunis 
par  chacun  de  vous  ou  par  l'Administration  des 
Beaux-Arts,  et  à  formuler,  après  des  discussions 
approfondies,  le  programme  d'un  régime  nou- 
veau susceptible  d'élever  nos  institutions  con- 
cernant l'art  décoratif  et  Ja  généralité  de  l'art 
industriel  au  niveau  de  celles  qui  ont  si  admi- 
rablement servi  dans  les  autres  pays.» 

Le  Ministre  a  rè])ondu  par  une  improvisation 
fréquemment  applaudie,  où  il  a  insisté  sur  le 
néant  des  anciennes  formules  par  lesquelles  on 
essayait  de  séparer  l'art  décoratif  d'un  art  au- 
quel on  a  donné  le  nom  do  Grand  Art.  «  Ces  dis- 
tinctions, a-til  ajouté,  tout  le  monde  en  a  fait 
justice  aujourd'hui.  L'Art  est  un,  il  se  manifeste 
sous  des  formes  dilTérentes,  mais  toutes  ses 
formes  sont  liées  étroitement.  »  En  terminant,  le 
Ministre  a  assuré  le  Congres  do  ses  vives  syiu- 
palhies  et  s'est  dit  prêt  ù  revenir,  si  le  Congrès 
lui  en  marquait  le  désir,  prendre  part  à  ses  dis- 
cussions. 

Au  discours  de  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  a  succédé  la  nomination  des  membres 
du  Bureau.  M.  Guillaume  a  été  nommé  par 
acclamation  président;  MM.  Koujon,  dréard. 
Georges  Berger  et  Boullhet  lui  ont  été  adjoints 
et  ont  inimi'diatcmenl  pris  place  au  Bureau. 

C'est  alors  que  M.  Guillaume  a  pria  la  i)arole  ; 
il  a  développé,  le  théine  que  le  Ministre  avait 
esquissé.  Il  a  démontré,  avec  une  al)ondance  île 
preuves  cl  une  iirècislon  qui  ont  été  fort  goûtées, 
l'étroite  union  de  toutes  les  formes  de  l'Art  et  la 
nécessité  pour  tous  les  artistes,  s'ils  ne  veulent 
point  stériliser  leur  talent,  de  s'essayer  aux  unes 
cunime  aux  autres. 

Ija  séaru'O  pléiilère  du  Congrès  s'osl  terminée 
par  la  nomiimliun  d'un  secrétaire  rapporteur  gé- 
néral r'I  do  deux  secrétaires  adjoints.  Le  Congrès 
s'est  rallié  aux  noms  de  MM.  Le  Breton,  direc- 
teur (lu  Mu.sée  céraïuique  de  Rouen,  proposé 
comme  secrétaire  rapporteur  gènér.il,  Jacques 
llermnnl  et  ïrélal  llls,  arcliitectes,  comme  sec  ré 
lalres. 

A  l'issiio  do  la  séance  pléniére,  les  membres  du 
Congrès  se  sont  n'-partls  ei\  trois  sériions.  I.a 
première  étudiera  les  moyens  ipi'il  convient  il'em- 
|iliiyer  pour  dévi'loppcr.  en  l''raiu'e,  les  arts  iléeo- 


ratifs  ;  M.  Gustave  Larrouniet  a  été  nommé  pré- 
sident. La  seconde,  qui  s'occupera  des  questions 
d;;  législation,  a  pour  président  M.  Bardoux.  La 
troisième,  où  l'on  trfiitera  la  question  d'enseigne- 
mant,  a  mis  àsa  tête, comme  président,  M.  Gréard. 

Tous  les  membres  du  Congrès  désireux  d'en- 
tamer la  discussion  sur  un  point  quelconque, 
sont  tenus  de  soumettre  d'abord  à  la  section 
compétente  leurs  propositions,  leurs  notes,  leurs 
mémoires. 

Chaque  question  doit  être  ensuite  étud'ée  dans 
les  séances  de  section  qui  se  tiennent  chaque  ma- 
tin à  l'Ecole  des  Beaux-Arts  Les  débats  en  séance 
pléniére  n'auront  lieu  que  si  le  Bureau  du  Con- 
grès les  autorise. 

Dans  sa  séance  pléniére  de  mardi,  le  Congrès  a 
voté  les  deux  résolutions  suivantes  : 

1»  Sur  la  question  de  la  propriété  des  modèles 
d'art  appliqués  à  l'industrie  : 

La  loi  des  19-2i  juillet  1733  s'applique  à  toutes 
les  œuvres  dues  à  1  art  du  dessinateur  (peinture, 
gravure  ou  architecture),  du  sculpteur(statuaireou 
ornemaniste)  et  du  photographe,  quels  que  soient 
le  mérite,  rimportance,  l'emploi  et  la  destination, 
même  industrielle,  de  l'œuvre,  et  sans  que  les 
cessionnaires  soient  tenus  à  d'autres  formalités 
que  celles  imposées  à  leurs  auteurs  ; 

2°  Sur  la  question  concernant  les  dispenses  ac- 
cordées aux  ouvriers  d'art  par  la  lu  militaire  : 

Le  Congrès,  considérant  que  le  texte  du  titre  III 
de  la  loi  qui  crée  des  jurys  dépirtementaux  pour 
examiner  les  candidats  à  ces  dispenses  n'atteint 
pas  le  but  que  s'était  proposé  le  législateur,  émet 
le  Vd'U  que  les  candidats  subissent  dans  chaque 
département  un  premier  examen  sur  un  pro- 
gramme unl(|ue  et  devant  un  jury  départemental 
unique  ;  qu'après  cet  examen,  les  jeunes  gens  mé- 
ritant le  titre  d'ouvrier  d'art,  et  a.vant  obtenu  un 
minimum  de  20  points  concouiront  à  l'obtention 
des  dispenses  devant  un  jury  unique  composé 
d'un  nombre  égal  d'ouvriers  et  de  patrons  dési- 
gnés par  le  Miuisire  du  Commerce. 

La  deuxième  et  la  troisième  section  ilu  Con- 
grès des  .■Vrts  décoratifs  ont  terminé  leurs  travaux. 

On  a  adopté  dilVérents  vieux,  les  premiers  rela- 
tifs il  l'enseignement  de  la  perspective,  d'autres 
concernant  l'enseignement  de  l'histoire  de  l'nrl 
dans  les  lycées.  Voici  ces  derniers  : 

1°  Il  y  a  lion  do  donner  une  pince  de  plus  en 
plus  largo  dans  l'histoire  générale  A  l'histoire  do 
l'Art  ; 

2°  Couronner  l'enseignement  général  par  des 
conférences  sur  l'histoire  de  l'Art  dans  les  classes 
supérieures  (rhéti>rl<]ue  ou  philosophie)  en  s'ai- 
dant  le  plus  po-sible  do  projections  himineusos; 

3»  Inviter  les  professeurs  de  iles-*in  il  ne  jamais 
faire  dessiner  d'après  un  mmlèle  sans  avoir  préa- 
lablement expliqué  aux  élèves  l'époque  i\  laquelle 
il  appartient  et  lu  caractère  qui  en  constitue  lu 
beauté  ; 

\'  Encourager  les  visites  aux  monuments  et 
aux  Musées,  sous  la  direction  des  professeurs 
d'histoire  et  do  dessin  ; 

>  Demander  que  ilans  l'imagerie  scolaire  et 
dans  l'oxé'cution  de>  illnslrntlons  des  livi-os  sco- 
laires, on  ne  pei'de  jamai-  de  vue  qu'elles  doivent 
ciinci>urir  i\  réduciilinii  esihétique  do  l'enfance. 

(.1  si4irrf.\ 


106 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Les  Fouilles   de  Delphes 


Suiti;  et  fin  (l) 

Les  décoHvei'tos  caiiilalos  de  rcs  derniiTes  se- 
maines portent  sur  lu  sculpture,  On  m'avait 
menacé  de  toutes  paris  de  ne  rien  trouver  et  il 
était  pour  ainsi  dire  entendu  que  les  fouilles  de 
Delphes  ne  devaient  profiler  qu'à  l'épigrapliie  ; 
tel  n'était  pas  mon  senlinieiit,  et  j'éprouve  un 
plaisir  particulier  à  vous  annoncer  que  ma  con- 
fiance était  jdus  fondée  que  le  scepticisme  gé- 
néral. 

La  découverte  des  métopes  au  Trésor  des  Athé- 
niens a  été  un  événement  archéolofrique  ;  ces 
œuvres  exquises  de  l'école  alti(jue,  rigoureuse- 
ment datées  commo  elles  sont,  comblent  une  la- 
cune dans  l'histoire  de  l'art  grec.  Leur  valeur 
propre,  les  comparaisons  qu'elles  suggèrent,  les 
conclusions  qu'elles  justifient,  en  font  des  pièces 
de  premier  ordre.  Elles  composent  un  ensemble 
comparable  pour  la  vigueur  et  la  grâce  de  l'exé- 
cution, pour  l'importance  artistique  et  scientifique 
à  la  fois,  aux  ensembles  d'Olympie  et  de  l'Acro- 
pole d'.ithènes.  Depuis  ces  grandes  fouilles,  il 
n'a  pas  été  fait  de  découverle  égale  à  la  nôtre. 

Elle  est  aujourd'hui  complétée  par  celle  des 
cariatides  et  d'une  frise  qui  parait  être  celle  du 
temple  d'Apollon  lui-mèuie. 

Les  œuvres  nouvelles  que  nous  pos-sédons 
aujourd'hui  et  dont  j'ai  l'honneur  de  vous  adres- 
ser les  photographies  sont  plus  anciennes  de 
vingt  à  trente  années  que  celles  du  Trésor;  elles 
sortent  aussi  des  ateliers  altiques  ;  elles  prolon- 
gent ainsi  la  longueur  de  cette  période  dont  nous 
reconstituons  l'histoire,  en  grande  partie  nouvelle 
et  entre  toutes  intéressante.  C'est  le  temps,  en 
effet,  où  rarchaïsme  se  dégage  de  ses  dernières 
entraves,  où,  maîtres  de  toutes  les  ressources  du 
métier,  les  artistes  commencent  à  poursuivre  et 
atteindre  la  beauté,  où  se  prépare  et  se  dessine 
déjà  cet  idéal  suprême  de  perfection  que  Phidias 
a  réalisé. 

Il  y  a  trois  semaines,  on  trouvait  au  pied  du  mur 
hellénique  une  tèle  de  femme  hante  de  50  centi- 
mètres environ.  C'était  une  ceuvre  archaïque, 
mais  d'une  grâce  charmante,  d'une  fraîcheur  de 
jeunesse  que  n'avaienl  pu  flétrir  le  temps  et  les 
accidents.  Coiffée  en  longs  bandeaux  crêpés  et 
ondulés  que  surmontait  et  coupait  une  double  li- 
gne de  frisons  rajustés,  elle  portait  un  diadème 
paré  d'ornements  métalliques  et  par-dessus  une 
sorte  de  tiare  ou  de  polos  reposant  sur  une  élé- 
gante couronne  de  rais  de  cœur.  En  observant  ce 
qui  restait  du  polos,  j'y  découvris  la  trace  de 
pieds  ;  j'en  conclus  qu'il  était  décoré  d'une  frise 
circulaire  de  personnages.  Je  me  souvins  alors 
d'une  petite  colonnelte  ainsi  décorée,  que  nous 
avions  dégagée  l'année  dernière  des  ruines  d'une 
inaison  et  qui  a  été  autrefois  dessinée  tant  bien 
que  mal  et  reproduite  par  iVl ueller  dans  ses  Beii/;- 
iiiœler.  Les  diuumsious  me  parurent  concorder, 
et,  faisant  apporter  la  colonnette  du  Musée  où 
elle  était  déposée,  jeia  plagai  sur  la  léte  ;  eile  s'y 
adaptait  exactement.  Dès  lors,  il  était  possible  de 

(Ij  Vuir  la  Chronique  des  Arls  ilu  19  in:\i  1891, 


donner  un  nom   à  la  statue,  de  déliair  son  rôle  : 
c'éiait  une  cariatide. 

Le  jour  même  où  cette  hypothèse  était  émife, 
elle  était  confirmée  par  la  découverte  d'une  se- 
conde tète,  de  dimer:sion  égale,  et  coiffée,  elle 
encore,  de  son  polos  intact,  ("est  bien  une  œuvre 
du  mémo  temps,  avec  quelque  clio.se  de  plus  sé- 
vère, de  plus  sec,  de  tendances  un  peu  plus  ar- 
chaïques, mais  manifeslenient  contemporaine  de 
la  première  et  destinée  au  même  rôle  dans  un 
même  monument.  Ce  sont  deux  sœurs,  de  beautés 
un  peu  diffiTentes,  mais  charmantes  toutes  deux 
et  gardant,  malgré  la  sévérité  des  traits,  unairde 
famille. 

Si  on  les  compare  aux  statues  de  l'Acropole,  on 
verra  qu'elles  comptent  parmi  les  plus  achevées, 
les  plus  sereines  et  les  plus  parfaites,  souriantes 
avec  je  ne  sais  quoi  de  grave  et  de  mélancolique. 

(jette  ressemblance  nous  a  pu  conduire  à  une 
aulre  découvert-".  Lorsque  je  me  rendis  à  Delplies, 
en  1891,  pour  délimiter  le  périmètre  des  fouilles, 
j'avais  vu  dans  un  jai-din,  au  lieu  même  où  les 
deux  tètes  avaient  été  découvertes,  un  corps  de 
femme  de  dimensions  colossales  et  du  type  des 
figures  de  l'Acropole.  Le  style  de  la  figure,  la 
disposition  de  la  chevelure,  répondaient  si  bien 
au  slyle  et  aux  détails  d'ajustement  de  la  pre- 
mière des  deux  tètes,  que  le  rapprochement  s'im- 
posait. 11  a  été  justifié  par  les  observations  minu- 
tieuses auxquelles  nous  nous  sommes  livrés. 
Gomme,  d'autre  part.  J'avais  déjà  rapproché  du 
torse  un  certain  nombre  de  fragments  recueillis 
antérieurement  et  dispersés  dans  le  Musée,  c'est 
une  statue  presque  complète. 

Voilà  donc,  à  la  lin  du  sixième  siècle,  une  ca- 
riatide exécutée  par  des  artistes  attiques,  uu  pre- 
mier essai,  un  prototype  des  coraï  de  la  tribune 
de  l'Ereclilheion. 

Dans  quel  monumejit  étaient-elles  placées  ? 
Dans  un  édifice  du  si.xième  siècle,  et  d'assez 
grandes  dimensions.  Serait-ce  dans  le  temple 
d'Ap  jUon  •?  Nous  ne  répondrons  pas,  pour  le  mo- 
ment, à  la  question,  attendant  des  fouilles  des 
données  plus  précises.  Je  ferai  remarcjuer  seule- 
ment que  les  sujets  figurés  sur  le  polos  des  deux 
figures  :  scène  bachique,  scène  apoUinieune,  ré- 
pondent aux  deux  aspects  du  culte  de  Delphes, 
aux  deux  compositions  qui  décoraient  les  frontons 
du  temple. 

De  même  qu'on  avait,  à  Delphes,  donné  le  mo- 
dèle des  cariatides  de  l'Ereclitheiou.  on  semble  y 
avoir  fait  comme  une  première  esquisse  de  la 
frise  du  Parthènou. 

11  existe  depuis  longtemps  au  Musée  un  bas- 
relief  archaïque  qui,  bien  que  publié  déjà,  ne  me 
parait  pas  avoir  été  apprécié  à  sa  valeur:  il  re- 
présente un  quadrige  s'avançant  .à  di'oite  vers  uu 
autel. 

Nous  trouvâmes,  il  y  a  aujourd'hui  quinze  jours, 
un  fragment  de  .bas-relief  de  même  style,  de  même 
grandeur,  représentant  une  scène  d'enlèvement  : 
un  homme,  qui  emporte  une  femme  dans  ses  bras, 
remonte  sur  son  char  pour  l'entraîner  au  loin.  La 
conclusion  s'offrait  aussitôt  à  l'esprit  que  les  deux 
morceaux  provenaient  d'un  même  ensemble, 
appartenaient  à  une  frise. 

Elle  fut  justifiée  le  jour  même  par  la  décou- 
verte d'un  autre  fragment  où  est  figuré  un  cavalier 
montant  un  chevai,  en  tenant  un  autre  en  main, 
que    d'autres    précédaient  et  suivaient  ainsi  que 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


IGT 


rin(lic[uciit  les  amorces  des  plaques  de  droite  et 
de  jjaiifhe. 

Cette  frise,  où  était  représenté  un  défilé  de 
chars  et  de  cavaliers,  Pausanias  n'en  a  pas  [larlé,. 
non  plus  d'à  Heurs  que  des  sculptures  du  Trésor 
des  Atliéniens.  Elle  a  65  centimètres  de  liaut 
environ;  elle  pourrait  convenir  à  ce  Itmple,  un 
peu  moins  grand  que  le  Parlhénon;  or,  c'était  le 
temple  d'Apollon  Delpliien.  Si  c'est  bien  ce  tem- 
ple, comme  on  l'a  supposé  ,  qui  est  représente, 
avec  une  certaine  liljerlé  de  fantaisie,  sur  un 
bas-relief  néoattique  de  Rome,  la  démonstration 
serait  faite.  Je  ne  donne  encore  toutefois  l'hypo- 
thèse que  pour  une  hypothèse  ;  elle  est  du  moins 
bien  tentante  et  assez  vraisemblable. 

Depuis,  les  découvertes  se  sont  renouvelées 
presque  de  jour  en  jour  :  je  me  l)orne. aujour- 
d'hui à  vous  adresser  seulement  encore  une  pho- 
tographie ,  car  nous  nous  sommes  trouvés  à 
court  de  plaquos.  On  y  voit  un  groupe  de  trois 
déesses  assises,  dont  Athéna  ;  elles  conversent 
et  semblent  se  montrer  avec  curiosité  un  spec- 
tacle auquel  elles  prennent  un  vif  intérêt.  C'est 
un  morceau  d'une  exécution  scrréj,  d'une  con- 
ception gracieuse,  et  la  naïveté  du  geste  par 
lequel  la  dernière  des  trois  déesses  appelle  l'at- 
tention de  sa  voisine  en  lui  touchant  le  menton 
a  quelque  chose  de  tout  à  fait  charmant.  Peu  de 
sculptures  arcliaïques  sont  aussi  aimables  que 
celle-ci. 

Si  la  frise  provient  du  temple,  elle  pourrait 
être  attribuée  à  l'école  de  Calamis  ;  ce  sont  U'i 
questions  difficiles,  qui  demandent  de  longues 
études.  Un  fait  acquis,  ce  me  semble,  c'est  que 
la  composition  est  celle  même  de  la  frise  du 
Parlhénon  :  dclilé  de  chars,  délilé  de  cavaliers, 
assemblée  de  dieux  souriant  à  ces  belles  proces- 
sions. 

Ainsi,  comme  les  cariatides,  la  frise  du  Par- 
thénon  aurait  eu  à  Delphes  sou  premier  modèle. 
Ainsi,  là  même,  nous  trouverions  un  nouvel 
exemple  de  cette  permanence  des  traditions  et  des 
types  'jui  est  un  des  caractères  et  une  des  forces 
de  l'art  grec. 

Un  nouvel  envoi  de  i)hotographies,  qui  sera 
prochain,  me  permettra  do  vous  faire  coiniailre 
les  morceaux,  au  nombre  de  six,  qui  ont  été 
retrouvés  à  la  lin  de  la  semaine  pasBee  et  dnna 
le  courant  de  celle-ci,  dediMinerà  mes  idées  plus 
de  précision,  à  mes  rapprocliemeutM  plus  <lc  ri- 
gueur. Il  contiendra  aussi  un  fronton  composé  de 
huit  ligures  de  iliviuités,  deux  chi'vaux,  et  repré- 
sentant la  dispute  du  trépied.  Nous  avons  déjs'i 
environ  diuize  mèlres  do  frise,  dont  dnux  reloura 
d'angle,  pre.scpie  \iiio  façade  entière  et  une  com- 
position complèlu. 

Cl'  .sont  h\  des  résultats  considérables.  J'espère 
qu'ils  salisferort,  .Monsieur  le  .Ministre,  les  légi- 
times exigem-es  du  Parlement,  (jui  s'est  montré 
pour  nous  si  llliérnl,  l'attente  de  votre  Adminis- 
tration, la  curioslU'  inipalienle  de  l'Aïadèmii  ,  à 
laipiellc!  je  vons  serai  reconnaissant  île  vouluir 
bien  Ininsini'llre  ce  rapport.  Pour  moi,  <|ni  ai  ilA 
prendre  lou'e  la  respouHabilité  des  fouille.H,  ipii 
al  ili\  me  (lorler  garant  du  .-<nc.cès,  j'éprane  a 
Vous  annimcer  ces  dècunverli'S  la  plus  [inifonde 
et  la  plus  pulrliillipie  joie. 

VoniU»/.  ugrttur,  «te. 

Le  ilimetviir  de  l'Ecole  fi'nvrnistf  tf.Uhviies, 

IIoMOI.I.K. 


Conférences  à  la  Sorbonne 


Les  conférences  de  la  Société  d'Etudes  italiennes 
suivent  leur  cours.  Celle  de  M.  Durand-G réville 
sur  «  la  Jocoiide  de  Léonard  de  Vinci  »  a  eu  lieu 
le  16  mai,  dans  un  des  ampbilbéàtres  de  la  Sor- 
bonne. 

Le  conférencier,  prenant  comme  thème  le  chef- 
d'œuvre  du  maître,  en  a  dégagé  les  conditions 
nécessaires  du  grand  art.  Il  a  discuté  certaines 
opinions  courantes  :  selon  lui,  il  n'y  a  pas  plus 
Contradiction  entre  la  ligne  et  la  couleur  qu'entre 
la  mélodie  et  l'harmonie  ou  même  qu'entre  le  nar 
turalisme  et  l'idéalisme.  L'examen  du  tableau  et 
de  ses  copies,  corroboré  par  le  texte  de  Vasari, 
l'a  amené  à  conclure  que,  dans  la  Jorotide  pri- 
mitive, anicriouremcnt  aux  actions  combinées  du 
temps  et  du  vern:s,  le  ciel  était  d'un  bleu  clair  et 
fin,  le  visage  éblouissant  de  fraîcheur,  les  cils 
étudiés  un  à  un,  les  yeux  brillants  et  humides. 
Léonard  de  Vinci  no  serait  donc  pas  seulement 
le  plus  grand  des  idéalist-s  :  il  serait  aussi  le 
plus  grand  des  réalistes  ou  naturalistes,  si  l'on 
donne  à  ces  deux  derniers  mots  un  sens  suflisam- 
ment  large  et  philosophique. 


NÉCROLOGIE 


Xoiis  avons  le  regret  d'apprendre  la  mort  de 
M""  Renan.  La  veuve  de  l'illustre  écrivain  était 
depuis  (piel(|  les  jours  très  soulfranle  et  son  état 
inspirait  de  vives  inquiétudes  i\sa  famille.  Elle  a 
succombé  mardi  dernier,  à  une  heure  de  l'après- 
iiiidi,  à  une  congestion  pulmonaire,  ayant  auprès 
d'elle  son  fils,  M.  Ary  Renan,  notre  ami  et  colla- 
borateur. 

Fille  de  Uenry  SchelTer  et  nièce  du  célèbre 
peintre  Ary  Schelfer.  elle  était  née  en  ISW.  Elle 
avait  épousé  en  1856  Ernest  Renan,  qu'elle  accom>- 
pagnadans  ses  voyages  en  Urientet  qu'elle  seconda, 
dans  ses  travaux.  Depuis  la  mort  de  sou  mari, 
M"'  Renan  s'occupait  de  la  publication  do  ses 
œuvres  posthumes. 

Un  sculpteur,  M .  Robyn,  s'est  .suioidédomière- 
ment,  dans  .son  alulicr.  76.  rue  Dulot.  en  cher- 
chant ft  s'enfoncer  dans  le  rieur  un  long  risnau  it 
lame  mince  et  Une ,  il  s'y  prit  ;\  plimieurH  i\>- 
prises  pour  le  faire  )>éiiùtrer,  mais  soit  qiio  la 
douleur  qu'il  éprouvait  fiM  trop  gmndit,  soit  que 
le  courage  lui  fil  défaut,  il  abaiidonua  eu  procédé 
et.  tout  sanglant,  il  su  pendit  au  moyen  d'une 
corde  qu'il  avait  solidcnuuit  accrochée  au  pla- 
fond. 

M.  Uobyn  èliiil  malade  depuis  [ilusieurs  années 
de^  suites  d'une  lièvre  typhoïde  dont  il  n'avait 
jamais   été  complètement  gui^ri  ;  il  était  pi'-re  df» 

Ir.iis   i<iif;iti!^ 


I  n  :n>lie  sculpteur  lialiitaiit  la  mu  lliévemil, 
M.  TourcoUior.  s'est  suicidé  eu  ahsnrliant  du 
cyanure  du  pnlnssiiini.  Avant  du  prondro  le  poi- 
son, comme  s'il  eOt  craiiil  ipie  ce  m.iy.  u  échuuiU, 
il  avait  allumé  un  ivohaud.  M.   Tourcellier  èlnil 


1(58 


LA  CHRONIQUE   DES  ARTS   ET  DE    LA  CURIOSITÉ 


àni  de  û2  ans  ;  la  mort  de.  soa  lils  aurait,  <lit-(jii, 
causé  celte  funeste  resolution. 


CONCERTS 

I>a  Société  des  pjrandes  auditions  musicales,  qui 
a  déjà  l':)it  entendre  plusieurs  œuvres  des  ;<:rands 
maîires  de  l'ai'l,  telles  que  les  Troi/fnf,  de  ]!er- 
lioz  ;  les  Vi'illi'i's  de  SolH,  do  J.-S.  Bach;  Isriii'l 
en  Egijpli',  de  Ilaendel,  nous  annonce  i)our  le  yj 
mai,  en  complément  de  l'exercice  181)3,  un  concert 
d'œuvres  françaises  modernes,  sous  la  direction 
de  M.  Edouard  Colonne. 

Ce  concert  aura  lieu  au  Jardin  d'Accliiiialalion, 
dans  la  salle  du  Palniariuin.  Nous  lisons  au  pro- 
gramme les  noms  de  ilM.  Galjriel  Fauré,  Vin- 
cent d'Indy,  Brunoau,  Albéric  Magnard,  Bordes, 
Debuss.v,  Chausson,  de  Bréville,  Dukas,  de  Ser- 
res, X.  Perpau.  La  plupart  des  œuvres  présen- 
tées sont  inédites. 

M""  Bourgeois,  Bréval,  MM.  Vergnet,  Auguez 
prêtent  leur  concours  à  M.  Colonne  pour  ce  con- 
cert. 

Quelques  amateurs  de  musique  ont  pensé  qu'il 
ne  pouvait  y  avoir  que  prolit  à  développer  le  goût 
de  la  musique  classique.  A  cet  effet,  ils  ont  orga- 
nisé pour  demain  dimanche,  à  deux  heures  et  de- 
mie, dans  la  salle  des  Fêtes  de  la  mairie  du 
douzième  arrondisseciient,  une  audition  gratuite 
d'o.'uvres  de  Beethoven  et  autres  grands  maîtres 
pour  piano  et  violon.  M.  Marsick,  professeur  au 
Conservatoire,  et  JI"'  Rose  de  Pecker,  premier 
prix  du  Conservatoire,  se  sont  gracieusement  of- 
ferls  pour  inlerpréter  ces  chefs-d'œuvre. 

Il  suffira  de  s'inscrire  avant  le  27  à  la  mairie 
pour  recevoir  à  domicile  des  cartes  d'entrée. 

Tout  fait  espérer  que  cet  exemple  trouvera  des 
imitateurs  et  qu'il  y  aura  à  Paris,  comme  dans 
d'autres  grandes  villes,  des  auditions  musicales 
vérilablement  populaires. 


EXfOSlTlONIINIYEESELLEALYON 


Billets  d'aller  et  retour  à  prix  réduits 

A  l'occasion  de  l'Exposition  universelle  qui 
a  lieu  à  Lyon,  il  sera  délivré,  jusqu'au  l'''' 
octobre  189i,  par  toutes  les  gares  du  réseau 
P.-L.-M.,  pour  Lvon,  des  billets  d'aller  et 
retour  de  U",  "2<'  et  3"  classes,  comportant  les 
durées  de  validité  suivantes  : 

Povr  un  parcourij  de  200  kilomètres,  -i  jours 

—  —  201  à  300  kil.,  6     — 

—  —  301  à  400    —    S     — 

—  —  401  à  500    —  10     — 

—  —  501  à  600    —  12     — 

g  La  durée  de  validité  des  billets  pourra 
être  prolongée  à  deux  reprises  et  do  moitié, 
moyennant  le  paiement,  pour  chaque  pro- 
longation, d  un  supplément  égal  à  10  0/0  du 
prix  des  billets. 


Tour  du  Monde.  —  VJ/i'i'  livraison,  —  A  tra- 
vers la  Toscane  (Florence),  par  M.  Eugène  Muntz. 
—  Quinze  dessins  de  Bazin,  Berg,  Boudier,  Go- 
torbc,  Krieger,  Berteault,  Bocher. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1131"  livraison.  — 
Texte  par  Gustave  Tondouze,  Maurice  Lebrun, 
11.  Meyer  et  Daniel  Bellet. 

Illustrations  de  :  A.  Paris,  Myrbach,LeBlant,etc. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C",  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


TABLEAUX 

DESSINS 
ESQUISSES  &   MARBRES 

CARPEAUX 

Modèles  en  bronze  avec  droit  de  reproduction 
et  des  épreuves  en  bronze,  terre  cuite,  etc. 

Composant  l'atelier  CARPEAUX 


VENTE 

IIOTEI.  DROl  OT,  çsialle  n»  1 

Les  .Jeudi  31  mai,  Vendredi  1"  et  Samedi  2  Juin 
à  deux  heures 


COMMISSMRE-I'BISEaR 

M'  TUAL.  rue  de  la  Victoire,  .56 

EXPERT 

M.  CH.    MANNHEIM,  rue   Saint-Georges.  7 


EXPOSITION 

Ll^     MIÎItl'ICKDI     :t<>     MAI     1894 

de  1  heure  1  2  à  5  heures  12 


MEIBLES  AXCIEXS  ET  DE  STYLE 

Belle  Tal)!e  style  Louis  XIV  en  bois  sculpté  et 
doré,  provenant  de  la  collection  d'Yvon,  Objets 
d'art.  Sculptures,  Bronzes.  Bijoux,  Argenterie, 
Dentelles,  Tentures. 

5    TRÈS   BELLES   TAPISSERIES   DU    XVh   SIÈCLE 

à  sujets  l)il)liques.  avec  riches  Ijorduros 

2'(ij)/\.ser/('v   d'.Aitlmsson ,    d'upi-rs   Iliiel 

TABLEAUX  ANCIENS   ET    MODERNES 

VENTE  Hôtel  Drouot,  Salle  n»  1 
Lundi  28  et  Mardi  29  Mai  1894,  à  2  h.  1/4 

yb  Duchesne,  comm.-priseur,  6,  rue  de  Hanovre 
M.  A.  Bloche,  expert,  25,  rue  de  Châteaudun. 

Exposition  :  Dimanche  27  Mai,  de  2  h.  à  5  h.  1  '2. 


I.e  Rédacteur  en  chef,  yercnit  :  ALFRED  de  LOSTALOT. 


Pans.  —  Imprimerie  ae  la  Presse,  IG.  rue  du  Croissant.  —  Simart. 


N»  -ii.  —  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVAPT 


'i   Iiiiii. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLEMENT  A   LA    GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     1.1      SAMEDI      MATIN 

Les  uhon/i/s  à  une  année  entière  de  U  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  A.ts  et  dj  la  Curiosité. 


—         Un    an. 


PARIS     ET     DÉPART  E.MENTS 

12  fr.         I         Six   mois. 


8   fr 


AVIS  AUX  ABONNÉS 

A  partir  d  aujourd'hui ,  la 
CHRONIQUE  ne  paraîtra  plus 
que  tous  les  quinze  jours,  sui- 
vant l'usage  adopté  pendant  la 
saison    d'été. 

Le  prochain  numéro  portera  la 
date  du  16  juin. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection    de  feu  M.  Josse 

Vonto  l'alto  Ci  lu  jitalerie  tl«  la  rue  do  Sèzo,  les 
38  el  2'.l  mai. 

M"  LiîoN  Ti  vr.,  (•oiiniiissairc-prisour. 

MM.  E.  Fi':i\Ai.,  l'.h.  Manniiki.m  et  J.  Douii.i.hn, 
o.Npcrls. 

La  verilf  a  piodnil  dans  ces  deux  vacations 
060.707  francs. 

GoiAr.iii:s  i:t  Di:ssins  DicsMAiriiKs  ihamms  \<v 
wni*  siiori.i;. —  1.  Jiniiiloiiin  (l'iorro  Antoinol.  Lo 
Confessionnal:  3.8.j0  ;  el  "i.  Le  Eniil  de  l'amour 
.seciX'l  :  ^.li.'KJ.  —  ;!.  JHiirr/iberi/he  (Van).  Une 
l'ixoclicz  HainiMinneau:  I/l'iO.  — (i.  /;o((c/i<'/' (Atlri- 
liuùAE.).  Psyché:  .'LSÔU.  —H.  ("of/i<;j  (C.li. -Nico- 
las). M""  lie  l'oinpiidoiir  jouant  Acis  et  lialali'e: 
lO.liOO.  —  II.  /•'(•('«/oii'dv/ (Honoré).  La  Li-çon  de 
danse,  des-in  ft  lasépla:  10.900;  et  1'^.  Le  Ver- 
rou, sépia  :  8  10). 

l:!.  l''rfuttebi'rij.  Le  Dain,  dessin  i  la  sépia  : 
D.îOO  ;  l'i.  L'dcenpnlion,  dessin  au  hislve,  lo 
trait  à  la  plume:  «.(hh)  ;  15.  La  Visileinallendue, 
sé|)ia:  iî.lUO;  La  Soirée  d'hiver,  .sépia:  ^'.l.'iO;  17. 
L'Kvéni  nient  au  linl  sépia:  L'i-'iO;  ul  18.  Les 
MoMirs  (lu  Iriiips,  aquarelle  :  Xriny  —  lit.  (ireiin: 
(.leaii  lîaptisli)  Lel'nrnlyti<iue:  8.000.— ao. //oi»i. 


Le  Rêve  d'amour,  aquarelle  gouachée  :  4.100.  — 
21.  iarceùicc  (Gh. -Nicolas!.  I-e  Lever  des  ou- 
vrières en  modes,  gouache:  S.tHJO;  2?.  Le  Coucher 
des  ouvrières  en  modes,  gouache:  VTOO;  23.  Les 
Apprè's  du  ballet  :  .3.000  ;  ^i.  Le  Remède,  gouache  : 
:i.a-')0;  25.  Les  Deux  indiscrets,  gouache  :  :j2ûO: 
el  2().  Le  Lever,  gouache  :  1.200.  —  27.  Leguay 
(Cil. -Etienne).  Les  Baigneuses,  gouache  :  2.310; 
et  28.  Le  Repas  champêtre,   gouache  :  1.50  t. 

30.  Morvau  (Louis|.  Les  Dangers  de  l'escarpo- 
lette, gouache  :  2. -SO;  et  31.  Le  Jet  d'eau,  goua- 
che :  1.2:^0.  —  *3.  Portait.  A  l'église;  dessin  ik  la 
sanguine  et  pierre  d'Italie  :  5.0<NI.  —30.  liowlaiirl- 
son.  Le  Chevalier  d'Eon,  aquarelle  :  2.800. 

37.  Saint-Ai(l>in  (Cahriel  de).  Composition 
allégoriiiue  sur  l'inauguration  de  la  statue  de 
Louis  XV  (dessin  sur  un  trait  gravéi  :  l.iOO;  38. 
LeMarchéaux  lleurs,  sanguine  :  1.1500;*.'.  Vue  de 
la  place  Louis  XV.  Aquarelle  gouachée  ;  el  40. 
Intérieur  de  parc.  Dessin  à  la  plume  avec  lavis 
d'aquarelle:  l.'M)0.  —  M.  Saiiil-Ai<l>i)l  (Auguste 
de).  La  Promenade  sur  les  remparts,  sépia  : 
IV.-iOO.  —  42.  Hlotlti  (Attribué  à  M.  A).  Le  Bal 
du   May,  aquarelle:  3.800. 

13.  Ù'jlleiiu.  Unit  lélos.  Sanguine  el  crayon 
noir  :  :10.000  ;  41.  'i'rois  télés  de  jeunes  fonimes. 
Sanguine  el  pierre  d'Italie  :  2VtKXI;  45.  Trois 
jeunes  fomnies.  Dessin  aux  tri>i<  crayons:  8.2iK); 
40.  .leuneEemmeassise  tenant  un  éventail.  lX?ssin: 
7.000;  47.  Deux  Eeinmes.  Dessin  aux  trois 
crayons:  lO.îKlO;  48.  Trois  personnages  debout, 
sanguine:  5.3(K);  el  VJ.  .leiine  l'oinme  endormiu. 
Sanguine  et  crayon  noir  :  3.  l.'iO.  —51  Ecole  fran- 
çaise. Six  personnages  riant  et  causant  dans  un 
inlériour.  Uouncho:  1.020. 

EsrvMi'Ks.  —  51.  DidiHcniiit.  Ln  Eille  eiilevt'e, 
épreuve  en  couleur:  2..S0O.  —  O-'i.  Ocvciii.v.  Le  Bijou 
de  la  reine:  8.S0.  —  57.  Janiiifl  (F.).  Nina, 
d'après  Iloin,  portrait  di'  M-'  Diigazon,  épivuvo 
avant  loiile  lettre,  eu  couleur:  L.'iir». — M.  La- 
vreinci'  (d'après  N,).  .\h!  laissez  moi  donc  voir, 
par  Jalliiifl,  en  couleur  (E.  It.  2),  épreuve  avant 
toute  lettre:  IjOO.  —  00.  I.avri'inco  vl'upi"*»  A.). 
L'élève  discret  ;  Pauvre  .Minet,  que  ne  suisjoA  U 
place'?   Deux  pendants,  gravés  on  couleur,  jmr 


170 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Janinet:  1.705.  — Ul .  -Mi!  le  joli  jjt-lit  cliicii;  Le 
pelit  (Conseil,  deux  pciKlnnt.s  gravés  on  couleur, 
par  Janiiiel :2.'M).  — iJ'i.  Lavrcince  (d'après  A.), 
.lamais  d'accord  ;  IjG  Serin  diéri,  deux  p(mdaiits 
gravés  en  couleur,  par  Viutri/l".  (Legiand)  :  80."). 
—  63.  Le  Joli  pelil  .serin,  par  Mixelle,  en  couleur  : 
005.  —  64.  Les  l'elits  Favoris,  épreuve  en  cou- 
leur, avant  la  relouclio  et  avant  toute  lettre: 
1.025.  — 65.  Mixelle.  Le  Matin:  le  Honian,  deux 
pendants,  gravés  en  couleur  d'après  (Jarnorel, 
é[)rcLives  du  premier  état  :  710.  —  08.  lief/naiilt. 
Le  Lever,  épreuve  avant  toulo  lettre  :  1.200.  — 
69.  Le  Bain,  d'après  liaudoiiin,  épreuve  en  cou- 
leur: 530. —  'ii.  Saint-Aubin  (<i.  de).  Spectacle 
des  Tuileries.  Première  el  seconde  vue,  épreuves 
retouchées  à  la  plume  jiar  le  maître,  2.105. 

Un  meuble  de  .salon  recouvert  de  tapisserie  de 
Beauvais,  qui  avait  coûté  130.0i)0  fr.  à  M.  Josse, 
a  été  adjugé  77.000  fr.  sur  une  demande  de 
100.000  fr.  ;  une  lablo-bureau,  du  temps  de  la  Ré- 
pence, payé  100.000  fr.  par  M.  Josse,  adjugée 
60.000  fr.;  deux  groupes  en  terre  cuite  par  ClocUun, 
adjugés  85.500  francs. 

(A  suicre.) 

Deux  tableaux  de  Millet 

Jeudi,  2'i  mai,  Hôtel  Drouot,  a  eu  lieu  une  vente 
do  deux  tableaux  de  Millet,  faite  par  M"  L.  ïual 

et    M.    DUBAND-RUEL. 

L'un  de  ces  tableaux,  représentant  YÉtê,  sous 
les  traits  de  Gérés,  entourée  de  moissonneurs,  a 
été  vendu  :  16.500  fr.  L'autre,  Y  Hiver,  personnifié 
par  Anacréon,  recueillant  l'Amour  transi  de  froid, 
a  été  vendu  14.000  fr. 

Samedi  dernier  a  eu  lieu  à  Londres,  chez  MM. 
Christie,  la  vente  de  la  collection  de  tableaux  ayant 
appartenu  au  défunt  John  Gibbons.  Elle  a  pro- 
duit une  somme  totale  de  462.125  francs.  Un  cé- 
lèbre Gainsborough,  le  Cliar  du  marché,  qui 
passe  pour  avoir  appartenu  au  roi  George  IV 
alors  que  celui-ci  n'était  que  prince  de  Galles, 
puis  à  M'""  Fitzherbcrt  ;  il  s'est  vendu  4..500  gui- 
nées  ou  118.125  francs. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


SALON   DES  CHAMPS-ELYSEES 


MÉD.VILLES    HIIONNEII! 

Ni  les  peintres,  ni  les  sculpteurs  n'ont  pu 
tomber  d'aceord  sur  le  choix  de  l'artiste  au- 
quel il  convenait  d'attribuer  la  médaille  d'hon- 
neur. Il  n'a  donc  été  décerné,  cette  année,  ni 
en  peinture,  ni  en  sculpture,  de  médaille 
d'honneur. 

Aucune  œuvre  d'ailleurs,  contrairement  à 
ce  qui  avait  eu  lieu  les  années  précédentes, 
ne  s'imposait  suffisamment  pour  motiver  l'at- 
tribution de  cette  haute  récompense,  et,  d'un 
autre  côté,  les  artistes  n'ont  pas  cru  devoir 
récompenser  toute  une  belle  et  honorable  car- 
rière, comme  ils  auraient  pu  le  faire  en  attri- 
buant la  médaille  d'honneur  à  MM.  Ilenner, 
Ilarpignies  ou  Hébert,  par  exemple. 

Les  deux  artistes  qui  ont  obtenu  le  plus  de 


voix  sont.  |JOur  la  peinture  :  M.  Luminais  (11:1 
voix  au  dernier  tour  sur  312  votants)  :  pour  la 
sculpture  :  M.  Cariés  (30  voi.x  au  dernier  tour 
sur  1.5;î  votantsi. 

■Voici  les  récompenses  qui  ont  été  décer- 
nées : 

Section  de  Peinture 

{Pas  de  1'"  médailles) 

2"   MÉDAILLES 

MM.  Albert-G.  Démarest,  GorRuet,  Galliac, 
Georges  Desvallièrcs,  Allègre,  Jourdeuil,  Su- 
rand,  (luillonnet,  Kernund  Le  Oucsne,  Henri 
Loreau,  Saint-Germier,  Henri  Koyer.  Grolle- 
ron,  Guéry,  Jules  RoulTet,  Laurent-Uesrous- 
seaux. 

8"  MÉD.VILLES 

}ilM.  René-Louis  Chrétien,  Tripoulet,  Deno- 
van,  Bacon,  Falh,  H.  E.  Vollel,  P'rédéric 
Lauth,   Tanoux,  Hirschfeld,  (iaston  Bussière, 

F.  de  Monlholon,  Carlos-Lcfebvre,  M""  Debil- 
lemont,  MM.  Langlois,  Jules-Octave  Triquet, 
R.  de  Pibrac,  Tony  Faivre,  Berges,  E.-P.  Fox, 
Jean  Veber,  Moteley.  Le  Dru,  Henri  Charrier, 
M"'  Ant.  Odérieu,  MM.  Réginald  Barber,  Félix 
Berne-Bellecour,  M"'°  Marie-Aimée  Lucas-Ro- 
bi([uet. 

MENTIONS    IIOXOn.VBLES 

MM.  William  Palin,  Paul-Alphonse  Marsac, 
Jean  de  Thorma,  M""  L.  Brémond,  Darbour, 
MM.  Joseph  Bulheld,  L.-A.  Cabié,  X.-M.  Lund, 
Guy  Rose,  Alphonse  Slucha,  Ch.  Thériat,  Edg. 
Maxence,  Emile  Penon,  Léon  Ilornecker, 
Coleraan,  Numa  Gillet,  Place-Canton,  Georges 
Serrier,  E.-L.  Chayllery,  Henri  Charlier,  Brass, 
Albéric  Duyver,  Saballier,  Synave.  Frederick 
Strobentz,  Théo  Jlayan,  M'"  Victoria  Dubourg, 
M.  René  Avigdor,  M»'"  L.-A.  Du  Mond, 
MM.  Maurice  Moisset,  G. -'Th.  Limer,  H.  Gros- 
jean.  Ch.-A.  Berlier,  lelka  Rosen,  M"«  Georges 
Aclulle-Fould,  Î\1M.  Georges  Bourgogne,  John 
Brett.  L.-A.  V.'illetie,  Mureau  Xéret,  Sidney 
Laurence.  Henry  Jacquet,  Emile  Motte,  Fau- 
connier, Ma.x  Bouvet.  Amédée  Builet,  Albert 
Bussy. 

Section  de  Sculpture 

l'"  .MÊlj.ilLLES 

MM.  J.-A.  Pézieux,  Hannaux.  Ernest  Dubois, 
Peyrol,  Bottée,  H.  Patey,  G. -H.  Lemaire. 

2"   MÉDAILLES 

MM.  Auguste  Seysses,  Fr.  Sicard,  Ed.  Lor- 
mier,  Glausade,  Gonvers,  René  Rozet,  Eugène 
Mouchon. 

3"   MÉDAILLES 

M.  A.-E.  Miserey.  :m»«  F.  Ducrot.  MM.  Ri- 
vière-Théodore. Ledru.  Guimberteau.  Auguste 
^Maillard,  Lapuite-Blair.-y.  Loysel.  Weitmen, 
Goutheillas. 

MENTIONS    IIONOR.VBLES 

MM.  R.-C.  Peyre,  Gaubert,  Charles  Picaud. 

G.  Wallet.  Ségoftin.  W.  Kumm.  Barberi. 
Sentis  de  Villemur.  Pigalio,  M'""  Blocb.  CM. 
Benedieks-Bruce,  MM.  Eugène  Porcher.  Blan- 
chot.  Joseph  Bourgeot.  Louis  Carvin.  Henri 
Thiébaut,  Ferdinand  Lambert.  Paul  Auban. 
J.-M.  Delpech.  Wollek.  Emile  Guillaume. 
M»"  Bartm-Audiflred.  ilM.  Emile  Gaucher. 
Varenne,    Debienne.   .\.  de  Manneville.  Ad. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


lU 


Finet,  A.-G.-D.  Octobre.  E.  de  Gaspary,  E.  De- 
boulet,  M»"  Coulan.  MM.  Tuurnier,  Veber, 
Aug.  Davin. 

Section  d'Architecture 

MÉIJ.\ILLE    d'iIONNEI.R 

M.  Chédanne. 

!"■    .MKIJ.V1LLES 

MM.  Doumie,  Deverin. 

2"    MÉDAILLES 

MM.  Michelin,  Tournaire,  Vinson.  Emile 
Jay. 

3"  MÉDAILLES 

jnr.  EmilcDupont,  Masson-Detourbey.  Pon- 
tremoli,  -Meissonnier,  Louis  Pille,  Maistrasse. 

.MESTIijNS  iionor.vules 

MM.  Gabriel  Belesta,  Frédéric  Bertrand. 
ïliéophile  Bourgeois.  Willie  Gargill,  Emma- 
nuel Cavaillé-Coll,  Emile  Chaise  et  Morin- 
Goustiau.\,  Eugène  Delestre  et  Emile  Richard. 
René  Dupord,  Alhanase  Greliet,  .\Iberl  Guil- 
bert,  Henri  (luîllauriie.  .lulien  Lepage.  Armand 
Lequeu.x,  Evi'ard  Ecsueur  et  Jacques  Laillet, 
Jjéon  Mnjoux,  Bruno  Pellissier.  Louis  Périn. 
Marcel  PiTouse  de  .Monlcios.  .4lfred  llecoura. 
Max  Rochefrette,  Prosper  Itozier.  Louis 
Sortais,  Denis  Toudoire,  Jean-Emilo  Valentin. 

Section  de  Gravure  et  Lithographie 

.MIÎDAILLE    u'iIOX.NEUU 

M.  Gustave  Lévy. 

1"'    MÉDAILLES 

MM.  Emile  Sulpi.e,  Pierre  Guillon. 

2"  MÉDAILLES 

MM.  .Jules  Iliiyul,  W.  Barbotin.  Louis  Piru- 
<lon,  Aug.  Ilermuni.  L'ocillon,  Girou.x. 

3"    MÉDAILLES 

MM.  Ijucien  Gautier,  Désiré  Montct,  Wil- 
lette. Dubois-Menant.  .Manchon,  Deloche. 

MEMIoNS    IloMlUAIlLES 

MM.  Léon  Salles,  Charles  Sodorlund,  Em- 
manuel Mercadii',  Loys  Delleil,  I'"ortuné  R'îy- 
niuid  (oaii  l'orle);  .Viiguste  l'iat,  Adolphe  Faule, 
Fn'déric  Steinuinii,  I,i)uis  Rou.xel,  JÎ""  Louise 
liorics  (huis):  MM.  .1.  li.  l'arel,  Charles  tier- 
iiuiin,  llans  Mi  ycr,  Ib'nri  Gousset.  Julien  l)e- 
tunk  (biirini;  Lud.  vie  .Vlloauine,  .\llrod  llan, 
Auguste  Gicipjeau.  Robeit  Wickendon,  .Vlfred 
Laclinitl  dilhographie). 


Les  épreuves  do  l'examen  pour  le  cortilli-ut 
d'a|ilitude  à  l'Entoignement  du  dessin  dans 
les  lycées  ol  cnllrp's  (di'gré  supéi-Jcun  com- 
niencernnt  le  '<!ii  judict  prochain.  Pour  iHro 
admis  II  y  prendn^  part,  les  aspirants  ddivenl 
donniM'  au  Ministre  do  l'Instruction  piil)lii|u<>, 
dos  Beaux  Arts  et  dos  Ciillos  (direction  dos 
lioaiix  Arts),  avant  lo  1"  juillet  ilermo  do 
rigueur),  uno  dciiiiinde  rédigée  sur  papier 
timbré  et  iii'i-tiiipagni'ti  do  leur  nclo  do  nais- 
sance. 


i>  liO  CJiiist  o.xpiranl  surlai'.roix  •>.  lo  tableau 
ijuo  M.  do  Munckacsy  vient  d'ucliovor  pour  la 


chapellr;  mortuaire  du  comte  Andrassy,  est 
exposé  jusqu'au  l'i  juin,  dans  le  hall  du  bazar 
de  la  Charité,  108,  rue  La  Boétie,  au  iirofit 
del'iEuvrede  «  l'Union  des  ateliers  de  femmes» 
et  de  la  «  Maison  de  famille  ». 


La  31*  Exposition  de  la  Société  des  Amis  des 
.\rls  de  la  Somme  sera  inaugurée  aujourd'hui 
2  juin,  au  Musée  de  Picardie,  à  Amiens,  en 
présence  des  membres  de  la  Société  et  des 
personnes  invitées.  L'Exposition  sera  ouverte 
au  public,  du  :J  juin  au  1(5  juillet. 


L'Union  artistique  du  Nord  organise  à  Lille 
une  Exposition  Internationale  d'.\quarelles. 
Pastels,  Dessins.  Gravures  et  Miniatures,  qui 
s'ouvrira  le  1"  septembre  189'i. 


La  8«  Exposition  annuelle  organisée  par  la 
Société  des  .\mis  des  .■Vrts  de  SeineetMarne 
sera  ouverte  au  Palais  de  Fontainebleau  du 
1"  août  au  30  septembre. 


Le  31  mai  sera  ouvert,  à  Dijon,  le  Salon  an- 
nuel de  la  Société  des  .\mis  des  ,\rls,  installé 
dans  la  grande  salle  des  Etats  de  Bourgogne. 


La  2.3»  Exposition  annuelle  des  Beaux-.\rts. 
Sous  les  auspices  du  (iouvernement  et  de  l'.Xd- 
ministration  communale,  de  Spa,  aura  lieu  du 
8  juillet  à  lin  septembre  dans  la  salle  de  la 
Nouvelle  Académie  spécialement  appropriée 
k  cet  ell'et. 


Le  Times  tient  de  son  corresponlant  du 
Caire  que  le  Gouvernement  égyptien  se  pro- 
pose d'instituer  un  concours  entre  dos  archi- 
tectes européens  invités  à  lui  fournir  des 
plans  pour  lo  nouveau  Musée  de  Ghizeh,  qui 
remplacera  les  constructions  on  bois  ac- 
tuelles. Il  y  aura  trois  primes,  montant  en- 
semble Il  a.->.tMiO  fr. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Hcitnce  du  l'O  niai 

Lo  Ministre  do  l'Instruction  publique  écrite 
l'Ai-ndémio  que  le  Directeur  do  l'Opéra  est 
lenii.  aux  termes  do  son  cahier  dos  charge.'', 
do  donner  tous  les  doux  ans  un  opéra  ou  un 
ballet  en  un  ou  deux  a<  tes  dont  la  partition 
doit  (Iro  écrite  par  un  lauréat  choisi  par  lo 
Ministre  do  l'Instriictiun  piihliipio  sur  uno 
li.slo  do  cinq  ncuus  <pii  loi  e,--!  présentée  par  la 
section  do  miisupio  ilo  l'.Acailémio.  H  invite, 
on  ciinséipienco.  l'Acadéinio  t\  u.sor  do  la  pnS- 
rogativo  qui  lui  est  rei-ouniio. 

I.a  section  do  composition  musicale  présen- 
tera, dans  la  procliaino  séance.  U  listo  dos 
candidats  qu'ello  aura  choisis. 

L'.Vcadémio  onlondra  également   dans  sos 


172 


LA    CHRONIQUE    DKS    ARTS 


prochaines  séances  les  rapports  des  Commis- 
sions sur  les  prix  Uordin,  Desprez,  Brizard, 
David,  E.  l'iot,  Kastner-Hoursaiilt  et  Hailly. 

Il  est  ensuite  pi-océdô  à  l'rlection  d'un 
mcmljre  do  la  section  de  sculpture  en  rem- 
placement do  U.  Clavelier,  décède. 

Les  candidats  pri''sentés  par  la  section 
étaient:  MM,  Allai',  Marqueste,  l'.outan,  Injal- 
bert  et  Tony  Noi'l,  et  ceux  présentés  par 
l'Académie.  MM.  de  Saint-Marceaux,  Puecli, 
Cugnot.  Lanson,  Peynot. 

Au  premier  tour  de  scrutin.  M.  Allar  a  oij- 
tenu  9  voix  :  M.  Marqueste,  7  ;  M.  Puecli, 
C  ;  M.  Lanson,  6  ;  M.  de  Saint-Marceaux,  n  ; 
M.  Injalbert,  3;  M.  Coutan,  L 

Au  second  tour,  M.  Marqueste  a  obtenu  14 
voix,  M.  Allar  H,  M.  Injalbert  2,  M.  de  Saint- 
Marceaux  2,  M.  Puech  2  et  M.  Coutan  1. 

Au  troisième  tour,  M.  :Marqueste  a  obtenu 
21  voix;  M.  Allar,  10  et  M.  Injalbert,  1. 

En  conséquence.  JF.  Marqueste  a  été  élu 
membre  de  l'Académie  des  Beaux-Arts. 

M.  Marqueste  est  né  à  Toulouse  en  18r>0. 
Prix  de  Itome  en  1S71,  le  jeune  sculpteur  at- 
tira l'attention  sur  lui  dès  ses  premiers  envois. 
Son  groupe  Jacob  et  l'Ange,  qui  lîgura  au 
Salon  de  1874,  lui  valut  une  première  récom- 
pense, et  les  œuvres  qu'il  exposa  les  années 
suivantes  :  Peritee  el  ht  Goiv/one  (187G).  Vel- 
ledii  (1877),  la  Douleur  d'Orphée  (1879),  Diane 
sitrjirise  au  Ijain  (1880),  consacrèrent  délini- 
tivement  sa  réputation. 

M.  Marqueste  a  terminé  la  belle  statue 
équestre  d'iaienne  Marcel  élevée  sur  la  ter- 
rasse de  l'JIôtel  de  Ville,  faisant  face  au  quai. 
Il  est  l'auteur  de  la  Geogntp/i  ie.  statue  qui 
décore  la  façade  de  la  nouvelle  Sorbonne.  On 
lui  doit  aussi  la  figure  allégorique  représen- 
tant VArchUecture.  pendant  l'Exposition  uni- 
verselle de  lt89,  au  fronton  du  palais  des  Arts- 
Libéraux. 


NOUVELLES 


if%  La  Ville  de  Vitré  va  élever  un  monument 
à  M"'«  de  Sévigné.  Un  Comité  local  ayant  pour 
président  M.  Caillel  du  Tertre,  maire  do  Vitré. 
et  pour  vice-présidents  MM.  de  La  Borderie, 
de  l'Institut,  et  Le  Gonidec  do  Traissan.  dé- 
puté, s'est  formé  sous  les  auspices  d'un  Co- 
mité de  patronage  dont  les  présidents  d'hon- 
neur sont  Mil.  Challemel-Lacour  et  le  duc  de 
La  Trémoille  ;  le  président,  M.  ,TuIes  Simon  : 
les  vice-présidents  MM.  Gaston  Boissier  et  de 
Kerdrel. 

**:(=  On  annonce  de  Delphes  que  l'Ecole 
française  a  fait  do  nouvelles  découvertes  :  elle 
aurait  trouvé  six  métopes  nouvelles  parfaite- 
ment conservées  du  Trésor  des  Athéniens  et 
des  fragments  de  métopes  du  Trésor  de  l'ile  de 
Siphnos  ;  de  plus,  des  fragments  d'un  nouvel 
hymne  gravé  sur  marbre  auraient  été  mis 
à  jour. 

On  a  aussi  mis  à  jour  une  statue  colossale 
d'Apollon,  de  style  archaïque  et  des  frises  re- 
présentant des  scènes  de  la  Gigantomachie. 

Ces  bas-reliefs,  qui    l'ont   suite  à  des  mor- 


ceaux antérieurement  trouvés,  faisaient  partie 
de  la  base  du  monument  consacré  par  Gélon 
en  mémoire  do  la  bataille  d'Himère,  et  portent 
une  inscription  dédicatoire  qui  constitue  un 
document  historique  et  topographique  de  pre- 
mier ordre. 

Enfin,  M.  Honiollc  aurait  déjà  mis  à  jour 
une  partie  dos  substructionsdu  grand  temple 
d'Aiiollon.  et  il  serait  sur  la  trace  du  Trésor 
des  Corinthiens. 

*■+;(,  Los  journaux  de  Vienne  (Autriche) 
annoncent  qu'on  vient  de  retrouver,  dans  le 
logement  d'un  vieux  collectionneur,  nommé 
Georges  Griinwald,  mort  il  y  a  quelques  mois, 
deux  petits  tableaux  de  Watteau  parfaitement 
conservés  et  qui  représentent  des  groupes 
d'enfants  jouant  sur  une  (lelouse.  Les  deux 
panneaux  ont  été  acquis  par  un  inspecteur  de 
la  Compagnie  autrichienne  des  Chemins  de 
fer  de  l'Esl. 

jjs**  L'empereur  Guillaume  II  vient  d'accor- 
der l'autorisation  d'élever  à  Berlin  une  statue 
au  prince  de  Bismarck.  Le  prince  sera  repré- 
senté en  pied,  selon  l'usage,  qui  n'attribue,  en 
-Ulemagne,  la  statue  équestre  qu'aux  souve- 
rains. 

Le  Comité  du  monument  Bismarck  a  choisi 
comme  emplacement  un  espace  qui  s'étend 
entre  la  colonne  de  la  Victjire  et  la  façade  du 
nouveau  Reichstag.  aux  abords  du  Thier- 
garten. 


Le  Congrès  des  Arts  Décoratifs  (1) 

Nous    avons    déjà    donné    dans    notre  dernier 
numéro  quelques-uns  des  vœux  présentés  par  les 
deuxième    et    troisième    sections   et  adoptés  eu 
séance  pléuière  par  le  Congrès  des  Arts  décoratifs. 

Voici  maintenant  les  vœux  présentés  par  la 
première  section  et  adoptés  par  le  Congrès. 

1"  Sur  le  rapport  de  M.  Larroumet,  en  ce  qui 
touche  à  la  question  «  du  rôle  et  de  l'intluence  dfr 
l'imitation  en  matière  d'art  et  d'iudu.strie  »  ; 

«  Que  les  Sociétés  d'art  décoratif  doivent  se 
proposer  surtout  de  provoquer  l'invention  origi- 
nale et  de  décourager  la  copie  et  le  plagiat. 

i>  L'enseignement  des  écoles  d'art  décoratif 
iloit  être  conçu  d'après  un  programme  qui  rende 
à  l'architecture  sa  maîtrise  sur  les  autres  parties 
de  l'art  et  par  là  rètabUsse  entre  elles  la  solida- 
rité qui  est  la  principale  cause  de  l'invention  ar- 
tistique. 

«  Los  collections  publiques  et  d'initiative  pri- 
vée ne  doivent  admettre  que  des  œuvres  typiques 
ayant  une  valeur  reconnue  d'art  et  d'enseigne- 
ment, et  il  importe  qu'une  classification  logique, 
éliminant  les  oljjets  de  pure  curiosité,  y  soit  réta- 
blie au  plus  tôt.  » 

2°  Sur  l'initiative  de  M.  L.  Falize  : 

«  H  faut ,  après  les  études  classiques  de  l'art 
ancien  et  l'examen  comparé  des  styles  étrangers, 
ramener  l'enseignement  aux  types  les  plus  par- 
faits de  l'art  national  el  s'appliquer  à  renouer  les 
traditions  du  .goût  français. 

(1)  Voir  la  Chronique  i'os  Ans  du  2G  mai  1891. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


173 


Il  Considérant  que,  pour  rendre  cet  enseigne- 
ment protilalile  h  tous  les  degiés,  il  ne  sullil  pas 
de  le  donner  dans  les  écoles  de  dessin  el  d'y  pré- 
parer les  élèves,  mais  qu'il  faut  le  répandre  dans 
l'alolier,  former  les  chefs  d'industrie  et  initier  le 
piililiç  à.  une  nieilleun;  doctrine, 

Il  Le  Congrès,  éniel  le  vœu  :  Que  des  confé- 
rences soient  ouvertes  où  seront  enseignés  avec 
suite  el  méthode  les  principes  les  plus  rationnels 
de  la  composilion  décoralivo  dans  son  applica- 
tion aux  industries  d'art. 

Il  La  création  d'une  chaire  d'art  appliquée  aux 
métiers  avait  été  résolue  au  Conservatoire  des 
Arls  et-Métiers.  Il  est  regrettable  que  le  décret 
relatif  ;i  l'ouverture  de  ce  cours  n'ait  pas  encore 
élc  rendu.  » 

3°  Sur  l'initiative  do  M.  Iloty,  sculpteur,  mem- 
bre de  l'Institut  : 

Il  Le  Congrès,  considérant  qu'une  des  causes 
qui  s'opposent  pour  les  artistes  décorateurs  à  la 
production  d'o-uvres  nouvelles  est  l'impossibilité 
où  ils  se  trouvent  dans  l'état  actuel  du  goût  pu- 
blic d'entreprendre  de  vastes  ensembles  déco- 
ratifs ; 

Il  Que  l'iniliative  de  l'Etat  serait  de  nature  à 
leur  faciliter  les  moyens  de  faire  leurs  preuves 
d'invention  ; 

Il  Que,  d'autre  part,  les  édifices  nationaux  sont 
encombrés  de  meubles  ou  d'objets  décoratifs  sans 
style  ni  valeur,  ou  d'une  valeur  supérieure  à 
leur  destination  en  formant  des  ensembles  inco- 
hérents; 
Il  Kmct  le  vœu  : 

■I  (ju'une  somme  spéciale  soit  prélevée  dans  le 
budget  des  Beaux-Arts  pour  la  décoration  et 
l'ameublement  d'une  ou  plusieurs  salles  dans  les 
édilices  natioiuuix  ; 

"  (Ju'au  fur  et  à  mesure  de  ces  commandes  les 
meubles  garnissant  actuellement  des  édi lices  natio- 
naux et  qui  no  sont  pas  en  rapport  direct  avec  le 
■style  de  ces  monuments  soient  ou  aliénés,  s'ils 
sont  sans  valeur,  ou  placés  au  Gardc-Muuble  di' 
l'Klat  : 

Il  Que  le  Garde-Meuble  devienne  un  Musée  où  le 
public  soit  admis  et  où  les  travailleurs  trouvent 
ili's  facilitrs  d'éludé  ; 

Il  Qu'il  soit  dressé  un  inventaire  de  tous  les  ob- 
jets d'art  décoratif  (pii  .se  trouvent  actuellement 
dans  les  édilices  n.Mlionaux  en  Krance  et  à  l'étran- 
ger. » 

4"  Sur  lii  propasilinn  de  M.  Doslignières,  ar- 
chitecte : 

'I  L'Union  ciMilrale  est  invitée  à  créer  un  .Salon 
périuiliqui'  ayant  exclusivement  pnur  objet  le 
dé\i'l.ippenieiil  do  l'applicalioti  des  beaux-nris  à 
l'industrie  el  dans  le(|url  soruioul  assurés  les 
droits  dej  arlislus  signalaires  dos  o-uvres  expo- 
sées. » 

La  première  Section  a  fait  aussi  adopter  dans 
la  dernière  séaiu'e  des  Inivaux,  i|ui  a  eu  lieu 
lundi,  les  propositions  suivantes  : 

•I  Appeler  l'atlention  de  MM,  les  conservateurs 
de  Musées  de  provin.'e  sui'  l'utilité  iju'il  y  aurait, 
dans  leurs  Musées,  à  traiter  li's  leuvres  d'art  ;ip- 
pliquées  i\  l'industrie  sur  le  pied  il'éii.alilo  avec  les 
ouvres  de  la  peinture  et  de  la  statuaire. 

Il  Itappeler  aux  municipalités  que  la  suprénui- 
lie  de  nos  indnsiries  nationales  est  iuliiuemeiil 
lii'e   au    progrès  de  l'art  ilèconitif    qu'en  consé     ' 


quence,  lorsque  des  démarches  seront  faites  au- 
près d'elles  en  vue  d'installations  de  Musées 
d'art  décoratif  appliqué  à  l'industrie,  elles  veuil- 
lent bien,  dans  la  mesure  de  leurs  moj-ens,  en- 
courager et  faciliter  ces  installations. 

«  2"  Relativement  à  l'influence  de  la  femme  sur 
le  mouvement  artistique  de  notre  pays. 

Il  Que,  selon  le  rapport  reTnarquable  de  M" 
Pejard,  l'enseignement  théorique  et  général  de 
l'art  soit  conçu  cl  réglementé  de  telle  manière 
que  les  femmes  y  soient  admises  el  puissent  en 
profiler  de  plein  droit  : 

Il  Que  l'Kcole  des  Arls  déconilifs  de  Paris  re- 
çoive enfin  son  développement  immédiat  el  les 
aménagements  attendus  depuis  longtemps  :  que 
le  même  enseignement  soit  donné  aux  femmes  el 
aux  hommes  dans  les  écoles  d'art  décoratif  de 
Paris  el  des  déparlements,  cl  que  des  ateliers 
d'application  soient  joints  aux  écoles  ; 

M  Que  l'Union  centrale  des  Arls  décoratifs  pro- 
voque la  création  d'une  Société  de  protection  el 
do  propagation  des  travaux  d'aiguille  et  de  tous 
les  travaux  de  la  femme  : 

•1  Que  l'Union  centrale  soit  invitée  à  constituer, 
dans  le  plus  bref  délai,  une  Commission  consul- 
tative dans  laquelle  seront  appelés  les  artistes,  les 
industriels,  les  amateurs  el  les  délégués  des  As- 
sociations de  toute  nature,  s'occupanl  des  ques- 
tions relalives  aux  arls  décoratifs  et  où  les  femmes 
seront  admises  ; 

Il  Que,  dans  les  concours  et  les  expositions  où 
les  travaux  d'art  féminins  sont  admis,  une  part 
soit  toujours  faite  aux  femmes  dans  les  jurys  des 
récompoiLscs. 

Il  ■>  Que  le  projet  d'installation  du  Musée  des 
Arts  décoratifs  au  pavillon  de  Marsan  puisse 
aboutir  aune  solution  prompte; 

i<  Qu'au  jour  où  l'Union  centrale  des  Arts  dé- 
coratifs possédera  un  local  convenable,  le  Musée 
(lu  garde-meuble  puisse  être  joint  à  ses  colloc- 
liuns,  soit  par  une  fusion  com]>lète,  soit  par  une 
juxtaposition  dont  les  conditions  restent  ù  déter- 
miner. 

Il  4»  Le  Congrès  invite  l'Union  centrale  à  conti- 
nuer lo  développement  de  son  Musée  de  lissus,  et 
décide  qu'un  ipiestionnaire  sur  la  cenindisaliou 
des  échantillons  de  tissus,  adopté  en  principe  à 
l'Union  centrale,  sera  envoyé  à  toutes  les  Cham- 
bres (le  conim.  rce  françaises  dans  les  pays  de  fa- 
brii-alion  pour  reconnaitre  les  meilleurs  moyens 
di!  procéder  à  l'crganisalion  de  ce  Mus(''e; 

«  .>  Que  l'Union  ceninde  des  .\rls  décoratifs,  sc 
melfaiit  en  rapport  avec  les  diverses  .Sociétés  plio- 
lojjraphiipios  de  !■' ranci',  avec  les  amateurs  el  les 
piaticiens,  cherche,  par  ces  relations  nouvelles.  A 
augmenter  ses  collections  d'épreuves  photographi- 
ques présentant  un  canu-lère  décimilif  ; 

«  6"  Qiu'',  pour  aideraux  tendances  actuelles  des 
artistes  elaux  efforts  des  Socièlésd'iniliiitive  pri- 
\(V,  il  soil  cri''é  i\  r.\dminislrali»n  des  Benux-.\rls 
un  service  spi'rial  des  .\rls  di''ci>r.ilifs,  on  s'inspi 
rant  des  vn'ux  du  U.ongrès.  « 

Ijilln,  lo  i'.i)ngrès  a  adopté  les  dilTérenls  vieux 
dont  voici  la  subslanco: 

Les  .\ssocialions  de  dénoniiniitions  dIvor.scR  qui 
ont  pris  pari  aux  travaux  du  < Congrès dfviendroiil 
affiliées  i\  la  Socii'lé  de  l'Union  cenlnilo  des  .\rls 
décoratif»  ;  le  Con.seil  d'adniinisinition  de  celle 
Société  sera  composé,  dans  des  pn>|Hirlioiis  èqui- 
lableiniMil  délerniinéis.  de  mcnilin.-s  r«>préiicnlnnl 


LX    CHRONIQUE    DES    Ains 


les  divers  inlérèl.s  de  l'Art  lUVoralif  considérés  au 
point  de  vue  de  la  production  indiv:duelle,  profes- 
sionnelle ou  industrielle,  et  du  coninipree  des  ob- 
jets qui  se  rapportent  à  cet  Art,  comme  au  point 
de  vue  des  rapports  qui  doivent  exister  utilement 
entre  la  Société  de  l'Union  centrale  (^  les  pouvoirs 
publics,  ainsi  qu'au  point  de  vue  du  développe- 
ment du  H'JÛt  public. 

En  outre,  le  Muséo  central  des  Arts  décoratifs 
se  mettra  en  relation  constante  avec  les  Etablisse- 
ments analogues  de  province,  et  prêtera  son  con- 
cours aux  expositions  d'Arts  décoratifs  des  aépar- 
tements  au  moyen  de  collections  ambulantes. 

Les  divers  vceu.x  dans  le  môme  sens,  relatifs 
aux  expositions  d'Arts  décoratifs  en  province  et  ;\ 
l'installation  des  Musées  spéciaux,  éiiianaiont  .le 
l'initiative  de  MIVI.  Taigny,  Préauberf  et  Blanqui. 

Faisons  remarquer  tout  particulièrement  le  voni 
formulant  le  désir  (luc  l'Union  centrale,  dans  ses 
expositions,  n'admette  aucune  oeuvre  d'art  où  ne 
figurerait  pas  la  signature  de  l'artiste  qui  l'a  exé- 
cutée et  où  l'industriel  exposant  ne  mentionnerait 
pas  les  noms  de  ses  collaborateurs  artistiques. 

La  séance  de  clôture  du  Congrès  a  eu  lieu  jeudi 
matin,  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Roujon.  Des  discours  ont  été  pro- 
noncés par  MIL  Roujon  et  Berger;  et,  enfin, 
M.  Guillaume  a  résumé,  dans  un  rapport  géné- 
ral, les  travaux  et  les  vonix  du  Congrès,  que  nous 
venons  de  reproduire. 


Un  nouveau  procédé  de  Peinture 
à  Fresque 


i<  La  seule  peinture  c'est  la  fre.sque,  la  peiu- 
«  ture  à  l'huile  n'est  qu'un  art  de  femmes  et 
c<  d'hommes  paresseux  et  sans  énergie  »,  s'écriait 
Michel- Ange.  En  ellét,  de  tous  les  modes  de  pein- 
ture qui  sont  en  usage,  il  n'existe  rien  d'aussi 
beau  ou  d'aussi  durable  que  la  fresque. 

Apportée  en  Italie  par  les  Grecs,  elle  enfanta 
les  maîtres  de  la  Renaissance,  qui  ne  firent  que 
continuer  la  tradition  des  anciens,  et  eut  ses 
heures  de  grandeur  et  de  décadence  jusqu'au 
xYii"  siècle. 

Outre  la  solidité  de  cette  peinture,  son  exécution 
facile  donne  pour  l'artiste  le  libre  essor  à  son 
génie,  sans  l'entraver  dans  un  métier  compliqué  qui 
l'absorbe  et  paraly.se  son  inspiration.  Mais  les 
préliminaires  demandant  beaucoup  de  soin  et 
d'application  dans  les  cartons,  et  surtout  dans  la 
confection  du  mortier ,  la  négligence  qu'on  y 
apporta  fut  la  cause  première  de  la  décadence  de 
cet  art.  Les  enduits,  si  importants  à  la  réussite 
de  l'œuvre,  furent  confiés  à  des  ouvriers  inhabiles, 
et  l'on  en  vint  à  considérer  comme  fresques  de 
pâles  détrempes  qui,  bien  que  faites  dans  le 
frais,  ne  pouvaient  entrer  en  concurrence  avec  les 
cBUvres  du  passé.  Nous  pouvons  en  juger  par  ce 
que  nous  voyons  de  soi-disant  fresques  modernes 
comparées  à  celles  de  Ceruardiuo  Luiui  et  de 
Botticelli. 

Pourtant  cet  art  sublime  que  nos  maîtres  de  la 
Renaissance  trouvaient  le  plus  noble  doit  acluel- 
leïnent  reprendre  sa  place  ;  nous  assistons  de- 
puis plusieurs  années  à  toutes  les  tentatives  de 
plusieurs  écoles   qui  croyant   trouver   la   vérité. 


uniquement  dans  leur  vision  particulière,  se  .sont 
toujours  heurtés  à  la  matière  insoumise  del'liuile 
qui  ne  peut  rivaliser,  quoi  qu'on  fasse,  avec  sa 
so'ur  ainée,  la  fresque. 

Quel  éclat,  quel  charme,  quelles  illusions  don- 
nent ces  douces  et  puissantes  couleurs  de  la 
fresque  qui  livrent  à  iioa  rêves  le  plus  vaste 
champ.  Aucune  peinture  n'est  plus  suggestive  et 
plus  en  rapport  avec  nos  idées  modernes. 

Un  des  motifs  qui  détourna  les  artistes  de  ce 
procédé  fut  l'inconvénient  de  ne  pouvoir  l'appli- 
quer autrement  iju'à  demeure  fixe  sur  les  mu- 
railles ;  aujourd'hui,  en  nous  inspirant  des  Grecs, 
rien  n'est  plus  facile  que  d'en  faire  de  légers 
tableaux  portatifs,  propres  à  décorer  nos  appar- 
tements comme  n'impoitc  quelle  aquarelle  ou 
peinture  à  l'huile,  avec  cet  avantage  que  la  fresque 
supporte  les  voisinages  les  plus  brillants  .sans  per- 
dre de  sa  clarté.  Elle  s'éclaire  même  dans  l'ombre, 
phénomène  curieux  du  rayonnement  de  la  plus 
faible  lumière  sur  la  chaux. 

Tout  le  Mionde  sait  que  la  fresque  doit  se  faire 
chaque  jour  par  nmrceaux  dans  un  enduit  frais. 
L'artiste  doit  y  déployer  une  promptitude  d'exé- 
cution, qui  ne  tolère  aucune  relouche,  une  fois 
que  la  couleur  a  pénétré  dans  le  mortier. 

Alors,  étant  séchée,  la  fresque  devient  indélébile  ; 
les  couleurs,  jouant  le  rôle  de  la  silice  en  pré- 
sence de  la  chaux,  forment  une  composition  dure 
que  ni   l'eau  ni  le   soleil  ne  peuvent   détériorer. 

Tel  est  cet  art  qui  se  prête  à  tous  les  genres. 
Nos  paysagistes  ne  se  doutent  pas  de  la  profon- 
deur de  perspective  aérienne  qu'il  peut  leur  don- 
ner. Il  a,  en  plus,  la  lumière  qui  devient  presque 
une  couleur  ajoutée  à  celles  de  la  palette. 

M.  Marzocchi  de  Bellucci  a  trouvé  le  moyen  de 
reconstituer  les  procédés  appliqués  à  la  fresque 
par  rAutiiiuilo  et  la  Renaissance,  tout  en  rédui- 
sant son  cadre  aux  dimensions  d'un  simple  ta- 
bleau de  chevalet.  Il  expose,  dans  un  élégant  ap- 
partement de  l'avenue  Malakofl",  un  très  séduisant 
ensemble  de  ces  fresques  aux  proportions  mo- 
destes, ligures,  intérieurs  et  paysages,  dont  la 
fraîcheur  et  l'éclat  attestent  la  supériorité  de  ce 
genre  de  peinture.  Grâce  à  cette  ingénieuse  inven- 
tion, la  fresque  peut  aujourd'hui  entrer  dans  les 
plus  humbles  maisons  et  ii'exig«  plus  les  grands 
espaces  et  les  larges  parois  qu'elle  réclamait  au- 
trefois x>o\iv  son  entier  épanouissement. 

B. 


Société    des    Antiquaires 


Séances    des    9    et    16    mai   iS94 

M.  Leblant  signale,  à  propos  d'un  fait  récent, 
une  vieille  tradition  qui  interdit  de  se  marier  en 
mai  sous  peine  de  n'avoir  pas  d'enfant  ou  d'être 
frappé  d'une  mort  prompte;  Ovide  et  Plutarque 
en  font  déjà  mention.  Elle  s'est  perpétuée  jusqu'à 
nos  jours  en  Italie  et  en  Provence.  Quelques  mem- 
bres citent  des  traditions  analogues. 

M.  Blanchet  étudie  une  intaille  du  Cabinet  des 
médailles  représentant  le  triomphe  d'Achille. 

M.  Ernest  Petit  communique  les  résultats  de 
ses  recherches  s.ir  les  écrivains  de  forme  et  les 
enlumineurs  en  Bourgogne  auxxiv  etxv»  siècles. 

M.  le  baron  de  Baye  donne  le  résumé  d'un  mé- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


175 


moire  sur  les  liljules  en  forme  de  mouches  ou  de 
cicades. 

M.  de  VlUefosse  signale,  sur  la  face  latérale  do 
l'autel  de  Xarbonne,  une  ligne  mutilée  renfer- 
mant une  date. 


M.  Jlûniz  étudie  les  différents  portraits  de 
Léonard  de  Vinci. 

M.  Gaidoz,  revenant  sur  la  vieille  tradition  re- 
lative au  mois  de  mai.  ^n  constate  re.\istence  en 
différentes  parties  de  l'Italie  et  de  la  France,  en 
Roumanie,  en  Allemagne,  en  Angleterre,  en  Ir- 
lande, etc.  L'antique  fête  des  Lémures,  placée 
dans  ce  mois,  paniit  en  être   la  véritable  origine. 

Sur  le  rapport  de  M.  de  Barthélémy,  M.  Arbel- 
licr  de  la  Boullaye  est  élu  associé  correspondant 
national  à  'l'roves. 


— «^ — 'W^C-'*G^•5!^s.O'•V>.-.»— 


NÉCROLOGIE 


M.  Mousset  (Pierre-Joseph),  artiste  peintre, 
membre  de  la  Société  des  Artistes  français,  est 
mort  subitement  mercredi  soir. 


Le  peintre  Faneois  KoUarz,  bien  cjnnu  dans 
le  monde  artisliipie  de  Vienne,  s'était  rendu,  en 
compagnie  de  ses  trois  .sœurs,  au  pèlerinage  de 
Marie  Lanzendorf,  où  tous  les  quatre  se  sont 
empoisonnés  à  leur  liotel  avec  du  cyanure  de  po- 
tassium. Ils  étaient  âgés  île  cinquante  à  soixante 
ans.  La  mort  récente  d'une  de  leur  sœurs  les  a 
poussés  à  cet  acte  de  désespoir  ;  ils  ont  préféré 
mourir  tous  enseuible,  aliu  de  n'avoir  pas  lo  cha- 
grin de  survivre  l'un  :'i  l'autre. 


On  annonce  la  mort  de  M.  F.-l;.  Wilson,  ar- 
chitecte et  archéologue,  auteur  de  mémoires  et 
d'articles  intéressants  publiés  dans  le  Builder; 
M.  Wilson  est  dédédé  le  6  mai,  âgé  de  67  ans,  en 
sa  maison  à  Alnwick. 


BIBLIOGRAPHIE 


Sommaire  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts 
(;u  1"  juin.  —  liO  Salun  de  1W>,  par  T.  de 
Wyzewa:  Michel  Pacher,  maître  tyrolien  du 
xv«  siècle,  par  A.  Marguillier;  L'E.Kposition  de 
Marie-Anloinelte  et  son  temps,  par  Jean 
Thurel  ;  Voyages  et  Voyageurs  pendant  la 
Renaissance,  par  Edmond  BonnalTé;  L'.Vrt 
décoratif  dans  le  vieux  Paris,  par  A.  de 
Champeaux;  Exposition  Internationale  des 
Beaux-Arts  et  Exposition  des  Arts  graphiques 
à  Vienne,  par  William  Tiilter;  Bibliographie, 
par  Ch.  Ephrussi,  E.  Miintz  et  Paulin  Teste. 
—  Gravures  hors  texte  :  Portrait  de  M" 
Ikirlet,  eau-forte  de  Jasinski,  d'après  le  ta- 
bleau de  Dagnan-Bouveret.  au  Salon  du 
Champ-de-Mars;  Jeune  Mère,  dessin  de  Roll, 
d'apré<  son  tableau  au  Salon  du  Champde- 
Mars:  La  Reine  Marie-Aiiloinellc  en  l'OO. 
par  Kocharsky.  —Nombreuses  gravures  dans 
le  texte. 


Société  des  Grandes  Auditions  musicales 


La  Société  des  Grandes  Auditions  musicales 
organise  pour  le  mardi  12  juin,  au  Trocadéro,  un 
festival  on  l'honneur  de  Charles  Gounod. 


CHEMINS   DE   FER    D'ORLEANS   ET    DU    MIDI 


PERMi;rTANr  «e  visiter 

I  ['l'iilrc  (le  lii  Fiiiiitf,  h  \]\m  et  k  hà  du  iliill'e  k  ^m^^t 


ON   DELIVRE    DES   BILLETS 

A  l'uris,  gare  d'Urléuns  (quai  ir.Vusleriit/),  et  aux  liureuux  succursales  de  lu  (loinpugiiie. 

ainsi  que  dans  les  Agences. 

Il  est  éijalemeiit  ttélicri'  rfe.v  Hilli'ls  i)  lonle.i  lex  dans  et  Stulioiis  du  Hi'spmi  de  la  C*  d'Orléans. 

Jtiilirril  que   ta  demande  en   soit  fnUr  mi    nuihl^   l.nis    imn-n   ,i    l',ir,l,ti;\ 


I"  rriM':ii\iiti':  (i"cl..  tr>»rr.r>0'.  -î'eX..  i«rr..-.oi  imi- \an.iii.',  ;M»j..iirs.—  i';iris,  it,.iii.nii\. 

.\iiiiiliuii,     Miinliie  Mais.in ,    'riirbe.s,    llagiiéns  ilc-lllgnrre.    Moniréjeau,     lluguéres  di'l.uohon. 
l'hi  11  lilli'  Neslalas,  l';iu.  Ilayonue,  Mcinleanx,  l'iiri.-). 

•l-  iriM'JtAIltl-:  (l'Tl.,  I<i:trr..'>».  -J'cl,,  ir*fr.  :.«).  Durée  de  validité.  30  jours.  —  Paris,  Honleauv. 
Ai'.:iihiMi.  Muni  do  MiU^an.  Tarins,  l'irrrellIli'Ni'slulas,  Bugnèresile-lii(jorre.  Ilacnérra-do-l.urhon, 

'rcinluusc,  Paris. 

:i>II-|X<':ilAII(l';  (l"cl  ,  l<S»rr.r.O;  2'.l..  imfr.  r.O).  nun'o  de  validité.  30  jours.  —  Paris,  Durdeaux, 
Arcaclii.n.  DaN.  Kiiyunuo,  Pau,  Pierrellllc-Ncstalas.  ItatfiuTt's-doIlIgoriv,  Uagnércs-de-l.uchon, 
Toulouse.  Paris. 


176 


LA   CHRONIQUE   DES  ARTS    ET  DE    LA  CURIOSITÉ 


nn 


Cliaignea»,  Gorol,  D;iul)i|,'riy 

Delacroix,  N.  Diuz,  J.  Dupi-é,  E.  Fromentin,  Isalioy 

Tli.  Rousseau,  Pli.  Rousseau,  Tassacrt 

Troyon,  A.  Vollon 


TABLEAUX      ANCIENS 


Par  Goypcl  et  Grcuze 

COMPOSANT 


L'Importante  Collection  iriin  Amateur 


VENTE 


Galerie  Georges  PETIT,  8,  rue  de  Sèze 

Le  Ijuni.li  11  Juin  isy'i,  à  ;J  lii-ures  1/2 


(_'.ouimissairc  |ii'isi'ur 
M  P.  CHEVALLIER 

10,  V.  Gnuigc-Baleliére 


E  Xpert 
M.  Georges  PETIT 

12,  rue  Goùot-de-Mauroi 


EXPOSITIONS 

PARTICULIKKF.  I  PUBLIQUE 

Le   S,iiiifili   9  Juin    M',        \       Lf  IliiiMiidif  10  Juin  ISÏIi 
(le  1  lioure   ;'i   0  lieures 


COLLECTION  DE  Ifl.  DE  SAIÏiPAYO 


OBJETS    D'ART 


D'AMEUBLEMENT 

Anciennes  porcelaines 

de  Sèvres,  de  Saxe,  de  Gliine,  etc. 

Faïences  Françaises  et  Portugaises,  Tableaux. 

Objets  de  vitrine,  Boîtes,  Bijoux 

Eventails 

Sculptures,    Armes,    Verrerie 

Bois  sculptés  et  dorés 

Meubles  anciens,   Cabinets  hispano-mauresques 

Contadors  et  Meubles  Portugais 

Belle  Pendule  religieuse 

Pendule  et   Candélabres   Louis  XVI 

Sièges,  Objets  divers 


A'EXTE   à  Paris,  Ilùtel   Drouot 

Les  12,  13  et  li  Juin  189'i,  à  2  heures 


Comm.  priseur 
M» P.  CHEVALLIER 

10,  rue  Grange-Balelière 


Expert 
M.  CH.  MANNHEIM 

7,  rue  Saint- Georges 


EXPOSITION 

Le  Lundi  11  juin  lSi^4,  de  1  h.  1  2  à  5  h.  12. 


Collection  de  feu  M.  0.  Du  Sartel 


PDlitilAI.MS  ÎT  F.\1E\ŒS 

d'Europe  et  de  l'Extrême  Orient 

l'IKCI'lS  I.Ml'dinANIKS 

de   Chantilly,    Mennecy,    Vincennes,    .Sèvres 

de  Perse,  de  Lyon,  de  Xevers,  etc. 

vi:i(i(i:s  i)i:  \i<:\isi:  bit  ih:  iumiiimi: 

-Miniulur.  s 
TABLEAUX,    DESSINS 

OH.IETS    DE   VITRINE    —     .M  l',  D  A  I  t,  I.  ES 

Ivoires,  Bois,  Arme? 
l'eD'lules,  Bronzes  d'aiiieubleiiiont,  Vitrines 


VENTE 

iiOXBIL.    IDFlOXJOT   (Salle  n"  6) 

du  Lundi  1  au  Samedi  9  .luin  1H94 

à  2  heures 


(:oMM.-i'iusi;uK  i-:\ri:ur 

M'  P.  CHEVALLIER    M.  Ch.  MANNHEIM 

10,  rue  Giariffu-Batcliére    I        7,  rue  Saint-Georges 


EXPOSITIONS 

Particulière  :  le  Samedi  2  .luin  1894  )  de  1  h.  1/2 
Pmu.ini-E  :  le  r)imanche  o  .Tuiii  ISO'i  (     àôh.l  2 

CHEMINS   DE    FER   DE  L'EST 
Services  directs 

ENTRE 

Paris  el  les  \illesirEaiix  Ile  P.#iiie 

Carlsbad,  IVIarisnbad,  Franzensbad  &  Ttplitz 

Le  vjyage  de  Paris  aux  Villes  d'Eaux  de  la 
Bohème  peut  s'elleetuer  ilans  les  conditions 
les  plus  rapides  et  les  [jIqs  confortables  par 
les  deux  combinaisons  suivantes  : 

En  partant  de  Paris  (g-are  de  l'Est)  à  6  h.  50 
du  soir,  par  VE.rpres':  d'Orient  (voitures  à  lit, 
wagon-restaurant),  on  est  rendu  le  lendemain, 
à  7  11.  81  du  matin,  à  Stutigard,  d'où  un  train 
rapide  part  à  7  h.  58,  pour  arriver  à  Nurem- 
berg à  11  h.  49  du  matin  (wagon-restaurant 
entre  Nuremberg  et  Eger),  à  Franzensbad,  à 
4  h.  13  du  soir,  à  .Marienbdd  à  5  h.  4."),  à  (Jarls- 
bad  à  5  h.  22,  et  à  Teplitz  à  '.i  h.  04  du  soir. 

Les  personnes  nui  ne  veulent  pas  jiasserla 
nuit  en  route  peu\  ent  quitter  Paris  par  le  train 
rapide  de  S  h.  UJ  (lu  matin,  qui  les  amène  à 
10  h.  2(J  du  soir  à  Stultgar.l.  d'un  elles  repar- 
tent le  lendemain  matin  par  le  train  de  7  h.  .53 
indiqué,  ci-dessus. 

Prix  des  places,  en  1"  classe,  au  départ 

de  Paris 

Pour  Stutlgard 79  05 

—  Nuremberg 10110 

—  Eger....   118  50 

—  Franzensbad 119  25 

—  Marienbad 12125 

—  Carlsbad 125  75 

Sup'plémeitt  perçu  pour  le  train  d'Orient, 

entre  Paris  et  SInttgard  :  IH  fr.  15. 


J.e  Rédacteur  en  viief,  gérant  :  .\I.FRE1J  m:  L(.iST.\LOT. 


P.iri3.  —Imprimerie  oe  la  Presse,  10.  rue  du  Croissant. 


S'"  23.  —  1894 


BUREAUX   :    0,    RUE   FAVART 


16  Juin. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     Ll     SAMEDI     MATIN 

Lts  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitemeit 
la  Chroiiiciue  des  A  ts  et  dj  la  Curiosité. 


L*'l      311. 


PARIS     ET    DEPARTE.MENTS: 
1 2  fr.         I         Six   mois.     . 


«  ^"r 


MOUVEMENT  DES  ARTS 

Collection   de  feu  M.  Josse  (I) 

Anciennf.s  tAÏKNi:i;s  di:  Rdcicn.  —  78.  (Irand 
plateau  rectangulaire  orné  d'un  groupe  de  neuf 
enfants  :  3.800. 

PoncEi.AiNES.  —  101.  Q'-uf  en  ancienne  porce- 
laine tondre  de  Sèvres  :  2..500.  —  lOi.  Navette 
oblonguo  en  ancienne  porcelaine  de  Sèvres,  p:\te 
tendre,  à  double  médaillon  :  .0.750.  —  l(fi.  Hon- 
boiiniéro  en  nncienno  porcelaine  de  Ghelsea  : 
l.HKO.  —  10().  Peliti'  boite  en  ancienne  porcelaine 
do  (j;iu'lseii,  ornéo  de  trois  enfants  :  X.XM.  —  107. 
Doux  bnMo-parfunis  de  forme  lenticulaire,  en  an- 
cienne porcelaine  de  Chine  ;  l.fKX). 

EvF.NTAir.s.  —  108.  Eventail  Louis  XV  à  mon- 
ture de  narre  aji)uréo  :  1.5.'M).  —  110.  Eventail 
Louis  XVI  à  montnro  de  nacre  ajourée  :  1.020. 

OiuF.rs  iiK  viTHiNE.  —  112.  Bonbonnière  rondo 
en  poudre  d'écaillé  blanche.  Epoque  Loui."  XVI  : 
l.;!.')0.  —  ll:t.  Petit  nécessaire  en  forme  do  cas- 
sette du  temps  do  Louis  XV,  en  nacre  :  ;1700.  — 
lU.  Etui-néccssairo  du  temps  do  Louis  XV  : 
1.900. 

OiiJETs  vAiuiîs.  —  Vi\.  Deux  groupes  en  terre 
cuite  par  Cloilioii  :  doux  enfants  tritons  sou- 
tiennent un  lartoui-he  ovale  présentant  en  bas- 
ri'lief,  dans  l'un  des  grouprs,  une  tête  d'Am- 
pliilrili-  de  prolil,  dans  l'autn-  un  busto  de  Nep- 
tune :  ;J5..')(X). 

127.  Kcriloire  i\  trois  récipients,  en  ancien  laque 
du  .lapon  :  2..')2().  —  l'.i8.  Portefeuille  en  maro- 
quin fauve  doré  aux  pelits  fers  :  l.()2ô. 

lîuoN/KS.  —  l'M.  Deux  girandoles  il  deux  lu- 
mières, Louis  XV,  en  bronze  ciselé  et  doré  ;  3.7."iO, 
—  i:tG.  Doux  Ibnnbeaux  baluslres  Louis  XV. 
bnuizo  ciselé  et  doré  :  2.750.  —  13!)  Deux  che- 
nets l.o\iis  XV,  en  bronze  ciselé  et  doré,  préson- 
tiinl  l'un  une  statuetto  de  Vénus,  l'autre  d'.\po|. 
pin:  5.200.  —  Hl.  Doux  candélabres  i\   trois   lu- 

(1)  Voir  tnC/iioiiii;"*  dM  Aria  i\»  2  juin  1S9-1. 


miércs  en  bronze  doré  et  bronze  patiné  de  la  fin 
de  Louis  XV  :  3.90.>.  —  142.  Pendule  Louis  XV. 
en  bronze  doré  et  bronze  patiné;  modèle  dit  l'En- 
lèvement d'Europe  :  6.200.  —  143.  Baromètre  et 
l'i4.  Thermomètre  Louis  XV  :  0.000.  —  147.  Deux 
bras-appliques  à  deux  lumières  en  bronze  ciselé 
et  doré,  Louis  XVI  :  4.000.  —  149.  Groupe  en 
bronze  patiné  du  xvn«  siècle  :  Hercule  terrassant 
Antée  :  2.000.  —  150.  Deux  statuettes  d'enfants 
en  bronze  à  patine  brune  du  xvm»  siècle  :  5.000. 

Meubles.  —  151.  Meuble  de  salon  en  bois 
•sculpté  et  doré,  couvert  d'anciennes  tapisseries  à 
sujets  militaires  et  fleurs,  d'après  Casanova.  Il  so 
compose  de  doix  canapés  et  de  six  fauteuils: 
77.<X)0.  —  1Ô2.  Orande  table-bureau  du  temps  do 
la  Régence,  en  bois  de  pliicago  à  cinq  tiroirs; 
elle  est  garnie  do  chutes  à  gros  mascarons,  do 
feuillages  et  de  quadrillés,  do  tètes  de  satyres,  de 
culs  de  lampes  feuillages,  etc.  :  ."lO.OtlO.  —  153. 
Commode  contournée  ii  deux  tiroirs  du  temps  do 
Louis  XV  :  2.800.  —  154.  Secrétaire  à  dos 
d'Ane  du  temps  du  Louis  XV  en  bois  laqué  noir 
l't  or  ;\  reliefs  ;  orné  do  bronzes  ciselés  et  dorés  : 
7,o0().  —  l.>5.  Régidateur  du  temps  de  Louis  XV. 
en  marqueterie  do  couleur  à  décor  de  gerbes  de 
Heurs  enrubannées;  il  est  garni  d'encadrenionls  A 
lli'urs,  foiiilli's,  rubans  et  motifs  rncaiUo  en  iironzo 
cisolé  et  iloré  :  •2t).200,  -  150.  Polit  scQ-étaire  do 
fornu)  contournée  du  temps  de  Louis  XV  en  mar- 
quetorio  do  bois  cle  onulour  :  I0.4."iO.  —  157.  Se- 
crétaire droit  ;\  abattant  du  temps  de  Louis  XV, 
on  marcpietorie  do  bois  do  couleur  iV  vases  do 
Heurs,  garni  do  bionzes  ciselés  et  dorés  :  27.000. 

—  15.S-l,'iit.  Deux  encoignures  !\  hauleur  d'appui 
du  temps  de  Louis  XV,  on  marqueti-rie  do  bois 
lie  ciiul.  ur  i\  décor  de  branches  lleurios  nvoe  on- 
cidr.  monts  de  bois  satiné  :  12.(KK).  —  If*.  f.otTret 
do  mariage  do  la  tlu  de  Louis  XV.  on  marquolorio 
do  bois  do  couleur  i\  «luadrlllés  et  rosaces  ;  K.,V*). 

—  161.  Petite  table  Iriootouso  Louis  XVI  sur 
doux  pieds  reliés  par  un  entrojnmlx'S,  en  mnr- 
qui'tiM'ii'  de  bois  de  rnulour,  ornéo  do  seize  nié- 
(luillons  en  ancienne  porcelaine  londro  doSi''\n's: 
Vi.:**).  —  16;.).  ( '.hai.se  longue  en  liois  doré 
Louis  XV,  décorée  de   motifs  rocaille,    couverte 


178 


LA    CIIUONIOUE    DES    ARTS 


(lo  salin  crùmo  lirocihOo  ;\  fleurs  avec  coussins  : 
7.700. 


Collection  de  M.  Tavernier 

La  vonio  ili's  liiiilciiux  inodernr's  et  anciens 
composant  la  collection  do  M.  Tavornier,  faite  à 
la  galerie  Petit,  le  lundi  11  juin,  par  M»  Paul 
GiiKVAi.r.iEK  el  M.  Georges  Petit,  a  produit 
:i0i.l50  fr. 

TAHI.EAUX  MODERNES 

1.  Chaiguenu.  I^a  Rentrée  dutroupoau:  400. 

2.  Corut  (J.-B.).  Ilalienne  assise  :  4.0.J0;  et 
3.  Port  de  mer  :  3.000. 

4.  Dauhifinp  (Cli.).  Laveuses  :  68,000. 

5.  Deiftcroix  (Kur;.).  Jja  Mise  au  IipuiImiiu  : 
8S.000;  et  6.  Cavaliers  arabes  sortant  de  l'eau  : 
21.600, 

7.  mai  (N.).  La  Mare  :  .'5.100. 

8,  Dupré  IJ.),  Petit  pêcheur  :  10.700;  9.  Ma- 
rine :  2,5f)0;  et  10,  Au  pâturage  :  A.KOO. 

IL  FromeiUhi  (Eug,).  Le  Centaure  :  i.^M. 

13.  Isiiht'!/  (E.).  Pietour  de  chasse  :   10,100, 

lu.  Roiissciiii  (Th.).  Bergère  et  son  troupeau  : 
10.000. 

14.  JRoiisseaii.  (Ph.).  Nature  morte  :  400. 

1.5.  Tassaert  (0.).  Le  Rêve  de  l'Enfant  Jésus  : 
3.000. 

16.  Troijmi.  L'Abreuvoir:  40,000. 

17.  Vollo/i  (.\ntoine).  Fleurs  et  Fruits  :  500. 

T.iBLE.lUX  ANCIENS 

18.  Coypel.  Roxane  et  Atalide  :  3.500. 

19.  Greuie  (J.-B.).  Tète  de  petilo  tille  :  17.500  ; 
.et  20.  Tète  do  jeune  gar(;ou  :  5.900. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Les  envois  de  Rome  de  nos  jeunes  artistes 
pensionnaires  de  la  villa  Médicis  viennent 
d'arriver  à  l'Ecole  des  Beaux-.\i'ls.  Ils  seront 
e.Kposés  dans  les  salles  du  quai  ÎUalaquais 
dans  la  seconde  quinzaine  du  mois  de  juin 
courant. 

La  remise   de  l'Album   Cronstadt-Toulon 

ollert  par  les  femmes  russes  à  M"  Carnot. 
représentant  les  femmes  françaises,  a  eu  lieu 
cette  semaine  au  Palais  de  l'Industrie. 

Ce  livre,  c[ui  a  été  apporté  de  Russie  par 
M"'°  de  Montebello  est  magniquement  relié; 
les  coins  en  sont  décorés  avec  des  gemmes. 
Il  contient  'ZA  aquarelles  représentant  chacune 
un  groupe  de  femmes  d'une  catégorie  sociale 
différente,  avec  la  signature  des  donataires. 

Le  livre  est  exposé  dans  la  vitrine  centrale 
du  Musée  des  Arts  décoratifs  ;  les  aquarelles 
sont  placées  dans  des  cadres  à  coté  de  celte 
vitrine. 

L'Exposition  du  livre  Cronsladt-Toiilon 
est  publique  et  gratuite  pendant  six  semaines 
depuis  le  mardi  12  juin. 


La  première  Exposition  Celtique  annuelle 
vient  d'ouvrir  dans  les  salons  du  Cercle  de 
la  Librairie,  au  boulevard  Saint-Germain;  le 


prix  dos  entrées  sera  remis  au  Comité  du 
Monument  do  Pe^-rùiaïc,  l'héro'i'fiue  bre- 
tonne, dont  M.M.  Jules  Simon  et  Leconte  de 
Lisle  sont  présidents. 


M.  Henry  Presseci,  artiste  peintre,  a  orga- 
nisé une  J';x|)osiliun  do  ses  ir-uvres,  qui  res- 
tera ouverte  jusqu'au  SO  juin,  de  10  heures  à 
4  heures,  dans  la  galerie  du  Tbéùlre-d'Appli- 
cation,  18,  rue  Saint-Lazare. 


La  Société  Lorraine  des  .-^mis  des  Arts  ou- 
vrira sa  31"  Exp(  sition  annuelle,  à  Nancy,  le 
1"  novembre.  L'Exposition  durera  jusqu'au 
2  décembre.  Tous  les  artistes  lorrains  ont 
droit  à  y  prendre  ijart.  Des  invitations  spé- 
ciales seront  envoyées  aux  artistes  non  lor- 
rains. 


Le  Musée  impérial  et  royal  d'Art  et  d'In- 
dustrie, à  "Vienne  organise  une  Exposition 
des  rcuvres  de  gravure  en  manière  noire, 
depuis  le  milieu  du  xviir  siècle  jusqu'à  nos 
jours.  L'Exposition  sera  ouverte  du  15  octobre 
189'»  jusqu'à  lin  février  1895. 


La  première  Exposition  de  la  Société  des 
Miniaturistes  et  Enlumineurs,  qui  vient  de 
s'ouvrir  chez  Georges  Petit,  est  intéressante, 
mais  elle  doit  la  plus  grande  part  de  son  in- 
térêt aux  objets  anciens,  manuscrits,  éventails 
et  miniatures,  qui  y  sont  exposés.  Pour  les 
artistes  modernes.  l'Exposition  donne  une 
idée  très  incomplète  du  niveau  où  se  tient,  en 
France,  l'art  de  l'enlumineur  et  du  miniatu- 
riste. 

MM.  Grasset  et  Schwabe,  quoique  Suisses 
d'origine,  devraient  être  là.  car  leurs  remar- 
quables travaux  ont  été  faits  chez  nous  et 
pour  nous  ;  M"'  Contai  et  M"»  Th.  Poniey  man- 
quent à  la  fête.  Si  remarquables  que  soient 
les  miniatures  de  M"""  Debillemont.  Puisoye 
et  Renée  de  Mirmont,  de  JDI.  Paillet  et  Horace 
de  Caillas,  et  les  gouaches  de  M.  Fr.  Régamey, 
on  ne  pieut  s'empêcher  de  déplorer  l'absence 
des  artistes  que  nous  avons  cités,  et  de  bien 
d'autres  qui  eussent  tenu  une  place  honorable 
dans  cette  Exposition. 

Mais  il  convient  de  no  pas  se  montrer  sé- 
vère :  il  s'agit  du  premier  essai  d'une  Société 
à  peine  formée;  nous  aurons  certainement 
mieux  l'an  prochain. 

A.  DE  L. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séances  des  2  et  9  juin 
Il  est  donné  lecture  des  décrets  approuvant 
les  récentes  élections  de  MM.  Théodore  Du- 
bois et  Marqueste. 

Les  nouveaux  élus  sont  successivement  in- 
troduits dans  la  salle  des  séances.  Le  prési- 
dent leur  adresse  quelques  paroles  de  bien- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


179 


venue  et  les  invite  à  prendre  place  parmi  leurs 
confrères. 

L'Acad(?mie  entend  ensuite  les  rapports  des 
Commissions  sur  les  prix  Erizard,  Maxime 
David  et  Kastner-lioursault.  Kilo  votera  sur 
les  conclusions  de  ces  rapports  dans  sa  pro- 
chaine séance. 

L'Académie  présente  au  Ministre  de  l'Ins- 
truction publiijue  une  liste  de  cinq  candidats 
parmi  lesquels  il  i  hoisira  le  lauréat  qui  sera 
chart^'é  de  com|Joser  un  opéra  ou  un  ballet 
pour  l'Académie  nationale  de  nmsiiiue. 

des  candidats  sont:  MM.  Lenepveu,  Rous- 
seau, Hue,  Pierné,  Charpentier. 

L'Académie  décerne  le  prix  Brizard  (pay- 
sage) de  la  vahnir  de  :).000  fr.,  à  M.  Amédée 
liult'et  pour  son  tableau  exposé  aux  Cliamps- 
Klysées  sous  le  titra:  Soir  d'Eté. 

Le  prix  Maxime  Uavid  à  M"'  Gabrielle  De- 
billemont,  pjur  les  neuf  miniatures  qu'elle  a 
exposées  au  même  Salon. 

iL  (jermuin  liapst  lit  ensuite  un  Mémoire 
sur  la  création  et  l'histoire  du  u  Musée  d'ar- 
tillerie ». 


NOUVELLES 


**^  l'ar  arréti''  de  M.  Leygues,  ministre  de 
1  Insiruction  publiipie  et  des  Beaux-Arts,  en 
dalo  du  11  juin  courant,  MM  Barrias  et  Mar- 
queste  ont  été  nomm(''s  membres  du  i;onseil 
«u|iérieur  (ri';nseignemont  de  l'Kcole  nationale 
et  spéciale  des  Beau.\-.\rts. 

***  tjn  groupe  d'amateurs  français  désirant 
Voir  ligurer  au  Musée  du  Louvre  une  u'uvre 
du  célt'bro  iieintro  anglais  W.  Turner,  a 
formé  le  projet  d'acquérir  condilionncllemcnt 
une  de  ces  iruvres  et  d'ouvrir  une  souscrip- 
tion publii[uo  pour  conclure  déliniiivenient 
l'acquisition.  Le  tableau,  aciiuis  ".21)0.000  fr.  par 
le  Syndicat  anonyme,  sera  exjjosé  dans  la 
galerie  Sedolmoyer,  rue  de  La  Uoihofou- 
cauld,  à  partir  du  lundi  l.s  courant. 

Le  pri.x  (les  entrées  sera  versé  h  la  sous- 
cription, et  cha(|ue  rci;u  sera  donné  sur  une 
ri'production  du  tableau  do  'l'urner.  Si  la 
souscription  n'est  pas  l'ouverto,  les  sommes 
versées  seront  rendues  et  le  prix  des  entrées 
sera  versé  ù  une  u'uvre  de  bienfaisance.  L'.Vd- 
ministration  dos  Bcau.x  .Vrts  s'inscrit  pour 
2.'i.000  fr.  sur  la  liste  do  souscrqilion  pour 
l'iiuvre  du  Comité  ([ui  s'est  formé  pour  don- 
ner un  Turnor  au  Louvre. 

s),*^  Lo  Musée  du  Louvre  a  fait,  à  la  vonto 
Carpeaux,  les  acipiisilions  suivantes  : 

1»  l'uur  le  départomenl  des  dessins  ot  pein- 
tures :  NdpiiU'nn  III  (1(1)1.1  son  cercueil  (ox- 
|)usitiondiicorpsdo  I  llmpcrouri'i  C.hislehursl); 
l'oiirdil  (l'an  médecin  de  (•(inipdj/nc;  deu.x 
cadres  do  dessins  (/es-  Coiili.ises  de  ro/iéra): 

2"  Tour  lo  déparloment  do  la  sculpture  <lu 
MoyonAgo.  do  la  licnaissaiico  et  dos  temps 
modernes  :  lo  (îraiiiie  de  Id  lidn.'ic  (projet. 
pli\tre);  Venii.i  cdjitirditl  l'.Xnudir  (Icrro 
cuito)  ;  le  Curjix  d'uneSaufrdfiéc  (terre  cuilo)  ; 
Paul  soutenant  Virginia  (lorro  cuite). 


***  On  vient  d'inaugurer,  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts,  le  monument  commémoratil  de 
l'architecte  Auguste  Kougevin,  mort  à  Naples 
en  18-jG.  m.  Kougevin  a  fondé,  à  l'Ecole,  deux 
prix  pour  les  élèves  lauréats  du  concours 
d'ornement  et  du  concours  d'ajustement.  Le 
monument  est  l'œuvre  de  M.  Coquart;  il  se 
compose  d'une  colonne  en  mosa'ique  buppor- 
tant  le  buste  du  fondateur. 

***  Les  élèves  et  amis  du  célèbre  violoniste 
Maurin,  professeur  au  (lonservatoire,  sous  la 
présidence  de  M.  Hébert,  membre  de  l'Insti- 
tut, ex  directeur  de  l'Ecole  de  Rome,  viennent 
de  prendre  l'inititiative  d'une  souscription, 
afin  de  lui  élever  un  monument  funéraire. 

***  Quand  nvime  !  le  groupe  de  M.  Mercié 
()ui  représente  une  Alsacienne  soutenant  un 
soldat  blessé,  vient  d'être  dressé  sur  son  pié- 
destal, entre  la  rue  des  Tuileries  et  l'arc  de 
triomphe  du  Carrousel. 

***  Le  tombeau  d'Alphand  est  terminé.  Il 
s'élève,  au  cimetière  du  Père-Lachaise,  non 
loin  de  la  statue  d'.\nalole  de  la  l-'orge.  C'est 
M.  Eormigé  qui  en  est  l'architecte.  Le  monu- 
ment, une  pyramide  en  pierre  de  trois  mètres 
de  hauteur,  porto  sur  l'une  de  ses  faces  le 
buste  en  bronze  de  l'ancien  directeur  des  tra- 
vaux de  Paris,  par  M.  Ualou. 

:(<**  Un  Congrès  est  organisé  pour  les  25,  26 
et  'il  juin,  'S,  rue  des  Saints-Pères,  au  siège 
de  la  Société  Saint  Jean,  pour  le  développe- 
ment de  r.\rt  chrétien. 

Le  'Si  juin,  le  Congrès  clôturera  ses  séances 
par  l'audition  des  chanteurs  de  Saint-Oervais, 
(|ui  exécuteront  des  u'uvres  de  Palestrina.  et 
par  celle  de  la  maitrise  de  Versailles,  inter- 
prétant les  mélodies  du  temps  de  saint  Gré- 
goire. Cette  audition  aura  lieu,  à  quatre  heures, 
dans  l'église  Saint-iiervais. 

***  La  Société  centrale  des  Architectes  fran- 
çais, présidée  par  M.  Daumel.  membre  de 
l'Institut,  a  tenu,  cette  année,  ù  Lyon,  à.  l'oira- 
sion  do  l'E.xposition  universelle,  le  22*  Congrès 
os  .Vrchileetes,  sous  la  présidence  de  M.  Ch. 
Yriarte. 

Doux  cent  cincjuante  architectes  environ 
s'étaient  l'ait  inscrire,  tant  de  Paris  que  des 
départenu;nts. 

Aujourd'hui  Iti  juin  doit  avoir  lieu,  ù  Paris, 
dans  l'iiémicyclo  de  l'Ecole  des  Heaux-.\rls,  la 
distribution  solennelle  des  récompenses  que  la 
t^ociété  centrale  des  Architectes  décerne  cha- 
que année. 

*♦*  Le  'J9  mai  s'est  réuni,  ù  riI.MoldoVdlo 
de  Saintes,  loCongrèsarchéologi(iuedol''rance. 
sous  la  direction  do  la  Société  arcliéulugii|uo 
do  l'ranco. 

lue  ccntiiino  do  savants  do  tous  pays  s'y 
étaient  rendus. 

L'ordre  du  .jour,  très  chargé,  a  été  principa- 
lement consacré  aii.\  Iravaii.x  faits  en  .\uni3 
et  on  Saintongo  par  les  Sociétés  savantes  do 
la  C.haronlo  liU'éritMiro  ou  parles  particuliers; 
il  portail  aussi  sur  l'archéulogio  navale  dans 
les  ports  do  l'C^céan  depuis  l'antiquité  jiisiiu'À 
la  tin  du  \\i' siècle,  art  et  industrie  locale,  etc. 

♦♦*  Un  peintre  do  lalonl,  M.  Agacho,  vient 


180 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


d'être  nommé  conservateur  du  Musée  de 
Lille  ;  il  sera  secundé  dans  sa  ti"i  'lie  par 
M.  Nicolle,  ancien  (Mève  diplnmé  do  l'ICcuIe  du 
Louvre,  (jui  esl  nummé  conservateur-adjoint 
1,'inslallation  de  ces  deux  fonctionnaires  a  eu 
lieu  tout  rccommcnt  a  liille. 

Cetie  double  nomination  mctlra,  nous  l'es- 
pcrons,  un  terme  au  fâcheux  ("'tut  de  conser- 
valion  des  collections  lilloises  :  elle  a  iHé  faite, 
à  la  suilo  d'un  accord  intervenu  entre  la  \i[\e 
et  l'Elat,  conformément  aux  conclusions  du 
rapport  de  M.  Koger  Marx,  inspecteur  prin- 
cipal des  Musées,  naguère  délégué  à  Lille 
par  le  Ministère  des  Beaux-Arts,  pour  exa- 
miner la  situation  du  Musée  et  aviser  à  y 
porter  remède. 

:(:**  A  Lille,  des  ouvriers  terrassiers  ont  dé- 
couvert des  poteries  noires  émaillées  datant 
des  xiu«  et  xiv"  siècles  et  dont  l'émail  est  resté 
brillant. 

-f,%  M"'  de  Lamartine,  née  de  Gessiat,  ré- 
cemment décédée,  a  légué  à  la  ville  de  Màcon  : 
1°  le  buste  en  marbre  de  Lamartine,  exécuté 
par  Brian  en  1843;  2»  le  jiortrait  d'un  sieur  de 
Gessiat,  firieur  de  Goligny  et  vicaire  général 
de  Sa  Majesté  catholique  au  xyu«  siècle. 

^**  La  'Ville  d'Anvers  vient  d'acquérir,  au 
prix  de  20.000  fr.,  les  fresques  peintes  par 
Leys  dans  la  salle  à  manger  de  son  hôtel 
particulier  et  qui  n'avaient  pas  trouvé  acqué- 
reur lors  de  la  vente  récente  des  tcuvres  et 
collections  de  l'artiste.  Ces  fresques  serviront 
à  décorer  une  salle  de  l'HOtel-de-ViUe  d'.\n- 
vers,  qui  possède  déjà  des  peintures  et  divers 
souvenirs  de  cette  artiste. 

^%  A  la  su'.te  de  la  célébration,  le  8  juin,  à 
Milan,  de  l'anniversaire  de  la  bataille  de  Ma- 
genta, la  municipalité  milanaise  se  propose 
de  donner  l'année  prochaine  à  cette  cérémo- 
nie un  caractère  plus  grandiose.  Elle  inaugu- 
rera un  busie  en  bronze  du  maréchal  de 
Mac-^lahon,  qui  sera  érigé  par  souscription 
publique,  dans  l'emplacement  qui  entoure 
l'ossuaire  où  reposent  les  cendres  de  nos 
soldats. 

ji<*^,  A  l'occasion  du  troisième  centenaire  de 
Velasquez,  qui  sera  fêté  à  Madr.d  le  'ijuin  189.3, 
les  Associations  artistiques  e-jjagnoles  se  pro- 
posent d'ouvrir  une  souscription  pour  élever 
un  monument  au  célèbre  peintre. 


Les  Pèlerins  d'Emmaûs 

Les  journaux  ont  beaucoup  parlé,  et  quel- 
ques-uns avec  une  sévérité  justifiée,  des  liber- 
tés grandes  qu'on  a  prises,  au  Louvie,  envers 
un  des  chefs-d'ruuvre  du  Musée,  Les  Pèlerins 
d'Emma  ils,  de  Rembrandt.  Sans  ordre  du 
Comité  des  restaurations,  où  figurent  quel- 
ques-uns de  nos  meilleurs  peintres,  sans  même 
en  aviser  les  conservateurs,  ses  chefs  immé- 
diats, le  préposé  aux  vernissages  a  pris  sur 
lui  de  décrocher  le  tableau,  de  le  dévernir  et 
de  le  recouvrir  ensuite  d'une  couche  épaisse 
de  vernis.  Le  tableau  tout  battant  neuf,  on 
s'est  aperçu  qu'il  fesait  mieux  autrefois,    et 


de 
ont 

pas 


()u'on  le  voyait  mieux  quand  la  glace  du  vernis 
ne  refl  'lait  pas  les  tableaux  voisins.  U'oii  l'in- 
dication d'atténuer  l'éclat  de  ce  vernis 
légers  frottis   au  doigt  mouillé  de   lait 
remis  les  choses  en  l'état. 

Le    chef  d'u'uvrd    de    R'^mbrandt    n'a   ,. 

souffert  de  ces  manipulatijns.  nous  sommes 
heureux  de  le  reconniiiire,  mais  il  aurait  pu 
en  souffrir,  et  ce  serait  un  dommag.;  irrépa- 
rable Avons-nous  besoin  d'ajouter  que  pareille 
aventure  ne  devrait  jamais  arriver,  et  que, 
pour  en  éviter  le  retour,  il  faut  absolument 
refréner  le  zèle  des  employés  subalternes  du 
Louvre.  .\.  de  L. 


La  Caisse  des  Musées  de  l'Etat 


^t.  Joseph  Roinacli  a  déposé  une  propo.silion 
li'ndaiil  à  la  création  de  cette  Gaisse  des  Musées 
dont  il  a  été  tant  de  fois  queslion,  .«ans  (jue  rien 
encore  ait  été  fait.  D'après  le  pi-ojel,  celtes  Gaisse 
s-.'rait  chargée  de  pourvoir  aux  acquisitions 
d'oeuvres  d'art  destinées  aux  Musées  de  l'Etat  et 
qui  ne  pourraient  être  efl'ecluées  sur  L.s  crédits 
annuels  alloués  par  la  loi  de  finances. 

Voici  les  principaux  dispositifs  du  projet: 

La  Caisse  des  Musées  conslitue  un  établisse- 
ment public  et  peut  recevoir  des  dons  et  legs. 
Elle  est  gérée  par  la  Caisse  des  Dépots  et  Consi- 
gnations et  adminislrée  par  un  Comité  de  16 
membres,  dont  4  sénateurs,  4  députés,  le  direc- 
teur des  Beau.x-Aris,  le  directeur  des  Bâtiments 
civils,  le  directeur  des  Musées  nationaux,  etc. 

Les  ressources  de  la  Caisse  se  composent  : 
1°  des  fonds  à  provenir  des  donations  et  legs 
faits  à  la  Caisse  des  Musées;  2°  des  dons  et  sous- 
criptions individuelles  ou  collectives  versés  à  la 
Gaisse  à  titre  d'offrande;  3°  de  toutes  autres  res- 
sources qui  pourraient  être  ultérieurement  affec- 
tées à  la  caisse  des  Musées  ;  des  intérêts  des 
fonds  placés. 

Les  acquisitions  sont  faites  par  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  et  des  Beai.x-Arts,  après 
avis  d'une  Commission  dite  «  des  acquisitions  » 
ainsi  composée  :  Le  Ministre  de  l'inslruction  pu- 
blique et  des  Beaux-Arts,  le  directeur  des  Musées 
nationaux,  le  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie 
des  Beaux  Arts,  vingt  membres  nommés  égale- 
ment par  décret  et  choisis  parmi  les  personn.s 
que  désignent  leurs  travaux  ou  leurs  connais- 
sances spéciales. 

Aucune  proposition  d'achats  ne  peut  être  por- 
tée devant  la  Gominission  dite  des  acquisitions, 
qu'apiès  avis  du  conservateur  du  Musée  ou  du 
département  intéressé,  qui  prend  part,  avec  voix 
déiibérative,  aux  séances  de  la  Commission. 

Les  soinines  résultant  des  donations  et  legs 
dont  l'emploi  n'aura  pas  été  spécifié  par  les  do- 
nateurs seront  placées  en  rentes  sur  l'Etat  im- 
matriculées au  nom  de  la  Gaisse  et  inaliénables 
Les  dons  et  les  souscriptions  individuelles  ou 
collectives  versés  à  titre  d'offrande  et  toutes  les 
autres  ressources  quelconques  de  la  Caisse  pour- 
ront être  placés  en  rentes  s.ir  l'Etal  ou  en  va- 
leurs du  Trésor;  leur  aliénation  ne  pourra  être 
autorisée  qu'en  vertu  d'un  décret  rendu  sur  la 
proposition  du  Ministre  de  l'instruction  publique 
et  des  Beaux-Arts,  après  avis  du  Comité  d'admi- 
nistration. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


181 


Analectes  artistiques  (1) 


BECHERCHES    SUR    L  ORIGINAL     1>  UN    PORTR.UT 
DU   TlTiEN  (i) 

Les  biograplies  du  Titien  rapportent  que  le 
niaitre  peigiiit  à  deux  reprises  le  portrait  du  djc 
Alplionse  I"  de  Ferrare  :  une  fois,  il  le  repré- 
senta, un  bras  appuyé  sur  un  canon  (galerie 
Pittij(8);  l'autre  fois  jouant  avecunopagneul  (deux 
exemplaires  :  le  premier  au  Musée  de  Madrid  (i), 
le  secon  1  dans  la  collection  de  M.  et  de 
M"'  Edouard  André). 

Du  jour  où  je  vis  l'une  à  côté  de  l'autre  les 
photographies  des  deux  portraits,  j'acquis  la  con- 
viction que  l'on  avait  alTairt  à  deux  personnages 
distincts:  l'un  reconnaissable  i"!  son  nez  crochu  — 
nu  vrai    bec  d'oiseau  de  proie —  et  à  ses  formes 


i'ou;n.\;i  II  Ai.i-ii.i.Nsi:  l'-'r 
û'a^trifn  los  ((  l.~.iagine:i  n  do  Zcuoi    (156?) 

un  peu  épaisses  ;  l'autre  à  son  nez  droit,  ou  [datot 


(1)  Voyoï  la  Clxroniqut  dus  Aria  ilo  1SU2,  p.  325. 

(2)  Co  trav;iil  a  ùtû  coiiiniuniqiiù  ù  l:i  .Suciùlû  deA  An- 
tiqiiairos  du  l<'i\liieu,  dans  lu  .séaueo  du  <S  iiovonibre  18J3, 
Lo»  rÛMiilt.'its  ipto  j'avaiïi  si^'iialén  ont  ûlû  cuiidrnu's,  h  la 
SL'ancu  Hiiivaiilu,  par  M.  Diirrieti,  qui  a  rapprucliû  du 
portrait  d'ilurt-ulo  II  ua  portrait  rûcuiuniout  doniiô  au 
I.ouvi'o.  I>anH  u[i  iiit'inoirc  dos  plus  inti'r<'S9ants,  qiio 
M.  .lusll  viiMit  d<!  pulilitM'  d.uiH  VAnnuaire  des  Musjas 
de  JJerliii  (juin  tSUi),  mou  savant  coiil'rùro  est  arrivô,  do 
son  oùtô,  —  ut,  jo  n)'enipro8.40  de  lo  dcelnrer,  indôpon- 
daiiinionl  di*  moi,  —  h  dus  c-uaclusions  nualu^uos  aux 
niionnos.  Coiuiiiu  Ii'n  at-^Moiicnls  sur  lusquols  nous  nouii 
l'ontlons  ne  sont  pas  di>  tout  point  idoutnpios,  la  put)li<*a- 
tion  do  niun  travail  nu  l'ura  pas  doublu  emploi  avec  colle 
du  niênioiru  du  .M.  .hisli. 

(.1)  l.'authenlicitô  do  ro  portrait  n'ost  pas  univoraoUo- 
niont  admise  ;  mais  coin  iniportu  pou  pour  la  tlnWu  que 
jo  prôtonds  aoutonir.  M,  Yriarto  l'a  fait  f^ravor  sous  lo 
nom  dti  maitru  ilans  son  vidtimu  Autiiiir  t/f'j  Itortjiit, — 
M.M.  Cliiavart'i  et  l'iuraut'ini  lo  niontionnent  of^al«>ntont 
Bons  lo  noiii  du  'l'ition  dans  lour  Catalogue  do  la  Lialono 
l'ilti,  i>ulilio  on  ISJ3 

(I)  Crowo  et  Cavaloasullu,  TiHan.,  his  IJfeaitd  W'o  ka, 
t.  1,  p.  ISll  IVH),  110.  —  Lafonoslro,  Lu  ruifii,  p.  7Î.  — 
Madrazo,  Ciituloi/o  de  Ion  f'ii  idroa  dtft  Miisto  dé  Mit  t*'id, 
n»45î(ISS2).  —  Paul  l.elorl  :  Uanin  d<:4  /Jc.iii.i-.lil». 
8U2,  t.  Il,  f.iOS. 


légèrement  relevé  vers  le  bout,  et  à  ses  formes 
élancées. 

Un  rapprochement  entre  les  Jeux  portraits  et 
les  médailles  des  princes  d'Esté,  qui  m'ont  été 
obligeamment  communiquées  par  M.  Prosper 
Vallon,  le  savant  numismatiste ,  vient  de  me 
fournir  une  démonstration  mathématique  de  ma 
conjecture. 

L'homme  au  canon  de  la  Galerie  Pitti  est  incon- 
testablement Alphonse  I",  l'époux  de  Lucrèce 
Borgia  (né  en  Ii7i5,  régna  de  liMXJ  à  1-534).  Un  re- 
levé fait  par  M.  Valton  nous  initie  aux  métamor- 
phoses de  sa  physionomie. 

1.J05-150G.  —  Dans  les  médailles  de  Gianantonio 
de  Foligno,  Alphonse  1".  est  représenté  sans  barbe, 
avec  de  longs  cheveux. 

l.')09.  —  Dans  une  autre  médaille  du  mèfflc, 
le  duc  porte  la  barbe  et  de  longs  cheveux. 

1522,  —  Dans  une  dernière  médaille  du  même,  il 


l'uniinu  i>iii:ii<;i  l;:  ii 
d'après  los  u  Imagines  »  du  Zénoi  (IjÛO) 

porte  la  barbe,  mais  les  cheveux  sont  coupés  court. 

t^omme  lo  portniit  de  la  Cialerio  Pilti  nous 
montre  le  prince  ferrarais  portant  la  barbe  lon- 
gue et  les  cheveux  courts,  il  est  postérieur  i\ 
l'année  1509,  é|)oque  à  laquollo  Alphonse  portail 
encore  les  clievenx  longs.  Tout  nous  autorise  !\ 
croire  que  ce  portrait  fut  peint  lors  du  séjour  d.i 
Titien  l'i  Kerrare,  en  151G. 

Les  ]iortrails  du  Musée  de  Madrid  et  de  la  col- 
lection IvJoU.ird  André  représentent  de  leur  c6lé. 
non  Alphouse  1",  mais  son  llls  Hercule  11  (né  en 
lûOS,  régna  de  lôai  i'i  I'm'J).  La  ressemblanci' 
avec  los  médailles  ne  laisse  aucune  place  nu 
doute.  Leur  témoignage  est  eontirmé  par  les  gra- 
vures insérées  dnn^  les  Imagines  de  Zeuoi.  pu- 
bliées ù  Venise  en  l.">tJ'.). 

Un  instant,  j'ai  pensé  <|ue  les  l>iograph><  du  Ti- 
tien pouvaient  avoir  confondu  .Mphon.so  1"  avec 
son  pet  il- llls  et  homonyme  .Mphonso  II  (néon  IKîS, 
régna  de  l.V)9  i\  15'I7),  mais  le»  Iniits  de  ce  prince 
—  ri'ionnalssable  i\  sa  barbe  courte  et  épaisse  — 
dilVrrent  trop  de  ceux  de  son  nieul  pour  qu'il 
puisse  entrer  en  ligne  (l). 

(Il  Voy.  loi  niiVd.iillu»  |>ublii''«<  par  lloi«»  :  l,tt  Mfdiiil- 
Itun  do  la  licntiltsam.-*;  F.urtHce,  I.  tl  0**"*i  i!iWt). 


t 


183 


LA    ClIKONIQUE    DES    ARTS 


Les  rechfirclies  auxquelles  je  me  suis  livré  n'ont 
])as  .sculenicut  pour  résultat  ilc  nous  faire  con- 
naître le  vérilalile  original  d'un  des  jilua  célèbres 
jiorlraitsdu  Titien;  elles  nous  fournissent  aussi  un 
élément  i)our  ou  iixorla  date.  Hercule  II  s'y  mon- 
tre sous  Its  traits  d'un  homme  d'une  trentaine 
d'années;  or,  comme  il  inuinit  en  L^jOS,  son 
portrait  a  dà  être  peinl  vers  lû'iO,  et  non  avant 
lô;M,  date  qui  s'imposait  au  cas  où  le  personnage 
représenté  aurait  été  Alphonse  1",  mort  cette 
même  année  (1). 

E.    MilNTZ 


Académie  des  Inscriptions 


Séances  ihs  IS  et  SU  niiii  et  du  1"  juin 

Ecole  françiiise  de  Rome.  —  Dans  une  leltre 
datée  du  15  mai,  M.  Geffroy  annonce  à  l'Académie 
que  le  Municipe  de  Rome  vient  d'inaugurer  un 
autre  Musée  dans  le  nouveau  jardin  botanique, 
sur  le  Cœlius,  prés  la  basilique  de  Saint-Gré- 
goire. Ce  Musée  a  commencé  par  être  un  simple 
magasin  où,  depuis  quelques  années,  M.  Ro- 
dolphe Lanciani  faisait  placer  les  débris  antiques 
que  les  travaux  de  voirie  mettaient  au  jour.  Il 
s'est  promptement  enrichi  de  nombreux  objets  de 
valeur  presque  autant  pour  l'artiste  que  pour  l'ar- 
chéologue. Les  gros  marbres  scidptés  (sarco- 
phages, tombeaux,  statues  ou  fragments  de  sta- 
tues), ornent  un  jardin  qui  entoure  les  bâtiments. 

Tout  ce  qui  concerne  l'art  du  constructeur,  du 
marbrier,  du  forgeron,  du  modeleur,  du  peintre 
décorateur  est  enfermé  dans  une  preuiière  salle. 
Deux  autres  sont  destinées  aux  tombeaux  archaï- 
ques de  l'Esquilin  et  du  Quirinal,  ainsi  qu'à  tous 
les  monuments  funér.iires  antérieurs  à  Servius 
Tnllius.  Puis  viennent  les  sculptures  du  temps  de 
la  République,  celles  de  l'époque  impériale,  etc. 
C'est  le  septième  Musée  créé  à  Rome  depuis 
1875. 

Autre  nouvelle  :  le  Municipe  de  Terracine  a 
fait  mettre  au  jour,  sur  le  sommet  du  mont  Sant- 
Angelo,  le  temple  de  Jupiter  Anxur.  On  s'est 
aperçu  que  les  ruines  de  douze  grandes  arcades, 
connues  en  ce  lieu  sous  le  nom  de  palais  de  Théo- 
doric,  n'étaient  que  les  substructions  de  ce  même 
temple  ;  mais  colonnes,  chapiteaux,  architrave, 
tout  le  reste  ne  peut  être  restitué  avec  certitude. 
Pendant  les  travaux,  on  a  trouvé  une  série  d'ex- 
Yotos  en  plomb. 

Textes  cunéiformes.  —  M.  J.  Oppert  lit  un 
travail  sur  les  textes  cunéiformes  trouvés  en  Ar- 
ménie et  rédigés  dans  une  langue  inconnue.  Il 
fait  l'histoire  de  ces  textes  à  l'occasion  des  frag- 
ments communiqués  à  l'Académie  par  M.  de  Mély 
et  montre  que  certaines  traductions  qu'on  en  a 
faite  sont  inacceptables. 

(1)  M.  Vallon  me  signale,  dans  VArchivii  Storico 
del'.irte  {iii9,  p.  3119),  un  document  publié  par  M.  Ven- 
turi  et  dont  il  résulte  que  le  Titien  exécula  en  1555  une 
répliqué  des  portraits  d'Aliilioose  I"  et  d'Hercule  II. 
Ainsi  s'explique  comment  le  portrait  de  ce  dernier  se 
trouve  à  la  fois  dans  la  collection  Edouard  André  et 
au  Musée  de  Madrid.  Loin  donc  d'être  perdu,  comme 
l'allirma  M.  Cavalcas.dlé  {.irchivio  Storico  dell'AvU, 
1391,  p.  81),  ce  portrait  existe  en  deux  exemplaires,  tous 
deux  de  la  maiu  du  maître. 


Vn  faux  orfèvre  antique.  —  M.  Alexandre 
Bertrand  fait,  au  nom  de  M.  Théodore  Reinach, 
une  communication  sur  un  orfèvre  célèbre  du 
l'antiquité,  que  Pline  rnertionne  sous  le  nom 
d'Agragas.  M.  'Th.  Reinacli  démontre  que  cet  ar- 
tiste n'a  jamais  existé.  Les  o-uvres  d'art  qui  ont 
fait  croire  à  son  existence  sont  des  conpes  en  ar- 
gent ciselé,  dans  le  fond  desquelles  était  encas- 
trée une  médaille  d'Agrigente.  Les  jilus  belles  de 
ces  médailles  portent,  eu  ellet,  pour  toute  légende  : 
AGR.\GAS,  c'est-à-dire  Agrigente.  Il  existe  en- 
core des  coupes  analogues  ornées  de  médaillea  de 
Syracuse. 

Jipil/raphie  Arménienne.  —  M.  Jules  Ojipert 
continue  la  communication  de  ses  études  relatives 
aux  inscriptions  arméniques  trouvées  sur  le  terri- 
toire de  la  Russie,  et  critique  la  traduction  qui 
en  a  été  donnée  dans  un  ouvrage  russe.  L'auteur 
de  cette  traduction,  M.  Nikolski,  a  .surtout  suivi 
les  savants  anglais.  M.  Oppert  rectifie  cette  ver- 
sion en  invoquant,  dit-il,  «  la  grammaire  et  le 
sens  commun  ». 

Communic.ations  diverses.  —  Au  nom  de  M. 
Robiou,  correspondant  de  l'Académie,  décédé, 
M.  H.  Omont  achève  la  lecture,  commencée  depuis 
longtemps,  d'un  Mémoire  .'ur  les  Croyances  re- 
liijieuses  en  Grèce  et  en  Orient  au  tem2>s  d'A- 
lexandre le  Grand. 

M.  liavaisson  signale  à  l'Académie  l'intérêt  que 
présente  l'Histoire  ç/énérale  des  Beaux-Arts  pu- 
bliée récemment  par  M.  Roger  Poyre.  Cette  his- 
toire embrasse  l'histoire  des  arts  du  dess;n  et  mê- 
me de  la  musique  en  Egypte,  en  Asie,  en  Grèce, 
à  Rome,  au  Moyen  Age,  à  la  Renaissance  et  dans 
les  temps  modernes  jusqu'à  nos  jours. 

Il  est  donné  lecture  d'une  lettre  de  M.  Daumet, 
membre  de  l'Académie  des  Beaux-Arts,  qui  an- 
nonce à  ses  confrères  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions que  la  médaille  de  la  Société  des  Architectes 
a  été  décernée,  cette  année-ci,  à  M.  Toutain,  ancien 
membre  de  l'Ecole  française  de  Rome,  aujourd'hui 
maitre  de  conférences  à  la  Faculté  des  Lettres  de 
Caen. 

Mort  de  M.  Hodgson.  —  M.  le  président  an- 
nonce à  l'Académie  la  mort  de  M.  Hodgson  (Brian- 
Houghlon),  le  plus  ancien  correspondant  étranger 
de  l'Académie,  qui  habitait,  eu  Angleterre,  à  Al- 
deniey-Grange,  comté  de  Glocester.  Il  avait  été  élu 
en  1850.  C'était  un  indianiste  distingué,  auquel 
Burnouf  a  dédié  son  «  Introduction  à  l'Histoire 
du  bouddhisme  indien  ». 

Comité  secret.  —  La  séance  s'est  terminée  par 
un  comité  secret  consacré  à  la  discussion  des  ou- 
vrages présentés  pour  le  prix  Gobert. 


Après  la  lecture  du  procès-verbal  par  M.  le  se- 
crétaire perpétuel,  M.  Clermont-Ganneau  a  otl'ert 
à  l'Académie,  au  nom  de  M.  Robert  de  Bonnières, 
un  exemplaire  de  Foè-Kotte-Ki  ou  Relation  des 
Royaumes  bouddhiques,  traduit  du  chinois  par 
AbeldeRémusat.  Cet  exemplaire,  qui  a  appartenu 
à  Stanislas  Julien,  est  couvert  de  uotes  margi- 
nales de  l'éminent  sinologue. 

L'Académie  s'est  ensuite  formée  en  Comité 
secret  pour  examiner  les  titres  des  candidats  au 
prix  Gobert. 

Après  une  discussion  très   vivo  et  très  serrée 


ET    DE   LA    CURIOSITÉ 


183 


qui  a  dure  deux  heures,  le  prix  a  été  décerné  à 
M.  (Jiry,  auteur  d'un  Mnnuel  de  Diplomatique 
du  Moyen  Age,  publié  l'an  dernier  à  la  librairie 
Hachette.  Il  avait  pour  concurrent  M.  Frédéric 
Godcfroy,  auteur  du  grand  Dictionnaire  de  l'an- 
cienne Langue  française  du  neuvième  auquin- 
zièmc  siècle.  M.  Maulde  de  La  Clavière,  qui 
a'.-ait  posé  sa  candidature,  l'a  retirée  au  dernier 
moment. 


NÉCROLOGIE 


>r.  Loustau,  artiste  peintre, 
exposait  chaque  année  au  Salon, 
à  l'Age  de  soixante-dix  neuf  ans. 


sourd-mui't,   qui 
vient  de  mourir 


On  nous  apprend  la  mort  de  "SI.  Claude-Emile 
Jolibois,  arcliéologue,  archiviste  honoraire  du 
départiMuent  thi  Tarn  et  de  la  ville  d'Albi. 


Le  peintre  Federico  Madrazo,  directeur  du 
Musée  du  Prado,  vient  de  mourir. 

Don  Federico  Madrazo  avait  succédé  comme 
directeur  du  Musée  de  Madrid,  en  18û!),  à  son 
père,  qui  avait  été  peintre  également. 

F.  Madrazo  était  né  .'i  Rome  en  181.").  .\prés 
avoir  suivi  les  leçons  de  son  père,  il  vint  éluilier 
à  Paris  chez  Winterhaltor. 

Il  a  exposé  souvent  à  nos  Salons,  où  il  obtint 
deux  premières  médailles  en  Wih  fl  IBijJ  et  a  éli'^ 
élu  en  1873  a'socié  étranger  de  notre  Académie 
dos  Beaux-Arts  et  nommé  commandeur  de  la  Lé- 
gion d'honneur  en  1878.  Il  était  encore  directeur 
de  l'Académie  (école)  des  Beaux-Arts  de  Madriil, 
et  sénateur. 

Comme  portraitiste,  il  se  rattache  à  Winlcrlml- 
ter;  dans  ses  compositions  historiques,  il  rap- 
pelle les  classiques  du  gcnn'  Delarocho  et  Devé- 
ria.  Son  God-ifroi/  de  Houillon  proclamé  roi  île 
JiJrusalem  est  à  Versailles.  Ou  doit  à  F.  M.adrazo 
la  rédaction  du  catalogue  du  Musée  clu  Prado. 


Comme  nous  l'annonçons  plus  haut,  l'Institut 
de  France  vient  df  pirdre  le  doyen  do  srs  cor- 
respondants, M.  Brian  Houghton  Hodgson. 
correspondant  anglais  de  r.\cadi-iiiii'  d.'S  luscriii- 
tions  et  Belb'S-Leltres  depuis  \KM.  Il  <*st  mort  à 
Menton  l'i  l'Age  de  quatre-vingt-quatorze  ans. 


M.  Auguste  Daël,  peintre  de  sujets  de  genre  et 
de  portraits  est  décédé  le;')  juin.  A  (iand  :  d  était 
Agé  de  soixante-cln(|  ans.  M.  Uaid  était  un  habi- 
tué do  nos  salons  de  Paris. 


Le  monde  des  artistes  romains  vient  d'être  tris- 
tement éprouvé  |iar  l.i  mort  subite,  A  la  suite 
d'une  rupture  d'un  anévrisme,  du  célèbre  peintre 
Scipiono  'Vannutelli.  inliuidant  de  la  chalcogra- 
phie royale  il  pniiisscur  honoraire  A  l'In-itilul 
des  l!eaux-.\rt-<.  Ses  tableaux  historiques,  entn- 
autres  la  Mort  de  Jiilirtlr  t'IJi'ràinc  Suvonarnlc. 
01. l  été  exposés  et  récompensés  tour  A  touren  Alle- 
nuigue,  un  Franco,  A  Londres,  en  Amérique. 


BIBLIOGRAPHIE 


M.  Jules  .\delino  vient  de  faire  paraître  chez 
Cagniard,  à  Rouen,  une  intéressante  plaquette  de 
IK)  pages  sur  l'^lrt  du  trompe-l'œil  dans  la  pein- 
ture de  tableaux  et  de  panoramas  :  cette  étude 
est  suivie  de  quelques  considérations  sur  l'Art 
provincial. 

Nous  avons  encore  à  signaler  : 

Chez  .\1.  Lemerrc,  une  étude  de  M.  P.  de  Bou- 
chaud  sur  Claudiiis  Popelin,  peintre,  cmailleur 
et  poète  ; 

A  la  librairie  Ouanlin,  des  Lettres  sur  la 
Sculpture  {leçons  aux  jeunes  fllles),  par  Adolphe 
Pionne  ; 

.V  la  librairie  Ch.  Mendcl,  un  volume  sur 
La  Photographie  et  le  Droit,  par  A.  Bigeon, 
avocat  A  la  Cour  d'appel,  et  un  Manuel  de  Col- 
lectionneur de  Timbres- Poste,  par  S.  Bossa- 
kievicz. 

Tour  du  Monde.  —  I7'i5»  livraison. — Vovage 
A  Madagascar,  par  M.  le  D'  Catat  (1889  A  189:). 
—  Texte  et  dessins  inédits.  —  Quatorze  dessins 
do  Bazin,  Boudicr,  Riou.  Privât,  Bocher,  Berg, 
UufTe,  .\.  Paris  et  Devos. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  IViH'  livrai-son.  — 
Texte  par  Gustave  Toudouze,  Maurice  Lebrun, 
IL  Meyer  et  L.  Stamboul. 

Illustrations  do  :  A.  Paris.  Myrbach,  Le  Blant,etc. 

Bureaux  A  la  librairie  Hachette  et  C'«,  79,  bou- 
levard Saint-Gormain,  Paris. 


COLLKC TIO\    lll<:    M.   H.  V 


TiBLEil  IDEIES 


Bellangé,    Benjamin  Constant,    Bonnal,   Boudin 

.l.-L.  Brown,  Chaplin,  Feyon-Perrin 

l'ortuny,  Ch.  Jacque,  .I.-P.  Ijiuronl.  Palizzi 

Pelouse,  Kibot,  Roybel 

.\lf.  Stevons,  Voyrassal,  Vollon,  Zioni,  etc. 


VENTE 

tlOTESL    DFIOXJOT  (Salle  IV  1) 

l.e  Vendredi  "-W  .luin  1891,  A  'i  heures 


M- P  CHEVALLIER  i  M.  Georges    PETIT 

<'.uiiiiiiiHr,.iiro-inis.Mir  Kxpcrl 

Iii,  ruoCiningo-Balelière  I  l'J,riicGodot-dc-Mn\tr<.>i 

l'.MMisniox.s 

PAHTICULlfcnE  I  PlIlI.mUF. 

le  Vmtrdi  20  Juin   Ml       |         l,  Jtvi\  il   Jili  ml 
de  I  heure  1  v!  A  .')  heures  1  v.' 


IS'f 


I.A    fjnRON'IQUR   DES   ARTS    KT    I  )  F,    LA   CURIOSITÉ 


CHEMIN  DE  FER  D'ORLEANS 

.Tt!I\-SKI'TKMl;RK    IS'J'i 

Saison  Thermale,  le  Mont-Dore,  la  Bour- 
boule.  Royat,  Nèris-les-Bains,  Evaux-les- 
Bains. —  A  ruccMsion  ilr  la  s.tsuii  llnriMali'  de  1W)1, 
la  (joiii|ia;,Mii('Uu  Clifiiiin  de  l'ii' d  (Jilijaiis  a  orfîaiii.si'' 
im  doublo  servira  dirHCt  dfi  jour  et  do  nuit,  i\n\ 
fonclioiiuftra  du8  juin  au  20  septcmliro  inclus,  onlro 
Paris  et  la  ^are  di^  I.a(|ncuille,  par  Vierzon,  Monl- 
Liiçon  cl  10yi,'urandr.  pour  di'sservir  par  la  voie  la 
plus  direcle  et  le  trajet  le  plus  rapiile.  les  stations 
tliermali's  du  Monl-Doro  et  de  La  lîourbonle. 

i'.cs  trains  cnniprenncut  des  voitures  de  toutes 
classes  et,  lialnlutUenient,  des  wagons  à  lils-toilelto, 
au  départ  de  Paris  et  de  Laqueuille. 

La  durée  totale  du  trajet,  y  compris  le  parcour.s 
de  terre  entre  la  Rare  de  Laqueuille  et  les  stations 
thermales  du  Mont-Dore  et  de  La  Bourboule,  est 
de  11  heures  à  l'aller  et  retour. 

Prix  des  places,  y  compris  le  trajet  dans  le  ser- 
vice de  correspondance  de  Laqueuille  au  Mont- 
Dore  et  à  La  Bonrhoule  et  vice  versa  : 

1"  classe,  53  fr.  00.  —  2»  classe,  '^6  fr.  85.  —  3" 
classe,  23  fr.  75. 

Aux  trains  express  parlant  de  Paris  le  matin  et 
de  ('.Uamblel-Néris  dans  l'après-midi,  il  est  affecté 
une  voiture  de  1"  classe  pour  les  voyageurs  de  ou 
pour  Nt-ris-les-Bains,  qui  efT>'ctuent  ainsi  le  trajet 
entre  Paris  et  la  pjare  de  Chamblet-Néris  sans 
transbordement  en  six  heures  environ. 

On  trouve  des  omnibus  de  correspondance  à  tous 
les  trains,  à  la  gare  de  Chamblet-Néris  et  vice 
versa. 


CHEMINS  DE  FER  DE  L'OUEST 

P»i>î.«i  à  Londres 

Parla  gare  Saint-Lazare,  ?.•(«  Rouen,  Dieppe 
et  Newhaven 

Services  rapides  de  jour  et  de  nuit  tous  les 
jours  (y  compris  les  dimanches  et  fêtes)  et 
toute  l'année. 

Nouveau  service  accéléré  :  Depuis  le  19  mars, 
la  durée  du  trajet,  par  service  de  jour,  entre 
Paris  Saint-Lazare  et  Londres,  e.st  réduite 
d'une  demi-heure. 

Départs  de  Paris-Saint-Lazare  :  9  heures  1/2 
du  matin.  — 9  heures  du  soir. 

PRIX   DES    BILLETS  : 

Billets  simples  valables  pendant  7  jouri: 

Ire  classe  :  •'i3  fr.  25    |    2e  classe  :  32  fr. 

3e  classe  :  23  fr.  25 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  un 

mois 

Ire  classe  :  72  f  r.  75  |    2e  classe  :  52  fr.  75 

3e  classe:  41fr.50 
Ces  billets  donnent  le  droit  de   s'arrêter  à 
Rouen,  D  eppe,  Newhaven  et  Brighton. 

SERVICE    POST.\L    : 

Le  service  postal  poui'  r.\ngleterre  (via 
Dieppe-Newhaven)  est  assuré  par  le  triin  par- 
tant de  Paris  Saint-Lazare  à  9  heures  du  soir. 

Les  lettres  déposées  avant  8  h.  25  du  soir 
au  bureau  de  la  ru-i  d'Amsterdam  et  celles 
jetées  dans  les  boîtes  de  la  gare  Saint-Lazare 
(Salle  des  Pas-Perdus)  avant  8  h.  .50,  sont 
distribuées  le  lendemain  matin  à  Londres. 


CHEMIN  DE  FER  DU  NORD 

La  (^omii.ngnie  du  chemin  de  fer  du  Nord  a 
apporté  h  ses  servie* s  rapides  un  certain  nombre 
d  accélérations  depuis  le  12  juin  courant  : 

Trois  express  par  jour  dans  chaque  sens  fran 
chiront,  en  Irois  heures,  le  lraj>  t  de  Paris  au  Tré- 
port,  pru'  l!eau\ais. 

Di  nombreux  express  mettent  également  en  com- 
miuiication  rapide  Paris  avec,  les  plages  si  fréquen- 
tées de  Boulogne,  Winiereux,  Cerck,  Paris-Plage, 
(Valais,  Diinkerque,  etc.. 

Le  train  ra[iidi%  qui  part  actuellement  de  Paris  à 
11  h.  30  du  matin,  en  correspondance  à  Calais  avec 
le  magnifique  paquebot  C'nlnis-Douvyes  et  qui  per- 
met aux  voyageurs  d'arriver  à  Londres  à  7  h.  du 
soir,  sera  accéléré  de  20  minutes  et  partira  de  Pa- 
ris à  11  h.  .50  du  matin,  tout  en  arrivant  à  Galais- 
Marilime  à  l'heure  actuelle. 

11  francliira  en  3  h.  M  les  300  kilomètres  qui 
sépaienl  Paris  de  (Valais. 

L'ensemble  des  quatre  services  rapides  quoti- 
diens erure  Paris  et  Lor  drts,  par  ("".alais  on  Boulo- 
gne, sera  donc  or^'anisé  comme  il  suit  ; 

Départs  <le  Paris-Nord,  —  8  h.,  10  h.  20,  11  h. 50 
du  matin  et  9  h.  du  soir. 

Déparls  do  Londres.  —  8  h.,  10  h.,  11  h.  du 
matin  et  8  h.  15  du  soir. 

Le  train  rapide  parlant  df;  Paris  à  midi  40  sera 
accéléré  et  mis  en  correspondance  à  Liège  avec 
un  nouveru  train  de  luxe  pour  Vieu'  e  arrivant  à 
Francfort  à  2  h.  24  du  matin. 

En  sens  inverse,  les  voyageurs  pourront  prendre 
à  Francfort,  à  m  nuil  .50  le  Ira'n  de  luxe  eu  retour 
de  V'ienrc  et  rejoindre  à  Liège  un  trin  rapide 
Nord  arrivant  à  Paris  à  midi  49. 

Le  trajet  de  Francfort  à  Paris  pourra  d^nc  s'ef- 
fectuer par  celle  voie  en  moins  de  12  heures,  alors 
que  par  les  autres  routes  il  nécessite  14  et  15 
heures. 

L'ensemble  îles  trois  services  rapides  quotidiens 
entre  Paris  et  Francfort  via  Cologne  sera  réglé  de 
la  manière  suivante  : 

Départs  de  Paris  :  midi  40,  6  h.  20  et  9  h.  25  du 
soir. 

Départs  de  Francfort  ;  S  h.  25  du  matin,  5  h.  50 
du  soir  Ht  minuit  .'iti. 


Clieiiiius  lie  fer  Paris-Lyoïi-Mcditei'rauce 

Exposition   uiiivorsolle   à    Lyon 

Billets  d'aller  et  retour  à  prix  réduits 
A  l'occasion  de  l'Exposition  Universelle  qui 
a  lieu  à  Lyon,  il  sera  délivré  jusqu'au  1er  oc- 
toljre  189'i,  pour  toutes  les  j;ares  du  réseau 
P.-L.-M.,  iiour  Lvon,  des  billets  d'aller  et 
retour  de  Ire,  2e  et  3e  classe,  comportant  les 
durées  de  validité  su  vantes,  pour  uu  parcours 
de  : 

200  kilomètres i  jours 

20i  à  300  kilomètres 6       - 

301  à  400  —         8      — 

401  à  500  —         10      — 

501  à  600  —         12      — 

La  durée  de  valiilité  des  billets  pourra  être 
prolongée  à  deux  reprises  et  de  moitié,  moyen- 
nant le  payement,  pour  chaque  prolongation, 
d'un  supplément  égal  à  10  0/0  du  prix  des 
billets. 


J.n  Rédacteur  en  chef,  gérant  .-  ALFRED  de  LOSïALOT. 


Paris.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  16.  rue  du  Croissant.  —  Simart. 


N«  2i.  —  1804 


BUREAUX   :   »,    RUE  FAVART 


30  Jmu. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLEMENT  A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LI     SAMEDI     MATIN 

Les  dhonnh  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la.  Chronique  des  A.ts  et  di  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS   ET   départements: 

12  tV.    '     I         Six   mois. 


«  fr 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


Les  Prix  de  Paris  et  les  Bourses  de  Voyage 

Après  (lifTi; renies  visites  faites,  sous  la  pn''- 
sidenoo  de  M.  Ocorfios  LeyRues.  ministre  des 
Ceau.xArts,  aux  Suions  des  Chaiiiiis-Elysi^es 
et  du  (;iiariip-de-Mar'<,  le  Conseil  suiii'TiPur 
(les  lîPau.x-.Vrts  a  d(5oerp(^,  selon  la  eu  tume 
annuellu,  le  Prix  do  l'arin,  et  di^signô  les 
artistes  qui  l)(''ni''ncieront  d'une  Itourse  de 
voynfîe  pour  18'.}'i  '3Ô. 

Le  Pri.x  de  Paris  a  Hfi.  accordé  à  M.  Maxime 
Doumie,  architecte,  ("^Icve  do  MM.  .\ndrt^  et 
Lalou,  dont  l'envoi  do  cette  année,  aux 
Chanips-Elyséos,  est  intitulé:  Une  Eglise  de 
pèterinfif/e. 

Les  hourses  do  voyage  voni,  pour  la  section 
<le  peinture,  à  MM.  : 

Paul  liullot,  élevé  do  M^r.  Boulan;:er  et 
.1.  Lofehvre,  qui  expose,  au  Palais  do  l'Indus- 
trie, la  llé/ile  de  Ici  lliuhe; 

.lacipies  Coitut,  i|ui  a  envoyé  au  Champ-do- 
Mars  le  Pardon  de  la  Sdinl-Jcan  à  Lan- 
daudec,  la  Sorlio  des  barques  de  pc'che 
et  Nuil  de  Lunn: 

.\uf,nisto  (iMrf,'uet,  Mvw  do  .MM.  Boulanger, 
(iérOino,  Ponmil  et  Morot.  (|ui  expose  au  .'^a- 
lon  ries  Champs  ICIyséos  le  Jardin  des  Hes- 
[irrides  ; 

M""  Maximilionno  f!uyon,  élève  de  M,  L.-O, 
Merson  (Champs-Elysoos)  :  Un  Rôdeur,  Une 
Parisienne. 

Pour  la  section  do  soulpturo  : 

MM.  .Icaii  Marie  Clunsmlo,  élévodoM.  rnl- 
Kuièri' (Champs  l'.lyséos)  :  l'elil  niodrle  jioar 
la  slatue  de  Jleaionurcliais  ; 

Krnost  Diihois,  éiévo  île  M. M.  CImpii  et  l'al- 
giiiftre  (Cliamps-Klyséos)  :  le  Pardon,  groupe 
pliUro, 

Louis  Haralis,  rlasso  do  .xIM.  Cavolior  et 
Uarrias  (Chiimps  Klyséos)  ;  Un  Saiirehn/e, 
(iroupd  plillro. 

Section  d'iircliilocluro  :  M,  tiuimard,  qui  ex- 


pose au  Champ-de  Mars  le  plan  d'un  Monu- 
ment  fcwbre  au  cimetière  des  Batignolles. 

Section  de  gravure:  M.  P.  Gusman,  élève  de 
M.  Cormon.  gravures  sur  bois. 


Les  Achats  de  la  "Ville  de  Paris  aux  Salons 


La  quatrième  Commission  du  Conseil  mu- 
nicipal vient  d'arrêter  définitiveraent  la  liste 
que  voici  des  inivres  ex|:osées  celte  année 
aux  Salons  du  Chanip-de-Mars  et  des  Champs- 
Elysées,  dont  elle  propose  l'acquisition  au 
Gonsed. 

SALON  I>U   CllAMl'-Lili-M.VRS 

Pointure.  — r«ii)i,  Mcnilval.S.OdO  fr  ;  Damoye, 
PAlis  on  Noniiandic,  H.OOO  fr.:  Diirst,  Verpor  nor- 
mand, l.OtK)  fr.;  M"'  Miulfh'inc  Leinnire,  Der- 
nicr.s  beaux  jours,  2  (XH)  fr.:  Mo»leiinrd.  Pécheurs 
sur  la  sicvo,  1.800  fr.;  lioll.  Exode.  8.000  fr. 

Pastel.  —  Carrierlielleu.ie,  TenJi-o  aveu, 
3.01X1  fr.;  Iirill,  Baio  de  Morsalines.  -ioO  fr. 

Ohjol.s  il'arl.  —  Chi'plel,  dix  pièces  do  céra- 
miipip,  liOO  fr.;  Honimniise,  un  plut.  200  fr.;  Dal- 
pnijrcU  et  Lestiros,  deux  vases,  â.iVKJfr.;  Oi'-'irges 
Jeati,  coupo-assicllo  (le  Sycomore),  coupe  i\  boire 
décorée  do  viv;ne.  800  fr.;  (i'<i//t',  qualro  pièces  OU 
crislal  ciselé,  3.10O  fr. 

S.VLON   DUS  CII\MPS-IÏI.VSf.ES 

l'eiiiture.  —  Cnpniurt.  Placi^  dn  la  Concorde, 
•.'.OtIO  fr.;  .1.  l'ia.nenij.  Marée  basse.  l.SlIil  fr,; 
Tniioiu;  Trois  épaves,  4.000  fr.;  Tnitii,  Saint- 
Cuc  fa,  H.ûOt  fr. 

Se  dpliiro.  —  Jit'iniiiie.  Printemps,  modèle  el 
bron/e.  10.000  fr.:  Mom'cl.  le  Lierre,  modèle  el 
marbre,  îl.OOO  fr.;  /V-i'ci/.r,  l'hclio  encimnieur. 
marbre,  lO.IHK)  fr.  (dé|i\  acheté  par  l'Elat,  qui  c6- 
deniil  celle  anivre  i  la  Ville). 

Objets  d'art.  —  Lrilrii,  plut  d'éUiin.  7oO  fr. 

Nous  publieronsdnnsnnlro  i>riiclmin numéro 
la  liste  coniplcto  dos  ni'(|ui»itiuns  do  1  Kiat. 


180 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


Les  Envois  de  Rome 


J^Exposition  des  envois  de  Uomo  s'est  ou- 
verte à  l'Kcolo  des  lieuux-Arts.  Elle  contient 
les  œuvres  suivantes  : 

1°  Sculplure.  —  De  M.  Desver^'nes  (4»  année), 
une  figiu-e  en  mnrbrc,  l'Inspiralioii  ; 

De  M.  Sicai-d  (2«  année),  une  ligure  en  phUre, 
Eve; 

De  M.  Lofebvre  (l"  année),  un  bas-relief  en 
plùlre,  VOurrifjan. 

2°  Gravure  en  médailles.  —  De  M.  Piller,  élève 
do  2"  année,  deux  médadlons  en  plaire,  la  Muse 
Erato  et  Daplmis  et  CIdoù  ;  une  plaquflle, 
Virgo  mater,  et  une  épreuve  de  figurine,  Frag- 
ment du  Parlhcnon. 

3»  Peinture.  —  De  JM.  Laurent  (4'  année),  un 
Saint  François  d'Assise; 

De  M.  Loiii-s  Lavalley  (3'  année),  une  grande 
toile,  An  Parnasse: 

De  M.  Dewambez  (2''  année),  la  Li-rjende  de 
sainte  Ai/athe: 

De  BI.  Lavergne  (l"'  année),  un  fragment  de  la 
Dispute  du  Suint-Sacrement,  d'après  Raphaël, 
et  un  David. 

4°  Gravure  en  taille-douce.  —  De  M.  Georges 
Lavalley  (3»  année),  des  éludes  d'après  nalure  el 
des  reproductions  de  la  Vt-nus  du  C.apilole,  de 
l'A7tiour  sacré  et  de  ÏAnwur  profane,  du  Gla- 
diateur des  Tbcrmes  de  Dioelélicn  ; 

De  M.  Dézarrois  (1"  année),  une  étude  au 
crayon  d'après  nature  ;  des  dessins  d'après  Fran- 
cia,  Michel-Ange  et  l'antique. 

5»  Architeclure.  —  De  M.  Sortais  [i'  année),  la 
restauration  du  Canope  de  la  vil  la  Hadrienne; 

De  "M.  Pontremoli  (3«  année),  la  restauration 
de  l'Arc  de  Trajan  à  Ancùne.  et  une  série 
d'aquarelles  ;  Loge  du  Conseil  à  Vérone  ;  Tom- 
beau de  Gattanielata  à  Padoue,  Tombeau  de  la 
fille  du  Colleone  à  Bergarae,  le  Fort  d'Ancône 
et  le  Lion  de  Florence; 

De  M.  Euslache  (2'  année),  le  Tombeau  du 
doge  Vendraruin,  le  pavé  de  mosaïque  de  la 
Chapelle  palatine  de  Palarme,  et  quatre  plan- 
ches de  détails  d'après  l'antique  ; 

De  M.  Bertone  (1"  année),  quatre  planches 
d'études  d'après  l'antique. 

Kous  avons  tenu  à  donner  complète  la  liste 
des  œuvres  exposées,  parce  qu'il  y  a  là  des 
reconstitutions  arcliiteclurales  d'un  réel  in 
térêt,  ainsi  que  plusieurs  bonnes  copies  d'œu- 
vres  de  la  Renaissance. 

Quant  aux  iruvres  personnelles  de  nos 
jeunes  artistes,  il  n'y  a  rien  de  particulier  à 
en  dire.  Signalons,  cependant,  l'Eve  chassée 
du  Paradis,  de  M.  Sicard 


La  Société  Nationale  des  Beaux-Arts  s'est 
réunie  en  assemblée  générale  au  Salon  du 
Champ-de-Mars  pour  procéder  à  l'élection  des 
nouveaux  sociétaires  et  associés. 

MM  Puvis  de  Glmvannes,  président,  et  Du- 
bufe,  trésorier,  ont  exposé  en  quelques  pa- 
roles la  situation  morale  et  financière  de  la 
Société,  qui  est  de  jour  en  jour  plus  prospère: 
puis  le  vote  a  commencé. 


Ont  été  nonmiés  sociétaires  ; 

Peinture  :  MM.  Alexander,  Gallot,  Gosteau, 
(lollet,  Grasset,  Guthrie,  Kroyer,  La  Haye, 
Me- lé,  Itichon-Brunet,  P.ousseau,  Simon.  — 
S'ulpture  :  MM.  Bourdolle,  Michel  Malherbe, 
M"'  GUmdel.  —  Gravure  :  M.  Paillard.  —  Archi- 
tecture :  MM.  Ilenouville,  Hruneau,  Chaîne. 
Sauvageot.  —  Objets  d'art  :  MM.  Carrière, 
(^héret,  Valgrenn. 

Ont  été  élus  associés  : 

Peinture  :  MM.  Alaux,  Blache,  Bouillon, 
(Chevalier,  Delvin,  Dupray,  Engel,  J-'eliu, 
de  Feure,  Gabriel,  M"M;auth'er,  M.\l.  Giran, 
Gounod,  llawUins,  llumphrey  Johnston,  de 
Latenav.  Mangeant,  Marcette,  M"'  Marest, 
M.  Maiifra,  M"«  Molliet,  MM.  Monod,  Adrien 
Moreau,  Moreau-Xélaton,  Piet.  Rachou,  R'  iger, 
Rossert,  Sala,  JNP"  Thierat.  MM.  Vidal,  Waid- 
man.  — Sculpture  :  MM.  Barnard,  Curdier,  Fix- 
Masseau,Niederhausern-l!odo,  SefTner.  — Gra- 
vure ;  M.  Rivière.  —  Architecture  :  MM.  Guil- 
lemonat,  Guimard.  Plumet.  —  Objets  d'art: 
1\1M.  Bigot,  IJalpayrat,  Lesbros,  Georges-Jean, 
.louant,  Morlet,  Tiffany. 


La  distribution  des  récompenses  au  Salon 
des  Champs-Elysées  aura  lieu  mardi  3  juil- 
let, au  palais  de  l'Industrie,  à  10  heures  du 
matin,  sous  la  présidence  de  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts. 


Une  Exposition  des  Beaux-Arts  aura  lieu, 
cette  année,  à  Roubaix,  du  10  septembre  au 
22  octobre. 


Le  Comité  de  Saint-Dié,  de  l'Association  des 
Artistes  lorrains,  organise  une  Exposition  qui 
ouvrira  vers  le  15  aoilt. 


Une  Exposition  d'œuvres  d'art  doit  s'ouvrir 
au  commencement  de  juillet  dans  les  salles 
du  Casino  de  Calais. 


Une  Exposition  de  tableaux  anciens  et  mo- 
dernes est  ouverte  au  a  Rubens-Club  ».  2,  place 
des  Barricades,  à  Bruxelles,  dt  10  juin  au 
1"  octobre,  cha.iue  jour,  de  10  à  5  heures. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séances  des  16  et  33  juin 

L'Académie  décerne  :  1°  le  prix  Desprez 
(1.000  fr.).  sculpture,  à  M.Ernest  Dubois,  pour 
son  groupe  expose  au  Salon  des  Champs-Ely- 
sées et  intitulé  le  Pardon  ri"  le  prix  Piot  (2.000 
francsi,  à  M.  Emile  Carlier,  pour  son  étude 
d'enfant,  intitulée  Destructeur,  exposée  au 
Salon. 

Le  prix  Bordin  n'ayant  pas  été  décerné  à 


ET    DE   LA    CURIOSITÉ 


1S7 


Tunique  mi^moire  envoyé  au  concours  dont  le 
sujet  était  une  liistoire  de  la  gravure  en  mé- 
dailles, l'Acad.'nriie,  ainsi  qu'elle  y  est  autorisée 
par  le  fondateur,  attribuera  les  arrérages  dis- 
ponibles de  ce  jour  au  meilleur  ouvrage  sur 
î'arl  paru  dans  ces  deux  dernières  années. 
L'Académie  nomme,  à  cet  effet,  une  Commis- 
sion mixte  qui  sera  chargée  de  présenter  des 
candidats. 

M.  Baumet,  président,  annonce  que  l'inau- 
guration du  monument  éliivé  à  Cliapu  dans  le 
cimetière  du  Mée,  prés  Melun,  doit  avuirlieu 
le  jeudi  ^H  juin,  à  deux  heures,  (t^ette  inaugu- 
ratiDn  a  eu  lieu,  effectivement.) 

M.  Ilrtii/.ey  entretient  l'.Vcadémie  des  résul- 
tats lies  l'uiulles  de  Delphes. 

La  séance  du  samedi  ;J0  juin  sera  consa- 
créf  à  l'audition  des  cantates  pour  le  grand 
prix  de  Kome  (musique'. 


NOUVELLES 

***  M.  r.outan,  statuaire,  ancien  grand 
prix  de  Kome,  est  nommé  professeur  aux 
cours  du  soir  de  l'Ecole  nationale  et  spéciale 
des  Beaux-Arts. 

***  Le  Musée  du  Louvre  vient  d'exposer, 
dans  la  salle  de  céraminue  française,  la  Col- 
lection de  laïences  qui  lui  a  été  léguée  par 
M.  Giraudeau. 

Il  y  a  là  de  grands  plats  des  anciennes  fa- 
briques rouennaises,  des  assiettes,  des  cor- 
nets, des  buires,  des  écriloires,  etc.,  en  très 
bon  état,  et  qui  permettent  de  se  rendre 
compte,  une  lois  de  plus,  de  la  sCireté  de 
goi'il  et  de  l'habileté  de  mains  do  nos  ouvriers 
l'rani;uis  des  derniers  siècles. 

**:(;  La  Direction  du  Musi^e  de  peinture  du 
Louvre  vient  d'acquérir  un  portrait  de  la 
princesse  (lahrielli,  qui  ligurait  à  liume  dans 
la  (ialerie  de  la  famille  Bonaparte,  à  laquelle 
la  iirinco^so  était  alliée.  Le  portrait,  ii'uvre 
peu  connue  du  baron  (iros,  signair^e  au.K  di 
recteurs  du  Musée  par  M.  Ernest  Ili''bert,  sera 
expiisé  dans  [leu  de  jours  au  Musée,  salle  du 
XIX"  siècle. 

***  La  SocicHé  populaire  di>s  r.caux-.Vrts, 
qui  a  été  fondée  sous  le  patronage  do  .M.M. 
liourgenis  et  l'oincuré,  anciens  ministres  des 
Uoaux-.Vils,  et  de  MM.  Honnat  et  l'uvis  do 
(^liHvannos,  est  déllnitivomcnt  constituée. 

Sun  (jomilé  vient  do  se  réunir  à  lu  mairie 
Droiiiil  et  a  désigné  coiumo  membres  do  la 
Coiniiiission  d'iichal  do  tableauxolde  statues: 

iMM.  I.r'on  liourgenis,  de  Swarlo,  do  Suint- 
.Mosiuin,  Ciiiiliin,  .Maurou.  (iiigliardini,  lieu- 
jainin  Cnnsliiiil,  Cnrmon,  Dawani.  liartliuldi, 
LolV'vro,  Henry  Lévy,  Robert- Eleury,  Koll, 
(■{irvcx,  Ciiroliis  Duran,  do  (iiors,  DuuiMit,  Ila- 
rauc'iiurl,  .lubi-rt,  Lamotio,  Lcvillain,  liaison, 
Ki'iiiird,   l'aiil  Kuborl,  Schwartz,  Iloni)itLévy. 

Lu  but  de  la  Société  est  do  développer  dans 
le  griind  public  le  goi'il  dos  arts  et  d'oncou 
ragiM-  pur  si's  achats  b-s  artistes  ipii  no  ihs- 
posonl  que  do  laiblos  rossourcos. 


^*:f:  L'inauguration  du  monument  de  Barye 
a  eu  H'-u  lundi  ISjuin.  Ce  monumentest  s-itué 
à  la  pointe  amont  de  l'ile  Saint-Louis,  en  fa^-e 
du  pont  de  l'Estacade. 

-Vu  centre  d'un  large  soubassement  en  mar- 
bre s'élève  un  haut  piédestal  quadrangulaire 
de  granit  supportant  la  reproduction  en  bronze 
du  groupe  de  Barye,  Ihésee  comhatlant  le 
Cenlaure.  A  droite  et  à  gauche  de  ce  piédestal 
sont  posées,  sur  la  base,  les  reproductions  en 
marbrededeuxautresgroupesde  Barye;  L'Or- 
dre pu  nissant  les  pervers;  la  Force  de  fendant 
le  travail.  En  avant  :  une  autre  cfuvre  en 
bronze  de  Barye,  le  Lion  écrasant  ïtn  Ser- 
penl,  dont  l'original  est  au  jardin  des  Tuile- 
ries. Sur  le  d>;vantdu  piédestal,  un  médaillon 
de  bronze,  sculpté  par  M.  Marqueste,  repré- 
sente la  tête  de  Barye  ;  sur  le  piédestal,  l'in- 
scription suivante  est  gravée  :  «  A  Antoine 
Barye,  ses  admirateurs  de  France  et  d'Amé- 
rii|ue.  » 

L'inauguration  était  présidée  par  M.Eugène 
Guillaume,  président  du  Comité  fiançais,  et 
par  M.  Lucas,  président  du  Comité  américain; 
MM.  Léon  Bonnat,  Frémiet,  Ancelet,  Pala- 
dilhe.  Chaplain  et  Larroumet  représentaient 
l'Académie  des  Beaux-Arts.  M.  Guillaume  a 
rerais  le  monument  à  la  Ville  de  Paris. 

***  L'inauguration  du  monument  de  Jules 
Dupré.  qui  devait  avoir  lieu  le  1"  juillet,  est 
remise  à  une  date  ultérieure. 

***  Le  sculpteur  Bouillon  vient  de  terminer 
la  mH((ueite  du  monument  qui  doit  être  élevé 
à  MCirger  dans  le  jardin  du  Luxembourg.  Le 
monument  se  compose  du  bu:^te  de  l'auteur 
de  /(/  17c  de  Ijohcme.  qui  surmonte  un  groupe 
personniliant  la  liaieté  et  la  Tristesse  se  don- 
nant la  main.  L'inauguration  du  monument 
se  fera  probablement  en  autumne. 

***  Le  prix  "  Raigecourl-Goyon  »,  fondé  en 
souvenir  de  la  jeune  comtesse  de  G  'yon,  a 
été  décerné,  au  Salon  des  Ghamps-Elysées, 
par  le  jury  de  peinture,  à  M.  (iustave  Ha- 
vanne,  peintre  de  marines. 

**:(<  La  France  sera  largement  représentée 
au  10'  Congrès  international  des  Orientalistes 
qui  s'ouvrira  à  Genève  en  scplembro.  .\u 
nombre  des  adhésions  drjà  olliiielles.  on 
compto  celle  du  Ministère  do  l'Instruction  pu- 
blique et  des  Beau. \-.\ ris;  colles  des  .Vcadé- 
niies  do  Pans,  Lyon  et  Grenoble:  des  .Sociétés 
de  géographie  de  Paris,  de  Lille  et  de  Mar- 
seille, 

t'n  grand  nombre  de  membres  do  l'Institut 
oiu  fuit  parvenir  avis  de  leur  participation. 
Le  président  elïoctifdu  Congrès  est  M.  Edouard 
Navillo,  le  distingué  égyplologuo  genevois. 

***  On  mande  d'Athènes  nu  Slaiulurd 
ipi'on  a  découvert  ù  Delphes  uno  colonne  ro- 
prCsenlanl  eu  relief  trois  ligures  do  femmes 
dans  le  genre  tlo  la  colonne  d'Ephèso.  tî'ost 
la  première  découverte  do  celle  nature  que 
los  foiiillus  ont  donnée  en  (irèce. 

4,%  Le  Musée  communal  do  Hruxollos  vieal 
d'acquérir  pour  .Mt.tKK)  fr  un  retable  datant  dos 
pri'iuièros  années  du  soi/.ièmo  s-ièrlo.  c,o  re- 


•188 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


lablo,  riibri(|u6  ù,  Bruxelles  par  un  des  disci- 
ples de  Van  Orley,  représente  divers  épisodes 
de  la  vie  de  Jésus  et  de  la  Vierge. 

:(;*;i,  Le  Premier  Consul  avait  fait  élever,  sur 
le  champ  de  bataille  de  Marengo,  uneculonne 
commémorative  de  sa  victoire.  Cette  colonne 
avait  été  renversée  à  la  chute  de  Na|ioléon  et 
avait  complètement  disparu.  Elle  viendrait 
d'être  retrouvée,  parait-il,  au  château  de  Ter- 
sato,  en  Croatie,  où  le  (^fint'ra\  autrichien 
comte  T.aval  de  Nugent  de  ^\■estmoath,  qui 
avait  cond)attu  ;ï  Marengo.  l'avait  transportée 
en  1.S14. 

Haute  d'environ  .S  mètres,  la  colonne  est  de 
granit  rouge  terminée  par  un  chapiteau  de 
marbre  blanc  portant  un  aigle  impérial  en 
bronze.  Le  socle  porte  une  double  inscription, 
—  en  latin  et  en  italien,  —  rappelant  la  vic- 
toire que  commémorait  la  colonne. 

^**  Dans  le  courant  d'août,  on  inaugurera 
à  Viareggio  un  monument  en  mémoire  de 
Shelley,  qui  fut  noyé  sur  cette  plage,  j1  y  a 
soixante-douze  ans.  La  statue  est  due  au 
ciseau  du  professeur  Lucchesi. 


L'Exposition  des  Maîtres  Anglais 

G.VLEniE    .SEDELMEYER 


Celte  trop  courte  Exposition  est  à  retenir. 
Si  elle  n'a  pas  atteint  complètement  son  but, 
qui  était  de  doter  le  Louvre  d'un  tableau  de 
■Turner  —  l'exagération  du  prix  demandé  a 
peut-être  découragé  la  générosité  des  ama- 
teurs, —  au  moins  nous  a-t-elle  procuré  l'occa- 
sion de  voir  et  d'admirer  cinquante  tableaux 
de  l'Ecole  anglaise,  qui  est  à  peine  représentée 
dans  notre  grand  Musée. 

Quatre  ou  cinq  galeries  parisiennes  se  sont 
ouvertes  et  cela  a  suffi  pour  constituer  un  en- 
semble d'ii'uvres  tout  à  fait  remarquable. 
D'abord  une  série  exquise  de  portraits  :  l'Ar- 
tiste PeriUla  et  Miss  Tai/lor.  par  Reynolds. 
des  merveilles  de  grâce  et  d'esprit  ;  Miss  Bar- 
ron  est  une  brillante  esquisse  que  la  Go zette 
a  gravée  autrefois  :  Lady  Ellcnborougli,  par 
Lawrence  :  puis  des  portraits  d'un  taire  peut- 
être  moins  séduisant,  mais  plus  substantiels 
et  quelquelois  mieux  dessinés,  par  Iloppner, 
Eomney  et  Rœburn.  Gainsborough,  représenté 
par  six  peintures,  n'était  pas  cependant  un 
des  triomphateurs  de  l'Exposition:  ii  n'y  a  là 
aucune  toile  qui  puisse  donner  une  idée  com- 
plète des  rares  et  puissantes  facultés  du  rolo- 
riste  :  c'est  tout  au  plus  si  l'on  retrouve  les 
qualités  d'élégance  et  la  finesse  de  son  coloris 
dans  le  portrait  de  M""  Drummond  et  dans 
une  petite  étude  de  paysage. 

De  Constable,  dont  l'inlluence  fut  si  grande 
sur  l'Ecole  frani:aise  lors  du  mouvement  na- 
turaliste et  romantique  de  ISSu,  il  n'y  avait 
guère  qu'une  toile  à  louer  sans  réserve  parmi 
les  huit  tableaux  exposés.  C'est  une  vuf^  de  la 
Tamise  en  fête  le  jour  de  Vlnauguralion  de 
Walerloo-Ilridge.  On  n'imagine  pas  l'éclat  et 
le  mouvement  de  cette  foule  bariolée,  où  les 
habits  rouges  étincellent  comme  des  coque- 


licots dans  un  diamp,  sous  un  ciel  admirable 
reflétant  dans  une  immense  perspective  d'eau 
le  caprice  de  ses  nuag-s  emportés  par  le  vent. 

l'ne  esquisse  de  iionington  :  Frie  dans  u,' 
Piihiis,  n'est  pas  moins  rcma'quable  par  le 
brio  de  l'exéeutioa  et  le  charme  des  colora- 
tions. 

Les  artistes  anglais  d'il  y  a  cent  ans  ne  res- 
semblent gu<>re  à  ceux  d'aujourd'hui  ;  une 
minutie  exirêwiie  du  pinceau  a  rem|ilacé  les 
belles  audaces  d'autrefois  :  personne  ne  pen- 
sera que  celle  évolution  ait  été  profitable  à 
l'art. 

Sauf  une  toile  de  J.-B.  Grome,  d'un  bel  effet, 
quoique  imitée  du  «  persibage .)  des  Hollan- 
dais, nous  n'avions  à  l'Expo-ition  que  des 
u'uvres  d'une  exécution  large.  Huant  aux  toiles 
de  Turner.  on  sait  qu'elles  sunt  absolument 
traitées  en  décor;  d'ailleurs,  ce  mailre  ne 
peint  pas  les  choses,  il  cherche  seulement  à 
rendre  des  jeux  de  lumière  ;  c'est  là  sa  préoc- 
cupation constante,  même  quand  il  a  choisi 
un  lieu  ou  un- site  précis,  comme  le  Banquet 
de  Giiildliall  et  la  Vue  de  l'Hôpilal  de 
Gi'fcnirich. 

Dans  le  paysage  Ancienne  Italie,  que  l'on 
voulait  olTiir  par  souscription  au  Mus'^e  du 
Louvre,  le  mépris  du  pondérable  est  poussé  à 
son  extrême  limite.  Il  a  fallu  vraiment  une 
imagination  extraordinaire  au  graveur  Will- 
more  pour  découvrir  dans  cette  brillante  es- 
quisse du  maître  les  innombrables  détails 
d'architecture  qu'il  a  si  soigneusement  gravés 
dans  sa  planche,  lort  belle  d'ailleurs.  Turner 
s'était  borné  à  indiquer  vaguement  un  neuve, 
le  Tibre  peut-être,  bordé  sur  ses  deux  rives, 
qui  viennent  droit  au  spectateur,  de  vagues 
silhouettes  de  palais  vaguement  antiques,  le 
tout  recouvert  d'une  gerbe  lumineuse  que  le 
soleil  projette  du  fond  de  la  toile.  Wilmore  a 
pris  prétexte  du  sujet  pour  «reconstituer" 
une  home  antique,  suivant  les  données  ar- 
chéologiques que  pouvait  avoir  un  architecte 
anglais  vers  ISiJO. 

Nous  avions  un  efl'et  analogue  dans  deu.x 
autres  toiles  de  Turner.  également  exposées, 
sous  le  titre  de  Vue  de  Venise;  l'une  et  l'autre, 
fort  belles,  ont  fait  du  tort  à  l'Ancienne  Ita- 
lie: on  s'accordait  à  dire  que  le  grand  artifi- 
cier de  la  peinture  avait  mieux  réussi  ses  ef- 
fets de  pyrotechnie  à  Venise  qu'à  Rome. 

\.  DE  L. 


^t:=^C'KO^..^J— 


Le  Château  de  'Versailles  et  le  Congrès 


(^11  sait  qui',  par  une  anomalie  regrettable,  toute 
l'aile  gaiiclie  du  château  de  Versailles,  celle  qui 
fait  face  à  la  chapelle  et  contient  les  petils  apparte- 
ments de  Louis  XV,  apparlieut  au  Sénat.  En  temps 
de  Congrès,  le  président  du  Sénat  s'y  installe.  On 
a  pu  voir  mardi  dernier  des  tapissiers  et  des  gar- 
diens du  Musée  transporter  dans  la  salle  à  man- 
ger et  dans  la  chambre  à  coucher  de  fjOuis  XV, 
dans  la  chambre  à  coucher  et  dans  le  cabinet  de 
M°'«  Adélaïde,  des  douzaines  de  gros  meubles  de 
toute  forme,  de  toute  matière  et  do  tout  style,  pro- 
venant des  appartements  occupés  jadis,  dans  1'  » 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


189 


résidences  d'été  impériales,  par  les  invités  de  toute 
marqué. 

Le  contraste  de  ces  meutiles  informes  avec  la 
décoration  intérieure,  si  délicate  et  si  riche,  des 
appartements  de  Louis  XV  est  navrant.  On  a  fait 
du  salon  de  nius-ique  de  M"'  .Vdélaido  la  chamhre 
il  coucher  de  M.  Cliallemel-Lacour;  tout  contre  les 
l)oiscries,  finement  ouvragées  et  dorées,  de  la 
petite  pièce,  on  a  placé  un  grand  lit  à  colonnes  en 
palissandre  ciré.  Tout  aupré.s,  dans  le  cabinet  de 
bains  de  la  princesse,  qui  n'a  que  quelques  métrés 
carrés  et  qui  est  orné  de  délicieux  médaillons  en 
relief  représentant  des  promenades  sur  l'eau,  des 
nageurs,  des  scènes  de  pêche,  le  valet  de  chambre 
du  président  du  Sénat  avait  un  lit  en  acajou  mas- 
sif tenant  la  moitié  de  la  petite  pièce. 

Avec  quelque  .soin  que  ceKc  installation  ait  été 
dirigée  par  l'inspecteur  des  bùlimenls  du  Sénat 
dans  le  palais  de  Versailles,  M.  Favier,  elle  n'est 
pas  sans  inspirer  de  très  \ives  inquiétudes  à  tous 
ceux  qui  s'intéressent  aux  merveilleux  lambris 
dont  l'art  du  dix-huitième  siècle  a  orné  les  mu- 
railles de  ces  pièces.  On  voit  d'ici,  au  matin,  le 
valet  de  chambra  faisant  le  ménag\  déplaçant 
les  meubles  et  cognant  aux  boiseries  le  seau  de 
toilette.  (>ette  prise  de  possession  du  château  par 
les  dignitaires  du  Sénat  a  été,  maintes  fois  déjà, 
critiquée.  Une  réforme  s'impose.  la  fera-ton?  T..S. 
■'  Le  Petit  Temps.  « 


Académie  des  Inscriptions 

Séances  des  8,  13  et  32  juin 

XUiiiismati'jue.  —  M.  K.  Babelon  fait  une 
communii-alion  sur  des  monnaies  primitives  en 
éicctrum  récemment  découvertes  à  Samos  et  qui 
viennent  d'èlre  acquises  pour  le  cabinet  des  mé- 
dailles de  la  Bibliothèque  nationale  dont  il  est  un 
des  conservateurs.  Ces  curieuses  pièces  remontent 
au  moins  au  milieu  du  septième  siècle  avant  l'ère 
chrétienne  et  doivent  être  considérée.s  comme  un 
dos  plus  anciens  produits  de  l'art  monétaire.  Leurs 
types  sont  très  variés  :  tète  de  lion,  iiigle  volant, 
aigle  dévorant  un  lièvre,  rosace,  bélier  couché, 
l'ic.  Elles  sont  l.iillées  suivant  lo  système  dit  en- 
l>oiijii(',  dont  l'étalon  est  un  slatèro  de  17  gr.  f'i , 
leur  (aille  est  d'une  régularité  mathématique,  de- 
puis le  slatère  jusqu'à  l'obole. 

Cette  trouvaille  a  permis  à  M.  Babelon  do  dé- 
terminer l'ensemble  du  monnayage  primitif  de 
Samos  et  d'établir  que  le  systèmi'  pondéral  appidé 
eiihoii/iie  est  d'origine  samienno  C'est  do  Samos 
([u'il  fut  impiirtè  dans  lile  d'Kuhée,  d'où  il  s'est 
répandu  dans  tout  le  monde  grec. 

Coticoufs.  —  Ln  Commission  accorde  un  prix 
lie  ÛOO  fr.  it  titre  d'encouragemenl  à  M.  Casanova, 
pour  uni'  -érie  de  Mémoires  rclalifs  A  la  (jueslinn 
iriiistciire  cl  d'arcliéolugie  égyptiennes. 

l'n  prix  de  l.(Kll)  fr.  (l'Hx  Hninrl).  A  feu  M. 
.Vuguste  Casian,  pour  son  Caln'ugue  des  iiictt- 
iittbles  de  la  Jiibliolh'-qiie  piihlii/u^   de  liesnii- 

ÇOil. 

Mort  d'un  corresjwndant  l'traiiger.  —  .\u  dé- 
but de  la  séance,  M.  le  Président  annonce  la  mort 
de  M.  William  Withury,  professeur  rt  l'I'nivi'r- 
site  do  Ni'W  llaven  (Conneclicut)  et  correspoiuiaiil 
Je  l'Académie  depuis  Wil. 


Coiiimunications  diverses.  —  M.  Foucart  fait 
une  seconde  lecture  de  son  Mémoire  sur  les  Ori- 
gines et  la  natun  des  mystères  d'Eleusis,  qui 
provoque  quelques  observations  de  M.  Maspero. 

M.  Eug.  Mûntz  communique  en  seconde  lec- 
ture son  Mémoire  sur  les  Collections  des  Médi- 
cis  au  seizième  siècle. 

11  e.st  donné  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique  demandant  à  l'Aca- 
démie une  prolongation  d'une  année  pour  M.  Meil- 
let,  membre  de  l'Ecole  française  d'.Vthènes.  Cette 
demande  esl  renvoyée  à  la  Commission  des  Ecoles 
d'Athènes  et  de  Rome. 

Donation.  —  Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de 
M.le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  aux  termes 
de  laquelle  la  Compagnie  esl  autorisée  à  accepter 
la  donation  qui  lui  a  été  faite  d'une  somme  de 
1.000  fr.  de  rente  indivise  entre  l'Académie  des 
Inscriptions,  l'Académie  Française  et  l'Académie 
des  Sciences  morales  et  politiques. 

Prij:.  —  L'Académie  vote  une  allocation  de 
3.000  francs  à  M.  Couve,  élève  de  l'École  fran- 
çaise d'.Vthènes  ,  destinée  à  être  employée  à  faire 
des  fouilles  à  Tégée,  en  Arcadie. 

Concours  des  .Intii/uites  de  la  France.  —  M. 
Longnon  communique  les  résultats  du  concours 
des  antiquités  de  la  France. 

Parmi  les  récompensés,  nous  citerons  les  sui- 
vants : 

I"  mention  honorable.  —  M.  Gsell,  pour  se* 
•  recherches  archéologiques  en  Algérie  ». 

5"  mention.  —  M.le  comte  de  Beauchesne,  pour 
son  ouvrage  :  «  Le  château  de  La  Roche.  —  Talbol 
et  ses  seigneurs  ». 

G' mention.  —  M.  de  TrémauK.  pour  son: 
('  t^arlulaire  par  Marmoutierpourle  Vendomois.  " 

Ecole  française  de  Rome.  —  Le  Directeur  do 
l'École  française  à  l'.\cadémic  de  liomo  annonce 
qu'un  nouveau  Musée  vient  de  .s'ouvrir  à  Rome; 
c'est  une  galerie  de  moulages  instituée  avec  l'aide 
du  Ministère  de  l'Instructicn  publique  ;  elle  forme 
une  véritable  annexe  à  la  chaire  d'archéologie  de 
rUniversdé.  Celte  galerie  a  été  inaugurée  ces  der- 
niers jours  et  sera  désormais  régulièrement  ouverte 
à  l'étude. 

.\  la  dernière  séance  de  l'Académie  des  Lincei, 
M.  OelTroy  a  vu  les  ex-voto  en  plomb  trouvés 
dans  les  ruines  du  temple  d'.Xnxur.  Ce  sont  do 
loul  petits  jouels  il'enfanl  :  une  petite  table,  une 
petite  chaise,  un  petit  candélabre.  Ce  .lupiter 
d'.\nxur,  comme  nous  l'appreiul  Servius,  était  le 
.lupiter  enfant. 

tJn  a  renuirqué,  au  cours  des  fouilles  dans  le 
temple,  l'orilico  d'une  surte  de  conduit  naturel 
qui  se  continue  assez  loin  à  travers  le  rocher,  l'n 
courant  d'air  très  pr-moncé  y  est  nntur<)|leinenl 
sensible.  On  a  conjecturé  que  c'était  un  de  ces 
lieux  où  les  feuilles  de  la  Sibylle,  agitées  par  le 
vont,  annonçaient  les  unicles. 

l'n  nouveau  temple  commenco  d'être  nMevé  & 
Sélinonte  par  les  soins  di'  M.  le  professeur  Sa- 
liiias.  On  y  a  trouvé,  en  nombre  Inoui,  des  vases 
et  llgurines  de  torri-  cuite,  des  laïuiics,  des  frag- 
ments de  verre  et  <li'  bron/e.  Les  seules  lampes 
laissées  comme  rebut  ilaiH  les  magasins  sont  au 
nombri'  de  \\  M.y 


190 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Société    des    Antiquaires 


Séances  des  :?3  eC  30  mai 

M.  de  Laygue  préscnlc  un  frat,'m(>nl  d'inscrip- 
lion  trouvé  prés  de  Cadix  par  lo  l>.  Vera. 

M.  de  RoiiKé  lit  une  lettre  de  M.  de  Mor^jan 
annonçant  de  nouvelles  découvertes  dans  la  pyra- 
mide du  midi,  à  Dahshour,  notamment  celles  de 
la  sépuliuri^  du  roi  Aou-Ab-ra-llor  et  de  la  prin- 
cesse royale  Nub-Hotep. 

M.  de  Vlllefosse  présente  des  bijoux  on  or 
trouvés  aux  environs  de  liadajoz,  spirales,  pla- 
ques, bracelet,  etc. 

M.  l'abbé  Duehesnc  signale  deux  certificats  de 
sacrifices  accordés,  au  temps  des  persécutions,  à 
des  chrétiens  apostats. 

il.  de  Caix  de  Saint-Aymour  communique  une 
inscription  mérovingienne  recueillie  à  Castel 
(Somme). 

M.  de  Lespinasse  exhibe  un  dessin  repré.sen- 
tant  l'ancien  poi-che  de  Saint-Etienne  de  Nevers. 

il.  de  Baye  présente  divers  objets  en  or  do 
l'époque  barbare,  découverts  en  Hongrie. 

M.  Frossard  présente  un  recueil  de  croquis  et 
de  photographies  intitulé  :  Bnrjuères  qui  s'en  vu. 

M.  Gaidoz  signale  une  fibule  de  bronze  appar- 
tenant à  la  famille  des  objets  de  parure  en  forme 
d'abeille  étudiés  récemment  par  .\I.  de  Baye. 

M.  Durrieu  apporte  des  raisons  nouvelles  à 
l'appui  des  considérations  qui  lui  faisaient  attri- 
buer à  André  Beauneveu  un  grand  dessin  du 
Musée  du  Louvre,  regardé  jadis  comme  l'œuvre 
de  Giotto. 

il.  de  Baye  offre,  de  la  part  de  iL  Kharousine, 
un  ouvrage  sur  l'archéologie  des  Gouvernements 
voisins  de  la  mer  Baltique. 

il.  de  Caix  de  Saint-Aymour  communique  la 
photographie  d'un  collier  grec  trouvé  à  Eréthrie. 


-* — 'VNÛ.^îtS*53%..f>'U^— »- 


NECROLOGIE 


M.  Alfred  Henri  Bramtot,  peintre  de  sujets 
historiques  et  de  portraits,  est  décédé  à  Garennes 
(Eure)  le  16  juin.  Né  à  Paris  en  1852,  il  étudia 
la  peinture  sous  la  direction  do  M.  Bouguereau  à 
l'Ecole  des  Beaux-Arts,  où  il  remporta  le  prix  de 
Rome  en  1879.  Ses  ceuvres  ont  figuré  aux  Salons 
depuis  18T.5;  il  obtint  une  médaille  de  2»  classe 
en  1885,  avec  Le  Départ  de  Tobie,  tableau  acquis 
par  l'Etat.  11  avait  encore  envoyé  deux  peintures 
au  Sal^i  de  ls9i. 

Le  statuaire  décorateur  Joseph  Chéret  est 
mort  à  Paris,  à  l'âge  de  55  ans,  après  une  longue 
et  douloureuse  maladie.  11  était  le  frère  de 
M.  Jules  Chéret,  le  dessinateur  bien  connu,  et 
beau-frère  de  ilXI.  Louis  et  Pierre  Carrier-Bel- 
leuse  et  Poilpot. 

M.  Joseph  Chéret  avait  été  fait  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  à  l'occasion  de  l'E.xposition  de 
Chicago. 


il.  Gustave-Victor  Cousin,  peintre  de  paysages, 


do   figures  et  de   natures  mortes,   est  décédé  le 
8  juin,  dans  sa  59' année. 


•M""  Gabriello  Lacroix,  artiste  peintre,  née  ù 
C.hàtellcraull,  vient  de  mourir  prématurément. 
Elle  était  élève  de  Chaplin  et  de  M""  de  Cool. 


ho.  Miiitiieiir  de  i;o,,,e  annonce  la  mort,  par 
suite  d'apoplexie,  du  commandeur  Charles-Ludo- 
vic Viscooti.  Cet  archéologue  éniinent  était  di- 
recteur des  Musées  du  Vatican  et  du  Latran, 
comiuissaire  des  antiquités  pour  les  Musées  et 
les  galeries  pontificales,  préfet  du  cabinet  nuinis- 
mntique  du  Vatican,  membre  de  la  Commission 
d'archéologie  sacrée,  etc. 


On  annonce  de  Londres  la  mort  du  sculpteur 
écossais  William-C.alder  Marshall,  membre  des 

Académies  royales  de  Luidres  et  d'Ecosse,  dé- 
cédé dans  sa  Hl'  année.  H  était  l'auieur  des  sta- 
tues de  Jenner  à  Kensington,  de  sir  Robert  Peel 
à  Manchester,  des  lords  Clarendon  et  Somers 
dans  le  palais  de  Westminster;  on  lui  doit  aussi 
le  groupe  allégorique  de  YAyriculture,  qui  fait 
partie  du  monument  du  Prince-consort  dans  Hyde 
Park,  et  des  bas-reliefs  en  marbre  ornant  une 
chapelle  de  la  cathédrale  de  Saint-Paul.  il.  Mar- 
shall avait  été  décoré  de  la  Légion  d'honneur  en 
raison  des  services  qu'il  avait  rendus  comme  re- 
présentant de  l'Angleterre  à  la  section  des  Beaux- 
Arts  de  l'Exposition  internationale  de  Paris  en 
1878. 


il.  le  baron  Jean  Béthune  est  mort  en  son 
château  de  ilarcke.  près  Gourtrai,  âgé  de  74  ans. 
Fils  d'un  ancien  membre  du  Congres  national  de 
18.30,  il  s'était  consacré,  sous  l'intïnence  de  ilon- 
talembert,  à  la  restitution  do  «  l'art  chrétien  »,  et 
avait  fondé  les  Ecoles  de  Saint-Luc,  qui  ont  pro- 
pagé en  Belgique  et  même  à  l'étranger  les  pas- 
tiches d'architecture  iloyen  Age,  tant  romane 
qu'ogivale,  la  statuaire  cléricale  et  l'imagerie  go- 
Ihique. 

Le  peintre  animalier  Charles  Tsehaggeny 
vient  do  mourir  à  Saint-Josse-ten-Xoodc  (Bel- 
gique). 


BIBLIOGRAPHIE 


A.-J.  'W.iUTERS,  Sept  ctiHles  piour  servir  à  l'his- 
toire de  Hans  Memling,  contenant  S'-ptante 
illustrations,  dont  quarante-cinq  reproduc- 
tions piiotographiques  d'après  les  œuvres  du 
maître. — Bruxelles,  Dietrich  et  C'', librairie  d'art, 
rue  Montagne-de-la-Cour,  52,  in-4°,  ISt)  pages. 

Dans  le  substantiel  volume  qu'il  a  consacré,  il 
y  a  quelques  années,  à  la  Peinture  flamande  {\), 
M.  A.-J.  Wauters  annonçait  discrètement  au  bas 
d'une  page  qu'il  préparait  une  étude  complète  sur 

(1)  Bibliothcqv.e  de  IcnseignemiHt  des  Bc'ji.v-A.-H. 
Paris,  Quantiu.  éditeur. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


l.'l 


Hans  Mernling,  sa  cie  et  son  œucre.  Cet  enga- 
gement envers  le  public  n'a  point  passé  inaperc;u, 
el  tons  ceux  que  invuccupent  les  questions  d'art 
attendent  avec  une  légiliine  impatience,  du  très 
compéleiit  écrivain,  une  liiugrapliie  définitive  du 
plus  illustre  représentant  de  rE.-ole  l)niKeoise  ; 
mais  un  pareil  livre  ne  s'improvise  pas  et  M.  Wau- 
tors  y  apporta  une  .sage  lenteur.  Noua  sommes 
heureux  d'apprendre  aujourd'hui  qu'il  arrive  enfin 
au  ternie  de  sa  tàclie,  juste  au  niouient  où  la  ville 
de  Bruges  .se  dispose  à  célébrer,  le  II  août  pro- 
chain, le  qiialrième  centenaire  de  Memliug. 
Comme  entrée  eu  maliére,  l'auteur  vient  do  pu- 
blier «  sept  études  I)  ou  chapitres  détachés  de  son 
futur  travail  d'ensemble.  L'intérêt  fondamental 
du  sujet  }•  est  ri  haussé  par  d'iinporlanles  trou- 
vailles el  d'ingénieu.ses  conjectures.  Je  dois  ce- 
pendant appuyer  sur  le  mot  conjectures,  car  toutes 
les  conclusions  de  M.  Wauleis  ne  seront  peut- 
être  pas  unanimement  ratifiées.  La  critique,  en 
efffl,  est  devenue,  à  l'honneur  de  notre  époque, 
d'une  rigoureuse  exigence,  el  je  serais  inexcusable 
aux  yeux  de  nos  voisins  de  Belgique  et  de  Hol- 
lande si,  précisément  à  l'occasion  de  l'un  d'entre 
eux,  je  me  déparlais  de  celle  sévérité  de  mé- 
thode en  fait  dliisloire  des  aris  dont  ils  ne  sont 
pas  les  derniers  à  nous  fournir  d'excellents  exem- 
ples, ne  serait  ce  que  dans  la  révision  des  cata- 
logues do  leurs  Musées. 

La  première  élude  a  trait  au  lieu  de  naissance 
cl  au  nom  de  Memling.  L'origine  allemande  de 
cet  ailisie,  allirmée  dés  V'(j2  par  le  chroniiiueur 
flamand  Marc  Van  Vaernewick,  mais  conleslée 
jusqu'au  bout  par  le  patriolisiiie  brugoois,  est  ac- 
tuellenienl  démontrée  d'une  manière  péreniptoiro. 
Il  y  a  cinq  ans,  le  P.  Diissaita  découvert,  comme 
on  le  sait,  à  la  Bibliothèque  de  Saint-Omer,  dans 
le  journal  manuscrit  il'iin  greflier  de  la  i-oUègiale 
Sniul-Donatien  de  Bruges,  la  précieuse  mention 
suivante  :  «  Die  XI  augusli  [l'iO'i],  Brugis  obiil 
magister  Johaiines  Memmelinc.  quem  pnedica- 
haut  peritissimuin  fuisse  et  excellcnlissimuni 
pictor(Mii  lotius  tune  orbis  christiani.  OriiinilKs 
erat  Miif/iintidru,  sepullus  Brugis...  »  Reste  i\ 
savoir  si  u  orrunilus  Maguntiaco  »  signifie  origi- 
naire de  Mayence  même,  ou  d'une  des  localitén 
du  diocèse  ou  de  la  principauté  do  ce  nom.  En 
France,  dans  les  textes  latins  de  la  même  époque 
et  de  style  ecclésiastique,  le  sens  serait  plulot,  je 
crois  :  originaire  do  l.-i  ville  de  Mayence  ;  pour 
traduire  l'auln,'  signilicalion,  lu  scribe  eût  écrit  : 
"  orinndus  ctincrsi  Magiinliaci  ■>.  .le  ni'empr;!sse 
loulefois  do  l'ajouter,  M.  Wauters  peut  avoir 
parfaitement  raison  en  inlerprélani  n  Maguntia- 
cuni  I)  par  pays,  diocèse  ou  électoral  di^  .Mayence. 
Hien  non  plus  ne  s'oppose  rt  ce  iiu'il  soit  dans 
le  vrai  lorsipie,  se  basaiil  sur  cette  interprétation 
et  sur  li's  <|iU'lquos  ilocunieuls  où  le  peintre  est 
appelé  .lan  van  Memmelynghe,  ,Ian  van  Memme- 
lyncglio,  Ole,  il  s'ell'orce  d'élablir  cpie  «  Memling" 
n'est  pas  le  muu  patronymique  di'  l'artiste,  mais 
une  dénominaliiiii  tiiée  de  son  pays  natal,  et  que 
son  berceau  doit  être  le  bourg  de  Mienilingen,  si- 
tué ft  treize  lieues  de  Mayence,  connu  au  moyen 
i\gft  sous  les  formes  de  Miiitiliiiijiiiii.  Mim- 
lingeii,  Mr.mrliiiiieii,  etc.,  el  compris  alors  dans 
lu  principauté  de  Mayeiici'.  M.  Weale  avait,  dès 
l'anuèii  iNll,  émis  déj:^  ces  deux  hvpotliè.ses  et 
oliercliè  la  pairie  probable  de  Memling,  d'abord 
on  .MleiuHgne.  ù  Mienilingen  même,  puis  en  Hol- 


lande, à  MAmelinck  (aujourd'hui  Medenblick),  an 
nord-est  d'Alckinaar.  La  mention  nécrologique 
signalée  par  le  1'.  Dussarl  no  laissant  d<-sormais 
aucun  doute  sur  l'origine  allemande  du  maître,  il 
ne  peut  plus  être  question  que  du  M'emlingen 
mayençais.  Quant  à  la  ]iremiére  hypothèse,  sa 
vraisemblance  est  incontestable.  On  n'ignore  pas 
combien  les  artistes  étaient  fréquemment  désignés 
jadis,  au  délriment  de  leur  nom  de  famille,  par 
une  appellation  empruntée  à  leur  lieu  de  nais- 
sance ou  à  leur  résidence  habituelle.  M.  Wauters 
en  donne  une  longue  liste.  Puisque  nous  sommes 
à  Bruges,  il  me  permettra  d'y  adjoindre  Jean  de 
Bruges,  dont  la  Gazette  des  lieaux-Arts  a  récem- 
ment révélé  le  nom  patronymique.  Ne  dé.sespé- 
rons  pas  de  voir  un  jour  exhumer  des  archives 
celui  de  Memling. 

L'auteur  résume  eu  ces  termes  sa  deuxième 
étude  :  «  Les  fonds  de  dix-neuf  panneaux  de 
Memling  renferment  une  petite  Dgure  isolée  re- 
présentant un  cavalier  monté  sur  un  cheval  blanc, 
Il  n'est  pas  impossible  que  ce  so  t  le  monogr.imme 
de  l'artiste  ».  La  conjecture  est  d'un  sagace  ob- 
servateur el  parait  très  plausible,  sous  la  réserve 
cependant  que  M.  Wauters  formule  lui-même  de 
la  sorte  :  «  Quelques  autres  peintures  contempo- 
raines renferment  également,  parmi  les  figurines 
de  leur  paysage  de  fond,  des  civaliers  montés 
sur  des  chevaux  blancs  ;  il  va  de  soi  qu'il  faut 
savoir  distinguer  et  que  je  ne  dis  pas  que  toutes 
doivent,  de  ce  chef,  être  atiribuées  à  Memling  ». 
Le  thème  de  la  troisième  étude  est  celui-ci  : 
■c  Au  XV'  siècle.  Bruges  a  été  le  cenlr»-  d'un  très 
brillant  mouvement  d'art  musical  que  MemUng  a 
reflété  dans  .son  œuvre  en  introduisant,  dans  un 
grand  nombre  de  ses  peintures,  des  anges  faisant 
de  la  miisiipie  autour  du  (Christ  ou  au  pied  du 
trône  de  la  Vierge  ».  Je  no  suis  pas  assez  bon 
clerc  en  musicographie  pour  contrôler  l'exactitude 
de  tous  les  renseignements  recueilli.s  par  l'auteur. 
Je  me  demande  cependant  si,  dans  le  grand 
essor  musical  de  la  Du  du  xv"  siècle,  il  n'a  pas 
fait  une  part  un  peu  trop  belle  :"i  la  ville  de  Bru- 
ges, comme  principal  centre  de  ce  mouvement,  et 
surtout  !\  Memling  comme  peintre  attitré  d'anges 
instrumentistes  et  chanteurs..  Pour  me  borner  il  ce 
dernier  point,  les  artistes  contemporains,  peintres, 
enlumineurs,  verriers,  inuigiers  et  gniveiirs,  n'onl- 
ils  pas,  partout,  largement  introduit  dans  leurs 
œuvres,  quand  elles  le  comportaient,  un  si 
agréable  motif  de  décoration f  11  me  semblonussi 
que,  dans  soi  groupes  d'exécutants  Meiiiliiig  re- 
produit, au  nioiiiS  pour  les  Instruments  à  arcliet, 
les  types  plutiH  populaires  qu'artistiques,  la 
petite  viole  sans  échancrures,  par  exemple,  <|U4 
Virdiing  el  .\gricola  s'accordaient,  au  commence- 
ment «lu  xvi«  siècle,  ù  ranger  avec  la  Irum- 
sdiriill,  ou  monocorde,  dans  In  catégorie  des 
••  instruments  imparfaits  et  inutiles.  „  Mais  ce 
m^  sont  guère  là  tpiu  des  points  d'Interrogiitlou  de 
ma  part.  Je  liens  seulement,  &  titre  de  fmnc- 
comtois,  :\  revendiquer  pour  Besançon  Claude 
liomlinel,  glissé  ici  par  ernuir  parmi  les  musi- 
ciens flamands. 

La  ipiialrièuie  étude  a  pour  sujel  :  «  Lo  tripty- 
que du  monastère  de  Niijera  >■.  Il  est  peu  de 
curieux  d'art  qiii,gr!U'e  A  l'obligeance  de  ^LSIeiu. 
n'aient  pu  nduiirer  les  trois  superbes  pannoiiuN 
llamam'.s  ou  d'in.-<pimtion  flamande  de  la  .seconde 
moitié   du    XV'  siècle,    ivprèsentant   lo  Christ  nu 


i'.y.! 


LA   CilRONlQLK   DKS   ARTS    KT   \)E    LA   CURIOSITÉ 


milieu  de  seize  anges  musiciens,  dont  ce  dis- 
tingué Cûlloclionncur  a  fait  acquisition  l'année 
dernière.  On  doit  i\M.  Wanlcrs  de  posséder  des 
données  certaines  sur  leur  provenance.  Il  sont 
sortis,  il  y  a  six  ou  sepl  ans,  de  l'ancienne  é^'li.se 
abbatiale  de  Najera,  petite  ville  de  la  Vieille- 
Castille,  où  ils  ornaient  le  InilVet  d'-s  orgues. 
Frappé,  à  juste  i-aison,  de  leur  haute  valeur 
picturale,  M.  Wauters  n'iw  site  pas  à  y  voir 
«  un  des  grands  chefs-d'œuvre  de  Memling  ». 
Pour  raftirnier,  il  groupe  hahilemont  toutes  les 
présomptions  que  lui  suggèrent,  d'une  part,  sa 
légitime  ambition  d'ajouter  à  la  liste  des  Mem- 
ling une  composition  capitale;  d'autre  part,  son 
indiscutable  compétence  en  tout  ce  qui  concerne 
les  vieilles  écoles  llamandes  et.de  préférence,  le 
maître  brugeois.  Maliieureusement,  il  n'aboutit 
qu'à  des  probabilités.  Malgré  son  éloquence  per- 
suasive, malgré  l'ingéniosité  séductrice  de  ses 
rapprochements,  il  ne  paraît  pas  démontré  jus- 
qu'ici que  ces  panneau.x  soient  de  Memling  ni 
même  qu'ils  aient  été  faits  à  Bruges  ou  en  Flan- 
dre. Les  recherches  que  poursuit  l'auteur  pour 
reconslitut-r  l'état  civil  authentique  des  peintures 
de  Najera  justifieront  peut-être  sa  thèse  ;  dans 
l'expectative,  le  champ  des  conjectures  reste  ou- 
vert. En  tout  cas,  quelque  soit  le  maître  flamand 
ouTartist-f  sous  l'influence  flamande  qui  ait,  dans 
le  dernier  tiers  du  xv»  siècle,  conçu  et  exécuté  ces 
trois  grands  panneaux,  l'œuvre  est  d'importaïu'e  et 
de  mérite  exceptionnels  ;  elle  ne  serait  pas  di'placée 
au  Louvre. 

M.  Wauters  me  semble  trop  affirmalif  dans  son 
sommaire  de  la  cinquième  étude  :  o  Memling  tra- 
vailla pour  la  cour  de  Bourgogne.  A  la  demande 
de  (?.harles  le  Téméraire,  il  exécuta  un  oratoire 
portatif  sur  lequel  il  peignit  le  portrait  du  duc.  » 
Les  nombreux  et  patients  érudits  qui,  depuis 
soixante  ans,  ont  exploré,  au  point  de  vue  de 
l'histoire  des  arts,  les  précieuses  collections  de 
comptes  des  ducs  de  Bourgogne  disséminées  à 
Dijon,  à  Lille,  à  Bruxelles  et  à  Paris,  n'y  ont  re- 
levé jusqu'à  présent  aucune  mention  relative  à 
Memling.  Quant  à  l'oratoire  portatif  dit  de  (Hiarles- 
Qiiint,  conservé  à  Madrid,  au  Musée  du  Prado, 
s'il  passe  généralement  pour  une  œuvre  de  Mem- 
ling, on  est  beaucoup  moins  sur  qu'il  provienne 
de  Charles  le  Téméraire,  et  il  est  encore  plus 
douteux  que  la  principale  ligure  do  gauche  du 
panneau  central  soit  le  portrait  du  dernier  duc  de 
Bourgogne. 

Dans  la  sixième  étude,  l'auteur,  après  avoir 
tracé  l'historique  de  la  gilde  des  archers  de  Bru- 
ges, émet  l'avis  que  Memling  a  dû  peindre  pour 
cette  corporatiun  les  deux  tableaux  où  est  repré- 
senté le  martyre  de  saint  Sébastien,  appartenant 
auiourd'hui  au  Musée  du  Louvre  rt  à  celui  de 
Bruxelles:  le  premier  classé  iiarmi  les  maîtres 
inconnus  de  l'école  de  Memling,  le  second  catalo- 
gué sous  le  nom  de  Thierry  Bouts.  La  resliliitinn 
de  ces  deux  peintures  à  Memling  peut  se  soute- 
nir ;  leur  provenance  est  plus  contestable,  étant 
donné  que  les  compagnies  d'archers  étaient  fort 
nombreuses  alors  eu  Flandre,  dans  les  Pays-Bas 
et  dans  le  nord  de  la  France.  D'un  auti-e  côté,  le 
personnage  à  turban  invoqué  par  M.  Wauters  à 
l'appui  de  son  identilicaliou  est  loin  de  constituer 


un  point  de  rei)ère  assez  caractéristique  pour  être 
probant. 

La  septième  étude  signale  la  vente,  en  1012  et 
l.'iaO.  de  trois  maisons  que  Memling  avait  possé- 
dées à  Bruges.  A  ces  mentions  inédites,  que  lui 
a  fournies  le  conservateur  des  archives  brugeoise.s, 
l'auteur  joint  une  bonne  liste  chronologique  des 
dates  actuellement  connues  do  la  biographie  du 
maître. 

Un  chapitre  supplémentaire  traite  du  portrait 
de  jeune  italien,  du  Musée  d'Anvers,  altribuéjus- 
qu'à  présent  à  Antonello  de  Messine,  sur  la  foi 
du  catalogue  de  la  collection  Denon  dont  il  pro- 
vient. M.  Wauters  y  reconnaît  une  œuvre  de 
Memling  et  le  portrait  probable  du  médailleur 
florentin  Nicolas  de  Spinelli,  mort  à  Lyon  en 
141i9  et  qualifié,  en  14GS,  de  «  tailleur  et  graveur 
des  seeaulx  »  de  Charles  le  Téméraire.  Cette 
double  hypothèse  me  paraît  mériter  d'être  prise  en 
considération.  Le  tableau  d'Anvers  m'a  du  moins 
laissé  le  souvenir  d'une  peinture  rappelant  plus 
Memling  qu'Antonello. 

Le  volume  se  termine  par  le  catalogue  détaillé 
des  .54  o?uvres  deMemling,  citées  dans  ces  études, 
par  quelques  notes  additionnelles  et  une  table  des 
gravures. 

Dans  les  lignes  qui  précèdent,  j'ai  cru  devoir 
m'exprimer  en  pleine  sincérité,  insistant  à  des- 
sein sur  tout  ce  qui  m'a  semblé,  chez  M.  Wauters, 
tant  soit  peu  sujet  à  discussion.  Il  no  se  mé- 
prendra pas  sur  l'intention  qui  m'a  inspiré,  au 
lieu  de  congratulations  banales,  des  réserves 
peut-être  timorées.  Ses  travaux  sont  tenus  avec 
raison  en  trop  haute  estime  pour  que  j'aie  l'ou- 
trecuidance de  le  prémunir  contre  l'entraînement 
du  sujet  et  la  tendance  à  conclusions  trop  affir- 
matives dont  se  ressentent  toujours,  quelleque  soit 
la  compétence  d'un  auteur,  des  études  de  premier 
j'^t,  comme  celle.s-ci  ;  l'élaboration  réfléchie  du 
livre,  sous  sa  forme  définitive,  y  pourvoira  am- 
plement. 

B.  P. 


Vient  de  paraître  chez  S.  Fischer,  à  Berlin  : 
Das  Werk  des  Eduarci  Miinch,  recueil  de  quatre 
articles  sur  le  peintre  ncftvégien  Munch,  par 
ilM.  Przybyszewski,  Franz  Servaes,  VVilly  Pas- 
tor  et  Mcier-Gracfe.  —  Prix  :  1  fr.  2.5. 


Tour  du  Moiiih'.  —  17'47«  livraison.  —  Trois 
semaines  chez  les  Indiens  Gayapas  (République 
de  l'Ecuaior),  par  'M.  Santiago  JNI.  Basurco.  — 
Onze  dessins  de  Bazin,  Riou,  Privât,  Devos, 
Berg,  Eufl'e,  J.  Lavée.  A.  Paris. 


Journal  de  l<i  Jeunesse.  —  112i>  livraison.  — 
Texte  par  Gustave  Toudouzc,  .Ican  Valais. 
II.  Meyeret  H.  Ileinecke. 

Illustrations  de  :  A.  Pai'is,  Myrbach,  Le  Blaut,  etc. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C'«,  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


J.c  Redacleai-  en  chef,  fieranl  :  ALFItED  de  LOSTALOT. 


T\ina.  —Imprimerie  ae  la  Presse,  10.  rue  du  Croissant.  —  Simart. 


N»  25. 


1894 


BUREAUX    :    5j    RUE   FAVART 


14  Juillet. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE  DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gramicement 
la  Cliroiiiqoe  des  A.ts  et  dj  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    UliPARTEMENTS 

12  fr.        I        Six  mois. 


8  tV 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Succession   de  M.   Lavalard 
Vente   d'objets   d'art  et  d'aïueubleiiient,  porce- 
laines,   bronzes,    meubles   et   tapisseries,  faite  i 
riiijtel  Drouot,  le.s  7,  8  et  9  mai,  i}ar  M'  ScuooKs 
et  M.  B.  B.iSQuix. 

Cette  vente  a  produit  110.000  francs. 

Porcelaines.  —  1.  Aiguière  ovoïde,  en  an- 
cienne porcelaine  de  Chine,  monture  Louis  XV 
en  bronze  ciselé  et  doré  :  850.  —  5.  Deux  vases 
lialu-tros  en  ancienne  porcelaine  de  la  Compagnie 
des  Indes  :  1.320. 

VrriiAUX  ANCIENS.  —  117  il  120.  Quatre  volets 
de  fenêtres,  composés  do  vitraux  suisses,  des 
XVI"  et  xvn"  siècles,  avec  encadrements  à  orne- 
ments en  candélabres  et  ligures  en  camaïeu 
jaune  :  1.580. 

ScuLi'TUiiEs.  —  12'i.  Terre  cuite.  Buste  gran- 
deur nature ,  de  M""  DangeviUe  du  TUé:ïtre- 
rraiii'ais,  attribué  à  Iloudon  :  2.800.  —  125.  Mar- 
bre blanc  ilu  xvii"  siècle  :  Groupe  de  doux  en- 
fants :   1.220. 

linoNZKs.  —  131.  Cartel  du  temps  do  Louis  XV, 
en  bronze  ciselé  et  doré  :  1.700.  —  132.  Grand 
cartel  du  temps  de  Louis  XVI,  en  bronze  ciselé 
et  doré  ;  I.5I0.—  138.  Deux  chenets  Louis  XVI, 
on  bronze  ciselé  et  doré  :  700.  —  13'.).  l'endule 
du  temps  de  Louis  XV,  en  bronze  ciselé  et  doré. 
av(S'  ornements  rocaille  agrémentés  de  lleiirs  et 
feuillages  :  1.350.  —  143.  Pendule  Hégence  et 
son  Moclo  :  1.810. 

MkUHI.KS  anciens  et  MOUEnNES.  —  187.  l'.ré 
denco  llainande  l'i  deux  corps,  en  chêne  sculpté 
et  mouluré  :  010.  —  188.  Grande  crédeiice  lla- 
niandi',  lï  ileux  corps,  en  bois  de  cliéne  sculpté  : 
',18(1.  —  100.  'l'able  do  style  Ueiiaissance,  on  noyer 
.sculpté  :  1.1K»5.  —  200.  Deux  briMe-parfums  jar- 
dinières avec  couvercles  en  cuivre  ajouré  el  doré: 
I.IIO. 

Tapissicuius  ANiaiCNNKS.  —  280-282.  Trois  ta- 
pisseries du  temps  de  Louis  XVI,    i\  fond  blanc. 


tissées  de  soie,  à  médaillons  ovales,  sujets  d'an- 
maux  tirés  des  fables  de  La  Fontaine  cl  entourés 
de  guirlandes  do  Heurs  :  19.400.  — 2-S3.  Tapisserie 
de  l'époque  Louis  XIV,  représentant  Téléinaque 
dans  l'île  do  Calypso  :  10.100.  —  284.  Tapisserie 
de  l'époque  Louis  XIV,  représentant  le  Triomphe 
de  Flore  :  8.900.  —  285.  Tapisserie  de  Bruxelles  du 
XVII'  siècle  représentant  un  sujet  allégorique  des 
sciences  :  3.700.  —  287.  Tapisserie  d'.\ubus?on, 
du  temps  de  Louis  XV,  à  sujet  pastoral  dans 
un  paysage  :  1.700. 


Collection  de  M.  de  G...  —  Estampes 

La  vente  des  estainiios,  coinposanl  la  collection 
de  M.  de  G.,  faite  le  10  mai  à  l'Holel  Drouot.  par 
M'  M.  Delestbe  et  M.  J.  Bouillon,  a  produit 
31.172  francs. 

0.  D'après  P.  X.  Baudoin.  Le  Danger  du  lêle 
à  tète,  par  Simoiiet  ;  épreuve  avant  toute  lettre  : 
345.  —  13.  Le  Modèle  honnête,  gravé  A  l'cau-forle 
par  .T.-M.  Moreiiu  le  Jeune,  el  terminé  au  burin 
par  J.-H.  Siitionet,  avant  toute  lettre  :  3(X). 

17.  Beativarlet  (.T.-F.).  Du  Barry  (.\I"  la  com- 
tesse), en  costume  do  chasse,  d'après  Dronais, 
avant  la  lettre  :  4'.K).  —  41.  Dehiiroiirl  (P.-L.)  : 
300.  —  42.  Friiscati,  en  couleur  avant  toute  lettre: 
000.  —  47.  DebucourI  (d'après  P.-L.).  Promenade 
du  jardin  du  Palais-Uoyal.  Petite  rè.liiclion  gra- 
vée à  la  manière  ilii  lavis  :  7"25.  —  7y.  Juniiiel  (F.). 
Marie- Antoinette  d'Autriche.  1777.  Kpreuve  en 
couleur  :  1.250.  —  80.  Lii  Toilette  de  Vénus,  d'a- 
près F.  Boucher,  en  couleur.  Epreuve  avant  la 
lettre  :  409. 

8(i.  Lavroinco  (d'après  N.).  Ah!  laisso-moi  donc 
voir,  par  Juniiiet  :  XS>.  —  88.  L'.\veu  difllrilo, 
par  Jiittiiiet,  en  couleur  (K.  B.  8,).  Kpn'iivo 
avant  toute  lettre  ;  seulenx'Ut  le  non»  de  F.  Jur.i- 
net,  1787.  gravé  l'i  la  pointe  :  700.  —  'M.  La  Gom- 
parai.son.  par  J<iiii)iet,  en  cmleur  :  4(5.  —  tW. 
lia!  le  joli  pi'tit  chien.  Le  petit  Gon.seil  :  deux  (hmi- 
danls,  gravés  en  couleur  par  Jniiiiiet  :  l.'i'*).  — 
'X>.  L'Indiscrétion,  par  Jiiiii;iW,  en  couleur. Toute 
première  épreuve  avant  toute  lettre  ;  seulement  li' 
nom   do  F.  .laninet,  sculp.    tracé  :\    la  pointe  : 


104 


LA    CIJUONIQUE    DES    ARTS 


l.SO[>.  —  123.  Moreau  (d'après  (J.-M.).  Marie-An- 
toinclle,  oii-lôlfi  de  pa^^c  pour  les  Annales  du 
rèfjne  de  Mario-TUérese,  gravi  par  GûMC/iec,  avec 
les  noms  d'arlisles  (racés  à  la  pointe  :  6(XJ.  — 
lû4.  ïarleton  (lioulenant-colonel),  par  J.-I\. 
Smith,  178-J.  En  couleur  :  3U0. 

ISl.  M'Vird  (\V.).TIie  cilizens  reireat,  —  Selling 
Habbits  :  deux  pendants  en  couleur,  d'après  J. 
Ward,  ITOG  :  555.  —  195.  Williams  (d'après  W.). 
C.ourlship,  gravé  en  conleur  par  F.  Jukcs,  1787  : 
'à'SO. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Nous  avons  déjà  donné,  dans  le  n"  20  de  la 
Chrunique,  les  ijremiôres  acquisitions  de 
l'Ktataux  deux  Salons.  Le  Jlinistredt^s  Beaux- 
Arts  a  signé  les  nouvelles  acquisitions  sui- 
vantes : 

Peinture.  —  Arus,  Après  la  lutte;  Bergeret, 
Quand  vous  aurez  fini?  Boudot,  la  Saison 
dorée;  Bouvet,  Lever  de  lune  au  crépuscule; 
Bussy,  Joueur  de  clarinette  ;  Gabrit,  les  Bois 
mouillés;  Cari  Rosa,  En  novembre  (Jjords 
de  la  Seine),  M'"  Cornélius,  Bécassines  : 
Grochepierre,  A  la  maison;  Démaresl,  le 
Vcru  ;  Destrem,  la  Terre  promise:  Duez. 
l'Heure  du  bai)i;  Maurice  Eliot,  la  Chanson 
de  l'Eau;  Flandrin,  Fra  Anijelico;  Jules 
Eerry,  Soirée  d'automne. 

Garaud,  l'Etang:  V.  Gilbert,  le  Joaillier  ; 
Gœneutte,  Crépuscule  {retour  des  champs): 
Grimelund,  Soir  d'automne  à  Griindsand 
(Suéde);  Guéry,  Soir-  d'hiver  à  Bertricourl: 
JourJeuil  ;  Au  soleil  levant  (lac  d'Aiguebe- 
lette)  ;  M""  Lo  Roux,  Anne  et  Jehanne  ; 
Pdlm,  Orphelins;  E.  Picard,  Douce  attente; 
Point,  Rêve  de  pureté;  Quinton,  l'Auvergne 
(vue prise  du  versant  Sud  de  Montpegroux); 
de  Rchîmont,  les  Moines  servis  par  les  an- 
ges; ScLUYdLge,  Cloître  abandon)ié;  Souiilet, 
Tireurs  de  subie  sur  la  Loire. 

Sculpture.  —  AUouard,  Loin  du  monde 
(statue)  ;  Bartholomé,  Petite  fitle  pleurant 
(statue  bronze)  ;  Ddlpayrat  et  M'"»  L'jsbros. 
Chemi?iée ;  Lombard,  Kympjhe  chasseresse: 
(groupe  pierre)  :  Marioton,  Zephire  (statue 
bronze);  G.  Michel,  la  Pensée  (statue  plâtre)  ; 
Tliéodore  Rivière,  Udimum  feriens  (groupe 
bronze  et  marbre)  ;  Auguste  Ssysses,  Pro  ti- 
berlate  (statue  marbre). 


Les  couvres  des  artistes  qui  ont  concouru 
pour  le  Prix  de  Rome  seront  exposées  à 
l'Ecole  des  Beaux-Arts  aux  dates  suivantes  : 

Peinture  :  17,  18,  19  et  21  juillet.  (Jugement, 
20  juill.;t.) 

Sculpture  :  24,  25,  2G  et  2S  juillet.  (Jugement. 
27  juillet.) 

Gravure  en  taille-douce  :  27,  28,  29  et  ai  juil- 
let. (Jugement,  30  juillet.) 

Architecture  :  3,  4,  5  et  7  août.  (Jugement, 
G  août.) 


On    sait   que   M""  Chenavard,    veuve   d'un 


riche  amateur  a  laissé,  en  mourant,  toute  si 
lurtune,  —  (mvlron  68.000  fr.  de  rentes,  —à 
rEco!e  (I  !s  Beaux-Arts,  en  Uissant  au  Conseil 
suijériour  d-js  B.-au.x-Arls  le  soin  et  la  liberté 
de  réfiartir  la  rente  comme  il  l'entendrait, 
en  dill'érentes  créations  de  bourses,  de  con- 
cours, etc.  Le  Gon.se. 1  se  rendit  à  ce  di''.-,ir;  et  il 
institja  entre  autres  fondations,  un  concours 
lirinci|ial  annuel,  où  tous  les  élèves  de  l'Ecole 
juinlres,  sculjjteurs,  graveurs,  architectes  sont 
admis.  Après  un  première  jncoursdesquisres, 
le  jury  cosigne  entre  tous  les  concurre.its  : 
G  ijcintr-es,  6  sculpti'urs,  4  architectes  et  2  gra- 
veurs pour  le  concours  définitif. 

Une  prime  de  2.000  fr.  est  accordée,  dans 
chaque  section,  à  l'artiste  dont  l'œuvre  est 
classée  premi  >re. 

Le  Concours  Chenavard  a  eu  lieu,  cette 
année  scolaire,  pour  la  première  fois,  et  on 
vient  d'cxjjjser,  a  l'Ecole  des  Beaux-.irts,  les 
diUcrentes  œavres  que  le  jury  doit  examiner. 


L'Exposition  internationale  du  Livre,  que 
nous  avons  déjà  annoncée  à  nos  lecteurs, 
sjra  ouverte  au  Palais  de  l'Industrie,  du  23 
juillet  au  10  décembre. 


Une  Exposition  de  tableaux  de  l'Ecole  fran- 
çaise est  ouverte  du  25  juin  au  31  juillet,  de 
10  à  G  h.,  dimanches  e.xceptés,  dans  les  gale- 
ries Durand-Ruel,  IG,  rue  Laflilta. 


A  la  Galerie  Le  Barc  de  Boutteville  vient  de 
s'ouvrir  la  septième  Exposition  des  peintres 
«  Impressionnistes  et  Symbolistes  ». 


Un  concours  est  ouvert  entre  tous  les  ar- 
tistes français  pour  l'érection  d'un  monument 
commémoratif  militaire,  sur  une  des  places 
de  la  ville  de  Remiremont  (Vosges). 

L'teuvre  a  pour  but  de  rendre  hummage  à 
la  mémoire  des  enfants  de'  l'arrondissement 
de  Remiremont  morts  au  service  de  la  France. 


La  Société  des  Amis  des  Arts  de  Reims  or- 
ganise une  Exposition  qui  aura  lieu  du  2J  sep- 
tembre au  5  novembre  1S04. 


Une  Exposition  de  Beaux-Arts  sera  ouverte 
dans  le  grand  Hall  de  publicité  (ancien  casino 
de  la  plage)  à  Arcachon,  le  15  juillet  1894,  et 
sera  fermée  le  30  septembre. 


Une  Exposition  de  broderies  et  dentelles, 
organisée  par  la  Société  Iranc-comtoise  d'En- 
couragement aux  Beaux-Arts  et  aux  fndus- 
tries  d'art,  aura  lieu  à  Besançon,  du  2G  juil- 
let au  10  août  1894. 

Le  quatre-centième  anniversaire  de  la  nais- 
sance du  Corrège  est  célébré  en  ce  moment 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


195 


à  Parme,  par  une  Exposition  des  œuvres  de 
ce  grand  peintre. 

Une  Exposition  des  Beaux-Arts  aura  lieu  à 
Blankenberghe  (Belgique),  du  22  juillet  au 
Jô  septembre. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séances  du  30  juin  el  du  7  juillel 

Les  membres  de  l'Académie  des  Bpaux-Arls 
s'associent,  unanimement,  aux  sentiments  de 
respectueux  hommsige  exprimés  par  leurs 
confrères  des  quatre  autres  Académies  à  pro- 
pos (le  la  mort  de  M.  le  Président  do  la  Pi(*pu- 
bliquo.  .\ussi,  après  la  lecture  du  procés- 
verbal  de  la  dernière  séance  et  quelques 
paroles  prononcées  par  M.  Daumet.  président, 
la  séance  est  levée  en  signe  de  deuil. 

(jucique  r.\cadémic  des  Beaux-.\rls  ait  levé 
sa  séance  en  signe  de  deuil,  elle  s'est,  après 
un  court  intervalle,  constituée  en  jury  pour 
entendre  les  cantates  des  concurrents  au 
grand  prix  de  composition  musicale,  aucun 
ajournement  ne  pouvant  être  proposé  aux  ar- 
tistes qui  veulent  bien  prêter  leur  concours  à 
celte  audition. 

Le  premier  grand  prix  a  été  décerné  à 
M.  Kabau'l,  élève  de  M.  Massenet.  et  le  se- 
cond grand  prix  à  ^L  Lethorcy,  élève  do  M.Tti. 
Dubois.  Une  mention  lionoralilea  été  accordée 
à  .M.  iMouquel,  élève  do  M.  Th.  Dubois. 

Le  livret  de  la  cantal",  dont  le  titre  est 
iJiiphnd,  a  pour  autour  M.  Cbarles  lîal'lialli. 


f.a  séance  est  entièrement  consacrée  (\  la 
lecture  des  rapports  sur  les  divers  concours 
pour  les  prix  de  Komo. 


NOUVELLES 


***  AL  Leygues,  ministre  do  riuslruction 
publique  el  des  Beaux-.Vrls,  vient  do  conibr 
à  M.  I).  Roly,  graveur  en  médailles,  membre 
do  l'Institut,  l'exécution  de  la  médaille  que  le 
(louvernoment  a  décid(''  de  l'aire  frapper  en 
cuiiimènioration  do  la  murl  et  des  obsèques 
du  Président  l'.arnol. 

***  M.  Leygues  a  confié  au  statuaire  liou- 
cber  l'exécution  d'un  busto  do  M.  C.asimir- 
P-3rior,  Président  do  la  République,  pour 
l'Administration  des  Heaux-.Vrts. 

***  M,  Georges  Bénédito,  allaclié  au  dépar- 
tement des  antiquités  égy|)tionnos  du  Louvre, 
est  nommé  conservateur  adjoint  au  mémo 
déimrtomont. 

***  Dans  la  séance  du  \i\  Juin  do  l'Académie 
des  lieaux-Arts,  lo  [iri\  Kaslnerltoursault,  dé- 
cerné pour  la  première  fois  au  meilleur  ou- 
vrage de  liltératuro  imisicalp,  a  été  partagé 
entre  MM.  Albert  .Soubios  et  Cbarles  Malborbo 
pour   leur    llisliiin^   ilr  l' Oitvro -Coin i(j lie ,  ot 


M.  .Julien  Tiersot  pour  son  travail  sur  Rouget 
de  risle. 

***  La  Bibliothèque  Nationale  vient  d'acheter 
à  Londres  le  premier  volume  de  la  fameuse 
Bible  manuscrite  de  Philippe-le-Bel.  Elle  en 
possédait  déjà  le  second. 

M.  le  duc  d'.\umale  figurait  au  nombre  des 
«  amateurs  "  qi  i  désiraient  acquérir  le  précieux 
manuscrit,  mais  il  s'est  gracieusement  effacé 
dès  qu'il  a  su  que  l'Etat  désirait  s'en  rendre 
possesseur. 

***  M.  Louis  lialichon  vient  de  léguer  au 
Louvre  trois  dessins  provenantde  lacollection 
do  son  frère,  feu  M.  Emile  Galii'bon,  fonda- 
teur de  la  Gazelle  des  Beau.v-.irls.  Ces  trois 
dessins,  que  nous  avons  reproduits  autrefois 
dans  la  Gazelle  en  gravures  hors  texte  sont: 
le  Prix  du  Samj.  iXa  Rembrandt;  Saint 
Jean-lkipHsle,deCnmpagnolB;etl'Adoraiion 
des  Mages,  de  Léonard  do  Vinci. 

*♦:(;  La  souscription  qui  avait  été  ouvert© 
pour  acquérir  le  tableau  do  Turner,  intitulé 
l'Ancienne  Ilalie  et  qui  fut  exposé  à  la  ga- 
lerie Sedelraeyer,  est  abandonnée. 

Les  souscriptions  déj4  recueillies  seront 
donc  renilues  aux  amateurs  qui  les  avaient 
fuites;  et,  d'aiilie  part,  le  [.ouvre  n'aura  pas  à 
verser  les  2-').0(i0  fr.  (ju'il  avait  promis  pour 
contribuer  à  celte  acquisition.  I^a  somme  des 
entrées  i  1  fr.  sera  versée  à  r.\ssistanco  pu- 
blique. 

j((*ji;  On  vient  d'ériger  en  face  de  l'Institut, 
sur  le  quai  Conti,  faisant  pendant  ^  la  statue 
de  Voltaire,  la  stalue  on  bronze  deCondorcet. 
Cotte  ii'uvre,  duo  ù  M.  Jacques  Perrin,  a 
figuré  au  Salon  do  180'2. 

:(.*j(,  On  vient  d'in-taller  au  jardin  des  Tui- 
leries la  statue  du  peintre  François  Boucher, 
ii'uvre  du  sculpteur  .\ubé. 

:(,*:((  Le  monument  do  Chapu,  inauguré  tout 
récemment  au  cimetière  du  Mée,  prés  Melun, 
reproduit  le  Génie  di-  V Immorlalile.  bas- 
relief  sculpté  en  18S2  par  l'éminont  artiste 
pour  lo  tombeau  de  .lean  Reynaud  au  l'ère- 
Lacliaiso.  Un  médaillon,  par  ^L  Faley,  retrace 
le  portrait  do  Cliapu  sur  lo  monument. 

**^  On  se  prépare  i"!  ouvrir  une  souscription 
en  vue  d'ériger  une  statue  au  peintre  Alphonse 
de  Neuville,  ù  Saint Omor,  sa  ville  natale. 

On  sait  que  de  Neuville  a  déjà  une  slaluo  A 
Paris. 

+♦*  I/Ecolo  française  a  trouvé  A  Delphes 
une  tombe  do  la  période  mycénienne,  dans 
lai|uello  so  trouvaionl  une  ipiaranlaino  do 
vases  et  divers  autres  objets  de  lu  mémo 
époque. 

++<,  M.  Viconle  Palmaroli,  arlislo  pointro 
espagnol,  vient  d'élro  nommé  diroclour  du 
Musée  de  pointure  do  Mndri  I,  en  remplnco- 
niont  do  M.  !■'.  Madra/.o,  récemment  décédé. 

*♦+  La  Niilinnal  Gnllrr;/  vient  d'acquérir 
trois  pointures  importantes,  tirées  do  la  col- 
lection du  comte  do  Norllibrook.  Uo  sont  : 
r.\(/unio  dans  le  jardin  dos  Oliiùitrii,  d'An- 


196 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


drea  Mantcf^na  :  Médilalinn  de  saint  Je- 
rimie,  jiar  Antunellu  d«  Messine  ;  la  Lér/ende 
de  saint  Gilles  et  de  la  triche,  par  un  artiste 
inconnu  de  l'Ecole  flamande. 

^*^  La  riche  collection  d'Instruments  de 
Musique  anciens,  formée  depuis  trente  ans 
par  M.  Georges  Donaldson,  et  qui  contient 
plus  de  deux  cents  pièces,  vient  d'être  oITerte 
à  la  nation  anglaise.  Elle  est  maintenant  ins- 
taurée dans  le  nouveau  bi'i liment  du  Conser- 
vatoire anglais  ijui  s'apiielle  :  «  The  Koyal 
Collège  of  Music  »  à  Kensington. 


L'Exposition  de  1900 


La  Commission  supérieure  de  l'Exposition  uni- 
verselle de  1000  s'est  réunie  pour  la  première 
fois,  lundi  11  juin,  dans  la  matinée,  au  Ministère 
du  Commerce  et  de  l'Industrie,  sous  la  présidence 
du  Ministre,  M.  Lourties. 

Après  le  discours  du  Ministre,  M.  Alfred  Pi- 
card, commissaire  général  de  l'Exposition,  a  rendu 
compte  dos  travaux  préparatoires  déjà  accomplis 
et  donné  un  aperçu  des  classifications  dans  leur 
ensemble.  Il  y  aura  dix-sept  groupes. 

Nous  ne  parlerons  ici  que  des  arts.  Dans  le 
premier  groupe  ;  Education  et  Enseignement, 
la  classe  4  comprendra  l'Enseignement  spécial 
artistique.  Le  second  groupe  sera  exchisivement 
consacré  aux  œuvres  d'art  et  comprendra  : 
classe  7,  Peinture,  Cartons,  Dessins  :  classe  8, 
Gravure  et  Lithographie  ;  classe  9,  Sculpture, 
Gravure  en  médailles  et  sur  pierres  fines  ;  classe 
10,  Architecture. 

Le  groupe  3  aura  pour  objet  :  les  instruments 
et  procédés  généraux  des  lettres,  des  sciences  et 
des  arts  :  il  comprendra  la  Photographie,  la  Li- 
brairie, la  Eeliure,  les  Monnaies,  Médailles,  les 
Instruments  de  musique  et  le  Matériel  de  l'art 
théâtral. 

Le  douzième  groupe  sera  affecté  à  la  décoration 
et  au  mobilier  des  édifices  publics  et  des  liabita- 
tions. 

La  sous-Commission  de  la  classification  et  du 
programme  du  concours  s'est  réunie,  quelques 
jours  plus  tard,  au  Ministère  du  Commerce,  sous 
la  présidence  de  M.  de  Freycinct,  assisté  de 
M.  Dietz-Moanin,  vice-président. 

M.  Jules  Koche  a  donné  lecture  de  son  rapport 
sur  la  classification  et  le  programme  du  con- 
cours. 

Au  sujet  du  programme  du  concours,  M.  Jules 
Roche  a  justifié  les  décisions  de  la  sous-Com- 
mission :  Ouverture  du  concours  à  tous  les  Fran- 
i;ais.  —  Faculté  pour  les  concurrents  de  conser- 
ver, d'utiliser  partiellement  ou  de  supprimer  les 
palais  actuels  du  Champ-de-Mars  et  le  palais  de 
l'Industrie.  —  Maintien  du  palais  du  Trocadéro 
et  de  la  tour  de  300  mètres.  —  Fixation  de  la  du- 
rée du  concours  à  quatre  mois.  —  Demande 
d'une  dotation  de  100.000  fr.  pour  les  primes  à 
distribuer  aux  auteurs  des  meilleurs  projets,  les 
projets  primés  devenant  la  propriété  de  l'Admi- 
nistration, qui  se  réserve  d'en  disposer  à  son  gré 
et  qui  demeure  absolument  maîtresse  des  mesures 
à  prendre  tant  pour  l'établissement  du  projet  dé- 


finitif que    pour  la  direction  et  l'exécution  des 
travaux. 

La  sous-Commission  a  approuvé  les  fermes  de 
ce  rapport,  qui  sera  soumis  à  la  Commission  su- 
périeure en  assemblée  plénière. 


Académie  Delphinale. 

EXCURSION    ,V    VIE.NNE    (l>.\i;i>HI.NF,) 


L'Académie  delphinale  ayant  projeté  d'organiser 
périodiquement  des  excursions  archéologiques  a, 
pour  ses  débuts,  visité  la  ville  de  Vienne,  sous  la 
direction  de  son  président,  JF.  Marcel  Reymond, 
noire  collaborateur. 

La  caravane,  qui  comprenait  plus  de  cent  per- 
sonnes, a  vivement  admiré  les  monuments  et  les 
richesses  si  nombreuses  dans  celle  admirable 
ville,  qui  a  compté  deux  grandes  périodes  de 
splendeur,  la  période  Romaine  et  la  période  chré- 
tienne  du  Moyen  Age. 

Pour  les  antiquités  romaines,  la  ville  de  Vienne 
ue  le  cède  en  intérêt  qu'à  la  ville  de  Rome  elle- 
même.  —  Le  monument  vulgairement  désigné  sous 
le  nom  de  Tombeau  de  Ponce  Pilate  et  qui  est  la 
Pl/rarnide  de  la  Spina  du  cirque  est  un  monu- 
ment unique.  —  Le  Temple  est  également  d'une 
rareté  insigne  ;  seuls  peuvent  lui  être  com- 
parés le  Temple  de  la  Fortune  virile  à  Rome  et  le 
Temple  de  Nîmes.  D'un  non  moins  beau  style 
sont  les  Ruines  du  Forum,  la  Porte  monumen- 
tale et  les  Rampes  de  l'escalier  conduisant  à  la 
colline  de  Pipct,  colline  toute  couverte  de  ruines, 
où  se  distinguent  encore  si  nettement  les  gradins 
de  VAynphithéiitre,  de  cel  3.mph.ilh-idre  qui,  sflon 
l'expression  d'Eusèbe  «  l'emportait  autant  en 
o  grandeur  et  en  beauté  sur  celui  de  Nimes,  que 
a  la  ville  de  Vienne  elle-même  l'emportait  sur 
«  Nîmes  en  magnificence  ».  Vienne  n'est  pas 
riche  seulement  par  ses  monuments,  mais  tout 
autant  encore  par  les  objets  d'art  que  les  fouilles 
ne  cessent  de  mettre  au  jour.  Sans  parler  des 
admirables  statues  du  Faune  et  de  la  f'ënus 
accroupie  du  Louvre,  des  nombreuses  sculptures 
et  mosaïques  qui  sont  l'honneur  du  Musée  de 
Lyon,  la  Ville  de  Vienne  a  su  conserver  dans 
ses  IMusées  des  richesses  inestimables  que  Ton 
pourra  bientôt  étudier  avec  soin  dans  la  nouvelle 
installation  que  la  Municipalité  leur  prépare. 

De  la  période  chrétieune.  Vienne  possède  trois 
monuments  admirables  :  la  Basilique  de  Saint- 
Pierre,  un  des  plus  anciens  et  des  plus  beaux 
monuments  chrétiens  de  la  France  auquel  on 
peut  assigner  une  date  voisine  du  vm'  siècle  ; 
l'église  de  Saint- André-le- Bas,  de  la  période  ro- 
mane, qui  témoigne,  par  les  détails  de  sa  cons- 
truction et  de  sa  sculpture,  de  la  persistance  de 
l'influence  romaine  dans  la  vallée  du  Rhône,  et  la 
superbe  cathédrale  gothique  de  Saint-Maurice, 
qui  est  un  véritable  Musée  où  l'on  admire,  entre 
autres,  le  sarcophage  mérovingien  de  Saint-Léo- 
nard, une  curieuse  frise  reproduisant  les  signes 
du  Zodiaque,  que  Ton  a  cru  longtemps  une  œuvre 
antique,  mais  qui  est  certainement  un  travail  de 
la  fin  du  xn'  siècle,  la  façade  avec  ses  sculptures 
du  XIV"  et  du  xv»  siècle,  les  tapisseries  de  la  vie 
de  Saint-Maurice  du  xvi=  siècle,  le  Tombeau  du 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


197 


cardinal  Oc  Montmorin  ihi  xviii'  siéclo,  clief- 
d'œuvre  de  Slotdz.  Et  ces  églises,  aujourd'hui  en- 
core debout,  ne  sont  pas  les  seuls  monuments 
qui  nous  parlent  du  passé  chrétien  de  Vienne.  Le 
visiteur  trouvera  un  intérêt  non  moins  grand  à 
étudier  les  fragments  si  nombreux  qui  datent  des 
périodes  mérovingienne  et  oarlovingienne,  débris 
d'autant  ])lus  précieux  qu'ils  sont  plus  rares  et 
qui'  l'on  ne  trouverait  nulle  part  en  plus  grand 
nombre  que  dans  les  Musées  de  Vienne. 

La  réunion  archéologique  de  Vienne  s'est  ter- 
minée par  un  grand  banquet  présidé,  en  l'absence 
du  maire,  .M.  .loulTray,  retenu  à  la  Cbambie  des 
députés,  par  M.  Baruier,  adjoint  au  maire,  qui, 
dans  un  toast  des  plus  aimables,  a  souhaité  la 
bienvenue  à  l'Académie  delpliinale  et  lui  a  oITert, 
en  souvenir  de  sa  visite,  un  magnifique  album 
reproduisant  les  principaux  monuments  do  la 
ville  de  Vienne. 

Tontes  les  Sociétés  de  la  région  étaient  repré- 
sentées à  celte  réunion,  non  seulement  les  Socié- 
tés littéraires,  telles  que  l'Académie  de  Lyon  ou 
la  Société  d'archéologie  de  la  Drome,  mais  aussi 
les  Sociétés  alpines,  qui  ont  compris  quel  intérêt 
il  y  avait  pour  le  Dauphiné  à  faire  connaître  les 
merveilles  artistiques  qn'il  possède,  à  dire  aux 
touristes  si  nombreux  qui  viennent  visiter  la 
Grande-Gharireuse,  Uriage,  les  Goulets,  l'Oisans, 
que  le  Dauphiné  pos.séde  aussi  d'admirables  ri- 
chesses d'art  bien  dignes  de  les  intéresser  et  qu'a- 
près les  longues  courses  dans  les  forêts  de  sapins 
ou  à  travers  les  glaciers,  rien  ne  saurait  être 
plus  charmant  que  de  visiter  une  ville  telle  que 
GriTioble,  si  remarquable  par  sou  Musée,  par  la 
crypte  de  .Saint-Laurent  du  v["  siècle  el  son  Palais 
de  justice  du  xvi»,  ou  une  ville  telle  (|Ue  Vienne, 
le  plus  beau  joyau  de  la  couronne  artistique  du 
Dauphiné. 

L'Ecusson  de  la  Ronde  de  Nuit 


Les  lecteurs  de  la  Galette  se  rappellent,  dans 
la  Ronde  de  Xiiif,  au-dessus  du  pilier  droit  de 
la  grande  baie  A  plein-cintre  d'où  sortent  les 
gardes  civiques,  un  écusson  roirouvé  au  milieu 
du  siècle  dernier  sous  d'épaisses  couches  de  ver- 
nis par  Van  Dyck  el  sur  le(iuel  se  trouvaient 
tracés  au  pinceau  les  noms  des  personnages  re- 
présentés sur  la  toile. 

Ci^t  écusson  n'existe  pas  dans  la  petite  copie 
s\  l'aquarelle  conservée  dans  l'album  do  faniillo 
lie  l'rans  lianning  dock  ;  Il  n'existe  pas  non  plus 
sur  la  copie  de  la  National  (iallery,  exécutée  vers 
li')Ui).  De  l!\  ft  conclure  qu'il  avait  été  ajouté  après 
coup,  Il  n'y  avait  qu'un  pas.  Nous  avons  lonjiuirs 
supposé,  cepriidiint,  qu'il  était  contemporain  du 
tableau  et  qu'on  l'avait  omis  dans  lus  copies  :\ 
cause  ili>  sa  pelilesse  relative.  Mais  c'était  \i\,  en 
.somuio,  une  simple  supposition. 

Nous  sommes  heureux  (|Ue  cette  supposition 
soit  conlirnièe  par  un  argune'nt  que  vient  di'  four- 
nir M.  .lanus  Six  dans  la  dernière  livraison  do 
Oitdllottnnd  (11.  Voici  le  résumé  ou  pluliM  l:i 
traduction  un  peu  raccourcie  do  son  argumenta- 
lion  : 

(t)  «III*  llollaiitl,  l.HM,  ï»  hvnii^uii,  p.  7ii  et  .iiiiv. 
u  fthsvrvittiintH  titr    ijveiifupa    rhefa-d'tvuvra   (tu    Hijks 

.VlUOMI». 


«  Avec  tout  le  respect  possible  pour  les  tra- 
vaux anciens  ou  récents  des  érudits,  je  croi.s 
pourtant  qu'à  propos  de  l'authenticité  d'une  œu- 
vre d'un  maître  connu,  la  seule  preuve  décisive 
doit  provenir  de  l'examen  de  l'œuvre  elle-même. 
Si  le  palais  du  Dam  avait  brrtlé  il  y  a  seulement 
quelques  années,  on  s'imaginerait  aujourd'hui 
qu'un  Kembrandt  a  disparu  avec  lui.  Nous  savons 
pourtant  maintenant  qu'un  mauvais  barbouillage 
d'Ovens  occupe  dans  ce  palais  la  place  du  tableau 
(Claudiits  Civilis  excitant  les  Balaves  à  la  ré- 
volte) dont  les  restes  se  trouvent  à  Stockholm. 

n  Quand  la  Ronde  de  Xtiit  a  été  régénérée 
en  1880,  j'ai  examiné  lo  tableau  avec  le  soin  le 
plus  minutieux  avaut  qu'il  ne  fût  remis  en  place, 
et  je  me  suis  assuré  que  l'écusson  entier  (qui.  par 
parenihése,  ne  peut  pas  être  plus  récent  comme 
style)  dénote  d'une  manière  absolument  certaine 
—  tant  dans  la  tête  d'ange  que  dans  les  feuilles 
de  laurier  —  la  couleur  et  l'exécution  de  Rem- 
brandt lui-même. 

■<  Chacun  peut  chercher  à  son  gré  pour  quels 
motifs  l'écusson  ne  se  trouve  pas  dans  les  copies. 
Quant  \  moi,  je  pense  qu'il  en  a  été  enlevé  comme 
n'atteignant  plus  .son  but,  vu  que  les  noms,  ré- 
duits dans  cette  proportion,  n'auraient  plus  été 
déchillVables.  On  copiait  autrement,  dans  les  siè- 
cles antérieurs,  que  dans  notre  siècle.  » 

La  question  nous  semble  ù  peu  près  définitive- 
ment résolue.  A  l'argument  de  M.  Six,  on  pour- 
rait peut-être  eu  ajouter  un,  fondé  aussi  sur 
l'-'xécution.  Autant  que  nous  pouvons  nous  en 
souvenir,  l'écusson  est  exécuté  d'une  manière 
très  lisse;  comme  il  le  fallait  pour  rendre  l'elTet 
d'une  plaque  dr  uiétal  ii  surface  polie  sur  laquelle 
des  noms  étaient  censés  écrits.  S'il  avait  été 
ajouté  après  coup,  il  devrait  conserver  encore 
aujourd'hui  dans  sa  surface  les  inégalités  des 
coups  de  brosse  do  l'ancien  fond,  ce  qui  n'est  pas, 
cioyons-nous  ;  ou  bien,  si  on  suppose  que  l'au- 
teur de  l'orneaient  annexé  a  rempli  les  anciens 
creux  de  manière  ;\  égaliser  la  nouvelle  surface, 
la  couleur  devrait  être  notablement  plus  épaijse 
en  cet  endroit  que  dans  le  reste  du  fond.  —  ce 
qui  n'est  pas,  sauf  erreur.  —  Rien  n'est  d'ailleurs 
plus  facile  A  vérifier. 

On  pourrait  encore  mettre  en  ligne  un  argu- 
ment purement  moral.  S'il  y  avait  quoique  iiilérêl 
à  écrire  les  noms  des  por.sonnages  dans  lo  tableau, 
c'était  au  moment  où  les  modèles  venaient  do  so 
faire  piu-lraiturer.  Mais  une  trentaine  d'années 
après,  ([iiaiid  les  uns  étaient  morts,  les  autres 
vieux  ou  dispersés,  à  propos  do  quoi  nurtiit-on 
voulu  en  rect  nstituer  la  liste  ? 

K.  DunAND-GnÉviiXE. 


Académie  des  Inscriptions 

Séanees  du  SOJliiit  et  du  G  Juillet 

Après  la  lecture  du  procès-verbal  do  In  préc«'- 
diMite  séance,  lo  présiilent,  M.  Paul  Moyer.  nip- 
pello  l'ell'royab'o  Httontnt  qui  mot  on  deuil  lo  pays 
tout  entier. 

liaiis  ces  doiitouronsos  circonstancs.  le  pn^si- 
deiit  do  r.Xcadémie  est  .sur,  dilil,  d'èiro  l'intor- 
prèle  do  tons  les  lucmbros  -m  l.vinii  bi  sénnc.'  on 
signe  do  douil. 


198 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Ln  Métrologie  antique.  —  Jf.  Oppert  expose 
ses  nouvelles  dôcouvertes  sur  la  miHrologie  an- 
tique. Il  repi-er.d  les  données  contenues  dans  le 
récit  des  fouilles  de  Ninive  entreprises  par  f'otta 
i.'t  Flandin,  il  y  a  cinquant'^  ans.  Il  détermine 
quel  a  été  le  poids  des  huit  lions  de  lironzo  pla- 
cés aux  portes  de  la  ville  et  interprète  le  texte  re- 
latif ;\  la  superficie  de  la  ville  de  Khorsabad  ; 
cette  dernière  représenterait  Zi.'>Z).%  caunes 
carrées.  Les  murs  formaient  un  rectangle  de  l.G'i.') 
ot  do  1.750  nièlres  de  côtés. 

M.  Appert  évalue  de  là  la  canne  7  aunes  ;\ 
9  m.  40. 

.Tamais  une  surface  ne  présentait  un  carré, 
mai.s  un  rectangle  qui  .s'en  rapproche,  à  cause 
d'une  superstitinn  qui  atlachait  une  idée  funeste 
aux  figures  régulières. 

La  séance  s'est  terminée  par  une  communica- 
tion de  M.  Foucart  sur  «  les  Mystères  d'Eleusis  ». 


Société   des    Antiquaires 


Séances    des   6.    13  et  SO  juin 

M.  GoUignon  rectifie  une  de  ses  précédentes 
communications  qui  attribuait  a  M.  Gauckler  la 
découverte  d'une  léle  du  Musée  de  Gherchell, 
déjà  signalée  par  M.  Waille. 

M.  Prou  entretient  la  Société  de  la  classifica- 
tion des  monnaies  carolingiennes  au  mono- 
gramme et  réfuie  l'argument  tiré  de  la  destruc- 
tion prétendue  de  la  ville  de  Duurstede.  en  837. 

M,  Michou  communique,  au  nom  de  M.  Héron 
de  Villefosse.  un  nouveau  cachet  d'oculislc  ro- 
main. 

M.  Durrieu  signale  le  danger  des  fausses  mi- 
niatures du  Moyen-Age  mises  en  assez  grand 
nombre  dans  la  circulation. 

M.  de  Laygue  complète  sa  communicaliun  sur 
l'inscription  chrétienne  d'Algodonales  et  recon- 
nait,  avec  M.  l'abbé  Duchesne,  qu'il  y  est  ques- 
tion de  saint  Fructueux,  évèque  de  Tarragone, 
martyrisé  en  259. 

M.  Miohon  étudie  la  provenance  du  Bacchus- 
Richelieu,  dont  l'arrivée  en  France  remonte  à 
François  I". 

M.  de  Villerosse  communique  le  texte  d'une 
inscription  chrétienne  inédite  et  deux  tètes  impé- 
riales trouvées  à  Gouraya. 

M.  Gourajod  présente  un  bas-relief  en  marbre 
où  est  figuré  Dieu  recevant  l'âme  d'un  juste  au 
ciel. 

M.  Molinier  montre  un  tableau-reliquaire  en 
argent  doré  acquis  par  le  Louvre  et  exécuté  au 
XIII"  siècle,  d'après  un  modèle  byzantin. 


M.  Berger  présente  une  bible  latine  qui  a  ap- 
partenu à  Jean  de  Diirbheim,  évèque  de  Stras- 
bourg, conseiller  d'Albert  d'Autriche,  et  qui  est 
couverte  de  notes  relatives  aux  affaires  politiques 
du  xiv  siècle. 

M.  Babeau  lit  un  mémoire  sur  le  salon  du 
Dôme,  au  palais  du  Louvre,  qui  parait  devoir 
être  identifié  avec  la  rotonde  d'Apollon. 

M.  Ravaisson  explique  un  dessin  de  Léonard 
de  Vinci,  accompagné  d'un  texte  à  rebours. 


M.  .Adrien  Bonvallet  est  élu  as.?ocié  corrcspon- 

d.-iiil  à  Poitiers. 


NÉCROLOGIE 

i.e  sculpteur  .Tean  Carriès,  mort  le  1"  juil- 
let, à  Paris,  à  l'âge  de  trento-huit  ans,  était  né  à 
Lyon,  de  pauvres  ouvriers,  et  fut  de  bonne  heure 
orphelin.  Il  ne  fut  élève  d'aucune  écolo  des  beaux- 
arts  et  fit  seul  son  éducation,  étudiant  les  maîtres 
anciens  et  devinant  pour  ainsi  dire  les  .secrets  les 
plus  difficiles  de  l'art  du  sculpteur,  du  céramiste, 
de  l'émailleur. 

Sa  première  exposition  qui  attira  l'attention 
sur  lui  eut  lieu  vers  1878  au  cercle  des  Arts  libé- 
raux, où  il  montra  les  Epaves. 

Plus  tard,  vers  1887,  il  exposa  chez^L  Ménard- 
Dorian  ses  grands  bustes  d'artistes  et  de  femmes 
artistes. 

En  1899,  au  Ghamp-de-Mars  furent  montrées 
ses  recherches  de  grés  et  de  sculptures  cérami- 
ques, et  il  fut  fait  chevalier  de  la  f.égion  d'hon- 
neur par  M.  Garnot  le  jour  même  de  l'inaugura- 
tion du  Salon.  Nous  reviendrons  plus  longuement 
sur  l'œuvre  de  Garriès,  si  malheureusement  enlevé 
dans  la  maliirité  de  son  talent. 


Le  sculpteur  Jacques  France,  de  son  vrai  nom 
Paul  Lecreux,  s'est  suicide,  la  semaine  dernière, 
à  son  domicile,  45,  avenue  de  Glichy.  Il  était  âgé 
de  soixante-huit  ans.  Il  était  surtout  connu  pour 
son  buste  de  la  «  République  des  Communes  ». 
Ses  facultés  étaient  restées  troublées  depuis  qu'il 
avait  du  passer  en  Cour  d'assises,  où  il  fut  ac- 
quitté, pour  avoir  frappé  de  douze  coups  de  poin- 
çon un  expert  contre  qui  il  avait  des  griefs  à 
propos  d'un  des  nombreux  procès  qu'il  soutint 
pour  empêcher  la  libre  reproduction  de  son  buste 
d'^  la  «  République  ». 

M.  Thierry  Poux,  conservateur  des  impri- 
més à  la  Bibliothèque  nationale,  vient  de  mourir, 
âgé  de  56  ans.  Outre  les  nomlireux  travaux  aux- 
quels l'érudit  conservateur  a  concouru  depuis 
trente-cinq  ans  à  la  Bibliotlièque,  il  laisse  divers 
ouvrages,  entre  autres  une  remarquable  étude 
sur  les  Urigines  et  principaux  mo)tuine?its  de, 
l'Imprimerie  française,  faite  à  l'occasion  de 
l'Exjosition  universelle  de  1889. 


M.  Emil  Teschendorf,  arlisle  peintre  et  pro- 
fesseur à  r.\cadéiiiie  des  Arts  de  Berlin,  est  dé- 
cédé le  4  juin,  âgé  de  GO  ans.  Il  était  disciple  de 
Pilotv  à  l'Ecole  de  Munich. 


Un  voyageur  archéologue  et  diplomate  bien 
connu,  membre  étranger  de  l'Institut  de  France, 
sir  Austen  Henry  Layard.  vient  de  mourir 
à  Londres,  en  sa  soixante-dix-septiéme  année. 
Encore  très  jeune,  il  entreprit  des  fouilles  aux 
environs  de  Mossoul,  dans  le  Kurdistan  turc, 
afin  de  découvrir,  si  possible,  l'emplacement 
exact  de  l'antique  Ninive,  «  ce  berceau  de  la  sa- 
ge.sse  occidentale  ».  .Avec  l'appui  d  un  haut  fonc- 
tionnaire anglais,  il  put  mettre  en  partie  ce  projet 
à  exécution  et  enrichir  le   British   Muséum  de 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


190 


beaux  spécimens  de  l'art  assyrien  au  moment 
même  où  le  consul  franrais  Boita  faisait  des 
fouilles  analogues  au  profil  du  Louvre. 

Ses  principaux  ouvrages  sont  des  éludes  sur 
Niiiivc  et  ses  ritiiies  et  le-i  Mon  itmenLi  de  Xinive. 
Il  a  puljlié  aussi  des  mémoires  trailant  de  ses 
Pre/'iières  Aventiiyes  el  une  édilion  de  VJIisloire 
de  la  Peinture  italienne,  par  Kugieri  étant  par- 
liculiérenient  préparé  à  ce  dernier  travail  par  son 
activité  comme  trustée  de  la  Galerie  nalionale  de 
Londres. 


BIBLIOGRAPHIE 

h'Italia  artistica  e  industriale,  revue  mensuelle 
in-folio.  Rome,  librairie  Malcolti,  i^,  via  Prin- 
cipe Amedeo.  Aljonnement  ;  eu  Italie,' 00  fr.  — 
Union  postale,  70  fr. 

Sous  une  couverture  doucement  prérapliaélite, 
où  des  somlu-es  rameaux  d'un  \<\n  uuiritime  se 
détache  la  bianclie  draperie  d'un  jeune  corps  fé- 
minin, la  nouvelle  l'.evue  d'Ai  t  italienne  rassem- 
ble ciiaipie  mois  une  vinglainede  pages  in-folio 
luxueusement  imprimées,  elde  très  Ijellesgravures 
en  noir  cl  eu  couleur.  Ce  n'est  pas,  comme  \'Ar- 
chicio  storico  dell'arte,  un  recueil  exclusivement 
liisturique  el  documentaire,  mais,  le  titre  l'indi 
que,  une  revue  d'esiiril  moderne,  où  l'artiste  el 
l'industriel  trouveront,  pour  instruire  el  affiner 
leur  goût,  les  modèles  de  l'antiquilé  et  de  la  Ke- 
naissance  auprès  des  œuvres  plus  inégales  d'au- 
jourd'liui. 

Les  cinq  fascicules  déjà  publiés  Sont  ricin  ^ 
d'informations  trts  variées,  qui  nous  promènent 
par  toute  l'Italie.  L'Art  et  l'archéologie  antiques 
comptent  d'intéressantes  reproductions  du  Nio- 
bide  de  Subiaco  cl  des  bronzes  votifs  de  Vado  ;  le 
MoviMi  Age  est  représenté  par  les  éludes  de  Jl. 
Melani  sur  l'Art  décoratif,  de  M.  Kicci  sur  les 
portraits  de  Bonit'ace  Vlll  (avec  des  phototypies 
du  luisle  el  du  tcunbeau  conservés  dans  la  crypte 
de  Saint-l'ierre,  et  des  deux  si  curieuses  statues 
de  lloli);^;ne  el  de  l'iorcnce)  ;  la  Keiiaissance  a, 
pour  sa  part,  une  superbe  gravure  de  la  Vénus  de 
Lorenzo  di  Credi.  récinimenl  exiwsée  au  Musée 
(les  Offices,  et  une  étude  de  M.  Ansolmi  sur  les 
majolicpies  des  Didla  Kol)bia  conservées  dans  les 
Marelles.  (Juaul  à  l'Art  moderne,  il  est  célébré 
)>ar  de  vaillants  écrivains  qui  se  sont  fait  un  nom 
dans  lalilleratuie.  Panzacchi  nous  parle  du  sculji- 
leur  Harberi,  el  Molmonli  du  peinln'  l''avretlo; 
(i.ibriele  (l'Aiiimnzio  va  nous  décrire  la  vie  el  les 
œuvres  de  Filippo  Palizzi.  Des  études  détaillées 
sur  les  porcelaines  do  Doccia,  sur  les  fers  forgés 
d  '  Sienne  el  les  bois  sculptés  de  Vienne  sont  ac- 
compagnées tl'une  importante  séries  dj  modèles 
décoratifs. 

Celle  publication  brillante  et  pleine  do  promesses 
se  complète  par  un  courrier  meusu-l  où  .sont 
abiinilainminl  réunies  le»  rècenles  nouvelles  d'Art 
el  d'arcliéologir,  en  mémo  temps  que  des  notices 
scionliliipies  dèvelii)i|iéea. 

VX  je  ni' saurais  mieux  lermiiu^r  ce  compte  retulu 
(|u'eu  Iraduisaut  le  premier  des  sonnets  dont  Car- 
ducci  a  fait  le  royal  cadeau  à  Vllntin  nrlisliru  e 
iiidiistriale.  (Ces  sonnets,  pour  célébrer  la  Ite- 
naissance  de  l'.Vrt  italien,  évocjueni  lu  légende  (pii 
fait  découvrir  i\  Nicolas  do  l'ise  lu  tl|;uro  do   lu 


Vierge  dans  la  Phèdre  antique  sculptée  au  sarco- 
phage de  la  comtesse  Béatrice)  : 

«  Au  sourire  d'avril  qui  de  la  grave  —  verrière 
éclotct  illumine  la  messe,  il  semble  que  1^  charme 
grec  ravive  —  le  marbre  funéraire  de  la  comtesse. 

«  Sur  le  dévot  peuple  au  sol  incliné  —  la  voix 
de  l'urgue  s'épand  puis.sainment  —  et  s'élève  el 
tousse  el  murmure  étouffée  ;  —  et  le  soleil  darde. 
El  Nicolas  contemple. 

«  Par  la  por.e  entr'ouverle  la  mer  —  se  voit  au 
loin  trembloter,  la  brise  —  envoie  des  parfums, 
l'amandier  ileuri 

«  Incline  ses  rameaux.  El  dans  la  litanie  —  qui 
invoque  et  prie,  divinement  humble  —  de  la 
gloire  de  Phèdre  sort  Marie.  » 

A.  Pératé. 


Tour  du  Monde.  —  17V.I'  livraison.  —  Bang- 
kol<,  par  M.  Lucien  Fournereau.  —  Voyage  exé- 
cuté de  1889  à  1891.  —  Quatorze  dessins  de  Bazin, 
Privai,  Devos,  Berg,  Riou,  Uuffe,  J.  Lavée, 
A.  Paris,  Bocher,  Boudier,  Taylor,  Maynard, 
Uotorbe,  Berleault,  Kousseau  et  une  carte. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  IVii'  livi-aison.  — 
Texte  par  Louis  Cliampol,  M"'  Barbé,  Jean 
Valais.  H.  Meyer  el  A.  Saint-Paul. 

lUustrationsde  :  A.  Paris,  Myrbach,  Le  Blaiit,  etc. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  CJ',  7'.*.  buu- 
jevard  Saint-Germain,  Paris. 


Vuitiire.s-rc.slauraiit   .><uc  U>m  ligaes 


Service  d'Eté  1894 

Nous  sommes  iufonués  de  l'acco^'d  inter- 
venu eiit'.e  la  Coin|)agnie  des  chemins  Je  fer 
de  l'Est  el  la  Compu^'iiie  des  wagons-lit ■;, 
pour  la  création  d'un  nouveau  service  de  voi- 
tures-restaurant entie  l'uris,  Reims  el  Cliar- 
leville,  depuis  le  i"  juin. 

Le  tt  Dining-Cur  »  fail  parlio  du  train 
express  quillanl  l' iris  (ICst)  à  4  h.  3j  du 
.soir;  arrivée  îi  Reluis  à  7  h.  10,  et  i.;iiarie- 
ville  ix  U  heures.  D.ius  l'uulre  sens,  il  fail 
partie  de  l'E.x.pres-^  de  Cliarlevillc  à  81i.  30d  i 
malin;  arrivée  à  Rei'V.s  ù  U  h.  57,  el  i\  Paris  .'i 
midi  \'i. 

D'autre  part,  à  dater  du  lô  juin,  a  été  repris 
également  le  service  de  wagon  restaura  ut 
entre  ruris-Liluiumont  el  vie:  vcrsii  par  l''S 
trains  express  ((lie  la  Compagnie  do  l'Ksl  m"t 
en  circulation  cliaque  été  pour  desservir  1.  s 
célèbres  villes  d'caii  de  son  réseau  :  C^onUvxé 
ville,  Vittrl,  l'iombièrcî,  Marligny  el  Uour- 
bonnoles-Uains. 

Dépari  de  l'uris  ù  10  li.  "JO  «lu  malin  el  arri- 
vée à  Cluiimonl  à  ',*  li.  ".'(i.  Dans  lo  sons  du 
retour,  départ  de  Cliauinoni  à  \  h.  îl  cl  arri- 
vée ù  l'uris  à  7  h.  iô  du  soir. 

Le  double  service  quoliilieo  des  voiluros- 
rcstaiirunt  entre  l'uris  el  Nancy  et  Taris-t '.hu- 
ions siir-Maruo,  déj.\  bien  connu  et  .ipprécio 
du  public  couliuue,  on  outre  loulo  l'unude. 


200 


LA   CIIRONIQUI';    DKS   ARTS    KT   \)K    LA   CURIOS 


CHEMIN  DE  FER  D'ORLÉANS 


Excursions  aux  stations  thermales  et  bal- 
néaires des  Pyrénées  et  du  golfe  de 
Gascogne,  Arcachon,  Biarritz,  Luchon,  Sa- 
lies-de-Bèarn. 

Tarif  spécial  (j.  V.  ii"  100  (Orléans). 

Des  billel.s  d'Aller  ol  Kutuur,  avec  réduction  de 
25  0/0  eu  1"  classe  et  de  20  0/0  eu  2«  et  y«  classes 
sur  les  prix  calculés  au  tarif  général  d'après  l'iti- 
iiéiairo  elï'ectivemeul  suivi,  sont  délivrés  luute 
l'année,  à  luutes  les  slalions  du  ré.^eau  de  la  Guiu- 
pai,'ine  d'Orléans,  poar  les  stations  balnéaires  et 
tlierinales  ci-après  du  réseau  du  Midi  : 

Alet,  Arcachon,  Argelès-Gazost,  Ax-les-Thermes, 
Baguères- de-Bi;{orre,  Bagnéres- de -Luchon,  Ba- 
nyuls-sur-Mer,  Biarritz,  Boulou-Perthus  (le),  Cam- 
ho-Ville,  Capvern ,  Géret  (  Amélie-les-Bains,  La 
Pieste,  etc.),  Gouiza-Montazels,  Dax.  Guétliary 
(halte),  Hendaye,  Lamalou-les-Baius.  Laruns  (les 
Eaiix-i3onnes,  les  Eaux-Ghaudes),  Oloron-Sainte- 
Rlarie,  Pau,  Pierrelitte-Nestalas(Gauterets),  Prades 
(Le  Vernet  et  ilolitg),  Saint-Girons,  Saint  Jean-de- 
Luz  ,  Saint-Flodr  (  Ghaudes-Aigues) ,  Salies-de- 
Béaru,  Salies-du-Salat  et  Ussat-les-Bains. 

Durée  de  validité  :  15  jours  non  compris  les 
jours  de  départ  et  d'arrivée. 

Tout  billet  d'aller  et  retour  délivré  au  départ 
d'une  gaie  située  à  500  kilomètres  au  moins  de  la 
station  IhermcJe  ou  hivernale,  donne  droit,  pour  le 
porteur,  à  un  arrêt  en  route  à  l'aller  comme  au  re- 
tour. Toutefois,  la  durée  de  validité  du  billet  ne 
sera  pas  angmentée  du  faits  de  ces  arrêts. 

La  période  de  validité  des  billets  daller  et  retour 
peut,  sur  la  demande   du  voyageur,  être  prolongée 


deux  fois  de  dix  jours,  moyennant  le  paiement  aux 
Ailministrations,  pour  chaque  fraction  indivisible 
di-  10  jours,  d'un  supplément  de  10  0/0  du  prix 
tul;d  lin  billet  aller  et  retour. 

.WIS.  —  La  demande  de  ces  billels  doit  être 
faite  Trois  Jours  au  moins  avant  le  Jour  du  dé- 
liart. 


CIIK.MINS  l)K  l'i:i;  LK 

PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE 


BILLETS  d'.^LLEK  ET  RETOUP. 

de  Paris  à  Turin,  Milan,  Gènes,  'Venise 

(via  Mont-Genis) 

1"  classe       2°  classe 


Do  Paris  à  Turin . . 

—  Milan . . 

—  Gènes . . 

—  Venise . 
Validité  :  30  jours. 


147  fr.  GO      lOi;  fr.  10 
lljli        35      119  .1 

167        10      119         15 
216        35      154 
Arrêts  facultatifs  sur   tout 


le  parcours.  —   Franchise  de  30  kilogrammes   de 
bagages  sur  le  réseau  P.-L.-M. 

La  durée  de  validité  des  billets  d'aller  et  re- 
tour Paris-Turin  est  portée  gratuitement  à  60  jours, 
lorsque  les  voyageurs  juslilient  avoir  pris  à  Turin 
du  billet  de  voyage  circulaire  intérieur  italien. 
D'autre  part,  la  iiuiée  de  validité  des  billets  d'aller 
et  retour  Paris-Turin  peut  être  prolongée  d'uue  pé- 
riode unique  de  cjuinze  jours,  moyennant  le  paie- 
ment d'un  supplément  de  14  fr.  75  en  1"  classe  ou 
de  10  fr.  60  en  2'^  classe. 

Ges  billets  sont  délivrés  toute  l'année  à  la  gare 
de  Paris-Lvûu  et  dans  les  bureaux-succursales. 


GRAVURES  DE   FERDINAND  GAILLARD 

En  vente  aux  Bureaux  de  la  GAZETTE   DES  BEAUX- ARTS 


110 
14-2 
143 
160 
ICS 
211 
249 
261 
323 
476 


5G3 
579 
606 
667 
78ô 
846 


PEINTRES 


P.  Delaroche 

Antonello  de  Messine 

J.  Bellin 

Donatello 

J.  Bellin 

Ingres 

'Van  Eyck 

Raphaël 

Michel- Ange 

Rembrandt 


SUJETS 


Portrait  d'Horace  Vernet 

Portrait  de  Condottiere 

Vierge  au  Donateur 

Statue  équestre  de  Gattauiehxta. . . . 

Vierge 

Œdipe 

L'Homme  à  l'Œillet 

Vierge  de  la  Maison  d'Orléans 

Buste  du  Dante 

Crépuscule 

—  (Epreuves  d'Etat) 

—  (Japon) 

—  (Parchemin  monté) 

Tête  de  cire  du  Musée  de  Lille 

Dom  Guéranger 

Monseigneur  Pie 

Léon  XIII 

Fragment  des  Disciples  d'Emmaûs. 
Le  Père  Hubiu 


PRIX 

DES  ÉPREUVES 


Avant 

Avec 

la    lettre 

la    lettre 

Épuisé 

5 

do 

5 

do 

5 

do 

5 

do 

5 

15 

6 

Epuisé 

10 

20 

10 

Epuisé 

5 

20 

10 

25 

30 

— 

40 

— 

20 

10 

Epuisé 

10 

30 

6 

25 

10 

10 

1) 

10 

■J 

Le  Rédacteur  e>i  chef,  gérant  :  ALFRED  de  LÛSTALOT. 


Paris.  —  Imprimerie  tte  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.  —  Simar' 


N-  26.  —  1894 


BUREAUX    :    O,    RUE   FAVART 


28  Juillet 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    Ll     SAMEDI     MATIN 

Les  aboim/s  à  une  annie  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  grjliiicement 
U  Chronique  des  Aits  et  dj  la  Curiosité. 


Uil    an. 


PARiS     ET     DÉPARTEMENTS 

12  fr.         I         Six   mois. 


X  tr 


Nous  avuns  la  ilmilrur  il'aiiii'iiircr 
la  niurt  do  M.  Edouard  ANDRE,  au- 
cion  membre  des  jurys  di'  in'iutiin', 
]jr(''sid('nt-('un<latfiur  de  la  Sucii'li'  des 
Arts  décoratifs,  el  l'un  des  proiiriiMaires 
de  la  (iiizetlc  des  Heaux-ArlH. 

Nous  prions  nos  lecteurs  de  se  reiior- 
ter  au  nuini'ru  d'aoïU  do  la  Gasel le; c'est 
à  la  lîevue  qu'il  appartient  de  rendre 
liommaL'e  à  la  nn-nioire  de  M.  André. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Œuvres  de  J.-F.  Raffaëlli 

Venic  fail.;  lo   21  juin  par  M<  T.  Cmkvaluku 
elM.  0.  l'iirii. 
l'rmluit  :  3.J.430  fr. 
Tviu.KAi  X.  —  1.  Le  Marcliaii.l  d'Iiahils  :  l.(XIO. 

—  3.  Paysans  norinand-s.  au  inarclié  :  HOfl.  — 4. 
Les  C.liovaux,  sur  la  roule  :  ij.lXHJ.  —  û.  La  Nrig>'  : 
;)  000.  —  (i.  La  lloulc  aux  Rraiids  arhns  :  840.  — 
7.  L'Ane,  sur  la  bulle  :  8ô0.  —  8.  Les  Vieux 
rhevaux   blancs  ;  900.    —   10.    La   Seine:  1.4.-|i). 

—  1.1  Le  Di-Ki-l  aux  portes  do  l'aris  :  i.m\.  — 
\'\.  La  Place  de  la  Uépul)li<p\e  :  8(H).  —  15.  Sur 
lo  boulivard  :  .").IMI0.  —  17.  Citoyens!  :  '.«II,  — 
m.  Le  I''ruilicr  napolitain  el  son  Ane  ;  900.  —  20. 
Diiiianchi'  matin  :  3.000. 

Scii.i'ii  liiis.  — 41.  Monsieur  it  Madame  Pc- 
nis,  bronze  !\  cire  perdue,  exemplaire  uni(|uu  ; 
<i00.  —  VJ.  Prolil  de  canlonnier.  bronze  à  cire 
perdue,  éililé  iV  l.'i  e.xemplaires  :  220. 


.  R.  V.,  faite 
M.  C    l'i:iii, 


La  venle  de  la  collection  de  M 
22  juin  par  M"  P.  r.in;vALi.ii:ii  il 
j.roduit  (iO.'KK)  fr. 

Prix  principaux  : 

2K.  ('Ii(ii>liii.  .lennes  li'imues  l'iidormies  :  2.iC)0 
—  48.   l'ortliiii/.    Lu    Procession  ;  ;l.U0O.    —  O;), 


Jncqiie  (Charles).  Berger  et  son  troupeau  :  7.150. 
—  127.  Ziem.  Venise  :  2.600. 


Une  vciite  de  tableaux  modernes,  de  la  collec- 
tion de  feu  M.  Kastor,  et  de  diverses  autres 
collections,  faite  le  29  mai,  par  M-  P.  C.iikvallieb 
et  M.  G.  Peth-,  a  produit  83.000  fr. 

Prix  principaux  : 

5.  Dupré  (Jules).  Chaumière,  près  d'un  ruis- 
seau :  5.000.  —10.  Roybet.  Seigneur  Louis XIII: 
:i..")ûO.  --  12.  Sclireyer.  Chef  arabe  et  son  es- 
corte :  8.000.  —  28.  Di»:  (N.).  Ramasseuso 
d'herbe  :  6.000.  —  32.  Fninrais.  Paysage  d'IUi- 
lie  :  1.090.  —  02.  /A'.m.  Venise  :  10.000.  —  C^. 
/;e4vifl)rf.  Jeune  Ullc,  en  buste.  Aquarelle  :  1.220. 


La  vente  apn's  décès  de  M-»  veuve  Th.  G., 
faite  les  25  cl  2<i  mai,  12.  rue  Murill».  par  M*  P. 
CiiKvvLLiEH,  MM.  .Mannueim  el  SoiiiAi-^.  a  pro- 
duit 92.^00  fr. 

Principaux  prix  : 

Tai'isskiiies.  —  241  ft  213.  Suite  de  trois  tapis- 
series de  Hruxelles  <lu  xvf  siècle  exécutées 
d'après  les  carions  commandés  ft  Jules  Itoniain 
par  le  duc  de  I-'errare  Les  sujets  siuil  lires  do 
lliisloire  de  Scipion  l'Africain  :  20.IIIK).  —  2i4. 
(iramle  tapisserie  llamande  du  xvi*  siècle  repré- 
sentant des  persnnnat;es  vêtus  i\  l'orientale  : 
;j  (X)U  _  245  à  247.  'l'apis.series  llamandes  du 
XVII*  siècle.  Chasses  au  lion  et  au  cerf  :  7.100. 


L;i  c.illci-tion  de  céramiipie  et  objets  d'arl  do 
fiu  .M.  O.  du  Sartel  a  élé  veiuluo  i\  lllolel 
Drouol.  salle  t'.,  du  4  au  9  juin,  par  le  ministèro 
de  M-  P.  Ciikvm.i.ikh  il  M.  Mansiikim.  Klba  pi»- 
duil  2l5.9:tO  fr.  pour  un  lolal  de  près  de  huit 
cenls  nuinér>>s. 

La  venle  de  la  colloclio»  de  M.  de  Snmpayo 

ip.ircelaines,   faïences,   lablcaux  el   objets  d'iirli. 


'-302 


LA    CIIHONIQUE    DES    AUTS 


failli  les  12,  13  el  l'i  juin,  par  .M"  P.  l '.iiicvAi.r.iKi; 
et  M.  Manniikim,  a  pi-oiUiit  68.200  Ir. 

Un  cabaret  do  vioiix  Sevrés,  pâte  leiulce.  aimée 
1764,  a  été  adjugé  4.800  fr. 


La  vente  de  tableaux  nioderncs  oITerts  par  les 
artistes  pour  M'""  veuve  Tanguy  .s'esl  l'aile  le 
ajuin  par  M"  P.  Ciikvallikk  et  Jl.  (i.  Phiit,  <■!  a 
produit  14.201  fr. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Au  Musée  du  Louvre  on  vient  de  réunir 
dans  une  même  salle  toutes  les  faïences  ita- 
liennes dispersées  jusqu'ici  de  tous  côtés. 
C'est  dans  l'ancien  Musée  des  Souverains 
qu'on  les  a  installées. 


Aux  acquisitions  précédemment  annoncées 
faites  par  l'Etat  aux  Salons  de  1804.  il  faut 
encore  ajouter  :  âIiisb  de  la  Som-ce,  statue 
marbre,  de  M.  Jean  Hugues  (Champs  Elysées) 
et  Brii.<xerœ  de  campagne  en  Bavière, 
tableau  de  M.  Lieberman  (Ctiamp-de-Mars). 


L'Union  des  Arts  décoratifs  continue,  cette 
année,  la  série  doses  euacoursen  s'adressant 
aux  artistes  et  aux  élèves  des  écoles. 

En  fixant  son  choix  sur  une  composition  de 
tenture,  la  Commission  d'enseignement  a 
pensé  que  rien  n'était  plus  propre  à  provoquer 
la  conception  de  inotirs  empreints  d'origina- 
lité et  à  stimuler  l'imagination  des  artistes  et 
des  élèves  qu'un  concours  spécial  à  l'industrie 
de  la  soie. 

Pour  concourir  il  faut  justifier  de  la  qualité 
de  Français. 

Les  concurrents  devront  remettre  leurs  pro- 
jets au  siège  de  l'Lnion  centrale  des  Arts  dé- 
coratifs. Palais  de  l'Industrie,  porte  YII,  du 
1"  au  8  oi-tobre. 

Il  y  aura  une  exposition  publique  des  œu- 
vres présentées,  avant  et  après   le  jugement. 

Prix  à  décerner  pour  le  concours  entre  ar- 
tistes :  Premier  prix.  l.&OO  francs;  deuxième 
prix,  1.000  fr.  ;  troisième  prix,  500  fr.:  trois 
mentions  de  200  fr.  ;  quatre  mentions  de 
100  fr.  Au  total  :  4.000  francs. 

Prix  à  décerner  pour  le  concours  entre 
élèves  :  Premier  prix,  500  francs;  deuxième 
prix,  300  fr.  ;  sept  mentions  de  100  francs. 
Ensemble  :  1.500  francs. 


Le  Conseil  supérieur  de  l'Ecole  des  Beaux- 
Arts,  a  rendu  son  jugement  définitif  pour  le 
Concours  Chenavard.  L  s  lauréats  sont 
MM.  Rouault  et  l;oger,  pour  la  peinture;  Le- 
grand,  Guillaume  et  Magrou,  pour  la  sculp- 
ture ;  Daussin,  pour  la  gravure  ;  Berger  et 
Duquesne,  pour  l'architecture. 


l'ne  i:xposition  des  Iieaux-.\rts  aura  lieu  à 
Saint-Maur-les-Fossès  du  2  au  2:i  septembre 
prochain. 

Pour  fêter  le  deuxième  centenaire  de  Jean- 
l'art,  la  ville  (le  Dunkerque  organise  en  ce 
moment  au  Leughenaor,  dans  l'ancienne 
c.liambre  de  commerce,  une  Exjiosition  histo- 
rique. 


I^a  Société  des  Beaux  .\ ris  de  Nice  ouvrira 
sa  prochaine  Exposition  le  5  janvier  1803,  au 
Palais  du  Crédit  Lyonnais.  L'Exposition  du- 
rera jusqu'au  l.j  mars  environ. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  l'I  jaillel 

La  séance  est  iirésidée  par  M.  iJaumet. 

M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et 
des  Beaux-Arts  invite  l'Académie  à  honorer 
de  sa  présence  la  distribution  des  prix  du 
concours  général  entre  les  lycées  et  collèges 
de  Paris  et  do  Versailles,  qui  doit  avoir  lieu 
sous  sa  présidence,  le  lundi  30  juillet,  à  midi. 

Ce  jour-là  et  à  la  même  heure,  le  jugement 
du  concours  pour  le  grand  prix  de  gravure 
devant  avoir  lieu,  l'Académie  regrette  de  ne 
pouvoir  se  faire  représenter  à  cette  céré- 
monie. 

M.  Duplessis  est  désigné  comme  lecteur  à 
la  séance  publique  des  cinq  Académies  du  25 
octobre  prochain.  Il  lira  une  notice  sur  le  gra- 
veur Robert  Xanleuil. 

La  séance  publique  de  l'Académie  des  Beaux- 
Arts  est  fixée  au  samedi  3  novembre. 

L'Académie,  n'ayant  pas  décerné  le  prix 
Bordin  sur  le  sujet  proposé,  a  attribué  les 
revenus  de  cette  fondation  en  1898  de  la  ma- 
nière suivante  ; 

l'ne  médaille  de  200  francs  à  M.Paul  Eicher 
pour  son  ouvrage  :  Anatotnie  artistique  : 

Deux  médailles  de  500  francs  chacune  : 
l'une  à  M.  Charles  Yriarte  pour  son  ouvrage  : 
Matteo  Civilati.  sa  rie,  son  œuvre,  etc.: 
l'autre  à  M.  Rocheblave  pour  son  volume  :  les 
Artistes  célèbres,  les  Cochin. 


L'Académie  des  Beaux-Ai'ts  s'est  réunie  à 
l'Ecole  des  Beaux-Arts  pour  y  juger  le  con- 
cours de  peinture  du  Prix  de  Rome.  A  la  suite 
d'une  discussion  de  ]ilusieurs  heures  et  d'une 
interminable  série  de  tours  de  scrutin,  elle  a 
rendu  le  jugement  suivant  : 

(irand  prix  de  Rome  : 

MM.  ,lulos-Marie-Auguste  Leroux,  né  le  14 
avril  1871,  à  Paris,  élève  de  M.  Bonnat; 

Adolphe  Déclienauil,  né  le  19  juin  1868.  à 
Saint -.\nibreuil  (Saône -et -Loire),  premier 
second  grand  prix  de  1891,  élève  de  MM  Bou- 
langer, Jules  Lefebviv;  et  Benjamin  Constant. 

Premier  second  grand  prix  : 

M.  William-Julien-Emile-Edouard    Laparra, 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


am 


né  le  25  novembre  lH7:i,  ù  Bordeaux,  élève  de 
MM.  Jules  Lefebvre,  Bouguereau  et  Tony  Ro- 
bert Fleury; 

Deuxième  second  grand  prix  : 

M.  Emmanuel-Michel  Benner,  né  le  17 juillet 
1873,  à  Gapri,  élève  de  MM.  .Iules  Lefebvre 
Benjamin  Constant,  Henner  et  Tony-Robert 
Fleury. 

Le  sujet  ([ue  les  concurrents  avaient  eu  à 
traiter  était  celui-ci  :  «  .Judith  présentant  la 
tète  d'Hulopherne  aux  habitants  de  Béthulic.  » 

M>L  Leroux  et  nôchenaud  iront  à  Rome 
toux  deux  :  le  premier,  comme  de  coutume, 
pour  un  espace  de  quatre  ans,  le  second  iJour 
trois  ans  seulement,  la  place  qu'il  doit  y  oc- 
cuper étant  celle  du  grand  prix  de  l'an  der- 
nier, M.  Mitrecey,  décédé  à  la  lin  de  cet  hiver. 


NOUVELLES 


^%  Oa  termine  actuellement,  à  l'École  des 
Beaux-.\rts,  le  monument  «levé  à  Duban,  l'é- 
minent  architecte  qui  restaura  le  chiUeau  de 
Bloi-;,  la  Sainte-Chapelle,  le  chùteau  de  Dam- 
pierre,  la  fai;ade  du  Louvre,  et  qui,  en  IX-Vk, 
acheva  la  construction  de  l'Ecole  des  Beaux- 
Arts  et  y  éleva  dans  la  grande  cour  le  portique 
du  château  d'Anet. 

.Sur  un  [)ie(l  de  marbre  blanc,  dans  lequel 
est  taillé,  en  cariatide,  im  enfant,  est  posé  le 
buste  en  bronze  du  maitre,  qui  se  détache 
d'un  fond  de  maibro  où  sont  modelées  des 
branrhes  de  laurier. 

Ce  monument,  qui  est  placé  à  l'entrée  de  la 
salle  de  lllémicycle,  est  l'ifuvre  de  M.  Cuil- 
laumo.  directeur  de  l'Académie  de  France  à 
Rome. 

***  La  Société  des  Parisiens  de  Paris  et  la 
Société  des  .\rlistcs  lilliographes  français,  i|ui 
a  fait  l'année  dernière  une  exposition  d'i  ouvres 
de  Charlet,  ont  décidé  do  prendre  l'initiative 
d'un  monument  à  élever  à  cet  artiste. 

**^  Un  démolit  en  ce  moment  l'ancienne 
succursale  du  couvent  des  Oiseaux,  (irande- 
Jîue  dlssy.  pour-  y  installer  la  nouvelle  mairie 
des  Mouhneaux.  En  procédant  ù  ci!  travail,  les 
ouvriers  ont  trouvé,  sous  une  couche  de  blanc, 
un  plafond  décoré  do  certaines  figures  ullégo- 
riciues,  ipio  certaines  personnes  allribuenl  à 
Boucher  ou  à  Krugonard.  Dos  exports  ont  été 
appelés  il  donner  leur  avis  sur  la  di'couvorlo. 

^*^^  \'n  médaillon  do  Charles  Bigot,  notre 
regretté  collaborateur,  vient  d'être  placé  sur 
sa  tombe  au  cimetière  du  Pére-Lacluiise  ;  lo 
monument  est  l'nuvro  do  M.  (iuadet.  archi- 
tocte,  lo  médaillon  est  do  ^L  K.  Barrias. 

***  Cn  vient  d'inaugurer,  à  la  Salpélricro, 
les  bu'-tes  de  Baillargcr  et  do  .lonn  Pierre 
l'alrct.  Ces  doux  bustes  sont  dus  aux  sciilp- 
tours  Malherbe  et  Ludovic  Durand. 

+**  Un  Comité,  présidé  par  M.  t'.linllemel- 
Lacour,  a  organisé  une  souscription  pour  éle- 
ver un  monument  funéraire  i\  la  mémoire  do 
j'anc.en  ministre  K.  Tirard.   L'exécution  on  a 


été  confiée  à  M.  de  Saint  Marceaux.  Son  pro- 
jet représente,  assise  devant  le  tombeau,  la 
statue  du  heroir  adossée  à  un  fond  de  pierre 
sur  lequel  est  sculpté  le  médaillon  de  l'ancien 
président  du  Conseil. 

***  .\u  cours  de  travaux  de  terrassement 
exécutés  rue  Suger,  on  a  trouvé  un  cercueil 
de  métal  renfermant  de  petits  vases  en  poterie 
de  forme  antique  et  une  lirique  rouge  portant 
à  sa  partie  médiane  une  bande  d'émail  vert 
et  jaune.  Ces  objets  ont  été  remis  au  musée 
Carnavalet. 

■if*if  Un  Comité  pour  élever  une  statue  à 
Alexis  de  Tocqueville  est  en  formation.  Il 
comprendra  des  membres  de  l'Instilut,  des 
hommes  politiques  et  des  publicistes. 

if*jf  yi.  Mil  ne-Edwards  a  pi-ésenté  à  l'examen 
de  r.\cadémie  des  Sciences  une  série  de  figu- 
rines en  ivoire  sculpté,  provenant  de  la 
I'  Grotte  du  Pape  »,  station  quaternaire  de 
Brassempouy  (Landes).  Ces  objets,  qui  ont 
été  découverts  par  MM.  Ed.  Pielle  et  J.  de 
Laporterie,  gisaient  à  cOté  de  vestiges  de 
foyers,  au  milieu  d'ossements.  L'un  d'eux, 
ayant  servi  do  manche  de  poignard,  figure  le 
tronc  d'une  femme  «  stéatopygique  ■•  sans 
bras,  rappelant  quelque  peu  la  «  Vénus  hol- 
tentote  "  :  un  autre  représente  une  télé  de 
femme  au  type  mongolique  et  aux  cheveux 
longs. 

:),**  A  l'occasion  des  fôtesdu  12G-'  centenaire 
de  Hoche  à  Versailles,  on  a  inauguré  lo 
bassin  du  Plat-Fond,  abandonné  depuis  près 
d'un  siècle  et  qui  vient  d'rtra  restauré  par 
M.  Marcel  Lambert,  architecte  des  jialais  de 
Versailles  et  Trianon.  Ce  bassin,  autrefois 
nommé  «  Pièce  des  Dragons  »  avait  été  conçu 
par  .Iules  Mansard  et  complété  au  commen- 
cement du  règne  do  Louis  XV. 

**^  Un  monument  funéraire  a  été  inauguré 
lo  l'i  juillet  au  cimetière  do  lîruvillo  (Meurihe- 
et-Moselle),  sur  l'emplacement  où  furent  en- 
terrés les  850  soldats  français  ipii  périrent 
dans  la  bataille  du  lu  août  1870.  Ce  monu- 
mentest  l'u'uvro  du  sculptcurJ.-B.  Aube. 

+**  L'inauguration  du  monument  do  Léon 
Cladel,  à.  Monlauhan.  n-nvro  do  Nf.  Kmile 
Bourdelle.  est  lixéo  au  dimanche  0  août  cl 
sera  présidée  par  M.  Kouion.  directeur  des 
Boaux-.Vrls. 

jt;**  Le  Conseil  munic-qnil  de  Icnilouso  vient 
do  décider  l'éro.-tion  d'une  statue  A  tioudouli, 
poète  populaire  toulousain.  M.M.  Falguièro  01 
Morciô  ont  nccoplé  do  faire  le  monument. 

***  Dos  Voleurs  .se  sont  introduits  nuitam- 
ment dans  li's  salles  du  Mu^éo  ilo  Long- 
l'Iiamp,  i\  Marseille,  et  y  ont  soustrait  les  ob- 
jets suivants  : 

1"  l'iio  pi'inliirc  de  Kiircl  du  .Iiinlin  (ItïlVlGTSi, 
sur  loilr,  Imiiti'ur  0  m,  .\><,  liirunir  U  m.  -V^.  oludf 
de  Inrsi'  d'Iioiiiino,  porliiiil  lo  numéro  3807  ;  — 
'i-  Um-  |ii-iiiluri>  iillrilnit'i-  A  Desporli'»,  sur  toili-, 
Imiitriir  0  m.  f>7,  liir^i'ur  U  ni.  f>7  (la  loilo  a  été 
r.iupri' à Ki-i'iitiiiirlri-s environ  ilii  clirtssi.s):  Un  liè- 
vre et  des  grives. Lo  panneau  purtunt  lo  n"47  et  Tins- 


204 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


ci'iplion  :  Gil'ier  mort; — \i"  (In  |initr:iil  iiré.siuué 
(li>  .Icun  Racine,  cnpié  par  Vivien;  —  4"  Un  dessin 
lie  \'an  Dyck,  pliiiiK?  frottée  san^nine,  liauleur 
0  m.  20,  lart^eiir  0  m.  16,  représentant  un  saint 
aux  pieds  de  la  Vierj;e  et  de  l'Enl'ant  Jésus;  — 
5»  Un  dessin  de  llenilirainll  à  l;i  pierre  d'Italie, 
hauteur  0  ni.  11,  largeur  0  ni.  II  :  iicirtrait  du 
peintre;  croqnis  ;  —  6°  Un  dessin  attribué  ii 
Daniel  de  Volterre,  avec  corrections  de  Michel- 
Ange,  hauteur  0  m.  28,  largeur  0  m.  20  ;  une  li- 
gure vue  do  face,  la  tête  inclinée  on  avant  ;  es- 
quisse à  la  sanguine.  Ce  dessin  ai'-h'  lirut:iliMiierLl 
arraché  de  son  cadre. 

La  police,  mise  sur  pied,  n'a  pu  rien  décou- 
vrir, et  on  jjenso  que  les  voleurs  sont  les 
mêmes  qui  ont  dérolié  les  bijou.x  du  Jlusée 
Borély  au  mois  de  mars  dernier. 

**:(;  On  sait  que  le  Musée  de  Berlin  possède 
les  volets  du  fameux  retalde  de  Jean  et 
Hubert  Van  Eyc-k,  dont  les  panneau.x  centraux 
demeurent  à  l'épli.se  Saint-Bavon,  à  Gand. 
destination  originaire  du  retable.  Ces  pan- 
neaux, au  nombre  de  huit,  étant  peints  des 
deux  côtés,  ne  pouvaient  malheureusement 
se  trouver  exposés  dans  leur  ensemble,  on 
n'en  pouvait  voir  qu'un  seul  côté.  La  Direction 
du  Musée  a  résolu  di  les  faire  scier  dans  leur 
épais.seur  et  cette  délicate  opération  a  parfai- 
tement réussi  ;  puis  on  a  remplacé  les  pan- 
neaux manquants  par  une  ancienne  et  bonne 
copie. 

:(:*,!;  Un  groupe  d'artistes  éminents  et  d'écri- 
vains d'art,  oïL  nous  relevons  les  noms  de 
plusieurs  conservateurs  des  principauxMusées 
de  l'Allemagne,  vient  de  fonder  une  Société, 
sous  le  nom  de  "  l'an  ",  qui  organisera  des 
Expositions  et  des  Représentations  théâtrales 
et  publiera  une  revue  mensuelle,  comme 
organe  de  la  Société. 

**;(:  La  reine  d'Italie  a  fait  don  au  Musée 
ethnographique  du  Collège  romain  de  sa  belle 
collection  d'ornements  féminms  d'Abyssinie 
en  filigrane  d'argent. 

**:(=  Le  P.  Scheil,  dominicain  français,  chargé 
par  le  Gouvernement  ottoman  de  faire  des 
fouilles  à  Abou-llabba,  dans  la  région  de  Bag- 
dad, a  retiré  des  ruines  de  l'ancienne  Sippara 
lilusieurs  centaines  de  contrats  de  la  dynastie 
de  ivammourali,  des  fragments  de  syllabaires, 
quelques  hymnes  et  une  collection  curieuse 
de  pots  affectant  la  forme  d'animaux.  Ces  ob- 
jets seront  conservés  au  Musée  de  Constau- 
tinople. 

**:(:  On  écrit  d'Alger  :  «  Les  fouilles  de  la 
basilique  de  Tigzirt  Rusucum  sontaujourd'liui 
terminées.  L'édifice,  entièrement  déblayé,  se 
compose  de  trois  nefs  divisées  en  onze  travées 
soutenues  par  de  doubles  colonnes.  Dans 
l'abside  deux  portes,  encore  en  place,  commu- 
niquent avec  les  sacristies.  La  basilique  de 
Rusucum  était  une  des  plus  belles  de  Mauri- 
tanie. Bâtie  avec  les  matériaux  des  anciens 
temples,  elle  contenait  plus  de  cent  colonnes 
dépassant  un  mètre  de  diamètre.  Enfin  le  sol 
était  entièrement  recouvert  d'un  dallage  de 
mosaïque.  Une  grande  partie  de  cette  riche 
décoration  a  disparu  ;  cependant  certains  frag- 


ments ont  été  retrouvés.  Au  milieu  île  motifs 
ornementaux  des  plus  élégants  étaient  inter- 
calées une  foule  d'inscri[itions,  de  devises,  do 
maximes  morales  et  de  scènes  symboliques, 
comme  le  sacrifice  d'.\brabam.  i  lutre  les  sculp- 
tures trouvées,  il  faut  en  signaler  deux  des 
Iilus  intéressantes,  représentant  une  Martyre 
et  Balaam  frajipant  son  ànesse.  L'architecte 
départemental  chargé  des  fouilles  par  le  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique  pense  que  la 
basilii|ue  a  pu  être  construite  au  v  siècle, 
restaurée  au  vr  et  détruite  par  un  incendie, 
probablement  à  l'époque  de  l'invasion  arabe. 

j^**  .\u  cours  des  recherches  archéologiques 
qu'il  poursuit  en  Egypte,  le  docteur  Fouquet, 
du  Caire,  a  trouvé  deux  magnifiques  coupes 
royales  qu'il  vient  d'olfnr  au  Musée  du  Lou- 
vre. L'une  d'elles  porte  le  nom  du  sultan 
Bibars,  l'autre  celui  du  sultan  El  Moïad  ;  leurs 
inscriptions,  bien  conservées,  fournissent  des 
renseignements  pour  l'histoire  encore  incom- 
plètement connue  de  ces  princes  mameluks. 
Elles  seront  (irochainement  exposées  dans  la 
salle  des  Faïences  orientales. 


-»>08C-«t- 


Le  Nouveau  Musée  de  Bâle 


La  ville  de  Bàle  possède,  depuis  peu,  un  nou- 
veau Musée  :  le  Musée  historique.  Ouvert  il  y  a 
deux  mois,  il  est  installé  dans  l'ancienne  église 
dos  Gordeliers. 

On  y  remarque  de  nombreux  objets  artistiques 
ou  archéologiques  ;  armes,  céramiques,  jouets, 
meubles,  vitraux,  etc. 

Dos  reconstitutions  historiques  ont  été  aména- 
gées avec  beaucoup  d'intelligence  et  de  goût.  Dans 
les  chapelles,  converties  en  pièces  distinctes,  ont 
été  disposées  successivement  :  une  saUe  de  che- 
valerie de  1.j40  ;  une  ancienne  cuisine  ;  une  salle  à 
manger  de  l")80,  provenant  de  Spiessof  :  une 
chambre  à  coucher  do  161M3,  provenant  de  Stras- 
burgerhof  ;  un  saloi  français  du  xvn'  siècle  :  une 
autre  pièce  (nouveau  style)  do  1787,  c'est-à-dire 
de  la  lin  du  xvra"  siècle. 

Entin,  comme  i-econstitution  tout  à  fait  particu- 
lière du  passé,  des  soldats  suisses  sont  représen- 
tés fidèlement  avec  leurs  costumes,  lansquenets, 
gardes-suisses  du  roi  de  F'rance,  etc. 


Les  Fouilles  en  Tunisie 


Deiniis  l'établissement  du  protectorat  français- 
dans  la  Régence,  les  études  archéologiques  ont 
donné  des  résultats  parliculièrement  remarquables. 
On  doit  une  moisson  de  trouvailles  aux  missions 
Héron  de  Villofosse,  Cagnat  et  Saladin,  Salomon 
Reinach.  De  nouvelles  découvertes  capitales  vien- 
nent d'être  faites  par  le  service  beyiical  des  anti- 
quités dans  les  ruines  de  la  villa  romaine  dont  il 
a  entrepris  le  déblaiement  A  Oadna. 

Trois  nouvelles  chambres,  ornées  de  motifs  géo- 
métriques alternant  avec  des  oiseaux  et  des  mas- 
ques de  théâtre,  ont  été  dégagées.  Elles  s'ouvrent 
à  droite  et  à  gauche  sur  des  apparlemeuts  qui 
n'ont  pu  encore  être  explorés.  La  dernière  chambi'e- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


205 


est  reliée  par  un  couloir  à  une  vasle  salle,  aussi 
remarquable  par  ses  tlispositions  architecturales 
que  par  la  richesse  de  sou  ornenienlation. 

(jiiiq  col'innes  calc;i.ires  qui  soutenaient  le  toit  la 
divisent  en  deux  parties,  l'une  enveloppant  l'autre. 

La  première,  attenant  directement  au  mur  à 
l'ouest,  est,  sur  les  trois  autres  cotés,  séparée  par 
la  colonnade  du  promenoir  extérieur. A  lest  s'ou- 
vrent les  portes  de  trois  cabinets  parfaitement 
symétriques  et  décorés  d'une  manière  identi([ue  : 
les  murs  sont  revêtus  de  stuc  blanc  orné  de  l^res- 
qucs  ;  l'une  de  ces  peintures,  représentant  deux 
masques  de  théâtre,  a  pu  être  enlevée  et  trans- 
jxirlée  au  Musée  du  Bardo  ;  le  pavé  est  formé  de 
mosaïque  blanche  présentant  chaque  fois  au 
centre,  dans  un  cadre  rectangulaire  de  0  m.  40  do 
coté,  une  tète  de  divinité  champêtre  ;  le  seuil  des 
chamjjretles  est  orné  d'une  rosace. 

La  mosaïque  do  l'atrium  proprement  dit  pré- 
sente les  dispositions  suivantes  : 

Le  pourtour  se  compose  d'une  série  de  cinquante- 
h\iit  médaillons  placés  sur  deux  rauKS  et  renfer- 
mant chacun  un  sujet  dilVérent,  quadrupède, 
oi.seau  ou  motif  géométrique.  Dans  l'entrecolon- 
nemenl  se  développe  une  fri.se  avec  des  lions  et 
des  panthères  poursuivant  des  cerfs  et  des  biches. 

Enfin,  dans  l'espace  circonscrit  par  la  colon- 
nade, s'étale  le  tableau  principal. 

Il  représente  une  exploitation  afîi'icole  de  l'épo- 
que romaine.  Au  fond,  l'Iiabitation  du  maître, 
une  furiiic  à  façade  monumentale,  avec  une  porte 
cochèi'e,  une  seconde  porte  plus  petite,  et  deux 
fenêtres  au  premier  éla^'e.  Contre  la  maison  est 
dressée  une  charrue  ;  sous  le  porche  un  berger  se 
repose,  appuyé  sur  sa  houlette  et  passe  en  revue 
son  troupeau  de  chèvres  qui  rentrent  du  [làtu- 
rage. 

Devant  la  ferme  .se  trouve  une  forte  hutte  cpii 
servait  d'abri  aux  esclaves,  et  l'abreuvoir,  ali- 
menté par  un  puits  à  balancier,  analogue  i  ceux 
que  l'on  rencontre  encore  souvent  en  Krance,  sur- 
tout ilans  les  i)ays  où  le  bois  est  abondant  :  un 
valet  inanieuvre  h'  lléau  piuir  donner  ft  boire  !i 
deux  chevaux, 

A  droite,  un  esclave  fouaille  un  mulet  pesam- 
nieul  chargé  ([u'il  conduit  sans  doute  au  niarclié 
de  la  ville  voisine;  un  laboureur  pique  de  l'ai- 
guillon deux  bo'ufs  attelés  fi  une  charrue. 

D'autres  scènes  d'idylle  ou  do  chasse  entourent 
le  paysage  ceiilr;il  :  à  droite,  dans  une  prairie 
omliiagée,  un  berger  trait  .ses  chèvres,  un  autre 
ciiiilli'  lies  fruits  qu'il  dé|)osc  dans  un  pan  du  sa 
tuuiqui'  ri'Ievée,  un  troisiémo  est  assis  rt  joue  de 
la  llùlr  double. 

Au  milieu,  le  cadre  change  et  devient  monta, 
gueux  et  sanvagi'  :  nu  premier  plan  un  sanglier, 
assailli  par  deux  molossis  que  des  valets  de  cliiens 
s'jlVorci'Ut  de  retenir,  se  rue  sur  un  Homnin  do- 
bout  qui  le  transperce  do  sou  épieu;  plus  loin, 
un  chasseur,  se  dissimulant  sous  une  peau  de 
chèvre,  rainpo  sur  les  gem>ux  ou  pini.ssaiil  uno 
compagnie  (le  perdreaux  et  de  cailles  dans  un 
large  |iannean  ti'Uilu  divaiil  elles.  ICnlln,  fi  gauche, 
uno  liiumo  blessée  tient  tète  i\  deux  cavaliers 
montés  sur  îles  chevaux  fougueux  qui  l'achèvent 
i\  ciuips  de  javelots,  tamlis  ipi'uu  Iroisièmu  per- 
sormage  s'éloigne  au  galop,  avec  un  gesli>  do  vic- 
toire. 

Le  nombre  des  menus  objets  trouvé»  dans  les 
fouilles  est  peu  considérable  :  cela  s'explique  par 


ce  faitque  la  maison  a  du  être  déménagée  et  aban- 
donnée au  moment  de  l'invasion  des  Vandales,  et 
(ju'elle  est  tombée  de  vétusté.  Nous  citerons  ce- 
pendant un  moule  de  lampe  chrétienne,  en  partait 
état,  objet  d'une  grande  r?relé  en  Afrique,  et  une 
serrure  en  fer  d'un  mécanisme  ingénieux. 

{Le  Temps). 


Académie  des  Inscriptions 

Stances  'les  i:i  et  i'O  Jiiillel 
Fouilles  en  Egypte.  —  M.  N'avilie,  de  Genève, 
correspondant  de  l'Académie,  communique  à 
l'Acadéniio  une  série  de  photographies  des 
fouilles  jadis  commencées  à  Deir  et  Baliari 
(Egypte),  par  Mariette-Pacha,  et  qu'il  poursuit 
en  ce  moment  avec  espoir  de  les  mènera  bonne  fin. 
lins-relief  trouvé  en  Syrie.  —  M.  Clermont- 
Ganneau  a  reçu  de  iL  Max  Berchem  la  photo- 
graphie d'un  bas-relief  en  basalte  gisant  sur  la 
place  principale  de  SoneidA  (Syrie).  Ce  bas-relief, 
qui  paraît  représenter  uno  scène  de  la  Giganto- 
macbie.  est  à  rapprocher  d'un  bas-relief  égyptien 
du  Louvre  où  l'on  voit  le  combat  de  Horus  contre 
Set  ou  Typhon.  D'après  M.  Clermont-lianneau 
cette  scène  serait,  jusque  dans  ses  moindres 
détails,  le  prototype  du  combat  de  saint  Georges 
et  du  dragon. 

La  séance  s'est  terminée  par  la  leclure,  faite 
liar  yi.  Koucarl,  d'une  partie  de  son  travail  sur 
les  Mystères  d'Eleusis. 


M.  le  président  annonce  à  l'Académie  le  décès. 
à  Veni.se,  où  il  s'était  lixé  depuis  dix  ans,  de  sir 
.Vustin  Layard,  as.socié  èlrang- r.  M.  P.  Meyer 
fait  l'éloge  do  cet  explorateur  et  rappelle  les 
voyages  et  les  travaux  do  ce  polyglotte  distingué. 
Nous  avons  consacré  une  notice  nécrologique  à 
M.  Layard  dans  notre  dernier  numéro. 

M.  le  secrétaire  perpétuel  lit  le  rapport  semes- 
triel sur  les  publications  de  l'.Xcadémie,  et  cous- 
talc  que  toutes  les  grandes  collections  sont  eu 
voie  d'avancement. 

Les  collections  des  Mt'dicis.  — M.  Mûnl/  con- 
tinue et  termine  la  lecture  de  son  Mémoire  sur 
les  collections  dos  Médicis. 

Epiiiriipliie.  —  M.  C.lermoiit-Gnnncau  donne 
ipielques  détails  sur  un  bas-relief  trouvé  i\  Soueida, 
et  représentant  une  gigantomacliio.  Hercule  (uant 
à  coups  de  llèches  un  des  géants,  et  Jupiter  relo- 
naul  le  soleil  pour  favoriser  la  victoire  du  héros, 
(le  bas  relief  doit  provenir  de  Maximianopolis, 
ville  fondée  par  Maximien,  et  repré.si'uler  une 
apothéose  de  Mnxiniieu  sous  les  tnils  d'Iler- 
culi<.  portant  lo  costume  d'un  officier  de  cnvnlerio 
romaine, 

AL  lo  secrétaire  perpétuel  doinio  connaissance 
des  ouvrages  olïoris  en  iiomniage  l'i  l'.Vcailémie. 

M.  Héron  de  Villefossit  communique  une  Note 
de  M.  Victor  Wailje  sur  des  piùntures  murales 
intéressantes  trouvées  i\  ('lierrholl  eu  l.*.*!. 

l'ouilles.  —  M.  HéMu  de  Vjllefosso  coninui- 
nique  des  ren.seigmuneuts  sur  les  fouilles  f«ile.H 
en  Mauritanie  par  M.  (iavjiull,  nrcliilecto. 

Ces  fouilles,  <liuit  nous  parlons  plu-t  haut,  oui 
mis  il  jour  de  fort  iuléressaules  niosaii|ues  el  des 
inscriplious. 


•20(; 


LA    CIIIKJNIOUK    DES    A  KTS 


Ari'liroloç/ii;  cf/i/jiliei>ntf.  —  M.  ilasiicro,  pré- 
seiiti;  ;\  rAcaili'iine  le  livre  île  M.  Edouai'd  Naville 
sur  SOS  fouilli>s  on  Ejiypte. 

Groi/niphie  liLitorùfiie.  —  M.  Deloclie  coniiiiii- 
BÙiuo  mit'  Note  coiu'ornant  l'ouvrage  de  M.  I)ra- 
pcyron  sur  l'ancien  diocèse  de  Limoge». 

Armes  nnpic.nnes.  —  M.  Salouion  Heinacli  fait 
une  communication  sur  la  cali-.ia,  arme  que  Vir- 
gile qualilie  de  germanique  et  qui  avait,  disait- 
on,  la  propriété  de  revenir  vers  celui  qui  l'avait 
lancée.  Il  fait  observer  que  les  armes  des  bar- 
bares qui  envahirent  l'empire  romain  au  v«  siècle 
rapi)ellent  beaucoup  les  armes  celtiques  des  dix 
siècles  antérieurs;  ainsi,  Vniu/nu  mérovingien 
dérive  du  r/cesum,  le  snx  de  la  matara,  la  grande 
épée  franque  de  l'épée  gauloise.  Une  partie  de  la 
civilisation  celti(|uc  s'est  conservée  en  (jermanie 
pendant  qu'elle  élait  remplacée,  en  Gaule  même, 
par  la  civilisation  romaine.  La  cateia  a  égale- 
ment son  équivalent  à  l'époque  des  Invasions  ; 
c'est  l'arme  par  excellence  des  Francs,  la  hache 
de  jet,  ou  francisque.  On  disait  que  le  marteau 
du  dieu  ïlior  revenait  après  chaque  coup  se  pla- 
cer dans  sa  main  :  c'est  cette  croyance  qui  a  donné 
naissance  à  l'assertion  des  anciens  sur  la  cateia. 
L'arme  du  guerrier  franc  élait  assimilée  à  celle 
du  dieu  qu'il  servait. 

Un  échange  d'observations  est  fait  à  propos  de 
cette  lectui'e  entre  MM.  Deloche,  Perrot  et  Salo- 
mon  Reinach. 

L'Académie  se  forme  en  comité  secret. 


TRIBUNAUX 


Les    «  Fragonard  n   de   Grasse 

On  sait  que  Fragonard,  obligé  de  se  cacher  en 
1793,  trouva  via  refuge  à  Grasse,  chez  M.  Mal- 
vilan.  Il  décora  la  maison  de  son  hôte  de  cinq 
grands  panneaux  qui  comptent  parmi  ses  œuvres 
intéressantes. 

En  188.',  M.  Malvilan,  petit-fils  de  l'hote  de  Fra- 
gonard, résolut  de  faire  reproduire  par  la  gra- 
vure ces  charmantes  compositions.  Il  s'adressa  à 
Marcellin  Desboulin.  La  gravure  élait  faite  à  la 
pointe  sèche  :  on  devait  tirer  202  épreuves; 
M.  Desboutin,  pour  prix  de  sa  peine,  avait  droit 
à  la  moitié. 

M.  Desboutin  s'était  réservé  la  faculté  de  faire 
tous  les  travaux  qui  lui  paraîtraient  nécessaires 
pour  sa  «  traduction  >i,  tels  que  photographies, 
dessins,  copies  à  l'huile.  Il  exécuta  notamment 
des  copies  à  l'huile  sur  carton,  mises  au  carreau, 
de  la  dimension  des  cuivres,  c'est-à-dire  environ 
0"',45  de  large  sur  0"',SO  de  haut. 

Au  bout  de  trois  ans,  le  graveur  put  achever 
son  travail,  sans  avoir  eu  avec  M.  Jlalvilan  la 
moindre  difficulté. 

il.  Desboutin  vendit  par  la  suite  à  un  mar- 
chand ses  dessins  et  ses  copies.  Informé  de  ce 
fait  M.  Malvilan,  pensant  que  les  copies  de 
M.  Desboutin  pouvaient  déprécier  les  panneaux 
de  Fragonard,  fit  un  procès  au  graveur. 

Il  ne  demandait  rien  moins  que  la  destruction 
d'S  copies  ou  une  indemnité  de  L'Ô.ÛOJ  francs. 

L'affaire  a  été  portée  devant  la  5'  chambre  du 
tribunal,  présidée  par  JI.  Courot. 

Au  nom  de  il.  Malvilan,  M"  Bloch  a  soutenu 


que  les  travaux  préparatnires  de  l'artiste  étaient 
l'accessoire  de  i'cDiivre  définilivo  et  devaient  en 
s\iivr<:  le  sort. 

M*  Uodiigues  a  soutenu,  au  nom  de  M.  Des- 
bontin,  qu'à  défaut  de  convention  spéciale  ces 
travaux  demeurai  nt  la  propriété  personnelle  de 
l'artiste,  qui  pouvait  en  disposer  à  son  gré. 

tVcst  à  ce  sysléirie  (|ue  s'est  rangé  le  tribunal  : 
M.  Malvilan  a  été  débouté  de  .sa  demande. 


NÉCROLOGIE 

Nous  avons  à  annoncer  la  mort  de  il.  Ed.  Guil- 
laume, architecte  des  palais  du  Louvre  et  des 
Tuileries,  professeur  à  l'Ecole  des  Beaux-.\rts. 

M.  l'^lmond  Guillaume  était  né  à  Valenciennes, 
le  ai  juin  1X25. 

Après  avoir  été  grand  prix  de  Rome,  il.  Guil- 
laume, chargé  d'une  mission  archéologique  en 
Asie-Mineure,  quitta  la  France  en  1801  et  n'y  re- 
vint qu'en  1863,  année  où  il  remporta  une 
deuxième  médaille  au  Salon  pour  son  To'nple  de 
Rome  et  d'Atigusle  à  Ancyre. 

En  18tii,  M.  Guillaume  fut  chargé,  ave:  le  sta- 
tuaire Doublemard,  d'exécuter  le  monument  com- 
luémoratif  de  la  Défense  de  Paris  qu'on  voit  sur 
la  place  Clichy. 

M.  Guillaume,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur depuis  1866,  était  l'auteur  d'une  Histoire  de 
l'art  et  de  l'ornement. 

Le  peintre  Jules  Saintin  vient  de  s'éteindre  à 
Paris  après  une  longue  et  cruelle  maladie.  Il  était 
âgé  de  soixante-quatre  ans. 

Elève  de  Picot,  il  exposa  des  crayons  aux  Sa- 
lons de  loiO  et  18r)2.  Puis  il  alla  aux  Etats-Unis, 
où  il  vécut  une  dizaine  d'années. 

Il  revint  .à  Paris  en  1862.  Ou  cite  ses  portraits 
de  la  princesse  ilathilJe,  de  Rose  Chéri,  de 
il"«  .Touassain,  de  M"«  Emilie  Dubois,  de  M"»  Pro- 
vost-Ponsin.  Récemment  encore,  il  exposait  le 
portrait  de  il""  Garnot. 

il.  Jules  Saintin  fat  décoré  de  la  Légion  d'hon- 
neur en  1877. 

Le  sculpteur  Rougelet,  médaillé  l'an  dernier 
au  Salon  des  Champs-Elysées  pour  son  groupe 
Héro  et  Lénndre,  l'auteur  du  buste  de  Greuze 
érigé  à  Tournus,  sa  ville  natale,  et  de  nombreux 
groupes  d'enfants,  vient  de  succomber  au  Petit- 
Ivry,  où  il  avait  été  hospitalisé  par  l'Administra- 
tion  des   Beaux-Arts. 


Sommaire  de  la   Gazette   des  Beaux-Arts 

du  1"  août. —  Nécrologie  ;  il.  Edouard  André  ; 
J.-M.  Nattier,  par  Paul  ilantz  ;  Les  Gunzague 
dans  les  fresque.s  du  ilantegna.  à  ilantoue, 
par  Ch.  Yriarle  ;  Études  sur  la  lienaissanoa  : 
Voyages  et  Voyageurs,  par  Edmond  BonnalTé  ; 
Un  projet  de  (îlodion  pour  un  monument  à 
Condé  et  ù  Turenne,  par  Henri  Lechat  ;  Notes 
sur  quelques  njuvres  d'art  conservées  en  Es- 
pagne, par  H.  Hymans;  Correspondance  de 
Russie,  par  S.  Scheikevitcli.  —  Trois  jiravures 
hors  texte  ;  Madame  Adélaïde,  fille  de 
Louis  XV  et  Marie  Leczinska,  d'après 
J.-il.  Nattier;  Le  Cardinal  liene  de  lUrar/ue, 
bronza  de  Germain  Pilon,  eau-forte  de  J.  Pay- 
rau.  —  Nombreuses  gravures  dans   le  texte. 


ET    OK    LA    CURIOSITE 


207 


CHEMINS  DE  FER  DE  L'EST 


SAISON  DES  EAUX  1894 

Service  rapid 3,  sans  changîmentdî  voiture 

ontrt! 

Paris  et  Martigny-les-Bains 

Contrexèville,  Vittel.  Bourbonne-les-Bains 

et  Plombières 

La  Compagnie  des  CIrcmiiis  di;  fer  lU^l'I^st 
a  rétabli,  pour  la  péiiodf;  d'étô  de  lS!)i,  li^ 
service  spécial  par  iniins  rapides  qu'clli^ 
avait  créé  ea  18'J3  entre  Paris  et  les  i>rlni-i- 
pales  villes  d'eaux  de  son  réseau. 

Les  trains  sont  com|X)sés  à  l'aller  et  au 
retour  de  voitures  directes  de  l^  et  2"  classes, 
d'un  wa^'on  à  couloir  et  d'un  wa^^on  restau- 
rant qui  circule  entre  Paris  et  Chauniont. 

Départ  de  Paris  (ligi»'^  i\f  UelforI)  tous  les 
jours  à  lu  h.  20  du  niulin. 'jrajelr'n  (ili-;ures 
environ. 


CHEMINS  DE  l-'ER  DE  L'OUEST 


EXCURSIONS  A  JERSEY  &  GOERNESEY 

La  Compagnie  des  Chemins  de  fer  de 
l'Ouest  fait  délivrer,  toute  l'année,  des  ]>il- 
lets  d'allt'r  et  retour  de  Paris  à  .lersey  (Saint- 
Hélier)  comprenant  la  traversée  do  Krance  à 
Jersey  et  valables,  pendant  un  mois,  aux 
pris  suivants  : 

I.  —  Billets  valables  i\  l'aller  et  au  retour 
par  Granvilli^  : 

["■  classe.  70  fr.  10  ;  2"  clas-e,  49  fr.  05; 
a»  classe.  B5  fr,  25. 

II.  —  l!ill(!ts  valaliles  à  l'aller  par  Gran- 
ville,  au  retour  par  S.iinl-Malo  (ou  inverse- 
menl)  et  |ierm'  tlant  d'flTectuer  l'e.xcursion 
du  Mont-Saiiit-Miclic'l  (pan'ours  un  voilure 
compris  dans  le  pri.\  du  billet). 

!"■  classe.  78  fr.  ;2''  clas.se,  55  fr.  40; 
3e  class",  40  fr.  15. 


CHEMINS  DE  FER  DE  L'EST 


VOYAGES 


Suisse  et  en  Italie 


Pour  faciliter  les  voyages  en  Suisse  et  en 
llalie,  la  Compagnie  de  l'Est  s'est  entendue 
avec  les  Comjiagnies  voisines  et  a  réalisé  de 
nomlireiises  combinaisons  qui  i)eriMeltent 
au.\  touristes  d'elTecluer  des  eicursioas  va- 
riées à  des  pri.K  très  réduits. 

,\u  départ  deP.iris,  on  peut  se  procurer, 
du  P'  mai  au  lô  octobre,  des  billets  d'aller 
et  retour  pour  Bàle  valabbs  pendant  3(j 
jours  (!M!  fr.  en  fr'-  classe,  71  fr.  en  seconde), 
pour  Lucerne,  valables  pendant  G')  jours 
(112  fr.  et  .S 5  fr.).  pour  Zurich,  valables  éga- 
lement jiendant  liU  jours  (111  fr.  et  S2  fr.). 
Les  voyageurs  passent,  à  leur  choix,  par 
Petit-Croix  ou  par  Délie.  Les  billeîs  de  l'''' 
et  de  2''  classes  sont  valables  par  les  trains 
rapides  au  nombre  de  deux,  par  jour  dans 
cliaiju  •  sens. 

Des  billets  circulaires,  tracés  avec  des  iti- 
néraires très  variés,  permettent,  soit  au  dé- 
part <le  Paris  (vifi  lielforl).  soit  au  départ  de 
Londres  (via  C  ilaislîeims-li;"ile  et  le  Go- 
thard),  de  faire  des  excursions  dans  descon- 
dilious  très  écononiii]ues  en  Suisse,  en  Autri- 
eiie,  en  Italie,  en  Allemagne,  en  Uelgique,  etc. 


CHEMINS  DE  FER  DU  NORD 

Services  directs  entre  Paris  et  la  Hollande 

Trajet  en  10  heures  et  demie. 

I  )éparts  de  Paris  à  8  h.  15  du  matin,  midi  10 
et  1 1  heures  ilu  soir. 

Départs  d'.Vmslerdam  i\  7  h.  30  du  matin, 
liiidi  .>")  et  .")  h.  ;v>  du  soir. 

l)é|.artsd'Utrecht;'i8h.  10  du  malin,  lh.37 
et  t'i  h.  ;îT  du  soir. 


CHEIÏiINS    DE    FER    DE    L'OUEST    ET    DU    .ONDON    BRIGHTON 


IVVU  l..\  VOIK  l..%   IM.H  S  l'X  0\(>:\ll^»ll  K 

(ROUElSr,       DIEPPE       ET       JSTE-WtlAVEISr  ) 

Double  service  rapide  journalier  à  heures  fixes  toute  l'aimée  ( Dimauclios  compris) 

Iii'imrl»  d.i  Porl»  (Saiol-l»;arf).  9  11.  30  Bilin  9  h.     u  joir 


Arni^M  à  Londres 


iloin'd-llriilge. 
/Viuturitt. ... 


7  t.    »  uir 
7  k.»  uir 


7  b.  40  miliB 
7  b.  50  Bitii 


iteniltg  Kndgr.  91.»  ailii  8  b.  50  w(r 
iWpirls  ilf  LondrM,,,    .              '_                  i 

(Victon»....,9l.    „  Bilil9b.    u  ujr 

Arriv.i.»  .\  Pirll  (Sjiil-ljijrf).  |6  k.  35  mt    8  k.     u  Mlii 


Billets  simples,  valiiblo.s  pendant  7  jours 

l"^''    <'.I.Assl-.  2''    (ll.ASSK  3"   C.I.ASSl.: 

43  fr  25     32  fr      .       23  r     25 


Billetsirallerdretour,  >.il.ilil(S|iriiii.iiii  1  m'h 

l'"  i;i.\s-~i;     I     2''  iM.ANM-;      l      3''  r.i..\ssr 


72  •  75  52  f>  75  I  41 


f>'    50 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


J 


ALBUM     RELIE 


>s 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier  1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5   francs;  franco  en  province,   20   francs. 

IWEI B  U  ïl!  M  llICll-Ml 

PAR 

MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    MANTZ,    CHARLES    GARNIER,    MÉZIÉRES,    ANATOLE    DE   MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-8°  grand  aigle,  illustré  de  100  gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  Il  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

I*  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2°  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n»"  1  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 
Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux- fortes  de  M.  de  MARE 

UN  VOLUME  IN-4*  TIBÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  PAPETERIES  DU  MARAIS 

Il  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  75  exemplaires  numérotés  sur  papier  Whatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  j5  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  zS  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 

ALBUM  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

Ci.XQl'IÈME  SÉRIE.  —  Prix  100  Irancs.  —  Pour  les  Abonnés  :  50  francs 

Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la  Galette  des  Beaux-Arts 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 

Les  Dessins  de  Maîtres  anciens  exposés  à  l'École  des  Beaiix-Ails  eu  I8î9 

PAR  LE  AtARQUIS  Pn.   DE  CHENNEVIÈRES 
Directeur  honoraire   des   Beaux-Arts,   Membre  de   l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend   18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr. —  Pour  les  abonnés,   12  fr.  \  Jrauco  en  province,  1 5  francs 


En  venle  aux  Bareaux  de  la  GAZETTE  DES  BEAUX -ARTS,  8,  rue  Favarl,  Paris 


ll^  Rédscteur  en  chef  gérant  •  A.  DE  LOST.iLOT  -   Imi'.  de  i,a  I'isessk,  16,  rue  du  Croissant.  Paris.  —  Simarl.li 


N*  27.  —  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


11  Août. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPBLÉMENT  A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT    LE     SAMEDI     MATIN 

Le$  dbonnés*^^ne  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gracuicemenc 
la  Chronique  des  Arts  et  do  la  Curiosité. 


4 


PARIS    ET    DEPARTEMENTS 


Un    an. 


fr. 


8  fr 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Prix  de  Rome  (1) 

SCULI'TUIIE 

Gratid  prix 
M.  l{oux(Gonstant-Antoine-Ambr(jise),  né  le 
21  avril  WG.j,  à  Marseille,  élève  de  MM.  Cave- 
lier  et  Barrias. 

Premier  second  grand  prix 
M.  Champeil  (Jean-Baptiste),  né  le  19  IV'vrier 
l^iOfJ,  à  Paris,  élève  de  MM.  Thomas  et  Gau- 
thier. 

Deuxième  second  grand  prix 

M.  Bouclier  (Jean-Marie-Théodore- Joseph), 
né  le  20  novembre  1S70,  à  Cosson  (Ille-i't-Vi- 
laine).  éxve  de  MM.  Chapu,  Falguitire  et 
Mercié. 

Les  candidats  avaient  eu  à  traduire  en 
roiiile-bosse  le  sujet  suivant  ;  «  .Vchille,  en- 
llammé  de  colère  après  la  mort  do  Patrocle, 
commence  ù  revêtir  l'armure  apportée  par 
Thélis,  sa  mère.  » 

Gravure  en  taillk-uouce 
Grand  2>ri.r 
M.  (iermain,  né  le  7  décembre  1871,  élève  de 
MM.  Blanchard  et  Géréme. 

Premier  second  grand  prix 
M.    Mayour,    né    le  U  mai   1871,   élève    do 
.M .M.   .laiciuet,    Bonnat,  Lovasseur  et  Leroy. 

Mention  lionorablc 
M.  l'onat,  né  lo  1"  décombro  1873,  élève  do 
MM.  Jaciiuot  et  Bonnat. 

.ViicurrKCTURE 
(Ira  ml  pri.r 
M.  liocoura  (Alfred),  né  à  (îrenoble  (Isère), 
lo  yii  septembre  IHM,  élève  de  M.  Pascal. 

(t)  Voir  puiir  la  Pcinturt*  lu  prûcùiloat  uuiucro. 


Premier  second  grand  prix 
M.  Patouillard  (Auguste-René-Gaston),  né  à 
Toulouse,    le    13    novembre    1867,  élève    de 
M.  Genain. 

Deuxième  second  grand  prix 
M.    Héraud  (Gabriel),   né   à    Marseille,   le 
22  mars  1866,  élève  de  M.  Raulin. 


Tous  les  deu.x  ans,  la  Ville  de  Paris  ouvre 
un  concours  entre  tous  les  musiciens  fran- 
çais pour  la  «  composition  d'une  Œuvre  mu- 
sicale de  haut  stylo  et  de  grandes  proportions, 
avec  soli,  chunirs  et  orchestre,  sous  la  forme 
symphonique  ou  dramatique.  » 

Le  concours  pour  la  période  18941806  est 
ouvert,  et  les  manuscrits  devront  être  déposés 
ù  la  Préfecture  de  la  Seine  (bureau  des  Beau.\- 
.■Vrts),  du  1"  mars  1896  au  15  du  même  mois. 


La  Commission  des  Beaux-Arts  du  Conseil 
niimicipal  s'occupe  de  l'organisation  du  Musée 
Galliera,  <|ui  sera  spécialement  consacré  aux 
objets  d'arl  modernes  ;  elle  y  a  déjù  fait  trans- 
porter un  certain  nombre  do  pièces  aciiuises 
au.\  Salons  de  \w\,  telles  que  les  coupes 
émaillées  de  M.  Georges-Jean,  les  pièces  cé- 
raniiijues  de  MM.  K.  Chaplot,  .\.  Hammouso, 
l)al|ieyrat  et  Lesbros.  les  cristaux  do  .M.GalIé, 
les  élains  do  M.  Ledru.  Lo  .Musée  qui  sera 
installé  au  pavillon  do  la  Ville  sera  réservé  à 
la  p'îinluro.  au  dessin,  à  la  gravure  et  A  la 
collection  do  tapisseries  anciennes  apparte- 
nant A  la  Ville.  Tous  les  objets  devront  être 
munis  do  placiiiettes  indicatrices  renseignant 
clairement  lo  visiteur,  à  l'o-xemplo  du  Muséo 
Carnavalet,  consacré  aux  collections  histori- 

i[U0S. 

On  vient  d'instiller  au  Musée  Carnavalet 
un  basrolief  il'un  maître  incuiinii,  ropri^son- 
tant  une  Cita  rite  versant  à  boire  A  dos  en- 


210 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


fanls.  Celte  sculpture,  qui  décorait  autrefois 
une  fontaine  de  la  rue  des  Amandiers,  à  To 
pincourt,  a  iiù  donnée  au  Mus^e  par  M""  Lc- 
paute,  veuve  du  conservateur  du  buis  de  Vin- 
cennes.  La  fontaine  des  Amandiers  avait  été 
édifiée  en  18U6. 


La  Ville  de  Nancy  a  orpanisi'',  dans  la  salle 
Poirel,  une  Lxposition  régionale  d'Art  décora- 
tif moderne,  la  ]jremièi-e  de  ce  genre  qui  se 
soit  ouverte  en  province,  croyons-nous.  Toutes 
les  industries  locales  s'y  trouvent  représen- 
tées, et  depuis  qu'elle  est  ouverte,  celte  Expo- 
sition a  rei;u  plus  de  15.0(i0  visiteurs.  Afin  de 
donner  à  l'initiative  prise  par  la  Ville  de  Nancy 
une  sanction  ofticielle,  if.  I^evgues,  ministre 
des  Beaux-Arts,  avait  délégué  à  Nancy  M.  Ro- 
ger Marx,  critique  d'art  et  insi)ecteur  des  Mu- 
sées, qui  a  fait,  sur  le  lieu  même  de  l'Exposi- 
tion, une  conférence  sur  1' «  Art  décoratif», 
avec  le  plus  grand  succèi. 


La  Société  des  Amis  des  Arts  de  Reims  or- 
ganise, cette  année-ci.  une  Exposition  dont 
l'ouverture  aura  lieu  le  samedi  29  septembre 
et  la  clôture  le  lundi  5  novembre. 


Une  Exposition  internationale  d'aquarelles, 
pastels,  dessins,  gravures  et  miniatures  s'ou- 
vrira à  Lille  le  1"  septembre  1894. 

Les  ouvrages  venant  directement  à  l'Expo- 
sition devront  être  adressés  à  l'Union  Artis- 
tique, rue  Négrier,  3iJ  ter,  à  Lille,  avant  le  15 
août  189i,  dernier  délai. 


La  Gazette  officielle  égyptienne  a  publié 
une  invitation  aux  architectes  de  toutes  les 
nationalités  d'envoyer  leurs  plans  pour  la 
construction  du  nouveau  Jlusée  à  bâtir  au 
Caire.  La  somme  à  dépenser  est  de  3  mil- 
lions 75.000  francs.  Les  plans  seront  reçus  au 
Caire  jusqu'au  l"mars  18J5.  Un  pris  de  15.750 
francs  sera  attribué  au  meilleur  plan  et  une 
somme  de  lO.ôOj  fr.  sera  partagée  entre  les 
quatre  meilleurs  plans  suivants.  Les  archi- 
tectes peuvent  se  renseigner  auprès  du  Minis- 
tère des  travaux  publics  du  Caire. 


NOUVELLES 


***  M.  Charles  Yriarle  et  M.  Henry  Havard, 
inspecteurs  des  Beaux-.Arts,  membres  du  Con- 
seil supérieur,  ont  été,  par  su.te  d'une  déci- 
sion ministérielle,  nommés  inspecteurs  géné- 
raux des  Beaux-Arts. 

**:(:  M.  Boucher,  sculpteur,  a  été  chargé  par 
la  Direction  des  Beaux-Arts  de  modeler  le 
buste  officiel  de  M.  Casimir  Périer,  président 
de  la  République.  L'artiste  s'est  mis  de  suite 
à  l'œuvre,  ainsi  que  M.  Ghaplain,  graveur  en 
médailles,  membre  de  l'Institut,  chargé  lui 
aussi  de  reproduire  les  traits  de  notre  nou- 
veau président. 


***  Le  Ministre  des  Beaux-Arts  a  demandé 
à  la  Commission  du  budget  des  augmen- 
tations dont  le  total  s'élève  à  49.200  fr.  se  dé- 
comp^s.int  ainsi  ;  20.000  fr.  pour  améliorer  le 
traitei-.ent  des  gardiens  de  Musées,  notamment 
de  celui  de  Versailles;  17.900  fr.  pour  élever 
les  traitements  des  professeurs  du  Conserva- 
toire et  augmenter  le  nombre  des  classes; 
7.500  l'r.  pour  le  Musée  Grandidier  (porcelaines 
et  la'i-inces  chinoises);  :J.300  fr.  pour  l'Kcole 
céramique  de  Limoges.  Le  rapijorteur, 
M.  Trouillut,  acce])te  la  plupart  de  ces  crédits, 
qu'il  prjpose  de  compenser  en  partie  par  des 
réductious  sur  d'autres  chapitres. 

**:(!  Le  Musée  du  Louvre  vient  d'acquérir 
une  statuette  funéraire  égyptienne  en  bois 
d'acacia,  représentant  une  prêtresse  du  dieu 
Minou.  Celle  statuetle,  d'un  travail  exquis,  a 
trente  centimètres  de  hauteur  :  la  prétresse 
se  lient  debout  sur  un  socle  rectangulaire 
couvert  d'inscriptions.  Nous  reviendrons  sur 
cette  importante  acquisition. 

***  Aux  termes  de  son  testament,  M.  le  ba- 
ron Roze,  ancien  maître  des  requêtes  au  Con- 
seil d'Etit,  décédé  le  8  mai  dernier,  a  fait, 
entre  autres,  les  legs  suivants  ;  1»  Au  Musée 
de  Cluny,  ses  tapisseries  et  meubles  anciens, 
si  le  Musée  les  juge  dignes  de  figurer  dans  ses 
galeries  ;  2°  au  Musée  du  Louvre,  le  portrait 
de  sa  femme  par  Jacquet.  11  figurera  au  cata- 
logue sous  la  désignation  :  «  Portrait  de  la 
baronne  Roze  »  ;  8»  au  Musée  de  Toulon,  le 
portrait  de  son  père,  les  portraits  de  ses 
grands-pères  et  arrière-grands-pères. 

^**  L'Académie  des  Beaux-.Arts,  en  séance 
du  28  juillet,  a  décerné  le  Prix  A.-2\\  liailly, 
d'une  valeur  da  1.500  fr.,  destiné  à  récom- 
pensci-  la  meilleure  œuvre  d'architecture 
construite  et  achevée  dans  le  cours  des  six 
dernières  années,  à  M.  Hardy  pour  ses  tra- 
vaux de  Notre-Dame  de  Lourdes. 

,[,**  M.  E.  Molinier,  conservateur  au  Musée 
du  Louvre,  fait  opérer  divers  remaniements 
dans  les  collections  céramiques  afin  de  don- 
ner place  aux  nombreuses  pièces  de  faïences 
françaises  léguées  par  M.  Giraudeau  de  Nioit. 
L'ancienne  salle  des  faïences  italiennes,  aug- 
mentée par  l'adjonction  des  Palissy  et  agran- 
die par  l'abattement  des  cloisons  de  l'an- 
cienne salle  des  bois,  devient  une  unique 
et  importante  salle  des  faïences.  Comme  con- 
séquence, l'ancienne  salle  du  .lapon  a  passé 
dans  l'ancienne  salle  des  Palissy  ;  les  bois  et 
les  cires  ont  été  transportés  dans  l'ancienne 
salle  servant  d'annexé  à  celle  des  faïences 
italiennes,  et  les  grès  qui  se  trouvaient  avec 
les  Pdhssy  ont  été  placés  dans  l'ancienne 
salle  du  Japon.  Un  certain  nombre  d'objets 
raccommodés  ou  que  le  Musée  possédait  en 
double  ont  été  répartis  entre  les  Musées  de 
Lille,  du  Puy,  d'Annecy  et  de  Limoges.  La 
collection  de  céramique  chinoise  de  M.  Gran- 
didier sera  prochainement  placée  au  Louvre 
dans  les  salles  situées  à  côté  du  quai,  au- 
dessus  de  la  grande  galerie  de  peinture. 

if*^  M.  Charles  Mercier,  artiste  peintre,  res- 
taurateur de  tableaux,  vient  de  terminer  pour 


ET    DE    LA.    CURIOSITÉ 


211 


le  compte  de  l'Administralion  des  Beaux-Arts 
(le  la  Ville  de  Paris,  la  restauration  de  la 
peinture  murale  d'Eugène  Delacroix  (Pietn) 
à  l'église  Saint-Denis  du  Saint-Sacrement,  rue 
de  Turenne.  Celte  peinture,  qui  était  devenue 
invisible  depuis  longtemps  sous  des  couches 
épaisses  de  fumée  et  sous  la  moisissure  pro- 
duite par  l'iiumidilé  de  la  pierre,  a  repris  tout 
son  éclat  et  est  redevenue  telle  qu'elle  a  été 
peinte  par  son  auteur  en  184i. 

^*^  M'""  Paul  Baudry,  veuve  du  célèbre 
peintre,  vient  de  donner  au  Musée  de  La 
Uuchesur-Yon  deux  peintures  du  maître  re- 
gretté, les  portraits  do  son  père  et  de  sa  mère. 
Paul  Baudry  était  né  à  La  Roche-sur- Yon,  un 
Comité  local  s'est  formé  récemment  pour 
élever  nu  peintre  un  monument  dans  sa  ville 
natale. 

**:(!  La  collection  de  peintures  exposées  au 
dernier  Salon  du  Champ-de-MarsparM.  James 
Tissot,  et  représentant  la  Vie  de  XoIreSei- 
gnei'.y  Jcsi/sChrist  a  été  acquise,  avec  droit 
de  reproduction,  par  la  maison  Mame,  de 
Tours,  qui  l'emploiera  à  éditer  un  ouvrage  de 
luxe. 

**:(t  Le  legs  dune  somme  de  fi.OOO  fr.  fait  en 
1893,  à  la  ville  d'.Arras,  iiar  M'»"  Antonioli, 
pour  l'acquisition  d'un  tableau  à  placer  dans 
le  Musée  de  cette  ville,  vient  d'être  alTccté  à 
l'acquisition  du  tableau  do  M.  Emile  Bouligny, 
Le  Miirv<hal  Lannes  à  A's.s/(«,f/,  qui  figurait 
au  dernier  Salon  des  Champs-Elysées. 

if*if  Une  trouvaille  de  monnaies  anciennes 
a  été  faite  récemment  à  Saint-Quentin:  en 
démolissant  une  maison  du  xvi»  siècle,  à  l'an- 
gle des  rues  SaintJcan  et  du  Gouvernement, 
un  ouvrier  terrassier  brisa  d'un  coup  de  pioche 
un  vase  do  terre  rougeàtre  d'où  s'écliap|ièrent 
uno  grande  quantité  de  pièces.  .\piès  e.xa- 
men,  on  constata  que  les  Vd\  monnaies  trou- 
vées datent  de  la  seconde  moitié  du  xv  siècle 
et  dos  premières  années  du  xvi«  siècle;  il  y  a 
des  royales  françaises,  comme  aussi  des  sei- 
gneuriales et  des  étrangères,  queltpiesunes 
très  artistement  travaillées,  (j'osl  la  quatrième 
trouvaille  fpito  à  Suint  ijuenlin  depuis  une  di- 
zaine d'années. 

:i<*:j<  Lo  P.  Sclicil,  dominicain  français, 
chargé  parle  Couvernement  Ottoman  de  l'uiro 
do->  fouilles  à  Abou-Ilabba,  dans  la  région  do 
Bagdad,  a  retiré  des  ruines  do  l'ancienne  Sip- 
para  plusieurs  coulriits  de  la  dynastie  de 
Kaimunurali,  des  fragments  do  syllabaires, 
(|uelques  hymnes  et  uno  collection  curieuse 
(le  pots  alVectiint  la  forme  d'animau.\.  (les 
obji!ts  seront  conservé.s  au  Musée  do  Constan- 
linopli!. 

***  Lord  Dudloy  vient  do  vendre  ri-..'.(««i 
marl<s  (17/..')0()  Irancst,  ù  la  galerie  de  Dresde, 
son  tableau  do  Murillo  ^  La  Mort  do  ninte 
Claire  •>. 

■)f*if  Doux  tableaux  de  l.onbacli.  qui  se  Irou- 
vonl  dans  la  galerie  Staedel.  A  Krancfoil,  ont 
été  voloiilairiMiK^nt  détériorés  par  un  individu 
resté  inconnu.  Le  portniil  du  maréchal  do 
Moilke  a  été  transpercé  on  plusieurs  endroits 


et  les  yeux  du  portrait  de  l'empereur  liuil- 
laume  ont  été  graités.  Les  tableaux  ont  été 
mis  immédiatement  en  réparation. 


Légion  d'Honneur 

Commandeurs 
M.  ("icolTroy,  directeur  de  l'Ecole   française  à 
Rome  ; 

M.  Camille  Saint-Saëns,  compositeur  de  mu- 
sique. 

Officier 

M.  Marmontel,  professeur  de  musique  an  Con- 
servatoire. 

Chevaliers 

M"'  Virginie  Demont-Brelon,  artiste  peintre; 
M.  .lames  Tissot,  artiste  peintre;  M.  Bigard- 
Fabre,  chef  de  bureau  au  Ministère  de  l'Instruc- 
tion pul)liquc  ;  M.  Dcprez,  conservateur  dos  ma- 
nuscriis  à  la  Bibliothèque  nationale;  M.  Tliolin, 
archiviste  du  dopartem<;nt  de  Lot-et-Garonne: 
M.  de  BoisdelTre,  compositeur  de  musiipie;  M>r. 
Baligny,  Roux,  Dunnett,  Chanccl,  architectes; 
M.  Landry,  chef  des  travaux  du  Garde-Meuble. 

Ont  été  nommés,  au  titre  étranger  : 
Chevaliers 

M.  Gheca  (Ulpiano),  artiste  peintre,  sujet  espa- 
gnol; M.  Lazzari,  composilciir  de  musique,  sujet 
autricliieri;  M.  Los  Rios  (Ricardo  de),  artiste 
(^raveur-aqnafortisle,  sujet  espagnol;  >r.  Vail  (Eu- 
gène-Laiirciil),  artiste  peiiilre,  sujet  américain; 
M.  Wallgren  (Lî.),  arlisto  statuaire,  sujet  russe. 


Musée  de  "Versailles 


On  vient  d'ouvrir  au  palais  do  Versaille.'î  une 
salle  où  l'on  a  groupé  des  œuvres  importantes, 
l'ariiii  oi'llcsci  se  trouvent  la  statue  en  argent  do 
Iffïiri  n' enfant,  par  Bosio,  et  la  slaluo  ii  rai- 
corps,  en  bronze,  de  Louis  XIL  datée  do  lôOT). 
Cerlaines  peintures  ont  un  rare  iiiléivt  hisloritiue: 
tels  sont  les  doux  tableaux  do  Carroy,  dont  l'un 
représento  la  réception  du  marquis  de  Noinlel. 
ambassadeur  de  Louis  XIV,  par  le  grand-vi/.ir, 
.t  l'aulro  sa  réception  par  lo  Orniid  Seigneur. 

.\u  nombre  dos  portrail.s,  il  faut  citer  celui  <lo 
Manuel,  procureur  (l'<  la- Commune  de  Paris,  cl 
celui  du  compositeur  Méliul,  par  Ducreux;  un 
portrait  du  général  Berlraiul.  par  Paul  Delaroclie, 
lé^'ué  par  M"" 'l'hayer,  née  Bvrirand;  des  por- 
Irailsd'artislo-!,  M.  Boulanger,  Julielle.de  l'Opéni- 
Coiuiipie,  par  Riesoiier.  (irélry,  par  Robert  Le- 
févre;  des  porlrailsniililaires,  legiuéral  Solirnnim 
et  Bernadolle,  par  (îros;  enliu,  Murir-Aiitoinelte 
(l  In  Conciergerit:  par  Kocharski. 

.\  cos  peintures  .sont  joints  plusieurs  des.sins  do 
haute  valeur  ;  <pielipies-uns  sont  Nii^-né.-i  de  Da- 
vid :  entro  autres  un  cruquis  de  l'iiupéralrice  Jo- 
séphine, une  élude  de  Marnl.  morl.ol  îles  projets 
de  eosliime.^,  duuiiés  par  Diivid-Cluissagnolo;  il 
faiil  citer  encore  un  purlrnil  de  Napoléon  I",  par 
(iérard,  et  l'esquisse  de  Cjirpeaux  i ipr.'s. niant 
Napoléon  III  dans  sou  cercueil 


212 


LA    CHRONIQUE   DES    ARTS 


Académie  des  Inscriptions 


Di'couvcrto  irmic  jirrlcre  en  arrjont  à  liizrrte. 
—  M.  (iaucklcr,  dirertcur  du  service  des  aiiti- 
quilôs  de  Tunisie,  soumet  à  l'examen  do  l'Aca- 
démie des  plioto}ri-a)iliies  un  dessin  d'un  vase 
précieux  récemment  découvert  à  Bizerto,  dans  les 
travaux  de  dragage  dirigés  par  M.  (iallul,  ingé- 
nieur de  la  Compagnie  du  porl. 

C'est  une  patère,  sorte  de  coupe  en  argent  mas- 
sif, incrustée  et  plaquée  d'or  :  elle  est  ovale,  légè- 
rement concave  et  munie  de  deux  oreilles  plates. 
Sa  longueur  atteint  90  centimètres  ;  elle  pèse 
9  kilogrammes  de  métal  fin. 

L'ornementation  de  la  patère  est  très  riche  :  le 
moti€  central,  gravé  sur  incrustations  d'or,  repré- 
sente la  tulle  d'Apollon  et  de  Marsyas.  Le  satyre 
joue  de  la  tlùte  double  devant  la  muse,  arbitre 
du  comliat.  Autour  de  lui  sont  groupés,  suivant 
leurs  sympathies,  ses  partisans  et  ses  adver- 
saires :  Apollon  et  Athéné  d'une  part  ;  de  l'autre, 
Gybèle,  un  satyre  et  le  jeune  berger  Olympos. 

Le  pourtour  du  plat  est  occupé  par  une  frise 
en  relief  où  se  succèdent  divers  lableaux  idylli- 
ques et  champêtres  de  style  alexandrin. 

.Sur  les  oreilles  sont  figurés,  au  milieu  d'orne- 
ments accessoires,  un  sacrifice  rustique  à  Diony- 
sos et  une  scène  bachique. 

Tous  ces  ornements  ciselés  en  plein  métal  sont 
exécutés  avec  un  art  consommé. 

La  patère  de  Bizerte  est  une  ceuvre  hellénis- 
tique qui  doit  dater  des  premières  années  de  notre 
ère  ;  c'est  la  pièce  d'orfèvrerie  la  plus  précieuse 
qui  ait  encore  été  découverte  en  Afrique. 

M.  Gauckler  a  réussi  à  en  assurer  la  possession 
au  Musée  du  Bardo,  grâce  au  concours  empressé 
des  directeurs  de  la  Compagnie  du  port,  MJM.  Gou- 
vreux  et  Hersent,  et  de  l'administrateur  délégué 
à  Bizerte,  M.  Odent,  qui  ont  rendu,  en  cette  occa- 
sion, un  service  éclatant  à  la  science. 

Communications  diverses.  —  M.  Maspéro 
annonce  à  l'Académie  que  le  Musée  du  Louvre 
vient  de  faire  l'acquisition  d'une  statuette  en  bois 
dur  représentant  une  prétresse  de  Minou  nommée 
Toui.  Ce  petit  monument  est  d'origine  thébaine 
et  d'une  conservation  parfaite. 

M.  Mûntz  communique  une  notice  sur  un  ou- 
vrage de  M.  de  la  Tour,  bibliothécaire  au  cabinet 
des  médailles,  traitant  de  Matteo  dal  Nassero,  le 
peintre  et  médailleur  attitré  de  François  I". 

Prix.  —  M.  Minitz,  rapporteur  de  la  Commis- 
sion du  prix  Fould,  annonce  que  l'Académie  a 
décerné  ce  prix,  d'une  valeur  de  cinq  mille  francs, 
à  M.  Gustave  Gruyer,  pour  son  ouvrage  intitulé  : 
l'Art  ferrarais  à  l'époque  des  princes  d'Esté. 

La  colonne  d'Arcadius  à  Constantinople.  — 
M.  Gefifroy,  directeur  de  l'Ecole  française  de 
Rome,  fait  connaître  un  dessin  inédit  représen- 
tant, en  élévation,  la  colonne  d'Arcadius  à  Cons- 
tantinople. On  sait  que  la  capitale  de  l'Orient 
possédait  deux  colonnes  de  marbre  avec  sculptures 
autour  du  fût,  d'après  le  modèle  de  laTrajane,  à 
Kome.  L'une  avait  été  érigée  en  386  par  Théodose 
le  Gnmd,  l'autre  par  son  fils  Arcadius  en  403. 
Nous  croyons  avoir  une  représentation  vraisem- 
blable des  bas-reliefs  qui  ornaient  le  fi'it  de  la 
première  dans  les  deux  copies  du  dessin  attribué 


à  Gi-iitile  Bellini,  qui  sont  conservés  au  Louvre 
et  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts.  Le  dessin  inédit  pré- 
senté par  M.  GelTroy  nous  rend  une  représenta- 
tion de  ces  sculptures.  M.  Gefl'roy  discute  le  degré 
d'authenticité,  groupe  les  arguments  et  les  preuves. 
.«ignale  beaucoup  d'incerlitudes,  qui  subsistent 
sur  l'interprétation  do  ces  images,  mais  non  pas 
sur  leur  caractère  incontestable.  Il  signale  la  con- 
fusion si  souvent  commise,  mais  aujourd'hui 
in.adiiiissible,  entre  l'une  ou  l'autre  colonne, 
d'une  part,  et,  d'autre  part,  la  bizarre  représen- 
tation publiée  par  Uucange,  en  1680,  dans  sa 
Constanlinopolis  chrisliana. 


Société   des    Antiquaires 


Séances  des  4,  11,  18  el  25  juillel. 

iL  Prou  entretient  la  Société  des  découvertes 
faites  au  lieu  dit  de  la  ville  de  Ganne.s,  près  de 
CliStillon-sur-Loire. 

M.  Babelon  étudie  plusieurs  monuments  figurés 
représentant  des  prêtres  d'Isis  ayant  la  barbe  et 
la  chevelure  rasées. 

M.  Martha  signale  une  tombe  à  ziro  découverte 
nux  environs  de  Pisc  et  dont  les  débris  prouvent 
que  le  territoire  voisin  se  trouvait,  au  vT  siècle 
avant  notre  ère,  aux  mains  des  Etrusques. 

M.  Moirat  communique  un  fragmt-nt  de  sculp- 
ture du  Musée  d'Arcachon  représentant  un  per- 
sonnage terminé  en  forme  de  serpent. 

M.  Berger  indique  une  Biiile  exécutée  par  un 
captif  dans  la  prison  de  la  Schiav.a,  à  Venise,  en 
1369. 

M.  Durrieu  observe  le  fait  qu'au  xv«  siècle  on 
exécutait  en  France  et  en  Flandre  des  livres 
d'heures  pour  l'exportation  en  Italie  et  en  Es- 
pagne, et  cite  des  exemples  à  l'appui. 

M.  l'abbé  Batifol  signale  certaines  rubriques 
portant  les  noms  d'Innocent  III  et  éclairant  les 
origines  du  bréviaire  romain. 

M.  Gauckler  communique  deux  inscriptions  dé- 
couvertes en  Tunisie  par  MM.  Sadoux  et  Bouyac. 
faisant  connaître  les  noms  complets  des  deux 
proconsuls  d'Afrique  mentionnés  d'une  façon  im- 
parfaite dans  les  codes  Théodosien  et  Justinien. 

M.  le  comte  Charles  de  Beaumont  est  élu  asso- 
cié correspondant  national. 

M.  ISIic.hon  communique  la  reproduction  d'une 
statue  antique  du  même  type  que  celle  qui  est 
connue  sous  le  nom  de  Narcisse,  au  Musée  de 
Berlin  ;  l'auteur  doit  être  un  disciple  de  Polyclète. 


NÉCROLOGIE 


Auguste  Gain 

L'art  de  la  statuaire  vient  de  faire  une  perte 
des  plus  sensibles.  Le  sculpteur  animalier  Au- 
guste Cain  a  été  emporté  en  quelques  heures  par 
une  maladie  du  larynx. 

Né  à  Paris  le  6  novembre  18'23,  Auguste  Gain  a 
parcouru  péniblement  tous  les  échelons  qui  séparent 
l'artisan  de  l'artiste;  il  dut  dans  sa  jeunesse  s'impo- 
ser de  lourds  sacrifices  pour  parfaire  l'éducation 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


•213 


technique  qu'il  n'avait  pu  acquérir  dans  les  écoles. 
Klovc  de  Piude,  puis  de  Barye,  et  enfin  de  Mène, 
dont  il  devint  le  gendre,  il  laisse  un  œuvre  con- 
sidérable où  il  a  mis  quelques-unes  des  qualités 
de  ses  maîtres  avec  les  siennes  propres,  qui  con- 
sistent surtout  en  un  vif  sentiment  décoratif  et  un 
instinct  supérieur  du  mouvement  et  de  la  vie.  Il 
fut,  en  un  mot,  le  digne  continuateur  de  Barye  : 
les  artistes  et  l'Etat  l'ont  reconnu  en  récompen- 
sant son  talent.  Après  avoir  obtenu  plusieurs  mé- 
dailles de  3»  et  do  2"  classe  aux  Expositions,  il 
avait  été  promu  officier  de  la  Légion  d'hoimour 
en  1883. 

On  doit  à  Auguste  Gain  une  quantité  considé- 
rable d'ouvrages.  On  y  compte  même  une  statue 
équestre,  cflle  du  duc  de  Brunswick,  pour  la 
copia  du  monument  des  Scaliger  que  l'on  voit  à 
Genève.  Il  faut  retenir  entre  toutes  ses  onivres  : 
Le  Lion  à  l'Autruche,  au  jardin  du  Luxi-m- 
bourg,  le  Tir/rc  étoii/ffint  un  o'ocodilf,  au  jardin 
des  Tuileries,  le  Rhinocéyos  allaqiii'  par  dus 
tigrex.  dans  le  même  jardin,  les  Lions  de  l'Holel- 
de- Ville,  la  Lionne  emportant  ses  petits  (18X3), 
et  surtout  les  magnifiques  groupes  de  chiens  de 
meule  qu'il  exécuta  de  1880  !\  1887  pour  l'entrée 
du  cliAteau  de  Chantilly  el  pour  le  jardin  de 
l'Lly.sée. 

Auguste  Gain  laisse  une  veuve  et  deux  fils, 
Georges  et  Henri,  tous  deux  peintres  distingués. 

Les  obsé(iues  d'Auguste  Gain  ont  éti'>  célébrées 
mercredi  dernier.  Au  cinuHiére  Montmartre,  où  a 
eu  lieu  l'inhumation,  M.  Henry  Havard,  inspec- 
teur général  des  Beaux-Arts,  au  nom  du  Ministn'. 
a  prononcé  un  éloquent  discours,  où  revit  tout 
entière  la  physionomie  de  l'homme,  qui  était  sou- 
verainement bon,  et  celle  de  l'artiste. 

M.  Glianipoudry,  après  avoir  rendu  hommage 
au  génie  du  statuaire,  a  pris  acte,  au  nom  de  la 
Ville  do  Paris,  du  legs  que  lui  laissait  Auguste 
Gain  et  déclaré  que  sa  ville  natale  serait  heu- 
reuse d'exaucer  son  dernier  vreu  en  ornant  le 
square  Montlicilon  de  son  beau  groupe  en  bronzi'. 
Aigle  et  vautour  se  disputant  le  radavre  d'un 
ours.  A.  DE  L. 


On  annonce  la  iiiurl  du  pi'iidre  de  marine, 
Pierrre-Kmile  Barthélémy,  ([ui  a  succombé  k 
Bernières-sur-Mir  aux  suilis  d'une  attai(ue  de 
paralysie  ilont  il  avait  été  frappé  il  y  a  trois  ans. 


M.    Roussel,    peiutro    vi'rrier,     de    Beauvais. 
vient  ib'  MMiurir  ii  Paris,  ilgé  do  (X)  an». 


Un  peintre  tourangeau,  ipii  n'était  pas  sans 
mérite,  M.  Kerdinaml  Pitard,  rtgè  do  (|uarantc>- 
quntro  ans,  a  été  trouvé  pendu  dans  son  ati'lier. 
Dos  embarras  pécuniaires  ont  été  la  cause  de  ce 
suicide. 

M.  Pilard  s'était  fait,  dans  la  région,  une  répu- 
tation do  |)ortniitisto,  et  au  dernier  Salon  île 
l'Kxpositiiui  do  'l'ours  il  avait  reçu  une  mèilaille 
d'or.  A  la  méuii^  époque,  il  fut  nonuné  officier 
il'aiMdr-niii^ 


per 


Los   loltros  angliiisos    viennent    de    fairi'     une 
srto  irréparable  eu  la  pcrsouno  de  M.  WaJter 


Pater,  décédé  à  l'âge  de  55  ans.  très  .soudaine- 
ment, dans  son  collège  de  Brasenose,  à  Oxford, 
où  il  était  fellow  (agrégé)  et  exerçait  les  fonctions 
de  dean,  ou  doyen  ("qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  celle  du  chef,  le  principal,  M.  Heberden). 
Walter  Pater  était,  avant  tout,  un  styliste.  Il 
connaissait  profondément  l'antiquité,  la  Renais- 
sance, les  arts  plastiques,  la  musique,  la  philo- 
sophie de  Platon  ;  il  a  écrit  sur  ces  sujets  un  petit 
nombre  de  livres  tout  remplis  de  pfnsées  déli- 
cates, fines  et  nobles  :  il  vivra  surtout  par  l'or- 
cbestration  merveilleuse  de  sa  phrase,  par  les 
recherches  —  et  les  trouvailles  d'une  langue  à 
laquelle  on  n'a  pu  reprocher  qu'un  peu  de  pré- 
ciosité et  quelques  surcharges  d'ornement.  Esthé- 
ticien, connaisseur  délicat,  philosophe  subtil,  il 
était  à  .sa  façon  et  à  son  rang  une  sorte  de  Renan 
anglais.  Il  a  exercé  une  influeiico  profonde  sur 
l'élite  des  littérateurs  de  sa  génération.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  un  «  Essai  sur  Colc- 
ridge  »  (1886),  «  la  Renaissance,  études  d'art  et 
de  littérature  »  (1873/,  "  Marins  l'épicurien,  ses 
sensations  et  ses  idées  »  (1885),  sorte  de  roman 
psychologique,  des  Essais  sur  l'école  de  Giorg>one, 
les  débuts  de  la  sculpture  grecque,  les  marbres 
d'Kgino,  les  mythes  de  Déméter  et  de  Diony.sos. 
dos  articles  sur  quelques  pièces  do  Shakespeare, 
sur  Charles  Lamb  :  en  1887,  des  portraits  imagi- 
naires, sortes  de  pastels  p.sychologiques  ;  e  i  1889. 
un  volume  de  critique  :  «  Appréciations  avec  un 
essai  sur  le  style  »  ;  enfin,  en  1893,  «  Platon  et  le 
platonisme  >>.  (Le  Temps.) 

On  annonce  do  Munich,  l.'i  juillet,  la  mort  de 
M.  Bruno  Pighleim,  peintre  et  professeur  à 
r.Vcadémie  de  Munich  :  il  était  âgé  do  16  ans.  Il 
peignit  tour  A  tour  des  sujets  religieux  et  dos 
scènes  mondaines  d'une  exécution  très  moderne. 


TRIBUNAUX 


Les  Miniatures  de  Màcon 
Par  un  arrêt  de  la  Cour  d'appel,  la  Ville  de 
Lyon  vient  d'être  condamnée  i\  restituer  j'i  la 
Ville  do  MAcon  trois  miniatures  volées  &  la  Bi- 
bliothèque municipale  do  cotte  villo  vers  18.'>0.  Il 
reste  encore  six  de  ces  chofs-d'u-uvro  do  la  poin- 
ture du  quinzième  siècle  A  recouvier  pour  con- 
pléter  les  merveilleux  uuinu.scnls  possédés  par 
celte  villo. 


BIBLIOQRAPHIE 


Denis  Diderot,  par  Tu.  Rkinai.ii,  1  vol.  iu-lG, 
chez  Ilacliolto, 
Voici  un  livre  do  critique  comme  on  en  voit 
peu.  Il  n'a  que  'JIX)  pagi'S  d'un  tout  polit  fortnal. 
et  cepenilanl  l'auloor  a  trouvé  lo  moyen  il'y  faire 
tenir  la  personualilo  lillèrairi'  lu  plus  ilébordanlo 
c|ui  soit,  Denis  DidoruI,  avec  armes  et  bagage.s. 
C'est,  à  proprement  parler,  un  petit  clief-d'iouvro 
d'esprit,  cle  savoir  et  di"  jugenn'ul.  Les  citations, 
abiindanles,  inai.<<  discWtos  pour  l'èliMulue,  .se  mê- 
li'Ut   si  intimement  au  texte  du   critique  qu'elloa 


214 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


semblent  faire  partie  de  son  reuvro  proiire.  on 
plutôt  on  croirait  entendre  Diderot  hii-niènie,  ra- 
contant sa  vie,  son  œuvre,  ses  idées  sur  tout  ce 
qu'on  savait  h  son  époque,  sur  lnut  l'o  qu'un 
ignorait  et  qu'il  a  deviné. 

Diderot,  écrit  M.  Th.  Heinacli,  «  est  le  plus  ma- 
gnifique éveilleur  d'idi'cs  qui  ait  existon.  Gœlho, 
croyant  lui  faire  un  grand  compliment,  a  dit  de 
lui  :  C'est  le  plus  Allenunul  des  Français.  S'il 
faut  absolumenl  dénationaliser  noire  aimable  phi- 
losophe pour  expliquer  son  extraordinaire  abon- 
dance de  raisonnement,  nous  croyons  plus  juste 
de  voir  en  lui  le  plus  Français  des  Allemands, 
car  il  a  appris  à  nos  voisins  comment  on  rend  at- 
trayantes et  légères  les  questions  les  plus  ardues. 

Le  génie  intuitif  de  Diderot  le  classe  comme 
précurseur  à  côté  du  grand  Léonard  :  il  a  tout 
pres.senti,  tout  indiqué  avec  une  précision  de  lan- 
gage qui  ne  laisse  planer  aucun  doute  sur  sa 
pensée.  Pour  dire  d'un  mot,  il  n'est  pas  jusqu'à 
l'anarchisme  qui  no  puisse  se  réclamer  de  lui, 
comme  le  remarque  justement  M.  Reinach,  sans 
prétendre,  d'ailleurs,  ajouter  à  sa  gloire. 

Diderot  a  fondé  la  critique  d'art  :  ce  n'est  pas 
.son  titre  le  plus  sérieux  à  notre  admiration,  mais 
un  journal  comme  le  notre  doit  le  saluer  bien  bas 
à  propos  de  cette  découverte.  Il  est,  avant  Lamarck 
et  Darwin,  après  Lucrèce,  si  l'on  veut,  le  créa- 
teur du  transformisme  :  on  peut  même  lui  attri- 
buer, en  commun  avec  Swedenborg,  la  paternité 
de  la  théorie  cellulaire.  Si,  pas  plus  qu'un  autre, 
il  n'a  résolu  le  problème  de  la  priorité  de  l'onif 
sur  la  poule  ou  de  la  poule  sur  l'œuf,  du  moins 
a-t-il  posé  la  question  sur  le  terrain  de  l'expéri- 
mentation scientifique  où  germera  peut-être  un 
jour  la  vérité.  Que  dire  encore?  La  puissance  in- 
tellectuelle de  cet  homme,  avec  son  universel  sa- 
voir,^ ses  merveilleuses  facultés  d'assimilation,  sa 
sincérité  mêlée  de  «  roublardise  »,  son  courage 
prudent,  sa  bonté,  en  font  une  des  plus  extra- 
ordinaires figures  de  l'iiistoire  ;  et  puis,  après 
avoir  trouvé  les  choses  qui  forment  le  bagage  de 
l'esprit  moderne,  envisagé  sous  toutes  ses  faces, 
il  partage  avec  Voltaire  et  Rousseau  la  gloire 
d'avoir  créé  une  langue  merveilleuse  de  clarté  pour 
proclamer  ces  choses  aux  quatre  coins  de  l'univers. 

A.  DE  L. 

Le    Codex    Atlanticus 

DE  Léonard  de  Vinci 

Qui,  dans  le  monde  des  sciences  et  des  arts, 
n'a  pas  désiré  voir  cette  œuvre  monumentale  de 
Léonard,  et  combien  sont  les  personnes  qui  ont 
pu  se  rendre  fl  Milan,  pour  en  étudier  quelques 
pages  à  la  Librairie  Ambroisienne,  où  elle  a  élc 
gardée  jalousement  et  presque  sans  interruption, 
depuis  l'an  lti37?  Les  8U0  grandes  pages,  dont  le 
volume  se  compose,  sont  comme  une  encyclopé- 
die où  le  grand  homme  du  xv"  siècle  a  fixé  le 
savoir  de  son  temps  en  toutes  choses  et  pressenti 
celui  de  l'avenir. 

On  apprendra  donc  avec  la  plus  vive  satisfac- 
tion que  grâce  aux  efforts  intelligents  et  infati- 
gables de  M.  Ulrico  Hoepli,  l'éditeur  bien  connu 
de  Milan,  appuyé  par  l'Académie  Royale  Italienne 
dei  Lincei,  le  Codex  Atlanticus  va  être  publié 
intégralement  en  héliotypie,  sur  papier  spéciale- 
ment fabriqué  à  la  main,  du  format  de  50  cm. 
sur  38. 


L'ouvrage  sera  compo.sé  d'environ  ^^  livraisons 
doW  planches  chacune,  et  les  planches  contien- 
dront la  reproduction  exacte  des  dessins  et  des 
manuscrits  de  Léonard  dans  l'ordre  du  volume 
original,  vu  l'impossibilité  d'obtenir  un  rr-snltat 
complet  et  praliquo  par  un  arrangement  iriétho- 
dique,  et  atlendu  (pjc  l'ordre  du  volume  présente 
déjà  une  valeur  liislorique  à  cause  des  nom- 
breuses citations  faites  dans  plusieurs  ouvrages. 
Au  fac-simile  est  jointe  une  réduction  imprinire, 
purement  orlhographique,  sans  modifications  ni 
substitution  de  mots,  simplement  pour  faciliter 
la  lecture  des  manuscrits.  On  ne  publiera  pas 
moins  de  cinq  livraisons  par  an,  de  manière  que 
la  dernière  livraison  sera  remise  aux  abonnés 
vers  la  fin  de  l'an  1900. 

Le  tirage  ne  sera  que  de  280  exemplaires,  dont 
les  200  premiers  seront  mis  en  vente  au  prix  de 
37  fr.  50  par  livraison,  ou  de  1.200  pour  toutes 
les  livraisons,  pour  qui  voudra  les  payer  d'a- 
vance; les  80  exemplaires  restants  ne  seront  pas 
offerts  à  moins  de  45  fr.  par  livraison. 

Adresser  les  demandes  à  M.  Ulrico  Hoepli, 
Milan  (Italie),  qui  s'offre,  du  reste,  à  envoyer 
pour  l'examen  la  première  livraison  à  quiconque 
lui  en  fera  la  demande. 


Histoire  (lénp.rale  des  Beaux-Arts,  par  1;oc;er 
Peyre.  1  fort  volume  in-12  de  786  pages,  conte- 
nant plus  de  300  illustrations  d'après  les  oeuvrfs 
les  plus  célèbres.  Broché  ou  cartonne.  6  fr.  50. 
Relié  toile,  fers  spéciaux,  tranches  rouge.s, 
7  fr.  50. 

Cet  ouvrage,  que  vient  d'éditer  la  Librairie 
Ch.  Delagrave  (15,  rue  Soufflet,  Paris),  se  recom- 
mande tout  particulièrement  par  l'intérêt  même 
du  sujet  qui  y  est  traité. 

On  y  retrouve  les  idées  générales,  les  grands 
noms,  les  chefs-d'œuvre  qu'un  honnête  homme, 
comme  on  disait  sous  Louis  XIV,  ne  saurait 
ignorer.  L'auteur  s'est  attaché  surtout  à  marquer 
les  périodes,  la  succession  des  écoles  ou  leur  dé- 
veloppement simultané,  les  réactions  inévitables 
amenées  par  la  prédominance  d'un  principe  que 
la  tendance  contraire  finit  par  étouffer.  Néan- 
moins il  a  su  descendre  jusqu'aux  détails  inté- 
ressants, juger  avec  un  gQùt  sur  et  délicat  les 
œuvres  les  plus  célèbres.  Il  s'est  aidé,  dans  ses 
appréciations,  des  travaux  les  plus  récents  et  les 
plus  autorisés. 

Le  soin  avec  lequel  ont  été  exécutées  les  gra- 
vures, la  clarté  et  l'élégance  du  texte,  rendent  ce 
volume  aussi  attrayant  qu'il  est  utile. 

Tour  du.  Monde.  —  1752"  livraison.  —  Au 
Daliomey,  par  M.  Alexandre  L.  d'Albéca,  admi- 
nistrateur colonial.  —  Voyage  exécuté  de  1892  à 
1894.  —  Dessins  d'après  les  documents  et  les 
photographies  de  l'auteur  et  des  officiers  du  corps 
expéditionnaire.  —  Texte  inédit.  — Treize  dessins 
de  Berg,  Bazin,  Devos,  Barclay,  Berteault,  Riou. 
A.  Paris,  M'°'  Paille  Grampel. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1131»  livraison.  — 
Texte  par  Louis  Champol.  L.  Hesdé.  H.  Meyer 
et  Frédéric  Dillaye. 

Illustrations  de  :  .4.  Paris,  Myrbach,  Le  Blant,  etc 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C'',  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


215 


GRAVURES  EN  COULEURS 

Puhliùfs   pai-   la    GAZETTE   DES   BEAUX- ARTS 


PEINTRES 


Law^rence 

Watteau 

R.  Cosway 

Buck 

La'wrence 

Bochard 

Lawrence 

H.  Fragonard. 
V.  Pisano 


SUJETS 


La  princesse  C.  da  Metteroich 

Gniviue  à  la  roulette,  iiar  A.  Bertrand. 
Etudes  de  têtes  :  deux  estampes,  chacune 

lJ'u|>n's  les  dessins  du  Louvre. 
Ml*  Damer 

l'Imnhe  imprimée  à  la  poupée. 
M'»  Moutain 

Pliuiclie  imprimée  ù  le  poupée. 
La  comtesse  de  Derby 

I'l;ii..-li>'  iininiiiii'-e  ù  la  poupée. 
Mademoiselle  Rochard 

(Iraviiri-  iaiiiiiméf  sur  quatre  planches 
Profil  de  j  eune  fille 

l'hinclu'  iiiipriiiiée  à  la  poupée. 
Portraits  d'enfants 

•  iiiivun'  ini|iruiiée  sur  quatre  planches. 
Marguerite  Gonzague 

Ciravure  à  la  roulette,  par  A.  Bertrand. 


p  K I X 

DES    ÉPREUVES 


Avaut  Avec 

la    lettre     la    lettre 


30 
10 
10 
10 
10 
30 
10 
30 
30 


Ajouter  dix  francs  pour  recevoir  une  épreuve  encadrée 


20 
5 
5 
5 
5 

20 
5 

20 

20 


GRAVURES  DE  FERDINAND  GAILLARD 

En  vente  aux  Bureau.>c  de  lu  GAZETTE  DES  BEA  EX- A  RTS 


110 

i\> 

IV! 
1C.(1 
KiS 
211 
2i'.) 
2(11 
3i! 


57!» 

(Il  17 
7S.") 
H'Ui 


PEINTRES 


P.  Delaroche 

Antonello  de  Messine. 

J.  Bellin 

Donatello 

J.  Belliu 

Ingres 

Van  Eyck  

Raphaël 


Michel-Ange 


Rembrandt . 


SUJETS 


l'ortrail  d'Horace  Vernet 

l'orlrait  du  t'oiulotliere 

Viori,'o  au  Donateur 

Statue  équestre  de  Galtameliita. . . . 

Vicruf 

(Kilipo 

l.'llommo  i\  l'Œillet 

Vierge  de  la  Maison  d'Orléans 

Hustu  du  Dante 

Crépuscule 

—  (Epreuves  d'Elat) 

—  (Japon) 

—  (Parolieinin  monté) 

Tête  di'  fin'  du  Musée  de  Lille 

Dom  (iuéranjjiT 

Monsi'ij^ni'iir  l'ie 

Léon  Xlll 

l-'ra^'mcnt  des  Disciples  d'Enunuils. 
Le  l'cro  llubiu 


l' u  1  .\ 

DES  ÉPIŒLVES 


Avant 

Avec 

la    lettre 

la    lettre 

Épuisé 

5 

do 

5 

do 

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Ifi 

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Epuisé 

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20 

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10 

5 

216 


LA   CHRONIQUE   DES   ARTS    KT   DE    LA   CURIOSITÉ 


CHEMINS  DE  FER  DE  L'EST 


ReppcMttiitations    Wagiiéi'iciiiicM 

A    BAVHliUTU    ET    A     -MUNICH 


Des  i'e[iri';.si;nlaUuiis  des  opéras  de  Wagner  ont 
lieu  à  Bayreulli,  jusqu'au  19  août,  et  à  Munich, 
du  8  août  au  3  octobre. 

On  trouve  à  Paris  (gare  de  l'Est),  pour  Bay- 
reuth  et  pour  Munich,  des  billets  d'aller  et  retour 
de  1"  classe,  de  2»  classe  et  mixtes  (1"  classe  en 
France  et  2"  classe  en  Allemagne),  valables  pen- 
dant 15  jours,  avec  faculté  d'arrêt  dans  les  prin- 
cipales villes  du  parcours.  Pour  Bayreuth  ces 
billets  permettent  de  choisir  entre  trois  itinéraires. 

Les  pri.x  de  ces  billets  sont  les  suivants  :  Pour 
Bayreuth  l'"  classe,  170  fr.  75  ;  2"  classe  121  fr.  65 
et  mixte,  141  fr.  Pour  Munich,  via  Strasbourg  : 
1"  classe,  162  fr.  70  ;  2»  classe,  116  fr.  25,  mi.xte, 
lâ5  fr.  60  ;  via  BAle  :  1"  classe,  160  fr.  ;  2»  classe, 
112  fr.  60  et  mixte,  134  fr.  05. 

Pour  se  rendre  soit  à  Bayreuth,  soil  à  Munich, 
on  peut  aussi  utiliser  avantageusement  un  voyage 
circulaire,  dont  les  billets,  valables  pendant 
30  jours  et  du  prix  de  164  en  1"  classe  et  120  en 
2"  classe,  permettent  de  visiter  Bàle,  Zurich, 
Saint-Gall,  le  lac  de  Constance,  Lindeau,  Munich, 
Nuremberg,  Wurzbourg,  Heidelberg  ou  Stuttgart, 
Garlsrube,  Baden-Baden  et  Strasbourg.  (Cet  iti- 
néraire ne  passant  pas  par  Bayreuth,  il  reste  à 
payer  en  sus  le  trajet  de  Nuremberg  à  Bayreuth: 
9  fr.  50  en  1"  classe  et  6  fr.  25  en  2°  classe). 

Trajet  direct  de  Paris  à  Bayreuth  en  25  heures 
environ  ;  de  Paris  à  Munich,  avec  le  train  express 
d'Orient,  en  16  heures  ;  avec  les  express  ordi- 
naires en  22  heures. 


CHEMIN  DE  FER  DU  NORD 

EXPOSITION      D'AXVERS 

Journée  ilu   iiiercn-cii  l.j    août  ù  Anvers. 
Train  de  plaisir  à  marche  rapide  de 

PARIS  A    ANVERS  ET  RETOUR 

.\LLEH.  —  Départ  de  Pari^,  le  li  août  à 
11  h.  49du  soir.  Arrivée  à  Anvers,  le  15 août 
à  7  h.  32  du  matin. 

Retour.  —  Départ  d'Anvers,  le  15  août  à 
G  h.  .j5  au  Soir;  arrivée  à  Paris,  le  1(3  août  à 
2  h.  45  du  matin. 

Pri.x  des  places  (aller  et  retour)  :  2^  classe, 
17  fr.  6o  ;  3=  classe,  11  fr.  70. 

Nota.  —  11  ne  sera  pas  admis  de  bagages  à 
l'enregistrement. 


l'Iiwums  (le  ItT  Paris-Lyou-Méditerraiiee 


A  l'occasion  de  l'Expositioa  Universelle  qui 
a  lieu  à  Lyon,  il  sera  délivré  jusqu'au  i'''  oc- 
tobre 1894,  pour  toutes  les  (jares  du  réseau 
P.-L.-M.,  pour  Lvon,  des  billets  d'aller  et 
retour  de  1"«,  2e  et  3"  classe,  comportant  les 
durées  de  validité  suivantes,  pour  un  parcours 
de  : 

200  kilomètres 4  jours 

201  à  300  kilomètres 6 

301  à  400  —  8       — 

401  à  50t)  —         10      — 

501  à  GOO  —         12      — 

La  durée  de  validité  des  billets  pourra  être 
prolongée  à  deux  reprises  et  de  moitié,  moyen- 
nant le  payement,  pour  chaquj  prolongations 
d'un  supplément  égal  à  10  0/0  du  prix  des 
billets. 


CHEMINS    DE    FER    DE    L'OUEST    ET    DU    LONDON    BRIGHTON 


PAR  LA  VOIE  LA  PLUS  ÉCOIVOMIQUE 

(PtOUEIST,       DIEFFE       ET       KrE^V^tï^A-VEIsr  ) 
Double  service  rapide  journalier  à  heures  fixes  toute  l'année  (Dimanches  compris) 


Départs  do  Paris  (Sainl-tazare). 

( tonioa-Bridge . 

Armées  i  Londres  L,    , 

/V  ictona 


9  h.  30  maliiijS  b.    »  soir 
7  h.    »  soir    7  b.  40  malio 
7  b.    »  soir    7  b.  50  malii 


(  LondoD-Briilge . 

Départs  de  Londres]'    .  , 
'  [Victoria.... 

Arrivées  à  Paris  (Sainl-lazare). 


9  b.  »  malia^S  h.  50  soir 
9  h.  »  malin  9  b.  »  soir 
6  b.  35  soir    8  b.    »  oialio 


Billets  simples,  valables  pendant  7  jours 


l'^    CLASSE 

43  f>   25 


2e    CLASSE 


32  fr 


3e  CLASSE 
23  fr   25 


Billetsd'allerelretour,  valables peiidanll  mois 

Ire    CLASSE  2e   CLASSE  3»    CLASSE 


72  fr.  75 


52  fr   75 


41   fr.  50 


Le  Rédacteur  en  chef,  gérant  :  ALFKED  de  LOSTALOT. 


Paris.  — Imprimerie  de  la  Presse,  IG,  rue  du  Croissant.  —  Simart 


N*  28.  —  1894 


BUREAUX   :    O,    RUE  FAVART 


25  Août. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     Ll     SAMEDI     MATIN 

Les  dbonnh  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    DÉPARTEMENTS 

12  fr.         I        Six   mois. 


8  fr. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


Le  Afusée  Guimet  pri^pare,  dans  une  des 
salles  du  ItiUiment  principal,  une  curieuse 
Exposition  d'estumpnf^os  sur  pnpier  de  riz 
plombagines.  Cos  esliimpafîes  ont  iHé  pris  au 
cours  des  voyages  do  l'un  dos  administrateurs 
du  Must^e  dans  la  Gliine  du  Nord,  (lesonldes 
sculptures  en  creu.K.  corurao  celles  des  mo- 
numents (égyptiens.  Elles  oITrent  un  grand 
intérêt  au  point  de  vue  de  ri''[iigra[]hie  et  de 
l'art  chinois,  car  elles  ont  ôi6.  rolevi^essur  des 
monumenis  ]iut)lics  et  des  lonihc-au.x  datant 
de  dou.K  siècles  avant  Ji^susClirist.  Leurs 
dimensions  sont  assez  con'-idcruhles  et  les 
scènes  reprôsenti^es  ont  l)eQucoup  d'analogie 
avec  celles  que  l'on  remari|ue  au  liane  des 
vases  grecs  et  des  arnpiioros  étrusques. 
L'étude  comparée  do  ces  trois  arts  pourra  dé- 
sormais être  tentée,  comme  on  l'a  déjà  l'ait, 
dans  la  litizcttu  dex  lira u.r-A ris,  pour  le 
dessin  greo  et  le  dessin  japonais. 


L'Exposition  de  la  Fleur  s'ouvrira  en  oc- 
tobre chez  (ieorges  Polit.  Snus  ce  titre,  des 
amateurs  et  des  arti'-tos,  ipii  ont  k  loui-  télo 
M.(i.  T,arroumol,  doivent  ri'unir  toutes  les  in- 
terprétations do  la  Heur  en  peinture,  en  dessin, 
en  broderie,  ainsi  que  sur  b's  porcelaines  et 
les  faïences,  sur  les  lapi';s«rios  d  les  élolTes, 
depuis  la  lin  du  xvr  siècle  jusqu'à  nos  jours. 
Nous  espérons  ipi(>  les  collrclionneurs  et  li>s 
artistes  ne  nuimpieront  pas  d'tipporler  leur 
concours  ompi'essé  ii  une  onivro  qui  doit 
fl.xorcer  une  inlluence  li'>uioiiso  sur  nos  arts 
décoratifs  et  (pii  reinollra  on  honneur  un  ait 
un  peu  oublié. 

A  la  siiilc  du  concour-',  ouvert  k  Uoubaix, 
pour  l'érection  dans  le  parc  de  liarbieux  d'un 
inunumonl  à  lagloiro  du  poète  et  chansonnier 


Gustave  Nadaud,  le  jury,  constitué  sous  la 
I)résidence  de  M.  Henri  Bossut,  et  chargé 
d'examiner  les  projets  déposés  par  divers 
sculpteurs  et  architectes,  nés  dans  la  région 
du  Nord,  a  attribué  comme  suit  les  récom- 
penses fixées  parle  programme  du  concours: 

1"  l'rix  de  l.'iOO  fr.,  à  MM.  Cordonnier  et 
Gh.  Lefebvre, 

•i'  Prix,  de  1.000  fr.,  à  M>r.  Houssin  et  Proy  ; 

.3'  Prix,  de  500  fr.,  à  MM.  H.  Lefebvre  et 
Destombes  ; 

4"  Prix,  de  250  fr.,  à  MM.  Gaugnié  et  Lajole. 
(Non  prévu  au  programme  et  spontanément 
créé  en  raison  de  la  valeur  du  projet  de  ces 
artistes). 

MM.  Cordonnier,  statuaire,  et  Ch.  Lefebvre, 
architecte,  demeurent  chargés  de  l'exécution 
du  monument,  dont  la  dépense  est  calculée  de- 
voir s'élever  à  .'«i.oou  francs  et  déjà  couverte 
par  une  souscription  locale. 


Les  Directeurs  du  Mus'^e  de  r.\rt  et  do  l'In- 
dustrie, à  Vienne,  vont  préparer  pour  l'hiver 
do  l«J.j-9()  une  lOxposilion  du  Congrès  de 
Vienne,  qui  renfermera  une  collection  de  tous 
les  objets  se  rapportant  au  (^.ongrès  tenu  en 
iSl'i-lô,  c'est-à-diro  les  portraits  dos  diplo- 
mates ipii  y  prirent  part,  aussi  bien  cpio  des 
hommes  d'Kiat  et  autres  personnages  en  vue 
A  celte  épiKpio.  On  y  joindra  les  peintures  re- 
présentant les  principaux  événements  qui  se 
passèrent  à  Vienne  pondant  la  session  du 
Congrès,  une  reproduction  des  costumes 
porlc's  à  celte  époipio.  des  modes  du  jour,  des 
uniforme),  des  loileltos  de  cour,  etc.  Les  col- 
lections pnHées  pour  colto  Kxposilion  ne  se 
liiniloronl  pas  à  l'.Xutric'u',  et  on  ospèrj  ipio 
les  amateurs  dos  autres  pays  enverront  tout 
co  ipii  pourra  contribuer  à  rohaussor  l'intérêt 
de  cotto  lOxposilion  lii.storii|uo. 


A  l'occasion  du  ivi»  nniiiversniro  do  l'Impé- 
ratrico-mèro  do  la  Chine  (."i  octobre  pruuhoin). 


:218 


LA    CHRUNIQUE   DES   ARTS 


(le  grandes  l'ôtes  se  préparent  et  entre  autres 
une  iiiiniense  Exposition  nationale  oii  toutes 
les  productions  do  l'Eniiiirc  du  MUieu  seront 
représenti^cs.  I^ile  aura  lieu  à  Pékin,  sur 
toute  la  longueur  de  la  route  qui  s'étend  en'.ro 
le  Palais  impérial  et  le  l'alais  d'été. 


NOUVELLES 


***  Est  promulguée  au  Journal  Officiel  : 
La  loi  portant  ouverture  au  Ministère  de 
l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts  d'un 
crédit  de  l'k.b^>--<  francs  ayant  pour  objet  : 
1°  l'installalion  à  Limoges  de  l'Ecole  nationale 
d'art  décoratir  et  du  Musée  national  Adrien- 
Duboucbé  (âO.rj.'jS  fr.)  ;  2»  l'installation  au  Lou- 
vre de  la  collection  Grandidier  ('û.OOO  fr.)- 

^*,i:  M.  Paul  Blondel,  architecte  hors  con- 
cours, ancien  pensionnaire  de  l'Académie  de 
France  à  Rome,  est  nommé  architecte  du 
palais  du  I.,ouvre  et  des  Toileries,  en  rempla- 
cement de  M.  Edmond  (juillaume,  décédé. 

Par  suite  de  ce  décès,  la  place  de  professeur 
de  théorie  de  l'architecture  est  vacante  à 
l'Ecole  nationale  des  Beaux-Arts.  Les  candi- 
dats à  cet  emploi  ont  eu  un  délai  de  vingt 
jours  pour  faire  parvenir  leur  demande  au 
Ministre  des  Beaux-Arts. 

it,*jf  M.  Emile  Chassinat  est  nommé  attaché 
au  département  des  antiquités  égyptiennes 
au  Musée  du  Louvre. 

:(:*:(:  Au  cours  do  louT  voyage  dans  le  Midi, 
pour  les  représentations  à'Œdipe  roi  et  d'An- 
tigone,  sur  le  théâtre  d'Orange  restauré,  les 
Félibres  ont  inauguré  plusieurs  monuments  : 
le  samedi  11  août  a  été  mauguré,  à  Gadenet.le 
monument  élevé  à  la  mémoire  du  jeune 
Etienne-André,  dit  le  Tambour  d'Arcole,  en- 
fant du  pays.  M.  J.-B.  Amy,  sculpteur  du  mo- 
nument, a  représenté  le  jeune  tambour  fran- 
chissant le  corps  d'un  soldat  mori,  en  battant 
la  charge.  Le  dimanche  matin,  on  inaugurait 
à  .Avignon  les  monuments  de  Roumaniile  et 
d'Aubanel,  œuvre  de  M.  Etienne  Leroux,  re- 
marquée au  dernier  Salon.  Le  mardi  14,  on  a 
inauguré  à  la  Fontaine  de  Vaucluse  le  buste 
de  Laure,  par  JI°"  Clovis  Hugues,  et  celui 
de  Castil-Blaze,  par  M.  Viaud,  à  Gavaillon. 

^*^  Le  Maire  d'.\jaccio  vient  de  recevoir  de 
M.  Ghampetier,  notaire  à  Paris,  avis  que  le 
legs  fait  à  la  commune  d'Ajaccio  par  M.  le 
duc  de  Trévise  est  à  sa  disposition.  Ge  legs, 
qualifié  do  collection  napoléonienne,  com- 
prend de  nombreux  objets  ayant  appartenu 
au  maréchal  Mortier.  Le  donateur  exige  qu'ils 
soient  exposés  dans  une  des  salles  de  la  mai- 
son Bonaparie,  et  que  la  porte  de  cette  salle 
soit  surmontée  de  l'inscription  :  «  Legs  de  M. 
le  duc  de  ïrévise  ». 

^.♦^  Les  fouilles  archéologiques  faites  à 
Pommiers  (.Aisne)  ont  fait  découvrir  une  né- 
cropole contenant  environ  300  tombes  qui 
peuvent  remonter  du  vu»  siècle  jusqu'au  xiv«. 
Les  nombreux   sarcophages  semblent  avoir 


été  brisés  et  pillés;  on  a  trouvé  des  plaques 
de  ceintures  en  fer  damasquiné  d'argent,  des 
monnaies  et  un  vase,  le  tout  sans  grande 
valeur  autre  que  leur  valeur  historique  locale. 

**^  Le  corps  académique  d'Anvers  vient 
d'élire  un  certain  nombre  do  membres  nou- 
veaux parmi  les  notabilités  étrangères.  Parmi 
les  membres  d'honneur  nous  relevons  le  nom 
do  M.  Henry  P.oujon.  notre  directei;r  des 
Beaux-.Arts.  i_,e  peintre  .Iules  Breton  est 
nommé  membre  elfectif  étranger. 

***  Le  Conseil  communal  de  Lierre  (Bel- 
gique) vient  de  voter  un  subside  de  135.000  fr., 
pour  la  restauration  de  la  Collégiale  de  Saint- 
Gomniaire,  un  des  plus  beaux  spécimens  de 
l'art  gothique  dans  la  région.  Il  a,  en 
outre,  décidé  l'érection  d'un  monument  à  la 
mémoire  de  David,  l'historien  flamand,  dont 
la  ville  de  Lierre  a  célébré,  il  y  a  quelque 
temps,  le  centième  anniversaire  de  naissance. 

:).*:i<  Un  buste  authentique  du  roi  Hérode 
vient,  parait-il,  d'être  découvert  en  Palestine 
et  offert  au  Musée  de  l'Ermitage,  à  .Saint-Pé- 
tersbourg. 

:};*;(:  Les  fouilles  de  Zendyrli  (Syrie  septen- 
trionale) effectuées  par  le  Professeur  de  Lus- 
clien,  au  nom  du  Musée  de  Berlin,  ont  abouti 
à  des  découvertes  imporlantes.  On  a  mis  à 
jour  le  rez-de-chaussée  du  palais  du  roi  Bar- 
recoub,  monarque  vassal  des  Assyriens  :  à 
l'entrée  sont  deux  lions  de  garde  plus  grands 
que  nature  et  de  toute  beauté.  Les  objets  dé- 
couverts, remplissant  cinquante  caisses,  vont 
être  envoyés  au  Musée  ottoman  de  Tchinli- 
Kiosk. 


-^ t7stl-.»0«TfrJ>'ïï^w»— 


L'Exposition  Universelle  de  1900 


REGLEMENT  GENER.iL 

Le  Journal  Officiel  du  10  août  1894  publie 
un  décret  du  Président  de  la  République  por- 
tant règlement  général  pour  l'Exposition  uni- 
verselle de  1900  et  approuvant  la  classification 
des  objets  exposés;  ce  décret  est  suivi  des 
rapports  présentés  au  Ministre  du  Commerce, 
de  l'Industrie,  des  Postes  et  des  Télé.graphes, 
par  M.  .A.  Picard,  commissaire  général  sur  : 
1°  le  règlement  de  l'Exposition,  et  2°  la  classi- 
Tication  des  objets  exposés. 

Nous  ne  nous  occuperons,  dans  la  première 
partie,  que  de  l'admission  des  œuvres  d'art  ; 

Admission  des  œuvres  d'art 
Arl.  19  (du  règlement  gèncrul).  —  L'Exposition 
contemporaine   est  ouverte  aux  œuvres  des   Ar- 
tistes  français  et  étrangers  exécutées   depuis   le 
1"  mai  1889. 

Art.  20.  —  Sont  exclus  :  1°  les  copies,  même 
celles  qui  reproduisent  un  ouvrage  dans  un  genre 
dilTéreut  de  celui  de  l'original;  2°  les  tableaux, 
dessins  ou  gravures  qui  ne  sont  pas  encadrés; 
3'  les  gravures  obtenues  par  des  procédés  indus- 
triels: 4°  les  sculptures  en  terre  non  cuite. 

Art.  21.  —  Les  demandes  d'admission  seront 
spéciales  à  chaque  genre  et  conformes  aux  mode- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


219 


les  arrêtés  par  le  Commissaire  •,'i'néral.  Elles 
contiendront  la  désignation  des  œuvres,  leurs 
dimensions  et  l'indication  des  expositions  où  ces 
œuvres  auraient  déjà  fi^'uré.  Des  formules  impri- 
mées seront  mises  gratuitement  à  la  disposition 
des  artistes,  au  Commissariat  général  de  l'Expo- 
sition (Service  des  Beaux-Arts)  et  aux  autres 
lieux  de  distribution  qui  seraient  ultérieurement 
déterminés.  Le  nombre  des  ouvrages  qi'ie  peut 
exposer  chaque  artiste  est  limité  â  dix. 

Art.  22.  —  Les  Artistes  français  et  ceux  des 
colonies  devront  déposer  leurs  demandes  au  Com- 
missariat général  (Service  des  Beaux-Arts),  du 
IG  au  31  mai  1899.  ' 

Art.  23.  —  Ces  demandes  seront  soumi.ses,  du 
1"  au  :iO  juin  1899,  à  l'examen  d'un  jury  divisé 
en  quatre  Comités  correspondant;  le  premier  à 
la  classe  7  (Peintures,  carions  et  dessins);  le 
deuxième  à  la  classe  8  (Gravure  et  litliograpliie); 
le  troisième  à  la  classe  9  (Sculpture  et  gravures 
en  médailles  et  sur  pierres  fines)  ;  le  quatrième  à 
la  classe  10  (Architecture).  Les  Comités  seront 
formés,  chacun  :  1»  pour  un  quart,  de  membres 
do  l'Académie  des  Beaux-.\rls.  désignés  par  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- 
Arts  et  par  le  Ministre  du  Commerce,  de  l'Indus- 
trie, des  Postes  et  des  Télégraphes,  sur  la  pro- 
position du  Directeur  des  Beaux-Arts  et  l'avis  du 
Commissaire  général  ;  2°  pour  un  quart,  de  mem- 
bres pris  en  dehors  de  l'Académie  et  nommés 
dans  les  mêmes  conditions;  3«  pour  un  quart,  de 
membres  désignés  par  la  Société  des  Artistes 
français;  4°  pour  le  dernier  quart,  de  membres 
désignés  par  la  Société  nationale  des  Beaux-Arts. 
Chaque  Comité  élira  parmi  ses  membres  un  pré- 
sident, un  vice-président,  un  rapporteur  et  un 
secrétaire.  Les  présidents,  vice-présidents,  rappor- 
teurs et  secrétaires  des  quatre  Comités  se  réuni- 
ront en  Comité  central  pour  statuer  eu  dernier  res- 
Sijrt  sur  les  propositions  qui  lui  seront  soumi.ses 
par  ces  Comités.  Le  bureau  du  Comité  central  .sera 
composé  du  Ministre  de  l'Instruction  publique  et 
des  Beaux-Arts,  président;  du  Directeur  des 
Beaux-Arts,  vice-président,  cl  de  secrétaires  nom- 
més par  le  Ministre  dos  Beaux-Arts. 

Art.  2i.  —  Le  jury  dressera  et  fora  parvenir 
au  Commissaire  génér;»!,  par  l'iiitormédiairo  ilu 
Directeur  des  lîeaux-.VrIs,  le  1"  juillet  WM.  uni' 
piTmière  liste  îles  admissions  susceptibles  irêtri' 
prononcées  sans  examen  des  O'Uvres  elles-mêmes. 
Les  ouvrages  (|ui  n'auraient  pas  été  admis  dans 
CCS  conditions  devront  être  déposés,  francs  de 
jiorl,  au  Palais  des  Champs-Elysées,  du  ;'>  nu  "Jl 
janvier  19(XJ,  pour  y  èlre  examinés  par  le  jury.  Il 
en  sera  de  nu'-me  des  ouvrages  ipii'  les  artistes 
inscrits  avant  le  1"  juin  1899  pré.senteraient  en 
surplus.  Ces  ouvrages  feront  l'objet  d'une  de- 
mandi!  d'admission  dépo.sêe  au  Commissariat  gé- 
néral (Service  dos  Beaux-Arts),  avant  lo  1"  jan- 
vier l'.H)0.  X  la  suite  de  l'examen  de  ces  deux 
catégories  d'ouvrages,  le  jury  dressera  et  fera 
parvenir  au  Commissariat  général,  par  l'inlermê- 
dinire  du  Directeur  des  Beaux-.Vrts,  le  31  janvier 
1900,  au  plus  lard,  une  seconde  liste  d'admis- 
sion. 

Art.  25.  —  L'admission  des  œuvres  étrangères 
sera  prononcée  par  le  (Commissaire  général,  sur 
la  demanile  du  ('ommissaire  di'  la  nation  i\  hi- 
riuolle  app!irllen<lra  l'arllsle  et  sur  la  proposilioii 


du  Directeur  des  Beaux-Arts.  Aucune  proposition 
ne  sera  recevable  après  le  31  décembre  18J9. 

Art.  26.  —  Les  artistes  étrangers  dont  le  pays 
ne  serait  pas  représenté  par  un  commissaire  dé- 
légué devront  remettre  leurs  demandes  au  Com- 
missariat général  (Service  des  Beaux  .\rts),  avant 
le  1"  décembre  1899,  et  déposer  leurs  ouvrages, 
francs  de  port,  au  Palais  des  Champs-Elysées, 
du  5  au  20  décembre  1899.  Un  jury  spécial,  com- 
posé de  Français  et  d'étrangers,  sera  institué  par 
le  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-.\rts,  et  par  le  Ministre  du  Commerce,  de 
l'Industrie,  des  Postes  et  des  Télégraphes,  pour 
l'examen  de  ces  ouvrages.  Il  fera  parvenir  ses 
propositions  au  Commissaire  général,  par  l'inter- 
médiaire du  Directeur  des  Beaux-Arts,  le  31  dé- 
cembre 1899,  au  plus  lard. 

Art.  27.  —  Les  artistes  dont  les  ouvrages  au- 
ront été  admis  recevront  du  Commissaire  général, 
par  l'intermédiaire  du  Directeur  des  Beaux-Arts, 
un  certificat  d'admission.  .Aussitôt  après,  et.  dans 
tous  les  cas,  avant  le  15  février  1900,  ils  fourni- 
ront pour  leurs  ouvrages  une  notice  contenant  les 
noms,  prénoms  de  l'auteur,  le  lieu  et  la  date  de 
sa  naissance,  le  nom  de  ses  maîtres,  la  mention 
de  ses  récompenses  aux  expositions  de  Paris,  le 
sujet  et  les  dimensions  de  l'ouvrage,  enlin,  le  nom 
du  propriétaire.  Cette  notice  sera  conforme  au 
modèle  mis  à  la  disposition  des  intéressés. 

.\rt.  28.  —  Une  ou  plusieurs  Commissions  spé- 
ciales seront  instituées  par  le  Ministre  de  l'Ins- 
tructio]>  publique  et  des  Beaux-Arts  et  après  avis 
du  Commissaire  général,  de  concert  avec  le  Mi- 
nistre du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes 
et  des  Télégraphes,  sur  la  proposition  du  Direc- 
teur des  Beaux-.\rts  et  après  avis  du  Commis- 
saire général,  pour  préparer  l'Exposition  centon- 
nale.  Ces  commissions,  présidées  par  le  Directeur 
des  Beaux-Arts,  éliront,  parmi  leurs  mendires, 
un  vice-président,  un  rapporteur  et  un  ou  plu- 
sieurs secrétaires.  Le  Commissaire  général  arrH- 
tera,  sur  leur  proposition,  la  liste  des  ouvrages 
admis  et  délivrera  les  certificats  d'admission  par 
l'intermédiaire  du  Directeur  des  Beaux-.\rl3. 

Art.  41.  —  Les  ouvrages  admis  devront  être 
déposés,  du  15  au  20  février  19(XI.  dans  le  palais 
destiné  i  les  recevoir.  Un  arrêté  du  Commissaire 
général  détermini'ra  les  régies  de  détail  relatives 
.'i  l'entrée  et  à  la  sortie  des  œuvres  d'art. 

Art.  42.  —  Pour  l'Kxposilion  contemponiine, 
tous  les  frais  d'emballage,  do  tntnsport,  do  dé- 
ballage, de  conservation  des  caisses,  do  réombal- 
lage  et  lie  réexpédition  seront  à  la  clmi-ge  des  ex- 
pos.-inls.  L'Administration  ilos  Beaux-.\rls  pourra 
prendre  ces  frais  li  son  compte  pour  l'Exposition 
centonnale. 

Art.  43.  —  L'installation  dos  ouvragc-s  admis, 
la  <lêcoralii>n  des  salles  et  lo  gardiennage  inté- 
rieur ilu  Palais  «oront  assun-s  et  payés  par  l'Ad- 
ministration des  Boaux-.\rls.  Tout  arningcment 
spécial  que  les  commissaires  étrangers  oblien- 
dr.'iieiil  l'autorisalion  do  réaliser,  on  d.dior»  do 
l'amènagoment  prévu,  demeurerait  :t  leur  charge. 

.\rl.  44.  —  Aucun  ouvrage  no  pourra  être  reliri 
avant  la  clôture  do  l'Kxposilion,  sans  une  auto- 
risation spéciale  dêlivit'o  par  le  Commissaii-o  gj^*- 
lierai  sur  la  proposition  du  Directeur  dos  Beaui- 
Arls. 


220 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Arl.  45.  —  Les  ouvrages  exposés  devront  èlre   I 
enlevés  dans   le   iriois  qui   suivra  la   cloluro  de 
l'Exposition. 


Le  Ministre  du  Commerce  vient  de  .signer 
l'arriMé  ouvrunt  un  ooncour.s  pour  les  plans  et 
les  disjjositions  générales  de  l'Exposition  de 
1900. 

Les  Français  sont  seuls  admis  à  prendre 
part  au  concours  et  ils  n'ont  à  jusliQer  iiue  de 
leur  nationalité. 

Voici  les  principales  dispositions  de  l'arrêté  : 

Les  concurrents  devront  se  faire  inscrire  au 
Commissariat  général,  80,  rue  de  Varonne,  où 
leurs  demandes  seront  remues  à  partir  du  19  août, 
tous  les  jours  non  fériés,  de  dix  heures  à  midi  et 
de  deux  heures  à  quatre  heures.  Ces  demandes 
d'inscriptions  pourront  être  faites  par  lettres. 

Seront  afl'ectés  à  l'Kxposition  :  le  Cliamp-de- 
Mars,  le  Trocadéro  et  ses  ahords,  le  quai  d'Orsay, 
l'esplanade  dus  Invalides,  le  quai  do  la  Conférence, 
le  Cours  la  Reine,  le  Palais  de  l'Industrie  et  les 
terrains  avoisinant  ce  palais,  entre  son  axe  longi- 
tudinal prolongé,  l'avenue  d'Antin  et  le  Cours  la 
Reine. 

Les  jonctions  nécessaires  sei'OTt  établies  entre 
les  deux  rives  de  la  Seine,  notamment  par  un 
large  pont  en  face  l'Hôtel  des  Invalides. 

Dans  leurs  projets,  les  concurrents  devront 
prévoir  toutes  les  dispositions  à  prendre  sur  les 
diverses  parties  de  l'emplacement,  berges  de  la 
Seine  comprises,  et  y  figurer  spécialement  ; 

Les  palais  et  autres  édifices  d'exposition  géné- 
rale ; 

Les  salles  de  fêtes  et  de  distribution  des  ré- 
compenses ; 

Un  édifice  pour  les  congrès  et  un  bâtiment 
pour  l'Administration  (tous  deux  en  bordure  de 
l'emplacement,  de  manière  à  présenter  une  entrée 
directe  de  l'extérieur  et  une  communication  avec 
l'intérieur  de  l'enceinte)  ; 

Les  jonctions  entre  les  rives  du  fleuve  ; 

La  distribution  des  parcs,  jardins,  effets  d'eau 
et  autres  motifs  de  décoration  ; 

Les  moyens  de  transport  mécanique  des  visi- 
teurs dans  l'E.xposition  (ces  transports  pourront 
emprunter  le  quai  de  Billy  et  l'avenue  de  la 
Motte-Piquet)  ; 

Les  entrées  de  l'Exposition,  avec  les  espaces 
ménagés  pour  la  circulalion  en  dedans  et  autour 
de  l'enceinte,  ainsi  que  pour  le  stationnement 
extérieur  des  voilures  ; 

Les  dispositions  proposées  en  vue  de  mainte- 
nir la  circulalion  générale  du  quartier  et  d'assurer 
le  passage  des  voies  publiiiues  au  dehors  ou  au 
travers  de  l'enceinle. 

Des  espaces  libres  seront  réservés  pour  les 
palais  ou  pavillons  des  administrations  publiques, 
des  colonies  et  pays  de  protectorat  et  des  nations 
étrangères,  pour  les  bâtiments  spéciaux  d'expo- 
sitions particulières,  pour  les  abris  de  généra- 
teurs et  les  stations  d'électricHc,  nour  les  salles 
do  spectacle  et  pour  les  établissements  de  con- 
sommation, etc. 

Toute  liberté  est  laissée  aux  comcurrents  en  ce 
qui  concerne  les  monuments  actuels,  situés  dans 
le  périmètre  de  l'Exposition.  Ils  pourront  propo- 


ser la  conservation,  la  modification  ou  la  démoli- 
tion de  tout  ou  jiarlie  de  ces  monuments,  y  com- 
pris la  Tour  de  .300  méires. 

Par  exception,  le  palais  du  Trocadéro  devra 
être  intégralement  maintenu  et  ne  sera  susceptible 
d'aucune  transf  .rmation  essentielle  que  celle  d'un 
agrandissemi^nl  du  côté  du  parc,  s'il  y  a  lieu. 

D'une  manière  générale,  on  évitera  de  toucher 
aux  plantations  dont  l'enlèvement  même  tempo- 
raire ne  serait  pas  absolument  indispensable. 

Des  constructions  ]>ourront  être  élevées  :  1°  en 
encorbellement  de  la  Seine,  le  long  des  quais  ; 
2°  par-dessus  le  chemin  de  fer  des  Moulineaux, 
la  gare  de  l'esplanade  des  Invalides  et  le  pont 
reliant  cette  esplanade  au  Cours  la  Reine. 

Les  concurrents  ne  perdront  pas  de  vue  que  le 
système  de  classification  adopté  comporte  la  réu- 
nion ou  le  rapprochement,  dans  toute  la  mesure 
du  possible,  des  produits,  du  matériel  et  des  pro- 
cédés de  fabrication. 

Tout  en  ayant  une  latitude  complète  pour  le 
choix  des  éléments  constitutifs  des  édifices,  les 
auteurs  de  projets  n'oublieront  pas  que  les  cons- 
tructions nouvelles  doivent  être  essentiellement 
provisoires  et  qu'il  importe  de  réaliser  l'effet  le 
plus  décoratif  avec  les  matériaux  les  plus  écono- 
miques. 

Les  concurrents  seront  libres  de  signer  leurs 
projets  ou  de  les  présenter  sous  le  couvert  de 
l'anonymat. 

Un  délai  de  quatre  mois  est  accordé  pour  la 
rédaction  des  projets,  qui  devront  être  déposés, 
du  10  au  12  décembre,  au  Palais  de  l'Industrie. 

Les  dessins  des  projets  seront  publiquement 
exposés  et  soumis  à  un  jury  de  tremte  et  un 
membres,  dont  dix  seront  élus  par  les  concur- 
rents, mais  aucun  concurrent  n'en  fera  partie. 

Il  pourra  être  alloué  par  décision  du  jury  : 
trois  primes  de  6.000  francs;  quatre  primes  de 
4.000  francs;  cinq  primes  de  2.000  francs;  six 
primes  de  1.000  francs. 

Les  projets  primés  deviendront  la  propriété  de 
l'Administration,  qui  aura  la  faculté  d'en  disposer 
à  son  gré  et  d'y  puiser  les  éléments  à  sa  con- 
venance. 

Il  est  expressément  entendu  que  l'Administra- 
tion se  réserve  la  liberté  la  plus  complète  pour 
l'examen  et  la  solution  de  toutes  les  questions 
relatives  soit  à  l'établissement  du  projet  définitif, 
soit  à  la  direction  et  à  l'exécution  des  travaux. 

Cet  arrêté  est  suivi  d'un  état  des  surfaces 
couvertes  nécessaires  pour  les  divers  groupes 
d'objets  exposés. 

Le  registre  d'inscription  des  concurrents, 
qui  sera  tenu  à  la  disposition  des  intéressés 
jusqu'au  10  décembre,  s'est  couvert  en  quel- 
ques jours  de  nombreuses  signatures.  On  ea 
compte,  à  l'heure  actuelle,  plus  de  300. 


Académie  des  Inscriptions 


Fouilles  de  Delphes.  —  M.  Homolle,  direcleur 
de  l'Ecole  française  d'Athènes,  écrit  à  l'Académie 
qu'il  a  adressé  ;\  M.  le  Jlinistie  de  l'Instruction 
pulilique,  avec  prière  de  la  transmettre  à  la  Com- 
pagnie, une  collection  d'une  centaine  de  photogra- 
phies reproduisant  les  principales  œuvres  d'art 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


•221 


qui  ont  été  mises  à  jour  au  cours  dus  luuiUi-.s  du 
Delphes. 

L'Académie  charge  M.  CoUignon  d'exposer, 
dans  un  rapport  qui  sera  lu  au  cours  d'une  des 
prochaines  séances,  la  haute  importance  de  ces 
monuments. 

Fouilles  en  Asie-Mineure.  —  M.  Menant  ;in- 
nonce  qu'il  a  reçu  de  M.  Chantre,  le  15  de  ce  mois, 
un  télégramme  daté  de  Péra.  aux  te'rnies  duquel 
ce  voyageur  prie  l'Académie  de  fairecuvrir  le  pli 
cacheté  qui  contient  le  récit  de  sa  campagne  ar- 
chéologique, et  confirme  ses  découvertes  faites  en 
Asie-Mineure  au  cours  de  l'année  189.3.  Bien 
qu'expulsé  de  Kara-Euyuck,  M.  Chantre  annonce 
qu'il  rapporte  de  son  voyage  de  belles  collections 
et  de  riches  documents. 

M.  Menant  donne  ensuite  lecture  de  la  relation 
contenue  dans  le  pli  cacheté. 

Antiquili's  africaines.  —  JI.  Philippe  Berger 
met  sous  les  yeux  de  l'Académie  le  fac-similé 
d'un  important  mausolée  avec  inscription  bi- 
lingue, latine  et  néo-puiii(iue,  provenant  de  Ramada 
(Tripolilaine). 

L'inscription  luiavaitélé  transmi.separM.  Fou- 
reau  au  retour  de  sa  mission  chez  les  Touareg. 
Depuis  lors,  M.  Gunckler  lui  a  donné  les  photo- 
graphies et  tous  les  documents  recueillis  jiar 
M.  de  la  Marche  pour  le  service  des  antiquités. 

Ce  mausolée  était  à  deux  étages  surmontés 
d'une  pyramide  et  reposant  sur  un  soubassement 
à  quatre  assises  avec  caveau  voiUé.  Les  deux  ins- 
criptions surmontaient  un  grand  bas-relief  repré- 
sentant le  défunt  et  sa  femme.  Ce  motif  était  ac- 
compagné d'une  série  d'autres  bas-reliefs  disposés 
sur  les  quatre  faces  de  l'édifice  et  qui  en  font  le 
principal  intérêt.  On  y  trouve  représentés  Orphée 
chassant  les  animaux,  Orphée  enlevant  Eurydice 
aux  enfers.  Hercule  enlevant  .\lceste,  et  une  ou 
deux  autres  scènes  encore  ayant  trait  à  la  vie 
d'outre-tombe. 

M.  Berger  étudie  ensuite  les  deux  inscriptions, 
et  il  n'a  pas  de  peine  à  démontrer  qu'elles  sont  la 
traduction  l'une  de  l'autre.  L'inscription  néo-pu- 
nique suit  même  presque  littéralement  l'inscrip- 
tion latine;  elle  nous  apprend  que  ce  monument 
a  été  éh'vé  à  un  personnage  nommé  Apuleius 
Maxiinus  Ridons  par  sa  femme  Thanubra  et  ses 
enfants. 

M.  Berger  fait  remarquer  que,  tandis  que  le 
défunt  porte  un  double  nom.  latin  et  pimique, 
ses  ancêtres  portent  des  nojus  purement  puniques, 
et  ses  enfants  portent  des  noms  purement  lalius. 

Cette  inscriptio:;  nous  fait  donc  assister  au  pas- 
sage des  mo'urs  puni(|ues  aux  mnuirs  latines. 
Ajoutons  encore  que  jamais  on  n'avait  trouvé 
d'in.scription  si  loin  dans  le  sud. 

i'n  Coffret  à  hijott.c  ;/allo-ro>n<iiii.  —  M. 
Alexandre  l!irtran<l  attire  l'attention  sur  une  tète 
en  ivoire,  de  travail  gallo-romain,  ayant  servi  de 
coIVrel  à  bijoux  cl  restaurée  au  Musée  de  Sainl- 
(ieruiaiu-cu  l.iiye  par  M.  Abel  Maître,  sur  In 
(Kunauile  du  Directeur  du  Musée  do  Vienne  (Isère), 
j»U((uel  elle  appartient. 

Cette  sculpture  passait  pour  être  en  bois  ;  elle 
avait  élé,  une  première  fois,  très  maladroitement 
realauréo  et  même  mutilée,  puis  volée  et  brisée  A 
nouveau  en  un  grand  nombre  de  nnircennx. 

M.  Abel  Maître  non  .seulement  a  reconnu  qu'elle 
était  eu  ivoire  et  non  en  bois,  mais  oncoiv  a  pu. 


pur  un  travail  des  plus  ingénieux,  la  rendre  à  son 
état  primitif. 

Cette  tête  est  certainement  une  réplique   gallo- 
romaine  d'une  tête  grecque  qui  devait  être  célèbre. 


Léonard  de  Vinci  et  la  "Vierge  aax  Rochers >■ 


Un  document  important,  concernant  le  célèbre 
tableau  du  Louvre,  la  Vierge  aux  rochers,  a  été 
découvert  récemment  par  le  Bibliothécaire  de  la 
Trivultienne,  M.  Emilio  Motta,  dans  les  Archives 
d'État  à  Milan.  Tous  les  amateurs  et  les  érudits 
ayant  à  leur  portée  la  revue  romaine  bimensuelle 
VArckivio  Slorico  deW  Arle,  dont  un  des  buts 
principaux  est  do  tenir  le  public  au  courant  des 
découvertes  historiques  concernant  les  arts  et  les 
artistes  en  Italie,  ont  pu  lire,  dans  le  n"  de 
janvier  et  février  dernier,  le  texte  même  du  docu- 
ment en  question.  En  résumé,  il  s'agit  d'une  sup- 
plique adressée  au  duc  Ludovic  Sforza,  dit  le 
More,  par  Jean-.\mbroise  do  Prédis  et  Léonard 
de  yi>ici  florentin,  pour  demander  le  respect  de 
leurs  droits  au  suj<-l  d'une  œuvre  faite  en  ccm- 
mun,  par  commission  des  frères  de  la  Conception 
dans  l'église  de  Saint-François  à  Milan. 

On  y  apprend  que  les  deux  artistes  se  sont 
trouvés  aux  prises  avec  une  do  ces  diQicultés 
auxquelles  étaient  souvent  exposés  les  artistes  du 
temps  passé,  sans  excepter  ceux  du  plus  grand 
mérite,  c'est  i-dire  celle  d'être  convenablement  et 
diimenl  récompensés  de  leur  travail.  Dans  le  cas 
actuel,  le  travail  n'était  pas  do  minime  impor- 
tance, car  il  n'y  a  aucun  doute  qu'il  s'agisse  de 
l'ensemble  d'un  tableau  d'autel,  dont  faisait  par- 
tie, pour  la  part  de  Léonard,  l'o-uvre  connue  de- 
puis sous  le  nom  de  la  Vierge  aux  rochers,  et 
qui  formait  le  centre  du  retable.  Or,  il  résulte  du 
contenu  de  la  supplique  que  le  maître  florentin  se 
plaint  de  ce  que  les  frères  (scolari)  de  la  Con- 
ception ne  veulent  lui  attribuer  que  25  ducnls 
pour  son  qiiadro  de  nostra  dona  fada  a  olio, 
taudis  que  sa  valeur  constatée  n'était  pas  in'é- 
rienre  à  la  somme  de  UtJ  ducats.  Il  prie  donc  le 
duc  de  vouloir  bien  s'intéresser  ft  ce  que  cette 
somme  lui  soit  remise,  ou  sinon  que  le  tableau 
de  la  Vierge  lui  soit  rendu  (n  aiil  che  vssi  sco- 
lari  lasano  alidicti  exponenli  dicta  nostra  dona 
facta  a  olio.  ») 

Ce  docuinonl,  ainsi  que  les  commentaires  qui 
en  ont  élé  faits,  d'une  part  par  le  correspondant 
do  la  revue  italienne,  «le  l'autre,  par  celui  do 
l'.l/-/ Jo;/r/i(i/du  mois  de  juin,  le  1)'  .lean-l'aul 
Hichter,  n'ont  pas  manipié  do  susciter  A  Londres 
une  vivo  réaction  contre  rinlerprélalion  donnèo 
par  les  deux  critiques  étrangers,  puisque  celle-ci 
concluait  A  reconnaître  la  priorité  <le  l'cxeniplairo 
de  la  l'iei'i/c  aii.t:  rochers  tUi  Louvre  sur  celui  de 
la  National  Callory,  contraireinoni  A  co  quo  l'ar- 
gumeiit  principal  du  document  nurnil  pu  faire 
croire,  puisque  le  tableau  de  Loiulr<>s  est  réelle- 
ment celui  des  dou\  ipii,  jusqu'A  la  lin  du  siècle 
dernier,  se  trouvait  ux|>o:ié  dans  l'église  Saint- 
François  :\  Milan. 

Nous  voyons  donc  sir  Frédéric  Burlon,  sous 
la  diivction  duquel  le  talileun  avait  été  acIiolA 
pour  la  (ialerio,  chez  le  comte  de  SulTolk, 
en   1880,    et  le   nouveau  directeur,   NL    Edward 


222 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Poyuter,  se  lever  pour  soulenir  la  pryùmirience 
de  leur  exemplaire  :  le  premier,  dans  un  article 
■  publi6  dans  le  Nineteenth  Century  (mois  de 
juillet),  le  second,  dans  le  numéro  d'août  do 
Y  Art  Journal.  M.  Burlon,  dès  le  début,  déclare 
vouloir  faire  abstraction  de  l'évidence  que  four- 
nirait, en  faveur  de  sa  ltu''sp,  l'œuvre  en  elle- 
même,  et  se  ptait  à  insister  surtout  sur  les  té- 
moignages historiques  qui  parlent  en  faveur 
du  talileau  de  Londres.  Il  condamne  la  tendance 
de  certains  critiques  ii  élever  au  rang  de  faits 
leurs  conjectures.  «  Such  is  tlic  course  in/opted, 
dit-il,  tJiOKi/h  icith  some  morlesty  and  rmirh 
italia»  grâce  liy  an  esthnnhle  f/enlleman  and 
esteeined  acquaintance  ofmina  at  Milan  »  fai- 
sant allusion  ainsi  au  correspondant  de  VAr- 
chivio.  Il  ne  prend  jjas  la  peine,  du  reste,  d'exa- 
miner les  arguments  de  celui-ci,  qui  mettent  en 
relief  une  supériorité  sensible  dans  le  tableau  du 
Louvre. 

Quant  au  critique  allemand,  il  est  aisé  de  com- 
prendre que  le  doute  exprime  sur  l'opportunité 
de  l'acquisition  faite  par  la  National  Gallery  ait 
dû  froisser  l'amour-propre  de  l'ancien  directeur, 
d'autant  plus  que  M.  Burton  s'est  toujours 
déclaré  profondément  convaincu  de  l'importance 
du  tableau  de  Londres,  qu'il  ne  croit  nullement 
inférieur  à  celui  du  Louvre. 

La  circonstance  sur  laquelle  M.  Burton  et  son 
successeur,  M.  Poynter,  aiment  à  insister  en  fai- 
sant la  comparaison  des  deux  tableaux  est  celle 
qu'en  réalité  on  ne  saurait  pas  soulenir  que  l'un 
d'eux  serait  la  copie  de  l'autre,  puisqu'il  y  a  Ijien 
des  dilïérenees  sensibles  dans  les  doux  composi- 
tions, ce  qui  devrait  déjà  servir  à  sauver  la  cause 
de  l'authenticité  de  leur  exemplaire.  Certes,  l'idée 
qu'un  maître  tel  que  Léonard  ait  pu  exécuter 
deux  fois  un  même  sujet,  lui  qui  dans  sa  longue 
vie  n'a  laissé  d'autres  traces  de  son  activité, 
comme  peintre,  qu'un  nombre  de  tableaux  aisé  à 
compter  sur  les  doigts,  cette  idée  ne  saurait  être 
accueillie  facilement.  Toutefois,  indépendamment 
de  cette  question,  on  pourrait  se  demander  si  le 
document  dont  nous  avons  parlé  ne  suftit  pas,  à 
lui  seul,  à  augmenter  les  probabilités  qu'une  seule 
de  ces  Vierges  ait  été  une  création  directe  et  im- 
médiate du  grand  artiste.  Rappelons-nous  que  les 
Frères  de  la  Conception  ne  lui  veulent  payer  qu'un 
quart  du  prix  qu'il  attribue,  d'une  manière  bien 
décidée,  à  son  œuvre  et  que  si  le  paiement  inté- 
gral n'est  pas  consenti,  il  demande  d'être  autorisé 
à  la  retirer.  Des  deux  cas  en  présence,  quel  est 
le  plus  probable  :  les  débiteurs  se  sont-ils  rési- 
gnés à  quadrupler  la  somme  otTerte,  ou  ont-ils 
pensé  pouvoir  se  contenter,  pour  leur  autel,  d'un 
panneau  plus  ordinaire  et  plus  à  la  portée  de  leurs 
ressources  (1)  ? 

On  nous  répoudra  peut-être  que  des  probabi- 
lités ne  sont  pas  des  certitudes  et  qu'après  tout, 
dans  ce  cas,  une  conjecture  vaut  l'autre.  Alors,  il 
ne  nous  restera,  pour  obtenir  une  solution,  qu'à 
interroger  les  œuvres  elles-mêmes,  c'est-à-dire  à 
les  examiner  avec  un  véritable  esprit  critique, 
exempt  de  tout  parti  pris.  Pour  remplir  une  tâche 
semblable,  nous  pensons  qu'il  faudrait  savoir 
avant  tout  lequel  des  deux  panneaux  accuse  les 

(1)  Il  est  bon  de  constater  ici  qu'à  une  toute  petite  dif- 
férence prés  les  deux  tableaux  do  Londres  et  de  Paris 
ont  les  mômes  dimensions. 


indices  d'une  création  jjlus  ancienne,  plus  primi- 
tive. Si  c'est  le  panneau  qui  est  passé  en  France, 
dès  le  règne  de  Louis  XII,  le  document,  qui  ap- 
partient, noti)ns-le  bien,  aux  premiers  temps  de 
Léonard  à  Milan,  doit  se  rapporter  à  celui-ci;  en 
cas  contraire,  on  devra  conclure  que  l'exemplaire 
de  Londres  est  bien  celui  dont  il  s'agit,  et  que  le 
maître  en  a  fait  plus  tard  une  libre  reproduction 
pour  le  roi  de  France. 

Si  on  voulait  sérieusement  examiner  cette  af- 
faire, rien  ne  serait  plus  utile  qu'un  rapproche- 
ment immédiat  des  deux  peintures.  Gomme  il  est 
arrivé  lors  de  l'Exposition  des  œuvres  de  Holbein 
à  Dresde,  il  y  a  peu  d'années,  où  l'exemplaire  de 
la  célèbre  Madone  du  bourgmestre  Aleyer  de 
Darmstadt  remporta  délinitivement  la  victoire 
sur  sa  rivale,  de  même  verrait-on  alors  laquelle 
des  deux  Merge  aux  Rochers  devrait  être  décla- 
rée la  création  la  plus  directe  du  génie  et  de 
la  main  du  maître.  Ce  serait,  à  n'en  pas  douter, 
un  des  problèmes  les  plus  intéressants  que  les 
connaisseurs  soient  appelés  à  résoudre,  celui  qui 
se  trouverait  posé  par  une  exposition  pareille. 
Pour  le  moment,  il  faut  se  contenter  de  comparer 
les  œuvres  séparément,  à  Paris  et  à  Londres,  ce 
qu'on  peut  toujours  faire  aisément  et  à  peu 
d'heures  d'intervalle. 

11  y  a,  d'ailleurs,  un  autre  moyen  de  s'édifier  à 
ce  propos,  moyen  auquel  tout  amateur  s'intéres- 
sant  à  la  question  peut  avoir  recours  ;  c'est  celui 
de  se  procurer  les  excell^-ntes  reproductions  pho- 
tographiques des  deux  tableaux  existant  dans  le 
commerce  et  qui,  pour  le  dessin  au  moins,  nous 
permettent  d'examiner  en  détail  les  ressemblaEces 
et  les  différences.  Il  nous  semble,  à  vrai  dire,  que 
le  rapprochement  de  ces  deux  fac-similés  fournit 
déjà  de  précieux  éléments  d'observation,  qui  doi- 
vent être  complétés,  pour  ce  qui  regarde  le  choix 
et  le  modelé  des  couleurs  par  la  vue  des  origi- 
naux. Voilà  une  étude  à  recommander  à  qui- 
conque aime  pénétrer  au  fond  de  l'âme  des  grands 
maîtres  et  à  connaître  le  degié  de  leur  force  et  le 
caractère  de  leurs  tendances. 

C'est  da  résultat  de  celle  étude  que  devra  dé- 
river nue  conclusion  détinilive.  Nous  saurons 
alors  si  la  finesse  toute  particulière  que  présente 
l'exemplaire  français,  et  que  M.  Poyuter  lui- 
même,  dans  son  examen  comparatif,  i"econnait 
en  maints  endroits,  est  l'expression  primitive  du 
génie  de  Léonard,  ou  si  elle  doit  être  expliquée 
comme  une  manifestation  d'un  raûinement  pos- 
térieur de  sa  manière,  comparée  à  celle  de 
l'exemplaire  de  Londres  :  c'est  là  l'opinion  qu'ex- 
prime le  critique  anglais  dans  sa  conclusion  : 
a  I  would  venture  to  ha::ard  an  opinio7i  ;  Çiat 
the  Madonna  in  the  National  Gallery  is  an 
earlier  ivork  of  Lionardo's  llian  the  one  in 
the  Louvre...  andthat  oiir  pictureshows  traces 
of  his  training  in  the  school  of  Verrocchio,  and 
that  it  is  the  Louvre  picture  which  has  'more 
of  the  idealized  refinement  of  type  on  which 
Luini  formed  his  style.  »  A  ceci,  il  ajoute 
pourtant,  et  avec  beaucoup  de  raison,  que  la 
peinture  du  Louvre  a  tellement  souffert  from 
repaititing.  qu'il  n'est  pas  bien  facile  désorniîis 
d'apprécier  complètement  son  mérite. 

Voilà,  en  efîet,  le  mal  dont  est  affligé  d'une  ma- 
nière bien  sensible  le  tableau  du  Louvre.  Mais 
puisqu'en  sa  présence  nous  avons  acquis  la  con- 
viction que  ce  mal  n'est  pas  absolument  sans  re- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


223 


niùde,  nous  nous  permellons,  en  ttrniinanf,  d'ex- 
primer à  noire  tour  le  souhait  que  la  Direction 
des  Musées,  si  elle  a  à  sa  disposition  un  restau- 
rateur artiste,  dont  elle  soit  sûr,  c'est-à-dire  par- 
faitement consciencieux  et  très  expérimenté,  se 
décide  à  le  charger  de  la  tâche  difficile  qui 
nous  rendrait  une  œuvre  précieuse  telle  que  la 
Vierge  aux  rochers. 

Gustave  Frièîoxi. 

Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  nous  associer  au 
vœu  exprimé  par  notre  honoralile  correspondant. 
Il  faut  garder  la  Vierr/e  aux  Rochers  telle  que 
les  siècles  nous  l'ont  transmise:  on  ne  louche  pas 
à  Léonard.  Quant  au  fond  même  du  d'bat,  nous 
renvoyons  à  l'étude  pul)liée  par  M.  Gustave  Gruycr 
dans  la Gaje«e  den  Beaux- Arts  (i'^iv.,  I.  XXXV, 
p.  /l'iO  et  suivantes).  On  y  trouvera  une  gravure 
d'après  le  tableau  du  Louvre  et  une  étude  compa- 
rative de  ce  tableau  et  de  celui  de  la  Sational 
Gallery  qui,  on  le  sait,  fut  vendu  comme  copie 
moyennant  trente  ducats  au  peintre  Hamilton  en 
1796,  et  racheté  ensuite  par  le  comte  de  Suffolk. 

A.  DE  L. 


NECROLOGIE 

M.  Léon  Cugnot.  statuaire,  vient  do  mourir. 
M.  Léon  Cugnot  était  âgé  de  cinquante-neuf  ans. 
Grand  prix  de  Rome  en  1859,  l'artiste  laisse 
quelques  œuvres  remarquables,  entre  autres  :  la 
Force  et  la  Justice,  qui  ornent  le  fronton  de  la 
Cour  du  cassation,  le  Putriotismc.  qui  décore  la 
salle  des  Cariatides  à  ril'Jlel-de- Ville,  etc. 

M.  Cugnot  était  chevalier  do  la  Légion  d'iion- 
neur,  et  il  avait  été  plusieurs  fois  médaillé  aux 
Salons. 

BIBLIOGRAPHIE 


Erratum.  —  En  rendant  compte,  dans  notre 
dernier  numéro,  du  Diilerot  qui  vient  de  paraître 
ù  la  lilirairie  llacliette,  nous  avons  nuil  indiqué 
le  prénom  de  l'auteur.  Ce  remarquable  livre  de 
critique  est  de  M.  Joscpli  lieinacli,  et  non  de 
M.  'l'b.  lîeinach,  comme  une  «  coquille  »  nous 
l'a  f;iil  dire. 

M.  Dcwamin,  un  numismate  actif,  savant,  dé- 
hinléressé,  vient  de  imlilier  un  premier  volume 
d'un  ouvrage  intitulé  :  Cent  ans  de  iiii»iis»ia- 
lii/iw  !'rit)i<.-tiise,  de  1789  à  1H89,  in-folio  de  luxo, 
agrémenté  de  'lOU  ligure^)  (phulolyi'ies  par  Lar- 
cher).  Ce  premier  volume  commence  par  une 
introduction  développée  sur  le  sujet  ipii  va  occu- 
per lo  lecteur  ;  les  nulious  générales  sur  la  mon- 
naie et  les  assif/niits,  qui  forment  le  principal 
sujet  de  ce  premier  Vi>lnnio. 

Le  second  volume  contiendra  toute  la  si'rie  des 
pièces  frappées  de  17t('.l  rt  1H81),  soil  en  monnaies 
ayant  circuU)  légalemenl,  soil  Ions  les  essais  qui 
ont  élé  créés  ;  noniencliilure  consldéniblo  et  fort 
utile  comme  liisloiro  des  rcclierclies  el  des  idées 
qui  ont  pu  dominer  il  lelle  ou  telle  époque. 

Le  premirr  volume  de  M.  Iinwamiii  n'est  pas 
dans  le  commerce  ;  il  en  sera  de  même  du  second 
viilume,  i|ui  Iraiteru  des  jiii'rw  frtippt'es. 


M.  Dewamin,  dont  la  générosité  égale  la  persé- 
vérance dans  cet  immense  travail,  ne  regardant 
en  rien  aux  frais  considérables  nécessités  par  son 
exécution,  ofl're  son  ouvrage  aux  Musées,  Biblio- 
thèques et  à  quelques  amis  privilégiés. 

M.  Gaston  Cougny,  professeur  d'Histoire  de 
l'Art  dans  les  Ecoles  municipales  de  Paris,  pu- 
blie à  la  librairie  Firmin-Didot  la  deuxième 
édition  de  son  Art  antique,  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  et  le  premier  fascicule  d'une  série 
d'Alhums-Manuels  d'Histoire  de  l'Art  :  ce  vo- 
lume de  276  pages,  illustré  de  215  gravures,  est 
consacré  à  L' Antiquité  ;  trois-volumes  de  même 
importance  sont  en  préparation  où  seront  étudiés 
et  figurés  les  monuments  d'art  du  Moyen  Age,  de 
la  Renaissance  et  des  Temps  modernes. 

Tour  du  Monde.  —  175-i«  livraison.  —  Au 
Dahomey,  par  M.  Alexandre  L.  d'Albéca.  — 
Quatorze  gravures  de  Bazin,  Berg,  Privât,  RufTe, 
Rousseau,  A.  l'aris,  Frank,  M""  Paule  Crampel, 
Krieger,  Devos,  Th.  Wcber  et  Riou,  et  une  carte. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1133«  livraison.  — 
Texte  par  M"'  de  Nanleuil,  Albert  Deville,  Au- 
guste Lepage,  Danielled'ArlIiez  et  Henri  Jacottel. 

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levard Saint-Germain,  Paris. 


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néraire elVectivement  suivi,  sont  délivrés  toute 
l'année,  à  toutes  les  stations  du  réseau  de  la  Com- 
pagnie d'Orléans,  pour  les  stations  balnéaires  et 
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nviils-sur-Mer,  Biarritz,  lîoulou-Pertlius  (Ici.  Cam- 
i)o-Ville,  CapYi-rn,  Ci-ret  ( Amélie-Ies-Bains.  La 
Preste,  etc.),  Gouiza-Monlazels,  Dax,  Gnélliary 
(halte).  Henilaye.  Lanutlou-les-Hains.  Laruiis  (les 
Eaux-ltoiiiies,  "les  F.aux-Chaudes).  Oloroii-Sainte- 
Marie,  Pau,  Pierr.'lille-N'.'stjiliis(Crtuleivtst,  Prades 
(Le  Veriii'l  et  Molitg).  Saint-Girons,  Saint  Jean-de- 
Liiz  ,  Siiinl-Flour  (  Cliaude.s-.Xigues) ,  Siilics-de- 
Béarii.  Salies-du-Salut  et  l'ssat-les-Buins. 

Durée  de  valiilité  :  15  jours  mm  compris  les 
jours  do  départ  et  il'arrivée. 

Tout  billet  d'aller  ol  retour  dilivré  nu  départ 
d'une  gare  située  à  iVH)  kilomèlivs  au  moins  île  la 
station  Iheniuile  ou  hivernale,  donne  droit,  pour  \>' 
piuteiir.  A  un  arrêt  t-n  roule  à  l'aller  comme  au  re- 
tour. Toutefois,  la  durée  île  validilé  du  billet  ne 
sera  pas  luigiiienlée  du  fait  de  ces  arrêts. 

La  période  de  validilé  des  billets  d'aller  ot  retour 
pi'Ul,  sur  la  ilrmande  du  voyagi-ur.  élre  prolongée 
ileu\  fols  ili'  ili\  jour.-:,  moyi'Un.'iiit  le  pairiuiiit  aux 
Adiiiinistralioiis.  pour  chaque  fraclion  indivisible 
de  10  jours,  d'un  supplément  do  10  0  U  du  prix 
toliil  du  billet  aller  et  retour. 

AVIS.  —  La  demande  de  ces  billots  doit  •'tri' 
faite  Trois  Jours  au  moins  n\anl  lo  Jour  du  dè- 
l<arl. 


PRIMES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


ALBUM     RELIE 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier   1/4  colombier.  —  Nouveau  tirage 
Prix  de  vente,  40  francs.  —  Pour   les  abonnés,   i5   francs;   franco  en  province,    20   francs. 

l'WKl  ET  LA  m  i  IIICIIEL-ÂM 


MM.  CHARLES  BLANC,  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL  MANTZ,  CHARLES  GARNIER,  MÉZIÈRES,  ANATOLE  DE  MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-8»  grand  aigle,  illustré  de  100  gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  11  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

!•  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
à  70  ;  2»  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n"  i  à  430. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinté  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  BIGOT 

Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

tJN  VOLUME  IN-4*  TIRÉ  SUR  FORT  VÉLIN  DES  PAPETERIES  DU  MARAIS 

Il  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  yS  exemplaires  numérotés  sur  papier  Whatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  yb  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché,  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 

DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-flRTS 

CLN'Qt'IÈME  SÉRIE.  —  Prix  100  francs.  —  Pour  les  Alsnnés  :  50  francs 

Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la  Galette  des  Beaux-Arts 
les  ALBUMS  seront  envoyés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 

Les  Dessins  de  Maîtres  (Hieieiis  exposés  à  l'Éeoîe  des  Beaux-Arts  eu  18?» 

PAR  LE  MARQUIS  Ph.  DE  CHEMNEVIÈRES 
Directeur  honoraire   des   Beaux-Arts,   Membre   de   l'Institut 

Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 

L'ensemble  comprend  i8  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 

Prix  du  volume  broché,  20  fr.  —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  ;  Jranco  en  province,  i5  francs 


En  \'pnle  aux  hmm  Je  la  GAZETTE  DES  BEAU.\  ARTS,  8,  rue  Favarl,  Paris 


JJjiill^  Rédacteur  en  chel  gérant  ■  A.  DE  LOSTALOT.-    Imp.  de  la  Presse,  18,  rue  du  Croissant.  Paris.  —  Simarl,|l 


N*  20.  —  1894 


BUREAUX  :   »,    RUE  FAVART 


8  Septembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLEMENT   A   LA    GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     Lt      SAMEDI      MATIN 


Lts  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
ta  Chronique  des  A;ts  et  de  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARiS     ET    DÉPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


.S  U 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


Un  (^oncoiir.s  pour  l'érection  d'un  nionu- 
ment  à  élever,  ;i  .\nt;oulûme,  ù  la  mémoire  du 
président  Carnot,  est  ouvert  entre  les  artistes 
nés  dans  le  département  de  lu  (".liarente. 

S'adresser,  pour  les  renseignements,  à 
M.  Uambaud  de  Larocrjnc,  président  du  t'.on- 
seil  général,  ou  à  M.  Nivet,  secrétaire  de  la 
Commission  du  monument  Carnot,  à  la  Pré- 
fecture de  la  Charente. 


Le  jury  chargé  do  juger  les  sept  maquettes 
proposées  iiour  le  monument  ipi'on  va  éliner 
À  l'amiral  Mouchez,  au  Havre,  a  accordé  le 
pri.K  au  sculjili'ur  Dubois. 


Au  Musée  Guimet,  la  collection  Varat,  qui 
donne  les  renseignements  les  plus  complets 
sur  les  muurs,  usages,  costumes  et  croyances 
do  la  Corée,  est  mainlenanl  ouverte  tous  les 
jours,  sauf  le  lundi,  do  midi  à  cinq  heures. 


Le  Concours  Crozatier  est  ouvert,  cette  an- 
née, aux  ouvriers  ciseleurs  d'ornement,  sous 
la  présidence  de  M.  Cluudius  Marioton;  il 
conifiorto  un  prix  do  500  francs.  On  peut 
s'insciire,  di'-s  mainlonaul,  l'i  hi  Ki''union  dos 
fahncanls  do  hion/.o.  H,  rue  .Saint  l'.laude. 
L'Kxposition  dos  ouvrages  et  lo  jugement  nu 
font  lieu  en  novembre. 


Lo  cinipiiinto  uniémo  Concours  poétique, 
ouvert  on  l''ranc(!  lo  l">  .scptouibro  IS'.ii.  sem 
dos  lo  ITi  janvier  l«'.)ri.  —  Demander  le  pro- 
gramme, q\ii  est  envoyé  franco,  ;\  XL  lùaristo 
c.arranco,  fi  .\gon  (l.otet  Caronne). 


Un  c;oncours  est  ouvert  entre  les  artistes  de 
toute  nationalité  pour  élever  un  tombeau 
dans  l'église  de  /.wolle  (Hollande)  en  l'hon- 
neur du  révérend  Thomas  a  Kempis,  auteur 
présumé  de  l'Imitation  de  .lésus-i'.hrisl.  — 
S'adresser,  pour  tous  renseignements,  au  se- 
crétaire du  jurv  (Amsterdam,  Vossinsstraat. 
ÔO). 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séances  du  25  août  et  du  1"  septembre 

Le  Minisire  de  l'Inslruclion  publitiue  et  des 
Beaux-Arts  écrit  à  l'.Vcadémie  pour  lui  annon- 
cer qu'il  a  oonlié  l'exécution  du  buste  de  feu 
M.  Hailly,  membre  de  l'.Xcadémie.  à  M.  Coulon, 
sculpteur,  et  il  prie  la  Comiiagnie  de  désigner 
deux  membres  pour  examiner  le  buste  au 
point  de  vue  de  l'e.xécution  et  de  la  resseiu- 
l)lance. 

M.M.  Jules  Thomas,  Charles  Carnier  sont 
choisis  par  l'assemblée 

L'Acodémie  roi.'oit  en  hommage  les  publi- 
cations suivantes  : 

Mcinoires  de  l'Académie  de  Stanislas, 
année  IStCMNancy,  ISKl,  inS°). 

Quatrième  centenaire  de  la  découverte 
(II'  l'Ameri'nie,  Omiite  du  Puy-de-l)ôme. 
l{a|ipijrl  sur  les  travaux  du  Coiuilé  en  1S92- 
IStUt,  par  "SX.  lo  docleur  l'ienv  llosjiilal  (Cler- 
moutlMM-rand,  IH.H.  in-«"). 

Le  n"  is  du  Journal  of  tlic  lioi/al  Insti- 
Iule  of  liriiish  Architeris,  23  Hortl  18JM. 
il.iindoii,  \n\'). 

M.  LaCenostre  lit  une  partie  de  In  préfueo 
de  son  nouvel  ouvi'age  ;  La  Peint"--  ''■> 
Europe,  KIoiHjni-c. 


226 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


NOUVELLES 


**:):  On  a  vu  plus  haut  (|ue  le  Ivlinistre  de 
rinslruclion  [jubliciuc  a  confié  l'exécution  du 
buste  de  l'arcliitccle  iîaiily  ;i  M.  Jean  Coulon. 
Le  mrnic  slnluaire  achève  en  ce  moment  le 
modèle  de  la  statue  de  ïh.  de  Banville,  des- 
tinée à  la  ville  de  Moulins. 

it:%  M.  Gaubert  vient  de  recevoir  de  la  Di- 
rection des  Beaux-Arts  la  commande,  pour 
l'Ecole-de  Médecine  de  Paris,  du  buste  en 
marbre  du  docteur  Kernel,  médecin,  mathé- 
maticien et  philosophe  du  xvi"  siècle. 

:(:*:(:  Ld  Direction  des  Beaux-Arts  vient  de 
fixer  au  5  octobre  l'inauguration  du  monu- 
ment do  Duban  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts, 
(fuvre  de  M.  Eugène  Guillaume. 

***  M.  Ernest  Guébin.  en  exécution  d'une 
des  clau.ses  du  testament  de  sa  tante.  M™»  Eli- 
sabeth Guébin,  vient  de  remettre  au  Musée 
du  Louvre  une  superbe  armure  ayant  appar- 
tenu à  Henri  l'y  et  très  connue  des  amateurs 
d'armes. 

***  Les  pointures  décoratives  de  M.  Puvis 
de  (Ihavanurs  pour  l'escalier  du  préfet  à 
l'Hôtel  de  VjUe,  viennent  d'être  posées  à  leur 
place  définitive. 

:);*^  Conformément  au  testament  de  M""  la 
comtesse  de  Gaon,  les  revenus  de  sa  fondation 
seront  répartis  cette  année  entre  MM.  La- 
valley,  peintre  :  Sicard,  sculpteur  et  Leroux, 
architecte,  pensionnaires  sortants  de  l'Aca- 
démie de  Rome. 

ii,%  Les  travaux  de  restauration  de  Saint- 
Pliilippe  du  Roule,  commencés  il  y  a  deux 
mois,  sont  presque  achevés.  Toutes  les  pein- 
tures décoratives  de  la  voûte  de  la  nef  ont  été 
refaites,  six  baies  ont  été  percées  dans  celte 
voùle  afin  de  donner  une  lumière  qui  man- 
quait à  l'église,  jusqu'ici  assez  sombre.  Les 
peintures  de  la  voûte,  composées  de  24.5  mé- 
daillons bleu  azur,  sont  l'a'uvre  de  M.  Aubrun. 
L'exécution  des  vitraux  a  été  confiée  à 
MM.  Albert  Maignan  et  GhampigneuUe,  et  les 
peintures  murales  à  M.  Vivier. 

■t,*jp  On  s'est  aperçu,  il  y  a  quelques  jours,  à 
l'Exposition  du  Livre,  au  Palais  de  l'Industrie, 
de  la  disparition  d'un  petit  tableau  du  peintre 
Georges  Gain,  représentant  un  Intérieur  de 
cabaret. 

**;(:  Une  Société  de  musique  religieuse, 
s'appuyant  sur  le  récent  décret  de  la  Sacrée 
Gongrégation  des  Rites,  vient  de  se  former  à 
Saint-Gervais,  sous  le  titre  de  «  Schola  Gan- 
torum  ».  Les  statuts  seront  envoyés  à  toute 
personne  qui  en  fera  la  demande  au  siège  de 
la  Société,  i,  rue  François-Miron. 

jf*^.  Le  dimanche  19  août  on  a  inauguré  à 
Ghoisy-le-Roi,  place  du  l'ort,  le  monument 
érigé  par  la  ville  en  commémoration  des  ma- 
rins tombés  dans  les  combats  delà  Gare-aux- 
Bœufs,  les  29  et  :!Û  novembre  1870.  Ce  monu- 


ment en  bronze,  ii-uvre  de  .M.  B.-r^.  Hercule, 
représente  un  marin  tenant  dans  la  main 
droite  une  hache  d'abordage  et  dans  la  main 
gauche  le  drapeau  national. 

***  Le  monument  de  Tesielin,  organisateur 
de  la  Défense  nationale  dans  le  Nord  en 
1870-71,  a  été  inauguré  le  26  août  sur  la  place 
de  Strasbourg,  à  Lille.  Ce  monument,  ii'uvre 
du  sculpteur  Alphonse  Cordonnier  et  de 
M.  Louis  Bonnior,  architecte,  a  figuré  au  der- 
nier Salon  ;  il  se  compose  d'une  colonne,  sur- 
numiée  du  buste  en  marbre  de  'l'e.stelin,  et 
entourée  d'alh'^gories  en  bronze  rapijelant  la 
Défense  nationale. 

if*^,  L'inauguration  du  monument  élevé  à  la 
mémoire  du  naturaliste  Armand  de  Ouatre- 
fages  a  eu  lieu  à  Vallerauge  (Gard),  ville  na- 
tale du  savant,  le  dimanche  3G  août.  La  statue 
est  due  au  ciseau  du  sculpteur  Léopold  Mo- 
rine. 

**:{;  TTn  Comité  s'est  constitué  à  Cherbourg 
pour  élever  au  grand  peintre  Millet  un  mo- 
nument sur  la  place  de  Gréville,  son  village 
natal. 

Il  a  été  décidé  de  confier  l'exécution  du  mo- 
nument à  un  jeune  sculpteur,  M.  Marcel 
Jacques,  et  d'ouvrir  une  souscription  dont  le 
produit  s'ajoutera  au  reliquat  des  fonds  du 
monument  de  Cherbourg,  environ  5.000  fr. 

^.*-j;  Le  Conseil  général  de  Vaucluse  a  émis 
un  vœu  tendant  à  l'intervention  gouverne- 
mentale pour  pousser  activement  les  répara- 
tions du  Théâtre  antique  d'Orange. 

^*if  On  mande  de  Cbàteauneuf  de-Randon 
(Lozère),  ville  oii  est  mort  Duguesclin,  qu'une 
statue  élevée  à  la  mémoire  du  connétable  y 
a  été  olficiellement  inaugurée  le  dimanche 
19  août. 

^*jf.  On  vient  d'arrêter,  à  Genève,  un  certain 
Parthenis,  qui  est  l'auteur  des  vols  de  tableaux 
commis  au  palais  Longchamp  de  Marseille. 
Il  était  allé  proposer  les  objets  dérobés  au 
directeur  du  Musée  national  de  Genève. 

:)-**  M.  Naert,  architecte  provincial  de  Bru- 
ges (Belgique)  a  découvert  un  petit  panneau 
peint  à  l'Iiuile,  portant  la  date  de  1351,  et 
représentant  le  Christ  coui'onne  d'épine!;. 
qui  semble  appartenir  à  l'Ecole  italienne. 

:)s*^  M.  John  Hill  de  Stretham  a  légué  ré- 
cemment ses  collections  d'objets  d'art, 
bronzes,  ivoires,  porcelaines,  etc.,  au  South- 
Kensington-Museum  «  en  reconnaissance  du 
plaisir  et  du  profit  qu'il  a  retirés  de  ses  visites 
à  ce  Musée  ». 

:(s*H:  On  écrit  de  Londres,  29  août,  que  le 
projet,  qui  date  de  trente  ans,  de  bâtir  une 
cathédrale  gothique  à  Londres  sur  l'emplace- 
ment désigné  par  le  cardinal  Manning,  est  à 
la  veOle  d'être  mis  à  exécution. 

La  pose  de  la  première  pierre  aura  lieu 
au  mois  de  juin  1895. 

^**  La  National  Gallery  de  Londres  vient 
d'entrer  en  possession  d'un  tableau  de  Elzhei- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


•2-27 


mer,  Tobie  et  l'ange  légué  par  M.  S.  Sanders, 
et  d'un  petit  Groupe  de  fauiille,  n'uvre  d'un 
des  Lenain,  donné  par  M.  L.  Lesser. 

***  Dans  la  Correspondance  de  Rome,  on 
annoncf  que  Léon  XIII  fait  restaurer  au  Va- 
tican les  appartements  d'Alexandre  VL  On 
sait  que  ces  appartements  ont  été  construits 
par  Nicolas  V  et  ont  leur  farade  sur'la  cour 
du  Belvédère. 

Les  restaurations,  entreprises  sur  l'ordre  de 
Léon  XIII  par  le  comte  Vespifinani,  le  com- 
mandeur Seitz  et  le  chevalier  Fringuelli,  con- 
sistent à  renforcer  les  stucs  là  où  il«  me- 
nacent de  se  détacher,  ù  nettoyer  les  pein- 
tures sans  les  retoucher,  et  à  enlever  le  ba- 
digeon. l'ar  endroits,  il  y  ajusqu'à.  sept  couches 
de  badigeon. 

***  Le  Congrès  d'archéologie  chrétienne  qui 
a  lieu  actuellement  à  .Spalato  (Ualiiuilie), 
réunit  un  grand  nombre  de  savants  de  toutes 
contrées. 

+**  On  est  à  la  veille  de  commencer,  à 
Moscou,  l'édification  du  nouveau  Conserva- 
toire de  musique,  d'après  les  plans  de  l'archi- 
tecte académicien  V.  Zagorski.  Des  monu- 
ments il  la  mi^moire  de  Nicolas  Kubinstein  et 
de  'rchaïkow.-.ky  seront  érigés  dans  le  square 
du  Conservatoire. 

jf*if  Le  correspondant  athénien  du  Times 
adresse  ù  ce  journal  des  détails  relatifs  aux 
fouilles  récemment  entreprises  par  l'Keole 
anglaise  d'arcliéologie. 

A  .MiM',  en  Phocide.  le  tem[]le  d'Apollon, 
qui  renfermait  jadis  un  oracle  fameux,  n'a 
pas  fourni  de  nombreuses  découvertes  artis- 
tiques; dans  l'antiiiuilé  même,  il  avait  été 
pillé  par  les  Perses  et  plus  tard  par  les  rhé- 
bains.  On  a  mis  à  jour  les  fondations  du 
Icmiile  primitif,  ainsi  que  celle«  du  temple 
construit  plus  lard  sur  le  même  emplace- 
ment par  Hadrien. 

Quelques  cuuiies  de  travail  cypriote  et  phé- 
nicien, ainsi  que  des  frpgmenls  d'inscriptions 
relatives  à  la  recon^tructi^Jn  du  temple  à 
l'époque  romaine,  ont  été  recueillies. 

A  Ilyampolis,  de  nombreuses  inscriptions 
de  la  décadence  ont  été  retrouvées.  On  a  éga- 
lement mis  à  jour  un  autel  d'.Vrlémis.  Des 
inscriptions  trouvées  en  cet  endroit  montrent 
que  les  cullws  do  Sérapis,  dlsis  et  d'Anubis 
étaient  combinés  avec  celui  d'Arlemis.  Plus 
tard,  on  y  adjoignit  le  culte  do  'l'rajan  ot  de 
sa  famille. 

ICndn,  l'Ecole  anglaise  a  l'intention  d'entre- 
prendre fies  fouilles  t.  .Mexandrio.  près  du 
fort  de  Koni-KIDik,  dans  l'endroit  oii  la  tradi- 
tion place  la  tombe  d'Alexandre. 


Les  Fouilles  do  Delphes 


M.  IlomoUo,  directeur  do  l'Keole  française 
d'Athènes,  vient  d'adresser  à  M.  lo  Ministre 
de  rinsiructiiin  publique  un  nouveau  rapport 
sur  les  fouilles  do  Dolphos. 

Les  fouilles  do  Delphes  ont  été  reprises  lo 


26  mars  dernier;  trois  chantiers  sont  en  acti- 
vité :  celui  du  temple  d'Apollon,  celui  du 
trésor  des  Athéniens  et  celui  de  l'Hellénico. 

Tempt.k  i>'.\i>oi.i.ox.  —  M.  Homolle  constate 
d'abord  que,  malgré  l'extension  des  fouilles, 
il  est  encore  difficile  d'exposer  des  conclusions 
nettes  sur  les  dimensions  générales  de  l'édi- 
fice et  sur  ses  dispositions  intérieures  : 

C'est  une  chose  remarquable,  dit  M.  Homolle, 
dans  une  exploralion  aussi  étendue,  que  le  très 
petit  nombre  de  pièces  architecturales  caractéris- 
tiques, qui  ont  été  découvertes,  et  l'absence  totjile 
de  sculptures  décoratives  peut  être  considérée 
comme  absolument  décourageante  pour  l'avenir. 

On  n'a  recueilli  ni  une  métope,  ni  un  fragment 
de  frise,  ni  le  petit  doigt  d'une  figure  ayant  ap- 
partenu aux  frontons.  C'est  par  erreur  que  l'on 
a  annoncé  la  découverte  d'une  tète  de  cheval  (|ui 
aurait  appartenu  au  char  du  Soleil  couchant, 
décrit  par  Pausanias  dans  le  fronton  Est  ;  il 
semble  bien  que  cette  tète  doive  être  rapportée  à 
une  offrande.  L'absen';e  complète  de  tout  reste  a 
maintenu  longlenqis  mes  espérances,  jugeant  fort 
peu  vraisemblable  que  tout  ei\t  péri  jusqu'au 
plus  jietit  fragment  :  on  ne  voit  guère  de  destruc- 
ti.in  aussi  méthodique.  On  en  est  réduit  à  sup- 
poser que  les  empereurs  romains,  postérieure- 
ment à  Pausanias,  ont  fait  enlever  les  deux 
groupes  pièce  par  ]iièce  avec  grand  soin.  Les 
métopes  auraient  subi  le  même  sort. 

La  fri.se,  que  nous  avions  cru  pouvoir  attribuer 
au  leiiiple,  a  trouvé  ailleurs  sa  place  légitime,  et 
nous  avons  vainement  cherché  non  seulement  les 
iiii'topes,  mais  un  débris  qui'lcoiH|ue  de  ces  por- 
li(iucs  de  marbre  dont  la  muiiificeiicedes  Alcméo- 
iiiiles  avait  décoré  les  deux  façades  principales; 
siiuf  un  Iriglyphe  scié,  encastré  dans  les  fonda- 
lioiis  du  temple  A  plus  de  deux  mètres  de  pio- 
l'oiuli'ur,  d'une  lelle  masse  de  marbre,  rien  ne 
subsiste  absolument.  Si  l'on  n'avait  pour  gïirauls 
Pausanias,  Euripide  et  Hérodote,  ce  serait  il 
l'airi'  douter  des  témoignages  antiques. 

Le  bout  (le  corniche  publié  (lar  Curtius,  repro- 
ihiit  par  Poiutow,  demeiirt'  unique  en  son  genre. 
.Seuls,  les  mulles  de  lions  qui  jouaient  lu  rôle  do 
i/.irgouilles  se  sont  retrouvés  en  assez  gnind 
nombre,  bien  qu'on  n'en  ail  |>as  encore  un  seul 
eiilii'r.  11  y  on  a  de  divers  types  et  de  diverses 
dates,  comme  i\  Olyinpie;  je  n'en  vois  guère 
(pi'iin  fi  rapporter  nu  sixième  siècle. 

Les  restes  de  tuf  sont  beaucoup  plus  abon- 
ilants,  assez  pauvres  cependant,  si  l'on  considèrt- 
ta  masse  de  l'éclillce  et  l'insulHaance  des  conclu- 
sions ([u'ils  comporteut. 

Le  plan  se  lit  assez  clairement,  bien  qu'avec 
<|uel(pie  ditliculté  ;  mais  il  est  dilllcilu  de  le 
tiresser.  ou  plul'M  do  le  restituer,  avec  une  pré- 
cision rigoureuse.  Aucune  partie  ne  sulisisto  en 
élévatiim  au-dessus  des  souliassemenls  ;  et,  sottf 
deux  surfaces  d'une  ciiiquanlaino  ilo  mètres 
carrés  aux  deux  exirémilés  du  temple,  toutes  les 
assises  ont  été  enlevées  ju.'iipraudessous  du 
dallage  :  il  n'y  a  pas  en  place  une  colonne,  |>iks 
mémo  une  plaque  portant  trace  de  cannelures. 

Elevé  sur  un  slylobiile  composi'  île  trois  luiuts 
degrés,  le  temple  avait  la  forme  iriin  périptèn'. 
Selon  l'usa^je  ordinaire  du  sixième  sièb',  il  comp- 
tait seulement  six  coloniu's  en   façade  et  il  était 


228 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


foii  allcjii),'!'.  Di'liTinincr  le  nomliro  dus  colonnes 
des  porli(juc'S  latéraux  est  un  calcul  qui  ne  peut 
s'exposer  et  se  justifier  sans  l'aide  d'un  [ilan. 
Nous  attendons,  pour  eu  donner  un,  l'acliéve- 
ment  du  déblai,  et  jiréférons  no  proposer  aucune 
hypotliése  avant  d'avoir  mis  ft  nu  en  son  entier 
le  quatrième  côté  du  temple,  (pii  jiarait  mieux 
conservé  et  nous  réserve  peut-étri'  cpiclque  indi- 
cation décisive  sur  les  entrccolonnements. 

Le  temple  à  l'inti-rieur  ne  parait  pas  avoir  ren- 
fermé de  colonnade  ;  il  présente  une  disposition 
appropriée  à  son  rôle  de  temple-oracle,  conforme 
aux  descriptions  des  anciens  et  analogue  ii  celle 
du  temple  d'Apollon  Didyméen.  Le  dallage  est 
coupé  vers  le  milieu  du  monument  par  une  dé- 
pression large  et  profonde,  dont  la  longueur  n'est 
pas  encore  déterminée  en  toute  son  étendue  :  ce 
n'est  pas  un  éljoulement,  car  les  pierres  des  pa- 
rois sont  paremontées  ;  et  il  ne  paraît  guère  dou- 
teux que  l'adyton  ne  doive  précisément  se  trouver 
sur  ce  point.  On  sera  fixé  quand  il  sera  possible 
de  dégager  complètement  cette  cavité  de  tous  les 
matériaux  qui  y  sont  tombés  ou  y  ont  été  jetés 
pêle-mêle  : 

Inscriptions  archaïques  ;  ofl'rande  de  la  décalé 
par  les  kifueis  à  la  suite  d'une  guerre.  —  Signa- 
ture de  l'artiste  athénien  (?)  Diopeithès  ; 

Inscriptions  grecques  et  gréco-romaines  :  dédi- 
cace du  Lacédémonien  [Plii]landridas  ;  décrets  de 
proxénie,  etc.  ; 

Fragments  de  bases  de  statues  :  déliris  de  petits 
monuments  de  marbre  ; 

Morceaux  d'architecture  :  grandes  pièces  de 
tuf  avec  marques  d'appareillage  ;  pièces  de 
marln'e. 

Quant  aux  galeries  souterraines,  que  MM.  Fou- 
cart  et  Pomtow  avaient  pensé  découvrir,  et  dans 
lesquelles  ils  s'étaient  glissés,  on  les  trouve  par- 
tout d'un  Ijout  à  l'autre  du  monument  :  ce  sont 
tantôt  des  corridors  étroits,  tantôt  de  véritables 
chambres  larges  de  plusieurs  mètres  ;  la  hauteur, 
après  les  déblais  que  nous  y  avons  faits,  en  dé- 
passe de  beaucoup  2  mètres  ;  il  y  en  a  tout  un 
réseau  extrêmement  compliqué.  En  effet,  comme 
il  était  impossible  de  faire  reposer  sur  un  massif 
plein  cet  éditîce  qui  couvre  une  surface  de  plus 
de  1.200  mètres  carrés,  on  a  élevé  seulement  à 
distances  convenables  une  série  de  piles  reliées 
entre  elles  par  des  traverses  de  pierre,  sur  les- 
quelles on  a  assis  colonnes,  murailles  et  dallage. 
On  n'a  point  trouvé  jusqu'ici  d'escalier  pour  y 
pénétrer  et  il  est  fort  douteux  que  ces  interstices 
des  murs  d'appui  aient  jamais  été  considérés  et 
utilisés  comme  de  véritables  souterrains.  Pas  une 
pierre  no  porte  la  moindre  trace  qui  indique  la 
présence  de  l'homme  ou  l'affectation  à  un  service 
quelconque.  Aucun  objet  n'a  été  découvert,  sauf 
quelques  poteries  grossières,  des  débris  de 
bronze  sans  valeur  et  deux  fragments  de  terre- 
cuite  mycéniens. 

C'est  un  problème  de  déterminer  le  niveau  du 
sol  antique  :  les  soubassements  du  temple,  cons- 
truits en  partie  de  conglomérat  grossièrement 
taillé  et  jointoyé,  et  en  partie  composés  de  pierre 
de  Saint-Elie.  de  tuf  ou  de  marbre,  restes  de 
divers  édifices,  à  peine  alignés  vers  l'angle  Sud- 
Ouest,  semblent  n'avoir  pas  été  destinés  à  être 
vus.  Cependant  le  mur  polygonal  n'est  ni  assez 
haut  ni  assez  épais  pour  avoir  soutenu  un  rem- 


blai de  jilain-pied  avec  le  tenqile  :  il  ne  supporte- 
rait même  pas  la  pous.sée  d'un  talus,  qui  d'ail- 
leurs eiU  offert  k  l'aMl  une  ligne  déplaisante  et 
veule;  enfin,  comme  nous  l'avons  signalé,  des 
restes  de  l'époque  grecque  ou  romaine  se  retrou- 
vent au-dessous  du  niveau  supérieur  du  mur 
polygonal  ;  ce  (|ui  force  :'i  supposi^r  ou  que  tel 
(■•lail  le  niveau  antique  de  l'esplanade  du  temple, 
ou  <iue  le  sol  a  été  défoncé  soit  par  des  accidents 
naturels,  soit  par  le  travail  des  hommes  jusqu'à 
une  profondeur  de  plus  de  5  mètres. 

L'aqueduc  souterrain,  qui  va  jusque  sous  le 
temple  drainer  les  eaux  de  la  fontaine  Cassotis, 
a  son  ouverture  précisément  au  niveau  du  mur 
et  la  construction  est  certainement  antique, 
.l'adopterais  volontiers  une  solution  mixte,  et 
supposerais  qu'au-dessus  du  mur  polygonal  et  au 
niveau  de  son  chaperon  régnait  une  grande 
place  allongée;  qu'aux  obstructions  du  temple 
s'adossait  une  muraille,  portant  de  hauts  em- 
niarchements,  qui  cachaient  la  grossièreté  de 
l'appareil,  pouvaient  servir  de  support  à  des 
ofirandes  et  ré'pondaient  peut-être  à  ces  «  degrés 
du  Sud  »  dont  parle  Plutarque.  Les  rochers  qui 
aujourd'hui  l'ont  saillie  auraient  été  noyés  dans 
la  maçonnerie.  La  destruction  totale  de  ce  mur 
n'a  rien  de  plus  étonnant  que  celle  du  temple  lui- 
même,  que  la  disparition  complète  des  offrandes 
qui  ne  pouvaient  manquer  en  cet  endroit,  lun 
des  plus  beaux  de  Delphes,  le  plus  voisin  du 
temple.  L'enlèvement  des  statues  à  Delphes 
sem))le  avoir  eu  quelque  chose  de  méthodique  et 
d'administratif;  il  a  été  complet,  bases  comprises. 
Pour  des  édifices,  la  place  semble  en  avoir  été 
dépourvue  ;  du  moins  ne  trouve-t-on  aucune  fon- 
dation, et  le  hiéron  des  Muses  doit  être  cherché 
ailleurs. 

On  voit  que  de  questions  se  posent,  combien 
peu  de  solutions  sont  encore  certaines.  Heureu- 
sement, à  l'Est  et  au  Nord,  la  voie  Sacrée,  con- 
servée presque  intacte,  donne  aux  recherches  de 
topographie  une  base  assurée.  EUe  nous  avait 
conduits  l'an  dernier  jusqu'à  Yautel  de  Chios, 
assis  sur  le  mur  polygonal,  au  point  où  la  route 
en  atteint  le  sommet,  sur  l'axe  même  du  temple. 
Il  semble  avoir  joué  le  rôle  de  principal  autel.  Il 
se  dressait  au  sommet  d'une  haute  base  en  cal- 
caire noir  bleu,  de  plain-pied  avec  le  sommet  de 
la  voie  Sacrée  et  au  niveau  du  temple,  auquel  il 
était  réuni  jjar  un  dallage,  aujourd'hui  en  partie 
enlevé,  en  partie  défoncé. 

La  route,  montant  en  pente  rapide,  regagne  en 
quelques  mètres  de  parcours  toute  la  hauteur  de 
l'autel,  atteint  le  niveau  du  temple  et  s'inlléchit 
alors  dans  la  direction  de  lEst  à  l'Ouest  ;  elle 
cesse  de  monter  et  devient  horizontale. 

C'était  un  endroit  magnifique  que  le  sommet 
de  la  voie  Sacrée,  avec  le  tournant  où  elle  s'élar- 
git et  tous  ces  monuments  qui  se  pressent  et  do- 
minent tout  alentour,  orientés  dans  toutes  les  di- 
rections, superposés  encore  les  uns  aux  autres 
sur  les  pentes  de  la  montagne  qui  se  relève  brus- 
quement. Les  anciens  n'avaient  pas  manqué  de 
profiter  d'une  aussi  belle  situation  et  quelques- 
unes  des  plus  splendides  offrandes  étaient  là  réu- 
nies. 

Nous  y  avons  trouvé  encore  en  place,  au  tour- 
nant même  de  la  route,  une  énorme  base  où  se 
lit  une  dédicace  de  Gélon,  fils  de  Deinoménès  : 
l'offrande  consistait  en  un  trépied  d'or  et  une 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


329 


statue  de  Kiké,  œuvres  du  torenticien  Bion,  fils 
de  Diodorc,  Milésien.  Une  autre  base,  à  droite 
(le  celle-i-i,  conserve  la  fin  d'une  dédicace,  irne 
troisiénu',  toute  senililal)le.  renversée  à  terre  et 
brisée,  ne  porte  aucune  inscription.  Les  trois  fils 
de  Deinoinénés  avaient  envoyé  ;\  Delphes  des 
présc'iits,  et  peut-êlre  les  trois  bases  doivent-elles 
leur  èln-  attribuées,  à  moins  toutefois  que  les  of- 
frandes de  Gélon  n'occupassent  à  elles  seules  plus 
d'une  base  :  1»  la  Xiké  :  2°  le  trépied  d'or  —  dont 
on  aurait  indiqué  le  poids  [seize  talents  et...]  sept 
mines.  Celle  dédicace  est  celle  à  laquelle  Diodore 
fait  allusion  ;  elle  avait  été  consacrée  à  l'occasion 
de  la  victoire  d'Hiniéra,  l'année  môme  de  la  ba- 
taille de  Salamine.  En  avant,  dans  le  socle,  est 
scellée  une  stèle  à  fronton,  décorée  d'un  taureau 
cornupéte  en  bas-rulief  et  porlant  un  décret  pour 
un  haliilanl  de  la  ville  de  Cleilor,  dont  cet  animal 
est  réjiisémc  ;  une  dizaine  d'autres  slélcs  étalent 
encastrées  tout  autour.  Une  banquette  de  marbre 
ré^ne  en  avant,  d'où  l'on  pouvait  voir  les  pèlerins 
monter  la  route,  les  processions  entrer  au  temple, 
les  prêtres  sacrifier  ù  l'autel. 

Le  niveau  n'a  pas  été  modifié  en  ce  point  de- 
puis le  début  du  \'  siècle.  D'autres  dédicaces  ar- 
chaïques y  ont  été  recueillies  :  dime  des  Kortu- 
nioi  vainqueurs  ;  ofirandes  de  plusieurs  Méta- 
pontains  et  'l'yrrhènes.  Des  sculptures  impor- 
tantes en  proviennent  : 

Deux  chevaux  de  grandeur  naturelle,  —  la  tète 
citée  plus  liaut  se  rajuste  ù  l'un  des  deux  corps. — 
Ils  sont  de  style  archaïque  et  leur  harnachement 
prouve  qu'ils  étaient  attelés  à  un  char.  Il  y  avait 
justement  deux  chars  célèbres  dans  le  voisinage, 
tous  deux  dons  des  Oyrénéens,  celui  d'.Vmmon  el 
celui  di'  Hatius  ; 

Trois  lii^ures  de  femmes,  qui  dansent  en  se  te- 
nant la  main  autour  d'une  colonne  en  forme  de 
tige  di-  plante  :  elles  portent  la  robe  courte  el 
Botlanle,  le  polos  évasé  en  calice  et  orné  de 
fi'uilli's  p<jinlues  qu'on  voit  sur  la  tête  des  dan- 
seuses de  (iio'll)aschi.  Il  semble  que  ce  fut  la 
base  d'un  trépied  : 
Un  lorsi-  d'hommi',  pinit-èlre  un  athlète  ; 
Un  torse  de  jeune  homme,  portant  une  chla- 
myde  et  accoudé  à  un  hermès,  —  do  l'époque  liel- 
lénistiquc; 

Un  fragment  de  nuUcjpe  représentant  une  femiui' 
(jui  court  :  une  autre,  de  même  dimension  et  de 
même  style,  a  é'té  Iniuvée  sur  l'autre  façade  avec 
unf  ligure  d'ilerculi'.  qui,  la  massue  levée,  ter- 
rasse un  ennemi  ; 

l'n  omphalos  de  marbre  recouvert  de  son  lilrl 
de  laine; 

De  nombreux  fragments  des  colonnes  en  tige 
lie  silphium,  que  j'ai  cru  pouvoir  attribuer  au 
Trésor  de  Cyrène. 

Kn  arrière,  un  a  cuninuMicé  à  dégager  le  sou- 
bassement en  marbre  d'un  petit  édillce  (jui  a  la 
forme  cl  la  dimension  ordinaire  des  trésors. 

Oiiand  on  continue  i"i  s'avancer  ù  l'ouest,  vers  le 
lenq)li'  au  ilch'i  des  ipll'randes  de  (iélon,  on  ren- 
cuntrc,  i\  droite,  un  beau  mur  antique,  on  parlii' 
appareillé,  en  partie"  taillé  dans  li'  roc  vif;  puis 
une  haute  muraille  eu  petits  malé'riaux  irré'gu 
tiers,  avec  des  niches,  des  traces  d'enduil  et  de 
peinhiri',  danslecpu'l  apparaissent  aussi  d'énormes 
(piarliers  de  roc  lailh's  el  ravalés;  il  court  paral- 
lèlement au  (eniple.  à  um- dizaine  de  mètri's.  On 


n'a  pu  encore  en  déterminer  la  destination  ni  la 
longueur  :  c'est  peut-être  une  simple  terrasse. 

Devant  le  front  ouest,  on  commence  à  retrou- 
ver la  suite  de  la  voie  Sacrée,  à  déblayer  quel- 
ques murailles  antiques;  on  a  mis  à  nu  une 
énorme  base  circulaire,  des  constructions  en  ap- 
pareil polygonal  et  le  soubassement  d'un  petit 
édifice  dorique  en  tuf. 

L'intérêt  des  fouilles,  de  ce  côté,  a  consisté 
surtout  dans  la  découverte  d'un  dépôt  de  terres 
cuites  et  de  bronzes.  Au  contact  avec  la  terre 
jaune,  qui  est  le  sol  vierge,  on  a  rencontré,  dans 
une  couche  noirâtre  et  violacée,  très  compacte  et 
très  dure,  avec  quelquefois  un  mélange  de  cen- 
dres et  d'os  ;  des  trépieds,  —  tiges,  cuves,  anses, 
figures  ornementales,  —  des  palères,  des  poêlons, 
quelques  statuettes  ou  fragments  de  statuettes. 

Les  terres  cuites  ne  se  composent  guère  que  de 
fragments,  à  part  un  tout  petit  nombre  de  pièces 
{bombylios]  :  elles  appartiennent  à  trois  styles  di- 
vers :  géométrique,  proto-corinthien  et  corin- 
thien, el  se  sont  présentées  en  tmis  stratifications 
bien  nettes.  De  1res  rares  fragments  mycéniens, 
de  l'époque  la  plus  récente,  complètent  la  collec- 
tion. 

Ce  n'est  point  par  hasard  que  tous  ces  objets 
se  sont  trouvés  réunis,  soit  qu'il  y  eût  en  ce  lieu 
un  autel  autour  duquel  s'accumulaient  les  restes 
des  sacrifices,  soit  qu'on  eût  l'habitude  d'y  en- 
terrer des  offrandes  ou  des  ustensiles  mis  au 
rebut.  (A  suivre.) 


Expositions  d'art  en  Hollande 


Nos  lecteurs  savent  assez  quelle  légitime  con- 
sidération s'attache  au  talent  el  à  la  personne  de 
Josef  Israels.  le  grand  artiste  hollandais.  C'est 
en  retraçant  .ivec  une  sincérité  entière  les  scènes 
les  plus  dramatiques  ou  h's  plus  touchantes  de  la 
rude  existence  des  matelots,  des  pêcheurs  et  des 
pauvres  gens  de  son  pays  qu'il  s'est  acquis  une  re- 
nommée universelle.  Pour  honorer  le  soixante- 
dixième  anniversaire  du  peintre,  les  témoignages 
de  sympathie  et  de  respect  lui  ont  été  prodigués 
cet  hiver,  non  seulement  par  ses  compatriotes, 
mais  par  ses  confrères  les  plus  éminentsde  toute 
l'Europe,  et  de  France  notamment,  où,  A  la  suite 
de  ses  nombreux  envois  A  nos  Salons  parisiens, 
son  nom  est  devenu  justement  célèbre. 

C'est  pour  s'associer  ft  ces  hommages  i-endus  A 
une  noble  vie.  tout  entière  consncréi'  A  l'Art,  que 
le  Cercle  des  Benux-Aris  do  Uotlerdani  a  orga- 
nisé une  Exposition  des  leuvresd'Israels  <|ui  vient 
de  s'ouvrir  le  l"  septembre.  (irAce  A  ses  chaleu- 
reuses instances,  ri:;telligenl  el  zélé  dlivdeur  du 
Musée  Boynmns,  M.  V.  llavorkorn  van  Hyse- 
vvyk,dont  on  est  habitué  A  trouver  lo  nom  A  la  têle 
do  toutes  le.s  généreuses  initiatives,  a  pu,  en  sa 
(lunlilé  de  Directeur  du  Cercle,  obtenir  le  con- 
cours des  amateurs  lii>llnndais  (|ui  possèdent  les 
plus  belles  toiles  ou  aquandles  do  l'artiste. 

Désireux  de  coopérer  A  l'éclnl  do  celto  Kx|iosi- 
tioii,  des  l'Irangers,  possesseurs  d'o'uvre.s  nunnr- 
quables  d'Israels,  ont  également  consenti  A  s'en 
dessaisir  en  celle  occasion  et  il  n'est  que  juste  do 
ciler  parmi  ces  envois  ceux  do  MM.  .Vrthur  do 
Cilnsgow  et  llamiltou  Bruce  d'Edimbourg,  ainsi 
que  le  lot  imporlanl  de   M.  Forln's  de  Londres. 


230 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


coiiiiiosé  de  sept  tableaux  et  six  aiiuarelles.  C'ost 
donc  là  une  occasion  de  voir  réuni  dans  ses  meil- 
leurs spécimens  l'œuvre  d'un  des  grands  artistes 
de  notre  époque,  au  milieu  môme  de  la  nature 
qui  l'a  inspiré,  et  nous  sommes  heureux  de  si- 
gnaler cette  Exposition  i  tous  ceux  qui  s'inté- 
ressent au  mouvement  de  l'art  moderne. 

De  son  cnlé,  la  ville  d'Ulrecht  ne  peut  manquer 
d'attirer  les  ailmii'ateurs  ou  les  curieux  do  l'art 
d'aulrefois,  car  elle  aussi  vient  d'inaugurer  une 
superbe  Exposition  do  tableaux  anciens,  dus  pour 
la  plupart  à  des  peintres  qui  sont  nés  ou  (jui  ont 
vécu  dans  cette  ville.  Utrecht  a  été,  on  le  sait, 
le  principal  centre  des  ^7<^/^V(;^^ço)?^s  hollandais,  et 
il  y  avait  une  sorte  de  convenance  historique  à 
commencer  par  eux  une  série  d'expositions  locales 
qui,  dans  la  pensée  des  organisateurs,  doivent  se 
succéder  dans  les  diverses  cités  de  la  Hollande, 
en  faisant  ainsi  mieux  connaître,  tour  à  tour,  les 
artistes  et  les  œuvres  qui  les  ont  illustrées.  Le 
succès,  un  succès  coinplel,  a  répondu  aux  eiTorts 
du  Comité  qui  s'était  formé  pour  l'exécution  d'un 
si  louable  projet  et  presque  tous  les  collection- 
neurs auxquels  il  s'est  adressé  ont  répondu  à  son 
appel.  Gomme  ses  membres  donnaient  eux-mêmes 
l'exemple,  des  envois  considérables  et  précieux 
leur  ont  été  fails  non  seulement  de  tous  les  points 
de  la  Hollande,  mais  de  la  Belgique,  de  l'.-^Ue- 
magne,  de  l'Angleterre,  de  la  Suède,  du  Dane- 
marck  et  même  de  la  Russie. 

Afin  d'ajouter  à  l'intérêt  de  celte  Exposition, 
on  a  eu  la  bonne  idée  de  ne  pas  la  restreindre 
aux  œuvres  d'artistes  nés  ou  ayant  vécu  à  Utrecht. 
Un  excellent  catalogue  dû  à  la  collaboration  de 
deux  jeunes  érudits  hollandais  :  MJI.  C.  Hofstede 
de  Groot,  conservateur  adjoint  du  Musée  de  La 
Haye,  et  E.  W.  Mœs,  sous-bibliothécaire  de 
l'Université  d'Amsterdam,  assistés  par  les  criti- 
ques les  plus  compétents  d'Utrecht  et  de  la 
région,  fait  ressortir  tous  les  faits  nouveaux  mis 
en  lumière  par  les  découvertes    les  plus  récentes. 

Il  ne  comprend  pas  moins  de  466  numéros  et  à 
côté  de  noms  ignorés  ou  peu  connus  nous  rele- 
vons ceux  des  Bloemaerl,  d'.\ndriês  et  Jan  Both, 
de  Breemberg,  Ter  Bruggf-n,  Bylert,  Grabeth, 
J.-G.  Gnyp,  Jacob  Duck,  de  Heem,  Ilonde- 
koeter,  Gérard  Honthorst,  Jlabuse,  MiereveU, 
Moreelse,  Ant.  Moro,  Pœlenb  irgh,  .Scorel,  Wee- 
nix,  etc..  parmi  ceux  d'artistes  que  leur  nais- 
sance, leur  éducation  ou  leur  existence  a  rattachés 
à  Utrecht.  Les  principaux  maîtres  hollandais 
figurent  à  leur  suite,  avec  des  œuvres  de  choix, 
notamment  Averkamp,  van  Beyeren,  Breke- 
lenkam,  G.  Camphuysen,  Heda,  Xic.  Maes.  Ra- 
vesteyn,  Sal.  Euysdael,  Steen  et  Rembrandt  lui- 
même.  Citons  enfin  quelques  Flamands  de  mar- 
que :  comme  Jordaens,  Cornelis  de  Vos,  Van 
Dyck  et  Simon  Marmion  qui  se  trouve  repré- 
senté par  une  suite  d'épisodes  empruntés  à  la 
vie  de  saint  Berlin,  provenant  de  l'abbaye  de  ce 
nom  à  Saint-Omer  et  prêtés  par  la  princesse 
Marie  des  Pays-Bas. 

Sans  parler  des  grands  Musées  qui  en  font 
l'honneur  et  du  pays  lui-même,  la  Hollande,  on 
le  voit,  continue  d'offrir  bien  des  attractions  et 
des  sujets  d'étude  nouveaux  et  variés  aux  tou- 
ristes et  aux  gens  de  goût  qui,  à  ce  moment  de 
l'année,  se  proposeraient  de  la  visiter.      E.  M. 


Académie  des  Inscriptions 


Séances  des  SI  et  31  noùt 

Les  Fouilles  de  Delphes.  —  M.  Collignoti  ana- 
lyse le  rapport  adressé  à  l'Acadéinio  par  M.  Ho- 
molle,  directeur  de  l'Kcole  française  d'.\thénes;  il 
soumet  en  même  temps  à  l'examen  de  la  Compa- 
gnie une  série  de  cent  photographies  annexées 
au  rapport  et  représentant,  avec  les  vues  des  trois 
cbanliers  qui  ont  été  en  activité,  les  principales 
œuvres  d'art  trouvées  depuis  la  fin  do  mars  1894. 

Les  Représentations  de  l'Ajicien  Testament 
da)is  l'art  chrétien  primitif.  —  M.  Mûntz  étudie 
les  représentations  de  l'Ancien  Testament  dans 
l'art  chrétien  primitif.  Il  montre  comment,  pen- 
dant l'ère  de  persécution,  l'élément  symbolique 
régna  seul;  comment,  au  iv"  siècle,  l'élément  his- 
torique entra  en  scène  et  prit  possession  des 
sanctuaires.  On  a  cru  à  lort  que  la  préférence 
longlemps  accordée  aux  symboles  avait  pour  mo- 
bile le  désir  de  dérober  aux  païens  la  manibsta- 
tion  de  la  foi  nouvelle.  La  vérité  est  que  l'art 
chrétien  suivit  une  évolution  parallèle  à  celle  de 
l'art  païen.  Comme  celui-ci,  il  résuma  d'abord  ses 
inspirations  dans  quelques  figures  ou  épisodes 
plus  ou  moins  conventionnels,  sauf  à  aborder  en- 
suite le  récit  des  événemeats  considérés  en  eux- 
mêmes,  à  un  point  de  vue  rigoureusement  objec- 
tif, et  rangés  dans  l'ordre  chronologique. 

Il  résulte  des  recherches  de  M.  Mûntz  que, 
dès  le  règne  de  Constantin,  les  scènes  de  l'An- 
cien Testament  se  développèrent  concurremment 
avec  celles  des  Evangiles  non  seulement  sur  les 
façades  ou  les  parois  des  basiliques,  mais  encore 
dans  les  baptistères  elles  mausolées:  seule  l'ab- 
side était  réservée  aux  conlpositions  chrétiennes 
proprement  dites.  Dès  cette  époque,  également, 
on  plaçait  certains  épisodes  de  l'hisloire  du 
peuple  d'Israël  en  regard  d'épisodes  de  la  vie  du 
Christ  offrant  avec  eux  des  analogies  plus  ou 
moins  fortuites.  Tel  est  le  point  de  départ  des 
cycles  connus  sous  le  nom  de  Bible  des  Pauvres. 
auxquels  on  avait  jusqu'ici  assigné  une  antiquité 
beaucoup  moins  reculée. 

Epigraphie.  —  M.  Clermont-Ganneau  commu- 
nique à  l'Académie  une  série  de  monuments  des 
Croisades  qu'il  a  reçus  de  ses  correspondants  ara- 
bes de  Syrie.  Deux  de  ces  monuments  présentent 
uninlérêt  particulier,  parce  que  ce  sont  des  docu- 
ments de  langue  française  importants  pour  notre 
vieille  histoire  nationale.  Ils  proviennent  proba- 
blement de  Saint-Jean-d'Acre  : 

1»  Epilaphe  de  Thomas  Mauzu,  trésorier  de 
l'Ordre  des  Hospitaliers  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem, mort  le  l''  septembre  1275  ; 

2°  Epitaphe  de  frère  Richard-Benoît  Chaperon, 
prieur  provincial  des  frères  de  la  Pénitence  de 
Jésus-Christ  de  la  Terre-Sainte.  Cette  dernière 
inscription  est  mutilée,  mais  doit,  comme  la  pré- 
cédente, appartenir  à  la  dernière  moitié  du 
xni»  siècle; 

3°  Un  sceau  de  cuivre  au  nom  de  Salemo  de 
Puteo,  avec  le  portrait  de  son  possesseiir. 

M.  Clermont-Ganneau  émet  le  vœu,  auquel 
l'Académie  s'associe,  que  ces  monuments  soient 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


231 


acquis  par  le  I^oiiVR',  où  ils  viem.h-ont  eiiridiii- 
la  série  encore  si  peu  nombreuse  des  monuments 
aulhenliques  des  croisades. 


CORRESPONDANCE 


LÉONARD   DE  VISCl  ET  LA  VIEROE  AUX  nOCHEliS 

MoQ  cher  Directeur, 

Permettez-moi  d'ajouter  quelques  observations 
à  l'article  do  M.  Frizzoni  sur  la  Tierce  aux  Ro- 
chers. 

Les  lecteurs  français  seront  cerlaincment  sur- 
pris d'apprendre  que  l'authenticité  du  chef- 
d'œuvre  de  Li'onard  de  Vinci  est  de  nouveau  ré- 
voquée en  doute  ;  mais,  au  milieu  de  cette  épidé- 
mie d'altrihulions  et  de  désattributions,  si  bien 
caractérisée  par  M.  de  Wyzewa  dans  une  récente 
étude  (1),  l'on  doit  s'attendre  à  tout.  J'ajouterai 
immédiatement  que  ce  n'est  pas  d'hier  que 
l'exemplaire  du  Louvre  a  trouvé  des  défenseurs 
dans  notre  pays.  Vous  avez  vous-même  rappelé 
que  noire  collaborateur,  M.  Anatole  Gruyer,  dans 
un  article  do  la  Gazette  des  Beaux-Arts  et  dans 
son  Voyage  autour  du  Salon  carré  du  Loucre 
(Paris,  18yl,  p.  yi-3a)  a  mis  en  parallèle,  avec 
beaucoup  di  sa};acité,  les  diflërences  entre  cet 
exemplaire  et  celui  de  la  National  (jallery.  Je  me 
suis,  de  mon  coté,  occupé  du  prublénio  dans  uu 
article  de  l'-l/T/ifuio  storico  delV  Arle  de  1892 
(p.  2(J-;l-2). 

Aujourd'hui,  je  n'ai  à  modifier  mon  apprécia- 
ciatiun  antérieure  que  sur  un  point.  D'accord 
avec  Cluirles  (élément  et  M.  Mûlk-r-Walde,  j'avais 
placé  l'exécution  do  l'e-iiemplaire  du  Louvre  à  la 
un  do  la  période  lloreiiline  do  Léonard.  M.  Gruyer. 
au  conlrairc,  la  pla(;ail  au  début  de  la  période 
milanaise.  Le  document  découvert  par  M.  Motla 
lui  donne  raison.  Mais  en  tant  que  chronologie, 
l'écart  ne  saurait  être  considérable. 

Vcnuns-en  au  fund  même  du  débat. 

L'objet  do  ma  lettre  est  do  signaler  un  argu- 
ment qui  a  échappé  jusqu'ici  à  tous  les  hislorieu» 
de  la  Vieryc  aux  Rocliers.  La  principale  dill'é- 
runce  de  conipo.sition  entre  les  deux  e.\eniplaire3 
consiste,  comme  chacun  sait,  dans  le  geste  do 
l'ange  ;  au  Louvre,  il  étend  lu  main  droite  pour 
moidrer  à  reiilaiit  Ji'sus  son  jeune  coniiiagi\on,  le 
précurseur;  à  la  National  Gallery,  au  contraire, 
ce  bras  est  occupé  ;\  soutenir  l'iMifant  divin.  Or 
c'est  lii  un  arrangement  postérieur,  je  suis  en 
mesure  d'en  faire  la  déinoiistration  mathému- 
ti(iue  ;  le  lecteur  va  en  jugi'r.  Dans  la  belle  et  cé- 
lèbre colleclion  de  dessins,  do  maîtres,  doiuiée  par 
M.  Ilis  de  la  Salle  il  nuire  Ecole  des  llonux-Arls. 
Uguro  une  élude  «  archianllientiiiue  »  do  Léonard 
(gravée  dans  la  Omette  des  Benux-Arls  do  Ib'Jd, 
t.  H,  p.  ^U;<),  ;ui  sujet  de  laquelle  je  domando  lu 
permission  tli-  reproilnire  l'approcialion  ijue  j'en 
ai  donnée  dans  votre  recueil  ainsi  quo  dan»  l'.lc- 
chicio  sturifo  delt'  Arte:  «  Une  étude  d'ange  de- 
boni,  —  vu  do  prolil,  un  jiied  posé  sur  un  gradin, 
la  droite  èlendiir,  la  gauche  occupée  l'i  retenir  les 
plis  di!  la  tuni(|ue.  —  dnix  oUldos  du  brus  et  une 
étude  de  main  pour  l'ange  do  la  Vierye  aux  Ro- 
chers, du  Louvre, 

(1)    l.a    Ti-ninx    .lu       |i;   a, .Ml     (S(l|. 


«  Si  l'ange  debout  semble  avoir  été  retouché, peut- 
être  même  en  partie  refait,  les  deux  fragments  de 
bras  et  de  mains  portent  au  suprême  degré  l'em- 
preinte du  style  de  Léonard,  à  qui  l'on  ne  saurait 
hésiter  un  .seul  instant  A  les  attribuer.  On  y  re- 
marque quelques  traces  d'archaïsme  qui  me  con- 
lirment  dans  l'opinion  que  la  Vierye  aux  Ro- 
rliers  a  été  exécutée  à  Florence  avant  le  départ 
de  l'artiste  pour  Milan.  —  Notons  que  le  bras 
ressemble  au  bras  de  saint  Pierre  dans  la  Sainte- 
Cène  :  c'est  le  même  mouvement,  avec  la  main 
repliée  (1).  » 

Ge  que  je  retiens  ici  pour  mon  argumenta iion, 
c'est  que  ce  dessin  contient  h  s  études  do  Léonard 
pour  le  geste  de  l'ange  étendant  la  main.  Par  là, 
le  tableau  du  Louvre  se  trouve  rattaché  directe- 
ment au  maître,  tandis  que  l'on  ne  connaît  aucune 
étude  pour  le  geste  niodilié,  et  en  ijueliiuo  sorte 
mutilé,  de  l'ange  dans  le  tableau  de  la  National 
Gallery. 

Un  argument  analogue  a  été  tiré,  par  mon  ami 
M.  Richlcr,  du  rappiochement  entre  le  dessin 
de  Léonard  pour  la  tète  de  l'ange,  conservé  à  Tu- 
rin, et  la  peinture  du  Louvre  (The  Art  Journal, 
ISOl,  p.  167). 

On  remarquera  en  outre,  dans  l'exemplaire  de 
la  National  Gallery,  un  luxe  d'attributs  qui  n'est 
pas  précisément  dans  les  habitudes  de  Léonard, 
grand  fantaisiste  s'il  en  fut  :  les  trois  person- 
nages principaux  y  sont  décorés  du  nimbe  (un  de 
CCS  nimbes  composés  d'un  simple  tilet  et  suivant 
les  mouvements  de  la  tête,  et  non  plus  le  nimbe 
lixe,  cher  aux  trecentistes).  Le  petit  saint  Jean  y 
porte  en  outre  sa  croix  de  roseaux;  autant  d'in- 
dications qui  prouvent  que  la  composition  a  été 
arrangée  et  complétée  apiès  coup  à  l'iiileiition  des 
moines  de  l'église  de  San  Francesco  de  Milan. 

Les  autres  arguments  en  faveur  do  la  peinture 
du  Louvre  ont  été  trop  bii-n  mis  en  lumière  par 
mes  prédécesseurs  pour  que  je  les  fasse  valoir  à 
nouveau.  Je  me  bornerai  donc,  en  terminant,  à 
déclarer  qu'à  mes  yeux  l'exemplaire  do  Londres 
est  une  réplique,  exécutée,  selon  toute  vraisem- 
blance, dans  l'atelier  même  do  Léonard,  sous  sa 
direction,  par  l'un  ou  l'autre  de  ses  élèves.  Ainsi 
s'expliquent  les  traces  de  dureté  et  d'archaïsme 
que  l'on  constate  dans  l'original  et  qui  ont  dis- 
paru dans  la  réplicjuc.  Le  maiiro  cherchait  et  tâ- 
tonnait ;  rien  n'était  plus  facile  au  copiste  que 
d'adoucir  et  da  faire  plus  élégant. 

£.  MUntz. 


NECROLOGIE 


M.  Franz  Schmitz,  architecte  do  la  cathédrale 
do  llologne,  est  ilécéilé  A  Haden-ltailen.  If  S  aiu'll. 
Né  à  IJIologiie,  on  l^Vi,  llls  du  mallreinii^'ou  de 
la  cathédrale,  il  travailla  de  ISO,'  l'i  ISlW  i\  dtssi- 
lier  les  détails  archilecloniquos  de  cet  éditico  et 
succéda  ensuite  A  M.  Friedrich  von  Schmidt,  son 
maître,  comme  arcliilecte  de  la  calhèdralo  di'  Co- 
logne, qui  fui  teriiiinve  sous  su  direction.  Il  était 
aussi,  depuis  quatre  ans,  iircliilocte  de  In  culhé- 
drale  de  Strasbourg,  succédant  :\   M.  Ilarlol,  dé- 

(h  V,>>ox  iMi   oMtrt*  l'nttnlyiio  ilo  oo  ilo^^in  .lonni'*»  |inr 

Il    ^V.-i.'    ./.■,.    ;p..i,.     l/."i  '.'»  '.'.l.'l'r.'    lî'ST,  !..  l'.T.'il. 


232 


LA   CHRONIQUE   DES   ARTS    KT    1)K    LA    CURIOSITÉ 


cédé.  A  l'Exposilioii  iiiiivtrscUc  du  Paris,  on 
1807,  il  rci;ut  une  médaille  de  première  classe 
pour  ses  envois  consistant  en  ;  3  feuilles  pour  le 
Projet  (l'icne  éf/lise;  12  feuilles,  \'ucs  de  monu- 
ments archilectonifjues  d/i  Mot/en  Age  et  la 
Vue  2^erxpective  d'iitte   ciitJuidrale  nllenirinde. 


De  Muidcli.  on  annonce  la  mort  de  M.  Ilein- 
rich  V.  Brunn,  professeur  d'archéologie  et  con- 
servateur du  département  des  Antiquités  à  la 
Glyptotliècpie.  il  est  l'auteur  de  nombreux  ou 
vrages  estimés,  entre  autres  «  Gescliiclite  der 
griechischcn  Kûnstler  »,  publié  vers  1860  et  qui 
fut  réédité  en  1889.  M.  H.  V.  Brunn  était  Agé  de 
72  ans. 


BIBLIOGRAPHIE 


Toiif  du  Monde.  —  1757»  livraison.  — Six 
mois  dans  l'Inde.  —  Douze  gravures  de  Bazin, 
Berg,  Privai,  Rousseau,  A.  Paris,  M""  Paule 
(jrampel,  Ivrieger,  Th.  Weber,  Gotorbe,  Bocher, 
Marius  Perret,  Slom,  Ruffe  et  une  carte. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1136"  livraison.   — 
Texte  par  M"""  de  Nanleuil.  Fr.  Ddlaye,  A.  Verley, 
Danielled'Arthez  et  X.  Deville. 
Illustrations  de  :  A.  Paris,  Myrbach,  Le  Etant,  etc- 
Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  G'",  79,  bou- 
levard Saint-Germam,  Paris. 


GAZHTTE  DES  BEAUX-ARTS 

La  table  alphabétique  et  anMlytique  de 
la  Gazelle  des  Beaux-AHs  (3«  série  — 
1869-1880  compris),  est  en  vente  au  Bureau 
de  la  GAZETTE. 

Prix  :  15  francs  l'exemplaire  broché. 

Cette  table  a  été  tirée  à  petit  nombre. 

Le  quatrième  volume  des  Tables  (1881- 
1892)  paraîtra  prochainement. 

JOURNAL  DU  VOYAGE 

DU  CAVALIER  BERNIN 

EN   FRANCE 

Manuscrit  inédit,  annoté  et  publié  dans 
la  Gazette  des  Beaux-Arls,  par  M.  Ludovic 
Lalanne. 

Prix:  1.5  francs.  —  Pour  les  abonnés  de 
la  Gazette  (12  francs,  ex.  pris  au  bureau). 

Les  exemplaires  sur  papier  de  Hollande 
25  francs  (20  francs  pour  nos  abonnés). 


GRAVURES  DE  FERDINAND  GAILLARD 

En  vente  aux  Bureaux  de  la  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


-b 

o 

2 

PEINTRES 

SUJETS 

PR 
DES  ÉP 

.■ivant 
la    lettre 

IX 

REUVES 

Avec 
la    lettre 

110 
142 
143 
160 

168 

P.  Delaroche 

Antonello  de  Messine. . 

J.  Bellin 

Donatello 

J.  Bellin 

Ingres 

Van  Eyck 

Raphaël 

Michel-Ange 

Portrait  d'Horaco  Vernet 

Portrait  de  Condottiere. ...    

Épuisé 
do 

do 

do 

do 

.  15 
Épuisé 
.  20 
Épuisé 

20 

25 

30 

40 
.  20 
Épuisé 

30 

2.5 

10 

10 

5 
5 
5 

Statue  équestre  de  Gattamelata 

Vieri'e 

5 
5 

on 

Gîdipe                       

6 

249 
261 
323 
476 

L'Hounne  à  l'Œillet 

Vierge  de  la  Maison  d'Orléans 

Buste  du  Dante 

Crépuscule 

—  (Epreuves  d'Etat) 

—  (Japon) 

—  (Parchemin  monté) 

Tète  de  cire  du  Musée  de  Lille 

Dom  Guéranger 

Monseigneur  Pie 

Léon  XIII 

Fragment  des  Disciples  d'Emmaiis. .    . 

10 

10 

5 

10 





563 

10 

579 

10 

606 
667 

6 
10 

7&5 
H't6 

Rembrandt 

5 

Le  Rédacteur  en  chef,  gérant  :  ALFRED  de  LOSTALOT. 


Paris.  —Imprimerie  de  la  Presse,  10.  rue  du  Croissant.  —  Simart 


N«  :M.  —  1894 


SUREAUX    :    O,    RUE   FAVABT 


22 


ei.t.-iiiiir'"-. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 

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8  tV 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection  Adrian  Hope 

La  vente  de.s  l:iblcaux  am-ic-n.s  de  la  i-oUeclion 
.\iliian  Hope  a  été  faite  à  Londres  le  30  juin,  par 
MM.  GimisTiE,  M.iNso.s  et  Woods.  Voici,  en 
livres.sterlintî,  le  prix  de  quelques  adjudications: 

T.vi)LE.\i;x  ANCIENS.  —  11).  G.  Bvrkheydoi.  Vue 
de  Harlem  :  472  liv.  st.  10  sh.  —  19.  Ant.  Cnna- 
li'ltn.   Le  grand  Canal,  ;\  Venise  :  934  liv.  st.  10. 

21.  Gonzales  Coi/urs.  Portraits  d'un  gentil- 
homme, sa  femme  et  leur  enfant  :  514  liv.  st.  10. 

—  22.  Albert  Cui/p.  Grand  paysatçe  avec  dame 
et  soigneur  ù  cheval  suivis  d'un  piqueur  :  2.1IX) 
liv.  st.  —  23.  Albert  Cinjp.  Deux  voyageurs  des- 
cendant de  chcvul  au  coin  d'une  auberge  : 
Î>ÔQ  liv.  st.  10.  —  24.  Gérard  Dow.  Le  .Joueur  de 
fliMe;  panneau  cintré  :  3.67.3  liv.  st.,  ou  91.775  fr. 

—  2(i.  J.  GrcAiie.  .leuno  fille,  buste  de  blonde 
prés  d'une  fenêtre;  panneau:  3.0'i.'i  liv.  st.,  ou 
7ii.l2ôfr.  —  27.  U.  Van  dcr  Hehl.  Portrait  d'un 
oflicier,  k  lui-corps,  en  long.s  cheveu.^  ondulés  et 
cuirasse:  819  liv.  st.  —  28.  ./.  Vitn  lier  Ilei/deii. 
Vue  de  ville  hullanilaise  :  lj30  liv.  st. 

30.  Meindert  Jlubbuma.  Paysage  avec  ferm;;  au 
finlrc  et  grands  arbres:  daté  liitiâ:  3.15ii  liv.  si. 

—  31.  Melchior  de  Iloiutei'iteter  :  «  Langli  leefl 
lieu  Koning  »  réunion  d'oiseau.x  divers  dans  un 
parc  ;  signé  et  daté  l(i82  :  1.575  liv.  si.  —  32. 
Pielcr  de  Ilaocli.  Intérieur  do  chambre;  une 
fomuie  faisant  un  lit  ngardi-  un  enfant  vouant  du 
l'antichambre  ensoleillée:  2.2."i7  liv  st.  Id.  —  38. 
Xivol'is  Miii-s.  .lenno  l'iMumo  dans  un  intérieur 
de  grande  cuisine  :  3.003  liv.  st.,  ou  75.075  fr.  et 
89.  Intérieur  d'apparlenient  ;  assise  prés  d'une 
fenélre  dans  la  première  pléco,  une  jeune  servante 
{>lume  un  canard  :  915  liv.  st. 

'i2.  Gabriel  Metsu.  Une  dame  assise  prés  d'une 
tabli'  tenant  uu  livre  ouvert  sur  sos  gonoux  : 
1.200  liv.  st. 

51.  Paul  Potier.  O'iairo  bo'ufs  dans  une 
prairie,  panneau  dilé  I(>'>3  :  IM5  liv.  st.  —  M. 
licDibraïutl  ei)i  Hi/ii.  l'orlrail  do  .luncliur  l'elro- 


nella  Buys,  daté  1(5:35  :  1.3C5  liv.  st.  et  37.  Por 
trait  de  Nicolas  Ruts,  daté  1631,  décrit  au  catalo- 
gue Xieuwenhuys  comme  «  Portrait  d'un  rabbin  :  » 
4.9*5  liv.  st.,  ou  123.;375  fr.  —  58.  P.P.  Rubens. 
La  Chasse  aux  sangliers  :  1.743  liv.  st. 
00.  Ji'eobIiuij.id,iel.  La  Cascade  :  1.680  liv.  st. 

—  Cl.  Jaeob  Ruysdael.  Un  vieux  fort,  prés  Har- 
lem :  1)40  liv.  si.  10.  —  02.  Jean  Sleeii.  Uéunion 
musicale  sur  la  terrasse  d'un  château  :  819  liv.  st. 

—  69.  Jaii  Weiii.r.  Jardin  d'un  château,  gibier 
et  fruils,  daté  1710:  703  liv.  st   10. 

Total   obtenu  :   49.416  liv.  st.  9  shillings  (soit: 
1.235.455  francs). 


Collection  Gatterburg-Morosini 

Vente  faite  il  Veuis.::  par  suili-  du  décès  de 
M""  la  comtesse  Laureda  datlerburg-Morosini, 
par  M»  .Inles  Sauuon  assisté  do  M.  Charles 
Manniieim,  du  15  au  22  mai  dernier. 

AuMi;s  ET  l'Elis.  —  1.  Casque  de  panide  on  fer 
reponss»;  et  damasquiné  d'or.  Travail  italien  du 
XVI»  siècle  :  2}, .500.  —  2.  Salade  vénitienne  do 
paradi!  en  fer  peint,  ornements  repousses  :  4.200. 
—  3.  Brnle-parfums  foi  niant  écran,  en  for  gravé, 
repoussé  recDUVerl  d'ornements  damasquiiiéa  en 
or.  'l'ravail  italien  du  xvi*  siècle  :  12.40<J. 

HnuNZKs  DAiiT.  —  0.  Petit  buste  de  femme. 
Hronze  llorentin  de  la  lin  du  xv«  siècle;  patine 
brune  :  lO.OOO.  —  H.  Ilorlog-i  allemande  on  cui- 
vre ciselé,  gravé  et  doré  :  ti.ôiKJ.  —  25.  Gmnd 
sceau  (secchia)  véiiilion.  xm"  siècle:  l.SXX).  — 
3ti.  Deux  gourdes  véiiilieiines  do  la  fin  du  xvi' 
siècle  :  1.700. 

F.MKNi:i:s  iTAUESNKs.  —  173  ft  175.  Cjistel  Du- 
rante. Trois  plats,  forme  dite  ciippa  nmatoria, 
décorés.  \vi'  siècle  :  3.;Hi0.8.'i'>0  et  \.\:m).  —  17t>. 
Caslel  Duninle.  Coupe  ronde  sur  pieds  bas  : 
;l.500.  (Iles  pièces  provieiinoni  du  service  qui  fut 
exécuté  i\  Castel  Durante,  pour  Ciibriello  d'KsIe. 
VOIS  1626.) 

Pone.Ki.MNKs  i>i:  S.vxE.  — '239.  Pendule  en  vieux 
Saxe  :  2.000.  — 240.  Cabaret  en  vieuxSaxc:  4.40O. 

Mëi'iii.ks  kn  iiois  iioiiit.  —  310.  Cadre  en   bois 


23  i 


LA    CIIUONIQUE    DES    ARTS 


Travail    ilalien   du    xviii"   siùcle 
en  jiiud  do   Francesco  Morosiiii 


sculplô  et  diiiv, 

avec  le  porirail  _..  ,  ._ ^  ...„.„.,..„ 

6.()00.  —  317.  Auli-e  cadre  on  bois  sculplé  et 
doré  :  4.600.  —  3'iô.  Vitrine  d'anftle  on  bois 
sculpté  et  doré  :  2.500. 

Guipuurs,  dentelles.  —  'i90.  Volant  do  {gui- 
pure do  Veni.se,  djte  point  do  i-oso,  7  m.  'M  cent, 
de  lon!,'ueur  ot  i'i  cent,  de  hauteur,  et  VXi.  Gar- 
niture de  guipure  pouvant  accompagner  le  volant 
qui  précède  et  do  mémo  qualité.  Lony.,  7  métros  ; 
haut.,  8  cent.  ;  'li.GijO. 

Etoffes.  —  Ki8.  Environ  lôO  nn^rcs  do  vol. mis 
do  Gènes  xvi«  sioclo  :  21.000.  —  549.  Tenture  de 
lit  en  brocatello  jaune  :  3.650.  —  538.  Tenlurc 
xvni'  siècle  :  ,"^.0.50.— 573.  Tapisserie  Eenaissanco 
à  sujet  de  chasse  :  5.G00.  —  574.  Tapis  de  Perso  : 
10.000. 

CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


On  vieiil  de  iilaccr,  au  Musée  du  Louvre, 
plusieurs  tableaux  achetés  récemment,  no- 
tamment Uh  Paysage  attribué  à  j:.ouis  JIu- 
reau,  acquis  de  M.  Zacharie  Astruc;  un  Por- 
trait de  M.  John  Hoppner,  peintre  anglais, 
mort  au  commencement  do  ce  siècle.  Ce 
portrait  est,  paraît-il,  celui  de  la  comtesse 
d'Anjou;  Un  Porlrait  d'Iiomme,  de  Lucas 
Granacli;  Une  Peinture  de  l'école  flamande 
du  commencement  du  xvi"  siècle,  représentant 
la  Vierge  assise  à  terre  et  portant  sur  ses 
genoux  le  corps  du  Christ  mort:  u?i  Portrait 
au  crayon  noir,  sur  papier  blanc,  d'ilenri 
Monnier,  représentant  Êrançois  Boivin:  enfin, 
un  Portrait  de  son  père,  au  crayon  noir  sur 
papier  bislre.  par  Léon  Boivin. 


De  nouvelles  acquisitions  ont  été  faites  pour 
le  Musée  de  'Versailles.  Voici  les  principales  : 
Cini(  aquarelles  sur  papier  blanc,  de  Louis 
David;  pi'ojetsde  costumes  riqiublicains  civils 
et  militaires;  sur  l'une  d'elles,  on  lit  encore 
l'écriture  du  temps  :  «  L'habit  des  officiers 
municipaux  avec  l'écharpe  ».  Le  portrait  de 
rim)ii'i'atrice  Joséphine  également  par  Louis 
David  (étude  au  crayon  noir),  sur  le(|uel  on 
peut  lire  l'inscription  suivante  :  «  L'impératrice 
Joséphine  dessinée  d'api'ès  nature  par  David, 
donné  à  mon  fils  Eugène  David  ».  Porlrait  de 
Voiture  (école  française  du  xvii»  siècle).  Jlarie- 
Antoinette  au  Temple,  par  Kocharsky.  Etude 
à  la  plume  sur  papier  iDlanc  de  Louis  David, 
repré.sentant  la  tète  de  ilarat  mort  avec  l'ins- 
cripiion  suivante  ;  «  A  Marat,  l'ami  du  peuple, 
David  n.  Le  tableau  de  Roll,  (|ui  a  figuré  au 
Salon  du  Gliamp-de-ilars  de  1893  :  Fcte  du 
Centenaire  des  Etats  générau.r  au  bassin 
de  Neptune,  le  7  mai  1S89:  l'Escadre  cui- 
rassée du  Nord  à  Cro?istadt.  par  I^ouis  Du- 
moulin, qui  a  également  figuré  au  Salon  du 
Champ-de-Mars  de  18.J3.  Enfin,  le  grand  ta- 
bleau de  Georges  Bertrand  :  Patrie  {If>Slj. 
Ce  dernier  tableau  était  autrefois  au  Musée  du 
Luxembourg,  qui  en  a  conservé  une  réduction. 


Le  Musée  de  Cluny  vient   de  s'enrichir  de 


nombreux  dons.  Citons  des  carreaux  de  poêle 
(art  allemand,  XVII»  siècle);  une  amulette  (art 
ilalien)  en  argent  doré  ;  des  plaques  de  déco- 
ration des  rouleau.x  de  la  loi  (art  ilalien);  des 
sandales  japonaises;  une  Vénus  en  faïence 
(le  lîouen  ;  deux  chenets  du  xvi«  siècle;  un 
))ulfcl  en  bois  de  chéno,  xvi"  siècle;  un  en- 
censoir à  suspendre  et  une  armure  complète 
(art  allemand)  du  xvi»  siècle. 


Doux  dons  imiiorlants  viennent  d'être  faits 
au  Musée  Guimet  La  statue  de  yakya-ilouni, 
philosophe,  lils  de  roi,  qui  prêche  aux  hommes 
la  fraternité,  et  celle  d'un  saint  personnage, 
un  des  seize  rakans  qui  furent  les  disciples 
et  les  aiiùtres  du  prince  Houddba,  au  vi"  siècle. 
Çakya-Mouni  est  représenté  mourant  ;  sa 
robe  laquée  de  rose  aux  tons  passés  dessine 
sur  son  corjis  des  pUs  harmonieux,  sa  této 
repose  sur  son  bras  droit;  les  yeux  sont  fer- 
més et,  malgré  la  rigidité  des  traits  liiéra- 
ti(iues,  conventionnels  déjà  au  xvii»  siècle, 
époque  probable  où  fut  sculptée  cette  statue, 
sa  figure  rayonne  d'une  douce  sérénité  aux 
approches  des  joies  promises  d'un  autre 
monde.  Cet  ouvrage  a  été  offert  au  Jlusée 
par  il»'=  Langweil.  L'autre  statue,  celle  du  ra- 
kan,  rapportée  d'Orient  par  M  Colin  de 
Plancy,  ancien  consul  de  France  à  Séoul,  est 
en  terre  cuite.  Le  personnage  est  accroupi  le 
torse  nu,  les  bras  allongés,  les  mains  jointes 
sur  une  draperie  qui  lui  couvre  le  ventre.  La 
tête  est  relevée  et  la  bouche  toute  grande 
ouverte  fait  saillir  les  pommettes  des  joues. 
Le  Musée  Guimet  a  fait,  comme  acquisitions 
récentes,  des  portraits  de  prêtres  en  bois 
sculptés  et  laijués,  des  bols  en  porcelaine 
blanche  et  dorée  portant  le  chrysanthème 
royal  que  le  souverain  du  Japon  offre  parfois 
à  ses  invités.  Divers  remaniements  ont  été 
faits  dans  les  \  itrines  du  Musée. 


Le  Musée  Carnavalet  vient  d'acquérir  un 
porlrait  de  î^ouis  XVll.  Ce  portrait,  qui  a  été 
probablement  exécuté  à  la  prison  du  Temple 
en  1792,  appartenait  primiti'vement  à  la  famille 
de  Gléry.  11  passa  ensuite  entre  les  mains  de 
M"'«  Gio'vanelli,  fille  de  M""  Grem  de  Cléry  et 
femme  du  Directeur  des  douanes  de  Cbar- 
leville.  Puis  il  fut  acheté  à  la  vente  de  ce  der- 
nier par  un  riche  amateur,  qui  vient  d'en 
faire  don  au  Musée  Carnavalet. 

Le  D'auphin  y  est  représenté  vêtu  assez 
élégamment  à  la  mode  du  temps,  le  col  lar- 
gement ouvert,  les  cheveux  blonds  flottant 
sur  les  épaules,  les  yeux  bleus  très  doux. 


Devani  l'observation,  pleine  de  justesse, 
ipii  a  éti'  luilo  aux  organisateurs  de  l'Expo- 
sition de  la  Fleur,  fidée  de  faire  partir  l'Ex- 
]iosition  de  la  fin  du  xvi«  siècle  n'a  pas  été 
maintenue.  C'était  une  désignation  un  peu 
arintraire  dont  il  eût  fallu  expliquer  la  raison 
et  qui  aurait  eu  pour  elfet  de  rejeter  un  grand 
nombre  de  miniatures  et  d'encadrements  de 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


■235 


manuscrits  ilunt  les  ilears  sont  exécutées 
avec  une  assez  reniari|uable  exactitude  pour 
justifier  leur  présence  dans  une  Exposition 
des  représentations  de  la  fleur. 


L'Exposition  de  la  Société  des  Amis  des  Arts 
(le  Nantes  sera  ouverte  du  1"  février  au  28  fé- 
vrier 1895. 

l'n  concours  est  ouvert  entre  tous  les  ar- 
chitectes nés  ou  établis  dans  la  Seine-Infé- 
rieure pour  le  projet  de  l'ExposIlion  qui  doit 
avoir  lieu  à  Rouen  en  1896. 


NOUVELLES 


it!%  Un  tal)leau  du  Musée  du  Louvre,  la 
Balfiilte,  de  Paolo  Ucello,  (|ui  avait  été  en- 
levé pour  une  importante  restauration  de  re- 
parquelage  vient  d'être  réinstallé  en  place. 

■^:*.i:  Le  sculpteur  Ganiez  vient  de  terminer 
la  statue  colossale  en  pierre  du  r/rand  Condc. 
qui  lui  a  été  commandée  par  l'Etat  pour  être 
placée  dans  l'escalier  d'honneur  de  l'Ecole 
supérieure  de  guerre. 

iif*jf  L'Adminir.tration  des  Beaux-Arts  a  com- 
mandé à  M.  Constunt  Roux,  statuaire,  pour 
la  décoration  du  Palais  du  tJouvernement,  à 
."Vlger,  le  buste  en  marbre  du  général  Lamo- 
ricière. 

**;(:M.  Juste  Beciiuel,  statuaire,  exécute  on 
ce  moment  lu  maquette  d'une  statue  de  la 
I\'iuiiis?nalii/iie  pour  la  Bibliotliôque  Natio- 
nale, qui  lui  a  été  commandée  par  le  Minis- 
tère de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- 
Arts. 

:(<**  Le  buste  en  marbre  du  général  Tai- 
dherbe,  commandé  pour  les  galeries  histtri- 
(jues  de  Vers-uillof,  est  exécuté  par  JI.  Trouil- 
lot,  statuaire. 

,),**  L'Académie  des  Beaux- Arts  vient  do 
faire  paraître  un  nouveau  fascicule  de  son 
dictionnaire  qui  s'arrête  au  mot  «  église  «. 
(;ctto  publication  commencée  en  imio,  lorsque 
M.  Ilalévy  était  secrétaire  perpétuel,  est  ré- 
<ligéo  par  une  l'.oinmissinn  composée  d'un 
membre  de  chni|uo  sci'lion  do  l'Académie,  cl 
c'est  M.  Ch.  damier  (pii  en  dirige  la  publica- 
tion ave<'  M.  le  comte  Delaborde,  secrétaire 
perpétuel. 

i),**  La  Direction  dc-i  Itoaux  Arts  vient  ilc 
llxcr  au  .'')  octobre  prochain  l'inauguration  du 
monument  éh'Vé  ù  l'I'^colo,  i\  la  mémoire  do 
l'arihitccto  Duban.  dont  nous  avons  dé|à  en- 
tretenu nos  lecteui's. 

+**  M.  Dalou  travaille  en  ce  moment  au 
luonumont  d'Alphand,  l'ancien  directeur  des 
travaux  do  Paris,  qui  sera  érigé  dans  l'angle 
du  jardin  formé  par  l'avenue  Victoria  ol  la 
rue  SaintMnrtii\.  c.o  monuiiionl.  qui  sera  tout 
en  [liorro,  aura  la  forme  d'un    hémicycio    île 


quinze  mètres  de  développement.  Au  centre, 
s'élèvera  la  statue,  haute  do  trois  mètres, 
montrant  .\lphand  donnant  des  instructions 
à  ses  collaborateurs  figurés  par  quatre  per- 
sonnages. A  droite  et  à  gauch»,  des  bas-re- 
liefs rappelleront  l'œuvre  du  créateur  des  pro- 
menades de  Paris.  L'architecture  du  monu- 
ment est  de  M.  Formigé. 

,K*:i:  M.  Léon  Roussel  vient  d'être  chargé  par 
l'Etat  d'exécuter  le  buste  en  marbre  du  maré- 
chal Pélissier,  duc  de  Malakolf,  pour  le  Palais 
de  Mustapha,  près  d'Alger. 

:(.*:>:  Lb  Oouvemement  souscrit  pour  1.500  fr. 
à  l'érection  du  buste  de  Stendhal  à  Grenoble. 
Ce  buste  sera  placé  sur  la  fnçnde  de  la  mai- 
son, k  l'angle  de  la  Grande-Rue  et  de  la  place 
Grenette,  où  l'auteur  de  «  Rouge  tt  Xoir  ■>  a 
passé  son  enfance. 

:^**  On  sait  que  depuis  plusieurs  années, 
r.Vdministration  des  Palais  nationaux  fait  pro- 
céder à  la  remise  en  étal  des  bassins  et  fon- 
taines des  jardins  de  Ver-ailles.  Nuus  avons 
déjà  dit  que  le  bassin  de  Neptune  a  été  remis 
en  .service  pendant  l'été  do  1*1  >.  r.eite  année, 
on  termine  la  réparation  du  P.jsqu-tde  la 
Colonnade,  ainsi  nommé  des  trente-deux  co- 
lonnettes  cjui  entourent  le  péristyle  de  mar- 
bre qui  orne  le  bosquet. 

:#;*:!:  L'IIùtel-de-Ville  de  Verdun,  beau  monu- 
ment du  XVII'  siècle,  a  été  presque  totalement 
détruit  le  11  se['lcmbre  par  un  violent  incen- 
die; malgré  la  promptitude  des  secours  ap- 
portés par  les  soldats,  le  feu  a  gngné  les 
deux  ailes  du  monument  dans  l'une  des- 
quelles, celle  de  gauche,  se  trouve  le  Musée 
contenant  des  u'uvres  d'art  de  grind  intérêt, 
d'intéressantes  sculptures  du  Moyen  .\ge, 
filusieurs  beaux  tableaux  anciens  tl  mo- 
derne.-ï,  parmi  lesquels  la  CIiiiiisdh  du  l'rin- 
le»nis,  de  liastien  Lepuge.  Cependant,  sur  la 
façade  de  l'aile  gauchf,  dont  les  murs  .sont 
moins  maltraités,  on  est  parvenu  à  appliquer 
des  échelles  et  à  sauver  quelques  belles  pièces 
du  Musée,  notamment  un  portrait  de  Lmiis  X  V 
et  celui  Je  Mm-if  Le(ziiis/ni.  Les  archives 
de  la  Ville  ont  pu  être  sauvées. 

:),**  On  vient  do  di'couvrir  t\  Saint-Similien, 
diocèse  do  Nantes,  sur  l'eniplacemenl  de 
l'église  aclutllc  do  cette  pai'oisse,  les  débris 
d'un  ancien  édidcc  païen,  qui  fut  probable- 
ment détruit  en  l'an  270  do  l'ère  chrétienne, 
lors  do  la  grande  révolte  dis  Hagaudes.  Les 
fouilles  entreprises  dans  l'êghso  de  Sainl- 
Similicn  ont  fuit  mettre  au  jour  do  nombreux 
cercueils  de  pierre  avec  dos  ornemcnlalions 
variées,  des  croix  et  des  débris  do  vélciuonts. 

+♦*  La  Nationaltiallory  n  acquis  dernièrc- 
iiiement  un  tableau  des  frères  Le  Nain,  re- 
présentant une  Fil  mille  (h'  J'ni/snnu. 

*♦*  1.0  prince  Torlonia  avait  prié  lo  Minis- 
tore  do  l'Instruction  publicpio  il'llahoilo  pren- 
dre une  décision  au  siiiet  do  la  galerie  Tor- 
lonia qui,  depuis  deux  ans  eiiviitm.  a  été 
donnée  à  I'I'.IkI  par  la  princoss»  'l'orlonia. 

Cello  galerie  i-onlienl  do  vénlaljles  chefs- 
d'iruvro  anciens  et  mndernos.  entre  «lulros  lo 
fameux  lliiri  nie  do  Canovn.oic. 


'?3<; 


LA    CHF^ONIQUP]    DES    ARTS 


Lo  Minisic're  de  l'Instruction  publique  l'Iait 
I)réocciipé  de  trouver  un  local  pour  exposer 
toutes  CCS  icuvrus  d'art,  que  le  ministre, 
M.  Martini,  aurait  voulu  placer  dans  une  des 
villas  liuncumiinffni.  Enfin,  ces  Jours-ci,  un 
coiupromis  a  élr  signé  entre  M.  Baccelli  et  la 
municipalité  de  Home,  i.'.elle-ci  s'olilige  à  céder 
au  (iouvernement  quelques  salons  du  Palais 
de  l'Exposition  des  Beaux-Arts,  pour  y  mettre 
la  galerie  Torlonia  et  donner  plus  d'espace  à 
la  galerie  d'Art  iiiuderne  dont  les  icuvres  se 
trouvent  reléguées  çà  et  là. 

Le  Gouvernement  donnera  à  la  municipalité 
une  compensatiun  d'environ  22.000  francs  par 
an.  L'inauguration  de  la  nouvelle  galerie  aura 
lieu,  on  l'espère,  cette  année. 

>!;**  Le  statuaire  italien  Jtarassi  vient  de 
recevoir  de  Léon  Xlir  la  commande  do  son 
tombeau,  qui  sera  en  marbre  blanc.  Sur  le 
couvercle  du  tombeau  sera  un  lion  ayant  une 
grille  sur  la  tiare.  A  droite,  la  statue  de  la 
Foi,  un  flambeau  d'une  main,  les  Saintes- 
Ecritures  de  l'autre.  .\  gauche,  la  statue  de  la 
■Vérité,  portant  les  armoiries  de  LéonXllI. 
Enfin,  au-dessus  du  lion,  sur  le  liane  du  sé- 
pulcre, une  inscription  concise  et  taillée  en 
grandes  lettres  noires  :  «  Ilie  Léo  XIII  p.  m. 
pulvis  est  ". 

^*i;  On  écrit  d'Athènes,  le  31  août,  que  les 
touilles  pratiquées  à  Delphes  ont  amené  la 
découverte  d'uae  belle  statue  d'athlète,  spé- 
cimen de  l'art  romain. 

***  On  vient  d'inaugurer  à  Athènes,  dans  le 
Musée  d'Olympia,  le  buste  en  marbre  d'Er- 
nest (Jurtius,  offert  au  célèbre  historien  par 
ses  élèves  et  admirateurs  à  l'occasion  du 
quatre-vingtième  anniversaire  de  sa  naissance. 


-«0-0-03<^ 


Les  Fouilles  de  Delphes 


(Suite  et  fin)  (1) 

TiiKsuR  DES  Athéniens.  —  Le  plan  de  cet 
édifice  était  connu  dès  le  mois  de  juin  1893; 
aujourd'hui,  le  monument  est  complet  et  a 
retrouvé  toute  sa  décoration  ;  de  nombreuses 
et  très  importantes  pièces  ont  été  recueillies 
en  effet,  dont  voici  la  liste  d'après  le  rapport 
même  de  M.  llomoUe  : 

1°  Jbircoaux  se  rajustant  à  des  niélopes  an- 
L'iennes  :  têle  de  bœuf  provenant  d'un  des  groupes 
d'animaux  de  la  Géryonie; —  pièce  d'angle  de  la 
métope  du  lion  de  Némée,  où  se  voient  suspen- 
dus le  manteau  et  le  carquois  d'Héraclès:  — 
jeune  homme  en  court  chiton  plissé  qui  faisait 
face  à  l'Athéna  précédemment  découverte; 

2°  Métopes  ou  fi'agments  qui  se  rattachent  à 
des  séries  anciennes;  Géryonie.  une  paire  de 
lireufs;  —  Amaionomachie .  quatre  scènes  de 
combats  à  pied  ou  à  cheval;  —  Conibnts  héroi- 
i/iies.  duels  de  guerriers  armés  de  huucliers.  cou- 
vitIs  de  cuirasses  et  casqués; 

:!»  Métopes  formant  une  série  nouvelle,  Tlié- 
séide  : 

(t)  Voir  la  Chroniip<e  des  Afls  du  8  soplemlii-e  1.891. 


a)  Thésée  et  le  Minotaun'.  l'n  j<-unc  homme, 
l'u  chiton  court  et  plissé,  d'une  vigueur  élégante, 
a  saisi  par  la  tête  un  ennemi  qu'il  va  frapiier. 
En  rajustant  sur  lc;s  épaules  du  vaincu  une  tète 
de  taureau  dé'couvcrte  en  1893.  nous  avons  déter- 
miné le  sujet  d(^  celte  métope  et  trouvé  la  clef  de 
linterprélalion  des  suivantes,  où  se  rencontre  le 
liième  jeune  homme; 

'/)  Thésée  et  .\lliéna.  Le  héros,  la  main  levée, 
semble  adresser  la  ])arole  fi  la  déesse  et  attendre 
ses  ordres  ; 

r)  Thésée  et  Korbyon  ; 

d)  Thésée  et  Tériphétès  ; 

'')  Dans  une  des  métopes  de  l'année  dernière, 
nous  avions  signaP:  un  personnage  renversé  qui 
ressemblait  aux  brigands  vaincus  par  Thésée,  tels 
qu'ils  apparaissent  dans  les  métopes  du  Thé- 
seion  ;  je  crois  maintenant  qu'il  est  permis  d'y 
reconnaître  Skiron; 

f)  Sur  un  autre  tout  ))etit  fragmcnl,  on  voit 
un  tronc  d'arbre  :  serait-ce  le  pin  de  Sinis? 

On  aurait  alors  six  sujets  empruntés  à  la  lé- 
gende de  Thésée,  c'est-à-dire  juste  de  quoi  rem- 
plir les  six  intervalles  à  décorer  entre  les  trigly- 
plies  d'une  des  principales  façades. 

Ces  nouvelles  découvertes  établissent,  con- 
trairement à  ce  que  M.  llomolle  avait  sup- 
posé tout  d'abord,  que  les  quatre  côtés  du  mo- 
nument étaient  également  décorés. 

Une  des  faces  latérales,  dit  le  rapport,  devait 
être  partagée  entre  la  Géryonie  et  l'Amazonoma- 
chie,  compléments  des  exploits  d'Hercule  et  de 
Thésée,  et  qui  étaient  propres  à  se  faire  pendant, 
en  raison  du  mélange  des  figures  humaines  et  des 
animaux  (bceufs,  chevaux). 

La  quatrième  face  présentait  une  succession  de 
combats  singuliers  que  jusqu'ici  je  n'ai  pu  en- 
core interpréter  ni  isolément  ni  dans  leur  en- 
semble. .J'y  verrais  volontiers  des  scènes  de  Gi- 
gfnitoynfwliie,  si  les  dieux  qui  ont  eu  la  plus 
grande  part  à  la  défaite  des  géants  ne  faisaient 
pas  défaut,  si  même  il  n'était  pas  douteux  qu'au- 
cun des  combattants  fût  un  dieu. 

Ajoutons  encore  un  cheval  en  ronde  bosse,  de 
dimensions  plus  fortes  que  les. métopes  et  tout  à 
fait  semblable  à  celui  qui  avait  été  découvert  l'an 
passé,  mais  disposé  inversement  :  l'un  et  l'autre 
devaient  former  ensemble  les  doux  acrotères  su- 
périeurs du  Trésor,  au  sommet  des  frontons, 
l'ne  amazone  monte  chacun  d'eux,  symbole  des 
légendaires  victoires  et  du  récent  triomphe  des. 
Atliéniens  sur  les  Orientaux. 

Entre  le  Trésor  des  Athéniens  et  celui  des 
Siphniens.  à  quelques  pas  du  mur  où  avait  été 
retrouvé,  l'an  passé,  l'Apollon  archaïque,  œuvre 
d'un  maître  argien,  sont  sortis  de  terre  le  corps, 
et  les  cuisses  d'une  autre  statue  toute  semblable 
et  de  dimensions  égales.  Ce  sont  les  mêmes  iiro- 
portions  un  peu  courtes,  les  mêmes  formes  rondes 
et  pleines  ;  c'est  la  même  anatomie  sommaire  :  la 
même  manière  d'indiquer  la  ligne  des  côtes  et  la 
ligne  médiane  de  l'estomac  au  moyen  de  simples 
traits  qui  ont  la  forme  d'une  ancre  renversée,  les 
poils  du  pubis  par  de  petits  triangles  incisés  ;; 
c'est  la  même  disposition  de  la  chevelure,  qui, 
serrée  par  un  bandeau,  s'échappe  par-dessous  en 
liouftant,  comme  dans  les  statues  archaïques  de 
Crète  et  d'Arcadie.   Les  deux   couvres  se  ressem- 


ET    DE    LA.    CURIOSITÉ 


l.liMl  jusquù  riduiilité,  et  luii  ^.nh'^c.  à  Ils  Yuir 
si  pareilles,  à  ces  ApoUons  consacres  par  les  ha- 
))i(;inls  de  Lipari  après  une  victoire  sur  les 
Tyrrhéniens,  en  nombre  égal  des  vaisseaux  qu'ils 
avaient  pris. 

Helm':nico.  —  L'Hellénico  est  «  un  mur  d'ap- 
pareil régulier,  dit  M.  Ilomolle,  bien  que  les 
assises  ne  soient  pas  toujours  horizontales  ni 
toutes  faites  do  pierres  semblables,  comme 
dans  beaucoup  d'autres  murs  grecs  de  sou- 
tènement ou  de  fortification  —  et  que,  pour 
cette  raison,  on  oppose  au  l'elaxfjicnn  d'ap 
pareil  polygonal  ». 

L'e.xploration  du  terrain  en  aval  et  en  amont 
de  rilellénico  comportait  la  découverte  de  la 
voie  SaiTt'e,  entre  le  Trésor  des  Athéniens  et 
la  |iorte  du  Timinos. 

M.  HomoUe  s'exprime  ainsi  dans  son  rap- 
port ; 

A  la  fin  de  mai,  en  face  du  grand  exédre  dont 
yi.  Pomtow  avait  reconnu  une  ;imorce  el  qui  est 
aujourd'luii  coiiiplùlemcnt  déblayé,  nous  déga- 
geâmes un  autre  liéinicycli',  de  dimensions  à  peu 
prés  égfiles,  entouré  d'une  haute  muraille  en 
pierre,  d'appareil  régulier,  élevé  sur  un  haut  sou- 
liassement  qui  domine  la  roule  de  plus  de  I  méln;. 
l'n  degré  lias  court  au  pied  du  mur  et  supporte 
une  assise  de  dalles  en  arcs  de  cercle  et  pour- 
vues d'inscriplions.  Les  noms  d'Al)as,  Acrisios, 
Lyncée,  Persée,  Héraclès  y  figurent  avec  celui  de 
l'artiste  auteur  des  statues,  Aniiphanés  d'Argos. 
(jliose  singulière  !  tandis  que  la  signature  est 
écrite  de  gauche  à  droite,  tous  les  noms  des  héros 
le  sont  de  driiile  à  gauche  :  on  avait  voulu  leur 
donner  un  air  plus  vénérable  d'antiquité,  comme 
il  convenait  à  la  famille  royale  d'Argos.  C'est,  en 
elTet,  le  monument  désigné  par  l'ausanias  au 
livre  X,  10,  â  ;  avec  lui,  la  clef  de  la  topographie 
c'Iait  trouvée. 

Ln  face  élait  placée  une  autre  oll'rande  des  Ar- 
giens,  de  conqKjsilion  semblable,  un  groupe  di- 
statues  figurant  les  Epigones  ;  voilà  l'e.xèdre  si- 
lui'i'  au  sud  de  la  voie  Sacrée.  Les  Kpigunes 
.avaient  jiuur  voisins,  en  descendant  la  voii-  Sacrée 
dans  la  direction  de  la  porte  :  1"  les  o  Sept  ".  dé- 
dii'S  aussi  par  les  .Vrgieus  :  2'  le  groupe  alti(|ue. 
cominéiiioralif  de  la  victoire  de  Marathon:  3°  le 
cheval  Durien,  autre  don  il'.-^rgos. 

Au  monument  des  rois  d'.Vrgos  est  conligui-  une 
très  longue  construction  analogui'.  sauf  pour  la 
forme,  cpii  est  rectangulaire,  t'ne  muraille  de 
cnngloméral,  en  aiqiareil  régulier,  adossi'e  à  la 
pente  lie  la  Culline,  forme,  avec  deux  murs  qui  s'y 
appuient  pi'ipi'niliculairement  à  chaque  exiré- 
iiiili'.  une  chanilire,  grande  ouverte  du  cote'  de  la 
\oir  Sacré'C  c't  Icuigue  ile  'i')  mètres  environ,  fri 
socle  c'Ievé  et  ipii  .semble  avoir  eu  plusieurs  gra- 
dins bordait  la  roule  et  remplissait  eu  parlii'  la 
cliand>re.  t'ne  si'ule  olVrande  élait  capabli'  d'oc- 
cuper un  aussi  vaste  espace  :  c'était  l'orgueilleux 
Iniplii'-i'  (II'  l.ysanilre.  (pii  comptait  une  ipiaran- 
l.-iine  (le  ligures,  disposées  sur  plusieurs  ligni's  et 
à  diverses  hauteurs. 

I.'extri'milc'  orieiilali^  liuu'he  presipie  au  mur 
il'eliceiule  (pii  remoule  eu  ligne  droite  la  peiile  de 
la  iiionlague  ;  il  faut  doiu'.  reporter  de  l'aulrec('>ti'' 
lie  la  voie  Sacri'i'  les  autres  olïrandes  mention- 
nées par  l'ausaiiias  au  début  de  lu  description  du 
.sanctuaire,  el,   en  elVet,    il  dit  ipi'elles  étiiii'iil  en 


lace  du  monument  d'.i'Egos-Potamos.  Cet  arran- 
gement est  aussi  d'accord  avec  la  découverte, 
faite  par  M.  Pomtow,  de  la  dédicace  des  Té- 
géates,  qu'il  a  trouvée  sur  le  coté  sud  de  la  voie. 

Quant  au  taureau  des  (lorcyréens,  ceuvre  de 
'l'hi'opropos  d'Egine,  si  la  base  ne  nous  en  a  pas 
échappé,  c'est  ;i  plus  de  100  mètres  de  sa  place 
lirimitive  qu'elle  a  été  retrouvée,  au  sommet  delà 
voie  Sacrée,  en  face  de  l'autel  de  Cliios. 

.\près  avoir  ainsi  reconstitué  les  abords  de  la 
\oic  Sacri'B  depuis  les  offrandes  des  Argiens  jus- 
qu'à hi  porte  du  sanctuaire,  nous  remonterons  du 
iiièiue  iioint  vers  le  Trésor  des  Athéniens. 

Sur  la  gauche,  un  grand  espace  vide,  où  sub- 
siste seulement  un  angle  de  muraille  el  qui  pa- 
rait avoir  subi  une  destruction  complète:  sur  la 
droite,  une  jielite  chambre  carrée,  de  même  ap- 
pareil que  l'héniicycle  d'.\rgos  ;  puis  une  autre 
encore,  à  moitié  détruite,  entre  deux  niches,  et 
un  grand  mur  de  soutènement,  en  appareil  poly- 
gonal. 

I.à  dut  se  trouver  le  monument  commémoralif 
de  la  victoire  des  Tarentins  sur  les  barbares  mes- 
sajiiens.  Une  grande  inscription  en  canictères  de 
10  centimètres  en  est  peut-être  un  reste  authen- 
tic[ue, 

Tkésor  des  Svr.iosiESS.  —  En  face  du  mur  de 
soutènement,  à  un  niveau  notablement  inférieur 
à  celui  de  la  route,  subsistent  les  soubassements 
en  tuf  d'un  édifice  en  forme  do  temple  in  aiitix 
ou  de  trésor.  Les  subsiructions,  qui  reposent  à 
une  grande  profondeur  sur  le  sol  vierge,  sont 
corn  posées  de  morceaux  d'architecture  réemployés: 
on  y  trouve  des  architraves,  des  colonnes  dori- 
ques et  des  restes  d'un  monument  circulaire.  Les 
signes  d'appareillage  que  l'on  relève  sur  quelques 
morceaux  sont  semblables  à  ceux  du  Trésor  des 
Bi'otiens. 

C'est  sur  les  assises  de  ce  monument,  dans  l'in- 
térieur el  autour,  qu'ont  été  réunies  des  métopes 
en  tuf,  o'uvres  du  vi"  siècle,  où  sont  représentés  : 

1°  Les  Diosciiri's  et  Idas,  ramenant  de  la  Mes- 
si'nie  les  troupeaux  de  bieufs  enlevés  par  eux, 
cette  proie  qui  devait  les  mettre  aux  prises  et  èlr»> 
funeste  à  Castor  et  à  Iilas.  Les  noms  .sonl  peints 
en  noir  à  côté  des  personnages: 

2'  l'n  siinijHer.  t'.oTume  les  Dioscures  prirent 
part  à  la  chasse  de  Calydon,  il  est  permis  de  sup- 
poser ([ue  le  sujet  de  cette  métope  était  encori' 
euqirunté-  à  leur  légende: 

'i°  Ih'ux  cavaliers,  vus  de  face,  et,  en  arrière, 
au  second  plan,  un  navire,  portant  des  guerriers, 
que  l'on  devine  à  leurs  boucliers:  a\i  milieu,  se 
tiennent  deboul  ileux  [lersonnages  qui  jouenl  «le 
lu  cithare.  Leurs  noms  sont  eflacés.  sauf  la  ter- 
mimiison  de  l'un  des  deux.  Il  semide  que  les 
deux  cavaliers  soient  encore  les  Oloscures  el  que 
le  sujet  .soit  enq)runlé  à  la  légende  «le»  Argo- 
tuiutes,  où  ils  jouaient  aussi  leur  rôle: 

\'  l'n  hiHier.  qui  seudde  avoir  porté  un  per- 
sonnage, sans  doute  celui  d'Ilellé,  —  légende  des 
Argonautes  : 

&•  L'en  1ère ini- ni  il' l'^i.  r  tjie, 

l'Hilsoit  i>Ks  Sii'iiMKN.t.  — ■  Quelipies  pas  plus 
loin  dans  la  direction  de  l'ouest,  s'élève,  comme 
MU  bastion,  une  haute  construction  ci.rr.'i",  qui 
s'appuie  d'un  Cl^lé  à  l'Ilelli-nico,  do  l'autn-  i\  In 
vole  Sucrée,  en  dominant  l'un  el  l'autre.  I.(>s  as- 
sises   infé'rieures,    qui    ne   sonl    point    ravaU'e.H, 


238 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


éliiienl  niasf[iioos  par  lu  leiTain  qui  se  ivlrvi; 
briisquomenl,  ou  par  dos  degrés  qui  longeaienl 
la  voie  Sacrée  et  regaffnaienl  le  niveau  du  iiionu- 
menl.  A  I'oupsI,  un  lorre-plain  soutenu  par  un 
mur  polygonal  formait  en  avant  comme  une  pe- 
tite place,  reliée  aussi  à  la  route  par  des  degrés. 
Sur  celte  espèce  do  tour  reposait  un  édifice  eu 
forme  de  temple  prostyle,  qui  avait  sa  façade 
tourni'C  du  côté  de  l'ouest,  seul  aceessiljle.  C'était 
encore  un  Trésor,  et,  à  cette  place,  Pausanias 
(X,  n,  2)  indique  précisément  celui  des  Sipli- 
nions.  Ti'identification  est  encore  justifiée  par 
cette  remarque  d'Hérodote  (111,  57)  que  le  Trésor 
des  Siphniens  était  parmi  les  plus  beaux  et  les 
plus  riches  de  Delphes.  Or,  outre  que  la  situation 
de  celui-ci  est  merveilleuse  au  premier  tournant 
de  la  voie  Sacrée,  Sx  l'angle  d'une  grande  place 
magnifiquement  décorée,  au  sommet  du  mur 
d'enceinte,  les  restes  de  sculptures  décoratives 
(ornemenis  d'architecture,  frise)  donnent  l'idée 
d'un  édifice  élevé  à  grands  frais  et  avec  un  sin- 
gulier souci  de  la  perfection. 

Je  ne  connais  pas  de  motifs  d'architecture  d'un 
dessin  plus  gracieux  et  plus  ferme,  d'une  plus 
lieureuse  composition,  d'une  exécution  plus  ser- 
rée et  plus  élégante  que  les  oves,  les  chapelets  de 
perles,  les  rais  de  cœur  qui  surmontaient  les 
épistj'les  et  les  frises,  que  les  rinceaux  alternants 
de  palraettes  et  de  lotus  qui  encadraient  la  porte. 
C'est  la  perfection  même  de  l'archaïsme  finissant. 
Des  débris  de  cette  décoration  ont  été  recueillis 
de  tous  les  côtés  du  sanctuaire  ;  mais  comme  les 
pièces  entières  n'ont  été  trouvées  qu'autour  du 
Trésor  des  Siphniens,  réparties  sur  les  quatre 
faces,  que  les  morceaux  d'angle  gisent  anx  angles 
de  l'édifice,  comme  ils  étaient  tomliés,  on  ne  peut 
avoir  de  doute  sur  leur  provenance. 

Un  chantier  supplémentaire  a  été  ouvert  en 
juin-juillet  dans  l'espace  compris  entre  la  mai- 
son 138  et  la  maison  169,  qui  est  extérieur  au 
sanctuaire,  paraissait  libre  de  ruines  et  qu'on 
destinait  au  Musée.  En  cet  endroit  a  été  déblayé 
un  tombeau  gréco-romain,  creusé  dans  le  sol  et 
maçonné  avec  un  escalier,  deux  caveaux  voiités 
de  très  bel  appareil  et  plusieurs  sarcophages  ; 
mais  il  était  dejjuis  longtemps  pillé. 

Les  fouilles  ont  mis  au  jour  un  ensemlile  très 
complique  de  conslruciions  qui  ressemblent  à  des 
maisons  d'habitation,  un  grand  aqueduc,  des 
puits  et  nombre  de  tombeaux  taillés  dans  une 
terre  jaune  et  facile  à  travailler,  mais  de  peu  de 
résistance  et  souvent  éboulée.  On  a  recueilli  près 
de  l'aqueduc  une  charmante  statue  de  bronze, 
très  oxydée  malheureuscmeni,  du  type  du  Dory- 
phore, et  un  Apollon  archaïque,  en  bronze  d'une 
belle  patine,  intact,  sauf  les  avant-bras,  haut  de 
40  centimètres  et  d'un  stylo  excellent  ;  dans  les 
puits,  nombreux  fragments  de  poteries  ou  de 
bronzes  (cuve  de  trépied,  oiseau  à  tête  humaine)  : 
dans  les  tombeaux,  presque  tous  dépouillés,  à 
part  quel(|ucs  oljjcts  ;  un  vase  à  tigures  rouges 
du  IV»  siècle,  un  lot  de  vases  mycéniens,  au  nom- 
bre de  quarante,  presque  tous  de  la  forme  ÛO  de 
Furtwiengler.  Ils  sont  vernis,  décorés  de  raies 
parallèles,  d'ornements  géométriques  ;  le  plus 
beau  porte  deux  grandes  octapodes  d'un  superbe 
«lessin,  accompagnées  d'ornements  géométriques. 
A  côté  se  trouvaient  une  épée  lirisée,  une  dague 


et  une  fibule  d'un  type  représenté  jusqu'ici  par  un 
seul  exemplaire. 

.^u  dernier  moment,  on  vient  do  découvrir,  au 
duinlier  du  temple,  une  tête  romaine,  d'excel- 
lente facture  et  intacte,  sans  une  éraflure;  une 
figurine  de  bronze  et  une  grande  statue  d'Anli- 
noiïs  en  marbre,  à  laquelle  il  no  manque  que  les 
bras,  d'une  préciosité  rare  d'exécution  et  encoie 
dans  sa  Heur. 


Le  Congrès  des  Orientalistes 


Le  dixième  Congrès  international  des  Orienta- 
listes, qui  s'est  ouvert  ces  jours-ci  à  Genève,  a  été 
très  suivi.  Près  do  six  cents  savants  ont  répondu 
à  l'aiipel  du  Comité.  La  France  compte  parmi 
eux  soixante-quinze  membres,  tous  savants  d'une 
grande  notoriété. 

Parmi  les  lectures  qui  ont  été  faites,  on  a  beau- 
coup remarqué  celle  de  M.  Perrot,  l'auteur  de 
l'Histoire  de  l'Arl  dans  l'Antiquité,  qui  a  traité 
la  question  des  inhumations  et  des  incinérations 
aux  temps  homériques  ;  il  parait,  d'apr»s  l'éru- 
dit  écrivain,  qu'à  cette  époque,  les  inhumations 
étaient  plus  fréquentes  que  les  incinérations. 
M.  de  Morgan,  directeur  du  service  des  Antiqui- 
tés égyptiennes  au  Caire,  a  parlé  des  dernières 
fouilles  qui  ont  mis  avi  jour  des  bijoux,  des  pier- 
res précieuses,  des  statues,  des  in.s'trumenis  di- 
vers et  autres  objets  d'un  haut  intérêt.  M.  de 
Morgan  a  donné  ensuite  quelques  détails  sur  la 
réorganisation  projetée  des  Musées  d'Egypte,  sur 
les  publications  entreprises  avec  le  concours  de 
tous  les  égyptologues  et  sur  l'activité  de  l'Institut 
égyptien. 

La  Commission  consultative  du  Congrès  inter- 
national des  Orientalistes  a  désigné,  à  l'unani- 
mité, Paris  comme  siège  du  prochain  Congrès 
qui  se  tiendra  en  1837. 


— ocOOOoo— 


Académie  des  Inscriptions 


Séances  des  7  et  14  septenibi-e 

Les  Illustrations  de  l'Ancien  Testament.  — 
M.  Mùntz  continue  la  lecture  de  son  travail  sur 
les  «Illustrations  de  l'.incien  Testament  dans  les 
œuvres  d'art  appartenant  aux  premiers  temps  de 
l'Eglise  ». 

Le  cinquième  siècle  peut  être  appelé  l'âge  d'or 
do  la  peinture  biblique.  Grâce  aux  nombreux 
poèmes  qui  furent  consacrés  vers  cttte  époque  à 
la  Genèse,  une  foule  d'épisodes  auparavant  in- 
connus des  Romains  devinrent  populaires  aussi 
bien  en  Italie  qu'en  Gaule.  Plusieurs  cycles  im- 
portants font  connaître  l'attilude  prise  par  les 
artistes  vis-à-vis  des  souvenirs  du  peuple  d'Is- 
raël ;  telles  sont,  entre  autres,  les  mosaïques  de 
la  basilique  de  Sainte-Majeure  à  Borne,  exéculées 
entre  les  années  432  et  440.  M.  Mûntz  constate 
que  ces  compositions  sont  absolument  indépen- 
dantes (contrairement  à  l'opinion  reçue)  du  célè- 
bre poème  de  Prudence,  le  Dittochœon.  Leurs 
auteurs  ont  puisé  directement  dans  la  Bible  ;  de 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


239 


là  vient  qu'ils  o;il  mal  pris  leurs  mosurus,  et  que 
quarante  compartiments  leur  ont  à  peine  sufli 
pour  retracer  l'hiatoire  des  Hébreux  depuis 
Abraham  jusqu'à  Josué,  alors  que  Prudence 
avait  résume  en  vingt-quaire  inscriptions  mé- 
triques tout  l'Ancien  ïestamenl,  depuis  le  péché 
originel  jusqu'à  la  captivité  de  Babylono.  En 
outre,  un  certain  nombre  des  événements  repré- 
sentés par  les  artistes  du  cinquième  siècle  man- 
(juaient  de  portée,  et  n'ont  pas  lardé  à  être  ban- 
nis du  diimaine  de  l'art. 

Dés  le  cinquième  siècle  également,  les  enlumi- 
neurs se  sont  emparés  des  récils  de  l'Ancien 
Testament.  Quoique  les  manuscrits  à  miniatures 
s'adressent  à  une  élite,  et  non  à  la  communauté 
des  fidèles  comme  les  peintures  murales,  on  peut 
citer  des  cas  on  ces  productions  ont  servi  de 
base  à  des  fresques  ou  à  des  mosaïques  monu- 
mentales ;  il  est  démontré  depuis  peu  que  plu- 
sieurs des  miniatures  de  la  célèbre  liible  de 
Cotlon  (cinquième  ou  sixième  siècle)  ont  servi  de 
modèles  pour  les  mosaïques  de  la  basilique  de 
Saint-Jfiirc  de  Venise  (treizième  siècle),  tt  ont  été 
textuellement  copiées. 

Une  publication  récente,  dont  M.  Mûniz  com- 
munique des  spécimens  à  l'Académie,  permet 
d'étudier  aujourd'hui  dans  ses  moindres  d>  tails 
le  plus  am-ien  probablement  des  manuscrits  illus- 
trés de  la  Bible,  la  Getiùse  gvccque,  de  la  Bi- 
bliothèque Impériale  de  Vienne.  Ces  miniatures, 
dont  le  style  oll're  de  nombreuses  analogies  avec 
les  peintures  des  Catacombes,  sont  tour  à  tour 
conventionnelles  et  réalistes.  L'auteur  n'a  même 
pas  reculé  devant  la  crudité  de  certaines  repré- 
sentations. 

11  fait  d'ailleurs  preuve  de  la  uu'mo  indépen- 
dance que  leg  mosaïstes  de  Sainte-Marie  Majeure, 
sacriliant  des  scènes  d'une  grande  imporlance  et 
mettant  en  lumière  des  épisodes  qui,  depuis, 
n'ont  plus  guère  trouvé  d'interprètes.  Aus.si  bien, 
s'agissait-il  de  souvenirs  historiques  et  non  pa.s 
d'articles  de  foi.  C'est  ce  qui  explique  la  liberté 
accordée  à  un  ordre  de  composition  qui  a  tenu 
une  si  large  place  dans  l'art  religieux  depuis 
l'antiquité  chi'élienno  jusqu'à  nos  jours. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  communique  une 
lettre  de  M.  Chanlre,  dans  huiuello  le  savant 
explorateur  remercie  l'Académie  de  la  subveulii.u 
de  •">.0Û0  fr.  qui  lui  a  été  accordée. 

L'IIi/iiine  à  Apollon.  —  Les  fouilles  de  noire 
Kcole  d'.Vlhènes  ont  mis  au  jour  un  fragment 
considérable  d'un  nouvel  hymne  à  Apollon,  ac- 
compagné, comme  lu  précédent,  do  notation  mu- 
sicale. Il  se  compose  de  28  lignes  dnnl  le  coni- 
nujncemeiil  est  assez  bien  conservé.  M.  Henri 
Weil,  d'après  une  pholographie  eHvoyéo  par 
M.  llomolle,  e.-<l  arrivé  à  combler  pres(iue  toutes 
li's  lacunes  avec  évidence  ou  tout  au  uuiins  avec 
grande  prolialiililé.  Il  a  donné  lecluro  d'une  tra- 
duction l'nuiçai.se  qui  donne  une  idéi'  snflisanle 
<le  l'original.  On  s'iiccorile  à  reconnallre  à  ci| 
hymne  une  liauli'  valeur  poélii|ne.  M.  Théodore 
iieinacli  étudiera  les  .signes  Inku'linéaires  qui 
iiolenl  le  cliani  de  ce  murrean. 


NECROLOGIE 

L'excellent  compo.siteur  Emmanuel  Chabrier 
vient  de  mourir,  succombant  à  la  maladie  de 
consomption  qui,  depuis  de  longs  mois,  le  tenait 
alité. 

M.  Emmanuel  Chabrier  était  né  en  1842. 

Ses  principaux  ouvrages  sont  :  l'Etoile,  opéra- 
boulfe  en  trois  actes  :  Girendoline,  opéra  en 
deux  actes  ;  le  Roi  malgré  lui,  opéra-comique 
en  trois  actes  ;  Espnna,  célèbre  rapsodie  pour 
orchestre,  exécutée  pour  la  première  fois  au  con- 
cert Lamoureux,  et  In  Sulamiti-,  scène  lyrique, 
également  jouée  au  concert  Lamoureux. 

(Miabrier  laisse  inachevé  un  grand  opéra,  Bri- 
séis. 

M.  Léopold  Hardy,  architecte  du  Gouverne- 
ment, ollicier  de  la  Légion  d'honneur,  vient  de 
mourir,  à  Châtillon-sur-Loing  (Loiret),  à  l'âge  do 
soixante-cinq  ans.  Architecte  de  l'Exposition  de 
181)7  et  architecte  en  chef  de  l'Exposition  de  1878, 
il  avait  construit  l'église  du  Rosaire  à  Lourdes. 


Le  célèbre  archéologue  Jean-Bapfisie  de  Rossi 
est  mort  le  20  septembre  au  palais  pontifical  de 
Castcl-Gandolfo. 

Jean-Baptiste  de  Rossi  était  né  à  Rome  le 
23  février  1822.  Il  se  fit  connaître  de  bonne  heure 
par  ses  travaux  épigraphiques. 

Ses  découvertes  dans  les  cal.icombes  l'ont  rendu 
célèbre.  Elles  sont  consignées  dans  trois  grands 
ouvrages  :  les  Iiiscriplioiies  christianae  urbis 
lioinne  septiino  seciilo  an lif/uiores  {Rome  1^7- 
1885,  3  vol.),  recueil  de  12.0JO  in.'îcriplions  .avec 
commentaires;  la  lioma  sotleranea  cristiaiin 
(1864-77)  et  un  ouvrage  sur  les  mosaïques. 

M.  de  Rossi  était  avec  MM.  Ilenzen  et  Momm- 
sou,  un  des  trois  membres  de  la  Commission  du 
Corpus  uiiicersalr  iiisrrii)tio)iut/i  latiiiaridji. 
11  avait  été  élu  associé  étranger  de  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres  en  18U7,  et  était 
comniaiuleur  de  la  Légion  d'honneur. 

Le  professeur  Brugsch-Pacha,  le  célèbre 
égyptoîogue,  est  mort  à  Cliarlullenburg,  leOsep- 
lemiire,  à  l'âge  de  soixante-sept  ans. 

ILenri-Cliarles  Brugsch  était  né  à  Berlin,  lo 
18  février  1827.  Après  avoir  étudié  à  Berlin, 
Paris,  Londres,  Turin  et  Leydo,  cl  s'être  signalé 
par  de  nombreuses  éludes  sur  la  langue  dénio- 
li(iue,  il  se  reiulit  on  Egypte  en  18."i;l  et  tnivailla 
sous  les  ordres  do  M.irii'ito  l!ey.  Il  fut  consul  d* 
Prusse  au  cours  de  18iH  à  l!S()8,  iil  r(n;ut  le  titra 
de  bey  d'isnuiil  en  1870,  et  celui  Ut  l*u«ha  d« 
Tewilcck  t|Util(]ue  (ouips  après.  11  avait  voyagé  en 
Perse. 

Sou  œuvre  In  plus  remarquable  est  le  Vii-iioii- 
iiairo  hii'rof/tj/pltiiiiie-tli'niolitiiu'  (IS07-1882). 
Plusieui-s  de  ses  ouvrages  ont  été  publiés  en 
français  ;  Histoire  tl'liijyptv  ('i'  édil.  1870)  ; 
l'Exode  et  tes  ilonuiiwnls  t'iii/plieiui,  etc. 

l'ii  peintre  Iiollandai.-),  Jan  'Vrolyk,  vient  de 
mourir  :\  l.a  llayo.  Il  u'nvitil  qu>'  quaranle-liuil 
ai\s.  et  II  éluit  cuiiiui  comme  paysagiste  et  poinlr» 

d'animaux. 


-2  M 


LA   CHRONIQUE   DES   AHTS    ET   DE    LA   (iUKIOSITÉ 


BIBLIOGRAPHIE 

Griindriss  lier  Kiinsli/esrliicJUe.  par  le  Bakon 

Fi!KIj15RIC    GlKLER  DE  lÎAVKNSUlllG,  UM    VOl.  ill-K" 

de  prés  de  500  pages,  chez  C.arl  DuncUor,  édi 
tour  à  Berlin. 

Comme  le  titre  l'indique,  il  y  a  dans  ce  vuhinio 
lous  les  éléments  d'une  histoire  t;énérale  de  l'arl. 
architecture,  sculpture  et  peinture.  L'ouvrage 
vise  à  être  à  la  foi.s  complet  et  clair.  Une  heu- 
reuse et  très  habile  disposition  typographique 
permet  de  le  consulter  presque  comme  un  dic- 
tionnaire. Eviter  toute  vaine  discussion  esthé- 
tique et  renfermer,  dans  le  moins  de  texte  pos- 
sible, le  plus  possible  de  connaissances  positives 
sur  l'arl  de  lous  les  temps  et  de  tous  les  pays, 
tel  a  été  le  but  de  l'autour,  qu'un  long  enseigne- 
ment didacliipie  h  l'Ecole  royale  des  Beau.\-Arls 
de  Berlin  avait,  d'ailleurs,  bien  préparé  à  mener 
à  bonne  tin  sa  dilTicile  t;\che. 


Signalons  une  intéressante  publication  delà  «  Ti- 
pogratia  Emiliaua  »  à  Venise,  sur  le  Palazzo  dei 
Rettori  di  Belluno. 

Un  texte  de  quelques  pages  grand  in-4°,  par 
M.  GuggenUeim,  est  accompagné  de  sept  plan- 
ches en  phototypie,  montrant  l'ensemble  et  les 
détails  principaux.  On  sait  que  le  Palais  des 
Recteurs  de  Bellune  a  été  édifié  ou  plutôt  recons- 
truit par  Candi  Giovanni,  peut-être  sur  des  des- 
sins de  Ghiberli,  mais  ou  ne  sait  rien  de  précis, 
fi  l'extrême  lin  du  xv  siècle. 

Le  palais  a  été  fortement  remanié  depuis,  à  la 
suite  d'incendies  et  de  tremblements  de  terre. 

Vient  de  paraître  chez  Gounin-Ghidone,  éditeur, 
il,  rue  Thérèse,  une  MtHhode  pour  accorder  soi- 
même  son  piano,  prix,  franco  :  Ifr.;  ainsi  qu'une 
Méthode  facile  de  transjiosition,  même  prix. 

Tour  du  Monde.  —  1759°  livraison.  —  X  Ira 
vers  r.\rdennc  française,  par  M.  I  -A.  Rayeur.  — 
Douze  gravures  de  Bazin,  Rufl'e,  Gotorbe,  Riou, 
Taylor,  Berteault,  Derbier,  Boudier,  A.  Paris. 

Journal  de  la  Jeunesse.  —  1138°  livraison.  — 
Texte  par  M'"  de  Nanteuil.  Daniel  Bellet,  Frédéric 
Dillaye,  Danielle  d'.\rthez  et  A.  Deville. 

Illustrations  de  :  .\.  Paris,  Myrbach,  Le  Blant,  elc 

Bureaux  à  la  lilirairie  Hachetle  et  C'°.  70.  Ijou- 
levard  .Saiut-Gcnuain,   Paris;. 


JOURNAL  DU  VOYAGE 

DU  CAVALIER  BERNIN 

EN    FRANCE 

Mamiscril  inédit,  annoté  et  publié  dans 
la  Gazelle  des  Beaiix-Arls,  pai  M.  Ludovic 
Lalanne. 

Prix  :  15  francs.  —  Pour  les  abonnés  de 
la  Gaielte  (12  francs,  ex.  pris  au  bureau). 

Les  exemplaires  sur  papier  de  Hollande 
25  francs  (2(1  francs  pour  uds  abonnés). 


GAZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

Lî,  table  alphabétique  et  analytique  de 
la  6  izelle  des  Beaux-Arts  {3»  série  — 
1868  i880  compris),  est  en  vente  au  Bureau 
de  la  GAZETTE. 

Prix  :  15  francs  l'exemplaire  broché. 
Cette  table  a  été  tirée  à  petit  nombre. 
Le  quatrième  volume  des  Tables  (1881- 
1892)  paraîtra  prochainement. 


CHEMIN  DE  FER  DU  NORD 


Services    tlîrcfis  cîitfc   î'arîs  et 
Ui'iixelles 

Trajet  en  5  heures 

Départs  de  Paris  à  8  h.  20  du  matin,  midi 
hQ,  3  h.  50,  6  h.  50  et  11  h.  du  soir. 

Départs  de  Bruxelles  à  7  h.  .îiS  et  S  h.  57 
du  matin,  midi  5S,  6  h.  3  et  II  h.  ,'i3du  soir. 

Wagon-salon  et  wagon-restaurant  au.x 
trains  partant  de  Paris  à  6  h.  20  du  soir  et 
de  Bruxelles  à  7  h.  US  du  matin. 

Wagon-restaurant  aux  trains  partant  de 
Paris  à  8  li.  20  du  matin  et  de  Bru.xelles  à 
6  h.  3  du  soir. 

Service»»    diroe(<i    entre    l*ari.s  et  la 
IBuSIaiitIc 

Trajet  en  10  h. 

Départs  de  Paris  à  8  h.  20  du  matin, 
midi  li)  ai.  Il  h.  du  soir. 

Départs  d'Amsterdam  à  7  h.  20  du  matin, 
midi  30  et  ij  h.  15  du  s'.ir. 

Départs  il'L'trecht  a  7  h.  53  du  matin, 
I  h.  8  et  6  h.  5.'(  du  soir. 


Coiiipag-uie    des    AVagon.^-Lïti!) 

XoLi.s  rLippelons  qu'un  service  de  voitures- 
lits  qui  avait  fonctionné  à  la  satisfaction  du 
public,  à  l'époque  de  l'Exposition  de  1889, 
e.st  rétabli  depuis  le  20  juillet  entre  Paris 
et  Amsterdam  par  Bruxelles  et  .Vnvers. 

Le  sleepint;-car  de  lu  Gie  des  Wagons-Lits 
fei'apartie  tous  les  jours  du  train  rapide  quit- 
tant P.iris  à  li  heures  du  soir;  arrivée  à 
Bruxelles  (Midi)  à  5  h.  17  matin,  Anvers  à 
7  heures  et  Amsterdam  à  11  h.  30  du  matin. 

Au  retour,  il  quittera  Amsterdam  à  6  h. 
soir,  passera  à  Anvers  à  10  heures  5,  à  Bruxel- 
les (M idi)  à  11  h.  30  et  arrivera  à  Paris  à  5  h.  50 
du  matin. 


T.e  Rcdaetear  en  rite;',  ijerant  :  ALKRLU  m;  LOSTALOT. 


Paris.  — Imprimerie  de  la  Presse,  IG.  rue  du  Croissant.  —  Sim.Trt 


N«  .Tl.  —  1894 


BUREAUX    :    »,    RUE   FAVART 


6  Octobre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT  A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT    II     SAMEDI     MATIN 


Les  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    DEPARTEMENTS 
12  fr.         1         Six   mois. 


8  fr 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


La  Direction  du  Musée  de  Cluny  vient 
d'arquérir  ot  de  iilarer  dans  la  salle  des 
sciiiiitiires  la  statuelle  d'une  jeune  lemnie 
dont  le  bras  gauclu!,  nialheureuseinent,  a 
disparu.  Cette  petite  statue,  du  xvi«  siècle,  est 
en  ijierre  calcaire  et  mesure  soixante-t|uin/.e 
centimètres.  KUe  apjjarlint,  au  commence- 
ment de  ce  siècle,  à  un  démolisseur  de  Dijon, 
^L  Grandmanche,  qui  avait  dû  la  trouver 
parmi  les  œuvres  ornant  la  sainte  chapclU^ 
des  ducs  de  Bourgogne.  Kn  Wi^,  la  statuelle 
fut  vendue  ù  un  peintre  d'église,  ([ui  la  baptisa 
Il  sancla  Catliarina  »,  et,  sous  ce  vocable  peu 
en  rajiporl  avec  ses  attributs,  elle  fut,  [lendant 
longtemps,  honorée  dans  une  vieille  église  de 
campagne. 

Mais  celte  église  fut  démolie  un  jour,  et  la 
fausse  sainte  Catherine,  vendue  iy.  l'encan, 
fut  achetée  par  l'huissier  concierge  du  'l'ribu- 
iKil  de  commerce.  C'est  là  ((u'elle  a  été  décou- 
verte par  linlermédiaire  qui  l'a  revendue  au 
Musée  de  Cluny. 

l'n  certain  nondjre  d'ohj("ls  inb'ressants 
viennent  d'être  acipiis  par  le  Musée  des  Arts 
décoratifs.  Kn  voici  la  liste  : 

\'ase  1  ylindrii|uo  orné  do  chaque  cùlé  de 
deux  carlduches  portant  des  létes  de  satyres 
en  haut  relief,  accostés  de  branches  de  lierre, 
grès  émaillc  en  brun  \iolacé,  do  M.  Lmilo 
MuUer; 

llusle  d(î  femme,  du  même  ; 

Ueproduction  de  la  lélo  île  Gloria  virtis, 
de  Mercié,  en  grès  n-couvert  d'im  onuiil  vert 
hnin/e.  avec  parties  teintées  de  rouge  dans  la 
chevelure  et  dans  les  vêtements,  égalciiient 
de  M.  Kmile  Muller; 

Vase  en  grès  ii  coulées  brun  rouge,  do  M. 
Aloxaiiilre  liigol; 

(lidielel  ou  élum,  framboise,  do  M.  .l.-l'. 
lirulouu  ; 


Statuette  de  femme,  leuvre  de  M.  de  Saint- 
M arceaux.  Porcelaine  flambée  blanche,  duo  à. 
.M,  Cliaplet: 

Plat  en  grès  flambé  brun  jaune,  bleu  et 
ruiige,  de  Ualpayrat  et  Lesbros; 

Vase  en  grès  ilambé  en  pris  et  rouge,  dé- 
coré en  relief  de  tiges  dressées  de  chardons  à 
feuillages  brun  jaune,  et  fleurs  rougeùtres 
(ces  dernières  modelées  en  porcelaine),  de 
M.  Dammouse  ;  ' 

Coupe  en  argent  émaillé,  décorée  d'une 
branche  de  laurier  rouge  à  feuillages  vert  et 
jaune  sur  fond  bleu,  de  ^L  tieorges-Jean  ; 

Vase  en  fa'ience  ù  deu.x  anses  latérales  for- 
mées par  deu.\  branches  de  bambou  retom- 
bant sur  la  panse,  de  M.  Lacbenal  ; 

.Soupière  en  argent  repoussé  et  ciselé,  de 
M.  Francis  Peureu.\; 

Vase  ovoïde  à  ouverture  cylindrique,  fond 
agate,  décoré  en  légers  reliefs  de  branchages 
de  vigne  en  brun  violacé,  de  M.  Reyen  : 

Vase  ovoïde  de  forme  aplatie,  en  verre,  imi- 
tant une  agate  gris  bleuté  veiné  do  vert  et  de 
rouge  ot  décoré  de  graminées  et  d'insectes  eQ 
Ijrun,  également  de  M.  Reyen. 


cm  peut  voir  depuis  ipielques  jours,  dans  la 
section  rétrospective  de  l'EzpositionduLivre. 
au  palais  do  l'Indiisliie,  une  ci>llection  unique 
de  livres  minuscules,  appartenant  à  un  ama- 
teur parisien,  M.  Courges  Salomon.  Los  700 
volumes  formant  la  collection  sont  contenus 
dans  un  livre  transformé  en  vitrine  qui  repose 
sur  un  lutrin.  Le  plus  grand  do  ces  volumes 
mesure  r>r>  millimètres  sur  85:  lo  plus  petit 
n'a  (pio  Ut  millimèlros  sur  1  ot  renferme  lit) 
pages  ! 

La  partie  russe  do  celle  mémo  Kxposition 
du  Livre  vient  d'élro  heureuseiuont  complétée 
par  une  im|ic>rtanlo  collection  d'imagos  popu- 
laires on  couleurs. 

La  Société  des  Amis  des  Arts  d'Angen  ou- 
vrira su  sixième  £.xposition  lo  10  novembre 


à42 


LA    CHRONIQUE   DES    ARTS 


jiruchain,    dans   les   fraleries   qu'elle   occupe, 
]iliice  de  Lorraine;   elle   siM'a   close  au   com- 
niencemcnl  de  janvier  1895,  au  plus  tard. 
,  L'Exposition  sera  divisée  en  deux  sections  : 
Beaux-ArLs  et  Arts  industriels. 
'     .-.    ^    -      '.     • 

Le  jury  (lu  ('(jucours  pour  l'érection  d'un 
K  nionuiiienl  couiinémoratif  militaire  »  à  Re- 
niiremont,  a  déc<irné  le  pi'eniier  jirix  à  M. 
Adrien  (iaudez,  slaluairc,  (|ui  sera  ciiarfri';  de 
l'exécuiion  du  inonuinent. 


NOUVELLES 

***  A  l'Acalémie  des  Beaux-Art^,  M.  Lar- 
roumel  a  fait,  à  propos  du  tfi<^âtre  d'Orange, 
une  intéressante  communication  dans  laquelle 
il  établit  le  rapport  étroit  qui,  dans  la  Ici'h- 
nique  du  théâtre  grec,  existait  toujours  entre 
l'art  et  la  littérature. 

^*:(t  Le  Ministre  de  l'Inslruclion  publique  et 
de  ^B_'aux-.Vrts  vient  de  confier  à  MM.  Dagnan- 
Bouveret  et  .T.  J.  Weerts  l'exécution  de  pein- 
tures destinées  à  la  décoration  delà  nouvelle 
Sjrbonne.  M.  D  ignan  Bouveret  s'est  vu  attri- 
buer une  {larlie  rie  la  .-lécoration  du  grand 
Amphithéâtre  des  Lettres.  M.  Weerts  peindra, 
pour  la  cour  d'Iio.ineur,  un  panneau  de  dix- 
huit  mitres  de  longueur. 

***  Oi  vient  d'attribuer  au  Musée  de  Ver- 
sailles une  des  tapisseries  en  cours  d'exécu- 
tion à  U  manufacture  des  Gobelins.  Celte 
tapiisserie  rcpré,-,ente  l'audience  donnée  par 
le  roi  Louis  XIV,  à  Fontainebleau,  an  cardinal 
légat  Clrg',  nonce  et  légat  a  lalere  du  pape 
Alexandre  Vil,  le  19  juillet  1G)4,  pour  la  satis- 
fdctioa  de  l'injure  faite  d.ins  Rome  à  son  am- 
bassadeur. Il  existe  déjH,  au  Mujée  do  la  mi- 
nufiCture,  une  bille  tapisserie  représentant  le 
môme  sujet.  Elle  avait  été  faite  d'après  VHis- 
iuire  du  Ruy,  de  Le  Brun,  spécialement 
illustrée  par  le  fnaîlre  pour  las  Gobelins.  La 
tapissjrie  qui  vient  d'être  al;rihjée  â  Ver- 
santes est  une  réplique  de  ce  magnifique  ou- 
vrage. 

jf*if  On  vient  de  poser  à  l'Hù.el  di  Ville  Icj 
vitraux  artistiques  destinés  aux  fenêtres  de 
la  buvette  du  Conseil  municipal.  Ces  vitiaux, 
iqui  ont  figuré  cette  année  au  .Salon  du 
Ghamp-d.j  Mars,  sont  l'œuvre  du  peintre  Bes- 
nard,  pour  le  dessin  et  la  cojjposition,  et  de 
M.  Carot,  pour  l'exécution.  Ils  re^irésentent  : 
l'un,  le  vieux  marché  du  Mail  qui  se  lient  sur 
la  berge  du  peiil  bras  de  la  Sjine,  entre  le 
pont  Louis-Philippe  et  le  pont  de  l'IIotel-de- 
Ville  ;  l'autre,  des  gamins  qui  grimpent  dans 
un  arbre,  le  jour  d'une  fête,  pour  y  sus()enjre 
des  ballons  luiiuneux. 

M.  Lerollo  est  chargé  de  vitraux  semblables 
pour  la  fenêtre  du  vestiaire  du  Conseil.  Ils 
ne  seront  pas  mis  en  place  avant  le  milieu  de 
l'année  prochaine. 

On  se  souvient  que  la  (Commission  de  déco- 
ration do  riIolsl-Je-Vjlle  a  confié  à  M.  Forain 
le  soin  d'orner  les  murs  de  la  buvette. 


***  M.  Thomas,  arclilecte  du  palais  des 
Archives  nationales,  v.enl  de  faire  r.islaurer 
les  statues  en  pierre  les  Quatre  Saisons  et 
les  grandes  figures  la  Prudence  et  ia  lie- 
7iommé';,  accompagnées  de  quatre  groupes 
d'enfants,  qui  ornent  la  fatale  des  Arcliives. 
M  Thomas  a,  en  outre,  ordonné  la  restaura- 
tion du  tympan  décoré  d'un  bas-relief  en  bois 
rt'présentanl  Vliisloiro  entourée  de  livres  et 
de  parchemins  qui  surmonte  la  g^anJe  porte 
d'ent.'ée  de  la  rue  des  Francs  B  jurg  ois. 

,(-*;(:  P. u^ieur.-j  .Sociétés  arlistiqujs  sont  aut  j- 
ri.sées  i  bénéficier  du  Ugs  fait  en  leur  faveur 
par  M.  Guérinot.  La  quoti-j)  irt  qui  revient 
aux  Sjciétés  artistiques  est  de  2.000  fr.  pour 
rUnioa  des  Femmes  peintres  et  sculpteurs; 
15.000  fr.  à  la  Société  centrale  des  A-cliitectjs  ; 
i^Ù.OOO  fr.  à  l'Assûciulion  des  Artistes  peintres, 
scjlpteurs,  architectes,  graveurs  et  dessina- 
teurs; ao.OOO  fr.  à  la  Société  des  Artisljs  fraa- 
î-iis. 

^*jf  C'est  demain  dimaichî  qii'aura  lieu,  à 
l'Isle-Adam,  l'inauguration  du  nunument 
élevé  à  fllustre  paysagiste  Jules  Dupré  par 
ses  admirateurs. 

La  cérémonie  sera  présidée  par  M.  Henri 
E-)ujon,  directeur  des  Beaux  Arts.     • 

A  Celle  occasion,  les  fils  du  mail  e  regrelli 
ont  fait  don  au  Musée  du  Louvre,  pjur  la  ga- 
lerie des  portraits  d'artisle--',  d'un  jjortrait  de 
leur  p  re  peint  par  lui-même,  et  au  Musée 
A  Irien  Bubouohé,  à  L'mjges,  d'un  petit  plal 
en  porcelaine  décoré  par  .Iules  Dupré  en  IS.'ii, 
alors  qu'il  travaillait  comme  simple  apprenti 
pour  une  des  fabriques  do  la  ville. 

sic**  Le  monume.it  élevé  à  Jules  Grévy  à 
M.jnt-sous-Vaudrey  a  été  inauguré  oflicielle- 
ment  le  SO  septembre.  Ce  monument  6=1  com- 
p  jsé  d'un  piédOîtal  en  pierre  du  J  ara  de  forme 
pyramidale,  supportant  le  buste  de  M.  Grévy 
d'aprèi  le  modèle  de  Carrier-Belleuse.  Sur  le 
socle  est  gravée  cette  inscription  :  «  A  Jules 
Grévy,  ancien  présdent  de  la  République, 
1ÏO7-1801  ». 

:î:**  M.  Antonin  Merci  S  sculpteur,  vient 
d'olf.  ir  en  don  à  la  Ville  de  Toulouse  le  modèle 
en  plâtre  de  son  groupe  de  Bslfort. 

■if*i^.  On  vient  de  déccmviir  à  Poijsy,  dans 
une  ancienne  chapelle,  transformée  en  simple 
grang-i  et  appelée  la  «  Maladrerie  »,  des  fies- 
qujs  qui  remontent  à  S;unt-Louis.  Ces  pein- 
tures sont  malheureusement  dans  un  tel  état 
de  délab.'-emenl  que,  de  l'avis  de  plusieurs 
artistes  qui  les  ont  visitées,  il  n'y  a  rien  à 
tenter  puur  leur  conservation.  C'e^t  à  ptine 
si  l'on  y  di-tingue  encore  une  figure  du 
Christ,  un  ange  nimbé  à  genoux  et  tenant 
une  lance,  et  sur  le  fond  étoile  des  profils  de 
chérub.ns. 

***  La  Ville  de  La  Rochelle  vient  d'acquérir 
la  mai-on  Renais- aiice,  due  ;  «  Maison  de 
Ilenn  II  »,  et  qui  porte  dans  sa  frise  le  mo- 
nogramme de  Diane  de  Poitiers.  Celte  hahi- 
tal.on  a  él-j  transmise  en  fort  bon  état  de 
con.serxation  par  son  ancien  propriétaire, 
M.  Véron. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


243 


:jc*;ir  JJes  ouvricr=i  f|ui  travailhuenl  an  Iran- 
Fept  nord  de  la  calh.:?Jralc  d'Amiens,  ont  iiban- 
donnc^  du  haut  de  leur  t^chafaudaRe,  pour  ne 
pas  (>lre  entraînés  par  fllp,  une  lourde  pièce 
de  bois.  Celle-ci  a  heurté  une  des  plus  belles 
verrières  de  la  cathédrale,  qui  a  élé  brisée 
dans  sa  partie  supérieure. 

**^  Des  terrassiers,  en  pratiquant  des  fouil- 
les dans  la  propriété  de  M.  Jacqueme»,  à 
Sainle-iJolombe  les- Vienne,  ont  mis  au  jour 
trois  .'talues  en  marbre,  datant  de  l'époque 
romaine. 

;):*^  Un  Comité  vient  do  se  former,  k  Cortc, 
pour  l'érection,  dans  le  villa{,"3  d'Alando.  d'un 
HKjnument  en  l'honneur  do  Sambuccio,  lo 
f^rand  [lalriote  corse. 

**:(:  M.  le  marcjuis  de  F.ansdowne  et  .Siri"'. 
Tennant  vienntnt  d'être  rommés  «  Trustées  » 
do  la  Xiilional  Gallery  do  Londres,  en  rem- 
placement (le  feu  le  vicomte  Hardingj  et  S.r 
II. -A.  I.ayard. 

**:(;  Le  ppintro  anslai'^,  M.  Watts,  a  reç'i, 
dit  une  d('[jéche  de  Londres,  une  copie  do  la 
loi  du  Congiès  de  Washinglyn  aci  optant,  au 
nom  de  la  nation  américaine,  le  taMeau 
IWinoiir  el  In  Vie,  dur.lil  a  fait  don  au.x  ICtats- 
tJnis  après  l'E.xposition  do  Ch:cago,  où  il  avait 
figuré.  Le  tableau  a  élé  placé  dans  la  Maistn- 
Blanche. 

***  La  Commission  du  Mup("o  d'.\nvers 
vient  d'aiheler  une  u'uvre  tics  intéressante 
do  Itubens,  l'Iùifunl  iirodi(/ii'-.  Celle  nMjvre, 
qui  avait  fait  partie  des  tableaux  délai>sés 
par  Rubcns,  appartenait,  au  coininenoi  mor.t 
du  fièclo,  à  un  .\nversois,  Stier  d'.Vertscliier ; 
elle  fut  vendue  à  .\nvcrs  publiquement  en  \8tJ. 
et  elle  passa  alors  en  .-Vrigloterro,  d'oii  elle  re- 
vient aujourd'hui. 

***  Lo  journal  cflicielde  l'empire  al'emand, 
Itiiiihaànzehjer,  a  publié  un  rapport  sur  Us 
fouilles  f|ui  so  prutiq  ent  depuis  lo  comiuen- 
oemont  do  l'année  18'.»'i  à  Ilissarhk,  la  colline  ou 
lo  docteur  Schliemann  a  f.iit  do  remaripia- 
bics  découvcrlos  sur  l'ancienne  Troie. 

Dans  lo  courant  de  l'année,  les  arcliéoloRuo.s 
cliarg.'s  de  ces  fouilles  ont,  dans  la  sixième 
couche  dos  ruines,  mis  l'idécouveit  toulo  l'en- 
coinlo  furlidi^o  do  la  ville;  ils  ont  onsu.to  cn- 
levi''  les  débris  f|ui  so  trouvaient  dans  les 
conslruclions  comprises  dans  les  parties  est 
et  oue.it  do  la  furleresso. 

D.ins  les  portions  mises  à  nu,  los  murs  «le 
la  villo  sont  dans  un  remarquable)  élut  do 
(■(jnscrvation.  Do  plus,  on  a  exciivé  dans  la 
ntadello  infériouro  un  grand  nombre  de  por- 
tes, de  tours  et  d'édillcos,  ainsi  qu'un  grand 
nnmtire  do  magasins,  d'inncuiibrahles  articles 
(lo  poterie,  entre  autres  une  fontaine.  Iionoiii- 
broiix  tombeaux  grecs,  appartenant  à  l'an- 
cionno  (irèce,  onl  égaloiiionl  élé  trouvés. 

Li!  rapport  leriiiino  en  disant  ipie,  dans  la 
miij(!uio  partie  dos  cas,  les  consinictions 
trouvées  dans  la  sixième  coiicho  |ii('sentonl 
un  ciiractèro  do  conservation  loi  (|un  d'ores  et 
di'jà  l'on  peut  clussur  les  ruines  do  l'ancienne 
Troio  parmi  les  iinliquilcH  arcliitccluralos  los 
plus  reiiuiripiables  du  monde. 


**:^  Dans  une  vente  de  livres  et  manuscrits 
faite  récemient  à  Beilin,  on  a  adjugé  au 
prix  de  12.1110  marks  lo  livre  dheures  de 
Phil'ppe  de  Gueldre,  duche-se  de  Lorraine  et 
reine  de  Sicile,  femme. de  René  II,  duc  de 
Lorraine. 

:f:**  En  creusant  le  terrain  pour  établir  les 
fondations  d'un  pont  sur  le  canal  du  Mein  à 
Ilanau,  on  a  découveit  les  substructions  d'un 
anc.en  pont  roniain  et  un  grand  nombre  de- 
monnaies  romaines  formant  une  suite  impor- 
tante des  empereurs,  depuis  Claudius  jusiju'à 
Antonius  Pins,  et  son  épouse  Fau.stine,  com- 
prenant la  période  de  il  à  161  de  noire  ère,  le 
plus  grand  nombre  datant  de  81  à  117. 

***  Les  Iravau.x  de  dragage  qu'on  fait  ac- 
tuellement au  pont  (le  Bizerie,  à  Tunis,  ont 
fait  découvrir  une  palère  en  argent  massif, 
avec  iccru  talions  d  ornements  en  relief  en 
or.  La  patère  de  forme  ovale,  un  peu  creuse, 
a  deux  crdlles  ou  anses  plates:  le  mot;f 
[•rin'iiial  de  l'incrustaiion  est  le  combat  entre 
.Vpolkn  et  Marsyas,  et  un  groupe  d'adhérents 
et  d'adversaires  des  deux  partis,  k  l'enlour 
sont  représentées  diver.ses  idylles  en  ^tyle 
alexandrin.  Sur  le;  anses:  une  otTrande  a 
Bacchus  et  des  bacchanales.  Celte  le-uvre  d'art 
grec  (jui  semt  lo  dater  des  premières  années 
de  notre  ère  est  une  des  pièces  d'orfèvrerie 
les  plus  curieuses  (jui  aient  été  découvertes, 
jus([u'à  prése  en  Afriqce.  Cette  ii'uvre  devien- 
dra la  propriétJ  du  Musée  Bardo  de  Tunis. 

***  La  Revue  d'Orient  annonce  que  la  Mos- 
quée de  Khhrie-Djami  à  (^onslaniinople,  dont 
les  précieuses  mosaïques  des  xiii'mv*  siècles 
avaient  subi  des  dégiUs  causés  par  les  récents 
tremblements  de  terre,  va  éiro  léparée  con- 
venablement .«ousla  direction  de'  M.  .Vasmund, 
architecte  do  la  Liste  civile.  Les  travaux  seront 
surveillés  par  Ilamdibey,  directeur  du  Musée 
do  Tchinli  Kiosiiuo. 


Reproduction   des   cliefs-d'œuvro 
iiu  MusiiK  i>u  l'n.M>o 

On  va  publier,  à  Madrid,  dès  lo  mois  proriiaiti. 
In  preMiit'i'c  série  des  reprcdiicliiins  de  cliefs- 
d'd'uvro  (pic  contient  le  eu-lèlire"  Musée  dit  l'nido. 
Les  éditeurs  (Iliiu.ser  el  Menel)  so  pr(qiiisi>iil  de 
réunir,  dans  les  V20  rouilles  qui  coniposeronlcollo. 
S(Tio,  l(îs  peintures  los  plus  eonimos  do  eello 
riclio  «iilerie,  les  ^loiieiises  pilles  de  liripliael,  du 
Titien,  do  Velns(|ue/,  do  Murillu  tt  nutn-M  mai- 
1  res , 

1,0  syslènio  adopté  pur  eux  est  riii'-liolypio,  qui 
a  lo  deiuldo  niérito  de  donner  une  iliipn-ssion  fe«rl' 
ixiielo  el  do  periiiollro  lu  vente  des  reprudiiolions 
i\  lin  prix  niiidéiô.  Los  ôproiivos  d'essiii  ipiu  ikum 
iivoiis  sous  los  yoiix  :  lu  l'Iirist,  do  Vehisipie/,  lo 
l'ortroit  d'Ulirorci,  du  mémo,  lo  Purlrttil  </f 
fi-mme,  do  l'ordonono,  lu  Jintinllr  iittvalr.  dU' 
rinlori'l,  et  \'.\iti>è\itioii  di'i  Miigf)i.  d'un  priinilir 
IbiiiiMnd.  donnent  uno  idéu  lr<''S  fii\iil':il>li>  d'iiuo 
publi(':iticin  iiltcndiio  avec  impalionee  par  ((•it<  les 
iimiiteiirs  d'iirl.  ICsperoiis  ipio  bi  diieelioii  ne- 
iMollo  (lu  rnidii,   animée  d'un  esprit  plus  libocil 


LA    CHRONIQIUE    DES    ARTS 


que  sns  devanciores,  ppriiicllra  aux  rditcurs  lU; 
conlinuer  celle  utile  puljlicalion  el  de  donner  ainsi 
de  lioniKiS  reproductions  de  ces  rares  spécimens 
de  l'art  llamand  des  xv"  et  xvi»  siècles,  trop  peu 
Yisililes  dans  les  salles  sombres  du  rez-do- 
cliausbée. 

Oeohc.es  GiiONAu. 


Encore  les  deux   Vierges   aux  Rochers 

Ije  Léonard  de  Vinci 


Au  Directeur  de  la  Chronicjur. 

Puisqu'il  est  de  nouveau  question  do  la  «  Vierge 
aux  Ruchers  »  de  Léonard  de  Vinci,  peut-être  i[ie 
pormeltrez-Yous  d'apporter,  l'i  mon  tour,  ma  petite 
coniribution  à  l'étude  comparative  des  deux  exem- 
plaires de  celle  composilion  si  inléressanlo. 

Je  suis  enclin  à  me  joindre  à  ceux  qui  c(jnsiilé- 
rent  l'exemplaire  du  Louvre  comme  anlérienr  à 
celui  de  la  National  Gallery  de  Londres.  Est-ce 
uniquement  parce  que  je  le  connais  depuis  bien 
plus  longtemps  que  ce  dernier?  J'espère  bien  que 
non!  Sous  plusieurs  rapports,  il  me  parait  oirrir 
incontestablement  un  aspect  plus  primitif  et  im- 
médiat, et  cela  malgré  que  les  parties  qui  actuel- 
lement encore  ofTrent  intacte  la  pellicule  même  de 
la  peinture  de  Léonard,  comparées  à  celles  qui 
ont  été  complètement  repeintes  postérieurement, 
soient  dans  une  position  inférieure  désolante. 

Quant  à  l'exemplaire  de  la  National  Gallery, 
ayant  eu  l'occasion  de  l'examiner  assez  attentive- 
ment l'année  dernière,  je  tiens  à  dire  que  l'im- 
pression que  j'en  ai  rapportfe  a  été  sensiblement 
meilleure  que  celle  à  laquelle  je  m'attendais.  Il 
m'a  semblé  que  certaines  parties  ne  pouvaient 
être  peintes  que  par  Léonard  lui-même.  Il  m'a 
semblé,  en  outre,  que,  parmi  les  modilications 
introduites  dans  le  tableau  de  Londres,  il  y  en 
avait  aussi  qu'il  serait  injuste  de  qualifier  de  re- 
grettables, et  qui,  par  suite,  doivent  cire  égale- 
ment du  fait  du  tnailre  kii-mème. 

Il  me  semble,  par  contre,  que  les  parties  plus 
molles  du  tableau  de  Londres  seraient  dues  à  ce 
que  Léonard  aurait  laissé  le  soin  d'achever  cette 
composition  même,  ou  bien  simplement  celui  d'en 
exécuter  la  fin.  à  l'un  des  élèves  qui  fréquentaient 
son  atelier. 

En  résumé  donc,  les  infériorités  dans  le  tableau 
de  Londres  seraient  dues  à  la  collaboration  d'un 
élève,  tandis  que  les  infériorités  dans  le  tableau 
du  Jjouvre  proviendraient  de  Léonard  lui-même. 
Elles  résulleraient  de  l'un  des  côtés  les  moins  étu- 
diés jusqu'ici  de  ce  génie  prodigieux,  côlé  que  je 
suis  enclin  —  non  sans  un  cerlain  malaise  —  à 
qualifier  de  source  des  défunts  lêunarde.irjiies. 

Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'entreprendre  l'explica- 
tion de  ce  que  j'entends  pai  là.  Je  uie  borne  à 
dire  qu'il  me  semble  que  Léonard  n'a  réussi  que 
dans  une  seule  de  ses  peintures  à  tiiompher  com- 
plètement de  ce  piège  mystérieux  inhérent  à  son 
tempérament  d'arliste.  je  veux  dire  dans  la  «Gêne» 
de  Milan.  Et  il  n'est  que  juste  de  dire  qu'il  en 
triomphe  d'une  manière  si  royale,  que  son  oeuvre 
est  devenue,  également  au  point  de  vue  de  la 
composition  proprement  dite,  une  œuvre  unique 
au  monde. 

Il  me  semble  que  cette  lutte  du  génie  de  Léo- 


nard contri-  un  défaut  de  sa  propre  nature  d'ar. 
liste  n'a  peut-èlrc  pas  été  suflisammenl  relevée 
jusqu'ici.  L'étude  que  l'on  en  ferait  éclairerait, 
ce  me  semble,  l'un  des  cotés  les  plus  intéressants 
du  niaiire  et  jellerait  probablement  une  lumière 
nouvelle  sur  tout  le  système  esthétique  du  traité 
de  la  peinture  de  Léonard.  Il  est  vrai  que  cette 
étude  ne  pourrait  être  tentée  que  par  cpielqu'un 
qui  est  artiste  lui-même,  et  la  comparaison  des 
deux  exemplaires  de  la  «  Vierge  aux  Rochers  »  me 
parait  devoir  constituer  l'un  des  points  les  plus 
instructifs  de  ce  problème. 

En  somme,  il  serait  bien  injuste  de  vouloir  re- 
procher à  la  direction  de  la  Galerie  Nationale  de 
Londres  d'avoir  fait  l'acquisition  d'une  leuvre 
aussi  importante,  que  n'importe  quel  mu.sée  en  Eu- 
rope serait  flatté  de  posséder.  Et  s'il  y  a  un  mu- 
sée où  il  aurait  été  intéressant  par-dessus  tout  de 
la  voir  figurer,  c'eiit  élé  au  Musée  du  Louvre,  afin 
d'y  pouvoir  comparer  constamment  les  deux 
formes  successives  de  la  pensée  d'un  Léonard. 
El,  lorsqu'il  s'agit  de  Léonard,  il  serait  étonnant 
qu'une  deuxième  édition  de  l'une  de  ses  œuvres 
ne  présentât  pas,  par  l'un  de  ses  côtés  du  moins, 
des  qualités  capables  de  consoler  de  ne  pas  pos- 
séder la  première. 

H.  DE  Geymûller. 


Le  Cortège  des  Pierres  précieuses 

A   URUXELLES 


Ou  écrit  de  Bruxelles,  au  journal  le  Temps  : 
Le  cortège  des  pierres  précieuses  organisé  avec 
le  concours  financier  de  la  Ville  de  Bruxelles,  — 
dont  la  subvention  était  de  'lO.OOO  francs,  sans 
compter  les  frais  de  sortie  évalués  à  5.0UU  francs  — 
a  parcouru,  le  15  septembre  les  principales  rues 
de  la  capitale,  au  milieu  d'une  aftluence  énorme 
de  curieux. 

Le  programme  décoratif  du  cortège  n'a  peut- 
être  pas  élé  complètement  réalisé.  A  part  le 
groupe  mythologique  de  Phœbus-ApoUon,  com- 
posé par  le  sculpteur  De  Vreese  pour  le  char  de 
la  Lumière  qui  ouvi'ait  la  marche,  une  certaine 
monotonie  a  présidé  à  la  présentation  des  pierre- 
ries glorifiées  :  turquoise,  topaze,  amélhysle, 
saphir,  diamant,  èmeraude  et  rubis,  pour  finir 
par  une  apothéose  collective  des  bijoux.  Les  cou- 
leurs variaient  selon  les  pierres  précieuses  qui 
obtenaient  tour  à  tour  les  honneurs  de  la  figura- 
tion. Mais  ces  hommages  allégoriques  ne  chan- 
geaient guère.  C'êlait  pour  chacune  des  héroïnes, 
d'abord  un  monolilhe  en  toc  donnant  une  idée 
agrandie  des  formes  et  du  ton  de  la  pierre  à 
l'élat  truste  :  puis  de  grandes  herses  portées  à 
bras,  passemenlées  de  longs  conlonnets  formant 
des  guirlandes  et  soutenant  de  gros  cabochons  ; 
enfin  un  char  d'un  symbolisme  plus  ou  moins 
précis,  peuplé  de  femmes  el  de  fillettes  aussi 
enjoaillées  que  des  châsses,  au  milieu  desquelles 
faisait  tache  un  ouvrier  électricien  en  habit  de 
travail,  surveillant  le  jeu  des  appareils  d'éclai- 
rage ;  tout  cela  entouré  de  cavaliers  et  de  pages 
en  costumes  d'or  ou  d'argent  serti  de  pierreries  ; 
tout  cela  reluisant  et  rayonnant  sous  les  flammes 
fumeuses  des  torches  et  les  lumières  nettes  des 
lampes  Edison.  Le  malheur  a  voulu  que  la  ma- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


5ii5 


cliinerie  ùlfclriquc  ait  subi  qm.'Uiut'S  accrocs  et 
que,  sur  le  passnneflii  cortège,  et  au  risque  d'en 
atliMiuer  l'elTet  lumineux,  les  magasins  et  les 
cafés  n'aient  pas  f;iit  le  sacrifice  de  leurs  lampes 
il  arc.  Malgré  ces  déconvenues,  et  surtout  dans 
les  rues  les  moins  éclairées,  le  cortège  n'en  a  pas 
moins  obtenu  un  vif  succès.  Vue  d'un  peu  loin, 
celte  promenade  do  lumière  faisait  un  ell'et  de 
météore  féerique. 

Une  seconde  sortie  est  annoncée  ;  elle  permettra 
dVsquiver  les  accrocs  dont  on  a  fait  l'expérienco 
et  de  ré.discr  complélement  le  plan  du  peintre 
Den  Duyts,  conçu  avec  beaucoup  de  goi'it,  en 
dépit  de  redites  diflicilement  évitables,  car  si 
l'idée  d'un  cortège  ébclrique  était  assez  neuve, 
son  adaptation  aux  pierreries  ne  se  prêtait  guère 
à  une  grande  fertililé  d'invention.  Dans  tous  les 
cas,  Itruxelles  n'en  étant  pas  n  .son  dernier  cor- 
tège, on  peut  provoir  que  l'idée  recevra  des  appli- 
cations nouvelles,  non  moins  riches  et  plus 
variées. 

M.  Charles  Buis,  qui  fut  bijoutier  et  1res  ar- 
tiste, avant  d'être  bourgmestre  et  représentant  de 
Bruxelles,  mampiait  à  ce  triomphe  des  bijoux. 


Académie  des  Inscriptions 

Séances  îles  21  et  28  septembre 
Au  début  de  la  séance,  M.  Le  Bbint,  qui  préside 
en  rab>-ence   de   M.   Meyer,   a  annoncé   le  décès 
do   ^ilUl^Ire   archéologue   et   épigraphiste  italien 
M.  do  Uossi. 

M.  do  Kossi  aimait  Ijeaucoup  la  France  et  il 
étnit  un  des  prolocteurs  italiens  de  notre  Ecole 
française  de  Itomo.  La  séance  a  été  levée  en  signe 
de  deuil. 

Au  moment  où  on  annonçait  la  mort  do  M.  de 
Rossi,  l'Académie  apprenait  également  celle  de 
ri'qiigraphiste  italien  M.  Fabretti  (Ariodanle). 
l'un  do  SCS  correspondants  à  Turin  depuis  187t). 


Nouvelles  découvertes  à  Delphes.  —  M.  le 
Socro  aire  perpétuel  communiiiue  à  ses  collègues 
une  nouvelle  lettre  de  M.  llomoUe,  datée  du 
8  septotnbrn  el  arrivée  le  15,  mais  qu'on  n'a  pas 
lue  dans  la  dernière  séance  iiarco  qu'elle  a  été 
levée  en  signe  ilo  deuil.  Dansci'Ite  lellns  l'i'minent 
directeur  de  l'Kcolo  françai.so  d'.\tliènes  donne  la 
description  des  découvertes  récemment  faites  par 
les  membres  de  cette  Kcole. 

ScHlptiirc  héti'enne.  —  Jf.  .loachim  Menant 
pré.-ionte  l'i  l'.Xcadémie  trois  slaluelles  bétéeniies 
en  bronze  ipii,  d'après  lo  récit  d'un  pécheur,  ont 
été  rapportiMs  dans  .se.'»  lUets  (pi'il  avait  jelés 
dans  roronte.  1,'une  de  ces  statuettes  parait 
porter  un  signe  divin  el  donner  ainsi  à  celte  de- 
couvorle  un  caractère  particulier.  M.  Men.'inl  es- 
père so  procurer  un  cerlain  nombi'e  de  slalueltes 
analogui's  l't  l'u  faire  l'objet  d'une  conimunicallon 
plus  étendue  dans  une  procliainu  sèiince. 

Coinitiiiiiii-alioiis  diverses.  —  M.  Deloclio  fait 
une  seconde  lecluru  do  son  Mémoire  sur  le  •■  port 
des  anneaux  dans  l'anliipiité  romaine  et  dans  les 
promiors  .siècles  du  Moyen  Age  ». 

—  M.  .loliii  Kvans,  correspiunlanl  anglais  de 
r.Xcadi'mie,  écrit  une  lettre  dans  hnpielie  il  fait 
observer  que  les  fumeuses  tapisseries  di'  llayeux 


qu'il  a  visitées  récemment  Font  très  mal  exposées 
et  se  détériorent.  L'.\cadcmie  se  propo.sc  d'ap- 
peler l'altcnlion  de  la  municipalité  de  cette  ville 
sur  l'observation  de  M.  Evans. 

—  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
annonce  à  l'.icadémie  que  les  collections  faites 
par  lo  regretté  Dutreuil  de  Bhins,  l'explorateur 
français  récemment  assassiné,  sont  arrivées  en 
bon  état. 

Dans  une  des  dernières  séances.  M.  de  Xolhac, 
conservateur  du  Musée  national  de  Versailles,  a 
fait  part  à  r.\cadémie  de  la  méthode  qu'il  a  em- 
ployée pour  une  restitution  idéale  du  célèbre 
Virgile  du  Vatican.  Ce  manuscrit  extrêmement 
fragmentaire,  qu'on  suppose  du  quatrième  ou  du 
cinquième  siècle,  contient  à  peine  le  sixième  de 
l'œuvre  de  Virgile,  en  morceaux  répartis  entre  les 
Géorgif/ties  I[[,  1,  et  Enéide  .Y/,  895,  et  se  com- 
pose de  70  feuillets  détachés  les  uns  des  autres. 
illustrés  de  M  minialurcs  d'une  grande  impor- 
tance archéologique. 

Après  avoir  démontré  que  les  peintres  qui  ont 
travaillé  au.x  miniatures  sont  au  nombre  de  trois, 
s'appnyant  surtout  sur  les  empreintes  laissées 
par  des  peintures  perdues  sur  les  feuillets  con- 
servés, M.  de  Nolhac  propose  la  restitution  pres- 
que certaine  du  contenu  de  ll.j  feuillets  illustrés 
de  8<)  peintures,  dont  il  peut  désigner  presque 
toujours  les  sujets. 

Des  calculs,  que  ces  restitutions  permettent 
d'éiablir,  laissent  penser  que  le  Virgile  du  Va- 
tiran,  quand  il  est  sorti  de  la  boutique  du  libraire, 
comptait  envircju  iM  feuillets  et  •^15  peintures. 

On  peut  voir  dans  cette  beauté  exceptionnelle 
du  manuscrit  un  argument  nouveau  en  faveur  de 
l'opinion  (]ui  se  refuse  à  attribuer  la  conception 
d'une  o;uvre  d'art  aussi  considérable  aux  bas 
temps  do  l'Empire  romain,  el  qui  voit  dans  ces 
miniatures  des  reproductions  d'originaux  peut- 
être  de  beaucoup  antérieurs. 


■V.A.I\IETES 


Les  Anaglyphes 

Ce  nom,  lire  du  grec  il  cpii  signilie  ciseler  en 
relief,  baptise  un  procédé  nouveau  de  stércos- 
copio  d'un  genre  tout  particulier, 

Ln  stéréoscopie  nous  réserve,  dans  les  .Vnn- 
glyplios,  une  application  il  la  fois  très  intérvs- 
sanlo  el  très  curieuse,  ipie  nous  devons  i\  M.  Louis 
Diicos  du  llaunui,  connu  déj;\  par  ses  travaux 
sur  la  photographie  des  couleurs. 

On  .sait  <pie  la  sensation  du  relief  el  de  In  p«rs- 
pectivi'  aérienne  est  due  ft  lu  vision  l>in,>culaiiv. 
En  (Ixant  nu  objet,  chacun  do  nos  yeux  ne  le  voit 
pas  sous  le  même  angle,  el,  par  consé<piii::l,  pas 
d'une  façon  idenlique,  et  c'est  de  lu  superposition 
sen.sorielle  des  deux  images  ainsi  ubtcnues  que 
naît  la  notion  de  la  profondeur. 

C'est  sur  ce  principe  el  les  considérations  qui 
en  découli-nl  ipie  s'est  appuyé  l'inventeur,  [Hiur 
réaliser  su  curii-use  el  inlères.sante  découverte 
des  Anaglyphes,  doul  voici  le  mécanisme  :  Un 
fail  deux  phologr.iphies  successives  du  même  ob- 
jet en  déplaçant  lalèiulemenl  de  .sept  cenlimèlri'S 
l'upparcil   pour   In   second-   éprruvi>,    ou   nii>Mi\ 


îif, 


LA    CHRONIQUE    DRS    ARTS 


encore  en  se  servant,  si  l'on  en  a  le  ninyen.  iFnn 
,'i|i|inr(il  sli'Téoscopiqne,  ce  qni  permcl  (l'oblei.ir 
l'identilé  alisolue  des  deux  plioUigrapliios. 

On  il  ainsi  deux  ni'Kalifs  snr  verre,  avec  les- 
i|Mels  on  fait  facilement  des  planclies  sur  zinc  ou 
gélaline. 

Si  l'on  imprime  en  deux  cou'eurs  dilTérentes 
snr  vuie  mènje  feuille  do  papier  blanc  chacnno 
de  ces  planches  zinc  ou  gélalino,  l'une  en  bleu, 
l'autre  en  rougo,  do  telle  sorte  que  leurs  points 
correspondants  soient  à  une  dislance  assez  rap- 
prochée les  uns  des  autres,  l'iinago  bleue  A 
gauche,  l'image  rouge  à  droite,  l'cU'et  produit  par 
ces  deux  épreuves  enchevètrce-i  pour  ainsi  dire 
l'une  dans  l'autre  et  qui  se  confondent  en  panie, 
est  désagréable  et  presque  incompréhensible. 
Mais  si  on  regarde  l'imago  à  l'aide  d'un  s-imple 
lorgnon  dont  le  verre  gauche  est  rouge  et  le  droit 
bleu,  l'aspect  change  immédiatement,  le  chaos  ne 
larde  pas  à  se  dissiper,  ou  voit,  se  détachant  de 
la  feuille  de  papier,  les  objels  venir  à  soi  avec 
leurs  formes  réelles,  leui's  contours,  leur  éloigne- 
ment;  on  a  la  notion  de  l'espace  qui  les  sépare, 
en  un  mot,  c'est  la.  vision  du  relief  dans  toute  sa 
vérité. 

Que  s'est-il  passé?  L'œil  gauche,  muni  du  verre 
rouge,  n'a  pu  voir  que  l'imago  gauche  qui  est 
bleue,  la  seconde  image  rouge  représentant  l'autre 
épreuve  devient  invisible  parce  qu'un  dessin 
rouge  sur  fond  bleu  n'est  point  perceptible  en 
lumière  rouge.  Par  les  mêmes  r.aisons,  l'œil  droit 
ne  voit  qui  l'image  qui  lui  est  deslinée,  et  la  su- 
perposition stéréosc.opique  se  produit  instantané- 
ment. 

On  prévoit  déjà  des  applications  très  intéres- 
santes pour  les  projections  lumineuses  et  le  por- 
trait. Celle  curieuse  invention  nous  parait  appelée 
à  un  réel  succès  et  sera  vulgarisée  très  prochai- 
nemeut  par  des  transformL\tions  en  récréations 
scientifiques. 

Un  avanta,r;e  très  important  qu'a  ce  nouveau 
procédé  sur  le  stéréoscope  actuel,  c'est  qu'indé- 
pendamment du  relief  remarquable  qu'aucun  ap- 
pareil n'a  donné  jusqu'à  présent,  ou  peut,  au 
moyen  des  Anaglyphes,  faire  des  images  de 
grande  dimension,  alors  que  le  stéréoscope  ne 
s'applique  qu'à  des  images  très  petites,  9  centi- 
mètres sur  '■)  centimètres. 

(Reçue  Rose.) 


NECROLOGIE 


Un  artiste  de  grande  valeur,  M.  Gustave  Lévy. 
qui,  celte  année,  avait  obtenu  à  la  section  de 
gravure  du  Salon  desGhamps-Elysé»  s  la  médaille 
d'honneur  pour  ses  deux  belles  reproductions  au 
burin  du  portrait  de  Renan,  d'après  le  tableau  de 
M.  Léon  Boonat,  et  do  celui  de  M""  Mire,  vient 
de  mourir  à  l'âge  de  .soixante-quinze  ans. 

M.  Gustave  Lévy,  qui  avait  obtenu  de  nom- 
breuses récompenses  aux  ditrérents  Salons,  était 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  depuis  189'2 
Il  avait  été  élu  vice-président  de  la  Société  des 
Graveurs. 


il.  Jacques  Léon  Du  Sautoy,  artiste  peintre, 
directeur  de  l'Ecole  de  Dessin  et  de  Peinture  de 


l'onlainebleau,  vient  rie  mourir  en  son  domicile 
de  Konlaiiiebli'au. 


On  annonce  de  Roltenlam  la  mort  d'un  artiste 
de  renom,  M.  Charles  Rochussen.  11  a  élé  sur- 
tout peintre  do  batailles  :  Le  comte  Florens  de 
Ilolliuidii  fomhiUtant  les  Frisons  (Exposilion 
unioersellc  de  1867);  les  Gueux  de  nier  décati t 
Leyde,  la  UaUiitte  de  Mnlplaquet,  la  Bnlnilte 
de  Castriciim  sor  t  ses  œuvres  principales.  Ses 
illustrations  de  van  Lennepp,  do  Tollcns  l'ont 
rendu  populaire.  M.  Rochussen  était  chevalier  du 
Lion  néerlandais  et  chevalier  delà  Légion  d'hon- 
neur deiHils  18iH. 

M.  Wyatt  Papworth,  architecte  archoolog\ic 
anglais,  i-.jnscrvateur  du  Musée  Sir  John  Soane, 
est  décédé  à  Londres,  le  IJaoùt,  àl'àgo  dcTi  ans. 


M.  Edouard  Ungar.  [leiiilre  allemand,  est  décédé 
le  4  août  à  Oherandorf,  âgé  do  quarante-un  ans; 
il  était  no  à  llofheim  (Bavière). 


On  annonce  de  Leipzig  la  mort,  dans  un  àgc 
av.incé,  de  M.  L.-\.  Krausse.  graveur  illuslra- 
teur  de  Inleiit  estimé. 

Un  autre  graveur  allemand,  M.  A.  Gaber,  !e 
deinicr  survivant  de  la  vieille  école  des  graveurs 
sur  bois,  est  décédé  à  l'âge  do  71  ans. 


— V— ^^c^<j^4e5<2*--ï>.a.'— ^— 


BIBLIOGRAPHIE 


Le  Maître  des  Jardins  d'amour 

Der  Meister  der  Liebesr/œrteu  {Ein  Beitrag  :ur 
Ge.fchic/ite  des  cettes'en  Kiipferstichs  in  den 
Xieilerliinden).  par  M.  Max  Leuks.  Dresde, 
liruno  Schulze  (1). 

11  s'agit,  dans  celle  monographie  très  détaillé.: 
et  très  complète  que  vient  de.  publier  M.  Max 
Lehrs,  conservateur  du  Cabinet  des  Estampes  de 
Dresde,  d'un  de  ces  artistes  anonymes  qui  ont 
leur  place  dans  l'histoire  encore  un  peu  incertaine 
des  débuts  de  la  gravure  au  burin. 

Le  «Maître  des  Jardins  d'.\moar  »  appartient 
à  l'Ecole  des  Pays-Bas  :  il  vivait  au  temps  des 
ducs  de  Bourgogne.  PhilIppe-le-Bon  et  Charles- 
le-Témèraire,  et  l'on  pourrait  fi.xer  approximaii 
veinont,  comme  date  de  ses  principales  produc- 
tions, la  période  qui  va  de  l'i40  à  1460  Nous 
n'avons  sur  lui  de  ren.soignements  d'aucune  sorte. 
Passavant  suppose  que  la  facture  de  quelques- 
unes  do  ses  pièces  révèle  un  travail  d'orfèvre.  Lo 
nom  qui  lui  a  été  donné  vient  de  deux  do  ses 
gravures,  des  sujets  allégoriques  dans  le  goût  du 
Moyeu  .\ge.  le  Grand  et  le  Petit  Jardin  à' A  moiir. 
Les  exemplaires  de  ces  estampes  sont  devenus 
très  raies  :  on  retrouve  une  épreuve  du  premier 
sujet  dans  le  Cabinet  de  Berlin,  et  du  second,  à 
Bruxelles,  da^s  la  collection  du  duc  d'Arenberg. 

(I|  In-i».  2-i  jjnges.  avec  dis  ptaiicties  reproduites  en 
plioto-gravure. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


Les  œuvres  do  ce  maître,  reconnues  et  calalo- 
guéus  par  M.  Max  Lelirs,  sont  au  nombre  de  dix- 
sept.  Parmi  ces  morceaux  ligiirenl  plusieurs 
coin|)iisilions  religieuses,  la  Visitation,  la  Fuita 
(4  lo  Rfiios  en  Egypte.  ;  la  Passion,  pièce  acquise 
au  prix  de  1.200  lunrlis,  par  le  Musée  Geiniani- 
que,  de  Nuremberg;  la Ftof/ellalion,  apparleuaul 
au  même  Muoce  ;  la  Crucifia-io»,  la.  Descente  de 
Croix  et  l'Ensecelissument  du  Christ,  conservés 
à  la  liibliûibèjuc  Nationale  de  Paris  dans  une 
suite  de  pièces  anonymes  de  maiires  néerlandais. 
A  ces  gravures  il  convient  d'ajouter  un  Saint  Eloi, 
un  Saint-Antoine,  un  Saint-Jérôme,  un  Saint- 
Griyoire  disant  la  messe,  qui  avaient  été  attri- 
bués à  un  autre  artiste  par  Passavant.  Celui-ci 
avait,  d'autie  part,  considéré  comme  des  oeuvres 
de  notre  maitre  un  Saint-Geo rijes,  un  Homme 
S'iuoaye  à  la  licorne  cl  une  I-'emme  sauvar/c  au 
cerf.  D'après  M.  Max  Lehrs,  la  iiremière  de  ces 
estampes  est  de  lu  main  d'un  autre  graveur  d-s 
Pays-Bus  ;  les  deux  sujets  cités  ensuite  doivent 
être  restitués  à  un  artiste  de  la  Haute- Allemagne, 
connu  sous  ce  nom,  le  Maitre  du  Livre  de  la 
Maison. 

Les  opinions  émises  sur  l'originede  la  gravure 
sont,  ou  1  '.  sait,  très  diverses  et  très  contradic- 
toires; a.;tuellcmenl,  les  érudits  se  prononcent 
en  faveur  des  peuples  du  Nord.  La  solution 
de  la  que.stion  a  été  ficilitée  pir  la  découve,  te 
de  la  date  14i6,  sur  une  pièce,  ciiée  par  Kenou- 
vier,  la  l'assion,  qu'on  peut  voir  à  Berlin.  Il  y  a 
lieu  seulement  de  décider  si  la  priorité  de  l'inven- 
tion app-irtient  aux  Flamands  ou  aux  Allemands. 
Los  publications  jiareill.'S  à  celles  que  nous 
analynons  ont  leur  importance  pour  permettre 
d'aboutir  à  une  conclusion  délinitive  et  de  donner 
le  dernier  mol. 

On  p)urrail  croire  que  le  Maître  des  Jardins 
d'Amour  a  été  orfèvre,  conformément  à  l'iiypo- 
thèse  èujise  par  Passavant,  tout  cjuimo  Jlaso 
Finigiierra,  et  tant  d'autres  artistes  d  i  xv  il  du 
XVI"  siècle,  à  voir  la  douceur  de  son  burin  et  le 
caractère  général  de  son  exécution.  Nous  devons 
aussi  remarquer  qu'il  nous  a  laissé  une  rcpré- 
senlation  assez  intime  et  assez  piquante  de  saint 
Kloi,  pali'on  de  ceux  de  sa  professi  m  présumée. 
Le  sainl  est  dans  son  atelier,  entouré  do  ses 
ouvriers  et  apprentis  ;  assis  sur  une  haute 
chaise,  il  tient  son  uiarteau  d'une  nuiin  et  va  le 
lais.ser  retomber  sur  l'enclume.  Son  fourneau  est 
décoré  d'orneinenls  gothiques;  de  nombreux 
outils  truinenl  sur  la  table  de  travail  ou  sont  sus- 
pendus aux  boiseries  sculptées;  de  Ions  cùtés,  au- 
tour de  lui,  sont  rijiandus  des  animaux  domesti- 
ques. Les  chiens  et  les  chats  du  logis  s'ébattent 
libremonl:  deux  lourleivUes  se  poursuivent;  un 
singe  a  pris  place,  philosophi<piement,  dans 
l'embrasure  d'une  fenêtre,  où  est  posée  une  cage 
d'oisc'au.  Le  Mn'itie  des  Jardins  d'Aaiour 
li'iiurail  peut-être  pus  imaginé  cette  scène  réelle, 
il  n'y  aurait  pas  porté  cette  profiu'-ion  de  dé- 
tails, s'il  n'avait  voulu  faire  de  cette  gravure  une 
sorte  de  composition  votive  ou  ombléinulique  eu 
rliouneur  du  saint. 

«  Les  travaux  du  Mn'ttre  des  Janliiis  J' Amour, 
dit  M.  Max  liehrs,  se  disliiigucnt,  avant  tout,  par 
un  cachet  de  haut  archaïsme  des  autrl^s  gravures 
du  xv  siècle.  La  Uchiiiquo  en  est  très  mala- 
droite. L'arlislo  n'a  pas  encore  appris  t\  vaincre 
1»  dureté  du  nul  il  [iiir  il'a  Iroils  cuup4  de  burin. 


Les  contours  de  ses  '.figures  sont  tracés  avec  rigi 
dite,  et  les  parties  ombrccs  indiquées  par  de  très 
é  roites  lignes  droites  et  transversales,  comme  il 
en  est  chez  le  Mai.re  aux  banderoles...  » 

Dans  les  deux  Jardinas  d'Amour  on  retrouve 
Cet  archaïsme  et  ces  maladresses  de  procédés.  La 
composition  est  chargée  ;  trop  de  personnages  ; 
aucun  elljt  de  perspective  :  les  groupes  d'amou- 
reux sont  placés,  ç'i  et  là,  ici  en  plein  air,  là 
sous  des  pavillons  et  des  tentes.  Nous  pouvons 
signaler  dans  ces  gravures  un  développement  des 
idées  exprimées  dans  notr^  Roman  de  la  Rose  : 
les  costumes  font  songer  à  la  cour  de  Bourgogne, 
où  l'on  aimait  ces  allégories,  à  en  croire  les 
anciens  cliioniqueurs.  Un  miniaturiste  frain^ais, 
traita  d  le  même  sujet,  y  aurait,  certainement, 
apporte  plus  de  nett  té  et  de  finesse. 

11  n'en  faut  pas  moins  voir,  dans  ces  deux 
liiéces,  une  représentation  caractéristique  des 
idées  régnantes.  Le  paradis  sensuel,  retiacé  par 
l'artiste,  tout  en  rappelant  quelque  peu,  par  la 
végèlalion  exubérante  et  toute  méridionale  qui 
s'y  rencontre,  certaines  iieintuies  ilabeiiiies,  est 
Celui  que  pouvait  rêver  un  maitre  hollandais 
traduisant  les  galanteries  du  Moyen  Age. 

L's  pièces  religieuses,  gravées  par  noire  ar- 
tiste, oO'renl  peut-être  plus  de  simplicité.  On  y 
découvre  la  bonne  foi,  la  naïveté  piitoresquc 
qu'on  s'attendait  à  y  trouver.  Les  costumes,  les 
types  nous  ramènent  aussi  à  l'éiioque  bourgui- 
gnonne ;  et  la  marque  du  temps  y  est  profondé- 
ment indiquée. 

Nous  renvoyons,  pour  les  parlicularilés  tech- 
niques, les  amateurs  de  gravures  au  ci.talogue 
que  M.  Max  Lehrs  a  dressé,  sous  une  forme 
consciencieuse  et  documentaire.  M.  Max  Lehrs 
admet  une  influence  jirobable  du  Maitre  des  Juc- 
dins  d'amour  sur  ses  contemporains.  11  se  de- 
mande, à  priqios  de  deux  Livres  d  Heures,  de  la 
Bibliothèque  de  Cruxellis  et  du  Musée  Plantin,ii 
Anvers,  qui  présentent  quelques  analogies  de 
facture,  jusqu'où  celle  influence  a  pus'exer.cr. 

Ce  sont  là  des  questions  que  discuteront  les 
spécialistes.  Après  avoir  signalé,  quant  iV  nous, 
cefe  intéressante  cl  sérieuse  publication,  nous 
ajoulerons  que  M.  Lehrs  a  tenu  compte  des  opi- 
nions exprimées,  sur  les  poinls  délicats  qui  l'oc- 
cupent, par  les  éniùits  belges  et  français,  |Jii- 
MM.  Dclaborde.  do  Brou,  l{enou\irr,  etc.  Celle 
nioiiogiaphio  est,  enfin,  dédiée  i\  M.  Henri  Hy- 
maiis,  noire  distingué  confrère,  juge  excellent  cii 
ces  niatières,  cl  qu':\  Bruxelli  s  même,  on  a  tou- 
jours profil  et  p'aisir  à  consulter. 

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248 


LA   CHRONIQUE   DKS   ARTS    KT   DE    LA   CURIOSITÉ 


l'.aziii,  JJiill'e,  Gûtorbo,  Privât.  Taylor,  ISumlier, 
Yot,'rl,  G.  Vuiller,  Berg,  Rousseau,  Marius 
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Il  est  délivré,  pondant  toute  l'année,  dans  les  ga- 
res des  réseaux  P.-L.M.  Métropolitain,  P.-L.-aL 
Algérien,  E-it-.\lgf'rien,  Boue-Guelma.  Ouest-Algé- 
rien et  Franco-.-\lgérien,  des  billets  de  1",  2"  et  '-i' 
classes  pour  ellectuer  des  voyages  pouvant  compor- 
ter des  parcours  sv.r  les  lignes  de  ces  réseaux  et 
sur  le-;  lignes  uiariliines  deuservies  par  la  Compa- 
gnie Générale  Transatlantique.  Ils  peuvent  com- 
prendre, soit  des  parcours  français  et  maritimes, 
soit  des  parcours  français,  maritimes  et  algériens 
ou  tunisiens;  les  parcours  sur  le  réseau  P.-L.-M. 
doivent  être  de  :10L)  kilomètres  au  moins  ou  être 
comptés  pour  300  kilomètres. 

L^s  voyages  doivent  ramener  les  voyageurs  à 
leur  point  de  départ.  Ils  peuvent  comprendre  dans 
leur  itinéraire  non  seult-ment  des  lignes  i  ferrées  ou 
maritimes)  formant  circuit  qui  ne  sont  ainsi  pnr- 
courups  qu'une  fois,  nuds  enco;e  des  lignes  à  jiar- 
courir  deux  fois  au  plus,  une  fois  dans  chaque 
sens  ou  deux  fois  dans  le  même  sens. 

Validité  :  911  jours,  avec  faculté  de  prolongation 
de  trois  fois  ïilJ  jours,  moyennant  paiement  d'un 
supplément  de  10  0,0  chaque  fois.  Arrêts  faculta- 
tifs. 

Pour  plus  amples  détails,  consulter  le  Livret- 
Guide  officiel  P.-L.-M.,  mis  en  vente  au  prix  de 
Ofr.  30  dans  les  principales  gares  du  réseau  P. L. M. 


GRAVURES  EN  COULEURS 

Publiées   par  la   GAZETTE  DES  BEAUX- ARTS 


PEINTRES 


Lawrence 

■Watteau 

R.  Cosway 

Buck 

Lawrence 

Rochard 

Law^rence 

H.  Fragonard. 
V.  Pisano 


SUJETS 


La  princesse  C.  de  Metternich 

(iravure  à  la  roulette,  par  A.  Bertrand. 
Etudes  de  têtes  :  deux  estampes,  chacime.. 

D'après  les  dessins  du  Louvre. 
Mis  Damer 

Planclie  imprimée  à  la  poupée. 
Mis  Moutain 

Planche  iui|irimée  à  la  p)Oupée. 
La  comtesse  de  Derby 

Planche  imprimée  à  la  poupée. 
Mademoiselle  Rochard 

Ciravure  imiirimée  sur  quatre  planches. 
Profil  de  jeune  fille 

Planche  imprimée  à  la  poupée. 
Portraits  d'enfants 

Gravure  iuqirimée  sur  quatre  planches. 
Marguerite  Gonzague 

Gravure  ù  la  roulette,  par  A.  Bertrand. 


PRIX 

DES 

ÉPREUVES 

Avan 

~^ 

Avec 

la    lett 

re 

ta 

lettre 

■30 

20 

10 

5 

10 

5 

10 

5 

10 

5 

30 

20 

10 

5 

30 

20 

30 

20 

Ajoute)'  dix  francs  pour  recevoir  une  épreuve  encadrée 


le  gérant  :  G.  KOUX. 


Paris.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  10.  rue  du  Groissaut.  —  Simart 


N»  :-!■->.  —  1894 


BUREAUX    :    S,    RUE   FAVART 


-0  OctolT.;. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT  A   LA    GAZETTE  VES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     LC     SAMEDI      MATIN 


Les  abonnés  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
U  Chronique  des  Arts  et  dj  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    DÉPARTEMENTS 

12  fr.         I        Six   mois. 


8  fr 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


L'Union  centrale  des  Arts  décoratifs  \  icnt 
de  rei'ovuir  les  |iroji'ts  du  i-uiu-oiirs  iiu'i'lle  ii 
organisé  entre  les  artistes  et  industriels  el 
entre  les  élèves  des  éi-oles  pour  une  composi- 
tion d'étolïe  de  tenture. 

1.50  élèves  et  GI  iirlisles  ou  industriels  y  ont 
(iris  pari. 

L'Kxpositioii  puliliiiuo  di;  ce  concours,  qui 
comprend  des  compositions  d"un  grand  inté- 
nM.  aura  lieu  au  Musée  des  Arts  décoratifs 
dans  (|uel(|ucs  jours. 

L'ne  E.xposition  d'Art  décoratif  aura  lieu, 
an  décembre,  dans  les  L'ulcries  de  (ieorj.'es 
l'etit,  rue  de  Séze. 

Nous  rappelons  à  nos  lecteurs  que  la  Ville 
lie  Venise  organise,  pour  l'année  189."),  la  pre- 
mière do  SCS  K.xpositiiins  biennales  inlcriia- 
lionales  d'art,  el  que  le  Comité  de  i)atronage 
est  désormais  composé  de  la  façon  sui- 
vante :     ..        .. 

.\utrictio  Hongrie  :  MM.  Mimkaczy,  L.  Pas- 
sini.  —  liclgiipio  :  G.  van  der  Stappon.  —  Da- 
iioiiiiirk  :  r.  Kroyer.  —  France  :  IC.-A.  Garolus- 
Duran.  l'aiil  Dubois,  .I.-.l.  IlenniM',  (i.  Moi'caii, 
1'.  l'uvis  do  Cluivannes.  —  Allemagne  :  M. 
l.,iebermann,  ci.  SclKcnleber,  F.  von  l'Iido,  .\. 
von  Werner.  —  Angleterre  :  i^.  Aima  'rudoma, 
K.  Jiuriie-.lones,  F.  Loigbton.  ,I.-K.  Millais.  — 
Italie  ;  (I.  Holdini  (à  Paris),  F.  Gurcano,  G. 
l)eir.\c(pia  (à  l!ru.\clles),  G.  Maccari,  l'".-l'.  Mi- 
«•iictti.  i;.  Mniiteverde,  1).  Morelli,  A.  l'usini  (à 
l'aris).  —  I  loi  lande  :.l.-ll.-l..  do  Muas,  .1.  Israi"'ls, 
II. -\V.  Mesdag,  G.  van  llaiincn.  —  liussio  :  L. 
Hernstamm,  .1.-1'.  l'ranisnikoll'.  —  lOspngne  : 
,1.  Hcnlliure,  .1.  ,liinono/.-.\randa,  .1.  Sorolla, 
.1,  Villegas.  —  Suè<k'-Norvcgo  :  K.  l'oterssoii. 
.\.  Zorn. 


La  .Société  des  .Vmis  des  Arts  de  Constan- 
tine  ouvrira,  le  dernier  dimanche  d'avril  Is".'.'), 
sa  seconde  Kxposition.  qui  sera  close  le  der- 
nier dimanche  de  mai. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séances  des  6  et  13  octobre 

L'.-Vcadémie  décide  que  la  Dtiona  Pasqua, 
morceau  sympbôniqiie  de  M.  Garraud,  ancien 
pensionnaire  musicien,  sera  exécuté  à  l'ou- 
verture de  la  séance  publiiiue  annuelle  du 
:!  novembre  prochain. 

M.  Duplessis  communique  ii  l'.Vcadémic  la 
notice  qu'il  se  propose  de  lire,  ù  la  séance  pu- 
bliipie  du  25  octobre,  sur  le  graveur  Hobert 
de  Nantcuil. 

l.c  prix  Saintour,  de  la  valeur  de  S.OiX)  fr.. 
ailiibué  au  pensionnaire  graveur  il  son  retour 
de  Kome,  à  la  condition  expresse  qu'il  ait 
rempli  toutes  ses  obligations  envers  l'KIttt, 
est  di'cerné,  cette  année,  pour  la  première  fois, 
à  M.  Leriche,  ancien  pensionnaire  fÇMvour. 

Les  dates  des  o|ii'rations  pour  le  concours 
Ghaudesaignes,  ipii  aura  lieu  en  ISiiTi,  sont 
fixi'csau  mois  de  septembre  au  lieu  du  mois 
de  novembre,  qui  était  jusqu'ici  l'époque  do  ce 
coni'oiirs. 

M.  le  comte  l'olabordo.secrélairi'  perpétuel- 
lionne  ciimmuniculion  il  l'Académie  do  la  no- 
lice  qu'il  se  propose  de  lire  ii  la  séance  publi- 
que annuelle  do  l'Académie  îles  lieaux-Arts 
sur  la  Vie  cl  les  œuvres  de  Charles  Gounod. 

Gette  locliiro  osl  écoutée  avec  le  plus  vif  in- 
térêt par  l'Académie. 


350 


I,A    CllHONIQUb:    I^KS    ARTS 


NOUVELLES 


**,(;  M.  Leygues,  ministre  de  l'InslrucUon 
jiuljlique.  a  pn''Si(i(''.  dimanche  dernier,  l'inau- 
guration du  monument  rlcvé  à  'J'oucy  (Yunn(!) 
en  riionneur  de  Pierre  Larousse,  par  i'arclii- 
tecte  Vaudremer,  membre  de  l'Institut. 

***  Les  fouilles  entreprises  à  Délos  par 
l'Ecole  française  d'Athènes  vont  être  inter- 
rompues, vu  l'approche  de  la  mauvaise  sai- 
son. On  mande  de  celte  île  que  les  dernières 
excavations  ont  mis  au  jour  divers  murs 
appartenant  à  des  maisons  particulières  et 
deux  statues  d'Apollon  en  marbre.  Ce  qu'il  y 
a  d'important,  c'est  que  les  murs  en  question 
sont  couverts  de  fresques  remontant  à  une 
épo(iue  reculée,  mais  conservant  toujours  un 
éclat  merveilleux  :  elles  figurent  des  scènes 
(le  la  vie  usuelle  et  delà  mythologie,  et  cons- 
tituent des  documents  de  premier  ordre  pour 
l'histoire  de  l'art  de  la  Grèce  ancienne. 

***  On  se  rappelle  la  collection  de  porce- 
laines de  Chine  exposée,  en  décembre  1893, 
au  Jlusée  Guimet,  par  le  consul  général  de 
France  à  Fou-ïchéou,  M.  Frandon. 

M.  Frandon  a  fait  don  à  l'Etat  des  huit  cent 
quarante  et  une  pièces  dont  sa  collection  se 
compose. 

I^e  Président  de  la  République,  par  décret, 
vient  d'autoriser  le  Jlusée  céramique  de  la 
Manufacture  nationale  de  Sèvres  à  entrer  en 
possession  de  ce  don. 

^%  Un  Américain  vient  de  commander  à  la 
Manufacture  des  Gobelins  deux  tapisseries 
d'après  des  cartons  du  Musée  des  Gobelins. 
exécutés  par  Boucher,  et  représentant,  l'un 
Vénus  et  Adonis,  l'autre  Vertumne  et  Po 
mone.  L'Administration  des  Beaux-.\rts  a  été 
consultée  sur  le  point  de  savoir  si  la  Manu- 
facture nationale  pouvait  recevoir  des  com- 
mandes de  particuliers.  Elle  a  émis,  dans 
ce  sens,  un  avis  favorable.  La  Manufacture 
des  Gobelins  a  donc  accepté  la  commande 
sur  une  garantie  de  paiement  de  30  OoO  francs 
déposés  à  la  Caisse  des  Dépôts  et  Consigna- 
tions. Mais  les  prix  définitifs  au.xquels  ces  ta- 
pisseries seront  exécutées  ne  seront  établis 
qu'après  l'achèvement  du  travail. 

Au  sujet  de  la  durée  du  travail,  la  Manufac- 
ture n'a  pris  aucun  engagement.  Elle  en  su- 
bordonne l'exécution  aux  exigences  du  ser- 
vice de  l'Etat.  Elle  se  réserve,  en  plus,  le  droit 
d'exposer  en  1900  les  deux  panneaux,  qui  ont 
chacun  trois  mètres  vingt-cinq  de  hauteur  et 
deux  mètres  trente-cinc[  de  largeur. 

En  même  temps  que  les  Gobelins  recevaient 
cette  commande,  la  Manufacture  nationale  de 
Beauvais  en  recevait  une  autre  que  nous 
croyons  aussi  devoir  signaler.  Elle  s'est  en- 
gagée à  exécuter  pour  un  PYançais.  M.  K.... 
deux  cantonnièrcs.  sur  modèles  inédits  de 
M.  Mangonncau.  Le  tout  doit  revenir,  paraît-il, 
à  une  dizaine  de  mille  francâ. 

^**  M.  Fantin-Latour  a  été  l'objet  d'une 
haute  distini'tion  de    la  part   du    Gouverne- 


ment  belge:    il   vient  d'être   promu   officier 
de  l'ordre  de  Léopold. 

***  La  basilique  de  s.-Petronio  de  Bologne 
a  réuni  en  un  petit  musée  .ses  trésors  d'art. 
Cette  collection  est  formée  do  projets  et  de 
modèles  de  l'église  môme.  Puis  :  des  pare- 
ments du  .wi"  au  xviii»  siècle  ;  quatre-vingt- 
neuf  chefs-d'anivre  d'orfèvrerie,  dont  un  émail 
du  xni»  siècle,  et  une  sorte  de  ciboire  du  x\ir', 
de  plus  de  2  mètres  de  haut;  des  livres  d'heu- 
res i\  miniatures  ;  plusieurs  candélabres, 
croix,  etc. 

***  Le  8  octobre,  à  5  h.  1/2  du  soir,  le  feu 
s'est  déclaré  à  l'E.xposition  internationale 
d'Anvers,  dans  les  maisons  qui  bordent  le 
coté  droit  de  la  rue  de  la  Chapelle.  Cmq  de 
CCS  maisons  ont  été  entièrement  brûlées:  leur 
rez-de-cliaussée  était  occupé  par  des  bouti- 
ijues:  les  étages  supérieurs  ap|iartiennenl  au 
"  Vieil  Anvers  »  et  contenaient  les  costumes 
du  cortège  historique  de  Charles-Quint.  Ces 
costumes  sont  naturellement  détruits,  ainsi 
que  la  plupart  des  dessins  de  M.  Van  Kuyck, 
l'architecte  du  «  Vieil  Anvers  ». 

if*^  Le  Times  du  16  octobre  contient  une 
lettre  du  professeur  W.-M.  Flinders  Pétrie,  de 
rUniversity  Collège,  sur  la  question  de  la  con- 
servation des  monuments  historii|ues  en 
Egypte. 

Le  professeur  Pétrie,  après  avoir  exposé 
que  ces  monuments  sont  plus  ou  moins  me- 
nacés de  destruction,  propose  la  création  d'un 
Institut  archéologique  anglais  qui  joindrait 
ses  efforts  à  ceux  d'autres  égyptologues  pour 
conserver  ce  c:|ui  reste  des  monuments  de  l'an- 
cienne Egypte. 


L'Exposition  Universelle  de  1900 

La  Manufacturft  nationale  de  Sèvres  s'occupe 
déjà  de  l'organisation  de  son  expositiou  parUcu- 
liére  à  l'Exposition  universelle  de  19Û0.  Elle  cons- 
truira dans  l'enceinte  de  l'Exposilion,  pour  y 
iiislaller  ses  produits,  un  éditice- particulier  pré- 
sentant un  nouveau  mode  de  construction  et  sur- 
tout de  décoration.  La  Manufacture  s'est  livrée, 
depuis  quelque  temps,  à  des  essais  en  vue  de 
transfoniier  le  grès  employé  à  la  construction  en 
matière  décorative.  Elle  a  réussi  à  recouvrir  le 
grès  d'une  couche  de  porcelaine  se  prêtant  aux 
colorations  les  plus  variées  et  à  l'application  d'or- 
nements, tels  que  masearons,  médaillons,  etc. 
Par  la  combinaison  de  ces  divers  éléments,  on 
pourra  édifier  un  bâtiment  d'un  caractère  artis- 
tique, réalisant  une  innovation  dans  le  domaine 
de  l'art  industriel  et  de  l'architecture. 


-*— ^T*sû..f(S«3Çs£>V^w»— 


Le  Monument  de  Jules  Dupré 


Le  7  octobre  a  été  inauguré,  à  l'Isle-Adam,  le 
monument  que  les  amis  et  les  admirateurs  de 
l'illustre  paysagiste  Jules  Dupré  lui  ont  élevé 
dans  la  propriété  où  il  s'est  éteint,  plein  de 
gloire  et  d'années,  le  7  octobre  18S9. 


ET    DE    LA    CUKIOSITE 


251 


Le  monument  est  l'œuvre  de  M.  Scellier  de  Gi- 
sors,  arcliiteele  des  Musées  nationaux  et  gendre 
du  niaitro.  Il  se  compose  d'un  hémicycle,  au  cen- 
tre duquel  s'él(';ve  un  édicule  en  forme  de  temple. 
Sous  le  fronton,  soutenu  par  deux  colonnes  dori- 
ques, un  slèle  porte  le  buste  de  l'artiste,  o-uvre 
du  sculpteur  Marqueste.  A  l'intérieur  du  fronton, 
entre  deux  palmes,  les  armes  de  la  Ville  de  l'Islc- 
Adam;  au-dessous,  sur  la  frise,  le  nom  du  maître. 
Du  soubassement  de  l'édicule,  une  source  jaillit 
et  va  remplir  un  bassin,  que  protège  une  grille 
légère.  On  pourrait  discuter  la  convenance  de  ce 
temple  grec  pour  un  artiste  qui,  évidemment,  se  rat- 
tache à  l'Ecole  romantique  ;  assurément,  on  lirait 
plus  volontiers,  sur  sa  façade,  le  no-u  du  Poussin 
pour  lequel,  par  parenthèse,  Dupré  professait  une 
admiration  particulière.  Quoi  cpi'il  en  soit,  l'édi- 
lice,  dans  sa  simplicité  voulue,  a  de  la  grâce;  sa 
silhouette  se  dètactie  licureuseiueut  sur  les  ver- 
dures environnantes;  et  il  ne  dcUonne  pas  trop, 
près  de  la  modeste  demeure  que  l'artiste  habita 
un  demi-siècle,  dans  une  sereine  indifférence  pour 
tout  ce  qui  n'était  pas  son  art. 

La  cérémonie  a  débuté  par  un  discours  du 
paysagiste  Français,  membre  do  l'Institut  et  pré- 
sident du  Oiinitè.  Nul  mieux  que  le  vénérable 
artiste,  (pii  fut  presque  le  cont  mporain  du  maître 
disparu,  ne  pouvait  nous  raconter  sa  vie  intime 
cl  répo(|ue  liéroique  à  laquelle  ils  ont  appartenu 
tous  deux  ;  il  l'a  fait  avec  une  bonhomie  char- 
mante et  une  sincérité  émue  qui  lui  ont  valu  un 
légitime  succès.  Puis,  après  une  courte  allocution 
de  M.  Rénè  Tener  au  nom  de  la  Municipalité  de 
l'IsleAdam.  la  parole  a  été  donnée  à  M.  Henry 
Roujon.  (liions  les  principaux  passages  de  ce  re- 
marquable discours  où  l'honorable  Directeur  des 
Beaux-.\rts,  avec  une  rare  perfection  de  style,  a 
rendu  à  Jules  Dupré  cet  éclaUint  et  juste  liom- 
mago  : 

«  .Iules  Dupré  n'eut  pas  d'histoire  ;  son  œuvre 
le  résume  et  le  contient.  Les  horizons  mélanco- 
li(iues  de  Saint-Yric-ix  (1)  furent  se.s  premiers 
maiirea  ;  une  fois  placé  eu  face  de  son  éternel 
modèle,  la  nature,  il  n'en  détacha  pas  les  yeux. 
Il  se  révéla  A  cet  inoubliable  Salon  de  IHîJl,  aux 
cotés  de  Delacroix,  de  Ro<pieplau,  de  Deveria,  de 
Decamps,  de  (lalml,  de  Paul    Muet  et  do  Barye. 

"  Kn  IHii'y,  Il  s'aflirmail  comme  nu  maître,  et 
nous  l'avons  vu  mourir,  en  188'.i,  le  pinceau  ii  la 
main,  toujours  ègiil  ;\  lui-même  et  toujours  nou- 
veau. (Jn  a  parlé  de  rinlluen<'e  qu'eurent  sur  ses 
débuts  les  Kcoles  de  Hollande  et  d'Angleterre,  et 
lui-même  aimait  à  se  rèclamor  d'Hobbéma,  de 
Uiiysdaèl.  de  (irùme,  do  Conslable  l'I  de  Boiiing- 
ton.  Mais  la  gèiièrutiou  de  18^U  n'èlait  pas  do 
cidlfs  qui  rèpèliMil  docilrmenl  une  leçon  apprise; 
en  abaiiilduniint  l'abslrai-linu  pour  la  vérité,  eu 
nimpaiil  avec  le  slyle  pèilanl<'S(|ue,  eu  renonçnni 
à  liiulc  Inlirpn'laliipu  boursoullèe  ilr  la  naturi',  les 
fijudaleurs  du  paysage  moderne  accomplircnl  une 
des  plus  pruliindiis  révolulions  de  l'histoiro  clo 
l'Arl...  .. 

«  Dans  celte  pléiade  héroïque,  Jules  Dupré  n  sa 
place  glorieuse,  une  place  qui   n'appni lient  que 


(Il  Jiil<!ii  Dupré  élnil  ni  A  Nniil<'«.  eu  1812.  Mnia.  foii 
|ioro  nyniit  èU.  n|i|M<lii  K  In  ilirnolion  iriuio  raliri(|(ii)  ili- 
porcolniiin,  ilni»'*  1«'H  t'iivtrttiis  <lo  l.ilU(>(;«>4,  v'oni  >lniiH 
celte  iv^'ion  (pril  pnssiii  himi  oiiffliioo  ol  los  pronii'-ri'* 
Biuiûus  <lo  flo  jotniOfiMo, 


lui.  II  est  le  premier,  avec  Paul  Huet,  et  plus  en- 
core que  lui,  qui  se  soit  donné  fout  entier  à 
l'adoration  exclusive  de  la  nature...  Des  mille  as- 
pects de  la  divinité  qu'il  adore,  il  retient  surtout 
les  féeries  grandioses.  C'est  l'historiographe  des 
couchants  splendides  et  des  matins  radieux.  Ce- 
pendant une  prédilection  secrète  le  ramène  le 
plus  souvent  aux  gloires  presque  tragiques,  aux 
royales  agonies  du  jour  à  son  déclin.  Ce  magnî- 
lique  trépas  périodique  du  soleil,  on  dirait  en  vé- 
rité qu'il  l'a  fait  sien.  Avec  quel  art  il  sut  épier 
toutes  les  nuances  de  l'astre,  toutes  les  dégrada- 
tions de  sa  pourpre  à  travers  les  nues,  tous  les 
reflets  de  sa  clarté  mourante  sur  les  troncs  ru- 
gueux de  la  forêt,  tous  les  chatoiements  de  son 
prisme  à  travers  les  eaux  frissonnantes!...  » 

<i  Ai-je  besoin  de  rappeler  ce  que  fut  l'homme 
privé  aux  habitants  de  cette  commune,  où  il  s'est 
éteint  comme  un  patriarche  entre  les  enfants  qui 
le  chérissaient  et  la  digne  compagne  de  sa  vie 
dont  il  nous  faut,  hélas  !  pleurer  l'absence.  » 

«  Vous  l'avez  vu  vivre,  deviint  vous,  sa  vie 
exemplaire.  Il  dédaignait  les  honneurs  d'un 
jour,  et  les  hommages  devaient  forcer  sa 
porte.  La  pauvreté  l'accompagna  longtemp.s  et  il 
avait  su  s'en  faire  une  amie.  Quand  vint  l'ai- 
sance, il  l'uccueillit  sans  trouble  et  jouit  avec  le 
calme  du  philosophe  du  bien  le  plus  légitimement 
acquis...  » 

«  La  dignité  quelque  peu  farouche  de  ce  soli- 
taire, le  goiU  hautain  de  ce  rêveur  pour  la  re- 
traite peuplée  de  visions  étaient  exempts  de  toute 
recherche,  parfaitement  instinctifs  et  naturels. 
Unité  de  l'o-uvre,  unité  de  la  vie.  Rarement 
œuvre  et  vie  formèrent  une  harmonie  plus  douce 
et  plus  lière.  Sa  candeur  forle  et  saine  se  lisait 
dans  ses  yeux,  dans  .ses  yeux  bleus  d'illuminé 
qui  furent  de  si  fidèles  miroirs  pour  tous  les 
beaux  spectacles  du  monde.  » 

Ce  n'est  pas  ici  le  moment  d'étudier,  dans  son 
ensemble,  l'o'uvre  du  vaillant  artiste  dont  le  nom 
est  inséparable  de  ceux  de  Rousseau,  do  Millet, 
de  Corot  et  de  Diaz.  Une  pareille  étude,  cepen- 
dant, serait  précieuse,  car  l'onivre  de  Dupr-'  est 
mal  connue  de  la  génération  présente  et.  lualheu- 
reusemont.  nous  n'en  possédons,  dans  nos  M  usinas 
nationaux,  que  d'insuDisanls  spécimens.  C'est 
seulement  de  loin  en  loin,  i\  quelque  Exposition 
rétrospective  qu'il  est  permis  de  voir  uno  mal- 
tresse page  du  grand  pay.sagisle,  ou  encore  dans 
nos  collections  particulières  qui,  par  parenthèse, 
sont  souvent  d'un  accès  difticilo.  \m  meilleur  do 
son  u'uvre  a  été  grossir,  au-delii  do  l'Océan,  le 
trésor  artistique  que  l'.Xmérique  amasse,  dopui.t 
un  cpuirl  de  siècle,  aux  dé|)cnsdu  notre  Kcolo  ro- 
mantique. 

Avec  la  pauvreté  de  nos  budgets,  il  e.st  t\  cruin- 
ilri'  que  celte  émigration  ne  conlinue  et  que  les 
plus  belles  u'Uvres  de  celle  époipu»  n'écliuppeiil 
peu  ii  po-'i  A  la  France,  .\vant  de  les  pi'rdre  A  tout 
jamais,  nu  serait-il  pus  bon  il'en  dresser  l'inven- 
taire, alln  d'en  laisser  tout  au  moins  la  descrip- 
tion i\  ceux  ipii  viendront  après  nonsf  (1) 


(Il  t.'''lml«'   tpn»  no«i  iinliq» -  '    Vailloiin  tout 

l'hiiticlit'o.    l'iii*  il'iiti   rrilique  ■-  "  Jl|lo^  I>il- 

pn'>.    iiDlnininont    M.   Jiilvt   Cl  <  ion    livro  : 
L'Art  fl  let  Artitut  conUmpovaint. 


253 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Exposition  de  M.  Puvis  de  Chavannes 


A  voir  les  quelriues  loilos  do  M.  Puvis  de  Cha- 
vannes, appjirlonanl  aux  diverses  époques  de  sa 
carrière  el  exposées  en  ce  moment  chez  JI.  Du- 
rand-Ruel,  il  semble  que  lo  maître  ait  voulu 
montrer  l'incessante  variété  de  ces  recherches  et 
l'évolution  de  sa  manière  depuis  le  temps  déjà 
luinlain  des  débuts  jusqu'à  l'heure  présente.  Il 
c  ,t  tel  de  ces  tableaux  t\m  remonte  à  1852  {Fillette 
portant  un  enfant).  lA  tel  autre  dont  le  modelé  se 
tiouve  suivi,  indiqué!  dans  ses  plus  ténues  in- 
flexions sans  abrévialioiis  ni  sacrifices  (la  Fon- 
taine] ;  mais  avec  quelle  puissance  se  manifeste 
la  force  de  oaractérisalion  dans  le  premier  de  ces 
ouvrages  et  comliien,  dans  le  second,  la  nature,  en 
sa  beauté  tranquille,  vient  former  à  l'idylle  un 
cadre  approprié  I  Deux  pastels  —  un  nu  et  une 
allégorie  de  la  Pitié,  saisissante  par  la  significa- 
tion dramatique  du  geste  —  datent  de  quelques 
années  à  peine,  et  plus  récent  encore  élait  un 
tableau  de  chevalet,  aux  tonalités  exquises,  la 
Charité,  réduction  et  variimte  d'une  des  voussures 
du  plafond  de  l'Hùtel-de-Ville  exposé  au  dernier 
Salon.  Enfin,  pour  rappeler  le  rénovateur  et  le 
poète  souverain  de  la  peinture  murale  moderne, 
deux  projets  de  décoration  se  voyaient,  le  Cidre, 
la  Rivière,  el  c'étaient,  dans  des  horizons  aux 
lignes  majestueuses  comme  les  paysages  du 
Poussin,  des  groupes  de  figures  méditatives  uu 
agissantes,  des  synthèses  de  vie  et  de  pensée. 


Les  Réparations  de  l'Arc-de-Triomphe 


Nous  lisons  dans  le  Temps  du  9  octobre  ; 
«  La  corniche  de  l'Arc-de-Triomphe  est  en  très 
mauvais  état.  Elle  a  été  ébranlée  par  un  feu 
d'artifice  tiré  il  y  a  bon  nombre  d'années  sur  la 
terrasse.  Récemment,  des  modillons  i-e  sont  déta- 
chés par  blocs  et  sont  tombés  sur  la  corniche.  Il 
y  a  donc  nécessité  de  vérifier,  réparer  et  conso- 
lider cette  partie  de  l'édifice  et  de  refaii-e  les 
joints  qui  sont  très  dégradés.  L'établissement 
d'une  charpente  qui  fera  le  tour  de  l'édifice  sera 
commencé  aujourd'hui. 

0  On  profitera  de  l'occasion  pour  inspecter  la 
construction  en  détail  et  se  rendre  compte  si  elle 
n'exige  pas  d'autres  réparations.  Dans  ce  cas, 
suivant  toute  apparence,  on  y  procéderait  sans 
retard.  » 

Ces  quelques  lignes  suggèrent  d'amèrcs  ré- 
flexions. On  ne  comprend  guère  qu'on  ait  tiré  un 
feu  d'artifice  sur  la  terrasse  d'un  monument  si 
précieux,  sans  prendre  toutes  les  mesures  néces- 
saires pour  sauvegarder  l'édifice.  Puis,  l'ébran- 
lement remontant  à  plusieurs  années,  comment 
n'a-t-on  pas  songé  plus  tôt  aux  réparations  néces- 
saires? 11  est  heureux  que  les  modillons,  dans 
leur  chute,  ait  eu  le  bon  esprit  de  n'endommager 
^ue  la  corniche  el  qu'ils  aient  respecté  la  Mar- 
seillaise de  Rude. 


Les  Teniers  de  la  Galerie  Saint-Florian  (1 


Nous  avons  ici  même  signalé  un  tableau  de 
'l'eniers  représentant  l'intérieur  d'une  galerie  de 
peintures,  tableau  aijpartenant  au  baron  N.  de 
Rolhschild,  de  Vienne. 

Quelque  temps  après,  nous  avons  publié  une 
étude  d'ensemble  sur  les  galeries  (Gcmai/e  Galé- 
rien), dans  laquelle  étaient  groupé  un  certain 
nombre  de  toiles  du  même  genre.  Nous  ne  con- 
naissions pas  alors  une  très  intéres.sante  œuvre 
de  'l'eniers  le  jeune,  traitant  un  sujet  .semblable 
et  qui  fait  partie  de  la  belle  collection  du  chapitre 
de  Saiid-Fl(jrian,  dans  la  Haute-Autriche,  remar- 
quable surtout  par  ses  retables  des  xv  et  xvi"  siè- 
cles, trop  peu  connue  des  critiques  d'art.  On  sait 
que  Teniers  s'est  plu  à  peindre  maintes  fois  ces 
parois  couvertes, de  tableaux  encadi'és  ;  c'est  ainsi 
qu'il  a  reproduit  sept  fois  au  moins  la  galerie  de 
l'archiduc  d'Autriche  Léopold-Guillaume,  à  Bruxel- 
les, galerie  dont  il  avait  été  nommé  conservateur 
en  1651. 

Le  tableau  de  Saint-Florian  est  sans  doute  la 
plus  ancienne  œuvre  de  cette  série  due  au  maître 
llamand.  Teniers,  en  efTet,  y  est  représenté  lui- 
même,  assis  près  de  son  chevalet,  tenant  sa  pa- 
lette de  la  main  gauche  et  de  la  droite  le  couteau 
pour  étendre  les  couleurs  ;  or,  les  traits  sont  ceux 
d'un  homme  à  peine  âgé  de  trente  ans  :  Teniers 
le  jeune  étant  né  vers  la  fin  de  1610,  ce  tableau 
devrait  être  considéré  comme  antérieur  à  1640.  On 
y  voit  figurer,  outre  le  peintre  lui-même,  à  droite, 
près  de  lui,  de  jeunes  liommes  regardant  une  pe- 
tite toile  ;  à  gauche,  un  peu  en  arrière,  deux  au- 
tres personnages  ;  les  murs  sont  garnis  de  ta- 
bleaux dans  le  style  des  deux  Teniers.  La  toile 
mesure  un  peu  plus  d'un  mètre  de  largeur  sur 
environ  0",65  de  hauteur. 

Le  chapitre  de  Saint-Florian  possède  deux  au- 
tres petits  tableaux  de  Teniers  le  jeune:  un  buste 
de  vieille  paysanne,  parfaitement  conservé,  et. 
comme  pendant,  une  figure  de  vieux  paysan,  un 
peu  endommagée,  tous  deux  de  forme  ovale.  Ces 
trois  morceaux  sont  mentionnes  dans  une  étude 
très  substantielle  sur  l'histoiVe  artistique  de  Saint- 
Florian,  publiée,  en  1886,  par  le  professeur  Albin 
Gzerny,  conservateur  du  Jlusée  et  de  la  bibliothè- 
que du  chapitre. 

Th.  V.  Frcïimel. 


LES  NOUVELLES  ACQUISITIONS 

DU 

National  Fine  Arts'  Gallery  de  N.  S.W.,  à  Sydney 

(Al'STRALIt:) 

Le  Musée  de  Sydney  devient  un  des  plus  im- 
portants de  tous  les  nouveaux  mondes  et  pourrait 
même  rivaliser  avec  ceux  de  l'Europe.  Nous  nous 
réservons  de  lui  consacrer  une  étude  spéciale. 
En  attendant  nous  signalons  les  œuvres  récem- 
ment acquises  par  les  délégués  de  la.  Fine  Arts" 


(1)  Voir  la  Chronique  des  Arts,  n»  2S,  année  1S93. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


•^53 


Gallery,  à  Londres  et  à  Paris.  En  voici  le  relevé: 

Virginia  de  Monte  San  Giorgio-Periiffia,  par 
Giovanni  Costa. 

«Shorthandi-d»,  par  Lionel  Smyllie. 

La  Maison  du  Bthlouin,  par  flootlall. 

»  Fleet  Slrei't  »,  par  Herbprt  Marshall. 

Griiif/oire,  par  Huglies. 

Villaffcoist',  par  Jules  Goupil.     • 

L'Arrivée  à  l'Auberge,  par  Delort. 

Servante  d'Auberge,  par  Kaemnifrcr. 

La  Séance  de  Portrait,  par  Lynch. 

Roule  de  Torredel  Greco,  par  Pokitonow. 

Patineuses,  par  Doucet. 

Marché  aux  Chevaux  (Syrie),  par  Pasini. 

Les  Enfants  à  la  Pomme,  pastel,  par  Emile 
Lévy. 

L'Aximône  de  la  Reine  Marguerite  (crayon), 
par  Renouard. 

Œillets  (aquarelle),  par  Madeleine  Lemaire. 


Académie  des  Inscriptions 


Séances  des  S  et  12  octobre 

Glyptique  archaïque.  —  M.  Pliilippe  Berger 
communique  à  l'Académie  une  pierre  gravée  ar- 
chaïque en  sa  possession  et  qui  provient  du  nord 
de  la  Syrie.  Cette  pierre  représente  un  person- 
nage nu  et  barbu,  à  longue  chevelure,  un  genou 
en  terre,  les  deux  mains  dans  la  posture  de  l'ado- 
ration. Devant  lui  se  voit  un  lion  également  ac- 
croupi sur  une  fleur  de  lotus. 

La  partie  inférieure  do  la  pierre  est  occupée 
par  un  scarabée  ailé,  séparé  par  un  trait  de  la 
scène  supérieure.  Entre  l'homme  et  le  scarabée 
on  voit  deux  trous  ronds  qui  sont  peut-être  acci- 
dentels ou  marquaient  iieut-étre  aussi  l'extréuiilé 
des  pattes  antérieures  du  scarabée.  Derrière  le 
dos  du  personnage  se  trouvent  des  caractères 
phéniciens  arcliuïques  qui  doivent  se  lire  ainsi  : 
«  Adonischa  »,  c'est-ù-dire  «  celui  qu'.\don  re- 
garde d'un  œil  favorable  ».  Ces  caractères  n'of- 
frent aucune  dilférence  avec  des  caractères  hé- 
braïques anciens.  Le  nom  lui-même  pourrait 
rtro  un  nom  hébreu  et  ne  manquerait  pas  d'ana- 
logie avec  d'autres.  Les  représentations  ligurées 
et  le  lieu  où  a  été  trouvée  cette  pierre  rendent 
plus  probable  une  provenance  phénicienne. 

A  la  suite  de  sa  communication,  M.  Itergrr 
présente  aussi  à  ses  confrères  une  monnaie  du 
satrape  Mazaios,  cpii  oll're  une  nouvelle  variante 
des  monnaies  de  ce  satrape. 

Sculpture  archaïque  ionienne.  —  M.  S:ilo- 
mon  Ueinach  communique  la  photographie  d'un 
l)as-relief  découvert  à  l'anticapéc.  dans  la  lîussic 
méridionale,  et  conservé  au  Musée  d'Odessa.  Ce 
lins-relicf  représente  Arténiis,  .Xpoll.in.  Hermès 
et  Peilho.  (Vest  une  oMivre  considi'rable  île  l'èculo 
arcliaï(iue  ionienne  vers  ^70  avant  .l.-C.  En  np- 
prochanl  ce  mmiument  avec  d'autres  (ihjcls  d'art 
dècouveris  en  Crimée  et  ailleurs,  M.  Snlomon 
Reinach  essaye  <rétal>lir  ipie  c'est  bien  vi''ritnlih'- 
ment  un  travail  archaïque  et  non  pas,  connue  on 
l'a  prétendu,  celui  d'un  iniiliilenr  de  l'ancien  stylo 
qui  aurait  vécu  fi  l'époipie  romaine.  Il  croit  que 
nos  Mufées  contiennent  beaucoup  île  scul|ituii.'s 
attiibuées  A  tort  aux  écoles  archaïques  et  «p\i 
dciiveiil   être  restituées  ik    l'époque  qui    précéda 


immédiatement  celle  de  Phidias.  C'est  une  erreur 
analogue  à  celle  qu'on  commettrait  dans  un  siècle 
en  faisant  honneur  des  tableaux  de  Botticelli  aux 
préraphaélites  anglais. 

Communications  diverses. —  M.  HomoUe  fait 
une  communication  sur  une  inscription  trouvée 
à  Delphes  et  qu'à  la  forme  d'un  lambda  qui  s'y 
trouve  il  reconnaît  pour  être  d'un  artiste  argien. 

—  M.  Menant  communique  une  nouvelle  série  de 
figurines  trouvées  dans  l'Oronle  et  appelle  parti- 
culièrement ratt<'ntion  de  ses  confrères  sur  l'une 
d'elles  qui  porto  au  ctm  un  torques  en  argent.  Il 
ajourne  ses  observations  sur  ces  petits  monu- 
ments jusqu'au  jour  où  il  sera  fixé  sur  l'origine 
e.xacle  de  ces  étranges  figurines  dont  il  n'a  pas 
encore  trouvé  d'analogues  dans  nos  Musées,  ni 
dans  les  ouvrages  qu'il  a  consultés. 

—  M.  Delociie  continue  la  seconde  lecture  de 
son  Mémoire  sur  le  port  des  anneaux  dans  l'an- 
tiquité et  aux  premiers  siècles  du  Moyen  Age. 


M.  Ilomolle  est  désigné  comme  lecteur  pour  la 
séance  publique  annuelle  de  r.\c.idémie  des  Ins- 
criptions, qui  aura  lieu  au  mois  de  novembre.  La 
date  n'est  pas  encore  fixée. 

Comme  cette  année-ci,  les  sujets  mis  au  con- 
cours pour  le  prix  ordinaire,  pour  le  prix  Bordiu 
et  le  prix  Delalande-Guèrineau,  sont  relatifs  aux 
études  orientales  ;  l'.Xcadémie  a  nommé  les  mem- 
bres pour  les  trois  Cocmissions  :  ce  sont  : 
MM.  Derenbourg,  Barbier  de  Meynard,  Oppert. 
Senart.  Clermont-Ganneau  et  Barth. 

JL  Perrot  dépose  sur  le  bureau  de  r.\cadémie 
le  second  Cahier  de  la  Fondation  Piot.  Il  lit  en- 
suite, au  nom  de  M.  Helbig,  une  communication 
sur  une  lampe  antique  qui  appartitnt  à  M.  Mar- 
tinelli,  de  Kome. 

M.  Ileuzey  annonce  une  lecture  sur  de  nou- 
velles découvertes  de  M.  de  Sarzec  ù  Tello  (Méso- 
potamie). 

M.  Delociie  continue  la  seconde  lecture  de  son 
Mémoire  sur  le  port  des  anneaux  dans  l'anti- 
quité et  dans  les  premiers  siéclos  du  Moyen  Age 
qui  provoque  quelques  observations  de  la  part  do 
M.  Derenbourg. 


VVVR.IETES 


Lo  Durcissement  des  Objets  eu  Pl&tre 

l.a  lirviie  des  [Dvciilions  noiicrtlcs  fait  con- 
naître que  la  Socièti'  Rhfinischr  (ii/iisiiidusirie 
lie  Heidelberg  vient  ib'  faire  breveter  un  procodiJ 
qui  semble  résoudre  d'une  façon  cmnplèto  le  pro- 
blème si  longtemps  cherché  du  durcissement  du 
plAIre.  Ce  procédé  consiste  à  gAcher  le  plAlrc 
cuit  i.u  ft  enduire  les  objets  qui"  l'on  vent  durcir 
avec  une  solution  ib-  triborale  irammouiaque,  ol 
voici  comment  se  fait  l'opèriitiiui  :  on  fait  dis- 
soudre de  l'acide  borique  dans  de  l'eau  chaude, 
et  on  y  ajoute  ensuite  une  quantité  détermiiu't» 
d'animoniaquo;  le  produit  obtenu,  très  sotuble 
dans  l'eau,  est  employé,  romnio  nous  l'avons  dit. 
pour  gAcher  le  plAtrc  cuit,  ou  bien,  lorsqu'il 
s'agit  simplement  de  durcir  In  surface  exiêrieurv 
d'un  objet,  il  est  appliqua  au  pinceau  sur  celte 
surface.  .-Vu  bout  do  deux  jours,   le  plAtro  esl  ilc- 


254 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


venu  alKioluiiiciil  dur  et  l'eau  n'a  jilus  .sur  lui 
aucune  action.  Le  procédé  est  à  la  fois  simple  et 
peu  coûteux. 

Bronzage  Galvanique 

Cette  opératiiiu  donin'  aux  |iirce.s  do  très  luni- 
reux  otl'et.s  arlisliciues  qui  font  apprécier  les  pro- 
duits. L'outillaKc  est  (généralement  compliqué. 
M.  Mauduit,  pharmacien  à  Caeii,  a  pulilié  ré- 
cemment une  formule  très  simple,  qui  donne  tous 
les  tons,  depuis  le  bronze  liarbedieniie  jusqu'au 
vert  antique,  à  la  condilion  de  laisser  plus  ou 
moins  longtemus  le  liquide  en  conlact  avec  le 
cuivre.  Sa  simplicité  même,  dit  le  Génie  Civil,  la 
fera  apprécier  des  intéressés. 

Après  avoir  bien  décapé  les  pièces,  on  les  re- 
couvre avec  un  pinceau  du  mélange  suivant  : 

Huile  de  ricin 20  parties 

Alcool 80     — 

Savon  mou 40     — 

Eau 40     — 

La  pièce,  abandomiée  pendant  vingt-quatro 
heures,  est  bronzée,  et  si  l'on  prolonge  la  durée 
du  contact,  le  ton  change.  On  obtient  une  infinité 
de  tons  agréables  à  l'œil. 

On  sèche  finalement  k  la  sciure  chaude,  et  il  ne 
reste  plus  qu'à  recouvrir  d'un  vernis  incolore 
très  additionné  d'alcool,  pour  avoir  un  résultat 
tout  à  fait  satisfaisant. 


TRIBUNAUX 

La  Cour  d'appel  d'Ancône  a  jugé  en  dernier  res- 
sort le  procès  de  la  vente  des  tableaux  du  prince 
Sciarra. 

La  Cour  a  reconnu  qu'aucune  indemnité  n'était 
due  à  l'Etat.  La  vente  des  tableaux  constitue  une 
simple  contravention  à  l'édit  Pacca. 

Le  prince  Sciarra  est  condamné  à  une  amende 
de  1.800  francs,  cette  amende  étant  d'ailleurs  ab- 
sorbée totalement  par  l'amnistie  d'avril  1893.  Le 
procès  est  terminé  ainsi  définitivement. 


NECROLOGIE 

Le  mardi  9  octobre  est  mort,  à  Auvers-sur-Oise 
le  peintre-graveur  Norbert  Gœneutte.  Né  k 
Paris  en  1854,  il  fut  élevé  de  Pils  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts  et  exposa  au  Salon  de  1876  deux 
tableaux  qui  ne  passèrent  pas  inaperçus,  dont 
le  Boulevard  de  Clichij  par  la  neige.  D'emblée, 
Gceneutte  avait  trouvé  le  genre  dans  lequel  il  de- 
vait s'illustrer  ;  Parisien  dans  l'àme,  il  s'est  atta- 
ché à  rendre  certaines  physionomies,  certains 
spectacles  caractéristiques  de  la  capitale  ;  son 
observation  a  été  assez  pénétrante  et  assez  pleine 
d'humour  pour  que  plusieurs  de  ses  tableaux  ne 
soient  pas  encore  oubliés,  tels,  par  exemple, 
l'Appel  des  Balayeurs,  la  Noce  débarque,  la 
Soupe  du  mutin  à  la  porte  de  che:  Brébant,  les 
Bonnes  de  cJiez  Duval,  etc.  Dessinateur  incisif 
et  de  savoir,  Norbert  Gomeutte  était,  avec  M.  Des- 
boutin,  M.  Somm,  parmi  les  plus  remarquables 
de  nos  graveurs  à  la  pointe  sèche.  Son  œuvre 
gravée,  qui  comprend  près  de  deux  cents  plan- 
ches, est  de  grande  importance  pour  l'iiistuiro  de 


l'eslarjipe  njoderne  ;  c'est  dans  ces  productions 
que  Go:'neutte  a  donné  la  plus  complète  mesure 
de  son  originalité  et  de  son  talent. 


l'n  graveur  bien  connu,  Alfred  Delauney, 
vii'iit  de  mourir  à  Xanteuil-sur-Marne,  dans  sa 
soixante-cinquième  année.  Delauney  est  l'auteur 
de  nombreuses  planches  publiées  .sous  le  titre  : 
le  Vieux  Paris,  et  d'une  série  de  grandes  eaux- 
fortes,  consciencieuses  et  habiles,  d'après  les 
principales  cathédrales  de  France.  11  était  le  gen- 
dre d'Amédéo  "Varin  et  le  neveu  de  M.  Eugène 
Vnrin,  les  graveurs  bien  connus. 


Ou    annonce    la    mort    du    paysagiste    Jean 
d'Alheim,  dont  les  vues  de  Méditerranée  et  de 

liussie  étaient  justement  estimées. 


I\I.  Pierre- Adolphe  Hache,  membre  du  Comité 
de  perfectionnement  de  la  Manufacture  île  Sèvres, 
vient  de  mourir  à  La  Piaudière  (Loir-et-Cher),  ,à 
l'âge  de  74  ans. 


De  Montpellier,  on  annonce  la  mort,  à  l'âge  de 
77  ans,  de  M.  Pierre  Chaber,  un  collectionneur 
émérite  qui  avait  fait  don  au  Musée  du  Louvre 
de  plusieurs  tableaux. 


On  annonce  de  Rouen  la  mort  de  M.  Stephano 
De  Merval,  membre  de  la  Commission  départe- 
mentale d'antiquités  de  la  Seine-Inférieure  et  de 
la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 


Nous  apprenons  de  Bruxelles  la  mort  de 
M.  'V^ictor  Lynen  à  l'âge  de  soixante  ans.  Il 
fut  président  du  Comité  exécutif  de  l'Exposition 
d'Anvers  en  1885  et  président  de  la  Section  belge 
à  l'Exposition  universelle  de  Paris  en  1889. 


BIBLIOGRAPHIE 

Catalogue  des  Estampes,  Dessins  et  Cartes  eom- 
posa>it  le  Cabinet  des  Estampes  de  la  Biblio- 
thèque de  l'Arsenal,  par  Gaston  Schéfek, 
bibliothécaire  à  l'Arsenal.  — Paris,  aux  Bureaux 
de  ÏAriisle. 

La  Bibliothèque  de  l'Arsenal  est,  après  la  Bi- 
bliothèque Nationale,  la  plus  importante  qui  soit 
en  France,  par  le  nombre  comme  par  la  rareté  de 
ses  collections.  Son  cabinet  des  estampfs,  com- 
posé de  plus  de  cent  mille  pièces,  forme  un  en- 
semble considérable  où  sont  représentés  presque 
tous  les  maîtres  de  la  gravure  depuis  le  xvi"  jus- 
qu'au XIX"  siècle.  M.  Gaston  Schéfer  a  entrepris 
le  catalogue  complet  de  ce  fonds.  La  discussion 
de  chacune  des  pièces  mentionnées,  en  donnant  à 
l'ouvrage  des  proportions  trop  étendues,  en  eût 
retardé  la  publication  immédiate.  L'auteur  s'est 
donc  contenté  de  résumer,  aussi  brièvement  qu'il 
l'a  pu,  toutes  les  indications  capables  d'identifi.er 
chaque  estampe. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


255 


Chacun  dus  arliclts  de  ce  cataloguo  comprend, 
on  général,  le  nom  de  l'auteur,  lorsqu'il  n'est 
point  douteux,  le  titre  et  la  légende  avec  leur  or- 
thographe scrupuleusement  reproduite,  le  nom 
de  l'éditeur,  le  lieu  et  la  date,  enfin  le  format. 
Pour  les  pièces  d'attribution  incertaine,  M.  Gas- 
ton Schéfer  ou  s'est  ab.slenu  de  toute  désignation 
d'auteur,  ou  cite,  entre  parenthèses,  le  nom  de 
l'iconographe  à  l'opinion  duquel  il  se  réfère. 

Ce  catalogue  a  suivi  l'ordre  de  classement 
adopté  à  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal,  ordre  indé- 
pendant de  la  chronologie,  ou  des  écoles.  Mais 
une  table  générale  réunira,  par  noms  et  par  ma- 
tières, tous  les  renseignements  contenus  dans  le 
corps  de  l'ouvrage. 

Rédigé  avec  une  méthode  et  nn  soin  scrupuleux, 
ce  considérable  ouvrage  est  appelé  à  rendre  les 
plus  grands  services  h  tous  ceux  qu'intéresse 
l'histoire  de  la  gravure.  Il  leur  fournira  des  ren- 
seignements précis,  appuyés  sur  une  critique  sé- 
vère e'  délicate,  contrôlés  avec  une  consciencieuse 
exactitude  dont  on  no  saurait  trop  féliciter  l'érudit 
auteur.    . 

Le  Catalogue  des  Estampes  de  l'Arsenal  com- 
prendi-a  environ  quinze  fascicules,  dont  les  deux 
premiers  viennent  de  paraître. 

A. 

Le  Musée  impérial  et  royal  d'Art  industriel  de 
Vienne  vient  de  faire  paraître  le  Catalogue  de 
.ton  Ecx>osUion  spéciale  de  gravure  à  la  ■ma- 
nière noire,  ouverte  jusqu'au  mois  do  février  1895. 
Ce  catalogue  est  rédigé  par  M.  G.  Fali;i:.  Les 
595  gravures  de  cette  Exposition  y  sont  accompa- 
gnées d'une  courte  notice.  Une  histoire  de  la  gra- 
vure, qui  sert  d'introduction  au  volume,  donne 
au  lecteur  et  au  visiteur  tous  les  rcnseigncnicnls 
nécessaires  pour  l'intelligence  et  l'étudo  de  cet 
art.  Plusieurs  héliogravures,  d'une  exécution  vé- 
ritablement remarquable,  font  de  ce  petit  ouvrage 
plus  ijue  son  titre  modeste  ne  semble  promettre. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  114"2*  livraison.  — 
Texte  par  M"»  de  Nanicuil.  ^L  A.  Verlcy,  Da- 
nielle  d'ArIhez  et  Albert  Deville. 

Illustrationsde  :  .\.  Paris,  Alyrbach,  Le  Blant,  olc 

Tour  du  Monde.  —  1763*  livraison.  —  A 
travers  la  Toscane,  par  M.  Eugène  Mûnlz.  — 
Treize  gravures  de  Hazin,  Herg,  Gotorbe. 

Bureaux  à  la  librairie  Machetlo  ot  C'*,  79,  bou- 
levard SMinIdeniiain,   Pni'is. 


CDEMIXS  Di:  m\  DE  L'OIEST 


.ro[THNA[,  DU  \'ov.\r,i.: 

DU  CAVALIER  BERNIN 

EN    FRANCE 


la  diizrtlc  des  Jieaux-.Xrl.t,  pai 
Lalauue. 


Mnmiscrit  inédit,  niinold  ut  i)iii)lii<  dfins 

NL  Ludovic 

Prix  :  ir>  rriuics.  —  Pour  les  iiboiiiR's  de 
la  (Idicllr  (l:i  Trancs,  ex.  pris  an  iaircaiiL 

Los  cxcmpiairos  sur  pupiiT  de  lliiilaiide 
25  francs  (:>()  francs  pour  mis  alxinnés). 


Billets  d'Aller  et  Retour 


IMtl\    UKUl  ITH 


La  Compagnie  des  (Chemins  de  fer  de  l'Ouest 
délivre,  toute  l'année,  de  Paris  à  toutes  les  gares 
de  son  réseau  (grandes  lignes),  et  vice  versa,  des 
billets  d'aller  et  retour  comportant  une  réduction 
do  S5  0/0  en  1"  cl.  et  de  20  0/0  en  2=  et  3"  cl. 
sur  les  prix  doublés  des  billets  simples  à  place 
entière. 

La  durée  de  validité  de  ces  billets  est  fixée  ainsi 
qu'il  suit  : 

de      1  h  30  kilomètres,    1  jour, 

de    31  à  125  —  2  jours 

de  125  à  250  —  3      — 

de  251  à  -400  —  4      — 

de  401  à  500  —  5      — 

de  501  à  600  -  G      — 

au-dessus  de  CCO  —  7      — 


Lies  délais  indiqués   ci-dessus    ne  comprennent 
pas   les   Dimanches  et  jours  de  fête.  —  La  durée 

dfS  billets  est  augmentée  en  conséqui'nce. 


CIIEMLNS  HE  i'Kl;  liE 

PARIS  A  LYON  &  A  LA  MÉDITERRANÉE 

FKTE  DE  I..\  TOrssAIXT 

La  Compagnie  vonlaiit  faciliter  lys  voyages 
il  l'occasion  de  lu  Fête  de  lu  Tou.ss;iinl,  a  dé- 
ciili^  que  les  billets  d'aller  l't  retonrù  prix  ré- 
duits, délivrés  sur  son  réseau  du  mardi  30  oc- 
tobre au  vendredi  2  novembre  inclus,  seront 
tous  indistinctement  valables  pour  le  retour 
jusiiu'aux  derniers  trains  de  la  journée  du 
lundi  .")  novemltre. 

Cette  ilurée  de  validité  pourra  *lre  prolon- 
gée à  deux  reprises  et  de  moitié  (les  fractions 
de  jour  comptant  pour  un  jour),  moyennant 
le  paiement,  poin- cIihi|uo  prolonj^ation.  il'un 
supplément  égal  à  10  0  0  du  prix  îles    billets. 

CHEMIN  DE  FER  DU  NORD 

Mortieev    «lii-rct<i   oiilro    l*arK  vt 

Trajet  en  Ti  houpiîs 

Départs  di!  Pari.s  à  S  b.  -Jv)  .lu  matin,  midi 
M,  3  h.  .'^.0.  0  h.  A)  ot  1 1  11.  du  s.jir. 

Départs  do  Itrtixolles  à  7  li.  ,'i8  ot  8  h.  .'iT 
du  matin,  iniill  .">S,  (!  h,  :tet  II  h.  Ihiil»  soir. 

Wagon-salon  et  wng.in-restaiirant  aux 
trains  partant  <lo  l'aris  à  tî  li.  31  du  sjirot 
do  lîru\olle:s  à  7  li.  AS  du  matin. 

Waijoti-restaiiraiit  aux  trains  (lartant  da 
Paris  à  8  11  a)  du  malin  et  do  Uru-tolles  à 
t5  h.  8  du  soir. 


l'in.MES  DE  LA  GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


ALBUM      RELIE 


VINGT    EAUX-FORTES 

de  Jules  JACQUEMART 

Imprimées  sur  beau  papier  1/4  colombier.  —  Xoiweau  lira/^e 
Prix  de  vente,  40  francs.  ^  Pour   les  abonnés,   i5   francs;   franco  en  province,    20   francs. 


ET  i\  ™  i  I 


PAU 

MM.  CHARLES  BLANC.  EUGÈNE  GUILLAUME 

PAUL    MANTZ,    CHARLES     GARNIER,     MÉZIÉRES,     ANATOLE    DE    MONTAIGLON 

GEORGES  DUPLESSIS  ET  LOUIS  GONSE 

L'ouvrage  forme  un  volume  de  35o  pages,  de  format  in-8«  grand  aigle,  illustré  de  100 gra- 
vures dans  le  texte  et  de  11  gravures  hors  texte.  11  a  été  tiré  à  5oo  exemplaires  numérotés, 
sur  deux  sortes  de  papier  : 

I»  Ex.  sur  papier  de  Hollande  de  Van  Gelder,  gravures  hors  texte  avant  la  lettre,  n"  i 
a  70  ;  2»  Ex.  sur  papier  vélin  teinté,  n"'  i  à  480. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  de  Hollande  est  de  80  fr.  —  Pour  les  abonnés,  60  fr. 

Le  prix  des  exemplaires  sur  papier  teinte  est  de  45  fr.  —  Pour  les  abonnés,  3o  fr. 

RAPHAËL  ET  LA  FARNÈSINE 

Par  Ch.  bigot 

Avec  15  gravures  hors  texte,  dont  13  eaux-fortes  de  M.  de  MARE 

UN  VOLUME  IN-4''  TIRÉ  SUR  FORT  VKLIN  DES  PAPETERIES  DU  M.VP.AIS 

Il  a  été  tiré  de  cet  ouvrage  75  exemplaires  numérotés  sur  papier  \\'hatmann,  avec  gra- 
vures avant  la  lettre,  au  prix  de  75  fr. 

Prix  de  l'exemplaire  broché.  40  fr.  —  Pour  les  abonnés,  20  fr.  pour  Paris;  25  fr.  franco 
en  Province  ou  à  l'Etranger,  Union  postale. 

Ajouter  5  francs  pour  un  exemplaire  relié  en  toile,  non  rogné,  doré  en  tête. 

ALBUM  DE  Lft  GftZETTE  DES  BEAUX-ftRTS 


t  l^yi  liiME  SlilUE. 


I>i-i\  lOU  Irancs. 


Pour  lO!»  .\L  oikué!»  :  50  li'aiios 


Aux  personnes  de  la  province  qui  s'adresseront  directement  à  la   Galette  des  Bcaux-Arls 
les  ALBUMS  seront  envovés  dans  une  caisse  sans  augmentation  de  prix. 


Les  Dessins  de  ^lailres  aueleus  exposés  à  l'École  des  Ceaiix-Arls  eu  iU 

P.AR  LE  M.\RQUIS  Pn.  DE  CHE.V.NEVIÈRES 
Directeur  honoraire  des  I3eaux-.\rts,  Membre  de  l'Iustitul 
Réimpression,  avec  additions,  du  travail  publié  dans  la  Galette  :  Illustrations  nouvelles. 
L'ensemble  comprend  18  gravures  hors  texte  et  56  dans  le  texte. 
Prix  du  volume  broché.  20  fr. —  Pour  les  abonnés,  12  fr.  -.franco  en  province,  i  5  francs 


Eli  U 


(..\ZEÏÏE  DES  BEAI \  ARTS.  S,  me  F,n;iii,  Piiiis 


N*  33.  —  1894 


BUREAUX   :   8,   RUE  FAVART 


3  Novembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   L.-V   GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 

PARAJSSANT     Ll      SAMEDI      MATIN 

Lts  abonnés  à  une  annie  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-.^rts  reçoivent  gratuitement 

lu  Chronique  des  .A.ts  et  dj  la  Curiosité. 


L'a    an. 


PARIS     ET     DEPARTEMENTS 

12  fr.         1         Six   mois. 


8  ^"r 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Le  concoiir.s  uuvert  entre  artistes  et  élèves 
pour  la  cDiniiosition  d'un  mudi'le  d'étofTe 
d'ainoulileiiient  est  le  plus  intéressantde  ceu.K 
qu'ail  urf.'anis'''s  jiisqu'ii'i  l'Union  centrale 
des  Arts  décoratifs.  Pour  la  priMiiirrc  fuis 
peut-être  l'article  du  ivglemcnt  qui  inlerdil. 
les  iniilations  des  anciens  styles  n'a  [ilus  été 
méconnu.  J.es  concui'rents  dînaient  deman- 
der à  la  llore  le  tliénu^  du  décor,  et  de  lait  ce 
ne  sont  rpie  chrysanthèmes,  roses,  tuliiios, 
iri'J.  pavots  et  Us,  tantôt  inlerpri'tés  k  la  laçon 
anglaise  ou  japonaise,  tantôt  ornemanisés  se- 
lon les  principes  de  Galland  ou  de  (irasset. 
Au  point  de  vue  pralique,  l'industrie  lyonnaise 
utilisera  peu  de  ces  projets  conçus  par  des 
dessinateurs  si  ignorants,  pour  la  plupart,  de 
la  technique  du  lissage  que  bien  des  compo- 
sitions seinlilent  plutôt  des  cartons  pour  pa- 
piers l'oints  ou  cretonnes  imiirirnées  (|uc  dos 
modèles  de  tenture  do  soie  ;  mais  le  concours 
aura  toujours  fourni  aux  ornemanistes  l'oc- 
casion d'un  o.xcrcice  prolltahle,  et  il  amènera 
peut-étro  les  fabricants  de  Lyun  à  cesser  ces 
pastiches  des  laïupas  Louis  XVI  cl  Knqiire 
qui  dominaient  si  malencontreusement  à  l'lv\- 
jiosition  universelle  de  18Hit. 

Los  lauréats  sunt,  dans  le  concours  entre 
artistes  : 

1"  prix.—  M.  Alexandre  Sandior,  autoui'du 
projet  catalogué  sous  lo  n"  W  ; 

2'  prix.  —  M.  Léon  Kuilnicki,  autour  du 
n°  5ô: 

3»  prix.  —  .M.  (^.islox-Uasgranges,  autour  du 
n«  il. 

Dans  lo  concours  onlro  élèves  : 

1"  prix.  —  M.  Pierre  Urun.  élève  de  l'Kcolo 
Nationale  des  .\rls  décoratifs,  auteur  du 
H"  100; 

■■l'  prix.  —  M'i'  .luliolto  Milôsi,  élève  do  l'Lcolo 


Normale  d'Enseignement  du  dessin,  dirigée 
par  M.  Guérin,  n-  9,'. 

Les  projets  seront  visibles  au  Musée  des 
Arts  décoratifs  jusqu'au  dimanche  4  novem- 
bre inclus. 

I,e  jury  chargé  d'examiner  le  concours 
Jauviii  d'Attainville  a  rendu  le  jugement 
suivant  :  Pcintui'i,'  historique  (sujet  donné  : 
La  Gloi-i/icalion  de  lu  Poésie).  Le  prix  et 
une  1"  médaille  sont  décernés  à  M.  Hoberl 
Dupon.  élève  de  MM.  Delaunay  et  Moreau. 
Des  mentions  sont  accordées  ii  MM.  de  Jon- 
cières.  .louve  et  (iuélin.  —  l'aysage  :  Le  prix 
et  une  'i'  nn^daille  sont  déi'eriiés  à  M.  .Vmé- 
dée  Pulïot,  élève  de  .MNL  Let'ebvre  et  T.-Ho- 
berl-l'"leury.  Des  menlions  sont  accordées  à 
M.M.  liapin.  Gilbert  et  Mauvoisin. 


Le  H  novembre  aura  lieu  à  l'Kcolodes  lîeaux- 
Arts,  l'exposilion  publique  du  concours  (2'  cle- 
gré) établi  parM.  Houx,  architecte,  en  vued'i'le- 
ver  ù  Péronne  une  statue  ii  Mario  Fourre, 
héroïne  oubliée  du  xvi'  sècle,  ipii.  |iar  sa  cou- 
rageuse conduite  sur  les  remparts,  empêcha 
sa  ville  natale  de  tomber  aux  mains  du  comte 
de  Nassau  cpii  l'assiégeait.  Les  trois  statuai- 
res avant  pris  part  il  cette  deuxième  éprouve 
sont  SiM.  Damé,  Kérigoulo  et  Fossé. 


lu  bi/.arrc  incident  \ient  de  se  produire  à 
l'Exposition  d'Anvers,  dans  les  galeries  ré- 
MMvées  aux  membres  île  la  Société  Nationale 
des  lîeau.x-ArIs.  Un  sait  que  les  artistes givu- 
pés  sous  le  nom  ont.  en  insliluanl  le  Salon 
du  Champ  deMars,  inscrit  dans  leurs  statuts 
le  principe  absolu  de  la  su|ipression  des  mé- 
dailles et  récompenses.  Col  article  du  n'-glo- 
iiieiil  est  pour  ainsi  dire  l'article  capital,  |iuis- 
ipi'en  somme,  c'est  sur  la  question  des  récom- 
penses que  lo  schisme  se  déi-ida.  Lu  Société 
Nationale,    conviée   il   Anvers,    no  consonlil 


?58 


LA    <:HK()NinUlî    DES    ARTS 


(lune  il  |ii'eniln'  iiarl  ii  l'Kxpusilion  (|u'à  la 
cuudilion  {l'r(;lifi|i]ier  à  liiiili!  Jiiridiclion  :  et  les 
jurés  de  la  section  arlistiquc  d'Anvers  se  sont 
nalurelli'inenl  riinrorrni''S  à  ce  désir.  Vn  arrêté 
royal  iir'c^i'ûdanl  la  liste  oITicielle  des  n'^com- 
penses  déeernées  aux  artistes  français  sli|iMle 
neltoraent  «  que  les  artistes  de  la  Soi-iéti'^  Na- 
tionale n'ont  pas  pris  ]iart  au  Concours  ". 

Il  laiil  croire  que  les  motils  de  difrnité  col- 
lective qui  ont  insjiiré  les  arlisU's  du  Ghani|i- 
de-Mars  n'ont  pas  été  compris  aux  bords  (le 
l'Escaut,  ou  que  le  zMe  des  jurés  n'a  pu  cire 
modc'Té  ]iar  aucune  considéiMlion.  l'n  jour, 
(ui  ell'et,  le  secrétaire  général  belge  de  l'Kxpo- 
sition  des  Beaux-Arts.  M.  le  conde  do  Meester, 
vit  l'Exposition  de  la  Société  Nalionali;  enva- 
hie par  une  nuée  de  jurés  d'une  section  in- 
dustrielle. Ceux-ci  prétendaient  que  la  Société 
Nationale,  exiiosant  dans  sa  «  section  des 
objets  d'art  »,  des  bibelots,  des  meubles  sur- 
tout, il  leur  appartenait  de  les  examiner  elde 
les  récompenser,  puisqu'ils  avaient  un  carac- 
tère industriel. 

Vainement,  M.  de  Meester  leur  lit  alors 
observer  que  ces  objets  échappaient  à  leui' 
compétence  :  1°  parc<^  qu'ils  étaient  l'onivre 
d'artistes  scul|iteurs  ou  graveurs  ;  2»  parce 
i|U9  tous  les  artistes  de  la  Société  Nationale 
s'étaient  placés  hors  concours...  Les  jurés 
passèrent  outre.  Et  les  protestataires  les  plus 
tenaces. —  c'est  M.  de  Meester  (pii  l'a  affirmé. 
— 3  furent  les  membres  français  de  ce  jury. 
Tous  «examinèrent»  donc  avec  passion,  puis 
récoraiiensèrcnt....  récompensèrent... 

Le  secrétaire  de  la  Société  Nationab'  des 
Beaux-Arts,  M.  Durand-ïaliier,  mis  au  cou- 
rant de  la  situation  par  M.  de  Meester,  s'est 
empressé  d'en  informer  les  intéressés. 

Une  pi'ochaine  assemblée  de  la  délégation  de 
la  Société  décidera,  s'il  y  a  lieu,  de  protester 
bien  vivement  quand  on  est  récompensé 
malgré  soi. 


A  la  suite  de  l'Exposition  d'Anvers,  Mil.  A. 
Marquet  de  Yasselot,  statuaire,  et  .t. -F.  Raf- 
faèlli,  peintre,  sont  nommés  chevaliers  de 
l'ordre  de  Léopold. 


Au  Musée  de  l'Industrie  et  des  Arts  de 
Harlem,  vient  de  s'ouvrir  une  Exposition  de 
gravures  sur  bois  coloriées  d'artistes  Japonais. 
Cette  collection  est  issue  de  la  troisième  jié- 
riode  de  l'Ecole  de  Oukiyo-jé,  et  les  dilTérents 
exemplaires  sont  de  la  main  de  Faykuuni 
1769-1825,  Kounisada  1785-1854,  Kounigashi 
1797-1801,  formant  ensemble  l'école  connue  de 
Outagawa,  qui  a  fondé  et  développé  l'art 
japonais. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séances  des  20  et  27  octobre 

L'Académie  a  proposé  pour  le  prix  Kastner- 
Boursault,  à  décerner  en  1897.  le  sujet  suivant  : 

<i  De  l'influence  réciproque  des  écoles  fran- 
i-aises  et  étrangères  dans  les  diverses  branches 


de  la  musii|u(!,  depuis  Lulli  jusqu'à  nos  jours. 

«  Indiquer  les  causes  de  cette  influence  et 
citer,  avec  des  appréciations,  les  principaux 
ouvrages  qui  l'ont  déterminée.  » 

Les  mémoires  devront  être  déposés  au  secré- 
tariat avant  le  1"  janvier  1897. 

M.  Saint-Sai'ns,  au  nom  de  la  Commission 
du  Dictionnaire,  a  donné  ensuite  une  première 
lecture  des  mots  :  Fantaisie  et  l^'ugue. 


NOUVELLES 


jf*jf  Dunancho  a  eu  lieu,  sous  la  présidence 
de  M.  (juignard,  maire  et  dé|)iité  d'Angers, 
l'inauguration,  à  Pontivy,  du  monument  de  la 
fédération  bretonne-angevine,  monument  di"i 
aux  sculpteurs  LeGof  et  Ghavaliaux.  M.  Henri 
Ilavard,  inspecteur  des  Beaux-Arts,  repré- 
sentait le  (iouvernement. 

jf*-)f  Le  28  octobre  a  eu  lievi  l'inauguration 
(1(!  la  statue  de  Claude  Bernard  à  Lyon.  Cette 
statue  est  due  au  sculpteur  lyonnais  Aubert. 
(Uaude  Bernard  est  représenté  debout,  timant 
à  la  main  une  lancette  et  faisant  une  injec- 
tion de  curare  à  une  grenouille 

***  Le  même  jour  a  eu  lieu  à  Pau  l'inaugu- 
ration de  la  statue  du  maréchal  Bosquet, 
(cuvre  du  sculpteur  Millet  de  Marcilly.  Le  héros 
de  la  guerre  de  Crimée  est  représenté  dans  le 
mouvement  peint  par  Horace  Vernet,  tète  nue, 
la  main  droite  tenant  son  chapeau,  la  gauche, 
sur  la  garde  de  l'épée.  Des  bas-reliefs  repré- 
sentent, sur  le  piédestal,  des  épisodes  de  la 
guerre  de  Crimée. 

***  Le  Conseil  général  de  la  Seine  vient  de 
conlier  à  M.  Georges  Roussel  la  décoration 
picturale  de  la  salle  des  mariages  de  la  mairie 
de  Charenton. 

:)!**  On  a  parlé  à  plusieurs  reprises  de  l'im- 
meuble de  la  l'ue  de  Sévigné,  que  le  Conseil 
municipal  avait  l'intention  d'acquérir  afin  de 
tripler  la  contenance  du  Musée  de  la  Ville. 
M.  Pierre  Baudin,  le  rapporteur  du  budget, 
vient  d'être  chargé  d'entrer  en  pourparlers 
avec  les  propriétaires  de  cet  immeuble,  l'hôtel 
Saint-Fargeau. 

<:)n  y  installera  des  bibliothèques  et  des 
salles  de  lecture  et  l'on  pourra  communiquer 
direi-tement  avec  le  Musée  actuel. 

***  Le  Musée  Carnavalet  vient  de  retu'er  de 
l'Hôtel-de-Ville  un  tableau  peint  en  llûl  par 
Dumunt  le  Romain,  et  représentant,  sous  une 
forme  allégorique,  la  Publication  du  traité 
d'Aix-la-Chapelle.  Cette  toile  avait  figuré  au 
Salon,  qui  se  tenait  alors  au  Louvre  et  n'avait 
pas  été  déroulée  depuis  cette  éjioque. 

***  La  Direction  des  Beaux-Arts  a  reçu  de 
M.  .\lbert  Ballu,  architecte  des  monuments 
historiques,  chargé  des  fouilles  qui  ont  remis 
au  jour  les  ruines  romaines  de  'l'imgad,  l'an- 
cienne Thamugadis.  la  dépéclie  suivante  : 

Batna,  y.l  octobre,  6  h.  40,  soir. 
x\ujourd'hui.  pour  la  première  fois   depuis 


RT    DE    LA    CURIOSITE 


259 


douze  biùcles,  la  messe  a  été  célébrée  clans  lu 
prande  basilique  byzantine  chrétienne  de 
Tinifiad  par  Mgr  I.alerriére,  évéi|uc  de  Cuns- 
tantine,  en  présence  de  l'administrateur  de  la 
coniiiiuno  d'Aïn-el-Ksar  ot  du  personnel  des 
travaux  de  fouilles. 

***  On  se  souvient  des  réclamations  provo- 
quées par  les  droits  excessifs  dont  étaient 
taxés  les  ouvra^îcs  d'art  à  leur  entrée  en  Amé- 
rique. Los  artistes  apprendront,  non  sans  plai- 
sir, (|u'un  acte  du  Congrès  des  Etats-Unis 
vient  d'abroger  ces  mesures  en  abaissant  ou 
en  supprimant  même  tout  à  fait  les  droits 
dans  les  nouveaux  tarifs  des  douanes. 

Le  10"  fascicule  des  Annales  du  Commerce 
extérieur  iiublie  «  in  extenso  »  ces  nouveaux 
tarifs. 

**,it  Dans  les  travaux  di'  rostauralion  de 
l'église  San  Lorenzo.  à  Vérone,  on  a  décou- 
vert une  peinture  i|u'on  croit  pouvoir  attri- 
buer à  Raphaël,  une  Vierge  avec  le  Sau- 
veur, ainsi  qu'un  tableau  d'autel  du  célèbre 
vieux  maître  Nicolo  ciolfino. 

:(,**  La  galerie  de  peinture  du  Musée  royal 
de  lîerlin  vient  de  s'euricbii'  d'un  tableau  de 
Francesco  Gossa,  dont  elle  ne  posséilail,  jus- 
qu'ici, aucune  icuvre.  L'ne  ligure  de  femme, 
repH'se niant  probablement  la  Ferlililc.  est 
assise  au  milieu  d'un  sile  montagneux  dans 
lequel  on  aperroit  une  ville  mù  des  cavaliers 
se  pi-omènenl.  De  la  main  droiie  clic  tieui 
une  bêche,  de  la  gauche  un  rameau  de  \igne 
avec  sa  grappe,  et  une  boue  aiipuyi'e  sui' 
son  l'iiaule.  Ce  tableau  a  pi'is  phu'e  dans  la 
«leuxième  salN;  di'  la  section  italienne. 

***  L'ancienne  Pinacothèipie  de  Munich  a 
acquis,  dernièrement,  im  tableau  de  Signo- 
relli.  Ce  tableau,  de  inrme  rirculaire,  repré'- 
seriie  la  Madone  qui,  dans  un  muuvemenl 
dune  gràci:  extrême,  se  tourne  vei's  le  Christ 
enfant  «•uuchi'  à  ses  <-At('s.  Cette  (igure  s'écai'te 
un  peu  du  type  traililiunnel  par  .«es  formes 
]ilus  pleines  et  par  le  coloris  de  ses  viHemcnis. 
inant<'aii  rouge  et  robi"  violette.  Dans  le  fond, 
des  miinurnents  anticpies;  un  jeune  homme 
suilani  (lu  liain  remet  ses  fandules.  On  lr<iuve 
les  méMucs  iliHails  dans  la  Madone  des  of- 
fices et  dans  le  l'an  an  milieu  îles  Uergera 
ilu  Musi-e  de  l'.iTlin.  Cette  ac(piisiliou  comble 
une  hii'uno  <lans  la  l'ollectiun  de  .Munii'h  qui 
ne  pusscdait.  jusqu'ici,  aucun  Signorelli. 

***  \.f.  Musée  VValIrat-lîiclinrr,  de  Cologne, 
a  acipiis.iiu  prix  ilc  l'.t.OOO  marks,  une  Xrros- 
latinn  de  snmson  de  .lan  stei-n.un  des  rares 
tllhlcilUN  histiil'iqui's  du   inailt'i'. 

^*,l,  L;i  Soi'iéti'  ai'listicpie  «  liemhiandl  - 
'l'Amslerdain,  ipii  a  pour  but  de  conserver  ou 
(!<•  l'ail''  rentrer  en  llullande  les  iruvres  di's 
artisles  hnllandais.  \icnt  de  rernpurler  un 
succès  remanpi.'ible.  I/éminenI  critique  d'nri 
<'t  collectinuueur  M.  Ilredlus  n  acipils  rô- 
c(>niment.  dans  une  venli-  failo  A  Li'Udn's. 
I(^  prcmirr  lablenu  do  llnns  Memhngqui  ait 
jamais  llgun-  duns  une  collection  hollandiuse. 
lin  portrait  iriioiunle,  atlrihui'  jusipiici  à  Aii- 
toiiello  lie  Messine.  La   f'.hnmhro  Imliaiidaisc 


a  volé  les  fonds  nécessaires  poui'  l'acquisition 
de  ce  tableau  qui  entrera  au  Musée  de  Lu 
Haye,  donl  le  docteur  Bredius  est  directeur. 

**:!:  Triste  fin  d'une  glorieuse  famille! 

(tn  annonce  d'Aussig  que  l'on  vient  d'en- 
fermer dans  la  prison  de  cette  ville  l'ouvrier 
liliolographe  Fridolin  de  llolbein,  le  dernier 
mendire  de  la  famille  à  lai[uelle  ont  appar- 
tenu les  grands  peintres.  11  a  été  arrêté  pour 
vagabondage. 

**:(,  Le  Conseil  muni<ipal  de  Bruxelles  fait 
actuellement,  pour  percer  la  rue  Joseph  Ste- 
vens,  dimolir  les  vieilles  maisons  de  la  rue 
Haule.  Ces  démolitions  ont  amem:-  la  décou- 
verte de  sept  tableaux  remarquables  de  l'école 
des  Téniers.  Le  Conseil  a  décidé  de  les  faire 
restaurer  en  attendant  qu'on  les  place  à 
IlIolel-dc-Ville. 

***  (irand  émoi  à  Madriil  à  la  suite  des  dé- 
nonciations du  joui'nal  h'I  Hernldo.  Diffé- 
rents couvents  et  établissemenls  religieux 
auraient,  depuis  quelque  temps,  vendu  à  des 
prix  ihTisoires  les  tri'sors  d'art  i-onlii'S  à  leur 
garde.  De  vieilles  tapisseries  exln^menient  cu- 
rieuses, représentant  l'enfance  de  sainte 
.\gnès.  auraient  été  vendues  pour  1.").000  pese- 
tas. La  justice  est  intei'venue. 


L'Exposition  Universelle  de  1900 


Le  Conseil  île  l'I'nion  centrale  des  Arts  dé- 
coratifs vient  de  décider  b,  l'unanimité  que  la 
plus  glande  partie  de  ses  ressources  budgé- 
taires, de  lS95ii  1900.  sera  alTectéeà  la  produc- 
tion d'objets  de  l'art  industriel  nioilerne,  des- 
tinés il  tigurer  à  l'Kxposition  de  1000,  sous  la 
rubrique  gi-nérale  de  l'I'nion  centrale  des  .\i1s 

(ir'Cnr.Tlil-i. 


La  Direction  des  Bâtiments  civils 


Le  Conseil  des  Ministres  vient  de  rnlidor. 
dans  une  de  ses  dernières  réunions.  In  iléci- 
sion  prise  pur  la  Commission  du  budget,  et 
supprimant  la  Direction  des  KAtiments  civils. 
Les  principaux  services  de  celle  Direction  se- 
l'aient  rattachés  il  l'.Vdniinisti'Hlion  des  Keau.x- 
.\rls.  Cette  cuncentrjition  avait  été  réclainée. 
i>n  Wo  et  on  18;s.  pur  .M.  Chartoii  et  M.  I.«ni- 
lierl  Saintet^roix  au  niMii  des  Commissions 
piii'lciiientaires  lnslilui''i's  |U)iir  In  nVirgnni- 
siitinii  des  services  iidmmistriitifs  :  depuis. 
1rs  liipporteiirs  du  biidgiM  des  ltciiii\-.\i'ls. 
MM  Isiinihert,  Mei'liiii  entre  iiutivs,  ii'init  cessi- 
de  montrer  les  Inconvé-nients  do  celle  dunlilé. 
de  ce  séparatisme.  Knppelons  que  In  fusion 
des  Dii"Cctiitns  des  lleniix-Arls  et  dfs  HiUi- 
ments  civils  réalisée  sous  le  Mimslèro  des 
arts,  fut  sur  le  point  d'être  déllnlti<empnt  ae- 
complie  lors  de  In  nomionlion  tlo  Caslupnary 
comme  direrteur  (les  Itenux  \rts. 


260 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Exposition  de  l'Art  Vénitien 

A    L.V    «  NK\V-i;aLLEIIV  »    liK     LONDI'.ES    1894-1895 


Encoui'iig>''C  par  le  succès  de  l'ICxpusition  de 
l'hiver  dernier,  la  New-Galleri/  se  prcpose  d'uf- 
l'rir  au  public  un  choix  de  chefs-d'ceuvre  des 
dillërenles  écoles  vénitiennes  depuis  les  orij,'ines 
juscju'à  la  lin  du  xviii"  siècle.  Outre  les  tableaux, 
celle  très  intéressante  Exposition  comprendra 
des  dessins,  des  sculptures,  des  gravures,  des 
o'uvres  d'orfèvrerie,  des  meubles,  des  broderies 
et  des  costumes,  tu  un  mot,  tous  les  èlémenls 
nécessaires  pour  donner  une  idée  générale  des 
divers  aspects  de  l'art  vénitien. 

Le  Comité,  présidé  par  le  duc  de  Westminster, 
est  composé  des  artistes  et  des  amateurs  les  plus 
distingués  de  la  Grande-Bretagne. 

L'E.xposiliou  s'ouvrira  en  janvier  1895;  sa 
durée  sera  de  trois  mois. 


LA    SOCIÉTÉ   ANGLAISE 

Des   Peintres    de   Portraits 


Cette  Société,  dont  le  succès  grandit  d'année  en 
année,  vient  d'ouvrir  sa  quatrième  Exposition 
dans  les  beaux  salons  de  la  New-Gallery.  Les 
nombreux  portraits  qu'elle  offre  aux  visiteurs 
témoignent  de  grands  progrès  accomplis  par 
les  écoles  anglaises  dans  ces  derniers  temps  ; 
l'ensemble  permet  de  juger  avec  sûreté  les  diver- 
ses tendances  des  portraitistes  d'outre-Manche. 
On  y  rencontre,  en  effet,  M.  Watts  à  coté  de 
M.  Loudan,  MM.  Millais  et  Orchardson  à  côté 
de  MM.  Whistleret  Hitchens,  puis  MM.  Schan- 
non,  Herkomer,  Lavery,  Halle,  Walker,  Wort- 
ley.  Collier,  Ouless  et  autres.  Une  place  hospi- 
talière a  été  réservée  aux  étrangers,  à  MM.  Len- 
bach,  Bonnal,  Caroliis-Duran,  Comerre,  Besnard 
et  A.  La  Gandara,  dont  la  Princesse  de  Chimaij 
a  retrouvé  à  Londres  l'éclatant  succès  qu'elle 
avait  obtenu  an  Champ-de-Mars,  et  au  regretté 
Bastien-Lepage,  pour  lequel  on  a  fait  une  excep- 
tion des  plus  honorable,  l'Exposition  étant  réser- 
vée aux  peintres  vivants.  Inutile  dédire  que  nos 
compatriotes  font  tous  bonne  figure  à  la  New- 
Gallery. 


L'Érudition    artistique    en    Allemagne 

d'.vprès  quelques  publications  récentes 


Dans  l'érudition  comme  dans  l'art  militaire, 
l'Allemagne  a  pour  elle  les  gros  bataillons.  Grâce 
à  des  armées  de  travailleurs,  aussi  nombreuses 
que  disciplinées,  elle  a  pu,  dans  ces  dernières 
années,  faire  rentrer  dans  son  orbite  une  série  de 
contrées  voisines  et  ranger  parmi  ses  tributaires 
jusqu'à  l'Italie,  qui  a  cependant  un  passé  d'érudi- 
tion si  considérable.  L'histoire  de  la  ville  de 
Home,  pour  ne  citer  qu'un  exemple,  a  été  en  quel- 
que sorte  confisquée  par  les  Papencordt,  les  de 
Iteumont,  les  Gregorovlus.  Et  quel  merveilleux 


exemple  d'organisation  ijue  le  vaste  réseau  d'in- 
formations et  de  correspondances  étendu  par 
l'illustre  Mommsen  sur  l'Europe  entière,  partout 
où  se  trouve  un  vestige  de  la  civilisation  ro- 
maine! 

L'histoire  de  l'Art  n'a  pas  été  la  dernière  à  pro- 
fiter de  ce  besoin  d'activité  et  d'expansion,  qui  a 
parfois,  il  ne  faut  pas  se  le  dissimuler,  quelque 
chose  de  fébrile.  Celte  science,  car  c'en  est  une, 
n'en  déplaise  à  bien  des  gens,  a  de  bonne  heure 
conquis  son  droit  de  cité  en  .\llemagne  :  tandis 
que  chei;  nous  elle  ne  cesse  d'être  exclue  du  pro- 
gramme de  nos  universités,  elle  s'est  taillé  de 
l'autre  côté  desVosges,  dans  ren.seigneinent  public, 
une  part  des  plus  enviables,  et  il  n'en  faut  p.-is  da- 
vantage pour  expliquer  son  développement  depuis 
un  quart  de  siècle.  La  fondation  projetée  d'une  école 
de  Florence,  qui  aura  pour  mission  do  faire,  pour 
l'histoire  de  l'art  du  Moyen  Age  et  de  la  Renais- 
sance, ce  que  notre  Ecole  de  Rome  fait  pour  l'his- 
toire proprement  dite,  pour  l'épigraphie,  la  paléo- 
graphie, la  philologie,  l'archéologie,  ne  peut 
manquer  d'imprimer  un  nouvel  essora  des  études 
déjà  si  tlorissantes. 

Constatons  Inut  d'abord  que  ces  recherches  pro- 
fitent aux  époques  et  aux  contrées  les  plus  diver- 
ses. Tandis  que  M.  Voge  consacre  à  notre  sta- 
tuaire du  Moyen  Age  un  travail  des  plus  impor- 
tants, sur  lequel  j'espère  qu'il  me  sera  donné  de 
revenir  (1),  et  que  M.  C.  Neumann  retrace  les 
vicissitudes  de  la  vénérable  basilique  de  Saint- 
Marc,  à  Venise  (3),  d'autres,  tels  que  M.  Justi, 
prennent  pour  objectif  l'histoire  de  l'Art  en  Es- 
pagne ou,  comme  M.  Strzygowski.  celle  de  r.\rt 
byzantin.  Il  n'est  pas  jusqu'à  l'Extrême-Orient 
qui  ne  commence  à  tenter  ces  esprits  si  avides 
de  s'instruire. 

La  plus  somptueuse  à  la  fois  et  la  plus  rigoureu- 
sement scientifique  des  publications  d'art  éditées 
dans  ces  quinze  dernières  années  est  sans  contre- 
dit l'Annuaire  des  Musées  de  la  maison  d'Au- 
triche, publié  sous  les  auspices  et  aux  frais  de 
l'Emperenr  François-Joseph  II  (3).  Cette  entre- 
prise monumentale,  qui  forme  aujourd'hui  quinze 
énormes  volumes  in-quarto,  sans  compter  de 
nombreux  suppléments,  est  destinée  à  mettre  en 
lumière  les  trésors  d'art  des  ïiilusées  impériaux. 
Chaque  volume  se  compose  :  1°  d'une  série  de 
dissertations  critiques  rédigées  par  les  savants 
les  plus  autorisés  et  accompagnée  d'illustrations, 
qui  comptent  certainement  parmi  les  plus  par- 
faites dont  s'honore  la  photogravure;  2»  des  ré- 
r/esles  artistiques  de  la  maison  de  Habsbourg  de- 
puis le  Moyen  Age  jusqu'à  nos  jours.  L'esprit 
de  méthode  qui  préside  à  la  publication,  la  ri- 
chesse des  informations,  le  luxe  de  l'illuslralion 
méritent  non  seulement  des  éloges,  mais  une  ad- 
miration sans  réserve. 

Le  XV«  volume,  qui  vient  de  paraître,  contient 
les  dissertations  suivantes  :  M.  Béer,  la  galère 
de  don  Juan  d'Autriche  à  Lépante.  —  A.  de  Drach, 

(1)  Die  Anfœiige  des  monumenlaleii  Stiles  im  Miltel- 
aller.  Strasbourg,  189i. 

(2)  Die  Mai-kuskirche  in  Venedig.  (Berlin.  Reimer. 
1S91);  extr.  des  Preussische  Jalirbùcher. 

(3)  Jahrbuch  der  kunslhislorischen  Sammluttgen  des 
allerhixchsieii  Kaiserhauses,  t.  XV.  Vienne,  Tempslsy  ; 
1  vol.  in-i»,  4b7-ccxv  p.,  avec  31  \A.  hors  texte  et  llfi  gr,-.- 
vures  dans  le  texte. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


261 


Jost  liiirgi,  horloger  (Je  l'empereur  KoJolphe  II. 
—  Jlaenilcke,  Joseph  Heintz.  peintre  de  !îo- 
(lolphe  II.  —  Modem,  Paulus  van  Vianen.  — 
I{.  de  Schneider,  la  Slalue  de  bronze  de  l'IIflc- 
nonberg.  — Th.  de  Frimnicl,  Tal)leaux  inédits  de 
la  collection  d'Amhras.  —  Keiiner.  la  collection 
de  portraits  de  l'archiduc  Ferdinand  de  Tyrol.  — 
J.  de  Schlosser,  Selles  d'ivoire  de  la  fin  du  Moyen 
Age.  —  Boeheiin,  les  «  Zeughûcher  »"  de  l'empe- 
reur Maximilien  I".  —  Chmelarz,  les  Gravures 
en  clair  obscur  de  Jost  de  Negker. 

Les  Réijesle.t,  qui  accompagnent  ce  volume, 
vont,  pour  les  Archives  des  Finances,  de  l'année 
1509  à  l'année  l(il9  ;  pour  les  Arcliives  de  l'Etat, 
de  l'année  l-iiW  à  l'année  16(W. 

Comme  supplément,  VAnniiaive  de  189i  nous 
offre  la  reproduction  en  photogravure  d'un  ma- 
nuscrit à  miniatures  célèbre,  la  Genèse  du 
v  siècle,  conservé  à  la  Bibliothèque  impériale  de 
Vienne  (pi.  I-XXX).  Quoique  les  miniatures  de  la 
Genèse  aient  été  publiées  il  y  a  une  vingtaine 
d'années  parle  P.  Garrucci,  dans  sa  Sloria  dflV 
Arte  cristiana,  les  archéologues  sauront  gré  à 
MM.  de  Ilartel  et  Wicklioll'  de  les  avoir  repro- 
duites à  nouveau  à.  l'aide  de  procédés  perfection- 
nés. C'est  dans  leur  atlas  seulement  ([ue  l'on  peut 
étudier  le  caractère  de  ces  compositions  encore 
tout  empreintes  de  la  saveur  antique. 

Moins  luxueux,  mais  d'allure  plus  libre,  est 
l'Annuaire  des  Musées  de  Berlin,  publication  (ii;e 
le  regretté  M.  de  Ronchaud  avait  prise  pour  type 
lorsqu'il  conçut  le  projet  de  doter  notre  Louvre 
d'un  recueilanaloguo  (1).  On  jugera,  par  ce  rapidi' 
sommaire  de  rinlérèt  qu'oIVre  le  dernier  volume  : 
Kraus,  les  Peintures  de  Suiit'  .\ngelo  in    Formis. 

—  F'riedlander,  notice  sur  A.  .\ltdorfer. —  Luders, 
Sarre,  et  Seidel,  l'Exposition  des  (puvres  d'art  du 
temps  de  Frédéric  II.  —  13ode  et  l'redius,  l'ieler 
van  den  Bosch.  —  WickhilV,  la  l'.ibliolhèque  île 
Jules  II  (la  Cliamb.'e  delà  Signature  de  Raphai'l). 
Stryzgowski,  li:  lîas-ri'licf  de  l'Histoire  de  Moisi: 
du  Musée  de  Berlin  et  les  Portes  de  Sainte  Sa- 
bine i\  lîome.  —  Lehrs,  Notes  sur  Israël  van 
Meckenen.  —  liurckhardt,  Martin  Schongaucr  et 
SCS  frères  dans  leurs  rapports  avec  BAle.  —  .Sid- 
ncy  Colvin,  un  Recueil  de  dessins  do  Lucas  lie 
Leyde.  —  Justi,  un  Portrait  du  poète  (iarcilaso 
de  la  Vega.  —  Ilofstede  de  (irool,  Judith  Leysler. 

—  Thode,  trois  portraits  d'Albeit  Uûrer. 

(A  suivre.)  F.  Mùntz. 


Académie  des  Inscriptions 


St'diices  lies  J'.l  et  ;'()'  octohve 

Archriilni/ie  fifci'i/iir.  —  M.  Alexandre  Ber- 
trand présente  i'i  r.\cadémio  le  fac-similé  de  deux 
vases  d'or  ornés  de  reliefs  représentant  unechassi- 
au  taureau  sauvage,  et  découverts  il  y  a  cinq  ans 
il  Vapliio,  petit  village  di's  environs  de  Sparte 
(Laconle),  clans  une  sépulture  4  coupole,  du  typ' 
des  sépultures  ccuinues  sous  lo  luini  do  Tri'sor 
(l'Atn'r,  non  loin  de  Mycènon.  Près  de  ces 
vases  gisaiont  deux  épées  de  bronze  avec  incrus- 
tations de  feuilles  d'or,   semblables  aux  épé'us  dé'- 

(H  Jiihrtmrh  tter  ktfnit/livhfn  j'reu.inhi-firn  Kuml- 
«ammdiiii/iii,  l.  XIV.  XV;  Borliii,  HrMlo,  I.s\«-I89l. 


couvertes  par  .'^chliiMnann  dans  les  lombcaux 
royaux  de  l'.Vcropole  de  Mycènes,  un  grand  nom- 
bre de  minces  plaques  d'or  ayant  .servi  d'appliques 
sur  lies  vêtements,  quatorze  pierres  gravées  ou 
gemmes  sur  lesquelles  sont  représentés  des  ani- 
maux de  toute  sorte,  comme  on  en  trouve  en  très 
grand  nombre  dans  les  îles  de  la  mer  Egée, 
quantité  d'autres  petits  objets  appartenant  à  cette 
même  civilisation  mycénienne  ou  achéenne,  qui 
nous  donne  une  idée  plus  précise  encore  que  les 
poèmes  d'Homère  de  la  richesse  des  chefs  dont 
Agamemnon  fut  le  lype.Cesva.ses. qui  ressemblent 
à  ceux  dont  il  est  question  dans  Homère,  peuvent 
remonter  à  une  date  q  l'il  faut  placer  entre  1400 
et  1200  avant  Jésus-Christ. 

Ces  fac-similé,  dont  les  originaux  appartien- 
nent au  musée  d'Athènes,  vont  être  déposés  dans 
la  vitrine  du  musée  de  Saint  Germain,  réservée 
aux  antiquités  primitives  de  la  Grèce,  où  tout  le 
monde  pourra  admirer  le  merveilleux  dessin  et 
l'admirable  réalisme  des  taureaux  gravés  sur  ces 
vases. 

Avehéoloyie  cimbrique.  —  M.  .\lexandre  Ber- 
trand expose,  dans  la  séance  suivante,  un  autre 
fac  similé  qui,  bien  que  d'une  époque  plus  récente 
et  u'un  travail  beaucoup  moins  tin,  a  une  impor- 
tance considérable  à  ses  yeux  et  est  d'un  intérêt 
:iu  moins  égal  à  celui  des  coupes  de  Vaphio. 

Il  s'agit  d'un  grand  vase  ou  chaudron  d'argent 
doré,  de  dimensions  tout  à  fait  inusitées  (C",69  de 
diamètre  sur  0"."20  de  profondeur),  orné  de  nom- 
breux lableaux  niythologniues.  Ce  vase  a  été  dé- 
couvert, il  y  a  deux  ans,  dans  le  nordesl  du 
Jutland  (presqu'île  cimbrique)  près  le  village  de 
Gunileslrop.  Kn  rapprocbaul  ipielipies  scènes  qui 
01  lient  ce  chaudron  de  certaines  représentations 
ligurées  de  monuments  gaulois  connus  el  datés, 
comme  l'arc  de  triomphe  d'Orange,  l'autel  Je 
Reims,  etc.,  M.  .\lex.  Bertrand  conclut  que  le 
vase  hiératique  de  Gundestrop  a  clé  fabriiiuè  A 
une  époque  voisinr  de  notre  ère  chez  les  t^.imbres 
de  la  pn'squ'ile  du  Jutlaiid  el  constitue  pour  les 
archéologues  de  tous  les  pays  un  précieux  sujet 
d'études.  Ce  chaudron,  dit-il,  en  terminant,  est 
un  document  historique  et  mythologique  de  pre- 
mier ordre.  Ce  fac-similé,  comnie  Celui  des  vases 
de  Vaphio,  est  déposé  au  Musée  de  Saint-Ger- 
main, où  le  public  peut  le  voir. 

Conimunicittiuiis  itirorses.  —  M.  Di'Ioche 
continue  la  seconde  lecture  do  son  Mémoire  sur 
le  port  des  anneaux  ilans  l'antiquité  et  dans  les 
premiers  siècles  ilii  Moyen  \\i-\ 

Vendredi  prochain,  l'.Vca  b'-niie  nommera  une 
commission  do  six  membri'S  chargée  de  pn'senler 
des  candidats  pour  l'élecliiin  do  deux  associés 
étrangers,  en  remplacement  do  MM.  do  Rossi  et 
Lnvard. 


Un  Tableau  contesté  do  Charles  Jacque 


(  '.omliien  il  est  roKroltablo  que  les  nrtislo.s  nodres- 
sf  nt  pas  eux-mêmes  le  catalogue  ilescriplil  de  leur 
o'uvre!  l'n  des  miircbands  de  liilileaiix  île  In  rue 
l.aflitto  l'xpoMiiil  derniêioinent  un  Troiipfiiii  tte 
moutons iiiissniitdiinsli-s  lniiilf:.  ayant  llgur>'',eii 
18UÎ,  a  une  exposition  organisée  II  Donleaux  par  la 


262 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Société  des  Amis  des  Arls  et  drsi^'tn;  par  le  eata- 
loHue  cuuiiiie  élant  do  flliarlos  Jacquo.  Il  avait 
été  acquis  au  prix  de  1.800  fr.  pour  la  loiribola  de 
l'Kxposition,  où  il  fut  fe'agné  par  la  personne 
même  qui  l'a  cédé  au  iiiarcliaiid  parisien.  Or, 
M.  E.  Jacque,  lils  du  eélélire  peintre,  ayant  vu 
le  tableau  à  la  vitrine  dp  la  rue  Lallitte,  aflii'nio 
qu'il  n'est  point  l'œuvre  de  son  pore.  M'""  Dul'our, 
fille  du  maître,  et  M.  Georges  Petit,  expert  do  la 
i'uture  vente  .lacque,  s'accordent  égalemi-nt  à 
nier  l'aulhcnticité  de  la  loile.  Il  y  a  là  matière  à 
un  curieux  procès  qui  éclaircira  le  mystère. 


NECROLOGIE 


Les  éludes  scientifiques  et  arlisliques  de  nos 
antiquités  nationales  viennent  de  perdre  un  de 
leurs  maîtres  les  plus  respectés  :  M.  Léon  Pa- 
lustre est  mort  à  Tours,  laissant  un  gr:nid 
(euvre  inachevé.  L'examen  des  monuments  de  la 
Renaissance,  en  Italie  et  en  France,  le  passionna 
de  bonne  heure.  A  côté  des  savantes  monogra- 
phies publiées  par  M.  Palustre,  il  faut  nieltro 
hors  de  pair  celte  histoire  de  la  Rrnaissance  en 
France,  dont  les  fascicules  parus  compteni 
parmi  les  belles  collections  d'ouvrages  illustrés 
d'art  et  d'archéologie.  Hélas!  quelques  livraisons 
manquent  jiour  la  réalisation  filiale  du  plan  que 
l'auteur  avail  conçu  sur  des  bases  larges  et  somp- 
tueuses. 

La,  Gazette  /les  Beaux-Arts  prend  sa  part 
au  deuil  de  l'érudition  française  :  elle  con- 
sacrera prochainement  nne  étude  spéciale  aux 
recherches  qui  ont  rempli  la  vie  de  son  collabo- 
rateur, que  la  maladie  a  sui-pris  avant  qu'il  eétt 
mis  la  dernière  main  à  ses  précieux  articles  sur 
Germain  F'ilon. 

Issu  d'une  lamille  de  savarjls,  Paluslre  avait 
rais  à  profil  les  loisirs  que  sa  situation  indépen- 
dante lui  créait  pour  visiter  l'Italie  et  s'initier,  en 
véritable  architecte,  à  l'étude  des  monuments  de 
l'ancienne  Rome.  Quant  il  en  eut  pénétré  les  prin- 
cipes, il  se  tourna  lout  naturellement  vers  les 
leuvres  inspirées  de  l'architecture  classique,  et  il 
.se  livra,  sur  l'architecture  de  la  Renaissance,  à 
un  travail  analogue,  sans  oulilier  de  faire  servir 
h  ses  recherclies  les  documents  de  toute  nature 
enfermés  dans  les  bibliothèques. 

Ainsi  armé,  il  pouvait  aborder  l'étude  de  la 
Renaissance  française.  Le  premier  il  y  a  porté  la 
lumière,  et  les  services  qu'il  a  rendus  à  l'histoire 
de  notre  art  par  la  solidité  de  sou  érudition  et 
par  la  sagacité  d'une  critique  qui  n'a  jamais  clé 
trouvée  en  défaut  ne  se  comptent  point. 

Les  monographies  qu'il  a  publiées  au  cours  de 
ses  recherches  sont  nombreuses,  et  la  valeur  en 
est  grande;  mais  l'œuvre  capitale  de  Palustre 
est,  nous  le  répétons,  ce  magnifique  ouvrage  sur 
la  Renaissance  en  France,  que  la  librairie 
Quantin  avait  édité.  Province  par  province,  Pa- 
luslre y  passait  en  revue  les  merveilles  sculptu- 
rales et  architecturales  dont  la  Itenaissaiice  avait 
paré  notre  sol  ;  il  y  reconstituait,  à  l'aide  de  do- 
cuments d'archives  et  d'observations  personnelles, 
leur  histoire,  et  les  erreurs  qu'il  y  a  redressées 
au  cours  de  ce  travail  sont  sans  nombre. 

A  coté  de  ce  monument  de  grande  allure,    Pa- 


luslre avait  consacré  à  l'Architecture  de  la  Re- 
naissance, dans  la  petite  GoUeclion  Quanlin,  une 
chapelle  dont  l'importance  n'est  pas  moindre. 

Citons,  parmi  ses  autres  travaux,  l'ouvrage 
qu'il  a  écrit,  on  collaboration  avec  M.  Barbier 
de  Montant,  sur  le  Trésor  de  la  cathédrale  de 
Trêves,  ses  Mélanges  d'art  et  d'archéoloi/ie 
(1S87),  son  Albt/in  de  l'Exposition  rétrospective 
de  Tours  |189U,i. 

Quelque  notoriété  que  lui  eussent  acquis  ces  tra- 
vaux, quehpie  estime  exceptionnelle  qu'on  fit  d>- 
lui  dans  le  monde  des  érudils,  Palustre  était  peu 
connu  du  grand  p\iblic.  Originaire  de  Tours,  il  y 
vivait  en  sage,  sur  les  hauteurs  do  Saint-Sym- 
phorion  qui  dominent  le  cours  de  la  Loire,  dans 
une  délicieuse  villa  où  rien  ne  pouvait  le  troubler 
dans  ses  recherches,  il  y  est  moi't  avant  l'iieure. 
à  peine  âgé  de  cinquante-six  ans. 

Léon  Palustre  était  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur. Ex-président  de  la  .Société  française  d'ar- 
chéologie, il  était  président  de  la  yociélé  archéolo- 
gique de  Touraine  et  du  Comité  tourangeau  de 
l'Alliance  française. 

l'n  des  meilleurs  peintres  de  la  Suède,  Hugo 
Salmson.  est  mort  dans  son  pays  natal  à  l'àgr 
de  51  ans.  Elève  de  l'Académie  de  Stockholm, 
puis  de  Charles  Comte,  Hugo  Salmson  s'était, 
depuis  1869,  fixé  à  Paris.  11  excellai!,  dans  les 
scènes  de  paysannerie  suédoise,  où  il  aimait  à 
placer  des  enfants  dans  les  libres  ébats  de  leurs 
jeux.  Dans  ces  dernières  années,  il  emprunîaitplus 
volontiers  d'S  sujets  aux  campagnes  de  la  Picar- 
die ;  on  a  aussi  de  lui  de  remarquables  portraits 
au  pastel.  Très  estimé  par  les  amateurs  et 
artistes  français,  Salmson,  qui  prenait  pai-t  à 
toutes  nos  expositions  annuelles,  avait  obtenu 
les  plus  hautes  i-ècompenses  ;  président  de  la 
section  de  peinture  suédoise  ,1  l'Exposition  uni- 
verselle de  1880,  il  avait  été  promu  au  grade 
d'officier  de  la  Légion  d'honneur.  Le  Luxembourg 
a  de  lui  une  Arrestalian  dans  an  riltiu/e  de  la 
Picardie  (1879). 


0.1  annonce  le  décès  d'un  peintre  de  scènes 
hollandaises,  élève  de  l'Académie  d'Amsterdam, 
M.  Gjrrit  Postma,  dont  les  tableaux  étaient  in- 
téressants pour  l'étude  des  types  et  des  costumes. 
H  était  né  à  Nés.  province  de  Frise,  et  après  avoir 
voyagé  en  Espagne  et  en  Italie,  il  se  fixa  à  Har- 
lem. Il  a  souvent  i>xposé  aux  Salons  de  Paris. 
Son  dernier  envoi,  de  1803,  rpprèsentaut  un  Bi/- 
reaii  de  vaccination  en  Hollande. 


On  annonce  la  mort  de  M.  'Victor  Deshay, 
artiste  peintre. 


REVUE    DES    REVUES 


Athenaeum  ('«27  octobre  \Wt) 

—  :M.  O'Donoghue  ])ublie  chez  Quaritch  :  A  des- 
criptive and  classified  Cataloyiie  of  portraits, 
of  Queen  Elizabetli.  divisé  en  neuf  sections  : 
])ointures,  dessins,  miniatures,  gravures,  mé- 
dailles, coins,  gemmes,   sceaux  et  elligies,  repré- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


26» 


si;iilant  sou--  di.'S  asiiecls  c-1  i;i^>  rosluiiies  ililït-- 
roiits  l'imptrieusc  souveraine.  Classification  très 
mclliodiquo;  belles  illusiralions.  parmi  lesquelles 
un  portrail  d'Eiisabetli  h  lïige  du  trei/.e  ans  (ou 
un  peu  plus),  œuvre  do  l'école  de  Ilolbein,  con- 
servée à  Windsor. 

—  De  M.  \V.  Foster,  un  catalogue  des  œuvres 
de  VIndia  Office,  moins  impurlanles  par  leur 
mérite  inlriiis(''i(ue  que  par  leur  inCérèl  liisto- 
rique.  la  plupart  étant  des  portraits  de  princes 
indigènes,  de  comiuérunls  de  l'Inde,  ou  représen- 
tant les  scènes  capitales  de  l'histoire  de  la  pénin- 
sule. 

—  A  Bruxelles,  chez  liruyland,  C'.hristophectG'", 
un  catalogue  raisonné  de  l'œuvre  de  Lucas  Vorsler- 
lijan.  Compte  rendu  caractérisant,  avec  un  esprit 
de  judicieuse  critique,  le  rôle  important  du  célèbre 
.-irliste  dans  l'histoire  de  la  gra^^lre. 

—  A  signaler  aux   égyptologues    une-  nouvelle 

■  •dilion  du  Catalogue  de  la  (jùllection  égyptienne 
du  Musée  de  Berlin,  récemment  publié  par  le  pro- 
fesseur Erman,  directeur  de  ce  ilusée. 

—  A  l'Aquarium  de  Westminster,  une  curieuse 
exhibition  d'aflldios  en  couleurs. 

—  Les  célèbres  portraits  de  Kenicr  Anslo  et  de 
sa  mère,  par  KiMilbrandt,  passent  do  la  collection 
Asliburnham  dans  la  maison  Coinaghi. 

—  Dos  ouvriers  viennent  d'exhumer  il  Kertcli, 
i-n  Crimée,  une  gigantesque  tète  de   lion,  taillée 

ilans  le  plus   ] \i   marlirc  grec,  haute  de  sept 

pieds,  parfailenii'iit  conservée.  On  va  l'envoyer  à 
Salnl-l'élersbourg.  où  elli-  sera  exposée  :\  l'Krini- 
lage.  On  suppose  qu'elle  date  du  vti»  au  vrn"  siècle 
avant  .L-C. 

The  Art  Journal  (n.iv.Mibre  180i) 

■\-  Klude  biogniiihique  et  criti((ue  sur  M.  Tony 
Hobert-Kleury,  par  .lean  iîernac.  avec  reproduc- 
llons  hors  texte  et  dans  le  texte  de  ses  princi 
p.tles  U'uvres. 

•)•  M.  J.  C.  Uobinson,  inspecteur  des  peintures 
de  la  Reine,  publie  de  savantes  rétlexions  sur  !■■ 
dommage  causé  par  le  mauvai-i  emploi  du  bitume 

■  ■t  du  vernis  aux  tableaux  des  meilleurs  maîtres 
anglais,  i-l  siirloiil  de  .losbua  Iti'vnolds  et  David 
Wilkie. 

-|-  Thi'-orii-  tir  lu  si'iisntion  (li>  In  couleur  :  in- 
li'ri^ssanle  discussion  des  systèmes  de  Newton, 
de  Tliomas  Voung,  de  lli'lmholtz,  avec  les  obser- 
vations de  M.  W.  K.  Stanley,  ipii  soulève  cer 
laines  objections  contre  les  conrliisinns  ilti  cé- 
lèbre physicien  allemand. 

-;•  Sous  ce  tiln-  ;  L'Art  un  CiiilUhitll.  >L  A.  »i. 
Tenqiel,  directeur  de  la  Corporation  de  la  (ialerie 
d'art  do  Londres,  poursuit  son  étude  sur  li.'s  ta- 
bleaux n'unis  dans  le  [lalais  municipal,  dont  plu 
sieurs  sont   reproduits  dans  le  texte. 

•,'•  Ln  Diiiisr  (iitcii'itiie  et  moilcnie.  Première 
partir-:  La  Danse  grecque,  avec  des  iUusIratinns 
empruntées  aux  vases  ({recs. 

•J-  NiHc^  SU)'  dfs  iiiii>rcssioii.i  eu  lumlfiirs  Jn- 
;)fj(i(fi,«('.<,  de  JI.  rii'''odore  riuret,  accompa^uècs 
de  spécimens,  trop  réduits,  tirés  en  rniir  et  ne 
pouVHul  donner  qu'une  idéu  très  insuCllsunte  de 
ces  sédui.santes  images, 

■",•  Quelques  renseiKiixuient.s  sur   uiii>  collection 


d'-  laiileaux  re'-unis  actuellement  dans  l.-s  Ijùti- 
ments  de  l'Exposition  à  .\délaïdc,  dans  l'Australie 
du  .Sud,  avec  six  gravures. 


Die  Kunst  fiir  Aile  (1"  novembre  1894) 

*  Soles  sur  le  inouccment  symboliste,  par 
H.  Uelfcrich.  —  Mouvement  général  de  rénovation 
dans  la  littérature  et  l'art  ;  adeptes  peu  nombreui 
mais  très  intluents.  Le  mouvement  symboliste  a 
commencé  en  .\llemagne  avec  Ba-cklin.  11  y  a  ac- 
tuellement dissidence  entre  les  jeunes  et  les  vieux 
symbolistes.  Stfick  et  HolVmann  sont  chefs  des 
jeunes  ;  entre  les  deux  se  tient  Klinger.  —  Les 
tendances  symbolistes  ont  trouvé  comme  repré- 
sentants eu  Belgique  Khnoppf,  en  Angleterre 
Rossetti,  Watts  :  en  France.  Puvis  de  Chavannes 
et  Gustave  Moroau  Le  but  du  mouvement  est  une 
épuration  du  naturalisme,  mais  aucune  théorie 
ne  pourra  remplacer  le  talent  chez  ceux  qui  en 
manquent. 

*  Soles  biographiques  de  Théodore  Ilor- 
schelt.  —  Court  aperçu  sur  la  vie  et  les  voyages 
de  Théodore  Horschelt.  Plusieurs  lettres  de 
Horschelt  donnent  des  renseignements  curieux 
sur  le  siège  de  Strasbourg  en  1870. 

*  Le  docteur  Schmidkunz  continue  son  inté- 
ressant article  sur  les  études  artistiques  de  Uel- 
mlioltz.  Quelques  détails  iihysiologiques  sur  U 
sensibilité  de  notre  vision.  Le  peintre  traduit 
d'une  façon  individuelle  l'échelle  des  lumières  et 
des  couleurs.  C'est  ce  que  l'on  appelle  le  style. 
Valeur  musicale  des  couleurs.  Le  spect;iteur 
exercé  demande  à  un  tableau  d'iill'nr  une  idée 
ennoblie  de  la  nature.  La  contemplation  de 
l'œuvre  d'art  donne  une  impression  plus  durable 
que  celle  de  la  nature  même.  Le  secret  de  la 
beauté  artistique  réside  dans  le  sentiment  de  la 
succession  harmonique  et  vivante  de  nos  visions 
«  coniioe, devant  une  mer  houleuse,  nous  sommes 
captivés  par  le  tlux  et  le  rellui  rythmique  du 
ninuviiiient  qui  nous  emporte,  a 


Kunst-Chronik  m  octobre  1894) 

0  M.  I'  !>'  l'iiniMiil  continue  ses  intèressautcs 
l'tudes  sur  la  Galerie  de  Stuttgart  et  propose  de 
nouvelles  attributions  à  la  place  do  celles  que  le 
catalogue  du  Musée  inJiiiuo  avec  plus  ou  moins 
de  certitude. 

O  C'ompte  rendu  de  l'Exposition  do  peinture  i^ 
An\ers;  grand  élogo  de  l'intluenco  et  de  lu  su|ié- 
rioritè  artistique  des  peintres  français  parmi  les- 
quels Itenjamin-Const^mt,  Itonnat,  .Iules  ].ic- 
fobvre,  Carolus  Dui-.in.  Bèraud.  Puvis  do  CUa- 
vannes,  'l'issot.  Deliiille,  ll<.)vbet,  UérOme, 


BIBLIOGRAPHIE 


Souuuaire  Je  La  Oazettedos  Beaux-ArU 
ilu  l''^  aovombre.  —  Li  l'ro|i.igaiidi'  do  la 
llennissanee  en  Orient  |ieiidaiit  lo  x\"  siè- 
ele,  par  !•'..  .Muni.'.  Les  hessins  .l'Ingres  an 
Musée  de  MontHubiin,  pur  L<V)pi>ld  Mabil- 
ieaii;  Ln  Sculpture  tlorentnie  iiu  xv"  siècle, 
par  Marcel  Uuvuionl:  Le  .Musée  du  l'rudo; 


264 


LA   CHRONIQUE   DES   ARTS    ET   DE    LA   CURIOSITÉ 


l'Ecole  espagnole,  jiar  Paul  Lefort  ;  Deux 
critiques  d'arl  au  xviii''  siècle  :  Montesquieu 
et  le  ]>ri^siil('Ut  De  Drosses,  par  Gaston 
Srliéfer;  Notes  'join|)lrinentaires  sur  Douie- 
nico  Ganipagiio!;i,  par'  1 1.  (irtmaii  ;  (Ilironi- 
que  niusicah^  :  l'Utlicllu  du  Venli  à  l'Upéra, 
par  Paul  I  )ul:as. 

—  Trois  gravures  liurs  texte  :  Eluder  de 
femme  tendant  les  bras,  dessin  d'Iugres, 
héliogravure  l)ujarilin  ;  \J Infante  Mafie- 
Tlierése,  d'après  Vulazquez,  eau -forte  de 
Guérard  ;  Les  Menines  d'après  N'elazquez, 
eau-forte  de  L.  MuUer.  Nombreuses  gra- 
vures dans  le  texte. 


Le  peintre  Christophe  Arnberrier  d'Aiigsbouvg, 
par  M.  Haasler,  Kœnigslierg,  1894. 

On  peut  s'étonner  que  ce  remarquable  artisle 
ait  attendu  si  longtemps  un  biographe.  M.  Haas- 
ler a  beaucoup  de  sûrelé  dans  le  choix  de  ses 
sources.  L'origiue  même  d'Amberger  est  mal 
connue  :  quelques-uns  le  font  mitre  à  Nurera- 
ierg  ;  en  tous  cas  il  quitta  bientôt  les  bords  de  la 
Pegnitz  pour  se  rendre  à  Auj^sbourg.  C'est  là 
qu'il  subit  l'influence  de  Huns  Burgkniair.  Il  doit 
également  beaucoup  aux  Vénitiens,  au  Titien  sur- 
tout ;  M.  Haasler  croit  même  à  un  séjour  du 
peintre  dans  la  ville  des  Doges,  tant  le  portrait 
d'Antoine  Welser,  datant  de  1527,  trahit  l'in- 
fluence vénitienne.  Le  15  mai  1530,  Amberger  ob- 
tient la  franchise  de  peintre  à  Augsbourg,  où  il 
devait  être  établi  depuis  quelque  temps  déjà.  Il 
mourut  entre  le  1"  novembre  1561  et  le  19  octo- 
bre 1562.  M.  Haasler  nous  donne  un  tableau 
animé  de  l'activité  artistique  d'Amberger.  Malgré 
quelques  détails  qui  prêteraient  à  la  controverse, 
son  ouvrage  est  digne  d'une  sérieuse  attention. 


Florence,  par  Georges   L.ifexestre  et  Eugène 
RicuTENBEHGER.  Paris,  Quantin. 

Le  second  volume  de  la  Peinture  en  Europe 
vient  de  paraître  ;  il  est  consacré  à  Florence  et 
est,  en  tous  points,  digne  de  son  aîné,  le  Musée 
National  du  Louvre.  Les  auteurs  ne  se  bornent 
pas  à  signaler  les  richesses  des  Offices,  du  Palais 
Pitti  et  de  l'Ancienne  Académie  ;  ils  nous  con- 
duisent encore  à  Santa-Croce,  à  Santa-Maria-No- 
vella,  au  Musée  Saint-Marc,  au  Palais  Riccardi, 
à  la  Galerie  Corsini,  à  la  Maison  de  Michel-Ange, 
en  un  mot  partout  où  sont  conservées  les  princi- 
pales O'uvres  des  plus  grands  maîtres.  Il  a  fallu, 
en  effet,  faire  un  choix  et,  par  suite,  se  résoudre 
à  de  douloureux  sacrifices.  Nous  devons  féliciter 
MM.  Lafenestre  et  Richtenberger  du  goût  sûr  et 
du  discernement  judicieux  avec  lesquels  ils  ont 
mené  à  bonne  fin  une  sélection  si  délicate.  Une 
description  rapide,  mais  complète,  des  tableaux 
catalogués,  l'indication  des  dimensions,  un  ré- 
sumé des  controverses  soulevées  par  certaines 
œuvres,  un  court  historique  des  plus  importantes, 
enfin  tout  ce  qui  puut  guider  et  renseigner  l'ama- 
teur se  trouve  réuni  dans  ce  substantiel  volume 
de  près  de  400  pages. 


Le  livre  est  orm;  de  cent  reproductions  photo 
grajihiques,  dues  à  un  procédé  nouveau  de  typo- 
gravure  de  la  maison  Boussod  et  Valadon, 
d'a]]rès  les  clicliés  de  JIM.  Alinari  frères,  de 
Florence,  reproductions  d'une  scrupuleuse  exac- 
titudi',  oblrnues  par  des  moyens  directs,  sans 
aucun  intfrnK'diaire,  sans  aucune  modification 
de  l'u-uvre  reproduite. 

Oindcpius  pages  sur  la  peinture  à  Florence  for- 
ment une  excidleide  introduction  de  ce  catalogue, 
qui  est  aussi  bien  un  beau  livre  de  bibliothèque 
qu'un  guide  précieux  pour  les  visiteurs  de  la  cité 
de  l'Arno. 

A. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  1143"  livraison.  — 
Texte  par  M'"«deXanteuil.  MM.  Pierre  de  Mériel, 
Henri  Jacottet.  L.  Viator,  Danielle  d'Arthez  et 
Alb(;rt  Deville. 

Illustrations  de  A.Paris, Myrb.ich, Le Blant, etc. 

Tour  du  Monde.  —  17&i»  livraison.  —  .A 
travers  la  Toscane,  par  M.  Eugène  Mûntz.  — 
Treize  gravures  de  Bazin,  Berg,  Gotorbe,  Ber- 
leault,  Bocher,  Boudier. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C'°,  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


CONCERT  DU  DIMANCHE  4  NOVEMBRE 


Chàtelet.  —  A  2  h.  1/4,  concert  Colonne,  avec 
le  concours  de  M""  Marcella  Pregi  et  MM.  Louis 
Diémer  et  Edouard  Risler. 

Première  partie  :  Symphonie  pastorale  (Beetho- 
ven) ;  la  Mari/uerite  au  rouet  (Schubert)  , 
mélodie  orchestrée  par  M.  Ambroise  Thomas  : 
M""  Marcella  Pregi  ;  Peer  Gynt,  suite  d'orches- 
tre (Ed.  Grieg). 

Deuxième  partie  :  Watlenstein,  trilogie  (V. 
d'Indy)  ;  Caprice  arabe,  1'"  audition  et  Scherzo 
(C.Saint-Saéns),  pour  deux  pianos,  par  MM.  Louis 
Diémer  et  Edouard  Rislur  ;  Lamente  (G.Fauré); 
Pi-ocession  (C.  Franchi,  par  M""  Marcella  Pregi  : 
Deuxième  rapsodie  hongroise  (F.  Liszt),  orches 
tri'e  par  M.  !Muller  Beighaus, 


GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

L&  table  alphabétique  et  analytique  de 
la  6  izelte  des  Beaux-Arts  (3«  série  — 
1868  i880  compris),  est  en  vente  au  Bureau 
de  la  GAZETTE. 

Prix  :  15  francs  l'exemplaire  broché. 
Cette  table  a  été  tirée  à  petit  nombre. 
Le  quatrième  volume  des  Tables  (1881- 
1892)  paraîtra  prochainement. 


Le  gérant  :  G.  ROUX. 


l*aris.  —  Imprimerie  âe  la  Presse,  i(j.  rue  du  Croissant.   —  Siraart 


N-  .04.  —  189i 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


10  NovPMilir''. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA    GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     Ll     SAMEDI     MATIN 


Les  ahonrih  à  une  année  entière  de  U  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
U  Chronique  des  Arts  et  dj  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    DEPARTEMENTS 
12  fr.         1        Six   mois. 


8  fr. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Nous  avons' parli?,  dans  notre  dernior  nu- 
méro, du  piquant  incident  survi'nu  ;'i  l'Expo- 
sition d'Anvers.  La  sodion  dos  objets  d'arl 
lie  l:i  Socii'ti'  Nationale,  d'accord  avec  son 
président,  M.  Cazin,  a  décidé  de  dé<Miner, 
d'une  façon  courtoise,  les  honneurs  ((uc  les 
rct,'len'i(!nts  mêmes  de  l'E.Kposition  ne  Tauto- 
risent  pas  à  accepter,  la  mise  hors  concours 
des  exposants  delà  Société  ayant  été  accei)tée 
et  reconnue  pai-  le  Comité  i)elne  d'organisa- 
tion. 


I.a  K«  lO.xposition  des  Peintres  impression- 
nistes et  symbolistes  est  uuvcrti.'  ù  la  ^'ulei'ic 
l.e  liari'  de  Uoutteville.  47,  rue  Le  l'eletier. 
de]iuis  le  jeudi  H  novembre. 


Le  peintre  (i.  Ibels  ouvre  une  K.xposition  do 
ses  œuvres  dans  les  fialeries  du  'riiédlre  d'.Vp- 
|ilicution.  IM.  rue  Sainl-l.a/.arc. 


1.,'Associaliiin  de  peinture  l'ulilwi  .Studio, 
ipii  a  or^janisé  jadis  à  La  Haye,  sous  la  direc- 
tion do  son  président.  >L  Mesiliif;.  des  exposi- 
tions remari|ualiles  de  Daidii^^ny  et  de  Millet, 
inonti'cra,  cette  anni''e,  au  public  l'ii'uvre  de 
son  pri''siilcnt   lui-inèine. 


t'u  ceitain  nombre  (ramcndemonts  ont 
l'té  (b'post's  au  budget  dos  Beaux-Arts  : 
M.  LocUi'oy  demande  un  i-réibt  île  rm.iiOil 
francs  pnuiMa  ri''fection  ilii  théâtre  d'tlran^'O  : 
M.  Uei-j,'er,  un  crédit  de  lO.lMK)  frani's  pnnr 
acb.it  d'icuvres  de  l'art  industilel  di^'Cnratif  à 
destinatiiin  des  palais  nationaux  cl  des  mu- 
sées spéciaux,  et  un  crédit  de  .'lU.tJOO  francs 


pour  entamer  les  travaux  de  reconstruction 
du  palais  du  quai  d'Orsay  à  destination  du 
service  de  la  Cour  des  comptes. 


LES 

Peintures  décoratives  de  M.  Puvis  de  Chavannes 
A  l'iiuti;l-iji;-villu 


.\  la  mort  du  regretté  J.-E.  Delaunay,  on  se 
souvient  que  le  Conseil  mimicipal  de  Paris 
remit  entre  les  mains  de  M.  Puvis  de  Cha- 
vannes la  belle  et  lourde  tdcbe  de  décorer  le 
plafond  de  l'escalier  de  l'HiMel-de-Ville  .lu'on 
nomme  communément  l'a  escalier  du  Préfet  ». 
!,(>  plus  {;rand  nombre  des  motifs  de  celle 
riche  décoration  furent  exposés  cette  année 
au  .'^alon  du  Cbainp-de-Mars.  Voici  comment 
l'artiste  a  lui-même  exposé  le  plan  de  son 
œuvre  : 

«  Devant  représenter  dans  un  plafond  et 
quinze  compartiments  complémentaires  la 
(.'lorilicalion  de  la  Ville  do  Paris,  j'ai  choisi. 
comme  motif  principal,  une  scî?ne  pouvant  se 
résumer  ainsi  : 

a  La  Ville  de  Paris  couronnée  parles  Lettres. 
les  Sciences  et  les  Arts,  at;rée  l'honinuiKe  du 
chantre  immortel  qui  l'a  célébrée. 

..  Victor  Hugo. la  main  sur  la  lyre  cjuo  lionlim 
f,'i'nie.  la  pressente  à  la  Ville  :  ii  sa  suite  apparaît 
un  trio  do  ll};ures  volantes,  symbolisant  l'es- 
sence mémo  de  son  n-uvre  :  poésie  lyrique. 
I.e(jf>idc  lies  Siècles,  ou  roman,  drame,  ou 
les  Chili imrnls. 

<i  Sous  le  portique,  un Rroupe'd'épliélios  bran- 
dit des  palmes;  l'un  d'eux  lient  l'élenilunl 
aux  armes  do  l'aris  ;  un  autre,  le  cartel,  avec 
cette  inscription  :  «  Paris.  Ville-Lumiére.  aux 
génies  qui  lont  sa  gloire.  •• 

"  Les  quinze  compartiments  qui  doivent  ser- 
vir d'appui  au  sujet  principal  ont  pour  titre  : 

..  pour  |i>s  quatre  voussure--:  l'iim'r  iitlellei'- 


200 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


l)inl.   Ardeur  ai'lisliijiw,  Cluii-ilé.   l'alr/o- 
lisme. 

«Pour  les  sRpl  tympans  :  h'spril,  Genero- 
silé.  Fantaisie,  Beauté,  (Julie  du  Souvenir, 
Intrépidité,  Urbanité. » 

Il  reslait  à  exécuter  deux  vuussui'es  ri'iin''- 
senlant  I'a)is  Moyen  A,f/e  et  Paris  moderne. 
uu  Lutece  cl  Paris,  et  deux  (•oinpartiriients 
d'angle  :  Renotnmée  et  Industrie. 

Aujourd'hui,  J'ensemljle  est  comijlel  :  h;  .jjij- 
l)li('  peut  se  rendre  compte  sur  jilaee  de  la  fa- 
çon vrahnenl  triomphante  dont  M.  Puvis  de 
(jtiavannes  a  vaincu  toutes  les  diflicullés.  el 
les  objections  que  formulèrent  jadis  queli[ues 
es|irits  timides  tombent  d'elles-mêmes.  La 
line  architecture  de  l'escalier  semblait  sollici- 
ter à  sa  blancheur  un  enrichissement  sobre  et 
pur:  elle  l'a  précisément  trouvé.  Le  ])lafond. 
(■'lésant,  harmonieux,  aérien  au  possible,  ou- 
vi'c  des  pers|iectives  amples  à  une  figuration 
pondérée  i|u'aUèfïe  une  atmosphère  de  gloire 
sereine,  de  tranquille  et  noble  apottiéose.  I^es 
compartiments  adjacents,  d'un  jet  si  parfaite- 
ment original,  soutiennent  la  scène  centrale  ; 
ils  l'annoncent,  la  préparent,  la  rehaussent; 
les  bleus,  les  jaunes  et  les  roux  y  jouent  tour 
à  tour  leur  rôle  et  le  concert  s'achève  sans 
discordance,  dans  un  rayonnement  de  paix, 
dans  la  lumière  d'un  âge  d'or  idéal. 


Don  Edouard  André 

l'école    des   ee.vc  x--\  rt; 


M"'=  Edouard  André  vient  d'oiri'ir  à  l'i''cule 
des  Beaux-Arts,  en  souvenir  de  son  mari,  trois 
superbes  porirait.s  d'Ingres  —  trois  mines  de 
plomb.  —  qui  sont  appelés  à  prendre  une  place 
d'honneur  au  milieu  de  la  riche  collection  de 
dessins  de  maîtres  réunie  dans  notre  grand 
établissement  d'enseignement  artistique.  L'un 
d'eux,  d'un  modelé  aussi  sûr  que  puissant, 
représente  Ingres,  à  l'âge  de  soixante-dix-neuf 
(lu  quatre-vingts  ans,  de  face,  à  mi-corps, 
jiorlant.  à  droite,  la  pla([ue  de  la  Légi(.jn 
d'honneur  :  le  second,  exécuté  à  Rome  en  ISU, 
est  le  portrait  de  M.  de  Norvins  (il  on  existe 
une  répli(jue  lithographiée  par  Muret):  quant 
au  troisième,  qui  porte  cette  dédicace  «  OITcrt 
il  Madame  Lelilanc  par  son  très  humble  ser- 
viteur Ingres  »,  c'est  une  des  plus  spirituelles 
et  pénétrantes  études  de  femme  composées 
par  ce  maître  dessinateur. 


NOUVELLES 


jf*jf  L'ou\erlurc  de  l'Kcole  spéciale  dArclu- 
lecture  aura  lieu  le  lundi  Vi  novembre,  à  dix 
heures  très  précises  du  matin,  au  siège  de 
riv.-ole.  !:!().  boulevard  du  Montparnasse. 

jf*jf  M.  V.  Bart,  conseiller  municipal  de  Ver 
sailles,  vient  d'offrir  au  Musée  de  cette  ville 
un  petit  dessin  au  crayon  repri'sentnni  liuiia 


]iarto  et  exécuté  dans  des  conditions  qui  lui 
donnent  un  prix  particulier.  En  ell'et.  on  lit  au 
dos  :  J'ai  dessiné,  moi  Dulertre.  d'après 
nature,  le  général  en  chef  siir  le  vaisseau 
l'Orient  dans  la  traversée  de  l'e.rpédition 
d'Efii/pie  en  (sic)  7  de  la  Republiqve.  C'est 
l'original  fin  pi'olil  très  intéressant  gravé  en 
b'ie  de  VExpédiiion  d'K(j\ipte  de  Dutertre. 
Ce  don  a  pi'is  place  dans  la  nouvelle  salle  du 
re/,-de-chaussi''S,  oii  M.  de  Nnlhac  a  récem- 
ment inslallé'  les  acquisitions  faites  dei/uis 
deux  ans  pai'  nos  colleelions  d'histoire  natio- 
nale. 

i^if  Le  Musée  ancien  de  Bru.Kelles  vient  do 
s'enrii'liir  d'une  iruvre  de  Rubens,  impor- 
tante, sinon  par  sa  dimension,  du  moins  |iar 
sa  qualité.  C'est  l'esquisse  d'une  des  grandes 
compositions  qui  furent  commandées  au 
maître  anver.sois  jiour  le  plafond  de  Wbitchall. 
à  Londres.  Le  Musi'e  du  Louvre  possède  éga- 
lement une  étude  du  même  genre.  La  nou- 
velle aciiuisition  du  Musée  de  Bruxelles  est 
ip.ielque  peu  dilîérenb'.  du  panneau  délinitif 
qui  a  pour  sujet:  les  Bienftrils  du  gouverne- 
ment du  roi  .Jacques.  Elle  n'en  reproduit  que 
la  partie  droite. 

Ces  grandes  peintures  de  Whitehall  furent 
achevées  en  l'espace  de  six  ans.  Le  Trésor 
i-oyal  d'Angleterre  mit  peu  d'empressemeat  à 
s'acquitter  envers  Rubens,  qui  ne  fut  entière- 
ment désintéressé  que  deux  ans  après  la 
livraison  de  son  œuvre.  Dans  une  lettre  i[u'il 
écrivit  à  son  ami  Peiresc,  Rubens  parle  du 
plafond  de  Whitehall  :  «  Comme  j'ai  les  cours 
«  en  horreur,  écrit-il.  j'ai  chargé  un  tiers  de 
"  porter  mon  ouvrage  en  Angleterre.  Il  est 
'  actuellement  en  place,  et.  au  dire  de  mes 
«  amis.  Sa  Majesté  en  est  tout  à  fait  satisfaite. 
«  Je  n'en  ai  cependant  [las  em'oro  reçu  le 
«  payement,  et  cela  aurait  lieu  de  me  sur- 
«  prendre,  si  j'étais  novice  dans  les  afl'aires.» 

iif*jf  Le  Musée  de  Berlin,  on  le  sait,  vient 
d'acquérir  de  lord  Asliburnham  un  tableau  de 
Rembrandt,  très  célèbi'e  :  Le  Ministre  Ansloo 
occupé  à  consoler  une  jeune  veuve;  c'est 
une  œuvre  importante.  piiis([u'elle  n'a  guère 
moins  de  lm.84  sur  2  m.  24,  efde  la  meilleure 
manière  du  peintre  —  elle  est  datée  de  Wii. 
c'est-à-dire  contemporaine  de  la  Ronde  de 
ISIuit  (1642).  Cette  ai-quisition  n'a  pas  été 
sans  contrister  les  amateurs  anglais,  cpii 
auraient  préféré  qu'une  toile  aussi  fameuse 
entrât  à  la  (ialerie  nationale,  plutôt  i[ue  de  la 
voir  passer  la  mer,  et  quelques-uns  songent  à 
demander  au  Parlement  de  donner  aux  Mu- 
sées anglais  un  droit  de  préemption  sur 
toutes  (ciivi-es  d'art  qu(^  les  étrangers  mar- 
chanderaient dans  le  Royaume-Uni.  Avec  sa 
subvention  annuelle  de  StJO.OOO  fr.,  la  Galerie 
nationale  ferait  une  sérieuse  concurrem-e  à 
Berlin;  car  nous  ne  parlons  pas,  bien  en- 
tendu, du  Louvre  ! 

^**  fn  ordre  royal  enjoint  -att  Ministre  des 
allaires  étrangères  d'Espagne  de  prendre  les 
mesures  nécessaires  pour  transfiorter  à  Ma- 
drid les  cendres  du  peintre  (Joya,  qui  reposent 
depuis  plus  de  soixante  ans  dans  le  cimel'èrc 
de  la  Gharlreuse  de  Bordeaux 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


267 


:(,**  l.a  Comiui^siun.  insliluce  a  Alii.nes 
(jour  examiner  létat  actuel  du  Parthénon,  a 
iléilari',  après  examen,  que  le  monument 
(ilail  lorleinent  ébranlé  par  les  tremblements 
(le  terre,  qu'il  avait  besoin  d'être  consoliili- 
immédiatement  et  qu'il  y  aurait  un  danper 
évident  à  le  laisser  dans  cet  état.  La  Soi-iéié 
aFchéolofiique  a  voté  des  crédits  illimités  pour 
entreprendre  les  travaux  de  consolidation. 

On  annonce,  d'autre  part,  qu'un  désan-ord 
étant  survenu  entre  les  membres  de  la  Com- 
mission d'examen  du  Partbénon,  l'elativemenl 
aux  travaux  de  consolidation,  le  gouverne- 
ment f-'rcc  aurait  l'intention  de  lecourir  à  l'ar- 
bitrage de  quelques  architectes  étrangers, 
clioisis  pai'mi  les  plus  éininents. 


Nouvelles  Peintures  Décoratives 

Al     OH.\TE.VU   DE   VERS-VILLES 


On  vient  de  l'aire,  au  cliiUeau  de  Versailles. 
dans  les  petits  appartements  de  la  reine,  une 
intéressante  di'cou verte. 

Au  cours  d'un  lavage  de  boiseries,  ordonné 
par  lo  conservateur  du  Musée,  M.  de  Noiliac, 
dans  un  étroit  vestibule  qui  précède  le  salon 
de  ré-ception,  les  ouvriers  ont  retrouvé,  sous 
d'i'qiais  empâtements  noirs  de  crasse,  un  en- 
.senible  assez  inattendu  d'  peintures  décora- 
tivos,  qui  (levaient  donner  à  la  petite  pièce, 
sous  Louis  XVr,  un  curieux  i-achet  d'exolisme. 

Le  vestibule  en  question  est  garni,  du  dal- 
lage au  plafrind,  de  merveilleuses  lioiseries  qui 
renKJntent,  en  partie,  ù  l'i'poque  où  les  |jelits 
appartements  de  la  reine,  primitivement  occu- 
pi's  |Kir  Mai'ic-Tbérèse  d'.\utrlcbe,  l'emme  de 
Louis  XIV,  ont  été  remis  à  neul'  au  début  du 
règne  de  Louis  XV. 

Ces  boiseries  ont  trois  mètres  environ  de 
luLiiteur  et  se  composent  d'un  stylobate  haut 
d'un  mètre,  surmonté  de  panneaux  de  largeur 
inégale  qu'encadrent  de  Tories  moulures  el 
des  laisceaux  de  baguettes  ornés  de  rubans 
cnlaci's,  de  guirlandes  de  Heurs  et  de  l'euil- 
lages.  .\u  sommet  court  une  légère  corniche 
dont  la  gorge  est  décorée»  de  linceaux  et  de 
lialmettes  à  la  grecijue,  d'un  goût  très  pur  et 
d'une  exécution  très  soignée.  Le  tout  dut  rece- 
voir sous  Louis  XV.  vers  1770,  un  peu  avant 
le  mariage  du  dauphin  I.,uuis  avec  l'arcbidu- 
cliesse  Marie-.Xntoinetle  d'Autriche,  la  dispo- 
sition qu'on  observe  encore  acluelliMiienl. 
mais  la  décoration  devait  en  étro  très  simple 
ot  très  sobre  do  Ions. 

ijuand  Marie-Anloinello  eut  pris  possession 
de  l'appaîtement.  il  est  probable  ipie  celte 
dcioiation  lui  parut  monolone  et  qu'elle  la  (Il 
renwiniep  à  son  gLuit.  qui  n'i'tait  pas  encore 
devenu  le  goOl  Irnnçais.  Klle  lit  orner  les 
lianneiiux  de  pcinlures,  et  ce  sont  ces  pein- 
lures  ipTon  vient  de  rclniuver. 

Hien  de  plus  charmant  i|ue  les  molH's  dont 
les  panneaux  les  plus  imporlants  sont  ornés. 
Sur  un  fond  uni  d'un  Ion  civmo,  l'arlislo 
a  repré.senle  des  corbeilles  de  Heurs,  des 
jiaysages  où  l'on  roi'onnait  les  cliarniilles  et 
les  allées  rectilignes  du  parc,  des  scènes  rus- 


tiques,  dont  les  jardiniers  et  les  jardinières  du 
c-hàteau  font  les  Irais.  Un  encadrement  chan- 
tourné el  larabiscoti-,  tout  Louis  XV,  mais 
avec'  un  avant-goùt  dé-jà  du  Louis  XVI.  a  été 
tracé  en  bleu  par  lo  jieinlre  autour  des  com- 
positions principales. 

.lusqu'ici,  dans  la  décoration,  rien  à  dire. 
Mais  où  l'inspiration  de  la  dauphine  se  révèle 
et  se  révèle  assurément  moins  heureuse, 
c'est  dans  la  multituile  des  guirlandes  qui  se 
déroulent,  en  dehors  des  panneaux,  sur  l«^s 
[iliis  étroites  plaies-bandes;  c'est  dans  les  ba- 
guettes rubanées,  [leinturlurées  d'un  bleu  de 
pervenche  à  l'excès.  L'ensemble,  verni  et 
laqui'.  devait  présenter,  dans  son  neul',  un  as- 
pect a.ssez  semblable,  comme  sentiment  déco- 
ratif et  comme  goût,  aux  articles  de  Spa.  Ce 
n'est  pas  faire  injure  à  ceux  ci  que  de  les 
trouver  allemands,  très  allemands.  L'archi- 
duchesse avait  vu  des  décorations  du  même 
genre  à  Sclnenbrunn  :  elle  s'était  l'ail  faire  un 
petit  coin  de  -Schii'nbrunn  à  Versailles. 

La  Kévolution  avait  laissé  intactes  ces 
lieintures.  Louis-Philippe,  dans  sa  furie  de 
dijvastalion,  ne  les  épargna  pas.  De  même 
qu'il  avait  l'ail  jiasser  au  lait  de  chaux  ra|>- 
partement  de  la  Dubarry,  de  même  qu'il  avait 
noyé  sous  un  amas  de  peintures  blanches  les 
lioiseries  les  plus  délicates  du  i-hàteau,  pour 
les  ramener  à  la  seule  harmonie  qu'il  comprit. 
celle  du  blanc  el  or,  il  mit  l'i  la  raison  les 
peintures  du  petit  vestibule  en  les  badige"n- 
nant  ilu  haut  en  bas  d'un  blanc  cru. 

ijiielc|ue  détériorées  que  soient  à  présent 
ces  peintures,  elles  peuvent  encore,  sous  la 
main  d'un  artiste  bien  choisi,  reprendre  un 
peu  de  leur  jeunesse  el  de  leurédal  primitifs. 
l'.c^  sérail  une  restauration  délicate,  mais  la 
tentative  s'impose. 

(Le  Temps.) 


La  Statue  de  Balzac 


Kn  l««i,  la  Société  des  (îcns  de  Lettres  prit 
linitialive  de  l'érection  d'un  monument  a 
Maizuc  el  ouvrit  une  souscription  qui  altoignil 
le  chilTre  de  Sli.iKK)  francs. 

L'exi''cution  fut  d'abord  confiée  à  Chapu, 
ipii  mourut  sans  avoir  réalisé  auti-e  chose 
(pi'une  simple  niaquelte.  Le  Comité  île  In  So- 
cii''li'-  choisit  alors  liodin,  qui  d<>innnda  un  dé- 
lai d'un  an  el  di-mi,  snumil  plusieurs  projets, 
ipii  ne  furent  pas  aci'eplés,  cl  se  trouve  au 
lourd'hui  en  délicatesses  avec  les  membres 
iliidit  Comité.  .Assurément,  lo  fait  est  loin 
d'éti'e  sans  exemple  :  mais  on  peut  s'étonner 
:'i  bon  dR)il  qu'il  se  produise  si  souvent  de  l'A- 
choux  di''saccords  i-ntre  les  corps  constitués 
qui  font  des  commnndes  el  les  artistes  i|ui 
doivent  les  exécuter,  et  que  ces  désacci>rils 
aient  pour  motif  allégué  lo  manquement  à  un 
engagement  ipil  no  saurait  cire  ferme  C'est 
au  lomnu'ni-oment  do  faiméo  1*1;^.  olors  c|uc 
la  Société  était  présidée  par  M.  Zola,  tout  dé 
voué  II  la  mémoire  do  llal'/ac,  ipie  M.  Hodin 
reçut  la  succession  du  ri'gretté  Chnpu.  La 
nouvelle  ailminisirniion  île  la  .Société  gagne- 


SCS 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


rail  rcriainonient  à  l'aire  (TimIII  an  niaili'i- 
scul|il,oi.ir  qn'olle  emploie  île  (|iieli|ues  trimes- 
tres de  iJalience. 


Séance  publique  des  cinq  Académies 

(Aj  octobre) 


M.  M.  Gollignon  a  donné  lecture  d'une  mo- 
nuf,'rai)hie  où  il  ivsume  dans  ses  traits  génc'- 
raux  l'histoire  du  Bas-relief  dans  l'art 
alexandrin,  chapitre  intéressant  de  l'his- 
toire de  l'art  grec  de  la  décadence. 

M.  Georges  Duplessis,  de  l'Académie  des 
Beaux-Arts,  conservateur  des  Estampes  à  la 
Bibliothèque  Nationale,  a  donné  lecture  d'une 
étude  sur  la  vie  et  les  (ouvres  d'un  des  maî- 
tres de  la  gravure  française,  Itobert  Nanteuil. 

Nous  extrayons  de  cette  attachante  mono- 
graphie les  lignes  suivantes  qui  définissent 
bien  la  conscience  parfaite  du  maître  gra- 
veur : 

((  Comment  faire  un  choix  dans  les  deux  cent 
quinze  portraits  de  personnages  célèbres  que 
nous  a  laissés  Nanteuil  ?  A  quoi  bon  recomman- 
der tel  portrait  plulot  que  tel  autre?  t^hacune  de 
ces  images  est  parfaite;  elle  reflète  l'esprit  et  le 
tenipéraïuenl  du  personnage  représenté  aussi 
bien  qu'elle  retrace  avec  une  fidélité  absolue  les 
traits  de  son  visage.  L'artiste  ne  se  contenlait 
pas  de  donner  une  image  exacte  de  la  ressem- 
blance physique;  il  était  plus  exigeant  pour  lui- 
même;  il  tenait,  en  retrai;ant  l'aspect  matériel  du 
personnage  qui  posait  devant  lui,  à  en  exprimer, 
autant  que  son  art  le  lui  permettait,  la  ressem- 
blance morale. 

«  Avec  de  tels  principes,  on  n'a  pas  lieu  de 
s'étonner  de  l'importance  considérable  qu'atta- 
client  aux  portraits  gravés  par  Nanteuil  les  histo- 
l'iens  du  règne  de  Louis  XIV.  Dans  ces  pré- 
cieuses effigies,  ils  trouvent  presque  toujours  la 
confinna'ion  de  ce  que  les  contemporains  leur 
ont  appris  sur  les  habitudes  morales  des  hommes 
dont  ils  étudient  la  vie  ou  les  actes,  et  forts  de 
cet  accord  entre  les  documents  écrits  et  la  ropré 
sentation  figurée,  ils  s'avancent  d'un  pas  plus 
sûr  dnns  la  voie  qu'ils  entendent  suivre  parce 
qu'ils  sont  à  peu  près  certains  de  ne  pas  s'éloigner 
de  la  vérité. 

«  Si  les  historiens  ont  un  puissnnt  intérêt  à  in- 
terroger les  portraits  gravés  par  R.  Nanteuil, 
quel  plus  grand  avantage  encore  en  retireront  les 
arlistes  désireux  de  suivre  la  carrière  dans  la- 
quelle le  maître  a  conquis  une  renommée  incon- 
testée! Qu'ils  examinent,  les  uns  après  les  autres, 
la  loupe  à  la  luaiu,  tous  les  portraits  gravés  jjar 
Nanteuil,  depuis  le  jour  où,  en  pleine  possession 
de  lui-même,  il  a  volontairement  cessé  de  s'inspi- 
rer des  travaux  de  ses  devanciers,  ils  s'aperce- 
vront que  le  maître  a  toujours  usé  de  moyens 
qui  semblent  simples,  tant  les  preuves  du  savoir 
ont  été  par  lui  soigneusement  dissiinidées;  pour 
exprimer  les  demi-teintes  dans  le  visage,  il  a  fait 
le  plus  souvent  usage  de  tailles  courtes  interrom- 
pues par  des  points  diversement  espacés,  lais- 
sant au  ton  du  papier  le  soin  d'exprimer  la  lu- 
mière; pour  le  vêtement,  une  taille  large,  discrè- 
tement  accompagnée    de  contretailles,   accuse  la 


nature  de  l'i-loll'e  utilisée  et  contriliuc  à  faire 
valoir,  ce  qui  est  essentiel,  le  visage  au  délri- 
nii-iit  do  ce  qui  l'entoure;  les  cheveux,  dans  les 
portraits  de  Nanteuil,  ont  une  souplesse  particu- 
lière :  ils  sont  traités  par  masses  formées  de 
tailles  non  interrompues,  et,  s'il  s'en  écarte  comme 
accicleiitellement  quelques-uns,  c'est  pour  oter  à 
la  silhouette  une  partie  dosa  rigidité,  en  établis- 
sant un  lii'u  entre  la  figure  môme  et  le  fond  sur 
lequel  elle  se  détache. 

i(  .Tusqu'à  la  fin  de  sa  vie  Nanteuil,  travailla  avec 
la  même  ardeur.  Sa  première  estampe  portant 
une  date  fut  exécutée  en  1(5 iô;  l'année  même  de 
sa  mort,  en  1678,  il  mettait  au  jour  les  portraits 
de  Pierre  Lallement  et  de  Marie-Jeanne-Baptisto 
de  Nemours,  duchesse  de  Savoie,  qui  n'accusent 
aucune  fatigue.  La  physionomie  est  exprimée  avec 
la  même  finesse  que  dans  les  portraits  les  plus 
célèbres  du  maître  et  .sa  main  elle-même  ne  révèle 
ni  lassitude,  ni  faiblesse.  » 


L'Érudition   artistique    en   Allemagne 

D'.iPUÈS  QUELQUES  PUBLIC.VTIONS  RÉCE.NTES 


(Suite  et  fin)  (1) 

On  sait  avec  quel  esprit  de  discipline  et  quel 
dévouement  les  archéologues  et  les  historiens 
d'art  les  plus  autorisés  se  sont  consacrés  à  la  re- 
vision d'un  des  chefs-d'œuvre  do  Jacques  Burck- 
hardt.  Alors  que  l'auteur  se  désintéressait  du  Ci- 
cérone, comme  il  s'est  désintéressé  de  la  Cultur 
der  Renaisxiuice  et  delà  Geschichte  (1er  lienais- 
srtnce  m  Italien,  les  Conze,  les  Benndorf,  les 
Kékulé,  les  Mûndler,  les  Lûbke,  les  Zahn,  les 
Ralin,  les  Bode,  les  Geymidler,  ont  pris  à  lâche 
do  le  compléter  et  de  le  tenir  au  courant  des  dé- 
couvertes nouvelles.  C'est  grâce  à  ce  concours  de 
toutes  les  bonnes  volontés  que  le  Manuel,  trop 
modestement  intitulé  le  Cicérone,  est  devenu  le 
compagnon  par  excellence  de  tout  voyageur  lettré. 
Six  éditions  et  une  traduction  française  ont  con- 
sacré son  succès.  Mais  tandis  que  la  traduction 
française,  faite  sur  la  cinquième  édition  (1884), 
avançait  avec  une  sage  lenteur  (lepremier  volume 
a  paru  en  188.3,  le  second  en  1892),  l'uuvrage  ori- 
ginal arrivait  rapidement  à  sa  sixième  édition 
(1803). 

Prononcer  le  nom  de  M.  Bode,  qui  a  assumé 
tout  le  poids  de  la  refonte  des  deux  dernières  édi- 
tions, c'est  dire  quelle  ardeur  sans  pareille,  quelle 
érudition  et  quelle  clairvoyance  ont  présidé  à  »e 
travail. 

Ce  qui  ajoute  encore  à  son  prix,  c'est  l'esprit  4#- 
loyautè,  d'impartialité,  dont  a  fait  preuve  l'éminent 
directeur  de  la  Galerie  royale  de  Berlin.  Si  l'on 
est  en  droit  de  lui  adresser  un  reproche  (je  ne  dis- 
simule pas,  quant  à  moi,  l'admiralioi  que  m'ins- 
pire son  incomparable  activité),  c'est  peut-être  l'ex- 
cès même  d'initiative.  Aussi  empressé  à  se  rectifier 
lui-même  qu'à  discuter  (et  il  le  fait  toujours  avec 
une  courtoisie  parfaite)  l'opinion  de  ses  devan- 
ciers, il  nous  offre  le  spectacle  d'une  critique  sans 
cesse  en  éveil.  Nous  aurons  toujours  de  la  peine, 
en  France,  à  nous  habituer  à  la  mobilité  qui  ca- 

(1)  Voir  la  Cltroiii'iue  des  Ans  du  3  novein))ro  1S94. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


raclérisc  l'érudition  allc-mande  contetnporaiiie 
dans  toutes  les  branches  ;  notre  respect  pour  la 
tradition,  noire  attachement  pour  les  formules 
qui  ont  reçu  une  certaine  consécration,  nous  em- 
pêchent d'évoluer  avec  autant  de  rapidité.  Et,  ce- 
pendant —  qui  oserait  soutenir  le  contraire,  —  le 
progrés  est  à  ce  prix.  L'autorité  de  la  science 
peut  en  ("Ire  diminuée,  aux  yeux  du  grand  public, 
mais  l'expérience  est  là  pour  proclamer  la  fécon- 
dité de  cette  méthode. 

Parmi  les  améliorations  les  plus  considérables 
apportées  à  celte  sixième  édition,  le  remanie- 
ment de  la  table  lopographique  a  droit  à  des 
éloges  sans  réserves.  Celte  table,  "qui  ne  com- 
prend pas  moins  de  130  pages,  surdeux  colonnes, 
en  petit  texte,  forme  à  elle  seule  un  guide  aussi 
commode  que  coinplul.  i  )n  y  trouve,  pour  chaque 
ville,  la  lislc  de  tous  les  monuments  offrant  quel- 
que intérêt  au  point  de  vue  de  l'art,  et,  pour  cha- 
cun de  ces  monuments  la  liste  de  toutes  les 
sculptures,  peintures,  œuvres  d'art  quelcon([ucs, 
rangées  dans  l'ordre  même  où  elles  s'ofl'reut  au 
visiteur. 

On  comprend  que,  dans  un  ensemble  aussi 
vaste,  il  serait  facile  de  découvrir  d'assez  nom- 
breuses lacunes,  mais  il  serait  de  mauvais  goût 
d'y  insister  :  elles  disparaîtront  infailliblement 
dans  les  nouvelles  éditions. 

Les  attaques  de  certains  archéologues  français 
contre  l'œuvre  de  la  Renaissance  et,  d'une  ma- 
nière plus  générale,  contre  la  civilisation  classi- 
que, n'ont  pas  jusqu'ici  trouvé  d'écho  chez  les 
historiens  d'art  allemands.  (Ce  n'est  pas  moi  à 
coup  sûr  qui  les  blâmerai  de  leur  indifférence  ou 
de  lejir  dédain.)  Bien  au  contraire,  les  recherches 
sur  le  xv°  et  le  xvi'  siècle  ont  redoublé  d'intensité  ; 
aux  publications  monumentales,  trop  coilteuses 
malheurrusement,  de  M.  de  Geymûller  (qui  est 
Suisse,  mais  don(  l'ouvrage  parait  à  Munich)  sur 
l'archilecture  de  la  Kenaissance,  en  Toscane,  do 
M.  Bode  sur  la  sculpture  de  la  Renaissance,  dans 
la  môme  région,  font  iiendant  d'innombrables 
manuels  rju  monograpliies,  qui  résument  les  con- 
(piètes  déHnilivemcnt  réalisées  ou  qui  appor- 
tent des  matériaux   nouveaux  h  la  discussion. 

Plusieurs  de  ces  travaux  ont  été  analysés  ici 
nièmc  ;  tels. sont  le  llrinifll(;.iroi.h:  M.  ilo  Kabriczy 
et  le  Sfim/ro  Jiotlirclli  de  M.  l'imann.  A  colé 
d'elles,  je  citerai  deux  monographies  qui  ont  éga- 
lement pour  auteur  M.  lUmann  :  l'une  sur  le  mo- 
dèle en  terre  cuile  composé  par  .V.  Vcrrocchio 
pour  sa  Di'vollnlion  th;  Siiitit-Ji'un-liaptisti-  (1); 
l'autre,  i]ueje  me  propose  il'analyser  prochain.!- 
nn'ul,  sur  les  peintures  murales  du  Palais  île  Ve- 
nise à  Rome  ('î).  M.  Zimmermann,  A  son  tour,  a 
étudié  l'évoluliou  du  paysage  dans  l'ICcole  véni- 
lionne  jus<iu'à  la  mort  du  Titien  (il)  ;  M.  .Somniu, 
les  chaires  de  Doualidlo  dans  l'église  Sainll.au- 
ront  ('i)  :  M.  Wccse,  les  ili'coralions  di'  l'eruzzi 
A    la    Farnôsim^    et    le    recueil    di'    dessins    du 


(I)  //  Mmlullo  ilfl  Vi-riiiccliiii  /•<■»■  ij  Rilitrt  rfr"  linn- 
0^tv  d'aryrnto,  ICxtriiit  do  l'Archtvio  aturico  dtllWrtf, 
t.  VII. 

(8)  Z?iV'  Thatttt  ttff  tlcrktiltr.i  ;  Wttutttji'mtrtdi;  ini  /'ci- 
tttizo  di  Vtnfiia  £ti  U<tm.  Miuiirli,  ItriK^kiiwini),  18Dt. 

(^)  />/<•  ï.txndsi'huft  indrr  vtnezitiiiiscittit  MiiUrti  bi.i 
zum  Todf  Ttiiuim.  l,oi\>t<g,  ISM. 

(4)  llotiiilellot  lûinzelii  inSan-Loreiiio,  ilroslnii.  I!*04. 


même  artiste  à  la  Bibliothèque  de  Sienne  (1); 
M.  B'iechsig.  l'histoire  des  décors  de  théâtre  (2)  ; 
M.  Propping,  la  carrière  artistique  de  .Sebastiano 
del  Pionibo  jusqu'à  la  mort  de  Raphaël  (3). 

M.  de  Fabriczy  (4),  notre  éminent  collabora- 
teur, et  M.  Frey  (5)  se  sont  attaqués,  chacun  de 
son  côté,  à  deux  recueils  de  biographies  conser- 
vés en  manuscrit  à  la  Bibliothèque  nationale  de 
Florence  et  qui  ont  servi  de  source  à  Vasari 
pour  son  grand  travail  :  le  Vite  de  piii  eccellenti 
Pittori,  Scidtori  eil  .4  cc/K'/e^Oi-j.  Les  deux  pu- 
blications sont  faites  avej  un  soin  égal. 

De  même  que  les  biographies  anonymes  de  la 
Bibliothèque  nationale  de  Florence,  la  chronique 
rimée  du  peintre  poète  Giovanni  .Santi,  le  père  de 
Raphaël,  a  tenté  deux  savants  :  M.  Schmarsow, 
qui  occupe  aujourd'hui  la  chaire  de  Springer 
et  de  Janilscheck  à  Leipzig,  et  M.  Iloltzinger, 
professeur  à  l'Fcole  technique  de  Hanovre,  le 
zélé  annotateur  de  la  troisième  édition  de  l'his- 
toire de  l'architecture  en  Italie  de  Burckhardt. 
C'est  M.  Hollzinger  qui  est  .sorti  victorieux  delà 
lutte  et  son  édition  vient  de  paraître  à  Sluttgard, 
en  un  volume  grand  in-S",  sur  deux  colonnes,  an 
prix  véritablement  excessif  de  20  marks  (6). 

Le  poèmo  de  Giovanni  Sanli  est  consacré, 
comme  son  titre  l'indique,  au  récit  et,  plus  encore, 
à  la  glorification  des  faits  et  gestes  du  duc  Fré- 
déric d'Urbin,  général  habile  et  mécène  plus 
indigne  encore.  Ce  qu'il  y  avait  de  véritablement 
intéressant  dans  cette  élucubration  (Giovanni 
Sanli  n'avait  pas  plus  de  talent  comme  poète  (jue 
comme  [leiutrc)  était  depuis  longtemps  connu. 
J'en  ai  moi-même  copié  des  centiiines  de  vers, 
que  j'ai  toujours  hésité  à  publier,  en  raison  de 
leur  lourdeur  et  de  leur  banalité.  Il  n'en  faut 
pas  moins  savoir  gré  à  XL  Iloltzinger  de  nous 
avoir  donné  le  poème  complet. 

Il  en  sera  de  sa  publication  comme  de  celle 
du  Traité  cl'iirchilectiin-  de  Filarete;  elle  enlè- 
vera aux  chercheurs  d'inédit  la  tmlalion  de 
s'attaquer  de  nouveau  à  un  ouvrage  qui  a  pour 
lui  le  nom  de  son  auteur  bien  plus  c|ue  sa  valeur 
propre. 

M.  le  U'  Krisleller  s'est  fait  une  spécialité  de 
l'étude  de  la  gravure  du  xv"  siècle.  Son  nouveau 
volume,  qu'il  a  classé  dans  l'ordre  alphabétique 
des  villes,  ne  contient  pas  moins  de  îi')!  marques, 
re|)rMduites  en  facsiuiil.'.  ICn  regard  de  chaque 
planche  se  trouve  le  texte  correspondant. 

C'est  un  véritable  «  thésaurus  ■>.  non  seule- 
ment pour  les  bibliophiles,   non  seuloinenl  pour 


(Il  Baidnnsiitv  Prnizsis  Attteit  nu  deux  materisrhttt 
Schtnurko  dfi'  Vilta  f\irtiesiim,  l.oipii^',  Kiorftoinnnn, 
1891. 

iSi  /'il'  Drkaralio»  d*r  modtnint  lliitme  in  I  •ititH, 
nrrt.l.',  1891. 

iH)  />iV  kititsiUfhcfi^  i.imflmhii  dts  Sthitttiamn  W# 
Piombtt  h^.t  :tnn  To te  Rttiftteta,  l.oi|)S?|?,  ISW. 

(Il  //  Ciidicc  rf<r//'.tiii>iii'mo  UAiMiiiHU  {cod.  Mti'jlùi- 
fcc.v/iiimi'  XVII,  I7i.  iii'f/.i  Itibliutre.i  slorica  italiniia. 
Coltiiii,  iaO;l,  iii-3>,  112  [inget. 

|Sl  tl  l'odic»  tVitj;li<ib*echiino,  ri.  XVII.  17.  llorhii 
I8»t.  —  Il  l.ibro  d:\iiloiiio  Billi.  Ilnrlin,  IMM. 

(I)|  f'i'rfcrii/u  rfi  Monl*ffllrc  duci\  di  t'i-diiio.  t'ii"niiM 
i(i'  Uioniiiiii  Sanli,  iioch  dfm  Cod.  l'if.  Olloh.  i30i. 
/iiiM  fi-xirtt  MitU  hfrautyfi/fbr»,  Stutlirarl,  IAt3,  in-^*, 
IV. 130  |>. 


•270 


l.A    CHROxNIQUE    DES    A  H'I'S 


les  iconophiles,  mais  aussi  pour  tous  ceux  qui 
s'intéressent,  d'une  manière  pins  générale,  à  l'his- 
toire lie  l'art  ilalien.  Ku  oU'et,  ces  nianines  do 
fahrication  qui  seniblenl,  de  prune  abord,  n'ofTrir 
U'iniportanc-e  qu'au  point  de  vue  do  la  conslata 
tion  des  droits  de  proprié'.é,  ou  encore  à  celui  de 
ridentification  des  imprimeurs  ou  éditeurs,  ren- 
ferment en  foule  les  niotifs  les  plus  piltores(pies  : 
génie;;  supportant  un..'  «  impresa  »  ou  jouant  de 
difTérents  instruments,  saints  avec  leurs  attri- 
buts, emblèmes  héraldiques,  ornements  nette- 
ment profilés,  la  louve  avec  IJomulus  et  Rémus, 
le  dnupliiu  d'Aide  enlacé  sur  une  ancre.  — Je  ci- 
terai (pi.  37)  la  marque  do  notre  compatriote 
Guillaume  de  Signerre  de  Rouen,  le  célèbre  im- 
primetir  établi  à  Milan  :  un  ey^'ue  dans  un  nic- 
dailloM  soutenu  par  un  renard  et  un  .sinf,'e. 

On  voit,  par  cette  rapide  esquisse,  queUe  activité 
règne  de  l'autre  côté  du  fîliin  dans  le  vaste  do- 
maine de  l'érudition  artistique.  11  est  de  l'intérêt 
et  de  la  dicjnilé  de  notre  pays,  qui  depuis  les 
temps  de  Mariette,  de  d'Agincourt  ot  d'Emeric- 
David  a  conquis  une  place  si  éminente,  de  ne  pas 
se  laisser  distancer. 

Euu.    Mt'iSTZ. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Scaiicc  jiuhlifjue  annuelle 

Après  l'exécution  d'uu  morceau  symplionique 
intitulé  Biiona  Pasqua,  composé  par  M.  (larraud, 
ancien  pensionnaire  do  Home,  Jl.  Uauuiet,  prési- 
dent de  l'Académie,  a  prononcé  uni^  allocution  au 
cours  de  laquelle  il  a  rappelé  les  deuils  éprouvés 
par  l'assemblée  celle  année  et  rendu  hommage 
à  la  mémoire  de  MM.  tiavelio]',  membre  ordi- 
naire, F.  de  Madrazo.  associé  étranger  et  A. 
Hardy,  arcliitecle,  lauréat  de  l'Académie.  Après 
la  proclamation  des  pri.\,  que  nous  avons  men- 
tionnés au  fur  et  à  mesure  do  leur  atlribulion, 
M.  le  comte  H.  Delaborde,  secrétaire  perpétuel, 
a  lu  une  notice  sur  la  vie  et  les  œuvres  de  Gou- 
iiod.  Cette  lecture  a  été  suivie  de  l'exécution  de 
la  scène  lyrique  qui  a  remporté  le  pr  mier  grand- 
prix  de  composition  nmsicale  iDapImé,  de 
M.  Gh:u-les  Rallali),  dont  l'auteur  est  M.  ii.-B. 
Rabaud,  élève  de  M.  Massenet. 


REVUE  DES  REVUES 


=  Revue  des  Deux-Mondes  (1"'  novembre 
1894).  —  M.  1!.  de  la  Si^eianne  continue  ses  ar- 
ticles critiques  sur  la  peinture  anglaise  contem- 
poraine. On  sait  qu'il  étudia  d'abord  les  initiateurs 
du  mouvement  actuel,  D.  G.  Rossetti  et  Madox- 
Brown.  Le  voici  arrivé  aux  maîtres  d'aujourd'hui  ; 
il  analyse,  celte  fois,  les  tendances  d-;  l'Art  my- 
thique, de  l'Ait  chrétien  et  de  l'Art  académique, 
personnifiés,  le  premier  par  Watts,  le  second 
par  Ilolman  Iluut,  le  dernier,  par  sir  F.  Leigli- 

(t)  Lss  Marques  d'Iidprinicurs  ci  d'Editeurs  Ualieas 
iuaqu'en  J3i5  (en  allemand).  Slrashoiu'g.  Heitz,  1893. 
1  vol.  in-i'itliû  illustré. 


Ion,  et  apporte  la  finesse  la  plus  rare  et  Tintui 
tion  la  plus  équitable  et  la  plus  sympathique  à 
déduire  les  principes  du  nouvel  art  anglais,  à  en 
élucider  les  obscurités  philosophiques,  à  en  ap- 
piècier  les  gallies  pla.sliques.  Grâce  à  de  tels 
commentaires,  le  parallélisme  devient  évideni 
entre  les  divers  mouvements  qui  entraînent  la 
peinture  de  style,  dans  tous  les  pays,  vers  une 
renaissance  qui  s'affirme  dans  le  tons  d'un  syni- 
bulismc  de  bon  aioi  et  la  font  se  désintéresser 
des  figurations  traditionut-llos.  La  fin  de  ces  ins- 
tructives études  comprendra  sans  doute  Bume- 
.Totirs  et  son  école. 

V  Revue  de  Paris  (l"  novembre  18CM).  — 
J.'i  Dotation  ih:s  Musses  yatioJiaKX.  par  M.  E. 
1-.  Serre.  Sous  ce  litre,  l'auteur  déplore,  après 
tant  d'autres,  l'insuffisance  du  budget  de  nos  mu- 
sées. Tandis  que  l'Angleterre  accorde  à  ses  gale- 
1  les  nationales  un  subside  annuel  de  huit  cent  mille 
francs  et  que  l'Allemagne  offre  aux  siennes  un  demi- 
million,  le  Louvre,  le  Luxembourg,  Versailles  et 
Saint-Germain  n'ont  à  se  partager  que  cent 
soixanle-deux  mille  francs.  Il  y  a  un  siècle,  sous  la 
(convention,  la  subvention  annufUe  était  de  cent 
mille  francs,  rien  que  pour  les  acquisitions  du 
Louvre.  De  pareils  chill'res  dispensent  detout  com- 
mentaire. M.  Serre  réclame  instamment,  et  avec 
lui  tous  les  amis  des  arts,  la  création,  tant  de 
fois  ajournée,  d'une  caisse  des  musées  nationaux 
(]ui  nous  permettrait  de  lutter  sans  trop  d'infério- 
rité contre  li  s  opulentes  dotations  de  l'étranger. 


—  Revue  Encyclopédique  (1"  novembre 
lS9il.  —  M.  Itoger  Marx  y  étudie,  à  propos  de 
l'Exposition  belge  la  Libre  Esthétique,  l'évolu- 
tion do  l'art  décoratif  dans  les  T'iandres  ;  en  ter- 
minant, il  demande  que  nos  écoles  primaires  de 
France  soient  ornées  d'ostaaipes  murales  en  cou- 
leurs :  selon  M.  Roger  Marx,  la  technique  de  ces 
estampes  devrait  être  simplifiée  et  leurs  sujets 
accessibles  à  tous  les  âges.  Pourquoi  la  Ville  de 
Paris,  si  soucieuse  de  vulgarisation  artistique, 
ne  réaliserait  elle  pas  ce  projet  d'une  imagerie 
scolaire  logique  et  appropriée?- 


-\-  The  Athseneum  (^1  novembre  1894).  — 
Compte  rendu  de  l't^ixposition  de  l'Institut  des 
peintres  à  Lliuile,  où  figurent  six  cents  envois, 
dont  la  moyenne  est  supérieure  aux  expositions 
précédentes,  malgré  l'absence  de  quelques  prota- 
gonistes. A  signaler  surtout  :  Une  Intéressante 
Histoire,  de  M.  W.  Langley:  les  Jeunes  Filles 
dansant  sur  la  plage  et  les  Baigneum,  de 
M.  Haie  ;  Fm  bonnes  mains,  d'un  agréable 
peintre  de  genre,  M.  Smith  ;  une  spirituelle  et 
vive  fantaisie,  do  M.  T.  Graham,  Orphée  et  Eu- 
ryiUce  :  deux  amoureux  se  promenant  aux  bords 
de  la  Tamise;  les  Roses,  si  supérieurement  exé- 
cutées, de  M.  Fantin  Latour  ;  les  belles  ma- 
rines de  MM.  Mac  Lachlan,  Foster  et  Wyllie  el 
un  très  beau  tigre  solidoniont  peint  de  M.  Xettl»- 
sliip. 

-|-  Quelques  intéressants  documents  sur  sir 
Godfrey  Kneller,  premier  peintre  ordinaire  de 
leurs  Majestés  Guillaume  III  et  Marie,  datés  do 
1693  à  1G9.1.  (.'.e  sont  des  mandats  de  paiement, 
l'un  (le  ÔOO  livres,  «  pour  exécuter  lu  pointures  di- 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


271 


I)lasieurs  personnes,  de  la  tèle  aux  pieds,  poui- 
le  service  do  leurs  Majestés  >>,  l'aiilre  de  100  livres 
pour  des  porlraits  qu'on  croit  èlre  ceux  de  Guil- 
laume et  de  Marie,  a  donnés  par  leurs  Majestés 
à  l'honora] lie  Francis  Russell,  gouverneur  des  Bar- 
bades.  piour  y  rester  »;  un  troisième  de  lôO  livres 
pour  trois  portraits  de  Guillaume  III,  destinés  à 
lieux  amliassadeurs  et  au  gouverneur  de  New- 
Vork.  On  voit  que  le  prix  fait  pour  chacun  des 
augustes  portraits  était  de  50  livres.    " 

4-  L'Exposition  de  la  Société  des  ArtistKs 
briinnniqiii's,  ouverte  la  semaine  dernière,  offre 
([uelques  liflles  fi-uvres  des  meilleurs  peintres 
anglais,  entre  autres,  /4i"t!»i  etiVaj)/i'.«,deM.Watts. 
il'iiiipurtanles  éludes  de  paysages  de  Sir  F. 
Leigliton,  une  gracieuse  idylle,  Parussi;,  de 
M.  (;iuistie,  enfin  une  étude  de  portrait  de  sir  E. 
Burne-.I'irpés. 

=  Art  Journal.  —  Li  prime  de  KoiH  de  VArt 
Journal  e.sl  consacrée  entièrement  à  l'ii'uvrr: 
désir  E.  Burno  .Tones,  par  .Iulia  Cartwiglit 
(Mrs.  Ady).  La  vie  et  les  principales  œuvres  du 
glorieux  arli-te  sont  l'olyet  d'une  consciencieuse 
et  savante  élude,  ri''lienient  ornée  des  plus  célè- 
bres morceaux  du  grand  peintre,  reproduits  hors 
texte  et  dans  1«  texte.  Nous  signalons  VEsmliev 
il'Or,  le  Miroir  du  Vénits,  le  Cliaiit  d'Amour, 
VArnour  dans  1rs  riiinns,  VEtoili-  de  Bi'tli.léi-iu, 
parmi  tant  d'autres  conipoiitions  où  se  déploie 
la  brillante  et  exquise  iinaglualinn  d'un  des  maî- 
tres de  l'art  moderne. 


00  The  Art  Amateur  (novembr.;  lS9'i^— Ci-tte 
livi'uisou  contient  d'intéressantes  noies  sur  les 
i-oUeclions  privées  de  t.ibleaux  de  Montréal,  dont 
les  principales  sont  celles  de  MM.  Drumnioud. 
W.  Learmont  et  Sir  W.  G.  van  Ilorue.  Un  y 
rencontre,  pjruii  les  niailri's  anglais  (iainsbo- 
riiugli,  Ileynolds.  Morland,  C.onstable,  l'.on- 
nington,  W'ilson,  Tiiriier;  parmi  les  iiollaudais 
liuysdael,  Nicol;is  Mue.'»,  et  Frans  liais;  puis  une 
petite  cruci/Ij-ion  de  Vola/.quez,  digne  du  maître. 

Ij'Ecole  française  de  18-iO  est  très  riclieiuent 
ri'préseiitée  pur  Delacroix.  Th.  Uousseau,  Dau- 
biguy,  Diaz,  Corol,  Dupré.  Enlin,  il  semlile  que 
les  amali  urs  de  Montréal  aient  un  guùl  particu- 
lier pour  le  talent  longtemps  méconnu  de  M.nili- 
celli,  dont  de  ii.jml)reuses  ninipositions  figurent 
avec  honneur  dans  les  galeries  canadiennes. 

00  KjpnsitioA  dr  Sainl  Lniii»  (Elala-Inis;. 
Elle  ciinliiiil  ."jp;  ouvrages,  parmi  lesquels  mi 
renianpie  surtout  le  riuinipu/in/.  de  ^L  Ijlouard 
Itelaille;  la  ('i)„i,iiniiioii,  ilf  M.  I,eroll-i  ;  les 
Hntriiuj-  dr  cliarlions  descvn'tniit  I,'  Tmiiisf, 
de  M.  Lionel  Waldflu,  vigoureu.scrnenl  peints  ; 
le:  Lrmir/r  de  »wiilt>iis,  de  M.  Lhermitle  ;  Vllis- 
loin-  dulu'ros,  de  M.  Munkai'sy  .  des  Clu-vniir 
dinis  un  cludiip  et  Ui'tail  dr  S'iiriiiniiiiif.  de 
M.  Vuillerroy  ;  un  portrait  de  llourbel.  pur  lui- 
mèuui  ;  puis,  (pielques  u'uvies  des  impression- 
uistes  les  plus  reniitniués  :  Claude  Monel.  Ueuoir, 
l'issarn,  SIsley.  I  ne  exposiliim  toute  tr.nnçnisi", 
cmnnn»  or;  le  voit,  dans  une  des  plus  grandes 
<ilès  lies  Kints-l'ni?,  «pii  sait  apprécier  h  leur 
juste  valeur  notre  nioilenio  école  do  poinluro. 
A  peine  (pielques  placi's  onl-olles  été  réservées 
M  101  petit  nombre  d'allemands,  de  linlla'nlais, 
'rAiiii'ilcain-'  de  l'.iris  cl  d'.-lmi'cirdi»»-  clin  ritj-. 


00  Uuelques  typiques  dessins  de  gamins  de  la 
rue  dans  leurs  attitudes  et  leurs  ébats  familiers, 
d'après  .1.  G.  Brown.  leur  peintre  ordinain-,  qiii 
semble  un  Hcnouard  américain:  d'utiles  coaseils 
pour  le  dessin  et  la  peinture  des  Heurs,  et  pour 
le  paysage  ù  l'aquarelle:  la  continuation  d'une 
étude  sur  l'iconographie  t-t  le  symbolisme  chré- 
tiens, avec  illustrations  à  l'appui  ;  de  nombreux 
patrons  de  broderie;  d'intéressants  détails  sur 
Iness,  célèbre  paysagiste  d'outre-mer  et  sur  son 
habitation  de  Montclair,  des  notes  sur  la  pein- 
ture sur  porcelaine:  un  Mémento  illustré  des 
nouvelles  publications  d'arl  complètent  celle 
substantielle  livraison. 


(O)   Repertorium  fiir    Kunst^ssenschaft 

[T.  A'I7/.  livrais.jii  4;.  La  Golrriedrs  TiihlenUJ- 
dit  Musée  Correr,  de  M.  Emile  .lacobsen.  L'au- 
teur, poursuivant  ses  études  sur  le  Musée  Correr, 
soumet  les  tableaux  de  cette  collection  à  un  mi- 
nutieux examen,  d'autant  plus  opportun  que  le 
catalogue  ne  tient  aucun  compte  des  discussions 
de  la  critique  contemporaine  sur  la  question  si 
délicate  des  altributions.  M.  .Iacol>sen  restitue  à 
différents  quatlrocentisles  vénitiens  les  ivuvrvs 
auxquelles  ils  semblent  avoir  droit.  (î'esl  ainsi 
que  Giov;<nni  Bellini  s'enrichit  de  plusieurs  mor- 
ceaux au  détriment  de  Mantegna. 

Le  savant  critiqu';  nous  signale  encore  des 
peintures  des  primitifs  Vénitiens,  fort  rares  et 
trop  peu  connus,  tels  que  .Sebastiano  Zuccalo  et 
Hivelli  :  relève  sur  de  nombreux  tableaux  des  si- 
gnatures avec  dates  de  la  seconde  moitié  du 
XIV»  siècle,  comme  celles  de  Xicolo  Veuelo, 
M(.;CCLXXI:  de  Bernardo  de  Moran  (Murano), 
MCGCLXIl;  d'Antonio  Venezian.  1.370:  d'Alli- 
ehieri  da  Zevio.  l'iSO,  et  autres  :  présente  de  cu- 
rieuses remarques  sur  certains  portraits,  dont 
quelques-uns  passent,  sans  preuves  suflisante.s, 
pour  être  ceux  du  fameux  t^ésar  Borgia  ;  exa- 
mine le  riche  ensendîle  de  faïences  italiennes  de 
la  belle  époque,  conservé  au  Mu.sée.  et  enfin  men- 
tionne idusieurs  tableaux  de  GuaiMi,  Canale.  Bcl- 
lotto  et  nue  vingtaine  de  Longhi,  qui  nous  révè- 
lent la  vie  intime  de  Venise  au  siècle  dernier. 

(0)  A  proposait  iiiaitre  du  Cabinet  d'Anister- 
dii»i.  A  l'occasion  de  la  puliliealinn,  par  l;i  So- 
ciété iiiteriuitiontile  dr  Chiilcufirupliie.  de  l'inu- 

vre  gravé  de  ce  inailiv.  i iprenaiil  qiuitre-viugl- 

neiii  planches,  .M.  Max  J.  Friedhender  dis- 
cute les  noiubreuses  hypothèses  émises  jusqu'ici 
sur  1,1  [lalernité  de  ces  précieux  morceaux.  Le 
D'  F.  Lippmanii,  lirecteurdu  t'.iibiiiel  des  Eslani- 
pos  de  Berlin,  les  attribue  au  vieil  llidl»  in.  Malgré 
d'iiidiscutaldes  nmilngies  entre  ces  gravures  el  les 
ii'uvres  du  mniire  d'.Vugsbourg.  M.  II.  W  Smgor 
roiistale  avec  raison  île  notables  différences  do 
teiiipérumenl  entre  le  tlegmalique  llolbein  et  le 
dramiitiipie  anoiiMiie  du  Cabinet  il'.VmsIerdxui. 
M.  Mii\  .1.  I'riedl;eiiJer  signxle  une  nouvelli'  piste, 
eu  altiraiil  ralleiitl'Ui  sur  une  suite  de  («bleaux  <1« 
l;i\'ie.U'  la  Vierge  (.Musée  de  Maveno'i.  datée  l.~><l,'i, 
d'un  niiiitn»  iuci.uuu  du  Haut  liliiti,  qui  préseiilo 
plus  'l'un  point  commun  avec  les  quali>--Tiii|(t 
neuf  [ilanclies  d\mslerd«ni.  S.unme  Luile.  .idltiic 
siib  jiiiirr  lis  est. 

(O)  Un  Soiireiiu  .V>-iii{in.i7/M.  doSoidliUnvait 
cru  reconmitlre  In  main  il«  .la»  van  Kyck  doii!t 
une  de»  plus  préciousBS   peinliiro.s   des  Corporii 


LA   ClIltUNIQUF,   DES   ARTS    KT   ]>K    LA   CURIOSITÉ 


lio>is  GalU-ries  de  Glas(,'inv,  un  ecclésiasliiiuu 
avec  son  patron  Saint  Victor;  on  avait  aussi  pro- 
noncé  les  noms  de  Mal)use,  de  Hugo  van  Uor 
<joes  et  do  (Jerliard  David.  Aujourd'hui,  frappé 
par  certaines  analogies  de  facture  entre  celle  u/u- 
vre  et  les  Menilint;  incontestés  de  Bruges,  remar- 
quant, en  outre,  que  le  donaleurdu  laldeau  de 
Glasgow  se  reflète  dans  l'arniure  brillaule  de  son 
patrnii  de  la  même  façon  (juc  la  sainte  Ursule  de 
riiMpital  de  Bruges  dans  l'armure  du  guerrier 
)ilacé  prés  d'elle,  M.  de  Seidlitz  croit  que  Meni- 
ling  a  jilus  de  droit  ijue  les  maîtres  cités  jus- 
qu'ici à  la  paternité  de  la  peinture  anonyme  des 
Corporations  Galleries. 

(0)  Suivent  un  examen  critique  des  nouvelles 
publications  d'art;  une  revue  des  musées,  collec- 
tions, expositions  et  ventes;  des  noies  sur  de  ré- 
centes découvertes  :  un  portrait  de  Michul-Ange, 
par  Giuliano  Bugiardini,  et  d'importants  restes 
du  monument  funéraire  de  Lemmo  Balducci, 
sculpté  en  1472,  par  Francesco  di  Simone  Fer- 
rucci.  élève  de  Verrocchio,  et  érigé  dans  l'ancien 
hôpital  de  S.  Matleo  à  Florence. 

Un  résumé  des  travaux  de  la  revue  Oiirl  Hol- 
land  (y\(i\\\&  Hollande)  ;  enfin,  une  copieuse  bi- 
bliographie des  livres  d'art  parus  du  1"  janvier 
au  80  août  1894  terminent  ce  fascicule. 


BIBLIOGRAPHIE 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  1144"  livraison.  — 
Texte  par  M'"deNanteuil.  MM.  H.  Heinecke,  Da- 
niel Bellet.  D.  d'Arthez  et  Albert  Deville. 

Illustralions  de  A.Pari.s,Myrbach,LeBlant,clc 

Tour  du  Monde.  —  1765"  livraison.  —  A 
travers  la  Toscane,  par  Eugène  Mûntz.  —  Quinze 
gravures  de  Bazin,  Berg,  Gotorbe,  Beneaulf. 
Bocher,  Boudier. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  G'',  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


NÉCROLOGIE 

On  annonce  la  mort  de  M.  Charles  Frère, 
peintre  paysagiste. 

M.  Charles  Frère,  qui  succombe  à  l'âge  de 
cinquante-quatre  ans,  était  fds  du  peintre  Edouard 
P'rère  et  neveu  de  Théodore  Frère,  l'orientaliste. 


Nous  apprenons  la  mort  de  M.  Philip  Gil- 
hert  Hamerton,  éci-ivain  anglais,  décédé  à 
Boulogne-sur-Seine. 

M.  Hamerton,  qui  élait  un  graveur  distingué 
et  un  critique  d'art  éminent,  professait  pour  la 
France,  où  il  a  longtemps  vécu,  une  vive  et  intel- 
ligente sympathie  dont  on  retrouve  l'expression 
dans  plusiem-s  ouvrages  remarquables  qu'il  a 
consacrés  à  notre  pays.  M.  Hamerton  était  rédac- 
teur de  l'élégante  revue  d'art  anglaise  le  Porl- 
folio. 


CONCERT  DU  DlM.VNClIi:  11   .NOVEMBRE 

Châtelet.  —  Concert  Colonne  (-2  h.  1/4):  Syrn- 
jilioiiit;  en  ut  mineur  (n°  ô)  (Beethoven)  ;  Fan- 
taisie persane  pour  piano  (B.  Godarrî),  par 
M.  Louis  Diémer  ;  Parsifal  (1!.  Wagner), 
deuxième  lableau  du  premier  acte  :  .5"  Concerto, 
pour  piano,  llùte  et  violon  (,I.-S.  Bach)  ;  piano  : 
M.  Louis  Diémer  ;  llùte  :  M.  Cantiè  ;  violon  : 
^r.  G.  Reiny:  Deuxii'me  Rnpsodic.  honrjroise 
(F.  l.is/(). 


Atelier  de  feu   CHARLES  JACQUE 


TABLEAUX 

Eludes    peiiilcs,    .\qtiarul!o<,    ii'-;sina.    Gravures 
OKJK'rS  DWUT  et  D.VMIOriSI.EMli.Vr 

Orfèvrerie,  Sculptures,  C  -ramicpies.  Objets  va- 
riés, Bronzes,  Pendules,  Meubles.  Suite 
intéressante  de  Meubles  en  bois  sculpté  ayant 
été  exécutés  sous  la  direction  artistique  de 
:\I.  C.Il.-VRLES  JAC.or'E. 

Ktoi'fes  anciennes.  Tapisseries 

VENTE    .V    P.ililS 

Galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze 

L.s  Lundi   1-,',   Mardi  13,   Mercredi   14 
et  Jeudi  15  novembre,  à  2  heures. 

Exp.  pour  les  obj .  d'art 
M.  Cil.   Mannbeiin 


Goinniiss.-priseur 
M"   Paul   Chevallier 

10,  rue  Grange-Batelière 


7,  rue  Saint-Georges,  7 


Experts  pour  les  tableaux,  dessins  et  gravures  ; 
M.  Georges  Petit       |  M.    Félix   Gérard    liU 

12,rue  Godot-de-Mauroi  I       rue  Laflitte.  7  bis 


EXPOSITIONS 

Particulière  :  le  Samedi  10  novembre  1894 

Publique    ;  le  Dimanche  11   novembre   1894 

De  1  h  jure  à   5  heures. 

Cataloriue  illustré.  —  Prix  ':  30  francs. 


TABLEAUX  ANCIENS  ET  MODERNES 

par  Bill.jlte,  .T.-L.  Brown,  II.  Cain,  L.  Couturier, 
Fiers,  Galliac,  Guignard,  Hagborg,  de  Penne, 
Smith,  A.  Stevens,  Benj.  Vautier,  etc. 

MEUBLES    ANCIENS    ET    DE    STYLE 

Cabinet  Cunlador,  Fers,  .\rmes.  Tapisseries, 

Tente  arabe  avec  ameublement  en  moucharabie 

et  Etoffes  d'é)rient 

16  BEAUX  TAPIS  D'ORIENT 

Vente  :  Hôtel  Drouof,  salle  n"  o,  vendredi 
IG  novembre  1894,  à  2  heures. 

M«  G.  Duchesne,  commissaire-priseur,  6,  rue 
de  Hanovre. 

M.  "Vannes,  expert,  54,  Faubourg-Montmarire. 
F.xposilion  publique  :  .Teudi  15 


Le  gérant  :  G.  KOUX. 


I^'aris.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  IC,  rue  du  Croissant.  —  Simart 


N*  35.  —  1894 


BUREAUX   :    8,    RUE  FAVART 


17  Novembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT  A   L.-^   GAZETTE   DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     Ll     SAMEDI     MATIN 


Les  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  do  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS    ET    DEPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


^  fr 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Vente  d9  i'atelier  Charles  Jacque 

Lundi  a  commencé  la  vente  des  tableaux, 
études,  dessins  et  eaux-fortes  du  {leintro  Cluirles 
Jacque. 

La"  première  vacation  comprenait  les  tableaux 
et  les  canx-fortes.  Elle  a  produit  310.000  fr. 

.SiK'ialons,  parmi  les  tableaux,  en  suivant 
J'ordre  du  catido^ue  :  Le  Grand  troupeau, 
.30.1)00  fr.,  sur  une  demande  de!K).0(.0;  Troupeau 
de  vaches  à  l'ahrrucoir,  12.000  fr.  ;  la  Renlri'c. 
du  troupeau,  13.(KJ0  fr.  ;  la  Sortie  du  village, 
13. '.>.■)()  fr.  ;  Troupeau  de  »wulo)is  aux  environs 
de  Fontainebleau,  H, \m  fr.  ;  Intérieur  d'ûcurie, 
■5.000  fr.  ;  lieri/erie.  12.000  fr.  ;  la  Pastorale, 
10.100  fr.;  Troupeau  de  moulons  auprès  d'une 
mare,  9.500  fr.  ;  lier;/ère  t/ardanl  un  troupeau 
■de  moutons-,  G. 000  fr.  ;  io  Tertre,  10.00(1  fr.  ; 
IntiJrieur  de  benjerie,  12.000  fr.  ;  la  Hentrre  A 
la  ferme,  K.OilO  fr.;  Troupeau  fuyant  devant 
l'orane.iK'iM  fr.  :  lletour  du  labour.  «.800  fr.  : 
Troupeau  paissant,  plaine  de  liarbizon,  8.0.'XJ 
iranes  ;  la  Sieste,  7.500  fr.  ;  Intérieur  de  benje- 
rie, 5.or)0  fr.  ;  la  l'rocende,  0.200  fr.  ;  X'Arerse, 
■G.'.tOO  fr.  ;  la  Her;/erie.  6. 000  fr. 

Parmi  les  eaux-forte»  :  Au  pâturaije,  lipreuvo 
d'étal,  état  unique,  900  fr.  ;  Intérieur  de  berge- 
rie, épreuve  du  premier  étal,  îMiO  fr.  ;  Cluîlaigne- 
raie.  l'Uicer  A  Tau,  épreuve  du  premier  état, 
:W0  fr. 

La  secoiulo  vacation  a  produit  'iH.IKXI  francs. 
ICIle  comprenait  dos  toiles  de  moindres  dimoii- 
siiins. 

Collection  do  M.  le  comte  Daupias 

('.elle  veiilo  ciiiiprrniuil  des  p.ircelalins  deS.ixe, 
■do  Cliino,  ilu  .lapon,  îles  faieiicos,  boites  miiiia- 
tiiros,  émaux  do  Limoges,  sculptures,  pcMidulos 
et  bron/es.  a  eu  lieu  les  8.  '.I  et  10  iiovembri'. 
Elle  a  produit  100.153  francs. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


On  annonce,  pour  les  premiers  mois  do 
rann(^'C  1894.  une  très  intéressante  exposi- 
tion, qui  doit  se  tenir  à  Vienne  (Autriche). 
C'est  celle  du  Congrès  de  "Vienne,  qui  aura 
lieu  au  Musé<.'  industriel  d'.\utriilio.  II  s'agit 
de  réunir  l(!S  documents  de  toute  sorte  relatifs 
au  Confirès  do  1815.  Le  Musée  industriel 
(r.\utriclio  rassemblera  les  portraits  de  tous 
les  bauts  personnages  qui  ont  pris  part,  de 
près  ou  (le  loin,  à  la  discussion  et  à  la  rédac- 
tion des  fameux  traités.  A  coté  de  ces  por- 
traits on  groupera  tous  les  documents  relatifs 
au  mobilier,  au  costuiiie,  à  l'ornemenlalion 
(|ui  étaient  de  mode  à  cette  époque.  L'exposi- 
tion est  organisée  par  un  comité  oii  figurent 
les  noms  des  princes  de  Metternich.  de  Liecli- 
lenstein.  de  Scbarzenberg.  du  comte  .\uers- 
pei'g.  etc. 


NOUVELLES 


:(,**  Le  .Musée  des  Munnan's  l'I  Mi^daillos, 
très  11  l'étroit  jusqu'ici,  va  s'agrandir  de  façon 
notable.  Trois  salles,  en  elïet.  vont  y  être  ad- 
jointes qui  foriiiaiiMit,  l'ii  bordure  du  quai 
ilonli,  rappaiiemenl  de  l'ancien  entrepreneur 
de  fabricalinn  des  monnaies. 

Deimis  1880.  la  fonte  et  la  frappe  sont  faites 
en  l'égie  directe  par  l'Klal,  et  l'appartement 
l'sl  inoccupé.  M.  do  l'oville,  diivi'teur  lies 
Monnaies,  va  on  prulller  poursortir  des  tiroirs 
do  riiotel  les  niMubreuses  mi'tlailles  l'I  mon- 
naies que,  faute  de  place,  on  n'a  jamais  pu 
montrer  au  public.  Kn  nu^me  temps  on  con- 
sacrera toute  une  salle  aux  u-uvros  des  artistes 
nuideriies  français  ;  cliacun  d'eu.v  aura  sa 
Mirinr  spéiialo  ;  ainsi  sera  rendu  pos>iblo  un 
travail  de  comparaison  et  d'étude, liilllcito  jus- 


274 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


qu'alors.  Une  plate  même  sera  réservée  aux 
artistes  étrangers. 

Ce  remaniement  effectué,  la  grande  salle 
d'entrée  du  Musée  ne  oompremlra  plus  que 
des  pièc(îs  et  médailles  anciennes  ;  la  salle 
suivante,  uii  étaient  rangées  des  réductions 
des  apjiareils  de  rabri<'ation  de  monnaies  et 
la  célciire  machine  à  assignats,  recevra  les 
pièces  et  médailles  modernes,  antérieures  au 
di.K-neuvièmo  siècle.  Plus  loin,  une  salle  est 
consacrée  aux  monnaies  et  médailles  napo- 
léoniennes ;  enfin,  dans  une  dernière  pièce, 
seront  réunies  les  œuvres  des  artistes  con- 
temporains. Une  petite  chambre,  qui  prolonge 
l'ancien  appartement  désaffecté,  servira  d'an- 
nexé à  la  bibliothèque  du  Musée. 

Le  classement  nouveau  demandera  un  temps 
assez  long  :  ce  n'est  guère  qu'au  cours  de 
1895  que  le  public  sera  admis  dans  les  nou- 
velles salles. 

si;*:);  La  Commission  d'ai'chitcctes  et  d'ingé- 
nieurs qui  a  procédé  à  l'examen  du  Parthé- 
non  a  fait  dresser  des  échafaudages  pour 
visiter  en  détail  le  monument.  Il  résulte  de 
ses  recherches  que  les  tremblements  de 
terre  ont  certainement  causé  quelques  dété- 
riorations, mais  que  l'ébranlement  le  plus 
grave  était  encore  l'elTet  de  l'explosion  de  la 
bombe  do  Morosini.  Depuis  1687,  il  s'est  produit 
un  glissement  insensible  dans  les  tambours 
des  quehiues  colonnes,  et  une  légère  disloca- 
tion, qui  s'est  accentuée  avec  le  temps  dans  la 
fai;ade  occidentale,  la  seule  qui  soit  restée 
debout  et  que  décorent  les  célèbres  frises  de 
Phidias.  Le  danger  que  court  le  Parthénon 
n'est  donc  pas  imminent,  mais  les  dégâts  se- 
raient irréparables  si  le  sol  de  l'Attique  venait 
à  être  secoué  comme  en  avril  dernier.  De 
l'avis  de  la  commission,  les  travaux  doivent 
porter  sur  l'ensemble,  mais  principalement 
sur  les  épistyles  et  la  façade  occidentale. 
Elle  croit  aussi  que  l'on  devrait  couvrir  d'une 
légère  toiture  les  frises  de  Phidias  pour  les 
mettre  à  l'abri  des  intempéries. 

:(:*:iî  Notre  collaborateur,  M.  André  Michel, 
commencera,  le  samedi  17  novembre,  à  neuf 
heures  et  demie  du  matin,  4,  rue  Delaborde, 
un  cours  général  d'histoire  de  l'art. 

A  partir  du  mardi  30  novembre,  il  traitera, 
à  deux  heures  et  demie,  21,  rue  Washington, 
de  l'histoire  de  l'art  au  dix-neuvième  siècle, 
eu  France,  en  Angleterre  et  en  Allemagne. 


L'Inauguration    du   Monument    de    Duban 

A  l'École  des  le.vux-.vrts 


On  a  inauguré  mercredi,  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts,  le  monument  élevé  à  la  mémoire 
de  l'architecte  Duban  par  ses  amis  et  ses  admi- 
rateurs, sous  le  vestibule  du  grand  hémicycle 
décoré  par  Paul  Delaroche. 

Félix  Duban  fut  une  des  gloires  de  l'archi- 
tecture de  ce  siècle  et  nul  mieux  ijue  lui  ne 
sut  évoiiuer  et  faire  revivre  les  merveilles 
architecturales  du  jiassé. 


.Viirès  la  conslrucliun  de  l'Kcole  (li_-s  Beau.x- 
Arts.  qu'il  acheva  en  l8;i'i,  Duban  restaura  la 
Sainte-Gliapelle,  le  château  de  Blois,  la  façade 
du  vieux  Louvre  donnant  sur  la  Seine:  au 
Louvre  encore,  il  réalisa  une  restitution  par- 
faite de  la  galerie  d'.Apollon,  détruite  par  un 
incendie  en  1G61.  réédiliée  par  Lebrun. 

C'est  grâce  à  lui  i[ue  la  magnifique  galerie 
lapidaire  de  l'Kcole  est  offerte  aux  yeux  du 
curieux  et  du  savant.  C'est  grâce  à  l'heureuse 
idée  qu'il  eut  d'encastrer  dans  les  murailles 
mômes  de  l'édifice,  dont  il  avait  la  charge,  les 
motifs  sculpturaux  et  architecturaux  échappés 
sous  la  Révolution  et  l'ICmpire,  au  marteau 
des  démolisseurs,  qu'on  peut  admirer  aujour- 
d'hui, dans  la  cour  de  l'Ei-ole  :  le  portail  du 
château  d'Anet,  construit  pour  Diane  de  Poi- 
tiers par  Philibert  Delorme,  avec  les  bas- 
reliefs  dont  l'avait  orné  Jean  Goujon,  l'arc 
monumental  de  Gaillon  avec  sa  merveilleuse 
di'coration  ouvragée  comme  la  plus  fine  den- 
telle de  pendentifs  et  de  rosaces,  de  cartou- 
ches, de  frises,  de  rinceaux,  de  colonnes  can- 
nelées et  de  pilastres. 

M.  Jules  Comte,  directeur  des  Bâtiments 
civils,  a  prononcé  quelques  paroles  pour  faire 
remise  du  monument  à  l'Administration  des 
Beaux-Arts,  et  M.  H.  Eoujon,  dans  sa  réponse, 
a  glorifié  la  mémoire  de  Duban  et  loué  le 
monument,  dû  à  l'architecte  actuel  de  l'Ecole 
des  Beaux-Arts,  M.  Bernier  et,  pour  la  partie 
sculpturale  à  M.  Eugène  Guillaume,  membre 
de  l'Institut,  directeur  de  l'Ecole  française  de 
Rome. 

Sous  un  cintre  doré,  dans  une  mosai'que 
polychrome  formée  de  grands  rinceaux,  s'ins- 
crit un  (■dicule  de  marbre  formant  niche  et 
surmontée  d'un  fronton  triangulaire. 

Sur  ce  fonds  se  dresse  le  buste  en  bronze 
du  maître,  encadré  de  feuilles  de  laurier  en 
bronze  doré.  Le  buste  lui-même  repose  sur 
une  console  de  marbre  avivée  d'or,  que  de 
grandes  tiges  d'acanthe  accompagnent  et  que 
supporte  une  figure  enfantine. 

Sur  le  devant  de  la  console,  un  cartouche 
porte  le  nom  de  Duban.  Sur  le  soubassement, 
à  droite  de  l'enfant  de  marbre,  l'équerre  et 
le  compas  de  l'architecte,  'avec  un  chapiteau 
de  colonne,  forment  une  décoration  symboli- 
que exécutée  en  un  relief  très  léger  et  très 
doux.  A  gauche,  une  palme,  la  liste  des  prin- 
cipaux édifices  construits  ou  restaurés  par 
Duban  et  les  dates  de  naissance  et  de  mort 
(1797-1870). 

Puis,  M.  Guillaume,  en  sa  qualité  de  témoin 
de  la  vie  de  Duban,  d'ami  et  de  collaborateur 
â  son  œuvre,  a  largement  résumé  cette  œuvre 
et  l'influence  personnelle  de  l'homme. 

«  Tandis  que,  à  Rome,  dit  JI.  Guillauiae,  In- 
'^res  traitait  avec  un  scrupule  iufiui,  une  fidélité 
sans  bornes  et  une  rare  perfeclion,  des  sujets 
empruniés  à  l'histoire,  il  y  avail  à  Paris  quel- 
ques jeunes  gens  qui,  sans  connailre  le  peinti'c, 
rêvaient  d'introduire  dans  l'archilecture  le  même 
respect  de  l'histoire,  la  même  reclierche  de  l'ex- 
pression et  du  caractère  vrais,  le  même  goût 
épuré. 

«  A  peine  revenu  d'Italie,  Duljan  fut  nommé 
architecte  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts.  Qu'importe 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


275 


que  Deljiet  ait  tracé  le  quadrilatère  sur  lequel 
l'édifice  actuel  a  été  construit  ?  Tout  ce  que  nous 
admirons  ici  est  de  Duban  :  la  façade,  l'hémi- 
cvcle.  les  cours.  Ce  grand  ouvrage  était  achevé 
e"ii  1838. 

«  Messieurs,  il  est  des  hommes  chez  qui  cha- 
que époque  semble  reconnaître  une  personnilica- 
tion  d'elle-même.  L'opinion  en  désigne  pour 
toutes  les  tâches  dont  elle  a  souci.  Elle  met  en 
eux  une  confiance  absolue,  et  elle  ne  se  trompe 
pas.  Ainsi  en  fut-il  pour  Duban.  L'année  qui 
suivit  lachèvcment  de  l'Ecole  des  Eeaux-Arls, 
où  l'artiste  avait  réalisé  sa  conception  d'un  style 
néo-classique,  il  était  chargé  d'un  travail  1res 
difl'érent  :  la  restauration  de  la  Sainte-Chapelle, 
à  laquelle  il  consacra  pendant  neuf  années  son 
érudition  et  son  goût.  Même  attention  pour  le 
château  de  Blois,  (|ui  lui  fut  confié  en  18i.5.  Il 
aborda  celle  nouvelle  tùche  avec  une  ardeur  et 
une  sûreté  qui  furent  alors  admirées.'  Successi- 
vemeat,  il  mit  la  main  aux  différentes  parties  de 
l'édifice,  élevé  sous  le  régne  do  plusieurs  princes, 
depuis  saint  Louis,  Louis  XII  et  François  I" 
jusqu'à  Lous  XIV.  Sauf  cette  dernière  partie,  il 
les  rétablit  toutes,  appliquant  à  chacune  la  fleur 
du  stylo  qui  lui  convenait,  avec  une  justesse 
digne  d'un  contemporain.  Même  talent  dans  la 
restitution  du  Louvre,  même  puissance  de  faire 
vraiment  revivre  des  temps  disparus. 

«  Dans  ces  travaux,  qu'il  exécutait  avec  une 
vraie  passion  française,  Duban  semblait  agir 
Sous  l'empire  d'une  sorte  d'atavisme  :  l'esprit  de 
ses  devanciers,  depuis  Pierre  de  Montereau,  sem- 
blait être  passé  en  lui,  grâce  à  une  transmission 
mystérieuse,  et  agir  par  son  intermédiaire,  cha- 
cun riu!J|iirant  au  besoin.  Ces  reslaumtions  doi- 
vent à  Duban  leur  suprême  parure.  Elles  sont 
vivantes  et  puur  la  plupart  elles  sont  .sous  nos 
yeux.  Nous  les  évoquons,  et  en  vérité,  messieurs, 
no  vous  scml)le-til  pas  les  voir  apparaître,  tant 
elles  sont  présentes  à  votre  pensée?  Elles  rcvê- 
tenl  une  forme;  elles  entourent  le  monument  où 
leur  nom  est  déjà  gravé.  Chacune  a  la  ligure  d'un 
temps  ;  celle-ci  est  toute  romaine,  celle-là  porte 
les  longs  vêlements  du  treizième  siècle,  ces  autres 
ont  les  atours  usités  à  la  cour  des  Valois  ol  des 
premiers  Bourbons.  DilTérenlesde  caractère,  elles 
se  ressemblent  cependant  par  leur  élégance  :  on 
reconnaît  des  so'urs.  Et  l'Ecole  des  Beaux-Arts, 
leur  aînèo,  les  accueille  ;  et  toutes  ensemble  elles 
rendent  au  maître  un  hommage  pioux » 


Encore  Michel  Paclier 


{'omme  complèmeni  à  notre  étude  sur  Michil 
Paclier,  parue  riciMiiiuent  dans  lu  Onzcllf  (11, 
ajoutons  une  iiiformatinn  publiée  parla  Zcitsclirift 
fur  hibU'iiilf  Kiitist  d'ocinbri'  dernier. 

Sur  l'imlication  de  M.  Schwach,  directeur  de 
la  (ialerio  de  piinturo  do  (iralz,  M.  Robert 
Sliassiiy.  do  Vieillie.  (|ui,  nous  l'avons  dit,  pré- 
pare un  ouvrage  sur  l'autel  do  Sancl-Wolfgang, 
pense  avoir  tr.iuvé  dans  cette  collection  deux 
nouvelles  (euvivs  du  maiiro  de  Bruneck.  Ce  sont 


II)  Vii>r  Oaiclla  iloa  lluaiix-.iils,    3<  pi^rioilo,    l.  \I, 
11,  327  al  108;  t.  \1I,  p.  43  ol  SU. 


deux  panneaux  peints  (de  0  m.  42  sur  Ù  m  i2) 
provenant  d'un  retable  d'autel  exécuté,  pense-t-on, 
entre  1480  et  IWO  ;  ils  représentent  un  saint,  en 
ornements  épiscopaux,  décapité  au  pied  d'un  au- 
tel (saint  Thomas  Becket  ?)  et  ses  funérailles  ;  le 
revers,  d'une  exécution  plus  faible,  offre  les 
symboles  de  saint  Luc  et  de  saint  Marc  sur  fond 
d'or  gaufré.  Bien  qu'attribuées  jusqu'ici  à  Ma- 
thias  Grûnewald,  ces  peintures  montrent,  parait- 
il,  des  qualités  tellement  semblables  à  celles  des 
tableaux  de  Michel  Pacher  au  maitre-autel  de 
Sanct-Wolfgang,  qu'il  est  presque  hors  de  doute 
qu'on  se  trouve  en  présence  d'œuvres  de  notre 
artiste,  —  d'autant  plus  que,  dans  la  scène  des 
obsèques,  on  voit  représentée  la  rue  principale 
de  Bruneck,  restée  encore  à  peu  près  telle  aujour- 
d'Iiui,  avec,  au  fond,  une  des  tours  qui  gardaient 
l'entrée  do  la  ville:  la  porte  du  cloitre  ou  des 
Ursulines.  —  Deux  autres  peintures,  provenant 
du  même  autel  :  la  Xalivili  et  la  Circoncision 
(O^.W  X  Û",'il5)  paraissent  n'être  que  des  travaux 
remarquables  d'élèves  do  Pacher. 

M.  Sliassny  a  encore  vu  dans  la  chapelle  du 
château  de  Matzen,  prés  Brixlegg(Tyrol),  une  sta- 
tue en  bois  polychrome  (de  1-8.3  de  hauteur)  de 
saint  Jlichel  —  transformé  on  saint  Georges  par 
une  restauration  erronée  —  qui  ofl're  une  grande 
ressemblance  avec  les  statues  de  même  sujet  de 
Cries  et  de  Sanct-Wolfgang,  et  qu'il  attribue  à 
la  même  main. 

Puisse  l'œuvre  tout  entier  du  grand  maître  ty- 
rolien se  dégager  ainsi  sans  cesse  des  ténèbres 
qui  l'enveloppent,  et  rayonner  bientôt  de  toute  la 
splendeur  du  génie  qui  s'y  manifeste  ! 

Auguste  M.k.nGua.LiER. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  10  novembre 
L'Académie  procède  à  l'élection  d'un   associé 
élrangcr   en    remplacement   de  M.   Federigo  de 
Madrazo,  décédé.  Est  élu  M.  Pradilla,  peintre  A 
Madrid. 

11  est  ensuite  procédé  à  l'éleclion  de  deux  cor- 
respondants en  remplacement  do  M.  Uanguin, 
dans  la  section  de  gravure,  et  de  M.  le  prince 
Czartoryski,  correspondant  libre. 

Sont  c'ius  :  en  remplai.'einent  do  M.  Danguin, 
M.  It.  \V.  Macbeth,  graveur  à  Londn's.  et,  en 
iviniilacomenl  do  M.  le  prince  Czartoryski,  M.  lo 
prince  Scaloa,  à  Païenne. 


Académie  des  Inscriptions 

Séance  fin  S  novemhre 
L'.Xcadémii'  a  procédé  à  la  numinalion  d'une 
Commission  do  six  membres.  cliari,'éo  tlo  désigner 
dos  rniididals  à  la  place  d'associé  élrangor  on 
romplacoini'iit  do  Sir  Henry  .Viislin  I.ayanI  ol 
(i.B.  do  Kossi,  décèdes.  Ont  été  élus  :  MM.  Bar- 
bier do  Moyniird.  G.  Paria,  Boiasier,  IVlislo. 
Porrot  et  Si'iiarl. 
L'Académie  s'est  formée  eu  couiilé  secret  pour 


27(; 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


cnlendro  le   rapport   sur  le  concours    des  aiiti- 
quilos  lié  la  France. 


Séance  du  0  novembre 

Une  villa  royale  clialdép.nne.  —  M.  lleuzey 
commence  à  étudier  en  détail  les  derniers  mo- 
numents découverts  par  M.  de  Sarzec,  et  particu- 
lièrement la  villa  de  Ghirsou. 

Sépulture  byzantine  en  Russie.  —  M.  le  ba- 
ron de  Baye  fait  une  communication  relative  à 
un  tombeau  découvert  à  Kief,  dans  lequel  on  a 
trouvé  des  bijoux  danois  et  suédois  de  la  période 
des  Vikings  et  d'autres  parures  d'art  local,  ana- 
logues h  celles  qu'on  rencontre  dans  les  kour- 
ganes  slaves. 


TRIBUNAUX 


Nous  avons  annoncé  brièvement  lejugement  de 
la  Cour  d'appel  d'Ancône  dans  l'afTaire  de  la  ija- 
lerie  Sciarra. 

Le  Gouvernement  italien  s'appuyait  sur  un  édit 
pontifical  émis  au  commencement  du  siècle  et 
contresigné  du  cardinal  Pacca.  Cet  édit  prohibait 
la  vente  des  tableaux  et  objets  d'art  des  galeries 
des  grandes  familles  romaines  sans  autorisation 
du  pape. 

Le  tribunal  d'Ancône,  nous  l'avons  dit,  a  rejeté 
le  système  du  gouvernement. 

Dans  une  lettre  au  Matin,  le  prince  Sciarra 
précise  les  droits  des  grandes  familles  romaines 
possédant  des  galeries  de  tableaux  et  de  curiosi- 
tés. Don  Malfeo  conteste  que  les  i-ichesses  artis- 
tiques des  siens  et  do  ses  pairs  puis.sent  être  con- 
sidérées comme  fidéicommis  et  traitées  comme 
tels  par  le  gouvernement  qui  a  succédé  à  celui 
des  papes. 

L'intérêt  de  ce  point  de  droit  spécial  est,  on  le 
voit,  assez  général  aussi,  à  une  époque  où  les 
grandes  familles  historiques  de  la  Rome  papale 
se  voient,  l'une  après  l'autre,  amenées  à  réaliser 
une  partie  de  leurs  biens  et  de  leurs  collections. 
Etats  et  particuliers  doivent  savoir  d'avance  à 
quoi  s'en  tenir  pour  négocier. 

Le  jugement  du  tribunal  dAncône  parait  devoir 
faire  loi. 


REVUE  DES  REVUES 


—  Revue  Bleue  (10  novembre  1804).  —  Sous 
la  signature  T.  H.,  une  critique  des  nouvelles 
acquisitions  du  Louvre,  exposées  provisoirement 
dans  la  salle  des  Lesueur.  L'auteur  proteste 
contre  les  achats  ou  acceptations  de  peintures 
étrangères,  forcément  inférieures,  et  préconise 
l'achat  presque  unique  d'o_'Uvres  françaises  pour 
combler  les  lacunes  d'un  ensemble  déjà  riche. 
Ur,  la  plupart  de  ces  dernières,  récemment  en- 
trées au  Musée,  proviennent  de  legs.  Le  budget  du 
Louvre  se  serait  donc  de  préférence  dépensé  sur 
des  oiuvres  d'un  maigre  intérêt,  telles  que  le 
Theotocopuli,   la  Tète  du  Christ  de  l'école  espa- 


gnole, le  Iluppiicr,  le  Cranach,  etc.  :  on  recherche- 
rait des  échantillons  plutôt  que  des  œuvres  com- 
plètes. 

O  L'Artiste  pulilie,  dans  son  dernier  numéro, 
un  article  de  M.  Germain  Ilédiard  sur  Jules 
Dupré,  lithographe.  M.  HédiarJ  catalogue  neuf 
pièces,  les  seules  connues,  les  décrit  minitieuse- 
ment,  et  en  fait  ressortir  l'esprit  original  et  la 
technique  intéressante. 


*  La  Construction   moderne  (3  novembre 

180'i),  publie,  en  deux  planclips,  «  la  maison  Igou- 
menoir  h  Moscou  »,  construite  par  M.  PozdeielT, 
architecte.  L'ornementation  extérieure  est  des 
plus  exubérantes.  La  double  intluence  byzantine 
dont  s'est  imprégné  l'art  russe,  dès  l'origine,. 
reste  excessive. 

=  Le   Bulletin    monumental     (1"  octobre 

1894)  contient  un  article  dètailli-,  avec  gravures, 
sur  divers  objets  de  mobiliers  funéraires  décou- 
verts en  Bohème,  dans  le  rayon  assez  restreint 
des  environs  de  Prague.  Analogues  à  ceux  de  la 
Gaule,  lors  de  son  occupation  par  les  Francs,  ils 
semblent  dater  du  vit»  siècle. 


X  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de- 
Paris.  —  Le  dernier  fascicule  renferme  un  docu- 
ment curieux  :  l'inventaire  des  tapisseries  et  dea 
tableaux  appartenant  à  Louvois.  Dressé  en  1688,. 
trois  ans  avant  la  mort  du  fameux  ministre,  con- 
servé par  le  duc  de  Doudeauville,  il  n'énumère- 
pas  moins  de  rjuatre-ciiigt-seize  suites  de  tapis- 
series, plusieurs  composées  de  huit,  dix  et  douze^ 
pièces.  Les  tableaux  sont  au  nombre  de  soixante- 
treize,  des  portraits  principalement.  Cependant 
l'inventaire  mentionne  neuf  grandes  peintures  de- 
«  Jordanus  ». 

-(-  The  Athenaeum  (10  novembre,  1894)- 
annonce  la  publication,  par  les  soins  de  l'Acadé- 
mie dei  Lincei,  d'un  ouvrage  de  grand  luxe,  tiré 
du  fameux  recueil  de  notes  et  de  dessins  de  Léo- 
nard de  Vinci,  connu  sous  le  nom  de  Codice 
Atlantico.  Les  fac-similo  de  d'essins  qui  ornent 
cet  ouvrage  ont  été  confiés  aux  plus  habiles  artis- 
tes, tandis  que  les  écrivains  les  plus  autorisés  de- 
l'Italie  Oiit  tenu  à  rédiger  les  commentaires  et 
notes  biographii[ues  qui  accompagnent  le  texte  de 
Léonard.  C'e.-jt  le  premier  fascicule  de  cet  ouvrage 
qui  vient  de  paraître  chez  lloepli;  il  doit  en  com- 
prendre en  tout  trente-cinq. 


A  Zeitschrift  fiir  bildende  Kunst  (Novem- 
bre 1S94).  —  Span  ische  Miscellen,  par  Cari  Jusli, 
II.  Le  palais  royal  des  Habsbourg,  à  Madrid. 

Les  origines  du  château  royal  des  Habsbourg 
à  Madrid,  de  même  que  ses  transformations  du- 
rant le  Moyen  Age,  resteront,  selon  toute  appa- 
rence, dans  une  entière  obscurité.  Mais,  en  ce 
qui  concerne  le  xvi»  siècle,  l'histoire  de  ce  palais, 
si  remarquable  au  point  de  vue  artistique  et  his- 
torique, acquiert  un  jour  nouveau  par  la  décou- 
verte d'un  dessin  colorié,  à  la  Bibliothèque 
royale  de  Vienne.  Le  dessin  de  Ant.  van  den 
Wyngaerde  olfre    un   intérêt  particulier  par  sa- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


date  (lôGu-lôTO;  et  sa  nature.  Le  château,  eu  eiTel, 
a  éti;  transformé  après  le  xvi«  siècle;  de  plus,  les 
gravures  postérieures  que  nous  en  avons  ne 
donnent  en  général  que  ses  parties  principales, 
tandis  que  la  reproduction  publiée  par  M.  ('. 
JusU  joint  ;\  l'avantage  d'être  la  plus  ancienne 
des  reproductions  connues,  celui  d'être  la  plus 
complète  et  d'nll'rir,  par  exemple,  en  ce  qui  con- 
cerne l'aile  orientale,  des  données  tout  à  fait  nou- 
velles. 

A  Caryatides,  par  Paul  Wolters,  avec  figures. 

Que  représenlnnt  exactement  ce  qu'on  appelle 
les  ciryalidcs'.'  La  plus  ancienne  opinion  est  celle 
de  Vitruve  :  on  aurait  voulu  peipiHuer  par  l'ar- 
chileclnre  le  souvenir  du  châtiment  inlligé  aux 
femmes  de  Caryes,  cité  du  Péloponése,  alliée 
des  Perses  Cotte  opinion  ne  repose  sur  aucune 
base  sérieuse  et  Prcller  a  eu  tort  de  la  reproduire 
dans  ses  lignes  générales.  Il  faut  aussi  rejeler 
celle  de  Visconti,  <[ui  voit  des  canéphores  dans 
les  caryatides,  et  colle  de  Kayet,  ingénieuse  mais 
invraisemljlalde. 

C'est  la  (h. lise  (|ui,  à  l'origine,  constitue  le  ca- 
ractère [u-incipal  des  caryatides.  Nous  pos.sédons 
de  nombreusis  ligures  de  jeunes  filles  dansantes, 
avec  une  luniqmi  laconienne  et  une  coitTure  en 
forme  de  corbeille.  Ces  dariseuses  élèvent  les 
mains  ou  les  croisent  sur  leur  poitrine.  L'archi- 
tecture s'en  est  emparé  et  a  donné,  dans  la  suite, 
le  nom  de  caryatides  à  toutes  les  figures  de  fem- 
mes, même  lorsqu'il  ne  s'agisssait  plus  do  dan- 
seuses de  Gaiyes. 

A  M.  Horlopsch  [loursiiit  son  intéressante  étude 
sur  les  [leiritnres  de  Goltl'ried  Kellcr,  dont  le  ta- 
lent de  pay>agisle  est  mis  en  évidence  par  quel- 
ques reproductions. 

A  ^L  Fr.  Carstanjon  rend  compte  du  livre  do 
Ilildrbiand  (I.ii  Problinnc  de  la  forme  dans  les 
arts  plasti(iu<;s,  SIrasb.,  IHOli)  :  «  Depuis  long- 
temps, dit-il,  on  n'avait  pas  pen.sé  et  écrit,  sur 
les  arts  plastiiiues,  i|ue!i]ue  chose  d'aussi  impor- 
tant. 11  y  a,  dans  Illldi'hraïul,  non  seulement  de 
la  plastique,  mais  aussi  une  force  didacticiue,  qui 
assurément  se  fera  sentir  plus  nettement  avec  le 
temps.  » 

00  Kunstchronik  (l"  novembre  1894).  — 
Exposition  de  Tableaux  anciens  à  Utreeht.  — 
Compte  rendu  de  cette  exposition  de  ^'Ji  tableaux, 
la  plupart  d'aitisics  hollandais,  dont  le  catalogue  a 
été  rédigé  jiar  MM.  Moes  et  do  tirool.  A  signaler 
surtout  :  un  portrait  d'Krasmo,  d'après  llolbcin, 
et  un  portrait  d'Iiomme  do  l'école  de  Scorol,  un 
portrait  de  l'amiral  l'romp,  viaiseiiiblablemenl 
l'œuvre  de  Bloeinaort;  des  fruit»  de  Dalthasar 
Tan  (1er  Ast;  Y llt'ileldc\'ille  de  Dordrerhl,  par 
Aiitiiiiii'  de  Monlourl  ;  le  Tricheur,  par  W'ouler 
Cralictli;  la  l'a -tic  de  Trietrac  (exposée  A  Uûs- 
seldorf  en  lH8o)  et  un  Officier  chez  l' Usurier,  do 
.l.-A.  Duck. 

Notre  savant  Collaborateur,  M.  Ilymnns,  se  ré- 
serve de  consacrer  dans  la  Utuette  une  étude  spé- 
ciale il  cette  importante  exposition. 

Le  Di'ime  de  Spire.  —  M.  Williolm  Meyer- 
Schwnrlau  vient  do  faire  paraître  une  étmle  des 
plus  savanli's  sur  le  di'une  de  Spiri'  et  li-s  èdillcrs 
amilogiii's  de  Mayenco  et  de  Worms.  Ces  spéci- 
mens romanpiabli's  du  style  roman  .n  .Vllemagne 


y  sont  étudiés  avec  l'érudition  d'un  archéologue  et 
le  sentiment  d'un  artiste.  L'auteur  détermine  avec 
précision  la  date  où  ont  été  élevées  les  diverses 
parties  de  cette  vaste  construction,  et  les  archi- 
tectes qui  les  ont  bâties.  C'est  le  travail  le  plus 
complet  qui  ait  paru  sur  cette  matière. 

00  Kunst  fiir  aile  (1-5  novembre  1894). —  Une 
Ktade  sur  la  cie  et  l'o'uvre  de  Juliiis  Adam, 
lieinlre  de  chats  très  renommé  en  Allemagne,  le 
Lambert  germain,  membre  de  la  famille  Adam, 
cpii  a  donné  à  l'art  plusieurs  peintres  de  talent  ; 
il  est  né  à  Munich  en  1851.  Photographe  d'abord, 
il  pas.sa  six  années  au  Brésil,  d'où  il  revint  en 
1873,  et  entra  alors  à  l'Académie  de  Munich. 
.\près  avoir  cherché  sa  voie  pendant  quelque 
temps,  il  se  décida,  sur  les  conseils  de  son  oncle 
Benno,  à  peindre  les  animaux,  et  en  particulier 
les  chats.  Ces  petits  tableaux  sont  de  véritables 
chefs-d'o'uvre  d'observation  curieuse  et  spiri- 
tuelle et  révèlent  une  grande  science  anatomique. 
De  nombreuses  gravures  olïrent  la  preuve  que  la 
réputation  dont  Julius  .\dam  jouit  en  .^^Uemagno 
n'est  point  usur|iée. 


— ^^-sû.<7**is»ta*^i>.û^^>— 


BIBLIOGRAPHIE 


Description  ruisonnée  du  Must'e  de  .Saint-Ger- 
mnin-en-Laye  — Bronzes  figurés  de  la  Gaule 
comai/ie,  par  M.S.iLO.MoN  Reixaom.  l^uvrage  ac- 
compagné d'une  héliographie  et  de  000  dessins. 
Paris,  Firmin-Didol,  1894. 

Les  lecteurs  de  la  Gazette  sont  déjà  familia- 
risés avec  les  savantes  études  que  M.  .Salomon 
Reinach  consacio  :\  nos  premières  antiquités 
nationales  ;  il  nous  a  donné,  eu  elTet,  sous  le  titre 
de  l'Origine  et  les  caractères  de  l'Art  (lallo-ro- 
taain  (1),  la  primeur  de  la  préface,  qui  précède 
le  présent  catalogue,  et  où  les  caractères  do  cet 
art  barbare  sont  délinitivemont  analy.sés.  Chacun 
des  objets,  classé  avec  le  plus  de  rigueur  possible, 
est  indtntilié  par  une  illustration  qui  lui  crée,  pour 
ainsi  illro,  une  personnalité.  L'exemplo  sera  cer- 
tainement suivi  par  les  travaillturs  qui,  eft 
dressant  dos  répertoires  do  collections  archéolo- 
giques, voudront  arriver  à  la  sécurité,  à  l'onlro 
parfait. 

Le  prochain  volume  do  la  Description  sera 
con.sacré  à  la  mythologie  gallo-romaine. 


Réunion  des  Sociétés  des  Deaux-.irts  des  Dé- 
partements {IN9I\.  Lectures  et  Cointnunicn- 
lions.  Plusieurs  planches  hors  texte. —  Paris, 
Pion. 

Dans  ce  volumineux  recueil  do  plus  de  UiOO 
pages  90  trouvent  rassemblées  une  cinquantaine 
do  monographies  éruditos  relnlives  à  l'hisloiro 
provinciale  de  lart  français.  Signalons,  pour  l'ar- 
chitecture, les  lectures  de  M  M.  île  lleauu\onl  sur  P. 
Vigne  lie  Vigny  ;  Lex,  sur  le  mausolée  de  l'église 
do  (luiche:  P.  Ilnuiuehaye,  .sur  les  motiumenls 
funéraires  de  l'église  de  Sainl-l'.loud  ;  —  pour  la 


Ml  (tiiidlf  ilei  //f.ni.r-.Vrl», 
I.   XI.  |..  HM. 


iTio'Io.  I.  X,  1'.  3iW  ot 


278 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


peinture,  les  Indurés  do  MAf.  Charvel,  sur  los 
Sevin  ;  l'abbé  Poréc,  sur  .Tc;in  Nicollc;  Lhuillier, 
sur  Autoine  Garnier,  de  Fontainebleau  ;  G.  Gran- 
din,  sur  Nicolas  Bellot;  Braqueliaye,  sur  Guil- 
laume Cureau  ;  —  pour  la  sculpture,  celles  de 
MM.  Roserot,  sur  .1.-15.  Roucliardon;  Ginoux, 
sur  P.  Puget;  Grandin,  sur  Ducastel,  de  Laon  ; 
Guerlin,  sur  Vimeux,  d'Auiiens  ;  Bouillon-Lan- 
dais, sur  l'artiste  bourguignon  A.  Henaud,  etc., 
enlin,  de  nombreuses  notices  sur  des  objets  d'art 
français  épars  dans  les  collections  provinciales. 


Notices  descriptives  sur  les  Monuments  histo- 
riques conservés    dans   le   département  du 
Nord,  et  Not.  descr.  sur  les  objets  mobiliers 
eonseroés  dans  les  ctahlissements  -publics  de 
Lille,  par  M"  Deii.^isxes.  —  Lille,  IHOi. 
-La  Conimis.sion  historique  du  département  du 
Nord  donne  ici  un  exi-oUent  modèle  do  répertoire, 
en  cataloguant  les  richesses  locales  de  son  terri- 
toii-e.  Si  chaque  région  de  la  France  était  explorée 
avec  le  même  soin,  l'inventaire  des  richesses  d'art 
de  notre  pays  se  trouverait  fait    par  tronçons  et 
avec  les  plus  sérieuses  garanties.  Le  zèle  de  l'au- 
teur parait  être  parfaitement  informé. 


StiUfraijen.  Grundleyuiigen  :u  einer  Geschichte 
der  Ornamentik  (1),  par  M.  Alois  Riegl.  — 
Berlin,  1893. 

Cet  ouvrage  ne  nous  est  connu  que  par  un  ar- 
ticle que  M.  S.  Reinach  lui  consacre  dans  \a.  Revue 
critique  du  23  octobre  1894.—  Il  semble  que  l'au- 
teur a  abordé  d'une  façon  instructive,  quoique  un 
jjeu  confuse,  la  question  délicate  de  la  stylisa- 
tion, et  celle  des  vicissitudes  de  l'étude  directe  de 
la  nature  et  du  passage  à  la  convention,  à  la 
forme  héraldique,  dans  l'ornement.  L'esprit  du 
décor  oriental,  les  migrations  et  les  déformations 
des  galbes,  l'origine  du  style  géométrique,  l'utili- 
sation de  la  faune  et  de  la  flore,  l'importance  et 
la  signification  de  l'arabesque,  tels  sont  les  prin- 
cipaux problèmes  que  M.  Riegl  essaye  d'ébicider  ; 
son  livre  est.  en  réalité,  un  chapitre  de  l'histoire 
de  la  symbolique  universelle. 


Allgemeines     Kanstler-Lexicon.     Leben    und 
Werke  der  berïihintesten   bildenden   Ki'tnst- 
ler  (2),  par  H.  A.  Mciller  et  M.  H.  W.  Singer, 
T.  I.  Lilerarische-Anstnlt  Rûtten  et  Loening, 
Francfort-sur-Mein,  1894. 
M.  Hans  Wolfgang  Singer,  bien  connu  par  de 
nombreux  et  savants  travaux  sur  l'art,  publie  le 
premier  demi-volume   (Aachen-Cossin)  do  la  troi- 
sième édition  de  cet   excellent   dictionnaire  bio- 
graphique,  préparé   par  le  D'  MûUer,  de  Brème, 
que  la  mort  a  empêché  de  mener  à  fin  ce  travail 
considérable.    Reprise    par    M.  Singer,    la    pu- 
blication de   cette  biographie,  appelée   à  rendre 


(1)  Questions  de  style.   Principes  d'une  histoire  de 
l'ornement. 

(2)  Dictionnaire   général  des  artistes.    Vie  et  œucres 
des  plus  célèbres  artistes. 


de    si    grands  services,   sera   terminé;    eu    juil- 
let 1893. 

La  première  livraison  permet  de  juger  le  plan 
général  de  l'ouvrage.  Chaque  artiste,  depuis  les 
premiers  temps  de  l'art  jusqu'à  nos  jours,  est  l'ob- 
jet d'une  courte  notice,  n'omettant  aucun  des  poinl.si 
essentiels,  mais  évitant  tout  détail  superflu  et 
s'al)St('nant  de  ces  appréciations  critiques,  dont  la 
valeur  est  si  dépendante  des  influences  de  milieu 
et  de  temps.  Les  notices  consacrées  à  nos  artistes 
français  nous  ont  paru  d'une  remarquable  exac- 
titude et  puisées  aux  sources  les  plus  sûres. 


Le  Style  rococo,  par  le  D'  Peter  Jessex. 
Quoique  opinion  que  l'on  ait  du  style  rococo,  et 
à  quelques  caprices  qu'il  se  soit  prêté,  il  a  joué 
nu  ri)le  trop  important  dans  l'Iiistoire  de  l'art  dé- 
coratif pour  ne  pas  mériter  une  étude  .spéciale. 
Toutefois,  il  n'avait  pas  encore  été  l'objet  d'un 
travail  complet  et  précis  en  même  temps,  adapté 
aux  besoins  pratiques  de  l'atelier.  Cette  lacune 
est  comblée  parle  directeur  de  laBibliothèque  du 
Musée  d'art  industriel  de  Berlin,  le  D' Peler  Jes- 
sen,  qui  nous  donne  en  cent  vingt  planches  les 
principales  formes  et  les  types  divers  de  cet  art 
tout  spécial,  dont  les  caractères  dominants  sont 
déterminés  avec  justesse  dans  une  courte  intro- 
duction. 


Tour  dit  Monde.  — 1767»  livraison.  —  La  Sicile, 
impression  du  présent  et  du  passé,  par  M.  Gas- 
ton Vuillier.  —  Treize  gravures  de  G.  Vuillier, 
Rousseau,  Devos,  Florian,  Ruffe,  Pannemaker. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C",  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


NECROLOGIE 


Un  artiste  qui  fit  très  grandement  lionneur  à 
l'art  décoratif  moderne,  A.  T.  Gobert,  vient  de 
mourir,  à  l'âge  de  soixante  et  treize  ans.  Après 
s'être  adonné  d'abord  à  la  peinture,  il  éiait  entré 
en  1850,  sur  la  recommandation  d'Ingres  et 
de  Delaroche,  à  la  Manufacture  nationale  de  Sèvres, 
à  laquelle  il  n'a  pas  cessé  d'appartenir  et  où  il 
a  rempli  les  fonctions  de  directeur  des  travaux. 
sous  l'administration  de  M.  Deck.  Il  y  fit  œu\Te, 
avec  un  égal  .succès,  d'émailleur  sur  cuivre 
d'abord,  puis  de  décoration  sur  porcelaine  :  les 
ouvrages  de  Gobert,  que  garde  le  musée  de  Sèvres, 
sont,  dans  l'un  et  l'autre  genre,  parmi  les  plus 
intéressants  de  la  période  moderne  ;  ses  vases 
ornés  de  pâtes  rapportées,  sont  d'un  goût  très 
délicat,  très  affiné  ;  d'autre  part  on  a  reconnu  en 
Gobert,  ajuste  titre,  fe  promoteur  de  la  renais- 
sance de  l'émail  peint.  Ignoré  du  grand  public, 
M.  Gobert  était  bien  connu  des  lecteurs  de  la 
Gazette  des  Beaux-Arts,  où  M,  Darcel,et  tout  ré- 
cemment M.  Falize,  ont  rendu  bonne  justice 
à  sou  grand  talent  et  à  sa  féconde  initiative. 


ET   DE    LA    CURIOSITÉ 


279 


CONCERT  DU  DIMANCHE  18  NOVEMBRE 


Chàtelet.  6'  concert  Colonne,  à  2  h.  1/4  :  Syin- 
phi^nic  iiastoralc  (Ijeelhovcn)  ;  Le  Rouet  d'Otn- 
l)hale  (Saint-Saëns)  ;  Peer  Gynt  (Grieg)  ;  frag- 
ments de  Pavsifnl  (K.  Wagner),  2«  .tableau  Ju 
1"  acte  ;  prélude  du  3»  aclc  de  Tristan  et  Iseult  ! 
marche  de  LohenijriA. 


VENTE  PAR  SUITE  DE  DÉCÈS 

de   M.   AIfl'ocl  PKTIT,   artiste  peintre 

TABLEAUX, ÉTUDES,  DESSINS 

et  de  TABLEAUX  et  DESSINS  par  Péraire, 
Ruel,  Rubè,  J.  Petit,  Valadon. 

Bronzes,     Cuicrvs,     Armes,     Tapis    d'OrienI, 

Meubles   style  Renaissance,  etc.  —  lieaux 

Livres  modernes. 

llùlel  Drouot,  salle  w  3,  le  samedi  24  novem- 
bre 1894,  à  1  li.  1/2. 

Exposition  publique  :  Vendredi  2:i. 

M'  G.  Duchesne,  commissaire-priseur.  G,  rue 
do  Hanovie. 

M.  A.  Bloch,  (.\[ifTt,  25,  rue  de  Hanovre. 

M.  Jean  Fontaine,  libraire,  30,  boulevard 
Haussmanri. 


DK   LA 

GAZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

La  table  alphabétique  et  analytique  de 
la  G  izette  des  Beaux- Arts  (3"  série  — 
186G  i880  compris),  est  en  vente  au  Bureau 
de  la  GAZETTE. 

Prix  :  15  francs  l'exemplaire  broché. 
Cette  table  a  été  tirée  à  petit  nombre. 
Le  quatrième  volume  des  Tables  (1881- 
1892)  paraîtra  prochainement. 


JOURNAL  DU  \'OYAGI': 

DU  CAVALIER  BERNIN 

EN   FRANCE 


Manuscrit  inédit,  anncjté  et  publié  dans 
la  Gazelle  des  Jieaux-Arls,  pur  M.  Ludovic 
Lalanne. 

Prix  :  15  francs.  —  Pour  les  abonnés  de 
la  Gazelle  (12  francs,  ex.  pris  au  bureau). 

Les  exemplaires  sur  papier  de  Hollande 
25  francs  (20  francs  pour  nos  abonnés). 


GRAVURES  EN  COULEURS 

Publiées   par  la   GAZETTE   DES  BEAUX- ARTS 


PEINTRES 


Lawrence 

Watteau 

R.  Cosway 

Buck 

Lawrence 

Rochard  

Lawrence 

H.  Fragonard. 
V.  Pisano 


SUJETS 


La  princesse  C.  de  Metternich 

(ir:ivuir  À  l;i  roiili'ltc,  |iar  .\.  l'.ei'trand. 
Etudes  de  têtes  :  doux  estiiuii)os,  clmcune.. 

I)'M|ins  les  dessins  du  Louvre. 
M'^  Damer 

l'Iiiiichr  iiii|irimée  à  la  poupée. 
Mf»  Moutain 

riaiiclic  iuiiiriiiii'i'  -À  lu  poupée. 
La  comtosso  ae  Derby 

l'Iaiiclie  iiii|iriin.'i'  :i  la  Jioupée. 
Mademoiselle  Rochard 

(iniviur  iiH|iriiiii''i'  sur  (|uatro  planches. 
Protll  de  jeune  lUle 

l'iamlii'  iiii|iriiMi''o  à  la  poupée. 
Portraits  d'enfants 

(IrasiiiT  iiii|iriiiiéi<  sur  quatre  pliinchos. 
Marp;uorito   Gonzaguo 

(Iravurc^  à  la  roulette,  par  A.  Borlraud. 


1'  u  1  X 
DES    ÉPHEUTES 


Avant 
In    luttro 


10 
10 
10 
10 

;!0 

10 
30 
30 


Av.-c 
la    lotir* 


20 

ô 
5 
5 
5 
,"0 
5 


Ajouter  tii.v  francs  pour  recevoir  une  dpreui'o  encadrée 


280 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS    ET    DE    LA   CURIOSITK 


SUPPLÉMENT    AU    CATALOGUE 

GRAVURES  ET  EAUX-iORIES 

PUBLIÉES    PAR    LA 

GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


^il:^]^ke    iHOs 


1120 

1121 

1122 
112;j 
1124 

1 125 
1126 
1127 
1128 

1129 
1130 
1131 
1132 
11.33 
113i 
1135 
1130 
1137 
1138 
1139 
1140 
1141 
1142 
1143 

1144 
1145 

1146 

1147 

1148 

1149 

1150 
1151 

1152 


PEINTRES 


S.delPiombo. 

Th.  Lawrence 

Rembrandt.. . 

Duccio 

Vekisquez. . . . 

Titien 

Raphaël 

Mantegna. . . . 
Clodion 

E.  Meissonier. 

A.  Bœcklin.. . 

A.  Moro 

FransSnyders 

Baschet 

J.  Bail 

A.  Bœcklin. . . 
A.  Edelfelt... 
Cl.  Popelin. . . 
De  Largillière 

Bramley 

Ghassériau. . . 
M'i'e  Nely  Jac- 
quemart. . . . 
P.-P.  Rubans. 


Ingres 

Van  Dyck 

Viitore  Pisano 
G.  Moreau. . . . 
Burne  Jones. . 


GRAVEURS 


Jasinski 

A.  Bertrand . . 

Rfliograïure  llii|arJiii . 
Iléliogr.  (ieorgi'i  Mil. 
H.  Manesse.. . 

E.  Decizy 

Iléliogrjviire  llujardili . 
A.  Bertrand.  . 
Iléliogriiïure  ilii|:irijin. 

Hiliogr.   (ieorgi's  Priil. 

L.IMuller 

H.  Manesse  . . 
A.  Gilbert.... 

E.  Decisy .... 
L.  Muller 

Iltliogr.  Gcorji's  IVIII. 
Héliogravure  Iluj.irdin . 

F.  Milius 

Ufliogr.  Cforges  l'elil. 

A.  Gilbert 

Kratké 

Pliototyp. Lar- 
der   

Ililiiigr.  Georges  Pelil. 

F.  Gourboin. . 
A.  Bertrand . . 
Héliogr.  Gforjes  Pelil. 
Jasinski 

Ilrliogr.  Georges  Pelil. 
Délingraïure  IMjjarJin . 


SUJETS 


Le  Gardinal  Pucci  (Musée  Impé 

rial  de  Vienne) 

La  Princesse  Glémentine  de  Met- 

ternich  (planche  en  couleurs). 
Le  Butor  (Musée  de  Dresde)  . . . 
La  Vierge  entourée  d'anges. . . . 
Portrait    d'Iioiiime    (Musée    de 

Rouen) 

Nymphe  et  Berger 

La  Vierge  au  Poisson 

Sainte  Famille 

Bas-relief    demi -circulaire    en 

bronze 

Sur  l'Escalier 

Portrait  de  M">c  E.  M 

Sirènes  et  Tritons 

La  Reine  Marie  d'Angleterre. . . 

La  Fruitière 

Francisque  Sarcey  chez  sa  fille. 

La  Besogne  faite 

Les  Pèclieurs  de  Sirènes 

Repasseuses 

Henri  IV  (Email) 

Pierre-Vincent  Berlin 

Mlle  Duclos 

Vieux  Souvenirs 

Alexis  de  Tocqueville 

Adolphe  Thiers 

Gérés  et  Pomone 

Armure  allemande,  vers  1590, 
vue  de  dos 

Delecluze  (Collection  de  M'"" 
VioUet-le-Duc) 

Van  Dyck  et  Endymion  Porter 
(Musée  du  Prado) 

Portrait  présumé  de  Marguerite 
Gonzague  (PI.  en  couleurs).. 

Pasiphaé  (Email  peint  pr  Gran  d'- 
homme)   

Persèe  et  les  sioursde  Gorgone. 

Parure  d'or  ciselé  ornée  d'émaux 
]ieints  par  Grand'homme 

Prince  persan 


PRIX  DES 

ÉPREl 

Sur 

Sur 

.Avant 

Pîrcbpinin 

J;iIiOn 

la  lellre 

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Le  Gérant  :  G.  ROU.X. 


IViris.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  l'i,  rue  du  Croissant.  —   Simart. 


N«  36.  —  1894 


BUREAUX   :    0,    RUE  FAVART 


•i'i  Novembre. 


L\ 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLEMENT  A  L\   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT     LE     SAMEDI     MATIN 


Les  dhonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-.^rts  reçoiveni  grjiuiumeni 
Ij  Chronique  des  .Arts  et  do  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET    DEPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


>•■  tr 


PROPOS    DU     JOUR 

Quatre  cent  millo  mark.s  foni,  si  j'en  oroi.s 
Larousse,  cinq  cent  mille  francs  de  monnaie 
française.  Le  chill'i-e  n'est  iias  ofriciel:  nous 
apprendrons  peut-être  qu'il  s'en  faut  de  quel- 
ques unités;  mais  il  est  éloi|uent  dans  toutes 
les  langues.  Or,  ce  demi-million,  c'est  la 
somme  qu'a  jiayée  le  Musée  de  berlin  pour 
l'achat  du  H(;nd)randli[uo  nous  avons  signait-, 
Où  l'on  voit  le  ministre  G.-C.  .\nsloo  adres- 
sant, dans  son  cabinet,  des  consolations  à  une 
femme  en  deuil.  Rares  sont  les  chefs-d'œuvre 
des  maîtres  d'autrefois  (|ui,  brusquement, 
changent  de  pays,  passent  des  frontières,  pas- 
sent môme  la  mer  ([uelquefois.  cent  et  mille 
fois  jiayés  au  |iri.\  de  l'or,  soit  au.x  enchères, 
soit  sans  compétition,  par  surprise. 

I'ourc|uoi  faut-il  que  la  France  soit  forcé- 
ment muclle.  inactive,  sinon  résigné'o  devant 
la  lutte  intei'nntionale  des  budgets  de  l'ancien 
et  du  nouveau  monde  qui  s'cnti'echoi|uent 
dans  le  tournoi  i  iouto  belle  chose  qui  passe 
à  l'encan  est  signalée  et  proposée  pour  la 
forme  au.\  Musées  fronçais,  qui,  fatalement. 
e.xcipent  du  fameu.K  tion  possinniis.  Leur 
res]iunsiil)iliti''  est  à  l'ouvert  par  cas  de  force 
nuijeuro;  aucun  reproclu!  no  peut  leur  éti'o 
adressé;  nuiis  ce  non  possumus  n'est  pas 
une  antienne,  c'est  un  glas. 

Voyez  le  langag(!  du  Times;  il  ne  dissimule 
pas  sa  mauvaise  humeur  à  l'idée  <pie  le  bijou 
do  la  collecllun  .\shburuham  est  désormais 
tombé  pour  toujours  entre  les  mains  alle- 
mandes; il  insinue  ipiuiie  souscrlpliun  pu- 
bliipie  aurait  |)Orniis  h  l'Anglolorro  de-  garder 
le  ihef-d'd'uvro  chez  elle.  Voyez  aussi  le  lan- 
gage d'une  revue  d'art  alleniando  du  format 
dc>  iintro  Cliro/iii/lic  :  «  ijuand  une  culloction 
publique,  la  promiùrc  du  liojiaumc  df 
Prusse,  veut  s'élever  au  rang  do  galerie  de 
preuiicr  ordre,  elle  no  dnit  pas  reculer  devant 
les  conditions  qu'un  Itu  fait,  surtout  ipiand  | 
l'Empcreui' a  témoigui"  cpio...  >•.   Kpargnons  à   ' 


nos  lecteurs  la  fin  d'une  traduction  pénible 
espérons  que  le  cri  de  misère  unanimement 
poussé  par  les  amateurs  d'art  trouvera   un 
écho  à  la  tribune  du  Palais-Boui-bon. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


fno  E.xposition  de  dessins  et  croquis  de 
Manet,  provenant  de  son  atelier,  est  ouverte, 
jusi|u'au  20  décembre,  à  la  galerie  .\.  'Vollard, 
':57,  rue  Laflitte. 


MM.  .V.  .lacipiin  et  .V.  Ogier  présentent,  à  la 
galerie  iiei.irges  Petit,  une  Ex|posilion  d'aqua- 
relles et  pastels, ouvertejusiu'aul"di'cemliri>. 


Les  jeunes  artistes  (pii  désireraient  se  porter 
candidats,  pour  l'année  Ls;»."),  au.\  bourses  fon- 
dées par  le  Consed  géné-ral.  sont  invités  i\  se 
faire  inscrire  à  l'Ilotel-de-Ville.  —Ces  boui*ses 
sont  au  nombre  de  c-inq,  d'une  valeur  de  1.200 
francs  chacune,  et  devront  être  réparties  entre 
les  jeunes  peintres  ou  seulpteui's  sans  for- 
tune, nés  dans  le  département  de  la  Seine, 
qui  auront,  dans  leur  spécialili-,  remporté  le 
plus  do  récompenses  dans  leurs  études. 


Pourl'Art  ouvririi,  le  l'J  jan\  l'C  Ixii. -.^ii  Irm- 
slème  Kxpnsitiiiii  annuelle  dans  les  galeries 
du  Miisc'e  de  t'Klal,  à  Iiruxellcs.  Le  dernier 
df'iai  llxi-  pour  la  réception  des  leuvros  est  lo 
5  janvier  pruclinin.  Rappelons  que  lu  .'>ociété 
■I  i'our  r.Vi'l  "  fut  1(1  preiuièi-e  en  lielgiqiie  A 
ouvrir  ses  portes  au.\  .Vrts  décoralits.  et  que 
nos  artistes  ont  trouvé  chez  elle  l'hospitalité 
la  plus  ili''sinli'Tes>ce. 


11  e-\i>ie  .1  Bruxollos  un  Ccivie  de>  .\rls  et 
do  la  l'ivsse  ipii  a  loriué  le  pivjel  do  rérornior 


282 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


en  Belgique  reslhéti(|iied(!s  villes.  II  organise, 
à  cet  cITct,  un  concours  «  d'art  appliqué  à  la 
rue».  Revêtir  d'une  l'orme  artistque  tout  ce 
que  les  progrès  ont  acr(uis  d'utile  à  la  vie  pu- 
blique conteniporaine;  transformer  les  rues 
en  musées  pittoresques  constituant  des  élé- 
ments variés  d'éducation  pour  le  |jeuple:  ren- 
dre à  l'art  sa  mission  sociale  d'autrefois,  en 
l'appliquant  à  l'idée  moderne  dans  tous  les 
domaines  régis  par  les  pouvoirs  publics  :  tel 
est  le  but  de  l'œuvre. 

Le  concours  se  divise  en  deu.x  parties  :  1°  un 
concoui-s  de  faradeset  d'enseignes  dé'coratives  ; 
2"  un  concoui's  comprenant  l'exécution  de 
modèles  de  candélabres,  réverbères,  fontaines, 
bornes-poste,  bancs,  colonnes-afflches,  etc.  Le 
.jury  sera  nommé  par  le  gouvernement,  l'au- 
torité provinciale,  l'autorité  communale,  les 
artistes  concurrents  et  le  Cercle  des  Arts  et 
de  la  Presse.  On  organisera  successivement 
à  Bruxelles,  à  Anvers,  à  Gand  et  à  Liège  des 
expositions  générales  de  toutes  les  œuvres 
admises. 


On  annonce  pour  1896  une  Exposition  inter- 
nationale d'Art  à  Buda-Pesth.  Des  invita- 
tions particulières  seront  envoyées  aux  ar- 
tistes. 


NOUVELLES 


^%  La  Société  Nationale  des  Beaux-Arts 
ayant  décidé  de  faire  frapper  une  médaille  de 
chacun  de  ses  présidents,  vient  de  confier  à 
M.  Alexandre  Charpentier,  sculpteur,  l'exécu- 
tion des  deux  premières  :  celle  du  président- 
fondateur,  E.  ileissonler  et  celle  du  président 
actuel,  M.  Puvis  de  Chavannes. 

jf%  M.  Pol  Neveux,  attaché  à  la  Bibliothèque 
Mazarine  et  au  secrétariat  particulier  du  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique,  est  nommé 
sous-bibliotbécaire  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts, 
en  remplacement  de  M.  Fournereau.  appelé  à 
d'autres  fondions. 

***  Les  Amis  des  Monuments  parisiens 
ont  offert  à  l'hôtel  des  Sociétés  savantes, 
rue  .Serpente,  un  banquet  à  M.  Georges  Ber- 
ger, député  de  la  Seine,  et  à  ceux  de  ses  col- 
lègues qui  ont  sauvegardé  la  perspective  de 
l'esplanade  des  Invalides  en  obtenant  du 
ministre  des  travaux  publics,  après  un  débat 
parlementaire,  l'engagement  que  la  gare  (jui 
doit  y  être  édifiée  par  la  Compagnie  de  l'Ouest 
serait  souterraine. 

M.  Georges  Berger  a  annoncé  qu'il  avait 
obtenu  de  la  Commission  du  budget  le  vote 
des  crédits  nécessaires  à  la  reconstruction  de 
la  Cour  des  Comptes.  3.500.000  fr.  étaient,  en 
effet,  nécessaires  pour  l'aménagement  du  pa- 
villon de  Marsan,  qu'on  avait  résolus  d'aflec- 
ter  au  Conseil  d'Etat  et  à  la  Cour  des  Comptes. 
Or,  le  pri.x  de  la  construction  du  nouveau  pa- 
lais devant  s'élever  à  7  millions  environ, 
M.  Georges  Berger,  d'accord  avec  le  ministre 


dos  finances,  a  lait  décider  qu'on  y  transpor- 
terait les  archives  du  Grand-Livre,  actuelle- 
ment déposées  à  la  caserne  de  l'Assomption. 
■J^a  vente  des  terrains  où  s'élèvent  actuelle- 
ment ces  bâtiments  ainsi  rendus  libres,  don- 
nera certainement  3  ou  4  millions  ;  l'opération 
pourra  donc  être  faite  sans  charge  importante 
pour  le  budget. 

***  Le  monument  élevé  ."i  Rouen,  place 
Cauchoise,  à  la  mémoire  de  Pouyer-Quertier, 
vient  d'être  inauguré.  I,a  partie  architecturale 
a  été  exécutée  d'après  les  dessins  de  M.  J. 
Atleline,  et  la  partie  sculpturale  est  l'œuvre 
de  M.  Alphonse  GuiUoux. 

^%  Le  minisire  de  l'Instruction  iiublique  et 
des  Beaux-Arts  est  autorisé  à  accepter,  au 
nom  de  l'Etat,  l'armure  en  fer  repoussé  de 
Henri  IV,  léguée  au  Musée  du  Louvre  par 
M"'»  Henry,  née  Guébin. 


Nouvelles  du  Louvre 


En  même  temps  qu'il  opère  d'importants 
remaniements  dans  les  salles  de  la  P«enais- 
sance,  le  Louvre  procède  à  d'autres  amélio- 
rations des  plus  utiles.  L'emplacement,  ré- 
servé jusqu'ici  à  la  chalcographie  et  au  loge- 
ment du  secrétaire  agent-comptable,  trans- 
formé et  aménagé  ad  hoc,  s'ouvrant  sur  la 
salle  Rude,  recevra  les  sculptures  modernes 
que  lui  enverra  le  Luxembourg.  La  chalco- 
graphie sera  transportée  dans  un  local  du 
bord  de  l'eau,  alîecté  anciennement  aux  lo- 
gements des  artistes  qui  demeuraient  au 
Louvre. 

Pour  offrir  aux  marbres  et  terres  cuites, 
exposées  dans  les  différentes  salles  de  la 
sculpture  française,  un  fond  en  couleur  qui 
les  fit  mieux  ressortir  que  les  paros  blanches 
d'aujourd'hui,  on  avait  essayé,  dans  les  salles 
Chaudet  et  Rude,  une  couche  de  peinture  d'un 
rouge  trop  sombre,  dans  lequel  les  sculptures 
semblaient  s'enfoncer.  M-  Blondel,  le  nouvel 
architecte  du  palais,  a  su  trouver  un  ton  de 
rouge  ancien,  apàli  et  harmonieux,  ([ui  sera 
pour  les  marbres  un  fond  très  avantageux,  où 
leurs  formes  pourront  se  modeler  délicate- 
ment. 

Rappelons  que  c'est  dans  cette  portion  même 
du  Louvre  que  furent  magnifiquement  instal- 
lées, en  1673,  l'Académie  française  et  l'Aca- 
démie des  médailles  et  inscriptions  (1). 

Autre  changement  :  les  Ports  de  mer,  de 
.Toseph  Vernet,  ont  été  transportés  au  musée 
de  marine,  où,  quoique  relégués  au  second 
étage,  ils  sont  placés  en  meilleur  jour.  Dans 
le  local  jadis  affecté  à  ces  marines  seront 
réunies  les  peintures  de  l'école  allemande, 
éparses  maintenant  dans  diverses  salles. 

Enfin,  le  Louvre  attend  quatre  panneaux 
décoratifs,  dont  le  Ministère  des  finances  va 


ili  Voir  Les  Loffeiïients  d'artistes  au  Louvre,  par 
M.  O.  Merson,  Gabelle  des  Beaux-Arls,  ISSI,  1. 1.  p.  26S, 
et  t.  II,  p.  277. 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


■283 


se  dessaisir  en  sa  laveur,  (^es  ijuatre  i/aii- 
neaux,  le  Repos  des  Berbères,  la  Vendange, 
la  Toilelle  et  le  Bain  de  Diane,  retrouvés:  il 
y  a  une  dizaine  d'années,  dans  un  coin  de 
niacasin,  sont  attribués  à  Kraïu-ois  liuiicher. 


Acquisition  d'Estampes  Japonaises 

PAR     l'union     f.ENTRALIC     DES    ARTS    DÉCORATIFS 


I/Union  Centrale  des  Arts  déL-oratifs  vient 
(l'acquérir,  pour  la  bibliothi'-que  de  la  place 
des  Vosges,  une  collection  do  dessins  japo- 
nais, composée  de  plusieurs  milliers  de  pic- 
ces.  On  y  trouve  de  grands  panneau.x  repré- 
sentant des  paysages,  des  sujets  de  fteurs  et 
d'animaux,  des  scènes  d'intérieur  ou  des  per- 
sonnages religieux,  en  mémo  temps  qu'une 
série  nombreuse  de  modèles  pour  les  éven- 
tails, les  écrans,  les  laques,  les  paravents, 
les  broderies,  les  vêtements,  et  pour  toutes 
les  branches  de  l'art  industriel  de  l'Extrême- 
Orient.  Certains  de  ces  dessins  semblent  des 
miniatures  tracées  par  le  pinceau  le  plus  dé- 
licat; d'autres,  au  contraire,  sont  traitt-s 
comme  des  esquisses  et  des  études,  avec  un 
faire  large  et  hardiment  réaliste.  r.,es  premiers 
datent  d'une  époque  relativement  ancienne, 
tandis  i|uo  les  autres  sortent  probablement  de 
l'atelier  d'un  ou  de  plusieurs  peintres  qui  tra- 
vaillaient pour  l'industrie,  et  qui  avaient  l'e- 
cueilli  des  documenis  antérieurs,  pour  s'en 
inspirer  ou  pour  les  répéter.  Cette  collection, 
qui  ne  jjourra  être  montrée  avant  plusieurs 
mois,  en  raison  du  temps  considérable  que 
ce  classement  exigera,  est  l'une  des  plus  heu- 
reuses acquisitions  f|ue  la  bibliollièque  de 
l'Union  cenlraU;  ait  faite  dans  ces  dcrnicres 
années.  Jusqu'ici,  elle  ne  |iossédait  ipic  des 
matériau.\  assez  rares  sur  l'histoii'c  artistique 
du  Japon  ;  désormais,  elle  [lourra  mettre  à  la 
disposition  dos  artistes  et  des  amateurs  un 
ensendile  do  pièces  originales  (|ui  leur  leronl 
connaître  les  procédés  et  la  teclinii|ue  de  cet 
art  original  et  plein  de  charme. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  17  novembre 

Lr  iiiiiiri)  de  l'nissy  ii  informé  r.-Vi";i(li''miu  que 
riiviiix'iinilidn  du  lu  slaluc  élcvùc,  dans  collo  villf-. 
Il  Mei.ssDiiii'r.  iiiirii  lieu  diniiuiclio  2.")  iiovcmlirc, 
à  doux  licuivs  <t  ik'inio.  Il  a  prii'  lii  ('iiiiq>ii),'iiio 
de  voidoii-  liii'M  s'y  f.'iiru  ri'pi'i'Si'iiler. 

MM.  Li;iiopvini,  lioii({iurtiiu,  l''ri)iniot  jauluiir 
do  la  .statiii),  Noniiaiiil,  Jai'cpiel,  l'héiHlore  Du- 
bois, J.,arroiiiiiet  el  Dniiiiiel,  piv.sideiil,  ont  élé 
délégués  pour  reproseiiloi'  leurs  follèguos  ù.  l'Olte 
iiiuugiinitiuii. 

Lo  seirétairo  perpétuel  ii  donné  locluro  du  rap- 
port qui  diiil  èlro  inséré  i\  \'()//iciel  sur  les  envois 
de  Huiiiu  cil  lyj'i. 


Académie  des  Inscriptions 


Séance  publique  annuelle 

M.  Paul  Meyer,  président,  a  rendu  hommage  à 
la  mémoire  des  membres  que  l'Académie  a  perdus 
pendant  l'année,  parmi  lesquels  le  commandeur 
J.  B.  de  Rossi,  dont  la  Gazette  des  Beaux-Arts 
tient  à  honneur  do  parler  dignement  dans  son 
prochain  numéro.  Puis,  il  a  proclamé  les  prix 
décernés  en  18'J4;  nous  relèverons  dans  la  liste 
les  noms  suivants,  qui  sont  ceux  de  collaboraleurs 
de  la  Gazette: 

(Prix  ordinaire  de  l'Académie),  M.  Ch.  Diehl  ; 
(Prix  Boidin),  M.  Georges  Béuédite: 
(Prix  Fould),  M.  Gustave  Gruyer  ; 
(Prix  Brunel),  M.  Maurice  Toumeux. 

Après  la  lecture  d'une  notice  de  M.  H.  Wallon 
sur  feu  Alfred  Maury,  M.  Homolle  a  fait  à  l'as- 
semblée l'exposé  des  résultats  donnés  par  les 
fouilles  de  Delplic?. 


-«— *.û^cy^c5«ea*^rKa^— *— 


Le  Sculpteur  Timothée 


Avant  les  fouilles  du  gouvernement  grec  jj 
Epidaure,  le  sculpteur  'X'imollièe  n'était  guère  pour 
nous  qu'un  nom  ;  tout  ce  que  nous  savions,  c'est 
qu'il  était  l'auteur  des  sculptures  de  la  frise  mé- 
ridionale du  mausolée  d'IIalicarnasse,  travail  où 
il  avait  eu  pour  associés  oulro  Scopas,  Bryaxis  et 
Txocharès:  nous  savions  aussi  ipie  son  style  de- 
vait se  rapprocher  de  celui  de  Leocharès,  puisque, 
suivant  Vilruve,  une  statue  de  Mars  i\  Halicar- 
nasse  était  allribuèe  par  les  uns  à  Leocharès.  par 
les  autres  à  'l'iiiiothée.  Enlin,  il  était  du  nombre 
des  artistes  dont  les  leuvres  furent  très  appréciées 
à  l'époque  romaine  :  Pline  rapporte  qu'une  Diane 
de  sa  main,  au  temple  d'Apollon  Palatin  :\  lîome. 
ayant  été  endoniuiaKée,  le  sculpteur  .Vvianius 
Evauder  fut  chargé  de  lui  refaire  une  tète.  C'est 
là,  soit  dit  eu  passant,  une  des  rares  nieulions 
lilléraires  d'une  ri'stini ration  faite  dans  l'anti- 
quité. Les  autres  a-uvres  attribuées  par  les  an- 
ciens à  Timollice,  un  Esculape  ik  Trézène,  des 
alhlotes,  des  guerriers  el  des  chasseurs  en  bronze, 
MO  nous  éclairent  d'aucune  façon  sur  sa  personna- 
lité d'artiste. 

IjCS  fouilli'S  d'Epidaure  nul  fait  décuuvrir  loulo 
une  série  île  belles  sculplures,  aujourd'hui  au 
mu.sèe  d'Allièui'S,  qui  décuraient  lo  grand  touiplo 
il'IO.sculape.  i-uustruil  en  ;HK)  avant  Jésus-('.lirisl. 
<  >r,  on  iuterprèl.'Mit,  avec  sa  sagacité  ordinairo  t-ji 
matière  épi^jrapliiipu),  une  iuscriptiiui  découverte  A 
ICpidaure.  M.  Eoucart  »  mis  luirs  de  doute,  eu  I8M0, 
que  le  sculpteur  'l'iiuolliée  avait  fourni  pt>ur  '.Mt 
lirachines  les  niaipiellos  des  statues  d>'S  froidons  cl 
lies  ncrolèros  du  temple  il'Epidauro.  L'inscription 
nous  apprund  uuciiro  que  Timollièo  n'a  exécuté, 
de  .sa  propre  nuiin.  ipio  les  acrotères  de  l'un  dos 
frontons  ion  nu  nous  ilil  pas  malheureusouiejil 
l<>(iui'l).  (belles  de  l'antre  frouluii  sont  l'o'uxre  d'un 
sculpliur  dont  le  nom  commeui.viil  par  Tln'o..., 
I>eutélre  Tli,'oj-i'iiitlits,  <pii  est  menliojiié  comme 
l'anteiu* d'une  partielles  frontons. 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Vuih'i  duiii;  un  |poiiit  ;Li'i]uis:  la  dùcuralioii 
sculpliinile  du  '.eiiipli!  d'Kpiihmre,  dùcouvcrto  par 
M.  Cavvadias,  csl  ro'uvrc  de 'l'imothéc  ;  s'il  no 
l'a  pas  lout  entière  exécutée  lui-même,  il  en  a 
fourni  les  modèles,  comme  Phidias  fit  sans  doute 
pour  le  Partliènon,  et  cela  rend  bien  compte  du 
caractère  homogène  do  ces  onivres.  qui  avait  lout 
de  suite  frappe  M.  Cavvadias. 

Le  même  archéologue  avait  encore  remarqué 
que  les  sculptures  d'Epidaurc  ressemblaient  à 
celles  du  mausolée  d'IIalicarnasse  :  cela  s'expliijue 
maintenant  de  la  manière  la  plus  naturelle. 

M.  Winter,  dans  un  article  récent  des  Mitthci- 
lungcyi  de  l'Institut  allemand  d'Athènes,  est  allé 
plus  loin.  Comme  décorateurs  du  mausolée,  Pline 
cite  Scopas  et  Jjryaxis,  Timothée  et  Léocharès.  Or, 
nous  savons  d'autre  jiait  qu'à  l'époque  où  s'élevait 
le  mausolée  (3.î0  avant  Jésus-Christ),  Scopas,  né 
vers  l'an  400,  était  déjà  un  artiste  d'un  certain 
âge,  tandis  que  Bryaxis  et  Léocharès  étaient  des 
jeunes  gens.  On  peut  donc  supposer  que  Bryaxis 
était  l'élève,  le  chef  d'atelier  de  Scopas,  et  que 
Léocharès  était  de  même  l'auxiliaire  favori  de 
Timothée.  Cette  hypothèse  est  d'autant  plus  vrai- 
semblable que  Bryaxis  est,  sans  conteste,  un  ar- 
tiste de  la  lignée  de  .Scopas,  tandis  (jue  l'analogie 
de  style  entre  Timothée  et  Léocharès  explique 
que  les  critiques  anciens  aient  liésité  entre  leurs 
noms  dans  le  cas  de  la  statue  de  Mars  à  Hali- 
carnasse. 

M.  Winter  a  eu  le  mérite  de  montrer,  en  1892, 
que  l'A-pollon  du  Belvédère,  généralement  attri- 
bué aux  environs  de  l'an  280,  présente  de  frap- 
pantes analogies  de  style  avec  la  statue  de  Cany- 
mède  enlevé  par  l'aigle,  dont  la  meilleure  répli- 
que est  au  Vatican.  Or,  les  anciens  ont  vanté 
un  groupe  en  bronze  de  Léocharès.  qui  repré- 
sentait le  même  sujet,  et  la  célébrité  du  motif 
conservé  par  la  réplique  du  Vatican  est  attestée 
parle  nombre  do  copies  anciennes  qui  en  subsis- 
tent. Le  Ganymède  étant  de  Léocharès,  l'Apollon 
du  Belvédère  est  probablement  du  mèjne  auteur, 
ce  qui  oblige  à  placer  cette  statue  vers  340,  un 
demi-siècle  avant  l'époque  à  laquelle  ou  l'attri- 
buait jusqu'à  présent. 

Le  Musée  du  Capitole  possède  une  statue  de 
Léda  debout,  la  main  gauche  levée  et  soulevant  la 
draperie,  tandis  que,  de  la  main  droite,  elle 
presse  le  cygne  contre  son  sein.  En  rapprochant 
cette  statue  d'une  des  sculptures  découvertes  à 
Epidaure,  qui  représente  une  Néréide  assise  à 
droite  sur  un  cheval  marin,  M.  Winter  a  observé, 
avec  beaucoup  de  raison,  que  le  traitement  des 
draperies  présente  des  re.ssemblances  singulières 
dans  ces  deux  ceuvres.  La  tête  de  la  Néréide  d'E- 
pidaure  fait  malheureusement  défaut,  mais  nous 
avons  d'autres  le  tes  de  même  provenance  dont  le 
style  est  apparenté  à  celui  de  la  Léda  du  Ca- 
pitole. 

On  peut  donc  considérer  comme  vraisemblable 
que  la  Léda  du  Capitole  dérive  de  l'école  de  Ti- 
mothée. Or,  comme  il  s'est  trouvé,  dans  cette 
école,  un  artiste  de  grand  talent,  Léocharès,  ijour 
créer  le  groupe  célèbre  de  Ganymède,  association 
d'un  éphèbe  avec  un  oiseau,  il  n'est  certainement 
pas  trop  hardi  de  lui  attribuer  aussi  l'invention 
de  la  Léda,  association  d'un  oiseau  avec  une 
femme. 

Un  archéologue  de  génie,  le  seul  des  grands 
antiquaires  allemands  de  ce  siècle,  avec  0.  iSlûl- 


ler,  dont  les  (i;uvrés  puissent  encore  être  lues 
avec  fruit,  Otto  Jahn,  écrivait  en  1847  :  «  Le  Ga- 
nymêdo  do  Léocharès  peut  bien  avoir  fourni  le 
motif  de  la  Léda  et  il  est  bien  probable  que  les 
deux  O'uvres  appartiennent  à  la  même  époque.  » 
0.  Mrdler  avait  déjà  eu,  en  1832,  la  même  impres- 
sion. Elle  se  trouve  confirmée  et  précisée  aujour- 
d'hui. Seulement,  M.  Winter  pense  que  la  Léda 
est  antérieure  au  Ganymède  et  que  celte  statue 
doit  plutùt  être  attribuée  au  maître  de  Léocha- 
rès, Timothée.  C'est  là  une  nuance  d'opinion  que 
nous  n'avons  pas,  que  je  sache,  les  moyens  de 
contrôler,  mais  ce  n'est,  après  tout,  qu'une 
nuance,  et  il  n'en  reste  pas  moins  le  fait  acquis, 
que  l'Apollon  du  Belvédère,  la  Léda  du  Capitole, 
les  scu!]jtures  d'Epidaure  et  une  partie  de  colles 
du  mausolée  d'IIalicarnasse  sont  les  produits 
d'une  même  école  d'art,  école  d'origine  attique, 
influencée  à  ses  débuts  par  A'cmène,  et  dont  les 
ceuvres  les  plus  anciennes  que  nous  possédions 
sont  les  bas-reliefs  de  la  Balustrade  de  Niké  sur 
l'Acropole. 

S.u,0M0N  Eeinach. 


REVUE  DES  REVUES 


X  Revue  des  Deux-Mondes  {1-5  novembre 
ISit'i).  —  Les  intelligentes  études  de  il.  E.  de  La 
Sizeranne  sur  la  peinture  anglaise  contempo- 
raine se  terminent  par  l'examen  de  la  peinture 
actuelle  d'histoire,  de  genre,  de  portrait  et  de 
légende  pure  dans  le  Royaume-Uni.  Le  triompha- 
teur, dans  le  domaine  de  l'histoire  rétrospective, 
est  Aima  Tadema,  un  Hollandais  de  naissance,  à 
qui  le  critique  fait  la  part  belle  ;  —  le  représen- 
tant du  genre  est  sir  J.  E.  Millais  qui,  ajuste 
titre,  aurait  aussi  pu  prendre  place  parmi  les 
initiateurs  de  l'école  préraphaélite,  mais  que  les 
scènes  d'émotion  intime  et  romanesque  ont  évi- 
demment accaparé  au  détriment  du  grand  art.  — 
M.  H.  Herkomer,  le  maître  du  portrait,  vint 
d'.Ulemagnc  à  Londres  et  y  eut  des  débuts  diffi- 
ciles. La  robuste  manière  d'ont  il  individuali.se 
ses  modèles  est  également  respectée  des  deux 
côtés  du  chenal.  —  Enfin,  sir  Edward  Burne- 
.Jones,  sur  lequel  il  a  tant  été  écrit  en  ces  temps 
derniers,  le  peintre  des  élysées  mélancoliques  et 
des  tristes  légendes,  trouve  encore  une  fois  ici  un 
juge  équitable  et  sympathique.  L'obsession  des 
grands  exemples  qu'il  a  soufferte,  les  conventions 
techniques  qu'il  s'est  imposées  et  la  portée  ]u'es- 
que  uniquement  morale  de  son  ceuvre  paraissent, 
cette  fois,  définitivement  pesées  et  passées,  comme 
l'or,  à  la  coupelle. 

Y  Bulletin  de  la  Société  de  l'Histoire  de 
Paris.  —  Dans  le  dernier  fascicule,  lin  de  l'in- 
ventaire des  tapisseries  et  des  tableaux  apparte- 
nant à  Louvois.  La  première  partie  relevait 
soixante-seize  peintures,  la  seconde  porte  h  deux 
cent  soixante-deux  le  chiû're  des  tableaux  que 
possédait  le  Ministre  de  Louis  XIV,  répartis  en 
ses  logements  de  Paris,  de  Meudon,  de  Versailles, 
de  Saint-Germain  ;  dans  le  nombre  quelques  pas- 
tels,  beaucoup   de  portraits,   plusieurs  copies  et 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


235 


d,'3  œuvres  originales  de  Titien,  Giorgiono,  Al- 
bano,  Jordacns,  Poussin,  Mignard,  Le  Brun. 
Louvois  avait  collectionné  aussi  des  sculptures, 
bustes,  vases,  statues,  et  des  armes. 


Z  Magasin  Pittoresque  (1"  et  1.5  novem- 
bre). —  Etude  sur  la  littérature  et  l'imagerie  de 
colportage  en  Italie,  par  M.  Eugène  Mûntz,  avec 
gravures.  Les  rivalités  de  clocher,  les  commé- 
rages, la  politique,  la  morale,  la  religion,  la 
gloire  des  armes,  l'amour  approvisionnent, 
comme  chez  nous,  cette  littérature  populaire,  et 
des  rimailleurs  humoristes  chantent  aussi  «  l'an- 
née courante  entre  les  créanciers  et  les  débi- 
teurs, »  ou  bien  «  la  mort  de  la  monnaie  v. 


00  La  Construction  Moderne  (10  novem- 
bre), L-ùntient  une  notice  intéressante  sur  Duban. 
dans  laquelle  l'auteur,  M.  C.  Luc.vs,  introduit 
une  lettre  fort  curieuse  du  niaitre-architecle  à 
son  ami  Duc  ;  cette  lettre  date  delà  lin  de  1829.  — 
Dans  le  numéro  du  17  novembre,  notice  sur  le 
Palais  de  Justice  de  Briolay  (Maine-et-Loire), 
construction  du  xu»  siècle,  passablement  conser- 
vée en  quelques-unes  de  ses  parties. 


*  La  Grande  Encyclopédie  ('iSiO'  livraison). 
—  Fin  de  l'article  llalie:  c'est  M.  E.  Bertaux 
(jui  résume  l'histoire  de  la  sculpture,  de  la  pein- 
ture et  de  l'architecture  italiennes  depuis  le  xiv 
siècle  ;  M.  11.  Lavoix  traite  la  musique  italienne 
et  joint  à  sa  partie  une  bibliographie  minu- 
tieuse. 

V  Revue  Illustrée  (15  novembre  189'»).  — 
Veux  rolliihoraleiirs  de    Berjiard-Palissy:  ce 

sont   MM.  \.  Didier   et Victorien    Sardou. 

M.  K.Maindron  nous  apprend  que  tous  deux  se 
sont,  au  cours  de  soirées  chez  Ailan  Kardec,  laissé 
diriger  la  main  par  le  défunt  potier  d'Henri  II. 
Cela  est  bien  étrange  ;  mais  les  dessins  do 
M.  Sardou  ont  une  certaine  gr.\ce  folle  qui  fera 
songer  plus  d'un  Sftr. 


0  Revue  des  Revues  (15  novembre  1894).  — 
M.  .\ugusk-  .'■itriuilljerg.  le  cc'lèlire  autcurdrama- 
ti(|ue  suédois,  di  veloppe  un  [liiiuant  paradoxe 
sur  Le  husnrd  (Ions  ta  pyoïfuclioii  rirtistiiiiie. 
où  la  cause  de  l'inspiiation  cllréuée  est  défomlue 
avec  la  convictinn  i|ue  les  Scandinaves  apportent 
;ui  ili''Vil.ip|ii'nieiit  dr  lout<'s  leurs  utopies. 

...  Archivio  storii'o  dell' Arte  (novembr.' 
W3\).  —  M.  Supino,  qui  u  organi.sé  le  .Mu-nèe  du 
beau  cloître  de  SainlFranïois,  il  l'ise,  examini' 
les  «eiivres  les  moins  connues  do  Uenozzo  tïu/- 
zoli,  le  célébro  peintre  du  t'.ampo  Sanlo.  fi  no 
manque  pus  de  citer  la  (llori/livilioii  île  S<iiiit- 
'J'/iiiniiis  du  Louvre,  (jui  so  trouvait  ancionnemenl 
dans  la  cathédrale  do  Pise. 

. . .  Seconde  partie  de  l'éliido  do  Miss  C  Joce- 
lyn  l-'oulkes  sur  les  Expositions  d'art  italien  de 
cette  année  i\  Londres.  Plusieurs  o'uvres  sont  re- 
produites d'après  de  boruies  photographies.  .Si- 
Kiialoiis  noiammeut  les  tableaux  de  la  collection 
Ashliuniliaui  :    un     lîolticelli    >lr>    plus  autln'uli- 


ques,  la  Mort  de  Liicréce,  pendant  de  la  Mort 
de  Virginie,  de  la  collection  Morelli  de  Bergame; 
un  précieux  panneau  du  Pi.sanello,  Sninl  Hubert 
à  la  Cliosse  (Gazette  des  Beaux- Arts,  oct.  189î) 
un  très  beau  portrait  de  Palma  Vccchio.  Parmi 
les  maîtres  lombards,  deux  Madones  de  P.  Pie- 
triui,  une  de  Gaudcnzio  Ferrari  et  une  remarqua- 
ble série  de  portraits,  entre  autres  C'iui  d'un 
jeune  homme  qui  a  pu  être  pris  pour  un  Léonard, 
bien  qu'il  soit  d'Ambrogio  de  Prédis,  signé  de  son 
monogramme  et  daté  1494. 

...  Suite  de  la  monographie  consacrée  par  M. 
E.  Caizini  à  Marco  Pabnezzano  et  aux  rapports 
de  ce  peintre  avec  son  grand  maître  Melozzo  da 
Forli. 

...  Jl.  G.  Frizzoni  présente  la  célèbre  Madone 
à  l'Ecuelle  de  Parme,  du  Corrège,  replacée  dans 
son  ancien  cadre  architectural,  d'où  elle  avait  été 
enlevée  au  temps  de  Napoléon  I"  pour  être  en- 
voyée à  Paris,  et  dont  elle  était  restée  séparée  de- 
puis lors. 

^  Le  Magazine  of  Art.  numéro  de  novembre. 
La  I7e  du  Clirist,  île  iL  .lames  Tissot,  par  Ro- 
bert IL  Sherard.  —  Un  sait  que,  pendant  la  pre- 
mière partie  de  sa  vie,  M.  Tissot  s'était  surtout 
consacré  à  la  peinture  de  genre.  C'est  seulement 
vers  1884  que,  à  la  suite  de  circonstances  trop 
longues  pour  être  relatées  ici,  son  talent  prit  une 
orientation  nouvelle.  Une  des  premières  manifes- 
tations de  cet  idéal  nouveau  fut  un  Christ  Coiiso- 
laleitr  qui,  sauf  erreur,  n'a  jauuiis  été  exposé  eu 
France  et  dans  lequel  on  trouve  un  curieux  mé- 
lange de  réalisme  et  de  mysticisme,  d'érudition 
archéologique  et  de  modernité. 

Le  Maijazine  of  Art  donne  d'intéressants  dé- 
tails sur  les  différents  séjours  (pie  Tissot  lit  en 
Terre-Sainte  pour  assembler  les  documents  dont 
il  avait  besoin,  et  sur  la  conscience  qu'il  appor- 
tait à  la  recherche  des  moindres  détails.  Presque 
toutes  les  ligures  qu'il  a  placées  dans  ses  compo- 
sitions ont  été  dessinées  par  lui,  soit  en  .Vsie 
Mineure,  soit  en  ICgypIe.  L'artiste  était,  parnit-il. 
plus  embarrassé  pour  les  types  de  Itomsins  ;  il 
les  demanda  aux  cafés  de  Paris,  dont  les  gan;on.s, 
«  avec  leurs  protils  classiques  et  leurs  faces  bien 
rasées  »,  lui  parurent  se  rapprocher  le  luieux^do 
celles  des  anciens  maîtres  du  monde. 

=  Une  élude  do  Miss  Hélène  Postlethwaler 
nous  fait  connaître  les  femmes  artistes  qui,  ;\ 
l'heure  actuelle,  siuil  les  plus  réputées  en  AngK- 
lerre.  Ogont:  Mrs.  Marianne  Sli^kes,  Mr<.  S.'v- 
mour  Liu'a-',  Mrs.  Wullers,  Mrs.  .\iuia  Loa  M>'r- 
rit.  Miss  Flora  lieid.  Miss  Macgregor,  cl  onlin 
Mrs.  Kriiesl  Normand,  dont  le  talent  est  si  liau- 
teineiit  prochnné  par  lous  .ses  confrères  qu'elle 
aurait  de  sérieuses  chances  d'être  quelque  jour 
njenibre  de  l'Acddémie  n^yalc,  lumneur  qui,  de- 
puis .\ngelica  KaulTniann,  n'a  jamais  élé  conféré 
à  luic  femme. 

=  l'i>e  Visite  <\  Lu  Vernit,  jtiir  Eilirin  Wit/e. 
Les  voyageurs  ipii  séjourn"iil  A  Ron-nce  visil<'itt 
rari'ini'iil  le  nionastèru  do  Lu  Verua.lui  pri>fénint 
ceux  do  Vallombrosn  et  des  l'.amaldules.  d'un 
accès  plus  facile.  L'nnlii|uo  monastère  de  Sainl- 
Fninçois  d'Assise  mérite  cependant  une  visite,  ne 
serait  ce  que  pour  la  sauMige  sublimité  du  sil" 
qu'il  occupe  sur  une  ili'f,  cimes  les  plus  élevées  des 
.\pennius.  11  renferme,  du  n-alo,  quelques  auivri's 


28G 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


d'art  i'i;ni;ii'<]uablu.s,  notaiiiiiient  un  rdaljlu  en  U  rrc 
cuite  émaillée  de  Lucca  dalla  lioljliia. 

=  A  noter  encore,  dans  ce  numéro,  une  poéti- 
que étude  do  M.  J.  E.  Hodgson,  sur  l'art  d'inter- 
préter la  nature  en  paysage,  et  un  article  de  notre 
confrère  parisien  V.  Ghampier,  .sur  la  Société 
«  Arts  and  Crafls  »,  récemment  fondée  pour  l'en- 
couragement des  arts  décoiatifs.  Enfin,  la  "Chroni- 
que des  Arts  »  mentionne  les  dernières  acquisitions 
de  la  National  Gallery,  parmi  lesquelles  :  un 
Christ  mni-t,  d'ErcoleUoberto,  une  Vicrf/e  à  l'En- 
fant, de  B  irgognone.  une  Sainte  Famille,  d'Eus- 
taclie  Le  Sueur,  un  tableau  do  Jan  Steen,  une  Lé- 
gende de  Saint-Gilles,  de  l'école  flamande  et  une 
Vite  d' Harleeni ,  de  Berheyden. 

Dans  les  nombreuses  f,'ravures,  i-emarquons 
surtout  une  charmante  Idylle  d'après  le  tableau 
de  G.  Wûnnenberg,  trahissant  l'intluence  de 
M.  Hébert,  et  un  paysage  de  AValker,  toutes 
les  deux  tirées  hors  texte. 


-j-  Li'A'henaeum  du  17  noveml)re  signale,  à 
l'occasion  du  centenaire  de  Gibbon,  l'existence 
d'un  portrait  du  grand  historien,  peint  en  1783 
par  Romney.  Ge  portrait  appartient  aujourd'hui 
au  comte  de  Beauchamp,  qui  habite  le  Worces- 
tershire. 

+  A  signaler  cncoi'e  une  sorte  d'autobiographie 
du  peintre  H.  S.  Marks  :  Croquis  à  la  plume  et  au 
crayon,  qui  renferme  de  curieuses  anecdotes  sur 
l'art  anglais  contemporain.  (Ghatto  et  Windus, 
éditeurs.) 

+  Le  même  journal  annonce  l'ouverture  de 
l'exposition  académique  de  Bristol. 


4-  Kunst-Chronik  (2  septembre  1894).  — 
Contribution  à  Vliistoire  de  l'art  tcurtem- 
bergeois.  —  Sous  le  titre  de  :  Wartlembergisciie 
K'nnstlcr  in  Lebensbildern ,  Stuttgart,  493  p., 
M.  Rudolf  Scii.EFER  rend  compte  du  livre  de  Au- 
gust  Wintterlin.  Cet  ouvrage  embrasse  la  période 
qui  s'étend  du  milieu  du  xvi'  siècle  à  nos  jours. 
Stuttgard,  sans  avoir  été  un  centre  comme  Jlunich 
ou  Vienne,  a  compté  un  certain  nombre  d'ar- 
tistes. 

+  Johannes  Friedrich  Wilhelm  Millier  IXIS2- 
1816).  —  Cet  article  est  un  extrait  du  livre  de 
Wintterlin,  dont  il  vient  d'être  question.  Millier 
naquit  à  Stuttgard  en  1782  et  mourut  fou  en  1816. 
Il  était  fils  de  .J.  Gottard  ilûller,  un  des  plus  cé- 
lèbres graveurs  en  taille-douce  d'AUemagne.  Un 
séjour  à  Paris  (1802-18Û6)  est  marqué  par  la  gra- 
vure de  la  Vénus  d'Arles,  du  Louvre,  pour  le 
Musée  frani;ais,  et  par  celle  de  La  Jeunesse,  du 
sculpteur  François  Le  ilasson.  Il  termine  à  Stutt- 
gard le  Saint  Jean  l'Ecangéliste,  d'après  Dome- 
nichino,  et  entreprenait  la  Madone  de  Saint- 
Sixte,  de  Raphaël,   quand  la   mort  le  surprit. 

-j-  Manuel  de  la  Peinture  sur  verre  et  sur 
porcelaine,  par  Robert  Ulke,  avec  77  reproduc- 
tions imprimées  dans  le  texte,  chez  Weber,  à 
Leipzig.  On  éprouve  d'abord  une  certaine  défiance 
en  face  des  promesses  de  l'auteur,  qui  prétend 
par  son  livre  enseigner  la  pratique  de  ces  deux 
arts.  A  la  lecture,  la   confiance  nait  peu  à  peu  ; 


les  dcs.sins  nirlès  au  texte  d'iiiiieiit  à  l'ouvrage 
beaucoup  de  clarté,  et  on  est  bientôt  convaincu 
que  le  volume  de  M.  Ulke  est  un  excellent  manuel. 

-j-  Les  peinture*  >nurales  du  moyen-âge  dans 
le  grand-duclié  de  Dade.  Publié  par  F.-X.  Kraus 
et  Ad.  V.  CEcHELii-KusiiR.  Vol.  I"  :  les  peintures 
murales  de  la  chapelle  du  château  de  Zwingen- 
berg,  décrites  par  L.  Lculz  Darmstadt,  A.  Berg- 
strjesser.  1893. 

Zvingenberg  est  situé  sur  la  rive  droite  du 
Necker,  à  sept  ou  huit  lieues  de  Ileidelberg.  La 
chapelle  contient,  dans  un  étroit  espace.  Cl  pein- 
tures murales.  Les  saints  et  les  saintes,  les  mar- 
tyrs, les  apôtres  couvrent  la  surface  des  murs  en 
deux  rangées  superposée.s.  Sur  le  mur  d'entrée, 
l'Annonciation  :  en  entre-feuêtie,  l'.^doration  des 
Mages,  le  Crucifiement,  la  Vierge  ;  à  même  la 
porte,  la  Main  de  Dieu;  au  plafond,  la  ligure 
grandiose  du  Sauveur,  entouré  des  symboles 
évangéliques  et  des  quatre  docteurs.  Dans  ce  der- 
nier tablciu  apparaît  clairement  la  personnalité 
du  maître  qui  appartenait  à  l'Ecole  de  Souabe  et 
même  d'Ulm  ;  le  reste  décèle,  au  contraire,  la 
main  d'un  élève. 

Les  planches  se  composent  de  37  repioduc- 
tions  directes,  l'une  polychrome,  les  autres  en 
brun  sombre.  Puisse  l'accueil  mérité  que  ren- 
contrera l'œuvre  auprès  des  amis  de  l'art  médié- 
val pousser  les  auteurs  à  en  donner  rapidement 
la  continuation. 

-|-  Suite  de  l'article  intitulé  «  L'exposition 
d'anciens  tableaux  à  Utrecht».  L'auteur  continue 
à  passer  brièvement  en  revue  les  diflfèreutes 
œuvres  exposées.  Il  cile  entre  autres  les  noms 
de  Wibrand  de  Geest,  David  de  Heem,  Horatius 
de  Hooch,  N.  Knupfer,  Johan  Gornelis  van 
Loenen,  Joachim  von  Sandrart,  .A.rie  de  Voos, 
Simon  Marion,  etc. 

-(-  Dans  le  troisième  Congrès  d'histoire  de  l'art, 
ouvert  à  Cologne  au  1"  octobre  (le  quatrième  se 
tiendra  à  Peslh  en  1896),  M.  Aldenhoven  a  pré- 
senté un  rapport  sur  l'énigmalique  Meister  Wil- 
helm.  La  plupart  des  o.'uvres  signées  de  lui  remon- 
teraient au  XV'  siècle.  C'est  la  thèse  déjà  soutenue 
par  Thode.  Les  recherches,  eu  somme,  aboutis- 
sent à  ceci  :  ou  l'on  croit  à  un  ^Meister  WiUieim 
énigmatique,  ou  l'on  attribue  les  œuvres  signées 
de  lui  au  peintre  Wilhelm  von  Herle,  mort  à  Co- 
logne en  1377. 

-\-  La  cathédrale  de  Strasbourg  a  été,  dans  ces 
dernières  années,  .soumise  à  une  restauration 
partielle  diversement  appréciée.  On  avait  projeté 
l'achèvement  de  l'œuvre  d'Erwin  von  Sleinbach, 
tout  semblait  préparé  à  cet  effet.  Dernièrement,  le 
professeur  Schœfer  fit  une  très  vive  critique  des 
travaux  de  reconstitction,  sans  pourtant  ritn  pré- 
ciser. Une  note  de  r.4^e/(e)- explique  ce  dont  il 
s'agit  ;  on  se  plaint  que  r.lilministration des  bâti- 
ments, en  voulant  débarrasser  les  magniliques  fe- 
nêtres de  la  nef  droite  de  la  patine  qui  s'était 
formée,  ait  fait  perdre  aux  couleurs  leur  ton  chaud 
et  leur  harmonie.  On  aurait  aussi,  pour  les  tra- 
vaux d'ensemble  et  pour  les  arc-b('Utants,  commis, 
dans  le  choix  des  profils,  plus  d'une  erreur. 


-f-*sû.<j'.4fipKa^''Csû^^-»- 


ET   DE   LA   CURIOSITE 


287 


BIBLIOGRAPHIE 


Réunion  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  Dé- 
parlements  {1894).  Lectures  et  Communica- 
tions. Plusieurs  planches  hors  texte.  —  Paris, 
Pion. 

n  a  déjà  été  question,  dans  la  dernière  Chro- 
nique, du  volume  qui  vient  de  paraître,  Réunion 
des  Sociétés  des  Ueauj-Arls  des  Départements 
(1894^.  On  trouve  dans  ce  gros  volume,  contenant 
cinquante  et  un  mémoire.^,  do  uoml)reux  rensei- 
gnemenls  nouveaux  sur  la  vie  et  sur  les  œuvres 
des  artistes  françai.s.  Ce  compte-rendu  est  une 
miue  très  riche  pour  ceux  qu'intéresse  notre  art 
national  ;  presque  tous  les  articles  qui  s'y  trou- 
vent ont  été  écrits  d'après  des  documents  inédits. 
Nous  allons  indiquer  les  résultats  dus  aux  pa- 
tientes rccherclies  des  lidèles  cori'espondants  du 
comité. 

M.  Charles  de  Beaumont  a  retracé  en  quel- 
ques pages  la  vie  d'un  architecte  du  roi,  Pierre 
Vigne  de  Vigny  (1690-1772).  Né  ù  Saumur,  il  sé- 
journa successivement  à  Paris,  à  Gonstanlinople, 
à  Berne,  à  Nantes,  à  Reims  et  se  lixa  à  Tours. 
On  ne  connaît,  ds  cet  artiste,  que  deux  plans  (au 
Cabinet  des  Estampes),  dor.t  la  destination  n'est 
pas  i!idi(|uèe.  M.  (Jli.  de  Beaumont  a  publié  un  i)or- 
trait  de  Pierre  Vigne,  jusqu'à  présent  inédit. 

A  l'aide  de  renseignements  puisés  dans  les  Ar- 
chives municipales  de  Marseille,  M.  Bouillon- 
Lanilfiis  a  l'ait  l'historique  d'un  sculpteur  bour- 
guignon de  la  llévolulion.  Alexandre  Renaud  fut 
chargé  d'édilier  une  fontaine  mouuiiientale  dans 
les  allées  do  Mcilhan  et  dos  Capucines  à  Mar- 
seille: pendant  vingt  ans  (1786-18ôf;),  cet  artiste, 
àpro  au  gain,  poursuivit  la  municipalité  d'inces- 
santes demandes  d'argcnl,  fort  peu  en  rapport 
avec  les  travaux  qu'il  avait  exécutés. 

Huit  arlistes,  les  Sevin,  peintres,  dessinateurs 
ut  décorateurs,  ont  fait  l'objet  d'un  mémoire  de 
M.  L.  Charcet.  Presque  tous  sont  nés  à  'i'our- 
non.  Deux  sont  surtout  connus  par  les  nombreuses 
gravures  dont  ils  ont  fourni  les  dessins,  François 
Sevin  et  son  fils  Pierre-Paul.  Le  catalogue  som- 
maire des  ouvres  de  Piorre-PanI  Sevin,  dressé 
par  M.  ]j.  Charvel,  comprendolS  numéros.  Deux 
documents  intéressants  ont  été  publiés  par  l'au- 
teur de  ce  mémoire  :  un  ra|>port  au  Consulat  do 
Lyon  sur  les  portraits  exécutés  par  P.-P.  Sevin 
(1090),  cl  une  délibéralion  du  Consulat  sur  la  pré- 
sonlalinn  de  cet  artiste  comme  peintre  ordinaire  de 
hi  villoiieW)). 

Do  curieux  documents  unt  permis  à  M.  Niitmi 
Coslr  de  préciser  la  part  d(>  (piaire  artistes  dans 
la  construction  de  l'église  Saiiil-.S.iuveur  d'.\ix, 
lerminéo  on  l.'ilo.  Kn  l'iVi,  Pierre  de  la  (chapelle 
éleva  une  chapello  derrière  l'abside  et,  en  14b7,  un 
archilecte,  originain'  de  (>omo,  CinbricI  de  Salici- 
lius,  coiislrnisit  une  partie  de  la  net'  latérnlo  de 
l'èglisi'  ;  deux  sculpteurs,  lilion  Lnvurnhas  et 
pierre  Soqueli,  sont  les  auteurs  des  sculptures 
du  portail.  C'est  à  ce  dernier  que  l'on  doit  attri- 
buer la  slatuo  do  lu  Vierge  cpii  orne  ce  portail. 

I,a  biographie  d'un  minialurisle.  qui  travailla  i\ 
Valeiu'iennes  de  lôW  à  I57;î.  Hubert  Cuilleau, 
fournil  à  .Mi/r  Delmisnrn  lo  sujet  d'nlmcrvulions 
judicieuses  sur  l'art  do  h)  niiuialure  dans  le  nord 


de  la  France  au  xvi«  siècle.  (Jel  artiste,  imitateur 
des  Italiens,  perdit  son  cachet  flamand  et  fut  le 
dernier  représentant  d'un  art  s:  florissant  au 
Moyen-Age. 

Cent  quarante-six  planches  gravées  sont  con- 
servées au  Musée  d'.-\ngers.  La  plus  ancienne 
date  du  commencement  du  xvii«  siècle,  elle  est  du 
célèbre  graveur  Thomas  de  Leu  ;  c'est  un  frontis- 
pice d'un  livre  imprimé  à  Angers  (1610).  Les  piè- 
ces les  plus  nombreuses  (l;i5)  sont  dues  à  Fran- 
çois Stuerhelt,  artiste  peu  connu,  qui  a  travaillé  à 
Amsterdam  et  à  Hambourg  ;  elles  ont  été  exécu- 
tées pour  un  ouvrage  d'un  érudit  angevin  du 
XVII*  siècle,  Claude  Ménard.  M.  J.  Denais  sup- 
pose, avec  vraisemblance  que  ce  graveur  a  dû  ve- 
nir en  Anjou  pour  exécuter  un  travail  aussi  im- 
portant. 

Grâce  à  de  nombreux  documents,  extraits  des 
Archives  départementales  du  Nord  et  des  Archi- 
ves municipales  de  Calais  cl  de  Valenciennes. 
M.  R.  roucartapu.  retracer  la  vie  d'un  .sculpteur 
du  xvii»  siècle  jusqu'à  présent  fort  oublié.  .\dam 
Lottman,  né  à  Coulongnc,  près  de  Calais,  vers 
1Ô83,  exécuta  pour  les  églises  du  Nord  de  la 
France  des  jubés  et  des  retables.  Citons  le  retable 
de  l'église  de  Notre-Dame-de-Calais,  qui  nous  a 
été  conservé,  et  le  jubé  de  l'église  Notre-Dame-Ia- 
(Irande-de-Valenciennes,  dont  des  dessins  du 
xvii"  siècle  nous  ont  gardé  le  souvenir.  Adam 
Lottman  mourut  à  Saint-Omer  après  1658. 

M.  J.  Gau'hier  a  dressé  une  liste  de  l'œuvre 
des  orfèvres-graveurs  bisontins,  Pierre  I",  Jean, 
Pierre  II  et  Claude-Joseph  do  Loisy  (xvii*  siècle)  ; 
plusieurs  de  leurs  cuivres  originaux  existent 
encore  dans  diverses  collections.  La  description 
minutieuse  do  clia([uo  gravure  rendra  de  grands 
services  aux  amateurs  d'estampes  du  xvti»  siècle. 

On  a  déjà  beaucoup  écrit  sur  Pierre  Puget  et, 
cependant,  M.  C/i.  Ginoux  a.  apporté  un  nouveau 
contingent  de  renseignements  sur  le  célèbre  ar- 
tiste, qui  fut  à  la  fois  peintre,  sculpteur  et  archi- 
tecte. Grâce  à  do  patientes  investigations  dans  les 
archives,  et  en  particulier  dans  les  archives  cora- 
niuiiales  do  Toulon,  ville  où  Puget  séjourna  à 
deux  reprises,  de  IGi^  à  KitX)  et  do  1668  à  1681, 
M.  (;h.  (iinoux  a  pu  suivre,  année  par  année,  le 
grand  sculpteur  ;  il  a  donné  un  résumé  do  ses  re- 
cherches anièrieures.  Il  a  pu  rectifier  la  date  du 
maiiagede  Pierre  Puget,  qui  épousa  à  Toulon, 
le  8aoàl  1617,  Paulo  Houlet. 

Plusieurs  documents,  extraits  des  .\rchives  dé- 
I)artemenlales  do  l'.Msne,  ont  permis  à  M.  G. 
Gnnnlin  d'ajouter  <pieli|ues  renseignements  A  la 
biiigrapliie  d'un  membre  de  l'.Vcadémie  Royale  de 
Peinture  et  de  Sculpture.  Nicolas  liellul,  peintre 
laonnais  (ICiOOf  —  lti7")'?).  M.  ti.  (irandin  a.  dans 
un  second  mèuujiro,  fait  cunnnitre  un  sculpteur 
de  Luon,  Michel  Ducnslel  (né  vers  ll'U  et  mort 
en  16M6),  clonl  le  nom  èlail  inc'inuu.  C'est  à  cet 
arliste  que  l'on  doit  la  chaire  tie  la  calhédralo  de 
Lmui,  cpii  provient  de  la  C.hartivuse  du  Val- 
Saint-Pierre,  dont  Ducastel  était  le  sculpteur 
attitré. 

M.  Cil.  lie  (Iriiildiiiiiison  a  sigimié  ileux  lettres 
du  '.25  juin  151'.?,  relatives  à  la  construction  de  la 
célèbre  église  do  Hr<iu,  l'une  adressée  t\  Miirguo- 
rlle  d'Autriche  et  l'autre  à  son  architecte,  Louj.s 
Itarangier,  où  il  es!  fait  mention  ilo  pilotis  sur 
lesquels  devait  être  éb-vé  le  nionumeul. 


288 


LA  CHRONIQUE   DES  ARTS   ET   DE    LA  CURIOSITÉ 


Les  anciens  artistes  amiénois  ont  comme  bio- 
Krapho  attitré,  depuis  plusieurs  années,  M.  G. 
ti(«'r///i..Jacques-Fin]]in  Vimeux,  sculpteur,  mort 
en  1828,  fait  le  sujit  d'une  intéressante  notice  ; 
idusiours  do  ses  sculptures,  st^itucs  de  saints  en 
pierre  ou  bas-reliefs  on  bois,  existent  encore  à  la 
cathédrale  d'Amiens.  Dans  un  second  mémoire, 
M.  R.  Guerlin  a  décrit  deux  bréviaires  :  l'un  de  la 
lin  du  x\'«  siècle  et  l'autre  du  commencement 
du  xvr,  conservés  au  monastère  des  Glarisses 
d'Amiens. 

Un  curieux  mémoire  de  miniaturiste  (1480),  que 
publie  M.  L.  Guihert,  donne  des  détails  précis 
sur  la  décoration  de  deux  manuscrits  :  le  roman 
de  Tristan  tt  le  Propriétaire  des  choses  de  Pierre 
Berchure.  Ils  furent  enluminés  par  Evrard  d'Es- 
pinques  pour  Pierre  II  de  Beaujeu. 

Un  des  documents  des  plus  curieux  pour  la 
biographie  du  peintre  et  graveur  lorrain  Claude 
Deruet  (1588-1660),  a  été  publié  par  M.  .-1.  Jac- 
quot.  C'est  un  inventaire,  dressé  après  décès  de 
l'artiste,  de  .ses  œuvres  et  de  ses  objets  d'art  ; 
cette  pièce  très  détaillée  permettra  certainement 
de  retrouver  quelques-unes  des  o?uvres  du  pein- 
tre lorrain  :  les  dimensions  des  tableaux  se  trou- 
vent presque  toujours  indiquées  dans  cet  inven- 
taire avec  la  description  des  sujets. 

Le  mausolée  de  Louis-Emmanuel  de  Valois, 
élevé  dans  l'église  de  La  Guiche  (Saône-et-Loire) 
était  presque  inconnu.  Il  fut  démoli  et  mutilé  à 
la  Piévolution,  mais  d'importants  morceaux  exis- 
tent encore,  entr'autres  la  statue  du  duc,  revêtu 
d'une  armure,  étendu  et  accoudé  sur  son  bras 
gauche.  JI.  i.Xex  donne  une  description  détaillée 
de  ce  monument,  qui  est  dû  à  un  artiste  génois 
du  xvii»  siècle.  Le  mausolée  a  été  reconstitué  par 
la  famille  de  La  Guiche,  sous  la  Restauration. 

M.  C.  PératUon  a  fait  un  utile  relevé  des  mar- 
chands et  tapissiers  de  l'ancienne  manufacture 
d'Aubusson  et  des  villages  voisins  de  cette  ville. 

A  l'occasion  de  la  naissance  du  dauphin,  fils  de 
Louis  XV,  en  1729,  furent  célébrées  à  Lille  dos 
fêtes  dont  le  souvenir  nous  a  été  conservé  par 
un  manuscrit,  orné  de  soixante  aquarelles,  que 
possède  M.  Quai-ré-Iieybourhon .  Ce  dernier  en 
a  donné  la  description  et  a  ajouté  à  son  étude 
des  renseignements,  puisés  principalement  dans 
les  .\rchives  déijartementales  du  Nord,  sur  l'ar- 
tiste qui  a  décoré  ce  recueil,  François-Casimir 
Pourchez. 

M.  l'abbé  Requin,  à  qui  l'on  doit  tant  de  cu- 
rieuses notices  sur  les  artistes  d'Avignon,  a  pu, 
grâce  à  des  documents  inédits,  attribuer  d'une 
façon  certaine  au  sculpteur  Jean-Ange  Maucord 
(1676-17G1),  le  tombeau  de  Jeau-Baptiste  de  Sade, 
évêque  de  Cavaillon,  qu'on  voit  encore  dans  la 
cathédrale  de  cette  vide. 

Si  Edme  Bouchardon,  le  sculiiteurde  Louis  XV, 
est  bien  connu,  son  père,  Jean-Baptiste,  sculp- 
teur et  architecte  chaumontois  (1667-1742),  l'est 
fort  peu.  M.  Roscvot  a  retrouvé  un  livre  de  rai- 
son, des  documents  et  dos  dessins,  qui  lui  ont 
permis  de  reconstituer  l'œuvre  de  cet  artiste,  qui 
fut  surtout  un  sculpteur.  Une  Assomption  en 
pierre,  qu'il  a  exécutée  (1718-172Ô)  pour  les  Ursu- 
lines  de  Ghaumont,  se  trouve   actuellement  dans 


la  chapelle  du  lycée  de  cette  ville  ;  un  Saint- Joseph 
et  un  Saint-.Vugustin,  en  pierre,  sculptés  pour 
les  Ursulines  de  Dijon,  sont  maintenant  à  l'église 
Saint-Bénigne. 

Mentionnons,  en  terminant  ce  compte  rendu, 
les  mémoires  do  JI.  P.  Pnrrocel,  sur  les  Parro- 
cel  ;  de  M.  /.  Momyni'jii,  sur  Ingres  père  ;  de 
M.Ti".  Vcaclin,  sur  l'Art  en  Russie;  de  M.  Vabbé 
PorcU-,  sur  le  iieiiitre  Jean  Nicolle  (leKi-lOÔO)  ;  de 
M.  r/i.  Lhuilliei:  sur  le  graveur  Antoine  Gar- 
nier  (ldll-169'i)  ;  de  M.  H.'  Judavt,  sur  les  por- 
traits rémois  du  Musée  de  Reims  ;  de  M.  Ch.  Brn- 
queh/iye,  sur  un  peintre  bordelais  du  xvii"  siècle. 
Guillaume  Gureau;  de  M.  //.  Stein,  sur  le  Musée 
d'Ajaccio  ;  de  M.  P.-E.  Mmigeant,  sur  Antoine 
Etex  ;  de  M.  Van  Rende,  sur  le  graveur  Lor- 
thior;  de  M.  /.  Roman,  sur  un  curieux  trip- 
tyque du  commencement  du  xvr  siècle,  conservé 
dans  la  cathédrale  d'Embrun  ;  de  M.  P.  Lafond, 
sur  les  tapisseries  de  l'église  Saint- Vincent  de 
Rouen,  etc.  F.   JLvzerolle. 


NECROLOGIE 

On  annonce  de  Saint-Pétersbourg  la  miU-t  su- 
bite du  grand  musicien  Antoine  Rubinstein  ; 
le  roi  du  piano  ii'est  l'ius.  Notre  collal)orateur, 
M.  Paul  Dukas  dira,  dans  notre  prochain  numéro, 
quelle  perte  sa  disparition  sera  pour  l'art  et  le 
style  en  musique. 


CONCERT  DU  DIMANCHE  25  NOVEMBRE 

Châtelet.  7»  concert  Colonne,  à  2  h.  1/4  :  Ro- 
méo et  Juliette,  drame  lyrique,  d'après  la  tra- 
.gédie  de  Shakespeare,  paroles  d'Emile  Deschamps, 
musique  de  Hector  Berlioz,  soli  chantés  par 
JI°"=  Auguoz,  de  Montalant,  MM.  Emile  Engel  et 
Fournets,  de  l'Opéra. 


Atelier   de   feu  EMILE   RENOUE 


TABLEAUX 

ETUDES     ET     DESSINS 

VENTE  Hôtel  Drouot,  Sitllc  no    U 

Le  vendredi  30  novembre  1894,  à  2  heures. 


.M'  Paul  Chevallier 

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M.  Georges  Petit 

Expert 
12,  rue  Godot-de-Mauroi 


EXPOSITIONS,  Salles  5  et  6 

Particulière  :  le  mercredi  28  novembre  1894 

Publique  :  le  jeudi  29  novembre  1894 

De  1  h.  à  5  h.  1 '2. 


I.e  gérant  :  G.  UuUX. 


Paris.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  IG.  rue  du  Croissant.  —  Simart 


N«  37.  —  1894 


BUREAUX   :    a,    RUE  FAVART 


1"  Décc-mbrè. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT  A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  grMuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité. 


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PARIS     ET    DEPARTEMENTS 

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PROPOS    DU     JOUR 


Tout  est  hors  de  l'ordinaire  dans  celte  aven- 
ture Balzac-Rodin,  et  les  difficultés  sans  cesse 
renaissantes  qui  menacent  d'éterniser  le  dés- 
accord, et  les  conséL|uences  de  ce  désaccord, 
et  même  l'intérêt  passionné  pris  par  le  iniblic 
au  débat.  Ce  ne  sont,  dans  toutes  les  feuilles, 
qu'articles,  chroniiiues,  interviews  au  cours 
desiiuelles  se  produisent  des  révélations  inat- 
tendues et  des  opinions  étranfies.  I,a  jialerie, 
peu  bienveillante  comme  à  l'ordinaire,  s'amuse 
à  ravir  de  la  joute  ouverte  entre  l'art  et  les 
letlres:  elle  attend,  plus  an.xieuse  du  résultat 
(|u'int'ormée  du  fond  môme  de  la  question. 

Un  sculpteur  a  reçu,  à  la  suite  d'une  sous- 
cription publique,  la  commande  de  la  statue 
do  Ualzac  :  il  entend  que  l'ouvrage  soit  difrne 
de  celui-là  qu'on  veut  glorilier,  et,  pourcela.  il 
no  ménage  ni  son  temps  ni  sa  peine;  il  s'en- 
toure de  tous  les  documents  e.xistanls  ;  il 
multiplie  les  maquettes;  il  cherche,  il  trouve 
un  modèle  dont  la  nature  oITreavecla  stature 
c.\ce|)tionnelle  de  son  lié-ros  la  ressemblance 
désirable,  l'eut-étre  parce  que  les  letlres 
ont  dill'éré  lonf;lemps  cet  hommaf,'e  à  Bal- 
zac, il  le  veut,  lui  l'artiste,  complet,  rayon- 
nant. L'ambition  a  certes  do  quoi  gagner 
toutes  b's  sympathies,  conquérir  tous  les  su  1- 
fragcs.  l.a  patience  ne  serait-elle  pas  conseillée 
liar  tant  (U'  bonnes  raisons,  l'exemple  de  l'Ktal 
l'imposerait  encore,  car  la  règle  par  lui  suivie 
a  toute  autorité  en  la  matière.  L'ICtat  n'estime 
pas,  en  ell'et,  que  l'inspiration  doive  descendre 
des  cieux  i\  première  réquisition  et  k  point 
noniiiié  ;  il  laisse  au  créateur  les  délais,  les 
latitudes  nécessaires:  il  lui  répugne  de  trou- 
bler par   des   réclamations   iiio|)porlunos   le 

«  douioureu.x  enfantement  > 

Ce  (pie  ne  llrent  jamais  ni  les  administra- 
lions  pubhques  ni  les  collectionneurs  privés, 
une  Société  vient  de  l'oser,  et  cotte  Socii'té  est 
précisément  celle  (|ui  a  pour  mission,  on  vertu 
do  son  tilre,  de  xeillerau  sort  dos  iiroduclions 


de  l'esprit.  11  est  vrai  qu'elle  n'admet  point  la 
parité  entre  le  littérateur  et  l'artiste.  <■  Il  est  de 
beaucoup  plus  diflicile  à  un  écrivain,  prétend 
l'un  de  ses  membres,  d'écrire  un  bon  roman, 
une  bonne  pièce,  que  de  tailler  une  statue.» 
Etonnez-vous  maintenant  que  la  .Société  ait 
voté  à  l'unanimité  l'obligation,  pour  le  sculp- 
teur, de  livrer  «dans  les  vingt-quatre  heures 
son  (irojet,  ou  sinon  :  1°  de  voir  résilier  le  con- 
trat intervenu  entre  lui  et  la  Société;  2°  de 
rembourser  les  10.000  francs  qu'il  a  déjà  reçus  ; 
3»  de  payer  une  somme  d'un  franc  ù  litre  de 
dommages-intérêts  ». 

Qu'adviendra-t-il  ?  on  ne  le  sait  trop,  en  vé- 
rité. Il  s'est  trouvé  par  la  suite  des  commis- 
saires pour  redouter  les  consé(iuences  d'une 
décision  dont  les  termes  décèlent  trop  bien 
des  préoccupations  exclus!  vement  pécuniaii-es. 

Non  mille  fois,  n'en  déplaise  à  ceux  <iui  pré- 
sident aux  destinées  des  lettres  françaises,  il 
n'en  va  pas  d'un  ouvrage  do  l'art  ou  de  l'es- 
prit comiiio  d'un  objet  de  commerce,  livrable, 
sous  peine  d'amende,  à  heure  tlxe.  inaccep- 
table après  un  délai.  Lo  pénible  est  qu'il  faille 
rappeler  de  telles  vérités  à  une  Société  qui 
devrait  en  être,  statutairement,  imbue.  \m 
Société  des  gens  de  lettres  a  l'ail  trop  longtemps 
attendre  à  Balzac  cet  lu>mmage  pe'ur  ne  pas 
apporter  quel(|ue  patience  à  son  tour.  Do  toutes 
façons,  l'avenluro  Halzac-lîodin  nous  induit 
ensingulière  déilance  a  l'égard  do  ceux-là  qui 
comprirent  si  mal  les  plus  nobles  et  les  plus 
louables  e.xigences  dont  jamais  arlislo  ail 
fait  preuve  envers  soi-mémo. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

Lo  mercredi  28  novombro  a  été  inaugurée, 
à  l'Kcole  des  Beaux-Arts,  l'exposition  prvivi- 
soire  do  moulages,  photographies  ot  plans, 
qui  periuettra  de  juger  de  l'importance  des 
résultats  obtenus  par  la  mission  que  M.  Th. 
llomolle  a  dirigée  dans  les  fouilles  du  sanc- 


390 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


luairc  d'Apollun,  à  Delphes.  On  ne  Siuiruil 
riani]ucr  de  s'ussocicr  :iii  \n.',u  que  Ibniient, 
avec  lo  directeur  de  l'Kculc  IVançaise  el  avec 
SCS  coUaljuraleurs,  les  savants  de  tous  pays  ; 
il  faut  (lue,  ^rilce  à  l'octroi  de  nouveaux  cré- 
dits, l'cnlrcfiriso  si  bien  commencée  puisse 
atteindre  son  terme  naturel  et  prévu.  AOlym- 
pie,  les  Allemands  ne  se  sont  arrêtés  que 
quand  ils  ont  eu  déblayé  toute  la  surface  de 
l'Altis  ;  nous  aurions  l'air  de  manquer  de 
souffle  et  de  persévérance  si,  après  avoir  dé- 
gagé le  temple  et  ses  abords,  nous  fermions 
nos  chantiers,  quand  la  terre  couvre  encore 
les  restes  de  la  Lesché  que  décora  Polygnote, 
du  théâtre  et  de  maints  autres  édifices  dont 
chacun  peut  fournir  la  matière  de  décou- 
vertes qui  ne  le  céderaient  pas  en  intérêt  et 
en  nouveauté  à  celles  qui  ont  signalé  les  trois 
premières  campagnes.  La  présente  exposition, 
où  ne  figurera  d'ailleurs  qu'une  partie  des  an- 
tiquités découvertes  par  l'école  d'Athènes, 
sera  ouverte  au  public  du  jeudi  29  novembre 
au  dimanclie  2  décembre  inclusivement  (salle 
du  quai).  Les  articles  que  M.  HomoUe  a 
bien  voulu  donnera  la  Gazelle  sur  les  décou- 
vertes de  Delphes  et  dont  notre  numéro 
contient  la  première  partie,  nous  dispen- 
sent de  mettre  en  relief  le  haut  intérêt  qu'of- 
fre l'exposition. 


Une  série  de  toiles  de  M.  H.  Laurent  Des- 
rousseaux  est  visible  ciiez  MM.  Allard  et  Noèl, 
17,  rue  Caumartin. 

La  Commission  instituée  pour  l'œuvre  de  la 
reconstruction,  à  Pibrac,  de  l'église  de  Sainte- 
Germaine  invite  les  architectes  qui  désire- 
raient concourir,  à  se  faire  connaître  et  à 
adresser,  d'ici  au  1"  janvier  1895,  leur  de- 
mande à  M.  le  secrétaire  de  l'archevêché  de 
Toulouse.  Ils  y  joindront  une  note  relatant 
les  titres  professionnels  qu'ils  possèdent,  les 
travaux  qu'ils  ont  exécutés,  et  principalement 
les  églises  construites  suivant  leurs  plans  et 
sous  leur  direction. 


La  Société  royale  des  Aquarellistes  belges 
a  ouvei't,  à  Bruxelles,  samedi  24  novembre, 
au  Musée  moderne,  sa 35=  exposition  annuelle. 


-<-*g3,.ty.^(B»ea*'-ï>û^— »— 


Dou  Edouard  André 

AU   LOUVRE 

On  annonce  officiellement  que  M"«  Edouard 
André  vient  d'informer  la  Direction  des  Mu- 
sées nationaux  que,  pour  accomplir  un  vœu 
de  M.  Edouard  André,  elle  fait  don  au  Louvre 
d'un  panneau  de  Hans  Memling.  Ce  panneau, 
qui  figura  à  la  vente  Secrétan,  semble  former 
le  second  volet  d'un  diptyque  dont  le  J^ouvre 
possède  déjà  la  première  moitié,  exposée  au 
Salon  carré.  Notre  collaborateur,  JM.  Em.  Mi- 
chel, présentera  aux  lecteurs  de  la  Gazelle 
et  commentera  comme  il  sied  cette  œuvre  hors 
ligne. 


L'nc  précieuse  gravure  de  M.  Gaujean  ac- 
compagnera cet  article  dans  notre  numéro 
du  l"  janvier. 


Inauguration  du  monument  de  Meissonier 


Le  25  novembre,  a  été  inauguré  ùPoissy  le 
monument  élevé  à  la  mémoire  de  Meissonier. 
La  cérémonie  a  éti''  présidée  par  M.  le  ministre 
de  l'instruction  iiuhlique  ;  on  remarquait,  dans 
l'assistance:  MM.  11.  Itoujon,  directeur  des 
Beaux-.Arts  ;  Jules  Comte,  directeur  des  bâti- 
ments civils;  Kujm|jfen,  directeur  des  Musées 
nationaux;  Luvis  de  Ghavannes,  président  de 
la  Société  nationale  :  de  Eourcaud,  Yriarte, 
Bénéditte,  etc. 

On  sait  que  la  statue  est  l'a'uvre  du  sculp- 
teur Erémiet.  Meissonier  est  représenté  en 
costume  d'atelier  :  veston,  gilet  de  velours  et 
culotte  de  velours  enfermée  dans  des  hou- 
seaux.  Il  est  debout.  Ses  jambes  sont  légère- 
ment arquées.  Il  tient  de  la  main  droite  ses 
pinceaux,  de  l'autre  une  iialette  où  est  main- 
tenu un  petit  panneau  sur  lequel  il  s'apprêta 
à  fixer  rapidement  le  paysage  qu'il  a  devant 
lui  et  qu'il  fouille  du  regard.  La  statue,  comme 
le  socle,  a  deux  mètres  de  hauteur.  La  dernière 
moulure  à  la  base  du  socle  est  formée  par  un 
banc. 

M.  G.  Leygucs,  ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique, et  M.  G.  Larroumet  ont,  en  d'excel- 
lents termes,  fait  l'éloge  du  grand  artiste. 


Inauguration  du  monument  de  Barbedienne 


Le  monument  élevé  à  la  mémoire  de  Barbe- 
dienne a  été  inauguré  le  24  novembre.  Il  est 
l'œuvre  de  M.  Boucher,  statuaire,  et  consiste 
en  un  sarcophage  qui  s'enlève  très  légère- 
ment sur  la  large  base  de  l'édifice  et  qui  forme 
l'avant-corps  d'une  stèle  sur  laquelle  le  buste 
de  Barbedienne  est  placé.  Sarcophage  et  stèle 
sont  de  beau  granit.  Deux  figures  de  bronze, 
—  deux  femmes,  —  debout,  l'une  à  droite, 
l'autre  à  gauche  du  sarcophage,  personnifient 
l'Art  et  l'Industrie.  Une  jeune  femme,  assise 
devant  le  sarcophage  et  qui  va  laisser  échap- 
per le  flambeau  qu'elle  tient  encore  à  la  main, 
^^ymbolise  la  Vie  à  son  déclin. 

En  présence  de  M.  Eoujon  et  de  MM.  Lar- 
roumet, Erémiet,  etc.,  M.  E.  Guillaume  a  ca- 
ractérisé en  termes  émus  les  efforts  inces- 
samment continués  du  vaillant  fondeur. 


Salon  des  Arts  décoratifs  de  Nantes 


Après  Nancy,  la  ville  de  Nantes  a  voulu,  elle 
aussi,  avoir  son  Salon  des  Arts  décoratifs. 
Cette  intéressante  exposition,  due  à  l'initia- 
tive de  la  Société  des  A7nis  des  arts,  s'est 
ouverte  le  23  novembre.  Elle  comprend  trois 


KT    DE    LA    CURIOSITE 


291 


sections,  consarrces  aux  industries  du  Ijuis, 
du  métal,  du  tissu,  et  le  catalogue  enregistre 
pri's  de  cinq  cents  ouvrages  :  médailles  de 
M.  IJoty;  étains  de  MM.  lîratcau.  Charpentier, 
Bafficr,  Desbois;  bi'onzes  de  MM.  Frémiet, 
iJampt,  Piiil,  Claudius  Marioton  ;  bois  brûlés 
ou  taillés  de  MM.  Guérard,  Hestaux;  tapisse- 
rie de  M.  Hanson  ;  galvanoplasties  de  M.  Ri- 
\aud;  damasquines  de  Gauvain  et  vases  de 
Jo.seph  Chérot;  orfèvrerie  religieuse  de  MM. 
Poussielgue-Kusand.  tout  s'accorde  à  former 
un  ensemble  de  la  plus  belle  tenue  et  du  plus 
séduisant  aspect.  Ces  ouvrages  ont  été  grou- 
pés avec  infiniment  de  goût  dans  des  salles 
décorées  de  ta[iisseries  qui  ont  été  mises  à  la 
disposition  de  la  Société  i)ar  l'Ktat  ou  l'indus- 
trie privée. 

On  ne  saurait  trop  ap[ilaudir  à  de  telles  ma- 
nifestations décentralisatrices,  si  propres  à. 
éveiller  en  province  le  goût  des  arts  a[i[ili- 
qués  et  <'l  donner  la  mesure  de  leur  impor- 
tance. C'est  ce  rôle  utile  qu'a  défini  et  fait 
ressortir  dans  son  discours  M.  Roger  Marx, 
délégué  à  Nantes  pour  représenter  le  ministre 
dos  Beaux-Arts  à  l'inauguration  de  ce  Salon. 


NOUVELLES 


j(.*;|.  Les  ifusées  nationaux  ont  reçu  récem- 
ment en  don  :  du  ministère  de  l'intérieur  : 
plusieurs  fragments  provenant  des  chantiers 
de,  la  caihéilralc  do  Séez ;  du  ministère  de  la 
marine  doux  chevaux  marins  (|ui  décoraient 
l'avant  du  canot  de  I.ouis-Pliilippc,  la  figure 
d'avant  de  la  corvette  la  Bai/onnaise.  le 
fronton  doré  qui  surmontait  la  porto  de  l'ar- 
senal de  Cherbourg;  de  M.  Martel:  trente- 
trois  cippes  funéraires  provenant  de  la  eùlo 
lihénicienne  ;  de  M.  1'.  Gavault  :  quatre  frag- 
mi'nls  provenant  de  la  basilii|uo  île  'l'igzlrl 
(.Vlgério)  ;  de  la  famille  do  .Iules  Uupré  :  im 
[K^rtrait  de  l'arliste,  peint  par  lui-même;  de 
M.  Victor  Rart  :  le  [JOtit  portrait  au  crayon 
lie  lionaiiarte,  dessiné  par  Dulertre,  que  nous 
avons  signalé;  de  M.  l'hilippon  :  trois  dessins 
de  cet  artiste. 

**H<  Kf:ole  des  Bnii/x-Arls.  —  M.  Guaili>i, 
professeur  chef  d'atelier  d'arcluloclure  à 
riù-ole.  est,  sur  la  proposition  du  Conseil 
suiiérieur  d'enseignement,  nommé  prof(>sseur 
do  théorie  de  l'architecturo  au  mémi>  établis- 
sement. 

Par  suite  de  celle!  nnmiuiilion,  un  emploi 
do  professeur  chef  (lalclier  est  \acaril  i\  cet 
établissement. 

+*:),  l';iruii  les  coui's  ilu  promior  semestre 
du  Collègci  de   l''i'anc(',  ipil  ouvri!  ses  |iortos  le 

lunili  .'i  di'i'cmbri',  sigruilims  I >nrs  d '/;'.</ /uf- 

thi(/ii)^  el  il'liisloire  itr  /'nrl  :  M.  Isugène 
liiilllaume,  membre  ili<  l'iuslllut,  prnfesseur; 
M.  Gccii'g(>s  l.afiMiestre,  nieiuhn»  de  riiislilul, 
Acadi''Mii(i  des  McauxArls,  suppléant,  conti- 
nuera détuiber.  les  mardis  el  jeudis,  à  10  h.  I  -1, 
riii-^tuire  des  arts  en  l'"nineo  au  xv«  siècle, 
avant  l'expi''dilion  d'Italie. 


***  M.  Lucien  Doucet  vient  d'être  nommé 
profes.seur  de  dessin  à  l'Ecole  polytechnique, 
en  remplacement  de  M.  Eugène  Guillaume, 
actuellement  directeur  de  l'Ecole  de  France  à 
Rome. 

Le  peintre  militaire  Marius  Roy  est  nommé 
maître  de  dessin  à  l'Ecole  polytechnique. 

***  On  mande  du  Caire  que  M.  Morgan  a 
pénétré  dans  les  chambres  funéraires  royales 
de  la  partie  nord  de  la  pyramide  de  Dachour. 
Les  travaux  de  déblaiement  et  de  recherches 
continuent  activement. 


Académie  des  Inscriptions 


Séance  du  33  novembre 
Les  statuettes!  de  Brnssenipouy.  —  M.  Alexan- 
dre Berlr.ind  présente  à  l'Académie,  au  nom  de 
^L  Edouard  Pielte,  géologue  distingué,  quatre 
petites  statuettes  en  ivoire,  découvertes  dans  la 
grotte  de  Bra.ssempouy  (Landes).  Ces  figurines, 
sorties  d'un  foyer  do  l'âge  du  mammouth,  don- 
nent jusqu'à  un  certain  point  l'ilhision  d'œuvres 
égyptiennes. 

Election  d'associés  étrangers.  —  Dans  un 
comité  secret,  l'Académio  procède  à  l'élection  de 
deux  associés  étrangers  en  remplacement  de  sir 
Auslin  Layard  et  de.I.-B.  de  Rossi.  Sont  élus  : 

1»  En  remplacement  do  Sir  Austin  Layard, 
M.  Wcbcr  (.\lbrecht-Friedrich)  ,  professeur  à 
l'Université  de  Berlin,  membre  correspondant  de- 
puis 1865  ; 

2"  En  remplacement  de  J.-B.  de  Rossi,  M.  IIol- 
big  (Wolfgang),  membre  correspondant  depuis 
1887. 


-* — -•xjNfVfCSfcsa^-.û^'Tï^.—»— 


V^  FV.  I  E  T  E  s 

Le  Voyage  en  Italie  de  l'abbé  Gougenot 

(1V55) 

Tuois  LiviTUEs  ini-:diti:s 


M.  l'abbé  Louis  Gougonol,  conseillor  au  (iratid 
C.iinsoil.  l'riour  commcndal.iiro  do  Mninli^uay, 
llonoralri'  associé  libre  do  r.\cadémio  Royale  ilo 
pi'iiituru  ol  de  scidpture.  partit  do  Paris  pour 
i'itnlie,  lo  'ii  sopteiiilire  17ôô. 

Co  voyage  était  pour  lui  la  grande  nfTairo  do 
sn  vio.  Il  avait  alors  trente-six  ans.  liés  s»  pro- 
miéro  jeunesse,  il  avait  oousncré  tous  se,s  loisirs 
à  l'éluilo  des  Iti'aux-.Vrls,  qu'il  avait  même  pni- 
tiques  en  amateur.  Célnll  un  do  ces  enlhousiaslos 
de  l'art,  comme  il  y  imi  eut  tant  au  xvui*  siècle, 
viv;int  très  retiré  dans  .sa  «««r.vurede  la  rueNoliv- 
DanuMieS'Champs,  nu  milieu  de  ses  |iréeii'us0!) 
collections,  fuyant  les  compagnies  mondaines,  no 
se  plaisant  ipi'eii  la  société  des  artistes  qui  vo- 
n.'ilent  lui  iliinaiiiler  non  .seulement  des  sujets  do 
tableaux,  mais  di-s  projets  de  statues  el  de  mo- 
ntniieids.  I.i>  sculpteur  PIgalle  peut  eu  lémoiKiier, 
lui  qui  (léelurait  liautoDicnl   avoir  roi;u  de  l'abbé 


292 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


Gougenot  lo  croquis  do  la  statim  ilo  Louis  XV  à 
Reims  ot  du  mausolée  du  maréchal  do  Saxe  à 
Straslionrf;. 

L'abbé  Gougonol,  par  son  voyage  on  Italie,  ac- 
complissail  donc  comme  un  pèlerinage  aux  sanc- 
Luaires  de  la  beauté.  Sa  mauvaise  santé  l'avait  fait 
liésiter  longtemps.  11  avait  la  poitrine  délicate; 
dans  sa  dernière  maladie,  il  avait  craché  le  sang 
et  ses  amis  étaient  inquiets.  Mais,  comme  il  lo 
dit  lui-même,  le  démon  de  la  curiosité  l'emporta, 
et  il  se  lança,  comme  à  corps  perdu,  dans  cette 
a\enture  lointaine. 

Il  na  partait  cependant  pas  seul.  Un  jeune  ar- 
tiste. «  peintre  do  Bambochade  »,  venait  de  se 
révéler  au  Salon  do  17&5.  Ses  tableaux  y  avaient 
fait  grand  bruit  et  l'Académie  de  peinture  ve- 
nait de  l'agréer  :  c'était  Greuze. 

L'abbé  Gougenot,  avec  sa  bonté  prime sautière, 
s'était  aussitôt  intéressé  à  ce  jeune  inconnu, 
pauvre,  qui  manifestait  tant  de  talent  et,  pour 
premier  témoignage  de  bienveillance,  l'emmenait 
en  Italie.  «  Je  compte  le  defTraïer  pendant  son 
«  vo}'age.  écrit-il  dans  la  première  do  ses  lettres  ; 
«  si,  dans  cette  occasion,  je  rens  quelque  service 
«  aux  Arts,  j'en  serai  bien  récompensé  par  le 
«  plaisir  que  j'aurai  d'acquérir  de  nouvelles  con- 
«  noissances  avec  un  homme  aussi  éclairé  ». 
Cette  bonté  ne  se  démentit  ni  pendant  le  voyage, 
ni  dans  la  suite,  bien  que  Greuze  ait  paru,  plus 
tard,  oublier  son  premier  protecteur.  L'abbé  et  le 
peintre  partirent  donc  de  compagnie. 

Les  trois  lettres  dont  nous  donnons  ici  une 
analyse,  forment  les  trois  premières  étapes  du 
voyage.  La  première,  datée  de  Gronojjle,  est  con- 
sacrée à  la  traversée  de  la  France  ;  la  seconde  dé- 
crit la  ville  de  Turin;  la  troisième.  Gènes.  Elles 
sont  précédées  d'un  Avertissement  qui  explique 
l'objet  de  ces  Lettres  ;  «  Ne  pouvant  satisfaire, 
«  en  arrivant  à  Paris,  à  toutes  les  questions  qu'on 
«  me  faisait  sur  mon  voiage  d'Italie,  et  ma  raé- 
0  moire  me  fournissant  à  peine  la  prodigieuse 
«  quantité  de  choses  qui  m'ont  passé  sous  la 
s  vue  pendant  onze  cents  lieues  que  j'ai  parcou- 
«  rues  dans  l'espace  de  moins  de  dix  mois,  j'ai 
0  pris  le  parti,  tant  pour  oljliger  quelques  cu- 
«  rieux  que  pour  me  rappeler  à  moi-même  les 
«  objets  qui  m'ont  le  plus  frappé,  de  rassemliler 
i(  les  Lettres  que  j'ai  écrites  à  ce  sujet  à  un  ama- 
«  teur.  Comme  elles  contiennent  des  noltcs 
«  exactes  des  principales  choses  que  j'ai  vues 
n  pendant  mon  volage,  je  crois  qu'elles  suffiront, 
ti  dans  l'instant  présent,  pour  satisfaire  la  curio- 
«  site  des  plus  empres,sés  et  me  donner  le  tems 
<(  de  rédiger,  dans  mes  momens  de  loisir,  des 
«  mémoires  très  exacts  et  plus  étendus.  » 

L'abbé  Gougenot  avait  donc  commencé,  sous 
forme  de  lettres  une  relation  de  son  voyage.  Les 
trois  premières  seules  ont  été  rédigées.  Elles  font 
regretter  que  les  occupations  ou  la  maladie  aient 
empêché  l'auteur  de  continuer  un  récit  qui  aurait 
formé  un  des  plus  intéressants  Voyages  artisticjues 
du  xv!!!'  siècle. 

Voici  donc  l'abbé  Gougenot  et  Greuze  partis 
de  compagnie  pour  la  terre  des  chefs-d'œuvre.  La 
première  halte  se  fit  à  Fontainebleau.  Le  Palais 
n'inspire  à  l'abbé  qu'un  enthousiasme  médiocre  ; 
la  Galerie  du  Primatice  est  si  dégradée  qu'on  la 
voit  à  peine  ;  quant  aux  fresques  du  Rosso,  eUcs 
sont  d'un  «  goût  barbare  ».  V'Slà  tout. 
A    Dijon,   visite    aux   tombeaux    des  ducs   de 


Bourgogne,  alors  placés  dans  la  Chartreuse. 
L'abbé  Gougenot  entend  les  ((Bourguignons»  célé- 
brera renvicesdeuxche.''s-d'œuvre;  ils  ne  trouvent 
rien  de  comparable  ii  la  délicatesse  du  travail  des 
petits  chartreux  qui  entourent  lo  mausob-o.  Lui, 
ne  les  trouve  pas  sans  mérite,  assurément  ;  mais, 
avec  beaucoup  de  sons,  il  leur  préfère  les  grandes 
ligures  de  Pliilippo  le  Hardi  et  de  Jean  sans  Peur 
et  sa  femme.  Il  y  trouve  de  la  simplicité  et  de 
l'ampleur.  Aujourd'hui,  un  pareil  jugement  est 
l'évidence  même  ;  en  1755,  il  fallait  quelque  har- 
diesse d'espri,t  à  un  académicien  pour  reconnaître 
la  valeur  d'une  œuvre  du  Moyen  Age. 

.\vant  d'arriver  à  I^yon,  Greuze  s'arrêta  à 
Tournus  où  il  passa  quelques  jours  dans  sa  fa- 
mille. Après  avoir  visité  Lyon,  puis  la  Grande 
(jhartreuse,  où  il  ne  trouve  d'ailleurs  rien  d'inté- 
ressant, l'abbé  Gougenot  s'achemine  vers  Gre- 
noble. Là,  il  est  victime  d'une  petite  mésaventure. 
Pour  mieux  voir  le  pont  de  Clé,  qui  est  d'une 
seule  arche,  il  veut  descendre  par  le  corps  de  garde 
qui  en  défendait  l'entrée.  Là,  on  le  soupçonne,  on 
l'arrête  et  on  le  mène  au  poste,  une  vraie  tabagie 
où  il  trouve  soldats  et  caporal,  tous  pris  de  vin,  et 
s'amusant  avec  une  femme.  On  les  interroge  sur 
leurs  intentions,  on  demande  à  l'abbé  s'il  n'est  pas 
ingénieur  et,  sur  leurs  réponses  satisfaisantes,  ils 
sont  relâchés  tous  deux.  ((  Si  je  me  suis  satisfait 
en  admirant  le  monument,  M.  Greuze  ne  s'est 
pas  moins  diverti  en  volant  dans  ce  poste  mal 
gardé  une  tabagie  telle  qu'il  serait  difficile  d'en 
trouver  une  semblable.  »  Ne  croit-on  pas  voir  la 
description  d'une  de  ces  scènes  de  corps  de  garde 
familière  aux  peintres  anecdotiers  du  temps? 
(A  suivre.)  Gaston  Sciiéfer. 


Le  Sac  du  ((  Tapitsiers  pand  »  d'Anvers 
en  1576 

Ajinales  de    la  Société  cl' Archéologie  de 

Bruxelles  (1804,  IV«  livr.) 
Nous  relevons  un  intéressant  travail  de  M.  F. 
Donnet.  L'auteur  a  découverl,  dans  les  archives 
communales  d'Anvers,  une  série  de  curieux  do- 
cuments sur  le  pillage,  en  1576,  par  les  Espa- 
gnols, du  dèpiiit  ■  anversois  '  des  tapissiers  de 
Bruxelles,  d'Enghien  et  d'Audenarde.  Anvers 
était  au  xvi"  siècle  l'entrepôt  de  ces  trois  centres 
de  fabrication  ;  les  tapisseries  étaient  déposées 
par  les  fabricants  dans  une  halle,  qui  fut  cons- 
truite en  1552  (démolie  en  18;^9).  M.  F.  Donneten 
a  publié  un  ancien  dessin. 

Ce  Tapitsiers  j^and  fut  ouvert  en  1555  et  dé- 
fenses furent  faites  à  tous  les  marchands  de  ven- 
dre leurs  tapisseries  ailleurs  que  dans  ce  monu- 
ment. Pendant  le  sac  d'Anvers,  les  richesses 
accumulées  par  les  fabricants  a.n  2)and  furent  li- 
vrées à  un  pillage  méthodique  et  raisonné.  Un 
capitaine  espagnol,  aidé  de  quelques  soldats,  en- 
vahit le  pand  et  s'empara  des  plus  riches  tapis- 
series. Des  marchands  espagnols  désignèrent  aux 
pillards  les  pièces  de  valeur  et  tout  le  butin  fut 
emporté  dans  la  maison  d'un  associé,  empaqueté, 
ficelé  et  expédié  à  l'étranger  afin  d'être  réalisé. 
Les  marchands  anversois  éclatèrent  en  réclama- 
tions. Deux,  seulement,  avaient  pu  composer  avec 
les  soldats  espagnols  et,  moyennant  rançon,  re- 
couvrer une  partie  de  leur  bien  ;  les  autres  adres- 


ET   DE    LA    CURIOSITÉ 


293 


sèrentaux  magistrats  de  la  ville  du  noiiilu'eiisr» 
requêtes  on  ils  détaillaient  minutieusement  les 
jicrtes  qu'ils  avaient  subies.  Ainsi  François  Spie- 
rinck  réclamait,  entre  autres  pièces,  des  tapis-se- 
ries  de  Bruxelles  représentant  l'iiistoire  de  ïroie. 
Martin  Cordier,  dépositaire  de  plusieurs  tapis- 
.sicrs,  affirmait  qu'on  lui  avait  enlevé  plus  de 
qualre-vinijt  pièces,  parmi  lesquelles  les  histoires 
de  Jacob,  d'Abraliam,  de  David,  de  Scrpion,  etc. 
Huit  pièces  de  l'histoire  d'Ab.salon  avaient  été 
prises  dans  la  boutique  de  Paul  Maes. 

Pierre  Steurbaut  avait  perdu  une  tapisserie 
d'Audcnarde,  de  225  aunes,  l'histoire  d'Achab  et 
de  .Iczabel,  qu'il  avait  confiée  à  Martin  Cordier. 
De  nombreux  «boscaiges  vanAudenarde»  avaient 
disparu.  Le  plus  curieux  de  ces  documents  est 
certainement  la  requête  d'Amant  Vrancx,  agent 
de  divers  fabricants,  qui  donne,  avec  la  descrip- 
tion des  tapisseries  dérobées,  les  marques  de  fa- 
brique de  12  tapissiers.  M.  F.  Donnet  a  repro- 
duit ces  marques,  ce  qui  permettra  de  faire  d'in- 
téressantes identifications.  Parmi  ces  tapisseries 
volées,  se  trouvaient  des  «  boscaiges  n,  do 
Bruxelles,  des  histoires  de  David,  d'Abraham, 
de  Nabolh  et  d'Achab,  également  de  Bruxelles  ; 
des  «  boscaige  »  d'Enghien,  etc. 

Les  documents  permettent  de  savoir  ce  que  de- 
vinrent ces  œuvres  d'art  après  le  pillage.  I^a  plu- 
part fui  immédiatement  vendue  i'i  des  courliers 
espagnols.  Aussitôt  après  la  signature  de  la  Pa- 
cification de  Gand,  les  échevins  anversois  cher- 
chèrent k  faire  rentrer  les  marchands  tapissiers 
en  possession  des  pièces  volées  Ils  firent  mettre 
l'embargo  sur  toutes  les  marchandises  des  négo- 
ciants espagnols,  italiens  et  portugais  établis  à 
Anvers  et  découvrirent  certaines  pièces  recelées, 
l'n  des  marchands  pillés,  Rpierinck,  aidé  par  les 
magistrats  do  la  ville,  déploya  une  rare  énergie 
pour  recouvrer  son  bien  ;  il  alla  à  Maestricht 
pour  racheter  une  chambre  de  tapisserie  de  l'his- 
toire do  Troie  et  put  la  faire  saisir  ;\  Flessingue,  où 
elle  avait  été  envoyée  pour  être  expédiée  en  Es- 
pagne; plusieurs  de  ses  tapisseries  avaient  déj.'i 
été  envoyées  en  fjOrraine  ;  en  1576  et  en  1»7S,  il 
vint  ii  P;iris  et  fit  faire  plusieurs  .saisies  au  nom 
de  ses  confrères.  Malgré  les  actives  démarches 
des  marchands  anversois  et  de  leurs  magistrats, 
on  ne  parvint  ft  retrouver  que  quelques-unes  des 
pièces  voli'es.  Bien  nombreuses  doivent  être  en 
France,  et  surtout  en  Espagne,  les  lapis.series 
qui  proviennent  du  pillage  do  IhlCt.  M.  F.  Don- 
ne! s'est  coiitiMilè  «l'analyser  les  documents  (pi'il 
a  découverts  ;  a-  serait  une  o'uvri!  singulièrement 
utile  que  de  publier  in  exien.so  toutes  les  descrip- 
tions ([ui  y  sont  données  en  extraits. 

I'.    MAiCKUOLLK. 


REVUE  DES  REVUES 


V  L'Architecture  {'i^  novembri'),  Rostnurnlion, 
par  .\l.  r.hiileau,  de  l'horloge  Saint  Jean,  in  Lyon. 

Notice  liistoriijue  sur  les  divers  donimuges  .su- 
bis par  ce  curii'ux  inonunu'iit,  qui  date  du  \vi« 
siècle,  et  :uir  les  rèpanilion.s  souvent  mal  laites 
(Joui  il  a  été  succossivenii'Ml  l'ol.iei     i'.,'ii,>  M..rie,.. 


dont  nous  avons  seulement  la  première  partie,  est 
de  M.  Château  lui-même. 


X  L'Art  français  (24  novembre).  A  l'occasion 

de  la  lécente  inauguration,  à  Poissy,  de  la  statue 
de  Meissonicr,  exposée  par  Frémiet  au  dernier 
Salon,  M.  Firmin  Javel  a  écrit  sur  le  grand 
maitre  disparu,  une  causerie  familière  et  anecdo- 
tique  d'un  piquant  intérêt. 


Y  La  Construction  moderne  (27noTeiiibre). 
Fin  de  la  notice  sur  le  Palais  de  justice  do  Brio- 
lay  (Maine-et-Loire). 

Z  L'Intermédiaire  (20  novembre).  On  vient 
do  découvrii-,  près  de  Xalliers  (Vendée),  en  un 
lieu  appelé  «  l'Ilot  des  'Vases  »,  deux  sépultu- 
res gallo-romaines  et,  en  outre  de  cuillers  et 
de  monnaies,  de  nombreuses  urnes  en  verre  et 
en  terre.  Il  faut  citer  aussi  un  verre  à  boire,  orné 
de  filigranes  losanges  en  relief,  une  ampoule  dont 
la  panse  est  formée  de  deux  coquilles  et  une  buire 
en  terre  jaune.  Sur  la  panse,  cette  inscription 
gravée  au  couteau:  AUMUTS.  Note  envoyée  pa 
M.  Kené  Vallelte,  do  Fonlenay-le-Comte. 


*  Journal  de  la  Société  d'Archéologie 
Lorraine  (1894,  n«' 9  et  lU).  —  M.  !..  Kobert 
sif^nale  un  fragment  de  panneau  en  terre  cuite 
vernissée  qui  fut  trouvé  dans  les  fouilles  du  chA- 
toau  de  Mousson.  Sur  cette  pièce,  qui  faisait  peut- 
être  partie  du  revêtement  mural  d'une  salle,  se 
lit  le  nom  du  céramiste  :  P.vvun  el  la  date  l.>17. 
M.  Ilirtius  fait  une  rapide  description  des  œuvres 
d'art  de  l'église  de  Ghateauvoué. 


V  Annales  de  la  Société  d'Archéologie  de 
Bruxelles  il.s.i'i.  IV-  Ijvr  )  —  Intéressante  étude 
sur  la  destruction  des  tapisseries  du  «  pand  » 
d'Anvers,  que  notre  collaborateur  M.  F.  Miize- 
roUo  résume  plus  haut, 

V  —  Dans  les  MiHaiiges,  M.  .1.  Désirée  iv- 
pon<l  aux  objections  faites  à  l'iuterprélalion  qu'il 
donnait  ilu  monogramme  H  B,  surmonté  d'une 
barre  horizontale,  que  l'on  voit  sur  plusieurs 
miniatures  conservées  A  la  Bibliothèque  Uo 
tlassel.  M.  .1.  Destrée  avait  considéré  ce  nioiio- 
gramine  comiuo  la  signature  d'un  des  mininlu- 
risles  ganto  brugeois  du  nom  d'Horebout.  Frappé 
par  les  affinités  de  stylo  et  de  facture  do  ces  mi- 
niatures et  do  certaines  do  celles  du  bréviaire 
(irimani,  il  n'avait  pas  hésité  d'attribuer  ces  der- 
nières ii'uvres  ;\  un  llorebout,  (ièranl  de  liaml 
alias  Uèrard  lloreboni,  i|ui,  d'après  le  téinoi- 
giuigo  de  Mnrc-.\uloine,  aurait  travaillé  l'k  l'illu.s- 
Iration  du  bréviaire.  M.  de  Itaiidt  avait  présenté 
des  objections  au  sujet  do  l'idenlificalion  du  uio- 
nogrammo  et  n'admettait  pas  qu'un  artiste  eiM 
pu  signer  par  deux  lettres  de  son  nom  pal.-o- 
nymlipie.  Si.  .1.  Desiréo  en  a  donné  plusieurs 
exemples. 

...  El  Arte  Dcoorntivo.  —  La  promière  li- 
vraison de  ce  journal  d'art  mensuel  vient  de 
paraître  A  llarcelone.  Parmi  les  iirlides  iju'il 
renferme,  signalons  celui  qui  est  ronsncn'-  ;\  l'i'i"- 
toriiiiio  Coilinii  Lirniiliii,  un  artiste  «riginairo 
lie  ci'Iti'  ville,  qui  depuis  luie  ipiin -lin.'  .l'aimées. 


904 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


est  fixé  à  Londres.  M.  (lodina  La'ngliii,  à  la  fois 
ppintro  et  sculpteur,  a  exécuté,  tant  poursonpays 
d'origine  que  pour  l'Atigleterre,  de  nombreux  Ira- 
vaux  décoratifs,  notamment  des  peintures  pour 
l'TIôtel  Continental  et  l'Hôtel  Métropole,  pour 
MM.  Lcopoldet  Alfred  de  Rothscliild,  Lord  Fife, 
Lady  Somerset,  pour  l'Acadéniio  royale  espagnole 
des  Sciences  et  Arts,  etc.  Il  a  égalemi'nt  fait  des 
cartons  destinés  à  la  manufacture  royale  de  ta- 
pisseries de  Windsor  et  d'intéressantes  imita- 
tions de  tapisseries  gothiques  dont  VA"ti'  Deco- 
rntivo  donne  deux  re|irodiictions. 


*  Athengeum  (24  novembre).  -  Parmi  les 
nombreux  ('liristmas  boo/is  qu'annonce  ce  journal, 
nous  notons  :  Les  Madones  de  Raphacl  et  d'au- 
tres grands  maîtres,  «  un  beau  livre,  magnifi- 
quement illustré  «,  d'après  les  œuvres  originales 
de  ces  peintres  et  accompagné  d'une  Vie  de  Ra- 
phaël, par  K.  Karoly. 


-j-  Kunst  fur  Aile  (1"  décembre  1894).  M. 
Cornélius  Gurlilt  publie,  avec  beaucoup  d'illus- 
trations, le  commencement  d'un  article  sur  Max 
Klinger,  le  peintre  août  M.  Emile  Michel  a  en- 
tretenu nos  l&ciiuva  (Gazette  des  Beaux- Arts,  1" 
mai  1894). 


XX    Zeitschrift    fiir    christliche     Kunst 

(VU"  année,  5"  et  6«  livraisons).  —  Le  5"  fasci- 
cule contient,  entre  autres,  la  reproduction  d'une 
peinture  murale  très  curieuse,  découverte  il  y  a 
deux  ans  dans  la  chapelle  du  Saint-Esprit,  à 
Kempen,  sur  le  Rhin  :  ■an  Jugement  dernier  qm, 
vu  les  caractères  d'exécution,  semble  remonter  à 
la  première  moitié  du  xv"  siècle.  Un  article  l'ac- 
compagne, dû  à  l'artiste  qui  fut  chargé  de  re.=- 
taurer  la  chapelle,  Jl.  Friedrich  Sturamel. 


O  O  Mittheilungen  der  K.  K.  Central- 
Commission  zur  Erforschung  und  Erhal- 
tung  der  Kunst  und  historichen  Denkmseler 

(;>  livraison  de  1894).  —  Xocli  einige  ^Vortl'  iihcr 
Riinkelstein.  Sous  ce  titre,  M.  le  D'  Lind,  ré- 
dacteur en  chef  des  Mittheilungen.  revenant 
après  tant  d'autres  sur  les  célèbres  fresques  de  ce 
pittore-que  château  de  Riinkelstein  (qu'un  acte  de 
munificence  de  l'empereur  d'Autriche  vient  de 
donner  à  la  ville  de  Botzen),  attire  plus  particu- 
lièrement l'attention  sur  les  peintures  qui  décorent 
l'intérieur  du  bàliment  faisant  saillie  dans  la 
cour,  à  gauche  de  l'entrée,  et  qui,  se  prêtant  peu 
à  l'examen  à  cause  de  leur  situation,  ont  été  jus- 
qu'ici moins  remarquées  ou  étudiées  que  celles 
des  cycles  de  Tristan,  de  la  Table-Ronde,  etc., 
dans  les  autres  parties  du  manoir.  Ce  sont  d'abord 
deux  scènes  de  vénerie  assez  endommagées,  puis 
une  scène  de  pèche  plus  importante,  mais  égale- 
ment incomplète. 

D'autres  peintures  ont  encore  souffert  davantage 
du  temps  et  des  dégradations  :  une  chasse  au  cha- 
mois, une  chasse  au  cerf  et  deux  autres  dont  on 
ne  peut  plus  reconaitre  le  sujet.  Heureusement, 
les  deux  fresques  qui  achèvent  ce  cycle  ;  des  sei- 
gneurs et  des  dames  jouant  à  la  balle,  et  d'autres 
se  livrant  à  une  sorte  de  danse  lente  en  se  tenant 
par  la  main,  sont  demeurées  presque  intactes  et 
fournissent  les  détails  de  mœurs  et  de  costumes 


les  plus  curieux. —  Quatre  dessins  et  une  planche 
en  couleurs  complètent  cette  de.scription  et  achè- 
vent de  mettre  en  relief  la  valeur  artistique  de 
ces  précieux  ouvrages  de  l'école  tyrolienne  du 
XIV'  siècle. 

—  AUgemeine  Kunst-Chronik  (18i)4,  liv.  20 
et  21).  —  A  l'occasion  du  400"  anniversaire  du 
maitre-chanteur  nuroinbergeois  Hans  .Sachs, 
V AUgemeine  Kunst-Chronik  a  donné  un  rapide 
aperçu  de  l'art  et  de  la  poésie  à  Nuremberg  au 
xvi»  siècle.  Plusieurs  gravures  accompagnent  ces 
quelques  pages.  Le  portrait  d'Hans  Sachs,  Agé 
de  81  ans,  est  reproduit  d'après  une  gravure  de 
Jost  Amman,  conservée  au  Musée  de  Nuremberg. 


+  Kuntschronik  (22  novombn).  >L  Th.  Le- 
vin  donne  la  fin  de  l'article  intitulé  :  L'Exposition 
<le  tableaux  anciens  à  Ulrecht.  A  signaler  :  une 
peinture  signée  Le  Ducq  et  représentant  les  deux 
jeunes  de  Wildt  avec  leurs  chiens  dans  un  paysage 
boisé  (n°  28'i)  —  les  chiens  seraient  de  Le  Ducq, 
le  paysage  de  J.  Moucheron  et  les  personnages 
d'en  artiste  influencé  par  Ter  Borch,  mais  dont 
le  nom  reste  encore  à  trouver;  —  parmi  les  54 
tableaux  inconnus  de  l'école  hollandaise,  les  por- 
traits de  Joost  van  der  Burcli  et  de  sa  femme 
(n"  319  et  320);  sons  le  numéro  411,  de  Antlionie 
Palamcdesz,  un  portrait  d'enfant  qui  compte  entre 
les  meilleurs  tableaux  de  l'exposition,  etc. 

+  Les  couleurs  égyptiennes  qui,  jusqu'à  nos 
jours,  ont  conservé  une  fraîcheur  très  vive,  étaient 
pour  la  plupart  des  couleurs  minérales.  Le  Geicer- 
behlatt  fin-  IVin'ttei/iberg  fait,  au  sujet  de  leur 
composition,  les  observations  suivantes.  La  cou- 
leur la  plus  employée  avait  un  ton  rouge  brun 
analogue  à  ce  qu'on  appelle  le  rouge  de  Pompéï  ; 
c'était  un  mélange  d'oxyde  de  fer  et  d'argile  au 
grain  très  fin.  Ou  rendait  sans  doute  l'oxyde  de 
fer  utilisable  par  une  trituration  prolongée  sous 
l'eau,  suivie  de  lavage,  t'ourla  couleur  jaune,  on 
employait,  outre  le  bronze  d'or  et  l'or  en  feuilles, 
l'oxyde  de  fer  qu'on  nuançait  en  y  ajoutant  des 
quantités  variables  déterre  glaise,  de  chaux,  etc. 
En  chaulTant,  on  obtenait  des  tons  brun  ;  en 
mélangeant  avec  du  rouge,  des  tons  orange.  Les 
couleurs  bleues  se  composai'ent  de  sel  d'oxyde  de 
cuivre  dissous  dans  du  verre  fondu.  La  finesse 
du  grain  fait  croire  que  le  verre  encore  chaud 
était  versé  dans  l'eau  froide  et  que  la  masse  cas- 
sante et  fendillée  ainsi  obtenue  était  ensuite  pul- 
vérisée et  lavée.  Mais  comme  cette  composition 
devait  adhérer  dilficilement,  il  fallait  sans 
doute  y  joindre  de  la  gomme  ou  quelque  autre 
matière  collante.  Coniiae  couleur  blanche,  on 
se  servait  de  plâtre  qui,  coloré  par  une  subs- 
tance organique,  pouvait  être  utilisé  comme 
rouge  tendre.  Ou  suppose  que  cette  substance 
organique  était  le  rouge  garance,  que  les  Egyp- 
tiens savaient  extraire  de  la  racine  de  garance. 

+  Lorsque  la  Commission  d'art  de  Prusse  tint 
conseil,  il  y  a  quelques  mois,  les  membres  deman- 
dèrent au  ministère  une  augmentation  à  la  somme 
d'environ  300.000  m.  allouée  chaque  année  aux 
beaux-arts.  Ils  donnaient  comme  prétexte  ce  fait 
que  la  cession  de  la  galerie  Schack  à  Munich 
causait  à  la  vie  artistique  de  Berlin  un  dommage 
qui,  peut-être,  pouvait  être  compensé  par  une 
augmentation  du  budget  des  beaux-arts.  Quelque 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


295 


temps  après,  chaque  membre  reçut  du  ministère 
une  It^ltre  manifestant  le  méconlonlement  qu'avait 
causé  à  l'emp-îreur  l'intrusion  de  la  Commission 
dans  les  affaires  do  la  galerie  ScUack. 


BIBLIOGRAPHIE 


Sommaire  de  la  Gazette  des  Beaux- Arts  du 
1"  décembre.  —  Dècoiiverlis  du  liulplns.  par 
Th.  lloniolle;  Louis  Tocqué,  par  l'aul  Mautz; 
Charles  Jacque,  par  Paul  Leprieur;  Le  portrait 
miniature  en  France,  par  Henri  Bouchot  ;  Villore 
Pisano,  par  Gustave  Gruyer;  Los  Fresques  de 
Simon  Vouct,  à  Wideville,  par  L.  Uimier;  Léon 
Palustre,  par  Ary  Renan;  Le  Commandeur.!.  B. 
de  Uossi,  par  Eugène  Mûntz;  Bibliographie:  pu- 
blications des  Maisons  May-Motteroz  (lib.  et  inip, 
réunies)  et  Boussod  et  Valadon,  par  A.  R.  ;  Bi- 
bliographie des  ouvrages  publiés  en  France  et  ù 
l'étranger  sur  les  Beaux  Arts  et  la  curiosité  pen- 
dant le  2=  semestre  de  1894,  par  Paulin  Teste. 

Trois  gravures  hors  texte  :  Aiitinoun,  marbre 
trouvé  ù  Delphes,  héliogravure  Dujardin  ;  Lisière 
de  bois,  eau-forte  originale  de  Charles  Jacque  ; 
Kléber,  d'après  le  portrait  de  Jean  Guérin,  plan- 
che en  couleurs,  par  A.  Bertrand.  Nombreuses 
gravures  dans  le  texte. 


Malerei  tincl  Zeichnung,  par  Max  Klingei\, 
3»  édition.  —  Leipzig,  Eduurd  Besold,  18'>j, 
in-8». 

Nous  sommes  heureux  de  signaler  cette  nou- 
velle édition  d'une  intéressante  brochure  de 
M.  Max  Klinger,  à  laquelle  M.  Emile  Michel  a 
fait  de  fréquentes  allusions,  cette  année  même, 
au  cours  de  la  belle  élude  publiée  par  lui  dans 
la  Gazelle  sur  le  maître  allemand.  Peintre,  gra- 
veur et  sculpteur  remarquable,  M.  Ivlinger  n'est 
pas  moins  digne  de  considération,  quand  il 
aborde  la  langue  et  le  domaine  d'un  Lossing.  Il 
est  impossible  de  délinir  avec  plus  de  subtilité 
profon  !e  qu'il  ne  le  fait,  ce  qu'est  en  son  essence 
le  dessin  tel  qu'il  l'enlend,  gravure  aussi  bien 
que  crayonnage,  création  quelle  qu'elle  soil,  en 
noir  et  blanc.  L'oiiposanl  à  la  pcinlure,  il  le  com- 
pare à  la  musique,  c'esl-:i-dii'e  au  plus  spirilua- 
lisle  des  arts,  à  celui  qui,  pour  se  manifesliM-, 
jiour  éveiller  en  nous  un  monde  de  sentiments  et 
de  i)ensées,  a  besoin  du  moins  do  matière.  Inci 
di'inment,  bien  des  idées  sont  touchées  ou  des 
opinions  émises,  qui  mériteraient  examen  ;  et,  si 
queUiuiM  unes  sont  contestables  ou  exagérées,  no- 
tamment quand  il  s'agit  du  nu,  cela  n'oie  rien  A 
lu  portée  du  travail,  ni  ù  la  hauteur  philoso- 
phiiiue  dont  l'ouvragi'  témoigne  chez  lo  grand 
artiste. 


Lu  librairie  Mùller-Grote  et  llaumg;erti'l,  à 
lierlin,  met  eu  vent;  une  nouvelle  histoire  grm'- 
raie  de  l'art  :  Kiinstgesrhichtc,  jiar  M.  Ai.wius 
SiMiii.z,  professeur  i\  l'Univi'rsilé  idleuntmlu  do 
Prague.  L'auteur,  Comme  il  l'annonce  dans  le 
pi'ospoctus  (pii  accompagne  la  1"  livi'alson,  a 
voulu  faire  surtout  un  ouvrage  de  vulgarisation, 
i\  la  portée  de  tous  ceux  qui  s'intéressent  A   l'art. 


clair,  bien  illustré,  et  qu'on  consulte  souvent  dans 
la  famille.  Le  premier  fascicule,  orné  de  très  nom- 
breuses gravures  et  accompagné  de  plusieurs 
planches-spécimens  de  tout  genre  et  bien  Urées, 
semble  vouloir  tenir  ces  promesses.  Il  paraîtra 
dans  l'espace  de  deux  ans  30  livraisons  sembla- 
bles, devant  former  quatre  volumes. 


Tour  du  Monde.  — 1768*  livraison.  —  La  Sicile, 
impression  du  présent  et  du  passé,  par  M.  Gas- 
ton Vuillier.  —Treize  dessins  de  M.  G.  Vuillier, 
gravés  par  Rousseau,  Devos,  Florian,  Ruffe,  Clé- 
ment-Bellenger. 

Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  G",  79,  bou- 
levard Saint-Germain,  Paris. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Collection  Henri  Baudot 

Vente  faite  à  Dijon  du  li  au  2i  novembre. 
M'  Bre.not,  commissaire-priseur,  MM.  T.i<jisi 
et  Mvsso.s,  experts.  —  Voici  quelques-uns  des 
prix  les  plus  importants  : 

3.  Tableau  de  Jean  Bellegambe,  de  Douai,  La 
Trinité;  bois  (II.  85,  L.  02)  :  4.'200.  —  12.  Broe- 
dcrlam  (Melchior),  Triptyque  sur  fond  doré,  La 
Trinité;  sur  les  volets,  les  quatre  Evangélisles  ; 
bois  (H.  35,  L,  G6)  :  9.000,  ocheté  par  le  Musée 
de  Cologne.  —  32.  Guillaume  Mieris,  Le  Mar- 
chand de  marrons;  toile  (H.  5t5,  L.  1  m.  3(5)  : 
I.IUO. 

145.  Portrait  de  jeune  fille  fPrintemps)  pastel, 
signé  et  daté  en  1813,  par  C.laude  lloin,  et  ]4tj  du 
même  artiste.  Portrait  do  jeune  femme  (.\utomne) 
pastel,  pendant  du  précédent  :  l.tiOO.  —  153.  In- 
térieur de  son  atelier,  par  J.  B.  Lallemand,  si- 
gné ;  toile  du  même  artiste,  pendant  du  précé- 
dent. Intérieur  de  cuisine  :  985.  —  1G7.  La  Mu- 
sique, i)ar  J.  Lepriuce;  bois  :  500.  —  180.  Portrait 
de  Phélvppeaux,  conseiller  garde  des  sceaux,  par 
H.  Rigàud;  toile  :  2.500.  —  20ti.  Portrait  d'une 
jeune  dame,  pastel,  par  J.  B.  Perroneau  :  2.350. 

309.  Diptyque,  plaque  consulaire  en  ivoire 
sculpté  du  v  siècle  :  21.000  fr.  acheté  pour  lo 
Musée  de  Cluny.  —  310.  Olifant,  x*  siècle,  ol  son 
étui  en  cuivre  gravé  :  lil.ôOO.  —  3J0.  Coupe  ovale 
!\  rinceaux  en  ivoii'e  sculpté,  du  xvii'  siècle  :  700. 
—  402.  Plaque  cnloui'éo  d'ornements  ajourés,  Li- 
moges, xin'  siècle,  et  4li."i.  Plaque  analogue;  ensem- 
ble :  405. —  408.  Grand  reliquaire,  cuivre  doré, 
pied  émail  champlevé  ;   Limoges,  xm*  siècle  :  410. 

430.  Emairx  peints  de  Limoges,  Judas  Machnbée, 
de  Colin,  \vi'  siècle  ;  plaque  ronde;  et  440.  Autre 
plaque,  du  même  artiste,  sirjet  ;  lo  roi  Arlhus, 
ensemble:  l.&tH).  —  441.  Jupiter,  par  J.  de  Court, 
émail  de  Limoges,  xvi*  siècle  :  2.tCi0,  — 449.  La 
Sainti-Viorge  et  l'Enfaut  Jésus,  émail  de  J.  Lau- 
iliii,  xvif  siècle  ;  et  450.  Saint-Joseph,  deN.  Lnu- 
din  :  800.  —  480.  Bncchus,  stiiluello  bronze  gallo- 
romaine  :  3.200.  — 503.  Groupe  do  deux  lutteurs, 
en  bronze  xvi»  siècle  :  1.650.  —  519.  Armoire  A 
deux  ciM'ps,  noyer  sculpté,  il  quatre  portes  et 
quativ  tiroirs,  Inivail  français  du  xvi*  siècle  ; 
4.8v0.  —500.  Table  à  évonliiil,  eu  uoycr  sculpté, 


290 


LA   CHRONIQUE   DES   ARTS    ET   DE    LA   CURIOSITÉ 


travail  du  xvi"  sièclo  :  G55.  —  597.  Grand  cuHVet 
on  fer,  à  lames  ajourées,  serrure  et  contre-forts 
xv  siècle  :  GOO. 

G14.  CoUetin  on  bronze  repoussé  ciselé  et  doré, 
fin  du  xvi«  siècle  ou  commencement  du  xvii'  : 
7.800. 

7;î5.  lîoilc  à  mouche,  en  nacre  gravée,  Gene- 
viève de  Brabant,  xvin"  siècle  :  800.  —  755. 
Ceinture  en  argent  des  sires  de  Joinville, 
XVI»  siècle  :  G-jO. 

1012.  Retable  d'au lel  à  Ijas-reliefs,  alhâlrc  .sur 
bois,  de  la  fin  du  xv'  siècle,  sujets  religieux  de  la 
Passion  et  autres  ;  provient  de  l'ancienne  abbaye 
de  Gluny  ;  acheté  par  M.  J.  Egger  :  5.750.  — 
1043.  Deux  groupes  en  terre  cuile.  faunes,  nyui- 
phes  et  amours,  par  Clodion  :  1.451.  —  1.058. 
Les  petits  Dénicheurs,  (erre  cuite  signée  Lecomte 
et  datée  de  1791  :  4.000. 

1214.  Gouache  do  Boucher,  vue  des  environs 
de  Gharonton  :  362.  —  1258.  Devinez?  gravure 
en  couleur,  signée  Decourtis  ;  800.  —  1550.  Fi- 
bule or  filigrane,  ornée  de  piernes  fines,  et  1644. 
Collection  d'environ  trois  cents  vases  en  terre 
cuite,  de  formes  et  dimensions  variées,  le  tout 
acquis  pour  le  Musée  de  Saint-Germain  :  18.600. 


NÉCROLOGIE 


Antoine  Rubinsteln 

La  musique  russe  vient  de  perdre  son  plus  émi- 
nent  représentant  :  Antoine  Eubinstein  est  mort 
il  y  a  quelques  jours  à  Peterhof.  Rien  ne  faisait 
prévoir  une  fin  si  soudaine,  car  Rubinstein  n'était 
atteint  d'aucune  maladie,  et  c'est  eu  pleine  vigueur 
qu'il  a  été  frappé.  Sa  carrière  comme  pianiste  et 
comme  compositeur  aura  été  extrêmement  bril- 
lante, mais  c'est  surtout  comme  interprète  des 
grands  maîtres  du  piano  que  Eubinstein  était 
digne  d'admiration. 

Devant  le  clavier,  alors  que  ses  doigts  faisaient 
revivre  la  pensée  de  Beethoven  ou  de  Scliumann, 
il  était  incomparable,  et  plus  d'un  se  rappelle 
peut-être  les  séances  qu'il  donna,  il  y  a  quelques 
années,  à  la  salle  Erard,  séances  qui  transpor- 
tèrent d'enthousiasme  tous  les  artistes.  Quand 
Eubinstein  commençait  une  des  dernières  so- 
nates de  Beethoven,  on  éprouvait  plus  que  l'im- 
pression de  l'habileté  d'un  virtuose,  plus  même 
que  la  sensation  d'une  exécution  inspirée,  on 
comprenait  qu'on  assistait  là  à  une  évocation  du 
Génie  et  l'on  courbait  involontairement  la  tète 
comme  si  Beethoven  on  personne  eût  été  là  et 
eîit  joué  lui-même  son  œuvre.  Ce  furent  des 
heures  inoubliables  et  maintenant  que  celui-là 
n'est  plus  qui  les  suscita,  maintenant  que  va  dis- 
paraître avec  lui  tout  espoir  de  les  voir  renaître, 
leur  souvenir  demeure  encore  le  plus  digne  té- 
moignage de  nos  regrets. 

Rubinstein  était  né  en  1829,  en  Russie,  à 
Wcchwotiacz,  sur  les  frontières  de  la  Bessa- 
rabie. 

Ses  dispositions  pour  la  musique  se  manifes- 
tèrent de  très  bonne  heure.  Sa  mère  commença 
à  lui  enseigner  le  piano  dès  sa  sixième  année. 


Les  progrès  de  l'enfant  furent  rapides  et,  à  neuf 
ans,  il  donnait,  à  Moscou,  son  premier  concert. 
En  1840,  Rubinstein  vint  à  Paris,  avec  son  pro- 
fesseur Villoing,  sous  la  direction  duquel  sa  mère 
l'avait  placé.  Liszt  entendit  alors  Rubinstein  et 
conseilla  à  son  maître  de  le  produire  on  Alle- 
magne. 'Villoing  suivit  ce  conseil  ot  fit  entendre 
Rubinstein,  non  seulement  en  Allemagne,  mais 
en  Hollande,  en  Angleterre,  en  Suéde  et  en  Danc- 
marck.  Rentré  dans  son  pays  en  1843,  Rubinstein 
continua  à  y  donner  des  concerts  jusqu'au  mo- 
ment où,  sur  le  conseil  de  Meycrbeer,  sa  mère  lui 
fit  commencer,  avec  Dehn.  l'étude  do  la  composi- 
tion. 

Comme  compositeur,  son  talent  ne  se  mani- 
festa pas  avec  autant  de  soudaineté  que  comme 
virtuose.  Ce  ne  fut  guère  que  vers  sa  vingtième 
année,  quand  il  était  fixé  à  Berlin,  que  Rubins- 
tL'in  sentit  se  décider  sa  vocation.  En  1848,  fuyant 
la  révolution  de  Prusse,  Rubinstein  retourna  en 
Russie  :  c'est  alors  qu'il  écrivit  son  premier 
opéra.  Dimitri  du  Don  eut  un  brillant  succès  et 
valut  à  son  auteur  la  protection  de  la  grande-du- 
chesso  Hélène.  En  dix  ans,  Rubinstein  n'écrivit 
pas  moins  de  cinquante  ouvrages,  la  plupart  de 
vastes  proportions,  dont  quatre  opéras,  un  ora- 
torio et  quatre  symphonies.  11  avait,  depuis, 
beaucoup  ajouté  à  la  liste  de  ses  œuvres  et, 
certainement,  on  doit  le  regarder  comme  un 
des  compositeurs  les  plus  féconds  de  notre  temps. 
Rubinstein  avait  été  anobli  par  le  Tsar  au  mo- 
ment de  la  fondation  du  Conservatoire  de  Saint- 
Pétersbourg,  dont  il  devint  directeur.  Son  in- 
fluence sur  le  mouvement  artistique  de  son  pays 
fut  dès  lors  prépondérante  et  il  partagea  avec 
Tschaïkùwsky  le  sceptre  de  la  musique  officielle. 
Il  était  en  opposition  ouverte  avec  toutes  les 
idées  novatrices  que  la  jeune  école  russe  s'est 
etl'orcé  de  faire  prévaloir.  11  écrivit  même  un 
livre  sur  les  tendances  conservatrices  duquel  il 
est  impossible  de  se  méprendre  :  La  Musique  et 
ses  représentants.  Wagner  y  est  passablement 
malmené.  Rubinstein  était  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  et  correspondant  de  l'Institut,  à  la  sec- 
tion de  musique  de  l'Académie  des  Beaux-Arts. 

P.  D. 


M.  Lucien  Faucou,  conservateur  du  Musée 
Carnavalet,  est  mort  avant-hier,  emporté  par  une 
pneumonie  infectieuse.  Il  avait  succédé  l'année 
dernière  à  M.  Cousin. 

Doué  d'une  rare  activité,  il  avait  entrepris  une 
nouvelle  réorganisation  des  collections  de  la  Ville 
de  Paris.  M.  Faucou  dirigeait  depuis  plusieurs 
années  l'Intermédiaire  des  Clierclietirs  et  des 
Curieux,  où  tant  de  questions  d'art  ont  été  élu- 
cidées. 

• -«-<08ï>-eî 

CONCERT  DU  DIMANCHE  2  DÉCEMBRE 

Châtelet.  8"  concert  Coloune,  à  2  h.  1/2  : 
Deuxième  et  dernière  audition  de  Roméo  et  Ju- 
liette, de  Berlioz.  Les  soli  seront  chantés  par 
M»"=  Auguez  de  Montalant,  MM.  Emile  Engel  et 
Fournets,  de  l'Opéra. 


Le  gérant  :  G.  ROUX. 


Paris.  —  Imprimerie  âo  la  Presse,  10,  rue  du  Croissant.  —  Simart 


N«  :jx.  —  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


8  Décembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLEMENT   A   LA    GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    It     SAMEDI     MATIN 

Les  ahonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  Arts  et  do  la  Curiosité. 


Un    an. 


PAR!  s     ET    DEPARTEMENTS 

12  fr.         I        Six   mois. 


S  fr 


AVIS  A  MM.  LES  ABONNES 

Pour  éviter  tout  retard  dans  la  récep- 
tion de  la  livraison  de  janvier  de  la 
G.\zi;Tri:  L)|;s  Bi;.\u\-Ains.  nous  vous  rap- 
pelons que  l'abonnement  doit  être  re- 
nouvelé avant  la  fin  du  mois  courant. 

On  s'abonne  dans  tous  les  bureaux  de 
poste  de  la  France  et  de  l'étranger,  ou 
en  envoyant  directement  à  l'Administra- 
tion de  la  G\/i:i[i.  un  mandat  poste  de 
60  fr.  pour  Paris,  64  fr.  pour  les  dépar- 
tements, 68  fr.  pour  l'étranger.  Abonne- 
ment semestriel  à  moitié  des  prix  indi- 
qués. 


PROPOS    DU     JOUR 


L'e.Kposilion  d'art  do  Herlin  .s'est  dose  sur 
un  coup  de  llu^iUre.  L'cin|jen!ur,  niodidant  los 
listes  du  jury  des  n'^coiiiponsos.  a  d(''corni'',  di» 
su  propre  aiiloritt'-,  la  grande  niiHladli'  d'or  i\ 
une  ai'tislo  ipii>  sos  cunCivros  vonaionl  d'où- 
hlior  ou  do  mal  appnS'ior.  I,u  pcrsonnalito  d(! 
lu  Ix^noliciuirc,  do  la  pauvre  nioconnuo  iini  a 
trouvo  un  tel  cliaiupinn,  n'i'st  pas  inli^ros- 
santé;  —  (cein-ndani,  ollo  \w  mms  osl  pas  in- 
connue; nous  mms  rappelons  iiii'iiio  ipi'ollo  lit 
appol  d'aliord  à  la  courtolsii'  rrani;aisi>  ot  à 
notri!  Iiospilaliti^  ;  mais  ipTaii  prinlomps  dor- 
nior  ello  laiii;a  sa  randidature  aux  plus  lianlos 
rocomponses  dôcorm^os  par  les  Salons  frun- 
(;ais,  avoi-  uno  hiirdiosse  si  insulito  ipic-  la  pa- 
tience (échappa  à  la  presse  et  à  lu  critiipio.)  — 
(Juanl  k  l'ai-l  ilo  M""  \V  1'..  vuiitil  ou  no  vaulil 
pas  lu  jiniiido  miVlaillo  .'  l.a  ipioslion  mms  pa- 
rait tout  nussi  oisini.so.   U'aillours,  pour  con- 


fondre ses  détracteurs  et  convaincre  les  in- 
dilTérents  comme  nous,  M=»  P.  fera  de  ses 
a'uvresune  e-\posilion  particulière,  non  dans 
les  salles  de  l'Académie  royale,  mais,  par  dé- 
cision impériale,  dans  la  (ialerie  Nationale, 
qui  ne  s'ouvre  d'habitude  que  pour  des  expo- 
sitions collectives  d'i  ouvres  d'artistes  morts  en 
]iloine  jrloire. 

Le  vrai  enseignement  qu'on  doive  tirer  de 
i-es  ini.-idents,  c'est  que  l'institution  des  mé- 
dailles fut  une  néfaste  chose  et(|u'il  est  temps 
de  détruire  cette  antique  superstition.  Cette 
histoire  de  lîerlin.  celte  liisloire  d'Anvers,  ([uc 
nous  racontions  il  y  a  un  mois,  doivent  jeter 
lo  discrédit  et  le  ridicule  sur  le  système  des 
récompenses  liiérarcliiques  distrilmées  à  l'art. 

L'ai'hai'ncniont  cpiy  di'veloppont  les  arlisles 
anibilioii.x  donne  au  combat  pour  la  médaille 
le  i-araclèro  d'un  combat  pour  lu  vie  et  pour 
l'Iionneui'.  or,  il  n'en  est  pas  ainsi  :  les  mé- 
dailles vont  ù  ceux  (|ui  n'ont  (las  besoin  de 
fiapnor  leur  vie;  les  médailles  coûtent  ù  lu 
délicalesso  dos  artistes,  à  leur  difjnilé,  plus 
qu'elles  ne  leur  rapportent  d'honneur  pur. 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


l.'Adiiiinislnilion  dos  HiNiuN-Arls  a  acheté,  l'i 
la  vente  Garnier,  un  tubloaii  de  Puvid  qui 
osl  une  ii'uvrc  cupilale  de  l'Kciple  françuiso  du 
cdmmoncomonl  du  siècle,  el  ilont  l'acquisi- 
tion, pour  le  Musée  du  Louvre,  était  vivement 
soidiiiiléi'  pur  tous  les  umnteiirs.  Ce  tultlcuu 
est  connu  sous  lo  nom  de  l'ovtrail  lies  tlames 
Un  1(1  il  lard,  el  u  oh^  peint  à  Uru.vollos.  durunl 
l'o.vil  ilu  MUiiliv,  c'eslàdin>  enln^  1815  el 
1S2.').  0.0  sont  trois  feiumos  do  grundeur  nulu- 
relie,  vues  à  mi-corps,  l'une  vieille,  assise;  les 
uulres.  entre  deux  tl(;es,  debout  uupW's  irello. 
en  ^rand  .usIunK",  avec  capidi's  A  llours  ol 
échurpes  d«>  i-achemire,  et  tout  le  luxe  un 
|i,.M  .■miIm  iMiil    ,1e   1m  ItoslailIMliiin.    l;ll>'SSonl 


298 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


assurément  d'assez  vilaines  mi'-gères,  sans 
grAco,  et  sèches  et  pointues  à  plaisir;  mais 
l'artiste  a  su  donner  à  leur  laideur  une  telle 
puissance,  et  une  si  étonnante  intensité  de 
vie  les  anime,  qu'il  en  a  fait  des  types  inou- 
bliables. David,  en  tant  que  portraitiste,  était 
représenté  au  I.ouvre  par  les  deux  portraits, 
d'un  charme  ravissant,  de  M°"  Kécamier  et  de 
M"'«  Ghalfxrin,  ]iar  l'admirable  Pie  VU  et  par 
son  propre  portrait;  celui  qui  y  va  entrer 
tiendra  sa  place  à  côté  de  ces  chefs-d'œuvre, 
et  montrera  l'artiste  dans  toute  sa  puissance. 


Don  Edouard  André 


M""  veuve  Edouard  André  vient,  en  souvenir 
de  son  mari,  ancien  président  de  l'Union  cen- 
trale des  Arts  décoratifs,  de  faire  don  au  Mu- 
sée des  Arts  décoratifs  d'un  magnifique  bas- 
relief  en  terre  cuite  émaillée  d'Andréa  délia 
Robbia. 


NOUVELLES 


,j:*H<  L'incident  Eodin-Balzac  s'est  terminé 
hier  à  la  satisfaction  des  deux  parties. 

M.  Aurélien  Scholl,  le  nouveau  président 
de  la  Société  des  gens  de  lettres,  et  M.  Rodin 
se  sont  en  peu  de  mots  mis  d'accord.  M.  Eodin 
aura  tout  le  temps  qu'il  désire  pour  terminer 
son  œuvre;  et  le  jour  où  la  maquette  sera 
terminée,  l'artiste  rentrera  en  possession  de 
la  somme  qu'il  a  déposée  entre  les  mains  du 
notaire  de  la  Société. 

***  Au  Musée  de  Cluny.  —  Le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts  est 
autorisé  à  accepter  six  objets  d'art  céramique 
du  di.x-huitième  siècle,  légués  au  Musée  de 
Cluny  par  M.  Gournay  et  estimés  1.000  fr., 
ainsi  que  le  portait  de  Gros  par  lui-même  et 
l'esquisse  du  tableau  TAppe?  des  condamnés, 
de  Muller,  légués  par  MuUer  au  Louvre  et 
estimés  3..500  fr. 

:);*:ic  La  Société  -populaife  des  Bean.v-Arts 
a  donné,  vendredi  soir,  un  banquet.  Un  grand 
nombre  d'artistes  et  d'hommes  politiques 
assistaient  à  cette  fête  :  parmi  les  convives, 
nous  avons  remarqué  M.  Leygues,  ministre 
de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts  ; 
M.  Poincaré,  ministre  des  finances  ;  MM. 
Bourgeois,  Eoujon,  Rodin,  Puvis  de  Cha- 
vannes,  Bonnat. 

On  sait  que  la  Société  populaire  des  Beaux- 
Arts  a  pour  but  d'acheter  chaque  année,  aux 
difîérentes  expositions,  les  oeuvres  des  jeunes 
artistes  qui  paraissent  mériter  un  encourage- 
ment. Ces  œuvres  constituent  ensuite  autant 
de  lots  qui  sont  tirés  au  sort  entre  les  mem- 
bres de  la  Société,  chaque  cotisation  de  5  fr. 
représentant  un  billet  de  loterie  et  donnant 
droit  de  participer  au  tirage. 

Quoique  cette  nouvelle  organisation  n'existe 
que  depuis  peu  de  mois,  la  somme  mmime 


qu'elle  exige  do  ses  adhérents  et  les  avan- 
tages qu'elle  leur  offre  lui  ont  valu  dé-jà  un 
succès  supérieur  à  toutes  les  espérances. 


Académie  des  Inscriptions 


Séance  du  i"  décembre 

Archéologie.  —  M.  L.  Cailletet,  menibie  de 
l'Institut,  présente  à  l'Académie,  au  nom  de  la 
Siii-iété  archéologique  do  ChùtilIon-sur-Seine 
((jote-d'Oj'),  divers  oi)jets  découverts  à  Vertillum, 
cité  gallo-romaine  située  aux  environs  de  cette 
ville. 

La  pi.ice  la  plus  intéressante  est  un  Bacchus, 
enfant  d'une  rare  beauté  et  d'une  conservation 
absolue.  Cette  pièce  a  été  découverte  ces  jours- 
derniers  dans  une  couche  de  terre  noire,  mélangée 
de  débris  de  charbon,  provenant  de  l'incendie  qui 
a  détruit  VerliUmn,  vers  le  troisième  siècle  de 
noire  ère. 

L'érnaillerie  byzantine.  —  M.  Gu.stave  Schlura- 
berger  rappelle  que,  dans  la  séance  du  28  sep- 
tembre dernier,  il  a  été  offert  à  l'Académie,  de 
la  part  de  M.  A.  de  Zwenigorodoskoï,  un  exem- 
plaire du  splendide  travail  que  cet  érudit  vient 
de  publiersurlesémauxbyzantinspar  M.  N.  Kon- 
dakow,  un  des  plus  distingués  byzantinistes 
russes. 

La  Gazette  des  Beaux-Arts  consacrera  une 
étude  spéciale  à  ce  bel  ouvrage. 

Les  fouilles  de  Délos. — Le  reste  de  la  séance  a 
été  pris  par  la  présentation  faite  par  M.  Couve, 
élève  de  l'Ecole  française  d'A.thèaes,  de  plusieurs 
photographies  représentant  des  habitations  pri- 
vées mises  à  jour  au  cours  des  fouilles  de  Délos. 

De  nombreuses  œuvres  d'art  ont  été  décou- 
vertes dans  ces  maisons,  entre  autres,  une  statue 
virile  colossale  d'époque  romaine  ;  une  statue 
drapée  féminine,  dont  la  tète,  de  slyle  praxitélien 
est  remarquablement  délicate  et  fine  ;  enfin,  et 
surtout,  une  statue  de  Diadumène,  dont  la  décou- 
verte est  capitale  pour  l'histoire  de  l'art  grec  ; 
c'est  la  meilleure  réplique  connue  du  Diadumène 
de  Polyclète. 

M.  Heuzey  signale  l'importance  capitale  delà 
découverte  de  celte  réplique,  qu'il  juge  très  su- 
périeure il  celle  de  Vaison,  conservée  par  le 
British  Muséum,  et  il  exprime  le  désir  qu'un 
moidage  en    soit  exécuté  et  envoj'é  à  Paris. 


Académie  des  Sciences 


Séance  du  36  novembre  . 
M.  aiilne-Edwards  place  sous  les  yeux  de  l'A- 
cadémie les  figurines  en  ivoire  recueillies  dans  la 
station  quaternaire  de  Brassempouy  (Landes). 
Quelques-uns  de  ces  objets,  qui  constituent  de  vé- 
ritables petits  portraits  de  tètes  féminines  gravés 
dans  l'ivoire  A'elepJias  primigenius,  ont  une 
grande  analogie  avec  cerlains  spécimens  de  l'art 
égyptien.  Tous  ces  objets  sont  évidemment  d'ori- 
gine préhistorique,  puisqu'ils  ont  été  découverls 
dans  des  foyers  renfermant  des  débris  d'animaux 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


299 


disparus  depuis  de  nos   parages,  le  mammouth, 
réléphant,  etc. 

M.  Bertlielot  se  demande  si  ces  gravures  sur 
ivoire  (i.'elephas  primigenins  sont  bien  vraiment 
préhistoriques.  M.  Milne-Edwards  fait  remarquer 
que  les  ivoires,  les  figurines,  les  dessins  ont  été 
découverts  dans  un  gisement  quaternaire  bien 
■déterminé  géologiquement  et  au  miljeu  d'osse- 
menls  d'animaux  préhistoriques. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  24  novembre 
M.  Théodore   Dubois  donne  communication  à 
l'Académie  de  la  notice  qu'il  u  écrite  sur  la  vie  et 
les  œuvres  de  M.  Gh.  Gounod,  son  prédécesseur. 


-^— ^X7n£1-^G5*S3v.£>'ï7^— »— 


V^  PL  I  E  T  E  s 

Le  Voyage  en  Italie  de  l'abbé  Gougenot 

(1V55) 
TlîOIS  LETTRES  INÉDITES 


{Suite  et  fin)  (1) 

Les  voyageurs  traversèrent  les  Alpes  par  le 
Mont-Cenis,  «  portes  par  des  hommes  dans  des 
petits  liranquarts  dont  le  siège  est  d'osier,  »  et 
Ûesceudirent  en  Italie,  où  ils  trouvèrent  un  air 
plus  doux,  .lusque-là,  le  voyage  s'était  passé  le 
mieux  du  monde  :  c'était  une  vraie  promenade  ; 
mais,  <i  la  sortie  de  Suzo,  se  place  un  incident 
qui  faillit  couler  la  vie  à  l'abhé  et  à  son  compa- 
gnon. Ici,  le  voyage  cessa  d'être  une  parlie  do 
plaisir  et  devenait  une  expédilion  dangereuse  pour 
un  homme  de  santé  faible  comme  l'abbé  Gougenot. 

«  A  doux  lieues  et  demie  de  Snze,  nous  pen- 
«  si\mes  perdre  la  vie  au  milieu  d'une  inondation 
«  occasionnée  lant  par  les  pluies  excessives  qu'il 
«  avait  fait  depuis  quelques  jours  que  par  ies 
»  lorrcns  qui  tumbnicnt  des  montagnes  et  par  le 
«  débordement  du  Grave,  petit  ruisseau  qui  avait 
Il  cliang(5  son  cours  et  dont  les  eaux  couvroient 
«  de  dislance  en  distance  les  chemins  avec  quan- 
«  tité  do  boue  qu'il  y  avait  app.irtée. 

Il  Après  avoir  passé  plusieurs  llaquos  d'eau, 
«  nous  nous  IrouvAmes  engagés  dans  une  do  ces 
«  llaquos  si  |)rol'ondo,  que  i'euu  étant  ti  la  huu- 
"  leur  des  moieux  des  mues,  nous  fûmes  obligés 
(I  d'arrêter.  Le  cheval  dû  mon  lai|unls  s'aliallit 
«  sous  lui  ;  celui  de  mon  postillon  en  lit  autant, 
«  et  le  cheval  de  volée  ellVaié,  ayant  rompu  ses 
Il  traits,  fui  se  précipiter  à  dix  pas  de  lA,  dans  la 
«  boue  i>ii  il  fut  pris  comme  une  mouche  dans  de 
«  lu  glu.  Le  cheval  du  postillon  el  celui  de  mon 
Il  laquais  s'étaut  relevés»  eurent  à  .pielques  |ias 
«  le  même  sort.  Dan»  le  triste  état  où  nous  étioes 
«  réduits,  nous  appeliVmea  du  soconra.  Les 
«  paysans  nous  jellèreiit  des  planches  el  des 
«  curdes,  mais  rien  ne  pouvait  iiarveiiir  jusqu'à 
0  nous,  l'endanl  ce  Innis,  il  pleuvait  i\  verse  ol 
«  les  eaux  croissaient,  do  sorte  que  penlant    l'es- 

(1)  Vuir  ta  CVi/'OJii'/iitf  th-s  Afti  <lii  [«'  ilécoinlii'O  1S\)1. 


«  pérance  de  tout  secours,  je  mis  sur  moy  tout 
«  l'argent  que  je  puis  rassembler,  je  donnai  mes 
«  lettres  de  crédit  à  M.  Greuze  et  m'èlant  désa- 
«  biUc,  je  pris  le  parli  de  me  jeter  à  l'eau  avec 
«  M.  Greuze.  Mais  étant  donc  orientés  du  costé 
«  que  nous  étions  venus,  quoique  nous  fussions 
«  comme  dans  une  espèce  de  mer,  nous  fûmes 
«  assez  heureux  pour  ne  pas  quitter  le  grand 
«  chemin  que  nous  conservâmes  en  sondant  avec 
«  nos  cannes.  Enfin,  nous  nous  tirûmes  d'affaire 
«  après  avoir  eu  de  l'eau  et  des  boues  au  dessus 
,:  do  la  ceinture  et  avoir  traversé  deux  cents  pas 
«  au  milieu  de  l'inondation.  » 

A  peine  sorti  do  là,  l'abbé  s'occupe  de  sauver 
sa  chaise  de  poste.  Il  trouve  des  paysans  qui, 
avec  des  bœufs,  dégagent  la  chaise,  sous  une  pluie 
battante,  pendant  que  Greuze  se  séchait  plus 
loin  dans  une  caséine  abandonnée.  Enfin,  ils  ar- 
rivent à  Turin. 

Après  un  tour  dans  la  ville,  l'abbé  Gougenot 
va  visiter  la  Galerie  du  Roi,  installée  au  Châ- 
teau. Pendant  qu'il  examinait  les  tableaux  sous 
la  conduite  du  comte  di  Grosso  Cavallo,  le  Roi 
entre  dans  la  Galerie  pour  s'y  promener.  L'abbé 
l'ayant  reconnu  veut  se  retirer  avec  Greuze, 
mais  le  Roi  aiipelle  le  comte,  le  prie  de  conduire 
ses  visiteurs  parlout,  et  il  rentre  lui-même  dans 
son  cabinet  pour  leur  laisser  plus  do  liberté. 
Il  On  dit,  ajoute  l'abbé,  que  quand  il  peut  n'être 
«  pas  connu,  il  se  plait  à  savoir,  de  la  bouche  dos 
Il  étrangers,  leur  sentiment  sur  les  curiosités  de 
a  son  Palais.  » 

Les  tableaux  de  cette  Galerie,  qui  paraissent  à 
l'abbé  être  do  la  première  classe,  comme  il  le  dit, 
sont  le  portrait  do  Chiirles  I"  de  Van  Dyck,  les 
Enfcnts  de  Charles  /",dumèmc.  Jusqu'ici  nous 
sommes  d'accord,  mais  il  y  ajoute  la  Femme 
lii/'Jropiqiœ  de  Gérard  Dov,  et  les  Eléments  de 
lÀlbane.  Il  n'y  a  pas  :\  se  méprendre  sur  ces 
jugements.  L'auteur  a  pris  soin,  dans  son  Aver- 
tissement, de  prévenir  le  lecteur  que  les  tableaux 
do  -I  la  première  clas.-o  du  beau»  sont  marqués 
d'uno  étoile,  de  la  seconde  classe  de  deux  étoiles, 
et  ainsi  de  suite.  Or,  les  œuvres  que  nous  venons 
de  citer  sont  signalées  par  une  seule  étoile.  Ces 
appréciations  sont  caractéristiques  ;  nous  les  re- 
trouverons parlout.  Elles  dénoUnt,  chez  l'abbè 
Gougenot,  un  instinct  sur  de  l'art  qui  le  mène  droit 
au  chef-d'œuvre,  nmis  en  même  temps  riiilluence 
tyranniquo  des  idées  A  la  mode  de  son  temps, 
c'esl-!i-dire  l'amour  du  joli.  C'est  A  elle  iiilluenco. 
fort  naturelle  assurément,  que  nous  devons  la 
mention  du  l'.VIbano  ft  cOléJo  Van  Dyck.  (.kichin, 
dans  sou  Io.i/«.<;o  rf'/'n/ic.  exprime  plus  tard  les 
mêmes  opinions,  nniis  plus  èlroileuu'nt  encore, 
avec  une  sorte  de  parti  pris  jaloux,  qui  le  pous- 
.sera  aux  critiques  les  plus  ridicules. 

La  Irnlsièmc  lettre  île  l'abbo  (iougenot  est  datiV 
do    tiênes.  Les    étoiles    nous   si-"  il' "i     •■  'uii.-.o 
étant  de  la  premièrii  beauté,  un 
de  Puget,  dans  l'église  de  l'.arign  .  •' 

rallie  lant  par  l'allilude  el  le  dessin  que  par  la 
vérili-  des  chairs  »  :  puis,  au  palais  Dunu/o,  I^i 
Mit'li'trhie  do  l'aul  Vèronèse  ;  nu  palais  Italbi. 
/,.(  fi-imiif  rie  Viiii  Vijch.  Bien  dit  ;  mais  iV  la 
page  suivante,  nous  trouvons  dans  In  même  ■ 
de  beauté  r.li/ii»)i  W  AVe.  du  (iiiide  et  di  ^ 
ilnts  du  Valenlin.  —  Si  ces  Lettres  so  c  iili- 
huaient,  nous  aurions  A  renouveler,  à  chaque 
étape,  la  mémo  observation. 


300 


LA    CIII'tONIQUE    DES    ARTS 


Le  mumiscril  que  nous  avons  sous  les  yeux 
s'arrèle  là.  —  Cepentlant  on  pourrail  en  do- 
couvrii'  la  suiti»  dans  le  Voyaçin  d'un  Fron- 
çais en  Italie  par  Lalandc.  L'abbé  (iougenol. 
en  mourant,  avait  laissé  ses  papiers  à  son 
fi'ore,  Georges  Gougenot  de  Croissy.  Celui-ci 
confia  toutes  les  notes  sur  l'Italie  à  Lalande,  avec 
mission  do  les  revoir  pour  l'impression.  Lalande 
prolita  de  la  candeur  de  Gougenot  de  Croissy 
pour  insérer  dans  le  Voyage  d'un  Français  en 
Italie  les  notes  de  l'abbé  Gougenot  sur  les  Beaux- 
Arts.  —  C'est  ainsi  qu'on  trouve,  dans  ce  Voyarje 
d'un  Français,  rapportée  dans  des  termes  défi- 
gurés, l'anecdole  du  Hoi  de  Sardaignc  écoutant  les 
observations  des  étrangers  sur  les  curiosités  de 
son  palais.  La  description  de  Gérard  Dov  est 
également  la  même  dans  notre  manuscrit  et  dans 
Lalande. 

Celui-ci,  d'ailleurs,  n'avait  pas  hésité  davantage 
à  copier  des  pages  entières  dans  les  deux  vo- 
lumes de  Lettres  d'Italie  que  lui  avait  conlié  le 
Président  De  Brosses. 

C'est  donc  dans  cette  composition  qu'il  faut 
chercher  les  jugements  de  l'abbé  Gougenot  sur 
les  œuvres  d'art  de  l'Italie.  Ils  ne  sont  pas  sans 
valeur;  tout  au  moins  sont-ils  sincères  et  ren- 
seignés. A  Rome,  dit  Lalande,  il  se  fai.sait  ac- 
compagner dans  ses  visites  aux  monuments,  d'un 
peintre,  d'un  sculpteur,  d'un  architecte  et  d'un 
antiquaire.  Voilà  qui  suffit  pour  être  informé. 
Quant  aux  opinions,  tout  ce  que  nous  savons  de 
l'abbé  Gougenot  nous  permet  d'afflrraer  leur 
franchise  et  même  leur  compétence.  On  n'y  trouve 
pas  de  réflexions  dans  le  genre  de  celles  de 
Cochin,  lequel,  devant  la  Cène  de  Léonard  do 
Vinci,  alors  intacte  et  dans  la  fraîcheur  char- 
mante de  sa  coloration,  écrit  tranquillement  sur 
ses  tablettes  que  la  Cène  «  est  eu  général  fort 
dans  le  goût  de  Raphaël  »  et  y  découvre  que  «  la 
mam  du  saint  .Jean  a  six  doigts.  »  Et  c'est 
tout. 

L'abbé  Gougenot  mourut  eu  1767. 

Gastox  .Scuéfek. 


TRIBUNAUX 


Un  regrettable  différend  est  survenu,  d'une  part, 
entre  le  statuaire  Mercié,  chargé  de  faire  pour  le 
tombeau  élevé  par  II.  Osiris  une  reproduction 
du  Moïse,  de  Michel-Ange,  et,  d'autre  part, 
MM.  DerviUé  et  C'»,  auxquels  l'artiste  avait  com- 
mandé le  marbre  nécessaire  à  l'exécution  de  l'œu- 
vre. M.  Mercié  devait  payer,  tant  pour  la  ma- 
tière première  que  pour  le  travail  des  praticiens 
et  la  pose  de  la  statue  sur  le  monument  funèbre, 
une  somme  de  8.000  francs.  Il  en  avait  déjà  versé 
4.OÛ0,  quand  il  refusa  de  solder  le  reste,  en  se 
plaignant  que,  vérification  faite,  le  travail  des 
praticiens  eût  été  mal  fait.  Il  demandait,  du  reste, 
une  expertise  pour  faire  la  preuve  des  faits  qu'il 
articulait.  Le  Tribunal  n'a  pas  admis  ces  conclu- 
sions. Il  a  condamné,  hier,  M.  Mercié  à  payer 
les  4.0(K)  francs  restant  dus  à  MM.  DerviUé  et  iX". 


REVUE  DES  REVUES 


00  Revue  de  l'Art  Chrétien  (ISO'i,  'i'  liv).— 
M.  .Iules  llelbig  étudie  deux  représentations  de 
la  mort  et  de  l'assomption  de  la  Sainte  Vierge, 
une  peinture  de  Fra  Giovanni  Angelico  et  un 
dessin  conservé  au  Mu.sée  du  Louvre.  On  sait 
que  ce  d;ssin  avait  été  attribué  jusqu'à  présent  à 
l'Ecole  de  Giolto.  M.  P.  Durrieu  a  cru  y  recon- 
naître une  œuvre  d'André  Beauneveu,  de  Valen- 
ciennes,  !e  célèbre  peintre  et  sculpteur  du  roi 
(jharles  V  et  du  duc  de  Berry.  La  présence 
de  saint  .Jean-Baptiste,  patron  du  duc,  et  de 
saint  Etienne,  patron  du  diocèse  de  Bourges,  ont 
fait  supposera  M.  P.  Durrieu  qu9  ce  dessin  avait 
été  exécuté  sur  la  commande  du  duc  de  Berry. 
MM.  E.  Mùnlz  et  R.  de  Lasteyrie  ont  fait  quel- 
ques ré.serves  sur  les  conclusions  de  l'érudit  con- 
servateur du  Musée  du  Louvre. 

00  M,  H.  Chabeuf  décrit  les  principaux  mo- 
numents de  Bèze  (Goted'Or)  et  M.  E.  Rupin  si- 
gnale un  acte  de  vandalisme  commis  dans  la 
Corrèze,  la  démolition  do  l'église  d'Ayen.  Cet 
intéressant  spécimen  de  l'architecture  du  xiv  siè- 
cle a  été  vendu  à  un  entrepreneur  qui  devait 
utiliser  les  matériaux  pour  la  construction  d'une 
nouvelle  église.  La  partie  inférieure  de  l'ancienne 
église  daterait  de  l'époque  romane  ;  la  porte 
principale  était  ornée  de  penture  en  fer  forgé  du 
xni"  siècle.  Un  des  contreforts,  à  l'angle  sud-est 
du  chevet,  avait  été  aménagé  ponr  servir  do  lan- 
terne des  morts  ;  entre  les  contreforts  se  trou- 
vaient des  enfeux.  Tout  a  aujourd'hui  disparu. 

00  Mgr  X.  Barbier  de  Montault  termine  son 
travail  sur  la  justification  archéologique  des  reli- 
ques de  sainte  Cécile,  conservées  à  Albi. 

00  Dans  les  Mélanges  de  cette  livraison  nous 
relevons  les  communications  de  A  J.  Helbig  sur 
un  contrat  du  .\vi'  siècle  relatif  à  la  construction 
d'un  retable  pour  l'église  saint  Vincent  de  Fettin, 
près  de  Liège;  de  M.  A.  Brykczynski,  sur  un 
retable  de  l'église  de  saint  Florian  à  Cracovie  ; 
de  M.  L.  Cloquet,  sur  la  basilique  N.-D.  de  la 
Treille,  actuellement  en  construction  à  Lille  et  de 
M.  L.  Germain,  sur  les  inscriptions  des  anciennes 
cloches  de  Vilteaux  (Gôte-d'Or). 

00  Dans  la  Chronique  se  trouvent  signalées 
trois  découvertes  :  la  première,  de  fresques  de  la 
fin  du  xiv»  ou  du  commencement  du  xv»  siècle, 
dans  la  chapelle  des  tisserands  à  Gand  ;  la  se- 
conde, de  deux  stèles  gallo-romaines  encastrées 
derrière  le  banc-d'œuvre  de  l'église  de  AVervlcq  : 
et  la  troisième,  de  sis  plaques  d'ardoise  portant 
des  inscriptions  tracées  à  la  pointe  (xiu'  siècle)  ; 
certaines  inscriptions  donnent  des  recettes  pour 
guérir  des  maladies.  Ces  plaques  ont  été  trou- 
vées dans  les  fouilles  faites  au  cours  des  travaux 
pour  la  restauration  de  l'abbaye  de  ViUiers. 


*  Revue  des  Arts  Décoratifs  (octobre  1894). 
—  L'Exposition  de  lu  Fleur.  —  JI,  Victor  Cham- 
pier  constate  et  explique  l'insuccès  de  la  récente 
Exposition  à  la  Galerie  Georges  Petit  et  adjure 
l'Union  Centrale  des  Arts  décoratifs  de  reprendre 
le  programme  de  M.  Falize  pour  organiser  dans 


ET    DE    LA.   CURIOSITÉ 


301 


un  cadre  aij>iie  d'elle,  au  Palais  du  l'Judustrie, 
une  complète  exposition  de  la  plante  et  de  la 
tlcur. 

*  Les  Artistes  de  l'Industrie,  sixième  article 
de  M.  E.  Froment-lleurico  consacré  au  regretté 
Henri  Cainorè  (1830-180'i;,  l'Iiabili)  dessinateur  de 
pièces  d'orfèvrerie  et  de  joaillerie,  dont  on  se  rap- 
pelle la  brillante  décoration  pour  la  représenta- 
tion de  gala  offerte  à  l'Opéra  aux  officiers  de  la 
marine  russe. 

*  L'Orfèvrerie  américfiine  à.  l'Exposition  de 
Chicago  de  M.  André  Bouilhet,  témoignant,  mal- 
gré certaines  exagérations,  d'un  grand  effort  ar- 
tistique. 

*  Le  Musée  des  Arts  décoratifs  d'Harlem 
par  M.  F.  W.  van  Keden,  qui  insiste  surtout  sur 
une  école  d'art  décoratif  adjointe  à  ce  musée  de- 
puis 1879,  comptant  déjà  deux  cents  élèves  et 
appelée  à  rendre  les  plus  grande  services  à  l'art 
industriel  hollandais. 


Revue  Encyclopédique  (1"  novembre  1894). 
—  Une  des  seules  parties  intéressantes  de  l'Expo- 
sition du  Livre  était,  sans  nul  doute,  la  section 
rétrospective,  avec  ses  types  do  reliures  anciennes 
et  modernes,  avec  ses  manuscrits,  ses  invitations, 
ses  titres  de  musique  et  de  journaux,  avec  toute 
cette  imagerie  cnrieust  à  laquelle  le  temps  donne 
jiresquc  du  style;  M.  (irand  Carteret  rappelle  ce 
que  fut  cette  section,  et  par  son  texte  et  par  les 
illustrations  qui  l'accompagnent,  reproductions 
lidèles  très  ducunientaires  et  très  variées.  —  Dans 
le  même  numéro,  des  vues  do  la  capitale  do  la 
Corée,  publiées  à  propos  de  la  guerre  sinojapo- 
naise,  révèlent  l'architecliire  de  la  ville  et  du  pa- 
lais do  Séoul. 

—  La  Correspondance  historique  et  ar- 
chéologique ilH'.l'i.  Il"  11).  —  Mi'nlinnnuns  nue 
(luillaiice  d'mi  urfèvrc  du  xv  siècle,  Arumil  de 
lîoyriiel,  pour  la  gravure  des  gran<ls  et  petits  oi- 
seaux du  bailliage  du  duché  de  Valois  et  du  comté 
de  Beaumonl-sur-Oise. 

—  Dans  la  Chronique,  nous  relcvon.s  l'indi- 
catim  de  deuxdécouverles:  celle  d'une  mosaïque 
galloromaine  à  Saint  lît-rtrandileCumuiinges  et 
celle  de  divers  objets  de  l'épuipu'  préhistorique, 
près  rb'  Kûtidettcs  (Indro-et-Loiro). 


D  Revue  do  l'Art  Français  (IK!»i,  liv.  /-!)).— 
Dans  cilli^  llvraisiiii,  .\l,  l'.b.  (iinonx  doimo  le 
conunencement  d'un  travail  sur  les  artistes  lou- 
lomiais  ou  ayant  travaillé  A  Toubiii.  I/auteur  a 
résumi''  les  nombreux  reMSeignemenl.s  (|u'il  a  pui- 
sés dans  les  Archives  de  Toulon,  sur  leur  biogra- 
phie et  sur  leurs  divers  lra\aux,  L'ordre  alpha- 
ljèliqu(!  a  c'iè  ailoptè.  I,a  i)remière  notice  concerne 
le  peiutri'  .lusi'pli  .\briibam  el  la  dernière,  Ii'  pein- 
tre .lacques  Macadré.  Meulionnons  les  articles 
relatifs  luix  peintres  .Iran  Maplisle  de  la  lioso 
(11)12? —  ViVTi)  ;  ,Iac(pies  de  l'Vuquières,  né  à  .\n- 
vei>s  vers  l.'jSO  el  mort  à  Paris  vers  lti.'>i)  ;  Nicolas 
Levray  (niorl  à  'l'oulun  en  liiîH)  ;  l't  au  sciilpleiir 
Raymond  I,angueneu\,  dil  liomhaud  l.nugenu, 
né  on  l'Iandre  en   11138  e(  murt  à    Toulon  en  1718. 


O  L'Iutormédiaire  des  Chercheurs  (.'10  n  >- 


vembre).  —  On  vient  de  découvrir  dans  la  ban- 
lieue de  Pompéi,  à  Pianella-Setleimini,  une  mai- 
son ensevelie  depuis  l'an  79.  en  même  temps  que 
Pompéi,  llerculanuni.  Stable,  composée  de  plu- 
sieurs pièces,  dont  trois  salles  do  bain  avec  bai- 
gnoires en  marbre  sculpté,  appareil  de  chaufîage, 
tuyaulage,  etc.  C'est  Tinstallalion  de  ce  genre  la 
plus  complète  qu'on  ait  trouvée  jusqu'à  présent. 
Une  curiosité  de  la  découverte,  c'est  que  la  mai- 
son exhumée  a  gardé  son  toit,  lequel  mesure  14 
mètres,  circonstiince  unique,  en  quelque  sorte,  de- 
puis qu'on  fou  lie  les  vieilles  cendres  du  Vésuve. 


+  Athenaeum  (l"  décembre  189i).  —  Compte 
rendu  d'un  ouvrage  fort  critiqué,  d'ailleurs,  de 
M.  James  L.  Thoruely,  sur  les  Monuments  en 
bronze  du  Lancashire  et  du  Theshire.  avec 
notices  sur  les  personnages  représentés. 


—  The  Magazine  of  Art  (Décembre  1894).  — 
Le  premier  article  de  ce  numéro  est  consacré  à 
la  collection  de  M.  A.  .T.  Kirkpatrick,  président  de 
Vlnstilute  of  Fine  Arts,  de  Glasgow.  On  y  trouve 
réunis,  grâce  h  l'éclectisme  intelligent  du  savant 
collectionneur,  les  noms  des  principaux  maîtres 
des  écobs  modernes  de  France,  d'.Vngleterre  et 
d'.\llemagne. 

=  Une  intéressante  étude,  signée  SehvinJmage, 
nous  apprend  le  nom  —  peu  connu  en  France  — 
de  M.  Thomas  Ilope  Mclachian,  qui,  à  en  juger 
par  les  reproductions  que  le  M";ia»ine  of  Art 
donne  de  ses  o/uvres,  nous  semble  être  un  paysa- 
giste et  un  aninuilier  de  grand  talent.  Sans  vou- 
loir mettre  eu  doute  l'incontestable  originalité  de 
l'artiste,  son  biographe  estime  qu'il  a  dA  u  s'im- 
prégner fortement  de  la  manière  de  Mason,  de  Cc- 
lil  Lawson  el  de  Millet.  » 

=  Notre  confrère  V.  Champier  termine  son 
étude  sur  la  Société  anglaise  des  «  Aris  et  Mé- 
tiers r.  et  nous  montre  les  elVorls  constants  do  nos 
voisins  pour  arrivera  un  style  original,  et  satis- 
faisant aux  exigences  du  «  confort  »  moderne. 

Alors  (|ue,  chez  nous,  les  ouvriers  d'art  se  traî- 
nent servilement  dans  l'ornière  des  siècles  passés, 
de  l'antre  coté  de  la  Matu'he  ch.acun  cherche  des 
combinaisons  nouvelles  do  formes,  des  harmonies 
do  couleurs  inédiles.  (les  essais  no  sont  pas 
toujours  couronnés  de  succès  ;  ils  témoignent 
loutifois  d'une  fécondité  d'invention  qu'on  sou- 
baiter.iil  vuir  dans  notre  paya.  Il  est  vrai  que,  en 
.\ngleterre,  les  plus  grands  maîtres  no  dédaignent 
pas,  dans  leurs  moments  do  loisir,  tlo  faire  le 
modèle  d'iuie  reliure  ou  le   cnrion  d'un   vitrail. 

—  Sous  ce  titre  :  La  Sculpture  de  l'Année, 
M.  Claude  Phillips  exnniino  loi  leuvres  sculptées 
ou  modelées,  exposée.s  on  I89i,  tant  aux  doux 
.Salons  do  l'aris  ipi'ïi  Tex position  do  T.Vcadémio 
Uoyale  de  l.oiulros.  l'arn\i  ces  dernières,  ses 
Hympalhies  vont  surtout  i\  un  huslo,  do  lournuro 
Ibuiiiline.  de  M.  K.  Ouslow  Foiil,  à  un  fiiurlieur, 
de  M,  llamo  'Thoruycrofl,  et  à  un  projet  ilo  (om- 
beau  pour  le  feu  duo  do  GInroncc,  do  M.  Alfred 
tiilberl. 

Parmi  les  nombreuses  ilhislralions  qui  ornent 
ce  numéro,  sigi.alons  une  eauf>>rlo  do  M.  Miicbeth- 
Itaeburn,  d'.iprAsIe  charmant  tableau  do  Niillais  : 
h'ruillc.t  il'  A  n.'Diiiii  ; 


302 


LA   CHRONIQUE    DES   ARTS 


=  The  Studio  (15  novembre).  —  En  tôle  de  la 
livraison,  M.  Octave  Uzaime  consacre  un  long 
article  à  JiiKjcne  Grasset  et  ù,  l'art  déi'ornlif  en 
France.  Notre  confrère  parisien  prosente  au  pu- 
blic anglais  l'artiste  cliorciieur  el  personnel,  que 
de  récentes  expositions  ont  chez  nous  pleinement 
mis  (n  relief.  Dix-neuf  illustrations  do  choix 
accompagnent  cette  otudo,  dont  on  a  pu,  il  y  a 
■quelques  mois,  apprécier  la  substance  dans  la 
Plume.  M.  Octave  Uzannc  termine  son  début  de 
collaboration  au  Studio  par  la  ])romesse  d'autres 
excursions  dans  le  domaine  artistique.  Nous  les 
.suivrons  avec  intérêt. 

=  M'"»  Johnstone  traite  des  .4rt.i  et  métiers  en 
province,  à  propos  de  la  nouvelle  Société  «  Arts 
and  crafts  »,  fondée  pour  encourager  les  Arts 
décoralifs.  Sous  le  titre  de  :  ie«re  d'une  femme 
d'artiste,  M»'"  BoU  décrit  on  do  spirituelles  pages, 
illustrées  par  son  mari,  la  pittoresque  ville  de 
Dinan.  Un  peintre,  M.  Alfred  Hartley,  formule 
de  judicieuses  Considérations  sur  la  photogra- 
phie, avec  trois  planches  à  l'appui.  M.  Gérard 
Harry  commente  le  monument  élevé,  cet  été  à 
Bruxelles,  en  l'honneur  du  littérateur  belge, 
Charles  de  Coster. 

:=  La  planche  hors  texte  du  numéro  est  le  fac- 
similé  en  couleurs  d'un  gracieux  pastel  «  A  tra- 
vers les  âges  »,  spécialement  dessiné  pour  le 
Studio,  par  Fernand  Khnofif.  A  noter  encore, 
parmi  les  illustrations  :  une  Elude  de  femme,  par 
Mortiraer  Menpes;  un  suijtt  Georges,  de  Frémiet 
(statuette  de  bronze  exposée  acluellement  à  Lon- 
dres) ;  un  Hamlet,  du  jeune  peintre  anglais  Fi'ank 
Richards  :  deux  Ex  libris  de  R.  Anning  Bell  ;  et 
la  série  des  12  compositions  primées  dans  le 
concours  de  dessin  ouvert  par  le  Studio  pour 
l'exécution  d'un  modèle  de  frise. 


0  The  Art  Journal  (Décembre  1S04).  Eugène 
Delacroix,  par  Claude  Phillips.  —  Cette  courte 
analyse  de  la  vie  et  de  l'œuvre  de  Delacroix  ne 
fait  que  résumer  les  études  consacrées  à  ce  maître 
par  les  écrivains  français,  Charles  Blanc,  Paul 
Manlz,  Burty,  Chesneau,  etc.  M.  Phillips  insiste 
toutefois  sur  l'intluence  incontestable  qu'exerça 
sur  le  grand  peintre  romantique  l'étude  de  cer- 
tains maîtres  anglais,  comme  Conslable  et  Bo- 
nington,  et  fait  lemarquer  que,  dans  son  Sarda- 
napale,  en  particulier  «  la  robuste  fraîcheur  des 
carnations  et  la  chaude  transparence  des  ombres 
procèdent  plutôt  de  l'Ecole  anglaise  que  de  celle 
de  Rubens.  » 

0  II  n'y  a  pas  longtemps  que  M.  'Whistler  est 
classé  parmi  les  premiers  artistes  contemporains. 
h'Art-.Toiirniil  consacre  à  ce  maiire,  longtemps 
contesté,  unarticle  qu'accompagnent  les  reproduc- 
tions de  deux  de  ses  meilleures  œuvres  :  le  por- 
trait du  coude  R.  de  Montesquieu,  et  une  certaine 
«  little  vvhite  girl  n  qui,  croyons-nous,  n'a  jamais 
été  exposée  en  France.  M.  Whistler  qui  est,  comme 
on  sait,  un  graveur  de  premier  ordre,  a,  pour  le 
moment,  abandonné  le  burin  pour  se  (onsacrer  à 
la  lithographie. 

Dans  ce  nouvel  art,  M.  Whistler  a  fait  des  cho- 
ses charmantes  comme  ces  «  Bébés  au  Luxem- 
bourg »,  œuvre  délicate  et  spirituelle,  que  le  jour- 
nal anglais  reproduit  également. 

O  «  Que  de   choses  dans   un  menuet  »,  disait 


Ve-stris  ;  VÂrl  Journal  nous  donne  une  histoire  de 
cette  danse  gracieuse  qu'il  illustre  d'après  les  ta- 
bleaux qu'elle  a  inspirés  à  différents  arlisles.  Cela 
lui  est  un  prétexte  à  reproduire  le  «  Bal  .cous  une 
crdonnade  »,  de  Walteau,  cette  perle  du  Musée  de 
Duhvich. 

0  A  signaler  encore,  VArt  au  Cambodge,  une 
étude  sur  la  collection  Henry  Tate,  pour  laquelle 
on  va  construire  à  Londres  un  musée,  qui  sera 
le  noyau  d'une  galerie  d'art  anglais  moderne,  et 
enfin,  un  article  consacré  au  musée  d'Hobart 
(Tasmanie  !)  Qui  croirait  que  dans  ces  lointains 
[larages  on  s'occupe  d'art?  Le  Musée  d'Hobart 
possède,  parait-il,  plus  d'une  œuvre  intéressante, 
et  la  terre  de  Van  Dionien  peut  s'enorgueillir  de 
posséder  au  moins  un  artiste  indigène.  C'est  un 
paysagiste  du  nom  de  AV.  C.  Piguenit,  qu'a  ju.s- 
qu'ici  retenu  dans  Fon  jjays  la  douceur  de  .son 
climat  et  la  très  réelle  beauté  de  ses  sites. 


XThe  Ceatury  iUustrated  (Novembre  1894). 
—  M.  O.  van  Renssclaer  étudie  très  conscien- 
cieusement l'ouvrage  do  M""  .Schuyler  van  Rens- 
sclaer, les  Eglises  de  Provence,  illustré  par 
JI.  Joseph  Pennell.  L'auteur  parcourt  la  riante 
contrée  en  signalant,  tour  à  tour,  les  monuments 
rencontrés  sur  la  route,  dont  quelques-uns  sont 
reproduits  avec  une  spirituelle  élégance,  notam- 
ment le  porche  do  la  cathédrale  de  Xotre-Dame- 
des-Doms,  à  .\Yignon,  et  les  plus  intéressantes 
parties  de  Saint-'Irophime  d'Arles  et  de  Saint- 
Gilles,  chefs-d'œuvre  de  «  cette  merveilleuse  école 
de  sculpture  provençale». 

X  Dans  la  même  livraison,  une  Vie  de  Xapo- 
léon  Bonapa-te  par  M.  William  M.  Sloane  (pre- 
mière partie:  Enfance  et  Jeunesse)  très  documentée 
et  ornée  de  fort  jolies  illustrations,  telles  que 
les  portraits  de  Charles  Bonaparte  (d'après  Gi- 
rodet);  de  Letizia;  de  Bonaparte  à  seize  ans, 
d'après  une  esquisse  à  deux  crayons,  faite  par 
un  camarade  (Musée  du  Louvre);  de  Bonaparte 
lieutenant  d'arlillerie  (d'après  Greuze);  et  diverses 
scènes  de  l'enfance  et  de  la  jeunesse  du  conqué- 
rant (d'après  nos  peintres  modernes). 

X  Reproduction  du  beau,  portrait  de  Paul 
Potter  par  van  der  Helst,  du  Musée  de  la  Haye  : 
et  à  ce  propos  quelques  notes  substantielles  de 
JI.  T.  Cote  sur  van  der  Helst. 


V  Zeitschrift  fiir  ohristliche  Kunst  (VI1«  an- 
née, G«  livraison).  —  Un  article  de  M.  Schnûlgen, 
directeur  de  la  Revue,  accompagne  une  planche  re- 
présentant un  beau  parement  d'autel  brodé,  du 
commencement  de  la  Renaissance,  appartenant  à 
la  cathédrale  de  Cologne,  et  dont  le  sujet  principal 
e.sl  VArhre  de  .Tessê. 

V  Encore  une  peinture  murale  du  xv  siècle  dé- 
gagée du  badigeon  sous  lequel  elle  était  ensevelie  : 
c'est  à  Wismar  (Mecklembourg),  dans  l'église  de 
Saint-Jùrgen,  et  il  s'agit  d'une  Madone  debout 
portant  l'Enfant  Jésus  et  accompagnée  de  sainte 
Barbe  et  de  sainte  Dorothée.  L'onivre  est  d'un 
beau  style  et  très  importante  pour  l'histoire  de 
l'art  dans  le  nord  de  l'Allemagne,  à  en  juger  par 
un  dessin  fait  lors  de  sa  découverte  et  accompa- 
gnant l'article  de  M.  F.  Crull  ;  mais  il  y  manquait 
les  parties  les  plus  intéressantes,  l'artiste  s'étant 


ET    DE    LA    CURIOSITE 


303 


bornJ,  pour  les  figures  et  les  mains,  à  enin(ii<iupr 
les  conlours.  Une  restauration,  exécutée  en  dépit 
des  interdictions,  s'est  proposée  de  compléter  cette 
lacune,  mais  semble,  comme  malheureusement  la 
plupart  du  temps,  avoir  produit  peu  de  bons  ré- 
sultats. 

V  Le  Velu»!  Templi.  —  Combien  savent  au- 
jourd'hui ce  qu'était  cet  ornement  d'église  appelé 
aussi  par  les  Allemands  «  Voile  de  Jtiûne  »  ou 
«  Voile  de  Carême»  ?  A  part  quelques  exceptions 
isolées,  la  France,  l'Italie,  les  Pays-Bas,  l'Autri- 
che et  l'Allemagne  en  ont  perdu  l'usage  :  seule, 
dans  toute  la  France,  Notre-Dame  de  Paris  l'a 
conservé,  et  cependant,  autrefois,  il  était  partout 
usité.  C'était  un  voile  qu'on  suspendait  au  de- 
vant de  la  croix  triomphale,  placée  d'ordinaire 
sur  une  arcade,  à  Fentrée  du  chœur,  et  qui  de- 
vait la  cacher,  ainsi  que  le  sanctuaire,  pendant 
le  Carême,  comme  on  a  coutume  encore  de  le  faire 
pour  les  Crucifix  pendant  le  temps  de  la  Passion. 
Il  symbolisait  le  voile  du  temple  de  Jérusalem, 
qui  se  déchira  à  la  mort  de  Jésus-Christ,  et  le 
Vendredi-Saint,  au  moment  où  l'on  clianlait  :  Et 
vélum  templi  sursiim  est,  on  le  laissait  tom- 
ber. Ce  voile  était  de  toile  ou  de  soie,  et  assez 
souvent  décoré  de  peintures  ou  de  broderies  re- 
présentant d'ordinaire  Jésus-Clirist  en  croix,  en- 
tre Marie  et  saint  Jean,  parfois  aussi  les  instru- 
ments et  des  scènes  de  la  Passion  et,  au  bas,  des 
inscriptions  et  les  armes  des  donateurs  ;  tels,  en- 
tre autres,  les  riches  voiles  de  la  cathédrale  de 
Salishury  (1214),  de  la  cathédrale  d'Auxerre  (com- 
mencement du  XIV"  siècle),  un  autre  au  musée  de 
Zittaii  (en  Saxe),  et  plusieurs  dans  le  diocèse 
de  Mûnsler,  sur  lesquels  s'étend  particulièrement 
M.  C.  A.  Savels  dans  sou  intéressant  article,  qui 
est  accompagné  de  deux  belles  reproductions. 


X  Die  Graphischen  Kiinste  (XVII"  année, 
0"  livraison).  —  O  fasrii-ule  est  luut  entier  con- 
sacré à  la  suit»;  des  savantes  éludes  de  M.  Bode 
sur  la  galerie  Lieclitenslein,  à  Vienne;  Il  aborde 
cotte  fois  les  «  petits  maîtres  hollandais  du  xvn" 
siècle  »  qui  s'y  trouvent  en  si  grand  nombre. 
Quelques-uns.  parmi  eux,  sont  mémo  do  grands 
maîtres,  tel  F.  liais,  qui  y  est  représenté  par  un 
si  superbe  portrait,  déj:i  connu  depuis  longtemps 
des  lecteurs  de  la  Gazette  (V.  article  do  \V.  Bûr- 
ger,  en  mai  18i>8).  Aiirès  lui  et  le  pilit  groupe  do 
portraitistes  «[u'il  domine,  M.  Bode  passe  en  n- 
vuo  les  ptiiiires  do  geiirii  :  A.  Van  Oslade.  ti  Dow 
(dont  lu  prince  de  Diochlonslein  vient  d'acquérir 
un  charmant  tableau  :  Jeune  /ille  à  une  fenê- 
tre); N.  Macs  (avec  la  Coiitiirièfe,  ajoutée  ilerniè- 
rjmeiit  aussi  à  la  colli^tion);  C  ter  Borch,  avec 
trois  portraits  récemment,  achetés  ;  Jun  Steun, 
dont  la  Lettre  (un  ravissant  tableau  c|ue  permet 
d'apprécier  une  belle  eau-forte  do  M.  Kaisor).  et 
le  lliiceitr,  sont  aussi  deux  nouvelles  acipiisi- 
lions,  «'(c.  Puis  la  peinture  depaysano.  riclirniint 
représentée  par  plusieurs  centuinrs  de  toili  s  de 
près  de  XO  niailri's  dlIVérenls,  parmi  les(|uels:  S 
de  Vlieger,  Willem  et  Adiiin  van  île  Velile,  .\. 
Cuyp  (iliint  une  inagislrale  eauforledo  M.  Unger 
ropriiduit  une  des  marines),  l'Ii.  Wouvermau, 
qu'on  pc'iil  éluilier  ici  dans  tout  son  développe- 
ment; llobbém.i,  avec  douxteiivres  hors  ligui',  il 
enlin  le  plus  grand  de  tous  :  Ifuysdnèl,  diuit 
un  gland  paysage  do  forêt  est  venu  eiuicliir  In 
galerie. 


—  Kunstchronik  ("^9  novembre). —  M.  Robert 
Stiassny  jioursuil  son  étude  sur  Baldiing  Grien. 
C'est  entre  1511  et  1.51/,  pendant  son  séjour  à  Fri- 
bourg  en  Brisgau,  que  se  place  sa  plus  grand* 
activité  artistique. 

De  cette  époque  datent,  oulro  ses  travaux  à  la 
cathédrale,  un  petit  tableau  représentant  la  sainte 
Trinité  entre  la  Vierge  et  saint  Egydius,  puis  la 
série  de  portraits  des  princes  badois. 


■\-  Allgemeine  Kunstchronik  (1"  novembre). 
Art  Espatjnol,  par  .M.  K.  Berger  qui  fait,  en 
quelques  colonnes,  l'hisloire  de  l'art  en  Espa- 
gne et  constate  que,  à  l'enconlro  de  ce  qui  s'est 
passé  dans  le  reste  de  l'Europe,  les  produc- 
tions artistiques  de  ce  pays  n'ont  eu  que  fort 
tard  —  au  xvii"  siècle  —  un  caractère  national. 
Encore  n'y  a-t-il  pas  eu,  du  xvii"  siècle  à  no» 
jours,  un  développement  continu,  et  même  la 
peinture  seule  porte  une  marque  vraiment  espa- 
gnole. Les  illustrfitions  jointes  à  l'article  sont 
tirées  de  l'ouvrage  de  luxe  publié  par  la  maison 
Wœrl  de  Wur/burg  et  intitulé  :  l'Espagne  en 
paroles  et  tableaux. 

-f-  Lettres  d'art.  —  Coup  d'œil  rétrospectif  sur 
l'exposition  artistique  de  Leuiberg.  —  M.  Nirens- 
tcin  dresse  rapidement  l'inventaire  de  l'exposition 
dont  nous  nous  proposons  d'entretenir  prochai- 
nement nos  lecteurs. 

-j-  L'Ej-positioH  de  yriteures  à  la  manière 
noire,  à  Vienne.  —  Cette  exposition  ne  contient 
pas  moins  de  595  pièces.  Il  y  a  là  des  œuvres  de 
premier  ordre,  parmi  lesquelles  on  peut  citer  :  le 
groupe  do  l'empereur  François  I"  et  do  Marie- 
'l'hérèso  avec  leuis  enfants,  par  J.-G.  Unid,  d'a- 
près Meytens  ;  «  Filles  de  chambre  viennoises  » 
par  J.  Jacobi,  d'après  Œllenhainz  (1785)  :  o  Le 
bourreau  tenant  la  tète  de  saint  Jean  »  par  le 
prince  Uiiprecht,  d'après  Bibera,  etc.  Bref,  celle 
exposition  est  du  plus  haut  intérêt  au  double 
point  de  vue  historique  et  artistique. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Vente  Henri  Garuier 

La  vente  des  tableaux  modernes,  aquarelles, 
pastels  et  dessins  dépendant  do  la  fiilUilo  llonri 
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8.  Corot.  I.'Knfanl  pêcheur:  17.5(W;  9.  Soleil 
ciiuchanl  :  (;.'i(Kl  ;  1(1.  S.uivonir.  (Opliêlio):  13,<X)0: 
11.  Crique  île  la  Mêdilorranoo  :  '.\.m>.  lit.  Le 
Moulin  i\  eun  :  l.dOO;  U.  LKIaiw  :  7.100;  15. 
Pay."iigo  :  8.1*);  1(1.  Le  Vallon  do  l'.liAlillon-sur- 
Seino  :  0.500;  et  17.  Le  Lac  :  1.850.  —  10. 
Courbet  (C.).  Le  liopo»  :  ;i.VV)0.  —  21.  Daubi- 
gny.  I.'Oiso,  i\  Triol  :  i">.fi(X);  23.  Los  Bords  do 
l'Kiso  ;  yo.OOO  ;  •,'  (,  Pêchousos  d'écrovissos  :  i.'iM  : 
2A.  La  Maison  du  piintiv  ;  M.  100  ;  ^>.  I^'  Kaviu 
d'Oplevoz  ;  •l.lOO;  'M.    La   Clairière  :  2. l'A)  ;  27. 


80i 


LA   CHRONIQUE   DES   ARTS    ET   UE    LA   CURIOSITÉ 


Cour  de  l'ermc,  à  Villervillu  :  7.000  ;  28.  Les 
Fourneaux,  près  de  Granville  :  1 .020  ;  29.  L'an- 
cien (jLiai  de  lîercy  :  620  ;  ;iO.  La  Seine,  à  Bezons  : 
7.200  ;3L  Laveuses  :  50.000;  el  32.  Lever  d.> 
lune  :  020.  —  'iO  Dauiiiier.  Les  Curieux  ,'i  l'éla- 
lalage  :  2.900.  —  -'iL  David.  Porlraits  de 
femmes  :  12.000.  —  42.  Dccanips.  Le  Kepos  des 
terrassiers  :  5.100.  —  43.  Delacroix  (Eii(?éne). 
Jésus  sur  le  lac  do  Génésarelli  :  9.700  ;  el  44.  Da- 
niel :  5.100. 

45.  Diaz,  La  Forêt  ds  Fonlaiuelilcau  ;  6.250  ; 
46.  La  Mare  aux  Cerfs  :  4.400  ;  47.  Mare  en 
forêt  :  15.000  ;  et  48.  Mêrc  et  Enfants  :  6.8(KJ. 

49.  Diipré  (Jules).  Le  Pêcheur  :  20.000;  et  50. 
Le  Pont  de  bois  :  'i.OOO.  —  52.  Fromentin  (Eu- 
gène). La  Chasse  au  faucon  :  15.000  ;  53.  Chasse 
à  la  gazelle:  9.000;  et  54.  Le  Départ  pour  la 
chasse  :  5.000. 

55.  Gudin.  Calme  en  mer  :  145.  — 56.  Ilébei'l. 
Vierge  :  270.  —  57.  Ingres.  Portrait  de  Dartolini  : 
13.200.  —  58.  Isaboy.  Retour  de  chasse  :  9.100; 
et  59.  Village  au  bord  de  la  mer  :  5. 400.  —  00. 
Knvff  (<le).  La  lUvicre  :  500.  —  01.  Jlanct.  Nana  : 
9.000. 

62.  Marilhat.  Les  Buffles:  1.010;  et  &i.  La 
Gondole  :  1.350. 

65.  Meissonier.  Charles  I"  :  11.000  ;  66.  Le 
Dante  :  14.000  ;  et  67.  Soliman  :  2.700. 

G'.).  Millet  (J.-F.).  Les  Oies  :  38.200;  70.  ÎMou- 
tons  dans  un  sentier  :  35.500  ;  et  71.  La  Herse  : 
75.1100.  —  72.  Prud'hon.  L'impératrice  José- 
phine :  8.900. 

73.  Rousseau  (Théodore).  Paysage.  (Soleil  cou- 
chanl)  :  12.100;  74.  L'Automne  :  6.000;  et  75. 
Le  Printemps  :  6.000.  —  76.  Stevens  (Alfred). 
Retour  du  bal  :  5.100  :  77.  Au  bord  de  la  mer  : 
1.100  :  et  78.  La  Mer  à  Biarritz  :  980. 

79.  Troyon.  Pâturages  sur  les  bords  de  la 
Touque  :  30.000:  bO.  Paysage  normand  :  27.000; 
et  81.  Cour  de  ferme  :  8!! 800. 

84.  VoUon.  Tête  de  chevreuil  :  245  ;  85.  Fleurs 
et  fruits  :  3.150;  et  86.  Fruits  d'Orient  :  1.950. 
—  88.  Ziem.  La  Cannebière  :  15.400;  89.  Jardins 
publics,  à  Venise  :  3.100:  90.  Palais  des  Doges, 
Venise  :  2.800;  et  91.  Place  Saint-Marc,  Venise  : 
3.700. 

Aquarelles.  — 94.  Meissonier.  ISOÔ  (première 
escjuisse)  :  5.10<3. 

Pastels.  —  95.  Chérct  (J.).  Carnaval  :  520.  — 
06.  Forain  (J.-L.).  Une  Soirée  :  415. 

Dessins.  —  98.  Boucher.  La  petite  Fermière  : 
et  09.  Le  petit  Pêcheur  :  1.23'\ 
115.  Daubigny.  Un  marais  :  350. 
138.  Ingres.  Portrait  de  M.  Fourreau  :  l.lOO: 
139.  Portrait  d'homme  :  2.3li0:  140.  Portrait 
d'homme  :  1.500;  et  141.  Gabrielle  Fourreau  : 
2.120. 

142.    Meis.sonier.    La  Lecture    chez    Diderot  : 
l.:350. 
143    Millet  (J.-F.).  La  jeune  Bergère  :  9.000. 


Atelier  de  feu  E.  Renouf 

La  vente  de  l'atelier  de  feu  E.  Renouf,  faite  le 
30  novembre,  par  M"  P.  Ciiev-U-lier  et  M.  Petit, 
a  produit  -49.726  francs. 


CONCERTS  DU   D:M.\.\i;1I1-;  9  DECEMBRE 


Conservatoire  (2  h.)  :  Symphonie  en  Ht  uii- 
iieur  (Beitliovtn);  Ave  verum  (Mozarl)  ;  6i«i7C(-- 
twe  de  Mélusine  (Mendelssobn);  Gloria  Patri, 
d'iuble  cliieur  sans  accompagnement  (Palestrina): 
■'li"  aymphonie  en  si  bémol  (Haydn).  Le  concert 
sera  dirigé  par  il.  Paul  l'airariel . 


Chàtelet.  9'  Concert  Colonne  (3  h.  1/4).  — 
Cycle  Berlioz.  Ottverlure  des  Fruncs-Juyes.  Le 
jeune  pâtre  breton.  Rêverie  et  Caprice.  La 
Captive.  Requiem  :  1 .  Requiem  et  Kyrie  ;  2.  Dies 
irœ ;  Tuba  mirurn;  3.  Qttid  sum  miser:  4.  Rex 
trernende;  5.  Quœrens  me;  6.  Lacrymosa; 
7.  Offertoire;  8.  Hostias  et  preces;  9.  Sanctus 
Dell  s  Sabaoth:  10.  Agnus  Dei.  Interprètes: 
Mlle  Planes,  MM.  Warnibrod',   G.  Rémv. 


L'HIVER   AUX  PYRÉNÉES 


.\RCACIIO.\,  P.\l,  BURRIT/.,  dont  le  succès 
s'affirme  d'année  en  année,  sont  de  plus  en  plus 
fréquentées. 

Pour  s'y  rendre,  ne  trouve-t-on  pas  des  facilités 
exceptionnelles  comme  rapidité  du  trajet,  confor- 
table des  voitures  et  réductions  sur  les  prix  des 
tarifs? 

Ainsi,  le  trajet  de  Paris  à  Pau,  Biarritz,  etc., 
près  de  200  lieues,  peut  être  effectué  en  15  heures 
environ. 

Indépendamment  du  train  de  luxe,  le  train  qui 
part  de  Paris  (gare  d'Orléans)  à  10  h.  22  m.  du 
soir,  comporte  deux  voitures  de  1"  classe  qui 
circulent  :  l'une  entre  Paris  et  Pau,  l'autre  entre 
P*is  et  Biarritz  et  vice  versa;  ces  voilures  ont 
habituellement  un  compartiment  do  lits  toilette, 
si  apprécié  des  voyageurs.  Une  voiture  semblable 
circule  également  entre  Paris  et  Arcachou  et  vice 
versa;  cette  voiture  est  attelée-  au  train  rapide 
partant  de  Paris  (gare  d'Oi'léans)  à  9  h.  15  m. 
du  matin. 

Les  réductions  de  prix  peuvent  èlre  réalisées 
par  les  combinaisons  suivantes  : 

1»  Billets  d'aller  et  retour  de  famille,  réduits 
de  20  0/0  à  40  0/0,  suivant  le  nombre  do  per- 
sonnes, valables  33  jours. 

2°  Billets  d'aller  et  retour  indivitluels,  avec  ré- 
duction de  25  0,0  en  1"  classe  et  de  20  0/0  en 
2'  et  3°  classes,  valables  25  jours. 

3'  Billets  d'excursion  coiiiprenant  trois  itiné- 
raires différents  permetlanl  de  visiter  le  c-nlre 
de  la  France,  les  Pyrénées  et  les  bords  du  Golfe 
de  Gascogne,  aux  prix  de  :  163  fr.  50  c.  eu 
1"  classe  et  122  fr.  50  c.  en  2°  classe,  valables 
:ju  jours. 

En  outi'e,  la  durée  de  ces  dillérents  biUefs  peut 
être  prolongée  moyennant  le  paiement  d'un  sup- 
lilémont . 


Le  gérant  :  G.  lîOUX. 


l'aris.  —  Imprimerie  de  la  Presse.  IC.  rue  du  Croissant.  —  Simart 


N-  39.  —  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVAHT 


1')  D'-cMnlire. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   VES  BEAUX-ARTS 


PARAISSANT    Lt     SAMEDI     MATIN 


Les  ahomi/s  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  re<;oivtnt  gratuitement 
la  Chronique  des  Aits  et  dj  la  Curiosité. 


Un    an. 


PARIS     ET    DÉPARTEMENTS 
12  fr.         I         Six   mois. 


8  fr 


AVIS  A  MM.  LES  ABONNÉS 

Pour  éviter  tout  retard  dans  la  récep- 
tion de  la  livraison  de  janvier  de  la 
Gazettr  des  Beaux-Arts,  nous  vous  rap- 
pelons que  l'abonnement  doit  être  re- 
nouvelé avant  la  lin  du  mois  courant. 

On  s'abonne  dans  tous  les  bureaux  de 
poste  de  la  France  et  de  l'étranger,  ou 
en  envoyant  directement  à  l'Administra- 
tion de  la  GAZK.rri:  un  mandat  poste  de 
60  fr.  pour  Paris,  64  f.-.  pour  les  dépar- 
tements. 68  fr.  pour  l'étranger.  Abonne- 
ment semestriel  à  moitié  des  prix  indi- 
qués. 


PROPOS     DU     JOUR 


11  rin'iih;  dans  l'aii'  liiMuii-oiip  do  li:illuns 
d'ussai,  et  un  pinil  dire,  en  co  son«,  ipii!  l'm''- 
rustaliun  a  l'ail  hcaui-onp  d(!  pru^'ri'S.  i)n  pri'- 
tend,  par  oxcinpli',  aiijuiirii'liLii.  .luo  deux 
grands  chcrs  d'urclicstro,  les  doux  cliefs  do 
concerl,  les  doux  inailros  do  cliapelloon  ipiiM- 
([ue  sorte  do  nuire  déniooralie  pai-isioniio.  ro- 
fiisoraii'iil  leur  appui  aux  proiiioli'iirs  de  retio 
^'énéreiisc  id(''0  :  ('■lovl^r  un  souvenir  à  la  iné- 
Mioire  de  l'asdeloiip.  t'/esl  là  un  lialloii  de  la 
mauvaise espt"ee,  (^onllé  de  nialveillanee  sans 
doulc  el  (in'iin  coup  d'c'pinKli'  siil'llra  à  crever. 

Car  il  ne  s'a},'il  pas  ici  do  dresser  iinosla- 
tuo  eiic(ind>raiUe.  mais  tme  <i  piorro  knéi^  o, 
comme  faisaient  les  anciens,  une  simple 
inscription  peut-iHi'e,  ipi'on  plact<rail  aux  un- 
virons  du  cinpio  où  s'est  (aito  l'éducation 
nuisicalo  de  notre  génération  et,  disons  le. 
du  peuple  de   Paris.   l'asdolou|)  est  mort   à 


la  tâche;  il  s'est  senti  surpasser;  il  a  vu 
los  concerts  populaires  devenir  une  bonne  af- 
faire, et  l'archet  lui  est  tombé  des  mains. 
Ceux  qui  lui  ont  fait  une  inévitable  concur- 
rence ne  l'ont  pas  remplacé,  quoiqu'ils  aient 
poussé  plus  loin  le  souci  de  l'exécution  ;  on 
no  remplace  pas  la  passion  ni  l'audace  des 
novateurs  di'sintéressés  ;  à  grand'peine  les 
imitol-on.  Los  successeurs  do  Pasdoloup  ont 
formé  d'excellcnls  orchestres;  vivant  sur  des 
succès  iircsquc  tous  coniiuis  en  dehors  d'eu.x 
liar  l'élan  de  l'opinion,  et  faisant  d'un  petit 
nombre  de  programmes  la  nourriture  forcée 
d'un  publie  devenu  docile,  ils  se  sont  rare- 
ment trompés,  parce  qu'ils  se  sont  rarement 
risqués.  Maintenant,  les  cycles  semblent  her- 
métiquement fermés;  on  se  répète;  la  ma- 
cliint^  bal  régulièrement;  el,  comme  il  arrive 
ipiand  ime  machine  est  bien  réglée,  les  mé- 
caniciens se  reposent. 

Le  vieux  Pasdoloup,  lui,  a  été  très  aimé; 
nous  l'avons  sifllé,  mais  nous  l'avons  bien 
applaudi.  C'est  il  lui,  en  déllnitivo,  que  nous 
devons  nos  initiations  fondamentales  les  plus 
pures  el  les  plus  éclectiques;  il  nous  a  prépa- 
rés à  la  vraie  musique  do  l'avenir,  el  on  ne 
nous  l'a  pas  donnée  l'n  mauvais  vont  passa, 
depuis  sa  mort,  sur  Paris  :  on  abritait  d'assez 
basses  rancunes  sous  un  drapeau  ipii,  de  loin, 
ressemblait  au  drapeau  Iricoloro.  Mais  oo 
temps  est  loin  ;  nous  entendrions  le  Lolien- 
f/rin  en  toute  béatitude  si  l'exéi-uliou  était 
conforme  à  la  volonté  de  Wagner  ;  la  paix 
ivgni'  :  la  paix  entraîne  la  gi'nérosilé.  Le  Con- 
seil municipal  de  Paris  va  donner  le  nom  do 
Pasdeloup  à  un'  rue  de  Paris;  nous  allons 
certainement  ap|ireiulre  que  les  liabilués  îles 
concerts  Lanioiiroux  et  Colonne  se  i-iMiniront 
bientiM,  priés  à  une  audition  spéciale,  dont  lo 
br-néllce  nous  servira  à  poser  quelque  part 
une  plaque  in  iiicniDriniii  portant  le  non» 
populaire  de  Pasdeloup. 

Nous  annonçons  d'aulre  part  qu'un  appel 
est  l'ail  à  la  charité  de  la  confrérie  urlistiquo 


306 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


jjar  M"°  Jiilietto  Adam,  pour  i|ue  M.  Turcan, 
dont  il  sorail  piii'Til  de  dissimuler  le  grave 
étal  (le  sanlr,  et  ses  enfants  aient  un  abri 
assun';.  Les  amis  personnels  de  l'artiste,  au- 
teur do  l'Aveugle  et  du  Paralyliq^œ.  f[iii  ob- 
tint, il  y  a  (lueNpios  anniîes,  la  médaille  d'hon- 
neur au  Salon  des  Clianips-Elysées,  l'ont  fait 
entrer  dans  un  asile.  liO  malade  en  sort  au- 
jourd'hui. ini'a|iable  de  subvenir  à  ses  bi;soins. 
Tous  les  artistes,  sans  distmction,  vont  s'unir 
dans  quelques  heures  ijour  sauver  le  vieux 
travailleur  (l(î  la  misôre.  Mais  qu'a  fait  en  tout 
ceci  la  Soci(?té  des  Artistes  français?  On  sait 
que  les  sommes  qu'elle  capitalise  ont,  pour 
une  partie,  l'emploi  désigné  de  subvenir  aux 
artistes  tombés  dans  le  besoin.  L'abstention 
de  la  Société  des  ,\rtistes  français,  dont  Tur- 
can est  une  des  gloires,  a  besoin  d'être  expli- 
quée, excusée  et  réparée. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


La  Commission  des  Musées  d'art  de  la  Ville 
de  Paris  a  définitivement  arrêté  l'organisa- 
tion du  Musée  Galliera  et  du  Musée  des  col- 
lections artistiques.  Le  Jlusée  Galliera  recevra 
les  tapisseries  de  la  fabrication  des  ateliers 
du  Louvre  et  des  Gobelins  qui  se  trouvent  ac- 
tuellement en  dépôt  à  Auteuil;  on  y  joindra 
des  échantillons  de  l'industrie  artistique  con- 
temporaine :  émaux,  étains,  vitraux,  grès, 
porcelaines,  etc.  Quant  au  Musée  des  collec- 
tions artisti([ues,  la  Commission  a  décidé  de 
le  réserver  pour  les  toiles,  marbres  et  ma- 
quettes représentant  l'histoire  de  l'art  parisien 
au  xix" siècle. 

On  nous  permettra  de  trouver  qu'au  Musée 
Galliera  le  contenant  sera  bien  vaste  pour  le 
contenu  et  qu'au  pavillon  des  Champs-Elysées 
le  programme  est  bien  large  pour  la  capacité 
du  local. 


Hier  a  commencé,  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts, 
pour  durer  jusqu'au  23,  l'exposition  des  œu- 
vres (sculptures  et  dessms)  de  Joseph  Chéret. 


Du  15  au  21  aura  lieu,  chez  (Georges  Petit, 
l'exposition  des  lots  d'une  tombola  organisée 
au  profit  du  sculpteur  Turcan.  i[ui  obtint,  il 
y  a  quelques  années,  la  médaille  d'honneur 
au  Salon  des  Champs-Elysées.  Les  noms  les 
plus  connus  du  monde  des  arts  figurent  sur 
la  liste  des  donateurs. 


Le  peintre  E.  Mesplès  a  ouvert  une  exposi- 
tion d'études  et  de  tahileaux  de  danseuses  à 
la  galerie  Bernheim  jeune,  8,  rue  Laffitte; 
cette  exposition  durera  jusqu'au  21  décembre. 


On  sait  (|u'an  comité  s'est  formé  pour  l'érec- 
tion d'un  monument  à  'Watteau  dans  le  jar- 
din du  Luxembourg.  La  souscription  recueillie 


jusqu'à  ce  jour  s'élève  4  6.700  francs.  Le  mo- 
nument est  mis  au  concours  et  le  dépôt  des 
maquettes  aura  lieu  du  ô  au  S  janvier  1895. 
On  aurait  plaisir  à  apprendre  qu'une  expo- 
sition de  l'œuvre  de  Watteau  entre  dans  les 
vues  du  comité  organisateur. 


T/exposition  de  Bordeaux  sera  ouverte  cette 
l'ois  plus  ti'jt  ([ue  de  coutume.  Kilo  clôturera 
plus  tôt  aussi.  L'inauguration  s'en  fera  le 
/"  ferrie)';  l'exposition,  qui  durera  deux 
mois,  fermera  ses  gab^ries  le  31  mars. 

Conséi|uemment,  la  date  extrême  du  dépôt 
des  ouvrages  (chez  M.  Ferret,  successeur  de 
Toussaint,  13.  rue  du  Dragon)  est  fixée  au 
5  janvier,  et  il  ne  sera  pas  a('cordé  de  sursis. 

Comme  les  années  précédentes,  M.  Olivier 
ilerson,  117,  boulevard  Saint-Michel,  est  le 
correspondant  de  l'exposition  de  Bordeaux. 


Xous  avons  annonci'',  dans  notre  a\ant-der- 
nier  numéi-o,  que  le  Musée  de  Saint-Germain 
avait  dépensé  une  somme  de  18.UÛU  fr.  en 
achats  d'antiquités  à  la  vente  de  la  collection 
Henri  Baudot,  à  Dijon.  Le  trésor  de  Charnay, 
qui  entre  au  musée  de  Saint-Germain,  se  com- 
pose d'une  quantdé  d'objets  qui,  selon  l'usage 
antique,  avaient  été  enfouis  dans  des  tombes. 
Ce  sont  des  sabres,  des  armatu^'es  en  bronze 
de  ces  boucliers  qu'on  nommait  /itnbos,  des 
pointes  de  llèches  ou  de  javelots,  des  fers  de 
francisques,  des  vases  en  terre,  des  flacons 
de  verre  d'une  forme  souvent  élégante,  des 
ciseaux,  des  pinces  à  épiler.  Mais  les  plus 
précieux  monuments  sont  des  boucles  en  fer 
garnies  de  plaques  d'argent  finement  déco- 
rées de  dessins  et  ornées  de  grenats,  qu'on 
suppose,  malgré  leur  grande  taille,  avoir 
servi  d'attai.'hes  à  des  baudriers  ;  ce  sont 
aussi  des  bijoux  qui  témoignent,  pour  la  pilu- 
part,  d'un  art  qui  n'est  pomt  vulgaire.  Parmi 
ceux-ci  sont  de  nombreuses  fibules  d'or,  où 
des  pierres  et  des  verroteries  multicolores 
sont  enchâssées  à  la  façon  d'une  mosa'i'que 
cloisonnée  ;  elles  présentent  des  dessins  va- 
riés, dont  le  motif  principal  est  la  croix.  Il 
faut  citer  encore  de  belles  agrafes  en  bronze 
argenté  et  parfois  découpées  à  jour,  des  ba- 
gues, des  colliers,  des  bracelets,  des  boucles 
d'oreilles,  des  épingles  à  cheveux,  des  bou- 
tons. 


Le  Cercle  artistique  de  Bruxelles  vient  d'ou- 
vrir une  exposition  des  œuvres  de  'Walter 
Crâne,  le  célèbre  peintre  décorateur  et  illus- 
trateur anglais,  dont  on  connaît  surtout,  m 
France,  les  albums  d'un  si  curieux  orienta- 
lisme. Déjà  aux  Salons  des  XX  et  de  la  Li'jre 
Esthétique,  on  avait  pu  admirer  les  albums 
de  Walter  Crâne,  en  même  temps  que  les  pro- 
ductions de  Watts,  de  Wil'iam  Morris,  de 
Burne-.lones  et  d'autres  artistes  de  la  même 
école.  Walter  Crâne  est,  aujourd'hui,  repré- 
senté sous  tous  ses  aspects  :  peintre,  imagier, 
dessinateur  apparenté  aux  écoles  les  plus 
diverses,  sans  rien  perdre  de  son  tempéra- 
ment britannique.  Walter  Crâne  est  l'un  des 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


:30T 


protagonistes  les  plus  marf[uants  de  la  renais- 
sance de  l'art  industriel,  comme,  en  France, 
les  Carriès  ou  les  <;allé. 


NOUVELLES 


:((**  1,6  ministre  des  Beaux-Arts  ayant  ap- 
pris qu'à  la  vente  Garnier  on  avait  adjugé  la 
Èeulfée  de  bal,  ou  «  Femme  en  jaune  » 
d'Alfred  Stevens,  à  MM.  Boussod  et  Valadon, 
s'est  rendu  chez  les  acquéreurs. 

Bien  qu'on  eût  déjà  offert  un  prix  très  avan- 
tageux de  cette  œuvre  et  qu'ils  l'eussent  re- 
fusé comme  insuffisant,  MM.  Boussod  et 
Valadon,  sur  la  demande  de  M.  (;.  Leygues 
et  (le  M.  11.  Roiijon,  ont  consenti  à  rétrocéder 
la  Henlrde  de  Oui  pour  le  prix  exact  d'acqui- 
sition, soit  5.3.jâ  francs. 

Celte  œuvre  va  être  placée  au  Musée  du 
Luxembourg. 

jit**  Le  Conservateur  du  Musée  archéolo- 
gique de  Bruges  prétend  avoir  acquis  la  con- 
viction (jue  la  tableau  qui,  au  Musée  de 
Bruxelles,  porte  le  numéro  l'iO  et  représente 
la  Vierrje  et  l'enfant  Jésus,  adorés  par  les 
sainles  femmes,  est  une  o'uvre  de  Ilans 
Memling  et  non  pas  une  n-uvre  de  l'école 
allemande,  comme  l'Indique  le  catalogue.  Ce 
tableau,  peint  sur  hois,  mesure  l^Ji.")  de  hau- 
teur et  l^.TOde  largeur.  Il  laisail  partie  d'une 
collection  do  quarante  tableaux  des  anciennes 
écoles,  cédée  à  l'Etat  belge  par  M.  le  duc 
d'Arenberg.  en  187'i. 

I>a  ijrétendue  découverte  est  vivement  con- 
testée au  Musée  de  Bruxelles. 

:(:**  I.a  Huciely  for  the  proledinn  of  an- 
cient  huildings,  s(fur  ainée  de  notre  Société 
des  .\nils  des  monuments  parisiens,  jette, 
dans  son  rapport  annuel,  un  cri  d'alarme  à 
propos  de  la  destruction  i|ui  menace  plusieurs 
édilices  du  xvH'  siècle  à  Londres  même.  ICIle 
se  plaint  de  ne  pas  être  avertie  à  temps  des 
démolitions  (|ui  s'opèrent,  et.  pour  assurer  la 
centralisation  des  renseignements  (|ui  l'inté- 
ressent, un  de  ses  membres,  M.  C.  I(.  .Xshhee, 
l'ait  dresser  un  registre  oii  se  trouvera  la  liste 
de  tous  les  immeubles  de  Londres  qui  ont  im 
intérêt  historique  ou  artistique.  La  Société 
souhaiterait  que  cet  exeuqile  l'ilt  suivi  partout 
dans  le  pays.  Nous  furiuulons  le  UK'me  sou- 
hait pour  kl  pn-scrvatinn  du  Paris  d'autrefois. 


A  propos  de  la  Caisse  des  Musées 


Dans  notre  Kevife  des  Renies  du  10  no- 
vcmi.iri',  visiinl  un  1res  judicieux  article  de 
M.  F..  L.  Serre  (AVri^c  (/(' /^//ri.v.  1"  novembre), 
nous  réciBiiiionsavec  lui  et  avec  tous  lesnmis 
(les  arts  la  cn-ation,  Innl  de  fois  promise  et 
tant  de  l'ois  ajournée,  d'um»  (Puisse  des  Mu- 
■^éos  natiormux.  iph  nous  permit  de  lutter 
sans  trop  d'Iniiullialions  conti'O  l'opulence  do 


l'étranger.  Une  lueur  d'espérance  brille  à  l'ho- 
rizon. Mardi  dernier,  M.  Leygues,  le  jeune 
ministre  de  l'instruction  publique,  dont  quel- 
ques actes  ont  prouvé  son  sincère  désir  d'être 
aussi  un  ministre  sérieux  des  Beaux-.\rts,  a 
entretenu  ses  collègues  d'un  projet  de  loi  ten- 
dant à  instituer  la  personnalité  civile  du 
Louvre,  du  Lu.xcmbourg,  des  Musées  de  Ver- 
sailles et  de  Samt-Germain,  dans  des  condi- 
tions analogues  à  celles  des  Facultés.  Ce  se- 
rait un  premier  pas  vers  la  constitution  d'une 
Caisse  des  Musées  nationau.x  ;  espérons  qu'on 
ne  s'arrêtera  pas  au  début  de  la  route. 


Nouvelles  de  'Vienne 


Au  lendemain  de  l'Exposition  internationale, 
ûii  les  artistes  francjais  ont  eu  un  sui-cès  si 
éclatant,  la  Société  des  Artistes  de  Vienne 
vient  d'organiser  au  Kiinsllerhaus  une  nou- 
velle exposition,  qui  a  été  inaugurée  le  l" 
décembre.  Elle  est  consacrée  toute  entière 
aux  groupes  de  peintres,  sculpteurs  et  aqua- 
fortistes, dont  les  tendances  modernes  ac- 
cusent une  indépendance  analogue  à  celle 
des  exposants  du  Champ-de-Mars  et  qu'on 
pourrait  apiieler  impressionnistes  dans  le 
meilleur  sens  du  mot.  Ils  se  recrutent  sur- 
tout parmi  les  sécessionnistes  de  Munich  et 
dans  la  Société  Libre  des  Artistes  de  DOs- 
seldorf. 

Une  prédilection  mar(|uée  pour  le  plein  air, 
un  elïorl  constant  jiour  substituer  la  lumière 
du  jour  réel  à  la  lumière  conventionnelle  de 
l'atelier,  une  étrangeté  voulue  (|ui  va  parfois 
jusqu'à  l'extravagance  dans  le  choix  des  su- 
jets, le  goi"il  [irononcé  do  l'exagération  et 
de  l'extrême  recherche,  mais  rien  de  banal  et 
d'ennuyeux  et  très  souvent  de  l'esprit,  tels 
sont,  en  somme,  les  défauts  et  les  qua- 
lités de  ces  «  modernes  »  ]iarmi  lesquels 
MM.  Franz  Sluck,  A.  Keller,  Hocholl.  Herle- 
rich  occupent  les  rangs  les  ]ilus  élevés. 

t)n  doit  féliciter  les  organisateurs  do  cette 
exposition  d'avoir  su  ri'unir  un  choix  il'u'u- 
vres  qui.  malgré  toutes  les  critiques  jusli- 
liables,  révèlent  la  vitalité  puissante  et  l'ui'^ 
deur  souvent  heureuse  de  la  jeune  écolo. 

Les  salles  du  premier  étage  sont  réservées 
ù  l'art  autrichien.  On  voit  que  nos  artistes 
travadhMit  avec  un  zèle  consciencieux,  que 
certains  montrent  un  talent  d'une  n'-ollo  élé- 
vation, uuiis  qu'il  leur  mauipio  troj»  l'encou. 
rugeanle  sympathie  de  l'étal  ou  <los  ama- 
teurs éclairés,  lie  là,  dans  notiv  vaillante 
colonie  d'artistes,  (|uelque  pessimisme  et  un 
li'gitime  nii'coiitenlement  ipii.  en  ces  derniers 
temps,  a  ou  un  assez  relenlissant  écho  dans 
la  presse,  on  souhaite  îles  jours  meilleurs, 
mais  on  no  peut  les  espérer  qu'apivs  do  nutn- 
blés  changeriienls  en  haut  lieu. 

Th.  FiiuiniBL. 


308 


LA    GHRONIOUK    UKS    A  Fn\S 


V.A.  Ft  I  E  T  E  S 


Encore  quelques  réflexions  sur  la  Vierge 
aux  rochers 

DU  LKONAUI)   DE   VINCI 

Un  sujet  aussi  important  que  la  Vierge  att.r 
rochers  mérite  bien  encore  quelques  mots. 
Dans  sa  note  de  la  Chronique  des  Arls  du 
6  octobre,  M.  do  GeymiiUer  ('■uiet  certaines  af- 
firmations qui  attendent  iilus  d'un  ("'claircisse- 
ment.  Tout  d'abord,  je  me  demande  s'il  n'est 
pas  d'une  sévérité  excessive  pour  le  tableau 
du  Louvre,  en  jugeant  que  ce  tableau  esl  dans 
taie  posilion  inférieure  désolante,  même 
da72s  les 2Mrties  de  lu  peinture  qui  actuel- 
lement encore  o/frcnt  intacte  leur  pellicule. 
En  tout  cas,  la  constatation  qu'il  y  a  au  moins 
des  parties  originales  dans  le  tableau  du 
Louvre  est  consolante.  Ce  qui  serait  plutôt  à 
regretter,  c'est  que  d'autres  parties  aient  été 
repeintes.  Et  cette  sévérité  suggère  à  M.  de 
GeymuUer  la  conclusion  que  ces  infériori- 
tés du  tableau  du  Louvre  résulteraient  «  de 
l'un  des  côtés  les  moins  étudiés  jusqu'ici  de 
ce  génie  prodigieux  »  et  qu'il  qualifie  de 
source  des  défauts  léonardesques.  Cette  dé- 
claration est  si  nouvelle  et  si  imprévue  qu'il 
semble  que  tout  lecteur  devrait  éprouver  le 
désir  d'une  e.xplieation  claire  et  nette.  En  at- 
tendant U7l  po  più.  di  lume,  qu'il  nous  soit 
permis  de  présenter,  en  faveur  des  défail- 
lances de  Léonard,  quelques  réflexions. 

Il  est  superflu  de  rappeler  d'abord  que  les 
artistes,  même  les  plus  grands,  ne  sont  pas 
exempts  de  défauts;  si  Andréa  del  Sarlo  a  été 
qualifié  par  ses  contemporains  d'A>idrea 
senza  difetti,  il  ne  faut  voir  là  qu'une  louan- 
geuse exagération  de  langage.  Du  reste,  ce  ne 
sont  pas  moins  les  imperfections  que  les  qua- 
lités d'un  maître  qui  constituent  sa  person- 
nalité. 

llfaut  tenir  compte,  en'outre,  des  différentes 
périodes  de  développement  d'un  artiste.  Chez 
tous  ceux  qui  ont  eu  le  bonheur  de  vivre  à 
l'époque  privilégiée  de  la  Renaissance  ita- 
lienne, c'est-à-dire  dans  les  dernières  dizaines 
d'années  du  xv«  et  les  premières  du  xvi=  siècle, 
ne  trouvons-nous  pas  une  tendance  constante 
aux  progrès  et  au  perfectionnement  de  leurs 
qualités  natives?  11  me  semble  que  Léonard 
lui-même  a  suivi  cette  loi  normale.  Si,  comme 
le  remarque  si  justement  notre  savant  con- 
frère, on  constate  une  telle  supériorité  dans  la 
«  Cène  »  du  réfectoire  de  Sainte-Marie-des- 
Gràces,  c'est  que  cette  œuvre  est  le  résultat 
des  longues  méditations  d'un  maître  arrivé  à 
un  âge  où  l'expérience  l'avait  rendu  exigeant 
envers  lui-même.  Il  serait  impossible  d'attri- 
buer une  pareille  œuvre  à  la  jeunesse  de  l'ar- 
tiste. Il  n'en  est  pas  de  même  de  la  Vierge 
aux  rochers  :  on  y  surprend  quelque  âpreté 
et  d'évidentes  maladresses,  parce  qu'elle  est 
le  produit  d'un  talent  qui  n'est  point  encore 
bien  mûri,  mais  capable  déjà  d'aborder  les 
tâches  les  plus  délicates  et  d'exprimer  d'une 
manière  surprenante  les  finesses  idéales  ca- 
chées dans  la  nature  des  choses. 


Ainsi,  dans  la  composition  de  la  Cène,  Léo- 
nard réalise  tout  ce  qu'on  peut  attendre  d'une 
œuvre  longuement  élaborée  ;  de  même  encore, 
dans  la  Joconde,  il  s'est  élevé  à  l'apogée  du 
portrait.  Et  si  l'on  compare  celte  Joconde  à 
l'autre  portrait  du  Louvre,  la  prétendue  Lu- 
crczia  Crivelli  (autrefois  la  belle  Ferronnière), 
il  est  clair  que  cette  dernière  œuvre  accuse 
un  âge  moins  avancé,  dans  lequel  l'artiste  ne 
s'est  pas  encore  entièrement  dégagé  des  liens 
quattrocentistes.  La  dislance  entre  ces  deux 
Iiortraits  est  telle  que,  pendant  longtemps,  je 
n'ai  voulu  voir  dans  la  Lucrezia  Crivelli  que 
la  main  d'un  très  habile  élève  de  Léonard, 
comme,  par  exemple,  le  Bollraffio.  .le  suis 
revenu  à  l'ancienne  attribution  en  reconnais- 
sant dans  cette  Lucrezia  une  technique  qui 
est  bien  plus  près  de  l'école  florentine  de 
Verroccbio  que  des  Milanais,  élèves  de  Léo- 
nard. 

En  somme,  ces  défauts  léonardesques,  re- 
levés mystérieusement  par  M.  de  (Jeymiiller, 
.semblent  n'être  que  les  imperfections  inévi- 
tables d'un  talent  qui  n'est  point  encore  par- 
venu à  la  maturité.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  doit 
toujours  préférer  une  œuvre  où  se  traduisent 
ces  imperfections  d'un  maître  puissant  à 
une  œuvre  où  se  révèlent  les  habiletés  sus- 
pectes d'une  main  étrangère. 

GusT.wE  Frizzoxi. 


Un  Primitif  Italien  inconnu 

Peu  de  gens,  passant  par  Lisieux,  en  Nor- 
mandie, s'avisent  d'aller  voir  le  petit  musée  de 
peinture  de  cette  ville.  On  y  trouve  pourtant  quel- 
ques œuvres  qui  ne  sont  pas  à  dédaigner.  Mon 
dessein  n'est  pas  de  les  nommer  toutes,  mais  de 
m'arrèter  sur  une  seule,  fort  intéressante  pour 
ceux  qui  s'occupent  de  l'histoire  de  la  peinture 
en  Italie. 

Elle  porte  au  catalogue  le  numéro  79  et  n'est 
designée  que  par  cette  mention  :  «  La  Vitrge  et 
reniant  Jésus  (école  italienne).  »  Elle  est  peinte 
sur  panneau  et  semble,  par  l'txécuticn,  appar- 
tenir à  l'école  florentine  du' quinzième  siècle.  Ce 
qui  mérite  mention,  c'est  le  nom  de  l'auteur,  ins- 
crit sur  le  tableau  même  et  que  je  ne  sache  pas 
que  personne  ait  relevé.  Cette  inscription,  très- 
évidemment  contemporaine  de  la  peinture,  est 
ainsi  conçue  (je  conserve  scrupuleusement  l'orto- 
graphe)  : 

QUEST.i  OPEB.i  .iXNO  FACTA  FARE  LE  KELLEGIOSE 
ET  PRINXrPALI  DE  CiSA  SCA  C-VTERIXA  PACLA  DA 
MASTRO    ANTONIO  DE   CALVIS. 

Ainsi,  ce  témoignage  nous  fait  connaître,  nor» 
seulement  l'auteur,  mais,  en  outre,  pour  quelles 
personnes  le  tableau  fut  exécuté. 

Le  nom  du  couvent  mettra  peut-être  sur  la  voie 
de  savoir  avec  certitude  en  quelle  ville  on  l'a 
commandé.  Quant  au  nom  d'Antonio  de  Calvis, 
on  ne  le  voit  mentionné  dans  aucun  dictionnaire 
et  dans  aucune  histoire  de  la  peinture.  Faut-il  le 
reconnaître  dans  un  certain  Antonio  de  Venise 
dont  Vasari  a  écrit  la  vie,  et  qui  travaillait  à  Flo- 
rence? Mais  celui-là  vivait  au  quatorzième  siècle. 


ET    UE    LA    CURIOSITÉ 


309 


et  le  tableau  de   Lisieux  ne  parait  pas   si  an- 
cien. 

Tout  co  qu'on  peut  dire,  c'est  que  la  fdrme  du 
nom  mc'Mnc  indique,  pour  cet  ai-lisle,  une  origine 
septentrionale.  Le  pluriel  italien  en  is  pour  i  {de' 
Calvis  ou  dei  Colvis  pour  dei  Calvi)  appartient 
au  nord  de  l'Italie,  au  Milanais,  au  Piémont  ou 
h  Venise.  Cott"  forme  ne  parait  mèmç  pas  avoir 
été  usitée  à  Florence. 

L.    Dl-MIEli. 


Un  ivoire   du  V'   siècle  à  Cluny 


M.  Edmond  Saglio,  directeur  du  Musée  de 
Cluny,  a  acquis,  à  Dijon,  pour  la  somme  de 
21.000  francs,  une  iilaquc  consulaire  en  ivoire  du 
c'.nquiénie  siècle  qui  était  la  pièce  capitale  de  la 
collection  Henri  Baudot. 

Cet  important  monument,  bien  connu  d^s 
archéologues,  mesure  environ  quarante  centimè- 
tres de  hauteur  sur  dix  de  largeur.  Au  centre  est 
sculpté  un  consul  aux  cheveux  arrondis  sur  le 
front,  suivant  la  mode  de  l'époque,  et  vêtu  d'une 
de  ces  riches  et  lourdes  tuniques  à  palinettes  bro- 
dées d'or  et  chargées  de  pierreries  dont  Sidoine 
Apollinaire  a  vanlé  le  somptueux  l)ruissement  : 
il  est  assis  dans  la  chaise  curule  aux  pieds  termi- 
nés en  grill'es  et  aux  poignées  figurées  par  des 
têtes  de  lion  portant  un  anneau  dans  la  gueule  :  de 
la  maiu  gauche  il  tient  l'insigne  de  ses  hautes 
fonctions,  le  scjplre  d'ivoire  surmonté  d'une  figure 
impériale  dont  le  socle  est  un  aigle  encadré  dans 
une  couronne;  de  la  main  droite  il  brandit  la 
mcpjia,  serviette  blanche  de  lui  avec  laquelle 
était  donné  le  signal  des  jeux.  A  ses  pieds,  dans 
une  perspective  iiaive,  sont  repiésenlés  des  spec- 
tateurs co::teniplant,  dans  l'amphilhéiUre.  des 
scènes  variées  :  lii,  c'est  un  ours  se  précipitant 
sur  un  homme  enfermé  dans  une  sorte  de  grand 
panier  en  osier;  plus  loin,  c'cft  un  lion  qui, 
excité  par  un  ligurant  au  visage  couvert  d'un 
casipio  grillagé,  dévore  un  laiiienu;  i\  coté,  c'est 
une  lutte  entre  un  ours  et  un  cheval. 

Ces  scènes  si  curieuses  rappelaient  les  jeux 
donnés  par  le  nouveau  consul  au  moment  de  son 
invesliluro.  Le  diptyque  qui  eiilre  dans  les  col- 
lections de  (Muny  iisl  l'un  des  trentcliuit  aclnel- 
Icment  connus.  La  lîibliollièque  Xalionaleen  pos- 
sède sjpl,  le  Musée  du  Louvre  un  seul. 

Le  nom  du  consul  représenté  sur  l'ivoiro  de  la 
colli'clioii  Hamlot  a  été,  do  la  part  des  arclioolo- 
gues,  l'nliji'l  de  beaucoup  de  controverses.  Sur  la 
Iliaque  uni(]ne  <pii  subsiste  du  iliplyque  no  se 
trouve  que  l'éiiuineralion  des  titres  di'  ce  haut 
liersonnage  :  /•,'.<■  xncri  stibiiti  i-l  Di'ir/islcr  sihi- 
Itdti  pcr  orir/itfin  ex-consul  nnlimifiits,  ll.s 
s'appllipient  très  bien,  soiuble  t-il,  à  Slilicon, 
neveu  <lu  grand  Tliéodose,  beau-père  d'IIonorius 
et  vainqueur  des  ili'ux  plus  rediuitables  eiiiieinis 
de  reinpire,  .Marie,  roi  des  (inllis,  et  Uiigndnise, 
roi  des  Huns. 

(/,(•  Temps) 


L'ART  ET   L'ARCHÉOLOGIE  AU  THÉÂTRE 


Théâtre  de  la  Renaissance. 


GiSMO.SDA. 


Si  Gis>nonih>  n'était  qu'une  féerie  ou  l'un  de 
ces  contes  bleus  et  roses  que  la  mode  actuelle 
aime  à  porter  au  théâtre,  il  serait  impossible  de 
rêver  pour  la  pièce  un  plus  joli  décor.  Si  même 
Gismonâa  n'était  que  le  Sonr/e  d'une  Xiiit  d'été, 
Thésée,  duc  d'Athènes,  et  Hippolyte  et  Hermia 
n'auraient  pas  le  droit  de  souhaiter  un  plus  joli 
palais. 

(jinq  tableaux  :  1°  Athènes;  l'Acropole;  de- 
vant le  Parthénon.  Au  premier  plan,  des  arbres, 
de  vrais  arbres,  de  grands  arbres,  de  beaux 
vieux  arbres,  sous  lesquels  dames  et  seigneurs 
«  viennent  causer  à  l'ombre  ».  Ce  sont,  j'ima- 
nine,  les  chênes  d'Obéron  et  de  Titania  ;  je  ne 
crois  pas  que  d'autres  arbres  aient  jamais  pu 
vivre  sur  le  rocher  divin.  Un  pauvre  olivier  s'y 
hasarda,  dit-on,  au  temps  du  roi  Gécrops,  il  y  a 
trente  siècles  bientôt  :  les  Athéniens  crièrent  au 
miracle  et  remercièrent  la  déesse  aux  yeux  bleus 
d'un  si  beau  présent.  .  Sous  ces  arbres,  des 
plates-bandes  de  caclus  et  des  ronds-points  de 
iiguiers,  entourant  une  croix,  dessinent  un  petit 
jardin  au  pied  du  Parthénon.  Car  il  est  là  sur  la 
gauche,  presque  de  face,  tout  entier,  admirable- 
ment conservé,  plus  complet  (|ue  lu  Madeleine  : 
il  présente  encore  la  peinture  de  ses  métopes  et, 
sur  son  architrave,  tous  ses  boucliers  votifs,  que 
les  Barbares  ont  épargnés.sans  doute  pour  le  seul 
plaisir  de  nos  yeux.  Sa  fai;ade  orientale,  à  demi- 
masquée  par  les  arbres,  ne  laisse  voir  que  quatre 
colonnes;  nnis,  par  la  ligne  du  fronton,  on  peut 
facil'Tiieiit  juger  qu'elle  en  aurait  au  moins  dix  : 
Iklinos,  moins  libéi-al,  ne  lui  en  avait  donné  que 
huit.  Les  marches  de  la  plateforme,  qu'il  avait 
aussi  faites  trop  hautes,  ont  été  abaissées  pour 
les  processions  du  bel  évéquc  que  nous  verrons 
tout  il  l'heure.  A  droite,  la  façade  et  la  tribune 
de  l'Erechtheion,  avec  ses  caryatides  intactes,  se 
prolilent  sur  l'azur  du  ciel.  Au  fond,  par-dessus 
la  façade  postérieure  des  Propylées  et  les  tours 
de  je  ne  sais  quelle  caserne  en  briques,  dort  au 
soleil  toute  la  mer  de  Salaniine,  car  un  a  sup- 
primé, pour  notre  plaisir,  les  bulles  de  la  plaine 
.•t  1rs  contreforts  des  monts  qui,  jadis,  empê- 
chaient de  la  voir. 

Sur  cette  .Vcropolc,  bien  propre,  bien  balayée, 
dans  les  feuillages  et  les  Heurs,  transportez  toute 
la  Pise  ilu  CaïupoSaiilo  et  même  lnulo  la  Flo- 
rence des  Méilicis,  mais  plus  riches  encore  et  plus 
somptui  iise.'i,  une  Kloreiice  où,  des  .S'e^if  .liVi,  ml 
aurait  exclu  la  laine  et  gni'dé  seulement  la  .soie  : 
amenez  ui.e  duchrsso  i\  grand  p.iunche,  do 
jeunes  prhiccs  et  de  noliles  seigneurs  tout  lui- 
sants de  velours,  tout  frissounan's  de  soie,  des 
vi'iieurs,  des  fauciuinijrs,  un  évéque  vêtu  do 
rouge,  un  tigre  qu'on  no  voit  pu»,  il  est  vnii,  — 
et  Cl-  détail  manque  un  peu  <lans  un  si  bol  en- 
semlile,  —  une  sorte  d'écuyer  en  fuslunollo 
de  velours  vert  avec  un  justnuciu-ps  île  bufllo  ft 
nuinches  do  velours  vert,  un  médecin  en  n>l)o 
d'astrologue  avec  un  sceptre  bomériiiuo  el  un 
turban  turc.  iK'-ployoz  l'or  et  h'  .satin.  Melle^daus 
ce.s  beaux  hnliils  tpielqiies  personnages  <lo  con- 
vention ;  lu  Mère,  le  Trailn',  If  Pivceplonr,  In 
Nourrice,    l'Kufant,   r.Viuant.    Kt  si  vous    l'ose/. 


310 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS 


comparfz  l'Acruiiulo  de  M.  Sardou  ot  l'AciopoIu 
de  Pri-iclrs. 

2'  Sur  la  roule  d'Eleusis  à  Athènes,  presque  au 
sommel  du  col,  on  rencontre  une  petite  église  à 
coupole,  dans  un  enclos  en  ruines,  et,  tout  au- 
près, les  ruines  d'un  petit  cloître,  si  étroit  ([u'il 
serait  difficile  pnul-étro  d'y  circuler  à  deux,  si  Ixis 
qu'il  faut  bien  prendre  garde  de  ne  se  point  co- 
gner aux  voit  tes.  C'est  le  couvent  deDa])lini.  Trois 
pauvres  niuinos  riiabitent  avec  leurs  chèvres,  co- 
lonie délacliée  d'un  monastère  voisin.  Tout  au- 
tour, la  cainiiatine  est  dénudée.  Partout  le  roc 
afilc'urc.  Des  pins,  des  genévriers  y  vivent  solire- 
nient  de  suli.'il  cl  d'air  pur.  En  avril,  seulement, 
le  rocher  se  tleuril  d'aspliodéles  et  d'anémones,  et 
c'est  un  but  de  promenade  obligatoire  pour  tous 
les  voyageurs  de  la  maison  Cook.  Après  le  Parlhé- 
non,  M.  Sardou  uoum  mène,  donc  au  couvent  de 
Daphiii. 

C'est  là  ([ue  la  belle  duchesse  vient  faire  ses 
dévolions  jusqu'à  Pâques  fleuries.  Et  pour  la  re- 
cevoir, l'église  s'est  faite  cathédrale  ;  derrière  les 
grandes  fenêtres,  llainbent  des  milliers  de  cierges. 
Le  cloître,  haussant  ses  voûtes,  élargissant  ses 
arcades,  a  ouvert  ses  grands  bras  autour  d'un 
charmant  jardin,  où  dans  les  verdures  se  cache 
la  vasque  d'un  jet  d'eau.  Des  glycines  complai- 
santes ou  des  lianes  tropicales  (je  n'ai  pu  distin- 
guer) ont  pendu  aux  corniches  leurs  guirlandes 
de  fleurs,  et  dans  les  lauriers-roses,  les  jolies 
nonnes  se  sont  vêtues  de  blanc,  de  bleu,  de  vio- 
let, pour  apporter  des  roses  à  la  belle  duchesse  et 
lui  dire  merci  en  latin. 

Tout  ce  décor  va  bien  avec  les  choses  qu'on 
y  raconte,  une  bataille  de  Marathon,  entre  au- 
tres, et  un  débordement  de  l'Ilissos.  La  ba- 
taille a  été  modernisée  ou  «  moyen-âgée  »,  si  l'on 
veut,  avec  des  arbalètes  et  des  pertuisanes,  et 
les  beaux  seigneurs  écoutent  ce  récit  sans  un  sou- 
rire. Ils  parlent,  de  même,  des  terribles  déborde- 
ment de  l'Ilissos  et  de  ses  ravages  dans  les  bas 
quartiers,  en  gens  habitués  aux  inondations  des 
grands  tleuves  et  aux  fureurs  du  Po.  Et  parmi 
eux,  il  en  est  un  surtout,  casqué  d'or  et  de  velours 
noir,  cuirassé  de  velours  noir  ;  vous  souvient-il 
d'une  jolie  mazarinade! 

JuJitaucorps  de  velours  noir 
Portait  le  grand  comte  de  Maure 
Kt  sur  son  dos  faisait  beau  voir 
■Iiistaucorps  de  velours  noir. 

3°,  4»,  5°.  Ces  deux  premiers  tableaux  sont  évi- 
demment parmi  les  décors  ce  qu'est  Gismonda 
parmi  les  personnages  de  la  pièce,  les  grandes 
attractions  à  l'adresse  du  bon  public  qui  se  pi- 
que d'humanités  et,  comme  on  dit,  de  culture 
libérale.  Les  autres  pâlissent  à  côté  et  ne  sont  là 
que  pour  faire  nombre. 

Le  troisième  nous  présente  un  intérieur  de 
palais,  un  honnête  intérieur  de  riche  palais, 
plutôt  moyen-àgeux,  dont  on  ne  pourrait  rien 
dire,  s'il  n'avait  la  prétention  do  nous  offrir 
une  exacte  copie  d'un  palais  des  ducs  d'Athènes. 
Quand  on  réfléchit  à  l'absence  de  forêts,  qui, 
toujours,  caractérisa  la  Grèce  et  l'Altique,  on  se 
demande  comment  ces  bons  ducs  avaient  pu  se 
procurer  tant  de  bois  et  de  si  grosses  poutres. 
Et,  quand  on  songe  au  climat  d'Athènes  et  aux 
habitudes  orientales,  on  ne  regarde  pas  sans  ad- 
miration  la   grande,  large,  haute,    énorme    che- 


minée qui  occupe  tout  l'un  des  panneaux  et  dont 
les  superbes  chenets  attendent  quelque  arbre 
gigantesque. 

Sous  un  uiélodramatique  clair  de  lune,  le  qua- 
trième décor  nous  ollre  les  ruines  très  roman- 
tiques d'un  temple  d'Aphrodite,  que  l'auteur  a 
placées  sur  la  colline  des  Nymphes,  à  seule  fin 
de  pouvoir  nous  montrer,  dans  le  fond,  la 
silhouette  do  l'Acropole  et  la  montée  des  Propy- 
lées. C'est  là  encore  une  de  ces  vues  justement 
vantées  par  .loaniie  et  par  Baedeker  :  tout  fami- 
lier de  Cook  et  d'Athènes  aurait  été  peiné  de  ne 
point  la  retrouver  ici.  Ces  ruines  sont  d'ailleurs 
poétiquement  ornées  de  plantes  grimpantes  et  de 
lierre.  Comme  à  l'Acropole  du  premier  décor,  un 
grand  arbre  ajoute  encore  à  la  beauté  du  lieu. 
Jlais,  ici,  on  aurait  tort  de  le  croire  superflu  ;  il 
sert  à  cacher  Gismonda  et  à  tromper  un  vilain 
traître. 

Enfin  l'église  du  cinquième  tableau.  Un  inté- 
rieur d'église  romane,  pbilot  laide,  et  dont  le 
chœur  étriqué  se  prête  mal  aux  exubérantes  agi- 
tations d'un  évêque  et  de  deux  prêtres,  qui  -vrai- 
ment n'y  sont  point  à  l'aise.  Mais  dans  cette 
église,  quel  admirable  défilé  !  Il  est  impo.=  sible 
de  rêver  une  apparition  plus  noble,  plus  grande, 
—  on  épuiserait  un  dictionnaire  d'épithètes,  — 
plus  belle  que  cette  Gismonda,  toute  blanche  do 
soie  et  d'argent,  coifl'ée  de  rouges  orchidées  sur 
l'or  de  sa  chevelure,  et  tenant  à  la  main  la  palme 
verdoyante  de  Pâques  fleuries  :  le  bon  Dieu  n'a 
jamais  vu  pareille  sainte  dans  tout  le  chœur  des 
vierges  et  des  martyres. 


Mais  pourquoi  cette  céleste  apparition  a-t-elle 
de  si  laides  choses  à  nous  raconter?  est-il  possi- 
ble vraiment  que  la  nuit  précédente  elle  soit 
allée...?  ou  ne  cherche-t-elle  pas  à  nous  faire 
accroire  ?  Elle  a  beau  s'accuser  ;  je  ne  croirai 
jamais  qu'elle  ne  se  vante  pas.  Et,  dans  ce  der- 
nier tableau,  apparaît  plus  nette  et  plus  criante 
je  ne  sais  quelle  disconvenance  secrète  que  l'on 
sentait  jusque-là  sans  la  pouvoir  définir,  entre 
font  le  décor  et  la  pièce  elle-même.  Si  Gismonda 
est.  dans  l'esprit  de  l'auteur,  autre  chose  qu'une 
exhibition  pour  les  yeux  (j'ai  grand  peur  que 
cette  hypothèse  ne  semble  un  peu  naïve),  si  le 
costume  et  le  décor  ne  doivent  être  qu'un  moyen, 
entre  beaucoup  d'autres,  de  contribuer  à  un  cer- 
tain effet  sur  le  public,  il  est  indiscutable  que  le 
décor  tire  d'un  côté  et  la  pièce  de  l'autre,  l'une  à 
hue,  l'autre  à  dia,  l'une  vers  le  noir  mélo,  l'autre 
vers  l'azur  des  contes  et  des  rêves. 

Pour  bien  montrer  ce  désaccord,  il  faudrait 
dresser  le  catalogue  complet  de  tous  ces  costu- 
mes splendides,  —  je  n'en  ai  presque  rien  dit  : 
admettez  qu'ils  sont  tous  admirables,  —  pour- 
suivre dans  le  détail  la  description  et  l'éloge  de 
tout  ce  luxueux  décor  et  rendre  sensible  l'impres- 
sion de  splendeur,  de  richesse,  de  puissance,  de  sé- 
curité, de  force  tranquille  et  de  domination  incon- 
testée, qui  se  dégage  de  tout  ce  spectacle.  Il  s'agi- 
rait d'un  Louis  XIV  athénien,  do  sa  légitime 
royauté  et  de  son  Versailles,  que,  toutes  diffé- 
rences gardées,  l'effet  produit  serait  le  même. 
Il  est  inutile  de  dire,  n'est-ce  pas?  que  c'est  là 
un  conlre-sens  historique  et  que,  perchés  sur 
leur  acropole,  guettés  par  le  Turc,  le  Grec,    l'Ai- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


311 


banals,  le  Vénitien,  le  Catalan  et  tous  les  rù- 
deurs  de  frontière,  seigneurs  très  précaires  d'un 
pays  ravagé  vingt  fois  en  un  siècle,  ces  ducs 
d'Athènes  devaient,  comme  leurs  sujets,  vivre 
très  pauvrement  et  quelquefois  sentir  la  faim,  et 
chaque  année  il  fallait,  par  un  tribut,  acheter  la 
neutralité  turque. 

Mais  il  est  entendu  qu'un  auteur  a  toute  li- 
berté avec  riilslolre  et  il.  Sardou  en  a  largement 
usé.  «  Nérlo  étant  mort,  dit  Ohalcocondyle,  sa 
femme  eut  la  tulello  de  son  jeune  lils. 

Or,  elle  devint  follement  amoureuse  d'un  jeune 
Vénitien,  à  qui  elle  promit  sa  main,  s'il  devenait 
libre,  car  ce  jeune  seigneur  avait  laissé  à  Venise 
une  femme  légitime.  L'espérance  de  devenir  duc 
d'Athènes  le  lit  rentrer  ;i  Venise,  où  il  tua  sa 
femme,  et  revenir  promptement  épouser  sa  maî- 
tresse. Mais  les  Allièniens  se  plaignirent  au  Sul- 
tan, qui  conlia  la  tutelle  et  le  pouvoir  à.  Franco, 
cousin  de  Nério  ». 

M.    Sardou  a  justement  renversé  tous  I  s  ter- 
mes  de   ce    problème   dramatique  :     dans   Gis- 
monrla,    ce    sont   les  Athéniens  qui   impo.sent  à 
leur  duchesse  un  mari  de  leur  choix  et  de  leur 
race.   Mais  s'il  y  a  encore  des  Grecs  à  Athènes, 
pourquoi  nulle  part  ne  les  voyons-nous  dans  la 
pièce  ?   Je  ne  complo  pas,  en  ell'et.  celte  vieille 
barbe  de  médecin  aveugle  qui   nous  conlc  de  si 
longues  fadaises   au  premier  acte  :  singulier  re- 
pré.senlant  d'une  ville  qui  h  ce  moment  même  pro- 
duisait  un  écrivain  comme    Clialcocondylc.    Car 
Athènes  était  encore  vraiment  grec(|ue,  et  non  llo- 
rentine,  comme  nous  le  ferait  croire  toutce  décor. 
Le  régne  de  Nério  avait  même  été  marqué  par  un 
réveil  de  la  nationalité  atti<pio,  et  les  prétentions 
littéraires  do  Clialcocondylo,  ses  imitations  vou- 
lues do  Thucydide  cl  d'Hérodote  montrent  assez 
que  ce  peuple  savait  encore  son  histoire  un  peu 
mieux   que   l'aveugle  do  M.  Sardou.  Kério  avait 
accordé  à   ses  sujets  grecs  un  archevéciue  grec, 
orlliodoxc,    schismalique,   qui    habitait  la   ville, 
tandis  que  l'archevèciue  latin  habitait  l'Acropole, 
parmi  les  calholicpies  llorentins,  et  l'on  avait  alors 
deux  villes  en  pré.sence  :   en  bas  la  sujette  ortho- 
doxe, en  haut  la  reine  callioli(pie,  et  c'est  la  lutte 
do  ces  deux  villes    que   M.  Sardou  voulait  nous 
peindre  (en  supposant  toujours    qu'il  ait   voulu 
nous  peindre  qui^lipie  rho.si')  dans  (Jinnii/tiilii. 

Mais  alors,  tout  le  décor  doit  changer  do  ton. 
L'Acropole,  par  exemple,  nous  doit  être  présentée 
comme  le  nid  de  soudards,  qu'elle  était,  un  re- 
paire de  condottieri,  une  ppliti'  ville  aux  rues 
étroites,  au  maisons  rrénelérs,  tcjurrelées,  ri'nipa- 
rées,  une  ville  complète,  pouvant  so  sutllreielle- 
mêuio,  et  vivant  presque  toujours  assiégée,  telle 
qu'fUe  resta  sous  les  Turcs  jiis(pi'au  d.'bul  de  ce 
siècle  et  telle  (pie  nous  la  montrent  tous  les  voya- 
ges (lu  Levant  et  les  dessins  de  Sluarl.  Autour  du 
Parthénuri  et  de  l'ICrechllieion  avaient  poussé 
toutes  les  lèpres  des  échoppes,  des  impasses, 
dos  ta(ulis,  des  riU'llos,  des  haraqiu's  rapié- 
cées et  des  cI(ilur(M  croulantes  qui  eniDiirenI 
encore  t(dle  de  nos  cathédrales.  Adieu  les  grands 
arbres  verts  !  et  les  can.serics  il  l'ombre  I  cl  les 
disputes  amoureuses!  Dans  les  recoins  des  Pro- 
pylées, derrière  lelempli'  de  lu  Vicloire  Aptère,  on 
ne  devait  pas  renc(Milrer  beaucoup  de  vierges  llo- 
rcntines,  et  j'imagine  (pi'au  lieu  de  freliupiels  en 
toques  do  satin,  en  robes  de  velours,  en  casiupies 
do  soie,  la   bonne    iln.li.-.^,.  nviiil  à  «un   service 


quelqu'une  de  ces  bandes  albanai-ses  qui  commen- 
çaient alors  leurs  étranges  fortunes. 

Pour  que  nous  comprenions  la  répulsion  de 
Gismondii  el  sa  fureur  à  la  seule  idée  d'être  ai- 
mée d'Almério,  il  ne  faut  point  nous  le  montrer, 
lui,  en  si  beau  costume  :  quelle  femme  ne  l'eût 
aime,  si,  étant  si  beau,  il  eût  été  si  bien  rais  î 
Puisqu'elle  a  pour  lui  tout  le  dédain  du  conqué- 
rant envers  la  race  con(juise  et  celle  belle  hauteur 
de  pitié  méprisante  que  les  Latins  ont  toujours 
témoignée  aux  Grecs,  puisqu'elle  est  assez  aveu- 
glée pour  no  pas  voir  avant  le  troisième  acte  la 
beauté  de  ce  mâle,  que  le  costume  d'Almério  nous 
rappelle  sans  cesse  sa  réelle  condition,  montrez- 
nous  un  Grec.  Je  crois  avoir  connu  Almério 
dans  les  monts  d'Albanie.  Nez  d'aigle,  yeux  noirs, 
moustache  en  croc,  armé  de  tout  ce  cpie  ses 
pères  avaient  pu  voler  ou  acheter  de  poignards, 
balani;ant  sa  fustanelle  et  ses  manches  brodées 
sur  le  mur  d'une  vieille  forteresse,  il  était  an  ser- 
vice d'un  bey  de  Delvino.  Un  soir,  il  tua  le 
niaitre,  enleva  la  femme,  et,  si  les  Turcs  n'a. 
valent,  hélas  !  implant  •  dans  ce  pays  un  simu- 
lacre de  justice,  il  serait,  aujourd'hui,  seigneur 
de  ce  canton...  Mais,  s'il  avait  habité  l'Athènes 
de  Gismondri,  il  eut  fait,  sans  doute,  quelques 
changements  contraires  au  préjugé  commun. 

Puisque  l'archéologie  semble  faire  .ses  frais, 
me  sera-t-il  permis  d'exprimer  un  vœuf  Après 
Gismoiiffii,  duchesse  d'Alhène-!,  M"SarahBein- 
hardt  nous  annonce  une  Médein ,  de  M"'  Si" 
nionne  .\rnau(l. 

Le  seul  litre  de  la  pièce  annonce  une  archéolo- 
gie documentée,  scrupuleuse  :  Corneille,  qui  n'é- 
tait pas  archéologue,  disait  tout  bonnement 
Mcdée,  le  pauvre  homme  I  Donc,  après  l'Acro- 
pole, voici  venir  uno  Acroeorinthe  à  l'usage  du 
grand  public.  Mais  Alliénes  et  Coriuthe,  depuis 
l'organisation  des  tournées  Cook,  sont  devenues 
familières  h  beaucoup  de  gens  ;  ce  n'est  déjA  plus 
de  l'actualité.  Je  rêve  de  découverles  plus  récen- 
tes :  je  voudrais  une  duchesse  de  Delphes,  el  il 
sérail  si  facile  de  me  contenter  t  Que  M.  Sardou 
ouvre  soiilemenl  Chalcocondyle  à  la  page  U7  de 
l'édition  de  lionii  : 

«  Bajarid.  lils  d'Amural.  résolut  d'envahir  la 
Thessalie  et  la  Phocide.  11  était  appelé  par  l'ar- 
clievi'que  de  Salone,  qui  lui  vantail  les  chasses  au 
marais  et  les  plaim^s  de  ce  piiy.>j  si  favorables  ù 
l'élevage.  Delphes  était  entre  les  mains  de  Trude- 
lude,  veuve  du  duc  Delvis.  Uajarid  conquit  la 
Thessalie,  prit  Doinoko  et  Zeïloun,  fori;a  les 
Tliermopyles  et  descendit  en  Phocide.  La  Du- 
chesse, sentant  approcher  l'orage  cl  devinmit  In 
Irahisuii  de  l'archevêque,  vint  au-devant  de 
Itajarlil,  en  lui  n  ueiiant  sa  tille,  qui  dlnit  nubile 
et  liancêe,  et  tout  l'argiMil  (lu'eile  put  réunir. 
Uajarid  prit  l'argent  el  la  Mlle  et  laissa  D<-lphes  A 
Triidelnde.  I.ii  Dncliesso  con.serva  donc  sa  ville. 
Mais,  fiillcmenl  auioureuso  d'un  prêtiv  nonimiS 
Straléus,  elle  lui  abanJonniiil  loul  le  pouvoir,  et 
cet  liomine,  (|ui  ."iiviiil  tlos  .sortilèges  démoniaipios 
pour  attirer  loules  les  feniiui'S  dans  ses  bras, 
lyrannisa  les  citoyens.  L'archevi'qiie  ix'prucha  A 
Uajarid  de  laisser  impunis  celte  fenimo  iididièro 
el  sou  indigne  amant.  Le  Sullun  Unit  par  leur 
déclarer  la  gmu'iv  et  oiuuienn  la  mère  et  la  lllle.  » 
Voili\  les  faits.  La  pièce  ne  coulerait  ni  grand 
travail,  ni  grosses  sommes.  Tous  les  personnagi^, 
tous  les  caraclèrus  et  les  trois  quarts  du  dialogue 


312 


LA    CilHONIQUK    UKS    AUTS 


ilo  Gismonda  pourraient  resservir  :  on  rempla- 
cerait seulement  la  bataille  de  Marathon  par  le 
passage  des  Thermopyles.  Les  dckors  eux-mêmes 
auraient  à  peine  besoin  do  quelques  rctouclies  : 
le  Parlliénon,  avec  ses  boucliers  votifs,  devien- 
drait le  leui]ile  do  Dclplios;  le  couvent  de 
]-)aphni  s'appellerait  monastère  d'Hagios  Loukas  : 
le  (lalais,  l'église  et  les  ruines  du  temple  d'Aphro- 
dite trouveraient  sans  peine  leur  emploi.  Et  son- 
gez au  succès  si,  pendant  les  entr'actos,  au  lieu 
de  n'od'rir  au  public  que  le  rideau  —  très  cu- 
rieux, je  l'avoue,  —  où  l'ècusson  unit  les  noms 
de  Kacino,  Gœthe,  Shakespeare,  etc.,  on  jouait 
quelques  mesures  de  Vlli/iinn'  à  AjiuUoii. 

I!.  D.uiiiÉ. 


REVUE  DES  REVUES 


0  La  Construction  moderne  (S  décembre). 
—  M.  Charles  Lucas  publie  et  commente  une 
lettre  d-î  Léon  Vaudoyer,  eu  date  du  lu  juillet 
ISiG,  à  sou  ami  l'archilecle  Duc,  alors  pensiou- 
sionnaire  à  l'Académia  de  p'rance,  à  Rome.  C'est 
du  concours  ouvert  pour  le  monument  au  général 
Foy,  au  Père  Lachaise,  qu'il  est  question  eu  celle 
l,ettre.  Tre.ite-trois  artistes  y  prirent  part,  onlre 
autres  Garnaud,  Gilbert,  Cendrier,  JIoreaii,Arveuf, 
qui  ce  sont  fait  connaître  depuis  par  des  œu- 
vres remarquables;  Léon  Vaudoyer  fut  classé  le 
premier  et  son  projet  fut  exécuté  avec  la  collabo- 
ration, pour  la  sculptuie,  de  David  d'Angers.  Lors 
de  ce  beau  succès,  Vaudoyer  avait  viugt-lrois  ans 
seulem-jul.  La  mêms  année,  il  remportait  le  prix 
de  Rome. 

O  Un  article  signé  «  Un  .Architecte  »,  sur  deux 
statues  romaines  de  la  Victoire  ailée,  trouvées 
sur  le  plateau  de  Byrsa,  l'ai-ropolo  de  la  Carthag'î 
panique.  Ces  deux  statues,  de  grandes  propor- 
tions, d'un  beau  caractère  architectural,  sont  sem- 
blables. Peu  dedifl'érences  les  dist.ngucnt.  Elles 
étaient  destinées,  sans  doute,  à  se  faire  pendant. 


=  Athenseum  (8  décenibre).  —  Parmi  les 
nombreux  livres  d'étrenncs,  idustrésounon,  dont 
il  donne  la  liste,  le  seul  qui  semble  devoir  nous 
intéresser  est  une  édition  nouvelle  d'Olivier 
Twist,  l'immortel  chef-d'œuvre  do  Dickens,  il- 
lustrée de  vingt-quatre  reproductions  en  couleur, 
d'après  des  aquarelles  de  George  Gruishanck, 
le  célèbre  caricaturiste  politique  du  teuips  de 
Georges  III,  qui,  bien  que  parfois  d'une  verve 
humoristique  disproportionnée  avec  le  texte,  pré- 
sentent un  réel  intérêt  artistique. 


son  pays.  Tlie  AvtAm'tli'in-  nous  donne  quelques 
reproductions  des  œuvres  d'Albert  Moore  qui  no 
manquent  pas  d'une  certaine  .saveur  et  semblent 
justitior  l'éloge  qu'il  fait  de  son  talent.  M.  Moore 
a  fait  do  nombreuses  peintures  décoratives,  no- 
tamment pour  l'église  de  Saint-Alban,  i  Roch- 
dale  et  dans  le  foyer  du  Queen's  Théâtre,  à  Lon- 
dres. 

-{•The  Art  Amateur,  ainsi  que  l'indique  son 
sous  titre  :  Art  in  Ilnuseholrt,  a  surtout  jwur 
but  de  fournir  à  ses  lecteurs  des  modèles  pour 
de  menus  ouvrages  artistiques.  Pour  répondre  à 
son  programme,  il  consacre  ses  autres  articles  à 
la  peinture  de  fleurs,  à  la  décoration  chinoise,  à 
la  broderie,  etc. 


-|- The  Art  Amateur  (décenibre  1894)  con- 
sacre sou  premier  article  à  un  peintre  anglais, 
Albert  Moore,  qui  a  occupé,  dans  l'art  de  son 
pays,  une  place  honorable.  Plus  dessinateur  que 
peintre,  ses  œuvres,  en  dépit  d'une  certaine  sé- 
cheresse et  d'une  exécution  tourmentée,  se  recom- 
mandent par  la  pureté  classique  de  la  forme  et 
la  belle  tenue  décorative.  Gomme  la  plupart  de 
ses  collègues  anglais,  M.  Moore  n'a  cherché  dans 
le  style  classique  qu'un  prétexte  pour  draper 
à  l'antique   des   figures  modernes  appartenant  à 


—  Bulletin  de  Correspondance  Hellénique, 
1894  (t.  XVllI,  fascicules  I-VIl).  —  PI.  IV  l>is. 
Stèle  de  Dorylée  en  Asie-Mineure,  publiée  par 
MM.  Radet  et  Ouvré.  C'est  une  œuvre  archaïque 
remaripiable,  remenlant  aux  environs  de  l'an 
530  avant  Jésus-Clirisl,  et  représentant  l'-Arlémis 
persique,  aux  ailes  recoquillées,  tenant,  de  la  main 
gauche,  un  lion  par  une  patte.  Le  style  ollrc  des 
analogies  frappantes  avec  celui  des  œuvres  de 
l'archaïsme  ionien. 

PL  V,  VI.  Très  intéressante  slatuettc  en  bronze 
de  l'Acropole  d'Athènes,  publiée  par  il.  de  RidJer. 
Le  type  est  celui  des  statues  viriles  dites  d'Apol- 
lon. Le  style,  cru  éginétique  par  M.  Furtwaen- 
gler,  semble  bien  plutôt  attique. 

PL  IX.  Plan  de  la  voie  sacrée  de  Delphes,  au- 
dessous  du  trésor  des  Athéniens.  Ce  plaii  e^l  in- 
dispensable pour  l'étude  des  relations  des  fouilles. 
PI.  XVI.  Bas-relief  ai'chaïque  représentant  H'îr- 
cule  agenouillé  tirant  de  l'arc,  [mbliè  par  M.  Jou- 
bin.  Ce  bas-relief  avait  été  découvert,  avec  un 
autre  plus  considérable,  en  186G,  dans  l'ile  de  Tiia- 
SOS.  Enlevé  par  un  navire  de  guerre  turc,  il  avait 
complètement  disparu.  Eu  188."),  M.  S.  Reinach 
publia  de  ces  sculptures  des  croquis  assez  gros- 
siers, cjui  avaient  été  exécutés,  lors  de  leur  décou- 
verte, par  un  médecin  de  l'ilo,  M.  Christidis. 
Cette  publiiation  permit  aux  autorités  turques 
de  retrouver  un  des  bas-reliefs  à  l'arsenal  de 
Gonstantinople,  oii  il  avait  été,  dans  l'intervalle, 
fort  maltraité.  C'est  de  cettu  œuvre  intéressante, 
rappelant  tout  i\  fait  le  type  de  C-'rtaines  mon- 
naies de  Thasos,  que  M.  Joubin  a  fait  connaître 
une  héliogravure. 

—  Le  menu  numéro  du  Bulletin  renferme  une 
étude  très  originale  de  M.  Svoronos  sur  la  signi- 
fication des  types  monétaires  des  anciens  ;  le  sa- 
vant numismatiste  grec  attribue  à  ces  types  une 
signification  astronomique  et  allègue,  à  l'appui  de 
son  opinion,  de  nombreuses  gravures  exjcutées 
d'après  des  monnaies. 


p  Journal  of  Hellenic  Studies  ,  189-i 
(t.  XIV  ;  1"  partie).  —  PI.  I.  Très  inléressan'e 
tentative  de  restitulion  du  colTret  de  Cypsèle,  d'a- 
pi-ès  les  textes  et  les  peintures  céramiques.  L'au- 
teur, M.  Smart  Jones,  a  fait  preuve,  dans  ce  tra- 
vail, d'autant  de  goût  que  d'érudition. 

PI.  II-IV.  Fragments  de  beaux  vases  ppiuts 
découverts  sur  l'acropole  d'.\thènes. 

PI.  V.  Admirable  tète  de  l'ancienne  collection 
Borghèse,  apparlenant  aujourd'hui  à  M.  Hiim- 
phreyWard,    publiée  par  Miss  Eugénie  Sellers. 


E      D.';   LA   CURIOSITE 


313 


La  savante  antiquaire  a  donné  de  bonnes  rai- 
sons pour  croire  que  ce  nicrc«au  de  sculpture 
vraiment  hors  ligne  devait  être  attribué  à  Gaiamis. 

PI.  VI-VIII.  Vases  et  reliefs  de  la  tombe  dite 
PoUedrara  à  Vnici,  découverts  en  lîi39.  C'est  la 
première  publication  satisfaisante  que  l'on  pos- 
sède de  ces  curieux  objets,  appartenant  aux  en- 
virons de  l'an  iM)0  avant  J.-C. 

PI.  IX.  Peinture  d'un  lécylhe  d'Erétrie  repré- 
sentant la  Mort  de  Priam. 


Q  American  Journal  of  Archaeology,  l^"'-''! 
(t.  IX,  fascicules  Ui).  —  PI.  I  IK.  Mil. lunes  .l..' 
Luca  dcUu  Kobbia,  publiées  par  JI.  A.  iMarquand. 
On  remarquera  l'excellence  des  simili-pravures, 
que  l'on  n'exécute  nulle  part  mieux  qu'en  Auié- 
rique. 

PI.  X.  Panneau  de  Rico  di  Candia,  conservé 
aux  Ullizi  à  Florence  (commencement  du  xiv 
siècle). 

PI.  XI.  Torse  d'athlète  découvert  à  Daphné, 
près  d'Athènes. 

PI.  Xll.  Bas-reliefs  athéniens,  découverts  prés 
de  Phalèro. 

PI.  XIII.  Groupe  d'une  des  portes  de  Ghi- 
berti,  avec  l'esquisse  en  terre  cuite  de  l'artiste. 

PI.  XIV.  Belle  tète  du  v*  siècle,  ayant  fait 
partie  d'une  uictope  de  l'Héraeon  d'Argos. 

P.  XV,  Sceaux  hittites. 

PI.  XVI.  Portrait  et  buste  du  grand  arohéol.)- 
gue  allemand  Brunn,  mort  au  nioisde  juillet  18'J'i. 

h'American  Journal  se  di.-tigue  de  toutes  les 
revues  arcliéulugiques  publiées  eu  Europe  par 
la  grande  pari  iju'il  fait  au  dépouillement  des 
autres  recueils  et  aux  nouvelles  archéologiques. 
C'est  le  seul  périodique  oi'i  l'on  trouve  des 
eomptes-rendns  détaillés  de  toutes  li.'s  décou- 
verlus  failes  en  Grèce,  en  Asie  Mineure,  en 
Italie,  en  Espagne,  en  France,  etc.  Jusqu'en  CfS 
derniers  tenjps,  il  consacrait  même  qiielipies 
pages  aux  antiquités  de  l'ExIrème-Orieut,  mais  le 
manque  de  place  a  contraint  ses  rédacteurs  A 
lai-^siM-  ces  pays  en  dehors  de  leur  cadre.  Ea  pu- 
blicaliou  du  Journal,  longtemps  irrëgulièrc, 
parait  aujoutd'hui  assurée. 

R  Mittheilungen  des  deutschen  Instituts 
in  Athen,  lf<'i'i  (t.  XIX,  las.icules  1-:!.  Allié- 
nés,  \Villj.ig.  èdilrnr).  —  l'I.  MV.  Plans  et 
vues  des  ruinc^s  du  IhéAIre  de  Magnésie  du 
Méiinrlre,  exploié  par  M.  IliUer  von  Gaerlringeu, 
qui  a  supporté  les  frais  considérables  du  dé- 
blaiement. 

PI.  VI.  Statue  découverte  i\  Epidaure  et  repié- 
sentant  une  Néréide  sur  un  cheval  marin,  attri- 
buée par  M.  Winterau  sculpteur 'l'Iuiothéo. 

P.  S'il.  Très  lieau  bas-relief  allicpie  du  v  siè- 
cle, di'couvert  à  Eleusis,  représentant  Ath('>ua 
.serrant  la  main  du  Peuple  d'l';iensis  pi'rsonnille 
cl,  d'autre  part,  les  druK  Grandes  Déesses, 
Démêler  el  Korè, 

PI.  IX.  Plan  des  nouvelles  fouilles  exécu|é,'s 
fi  Troie  eu  1S"V  l,e  rapport  de  M.  Doerpfeld, 
qui  iacc(uupagne  ce  plan,  insiste  sur  l'extensinn 
de  la  ville  qui  occupait  l'euiplacrmi'Ut  d'ilissar- 
liU  à  l'èpoipie  mycéniiinn'.  On  annonce  ipu'  les 
fouilles  ni'  seront  pas  continuées,  ce  ipii  est  fuit 
regrettable,  beaucoup  de  prublènns  attiuidaid 
encore  leur  sohilion. 


X  JahrbuchderKœn.  preussischen  Samm- 
lungen  (XV'  volumes  4'  fasc  cule).—  Il  aloujours 
clé  assez  diflicile  de  distinguer  quelle  part  re- 
\iei!t  à  chacun  d' s  deux  frères  Pollajuoli  dans 
es  tableaux  atlri bu  sa  leur  c  illahoration,  et  même 
de  déterminer  quelle-,  sont  les  oeuvres  propres 
d'Antonio  (non  seulement  dessinateur  exce  lent, 
modeleur  et  graveur  énergique,  mais  aussi  pein- 
tre remarquable,  quoi  qu'on  l'ait  généralement 
ignoré)  et  quelles  sont  celles  de  Pi  ro.  C'e-t  ce  à 
quoi  s'applique  M.  Hermann  Ulina  m  dans  une 
étude  très  approfondie  et  lrêsintèrcs.''ante,  ac.;oui- 
pagn^  0  de  plusieurs  reproductions  (dont  un^'  su- 
P'-rbe  héliogravure  d'après  le  Dariil  de  Piero  Pol- 
lajuoli au  musée  de  J!erliM)el  d'une  liste  de  dessins 
des  deux  frères  et  des  copies  nui  en  ont  été  fai- 
tes. 

X  I-e  développement  de  Michelozzo  dan-;  l'art 
architectural  et  sa  collaboraliou  avec  Donatello  : 
tel  est  le  litre  d'un  article  d--  notre  savant  colla- 
boraleur,  M.  de  Geymûiler  qui,  primiliveiutnt, 
devait  servir  de  conclusion  à  un  travail  fait  en 
collaboration  avec  M.  le  D'  Stcgmaun  sur  Mi- 
chelozzo, mais  que  la  divergence  de  vues  des  deux 
auteurs  empêcha  de  publier.  M.  Steguiann,  dans 
ce  livre,  et  son  fils,  dans  V  Architecture  de  la 
Renfiissnnre  en  Tnscuni',  prétendant  que  la  belb; 
chaire  en  bronze  à  l'intérieur  du  dôme  de  Prato 
est  tout  enliére  l'onivre  de  Michelozzo  et  non, 
comme  on  l'a  pensé  d'ordinaire,  lo  résultat  de  sa 
collaboration  avec  Donatelli.  M.  de  G':ymfdler, 
avec  une  argumentation  très  fouillée,  basée  sur  Ij 
développemeul  artistique  de  Miciielozzo.  s'allaohe 
;'i  réfuter  c-tte  assertion  et  à  prouver  que  c-t  ar- 
tiste, qui  plus  lard  créa  des  choses  bien  moins 
parfaites  que  celle  là,  ne  fut  ici  qu'un  ii  torprêle. 
que  le  fondeur  de  cette  chaire  courue  putiérement 
pir  Donatello.  Par  contre,  il  nous  signal-  une 
œuvre  de  Michelozzo,  restée  jusqu'ici  inconnue  et 
récemment  découverte  par  M.  A.  Schnuirsow,  le 
Palazzo  Hettoiale,  à  liaguse. 

Do  curieuses  onsidéralions  sur  le  rôle  de  l'ar- 
chitecture dans  l'œuvre  d-i  Donatello  et  sur  la  na- 
ture ou  pluliJt  11  les  deux  ou  trois  dilTêrt-ntes  na- 
tures d'artistes  u  du  grand  sculptiur  tlorenliii 
viennent  compléter  cette  dissertation. 

X  On  n'a  pas  oublié  le  be.iu  el  récent  travail 
lie  .\l.  (îruy.rsur  Viltorc  Pisaiio,  dans  la  G  H'-ttr. 
Voici  qui  peut  s'y  ajouter  ;  une  page  d'étu>li  s  vi- 
s.blenuiit  d'après  nature,  faites  par  l'ailisle  pour 
les  Jeux  pe.ndus  qu'on  voit  fi  l'arrièn-  plan  dans 
la  fresipio  do  Siiint-Oeorges  i\  SaiMl>'-.\unsia~is 
do  Vérone,  l'es  dessins,  tirés  de  la  riche  collec- 
tion de  Malcolin  i\  Londres,  et  attribués  !^  Inct  !\ 
Andréa  del  Caslaguo,  .sont  restitués  par  M.  t.à»inp- 
bell  Dolyson  !"i  leir  vérilablo  ."ïulrur,  q  li.  clio^o 
curieuse,  a  reproduit  ce  mè  nu  déinil  do  doux  sup- 
plicll''^•  dans  V  Adoration  des  .\t<tyes  du  inusi>edo 
llerliii. 

X  II  y  un  an  environ,  on  découvrit,  dans  la 
petite  é,;liso  du  village  de  Dahleni,  près  Herilii. 
toute  une  séno  do  peintures  murali's,  dont  pbi- 
si>  urs  assez  bien  conservées.  Apixirtciiunl,  d'après 
leurs  caractères  de  conceplian  et  d'exéciitiim,  aux 
conimeuceiuenls  de  l'art  gothique,  très  probnide- 
meni  au  xiii*  sié.-le,  elles  comptent  pir  ni  les  plus 
nnci' us  monuments  do  la  peinture  dans  In  Mur- 
clio  de  'Ir.indeboiirg  et.  par  ronséipieni,  sont  dos 
plus  pr.'cieuses  pour  l'bis'oirenrlislique.  Apri^s  les 


31'i 


LA  CHHONHiUE   DES  ARTS 


avoir  tlécriles,  M.  Georges  Voss  signale  le<aiitios 
qui  suhaislent  encore  dans  cette  province  et  donne 
un  a])ori;Li  savant  de  j'nrt  religieux  au  Moyen 
Age  dans  ces  mêmes  contrées. 

X  M.  Bodj  consacre  une  notice  à  deux  anivres 
léguées  récemment  par  un  riche  collectionneur, 
M.  O.  Uainauer,  do  Berlin,  au  musée  de  cette 
ville  :  un  canddaljre  lloruntin,  en  bronze,  de  la  se- 
conde moitié  du  XV»  siècle,  portant  les  armes  de 
Strozzi,  et  un  Imste  demarljre  attribué  à  Minoda 
Fiesolfj  et  daté  do  14J6,  que  reproduit  une  belle 
Ijéliogravure. 

X  Les  lifiaturcs;  munîtes  /h;  Sa)i-  Aiif/rOj 
«  in  f'onnis  ».  près  Gapoue,  par  E.  Dol)l)ert.  — 
Si  l'on  est  d'accord  maintenant  pour  admettre 
■([ue  l'art  byzantin  n'a  pas  été  sans  inllnenco  sur 
l'art  occidental,  on  voit  moins  bien  ])ar  quelle 
voie  celte  infUiencc  s'est  exercée,  quelles  contrées 
y  ont  d'abord  été  soumises,  quelles  autres  ne 
l'ont  pas  suijie.  L'Italie  méridionale,  par  la  lan^nie 
qu'on  y  parle  et  par  les  o-uvres  artistii[ues  qu'on 
y  trouve,  porte  une  empreinte  iiyzantine  bien  évi- 
dente. C'est  ce  que  montre,  une  fois  de  plus, 
l'excellente  monographie  que  E.  Dobbert  consacre 
aux  peintures  murales  de  San-.\ngeIo.  Après 
avoir  prouvé,  dans  deux  précédents  articles,  que 
ces  peintures  sont,  par  la  concrption  et  la  com- 
position, tout  à  l'ait  byzantines,  l'auteur  s'ellorce 
d'étayer  par  l'examen  des  détails  le  résultat  ainsi 
obtenu  :  il  étudie  les  tètes,  les  gestes,  les  atti- 
tudes et  les  mouvements,  le  vêtement  des  person- 
nages, l'architecture  des  monuments  représentés, 
la  technique  des  tableaux,  et  tire  de  là  pour  sa 
thèse,  des  arguments  très  convaincants. 

A  rencontre  de  M.  Kraus,  qui  considère  les 
peintures  en  question  et  celles  de  Reichenau 
eomme  provenant  de  l'école  du  Mont-Cassin, 
M.  Dobbert  afiirme  que  les  peintures  de  San- 
Angelo  sont  l'œuvre  d'une  seule  et  même  école, 
celte  école  grecque  de  l'Italie  méridionale  dont 
les  productions  ont  été  si  nombreuses. 

Ces  peintures  n'ont  que  de  lointains  rapports 
avec  celles  de  Reichenau,  et  les  oeuvres  sorties 
du  llont-C.assin  ne  présentent  pas  assez  d'unité 
pour  qu'on  puisse  établir  entre  elle;:  et  celles  do 
San-Angelo  un  étroit  rapprochement. 


BIBLIOGRAPHIE 


IIermann  Varxiiagen,  VIjit  die  Miniatiiren  in 
vier  franzœsisclien  Ilnnd-iclirif  en  des  fi'nif- 
zelmten  und  seclizelinten  Jnlirhunderls.  Avec 
24  planches.  —  Erlangen,  18J4,  in-4°. 

Comme  l'indique  le  titre,  le  travail  de  M.  Iler- 
mann  Variiliagen  est  consacré  à  quatre  manus- 
crits d'origine  tiançaise,  considérés  princip.ile- 
ment  au  point  de  vue  de  leurs  miniatures.  Ces 
quatre  manuscrits  sont  :  deux  livres  d'heures 
de  la  fin  du  xv  siècle  se  trouvant,  l'un  à  la  Biblio- 
thèque de  l'Université  d'Erlangen  (n»  586),  l'autre 
dans  la  Bibliothèque  des  princes  d'Gittingen- 
Wallerstein  à  Maihingen  ;  un  traité  intitulé  la 
Fleur  des  Vertus,  également  à  Maihingen  ; 
enfin,  une  traduction  française  des  Trioinplies 
<le  Pétrarque,  suivie  de  la  traduction    des    Cmi- 


znne  du  même,  aujourd'hui  à  la  Bibliothèque 
lioyale  de  Berlin,  après  avoir  fait  partie  jadis  de 
la  collection  do  Maermann,  puis  de  celle  de 
sir  'l'iionjas  Phillipps  à  Cheltenhatn.  La  publica» 
tiondeM.  Varnliagen  est  illustrée  de  ;ii  planches, 
reproduisant  les  principales  miniatures  des  ma- 
nuscrits en  question,  à  savoir  :  les  ciiu]  minia- 
tures du  livre  d'heures  d'Erlangeu  ;  quatre  dos 
quinze  miniaturosdnlivrod'heuresde  Maihingen; 
cinq  des  quinze  miniatures  de  la  Fleur  des 
Vertus;  enfin,  dans  la  traduction  de  Pétrarque, 
les  six  miniatures  des  Triomphes  et  deux  sur 
douze  des  miniatures  relatives  aux  Cnmone  [les 
deux  autres  planches  sont  consacrées  à  des  fac- 
similé  de  texte]. 

Les  descriptions  ont  été  faites  avec  soin,  et  les 
planches  en  phototypie  sont  très  heureusement 
venues.  Mais  on  peut  regretter  que  l'auteur  ait 
consacré  sa  peine  à  des  miniatures  presque  toutes 
d'ordre  véritablement  tout  à  fait  secondaire,  pour 
ne  pas  dire  pis.  Les  deux  livres  d'heures,  surtout 
celui  d'Erlangen,  rentrent  dans  la  catégorie  de 
ces  produ  tiens  courantes,  de  nature  commer- 
ciale, comme  les  ateliers  de  librairie  l'rani;ais, 
p  incipaleinent  les  ateliers  parisiens,  en  ont  tant 
répandues  dans  le  public,  sur  les  limites  du 
XV'  et  du  xvi"  siècle,  et  telles  qu'on  en  rencontre 
partout.  Les  images  de  la  Fleur  des  Vertus,  de 
Maihingen,  qui  rappellent  beaucoup  celles  de 
cerlains  manuscrits  picards  de  la  première  moitié 
du  xvi=  siècle,  ne  sont  guère  meilleures  que  les 
banales  illustrations  des  livres  d'Iieures.  Seules 
les  peintures  de  la  traduction  de  Pétrarque-,  de 
Berlin,  présentent  quelques  qualités  d'art.  Mais 
elles  appartiennent  à  une  époque  déjà  relative- 
ment basse,  étant  tout  au  p'us  antérieures  au 
règne  do  François  I".  En  outre,  If  s  composi- 
tions y  sont  mesquines,  réduites  au  plus  petit 
nombre  possible  de  personnages,  le  plus  souvent 
à  deux  seulement.  Il  y  a  loin  de  ces  images  étri- 
quées aux  grands  tableaux,  d'une  si  riche  anima- 
lion,  qui  décorent  d'autres  manuscrits  de  traduc- 
tions françaises  de  Pétrarque,  tels  entre  autres, 
que  les  superbes  Triciiiphes  de  noire  Bibliothèque 
Nationale. 

Si  M.  Yarnhagen  veut  continuer  ses  travaux  sur 
les  miniatures,  il  trouvera  aisément,  dans  les 
bibliotUèqujs  do  l'Allemagne,  .nombre  d'autres 
manuscrits,  également  d'origine  française,  beau- 
coup plus  beaux  et  plus  intéressants  sous  le  rap- 
port de  l'art.  Qu'il  nous  permette,  par  exemple, 
pour  une  des  villes  qui  lui  a  déjà  fourni  un  ma- 
nuscrit, de  lui  signaler  l'exemplaire  du  ilortifie- 
nwnt  de  vaine  plaisance  par  le  roi  René,  qui 
est  au  cabinet  des  Estampes  du  ^lusée  royal  de 
Berlin,  venant  de  la  collection  Hamiltou.  Les 
miniatures  de  ce  vjlume  laissent  j^ar  elles  mêmes 
à  désirer,  an  pjint  de  vue  de  la  qualité  d'exécu- 
tion. Mas  elles  n'en  sont  pas  moins  précieuses, 
en  ce  que  ce  manuscrit  de  Berlin  est  une  copie, 
paraissant  être  d'une  date  voisine  de  l'original, 
d'un  autre  exemplaire,  aujourd'hui  perdu,  qui  avait 
été  peint  pour  la  seconde  femme  du  bon  roi  René, 
Jeanne  de  Laval.  Elles  nous  donnent  ainsi,  pour 
l'illustration  du  ilortifiement  de  vaine  plaisance, 
la  véritable  tradition  remontant  jusqu'aux  artistes 
employés  par  le  roi-auteur.  Or,  cette  particularité 
no  .se  retrouve  au  même  degré  dans  aucun  des 
autres  manuscrits  à  miniatures  actuellement  con- 
nus du   même  ouvrage,  à  commencer  par  celui 


ET   DK   LA    CURIOSITE 


dont  M.  de  Quatrebarbes  a  reproduit  les  images 
dans  SOS  (Eun-es  complète)!  lUi  roi  ReiiiK 

En  s'atlaeliant  à  des  manuscrits  de  cet  ordre 
plus  relevé,  et  en  les  étudiant  aussi  bien  qu'il  l'a 
fait  pour  les  autres,  M.  VarnhaKen  arriverait 
cerlainf-ment  à  appo.'ter  de  très  utiles  contribu- 
tions ù  l'histoire  de  l'art  français  dans  une  de 
ses  bramlies  les  plus  florissantes.  Xous  ne  pou- 
vons que  souhaiter  qu'il  lente  l'entreprise. 

Paul  Durrheu. 


Mary  Looan.  The  guide  to  llie  It'ilinn  pirlures 
(U  ]Iampton  court.  Kyrie  panipldets  n»  2.  I,on- 
dres,  1894. 

Ce  petit  livre,  qui  ne  coûte  que  vingt  centimes, 
est  le  modèle  d'un  catalogue  descriptif.  Au  lieu 
d'une  sèche  énuniération  de  tal)leau.\,  juxtaposés 
suivant  un  ordre  quelconque,  on  y  trouve  une 
suite  d'essais  sur  les  écoles  de  peinture  italiennes 
représentées  à  Ilamplon  Court,  où  les  tableaux 
de  celte  galerie  sont  naturellement  au  preniiur 
plan.  (Vest  la  niolhode  adoptée  dans  les  deux 
Cicérone  des  collections  de  Munich  et  de  Berlin, 
qui  sont  de  bien  aimables  ouvrages  :  mais  dans 
celui-ci,  on  trouve  mieux  encore,  à  savoir  des 
idées  originales,  des  découvertes. 

La  série  vénitienne,  avec  son  Giorgiono  et  ses 
Titien,  est  la  plus  imporlante.  Elle  comprend  nn 
tableau  (n"  l'i'i)  que  Mrs.  Logan  a  attribué  à  Morto 
da   Feilre,  iirlisie  Irès  peu  connu  auquel  appar- 
tiennent  égalonient    bs    Trois  Aije.i  du    palais 
Pilti,    la   Madone  avec    sainte  Anne    et    saint 
Jean  du  palais  épiscopalde  Feilre  ot  une  fresque 
représcntanl  la   Transfirjuralion   dans   la  luème 
ville.    Des  huit  tableaux  que    les  éliqnettes    de 
Ilanipton    Court   donnent  à  Giorgione,  la  noiice 
n'en  laisse  subsister  qu'un  seul,  le  lierrjer  'pnhWi 
dans  les  Venetian  painters  de  M.  Uerenson  :  les 
aulres  .sont  de    Dos.so  Dussi  (n»' 00,  18.'!)  ou   des 
écoles   de  Bonifazio  et  de  Bordone  (n»'  87,  158). 
Le  Portrait  d'Iiomnie  du  Titien  (n»  140)  est,  sui- 
vant Mrs.  Lugan,  un  des  chefs-d'ceuvre  du  maitre, 
dont    il    existe    encore    un    tableau  à   Ilamplon 
Court.  A  ce  propos,  l'auteur  est  entré  dans   d'in- 
léressanls  détails  sur  les   Tilien  des  galeries  pu- 
bliques et  privées  de  Londres.  .Si^niilDus  encore 
une    page    bien    digne    d'atlenlion    sur   Savoldo 
(p.  21).  Lollo.  l'aima,  Cariani,  Licinio,  les  l'oiii- 
fazic),  l))rdorie,   Tinlorello,   Seliiavoni'.  Paolo    Ve- 
ronese,  b's  liassann,  complèlenl  le  riche  ensemble 
de    loiles   vénitiennes  que  l'on    peut    admirer  .à 
Ilamplon  Court.  Mrs.  Logan  a  nellunient  caradé- 
risé   les  dill'érenlos  maniées  do  ces  nuillres  el  a 
proposé,  pour  plusii'urs  de  limrs  toiles,  dos  nllri- 
butions    toul(!S   nouvelles.    L'originalilé    do   son 
esprit  se  nmrque  dans  di's  plirasi's  comme  celle- 
ci  (p.  W'i)  :    "  Au    point  de  vue   de   la  leclinic|ue, 
Paul  Véronèse  était  en  avance  sur  tous  ses  con- 
temporains. Comme  lu  Tilii'n,  mais   plus  encore 
(|ue  lui,   il  ilevança  la  large  liiierté  ilo  lu   brosse 
<le    Krans    Mais    (Ui   des   peinires   de   nolri'    épo- 
que,   Manel  lui    M.    Degas.    L^ii   nnsyj    poursui- 
vait   sa    roulo  vers  le  traitement   des    ligures  en 
plein  air...  La  ilislaïu'e  qui  sépare   les  derniirs 
Vénitiens  île   l'ait  niiidenie  n'est  grande  que  par 
la  iliiri'e  ;  c'est  co  ipii  fuit  que  l'aut  Vèroiiè.so  l'st 
resté  le  favori  de  tant  du  peintres,  bien  qu'on  (ni 
iittriliiie  une    foule   d'ii'uvn's  qui    il"  sonl  pas  île 
sa  main  ». 


Passant  aux  Milanais,  Mrs.  Logan  décrit  un 
Marco  d'Oggiono  (n"  64)  en  ajoutant,  non  sans  jus- 
tesse (p.  .H'))  :  0  Ce  peintre  jouit  de  la  réputation 
peu  enviable  d'être  le  plus  mauvais  des  imitateurs 
lombards  de  Léonard.  »  Parmi  les  Ferrarais,  elle 
signale  un  magnifique  portrait  de  Dos.so  Uossi, 
«  nn  des  peinires  les  plus  fascinants  de  toute  la 
Henaissance  italienne  »  (n°  CO),  puis  un  bon  por- 
trait de  Costa  (n»  a!>5),  dont  le  type  rappelle  celui 
de  1  Isabelle  d'Esté  au  Louvre.  L'école  de  Parme 
est  faiblement  représentée  par  deux  toiles  de  Cor- 
règeel  Jeux  du  l'armesan,  sur  lequel  Mrs.  Logan 
a  insisté  comme  marquant  le  tournant  de  la  déca- 
dence italienne.  Abrégeant  avec  regret  notre  pro- 
menade, nous  signalerons  encore  deux  jolies  toiles 
de  Longhi  et  enlin  les  neuf  célèbres  compositions  de 
Mantegna,  par  lesquelles  il  a  fallu  linir  pour  te. 
nir  compte  de  l'ordre  des  salles.  «  On  peut  dire  que 
tout  lui  apparaissait  sous  la  forme  d'un  bas-relief 
antique,  et  sa  manière  se  rapproche  du  bas-relief 
autant  que  cela  est  possible  il  la  peinture.  Les 
fonds,  surtout  dans  ses  premiers  tableaux,  font 
une  grande  [>lace  à  rarchiteclure;  même  ses  pay- 
sages ont  la  nudité  et  les  contours  accusés  qri 
trahissent  un  goût  formé  par  l'élude  des  frag 
mcnls  antiques.  »  Est-il  possible  de  s'exprimer 
avec  plus  de  justesse  el  de  précision  f 

Si  un  livre  de  celle  valeur  peut  être  vendu  à  un 
prix  aussi  bas,  c'est  grâce  A  la  Kijrle  Society, 
qui  a  droit  aussi  à  nos  remerciements,  luette  So- 
ciélé  a  pour  but  de  décorer  les  clubs  d'ouvriers, 
lis  salles  d'lic\pilaux,  tous  les  locaux  de  réunions 
populaires,  de  veiller  à  l'entretien  et  à  l'cmbellis- 
semenl  des  jardins  publics,  d'organiser  des  con- 
certs et  des  sociétés  chorales  dans  les  quartiers 
pauvres,  de  distribuer  do  bons  livres  aux  liùpi- 
laux,  icorklioiises,  clubs  el  bibliothèques  de  quar- 
tier, entin  de  publier  des  livrets  simples  et  peu 
coiiteiu:  sur  des  sujets  relatifs  à  l'art. 

C'est  la  première  fois,  croyons-nous,  qu'une  So- 
ciété philanthropique   a  entrepris  la  publication 
de  catalogues,  el  celte  idée,  à  la  fois  pratique  el 
louchante,  mérilerail  de  trouver  des  imitateurs. 
Sai.omon  Heisacii 


.-l(/.V'io»i('S  al  D'ccionario  histiirico  de  los  nuis 
iliistres  profesores  de  las  bellas  nrtes  en  Es- 
pana  de  donJunii  .Xgustin  Cean  ISermiidei. 
par  le  comte  de  L\  ViSAZi.  Madrid,  18S9-189i, 
\  vol.  [lelil  in-8". 

Au  milieu  de  ses  travaux  de  bibliographie  et  de 
ptiilologie,  M.  le  comte  do  la  Vliiaza  n'a  pas  re- 
noncé it  poursuivre  sur  l'Iiisloire  do  l'art  des 
éludes  britlammenl  inaugurées  par  sa  biographie 
de  Goya.  Il  vient  du  termin' r  la  piiblicatiun  il'iin 
volumineux  recueil  qui,  sous  le  litre  mmlosle 
d'.\d  litions  au  Dictionnaire  des  artistes  espagnols 
de  llermudez,  complèto  singulièrement  l'ouvrago 
de  sou  devancier  sur  les  peinires.  les  enlumi- 
neurs, les  verriers,  los  sculpteurs,  les  nrfèvri's, 
les  (graveurs,  etc.,  antérieurs  au  xi\'  siècle,  el 
oelui  de  Llngiino  sur  les  architivtes  espagnols.  I/j 
premier  t. une.  consacré  au  .Moyen  .Xgi'.  compnuid 
plus  de  quatre  cents  artistes  restés  iiiiMiinus  à  ces 
lieux  auteurs.  Dans  les  tomes  suivants,  une  part 
non  moins  large,  en  fait  de  noms  iiiedils  et  de 
renseignements  muiveaux,  est  réservée  aux  iir- 
ilsles  lies  xvi».  xvii*  el  xviii*  sitV:Uvi. 


;ii<; 


LA   CIlHuNlQUIi   DES   AUTS    KT   DK    LA   t:UKlUSlTK 


Tous  ceux  qui  s'iijtoressont  à  l'Iiisloii'C  des  arls 
sauront  grc  à  M.  le  comte  do  La  Vifiaza  d'avoir 
doté  lerudilion  d'un  instrument  de  rpcherchcs 
désormais  indispensable  ;  mais  les  initiés  seuls 
pourront  se  rendre  compte  du  labeur  que  repré- 
sentent la  préparation  et  la  mise  au  point  d'un 
répertoire  de  ce  genre,  eniijruntant  chacune  de 
ses  données  aux  sources  manuscrilos  et  impri- 
mées les  plus  diverses.  (Cependant,  comme  en 
pareille  matière  rien  n'est  absolument  définitif, 
nous  faisons  d'S  vœux  jiour  que  l'auteur  des 
AcUcionex  continue  à  explorer  le  fonds  inépui- 
sable des  archives  et  des  bibliothèques  et  raelte, 
plus  lard,  le  public  à  même  de  bénéficier  encore 
d'une  seconde  moisson  de  documents.  En  prévi- 
sion de  ce  supplémentà  venir,  nous  signalerons  ji 
notre  confrère  d'Espagne  la  série  d'indications 
que  l'on  possède  actuellement  (1)  au  sujet  d'un 
artiste  aragonais  du  milieu  du  xv=  siècle,  le  sculp- 
teur Jean  de  la  Huerta,  identifié  aujourd'hui  avec 
Jean  de  Drogues,  et  occupé  pendant  vingt  ans  à 
l'exécution  du  tombeau  du  duc  Jean  sans  Peur  à 
la  Chartreuse  de  Dijon.  B.  Prost. 


NÉCROLOGIE 

Jean  Gigoux 

Le  peintre  Jean  Gigoux  vient  de  mouiir  à 
l'âge  de  quatre-vingt-huit  ans.  On  peut  dire  de 
lui"  en  toute  vérité,  qu'il  était  le  dernier  représen- 
tant de  la  peinture  romantique. 

J.-E.  Gigoux  naquit  à  Besançon,  en  janvier 
180P,  apprit  3on  art  à  Paris  et  déljiita  au  Salon 
de  1833  par  l'exposition  de  cinq  toiles,  souvenirs 
d'un  voyage  en  Orient.  La  peinture  historique 
était  alors  au  pinacle  et  prélait  à  de  grandes 
images  accueillies  avec  faveur,  souvent  avec  en- 
thousiasme, par  le  public  avide  des  Salons,  qui 
étaient  alors  biennaux.  Toute  la  carrière  du 
peintre  fut  partagée  entre  le  genre  du  portrait 
ile  général  Ostrowski,  le  général  Diicernicki, 
aujourd'hui  au  Luxembourg,  le  marécluil  Mon- 
cey.  Lamartine,  Fourier,  etc.  et  de  nombreuses 
raines  de  plomb  ou  lithographies)  elle  genre  his- 
torique. Peut-être  faut-il  que  notre  génération  fasse 
uncertain  effort  pour  apprécier  comme  il  convient 
la  fécondité  du  vieux  peintre  en  celle  dernière 
manière.  La  nMrt  de  Léonard  de  Vinci,  Henri  IV 
écrivant  des  vers  sur  le  missel  de  Gabrielle 
d'Entrées,  Antoine  et  Cléopàtre  essayant  des 
poisons,  Héloïse  et  Abélard  an  Paraclet,  la 
Mortde  Manon  Lescaut,  la  Veillée  d'Austerlit^, 
le  Charlemngne  dictant  ses  Capitulaires  qui 
décorait  le  Conseil  d'Etat,  les  scènes  religieuses 
qui  se  trouvent  à  Saint-Gervais  et  à  Saint-Ger- 
main-1'Auxerrois,  i;e  sauraient  nous  intéresser 
aussi  franchement  que  les  vraies  et  fermes 
effigies  que  sont  ses  portraits  des  premières  an- 
nées et  ses  portraits  des  derniers  temps  ;  car,  jus- 
qu'à ses  derniéics  années,  Gigoux  n'avait  guère 
cessé  d'exposer;  mais  il  éiait  revenu,  à  la  fin, 
au  portrait.  On  a  vu  de  lui  tour  à  tour,  aux 
Salons  de  1889,  1890,  1891,  1892,    des   portraits 

(l)    Voir,    entre  autres,  la    Gazelle  des   Beau.v-A7-ls, 
3e  iiériode,  t.  IV  (1S90),  i>.  360,  et  t.  V  (iS91),  p.  167-172. 


de  jeunes  filles  dont  la  fraiclieur  était  une 
véritable  surprise  pour  ceux  qui  connaissaient 
l'âge  du  peintre  et  d'énergiques  portraits  do 
Considérant,  de  MM.  .Iules  Simon,  Ilenuer  et 
Bonnat. 

Gigoux  était  un  collectionneur  très  expert.  Il 
laisse  une  collection  de  tableaux  et  de  dessins 
choi>is  avec  le  discernement  le  plus  fin.  Il  a 
réuni  en  volume  ses  souvenirs  sous  le  titre  de  ; 
Causeries  sur  les  artistes  de  mon  temps  (188.5), 


26  TAPISSERIES 

à  siîjels  allégoriques,  champêtres  et  verdures 
Etoffes  brodées  et  brochées 

MEUBLES     ANCIENS 

Objets     d'art,     Instruments    de    musique, 

Armures,  Bronzes,  Terres  cuites 

arrivant  en    majeure  partie  de  province 

VENTE  HOTEL  DROUOT,  SALLE  N°  7 

Le  Lundi  17  décembre  1894,  à  2  heures. 

.M'  G.  Ducliesne,  comm.-pris.,6,  ruï  deHanovre 
M.  A.  Bloche,  expert,  2ô,  rue  de  Ghâteaudun. 

EXPi  ISITIOX  ;  Dimanche  16  décembre. 


ANCIENNES    FAÏENCES 

DEROUEN&DESINCENY 

Assiettes  à  décor  cl'ocre  jaune 

PLATS,  PLATEAUX,  BAIVIVETTES 

CACHE-POTS 

•A  décor  bleu  et  rouille  et  polychrome 

Faïences  diverses,  Porcelaines 

OBJETS    VARIÉS,    ARGENTERIE 


VENTE 

HOTEL  DROUOT,  Salle  N^  11 

Le  Samedi  2-2  décembre  1894 

A   DEUX    HEL'UES 


r.OMMTSS.-PRlSELR 

M.  PAUL  CHEVALLIER 

10,  rue  Grange-Batelièro 


EXPERT 

M.  CHARLES  MANNHEIM 

7,  rue  .Saint-Georges 


EXPOSITION  PUBLIQUE 

Le    Vendredi    21    décembre    1894 
De  11  h.  1/2  à  5  h.  1/2. 


Je  gérant  :  G.  ROUX. 


I^aris.  —  Imprimerie  Qe  la  Presse,  IG.  rue  du  Croissaut.  -  Simart 


N«  W.  —  1894 


BUREAUX    :    8,    RUE   FAVART 


■ia  Décembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     Ll      SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  lu  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  A.ts  et  de  la  Curiosité. 


Un    an 


PARIS     ET     DEPARTEMENTS 

1 2  fr.         I         Six   mois. 


AVIS  A  MM.  LES  ABONNES 

Pour  éviter  tout  retard  dans  la  récep- 
tion de  la  livraison  de  janvier  de  la 
Gazi/i  ii;  Di^s  Hi:.\r\-AnTs,  nous  vous  rap- 
pelons que  l'abounement  doit  être  re- 
nouvelé avant  la  fin  du  mois  courant. 

On  s'abonne  dans  tous  les  bureaux  de 
poste  de  la  France  et  de  l'étranger,  ou 
en  envoyant  directement  à  l'Administra- 
tion de  la  G AZKTi'i;  un  mandat  posta  de 
60  fr.  pour  Paris,  64  f.\  pour  les  dépar- 
tements. 68  fr.  pour  l'étranger.  Abonne- 
ment semestriel  à  moitié  dos  prix  indi- 
qués. 


PROPOS     DU     JOUR 


Voii-i  lin  nuire  Icillon  d'i'ssai  ipii  s'enuilo  : 
li;s  .ji'uiios  piMisiiinnaires  île  la  villa  Mi''ilii'is 
jiuraionl  cdiilii'  à  im  nHliirtciir  de  \'Ihilif,  ua 
joiiniiil  lie  Uiimèo,  li'ur  T'IoiuieiiieiU  rossofili  l'i 
la  li'cluro  du  i'ii|i|iorl  si-vénî  i|uo  lo  secn''lairi' 
|ior|"Hii(.'l  ilo  r.\cHc!i''iiiii!  des  Itoaux-Arls  a  n'-- 
iU'^é  sur  les  envois  do  Uuiiio  on  18".)1.  Nous 
uvous  lu  l'O  rapiiiirt  au  Jniifunl  Officiel  et 
nuns  n'avons  pas  à  i-n  ii|ipii''rii"i'  les  li'niii's: 
lu  plupart  (li's  puss!"f,'''s  i|iii  oui  j'u  i'liiM|uor 
li'S  in(i''rossi''S  soûl  d'ailli-iirs  puriuni-nl  disci- 
pliniiiros  :   «  I/.Vi'adi'-niio  no  siiiirail  iidiuollro 

quo  los  pousionnairos  so  dispoiisoiit,  olo : 

r.Voiidéniio  ro^riUli)  ipio  rosquisso  o.\i(;oo  no 

IIHUi'O   pus    dans    l'envoi,  olo ••    Los   cri- 

liiiuos  ai'lisliipit's  rorniuloi's  par  li's  ju(;os 
l'onipolonts,  los  mi^inos  ipii  olioisironl  los  pu- 
pilles dont  ils  bldmoiil  aujourdliui  la  oon- 
djil<>,  oos  oriliipies,  dis-jo.  |)ortonl  loulos.  on 


roalilô,  sur  la  oonla{;iun.  sur  l'intoxioation  à 
distance  <pio  l'art  moderno  semble  exercer 
dans  les  ran^s  dos  élèves  du  séminaire  ol'n- 
ciel:  lo  rapport  osl  formel  i|uant  aux  «  préoe- 
cupalions  oausées  par  le  souvenir  de  i-erlainos 
lentalivos  Càilicuses  poursuivies  depuis  'piel- 
(|ue  temps  à  l'arisot  n'ahoulissanl,  en  roalilé, 
(lu'à  la  né^alion  de  tout  ce  i|ui  conslilue  la 
l.eauté  ou  le  charuio  du  stylo  pitloresqiio  ••. 
H'aiitrc  part,  la  Vir  mnlempornine  a  iuler- 
\  icwo  ]ilusieurs  arlistes,  aiu-iens  prix  de  Itome 
aujourdliui  devenus  peintres  parisiens  on  re- 
nom ou  arlisles  indopondants  noitomont  con- 
nus iioiir  leur  opposition  au  principe  du  pin- 
sionnal  national. 

Tout  ce  bruit  ne  l'era  pas  avancer  la  ipies- 
lion  d'un  pas.  I.cs  réci'iminations  de  l'adiiii- 
nistralion  sont  presque  aussi  vioillos  que  la 
l'ondalion  do  la  Villa.  Los  désillusions  ne  >o 
corn|)tonl  pas  clio/.  les  artistes  qui  ont  trouvé 
uni' saveur  amcre  au  beau  fruit  doi'é  promis 
par  la  lôfîondo  :  elles  ont  été  lonfîtonips  com- 
pensi'os  par  l'exemption  du  service  militaire: 
mais  voici  que  les  pensionnaires  ont  à  leur 
iri'égulnrilo  l'excuse  ilu  rappel  sous  los  dra- 
peaux français  C'est  à  leur  retour,  en  tout 
cas.  qu'ils  poui-raieni  so  jdaindre  plus  lé}.'ili- 
raemeul  d'avoirclé  trompés:  ils  restent  toute 
leur  vie  A  la  charno  de  l'Ktat,  (|ui  no  peut  plus 
leur  oll'rir  qu'une  place  bien  disputée  au  luid- 
},'0t  des  commandos.  Les  sculpteurs  eux- 
uiénies  s'émancipent  A  la  Villa  :  que  dire  ib  s 
musiciens?  Cola  nous  rappelle  cetio  jolie 
étude  do  uuisiiro  subuibaine  que  M.  HalTnelli 
e\piisii  sous  le  nom  de  ■<  La  nwiisui\  où  on  sh 
bat  toujours  ». 

II  y  II  bien   la  tiii'IlKHh'  tinuliiisi;  comme 

pour   ,|ouer    au    polo Lo    prix    do    Homo 

n'exisie  pas  clioz  nos  voisins,  aussi  so  gar- 
doni  ils  bien  do  l'inventer:  sauf  quelques 
bourses  de  voyage  octroyées  pur  la  liiiinil 
.\ritilvin\i,  peinires  ol  sc\dploiirs  n'ont  d'aulo 
Il  allondro  que  d'<'ii\niénu'S.  l/osi  cependan' 
en  .\nKleteri-o  que  l'art  acadi''mique  est  le  plus 
!   cobéreul  et    le    plus  onr.''gimenté.   Cotte  ii-- 


318 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


lloxion  nous  est  inspirée  par  la  lecture  du 
ra[)|iurt  rjue  M.  O.  Fidière  a  adressé  au  mi- 
nistre de  l'instruction  publi(|ue  sur  les  liap- 
porls  de  l'Art  el  de  l'Etat  en  Anolelerre. 
On  trouvera,  dans  l'étude  des  systèmes  édu- 
cateurs Il  l'étranger,  des  bases  de  réorganisa- 
tion, le  jour  011  on  en  cliereliera. 


NOUVELLES 


CONCOURS     ET     EXPOSITIONS 


Un  Comité,  formé  sous  la  présidence  de 
MM.  Gérôme  et  Frémiet,  a  réuni,  comme  nous 
l'annoncions,  à  l'Ecole  des  Beau.\-.\rts,  les 
modelés,  maquettes  et  dessins  qui  constituent 
prosi|ue  dans  son  entier  l'œuvre  du  regretté 
décorateur  Joseph  Chèret.  11  y  a  là  des  créa- 
tions de  toutes  sortes  :  vases,  cheminées, 
porte-bouquets,  surtouts,  etc.,  qui  attestent 
un  goût  simple  et  facile,  une  imagination  ai- 
mable, riante.  C'est  surtout  dans  ses  œuvres 
dernières,  d'une  grâce  espiègle,  à  la  fois  clo- 
dionesque  el  très  moderne,  que  Joseph  Chè- 
ret a  donné  complète  la  mesure  de  sa  person- 
nalité. 

Une  série  d'aquarelles  de  M"  Ruth  Mer- 
cier restera  e.Kposée  jusqu'au  31  décembre, 
chez  MM.  Allard  et  Noël,  17,  rue  Caumartin. 


La  deuxième  exposition  particulière  orga- 
nisée par  le  groupe  des  peintres  nèo-impres- 
sionnistes  s'est  ouverte  le  15  décembre,  pour 
durer  jusqu'au  5  janvier,  20,  rue  Laffitte.  Elle 
est  composée  d'œuvres  récentes  de  MM.  Hip- 
polyte  Petitjean  et  Henri-Edmond  Cross. 


A  la  galerie  Durand-Ruel,  l'exposit  on  des 
œuvres  de  M.  L.-C.  Belval  s'est  ouverte  le  1.7) 
et  durera  jusqu'à  la  fin  du  mois. 


Exposition  Universelle  de  1900 


L'expo3itlon  des  projets  déposés  pour  le 
concours  des  plans  de  la  future  Jvxposition 
universelle  est  ouverte.  Cent  douze  projets 
garnissent  les  galeries  du  Palais  de  l'Indus- 
trie ;  la  moyenne  des  projets  sérieux  et 
exécutables  parait  fort  élevée.  Le  jury,  dont 
les  opérations  vont  commencer  immédiate- 
ment, aura  donc  une  tâche  des  plus  difficiles  ; 
le  côté  le  plus  ardu  de  la  besogne  sera  peut- 
être  de  fusionner  certaines  parts  de  tel  projet 
avec  des  parts  d  un  projet  voism. 

Avant  que  le  jury  n'ait  prononcé,  nous  ren- 
drons compte,  dans  la  Clironique.  de  ra.spect 
général  du  concours  et  des  tendances  artis- 
tiques qui  s'y  révèlent. 


***  Le  Comité  de  la  Société  des  Artistes 
français  a  décidé,  dans  sa  dernière  réunion, 
d'ouvrir  les  portes  de  son  Salon  annuel  aux 
arts  appliqués.  C'est  la  création  d'une  section 
des  objets  d'art  analogue  à  celle  qu'inaugura 
la  Société  rivale  au  ChamiJ-de-Mars.  Après 
des  sarcasmes  sans  nombre,  et  qui  par- 
fois tombaient  de  haut,  les  exposants  des 
Champs-Ely.sées  se  rendent  ainsi  à  l'évidence, 
el  apiiellcnt  leurs  confrères  les  ouvriers  ar- 
tistes en  bonne  et  franche  confraternité, 
nous  voulons  l'espérer.  Le  principe  adopté 
est  lesuivant:  une  œuvre  d'art,  quelle quesoit 
la  forme  sous  laquelle  elle  est  présentée, 
pourra  être  admise  au  Salon.  Reste  à  fixer  le 
règlement  de  la  nouvelle  section. 

sic**  A  l'occasion  de  l'Exposition  internatio- 
nale d'Anvers,  le  gouvernement  demande  à 
être  autorisé  â  faire,  dans  la  Légion  d'honneur, 
des  nominations  el  promotions  dont  le  nom- 
bre ne  pourra  pas  dépasser  trois  croix  d'offi- 
cier et  quarante  croix  de  chevalier. 

***  L'exposition  d'hiver  des  Beaux-Arts,  à 
Budapesth,  .s'est  ouverte  le  25  novembre.  Elle 
est  assez  petite,  mais  intéressante,  et  contient 
de  belles  œuvres  de  MM.Benczur,  Koroknyay, 
Karlowsky,  EoU  (Mère  avec  son  enfant), 
G.  Max,  F.  von  Uhde,  etc. 

^*:i:  La  continuation  des  fouilles  d'Epidaure 
entreprises  par  la  Société  archéologique  de 
Grèce,  vient  de  mettre  au  jour  la  base  d'une 
statue,  qui,  d'aiirès  une  inscription,  serait  une 
œuvre  de  Thrasymède  de  Paros,  un  des  ri- 
vaux de  Praxitèle.  On  cherche  maintenant  la 
statue  elle-même. 


Le  Primitif  italien  du  mu«ée  de  Lisieux 


Dans  une  note  insérée  au  numéro  du  15  dé- 
cembre de  la  Chronique  des  Arts  (p.  308), 
M.  Dimier,  sous  la  désignation  d'((  un  Primitif 
italien  inconnu  »,  a  signalé  un  tableau  qui  se 
trouve  au  musée  de  Lisieux.  Il  faut  féliciter 
l'auteur  de  cette  note  d'avoir  ramené  l'atten- 
tion sur  ce  morceau  de  peinture  du  xv»  siècle 
égaré  —  et,  disons-le,  oublié  —  en  Normandie. 
Mais  ce  «  primitif»  est  très  lom  d'être  «  in- 
connu ".  En  effet,  ce  que  détient  aujourd'hui 

le  musée  de  Lisieux  est  tout  simplement 

un  des  tableaux  du  musée  du  Louvre.  Les 
amateurs  ont  pu  le  voir  jadis  à  Paris,  du- 
rant plusieurs  années.  S'il  n'y  est  plus,  c'est 
qu'ayant  été  retiré  des  galeries  et  relégué  en 
magasin  faute  de  place,  il  a  été  compris,  en 
187t5.  dans  un  lot  de  308  peintures  mises  par 
les  musées  nationaux  à  la  disposition  de  la 
Direction  des  Beaux-Arts,  pour  être  envoyées 
dans  des  musées  de  province.  Mais  cet  envoi 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


319 


à  Lisieux  n'a  été  fait  qu'à,  titre  de  simple  dé- 
pôt. Le  Louvre  est  resté  et  reste  toujours  le 
seul  propriétaire  du  tableau,  et  il  suffirait 
d'une  décision  de  l'autorité  supérieure  pour 
qu'il  en  reprenne  possession. 

Ce  tableau  provient  originairement  de  la 
collection  Gampana.  Dans  le  premier  Cata- 
logue des  tableaux,  des  sculptures  de  la 
Renaissance  et  des  mnjoliques'du  Musée 
Xapoleon  III,  paru  en  1862,  il  est  inscrit 
parmi  les  peintures  de  l'école  ombrienne,  sous 
le  n"  37J,  dans  les  termes  suivants  : 

<c  >LvESTRO  Antonio  de  C.alvis,  de  Pérouse- 
«  Aucun  auteur  ne  fait  mention  de  ce  remar- 
«  quable  artiste,  dont  on  lit  le  nom  dans  l'in- 
«  téressante  inscription  que  porte  le  lablcau. 
"  379.  —  La  Vierge  sur  un  trône,  ai/ant 
«  l'Enfant  Jésus  sur  ses  genoux.  Panneau. 
«  —  JI.  l^iâ")  ;  L.  0'»,84.  —  .\u.\-  deux  Cotés,  saint 
«  Jean-Baptiste  et  saint  Jean.  Sur  le  bas  du 
w  Irùne,  on  lit:  (juesf  opéra  anno  faelii  fare 
«  le  relig'tose  et  principaii  di  casa  Sca  Ca- 
«  terina  e  Paola  da  Mastro  .Inlonio  de 
«  Calvis.  » 

On  sait  qu'après  l'acquisition  de  la  collec- 
tion Gampana,  une  commission  fut  nommée, 
au  mois  de  juillet  186J,  «  pour  clioisir  les  ob- 
jets   destinés   au.x    musées   impériaux   et 

pour  mettre  de  coté  les  doubles  et  les  objets 
inutiles  au  Louvre,  lesifuels  devaient  être  ré- 
partis entre  les  musées  des  déparlements.  » 
Sans  vouloir  incriminer  en  rien  les  intentions 
de  cette  commission,  on  peut  dire  f|u'elle  ap- 
porta à  ses  choix  une  rigueur  véritablement 
excessive.  Aussi  des  réclamations  s'élevcreat. 
Elles  furent  assez  vives  pour  provoquer  une 
décision  de  l'Kmpereur  chargeant  l'Académie 
des  Beaux  Arts  de  reviser  le  jugement  de  la 
commission.  Gelle-ci,  sur  MB  tableaux  de  la 
lollection  Gampana,  en  avait  trouvé  seule- 
ment '.17  dignes  d'i'lre  retenus  pour  le  Louvre. 
L'.Vcadémie  des  Beaux-Arts  porta  ce  chillrc 
h  303,  pai- conséquent  à  plus  <lu  triple. 

i)i',  le  tableau  aujourd'hui  à  Lisieux  avait 
été  conquis  dans  le  premier  lot  des  '.t7  pein- 
tures choisies  d'abord  par  la  Commissiun, 
c'est  ù-ilire  c|u'il  avait  été  rangé  parmi  les 
morceaux  non  discutés  et  jugi's  unanimement 
les  meilleurs  de  la  collection  Camjjana.  Il  l'ut 
cependant  l'objet  d'une  ap[iiccialion  philnl 
sévcre  dans  la  nouvclli"  Xiilice  des  taljteaii.r 
du  Musée  S'aiioléon  III.  par'uc-,  on  lKt>2,  i\  la 
suite  de  l'entrée  d(''(inilive  au  Louvre  des 
303  tableaux  choisis,  et  rédigée  par  M.  lioisct, 
CcUxi  Notice  s'expnmo  ainsi  : 

«  Attribué ft  ANroMorM.vi. —  192.  La  \'icrgi' 
«  entre  deu.r  Saints.  Mois.  —  II.  I-.VJA  ;  L.  O-.k;. 
«  La  Viei'ge,  soutenant  l'Lnfant  Ji'sus  sur  si's 
«  genoux,  est  assise  sur  nu  tri'ine,  dori'ici-o 
"  lequel  sont,  debout,  saint  Jeanliaplislo  cl 
«  suint  Jean  l'ICvangi'liste.  Dans  le  bas,  se  lit 

«  l'inscription  :   Qiiesla   opcra  anno.    de 

■I  AntiPu:o  Gaivi  est  iib.solumeiit  incunnu.  Il 
<i  [lurait  avoir  travaillé  ù  la  lin  du  xv«  siècle, 
"  et.  à  on  juger  par  le  tableau  cpie  nous  vo- 
"  nous  do  décrire,  son  talent  n'était  pas  d'un 
«  ordre  très  élevé.  Ge  tableau  s<'  trouvait  dans 
«  lo    mémo    couvent  que    la   peinture  do    la 


«  Barque  de  saint  Pierre,  n»  196  de  ce  cata 
1  logue  (1).  » 

C'est  probablement  sous  l'influence  de  celle 
note  défavorable  que  le  tableau,  après  la  sup- 
pression du  Musée  Xapoleon  III,  fut  d'abord 
mis  en  magasin,  puis,  en  1876,  expédié  à  Li 
sieux. 

Mais  il  faut  remarquer  que,  dans  cette  Xo- 
tice  de  1862,  perce  ce  même  esprit  de  sévérité 
exagérée  qui  avait  dicté  les  restrictions  si 
critiquées  dans  le  choix  de  la  Commission. 
Ses  appréciations  ne  sont  donc  pas  sans  ap- 
pel. D'ailleurs,  depuis  jjIus  de  trente  ans,  la 
science  et  le  goût  ont  progressé.  Nous  sommes 
beaucoup  mieux  éclairés  sur  les  écoles  primi- 
tives d'Italie,  et  tel  tableau  que  l'on  dédai- 
gnait en  1862  nous  paraîtrait  actuellement 
tout  à  fait  digne  de  rester  dans  notre  Musée 
national. 

Ne  serait-ce  pas  le  cas  pour  la  Vierge  de 
Lisieux?  .Xssurément.  je  n'oserais  rien  affir- 
mer, ne  connaissant  jias  le  tableau  lui-même, 
ilais  le  témognage  de  M.  Dimier,  qui  vient 
de  le  voir,  s'ajoute  à  l'induction  que  l'on  peut 
tirer  de  ce  fait  qu'il  a  trouvé  grâce.  Jadis,  de- 
vant des  juges  [leu  bienveillants.  En  tout  état 
de  cause,  la  signature,  étant  celle  d'un  leintre 
ignoré,  pose  un  problème  intéressant  aux  his- 
toriens de  l'art  italien  du  xv  siècle.  Elle  peut 
devenir  le  point  de  départ  d'une  étude  cri- 
tiipie  qui  permettrait  peut-être  d'arriver  à 
inscrire  le  mc'-me  nom  d'artiste  au  bas  d'au- 
tres leuvres  encore  anonymes. 

In  morceau  de  ce  genre  ne  saurait  plus  au- 
jourd'hui laisser  le  Louvre  indilVérenI,  alors 
surtout  que  ce  morceau,  en  somme,  est  son 
bien,  sa  propriété  indiscutable,  qu'il  n'a  fait 
que  prêter,  à  litre  essentiellement  ri'vocable. 
D'autre  part,  quel  avantage  oifre  rêellomeni 
pour  le  musée  do  Lisieux  la  jouissance  de  ce 
pi'imilif  ainsi  isoléf  Ne  gagnerait-il  pas  plu- 
li'il,  si  r.\dministration.  comme  elle  en  a  toute 
liberté,  remplaçait  le  premier  prêt  par  un  nou- 
veau prêt,  en  substituant  à  la  Vierge  signée 
d'Antonio  Caivi  un  autre  tableau,  de  nature 
dinïTente,  il  est  vrai,  mais  pouvant  avoir  en 
Soi-même,  par  lo  nom  do  son  auteur  plus 
connu  du  grand  public,  une  valeur  de  noto- 
riété supérieure  :"  A  un  seiiiblatle  échange, 
tout  le  monde  trouverait  son  compte.  Lisieux 
ne  perdrait  rien,  et  la  galerie  des  Priinitifs 
italiens  au  Louvre  s'enrichirait,  sans  qu'il  en 
coilliit  rien  à  son  pauvre  budget,  de  ce  qui 
doit  être,  à  tout  lo  moins,  une  pièce  docu- 
uionluirc  d'une  grande  rareté. 

P.V17L  Dl-IIRIEO. 


Académie  des  Beaux-Arts 


St'nni'e  ilti    13  ili'cemhre 

Onl  Mi  èliia   meinbros   rorro.spoiuliinls   .'•Iniii- 
«ors  : 
1*  Rn  reinplnci^nicnl  du  M.  Pmililln,  .1 


(Il  Tnbloiiii  qui  n  Hi  <^galciiioiil  anvoju  eu  l'roviuvv 
«MI  i.sjil. 


320 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


J].  Albrcclil  de  VriondU   directeur  Je  l'Acadéiuie 
royale  des   Bfaiix-Ai-ts  h  Anvers: 

2»  En  rcmpliicemeiil  de  M.  liiiliiiisleiii.  décédé, 
M.  Gouvy,  coiiiposiliiu- de  iniisii|ii(',  A  llaridiuiirj,'- 
Hiiul  (Lori'aine). 


'VA.  Ft  I  E  T  É  S 


Le  prétendu  Memling  du  Musée  de  Bruxelles 

i:r  i.i;s  .iaudins  di':  i'ahadis 

La  C/iro/iiipir  îles  Arl.i  si^'iialail  réceiniiu'Ul 
(n°  du  ]'>  décembre)  l'opinion  du  coii.servalcur  du 
Musée  de  Bruges,  qui  atli-iliue  ;\  Meniliu^  un  la- 
l)loau  du  Musée  de  Bruxelles  (u»  l'iO)  classé  jus- 
qu'ici dans  l'école  allemande.  Ce  sont  évidemment 
les  lauriers  de  M.  Wauters,  le  désir  de  rivaliseï 
avec  lui  et  d'apporler  sa  ronlribnlion  k  l'iiisloire 
de  Memling,  sa  pierre  au  monumeul.  qui  l'ont 
poussé  à  cette  assertion  étrange.  Or.  si  certaines 
alTirmalions  de  M.  Wauters  dans  sou  livre,  d'ail- 
leurs intéressant,  débaptisaid  par  exemple  pour 
k's  donner  à  Mending,  les  deux  célè!;res  triptyques 
de  Van  dcr  Wcyden  des  musées  de  Mun'cbel  de 
Berlin,  la  Pictà  de  J^a  ]Iaye,  celle  des  Olliees, 
ain^i  que  des  onivres  de  Bouts  et  de  Van  der 
Goes.  nous  paraissent  au  moins  conleslables,  le 
présent  baptême,  en  revanche,  est  absolument 
erroné.  Un  vent  de  conjectures  et  d'hypolhéses 
souffle  de  tous  côtés  en  Europe.  Les  Allemands 
ont  donné  l'exemple;  mais  peut-être  bientôt  seront- 
ils  dépas.sés. 

Le  lableau  en  question,  qui  est  sur  Lois  el  me- 
sure r»,0'>  de  haut  sur  l'",7U  de  large,  représente 
la  l'ii'i-r/t'  avci'  l'Enfant  dcns  une  iisscmJihU'  di' 
S'iiittrs.  C'est  le  lype  et  la  disposilion  générale  de 
deux  de.s  œuvres  les  plus  charmantes  da  Memling, 
les  plus  importantes  par  l'influence  exercée,  en 
même  temps  que  les  plus  caractéristiques  de  ses 
origines  allemandes  :  le  Marinf/e  mi/sfique  de 
si(i)tti'  Crrthen'iK' ,  de  l'inipital  Saint-Jean,  à 
Bruges,  et  surtout  celui  de  la  collection  Galteaux 
au  Musée  du  Louvre,  si  heureusement  reconslilué 
en  son  ensemble,  dont  SI.  Emile  Michel  doit  pro- 
chainement parler  aux  lecteurs  de  la  Ga:ietle. 
Mais,  si  le  sujet  est  identiijue,  si  la  façon  de  l'in- 
terpréter et  de  le  comprendre  ofl're  avec  la  ma- 
nière de  Memling  la  plus  grande  analogie,  si 
quelques  détails  même  le  rappellent,  comme  une 
copie  lointaine  et  alourdie  rappelle  un  original 
admiralde,  il  y  a  un  abime,  non  seulement  pour 
l'exécution,  mais  pour  la  pose,  l'attitude,  l'aspect 
des  figures  et  leur  structure  même,  enire  l'œuvre 
un  peu  gauche  et  empruntée  en  sa  solenuilé  giave 
d-)  cet  ouvrier  allemand,  sans  doute  élève  ou 
imitateur  de  Memling,  et  les  créations  délicates, 
élégantes,  aristocratiques  et  liuos  île  celui  qui, 
dans  le  Nord,  a  peut-éire  1«  mieux  senti  la  grâce. 
Même  à  ceux  qui  n'auraient  pas  du  tableau,  de 
ses  tons  harmonieux  et  frais  d'ailleurs,  de  son 
charme  d'ensemble  un  souvenir  assez  présent, 
l'excellente  photographie  d'ilanfslaengl  pourra  en 
donner  une  idéj  sulli>ante  pour  le  juger. 

La  Vierge  est  assise  au  centre,  ile\  ant  une  ten- 
lur-  de  brocart  que  tiennent  en  l'air  deux  figures 
d'anges  volants.  Juvénile  et  vraiment  reine  des 
vierges,  haute  couronne  emperlée  sur  la  télé,  les 
yeux  modestement  baissés,  elle  préside  el  domine 


la  scène,  suivant  la  furjiiule  babiluelle  en  ce.s 
sujets.  A  gauche,  sainte  Catherine  agenouillée, 
liumblenient  penchée  en  avant,  tend  la  main  à 
l'auneau  que  lui  passe  au  doigt  l'Enfant,  auquel 
sainte  Barbe,  à  droite,  va  oITiir  une  rose,  tandis 
que  par  divanl,  également  à  genoux,  la  Madeleine 
parail  ouviir  pour  lui  le  vase  aux  parfums. 

De  chaqiu'  côlé,  régulièrement  groupées  el  éla- 
gées,  soit  à  terre  sur  le  gazon,  soit  contre  des 
berceaux  de  buiillage  et  de  vigne,  quatre  saintes, 
avec  les  inslrurnenls  de  leur  supplice,  ferment  la 
composition  et  l'encadrent.  L'n  paysage  aux  cam- 
pagnes verdoyantes,  avec  château  dans  les  arbres 
ou  ville  au  bord  de  l'eau,  apparaît  au  fond  sous  le 
ciel  bleu.  L'Enfant  est,  de  toutes  les  figures,  la 
jdus  visiblement  imitée  de  Memling,  celle  qui  est 
une  marque  d'origine  et  d'inspiration  évidente. 
On  n'a  qu'à  la  comparer  entre  aulnes  à  celui  de  la 
petite  l'/c/Y/c  du  musée  de  Berlin  (n°.ô28B  .  C'est 
un  absolu  plagiai,  pesant  el  appliqué,  comme  il 
arrive  souvent  en  pareil  cas.  Les  saintes  cher- 
chenl  également  à  se  rapprocher  de  son  type  par 
l'ovale  allongé,  la  douceur,  la  sveltesse  invrai- 
semblable et  exagérée  du  buste,  tous  les  trails 
qui  chez  lui  ont  un  charme  d'invention  simple  et 
naturelle,  de  jusiesse  et  de  pondération  exquise, 
et  qui  sont  ici  grosis,  chargés,  pous-és,  par  l'ef- 
fort et  le  désir  de  bien  taire,  jusqu'à  la  caricature. 
C'est  une  élégance  de  servantes  qui  essaient  de 
singer  leurs  maîtresses.  Petits  yeux,  gros  nez. 
lourdes  mâchoires,  air  gêné  dans  leurs  babils  île 
fête,  figures  moutonnières  et  slupides  surtout  par 
l'absence  presque  totale  d'expression  ;  voilà  qui 
gâte  celle  o'uvre  d'école  à  la  saveur  allemande 
très  prononcée.  Même  en  admettant  que  ce  ne  soit 
pas  lui  faire  injure  que  de  penser  à  lui  pour  cela, 
on  ne  voit  pas  à  quel  moment  Memling  aurait  pu 
peindre  ce  tableau.  Si  c'est  avant  d'aller  en  Flan- 
dre —  ce  que  toute  l'onivre  dément  —  il  se  sérail 
donc  copié  lui-même  avant  d'avoir  trouvé  sa  for- 
mule ;  et  après,  où  le  placer  dans  la  suilc  des 
chefs-d'œuvre?  La  peinture  resie  intrigante,  parce 
qu'on  n'a  pu  jusqu'ici  en  rapprocher  de  similaires 
de  la  même  main.  Mais  il  est  inliniment  vraisem- 
blable qu'on  doit  ladonneràquehineptinlrerhénrin 
d'environ  1480,  ayant  subi  fortement  l'influence  de 
ilemling.  Les  parties  colonaises  s'y  mêlent  aux 
parties  flamandes.  La  Vierge,  notamment,  en  sa 
gravité  hiératique,  sorte  d'idole  qui  veut  êlre 
adorée,  esl  encore  plus  l'héritière  des  Vierges  de 
Stephan  Lochner  que  de  celles  de  Memling. 

Qu'il  nous  soil  periiis,  à  l'occasion  de  celle 
oiuvre  curieuse,  où  deux  courants  issus  de  la 
même  source  s'unissent  et  se  fondent  par  une 
espèce  de  choc  en  retour,  d'indiquer  les  origines 
allemandes  d'un  sujet  que  Memling  a,  entre  tous, 
popularisé  en  Flandre.  Ces  groupements  de 
saintes  autour  de  la  Vierge  dans  un  jardin  fleuri, 
lui  formant  comme  une  sorte  de  cortège  mystique, 
de  cour  délicate  et  charmante,  ne  sont  pas  une 
nouveauté  en  Allemagne.  C'est  un  motif  essentiel- 
lement colonais.  Or.  le  voit  apparaître  dès  le  début 
de  l'école,  et  il  est  généralemenl  connu  sous  le 
nom  des  Jardins  de  Paradis.  Parfois,  des  anges 
seuls  sont  représentés  autour  de  leur  souveraine, 
jouant  de  la  musique,  cueillant  des  fleurs  ou  des 
fruits  pour  les  ofl'rir  à  l'Enfant.  Mais  l'inspiralion 
esl  la  même.  C'est  la  même  fraîcheur  d'idylle,  le 
même  rêve  de  paix  idéale,  la  même  adoration  de 
la  femme,  le  même  culte  candide  et  doux  auquel 


ET   DK    LA    CL  T.  loSI'IK 


.•;2i 


est  associée  la  nature.  Toute  la  poésio  des  Minne- 
sicnger  se  refléle  en  ces  œuvres  au  lyrisme  ten- 
dre, toute  la  ferveur  mystique  de  la  pieuse  cité 
colonaise  et  de  ses  entours.  Di'S  le  urc.blématiquc 
jiiaitre  Willielm,  ou  au  moins  dès  les  peintures 
<|iron  a  riiahilud  !  déclasser  sous  ce  nom.  le  sujet 
est  presqu'  fixé.  Un  dùlicieux  tableautin  du 
Musée  niun  eipal  de  Francforl-sur-leJlejn  nous 
montre,  comme  en  u:e  partie  de  campagne,  la 
Vierjçe  se  délassant  avec  trois  suintes  et  trois 
saints,  diversement  occupés  et  dispersés  libre- 
ment, dans  un  préau  rempli  de  Heurs  et  d'oi- 
.seaux  que  ferme  un  mur  crénelé.  On  dirait  de  l'il- 
luslralion  d'un  loman  d'aventures,  tant  la  fan- 
taisie est  grande  encore,  la  disposition  naturelle 
et  sans  apiu'èt  !  (Test  le  début.  Mais  déjà,  au 
musée  de  Berlin  {ii°  133-i),  et  à  celui  de  Munich 
(11°  "3),  deux  tableaux  du  même  maître,  ou  au 
niuins  du  njéme  atelier,  lai.sseTl  entrevoir  -l'iîclo- 
sion  du  système  et  des  formules  restées  tradition- 
nelles depuis  :  les  saintes  régulièrem3nt  dispo- 
sées dans  l'enclos,  deux  par  deux,  à  droite  et  à 
gauche  de  la  Vierge,  à  Munich  avec  addition 
d'anges.  Stephan  Lochn»r  reprend  le  motif  dans 
sa  célèbre  T/V'/v/e  nu  buisson  de  roses  du  musée 
i\r  Cologne  (n"  118),  et  peut-être  aussi  dans  celle 
du  musée  do  Munich,  onivre  d'école  en  tout  cas, 
qui  en  est  la  copie  libre  (n°  5),  mais  en  laissant 
loule  la  place  aux  anges,  ces  petits  êtres  mignons, 
menus  et  frêles  si  chers  aux  eoluuais.  Du  Mailrn 
de  la  vie  de  la  Vierge,  on  connaît  égalem 'Ut  nu 
l.ibleau  du  même  genre,  avec  les  trois  saintes, 
llarbe.  CalherinH  et  Madeleine,  au  musée  dr 
l!irlin  (n"  ViH'i).  ("esl  un  sujet  courant  chez  les 
plus  diiux,  les  plus  tendres  des  colonais,  el  luus 
i-cu\  r|ui,  de  prés  ou  de  loin,  subirent  l'inlliienre 
<le  la  peinture  rhénane,  chaulèrent  à  l'unisson 
Irur  cudique  à  la  Vierge.  Il  est  à  peine  besoin  de 
rappi'Ier  la  Mrtr/oiir;  au  buisson  Oe  roses,  de 
.Seliungauei',  ii  l'église  Saint-Martin  de  Colmar, 
el  les  deux  charnianles  petites  Vierijes  d'Hul- 
li.in  le  vieux  au  nius'e  de  Nuremberg  fn"*  l'i."i 
el  l'ili).  (Vest  le  derniiT  relli't  des  pieuses  pasto- 
rales ro'onaises  en  .\Uemagne.  Durer  même  eu  a 
r''ssi'nli  le  conire-coup. 

Memling,  ((u'on  sali  aujciunrbui  né  à  Meuiflin- 
gen  ou  Momliiigen,  jnès  de  Mayence,  qui  est, 
par  sa  nai.^sunce  autant  ipie  ]iar  son  éducutioii 
première,  un  peinlreessenlielh  um'uI  ihiNian,  pres- 
que un  Colonais.  n'a  fait  (pie  Iranspl.anler  en 
l' liiudri'  la  lliiir  délicate  doiil  l'imiour  a  di\  char 
m  r  s.'i  jeunesse.  Qu'il  ail  été  ou  le  ri  é'Iève  di- 
l.oebmr.  coinnu'  M,  Waulersle  déc-on\re  à  la  lin 
rie  son  livri',  (pi'il  ail  (ludié  on  non  à  Cologne 
iiiênu',  il  a  respiré  en  loul  cas  l'air  de  loule  celli' 
r.'gion  éprise  au  plus  haul  poini  d'idées  mysli- 
ipu's.  (^.e  n'esl  pas  .seidiMuenl  un  sujel,  un  thème 
ligèriiii'il  IransforHié,  ni  on  il  pnrall  avoir  lu- 
hoiluil  le  picniiei'  la  charmanle  iuvenlion  des 
li.uieailles  d.  la  sainte,  peulêlre  ft  la  suite  de 
ipu'lipie  impiession  ri'eiu'  d'ilalie  qu'il  n  l'ail  en- 
Inr  .'nec  lui  dans  la  piMiitun-  Ihnuamleel  auipiel 
il  y  a  donné  droit  de  cité  :  c'est  la  do„co  idéalilé, 
I  I  poésie,  le  lève,  la  candeur  de  senlimenl  el  di' 
iendri'sse,  loule  niu'  veini'  il'arl  colonais,  qui  fui 
pour  les  contemporains  une  révéhilion.  Aux  réa- 
lisles  \igourinx  el  robuslis,  rtpri's  parfois,  nmis 
■-I  souvent  admirables,  les  Vim  Kyclx.  les  Van  der 
W'eyden,  les  liouls,  les  Van  der  (lois,  va  siu'cé- 
dei-  le  gioupedes  iilè:i|isles.  les  Cér.Wil    Diivitl.  les    j 


iloslaerl,  tous  ceux  que.  par  Meuding,  le  soultl-- 
frais  de  Cologne  a  touchés,  qui  ont  continué  ses 
sujets  et  sa  IraJilion.  !.,»■  type  des  Jardiits  de 
Pnriiilis,  presque  oublié  alors  en  Allemagne,  eut 
ainsi  par  lui  une  longuâ  survie  et  un  renouveau 
de  succès  en  Klandre. 

Il  n'était  pas  indilTérent,  à  propos  d'une  «euvre 
où  l^s  deux  pays  semblent  avoir  mis  également 
leur  marque,  d'indiquer  les  nouibreuses  ramifica- 
tions qu'on  y  sent  et  le  double  courant  doni  on  y 
peut  suivre  la  trace. 

Paul  Lei-rikii;. 


REVUE  DES  REVUES 


Le  Journal  Officiel  1  lu  lOdéceubrei  pubiieun 
très  intéressant  rapport  de  M.  Lucien  JL-ig'.i-, 
arcliitecle,  professiur  à  IKcole  des  Re.iiix-.\rls, 
rapport  adressé  au  minisire  de  l'inslruclion  pu- 
blique, le  10  septembee  1894,  -nr  la  uii-^sion  dont 
il  a  élé  chargé  eu  Grèce.  M.  Lucien  Magne  se 
livre,  dans  ce  travail,  à  une  6t  de  très  complète 
du  Parihéaon  et  de  l'.^cropole. 


C  L'Ami  des  Monuments  et  des  Arts  il8'.>i 
n"  !•'>.)  —  Le  résultat  des  dernières  f  uiilles  failis 
à  Delphes,  sous  la  direction  do  M.  Ilomolle,  a 
été  résumé  en  quelques  page;. 

Dans  la  suite  du  journal  inédit  de  Vaudoyer 
sur  les  monuments  sous  le  premier  Kmpire,  ou 
trouve  de  curiiMix  n'useignenuiits  concernant  les 
restaurations  des  monuments  aiiliques  de  Home 
(1810),  les  embellissements  de  celte  ville  (ISLij, 
la  construction  de  l'.Xrc-de-Triomplic  de  l'Etoile 
(1810),  etc. 

Citons  une  notice  de  M.  L.  Lex  sur  les  Imis 
musées  de  Milcon  (musées  des  lie.inx-Arts,  d'His- 
toire naturelle  el  d'Histoire  cl  d'.Vrchèologie). 

Deux  planches  en  photogiavure  reproduisent 
la  façade  principali,"  cl  les  lucarnes  du  cluUeau 
de  Mesniéres  {.><eine-lul'érieure)  ;  une  autre  plan- 
che donne  un  plan  inédit  de  ce  cln'ileau  dressé 
par  Vaudoyer.  l'ne  inléressnnle  aquarelle  de  la 
liihliolhèipio  de  Lyon,  repr.iduile  en  gravure, 
lUonlre  hs  proleslanls  m.ilil.inl  l'éghse  Sainl- 
.lean,  à  Lvou,  en  l.>i"2. 


Journal    do     la    Société     d'Archéologie 
lorraine   ilsn'i,   u'  11).  —  M.   .1.   Kavier  signale 

I gra\ui.-   inédite   d'Appier  llanzeli't.   C'est  la 

Ihè.si^  sur  les  .['(Serliones  loi/itif  et  imiriiles,  que 
soutint  publiquement,  lu  U  juillet  UVÎ\.  Nicolns- 
l''rain;ois  de  L-uraine.  Celle  eslantpe  esl  coin- 
po.sée  do  <li'ux  parties:  la  p  irlie  inférieure,  le 
lexti',  esl  impiimèe:  la  partie  supérieun',  gravée, 
porte  la  signaluri'  du  grnveurlypogniplie.  Le 
sujet  reprèsi'ntf  un  temple  élevé  Â  la  gloire  des 
rois  el  ducs  d'.Vnstrasie  el  des  ducs  di*  la  maison 
de  Lorraine.  Kn  axant,  des  gaerrioi's  et  île  prlil» 
Kênie-i  lienueut  on  sruiplunt  les  liiistes  el  tes 
epilaphes  des  amiens  siuiveraius  lorr.iins.  Ci  lie 
gravure  esl  llnenient  exécutée. 

Revue     dos     Arts     Dôcoratifs    (Uovenitirv 

|.S<.ii).  —  On   v    tidu\.    le   ir.'s   \i\anl  el  lo''^   peu 


322 


LA    CHU  jNiglJI';    IJKS    ARTS 


banal  rapport  du  M.  Kranlz  Jourilain,  sur  le  con- 
cours rocemnient  ouvert  par  l'Union  rentride, 
pour  la  composition  d'une  t'tofTfi  do  tenture,  puis 
une  6tude  critique  de  M.  André  Boiiilhet  sur  les 
lourdes  et  curieuses  orfèvreries  de  style  indo- 
japonais, que  crée  ù  New-York  M.  (iorham; 
enfin,  à  propos  de  l'exposition  de  la  fleur,  do  pi- 
teuse inoraoi're,  M.  Cluinipier  examine  diverses 
pulilications  n'xentes  consacrées  à  la  llore  artis- 
tique. 

Magasin  Pittoresque  (Vt  décembre).  —  De 
M.  'l'Iiiéliault-Sisson,  un  article  sur  le  tableau  du 
Louvre  :  In  Madeleine,  de  Naltier,  et  sur  le  pein- 
tre lui-même,  mieux  représenté  à  Versailles  avec 
ses  portraits  de  femmes  de  la  cour  de  France,  que 
dans  notre  grande  collection  nationale  avec  la 
pécheresse  de  l'Evangile. 

A  M.  Le  Fuslec  consacre  m\  article  à  l'Ecole 
des  Beaux-Arts  do  Marseille,  dont  il  fait  l'histori- 
que depuis  sa  fondation  par  le  sculpteur  Verdi- 
guier,  eu  ll'yi,  jusqu'à  son  organisation  actuelle, 
due  à  M.  Magnaud,  son  directeur  depuis  18B9. 
En  ce  moment,  cette  Ecole  donne  l'éducation  ar- 
tistique à  7ieiif  cent  six  élèves,  «  chili're  très  ex- 
pressif», dit  avec  toute  raison  M.  LeFustec. 


Le  Moniteur  des  Architectes  (novembre). 
—  Sous  ce  titre  «  Une  Découverte  »  est  si- 
gnalé, par  M.  R.  S.,  le  résultat  important  des 
recherches  de  M.  Vogt,  directeur  technique  de  la 
Manufacture  de  Sèvres,  à  l'effet  de  fixer  sur  le 
grès  une  couche  inaltérable  de  porcelaine.  Voilà 
qui  va  constituer  une  ressource  ornementale,  très 
intéressante,  que  nos  architectes  sauront  utile- 
ment mettre  en  œuvre.  A  l'Exposilion  de  1900, 
tout  un  bâtiment  sera  décoré  de  celte  céramique 
nouvelle. 


L."Art  pour  tous  (octobre).  —  Premier  article, 
de  nuire  coUaljo  râleur  M.  M.  Jlaindron,  sur»  l'Epée 
du  marquis  de  Pescaire  »,  léguée  au  musée  de 
CUuiy  par  Edouard  de  Beaumont,  le  grand  con- 
naisseur on  fait  d'épées  anciennes. 


-|-  Athenseum  (1-3  décembre).  —  Une  très  subs- 
taulielle  étude  sur  une  récente  publication  de 
M.  Sidney  Colvin  :  Quatre  vinr/t-ti-ei::e  dessins 
d'Albert  Din-er,  reproduits  en  fac-similé  d'après 
les  originaux  du  Briti.^h  Muséum,  formant  le 
tiers  de  ce  qui  a  paru  du  grand  ouvrage  qui  se 
publie  à  Berlin  sous  les  auspices  de  M.  Lippraann. 

Le  texte  de  il.  Sidney  Golvin  fournit  aux  lec- 
teurs, sur  chaque  dessin,  les  indications  néces- 
saires, sans  commentaires  superflus.  Classement 
par  ordre  chronologique.  Le  British  Muséum  est, 
après  l'Albertine  de  Vienne,  le  musée  le  plus  riche 
en  dessins  de  Durer,  mais  il  est  serré  de  près  par 
le  Cabinet  des  estampes  de  Berlin,  qui  ne  tardera 
pas  à  le  dépasser. 

-|-  Notes  sur  le  Middlesex  et  le  llerfordshire  : 
intéressantes  fouilles  dans  "le  tombeau  de  fJoa- 
dicée  ». 

+  Une  savante  communication  sur  les  fouilles 
heureu.-es  opérées  dans  l'antique  Silchester,  par 
M.  F.  Haverfield,  qui,  en  s'appuyant  sur  des  con- 
jectures étayées  par  un  passage  de  Tacite,  place 


la  fondation  de  lu  ville  aux  environs  de  l'an  Wi 
après  J.-G. 

-|-  On  annonce  la  prochaine  publication,  en  an- 
glais et  en  arabe,  d'un  ouvrage  attribué  à  l'ar- 
ménien AbCi  Sâlih  et  datant  des  premières  anr.ées 
du  xiii"  siècle,  sur  »  les  églises  et  les  monastères 
de  l'RgypIe  et  de  quelques  contrées  voisines  •■. 
Texte  et  traduction  d'après  l'unique  manuscrit  de 
la  Bibliollièq"e  nationale  de  Paris,  par  M.  Evctls, 
avec  note  de  M..I.  lîutler,  l'auteur  des  «  Anciennes 
églises  copies  d'Egypte». 


0  Archivio  storico  dell  Arte  (septembre- 
octobre  1891).  —  Eijlise  et  portique  de  San 
Giacomo  de  llolor/ne,  par  M.  F.  M.  Valcri.  Mo- 
nographie très  documentée  (le  premier  acte  offi- 
ciel remontant  à  1^15)  de  ce  vieil  édifice,  avec  huit 
reproductions  dans  le  texte. 

0  Mi'rco  Pahnezzano  et  ses  œuvres  (suite), 
par  M.  E.  Calzini,  qui  suit  de  près  le  brillant 
élève  do  Marco  Melozzo,  à  la  pinacothèque  de 
Forli.  à  l'église  do  San  Francesco  in  Matelica,  à 
l'église  de  San  Mercuriale,  à  la  galerie  lalé- 
rane  de  Home,  à  la  pinacothèque  de  Munich. 
Critique  très  sûre,  avec  documents  à  l'appui,  de 
l'œuvre  d'un  maître  trop  peu  étudié  jusqu'ici. 
Gravures  dans  lo  texte. 

0  Le  dùrne  de  Pnrenzo  et  ses  mosaïques,  par 
M.  G.  Boni,  qui  soumet  au  lecteur  quelques  ré- 
flexions sur  la  matière  et  le  dessin  des  mosaï- 
ques de  cette  intéressante  église  de  l'Istrie  latine. 

0  Xouvenux  documents  :  sur  Nicolo  da  Pu- 
glia,  dit  daU'Arca  (1470)  ;  —  sur  Giacomo  Filippo 
bitraldi,  forrarais,  auteur  de  iieiniurss  dans 
l'église  de  San  Salvator  à  Bologne  (1474)  ;  —  sur 
la  Sainte  Cécile  de  Raphaël,  commandée  en 
1514  au  mailre,  et  payée  mille  écus  d'or,  par- 
Elena  Duglioli,  plus  tard  b'atiliée  ;  —  sur  Al- 
fonso  Lombardi  et  le  duc  do  Mantoue,  avec  la 
fixation  exacte  de  la  date  de  la  mort  du  grand 
sculpteur,  1Ô3G  :  —  sur  un  tableau  d'Ercole  Pro- 
cacciui  (1.j70)  ;  —  sur  le  Saint  Clmrles  de  Guidti 
Reni,  peint  pour  l'église  des  Mendiants  de  Bolo- 
gne (lbl4)  ;  —  enfin,  sur  divers  tableaux  ornant 
l'église  San  Salvator  de  Bologne  (16a0-16'i5).  — 
Viennent  ensuite  cinq  pièces  retrouvées  par 
M.  F.  Gerasoli  dans  les  archives  secrètes  du  Va- 
tican, établissant  la  véracité,  souvent  contestée,  de 
Benvenuto  Gellini  dans  plusieurs  passages  de 
son  autobiographie  (1525-1535). 

0  Recensioni  :  Comptes  rendus  du  catalogue 
des  Corporations  gnllenj  of  Art  de  Glasgow 
par  M.  James  Paton  ;  des  Kleine  Gnleriestu- 
dien  de  M.  Th.  de  Frimmel;  des  livres  de 
M.  A.  P.  Gianuizzi  sur  Lorenzo  Lotto  et  ses 
œuvres  dans  les  Marches;  de  M.  Diego  Saut' 
Ambrogio  sur  l'église  de  Vigano  Gertusino  et  les 
peintures  de  Bernardino  de  Rossi.  exécutées  en 
lôll,  et  du  même  auteur  sur  trois  importants 
hauts-reliefs  de  Balduccio  da  Pisa. 

0  Misrellanea  ;  nne\^iwexi  critique  de  l'incom- 
parable livre  de  prières  de  Bonne  de  Savoie,  con- 
servé au  llritish  Museuin.à  propos  delà  récente 
publication  de  M.  G.  Warner,  par  M.  Luca  Bel- 
trami  ;  et  un  dépouillement  des  travaux  parus  en 
1893  dans  les  principales  revues  allemandes  sur 
l'art  italien,  par  M.  G.  de  Fabriczy. 


ET   DE    LA    CURIOSITE 


323 


X  Jahrbuch  der  Kœniglich-preussischen 
Kunstsammlungen  (Vol.  XV,  Im^.-.  IV.  —  Suite.) 
in  bas-relief  iincien  rn  mai  lire  des  Musrea 
royotuc  de  Berlin,  par  Richard  .Scliœne.— Ce  bas- 
ivlief.  acqui.s  léceinment  par  le  musée  de  Berlin,  re- 
préseiilr-  un  lioninio  assis,  ayant  près  de  lui  quatre 
personnages,  dont  une  femme.  M.  Garl  Robert  a 
essayé,  dans  ['Hermès,  de  montrer  qu'on  avait 
alTaire  à  une  œuvre  fausse  datant  du  \i\'  siècle. 
M.  Schirne  s'élève  contre  cette  as.sertionet  se  pro- 
nonce pour  l'authenticité  du  bas-relief.  Reprenant 
les  opinions  émises  par  M.  Garl  Robert,  il  con- 
rlut  eu  ce  sens  :  le  ba.s-relief  ne  représente  pas 
un  maître  et  ses  disciples  dans  une  altitude  mé- 
ditative; il  n'y  a  pas  lieu  de  reconnaître,  parmi 
les  personnages,  Platon,  Aristote  et  Démosthène; 

■  nfin,  la  critique  qu'on  a  faite  des  détails  de  l'ani- 
vre  en  question  est  assez  faible.  Deux  planches 
liermetteut  au  lecteur  de  se  former  lui-mèuie  son 

opinion. 

—  Zeitschrift  fur  christliche  Kunst  (vn«  an- 
née, 7«  l'ascicule).  —  ]''.luilu  an'hitectiirale  de 
M.  W.  ElVinann  sur  les  bcau.K  autels  en  forme  de 
tables  (xii'  sièrle)  du  couvent  des  cisterciens  do 
Ilauterive,  près  Fribourg,  en  Suisse. 

—  Reproduction  et  description,  par  M.  l'r. 
Buschmeyer,  d'un  étendard  peint,  à  sujets  reli- 
j^ieux  (de  la  (in  du  xv"  siècle),  coii.servé  à  la  ca- 
lliédrale  d'Erfûrt  et  jadis  «  l'étendard  du  Con- 
^••il  »  de  celte  ville. 

—  Bel  et  savant  article  (conlinué  dans  les  deux 
livraisons  suivantes)  du  1".  .Stephan  Beissel  sur 
les  régies  qui  doivent  présider  à  rorncmi'ntation 
picturale  et  sculpturale  des  églises  à  l'intérieur, 
d'après  les  enseignements  donnés  par  les  mcil- 
li'urs  modèles  en  cette  matière. 

—  (8«  fascicule).  Barthel  ou  Barlhold  Bruyii, 
le  Cologne,  est  le  peintre  chez  qui  s'observent  li' 
mieux  les  diverses  inlhicnces  étrangères  qui,  au 
XVI"  siècle,  se  font  sentir  dans  les  pays  rhénans. 
On  peut  s'en  rendre  compte  dans  son  chel  d'o'U- 
vro  :  les  volet-;  d'aulol  peints  pour  lu  couvent 
d'ICssen  (lô3'ilôti-")),  dont  deux  malheurcusemenl 
sont  pM'dus.  m  lis  dont  les  deux  autres  viennent 
d'être  remis  on  état  et  rendus  à  leur  destination 
IMÎmitive,  cl  que  décrit  M.  Kirnienieh-RicharU. 
liCS  nobles  ou  gracieuses  llguroi  de  ses  person- 
nages indiijuent  encore  la  latrio  di'  Stephun 
l.othiier;  son  clair  el  chiud  coloris  rappelle  li 
iiiaitn!  Ilainaii.l  de  la  «  .Mort  do  Marie  »,  Joost 
vou  Clevi-;  (  l  les  nrcliilecturcs  qui  se  mèloiit  l'i 
.ses  paysages  ronumliques,  ainsi  que  l'allure  gé- 
nérale, fout  Mimgi'r   à    l'Italie,  vers  laquelle  il  va 

le  plus  eu  plus  tourner  les  yeux.  Quatre  bonnes 
hi'liogiavures  ri'produiseril  ces   beaux  panneaux. 

—  Une  inti'ressanle  arnidire  golliique  de  IViô, 
tirée  il'une  coUocliou  particulière  de  Mûnsler,  est 
•  lèi-rif.)  et  reproduite  ilims  l'arlicli' suivant. 

—  Al.  Max  l.ehrs  rapproche  Uiio  suite  de  huit 
l"-lits  sujets  relig  eux  en  médaillons,  gravés  par 
Uruil  van  Meckenen  puir  orner  di-s  objets  d'or 
lèvr.  rie  rcligiou-etliartscli,  n"-  l.'K)  a  I.'ijj.ilo  sujela 

■  I,'  mèuii'  genre  et  de  même  forme  dus  au  fécund 
nniire  K.  S.  (MiJG  lI  l'iGÎ)  et  doni  on  donne  loi 
r-ipr^Klnctioua  d'après  les  épr.  nves  conservées  à 
Dnsile  ol  à  Oxford. 

—  (!)•  fa'-cicub).    ijui  a    visité    Italisbonne    n'n 


certes  pas  oublié  le  riche  el  ravissant  portail  de 
sa  superbe  cathédrale,  une  des  merveilles  de  l'art 
gothique.  On  aimera  à  en  trouver  l'histoire,  outre 
la  description,  dans  une  belle  étude  de  M.  J.-A. 
Endres,  accompagnée  de  plusieurs  reproductions. 


V  Zeitschrift  fiir  bildende  Kunst  (décembre 
1894).  —  M.  Adolf  Ros.-nlnrg  donne  la  suite  de 
son  article  sur  Iluhens.  Parmi  les  œuvres  que  le 
peintre  composa  pendant  son  séjour  en  Italie,  le 
Haptërne  du  Chris',  conservé  à  Anver-,  pré- 
.sente  un  intérêt  particulier  par  la  question  qu'il 
soulève  :  le  tableau  semblable  du  Louvre  ne 
serait  qu'une  copie. 

V  M.  W.  Bode  termine  son  article  sur  les  o?uvres 
d'art  anciennes  dans  les  collections  des  Etats- 
Unis.  Comme  illustrations,  trois  portraits  de 
Rubens  et  VAniioncialion.  la  belle  tapisserie 
italienne  du  xv«  siècle,  qui  a  passé  de  la  collec- 
tion Spilzcr  aux  mains  de  M.  A.  Ryerson,  de 
Chicago. 

0  Allgemeine  Kunst-Chronik  (3  novembre). 
—  Compte  rendu  —  avec  sept  repro  juctions  des 
meilleures  œuvres  de  Rubens  —  du  livre  de 
Jules  lie  Bauwere  sur  le  Musée  royal  de 
Bruxelles.  Cet  ouvrage,  qui  contient  241  illustra- 
tions, sera  un  guide  pour  les  visiteurs,  et  aussi 
un  manuel  pour  l'histoire  de  l'art. 

O  (2  décembre  lti94) .  —  Etude  sur  V Histoire 
lie  l'or/écrerie  depuis  les  temps  les  plus  re- 
culés jusqu'à  aujourd'hui.  On  y  passe  en  revue 
les  principales  tendances  actuelles  en  cet  art, 
et  l'on  y  décorne  la  palme  aux  orfèvres  d'Al- 
lemagne tt  d'Autriche,  avec  lesquels,  est-il  dit. 
ceux  de  France  ne  saïu'aient  concourir  pour  la 
pureté  du  .-.lyle.  11  nous  semble  que  l'auteur  con- 
fiinil  ici  le  style  avec  l'imitation  routinière  des 
modèles  de  la  Renaissance  et  n'estime  pas  assez 
le  souci  de  marcher  de  l'avant  en  celte  branche 
comme  eu  d'autres  ;  des  créations  d'artistes  tels 
(pic  :  M.\l.  Boucherou.  Fidize.  Froment-Menrice. 
Aucoc  et  autres,  universellement  admirées  à  l'Ex- 
position de  1889,  n'ont  rien  il  envier  comme 
style  aux  (euvres  étrangères  et  les  surpassiiil 
souvent  en  originalité. 


Kuutschronik  (lit  décembre  ISOt).  —  M.  Ar- 
thur Seenmnn  denumde  des  ren.seigncmunts 
sur  l'oiiglne  il'un  plat  iuiité  de  l'unlique,  dont  il 
diinne  la  reproduction  :  un  érudil  d'Athènes  y 
avait  déjà  coni^ncré  tout  un  travail,  le  tenant 
pour  une  pièce  authentique,  lorsque  M.  Seenmnn 
découvrit,  à  Karisruhe.  un  moulage  de  cette 
u'uvre  exécuté,  il  y  a  plusieurs  années,  d'apré-i 
un  moilèlo  provenant,  pensel  on,  de  l'i-xposiliou 
de  Vi.'un.'  d..  187;i. 


Dio  Kunst  fiir  Aile  |lô  dëceinbM  1S!4).  — 
M.  Cornélius  (.lurlllt  continue  son  étude  sur  Max 
Klingi'r.  Elle  est  nccompagnéu  do  nonibrusis  ce- 
proiliictions. 


32i 


LA   CHnONMQUK    UKS   ARTS 


I.A    t;Ul\IOSITK 


BIBLIOGRAPHIE 


Sominaiii'  i!(!  la  Gazette  des  Beaux-Arts 

ilu  l'i'  janvier.  —  l'ii  iiouviim  MiMiiliii^;  nu 
Musée  du  Louvriî,  |iar  K.  .Miclirl;  Isabelle 
d'Kste  et  les  artistes  do  son  t(;nip8,  par 
Ch.  Yriaite;  Arlisti  s  conteniiinrains  :  Mar- 
cellin  Desboulin,  i  ar  K.  Kod  ;  La  Sculplure 
tlorenline,  par  Marcel  Reymond  ;  L'ENi)osi- 
tion  il'ait  ancien  à  Utreclit,  par  IL  llynians; 
(Correspondance  de  l'élrantjer:  Alleina;,'ne, 
Pologne  et  Italie,  par  W.  Ititter;  biblio- 
graphie: Les  Manuscrits  de  Léonard  de 
Vinci,  par  H.  de  Geynniller;  Le  Drame  wa- 
gnérien,  par  ,1.  Tliorel  ;  IMililications  des 
librairies  Hachette,  Oalmann-Lévy,  Boussod 
et  Valadon,  par  U.  M.  et  A.  IL 

Trois  gravures  hors  texte:  Vn  donaleur 
présen.lé  par  saint  J( an-Baphste,  tableau 
de  Meniling  au  Musée  du  Louvre,  eau-forte 
deOanjean;  Ixabelle  d'h'ste.  d'après  le  Ti- 
tien, Musée  de  Vienne,  photogravure  Goupil  : 
Saint  Berlin  accueil/i  par  saint.  Orne)',  pan- 
neau conservé  à  La  Haye,  héliogravure  Du- 
jardin.  Nombreuses  gravures  dans  le  texte. 


Tour  du  Monde.  — 1771°  livraison. —  Vciyaire  â 
.Madagascar,  par  M.  le  docteur  Louis  i  :atat.  —  Tcxie 
et  dessins  inédits. —  Treize  dessins  de  MM.  Tay- 
lor,  Berteault,  Boudier,  gravés  par  ilM.  l'.aziii. 
li'i'g,  Buclier,  Ruil'e. 

tournai  de  la  Jeunesse.  —  1150°  livraison.   — 
Te.Kte  par  MM.  l'iecre  MaiO,   Henri  Noi-val,   Py- 
thagore,  René  Bazin,  IL  Heinecke  et  Daniel  BeU>  I. 
Illustrations  de  A.  Paris,  Myrbacli,  Le Blant.etc 
Bureaux  à  la  librairie  Hachette  et  C'',  79,  bou- 
levard Saint-Gerniain,  Paris. 


NÉCROLOGIE 


Le  coude  d'Osmoy,  qui  vient  de  mourir,  lUait 
vni  amateur  d'ait  éclaire.  On  se  rappelle  que  lors 
des  anciennes  constitutions  de  jury  des  Salons 
annuels,  une  place  était  réservée  à  côté  de  la 
section  de  peinture  de  l'Acadénde  des  Bean.x- 
.\rts,  à  des  sens  du  monde  dont  la  mission  était 
de  parler  au  nom  du  goût  seul  et  des  conve- 
nances supérieures.  Le  nom  du  comte  d'Osmov 
s'est  ainsi  bien  souvent  trouvé  joint  à  celui  de 
nos  ni  illeurs  pjintres. 

CONCERT   DU    DIM.\NLHE   23  DÉCEMBRE 

Conservatoire  {'i  h.)  :  Si/rnphoitir  en  ré  nu- 
neui-  (R.  Schmann):  Le  .Vessie,  fj-agments  : 
Chieur,  pastorale,  .\lleluia  (tla'udcl)  :  4'  l'oii- 
rcrfo  en  at,  pour  piano  (Saint-Sai'nsr.  Le  Dépi'rl. 
chœur  (Mendelssobn):  Si/niplionie  en  mi  bémol  j 
(Mozart).  i 


VENTE  du  Lundi  •?'(  d-rembr.-  18'J'i,  à   ;J   lienn  s 
Hôtel  Drouot,  salle  n"  1 

TABLEAUX 

'  OMPO.SITIONS  I  AI'liAI.IS 
o-uvres  de 

AD.    LA    LYRE 

i:'nnm.-pr.  .M'  H.  I>ut:liesii<>,  r,.  rui-  de'  lialeiMe. 
l'.".\l>cil.  >l.  .4.  Itloclie,  aô,  rue  de  Cbàtcandun 

K.eposilions  : 

Le  dimanche  23  décembre,  de  1  h.  à  5  h.  1  -i. 

Le  lundi  2i  décembre,  de  l  à  :î  h.,  avant  la  vente. 


A  LOUER  grands  et  beaux  ateliers  d'artistes, 
avec  apparicnient,  17  et  19,  avenue  de  Tourvlllo. 
Prix  :  I.IJIJO  à  2.400  fr. 

Pour  traiter,  s'adresser  :"i  M.  Grandel,  22,  rue 
Lavoisier. 


GflZtTTE  DES  BEAUX-ARTS 

Lf.  table  alphabélifiue  et  analytique  de 
la  Gazette  des  Beaux-Arts  (3»  série  — 
ISOfi-1880  compris),  est  en  vente  au  Bureau 
de  la  G.\ZETTE. 

Prix  :  15  francs  l'exemplaire  broché. 

Cette  table  a  été  tirée  à  petit  nombre. 

Le  quatrième  volume  des  Tables  11881- 
1892)  paraîtra  prochainement. 

CHEMINS  DE  FER  DE  L'OUEST 


Paris  à  I.iUiiiIi*es 

P.\R     liOUF.N,      DIEPPE     El      NEWHAVE.V 

(Voie    la    plus    économique) 


Double  service  quotidien   à  heures   fixes 

(Dimanche  compris) 


9  h.  soir. 
7  h.  40  m. 
7  h.  50  m. 

0  h.  soir 

S  h.  50  s. 

8  h.  m. 


Départ  de  Paris  (St-Lazare)  9h.30mat. 
Arrivée    (;(London-Bridge)    7  h.  soir 
à  Londres  ^(Victoria) 7  h.  soir 

Départ    siLondon-Bridge)  9  h.  matin 

de  Londres'(Victoria) 9  h.  matin 

.arrivée  à  Paris  (St-Lazare).  ;  6  h.  o5  s. 

PRIX  DES  BILLETS 

Billets  simiiles,  valables  penilant  7  joui's  ; 
1"  cl.  4i  l'r.  2.3   —  2-  cl.  o2  fr.  —    H'  cl.  2^^  fr.  2j. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  un 
mois  : 
1"  cl.  'i>  fr.  75  —  2«  cl.  53  fr.  75  —  3»  cl.  41  fr.  50 


Le  i/erant  :  G.  ROUX. 


Pans.   —  Imprimerie  ne  la  Ivresse.  !IJ.  ru,;  m  Croissant.  —   Simni-l 


N«  41.  —  1894 


BUREAUX   :    8,    RUE  FAVART 


20  Décembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT  A   LA   GAZETTE  DES  BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    If     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  une  année  entière  de  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement 
la  Chronique  des  A.ts  et  de  la  Curiosité. 


Un   311 


PARIS   ET  départements: 
12  fr.        I        Six   mois.    . 


8  fr. 


AVIS  A  MIYI.  LES  ABONNÉS 

Pour  éviter  tout  retard  dans  la  récep- 
tion de  la  livraison  de  janvier  de  la 
Gazette  des  Beaux-.Vrts,  nous  vous  rap- 
pelons que  l'abounement  doit  être  re- 
nouvelé avant  la  fin  du  mois  courant. 

On  s'abonne  dans  tous  les  bureaux  de 
poste  de  la  France  et  de  l'étranger,  ou 
en  envoyant  directement  à  l'Administra- 
tion de  la  G\zi:rri  un  mandat  poste  de 
60  fr.  pour  Paris,  64  fr.  pour  les  dépar- 
tements, 68  fr.  pour  l'étranger.  Abonne- 
ment semestriel  à  moitié  des  prix  indi- 
qués. 


PROPOS     DU     JOUR 


Xj'Union  cenh-tile  dc.i  Aria  fteroralif's  \'vr- 
paro  (li's  aiijdiinriiiii  sa  parliciiiiiliun  à  l'i;.\|iosi. 
tion  iiniversolli"  de  lOOo.  l^o  ni|i|iort  |iri''S('nli''  au 
conseil  irndiiiinistriilidn  pur  une  l'uiiimission 
spi^cialo,  <M  (liinl  li's  l'iinilusions  ont  (MiMidup- 
li^("s  à  l'iinanimili'',  propose  l'i  l'Inion  ilo  so 
iiiiMer  aclivomonl  iiu  lorl  des  coinpélitions 
iirlisliipies,  ilo  siiscitcr  purtout  la  rivlion-tie. 
de  jouer  le  rôle  d'un  Mi''i;ène  impersonnel.  Kn 
d'antres  termes,  un  lien  de  n'eoniponser, 
d'iic.hetcp  et  do  eollocUonncr,  IToion  ferait 
des  commandes  iliroetos.  Le  tii'rs  des  fonrtx 
dhpoxiblcs  (la  plus  grande  partie  des  res- 
sources liiiilg(''tairos,  sans  loucher  an  capital 
inalii''nal)le)  servirai!  «h  provoipier  U's  idiV's 
nonvollos  on  continuant  les  concours  »  :  tt'x 
deux  autres  tiers  «  seraient  mis  ti  lu  disposi- 
tion do  la  Commission  du  musi^o  pour  achat 


d'olijets  d'art  industriels  accueillis  ou  choisis 
avec  la  prt^occupation  da  bien  accuser  les  ten- 
dances les  plus  heureuses  dans  leur  nou- 
veauté. » 

On  peut  se  demander  si  les  trustées  de  notre 
luturKcnsinfîton  ont  été  bien  inspirés  en  pre- 
nant une  si  {irave  décision.  C'est,  en  efl'et,  au 
momenloù  va  être  constituée,  enfin,  nneCaisse 
des  musées  (|ue  l'Union  alièneraitd'avance  une 
part  de  surichesse.justementàla  veille  du  jour 
où  vont  s'oll'rir  des  occasions  d'achat  si  nom- 
breuses dans  les  sections  étrangères;  le  bud- 
get du  nius(''e  des  Arts  décoratifs  se  ferme 
ini|ilicilement  à  toute  acquisition  d'art  rétros- 
pectif pendant  quatre  années,  au  cours  des- 
c|uelles  peuvent  survenir  des  ventes  intéres- 
santes. Mais  il  y  a  un  inconvénient  plus  sé- 
rieu.x  :  il  est  d'ordre  tout  moral  et,  pour  ainsi 
dire,  psycholonic|ue.  La  commande,  et,«  for- 
tiori, la  commande  ponrun  terme  éloigné,  est 
un  procédé-  de  résultai  ali'atoire,  auipiel  il 
faut  l'cconrir  ipiand  on  ne  peut  faire  nutrc- 
monl;  on  suit  quelles  responsabilités  prélimi- 
naires encourt  celui  ipii  adjuge  une  com- 
mande; l'artiste  qui  l'exécute  n'en  encourt 
pas  une  moindre;  une  sorte  de  pêne,  de  para- 
lysie intervient  do  part  elil'nutre:  les  projets, 
les  esquisses  donnent  si  imparfaitement 
l'idée  de  l'objet  achevé  el  l'nrliste  n  si  fort  be- 
soin d'avoir  SOS  coudées  fram-hes!  En  somme, 
on  conçoit  bien  l'ulililé  qu'unrail  un  guichet 
ouvert  où  seraient  distribuées  oux  travailleurs 
des  subventions  échelonm'-es;  mais  il  semble 
ipio  l'I'niondos.Vrls  décoratifs  resterait  miujx 
dans  l'esprit  do  ses  statuts  en  réservant  ses 
économies  jusqu'au  jour  du  grand  concours 
quo  le  public  dn  monde  entier  jugera.  Ce  jour- 
lù,  l'initiative  individuelle  triomphera  iino  fois 
do  plus  des  manufactures  orilcielles.  Or,  la 
résolution  que  vient  de  prendre  le  comité  do 
l'Union  ressemble  à  la  di'dihi'Tation  d'iino 
manufai-luro  nationale.  L't^nion  no  fabrique 
pas,  elle  ne  doit  pas  avoir  ses  vitrines  au 
(>hamp(leMars  ;  elle  doit  les  y  roniplir  eu  vi- 
sitant toutes  les  sections  l'rançni.ses  et  éirun" 
gères.  Avant  llKX),  elle  n'n  donc  rien  A  di''bour- 


;iv!(3 


LA    CHKONKjUE    l>KS    ARTS 


ser.  Ce  sont  nos  grands  industriels  qui  duivLMil 
travailler  el  Iravaillerunt,  en  efl'ct,  puur  elle  ; 
ils  ont  assez  le  souci  de  leur  réputaliun  el  lo 
slimulanl,  d'un  patrioUque  orgueil  les  anime 
assez  pour  qu'ils  mainliennent  à  son  ranfj  la 
fabrication  l'ran(;aise.  Us  créeront  de  belles 
œuvres,  les  expositions,  el  le  musée  des  Arts 
décoratifs  fera  son  cboix  parmi  elles. 


Nous  nous  liiisons  un  devoir  de  reproduire 
tcxlucUenienl  la  lettre  suivante,  adressée  au 
Journal  des  Débals,  et  dont  la  conclusion 
rassurera  les  amis  do  M.  Turcan: 

Il  Palais  des  Clhamps-Klvsées.  le  20  décem- 
bre 1894. 

11  Monsicui'  le  Dirccleui', 

"  l'ne  note  parue  en  première  page  dans  le 
Journal  des  Débals  ilu  10  décembre  a  vive- 
ment ému  la  Société  des  Artistes  frani.-ais. 

«  Soa  Comité  considère  comme  un  devoir  de 
rectifier  les  informations  de  votre  rédacteur 
et  vous  prie  de  vouloir  bien  rétablir  les  faits 
d;ins  leur  entière  exactitude. 

X  Loin  de  se  montrer  indifférente  aux  in- 
fortunes de  ses  membres,  la  Société  a  distri- 
bué en  dix  années  la  somme  de  249.000  francs, 
et  sa  synipatliie.  éveillée  par  le  grand  talent  et 
les  malheurs  de  l'éminenl  artiste,  M.  Turcan. 
n'a  pas  attendu  la  publicité  donnée  à  sa  situa- 
tion actuelle  pour  lui  venir  eu  aide  et  lui 
allouer  tous  les  secours  que  ses  règlements 
lui  perniettent  d'accorder. 

«  Attendant  de  votre  courtoisie  l'insertion 
de  celte  lettre,  j'ai  l'Iionneur,  Monsieur  le  Di- 
recteur, de  vous  ijrier  d'agréer,  avec  mes  re- 
merciements anticipés,  l'assurance  de  ma 
considération  très  distinguée. 

«  Le  président  de  la  Société,  membre  de 
l'Institut, 

«  L.  BoNN.vr.  » 


NOUVELLES 

if^if.  L'intérêt  que  le  public  parisien  le  plus 
éclairé  a  pris  à.  discuter  les  plans  de  l'Exposi- 
tion de  19U0  nous  dicte  le  devoir  d'analyser 
longuement  les  projets  proposés. 

C'est  donc  dans  le  prochain  numéro  de  la 
Gazelle  que  nos  lecteurs  trouveront,  non  plus 
une  revue  sommaire,  mais  une  savante  étude 
sur  les  plans  exposés  aux  Champs-Elysées. 

**:(c  La  Commission  du  budget,  qui  est  saisie 
de  la  proposition  de  Mil.  Joseph  Reinach, 
'l'rélat,  le  prince  d'Arenberg  et  Berger,  sur  la 
création  d'une  caisse  des  écoles,  a  reçu  com- 
munication d'une  note,  émanant  de  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres,  qui 
demande  que  la  mesure,  réclamée  depuis  tant 
d'années,  soit  incorporée  dans  la  loi  de  finan- 
ces de  1895. 

Ce  vœu  est  signé  de  MM.  Gaston  Paris,  Mi- 
chel Bréal,  l'abbé  Duchesne,  Alexandre  Ber- 
trand, Gaston  Boissier,  de  Lasteyrie,  de  Bois- 
lisle,  de  Mas-Latrie,  Maspéro,  Jules  Girard, 
Ravaisson,  "Weil,  etc.,  etc. 

■>js**  Comme  nous  l'avons  annoncé  loi's  de  la 


vente  Baudot,  un  retabU  d'autel  provenant 
de  la  Chartreuse  de  Dijon,  leuvre  admirable- 
ment conservée  et  qui  compte  parmi  les  plus 
parfaites  de  l'Ecole  bourguignonne  du  xiv  siè- 
cle, va  prendre  place  dans  le  musée  de  la 
ville  à  Cologne:  on  l'attribue  à  Melchior  Brœ- 
dcrlarn,  pei'ntre  du  duc  Philippe  le  Hardi 
(l:!4>  li04j. 


Banquet  Puvis  de  Ciiavannes 


\'.n  l'honneur  di;  ses  soixante-dix  ans  ré- 
volus, les  élèves,  les  amis  el  les  admirateurs 
do  M.  Puvis  de  Ciiavannes  se  réuniront  pour 
lui  offrir  un  ban(|uot,  le  16  Janvier  189.').  L'oc- 
casion est  clioisie  à  merveille  ;  la  fête  sera, 
|ioiir  ainsi,  en  mi-me  temps, une  sanction,  une 
inauguration  à  distance  du  troisième  gros 
travail  que  l'artiste  a  accompli  pour  la  capi- 
tale. .\près  le  Panthéon,  la  Sorbonne  :  après 
la  Sorbonne,  l'escalier  de  rHùlel-de-villc  :  la 
verte  vieillesse  du  maître  permettra,  d'ail- 
leurs, de  qualifier  de  noces  d'argent  avec 
la  cité  de  Paris,  l'affectueuse  manifesta- 
tion qui  se  prépare  en  son  honneur  et  à  la- 
quelle il  serait  déplacé  d'attribuer  le  moindre 
caractère  parliculariste.  Nous  espérons  (|ue 
les  adhésions  viendront  de  tous  cotés  et 
qu'aucun  nom  ne  manquera  à  la  liste  sur 
laquelle  vont  seuls  se  compter  les  amis  du 
grand  art. 


Encore  le  primitif  de  Lisieux 


Notre  collaborateur.  M.  F.  de  Mély,  veut 
bien  nous  envoyer  i[ueliiues  nouveaux  rensei- 
gnements relatifs  au  tableau  d'.intonio  de  Cal- 
vis  (mentionné  avec  description  par  le  cata- 
logue du  musée  que  dressèrent,  en  1890, 
MM.  A.  de  Montaiglon  et  F.  de  Mély,  pagelSi. 
«  Le  livret,  rédigé  sur  les  notes  du  précédent 
possesseur,  indique  Antonib  de  Calvis  comme 
étant  de  Pérouse.  peut-être  parce  que  le  ta- 
bleau qui  nous  occupe  proviendrait  de  cette 
ville.  Le  livre  de  Costantino  Costantini 
[Guida  al  forestière  per  l'aur/usta  città 
di  Peru'/ia,  1784.  in-8°.  —  la  2»  édition  de  1818 
est  identiquement  la  même,  avec  la  seule  dif- 
férence d'un  titre  refait)  —  parle  de  deux  mo- 
nastères placés  sous  le  vocable  de  sainte  Ga- 
tlierine.  L'un,  qu'il  cite  comme  un  couvent  de 
religieuses  bénédictines,  est  construit  par 
l'architecte  Galeazo  Alessi,  né  à  Pérouse  en 
1500  et  mort  en  1572,  et  doit  être  mis  en  dehors, 
puisi[u'il  ne  s'appela  Santa-Catarina  Novella 
(ju'en  1649  (p.  153,  n.).  11  yiourrait  plutôt  s'agir 
de  l'église  de  Santa-Catarina  Vecchia  (p.  164); 
mais  Costantini  ne  l'aiipelle  pas  Sainte-Cathe- 
rine et  Paule,  et  ne  parle  pas  d'un  tableau 
d'Antonio  de  Calvis,  dont  le  nom  ne  se  trouve 
pas  non  plus  dans  les  Lettere  pittoriche  pe- 
rugine.  publiées  par  Antonio  Mariotti  en  1788. 
Soprani  (Vite  de'  pittori  Genovesi,  1674),  a 
tout  un  article  sur  une  nombreuse  famille  de 
peintres,  du  nom  de  Calvis  (p.  71-76).  qui  ont 


ET    DE    LA    CUHIOSITE 


327 


ravaillè  ù  Gènes,  depuis  la  lin  du  «niinzième 
siècle,  mais  pas  un  ne  s'appelle  Antonio.  » 

Le  nom  d'Antonio  de  Calvis  n'est  donc  [las 
prononcé  pour  la  première  l'ois  aujourd'hui 
dans  la  Chronique. 


Les  décors  de  Gismonda- 

Daiis  Ils  Débats  du  lundi  24  dtccmbi-e,  M.  V- 
Sardou  a  ix'poudu  aux  ciiliiiues  de  noire  colla" 
boralour  H.  Uarbé,  sur  les  décors  de  Gisinpnda. 
Nous  extrayons  les  passages  principaux  de  cette 
réponse  : 

«  L'A';rop(ili%  dit  M.  Sardou?—  l'idée  que 
M.  Darlié  se  l'ail  de  l'Acropole  des  Florcnlins 
est  des  plus  fausses.  —  «  C'est  pour  lui  un  nid 
(i  de  .iiiudard.i.  une  pelilo  rilli;  aux  rués  élroi- 
11  les,  aux  maisons  crénelées,  une  cilli:  cuoipléle... 
'<  telle  que  nous  la  montrent  tous  les  voyages 
«  du  Levant  et  les  dessins  de  Stuart  !  » 

Il  n'est  pas  permis  de  se  fourvoyer  à  ce  point. 

L'Acrcjjole  tlorentin  n'était  pas  une  villt;  aux 
rues  étroites,  etc.;  c'était,  uniquomenl,  la  cita- 
delle, le  chàleau-furt,  la  Furlezzit,  le  C'istelo  di 
Athenc,  disent  les  Italiens,  c'est  ù-dire  le  clià- 
teau-fort.  le  château  féodal  avec  toutes  ses  dé- 
pendances et  lo;is  ses  logements  de  services  — 
casernes,  écuries,  arsenal,  forges,  magasins,  fau- 
connerie, chenils,  etc.,  largement  étalés  entre  le 
Palais,  le  Partliénon  et  l'Enchtlieion  —  et  rien 
de  plus. 

Tout  le  resle  du  plateau,  en  dehors  des  con- 
structions susdites  n'était  que  larges  empla- 
cements vides,  tumulus  de  ruines,  où  pous- 
saient il  la  diable  les  broussailles,  les  agaves,  et 
surtout  quantité'  d'orties,  qui  furent  la  suprême 
ressources  des  Vénitiens  aff'unics  parle  long  siège 
que  leur  fit  subir  Nerio. 

Ai  je  besoin  di»  dire  que  ces  prétendus  jardins 
dont  j'ai  décoré  l'.Vrriipole,  n'existent  que  dans 
l'imaginatinn  de  M.  Uarlé,  et  qu'il  n'y  a  sur  la 
scène  ni  pinte-bandes,  ni  ronds-points,  mais  seule- 
ment sur  des  las  de  di''Cond)ros  ipielques  cactus 
et  cinq  ou  six  arbres,  que  je  no  ferai  disparaître 
que  lorsque  M.  IJarbé  aura  pmduit  les  docu- 
ments qui  conslalrnl  qu'il  iry  avait  pas  un  cyprès 
sur  l'Acropole  en  l'iTil?  —  Sa  description  de  mon 
jurdin  de  r.\cropi)le  n'est  i)as  plus  txacte  que 
celle  qu'il  nous  fait  de  mon  cloître  de  Dafui,  oii 
il  a  vu  des  planli'S  tropicales,  et  pris  du  chèvre- 
feuille pour  de  la  glycine!  —  C'est  avec  les  mêmes 
lunettes  (ju'il  a  constaté  l'énorniili'  do  l'église,  el 
les  dimensions  colossales  du  cloître  que  j'ai  eu 
tant  de  peine  à  instalhr  .■^ur  la  petite  scène  do  la 
Uenaissance. 

Mais  que  voulez-vous?  M.  Darbé'  n'a  pas  In 
moindre  idée  do  la  façon  de  vivre  de  ces  ducs 
lUireutlns;  il  se  les  ilguro  connue  des  soudards 
ou  des  pleutres.  Kt,  pareil  qu'ils  payent  tribut  nu 
Sultan,  li'ur  suzerain,  depuis  (pie  Mourad  .s'osl 
rendu  nnutre  de  la  Morée  dont  relève  le  duché» 
d'Athènes,  il  les  voit  réduits  aux  expédients  el 
connaissant <y«e/i///i7'(jii'  /((  faini!,'!  (.'/<sti\  mourir 
do  rire!    llo  leur  ébtl  de   maison,    spècillé   dans 

leurs    te^t;lnlellt>:    de     1.  IM'      liilil el:i|.l:e     |i;ii- 


leurs  donations;  du  luxe  de  leur  habitation,  du 
leur  train  de  maison,  signalé  par  V Anonyme  de 
Mvnite;  des  embellissements  qu'ils  ne  cessent 
de  faire  à  l'Acropole  et  dans  la  ville,  constatés  par 
Ghalcondylas  ;  de  leur  prétention  même  à  des 
goûts  artistiques,  affirmés  par  (>riaque  Pizzicola 
qui  a  visité,  en  IWO,  le  petit  musée  que  Nerio  H 
s'était  fait  au  palais;  de  toutes  les  statues  muti- 
lées et  tous  les  débris  de  marbre  e.xhumés  du  sol 
de  l'Acropole!. . .  de  tout  cela,  et  de  bien  d'autres 
faits  qui  atleslent  le  bien-être,  l'élégance  de  leur 
vie,  M.  Darbé  ne  sait  rien,  rien,  n'ayant  rien  lu. 
absolument  rien,  de  ce  qui  les  concerne!... 

Et  il  n'est  pas  mieux  renseigné  sur  l'état  de 
leur  esprit,  sur  les  idées  qui  leur  sont  fami- 
lières; —  sur  l'opinion  qu'ils  se  font  des  anciens 
inailris  du  pays  :  ces  Grecs  légendaires  qu'ils  ne 
voient  «pi'à  travers  leurs  jiropres  ma-urs,  el  qu'ils 
se  figurent  taillés  sur  leur  propre  patron.  —  Pour 
eux,  ïhéuiistocle  el  Périclès  sont  des  ducs  d'A- 
Ihènes  !  la  guerre  de  Troie  une  croisade,  pour 
laquelle  les  chevaliers  Ulysse  et  A>-hille  ont  pris 
la  lance  el  se  sont  mis  en  campagne  avec  lous 
leurs  barons. 

Celle  conception  de  l'antiquilé,  qui  fut  celle  de 
tout  le  moyen  Age  jusqu'à  la  fin  du  quinzième 
siècle,  M.  Darbé  ne  semble  pas  ia  soupçonner. 
.\ussi  Iraite-til  de  f/idaisc.s  l'allusion  l'aile  par 
Basiliades  au  duc  Thémistocle,  et  :i  plus  forto 
raison  la  leçon  d'bisloire  donnée  par  dom  Bridas 
à  Agnello,  el  qui  nous  montre  L'Iysso  tuant  les 
prétendants  à  coups  d'arbalele.  après  être  renlrè 
chez  lui,  déguisé  en  pèlerin. 

Ouvrez,  jo  vous  prie,  la  dixième  chronique  de 
lîamon  Munlaner,  à  la  page  'i:U  de  l'édilion  de 
Buchon. 

Ai:;si  [larlent  mes  Florentins  el  Basiliades,  eu 
hommes  de  leur  temps. 

Et  i  propos  de  Basiliades,  admirons  encore  la 
perspicacité  de  M.  Darbé,  qui,  dans  toute  ma 
pièce,  n'a  vu  que  lui  ijui  fût  lirec  ! 

Moins  préoccupé  de  critiquer  mes  déc<'rs  fl  «le 
se  casser  le  nez  sur  mes  poutres,  il  aurait  cons- 
taté qu'oulr-j  Basiliades,  il  y  a  encore  un  des 
héros,  .-Vlmério,  Cirec  par  sa  mère,  —  el  Tliisbé. 
la  nourrice,  qui  est  de  Mislra.  Puis  lous  ces 
(irecs  qui  vont  chasser  de  la  tour  de  Soula  les 
pirates  catalans  débai<|uèâ  i\  Mari\llion.  xiiieanl 
li'iir  iisni/r  (encore  une  chose  qu'il  faut  apprendre 
ù  M.  Darbé,  ft  <\\\i  je  conseille,  decidémenl.  la 
lecture  de  nuchoul,  el  qui,  après  avoir  assiégé 
le  couvent  île  Dafiii,  forcent,  par  leur  atlitudo. 
Ciismondu  à  prendre  une  décision. 

ICI  je  trouve  que  cVsl  assez  de  Grecs  comme 
cela  !  Kl  je  n'i'U  mellrai  pas  «n  de  plii!«,  pour 
complaire  li  M.  Darbé,  refaire  ma  pièce  ft  son 
idée  —  dont  Dieu  me  préserve  !  —  el  m'associer 
i\  son  idée  bouH'onno  du  lévoil  nnlional  de  la 
Grèce  do  ro  lomps-h\  !  —  Ç.i\,  c'est  le  liou(|uel  !  — 
Le  réveil  do  la  nationnlilé  grecque  en  Ufil  !  —  El, 
en  IV'ii;,  M  iliomet  .s'empare  do  l'.Xcropole,  d'A- 
thènes id  de  toute  l'Altique,  sisnii  uvoiri'i  brûler 
une  amorce,  ijuel  rèvoil  !! 

Mais  jo  n'en  finirai  pas  de  rèful  r  loules  les 
/Vii/((i.>v.v  de  mon  mnlradicleur;  cliaquo  ligne  do 
son  «rlicle  est  une  ern-ur,  el  c  •  soniil  aussi  fasti- 
dieux pour  voua  que  pour  moi  de  le  i  reu  Ire  iii 
fitulu  sur  chaque  pliriise...  > 


328 


LA    CHRONIQUE    DES    ARTS 


M.  ]î.  Darbé  nous  C')ininniii(iuc  la  réponse 
suivante  : 

«  M.  Surdon  a  conté  ses  griefs  an  Journul  l'cs 
Dùhats.  Lî  cliaj<rin  rinu  lui  cause  mon  injustice 
est  bien  adouci  par  la  joie,  —  uli  !  joie  profonde, 
—  que  lui  inspire  le  spcclaclo  de  mon  ignorance. 
.T'ai  parlé  de  Gismondu  sans  consullcr  Cynaciue 
d'Ancone  ni  Jl"'  de  GnldenUroue,  ni  même  ce 
pauvre  lîrnest  Breton  ipii,  pourtant,  Iraino  par- 
tout. M.  Sarclou,  qui  veut  nous  instruire,  me 
donne  la  bibliojiraphic  complote  du  sujet. 

Ku  lisant  cet  article,  j'admirais  le  savoir  d'un 
boinmc  qui,  d'une  main,  l'euillflte  Rannm  Muu- 
laner  pour  étudier  les  débordements  de  l'Ilissos, 
et,  de  l'aulre,  VAnomjnw  de.  Virinii',  pour  re- 
faire nue  bataille  de  Maratlion.  Et  je  me  sentais 
pris  de  remords  d'avoir  traité  sans  plus  do  res- 
liect  une   œuvre   aussi  fortement  documentée. 

(/'pendant. —  faut-il  avouer  mes  étonnements? 
chaque  jour,  M.  Sardou  m'en  cause  de  nou- 
veaux,—je  m'éloimais  do  ne  point  voir  dans  sa 
liste  d'auteurs  deux  ouvrages  tellomoat  populaires 
que,  moi-même,  je  les  connais  :  c'est  l'Akropulc 
de  Bœtlicher  et  VJIhtoirc  d'Athènes  de  Grego- 
rovius.  Je  jure  que,  pas  un  instant,  je  n'ai  cru 
l'érudition  de  M.  Sardou  en  défaut.  J'ai  pensé 
seulement  qu'un  travailleur  aussi  consciencieu.x 
avait  volontairement  passé  sous  silence  ces  deux 
ouviages.  Mais,  ce  silence  me  paraissant  un  peu 
étrange,  j'en  ai  cherché  les  raisons. 

Pour  Bœtliclier,  l'oubli  est  vraiment  injuste; 
le  piemier  décor  de  Gismundn,  —  toute  la  moitié 
gauche  du  moins,  —  semble  une  reproduction 
agrandie  ds  la  Planche  XXIX  de  cet  ouvrage. 
Car  M.  Bo'tlicher,  comme  M.  Sardou,  a  fait  une 
reslauration  du  Parthénon.  Il  l'a  faite  avec  le 
mauvais  goût  qu'apportent  souvent  les  Allemands 
en  ces  matières,  et  avec  C'^t  amour  de  la  nature, 
do  la  poésie,  de  la  petite  fleur  bleue,  qui  ne  les 
abandonne  jamais.  Aussi,  trouvons-nous  déjà  dans 
M.  Bo'Iticher  les  arbres  du  premier  plan  et  la  mer 
de  Salamine  :  M.  Sardou  n'a  rien  inventé.  N'ou- 
blions pas  non  plus  les  boucliers  de  l'architrave. 
Car  M.  Bœtticher  fa  sait  une  restauration  de 
l'Acropole  de  Périclè.î:  il  avait  à  melire  des  bou- 
cliers à  l'architrave  de  cou  Parthénon.  Avant  de 
copier  ce  détail,  il.  Sanlou  aurait  pu  songer  que 
vingt  siècles  et  quelques  invasions  séparaient  Pé- 
liclésde  Gismonda,  et  quoiqu'on  décrète  le  savoir 
encyclopédique  du  maître.  l'Acropole  de  Gismonda 
était  plus  voisine  de  l'Acropole  turque  que  d 
l'Acropole  aihénienne. 

M.  Sardou  elle  triomphalement  le  nom  de  t'ns. 
tcUo,  de  Fn)-ti'z:a,  donné  alors  à  l'Acropole, 
comme  si,  dans  toute  la  Grèce  de  ce  tem^is.  aussi 
bien  que  dans  r.Vlbanie  et  les  Iles  d'aujourd'hui, 
le  kastro  n'était  pas  la  ville  mililaire  juchée  sur 
la  hauteur,  par  opposition  à  la  polis  ou  cliora, 
la  ville  iiiarchande,  les  bazars  étalés  dar.s  la 
plaine.  Wètelin,  qui  n'a  pas  changé  depuis  l'éva- 
cuation italienne,  ou  Elbassan  ou  Bérat  nous  en 
pourraient  fournir  de  beauxexeniples.  D'ailleuis, 
il.  Sardou  se  charge  de  nous  donner,  par  écrit, 
une  description  que  je  signerais  volontier.s,  car 
elle  me  semble  d'une  vérité  admirable  : 

«  L'Acropole,  dit-il,  était  le  chàteau-fori,  le 
château  féodal,  avec  toutes  ses  dépendances  et 
tous  ses  logomonts  de  service,  —  casernes,  écu- 


ries, arsenal,  forges,  magasins,  fauconnerie,  che- 
nils Ole., —  lar/jKment  étalés  entre  le  Palais, 
le  l'arthénon  et  l'Erechtheion.  » 

C'est  là  ce  que  j'appelle  une  ville  mililair.',  et 
un  nid  de  soudards.  Les  rnolâ  déplai.sont  à  >L  Sar- 
dou. Je  les  retire.  —  Et  jo  retire  aussi  la  glycine, 
c'est  du  chèvrefeuille  :  je  fais  au  Maître  toutes 
mes  excuses.  —  Mais  la  chose  n'en  reste  pas 
moins.  Kt  pourquoi  M.  .Sardou,  qui  en  parle  si 
bien,  nous  la  nioulre-t-il  si  mal?  Ponr(|uoi,  dans 
son  di'cor,  entre  le  Parthénon.  l'Ereclitheion  et  les 
Propylées,  nous  avoir  supprimé  cet  étalage  de 
chi'niU,  de  forges,  de  magasins  et  de  caserne?, 
qui  n'existent  pas,  il  est  vrai,  dans  la  restaura- 
lion  de  Bo'tticher,  —  absence  motivée,  —  mais 
dont  je  persiste  à  regretter  l'absence  dans  le  pre- 
mier décor  de  Gismonda  ? 

Pour  Gregorovius,  son  Histoire  d'Athènes  en 
deux  volumes  est.  sur  la  question,  le  dernier  ou- 
vrage paru,  le  plus  copieux,  le  plus  complet,  et, 
sans  être  parfait,  il  fait  autorité.  Je  suis  donc 
persuadé  que  M.  Sardou  l'a  lu  et  relu.  S'il  ne  le 
cite  imllo  part,  c'est  probablement  parce  queCirc- 
goroviusa,  sur  les  Grecs  de  (^W/vionrfa,  quelques- 
unes  de  CCS  idées  bouffonnes  qui  mettent  il.  Sar- 
dou en  une  hilarante  joie. 

(I  .M'associer  à  son  idée  boufTonne,  s'écrie-t-il, 
du  réveil  national  de  la  Grèce  en  ce  temps-là  ! 
c'est  le  bouquet  !  le  réveil  de  la  nationalité  grec- 
que en  14"jI  !  et  Athènes  était  prise  en  14.5G  !  » 

il.  Sardou.  qui  a  l'e-prit  simpliste,  sait  que 
tout  réveil  de  nationalité  est  un  réveil  d'esprit 
militaire,  que  toute  renaissance  est  une  floraison 
de  pantalons  rouges,  et  que  jamais  l'Italie,  par 
exemple,  n'eut  un  plus  vif  sentiment  de  la  natio- 
nalité florentine  ou  romaine  qu'au  moment  même 
des  invasions  de  (jbarles  VIII.  ilais  laissons  les 
théories,  et  que  M.  Sardou  veuille  bien  relire 
Gregorovius.  Je  recommande  surtout  à  son  hila- 
rité io  1"  chapitre  du  Li-re  IV.  Il  y  trouvera  des 
pages  d'une  boufl'onnerie  raffinée,  des  Médicis 
mettant  leurs  noms  à  la  mode  grecque  et  s'ap- 
pelant  latros  (médecin). 

ilais,  peut-être  un  esprit  aussi  critique  ne 
veut-il  point  se  contenter  d'un  livre  de  se- 
conde main.  C'est  son  droit,  après  tout,  de 
contester  l'infaillibilité  de  Gregorovius,  et  notre 
devoir  à  nous,  puisque  il.  Sardou  a  vu  les 
choses  d'un  autre  ceil,  notre  devoir  patriotique, 
tout  au  moins,  serait  d'hésiter  un  instant,  une 
demi-minute,  entre  l'historien  allemand  et  le 
maestro  français,  ilais  voici  le  témoignage  d'un 
contenqiorain  et  d'un  contemporain  né  à  Athènes, 
il.  Sardou  s'inclinera,  j'espère,  devant  Laonikos 
(jhalkokondylas,  d',A,thènes  :  il  peut,  sans  renoncer 
à  ses  justes  prétentions  scientifiques,  reconnaître 
que  Chalkokondyle  vaut  bien  Buchon  et  il"'  de 
Guldenkrone.  Qiie  il.  Sardou  relise  donc  le  pre- 
mier livre  de  Chalkokondyle.  Dès  les  premiers 
mots,  sa  connaissance  de  l'antiquité  lui  fera  sen- 
tir une  imitation  voulue,  évidente,  continue,  de 
Tliucydide  et  d'Hérodote.  Chalkokondyle  connaît 
adiniraljlement  les  historiens  et  l'histoire  do  l'an- 
cienne Grèce.  Au  rebours  de  ses  contemporains 
qui  veulent  le  plus  souvent  écrire  des  histoires 
chri'ticnnes  et  qui  remontent,  pour  cela,  jusqu'à 
.\dam  ou  tout  au  moins  jusqu'au  déluge,  Chalko- 
kondyle veut  faire  une  histoire  grecque,  une  conti- 
nuatinu   des    historiens  grecs  ;  et    pour   lui,  ce 


ET    U..    LA    CURIOSIÏK 


:;£) 


n'est  point  Adam  ou  Noé  ou  Abraham  qui  sont 
les  têtes  de  l'histoire,  mais  Iléralilés,  Dionysos, 
Alexandre.  Le  déluge  a  moins  d'iniporlance  pour 
lui  que  les  guerres  raédiques  :  c'est  un  Athénien, 
un  Grec. 

Relisez  donc  cotte  histoire  hellénique,  M.  Sar- 
dou  ;  vous  y  trouverez  de  puissanls  motifs  d'hila- 
rité, car  nulle  part  (^halkokondyle  n'appelle  Gyrus 
ou  Xerxès  le  Sultan  des  Perses,  ni  'lliéniistocle 
ou  Alexandre  le  duc  ou  l'empereur  d'Athènes. 
Kt  la  fin  de  son  premier  parai^raphe  n'est  que 
l'évocation  de  cette  Grande  Idée  qui,  durant  trois 
siècles  assoupie,  s'est  réveillée  tout  à  coup  au 
début  du  notre,  la  Grande  Idée  qui  fit  la  Kévo- 
lution  de  18^  et  qui,  pour  tout  Hellène  d'aujour- 
d'hui, est  le  fondement  intime,  le  seul  drapeau 
de  la  nationalité  :  «  J'écris  en  ^rec,  parce  que  la 
yloire  de  cette  langue  est  partout  répandue.  Mais 
quelle  renommée  plu.s  grande  l'atlerid  encore,  le 
jour  où  un  empereur  grec  et  les  empereurs  qui 
naîtront  de  lui  auront  refait  un  cuqiire  hellénique 
et  réuni  tous  les  lils  des  Hellènes  sous  les  lois 
des  ancêtres,  pour  la  domination  des  autres  peu- 
ples. » 

C'est  là  ce  que  j'appelle  le  réveil  <le  la  nationa- 
lité grecque.  J'ai  dit  que  les  Athéniin.s  de  M.  Sar- 
dou  n'élaient  (loint  taillés  sur  ce  modèle.  Je  lui 
reconnais  toute  liberté  de  modifier  l'iiisloire  à  sa 
fantaisie  ;  mais  qu'il  m'accorde  aussi  la  liberté  de 
trouver  plus  de  poésie,  plus  de  drame  et  plus  de 
sujet  d'émotion  dans  l'histoire  vraie  que  dans  son 
histoire  arrangée.  Si  M.  Sardou  disait  simple- 
ment :  «  Je  fais  mes  pièces  et  je  peins  mes  décors 
selon  le  goût  et  les  préjugés  de  mon  public;  si  le 
drame  vous  parait  banal  et  les  décors  sans  autre 
virité  qu'une  vraisemblance  do  convention,  c'est 
que  mon  public  américain  ne  veut  pas  autre 
chose  »,  je  m'inclinerais  très  bas  pour  lui  répon- 
dre :  Il  Maître,  vous  èles  un  habih!  homme  !  »;  à 
part  moi.  Seulement,  je  méditerais  celte  phrase  de 
mon  bon  maître  K.  Sarcey  dans  son  dernier  feuil- 
li'ton  :  n  Ouel  dommage  cpie  Sarah  Heruhardl 
n'ait  i  jouer  que  des  GisinoinlK !  « 

U.    D.MUIK. 


Académie  des  Inscriptions 


StUliire  (lit    i.ï  ih'ri'iiihft'. 

Mijiiiiiiipnts  Africfiiiix.  —  M.  llèrun  de  Ville- 
fosse  rend  compte  ti  l'.Xcadémie  d'une  exploration, 
accomplie  dans  le  Sud  tunisien,  par  M.  II.  l.ecoy 
de  la  Maiche,  et  ayant  pour  b.il  de  reclieri'her 
le  tracé  de  la  \oie  anticpic  ipii  reliait  tiiglliis 
(Bou-Grara)  fi  C.udannns  (Gliadamèsl. 

Au  Sud,  ù  El  Amrani,  le  jeune  explorateur  u 
déciMivert  un  n.agniliipie  tombeau  romain  pcniant 
niif  inscription  bilingue,  latine  el  nèopunique. 
et  di'Ciu-ôe  de  bas  reliil's  relallfs  à  l'hisloilo 
d'ilrphiT. 

11  serait  impirlant,  remaripio  M.  Ilénui  ilo 
Villefosse,  ipie  Ions  les  documenls  trouvés  pur 
.M.  Lecoy  de  In  Mnrclie  fussent  publiés  sans 
r.lard. 


V^^Ptl  ETES 


Une  réplique  du  polyptyque 

ijK    SIX  FOLUS 

Dans  la  lin^etle  des  Jieaux-Ai-ts  (3'  période, 
I.  V,  p.  lô!)),  M.  Pératé  a  décrit  le  précieux  re- 
table qui  appai lient  à  l'église  de  Six-Fours  à 
Toulon  el  que  l'on  attrib.ie,  sans  preuve  certaine, 
à  Jean  de  Troyes.  Celte  o-uvrc  est  malheureuse- 
ment dans  un  état  déplorable:  la  signature,  dont 
il  le  subsiste  que  les  lettres  O  P  S...  A  O...,  a 
été  détruite  par  l'humidité  ou  rongée  parles  vers  : 
l'obscure  chapelle  où  le  tableau  se  trouve  encore 
est  dans  des  conditions  telles  qu'on  peut  en  pré- 
voir, à  brève  écliéaru'C,  la  destruction  complète. 
Or,  voici  que  M.  Vidal  a  découvert  jirès  de  Tou- 
lon, dans  la  i)etitc  église  des  Arcs,  une  réiilique 
du  dipty(iue  de  Six-Fours,  qui.  elle,  est  parfaite- 
ment conservée.  Il  a  public,  à  ce  sujet,  un  inti-- 
ressanl  article  dans  h-  liulletin  de  VAradOmie 
du  Vi'i-  et  a  bien  voulu  nous  en  adresser  un 
tirage  à  part  (f/i  chefifinirrc  ii/iwri',  Toulon, 
1894).  M.  Vidal  commence  par  établir,  au  moyen 
d'une  comparaison  minutieuse  avec  le  retable  do 
Six-Fours.  que  celui  des  Arcs  n'en  est  pas  une 
simple  copie,  mais  une  répétition  avec  variantes 
importantes.  Ce  dernier  contient  en  pins  deux 
compartinieuls,  un  peu  en  .'aillie  sur  le  fond  du 
tableau,  un  à  chaque  exircniilé,  dont  vuici  la 
de-icription  : 

1' Coitipiirlimi'iit  di-  fiiiurhr  {tiiiiitca  en  piedl. 
Une  sainte  tenant  un  démon  enchainé,  une. sainte 
tenant  des  Heurs,  un  ana'horèto  tenant  un  livre; 

2°  Ciinijt/irlimeiil  di>  droit'-  (ti;;ures  en  piedi. 
l'n  évoque,  sainte  i;atiierine,  un  anachorète  te- 
nant un  livre. 

Une  restauration  maladroite,  faite  dans  ce  siè- 
cle, à  l'époque  où  le  r.'Iable  fut  transporté  d'une 
vieille  ég  ise  dans  l'église  paroissiale  actuelle.  » 
fait  disparallre  la  signature,  mais  on  peut  encore 
espérer  la  retrouver.  En  elVel.  la  ro.-tauralion  a 
co'isisté  en  un  nettoyage  des  ligures  peintes  et 
des  ornements  sculptés,  complété  par  un  rever- 
nissage. «  11  est  bien  regrettable,  dit  M.  Vidal, 
(lu'ii  ce  mon\ent,  pourd-inner  un  peu  plus  iréclat 
aux  dorures  qui  encadrent  Ions  les  panneaux,  on 
ait  eu  la  hU-heu.so  idée  do  pas.ser  sur  le  fond  une 
couche  de  grossière  peinture  bleue  (!!),  sans  res- 
pecter les  étoiles  il'or,  les  noms  îles  saints  et  lu 
signature  du  maître  qui  s'y  Irouvaient.  «  Il  s'ngil 
.loue  do  transporter  ce  précieux  tableau  i\ 
Paris,  di-  le  faire  nettoyer  avec  soin  el  de  l'en- 
voyer ensuite  au  muséo  de  Toulon,  dont  il  sera 
le  plus  bel  ornement.  Nous  ne  pouvons  ipiojoindn? 
nos  insinuées  à  Ci'lb's  de  M.  Vidal,  pour  cpio  le 
polyptyipiedécouverlpar  lui  ne  .soil  pasondanine 
au  même  sort  ipu<  celui  de  Six-Fours. 

Sxl.oMoS    UlilNM'II. 


Les  '  Gérard  David  »  du  Louvro 
Un    .iilrelilel    du    Joiininl  drs   /v'i.irï  (24  dé 
n-nibre    l^li)  met  en   cause  la  conservation  des 
[leinluns  du   Eoiivre    pour  n'avoir  pas  reconnu 


3:^0 


i.A  CHH3NIUUK  ni'is  arts 


l'idiMililT'  il(!  fnchire  do  Aon\  lablcaiix  exposes 
dans  la  ftrande  Kalorie,  les  \nres  île  Cnnn  de 
Gérard  David  cl  le  Iriplyquo  rccaiiiment  acquis 
qui  Ifiir  fail  l'aco  (11°  Wii).  L'auleiir  de  l'arlicle 
visé.  M.  Franz  Funck-Bronlaiio,  se  fonde,  pour 
allriliiicr- le  triplyqiio  à  Gérard,  sur  l'identilé  du 
donalour  cl  do  son  (ils  dans  les  deux  tableaux. 

Il  existe,  à  la  vérité,  une  ressemblance  dars 
les  types,  ce  qui  n'a  rien  de  surprenant,  élarit 
donné  que  les  personnages  en  question  appar- 
tiennent à  la  nièuie  race,  sont  du  même  âge.  ba- 
billes et  eoill'és  de  même.  Mais  il  no  peut  élre 
([ueslion  iei  d'identité  dans  les  traits  individuels  ; 
toute  personne  capable  do  porter,  d'un  point 
(l'une  ^^alerie  i'i  l'autre,  une  image  visuelle  nette 
el  précise,  rcconnaiira  que  la  ressemblance  invo- 
quée ojt  superficielle.  Mais  il  y  a  plus.  Il  est  ab- 
solument impossible  que  les  deux  tableaux  en 
ijuestion  soient  du  nu'^nio  maître.  Il  n'y  a,  dans 
le  triptyque,  rien  du  sentiment  profond  et  per- 
si)nnel  qui  caractérise  Gérard  David,  rioti  de  son 
modob'  dans  le  clair-obscur,  qui  rappelle  presque 
la  qualité  maîtresse  de  Léonar.l,  rien  du  con- 
Irnsle  qu'il  recherclie  toujours  onire  la  lumière  et 
l'ombre.  Attribuer  le  triptyque,  dont  l'exécution 
est  dure  et  séclie,  le  sentiment,  pour  ainsi  dire, 
tout  extérieur,  à  un  artiste  cpu  prend  rang,  dans 
les  écoles  du  Nord,  immédiat>;ment  au-des-ouc 
de  Van  Eyck,  c'est  donner  la  preuve  d'une  intel- 
ligence to  t  à  fait  insultisante  de  ce  qui  constitue 
la  qualité  d'une  peinture.  (le  «  sentiment  de  la 
qualité  »,  fruit  d'une  élude  sérieuse  et  prolongée 
d'un  artiste  el  d'une  école,  donne  seul  h  la  cri- 
tique le  droit  d'exprimer  une  opinion  sur  l'au- 
tlienticilé  et  ratlribulion  d'une  œuvre  d'art.  Il  est 
malheureusement  trop  vrai  —  et  nous  en  avons 
iei  un  nouvel  exemple  —  que  l'on  n'attend  pas 
loujours,  pour  oiuetlre  une  opinion  Iranchardi', 
d'avoir  acquis  ce  sentiment  indispensable. 

B.  Berexsox. 


CHRONIQUE   MUSICALE 


Eugène  Delacroix  et  la  musique 

Un  grand  arliste,  surtout  quand  il  esl  parvenu 
à  la  maîtrise,  el  que  les  soucis  de  la  production 
absorbent  la  plus  f;rande  partie  de  ses  forces,  ne 
se  préoccupe  guère,  en  général,  des  arls  qu'il  ne 
pratique  pas.  La  phqiart  des  peintres  et  des  mu- 
siciens se  désintéressent  réciproquement  de  la 
musique  et  delà  peinture  el.  même  parmi  les  plus 
illustres  d'entre  eux,  le  fait  n'est  pas  rare,  loin  de 
là.  Les  exceptions  qu'on  peut  citer  sont  presque 
toutes  à  l'honneur  des  peintres,  car  de  grands  musi- 
ciens ayant  réellement  aimé  la  peinture,  on  n'en 
trouverait  à  coup  sur  p.-is  deux,  dans  le  passé,  du 
moins.  Nous  savons  que  Hœ.ndel  avait  une  belle 
galerie  de  tableaux  el  qu'il  ne  manquait  jamais 
de  visiter  les  expositions.  Il  est,  iiout  élre,  la 
seule  exception.  Le  musicien,  en  effet,  de  par  la 
uature  de  son  art,  vil  en  une  perpétuelle  con- 
centration de  pensée;  autour  de  lui  le  monde  ex- 
térieur s'etTace  ou  ne  lient  qu'une  place  secon- 
daire. Les  formes  et  les  couleurs  qui  se  dessinent 
et  se  jouent  en  son  esprit  ont  une  existence  par- 


liculiére,  une  vie  piiremrnt  mentale,  dont  la  réa- 
lilé  n'eniprunle  rien  à  l'iinivers  sensible.  De  là 
vient  que  les  musiciens  portent,  la  plupart  du 
lemps,  peu  d'intérêt  à  un  art  dont  les  moyens 
d'aclion  soni  si  diflérents  des  leurs.  Ils  par- 
viennent à  l'i'xpression  des  sentiments  généraux 
par  des  voies  trop  éloignées  de  celles  que  suivent 
les  peintres  pour  s'y  engager  avec  eux.  Et  ils 
laissent  volont'ers  à  ces  esprits  plus  ouverts,  ou 
moins  absorlM'\s  par  une  tache  spéciale,  le  .soin  de 
les  réunir  dans  le  lieu  de  rencontre  où  le  génie 
s'élève,  dans  tous  les  arts,  par  l'expression  du 
senliment  humain. 

On  [lourrait  citer  différents  exemples  de  peintres 
pour  qui  la  musique  a  été  plus  qu'un  délasse- 
ment ordinaire,  et  qui  ne  l'ont  pas  réduite  à 
l'unique  fonction  d'être  agréable  où  la  restrei- 
gnent tant  de  personnes  accessibles,  avani  tout, 
au  charme  de  mélodies  faciles.  Parmi  ceux-là, 
Kugène  Delacroix  semble  être  celui  qui  l'a  le  p'iis 
passionnément  aimée  et  qui  s'est  efforce  de  la  mieux 
comprendre.  Kn  rassemblant  les  diverses  opinions 
qu'il  a  émises  dans  son  Journal  (1;  sur  les  ceu- 
vres  qu'il  entendait,  un  musicien  ne  peut  qu'être 
frappé  de  leur  logique  et  de  le  ir  sûreté  presque 
constantes.  Leur  réunion  forme  un  corps  de  doc- 
trines d'.iutant  plus  intéressant  à  cludier  qu'il 
concorde  parfaitement  avec  les  jugements  et  les 
préférences  de  Delacroix  en  peinture  et  en  litté- 
rature. L'horreur  du  peintre  pour  toute  bizarrerie 
et  pour  toute  exagération  se  manifeste  avec  au- 
tant de  force  quand  il  s'agit  des  musiciens  roman- 
tiques que  lorsqu'il  est  question  des  poètes 
romantiques.  Il  déleste  la  musique  de  Berlioz  à 
l'égal  des  vers  de  Victor  Hugo  et,  aloi's  que,  pour 
son  propre  compte  les  outrances  ne  l'elîrayent 
point,  il  n'a  pas  assez  de  sévérité  pour  blâmer 
celles  des  autres. 

Les  opinions  de  Delacroix  sur  la  musique  ont 
ainsi  une  eerlaine  importance  dansThistoire  de  ses 
idées.  Elles  renforcent,  à  leur  manière,  l'origina- 
lité de  sa  physionomie  et  contribuent  à  éclaircir 
le  singulier  aiHar/oiilsme  de  l'esprit  el  du  tempé- 
rament, do  la  théorie  et  de  la  pratique  qui  carac- 
térisent l'artiste.  A  lire  ces  réflexions  judicieuses 
précédentes,  un  peu  bourgeoises  parfois,  on  ne 
peut  s'empêcher  de  sourire  en  -songeant  à  la 
musique  que  Delacroix  eût  écrite  s'il  eèit  été  mu- 
sicien. Eùl-il  eu  plus  de  style  que  ce  Berlioz  à 
qui  il  reproche  de  n'en  point  avoir  ?  Eùl-il  eu 
plus  d'idées?  Il  est  permis  de  croire,  en  tous  cas, 
que  son  art  n'eût  pas  été  d'essence  bien  différente, 
qu'il  se  fût  complu,  lui  aussi,  aux  sujets  tragiques, 
exubérants  et  pittoresques  et  à  l'emploi  des  grandes 
masses  chorales  et  instrumentales.  Il  n'est  pas 
jusqu'à  son  dédain  de  l'outrance  (chez  les  autres) 
qui  ne  le  rapproche  de  Berlioz.  L'auteur  des 
Troi/c.ni  était,  lui  aussi,  en  paroles,  épris  d'ordre 
et  de  simplicité  ;  il  professait  une  véritab'e  hor- 
reur pour  les  accumulations  de  dissonances  et 
détestait  les  recherches  alfeclées  à  l'égal  de  la 
platitude.  On  n'a  qu'à  examiner,  jjour  s'en  con- 
vaincre, certaine  partition  do  Tristan  et  Iseitlt 
que  possède  la  Bibliothèque  Nationale.  Berlioz,  à 
qui  cette  partition  a  appartenu,  l'a  criblée  de 
coups  de   crayon    réprobateurs  et  d'annotations 


(Il  JoHy,ial  tVEufiL'jie  Delacroix  ft"  él'2«  volumes), 
noies  et  cclaircissenienls  par  MM.  Faut  Fiat  et  Roué 
Pint.  —  E.  Pion,  Nourrit  et  Ci»,  éditexirs. 


HT   Dl':    L\    ClUhiSll'l'; 


:W1 


ironiques.  Dclncrolx,  sans  iloute,  en  eût  fait  au- 
tant. Pure  question  de  goût.  Mais,  comme  Ber- 
lioz, il  eût  peut  èlre,  ensuite,  écrit  la  Prisp.  de. 
Troie.  On  juge  selon  son  esprit  et  l'on  produit 
selon  son  tempérament. 

Les  idées  générales  sur  la  musique  sont  peu 
nombreuses  dans  le  Joitrniil  de  Delacroix.  Il  ne 
trouve  occasion  d'en  formuler  qu'en  se  rendant 
compte  de  ses  impressions  sur  telle  ou  telle 
œuvre  de  maître,  ou  encore  en  rapprochant  la 
musique  de  lu  peinture  et  de  la  poésie  et  en  s'ef- 
forçant  d'étalilir  par  leur  comparaison  des  pré- 
ceptes esthétiques  applicables  fi  tous  les  arts. 
Cependant,  ce  qu'il  écrit  le  26  mars  185'i  peut  passer 
pour  une  exception.  Il  examine  dans  ce  fragment 
la  manière  dont  1rs  musiciens  clierchent  il  établir 
l'unilé  dans  leurs  ouvrages,  et,  ayant  cru  découvrir 
que  leur  moyen  le  plus  efficace  est  le  retour  des 
motifs  principaux,  il  en  conclut  que  ce  moyen  est 
surtout  à  portée  de  la  médiocrité  et  que  les  musi- 
ciens ressemblent  aux  prédicateurs  «  qui  répètent 
à  .'atiété  et  fourrent  partout  la  i)lirasc  qui  sert  de 
texte  à  leurs  discours  ».  Delacroix  oubliait  que  le 
motif  il'un  morceau  en  contient  pour  ainsi  dire 
la  substance  entière  et  que  sa  répétition  qui,  dans 
aucun  cas  n'est  identique,  sauf  une  fois  peut-être, 
alors  que  revient  la  tonalité  principale,  équivaut 
non  pas  à  une  répétition  de  phrase,  mais  ft  '.Mie 
répétition  de  pensée  exprimée  dilVéremment.  La 
répélilion  des  motifs  dans  une  symplionie  ne  doit 
donc  pas  être  legardée  comme  un  expédient  di' 
remplis.sage,  mais  comme  une  nécessité  de  déve- 
loppement ;  du  lEioins  en  est-il  ainsi  chez  Beetho- 
ven. 

Chez  llayilu  et  Mozart  la  symphonie  est 
construite  suivant  une  formule  prescpie  invaria- 
ble el,  là,  l'observation  do  Delacroix  s'applique 
avec  plus  de  justesse.  Mais  qu'cùt-il  dit  du  li-ii- 
nintir,  lui  qui  admire  que  dans  plusieurs  airs  de 
Mozart  «  dont  la  logique  et  la  déduction  sont  admi- 
rables »  le  motif  priiu'ipal  ne  soit  pas  répété  :  et 
il  cite,  par  exemple,  le  clueur  des  prêtres  de  la 
l'/itli'  ciirluiittf'f,  qui  n'est  guère  qu'une  longue 
nu'Iodie  développée  par  dos  séquences  dans  li'S- 
qiielles  le  rythme  se  reproiluit  régulier  ment  pen- 
dant quarante  mesures,  el  le  trio  de  la  lù'iiiHi-i:  do 
Don  Juiin,  où  il  n'a  pas  remar((ué  la  répétition 
exacte  du  motif  instrumental. 

Ce  n'est  pas  [murtant  (pie  Delacroix  néglige.'it 
aucune  occasion  de  s'inforiuer  sériensemenl  des 
princi|ieH  fondamentaux  du  l'art  musiciil.  .\  la  d.-ile 
du  7  avril  H'i'.i,  il  rapporte  un  entretien  qu'il  eut 
avec  Chi>pin  sur  la  logique  en  musique.  Chopin 
lui  ayant  délini  la  dillVreuce  entre  l'harmonie 
et  le  contri'point  et  lui  expliquant  connue  (pioi 
la  fugiu!  est  la  ch^f  de  loute  logi<|ue  musicale, 
il  semble  cpu^  Delacroix  voie  s'ouviir  devant 
lui  de.s  horizons  nouveaux.  ICI  le  voili\  qui  si- 
livre  ù  d'élocpieiiles  considérations  sur  le  lien 
(pil,  dans  l'art,  unit  la  science  h  l'inspiration.  Dans 
les  (l'uvres  de  génie,  il  est  parfois  difllcile  de 
deviner  uix  l'une  Unit  et  où  l'autre  coninuuwc,  laut 
elles  se  pénètrent  élroilenuint.  Mais  n»  peut 
aftlrmer  (pu',  là  où  l'une  ij'elles  fait  del'aul,  il  ne 
peut  rien  exister  de  parhiit.  lleelhovon  viiilenlo 
parfois  la  règle;  de  Irt.  selon  Chopin,  ses  obscu- 
rités el  SOS  prélendues  originalités.  Itien  de  tel 
chez  Mozart.  L'écpiilibre  est  |)arfail  entre  hi  forme 
et  le  foml,  entrer  l'inspiration  el  la  mise  en  o'uvro. 
Cliopiii,    iMi    instruisant    Delacroix    de    In    seule 


omettait  de  dire  que  la  musique  est  un  art  d'ex- 
pression avant  tout,  que  ses  formes  ne  >onl 
fixées  par  aucune  réalité,  qu'en  brisant  les  cadres 
établis  par  ses  prédécesseurs,  Beethoven  rendait 
simplement  l'impidsion  de  son  sentiment  inté- 
rieur, parlant  qu'il  avait  à  exprimer  quelque 
chose  à  quoi  Mozart  ne  songeait  pas. 

Mais  Delacroix  était  par  lui-même  convaincu 
que  l'originalité  de  certaines  o'uvres  n'est  causée, 
si  l'on  peut  dire,  que  par  leurs  défauts,  u  La  dis- 
proportion serail-elle,  dit-il,  une  condition  pour 
l'admiration?  Si,  d'une  part,  ilozarl,  Ciniarosa, 
Racine  étonnent  moins  à  cause  de  l'admirable 
proportion  de  leurs  ouvrages,  Shakespeare,  Michel- 
Ange.  Beethoven  ne  devront-Ils  pas  une  partie  de 
leur  elVet  à  une  cause  opposée?  .le  le  cmis  pour 
mcn  compte.  »  l'.t  ailleuis  :  •  Il  ne  faut  pas  avoir 
trop  de  complaisance,  dans  les  génies  singuliers, 
pour  ce  qu'on  appelle  leurs  négligences,  qu'il 
faut  plutôt  appeler  leurs  lacunes  :  ils  n'ont  pu 
faire  que  ce  qu'ils  ont  fait.  Ils  ont  souvent  dé- 
pensé beaucoup  de  sueur  sur  des  passages 
très  faibles  ou  1res  choquants.  Ce  résultat  ne 
semble  point  rare  chez  Beethoven,  dont  les  ma- 
nuscrits sonlau.ssi  raturés  que  ceux  de  l'Ariosle.» 

Beaucoup  de  réflexions  analogues  nous  font 
comprendre  que  ce  que  Delacroix  admirait  sur- 
tout dans  la  musique  et  dans  la  poésie,  c'était  la 
pureté  de  la  forme,  l'ordre  logique  des  pensées, 
la  raison  guidant  toujours  le  sentiment  el  lui  in- 
terdisant tout  écart  d'où  résulterait  un  lieurl  ou 
une  disproportion.  En  un  mot,  Delacroix  pré- 
tendait ([ue  ce  qu'on  appelle  le  goùl  no  lit  jamais 
défaut  au  génie.  Mais  la  nature  du  goul  est  es- 
sentiellement resiriclive  el  se  confond  parfois 
avec  la  notion  d'une  beauté  conventionnelle  ([ul. 
à  son  apparillon,  a  pu  paraître  désonlonnée  aux 
hommes  de  goût  du  tefups.  C'est  ce  qui  cul  lieu 
pour  Mozart,  .\ussi  Delacroix,  malgré  son  admi- 
ration pour  l'auteur  de  D'in  Jimn.  n'hésile-t-il 
pas  à  trouver  (Ilmarosa  plus  pnrfuil.  «  Pour  ne 
parler  que  de  la  musupie,  j'ai  successivement 
préféré  Mozart  à  HossinI,  ù  Weber,  A  Beelhoven, 
touj<MU's  nu  point  de  vue  de  la  perfection.  Quand 
je  suis  arrivé  au  Mnringi'  si<cret,  j'ai  trouvé  non 
pas  plus  de  p  rfeclion,  mais  la  perfection  même.  » 

Ici,  Il  faut  bien  avouer  que  l'idée  de  perfection, 
à  laquelle  Delacroix  avait  fait  le  sacritice  de  tant 
d<'  pri'férencc.  nous  apparaît  comme  une  abstrac- 
tion pure. 

Le  grand  art  tans  doute  est  d'exprimer  beau- 
coup avec  peu  de  moyens.  Mais  il  ne  faut  pas 
pi  idre  de  vue  que  moins  on  a  à  exprimer,  moins 
on  a  besoin  de  \iolenter  la  forme.  Kn  adminuil 
do  la  .sorte,  avant  tout,  les  leuvres  <lans  lesiguelles 
le  fond  s'accorde  avec  une  forme  (larfaite,  Dela- 
croix en  arrive  à  metire  au-d>ssus  des  produc- 
timis  les  plus  élevées  les  ouvniges  les  plus  me- 
surés. Kn  suivant  la  nii^mo  voie,  on  Irouv.riil  ,iii,' 
le  talent  est  plus  souvent  ailnilrable  qn 
.\  cet  égaril,  Delacroix   a  raison  de  pi'  ' 

marosn,  mais  on  »o  demande  ce  qui  peut  le  doter 
miner  l'i  le  trouver  «  décidémeul  plus  draiuati<|uo 
i|ue  Mozarlf  ". 


(.1  .iiiirvf.) 


VxVL  DlK4S. 


;i32 


LA    CHRONIOUK    JJKS    ARTS 


CORRESPONDANCE 


Paris,  2â  décembre  WMi. 

Très  clier  Rédacteur  en  chef, 

Permottez-inoi  d'ajouter  quelques  renseigne- 
ments à  ceux  que  la  Ckroniquc  a  déjà  pulilii's 
sur  la  plaque  consulaire,  achetée  récemment  jiar 
le  Musée  de  Gluny  (vente  Baudot,  de  IJijon). 

Dans  le  DiclionniUre  ile.i  Amateurs  f'ivmçais 
iiii  XVri'  siècle  (Paris,  Quantin,  188'i),  il  Tarticle 
de  Philibert  de  la  Mare,  conseiller  au  parlement 
de  Bourgogne,  et  l'un  des  grands  amateurs  de 
son  temps,  je  signale  : 

Qu(!  Baudelot  de  .Dairval  a  l'ait  graver  «  le  des- 
sin d'un  volet  de  diptyque  consulaire,  apparte- 
nant à  M.  de  la  Mare  »; 

Que  ce  précieux  morceau  est  encore  à  Dijon, 
dans  le  cabinet  de  M.  Baudot; 

Enfin,  qu'il  parait  être  le  pendant  d'une  autre 
feuille  de  diptyque  de  la  collection  Basilewsky. 

Depuis,  j'ai  appris  que  M.  Baudot  le  tenait  de 
M.  le  comte  du  Tilliot,  qui  le  possédait  en  1856. 

.T'avais  donné,  dans  le  temps,  ces  renseigne- 
ments à  mon  ami  M.  Basilewsky,  en  lui  mon- 
trant la  planche  gravée  dans  l'ouvi-age  de 
M.  Baudelot  (De  l'utilité  des  voyages,  vol.  II, 
p.  XVII),  et  il  avait  reconnu,  coumie  moi.  que 
le  volet  Baudot-Tilliot  —  de  la  Mare  était  le  volet 
droiî,  formant  le  complément  d'un  diplyque 
dont  le  sien  est  le  voïel  gauche. 

Or.  ce  dernier,  aujourd'hui  au  Muspe  de  l'Er- 
initagc.  porte  en  tèle  le  nom  du  consul  qui  man- 
que au  volet  de  Gluny.  C'est  Flm-iiis  Areobin- 
d/is  i-ii-  iUiisti-is  qui  fut  consul  en  506.  On  con- 
naît à  Lucques,  à  Besaneon,  à  Zurich  et  au  Lou- 
vre d'autres  plaques  au  nom  du  même  consul. 

Votre  dévoué, 

Edmond  Boxn.vffé. 


REVUE  DES  REVUES 


-f  L'Athenseum  {22  décembre),  publie  une 
lettre  d'un  de  ses  correspondants  d'Italie  relatant 
de  curieuses  fouilles,  récemment  faites  à  Bosco- 
reale,  dans  le  voisinage  do  Pompéi,  et  qui  ont 
amené  la  découverte  d'une  villa  ensevelie,  sans 
doute  pendant  le  fameux  trend)!ement  de  terre  de 
l'an  79,  sous  les  cendres  du  Vésuve.  Ce  qui  fait 
l'intérêt  tout  particulier  de  cette  découverte,  c'est 
l'existence  d'une  salle  de  bains  luxueusement 
installée  et  munie  d'appareils  très  perfectionnés 
pour  l'adduction  elle  chaullage  de  l'eau.  M.  Prisco, 
l'heureux  propriétaire  du  terrain  où  ces  fouilles 
ont  été  faites,  a  mis  également  au  jour  de  belles 
mosaïques,  des  robinets  de  cuivre  d'un  beau  tra- 
vail et  différents  ustensiles. 

-|-  Le  même  journal  annonce  que,  à  Garthage, 
le  P.  Delattre  a  découvert,  dans  un  cimetière 
datant  des  guerres  puniques,  deux  tombes  d'une 
importance  exceptionnelle.  Elles  contiennent,  ou- 
tre dilférents  vases,  d'une  belle  poterie  rouge  dé- 
corée de  noir  ou  de  blanc,  des  statuettes  d'Anu- 


bis  et  de  Plah,   des  vases  d'albiUre,   un   miroir, 
une  hache,  une  lampe  carlhaginoise,  etc. 


=  The  Studio  (l.j  décembre  189i).  -  M.  Fre- 
derick W'udiiej'e  passe  en  revue  les  tableaux  qui 
sont  actuellement  exposés  au  Xouveau  club  ur- 
tistiqne  luir/lais.  A  côté  des  œuvresde  MM.  Wil- 
son  Steer  Furse,  Rothenstein,  J.  L.  Henry,  (l. 
Thomson,  etc.  (quatre  gravures),  il  apprécie  élo- 
gieusement  les  (iramlcs  Eaux  de  Versailles,  de 
notre  compatriote  Ilelleu,  si  remarquées  au  der- 
nier Salon  du  Champ-de-Mars. 

—  L'Interview  de  M.  .\ymer  VoUance  avec 
M.  Waller  Grane,  dessinateur  de  papiers  de 
tenture,  fournit  une  intéressante  autobiograpliie 
de  cet  élégant  et  original  décorateur,  Irop  peu 
connu  en  France.  Seize  illustralions  donnent  une 
excellente  idée  de  la  fantaisie  et  de  la  variété  de 
son  talent. 

=^  JJans  leurs  Notes  slr  M.  John  u.k  Cost.v 
ET  SES  ŒUVRES,  MM.  E.  B.  S...  et  C.  Harrison 
Townsend  font  ressortir  les  aspirations  in(iuiètes 
de  ce  jeune  peintre,  élève  de  Boulanger,  de  Le- 
febvre  et  de  Gormon,  mais  procédant  plus  direc- 
tement, semble  t-il,  de  Bastien-Lepage  (sept  illus- 
tralions). 

=  M.  Charles    Hiatt  présente  au   public  Un 

NOUVEAU     DESSIN  VTEUU    .\LLE.U.\ND:     JoSEPH    S.ATT- 

LEi!,  pittoresque  et  incisif,  à  la  façon  des  Al- 
bert Durer,  des  Burgmair,  des  Granach  et  des 
vieux  maîtres  Germains  dont  il  évoque  le  souve- 
nir (dix  illustrations). 

=^  D'autres  gravures  dans  le  texte  reproduisent 
des  compositions  de  MM.  George  Henry,  Fred. 
V.  Burridge,  JI.  R.  Rook,  des  planches  emprun- 
tées à  des  publications  nouvelles  et  les  envois 
couronnés  aux  derniers  concours  institués  par  le 
Studio,  entre  autres  pour  un  dessin  de  broderie 
et  une  étude  de  moutons. 


*  Kunstchronik  (20  décembre  1894).  —  Etude 
sur  les  modifications  —  trop  fréquentes  —  et 
aussi  les  améliorations  apportées  dans  l'arrange- 
ment des  salles  de  l'Académie  de  Venise. 

*  A  propos  d'un  livre  récent  :  Troja,  1893, 
exposant,  avec  illustrations  à  l'appui,  les  résul- 
tats des  fouilles  continuées  à  Hissarlik-ltion,  M. 
George  Niemann  décrit  les  restes  d'un  palais  my- 
cénien récemment  découvert  par  M.  Dorpfeld  et 
qui  parait  avoir  été  la  véritable  résidence  de 
Priam,  plutôt  que  la  citadelle  désignée  sous  ce 
nom  pat  Schliemann. 

*  A  Petronell  aussi  (l'antique  Garnuntum), 
près  Vienne  (.Autriche),  on  a  découvert  de  nom- 
breux monuments  intéressants  pour  l'art  et  pour 
l'histoire  ;  entre  autres,  un  autel  quadrangulalrc 
orné  de  bas-reli  fs,  dédié  à  Milhra,  et  plusieurs 
Iragments  de  la  riche  ornementation  plastique 
qui  décorait  le  sanctuaire  où  il  se  trouvait. 


O  Allgemeine  Kunstchronik  (année  1894, 
n°2(j).  —  Les  nombreux  admirateurs  de  Burne- 
Jones  trouveront,  dans  ce  numéro,  une  intéres- 
sante esquisse  biographique  sur  ce  grand  ar- 
tiste. 

0  Le  Musée  national    de   .Munich,  déjà  si  im- 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


:^,33 


portant,  s'agrandit  encore  d'une  an.idxe.  A  ce  pro- 
pos, on  donne  l'historique  do  la  fondation  et  du 
dévelopiicnieut  de  cette  rictie  collection. 


BIBLIOGRAPHIE 


Notre  collaborateur,  M.  Paul  Duiiriei;,  l'érudit 
conservateur-adjoitit  du  Musée  du  Louvre,  vient 
lie  publier  deux  études  sur  le  célèbre  artiste  de 
Valenciennes,  André  Beauneveu  :  Les  Miiùatures 
il' André  BeiiiiriKceu  (Pari.s,  180i,  cxtr.  de  la  re- 
vue Le  MaiiuscrU)  et  Un  Dessin  dit  AIiisi-i;  du 
Louvri'  attribui;  à  André  Jieauneveit  (Paris, 
1891,  extr.  des  Monumeiits  rt  Mémoires  publiés 
par  l'Académie  des  Inscriptions  et  Holles-Letlres). 
Dans  le  )iieuiier  travail,  Si.  P.  Durrieu  passe  en 
revue  les  divers  uianuscrils  ilccurés,  en  totalité  ou 
en  partie,  des  ininiatures  d'.\ndré  IJeauneveu, 
entre  autres  le  fameux  Psniitii-r  Intin-frnnrais, 
les  Griindi's  et  les  PiHiles  Ileun-s  du  dur  di- 
Be)-r!/,  conservés  à  la  Bibliotln'que  N'aliouale, 
les  Très  Bulles  Heures  de  la  Bibliothèque  de 
Bruxelles,  etc.  Le  nombre  des  miniatures  dues  à 
André  Beauneveu  ou  qui  lui  sont  attribuées  par 
M.  P.  Darrieu  est  de  l.').j  ;  il  faut  ajouter  l'illus- 
tration de  deux  calendriers  et  quelques  figurines 
d'ornement  dans  les  Grnndes  Heures. 

Il  a  déjà  été  question  ici  du  dessin  attribué  à 
André  Beauneveu,  conservé  au  Musée  du  Lou- 
vre, dans  le  dépouillement  de  la  Revue  de  l'Art 
Chrétien  |n"  iW  de  la  Chronique,  p.  ;TO).  Ce  des- 
.sin,  d'après  M.  P.  Uurrieu,  aurait  pn,bublem<'nt 
été  exécuté,  sur  la  cominande  du  duc  de  Beiry, 
pour  servir  de  modèle  à  la  décoration  de  la  cha- 
pelle Trousseau,  dans  la  cathédrale  de   Bourges. 

F.  M. 


Hôtel  Merghelynck,  d  Ypres,  Flandre  Occi- 
dentiile  {177 1-1770).  Trente  Vues  en  photo- 
lijltie,  par  Hkctoii  1Ikylhh<i:i;k.  Texte  dcs- 
crii)lif  par  Authur  Meiiciielynck,  Ypres,  18'Jl. 
1  vol.  in-fol. 

Pour  pou  (ju'on  ait  ^anlè  le  souvenir  des  pa^'es 
émues  consacrées  par  M.  llavardi'i  la  description 
d'Ypros,  dans  la  Flundre  il  roi  d'oisenu,  on  sait 
l'étrange  contraste  que  forme,  avec  l'état  contem- 
porain de  cette  ville,  le  jiasse  di!  splendeur  (pii 
s'aflirine  en  des  monuments  di;,'nes  de  compter 
parmi  les  plus  (^r  indiosrs  du  Nord. 

Pourtant  il  faut  din'  <iu'à  l'exemple  do  beau- 
coup d'autres  cités  llamamles,  à  coté  d'édilices 
c'oiilenqioraiiis  de  rèpoi|ue  do  sa  puissance  cum- 
munali',  Ypres  conserve  tout  un  iMisomble  do 
consirnclions  du  xvii*  et  mémo  du  xviii*  siècle 
très  dJt{iLes  de  l'attention  des  archéuloj^ues  et  des 
artistes,  ce  dont  Victor  Hugo  fut  particuliè- 
rement frappé  11  l'époque  do  son  séjour  en  liil- 
«ique. 

i/hotfl  Mer^;helyncU,  dont  lo  possesseur  aeluel 
a  tenu,  l'U  ce  livre  de  ((rami  luxe,  tiré  seulement 
à  'l'y  exemplaires,  fi  vuluarisi'r  les  aspects  et 
il  ntracor  l'histiiiro,  ist  comme  l'épilotjuo  <lo 
la  splendeur  yproiso.  Construit  il  y  a  cent  vin^t 
ans,  sur  les  plans  d'un  architecte  lillois,  formé 
ix  Paris,  il    revèl  ce  caractère    spécial   du    style 


Louis  XVI  approprié  à  la  Flandre  et  dont  Lille 
comme  Bruxelles,  nous  offre  encore  de  jolis 
échantillons. 

Thomas-François-Joseph  Gomberl  avait  vu  le 
jour  à  Lille,  en  172ô.  Elève  de  Pierre  de  Vigne 
de  Vigny,  architecte  du  Roi,  il  fui,  à  dater  de 
1772,  le  direcleur  des  travaux  de  sa  ville  natale, 
dont  une  des  rues  porte  aujourd'hui  son  nom,  et 
où  il  finit  sa  carrière  en  1801. 

Il  étcit  assez  naturel  qu'on  s'adressât  à  lui 
lorsqu'il  fut  question  d'élever,  à  Ypres,  un  hôtel 
de  proportions  raou'i mentales  et  l'on  s'explique, 
d'autre  part,  que  l'architecte  ait  appelé  presque 
exclusivement  des  Lillois  à  concourir  à  la  déco- 
ration de  la  somptueuse  demeure  que  Messire 
François-Ignace-Joseph  Merghelynck  érigeait  non 
loin  des  Halles  et  de  l'église  de  Saint-Martin. 

L'habitation  étant  conservée  dans  son  état  pri- 
mitif, nous  pouvons  juger  du  talent  du  sculpteur 
Antoine-Joseph  Deledicque,  né  à  Lille  en  1747,  et 
do  qui  proviennent  de  charmants  trophées  pasto- 
raux, des  trophéis  de  musique  et  des  guirlandes 
qui  décorent  les  salons. 

Fidèle-Archange-Joseph  Lutun,  de  Lille  (1744- 
1827),  sculpta  les  vases,  et  J.  Jonniaux.  toujours 
de  la  même  ville,  de  remarquables  cheminées  de 
marbre. 

Vient  alors  un  artiste  de  Valenciennes.  dont  le 
nom  et  la  manière  donnent  à  réfléchir  :  Grégoire- 
Joseph  .\dam,  (|ui  sculpte,  dans  un  des  salons, 
les  médaillons  de  Louis  XV  et  de  Marie  Lec- 
zinska,  plus  un  médaillon  de  Voltaire.  Cet  Adam, 
qui  naiiuil  en  1737  el  mourut  en  182t),  serait-il 
d'aventure  do  la  souche  des  Clodion  ?  La  chose 
serait  i  rechercher.  Disons,  cependant,  que  des 
neuf  frères  de  l'illustre  sculpteur,  aucun  ne  porta 
les  prénoms  de  Grégoire-Joseph. 

La  rampe  d'escalier,  fort  bien  forgée,  d'ail- 
leurs, et  les  balcons  do  fer  ouvragé  sont,  seuls, 
d'arlisles  locaux.  Jacques  Beernaert  et  .\rnould- 
C.onrard  Swa-gher.  Encore  faut  il  voir  si  les  des- 
sins n'étiiient  |>as  fournis  par  (iombort.  L'hôtel 
Merghelynck  n'est  pas  seulement  décoré,  mais 
meublé  comme  il  l'était  à  l'époque  de  sa  con- 
struction. C'est  une  sorte  de  maison  Pluntin,  du 
xviii*  siècle,  et  la  phologniphie  nous  montre  des 
aspects  charmants  jiour  l'artiste  que  tenterait  en- 
core le  stylo  Louis  XVI. 

Nous  allions  oublier  la  pièce  sans  doute  la 
plus  intéressante  de  tout  l'ensemble  :  un  immense 
vase  de  marbre  do  Carrare,  érigé  par  le  posses- 
seur aeluel  au  milieu  de  la  ciuir.  Co  vase,  .M.  .\r- 
thur  Merghelynck  l'allirmi',  est  l'ieuvre  do  Uu- 
bons  et,  en  vérité,  la  chose  n'a  rien  d'impos- 
sible. 

L'illustre  peintre  avait  donné  i\  une  église  do 
Bruxelles  le  dessin  il'uu  autel  que  surmontait, 
parait  il.  lo  vase  en  queslinn.  Le  goût  de  ces 
ensembles  ayant  changi',  l'autel  lit  place  ii  une 
consinn'tion  de  style  gothique  et  l'on  vendit  les 
fragments  de  l'iMisemble  dèlui.s.sé. 

l l'une  ligne  fort  simple,  d'ailleurs,  avec  des 
lèles  do  chérubins  et  des  guirlandes  de  fruits,  lo 
vase  l'sl  «l'un  bel  elVel  décoratif  et,  vriiiinenl, 
Kubens  n'aurait  pas  à  le  désavouer,  car  l'on 
conslato,  en  parcourant  ses  motifs  d'urchilecturv. 
qu'il  en  H  fait  de  moins  heureux. 

S'il  n'est  donné  qn'ik  quelques  privilégiai)  de  la 
fortune  di'  faire  ili's  ensenibles  comme  celui  qui 
nous  occupe,  il  n'en  tiernit   pas  moins  désirable 


H^M 


LA   CHRONIQTJK   DKS   ARTS    ET   DR    LA   CURIOSITK 


fjMf,  i)liis  souveiil,  l'on  s'occuijAt  des  restes  do 
rarchilocliirc  privée,  ceux  auxfjiii'ls  le  grand  pu- 
blic s'inlércsso  à  peine,  parce  qu'il  les  connaît 
moins  el  dont  la  destruction  est  iiiévilalile  par- 
tout ailleurs  que  dans  des  villes  comme  Ypres, 
qui  ne  vivent  plus,  en  ([uelqm'  snrtc,  (|ue  de 
leur  passé.  11.  II. 


D'  TiiEonoH  VON  Fm.MMEi.  :  Ilanill'itrli  ili'f  Gc- 
„i<fl(/c/<uiidi'.  Leipzig,  J.-'T.  Weber,  189'i,  1  vol. 
in-18  de  vi-32H  p,  avec  '.JH  n;ravures  dans  le 
texte. 

]j!\.  collection  encyclopi'diquo  des  «  lllustrierte 
Katechisnien  »,  éditoe  par  la  maison  Webor,  de 
Leipzi-;,  vient  de  s'enricbir,  sous  ce  litre,  d'un 
manuel  de  toutes  les  connaissances  techniques 
nécessaires  à  un  amateur  de  peinture.  Sujet  .sin- 
gulièrement complexe  et  bien  dil'licile  à  traiter, 
en  dehors  des  banalités  courantes,  si  l'on  ne 
joint  pas  à  l'initialion  professionnelle  le  discer- 
nement d'une  critique  avisée  et  la  synthèse  des 
mille  renseignements  de  dèlail  dont,  chaque 
jour,  l'érudition  contemporaine  éclaire  un  peu 
plus  l'histoire  des  arts.  Mais  le  nom  même  de 
l'auteur  a  tout  d'abord  dissipé  nos  inquié- 
tudes. 

Sans  parler  dos  importants  travaux  dus  déjà  à 
M.  de  Frimmel,  les  communications  qu'il  a  ré- 
servées à  la  Ga^cltf  et  à  la  Clironiijue  suffisaient 
à  nous  garantir  la  valeur  de  son  nouveau  volume. 
Notre  attenle  n'a  pas  été  déçue.  La  probité  scien- 
tifique, la  méthode,  la  précision  et  la  compétence 
de  notre  distingué  confrère  restent  toujours  les 
mêmes,  avec  le  mérite  en  pUis  d'avoir  su  con- 
denser, à  l'usage  du  public  spécial  auquel  il 
s'adresse,  un  ensemble  de  notions  Ihéoriques  et 
pratiques,  qui  avait  grand  besoin,  dans  les  ma- 
nuels analogues,  d'être  contrôlé,  complété  et  tenu 
à  jour.  On  trouvera  ici  tout  ce  que  promet  un 
intitulé  très  copieux,  malgré  sa  concision,  et  tout 
ce  qu'il  importe  de  savoir  sur  une  matière  ample 
et  épineuse.  .\u  double  point  de  vue  technique  et 
critique,  M.  de  Frimmel  est  un  guide  excellent 
pour  les  collectionneurs,  les  écrivains  d'art  et  les 
curieux. 


Ernst  BEiKiEe,  :  lli'itrœg)'  ziir  EntirirhcUinris- 
(jeschiclUe  dcr  Maltechnik...  Munich,  G.  Wolf 
et  fils,  l»iy,  brochure  in-8»  do  67  p.  (Extrait 
du  tome  X  des  Tcchiiische  MUlhci/tinrii'n  fin' 
Ma  1ère  i.) 

Consciencieuse  et  substantielle  étude  à  signaler 
aussi,  en  France,  aux  intéressés.  L'auteur —  un 
peintre  doublé  d'un  archéologue  et  d'un  érudit  — 
s'appuie  à  la  fois  sur  les  textes  et  sur  les  ana- 
lyses chimiques  pour  discuter  et  résumer  ce  que 
l'on  peut  savoir  aujourd'hui  de  la  technique  de  la 
peinture,  depuis  l'antiquité  égyptienne  jusqu'à  la 
fin  de  l'empire  romain.  Les  textes  sont  nombreux 
et  cités  avec  soin  ;  les  analyses  chimiques,  grou- 
pées en  appendice,  sont  celles  du  professeur  John 
pour  les  couleurs  et  les  étoffes  égyptiennes  ;  de 
Ghevrenl.  Faraday,  Landerer  et  Geiger  pour  les 
peintures  trouvées  à  Porapéi  et  dans  d'autres  lo- 
calités de  l'Italie  et  de  la  Grèce  ;  de  Ghevrenl 
pour  les  objets  découverts,  eu   1847,  à  Saint-Mé- 


dard-des-Prés  (Vendée),  dans  i<  la  villa  et  le  tom- 
beau d'une  femuie-arliste  gallo-romaine  ». 

B.  P. 

Tour  du  Monde.  — 1772'  livraison.  —  Voyage  à 
Madag;iscai',parM.li!docteur  Louis (jatat.  —Texte 
et  dessins  inédits.  —  Quinze  dessins  de  MM.  Ber- 
loault,  Boudier,  (iotorbe,  .1.  Lavée,  gravés  par 
MM.   Bazin.  Berg,  Bocher,  Privât. 


Journal  de  la  Jeunesse.  —  1101"  livrai-son.  — 
Texte  par  MM.  Pierre  Mai'd.  L.  Vialor,  André 
Bourquieu.  Pierre  de  Mi''iiel,  Iti'rié  Bazin.  II.  .la- 
collet. 

Illustrations  de  A.  Paris,Myrbacli,LeBlant,etc. 

Bureaux  à  la  librairie  Ilaclietle  et  (I'',  79,  bou- 
levard .Saint-Germain,  Paris. 


CONCERT   DU    DIMANCHE  JÛ  DÉCEMBRE 

Conservatoire.   —   Même  concert    que  le  di- 
manche 53  cléi-ciubn'. 


L'HIVER   AUX  PYRÉNÉES 


\ltCACI10.\,  PAU,  BIAR1SIT7.,  dont  le  succès 
s'aflirmc  d'année  en  année,  sont  île  plus  en  plus 
fréquentées. 

Pour  s'y  rindre,  ne  trouve-t-on  pas  des  facililés 
exceptionnelles  comme  rapidité  du  trajet,  confor 
table  des  \oitures  et  réductions  sur  les  prix  des 
tarifs-? 

Ainsi,  le  trajet  de  Paris  à  Pau,  Biarritz,  etc., 
prés  de  200  lieues,  peut  être  ell'ectué  en  15  heures 
environ. 

Indépendamment  du  train  de  luxe,  le  train  qui 
part  de  Paris  (gare  d'Orléans)  à  10  h.  22  m.  du 
soir,  comporte  deux  voitures  de  1"  classe  qu' 
circulent  :  l'une  entre  Paris  tt  Pau,  l'autre  entre 
Pai'is  et  Biarritz  et  vire  versa:  ces  voilures  ont 
lial)ituellement  un  compartiment  de  lits  toilette, 
si  apprécié  des  voyageurs.  Une  voiture  semblable 
circule  également  entre  Paris  et  Arcachon  et  vice 
versa;  cette  voiture  est  attelée  au  train  rapide 
partant  de  Paris  (gare  d'Orléans)  à  9  h.  15  m. 
du  matin. 

Les  réductions  de  prix  peuvent  èlre  réalisées 
par  les  combinaisons  suivantes  : 

1»  Billets  d'aller  et  retour  de  famille,  réduits 
de  20  0/0  à  40  0/0,  suivant  le  nombre  de  per- 
sonnes, valables  33  jours. 

2°  Billets  il'aller  et  retour  individuels,  avec  ré- 
duction de  25  0/0  en  1"  classe  et  de  20  0/0  en 
2«  et  3°  classes,  valables  25  jours. 

3°  Billets  d'excursion  comprenant  trois  itiné- 
raires ditïérents  permettant  de  visiter  le  c-ntre 
de  la  France,  les  Pyrénées  et  les  bords  du  Golfe 
de  Gascogne,  aux  prix  de  :  163  fr.  .50  c.  en 
1"  classe  et  122  fr.  50  c.  en  2"  classe,  valables 
30  joars. 

En  outre,  la  durée  de  ces  diflérents  billets  peut 
être  prolongée  moyennant  le  paiement  d'un  sup- 
plément. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


ACrrS   r.T   nOCUMFNTS  OFEnCIEI.S 

I.p^'ion  criioimeur,  10.  18.  107.  147,  163.  211. 
15ililiolhi-(|iic  N'Hlioiiale.  ïjH,  Ilti.  16'i,  l'.'ô,  2:r>, 
Acliîils  ili'  l'Klut,  m,  155.  l!>i,  202. 
Conjirùs  ile.s  Orionlalistes,  1S7.  238. 
Aiiiats  de  la  Villf  de  Paris  aux  Salons,  185. 
Ministère  des  15eaux-Ai'ts,  3,  4.  27.  4'*,  52,  70,  96. 
;»,  130,  139,  l'i7,   16'i,   179,    195.  210,  218,  2-2G. 
23.3,  242,  205. 
('on^'rés  de  l'Union  Cenlralo  des  .\i-ls  Décoralifs, 

20,  52,  99. 
Dccoi-s  di.'  rOpéra.  13,  19,  2.). 
(jongrès  des  .ViTliilectos,  179. 
Kxposition  univeiselle   de  19C0,  03,  196.  218,  250, 

2.59.  318,  320. 
Congrès  des  Sociétés  savantes,-91,  100,  108. 
Congrès  des  Sociétés  des   Beaux-Arts  des  Dépar- 

tonienl.s,  101,  110. 
(îongrès  (les  .\rls  Décoratifs,  147,  157,  104,  172. 
(jongrés   pour    le  di'^veloppenienl    de  r.\rt   chré- 
tien, 179. 
Schola  ciintoriini.  220. 
Keole  du  Louvre,  101. 
Rapport  sur  la    reconstruction    de  la   Cour   des 

Comptes,  26. 
Kcoledes  Beaux-Arts,  lo,  51,  1H7,  282,  291. 
Conseil  Munici[)al,  'i,  10,  258. 
Institut,  13,  18. 

Société  des  Artistes  français,  18,  r>2,  318. 
Cours  de  la  Sorlionne,   18.  107. 
Kcolc>  d'Athènes.  27,  108,  2.50. 
Académie  des  Sciences,  9,  27,  203,  298. 
Société  des  Uihiiophiles,  28. 
Société  populaire  des  licaux-Arts.  130.  298. 
Société  Taylor,  139. 
Conseil  (iénéral  do  la  Seine,  2.58. 
Uireclion  des  H.Uiinents  civils.  25!\. 
Kcolo  spi'ciale  d'.Xrchilecture,  200. 
Si'ance  puliliipio  des  ciii(|  .\cadémies,  268. 
Séaucopulili(|ueder.\cadéniiedcs  Biiaux- Arts,  370. 
Cours  de  M.  André  .Michel,  274. 
Académie  des  lie.iuxArls,  275,  2.19.  319. 
Société  Nationali'  des  lieaux-Arts,  282,  28j. 
Cours  du  (.'.ollège  do  Franco.  291. 
Kcole  Polytechnique,  291. 

AnciiKoi.odii-: 

Amis  <|.'s  Miinuments  parisiens,  îtô,  l\7 , 
Amis  des  Moiiunn'nts  et  des  Arts.  14(1.  147. 
Découvertes  :  PuySainlMartin.  18.—  Dellin/onn, 

28.  —  Millau.  3,5.  —  Fhnvnce.  .'lô.   —  Admonl, 

00.  —  Ottawa,  84.  —  Yionno,  172.  —  I.illo,   18(1. 

—  Paris.  2(12.  —  Alger.  204.  —   Sainl-tjuenlin. 

211.  —  Pommiers. 218.  —  ltr(igoa,226,  —Saint-   ' 


Similicn.  235.  —  Poissy,  "^42.  —  .Sainte-Co- 
lombe, 243.  —  Hanau.  2V^.  —  Vérone,  2-59.  — 
Bruxelles,  2.Î9. 

.\c<idéniie  des  Inscriptions,  4,  13,  27,  3C>,  44, 54,  70, 
77,  85,  92,  118,  1-25,  132,  140.  149.  1.57,  182,  189. 
197.  20.5,  212,  220,  230.  238,  245,  25:J.  261,  275, 
28:5,  291,  298,  329. 

Fouilles  de  Tégée,  27. 

Fouilles  d'Egvpte.  60,  &4,  116,  1^4.  201.  291. 

Fouilles  de  Delphes,  12:3,  157,  1.58.  164,  166, 172, 
187,  195,  220.  227,  236. 

Société  des  Anticiuaires  de  France,  37,  44.  7/,  H\, 
92.  126,  141.  151,  174.  190.  198,  212. 

Fouilles  en  Tunisie,  204. 

Fouilles  allemandes,  44,  92,  99.  —  Hissarlik,  243. 

Monuments  historiques,  91,  148. 

Congrès  des  Sociétés  françaises  d'archéologie,  IZi. 

Congrès  archéologique.  179. 

(Congrès  d'archéologie  chrétienne,  227. 

Fouilles  anglaises  en  (irèce,  227. 

Institut  archéologique  anglais,  250. 

Fouilles  en  .Vlgérie,  258. 

Société  anglaise  pour  la  conservation  des  anciens 
monuments,  307. 

Fouilles  .'i  Epidaup.-,  283.  318. 

.•\itii(u.i:s  i)ivi;ns 

***  —  Propos  du  jour,  281, 2S9.  2117,305,317,325. 
r/Arl  français  dans  les  collections  d'Allemagne, 

4,  1.57. 
l'n  Incendie  A  l'Exposition  de  (Chicago.  12. 
J.  T.  —  Mutilation    projetée  de   l'Esplanade   des 

Invalides,  14.  —  L'Esplanade  sauvegardi'e,  2S2. 
Couleurs  lumineuses,  21. 
Buste  de  .Molière  i\  Pézenas.  21. 

A.  de  L.  —  Statues  de  généraux.  29. 

B.  P.  —  Artistes  parisiens  du  xvi»  siècle.  Hi). 

S.  H.  —  Antiquités  de  la  Itussie  méridionale,  ,'>3. 

C.  E.  —  Origine  do  la  Cinuiire  sur  ciiivr.'  en 
Italie.  60. 

Monument  do  (iiiillaumo  I",  63. 

E.  Miiulz.  —  Tableau  (le  Bartulonieo  di  Uonlile 
;'i  Lille,  09. 

A.  P.  —  Dans  les  Musées  de  Florence,  70. 

S.  licinnch.  —  Dilrer  Oennnnus  el  Xenophanloii 

Alhennios,  76. 
A.  do  L.  —  Colbclion  Cailleholto,  85.  Oî. 
Colleclion  Malc(dm  au  Brillsli  Muséum,  W. 
A  propos  de  l'Exposition  il"  Cliicngo,  92. 

F.  1).  —  Iconographie»  lie  .loanne  tl'.Xro,  \(>î. 
EmpAleinent  des  tuiles,  126. 

Une  Cité  gallo  romaine,  142. 

Th.  von  Frimmel.  —  Ouolques  tableaux  de  maî- 
tres riiri's,  148. 

H.  —  l'n  Nouveau  Procédé  de  peinture  h  frM- 
cpie,  174. 


.■«Il 


LA   CllUoNigilK   DKS   ARTS 


A.  de  L.  —  Les  Pèlerins  d'Emmafis.  180. 

E.  Mûntz.  —  Analecles  arlistiqvics,  181. 

Caisse  des  Musées  de  l'Etat,  180. 

T.  S.  —  Le  CliAteau  do  Versailles  et  le  Congrès,  188. 

Excursion  à  Vienne  (Daupniné),  196. 

E.  Durand  Groville.  —  Ecusson  de  la  Ronde  de 

Nuit,  197. 
G.    Frizzoni,    E.    Mûn'.z,    IL   de    (icynifiller.   — 

Léonard   de   Vinci  et   la   Vierj^e  aux   HoL-hers, 

221,231,  244,308. 
E.  M.  —  Exposition  d'Art  en  Hollande,  229. 
Cortège  des  pierres  précieuses  à  Uruxelles,  244. 
Les  Anaglvplios,  240. 
ItéparatiiMis  de  l'Arc-de-Trioiuphi:,  '.•.")2. 
'l'ii.  von  Friinuiel.  —  Los   Téniers  de  la  galerie 

de  St-Florian,  2.)2. 
Nouvelles  acquisitions   du    National    Fine  Art's 

Gallery  à  Sydney,  2.')2. 
Durcissement  des  objets  en  pUltre,  253. 
Bronzage  galvanique,  25i. 

E.  Mûntz.  —  L'Erudition  arlisliqueen  Allemagne, 
260,  268. 

Un  Tableau  contesté  de  Charles  .laciiue,  261. 
Les   Peintures  décoratives  de   M.  Puvis  de  Clia- 

vannes  à  l'Hotel-dc-ViUe,  265. 
Nouvelles  Peintures   décoratives  au  Gh.Ueaii  de 

Versailles,  267. 
La  Statue  de  Balzac.  267,  289,  298. 

A.  Marguillier.  —  Encore  Micliel  Paclier,  275. 
S.  Reinach.  —  Le  sculpteur  'l'iniothée,  283. 

G.  Schéfer.  —  Le  vovage  en  Italie  de  l'Abbé  Gou- 
genot.  291 ,  299. 

F.  MazeroUe.  —  Le  sac  du  «  Tapitsiers  pand  » 
d'Anvers  en  1576,  292. 

A  propos  de  la  Caisse  des  Musées,  307,  826. 

L.  Diniier,  P.  Durrieu,  F.  de  Mély.  —  Un  Pri- 
mitif italien  au  Musée  de  Lisieux,  308,  318.  326. 

Un  Ivoire  du  v  siècle  à  Cluny,  309,  332. 

R.  Darbé.  —  L'Art  et  l'Archéologie  au  théâtre  : 
Gismonda,  809,  327. 

P.  Leprieur.  —  Le  prétendu  Memling  du  Musée 
de  Bruxelles  et  les  .Jardins  de  Paradis,  320. 

Banquet  Puvis  de  Gliavannes,  326. 

S.  Reinach.  —  Une  Réplique  du  Pulvptyque  do 
Six-Fours,  329. 

B.  Berenson.  —  Les  Gérard  David  du  Louvre,  329. 


BIBLIOGRAPHIl', 

Histoire  populaire  de  la  Peinture,  par  A.  Alexan- 
dre, 5. 
Dégénérescence,  par  Max  Nordau,  22,  79. 
Une  Manufacture  nationale  en  18S8,  23. 
Persécuteurs   et  Martyrs  aux  premiers  siècles  Je 

notre  ère,  par  E.  Le  Blnnt,  31. 
Il  Borgo  di  Cs-sliglione  d'Olona,  par  le    docteur 

Sauf  Ambrogio,  38. 
Castel-Pelesch,  par  Léù  Bachelin,  46. 
Histoire  de  la  Peinture  en  France,  par  M,  Leroy 

Saint-Aubert,  64. 
Le  Paysage  dans  l'art,  par  R.  Bouyer,  72. 
Histoire  de  la  Peinture  au  xix«  siècle  (allemand). 

par  R.  Muther,  78. 
Science  et  poésie,  par  Maurice  Griveau,  79. 
J.  Van  Loo  in  Pienionto,  par  N.-A.  Vesme,  86. 
Almanach  des  Spectacles,  par  A.  Soubies,  86. 
Histoire   de    l'Art    pendant  la   Renaissance,  piar 

G.  Mùnty  (italien),  p.  87. 
Exposition    historique    de    Madrid,    par    E.    de 

M-olènes,  94. 


Peintres  modernes  de  la  Russie,  par  A.-N'. 
Schuarz,  95. 

Franz  Stuck,  par  O.  Blcrbaum,  95. 

liIslhétKpie  des  villes,  par  Ch.  Buis,  103. 

L'Art  en  Bourgogne,  par  Perrault-Dabot,  119. 

Soixante-neuf  ans  à  rO[]éra-Comique,  par  A.  Sou- 
bies, 119. 

,Iiiurnal  d'un  sculpteur  tlorentin  au  xv  siècle, 
par  .:h.  Yriarte,  134. 

L'.\rl  du  trompe-l'œil,  par  J.  Adeline,  183. 

Claudius  Popelin,  par  P.  de  Bouchaud,  18.3. 

r,etlres  sur  la  sculpture,  jiar  A.  Pienne,  183. 

La  Photographie  et  le  droit,  par  A.  Bigeon,  183. 

.Sept  Eludes  sur  l'histoire  de  Ilaiis  Meinling,  par 
A.  Wauters,   190. 

Italia  artistica  e  indusiriale,  199. 

Denis  Diderot,  par  Th.  Reinach,  21.3. 

Codex  Atlanlicus,  par  L.  de  Vinci,  214. 

Ilist.  générale  des  Beaux-Arts,  par  R.  Peyre.214. 

Cent  ans  de  Numi.,matique  française,  par  JL  De- 
waniin,  223. 

L'Art  antique,  par  M.  Cougny,  223. 

Grundriss  der  Kunstgeschichte,  par  F.  de  Ua- 
veiisburg,  240. 

Palazzo  dei  Rittori  di  Belluno,  240. 

Reproduction  di;s  chefs-d'o^uvre  du  Musée  du 
Prado,  2'i3. 

Le  Maître  des  Jardins  d'amour,  par  Max  Lelirs, 
246. 

Guide  do  l'amateur  de  porcelaines,  par  J.-G. 
Grœsse,  247. 

Catalogue  des  estampes,  dessins  et  caries  de  la 
Bibliiithèque  de  l'Arsenal,  par  G.  Schefer,  2ô'i. 

Le  Peintre  Christophe  Amberger  d'Augsbourg. 
par  Hassler,  264. 

Florence,  par  G.  Lafeuestre  et  E.  Richlenberger, 
264. 

Desci'iption  raisonnée  du  Musée  de  Saint-Germain- 
en-Laye.  —  Bronzes  ligures  de  la  Gaule  Ro- 
maine, par  Salomon  Reinach,  277. 

Réunioii  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  dépar- 
tements (1894),  277,  287. 

Notices  descriptives  sur  les  monuments  histo- 
riques du  département  du  Nord  et  sur  les  ob- 
jets mobiliers  conservés  dans  les  établissements 
publics  de  Lille,  par  Mgr  Dehaisnes,  278. 

Stillfragen,  par  Aloïs  RiegI,  278. 

AUgemeines  Kûnstler-Lexikon,  par  H. -A.  Mùller 
et  H.-W.  Singer,  278. 

Le  style  rococo,  par  le  D'  Peter  Jessen,  278. 

Malerei  und  Zeichnung.  par  Max  Klinger,  295. 

Kunstgeschichte,  par  Alwin  Schultz,  295. 

Ueber  die  Miniaturen  in  vier  franzosischen 
Handschriften  des  xv.  und  xvi.  .lahrhunderts, 
par  Hermann  Varnhagen,  314. 

The  guide  to  the  Italian  piclures  at  Hamplon 
court,  par  Mary  Logan,  315. 

.^(licioTies  al  Diccionario  historico  de  los  mas  il- 
lustres profesorcs  de  las  bellas  arles  en  Espana 
do  don  .Tuan  Agustin  Cean  Bermùdez,  par 
le  comte  de  la  Vinaza,  315. 

Les  Miniatures  d'.\ndré  Beauneveu,  par  PaiU 
Durrieu,  333. 

L'Hôtel  Merghelynck,  à  Ypres,  par  .\.  Merghe- 

lynck,  333. 

Handbuch  der  Gemaldekunde,  par  Th.  von  Frim- 
niel,  33i. 

Beitnige  zur  Entwicklungsgeschichte  der  Malle- 
chnick,  par  E.  Berger,  3--14. 


KT   DE    LA    CURIOSITÉ 


S37 


CHROMQUE  MUSICALE 

Ctironitiui,-  iiiusicalo,  par  A.  do  Lostalot,  62,  I:!:î, 

168. 
Programmes  dos  Concerts  de  Musique  classique. 

dans  tous  les  numéros  de  janvier  à  mai  et  de 

novcn.bre  à  janvier. 
P.  Dukas.  —  Eugène  Delacrûi.\  et  ia   musique, 

3;30. 


CO.NCOURS 


Concours  pour  la  construction  d'un  Musi'e  et 
d'une  Bililiothr-que  à  Pétigueux,  :!. 

Concoiirs  pour  le  certificat  d'aptitude  à  l'ensei- 
gnement du  di^ssin,  17. 

(Concours  de  timlires-poste,  43,  122,  146,  105. 

Concours  jjoar  trois  places  d'architecte  des  Mo- 
numents liistoriiiues,  43,  83. 

Concours  annuel  de  la  Société  des  .\rcliitectes  de 
France,  4.3. 

Académie  des  lieaux-Arts,  9,  18,  27,  68,  84,  90, 
l.SO,  139,  147,  156,  163,  171,  178,  186,  195. 
202,  225,   2;i5,   212,   2i'i8. 

Mairie  de  Bagnolet,  15. 

Prix  Duc,  115. 

Prix  de  Rome,  27,  122,  KIU  (musique),  155,  l'.i'i, 
202,  201). 

Composition  décorative,  130. 

Prix  de  Paris,  138. 

Bourses  de  voyages,  138. 

Faculté  des  .Sciences  de  Marseille,  162. 

Concours  musical  île  Paris,  162. 

Chenavard,  194,  202. 

Heiniremnnt,  194,  242. 

Aris  décoratifs,  202,  249,  2.57. 

Ville  de  Paris,  209. 

Nailaud,  217. 

Carnot,  225. 

Mouchez,  225. 

Oozatiur,  225. 

Poéti(|uo,  225. 

.V'Kenqiis,  225. 

Prix  .lauvaiu  d'.Vtlaiuviile,  257. 

Marie  Fourré,  257. 

Cisehii'e,  9. 

Augier,  .58. 

Prix  Kastnor-PiOursauU,  195. 

Prix  liailly,  210. 

liourses  du  (^onsi'il  lii'iirral,  281. 

Concours  d'art  appMi(ué!'i  la  rue,  i\  Pruxelles,  2S1. 

Oincours  polir  la  reconslriictlnii  do  l'énlisc  de 
Sainle-tieriiiaino,  i\  Pihrac,  290. 


MOUVEMENT   DES  ARTS    KT   Di:    l.A    CUlUOSITl-: 


Tableaux  it  drssiiiM  iiiudrriies.   2,  0,  67,  hO.  l(K"i. 

114,   121,   12".t,    l.'W,  15i.  lt.2,   170.  178,   201,  202, 
Tableaux  et  dessins  anciens,  2.5,  .'tl.  fiO.  65,  81,  8<.t, 

169,  170,  17X,  2:1:1. 
Kstampes  et  luininturofl,  20,  2ti,   41,   58,  67,  169, 

19;t. 


Livres  et  manuscrits,  25,  34,  42,  50.  57,  65.  66, 
7.3,  10.5,  li:^,  122,  1.37,  243. 

Objets  d'art  et  de  mobilier,  marbres,  tapisseries, 
armes,  etc.,  1,  9,  17,  41,  49,  67,  81.  90,  I06.  123, 
129,  145,  1.53,  1.5.5,  161,   177,  1!«,  201,  2.33. 

Collection  Jouaust,  2.  —  de  Lignerolles,  25.  — 
Bibliothèque  de  M.  Lortic,  25,  —  Barre,  33,  41, 
49.  —  Bibliothèque  Benedelto  Maglione,42.  5((. 
.57,  65.  —  Bibliothèque  du  comte  de  Ligne- 
rolles, 66,  73,  10.'),  UH.  122.  1:37.  —  Collection 
Nolloy,  66.  —  Penot,  67.  —  De  la  Tour-du-Pin- 
Chamblv,  81.  —  Théodore  Durel.  89.  —  Kidel, 
90.  —  .lallais,  KJîî.  —  Dinelli,  114.  —  Millet, 
138.  —  de  Pommereau,  l'i5.  Ïâ3.  —  de  Mé- 
nasce,  154.  —  Jo.sse,  169,  177.  —  Gibbons, 
170.  —  Tavemier,  178.  —  Lavalard,  193. 
—  Kastor,  201.  —  du  .Sartel.  201.  —  de  Sam- 
payo,  201.  —  Adrian  Hope,  2:î3.  —  Galterburg 
Morosini,  2;j;i.  —  Bibliothèque  Napoléon,  69. — 
Atelier  Charles  'acque,  273.  —  Collection  Dau- 
pias.  27;i  —  Collection  Henri  Baudot.  295.  — 
Henri  (iarnier,  30:J.  —  Atelier  E.  lienouf,  304. 


.MUSliliS   i;t  EXt'OSITIO.NS 


Pli  ris 

Musée  du  Louvre,   :i6,  51,   75,   82.    91,   116,   I:!l, 

139,  146,  163,  179.  187.  19.5,  202,  210.  218,  226, 

234,  2;i5,  2f<2,  291,  297. 
Musée  du  Luxembourg,   11,  23,  51,  75,  115,  307. 
Musée  du  Trocadéro,  27,  36. 
Musée  de  Sèvres,  43,  250. 

Musée  de  Versailles,  43,  I.V.,  211,  2-34,  235.  343. 
Musée  Carnavalet,  203,  209,  234,  258. 
Musée  de  tUuny,  234,  241.  2il8. 
Musée  de  Saint-Germain,  806. 
Musée  de  la  .Monnaie,  76,  273. 
Musée  d'.'Vuleuil,  91. 
Envois  de  Home,  178,  186. 
Salon  dis  Cliamps-Élvsécs,   9,  67,   90,    10»;.    115 

155,  170,  18.5,  18t),  187. 
Salon   du  Champ-de-Mars,    10,   26,   44     97     122 

186,  211. 
Musée  Galliera,  10.  76.  209,  306. 
Musée  d'artillerie,  10.  20. 
Cercle  Volney,  10,  28,  67  (aquarollos).  75. 
Union  Arlisliipn'.  26,  :M. 
Marie-Anloin.  Ite,  26.  67,  123. 
I''iiiiiiies  artistes,  :!. 
Maiiel,  i:Ui,  281. 
Steinlen,  115. 

Union  Centrale  des  Art.s  décoratif.-),  34,  241,  28;J, 
Pastellistes,  44,  97,  1U7. 
Livre.  4:i,  l:tO,  194.  22(i,  241. 
Aipiarellisli's  hollandais,  52,  f>8. 
Exposilion  celtique,  178. 
Maîtres  anglais,  1S«. 
SiiinlMaur.  202. 
Fleurs,  217,  2:M. 
Art  décoralif,  249. 
Indèpeiidaiit.s.  '.Ml. 
Association  artislitiui'  p.  M.  p..  ;), 
(iraveurs  au  burin,  34. 
(iallaml,  90,  '.W. 
Cnrpenux,  97,  146,  105,  162. 


338 


LA   CHRONMQUK    IJIOS   A  HT  S 


Odilon  liodon,  1)7. 

Yon,  97. 

Exposilioii  des  Ccnl.  'li,  146. 

Rosc-Ci-oix,  52,  lin. 

Puvis  de  Chavanii.'S,  252. 

Pholo-Chili,  3. 

Grasset,  108. 

V.  Bi^'iiDii,  90. 

Gesl}roti,  00. 

A.  Flament,',  90. 

Associalioii  artisli()iii'  du  (iroin»',  ^''■ 

Cuillaiiiiiin,  IS,  2K. 

Maufra,  W. 

Muncka:sv,  £8,  171. 

Billet,  34." 

Albert  Girard,  52 

Caris,  130. 

Perrinaïc,  180. 

Toulousi>-Lautrec,  138. 

Renouard,  155. 

Stt'veiis,  155. 

Polack.  156. 

Raffaolli,  156. 

Presseq,  178. 

Pissarn,  67. 

Simon,  68. 

Iiiipressionni.stes  et  symljolistes,  76,  194,  2ii5. 

Amants  de  la  nature,  67. 

Enlumineurs  et  Miniaturistes,  97,  146,  178. 

Femmes  peintres  et  sculpteurs,  58,  68. 

Art  hippique,  58,  97. 

Musée  religieux  d'actualité,  67. 

Eclectique,  83. 

Sereudat  de  Belzim,  97. 

Abbéma,  130. 

Grimelund,  130. 

Ibels,  265. 

Aquarelles  et  pastels,  281. 

Fouilles  de  Delphes,  289. 

Laurent-Desrousseaux,  290. 

Joseph  Chéret,  306,  318. 

Tombola  Turcan,  306. 

Mesplés,  306. 

M"»  Ruth  Mercier,  318. 

Néo-Impressionnistes,  318. 

L.-G.  Behal,  318. 

Projets  iJûur  l'Exposiiion  universelle  de  1900^  318. 


Province 

Amiens,  171.  —  Angers,  241.  —  Andelys  (les),  157. 

—  Arcachon,  194.  —  Arras,  211. 

Bernay,   164.   —   Beauvais,  99.  —  Besançon,  11, 

194.  —  Bordeaux,  10,  18,  115,  306. 
Gastres,  18,  97.  —  Gaen,  58.  —  Gahors,   98.   — 

Cognac,  98.  —  Calais,  186.  —  Constantine,  249. 
Draguignan,  58.  —  Douai,  156.  —  Dijon,  09,  171. 

—  Dunkerque,  157,  202. 
Fontainebleau,  171. 

Lvon,  52,  75.  —Lille,  171, 179, 210.  —  Limoges,  84. 

Marseille,  203.  —  Monte-Carlo,  3. 

Nîmes,  26.  —  Nancy,  52,  156,  178,  210.  —  Nice, 

202.  —  Nantes,  235,  290. 
Orléans,  115,  147. 
Pau,  26. 
Reims,  156,  194.  —  Roubaix,  180.  —  Rouen,  131, 

235.  —  La  Roche-sur-Yon,  211.  —  La  Rochelle, 

242. 


Saint-Dié.  186. 


Suint- 


Saint-IJcrmain,  l'iO. 

Quentin,  147. 
Toulouse,  18,  136.  —  Tourcoing,  90. 
Valenciennes,  107. — Versailles,  115. 


Etranger 

Anvers,  18,  27,  83,  98,  116,  123,  131,  148,  218, 
243,  257,  258,  265. 

Alexandrie,  83. 

Athènes,  236. 

J3;ile,  204. 

Berlin,  118.  204,  259,  260,  281. 

lilankenberghe,  195. 

Bruxelles,  18,  52,  132,  139,  141,  186,  187,  26'î,  28L 
290,  306. 

Barcelone,  115. 

Belgrade,  123. 

Budapest,  139,  282,  318. 

Colmar,  52. 

Cologne,  68,  259. 

Gonstantinople,  76,  83,  204,  218,  243. 

Caire,  210. 

Genève,  10,  124. 

Giseh,  171. 

Harlem,  2.58. 

La  Haye,  259,  265. 

Londres  (aquafortistes).  75;  Royal-Society.  So- 
ciety ofladies  Artists,  Aquarellistes,  130;  Ruyal- 
Academy,  139  ;  National  Gallery,  195,  226.  235, 
243  ;  Collège  of  Music,  195  ;  South  Kensington, 
226;  New-Gallery,  260. 

Millénaire  Hongroise,  58. 

Munich,  ?0,  100,  107,  130.  2.59. 

Matines,  123. 

Moscou.  139. 

Milan,  1.56. 

Mons,  91. 

Madrid,  195,  243. 

Neuchàtel,  108. 

New-York,  88. 

Oslende,  08,  139. 

Parme,  195. 

Pékin,  217. 

Prague,  75. 

Rome,  138,  204,  235. 

Rotterdam,  27.  229. 

Spa,  171. 

San-Francisco,  10,  34. 

Saint-Péteisbourg.  10,  98,  107,  116,  218. 

Tillis,  76. 

Tunis,  150,  243. 

Utrecht,  115.  230. 

Vienne,  27,  52,  58,  83,  98,  178,  217,  273. 

Venise,  139,  249. 


NECROLOGIE 

César  Daly,  architecte,  15.  —  Cari  de  Hase 
nauer,  architecte,  15.  —  Délais,  auteur  dra- 
matique, 31.  —  Mitrecey,  peintre,  31.  —  Ches- 
sel-Buckler,  architecte,  31.  —  Forchmann,  ar- 
chéologue, 31.  —  Caveher,  sculpteur,  37.  —  Gau- 
tier, peintre,  38.  —  Cuguard,  architecte,  38.  — 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


a33 


UzeiilaiilScribe.  arclu-ulugue,  38.  —  Bellin.yra- 
vour,  38.  —  MaiUel,  sculpteur,  55.  —  Bracony, 
liaysagiislo,  55.  —  Dfbressenne,  55.  —  De  Wilte, 
collectionneur, 55.  —  Ballantyne,  peintre,  55.  — 
Dumesnil,  profe.'sseur, 64. —  Dussieu.K, historien, 
64.  —  GaillehoUe,  peintre,  71.  —  Bernard,  pein- 
tre, 78.  — Imbert,  peintre-décorateur,  78.  —  De 
Becker,  archéologue,  78.  —  Du  Sartel,  officier 
do  marine,  86.  —  Pavloviich,  peintre,  86.  — 
Danj^uin,  graveur.  04.  —  D'Eaubonne,  peintre, 
'J'i.  —  Do  Grandchanip,  peintre,  i)4.  —  Cardon, 
critinue  d'art,  94  —  Karl  Meunier,  peintre,  94. 

—  De  Blaas,  peintre  d'histoire,  ".11.  —  Lavalatd, 
collectionneur,  102.  —  Gunliire-Owen,  103.  — 
Sleuarl,  compositeur,  103.  —  Abot,  graveur, 
111.  —  Pranischnikùf,  peintre,  111.  —  Lojcune, 
peintre,  119.  —  Nicolie,  peintre,  119.  —  Kohl- 
hacher,  119.  —  Dutî.isl-Natifeux,  collection- 
neur, 127.  —  ^1""  Kossetli,  peintre,  127.  —  El- 
bel,  compositeur,  127.  —  Pfau,  critique  d'art,  142. 

—  Doerr,  piùulre,  142.  —  Bellivaux,  peintre,  142. 

—  (^harlu.s-.Jacque,  peintre,  151.  —  Henouf,  pein- 
tre, 151. —  Ewert,  peintre,  151. —  l'arrol,  peintre, 
1.59. —  M""  (Jerbaud,  niinialurisle,  1.59. —  Slin- 
jfeneyer,  peintre,  1.59.  —  Kosatow.ski,  peintre, 
159.  —  M""  Renan,  167.  —  Hobyn,  sculpteur, 
167.  —  ïourcellier,  sculpteur,  167.  —  Moussel, 
peintre,  175.  —  KoUarz,  17.^  —  Wilson,  ar- 
chéologue, 175.  —  Loustau,  peintre,  IKi.  — 
J(jlibois,  183.  —  Madrazo,  peintre,  183.  — 
llodgson,  183.  —  Daël,  1H3.  —  Vaunulelli,  18:!. 

—  iiramtot,  peintre,  190.  —  .loseph  Cliéret, 
statuaire,  190.  —  Cousin,  peintre,  190.  — 
M™"  Lacroix,  190.  —  Visconli,  190.  —  Mars- 
hall, sculpteur,  190.  —  Béthune,  190.  —  Tscliag- 
genv,  liointro,  190.  —  Carriès,    sculpteur,   198. 

—  "j.  France,  198.  —  Thierry  Poux,  198.  — 
'l'eschendorf,  peintre,  19b.  —  Layard,  archéo- 
logue, 198.  —  E.André,  201.  —  K.  Guillaume, 
airhilecte,  206.  —  Kaintin,  peintre, 206.  —  Rou- 
gelet,  sculpteur,  2C6. —  Cain,  sculpteur,  212. — 
lîerthélemy,  212.  —  Roussel,  peintre-verrier, 
213.  —  Pilard,  peintre,  213.  —  Pater,  profes- 
seur, 213.  —  Pigllieiiu,  peintre,  213.  —  Cugnot, 
statiuiire,  223.  —  Schmitz,  architecte,  231.  — 
ISrunn,  archéologue,  232.  — E.  Chabriur,  com- 
iHi.siteur,  239. —  Hardy,  architecte,  239.  —  De 
Kos&i,  archéologue,  239.  —  Brugsch-Pacha, 
égyptologuo,  239.  —  Vrolyk,  peintre,  239.  — 
Lévy,  graveur,  240.  —  Du  Sauloy,  peinlre,  216, 

—  Rochnssen,  peinlre,  246.  —  Wyatt  Paiiworlh, 
246.  —  L'ngar,  i)ointre,  240.  —  Krausso,  gra. 
veur,  2'i6.  —  (iaber,  graveur,  246.  —  (kunoutte, 
piintre,  25'i.  —  Delauuey,  graveur,  254.  —  Jean 
<r.\llieim,  254.  —  Hache,  254.  —  Chaber,  col- 
lccli(inneur,204.  —  De  Merval,  unli<puiire,  254. 

—  Lynon.254. —  L.  Palustre,  archéologue, 262. 

—  H.  Salmson,  peinlro,  202.  —  Cerril  Poslma, 
peintre,  262.  —  V.  Uoshay,  peinlre,  202.  — 
(.;h.  Frère,  peintre,  272.  —  Ph.  Gilbert  llamer- 
ton,  criliciue  d'art,  272.  —  A.-T.  Gobert,  émail- 
leur,  278.  —  Ant.  Rubinsteiu,  compositeur, 
288,  290.  —  L.  Faucon,  bibliolliécaire.  2'.H1,  — 
Jean  Gigoux,  peintre,  310.  —  Lu  comlo  d'Os- 
moy,  amateur,  324. 


.NOUVELLES 

Dons  et  legs,  11,  12;  legs  Colbranl,  18:  Valen- 
tin,19;  Cavelicr,44;  Biennoury,44:  Mellinet,59. 
Moricelly,  59;  Molloy,  58;  Bailly,  76;  Lamar- 
tine, 180:  Rose,  210;'de  ïrévise.' 218:  de  Gaen, 
220:  Guérinot,  242;  Edouard  André,  266,  290, 
adi;  V.  Bart,  266;  Henry,  28 J. 

Sinistres  et  incendies,  vicissitudes  d'objets  d'art, 
etc.,  11;  tjliicago,  18;  Mayence,  18;  Damas, 53; 
Vienne,  69;  Palma,  77;  Rouen,  131;  Athènes, 
131,  267,  274;  Francfort,  211;  Verdun,  235;  An- 
vers. 250. 

Nouvelles  de  l'étranger  :  Belgique,  19,  35,  60, 180, 
2.50.  307,  318:  La  Jlave,  20;  Londres,  28,  44, 
53.  69,  84,  92,  124,  140,  307:  Munich,  35; 
Vienne,  69,  148,  307;  Egvpte,  76.  116;  Rome, 
84,  157;  Elats-Cnis,  259;  Madrid,  206;  Colo- 
gne, 326. 


KIÎVUE   DES  HE^'UES 

France 

I/.Vmi  des  monuments  et  des  arts,  321.  —  L'Ar- 
chilecturc,  293.  —  L'Art  français.  293  —  L'Ar- 
lisle,  276.  —  L'Art  pour  tous,  322.—  Bulletin  de 
corre.-;pondance  hellénique,  312.  —  Bulletin  de 
la  Société  de  l'histoire  de  Paris,  276,  2S4.  — 
—  Bulletin  monumental.  276.  —  La  Conslrac- 
tion  moderne.  276.  28i.  293,  312.  --  La  Corres- 
pondance liistorique  et  archéologique,  301.  — 
La  Grande  encyclopédie,  2ib.  —  L'Intermédiaire 
des  chorcheurs,  29;J,  301.  — Journal  de  la  Société 
d'arcliéologio  lorraine,  293, 3il.— Journal  officiel, 
321.  —  Magasin  pittoresque,  285,  322.  — Moniteur 
des  .\rcliilectes.  322.  —  Revue  bleue,  276.  — 
Revue  do  l'Art  chrétien,  3iX).  —  Revue  de  l'Art 
fran«;ais,  301.  —  Revue  do  Paris,  270.  —  Revue 
des.Vrls  décoratifs,  300,321.  —  Revue  des  Deux- 
Mondes,  270,  28i.  —  Revue  des  Revues,  285.  — 
Revue  encyclopédique,  270,  301,  —  Revue  illus- 
trée, 285. 

.Hh'miKjiie  et  Aiitrifltc 

AllgeiiL,ine  KunstClironik,  294,  SOJ,  323,  333.  — 
Die  graphi.sclu'ii  Kùnste,  303.  —  Jahrbuch  der 
Kiin.  prcnss.  Kunsl.snnimlungen,  31.S.  323.  — 
Kunst-Chronik,  26.'t.  277,  280,  25M.  .'«3.  :t32.  — 
Kunst  fur  Aile.  2<a,  277.  2it4.  32:1  —  .Mittlioil. 
des  diMiIschen  Instituts  in  .\tlien.  3|:!.  —  Mit- 
tlieilungen  der  K-K.  Central-Commission  fur 
Kunst-und  liist.  Denkmale.  214.  —  Keperlorium 
frtr  Kunslwissenschafl,  32:1.  —  Zîilschrifl  fur 
bildendo  Kunst,  276,  ;J23.  —  Zoilschrift  fur 
chrisUiche  Kunst,  294,  302,  323. 

Ainénque 
American  Journal  of  Archieology,  313. 

AiiglcteiTO 

Art  Amalour,  27t.  —  Arl  Journal.  203.  271,  302. 
Athcnaum, 202,  270,  2:o,  2SG,  'JD!,  301,  322,  3^2.  — 


3i0 


LA    CHRONIQUE    DES   ARTS    KT    U  K    LA    CURIOSITÉ 


Ci'nturv  illustratocl.  302.  —  Journal  of  Hellenic 
Sludies,  ;Jl'.i.  —  Magazine  uf  Art.  gST),  301.  — 
Studio,  302,  333. 

Jiclgique 

Annales  de  la  .Suciclé  d'archéologie  de  Bruxelles, 
293. 

Italie 

Archivio   slorico  dull'  Arti',  222.  —  Arte  ducurii- 
tivo,  293. 


STATUES   KT   MONUMENTS   NOUVEAUX 

Projets  de  iiiouuineiifs  :  Franck,  4  ;  Avifjnon.  11  : 
Gouiiod.  11;  (Jlmrcot,  11,  44;  Défense  de  .Saint- 
Quentin, 11;  Molière,  21;  Sèvre.s,  27;  Chanlilly, 
27;  Roumanille.  28;  Bos(iuet,  29;  Mellinet,  2'J; 
Cathelineau,  35;  LifolfT,  52;  Barère.So;  Kléber, 
.53;  Maupassant.  59;  Belleganilje,  59;  Daguerrc, 
85;  Maze,  91;  La  Fontaine.  91;  Jlarie  Fourré. 
91:  Poise,  99;  Villars,  116;  Mouchez,  IIH; 
Fresnel,  123;  Berlhaut,  124;  Pelouze,  131;  de 
Sévigné,  140,  172;  Lavoisier,  147;  Renan,  VA  ; 
Bismarck,  172;  Maurin.  179;  Mac-Mahon,  180; 
Velasquez,  180;  Mûrger,  187;  Tirard,  203;  Toc- 
queville,  203;  Carnot,  225;  Millet,  226;  Balzac, 
267,  289,  298;  Watteau,  306. 


Inauguration  de  monuments  :  Franck,  3.j;  Tri 
pier,  5:3;  Jeanne  d'Arc,  53;  Barye,  1H7  ;  Mar 
seille,  99;  Cladel,  124;  Diirand-Claye,  HO 
Tei.ssicr,  140;  Th.  lienaudot,  l.J7;  Ksiieniie,  1.'j7 
Washington.  157;  de  Neuville,  VA.  Rougcvin 
179;  OuanaMèmc!  179;  Alphand,  179;  Shcl 
lev.  188;  Boucher.  195;  Chapu.  195;  Duban 
2ô'?,  2?('.;  Bigot,  203;  Bruville,  203;  f'.ladel,  203 
Choi.sy-le-Koy,  22G  ;  Teslelin,  226;  de  ijuatre 
fages,  226;  du  Guesclin,  226;  Dupré,  242,  250 
(irévy,  242;  Larousse,  2.jO:  Fédération  hre 
tonne-angevine,  258;  Claude  Bernard,  2.58 
Maréchal  Bosquet,  258  ;  IJuban,  274;  Pouyer 
Quertier,  282;  Meissonier,290;  Barbedienoe,  290. 


TRIBUNAUX 

Contrefaçon  de  bronzes  d'art,  5. 

Un  tableau  d'A.  de  Neuville,  14. 

La  Société  Arti  et  Amicitiie,  22. 

Collections  léguées  à  un  Musée,  63. 

Copie  d'un  Manuscrit  dérobé  à  une  Bibliothèque 

publique,  126. 
Le  Vercingétorix  de  Millet,  142. 
A  propos  d'un  tableau  de  Troyon,  15). 
Les  Fragonard  de  Grasse,  207. 
Les  Miniatures  de  Màcon,  213. 
Tableaux  du  prince  Sciarra,  254,  276. 
Tombeau  de  M.  Osiris,  par  Mercié,  300. 


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I.e  gérant  :  G.  ROUX. 


Paris.  —  Imprimerie  de  la  Presse,  IG.  rue  du  Croissant.  —  Simart 


i^'  Chronique  des  arts  et  de  la 

2  curiosité 

C55 

1894 


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