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Full text of "Biographie politique du dix-neuvième siècle"

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ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  ILLUSTREE 

DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 

PUBLIÉE     SOUS     LA     DIRECTION     DE     MM. 


Directeur  honoraire  iîe  l'Enseignement  primaire, 
Professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 

DENIS 

Chargé  de  cDTirsâ  la  Sorbonne. 


LARROUMET 

Membre  deTâcadêmle  des  Beaux-Arts, 
Professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 

STANISLAS    MEUNIER 

Professeur  au  Muséum. 


M.  Georges  Brunel,  secrétaire  général  de  la  rédactiorio 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE 

DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


PREMIER     VOLUME 

A  —  K 


PARIS 

SOCIÉTÉ    FRANÇAISE    D'ÉDITIONS    D'ART 
L. -Henry    MAY 

ÉDITEUR    DES    COLLECTIONS    QUANTIN 

7-9,  rue  Saint-Benoit. 
1899 


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Le 


O-^ 


INTRODUCTION 


Nos  lecteurs  apprécieront  certainement  les  difficultés  que  nous 
avons  rencontrées  et  vaincues  lorsque  nous  nous  sommes  imposé  la 
tâche  ardue  et  délicate  de  présenter,  en  deux  petits  volumes,  les  très 
nombreuses  biographies  politiques  du  xix*  siècle. 

Cet  ouvrage  devant  constituer,  dans  V  Encyclopédie  populaire  illustrée 
du  XX*  siècle,  un  précieux  document  historique,  nous  le  tiendrons  à 
jour  par  un  supplément  que  nous  publierons  avant  de  clore  notre 
série  de  120  volumes;  mais,  tel  quel,  il  complète,  par  l'histoire  des 
individus,  l'histoire  des  faits  relatés  dans  nos  deux  volumes  d^Histoire 
contemporaine  (1870-1900). 

Quelle  que  soit  l'exiguïté  de  notre  cadre,  nous  avons  pu  donner 
l'étendue  qu'elles  comportent  aux  biographies  des  hommes  publics 
dont  le  rôle  a  été  prépondérant,  et  cette  nécessité  ne  nous  a  pas  dis- 
pensés de  présenter,  sans  trop  de  sécheresse,  la  vie  publique  des 
hommes  secondaires  que  le  régime  parlementaire  met  constamment 
en  vue. 

Contrairement  aux  habitudes  suivies  dans  nombre  d'ouvrages  bio- 
graphiques publiés  en  France,  nous  avons  fait  large  pari  aux  hommes 
politiques  étrangers,  à  ceux  notamment  dont  les  actes  ont  intéressé 
soit  notre  propre  histoire,  soit  l'histoire  générale  du  monde  civilisé. 

En  établissant  la  nomenclature  des  hommes  publics  du  xix*  siècle, 
nous  nous  sommes  tout  de  suite  heurtés  à  la  difficulté  qu'allait  pré- 
senter le  classement   de  la  biographie  de  ceux  qui,   par  leur  vie 


4  INTRODUCTION 

publique,  appartiennent  aussi  bien  à  ce  siècle  qu'au  siècte  précédent; 
et  nous  nous  sommes  arrêtés  à  la  décision  suivante  : 

Tous  les  personnages  dont  le  rôle  politique  a  virtuellement  cessé 
avant  1800,  seront  biographies  dans  le  volume  Biographie  politique 
jusqu'au  XIX^  siècle. 

Remarquons  aussi  que  nombre  de  personnages  militaires  ayant  été 
mêlés  intimement  à  la  politique,  ont  trouvé  place  dans  celte  série  bio- 
graphique, bien  que  nous  nous  proposions  de  raconter  dans  le  volurtie 
spécialement  consacré  à  la  Biographie  militaire,  la  vie  des  grands 
hommes  de  guerre. 

Quant  aux  savants,  aux  littérateurs,  aux  philosophes,  aux  artistes 
qui  ont  joué  un  rôle  politique  de  quelque  importance,  ils  ont  aussi 
trouvé  place  dans  ce  volume,  mais  pour  tout  ce  qui  concerne  leurs 
œuvres,  le  lecteur  devra  se  reporter  aux  volumes  correspondants  de 
VEiicyclopédie. 

Enfin  c'est  surtout  dans  ce  livre  que  nous  nous  sommes  imposé 
Timpartialité  la  plus  rigoureuse,  laissant  au  lecteur  le  soin  de  tirer 
lui-même  la  conclusion  des  faits  exacts  que  nous  relatons. 


Nota.  —  Consulter  les  cartes  électorales  et  documents  statistiques, 
à  la  fin  du  2*  volume» 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE 


DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


A 


ABARCA  (Don  Joaquin)  (1780-1844), 
homme  polilicjue  espagnol.  Evêque 
de  Léon,  il  retusa  de  reconnaître  la 
constitution  (1820),  devint  un  des 
chefs  du  parti  carliste  après  la  mort 
de  Ferdinand  Vil  (1833).  Banni  en 
1839,  il  partit  au  couvent  de  Lanzo, 
près  de  Turin,  où  il  mourut. 

ABBAS  PACHA  (1«16-1854),  vice-roi 
d'Egypte,  succéda  à  Méhémet-Ali 
en  1848.  Fanatique  musulman  et  tyran 
capricieux,  il  fut  toujours  hostile  aux 
Européens  et  eut  âe  fréquents  dé- 
mêlés avec  le  sultan.  11  mourut  em- 
poisonné, selon  les  uns,  d'apoplexie 
foudroyante,  selon  les  autres. 

ABBATVCCI  (Jean-Pierre-Charles) 
(1792-1857).  Procureur  du  roi  à  Sar- 
tène  (1816),  député  de  la  Corse  (1830), 
député  d'Orléans  (1837),  puis  du  Loi- 
ret à  l'Assemblée  constituante  (1848) 
et  à  l'Assemblée  législative  (1849),  il 
fut  nommé  sénateur  et  ministre  de  la 
ustice  (1852)  en  récompense  des  ser- 
vices rendus  lors  du  coup  d'Etat  du 
2  décem.bre. 

ABBATVCCI  (Paul-Séverin)  (1821), 
fils  du  précédent.  Député  de  la  Corse 
(1852-1870),  il  fut  réélu  en  1871,  démis- 
sionna six  mois  après  pour  faire  élire 
Rouher  à  sa  place,  et  vécut  dans  la 
retraite. 

ABD-AR-RAHIUAIV  (1778-1859),  empe- 
reur du  Maroc  de  1822  à  1859.  Depuis 
la  prise  d'Alger  (1830)  jusqu'au  traité 
de  1844,  il  fut  en  lutte  contre  la  France, 
soutint  Abd-el-Kader  qu'il  chassa  dé- 
finitivement  de  son  pays   en  1847, 


et  consacra  ses  dernières  années  à 
réprimer  de  nombreuses  insurrec- 
tions. 

ABD-AR-RAHMAIV  (1840),  émir  de 
Caboul.  Protégé  par  la  Russie,  re- 
connu par  les  Anglais,  il  fut  proclamé 
en  1880. 

ABD-EL-KAUER  (1807-1883),  chef  mi- 
litaire et  religieux  algérien.  Battu 
près  d'Oran  par  le  général  Desmi- 
chels,  il  obtint  de  celui-ci  un  traité 
qui  le  reconnaissait  comme  émir  de 
Mascara  (26  février  1834).  L'annjée  sui- 
vante, il  remporta 
près  de  la  Macta 
une  victoire  sur  le 
général  Trézel,  et 
Bugeaud  signa 
avec  lui  le  traité  de 
la  Tafna  (30  mai 
1837),  qui  lui  lais- 
sait les  provinces 
presque  entières 
d'Oran,  de  Titeri 
et  d'Alger;  il  fallut 
ensuite  toute  l'habileté  et  l'activité 
du  maréchal  Bugeaud  pour  lui  enle- 
ver ses  places  et  détacher  de  lui 
les  nombreuses  tribus  qui  servaient 
sa  cause.  Après  la  prise  de  sa  smala 
(1843),  il  se  réfugia  au  Maroc  et  en- 
traîna ce  pays  à  la  guerre.  Bugeaud 
bat  les  Marocains  à  l'Islv  (1844)  ; 
Abd-el-Kader  est  chassé  du  Maroc 
(1847)  et,  après  quelques  tentatives 
pour  soulever  l'Algérie,  se  soumet  à 
Lamoricière  à  Sidi-Brahim  (24  jan- 
vier 1848).  Interné  d'abord  à  Toulon, 


/ 

Abd-el-Kader. 


6 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU   VINGTIÈME  SIÈCLE 


puis  à  Amboise,  il  fat  mis  en  liberté 
(1852)  et  se  rendit  en  Syrie  où  il  sauva 
un  grand  nombre  de  chrétiens  lors 
des  massacres  de  4860.  En  1867,  il 
vint  visiter  l'Exposition  universelle 
de  Paris  en  ami  sincère  de  la  France 
et  adressa  en  1871  aux  Algériens  ré- 
voltés une  exhortation  à  se  soumettre. 
—  BeMemave,  Abd-el-Kader,  sa  vie  po- 
litique et  militaire,  1863. 

ABD-IJL-AZIZ  (1830-1876),  empereur 
de  Turquie,  deuxième  fils  de  Mah- 
moud H.  Il  succéda  à  son  frère  Abd- 
ul-Medjid  en  1861.  Après  une  série 
de  réformes,  bien  accueillies  par  les 
partisans  des  idées  modernes,  il  con- 
clut des  traités  de  commerce  avec 
plusieurs  pays  d'Europe,  mais  les  dé- 
sordres financiers  amenèrent  des  in- 
surrections et  finalement  une  révolu- 
tion de  palais,  à  la  suite  de  laquelle 
on  le  trouva  baigné  dans  son  sang 
(4  juin  1876),  suicidé  au  dire  des  uns, 
assassiné  suivant  d'autres. 

ABD-UL-HAMID  II  (1842),  empereur 
de  Turquie,  fils  d'Abd-ul-Medjid.  Il 
succéda  à  Mourad  V  (21  août  1876),  fut 
battu  par  la  Russie, 
et  son  empire  l'ut  ré- 
duit par  le  traité  San- 
Stelano(1878).  Il  exila 
Midhat  Pacha,  le  chef 
des  Jeunes-Turcs 
(1877),  suivit  la  politi- 
que panislamiste  et 
gouverna  despotique- 
Abd-ui-Hamid  II.  ment,  avec  une  politi- 
que extérieure  flot- 
tante entre  différentes  influences  de 
pays  européens.  Il  se  montra  cruel 
et  sanguinaire  envers  les  Arméniens 
et  les  Cretois,  ce  qui  occasionna  la 
guerre  avec  la  Grèce  (1897). 

ABD-UL-HIEDJIO  (1823-1861),  empe- 
reur de  Turquie,  fils  de  Mahmoud  II 
auquel  il  succéda  en  1839.  II  eut  à  com- 
battre Méhémet-Ali,  pacha  d'Egypte, 
au  début  de  son  règne,  et  fut  sauvé 
par  l'intervention  des  puissances  eu- 
ropéennes. De  nombreuses  insurrec- 
tions éclatèrent  en  Albanie,  en  Syrie, 
en  Bosnie  etdans  le  Monténégro  ;  me- 
nacé par  les  Russes,  il  fut  secouru 
par  la  France  et  l'Angleterre  (V.  His- 
toire contemporaine)  qui  firent  la 
guerre  de  Grimée.  A  la  (in  de  son 
règne  eurent  lieu  les  massacres  des 
chrétiens  en  Syrie  (1860).  G'est  sous 
Abd-ul-Medjid  que  parut  l'impor- 
tante déclaration  de  principes  appe- 


lée r  «  acte  de  Gul-Hané  »  dont  le» 
conséquences  d'ailleurs  furent  nulles 
(3  novembre  1839). 

ABERDARE  (Henry-Austin  Bruce, 
baron)  (1815-1895),  homme  politique 
anglais.  Membre  de  la  Ghambre  des 
communes  (1852),  il  fut  sous-secré- 
taire d'Etat  à  l'intérieur  (1862-1864), 
puis  ministre  de  l'intérieur  dans  le 
cabinet  Gladstone  (1868-1874).  Il  avait 
été  élevé  à  la  pairie  en  1873.  Prési- 
dent de  la  G'°  royale  du  Niger. 

ABERDEEIV  (George-Hamilton  Gor- 
don, comte  d')  (1784-1860),  homme 
d'Etat  anglais.  Pair  élerlif  d'Ecosse 
(1807),  il  fut  chargé  de  missions  auprès 
de  l'Autriche  (1813),  devint  pair  héré- 
ditaire sous  le  nom  de  vicomte  Gor- 
don.combattitla  politique  de  Ganning. 
Ministre  des  affaires  étrangères (1828- 
1830),  ministre  des  colonies  (1834),  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  (1841- 
18i6),  il  soutint  la  politique  de  Peel; 
premier  lord  de  la  Trésorerie  (1852- 
18.55),  il  conclut  l'alliance  offensive 
avec  la  France. 

ABRAlNTÈS  (Don  José,  marquis  d') 
(1763-1827),  homme  politique  portu- 
gais. Président  du  conseil  de  régence 
(1807),  il  fut  envoyé  en  mission  auprès 
de  Napoléon  qui  le  garda  jusqu'en 
1814  comme  otage.  Il  revint  dans  son 
pays,  fut  banni  en  1824  et  mourut  à 
Londres. 

ABRAIVTÈS  (Duc  d').  (V.  JuNOT.) 

ABRIAL  (  A'ndré- Joseph,  comte) 
(1750-1828).  Avocat,  commissaire  au 
tribunal  de  cassation  (1791-1799),  il 
organisa  la  Républi(jue  parthéno- 
péenne  (1800),  devint  ministre  de  la 
justice  ai>rès  le  18  brumaire,  séna- 
teur (1802),  et  fut  envoyé  en  Italie 
pour  y  introduire  le  code  Napoléon 
(1808).  Nommé  comte  par  l'empereur, 
il  vota  néanmoins  sa  déchéance  et 
fut  créé  pair  par  Louis  XVUl. 

ABZAC  (Marie - Gharles - Venance, 
marquis  d')  (1822-1881),  général  fran- 
çais. Il  fut  aide  de  camp  de  Mac- 
Mahon  qui  l'envoya  en  ambassade  à 
Berlin  (1877). 

ACHARD  (Antoine-Philippe-Adrien) 
(1814-1890).  Maire  de  Lesparre  (1848- 
1851),  il  fut  proscrit  après  le  2  dé- 
cembre, nommé  député  de  la  Gironde 
(1879)  contre  Blanqui  qui  avait  été 
élu,  mais  dont  l'élection  fut  invalidée 
par  le  gouvernement.  Réélu  en  1881, 
il  échoua  aux  élections  de  1885. 

ACHENBACH  (Heinrich)  (1829), 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


homme  politique  prussien.  Député 
au  ileichstag  prussien  (1866),  il  fut 
nommé  ministre  du  commerce  et  des 
travaux  publics  en  1873,  gouverneur 
de  la  Prusse  occidentale,  puis  du 
Brandebourg.  Il  appartient  au  parti 
conservateur  indépendant. 

ACOLLAS  (Emile)  (1826-1891).  Con- 
damné à  un  an  de  prison  à  la  suite 
du   congrès  de  Genève  (1867),  il  se 

E)résenta  aux  élections  de  1876  dans 
e  Wl"  arr.  de  Paris  et  fut  battu  par 
le  colonel  Denfert-Rochereau.  —  Pour 
son  œuvre  de  littérateur  et  de  juris- 
consulte, V.  volume  Biographie  lit- 
téraire. 

ACTON  (Jean -François -Edouard, 
chevalier)  (1736-1811).  Né  à  Besançon 
de  parents  irlandais,  il  entra  au  ser- 
vice de  Léopold  1'^',  grand-duc  de 
Toscane,  et  y  acquit  de  la  réputation 
comme  chef  de  l'escadre  qui  aida  les 
Espagnolscontreles  Algériens(1774). 
Ferdinand  IV  de  Naples  lui  confia  le 
commandement  de  sa  flotte  (1779)  et 
il  devint,  par  ses  intrigues,  premier 
ministre  et  favori  de  Marie-Caroline. 
Ennemi  acharné  de  la  France,  dévoué 
à  l'Angleterre,  il  entraîna  Ferdinand 
dans  la  lutte  ciui  se  termina  par  la 
prise  de  Naples  et  la  fondation  de  la 
République  parlhénopéennc.  Après 
la  chute  de  celle-ci,  il  reprit  le  pou- 
voir Jusqu'en  1803  et  alla  mourir  en 
Sicile. 

On  le  confond  souvent  avec  son 
frère  Joseph-Edouard  (1737-1830),  qui 
émigra  pendant  la  Révolution  et  ae- 
vint  général  napolitain. 

ADAM(Antoine-Edmond)(1816-1877). 
Rédacteur  du  National  (lS'i6-18.48), 
il  fut  adjoint  d'Armand  Marrast  à  la 
mairie  de  Paris, 
secrétaire  géné- 
ral de  la  préfec- 
ture de  police  et 
conseiller  d'Etat 
sous  la  Républi- 
que de  1848.  En 
1870,  il  fut  préfet 
de  police  du  11  au 
31  octobre,  élu  dé- 
puté de  la  Seine 
(1871),  puis  séna- 
teur inamovible. 
—  Sa  femme,  née 
Juliette  Lamber,  a  eu  un  salon  fré- 
quenté par  les  notabilités  du  parti 
républicain,  fonda  la  Nouvelle  Revue 
en  1879  et  s'est  distinguée  dans  la 


Adam  (Edmond). 


littérature  (V.  vol.  Biographie  litté- 
raire). 

ADAms  (John)  (1739-1826),  président 
des  Etats-Unis.  Député  au  Congrès 
de  Philadelphie  (1774),  envoyé  en 
mission  en  France,  en  Angleterre  et 
en  Hollande,  il  retourna  en  Amérique 
en  1788  et  succéda  à  son  ami  Was- 
hington comme  président  de  la  Répu- 
blique en  1797-1801.  Non  réélu,  il  se 
relira  près  de  Boston. 

ADAMS  (John-Quincy)  (1767-1848), 
président  des  Etats-Unis.  Ministre 
de  son  pays  à  La  Haye,  à  Berlin,  à 
Saint-Pétersbourg  et  à  Londres,  il 
fut  partisan  de  l'abolition  de  l'escla- 
vage. Sa  présidence  dura  de  1825  à 
1829. 

ADAMS(Charles-Francis)(1807-1886), 
homme  politique  américain,  fils  du 
précédent.  Entré  à  la  législature  du 
Massachusetts  en  1841,  puis  au  Sénat 
de  cet  Etat,  il  fit  partie  du  Congrès 
en  1858,  fut  envoyé  comme  ambassa- 
deur à  Londres  par  Lincoln  et  re- 
vint en  Amérique  en  1868.  Il  se  retira 
de  la  vie  publique  en  1876. 

ADDIIVGTOIV  (Henry,  vicomte  Sm- 
mouth)  (1757-1844),  homme  d'Etat  an- 
glais. Ami  de  Pitt,  il  entra  à  la  Cham- 
bre des  communes  (1784)  et  en  devint 
[)résident  (1789).  11  remplaça  Pitt  au 
ministère  (1801),  signa  le  traité  d'A- 
miens (1802),  fut  renversé  en  1804, 
puis  partagea  le  pouvoir  avec  Pitt 
(1805),  fil  partie  dii  ministère  Fox 
(1806)  et  fut  nommé  secrétaire  d'Etat 
de  l'intérieur  (1812-1824). 

ADLERBEKG  (Vladimir-Théodoro- 
vitch)  (1791-1872),  hommed'Etatrusse. 
Aide  de  camp  du  grand-duc  Nicolas 
(1817),  il  l'accompagna  dans  la  cam- 
pagne de  Turquie  (1828),  fut  directeur 
général  des  postes  (1842-1857)  et  y 
introduisit  de  sérieuses  améliora- 
tions. 

ADLERCRECTZ  (Charles- Jean, 
comte  d')  (1757-1815),  général  suédois. 
Il  se  distingua  dans  la  guerre  contre 
les  Russes,  contribua  au  renverse- 
ment de  Gustave  IV  (1809)  et  fut' 
nommé  comte  par  Charles  XI V  (1814). 

ADLERSPARRE  (George,  comte  d') 
(1760-1835),  général  suédois.  Après 
avoir  passé  dans  l'armée,  il  s'occupa 
de  littérature  de  1792  à  1800.  A  cette 
date,  il  reprit  du  service,  combattit 
les  Danois  et  les  Russes  et  fut  un 
des  chefs  de  la  conspiration  qui  dé- 
trôna Gustave  IV  (1809). 


8 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME   SIÈCLE 


Affre. 


ADOLPHE  (Augusle-Charles-Frédé- 
ric)  (1817-1890),  dernier  duc  de  Nas- 
sau. Arrivé  au  pouvoir  en  1839,  il  se  si- 
gnala par  sa  politique  réactionnaire, 
se  prononça  contre  la  Prusse  (1866) 
et  fut  détrôné.  Il  recul  l'année  sui- 
vante une  indemnité  de  8  millions  et 
demi  de  marcs. 
AFFRE  (Denis-Auguste)  (1793-1848), 
prélat  français.  Nom- 
mé archevêque  de 
Paris  en  1840,  il  fui 
blessé  mortellement 
devant  les  barricades 
du  faubourg  Saint - 
Antoine  (25.juin  1848), 
d'un  coup  de  feu  parti 
des  rangs  des  défen- 
seurs de  l'ordre,  au 
moment  où  il  exhor- 
tait les  ouvriers  à  dé- 
poser les  armes. 

AFFRY  (Louis -Auguste -Philippe, 
comte  d')  (1745-1810),  homme  politique 
suisse.  Lieutenant  général  dans  l'ar- 
mée française  sous  l'ancien  régime, 
il  rentra  à  Fribourg  en  1792,  fut  nom- 
mé avoyer  de  son  canton  et  deux  fois 
président  de  la  Confédération  (1803, 
d809). 

AGUADO  (Alexandre-Marie)  (1784- 
1842),  banquier  espagnol  d'origine 
Juive.  Il  servit  dans  les  armées  de 
Joseph  Bonaparte,  fut  aide  camp  de 
Soult,  vint  à  Paris  où  il  négocia  en 
1823, 1828,  ia30, 1831,  les  emprunts  de 
Ferdinand  VII  et  s'enrichit  par  le 
commerce,  la  banque  et  l'exploitation 
d'importantes  mines. 

AHMED-VEFYK  PACHA  (1818-1891), 
homme  d'Etal  turc.  Ambassadeur  à 
Paris,  il  fut  rappelé  au  moment  des 
massacres  de  Syrie  (1860),  nommé 
commissaire  général  en  Anatolie  par 
Abd-ul-Medjid,  grand  vizir  par  Abd- 
ul-IIamid,  disgracié  et  emprisonné 
(1882)  pour  crime  de  haute  trahison. 
Un  mois  après,  il  remplaçait  Saïd 
Pacha  comme  premier  ministre,  mais 
dut  bienlôl  se  retirer. 

AUUMADA  (Don  Pedro  GmoN,  duc 
d')  (1788-1842),  général  espagnol. 
Membre  du  conseil  de  régence  pen- 
darfl  la  minorité  d'Isabelle,  il  fut  mi- 
nistre de  la  guerre  (1835-1836)  et  dut 
quitter  l'Espagne  à  la  suite  d'attaques 
violentes  suscitées  par  son  opposi- 
tion à  Mendizabal.  Il  se  relira  à  Bor- 
deaux. 
AKSAKOV  (Ivan-Sergejevitch)  (1823- 


1886),  un  des  fondateurs  et  des  chefs 
du  parti  panslaviste  II  eut  une  grande 
influence  dans  les  réformes  d'Alexan- 
dre II,  fut  un  des  organisateurs  du 
congrès  de  Moscou  (1867),  souleva 
l'opinion  contre  les  Turcs  en  1876  et 
fut  un  des  principaux  chefs  de  la  So- 
ciété slavophile;  les  Bulgares  lui  of- 
frirent la  couronne.  Sa  mort  fut  un 
deuil  national  pour  la  Russie. 

ALAMAIV  (Lucas)  (1775-1855), homme 
d'Etat  et  historien  mexicain.  Ministre 
des  affaires  étrangères  sous  le  pré- 
sident Viltoria,  il  développa  l'indus- 
Irie,  l'agriculture  et  l'instruction  sous 
Bustamente  dont  il  fut  le  principal 
ministre  (1830-1832): 

ALARCON  (Don  Pedro-Antonio  de) 
(1833),  écrivain  et  homme  politique 
espagnol.  En  1854,  il  entra  dans  le 
mouvement  démocratique  et  combat- 
tit le  gouvernement  dans  le  journal 
le  Fouet  (El  Làtigo),  puis  mena  une 
campagne  contre  le  mihistère  Mira- 
flores  dans  la  Epoca  el  la  Polilica, 
fut  nommé  député  de  Cadix  (1865), 
exilé  en  1866,  prit  part  à  la  révolution 
(|ui  renversa  Isabelle  (1868)  et  ne  fut 
l)as  réélu  en  1872.  11  ne  s'occupa  de- 
puis ([ue  de  travaux  littéraires  (V. 
volume  Littérature  étr.angère  du 
Midi). 

ALBANI  (Giuseppe,  prince)  (1750- 
18.34),  cardinal  italien.  Il  appuya  au- 
près de  Pie  VII  la  conclusion  du 
Concordat  a\ec  la  France  et  fut  se- 
crétaire d'Etat  de  Pie  VIII.  Nommé 
par  Grégoire  XVI  commissaire  extra- 
ordinaire dans  les  quatre  Légations 
(1832)  pour  les  pacifier,  il  se  montra 
cruel  et  inflexible. 

ALBEMARLE (George-Thomas  Kep- 
PEL,  comte)  (1799-1891),  général  an- 
glais. Il  assista  à  la  bataille  de  Wa- 
terloo, fut  aide  de  camp  de  lord  Wel- 
lesley  et  du  duc  de  Somerset,  repré- 
senta au  Parlement  le  comté  de  Nor- 
folk (  1832-1835)  el  le  bourg  de  Lyming- 
ton  (1817-18.50).  Il  entra  à  la  Chambre 
des  pairs  (1851)  et  vota  avec  les  libé- 
raux. 

ALBERDi  (Juan-Bautista)  (1810- 
1884),  littérateur  el  homme  politique 
argentin.  Il  combattit  la  dictature 
de  Rosas,  dut  s'expatrier,  exerça 
la  profession  d'avocat  à  Valparaiso, 
revint  en  18.52  et  fut  envoyé  par  le 
général  Urquiza  pour  représenter  la 
République  Argentine  à  Paris,  à  Ma- 
drid et  à  Londres.  —  Pour  ses  œuvres 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


9 


littéraires  et  politiques,  V.  volume 

LlTTÉRATliRE  ÉTRANGÈRE. 

ALBERT  (Kasimir)  (1738-1822),  duc 
de  Saxe-Teschem,  (ils  d'Auguste  III, 
roi  de  Pologne.  Il  épousa  la  fille  de 
Marie-Thérèse,  Marie-Christine,  et 
gouverna  les  Pays-Bas,  puis  servit 
contre  la  France,  bombarda  Lille  sans 
succès (1792)  et  fut  battu  à  Jemmapes. 

ALBERT  (Alexandre  Martin,  dit) 
(1815-1895),  homme  politique  français, 
il  fonda  avec  Corbon  le  journal  l'Ate- 
lier (1840),  prit  part  à  la  lutte  dans  la 
rue  (23  et  24  février  JB48),  fut  nommé 
membre  du  Gouvernement  provi- 
soire, élu  par  le  dép.  de  la  Seine  à 
l'Assemblée  constituante,  condamné 
par  la  haute  cour  de  Bourges  à  la 
détention  perpétuelle  pour  avoir  par- 
ticipé à  l'affaire  du  15  mai,  amnistié 
en  1859,  et  ne  joua  plus  de  rôle  poli- 
tique.On  l'appelait  l'w  ouvrier  Albert» . 

ALBERT  (Frédéric- Rodolphe) 
(1817),  nis  aine  de  l'archiduc  Charles, 
frère  de  l'empereur  d'Autriche,  Fran- 
çois I".  Il  combattit  contre  les  Piémon- 
tais  en  1849,  gouverna  la  Hongrie  de 
1851  à  1860.  Dans  la  guerre  de  1866, 
il  battit  les  Italiens  à  Custoza  et 
reçut  le  commandement  général  de 
l'armée  autrichienne.  Après  la  paix 
de  Prague,  il  réorganisa  les  forces 
militaires  de  la  monarchie.  A  laissé 
de  très  importants  écrits.  Quelques 
historiens  le  regardent  comme  le  plus 
grand  général  du  siècle. 

.VLBERT  (Albert-Francis- Augustus- 
Charles-Emmanuel  de  Saxe-Cobourg- 
GoTHA.  dit  le  prince)  (1819-1 861),  époux 
de  Victoria,  reine  d'Angleterre.  Son 
rôle  de  «  prince-consort  »  le  tint 
éloigné  des  affaires  publiques,  et  il 
consacra  ses  loisirs  à  la  protection 
des  arts  et  des  sciences.  C'est  lui  qui 
eut  l'idée  de  la  première  exposition 
universelle  de  Londres  (1851). 

ALBERT  (Frédéric-Auguste)  (1828), 
roi  de  Saxe.  Il  commanda  l'armée 
saxonne  en  1866.  prit  une  part  active 
à  la  bataille  de  Sedan  et  au  siège  de 
Paris,  et  succéda  à  son  père  Jean 
en  1877. 

ALBERT  (Edouard)  (1841),  prince 
de  Galles,  fils  de  la  reine  Victoria  et 
du  prince  Albert,  son  époux.  Héritier 
du  trône  d'Angleterre.  Il  a  épousé 
en  1863  la  princesse  Alexandra,  fille 
aînée  du  roi  de  Danemark,  Chris- 
tian IX.  Son  fils  est  né  en  1864. 

ALBERT  1"  (Honoré-Charles)  (1848), 


prince  régnant  de  Monaco,  fils  de 
Charles  1 1 1  auquel  il  succéda  en  1889. 

ALCANTARA  ( Joào- Ignacio  da 
CuNH  A,  vicomte  d')(  1781-1834),  homme 
politiquebrésilien.  Magistrat, député, 
puis  sénateur,  il  fut  ministre  d'Etat 
en  1830  et  1831. 

ALDIIVI  (Antonio,  comte)  (1756-1826), 
homme  d'Etat  italien.  Professeur  de 
droit  à  l'université  de  Bologne,  il 
adopta  avec  ferveur  les  principes  ré- 

Eublicains,  fut  envoyé  par  la  Répu- 
lique  cispadane  à  Paris,  prépara  la 
constitution  de  la  République  ita- 
lienne, fut  nommé  président  du  con- 
seil d'Etat  à  Milan  et  comblé  d'hon- 
neurs par  Napoléon  auprès  duquel 
il  séjourna  en  qualité  de  ministre 
d'Etat.  En  1814,  à  l'entrée  des  alliés, 
il  se  présenta  néanmoins  à  l'empe- 
reur d'Autriche  qui  le  chargea  dune 
mission  pour  Vienne.  Depuis  il  vécut 
à  Milan,  jouissant  d'une  immense 
fortune. 

ALECSAIVDRI  (Basile)  (1821-1890), 
poète  et  homme  politique  roumain. 
En  1848,  il  prit  part  au  mouvement 
national,  fut  compromis  dans  les  af- 
faires de  Jassy  et  se  réfugia  à  Pa- 
ris. En  1857,  il  siégea  dans  le  divan 
chargé  de  préparer  la  constitution  de 
son  pays,  fut  membre  du  cabinet  Ghi- 
ca  (1859)  comme  ministre  des  affaires 
étrangères.  Enfin,  en  1885,  il  fut  nommé 
représentant  de  la  Roumanie  à  Pa- 
ris. —  Pour  ses  œuvres  littéraires, 
V.  volume  Littérature  étrangère. 

ALEKO  PACHA  (1825),  homme  d'Etat 
ottoman.  Son  vrai  nom  est  Alexan- 
dre Vogoridi.  Il  entra  dans  la  diplo- 
matie, fut  ambassadeur  à  Menne 
(1877),  directeur  des  postes,  gouver- 
neur de  la  Roumélie  orientale  (1879- 

i8a4). 

ALEXANDRE  1"  (Paulovitch)  (1777- 
1825),  empereur  de  Russie  de  1801 
à  1825,  fils  de  Paul  I".  A  dater  de 
l'assassinat  du  duc  d'Enghien,  il  se 
jeta  dans  les  coalitions  contre  la 
France  jusqu'aux  entrevues  de  Til- 
sit  (1807)  et  d'Erfurt  (1808).  Il  acheva 
la  conquête  de  la  Finlande  (1809)  et 
envahit  la  Turquie.  De  1812  à  1815, 
il  fut  l'âme  delà  coalition  contre  Na- 
poléon et  sous  l'inspiration  de  Mme  de 
Krûdener,  fonda  la  Sainte-Alliance 
(1815).  Les  idées  libérales  de  sa  jeu- 
nesse firent  place  à  une  mystique  re- 
ligiosité. Metternich  le  gagna  aux 
doctrines  de  réaction  ;  au  Congrès  de 


10 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Alexandre 


Vérone,  il  abandonna  complètement 
les  insurgés  grecs.  Il  mourut  au  re- 
tour d'un  voyage  en  Crimée,  à  Ta- 
ganrog  (1"'  décembre  1825). 

ALEXANDRE  II  (Nicolaiévitch)  (1818- 
1881),  empereur  de  Russie  de  1855  à 
1881,  fils  de  Micolas  I".  Après  le  con- 
grès de  Paris  (1856)  qui 
terminait  la  guerre  de 
Crimée,  il  entreprit  un 
vaste  plan  de  réformes, 
modéra  la  censure,  abo- 
lit le  servage,  s'entoura 
de  ministres  libéraux 
(1861), organisa  un  corps 
jj_  judiciaire  indépendant 
'du  pouvoir,  avec  le  jury 
pour  les  crimes  et  la  défense  assurée 
aux  accusés  (1862-1864),  dota  large- 
ment l'instruction  publique  et  dé- 
créta le  principe  du  service  obliga- 
toire (I86-1).  La  révolte  de  la  Pologne 
en  1863  et  les  menées  des  partis  ra- 
dicaux effrayèrent  le  tsar,  qui,  natu- 
rellement timide  et  hésitant,  revint 
à  une  politique  de  réaction  souvent 
violente  à  l'intérieur,  en  même  temps 
qu'il  se  rapprochait  étroitement  de 
l'Allemagne. 

Ses  sympathies  pour  la  Prusse  se 
manifestèrent  pendant  la  ^t^uerre  de 
1870;  en  1872,  se  fondait  l'alliance  des 
trois  empereurs  cimentée  encore  par 
un  voyage  d'Alexandre  à  Vienne(  1873). 
En  1877,  il  déclara  la  guerre  à  la  Tur- 
quie et  resta  sur  le  théâtre  des  hos- 
tilités jusqu'à  la  prise  de  Plevna. 
Après  le  congrès  de  Berlin  (  1878),  ses 
relations  avec  l'Allemagne  devinrent 
plus  froides.  De  nombreux  attentats 
à  sa  vie  marquèrent  ses  dernières 
i.onées:  Solovievet  Hartman  en  1879, 
l'explosion  qui  détruisit  le  Palais 
d'Hiver  (1880),  enfin  la  bombe  qui  le 
tua  le  13  mars  1881,  à  deux  pas  de  son 

f)alais.  —  Sous  son  règne,  la  Russie 
it  d'immenses  progrès  territoriaux 
en  Asie.  De  son  mariage  avec  Marie 
de  Hesse  il  avait  eu  cinq  enfants;  en 
1880,  il  épousa  morganaliquement  la 
princesse  DolgorouTci. 

ALEXANDRE  ii'i  (Aiexandrovitch) 
(1845-1894),  empereur  de  Russie  de 
1881  à  1894,  fils  du  précédent.  Pen- 
dant la  guerre  franco-allemande,  il 
manifesta  ouvertement  ses  sympa- 
thies pour  la  France,  mais  M .  de  Giers 
aidant,  Bismarck  réussit  à  amener  une 
entrevue  des  trois  empereurs  (1884). 
Le  pouvoir  fut  conlié  aux  plus  ardents 


slavophiles;  les  violents  mouvements 
populaires  furent  nombreux  et  ré- 
primés durement;  les  nihilistes  furent 
pendus  et  déportés.  La  pénétration 
en  Asie  s'accentua  ;  Merv,  l'oasis  d' Ak- 
kal  et  Sarakhs  furent  annexés,  les 
Russes  battirent  les  Afghans  et  s'em- 
parèrent de  Pendjeh  (1885).  Du  côté 
européen,  la  politique  russe  changea. 
A  l'alliance  des  trois  empereurs  suc- 
céda la  Triple  Alliance  dans  laquelle 
l'Italie  remplaça  la  Russie  irritée  par 
les  menées  de  l'Autriche  à  Bucarest 
et  à  Belgrade,  les  dis- 
coursdu  ministre  Tisza 
à  la  Chambre  hongroise, 
et  surtout  par  le  rap- 
port de  documents  au- 
thentiques prouvant 
que  l'Allemagne  soute- 
nait l'Autriche  dans  les 
affaires  de  Bulgarie. 

Alexandre  se  rappro- 
cha alors  de  la  France  : 
les  discours  de  Skobelev  et  de  Tcher- 
naiev,  la  réception  cordial»^  des  ma- 
rins russes  dans  nos  ports  de  guerre, 
le  voyage  de  l'amiral  Gervais  à  Cron- 
stadt  et  à  Saint-Pétersbourg  (1891), 
enfin  la  réception  de  l'amiral  Avellan 
et  de  ses  marins  à  Toulon,  à  Paris,  à 
Lyon  et  à  Marseille,  ne  laissèrent 
l)lus  aucun  doute  sur  l'entente  cor- 
diale des  deux  peuples,  sans  que  le 
mol  d'alliance  eût  été  prononcé.  — 
Alexandre  III  mourut  à  Livadia  (Cri- 
mée) le  1"  novembre  1894. 


Alexandre  III 


!del 


de  Bulgarie,  appelé  .\lexandre  de  Bat- 
fenberg  avant  sa  prise  de  possession 
du  pouvoir  (1879).  En  1881,  il  suspend 
le  régime  constitutionnel;  il  le  réta- 
blit en  1883,  et  annexe  la  Roumélie 
orientale  à  la  Bulgarie  (1885),  cejqui 
lui  fil  déclarer  la  "guerre  par  Milan, 
roi  de  Serbie.  Ce  dernier  lut  vaincu 
et  l'Autriche  fit  cesser  les  hostilités. 
Bientôt  après,  renversé  par  un  com- 
plot militaire,  rétabli  grâce  à  l'appui 
secrel  de  l'Angleterre  et  de  l'Autriche, 
il  abdiqua  définitivement  (1886). 

ALEXANDRE  I"  (  1876),  roide  Serbie. 
Il  succéda  à  son  père  Milan  I"  en 
1889  et  fut  déclaré  majeur  en  1893. 

ALEXANDRE  DE  WURTEMBERG 
(1771-1833),  général  et  homnT^  d'Etat 
russe.  Frère  de  l'impératrice  Maria 
Fédorovna,  il  quitta  l'armée  autri- 
chienne et  entra  au  service  de  la  Rus- 
sie comme  général-lieutenant  (1800), 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


11 


fut  nommé  gouverneur  général  de  la 
Russie-Blanche  (1811),  prit  une  part 
active  à  la  camj)agne  contre  Napoléon 
et  s'empara  de  Dantzig.  En  1822,  il 
fut  chargé  du  département  des  voies 
et  communications,  et  fit  construire 
le  canal  qui  porte  son  nom  et  qui 
réunit  la  mer  Caspienne  à  l'Océan. 

ALE\Ai\'DRE-JEAlV,  prince  de  Moldo- 
Valachie.  (V.  Couza.) 

ALFIERI  Dl  SOSTEGNO  (Cesare) 
(179^1869),  diplomate  italien.  Ministre 
plénipotentiaire  de  Sardaigne  à  Saint- 
Pétersbourg  (1824),  conseiller  d'Etat, 
ministre  de  l'instruction  publique 
(1847),  il  demeura  aux  affaires  jusqu'à 
la  mort  de  Charles-Albert.  Sous  Vic- 
tor-Emmanuel, il  accepta  la  prési- 
dence du  Sénat  et  suivit  le  roi  à  Flo- 
rence. 

ALGLAVE  (Emile)  (1842),  juriste  et 

fmbliciste  français.  H  fonda  avec  Yung 
a  Revue  des  Cours  scientiques,  qui 
devint  en  1871  la  Revue  scientifique  ; 
professeur  à  la  Faculté  de  droit  de 
Paris,  1878,  il  a  entrepris  depuis  1886 
une  campagne  très  active  pour  l'éta- 
blissement du  monopole  ae  l'alcool. 

ALIBALO  (Louis)  (1810-1836).  Le 
25  juin  1836,  il  tira  sur  Louis-Philippe 
presque  à  bout  portant,  au  guichet 
des  Tuileries,  fut  condamne  à  mort 
par  la  Cour  des  pairs  et  guillotiné  le 
11  juillet  1836. 

ALIKHANOV  (Ali  Khan,  dit)  (1853), 
gouverneur  de  Merv  (Turkestani,  un 
des  principau.x  agents  de  la  conquête 
russe  au  delà  de  la  Caspienne.  Ori- 
ginaire du  Caucase,  khan  lesghien, 
sa  qualité  de  musulman  le  fait'jouir 
d'un  immense  prestige  auprès  des 
Tekkés  de  Merv. 

ALI  PACHA  (1741-1822),  pacha  de 
Janina,  surnommé  Arsian  (le  lion). 
Après  avoir  vécu  de  brigandage,  il  ser- 
vit l'armée  turque  contre  les  Russes 
et  fut  nommé  pacha  de  Janina  en  1788, 
se  signala  par  ses  cruautés  et  ses  ra- 

Êines,  étendit  son  autorité  sur  l'Al- 
anie  tout  entière  et  manifesta  un  tel 
dédain  de  la  cour  de  Constantinople 
que  le  sultan  se  décida  à  le  rappeler. 
Ali  ayant  refusé  de  se  rendre  à  cet 
appel,  Mahmoud  II  envoya  contre  lui 
son  mortel  ennemi  Khourchid  Pacha, 
à  la  tête  d'une  armée.  Assiégé  dans 
Janina,Alifut  tué  dans  la  mêlée,  après 
avoir  vendu  chèrement  sa  vie. 

ALI  PACHA,  diplomate  ottoman. 
Conseiller  d'Etat  (1868),  gouverneur 


d'Erzeroum  (1870),  puis  de  Trébi- 
zonde,  il  fut  préfet  de  Constantinople 
(1872)  et  ambassadeur  en  France 
(1873-1880). 

ALLAiN-TARGÉ  (Henri)  (1832),  jour- 
naliste de  l'opposition  à  la  fin  du  se- 
cond Empire,  fut  nommé  préfet  de 
la  Gironde  (1870)  par  Gambetta,  dé- 
missionna en  février  1871,  fut  élu  con- 
seiller municipal  de  Paris  par  le 
XIX^'irr.(1871-1876),pvj'sdéputé(1876, 
1877  et  1881),  ministre  des  finances 
dans  le  cabinet  Gambetta  (14  no- 
vembre 1881)  et  ministre  de  l'intérieur 
dans  le  cabinet  Brisson  (6  avril  1885). 
Il  siégea  à  l'Union  républicaine  et 
fut  un  des  fondateurs  de  la  République 
française. 

ALLARD  (Nelzir)  (1798-1877).  .\ide 
de  camp  du  général  Vaiazé,  il  travailla 
avec  lui  aux  fortifications  de  Paris  et 
obtint  son  grade  de  général  de  divi- 
sion en  1857.  Il  avait  été  député  de 
Parthenay  en  1847,  le  fut  encore  en 
1876et  soutint  le  ministère  de  Broglie. 

ALLÈGRE  (Vincent-Gaëtan)  (1835). 
Maire  de  Toulon  depuis  le  4  sep- 
tembre 1870,  il  fut  révoqué  par  le  mi- 
nistère de  Broglie  (1873),  élu  député 
du  \'ar  (1876),  réélu  en  1877  comme 
un  des  363  et  vota  avec  l'extrême 
gauche.  En  1881,  il  donna  sa  démis- 
sion de  député,  fut  nommé  gouver- 
neur de  la  iNIartinique,  et  devint  sé- 
nateur de  cette  colonie  en  1888. 

ALLEiVT  (Pierre-Alexandre-Joseph) 
(1772- 1837),  homme  politique  français. 
Il  était  lieutenant-colonel  du  génie 
lorsque  des  raisons  de  santé  l'obli- 
gèrent à  quitter  l'armée.  Nommé  con- 
seiller d'Etat,  il  traça  le  plan  d'at- 
taque et  de  défense  de  Paris  (1814), 
refusa  de  servir  Napoléon  pendant 
les  Cent-Jours,  fut  sous-secrétaire  à 
la  guerre  (1817),  député  du  Pas-de- 
Calais  (1828)  et  pair  de  France  (1832). 

ALLOIJ  (Edouard)  (1820-1888). I.iscrit 
au  barreau  de  Paris  (1841),  il  devint 
bâtonnier  (1866),  plaida  diverses  af- 
faires politiques  :  pour  E.  de  Girardin 
(1867),  pour  Gambetta  (1877),  fut  élu 
sénateur  inamovible  (1882)  et  siégea 
au  centre  gauche. 

ALMODOVAR  (Don  Ildefonso-Dlas 
de  RiBERA,  comte  de)  (1798-1860),  gé- 
néral et  homme  d'Etat  espagnol.  Ré- 
fugié en  France  après  la  guerre  de 
ISiS,  il  rentra  en  Espagne  à  la  mort 
de  Ferdinand  VII,  fut  député  aux 
Cortès  qu'il  présida,  nommé  capitaine 


12 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


général  de  Valence  sous  le  ministère 
Torreno,  ministre  de  la  guerre  dans 
le  cabinet  Mendizabal,  ministre  des 
affaires  étrangères  sous  la  régence 
d'Espartero,  et  rentra  dans  la  vie 
privée  à  la  chute  de  ce  dernier  {juillet 

lawi. 

ALMOXTE  (Don  Jean-Népomucène) 
(1804-1869),  général  mexicain.  Il  com- 
battit au  Texas  contre  les  Etats-Unis 
(1836),  fut  ministre  de  la  guerre  (1846) 
et  ambassadeur  à  Paris  (1857).  Ré- 
voqué par  Juarez  (1860),  il  accompa- 
gna l'expédition  française  (1862),  fut 
ministre  de  la  maison  de  Maximilienet 
maFéchal  de  l'empire.  Il  réussit  à  s'en- 
fuir du  Mexique  et  se  réfugia  à  Paris. 
ALPHOXSE  \II  (Don  François  d'As- 
sise, Pie-Jean-.Mariedela  Conception, 
Grégoire  de  Bourbon)  (1857-1885), 
roi  d'Espagne.  Il  suivit  à  Paris  sa 
mère  Isabelle  (1868) 
qui  abdiqua  en  sa 
faveur  (1870),  rentra 
en  Espagne  en  1875. 
De  cette  année  jus- 
qu'en 1878,  les  car- 
listes tinrent  la  cam- 
pagne. Depuis,  Al- 
phonse ne  tint  aucun 
compte  des  aspira- 
tions libérales  du 
pays,  se  livra  à  Ca- 
novas qui  le  jeta  dans 
les  brasde  l'Allemagne  (sa  nomination 
au  grade  de  colonel  honoraire  d'un 
régimenldeuhlans,  en  1883,1e  brouilla 
définitivement  avec  la  France) et  dans 
ceux  du  clergé  espagnol.  A  sa  mort, 
la  reine  Christine  prit  la  régence  et 
gouverna  pour  Alphonse  XIII,  né  le 
17  mai  1886. 

ALPHONSE  (Baron  d').  (V.  D.\l- 
piiONSi:.  I 

ALTEXSTEIN  (  Karl  -  Fritz -Sigis - 
mund  Stein  d')  (1770-1840),  ministre 
prussien.  Protégé  de  Hardenberg,  il 
concourut  à  la  réorganisation  de  la 
Prusse  après  le  traité  de  Tilsit,  fut 
gouverneur  de  la  Silésie  (1813)  et  mi- 
nistre des  cultes,  de  l'instruction  et 
des  affaires  médicales  (  1817).  Il  rendit 
dans  ce  poste  de  grands  services  à 
son  |)avs. 

ALTIERI  (Lodovico)  (1805-1867),  car- 
dinal italien.  Camérier  de  Léon  XII, 
nonce  à  Vienne,  il  fut  nommé  par 
Pie  IX  président  de  Rome  et  de  la 
Comargue,  fit  partie  du  triumvirat 
«  rouge  »  (avec  Délia  Genga  et  Van- 


nicelli)  qui  se  signala  par  uneaveug'le 
réaction  (1849)  et  mourut  préfet  4e 
la  congrégation  de  l'Index. 

ALTOI\'-SHÉE(Edmond  de  Lignères, 
comte  d')  (1810-1874).  .Membre  de  la 
Chambre  des  pairs  en  1836,  il  soutint 
d'abord  la  monarchie  constitution- 
nelle; mais,  dès  1847,  il  se  mêla  à 
l'agitation  réformiste  et  révolution- 
naire, se  battit  sur  les  barricades 
(février  1848)  et  prit  parti  pour  Ledru- 
Rollin  contre  Cavaignac.  Il  échoua 
aux  élections  de  1849,  de  1869,  écrivit 
dans  divers  journaux  avancésetraou- 
rut  presque  aveugle. 

ALVAREZ  (Juan)  (1780-1863),  général 
mexicain.  Il  prit  part  aux  guerres  de 
l'Indépendance  contre  les  Espagnols, 
devint  gouverneur  de  l'Etat  de  Guer- 
rero  (1847)  et  se  révolta  contre  la  dic- 
tature de  Santa-Anna  qui  se  retira 
à  La  Havane.  Elu  président  de  la 
République  (août  18o5),  il  convoqua 
une  Constituante  (1856),  entra  à 
Mexico  à  la  tète  de  ses  bandes  in- 
diennes, proclama  la  confiscation 
des  biens  du  clergé  et  abdiqua  en 
laveur  de  Comonlbrt.  Il  retourna  dans 
le  S.-O.  et  contribua  à  faire  nommer 
Juarez  président  de  la  République. 

ALVENSLEBEN  (Albrecht  d')  (1794- 
1858),  homme  d'Etat  prussien.  Con- 
seiller d'Etat  (1833),  ministre  des  fi- 
nances (1835-1842),  il  prit  une  grande 
part  à  l'organi-sation  du  Zollverein. 

AMAGAT'(Louis-Amant)  (1848-1890). 
Agrégé  de  la  faculté  de  médecine  de 
Xfontpellier  (1879;,  il  eut  des  démêlés 
avec  l'administration  et  fut  révoqué 
par  le  ministre.  Elu  député  de  Saint- 
Flour  comme  candidat  d'exti'éme 
gauche  (1881),  il  fut  réélu  en  1885  et 
vota  avec  la  droite. 

.\MAR1  (Michel)  (1806-1889),  homme 
politique,  orientaliste  et  historien  ita- 
lien. Il  se  réfugia  en  France  pour 
échapper  aux  persécutions  des  Bour- 
bons de  Naples  (1842),  rentra  en  Si- 
cile (1848)  lors  de  la  révolution,  fut 
nommé  ministre  des  finances  et  revint 
en  France  (1849)  après  les  défaites 
des  libéraux.  Rentré  en  Italie  (1859), 
il  fit  partie  de  l'e-xpédition  des  Mille 
(1860)  sous  la  conduite  de  Garibaldi, 
fut  nommé  sénateur  du  royaume  d'Ita- 
lie et  ministre  de  l'instruction  pu- 
blique (1862-1864).  —  Pour  ses  travaux 
historiques  et  ses  études  orientales, 
V.   volume   Littérature   étrangère. 

AMAT  (Henri)  (1815-1891),  homme 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DÎX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


13 


Amédce  I* 


politique  français.  Avocat  à  Marseille, 
il  se  mêla  aux  mouvements  de  1848 
et  1849,  lut  proscrit  au  2  décembre, 
élu  député  des  Bouches-du-Rhône 
(1871),  soutint  Thiers  contre  Mac- 
Mahon,  échoua  aux  élections  de  1876 
contre  Raspail  et  lut  réélu  en  1878. 
Il  ne  se  représenta  pas  aux  élections 
de  1881. 

AMÉDÉE  I"  (Amédée-Ferdinand- 
Marie,  duc  d'AosxE)  (1845-1890),  roi 
d'Espagne  de  1870  à 
1873.  Second  fils  de 
Victor-Emmanuel  II,  il 
fut  blessé  à  Custoza 
(1866);  Prim  et  Serra- 
no  lui  offrirent  la  cou- 
ronne d'Espagne  et  il 
fut  proclamé  roi  par 
les  Gortès  (1870)  par 
191  voix  contre  120;  il 
ne  rencontra  que  des 
hostilités,  fut  l'objet  de 
plusieurs  tentatives  d'assassinat  et 
abdiqua  le  11  février  1873. 

AMHERST  CWilliam  Pitt,  comte) 
(1 773-1857),  diplomate  anglais.  Attaché 
au  parti  tory,  il  fut  envoyé  en  ambas- 
saae  en  Chine  (1816),  fut  nommé  gou- 
verneur général  des  Indes  orientales 
(1823-1828)  et  fit  une  expédition  en 
Birmanie  (1824)  qui  se  termina  par 
le  traité  de  Yandabo  (1826)  si  favo- 
rable aux  Anglais. 

AMIGIIES  (Michel-Jules-Emile-Lau- 
rent) (1829-1882),  homme  politique  et 
publiciste  français.  Sous  le  second 
Empire,  il  collabora  à  diversjournaux, 
se  montra  bonapartiste  intransigeant 
depuis  1870,  fut  élu  député  de  Cam- 
brai (1877)  et  invalidé.  Il  a  laissé  des 
traductions,  des  nouvelles,  des  bro- 
chures politiques,  les  Papiers  pos- 
thumesde  Louis-Nathaniel  Rossel(\iiH} 
dont  l'authenticité  est  contestée. 

AMOVROL-X  (Charles)  (1843-1885), 
homme  politique  français.  Ouvrier 
chapelier,  il  combattit  le  régime  im- 
périal de  1863  à  1870.  Elu  membre 
de  la  Commune  (26  mars  1871),  blessé 
et  fait  prisonnier  le  21  mai,  il  fut  con- 
damné aux  travaux  forcés  à  perpé- 
tuité par  le  3°  conseil  de  guerre  et 
envoyé  en  Nouvelle-Calédonie.  Après 
l'amnistie,  il  fut  élu  conseiller  muni- 
cipal de  Paris  (1881)  par  le  quartier 
de  Charonne,  et  député  de  Saint- 
Etienne  (1885). 

ANCEL  (Daniel- Edouard -Jules) 
(1816).  Maire  du   Havre  (1846),  dé- 


puté à  la  Législative  (1849),  il  fut 
candidat  officiel  de  l'Empire  et  élu 
en  1857  et  1863.  Il  échoua  en  1869,  fut 
élu  en  1871 ,  fit  partie  du  centre  droit  et 
fut  nommé  sénateur  aux  élections  de 
1876  et  de  1882.  Il  ne  fut  pas  réélu  en 
1892. 

AIVCEL  (Albert-Daniel)  (1844).  Dé- 
puté de  l'arrondissement  de  Chàteau- 
Gontier  (Mayenne)  en  1876,  il  siégea 
à  la  droite  légitimiste,  fut  réélu  en  1877 
(comme  candidat  officiel  de  Broglie), . 
et  de  nouveau  en  1881.  En  1885,  il  ne 
s'est  pas  représenté. 

AWCKARSWOERD  (Charles -Henri, 
comte  d')  (1782-1865),  homme  politique 
suédois.  Ilaidalegénéral  Adlersparre 
à  renverser  Gustave  IV  (1809),  clevint 
aide  de  camp  de  Bernadotle  (1810- 
1812),  se  sépara  de  celui-ci  lorsqu'il 
intervint  en  taveui'  de  la  Russie  contre 
la  France,  fut  élu  membre  de  la  Diète 
en  1817  et  devint  l'orateur  du  parti 
de  l'opposition  qui  luttait  contre  le 
despotisme  de  Bernadotte  devenu 
Charles  XIV.  Il  se  retira  de  la  lutte 
en  1829. 

A]N'DLAU(Gaston-Hardouin-Joseph, 
comte  d')  (1824-1894).  Il  prit  part 
comme  officier  aux  campagnes  de 
Rome  et  de  Crimée  et  fut  attaché  mili- 
taire à  l'ambassade  d'Autriche  après 
la  guerre  d'Italie.  P'ait  prisonnier  à 
Metz,  il  déposa  contre  Bazaine  lors 
de  son  procès  à  Trianon,  fut  nommé 
généra!,  puis  élu  sénateur  par  le  dé- 
partement de  l'Oise  en  1876  et  1879 
et  siégea  au  centre  gauche.  Compro- 
mis dans  l'affaire  des  «  décorations 
de  la  Légion  d'honneur  »,  il  quitta 
la  France  après  sa  condamnation  par 
défaut  à  cinq  ans  de  prison  et  s'éta- 
blit à  Buenos  Aires  où  il  mourut  à 
l'hôpital.  Il  a  public  plusieurs  ou- 
vrages militaires,  dont  l'un,  Metz, 
campagnes  et  négociations,  fut  un  pre- 
mier réquisitoh-e  contre  Bazaine. 

AlVDRiE  (Charles- Christophe - 
George)  (1812-1893),  homme  politique 
danois.  Représentant  du  roi  à  l'As- 
semblée constituante  (1848-1849),  il 
fit  ensuite  partie  du  Folkething  (pre- 
mière Chambre)  (1850-1851)  et  du 
Landsthing  (seconde  Chambre)  (1852- 
1853).  Nommé  ministre  des  finances 
à  différentes  reprises,  il  s'est  toujours 
opposé  aux  idées  démocratiques. 

AWDRASSY(Jules,comte)(1823-1890), 
homme  d'Etat  hongrois.  Compromis 
dans  la  guerre  d'indépendance  contre 


14 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


l'Autriche,  il  fut  condamné  à  mort  par 
contumace  et  se  réfugia  à  Paris. 
Rentré  en  Hongrie  (1860),  il  fit  partie 
du  Parlement  (1861)  et  tenta  de  ré- 
concilier le  patriotisme  hongrois  et  la 
dynastie  des  Habsbourg.  Chef  du 
ministère  magyar,  il  évita  les  con- 
flits entre  les  deux  moitiés  de  la 
monarchie  et  fut  nommé  ministre  des 
affaires  étrangères  en  remplacement 
du  comte  de  Beust  (1871).  Il  dut  quit- 
ter le  pouvoir  en  1879. 

ANDRÉOSSY  (Antoine- François, 
comte)  (1761-1828),  général  français. 
Il  fit  l'expédition  d'Egypte  et  fut 
membre  de  l'Institut  du  Caire.  Après 
le  18  brumaire,  nommé  général,  am- 
bassadeur à  Londres,  à  Vienne  et  à 
Constanlinople,  il  se  rallia  aux  Bour- 
bons, fut  directeur  des  subsistances 
militaires  et  député  de  l'Aude  en  1827. 
ANDRIEIJX  (Louis)  (1840).  Homme 
politique  français.  Avocat  à  Lyon,  il 
prit  part  à  la  lutte  contre  l'Empire. 
Après  le  4  septembre  1870,  il  fut  pro- 
cureur de  la  Répu- 
blique à  Lyon  jus- 
qu'en 1872,  fut  élu 
député  par  la  cir- 
conscription de  l'Ar- 
bresle  (IV  arr.  de 
Lyon)  en  1876,  réélu 
en  1877,  combattit 
l'amnistie  plénière 
en  1878,  fut  nommé 
préfet  de  police(1879- 
1881),  ambassadeur 
en  Espagne  (1882),  reprit  sa  place  à 
la  Chambre  des  députés  et  parla  con- 
tre l'expulsion  des  princes.  Nommé 
député  des  Basses -Alpes  (1885),  il 
siégea  dans  le  parti  républicain  mo- 
déré, et  se  présenta  sans  succès  à 
différentes  élections  partielles  ou 
générales.  A  publié  les  Souvenirs  d'un 
préfet  de  police,  188'». 

ANETIIAN  (Jules-Joseph,  baron  d') 
(1803-1888),  homme  d'Etat  belge.  Pro- 
cureur du  roi  à  Courtrai  (1831),  il  fut 
nommé  ministre  de  la  justice  (1843- 
I8i7)  jusqu'à  l'arrivée  des  libéraux 
au  pouvoir.  Député  de  Louvain  (1844), 
sénateur  (1849),  il  fut  le  chef  de  l'op- 
position cléricale,  devint  président 
du  conseil  des  ministres  en  1870  avec 
leportefeuille  des  affaires  étrangères, 
et  dut  céder  le  pouvoir  à  M.  Malou 
en  1871  ;  ambassadeur  au  Vatican, 
il  fut  rappelé  en  1881  et  fut  président 
du  Sénat  de  IHH',  à  1886.  Pendant  la 


guerre  de  1870  il  avait  eu  une  atti- 
tude favorable  à  'a  Prusse  et  fit  ex- 
pulser Victor  Hugo  en  1871. 

ANGLADE  ( Clément- H ippoly te) 
(1801-1881).  Député  sous  Louis-Phi- 
lippe, il  siégea  dans  les  rangs  de 
l'opposition,  fut  renommé  parl'Ariège 
à  la  Constituante  (1848)  et  fut  arrêté 
le  2  décembre  1851.  Nommé  préfet 
de  l'Ariège  en  1870,  élu  député  par 
l'arrondissement  de  P'oix  (1877),  il  fut 
nommé  sénateur  en  1880. 

ANGOLLÊME  (Duc  et  duchesse  d'). 
(V.  Bourbon.) 

ANlSSON-DllPÉRON  (  Alexandre - 
Jacques- Laurent)  (1776-1852).  Sous- 
préfet  d'Arras,  directeur  de  l'Impri- 
merie impériale  (1809),  il  fut  nommé 
député  en  1830  et  pair  de  France  en 
1845. 

AIVSEELE  (Edouard)  (1856),  socia- 
liste belge.  Fondateur  du  Vooruit 
(société  coopérative  de  Gand),  orga- 
nisateur du  mouvement  en  faveur  du 
suffrage  universel,  il  fut  élu  député 
de  Liège  aux  élections  de  1894. 

AIVSPACU  (Jules)  (1829-1879),  homme 
politique  belge.  Bourgmestre  de 
Bruxelles  depuis  1863,  il  lut  envoyé  à 
la  Chambredes  représentants  en  1866. 

AlVSTETT(Jean-Protase)(1760-1835), 
diplomate  russe.  Ambassadeur  à  Ber- 
lin (1794),  à  Vienne  (1801),  il  dirigea 
la  chancellerie  militaire  de  Koutou- 
sov,  accompagna  .Alexandre  I""^  dans 
les  campagnes  de  1813  et  1814,  et  prit 
part  aux  congrès  de  Prague  et  de 
Vienne. 

ANTOINE  (Jules-Dominiaue)  (1845). 
Conseiller  municipal  de  Metz  (1872), 
conseiller  général  de  la  Lorraine 
(1879),  il  fut  élu  au  Reischtag  alle- 
mand (1882)  par  la  ville  de  Metz,  réélu 
en  1884,  et  expulsé  d'Alsace-Lorraine 
(1885).  Il  continua  de  siéger  à  Berlin, 
vint  se  fixer  en  France  (1889),  fit  de 
nombreuses  conférences  politiques  et 
échoua  aux  élections  de  1889  et  de 
1890.  Il  obtint  en  1890  la  place  d'en- 
treposeur de  tabacs  à  Paris. 

ANTONELLI  (Giacomo)  (1806-1876). 
cardinal  et  homme  d'Etat  romain. 
Trésorier  des  chambres  apostoliques 
(1845),  cardinal  (1847),  il  prit  une  très 
grande  part  dans  les  affaires  de  la 
papauté  et  eut  une  influence  person- 
nelle sur  Pic  IX.  Il  organi-sa  la  ré- 
jiression  h  Rome  après  le  retour  de 
Gaëte  (1850)  et  dirigea  la  politique 
étrangère  de  la  cour  pontificale  pcn- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


15 


danl  vingi-sept  ans.  Il  laissa  une 
immense  fortune  à  ses  héritiers,  et 
sa  fille  naturelle,  la  comtesse  Lam- 
bertini,  au  cours  de  ses  revendica- 
tions, témoigna  de  la  légèreté  des 
mœurs  du  cardinal. 

AIVTRAIGLES  (  Emmanuel -Louis - 
HenrideLAUNAY,comted')(  1775-1812). 
Député  de  la  noblesse  aux  Etats  gé- 
néraux de  1789,  il  se  montra  favo- 
rable aux  idées  nouvelles,  puis  émi- 
gra,  fut  chargé  de  missions  par 
LoXiis  XVIII,  devint  l'agent  des  chan- 
celleries de  toutes  les  puissances 
coalisées  contre  la  Révolution;  nom- 
mé conseiller  de  la  légation  russe  à 
Venise,  il  fut  assassiné  près  de 
Londres  ;  on  avait  voulu,  dit-on,  s'em- 
parer de  papiers  compromettants 
pour  le  duc  dOrléans. 
AOSTE  (Duc  d').  (V.  Amédee.) 
APPERT  (Félix-Antoine)  (1817-t8<Jl), 

Sénéral  français.  Commandant  la  sub- 
ivisiôn  de  Versailles  en  1871,  il  or- 
ganisa les  conseils  de  guerre  chargés 
de  juger  les  combattants  de  la  Com- 
mune de  Paris  et  fut  ambassadeur 
en  Russie  de  1883  à  1886. 

APPOI«Yl(Antoine-Rodolphe, comte) 
(1782-1852),  diplomateautrichien.  Pro- 
tégé de  Metternich,  il  fut  ambassa- 
deur à  Paris,  sous  Charles  X  et  Louis- 
Philippe,  pendant  près  d'un  quart  de 
siècle. 

APPONYI  (Georges,  comte)  (1808), 
homme  d'Elat  hongrois.  Chancelier 
de  Hongrie  (1847),  membre  du  con- 
seil privé  de  l'Empire  (1859),  il  défen- 
dit les  intérêts  conservateurs  et  l'in- 
dépendance de  son  pays.  Il  se  rallia 
au  parti  Déak  en  1866. 

ARABI  PACHA  (Ahmed -Arabi -al - 
Housain)  (1839),  chef  égyptien.  Colo- 
nel dans  l'armée  d'Ismaïl,  il  fit  la 
campagne  d'Abyssinie  et  à  son  retour 
organisa  des  sociétés  secrètes  dans 
îe  but  d'affranchir  l'Egypte,  fit  un 
pronunciamiento  en  1881,  fut  arrêté, 
puis  délivré  de  prison  par  ses  parti- 
sans et  nommé  ministre  de  la  guerre. 
Presque  tout  le  pays  était  avec  lui.  Les 
Anglais  alors  bombardèrent  Alexan- 
drie (8 Juin  1882),  poursuivirent  Arabi 
jusqu'à  Tell-el-Kebir,  le  firent  pri- 
sonnier et  le  condamnèrent  à  mort. 
Sa  peine  fut  commuée   en  un   exil 

Eprpétuel  à    Ceylan.   L'opinion   pu- 
lique  en  Egypte  l'accuse  de  s'être 
laissé  acheter  par  l'Angleterre. 
ARA60  (Dominique-François)  (1786- 


1853).  Il  était  en  Espagne  occupé  avec 
Biotaux  opérations  géodésiques  com- 
mencées par  Méchain  et  Delambre 
quand  la  guerre  éclata  avec  la  France 
(1808).  Pris  pour  un  espion,  il  s'en- 
fuit déguisé,  trouva 
asile  sur  un  bateau 
espagnol,  fut  enfermé 
au  fort  de  Belver,  puis 
sur  les  pontons  de  Pa- 
lamos  et  enfin,  réclamé 
par  le  dey  d'Alger,  put 
revenir  en  France  et 
fut  nommé  membre  de 
l'Institut  et  professeur 
à  l'Ecole  polytechni-  Aiago  (François), 
que  (1809).  En  1830, 
Arago  fut  nommé  député  et  siégea 
à  l'extrême  gauche  jusqu'en  1848. 
Membre  du  Gouvernement  provisoire 
et  minisire  de  la  marine  de  la  Répu- 
blique, il  fit  adopter  et  signa  l'acte 
d'abolition  de  l'esclavage  dans  les  co- 
lonies françaises.  —  Pour  ses  travaux 
scientifiques,   V.  vol.    Bibliographie 

SCIENTIFIQUE. 

ARAGO  (Etienne)  (1803-1892).  frère 
du  précédent.  Directeur  du  Vaude- 
ville de  1829  à  1840.  Combattant  de 
juillet  1830,  compromis  dans  les  jour- 
nées de  1832  et  de  1834,  il  se  réfugia 
en  Vendée,  fut  un  des  fondateurs  de  la 
Réforme  (1841),  directeur  général  des 
postes  (24  février-10  décembre  1848), 
siégea  à  l'extrême  gauche  comme 
député  des  Pyrénées-Orientales,  prit 
part  à  la  journée  du  13  juin  1849, 
fut  condamné  par  contumace  à  la 
déportation  dans  une  enceinte  forti- 
fiée et  réussit  à  gagner  la  Belg^ique, 
puis  l'Angleterre,  Genève  et  Turin. 
11  rentra  en  France  à  l'amnistie  de 
1859,  fut  maire  de  Paris  du  4  septem- 
bre au  31  octobre  1870  et  devint  con- 
servateur du  musée  du  Luxembouri?. 
—  Les  Postes  en  1848,  1867;  l'Hôlel 
de  Ville  au  4  septembre 
et  pendant  le  siège,  1874. 

ARAGO  (François-Vic- 
tor-Emmanuel)  (1812- 
1896),  fils  de  François 
Arago.  Avocat  à  Paris,       ^  .^ 
il   défendit   Barbés   et    V«\  C 
Martin  Bernard  (1839),     L  \| 
fut  nommé  commissaire 
général  de  la  Républi-   Arago  (Emm.). 

aue  à  Lyon  (1848),  puis 
éputéà  la  Constituante  et  à  la  Lé- 
^isiative    (  1 848-1  S5.I  ) .    DélVnscur  de 
Berezovski  (1867),  il  fut  élu  député  de 


16 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


la  Seine  en  1869,  membre  du  gouver- 
nement de  la  Défense  nationale  en 
1870,  député  des  Pyrénées-Orientales 
en  1871,  puis  sénateur  du  même  dé- 
parlement en  1876  et  1882.  Ambassa- 
deur à  Berne  depuis  1880,  il  garda  ce 
poste  jusqu'en  1894. 

ARAKTtHÉiEV  (1769-1834),  homme 
d'Etat  russe.  Ministre  de  la  guerre 
(1808-1825),  il  lit  de  grandes  réformes, 
fut  l'instrument  d'Alexandre  I"  et 
dirigea  lïmpitoyable  réaction  des  der- 
nières années  de  ce  règne. 

ARALiO    DE    AZEVEDO.     (V.    AzE- 

VEDO.) 

AREl\'BERG(Auguste-Louis-\lbéric 
prince  d")  (1837).  Député  de  Bourges 
(1877),  il  siégea  à  la  droite  monar- 
chique, échoua  aux  élections  de  1881 
et  188.)  et  fut  réélu  en  1889,  1893  et 
1898. 

ARÈXE  (Emmanuel)  (1856),  journa- 
liste français.  Député  de  Corte  (1881), 
non  réélu  en  188.5,  il  fui  renommé  en 
1886  et  siégea  à  la  gauche  modérée; 
réélu  en  1889,  1893  et  1898.  Comme 
journaliste  et  comme  député,  il  est 
un  des  membres  influents  du  parti 
opportuniste. 

ARESE  (Francesco,  comte)  (180.3- 
1881),  homme  politique  italien.  Ami 
intime  de  Louis-Napoléon,  il  négocia 
officieusement  entre  la  cour  des  Tui- 
leries et  Victor-Emmanuel,  devint 
sénateur  (18.54)  et  remplaça  quelque 
temps  le  chevalier  Nigra  comme  mi- 
nistre à  Paris  (1861). 

ARGEIVSOJV  (Marc-René  de  Voyer 
DE  Paulmv,  marquis  d')  (1771-1842). 
Aide  de  camp  de  Lafayette,  préfet  des 
Deux-Nèlhes  (1809-1813),  député  de 
Bellort(1815),  de  Ghâtellerault  (1830), 
de  Strasbourg  (1831),  il  fit  partie  de 
la  mmonlé  républicaine,  subven- 
tionna les  journaux  d'opposition,  re- 
cueillit Buonarolti,  écrivit  :  Boutades 
a  lin  homme  riche  à  sentimenls  popu- 
laires, brochure  pour  laquelle  il  fut 
deleré  au  jury  et  acquitté. 

ARGOUT  (Apollinaire-Antoine-Mau- 
rice, comte  d')  (1782-1858).  Directeur 
r^,um'"fi.,  '^  navigation  sur  le  Hhin 
(I8I2-I8I4),  préfet  des  Basses-Pvré- 
nees  pendant  les  Cent-Jours,  pair  de 
Hance  (1819),  il  fut  sous  Louis-Phi- 
li|j|)e  successivement  ministre  de  !a 
manne,  du  commerce  et  des  travaux 
publics,  de  l'intérieur  et  des  cultes, 
des  linances,  enfin  gouverneur  de  la 
Banque  de  France,  poste  qu'il  garda 


jusqu'à  sa  mort.  Sénateur  en  18.V2, 
il  était  depuis  1844  membre  libre  <le 
l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques. 

ARGUELLES  (Augustin)  (1778-1884), 
homme  d'Etat  espagnol.  Député  aux 
Cortès  de  1812  à  1814,  un  des  chefs 
du  parti  libéral;  déporté  au  retour 
de  Ferdinand  Vil,  il  revint  en  l82n 
et  fut  ministre  de  l'intérieur.  En  182.;, 
il  s'enfuit  en  Angleterre  et  rentra  ci! 
Espagne  après  l'amnistie  de  1832. 
Député  aux  Cortès,  il  présida  plu- 
sieurs fois  cette  assemblée. 

ARMELLINI  (Carlo)  (1777-1863), 
homme  politique  et  littérateur  ita- 
lien, membre  de  la  Cour  impériale 
de  Rome  sous  le  gouvernement  fran- 
çais. Gouverneur  des  Marchesaprès 
le  retour  de  Pie  VII,  il  fut  rappelé 
à  Rome  et  chargé  de  rédiger  un  nou- 
veau Code  civil.  Il  fit  partie  en  1848 
du  triumvirat  avec  Mazzini  et  SafR 
et  se  retira  à  Bruxelles  après  1849. 

ARXALD  (Frédéric)  (1819-1878),  dit 
de  l'Ariege.  Député  à  la  Constituante 
(1848)  et  à  la  Législative  (1849),  il 
combattit  la  politique  de  Louis-Napo- 
léon, fut  maire  du  VU"  arr.  de  Paris 
(1870),  député  de  la  Seine  (1871)  et 
sénateur  de  l'Ariege  (1876). 

ARIVAULT  (Antoine- Vincent)  (1766- 
1834).  Il  émigra  après  le  10  août  1792, . 
revint  en  France  et  fut  envoyé  par  " 
Bonaparte  pour  organiser  le  gouver- 
nement des  iles  Ioniennes  (1797).  Dé- 
puté pendant  les  Cent-Jours,  il  fut 
exilé  par  Louis  XVIII,  revint  en  1819 
et  entra  à  l'Académie  française  en 
1829.  —  Pour  sa  carrière  littéraire, 
V.  volume  Biogr.^phie  LixTÉRAinE. 

ARXAl'LT  (Emile-Lucien)  (1787- 
1803),  fils  du  précédent.  Protégé  de 
Lucien  Bonaparte,  il  fut  nommé  in- 
tendant de  ristrie  (1810),  préfet  de 
l'Ardèche  pendant  les  Cent-Jours,  et 
s'abstint  de  politique  pendant  la  Res- 
tauration. Il  fut  préfet  de  Saone-et- 
Loire  et  de  la  .\Ieurthe  sous  Louis- 
Philippe  et  rentra  dans  la  vie  privée 
en  1848.  —  Pour  sa  carrière  littéraire, 
V.  volume  Biooraphie  littéraire. 

ARIVDT  (Ernst-Horitz)  (  1769-1860), 
homme  politique  et  écrivain  allemand. 
(Pour  ses  œuvres  littéraires,  V.  vol. 
Biographie  littéraire.)  Ennemi  de  la 
Révolution  française  etde  .Napoléon,  il 
enflamma  le  patriotisme  allemand  par 
ses  chants  de  guerre  et  .ses  pamphlets. 
Député  des  provinces  rhénanes  à  l'As- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUt:  DU  DlX-NEUVlÊME  SIÈCLE 


17 


semblée  de  Francfort  (  I8^i8),  il  en  sortit 
avec  le  parti  constitutionnel  (1849). 
ARIVIM  tHai-ry-Karl-Kurt-Eduard, 
comte  d')  (1824-1881),  diplomate  alle- 
mand. Ministre  plénipotentiaire  à 
Rome  (1854-1870),  il  tut  commissaire  à 
Francfort  pour  les  négociations  entre 
la  France  et  l'Allema- 
gne (1871),  puis  am- 
bassadeur ;\  Paris 
(1872).  Il  intrigua  avec 
les  légitimistes  et  re- 
tarda l'évacuation  des 
troupes  prussiennes 
du  territoire  français, 
fut  déplacé  en  1874  et 
Ai-niin.  envoyé    à  Constant i- 

nople  où  il  ne  se  rendit 
pas.  Il  refusa  aussi  de  restituer  des 
pièces  diplomatiques  importantes, 
fut  emprisonné  et  condamné  à  neuf 
mois  de  prison.  11  quitta  alors  l'Alle- 
magne et  publia  une  attaque  violente 
contre  Bismarck  (1875),  qui  le  fit  con- 
damner à  cinq  ans  de  prison  et  à  la 
perte  de  son  titre  pour  haute  trahi- 
son. 

ARîVOL»  (Emmanuel)  (1800-1869), 
a-^ila'eui-  tchèque.  Son  journal,  laGa- 
zelte  civique  (  1 8'i8),  eu  t  une  très  grande 
influence  sur  la  renaissance  de  la 
Bohême. Condamné  à  mort  pour  haute 
trahison  (1854),  sa  peine  fut  commuée, 
et  il  prolitade  l'amnistie  de  18.57,  mais 
fut  de  nouveau  condamné  à  di.\  ans 
de  réclusion. 

ARRIGHI  (Jean-Toussaint,  duc  de 
Padoue)  (1778-18.53),  général  français, 
allié  à  la  famille  Bonapai'te.  11  lit  la 
campagne  d'Egypte,  assista  à  Ma- 
rengo,  à  Austerlitz,  à  Friediand.  à 
Essling,  à  Wagram,  à  Leipzig  et  à 
la  campagne  de  France.  Gouverneur 
de  la  Corse  pendant  les  Cent-Jours, 
e.xilé  après  Waterloo,  rappelé  en  1820, 
député  de  la  Corse  en  1849,  Napo- 
léon III  le  nomma  sénateur  et  gou- 
verneur des  Invalides  en  1852. 

ARRIGHI  DE  CASANOVA  (Louis- 
Ilenri-Hyacinthe-Ernest,  duc  de  P\- 
nouE)  f  1814-1888),  fils  du  précédent. 
Préfet  de  Vei  sailles  (1849),  il  fit  partie 
des  «  commissions  mixtes  »  en  Seine- 
et-Oise  (1852),  fut  nommé  sénateur 
;  1853) et  ministre  de  l'intérieur  (1859). 
Dans  ce  poste,  il  adressa  au.x  préfets 
une  circulaire  dans  laquelle  il  deman- 
dait les  noms  de  tous  les  opposants 
à  l'Empire  qui  devaient  «  être  arrêtés 
par  toute  la  France,  à  la  même  mi- 

B10GR.\PinE    POLITIQUE    DU    XIX"   S. 


nu  le,  en  cas  de  régence  ».  Elu  en 
Corse  (1876),  il  soutint  la  politique  du 
Seize-Slai  et  fut  réélu  en  1877. 

ARTHtR(Chester-Alan)  (1830-1886), 
président  des  Etals-Unis.  Intendant 
général  pendant  la  guerre  de  la  Sé- 
cession, il  fut  élu  ■'•ic^-président  sous 
Garfield  quil  remplaça  comme  pré- 
sident (1881-1885). 

ARTIGAS  (Don  José)  (1746-1826), 
fondateur  de  la  république  de  l'Uru- 
guay. De  1811  jusqu'à  sa  mort,  il  ne 
cessa  de  lutter  contre  les  Espagnols, 
contre  les  Argent  ins  et  contre  les  Por- 
tugais  du  Brésil  pour  assurer  l'indé- 
pendance de  son  pays. 

ARTOI.S  (Comte  d).  (V.  Bourbon.) 

ARTOX  (Emile)  (1849),  financier  et 
aventurier.  Mêlé  aux  tripotages  de 
l'affaire  du  Panama  et 
aux  procès  de  corrup- 
tion qui   suivirent,  il 
fut  condamné  à   huit 
années  de  prison(  1896) 
pour  l'affaire  dite  de 
«  la  Dynamite  ».  Un 
certain  nombre  de  dé- 
putés du  parti  radical, 
dénoncés  par  lui,  fu- 
rent traduits  en  Cour  Ai-ton. 
d'assises  sous  le  mi- 
nistère Méline  (1897)  et  acquittés  par 
le  jury. 

ASCOLI  (Trojano  M  \rcelli,  duc  d') 
(m.  en  1823),  homme  d'Etat  napolitain. 
Vicaire  général  de  la  Basilicate  et 
des  Pouilles,  il  partit  en  1799  avec 
Ferdinand  IV  en  Sicile,  fut  régent  de 
la  police  (1800)  lors  de  la  première 
restauration,  puis  grand  écuyer  au 
retour  définitif  de  Ferdinand  I\"  à 
Naples  (1815^. 

ASHRrRTOîV  (Baron).  (V.  Barino.) 

ASTROS  (  Paul-Thérèse-David  d'  ) 
(1772-1851),  prélat  français.  Il  fut  em- 
prisonné de  1811  à  1814  à  \ incennes 
pour  avoir  servi  d'inlermédiaire  entre 
Pie  \TI  et  le  cardinal  Maury.  Evêque 
de  Bayonne(1815),archevéquede  Tou- 
louse et  de  Narbonne  (1830i,  il  fut 
nommé  ca  dinal  en  1850. 

AUBE  (  Hyacinthe-Laurent-Théo- 
phile) (1826-1890),  vice-amiral  fran- 
çais. Il  fit  plusieurs  campagnes  au 
Sénégal,  sous  Faidherbe  et  Jaurégui- 
berry,  et,  en  1870,  organisa  la  défense 
des  lignes  de  Carentan,  puis  servit 
en  qualité  dégénérai  de  brigade  sous 
Cambriels  dans  les  Vosges  et  plus 
tard  dans  l'armée  de  la  Loire.  Gou- 


18 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


verneur  de  la  Martinique  (1879),  mi- 
nistre de  la  maiine  (lbb6-18«7),  il  a 
donné  une  vive  impulsion  au  système 
des  toi-pilieui's. 

AtBltY(.\lauricei(  1820).  Député  des 
Vosges  à  la  Législative  (184y),  il  vola 
avec  les  monarchistes,  fut  arrêté  le 
2  décembre,  mais  relâché  quelques 
jours  après.  En  1852,  il  fonda  la  mai- 
son de  banque  connue  aujourd'hui 
sous  le  nom  de  Société  de  dépôts  et 
comptes  courants,  fut  élu  député  des 
Vosges  en  1871  et  s'associa  à  toutes 
les  tentatives  monarchiques. 

AVCKLA]\D  (George  Eden,  lord) 
(1784-l8/i9),  homme  d'Etat  anglais. 
Gouverneur  général  des  Indes  orien- 
tales (1835),  il  eutà  combattre  les  Per- 
sans et  les  Af-hans.  Il  fut  nommé 
premier  lord  de  l'amirauté  dans  le  ca- 
binet .lohn  Hussell  (1846). 

AL'DlFFRED  (.lean-Honoré)  (1840), 
homme  poliLi(|ue  français.  Avocat  à 
Ro;mne,  iljul  nommé  sous-préfet  de 
la  ville  (18/0-1871),  puisdéputé  (1880), 
réélu  en  1881  et  en  1885.  11  vota  avec 
l'Union  républicaine,  et  fui  réélu  en 
1889. 

ALDIFFRET  (Charles-Louis,  mar- 
quis d  )  (1787-1878),  administrateur 
Irançais.  Il  fit  sa  carrière  au  ministère 
du  Trésor  et  fut  nommé  par  le  baron 
Louis  directeur  de  la  comptabilité  gé- 
nérale des  finances  (1815).  Conseiller 
d'Etat,  pair  de  France  (1837),  sénateur 
(1852),  il  a  laissé  On  grand  ouvrage  : 
Sysléme  financier  de  la  France  (1876, 
6  vol.).  il  fut  président  de  la  Société 
générale  de  crédit  industriel  et  com- 
mercial. 

ALDIFFRET-PASOIIER  (Edouard- 
Armand-Gaston,  duc  d')  (1823).  Dé- 
puté de  l'Orne  en  1871, 
élu  sénateur  inamovible 
le  premier  par  l'Assem- 
blée (1875),  il  fut  aussi 
le  premier  président  du 
Sénat  (jusqu'en  1879). 
Membre  influent  du 
parti  conservateur,sans 
autre  bagage  littéraire 
que  de  rares  discours 
,,.      ,  ,  politiques,    il    entra    à 

1  Académie  française  en  1878. 

AtDHEIV  DE  KERDREL  (Vincent- 
P^u'-Marie-Casimir)  (1815).  Député 
dllle-et-VilaineàlaConstituante(1848) 
et  a  la  Législative  (1849),  il  protesta 
contre  le  coup  d'Etat  du  2  décembre, 
fuTréélu  en  1852  el  donna  sa  démis- 


sion en  manière  de  protestation.  Dé- 
puté du  Morbihan  en  1871,  undeschefs 
du  parti  légitimiste,  il  fut  élu  sénateur 
en  1876  et  réélu  en  1879. 

ALDRY  DE  PUYRAVALLT  i  Pierre- 
François)  (1773-1852).  Député  de  Ho- 
chelbrt  (1821),  il  se  signala  par  son 
opposition  à  la  monarchie  el  prit  une 
part  active  à  la  révolution  de  Juillet. 
Quelque  temps  député  sous  Louis- 
Philippe,  il  vota  avec  les  républicains, 
et  fut  envoyé  à  l'Assemblée  consti- 
tuante de  1848  par  le  déparlement 
de  la  Charente-Inférieure. 

ALERSPERG  (Karl-Wilhelm,  prince) 
(1814-1890),  homme  d'Etat  autrichien. 
Ami  du  comte  ,de  Beust,  il  fut  en 
1868  chef  du  cabinet  appelé  le  «  mi- 
nistère des  bourgeois  ».  Président  de 
la  Chambre  des  seigneurs,  il  s'est 
montré  hostile  à  la  politique  du  comte 
Taaife  et  à  toute  réforme  fédéra- 
tive. 

ADERSPERG  (Adolphe-Wilhelm-Da- 
niel)  (1821-1885),  frère  du  précédent. 
Grand  maréchal  de  la  diète  de 
Bohême,  gouverneur  de  Salzbourg, 
président  du  cabinet  cisleithan  depuis 
la  chute  de  Hohenwart  jusqu'en  1879, 
il  a  toujours  représenté  la  politique 
centraliste. 

Al'ERSTvEDT  (Duc  d').  (V.  Davotît.) 

ALGlîSTilv  1",  empereur  du  Mexi- 
que. (V.  Iturgide.) 

AFLICH  (Louis)  (1795-1849),  patriote 
hongrois.  Lieutenant-colonel  dans 
l'armée  autrichienne,  il  se  mêla  au 
mouvement  révolutionnaire  de  1848, 
ballit  Schwarzcnbei'g,  Windisch- 
graetz,  devint  ministre  de  la  guerre, 
fut  pris  à  Arad  et  pendu  le  6  octobre 
1849. 

AUMALE  (Duc  d').  (V.  Orléans.) 

AtPiCK  (Jacques)  (1789-1857),  gé- 
néral français.  Il  fit  ses  premières 
armes  sous  l'Empire,  devint  général 
de  division  en  1847,  commandant  de 
l'Ecole  polytechnique,  ambassadeur 
à  Constantincple  (1848),  à  Londres 
(1851),  puisa  Madrid. 

ATARAY  (Claude-Antoine  de  Bé- 
siADE,  duc  d')  (1740-1829).  Député  de 
la  noblesse  aux  Etats  généraux  de 
178J,  il  défenditla  monarchie,  futnom- 
mé  par  Louis  X VIII  lieutenant  géné- 
ral (1814),  pair  (1815)  el  duc  (1817). 

AVELLAIVEDA  (Nicolas)  (1836), 
homme  d'Etat  argentin.  Directeur  du 
journal  El  Nacional,  il  fut  nommé  dé- 
puté en  1860  «t  ne  cessa  d'être  réélu 


lUOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


19 


pour  chaque  législature  de  Buenos 
Aires.  Ministre  de  l'intérieur  (1866), 
de  la  justice,  des  cultes  et  de  l'ins- 
truction publique  (1868),  il  devint  pré- 
sident de  la  Confédération  argentine 
(1874-1880). 

AVEZAMA  (Giuseppe)  (1797-1879), 
général  et  patriote  italien.  Compro- 
mis dans  le  mouvement  de  1821,  con- 
damné à  mort  par  contumace,  il  passa 
en  Espagne,  puis  au  Mexique  et  aux 
Etats-Unis,  revint  en  Italie  (1848),  fut 
général  de  la  garde  nationale  de  Gè- 
nes, ministre  de  la  guerre  de  la  Ré- 
publique romaine  (1849),  fil  partie  de 
l'expédition  de  Garibaldi  dans  l'Etat 
napolitain  (1860).  Nommé  député  au 
Parlement  italien,  il  vota  avec  les  plus 
avancés  et  présida  le  comité  de  î'Ila- 
tia  irredenta. 

AVILA  (Antonio-José,  duc  de)  (1806- 
1881),  homme  d'Etat  portugais.  Nom- 
mé député  en  1834,  il  siégea  à  la 
Chambre  basse  pendant  vingt-six  ans, 
devint  conseiller  d'Etat,  ministre  des 
finances  à  différentes  reprises,  des 
affaires  étrangères  et  des  finances  et 
fut  élevé  à  la  pairie  en  1861.  Ambas- 
sadeur à  Paris  (1868),  il  redevint  mi- 
nistre, puis  président  du  conseil. 

AYALA  (Mariano  d')  (1809-1877), 
homme  politicrue  italien.  Capitaine 
d'artillerie  à  Naples,  il  collabora  au 
Progressa  et  fut  arrêté  en  1844  et  1847 
avec  d'autres  patriotes.  Nommé  in- 
tendant de  la  province  d'Aquila  (1848^ 
il  se  retira  après  la  contre-révolution, 
passa  en  Piémont  et  devint  biblio- 
thécaire du  duc  de  Gênes.  De  retour 
à  Naples  (1860),  il  fut  général  de  la 
garde  nationale,  député  d'Avezzano. 
de  Naples,  et  entra  au  Sénat. 

AYNARD (Edouard)  (1837).  Banquier 


h  Lyon,  député  de  cette  ville  (1889), 
il  siégea  parmi  les  républicains  mo- 
dérés et  fut  réélu  en  1893  et  en  1898. 

AZA]\ZA(Don  Miguel-Joséde)(  1746- 
1826)  homme  politique  espagnol.  Il 
servit  dans  l'armée  et  dans  la  diplo- 
matie, fut  intendant  de  Valence  (  n89), 
intendant  de  l'armée  du  Roussillon 
dans  la  campagne  contre  la  France 
(1793),  ministre  de  la  guerre  (1793- 
1796)  et  vice-roi  de  la  Nouvelle-Es- 
pagne. Il  reconnut  Joseph  Bonaparte 
comme  roi  d'Espagne,  devintministre 
de  la  justice  (1809)  et  fut  comblé  de 
dignités.  Il  quitta  l'Espagne  avec  Jo- 
seph et  vint  à  Paris. 

AZEGL10(MassimoTAPARELLi,  mar- 
quis d')  (1798-1866),  homme  d'Etat  et 
littérateur  italien.  Il  s'occupa  de  pein- 
ture, de  musique  et  de  littérature 
jusqu'en  1846,  époque  à  laquelle  il  se 
mit  avec  Balbo  et  Gioberti  à  la  tête 
du  parti  des  réformes  libérales  et  du 
risorgimento.  En  1849,  il  fut  prési- 
dent du  premier  ministère  de  Victor- 
Emmanuel,  se  retira  en  1852  après 
quelques  différends  avec  Cavour, 
fut  nommé  ministre  plénipotentiaire 
dans  les  Romaines  (1859),  sénateur 
et  gouverneur  de  la  province  de  Mi- 
lan. 

AZEVEDO  (Antonio  de  Araujo  de) 
(1754-1817),  comte  de  Barca,  homme 
d'Etat  portugais.  Chargé  de  négocier 
avec  le  Directoire  (1797),  il  fut  ensuite 
ambassadeur  à  Berlin  et  à  Saint-Pé- 
tersbourg, puis  premier  ministre  de 
Jean  VI  qu'il  suivit  au  Brésil  (1807). 
Il  y  fut  ministre  de  la  marine  et  des 
affaires  étrangères,  et  consacra  son 
activité  au  développement  de  l'indus- 
trie, de  l'agriculture,  des  sciences  et 
des  arts. 


B 


BAB  (Ali-Mohammed,  dit  le)  (1812- 
1849),  réformateur  persan,  appelé 
aussiMirza-Ali-Mohammed.  Il  prêcha 
de  1840  à  1844,  jouit  d'une  immense 
popularité,  devint  le  chef  des  Ghai- 
khites  et  fut  considéré  comme  un 
mahdi.  Au  retour  d'un  pèlerinage  à 
La    Mecque,    il   fut   arrêté  par    les 


ordres  du  chah  de  Perse,  tenu  en 
demi-captivité  de  1844  à  1849,  et  fu- 
sillé le  19  juin.  1849.  Sa  captivité  et 
sa  mort  entourée  de  mystère  ont  été 
favorables  au  développement  du  bâ- 
bisme. 

BArBAUD-LARIBIÈRE    (Léonide) 
(1819-1873).  Avocat  à  Limoges  (1840), 


20 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIECLE 


il  l'ut  élu  député  de  la  Charente  à  la 
Constituante  (1848),  combattit  la  po- 
litique du  prince-président,  mena  la 
campagne  contre  llimpire,  fut  élu 
^rand-mailre  de  la  IVanc-maçonnerie 
trançaise  (Juin  1870).  Après  le  4  sep- 
tembre il  lut  prel'et  à  Angoulême, 
puis  à  Perpignan. 

BAC  (Jean-Baptiste-Théodore) 
(1808-1868).  Avocat,  membre  de  l'op- 
posilion  sous  Louis-Philippe,  com- 
missaire de  la  Haute-Vienne  en 
1848,  il  fut  député  à  l'Assemblée  con- 
stituante (1848)  et  à  l'Assemblée  lé- 
gislative (1849-1851).  Exilé  après  le 
coupd'Etat.  Il  avait  défendu  MmeLa- 
farge,  accusée  d'empoisonnement,  et 
plaidé  divers  procès  de  presse. 

B.\CCI0CHI  (Elisa  Bonaparte,  prin- 
cesse'. (\'.  BONAPXRTE.) 

BAtCIOCHI  (Félice-Pasquale)  (1762- 
1841',  épousa  Elisa  Bonaparte  (1797), 
fut  nommé  sénateur  (1804),  puis  gé- 
néral et  prince  de  Lucqueset  Piom- 
bino  (1805-1814).  Il  se  retira  en  Au- 
triche, et  de  là  à  Bologne  où  il  mou- 
rut. 

BACH  (Alexandre)  (1813-1870), 
homme  d'État  autrichien.  Député  de 
l'ordre  des  avocats  de  \  ienne  à  la 
Diète  de  la  Basse-Autriche,  ministre 
de  la  justice  (1848),  il  trahit  le  parti 
libéral  et  devint  l'un  des  chefs  les 
plus  ardents  de  la  réaction;  il  fut 
nommé  ambassadeur  à  Rome  (1859- 
1867). 

BADEXI  (Casimir,  comte)  (1846). 
Gouverneur  de  la  Galicie  en  1888, 
appelé  au  mini.s.èrepar  la  confiance 
personnelle  de  l'empereur,  il  se  rap- 
procha du  parti  fédéraliste  et  slave 
et  sa  loi  sur  les  langues  déchaîna 
dans  la  diète  de  N'ienne  de  terribles 
scènes  de  violence  (1897);  devant 
l'ail itude  menaçante  des  antisémites 
et  des  -Miemancis,  l'empereur  accepta 
sa  démi.ssion. 

BA'liiAlT  (Charles)  (1843),  homme 
polili(|U(' français.  Ingénieur,  député 
de  Hoi-doaux  (  1877),  il  siégea  à  l'Union 
républicaine,  fut  réélu  en  1881  et 
devint  sous-secrétaire  d'Etat  aux 
travaux  publics  (1882-1885).  Député 
de  la  Ilaute-Saône  (1885),  ministre 
des  travaux  publics  (1886),  il  fut 
réélu  on  1889.  Impliqué  dans  les  af- 
faires du  Panama,  il  fut  condamné  à 
cinq  ans  de  prison  (1893). 

BAKOLIN'IIVE  (Michel)  (1814-1876), 
révolutionnaire  russe.  De  1841  à  1847, 


Bakounine. 


il  parcourut  l'Allemagne,  la  France 
et  la  Suisse,  prit  une  part  active  à  Ja 
propagande  socialiste,  collabora  à  la 
Réforme  dirigée  par  Flocon,  partit 
pour  la  Belgique,  puis  pour  l'Alle- 
magne (1848),  dirigea  l'insurrection 
de  Dresde,  fut  arrêté 
à  Chemnitz  et  con- 
damné à  mort  (1849). 
Enfermé  à  Péters- 
bourg,  sa  peine  fut 
commuée  en  exil  per- 
pétuel; envoyé  en  Si- 
bérie (1857).  il  s'évada, 
et  arriva  en  Angle- 
terre (1861)  où  il  écri- 
vit dans  le  Kolokol  (la 
Cloche)  d'Herzen.  Il  passa  en  Suisse 
et  y  fonda  le  parti  anarchiste  (1863- 
1870),  tenta  à  Lyon  un  mouvement 
qui  échoua  (octobre  1870),  provoqua  la 
scission  de  l'Internationale  au  con- 
grès de  la  Haye  (1872)  et  fonda  la  Fé- 
dération jurassienne.  (V.  Anarchie  et 
Internationale,  au  vol.  Socialisme.) 

BALBO  (Cesare,  comte)  (1789-1853), 
homme  d'Etat  italien.  Secrétaire  de 
lalégationsardeàMadrid(1815-l821), 
il  fut  un  des  chefs  des  libéraux  mo- 
dérés et  un  ennemi  ardent  de  l'Au- 
triche. Il  présida  quelque  temps  le 
conseil  des  ministres  (1848).  Histo- 
rien, on  lui  doit  :  Abrégé  de  l'histoire 
d'Italie  jusqu'en  1815(1846). 

BALFOLR  (James-.\rthur)  (!&48), 
homme  politique  anglais.  Député  de 
Hertford  à  la  Chambre  des  com- 
munes (1874),  il  siégea  dans  les 
rangs  du  parti  conservateur,  fut 
rééiu  en  1886  par  Manchester  et  de- 
vint secrétaire  d'Etat  pour  l'Irlande. 
Il  se  signala  par  ses  rigueurs  envers 
les  patriotes  irlandais.  En  1891  il  a 
été  nommé  premier  lord  de  la  Tré- 
sorerie. 

BALLESTEROS  (Don  Francisco) 
(1770-1832),  général  espagnol.  Il  com- 
battit à  Baylen  (1808),  et  défendit 
TAndalousie  contre  Soult  et  Mortier. 
Minisire  de  la  guerre  en  1815,  il  fut 
disgracié,  devint  un  des  chefs  de  l'in- 
surrection espagnole  (1823),  capitula 
près  de  Grenade,  fut  condamné  à 
mort  et  put  se  réfugier  à  Paris. 

BALLESTEROS  (Don  Luis-Lopez) 
(1778-1853),  homme  d'Etat  espagnol. 
Commissaire  des  guerres  (1808),  di- 
recteur général  des  revenus  publics, 
puis  ministre  des  finances  (1825- 
1832);   .disgracié,    il    fut   cependant 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


21 


nommé  sénateur  et  vice-président 
du  conseil  d'oulre-mer  (1851). 

B  A  L  L  L  £  (  Auiïuste-Eléonore-Ar- 
thur)  (I83ô-I89'i).  "Rédacteur  du  Pro- 
grès de  Lyon  et  du  Lyon  républicain, 
il  fut  élu  député  du  Rhône  (1880), 
réélu  en  1881  et  1885,  comme  répu- 
blicain modéré  dans  cette  dernière 
élection.  Enl'ernié  en  1880  à  l'asile  de 
Prémontré. 

B. 4  M  BERGER  (Ludwig)  (1823), 
homme  politique  allemande  Compro- 
mis dans  linsurreclion  du  Palatinat 
(1849),  il  dut  quitter  l'Allemagne,  y 
rentra  à  l'amnistie  de  1866,  fut  élu  au 
Heichstag  où  il  prit  rang  parmi  les 
libre-échangistes.  En  1881,  il  se  rap- 
procha des  progressistes  ennemis 
de  Bismarck. 

BANCEL  (François-Désiré)  (1823- 
1871).  Député  à  la  Législative  (18i9), 
il  siégea  à  la  Montagne,  l'ut  exilé 
en  1852,  partit  pour  Bruxelles  où 
l'Université  libre  lui  donna  une  chaire 
d'éloquence  dont  il  fit  une  tribune 
de  l'émigration.  En  1869,  il  fut  élu  à 
Paris  (contre  Emile  Ollivier)  et  à  Lyon 
et  vota  avec  l'extrême  gauche.  Il  a 
laissé  un  assez  grand  nombre  d'ou- 
vrages historiques,  littéraires  et  phi- 
losophiques. 

BARA  (Jules)  (1835),  homme  poli- 
tique belge.  Représentant  de  Tour- 
nai (1862),  il  devint  ministre  de  la  jus- 
tice (186 'i- 1870)  et  le  fut  de  nouveau 
(1878-1884)  dans  les  cabinets  présidés 
par  Frère-Orban.  C'est  un  des  chefs 
du  parti  libéral. 

BARAGNOIV  (Louis-Numa)  (1835- 
1892),  légitimiste  militant.  Député  du 
Gard  (1871),  sous-secrélaire  d'Etat 
à  l'intérieur,  puis  à  la  justice,  dans 
le  cabinet  de  Broglie  (1873-1875)  il  se 
vanta  «  de  faire  marcher  la  France»; 
échoua  aux  élections  de  1S76,  fut 
réélu  comme  candidat  officiel  après 
le  16  mai  et  invalidé.  Sénateur  inamo- 
vible en  1878.  Après  la  banqueroute 
du  Crédit  de  France  qu'il  dirigeait, 
il  fut  traduit  en  justice  et  condamné. 

BARAKTE  (Pierre-Amable-Prosper 
Brugière,  baron  de)  (1782-1866).  Au- 
diteur au  conseil  d'Etat  (1806).  pré- 
fet de  la  Vendée  (1809),  de  la  Loire- 
Inférieure  (1814^  pair  de  France 
(1819),  il  fut  nommé  ambassadeur  à 
Turin  (1830),  puis  à  Pétersbourg 
(1835-1848).  —  Pour  ses  œuvres  litté- 
raires et  historiques,  V.  volume  Bio- 

GR.\PHIE   LITTÉR.\1RE. 


BARBÉ-MARBOIS  (François,  mar- 
quis de)  (1745-1837).  Consul  général 
aux  Etats-Unis,  intendant  de  Sainl- 
Domingue  avant  la  Révolution,  il  de- 
vint maire  de  Metz  (1795)  et  fut  dé- 
puté et  président  du  conseil  des 
Anciens.  Déporté  à  Cayenne  après 
le  18  fructidor,  il  rentra  en  France 
en  1800  et  fut  directeur,  puis  ministre 
du  Trésor  (1801);  compromis  dans 
l'affaire  Ouvrard,  il  fut  disgracié, 
mais  bientôt  nommé  président  de  la 
Cour  des  comptes  (1808)  et  sénateur 
(1813).  Rallié  aux  Bourbons,  il  fut 
ministre  de  la  justice  en  1815. 

BARBE  (François-Paul)  (1836-1890). 
Député  de  Seine-et-Oise  (1885),  mi- 
nistre de  l'agriculture  dans  le  cabi- 
net Rouvier  (1887),  il  fut  i^éélu  dé- 
puté de  Rambouillet  en  1889.  Très 
mêlé  aux  affaires  financières,  il  pré- 
sidait la  Société  de  la  Dynamite  (V. 
Arton). 

BARBÉS  (.Armand)  (1809-1870).  .\r- 
denl  révolutionnaire  dont  le  souvenir 
est  religieusement  gardé  par  tous 
les  républicains  de  la  génération  ro- 
mantique. Compromis  dans  les  af- 
faires d'avril  1834,  il  fut  emprisonné 
cinq  mois  à  Sainte-Pélagie,  puis  ar- 
rêté de  nouveau  à  la  suite  de  l'atten- 
tat de  Fieschi  (1834)  et  relâché.  Pour- 
suivi l'année  suivante  pour  fabrica- 
tion de  poudre  et  con- 
damné à  un  an  de  pri- 
son, sa  peine  subie  il 
s'affilia  aux  sociétés 
secrètes  des  Droits  de 
l'homme  et  des  Sai- 
sons et  prit,  avec  Blan- 
qui  et  Martin  Bernard, 
la  direction  de  l'insur- 
rection du  12  mai  1839. 

(V.   vol.   HiSTOiRE   CON- 
TE.MPORViNE.) 

Traduit  devant  la  Cour  des  pairs. 
Barbés  refusa  de  se  défendre,  mais 
pressé  de  questions  par  le  président, 
il  s'écria  :  «  Quand  l'Indien  est  vaincu, 
quand  le  sort  de  la  guerre  l'a  fait 
tomber  au  pouvoir  de  son  ennemi, 
il  ne  songe  pas  à  se  défendre,  il  n'a 
pas  recours  à  des  paroles  vaines;  il 
se  résigne  et  donne  sa  tête  à  scal- 
per. » 

Condamné  à  mort  le  12juillet  1839, 
il  vit  sa  peine  commuée  en  détention 
perpétuelle,  grâce  à  l'intervention 
de  Victor  Hugo  qui,  la  veille  du  jour 
fixé  pour  l'exécution,  avait  adressé 


Barbes.' 


22 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


à  Louis-Philippe  les  vers  suivants, 
où  il  faisait  allusion  à  la  mort  ré- 
cente de  la  princesse  Marie  et  à  la 
naissance  du  Cornte  de  Paris  : 

Par  votre  ange  envolée  ainsi  qu'une  colombel 
Par  ce  roy.l  enfjnl,  doux  el  frêle  roseau! 
Grâce  encore  une  lois!   «race  au  nom  de  la 
Grâce  au  nom  du  berceau  !  plombe! 

Barbes  subissait  sa  peine  à  la  for- 
tei  esse  de  DouUens  quand  la  Révo- 
lution de  Février  1848  éclata.  Libre, 
il  soutint  Ledru-RoUin  et  le  gouver- 
nement provisoire,  l'ut  élu  député  de 
l'Aude  et  prit  part  à  la  journée  du 
15  mai  (V.  \olume  Histoire  contem- 
poRviNE).  Condamné  de  nouveau  à  la 
détention  perpétuelle  ])ar  la  haute 
Cour  de  Bourçces  (2 avril  1849),  il  fut 
d'abord  conduit  à  Doullens  et  de  là 
à  Belle-lle-en-Mer. 

En  1854,  au  moment  de  la  {guerre 
de  Crimée,  Barbés,  profondément  pa- 
triote, adresse  à  un  de  ses  amis  une 
lettre  dans  laquelle  il  faisait  des 
vœux  pour  le  succès  des  armées  fran- 
çaises. La  lettre  ayant  été  commu- 
niquée à  Napoléon  III,  celui-ci  gra- 
cia le  condamné  qui  partit  pour  La 
Haye.  C'est  là  que  mourut  celui  que 
Proudhon  appelait  le  Bayard  de  la 
démocratie. 

BARBEY  (Edouard)  (1831).  Après 
avoir  servi  dans  la  marine  de  1849  à 
1bG2,  dirigea  les  filatures  de  laines 
que  possédait  son  père  à  Mazamet, 
fut  nommé  maire  de  cette  ville  (1871), 
sénateur  du  Tarn  (1882),  ministre  de 
la  marine  et  des  colonies  dans  les 
cabinets  Bouvier  (1887),  Tirard  et 
Freycinet  (1889-1891),  il  a  été  réélu 
sénateur  au  renouvellement  triennal 
de  1891. 

B.\RBOIJX  (Henri-Martin)  (1834). 
Bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats 
(1880),  il  se  fît  un  nom  célèbre  dans 
les  procès  financiers  et  politiques, 
notamment  dans  l'affaire  du  Pana- 
ma et  dans  le  procès  Rochelort-Rei- 
nach,  où  il  fit  condamner  M.  Roche- 
fort  à  cinq  jours  de  prison  el  2,000  fr. 
d'amende. 

B.\RDAJI  Y  AZARA  (Don  Eusebio 
de)  (176.>-1844),  homme  d'Etal  espa- 
gnol. Chargé  de  mis--ion  à  Péters- 
Dourg  (1812),  ambassadeur  à  Turin 
(18l()),  il  fut  ministre  des  relations 
extérieures  en  1820-1823  et  en  1834, 
puis  présid'^nt  du  conseil  (1837). 

BARDOLX  (Agénor)  (1830-1897). 
Avocat    à    Clermont-Ferrand,    puis 


maire  de  cette  ville  (1870),  député 
du  Puy-de-Dôme  (1871),  il  n'a  quitté 
la  Chambre  que  pour  entrer  au  Sénat 
(1882).  Orateur  de  talent,  il  siégea  au 
centre  gauche,  soutint  Thiers,  fut 
sous-secrétaire  d'Etat  de  Dufaure  à 
lajustice(1875),  ministre  de  l'instruc- 
tion publique  (1877-1879).  —  Pour 
ses  travaux  historiques,  V.  volume 
Biographie  littéraire. 

BARIIVG  (Alexander,  baron  Ash- 
BURTON)  (1774-1848),  fils  du  célèbre 
banquier  de  Londres.  Membre  du 
Parlement  (1812),  il  négocia  l'em- 
prunt français  au  congrès  d'Aix-la- 
Chapelle  (1819),  fut  directeur  des 
Monnaies  et  du  Êureau  du  com- 
merce, et  régla  le  désaccord  avec  les 
Etats-Unis  (1842). 

BARMAN  (Joseph  et  Maurice), 
hommes  politiques  suisses,  qui  ai- 
dèrent à  l'émancipation  du  canton 
du  Valais  vis-à-vis  du  clergé.  Le 
premier  (1800-1885)  battit  les  conser- 
vateurs du  Haut-Valais  à  Bramois 
(1840),  représenta  la  Suisse  à  Paris 
(1848-1857)  et  devint  adm.inistrateur 
de  la  ligne  du  Simplon.  —  Le  second 
(1880)  dota  le  Valais  d'écoles,  de 
routes,  d'un  code  civil,  puis,  après 
la  dissolution  du  Sonderbund,  ex- 
pulsa les  jésuites,  et  décréta  la  sup- 
pression des  immunités  cléricales. 

BARIVE  (Ilermaiin-Guillaume-Eu- 
thyme)(  1831-1893).  Avocqtà  Marseille, 
un  des  militants  du  parti  républicain, 
il  fut  nommé  sénateur  des  Bouches- 
du-Rhône  (1879)  et  signa  avec  Victor 
Hugo  la  demande  d'amnistie  géné- 
rale pour  les  combattants  de  la 
Commune. 

BARIVI  (Jules-Romain)  (1818-1878). 
Issu  d'une  famille  italienne.  Profes- 
seur de  philosophie,  imbu  des  idées 
de  la  Révolution,  il  accueillit  avec 
joie  la  République  de  1848,  refusa 
le  serment  après  le  coup  d'Etat  de 
décembre,  quitta  l'Université,  ac- 
cepta la  chaire  d'histoire  à  l'acadé- 
mie de  Genève  (1861-1870),  fut  élu  dé- 
puté de  la  Somme  (1872),  puis  dé- 
puté d'Amiens  (1876). 

BAROCHE(  Pierre-Jules)  (1802-1870). 
Avocat  à  Paris,  il  fut  élu  député  à  Ro- 
chefort  (1847)  el  signa  l'acte  d'accu- 
sation porté  contre  le  ministère  Gui- 
zol  (  1848).  Elu  à  la  Constituanle  (  1848), 
il  vota  avec  la  droite  et  combattit 
toutes  les  réformes.  Ministre  de  l'in- 
lérieur  (1850),  il  se  signala  par  les 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-iNEUVlÈME  SIÈCLE 


23 


mesures  les  plus  réactionnaires  et 
dut  se  retirer  (janvier  1851);  il  prit 
bientôt  après  le  portefeuille  des  al- 
laires  étranoères.  Sous  l'Empire,  il 
fut  président  du  conseil  d'iitat,  mi- 
nistre sans  portefeuille,  ministre  de 
la  justice  et  des  cultes,  sénateur. 
Après  le  4  septembre,  il  se  retira  à 
Jersey  où  il  mourut. 

BAROD£T  (Désiré)  _(1823).  Adjoint 
au  maire  de  Lyon  (1870),  puis  maire 
(1872),  il  fut  nommé  députe  de  la 
Seine  (1873)  contre  M.  de  Rémusal. 
Son  succès  servit  de  prétexte  à  la 
droite  pour  renverser  Thiers.  Depuis 
il  a  toujours  été  réélu  et  représente 
aujourd'hui  le  1V°  arr.  de  Paris.  11 
siè^e  à  l'extrême  gauche. 

BARËRE    (Bertrand).    (V.    volume 

BlOGRXPHlE   jusqu'au   XIX°  SIÈCLK.) 

BARRAL(Louis-Mathias, comte  de) 
(1746-I81G),  coadjuteur  de  l'évéque 
deTroyes,puis  évéque.  il  refusa  le  ser- 
ment (179i)  et  émigra,  revint  après 
le  ISbrurtiaire,  fut  évêque  de  Meaux 
(1801),  archevé(iue  de  Tours  (1805), 
sénateur  (1806).  Nommé  pair  de 
France  en  1814  par  Louis  XVHI,  il  se 
rallia  cà  Napoléon  pendant  les  Cent- 
Jours  et  se  vit  retirer  la  pairie  (1815). 

BARROT  (Camille-Hyacinthe-Odi- 
lon)  (1791-1873).  Avocat  à  idées  libé- 
rales, il  fut  nommé  préfet  de  la  Seine 
(1830);  à  la  Ghambi-e  (où  il  avait  été 
envoyé  par  le  département  de  l'Eure) 
il  fut  le  chef  de  la  gauche  monar- 
chique, comballit  le  ministère Guizot 
et  donna  en  18'i7  le  signal  des  ban- 
quets l'éformistes.  Ministre  le  24  fé- 
vrier 1848,  il  soutint  la  régence  de  la 
duchesse  d'Orléans  mais  ne  réussit 
pas  à  arrêter  la  révolution.  Député 
de  l'Aisne  à  la  Constituante  et  à  la 
Législative  (1848-1851),  il  fut,  sous 
Louis-Napoléon,  garde  des  sceaux 
et  président  du  ministère,  soutint 
l'expédition  de  Rome  et  la  loi  contre 
le  suffrage  universel.  Il  rentra  dans 
la  vie  privée  après  le  2  décembre. 
Thiers  le  nomma  président  du  con- 
seil d'Etat  (1H72). 

BARROT  (Victorin-Ferdinand)(  1806- 
1882),  frère  du  précédent.  Député  de 
Loches  sous  Louis-Philippe  (1842), 
puis  de  l'Algérie  en  18'i8,  il  vota  avec 
la  Idroile,  fut  secrétaire  général  de 
la  présidence  sous  Louis-Napoléon 
et  sénateur  (18.53).  Rentré  dans  la 
vieprivéea  après  le  4  septembre,  il 
fut    élu  senteur  inamovible  (1877). 


BARTHE  (Félix)  (1795-1863).  Avocat 
à  Paris,  il  plaida  plusieurs  affaires 
politiques,  entre  autres  celle  de  Bel- 
fort  et  celle  des  sergents  de  la  Ro- 
chelle. Procureur  du  roi  (1830),  dé- 
puté de  Paris,  il  fut  ministre  de  l'in- 
struction publique,  puis  de  lajustice, 
remplaça  Barbé-Marbois  à  la  prési- 
dence de  la  Cour  des  comptes  et 
devint  pair  de  France.  Napoléon  III 
le  nomma  sénateur  (1852). 

BARTHE  (Marcel)  (1813).  Avocat, 
adepte  des  doctrines  de  Fourier,  dé- 
puté de  Pau  à  la  Constituante  (1848), 
il  se  rangea  du  côté  de  Cavaignac. 
Non  réélu  en  1849,  il  fut  député  des 
Basses-Pyrénées  en  1871,  soutint 
Thiers,  fut  réélu  en  1876,  en  1878, 
en  1881, puis  nommé  sénateur  (1882); 
il  siégea  au  centre  gauche. 

BARTHÉLÉMY  (François,  mirquis 
de)  (1747-1830).  Il  débuta  dans  la  di- 
plomatie, devint  minisire  plénipolen- 
tiaire  en  Suisse  (1792),  négocia  les 
traités  de  Bàle  (1795)  et  fut  membre 
du  Directoire  (1797).  Déporlé  en 
Guyaneaprèsie  18fructidor,il  s'évada 
et  l'evint  en  France  après  le  18  bru- 
maire. Sénateur,  puis  comte  de  l'Em- 
pire, il  abandonna  Napoléon  et  fut 
comblé  d'honneurs  par  Louis  .XVIII. 

BARTHÉLÉMY  (Emmanuel)  (1820- 
1855),  aventurier  français.  Condamné 
à  dix  ans  de  travaux  forces  pour  le 
meurtre  d'un  sergent  de  ville,  il  sorlit 
du  bagne  en  1848,  fut  pris  sur  une 
bairicade  du  faubouig  du  Temple 
en  juin  1848  et  condamné  à  la  dépor- 
tation. Afii  ié  à  Londres  à  la  société 
la  Révolution,  il  passa  pour  un  agent 
provocateur, eut  un  duel  avec  le  lieu- 
tenant de  marine  Cournet  qu'il  tua 
(1852).  Il  fut  exécuté  en  !855  pour 
assassinat  commis  à  Londres  dans 
des  circonstances  mvstérieuses. 

BARTHÉLÉMY  SAIIVT-HILAIRE  (Ju- 
les) (1805-1895),  homme  politique  et 
philosophe  français.  Chef  de  cabinet 
de  V.  Cousin  à  l'instruction  publique 
(1840),  secrétaire  du  Gouvernement 
provisoire  (1848),  député  de  Seine-et- 
Oise  à  la  Constituante  et  à  la  Légis- 
lative (1848-1851),  il  combattit  Ca- 
vaignac, vola  l'expédition  de  Rome 
et  les  mesures  contre  la  presse,  |)ro- 
testa  contre  le  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre, refusa  le  serment  et  donna 
sa  démission  de  professeur  au  (Col- 
lège de  France.  Député  de  Seine-et- 
Oise  en  1869,  puis  en  1871,  il  s'altach^ 


24 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


à  Thiers,fut  élu  sénateur  inamovible 
(1875)  et  devint  ministre  des  affaires 
étrangères  dans  le  cabinet  Ferrv 
(I880-)8S1).  —  Pour  ses  travaux  phi- 
losophiques el  histo- 
riques,V.  vol.  Biogra- 
phie PHILOSOPHIQUE. 

BARTllOl  (Jean- 
Louis)  (1862).  Avocat 
à  Pau,  député  d'Olo- 
ron  (1889),  il  siéf^ea  à 
gauche  et  l'ut  réélu  en 
1893.  Ministre  des  tra- 
vaux publics  dans  le 
cabinet  Dupuis(1894), 
il  reç,"ul  le  porteleuille 
de  Tinlérieur  dans  le  cabinet  Méiine 
(1896-1898).  Réélu  aux  élections  de 
1898,  M.  Barthou  a  contribué  à  la 
chute  du  ministère  Brisson. 

BARTLE-FRERE  (Sir  Henry- 
Edvvard)  (1815-1884),  homme  d'Etat 
anglais.  Gouverneur  à  Calcutta, puis 
à  Bombay  (1857-1867),  secrétaire 
d'Etat,  gouverneur  de  la  colonie  du 
Cap,  il  dirigea  les  oi:)érations  contre 
Cettivayo,  roi  des  Zoulous  (1877),  et 
fut  nom"mé  à  son  retour  président  de 
la  Société  de  géographie  de  Londres. 

BASLY  (Emile)  (1854),  homme  poli- 
tique français.  Ouvrier  mineur,  il 
organisa  les  grèves  d'Anzin  (1884), 
fut  élu  député  de  la  Seine  (1885), 
siégea  à  l'extrême  gauche,  el  fut 
l'éélu  par  l'arr.  de  Béthune  dans  une 
élection  partielle  (1891)  et  aux  élec- 
tions générales  (1893  el  1898). 

BA.SSA1VO  (Duc  de).  (V.  MvRET.) 

BASTIAT  (Frédéric)  (1801-1850). éco- 
nomiste français.  Libre-échangiste  et 
adversaire  du  socialisme,  il  fut  dé- 
])uté  des  Landes  à  la  Constituante 
(1848)  et  à  la  Législative  (1849),  vola 
pour  Cavaignac  el  eut  une  lutte  cé- 
lèbre avec  Proudhon  sur  la  légitimité 
de  l'intérêt.  —  (V. volumes  Biogr  \phie 
philosophique,  economie  politique, 
Socialisme). 

BVSTID  (Martial-Raymond)  (1821- 
1880),  homme  politique  français.  Dé- 
Ijulé  du  Cantal  (1869),  il  vota  contre 
la  guerre  de  1870,  fut  réélu  en  1871, 
soutint  la  |)oliticiue  de  Thiers;  de 
nouveau  député  (1876),  il  fut  un  des 
363,  et  battit  en  18771e  candidat  offi- 
ciel, M.  de  Chazelles. 

BASTIDE  (Jules)  (1800-1879).  Car- 
bonaro et  combattant  deJuillel  1830, 
il  fut  condamne  à  mort  par  contu- 
mace en  1832  pour  l'affaire  des  funé- 


railles du  général  Lamarque,  devisL 
directeur  du  A'ational  (1836)  et  colla- 
bora à  la  Revue  nationale  avec  Bû- 
chez. Ministre  des  affaires  étrangères 
(18 18),  il  rentra  dans  la  vie  privée 
après  le  coup  d'Etat  de  décembre. 

BATBIE  (Anselme-Polycarpe)  (1828- 
1887),  homme  politique  français.  Doc- 
teur en  droit,  il  se  consacra,  de  1852 
à  1870,  à  l'élude  du  droit  public  et 
administratif  el  à  l'économie  politi- 
que. Député  du  Gers  (1871),  il  siégea 
au  centre  droit,  fut  ministre  de  l'ins- 
truction publique  dans  le  cabinet  de 
Broglie  (24  mai  1873),  sénateur  du 
Gers  (1876)  et  réélu  en  1879. 

BATHLRST  (Henry, lord)(1762-i834), 
homme  d'Etat  anglais.  Secrétaire 
d'Etat  pour  les  colonies  (1809),  un 
des  ardents  ennemis  de  la  France, 
il  quitta  son  poste  en  1825  el  le  reprit 
avec  le  titre  de  président  du  conseil 
(1828-1830). 

BATTHYAIVY  (Louis,  prince),  1809- 
1849),  homme  politique  hongrois. 
Membre  du  parti  libéral  à  la  Cham- 
bre des  magnats  (1839-1848),  il  se 
rendit  à  Vienne  après  le  meurtre  du 
comte  Lamberg,  n'obtint  aucun  ré- 
sultat et  prit  les  armes.  Fait  prison- 
nier à  Pesth  par  Windischgraetz,  il 
fut  passé  par  les  armes. 

BAl'DE  (Jean-Jacques,  baron)  (  1792- 
1862).  Préfet  de  la  Manche,  préfet  de 
police,  conseiller  d'Etat,  député  de 
Roanne  en  1846,  il  disparut  de  la 
scène  politique  en  1848. 

BAUDIIV  (Jean-Baptiste- Alphonse- 
Victor)  (18 11-1851).  Adeptedes  théories 
de  Saint-Simon,  il  s'af- 
filia aux  sociétés  se- 
crètes sous  Louis-Phi- 
lippe, fut  compromis 
dans  l'al'faire  du  15  mai 
1848,  bénéficia  d'une 
ordonnance  de  non-lieu, 
représenta  le  départe- 
ment de  l'Ain  à  la  Lé- 
gislative (1849),  siégea  D  ,■  „,•  .  , 
a  la  Montagne,  appSya  Baud.n  (Victor). 
Ledru-Rollin  et  fut  tué  le  3  décttnbre 
1851  sur  up'  barricade  du  faubourg 
Saint-.\ntoi.  ;.  (V.  vol.  Histoire  con- 
tempormne.) 

BALDIK  (Pierre)  (1863),  neveu  du 
précédent.  Avr.  \it  à  Paris  dès  1885, 
il  fut  élu  conse  1er  municipal  de  Pa- 
ris (Quinze-Vini  s)  en  1890  el  nommé 
rapporteur  gén\.val  du  budget  de 
la   \  ille  pendant  |)lusieurs  années; 


/ 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIECLE 


25 


vice-président  (1895),  puis  président 
du  Conseil  municipal  en  1896.  Comme 
tel  il  présida  à  l'or^^ani- 
salion  des  Cèles  IVanco- 
russes.  Elu  député  en 
1898  par  le  XI*  arrondis- 
sement de  Paris  avec  un 
programme  de  réformes 
républicaines  et  socia- 
leSi 

BAUDRY  D'ASSOIV 
Baudin  (Pierre).  (Léon-Armand-Charles 
de)  (1836).  Député  de  la 
Vendée  (1876),  il  soutint  la  polilifjuc 
du  duc  de  Brof^lie,  fut  réélu  en  1877 
jusqu'en  1898  et  se  montra  bruyant 
et  continuel  interrupteur  autant  que 
royaliste  intransigeant. 

BALSSET  (Louis-François,  baron 
de)  (1748-1824).  Evéque  d'Alais  (1784), 
membre  des  assemblées  de  notables 
(1787-1788)  pour  le  Languedoc,  il  fut 
emprisonné  de  1792  à  1794.  Membre 
de  la  Chambre  des  pairs  (1815),  il 
reçut  le  chapeau  de  cardinal  (1817). 
H  entra  à  l'Académie  française  en 
1816. 

BAZAIIN'E  (Achille-François)  (1811- 
1888),  maréchal  Je  France.  Engagé 
volontaire  en  1831,  il  servit  en  Algé- 
rie, en  Crimée,  en  Italie,  au  Mexique 
(1862-1867)  où  il  intrigua  pour  son 
propre  compte,  se  maria  avec  une 
riche  Mexicaine,  décréta  les  mesures 
les  plus  sanguinaires  au  nom  de 
Maximilien  qu'il  rendit  impopulaire, 
et  rêva,  au  dire  du  général  Félix 
Douay,  «  pour  lui,  au  Mexique,  la 
foi'tune  de  Bernadotte  en  Suède  ». 
Les  Elats-L'nis  exi- 
geaient le  rct  rait  des 
troupes  françaises, 
et  Juarez  gagnait 
du  terrain.  Bazaine 
revint  en  France, eut 
;,v:  le  commandement 
du  III°corps,à  Nan- 
cy, laissa  écraser 
Frossard  à  Forbach 
(6  août  1870),  obtint 
le  commandement 
en  chef  de  l'armée  du  Rhin  (12  août), 
se  laissa  par  calcul  et  par  faiblesse 
couper  la  route  de  France.  Après  les 
journées  de  Borny,  de  Rezonville,  de 
Saint-Privat  (14, 16  et  18  août),  il  ren- 
tra à  Metz,  immobilisant  une  forte 
armée,  attendant  les  événements,  ne 
prenant  aucune  mesure  pour  ména- 
ger ses  vivres  ou  surprendre  les  con- 


Bazaine. 


vois  de  l'ennemi,  espérant  que  l'heure 
viendrait  pour  lui  de  se  poser,  avec 
le  concours  de  l'éiranger,  en  arbitre 
de  la  France  qu'il  livrait.  Combattre 
la  République,  les  «  mauvaises  pas- 
sions »,  comme  il  disait,  à  l'aide  de 
cette  armée  qu'il  conservait  pré- 
cieusement, tel  était  son  rêve,  et 
pour  le  réaliser  il  entama  des  négo- 
ciations avec  le  prince  Frédéric- 
Charles,  se  servit  d'un  mystérieux 
négociateur,  nommé  Régnier,  envoyé 
par  Bismarck,  envoya  Bourbaki  à 
Londres  auprès  de  l'ex-inipératrice 
et  avec  la  permission  de  l'ennemi, 
délégua  Boyer  (10  octobre)  à  \'er- 
sailles  auprès  de  Bismarck, puis  Chan- 
garnier  au  prince  Frédéric-Charles 
(25  octobre).  Les  Allemands  l'amu- 
sèrent, attendant  l'heure  de  la  capi- 
tulation (28  octobre),  accordèrent  les 
honneurs  de  la  guerre  que  Bazaine 
n'accepta  pas,  tant  il  avait  peur  de 
défiler  devant  ses  troupes!  Il  se  ré- 
fugia le  29  au  malin  dans  les  rangs 
prussiens,  revint  à  Paris  après  la 
paix,  fut  traduit  devant  un  conseil 
de  guerre  qui  siégea  au  Grand-Tria- 
non  (6  oclobre-lOdécembre  1873),  et 
condamné  à  la  dégradation  militaire 
et  à  la  peine  de  mort.  Deux  jours 
après,  celle  peine  était  commuée  en 
prison  perpétuelle;  huit  mois  plus 
tard,  Bazaine  s'évadait  de  l'île  Sainte- 
Marguerite  ou  plutôt  s'en  allait,  mon- 
tait dans  une  barque  où  l'attendait 
sa  femme  et  son  neveu;  il  se  relira 
en  Italie  et  alla  finir  à  Madrid,  dans 
un  isolement  presque  complet,  son 
existence  déshonorée.  (V.  volume 
Guerre  franco-allemande.) 

BAZARD  (Saint-Armand)  (1791-1832). 
Sous  la  Restauration,  il  créa  la  char- 
bonnei'ie  française,  fut  chef  de  la 
vente  suprême  et  organisa  la  partie 
civile  du  complot  de  Belfort  (1821). 
Condamné  parcontumace,  il  continua 
sa  propagande  dans  l'ouest  de  la 
France,  s'affilia  au  saint-simonisme, 
en  devint  le  chef  avec  Enfantin  et 
rompit  avec  celui-ci  en  1831.  Il  avait 
fondé  lesjournaux  le  Producteur  (I82:i) 
et  r Organisateur  (1829).  (V.  le  mot 
Saint-Simomsme  au  volume  Socia- 
lisme.) 

BAZE  (Jean-Didier)  (1800-1881).  Dé- 
puté de  Lot-et-Garonne  à  la  Con- 
stituante (1848)  et  à  la  Législative 
(1849),  il  fut  nommé  questeur  et  vota 
avec  la  droite.  Arrêté  le  2  décembre 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VLNGTIÈ.ME  SIÈCLE 


1851,  puis  exilé,  il  rentra  à  l'amnislie 
de  1859,  fut  élu  député  de  Lot-et- 
Garonne  en  1871,  et  sénateur  ina- 
movible nommé  par  lAssemblée  na- 
tionale. Il  siégea  avec  les  républi- 
cains modérés. 

BAZILLE  (Jean-François-Gaston) 
(1819-1894).  Président  de  la  Société 
d'agriculture  de  l'Hérault,  il  l'ut  élu 
sénateur  de  son  déparlement  (1879; 
et  siégea  à  la  gauche  républicaine. 

BEACH(Sir  Michael-EdwardHicks) 
(1837),  hommo  politique  anglais.  Dé- 
puté du  comté  de  Gloucester  à  la 
Chambre  des  communes  (1864),  se- 
crétaire d'Etat  pour  l'Irlande  (1874), 
ministre  des  colonies  (1878-1880),  il 
soutint  Disraeli  contre  Gladstone, 
l'ut  chancelier  de  l'Echiquier  (1885) 
dans  le  ministère  Salisbury  qui  lui 
donna  le  secrétariat  de  l'Irlande 
(1886-1887). 

BEACOIVSFIELD     (Lord).  (V.     DiS- 

H.\ELI.) 

BEAUHARIXAIS  (Famille  de).  Fran- 
çois, marquis  de  Beauharnais  (1756- 
1823),  fut  député  aux  Etats  généraux, 
éniigra,  servit  dans  l'armée  de  Condé, 
se  rallia  à  l'Empire  (1804)  et  fut  am- 
bassadeur en  Espagne. 

Joséphine  Tascher  de  la  Pagerie 
(1763-1814)  épousa  ^/exanaVe,  vicomte 
de  Beauharnais  (1760-1794)  (V.  vol. 

BlOGKAPHlE  POLITIQUE  GÉNÉRALE  JUS- 
QU'AU xix°  SIÈCLE)  ;  emprisonnée  (1794) 
et  relâchée  après  le  9  thermidor, 
elle  se  remaria  avec  le  général  Bo- 
naparte (1796),  fut  sacrée  impératrice 
des  Français  (1804)  et  se  retira  à  La 
Malmaison  après  son  divorce  avec 
Napoléon  (180'J).  Elle  avait  eu  de 
son  premier  mariage  deux  enfants  : 
Eugène  et  Hortense. 

£■«36116  (1781 -1824)  fut  aide  de  camp 
de  Bonaparte  en  Egypte,  se  distin- 
gua ù  Marengo,  fut  nommé  vice-roi 
d'Italie  (1805),  prince  de  'Venise  (1807), 
reçut  un  commandement  en  chef 
(1809),  battit  l'archiduc  Jean  à  Haab 
et  aida  à  la  victoire  de  VVagram.  Il 
fit  la  campagne  de  Russie,  combattit 
à  Lutzen,  et  revint  défendre  les  fron- 
tières d'Italie  contre  Beliegardo(1813- 
1814).  Obligé  de  fuir  Milan,  il  mit  ses 
trésors  on  sûreté,  rejoignit  son  beau- 
père  le  roi  de  Bavière  qui  le  dota  du 
duché  de  Leuchtenborg  el  de  la  prin- 
cipautéd'Eichsla-dl.  Ilconc|oil  à  Pai-is 
les  bonnes  grâces  de  Louis  W  III  et 
du  tsar  Alexandre,  se  fixa  définilive- 


ment  en  Bavière  où  il  accrut  encore 
sa  grande  fortune.  —  Sa  descendance 
porte  le  nom  de  Leuchtenberg  et  le 
litre  d'altesse  impériale  russe  depuis 
le  mariage  de  son  fils  Maximilien 
(1817-1852)  avec  une  fille  de  Nico- 
las I". 

Eugénie-Horteme  (1783-1837)  se 
maria  avec  Louis  Bonaparte  (1802), 
devint  reine  de  Hol- 
lande (1806),  vécut 
presque  toujours 
éloignée  de  son  ma- 
ri, sa  conduite  plus 
que  légère  ayant  ac- 
cru la  mésintelli- 
Sence  qui  existait 
es  le  début  du  ma- 
riage. A  la  chute  de 
Napoléon,  elle  se 
retira  à  Constance, 
puis  au  château  d'A- 
renenberg  (Suisse), 
sous  le  nom  de   Napoléon  III.   (V. 

MORNY.) 

BEAt'JOUR  (  Louis-Auguste-Çélix, 
baron  de)  (1763-1836),  homme  poli- 
tique et  publiciste  français.  Il  remplit 
plusieurs  postes  diplomatiques  sous 
la  Révolution,  fut  membre  du  Tri- 
bunal; député  de  Marseille  en  1831, 
il  entra  à  la  chambre  des  pairs 
(183.5). 

BEADMONT  (  Gustave-Auguste  de 
Lv  BoNNiMÈRE  de)  (1802-1836).  Député 
de  la  Sarthe  (1839),  réélu  jusqu'en 
1851,  il  vola  avec  la  gauche  modérée, 
fut  ambassadeur  à  Londres,  puis  à 
\ienne  sous  la  République  de  1848, 
fui  ;,rrété  pendant  quelques  jours  au 
2  décembre  et  rentra  dans  la  vie  pri- 
vée. 

BEALQUlER  (Charles)  (1833).  Dé- 
pulé  de  Besançon  (1880),  réélu  cons- 
tamment, il  siégea  dans  le  parti  ra- 
rical. 

BEADREPAIRE  (QuESNAY  DE).  (\'. 
QUESNVY.) 

BEAI  VAL  (  Marc-  Etienne-Gabriel, 
prince  de)  (1773-1849),   grand  d'Es- 

Ïagne,  chambellan  de  Napoléon  I". 
enu  à  l'écart  par  Louis  .WIII,  il  fut 
nommé  pair  de  France  par  Louis- 
Philippe  en  1831. 

BEBEL  (Augnst-Ferdinand)  (1840), 
homme  politique  allemand.  Depuis 
1862,  agent  actif  du  parti  socialiste 
allemand  attaché  aux  idées  de  Karl 
Marx,  président  du  comiiédescercles 
ouvriers  (1865),  il  devint  député  de 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX.-1NEUVIÈME  SIÈCLE 


27 


Glauchau-Meerane  (Saxe)  au  parle- 
ment de  la  Confédération  de  TAlle- 
magncdu  Nord  (18(37),  protesta  contre 
la  continuation  de  la  guerre  avec  la 
République  française 
et  contre  l'annexion  de 
l'Alsace-Lorraine,  fui 
traduit  devant  la  cour 
d'assises  de  Leipzig 
pour  crime  de  haute 
trahison  (1872),  con- 
damné à  deux  ans  de 
forteresse  avec  Liebk- 
necht  et  réélu  en  1874 
par  ses  mêmes  élec- 
teurs. Député  de 
Dresde  en  1877,  il  com- 
battit Bismarck  et  sa  politique,  fut 
réélu  en  1883,  condamné  en  1886;  élu 
député  de  Hambourg  en  1887  et  en 
481)0,  il  vota  contre  les  nouvelles 
charges  militaires  imposées  au  Reich- 
stag  (1888)  et  subit  encore  de  nom- 
breuses condamnations. 

BECKER  (Léonard-Nicolas,  comte 
de  MoNs)  (1770-1840),  général  fran- 
çais. Il  assista  à  Watlignies,  fit  la 
campagne  de  Vendée  (1794-1795), 
l'expédition  de  Saint-Domingue,  se 
distingua  à  .^uslerlitz  et  à  Essling. 
Député  du  Puy-de-Dôme  pendant  les 
Cent-Jours,  il  fut  chargé   d'accom- 

Eagner  Napoléon  jusqu'à  Rochelbrl. 
ouis  XVI II  le  fit  pair  de  France 
(1818). 

BECKS  (Pierre -Jean)  (1795-1887). 
Après  avoir  l'ait  ses  études  au  sémi- 
naire de  Malines,  il  entra  dans  l'o  dre 
des  Jésuites  (1819).  devint  un  deschefs 
du  jiarli  ultramontain  en  Allemagne, 
et  un  des  conseillers  de  l'archidu- 
chesse Sophie.  Il  succéda  à  Roothaan 
comme  général  de  l'Ordre,  qu'il  di- 
rigea pendant  trente  ans  avec  autant 
de  fermeté  que  de  prudence.  La  ma- 
ladie le  força  à  abandonner  ses  fonc- 
tions (1883)  et  il  se  retira  à  Rome. 

BEDE.lL  (Marie-Alphonse)  (1804- 
1863),  général  français.  Il  servit  en 
Algérie  de  1836  à  1848,  fut  élu  député 
de  la  Loire-Inférieure  à  la  Consti- 
tuante et  à  la  Législative  (1848-1851); 
arrêté  le  2  décembre  1851,  il  fut  exilé 
et  rentra  à  l'ammistie  de  1859. 

BEERNAERT  (Auguste)  (1824), 
homme  d'Etat  beige.  Ministre  des  tra- 
vaux publics  dans  le  cabinet  Malou 
(1874),  chef  de  l'opposition  cléricale 
pen  lant  le  ministère  Frère-Orban 
(1878-1884),    il    devint    ministre    de 


l'agriculture  (1884),  puis  président 
du  conseil  avec  le  portefeuille  des 
finances  jusqu'en  1894. 

BÉUA11VE  (Edouard -Alphonse, 
comte  Lefebvre  de)  (1829-1897),  di- 
plomate français.  Il  commença  sa  car- 
rière en  1849,  fut  chargé  d'affaires  à 
Munich  (1872-1880),  ministre  plénipo- 
tentiaire à  La  Haye  (1880-1882)  et 
ambassadeur  près  lé  Saint-Siège(  1882- 
1896). 

BÉHIC(Louis-Armand-Henri)(1809- 
1891).  Députéd'Avesnes(184G),  minis- 
tre du  commerce,  de  ragriculture  et 
des  travaux  publics  de"l863  à  1867, 
nommé  sénateur  bonapartiste  de  la 
Gironde  en  1876,  non  réélu  en  1879, 
il  avait  débuté  dans  l'administration 
des  finances,  dirigé  les  forges  de 
Vierzon  (1848),  et  rempli  les  fonctions 
d'inspecteur  général  des  Messageries 
impériales  après  le  2  décembre  1851. 

BELC.4STEL(Jean-Baptisle-Gaston- 
Gabriel-Louis  de  Lacoste  de)  (1821- 
181.0).  Député  de  la  Haute-Garonne 
(1871),  il  se  fit  remarquer  par  son  zèle 
religieux  et  monarchiste,  organisa  un 
pèlerinage  à  Paray-le-Monial.  voua 
la  France  au  Sacré-Cœur  (1873),  fut 
élu  sénateur  de  la  Haute-Garonne 
(1876)  et  vota  la  dissolution  de  la 
Chambre  des  députés  le  16  mai  1877. 

BELCREDI  (Richard,  comte  de) 
(1823),  homme  d'Etat  autrichien.  Lieu- 
tenant impérial  à  Prague  (1864),  dé- 
puté au  Reichsrath,  ministre  d'Etat 
et  président  du  conseil  (1865-1867),  il 
fut  nommé  membre  de  la  Chambre 
des  seigneurs  en  1881. 

BELLART  (Nicolas-François)  (1761- 
1826).  Avocat  en  1792,  il  fut  proposé 
pour  la  défense  de  Louis  XVI  ;  on  le 
trouva tropjeune.  Ildéfendit  plustard 
Menou  et  Moreau.  Adulateur  de  Na- 
poléon, il  contribua  à  sa  déchéance,  fut 
comblé  de  dignités  par  Louis  X\  III, 
nommé  procureur  général  à  Paris, 
dressa  l'acte  d'accusation  de  Ney  et 
poursuivit  les  journaux  libéraux.  II 
avait  été  nommé  député  de  Paris  de 
1815  à  1821. 

BELLEYME  (LouiG-Marie  de)  (1787- 
1862).  Procureur  du  roi  à  Pontoise 
(1820),  puis  à  Paris  (1826),  il  devint 
préfet  ae  police  (1827),  député  de  la 
Dordogne  (1829),  de  Paris  (1831),  de 
Ribérac  (1834)  et  entra  à  la  Cour  de 
cassation  (  1857) .  1 1  a  laissé  des  recueils 
d'Ordonnanceit. 

BElliARD  (  Augustin-DanieljComte) 


28 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VLNGTIÈME  SIÈCLE 


(1769-1832),  ^'énéral  français.  Il  com- 
battit à  Jemmapes,  suivi].  Hoche  en 
Vendée,  Bonaparte  en  Italie  et  en 
Ei,'ypte,  assista  à  Austerlitz,  léna, 
Eyi  lu  et  Friediand. partit  en  Espat,me, 
fit  la  campagne  de  Russie,  d'Àlle- 
ma2:ne  et  de  France.  Ambassadeur 
à  Bruxelles  (1830),  il  si<i:na  le  traité 
séparant  la  Beln^iquede  la  Hollande. 
Vinet  a  publié  ses  Mémoires  (18^2) 

BELLLIVE  (Duc  de).  (V.  Victor.) 

BEM  (Joseph)  (1795-18.50),  général 
polonais.  Il  servit  sous  Davout  et  iMac- 
donald  (  1812),  en  qualité  de  lieutenant, 
fut  professeur  à  l'école  d'artillerie  de 
Varsovie,  commanda  l'artillerie  lors 
du  soulèvement  de  la  Pologne  (1830), 
vint  en  France,  se  Joignit  aux  Hon- 
grois révoltés  (I8i8),  commanda  la 
garde  nationale  de  Vienne  dans  l'in- 
surrection d'oct.  18/19,  défendit  la 
Transylvanie  dans  une  remarquable 
campagne,  partit  pour  la  Turquie 
où  il  reçut  le  titre  de  pacha  avec  le 
nom  de  Mourad  après  avoir  embrassé 
l'islamisme. 

BEIVEDEK  (Louis)  (1804-1881),  gé- 
néral autrichien.  Il  prit  une  part  glo- 
rieuse aux  guerres  d'Italie  en  1848-/i9, 
commanda  la  droite  autrichienne  à 
Sollerino.  Nommé  en  1866  général  en 
chef  de  l'armée  de  Bohême,  il  n'ac- 
cepta que  sur  les  instances  de  l'em- 
pereur; ses  hésitations  contribuèrent 
à  amener  le  désastre  de  Sadowa,  que 
rendait  d'ailleurs  presque  fatal  la  su- 
périorité d'armement  des  Prussiens. 
Traduit  devant  un  conseil  de  guerre, 
il  fit  preuve  de  la  plus  remarquable 
dignité  ;  acquitté,  il  mourut  en  dis- 
grâce. 

BEIVEDETTI  (Vincent)  (1817).  Mi- 
nistre de  France  auprès  du  roi  d'Ita- 
lie (1861-1862),  ambasseur  à  Berlin 
(I86Î-1870),  il  favorisa  l'entente  de  la 
France  et  do  l'Italie  (l.s()6),  essaya 
vainement  après  Sadowa  d'obtenir 
quel(|ue  compensation  pour  la  France 
et  se  laissa  Jouer  p  ir  Bismarck  dans 
les  négociations  relatives  à  la  Bel- 
gique; il  se  rendit  à  Ems  près  du 
roi  de  Prusse  au  sujet  de  la  can- 
didature du  prince  de  Hohenzollern 
au  ti-ône  d'Espagne  (1870).  Guillaume 
ayant  relusé  de  le  recevoir,  le  duc  de 
Gramont  et  Emile  Ollivier  jugèrent 
ce  refus  oflensant  et  rappelèrent  l'am- 
bassadenr.  La  guerre  était  déclarée. 
(V  volume  Glkrue  fr\nco-ai.i.k- 
MANDK  )   Depuis    lor.s,    M   iienedetli 


vécut  dans  la  retraite.  Il  a  écrit  :  Ma 
mission  en  Prmse'  (l&ll). 
BÉRÉVEIM  (Prince  de).  (V.  T.^lley- 

K.\ND.) 

BENJAMIN  CONSTANT.  (V.  Cons- 
tant.) 

BENOIST  D'AZY  (Denis,  vicomte) 
(1796-1880).  Député  de  G'  âteau-Chi- 
non  en  1842,  réélu  en  1846,  il  vota  avec 
la  droite  légitimiste.  Député  du  Gard 
en  1849,  il  combattit  la  République, 
resta  dans  la  vie  privée  sous  l'Empire, 
fut  député  de  la  Nièvre  (1871)  et  pré- 
sida comme  doyen  d'âge  les  premières 
séances  de  l'Assemblée  à  Bordeaux. 
BEîVSO,  comte  de  Cavour.  (V.  ce 
nom .  ) 

BEIVTIIVCK  (W^illiam-Henry  Caven- 
Disii)  (1738-1807),  duc  de  Portland, 
homme  d'Llat  anglais.  Lord-lieute- 
nant d'Irlande  (1782),  ministre  de  l'in- 
térieur (1794-1801),  premier  ministre 
Jusqu'en  1803  et  de  nouveau  en  1807. 
Il  était  du  parti  whig. 

BEiVTIlVCK  (William  Cavendish) 
(  1 774-1839),  gouverneur  de  l' Inde  (1827- 
1835).  Il  fut  rappelé  à  la  suite  du  mas- 
sacre d'officiers  anglais  par  les  ci- 
payes  (affaire  de  Weilore). 

BElVTl!V(;K(William-George-Frédé- 
ric  CuENuisii)  (1802-1848),  homme 
politique  anglais,  fils  du  précédent. 
Chef  du  parti  protectionniste,  il  com- 
battit Robert  Peel  et  John  Russell. 
Grand  propriétaire  de  chevaux,  il  se 
fit  un  nom  célèbre  sur  le  turf. 

BÉRANGER  (Jean-Pierre  de)  (1780- 
1857),  chansonnier  français.  Repré- 
sentant du  parti  napoléonien  libéral, 
il  fit  à  la  Restauration  une  guerre 
acharnée  et  ses  chansons  eurent  une 
grande  action  sur 
l'opinion  publi(|ue. 
Plusieurs  Iciis  pour- 
suivi et  condamné, 
en  1828  son  amende 
de  10,000  fr.  fut  cou- 
verte par  une  sous- 
cription nationale. 
En  18'i8,  il  fut  nommé 
député  de  la  Seine  et 
donna  sa  démission 
peu  de  Jours  après. 
Napoléon  111  lui  fit  faire  des  funé- 
railles officielles.  —  (\ .  pour  son 
(euvrc  de  chansonnier,  vol.  Biogka- 

l'IUK   I.ITTKRMRE.) 

BÉREKGER  (Jean,  comte)  (1767- 
IK50).  Député  aux  fatals  généraux, 
puis  aux  Cinq-Cents,  il  prit  une  part 


Béranger. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


29 


active  au  coup  d'Etat  du  18  brumaire 
et  fut  nommé  comte  de  l'Empire. 
Louis  XVlll  le  nomma  directeur  des 
contributions  indirectes.  Louis-Plii- 
lippe  le  créa  pair  de  France. 

BÉRËAGEK  (Alphonse-.Maric-Mar- 
cellin-Tiiomas)  (1783-1866),  dit  de  la 
Drame.  Député  pendant  les  Cent- 
Jours,  il  défendit  la  cause  de  Napo- 
léon II.  Auteur  d'importants  travaux 
de  jurisprudence.  De  1815  à  1827,  il 
ne  s'occupa  que  de  jurisprudence. 
Député  (1828),  il  vota  avec  les  libé- 
raux, fit  le  rapport  qui  entraîna  la 
condamnation  des  ministres  de 
Charles  .\  (1830),  fut  créé  pair  de 
France  (1837)  et  président  à  la  cour 
de  cassation  (1848). 

BÉREIVGER  (René)  (1830).  fils  du 
précédent.  Avocat  général  à  Lyon 
sous  iSapoléon  III,  il 
fut  élu  député  de  la 
Drôme  (1871),  siéo^eaau 
centre  gauche,  fut  un 
instant  ministre  des 
travaux  publics  (1873) 
et  nommé  sénateur  ina- 
movible (1876).  La  loi 
Bérenger  qui  autorise 
la  libération  condition- 
nelle est  animée  de  l'es- 
prit le  plus  généreux  et 
a  donné  d'excellents  résultats.  M.  Bé- 
renger que  les  journaux  «  pornogra- 
phiques »  prennent  volontiers  pour 
objet  de  leurs  railleries,  est  un  des 
hommes  qui  honorent  le  plus  la  ré- 
publique. 

BEREZOWSKI,  réfugié  polonais  en 
France,  auteur  d'un  attentat  contre 
Alexandre  II  de  Russie,  au  bois  de 
Boulogne  (6  juin  1867).  Le  tsar  ne 
fut  pas  atteint  et  Berezowski  fut  con- 
damné aux  travaux  forcés  à  perpé- 
tuité. Il  a  été  transporté  à  l'Ile  Non, 
où  il  est  encore  (1898). 

BERGASSE(Nicolas)  (1750-1832).  Dé- 
puté du  tiers  état  de  la  sénéchaussée 
de  Lyon  aux  Etals  généraux  (178y), 
il  se  retira  c|uelc|ues  mois  après.  Ar- 
rêté en  1703,  il  tut  relâché  après  le 
9  thermidor,  s'occupa  de  mesmé- 
risme,écrivit  des  brochures,  dont  une, 
Esfta'  sur  la  propriété  (1821),  le  fit  tra- 
duire devant  la  cour  d'assises,  qui 
l'acquitta. 

BERLET  (Albert-Ernest-Edmbnd) 
(1837-1886).  Député  de  la  Meurthe 
(I87I),  il  siégea  à  la  gauche  républi- 
caine, fut  élu  député  de  Nancy  (1876), 


Bérenger. 


eut  dans  le  cabinet  Freycinet  (1882) 
le  sous-secrétariat  d'Etal  à  la  marine 
et  aux  colonies,  et  devint  sénateur 
de  Meurthe-et-Moselle  (1883). 

BERiVADOTTE  (Jean-Baptiste-Jules) 
(h6i-l844),  maréchal  de  France,  roi 
de  SuèùC  et  de  xNorvège  sous  le  nom 
de  Charles  XIV  ou  Charles-Jean.  Il 
commanda  une  division  à  1'  '  ■  'us 
(17'J4).  fit  capituler  Maestricht  et  pro- 
tégea la  retraite  de 
Jourdan  (1795).  Am- 
bassadeur à  \  ienne 
(1798),  ministre  de  la 
guerre  (1799),  il  ne 
prit  pas  part  au 
18  brumaire,  et  fut 
envoyé  en  \endée. 
Gouverneur  du  Ha- 
novre (  1804),  il  as- 
sista à  Austerlitz, 
battit  les  Prussiens 
près  de  Halle  et  les  Russes  sur  la 
Passarge.  Gouverneur  des  villes  han- 
séaliciues  (1808),  il  arrêta  les  hos- 
tilités contre  la  Suède  à  la  chute  de 
Gustave  IV,  assista  à  Wagram  (  1809), 
puis  repoussa  les  Anglais  aux  bou- 
ches de  l'Escaut.  Désigné  par  les 
Etats  de  Suède  comme  héritier  pré- 
somptif de  la  couronne,  adopté  par 
Charles  XIII  (lo  octobre  1810),  il  se 
convertit  au  protestantisme,  offrit  son 
concours  à  Napoléon  en  lui  deman- 
dant la  Norvège,  et  s'allia  à  Alexan- 
dre I"  après  le  refus  de  Napoléon. 
En  1813,  il  entra  dans  la  coalition, 
battit  Oudinol  et  Ney  et  combattit  à 
Leipzig  à  la  tête  de  70,000  hommes. 
A  la  mort  de  Charles  XII 1  (5  février 
1818),  il  fut  proclamé  roi  de  Suède  et 
de  Norvège,  et  contribua  à  la  pros- 
périté commerciale  et  industrielle  de 
ce  pays. 

BERIVARD  (Simon)  (1779-1839),  gé- 
néral lVan(;ais.  Chef  du  cabinet  topo- 
graphique de  Napoléon  I",  il  assista 
a  W  aterloo,  devint  aide  de  camp  de 
Louis-Philippe  (1830)  et  ministre  de 
la  guerre (1836).  Sous  la  Restauration, 
il  construisit  des  fortifications,  des 
canaux  et  des  routes  aux  Etats-Unis. 

BERIVARD  (Aristide-Martin, dit  Mar- 
tin-Bernard) (1808-1883).  Affilié  aux 
sociétés  secrètes  aux  débuts  du  règne 
de  Louis-Philippe,  il  fut  avec  Blanqui 
et  Barbés  organisateur  de  l'affaire 
du  12  mai  1839;  emprisonné  à  Belle- 
Isle,  puis  à  DouUens,  jusqu'en  1848, 
le  Gouvernement  provisoire  le  nomma 


30 


EiNCYCLOPÉDIE  POPULAIliE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


commissaire  général  de  la  République 
pour  les  départements  du  Rhône,  de 
l'Ardèche  et  de  la  Haute-Loire.  Dé- 
puté à  la  Constituante  et  à  la  Légis- 
lative, compromis  dans  le  mouvement 
de  juin  1849  avec  Ledru-Rollin,  il  ga- 
gna l'étranger,  fut  élu  en  1871  député 
de  la  Seine  et  vota  avec  l'extrême 
gauche. 

BER1VARD-L.4VERG1VE.  (V.   LWER- 

GNE.) 

BERïV.iRD  -  LAZ.4RE  (  Lazare-  Ber- 
nard, dit),  publiciste  et  homm.e  poli- 
tique français,  auteurd'un  important 
ouvrage  :  r Antisémitisme,  son  histoire 
et  ses  causes,  dont  M.  Edouard  Dru- 
mont  lui-même  se  plut  à  noter  l'im- 
partialité (1894).  Dans  ce  volume,  nous 
devons  surtout  rappeler  que  M.Ber- 
nard-Lazare fut  le  premier  à  ouvrir 
la  campagne  de  revision  du  procès 
Dreyfus.  11  a  écrit  à  ce  sujet  diverses 
brochures  que  n'ont  fait  que  repro- 
duire et  commenter  ceux  qui  ont  par 
la  suite  traité  le  même  sujet  :  la  Vé- 
rité sur  l'affaire  Dreyfus  (Bruxelles, 
1896;  Paris,  1897);  Une  Erreur  judi- 
ciaire :  l'affaire  Dreyfus,  avec  exper- 
tises d'écritures  (1  vol  ,  1897);  Com- 
ment on  condamneun  innocent  (1898). 
BERXETTI  (Tommaso)  (1779-1852), 
cardinal  italien.  Interné  à  Reims  pour 
avoir  refusé  d'assister  au  mariage  de 
Napoléon  1"  et  de  Marie-Louise,  il 
retourna  à  Rome  avec  Pie  VII,  devint 
secrélaire  d'Etat  de  Léon  XII  C1827), 
de  Grégoire  XVI  (1831)  et  suivit  Pie  IX 
à  Ga  te  (1848). 

BERIVIER  (Etienne-Alexandre-Jean- 
Baptiste-Marie)  (1762-1806),  prélat 
français.  Curé  à  Angers,  il  refusa  de 
prêter  le  serment  civique,  se  lança 
dans  la  chouannerie,  dont  il  devint  un 
des  chefs,  fit  sa  soumission  à  Hoche, 
dévoila  à  Bonaparte  le  pian  d'un  sou- 
lèvement royaliste  (1799)  et  fut  nommé 
évêquc  d'(3rléans  en  1802. 

BERIVSTORFF  (Christian-Gûnther, 
comte  de)  (1769-1835),  diplomate  da- 
nois. Ministre  des  affaires  étrangères 
(1797),  ambassadeur  à  Vienne  (1810), 
nuis  à  Berlin,  il  assista  au  congrès  de 
Vienne  (1815),  entra  au  service  de  la 
Prusse  (1818)  et  fut  ministre  des 
affaires  étrangères. 
BERRY  (  Duc  et  duchesse  de).  {V. 

BoUIUiON.) 

BERRY  (Georges)  (1856).  Avocat  à 
Paris,  conseiller  municipal  du  quar- 
tier  de-  I»  Chausscc-d'Anlin   (1881),    I 


Berryer. 


conservateur,  puis  républicain  rallié, 
il  fut  élu  député  du  I.V  arr.  de  Paris 
(1893  et  1898). 

BERRYER  (Antoine-Pierre)  (1790- 
1868),  avocat  célèbre.  Il  défendit  les 
généraux     Debelle     et    Cambronne 
(1815),  plaida  dans  différents  procès 
contre  les  journaux,  se  fit  une  grande 
réputation   dans  l'affaire   des   ban- 
quiers Séguin  et  Ouvrard,  dans  le 
procès  de  Lamennais,  et  fut  élu  dé- 
puté de  la  Haute-Loire  en  1830.  Lé- 
gitimiste convaincu,   il  combattit   le 
gouvernement   de   Juillet,  fut  pour- 
suivi après  le  .soulè- 
vement de  la  Vendée 
tentée    par    la    du- 
chesse    de     Berry, 
mais  acquitté  (1832), 
défendit    Louis- Na- 
poléon   devant    la 
Chambre  des   pairs 
après  l'échauffourée 
de  Boulogne  (1840), 
alla  à  Londres  avec 
des  notabilités  de  son 
Iiarti  saluer  le  comte  de  Chambord 
du  titre  de  roi  de  France  (1843^.  Aux 
Assemblées  de  1848  et  de  1849,  dé- 
puté   des    Bouche*-du-Rhône,    son 
rôle   fut   assez    effacé.  Il  ne  rentra 
à  la  Chambre,  sous  l'Empire,  qu'en 
1863,  et  prit  souvent  la  parole  dans 
des  questions  budgétaires  et  d'ad- 
ministration   publique.    Merveilleux 
orateur,  il  soutint  constamment  les 
principes  monarchistes  qu'il  ne  con- 
sidérait   pas  comme    incompatibles 
avec  les  mesures  les  plus  libérales. 
BERSOT(Pierre-Ernest)(1816-1880). 
Secrétaire  de  N'ictor  Cousin  au  mi- 
nistère de  l'instruction  publique(  1840), 
il  fut  nommé  professeur  de  philoso- 
phie à  Bordeaux  à  la  renlréedc  Guizot 
aux  affaires.  Obligé  de  quitter  Bor- 
deaux à  la  suite  de  polémiques  avec 
Lacordaire,  il  professa  à  Dijon,  puis  à 
X'ersailles,  et  refusa  en  1851  de  prêter 
serment  à  Louis-Napoléon.  Depuis  il 
collabora  aux  Débats  et  fut  nommé  di- 
recteur de  l'Ecole  normale  (187 1-1880). 
—  Pour  sa  carrière  philosophique, 
V.  vol.  Biographie  littéraire  et  phi- 
losophique. 

BERT  (Paul)  (1833-1886).  Préfet  du 
Nord  (1871),  député  de  l'Yonne  (1874), 
puis  d'Auxerre  (1876),  il  fut  un  des 
363.  réélu  en  1877,  en  1881,  en  1885. 
l-'idèle  soutien  de  la  politique  deGam- 
betta,  il  eut  le  portefeuille  de  l'instruc- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


31 


nei-t  (Paul). 


tion  publique  et  des  ctïltes  dans  le 
«  grand  ministère  »  (1881-1882),  prit 
une  part  active  aux 
discussions  relatives 
aux  questions  d'en- 
seignement et  de  laï- 
cisation. En  188(5  (31 
janvier)  il  fut  nommé 
résident  général 
dans  l'Annam  et  le 
Tonkin  par  M.  de 
Freycinet,  et  mou- 
rut de  la  dysenterie 
le  11  novembre  1886. 
—  V.  vol.  Biographie 
SCIENTIFIQUE  pour  scs  travaux  scien- 
tifiques. 

BEIîTEAt'X  (Henry-Maurice)  (1852). 
Agent  de  change  à  Paris,  député  de 
Versailles  (1893),  membre  influent  du 
parti  rad'cal. 

BERTHAUT  (Jean-Auguste  )  (1817- 
1881),  général  français.  Commandant 
de  la  garde  mobile  de  la  Seine  (1870), 
il  assista  aux  combats  sous  Paris, 
devint  ministre  de  la  guerre  dans  le 
cabinet  Dufaure  (1876),  dans  les  ca- 
binets Jules  Simon  et  de  Broglie 
(1877),  commanda  le  XVI II'  corps  à 
Bordeaux  (1878)  et  donna  sa  démis- 
sion après  le  vote  de  flétrissure  de  la 
Chambre  contre  le  ministère  du  Seize- 
Mai. 

BERTHELOT  (Pierre-Eugène-Mar- 
celin)  (1827).  Président  du  comité 
scientifique  de  défense  de  Paris  (  1870), 
il  s'occupa  de  la  fa- 
brication des  canons, 
de  la  nitroglycérine, 
de  la  dynamite  et  des 
poudres  de  guerre, 
fut  nommé  membre 
du  comité  consultatif 
des  poudres  et  salpê- 
tres (1876),  sénateur 
inamovible  (1881),  mi- 
nistre de  l'instruction 
Bertheiot.  publique  dans  le  ca- 
binet Goblet  (1886- 
1887),  des  affaires  étrangères  (cabinet 
Bourgeois,  189>1896).  Il  s'est  beau- 
coup occupé  de  la  réorganisation  et 
de  la  laïcité  de  l'enseignement  pri- 
maire et  siège  à  la  gauche  radicale.  — 
Pour  ses  nombreux  travaux  scienli- 
fiques,V.  vol.  de  Chimie  et  Biographie 

SCIENTIFIQUE. 

BERTHELOT  (André- ^larcel)  (1862), 
publiciste  et  homme  politique  fran- 
çais. Lauréat  du  concours  d'agréga- 


.<^;^'''^. 


tion  d'histoire  et  de  géographie 
(1884),  il  fut  nommé  h  l'école  de  Rome 
et  chargé  de  missions  en  Allemagne 
et  en  Hollande,  puis  devint  maître 
de  conférences  à  l'Ecole  des  Hautes 
Etudes  (Sorbonne),  où  il  professa 
l'histoire  des  religions  de  la  Grèce  et 
de  Rome  (1886-1»98).  Depuis  1885, 
M.  André  Bertheiot  est  attaché  com- 
me secrétaire  général  à  la  Grande 
Encyclopédie,  œuwe  magistrale  à  la- 
quelle le  fils  de  notre  grand  chimiste 
aura  prfs  une  pari  des  plus  impor- 
tantes. 

Elu  conseiller  municipal  de  Paris 
(quartier  de  la  Monnaie)  en  1893,  il  fut 
réélu  en  I8'j6.  A  l'Hôtel  de  Ville,  il  s'est 
consacré  principalement  à  la  grande 
question  du  Métropolitain,  et  a  pré- 
senté le  projet  qui  est  actuellement 
en  cours  d'exécution. 

Aux  éleclions  de  1898,  M.  Bertheiot 
a  été  élu  député  de  Paris  (Vl^arrond.). 
Il  appartient  au  parti  républicain  so- 
cialiste. 

BERTHIER (Louis-Alexandre)  (1753- 
1815),  maréchal  de  l'Empire,  prince 
de  Neuchûtel  et  de 
Wagram.  Il  fît  les 
guerres  d'Amérique, 
celles  de  Vendée,  ser- 
vit sous  Bonaparte  en 
Italie,  en  Egypte  et 
contribua  au  coup 
d'Etat  du  ISbrumaire. 
Ministre  de  la  guerre, 
puis  major-général,  il 
lit  toutes  les  cam- 
pagnes de  l'Empire. 
.N  om  m  é  pa  i  r  de  V  r  a  n  ce 
à  la  première  Restau- 
ration, il  se  retira  pendant  les  Cent- 
Jours  à  Bamberg  (Bavière)  où  il  fut 
tué  par  des  gens  masqués. 

BERTHOLLET(Claude-Louis,comte) 
(174.9-1822),  chimiste  français.  Il  fut 
chargé  par  la  Convention  de  diriger, 
avec  Monge,  la  préparation  de  la 
poudre,  puis,  par  le  Directoire,  de 
recueillir  les  objets  d'art  enlevés  en 
Italie.  II  fit  partie  de  l'expédition 
d'Egypte,  fut  comblé  d'honneurs  par 
Napoléon  I",  vota  néanmoins  sa  dé- 
chéance et  fut  créé  pair  de  France 
par  Louis  XVIII.  —  Pour  sa  carrière 
scientifique,  V.  vol.  de  Chimie  et  Bio- 
graphie SCIENTIFIQUE. 

BERTHOLOI\  (César)  (1808-1885).  Il 
fit  de  l'opposition  au  gouvernement 
de  Louis-Philippe  dans  les  sociétés 


Berthiei'. 


32 


EINCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


secrètes  de  la  réo-ion  lyonnaise,  dans 
son  journal  le  Censeur  cl  dans  la 
campagne  rérormlsle  des  banquets. 
Député  de  l'Isère  à  la  Consliluanle 
et  à  la  Législative  (Ib4b-185l),  il  l'ut 
interné  en  Afrique  après  le  coup  d'Etat 
du2décembre  1851.  Préfet  de  la  Loire 
(4  septembre  1870),  député  de  Saint- 
Etienne  (1876),  un  des  363,  réélu  en 
1877  et  en  lb'81,  il  siégeait  à  l'ex- 
trême gauche. 

BERTlN  (Louis-François)  (1766- 
1841),  dit  VAiné.  11  combattit  la  Ré- 
volution dans  différents  journaux  et 
fonda  le  Journal  des  Débats  après  le 
18  brumaire.  Détenu  au  Temple,  puis 
déporté  à  l'île  d'Elbe,  à  la  suite  d'une 
conspiration  royaliste,  il  revint  en 
1804,  fui  dépossédé  de  son  journal 
(181 1)  qu'on  nommait  Journal  àe  l'Em- 
pire depuis  1804  et  ne  le  recouvra 
qu'en  1814.  Il  suivit  Louis  XVIII  à 
Gand  et  le  soutint  constamment.  Il  lit 
de  l'opposition  à  Charles  .\  et  se  rallia 
à  Louis-Philippe.  —  Son  fils,  Louis- 
Marie- Armana  (I801-I85'i),lui  succéda 
à  la  direction  du  Journal  des  Débats. 

BERTIIV  DE  VAUX  (Louis-François) 
(1771-1842),  frère  du  précédent.  Un 
des  fondateurs  du  Journal  des  Débats, 
il  lit  peu  de  politique  sous  l'Empire. 
En  1814,  il  suivit  Louis  XVIII  à  Gand, 
fut  député  en  1815,  en  1820,  conseiller 
d'Etal  en  1827  et  se  rallia  à  Louis-Phi- 
lippe qui  le  chargea  de  missions  en 
Hollande  et  en  Angleterre,  et  le  fit 
pair  de  France  (1832). 

BERTO\  (Jean-Baptiste)  (1769-1822), 
général  français.  11  (il  partie  des  ar- 
mées du  Nord  et  de  Sambre-el-Meuse, 
assislaà  Austerlitz,àFriedland,servil 
en  Espagne,  fut  nommé  gouverneur 
de  Malaga,  combattit  à  Toulouse  et 
à  Waterloo.  Affilié  aux  carbonari, 
compromis  dans  la  conspiration  de 
Saumur,  il  fut  condamné  à  mort  et 
exécuté  (5  octobre  1822). 

BEKTR.\]VD  (Hcnri-Gratien,  comte) 
(1773-1844),  maréchal  de  France.  Il 
fit  la  campagne  d'Egypte,  se  distin- 
gua à  Aboukir,  suivit  Napoléon  à 
Pile  dElbe  el  à  Sainte-Hélène  et  ne  re- 
vint en  France  qu'en  1821.  Député 
de  Châteauroux  en  1330,  il  fil  de  l'op- 
position  libérale. 

BERVILLE  (Saint-Albin)  (1788-1868). 
Avocat  éloquent  et  libéral,  il  défendit 
Paul-Louis  Courier  (1821)  et  Béran- 
ger  (  1822),  fut  nommé  député  de  Seine- 
cl-Oise  (1838)  et  fut  réélu  à  l'Assem- 


blée constituante  (  1848). Collaborateur 
de  journaux  politiques,  il  a  donné 
une  édition  clés  Œuvres  de  Pothier 
(1826  et  suiv.,  26  vol.)  et  quelques 
ouvrages  littéraires. 

BE.SL.4Y  (Charles)  (1795-1878).  Dé- 
puté de  Pontivy  au  début  du  règne 
de  Louis-Philippe,  du  Morbihan  à  la 
Constituante  (1848),  méié  activement 
pendant  l'Empire  au  mouvement  ré- 
publicain, nommé  membre  de  la 
Commune  de  Paris  par  le  Vl"  arr.  et 
gouverneur  de  la  Banque  de  France, 
n  la  protégea  contre  les  récpiisitions 
et  tous  les  partis  rendirent  hommage 
à  son  intégrité.  Après  la  défaite  de 
la  Commune,  il  se  réfugia  à  Neu- 
châtel  (Suisse). 

BESÎV.\RD  ( Armand- Louis-Charles- 
Gusla^c)  (1833),  amiral  français.  Il 
servit  en  Crimée,  en  Chine  et  dans 
l'armée  de  Bretagne  (1870).  Comman- 
dant en  chef  de  la  division  navale  de 
rExlréme-Orient,  il  reçut  le  porte- 
feuille de  la  marine  dans  les  cabinets 
Ribot  (1895)  et  Méline  (1896-1898). 

BESTOliJEV  (Alexandre-Alexandro- 
vitch)  (1797-1837),  écrivain  russe.  Aide 
de  camp  du  duc  Alexandre  de  Wur- 
temberg, il  fut  dégradé  et  envoyé  en 
Sibérie  (182.5)  à  la  suite  d'une  cons- 
piration contre  Nicolas  I".  Amnistié 
(1829),  il  reprit  du  service  à  l'armée 
du  Caucase. 

BETHMOKT  (Eugène)  (1804-1860), 
avocat.  Député  de  Paris  (1842),  puis 
de  La  Rochelle  (1846),  il  siégea  à 
l'extrême  gauche,  signa  l'acte  de  mise 
en  accusation  du  ministère  Guizot 
(1848),  fut  ministre  de  l'agriculture  et 
du  commerce,  puis  de  la  justice,  et 
conseillerd'Etal.  Après  le  coup  d'Etat 
du  2  décembre,  il  reprit  sa  place  au 
barreau  de  Paris  dont  il  fut  bâtonnier 
en  1854. 

BETHMOIVT  (Paul-Louis-Gabriel) 
(1833-1889),  fils  du  précédent.  Avocat 
à  Paris,  député  de  la  Charente-Infé- 
rieure (1865),  réélu  en  1869,  il  fit  partie 
de  l'opposition  républicaine.  Elu  dé- 
puté de  la  Charente-Inférieure  (1871), 
puis  de  Rochefort(18t6),  il  siégea  au 
centre  gauche,  fut  un  des  363  et  réélu 
en  1877,  en  1881.  Il  donna  sa  démis- 
sion en  1882  pour  se  consacrer  à  ses 
fonctions  de  premier  président  de  la 
Cour  des  comptes  où  il  avait  été 
nommé  en  1880. 

BEIJGIVOT  (Jacques-Claude,  comte) 
(1761-1835),  homme  d'Etat  français. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DlX-NEUVlÈME  SIÈCLE 


33 


Procureur  général  syndic  du  dépar- 
tement de  l'Aube  (I7VX)),  membre  de 
l'Assemblée  législative  (1791),  il  fut 
incarcéré  en  1793  et  relâché  après  le 
y  thermidor.  Attaché  à  Lucien  Bona- 
parte après  le  18  brumaire,  il  fut  préfet 
de  la  Seine-Inférieure,  conseiller 
d'Etat  (1806),  ministre  des  finances 
de  Jérôme  Bonaparte  (  1807),  préfet 
du  Nord  (1813),  ministre  de  l'inté- 
rieur (1814),  directeur  de  la  police  et 
ministre  de  la  marine  pendant  la 
première  Restauration.  Il  suivit 
Louis  XVII l  àGand,  devint  directeur 
des  postes  ;  député  de  la  Haute-Marne 
et  de  la  Seine-Inférieure,  il  démis- 
sionna en  1824.  On  a  de  lui  des  Mé- 
moires intéressants  (1866). 

BELLE  (Charles-Ernest)  (1826-1874). 
Jusqu'en  1871.  il  s'occupa  de  travaux 
archéologiques  et  de  beau.\-arts,  fut 
député  de  Maine-et-Loire  à  l'Assem- 
blée nationnale  de  1871,  prit  rang 
parmi  les  droitiers,  fut  minisire  de 
l'intérieur  dans  le  cabinet  de  Broglie 
(24  mai  1873)  et  se  suicida  le  4  avril 
1874. 

BEIR)\0!\' VILLE  (Pierre  de  Riel, 
marquis  de)  (1752-1821),  maréchal  de 
France.  11  servit  dans  l'Inde  sous  le 
bailli  de  Stiffren,  fut  aide  de  camp 
de  Luckner(1792),  combattit  à  Valmy 
et  à  Jemmapes,  devint  ministre  de  la 
guerre  et  fut  envoyé  pour  arrêter  Du- 
mouriez  qui  le  livra  aux  Autrichiens 
(1793).  Délivré  en  1795,  il  commanda 
les  armées  de  Sambre-et-Meuse  et  du 
Nord,  fut  chargé  de  missions  à  Ber- 
lin et  à  Madrid  (1800-18(J2);  comblé 
de  dignités  par  Napoléon  I",  il  signa 
néanmoins  l'acte  de  déchéance,  fut 
nommé  ministred'EtaUpair  et  maré- 
chal de  France  par  Louis  XVIII. 

BEUST(  Friedrich-Ferdinand, comte 
de)  (1809-1886),  homme  d'Etat  alle- 
mand. Ministre  deSa.xe 
à  Berlin  (1848),  il  ren- 
tra dans  son  pays  et  fut 
nommé  ministre  de 
l'intérieur  et  président 
du  conseil  (1849).  Par- 
ticulariste  et  réaction- 
naire, il  demanda  le  se- 
cours de  la  Prusse  pen- 
dant la  révolution  qui 
éclata  à  Dresde  (1849), 
soutint  les  intérêts  des 
petits  Etats  allemands  dans  les  affai- 
res du  Slesvig-Holstein  (1864),  prit 
parti  pour  l'Autriche  contre  la  Prusse 


Beust. 


BlOÇ.UAl'IUli    PCM.lTinUL    DU    \i\     S.    —    1 


(1866),  fut  choisi  par  François-Joseph 
comme  ministre  des  affaires  étran- 
gères, constitua  un  cabinet  hongrois 
(1867)  et  établit  le  système  du  dua- 
lisme. Il  reçut  le  titre  de  chancelierde 
l'Empire  (1868)  etjoua  un  rôleconsidé- 
rabic  dans  les  affaires  intérieures  et 
extérieures  de  l'Etat  jusqu'à  l'arrivée 
du  ministère  fédéraliste  Hohenwart 
(1871).  Il  fut  remplacé  aux  affaires 
étrangères  par  le  comte  Andrassy  et 
nommé  membre  de  la  Chambre  des 
seigneurs  (1876).  puis  ambassadeur 
à  Paris  (1878-1882).  Une  traduction 
française  de  ses  Mémoires  a  été  pu- 
bliée à   Paris  (1888,  2  vol.). 

BIBESCO  (Georges-Démètre)  (-1804- 
1873),  hospodar  de  Valachie.  Membre 
de  l'Assemblée  valaque  (1841),  il  ré- 
digea l'adresse  qui  amena  la  dépo- 
sition du  prince  Alexandre  Ghika 
(1844),  fut  élu  prince  de  Valachie  à 
vie  (I8'i5),  fit  d'importantes  réformes 
dans  l'ordre  matériel  (travaux  publics, 
traités  de  commerce,  développement 
de  l'instruction  publique,  etc.),  refusa 
en  1848  une  constitution  nouvelle,  dé- 
missionna et  se  relira  à  Vienne,  fut 
député  au  Parlement  roumain  et  vint 
finir  ses  jours  à  Paris. 

B1BIK0V(  Dmitri-GavrilovilcK)(  1792- 
1870),  homme  d'Etat  russe.  Il  débuta 
dans  l'armée,  perdit  un  bras  à  l'affaire 
de  Borodino  (1812),  fut  directeur  du 
commerce  intérieur  (1825-1835),  gou- 
verneur des  provinces  du  S.-O.  (Pe- 
tite-Russie) (1837-1852)  et  ministre  de 
l'intérieur  (1852-1855). 

BlGIN'ON  (Louis -Pierre -Edouard, 
baron)  (177 1-1841),  diplomate  français. 
Secrétaire  de  légation,  chargé  d'af- 
faires à  Berlin  (1802),  minisire  pléni- 
polenliaire  à  Cassel  (1804-1806),  il 
administra  les  finances  et  les  do- 
maines des  pays  conquis  après  léna, 
et  fut  résident  de  France  à  Varsovie 
(  1810-1813).  Mis  à  l'écart  par  les  Bour- 
bons en  1814,  il  servit  Napoléon  pen- 
dant les  Cent-Jours,  signa,  comme 
ministre  des  affaires  étrangères,  la 
convention  qui  livrait  Paris  aux  alliés 
(1815),  fut  nommé  député  de  1817  à 
1830  et  fit  de  l'opposition  libérale, 
surtout  à  la  politiaue  de  la  Sainte- 
Alliance.  Ministre  des  affaires  étran- 
gères en  1830,  député  en  1831  et  1834, 
pair  de  France  en  1839. 

BIGOT  DE  PRÉAMENEU  (Félix-Ju- 
lien-Jean,  comte)  (1747-1825),  homme 
[wlitique   et  jurisconsulte   français. 

3 


34 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Avocat  sous  rancien  réj^ime,  il  fui 
député  de  la  Seine  à  rAssemblée  lé- 
gislative (1791),  déclaré  suspect  et  se 
cacha  .ius(|u>n  1797.  Nommé  conseil- 
ler d'Étal  après  le  18  brumaire,  il  col- 
labora activement  au  Code  civil,  lut 
ministre  des  cultes  en  1»U8,  ministre 
d'État  et  pair  de  France  pendant  les 
Cent-.lours.  Il  rentra  dans  la  vie  pri- 
vée à  la  deuxième  Restauration. 

BlLLALLT  (Auguste-.\dolphe-Ma- 
rie)  (1805-1863).  Avocat  à  Nantes,  il 
fut  député  d'Ancenis  à  la  Chambre 
des  députés  (1837),  siéi^ea  dans  les 
rangs  de  ropposilion,  lut  député  de 
la  Loire-Intérieure  à  l'Assemblée 
constituante  (1848),  mais,  après  les 
fluctuations  de  sa  politique,  ne  fut 
pas  renommé  en  1849  à  l'Assemblée 
législative.  Après  le  coup  d'Etat  du 
2  décembre,  élu,  comme  candidat 
officiel,  député  de  Saint-Girons,  il 
fut  président  du  Corps  législatif,  mi- 
nistre de  l'intérieur  (ISô-j),  sénateur, 
ministre  sans  portefeuille  (18()0)  et 
ministre  d'Etal  (1863). 

BILLOT  (Jean-Baptiste)  (1828),  gé- 
néral franrais.Il  servit  en  Algérie  et  au 
Mexique, commanda 
le  XV III''  corps  pen- 
dant la  gucri'e  fran- 
co-allemande, fui 
député  de  la  Coi'- 
rèze  (1871)  et  siégea 
à  la  gauche  républi- 
caine. Nommé  sé- 
nateur inamovible 
(1875),  il  fut  ministre 
de  la  guerre  (1882) 
et  démissionna  ])Our 
n'avoir  pas  à  signer  la  mise  en  dis- 
ponibilité pour  Velrait  d'emploi  des 
princes  d'Orléans.  Dans  le  ministère 
Méline  (1896-1898),  il  reçut  le  porte- 
feuille de  la  guerre. 

isiLLOT  (Albert)  (1841),  diplomate 
français.  Il  entra  au  ministère  des 
affaires  étrangères  en  1865,  devint 
conseiller  d'Etat  (1882),  ministre  plé- 
nipotentiaire à  Lisbonne  (1885),  puis 
ambassadeur  en  Italie  (1890). 

BI^E.^^J  (Jean-Martial)  (1805-1855). 
Ingénieur,  député  de  Mame-et-Loire 
(l8'il-l8'iB),  ministre  des  travaux  pu- 
blics (I8'i9),  des  finances  (1852).  — 
Pour  ses  travaux  comme  ingénieur, 
V.  volume  BiOGR^niin:  scientifique. 
BIRU.'N  (.\nne-Armand-Elie,  vicomte 
de  GoNTAUT-)  (1817-1890),  diplomate 
français.  Député  des  Basses-Pyi-é- 


nées  (1871),  il  vota  avec  la  droite,  fut 
nommé  ambassadeur  à  Berlin  (4  dé- 
cembre 1871-1878);  en  1876,  le  dépar- 
tement des  Basses-Pyrénées  l'avait 
élu  sénateur;  il  vota  la  dissolution  de 
la  Chambre  des  députés  demandée 
par  le  cabinet  de  Broglie  (1877),  et 
échoua  au  renouvellement  de  1882. 

BISCUOrFSHEIM  (Raphaël-Louis) 
(1823).  Naturalisé  Français(l880)pour 
services  rendus  à  la  science,  il  fut 
nommé  député  de  Nice  (1881)  et  ne 
s'inscrivit  à  aucun  groupe.  Réélu  en 
1889,  on  invalida  son  élection. 

BISMARCK  (Otto-Eduard-Leopold, 
prince  de)  (1815-1898).  homme  d'Etat 
prussien.  Député  aux  «  diètes  réu- 
nies »,  il  fut  un  des  orateurs  de  la 
droite  ;  pendant  la  Révolution  de  1848, 
il  fut  un  des  chefs  des  Junkers  (hobe- 
reaux) et  un  des  plus  puissants  auxi- 
liaires du  parti  delà 
Croix;  délégué  à  la 
Diète  de  Francfort 
(1851)  il  commença 
sa  longue  lutte  con- 
tre l'Autriche.  Am- 
bassadeur à  Péters- 
bourg  (1857),  puisa 
Paris  (1861),  il  fut  ^ 
chargé  par  le  roi  '>^^''*^v^  "^iC"^ 
Guillaume  de  diri- 
ger le  ministère 
(1861).  Ses  débuts  furent  pénibles;  la 
Chambre,  pendant  trois  ans,  refusa 
de  voler  le  budget  (1861-1864),  mais 
l'affaire  des  duchés  fit  une  diversion  : 
le  Danemark  fui  démembré  (l86iV 
Entre  temps,  Bismarck  voyait  Napo- 
léon lll  à  Paris  et  à  Biarritz,  s'assu- 
rait de  sa  non-iniervention,  déclarait 
la  guerre  à  l'Autriche  \  1866) et  expul- 
sait celle-ci  du  corps  germanique  : 
désormais  l'hégémonie  prussienne 
était  assurée. 

A  la  suite  de  la  candidature  du 
prince  de  Hohenzollern  à  la  couronne 
d'Espagne  et  de  la  dépêche  d'Ems 
(1870),  la  guerre  fut  cléclarée  à  la 
France  par  la  Prusse  qui  cherchait 
depuis  longtemps  l'occasion  désirée. 
JBismarck  accompagna  constamment 
le  roi,  repoussa  les  ouvertures  de  paix 
du  2  septembre,  joua  Bazaine  par  des 
négociations  dilatoires,  fit  couronner 
Guillaume  l'^  à  Versailles  empereur 
d'Allemagne  (18  janvier  1871),  signa 
avec  Jules  Favre  l'armistice  du  27  jan- 
vier, une  convention  le  26  février  et 
enfin  la  paix  à  Francfort  (10  mai). 


Bismarck. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


35 


Depuis  IbTI,  il  s'attacha  à  consoli- 
der [empire  allemand,  devint  l'ar- 
bitre des  affaires  européennes,  pen- 
dant qu'il  combattait  à  l'intérieur  les 
catholiques  et  les  socialistes.  Il  son- 
gea à  attaquer  la  P^rance  qui  se  rele- 
vait trop  vite  à  son  gré  de  ses  désas- 
tres (1875)  ;  l'entremise  de  l'empereur 
Alexandre  II  vint  le  contrarier,  d'où 
haine  entre  Gortchakov  et  Bismarck. 
Alors  ce  dernier  organisa  l'entrevue 
des  trois  empereurs,  puis  la  Triplice. 
En  1890,  Guillaume  II  qui  supportait 
mal  sa  tutelle  le  releva,  sur  sa  de- 
mande, de  toutes  ses  fonctions;  il  se 
retira  à  Friedrichsruhe,  et  jusqu'à  la 
fin  de  sa  vie  témoigna  par  des  ma- 
nifestations bruyantes  la  colère  que 
lui  causait  l'ingratitude  du  souverain. 
Il  a  laissé  des  Mémoires,  qui  ont  été 
publiés  après  sa  mort  (1898).  —  Bio- 

Î rapides  par  Simon,  Mlle  Dronsart. 
l  a  été  publié  une  édition  trançaise 
de  ^es  Discours.  V.  vol.  Histoire  con- 
temporaine. 

BISMARCK  (Heinrich-  Ferdinand - 
Herbert,  comte  de)  (1849),  homme 
d'Etat  prussien,  lils  du  précédent. 
Député  de  Lauenbourg  au  Heichstag 
(1878),  il  entra  dans  la  carrière  diplo- 
matique, fut  min'stre  plénipotentiaire 
à  La  Haye  (1884),  sous-secrétaire 
d'Etat  au.v  affaires  étrangères  (1885) 
et  adjoint  aux  fonctions  de  chancelier 
(1886).  11  suivit  son  père  dans  la  re- 
traite. 

BI\lO  (Jacques-Alexandre)  (1808- 
1865).  Un  des  fondateurs  de  la  Revue 
des  Deux  Mondes,  rédacteur  au  iVa- 
t/ona/,  député  du  Doubs  à  l'Assemblée 
constituante  (18i8),  il  fut  blessé  dans 
les  journées  de  juin,  devint  vice-pré- 
sident de  l'Assemblée  et  ministre  de 
l'agriculture  et  du  commerce.  Réélu 
en  1849  par  le  Doubs,  arrêté  le  2  dé- 
cembre 1851,  il  s'occupa  d'agriculture 
et  devint  administrateur  de  plusieurs 
compagnies  de  chemins  de  fer. 

Bl\l'o  (Girolamo,  dit  Nino)  (1821- 
1873),  patriote  et  général  italien,  frère 
du  précédent  II  servit  dans  la  marine, 
devint  un  des  chefs  de  la  jeunesse 
républicaine  à  Gênes  (1847),  fit  le 
siège  de  Rome  dans  la  légion  de 
Garibaldi  (1849),  servit  encore  sous 
ce  dernier  dans  les  chasseurs  des 
Alpes  (1859)  et  le  seconda  surtout 
dans  l'expédition  de  Sicile  (1860)  où 
il  fut  blessé  plusieurs  fois.  Député 
de  Gènes  (  1861  ),  général  commandant 


la  place  d'Alexandrie  (1863),  il  se  dis- 
tingua en  1866  en  couvrant  la  retraite 
après  Custoza.  Sénateur  en  1870,  il 
participa  à  la  prise  de  Rome,  prit  sa 
retraite,  et  mourut  du  choléra  à  Ba- 
tavia où  il  avait  organisé  le  transport 
des  troupes  hollandaises. 

bj(»;r!VSTJER]\'A  (Magnus-Frede- 
rik-Ferdinand,  comte)  (1779-18'i7), 
homme  d'Etat  suédois.  Il  servit  dans 
la  guerre  de  Finlande,  fut  chargé  de 
missions  secrètes  auprès  de  iNapo- 
léon  V\  suivit  Bernadotte  pendant  la 
campagne  d'Allemagne  (1813),  partit 
en  JNorvège  lors  de  la  cession  de  ce 
pavs  à  la  Suède  el  fut  ambassadeur 
à  Londres  de  1828  à  1846. 

BL.).CAS  D'AILPS  (Pierre- Louis - 
Jean-Casimir,  duc  de)  (1771-1839). 
Après  avoir  combattu  parmi  les 
chouans,  il  rejoignit  Louis  XVIU 
qu'il  ne  quitta  plus.  A  la  Restaura- 
lion,  il  fut  comblé  de  dignités,  fut 
chargé  de  missions  importantes, 
nommé  ambassadeur  à  Naples  (1823- 
1830)  et  suivit  Charles  X  en  exil. 

BLACQIETOT.  (V.  Decaux  [\i- 
comte].) 

BLAINE  ( James -Gillespie)  (1830- 
1893),  homme  d'Etat  américain.  Re- 
présentant de  l'Etat  du  Maine  à  Was- 
hington (1862-1876),  un  des  leaders 
du  parti  républicain,  candidat  à  la 
présidence  des  Etats-Unis  (1876),  il 
échoua  de  quelques  voix  contre 
M.  Hayes,  fut  nommé  sénateur  du 
^Iaine,  premier  ministre  (1880).  Il 
échoua  encore  contre  M.  (illeveland 
(1884). 

BL.AIVC  (Pierre)  (1806-1897).  Avocat 
à  Chambéry,  député  au  Parlement 
sarde,  il  entVa  à.  la  Chambre  des  dé- 
putés de  France  comme  député  d'Al- 
bertville (1876),  fit  partie  des  363  et 
fut  réélu  jusqu'à  sa  mort.  Il  présida 
souvent  la  Chambre  en 
qualité  de  doyend'àge. 

BLAXC  (Jean-Joseph- 
Charles- Louis)  (1811- 
1882).  Précepteur,  puis 
journaliste,  il  prit  une 
grande  part  à  la  cam- 
pagne des  banquets 
rélormistes,  fit  partie 
du  Gouvernement  pro- 
visoire de  1848  et  pré- 
sida la  commission  du  Luxembourg 
chargée  de  prendre  en  main  les  inté- 
rêts des  travailleurs.  Député  de  Pa- 
ris, il  fut  compromis  dans  l'affaire  du 


Blanc  (Louis). 


36 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VliNGTlÈME  bIÈCLE 


15  mai,  condamné  par  contumace  à  la 
déporlalion,  et  ne  rentra  en  France 
qu'en  1870.  Elu  député  de  la  Seine 
(1871),  il  blâma  ouvertement  la  Com- 
mune de  Paris,  siégea  à  l'extrême 
gauche,  fut  réélu  en  1876,  undes3J3, 
et  réélu  en  1877.  Il  présenta  et  soutint 
en  1879  le  projet  d'amnistie  plénière. 
—  Pour  son  œuvre  de  publiciste  et 
d'historien,  V.vol.  Biographie  litté- 
raire et  vol.  Socialisme. 

BL.l^C  ( Alexandre- Auguste-Phi- 
lippe-Charles)  (1814-1882),  frère  du 
précédent.  Lié  avec  les  journalistes 
avancés,  il  fit  peu  de  politique,  fut 
nommé  en  1848  directeur  des  beauv- 
arts,  démissionna  après  le  2  décem- 
bre 1851,  fut  de  nouveau  directeur 
de  1870  à  1873,  membre  de  l'Académie 
française  (1876).  —  Intéressants  tra- 
vaux de  critique  d'art. 

BL.lîVC  (Xavier)  (1817),  homme  poli- 
tiiiuc  français.  Avocat  à  Gap,  bàton- 
niei'  de  son  ordre,  commissaii'e  de  la 
Rôpuiîlique  dans  les  Hautes-Alpes 
(1848),  préfet  du  même  déparlement 
(1870-1871),  il  fut  élu  sénateur  en  1876 
et  constamment  réélu.  Il  siégea  à 
gauche. 

BLAiNCO  (Antonio-Guzman)  (1832), 
homme  d'Etat  vénézuélien.  Ministre 
des  affaires  étrangères  et  des  finan- 
ces (1863),  il  fut  élu  président  de 
l'Assemblée  constituante  (18&4),  vice- 
président  de  la  République,  général 
en  chef  de  l'armée  constitutionnelle 
(1870),  président  de  la  Confédération 
en  1873.  Ministre  plénipotentiaire  à 
Paris  (1877),  il  reprit  le  pouvoir  en 
l87i»,  revint  à  Paris  (1884)  et  fut  réélu 
en  1887. 

BLAKQL'I  (Jean-Dominique)  (1759- 
1832),  conventionnel.  Député  des  .\1- 
pes-Maritimes  à  la  Convention,  il 
vota  avec  la  Gironde,  fut  emprisonné 
et  relûché  après  le  9  thermidor; 
membre  du  conseil  des  Cinq-Cents, 
sous-préfet  de  Puget-Théniers  de- 
puis le  18  brumaire  jusqu'en  1814, 
il  fut,  pendant  les  Cent-Jours,  sous- 
préfel  de  Marmande,  et  rentra  dans 
la  vie  privée. 

BLANQUI  (Louis-Auguste)  (1805- 
1881),  fils  du  précédent.  Doué  d'une 
rare  intelligence,  d'une  énergie  in- 
domptable, d'unepuissance  de  travail 
peu  commune,  il  exerça  de  tout  temps 
sur  les  jeunes  gens  et  les  ouvriers 
(|ui  le  suivirent  dans  son  action  in- 
cessante   une    influence   en   quelque 


Blanqui. 


sorte  magnétique  qu'il  conserva  jus- 
qu'à la  dernière  heure  et  qui  lui  sur- 
vit. 

Blessé  en  1827,  lors  de  l'émeute 
de  la  rue  Saint-Denis,  combattant 
de  juillet  1830,  inculpé 
dans  le  procès  des 
Quinze  (1832),  il  est  ac- 
quitté mais  condamné 
à  un  an  de  prison  pour 
délit  d'audience.  Avec 
Barbes  et  Martin  Ber- 
nard il  dirige  lî  mou- 
vement insurrection- 
nel du  12  mai  1839,  est 
arrêté  six  mois  après 
et  condamné  à  mort.  Sa  peine  ayant 
été  commuée  en  celle  de  la  détention 
perpétuelle,  la  révolution  de  février 
18'j8  le  rendit  à  la  liberté.  11  prend 
alors  une  pari  active  à  l'agitation  so- 
cialiste révolutionnaire.  Principal  or- 
ganisateur de  la  journée  du  15  mai 
t8i8,  il  est  traduit  devant  la  Haute 
Cour  de  Bourges  et  condamné  à  dix 
ans  de  prison,  qu'il  subit  à  Belle- 
Isle,  puis  à  Corteeten  Afrique.  Aus- 
sitôt après  l'amnistie  de  1859,  il  re- 
prend son  action  révolutionnaire,  et, 
en  1861.  il  est  de  nouveau  condamné 
à  (juatre  années  de  prison,  s'évade 
et  prépare  avec  Tridon,  Levraud, 
Granger,  Eudes,  une  conspiration 
nouvelle  qui  aboutit  à  la  prise  d'armes 
dite  «  affaire.de  la  caserne  des  pom- 
piers de  la  Villelte  »  (14  août  1870). 
Il  échappe  aux  poursuite.'^,  vil  caché 
à  Paris  jusqu'au  4  septembre,  et,  ce 
jour-là,  ce  sont  encore  les  blanquistes 
cjui  pénètrent  les  premiers  au  Corps 
législatif  et  mettent  Gambetta  et  Jules 
Favre  en  demeure  de  proclamer  la 
République.  Blanqui  fonde  la  Patrie 
en  danger,  organe  du  parti  révolution- 
naire à  Paris,  pendant  le  siège.  Elu 
chef  d'un  bataillon  de  Montmartre, 
il  est  un  des  principaux  inspirateurs 
de  la  journée  du  31  octobre  1870  (V. 
volume  Guerre  franco-allemande). 
Le  18  mars, il  n'est  pas  à  Paris  ;  il  n'en 
n'est  pas  moins  élu  peu  après  membre 
de  la  Commune  ;Thiers  le  fait  arrêter, 
interner  à  Clairvaux,  puis  à  la  for- 
teresse maritime  du  Taureau  dans 
la  baie  de  Morlaix.  La  Commune, 
poussée  par  le  parti  blanquiste,  fit 
alors  diverses  tentatives  pour  obtenir 
l'échange  de  Blanqui  contre  des  ota- 
ges, notamment  l'archevêque  de  Pa- 
ris. Thicrs  refusa  obstinémenl.  Blan- 


bio(;r.\i'hie  politique  du  dix-neuvième  siècle 


37 


qui,  traduit  devant  le  3"  conseil  de 
gueri'e,  fut  condamné  à  la  déporta- 
tion dans  une  enceinte  fortifiée.  Elu 
député  à  Bordeaux  (1879),  son  élec- 
tion fut  annulée.  Gracié  peu  après, 
il  fonde  un  nouvel  organe  révolution- 
naire, Ni  Dieu  ni  Maître,  ses  forces 
l'abandonnent,  et  peu  après  le  vieux 
révolutionnaire  meurt  à  la  suite  d'une 
réunion  publique,  après  avoir  passé 
en  prison  plus  de  la  moitié  de  sa 
vie.  Il  a  laissé  quelques  œuvres  in- 
téressantes :  l'Eternité  par  les  as- 
tres, Critique  sociale,  etc.  Récem- 
ment, M.  Gustave  Geoffroy  a  retracé, 
dans  un  très  remarquable  ouvr>igc, 
l'Enfermé,  la  vie  mouvementée  de  cet 
ardent  révolutionnaire  (1897). 

M.  T.  Granger  vient  de  déposer  les 
papiers  de  Blanqui  c^  la  Bibliothèque 
nationale  (1899). 

BllM  (Robert) (1807-1848),  homme 
politi(|ue  allemand.  Rédacteur  du 
Dictionnaire  «fteà/rfl/ .(1839-1842),  il  fit 
partie  de  différentes  sociétés  politi- 
ques et  publia  les  Feuilles  patriotiques 
saxonnes  (1843-18'i7).  Mêle  au  mouve- 
ment de  1845,  il  se  mit  à  la  tête  de  la 
démocratie  saxonne  (lK/18),  fui  dé- 
puté h  Francfort  el  à  Leipzi»-,  pris 
dans  les  affaires  de  Vienne  et  fusillé 
par  les  Autrichiens  (9  novembre 
1848). 

BLUIVTSCHLI  (Johann - Kaspar) 
(1808-1881),  homme  politique  et  ju- 
risconsulte suisse.  Conseiller  d'Etat, 
membre  du  Directoire  fédéral,  il 
joua  un  rôle  important  dans  les  af- 
faires politiques  suisses  de  1830  à 
1848,  se  retira  dans  le  grand-duché  de 
Bade  et  y  fut  membre  de  la  Cham- 
bre des  députés. 

ROCHER  (Henri-Edouard)  (!8II). 
Préfet  du  Gers,  de  la  Haute-Garonne 
et  du  Calvados  de  1839  à  1848,  dé- 
puté du  Calvados  à  la  Léo-islative,  il 
vota  avec  la  droite  monarchiste. 
Après  le  2  décembre,  il  groupa  tous 
les  orléanistes  militants,  fut  député 
du  Calvados  (1871)  et  fut  rapporteur 
de  la  loi  qui  rendit  ses  biens  à  la  fa- 
mille dOrléans  au  lendemain  du  jour 
où  la  France  payait  cinq  milliards  de 
rançon.  Sénateur  en  187G,  il  s'asso- 
cia à  la  tentative  de  coup  d'Etal  du 
16  mai,  fut  réélu  et  rallia  autour  du 
comte  de  Paris  la  majorité  des  mo- 
narchistes. 

BOICHOT  (Jean-Baptiste)  (1820- 
189.Ô).   Sergent-major  en  1849,  il  fut 


député  de  la  Seine  à  la  Législative, 
prit  part  à  la  manifestation  des  Arts- 
et-Métiers  avec  Ledru-Rollin  et  alla 
se  réfugier  à  Lausanne.  Expulsé  de 
Suisse,  il  passa  en  Angleterre,  revint 
en  France  (1854),  fut  arrêté  comme 
membre  de  société  secrète  et  con- 
damné à  cinq  ans  de  prison  qu'il  su- 
bit à  Corte.  Amnistié  en  1859,  il  se 
retira  à  Bruxelles. 

ROIGIVE  (Benoît  Le  Borgne,  couite 
de)  (  174 1-1&30).  Général  des  armées  du 
prince  indien  Sindiah  (1786),  il  revint 
en  France  (1794)  possesseur  d'une 
immense  fortune. 

ROIS  DU  BAY  (Louis-Thibault  du). 

\  .    DlBOIS  DU   B\v. 

BOISSY  D'ANGLAS  (François- An- 
toine, comte  de)  (17.56-1826),  conven- 
tionnel. Député  du  tiers  état  J'An- 
nonay  en  1789,  il  fut  nommé  par  l'Ar- 
dèchc  à  la  Conven- 
tion, vota  successi- 
vement la  détention 
de  Louis  XVI,  l'ap- 
pel au  peuple,  la  dé- 
portation et  le  sur- 
sis, disparut  jus- 
qu'au 9  thermidor, 
fut  un  des  chefs  de 
la  réaction,  membre 
du  comité  de  Salut 
public,  présida  la 
séancedu  1"  prairial  pendant  laquelle 
on  lui  présenta  la  tète  de  Féraud  au 
bout  d'ure  pique,  fit  disperser  les 
sections  paria  force  armée.  Membre 
des  Cinq-Cents,  proscrit  au  18  fruc- 
tidor, il  s'enfuit  en  Angleterre,  fut 
nommé  au  Tribunal  après  le  18  bru- 
maire, puis  au  Sénat  impérial,  fut 
créé  comté  elpair  de  France  en  1814, 
par  Louis  XVIII,  servit  Napoléon 
pendant  les  Ccnt-Jours.  La  seconde 
Restauration  lui  rendit  la  pairie  (1817). 

ROISSY  D'AIVGLAS  (Jean-Gabriel- 
Théophile,  comte  de)  (1783-1864), 
homme  politique  français,  fils  du  pré- 
cédent. Intendant  d'armée  (1830),  il 
fut  député  de  Tournon  pendant  tout 
le  règne  de  Louis-Philippe  et  siégea 
à  droite.  Il  fut  réèli:  comme  candidat 
officiel  en  1852,  18.57  et  1863. 

ROISSY  D'.\1\'GL.\S  (François-An- 
toine, baron)  (1840).  Député  de  Tour- 
non  (1877),  il  siégea  à  l'Union  répu- 
blicaine, fut  pendant  six  mois  am- 
bassadeur au  Mexique  (1880),  et  réélu 
député  (de  1881  à  1898). 

BOITTELLE  (Symphorien-Casimir- 


Boissy  d'Anglas. 


38 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Joseph)  (I8l3-I8;t7).  Préfet  de  lAisne 
(1853),  de  l'Yonne  (1856),  prélet  de 
police  (1838-1868).  sénatcui-  (1868).  le 
4  septembre  le  rendit  à  la  vie  privée. 

BOLIVAR  (Simon)  (1783-1830).  dit 
el  Liberador.  homme  politique  amé- 
ricain. De  islu  à  1813,  il  ne  cessa  de 
combattre  au  Venezuela  les  Espa- 
•^  ;  !s  commandés  par  Monteverde 
e  ^.t  ])roclamé  dictateur  à  Caracas 
(1814).  La  lutte  reprit  bientôt  jus- 
qu'en 1819.  date  à  laquelle  il  entrait 
à  Santa-Fé.  proclamait  la  fusion 
de  la  Nouvelle-Grenade  et  du  Ve- 
nezuela, et  prenait  la  présidence  du 
nouvel  Etat  qui  fut  appelé  Colombie. 
.\près  la  révolution  espagnole  de 
1820,  Bolivar  continue  son  œuvre  et 
chasse  totalement  les  Espagnols 
(1823);  il  intervient  au  Haut-Pérou, 
entre  à  Lima  (1823),  proclame  l'indé- 
pendance du  pays  (1825)  qui  prend 
le  nom  de  Boli\iè.  En  1826,  la  capi- 
tulation de  Callao  enlevait  leur 
dernière  possession  aux  Espagnols. 
Pendant  quatre  ans,  il  eut  à  lutter 
contre  les  fédéralistes  et  contre  des 
compétiteurs,  Paez  entre  autres,  qui 
l'accusaient  de  vouloir  créer  un  em- 
pire à  son  profit.  Il  donna  sa  démis- 
sion et  se  retira  à  Carthagène  (1830). 
Son  rêve  était  de  former,  sous  le  nom 
d'Etats-Unis  du  Sud,  une  républi- 
que composée  de  la  Colombie,  du 
Pérou,  de  la  Bolivie,  de  La  Plata  et 
du  Chili. 

ROMRELLES  (Marc-Marie,  marquis 
de)  (1744-1822),  prélat  français,  .-am- 
bassadeur à  Constantinople  au  mo- 
ment de  la  Révolution,  il  émigra  en 
17i.O.  fit  partie  de  l'armée  de  Conde, 
fut  aumônier  de  la  duchesse  de  Berry 
(1815)  et  évcque  d'.\miens  (1819). 

R0.>IRELLE.S(  Louis-Philippe. comte 
de)  (  I  /!^o-ls43),  diplomate  autrichien, 
fils  du  précédent.  Il  fut  chargé  par 
François  II  de  détacher  le  "Dane- 
mark de  la  cause  de  Napoléon  (ISIS), 
re|)résenta  r.\ulriche  à  Dresde  (l8l(j), 
à  Londies  (1829),  à  Turin  (1834),  à 
Berne  (18:^7). 

BOMFIIV  (.losé-Lucio  Trwassor- 
V\LDEs,  comte  de)  (1787-1862),  géné- 
ral portugais.  Colonel  en  1828.  ilcom- 
baltil  l'usuipateur  dom  .Miguel  et  fut 
nommé  général  (1832)  pai-^dom  Pe- 
(1)0.  ministre  de  la  guerre  et  de  la 
marine  (1837-1841).  Il  combattit  à  la 
tête  des  libéraux  en  18V2,  puis  en 
1846,  fut  pris  et  envoyé  en  .\frique. 


B0\  (Jean),  dit  Sainl-Andre  (V.  ce 
nom). 

RONALD  (Louis-Gabriel-.Ambroise, 
vicomte  de)  (1754-1840).  Emigré  en 
1791,  il  renti-a  en  France,  devint  à  la 
Restaui-ation  urt  théoricien  de  la  ré- 
action royaliste  et  religieuse,  colla- 
boi'a  au  Mercure  avec  Chateaubriand, 
fut  député  de  rAveyi-on(  1815-18-22)  et 
pair  de  France  (la23).  Il  se  retirade 
la  politique  en  1830.  —  Pour  ses  œu- 
vres littéi-aires  et  philosophiques. 
\  .  \olume  Biographie  littéraire. 

BONAPARTE  (Famille).  D'origine 
lombarde,  transplantée  à  Florence, 
puis  à  .\jaccio,  lafamiile  Buonaparte 
avait  pour  chef  au  moment  où  la  (iorse 
devint  française  (1768),  Charles-Marie 
(1746-1785),  avocat,  protégé  par  Mar- 
bcuf,  gouverneur  de  l'Ile.  De  sa 
femme  Marie- Laetitia-Raniolino  (1750- 
1836),  il  eut  : 

Joseph  (1768-1844),  roi  de  Naples, 
puis  roi  d'Espagne.  Chargé  de  réor- 
ganiser l'administration  de  la  Corse 
(1796-17971,  ambassadeur  à  Rome 
(1797i,  membre  du  conseil  des  Cinq- 
Cents,  il  appuya  son 
frère  au  18  brumaire,  fit 
partie  du  Corps  lé'ïis- 
latif  et  du  conseil  d'E- 
tat, signa  avec  IWngle- 
terre  le  traité  d'.\miens 
(1802),  fut  nommé  par 
Napoléon  I"  roi  de  Na- 
ples (1806-1808),  roi 
d'Espagne  (1808-1813); 
lieutenant  général  de 
l'Empire  en  1814,  il  abandonna  Paris 
miars),  se  retira  en  Suisse  (1814),  ne 
joua  qu'un  rôle  effacé  pendant  les 
Cent-.Jours  et  se  réfugia  aux  Etats- 
Unis  où  il  vécut  sous  le  nom  de  comte 
de  Survilliers.  Il  mourut  à  Florence 
ne  laissant  pas  de  lils.  —  Ses  Mé- 
moires.  10  vol., publiés  par  Du  Casse, 
ia59. 

Napoléon  (1769-1821),  empereur  des 
Français.  (V.  Napoléon  I".) 

Z,uc/en.  (1775-18-40).  prince  deCani- 
no.  Député  au  conseil  des  Cinq-Cents 
(1798).  il  présida  la  séance  du  conseil 
à  Saint-Cloud  le  19  brumaire  el  as- 
sura le  succès  du  coup  d'Etat.  >ii- 
nistre  de  l'intérieur  (1799-1800),  am- 
bassadeur en  Espagne  (1800-1802), 
d'où  il  revint  avec  une  fortune,  sé- 
nateur (1803),  il  affecta  des  allures 
républicaines,  se  brouilla  avec  son 
frère   à   la  suite    de    son   mariage. 


lîlOUKAl'Hlh  POLUlUl  K  IH)  I)IX-.NKLVIIv\IK  MK(,IJ, 


:i» 


vécut  à  Home,  puis  à  Tu.sculum,  en 
grand  seignoui-  épris  de  poésie  cl  de 
recherches  ;iich(;oioj,'i<|ucs,  Jusqu'en 
1810,  pîirlil  pour  les  I-^lals-l  nis  mais 
fui  pris  par  les  Anglais  qui  l'inLerné- 
renl  près  de  l.ondres  jusnu'en  ISKi, 
retourna  à  liomeoù  Pie  Vil  lui  donna 
le  titre  de  prince  de  Canino,  se  ré- 
concilia avec  Napoléon  pendant  les 
Ccnt-.lours  et  lui  conseilla  un  nou- 
veau 18  brumaiie.  Il  revint  à  l'>ome 
et  y  mourut.  Il  a  laissé,  entre  autres 
travaux  intéressants  :  /,«  vérité  sur 
les  Cenl-Jours  (inx,),  Mémoires  de 
Lucien  IJonuparle,  prince  de  Cunino, 
écrits  par  lui-même  {IH'.U>)  et  des  poè- 
mes épicjucs  sans  valeur.  —  Son  fils 
aîné ,  Cliurles- Lucien-Jules- Laurent , 
prince  de  C>anino  (\W.i-\H:>~),  s'oc- 
cupa de  zoolo^'ie,  surtout  d'ornitho- 
logie, lut  député  de  Vilerbe  (\M'J) 
après  la  fuite  de  Pie  IX  à  Gaèle, 
siégea  dans  les  rangs  du  parti  avancé 
et  dut  (|uillor  rilalie  quant  la  réac- 
tion triompha.  Il  vint  à  Paris  et  y 
mourut.  Il  eut  un  (ils  «jui  fut  cardi- 
nal romain  {tH6B).  —  Le  ti'oisième  (ils 
de  Lucien,  Pierre  (1815-1681),  mena 
une  existence  d'aventurier  en  Co- 
lombie (IKJ'i),  dans  les  Homagncs 
(1836),  en  Albanie  (IH:{8),  fut  député 
de  la  Corse  (18''i8),  vota 
avec  l'extrême  gauche, 
réélu  en  1840  à  la  Lé- 
gislative, soutint  son 
cousin  l.ouis- Napo- 
léon, mais  desapprou- 
va le  coup  d'I'.tat  du 
2  décembre.  Néan- 
moins il  fut  pensionné 
par  ri:^mpire,  se  livra 
avec  ardeur  à  la '"hasse. 
A  la  suite  de  polémi- 
ques de  presse,  il  assassina  Victor 
Noir,  chargé,  avec  Llricde  Fonvielle, 
de  ie  provoquer  en  duel  au  nom  de 
Paschal  Crousset,  fut  traduit  devant 
la  haute  cour  de  Tours  et  scandaleu- 
sement acquitté.  Après  le  4  septem- 
bre 1870,  il  se  réfugia  ti  Bruxelles  où 
sa  femme  ouvrit  une  maison  de  com- 
merce. Son  (ils /îo/«m/ (1858),  rayé  des 
cadi-es  de  l'armée  française  en  1886, 
est  membre  de  plusieurs  •sociétés 
savantes. 

ÉJ/  .va  (Marie-Anne) (I777-1820),  prin- 
cesse (le  Lucques  et  de  Pioml)ino, 
grande-duchesse  de  Toscane.  Elle 
épousa  Baccioclil  (1797)  qu'elle  ré- 
duisit au  rôle  de  comparse  et  reçut 


Bonaparte 
(l'iei-re). 


le  surnom  de  Sémirarnis  de  Lucques. 

Louis  (1778-1846),  roi  de  Hollande. 
Aide  de  camp  de  son  ['{-èvc.  Napoléon, 
il  assista  à  Lodi,  ù  Arcole,  à  lîivoli, 
servit  sous  Lecicrc  à  Saint-Domin- 
gue; à  son  retour,  il  se  maria  avec 
Ilorlense  de  Beauharnais  (1802)  à 
contre-cœur  et  sous  la  pression  de 
son  frère,  fut  nommé  général  de  di- 
vision (IBO'i),  prince  et  connétable, 
roi  de  Hollande  (1806-1810);  obligé 
d'abandonner  son  trône,  il  se  retira 
en  Italie,  apiés  la  chute  de  son 
frère,  |)rit  le  litre  de  comte  de  Saint- 
Leu  et  mourut  à  Livourne.  Son 
iUn,  Napoléon-Louis,  no,  en  IHO'i,  avait 
été  nommé  par  Napoléon,  grand- 
duc  de  Berg.  Il  prit  pai't  ù  l'insur- 
rection des  Bomagnes 
en  1831  et  mouiut  à 
Korti.  —  Pour  son  (ils 
cadet,  le  prince  Napo- 
léon, V.  I\\poiLON  lu. 

/-'aw/me  (Marie-)  (1780- 
1825),  princesse  Bor- 
ghèse.  duchesse  de 
Guastalla.  Mariée  au  gé- 
néral Leclerc  (1801),  re- 
mariée au  prince  Ca- 
mille Borghèsc  (1803) 
qui  ne  tarda  jias  à  se  .séparer  d'elle 
à  cause  de  la  légèreté  de  ses  mœurs, 
elle  fut  dotée  par  Napoléon  du  duché 
de  Guastalla  (t8(X)). 

Caroline  (Marie- Annonciade)  (1782- 
IKW),  grande-duchesse  de  Bei'g  et 
de  Clèves.puis  reine  de  .Naples.  Elle 
épousa  Mural  (18(X)) 
qu'elle  domina  et  de- 
vint ainsi  reine  de 
Naples  (1808).  En 
1814.  elle  réussit  ù 
.sauver  .son  trône 
grAcc  à  l'appui  de 
Metternich,  mais 
après  l'équipée  de 
Mural  (mai  1815),  fut 
internée  près  de 
Vienncetallase  fixer 
à  Trieste. 

7erflnie  (1784-1860), 
roi  de  Westphalie, 
maréchal  de  l-rance.  Il  épousa  la 
(iile  d'un  riche  marchancl  améri- 
cain, Elisabeth  Pallerson  (1803),  mais 
l'empereur  refusa  de  reconnaître  ce 
mariage,  et,  pour  rentrer  en  gi'âce, 
■lérôme  alianclonna  sa  femme  et  ses 
enfants;  il  fut  roi  de  Westphalie  après 
Tilsit  (1807),  épousa  la  fille  du  roi  de 


Bonaparte 
(Caroline). 


4Q 


KNCYGLOPÉnili  i'OJ'ULAUlE  DU  VINGTIEME  SIËCLE 


Wurtemberg,  Catherine,  et  essaya, 
sans  y  parvenir,  de  réconcilier  avec 
la  France  les  Allemands  du  Nord.  Dé- 
couragé par  les  exigences  de  son 
frère,  il  chercha  une  distraction  dans 
des  intrigues  amoureuses  et  des 
constructions  ruineuses.  Obligé  d'a- 
bandonner son  royaume  devant  les 
progrès  des  coalises  (1813),  il  se  re- 
tira" à  Trieste  en  1814,  servit  son 
frère  pendant  les  Cent-Jours  à  W  a- 
lerloo,  fut  interné  avec  sa  femme  en 
W  urtemberg.  puis  en  Autriche,  et 
se  li\a  à  Trieste  sous  le  nom  de 
«■omle  de  Montfort,  à  Rome,  enlin  à 
Florence.  Son  neveu  Louis-Napo- 
léon le  nomma  gouverneur  des  Inva- 
lides(1848).  maréchalde  France (I8.">n). 
président  du  Sénat  (18.72)  et  le  pour- 
vut d'une  rente  dun  million,  des  ré- 
sidences du  Palais-Royal  etdCxMcu- 
don.  Il  épousa  à  70  ans  la  marquise 
Justine  Bertolini.  —  Mémoires  el  Cor- 
respondances du  roi  Jérôme,  5  vol., 
1861.  — Sa  tille  Matkilde-L^tit/a-Wil- 
helmine  (  1H20)  se  maria  avec  le  prince 
Anatole  Demidov  (I8'il)  duquel  elle 
se  sépara  en  1845,  reçut  de  Napo- 
léon m  une  dotation  considéraole 
et  la  résidence  delElysce.  —Son  fils 
Napoléon- Joseph  -  Chùrles-PauL  (  1822- 
IHIM),  après  de  nombreux  voyages 
en  Allemagne,  en  Angleterre,  en  Es- 
pagne, se  lit  élire  député  de  la  Corse 
à  la  Constituante  (I848I  et  à  la  Lé- 
gislative (1849),  vota  souvent  avec 
l'extrême  gauche,  af- 
fecta envers  l'Elysée 
des  allures  frondeu- 
ses, mais  accepta  de 
Napoléon  III  une  do- 
^^^  tation,  le  titre  de  sé- 
v>|j|;^^pf||.  nateur  et  le  grade  de 
ilr^^^^'*^'*  général  de  division. 
Commandant  d'une 
division  en  Crimée 
Prince  Napoléon.  (1B54),  il  fut  rappelé 
(I85.j),  se  maria  avec 
la  fille  de  Victor-Emmanuel,  Clolilde 
de  Savoie  (I85J),  occupa  la  Toscane 
pendant  la  guerre  d'Italie,  prit  sou- 
vent la  parole  au  Sénat  contre  le  pou- 
voir Icmimrel  du  nape.  en  laveur  de 
l'unité  italienne,  de  la  Pologne,  for- 
ma au  Palais-Royal  un  cenli-e  poli- 
tique c|ui  frondait  les  Tuileries  et  dé- 
plaisait fort  à  l'impératrice  Eugénie. 
Entre  temps,  il  accomplissait  de 
grands  voyages  et  en  publiait  les 
relations  ainsi  que  la  Correspondance 


de  Napoléon  I""'  (1869).  Retiré  en  Corse 
(1871-1872),  expulsé  par  Thiers  (1872), 
il  revint  en  1873,  fut  député  d'Ajac- 
cio  (1875),  vota  avec  la  majorité' ré- 
publicaine el  fut  un  des  363.  .Non  réé- 
lu en  1877,  il  fil  acte  de  prétendant 
en  1883.  fut  expulsé  en  1886,  et  vécut 
en  Suisse  et  en  Italie.  —  Son  fils  aîné 
Victor  {18Q2)  s'est  déclaré  prétendant 
en  1884  et  a  été  expulsé  en  1886.  — 
Lowi'.v  (1864).  son  second  fils,  est  offi- 
cier clans  l'armée  russe. 

BOXDY  (Piei're-.\Iarie  Txii.LKPirn, 
comte  de)  (176(5-1817).  Préfet  du  Rhô- 
ne (1810-1814),  de  la  Seine  pendant 
les  Cent-Jours,  député  de  l'Indre,  il 
vota  l'adresse  des  221.  fut  préfet  de 
la  Seine  (1831)  et  membre  de  la 
Chambre  des  pairs. 

BOlVDY  (François-Marie  TviLLEPiED, 
comte  de)  (1802).  Préfet  de  la  Cor- 
rèze  (1830),  de  l'Yonne  (1833),  pair 
de  France  (1841),  il  rentra  dans  la 
vie  privée  en  1848,  fut  député  de 
l'Indre  (1871).  siégea  à  la  droite  mo- 
narchique, devint  sénateur  (1876), 
vota  la  dissolution  de  la  Chambre 
(1877)  et  fut  réélu  en  1879  et  1888, 

BOIVGIIl  (Ruggiero)  (1828-1895),  phi- 
losophe et  homme  politique  italien. Dé- 
puté de  Belgiojoso  (1860),  secrétaire 
de  Farini  pendant  sa  lieutenance  à 
Naples,  député  de  Manfredonia  (1861), 
ministre  de  l'instruction  publique 
(1874-1876),  député  de  Conegliano 
(187U),  il  siégea  dans  les  rangs  du 
parti   modéré. 

B0!\JE.\1V  (Louis-Bernard)  (1804- 
1871).  Député  de  la  Drôme  (1848),  il 
siégea  à  droite,  fut  ministre  du  com- 
merce et  de  l'agriculture  (1851),  con- 
seiller d'Etat  (i852),  sénateur  (1855), 
président  à  la  Cour  de  Riom  (1863), 
puis  à  la  Cour  de  cassation  (186.5), 
Un  des  otages  de  la 
Commune  de  Paris,  il 
fut,  avec  l'archevêque 
de  Paris,  fusillé  à  la 
prison  de  la  Roquette 
(24  mai  1871). 

BOIVîVECHOSE  (Renri- 
Maric-Gaston  Boisnor- 
MAND  de)  (1800-1883), 
prélat  français.  Evèque 
deCarcassonne  (1847). 
d'Evrcux  (1854). archevêque  de  Rouen 
(1858),  il  fut  nommé  cardinal  et  sé- 
nateur en   1863. 

BOKlVET  (Louis-Ferdinand)  (1760- 
Ift'î9),    avocat    et    homme    politi<|ue 


Bonnechose. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


41 


français.  Défenseur  du  général  Mo- 
reau'dSO/i)  et  de  Louvel  (1820),  il  fut 
député  de  Paris  (l820-I82/i). 

BO^ilVET  (Guy-Joseph)  (l773-i843), 
général  haïtien.  Chargé  de  mission 
auprès  du  Directoire  (1797),  il  fut  sé- 
nateur et  secrétaire  d'Etat  après  la 
chute  de  Dessalines  (-1806). 

BONNET -DLVERDIER  (Edouard- 
Guillaume)  (1824-1882).  Compromis 
dans  l'affaire  du  13  juin  1849,  il  se 
réfugia  à  Jersey,  fut  nommé  par  le 
Xl'arr.  conseiller  municipal  de  Paris 
(1874),  condamné  à  quinze  mois  de 
prison  pour  avoir  attaqué  Mac-Mahon 
dans  une  réunion  privée  à  Saint- 
Denis  (1877),  député  du  Rhône  (même 
année)  et  réélu  en  1881. 

BONNIIVIÈRE  (Gustave- Auguste  de 
La).  iV.  Beaumont.) 

RORDE.\l'\  (Duc  de).  (V.  Bourbon.) 

BORDESOILLE  (Etienne  Tardif  de 
PoMMEROU.x,  comte  de)  (1771-1838». 
général  français.  11  servit  dans  tou- 
tes les  campagnes  de  la  Révolution 
et  de  l'Emiiire,  fut  député  de  l'Indre 
et  de  la  Charente,  gouverneur  de 
l'Ecole  polytechnique  (1822),  fit  par- 
tie de  l'expédition  d'Espagne  et  fut 
nommé  pair  de  France  (1823). 

BORDONE  (Philippe-Toussaint- Jo- 
seph), né  à  Avignon  (182!).  Il  accom- 
pagna Garibaldi  dans  l'expédition  de 
Sicile.  En  1870,  il  prit  part  h  l'orga- 
nisation des  corps  francs  qui  tor- 
mèrent  l'armée  des  \osges  et  fut 
nommé  chef  d'état-major.  A  publié 
pour  sa  justification  :  Garibaldi  et 
l'armée  des  Vosges  (1872). 

BOREL  (Jean-Louis)  (1819),  général 
français.  Il  servit  en  Algérie,  en  Cri- 
mée, en  Italie,  dans  les  armées  de  la 
Loire  et  de  l'Est  en  1870-1871,  fut 
ministre  de  la  guerre  dans  le  cabi- 
net Dufaure  (1877-1879)  et  prit  le  com- 
mandement du   111°  corps  d'armée. 

BORGHÈSE  (Camillo-Filippo-Lodo- 
\;^ico,  prince)  (177&-I832),  naturalisé 
Français,  marié  avec  Pauline  Bona- 
parte (1803),  fut  gouverneur  du  Pié- 
mont et  se  retira  à  Florence  à  la 
chute  de  l'Empire.  Il  avait  vendu  à 
Napoléon  une  grande  partie  des  scul- 
ptures antiques  de  sa  galerie  qui  sont 
maintenant  au  Louvre. 

BORGHÈSE  (Pauline  Bonaparte, 
princesse).  (V.  Bonaparte.) 

BORIES  (Jean-François-Louis  Le- 
CLERC-)  (1795-1822),  sergent-major  au 
45°  de  ligne,  exécuté  h  Paris  le  21  sep- 


tembre 1822  avec  Raoulx,  Goubin  et 
Pommier,  affiliés  comme  lui  aux  car- 
bonari,  et  appelés  les  «  quatre  ser- 
gents de  La  Rochelle  ». 

BORRIGLIONE  (Alfred-Ferdinand) 
(1841).  Député  républicain  de  .Nice 
(1876),  il  fut  réélu  constamment  et 
remplit  les  fonctions  de  maire  de  Nice 
de  1878  à  1886. 

B0TZ.4RIS  (Marcos)  (1788-1823),  pa- 
triote grec.  Il  combattit  la  Turcpiie 
|)endant    l'insurrection 
de  1806,  se  réfugia  dans 
les  îles  Ioniennes  et  ren- 
tra en   Grèce  en    1820. 
Nommé  général,    il   se 
signala  par  de  brillants 
faits  d'armes,  surtout  à 
Missolonghi    où,    avec 
300  hommes,  il  pénétra 
dans  le  camp  turc  et  y      Botzaris. 
fit  un  terrible  carnage; 
il  V  fut  blessé  mortellement  (20  août 
1823). 

BOl'-.\M.4MA,  marabout  algérien, 
chef  de  l'insurrection  de  1881  dans  le 
S.-O.  de  la  province  d'Oran.  Ayant 
remporté  un  avantage  à  Chellalasur 
les  troupes  du  colonel  Innocenti,  il 
vit  accourir  à  lui  les  indigènes  des 
régions  sahariennes,  s'avança  vers 
le  Nord,  mais  dut  reculer  et  se  réfu- 
gia au  Maroc. 

BOtCHAGE  (François-Joseph  Gra- 
tet,  vicomte  du)  (1749-1821).  Nlinistre 
de  la  marine  (1792),  dévoué  à  l'ancien 
régime,  il  émigra,  rentra  sous  le  Con- 
sulat, fut  compromis  dans  une  con- 
spiration (180.5),  redevint  ministre  de 
la  marine  (1815)  et  remplaça  par  des 
émigrés  les  officiers  de  l'armée  de 
mer  qui  avaient  servi  la  Révolution 
et  l'Empire.  Louis  X\T  II  le  nomma 
ministre  d'Etat  et  pair  de  France 
(1817)  et  il  vota  avec  les  ultraroya- 
listes. 

BOLDET  (Paul)  (1800-1877).  Avocat 
à  Paris,  député  de  Laval  (1834-1848), 
représentant  de  la  Mayenne  à  la  Con- 
stituante (1848),  conseiller  d'Etat,  mi- 
nistre de  l'intérieur  (1863-1865),  séna- 
teur (1865),  vice-président  du  Sénat 
(1867-1870). 

BOUILLERIE  (Marie-Joseph  Roul- 
LET  DE  LO  (1822-1894).  Il  débuta  dans 
l'administration,  fut  élu  député  de 
Maine-et-Loire  (1871)  et  siégea  à  la 
droite  légitimiste.  Ministre  de  l'agri- 
culture et  du  commerce  dans  le  ca- 
binet Broglie  (25  mai  1873),  il  démis- 


42 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Boulanger. 


sionna  le  2'»  noveml)re  de  la  même 
année,  échoua  aux  élections  suivantes 
et  s'occupa  d'affaires  financières. 

BOULAIN'GER  (  Ernest- Théophile  ) 
(1831).  Directeur  général  de  l'enre- 
gistrement,desdomaines  cl  du  timbre 
(1865),  sénateur  de  la  Meuse  (1886), 
réélu  en  1888,  il  prit  une  part  impor- 
tante aux  discussions  financières. 

BOIJLAlVGER(Georges-Ernest-Jean- 
Marie)  (1837-1891),  général  et  homme 
politique  français.  11  servit  en  Algé- 
rie, en  Italie,  en  Cochinchine,  sous 
Vinoy  pendant  la  défense  de  Paris, 
fut  blessé  à  Champigny,  prit  part  à 
la  lutte  contre  la  Commune,  repré- 
senta la  F"rance  au 
centenaire  de  l'in- 
dépendance des 
Etals-Unis  (1881), 
devint  directeur  de 
l'infanterie  (1882)  et 
commanda  l'armée 
d'occupation  de  Tu- 
nisie (1884-1885).  Mi- 
nistre de  la  guerre 
dans  le  cabinet 
Freycinet  (1886),  il 
l'enouvela  le  haut 
personnel  de  l'état-major  et  des  direc- 
tions, fit  voter  la  loi  sur  l'espionnage, 
améliora  la  condition  des  soldats.  Il 
avait  soutenu  la  loi  d'e.xpulsion contre 
les  princes,  malgré  ses  obligations 
personnelles  envers  le  duc  d'Aumale. 
Quelques  réformes  bruyantes  et  une 
audacieuse  réclame  lui  valurent  une 
popularité  tapageuse  et  la  droite  se 
rapprocha  secrètement  de  lui  pour 
exploiter  son  influence  contre  la  Ré- 
publique. Il  conserva  son  portefeuille 
dans  le  cabinet  Goblet.  Le  cabinet 
Bouvier,  à  qui  le  président  Grévy  avait 
fait  une  obligation  d'éloigner  Boulan- 
ger, dont  l'attitude  rendait  imminente 
une  rupture  avec  l'Ailemagne,  le  rem- 
plaça parle  général  Ferron  et  lui  don- 
na le  commandement  du  XI IP  corps, 
à  Clermont-Ferrand  (28  juin  1887)! 
Un  courant  extraordinaire  d'opinion 
s'était  formé;  des  manifestations  po- 

tulaires  eurent  lieu  à  la  gare  de 
,yon,  à  la  revue  du  14  juillet;  des 
polémiques  violentes  s'engagèrent; 
Boulanger  fut  mis  en  non-activité  par 
retrait  d'emploi.  Elu  député  dans 
l'Aisne,  la  Dordogne  et  dans  le  Nord, 
il  opta  pour  ce  dernier  département, 
proposa  la  revision  des  lois  consti- 
tutionnelles, fut  frappé  de  la  censure 


})our  avoir  demandé  la  dissolution  de 
la  Chambre,  se  battit  en  duel  le  len- 
demain avec  le  président  Floquet 
qui  le  blessa  (1888).  Le  «  général  de 
café-concert  »  (Ferry)  avait  réuni 
autour  de  lui  un  parti  formé  des  élé- 
ments les  plus  hétérogènes  où  quel- 
nues  radicaux  se  rencontraient  avec 
des  royalistes  et  des  patriotes  et 
qui  avait  pour  principaux  chefs  Dè- 
roulède,  Naquet,  Laguerre,  Dillon. 
Elu  de  nouveau  dans  trois  départe- 
ments, il  opta  pour  le  Nord,  se  fit 
nommer  député  de  Paris  (1889).  Le 
danger  imminent  rapprocha  tous  les 
républicains  et  le  rétablissement  du 
scrutin  d'arrondissement  enleva  à 
Boulanger  ses  meilleures  chances.  Il 
cniitta  la  France  sur  la  seule  menace 
de  i)oursuites  ordonnées  par  Gons- 
tans,  ministre  de  l'intérieur.  Con- 
damné par  le  Sénat  (transformé  en 
Haule-Llour)  à  la  déportation  dans 
une  enceinte  fortifiée  avec  Rochefort 
et  le  comte  Dillon  (1889).  il  s'établit  à 
Jersey,  dirigeant  lesopérationsdeson 
parti,  dit  «  national  »,  vint  à  Bruxelles 
et  se  suicida  au  cimetière  d'Ixelles 
sur  la  tombe  de  sa  maîtresse  (1891). 

BOLLAY  DE  LA  MEURTHE  ( Antoine- 
Jacques-Claude-Joseph)  (1761-1840). 
\  olontaire  en  1792,  accusateur  public 
et  président  du.  tribunal  de  Nancy 
après  le  9  thermidor,  il  entra  aux 
Cinq-Cents  et  fut  un  des  plus  actifs 
agents  de  Bonaparte  au  18  brumaire. 
Il  collabora  au  Code  civil,  fut  prési- 
dent de  la  section  de  législation  au 
Conseil  d'Etat,  .ministre  d'Etat  pen- 
dant les  Cent-.Iours,  exilé  par 
Louis  XMII  et  ne  rentra  qu'en  1819. 
On  a  de  lui  quelques  ouvrages  sur 
l'histoire  d'Angleterre 

BOLLAY  DE  LA  MEIRTHE  (Henri- 
Georges,  comte)  (1797-1859),  fils  du 
précédent.  Député  de  la  Meurthe 
(1837),  des  \'osges  (1842-1849),  il  fut 
nommé  vice-président  de  la  Répu- 
blique (20  janvier  1849)  et  soutint  con- 
stamment l'EIvsée.  Napoléon  III  le 
fit  sénateur  (1852). 

BOULGARlS(Demctrios)(l80M878), 
homme  d'Etat  grec.  Il  prit  part  à  la 
guerre  de  l'inclépendance.  lut  séna- - 
leur  (1843),  ministre  dans  le  cabinet 
Canaris  (1848-18'i9),  chef  de  cabinet 
avec  le  porteuille  de  l'intérieur  (1855- 
1857),  plusieurs  fois  ministre  du  roi 
Georges  (1865,  1872,  1874).  Mis  en 
accusation  on  1875  avec  tout  son  ca- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


43 


binel,  l'affaire  se  termina  par  un  vole 
de  blâme. 

BOL'LOGNE  (Etienne- Antoine  de) 
(1747-1825),  prélat  français.  Il  com- 
battit la  constitution  civile  du  clergé 
et  fut  arrêté  trois  fois  pendant  la  Ré- 
volution ;  nommé  chapelain  de  Napo- 
léon !"'(  1806),  évêquedeTroyes(  1808), 
il  fut  enfermé  à  V'incennes'  après  le 
concile  de  1811  et  nommé  en  1817  par 
Louis  XVIII  archevêque  de  \'ienne 
(poste  qu'il  ne  put  occuper;  et  pair 
de  France  (Î823). 

BOl-.UAZ.\,  agitateur  alo:érien,  affi- 
lié à  l'ordre  religieu.K  de  Maulay- 
Thaieb,  qui  souleva  le  Dahra,  puis 
rOuarseni»  en  1845,  la  vallée  de  la 
Mina  et  le  Dahra,  en  1846,  se  rendit 
en  1847  et  fut  enfermé  au  fort  de 
Ham(  1848).  Gracié  par  Napoléon  III, 
il  alla  finir  ses  jours  en  Turquie. 

BOURBEAL  (Louis-Olivier)  (1811- 
1877).  Avocat  et  professeur  de  droit 
k  Poitiers,  maire  de  cette  ville  (1847) 
et  son  député  à  la  Constituante  et  à 
la  Législative,  il  vota  avec  les  répu- 
blicains modérés.  Candidat  officiel 
de  l'Empire  (1869),  il  fut  élu  député 
et  fit  partie  du  cabinet  Forcade  comme 
ministre  «  sans  prestige  »  de  l'ins- 
truction publique  (1869).  Sénateur  en 
1876,  il  siégea  à  la  droite  bonapar- 
tiste. 

BOI'RBOIV  (Maison  de).  Louis  XVI 
(V.  ce  nom,  vol.  Biographie  génk- 
RALE  jusqu'au  xi\°  siècue)  cut  deux 
frères  qui  régnèrent  :  Louis-Sla- 
nislas-Xavier,  comte  de  Provence, 
depuis  Louis  XV m  (V.  ce  nom),  et 
Charles-Philippe,  comte  d'Artois,  de- 
puis Charles  X  (\".  ce  nom).  Il  eut  un 
fils  (V.  Louis  XVI 1). 

Charles  X  eut  deux  fils  :  Louis-An- 
toine de  Bourbon,  duc  d'Angoulême 
(1775-1844)  qui  épousa  en  1799  sa  cou- 
sine Marie-Thérèse-Charlotte  (1778- 
1851),  fille  de  Louis  XVI.  Amiral  de 
France  et  lieutenant  général  du 
royaume  lors  du  débarquement  de 
Napoléon  à  Cannes,  il  fut  pris  sur  les 
bords  du  Rhône  le  15  avril  1815  et 
embarqué  à  Cette  ;  généralissime  de 
l'armée  française  en  Espagne  (1823), 
il  s'empara  du  Trocadéro  et  fit  capi- 
tuler Cadix.  En  1830  (2  août),  il  signa 
une  abdication  platoniciue  en  faveur 
de  son  neveu  le  duc  de  Bordeaux  et 
vécut  depuis  en  Angleterre  et  en  Au- 
triche sous  le  nom  de  comte  de 
Marnes.  —  Sa  femme  avait  essayé  en 


vain  de  soulever  Bordeaux  pendant 
les  Cent-Jours. 

Charles-Ferdinand  de  Bourbon,  duc 
de  Berrv  (1778-1820).  Il  servit  dans 
l'armée  de  Condé  (  1794-1797  )  et  épousa 
en  1816  la  fille  de  François  I",  roi  de 
Naples.  Il  fut  assassiné  par  Louvel 
à  la  sortie  de  rOpéra(  14  février  1820). 

Sa  femme,  Marie-Caroline-Ferdi- 
dinande-Louise  (1798- 1870),  accoucha, 
sept  mois  après  la  mort  de  son  mari, 
du  duc  de  Bordeaux  {\.  ci-après),  ac- 
compagna Charles  X  en  exil  (1830), 
se  rendit  en  Italie  et  débarqua  à  Mar- 
seille (1832)  pour  y  soulever  la  popu- 
lation contre  Louis-Philippe.  N'ayant 
pas  réussi,  elle  gagna  la  \  endée  sous 
un  déguisement;  l'insurrection,  mal 
préparée,  fut  rapidement  écrasée;  la 
duchesse  se  cacha  à  Nantes,  fut  dé- 
noncée par  un  juif  mouchard,  nommé 
Deutz,  et  fut  emprisonnée  à  la  cita- 
delle de  Blayeoù  elle  accoucha  d'une 
fille.  Mise  en  liberté,  elle  épousa  le 
comte  Lucchesi-Pali  (1833)  et  vécut 
dans  la  retraite. 

Henri-Charles-Ferdinand-Dieudonné 
de  Bourbon,  duc  de  Bordeaux,  puis 
comte  de  Chambord  (1820-1883),  fils 
posthume  du  précédent,  appelé  \'En- 
fant  du  miracle.  De  1830  à  1848,  il  fit 
de  nombreux  voyages,  se  cassa  la 
cuisse  gauche  (1841)  et  se  maria 
avec  Marie-Thérèse  -  Béatrice  -  Gaë- 
lane  d'Esté,  archiduchesse  d'Autriche 
(  1846).  Ses  partisans  eurent  une  lueur 
d'espoir  à  la  chute  de  Louis-Philippe, 
mais  le  2  décembre  la  fit  évanouir, 
et  le  comte  de  Chambord  ne  donna 
signe  de  vie  qu'en  1870  en  adressant 
un  manifeste  aux  Français,  et  en  1871 
en  venant  à  Paris  et  au  château  de 
Chambord.  Ses  fidèles  le  virent  avec 
peine  reprendre  le  chemin  de  l'étran- 
ger après  avoir  hautement  déclaré 
qu'il  n'acceptait  pas  les  principes  de 
la  Révolution  de  1789.  Il  renouvela 
cette  déclaration  en  l'accentuant  (1873) 
et,  depuis,  sauf  quelques  pèlerinages 
à  Frohsdorf,  ne  fit  plus  parler  de 
lui.  —  Avec  lui  s'est  éteinte  la  branche 
aînée  des  Bourbons. 

BOIRDOK  DE  VATRY  (Marc- An- 
toine) (1761-1828).  Ministre  de  la  ma- 
rine (1799),  préfet  maritime  à  Lorient 
et  au  Havre,  préfet  de  Vaucluse,  de 
Maine-et-Loire  et  de  l'Isère,  il  rentra 
dans  la  vie  privée  à  la  Restauration. 

BOVRÉE  (Nicolas-Prosper)  (1811- 
1886),   diplomate  français.    Ministre 


44 


KNCYCLOI'ÉDIE  J'Ul'ULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIËCLR 


plénipotentiaire  h  Téhéran  (1855),  à 
Athènes  (1859),  à  Lisbonne  (1864), 
ambassadeur  à  Constantinople(1866), 
il  prit  sa  retraite  en  1870. 

BOL'RÉE  (Frédéric-Albert)  (1838), 
diplomate  français,  fils  du  précédent. 
Ministre  plénipotientaire  en  Chine 
(1880),  il  sip^na  un  traité  en  1883  qui 
ne  fut  pas  ratifié parlej^ouvernemenl. 
Depuis  il  a  représenté  la  France  à 
Cojjenhague  { 1885).  à  Bruxelles  (  1886). 
BOlîRGEOIS  (.Iules)  (1827).  Docteur 
en  médecine,  député  de  la  \'endée 
(1871),  il  siégea  à  la  droite  monar- 
chiste et  calholi(|ue,  fut  réélu  en  1876, 
puis  en  1877  comme  candidat  officiel 
de  Mac-Mahon.  Réélu  en  1881,  en 
1885  et  en  18S9. 

BOL'RGEOIS  (Jean-Baptiste)  (1831). 
Négociant  à  Dôle,  député  du  Jura 
(1885),  il  siégea  parmi  les  radicau.x 
et  fut  réélu  (1898). 

BOL'RGEOIS  (Léon)  (1851).  Sous- 
préfet  de  Reims  (1880),  préfet  du 
Tarn  (1882),  de  la  Haute-Garonne 
(1885),  préfet  de  police  (1887),  il  fui 
élu  député  de  la  Marne  en  1888,  choisi 
par  Floquel  comme 
sous-secrétaire  d'E- 
tatàrintérieur(1888). 
Réélu  en  1889  et  en 
1893  ù.  Reims,  il  sié- 
gea à  la  jjauche  radi- 
cale, devint  ministre 
de  l'intérieur  dans  le 
cabinet  Tirard  (18v;0), 
de  l'instruction  publi- 
que dans  le  cabinet 
Freycinel(1890-lS;)2), 
pu  is  président  d  u  conseil  avec  le  porle- 
feuillede  rintérieur(18;)5-ia96).  Il  a  de- 
puis, dans  de  nombreu.x  discours-pro- 
frrammes,  exposé  la  politique  du 
parti  radical,  a  été  réélu  député  de 
Reims  (1898)  et  nommé  ministi'e  de 
l'instruction  |)ublique  dans  le  cabinet 
Brisson  (1898). 

BOl'RGOilVG  (Jean-François,  baron 
de)  (17'i8-181 1),  diplomate  et  historien 
français.  Ministre  de  l-"rance  à  Ham- 
bourg,' (1787),  à  Madrid  (1791-1795), 
au  Danemark  après  le  18  brumaire, 
en  Saxe  (1808),  il  a  laissé  quelques 
ouvracres  historiques. 

BOlRGOI!VG(Paul-Charles-Amable, 
baron  de;  (1791-1864),  diplomate  fran- 
çais, fils  du  précédent.  Il  servit  dans 
la  diplomatie,  sous  la  Restauration 
et  sous  Louis-Philippe,  fut  nommé 
pair  de  France  en  1841.  ambassadeur 


Bourgeois. 


Bourmont. 


en  Espa<ïne  (1849),  sénateur  de  l'Em- 
pire (1852). 

BOI'RGOIIN'G  (Philippe,  baron  de) 
(1837-1882)  Ecuver  de  Napoléon  III, 
député  de  la  ."\'ièvre  (1869),  il  fut 
réélu  par  ce  département  en  1874  et 
invalidé  en  1875.  Député  de  Cosne 
en  1876,  il  appuya  le  coup  d'Etat  du 
Seize-.\lai,  fut  réélu  comme  candidat 
officiel  en  1877,  mais  son  élection  fut 
invalidée.  Il  fut  encore  nommé  par 
(-osne  aux  élections  de  1881. 

BOlRMONT  (Louis-Auo:uste-\'ictor, 
comte  de  Ghajsne  de)  (  1773-1846),  ma- 
réchal do  France.  Il' servit  dans  l'ar- 
mée de  (jondé  et  parmi  les  \'en- 
déens  insurgés,  fut  emprisonné  à 
Besançon  après  l'affaire  de  la  ma- 
chine infernale  (1800),  s'évada,  il  prit 
du  service  sous  Napo- 
léon (1809),  fit  la  cam- 
pagne de  Russie,  celle 
de  Saxe  et  celle  de 
France.  Chargé  d'arrê- 
ter Napoléon  en  1815,  il 
accepta  un  commande- 
ment de  celui-ci,  mais 
fit  défection  en  face  de 
l'ennemi  le  15  juin  et 
se  rendit  au  quartier  général  de 
l'armée  prussienne  à  Namur.  Comblé 
d'honneurs  sous  la  deuxième  Restau- 
rai ion.  il  eut  le.  triste  courage  de 
chargei'  le  maréchal  Ney  dans  son 
procès,  commanda  en  chef  l'expédi- 
tion d'.\lger,  fut  destitué  à  la  révolu- 
tion de  Juillet,  essaya  de  soulever- la 
\  endée  avec  la  duchesse  de  Berry 
(1832).  soutint  dom  Miguel  en  Por- 
tugal et  rentra  en  France  (1840).  A 
son  débarquement  à  Marseille,  le 
peuple  assaillit  sa  voiture  et  blessa 
un  de  ses  fils. 

B or  R A  E  V I L  LE  (Désir-?>Iagloire) 
(1840).  Conseiller  municipal  de  Paris 
pour  le  V"  arr.  de  1876  à  1883,  puis 
député  (1883),  il  fut  réélu  en  1885  et 
siégea  à  l'extrême  gauche.  Docteur 
distingué,  il  s'est  surtout  occupé  de 

Questions  d'hygiène,  de  la'i'cisation, 
es  lois  sur  les  aliénés,  etc. 
BOLRQLEîVEY  (François- Adolphe, 
comte  de)  (1799-1869),  diplomate  fran- 
çais. .Ministre plénipotentiaire  àCons- 
tantinople  (1841),  il  y  reçut  le  titre 
d'ambassadeur  (1844),  fut  envoyé  à 
Vienne  (1853)  et  aux  conférences  de 
1859. 
BOLRRIEIVIN'E  (Louis-Antoine  Fau- 

VEUET    DE      ChaBBONMÈHE      DE)    (1769- 


BIOGRAPHIE  rOLI'ilUUE  l'o  DIX-NEUMÈME  SIECLE 


45 


1834),  homme  politique  français.  Ami 
de  Bonaparte  à  l'école  de  Brienne, 
il  devint  son  secrétaire  particulier 
(  1 797\.  Chargé  d'affaires  à  Hambourg 
(1802),  rappelé  en  1813  à  la  suite  de 
spéculations  douteuses,  il  lut  nommé 
en  1814  par  la  Restauration  directeur 
des  postes,  puis  préfet  de  police 
(1815).  Il  suivit  Louis  XVIII  à  Gand, 
fut  ministre  d'Etat  et,  député  de 
l'Yonne  (1815-1827),  il  se  signala  par 
son  zèle  ultraroyaliste. 

Il  mourut  à  Caen  dans  une  maison 
d'aliénés  à  la  suite  de  Ja  révolution 
de  1830.  Ses  Mémoires  (1829,  10  vo- 
lumes) renferment  de  nombreuses 
inexactitudes  à  coté  de  précieux  ren- 
seignements. Il  s'y  montre  parfois 
sévère  pour  son  ancien  maître.  Lire 
pour  reclilication  des  inexactitudes  : 
Bourrienne  et  ses  erreurs  volontaires 
et  involontaires  (1830),  par  le  comte 
d'Aure. 

BOUVET  (Pierre-IIenri-François- 
Etienne)  (1775-18(30),  marin  français. 
Il  fit  une  guerre  acharnée  aux  An- 
glais comme  corsaire  (1796-1801),  puis 
sur  la  côte  de  Malabar  et  de  l'Ouest 
africain,  enfin  il  se  distingua  dans  un 
combat  naval  près  des  iles  Lagos 
(1812).  Député  d'llle-et-Vilaine(l830), 
il  siégea  dans  les  rangs  des  libéraux. 

BOYEN  (llermann-Leopold-Ludwig 
de)  (1771-l8i8),  général  et  homme  po- 
litiqus  prussien.  Blesse  à  .\uersta;dt, 
il  fut  avec  Scharnhorst  chargé  de 
réorganiser  l'armée,  établit  le  prin- 
cipe du  service  obligatoire,  lit  les 
campagnes  de  1813  et  de  1814  et  de- 
vint ministre  de  la  guerre.  Libéral,  il 
donna  sa  démission  en  1819,  consa- 
cra ses  loisirs  à  des  travaux  histo- 
riques et  stratégiques,  et  fut  nommé 
ministre  d'Etat  (1841-1847). 

BOYER  (Jean-Pierre)  (1776-1850), 
président  de  la  République  d'Haïti. 
Il  succédai!  Péthion(  1818)  et  jusqu'en 
1843  contribua  à  la  prospérité  de 
l'île.  Il  réunit  la  partie  N .  (  1820)  après 
la  mort  de  Christophe  et  la  partie  E. 
(espagnole)  en  1822.  Banni  après  la 
révolution  de  1843,  il  vint  à  Paris  et 
y  finit  ses  jours. 

B0ZÉRIA1V  (Jules-François-Jean- 
notte)  (1825-1893).  Avocat  à  Paris, 
député  du  Loir-et-Cher  (1871),  séna- 
teur depu's  1876,  il  siégea  parmi  les 
républicains  modérés  et  s'occupa  des 
questions  juridiques,  commerciales 
et  industrielles. 


BRADLAUGU  (Charles)  (1833), 
homme  politique  et  publiciste  anglais. 
Député  de  Northampton  (1880),  il  re- 
fusa le  serment  sur  la  Bible,  fut 
expulsé  de  la  Chambre  et  emprisonné; 
le  lendemain  on  l'auto- 
risa à  «  afliimier  »  sim- 
plement la  fidélité  à  la 
reine.  On  lui  intenta  en- 
suite un  procès  pour 
avoir  siégé  et  voté  sans 
prestation  de  serment. 
Bradlaugh  se  repré- 
senta devant  ses  élec-  Br  idiaugh 
leurs  (1881),  fut  élu,  sié- 
gea de  nouveau,  fut  expulsé  et  jeté 
tout  meurtri  hors  du  palais  de  West- 
minster, fiéélu  en  1885,  il  revint  sié- 
ger et  on  ne  l'inquiéta  plus.  —  Pour 
ses  œuvres  politiques  et  sociales,  V. 
volume  BioGHAPHiE  i.rrTKnAUîE. 

BRAME  (.luIes-Louis-Joseph) (1808- 
1878).  Avocat  à  Paris,  député  du 
Nord  (1857,  1863,  1869),  ministre  de 
l'instruction  publi(iue  dans  le  dernier 
cabinet  del'i;;m|)ire  (1870).  député  du 
Nord  (1871)  et  sénateur  (1876),  il  fut 
un  ardent  protectionniste. 

BRAME(Georges-Jules-Louis)(1839- 
1887).  Député  de  Lille  (1876),  il  fit 
partie  du  groupe  bonapartiste  de 
l Appel  au  peuple,  fut  candidat  ofiiciel 
après  le  Seize-Mai  (1877),  réélu  ainsi 
qu'en  1881  et  1885. 

BRAIVD  (Henry-Bouverie-William, 
vicomte  Hampden)  (1814-1892).  Re- 
présentant de  Lewes  à  la  Chambre 
des  communes  (1852-1868),  il  siégea 
parmi  les  libéraux,  fut  lord  de  la 
Trésorerie  (1855-1858),  secrétaire  du 
Trésor  (1865-1866).  Député  de  Cam- 
bridge depuis  1868,  il  entra  à  la 
Chambre  des  lords  en  1884. 

BRATIA1\0(  Jean)  (1822-1891), homme 
d'Etat  roumain.  Il  prit  une  part  ac- 
tive au  renversement  du  prince  Bi- 
besco  (1848),  dut  fuir  bientôt  après 
et  vint  à  Paris  où  il  fut  condamné  à 
trois  mois  de  prison  (1854)  à  la  suite 
du  complot  de  l'Opéra-Comique,  re- 
tourna à  Bucarest,  figura  parmi  les 
députés  de  l'opposition,  devint  mi- 
nistre des  finances  (1866),  président 
du  conseil  (1876)  et  garda  le  pouvoir 
jusqu'en  1888,  exerçant  une  véritable 
dictature  qui  le  rendit  impopulaire. 

BRAVO  (Nicolas)  (1780-1854), général 
mexicain.  Lieutenant  deMorelos,  le 
prêtre  patriote,  il  prit  sa  succession 
en  1815,  combattit  l'usurpateur  Itur. 


46 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIUE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


bide,  et,  à  la  mort  de  celui-ci  (1823), 
partagea  le  pouvoir  avec  Vittoria  et 
Guerrero  et  l'ut  élu  vice-président  de 
la  République  mexicaine  (1824),  puis 
président  (1827).  Dépossédé  l'année 
suivante  et  banni  par  Guerrero, il  l'ut 
rappelé  par  Bustamente  (1830)  comme 
général  en  chef.  Sous  la  présidence 
de  Santa-Anna  (1834),  il  se  retira  dans 
les  provinces  du  Sud  à  la  tète  des 
insurgés  et  déposa  bientôt  les  armes. 
Depuis,  il  se  tint  à  l'écart  et  conserva 
l'estime  de  tous. 

BRATO-MliRlLLO  (Don  Juan)  (1803- 
1873),  homme  d'Etat  espagnol.  Avo- 
cat à  Séville  (1825),  député  aux  Cortès 
(1837-1841),  puis  en  1843,  ilfut  mi- 
nistre du  commerce  (1848),  des  fi- 
nances (1849),  et  président  du  con- 
seil (1851).  Absolutiste  et  s'appuyant 
sur  la  cour,  il  supprima  les  journaux, 
les  réunions  publiques,  et  l'ut  ren- 
versé en  1852.  Depuis  il  remplit  quel- 
ques postes  diplomatiques. 

BRAZZA  (Pierre  Savorgnan,  comte 
de)(185i),evplorateur  français.  Après 
un  voyage  en  1876-1877  dans  le  bas- 
sin de  rOgooué,  il  repartit  en  1879, 
atteignit  le  Congo  et  fonda  au  bord 
du  fleuve  la  station  de  Brazzaville 
(1880).  Il  décida  le  roi  Makoko  à  se 
mettre  sous  le  protectorat  de  la 
France,  revint  en  France,  reçut  le 
titre  de  commissaire  de  la  Républi- 
que et  le  grade  de  lieutenant  de  vais- 
seau, retourna  en  1884  au  Congo, 
fonda  de  nombreuses  stations.  Braz- 
za,  qui  doit  ses  succès  à  son  esprit 
de  douceur  et  d'humanité,  a  gagné 
à  la  P'rance  un  véritable  empire. 

BRÉA  (Jean-Baptiste-Fidèle) (  1790- 
1848),  général  français.  Il  combattit 
à  Leipzig,  à  Waterloo,  fit  la  campa- 
gne d'Espagne  (1823)- et  celle  de  Bel- 
gique (1832).  Chargé 
d'enlever  les  barrica- 
des de  la  place  d'Italie 
(25  juin  1848),  il  parle- 
menta et  fut  enfermé 
au  poste.  Le  colonel 
Thomas,  commandant 
la  colonne  en  son  ab- 
sence, ne  le  voyant  pas 
revenir,  fit  avancer  ses 
hommes.  Des  coups  de 
feu  furent  alors  tirés 
sur  le  poste  et  blessèrent  mortelle- 
ment Bréa  et  son  aide  de  camp. 

BRELAY  (Pierre-Eugène-Emile) 
(1817-1889).   Député  du  'll=  arr.    de 


Paris  (1876),  un  des  363,  il  fut  réélu 
en  1877,1881,  1885eta  loujourssiégé 
à  l'extrême  gauche. 

BRÉM01VD  D'ARS  (Guillaume,  mar- 
quis de)  (1810-1894),  général  français. 
Il  servit  en  Algérie,  et  dans  la  guerre 
franco-allemande,  commanda  une  di- 
vision dans  l'armée  de  la  Loire,  puis 
dans  celle  de  l'Est.  Sénateur  cle  la 
Charente  (1879),  réélu  (1885),  il  siégea 
à  droite. 

BRESSOIV  (Charles,  comte)  (1798- 
1847),  diplomate  français.  Ambassa- 
deur à  Bruxelles,  à  Berlin,  à  Madrid, 
il  négocia  dans  cette  ville  les  «  ma- 
riages espagnols  ».  • 

BRESSOIV  "(Edouard-\'ictor-Stanis- 
las)  (1826),  homme  polilinue  français. 
Maire  de  Monthureux  (Vosges)  ré- 
voqué par  le  gouvernement  de  Mac- 
Mahon  (24  mai  1873),  il  fut  nommé 
député  de  Mirecourt  (1876),  fit  partie 
du  centre  gauche,  un  des  363,  réélu 
en  1877,  1881,   1885. 

BRETEUIL  (Henri-Charles-Joseph 
Le  Tonnelier,  marquis  de)  (1848). 
Député  d'Argelès  (Hautes-Pyrénées) 
en  1877,  il  fit  partie  du  groupe  bona- 
partiste de  lAppel  au  peuple,  fut 
battu  en  1881  par  M.  Alicot,  républi- 
cain, et  réélu  en  1885  et  en  1889. 

BREZÉ  (Dreux-).  (V.  Dreux-Brezé.) 

BRICE  (René)  (1839).  Avocat  à  Ren- 
nes, député  d'Ille-et-Vilaine  (1871), 
il  siégea  au  centre  gauche,  fut  réélu 
en  1876,  un  des  363,  renommé  député 
en  1877,  1881,  1885,  et  s'occupa  de 
questions  financières  et  de  transport. 

RRIGHT  (John)  (1811-1889),  homme 
politique  anglais.  Représentant  de 
Durhamà  la  Chambre  des  communes 
(  1843),  puis  de  Manchester(  1847-1857), 
il  se  prononça  pour  toutes  les  mesu- 
res libérales,  fut  élu  par  Birmingham 
(1857),  entra  dans  le  cabinet  Glads- 
tone comme  ministre  du  commerce 
(1868-1870).  Chancelier  du  duché  de 
Lancastre  (1873-1874  et  1880-1882),  il 
se  sépara  de  Gladstone  sur  la  ques- 
tion ae  l'autonomie  de  l'Irlande. 

BRILLIER  (Marc -Antoine)  (1802- 
1888).  Avocat  à  Vienne,  député  de 
cette  ville  à  la  Constituante  et  à  la 
Législative  (1848-1851),  il  combattit  la 
politiquede  Louis-Napoléon.  Mairede 
Vienne,  député  (  1872),  sénateur  (  1876). 
il  ne  se  représenta  pas  en  1879. 

BRISSOIV  (Eugène -Henri)  (1835). 
.\vocat  à  Paris  (1859),  il  collabora  au 
Temps  et  à  V Avenir  national,  iutRd- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


47 


Brisson. 


joint  au  maire  de  Paris  (4  septembre 
1870),  député  de  la  Seine  (1871)  et 
siégea  à  l'extrême  gauche.  Député 
du  A"  arr  de  Paris  (1876),  il  fut  un 
des  363,  réélu  en  1877, 

[)uis  en  1881.  et  occupa 
a  présidence  de  la 
Chambre  de  1881  à 
1885,  date  à  laquelle  il 
forma  un  ministère  en 
remplacement  du  cabi- 
net Ferry.  Député  de 
Paris  et  du  Cher  (1885), 
il  opta  pour  ce  dernier 
département,  quitta  le 
ministère  à  la  fin  de  l'an- 
née et  fut  réélu  en  1889,  1893  et  18y8. 
Il  présida  la  Chambre  pendant  plu- 
sieurs années  et  fut  président  du  con- 
seil avec  le  portefeuille  de  l'intérieur 
pendant  quelques  mois(1898|.  (N'.vol. 
HiST.  coNTEMP.,  A/faire  Dreijfmt.) 

BROGLIE  (.\chilic-Charles-Léonce- 
\'ictor,  duc  de)  (178.5-1870).  Auditeur 
au  conseil  d'Élat  (1809),  mêlé  aux 
négociations  de  Prague  (1813),  pair 
de  France  (1814),  il  se  signala,  pen- 
dant la  Restauration,  par  ses  idées 
libérales.  Ministre  de  l'instruction 
publique  et  des  cultes  (1830),  des 
affaires  étrangères  dans  le  cabinet 
Casimir  Perier  (  IKi2-183'i).  président 
du  conseil  (  183.5),  ambassadeur  à  Lon- 
dres (1847),  il  fut  député  de  l'Eure  à 
la  Législative  (1849)  et  rentra  dans 
la  vie  privée  après  le  2  décembre 
1851.  11  a  lais;-é  des  Souvenirs  (1885- 
1888,  4  volumes);  membre  de  l'Aca- 
démie française  depuis  1856. 

BROGLIE "  (Jacques- Victor-Albert, 
duc  de)  (1821).  Il  débuta  dans  la  di- 
plomatie, mais  la  révolution  de  Fé- 
vrier l'arrêta  dans  sa 
carrière  et  il  écrivit 
des  articles  ilans  la 
Revue  des  Deux  Mon- 
des, dans  le  Corres- 
pondant et  diNcrs  ou- 
vrages historiques. 
Député  de  l'Eure 
(1871),  ambassadeur 
à  Londres,  il  combat- 
tit Thiers  et  fut  nom- 
mé par  Mac-Mahon 
président  du  conseil  et  ministre  des 
affaires  cl  rangères  (24  mai  I873-I6mai 
1874).  Sénateur  de  l'Eure  (1876),  il 
continua  sa  politique  d'opposition  à 
la  République,  devint  président  du 
conseil   avec    le   portefeuille   de    la 


r^v 


Broglie. 


justice  (16  mai  1877),  demanda  au 
Sénat  la  dissolution  de  la  Chambre 
des  députés,  l'obtint  et  exerça  la 
pression  la  plus  violente  sur  le 
corps  électoral  avec  les  candidatu- 
res officielles  du  maréchal  de  Mac- 
Mahon.  Les  élections  ramenèrent  à  la 
Chambre  les  363  députés  républi- 
cains, et  le  cabinet  de  réaction  clé- 
ricale dut  démissionner(20  septembre 
1877).  Jusqu'en  1885,  le  duc  de  Bro- 
glie se  signala  au  Sénat  par  ses  atta- 
ques contre  les  institutions  républi- 
caines, échoua  au  renouvellement  du 
25  janvier  1885  pour  le  Sénat  et  aux 
élections  législatives  du  4  octobre 
1885.  .\  écrit  de  nombreux  travaux 
historiques. 

BRO!VS.\RT  DE  SCHELLEiVDORFF 
(Paul)  (1832-1891),  général  prussien. 
Lieutenant-colonel  pendant  la  guerre 
de  1870.  général  de  division  (1881),  il 
fut  ministre  de  la  guerre  (1883-1888) 

KRO$s.\RD  (Etienne)  (1839).  Ingé- 
nieur ci\il,  maire  de  Pouilly-sous- 
Charlieu  (Loire),  il  fut  révoqué  par 
.Mac-Mahon  (24  mai  1873i,  élu  dé|)utê 
de  Roanne  (1876),  un  des  36.3,  réélu  en 
1877,  en  1881.  nommé  sénateur  (1885), 
et  réélu  en  1888. 

BROl'CKÈRE  (Charles -Marie -Jo- 
seph-Ghislain  de)  (1796- 1860).  homme 
politique  belge.  Député  du  Limbourg 
(1826)  à  la  seconde  Chambre  des 
Pays-Bas,  il  fut  un  des  chauds  par- 
tisans de  l'indépendance  de  la  Belgi- 
que (l&W),  devint  ministre  des  linan- 
ces(18:jl),  puis  de  la  guerre,  directeur 
général  de  la  .Monnaie  (1834).  direc- 
teur de  la  Banque  nationale  de  Bel- 
gique (1835-1839),  député  de  Bruxelles 
(1840)  et  bourgmestre  de  celte  ville 
jusqu'en  1856,  lorsque  lie  parti  catho- 
lique revint  au  pouvoir.  Il  était  libé- 
ral et  ennemi  du  protectionnisme. 

BROl'CKÈRE  (Henri-Marie-Joseph- 
Ghislain  de)  (  l8ol-1891  ).  homme  poli- 
tique belge.  .Membre  du  Congrès  na- 
tional (1830),  député  de  Ru  remonde 
(1831).  de  Bru.velles  (1833),  et  con- 
stamment réélu,  il  fut  nommé  gou- 
verneur civil  à. Anvers  (1840),  ministre 
d'Etat  (1847)  et  président  du  conseil 
(1852-1855).  Depuis  il  siégea  à  gauche 
et  combatit  la  réaction  cléricale. 

BROIGHAM  (Henry,  lord)  (1778- 
1868).  homme  d'Etat  anglais.  Député 
de  Camelford  à  la  Chambre  des  com- 
munes (1810).  puis  de  Winchelsea 
(1816),  il  appuya  les  mesures  les  plus 


48 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


libérales,  se  rendit  célèbre  en  défen- 
dant la  reine  Caroline  dans  le  procès 
([uelui  intentait  George  IV,  son  mari, 
s'occupa  beaucoup  de  politique  exté- 
rieure, surtout  depuis  1823,  combat- 
tit Canning  et  les  tories,  réclama 
la  réforme  électorale,  se  fit  élire 
député  d'York  (1830),  contribua  à  la 
chute  de  Wellington  et  fut  nommé 
dans  le  cabinet  de  lord  Grey  grand 
chancelier  d'Angleterre  avec  la  pairie 
héréditaire.  Jusqu'en  1834  il  se  main- 
tint à  ce  poste,  et  vit  sa  grande 
popularité  diminuer  après  le  oill  de 
coercition  contre  l'Irlande.  Depuis,  il 
s'allia  tantôt  aux  whigs,  tantôt  aux 
tories,  se  livrant  aux  pires  excentri- 
cités et  se  consacrant  aux  sciences, 
à  l'économie  sociale,  à  l'histoire. 

BROWIV  (John)  (  1800-1859),  abolition- 
nisteaméricain.Del854à  1858,  dans  le 
Kansas,  il  lit,  avec  ses  fils,  une  guerre 
de  partisans  contre  les  esclavagistes, 
s'assura  le  concours  d'esclaves  fugi- 
tifs, délivra  à  main  armée  quelques 
nègres  du  Missouri  et  vint,  en  1859, 
attaquer  le  village  d'Harper's  p^erry 
(Virginie)  où  se  trouvait  un  arsenal 
fédéral.  11  réussit,  mais,  mal  secondé, 
fut  pris  par  les  milices,  condamné  et 
pendu  (2  décembre  1859).  Sa  mort  fut 
le  prélude  de  la  guerre  de  Sécession. 

BRUCE.  (V.  Eloin.) 

BRUCE  (Henry-Austin).  (V.  Aber- 
D\RE  [Lord].) 

BRUCK(  Karl- Ludwig,  baron)  (1798- 
1860),  homme  d'Etat  autrichien.  Di- 
recteur du  Lloyd  à  Trieste,  il  fut 
député  à  l'Assemblée  nationale  de 
Francfort  (1848)  et  nommé  ministre 
du  commerce  (1848-1851),  puis  des 
finances  (1855).  Compromis  dans  une 
affaire  de  concussion,  il  se  coupa  la 
gorge  dans  un  accès  de  désespoir, 
mais  son  innocence  fut  démontrée 
après  sa  mort. 

BRUUIÈRES.  (V.  Barante  [Baron 
de].) 

BRUN  (Charles-Marie) (1821).  Ingé- 
nieur de  la  marine,  député  du  Var 
(1871),  directeur  des  constructions 
navales  (1875),  sénateur  (1876),  minis- 
tre de  la  marine  (1883),  il  siégea  à 
la  gauche  républicaine. 

BRUN  (Henri-Louis-Simon,  dit  Lu- 
cien) (1822).  Avocat  à  Lyon,  député 
de  l'Ain  (1871),  il  devint  un  des  plus 
influents  mona'xhistes  de  l'extrême 
droite,  fut  élu  sénateur  inamovible 
(1877). 


M^ 


BRUNE  (Guillaume- Marie-Anne) 
(1763-1815),  maréchal  de  France. 
Typographe,  membre  du  club  des 
Jacobins,  il  s'engagea  dans  l'armée 
comme  volontaire,  conquit  rapide- 
ment ses  grades  :  général  de  divi- 
sion à  l'armée  d'Italie 
(1796),  il  commanda 
l'armée  de  Suisse 
(1798),  battit  les  An- 
glo-Saxons à  Bergen 
(Hollande)  en  1799  et 
fit  capituler  le  duc 
d'York  à  Alkmaar.  Il 
passa  en  Vendée 
,(  1800),  puis  commanda 
en  chef  l'armée  d'Ita- 
lie, fut  ambassadeur  à 
Constant  inople  (1803-  Brune 

1805),  maréchal  de 
France,  gouverneur  des  villes  han- 
séatiques  (1807),  prit  Stralsund  et, 
disgracié,  vécut  dans  la  retraite 
jusqu'aux  Cent-Jours  où  il  reçut  un 
commandement  dans  le  Midi.  Il  re- 
venait à  Paris,  muni  d'un  passe-port 
délivré  par  les  ordres  de  Louis  XVIII, 
quand  il  fut  assassiné  par  les  roya- 
listes, traîné  dans  les  rues  d'Avignon 
et  jeté  dans  le  Rhône  (2  août  1815).  Les 
auteurs  de  ce  crime  restèrent  impunis. 

BRUNEAU  (Mathurin)  (1784-1825), 
aventurier  français.  En  1818,  il  se  fit 
passer  pour  Louis  XVII,  échappé  du 
Temple,  fut  condamné  par  le  tribu- 
nal cie  Rouen  et  enfermé  au  Mont- 
Saint-Michel. 

BRUNET  (Jean-Baptiste)  (1814).  Ca- 
pitaine d'artillerie,  il  fut  nommé  dé- 
puté de  là  Haute-Vienne  à  la  Con- 
stituante (1848),  rayé  des  cadres  de 
l'armée  après  le  2  décembre  1851, 
élu  député  de  la  Seine  (1871),  et,  de 
républicain,  devint  monarchiste  :  il 
proposa  dévouer  la  France  au  Sacré- 
Cœur  de  Jésus. 

BRUNET  (Joseph-Mathieu)  (1829- 
1891).  Magistrat  sous  l'Empire,  il  eut 
à  diriger  les  débats  de  divers  pro- 
cès poliliques,  mais  non,  comme  on 
l'a  dit  par  erreur,  ceux  relatifs  à  l'af- 
faire de  la  souscription  Baudin.  Sé- 
nateur delà  Corrèze  (1876),  il  siégea 
à  droite,  fut  ministre  de  l'instruction 
publique  dans  le  cabinet  Broglie 
(16  mai  1877)  et  se  signala  par  les 
révocations  d'instituteurs  républi- 
cains. Non  réélu  en  1885,  il  rentra 
dans  la  vie  privée. 

BRUNSWICK  (Ducs  de).  Quelques 


BIOGRAPHIE  POLITiyUt:  DU  DIX-NtUVIÈME  SIÈCLE 


49 


membres  de  celle  famille  ont  Joué 
un  rôle  depuis  la  I^volutioii  :  Â'fl/7- 
Wilhelm-Ferdinand  (1735-1806),  ma- 
réchal prussien,  servit 
dans  la  guerre  de  Sept 
ans,  eut  le  commande- 
ment des  Ibrces  coali- 
sées contre  la  France 
et  publia  le  fameux  ma- 
nifeste de  Coblentz 
(1792);  après  \'almy,  il 
conclut  un  armistice 
avec  Dumouriez,  com- 
manda l'armée  du  Rhin 
(1703)  et  fut  blessé  à 
mort  àAuerstaidt.  —  Wilheim-Frie- 
drich  (1771-1815),  fils  du  précédent, 
servit  en  1809  contre  la  France,  dut 
passer  en  Angleterre  et  fut  tué  au\ 
Quatre-Bras  (1815).  —  Kaii-Friedr.clt- 
August-Wlllielni  (1804-1873)  fut  chassé 
de  son  duché  en  1830,  se  réfugia  à 
Paris  et  légua  sa  fortune  à  la  vilie  de 
Genève  qu'il  habitait  depuis  1870. 

BRUYS  (Amédéc)  (1817-1878).  Etu- 
diant en  droit  ci  Paris,  il  fut  con- 
damné à  quatre  mois  de  piison  dans 
1  affaire  de  la  société  secrète  des 
Familles  (1836),  puis  de  nouveau  à 
dix-huit  mois  (1838),  fut  élu  député 
de  Saône-et-Loire  à  la  Constituante 
cl  î\  la  Législative,  siégea  à  la  Mon- 
tagne et  fut  expulsé  de  France  après 
le  coup  d'Etat  du  2  décembre  1851. 
BRY  (Jean-Antoine  de)  (1760-1834), 
conventionnel.  Député  de  l'Aisne  à 
l'Assemblée  législative  età  la  Conven- 
tion, il  siégea  à  la  Montagne,  vota  la 
mort  du  roi  sans  api)el  ni  sursis,  fut 
envoyé  en  mission  dans  le  Midi,  lit 
partie  du  comité  de  Salut  public 
(1795)  et  du  conseil  des  Cinq-Onts. 
Nommé  ministre  plénipotentiaire  à 
Rastadt,  il  échappa  au  guet-ai^ens, 
mais  fut  grièvement  blessé.  Favo- 
rable à  Bonaparte  lors  du  18  bru- 
maire, il  devint  membre  du  Tribunat 
et  préfet  du  Doubs  (1801-1814).  Exilé 
comme  régicide,  il  se  retira  à  Mons 
et  revint  en  France  après  1830. 

BliCH.INAN  (James)  (17U1-1868),  pré- 
sident des  Elals-Unis  d'Amérique 
(1857-1861).  Ministre  à  Saint-Péters- 
bourg (183 1-1833),  sénateur  de  Penn- 
sylvanie(  18:^5),  secrétaired'Etat(  1845- 
18^49),  ambassadeur  à  Londres  (1853- 
1856),  il  fut  partisan  du  maintien  de 
l'esclavage. 

BUCHEZ  (Philippe-Joseph-Benja- 
min) (1796-1865).    Un  des  fondateurs 

B10««APH1E   POLITIQUE   DU  XIX°  S.  — 


de  la  Charbonnerie  française,  il  fut 
compromis  dans  l'affaire  de  Belfort 
et  acquitté.  Adjoint  au  maire  de  Paris 
après  la  révolution  de  Février,  il  fut 
député  de  la  Seine  à  la  Constituante 
(1848)  et  en  devint  président.  Il  ne  fut 
pas  réélu  l'année  suivante.  —  Pour 
ses  travaux  scientifiques  et  histori- 
ques, V.  vol.  Biographie  LiTTiiRMRE. 

BIFFET  (Louis-Joseph)  (1818).  Avo- 
cat à  Mi  recourt  (Vosges),  député  des 
\'osges  à  la  Constituante  (1848),  il 
vota  avec  la  droite  et  soutint  le  prince- 
président  Louis- Napoléon  qui  le 
nomma  ministre  de 
l'agricultui'c  et  du 
commerce.  Il  rentra 
dans  la  vie  privée 
après  le  coup  d'Etat 
du  2  décembre  1851. 
Elu  par  le  départe- 
ment des  Vosges  au 
Corps  législatif  de 
1863  à  1870,  il  fonda 
un  parti  d'opposi- 
tion libérale  et  dy- 
nastique. Dans  le  cabinet  Emile  OUi- 
vier,  il  eut  le  portefeuille  des  finances 
(1870),  fut  de  nouveau  défjuté  des 
Vosges  (1871),  présida  l'.Vssemblée 
nationale  (1872),  devint  ministre  de 
l'intérieur  (1875)  et  prit  les  mesures 
les  plus  antirépublicaines.  Non  réélu 
en  1876,  il  dut  donner  sa  démission 
de  ministre,  fut  nommé  sénateur  ina- 
movible, approuva  le  coup  d'Etat  du 
16  mai  et  se  fit  le  porle-parole  du 
parti  catholi(|ue. 

BlGEVlDDi:  LA PICONKERIE (Tho- 
mas-Robert) il7ai-l8-i9),  duc  d'Isly, 
maréchal  de  France.  Simple  grena- 
dier en  1804,  colonel  en  1814,  il  ne 
servit  pas  la  Restau- 
ration, fut  rappelé  à 
l'activité  après  1830,  et 
nommé  député  d'Ex- 
cidcuil  (Dordogne) 
(1831),  eut  la  garde  de 
la  duchesse  ae  Berry 
à  la  citadelle  de  Blaye 
(1833)  et  réprima  dans 
le  san":  le  mouvement 
républicain  de  1834. 
Envoyé  en  Algérie 
(1836),  il  battit  Abd-el- 
Kader,  signa  le  désastreux  traité  de  la 
Tafna  ^I837i,  fut  nommé  gouverneur 
général  de  l'Algérie  (1840)  et  poursui- 
vit sans  trêve  ni  repos  Abd-el-Kader 
qu'il  força  à  fuir  dans  le  Maroc.  Il 

4 


r.o 


ENCYCLOPEDIE  POPlIL.Vir.E  DU  VINCTIÈME  SIÈCLE 


remporta  siirles  Marocains  la  bataille 
de  risly  (I844\  fut  appelé  à  Paris 
pour  défendre  le  gouvernement  de 
Louis-Philippe  (1848)  et  mourut  du 
choléra  l'année  suivante.  Toujours 
réélu  par  la  circonscription  dExci- 
deuil,  il  avait  combattu  à  la  tribune 
les  idées  démocratiques,  la  liberté  de 
la  presse,  etc.  Il  a  laissé  de  nombreux 
écrits  sur  les  affaires  militaires,  sur 
celles  de  l'Algérie,  et  des  brochures 
adressées  aux  gens  de  la  campagne 
(I8'i8-I8'i9)  pour  combattre  le  com- 
munisme. 

BILOW  (Ludwig-Friedrich-\'iktor- 
Hans,  comte  de)  (1774-1825),  homme 
d'Etal  allemand.  Il  quitta  l'adminis- 
tration prussienne  en  1807,  et  fut 
nommé  par  Jérôme  Bonaparte  minis- 
tre des  linances  de  Westphalie.  Dis- 
gracié en  1811,  il  reprit  du  service  en 
Prusse,  devint  ministre  des  finances 
(1813),  de  l'industrie  et  du  commerce 
(1817),  et  enfin  président  de  la  pro- 
vince de  Silésie  (1825). 

Bl'LOW  (Heinrich,  baron  de)  (1792- 
1846),  diplomate  prussien.  Ambassa- 
deur à  Londres  (1827-1841),  il  fui 
nommé  ministre  des  affaires  étran- 
gères en  1842. 

BlOL-SCH.4l'ENSTEI]V  (Karl-Ferdi- 
nand, comte  de)  (1797-1865),  diplo- 
mate autrichien.  Ministre  plénipoten- 
tiaire à  Turin,  ambassadeur  à  Saint- 
Pétersbourg  (1848),  puis  à  Londres 
(1851),  il  devint  ministre  des  affaires 
étrangères,  président  du  conseil  en 
1852  et  fut  un  des  signataires  du  traité 
de  Paris  (1856).  Il  quitta  le  pouvoir 
en  18ô9à  la  veille  de  la  guerre  d'Italie. 
BtONAPARTE.  (V.  Bonaparte.) 
BlOlVARROTl  (Filippo- Michèle) 
(1761-1837),  révolutionnaire  italien, 
naturalisé  Français,  né  à  Pise.  Chassé 
de  Toscane,  pour'  ses  idées  avancées, 
il  passa  en  Corse  et 
publia  rAmi  de  la  li- 
oerté  italienne,  vint  à 
Paris  (1792),  reçut  de 
la  Convention  le  titre 
de  citoyen  français  et 
fut  chargéde  missions 
à  Nice  et  en  Corse. 
Arrêté  au  9  thermidor, 
il  fut  un  des  prin- 
cipaux membres  du 
complot  contre  le  Directoire,  fut  relé- 
gué à  l'île  d'Oleron,  vécut  à  Genève 
de  1806  à  1815,  conspirant  contre  Na- 
poléon, puis   en    Belgique  jusqu'en 


Buonarroli. 


1830.  Pvevenu  h  Paris,  il  fut  un  des 
défenseurs  des  accusés  d'avril  1834. 
On  a  de  lui  :  Conspiration  pour  l'éga- 
lité, dite  de  Babeuf,  suivie  du  procès 
auquel  elle  donna  lieu  et  des  pièces 
justficatfves  (Bruxelles,  1828). 

Bl'RDEAL  (Auguste-Laurent)  (1851- 
1894).  Professeur  de  philosophie  à 
Saint-Etienne,  puis  au  lycée  Louis- 
le-Grand  à  Paris,  il  devint  chef  de 
cabinet  de  Paul  Bert  h  l'instruc- 
tion publique  (1881),  député  du  Pihône 
(188.5),  fut  rapporteur  général  du 
budget  (1889),  réélu  en  1889  et  1893  et 
devint  président  de  la  Chambre  après 
avoir  été  ministrç  des  finances  dans 
le  cabinet  Casimir-Perier  (1893-1894). 

Bl'RElV(Marlin-Van)(1782-1862),pré- 
sident  des  Etats-Unis  d'Amérique 
(1837-1841).  Ambassadeur  à  Londres 
(1831),  vice-président  de  la  Répu- 
blique (1832),  son  passage  au  pouvoir 
fut  troublé  par  une  crise  financière 
très  intense  due  à  la  spéculation  et  à 
la  multiplication  des  banques  parti- 
culières. 

Bi:RlVSlDE(Ambrose-Everett)(1824- 
1881),  général  américain.  Il  fit  la  cam- 
pagne du  Mexique  (1847-1848),  com- 
battit à  Bull-Hun  (1861),  servit  sous 
Mac-Clellan  qui  opérait  contre  Rich- 
mond,  le  remplaça  à  la  tête  de  l'ar- 
mée fédérale  et  fut  repoussé  par  Les 
et  Jakson  qui  défendaient  Freclericks- 
burg  (1862).  U  servit  ensuite  sous  le 
général  Grant  (186'i),  fut  gouverneur 
du  Rhode  Island,  puis  sénateur. 

BISSIÈRES  (Alfred  Renouard,  ba- 
ron de)  (1804-1887).  Banquier  à  Stras- 
bourg, député  du  Bas- Rhin  sous 
Louis-Philippe,  il  le  fut  aussi  pendant 
toute  la  durée  de  l'Empire  comme 
candidat  officiel.  Le  4  septem'ore  1870 
le  fit  rentrer  dans  la  vie  privée,  mais 
il  conserva  jusqu'en  1880  la  place  de 
directeur  de  la  Monnaie  de  Paris. 

Bi:.S.SOiV-BILLAlJLT  (JuIien-Henri) 
(1823-1888).  Avocat  à  Paris,  député 
de  l'Ariège  (1854),  de  républicain 
devenu  bonapartiste  et  candidat  offi- 
ciel, il  fut  réélu  en  1863  fet  1869  et 
devint  ministre  présidant  le  conseil 
d'Etat  dans  le  dernier  ministère  de 
l'Empire  (10  août  1870). 

BliSTAMElVTE  (Anastas'o)  (1780- 
1853).  \"ice-présidenlde  la  République 
mexicaine  (1828),  il  exerça  la  dicta- 
ture de  1830  cà  1832,  fut  banni  par 
Santa-Anna  (1832),  et  devint  prési- 
dent de  la  République  (1837-1841). 


BIOGItAl'UlE  POLlTigi:!';  DU  i)lX-.\EUVItML  SlECLE^ 


51 


c 


CABALLERO  i Don  José-Antonio, 
macquis  de)  (1760-1821),  homme 
d'Etat  espagnol.  Ministre  de  grâce 
et  de  justice  en  1798,  il  reconnut  Jo- 
seph Bonaparte  (1808)  qui  le  nomma 
conseiller  d'Etat.  Réfugié  en  France 
en  1814,  il  fut  rappelé  en  1820  par  le 
gouvernement  constitutionnel. 

CABALLERO  (Bernardino)  (1831), 
président  de  la  République  du  Pa- 
raguay. Il  se  distingua  dans  la 
guerre  contre  le  Brésil  (1864-1869) 
sous  les  ordres  du  dictateur  Lopez 
qu'il  suivit  dans  sa  retraite.  De  re- 
tour au  Paraguay,  il  fut  ministre  de 
la  guerre  (1871),  accomplit  une  mis- 
sion diplomatique  en  liurope  et  l'ut 
élu  président  du  Paraguay  (1880- 
1885). 

CABANIS  (Pierre-Jean-Georges) 
(1757-1808).  Ami  de  Mirabeau,  il 
adopta  les  idées  de  la  Révolution, 
l'ut  aéputé  aux  Cinq-Cents,  rédigea 
la  proclamation  au  peuple  pour  sou- 
tenir le  coup  d'Etat  du  IH  brumaire, 
et  l'ut  plus  tard  sénateur.  —  Pour  ses 
travaux  scientiliques  et  philosophi- 
ques. V.  volume  Biographie  sc.u:nti- 

CABET  (Etienne)  (1788-1856),  socia 
liste  français.  Avocat  à  Dijon,  puis 
ti  Paris,  il  fut  nommé  procureur  gé- 
néral en  Corse  (1830) 
et  révocjué  pour  ses  opi- 
nions avancées  (1831). 
Député  de  Dijon  (183'i), 
il  combattit  Louis-Phi- 
lippe à  la  tribune  et 
dans  le  journal  le  Po- 
pulaire. Poursuivi  et 
Cabet.  condamné  pour  offense 
envers  le  roi  (1834), 
il  partit  pour  l'Angleterre,  revint 
en  France  en  1839,  fit  paraître  le 
Voyage  en  Icarie  (1840)  et  organisa 
en  1848  re\périence  communiste  du 
Texas.  Il  transporta  la  colonie  nou- 
velle à  Nauvoo  (Illinois),  revint  en 
France  pour  frapper  d'opposition  un 
jugement  le  condamnant  par  défaut. 
Il  fut  acquitté,  retourna  à  Nauvoo  et 
mourut  à  Saint-Louis.  (V.  volume  So- 
cialisme.) 


CABRERA  (Don  Ramon,  comte  de 
MoRELLA)  (1806-1877),  homme  politi- 
que espagnol.  Il  se  déclara  pour  don 
Carlos  après  la  mort  de  Ferdinand 
VII  (1833),  combattit  pendant  trois 
ans  les  troupes  constitutionnelles  à 
la  tète  des  bandes  carlistes.  Blessé 
et  battu  à  Rincon  del  Soto  (1836),  il 
prit  sa  revanche  à  Burjasote  et 
s'empara  de  Morella  (1837).  H  dut 
passer  la  frontière  après  un  échec 
que  lui  infligea  Espartero  (1840),  re- 
tint en  1845,  en  1849,  se  fit  battre  à 
Pasteral,  et  se  retira  en  Angleterre 
où  il  jouit  en  repos  de  sa  grosse  for- 
tune. 

CADOL'DAL  (Pierre-Joseph).  V.  vo- 
lume BlOGHVPniE  POLITIQUE  JUSQU'AU 
XIX"   SIÈCLE. 

CADURE  ^Duc  de).  (V.  Champagnv.) 

CADLC  (Armand)  (1818),  homme  po- 
liti(|ue  français.  Avocat  à  La  Réole, 
il  tlut  quitter  la  France  après  le 
2  décembre  1851,  rentra  à  l'amnistie 
de  18.59,  fut  député  de  la  Gironde 
(1^72),  réélu  en  1879  et  1881,  et  sé- 
nateur en  1885.  Il  vola  avec  les  ré- 
publicains modérés. 

CAFFAREL  (Louis-Charles)  (1829), 
général  français .  Sous-chef  d'état- 
major  général  (1887),  il  fut  compro- 
mis dans  l'affaii-e  du  trafic  des  dé- 
corations, rayé  des  cadres  de  l'ar- 
mée et  des  matricules  de  la  Légion 
d'honneur. 

C  A  F  F  A  R  E  L  L I  (Charles-Ambroise 
de)  (17.58-1826),  administrateur  fran- 
çais. Chanoine  à  Toul,  il  accepta  la 
constitution  civile  du  clergé,  fut  em- 
prisonné sous  la  Terreur  et  libéré 
après  le  9  thermidor.  Napoléon  le 
nomma  préfet  de  l'Ardéche  (1800), 
du  Calvados  (1801),  de  l'Aube  (1810). 
A  la  Restauration,  il  reprit  l'habit 
ecclésiastique  et  s'occupa  d'agricul- 
ture. 

CAFFARELLI  (Louis-Marie-Joseph, 
comte  de)  (1760-1845),  administrateur 
français,  frère  du  précédent.  11  ser- 
vit dans  la  marine,  fit  la  guerre 
d'Amérif^ue ,  servit  dans  l'arme  du 
génie  à  I  armée  des  Pyrénées-Orien- 
tales (1793-1795)  et  fut  nommé  préfet 


52 


ENCYCLOPÉDIE  l'Ûl'ULAIRK  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


maritime  de  Brest  (1800-1814),  pair  de 
France  pendant  les  Cent-Jours.  Ce 
titre  lui  fut  enlevé  par  Louis  XVllI 
et  rendu  par  Louis-Philippe. 

CAFFARELLI  (  Eu^'ène-Auguste) 
(1806-1878).  Préfet  dllle-el- Vilaine 
(1849),  et  député  de  ce  département 
(1851-1869),  il  fut  un  des  soutiens  de 
l'Empire. 

CAILLAU\  (Alexandre-Eugène) 
(1822-1896).  Ingénieur  des  ponts  et 
chaussées,  député  de  la  Sarthe  (1871), 
il  vota  avec  le  centre  gauche,  fut 
ministre  des  travaux  publics  (1874- 
1876),  délendit  les  grandes  compa- 
gnies de  chemins  de  fer,  dt  nt  sé- 
nateur de  la  Sarthe  (1876),  ministre 
des  linances  dans  le  cai)inet  Broglie- 
Fourlou  (1877)  et  se  signala  i)ar  ses 
mesures  arbitraires  et  ses  circulai- 
res comminatoires.  Atteint  par  le 
vote  de  flétrissure  porté  contre  le 
ministère  du  16  mai,  menacé  fie 
])Oursuites  personnelles  pour  emploi 
illégal  de  crédits  pendant  son  pas- 
sage aux  affaires,  il  échoua  au  re- 
nouvellement de  1882. 

C  ;V  1  R  1\  S      (  U  Ugh       M  AC-C  \LMONT  , 

comte)  (1819-1885),  homme  d'Etat  an- 
glais. Membre  de  la  Chambre  des 
communes  pour  Belfast  (1852-1866), 
il  vota  avec  le  parti  conservateur, 
entra  au  conseil  privé  et  à  la  Cham- 
bre des  lords  (1867).  Grand  chance- 
lier d'Angleterre  dans  le  cabinet  Dis- 
raeli en  1868  et  de  1874  à  1880. 

tAlROLI(Benedetto)  (1826), homme 
noiilique  italien.  Il  servit  sous  Gari- 
baldi:  dans  les  chasseurs  des  Alpes 
(1859);  dans  l'expédition  des  «  Mille  » 
de  Marsala  (1860),  eut  une  jambe 
brisée  à  l'assaut  de  Palerme;  dans 
le  Trentin  (1866)  et  à  Mentana(1867). 
Député  de  Pavie,  il  siégea  à  l'ex- 
trême gauche,  fut  président  de  la 
Chambre  (1878),  président  du  con- 
seil des  ministres  avec  les  affaires 
étrangères  (1878),  de  nouveau  en 
1879-1881  avec  Depretis  à  l'intérieur. 
11  fut  renversé  sur  la  question  tuni- 
sienne par  les  menées  de  (]rispi. 

CALATRAVA  (Don  José-Maria)  (1781- 
1846),  homme  d'Etat  espa2:nol.  Avo- 
cat à  Bndajoz,  député  de  l'Estréma- 
dure  (lHlO-18Fi),  il  dut  s'exiler  à  la 
rentrée  de  Ferdinand  IV,  revint  à 
l'amnislic  de  1820,  fut  renommé  dé- 
puté, ministre  de  justice  et  de  grâce 
(182:i),  des  affaires  étrangères  (1837), 
puis  s»nateui-. 


CALHOUIV  (John-Cadwell)  (1782- 
1850),  homme  d'Etat  américain.  Mem- 
bre de  la  législature  de  la  Caroline 
du  Sud  (1808-1809),  ministre  de  la 
guerre  (1817-1825),  vice-président  des 
Etats-Unis  (1824-1832),  puis  sénateur 
pour  la  Caroline  du  Sud,  il  fut  mi- 
nistre d'Etat  (1844),  puis  rentra  au 
Sénat.  Il  soutint  toujours  les  intérêts 
des  Etats  du  Sud  contre  le  gouver- 
nement fédéral. 

CALMOIV  (Marc-Antoine)  (1815-1890), 
homme  politique  français.  Préfet  de 
la  Seine  (1872-1873),  député  de  Seine- 
et-Oise  (1873),  il  fit  partie  de  la  gau- 
che et  fut  nommé"  sénateur  inamovi- 
ble (187.5). 

C  A  L  V I N  H  A  c  (Gustave-François- 
Louis)  (1844).  Médecin-major  de  2° 
classe  pendant  la  guerre  franco-alle- 
mande, condamné  h  un  an  de  prison 
pour  adhésion  publique  à  la  Com- 
mune de  Paris,  il  fut  élu  conseiller 
municipal  de  Paris  pour  le  quartier 
de  Charonne  et  invalidé.  Député  de  la 
Haute-Garonne  (1887),  réélu  en  1889, 
1893  et  1898,  il  appartint  à  l'extrême 
gauche  et  au  groupe  ouvrier  de  la 
Chambre. 

CAMBACÉRÈS(Jean-Jacques-Régis, 
duc  de  Parme,  prince  de)  (1755-1824), 
homme  d'Etat  français.  Député  à  la 
Convention,  il  lui 
contesta  le  drgit  de 
juger  Louis  XVI, 
puis  vota  la  mort, 
avec  suspension  j  us- 
qu'à  la  paix.  Membre 
du  comité  de  Salut 
public  (1793), ducon- 
seil  des  Cinq-Cents, 
il  fut  nommé  deu- 
xième consul  par 
Bonaparte  après  le 
18  brumaire,  prési- 
dent du  Sénat  et  archichancelier  de 
l'Empire.  Exilé  en  1816,  il  fut  rappelé 
deux  ans  après  avec  ses  titres  et  ses 
droits.  Il  collabora  aux  lois  du  Con- 
sulat et  de  l'Empire,  surtout  au  Code 
civil. 

CAMBOIV   (Pierre-Joseph).  (V.  vol. 

BlOGR\PHlE  POLITIQUE  JUSQU'AU  XIX'S.) 

CAMBOIV  (Pierre-Paul)  (1843),  di- 
plomate français.  Préfet  de  l'Aube 
(1872),  du  Doubs  (1876),  du  Nord 
(1877),  ministre  résident  à  Tunis 
(1882),  ambassadeur  à  Madrid  (1886), 
à  Constantinople  (1890),  à  Londres 
(1«98). 


Cambacérès. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


58 


(.AMBON  (Jules)  (1846),  tVère  du 
précédent.  Prélel  de  Constantine 
(1878),  du  Nord  (1882),  du  Rhône 
(1887),  il  fut  nommé  gouverneur  gé- 
néral de  l'Algérie  (I8y!-1897),  puis 
ambassadeur  à  New- York  iiwi?). 

C  A  M  BRJ  D  GE  (Adolphe-Frédéric, 
duc  de)  (1  (74- 1850),  le  plus  jeune  fils 
du  roi  Georges  III.  Prit  part  aux 
guerres  contre  Napoléon,  lui  gouver- 
neur (1816)  et  vice-roi  du  Hanovre 
(1831).  —  Son  fils  (Georges-Frédéric- 
Guillaume),  né  en  1819,  combattit  en 
Crimée  et  l'ut  nommé  depuis  18.35 
commandant  général  de  Tarmée  an- 
glaise. 

CVMESCASSE  (Jean-Louis-Erncsl) 
(1838-1897).  Avocat  à  Paris,  préfet  du 
Finistère  (1870),  de  Loir-et-Cher  et 
du  Cher,  il  donna  sa  démission  en 
1873,  à  la  chute  de  Thiers,  lut  préfet 
du  Pas-de-Calais  (1877),  nréfel  de 
police  (1881-1885),  député  au  Pas-de- 
Calais  (1887)  et  sénateur  (1891). 

CAMPEÎVOIV  (Jean-Baptistc-Marie- 
Edouard)  (1819-1891),  général  fran- 
çais. Il  servit  en  Algérie,  fut  prison- 
nier à  Metz  (1870),  devint  ministre 
de  la  guerre  dans  le  ministère  Gani- 
betta  ~  (1881-18H2),  dans  le  cabinet 
Ferry  (1883-1885),  dans  le  cabinet 
Brisson  (1885)  et  lut  élu  sénateur 
inamovible  (1883). 

CAMPOS  (Martinez  de).    (V.    Mar- 

TINEZ.) 

C.41VARIS  OU  KAJVARIS  (Constantin) 
(17^)0-1877),   homme  politique  et  ma- 
rin grec.   Il  s'illuslra 
dans  la  guerre  de  l'in- 
dépendance   de    son 
pays,    incendiant   les 
flottes    turques  avec 
ses   brûlots.    Député 
dipsara    à    l'.Assem- 
blée   nationale   hellé- 
nique, sénateur  (18 17), 
ministre  de  la  marine 
(18'.8- 1849  et  1854-1855), 
Canaris.        président  du  conseil 
(1862), il  forma  et  pré- 
sida   le    premier  ministère    du    roi 
Georges  (1864-1865). 

C.\KCLAU\  (Jean-Baptiste-Camille, 
comte  de)  (1740-1817),  général  fran- 
çais. En  1793  et  en  1795,  il  servit  en 
Vendée,  fut  ambassadeur  en  Espa- 
gne et  à  Naples  (1796-1797),  sénateur 
(1804),  vota  la  déchéance  de  Napo- 
léon et  fut  créé  pair  de  France  par 
Louis  XVIII. 


CAIVCRINE  (Georg,  comte)  (1774- 
1845),  homme  d'Etat  russe,  de  natio- 
nalité allemande.  Il  entra  dans  Tad- 
ministration  militaire  en  Russie  (  1800), 
fut  intendant  de  l'armée  (1812),  lieu- 
tenant général  (1815)  et  ministre  des 
finances  (1823-1844). 

CAMIXO  (Prince  de).  (V.  Bo.n.vparte 
ILucien].) 

CA>M\G  (George)  (1770-1827). 
homme  d'Etat  anglais.  .Membre  de 
la  Chambre  des  communes  (1793),  il 
soutint  Pitt,  fut  sous-secrétaire  d'E- 
tat (  1796)  et  un  des  ennemis  acharnés 
de  la  France.  Trésorier  de  la  marine 
(1804),  puis  ministre  des  affaires 
étrangères  (1807-1809),  il  fit  bombar- 
der Copenhague  sans  déclaration  de 
guerre.  Ambassadeur  à  Lisbonne 
(1814-1816),  il  revint  aux  affaires, 
se  signala  pai"  sa  politi(|uc  réaction- 
naire et  fut  renversé  en  1820.  Rap- 
pelé en  1822,  il  devint  ministre  des 
affaires  étrangères,  rompit  à  \  érone 
avec  la  Sainte-Alliance  et  soutint  les 
colonies  espagnoles  révoltées.  —  Son 
iWs  Chinies-John  (1812-1862),  gouver- 
neur des  Indes,  en  fut  le  premier 
vice-i-oi  (1858-1862). 

CAINOSA  uXntonioCAPECE  Minutolo, 
prince  de)  (né  en  1763),  homme  po- 
Iiti(|ue  napolitain.  .Agent  de  la  reine 
Marie-Caroline  de  Naples,  il  entre- 
tint le  brigandage  dans  le  Sud  de 
l'Italie,  devint  ministre  de  la  police 
(1816)  et  se  mil  à  la  tèle  d'une  secte 
ultraroyaliste,  les  «  calderari  »,  re- 
crutée parmi  les  galériens  et  les 
brigands,  qui  terrorisa  les  Deu\-Si- 
ciles.  Ministre  d'Etat  (1822),  il  se 
rendit  si  odieux  que  Ferdinand  IV 
dut  le  renvover.  Il  seconda  plus  tard 
(1832)  le  cardinal  Al- 
bani  dans  la  l'éprcs- 
sion  effrénée  des  Lé- 
gations et  devint  le 
chef  du  ((sanfédismei). 

GAIN O VAS  DEL  CAS- 
TILLO  (Don  Antonio) 
(1828-1897),  homme 
d'Etat  espagnol.  Dé- 
puté de  Malaga  (1852), 
il  se  lia  avec  O'Don- 
nell,  partit  en  mission 
à  Rome  (1855-18.57), 
devint  sous-secrétaire  d'Etat  à  l'inté- 
rieur (  1858-1862),  puis  ministre  des  co- 
lonies, des  finances,  de  l'intérieur.  A 
l'avènement  d'.Vlphonse  XII  (1874),  il 
devint  le   véritable  maître  jusqu'en 


Canovas. 


54 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIKE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


laTy,  reprit  le  pouvoir,  lit  étouffer 
par  Bl.inco  l'insurrection  cubaine 
(1880)  et  fui  renversé  en  1881.  Rap- 
pelé en  1884,  il  gouverna  avec  un 
excès  d'autoritarisme  qui  le  rendit 
impopulaire.  Remplacé  par  Sagasta 
en  1885,  il  devint  président  des  Cor- 
tès,  remonta  au  pouvoir  en  18^0  et 
mourut  assassiné  en  1897  par  An- 
giollilo,  révolutionnaire  italien. 

C.ilVROBERT  (François  Certain-). 
(1809-181)5),  maréchal  de  France.  Il  fit 
ses  premières  campagnes  en  Al<4érie, 
fut  rappelé  à  Paris  par  Louis-iSapo- 

,^. ^  léon  en  1850,  devint 

son  aide  de  camp, 
fut  mêlé  au  coup 
d'Etat  de  1851,  com- 
manda un  corps 
d'armée  en  Crimée 
et  devint  général 
\  en  chef  à  la  mort 
de  Saint  -  Arnaud 
(1854),  mais  fut  rem- 
placé sur  sa  de- 
,     .  mande    par   Pélis- 

sior  (18o5).  Il  servit 
en  I  lalie  (1859),  gouverna  Lyon  (  1862), 
Paris  (1865),  commanda  le  camp  de 
Chàlons  en  1870,  puis  le  VI"  corps  de 
l'armée  du  Rhin  sous  Bazaine  et  fut 
enfermé  à  Metz  après  les  batailles  de 
Saint-Privat  et  de  Gravelotte  où  il  fit 
preuve  de  la  plus  admirable  fermeté. 
Sénateur  du  Lot  (  1876;  à  litre  de  can- 
didat officiel  du  ministère  Buffet,  il 
soutint  le  coup  d'Etat  du  16  mai,  vota 
toujours  avec  la  droite  et  fut  réélu 
dans  la  Charente  en  1879  et  1885. 
(V.  vol.  Biographie  militaire.) 

CAIVTAGREL  (François-Jean)  (1810- 
1887).  Mêlé  au  mouvement  socialiste 
sous  Louis-Philippe,  il  écrivit  dans 
des  journaux  fouriérisles  et,  avec  V. 
Considérant,  fonda  la  Démocratie  pa- 
cifique. Député  de  Loir-et-Cher  à  la 
Législative  (1849),  il  prit  part  à  la 
manifestation  des  Arts-et-Méfters 
(13  juin  1849),  fut  condamné  à  la  dé- 
portation, se  réfugia  à  l'étranger  et 
revint  à  l'amnistie  de  1859.  Conseil- 
ler municipal  de  Paris  (1871-1876), 
député  du  Xlll'arr.  (1876),  il  siégea 
^  l'eKtrème  gauche,  fut  un  des  363, 
réélu  en  1877,  1881  et  1885. 

C.\l\liEL  (Simon,  baron)  (1767-1841), 
général  français.  Volontaire  de  1792, 
il  se  sif^nala  par  son  zèle  révolution- 
naire, devint  aide  de  camp  de  Ros- 
signol  en  Vendée  (1793),  fut  chargé 


du  commandement  de  Lyon  et  mit 
la  ville  en  état  de  siège  après  le 
18  fructidor.  Tenu  à  l'écart  par  Na- 
poléon, il  s'associa  aux  fureurs  de 
la  «  Chambre  introuvable  »  en  qua- 
lité de  député  de  la  Vienne;  nommé 
gouverneur  de  Lyon  (1817),  il  terrorisa 
la  ville  et  ses  environs,  traduisit  de- 
vant une  cour  prévotale  viny  t-huit  ci- 
toyens qui  furent  condamnés  à  mort, 
et  fut  rappelé  devant  rindi'.;nation 
généi'ale  et  après  enquête.  Flétri  par 
le  colonel  Fabvier  et  par  l'opinion 
publique,  il  ne  fut  pas  réélu  député 
mal'j,ré  l'appui  de  Chateaubriand, 
mais  obtint  sous  le  ministère  Vil- 
lèle(1822)  l'emploi  d'inspecteur  gé- 
néral de  l'infanterie  et  prit  part  à 
l'expédition  d'Espagne  (1823).  Après 
1830,  il  rentra  dans  la  vie  privée. 

CAPELLE  (Guillaume-Antoine-Be- 
noit, baron)  (1755-1843).  Préfet  sous 
l'Empire  à  Livourne  (1808)  et  à  Ge- 
nève (1810),  sous  Louis  XVI II  à 
Bourg  (1814)  et  à  Besançon  (1815), 
conseiller  d'Etat  (1816),  "  préfet  de 
Seine-et-Oise  (1828),  il  fut'  ministre 
des  travaux  publics  et  signa  les  or- 
donnances de  Juillet.  Condamné  par 
contumace,  par  la  Cour  des  pairs,  à 
la  détention  perpétuelle,  il  ootint  sa 
grâce  peu  après. 

CAPELLEîV(Godard-Gerard-Alexan- 
dre-Philippe,  baron  Van)  (1778-1848), 
homme  politique  hollandais.  Préfet 
delà  Frise  (18081,  ministre  des  cultes 
et  de  l'intérieur  (1809),  sous  le  règne 
de  Louis  Bonaparte,  il  fut,  de  1815  à 
1826,  ministre  des  colonies  et  admi- 
nistrateur des  Indes  néerlandaises, 
ambassadeur  à  Londres  (1838-1840) 
et  grand  chambellan  de  Guillaume  II. 

CAPO-D'lSTRIA  (Jean,  comte  de) 
(1776-1831),  homme  d'Etat  grec.  Il 
servit  avec  succès  dans  la  diplo- 
matie russe  dejîuis  1807,  redira  en 
1815  l'acte  de  la  Sainte-Alliance  et  fut 
nommé  secrétaire  d'Etat  avec  la  di- 
rection de  la  chancellerie  pour  les 
affaires  d'Orient.  Il  favorisa  la  pro- 
pai>ande  hellénique,  quitta  la  Russie 
où  .\lexandre  avait  été  gai^né  à  la  po- 
litique de  Metternich,  et  s'installa  à 
Genève  où  il  ort^anisa  le  mouvement 
philhellène.  Nommé  par  l'Assemblée 
nationale  de  Ti'ézène  président  du 
pouvoir  exécutif  pour  sept  ans  (1827), 
confirmé  dans  ses  pouvoirs  dictato- 
riaux en  1829,  il  éloiona,  après  la  re- 
connaissance ofticieile  de  l'indépen- 


BIOGRAPHIE  POLiriUUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


55 


dance  de  la  Grèce  (1830),  ses  plus 
utiles  auxiliaires,  Mavrocordalos, 
Koletlis,  Mavromichalis,  et  fut  accusé 
de  subir  trop  servilement  la  direc- 
tion du  gouvernement  russe.  Il  em- 
prisonna Mavromichalis,  se  lit  pro- 
tester par  l'amiral  russe  contre 
Miaoulis  et  Koudouriotis,  et  l'ut  as- 
sassiné par  les  deux  fils  de  Mavro- 
michalis (9  oct.  1831). 

CAPRlVI  (Georo:  de  C\pr\r\  de 
MoNTECLCULLi)  (1831),  homme  d'Etat 
allemand.  Attaché  à  l'état-major,  il 
fit  les  campagnes  contre  l'Autriche 
(1866), contre  la  France  (  1870-1871 1,  fut 
nommé  vice-amiral  en  1883  et  dirigea 
l'administration  de  la  marine.  Il  rem- 
plaça Bismarck  comme  chancelier 
de  i'Empire  (1890-1894)  (Morten  1899). 
CARAYOX-L.ATOtR  (Joseph  de  i(  I82'i- 
1886).  Député  de  la  Gironde  en  ls71, 
il  siégea  dans  les  rangs  catholiques 
et  monarchistes.  Non  réélu  en  187,1, 
candidat  ofliciel  de  Mac-Mahon  en 
1877,  il  échoua  encore  et  l'ut  élu  sé- 
nateur en  1878. 

CAKIGKAN  (Prince de).  (\'.  Charles- 
Albert.) 

CARLOS  (Carlos-Maria-Isidro  de 
Bourbon,  dit  don)  (I788-I8.>i).  (ils  du 
roi  d'Espagne  Charles  IV.  Chef  de 
la  réaction,  il  groupa  autour  de  lui 
les  «  apostoliques  »,  partisans  les 
plus  exaltés  de  la  monai-chie  absolue, 
cons|)ira  contre  son  frère  Kerdi- 
nand  VII,  surtout  lorsque  celui-ci 
eut  une  fille  (Isabelle,  de  son  qua- 
trième mariage  [1830]).  .\  partir  de 
1833  jusqu'à  1840,  tout  le  .\.  de 
l'Espagne  fut  en  feu  ;  il  fallut  toute 
l'énergie  d'Esparlero  pour  réduire 
son  dernier  lieutenant  Cabrera  (  1840). 
Don  Carlos  fut  interné  à  Bourges 
où  il  abdiqua  (18'ii)  en  faveur  de 
son  (ils  aine.  Il  vécut 
en  Autriche  depuis 
1847. 

CARLOS  (Carlos- 
Luis-Maria-Fernando 
de  Bourbon,  comte  de 
MoNTEMOLiN,  dit  don") 
1818-1861),  fils  aîné 
du  précédent. Après  le 
mariage  d'Isabelle  II, 
qu'il  croyait  épouser 
pour  clore  la  querelle 
de  succession,  il  fit 
agir  Cabrera,  le  lieutenant  de  son 
père,  à  la  tète  de  bandes  qui  échouè- 
rent misérablement  à  trois  reprises. 


Don  Carlos 
(Fernando). 


Fait  prisonnier  en  1860,   il   dut  re- 
noncer à  ses  droits. 

CARLOS  (Carlos-.Maria  de  las  Do- 
lores-Juan-Isidro-José-Francisco- 
Quirino-Antonio-Miguel-Gabriel-Ra- 
fael  de  Bourbon,  ditdon)  (18'i8).  ne- 
veu du  précèdent.  11 
entra  en  Espagne 
pour  revendiquer  ses 
droits  (1872)  et  sou- 
leva les  provinces  du 
N.,  eut  pour  lieute- 
nant le  fameux  curé 
Santa-Cruz,  s'empara 
d'Esteila  (1873)  assié- 
gea Bilbao  (18/4), 
mais  subit  des  revers 
et  dut  s'enfuir  (1876). 
Depuis,  il  intrigua  au- 
près du  comte  de 
Chambord,  v  oyagea,  et  reçut  h  \'enise 
les  hommagesdecertains légitimistes 
français  qui  le  considèrent  comme 
le  chef  de  la  maison  de  Bourbnn. 

CIRLOTA  DE  BOLRKOX  ( Dona 
Luisa)  (1804-1844),  fille  de  François  I" 
des  Deux-Sicilés.  Elle  domina  son 
mari  don  François  de  Paula,  infant 
d'Espagne,  et  intrigua  en  faveur  de 
ses  (ils.  Elle  essaya  vainement  de 
faire  donner  la  régence  à  son  mari. 

CARXÉ  (Louis-Marcien,  comte  de) 
(180'j-1876).  Il  déb -ta  dans  la  diplo- 
matie (I82.via3n,  fut  député  du  Fi- 
nistère en  1839,  prit  la  défense  des 
congrégations  religieuses  et  réclama 
la  liberléde  renseignement,  il  rentra 
■  dans  la  \ie  privée  en  1848.  .\uteurde 
travaux  historicpics  médiocres. 

CAR\OT  (Lazarc-Nicolas-Margue- 
ritci.(V.  volume  Biographie  politique 
.iusqu'au  xix"  s.) 

CARXOT  (Lazare-Hippolyte)  (1801- 
1SS8),  fils  du  précèdent.  Adepte  de 
Saint-Simon,  combattant  de  juillet 
1830,  député  de  Paris  (18ri9),  réélu  en 
1842  et  1846,  il  siégea  à  gauche,  prit 
part  à  la  campagne  des  banquets  ré- 
lormistes  et  fut  "ministre  de  l'instruc- 
tion publique  le24  février  1848.  Député 
de  la  Seine  àlaConstituanteet  à  la  Lé- 
gislative, il  fut  réélu  sous  l'Empire 
et  refusa  de  siéger  pour  ne  pas  prê- 
ter serment  (1852  et  1857).  11  entra  au 
Corps  législatif  en  1864  comme  député 
de  la  Seine,  fut  battu  par  Gambetta 
aux  élections  de  1869,  fut  député  de 
Seine-et-Oise  en  1871  et  sénateur  ina- 
movible en  1876.  11  présida  plusieurs 
fois  le  Sénat  comme  do\  en  d'ûge^ 


5<j 


E.NCYCLOrÉblE  l'UPLLAIlSE  DU  VINGTIÈME  SIECLE 


C.VRAOT  (  Marie  -  François  -  Sadi) 
(1837-Iy9'i),  président  de'ia  Répu- 
blique française,  fils  du  précédent. 
Ina'énieur  des  ]ionts  et  chaussées, 
préfet  de  la  Seine- Inférieure  pendant 
la  p,ueire  franco-allemande,  député 
de  la  Côte-d'Or  (1871),  il  fit  partie 
de  la  gauche  républicaine.  Elu  dé- 
puté par  Tarrondisse- 
mentdeBeaune(lS76), 
il  fut  rapporteur  du 
budget  des  travaux 
publics,  un  des  363, 
réélu  en  1877,  sous- 
rçc  i^iiMJim-w  secrétaire  d'Etal  aux 
^M^-^'ilm^  travaux  publics  sous 
MM.  de  Freycinet  et 
\'arroy(l  878- 1880),  mi- 
carnoi  (Sadi).  nislre"^  en  remplace- 
ment de  ce  dernier 
(1880-1881).  Pendant  cette  législa- 
ture, il  vota  contre  la  mise  en  ac- 
cusation des  ministres  du  16  mai  et 
contre  la  laïcisation  de  l'enseigne- 
ment primaire.  Réélu  en  1881  et  en 
1885,  il  devint  vice-président  de  la 
Chambre,  ministre  des  travaux  pu- 
blics dans  le  cabinet  Brisson,  puis 
des  finances  dans  ce  même  cabinet 
et  dans  celui  de  M.  Freycinet  (1885- 
1886).  A  la  suite  des  incidents  Wil- 
son,  et  d'une  demande  de  restitution 
de  75,000  fr.  ordonnée  par  Jules 
Grévy  et  refusée  par  Carnol,  Tatten- 
tion  fut  appelée  sur  lui;  grâce  à  Tap- 
|jui  des  radicaux  qui  voulaient  em- 
pêcher l'élection  de  Ferry,  il  fut  élu 
président  de  la  République  française 
(3  déc.  1887)  par  616  %oix  sur  842  vo- 
tants. Son  attitude  et  ses  voyages 
contribuèrent  h  apaiser  l'opinion  et 
à  détruire  l'influence  de  Boulanger; 
il  fut  poignardé  par  l'anarchiste  Ca- 
serio,  à  Lvon  (2i  juin  f80'i). 

C.IRîVOT'de  FEILIA^S  (Claude-Ma- 
rie) (1755-1836),  conventionnel  et  gé- 
néral français,  frère  de  Lazare  Car- 
nol, avec  lequel  on  le  confond  quel- 
quefois et  qui  fut  comme  lui  député 
du  Pas-de-Calais  à  la  Législative  et  à 
la  Convention.  Il  le  seconda  dans  l'or- 
ganisation militaire,  servit  sous  Jour- 
dan,  devint  inspecteur  des  fortifica- 
tions en  1800,  et  donna  sa  démission 
au  moment  de  l'expédition  de  Saint- 
Domin'j'ue  et  vécut  dans  la  retraite. 
C.lROLllVE,  reine  de  Naples.  (V. 
Marie-C\roline.) 

C.\ROL!>E  BOAAPARTE.  (V.  BoNA- 

P.\RTE.) 


CAROLINE  DE  BRIÎVSW  ICK  (Amélie- 

Elisabelh)  (1768-1821),  reine  d'Angle- 
terre. Elle  épousa  en  1795  le  prince 
de  Galles,  depuis  Georges  IV.  fut 
accusée  d'adultère  par  celui-ci  après 
un  an  de  séparation,  et  de  nouveau 
en  1820.  Lord  Brou  ;ham  prit  sa  dé- 
fense, et  le  bill  la  déclarant  indigne 
du  trône  fut  ajourné  à  si\  mois. 
L'entrée  de  Westminster  lui  fut  in- 
terdite le  jour  du  couronnement  de 
Georges  IV  (1821);  elle  mourut  un 
mois  après. 

C.IROIV  (Augustin-.Joseph)  (1774- 
4822).  colonel  français.  Après  avoir 
fait  les  guerres  de  !a  Révolution  et 
de  l'Empire,  il  fut  mis  en  demi-solde 
(1815)  et  cons]jira  contre  les  Bour- 
bons à  Paris  (1820).  Emprisonné,  il 
fut  ac(|uiltè  faute  de  preuves  (1821), 
mais,  après  la  conjuration  de  Belfort 
(1822),  attiré  dans  un  guet-apens  en 
marchant  sur  Cotmar,  pour  y  délivrer 
les  prisonniers,  il  fut  pris,  condamné 
à  mort  et  fusillé. 

CARRÊ-KÉRISOIET  (Ernest-Louis- 
Marie)  (1832-18//).  homme  politique 
français.  Député  des  Côtes  du-Nord 
(1869).  puis  en  1871  ;  il  siégea  au  cen- 
tre gauche,  fut  élu  par  l'arrondisse- 
ment de  Loudéac  (1876)  et  un  des  303. 

tARREL  (Armand)  (1800-1836), 
homme  politique  et  journaliste  fran- 
çais. Compromis  dans  la  conspiration 
militaire  de  Colmar,  il  quitta  l'armée 
(1823),  essaya  sans  suc- 
cès cle  soulever  l'ar- 
mée du  duc  d'Angou- 
léme,  revint  en  France' 
et  fonda  le  National 
dans  le(|uel  il  combat- 
tit ardemment  Casi- 
mir-Perier  et  le  gou- 
vernement de  Louis- 
Philippe.  A  la  suite 
d'une  polémique,  une  can-eUAimand). 
rencontre  au  pistolet 
eut  lieu  entre  lui  et  Emile  de  Girar- 
din,  à  Vincennes.  Il  fut  blessé  griè- 
vement et  mourut  deux  jours  après. 
— -  Œuvres  politiques  et  littéraires, 
publiées  par  Littré,  1857,  5  vol. 

CARRloiVMSAS(Marie-Henri-Fran- 
çois-Elisabeth.  marquis  de)  (1767- 
1842).  Parent  de  Cambacérès,  il  fut 
membre  du  Tribunal,  appuya  l'éta- 
blissement de  l'Empire,  fit  les  cam- 
pagnes de  Prusse,  d'Espagne  et  de 
Portugal,  de  Saxe  et  de  France,  servit 
Louis  XVIII  en  1814,  puis  Napoléon 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


57 


pendant  les  Cent-Jours,  et  s'occupa 
depuis  lors  de  liltéralure. 

CARVALHO  (José  Da.  Silva)  (1782- 
1845).  Ministre  de  la  justice  sous 
Jean  VI,  il  se  retira  en  Ans^leterre  à 
la  contre-révolution  de  1823,  rentra 
dans  son  pays  lorsque  dom  Pedro 
monta  sur  le  trône,  quitta  le  Por- 
tugal lors  de  l'usurpation  de  dom 
Miguel  (1828),  revint  et  lut  premier 
ministre  (1833-1&36)  et  conseiller 
d'Etat  (1842). 

CASABIANCA  (Francois-Xavier, 
comte  de)  (1796-1881).  Avocat  à  Bas- 
tia,  député  h  la  Constituante  et  à  la 
Législative  (I8'i8-l»5l),  il  lit  partie  de 
la  droite  monarchiste,  se  rallia  à 
l'Elvsée,  lui  ministre  de  l'agriculture 
et  au  commerce,  puis  des  linances 
(1851),  adhéra  au  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre, organisa  le  ministère  d'Etat, 
sénateur  (1852)  et  |)rocureur  général 
à  la  Cour  des  comptes  (l86'i).  Député 
de  Bastia  (  Ib76),  il  soutint  le  ministère 
de  Broglie  lors  du  coup  d'Etat  du 
1(5  mai  et  rentra  dans  la  vie  privée. 
CASANOVA  (Anmciii  de). (V.Ahrighi.) 
CASATI  (Cabrio,  comte)  (1798-1873), 
homme  politique  italien.  Podestat 
de  Milan  (  1837-1848),  il  fut  à  la  tète  du 
gouvernement  provisoire  lombard; 
retiré  en  Piémont  après  la  capitulation 
de  Milan,  sénateur  (  1853),  ministre  de 
l'insiruction  publique  (1859-18(30),  et 
président  du  Sénat  pendant  quatre 
ans. 

CASIMIR-PERIKR.    (V.   Pefueh.) 
CASIMIR-PHRIER  (Jean-Paul-Pierre 
Perier,   (lil)  (I8'i7),   président  de' la 
République  française.  Député  de  .\o- 
irent-^ur-Seine  (1876), 
il  lit  partie  des  363,  fut 
réélu   en   1877,   siégea 
à  la   gauche    républi- 
caine, el   tint  le  sous- 
secrétarial    d'Etat     à 
l'instruction    publique 
de  1877  à    1879.  Réélu 
en    1881    et    en    1885, 
nommé  sous-secrétaire 
d'Etat    à     la    guerre 
Casimir-Pener.  (1883-1885),     réélu    en 
1889  et  en  1893,  minis- 
tre des  affaires  étrangères  et  prési- 
dent du  conseil  (1893)^  il  fut  élu  pré- 
sident de  la  République  française  en 
1894  et  démissionna  six   mois  après 
sans  que  les  causes  de  sa  retraite 
aient  été  jusqu'à  présent  clairement 
indiquées. 


CASSAGN.IC  (Granier  de).  (V.  Gr.\- 

NIER.) 

CASSE  (Eugène-François-Germain) 
(1837).  11  ni  de  l'opposition  dans  les 
dernières  années  de  l'Empire,  fut 
député  de  la  Guadeloupe  (1873),  et 
vola  avec  l'extrême  gauche.  Député 
de  Paris  (  1876),  un  des  363,  réélu  en 
1877,  en  1881  et  en  1885,  il  fil  partie 
de  l'Union  républicaine,  ne  se  repré- 
senta pas  aux  élections  de  1889  et 
devint  gouverneur  de  la  Martinique 
(même  année),  jHiis  trésorier-payeur 
à  la  Guadeloupe  (1890). 

CASTANOS  ( Francisco- Javier  de, 
duc  de  Baylen)  (1756-1852),  général 
espagnol.  Il  servit  dans  l'armée  de 
Navarre  (1794),  prit  le  général  Du- 
pont à  Baylen  (1808),  fut  battu  à  Tu- 
dela  et  vainqueur  à  Vittoria.  Capi- 
taine général  de  la  Catalogne  à  la 
rentrée  de  Ferdinand  VII  (1815),  il 
de\int  conseiller  d'Etal  (1825),  pré- 
sident du  conseil  de  Gastillc  (1830) 
el  tuteur  de  la  reine  Isabelle  (1844). 

CASTELAR  (Emilio)  (1832),  homme 
politique  et  historien  espagnol.  Con- 
damné à  mort  pour 
participation  à  la  ré- 
volution du  22  juin 
1866,  il  s'enfuit,  vint 
à  Paris,  rentra  après 
le  triomphe  de  la  ré- 
volution cl  devint  un 
des  chefs  du  parti  dé- 
mocratique auquel  il 
consacra  une  grande 
activité  el  un  admi- 
rable talent  d'ora- 
teur. Ministre  des  af- 
faires étrangères  (1873)  après  le  dé- 
part du  roi  Amédée,  président  des 
Cortès,  il  devint  chel  du  pouvoir 
qu'il  dut  <|uitler  en  1874  devant  un 
vole  hostile  de  ses  anciens  parti- 
sans. Lors  du  rétablissement  de  la 
monarchie  (1875),  il  revint  à  Paris, 
fut  envoyé  aux  Cortès  par  Barcelone 
(1876)  el  lutta  depuis  en  faveur  dos 
idées  libérales.  Sans  abdiquer  ses 
préférences  républicaines,  il  en  a 
ajourné  la  réalisation;  il  a  réuni  au- 
tour de  lui  quelques  possibitistas,  mais 
n'a  pas  retrouvé  son  ancienne  in- 
fluence. —  Auteur  d'importants  Ira- 
vaux  histori'iues. 

C.\STELLA1VE  (Espril-Victor-El'sa- 
belh-Boniface,  comte  de)  (1788-1862), 
maréchal  de  France.  Il  gagna  ses  pre- 
miers grades  sous  l'Empire,  se  rallia 


Castelar. 


58 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


à  Louis  XVIII.  fit  la  campagne  d'Es- 
paiïne  (1823),  celle  de  Belgique  (1832) 
et  fut  nommé  pair  de  France  (1837). 
Son  zèle  réaction- 
naire à  Rouen  (  1848) 
le  lit  mettre  à  la  re- 
traite par  le  gouver- 
nement provisoire; 
Louis -Napoléon  le 
rappela  (184'J),  l'en- 
voya à  Lyon  où  il 
empêcha  tout  mou- 
vement dans  celte 
ville  lors  du  coup 
d'Etat  du  2  décem- 
bre. Nommé  sénateur  et  maréchal  de 
France  en  1852,  il  commanda  à  Lyon 
jusqu'à  sa  mort.  A.  laissé  des  Mé- 
moires très  curieux. 

CASTILLA  (Ramon)  (1797-1867), 
homme  d'Etat  péruvien.  Général  pa- 
triote, président  de  la  République 
n845-1831).  Son  successeur  menaçant 
le  pays  de  la  contre-révolution,  Cas- 
tilla  prit  les  armes,  entra  à  Lima  et 
fut  réélu  président  (1858-1862).  (V.  vo- 
lume  BlOGRVPHIE   ^^I,ITAIRE.) 

CASTLEREAGH  (Henry-Robert  Stk- 
WART,  marquis  de  Londonderrv.  vi- 
comte) (1769-1822),  homme  d'Etat  an- 
glais. Ami  de  Pitt,  député  au  Parle- 
ment de  Dublin,  garde  du  sceau  privé 
pour  l'Irlande  (  1797),  il  se  signala  par 
sa  cruauté  autant  (lue  par  sa  haine 
pourla  Révolution  française.  .Mini.stre 
de  la  guerre  et  des  colonies  dans  le 
cabinet  Pitt  (180.5),  puis  dans  le  ca- 
binet Portland  (1807),  il  se  battit  en 
duel  avec  son  collègue  Canning 
(1809),  démissionna  et  devint  ministre 
des  affaires  étrangères  (1812).  11  prit 
une  part  considérable  à  la  lutte  contre 
Napoléon  I''^  assista  au  traité  de  Paris 
(1814),  aux  congrès  de  Menne  (1815) 
et  d'Aix-la-Cbapelle  (1818).  Frappé  du 
délire  de  la  persécution,  son  zèle 
tory  l'emporta  dans  la  réaction  la 
plus  extrême,  et,  à  la  veille  départir 
pour  le  congrès  de  Vérone  (1822),  il 
se  coupa  la  gorge  avec  un  canif.  Il 
y  eut  une  explosion  de  joie  féroce  à 
Londres  quand  on  connut  sa  mort  : 
son  cercueil  fut  insulté  dans  la  rue. 

CATHC.ART  (William-Shaw,  comte 
de)  (175.5-1833),  homme  politique  et 
général  anglais.  Avocat,  puis  soldat, 
il  servit  en  .Amérique,  contre  la  France 
(1793-1795),  commanda  en  chef  en  Ir- 
lande (1803-1805),  puis  à  l'armée  de  la 
Baltique,  bombarda  et  prit  Copen- 


hague (1807),  commanda  en  chef  en 
Ecosse  et  fut  nommé  ambassadeur 
à  Pétersbourg  (1813-1822). 

CAlLAIlVCOL'RKArmand-Auguslin- 
Louis,  marquis  de)  (1773-1827),  gé- 
néral et  diplomate  français,  grand 
écuyer  de  Napoléon  (180'i),  créé  duc 
de  ^7icence,  ambassadeur  en  Russie 
(1807-1811),  demanda  son  rappel,  ac- 
compagna Napoléon  à  Moscou  et  re- 
^int  avec  lui.  Nommé  sénateur  (1813), 
il  assista  aux  conférences  diploma- 
tiques de  la  tin  de  l'Empire  et  s'efforça 
inutilement  au  congrès  de  Châtillon 
d'obtenir  de  Napoléon  les  concessions 
qu'exigeaient  les  coalisés;  pendant  les 
(ient-Jours,  il  fut  de  nouveau  nommé 
ministre  de.-,  affaires  étrangères.  Pen- 
dant la  Restauration,  il  vécut  dans  la 
retraite  et  a  laissé  des  Souvenirs  du 
duc  de  Vicence,  publiés  en  1840. 

CAISSIDIÈRE  (Marc)  (1808-1861). 
Condamné  pour  avoir  pai'ticipé  aux 
soulèvements  de  Lyon  et  de  Saint- 
Elienne  en  1834,  il  fit  trois  ans  de 
prison  au  Mont-Saint-Michel,  fut  pré- 
fet de  police  en  1848,  député  à  \'.\s- 
senii)léc  constituante.  Compromis 
dans  l'affaire  du  15  mai  et  dans  celles 
de  juin,  il  se  retira  à  Londres. 

CAVAIGIVAC  (Jean-Baptiste)  (1762- 
182  >).  conventionnel.  Avocat  au  Par- 
lement de  Toulouse,  il  fut  député  à 
la  Convention  par  le  département  du 
Lot.  vota  la  mort  de  Louis  XVI,  fut 
envoyé  en  mission  près  des  armées 
de  l'Ouest  et  des  Pyrénées-Orien- 
tales, fui  membre  du  conseil  des 
Cinq-Cents,  organisa  les  sei'vices 
administratifs  du  royaume  de  Naples 
et  remplit  les  fonctions  de  préfet 
de  la  Somme  pendant  les  Cent-Jours. 
Louis  XVII 1  l'exila  en  1816. 

CA VAIGIV.AC  ( Eléonore-Marie-Gode- 
froy)  (1801-184.5),  (ils  du  précédent.  Il 
lit  comme  journaHste  une  opposition 
acharnée  à  la  Restauration  et  fut  un 
des  combattants  de  Juillet  18-30.  Un 
des  fondateurs  de  la  Société  de^^  Amis 
du  peuple  et  de  la  Société  des  Droits 
de  1  homme,  condamné  après  les  jour- 
nées d'avril  183-4,  il  s'évada,  revint 
après  l'amnistie  de  1841  et  fut  un  des 
rédacteurs  de  la  Réforme. 

CAVAIGIVAC  (Louis-Eugène)  (1802- 
1857),  général  français,  frère  du  pré- 
cédent. Après  avoir  servi  en  Morée 
(1828),  en  Algérie  (1832-1848),  il  fut,  au 
lendemain  de  la  révolution  de  Février, 
nommé  gouvsrneur  de  l'Algérie  ;  élu 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


59 


député  à  la  Constituante  par  la  Seine 
et  le  Lot,  il  prit  le  ministère  de  la 
guerre  et  écrasa  l'insurrection  de 
juin.  (V.  vol.  Histoire  contempo- 
raine.) 
Le  28  juin  Cavaignac  déposa  ses 
pouvoirs  extraordi- 
naires, l'Assemblée 
reconnaissante  le 
nomma  président 
du  conseil,  chef  du 
pouvoir  exécutif;  il 
posa  sa  candida- 
ture à  la  présidence 
de  la  République, 
mais  détesté  par 
les  radicaux,  com- 
Cavaignac  (Eugène),  battu  par  la  réac- 
tion, sans  racines 
dans  le  pays,  il  n'obtint  au\  élections 
du  lu  décembre  1848  que  moins  de 
1 ,500,000  voix  contre  plus  de  6  millions 
données  au  prince  Louis-Napoléon. 
Lors  du  coup  d'Elat,  le  général  Ca- 
vaignac fut  emprisonné  à  Mazas,  puis 
au  château  de  llam.  Sa  captivité  ne 
dura  qu'un  mois.  Dans  les  dernières 
années  de  sa  vie,  le  général  alors  re- 
traité avait  pris  la  direction  du  jour- 
nal le  Siècle,  qui  était  alors  le  seul 
organe  d'opposition  contre  l'Empire. 
CAVAIGIVAC  (Jacques-Marie-Eu- 
gène-Godefroy)  (1853),  fils  du  précé- 
dent. Ingénieur  des  ponts  et  chaus- 
sées, élu  député  de  Saint-Calais  (Sar- 
thc)  en  1882,  réélu  en 
1885,  1889,  1893,  1898,  il 
siège  à  l'Union  réi)u- 
blicaine.  Sous- secré- 
taire d'Etat  à  la  guerre 
sous  le  ministre  Cam- 
penon(  1885-1886),  ileut 
le  portefeuille  de  la 
guerre  dans  le  cabinet 
Bourgeois  (1895)  et  re- 
prit (|uekjue  temps  le 
même  ministère  dans  le 
cabinet  Brisson(l898); 
il  donna  sa  démission,  à  la  suite  de 
la  découverte  du  faux  Henry  qu'il 
avait  présenté  à  la  Chambre  comme 
la  preuve  certaine  de  la  culpabilité 
de  Dreyfus.  (V.  vol.  Hist.  contemp., 
affaire  Dreijfufi.) 

CAV.ALCAl\Tl(.A.ntonio-François-de- 
Paul  de  HoLLANDv,  vicomte  d'Ai.BL- 
QUERQLE)  (1797-1863),  homme  d'Etat 
brésilien.  Député  (1826),  ministre  des 
finances  (1830-1831),  sénateur  (1838), 
ministre  de  la  marine  (1840-l8'il),  des 


r^^ 


finances  (1862-1863),  il  appartenait  à 

la  nuance  libérale. 

C.VVEA'DISH.  (V.   Bentinck.) 
CAVEIVDISH,   duc  de  Devo.nshire. 

(V.  ce  nom.) 

CAVEIVDISH  (Lord  Frederick-Char- 
les) (  183(J-  1882),  homme  politique  an- 
glais. Député  libéral  du  Yorkshire 
(1865-1882),  secrétaire  de  Gladstone, 
lord  de  la  Trésorerie  (1873),  secré- 
taire de  la  Trésorerie  (1880-1882),  il 
venait  de  prendre  possession  du  poste 
de  secrétaire  du  loi-d-licutenant  d'Ir- 
lande quand  il  fut  poignardé  par  les 
fenians. 

CAVOIR  (Camillo  Be.nso,  comte  de) 
(1810-1861),  le  véritable  fondateur 
de  l'unité  italienne.  Il  servit  dans 
le  génie  (1826-1831),  voyagea  en 
France,  en  Angleterre,  en  Belgicjue, 
exploita  ses  domai- 
nes, fonda  ['Associa- 
tion agraire  (  1842) , 
écrivit  sur  le  com- 
merce et  l'économie 
rurale,  fonda  avec 
CesareBalbolejour-  ^ 
nal  //  Rixorgimento 
(\S'i~)  qui  devint  l"or-  ^^ 
ganc  du  parti  mo- 
déré réformiste ,  et  '  , 
fut  élu  député  de  Tu-  civour. 
rin  (1848).  Ministre 
de  l'agriculture  et  du  commerce  (1850), 
puis  des  finances  (1851),  président  du 
conseil  avec  le  portefeuille  des  finances 
(  1852),  il  fit  entrer  le  Piémont  dans  l'al- 
liance des  grandes  puissances  contre 
la  Russie  (I85'i)  et  envoya  La  Mar- 
mora  en  Crimée.  En  18.56,  il  posa  la 
question  italienne  au  congrès  de 
Paris,  en  face  des  représentants  de 
l'Autriche,  et  s'assura  les  sympathies 
actives  de  Napoléon  III.  Il  vit  Manin 
à  Paris  et  s'aboucha  avec  La  Farina 
à  Turin,  qui  lui  présenta  Garibaldi  ; 
à  l'entrevue  de  Plombières,  il  régla 
avec  l'emj)ereur  les  conditions  de  la 
guerre  contre  l'Autriche.  Cavour 
donna  sa  démission  après  la  paix  de 
Villafranca  (11  juillet  1859),  reprit  le 
pouvoir  en  186(i,  soutint  secrètement 
l'expédilion  de  Garibaldi  à  iMarsala, 
et  mourut  le  6  juin  1861.  trois  mois 
après  la  nomination  de  Victor-Em- 
manuel comme  roi  d'Italie. 

OA\lAS(Luis-Alvesde  Limve  Silva, 
duc  de)  (1803-1880),  maréchal  brési- 
lien. Président  du  Maranhâo  (1839), 
il  pacifia  cette  partie  de  l'empire  et 


60 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


fut  créé  fifénèral  de  brioade  (1841);  il 
pacifia  aussi  le  Sào-Paulo  et  le  Minas- 
Geraes,  puis  le  Rio-Grande-do-Sul 
(  1 845).  Sénateur,  ministre  de  la  p^uerre 
(1855),  président  du  conseil  (1856- 
J857),  de  nouveau  président  (1861- 
1862),  il  commanda  en  chef  l'armée 
qui  luttait  contre  le  Parai^uay  et  ter- 
mina la  campa,2:ne  en  1869.  Il  fut  en- 
core président  du  conseil  avec  le  por- 
tefeuille de  la  guerre  (1875-1878). 

CAYL.4.  (Zoé  Talon,  comtesse  du) 
(1784-1850),  favorite  de  Louis  XVI II 
dont  elle  reçut  le  château  de  Saint- 
Ouen,  près  de  Paris,  en  échange, 
dit-on,  des  papiers  de  la  procédure 
Favras. 

C.4ZE  (Edmond-Marie-Justin)  (1839). 
Avocat  à  Toulouse,  il  lit  de  lopposi- 
tion  à  l'Empire,  tut  élu  député  de  Vil- 
lefranche  (1876),  un  des  363,  battu  en 
1877,  mais  élu  en  1878  après  l'invali- 
dation de  son  concurrent.  Réélu  en 
188U  il  fut  nommé  sous-secrétairc 
d'Etat  à  ra,:>,ricultuie  dans  le  cabinet 
Gambetta  '  (1881-1882),  échoua  aux 
élections  de  1885,  élu  de  nouveau  en 
1889. 

GAZELLES  (Mathieu-Brutus)  (1793- 
1880).  H  eut  à  lutter  sous  la  Restau- 
ration contre  les  «  verdets  »,  pillards 
royalistes  et  assassins  qui  terrori- 
saient le  Midi  de  la  France,  lui  dévas- 
tèrent ses  propriétés  et  mirent  ses 
jours  en  danger.  Représentant  de 
'l'Hérault  à  la  Constituante  (1848),  il 
siégea  à  gauche,  ne  fut  pas  réélu  à 
la  Législative,  se  rallia  à  Napoléon  1 H 
après  le  coup  d'Etat  du  2  décembre 
et  fut  candidat  officiel  élu  pendant 
toute  la  durée  de  l'Empire. 

GAZELLES  (Emile)  (  1831).  Préfet  de 
la  Ci-euse  (1878),  de  l'Hérault  (1879), 
directeur  de  laSûreté  générale  (1881), 
préfet  de  Meurthe-et-Moselle  (1882) 
et  des  Bouches-du-Rhône(1884),  con- 
seiller d'Etat  (1887),  de  nouveau  di- 
recteur de  la  Sûreté  (  1890). 

GAZEIN'OVE  DE  PRADiiXES  (Pierre- 
Marie-Edouard  de)  (1838-1896).  Vo- 
lontaire dans  le  corps  de  Charette 
(1870),  blessé  à  Loigny  et  amputé 
du  poignet,  il  fut  nommé  député  de 
Lot-et-Garonne  (1871)  et  siégea  à  la 
droite  légitimiste  et  cléricale.  Après 
des  échecs  successifs,  il  fut  élu  dé- 
puté de  Nantes  en  1884.  1885,  1889 
et  se  rallia  au  comte  de  Paris. 

CAZOT  (Théodore-Joseph-Jules) 
(1821).  Avocat    à   Ninics,   député  du 


Gard  (1871),  il  siégeaà  l'Union  répu- 
blicaine, fut  élu  sénateur  inamovible 
(1875),  nommé  ministre  de  la  Justice 
dans  le  cabinet  Freycinet  (  1879)ét  dans 
le  cabinet  Gambetta  (1881).  Nommé 
premier  président  de  la  Cour  de  cas- 
sation (  1883), il  dut  démissionner  (  1 884) 
à  la  suite  de  la  faillite  de  la  Société 
des  chemins  de  fer  d'Alais  au  Rhône 
dont  il  était  administrateur,  mais  con- 
linuade  siéger  au  Sénat  qui  le  nomma 
questeur  (1890). 

CELLES  (Antoine-Philippe  de  Viss- 
CHER,  comte  de)  (1769-1841),  homme 
politique  belge.  Préfet  de  la  Loire- 
Inférieure  (  1808)  et  du  Zuyderzée 
(1810),  il  se  signala  par  des  e.Kcès  de 
ci'uauté  qui  faillirent  lui  coûter  la  vie 
(1813).  Ambassadeur  des  Pays-Bas  à 
Rome,  il  se  sépara  du  roi  Guillaume 
en  1830,  fit  partie  du  Congrès  national 
belge  (1831)  et  soutint  la  candidature 
du  duc  de  Nemours  au  trône  de  Bel- 
gique. Après  le  refus  de  Louis-Phi- 
lippe, il  se  fixa  à  Paris,  se  fit  natu- 
raliser Français  et  entra  au  conseil 
d'Etat. 

GÉRÉSOLE  (Paul)  (  1832).  homme  po- 
litique suisse.  Président  du  départe- 
ment militaire  (1864),  président  de  la 
Confédération  helvétique  (1873),  il  eut 
de  1875  à  1884  la  présidence  de  la  So- 
ciété du  Simiilori,  et  rentra  au  Con- 
seil national  comme  député  de  Vevey. 

GERTAIIV-GAINROBERT.  (V.  GanrO- 

BERT.) 

GHABAI  D-LATOIR  (Antoine-Geor- 
ges-François,  baron  de)  (1769-1832). 
11  servit  dans  l'armée  des  Alpes  (1792), 
fut  arrêté  comme  fédéraliste  et  con- 
damné à  mort.  Il  s'évada,  rentra  après 
le  9  thermidor,  fut  député  du  Gard 
aux  Cinq-Cents  (1797),  approuva  le 
coup  d'Etat  du  18  brumaire,  entra  au 
Tribunat,  appuya  l'établissement  de 
l'Empire,  tomba  en  disgrâce,  rede- 
vint député  du  Gard  sous  la  Res- 
tauration et  fit  de  l'opposition  libé- 
rale. 

CH.ABALD-LATOUR  (François-Er- 
nest-Henri,  baron  de)  (1804-1885),  gé- 
néral français.  Il  servit  en  Algérie, 
fut  député  du  Vigan  (1837),  siégea 
parmi  les  conservateurs,  fit  la  cam- 
pagne de  Kabylie  (1857),  présida  le 
comité  des  fortifications  et  eut  le  com- 
mandement en  chef  du  génie  pen- 
dant le  siège  de  Paris.  Député  du 
Gard  (1871),  il  siégea  au  centre  droit, 
devint  ministre  de  l'intérieur  (1874), 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


61 


soutint  r  «  ordre  moral  »,  fut  élu 
sénateur  inamovible  (1877)  et  ne  joua 
plus  qu'un  rôle  effacé. 

CHABOT  (Georges-Antoine)  (1758- 
1819),  dit  de  l'Allier.  Avocat  à  Paris, 
il  accepta  les  principes  de  la  Révo- 
lution, l'ut  député  suppléant  à  la  Con- 
vention, mais  ne  siégea  qu'en  1795. 
Membre  du  conseil  des  Anciens  (1799), 
puis  du  Tribunatdés  sa  fondation,  il 
prit  part  à  la  rédaction  du  Code  civil, 
appuya  l'établissement  de  l'Empire, 
(it  partie  du  Corps  législatif  et  sous- 
crivit à  la  déchéance  de  Napoléon. 
Auteur  d'importants  travaux  de  ju- 
risprudence. 

CHABROL  DE  CROLSOL  (André- 
Jean-Chrislophe,  comte  de)  (1771- 
1836).  Il  servit  dans  l'administration 
sous  Napoléon  I"',  fut  préfet  du  Rhône 
sous  la  Restauration  (1815)  et  favo- 
risa la  réaction  royaliste  qui  ensan- 
glanta la  ville  de  Lyon.  On  le  mit 
même  en  disponibilité;  mais,  en  1817, 
il  fut  nommé  sous-secrétaire  d'Etat 
ù  l'intérieur,  député  en  1821,  pair  en 
1823,  ministre  de  la  marine  (1824)  et 
ministre  des  finances  dans  le  cabinet 
Polignac. 

CHABROIV  (M  arc -Etienne -Emma- 
nuel-Bertrand de)  (l8t)6),  général  et 
homme  politique  français.  Il  servit 
en  Algérie,  en  Crimée,  en  Italie  et 
commanda  une  division  dans  l'armée 
de  la  Loire  pendant  la  guerre  franco- 
allemande.  Député  de  la  Haute- 
Loire  (1871),  il  vota  avec  le  centre 
droit,  se  rallia  à  la  République  et 
fut  élu  sénateur  inamovible  (1875). 

CHA1\  (Bernard-Cyprien)  (1821). 
homme  ijolitique  français.  Député 
des  Hautes-Alpes  à  la  Législative 
(1849),  il  vota  avec  le  parti  "républi- 
cain, fut  préfet  des  Hautes-Alpes 
(1870-1873),  député  de  Gap  (1876)  et 
siégea  à  l'Union  républicaine.  Un  des 
363,  il  fut  réélu  en  1878,  en  1881,  en 
1885,  et  nommé  sénateur  (1888). 

CHAIXD'EST-AlXGE(Gustave-Louis- 
Adolphe-Victor-Charles)  (  1800-1876). 
Avocat,  il  plaida  dans  un  grand  nom- 
bre de  causes  célèbi-es  (sergents  de 
La  Rochelle,  Cauchois-Lemaïre,  Fies- 
chi,  etc.),  futdéputé  conservateur  de 
la  Marne  (1831,  1S37,  IS-W),  procureur 
général  à  la  cour  de  Paris  (1857),  con- 
seiller d'Etat  (1862),  sénateur  (1867), 
vice-président  du  conseil  d'Etat. 

CHALAlS(Comte).(V.  Talletoand.) 

CH  \LAMET  (Jean-Marie-Arthur) 


(1822).  Député  de  Privas  (1876),  un 
des  363,  il  fut  réélu  en  1877,  en  1881, 
sous-secrétaire  d'Elat  à  l'instruction 
pubHque  dans  le  cabinet  Gambetta 
(1881-1«82),  sénateur  de  TArdèche 
(1883)  et  réélu  en  1885. 

CHALLEMEL-LACOIR  (Paul -Ar- 
mand) (1827-1896).  Expulsé  de  France 
au  coup  d'Etat  du  2  décembre,  il  re- 
vint à  l'amnistie  de  1859,  collabora  à 
divers  journaux  et  re- 
vues, fut  nommé  pré- 
fet du  Rhône  (1870), 
député  des  Bouches- 
du-Rhône(1872)et  fut 
un  des  orateurs  les 
plus  éminents  du 
parti  républicain.  Se-       A 


ï/ 


nateurdes  Bouches- 
du-Rhône  (  1876),  am- 
bassadeur à  Berne 
(1879),  à  Londres  challemel-Lacour. 
(1880),  ministre  des 
affaires  étrangères  dans  le  cabinet 
Jules  Ferry  (1883),  il  fut  réélu  séna- 
teur en  1885,  soutint  la  politique  ré- 
publicaine modérée,  et  devint  pré- 
sident du  Sénat  (1895).  Il  était  entré 
à  r.\cadémie  française  en  1893. 

CHAltlBERLAIIV  (Joseph)  (1836), 
homme  d'Etat  anglais.  Man-ede  Bir- 
mingham (  1874- 1876),  député  de  cette 
ville  à  la  Chambre  des  communes 
(1876),  il  fut  nommé  par  Gladstone 
ministre  du  commerce  (1880-1885),  se 
sépara  de  lui  à  propos  de  la  ques- 
tion il  landaise,  et  de  radical  devint 
partisan  du  noo-torysme  impérial. 
Lord  Salisbury  lui  con- 
fia la  mission  cle  régler 
la  question  des  pêche- 
ries du  Canada  (1887). 
11  entra  dans  le  minis- 
tère Salisbury  comme 
m  nistre  des  colonies, 
poursuivit  unepolitique 
d'envahissement  et  de 
violence,  et  sou tintCecil 
Rhodes  dans  son  coup  de  main  contre 
le  Transvaal,  attaqua  la  Russie  et 
s'appliqua  à  aggraver  les  difficultés 
qui  existaient  entre  la  France  et 
l'Angleterre  à  propos  des  questions 
africaines. 

CHAMBORD  (Comte  de).  (V.  Bour- 
bon.) 

CHAMBRllV  (Joseph-Dominique- 
AldebertdePiNETON,comte(le)  (  1821). 
Préfet  du  Jura  (1851-1854),  député  de 
la  Lozère    comme  candidat  officiel 


Chamberlain. 


.•ENCYCLOPÉDIE  l'OlTLAllU:  DU  YlNCTlf.ME  SIÈCLE 


(lB57i,  réélu  en  1863,  en  1869,  en  1871 
comme  candidat  monarchiste, il  sie- 
o-ea  au  centre  droit  et  fut  nommé  sé- 
nateur en  1876. 11  ne  s  est  pas  repré- 
senté en  1879. 

CH^î^lPAGlVY  (Jean-Baptiste  ^0M- 
pÈRE  de)  (1756-1834),  homme  d'Etat 
français.  Neveu  de  l'abbé  Terray,  il 
fut  député  de  la  noblesse  du  Forez 
aux  Etats  généraux  de  1789,  empri- 
sonné sous  la  Terreur,  fut  conseiller 
d'Etat  après  le  18  brumaire,  am- 
bassadeur à  Vienne  (1801),  ministre 
de  l'intérieur  (180'.),  des  relations 
extérieures  (1807)  et  intendant  des 
domaines  de  la  couronne.  Napo- 
léon l'avait  créé  duc  de  Cadore. 
Louis  -XVm  le  créa  pair  de  France 
à  la  première  Restauration.  Cham- 
pa'>ny  ayant  repris  l'intendance  des 
domames  de  la  couronne  pendant  les 
Cent-Jours,  Louis  XVI 11  l'écarta  des 
affaires  jusqu'en  1819,  date  où  il  rentra 
à  la  Chambre  des  pairs. 

CHAMYL  (1797-1871),  imam  du  Cau- 
case. Dès  1831,  il  prit  les  armes  contre 
les  Russes  et  leur  tint  tète  pendant 
vingt-sept  ans  avec  des  alternatives 
de  succès  et  de  revers.  Pris  en  18.j9, 
il  fut  emmené  à  Pétersbourg,  dote 
de  10,000  roubles  de  revenu  et  interné 
à  Kalouga,  puis  à  Kiev. 

CH  \ IV GARNIE R    (Nicolas-Anne- 
Théodule)  (1793-1877),  général  Iran- 
çais.  Il  gagna  ses  grades  en  Algérie 
et  eut  le  commande- 
ment   de  la   division 
d'Alger     (18«).     En 
18'i8,  élu  député  de  la 
Seine,  il  commanda  la 
garde  nationale  et  les 
troupes  de  Paris,  se 
signala  par  sa  haine 
envers     les    républi- 
'  ~~  cains,  soutint  la  poli- 
tique    du     président 
Louis -Napoléon,    se 
rallia  aux  monarchis- 
tes, fut  arrêté  le  2  décembre  1851  et 
exilé.   En   1870.  il  entra  dans  l'etat- 
maior  de  Bazaine  à  Metz,  fut  élu  dé- 
puté  de  la  Somme  (1871)  et,  nomme 
sénateur  inamovible   (1875),   il  resta 
l'un  des  chefs  du  parti  monarchiste 
intransigeant.   (V.    vol.    Biographie 

MlLIT.MRE.)  ^,          ,       r,    1 

CHAXTELAtZE  (.Jean-Claude-Bal- 
thazar-Viclor  de)  (1787-1859).  11  débuta 
dans  la  magistrature,  fut  élu  député 
en  1827  cl  nommé  garde  des  sceau.x 


Changarnier. 


en  1830,  dans  le  cabinet  Polignac. 
Si"-nataire  des  ordonnances  de  Juillet 
et'^rédacleur  du  rapport  qui  les  Jus- 
tifiait, il  fut  emprisonné  au  tort  de 
Vincennes  et  condamné  à  la  prison 
perpétuelle  par  la  Cour  des  pairs 
Gracié  par  Louis-Philippe  (1837),  il 
disparut  de  la  scène  politique. 

CHAiSZY    (Antoine-Eugène-Allred) 
(1823-1883),  général  fran(^ais.  Il  fit  ses 
premières  aVmes  en  Algérie,  prit  part 
à  la  campagne  dltalie  et  à  celle  de 
Syrie  (1859-1861).  Nommé  général  de 
division  le  20  oc-, 
tobre  1870,  il  com- 
manda    le    .X  V  I  ° 
corps    qui    faisait 
partie  de   l'armée 
de   la    Loire,  puis 
devint  général  en 
chef  de  la  seconde 
armée  de  la  Loire, 
et    fit    des  efforts 
admirables  pour  se 
maintenir  contre 
des    forces   enne- 
mies     solides     et 
nombreuses.   Dé- 
puté des  Ardennes 
(1871),  il  vota  contre  les  préliminaires 
de  la  paix,  siégea  au  centre  gauche, 
fut  nommé  gouverneur  de  l'Algérie 
(  1873),  ambassadeur  en  Russie  (  1879), 
et     à   son   retour,   commandant   du 
Xï"  corps  d'atmée.  (V.  vol.  Guerre 

FRVNCO-ALLEM.\NDE   Cl  VOl.  BIOGRAPHIE 

MILITAIRE.) 

CHAPTAL  (Jean- Antoine,  comte  de 
Cii\NTELOUP)(l756-1832),chimistefran- 
çais.  11  fut  chargé  par  la  Convention 
de  travaux  scientifiques,  nommé  par 
Napoléon  conseiller  d'Etat,  ministre 
de  l'intérieur  (1801),  sénateur,  pa'i;  de 
France  (1815),  poste  que  Louis  W  111 
lui  rendit  en  1819.  —  Pour  ses  tra- 
vaux scientificjues,  V.  volume  Bio- 
graphie  SCIENTIFIQUE. 

CHARETON  (Jean-Joseph  Veve,  dit) 
(1813-1876),  général  français.  Il  servit 
en  Algérie,  prit  part  au  siège  de  Se- 
bastopol  et  y  fut  blessé  deux  fois. 
En  1870,  il  fut  pris  à  Sedan  et  interné 
cà  'Wiesbaden.  Nommé  député  de  la 
Drôme  (1871),  il  vota  avec  le  centre 
o-auche,  rapporta  le  projet  de  loi  de 
réorganisation  de  l'armée  et  _fut 
nommé   sénateur  inamovible  (1875). 

CHARETTE  DE  LA  COISTRIE  (Atha- 
nase,  baron  de)  (1832).  11  organisa  à 
Rome  les  zouaves  pontificaux  dont 


BIOGRAPHIK  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


C3 


il  devint  lieutenant-colonei(186(>-1870), 
iorma  avec  les  débris  de  ce  corps  une 
légion  qui  servit  dans  l'armée  de  la 
Loire,  et  l'ut  blessé  à  Patay  (1S70). 
Nommé  député  des  Bouches-du- 
Rhône  (  187 1),  il  démissionna  quelques 
Jours  après. 

CHARLES  _  IV  (Carlos-Antonio  de 
Bourbon)  (17'i8-18l9),  roi  d'Espagne. 
1!  monta  sur  le  trône  en  1788,  se  confia 
à  ses  ministres,  surtout  à  Godoy, 
l'amant  de  sa  femme  Marie-Louise 
de  Parme,  qui  dirigea  toute  la  poli- 
ti(iue  espagnole  jusqu'en  1808.  Après 
l'entrevue  de  Bayonne,  il  abdiqua, 
fut  remplacé  par  Joseph  Bonaparte, 
eut  Compiègne  pour  résidence  et  se 
retira  plus  tard  à  Rome  où  il  mourut. 
CH.IRLES  \III  {1748-1818),  roi  de 
Suède.  Il  monta  sur  le  trône  en  1809, 
à  la  chute  de  Gustave  111,  à  laquelle 
on  le  soupçonna  d'avou'  contribué, 
adopta  Bernadotte  comme  héritier 
présomptif  et  prit  dès  lors  peu  de 
part  au  gouvernement. 

CH.IRLES  XIV,  roi   do  Suède.  i\'. 
Bernadotte.) 

CHARLES  X  (Charles-Philippe  )(  1737- 
1836),  roi  de  France.  Il  reçut  à  sa 
naissance  le  nom  de  comte  d'Artois, 
épousa  en  1773  Marie-Thérèse  de  S:i- 
voiedont  il  eut  deux 
fils,  les  ducs  d'An- 
goulème  et  de  Ber- 
ry.  Après  la  réunion 
des  Etats  généraux, 
il  fut  un  des  princi- 
er paux  chefs  du  parti 
de  la  contre-révo- 
lution, donna  le  si- 
gnal de  l'émigration 
et  sollicita  à  Man- 
toue  et  h  Teplilz 
(  171)1  )  l'appui  de 
l'empereur  Léopold  et  de  l'Europe, 
entretint  l'insurrection  vendéenne, 
mais  ne  paya  pas  de  sa  personne  ainsi 
qu'il  l'avait  promis.  Pourvu  d'une 
pension  de  600,000  fr.  par  le  gouver- 
nement anglais,  il  fomenta  des  com- 
plots (Cadoudal,  Pichegru).  Sa  jeu- 
nesse avait  été  fort  agitée;  plus  tard 
il  s'adonna  aux  pratiques  d'une  piété 
étroite,  vint  en  France  à  la  fin  de 
l'Empire,  entra  à  Paris  dans  le  four- 
gon des  alliés,  et  signa  la  conven- 
tion militaire  du  23  avril  1814.  Sous 
Louis  XVill,  il  groupa  les  ultraroya- 
listes, applaudit  à  la  Terreur  blanche, 
fut  l'âme  du  parti  politique  qui  rêvait 


de  revenir  au  régime  des  privilèges 
et  de  relever  l'ordre  des  jésuites.  Roi 
en  1824,  sa  politique  provocatrice  et 
maladroite  exaspéra  l'opinion  pu- 
blique et  les  ordonnances  de  Juillet 
provoquèrent  une  révolution.  Char- 
les X,  obligé  de  quitter  la  France, 
partit  pour  l'Ecosse,  s'établit  ensuite 
à  Prague  et  mourut  à  Goritz  (6  no- 
vembre 1836). 

CHARLES  XV  (1826-1872U  roi  de 
Suède.  Il  régna  à  partir  de  18Ô9,  fil 
taire  ses  sympathies  pour  le  Dane- 
mark (1863-1864)  et  pour  la  France 
(1870-1871),  et  régna  constitutionnel- 
lement.  11  protégea  les  arts  et  les 
lettres  et  laissa  quelques  œuvres  lit- 
téraires. 

CHARLES,  prétendants  d'Espagne. 

(V.    C\RLOS.) 

CHARLES  V  (Charles-Eitel-Frédé- 
ric-Zéphirin-Louis)(1839),  roi  de  Rou- 
manie. Fils  du  prince  Charles-Antoine 
de  HohenzoUern-Sigmaringen,  il  fut 
élu  prince  régent  de  Roumanie  après 
la  chute  du  prince  Couza  (1866),  céda 
au  parti  rétrograde  des  boyards  qui 
créa  pendant  dix  ans  une  "agitation 
incessante,  choisit  J.  Bratiano  comme 
premier  ministre  (1876)  et  intervint 
dans  la  guerre  russo-turque  (1877). 
Il  prit  le  commandement  de  l'armée 
sous  Plevna,  enleva  la  ville  et  s'em- 
para des  forteresses  turques  du  Da- 
nube (1878).  Il  s'est  efforcé  de  ratta- 
cher la  Roumanie  à  la  Triple  .\lliance. 
A  publié  des  Mémoires  importants 
pour  les  origines  de  la  guerre  franco- 
allemande. 

CHARLES-ALBERT  (17U8-l8i9), 
prince  de  Carignan.  roi  de  Sardaigne. 
Régent  à  la  suite  de  l'abdication  de 
\  ictor-Emmanuel  I"  (1821),  il  prêta 
serment  à  la  constitution,  mais  dut 
fuir  lorsque  Charles-Félix  monta  sur 
le  trône  aidé  par  les  Autrichiens,  fit 
la  campagne  d'Espagne  dans  les 
rangs  français  (1823),  se  soumit  à 
Charles-Félix  et  lui  succéda  en  1831. 
Prince  indécis  et  obstiné  à  la  fois,  il 
poursuivit  et  exécuta  les  partisans 
de  la  Jeune-Italie,  tourna  à  une  dé- 
votion outrée,  soutint  les  jésuites, 
mais  dut  inaugurer  des  réformes 
(1847)  et  donner  une  constitution 
(I8i8).  La  révolution  de  Milan  éclata 
la  même  année  (  18-22  mars)  ;  Charles- 
.\lberl  la  soutint  et  combattit  les 
Autrichiens,  d'abord  avec  succès, 
puis  fut  battu  à  Custoza   par  Ra- 


•64 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


detzsky  (25  juillet)  qui  prit  Milan 
(6  août").  L'armistice  signé  le  9  août 
fut  dénoncé  le  12  mars  1849.  Charles- 
Albert  avait  choisi  Rattazzi  comme 
ministre  et  Chrzanowski  comme  gé- 
néral en  chef;  il  fui  encore  vaincu 
par  Radetzky  à  Novare,  abdiqua  en 
laveur  de  son  fils  Victor-Emmanuel  II , 
et  mourut  en  Portugal  dans  la  re- 
traite la  plus  absolue. 

CHARLES -EMMAIVIEL  IV  (  1751 - 
1819),  roi  de  Sardaigne.  Il  signa  un 
an  après  son  avènement  au  trône 
(1796)  un  traité  d"alliance  avec  la 
France,  mais  dut  bientôt  se  retirer 
en  Sardaigne,  seule  possession  qui 
lui  fut  laissée.  Il  mourut  à  Rome  au 
noviciat  des  jésuites  du  Quirinal.  Il 
avait  abdiqué  en  faveur  de  Victor- 
Emmanuel  I". 

CHARLES-FÉL1\(1765-183I),  roi  de 
Sardaigne.  Il  succéda  à  \'ictor-Em- 
manuel  1"  (1821),  s'appuva  sur  les 
Autrichiens  qui  battirent  les  consti- 
tutionnels à  ^  ovare  (  1 82 1  )  et  gouverna 
d'après  les  principes  de  la  monarchie 
la  plus  absolue. 

CHARLOTTE  (Joachime- Thérèse 
de  Bourbon)  (1775-1830),  reine  de 
Portugal.  Fille  du  roi  d'Espagne 
Charles  IV,  elle  épousa  Jean  de  Por- 
tugal (  1790)  qui  fut  roi  de  1816  à  1826, 
et  qui  rompit  publiquement  avec  elle 
(1806).  Elle  provoqua  plusieurs  sou- 
lèvements contre  son  mari  en  faveur 
de  son  fils  dom  Miguel,  et  fut  empri- 
sonnée (1824)  jusqu'à  la  mort  de 
Jean  VI  (1826)  auquel  succéda  l'usur- 
pateur dom  Miguel  au  détriment  de 
dona  Maria,  sa  nièce. 

CHARMES  (  Maric-Julien-Joseph- 
Francis)(  1848),  homme  polili([uc  fran- 
çais. Ministre  plénipolt^il  aire  (  1880), 
député  de  .Murât  (I8.->I).  il  siégea  à 
l'Lnion  démocraticiue.  échoua  en  KS85 
et  fut  nommé  directeur  dcs-alTaircs 
politi(|ues  et  du  contentieux  aux  af- 
faires étrangères.  H  fut  réélu  par  l'ar- 
rondissement de  Murât  en  1889  et  en 
1893. 

CHARRAS  (,iean-Baptiste-Adolphe) 
(1810-1865).  Sorti  de  l'Ecole  pol\  tech- 
ni(iue  en  I8:'>0,  il  prit  part  aux'jour- 
nées  de  Juillet  et  collabora  au  Natio- 
nal, resta  en  Algérie  jusqu'en  1848. 
Nomme  alors  lieutenant-colonel  et 
sous-secrétaire  d'Etat  au  ministère 
de  la  guerre,  il  fut  élu  député  du  Puy- 
de-Dôme  à  la  Constiluanle,  soutint 
Cavaignac,  combattit  la  politique  de 


l'Elysée,  fut  réélu  à  la  Législative, 
arrêté  dans  la  nuit  du  2  décembre 
1851  et  exilé  le  9  janvier  1852.  Il  se 
retira  en  Belgique.  Il  a  laissé  d'im- 
portantes éludes  d'histoire  militaire. 
CHARTRES  (Duc  de).  (V.  Orle.^ns.) 
CHASSELOIP-LAIBAT  (Justin-Na- 
poléon-Samuel-Prosper,  marquis  de) 
(1805-1873).  Député  de  Marennes 
(1837),  conseiller  d'Etal  (1838),  député 
de  la  Charente-Inférieure  (1849),  il 
soutint  la  politique  de  l'Elysée,  fut 
ministre  de  la  marine  (1851),  de  la 
marine  et  des  colonies  (1859-1867), 
sénateur  (1867)  et  président  du  con- 
seil d'Etat  (1869)-.  Elu  député  de  la 
Charente-Inférieure  (IB71),  il  siégea 
au  centre  droit. 

CHASSÉRIAt  (  Frédéric- Victor - 
Charles)  (1807-1881).  .\vocal  à  Paris, 
il  fut  nommé  historiographe  de  la 
marine  (1841),  chef  du  cabinet  du 
ministre  de  la  marine  (1848-1851;, 
maître  des  requêtes  au  Conseil  d'Etat 
(1852),  conseiller  d'Etat  (1857).  —  Au- 
teur de  divers  travaux  littéraires  et 
historiques. 

CHATEALBRIAIVD  (François-René, 
vicomte  de)  (1768-1848).  Il  quitta  la 
France  en  1789,  rentra  après  le  18  bru- 
maire, fut  employé  quelque  temps 
dans  la  diplomatie  par 
Bonaparte,  à  qui  il  fit 
ensuite  une  opposition 
acharnée,  .\mbassa- 
deur  à  Stockholm 
(1814),  ministre  d'I'^tat, 
chargé  do  l'intérieur, 
]îair  tic  France  (1815), 
il  se  montra  ullra- 
royalislc,  combattit 
dans  la  presse  les  doc- 
t  ri  nos  libérales,  recul 
l'ambassade  de  Berlin  (1820),  celle  de 
Londres  (1822),  devint  ministre  des 
affaires  étrangères  (1822-1824)  et  con- 
tribua à  la  guerre  contre  les  consti- 
tutionnels espagnols  (1823).  Dès  1824, 
il  se  tourna  vers  les  libéraux,  fui  am- 
bassadeur à  Rome  (1828)  et  après 
I830dcfendit  lesdroitsdu  duc  de  Bor- 
deaux. Il  se  mêla  encore  à  quelques 
intrigues  en  faveur  des  Bourbons, 
et  acheva  son  œuvre  littéraire  que 
nous  donnons  dans  le  volume  Bio- 
r.R\i'iui2  i.iTTKR\mn:. 

CHATHAM   (Lord).  {\ .  PlTT.) 
CHATRE  (Claude- Louis,  duc  de  La) 
(1750-1824).  Député  de  la  noblesse  du 
Berry  aux  Etals  généraux  de  1789, 


Chateaubriand. 


BIOf.RVPHIE  POLITIOUE  DU  DIX-NEUVIÈMK  SIÈCLE 


(55 


Chaudey. 


1  émigra,  servit  dans  l'armée  de 
^ondé,  servit  d'agent  secret  de 
.ouis  XVIII  en  AnoTeterre,  fut  après 
1  Restauration  ambassadeur  à  Lon- 
res,  pairde  Franceetministred'Etat. 
CHAUDEY  (Ange-Gustave)  (1817- 
871).  Avocat  (IS-iO),  rédacteur  à  la 
'je.s.<!e(I8'i5),  il  prit  part  à  la  campagne 
les  banquets  réformistes,  soutint  La- 
martine en  1848,  puis 
Cavaignac,  lut  exilé 
après  le  coup  d'Etat 
du  2  décembre,  ren- 
tra en  1853  (avant 
l'amnistie)  et  s'inscri- 
vit au  barreau  de  Pa- 
ris (  1856).  Un  des 
exécuteurs  testamen- 
taires de  Proudhon. 
Adjoint  au  maire  de 
Paris  (1870),  il  donna 
'ordre  aux  mobiles  qui  étaient  à  l'Hô- 
el  de  ville  de  faire  feu  sur  les  mani- 
estants  du  22  janvier  1871.  Arrêté 
)endant  la  Commune,  il  fut  fusillé  à 
iainle-Pélagie  le  23  mai  1871.  (V.  vol. 

ilSTOIRE  CONTEMPORAINE.) 

CHAlJDORDY(Jean-Baptiste-Alexan- 
Ire  Damaze,  comte  de)  (1826),  diplo- 
nate  français.  Après  avoir  occupé 
iivers  postes  dans  des  cours  étran- 
ifcres,  il  dirigea,  auprès  de  la  déléga- 
ion  de  Tours  (1870),  l'ensemble  des 
icpvices  diplomatiques,  fut  ambassa- 
leur  à  Berne  (1873),  à  Madrid  (1874) 
;t  à  Pétersbourg  (1881). 
CHAUTEMPS  (François-Emile) 
(18.50).  Médecin  à  Pa- 
ris, conseiller  muni- 
cipal du  quartier  des 
Arts-et-Métiers(1884), 
président  du  conseil 
municipal,  député  du 
111*"  arrond.  de  Paris 
(1889)  et  réélu  en  1893 
et  1898.  Il  fut  ministre 
des  colonies  dans  le 
cabinet  Ribot  (1895). 
CIIAi:VEAU(Franclv- 
Joseph-Charles)  (I8'i6).  Avocat,  dé- 
puté de  Senlis  (1876.),  il  siégea  au 
centre  gauche,  fut  un  des  363,  réélu 
en  1877  et  en  1881.  11  fut  nommé  sé- 
nateur de  l'Oise. 

CHALVELiiv  (Bernard-François, 
marquis  de)  (1766-1832).  Chargé  de 
mission  à  Londres  (1792),  ambassa- 
deur à  Florence  (1793),  membre  du 
Tribunal  (1800),  puis  du  Corps  légis- 
latif (1804),  il  devint  préfet  de  la  Lys 


Chautemps. 


(1804),  conseiller  d'Etat  (1810),  inten- 
dant de  la  Catalogne  (1812),  député 
de  la  Côtc-d'Or  (1816)  :  il  siégea  à 
l'extrême  gauche  à  côté  de  Foy  et  de 
Manuel. 

CHAVOI\(Jean-Baptiste)(1805-1881). 
Médecin  à  Excideuil,  maire  de  cette 
commune  et  député  à  la  Constituante 
et  à  la  Législative  (1848-1851),  il  siégea 
à  l'extrême  gauche.  Proscrit  après  le 
2décembre  1851,  il  rentra  à  l'amnistie 
de  1859,  fut  élu  député  de  Périgueux 
en  1878  et  1881. 

CHAZAL  (Jean-Pierre)  (1766-1840), 
conventionnel,  .\vocat  à  Toulouse,  dé- 
puté du  Gard  à  la  Convention,  il  vota 
la  mort  du  roi  avec  appel  et  sursis, 
fut  membre  du  comité  de  Salut  pu- 
blic (1795),  du  conseil  des  Cinq-Cents 
et  appuva  le  coup  d'Etat  du  18  bru- 
maire, î'réfet  sous  l'Empire,  il  fut 
proscrit  en  1816. 

CHAZAL  (Charles-Emmanuel-P'élix, 
baron)  (1808-1892),  général  belge.  Il 
prit  une  part  active  à  la  révolution 
belge  de  1830,  fut  nommé  colonel 
(1831),  puis  général,  et  plusieurs  fois 
ministre  de  la  guerre. 

CHELMSFORD(FrederickTHESiGER, 
baron)  (1794-1878),  homme  politique 
anglais.  Il  servit  dans  la  marine  jus- 
qu'à la  paix  (lbl5),  devint  avocat  (1818) 
et  se  lit  une  grande  réputation. Nommé 
à  la  Chambre  des  communes  (1840), 
il  vota  avec  les  conservateurs,  et  fut 
lord  chancelier  sous  les  ministères 
du  comte  Derby  (1858  et  1866). 

CHESIVELONG  (Pierre-Charles) 
(1820).  Notable  commerçant  à  Orthez, 
maire  de  cette  ville  (1860),  député  des 
Basses-Pyrénées  (1865)  comme  can- 
didat officiel  de  l'Empire  et  réélu  en 
1869,  puis  en  1872,  il  siégea  à  l'extrême 
droite  et  fût  un  des  leaders  du  parti  ca- 
tholique. Sénateur  inamovible  (1876). 

CHEVALIER  (Michel)  (1806-1879), 
économiste  français.  Ingénieur  civil, 
il  s'affilia  au  saint-simonisme,  prit 
le  parti  du  père  Enfantin,  et  fut  con- 
damné à  un  an  de  prison  en  1832. 
Conseiller  d'Etat  (  1838),  titulaire  de  la 
chaire  d'économie  politique  au  Collège 
de  France(l84n,  il  combattit  le  socia- 
lisme en  1848  et  salua  avec  joie  le  coup 
d'Eîsl  du  2  décembre  1851.  Prit  une 
grande  part  a  ux  négociations  du  traité 
de  commerce  anglo-français  (1860)  et 
joua  un  rôle  important  dans  les  expo- 
sitions de  Londres  (1862)  et  de  Paris 
(1867).  Nommé  sénateur   (1861),  il  a 


BIOGRAPHIE   POLITIQUE  DU    XIX"   S.   —    I. 


GG 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIEME  SIÈCLE 


laissé  des  ouvrages  de  science  cl  d'é- 
conomie politique. 

CHEVAl\'DlER(Antoine-Daniel)(1822- 
1893).  Médecin  à  Die  (Drôme),  député 
de  la  Drôme  (1871),  il  siégea  à  TUnion 
républicaine,  et  l'ut  constamment  ré- 
élu. 

CHEVREAU  (Jean-Henri)  (1823),  ad- 
ministrateur français.  Préfet  de  l'Ar- 
dèche  (1849),  il  soutint  le  coup  d'Etat 
du  2  décembre  1851,  devint  conseiller 
d'Etat,  préfet  du  Rhône  (1864),  séna- 
teur (1865)  et  préfet  de  la  Seine  (  1870). 
Ministre  de  l'intérieur  dans  le  cabinet 
Palikao  (1870),  il  s'enfuit  à  Bruxelles 
après  la  révolution  du  4  septembre 
et  rejoignit  à  Londres  l'impératrice. 
Député  de  FArdèche  (1885),  il  siégea 
avec  les  bonapartistes. 

CHIMAY  (Joseph-Philippe-François 
de  RiQUET,  prince  de  Caraman  et  de) 
(1808-1886),  diplomate  belge.  Ministre 
pJénipolentiaire  à  La  Haye,  Home  et 
Paris,  député  de  l'arrondissement  de 
Thuin,  il  fut  gouverneur  de  la  pro- 
vince de  Luxembourg.  —  Chimay, 
Ch.-Joseph  (1836-1892),  fils  du  précé- 
dent, ministre  des  affaires  étrangères 
de  Belgique  (1884-1892). 

'JHIR-.ALI,  émir  de  l'Afghanistan 
de  1863  à  1879.  Fils  de  Dost-Moham- 
med,  et  protégé  des  Russes,  il  re- 
fusa de  recevoir  une  ambassade  an- 
glaise et  vil  Caboul  enlevé  par  les 
troupes  de  sir  Chamberlain.  11  mou- 
rut peu  après. 

CHLOPlCKI(Grégoire-Joseph)(1772- 
1854),  général  polonais.  Il  servit  dans 
la  légion  polonaise  d'Italie,  combattit 
à  Eylau  et  F'riedland,  se  signala  en 
Espagne  et  en  Russie  où  il  fut  blessé 
à  Smolensk.  Lors  de  la  révolution 
de  1830,  il  fut  (]uelque  temps  dicta- 
teur et  se  retira  en  Galicie. 

CHOISEIL-PRASLIK  (Charles- 
Laure-Hugues-Théobald,  duc  de) 
(1805-1847).'Député  de  Seine-et-Marne 
(1839),  pair  de  France  (1845),  il  s'em- 

Koisonna  dans  la  prison  du  Luxem- 
ourg  après  l'assassinat  de  sa  femme, 
fille  du  général  Sébastiani,  et  avant 
sa  comparution  devant  la  Cour  des 
pairs  appelée  à  le  juger. 

ClloiSEL'L-PRASLllv  (Eugènc-An- 
tome  Moi-ace,  comte  de)  (1837),  fils  du 

[)récédent.  Député  de  Melunau  Corps 
ègislatif  (IH67),  il  siégea  ;'i  droite  et 
fit  de  ropp').'<ilion  à  l'Empire.  Député 
de  Seine-et-Marne  (1871),  il  se  rallia 
<^  la  République  et  fit  partie  du  contre 


gauche..  Réélu  en  1876,  un  des  363, 
réélu  en  1877  et  1881,  il  cul  le  poste 
de  sous-secrétaire  d'Etat  aux  afiaires 
étrangères  dans  le  cabinet  Ferry 
(1880-1881K  ^on  réélu  en  1885,  il  fut 
nommé  député  de  Corle  en  1889. 

CHOULALOIVGKORIV  (1853),  roi  de 
Siam  depuis  1868.  Son  conseiller  in- 
time, M.  Rollin-Jaeqaeniyns,  Belge 
d'origine,  lui  lit  suivre  une  politique  la- 
vorable  aux  intérêts  anglais.  En  1897, 
il  a  fait  une  tournée  dans  les  princi- 
paux Etals  européens,  et  est  demeuré 
assez  longtemps  en  Angleterre. 

CHRISTIAN  VIII  (1786-1848),  roi  de 
Danemark  à  dater  de  1839.  Régent 
de  Norvège  (1813),  il  en  devint  roi 
en  1814,  mais  ne  put  se  faire  recon- 
naître par  les  puissances,  et  quitta 
le  pays  après  l'envahissement  de 
Bernadotte.  Son  règne  lut  signalé 
par  quelques  réformes  administra- 
tives, mais  il  entrava  la  liberté  delà 
presse  et  de  réunion. 

CHRISTIAIV  IX  (1818),  roi  de  Dane- 
mark depuis  1863.  Fils  du  duc  Léopold 
de  Glûclisbourg,  il  épousa  la  nièce 
de  Christian  VIII.  Reconnu  comme 
héritier  du  trône  en  1853,  il  succéda 
à  Frédéric  VII,  vil  ses  Etals  envahis 
par  les  Prussiens  et  les  Autrichiens 
(1864)  et  dut  céder  le  Holslein,  le 
Lauenbourg  et  le  SIesvig  à  la  Prusse. 

CHRISTOPHE  (Henri)  (1767-1820), 
roi  d'Haïti  ((811-1820).  Noir  créole, 
esclave  dans  sa  jeunesse,  il  embrassa 
le  parti  de  Toussaint-Louverture 
(1793),  lutta  contre  Leclerc  et  Ro- 
chambeau  (I801-1H03)  et  e.\:erça  sur  le 
Cap  une  véritable  dictature  (1807- 
1811).  Proclamé  roi  d'Haïti  sous  le 
nom  de  Heiiri  I"  (1811;,  il  se  fit  re- 
mai'quer  par  sa  cruauté  et  ses  excen- 
tricités, et  se  tua  d'un  coup  de  pis- 
tolet lors  d'un  soulèvement  de  sa 
capilale. 

CHRISTOPHLE  (Albcrt-Silas-Médé- 
ric-Charles)  (1830).  Avocat  à  Dom- 
front,  puis  au  conseil  d'Etat,  préfet 
de  l'Orne  (1870),  député  de  l'Orne 
(1871),  il  vota  avec  le  centre  gauche, 
fut  député  de  Domfront  (1876),  mi- 
nistre des  travaux  publics  (1876),  un 
des  363,  réélu  en  1877  et  1881.  Il 
échoua  aux  élections  de  1885  et  fut 
renonuiié  en  IKH9.  11  a  été  gouver- 
neur du  Ci'édiL  foncier  de  1878  à  l8rK>. 

CHRZANOWSKI  (Adalbert)  (1788- 
1861),  général  polonais.  Il  servit  sous 
Napoléon  (1812-1815),  dans  les  rangs 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


67 


de  l'insurrection  polonaise  (1830),  de- 
vint gouverneur  de  Varsovie  (même 
année),  commanda  l'armée  sarde 
dans  la  campagne  contre  les  Autri- 
chiens qui  échoua  à  JNovare  (1849). 

CHURCU  (Sir  Richard)  (1784-1873), 
général  anglais  au  service  de  la 
Grèce.  Il  servit  contre  la  France  pen- 
dant la  durée  de  l'Empire,  fut  nommé 
généralissime  de  l'armée  .grecque 
(1827),  se  sépara  de  Capod'Istria,  et 
reçut  du  roi  Othon  honneurs  et  di- 
gnités. Les  Grecs  l'appelaient  le 
«  grand  citoyen  ». 

CHDRCHILL  Lord  Randolpii 
Henry-Spencer)  (1849),  homme  poli- 
tique anglais.  Député  de  Woodstock 
à  la  Chambre  des  communes  (1874), 
chel"  d'un  groupe  tory  qui  prit  le  nom 
de  «  quatrième  parti  »,  il  fit  une 
guerre  acharnée  aux  libérau.x,  fut 
nommé  secrétaire  d'Etat  pour  l'Inde 
dans  le  cabinetSalisbury  (1885),  puis 
chancelier  de  l'Echiquier  (1886). 

CIALDIIVI  (Enrico)  (  181 1-1892),  géné- 
ral italien.  11  se  distingua  à  la  mal- 
heureuse afTaire  de  Novare  (1849), 
combattit  en  Crimée  (1855),  organisa 
les  chasseurs  des  Alpes  de  Garibaidi, 
se  signala  à  Palestro  (  1859),  prit  Gaëtc 
et  Messine  (1861),  Commandaen  1866 
l'armée  du  Pô,  fut  député  de  Reg- 
gio,  sénateur,  et  remplaça  le  cheva- 
lier Nigra  comme  ambassadeur  à 
Paris  (1876). 

CIBRARIO  (Luigi,  comte)  (1802- 
1870),  publiciste  et  homme  politique 
piémontais.  11  s'appliqua  au.\  études 
historiques  et  au\  belles-lettres,  de- 
vint sénateur  (1848),  ministre  des 
finances  (1852),  de  l'intérieur  (1853), 
de  l'instruction  publique  (1854),  des 
affaires  étrangères  (1855)  et  ministre 
d'Etat  (1860).' 

ClPRiAîVl  (Amilcare)  (1845),  révolu- 
tionnaire italien.  Condamné  à  mort 
par  contumace  après  Aspromonte,  il 
passa  en  Orient,  servit  avec  Flourens 
en  Crète,  prit  part  à  la  Commune  de 
Paris  etfutdéporté  à  Nouméa.  Revenu 
à  Rome  après  l'amnistie  (1879),  il  fut 
arrêté  et  condamné  à  dix  ans  de  tra- 
vaux forcés.  Nommé  député  plusieurs 
fois  de  suite  par  Ravenne  et  Forli, 
le  gouvernement  le  gracia,  et  il  vint 
à  Paris  qu'il  qu'tla  pour  combattre 
dans  les  rangs  des  Grecs  révoltés 
contre  les  Turcs  (1897).  11  a  été  de 
nouveau  élu  député  de  Ravenne  (  1897) 
et  son  élection  a  été  invalidée  (1898). 


ClsSEY(Ernest-Louis-Octave  CouR- 
TOT  de)  (1810-1882),  général  français. 
Il  servit  en  Algérie,  en  Crimée,  sous 
Bazaine  à  l'armée  de  Metz  (1870),  et 
dans  l'armée  de  Versailles  contre  la 
Commune  (1871)  fit  fusiller  Millière 
sur  L  s  marches  du  Panthéon.  Député 
d'Ille-et-Vilaine  (1871),  ministre  de  la 
guerre  (1871-1873),  de  nouveau  minis- 
tre(1874-l876),  sénateur  (1875),  il  s'as- 
socia au  coup  d'Etat  du  16  mai,  fut 
nommé  commandant  du  XI'  corps 
(1878)  et  relevé  de  ces  fonctions  (1880) 
à  la  suite  de  ses  relations  avec  la  ba- 
ronne de  Kaula,  espionne  prussienne. 

CLAMAGERAN  (Jean-Jules)  (1827). 
Avocat  à  Paris,  il  fit  de  l'opposition 
à  l'Empire,  fut  adjoint  au  maire  de 
Paris  (1870),  conseiller  municipal  de 
Paris  (187!S),  conseiller  d'Etat  (1879), 
sénateur  inamovible  (lb82)  et  siégea 
à  la  gauche  républicaine.  Il  fut  mi- 
nistre des  finances  dans  le  cabinet 
Brisson  (1885)  et  a  laissé  de  nombreux 
ouvrages  d'économie  politique. 

CLAM-GALLAS  (Edouard,  comte) 
(1805-1891),  général  autrichien.  En 
1848,  il  couvrit  la  retraite  de  l'armée 
après  l'insurrection  de  Milan.  Dans 
la  guerre  de  1866,  il  fut  battu  par  le 
prince  Frédéric-Charles  à  .licinetsa 
retraite  précipitée  prépara  la  défaite 
deBenedekàSadowa.  Traduit  devant 
un  conseil  de  guerre,  il  fut  acquitté. 

CLAREADOî%'^(George-\Villiam-Fre- 
dei'ick  \  iLLiERS,  baron  Hyde,  comte 
de)(1800-liS70i,  homme  d'Etat  anglais. 
Il  débuta  dans  la  diplomatie,  entra 
à  la  Chambre  des  lords  en  1838,  de- 
vint garde  du  sceau  privé  (  1840),  lord- 
lieutenant  d'Irlande  (1847-1852)  dans 
le  cabinet  John  Russel,  puis  ministre 
des  affaires  étrangères  (1852-1858).  Il 
eut  encore  ce  poi'tefeuille  à  la  moi't 
de  Palmerston  (186.5-1866)  et  dans  le 
cabinet  Gladstone  (1868). 

CLARET(Charle^ierre).  (V.  Fleu- 
rie c  [Comte  de].) 

CLARKE  (  Henri- Jacques-Guil- 
laume, duc  de  Feltre)  (1765-1818), 
maréchal  de  France,  d'une  famille 
originaire  d'Irlande.  Général  de  bri- 
gade en  1793,  il  fut  suspendu  de  ses 
fonctions  et  réintégré,  en  1795,  à  la 
tête  du  bureau  topojraphique  de 
l'armée.  Après  le  18  brumaire,  il  de- 
vint ambassadeur  en  Toscane  (1801- 
1804),  secrétaire  intime  de  Napoléon 
et  le  suivit  Jusqu'en  1807,  date  à  la- 
quelle il  eut  le  ministère  de  la  guerre. 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


68 


En  1814,  il  s'attacha  à  Louis  XVIII, 
le  suivit  à  Gand,  redevint  ministre 
de  la  guerre  ei  destitua  en  masse  ses 
anciens  compagnons  d'armes.  Il  fut, 
en  récompense,  nommé  maréchal  de 
France. 

CL\LSEL  ou  CLADZEL  (Ber.  and, 
comte)  (1772-1842),  maréchal  de 
France.  Il  fit  toutes  les  campagnes 
de  la  Révolution  et  de  l'Empu^e,  se 
si^'nala  surtout  en  Portugal  et  en 
Espagne  sous  Masséna  et  Marmont 
(iaO'J-l812),  puis  sous  Soult  en  1813 
et  1814.  Il  servit  Napoléon  pendant 
les  Gent-Jours,  lut  porté  sur  les  listes 
de  proscription  et  s'embarqua  pour 
rAmériciue.  Condamné  à  mort,  am- 
nistié en  1820,  député  de  l'Ariége 
(1827),  il  applaudit  à  la  révolution  de 
Juillet,  l'ut  mis  à  la  tête  de  l'armée 
d'Alger  (août  1830),  rappelé  (1831)  et 
nommé  maréchal  de  France.  De  nou- 
veau pourvu  du  commandement  en 
chef  en  Algérie  (183.Ô),  il  échoua  de- 
vant Gonstantine(  1836)etfut  remi)lacé 
par  le  général  Damrémont  (18371. 

CLAUSEL  DE  COISSERGLES  (Jean- 
Glaude)  1 1759-1846).  Il  émigra,  servit 
dans  l'armée  de  Condé,  rentra  en 
France  sous  le  Consulat,  fut  membre 
du  Corps  législatil"  (1807)  et  conseil- 
ler à  la  cour  d'appel  de  Montpellier. 
Sous  la  Restauration,  il  (il  partie  de 
la  «  Chambre  mtrouvable  »  comme 
député  de  l'Aveyron,  se  distingua 
par  sa  fougue  réactionnaire,  soutint 
le  ministère  Villéle,  et  rentra  dans 
l'obscurité  en  1830. 

CLAY  (Henri)  (1777-1852),  homme 
d'Etat  américain.  Avocat,  membre  de 
lalégislaturedu  Kcnlucky  (1804-1809), 
envoyé  au  Sénat  de  Washington  (  1809- 
1811),  puis  à  la  Chambre  des  repré- 
sentants, un  instigateur  des  plus 
actifs  de  la  guerre  contre  l'Angle- 
terre, secrétaire  d'Etat  sous  la  pré- 
sidence d'Adams  (1825-182^),  séna- 
teur du  Kentucky  (1829-1842)  et  de 
nouveau  de  1849  à  1852.  C'était  un 
whig  conciHateur  et  éloquent. 

CLAY  (Cassius-Marcellus)  (1810), 
homme  politique  américain.  Parent 
du  précédent,  avocat  dans  le  Ken- 
tucky, il  fut  élu  à  la  législature  de 
l'Etal.  (1835 1  et  réélu  (18.17).  Mena  une 
campagne  ardente  contre  l'esclavage 
dans  son  journal  True  American; 
nommé  par  L'ncoln  ministre  à  Pé- 
tersbourg  (18(iO),  il  prit  du  service 
c-onti'p   les  sudistes,    et    retourna   à 


Clemenceau. 


son  poste  en  Russie  jusqu'en  1869. 
CLEMENCEAU  (Georges-Benjamm) 

(1841).  Etudiant,  puis  docteur-méde- 
cin à  Montmartre,  il  fut  du  petit 
nombre  des  républicains  ardents  qui 
soutinrent  contre  l'Empire  une  op- 
position inconciliable. 

Nommé  maire  du  XVIII'  arr.,  au 
lendemain  du  4  septembre,  il  lut  le 
premier  fonctionnaire  municipal  qui 
s'clforça  d'organiser  à  Paris  l  ensei- 
gnement laïque  (arrêté  du  18  octobre 
1870).  Pendant  le  siège,  Montmartre 
devint  sous  son  a  iministralion,  avec 
lesXIX%  XX%XI  et  XI  11"  arr., le  foyer 
de  l'agitation  révo- 
lutionnaire et  patrio- 
tique qui  aboutit  aux 
émeutes  du  31  oc- 
tobre, du  22  janvier 
et,  enfin,  au  formi- 
dable soulèvement  du 
18  mars  1871. 

Quand  éclata  l'in- 
surrection du  ISmars, 
Al.  Clemenceau,  ré- 
cemment élu  député 
de  Paris,  se  rendit  rue  des  Rosiers 
dans  l'espoir  d'empêcher  l'exécution 
des  généraux  Lecomte  et  Clément- 
Thomas.  Il  arriva  trop  tard. 

Dés  lors,  il  fit  de  grands  efforts 
pour  arrêter  l'effusion  du  sang  et 
enraver  la  guerre  civile  :  ses  diverses 
propositions' furent  repoussées  par 
la  Chambre.  Le  27  mars,  il  donna  sa 
démission  de  député,  ne  se  rallia  pas 
à  l'insurrection  et  fut  élu  en  juillet 
1871  membre  du  nouveau  conseil  mu- 
nicipal de  Paris,  dont  il  devint  le  pré- 
sident (1875)  et  où  il  défendit  le  pro- 
gramme aujourd'hui  abandonné  de 
Pautonomie' communale. 

Député  du  XVII P  arr.  (1876),  il  pro- 
nonça plusieurs  discours  en  faveur 
de  Tamnistie,  se  rallia  un  instant  à 
la  politique  de  Gambetta,  fut  un  des 
363  Réélu  en  1877,  il  fonda  le  jour- 
nal la  Justice  et  commença  une  vio- 
lente campagne  contre  le  parti  oppor- 
tuniste. Il  renversa  successivement  le 
«  Grand  Ministère  »  (question  d'E- 
gypte), puis  les  ministères  Freycinet, 
Ferry  (politique  coloniale),  mit  en 
minorité  les  cabinets  Brisson  et  Go- 
blel,  contribua  à  la  chute  de  Grévy 
et  combattit  le  général  Boulanger 
dont   il  avait  fortement  contribué  à 


édifier  la  fortune  politique. 
Réélu  dans  le  Var  en  1889,  il 


com- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈ.ME  SIÈCLE 


69 


mença  à  porter  le  poids  de  toules 
les  colères  qu'il  avait  soulevées  dans 
son  rôle  de  «  démolisseur  de  minis- 
tères ».  Violemment  attaque  à  la 
Chambre  par  les  opportunistes  et  les 
élus  boulangistes,  abandonné  par 
nombre  de  ses  anciens  amis,  il  échoua 
aux  élections  de  1893,  victime  d'une 
violente  campagne  de  calomnies. 

Depuis,  M.  Clemenceau  a  constam- 
ment refusé  les  candidatures  qui  lui 
étaient  offertes  ;  il  s'est  révélé  dans  la 
littérature  et  dans  le  Journalisme 
politique  comme  un  polémiste  de 
premier  ordre.  Son  journal  l'Aurore 
a  publié  la  lettre  célèbre  dans  laquelle 
Zola  accusait  le  conseil  de  guerre 
d'avoir  condamné  Dreyfus  par  ordre 
et  a  mené  pour  la  revision  une  cam- 
l)a^ne  des  plus  vives.  (V.  vol.  Biogr. 

LITTÉRAIRE.) 

CtERMOîVT-TOîVXERRE  (Aimé-Ma- 
rie-Gaspard,  duc  de)  (1779-1865),  «géné- 
ral français.  11  servit  dans  les  armées 
de  l'Empire,  fut  aide  de  camp  du 
roi. Joseph  en  Espagne,  pairde  France 
sous  Louis  XVI 11  et  ministre  de  la 
marine  (1821),  puis  de  la  guerre  (1823). 
11  seconda  Vjllèle  dans  ses  menées 
réactionnaires  et  tomba  avec  lui 
(1827).  La  révolution  de  18.30  le  fit 
rentrer  dans  la  vie  privée. 

CLEVEIAWD  (Grover)  (1837),  prési- 
dent des  Etats-Unis.  Avocat  à  Buf- 
falo,  maire  de  la  ville  (1881),  gouver- 
neur de  l'Etat  (1883),  président  des 
Etals-Unis (188-4- 1888),  il  i'utundémo- 
crale  assez  conciliant  pour  avoir  les 
voix  des  républicains  indépendants. 
CLINTON  (llenry-Pelham  Fiennks 
de)  (18ll-l86'i),  duc  de  Newcaslle, 
homme  d'Etal  anglais.  Député  du 
comté  de  Nottingham  à  la  Chambre 
des  communes  (1832),  lord  du  Trésor 
(!8;34-ia35),  membre  de  la  Chambre 
dcô  lords  (1851),  il  fut 
ministre  des  colonies 
(1852),  puis  de  la 
guerre  (1854-1855)  et 
secrétaire  d'Etat  aux 
colonies  (18-59). 

CLLSERET  (Gus- 
tave-Paul) (1823). 
Commandant  de  mo- 
biles en  1848,  il  prit 
une  part  active  à  la 
répression  de  l'insur- 
rection de  juin,  servit  en  Crimée  et  en 
Algérie,  puis  partit  pour  les  Etats- 
Unis  où  il  fut  iiénéral  dans  Tarméc  du 


Cluserel. 


Cobuen. 


Nord.  De  retour  en  France,  il  fil  de 
l'opposition  àrEmpirc,  fui  membre  de 
la  Commune  et  délégué  à  la  guerre, 
put  sortir  de  France,  revint  après 
l'amnistie,  fut  élu  député  du  Var 
(1888),  puis  de  l'arrondissement  de 
Toulon  (1889)  et  réélu  (1893  et  1898). 

tOBDEN  (Richard) 
(1804-1865),  écono- 
miste anglais.  Mem- 
bre de  la  Chambre 
des  communes  pour 
West  Ridino-  (1847), 
puis  pour  Rochdale 
(  1859),  il  a  joué  un  rôle 
considéraole  dans  son 
pays  et  dans  le  Parle- 
ment, en  défendant  le 
libre-échange  (aboli- 
lion  de  la  loi  sur  les 
céréales)  et  en  comballanL  en  faveur 
de  la  paix  universelle. 

COBENZL  (Johann-Ludwig-Joseph, 
comte  de)  (1753-1809),  diplomate  au- 
trichien. Ambassadeur  à  Copen- 
hague, à  Berlin,  à  Pétersbourg,  de 
1779  à  1797,  il  signa  le  traité  de 
Campo-Formio  (1797),  prit  part  au 
congrès  de  Rasladt  (1798),  signa  le 
traité  de  Lunéville(  1801),  devint  chan- 
celier d'Etat  et  ministre  des  affaires 
étrangères. 

COCHERY  (Louis-Adolphe)  (1819). 
Avocat  à  Paris,  député  du  Loiret 
(1869),  il  siégea  au  centre  gauche, 
fut  réélu  parle  Loiret (1871),  puis  par 
rarrondissem:;nt  de 
Montargis  (1876),  un 
des  363,  réélu  en  1877, 
devint  ministre  des 
postes  cl  télégraphes 
(1878-188.5)  et  sénateur 
(1885),  réélu  en  1888. 

(:0<;HERY(Gcorges- 
Charles-Paul)  (185.5), 
fils  du  précédent. Chef 
de  cabinet  de  son  père 
au  ministère  des  pos- 
tes et  télégraphes,  il 
fut  élu  député  du  Loiret  en  1885,  de 
Pithiviersent889etrééluenl893eten 
1898.  Dans  le  ministère  Méline,  il  a  tenu 
le  portefeuille  des  finances  (  1896-1898). 

COCHIN  (Denys)  (1851).  Avocat  à 
Pariset  conseiller  municipal  du  quar- 
tier des  Invalides  (1881-1893),  député 
du  'VUl'  arr.  de  Paris  (1893  et  1898), 
très  conservateur  et  fervent  catho- 
lique, a  dans  son  parti  une  réputa- 
tion d'orateur. 


70 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


COCHON  DE  LAPPAREIVT  (Charles, 
comte)  (1750-1825).  Député  du  tiers 
état  du  Poitou  à  la  Constituante,  puis 
des  Deux-Sèvres  à  la  Convention,  il 
siégea  à  la  Montagne  et  vota  la  mort 
du  roi  sans  sursis.  Membre  du  co- 
mité de  Salut  public  après  le  9  ther- 
midor, du  conseil  des  Anciens,  il 
devint  ministre  de  la  police  (1796- 
1797).  Sous  l'Empire,  il  fut  préfet  des 
Deux-Sèvres  (1805),  sénateur  (1809) 
et  préfet  de  la  Seine  pendant  les 
Cent-Jours.  Proscrit  comme  régi- 
cide (1816^11  rentra  en  France  en  1S17. 

COCHRAiVE  (Thomas,  lord)  (177.5- 
1860),  comte  de  Dundonaid,  amiral 
anglais.  Il  participa  au  blocus  de 
iîoulogne  (1803),  croisa  sur  les  côtes 
de  France  de  1806  cà  1809  et  se  signala 
par  de  hardis  coups  de  main.  Député 
à  la  Chambre  des  conmunes  pour 
Westminster,  il  lit  de  l'opposition  à 
Castlereaghqui  le  fit  condamner  au 
pilori  et  à  un  an  de  prison  pour  spé- 
culation sur  les  fonds  publics  (1814). 
Ses  électeurs  de  Westminster  le 
réélurent  immédiatement.  Il  prit  du 
service  dans  la  marine  du  Chili  qu'il 
commanda  en  chef  (1817),  puis  au 
Brésil  (1823-1825)  et  en  Grèce  pour  la 
guerre  de  l'Indépendance,  et  se  dis- 
tingua partout  comme  un  audacieux 
mar'n. 

COGOLiVICEANU  (Michel)  (1806- 
1891).  homme  d'Etat  roumain.  Prési- 
dent du  conseil  à  diilérentes  reprises 
sous  le  prince  A.  Couza,  puis  sous  le 
roi  Charles,  il  remplaça  Bratiano 
(1868-1870),  devint  ministre  des  af- 
faires étrangères  (1876)  et  ministre 
à  Paris  jusqu'en  1881. 

COIGNY  (Marie-François-Henri  de 
Franqletot,  duc  de)  (1737-1821),  ma- 
réchal de  France.  Député  de  la  no- 
blesse aux  Etats  généraux,  il  se  si- 
gnala parmi  les  plus  rétrogrades, 
émigra,  servit  dans  l'armé  de  Condé, 
fut  nommé  maréchal  de  France  en 
1816  et  gouverneur  des  Invalides. 

COLBERT  (Edouard-Charles-Vic- 
turnien)  (17.58-1820),  comte  de  Mau- 
lévrier,  amiral  français.  Il  servit  dans 
la  guerre  d'Amérique,  émigra,  prit 

Eart  à  la  descente  de  Quiberbn,  com- 
attit  avec  Stofflet  en  Anjou,  reprit 
sa  place  dans  la  marine  en  1814  et 
siégea  à  la  «  Chambre  introuvable». 
COLBERT-LAPLACE  (Pierre-Louis- 
.lean-Baptiste,  comte  de)  (18'i3).  Dé- 
pute de  Lisieux  (1876),  constamment 


réélu,  il  fit  partie  du  groupe  bona- 
partiste de  l'appel  au  peuple. 

COIFAVRU  (Jean-Claude)  (1820- 
1891).  Avocat  à  Grenoble,  député  de 
Saône-et- Loire  à  la  Législative,  il  fut 
arrêté  le  2  décembre  1851  et  exilé.  Il 
revint  à  l'amnistie  de  1859,  exerça  sa 
profession  d'avocat  à  Paris,  fut  com- 
mandant d'un  bataillon  de  garde  na- 
tionale pendant  le  siège,  et  député 
de  Se"ne-et-Oise  en  1885  et  1889. 

COLLET-MEYGRET  (Pierre-Hector) 
(1816-1876),  administrateur  français. 
Sous-préfet  de  Béziers  (1849),  préfet 
de  l'Aube  (1852),  directeur  de  la  sû- 
reté générale  (1854;.  préfet  du  Nord 
(1857),  il  quitta  l'administration  où  il 
s'était  signalé  par  son  zèle  bonapar- 
tiste et  s"occupa  d'affaires  inaus- 
trielles  et  financières  qui  le  firent 
condamner  à  deux  peines  de  deux 
ans  de  prison  chacune  (1873  et  1874). 

COLLETTA  (Pietro)  (1775-1831), 
homme  politique  napolitain.  Il  servit 
Joseph  et  Murât,  fut  sous  ce  dernier 
intendant  de  la  Calabre,  major  gé- 
néral de  l'armée,  grade  que  Ferdi- 
nand lui  confirma  à  sa  restauration 
(1815).  Ministre  de  la  guerre  (1821), 
il  fut  arrêté  par  les  Autrichiens  et 
emprisonné,  puis  interné  à  Brùnn 
(Moravie).  En  1823,  il  fut  autorisé  à 
séjourner  à  P'Jorence. 

COLOCOTROIVIS  (Théodoros)  (1770- 
1844),  général  grec.  Il  servit  dès  les 
premiers  jours  de  l'insurrection 
contre  les  'turcs(1821),  combattit  vail- 
lamment, devint  commandant  en  chef 
(1823),  puis,  à  la  mort  de  Capo  d'Is- 
tria,  membre  du  gouvernement  pro- 
visoire. Compromis  dans  une  con- 
spiration, il  fut  condamné  à  vingt  ans 
de  détention  (1834),  mais  le  roi  Othon, 
à  sa  majorité,  lui  fit  remise  de  sa  peine. 

COMBES  (Louis)  (1822-1881).  Con- 
damné à  cinq  ans  de  prison  pour  la 
publication  des  Bulletins  du  Comité  de 
ré'iixtance  (1850),  il  collabora  à  d'vers 
journaux  de  l'opposition,  fut  préfet  de 
l'Allier  (  1870),  conseiller  municipal  de 
Paris  (1874)  et  bibliothécaire  au  mi- 
nistère de  l'intérieur  (1879). 

COMBES  (1835).  Sénateur  de  la  Cha- 
rente-Inférieure (1885)  et  réélu,  mi- 
nistre de  l'instruction  publique  dans 
le  cabinet  Bourgeois  (189.5-1896). 

COMONFORT  (Ignacio)  (1812-1863), 
homme  d'Etat  mexicain,  succéda  à 
Alvarès  comme  président  de  la  Ré- 
publique (1855)  et  eut  à  lutter  contre 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


71 


les  réactionnaires,  l'armée  et  le  clergé 
dont  il  confisqua  les  biens.  Déchu  en 
1858,  il  passa  aux  Etats-Unis,  revint 
lorsque  Juarez  monta  au  pouvoir, 
l'ut  mis  à  la  télc  d'un  corps  d'armée 
qui  l'ut  battu  parles  Français.  Cliargé 
ensuite  du  ministère  de  la  guerre,  il 
fut  tué  dans  une  escarmouche  par  une 
bande  ma.vimilienne. 

COMPAYRÉ  (Gabriel)  (1843).  Ses 
travaux  de  philosophie,  de  morale  et 
de  pédagogie  l'occupèrent  tout 
d'abord.  En  1881,  élu  député  de  La- 
vaur,  il  siégea  à  l'L  nion  républicaine, 
l'ut  réélu  député  du  Tarn  en  1885  el 
a  été  rapporteur  du  budget  de  l'in- 
struction publique  pour  1889.  H  n'a 
pas  été  réélu  en  1889. 

COMTE  (François-C-harles-Louis) 
■(1782-1837).  .\vocat  à  Paris,  il  fonda  le 
Journal  le  Censeur  en  181'i,  attaqua 
"violemment  la  Restauration,  défendit 
et  fit  acquitter  Excelmans,  fut  criblé 
d'amendes  et  de  condamnations  par 
la  réa<'-tion  bourbonniennc.  Député 
de  Mamers  (1831),  réélu  en  183'»,  il 
prit  une  part  active  aux  débats  de  la 
Chambre  dans  le  parti  de  l'opposi- 
sition. 

COMTE  (Isidore-Aujfu.s/e-Marie- 
François-Xavier)  (1798-1857),  philoso- 
phe français.  Disciple  chéri  de  Saint- 
Simon,  il  ne  tarda  pas  à  se  séparer 
de  son  mailre.  Ses  travaux  scien- 
tifiques et  philosophiques  nous  ré- 
vèlent en  lui  un  des  plus  éminenls 
esprits  du  siècle  et  de  tous  les  siècles 

(V.  vol.  BlOr.R\PHlK  PHILOSOPIUQUE);  il 

organisa  la  Société  positiviste  dès  les 
premiers  jours  de  lévrier  18'i8.  11  se 
rallia  au  coup  d'Etat  de  1851. 

CO^T.H.V  (Don  José  Guttiericz  de 
La)  (IHCK.)),  marc|uis  de  La  Habana, 
homme  d'Etat  espagnol.  Capitaine 
général  des  provinces  basques  (I8W- 
I8/i6),  puis  de  Cuba  (18'i9-1852),  il  fut 
destitué  par  Lopez  et  reprit  son  poste 
à  Cuba  après  la  révolution  de  1851. 
De  nouveau  révoqué  par  Narvaez 
(1856),  il  entra  au  Sénat  et  fit  de  l'op- 
•position  au  gouvernement.  Ministre 
de  la  guerre  dans  le  cabinet  Mira- 
flores  (I8G3),  président  du  conseil 
(1868),  il  se  rallia  à  Ali^honse  XI l  et 
redevint  capitaine  général  de  Cuba 
(1872-1875).  —  Son  frère,  don  Manuel 
(1808-187/i),  fut  aux  Cortès  chef  du 
parti  des  modérés,  capitaine  général 
de  la  Catalogne  (1845),  fit  partie  de 
l'expédition  de  Rome  enfa^eurdela 


papauté,  présida  le  Sénat,  gouverna 
l'Andalousie  (1860-1864)  et  fut  tué  en 
combattant  les  carlistes,  à  Muru,  près 
d'Estella. 

CO\DÉ  (Louis-Joseph  de  Bourbo.n, 
prince  de)  (1736-1818).  Il  servit  pen- 
dant la  guerre  de  Sept  ans.  fut  gou- 
verneur de  Bourgogne,  émigra  dès 
le  17  juillet  1789,  forma  un  corps 
d'émigrés  qui  prit  le  nom  d'armée  de 
Condè  et  s'unit  au.x  Autrichiens 
contre  les  Français.  Il  passa  ensuite 
au  service  de  la  Russie  (1797),  puis 
à  la  solde  de  l'.Xngleterre  (1800),  ren- 
tra en  France  en  1814  el  vécut  dans  la 
retraite  à  Chantilly. 

c;o>DÉ  (Louis-Joseph-Henri  de 
BoLRBON.  prince  de)  (  1756-1830),  filsdu 
précédent.  11  émigra,  servit  dans  l'ar- 
mée de  son  père,  rentra  à  la  Restau- 
ration et  vécut  à  Saint-Leu  et  à  Chan- 
tilly. On  le  trou\a  pendu  à  l'espagno- 
lette de  la  fenêtre  de  sa  chambre  au 
château  de  Saint-Leu.  Il  avait  laissé 
par  testament  .son  immense  fortune 
au  duc  d'.Vumale  et  de  grands  avan- 
tages à  sa  maîtresse,  la  baronne  de 
Feuchères  (la  fameuse  Sophie  Da- 
wcsi.  Ses  plus  proches  parents,  les 
princes  de  Rohan,  accusèrent  la  ba- 
ronne de  l'avoir  assassiné,  de  com- 
plicité avec  l'abbé  Brien.  et  les  ré- 
publicains et  les  légitimistes  soup- 
çonnèrent Louis- Philippe  d'avoir 
trempé  dans  le  crime.  Les  Rohan 
furent  déboutés  par  les  tribunaux. 

COXXE.it  (Henri)  <  I.s()3-I.s77i.  Mé- 
decin à  Rome,  il  se  lia  avec  le  prince 
Louis-Napoléon  qu'il  suivit  à  llam 
après  l'affaire  de  Boulogne  (l8i0K 
aida  à  son  évasion  (1846),  fut  député 
au  Corps  législatif  (1852- t.s(l7).  Pre- 
mier médecin  de  l'empereur  qui  lem- 
plova  souNcnl  dans  des  missions 
diplomatiques  secrètes,  il  entra  au 
Sénat  en  1867  et  s'éloigna  de  la  scène 
polilicpie  après  le  4  septembre  1870. 

COWY  DE  LA  FAY  (Jcan-Louis- 
Eléonor-Félix,  vicomte  de)  (1786- 
KS50I.  Royaliste  ardent,  il  fit  de  l'op- 
position au  gouvernement  de  Napo- 
léon l",  fut  expulsé  de  France,  devint 
sous-préfet  de  La  Palisse  (I8l4),  dé- 
puté de  l'Allier  (1824),  siégea  à  l'ex- 
Irème  droite  et  conseilla  ù  Polignac 
(1830)  les  mesures  les  plus  extrêmes. 
Il  prit  part  à  tous  les  complots  des 
légitimistes  au  début  du  règne  de 
Louis-Philippe  et  collabora  au  Con- 
servateur et  à  la  Quotidienne. 


LNCVCLOl'ÉDlt:  l'UPULAlKt  Dt  VINGTIÈME  SIÈGLt 


tOi\SALVI(Ercole)  (1757-182-^i),  pré- 
lat romain.  Cardinal  et  secrétaire 
d'Etat  de  Pie  VII,  il  négocia  et  con- 
clut le  Concordat  avec  Bonaparte 
(1801).  assista  au  congrès  de  Vienne 
ri81-'i),  combattit  le  santedisme  dans 
les  Etats  romains  et  se  retira  du  pou- 
voir à  Tavènemenl  de  Léon  XII  (1823). 

COASIDÉRAXT  (Prosper  -  Victor) 
(1808-18J3).  Capitaine  a'artillerie,  il 
démissionna  pour  seconder  Fourier 
dans  la  propag-ande  de  ses  doctrines 
socialistes  et  contribua  à  rétablis- 
sement du  phalanstère  de  Condé- 
sur-\esgres.  Ecrivain  de  talent,  il 
fonda  avec  Fourier  le  Journal  le 
PliaUnutere.  devint  à  la  mort  de  son 
maître  le  chef  de  l'école,  fut  nommé 
conseiller  général  de  la  Seine,  député 
du  Loiret  "il  la  Constituante  (IS'iSi, 
député  de  la  Seine  à  la  Législative 
(I8'i'j),  siégea  à  la  Montagne,  com- 
baltit  la  politique  de  l'Elysée,  fut 
compromis  dans  l'affaire  des  Arts  et 
Métiers  (13  juin  1849),  passa  en  Bel- 
gique, et  fit  des  essais  de  fondation 
de  phalanstères  aux  Etats-Unis.  (\  . 

vol.    SOCIALISMK.) 

tOXST.^ws  (Jean-Antoine-Ernesl) 
(1833).  Avocat  à  Toulouse,  il  passa  en 
Espagne  où  il  s'occupa  d'industrie, 
fut  élu  député  de  Toulouse  (1876),  un 
des  363,  réélu  en  1877,  devint  sous- 
serrétaire  d'Etal  à  l'intérieur  dans 
le  cabinet  Freycinet  (1879),  puis  mi- 
nisli'c  en  remplacement  de  Lei^ère 
(  1880)  dans  le  même  ca- 
binet et  dans  celui  de 
l'erry,  il  se  signala  par 
SCS  rigueurs  contre  les 
manifestants  du  Père- 
^.^,  ,T  Lachaise.  11  pril  aussi 
^^v^  iifflSfe^.  une  part  1res  active  à 
l'exéculion  des  décrets 
(niisians.  'lu  29  mars  contre  les 
Jésuites  et  sut  assumer 
Irès  francliement  la  responsabilité  du 
dispersement  des  congrègn lions  non 
autorisées.  De  nouveau  député  de 
Toulouse  (1881),  puis  de  la  Haute- 
Gai''onne(l885).  il  vit  adopter  le  projet 
de  loi  rétablissant  le  scrutin  de  liste, 
et  dont  il  était  l'auleur.  Ministre  de 
France  en  Chine  (1886),  il  négocia  le 
traité  de  commerce  franco-chinois  et 
devint  gouverneur  général  de  l'indo- 
Chine  (1887-1888).  Ministre  de  l'inté- 
rieur dans  le  cabinet  Tirard  (1889),  il 
lutta  avec  beaucoup  d'énergie  contre 
le  mouvement  boulangiste   qu'il  ne 


tarda  pas  à  enrayer,  fut  réélu  à  Tou- 
louse, reprit  son  portefeuille  de  l'in- 
térieur dans  le  cabinet  Freycinet  et 
fut  élu  sénateur  de  la  Haute-Garonne 
(  1889).  C'est  sous  son  ministère  qu'eut 
lieu  la  violente  répression  des  gré- 
vistes à  Fourmies.  En  1899,  M.  Gons- 
tans  a  été  nommé  ambassadeur  à 
Conslantinople. 

COINSTAÎVT  DE  REBECOl^E  (Henri- 
Benjamin)  (l  i6/-lS3'ô).  Jusqu'à  son 
entrée  au  Tribunal  (1799),  il  ne  s'était 
fait  connaitreque  par  ses  productions 
littéraires  et  quekrues  brochures  po- 
litiques. 1 1  y  lit  de  1  opposition  à  Bona- 
parte, fut  éliminé  de  cette  assemblée 
(1802),  (luitta  la  France  (1804),  fut  un 
des  fidèles  de  Mme  de  Staèl,  revint  en 
1814, servit  iNaix)léonpendantlesCent- 
Jours,  collabora  aux  Journau.x  libé- 
raux sous  la  deuxième  Pœstauration, 
fut  député  de  la  Sarthe  (1819),  com- 
battit les  lois  d'exception,  défendit 
la  liberté  de  la  presse,  fut  élu  député 
de  Paris  (  1824),  se  prononça  en  faveur 
de  l'indépendance  de  la  Grèce,  signa 
l'adresse  des  221,  et,  quelques  jours 
après  la  révolution  de  Juillet,  devint 
président  du  conseil  d'Etat.  (V.  Bio- 
graphie LITTLR.\mE.I 

COASTAATIA  PAILOVITCH  (1779- 
1831),  grand-duc  de  Russie,  fils  aîné  de 
PaulP'.  1 1  se init  sous Souvorov(  1799), 
assista  à  Austerlitz,  fit  les  campagnes 
de  1812  et  1814,  devint  commandant 
en  chef  des  troupes  polonaises  (1816), 
renonça  au  trône  en  faveur  de  son 
frère  Nicolas  I",  ce  qui  donna  lieu  à 
la  tentative  d'insurrection  militaire 
de  182.").  La  révolte  de  la  Pologne  en 
1830  le  força  de  s'enfuir  de  \'ar- 
sovie.  Il  moin-ut  du  choléra  à  Vi- 
tcbsk. 

(:OINTI((;hai'les-l':iienneH  1812-1872). 
.\\ocat  en  Corse,  député  de  son  dé- 
partcmcnl  à  la  Constituante,  il  s'at- 
tacha à  la  fortune  de  Louis-Xapo- 
léon,  devint  conseiller  d'Etat  (1852), 
chef  du  cabinet  de  l'empereur  (1864), 
fut  élu  député  de  la  Corse  (1871)  et 
vota  avec  la  majorité  antirépubli- 
caine. 

COPPIAO  (Michèle)  (1822),  homme 
politique  italien.  Ministredel'instruc- 
lion  publique  dans  le  cabinet  Ratazzi 
(1867),  on  lui  doit  des  programmes 
qui  sont  encore  en  vigueur  pour  la 
plupart.  Recteur  de  l'université  de 
Turin  (1869),  il  eut  encore  le  porte- 
feuille de   l'instruction   publique  en 


BIOGRAPHIE  l'OLITlULE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


73 


I876-I878,  puis  en  1879,  en  1884  et  en 
1888. 

CORBIÈRE  ( Jacques- Joseph-Guil- 
laume-Pierre,  comte  de)  (1767-1853), 
homme  d'Etat  IVançais.  Avocat  à 
Rennes,  député  à  la  Chambre  Introu- 
vable (1815),  il  s'allia  aux  ultraroya- 
listes, fut  un  des  principaux  agents 
de  Villcle,  contribua  au  vote  des  lois 
d'exception,  devint  ministre  d'Etat 
(1820),  terrorisa  l'Université  et  s'in- 
féoda à  la  Conf^réo^ation.  Renversé 
en  1828,  il  fut  créé  pair  de  France  par 
Charles  X.  La  révolution  de  Juillet 
le  fit  rentrer  dans  la  vie  privée. 

C0RB01V  (Claude-Anthime)  (18()8- 
1891).  Sculpteur  sur  bois,  fondateur 
du  journal  l'Atelier  (18'i0),  député  de 
la  Seine  à  la  Consliluante  (18'i8),  il 
combattit  la  polit ifjue  de  l'Elysée, 
collabora  au  Siècle,  devint  maii-e  du 
XV»  arr.  de  Paris  (1870),  député  de 
Paris(  1871),  siégea  à  l'cxtrémef^auche 
cl  fut  élu  sénateur  inamovible  (1875). 
Il  a  été  ([uesteur  du  Sénat  de  1885 
à  1889. 

CORDIER  (Joseph- Louis- Etienne) 
(I775-I8'Î9).  Directeur  des  ponts  et 
chaussées  dans  le  département  du 
Nord  (1813),  député  du  Jura  (1827), 
il  sig^na  l'adresse  des  221,  représenta 
le  Jura  et  l'Ain  sous  Louis-Philippe 
et  à  la  Constituante  où  il  siégea  à 
l'extrême  ^jauche  et  à  la  gauche  dé- 
mocratique. —  On  lui  doit  de  nom- 
breux ouvrages  sur  les  travaux  pu- 
blics 

CÔRUOVA  (1797-1829),  général  co- 
lombien. Il  servit  la  cause  de  l'indé- 
pendance sous  Bolivar  et  fut  la  terreur 
des  Espagnols,  en  Colombie  d'abord, 
au  Pérou  ensuite.  Il  entra  en  conflit 
avec  Bolivar  (1828),  i)rit  les  armes 
contre  lui  et  fut  tué  clans  le  combat 
de  Santuario  (17  octobre  1829). 

tÔRDOVA  (Luis  -  Fernandcz  de) 
(1799-1840),  homme  politique  espa- 
gnol. Il  aida  puissamment  Ferdi- 
nand \'II  en  1822  et  1823  avec  un 
corps  de  troupes  qu'il  fit  passer  en 
Anaalousie,  entra  dans  la  diplomatie, 
l'ut  ministre  plénipotentiaire  à  Berlin 
(I829),ambassadeur  à  Lisbonne(  1832), 
combattit  les  carlistes  et  fut  nommé 
généralissim-c  de  l'armée  du  Nord. 

CORUOV.\  (Filippo)  (1812-1868), 
homme  politique  italien.  Avocat  à 
Caltanisetta,  il  prit  une  part  active 
à  la  révolution  de  Palerme  (1848), 
devint  ministre  des  finances,  passa 


en  Piémont,  fut  chargé  de  mission 
par  Cavour  auprès  de  Garibaldi  à 
Palerme  (1860),  entra  au  Parlement 
italien  comme  député  de  Caltagirone 
et  fut  ministre  de  l'agriculture  et  du 
commerce  (1861),  puis  de  la  justice 
et  des  cultes  (1862),  et  de  la  justice 
(1866). 

CORMEXl^(Louis-.MariedeLAHAYE, 
vicomte  de)  (17fc8-1868).  U  remplit  au 
conseil  d'Etat  d'importantes  fonc- 
tions, fut  député  du  Loiret  ■  1828), 
vota  l'adresse  des  221,  représenta 
l'arrondissement  de  Belley  à  la  Cham- 
bre (1830),  lit  une  remarfmài)le  guerre 
de  pamphlets  à  Louis-Philij^pe,  mit 
sa  plume  au  service  du  clergé,  et 
ne  fut  pas  réélu  en  1846.  Député  à  la 
Constituante  (1848),  conseiller  d'Etat, 
il  servit  l'Empire. 

(;OR\E(Hvacinthe-Marie-.\ugustin) 
(1802-1887).  Député  de  Cambrai  (1837), 
il  siégea  à  gauche,  représenta  le  dé- 
partement du  .Nord  à  la  Constituante 
(1848),  combattit  la  politique  de  l'E- 
lysée, fut  réélu  à  la  Législative  (1849), 
piolcsta  contre  le  coup  d'Etat  du 
2  déc.  1851;  membre  de  l'Assemblée 
nationale  (département  du  Nord, 
1871)  et  sénateur  inamovible  (1875). 
—  II  avait  occupé  plusieurs  postes 
importants  dans  la  magistrature  et 
a  laissé  de  nomi)rcux  ouvrages. 

CORKET(Mathieu-.\ugustin,  comte) 
(1750-1832).  Député  du  Loiret  aux 
Cin(|-Ccnls  (1798),  il  fut  un  des  prin- 
cipaux complices  du  coup  d'Etat  de 
brumaire  et  un  des  agents  les  plus 
complaisants  de  Napoléon;  sénateur, 
il  proclama  un  des  premiers  la  dé- 
chéancedeson  maître,  et  Louis  .\\  III 
le  lit  entrera  la  Chambre  des  pairs. 

CORML  (André-\  ictor)  (1837).  Pré- 
fet de  l'Allier  en  1870,  député  de  ce 
dé|»artcmcnt  de  1876  à  1882,  il  a  été 
nommé  sénateur  en  1885  et  a  pris  la 
parole  sur  l'enseignement  et  sur  l'hy- 
giène. — Auteur  d'importants  travaux 
médicaux. 

CORXIDET  DES  CH.\LMETTES  (Jo- 
seph, comte)  (1755-1834).  Député  de 
la  Creuse  à  la  Législative  (1791),  puis 
au  conseil  des  Cinq-Cents,  il  fut  fa- 
vor-able  au  coup  d'Etat  du  18  bru- 
maire, entra  au  Sénat  conservateur, 
devint  comle  de  l'Empire,  se  pro- 
nonça pour  la  déchéance  de  Napoléon 
et  fut  créé  pair  de  France. 

CORÏVULIER-LICIMÈRE  (  Albert - 
Hippolyte-Henri,  marquis  de)  (1809- 


74 


ENCYCLOPEDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIEME  SIÈCLE 


1886).  11  servit  la  cause  de  dom  Mi- 
guel en  Portugal,  fut  sous  la  Répu- 
blique de  ]8'i8  un  agent  légitimiste 
très  actif,  ne  joua  aucun  rôle  sous 
l'Empire  et  représenta  le  département 
de  la  Loire-Inférieure  à  l'Assemblée 
nationale  sur  les  bancs  de  l'extrême 
droite  (1871).  Il  fut  élu  sénateur  ina- 
movible en  187.5.  —  Sonfrère  A/p/ionse- 
Jean- Claude-  René -Théodore  (1811- 
■1886),  servit  dans  la  marine,  contribua 
à  la  prise  de  Kinburn  (1855),  fit  partie 
de  l'expédition  du  Mexique  et  fut 
appelé  au  gouvernement  provisoire 
de  la  Cochinchine  (1869).  Royaliste 
comme  son  frère,  il  fut  nommé  maire 
de  Nantes  par  le  gouvernement  de 
combat  (1874). 

CORRÊA  (Manoel-Francisco)  (1831), 
homme  politique  brésilien.  Député 
de  1861  à  1877,  sénateur  jusqu'en  1889, 
il  fut  ministre  des  affaires  étrangères 
de  1871  à  1873,  et,  quoique  conserva- 
teur, conseilla  à  ses  amis  d'accepter 
la  république  (1890). 

COItRÊA  DE  OLIVEIRA  (Joào-Al- 
fredo)  (183.'j).  homme  d'Etat  brésilien. 
Député  de  1861  à.  1863,  puis  de  1866 
à  1877,  sénateur  jusqu'en  1889,  il  tint 
les  portefeuilles  de  l'intérieur,  de 
l'instruction  publicfue  et  des  cultes, 
organisa  un  département  de  statis- 
tique, encouragea  les  arts,  fit  comme 
président  du  conseil  (  1887)  voter  l'abo- 
lition  de  l'esclavage,  et  se  retira  du 
pouvoir  en  1889. 

tORRElVTI  (Cesare)  (I81.>1888), 
homme  politique  italien.  Ardent  ad- 
versaire de  la  domination  autri- 
chienne, il  entra  au  Parlement  pié- 
niontais,  fut  député  de  .Milan  à  la 
Chaml)re  italienne  (1860),  ministre  de 
rinstruclion  publique  (Iy67  et  1869- 
1871),  et  devint  sénateur.  Il  était  pré- 
sident de  la  Société  de  géographie 
de  Home. 

CORTl(Lodovico,comtei(  1823-18881, 
diplomate  italien.  Ministre  plénipo- 
tentiaire dans  différentes  cours  d'Eu- 
ro|)e,  sénateur  (I87W),  ministre  des 
afiaîres  étrangères  (I87s),  il  fut  am- 
bassadeur à  Constantinople  (1880), 
puis  à  Londres  (1886). 

c  O  R  V  E  T  T  O  (  Lou's  -  Emmanuel, 
comte)  (17.J6-1821).  Avocat  ù  Gènes, 
il  fut  prés'dent  de  la  République  l'gu- 
rienne  (1797-1799),  conseiller  d'Etat 
français,  poste  que  Louis  WIIl  lui 
conserva.  .Ministre  des  finances  dans 
le  cabinet  du  duc  de  Richelieu  (1815), 


il  inaugura  le  procédé  de  la  sous- 
cription publique  pour  les  emprunts 
d'Etat,  démissionna  en  1818  et  dev'mt 
ministre  d'Etat  et  membre  du  con- 
seil privé. 

COSTA  (Andréa)  (1852),  homme  po- 
litique et  socialiste  italien.  Condamné 
à  deux  ans  de  prison  à  la  sute  du 
mouvement  révolutionnaire  de  la 
Romagne  (1874),  poursuivi  de  nou- 
veau (1877),  il  vint  à  Paris,  fut  frappé 
d'une  nouvelle  condamnation  de 
deux  ans  pour  avoir  pris  part  au 
Congrès  international  de  1878,  ren- 
tra en  Italie,  fut  élu  député  de  Ra- 
venne  (1882),  siégea  à  l'extrême 
gauche,  dut  fuir  sous  la  menace  de 
nouvelles  poursuites  et  revint  à  Pa- 
ris (1890). 

COSTER-SAIÎVT-VICTOR  (Jean-Bap- 
tiste)  (1771-1804),  agent  royaliste.  II 
émigra,  servit  dans  1  armée  de  Condé, 
puis  en  Vendée  sous  Puisaye,  fut  un 
des  organisateurs  du  complot  de  la 
«  machine  infernale  »  (1800),  put 
échapper,  mais  fut  pris  à  Paris  en 
1803  où  il  venait  pour  seconder  l'en- 
treprise de  Cadoudal  et  de  Pichegru. 
Il  lut  guillotiné  le  10  juin  1804. 

COlRRET  (Amiral).  (V,  vol.  Biogr. 

MILITAIRE.) 

COIRBET  (Gustave)  (1819-1877), 
peintre  français.  Son  premier  acte 
politique  public  fut  l'é- 
clat provo([ué  par  son 
refus  de  la  croix  de 
la  Légion  d'honneur 
(1870).  Après  le  4  sep- 
tembre, il  fut  directeur 
des  beaux -arts,  et, 
après  le  18  mars  1871, 
membre  de  la  Com- 
mune de  Paris.  Con- 
damné à  six  mois  de  prison  et  aux 
frais  de  reconstruction  de  la  colonne 
Vendôme,  il  alla  mourir  en  Suisse. 
Pour  sa  carrière  artistique,  V.  vol. 

BlOGRAPIIIK    ARTISTIQUE. 

COLRCEL  (Alphonse  Ciiodron,  ba- 
ron dei  (1835),  diplomate  français. 
Il  a  fait  sa  carrière  au  ministère  des 
affaires  étrangères  (18.59-1880),  fut 
ambassadeur  à  Berlin  (1881-1886),  el 
sénateur  de  Seine-et-Oise  (1892). 

COl'RIER  DE  MÉRÉ  (Paul-Louis) 
(1772-182.5),  helléniste  et  pamphlé- 
taire français.  Il  servit  dans  l'armée 
de  1791  cl  1810,  dénonça  dans  de  vi- 
goureux pamphlets,  sous  forme  de 
placets  ou  de  pétitions,  les  excès  de 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


75 


fa  réaction  royaliste  sous  la  Restau- 
ration, prit  la  dél'ense  des  paysans 
contre  les  grands  seigneurs  et  le 
clergé,  lut  poursuivi,  plusieurs  fois 
condamné,  et  linalemenl  assassiné 
dans  le  bois  de  Larçay  (Indre-et- 
Loire).   (V.    vol.    Biographie    litté- 

RAIKE.) 

COLRMEAUX  (Pierre  -  Eugène) 
(1817),  homme  politique  français. 
Condamné  à  un  an  de  prison  pour 
avoir  dénoncé  le  coup  d'Etat  de 
1851,  puis  à  six  mois  de  prison  et 
12,000  francs  d'amende  par  le  gou- 
vernement du  1(5  mai  1877,  il  fut  élu 
député  de  Reims  (1879),  réélu  en 
1881,  et  siéga  à  l'extrême  gauche. 
Non  réélu  en  1885,  il  reprit  ses  fonc- 
tions de  bibliothécaire  de  Reims 
(1887). 

COLRWET  (Frédéric)  (1808-1852). 
officier  de  marine,  en  retrait  d'em- 
ploi (1847),  prit  part  aux  journées  de 
juin  1848,  fut  arrêté  le  3  décembre 
1851,  mais  réussit  à  s'échapper  après 
avoir  étranglé  net  l'agent  chargé  de 
l'arrêter,  passa  en  Angleterre  et  fut 
tué  en  duel  par  Barthélémy,  com- 
battant de  juin  comme  lui.  —  Son 
fils,  Frédéric-Etienne.  (1839-1885),  se- 
^crétaire  de  la  rédaction  du  Réveil 
'de  Delescluze,  tut  député  de  la  Seine 
(1871),  membre  de  la  Commune,  et 
passa  en  Angleterre,  puis  en  Suisse, 
d'où  il  revint  à  l'amnistie  de  1880. 

COtRTAIS(Amable-Gaspard-llenri, 
vicomte  de;  (17<.)0-1877).  11  servit  dans 
l'armée  sous  l'Empire  et  la  Restau- 
ration, fut  élu  député  de  Montluçon 
(18Î2),  siégea  à  l'extrême  gauche,  fut 
réélu  (1840),  signa  la  mise  en  accu- 
sation du  ministère  Guizol,  com- 
manda la  garde  nationale  de  Pai'is 
(  1848),  siégea  à  la  Constituante  comme 
député  de  l'Allier,  fut  traduit  devant 
la  haute  cour  de  Bourges  pour  avoir 
favorisé  la  manitéslation  populaire 
du  15  mai.  Acquitté,  il  revint  quelques 
semaines  siéger  à  l'Assemblée  et 
rentra  dans  la  vie  privée. 

COURTOT  «E  CIS.SEY.  (\  .  CiSSKV.) 

COLRVOISIER  (.lean  -  Joseph-An- 
toine) (177.5-1835).  Il  êmigra  en  1792, 
servit  dans  l'armée  de  Condé  et  dans 
l'arméeautrichienne,  revint  en  France 
sous  le  Consulat  et  devint  avocat  à 
Besançon.  Député  de  Baume-les- 
Dames  (1817),  il  siégea  au  centre 
gauche,  soutint  les  ministères  Ri- 
chelieu et  Decazes,  fut  réélu  en  1819, 


Cousin  (Victor). 


s'opposa  aux  mesures  d'exception, 
devint  conseiller  d'Etat  (1827),  mi- 
nistre de  la  justice  dans  le  cabinet 
Polignac  (1829)  et  donna  sa  démis- 
sion (19  mai  1830)  pour  ne  pas  s'as- 
socier au  coup  d  Etat  médité  par 
Charles  X  et  son  favori. 

COtSiIV  (Victor)  (1792-1867),  philo- 
sophe français.  Suppléant  de  Royer- 
Collard  à  la  chaire 
d'histoire  de  la  phi- 
losophie moderne 
(1815),  destitué  en 
1820,  la  révolution  de 
1830  le  fil  directeur 
de  l'Ecole  normale, 
pair  de  France  et  mi- 
nistre de  l'instruction 
publique  (1840).  Il  pé- 
trit de  sa  main  puis- 
sante l'Université 
([u'il  glorifiait  en  l'op- 
primant et  qui  a  porté  sa  marque 
un  demi-siéclc.  Depuis  1848  il  se  con- 
sacra à  ses  travaux  littéraires  et  phi- 
losophiques. (V.  vol.  Biographie  lit- 

TERVmE  ET  PHILOSOPHIQUE.) 

CO  L  s  I IV  -  MOIVT.\l  BAIV  (Charles- 
Guillaume- Marie -Apollinaire  -  An- 
toine, comte  de  Palikao)  (17V16-1878), 
général  français.  Il  conquit  ses 
grades  en  Algérie,  prit  le  comman- 
dement du  corps  expéditionnaire  en 
Chine  (1850),  battit  les  Chinois  à 
Palikao,  entra  à  Pékin,  et  fit  signer 
une  paix  onéreuse  au  Céleste-l-jn- 
pire.  Le  pillage  du  Palais  d'Eté  lui 
scandaleux.  Cousin-Montauban  entra 
au  Sénat  (1861),  reçut  de  Napoléon  111 
une  somme  de  589,500  fr.  sur  l'in- 
demnité de  guerre  imposée  à  la 
Chine,  eut  le  commandement  du 
IV''  corps  d'armée  à  Lyon  (1865-1870) 
et  fut  chargé  de  constituer  le  der- 
nier ministère  de  l'Empire  (9  août 
1870)  dans  lequel  il  prit  le  porte- 
feuille de  la  guerre.  Il  s'enfuit  en 
Belgique  le  4  septembre  1870  et  ne 
fit  presque  plus  parler  de  lui. 

f;oi:ZA  ( Alexandi  e-Jean)  ( I820-I873i, 
jirince  régnant  de  Roumanie  (18.59- 
1866).  Préfet  de  Galatz  (1850)  sous  le 
règne  de  G.  Ghika,  ministre  de  la 
guerre  dans  le  gouvernement  inté- 
rimaire (1858)  (pii  remplaça  le  caï- 
macan  \'ogoridès,  il  fut  élu  prince 
de  Moldavie  et  de  Valachie  (1859), 
mais  ne  fut  pas  à  la  hauteur  de  sa 
tâche,  se  joua  tour  à  tour  des  libé- 
raux et  des  conservateurs,  et,  mal- 


76 


ENCYCLOPÉDIE  l'OPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


fré  un  coup  d'Etat  suivi  d'un  plé- 
iscite  (1864),  dut  signer  son  abdi- 
cation en  1866.  Il  résida  depuis  à 
Vienne  et  à  Paris. 
COWLEY  (Comte).  (V.  Welleslev.) 
COZ  (Claude  Le)  (1740-1815),  prélat 
français.  Directeur  du  collège  des 
jésuites  de  Quimper,  partisan  de  la 
constitution  civile  du  clergé,  évoque 
métropolitain  du  Nord-Ouest  (1791), 
député  d'ille-et-Vilaine  à  la  Légis- 
lative, il  fut  enfermé  au  Mont-Saint- 
Michel  et  délivré  au  9  thermidor. 
Nommé  archevêque  de  Besançon 
(1802)  il  resta  fidèle  à  Nai)oléon  pen- 
dant les  Cenl-.Iours. 

CRÉMIEIX  (Isaac -Moïse,  dit 
Adolphe)  (1796-1880).  A\ocat  à  Nimes, 
nuis  à  Paris,  il  se  fit  un  renom  dans 
les  procès  de  politique  et  de  pi-esse. 
Député  de  Chinon  (1842),  réélu  en 
1846,  il  prit  part  à  la  campagne  ré- 
formiste des  banfjuets 
et  à  la  chute  de  Gui- 
zot.  Membre  du  gou- 
vernement provisoire, 
ministre  de  la  justice, 
représentant  d'Indre- 
et-Loire  à  la  Consti- 
tuante, il  soutint  la 
candidature  de  Louis- 
Napoléon  à  la  prési- 
dence, fut  réélu  à  la 
Législative,  siégea  à 
la  ^Iontagne  et  com- 
battit la  politique  de  l'Elysée.  In- 
carcéré le  2  décembre  1851,  il  ren- 
tra dans  la  vie  privée  et  reprit  .sa 
profession  d'avocat.  Nommé  à  Paris 
membre  du  Corps  législatif  (1869), 
membre  du  gouvernement  de  la  Dé- 
fense nationale  et  ministre  de  la 
Justice  (1870),  il  fit  partie  de  la  Délé- 
gation de  Tours,  puis  de  Bordeaux, 
où  Ganibetta  exerça  une  \éri[ai)le 
dictature.  Ln  décret  de  Crémieu.x 
avait  accordé  les  droits  politiciues 
aux  Israélites  d'Algérie.  Député  d'Al- 
ger (1871  >,  Crémieux  fut  élu  sénateur 
inamovible  en  1875. 

CRÉMIEL'\  (Gaston)  (1836-1871), 
socialiste  français,  .\vocat  à  Nîmes, 
puis  à  Marseille,  il  fut  condamné  par 
l'Empire  à  six  mois  de  prison  d  août 
1870),  délivré  le  4  septembre  suivant 
et  nommé  procureur  de  la  P>épubliquc 
à  Marseille.  Favorable  aux  idées  de 
la  Commune  de  Paris,  il  fit  partie  du 
mouvement  insurrectionnel  de  Mar- 
seille (23  mars  1871), ^fut  arrêté,  jugé 


Crémieux. 


par  un  conseil  de  guerre  et  fusillé 
le  1"  décembre  1871. 

C RÉ  TET  (Emmanuel,  comte  de 
Ch\mpmol)  (1747-1809).  Député  de  la 
Côte-d'Or  au  conseil  des  Anciens,  il 
appuya  le  coup  d'Etat  du  18  brumaire, 
devint  conseiller  d'Etat,  gouverneur 
de  la  Banque  de  France  (1806),  mi- 
nistre de  l'intérieur  (1807),  puis  mi- 
nistre d'Etal  (1809). 

CRETON.  (V.  Destourmel  [Comte 
de].) 

CRILLOX  (Louis-Antoine-François- 
de-Paule  Bertqn  des  Balbes  de 
QuiERS  DE)  (1775-1832),  duc  de  Mahon, 
général  espagnol.  11  fit  les  campagnes 
du  Roussillon  contre  la  France  (1793- 
1794),  fut,  avec  son  régiment,  fait  pri- 
sonnier, servit  comme  volontai  re  dans 
larmée  de  Moreau  (1797),  retourna 
en  Espagne,  devint  gouverneur  de 
Tortosa  7l803i,  puis  des  provinces 
basques  (1808),  se  rallia  à  Joseph 
Bonaparte  cjui  lui  conféra  la  vice- 
royauté  de  Navarre.  Proscrit  en  1814, 
il  se  retira  à  Avignon  et  fut  reconnu 
par  Charles  X  comme  lieutenant  gé- 
néral honoraire  français  (1825). 

CRISPI  (Francesco)  (1819),  homme 
d'Etat  italien.  Avocate  Palerme(1846), 
adepte  de  Mazzini.  il  prit  une  part 
active  à  la  révolution  palermitaine 
(18i8-1849),  so  réfugia  à  Turin,  en  fut 
expulsé  (18.53),  ainsi  que  de  Paris 
(18.58)  et  rejoignit  à 
Londres  Mazzini  dont 
il  fut  un  des  agents 
les  plus  remuants,  or- 
ganisa l'expédition 
des  Mille  de Garilîaldi 
et  en  (it  partie  (1860).  /j|'!^(/J?^^^~, 
Ministredel'intérieur  ''"'•'-^ 
et  des  finances  à  Pa-  -^      \  *.    i 

lerme,  puis  chargé  à  '^       '  ' 

Napics    des    affaires  . 

étrangères,  il  fut  dé-  ^""'^P' 

puté  au  Parlement  italien  après  l'an- 
nexion des  Deux-Siciles,  et  siégea 
à  l'extrême  gauche.  En  1865.  dans 
son  écrit  Republica  e  Monaixlna,  il  se 
sépara  des  républicains  et  prit  la  di- 
rection de  la  sauche  monarchique; 
son  journal  la  Riforina  eul  une  grande 
influence.  Fin  IS76,  il  devint  prési- 
dent delà  Chambre,  ministre  de  l'in- 
lérieu  r  dans  le  cabinet  Depretis(  1877), 
dut  donner  bientôt  sa  démission  à  la 
suite  de  son  affaire  de  bigamie  (les 
tribunaux  l'acquittèrent,  parce  que 
.'^on  premier  mariage  h  Malte  n'avait 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX->'EUYIÈME  SIÈCLE 


77 


été  célébré  qu'à  l'Eglise  et  n'avait 
pas  ainsi  de  valeur  légale); il  appuya 
la  droite  contre  le  cabinet  Cairoll- 
Depretis  (1880),  intrigua  avec  Nico- 
tera,  et  obtint  la  présidence  du  conseil 
avec  le  portefeuille  des  affaires  étran- 
gères (1887).  Provocant  et  cassant,- 
enoro-ueilli  de  ses  relations  avec  Bis- 
marcK,  il  suivit  une  politique  gallo- 
phobe,  obéra  le  trésor  italien  par  sa 

f)olitique  coloniale,  les  dépenses  mi- 
itaires  et  la  guerre  de  tarifs  avec  la 
France.  11  fut  renversé  (  1891)  et  rem- 
placé par  M.  di  Hudini.  Il  a  repris 
depuis  la  télé  de  l'opposition,  mais 
les  désastres  d'Erythrée  et  les  scan- 
dales financiers  auxquels  a  été  mêlée 
son  administration  ont  détruit  ta  ja- 
mais sa  fortune  politique. 

CROL'SEILHES  (Marie-Jean-Pierre- 
Pie-Frédéric  DoMBiDAU,  baron  de) 
(1792-1861).  Avocat  général  à  la  cour 
de  Paris  (1816),  conseiller  à  la  cour 
de  cassation  (1828),  pair  de  France 
(1845),  député  des  Basses-Pyrénées 
à  la  Législative  (I8''iy),  il  siégea  à 
droite,  devint  ministre  de  l'instruc- 
tion publique  et  des  cultes  dans  le 
cabinet  Rouher(  1831),  se  rallia  à  l'Em- 
pire et  fut  nommé  sénateur  (1856). 

OSAXYI  (Ladisla-s)  (1790-18491,  pa- 
triote hongrois.  Il  joua  un  rôle  con- 
sidérable pendant  la  révolution  de 
1848,  (ut  ministre  des  travaux  j^ublics 
(1849)  dans  le  gouvernement  de  Kos- 
suth,pris  parles  Autrichiens  et  pendu. 

CSÉRIVI.    (V.    KAR\r.EORGES.) 

CUBIÉRES  (Amédée-Louis  Desp.\ns 
de)  (1786-1853),  général  français.  Il 
servit  sous  l'Empire,  fut  blessé  à 
Auerslœdt  et  à  Ligny,  prit  part  aux 
campagnes  d'Espagne  (1823),  de  Mo- 
rée  (1828),  eut  le  portefeuille  de  la 
guerre  (1839  et  1840),  fut  compromis 
dans  l'affaire  du  ministre  Teste  (con- 
cession des  mines  de  Gouhenans), 
condamné  à  la  dégradation  civique 
et  à  100,000  fr.  d'amende,  mais  obtint 
sa  réhabilitation  en  1852. 

CUMBERLAIVD  (Ernest -Auguste, 
duc  de).  (V.  Ernest-.\uguste.) 

CUMBERLAi\D(Emest-Auguste,duc 
de)  (1845),  lils  de  Georges  V  de  Ha- 
novre. Il  refusa  toute  entente  avec 
la  Prusse  après  la  mort  de  son  père 
(1878)  et  se  retira  en  Autriche;  la 
Prusse  refusa  d'admettre  ses  pré- 


tentions sur  le  Brunswick  (188i).  11 
compte  dans  ce  dernier  pays  et  dans 
le  Hanovi-e  des  partisans  qui  se  re- 
crutent surtout  dans  la  noblesse  ou 
l'Eglise  et  qui  sont  assez  nombreu.x 
pour  disposer  de  la  majorité  dans 
plusieurs  circonscriptions. 

CLMONT  (Arthur-  Thimolhée-.\n- 
toine-Victor,  vicomte  de)  (1818).  Dé- 
puté de  M aine-et-Loire  (  187 1  ),  i  1  siégea 
à  droite,  devint  ministre  de  l'instruc- 
tion publique  et  des  cultes  (1874),  se 
fit  remarquer  par  sa  haine  des  insti- 
tutions républicaines  et  ne  fut  pas 
réélu. 

Cl\EO  P'0R\A1V0  (Gustave,  baron) 
(ia'i5).  Bonapartiste  militant,  il  lit  du 
journalisme  dans  les  Charentes,  fut 
élu  député  de  Cognac  (1876),  s'ins- 
crivit au  groupe  de  l'Appel  au  peuple, 
fut  réélu  en  1877  comme  candidat  of- 
ficiel du  gouvernement  du  16  mai,  et 
joua  un  rôle  bruyant  à  la  Chambre. 
Il  n'a  cessé  de  représenter  l'arrondis- 
sement de  Cognac  jusqu'à  ce  jour. 

Cl'I>ll\'-GRIDAiI\E  (Laurent)  (1778- 
1859).  Député  sous  la  Restauration 
(1827),  il  lut  un  des  221,  contribua  à 
l'avènement  de  Louis-Philippe,  fut 
trois  fois  minisire  de  l'agriculture  et 
du  commerce  (18.37,  1839  et  I848>dans 
les  cabinets  Mole,  Soult  et  Guizol,  et 
rentra  dans  la  vie  j^rivée  le  24  février 
1848.  —  Son  fils  Charlen  (1804-1880) 
représenta  les  .Vrdenncs  à  la  Légis- 
lative (I8'i9),  siégea  avec  les  monar- 
chistes, fut  nommé  sénateur  (1875)  et 
se  rallia  à  la  Républi([ue. 

CZARTORYSKI  (Adam-Georges, 
prince)  (1770-1861),  homme  politique 
polonais.  Emmené  comme  otage  à 
Pétersbourg  après  le  partage  de 
1795,  adjoint  au  ministère  des  af- 
faires étrangères  de  Russie,  il  mé- 
rita l'amitié  d'Alexandre  l"  et  lui 
inspira  ses  projets  de  rétablissement 
du  royaume  ;  sénateur  palatin  de 
Pologne  (1815),  président  du  gou- 
vernement national  polonais  (1831), 
vit  ses  biens  confisqués  après  la  ré- 
volution, et  s'établit  à  Paris.  Son  in- 
fluence sur  l'émigration  polonaise 
était  grande.  —  Son  fils  Lad is lus  (né 
en  1828)  eut  une  certaine  action  sur 
la  politique  française  en  1863  et  est 
le  chef  de  la  noblesse  patriote  de 
Pologne. 


78 


ENCYCLOPEDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


D 


DALBERG  (Karl-Theodor- Anton- 
Maria,  baron  de)  (1744-1817),  prélat 
allemand.  Successivement  chanoine 
de  VVorms,  gouverneur  d'Iilpfurt, 
évéque  de  Constance,  électeur  de 
Mayence,  prince-primat  de  la  Confé- 
dération du  Rhin,  grand-duc  de 
Francfort-sur-le-Main,  il  resta  lidèle 
à  Napoléon  i"  et  se  vit  enlever  une 
partie  de  ses  domaines  par  les  alliés 
en  1813. 

DALBERG  (Emmerich-Josef,  duc 
de)  (1773-1H33),  neveu  du  précédent. 
Ambassadeur  de  Bade  à  Paris  (  1803), 
puis  ministre  des  affaires  étrangères 
de  Bade  (1809),  il  épousa  une  dame 
d'honneurde  l'impératrice  Joséphine, 
se  fît  naturaliser  Français  et  devint 
duc  et  conseiller  d'Etat.  Il  négocia 
le  mariage  de  Napoléon  I"avec  Ma- 
rie-Louise, abandonna  l'empereur  en 
1814,  fut  nommé  pair  en  1815  et  am- 
bassadeur ta  Turin. 

DALIIOI'SIE  (James -Andrew - 
Brown  R\msay,  lord)  (1812-1861), 
homme  d'Etal  anglais.  Entré  à  la 
Chambre  des  lords  (1838),  il  se  fit 
remarquer  par  son  talent  oratoire, 
devint  vice-président  du  bureau  du 
commerce  sous  le  ministère  Robert 
Peel  (1843),  gouverneur  des  Indes 
orientales  (1847-18.56)  où  il  annexa 
violemment  le  Penjab,  le  Bérar, 
le  royaume  des  Sikhs  et  le  pays 
d'Aoudh,  ce  qui  amena  la  fameuse 
insurrection  de  18.57. 

DALL'OINGARO  (Francesco)  (1808- 
1873),  homme  politique  et  écrivain  ita- 
lien. Expulsé  de  la  Vénétie  par  les 
Autrichiens  (1847)  à  la  suite  d'un  dis- 
cours révolutionnaire,  il  prit  part  à 
la  guerre  de  l'Indépendance  (1848), 
fut  élu  membre  de  l'Assemblée  con- 
stituante à  Rome  et  dirigea  le  Mo- 
niteur romain.  Au  retour  de  Pie  IX, 
il  se  réfugia  en  Suisse,  puis  en  France. 

DALMATIE  (Duc  de).   (V.   Soult.) 

DALPHOIVSE  (François- Jean-Bap- 
tiste, baron)  (1756-18-21).  Avocat  ;'i 
Paris,  député  de  l'Allier  au  conseil 
des  Cinq-Cents,  il  appuya  la  polili([ue 


de  Bonaparte  et  devint  préfet  de 
l'Indre,  du  Gard,  du  Loiret,  con- 
seiller d'Etat  (1810)  et  intendant  en 
Hollande  (1811).  Sous  la  Restaura- 
tion, il  fit  de  l'opposition  comme  dé- 
puté de  l'Allier  (1819). 

DAMAS  D'AiXTIGlVY  (Charles,  duc 
de)  (1758-1829),  gentilhomme  d'hon- 
neur du  comte  de  Provence,  arrêté  à 
\'arennes  avec  Louis  W'I,  fut  pair  de 
F'rance  sous  la  Restauration.  —  Son 
IVère  Roger  (1765-1823)  servit  dans 
l'armée  russe  contre  les  Turcs  (1787), 
dans  l'armée  de  Condé(  1795-1797),  fut 
nommé  lieutenant  général  (1814),  dé- 
puté de  la  Côte-d'Or  et  de  la  Haute- 
Marne  (1815),  commandant  à  Lyon 
(1816).  —  Deux  autres  membres  de 
la  famille,  Etienne-François  (1735- 
1814)  et  Etienne-Char ien  (1754-1846), 
émigrèrent  et  furent  nommés  pairs 
de  France  à  la  Restauration. 

DAI\IBRAY(Charles-Henri,  vicomte) 
(I7(i0-I829).  Membre  du  parlement  de 
Paris  (1788),  il.se  retira  en  Norman- 
die pendant  la  Révolution,  fut  nommé 
conseiller  général  de  la  Seine-Infé- 
rieure, chancelier  de  France  (1814), 
puis  ministre  de  la  justice,  suivit 
Louis  WIII  à  Gand,  et  devint  pré- 
sident de  la  Chambre  des  pairs. 

DAMESME  (Edouard- Adolphe-Ma- 
rie) (1807-1848),  général  français.  Il 
fit  la  campagne  de  Belgique  (1832) 
et  partit  en  Algérie  (1833-1847).  Com- 
mandant de  la  garde  nationale  mo- 
bile en  1848,  il  fut  blessé  mortelle- 
ment pendant  les  journées  de  juin. 

DAMIAIVICH  ou  DAMJANICS  (Jo- 
hann) (I80'i-1849),  général  hongrois. 
Colonel  des  honve'ds  (1848),  iLbattit 
les  Autrichiens  dans  plusieurs  ren- 
contres, contribua  à  bloquer  Ko- 
morn,  rendit  Arad  sur  l'ordre  de 
Gœrgei,  fut  livré  aux  Autrichiens 
et  pendu. 

OAAILO(Pétrovitch-Niégoch)(1826- 
18()0),  prince  de  Monténégro.  D'ac- 
cord avec  le  tsar,  il  sécularisa  sa 
principauté,  résista  aux  attaques  des 
Turcs  en    18.53  et  18.58,  institua  des 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


79 


écoles,  un  code  qui  porte  son  nom  el 
l'ut  assassiné  par  un  Monténégrin 
qu'il  avait  exilé. 

DAXTAS  (Manoel-Pinto  de  Souza) 
(1831),  homme  d'Etat  brésilien.  A\o- 
cat  à  Bahia,  député  de  sa  province, 
il  lut  un  des  chefs  du  parti  libéral, 
plusieurs  fois  ministre.  Depuis  la 
proclamation  de  la  République  (1889), 
il  s'est  tenu  à  l'écart,  conservant  seu- 
lement ses  fonctions  de  gouverneur 
de  la  Banque  du  Brésil.  —  Son  frère, 
Rodolphe-Epiphanio,  fut  un  des  chefs 
du  parti  abolitionniste. 

D.40l'D  PACHA  (1810-1873),  homme 
d'Elat  ottoman.  Gouverneur  du  Li- 
ban (1861-1867),  ministre  du  com- 
merce (1868),  puis  des  travaux  pu- 
blics, il  mourut  en  P'rance  où  il  était 
venu  réparer  sa  santé. 

DARBLAY      (Auguste- Rodolphe) 
(1784-1873).  Commerçant  en  grains  de 
Corbeil,  il  représenta  cet  arrondis- 
sement de   1840  à   1851   et  siégea  à 
droite.  —  Son  frère,  Aimé-Stanislas 
(1794-1878),  fut  candidat  o/liciel  sous 
l'Empire    et  représenta   Corbeil  de 
1852  à  1870. 
DARBOY  (Georges)  (1813-1871),  pré- 
lat français.    Evêque 
de  Nancy  (1859),  arche- 
vêque de  Paris  (1863), 
grand    aumônier    de 
Napoléon  111  et  séna- 
teur (  1864),  il  lut  arrêté 
comme  otage  en  mars 
Ss  1871   par  ordre  de  la 
Commune  et  fusillé  à 
la   prison  de    la  Ro- 
quette le  24  mai  1871, 
lors    de   l'entrée  des 
troupes  de  Versailles 
à  Paris. 
DARlMO]V(Louis-Alfred)(1819).Ami 
de  Proudhon,  député  de  Paris  (1857), 
il  fit  partie  du  groupe  des  «  cinq  » 
opposants  à  l'Empire,  fut  réélu  en 
1863,  pencha  vers  le  tiers-parti,  se 
rapprocha  du  gouvernement  et  rentra 
dans  la  vie  privée  en  1870,  tout  en 
soutenant  les  intérêts  bonapartistes. 
DARLAIV      (Jean- Baptiste -Joas) 
(  1848).  Avocat  à  Nérac,  maire  de  cette 
ville,  député  de  l'arr.  de  Nérac  (ISViO), 
réélu  en  1893,  il  siégea  parmi  les  ré- 
publicains  progressistes  et   fut  mi- 
nistre de  la  justice  dans   le  cabinet 
Méline  (1896).  11  démissionna  à  la  fin 
de  1897. 
DARD  (Pierre- Antoine-Noèl-Bruno, 


Darboy. 


comte)  (1767-1829).  Commissaire  des 
guerres  (1784-1791),  il  fut  emprisonné, 
relâché  après  le  9  thermidor,  nommé 
inspecteur  aux  revues  après  le  18  bru- 
maire, membre  du  Tribunat  (1802), 
conseiller  d'Etat,  intendantde  la  mai- 
son de  l'empereur  (  1805),  ministre  se- 
crétaire d'Etat  (1811),  directeur  de 
l'administration  de  la  guerre  (1813). 
Pair  de  France  (1819),  il  pencha  vers 
le  libéralisme.  — Auteur  d'importants 
travaux  historiques. 

DARr  (Napoléon,  comte)  (1807),  fils 
du  précédent.  Pair  de  France  (1832), 
il  s'occupa  de  travaux  publics,  fui 
député  de  la  Manche  à  la  Consti- 
tuante et  à  la  Législative  (1848-1851), 
siégea  à  la  droite  royaliste,  fut  arrêté 
pendant  quelques  jours  lors  du  coup 
d'Etat  de  1851,  représenta  de  nou- 
veau le  département  de  la  Manche  en 
1869,  devint  ministre  des  affaires 
étrangères  (1870),  et  se  retira  au  plé- 
biscite. Député  de  la  Manche  (1871), 
sénateur  du  même  département  (1876), 
il  fit  partie  de  la  coalilion  monar- 
chique et  rentra  dans  la  vie  privée  en 
1879. 

DAtGlER  (  François-Henri-Eugène, 
comte)  (1764-183'!),  amiral  français.  Il 
servit  aux  Indes,  défendit  Bellelsle 
et  Groix  contre  les  Anglais,  prit  part 
aux  sièges  de  Dantzig  et  de  Slral- 
sund,  fut  préfet  maritime  à  Lorient 
(1814),  à  Rochelbrt  (1817),  conseiller 
d'Etat.  Il  avait  été  membre  du  Tri- 
bunat (1802),  député  du  .Morbihan 
(1815-1819)  et  du  \  aucluse  (1819-1830). 
D.\i;MAS(Melchior- Joseph-Eugène) 
(1803-1871),  général  et  écrivain  "fran- 
çais. Il  fit  les  campagnes  d'Algérie, 
fut  consul  à  Mascarade  1837  à  1839, 
directeur  des  affaires  indigènes  de 
l'Algérie  (i841),  conseiller  d'Etat  en 
1853,  sénateur  en  1857.  —  Auteur 
d'études  intéressantes  sur  l'Algérie. 
DAl'MAS  (Augustin-Honoré)  (1826). 
Condamné  à  dix  ans  de  détention 
pour  le  complot  de  Lyon  (1851),  am- 
nistié en  1859,  il  fut"^élu  député  du 
Var  (1871)  et  siégea  à  l'extrême 
gauche.  Réélu  en  1876,  un  des  363, 
il  représenta  encore  le  Var  de  1877 
à  1889  comme  député,  et  depuis  1889 
jusqu'en  1891  comme  sénateur. 

D.Al'KOL"  (Pierre-Claude-François) 
(1761-1840).  Ordonné  prêtre  en  i787, 
il  accueillit  favorablement  la  Révo- 
lution, fut  député  du  Pas-de-Calais  à 
la  Convention  et  s'allia  à  la  Gironde. 


80 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Il  vota  pour  la  déporlalion  du  roi  et 
sa  réclusion  jusqu'à  la  paix.  Arrêté 
lors  de  la  chute  des  girondins,  il 
rentra  à  la  Convention  après  le  9 
thermidor,  fut  un  des  chefs  de  la  ma- 
jorité; président  de  l'assemblée  et 
membre  du  comité  de  Salut  public, 
il  Ibnda  l'Institut  avecLakanal;  pré- 
sident du  conseil  des  Cinq-Cents,  il 
réorganisa  le  tribunal  de  cassation, 
créa  des  écoles  spéciales,  installa, 
avec  Monge  et  Florent,  la  Républi- 
que romaine  (1798).  Membre  du  Tri- 
bunat,  archiviste  de  l'Empire,  député 
du  Finistère  en  1818,  pair  de  France 
en  1839,  il  a  laissé  beaucoup  d'ou- 
vrages littéraires  et  historiques. 

DAi;PHIIN'(Albert)(  1827-1898).  Avocat 
à  .\miens,  préfet  de  la  Somme  (1871), 
député  de  ce  département  (1872),  sé- 
nateur (1876),  il  siégea  au  centre 
gauche,  fut  procureur  général  rà  la 
cour  d'appel  de  Paris  (l87.^-1882),  et 
ministre  des  finances  dans  le  cabinet 
Goblet  (1886-1887).  Il  avait  été  réélu 
sénateur  en  1882  et  18)1. 

D.\fPHl\OT  (Jean-Simon)  (1821- 
1889).  Maire  de  Reims,  député  de  la 
Nlarne  (1871),  il  siégea  au  centre 
gauche  et  fut  élu  sénateur  de  son 
département  en  1876  et  Î879. 

D.\  tTRESME  (.\uguste- Lucien) 
(1826).  Ingénieur  de  la  marine,  dé- 
puté de  Houcn  (1876),  il  vota  avec 
les  opportunistes  et  la  gauche  radi- 
cale, fui  un  des  363,  réélu  en  1877, 
1881,  188.0,  devint  ministre  du  com- 
merce dans  le  cabinet  Brisson  (  lS8ô), 
dans  le  cabinet  Rouvier  (1887)  et  dans 
le  cabinet  Tirard  (1887-1889),  fut  re- 
nommé dé))uté  en  1889  et  sénateur 
de  la  Seine-Inférieure  en  1891. 

DAVID  (Jacques-Louis)  (1748-182.3), 
conventionnel    et    peintre    français. 
Adepte  fervent  de  la 
Révolution,  il  fut  dé- 
puté   de    Paris  à  la 
Convention,  siégea  à 
la  Montagne,  vota  la 
mort  de   Louis  XVI, 
fut   membre    du  co- 
mité de  Sûreté  géné- 
rale, décrété  d'accu- 
sation au  9  thermidor, 
David  (.lacques).  f"la''S'  peu  après,mais 
gardé  à  vue.  Pendant 
le  Consulat  et  sous  l'Empire,  David 
fut  en  faveui'  auprès  de  Napoléon; 
ilf«e  retira  ti  Bruxelles  après  la  Res- 
tauration et  il  v  mourut  le  29  décem- 


bre 1825.  —  Pour  sa  carrière  artis- 
tique, V.  vol.  Biographie  artistique. 

DAVID  (Pierre-Jean)  (1789-18.56), 
dit  David  d'Angers,  homme  politique 
et  sculpteur  français.  Combattant  de 
1830,  il  fut  nommé  maire  du  XI"  arr. 
de  Paris,  député  de  Maine-et-Loire  à 
l'Assemblée  constituante  de  1848, 
siégea  à  l'extrême  gauche  et  dut 
quitter  quelque  temps  la  France  après 
le  coup  d'Etat  du  2  décembre.  — 
Pour  son  œuvre  artistique,  V.  vol. 
Biographie  artistique. 

DAVID  (  Jérôme  -  Frédéric  -  Paul, 
baron)  (1823-1882),  petit-fils  du  peintre 
Louis  David.  Sorti  de  l'Ecole  de 
Saint-Cyr,  il  servit  en  Algérie,  fut 
chef  de  bureau  arabe,  puis  officier 
d'ordonnance  du  prince  Napoléon. 
Député  de  la  Gironde,  il  fut  vice- 
président  du  Corps  législatif,  se  si- 
gnala par  son  hostilité  aux  idées  li- 
bérales et  fut  ministre  des  travaux 
publics  (10  août  1870).  Elu  en  1876  à 
la  Chambre  des  députés  par  le  dépar- 
tement de  la  Gironde,  réélu  en  1877, 
mais  invalidé,  il  fut  de  nouveau  réélu 
en  1878. 

DAVIS  (Jefferson)  (1808-1889), 
homme  d'Etat  américain.  Favorable 
aux  principes  du  parti  esclavagiste, 
il  fil  la  campagne  contre  le  Mexique 
(18'i7)  pour  l'aTinexion  du  Texas  aux 
Etats-Unis,  fut  élu  par  l'Etat  du 
\iississipi  au  Sénat  de  Washington 
(1851),  devint  ministre  de  la  guerre 
sous  le  président  Pierce  (1853-1857), 
et,  après  l'élection  de  Lincoln  (1860), 
organisa  la  Confédération  sudiste 
dont  il  fut  élu  président  (1861-1865). 
La  prise  de  Richmond  mit  fin  à  sa 
présidence.  Enfermé  au  fort  Monroë 
pendant  deux  ans,  il  fut  remis  en 
1  bcrlé  et  vécut  dans  la  retraite. 

DAVITT(Michael)  (18'i6),  homme  po- 
litique irlandais.  Condamné  à  quinze 
ans  de  prison  pour  participation  au 
mouvement  irlandais  de  1866,  il  fut 
amnistié  en  1877.  fonda  avec  Parnell 
la  Land  League  (1879),  fut  arrêté  et 
condamné  plusieurs  fois;  envoyé  à 
la  Chambre  des  communes  par  Meath 
(  1882)  il  refusa  de  siéger. 

DAVOUT(Louis-iMcolas)(  1770-1823), 
maréchal  de  France, duc  d'Auersta'dt, 
prince  d'Eckmùhl.  Elève  de  l'école 
de  Brienne,  commandant  à  vingt  ans, 
il  retint  l'armée  de  Dumouriez  lors 
de  la  trahison  de  ce  dernier  et  servit 
sous  Moreau.   En   Egypte,   il  fut  un 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


81 


des  vainqueurs  d'Aboukir.  Nommé 
maréchal  en  1804,  il  se  distingua  à 
Ulm,  à  Austerlilz,  à  Auerstœdt,  à 
Eckmûhl ,  à  Wa- 
gram,  pendant  la 
campagne  de  Rus- 
sie, enfin  à  Ham- 
bourg où  il  tint  tète 
à  une  forte  armée 
de  coalisés  (1813- 
1814).  Les  accusa- 
tions dont  il  a  été 
souvent  l'objet  à 
propos  de  son  com- 
mandement à  Ham- 
bourg ne  reposent 
sur  rien.  Ministre  de  la  guerre  pen- 
dant les  Cent-Jours,  il  organisa  l'ar- 
mée, signa  la  capitulation  de  Sainl- 
Cloud  (5  juillet  1815)  et  se  retira  en 
Bourgogne.  Il  l'ut  nommé  pair  de 
France  en  1819. 

DAVYDE  LAPAILLETERIE.  (V.  Du- 
MAS.) 

DAWES  (Sophie).  (V.  Feuchères 
[Baronne  de]). 

DÉAK(François)(  1803-1876),  homme 
d'Etat  hongrois.  Député  de  Budapest 
à  la  Diète  de  Presbourg  (1832-lb40), 
il  combattit  l'influence  de  l'Autriche, 
fut  ministre  de  la  justice  (1848)  et 
démissionna  iors  de  l'arrivée  de  Kos- 
Euth  au  pouvoir.  Rentré  dans  la  vie 
publique  en  1860,  il  fut  le  chef  du 
parti  modéré  et  réclama  constamment 
en  faveur  de  l'autonomie  de  la  Hon- 
grie. En  1867,  le  dualisme  était  con- 
stitué et  le  ministère  hongrois,  œuvre 
de  Déak,  était  constitué.  Il  refusa  d'y 
prendre  place  par  pur  désintéresse- 
ment. 

DEBRY  (Jean-Antoine)  (1760-1834). 
Membre  de  l'Assemblée  législative, 
puis  de  la  Convention,  où  il  vota  la 
mort  de  Louis  XVI  sans  appel  ni 
sursis,  il  entra  au  conseil  des  Cinq- 
Cents  et  partit  avec  Roberjotet  Bon- 
nierau  congrès  de  Rasladt.  Réchappa 
au  guet-apens  où  ses  deux  collègues 
furent  assassinés,  seconda  Bonaparte 
au  18  brumaire,  fut  membre  du  Tri- 
bunal, préfet  du  Doubs  et  du  Bas- 
Rhin.  Hxilé  à  la  Restauration,  il  ren- 
tra en  France  en  1830. 

DECAU\( Louis-Victor  Blacquetot, 
vicomte)  (  1775-18'i5),  général  français. 
Entré  dans  le  génie  (1793),  il  fit  partie 
des  armées  des  Ardennes,  du  Rhin, 
des  côtes  de  l'Océan,  assista  à  la  dé- 
fense d'Anvers  (1809),  fut  nommé  con- 


BIOGBAPHIE  POLITIQUE  DU   XIX"  S.  —  I. 


seiller  d'Etat  (1817),  lieutenant  géné- 
ral (1823),  député  du  Nord  (1827), 
ministre  de  la  guerre  dans  le  cabinet 
Martignac  et  pair  de  France  en  1832. 

DECAZES  (Elie,  duc)  (1780-1860), 
homme  d'Etat  français.  Conseiller  à 
la  cour  d'appel  de  Paris  (1811),  préfet 
de  police,  puis  ministre  de  la  police 
générale  (1815-1819),  député  de  la 
Seine  (1815),  il  dirigea  la  politique  de 
la  Restauration  de  1819  à  1820,  en 
qualité  de  ministre  de  l'intérieur,  fut 
nommé  ambassadeur  à  Londres  (  1820) 
et  fit  ensuite  de  l'opposition  libérale 
jusqu'en  1830.  Grand  référendaire  de 
'la  Chambre  des  pairs  (1834-1848),  il 
rentra  dans  la  vie  privée  après  le 
24  février. 

DECAZES  (Lous-Charles-Elie-Ama- 
nieu,  duc  de  Glïicksberg,  duc)  (1819- 
1886),  homme  d'Etat  français,  fils  du 
précédent.  Il  fit  sa  carrière  dans  la 
diplomatie  sous  Louis-Philippe,  ren- 
tra dans  la  vie  privée  sous  la  Répu- 
blique de  1848  et  l'Empire,  devint  dé- 
puté de  la  Gironde  (1871)  et  s'associa 
à  toutes  les  menées  orléanistes.  Mi- 
nistre des  affaires  étrangères  (1873- 
1877),  député  de  Paris  (1876),  il  par- 
ticipa au  coup  d'Etat  du  16mai  et  fut 
renversé  lors  de  la  réélection  des  363. 

DECHAMPS  (Adolphe)  (1807-1875), 
homme  politique  belge.  Député  ca- 
tholique (1834),  gouverneur  de  la 
province  de  Luxembourg  (1842),  mi- 
nistre des  travaux  publics  (1843),  puis 
des  affaires  étrangères  (1845),  il  de- 
vint le  chef  de  la  minorité  catholique 
pendant  le  ministère  libéral  (1847- 
1864),  se  mêla  aux  entreprises  finan- 
cières de  Langrand-Dumonceau  et 
rentra  dans  la  vie  privée.  —  Son 
IVère,  Victor-Aufiuste  (1810-1883),  fut 
archevêque  de  Malines,  cardinal,  et 
un  ultramontain  intransigeant. 

DECKER  (Pierre  de)  (1812-1891), 
homme  politique  belge.  Député  de  la 
Flandre-Orientale  (1839),  chef  du  ca- 
binet avec  le  portefeuille  de  l'inté- 
rieur (1855),  il  essaya  en  vain  de 
concilier  les  idées  religieuses  dont 
il  était  imbu  avec  des  principes 
de  liberté.  Il  se  lança  plus  tard  dans 
des  spéculations  véreuses  avec  Lan- 
grand-Dumonceau. 

D  E  C  R  A I S  (Pierre-Louis-Albert) 
(1838),  diplomate  français.  Préfet 
d'Indre-et-Loire  (1871),  des  Alpes- 
Maritimes  (1874),  de  la  Gironde  (1876), 
conseiller  d'Etat  (1879),  plénipoten- 

6 


82 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


tiaire  à  Bruxelles  (1880),  il  fut  am- 
Ijassadeur  en  Italie  (1882),  en  Au- 
triche (1886)  et  en  Angleterre  (1893- 
1894).  Député  de  la  Gironde  à  une 
élection  partielle,  réélu  en  1898. 

DEFFIS  (Amand)(  1827-1892),  géné- 
ral Irançais.  11  lit  la  campagne  de 
Crimée,  commanda  l'Ecole  de  Saint- 
Cyr  (1881-1886),  fut  élu  sénateur  des 
Hautes-Pyrénées  (1882),  réélu  en 
1891  et  siégea  à  gauche. 

DEîEAN  (Jean -François- Aimé, 
comlc)  (1749-1824),  général  et  admi- 
nistrateur français.  Commandant  du 
génie  sous  Pichegru  (1793),  nommé 
général  de  division,  puis  ministre 
extraordinaire  à  Gênes,  il  organisa 
la  République  ligurienne.  Directeur 
de  l'administration  de  la  guerre 
(1802-1809),  sénateur  etcomte de  l'Em- 
pire, il  se  rallia  aux  Bourbons  et  fut 
nommé  pair  de  P^rance. 

DEJEAN  (Etienne).  Ancien  élève  de 
l'Ecole  normale  supérieure,  élu  dé- 
puté des  Landes  (1893),  M.  Dejean 
a  été  choisi  par  M.  Leygues  (1898) 
comme  chef  du  cabinet  du  ministère 
de  l'instruction  publique. 

DELVFOSSE  (.lulcs-Victor)  (1843). 
Rédacteur  de  plusieurs  journaux  bo- 
napartistes, il  fut  élu  député  de  Vire 
(1877)  avec  l'appui  du  gouvernement 
du  16  mai,  réélu  en  1881,  1885,  1889, 
1893,  et  ne  cessa  de  combattre  la  Ré- 
publique. 

DELAHAYE  (Jules-Augustin)  (1851). 
Archiviste-paléographe  et  journaliste, 
il  se  mêla  activement  au  mouvement 
boulangiste,  fut  élu  député  de  Chi- 
non  (1889)  et  siégea  à  droite. 

DELAHODDE  (Lucicn)  (  I.S08-1865), 
publiciste  français.  Affilié  à  quelques 
sociétés  secrètes  sous  Charles  .\  et 
Louis-Philippe,  il  se  mit  aux  gages 
de  la  préfecture  de  police  et  trahit 
ses  amis.  Obligé  de  fuir  à  Londres 
en  1848,  il  publia  des  brochures  ré- 
vélatrices et  fut  employé  par  Napo- 
léon III  dans  la  police  secrète. 

DELAXGLE  (Claude -.Mphonse) 
(1797-1869).  Avocat  du  barreau  de 
Paris,  procureur  général  en  1847, 
destitue  en  18^48,  il  se  rallia  à  Louis- 
INapoloon,  devint  conseiller  d'Etat, 
président  de  cour,  sénateur,  ministre 
de  l'intérieur  (1858),  de  la  justice 
(1859-1863)  et  vice-président  du  Sénat. 

DELATTRE  (Paul-Eugène)  (1830- 
1898).  Avocat  à  Paris,  il  fit  de  l'op- 
position à  l'Empire,  fut  préfet  de  la 


Mayenne  (1870),  conseiller  municipal 
de  Paris  (1874-1881),  député  de  Saint- 
Denis  (1881),  réélu  en  1885,  il  fit  par- 
tie de  l'extrême  gauche,  et  échoua 
aux  élections  de  1889. 

DELRRiJCK  (Friedrich- Rodolph) 
(1817),  homme  d'Etat  allemand.  Pré- 
sident de  la  chancellerie  fédérale 
(1867),  un  des  organisateurs  de  la 
Confédération  du  Nord  et  du  nouvel 
empire  allemand;  en  1876,  il  se  sé- 
para de  Bismarck  sur  les  questions 
économiques. 

DELCARRETTO  (Franccsco-Save- 
rio,  marquis)  (1788-^1861),  ministre  na- 
politain, il  s'affilia  au  carbonarisme, 
se  retourna  contre  ses  anciens  amis 
politiques  et  déploya  une  férocité 
égale  à  celle  du  prince  de  Canosa. 
Nommé  par  l'rançois  l",  puis  par  Fer- 
dinand 11  ministre  delà  police, il  di- 
rigea effectivement  les  autres  minis- 
tères, réprima  un  mouvement  en  Si- 
cile (1837)  en  commettant  les  pires 
atrocités,  fit  une  fortune  scanda- 
leuse, et  put  échappera  la  vengeance 
populaire,  en  1848,  en  se  cachant  et 
en  se  réfugiant  à  Montpellier. 

DELCASSÉ  (Théophile)  (1852).  Dé- 
puté de  Foix  (1889),  réélu  en  1893 
et  en  1898,  il  fut  sous-secrèlaire  d'Etat 
aux  colonies  (1892-1894).  Ministre 
des  colonies  dans  le  deuxième  minis- 
tère Dupuy  (30  mai  1894),  M.  Del- 
cassé  lança  dans  la  boucle  du  Niger 
diverses  missions  qui  réussirent  ;  il 
eut  à  organiser  le  Dahomey  après  la 
conquête,  et,  au  Parlement,  il  inter- 
vint avec  éclat  dans  toutes  les  dis- 
cussions relatives  à  la  politique  co- 
loniale et  à  notre  marine.  Ministre  des 
affaires  étrangères  dans  le  cabinet 
Brisson  (28juin  1898),  il  dirigea  avec 
sang-froid  notre  politique  extérieure 
lors  des  graves  in- 
cidents de  Facho- 
da  et  fut  maintenu 
à  son  poste  par 
le  nouveau  cabinet 
Dujiuv. 

DEÏESCIUZE 
(  Louis  -  (>harles  ) 
(1809-1871).  Mêle 
aux  luttes  politi- 
ques contre  les 
Bourbons  et  con- 
tre Louis-Philippe, 
il  fut  nommé  en  1848  commissaire 
du  gouvernement  dans  le  Nord  et  le 
Pas-de-Calais,  démissionna  et  com- 


Delescluze. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


83 


battit  dans  la  presse  Cavaignac  et 
Louis-Napoléon.  Condamné  à  la  dé- 
portation (1849),  il  passa  en  Angle- 
terre, revint  en  France  (1853)  et^^fut 
envoyé  à  Cayennc.  Amnistié  en  1859, 
il  fonda  le  journal  le  Réveil([868)  qui 
subit  de  nombreuses  condamnations 
et  ouvrit  la  souscription  Baudin.  Pen- 
dant le  siège,  il  prit  part  au  mouve- 
ment révolutionnaire  et  fut  un  des 
chefs  de  la  tentative  d'insurrection 
du  31  octobre.  Député  de  Paris  (1871), 
il  démissionna  après  le  vote  des  pré- 
liminaires de  paix,  fut  nommé  mem- 
bre de  la  Commune,  y  fut  un  des  chefs 
du  parti  jacobin  pur  et  se  fit  tuer  sur 
une  barricade  (25  mai  1871). 

DELESSERT  (Jules-Paul-Benjamin) 
(1773-18'«7).  Il  s'occupa  d'affaires  in- 
dustrielles, fut  député  de  la  Seine 
(1815-182'i),  de  Saumur  (1824-1842), 
siégea  dans  l'opposition  constitu- 
tionnelle et  fut  le  fondateur  en  France 
des  caisses  d'épargne. 

DELESSERT  (Gabriel- Abraham- 
Marguerite)  (178(>-l8ô6),  administra- 
teur français,  frère  du  précédent. 
Colonel  d'état-major  de  la  garde  na- 
tionale (1^30),  général  de  brigade 
(1831),  préfet  de  l'Aude  et  d'Eure-et- 
Loir,  il  fut  ensuite  préfet  de  police 
(183(i-184!S). 

DELOIVCLE  (Anloine-Benoit-P'ran- 
rois)  (185fi),  homme  politique  fran- 
çais. 11  débuta  dans  la  carrière  di- 
plomatique en  4880  et  collabora  à 
divers  journaux,  fut  élu  député  de 
Gasleilane  (ls.s9)  et  réélu  (1893). 

DELPEIJCH  (Edouard)  (18t>0).  Ancien 
élève  de  l'Ecole  normale  supérieure, 
ancien  professeur  de  l'Université,  an- 
cien chef  du  cabinet  du  président  de  la 
Chambre,  puis  du  ministre  de  l'ins- 
truction publique  et  du  ministre  des 
affaires  étrangères.  Député  de  !a 
deuxième  circonscription  de  Tulle,  et 
rapporteur  de  la  loi  sur  le  traitement 
et  le  classement  des  instituteurs. 
Réélu  en  1893,  et  directeur  des  postes 
et  télégraphes  sous  le  cabinet  iMéHne, 
il  échoua  aux  élections  de  1898. 

DELUNS-MONTAUD  (Pierre)  (1845). 
Avocat  à  Marmande,  député  de  Lot- 
et-Garonne  (1879),  réélu  jusqu'en 
1898,  il  fit  partie  de  la  gauche  répu- 
blicaine et  tint  le  portefeuille  des  tra- 
vaux publics  dans  le  cabinet  Floquet 
(1888-1889).  Directeur  des  archives 
au  ministère  des  affaires  étrangères. 

DELYANNIS    (Théodore)    (1826), 


homme  d'Etat  grec.~  Ministre  pléni- 
potentiaire à  Paris  (1867),  ministre 
des  affaires  étrangères  dans  le  ca- 
binet Irimis,  ministre  des  cultes, 
puis  des  finances,  de  l'intérieur  dans 
les  cabinets  Deligeorgis,  Com- 
moundourous,  de  l'instruction  pu- 
blique dans  le  cabinet  Canaris,  il  fut 
toujours  partisan  de  la  guerre  contre 
les  Turcs  pour  leur  enlever  la  Crète 
et  les  frontières  continentales.  Pré- 
sident du  conseil  (1885-1886),  il  le 
redevint  en  1890  avec  le  portefeuille 
de  l'intérieur.  Révoqué  par  décret 
royal  (1892),  il  remonta  au  pouvoir, 
compromit  par  sa  gestion  financière 
la  situation  de  la  Grèce  en  Europe  et 
dut  quitter  le  ministère  après  les  re- 
vers de  l'armée  grecque  contre  les 
Turcs  (1897). 

DEMARÇAY  (Marc-Jean,  baron) 
(1772-1839).  Il  lit  les  campagnes  d'Ita- 
lie, d'Allemagne,  d'Egypte,  se  dis- 
tingua à  Austerlilz,  fut  nommé  di- 
recteur de  l'Ecole  d'artillerie  et  du 
génie  à  Metz,  .servit  en  Espagne  et 
quitta  le  service  (1810)  à  cause  de 
ses  blessures.  Député  de  la  Vienne 
(1819-1823),  de  la  Seine  (1828),  il  vota 
l'adresse  des  221,  et  fut  réélu  en 
1831,  18:54,  1837. 

DEMlDOV  (Nicolas- N'ikititch)  (1773- 
1828),  colonel  russe.  Il  fit  les  cam- 
pagnes contre  les  Turcs  en  Cjualité 
d'aide  de  camp  de  Potemkinc,  leva 
un  régiment  avec  lequel  il  combattit 
à  la  Moskova.  Son  état  de  santé  le 
força  de  résider  h  ITorcnce,  et  il  en- 
couragea les  beaux-arts,  l'instruc- 
tion, l'agriculture,  l'élevage,  etc. — 
Son  ti\s,  Anatole-N/colaiévitch  (1812- 
1870),  épousa  Mathilde  Bonaparte, 
fille  de  Jérôme  (1841),  s'en  sépara 
quatre  ans  après,  et  se  fit  la  répu- 
tation d'un  mécène  intelligent  et  pro- 
digue sous  le  nom  de  prince  de  San- 
Donalo. 

DEMlDOV  (Princesse).  (V.  Bona- 
PARTK  [Mathilde]). 

DEMÔLE  (Charles-Eticnne-Emile) 
(1828).  Avocat  à  Charolles,  sénateur 
de  Saône-et- Loire  (1879),  réélu  en 
1882  et  1891,  il  siégea  à  gauche,  fut 
ministre  de  l'instruction  publique 
dans  le  cabinet  Brisson  (1885),  de  la 
justice  dans  le  cabinet  Floquet  (1886) 
et  réélu  sénateur  en  1891. 

DENFERT-ROCHEREAU  (Pierre- 
Marie-Philippe-Aristide)  (1823-1878) 
Il  fit  la  campagne  de  Crimée,  reçut 


84 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


une  grave  blessure  à  l'assaut  de  Ma- 
lakoii,  servit  en  Algérie,  et  fut  nommé 
colonel  et  gouverneur  de  la  place  de 
Belfort  en  1870.  Grâce  à  son  énergie, 
il  tint  tête  à  l'armée  allemande  et  put 
sortir  de  la  ville  avec  les  honneurs 
de  la  guerre  (1871).  Député  du  Haut- 
Rhin  (1871),  il  démissionna  après  le 
vote  des  préliminaires  de  la  pai.x, 
fut  réélu  par  trois  départements  et 
opta  pour  la  Charente-Inférieure,  fit 
partie  de  l'Union  républicaine.  En 
1876,  les  électeurs  du  VI"  arr.  de 
Paris  le  nommèrent  dépiité  ;  un  des 
363,  il  fut  réélu  en  1877.  Directeur  du 
Comptoir  d'escompte,  au  moment  du 
krach  de  cet  établissement  financier, 
il  se  suicida. 

DENOR.U.llVDlE  (Louis-Jules-Er- 
nest)  (1821).  Avoué  à  Paris,  député 
de  la  Seine  (1871),  il  siégea  au  centre 
gauche,  devint  sénateur  inamovible 
(1876),  fut  gouverneur  de  la  Banque 
de  France  (1879-1881)  et  président  du 
conseil  d'administration  du  Comptoir 
d'escompte. 

DEPEYRE  (Octave-Victor)  (  1825- 
1891).  Avocat  à  Toulouse,  député  de 
la  Haute-Garonne  (1871),  il  siégea 
dans  les  rangs  du  parti  monarchiste, 
devint  ministre  de  la  justice  dans  le 
cabinet  de  Broglie  (1873-1874),  ])uis 
sénateur  du  Lot  (1876),  se  montra 
partisan  décidé  du  16  mai  et  échoua 
aux  élections  de  1879. 

DEPRETIS  (Agostino)  (1813-1887), 
homme  d'Etat  italien.  Avocat  à  Tu- 
rin, député  de  Broni  (1848),  puis  de 
Stradclla  où  il  fut  toujours  réélu,  il 
siégea  à  gauche,  mais  son  opposition 
n'avait  aucun  caractère  d'intransi- 
geance. Gouverneur  à  Brescia  (1859), 
prodictateur  en  Sicile  (1860), il  dut  se 
retirer  devant  Crispi,  reçut  le  minis- 
tère des  travaux  publics  dans  le  ca- 
binet Rattazzi  (1862),  de  la  marine 
(1866),  puis  des  finances  (1867)  dans 
le  cabinet  Ricasoli.  Devenu  le  chef  de 
la  gauche  parlementaire,  il  prit  la 
présidence  du  conseil  avec  le  minis- 
tère des  finances  (1876),  se  tourna  vers 
le  centre  et  vers  la  droite,  et  resta  au 
pouvoir,  investi  de  la  confiance  du 
roi  Humbert,  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie, 
avec  de  fréquents  changements  de 
collaborateurs,  et  quelques  démis- 
sions de  courte  durée. 

DERBY  (Edward-Geoffroy-Smith 
Stanley,  corn  te  de)  (1799-1 869). homme 
d'Etat  anglais.  Membre  de  la  Cham- 


bre des  communes  (1820),  sous-se- 
crétaire d'Etat  aux  colonies  (1827), 
premier  secrétaire  pour  l'Irlande 
(1830-1833),  ministre  des  colonies 
(1833),  membre  de  la  Chambre  des 
lords,  il  combattit  la  politique  de 
lord  Palmerston  et  fut  président  du 
conseil  de  1858  à  1859. 

derj.wIjVE  (Gavril-Romanovitcb) 
(1743-1816),  homme  politique  et  poète 
russe.  Secrétaire  d'Etat  (1791),  sé- 
nateur (1793),  il  fut  sous  Paul  I"  di- 
recteur de  la  chancellerie,  puis  mi- 
nistre des  finances  (1800)  et  ministre 
dé  lajustice  (1802).  —  Pour  ses  œu- 
vres poétiques,  V.  volume  Littéra- 
ture  ÉTR\NGÈRE. 

DÉROILÈDE  (Paul)  (1846).  Créa- 
teur de  la  Ligue  des  patriotes  (1882), 
il  voyagea,  comme 
apôtre  de  la  revanche, 
en  Russie,  en  Grèce, 
en  Turquie,  engagea 
la  Ligue  dans  le  parti 
du  général  Boulan- 
ger, fut  nommé  dépu- 
té d'Angoulème(1889) 
et  se  signala  à  la 
Chambre  par  ses  in- 
terruptions et  ses 
bruyantes  interpella- 
tions. Ne  se  présenta  pas  en  1893  et 
fut  réélu  en  1898.  Leader  du  parti  dit 
jiationaliste  à  la  Chambre,  il  a  réor- 
ganisé en  1898  la  Ligue  des  patriotes. 
—  Pour  ses  poésies  et  ses  pièces  de 
théâtre,  \'.  vol.  Biographie  littéraire. 

DERVICH  P.\CHA  (1817),  général  et 
diplomate  turc.  Ingénieur  des  mines, 
directeur  de  l'école  militaire  de  Cons- 
lanlinople,  il  fut  chargé  de  missions 
à  l'étranger,  combattit  au  Monténé- 
gro (1862),  en  Herzégovine  (1875)  où 
il  se  signala  par  sa  cruauté,  devint 
ministre  de  la  guerre  (1876),  défen- 
dit Batoum  contre  les  Russes  (1877- 
1878)  et  fut  nommé  gouverneur  de 
Salonique  (1880),  puis  commissaire 
extraordinaire  au  Liban  (1886). 

DESCUANEL  (Emile- Auguste- 
Etienne  Martin)  (1819).  Expulsé  de 
France  après  le  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851,  il  revint  à  l'amnistie  de 
1859,  fut  élu  député  par  l'arr.  de 
Saint-Denis  (1876),  fit  partie  des  363 
et  fut  réélu  en  1877.  Sénateur  inamo- 
vible(1881),il  siégea  à  la  gauche  répu- 
blicaine.—  Pour  sa  carrière  littéraire, 
V.  vol.  Biographie  littéraire. 

DESCHANEL    (Paul-Eugène- Louis) 


Déroulède. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


85 


(1856),  fils  du  précédent.  Sous-préfet 
de  Dreux  (1877),  de  Brest  (1879),  de 
Meaux  (1881),  député  d'Eure-et-Loir 
(1885),  puis  de  No- 
gent-le-Rotrou(1889), 
et  réélu  (1893),  il  prit 
part  à  de  nombreuses 
discussions  sur  la 
marine,  sur  le  tarif 
des  douanes,  sur  la 
politique  extérieure 
et  intérieure,  et  mon- 
tra parfois  un  réel 
talent  d'orateur.  Réé- 
Deschunel.  lu  en  1898,  il  l'ut  élu 
président  de  la  Cham- 
bre avec  10  voix  de  majorité. 

DESMOAS  (Frédéric)  (  1832).  Député 
d'Alais  (1881),  il  siégea  à  l'extrême 
gauche,  fut  réélu  en  1885,  1889  et 
1893.  Il  présida  le  conseil  du  Grand- 
Orient  ae  France. 

DESSALINES  (Jean-Jacques)  (1758- 
1806),  empereur  d'Haïti  sous  le  nom 
de  Jacques  Ie'(180''i-1806). Esclave  dans 
la  partie  française  de  l'ile,  il  pritpai-t 
à  l'insurrection  de  1790  et  fut  nommé 
général  par  Toussaint-Louverlurc. 
En  1802,  il  lutta  énergiquement  contre 
le  général  Leclerc,  proclama  l'indé- 
pendance d'Haïti,  et  se  lit  nommer 
gouverneur  général,  puis  empereur 
(1804).  Il  tyrannisa  son  peuple  et  fut 
tué  à  la  suite  d'une  conspiration  dans 
laquelle  étaient  entrés  plusieurs  gé- 
néraux (17  octobre  1806). 

DESSEILLIGIX'Y  (Alfred  Pierrot) 
(1828-1875).  Député  de  l'Aveyron 
(1869),  il  soutint  le  ministère  Emile 
Ollivier,  fut  réélu  en  1871,  siégea  ù 
droite,  devint  ministre  des  travaux 
publics,  puis  du  commerce  et  de 
l'agriculture  dans  le  cabinet  de  Bro- 
glie  (1873-1874).  Il  avait  dirigé  l'usine 
du  Creusot  et  administré  les  houil- 
lères de  Decazeville. 

DESSOLLE  (Jean-Joseph-Paul-Au- 
gustin, marquis)  (1767-1828),  général 
français.  Il  fit  les  campagnes  de  la 
Révolution,  tomba  en  disgrâce  (1801) 
à  cause  de  son  attachement  à  Mo- 
reau,  se  prononça  pour  les  Bourbons 
(1814),  fut  ministre  d'Etat,  pair  de 
France,  ministre  des  affaires  étran- 
gères (1818-1819)  et  combattit  les 
ultra-rovalistes. 

DESTITT    DE    TRA^CY.  (V.    Tracy.) 
DEl'TZ    (Simon),  aventurier    fran- 
çais, juif  renégat,  qui  fit  jeter  la  du- 
chesse de  Berry  dans  son   aventure 


Develle. 


de  1832  et  la  livra  à  Thiers  contre  la 
somme  de  500,000  francs,  dit-on. 

DEVELLE  (Jules-Paul)  (1845).  Avo 
cat  à  Paris,  préfet  de  l'Aube  (1876), 
député  de  Louviers 
(1877),  sous-secrétaire 
d'Etat  à  l'intérieur 
(1879),  réélu  député 
(1881),  il  fut  de  nou- 
veau sous -secrétaire 
d'Etat  à  rintérieur, 
puis  député  de  la 
Meuse  (1885),  ministre 
de  l'agriculture  (1886- 
1887),  réélu  par  l'ar- 
rondissement de  Bar- 
le-Duc  (1889),  ministre  de  l'agricul- 
ture (1890),  puis  des  affaires  étran- 
gères (1893).  Il  fut  battu  par  un  ra- 
dical aux  élections  de  1898. 

DEVÈS  (Pierre-Paul)  (1837).  Avocat 
à  Béziers,  maire  de  cette  ville  (1871) 
et  son  député  (1876),  il  siégea  à  la 
gauche  républicaine,  fut  un  des  363, 
réélu  en  1877,  se  fit  une  spécialité  de 
présenter  des  ordres  du  jour  de 
confiance  au  ministère,  fut  élu  député 
de  Bagnères-de-Bigorre  (1881),  eut 
le  portefeuille  de  l'agriculture  dans 
le  «  grand  ministère  »  de  Gambetta 
(1881-1882),  celui  de  la  justice  et  des 
cultes  dans  le  cabinet  Duclerc  (1882- 
1883)  et  dans  le  cabinet  Fallières 
(1883)  qu'il  présida  par  intérim.  Battu 
aux  élections  de  1885,  le  départe- 
ment du  Cantal  l'élit  sénateur  (1886). 

DEVIENNE  (Adrien-Marie)  (1802- 
1883),  magistrat  fiançais.  Sénateur 
de  l'Empire,  premier  président  à  la 
cour  de  cassation,  il  s'entremit  dans 
l'intrigue  amoureuse  de  Napoléon  III 
avec  Mlle  Bellanger:  la  cour  de  cas- 
sation déclara  (1871)  que  le  rôle  ((u'il 
avait  joué  dans  cette  affaire  lui  avait 
été  confié  par  l'impératrice  elle- 
même,  et  il  conserva  ses  fonctions 
jusqu'en  1877. 

DEVONSHlRE  (William-George- 
Spencer  C.wendish,  duc  de)  (1790- 
1858),  homme  politique  anglais.  Il 
appuya  de  ses  votes  la  politique  li- 
bérale, fut  conseiller  privé  (1827)  et 
lord-lieutenant  du  comté  de  Derby. 
Il  est  resté  célèbre  par  son  faste  et 
ses  goûts  littéraires  et  artistiques. 

DlAZ  (Juan-Martin),  surnommé 
VEmpecAnado.  (V.  ce  nom.) 

DlAZ  (Porfirio)  (1828),  président  de 
la  République  mexicaine.  Il  se  si- 
gnala dans  la  guerre  d'indépendance 


86 


ENCYCLOPÉDIK  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


contre  l'empereur  Maximilien,  cher- 
cha à  s'emparer  à  main  armée  du 
pouvoir  à  la  mort  de  Juarez  (Iy72) 
et  fut  élu  président  de  1877  à  1880, 
puis  de  188'i  à   1892. 

DIDE  (Scipion-Auguste)  (1839), 
homme  politique  français.  Pasteur 
prolestant,  il  fit  de  l'opposilioa  à 
l'Empire,  fut  élu  sénateur  du  Gard 
(1885),  il  siégea  à  l'extrême  gauche. 

DIDIER  ^(Jean-Paul)  (1758-1816), 
conspirateur  français.  Avocat  à  Gre- 
noble, il  parut  embrasser  les  idées 
de  la  Révolution,  devint  agent  des 
Bourbons,  se  rallia  au  Consulat, 
conspira  en  faveur  du  duc  d'Orléans 
en  1815  et  organisa  un  complot  à 
Grenoble,  soi-disant  en  faveur  de 
Napoléon,  fut  pris  et  décapité  (1816). 

DIDIER  (Henry-Gabriel)  (1807-1891), 
homme  politique  français.  Journaliste 
et  avocat,  il  fut  magistrat  sous 
Louis-Philippe,  député  d'Alger  à  la 
Constituante  et  à  la  Législative  (1848- 
1851),  combattit  la  politique  de  l'E- 
lysée, remplit  les  fonctions  de  pro- 
cureur de  la  République  à  Paris 
(1870-1871),  fut  nommé  sénateur  ina- 
moviiîle  (1881)  et  siégea  à  la  gauche 
républicaine. 

DiETZ-MOlVlvm  (Charles-Frédéric) 
(1826-1896).  Député  de  la  Seine  (1871), 
il  siégea  au  centre  gauche,  fut  con- 
seiller municipal  de  Paris  (1874),  sé- 
nateur inamovible  (1882)  et  prési- 
dent du  tribunal  de  commerce  de  la 
Seine. 

DILKE  (Sir  Charles  Wentworth) 
(1843),  homme  politique  anglais.  Son 
livre,  La  plus  grande  Angleterre,  at- 
tira sur  lui  l'attention;  député  de 
Chelseaà  la  Chambre  des  communes 
(1868)  avec  un  programme  radical,  il 
s'occupa  beaucoup  de  politique  exté- 
rieure, fut  sous-secrétaire  d'Etat  aux 
affaires  étrangères  dans  le  cabinet 
Gladstone  (1880-1882),  puis  président 
du  Local  Government  Boarcl  (1882- 
1886).  Un  procès  en  adultère  lui  fut 
intenté  et  Chelsea  ne  le  réélit  pas 
(1886).  Depuis  il  a  donné  de  remar- 
quables articles  politiques  dans  les 
journaux  anglais  et  étrangers.  Réélu 
à  la  Chambre  des  communes  en  1892. 

DILL01V  (Arthur-Marie)  (1834).  Il 
s'occupa  des  affaires  financières  du 
boulangisme  et  fut^ondamné  par 
contumace  à  la  déportation  perpé- 
tuelle dans  une  enceinte  fortifiée  par 
la  haute  cour  de  justice  (1889).   Elu 


peu  après   député  de   Lorient,  son 
élection  fut  invalidée. 

DILLOW  (John)(1851).  homme  poli- 
tique irlandais.  Avec  Parnell  et  Da- 
vitt,  il  fut  un  des  propagateurs  de 
la  Land  League,  représenta  le  comté 
de  Tipperary  à  la  Chambre  des  com- 
munes (1880),  fut  emprisonné  à  di- 
verses reprises,  et  pritijjarti  contre 
Parnell  (1891). 

DISRAELI  (Benjamin,  lord  Bea- 
consfield)  (1804-1881),  homme  d'Etat 
et  écrivain  anglais.  Il  débuta  dans 
la  littérature,  fil  des  romans  à  ten- 
dances politiques,  fut  nommé  à  la 
Chambre  des  communes  par  la  ville 
de  Maidstone  (1837),  devint  le  chef 
de  la  Jeune  Angle- 
terre, vota  avec  le 
parti  tory  et  prit  une 
influence  cjui  ne  fit 
que  s'accroître.  Il 
prit  à  la  mort  de 
George  Bentinck 
(1848)  la  direction 
destoriesqu'il  trans- 
forma, fut  choisi  par 
lord  Derby  comme 
chancelier  de  l'Echi- 
quier (1852),  de  nouveau  en  1858  et 
1859.  Pendant  les  ministères  Pal- 
merston  et  Russell,  Disraeli  ne 
cessa  de  faire  de  l'opposition  et  en- 
gagea de  brillants  tournois  oratoires 
avec  Gladstone,  son  rival  auv  finan- 
ces. Après  le  retour  de  lord  Derby 
aux  affaires  (1866),  il  reprit  son  poste 
de  chancelier  et  devint  premier  mi- 
nistre l'année  suivante  jusqu'en  1868. 
Remplacé  par  Gladstone,  il  remplaça 
celui-ci  en  1874,  fit  donner  à  la  reine 
le  titre  d'impératrice  des  Indes  (1876), 
reçut  d'elle  le  titre  de  pair  et  celui 
de  comte  Beaconsfield,  se  fit  remet- 
tre Chypre  par  la  Turquie  (1878),  et 
fut  renversé  du  pouvoir  en   1880. 

DIX(John-Adam)(1798-1879),homme 
d'Etat  et  général  américain.  Il  dé- 
buta dans  l'arme  de  l'artillerie,  se 
fit  recevoir  avocat,  fut  membre  du 
Congrès  de  l'Etat  de  New- York,  puis 
du  Sénat  de  Washington  (184.5-1849). 
Secrétaire  d'Etat  aux  finances  sous 
Buchanan(1861),  il  reprit  du  service 
dans  la  guerre  de  la  Sécession,  fut 
ambassadeur  à  Paris  (1866-1869)  et 
gouverneur  de  l'Etat  de  New- York 
(1872-1874). 

DOLGOROMKI  (Vasili-Vladimiro- 
vitch)  (1804-1868),  général  russe.  Un 


BIOGRAPHIE  POtlTlQTJE  TUnSTX-ÎTEUVIÈME  SIÈCLE 


87 


des  zélés  serviteurs  du  tsar  Nico- 
las I",  il  réprima  la  révolution  de 
1825  et  rinsiirrection  polonaise  (1830- 
1831),  fut  ministre  de  la  guerre  (18'i9- 
1856)  et  commanda  le  corps  des  gen- 
darmes. 

DOLLFUS  (Jean)  (1800-1887).  Fabri- 
cant de  toiles  imprimées  d'Alsace, 
ardent  libre-échangiste,  il  était  maire 
de  Mulhouse  lors  de  l'occupation  de 
cette  ville  par  les  Allemands  (1870), 
montra  une  attitude  énergique  et 
dut  à  son  grand  âge  de  n'être  pas 
fusillé.  Ses  compatriotes  l'envoyèrent 
au  Reichstag  (!877)  pour  protester 
contre  l'annexion  de  leur  pays. 

DOLLFUS  (Charles- Emile)  (1805- 
18.58),  frère  du  précédent.  Maire  de 
Mulhouse,  député  du  Haut-Rhin 
(I8''i6),  réélu  à  la  Constituante  (18/.8), 
il  y  soutint  la  politique  de  l'Elysée, 
ainsi  f|u';'i  la  Législative  (1849). 

DOLLllVGEn  (.Jean)  (1799-1890).  Or- 
donné prêtre  en  1822,  il  devint  un 
des  chefs  de  l'ultramonlanisme  alle- 
mand. La  politique  de  la  Cour  ro- 
maine et  son  voyage  à  Rome  en  18.57 
modifièrent  ses  opinions;  il  combat- 
tit le  Syllabus  et  l'infaillibilité, et  pré- 
sida en  1870  l'assemblée  Ihéologique 
de  Munich,  d'où 
sortit  le  vieux-ca- 
tholicisme. 

DOMBROnSKI 
(Jaroslaw)  (1838- 
1871),  oflicier  po- 
lonais. Condamné 
h  quinze  ans  de 
travaux  forcés 
(I86'i)  pour  avoir 
fomenté  l'insur- 
rection, il  s'échap- 
pa, vintà  Paris,  se 
mit  au  service  de  la  Commune  de  Pa- 
ris et  fui  tué  sur  une  barricade  (I87i). 
DOMPIERRE  D'HORIVOY  (Charles- 
François-Victor  de)  (1816),  amiral 
français.  Il  fil  les  campagnes  de  Cri- 
mée et  du  Me^cique,  Uni  par  intérim 
le  ministère  de  la  marine  (  1870-1871), 
fut  député  de  la  Somme  (1871),  sié- 
gea à  la  droite  légitimiste,  devint 
ministre  de  la  marine  dans  le  cabi- 
net de  Broglie  (1873-1874),  sénateur 
de  la  Somme  (1876)  et  soutint  le 
gouvernement  du  16  mai.  Non  réélu 
au  renouvellement  triennal  de  1882, 
il  devint  député  de  la  Somme  (1885), 
puis  d'Amiens  (1889). 
UOIVDLKOV-KORSAKOV  (Alex.    Mi- 


Dombrowskl. 


chaïlovitch)  (  1820-1893),  général  russe. 
Il  prit  part  aux  guerres  du  Caucase 
et  de  Crimée,  commanda  la  cavalerie 
russe  dans  la  campagne  de  1878;  gou- 
verneur delà  Bulgarie,  il  refusa  la  cou- 
ronne et  fit  élire  le  prince  Alexandre  de 
Battenberg;  c'était  un  des  principaux 
représentants  du  parti  slavophile. 

DOlVN.iDlEU  (Gabriel,  vicomte) 
(1777-1849),  général  français.  Il  fit 
les  campagnes  de  la  Révolution, 
conspira  avec  Moreau,  fut  interné  à 
Tours,  reprit  du  service  sous  la 
Restauration,  réprima  avec  cruauté 
l'insurrection  de  Grenoble  (1816),  fut 
nommé  député  d'.Xrles  (1821)  et  sié- 
gea parmi  les  ultraroyalistes.  En 
1837,  il  subit  une  condamnalion  à 
deux  ans  de  prison  pour  offense  en- 
vers Louis-Philippe. 

DONNET  (Ferdinand-François-Au- 
guste)  (1795-1882),  prélat  français. 
Coadjuteur  de  l'évèque  de  Nancy 
(1833),  archevêque  de  Bordeaux  (  1836), 
il  fut  nommé  cardinal  (1852)  et  séna- 
teur de  riîmpire. 

DOKOSO-CORTÈS  (Don  Juan-Fran- 
cisco-Maria-de-la-Salud,  marquis  de 
Valdeg\m\s)  (1809-1853).  homme  po- 
lilique  espagnol.  Député  de  Caaix 
(1837),  il  suivit  la  reine  Marie-Chris- 
tine en  evil  (1840),  rentra  au  Sénat 
après  la  chute  d'Espartero  el  devint  le 
cncf  du  i>arli  inféodé  à  l'Eglise.  Il  fut 
(luekjuo  temps  ambassadeur  à  Paris. 

D00R;M  van  WESTCAPELLEdlenri- 
.Iac(]ucs,  baron  de)(  1786-18.53),  homme 
d'I'^lat  hollandais.  Il  servit  Louis  Bo- 
naparte, devint  à  la  restauration 
orangiste  gouverneur  de  la  Zélande 
et  de  la  Flandre-Orientale,  conseiller 
d'Etat,  ministre  de  l'intérieur  (1830- 
1840),  puis  grand  maréchal  de  la  cour. 

DORIAN  '  (Pierre-Frédéric)  (1814- 
187:^).  Député  de  la  Loire  (1863), 
réélu  (1869),  il  fit  de  l'opposition  à 
l'Empire,  devint  ministre  des  tra- 
vaux publics  (4  septembre  1870)  et 
montra  beaucoup  d'activité  pour  la 
défense  de  Paris.  Député  de  la  Loire 
(1871).  il  siégea  à  gauche. 

DORREGARAY  (Don  Antonio,  mar- 
quis d'ER\UL)(  1820-1882),  général  es- 
pagnol. 11  servit  dans  l'armée  royale 
et  fit  la  campagne  du  Maroc  (1859). 
En  1872,  il  embrassa  la  cause  du 
nouveau  don  Carlos  et  fit  une  guerre 
acharnée  aux  troupes  régulières  jus- 
qu'en 1876,  passa  en  France  avec  le 
prétendant,  puis  en  Angleterre, 


8S 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


DOST-MOHAMMEDKnAlV(  1793  1863), 

émir  d'Afghanistan.  Jusqu'en  1842, 
il  fut  en  compétition  avec  ses  frères 
et  l'usurpateur  Choudja  que  sou- 
tenaient les  Anglais,  vécut  depuis  lors 
en  bonne  intelligence  avec  l'Angle- 
terre qui  l'aida  à  repousser  les 
agressions  de  la  Perse  et  du  sultan 
de  Hérat. 

D  OU  MER  (Paul)  (iQ51).  Ouvrier 
dans  une  fabrique  de  médailles,  puis 
professeur  de  mathématiques,  il  di- 
rigea laTribune,  journal  républicain 
de  Laon,  devint  dé- 
puté de  rAisne(  1888), 
échoua  aux  élections 
de  1889,  fut  chef  de 
cabinet  de  Floquet, 
puis    député    d'Au- 
xerrc(l89l),  et  réélu 
en  1893.  Ministre  des 
linances  dans  le  cabi- 
net Bourgeois  (1895- 
1896),  il    déposa  un 
projet  d'impôt  sur  le 
Doumer.  revenu  ciui  ne  fut  j^as 

voté  et  fut  nommé 
par  le  cabinet  Méline  gouverneur 
général  de  l'Indo-Chine  (1897). 

DOtVILLE-MAILLEFElJ  (Gaston, 
comte  de)  (183.5-189.5).  Député  de  la 
Somme  (1876),  il  siégea  à  l'extrême 
gauche,  fit  partie  des  363,  fut  réélu 
en  1878,  en  J881,  échoua  en  1885,  mais 
fut  nommé  député  de  la  Seine  la 
même  année,  et  par  l'arrondissement 
d'Abbeville  en  1889.  Il  a  combattu 
avec  fougue  la  politique  coloniale  des 
cabinets  opportunistes. 

DRÉOLLE(r:rnest)(  1829-1887).  Jour- 
naliste ami  de  l'Empire,  député  de 
la  Gironde  (1869),  puis  de  Blaye 
(1876),  soutint  avec  les  bonapartistes 
le  cabinet  du  16  mai,  fut  réélu  comme 
candidat  officiel  (1877).  De  nouveau 
député  en  1881,  il  échoua  aux  élec- 
tions de  1885. 

DREYFUS  (Ferdinand-Camille) 
(1851).  Conseiller  municipal  de  Paris 
(1882-1885),  député  de  la  Seine  (1885), 
réélu  en  1889,  il  giégea  à  l'extrême 
gauche,  fonda  le  journal  la  Nation 
(1884),  fut  compromis  dans  desaffaires 
de  chantage  et  condamné  à  six  mois 
de  prison  (1895). 

DREYFUS  (Ernest  (1855),  capitaine 
d'état-major.  Accusé  du  crime  de 
haute  trahison,  il  fut  traduit  devant 
un  conseil  de  guerre,  jugé  h  huis 
clos  et  condamné  à  la  déportation 


Dreyfus. 


perpétuelle  (1894).  Depuis,  diverses 
personnalités  politiques  ont  prétendu 
que  Dreyfus  n'avait  pas  été  juste- 
ment et  légalement  con- 
damné ;  l'opinion  publi- 
que s'est  émue  et  la 
ciuestion  de  la  revision 
du  procès  Dreyfus  est 
devenue  une  grosse 
question  politique.  (V. 
vol.  Histoire  contempo- 
raine et  Biographie  lit- 
téraire, au  mot  Zola.) 

DROUET  D'ERLOIV  (Jean-Baptiste, 
comte)  (1765-1844),  maréchal  de 
France.  Prit  par  taux  guerres  de  la  Ré- 
volution et  cle  l'Empire,  servit  Napo- 
léon pendant  les  Cent-Jours,  dut  luir 
à  la  seconde  Restauration,  se  mêla 
à  la  conspiration  orléaniste  de  Didier 
à  Grenoble  (1816)  et  fut  condamné 
à  mort  par  contumace.  Rentré  en 
France  à  l'amnistie  de  182.5,  il  reprit 
du  service  en  1830,  commanda  en 
chef  la  12"  division  militaire,  à  Nan- 
tes, fit  arrêter  la  duchesse  de  Berry 
(1832)  et  partit  pour  l'Algérie  avec  le 
litre  de  gouverneur  général  (1834).  Il 
en  revint  en  1835. 

DROUYIV  DE  LHUYS(Edmond)  (1805- 
1881),  homme  d'Etat  français.  lî  rem- 
l)lit  ]ilusieurs  postes  diplomatiques 
de  1830  à  1840,  fut  député  de  Seine- 
et-Marne  (1842)  et  combattit  la  politi- 
que de  Guizot.  Réélu  à  l'Assemblée 
constituante  de  1848,  il  vota  avec  la 
droite,  fut  nommé  par  Louis-Napo- 
léon, après  le  10  décembre,  ministre 
des  affaires  étrangères,  ambassadeur 
à  Londres  (18'i9),  de  nouveau  ministre 
(1851),  puis  sénateur  (1852).  Il  reprit 
la  même  année  le  portefeuille  des 
affaires  étrangères,  le  garda  jusqu'en 
1855,  puis  de  1862  à  1866.  En  présence 
de  !a  politique  des  nationalités,  il  re- 
présentait la  diplomatie  traditionnelle 
et  conservatrice.  (V.  d'Ilar-court,  les 
Quatre  Ministères  de  Dromjn  de  Lhuijs.) 

DROZ  (Numa)  (18'i4),  homme  poli- 
tique suisse.  Conseiller  fédéral  (1875), 
il  a  dirigé  plusieurs  départements 
ministériels,  était  aux  affaires  étran- 
gères lors  du  conflit  Wohlgemuth 
(1889)  et  tint  tête  à  Bismarck.  Ilaété 
plusieurs  fois  président  de  la  Confé- 
dération. 11  a  été  question  de  lui 
pour  le  gouvernement  de  l'île  de 
Crète,  devenu  autonome. 

DRUEZ  (Henri)  (1799-1855),  homme 
politique  suisse.  Avocat  à  Kloudon, 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


89 


il  fut  président  du  gouvernement 
provisoire  lors  de  la  révolution  du 
canton  de  Vaud  (1855),  rédigea  avec 
Kern  le  pacte  ledéral  de  18'i8  après 
le  Sônderbund,  et,  nommé  membre 
du  Conseil  fédéral,  devint  président 
de  la  Confédération  (1850). 

DRU  M  ONT     (Edouard -Adolphe) 
(I84''j).   Après   s'être   ])endant   long- 
temps occupé  à  peu  près  exclusive- 
ment de  littérature 
et  dart,    M.    Dru- 
mont    s'est    tout    à 
coup  révélé  antisé- 
mite ardent,  par  la 
pu  1)1  ica  lion     de    la 
France  Juive  qui  eut 
un  énorme  retentis- 
sement. Il  fonda  en- 
suUo  la  Libre  Parole, 
organe    clérical    et 
Diumont.  aniisémite,     solli- 

cita plu.=;ieurs  fois 
sans  succès  un  mandat  législatif  à 
Paris,  et  fut  enlin  élu  député  d'Alger 
en  1898.  —  Pour  son  œuvre  littéraire, 

V.    BlOGHAPHlE   LITTKRAIRE. 

Di;BOISiPaul-Francois)(l793-l87'i), 
homme  politique  et  littérateur  fran- 
çais, fonda  avec  Pierre  Leroux  le 
Journal  le  Globe,  18'2/i.  Député  de  Nan- 
tes (1831)  et  constamment  réélu,  il  ap- 
puya la  politique  du  gouvernement  de 
Juillet,  fut-directeur  de  l'Ecole  noi- 
male  et  dut  C|uittcr  cette  fonction  en 
18.")0.  —  Auteur  de  divers  travaux 
littéraires. 

DUBOST  (Henri-Antoine,  dit  Anlo- 
nin)  (I8V2),  journaliste  d'opposition 
sous  l'Empire. Secrétaire  général  de 
la  Préfecture  de  police  après  le  2  sep- 
tembre, préfet  de  lOrne  (1871),  chef 
du  cabinet  du  garde  des  sceaux  Le 
Royer  (1879),  conseiller  d'Etat  (1880), 
il  fut  député  de  la  Tour-du-Pin(18S0) 
et  siégea  à  l'Union  républicaine.  Réélu 
constamment  par  son  arrondisse- 
ment, il  fut  ministre  de  la  justice 
dans  les  cabinets  Casimir-Perier  et 
Dupuy  (t893-l89'i). 

duC'HAtel  (Charles-Marie-Tanne- 
guy,  comte)  (1803-1867).  Conseiller 
d'Etat  (1830),  député  de  Jonzac  (1833), 
il  siégea  au  centre,  reçut  le  porte- 
feuille de  l'agriculture  et  du  com- 
merce (1834-183Ô),  celui  des  finances 
(1836-1837),  de  l'intérieur  (1839-18-'i8), 
et  soutint  toujours  la  politique  de 
Guizot,  dont  il  partagea  l'impopu- 
larité.   —  Son   fils,  Char  les- Jacques- 


Marie-Tanneguy  (1838),  fut  député  de 
la  Charente-Inférieure  (1871),  siégea 
au  centre  gauche,  représenta  la 
France  à  Copenhague  (1876),  Bruxel- 
les (1878),  Vienne  (  l'880-1883),  fut  réélu 
député  de  la  Charente-Inférieure 
(1885)  et  ne  se  représenta  pas  en  1889. 

nLCKWITZ  (Arnold)  (1802-1881), 
homme  politique  et  économiste  alle- 
mand. Membre  du  Sénat  de  Brème 
(18'i0),  il  s'occupa  de  l'union  doua- 
nière, contribua  aux  progrès  des 
chemins  de  fer  allemands  et  fut 
nommé  ministre  du  commerce  de 
rempire(18'i8).  llavaitcréésur  leWe- 
ser  un  service  de  bateaux  à  vapeur. 

n\  C LE R C  (Charles-Théodore-Eu- 
gène) (1812-1888).  Correcteur  d'im- 
primerie, puis  journaliste,  député  des 
Landes  à  la  (constituante  (  I8'i8),  il 
devint  ministre  des  finances  la  même 
année,  se  retira  de  la  vie  politique  et 
.s'occupa  d'affaires  industrielles.  Dé- 
puté des  Basses-Pyi'ènées  (1871),  il 
siégea  à  gauche,  devint  sénateur  ina- 
movible (1875),  combattit  les  hommes 
du  16  mai,  fut  ministre  des  afr;\ires 
étrangères  et  président  du  conseil 
(1882- 1883). 

DtCO.S  (Pierre-Roger)  (17'i7-18l6), 
conventionnel.  Avocat  à  Dax,  député 
des  Landes  à  la  Convention,  il  vota 
la  moi't  du  roi,  fut  membre  du  con- 
seil des  Cinq-Cents  et  devint  un  des 
cinq  directeurs.  Il  appuya  le  coup 
d'iitat  du  18  brumaire,  fut  un  des 
trois  consuls  provisoires,  entra  au 
Sénat,  à  la  Chambre  des  pairs  pen- 
dant les  Cent-Jours,  fut  banni  comme 
régicide  et  mourut  prèsd'L'lm  (1816). 

niiCCS  (Jean-Elienne-Théodore) 
(1801-I.S.55).  Armateur  à  Bordeaux, 
député  de  la  Gironde  de  1834  à  I8'i8, 
il  lit  de  l'opposition  libérale  et  s'as- 
socia h  la  campagne  des  banquets  ré- 
formistes. Réélu  par  son  département 
à  la  Constituante  (18'i8)  et  par  celui 
de  la  Seine  h  la  Législative  (18'i9),  il 
siégea  à  droite,  appuya  la  politique 
del'Elvsée,  devint  ministre  de  la  ma- 
rine (1851  et  1852-1853)  et  sénateur 
(1853). 

DlJCPÉTiAU\  (Edouard)  (1804- 
1868),  publiciste  et  homme  politique 
belge.  Il  prit  une  part  active  à  la  ré- 
volution ae  1830,  fut  nommé  inspec- 
teur général  des  prisons  et  se  montra 
réformateur  dans  ses  actes  et  dans 
ses  écrits.  De  libéral,  il  devint  ca- 
tholique ardent,  approuva  publique- 


90 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


ment  le  ministre  de  Decker  dans  son 
projet  de  loi  sur  la  charité,  et  orga- 
nisa les  nombreux  congrès  catholi- 
ques de  Malines. 

DUC  ROT  (Auguste -Alexandre) 
(1817-1882),  général  français.  Il  servit 
en  Algérie,  en  Italie  et  commanda  en 
1870  la  1"  division  du  corps  d'armée 
de  Mac-iNIahon. 
Fait  prisonnier  à 
Sedan,  il  put  s'é- 
chapper, revint  à 
Paris,  commanda 
les  XIII'=  et  XIW 
corps,  se  fit  bat- 
tre au  plateau  de 
Châtillon,  à  La 
Malmaison,  et  ne 
put  forcer  les  li- 
gnes prussiennes 
sur  la  Marne.  (V. 
vol.  Guerre  fran- 

Ducrot.  CO- ALLEMANDE, 

art.  Champigny.) 
Député  de  la  Nièvre  (1871),  il  siégea 
à  droite.devint  commandant  du  VIII'' 
corps  à  Bourges  (1872-1878)  et  se  si- 
gnala par  son  esprit  de  réaction  et 
d'ultramonlanisme. 

DL'DLEY(John-\Vill!amWARD,  lord) 
(1781-1833),  homme  politique  anglais. 
Membre  de  la  Chambre  des  com- 
munes (1802),  il  devint  un  des  chefs 
du  parti  conservateur  libéral  et  fut 
ministre  des  affaires  étrangères  dans 
le  cabinet  Canning  (1827). 

DEFAIRE  (Jules-Armand-Stanis- 
las) (1798-1881),  homme  d'Ktat  fran- 
çais. Avocat  à  Bordeaux,  député  de 
Saintes  (1834),  il  soutint  Thiers  qui 
le  fit  entrer  au  conseil  d'Etat,  fut  mi- 
nistre des  travaux  publics  dans  le 
ministère  Soull  (1839),  et  se  montra 
très  conservateur.  Réélu  dans  la  Cha- 
rente-Inférieure en  18'i8,  il  fut  mi- 
nistre de  l'intérieur  sous  Cavaignac, 
se  retira  après  l'échec  de  celui-ci  à 
la  présidence  de  la  République,  fut 
renommé  au  même  poste  par  Louis- 
ISapoléon  et  fut  un  des  chefs  de  la 
croisade  réactionnaire.  11  fut  néan- 
moins remplacé  au  ministère,  et  le 
coup  d'Etat  du  2  décembre  le  ren- 
dit à  la  vie  privée.  Avocat  à  Pa- 
ris, il  fut  élu  bâtonnier  en  1862  et 
nommé  à  l'Académie  française  (1863). 
Il  essaya  en  vain  de  se  faire  élire  dé- 
puté àla  fin  de  l'Empire  et  ne  rentra 
à  la  Chambre  qu'aux  élections  de  1 871 . 
Ministre  de  la  justice  sous  la  prési- 


dence de  Thiers(1871-I873),  puis  dans 
le  cabinet  Buffet  (1875),  il  remplaça 
ce  dernier  à  la  présidence  du  conseil 
(1876).  Il  fut  de  nouveau  président  du 
conseil  après  la  réélection  des  363  et 
quittale  pouvoir  en  même  temps  que 
Mac-Mahon.  Depuis  il  siégea  au  Sé- 
nat au  centre  gauche  et  se  montra 
hostile  à  toute  réforme. 

DUFFERllN' (Frederick-Temple-Ha- 
milton  Blackwoou,  comte)  (1826), 
diplomate  anglais.  Sous-secrétaire 
d'Etat  pour  les  Indes  (Î864-1866),  gou- 
verneur du  Canada  (1872-1878),  il  fut 
ambassadeur  à  Pètersbourg  (1879),  à 
Constantinople  (1881-1884),  vice-roi 
des  Indes  (1884-1889),  ambassadeur 
en  Italie  (1889-1891),  puis  en  Fnmce 
(1891-1897). 

Dl'FOlR  (Guillaume-Henri)  (1787- 
1875),  général  suisse.  Il  servit  dans 
l'armée  française  pendant  les  der- 
nières campagnes  de  l'Empire,  passa 
dans  l'armée  suisse,  dirigea  les  tra- 
vaux de  triangulation  de  son  pays, 
commanda  l'armée  dirigée  contre  le 
Sonderbund  (  1847),  et  présida  la  con- 
férence internationale  d'où  sortit  la 
convention  de  Genève  (1864). 

DIGIÉ  DE  L.\  FAUCONINERIE 
(Henri-Joseph)(1835).  Député  deMor- 
tagne  (1869),  il  combattit  comme  trop 
libéral  le  minis-tère  Ollivier,  vota  la 
guerre  contre  la  Prusse,  prit  la  di- 
rection du  journal  l'Ordre,  fut  élu  dé- 
puté de  Mortagne  (1876),  soutint  le 
gouvernement  du  16  mai  et  fut  réélu 
en  1877.  Il  tenta  de  se  rallier  ù  la  Répu- 
blique, échoua  aux  élections  de  1881, 
revint  à  ses  anciennes  opinions,  fut 
réélu  en  1885  et  1889,et  siégea  à  droite. 

DIJARDIIV-REAUMETZ  (Henry- 
Charles-Etienne  BEAUMETz,dit)(  1852). 
Peintre  de  talent,  député  de  Limoux 
(1889),  réélu  en  1893  et  en  1898,  il 
siège  à  la  gauche  républicaine. 

DULOIVG "(François-Charles)  (1792- 
1834).  Avocat  i\  Paris,  député  de  l'ar- 
rondissement de  \'erneuil  (1831),  il 
siégea  à  l'extrême  gauche  et ,  en  pleine 
séance  de  la  Chambre  (1834),  accusa 
Bugeaud  d'avoir  joué  le  rôle  de  geô- 
lier de  la  duchesse  de  Berry.  Un  duel 
s'ensuivit:  Dulong  fut  mortellement 
blessé. 

DL'MAS  (Gustave-Mathieu,  comte) 
(1753-1837),  général.  Aide  de  camp  de 
Rochambeau  en  Amérique,  il  fut  dé- 
puté de  Seine-et-Oise  à  l'Assemblée 
législative  (1791),  dirigea  le  dépôt  des 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


91 


plans  de  campagne,  émigra  et  revint 
après  le  9  thermidor.  Memlire  du  con- 
seil des  Anciens,  proscrit  comme  «  cli- 
chyen  »  au  l8fructidor,  il  rentra  après 
le  coup  d'Etat  de  brumaire,  devint 
conseiller  d'Etat,  général  de  division, 
ministre  de  la  guerre  de  Joseph  Bo- 
naparte en  Italie  et  en  Espagne,  in- 
tendant général  de  la  Grande  Armée 
et  fut  lait  prisonnier  à  Dresde.  Rallié 
aux  Bourbons,  puis  disgracié,  il  re- 
présenta Paris  à  la  Chambre  des  dé- 
putés (1828)  et  favorisa  la  révolution 
de  Juillet.  Louis-Philippe  le  nomma 
pair  de  France. 

DIM.4S  (Jean-Baptiste)  (1800-1884), 
savant  et  homme  politique  français.  Il 
fut  élu  député  du  Nord  à  l'.Vssemblée 
législative  (18'i9)  et  se  montra  un  des 
chauds  partisans  de  Louis-Napoléon 
qui  le  nomma  ministre  de  l'agriculture 
el  du  commerce  (  1851),  puis  sénateur 
après  le  2  décembre,  vice-président 
du  conseil  supérieur  de  l'instruction 
publique  (  1851-1863)  et  vice-président 
du  conseil  municipal  de  Paris.  (V.  vol. 
CiiiMiK  et  Biographie  scientifique.) 

DLMAS(Alexandre  DvvvDE  La  Pail- 
LETERiE,  dit  Alexandre)  (1802-1870), 
romancier  français,  fils  du  général 
Dumas.  Il  (it  le  coup  de  feu  aux  jour- 
nées de  juillet  1830,  fut  chargé  d'or- 
ganiser en  Vendée  une  garde  natio- 
nale contre  une  chouannerie  possible, 
s'occupa  encore  de  politiciue  en  I8'i8 
et  suivit  l'expédition  des  Mille  de 
Garibaidi.  —  Pour  son  immense  la- 
beur   littéraire,  V.   vol.    Biographie 

LITTÉRAIRE. 

DIM.4Y  (Jean-Baptiste)  (1841).  Ou- 
vrier mécanicien  au  Creusot,  maire 
de  cette  ville  (1870);  il  adhéra  à 
la  Commune  de  Paris  et  fut  con- 
damné par  contumace  aux  travaux 
forcés  à  perpétuité.  Après  l'amnistie 
de  1880,  il  fut  élu  conseiller  munici- 
pal de  Paris  (1887)  et  député  du 
XX»  arr.  (1889).  Il  siégea  à  l'extrême 
gauche  avec  le  groupe  du  parti  ou- 
vrier et  ne  se  représenta  pas  en  1893. 
Actuellement,  administrateur  de  la 
Bourse  du  travail  de  Paris. 

Dl-MO!V(  Pierre-Sylvain)  (  1797-1870). 
Avocat  à  Paris  dès'^1620,  il  fut  nommé 
après  juillet  1830  avocat  général  h 
Agen,  député  d' Agen  (  1831),  conseiller 
d'Etat,  puis  ministre  des  travaux  pu- 
blics (l«'i4)  et  ministre  des  finances 
(1847).  La  révolution  de  1848  le  lit 
rentrer  dans  la  vie  privée. 


Dupanloup. 


DLMOlRlEZ    (Charles-  François). 
(\'.  vol.  Biographie  militaire.) 
DIIVDOIVALD  (Comte  de).  (V.  Co- 

CHRANE.) 

DLP.lîVLOtP  (Félix-Antoine-Phili- 
bert) (1802-1878),  pré- 
lat et  pédagogue  Iran- 
çais.  Evéque  d'Or- 
léans (laW),  il  fut  au 
premier  rang  des  po- 
lémistes catholiques 
contre  l'Université; 
élu  député  du  Loiret 
(1871),  puis  sénateur 
inamovible  (1875), il  se 
signala  par  son  oppo- 
sition contre  les  me- 
sures libérales  et  écri- 
vit nombre  de  brochures  politiques. 

DLI»ERRÉ  (Guy-Victor)  (1775- 1846), 
amiral  français.  Il  se  signala  aux  .An- 
tilles, aux  Indes,  à  Madagascar  et  en 
Algérie,  fut  ministre  de  la  marine  de 
1834  à  18.36  et  de  nouveau  en  1839. 

DIPETIT-THOIARS  (Abel  Albert) 
(1793-l86'i),  amiral  français.  Il  coo- 
péra à  l'expédition  d".\lger  (1830),  lit 
accepter  le  protectorat  de  la  France 
à  la  reine  Pomaré,  expulsa  Pritchard, 
l'agent  anglais,  de  'laïli  (1843),  et  fut 
désavoué  par  Guizot  effrayé  par  les 
démonstrations  de  l'Angleterre.  En 
1849,  le  département  de  .Maine-et- 
Loire  l'envoya  h  la  Législative. 

Dl'Pl]V(  André-Marie-Jean-Jacques) 
(1783-18(35),  dit  Dupin  aine,  .\vocat  à 
Paris,  il  plaida  de  nombreux  procès 
politiques  (Ney,  Bé- 
ranger,  le  Journal  des 
Débats;  etc.),  fut  dé- 
puté de  Cosne  (1826), 
un  des  221,  et  prit 
part  à  la  révolution 
de  Juillet.  Procureur 
général  à  la  cour  de 
cassation,  président 
de  la  Chambre  des 
députés,  il  se  montra 
très  autoritaire  et  ac- 
cepta la  Républic|ue 
de  1848  et  la  présidence  de  Louis- 
Napoléon  avec  une  facilité  extraor- 
dinaire. Il  conserva  sous  l'Empire 
son  siège  de  procureur  général.  Il 
faisait  partie  de  l'Académie  française 
depuis  1831. 

DUPIN  (Pierre-Charles-François, 
baron)  (1784-1873),  économiste  et  ma- 
thématicien français,  frère  du  précé- 
dent. Député  du  Tarn  (1828),  il  ne 


Dupin. 


92 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


joua  qu'un  rôle  secondaire  en  poli- 
tique, l'ut  ministre  de  la  marine  (1834), 
entra  à  la  Chambre  des  pairs  (1837), 
fit  partie  de  la  droite  dans  les  Assem- 
blées de  la  F^épublique  de  iS'iB,  et 
l'Empire  le  nomma  sénateur  (1853). 
DLPIK  (Simon-Philippe)  (1795-1846), 
avocat  français,  frère  des  précédents. 
Il  se  fit  un  très  grand  renom  dans 
les  procès  retentissants  de  la  Restau- 
ration, devint  bûtonnier  del'ordre  des 
avocats  (!834),  député  de  la  Nièvre  et 
d'Avallon  (1830  et  1842)  et  prit  part  à 
des  discussions  d'affaires. 

DIJPOîVT(Paul-François)(1796-1879), 
imprimeur.  Il  créa  un  établissement 
consacré  aux  impressions  adminis- 
tratives, fut  candidat  officiel  sous 
l'Empire  et  représenta  depuis  1852 
jusqu'en  1870  le  département  de  la 
Dordognequi  l'envoya  encore  au  Sé- 
nat en  1876.  Il  y  fit  partie  de  la  droite 
bonapartiste. 

DLPOIXT  DE  BUSSAC  (Jacques-Fran- 
çois)  (1803-1873).  Avocat  à  Paris,  il 
plaida  de  nombreuses  causes  politi- 
ques (Fieschi,  Blanqui,  Barbés,  etc.), 
représenta  la  Charente-Inférieure  à 
la  Constituante,  et  l'Isère  à  la  Légis- 
lative, siégea  à  la  Montagne  el:  fut 
proscrit  après  le  2  décembre  1851. 

DLPOIVT  DE  L'ETANG  (Pierre-An- 
toine, comte)  (  1765-1840),  général  fran- 
çais. Il  combattit  à  Valmy,  à  Menin 
(1793),  à  Mondschoole,  fut  directeur 
du  dépôt  de  la  guerre  (1797),  soutint 
le  coup  d'Etat  du  18  brumaire  et  sui- 
vit Bonaparte  en  Italie.  Il  battit  Mê- 
las à  L'im  (1805)  et  se  signala  à  Fried- 
land.  Envoyé  en  Espagne,  il  signa  la 
désastreuse  capitulation  de  Baylen 
(1808),  fut  destitué  et  condamné  à  la 
prison  d'Etat.  Il  fut  rajipelé  au  ser- 
vice par  Louis  X\'1II  et  élu  député 
delà  Charente  (1815-1830). 
DIJPOINT  DE  L'ELRE  (Jacques- 
Charles)  (1767-1855). 
Dé])uté  de  l'Eure  au 
conseil  des  Cinq- 
Cents,  il  appuya  le 
coup  d'Etat  de  bru- 
maire, devint  prési- 
dent de  chambre  h  la 
cour  de  Rouen,  dé- 
puté de  l'Eure  au 
Dupont  de  l'Eure.  CorpS  législatif  (1813), 
réélu  en  1817  et  sans 
interruption  jusqu'en  1848.  Pendant 
la  Restauration,  il  siégea  dans  l'op- 
position et  se  vit  retirer  ses  fonctions 


de  président  de  chambre  à  Rouen; 
sous  Louis-Philippe,  il  fut  ministre 
de  la  justice  (1830),  fit  de  l'opposi- 
tion républicaine  et  prit  part  à  la 
campagne  des  banquets.  Il  repi  fv 
senta  encore  le  département  de  l'Eure 
à  la  Constituante  (1848),  ne  fut  pas 
réélu  à  la  Législative  et  rentra  dans 
la  vie  privée. 

DUPOWT  DE  NEMOIRS  (Pierre-Sa- 
muel) (1739-1817).  Disciple  de  Ques- 
nay,  il  vulgarisa  les  idées  des  phy- 
siocrates  dans  de  nombreu.x  écrits 
d'économie  polili(|ue,  fut  député  du 
tiers  état  deiNemours  aux  Etats  gé- 
néraux, combattit  l'émission  des  as- 
signats, défendit  les  Tuileries  dans 
la  journée  du  10  août,  fut  arrêté  en 
1794  et  relâché  après  le  9  thermidor. 
Député  du  Loii'etau  conseil  des  An- 
ciens, il  siégea  parmi  les  modérés, 
passa  aux  Etats-Unis  après  fructidor, 
fut  secrétaire  du  gouvernement  pro- 
visoire (1814)  et  nommé  conseiller 
d'Etat  par  Louis  X\  III.  Il  finit  ses 
jours  aux  Etats-Unis. 

DLPORTAL  (Pierre-Jean-Louis-Ar- 
mand) (1814-1887).  Journaliste  à  Tou- 
louse, il  fit  une  guerre  acharnée  au 
prince  Louis-Napoléon  qui  le  fit  dé- 
porter en  Afrique  après  le  2  dé- 
cembre 1851.  A  la  fin  de  l'Empire,  il 
reprit  sa  campagne  dans  l'Emanci- 
pation et  fut  emprisonné.  Le  4  sep- 
tembre le  fit  sortir  de  Sainte-Pélagie; 
il  devint  préfet  de  la  Haute-Garonne 
(1870-1871),  député  de  Toulouse(1876), 
siégea  à  l'extrême  gauche,  un  des 
363,  réélu  en  1877, 1881  et  1885.  C'était 
un  ennemi  déclaré  du  parti  oppor- 
tuniste. 

DtPRAT  (Pascal)  (1815-1885).  Jour- 
naliste, député  des  Landes  à  la  Con- 
stituante et  à  la  Législative  (1848- 
1851),  il  protesta  contre  le  coup  d'Etat 
du  2  décembre  1851,  fut  exilé,  réélu 
par  les  Landes  à  l'Assemblée  natio- 
nale (1871)  et  soutint  la  politique  de 
Thiers.  Député  de  Paris  (1876),  il  fit 
partie  des  363  ;  réélu  en  1877,  il  échoua 
aux  élections  de  1881  et  fut  nommé 
plénipotentiaire  au  Chili  (1881-1885). 

DLPliY  (Charles-Alexandre)  (1851). 
Professeur  de  philosophie,  vice-réc- 
tcur  h  Ajaccio,  député  de  la  Haute- 
Loire  (1885),  puis  de  l'arrondissement 
du  Puy  (1889  et  1893),  rapporteur  du 
budget  de  l'instruction  publique  (1891 
et  1892),  ministre  de  l'instruction  pu- 
blique dans  le  cabinet  Ribot  (1892), 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


93 


président  du  conseil  avec  le  ministère 
de  l'intérieur  (1893).  C'est  sous  son 
ministère  que  se  produisirent  les 
émeutes  du  quartier 
Latin  pendant  les- 
quelles Nuger  fut  tué  ; 
la  Bourse  du  travail 
fut  fermée  et  Paris  fut 
mis  en  véritable  état 
de  siège.  Renversé  du 
pouvoir,  M.  Dupuy 
lut  nommé  présicîent 
de  la  Chambre  qu'il 
présidait  le  jour  de 
l'attentat  de  l'anar- 
chiste Vaillant.  Il  montra  dans  cette 
circonstance  un  grand  sang-froid.  De 
nouveau  président  du  conseil  (1894), 
réélu  en  1898,  il  succéda  à  Brisson 
comme  chef  du  cabinet  et  ministre 
de  l'intérieur  (1898). 

DURANDO  (Giacomo)  (1807),  géné- 
ral et  homme  politique  italien.  Com- 
promis dans  une  conspiration  (1831), 
il  quitta  le  Piémont,  passa  en  Portu- 
gal et  en  Espagne  où  il  combattit 
pour  la  cause  constitutionnelle,  re- 
vint dans  son  pays  (1845),  s'attacha 
à  Cavour,  fut  député  de  Mondovi 
(1848),  accompagna  Charles-Albert  à 
Novare  (1849),  remplaça  La  Marmora 
comme  ministre  de  la  guerre  (185.'3), 
fut  ambassadeur  à  Constantinople 
(1856-1861)  et  ministre  des  affaires 
étrangères  (1862). 

DURFORT  DE  CIVRAC  (Marle-Henri- 
Louis,  comte  de)  (1812-1884).  Député 
de  Maine-et-Loire  en  1852  et  en  1869, 
puis  en  1871,  il  siégea  à  la  droite  lé- 
gitimiste. Député  de  Cholet  (1876),  il 
fut  réélu  en  1877  et  1881,  et,  grâce  à 
l'appui  des  gauches,  devint  vice-pré- 
siuent  de  la  Chambre. 

DVRHAIU  (John-George  Lambton, 
comte  de)  (1792-1840),  homme  poli- 
tique anglais.  Membre  de  la  Chambre 
des  communes  (1813),  il  combattit  le 
ministère  réactionnaire  de  Castle- 
reagh,  fut  nommé  pair  (1828),  lord  du 
sceau  privé  dans  le  cabinet  de  lord 
Grey,  puis  gouverneur  général  des 
colonies  de  l'Amérique  du  Nord  (1838). 
DLROC(Giraud-Christophe-Michel, 
duc  de  Frioul)(  1772-1813),  maréchal 
de  France.  Lieutenant  d'artillerie  au 
siège  de  Toulon,  il  suivit  Bonaparte 
en  Egypte,  devint  son  secrétaire 
après  le  18  brumaire,  fut  chargé  de 
missions  près  de  diverses  cours, 
commanda  les  grenadiers  de  la  garde 


à  Austerlitz.  combattit  à  Wagram  et 
à  Essling,  fut  nommé  grand  maré- 
chal du  palais,  sénateur,  et  tomba 
mortellement  frappé  le  lendemain  de 
la  bataille  de  Bautzen  (22  mai  1813). 

DUROSIVEL  (Antoine-Jean-Augusle- 
Henri)  (1771-1849),  général  français. 
Il  servit  dans  les  armées  du  Nord  et 
de  Sambre-et-Meuse,  se  signala  à 
Hohenlinden,  combattit  à  Austerlitz, 
h  léna,  à  Essling  où  il  fut  griève- 
ment blessé,  fit  la  campagne  de  Rus- 
sie, gouverna  Dresde  en  1813,  et  fut 
mis  en  non-activité  par  la  Restaura- 
tion. Député  de  Seine-et-Marne  (1830), 
il  fut  nommé  aide  de  camp  de  Louis- 
Philippe  et  pair  de  France  (1837). 

Dl'RlY  (Victor)  (1811-1894).  Il  rem- 
plit les  fonctions  de  ministre  de  l'in- 
struction publique  de 
1863  à  1869  et  eut  h 
lutter  pendant  cette 
période  contre  l'esprit 
autoritaire  des  hom- 
mes de  1852  et  contre 
l'exclusivisme  des  clé- 
ricaux, organisa  les 
cours  déjeunes  filles, 
créa  l'école  des  hautes 
études.  Nommé  séna- 
teur en  1869,  il  rentra 
dans  la  vie  privée 
après  le  4  septembre  1870  et  se  voua 
depuis  à  ses  études  historiques.  (V. 

vol.    BlOC.R\PHlE  LITTliRMRE.) 

DUVAL  (Jean-Pierre)  (1754-1817), 
conventionnel.  Député  de  la  Seine- 
Inférieure  à  la  Convention,  il  fut 
l'ami  des  girondins,  vola  pour  la  ré- 
clusion de  Louis  X\  I,  devint  minis- 
tre de  la  police  générale  (1799),  mem- 
bre du  Corps  législatif  (1800-1803)  et 
préfet  des  Basses-Alpes  (1805-1815). 

DUVAL  (Ferdinand)  (1827-18<:)6),  ad- 
ministrateur français.  Avocat  à  Paris, 
préfet  de  la  Gironde  (1871-1873),  pré- 
fet de  la  Seine  (1873-1879/,  il  fut  nom- 
mé conseiller  municipal  par  le  parti 
conservateur  pour  le  quartier  Saint- 
Thomas-d'Aquin. 

Dl'VAL  (Edgard-Raoul)  (1832-1887). 
Avocat  général  à  Rouen  sous  l'Em- 
pire, député  de  la  Seine-Inférieure 
(1871),  il  siégea  dans  le  groupe  bona- 
partiste, se  fit  remarquer  par  ses  in- 
terpellations hostiles  aux  républi- 
cains, fut  député  de  Louviers  (1876), 
de  Bernay  (1884)  et  de  l'Eure  (1885). 

DUVAL  (Emile-Victor)  (1841-1871), 
révolutionnaire     français.     Ouvrier 


Duruy. 


94 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


fondeur  à  Paris,  il  fut  aux  premiers 
rangs  des  socialistes  qui  attaquèrent 
l'Empire,  prit  part  aux  mouvements 
du  31  octobre  1870  et  du  18  mars  1871 . 
Membre  de  la  Commune  et  chargé, 
à  titre  de  général,  de  marcher  contre 
Versailles,  il  fut  pris  par  les  troupes 
de  Vinoy  au  Petit-Bicétre.  Le  géné- 
ral Vino'y  lui  ayant  demandé  :  «  Que 
feriez- vous  de  moi  si  j'étais  à  votre 
place?  —  Je  vous  ferais  fusiller,  ré- 
pondit Duval. —  Vous  venez  de  pro- 
noncer votre  sentence  »,  repartit  le 
général  Vinoy,  et  Duval  fut  immédia- 
tement passé  par  les  armes. 

DliVAUX(Jules-Yves-Anloine)(1827). 
Député  de  Nancy  (1877),  il  siégea  à 
gauche,  fit  partie  des  363,  et  réélu 
en  1877,  1881,  1885,  fut  ministre  de 
l'instruction  publique  dans  les  cabi- 
nets Duclerc  et  Fallières  (1882-1883). 

DUVERGIER  (Jean-Baptiste)  (1792- 
1877),  jurisconsulte  français.  Conseil- 
ler d'État  (1855),  il  fut  ministre  de  la 
justice  (17juillet  1869-2  janvier  1870), 
et  entra  ensuite  au  Séiiat. 

DUVERGIER  DE  IIAURAIMVE  (Pros- 
per)  (1798-1881).  Député  de  Sancerrc 
(1831),  il  soutint  d'abord  la  politique 
de  répression  du  début  de  Louis-Phi- 
lippe, fit  de  l'opposition  dès  1837  à 
Mole  et  à  Guizot,  organisa  la  cam- 
pagne des  banquets,  lit  partie  de  la 
droite  antirépublicaine  à  la  Consti- 


tuante (1848),  combattit  à  la  Légis- 
lative (1850)  la  politique  de  l'Elysée 
et  fut  exilé  après  le  coup  d'Etat  du 
2  décembre  1852.  Membre  de  l'Aca- 
démie française  (1870).  il  a  laissé  : 
Histoire  du  gouvernement  parlemen- 
taire en  France  de  1814  à  1848  (1857- 
1873,  10  volumes). 

DUVERGIER  DE  HAURAIVIVE  (Louis- 
Prosper-Ernest)  (1843-1877),  fils  du 
précédent.  Député  du  Cher  (1871),  il 
se  déclara  en  faveur  de  la  Répu- 
blique, combattit  l'Ordre  moral,  re- 
présenta l'arrondissement  de  San- 
cerre  (1876)  et  fut  un  des  363  députés 
qui  se  prononcèrent  contre  le  cabinet 
de  Broglie. 

DUVERIVOIS  (Clément-Aimé- Jean- 
Baptiste)  (1836-1879).  Bonapartiste 
militant,  il  fut  élu  député  des  Hautes- 
Alpes  (1869),  eut  le  portefeuille  de 
l'agriculture  et  du  commerce  dans 
le  cabinet  Palikao  (1870),  partit  pour 
l'Angleterre  après  le  4  septembre 
1870  et  fut  condamné  à  deux  ans  de 
prison  comme  directeur  de  la  Ban- 
que territoriale  d'Espagne  (1874). 

DUVIVIER  (Franciade-Fleurus) 
(1794-1848),  général  français.  Il  gagna 
ses  grades  en  Algérie,  de  1830  à 
1841,  fut  élu  député  de  Seine  à  la 
Constituante  (1848)  et  tomba  mortel- 
lement frappé  en  réprimant  l'insur- 
rection de  juin. 


E 


ECHAVARRIA  (José-Ignacio,  mar- 
quis de  FuENTEFiEL)  (1818),  général 
espagnol.  Il  combattit  les  carlistes 
et  devmt  général  de  brigade  (  1847), 
demeura  fidèle  à  la  reine  (  1868),  la 
suivit  en  exil,  rentra  en  Espagne  à 
l'avènement  d'Alphonse  XII,  contri- 
bua à  l'échec  des  carlistes  et  fut  mi- 
nistre de  la  guerre  (1879-1881). 

ECKMUHL  (Prince  d').(V.  Davout.) 

EDEIV  (Sir  George).  (V.  Auckland 
[Lord].) 

EDHEKI  PACHA  (1820),  homme 
d'Etat  ottoman.  Général  comman- 
dant la  maison  militaire  d'Abd-ul- 
Medjid,  ministre  des  affaires  étran- 
gères (1857),  des  travaux  publics  (à 
deux  reprises),  ambassadeur  à  Ber- 


lin (1875),  grand  vizir  (1877),  ambas- 
sadeur à  Vienne,  il  commanda  en  chef 
l'armée  qui  envahit  la  Grèce  (1897). 

EGERTOIV  (Francis).  (V.  Ellesmere 
[Comte  d'].) 

EICUIIORIV  (Johann-Albrecht-Frie- 
drich)  (  1779-1856),  homme  d'Etat  prus- 
sien. Conseiller  d'Etat  (1817),  il  prit 
une  grande  part  à  la  création  du  Zoll- 
verein,  fut  ministre  de  l'instruction 
publique  et  des  cultes  (1840)  et  suivit 
une  politique  cléricale. 

ELGIN  (Thomas  Bruce,  comte  d') 
(1766-1841),  diplomate  anglais.  Am- 
bassadeur à  Constantinople  (1799- 
1803),  il  profila  de  son  séjour  pour 
pillerles  sculptures  antiques  d'Athè- 
nes (frises  du  Parthénon,  bas-reliefs 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


95 


de  temples,  etc.)  qu'il  envoya  à  Lon- 
dres et  qui  formèrent  la  fameuse  col- 
lection aile  des  «  marbres  dElgin  ». 

ELGIN  (James  Bruce,  comte  d") 
(I81i-t863),  homme  politique  anglais, 
fils  du  précédent.  Gouverneur  de  la 
Jamaïque  (1842-1846),  administrateur 
du  Canada  (1846-1854),  il  fut  envoyé 
en  Chine  (1857)  et  fit  signer  le  traité 
de  Tien-tsin  ;  en  1860,  il  y  retourna  et 
s'appropria,  dans  le  pillage  du  Palais 
d'été,  des  richesses  artistiques, 
comme  son  père  avait  fait  en  Grèce. 
Il  mourut  gouverneur  général  de 
l'Inde. 

ELIO  (Francisco-Javier)  (  1767- 1822), 
général  espagnol.  Il  fit  les  campa- 
gnes contre  la  France  (  1793-1795),  re- 
prit Montevideo  sur  les  Anglais  (  1805), 
combaltit  les  Français  en  1S12-1814, 
devint  un  zélé  défenseur  de  l'absolu- 
tisme et  se  signala  par  ses  cruautés 
envers  les  patriotes.  Gouverneur  de 
Valence,  il  fut  emprisonné  par  les 
insurgés  (1820),  condamné  à  mort 
(1822)  et  subit  le  supplice  de  la  ga- 
rolte. 

ELIO  Y  EZPELETA  (Joaquin)  (1803- 
1876),  général  carliste,  liLs  du  précé- 
dent. Dans  la  première  guerre  car- 
liste, il  fut  chef  d'état-major  de  Zu- 
malacarregui  ;  dans  la  seconde,  il 
battit  les  troupes  espagnoles  à  Arro- 
niz  (1873),  prit  le  fort  d'Estella  etas- 
siégea  Bilbao.  fut  nommé  ministre  de 
la  guerre  et  rentra  en  France  après 
l'échec  final  du  mouvement. 

ELIOT  (Edward-Granville,  comte 
de  SAiNT-Gt;RMANs)(  1798-1877),  homme 
d'Etat  anglais.  11  débuta  dans  la  di- 
plomatie, fut  secrétaire  principal  en 
Irlande  (1841),  lord-lieutenant  d'Ir- 
lande (J852),  puis  vice-roi  (1855)  et  in- 
tendant de  la  maison  royale. 

ELIS.4  BOjV APARTE. (V.  Bonaparte  ) 

ELLENBOROL'GH  (Edward  Law, 
comte  d')  (1790-1871),  homme  d'Etat 
anglais.  Ami  de  Wellington,  lord  du 
sceau  privé,  président  du  Board  of 
Trade,  gouverneur  de  l'Inde  (18V2- 
1844);  à  la  Chamiwe  des  lords  il 
prit  une  part  active  aux  discussions 
relatives  à  la  réorganisation  de  l'em- 
pire colonial  asiatique  de  l'Angle- 
terre. 

ELLESMERE  (Francis  Leveson-Go- 
WER,  sir  Egerton,  comte  d')  (1800- 
1857),  homme  politique  et  littérateur 
anglais.  Conservateur  libéral  de 
l'école  de  Caning,   il  fut  secrétaire 


d'Etal  aux  finances  (1827),  secrétaire 
pour  l'Irlande  (1828-1830),  puis  secré- 
taire à  la  guerre  (1830).  —  Il  a  laissé 
de  nombreux  ouvrages  littéraires. 

ELPHIIVSTOIVE  (Mounstuart  (1779- 
1859),  homme  d'Etat  anglais.  Il  passa 
la  plus  grande  partie  de  sa  vie  dans 
l'Inde,  fut  ambassadeur  à  Caboul 
(1808),  résident  à  Pouna  (1810),  diri- 
gea l'expédition  contre  les  Mahralles 
(1817-1818)  et  devint  gouverneur  de 
Bombay  (1819-1827). 

EMIIN'-.ML'CKLIS  PACHA  (1811-1873), 
homme  d'Etat  ottoman.  Il  débuta 
dans  la  diplomatie,  fut  gouverneur  de 
Damas,  de  Trébizonde,  vice-prési- 
dent du  conseil  d'Etal  et  gouverneur 
d'Erzeroum. 

EMIX   PACHA.  (V.  SCHMTZLER.) 

EMPECIXADO  (Juan-Martin  Diaz, 
dit  1')  (1775-1825),  redoutable  chef  de 
guérillas  pendant  la  guerre  de  l'indé- 
pendance espagnole  contre  les  Fran- 
çais. En  1820,  il  prit  part  au  mouve- 
ment constitutionnel,  fut  pris  et  pendu 
en  1825. 

EXFANTIIV  (Barthélemy-Prosper) 
(1796-1864),  socialiste  français.  Avec 
Bazard  et  Olinde  Hodrigues,  il  con- 
tinua l'œuvre  du  philosophe  Saint- 
Simon,  dans  le  journal  le  Producteur, 
puis  dans  le  Globe,  organisa  des 
réunions  publiques  et  fonda  à  Ménil- 
montant  une  communauté  dont  il  de- 
vint le  «  père  suprême  ».  Condamné 
à  un  an  de  prison  pour  réunion  illi- 
cite (1832),  il  se  retira  en  Egypte,  re- 
vint en  France  et  fut  directeur  du 
chemin  de  fer  de  Paris  à  Lyon  (18i5- 
18'i8),  puis  administrateur  de  cette 
ligne  jusqu'à  sa  mort.  (V.  vol.  Socia- 
lisme.) 

ENGHIEN  (Louis- Antoine-Henri  de 
Bourbon,  duc  d')  (1772-1804),  fils  du 
prince  de  Condé,  enlevé  sur  le  terri- 
toire badois,  conduit  à  Strasbourg  el 
fusillé  nuitamment,  sur  l'ordre  de 
Napoléon,  dans  les  fossés  de  Vin- 
cennes,  le  21  mars  1804. 

ERLOîV  (Droiet  d').   (V.  Drouet.) 

ERIVEST-AUGCSTE  (1771-1851),  duc 
de  Cumberland,  puis  roi  de  Hanovre 
de  1837  à  1851.  Fils  de  George  III 
d'Angleterre,  il  s'opposa,  dans  la 
Chambre  des  lords,  à  toutes  les  me- 
sures libérales,  épousa  Frédérique 
de  Mecklembourg-Slrélitz  (1815).  Son 
coup  d'Etat  de  1837  provoqua  une 
extrême  émotion  dans  toute  l'Alle- 
magne, 


96 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


ERNOl'F  (Jean-Augustin,  baron) 
(1753-1827),  général  français.  Il  se 
distingua  dans  les  campagnes  de  la 
Révolution,  lut  éloigné  par  Bona- 
parte qui  Tenvova  comme  capitaine 
général  à  la  Guadeloupe  (1803-1810) 
où  il  se  défendit  longtemps  contre 
les  Anglais.  Prisonnier  de  guerre, 
il  rentra  en  France  en  1811  en 
vertu  d'un  échange,  et  fut  exilé  à 
50  lieues  de  Paris  api  es  deux  ans 
de  prévention.  Sous  la  Restauration, 
il  recouvra  son  grade,  fut  député 
de  l'Orne  (1815)  et  de  la  .Moselle 
(1810). 

EnxOUL  (Jean-Edmond)  (1829). 
Avocat  à  Poitiers,  député  de  la 
\'ienne  (i871),  il  siégea  à  droite,  eut 
le  portefeuille  de  la  justice  dans  le 
cabinet  de  Broglie  (1873)  et  se  mon- 
tra partisan  de  la  «  politique  de  com- 
bat ».  Il  ne  fut  pas  réélu. 

EROLES  (Baron  d')  (1785-1825),  gé- 
néral espagnol.  Il  servit  dans  la 
guerre  ci'indépendance  contre  les 
Français,  se  fit  remarquer  de  1815  à 
1820  par  son  exaltation  royaliste, 
dirigea  le  mouvement  insurrection- 
nel de  la  Navarre  (1821-1822);  fut 
nommé  membre  du  conseil  de  ré- 
gence après  l'intervention  française 
(1823)  et  capitaine  général  de  la  Ca- 
talogne. Il  mourut  fou  peu  après. 

ERSKi:\E  (Tiiomas,  lord)  (1750- 
1823),  homme  politique  anglais.  Il 
servit  dans  la  marine  et  dans  l'in- 
fanterie ;  avocat,  il  se  fit  une  répu- 
tation rapide  dans  de  grands  procès 
criminels  et  politiques,  défendit  dans 
ses  écrits  les  principes  de  la  Révo- 
lution et  soutint  sans  grand  éclat  au 
Parlement  diverses  causes  libérales. 
Député  de  Portsmouth  et  ami  de  Fox, 
il  entra  quoique  wigh  dans  le  minis- 
tère tory  de  1806,  comme  ministre 
de  la  justice,  dut  donner  sa  démission 
l'année  suivante. 

ERSKIIVE  (Sir  James  Saint-Claib, 
comte  de  Rosslvn)  (1762-1837),  géné- 
ral anglais.  Membre  de  la  Chambre 
des  communes  de  1781  à  1792,  il 
vola  contre  Pitt.  reprit  du  service 
(il  avait  été  en  1782  aide  de  camp 
du  vice-roi  d'Irlande),  combatlit  la 
France  au  siège  de  Toulon,  en 
Corse,  en  Portugal,  à  Walkeren, 
entra  à  la  Chambre  des  lords  où  il 
soutint  les  tories  et  devint  lord  du 
sceau  privé  dans  le  cabinet  Wel- 
lington. 


ESC.tRGlEL  (Lazare)  (1816-1893). 
Il  combattit  l'Empire  et  fut  nommé 
député  des  Pyrénées-Orientales 
(1871),  siégea  à  l'Lnion  républicaine, 
fut  élu  par  Perpignan  (1876),  fil  par- 
tie des  363  et  réélu  en  1877  et  1881. 
Le  département  des  Pyrénées-Orien- 
tales l'envoya  au  Sénat  (1882);  il 
échoua  au  renouvellement  de  1891. 

ESCH.lSSÉRIAlX  (Joseph,  baron) 
(1753-1823),  conventionnel.  Avocat  à 
Bordeaux,  député  de  la  Charente- 
Inférieure  à  l'Assemblée  législative 
et  à  la  Convention,  il  vola  la  mort 
du  roi,  combatlit  Robespierre  au 
9  thermidor,  fut  membre  des  Cincj- 
Cents,  du  Tribunal,  plénipotentiaire 
à  Lucques  (1806-1809)  et  créé  baron 
de  l'Empire  (1810).  La  Restauration 
le  bannit  comme  régicide;  il  rentra 
en  France  en  1819. 

ESCHASSÉRiAlX  (René-François- 
Eugéne,  baron)  (1823).  Député  de  la 
Charente-Inférieure  à  la  Législative 
<1849),  il  soutint  la  politique  de  l'Ely- 
sée, fut  réélu  pendant  toute  la  durée 
de  l'Empire,  puis  en  1871,  où  il  siégea 
dans  les  rangs  bonapartistes.  Dé- 
puté de  Saintes  (1876),  il  appuya  le 
gouvernement  du  16  mai  et  fut  réélu 
en  1877,  1881,  1885,  1889. 

ESCOÏOt'lZ  (Juan)  (1762-1820), 
homme  dElat  espagnol.  Chanoine  à 
Saragosse,  précepteur  du  futur  Fer- 
dinand \TI,  il  combattit  le  premier 
minisire  Godoy,  et.  en  1808,  de- 
venu conseiller  d'Etal,  poussa  le 
roi  à  l'entrevue  de  Bayonne  dans  le 
piège  tendu  pa'*  Napoléon  I".  A  la 
Restauration  (1814),  il  devint  pre- 
mier minisire,  mais  fut  disgracié 
peu  après. 

ESCOSURA  (Palricio  de  La)  (1807- 
1878),  écrivain  et  homme  d'Etat  es- 
pagnol. Il  servit  dans  l'armée,  écri- 
vit des  romans  historiques  et  des 
pièces  de  théâtre,  fut  sous-secré- 
taire d'Etat  du  gouvernement  pro- 
visoire (1843),  puis  dans  le  cabinet 
Solomayor  (1847),  devint  ambassa- 
deur à  Lisbonne  (1855)  et  ministre 
de  l'intérieur  dans  le  cabinet  Espar- 
tero  (1856).  De  1872  à  1874,  il  repré- 
senta l'Espagne  h  Berlin. 

ESPAGlVEou  ESPAiVA  (Don  Carlos, 
comte  d)  (1775-1839),  homme  d'Etal 
espagnol.  Il  combattit  les  Français 
de  1808  à  1814,  fut  gouverneur" de 
Tarragone  (  1814),  se  prononça  contre 
le     gouvernement     constitutionnel 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


97 


Espartero. 


(1820),   devint  capitaine  général  de 

1  Aragon  (1823),  de  la  Catalogne 
(1826),  fut  rappelé  en  1832  cà  cause  de 
ses  violences  et  prit  le  parti  de  don 
Carlos.  Il  fut  assassiné  en  1839,  et 
son  cadavre  fut  jeté  dans  la  Sègre. 
Il  est  resté  célèbre  par  ses  cruautés. 

ESPARTERO  (Baldomero,  comte  de 
LucuANA,  duc  de  la  Victoire)  (1792- 
1879),  homme  d'E- 
tat espagnol.  II  ser- 
vit au  Pérou  lors 
des  guerres  d'in- 
dépendance ( 1815- 
1824),  combattit  les 
-^  carlistes(1833-i8'i0). 
fut  comblé  d'hon- 
neurs,devint  régent 
lors  de  l'abdication 
de  Marie-Christine 
(18'i0)  et  eut  à  répri- 
mer des  séditions 
nombreuses  jusqu'en  1843.  Son  des- 
potisme ayant  poussé  la  nation  à  bout, 
il  dut  fuir  en  Angleterre,  revint  en 
18-48,  fut  président  du  conseil  de  ISô'i 
à  1856,  et  s'éloigna  depuis  de  la  po- 
litique. En  1868,  il  déclina  les  propo- 
sitions de  quelques  républicains  fé- 
déralistes qui  vouliuent  le  mettre  à 
la  tête  du  gouvernement. 

ESPEïJîLLES  (Marie-Louis-Antoine 
V'iEL  DE  LuNAS,  mai'quis  d')  (1831), 
général  lVanç;ais.  Il  servit  en  Crimée, 
en  Kabylie,  en  Italie,  et  en  1870  dans 
l'armée  du  Rhin  et  dans  celle  de  la 
Loire.  Sénateur  de  la  Nièvre  (1876), 
il  siégea  parmi  les  bonapartistes  et 
échoua  au  renouvellement  de  1879. 

ESPIN.ISSE  (Jean-Pierre-Marie  de 
L')  (1781-1868).  Député  de  Toulouse 
(1837),  il  siégea  avec  les  légitimistes, 
se  rallia  au  gouvernement  et  fut  réélu 
en  1839  et  1842.  Député  delà  Haute- 
Garonne  à  la  Constituante  et  à  la  Lé- 
gislative (1848-1851),  il  combattit  avec 
les  conservateurs  la  politique  de  l'Ely- 
sée et  échoua  aux  élections  de  1852. 
ESPllVASSE  (Esprit-Charles-Marie) 
(1815-1859),  général  français.  Il  servit 
en  Algérie  et  prit  part  à  la  campagne 
de  Rome.  Colonel  au  coup  d'Etat  du 

2  décembre  1851,  il  dispersa  les  re- 
présentants et  fut  nommé  général  et 
aide  de  camp  de  Louis-Napoléon  ; 
ministre  de  l'intérieur  et  de  la  sû- 
reté après  l'attentat  d'Orsini,  en 
1858,  il  combattit  les  républicains  avec 
la  dernière  rigueur  et  attacha  son 
nom  à  la  loi  de  sûreté  générale.  Sé- 


BIOGRAPHIE   POLITIQUE   DU  XIX'   S.  —  1 


nateur  en  1858,  il  fut  tué  à  Magenta. 
ESPIVEIXT  DE  LA  VILLESBOISNET 

(Henri,  comte)  (1813),  général  fran- 
çais. Il  commanda  une  division  du 
\  *  corps  en  1870,  fut  nommé  gouver- 
neur de  Marseille  en  1871,  bombarda 
la  ville,  fit  fusiller  Gaston  Crémieux 
et  acquit  une  triste  célébrité  par  ses 
rigueurs  contre  les  républicains  mar- 
seillais. Sénateur  de  la  Loire-Infé- 
rieure (1876),  il  soutint  le  cabinet  du 
16  mai,  siégea  à  droite,  et  fut  réélu 
en  1H79  et  1888. 

E  S  0  L I R  O  S  (Henri-François-Al- 
phonse) (1814-1876).  Député  de  Saône- 
et-Loire  à  la  Législative  (1850) 
comme  démocrate  socialiste  il  fut 
banni  au  coun  d'Etat  du  2  décembre, 
partit  pour  1  .\n^leterre,  fut  élu  dé- 
puté par  les  Boucnes-du-Rhône(  1869), 
nommé  commissaire  extraordinaire 
dans  ce  département  par  le  gouver- 
nement delà  Défense  nationale  (1870), 
réélu  à  r.\ssemblée  nationale  (1871), 
où  il  siégea  à  l'extrême  gauche,  et 
nommé  sénateur  (1876).— "lia  laissé 
d'importantes  études  de  philosophie 
sociale. 

E  S T  A  ÎV  C  E  L I  :V  (Louis-Charlcs- 
Alexandre)  (1823).  Député  de  la  Seine- 
Intérieure  à  la  Législative  (18''i9),  il 
siégea  à  droite,  rentra  dans  la  vie 
publique  en  1869,  soutint  la  pétition 
des  princes  d'Orléans  en  1870,  et 
tenta  inutilement  de  défendre  Rouen 
contre  les  Allemands. 

ESTERHAZY  (Paul- Antoine,  prince) 
(178(3-18(56),  diplomate  autrichien.  Mi- 
nistre plénipotentiaire  à  Dre»de,  am- 
bassadeur à  Berlin  (1830-1838),  il  fit 
partie  du  ministère  Batthyany  en 
1848,  et  depuis  encouragea  les  arts 
et  les  sciences. 

ESTERHAZY  (Marie-Charles-Ferdi- 
nand,  comte  Walsin-)  (1848),  chef  de 
bataillon  d'infanterie,  accusé  par  les 
défenseurs  de  Dreyfus  d'être  l'au- 
teur du  fameux  bordereau  (V.  vol. 
HisT.  CONTEMP.).  Il  a  été  mis  en  dis- 
ponibilité en  1898,  à  la  suite  du  procès 
Zola.  Réfugié  à  l'étranger,  il  obtint 
en  janvier  1899  un  sauf-conduit  pour 
venir  déposer  devant  la  Cour  de  cas- 
sation chargée  de  reviser  le  procès 
Dreyfus. 

ESTOURMEL  (Alexandre-César- 
Louis,  comte  d')  (1780-1852).  Il  fit  les 
campagnes  de  l'Empire,  remplit  quel- 

aues  missions  diplomaticiues;  député 
u  Nord  (1815)  et  réélu  en  1822,  il  fit 

7 


98 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


de  l'opposition  aux  côtés  du  général 
Foy,  et  figura  après  1830  parmi  les 
plus  fidèles  soutiens  de  Louis-Phi- 
lippe à  la  Chambre  des  dépatés. 

ESTRtP  (Jacob-Brœnnum-Scave- 
nius)  (1825),  homme  d'Etat  danois. 
Député  de  Randers  au  Folkelhing 
(1854),  puis  au  Landsthing  (1864),  il 
fut  ministre  de  l'intérieur  (1865-1869), 
])résident  du  conseil  avec  le  porte- 
feuille des  finances  (1875)  et  gouverna 
malgré  les  refus  successifs  du  bud- 
get et  en  dissolvant  fréquemment  le 
Kolkething  dont  les  idées  libérales 
sont  contrecarrées  par  le  Landsthing. 

ETlElV'l\E(Charles-Guillaume)(1777- 
1845).  Il  servit  la  cause  de  la  Révo- 
lution, et  depuis,  grâce  aux  influences 
de  Davout,  de  Maret,  fut  occupé  dans 
les  administrations  de  l'Empire,  tout 
en  faisant  paraître  de  nombreuses 
pièces  de  théâtre  qui  le  firent  entrer 
à  l'Atadémie  française  (1811).  Rédac- 
teur en  chef  du  journal  de  VEinpire, 
il  fut  en  butte  aux  persécutions  delà 
Restauration,  fut  rayé  de  l'Institut, 
devint  un  des  chefs  de  l'opposition 
dans  le  journalisme  et  représenta  le 
département  de  la  Meuse  comme  dé- 
puté de  1820  à  1830.  Il  combattit  le 
ministère  Polignac,  rédigea  l'Adresse 
des  221  et  fut  député  de  la  iMeiise  de 
1830  à  1839,  et  pair  de  France  de  1839 
jusqu'en  1845. 

ETIENNE  (Eugène)  (1844).  Inspec- 
teur des  chemins  de  fer  de  l'Etat 
(1878),  député  d'Oran  (1881),  il  soutint 
Gambetladontil  était  l'ami,  fut  réélu 
en  1885,  1889,  1893  et  1898.  Sous- 
secrétaire  d'Etat  aux  colonies  dans 
les  cabinets  Rouvier  (1887),  Tirard, 
Freycinet  (1889-1892),  il  a  toujours 
suivi  la  politique  opportuniste. 

£  L' D  £  s   (Emile  -  Désiré-François) 


(1843-1888),  révolutionnaire  français. 
Un  des  lieutenants  de  Blanqui,  il  fut 
condamné  à  mort  pour  l'atlaire  de  la 
Villette  (14  août  1870)  et  délivré  par 
la  révolution  du  4  septembre.  11  par- 
ticipa à  l'insurrection  du  30  octobre, 
fut  élu  membre  de  la 
Commune,  délégué  à 
la  guerre,  et  nommé 
général.  Après  la 
ciiute  de  la  Commune 
il  passa  en  Suisse, 
puis  en  Angleterre, 
et  revint  après  l'am- 
nistie de  1880.  Après 
la  mort  de  Blanqui  il 
dirigea,  avec  M.  Er-  ^^^^^ 

nest  Granger,  le  parti 
blanquisle,  et  lors  de  la  candidature 
de  Jules  Ferry  à  la  Présidence,  il 
prit  des  mesures  pour  s'emparer  de 
l'Hôtel  de  Ville.  L'élection  de  Gar- 
nol  rendit  cette  conspiration  inutile. 
Eudes  mourut  à  la  tribune  d'une  réu- 
nion publique,  d'une  embolie  au  cœur. 

Ses  obsèques  donnèrent  lieu  à  des 
troubles  assez  sérieux. 

ELGÈNEDE  BEAUHARNAIS.  (V. 
Beauharnais.) 

EIGÉIVIE  DE  MONTHO,  femme  de 
Napoléon  III.  (V.  ce  nom.) 

El'LENBlRG  (Friedrich-Albrecht, 
comte  d')  (1815-1881),  homme  d'Etat 
allemand.  Ministre  plénipotentiaire 
en  Chine,  au  Japon  et  au  Siam  (1859- 
1862),  ministre  de  l'intérieur  (1862- 
1878),  il  soutint  avec  énergie  la  poli- 
tique de  Bismarck. 

EXELMAIVS  (P.emy)  (1775-1852).  Il 
commanda  dans  rexi)édition  de  Rus- 
sie les  grenadiers  de  la  garde,  joua 
un  grand  rôle  dans  les  Cent-Jours, 
banni  en  1816,  pair  de  France  après 
1830,  maréchal  en  1851. 


F 


FABRE  (Joseph)  (1844).  Professeur 
de  philosophie,  député  de  Rodez 
(1877),  il  s'inscrivit  à  l'Union  républi- 
caine, fut  réélu  en  1881,  et  nommé  sé- 
nateur (1894). —  Auteur  d'œuvres  litté- 
raires intéressantes,  s'est  particuliè- 
rement consacré  à  répandre  la  gloire 
de  Jeanne  Darc 


FABTIER  (Charles-Nicolas,  baron) 
(1782-1855),  général  français.  Chargé 
par  Napoléon  I"  de  diverses  missions 
militaires  et  diplomatiques  en  Orient, 
mis  à  la  réforme  en  1818,  il  fut  im- 
pliqué dans  plusieurs  complots  et 
soutint  la  cause  de  l'indépendmce 
de  la  Grèce  depuis  1823.  Son  rôle  y 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


99 


Faidherbe. 


fut  très  actif.  Rentré  en  France  (1829), 
il  prit  part  à  la  révolution  de  Juillet, 
devint  commandant  de  la  place  de 
Paris,  lieutenant  général  en  1839,  pair 
de  France  en  1845,  député  delà  iMeur- 
the  (1849)  et  rentra  dans  la  vie  pri- 
vée après  le  2  décembre  1851. 

FAIDHERBE  (  Louis-Léon-César) 
(1818-1889),  général  français.  Il  servit 
en  Algérie  (1842-1852),  au  Sénégal 
(1852-1865)  dont  il  fut  plus  de  dix  ans 
gouverneur  et  dont  il 
lit  une  grande  colo- 
nie, et  de  nouveau  en 
Algérie  jusqu'à  la 
guerre  franco -alle- 
mande. Commandant 
en  chïf  de  l'armée  du 
Nord,  il  lutta  avec 
énergie  et  habileté 
contre  les  troupes 
supérieures  de  de 
Manteuffel,  et  fit  de 
ses  forces  restreintes  un  admirable 
emploi.  Député  du  Nord  (1871),  il  sié- 

{fea  à  gauche,  fut  nommé  sénateur  par 
e  même  département  (  1879)  et  grand 
chancelier  de  la  Légion  d'honneur. 

FALCK  (Antoine  Reinhard,  baron) 
(1776-1843),  homme  d'Etat  hollandais. 
Il  servit  le  roi  Louis  Bonaparte,  de- 
vint secrétaire  de  Guillaume  1"(I813), 
ministre  de  l'instruction  public|uc,  am- 
bassadeur à  Londres  et  vécut  dans 
la  retraite  de  1830  à  1839,  date  cà  par- 
tir de  laquelle  il  représenta  la  Hol- 
lande en  Belgique. 

FALKE1\STEI1V  (Johann-Paul,  baron 
de)  (1801-1882),  homme  d'Etat  saxon. 
Ministredel'inlérieur  (1844-1848),  pré- 
sident du  consistoire  national  (1850), 
ministre  de  l'instruction  publique  et 
des  cultes  (1850-1871),  il  donna  une 
grande  importance  à  l'université  de 
Leipzig.  De  187J  à  1882,  il  fut  minis- 
tre de  la  maison  du 
roi. 

FALLIÈRES  (Clé- 
ment-Armand) (1841). 
Avocat  à  Nérac,  maire 
de  la  ville,  député  de 
cet  arrondissement 
(1876),  il  fit  partie  des 
363  et  fut  réélu  en 
1877.  Sous-secrétaire 
d'Etal  de  l'intérieur  et 
des  cultes  dans  le  ca- 
binet Ferry  (1880-1881),  ministre  de 
l'intérieur  dans  le  cabinet  Duclerc 
(1882-1883)   de  l'instruction  publique 


Fallières. 


dans  le  ministère  Ferry  (1883-1885), 
de  l'intérieur  dans  le  cabinet  Rouvier 
(1887),  de  la  justice  dans  les  cabinets 
Tirard  et  Freycinel  (1887-1892),  il 
avait  été  constamment  réélu  député 
jusqu'à  son  élection  de  sénateur  de 
Lot-et-Garonne  (1889). 

FALLOUX  (Frédéric-Alfred-Pierre, 
comte  de)  (1811-1886).  Député  de 
Maine-et-Loire  (1846),  il  siégea  à 
droite,  fut  réélu  à  la  Constituante  et 
à  la  Législative  (1848-1851),  se  signala 
par  sa  fougue  cléricale,  devint  mi- 
nistre de  l'instruction  publique  (  1848- 
1849),  poussa  de  toutes  ses  forces  à 
l'expédition  de  Rome  et  déposa  un 
projet  de  loi  sur  l'enseignement  fu- 
ncsteà  l'Université.  Membre  de  l'Aca- 
démie française  (1856),  il  fit  de  Top- 
position  à  l'Empire  dans  le  parti  «  ca- 
tholique libéral  »,  intrigua  contre  la 
République,  mais  échoua  à  toutes  les 
élections.  —  A  laissé  de  nombreux 
travaux,  entre  autres  Madame  Se liwet- 
chine  (2  vol.,  1859),  Etudes  et  souve- 
nirs (1885),  Mémoires  d'un  royaliste 
(2  vol.,  1888). 

FALSEiV  (Christian-Magnus)  (1782- 
1830),  homme  d'Etal  norvégien.  Dé- 
puté à  l'Assemblée  constituante 
d'Eidsvolt  (1814),  bailli  de  Nordre- 
Bergenhus,  grand  bailli  de  Bergen, 
il  devint  président  de  la  cour  suprême 
de  Christiania  (1827). 

FAîVTI  (ManfredoX  1808- 1865),  géné- 
ral italien.  Pris  parles  Autrichiens  à 
la  suite  du  mouvement  révolution- 
naire de  1831,  mis  en  liberté  grâce  au 
gouvernement  français,  il  alla  en  Es- 
pagne combattre  don  Carlos  (1835), 
revint  en  Italie  (1848),  fut  nommé  ma- 
jor général  au  service  de  Charles- 
Albert  et  prit  part  à  la  campagne  de 
Crimée,  puis  en  Italie,  à  Magenta  et 
àSoIférino.  Il  seconda  activement  Ca- 
vour,  fut  nommé  ministre  de  la  guerre 
et  de  la  marine,  puis  sénateur  (1860). 

FARCY  (Eugène-Jérôme)  (1830). 
Lieutenant  de  vaisseau  et  inventeur 
d'une  canonnière  qui  porte  son  nom. 
Député  de  la  Seine  (1871),  il  siégea 
à  l'extrême  gauche.  Réélu  en  1876,  il 
vola  avec  les  363  contre  le  cabinet  de 
Broglie,  fut  réélu  en  1877,  1881,  1885 
et  1889,  et  échoua  en  1893.  Il  avait 
adhéré  à  la  politique  boulangiste. 

FARE  (Anne-Louis-Henry  de  La), 
prélat  français.  Evêque  de  Nancy,  dé- 

Euléà  la  Constituante (1790),  il  èmigra 
ientôt,  servit  le  comte  de  Provence, 


10» 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


devint  archevêque  de  Sens  (1817),  pair 
de  France,  ministre  d'Etat,  puis  car- 
dinal (1823). 

FARINA  (Giuseppe  La)  (1815-1863), 
écrivain  et  homme  politique  italien. 
Membre  actif  du  parti  libéral  et  uni- 
taire italien,  il  soutint  la  politique  de 
Cavour,  fonda  avec  Pallavicino  et  Ga- 
ribaldi  (1857)  la  Société  nationale,  en 
fut  le  secrétaire  actif,  joua  un  grand 
rôle  dans  les  événements  qui  amenè- 
rent la  guerre  avec  l'Autriche,  devint 
le  chef  de  cabinet  de  Cavour  et  fut 
envoyé  au  Parlement  par  six  collèges 
électoraux  (1860).  Il  aida  secrètement 
Garibaldi  lors  de  son  expédition  de 
Sicile,  devint  conseiller  d'Etal  et  vice- 
président  de  la  Chambre  des  dépu- 
tés. —  lia  laissé  de  nombreux  ou- 
vrages. (V.  vol.  BlOGR.  LITTKRAIRE.) 

FARINI  (Luigi-Carlo)  (1812-1866), 
Romagnol  d'origine.  Piémontais  d'a- 
doption, ancien  ministre  du  pape 
avec  Hossi  (18^18),  il  fut  en  1859  dic- 
tateur de  Modène  dont  il  prépara 
l'annexion  à  l'Italie.  C'est  à  lui  que, 
d'après  la  légende,  aurait  été  adressée 
la  parole  de  l'empereur  :  Fa  presto. 
au  moment  de  l'expédition  de  Gari- 
baldi en  Sicile  ;  ministre  de  l'intérieur 
(1860),  puis  lieutenant  général  dans 
les  provinces  napolitaines,  président 
du  conseil  (1862-1863).  Il  mourut  fou, 
hanté  par  l'idée  fixe  que  la  France 
et  ritaliedevaientdélivrerla  Pologne. 

FARRE  (Jean-Joseph- Frédéric-Al- 
bert) (1816-1887),  général  français. 
Il  seconda  Faidherbe  à  l'armée  du 
Nord  qu'il  avait  commandée  en  chef 
par  intérim,  fut  gouverneur  de  Lyon 
(1879),  ministre  de  la  guerre  dans  les 
cabinets  Freycinet  et  Ferry  (1879- 
1881),  et  sénateur  inamovible  (1880). 

FATII-ALl  CHAII.(V.Feth-Ali  Khan.) 

FAUCHE-ROREL  (Louis)  (1762-1829), 
agent  des  Bourbons,  chargé  de  plu- 
sieurs missions  auprès  de  Pichegru, 
de  Barras  et  de  Moreau.  A  la  Res- 
tauration, il  se  trouva  mal  récom- 
pensé de  ses  services  et  se  suicida 
à  Neufchâtel.  Ses  J/emoî'res  ont  paru 
en  1828  (Paris,  4  vol.). 

FAl'CHÉR  (César  et  Constantin) 
(1759-1815),  frères  jumeaux,  généraux 
français.  Avocats  à  La  Réole,  ils 
combattirent  contre  les  Vendéens, 
furent  nommés  généraux  de  brigade 
(1793),  poursuivis  comme  girondins, 
condamnés  à  mort  et  bientôt  remis 
en    liberté    (179'i),    occupèrent    des 


fonctions  administratives  à  La  Réole, 
furent  accusés  d'avoir  laissé  insulter 
le  drapeau  blanc  en  1815,  arrêtés, 
condamnés  à  mort  sans  avoir  pu 
trouver  d'avocat  et  fusillés  debout 
après  avoir  défendu  qu'on  leur  bandât 
les  yeux. 

FAUCHER  (Léon)  (1803-1854).  Jour- 
naliste et  écrivain,  il  s'occupa  beau- 
coup d'économie  politique  et  publia 
de  nombreux  ouvrages.  Député  de 
Reims  (1847),  puis  de  la  Marne  à  la 
Constituante  et  à  la  Législative  (1848- 
1851),  il  combattit  les  socialistes,  fut 
appelé  au  ministère  des  travaux  pu- 
blics, à  celui  de  l'intérieur  (1848-1849), 
demanda  la  suppression  des  clubs, 
se  fit  Is  serviteur  de  Louis-Napoléon, 
organisa  des  candidatures  oflicielles 
et  montra  une  énergie  réactionnaire 
peu  commune.  De  nouveau  ministre 
de  l'intérieur  (1851),  il  ne  participa 
pas  au  coup  d'Etat  du  2  aécembre 
1851,  qu'il  avait  contribué  à  rendre 
possiljle,  et  s'éloigna  de  la  politique. 

FAl'RE  (François-Félix)  (1841),  pré- 
sident de  la  République  française. 
Négociant  en  cuirs,  puis  armateur  au 
Havre,  il  commanda  un  bataillon  de 
mobiles  pendant  la  guerre  franco-al- 
lemande, fut  député  du  Havre  (1881), 
sous-secrétaire  d'Etat  au  commerce 
et  aux  colonies  dans 
le  ministère  Gam- 
betta  (1881-1882), 
sous-secrétaire  à  la 
marine  et  aux  colo- 
nies dans  le  cabinet 
Ferry  (1883-1885), 
réélu  sur  la  liste  op- 
portuniste de  la 
Seine-I  nfér  ieure 
(1885),  reprit  son 
poste  aux  colonies 
avec  l'amiral  Krantz 
comme  ministre  (1887-1888),  fut  réélu 
en  1889  par  l'arrondissement  du  Ha- 
vre, fit  plusieurs  fois  partie  de  la  com- 
mission du  budget.  Réélu  en  189.3, 
ministre  de  la  marine  dans  le  cabinet 
Dupuy  (  1894),  Président  de  la  Répu- 
blique (1895)  à  la  suite  de  la  démis- 
sion de  Ca.simir-Perier .  Parmi  ses 
nombreux  déplacements,  on  doit  citer 
son  voyage  en  Russie.(Mortenl899.) 

F  A  LR  É  (  Maurice  -  Louis  -  Emile) 
(  1850),  homme  politique  et  journaliste 
français.  Député  de  la  Drôme  (1885), 
il  siégea  à  la  gauche  radicale,  et  fut 
réélu  en  1889,  1893  et  1898. 


Faure  (Félix). 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


401 


Favre  (Jules). 


FAIVELET  (Louis-Antoine  de  Bour- 

RIENNE).   (V.    B0URR1E>NK.) 

FAtSTIN  I".   (V.    SOULOUQUE.) 

FAVRE  (Jules -Claude -Gabriel) 
(1809-1880),  homme  politique  et  avo- 
cat français  Avocat  à  1-yon,  puis  à 
Paris,  il  prit  une  grande  place  au 
barreau,  plaidant  des  causes  crimi- 
nelles ou  politiques  avec  éloquence 
el  ironie.  Député  de 
la  Loire  à  la  Con- 
stituante (1848).  et 
quelque  temps  sous- 
secrétaire  d'Etat 
aux  affaires  étran- 
gères, il  s'associa  à 
certains  votes  de  la 
droite  (  sur  les  clubs, 
les  allroupementsl, 
combattit  la  politi- 
que de  l'Elysée,  re- 
présenta le  départe- 
ment du  Rhône  à  la  Législative  (1849). 
Les  républicains  d'alors  lui  ont 
amèrement  reproché  d'avoir  pris 
comme  rapporteur  de  l'affaire  du 
ib  mai  la  responsabilité  de  l'exil  de 
Louis  Blanc  et  d'avoir  voté  le  crédit 
affecté  à  l'expédition  de  Rome. 

Un  des  organisateurs  de  la  résis- 
tance au  coup  d'Etal  du  2  décembre 
IS-ôl,  il  rentra  dans  la  vie  privée,  fut 
élu  député  de  la  Seine  (1858),  après 
son  éloquente  défense  d'Orsini, devint 
bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats 
(I86v)i,  joua  un  rôle  important  au 
barreau  et  au  Corps  législatif  où  il 
fut  le  chef  reconnu  du  groupe  des 
«  Cinq  >)  opposants  à  l'Empire.  Réélu 
en  1863  et  en  1869,  il  combattit  la  poli- 
tique de  Napoléon  III  au  Mexique 
et  à  Rome,  fut  un  des  plus  vigoureux 
adversaires  du  ministère  Ollivicr, 
devint  vice-président  du  gouverne- 
ment de  la  Défense  nationale  et  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  (1870- 
1871).  En  celte  qualité,  il  déclara 
qu'il  ne  céderait  «  ni  un  pouce  de 
notre  territoire,  ni  une  pierre  de  nos 
forteresses  ».  11  néo^ocia  à  Ferrières 
avec  Bismarck,  au  début  du  siège  de 
Paris,  mais  sans  pouvoir  obtenir  au- 
cune concession  du  chancelier.  Trois 
mois  plus  tard  (28  janvier  1871),  il 
signa  l'armistice  qui  suspendait  les 
hostilités,  oubliant  l'armée  de  l'Est 
qui  dut  entrer  en  Suisse  pour  n'être 
pas  écrasée.  C'est  à  lui  qu'échut  le 
douloureux  mandat  de  signer  ensuite 
les  préliminaires  de  la  paix  à  Ver- 


sailles   et    le    désastreux   traité    de 
Francfort. 

Il  seconda  Thiers  clans  la  répres- 
sion du  mouvement  du  18  mars, 
demanda  aux  Etats  étrangers  l'extra- 
dition des  chefs  de  la  Commune, 
démissionna  peu  après  et  fut  envoyé 
au  Sénat  par  le  département  du 
Rhône.  Ses  dernières  années  furent 
attristées  par  un  procès  relatif  à  sa  si- 
tuation irrégulière  de  famille. —  Il  était 
entré  à  l'Académie  française  en  1867. 

FAYE  (Etienne-Léopold)  (1828). 
Avocat  à  Marmande,  député  de  Lot- 
et-Garonne  (1871),  il  siégea  à  gauche, 
fut  réélu  (1876)  et  nommé  sous-se- 
crétaire d'Etat  h  l'intérieur,  fit  par- 
lie  des  363,  et,  réélu  avec  eux(lt^77), 
devint  sénateur  de  Lot-el-Garonne 
(1879).  Ministre  de  l'instruction  pu- 
blique et  des  cultes  (1887-1888)  dans 
le  cabinet  Carnot,  puis  de  l'agricul- 
ture (1889-1890)  dans  le  cabinet  Ti- 
rard,  réélu  sénateur  en  1888. 

FAYETTE(Marie-Joseph-Paul-Yves- 
Roch-Gilbert  Motier,  marquis  de  La) 
(17Ô7-I834).  Entré  au  service  en  1771, 
réformé  en  1776,  il  offrit  ses  services 
au  Congrès  de  Philadeli)hie  et,  aidé 
de  Rochambeau,  fit  capituler  Corn- 
wallis  dans  Yorklown  (1781).  11  fit 
partie  de  l'assemblée  des  notables 
(1787).  puis  des  Etals  généraux  (1789) 
comme  représentant  de 
la  noblesse  de  la  séné- 
chaussée de  Riom.  \  icc- 
président  de  r.\ssem- 
nlée,  colonel-général  de 
la  milice  bourgeoise,  il 
fut  un  des  principaux 
chefs  du  parti  royaliste 
libéral,  fonda  le  club  des 
Feuillants (1790),  lit  tirer 
sur  le  peuple  au  Champ 
de  Mars  (1791)  et  donna  sa  démis- 
sion du  commandement  général  qu'il 
avait  reçu  du  roi. 

En  1792,  général  de  l'armée  du 
centre,  il  quitta  son  poste  el  vint  à 
Paris  après  le  20  juin  1792;  il  voulut 
soulever  son  armée  en  faveur  de 
Louis  XVI  après  le  10  août,  fit  ar- 
rêter les  commissaires  de  l'Assem- 
blée, et  dut  franchit  la  frontière.  Ar- 
rêté par  les  Prussiens  avec  ses 
nombreux  officiers  d'état-major,  il 
fut  transféré  h  Magdebourg,  puis  à 
Neiss  et  à  Olmulz,  et  libéré  en  1797 
par  une  stipulation  spéciale  du  traité 
de  Campo-Formio.  11  se  fixa  dans  le 


La  Fayette. 


lOâ 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Holslein,  puis  dans  les  Pays-Bas, 
revint  en  France  après  le  18  bru- 
maire, se  tint  à  l'écart  pendant  toute 
la  durée  de  l'Empire,  lut  député  de 
Seine-et-Marne  pendant  les  Cent- 
Jours,  député  de  la  Sarthe  (1818),  s'af- 
filia à  la  charbonnerie  et  fut  même 
compromis  dans  un  complot  en  1822. 
Non  réélu  en  182''i,  il  fit  un  voyage 
triomphal  aux  Etats-Unis  (1825),  et 
fut  jusqu'en  1830  un  des  adversaires 
les  plus  actifs  de  la  Restauration. 

Il  prit  une  part  active  à  la  révolu- 
tion de  1830,  fut  nommé  commandant 
de  la  garde  nationale  par  le  gou- 
vernement provisoire  et,  circonvenu 
f)ar  les  amis  du  prince  d'Orléans,  le 
aissa  nommer  lieutenant  général  du 
royaume,  en  attendant  qu'ilprésentât 
la  monarchie  de  juillet  comme  la 
meilleure  des  réijubliques. 

Elu  député  de  Meaux  (1831),  il 
plaida  la  cause  des  Polonais,  combat- 
tit la  monarchie  qu'il  avait  en  quelque 
sorte  établie  et  mourut,  le  20  mai  1834, 
à  l'âge  de  soixante-dix-sept  ans. 

FAYPOlLT(Guillaume-Charles,che- 
valier  de  Maisoncelle)  (1752-1817).  11 
remplit  quelques  fonctions  au  minis- 
tère de  l'intérieur  (1792-1793),  au  mi- 
nistère des  finances  (1795),  représenta 
la  France  à  Gênes(l7%),à  Rome  (1798) 
et  auprès  de  la  République  parthéno- 
péenne  (  1799).  Préfet  de  l'Escaut  (  1800- 
1808),  ministre  de  la  guerre,  puis  des 
finances,  de  Joseph  Bonaparte  en  Es- 
pagne, préfet  de  Saône-et- Loire  pen- 
dant les  Cent-Jours,  il  se  rallia  à 
Louis  XVIII. 

FAZY  (Jean-Jacob,  dit  James)  (1796- 
1878),  homme  d'Etat  suisse.  Affilié  au 
carbonarisme,  il  aida  à  la  révolution 
de  Juillet,  à  Paris(1830),  futcondamné 
plusieurs  fois  au  début  du  règne  de 
Louis-Philippe  et  retourna  à  Genève 
en  1837.  Un  des  promoteurs  de  la  ré- 
volution genevoise  (1846),  il  devint  le 
chef  du  gouvernement  (  1847-1853, 1855- 
1862);  député  à  Berne,  il  coopéra  à 
la  rédaction  de  la  constitution  fédé- 
rale de  1848.  Son  rôle  politique  se  ter- 
mina brusquement. 

FELTRE  (Duc  de).  (V.  Clarke.) 

FERAY  (Ernest)  (1804-1892).  Indus- 
triel à  Essonnes,  député  de  Seine-et- 
Oise  (1871),  il  créa  à  la  Chambre  le 
«  groupe  Feray  »,  de  nuance  centre 

fauche,  qui  soutint  la  politique  de 
hicrs.  Sénateur    de    Seine-et-Oise 
(1876),  il  fut  réélu  en  1882. 


FERDIIVAIND  !"  (1793-1875),  empe- 
reur d'.\utriche  de  1835  rà  1848.  Fils 
de  François  I"',  il  lut  couronné  roi  de 
Hongrie  en  1830  et  empereur  en  1835. 
Epileptique  et  incapable  de  diriger 
les  affaires,  il  se  laissa  gouverner  par 
Metternich  et  continua  la  politique  de 
son  père.  De  1846  à  1848,  les  troubles 
se  succédèrent  en  Galicie,  en  Hon- 
grie et  en  Bohême  ;  après  la  révolu- 
tion de  Vienne  (oct.  1848),  p^rdinand 
abdiqua  en  faveur  de  son  neveu  Fran- 
çois-Joseph (1848).  Depuis,  l'ancien 
empereur  vécut  à  Prague  dans  la  re- 
traite. 

FERDIN AIN D  i"' (  1 86 1  ),  prince  de  Bul- 
garie.  Fils  du  prince  Auguste  de  Saxe- 
Cobourg-Gotha  et  de  Clémentine,  fille 
de  Louis-Philippe,  il  servit  dans  l'ar- 
mée autrichienne,  succéda  à  Alexan- 
dre de  Battenberg  comms  prince  de 
Bulgarie  (  1877).  mais  son  élection  par 
le  Sobranié  ne  fut  pas  ratifiée  par  les 
puissances  signataires  du  traité  de 
Berlin.  De  nombreux  complots  furent 
organisés  et  réprimés  vigoureuse- 
ment par  le  ministre  Stamboulov  (af- 
faires Panitsa,  Karavelov,  etc.)  que 
remplaça  Stoïiov  en  1894.  La  Porte  ne 
le  reconnut  qu'en  1896..  Il  s'est  récon- 
cilié avec  la  Russie.  Son  fils  Boris 
(1894)  est  élevé  dans  la  religion  grec- 
que. 

FERDINAND  I"  (1751-1825),  roi  des 
Deux-Siciles  de  1759  à  1825,  connu 
sous  le  nom  de  Ferdinand  IV,  roi  de 
Naples.  Il  ne  fut  qu"un  jouet  entre  les 
mains  de  sa  femme  I\iarie-Caroline 

fouvernée  elle-même  par  son  favori 
don  (V.  ce  nom),  engagea  son  pays 
dans  la  lutte  contre  la  France  et  dut 
se  retirer  à  Palerme  à  l'arrivée  de 
Championnet  à  Naples  (1799).  Il  re- 
vint l'année  suivante,  autorisa  la  plus 
féroce  réaction,  perdit  de  nouveau  le 
royaume  de  Naples  en  1806  et  s'in- 
stalla en  Sicile  d'où  il  organisa  le  bri- 
gandage sur  le  continent.  Restauré 
après  la  chute  de  Murât  (1815),  il  inau- 
gura un  régime  despotique  qui  amena 
la  révolution  de  1820.  Ferdinand  céda, 
jura  la  constitution  de  1812,  appela 
les  Autrichiens  (1821)  et,  aidé  de  Ca- 
nosa  et  de  Medici,  exerça  des  ven- 
gances  affreuses  sur  les  libéraux. 

FERDINAND  II  (1810-ia59),  roi  des 
Deux-Siciles  de  1830  à  1859.  Astu- 
cieux et  rapace,  il  prit  pour  agent 
l'infâme  Delcarretlo  (V.  ce  nom),  mi- 
nistre de  sa  police,  érigea  la  corrup- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


103 


tion  en  système,  dut  en  1848  pro- 
mulger  une  constitution,  mais  orga- 
nisa bientôt  une  contre-révolution, 
prorogea  le  Parlement,  bombarda 
Messine  (d'où  son  surnom  de  roi 
Bomba),  fit  prononcer  22,000  condam- 
nations politiques  et  s'enrichit  parla 
confiscation  clés  biens  des  condam- 
nés. Il  mourut  dans  d'alfreuses  souf- 
frances, exécré  de  tous. 

FERDIIV.IND  VII  (1784-1833), roi  d'Es- 
pagne. Fils  de  Charles  IV,  ennemi 
du  favori  Godoy  et  poussé  par  le  cha- 
noine Escoiquiz,  il  monta  sur  le  trône 
en  1808  par  suite  de  l'abdication  de 
son  père,  tomba  à  Bayonne  dans  le 
piège  que  lui  tendait  Napoléon  et  abdi- 
qua (1808).  II  fut  transféré  au  château 
ae  Valençay  et  y  resta  Jusqu'en  1814. 
Rentré  en  Espagne,  il  voulut  régner  en 
monarque  absolu,  fit  emprisonner,  exi- 
ler et  pendre  les  libéraux,  léprima  les 
nombreux  soulèvements  qui  eurent 
lieu  de  toutes  parts  en  faveur  de 
l'ancienne  constitution  de  1812,  mais 
dut  céder  en  1820.  La  guerre  civile 
éclata  ;  des  atrocités  furent  commises 
des  deux  côtés;  Louis  W'III  inter- 
vint en  1823  en  faveur  de  Ferdinand 
qui  reprit  le  pouvoir  absolu,  se  livra 
entièrement  au  clergé  qui  soutenait 
son  frère  don  Carlos,  abolit  la  loi  sa- 
lique  h  la  naissance  de  sa  fille  Isa- 
belle (1830)  et  prépara  les  longues 
guerres  civiles  qui  ensanglantèrent 
TEspagne  à  plusieurs  reprises.  Il 
mourut  d'un  accès  de  goutte  laissant 
le  trône  à  Isabelle  et  la  régence  à 
Marie-Christine  (1833). 

FEUniiN'AiNn  IV,  roi  de  Napies.  (V. 
Ferdinand  T',  roi  des  Deux-Siciles.) 

FKKDIN.VI^»  III  (1769-1824),  grand- 
duc  de  Toscane.  NIonté  sur  le  trône 
en  1701,  il  reconnut  la  République 
française,  mais,  contraint  par  l'An- 
gleterre et  par  la  cour  de  Napies, 
n  prit  des  mesures  hostiles  à  la 
France  et  dut  quitter  Florence  (  1799). 
Il  servit  dans  l'armée  autrichienne 
et  recouvra  son  grand-duché  en  1814. 

FERRAIVD  (Antoine -François - 
Claude,  comte)  (175 1-1 823),  homme  po- 
litique et  historien  français.  Emigré 
dès  1789,  il  se  livra  à  des  travaux 
historioues  et  fut  nommé  en  1814  mi- 
nistre d'Etat  et  directeur  général  des 
postes,  pair  de  France,  et  se  montra 
ultraroyaliste. 

FERRARI(Giuseppe)(18l2-I876),phi- 
losophe  et  homme  politique  italien. 


Ferré  (Charles). 


Après  avoir  écrit  plusieurs  ouvrages 
en  Italie,  il  vint  en  France,  occupa 
quelques  chaires  de  philosophie,  mais 
fut  destitué  à  cause  de  la  hardiesse 
de  ses  idées.  Il  publia  alors  de  nom- 
breux travaux  politiques  et  philoso- 
phi(iues,  fut  député  de  Luino  (1859)  et 
combattit  la  politique  unitaire  de  Ca- 
vour.  Ami  de  Proudhon  et  fédéraliste, 
il  fut  néanmoins  bien  traité  par  le 
pouvoir  CLui  le  fit  sénateur. 

FERRÉ  (Charles-Théophile)  (1845- 
1871),  révolutionnaire  français.  Comp- 
table, il  prit  part  à  toutes  les  mani- 
festations de  la 
lin  de  l'Empire, 
fut  impliqué  dans 
le  procès  de  Blois 
et  fut  un  des  or- 
ganisateurs du 
mouvement  révo- 
lutionnaire pen- 
dant le  siège. 
Membre  de  la 
Commune  de  Pa- 
ris, délégué  à  la 
Sûreté  générale, 
il  approuva  les  mesures  les  plus  vio- 
lentes, «fit  flamber))  le  ministère  des 
finances;  traduit  devant  le  3°  conseil 
de  guerre,  il  dédaigna  de  se  défendre, 
fut  condamné  à  mort  et  exécuté  à 
Satory  avec  Rossel  et  Bourgeois. 

FERREIR.4  (Sylvestre  Pinheiro) 
(  1769-18 16),  diplomate  et  philosophe 
portugais.  Chargé  d'affaires  à  Berlin 
(1802-1807),  il  partit  au  Brésil,  devint 
conseiller  de  Jean  VI,  ministre  des 
affaires  étrangères  (1821),  suivit  le  roi 
en  Portugal  (1822)  et  conserva  son 
portefeuille  Jusqu'en  1824.  Il  se  retira 
à  Paris,  publia  de  nombreux  ouvrages 
philosophiques  et  littéraires  et  ren- 
tra dans  son  pays  après  l'expulsion 
de  dom  Miguel  (1834). 

FERROiV  (Théophile-Adrien)  (1830- 
1894),  général  français.  Directeur  du 

fénie  à  la  Nouvelle-Calédonie,  pen- 
ant  la  guerre  de  1870,  il  prit  part  au 
second  siège  de  Paris  (1871),  devint 
général  de  division  (1886)  et  ministre 
de  la  guerre  dans  le  cabinet  Bouvier 
(1887). 

FERROVILLAT  (Jean-Baptiste) 
(1820).  Avocat,  député  du  Rhône  à 
la  Constituante  (1848),  il  appuya  la 
politique  de  Louis-Napoléon.  Député 
du  Var  (1871),  il  siégea  à  l'Union  ré- 
publicaine, fut  élu  sénateur  du  même 
département  (1876),  réélu  en  1882,  et 


104 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


eut  le  portefeuille  de  la  justice  et  des 
cultes  dans  le  cabinet  Floquet  (1888- 
1889).  Il  échoua  au  renouvellement 
de  1891. 

FERRY  (Jules -François-Camille) 
(1832-1893).  Avocat  à  Paris,  journaliste 
d'opposition  sous  l'Empire,  il  fut  im- 
pliqué dans  le  procès  des  Treize  et 
élu  député  de  la  Seine  en  1869.  11 
combattit  le  ministère  Ollivier,  joua 
un  rôle  assez  effacé  dans  la  journée 
du  4  Septembre,  et  devint  membre 
et  secrétaire  du  gouvernement  de  la 
Défense  nationale  (1870). 

Lors  de  la  journée  du  31  octobre, 
fait  prisonnier  à  l'Hôtel  de  Ville  avec 
la  plus  grande  partie  des  membres 
du  gouvernement,  il  s'échappa  et 
revint,  à  la  tète  des  mobiles  bretons 
et  du  106"  bataillon  de  la  garde  na- 
tionale (commandant  Ibos),  délivrer 
ses  collègues.  Ses  adversaires  même 
déclarent  que,  dans 
ces  circonstances  tra- 
giques, il  fut  à  peu 
près  le  seul  des  mem- 
ores  du  gouverne- 
ment qui  fit  preuve  de 
sang-froid  et  d'éner- 
gie. 

Maire  de  Paris  après 
la  démission  d'Arago, 
il  eut  la  mission  d'or- 
ganiser le  rationne- 
ment, qui  se  fit  d'ail- 
leurs assez  mal,  et  il  eut,  avec  Gustave 
Chaudey,  la  pénible  tâche  de  réprimer 
le  mouvement  insurrectionnel  du 
22  janvier  1871.  Député  des  Vosges 
à  l'Assemblée  nationale  (1871)  il  fut 
d'abord  maintenu  par  Thiers  h  la 
préfecture  de  la  Seine,  donna  sa  dé- 
mission et  fut  remplacé  par  Léon  Say. 
Ministre  plénipotentiaire  en  Grèce 
(1872-1873),  à  son  retour  il  combattit 
le  ministère  Broglie  qu'il  contribua 
à  renverser  (1874),  fut  élu  député  de 
Saint-Dié  (1876),  s'éloigna  alors  du 
parti  radical,  fit  partie  des  363  et  fut 
réélu  en  1877.  Il  soutint  un  instant 
le  ministère  Dufaure  et  devint  mi- 
nistre de  l'instruction  publique  et 
des  cultes  dans  le  cabinet  Wadding- 
lon  (février  1879).  C'est  à  celte  époque 
(ju'il  déposa  les  fameux  projets  de 
loi  qui  consacraient  le  principe  de 
l'enseignement  laK|ue  :  1°  en  éliminant 
l'élément  religieux  du  Conseil  supé- 
rieur de  l'instruction  publique;  2»  en 
supprimant   les  jurvs  mixtes  et  les 


facultés  de  1875,  en  rendant  à  l'Etat 
la  collatioTi  des  grades  universitaires, 
enfin  en  retirant,  par  le  fameux  ar- 
ticle 7,  aux  membres  des  congréga- 
tions non  autorisées,  le  droit  d'ensei- 
gner ou  de  diriger  des  établissements 
d'enseignement. 

Maintenu  à  son  poste  de  combat 
dans  le  ministère  Freycinet,  il  défen- 
dit avec  talent  et  autorité  son  projet 
devant  le  Sénat.  Quand  l'article  7  fut 
rejeté  par  cette  assemblée,  Jules 
Ferry,  dont  le  grand  mérite  est  sur- 
tout d'avoir  été  constamment  com- 
battit', riposta  par  le  dépôt  de  deux 
nouveaux  projets  de  loi  proclamant, 
avec  le  principe  de  la  laïcité,  l'obli- 
gation et  la  gratuité  de  l'enseigne- 
ment primaire. 

Appelé  en  septembre  1880  à  la  ]>ré- 
sidence  du  Conseil,  il  eut  à  faire 
exécuter  les  décrets  du  29  mars 
contre  les  congrégations  non  auto- 
risées (V.  vol.  Histoire  contempo- 
raine), montrant  en  cette  circon- 
stance qu'il  savait  joindre  au  talent 
parlementaire  le  tempérament  d'un 
homme  d'action.  Il  est  à  remarquer 
que,  dès  cette  époque,  il  se  préoc- 
cupait des  questions  coloniales  et 
que  notamment  il  méditait  déjà  la 
conquête  de  la  Tunisie.  Il  fit  partie 
du  grand  ministère  et  défendit  ainsi 
devant  le  Sénat  et  contre  Jules  Si- 
mon la  loi  de  l'enseignement  primaire 
laïque,  gratuit  et  obligatoire. 

P>appelé  à  la  présidence  du  conseil 
en  1883,  il  mit  en  non  activité  le  duc 
d'Aumale,  le  duc  de  Chartres  et  le 
duc  d'Alençon.  La  majorité  compacte 
que  Jules  Ferry  avait  formée  com- 
mença à  se  détacher  de  lui  sur  le  ter- 
rain de  la  politique  coloniale.  Dans 
l'histoire  des  expéditions  au  Tonkin, 
il  suivit  une  politique  ])arlementaire 
plutôt  irrégulière,  pour  ne  pas  dire 
inconstitutionnelle,  et  qui  devait  iné- 
vitablement être  désapprouvée  au  pre- 
mier échec.  C'est  ce  qui  arriva  lors 
de  la  retraite  de  Lang-Son. 

Jules  p'erry  fut  un  des  adversaires 
les  plus  militants  du  boulangisme. 
A  la  suite  d'un  discours  dans  lequel 
il  qualifia  le  général  Boulanger  de 
«  Saint-Arnaud  de  café-concert  »,  il 
y  eut  envoi  de  témoins  qui  ne  purent 
s'entendre  sur  les  conditions  de  la 
rencontre,  et  le  duel  n'eut  pas  lieu. 

Le  3  décembre  1887,  le  Congrès 
national  étantappelé  à  donner  un  suc- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


105- 


cesseur  à  Jules  Grévy,  la  gauche 
républicaine  présenta  la  candidature 
de  Ferry.  La  nouvelle,  répandue  dans 
Paris,  faillit  occasionner  une  émeute. 
On  sait  que  l'assemblée  choisit  Sadi- 
Carnot.  Le  10  déc.  1887,  il  fut  l'objet 
d'un  attentat  de  la  part  d'Aubertin; 
la  blessure  lép:ère  contribua  à  hâter 
les  progrès  d  une  maladie  de  cœur 
à  laquelle  Ferry  devait  bientôt  suc- 
comoer. 

Après  avoir  échoué  aux  élections 
législatives  de  1889,  il  fut  nommé  sé- 
nateur de  son  département  en  1891, 
Êrâce  au  désistement  de  .-^on  IVèrc. 
lu  président  du  Sénat,  il  mourut 
subitement  en  1893. 

FERRY  (Charles-Emile- Léon)  (  !834), 
homme  politique  français,  frère  du 
précédent.  Préfet  de  Saônc-el- Loire 
(1871),  de  la  Haute-Garonne  (1871- 
1873),  député  d'Kpinal  (1881),  il  fut 
élu  sénateur  des  \  osges  en  1888. 

FESCII  (Joseph)  (I7G3-1839).  prélat 
français.  Oncle  de  Napoléon  T',  il  fut 
nommé  archevêque  cie  Lyon  (1802), 
cardinal  (1803),  grand  aumônier  de 
l'Empire,  sénateur,  et  se  retira  à 
Rome  après  la  Restauration. 

FETH-ALI  K1I.41V  (m.  en  183'i),  em- 
pereur de  Perse.  Il  monta  sur  le 
trône  en  1798,  perdit  le  Khorasan 
dans  une  guerre  contre  les  .Afghans, 

f)uis  la  Géorgie,  et  l'Arménie  dans 
a  guerre  contre  les  Russes. 

FElCllÈRES  (Sophie  Dawks,  ba- 
ronne de)  (179o-l8'i0),  aventurière 
anglaise.  Après  avoir  végété  misé- 
rablement A  Londi-es,  elle  devint  la 
maîtresse  du  prince  de  Condé  (1811), 
qui  lui  lit  épouser  Adrien-Victor  de 
Feuchères,  commandant  dun  ba- 
taillon de  la  garde  royale  (1818).  L'ne 
scandaleuse  séparation  eut  lieu  entre 
les  époux  (1827);  Sophie  fut  chassée 
de  la  cour  de  Charles  .\  où  elle  jouait 
un  très  grand  rôle,  lit  signer  au  vieux 
Condé  un  testament  en  laveur  du  duc 
d'Aumale,  dans  lequel  elle  avait  une 
forte  part,  et  revint  en  faveur.  Ac- 
cusée de  l'assassinat  du  duc  qui  fut 
trouvé  pendu  à  l'espagnolette  de  sa 
chambre  (1830),  les  poursuites  furent 
abandonnées  (1831)  et  Sophie  dut  se 
retirer  à  Londres  devant  la  répro- 
bation générale. 

FEITRIER  (Jean-François-Hya- 
cinthe) (1785-1830),  prélat  français. 
Evéque  de  Beauvais  (1826),  il  fut 
nommé  par  Charles  X  ministre  des 


affaires  ecclésiastiques  dans  le  ca- 
binet Martignac  (1828-1829)  et  pair 
de  France. 

Fl.lLix  (Jean-Gilbert-\"ictor,  duc 
de  Persigny)  (1808-1871).  Il  s'associa 
aux  tentatives  de  Louis-Napoléon  à 
Strasbourg  et  à  Boulogne,  fut  con- 
damné à  vingt  ans  de  détention,  re- 
lâché en  1R'i8,  et  élu  député  de  la 
Loire  à  la  Législative  (1849).  Il  sou- 
tint la  politique  de  l'Elysée,  prit  part 
au  coup  d'Etat  du  2  décembre  1851, 
entra  au  Sénat  (1852),  reçut  le  titre 
de  duc  et  l'ambassade  de  Londres 
(1855  et  1859),  fit  partie  du  conseil 
privé  et  tint  deux  fois  le  ministère 
de  l'intérieur  (  1852  el  1859).  lia  laissé 
des  Mémoires  (1880). 

F I C  Q  l  E  L  M  O  X  T  (Charles-Louis, 
comte  de)  (1777-1857),  homme  d'Etal 
autrichien.  11  prit  part,  comme  mili- 
taire, à  toutes  les  campagnes  contre 
la  France,  fut  nommé  conseiller  se- 
cret (1813)  et  représenta  l'Autriche 
à  Stockholm,  Naples  et  Pétersbourg. 
Chargé  du  ministère  des  affaires 
étrangères  en  l'absence  de  Mctter- 
nich  (1839),  il  fut  ministre  d'Etat  (I8i0) 
et  des  affaires  étrangères  (18'i8). 

FIEXIVES  DE  CLINTOIV.  (V.  Clin- 
ton.) 

FIESCUI     (Giuseppc) 
(1790-1830).  conspirateur 
italien.    D'accord    avec 
Pépin  el  Morey,  il  éta- 
blit  une    «  machine  in- 
fernale »,  boulevard  du 
Temple    (I8:î5),    sur   le 
passage  de  Louis- Phi- 
lippe, tua  ou  blessa  mor-       Fiesciu. 
tellement  di.v-neuf  per- 
sonnes, fut  arrêté, condamné  â  mort 
el  guilloliné  avec  ses  complices  qu'il 
avait    dénoncés.    V.    M.  Du   Camp, 
l'AUe7itat  Fiesclii,  1877. 

FIÉVÉE{Joseph)(17(i7-!839). Chargé 
de  mission  secrète  en  Angleterre  par 
Bonaparte,  il  fut  sous  l'Empire  direc- 
teur du  Journal  des  Déliais,  conse'ûlev 
d'Etat  et  préfet  de  la  Nièvre,  et 
accueillit  la  Restauration  avec  joie. 

FIGIERAS  (Estanislao)  (1819-1882), 
homme  politique  espaonol.  Avocat  à 
Tarragone,  député  de  Barcelone 
(1851),  il  devint  un  des  chefs  du  parti 
républicain  et  fut  exilé  en  1867  à  la 
suite  d'un  complot  contre  Narvaez. 
Président  du  conseil  des  ministres 
(1873)  après  l'abdication  du  roi  Amé- 
dée,  il  tut  le  promoteur  de  la  repu- 


106 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


blique  fédérale  et  se  relira  après  la 
restauration  de  la  monarciiie. 

FIGtEnOLA  (Laureano)  (1816), 
homme  d'Etat  espagnol.  Professeur 
d'économie  politique  à  l'université  de 
Barcelone,  libre-échang-iste,  il  fut  dé- 
puté en  1854,  membre  du  gouverne- 
ment provisoire  à  la  chute  d'Isabelle 
et  ministre  des  finances  (1868).  Il  con- 
fisqua les  biens  des  congrégations 
religieuses  fondées  après  1837,  abolit 
les  octrois,  et  abandonna  la  politique 
à  l'avènement  du  roi  Amédée. 

FILAIVGIEKI  (Carlo,  prince  de  Sa- 
TRiANO)  (1784-1867),  général  napoli- 
tain. Il  prit  du  service  en  France, 
puis  dans  son  pays  sous  Joseph  et 
sous  Mural,  resta  dans  l'armée  après 
le  retour  de  Ferdinand  I",  fut  dis- 
gracié en  1820  comme  suspect  de  li- 
béralisme, mais  rappelé  par  Ferdi- 
nand II  qui  lui  donna  le  commande- 
ment de  l'expédition  en  Sicile  (1848). 
Lieutenant  du  roi  dans  celte  île  jus- 
qu'en 1855,  il  fui  premier  ministre  en 
1859. 

FILLMORE    (Millard)     (1800-1874), 

R résident  des  Etats-Unis.  Avocat  à 
e\v-York,  memijre  de  la  législature 
de  cet  Etal  (1828),  membre  du  Con- 
grès (1833),  vice-président  de  l'Union 
(1849),  puis  président  (1850-1853). 

FIIVAIVCE  (Jean-Isidore),  né  le7fé- 
vrier  1848  à  Sainte-Croix-aux-Mines 
(Haut-Rhin),  ouvrier  peintre  en  btà- 
timenls.  Fondateur  et  président  du 
Cercle  des  jjrolétaires  positivistes  de 
Paris,  de  1877  à  1891.  Délégué  de  la 
Chambre  syndicale  des  peintres  aux 
principaux  congrès  ouvriers,  Paris 
1876,  Lyon  1878,  Marseille  1879,  le 
Havre  1880,  etc.  Son  étude  histo- 
rique et  critique  sur  les  associations 
coopératives,  communiquée  au  Con- 
grès ouvrier  de  1876,  fut  très  re* 
marquée. 

Organisateur  du  Congrès  interna- 
tional de  1878,  il  fut  arrêté  et  con- 
damné à  la  prison  pour  association 
illicite.  Conseiller  prud'homme  et 
membre  de  la  Commission  des  loge- 
ments insalubres  de  la  ville  de  Pa- 
ris, de  1890  à  1894.  Membre  du  Con- 
seil supérieur  du  travail  en  1891,  il 
fut,  la  même  année,  lors  de  la  créa- 
tion de  l'Office  du  travail  au  minis- 
tère du  commerce,  nommé  chef  du 
bureau  des  études  d'économie  so- 
ciale. A  public  un  volume  sur  la  Con- 
ciliation et  l'arbitrage,  un  autre  sur 


les  Syndicats  ouvriers  aux  Etats-Unis, 
et  la  Statistique  annuelle  des  grèves 
depuis  1893. 

FIIVOT  (Antoine-Bernard,  baron) 
(1780-1844).  Sous  l'Empire,  intendant 
des  biens  de  la  couronne  en  Hollande, 
puis  préfet  du  Mont-Blanc  (1810). 
Préfet  de  la  Corrèze  et  de  l'Isère 
sous  la  Restauration,  il  fut  député 
de  la  Corrèze  (1837)  et  soutint  le  ca- 
binet Mole. 

FiTZ-îAMES  (Edouard,  duc  de) 
(1776-1836).  Il  émig'ra  en  1789,  servit 
dans  l'armée  de  Condé,  fut  élevé  à 
la  pairie (1814)  et  suivit  Louis  XVIII 
à  Gand.  A  la  seconde  Restauration, 
il  se  montra  un  des  ullraroyalisles 
les  plus  violents,  fut  un  moment  em- 
])risonné  comme  complice  de  la  du- 
chesse de  Berry  (1832),  et,  envoyé  à 
la  Chambre  comme  député  de  Tou- 
louse (1834),  prit  une  grande  part  à 
l'opposition  légitimiste. 

FL  AH  A  UT  DE  LA  BILL  ARDERIE  (Au- 
guste-Charles-Joseph, comte)  (1785- 
1870),  général  français.  Il  servit  pen- 
dant les  guerres  de  l'Empire,  fut 
aide  de  camp  de  Napoléon  I",  fut 
bien  en  cour  auprès  de  la  reine  Hor- 
tense,  qui  composa,  dit-on,  pour  lui 
la  romance  célèbre  Partant  pour  la 
Syrie,  il  est  généralement  regardé 
comme  le  père-  du  duc  de  .Morny; 
réfugié  en  Angleterre  pendant  la 
Restauration,  il  reçut  la  pairie  en 
1830  et  le  poste  de  ministre  pléni- 
potentiaire à  Berlin  (1831).  Ambas- 
sadeur en  Angletei^re  (1842-1848), 
sénateur  de  l'Empire  (1853),  il  fut 
nommé  grand  chancelier  de  la  Légion 
d'honneur  (1864). 

FLELRY  (Emile-Félix,  comte)  (1815- 
1884),  général  français.  Il  servit  en 
Algérie,  prit  une  part  active  au  coup 
d'Etat  du  2  décembre  1851  et  avança 
rapidement  en  grade.  Premier  aide 
de  camp  de  Napoléon  III,  directeur 
des  écuries  impériales,  il  fut  ambas- 
sadeur à  Pétersbourg  de  1863  à  1870. 
Il  a  laissé  des  Mémoires  (2  vol.  parus, 
1898). 

FLO  (Adolphe-Charles-Emmanuel 
Le)  (1804-1887),  général  français.  Il 
fil  les  campagne  d'Algérie,  fut  en- 
voyé comme  ministre  plénipoten- 
tiaire à  Pétersbourg  (1848),  élu  dé- 
puté du  Finistère  à  la  Constituante 
et  à  la  Législative,  et  combattit  la 
politique  de  l'Elysée  dans  les  rangs 
du  parti   monarchiste.    E.xpulsé   de 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DD  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


107 


France  après  le  2  décembre  1851,  il 
ne  rentra  qu'en  1857,  reçut  le  porte- 
feuille de  la  guerre  (1870-1871),  puis 
l'ambassade  de  Pétersbourg  (IbTl- 
1879),  où  il  neutralisa  la  politique  de 
Bismarck,  surtout  en  1875. 

FLOCON  (Ferdinand)  (1800-1866). 
Journaliste,  il  fit  de  la  propagande 
républicaine  sous  le  gouvernement 
de  Juillet,  l'ut  élu  député  de  la  Seine  à 
la  Constituante  (1848)  et  devint  la 
même  année  ministre  de  l'agricul- 
ture et  du  commerce.  A  l'arrivée  de 
Cavaignac  au  pouvoir,  il  siégea  à  la 
Montagne,  demanda  la  mise  en  ac- 
cusation de  Louis-Napoléon  et  lut 
e.xilé  à  la  suite  du  coup  d'Etat  de 
1851. 

FLOOIET  (Charles-Thomas)  (1828- 
1896).  Avocat  à  Paris,  impliqué  dans 
le  procès  des  Treize,  il  cria  sur  le 
passage  d'Alexandre  Il*de  Russie,  en 
1867,  au  Palais  de  justice  :  «  Vive  la 
Pologne!  monsieur  »,  tut  adjoint  au 
maire  de  Paris  (4  septembre  1870), 
député  de  la  Seine  (1871),  se  démit 
de  son  mandat  le 
2  avril  et  devint  pré- 
sident delà  Ligue  d'u- 
nion républicaine  des 
droits  de  Paris  char- 
gée d'amener  une 
transaction  entre  Ver- 
sailles et  la  Commune. 
IlIu  par  le  quartier 
Saint-Ambroise  (XI" 
arr.)  au  Conseil  muni- 
cipal de  Paris  (1872), 
il  en  devint  président, 
fut  élu  député  du  XI"  arr.  de  Paris 
(1876).  siégea  à  l'extrême  gauche, 
combattit  les  hommes  du  16  mai,  fit 
partie  des  363,  fut  réélu  en  1877,  en 
1881,  et  devint  préfet  de  la  Seine 
(1882).  Député  de  Perpignan  (1882) 
et  des  Pyrénées-Orientales  (1885),  il 
siégea  à  la  gauche  radicale,  devint 
président  delà  Chambre  (1885-1888). 
Président  du  conseil  avec  le  porte- 
feuille de  l'intérieur  (1888-1889),  il  eut 
un  duel  avec  le  général  Boulanger  et 
le  blessa  assez  grièvement,  fut  élu 
député  de  Paris  (1889)  et  redevint 
président  de  la  Chambre  jusqu'en 
1893.  Ayant  échoué  aux  élections  de 
1893,  ilful  élu  sénateur  de  la  Seine. 
FLORES  (Venancio)  (m.  en  1868), 
président  de  la  Républi(|ue  de  l'L'ru- 
guay.  Elevé  à  la  présidence  en  1853 
par  le  {xirti  avancé,  renversé  en  1855, 


Floquet. 
réélu  en  187 


il  entra  au  service  de  Buenos  Aires  en 
qualité  de  général,  revint  en  Uru- 
guay, et,  après  une  série  d'échecs  et 
de  succès,  rentra  à  Montevideo  (  1865), 
gouverna  dictatorialement,  rouvrit 
les  portes  aux  jésuites,  et  périt  as- 
sassiné le  19  avril  1868. 

FLORES  (Juan-José)  (1801-1864), pré- 
sident de  la  République  de  l'Equa- 
teur. Ami  de  Bolivar  et  son  lieute- 
nant, il  fut  le  premier  président  de 
l'Equateur  après  sa  séparation  delà 
Colombie,  de  1831  à  1835;  chef  du 
parti  conservateur,  il  redevint  prési- 
dent de  1839  à  1843,  puis  de  1843  à 
1845.  11  tenta  vainement  de  ressaisir 
le  pouvoir,  fit  élever  son  gendre  Mo- 
reno  à  la  présidence  (1861)  et  devint 
gouverneur  de  Guavaquil. 

FLORESCL  (Jean-Émmanuel)(  1819- 
1893),  homme  politique  roumain.  Il 
épousa  la  fille*  du  prince  Bibesco, 
devint  général  et  plusieurs  fois  mi- 
nistre de  la  guerre,  un  des  chefs  du 
parti  conservateur  et  fut  président 
du  conseil  à  la  chute  des  libéraux 
(1890). 

FLOTTE  (Paul-Louis-René,  vicomte 
de)  (1817-1860).  Elève  de  l'Ecole  na- 
vale, il  servit  aux  Antilles  (1840),  de- 
vint lieutenant  de  vaisseau  et  se  lança 
dans  le  socialisme  avec  les  phalans- 
tériens.  Interné  à  Belle-Isie  pour 
avoir  participé  au  mouvement  du 
15  mai  18-i8,  il  fut  élu  député  de  la 
Seine  à  la  Législative  (1850),  siégea 
à  la  Montagne,  fut  expulsé  de  France 
après  le  2  décembre  1851,  commanda 
un  corps  de  volontaires  français  pen- 
dant l'expédition  des  Mille  de  Gari- 
baldi  et  tut  tué  à  Reggio  (Caiabre). 

FLOtRE^S(Gustave)(  1838-1871),  ré- 
volutionnaire français.  Suppléant  de 
son  père  à  la  chaire  de  physiologie 
du  Collège  de  France  (1863),  il  prit 
part  à  la  révolte  de 
la  Crète  (1866),  re- 
vint à  Paris  où  il  fit 
une  opposition  ar- 
dente à  l'Empire,  fut 
de  toutes  les  mani- 
festations et  subit  de 
nombreuses  condam- 
nations. Chef  de  lé- 
gion pendant  le  siège 
de  Paris,  il  fut  un  des  piourens  (Gustave), 
principau.x  chefs  du 
mouvement  du  31  octobre  1870,  fut 
condamné  à  mort  par  contumace 
après  le  22  janvier  1871,  devint  mem- 


108 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Flourens  (Emile). 


bre  de  la  Commune  et  lut  pris  et 
tué  à  Chatou  après  l'échec  de  ses 
troupes  (3  avril  1871). 

FLOCREINS  (Léopold-Emile)  (1841), 
frère  du  précédent.  Avocat  à  Paris, 
conseiller  d'Etat 
(1879),  directeur 
des  cultes  (1877- 
1885),  ministre  des 
affaires  étrange  - 
res  dans  le  cabinet 
Goblel  (1886-1887), 
dans  ceux  de  Bou- 
vier et  de  Tirard 
(1887-1888),  il  eut 
à  régler  l'affaire 
Schnsebelé  et  cel- 
les relatives  aux 
Hovas  et  à  l'Egypte.  Député  des 
Hautes-Alpes  (1888),  il  siégea  au  cen- 
tre gauche  et  fut  réélu  par  l'arron- 
dissement d'Embrun. 

FOXSECA  (Manoel-Deodora  Da) 
(1827-1892),  premier  président  de  la 
république  des  Etats-Unis  du  Brésil. 
Il  prit  part  aux  luttes  contre  l'Uru- 
guay et  le  Paraguay  (1864-1870),  de- 
vint gouverneur  de  la  province  de 
Bio-Grande  du  Sud  (1886),  et  contri- 
bua à  la  chute  de  l'empereur  dom 
Pedro  (1889).  Il  forma  un  ministère 
dont  il  eut  la  présidence,  fut  élu  pré- 
sident de  la  Bépublique  (1891)  et  re- 
mit le  pouvoir  au  général  Peixoto 
quelque  temps  avant  sa  mort. 

FOINTAIVES  (Louis,  marquis  de) 
(1757-1821).  Il  s'attacha  à  Lucien  Bo- 
naparte, fut  membre  du  Corps  légis- 
latif dont  il  devint  président  (18o4), 
fut  mis  ci  la  tête  de  l'Université  (1808) 
et  nommé  sénateur  (1810).  Louis  XVI II 
le  lit  pair  de  France  et  ministre 
d'Etat.  —  Pour  ses  œuvres  littérai- 
res, V.  vol.    BlOGHAPlUE  LITTÉRAmE. 

FORBIIV  DES  ISSARTS  (Joseph- 
Charles-Louis-Henri,  marquis  de) 
(177.5-1851).  Emigré,  il  fil  dans  la  ma- 
rine toutes  les  campagnes  de  l'étran- 
ger contre  la  France,  reçut  en  1815 
le  grade  de  colonel  d'état-major  et 
représenta  le  département  de  Vau- 
clusc  à  la  Chambre  pendant  toute  la 
Bestauration.  Ullraroyalisle,  il  devint 
maréchal  de  camp  (1822),  conseiller 
d'Etat  (  1H23)  et  j^air  de  France  (1827). 
FORCAIJE  DE  LA  ROQIETTE  (,Jean- 
Louis-Victor-Adolphe  de)  (1820-1874). 
Avocat  ù  Paris,  ministre  des  finances 
(1860),  sénateur  (  1861),  vice-président 
du  conseil  d'Etat  (1863),  ministre  de 


l'agriculture,  du  commerce  et  des 
travaux  publics  (1867),  puis  de  l'inté- 
rieur (1868),  il  se  signala  par  ses  ri- 
gueurs envers  la  presse  libérale,  or- 
ganisa les  circonscriptions  électo- 
rales en  vue  des  candidatures  offi- 
cielles. Démissionnaire  lors  de  la 
conception  politique  de  l'Empire  li- 
béral (1869),  il  eut  encore  quelques 
mois  le  portefeuille  de  l'intérieur  et 
se  lit  élire  député  du  Lot-el-Garonne 
(1870). 

FOREY  (Elie-Frédéric)  (1804-1872), 
maréchal  de  France.  Il  fit  les  campa- 
gnes d'Algérie,  seconda  énergique- 
ment  le  coup  d'Etat  du  2  décembi'C 
1851,  servit  en  Crimée,  en  Italie  et  au 
Mexique  où  il  fut  investi  de  pouvoirs 
civils  aussi  étendus  que  ses  pouvoirs 
militaires.  Il  institua  le  triumvirat 
qui  devait  préparer  les  voies  à  Ma.xi- 
milien  et  revint  en  France.  Il  fut  at- 
teint de  paralysie  vers  1867. 

FORGE  (Anatole-Alexandre  de  La) 
(1820-1892).  Bédacteur  au  Siècle  sous 
l'Empire,  préfet  de  l'Aisne  après  le 
4  septembre  1870,  il  prit  part  à  la 
défense  de  Saint-Quenlin,  fut  quelque 
temps  préfet  des  Basses-Pyrénées, 
puis  directeur  de  la  presse  au  mi- 
nistère de  l'intérieur  sous  le  minis- 
tère Dufaure,  député  du  LV  arr.  de 
Paris  (1881)  et  réélu  en  1885.  Vice- 
président  de  la-  Chambre,  il  ne  se 
représenta  pas  aux  élections  de  1889. 

FORSTER  (N\'illiam-Edward)  (1818- 
1886),  homme  d'Etat  anglais.  Député 
de  Bradfordaux  Communes,  de  1861 
à  1885,  libéral  avancé,  il  devint  vice- 
président  du  conseil  dans  le  cabinet 
Gladstone  (1868-1874)  et  réorganisa 
l'instruction  primaire  en  Angleterre. 
En  1880,  il  accepta  le  poste  de  secré- 
taire-chef de  l'Irlande,  eut  de  graves 
démêlés  avec  les  partisans  de  la 
Land  League,  et  échappa  à  de  nom- 
breux attentats.  Il  démissionna  en 
1882. 

FORTOIL  (Hippolyte-Nicolas-Ho- 
noré)  (1811-1856).  Professeur  de  litté- 
rature il  Toulouse,  député  à  la  Lé- 
gislative (1849),  il  appuya  la  politique 
de  l'Elysée  et  devint  ministre  de 
l'instruction  publique  le  lendemain 
du  coup  d'Etal  de  décembre  1851. 
Pendant  cinq  ans  il  servit  les  inté- 
rêts dynastiques  et  fit  de  l'Univer- 
sité un  instrument  de  règne,  révoqua 
au  collège  de  France  Qiiinet,  Miche- 
let  et  Mickiewicz,  supprima  les  chai» 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


109 


Fouché  (Jules). 


res  de  philosophie  et  se  montra  cour- 
tisan de  l'empereur. 

FOUCHÉ  (Joseph,  duc  d'OxRANTE) 
(17.34-1820).  Oratorien,  principal  du 
collège  de  Nantes  en  i789,  il  fut  dé- 
puté de  la  Loire-Inierieure  à  la  Con- 
vention, vola  la  mort  du  roi  sans  ap- 
pel ni  sursis,  reçut  de  nombreuses 
missions  dans  les  départements  du 
Centre  et  de  l'Ouest,  à  Lyon,  où  il 
seconda  CoUot  d'Herbois,  et  se  mon- 
tra un  fervent  adepte  du  culte  de  la 
Raison.  Ennemi  de  Robespierre,  il 
contribua  à  la  journée  du  9  thermi- 
dor, l'ut  décrété  d'arrestation  par  la 
réaction  et  libéré  à  l'amnistie  du 
4  brumaire  an  1 V.  Lié 
avec  Rabeuf  et  ses 
amis.il  dénonça  leurs 
projets  et  conquit  les 
laveurs  de  Barras 
qui  le  nomma  minis- 
tre plénipotentiaire  à 
Milan,  ambassadeur 
en  Hollande,  puis  mi- 
nistre de  la  police. 
Il  supprima  les  jour- 
naux,lerma  les  clubs, 
organisa  un  puissant  service  d'es- 
pionnage, aida  Bonaparte  au  iS  bru- 
maire, mais  dut  démissionner  en 
1802  après  l'afiaire  de  la  machine  in- 
fernale. Nommé  sénateur,  comte  de 
l'Empire  (1808),  puis  duc  d'Otrante 
(1809),  il  avait  repris  son  ministère 
de  la  police,  fut  chargé  de  l'intérim 
du  ministère  de  l'intérieur  en  1809  et 
destitué  de  tous  ses  emplois  en  1810. 
Gouverneur  des  provinces  illyriennes 
(1813),  il  s'aboucha  avec  les  Bourbons 
en  1814,  redevint  ministre  de  la  po- 
lice pendant  les  Cent-Jours,  se  lit 
agréer  dans  ce  poste  par  Louis  X\'l  1 1 
à  la  seconde  Restauration,  fut  mi- 
nistre à  Dresde,  et,  atteint  par  la  loi 
sur  les  régicides,  se  relira  à  Trieste. 
FOtCHEU  DE  CAREIL  (Louis- 
Alcxandre,  comte)  (1826-1891).  Il  fit 
paraître  de  nombreux  ouvrages  lillé- 
raires,  diplomatiques  et  philosophi- 
ques, devint  préfet  des  Côtes-du- 
Nord,  paés  de  Seine-et-Marne  (1872), 
sénateur  de  ce  dernier  département 
(1876)  et  réélu  jusqu'à  sa  mort.  Il 
représenta  la  France  comme  ambas- 
sadeur à  Vienne  (1883-1886). 

FOtLD  (Achille)  (1800-1867).  Direc- 
teur de  la  banque  Israélite  Fould-Op- 
penheim,  député  de  Tarbes  (1842),  il 
soutint  la  politique   de   Guizot,  fut 


réélu  en  1846,  en  1848  à  la  Consti- 
tuante, en  1849  à  la  Législative,  et  se 
rallia  à  la  politique  de  l'Elysée.  Mi- 
nistre des  finances  (1849),  il  garda 
son  portefeuille  avec  quelques  cour- 
tes démissions  jusqu'en  18o2,  devint 
sénateur  et  ministre  d'Etat  (1852- 
1800).  Il  reprit  le  ministère  desiinan- 
ces  (1861-1867),  fil  de  nombreuses 
conversions  de  rentes,  qui  n'étaient 
que  des  expédients,  et  lança  le  dé- 
sastreux emprunt  mexicain. 

FOLRICHOiV  (Martin)  (1809-1884), 
amiral  français.  Gouverneur  de 
Cayenne  (18.j2),  commandant  de  la 
station  navale  du  Pacifique,  puis  de 
la  Méditerranée,  il  fut  chargé,  en 
1870,  de  bloquer  les  côtes  de  l'Alle- 
magne du  Nord.  Nommé  ministre  de 
la  marine  le  4  septembre  1870,  adjoint 
à  la  délégation  de  Tours,  député  de 
la  Dordogne  (1871),  il  vota  avec  le 
centre  droit  et  le  centre  gauche  et 
fut  élu  sénateur  inamovible  (1875).  Il 
eut  le  portefeuille  de 
la  marine  dans  le  ca- 
binet Dufaure  (1876- 
1877). 

FOURIER  (Fran- 
çois -  Marie  -  Charles) 
(l772-1835),philosophe 
et  socialiste  français. 
Il  a  joué  un  rôle  po- 
litique assez  effacé, 
mais,  par  ses  idées  so- 
cialistes ardemment 
propagées  par  ses  disciples,  il  eut 
une  influence  considérable  sur  le 
mouvement  socialiste  contemporain. 
(V.  vol.  Socialisme.) 

FOl'RKlER  (Hugues-Marie-Henri) 
(1821-1898),  diplomate  français.  Mi- 
nistre plénipotentiaire  à  Stockholm 
(1862),  à  Rome  (1872),  sénateur  d'In- 
dre-et-Loire (1879),  il  siégea  au  centre 
gauche  et  fut  nommé  ambassadeur 
à  Constantinople  (1887). 

FOliRTOU  (Marie-Oscar-François 
Bardv  de)  (1836-1897).  Avocat  à  Ribé- 
rac.  maire  de  cette  ville,  député  de 
la  Dordogne  (1871),  il  siégea  avec  les 
bonapartistes,  fut  ministre  des  tra- 
vaux publics  (1872),  des  cultes  (1873) 
et  de  l'instruction  publique,  des 
beaux-arts  et  des  cultes  dans  le  ca- 
binet Broglie  (1873-1874),  dontiladop- 
ta  avec  zèle  les  tendances  réaction- 
naires. Ministre  de  l'intérieur  (1874), 
il  révoqua  les  fonctionnaires  républi- 
cains, peupla  son  ministère  d'agents 


Foui'iei'. 


110 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


bonapartistes  et  devint  un  des  par- 
tisans les  plus  actifs  de  M.  Buffet. 
Réélu  à  Ribérac  (1S76),  il  réoccupa 
le  ministère  de  l'intérieur  dans  le 
cabinet  du  16  mai  1877,  se  signala 
par  ses  rigueurs  et  son  activité,  et, 
dans  la  campagne  électorale  qui  sui- 
vit la  dissolution  de  la  Chambre,  se 
vanta  de  «  faire  marcher  le  pays  ». 
Il  fit  refleurir  la  candidature  officielle, 
donna  des  gages  aux  ultramontains, 
fut  réélu  à  Ribérac,  mais  en  même 
temps  que  les  363  qui  l'obligèrent  à 
démissionner  avec  le  cabinet  (23  no- 
vembre 1877).  Son  élection  ayant  été 
invalidée,  les  électeurs  le  renommè- 
rent en  1879  et  il  entra  au  Sénat  en 
1880.  Il  fut  réélu  en  1889. 

F0\  (Charles-James),  homme  d'Etat 
anglais  (1749-1806).  (V.  vol.  Biogra- 
phie  POLITIQUE    jusqu'au    XIX'^    SIECLE.) 

FOY  (MaximiUen-Sébastien)  (1775- 
1825),  général  français.  Il  se  distin- 
gua dans  les  guerres  de  la  Révolu- 
tion, resta  en  demi-disgrâce  à  partir 
de  1802  (à  cause  de  ses  opinions  répu- 
blicaines) jusqu'en  1810,  quoiqu'il  se 
lut  signalé  en  Autriche 
(1805-1806)  et  en -Por- 
/^^^^Ûi  ^^^^^  (1807-1810).  Il  se 
J^^^^^Êt  iiiontra aussi  très éncr- 
'^"^vS^^  gique  en  Espagne, fut 
blessé  grièvement  à 
Orthez('l814),  combat- 
tit à  Waterloo  où  il  re- 
çut sa  quinzième  bles- 
sure, et  ne  recouvi-a 
ses  grades  qu'en  1817. 
Député  de  Péronne 
(1819),  il  prit  place  parmi  les  premiers 
orateurs  parlementaires,  détendit  les 
libertés  publiques  et  la  cause  de  la 
Révolution,  combattit  l'expédition 
d'Espagne;  sa  popularité  était  telle 
que  100,000  personnes  suivirent  son 
convoi  et  qu'une  souscription  pu- 
blique en  faveur  de  ses  enfants  attei- 
gnit 1  million  de  francs. 

FR.\]\'CI.4  (José-Gaspard-Tomas- 
Rodriguez)  (1757-1840),  dictateur  du 
Paraguay.  Avocat  à  l'Assomption,  il 
prit  une  grande  part  à  l'insurrection 
contre  les  Espagnols  (181 1),  devint 
consul  (1813),  puis  dictateur  (1814)  et 
exerça  jusqu'à  sa  mort  le  pouvoir  le 
plus  despotique,  le  plus  cruel  et  le 
plus  capricieux. 

FR.VNCK-CHALVEAIJ.     (V.      Chal- 

VEAU.) 

FRANÇOIS  I"  (Joseph -Charles) 


Foy  (Sébastien). 


François  I". 


(1768-1835),  Empereur.  Il  succéda 
à  son  père  Léopold  II  en  1792  et 
fut  élu  la  même  année  empereur 
d'Allemagne  sous  le  nom  de  Fran- 
çois II.  Pendant  la  guerre  contre 
la  Révolution  française,  il  supporta 
le  choc  des  armées 
commandées  par  Ho- 
che, Jourdan,  Mo- 
reau  et  Bonaparte, 
de  1792  à  1797,  forma 
en  1799  avec  la  Rus- 
sie et  l'Angleterre 
une  nouvelle  coali- 
tion, qui  fut  para-" 
lysée  à  Zurich  et 
vaincue  à  Marengo 
et  à  Hohenlinden.  Il 
prit  alors  le  nom 
de  F'rançois  \"  empereur  hérédi- 
taire d'Autriche,  s'allia  de  nouveau 
avec  la  Russie  et  l'Angleterre  en 
1805,  perdit  après  Ulm  et  Austerlitz 
une  grande  partie  de  ses  possessions, 
et  vit  se  créer  la  Confédération  du 
Rhin  (1806).  Il  reprit  les  armes  en 
1809,  fut  vaincu  à  Eckmûhl,  à  Raab 
et  à  Wagram,  et  perdit  encore  de 
vastes  territoires  par  le  traité  de 
Menne.  Malgré  le  mariage  de  sa  fille 
Marie-Louise  avec  Napoléon  (1810), 
il  s'unit  aux  alliés  en  1813,  rentra  en 
1815  en  possession  d'une  grande 
partie  des  Etats  perdus  pendant  les 
guerres  précédentes  et  eut  l'Italie 
presque  entière  à  sa  discrétion.  Se- 
condé par  Metternich,  il  fut  l'àme  de 
la  Sainte-Alliance,  gouverna  sans  con- 
trôle, réprima  les  lévolu lions  ita- 
liennes de  Naples  et  de  Turin,  assura 
en  Allemagne  la  domination  des  ten- 
dances réactionnaires,  et  mourut  per- 
suadé que  sa  politique  d'absolutisme 
était  assurée  d'un  long  avenir. 

FRAJN'ÇOis  1"  (1777-1830),  roi  des 
Deux-Siciles.  Il  succéda  à  son  père 
Ferdinand  I"  en  1825,  se  laissa  gou- 
verner par  Delcaretto  qui  mit  le  pays 
à  feu  et  à  sang,  partagea  son  temps 
entre  la  débauche  et  Ta  dévotion,  et 
mourut  en  proie  à  des  terreurs  con- 
tinuelles. 

FRANÇOIS  II  (183G-1894),  roi  des 
Deux-Siciles.  Il  succéda  à  Ferdi- 
nand Il  en  1859  et  laissa  aux  absolu- 
tistes du  règne  précédent  continuer 
leurs  traditions.  L'expédition  de  Ga- 
ribaldi  (1860)  et  l'insurrection  de  Si- 
cile, puis  l'intervention  de  Victor- 
Emmanuel,  amenèrent  sa  chute.  En- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


111 


fermé  dans  Gaëte,  protégé  d'abord 
par  une  flotte  française,  il  dut  fuir 
(1861)  et  se  retira  à  Rome,  puis  à  Paris. 

FRARÇOIS  IV  (1779-1846),  duc  de 
Modène.  Elevé  par  les  jésuites,  il 
voulut  jouer  au  monarque  absolu 
lorsqu'il  entra  en  possession  des  du- 
chés de  Modène  et  Reggio  (1815),  in- 
trigua avec  l'Autriche,  sévit  avec 
cruauté  contre  les  adeptes  du  car- 
bonarisme, organisa,  avec  l'aide  de 
Canosa,  une  haute  police  qui  domina 
celle  des  autres  petits  Etats  de  la 
péninsule,  et  fut  l'Ame  du  sanledisme 
et  du  despotisme  le  plus  odieux. 

FRAKÇOIS  V  (1819-1875),  duc  de 
Modène,  fils  du  précédent.  11  succéda 
à  son  père  en  1846  et  se  montra  digne 
de  lui.  Chassé  de  ses  Etats  en  1848, 
il  y  rentra  après  la  défaite  de  Charles- 
Albert  (1849)  et  régna  sous  la  domi- 
nation effective  de  l'Autriche  jusqu'en 
-1859;  à  cette  date  Farini  fit  annexer 
le  duché  au  royaume  d'Italie. 

FRAKÇOIS-ÎO'SEPH  1"  (1830),  em- 
pereur d'Autriche.  Fils  de  l'archiduc 
François-Charles  et  de  Sophie  de 
Bavière,  il  succéda  à  son  oncle  Fer- 
dinand en  1848  et  gouverna  d'abord 
avec  le  parti  absolutiste  et  clérical. 
La  guerre  de  1859,  contre  le  Pié- 
mont et  la  France,  lui  coûta  la  Lom- 
bardie;  il  donna  une  constitution 
plus  libérale  à  ses  sujets,  dut  sortir 
de  la  Confédération  germanique  et 
céder  la  Vénétie  à  l'Italie  après  la 
guerre  de  1866,  établit  le  système 
dualiste  avec  le  baron  de  Beust  et  le 
comte  Andrassy  qui  forma  un  minis- 
tère hongrois  (1867).  Les  événements 
de  1870  lui  ayant  enlevé  tout  espoir 
de  reprendre  sa  puissance  en  Alle- 
magne, il  se  rapprocha  de  la  Prusse 
(1872)  (alliance  des  Trois  Empereurs), 
puis,  quant  à  la  suite  du  congrès  de 
Berlin,  la  Russie  s'éloigna  de  l'Alle- 
magne, entra  dans  la  Triplice  (1879). 
Il  avait  épousé  en  1854  la  princesse 
bavaroise  Elisabeth  (assassinée  à 
Genève  en  1898).  —  Son  fils  le  prince 
Rodolphe  est  mort  dans  des  conditions 
restées  mystérieuses  (1858-30  janvier 
1889). 

FRANÇOIS  DE  NANTES  (Antoine, 
comte)  (  1756-1836).  Député  de  la  Loire- 
Inférieure  à  l'Assemblée  législative 
(1791),  allié  aux  girondins,  il  se  cacha 

Fendant  la  Terreur,  fut    député  de 
Isère   au    conseil   des    Cinq-Cents 
(1797),  directeur  des  hôpitaux  après 


le  18  brumaire,  préfet  de  la  Charente, 
conseiller  d'Etat  et  directeur  général 
des  droits  réunis  sous  l'Empire.  La 
Restauration  le  destitua.  Député  de 
l'Isère  (1819-1822),  il  siégea  au  centre 
gauche.  Louis-Philippe  le  créa  pair 
de  France  (1831). 

FRANÇOIS  DE  I\Ei;FCU.4TEAlJ(Nico- 
las,  comte)  (1750-1828).  Député  sup- 
pléant du  bailliage  de  Toul  à  l'Assem- 
iDlée  nationale  (1789),  administrateur 
du  département  des  Vosges  (1790), 
il  passa  à  l'Assemblée  législative  et 
à  la  Convention,  fut  arrête  et  relâché 
après  le  9  thermidor,  devint  ministre 
de  l'intérieur  (1797-1799),  sénateur, 
puis  président  du  Sénat.  —  H  entra 
à  l'Académie  française  en  1816  et  a 
laissé  un  grand  nombre  d'écrits.  (V. 
vol.  Biographie  littéraire.) 

FRANQIETOT.  (V.  CoiGNV.) 

FRAYSSINOIS  (Denis-Luc)  (1765- 
1841),  prélat" français.  Il  dut  au  succès 
de  ses  conférences  religieuses  le  poste 
d'aumônier  de  Louis  WIII  et  le  titre 
d'évéque  d'Hermopolis  (1822).  Minis- 
tre de  l'instruction  publique,  il  sup- 
prima l'Ecole  normale  supérieure, 
créa  de  nombreux  séminaires  confiés 
aux  jésuites,  fut  élevé  à  la  pairie  et 
entra  à  l'Académie  française. 

FRÉDÉRIC  III  (Guillaume-Nicolas- 
Charles)  (1831-1888),  empereur  d'Al- 
lemagne. Fils  de  Guillaume  l^'',  il 
combattit  à  Sadowa  (  1866),  commanda 
la  III*  armée  allemande  en  1870,  et 
succéda  à  son  père  (1888)  quelques 
mois  avant  sa  mort.  (V.  Simon,  l'Em- 
pereur Frédéric  III.) 

FRÉDÉRIC  VI  (1768-1839),  roi  de 
Danemark.  11  gouverna  au  nom  de 
son  père  Christian  VII  depuis  1784, 
et  comme  roi  à  partir  de  1808.  Après 
le  bombardement  de  Copenhague  par 
les  Anglais  (1807),  Frédéric  \'I  fut 
poussé'dans  l'alliance  française,  per- 
dit la  Norvège  par  le  traité  de  Kiel 
(1814),  donna  une  constitution  en  1831 
et  acquit  une  grande  popularité  dans 
son  pays. 

FRÉDÉRIC  VII  (1808-1863),  roi  de 
Danemark.  II  succéda  à  son  père 
Christian  VIII  en  1848  et  eut  de  suite 
à  combattre  les  séparatistes  slesvig- 
holsteinois  soutenus  par  les  Alle- 
mands (1848-1850).  II  s'en  tira  à  son 
avantage,  pendant  qu'une  assemblée 
constituante,  élue  parle  suffrage  uni- 
versel, votait  une  constitution  libé- 
rale (1849). 


112 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRK  DU  VLNGTIÈME  SIÈCLE 


Frédéric- 
Guillaume  m. 


FRÉDÉRIC-GIILLAIME  III  (1770- 
1840),  roi  de  Prusse.  Il  succéda  à  son 
père  Frédéric-Guillaume  II  en  1797. 
Après  les  désastreu- 
ses campagnes  de 
1806  et  1807,  il  perdit 
au  traité  de  Tilsit 
(1807)  la  moitié  de 
ses  Etats,  prépara 
le  relèvement  de  son 
pays  grâce  à  ses  mi- 
nistres Stein  et  Har- 
denberg,  entra  dans 
la  coalition  de  1813 
et  reprit  sa  place 
dans  le  concert  eu- 
ropéen en  1815.  Depuis  cette  date  la 
Prusse  se  réorganisa,  le  Zollverein, 
union  douanière  des  Etats  allemands, 
préparatrice  de  l'union  politique,  fut 
inauguré,  mais  la  réaction  fut  à  l'or- 
dre du  jour  (abolition  de  la  liberté  de 
la  presse,  persécution  des  démocra- 
tes, des  catholiques).  (V.  Denis,  L'Al- 
lemagne de  1780  à  ISIO.) 

FRÉDÉRIC-GUILLAUME  IV  (1795- 
1861),  roi  de  Prusse.  Fils  du  précé- 
dent, il  lui  succéda  en  IS'iO,  donna 
une  constitution  en 
IS'iS,  refusa  la  cou- 
ronne impériale  que  lui 
offrait  le  parlement  de 
Francfort  (1849),  mais 
à  partir  de  1850  restrei- 
gnit les  libertés  pro- 
mises et  s'engagea  de 
plus  en  plus  dans  la 
réaction.  En  1857,  il  fut 
atteint  d'une  attaque 
de  paralysie  et  laissa  la 
régence  du  royaume  cà 
son  frère  Guillaume  I" 
qui  lui  succéda.  (V.  Denis,  L'Allema- 
gne de  ISIO  à  1S52,  1898.) 

FREMONT  (John-Charles)  (1813- 
1890),  général  américain.  11  se  rendit 
célèi)re  par  ses  explorations  dans 
l'ouest  des  Etats- Lnis,  fut  nommé 
gouverneur  de  Californie  (1846),  sé- 
nateur (1850),  prit  part  à  la  guerre  de 
la  Sécession  dans  les  armées  du  Nord, 
et  devint  gouverneur  de  l'Arizona. 

FRÉMY  (Louis)  (1807-1891).  Avocat 
à  Paris,  député  de  l'Yonne  à  la  Lé- 
gislative (1849),  il  appuya  la  politique 
du  prince-président,  devint  conseiller 
d'Etat,  réorganisa  le  ministère  de 
l'intérieur  (1853)  et  fut  nommé  gou- 
verneur du  Crédit  foncier (1857- 1877). 
FREPPEL    (Charles-Emile)    (1827- 


Frédérlc- 
Guillaume  IV. 


Freppel. 


1891),  prélat  et  homme  politique  fran- 
çais. Evèque  d'Angers  (1870),  il  prit 
une  part  active  aux  menées  du  parti 
royaliste  en  1873,  fonda  l'université 
catholique  d'Angers 
(1875),  soutint  éner- 
giquement  les  hom- 
mes du  1d  mai,  fut  élu 
député  de  Brest 
(1880)  et  réélu  jus- 
qu'à sa  mort.  Il  joua 
un  grand  rôle  à  la 
Chambre  comme  re- 
présentant de  l'Egli- 
se, appuya  bruyam- 
ment la  politique  co- 
loniale, répudia  les  doctrines  conci- 
liantes de  Léon  XIII  et  fil  même  l'an- 
née de  sa  mort  un  voyage  à  Piome  pour 
amener  le  pape  à  des  sent  me  ils  plus 
hostiles  à  la  Républiqtie  française. 

FRÈRE  (Mubert-Joseph-Walthère) 
(1812-1896),  dit  Frère-Orban,  homme 
d'Etat  belge.  Avocat  à  Liège,  député 
de  cet  arrondissement  (1847),  il  entra 
dans  le  cabinet  Rogier,  devint  le  chef 
de  l'opposition  libérale  quand  les  clé- 
ricaux arrivèrent  au  pouvoir,  et  reprit 
son  portefeuille  des  finances  de  1857  à 
1870  avec  la  présidence  du  conseil  de- 
puis 1868.  De  1870à  1878,  il  combattit  les 
cléricaux,  redevint  président  du  con- 
seil et  ministredes  affaires  étrangères 
(  1878-1884),  organisa  l'instruction  pri- 
maire laïque,"^  se  prononça  contre 
le  suffrage  universel,  contre  la  revi- 
sion de  la  Constitution,  et  fit  voter 
des  impôts  nouveaux  pour  équilibrer 
son  budget.  Cette  dernière  mesure 
le  rendit  impopulaire  et  les  élections 
de  1884,  antilibérales,  l'obligèrent  à  se 
retirer.  Il  prit  encore  la  parole,  mal- 
gré son  grand  âge,  dans  des  discus- 
sions importantes. 

FRERE  (Sir  Baiîtle-).  (V.  Bartle- 
Frere.) 

FRESlVEAU  (Armand)  (1822).  Député 
royaliste  d'I Ile-et-Vilaine  à  la  Cons- 
tituante et  à  la  Législative  (18'i8-1851), 
il  siégea  à  l'extrême  droite,  rentra 
dans  la  vie  privée  sous  l'Empire,  fut 
élu  député  du  Morbihan  (1871),  vota 
avec  les  ultramontains,  et  entra  au 
Sénat  (1879)  où  les  électeurs  du  Mor- 
bihan le  réélurent  encore  en  1888. 

FREYCIIVET  (Charles-Louis  De- 
SAULCES  de)  (1828).  Ingénieur  des 
mines,  préfet  de  Tarn-et-Garonne 
(septemt>re  1870),  délégué  personnel 
de  Gambetta  à  la   guerre  (octobre 


BÎOGHAPHiE  POLltlQUIi  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


<'T 


1870),  il  rendit  de  grands  services, 
prépara  les  plans  et  arma  les  armées 
improvisées.  Sénateur  de  la  Seine 
(1876),  ministre  des  travaux  publics 
■dans  le  cabinet  Du- 
faure  (1877-1879),  puis 
dans  le  cabinet  Wad- 
dington  (1879),  il  prit 
la  présidence  du  con- 
seil avec  le  porlel'euille 
des  affaires  étrangè- 
res (  1 879-1880),  fut  réé- 
lu sénateur  de  la  Seine 
(1882),  revint  au  pou- 
voir avec  le  même 
portefeuille  (1882)  et 
tomba  sur  la  (|uestion 
d'Egypte  après  le  bombardement 
d'Alexandrie  par  les  Anglais.  Membre 
du  cabinet  Brisson  comme  ministre 
des  affaires  étrangères  (1883),  il  de- 
vint président  du  conseil  (188(5),  fit 
des  prodiges  d'ingéniosité  parlemen- 
taire pour  se  maintenir,  et  fut  ren- 
versé sur  la  ([ucstion  de  la  suppres- 
sion des  sous-préfets.  Ministre  de 
la  guerre  dans  le  cabinet  Floquct 
(1888),  dans  le  cabinet  Tirard  (1889), 
dans  celui  qu'il  composa  lui-même 
(1890-1892),  dans  celui  de  M.  Loubet 
(1892),  puis  dans  le  cabinet  Ribot 
(1892-1893),   il  lit   d'importantes  ré- 


Treyciiiet. 


formes.  Il  avait  eu  son  mandat  de 
sénateur  renouvelé  en  1891,  et  était 
entré  à  l'Académie  française  en  1890. 
Dans  le  cabinet  Dupuy  (1898),  il  reçut 
le  portefeuille  de  la  gueri-e. 
FRlOCJL  (Duc  de).  (V.  DuROC.) 
FROCUOT  (N  icolas-Thérèse-Benoit, 
comte)  (1761-1828).  Avocat  au  parle- 
ment de  Bourgogne,  député  du 
bailliage  de  Chàtillon-sur-Seine  aux 
Etats  généraux,  il  se  lia  avec  Mira- 
beau, fut  emprisonné  comme  suspect 
et  mis  en  liberté  après  le  9  thermidor. 
Député  de  la  Côte-d'Or  (1799),  pré- 
fet de  la  Seine  (1800-1812),  il  fut 
révoqué  à  la  suite  de  la  conspira- 
lion  du  général  Malet  ;  il  se  rallia 
aux  Bourbons,  accepta  la  préfec- 
ture des  Bouches-du-Rhône  pendant 
les  Cent-Jours,  et  rentra  dans  la 
vie  privée  à  la  seconde  Restaura- 
tion. 

FlAD  PACHA  (Méhémed)(1814-1869), 
homme  d'Etat  ottoman.  Chargé  de 
plusieurs  missions  diplomatiques 
de  1840  à  18W,  il  devint  minisire  de 
l'intérieur  (I8i9-I852),  des  affaires 
étrangères  (1852-1853),  reprit  ce  der- 
nier portefeuille  en  1855,  fut  grand 
vizir  d'Abd-ul-.-\ziz,  ministre  des 
finances  (1862),  de  la  guerre  (1863) 
et  des  affaires  étrangères  (1867). 


Gr 


GAGERN  (Henri-Guillaume)  (171)9- 
1880),  homme  d'Etat  allemand .  Pré- 
sida le  Parlement  de  Francfort  en 
1848  et  fut  un  des  principaux  chefs 
du  mouvement  unitaire.  Se  rallia  en- 
suite à  la  politique  autrichienne. 

GALLATIN  (Albert)  (1761  -  1849), 
homme  d'Etat  américain.  Né  à  Ge- 
nève et  parent  de  Necker,  il  partit 
en  Amérique,  servit  pendant  les  der- 
nières guerres  de  l'Indépendance, 
fut  élu  sénateur  (1793),  membre  de 
la  Chambre  des  représentants  (1795- 
1801)  et  tint  le  ministère  des  finances 
(1800-1813)  où  il  se  signala  par  son 
habileté.  Ministre  des  Etats-Unis  en 
France  (1815-1823),  puis  en  Angleterre 
(1826-1827),  il  fut  président  d'une 
banque  à  New-York  de  1^31  à  1839. 


GALLIFFET  (Gaston-Alexandre-Au- 
guste,  marquis  de)  (1830),  général 
français.  Pour  sa  carrière  militaire, 

V.  vol.  BlOGlUPHlE  MI- 

LiT.\iRE  .    Immédiate- 
ment après  sa  capti- 
vité   en     Allemagne 
(1871),  mis  à  la  tète 
d'une  brigade  de  ca- 
valerie de  l'armée  de 
\'ersailles,    il    acquit 
une     réputation     de 
cruauté  justifiée  par 
les  exécutions   som- 
maires des  vaincus. 
Lié  avec  Gambetta,  il  parut  s'être  ral- 
lié à  la  République,  en  dépit  de  ses 
anciennes  attaches  bonapartistes. 
GARACHANINE    (Ilia)    (1812-1874), 


Gallilïet. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU   X1.X°  S.  —  I. 


S 


114 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


homme  d'Etat  serbe.  Ministre  de  Tln- 
térieur  (1844),  président  du  conseil 
(1852),  sénateur  (1854),  ministre  des 
affaires  étrangères  et  clief  de  cabinet 
(1861-1867),  il  était  hostile  à  l'influence 
russe.  —  Son  fils,  M/ou</ne  (  1843- 1898), 
fut  député  en  1874,  ministre  de  Tin- 
lérieur  (1880-1883)  et  président  du  con- 
seil avec  le  portefeuille  des  affaires 
étrangères  (1884-1887). 

GARAT  (Dominique-Joseph,  comte) 
(1749-1833),  littérateur  et  homme  po- 
litique français.  Avocat  à  Bordeaux, 
député  du  tiers  du  bailliage  d'L  sta- 
ritz  (Basses-Pyrénées)  aux  Etats  gé- 
néraux, ministre  de  la  justice  (1792- 
1793),  membre  du  conseil  des  x\nciens, 
sénateur  (1800),  il  encensa  Napoléon, 
fut  comblé  de  dignités,  s'associa  à 
l'acte  de  déchéance  de  lempereur, 
accabla  de  louanges  Alexandre  I"  et 
Wellington,  mais  fut  tenu  à  l'écart 
par  la  Restauration.  Il  consacra  le 
reste  de  sa  vie  à  des  travaux  litté- 
raires. 

GARFIELD  (James-Abram)  (1831- 
1881),  président  des  Etats-Unis.  Avo- 
cat à  Colombus  (Ohio),  membre  du 
Sénat  de  l'Ohio  (  1859),  il  prit  une  pari 
active  à  la  guerre  de  la  Sécession, 
ioua  pendant  dix-sept  ans  à  la  Cham- 
bre des  représentants  un  rôle  très 
actif,  fut  élu  président  de  la  Répu- 
blique (1881)  et  succomba  quelques 
mois  après  à  la  suite  d'un  attentat 
commis  par  Guiteau,  solliciteur  écon- 
duit. 

(iAËTE  (Duc  de).  {V.  Gaudin.) 

OAGIVEI'R  (Just-Charles-Wladimir) 
(1807-1889).  Disciple  de  Fourier,  banni 
au  coup  d'Etat  du  2  décembre  1851, 
il  fut  député  du  Jura  (1869)  et  vota 
contre  la  guerre.  11  représenta  son 
département  de  lb73  jusqu'à  sa  mort 
cl  vota  avec  les  républicains  avan- 
cés. 

GALLIERA  (Rafaele,  marquis  de 
Ferrari,  ducde)  (I80b-1876),  linancier 
italien.  Il  accrut  son  immense  fortune 
dans  les  entreprises  des  chemins  de 
fer  sous  le  second  Empire,  fut  créé 
sénateur  par  Victor- Emmanuel  et 
duc  par  le  pape.  —  Sa  veuve  a  laissé 
à  la  ville  de  Paris  et  à  des  institu- 
tions privées  la  plus  grande  partie 
de  la  fortune  de  son  mari. 

GAMRETTA  (Léon)  (■1838-1882).  Né 
à  Gahors,  d'une  famille  d'origine 
italienne.  Défenseur  de  Deiescluzc 
dans  le  procès  Baudin   (nov.   1868), 


son  élofjuent  réquisitoire  contre  le 
coup  d'Etat  de  1851  fait  de  lui 
le  chef  de  l'Opposition  «  irréconci- 
liable ».  Député  de 
Paris  (1869),  il  combat 
le  plébiscite  (5  avril 
1870);  avec  Thiers,  il 
s'efforce  d'empêcher  la 
déclaration  de  guerre 
h  la  Prusse,  mais  sou- 
tient ensuite  énergi- 
quement  les  mesures 
de  défense  proposées 
par  le  ministère.  .  _  Gambetta. 

Le  4  septembre  18/0, 
après  l'invasion  du  Corps  législatif, 
il  proclame  la  déchéance  de  l'Em- 
pire. Membre  du  gouvernement  de 
la  Défense  nationale,  il  quitte  Paris 
en  ballon  (7  oct.),  et  à  Tours,  puis  à 
Bordeaux,  exerce  une  véritable  dic- 
tature patrioticiue  :  aidé  par  Frey- 
cinet,  il  organise  les  armées  de  la 
Loire,  du  Nord  et  de  l'Est,  trouve 
des  armes,  de  l'argent,  des  géné- 
raux, et  mérite  par  son  énergie  et 
son  activité  la  reconnaissance  de  la 
France  et  l'admiration  de  l'Europe. 
Après  la  capitulation  de  Paris,  ses 
collègues  du  gouvernement  refusent 
de  le  suivre  dans  ses  projets  de 
lutte  à  outrance  et  il  quitte  le  pou- 
voir (6  février.  1871).  Elu  député  par 
neuf  déparlements,  il  opte  pour  le 
Bas-Rhin  et  sort  de  l'Assemblée  na- 
tionale avec  les  députés  d'Alsace- 
Lorraine. 

Réélu  au  mois  de  juillet,  il  soutient 
la  polilique  de  Thiers,  fonde  la  Ré- 
publique française  (1871)  et  devient 
le  chef  de  la  minorité  républicaine, 
(ju'il  rallie  à  la  «  polilique  des  résul- 
tats »  (opportunisme).  Il  combat,  à 
la  léle  des  363,  le  ministère  réac- 
tionnaire Brogiie-Fourtou,  est  con- 
danmé  à  la  prison  pour  un  discours 
où  il  a  sommé  le  président  Mac-Mahon 
«  de  se  soumettre  ou  de  se  dé- 
meltre  »,  et  quand  les  élections  de 
1878  et  de  1879  ont  assuré  la  majo- 
rité dans  les  deux  Chambres  aux  ré- 
publicains et  cjue  Grévy  a  remplacé 
Mac-Mahon,  il  devient  prè.sident  de 
l'Assemblée  (l!S79)  et  exerce  une 
sorte  de  gouvei'nement  occulte  (dic- 
tature de  la  persuasion).  La  «  pé- 
riode héroïque  est  terminée,  l'ère 
des  difficultés  commence».  Gambetta 
fait  voter  l'amnistie,  et,  dans  ses  dis- 
cours de  Grenoble  et  de  Cherbourg, 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


115 


indique  nellemeiit  sa  poliliquo  :  au 
dedans  «  le  cléricalisme,  voilà  l'en- 
nemi »,  au  dehors,  recherche  d'al- 
liances qui  rendront  possible  la 
revanche.  Aux  élections  de  1881, 
combattu  par  les  socialistes  et  les 
«  esclaves  ivres  »  qui  veulenl 
étouffer  sa  voix,  il  n'est  élu  dans  sa 
circonscription  de  Belleville  qu'à 
une  très  faible  majorité,  mais  les 
élections  en  France  lui  sont  favo- 
rables, et  le  14  novembre  il  prend  la 
présidence  du  Conseil.  Le  «  grand 
ministère  »  n'est  que  le  «  ministère 
des  déceptions  »  :  la  Chambre  re- 
pousse le  projet  sur  le  scrutin  de 
liste  et  Ganibetta  donne  sa  démis- 
sion (26  janvier  1882).  11  renverse  le 
ministère  Freycinet  dont  il  blâmait 
la  politique  en  Egypte,  et  les  événe- 
ments lui  ramènent  l'opinion.  Le 
26  novembre,  il  se  blesse,  disent  ses 
amjs,  avec  un  revolver:  sa  santé 
était  depuis  longlem[)s  compromise: 
il  succomba  le  151  tlooom!)rc  1882. 
Ses  amis  et  ses  disciples  n'ont  pas 
cessé  d'exercer  une  gi-ande  influence 
sur  la  politique  française. 

\'.  Reinach.  Discours  et  pUiidoi/ers 
politiques.  11  vol.:  Dépéclies;  Léon 
Gambelta  (1884).  —  GoHz,  Léon  Gain- 
betla  el  ses  armées  (ISTTi. 

\'.  noire  vol  Histoire  contempo- 
raine française  (  \8~  \-\\)00). 

GAMBOX(Charlcs-Fcrdinand)  (  1820- 
1887).  Avocat  à  Paris,  il  se  lit  remar- 
ciuer  par  Tardcur  de  ses  convictions 
démocratiques,  organisa  des  ban- 
(luels  rélbrmisles  en  province,  fut 
député  de  ta  Nièvre  à  la  Constituante 
(I8'i8)el  rééluà  la  Législative  (  184<>)  ; 
compi'omis  dans  l'affaire  tles  Arls-et- 
Méliers,  il  fut  in- 
terné au  pénitencier 
de  Corle.  Amnistié 
en  1S.J9.  il  fit  de 
l'opposition  en  pro- 
vince, prêcha  le  re- 
fus de  l'impôt,  laissa 
saisir  par  le  fisc  une 
petite  ferme  el  une 
vache  qui,  mise  aux 
enchères,  ne  trou- 
va pas  d'acquéreur. 
On  la  racheta  en- 
suite à  l'aide  d'une  souscription  pu- 
blique. Député  de  la  Seine  (1871),  il 
protesta  contre  la  paix  avec  l'Alle- 
magne, quitta  Bordeaux,  fut  élu  mem- 
bre de  la  Commune  de  Paris,  se  rc- 


Gambon. 


fugia  en  Suisse  après  la  chute  de 
cette  dernière,  rentra  à  l'amnistie  et 
fut  élu  député  de  Cosne  (1882).  Il 
siégea  à  l'extrême  gauche. 

GARIBALDI  (Giuseppe)  (1807-1882), 
patriote  italien,  Niçois  de  naissance, 
Génois  d'origine,  ma- 
l'in  dans  la  flotte  sar- 
de, compromis  dans 
une  conspiration 
mazzinienne(1834)  et 
condamné  à  mort  par 
contumace,  il  se  ré- 
fugia à  Marseille, 
passa  dans  l'Amé- 
ri(|ue  du  Sud.  se  mit 
au  service  de  la  pro-  Garibaidi. 
vince  de  Rio-Grande 
contre  le  Brésil  (1836-1841),  de  l'Uru- 
guay contre  Hosas,  dictateur  de 
Buenos  Aires il842-l8î6),  fit  sur  terre 
et  sur  mer  une  campagne  héroïque 
terminée  par  la  victoire  de  San  An- 
tonio qui  assui'a  l'indépendance  de 
l'Uruguay.  De  retour  en  Italie  (1848), 
il  fut  élu  député  de  Cicagna.  siégea 
parmi  les  républicains,  ol^l'rit  en  viun 
ses  services  à  Charle.s-Albert,  forma 
un  corps  de  volontaires  pour  aller 
au  secours  de  Milan,  battit  à  Luino 
un  corps  d'armée  autrichien  après 
avoir  capturé  sur  le  lac  Majeur  deux 
bateaux  à  vapeur,  dut  passer  en 
Suisse  en  présence  de  forces  supé- 
rieures, vint  à  Rome  (1849)  dont  il 
fut  un  des  triumvirs  et,  pendant 
le  siège  de  cette  ville,  se  fît  re- 
martiuer  ]Kir  sa  vigueur  et  son  cou- 
rage. Il  quitta  Rome  quand  la  résis- 
tance devint  impossible,  licencia  ses 
troupes,  retourna  en  Améritiue,  lit 
un  voyage  en  Chine  comme  capitaine 
marcliand,  revint  en  Italie  (18.")4)  et 
acheta  l'ile  de  Caprera  où  il  vécut  en 
solitaire  juscju'en  18.59.  Présenté  par 
La  Farina  à  Cavour,  il  fut  mis  à  la 
tête  des  chasseurs  des  Alpes,  battit 
les  Autrichiens  à  \'aresc,à  San  Fermo, 
reprit  Côme  et  entra  à  Bergame.  La 
paix  de  Villafranca  l'arrêta  sur  les 
frontières  du  Tyrol.  Député  de  Nice 
(1860),  il  protesta  à  la  Chambre  contre 
l'annexion  à  la  France  de  sa  ville 
natale,  démissionna  et  entreprit,  avec 
la  connivence  secrète  de  La  F^arina 
et  de  Cavour,  celle  fameuse  expédi- 
tion de  Sicile,  dite  des  «  Mille  »,  qui 
le  rendit  si  populaire  en  mettant  en 
pleine  lumière  sa  prestigieuse  bra- 
voure. Il  battit  les  troupes  royales. 


116 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIEME  SIÈCLE 


enii-a  à  Palei-me,  devint  rapidemcnl 
le  maîlre  de  la  Sicile,  prit  Messine, 
passa  le  détroit  et  entra  à  Naplcs  au 
milieu  de  l'allégresse  générale.  Après 
sa  victoire  du  Vollurne,   il   fut  aidé 
jjar  les  troupes  régulières  que  Ca- 
vour,  inquiet  de  ses  projets,  avait 
envoyées  pour  le  soutenir' et  le  con- 
tenir,  remit    à  Victor-Emmanuel  le 
IVuit  de  ses  conquêtes,  et  rentra  à 
Caprera.  En  1862,  il  retourna  en  Si- 
cile, puis  en  Calabre,  fut  arrêté  par 
les  troupes  italiennes  et  blessé  à  As- 
promonte,  maisbientôtamnistié.  Son 
but  était  de  soulever  la  population 
pour  s'emparer  de  Rome.  Maljn'é  son 
échec,  il  ne  cessa  pas  de  poursuivre 
l'agitation  unitaire,  protégea  la  fron- 
tière lombarde  pendant  la  guerre  de 
1S66,  organisa  cles  volontaires,  péné- 
tra en  ly67  dans  les  Etats  |>ontificau\, 
battit  à  iMonte-Rotondo  les  troupes 
de  Lamoricière,  mais  dut  se  retirer 
ajjrès  sa  défaite  de  Mentana  où  les 
chasse  pots  français  «  tirent  merveille  ». 
En  1870,  il  vint  offrir  son  épée  à  la 
France  républicaine,  organisa  l'ar- 
mée des    \'osges,   arrêta   l'invasion 
l)russienne  en  Bourgogne,  remporta 
des  succès  à  Châlillon-sur-Seine,  à 
Autun,   et  occupa    Dijon  (6  janvier 
1871)  qu'il  défendit  héroïquement  (21- 
23  janvier).  Il  se  retira   à   la  fin  du 
mois,  son  armée  n'étant  j)as  comprise 
dans  l'armistice,  fut  élu  député  à  l'As- 
semblée nationale  ])ar  quatre  dépar- 
tements, y  fut  insulté  par  les  monar- 
chistes et  donna  sa  démission  (13  fé- 
vrier). Il  revint  cà  Canrera,  lança  des 
proclamations  républicaines  et  anti- 
cléricales, tout  en  restant  très  atta- 
ché h  la  politique  unitaire  de  Victor- 
Emmanuel.    Elu    député    de    Rome 
(1874),  il  arriva  dans  cette  ville  et  y 
futaccueilli  en  triomphateur.  Le  héros 
s'éteignit  dans  son  ile  de  Caprera  le 
2  juin   1882. 

'«AUlB.VLi)l(.Menotti)(l8'ÏO),palriole 
italien,  (ils  du  précédent.  Il  suivit  son 
père  dans  toutes  ses  campagnes  de- 
puis 18Ô9.  fut  députe  de  \'elletri  (1876) 
et  siégea  à  l'e.xtrème  gauche.  —  Son 
frère  Rlcciolli  (1847)  a  pris  ])art  à  la 
campagne  de  France  avec  son  père 
et  s'est  distingué  à  la  défense  de  Di- 
jon. 

GARIVIER (Germain) (1754- 1821).  Dé- 
puté suppléant  de  Paris  aux  Etals 
génèrau.x,  il  i'"'  quelque  temps  mi- 
nistre de  la.j  iiStice  (  1 792),émigra  après 


le  10  août,  rentra  en  1793.  I-'réfet  de 
Seine-et-Oise  après  le  18  brumaire, 
sénateur  (1804),  comte  de  l'Empire 
(1808),  il  vota  la  déchéance  de  Napo- 
léon I"  et  reçut  de  Louis  XVIII  la 
pairie  et  le  titre  de  ministre  d'Etat. 

GARIVIER  (Jacques)  (1755-1820),  dit 
de  Saintes,  conventionnel.  Avocat  à 
Saintes,  député  de  la  Charente-Infé- 
rieure à  la  Convention,  il  siégea  à  la 
Montagne,  vola  la  mort  du  roi  sans 
appel  ni  sursis,  remplit  d'importantes 
missions  aux  armées,  surtout  dans 
l'Ouest,  fit  partie  du  conseil  des  Cinq- 
Cents  (1795-1798)  et  devint  président 
du  tribunal  criminel  de  la  Charente- 
Inférieure  jusqu'en  1811  et  président 
du  tribunal  des  douanes  de  La  Ro- 
chellejusqu'en  1814. Député  deSaintes 
l)endant  les  Cent-Jours,  banni  comme 
régicide  en  1816,il  s'établit  à  Bruxelles 
d'où  les  Bourbons  le  firent  expulser. 
Il  se  retira  aux  Etats-Unis. 

GARIVIER-PAGÈS  (Etienne-Joseph- 
Louis)  (1801-^41).  Avocat  à  Paris,  il 
prit  part  aux  journées  de  juillet  1830, 
fut  député  de  l'Isère  (1831),  siégea  à 
l'extrême  gauche,  et  représenta  de 
1835  jusqu'à  sa  mort  l'arrondissement 
du  Nians  à  la  Chambre  où  il  aevint  un 
des  chefs  de  la  minorité  républicaine. 

GARKIER-PAGÈS  (Louis  -  Antoine) 
(  1803-1873),  frère  utérin  du  précèdent, 
lui  dut  sa  popularité.  Député  de  Ver- 
neuil  (1842),  il  vota  avec  les  radicaux  et 
pi'it  part  à  la  campagne  des  banquets 
réformistes.  Membre  du  Gouverne- 
ment iM'ovisoire(  1848),  maire  de  Paris, 
ministre  des  finances,  il  prit  dans  ce 
dernier  iioste  des  mesures  impopu- 
laires, entre  autres  celle  des  «  qua- 
rante-cinq centimes  »,  fut  élu  député 
à  la  Constituante  et  vota  avec  les 
modérés.  Non  réélu  à  la  Législative 
(1849),  il  entra  au  Corps  législatif 
(1864)  comme  député  de  Paris,  s'as- 
socia à  l'opposition  républicaine,  fut 
réélu  en  1869,  et  fit  i)artie  en  1870 
du  gouvernement  de  la  Défense  na- 
tionale où  il  nejoua  qu'un  rôle  effacé, 

GASPARIIV  (Adrien-Etienne-Pierre, 
comte  de)  (1783-1862).  11  fut  député 
de  Carpentras  (1830),  préfet  de  la 
Loire,  ue  l'Isère,  du  Rhône,  pair  de 
France  (1834),  ministre  de  l'intérieur 
dans  le  cabinet  de  Mole  (1836-1837), 
et  de  nouveau  en  1839.  Il  dirigea  en 
1851-1852  l'Institut  national  agrono- 
mi(|ue  de  Versailles. 
GALDIIV  (Martin  -  Michel  -  Charles, 


DIOr.P.APHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


11 


duc  de  Carte)  (17r)G-18il).  uni  toute 
sa  carrière  dans  radniinistration  des 
finances,  et  l'ut,  du  18  brumaire  jus- 
qu'en 1815,  ministre  des  finances  de 
Napoléon  I".  11  fonda  la  Banque  de 
France,  institua  la  Cour  des  comptes, 
représenta  le  département  de  l'Aisne 
à  la  Chambre  de  1815  à  1819  et  gou- 
verna la  Banque  de  1820  à  1834. 

GAUTHIER  (Etienne-Georges-Al- 
berl)  (1853),  dit  de  Clagny.  Avocat  à 
Paris,  député  de  Sèvres  (1889),  il  fut 
réélu  en  1893,  demanda  la  revision 
delà  Constitution  et  fut  réélu  en  1898. 
GAUTHIER  DE  RUMILLY  (Louis- 
Madeleine-Clair-Hippolyte  de)  (1792- 
1884).  Avocat  à  Paris,  député  de  la 
Somme  (1830),  il  vola  avec  l'opposi- 
tion  dynastique,  fut  réélu  en  1837  et 
sans  interruption  jusqu'en  1848  où 
ses  électeurs  l'envovèrent  à  la  Con- 
stituante. Conseiller  d'Etat  (1849),  il 
s  opposa  au  coup  d'Etat  du  2  décem- 
bre 1841  et  rentra  dans  la  vie  privée 
sous  l'Empire;  député  delà  Somme 
en  1871,  il  siégea  au  groupe  Feray, 
devint  sénateur  inamovible  (1875)  et 
présida  souvent  le  Sénat  comme 
doyen   d'âge. 

GAUTIER  (Jean-Elie)  (1781-1858), 
homme  politique  français.  Armateur 
à  Bordeaux,  député  de  la  Gironde 
(1824),  réélu  jusqu'en  1830,  il  rap- 
porta l'adresse  des  221  et  en  donna 
lecture  à  Charles  .X.  Pair  de  France 
(1832),  ministre  des  finances  (1839),  il 
devint  sénateur  sous  l'Empire  (1852). 
GAVARDIE  (Henri-Edmond-Pierre 
DUFA.UR  de)  (1823).  Il  servit  l'Empire 
comme  magistrat,  fut  député  des 
Landes  (1871)  et  siégea  parmi  les 
monarchistes,  devint  sénateur  du 
même  département  de  1876  A  1888  et 
se  fit  remarquer  par  l'intempérance 
de  son  langage  et  ses  violentes  in- 
terpellations. 

GAVIIVI  (Denis)  (1820).  Avocat  à 
Bastia,  député  de  la  Corse  à  la  Lé- 
gislative (1849),  il  appuya  la  politique 
de  I  ouis-Napoléon  et  le  coup  d'Etat 
du  2  décembre  1851,  devint  préfet  du 
Lot  (1852),  de  l'Hérault  (1859),  des 
Alpes-Maritimes  (1861),  représenta  la 
Corse  à  l'Assemblée  nationale  (1871), 
fut  un  des  chefs  du  parti  impérialiste, 
et  fut  réélu  en  1876,  1877  et  1881. 
GAVRIL  PACHA.  (V.  Krestovitch.) 
GENDEBlEN  (Alexandre)  (1789-1869), 
homme  politique  belge.  Avocat  à 
Bruxelles,  il  combattit  le  gouverne- 


ment hollandais,  prit  une  part  active 
à  la  révolution  de  1830,  lit  partie  du 
gouvernement  provisoire  et  du  Con- 
grès national.  Quelque  temps  minis- 
tre de  la  justice,  il  a  laissé  le  sou- 
venir d'une  franchise  et  d'une  inté- 
grité rares. 

GEIVT  (Alphonse)  (1813-1894).  Avo- 
cat à  Nimes,  maire  d'Avignon,  dé- 
puté de  Vaucluse  à  la  Constituante 
(1848),  il  siégea  à  l'extrême  gauche, 
fut  condamné  pour  complot  contre 
la  sûreté  de  l'Etat  (1851)  et  interné  h 
Noukahiva.  Préfet  des  Bouches-du- 
Bhône  (1870),  député  du  N'aucluse 
(1871),  il  fit  partie  de  l'Union  républi- 
caine, fut  réélu  en  1876  et  1878,  puis 
en  1881,  nommé  sénateur  du  même 
département  en  1882,  et  réélu  au  re- 
nouvellement de  1891. 

GEORGES  III,  roi  d'.\ngieterre.  (V. 

vol.   BlOGR.   POLITIQUE  .IUSQU'aU  XI.X"  S.) 

GEORGES  IV  (1762-1830),  roi  d'An- 
gleterre. 11  mena  une  vie  de  débau- 
ches, fit  payer  ses  dettes  person- 
nelles par  le  Parlement,  épousa  Ca- 
roline de  Brunswick  (V.  ce  nom)  et 
succéda  à  son  père  en  1820.  L'his- 
torien Greville  dit  de  lui  :  «  C'est  le 
plus  méprisable,  lâche  et  égoïste 
chien  qui  ait  jamais  été  roi.  » 

GEORGES  !"''(  1845),  roi  des  Hellènes. 
Fils  de  Christian  IX  de  Danemark, 
il  fut  désigné  par  l'Assemblée  natio- 
nale grecque  comme  roi  en  1863, 
s'appuya  sur  la  Russie,  et,  après  la 
guerre  russo-turque  (1877),  annexa  à 
son  royaume  la  Thessalie  et  une 
partie  de  l'Epire  et  entretint  des  re- • 
lations  cordiales  avec  la  Russie.  La 
question  de  la  Crète  surgit  en  1889, 
puis  en  1896,  et  le  sort  des  armes 
lut  favorable  aux  Turcs  pendant  l'ex- 
pectative des  six  grandes  puissances 
(  1897». 

GEORGES  V  (1819-1878),  roi  de  Ha- 
novre. Fils  d'Ernest-Auguste,  il  suc- 
céda à  son  père  en  1851,  réagit  con- 
tre les  tendances  démocratiques  de 
1848,  fil  de  l'opposition  à  la  Prusse 
et  prit  les  armes  contre  elle  en  1866. 
Vaincu,  il  quitta  ses  Etats,  ses  biens 
furent  mis  sous  séquestre,  et  il  vint 
s'établir  en  France.  —  Son  fils,  Evneat- 
Auguste,  duc  de  Cumberland,  main- 
tient SCS  droits  sur  le  Hanovre. 

GÉRARD  (Etienne-Maurice,  comte) 
(1773-1852),  maréchal  de  France.  Il  fit 
les  campagnes  de  la  Révolution  et 
de  l'Empire,  dut  quitter  la  France 


/ 


118 


KNCYCLOPÉDIE  FOITLAIliE  DU  VINCTIËMK  SiRCLE 


après  le  liccncicmenl  de  l'armée  de 
la  Loire,  fut  élu  député  de  Paris 
(1822)  et  siégea  dans  les  rangs  de 
rop])osition  libérale.  Ministre  de  la 
guerre  (1830),  commandant  de  Tex- 
pédition  de  Belgi(|ue  (  1H3I-1.S32).  de 
nouveau  ministre  de  la  guerre  (183')), 
il  entra  à  la  Charnière  des  j^airs, 
devint  grand  chancelier  de  la  Légion 
d'honneur  (1836)  et  l'ut  appelé  au  Sé- 
nat en    18.72. 

GÉRARD  liE  RAYXEVAL  (Francois- 
.loscph-Maximilien)  (1778-1836).  "Mi- 
nistre |)lénipolenHaireà  Berlin  (1821), 
ambassadeur  à  Berne  (  1820).  à  \'ienne 
(1829)  et  à  Madi'id.  — Son  fils  Lou'-n- 
Alplwnse-iMdx'milien  fil  aussi  sa  car- 
rière dans  la  diplomatie  et  représenta 
la  France  à  Naples  (I8.")l)  et  h  Pè- 
tersbourg  (I8.j7). 

GKRLACHE  (Etienne- Constantin , 
baron  de)  (I78.J-1871),  magistrat  et 
homme  poliliquc  belge.  Membre  du 
Congrès  national  (1830),  il  jiroposa 
d'olTrir  la  couronne  de  Belgique  à 
Léopold  de  Saxe-(>obou rg,  devint 
président  du  conseil  des  ministres, 
président  de  la  Chambre  des  repré- 
sentants (18,32)  et  fut  pendant  trente- 
cinq  ans  président  de  la  Cour  de 
cassation.  —  Auteur  de  travaux  his- 
toriques. 

«ERMAlîV  (Henri)  (1824).  Président 
du  conseil  d'administration  du  Cré- 
dit lyonnais,  il  l'ut  député  de  l'.Vin 
(18(39)  et  siégea  au  centre  gauche. 
Héélu  en  1871,  en  1876,  il  fit  partie 
des  363,  l'ut  renommé  en  1877  cl  eu 
1881,  et  de  nouveau  en  1889.  11  ne 
s'est  i)as  représenté  en  1893. 

GERMllVY  (Charles-Gabriel  Lebè- 
r.iJi:,  comte  de)  (1799-1871),  homme 
nolitic|uel"ran(;ais.  Préfet  de  Seinc-et- 
Nlarne,  ministre  des  finances  (1851), 
gouverneur  du  Crédit  foncier  (18ô/i), 
puis  de  la  Banque 
de  France  (ia')6),  il 
devint  sénateur  en 
-1863. 

GERVAIS    (Au- 
guste) (1857).Publi- 
cisle,  ancien   élève 
WM^  de     Saint -Cyr,     il 
^  I      quitta    l'armée    en 
1892  pour  raison  de 
Servais  santé,   et  collabora 

successivement  au 
National,  au  Petit  Journal,  au  Soir  et 
au  Jour.  Elu  conseiller  général  de  la 
Seine,  après  i)lusieiu"s  missions  gou- 


vernementales remplies  en  Angle- 
terre et  en  Hollande,  il  devint  chef 
du  cabinet  de  ,\L  Doumer,  ministre 
des  linances,  puis  président  du  con- 
seil général  de  la  Seine  en  1897.  Aux 
élections  de  1898,  M.  Gervais  a  été 
élu  député  de  la  Seine  (arrondisse- 
ment de  Sceaux).  Il  est  inscrit  au 
gi'oupc  radical  sf)ciaiiste. 

GERVILLE-RÉACHE  (Gaston-Maric- 
Sidonie-Théonile)  (  18r)'j).  Député  de 
la  Guadeloupe  (1881),  il  siégea  à  l'ex- 
Irème  gauche,  passa,  ])eu  après,  à 
l'union  des  gauches,  fut  réélu  en  188."), 
1889,  1893,  1898,  rapporta  plusieurs 
projets  de  loi  et  fil  presque  toujours 
paiiie  de  la  commission  du  budget. 

GHICA  (.\lexandre),  prince  de  Va- 
lachie  de  183'i  à  181L  11  favorisa  l'ac- 
tion du  parti  national,  nuis  se  re- 
tourna contre  les  chefs  de  ce  parti, 
les  emprisonna,  se  rendit  impopu- 
laire et  dut  céder  la  place  à  Georges 
Bibesco. 

GHICA  (Ion)  (1817-1897),  homme 
polili(]ue  roumain.  Il  prit  pari  à  la 
révolution  de  18'i6,  eut  le  commande- 
ment de  Samos  (18.34),  forma  le  pre- 
mier cabinet  du  roi  Charles  1"  (1866) 
et  fut  ministre  à  Londres. 

GICQIEL  DES  TOUCHES  (Albert- 
Auguste)  (1818),  marin  français.  Pré- 
fet maritime  de.  Lorient,  il  fut  mi- 
nistre de  la  marine  dans  le  cabinet 
réactionnaire  du  16  mai  1877,  puis 
directeur  du  dépôt  des  cartes  et 
plans  de  la  marine  (1879-1882). 

GIERS  (  Nicolas- Karlovitch  de) 
(1820-1895),  homme  d'Etal  russe. 
D'origine  suédoise,  il  suivit  la  car- 
rière di))lomalique,  remplaça  Gorl- 
chakov  aux  affaires  étrangères  et 
joua  un  très  grand  rôle  sous  le  règne 
d',\lexandre  111. 

GIGOT  (Albert)  (1835).  Avocat  et 
journaliste,  il  fil  de  l'oppo.silion  à 
I  Empire  dans  les  rangs  des  catho- 
liques libéraux,  fui  nommé  préfet  de 
\'aucluse  (1871),  du  Loiret,  du  Doubs 
(1873),  de  Meurlheet-Moselle  (1876), 
el  préfet  de  police  (1877-1879). 

GILLY  (Numa)  (1834-1895).  Maire 
de  Nîmes,  député  du  Gard  (1885), 
il  siégea  à  l'extrême  gauche  dans  le 
groupe  ouvrier  socialiste,  fut  pour- 
suivi (1888)  pour  diffamation  envers 
plusieurs  membres  de  la  commis- 
sion du  budget,  acquitté,  de  nou- 
veau poursuivi  après  la  publication 
de    Mes    Dossiers,    el    condamné    à 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


119 


quelques  mois  de  prison  el  des 
amendes  considérables.  Révoqué  de 
ses  fonctions  de  maire  de  Nîmes  par 
Floquet,  minisire  de  Tintérieur.  il 
fut  réélu  conseiller  municipal,  puis 
maire  (18S9),  à  plusieurs  reprises. 

GIOBERTI  (Vincenzo)  (1801-1852), 
philosophe  el  homme  politique  ita- 
lien. Aumônier  de  la  cour  de  Turin, 
il  se  lia  avec  Mazzini,  fut.  poursuivi 
et  banni  sans  Jugement  (1833).  Son 
idéal  politique,  tel  qu'il  l'exprime  dans 
son  célèbre  ouvrage,  Del  primato  mo- 
rale e  civile  degli  Italiani  {ISA3),  était 
l'union  de  la  démocratie  el  du  catho- 
licisme et  raflranchisscment  de  l'Ita- 
lie par  la  papauté.  Député  de  Turin 
(1848),  président  de  la  Chambre,  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  (1849). 
vint  à  Paris  où  il  mourut  d'une  façon 
mvstérieuse. 

GIOMTTI  (Giovanni)  (1844),  homme 
l)olitique  italien.  Député  de  Cuneo 
(1882).  ministre  du  trésor  (1889).  pré- 
sident du  conseil  avec  le  portefeuille 
de  l'inléricur  (1892),  il  a  fait  preuve 
d'une  grande  habileté  parlementaire 
et  a  contribue  à  la  chute  de  Crispi. 
GIRARDIIV  (Emile  de)  (1806-1881). 
Il  })ubliade  nombreux  écrits  el  fonda 
de  nombreux  journaux  (V.  volume 
Biographie  littéraire),  fut  élu  député 
de  Bourganeuf  (1834-1848)  et  se  fit 
remarquer  par  ses 
multiples  volte-faces. 
Son  rôle  dans  la 
presse  fut  considé- 
rable :  tour  à  tour 
soutien  et  ennemi  de 
Guizot,  rallié  à  la  Ré- 
publique de  Ifi'iS  et 
attaquant  les  hom- 
mes du  gouverne- 
ment, a  p  p  u  y  a  n  t 
Girardtn.  Louis-Napoléon,  sié- 
geant à  l'extrême 
gauche  comme  député  du  Ba.s-Rhin 
(1850),  combattant  l'Empire,  soute- 
nant le  ministère  Ollivier,  malmenant 
le  gouveriiement  de  la  Défense  na- 
tionale (1870-1871),  se  ralliant  à  la 
politique  de  Thiers  à  laquelle  il  prêta 
lanpui  du  Petit  Journal  qu'il  dirigeait. 
A  la  suite  d'une  campagne  énergique 
contre  le  Seize-Mai,  devenu  député 
de  Paris  (1877),  il  défendit  à  la  tri- 
bune la  liberté  illimitée  de  la  presse. 
GiR.%RDl\  (Marc),  dit  Sainl-Marc 
Girardin.  (\.  ce  nom.) 
GIRACD    (Charles-Joseph-Barthé- 


lémy) (1802-1881),  juriste  français.  Il 
a  laissé  un  grand  nombre  d'ouvrages 
juridiques  el  historiques,  fut  ministre 
de  l'instruction  publique  et  des  cultes 
(1851),  puis  conseiller  d'Etat  (1852). 

GIRERD  (Cvprien-Jean-Jacques- 
Marie- Frédéric)  (1832).  Avocat  à  Ne- 
vers,  il  fil  de  l'opposition  à  l'Empire, 
fut  nommé  préfet  de  la  Nièvre  (1870- 
1871),  député  du  même  département 
(1871)  et  siégea  à  gauche.  Réélu  en 
1876,  en  1877  avec  les  363,  il  eut  le 
sous-secrétariat  du  commerce  dans 
le  cabinet  Dufaure  (1877-1878).  Ayant 
échoué  aux  élections  de  1881,  if  fut 
nommé  Irésorier-payeur  général. 

GIROD  DE  L'Ailv  (Jean-Louis,  ba- 
ron) (1753-1839).  Membre  du  conseil 
des  Anciens  (1795),  puis  des  Cinq- 
Cenls  (1799),  il  fil  partie  du  Corps  lé- 
gislatif après  le  18  brumaire.  Député 
de  l'Ain  (1818),  il  vota  avec  le  parli 
constitutionnel. 

GIROD  DE  L'AIN  (Louis-Gaspard- 
Amédée)  (1781-1047).  Entré  dans  la 
magislratureen  1806,  député  d'Indre- 
et-Loire  en  1827,  il  fut  préfet  de  po- 
lice (18.30),  ministre  de  l'instruction 
publique  (1832),  membre  de  la  Cham- 
bre des  pairs  et  président  du  conseil 
d'Etat  (1832-1847). 

GIROX  (Don  Pedro).  (V.  Ahumada 
[Duc  d']). 

GIROT-POIZOL  (  François-Jean- 
Amédée)  (1832).  Député  du  Puy-de- 
Dôme  (1865),  il  siégea  à  gauche,  fut 
préfet  du  même  déparlement  (1870) 
et  son  député  à  l'Assemblée  natio- 
nale (1871);  réélu  en  1876,  il  fil  partie 
des  363,  obtint  le  renouvellement  de 
son  mandat  en  1877  et  1881.11  soutint 
la  politique  oj^portuniste  et  fut  séna- 
teur du  Puv-de-Dôme  de  1885  à  1891. 

GIS0lET(Henri-Joseph)(1792-1866). 
11  participa  aux  journées  de  juillet 
1830,  fut  compromis  dans  une  affaire 
de  fusils  achetés  pour  le  gouverne- 
ment, devint  préfet  de  police  (1831), 
se  signala  par  son  ardeur  contre  les 
démocrates  el  ses  mesures  de  ré- 
pression et  dut  démissionner  en 
1836.  Conseiller  d'Etat,  député  de 
Saint-Denis  (1837).  il  fut  encore  im- 
pliqué dans  une  affaire  de  concus- 
sion (1838)  et  révoqué  de  son  poste 
de  conseiller  d'Etat.  —  11  a  laissé 
des  Mémoires  intéressants. 

GLADSTOîVE  (  William- Ewarth) 
(1809-1898),  homme  d'Etat  anglais. 
Député  du  bourg  de  Newark  (1832),  il 


120 


ENCYCLOI'ÉDIE  ['OPULÂIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


remplit  sous  le  ministère  Peel  diffé- 
rents postes  administratifs,  devint 
président  du  fîo«rrfo/'7'7flrfe(  1843),  se- 
crétaire d'Etat  pour  les  colonies(1845), 
député  de  l'université  d'Oxford  (1847), 
et  fit  de  l'opposition 
aux  conservateurs 
dirigés  par  Disraeli 
et  lord  Derby.  Chan- 
celier de  l'Echiquier 
dans  les  cabinets 
Aberdeen  et  Palmer- 
slon  (1853-1855  et 
1859-1866),  il  défen- 
dit les  idées  libre- 
échano'istes,  la  ré- 
forme électorale,  per- 
dit son  siège  d'Oxford  et  devint 
député  du  Lancashire  (1865),  puis  de 
Greenwich  (1868).  Président  du  conseil 
et  lord  de  la  Trésorerie  (1868-1874),  il 
devint  impopulaire  à  cause  de  son  au- 
toritarisme, céda  la  place  à  Disraeli, 
s'occupa  beaucoup  de  littérature  po- 
litique et  religieuse,  fit  de  nombreuses 
campagnes  oratoires  dans  le  Midlo- 
thian  contre  les  conservateurs  et 
remonta  au  pouvoir  en  1880.  11  se 
retira  en  1885,  reprit  ses  fonctions 
en  1886  et  essaya  de  résoudre  la 
question  irlandaise  en  donnant  à 
r  «  île-sœur  »  une  large  autonomie. 
Mais  il  fut  battu,  et  les  conserva- 
teurs, unis  h  des  libéraux-unionistes, 
formèrent  un  cal)inet  sous  la  prési- 
dence de  Salisbury  (1886).  Depuis  ce 
temps,  à  part  une  courte  présidence 
du  conseil  (1893),  le  «  Great  Old 
Man  »  n'a  cessé  de  combattre  aux 
côtés  des  home-rulers,  est  devenu 
très  populaire  et  reste  comme  un 
des  plus  habiles  tacticiens  parlemen- 
taires et  un  des  plus  nobles  esprits 
de  notre  époque. 

GL.ilS'BIZOm  (Alexandre-Olivier) 
(1800-1877).  Député  de  Loudéac  pen- 
dant tout  le  règne  de  Louis-Philippe, 
il  siégea  à  l'extrême  gauche  et  se 
(il  remarquer  par  ses  saillies  et  ses 
interpellations,  représenta  les  Côtes- 
du-Nord  à  la  Constituante  (1848), 
combattit  la  politique  de  l'Elysée, 
fut  élu  député  de  Loudéac  (1863),  de 
Paris  (1869)  et  fil  partie  de  l'opposi- 
tion républicaine.  Membre  du  gou- 
vernement de  la  Défense  nationale 
(1870),  il  ne  joua  qu'un  rôle  secon- 
daire h  Tours  et  h  Bordeaux. 

GOBLET  (René)  (1828).  Avocat  à 
Amiens,  député  de  la  Somme  (1871),  il 


Coblet. 


prit  rang  à  la  gauche  républicaine; 
réélu  par  l'arrondissement  d'Amiens 
(1877),  sous-secrétaire  d'Etat  à  la 
justice  (1879),  il  s'éloigna  de  la  po- 
litique opportuniste,  devint  ministre 
de  rintérieur  dans  le  cabinet  Frey- 
cinet  (  1882),  de  l'instruction  publique, 
des  beaux-arts  et  des  cultes  dans  le 
cabinet  Brisson  (1885),  puis  dans  le 
cabinet  Freycinet  (1886),  et  président 
du  conseil  avec 
le  portefeuille 
de  l'mtérieur  et 
des  cultes  (1886- 
1887).  Dans  le  ■ 
cabinet  Kioquet 
(1888-1889,.  il  eut 
le  département 
des  a  ff  a  ires' 
étrangères, 
échoua  devant 
les  électeurs  d'A- 
miens (1889)  qui 
l'avaient  constamment  réélu,  et  entra 
au  Sénat  comme  représentant  du  dé- 
partement de  la  Seine  (1891).  Elu  dé- 
puté du  I"  arr.  de  Paris  (1893).  il  se 
rapprocha  des  socialistes  et  fut  bal  I  n 
aux  élections  de  1898. 

GOBLET  D'AtVIELLA  (.\lbert-.Io- 
senh, comte)  (1790-l«73),homme  d'Etat 
belge,  llservit  dansl'armée française, 
rentra  à  la  chute  de  Napoléon  V'  au 
service  des  Pays-Bas,  fut  nommé  mi- 
nistre de  la  guerre  par  le  gouverne- 
ment provisoire  belge  (1830),  puis  des 
affaires  étrangères  après  l'avènement 
de  Léopold  1".  Député  de  Bruxelles, 
ministre  plénipotentiaire  à  Lisbonne 
(1K37),  ministre  des  affaires  étran- 
gèi-es  dans  le  cabinet  Nolhomb  (18'i3- 
1845).  inspecteur  général  du  génie,  il 
redevint  député  de  Bruxelles. 

GODELLE  (Camille)  (1804-187'.).  No- 
taire à  Cuise,  député  de  r.\isne  h  la 
Législative  (1849),  il  appuya  la  poli- 
tique de  l'Elysée  et  approuva  le  coup 
d'iiltatdu  2  décembre  1851.  Conseiller 
d'Etal(  1852),  il  devint  sénateur  (1864). 

GODIIV  (Jean-Baptiste-André)  (1817- 
1888).  Industriel  h  Guise  où  il  fonda 
un  familistère,  maire  de  Guise  (1870), 
député  de  l'Aisne  (1871).  il  siégea  à 
l'Union  républicaine  et  s'occupa  de 
(luestions  sociales,  surtout  du  travail 
des  enfants  dans  les  manufactures. 
(V.  vol.  Socialisme.) 

GODOY  Y  ALVABEZ  DE  FARIA  (Ma- 
nuel, duc  d'ALcuDiA,  prince  de  la 
Paix)  (1767-1851),  homme  d'ptat  es- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


121 


pagnol.  Favori  de  la  reine  Louise- 
Marie,  il  captiva  aussi  Charles  IV  el 
fut  comblé  d'honneurs  et  de  richesses. 
De  1787  à  1807,  il  dirigea  la  politique 
espagnole,  inlriguanl  et  louvoyant, 
vit  son  autorité  chanceler  devant  l'at- 
titude de  Napoléon,  fut  sauvé  de  la 
mort,  quand  le  peuple  assaillit  son  pa- 
lais, par  l'abdication  de  Charles  IV 
(1808),  et  envoyé  à  Rayonne  à  la  merci 
de  Napoléon.  Depuis  il  vécut  dans 
l'obscurité  et  reçut  pendant  long- 
temps une  pension  de  5,000  francs  de 
Louis-Philippe. 

GfflERGEY  (Arthur)  (1818),  général 
hongrois.  Il  quiUa  l'armée  autri- 
chienne en  18-'i5,  se  lança  dans  le  mou- 
vement hongrois  en  1848.  fit  de  l'op- 
position à  Kossuthet  aux  autres  gé- 
néraux, eut  malgré  cela  le  comman- 
dement en  chef  (IS-'ift)  et  remporta  de 
nombreuses  victoires  sur  les  Autri- 
chiens; ministre  de  la  guerre  et  dic- 
tateur à  la  suite  de  la  démission  de 
Kossuth.  il  capitula  à  Villagos  (1849); 
il  a  publié  à.  Leipzig  deux  volumes 
de  Mémoires  pour  se  défendre  contre 
les  accusations  de  trahison  (1832). 

GOIRA^D  (Léopold)  (1845).  Avoué  à 
Paris,  député  des  Deux-Sèvres(  1887), 
il  siégea  à  la  gauche  radicale,  fut 
réélu  par  l'arrondissement  de  Melle 
(1889,  189.3  et  1898),  et  se  fit  remar- 
quer dans  les  discussions  d'affaires, 
notamment  sur  la  question  du  Pa- 
nama. 

GOLESCV  (Nicolas)  (1810-1878). 
homme  politique  roumain.  Aide  de 
camp  du  prince  A.  Ghica,  il  prit  part 
à  la  révolution  de  1848,  put  s'enfuir 
à  Constantinople  et  de  là  à  Paris, 
retourna  en  1857  en  Roumanie  et  fut 
chargé  par  le  prince  Couza  de  former 
son  premier  ministère  (1859),  puis 
devint  un  des  chefs  de  l'opposition 
(1861)  et  aida  à  la  chute  de  Couza 
(1866).  Président  du  conseil  et  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  du  roi 
Charles  I"(I868),  président  du  Sénat, 
il  proclama  la  République  à  Ploiesti 
(1870),  fut  vaincu  et  pris,  mais  ac- 
quitté par  le  jury. 

GOLTZ  (Roberl-Heinrich-Ludwig, 
comte  de)  (1817-1869),  diplomate  prus- 
sien. Rien  que  lié  au  parti  libéral,  il 
accepta  l'ambassade  de  Constanti- 
nople (1859).  de  Pétersbourg  (1862)  et 
de  Paris  (1863).  Son  rôle  fut  très  im- 
portant pendant  la  période  de  1866. 

GOMOT(Pierre-Auguste-Hippolyte) 


(1838).  Avocat  à  Riom,  il  entra  dans 
la  magistrature  sous  rÈmpirc,  fut  dé- 
puté de  Riom  (1881),  siégea  à  l'Union 
républicaine,  réélu  en  1885,  devint  mi- 
nistre de  l'agriculture  dans  le  cabinet 
Rrisson(1885)et  échoua  aux  élections 
de  1889.  Le  déparlement  du  Puy-de- 
Dôme  l'envoya  au  Sénat  (1891)." 

GOjVT.IIT.  (\'.  RmoN  [Duc  de].) 

GOi\ZALEZ(Manuel)(1833-1893),  pré- 
sident de  la  République  mexicaine.  Il 
se  fit  remarquer  pendant  l'invasion 
française,  devint  général,  puis  député 
(1871),  gouverneur  de  l'Etat  de  Mi- 
choacan  (1876),  ministre  de  la  guerre 
el  de  la  marine  (1878-1880)  et  succéda 
au  président  Porfirio  Diaz  (  1880-1884). 

G  O IV  Z  .\  L  EZ  -  B  R  A  V  O  (  Luis)  (1811- 
1871),  homme  d'Ltat  espagnol.  Avocat 
A  Madrid,  député  aux  Corlès  (1SV2), 
il  fut  nommé  ambassadeur  à  Lis- 
bonne, ministre  de  l'intérieur  dans  le 
cabinet  Narvaez  (1864),  président  du 
conseil  (1868),  et  quitlason pays  après 
la  révolution  de  septembre  1868. 

GORDON  (George-Hamilton).  (Y. 
AiîERDEEN  [Comte  cl'].) 

GORTCHAKOV  (Alexandre-Mikhaï- 
lovitch,  prince)  (1798-1883),  homme 
d'Etat  russe.  II  fit  sa  carrière  dans  la 
diplomatie,  représenta  la  Russie  à  la 
diète  de  Francfort  (1851).  à  \ienne 
(1854),  fut  minisire  des  affaires  étran- 
gères (18.56)  et  grand  chancelier  de 
l'Empire  de  1863  jusqu'à  sa  mort. 

GOSCHE!V  (Geor'ge-.Ioachim)  (1831), 
homme  politi(|uc  anglais.  Député  de 
Londres  à  la  Chambre  des  communes 
(1863),  il  siégea  dans  les  rangs  libé- 
raux, fit  partie  du  cabinet  Gladstone 
comme  premier  lord  de  l'amirauté 
(1871),  représenta  l'Angleterre  à  Con- 
stantinople (1880)  comme  ambassa- 
deur extraordinaire,  se  sépara  de 
Gladstone  et  devint  chancelier  de 
l'Echicjuier  (1887-1892)  danslecabinel 
Salisbury. 

GOtDCHAlX  (Michel)  (1797-1862). 
Ranquier  à  Paris,  ministre  des  finan- 
ces après  la  révolution  de  18'i8,  il  dé- 
missionna quand  Louis-Napoléon  de- 
vint président  de  la  République,  fut 
député  de  Paris  à  la  Constituante 
(1848)  et  au  Corps  législatif  (1857), 
mais  refusa  de  prêter  le  serment. 

GOIGEARD  (Auguste)  (1827-1886), 
marin  français.  Il  fit  la  campagne  de 
Crimée,  organisa  en  1870  une  division 
du  21°  corps  (armée  de  la  Loire),  de- 
vint conseiller  d'Etat  (1879)  et  mh 


122 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


nistre  de  la  mai-inc  dans  le  cabinet 
Gambetta  (1881-1882). 

GOUIN  (Alexandre-Henri)  (1792- 
1872).  Il  s'enrichit  dans  la  banque, 
représenta  le  départementd'Indre-ct- 
Loire  au  Palais-Bourbon  de  1831  à 
1848,  l'ut  ministre  du  commerce  et  de 
l'agriculture  dans  le  cabinet  Xhicrs 
(  i8'i())  et  devint  directeur  de  la  Caisse 
d'escompte  (  1844)  l'ondée  par  Lalïitte. 
Député  d'Indre-et-Loire  à  la  Consti- 
tuante et  h  la  Législative  (1848-1851), 
il  siégea  parmi  les  conservateurs,  l'ut 
réélu  sous  l'Empire  comme  candidat 
oHicicl  (1852-1867)  et  entra  au  Sénat 
(18(17). 

GOl'LARD  (Marc- Thomas- Eugène 
de)  (1808-1874).  Avocat  à  Paris,  dé- 
puté de  Bagnères-de-Bigorre  (1845), 
réélu  (1846),  il  siégea  dans  la  majo- 
rité conservatrice,  représenta  le  dé- 
partement des  Hautes-Pyrénées  à  la 
Législative  (1850),  combattit  la  politi- 
que de  l'Elysée,  fut  incarcéré  au 
2déc.  1851,  et  reparut  à  l'Assemblée 
nationale  (1871)  comme  député  des 
Hautes-Pyrénées.  Ministre  de  l'agri- 
culture et  du  commerce  (1872),  des 
finances  (1872),  de  l'intérieur  (1872- 
1873),  il  fit  partie  du  groupe  or- 
léaniste et  soutint  le  ministère  de 
Broglie,  dit  de  1'  «  Ordre  moral  ». 

GÔlRGAtD  (Gaspard,  baron)(l783- 
1852),  général  français.  Officier  d'or- 
donnance de  Napoléon  I"  (1811), 
attaché  au  cabinet  impérial  (1813),  il 
suivit  son  maître  à  Sainte-Hélène,  et, 
sous  le  gouvernement  de  Juillet,  fut 
nommé  lieutenant  général  et  pair  de 
France.  Député  des  Deu.v-Sèvres  à 
la  Législative  (1849),  il  siégea  parmi 
les  monarchistes. 

GOLVERIVEUR  MORRIS  (  1752- 
18Î5),  homme  politique  américain. 
Avocat,  membre  du  premier  congrès 
provincial  de  New-York  (1775),  il  ré- 
digea les  instructions  adressées  à 
i'ranklin  pour  préparer  l'alliance 
franco-américaine,  vint  en  l-'rance 
comme  ministre  des  Elals-Lnis(  1792), 
voyagea  eu  Europe,  et  retourna  dans 
son  pays  (1799),  lut  nommé  sénateur 
(1800)  et  a  laissé  une  correspondance 
très  intéressante  sur  les  aifaires  de 
son  pavs  et  de  l'Europe. 

GOt  VI01VSA1I\T-CYR(  Laurent,  mar- 
quis) (  I76'i-1830),  maréchal  de  France. 
S'olonlaire  de  1792,  général  de  divi- 
sion à  l'armée  du  Hhin  en  1798,  il 
fut  peu  en  faveur  auprès  de  Napo- 


léon. Ce  fut  lui  qui  commanda  l'aile 
gauche  de  la  Grande  \rmée  dans  la 
campagne  de  Russie,  et  après  une 
remarquable  défense,  dans  Dresde 
(1813),  obtint  une  capitulation  hono- 
rable que  violèrent  les  Autrichiens. 
Pair  de  France  et  ministre  sous 
Louis  XVIII,  il  réorganisa  l'armée 
et   fit  voter  la  célèbre    loi   de  1818,- 

aui  est  restée  jusqu'en  1872  la  base 
u  système  militaire  de  France. 

GOYOIV  (comte  de).  (V.  Fi-:ltre[Duc 
de].) 

GRAD  (Charles)  (1842-1890),  écono- 
miste et  homme  politique  alsacien. 
Il  s'occupa  de  sciewes  naturelles  et 
d'économie  politique,  fut  conseiller 
général  de  la  IIaute-.\lsace,  député 
au  Reichstag  (1877)  et  défendit  à 
Berlin  les  intérêts  du  pays  annexé. 
Catholique  convaincu,  il  volait  sou- 
vent avec  le  centre. 
'gragivoîV  (Félix-Alexandre)  (1843), 
administra  leur  français.  Avocat,  jour- 
naliste, préfet  de  là  Corrèze  (1880), 
delaCorse(1881),  du  Finistère  (1882), 
secrétaire  général  de  la  préfecture  de 
police,  puis  préfet  de  police  (188,3- 
1887),  il  fut  directeur  de  la  Sûreté 
pendant  la  durée  du  cabinet  P'io- 
quet. 

GRAHAM  (Sir  James  -  Robert - 
George)  (1792-1861),  homme  d'Etat 
anglais.  H  se  fit  une  réputation  de 
libéral  avancé  à  la  Chambre  des  com- 
munes, fut  premier  lord  de  l'ami- 
rauté (1830),  eut  le  portefeuille  de 
l'intérieur  (1841)  et  se  montra  auto- 
ritaire et  cassant  dans  les  affaires 
d'Irlande.  11  eut  encore  la  direction 
de  l'amirauté  dans  les  cabinets  Aber- 
deen  et  Palmerston. 

GRAMATllME  (Michel),  comte  Spé- 
ranski.  (V.  ce  nom.) 

GRAMOIX'T  (Antoine-Alfred-Agénor, 
prince  de  Bidachk,  duc  de  Guiche  et 
de)  (1819-1880),  diplomate  français. 
Ambassadeur  à  Rome  (  18.57),  à  Vienne 
(1861),  ministre  des  affaires  étran- 
gères (1870),  il  contribua  à  la  décla- 
ration de  guerre  à  l'Allemagne  par 
des  déclarations  imprudentes  au 
Corps  législatif  et  l'assurance  que 
les  alliances  ne  manqueraient  pas  à 
la  France.  A  essayé  de  justifier  sa 
conduite  dans  son  livre  :  La  France 
et.  la  Prusse  avant  la  guerre  (1872). 

GRAIVDPERRET  (M ichel -p:tienne- 
Anlhelme-Théodore)  (  1818-1890).  Avo- 
cat à  Lvon,  il  entra   dans  la  magis- 


r.ioGHAPHii':  l'OLiTiyri':  du  dix-Neuviëml^  siècle 


123 


tralure  sous  l'Empire;  procureur 
général  à  Paris  (lf~i(i7)  cl  conseiller 
a'Elat,  son  zèle  oflicicl  dans  le  pro- 
cès de  Pierre  Bonaparte  el  dans  le 
procès  de  Blois,  lui  valut  une  nolo- 
rièlèiacheuse;  il  devint  ministre  de 
la  justice  et  des  cultes  dans  le  cabi- 
net Palikao  (1870)  et  lut  élu  sénateur 
inamovible  (1877).  Il  siégea  dans  le 
groupe  bonapartiste. 

GRAKET  (Etienne- Armand -Félix) 
(18'i9).  Préfet  de  !a  Lozère  (1877),  de 
la  Vienne  (  187U).  député  d'Arles  (  1881), 
il  siégea  à  l'exlrème  gauche,  com- 
battit l'opportunisme,  l'ut  réélu  en 
i88.5el  entra  dans  les  cabinets  Freyci- 
nel  et  Goblet  comme  ministre  des 
postes  et  télégraphes  (1886-1887). 
I^éélu  en  1889  par  une  circonscription 
de  Marseille,  il  ne  s'est  pas  repré- 
senté en  1893. 

GR.41N"GER(Ernesl-Henri)  (ISW),  ré- 
volutionnaire français.  Un  des  prin- 
cipau.K  chefs  du  parti  blanquisle,  il 
prit  une  part  active  à  l'aflaire  de  La 
Villette  (14  août  1870)  et  à  la  journée 
du  4  sept.  1870.  Comi)romis  dans  les 
événements  de  la  Commune,  il  passa 
en  Angleterre,  fut  élu  député  du 
XIX"  arr.  de  Paris  (1889)  et  siégea  à 
l'extrême  gauche. 

GRA1\IER  (Bernard-Adolphe)  (1806- 
1880),  dit  de  Casftagnac.  I<,cri\ain  et 
journaliste,  il  s'occupa  de  ])olitique 
et  de  questions  sociales,  écrivit  des  ro- 
mans et  des  études  his- 
lori(|ues,  mit  sa  plume 
au  service  de  Louis- 
Napoléon  et  entra  au 
Corps  législatif  comme 
candidat  officiel  dans 
le  Gers  (1852).  11  fut 
réélu  pendant  toute  la 
durée  de  l'Empire,  at- 
taqua vivement  les 
orateurs  de  l'opposi- 
tion et  s'o])posaàloute 
mesure  libérale.  Dé- 
puté de  Mirande  (1876),  il  siégea  au 
grouge  de  l'Appel  au  peuple,  soutint 
le  caoinet  Broglie-Fourtou  et  fut 
réélu  en  1877. 

GRAIVIER  DE  GASSAGINAC  (Paul- 
Adolphe-Marie-Prosper)  (1842).  fils 
du  précédent.  Il  fit  du  journalisme, 
eut  de  nombreux  duels,  collabora  au 
journal  de  son  père,  le  Pays,  fut  élu 
député  de  Condom  (1876),  siégea 
dans  le  groupe  de  l'Appel  au  peuple, 
devint  candidat   officiel   du  cabinet 


Granier 
de  Cassagnac. 


<^>» 


Paul  de  Cassagnac. 


du  Seizc-Mai  et  fut  réélu  en  1877. 
Invalidé  peu  après  (1878),  il  fut 
réélu  en  1879.  de  nouveau  à  Mi- 
rande (1881),  sur  la 
liste  du  déparlement 
du  Gers  (1885),  puis 
à  Mirande  (1889)  et 
échoua  aux  élections 
de  1893.  Il  avait 
(juitté  le  journal  le 
Puiisel  fondé  VAuto- 
rilé  qui  devint  le  mo- 
niteur du  parti  bona- 
partiste du  prince 
\  ictor.  Réélu  député 
de  Mirande  (1898). 

GRARIT  (Ulysses-Scipion)  (1822- 
1885),  président  des  Etats-Lnis.  Il 
prit  part  à  la  guerre  contre  le  Mexi- 
que (1845-1847),  se  retira  du  service 
en  1854.  leva  un  corps  de  volontaires 
au  début  de  la  guerre  de  la  Sécession 
(1860),  et  remporta  des  succès  bril- 
lants en  1862  et  en  1863,  enleva  \'icks- 
burgqui  le  rendit  maitre  de  la  vallée 
du  Mississipi  et  battit  les  confédérés 
à  Chattanooga.  En  1864,  Lincoln  lui 
conféra  le  commandement  en  chef  des 
armées  du  Nord.  Grant,  aidé  de 
Sherman  et  de  Meade,  enleva  les 
dernières  forteresses  du  Sud  et  fit 
capituler  Lee.  Nommé  par  le  prési- 
dcntJohnstonsecrélairede  la  guerre 
(1866),  il  fut  élu  président  de  l'Union 
en  1868,  entra  en  fonctions  en  1869, 
fut  réélu  en  1872  et  posa  encore  sa 
candidature  en  1876  et  en  1880,  mais 
sans  résultat.  Il  s'engagea  ensuite 
dans  des  opérations  commerciales 
et  financières  qui  le  ruinèrent,  vécut 
sur  des  fonds  que  lui  constituèrent 
ses  amis,  puis,  en  1885,  le  Congrès 
lui  rendit  '(par  faveur  spéciale)  son 
titre  de  «  général  »  avec  une  solde 
entière  d'activité  (15,000  dollars). 

GRAIVVILLE  (  Leveson-Goxveh, 
George,  comte)  (1773-1846),  di|)lo- 
mate  anglais.  Lord  de  la  trésorerie 
(1800),  membre  du  conseil  privé (1804), 
il  représenta  l'Angleterre  à  Péter.s- 
bourg,  cà  Bruxelles  (1815)  et  à  Paris 
(1824-1841). 

G  R  A  I\  V  I L  L  E  (  Lkveson-Gow'ek-, 
George,  comte)  (1815-1891),  homme 
d'Etat  anglais,  iils  du  précédent. Dé- 
puté de  Morpeth  au  Parlement  (1836), 
il  entra  à  la  Chambre  des  lords  en 
1846  et  se  montra  libre-échangiste. 
Chef  du  Foreign  Of^ce  (1851-1852), 
président  du  conseil,  dans  le  cabinel 


124 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Aberdeen  (1852-1854),  puis  dans  le  ca- 
binet Palmerston  (1859),  secrétaire 
d'Etat  pour  les  colonies  (1868),  suc- 
cesseur de  Clarendon  aux  affaires 
étrangères  (1870),  .il  se  montra  an- 
tipathique à  la  France  pendant  la 
guerre  franco-allemande  et  conclut 
avec  les  Etats-Unis  le  traité  de  Was- 
hington relatif  aux  affaires  de  VAla- 
bama.UrexmiauForelgnOfficedansie 
second  cabinet  Gladstone  (1880-18a5), 
et  adhéra  au  home-rule. 

GRATET  DU  BOUCHAGE.  (V.  Bou- 
chage.) 

GRATTAN  (Henry)  (:746-1820), 
homme  d'Elat  irlandais.  Membre  de 
la  Chambre  des  communes  d'Irlande 
(177.5),  il  émit  le  vœu  de  l'affranchis- 
sement de  son  pays  (1780),  obtint 
quelques  concessions  de  l'Angleterre 
(1782),  fit  de  l'opposition  dans  d'admi- 
rables discours  et  se  retira  de  la  lutte 
quand  l'Union  fut  volée  (1800).  En 
1H05,  il  représenta  le  bourg  de  Malton 
au  Parlement  de  Westminster,  sou- 
tint Fox  et  ne  cessa  de  plaider  la 
cause  des  catholiques.  Dans  sa  der- 
nière tentative  en  faveur  de  ceux-ci 
(1819),  il  obtint  241  voix  contre  243. 

GRÉGOIRE  \V1  (Mauro  Capellari) 
(1765-1846),  pape  de  1831  h  iS'S.  Au 
début  de  son  pontificat,  il  réprima 
les  révoltes  de  ses  sujets  à  l'aide 
de  l'Autriche  et  des  san-fédistes,  de 
même  qu'en  1843-1846,  soutint  les 
jésuites  et  leur  rendit  de  nombreux 
services. 

GRÉGOIRE  (1739-1821),  patriarche 
de  Conslanlinople.  Il  exhorta  les  Mo- 
réens  à  lobéissance.  lors  de  la  ré- 
volte d'Ypsilanti  (1821),  prononça  l'ex- 
communication contre  tous  les  insur- 
gés sur  l'ordre  du  sultan  ;  mais,  soup- 
çonné de  favoriser  les  Grecs,  fut  saisi 
par  la  populace  turque  et  pendu  avec 
d'autres  évéques. 

GRÉGOIRE  (Henri)  (17.50-1831),  évé- 
que  constitutionnel  de  Blois.  Elevé 
chez  les  jésuites,  il  devint  curé  d'I-'m- 
bermesnil  (Meurthe),  député  du 
clergé  du  bailliage  de  Nancy  aux 
Etats  généraux,  décida  le  bas  clergé 
à  se  joindre  au  tiers,  prêta  le  ser- 
ment civique  après  le  décret  sur  la 
constitution  civile  du  clergé,  et  ré- 
clama la  liberté  des  cultes.  Nommé 
évéque  constitutionnel  à  Blois,  il  fut 
choisi  par  ses  diocésains  pour  les 
représenter  à  la  Convention,  se  joi- 
gnit  .'i   Collot    d'Herbois  pour    de- 


mander l'abolition  de  la  royauté,  ne 
prononça  pour  les  peines  les  plus 
sévères  dans  le  procès 
de  Lous  X\l.  mais  pas 
pour  la  mort  (cela  fit 
l'objet  d'une  vive  dis- 
cussion :  Grégoire  était 
en  mission  en  Savoie), 
demanda  et  obtint  l'a- 
bolition de  l'esclavage 
(  1794),  fit  partie  du  co- 
mité d'instruction  pu- 
blique et  prit  une  part 
très  active  à  ses  travaux. 

Il  essaya  avec  quelques  prêtres 
conslitutiônneis  de  rassembler  les  dé- 
bris de  l'Eglise  gallicane  en  1797  et 
en  1801,  mais  le  pacte  conclu  entre 
Bonaparte  et  Pie  VII  fit  échouer  ses 
projets.  Il  combattit  vivement  le  con- 
cordat et  dut  se  démettre  de  son 
évèché.  Membre  du  conseil  des  Cinq- 
Cents,  puis  du  Corps  législatif  et  du 
Sénat  conservateur,  il  fit  partie  de 
la  minorité  républicaine,  vota  contre 
le  sénatus-consulte  qui  établit  l'Em- 
pire, contre  le  divorce  de  Napoléonl", 
pour  sa  déchéance  en  1814,  fut  exclu 
de  l'Institut  à  la  Bestauration  et  privé 
de  sa  pension  d'ancien  sénateur. 

Député  de  l'Isère  (1819),  il  fut  en 
butte  aux  fureurs  des  royalistes  qui 
demandèrent  .  son  exclusion  pour 
cause  d'  «  indignité  »,  mais  n'ootin- 
rent  qu'un  vote  de  «  non-admission  ». 
La  monarchie  de  Juillet  lui  tint  éga- 
lement rigueur  ;  l'archevêque  de  Paris 
l'exhortaà  rétracter  le  serment  qu'il 
avait  prêté  à  la  constitution  civile  du 
clergé;  Grégoire  refusa  hautement. 
11  mourut  peu  après.  Les  étudiants 
dételèrent  les  chevaux  de  son  cor- 
billard et  le  traînèrent  jusqu'au  ci- 
metière Montparnasse;  vingt  mille 
personnes  suivaient;  le  gouvernement 
avait  pr'S  des  mesures  extraordi- 
naires nour  maintenir  l'ordre.  —  îla 
laissé  ae  nombreux  écrits. 

GREGR  (Jules)  (1831),  journaliste  et 
homme  politique  tchèque.  Il  fonda 
les  Narodni  Listij,  journal  national 
(  1861),  qui  n'a  pas  cessé  depuis  d'être 
le  principal  organe  de  l'opposition 
slave.  Souvent  poursuivi  et  con- 
damné, il  fut,  avec  son  frère  Edouard 
Gregr  et  SladUowsky,  l'organisateur 
du  parti  démocratique  tchèque,  connu 
sous  le  nom  de  jeune-tchèque,  et  il 
rallia  autour  de  lui  la  nation  entière. 
Député  à  la  Diète  de  Prague  et  au 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


125 


Parlement  de  Menne,  c'était  un  ora- 
teur de  premier  ordre. 

GREAiViLLE  (  William- Wyndham, 
baron)  (1759-1834),  homme  d'Etat  an- 
glais. Secrétaire  d'Etat  pour  les  al- 
laires  étrangères  (1791),  ennemi  dé- 
claré de  la  France,  soutien  de  Pttt, 
il  forma,  à  la  mort  de  celui-ci,  le  mi- 
nistère de  «  tous  les  talents  »  avec 
Fox  et  Sidmoulh  (1806),  devint  chan- 
celier de  l'université  d'Oxford  (1809) 
et  se  montra  toujours  partisan  des 
mesures  répressives.  Hélait  très  im- 
populaire. 

GREPPO  (Jean-Louis)  (1810-1888). 
Ouvrier  tisseur  à  Lyon,  député  du 
Rhône  à  la  Constituante  (I8'i8),  il  sié- 
gea à  l'extrême  gauche,  fut  réélu  à 
la  Législative  (I8'i9)  et  combattit  vi- 
vement la  politique  de  l'Elysée.  Ex- 
pulsé après  le  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851,  il  rentra  à  l'amnistie  de 
1859,  devint  en  1870  maire  du  IV=  arr. 
de  Paris  et  en  1871  député  de  la  Seine. 
Il  siégea  à  l'extrême  gauche,  fut  réélu 
en  1876,  lit  partie  des  363  et  eut  son 
mandat  renouvelé  en  1877  et  1881. 
Il  se  rapprocha  du  parti  dit  oppor- 
tuniste et  échoua  aux  élections  de 
1885. 

GKESLEY  (  Henrv-François-Xavier) 
(1819-18'JO),  généraï  français.  Il  (it  les 
campagnes  d'Algérie,  servit  dans  la 
guerre  franco-allemande  en  qualité 
de  général  de  brigade,  devint  chef 
d'élat-major  au  minisièrc  de  la  guerre 
(187''i),  muiislre  de  !a  guerre  (1879)  et 
sénateur  inamovible  la  même  année. 

GRESSIER  (Edouard-Valcry)  (181.5- 
1892).  Avocat  à  Paris,  député  de  la 
Somme  (1863),  il  fut  ministre  de  l'agri- 
culture, du  commerce  et  des  travaux 
publics  de  1867  jusqu'en  1870. 

GRÉVY  (François-Jules-Paul)  (1807- 
1891),  président  de  la  République  fran- 
çaise. Avocat  à  Paris,  il  plaida  dans 
de  nombreux  procès,  fut  élu  député 
du  Jura  à  la  Constituante  (1818)  et 
siégea  à  gauche.  Il  fut  hostile  à  la 
dictature  de  Cavaignacet  déposa  un 
amendement  célèbre  contre  l'élection 
d'un  président  de  la  République. 
Réélu  à  la  Législative  (1849),  il  pro- 
nonça d'importants  discours  politi- 
ques, combattit  la  politique  de  l'Ely- 
sée, parla  dans  diverses  questions 
d'affaires,  fut  arrêté  le  2  décembre 
1851  et  reprit  sous  l'Empire  sa  place 
au  barreau  de  Paris.  Bâtonnier  de 
l'ordre  des  avocats,  député  du  Jura 


Grévy. 


(1868),  il  fit  de  l'opposition  au  plé- 
biscite, au  ministère  OUivier,  et,  après 
le  4  septembre  1870,  se  retira  à  Mont- 
sous-Vaudrey.  Député  du  Jura  (1871), 
il  fut  élu  président  de  l'.Assemblée 
nationale  à  Bordeaux,  puis  à  Ver- 
sailles, et  dirigea  les  débats  avec  au- 
torité et  habileté  jus- 
qu'en 1873.  Il  reprit  sa 
place  sur  les  bancs  de 
la  gauche,  vota  contre 
la  Constitution  (25  fé- 
vrier 1875),  parce  qu'il 
refusait  à  l'assemblée 
l'autorité  constituante, 
fut  réélu  par  l'arron- 
dissement de  Dole 
(1876),  redevint  prési- 
dent de  la  Chambre  et 
le  resta  jusqu'en  1879 
(il  avait  été  réélu  député  en  1877 
comme  un  des  363),  date  de  la  démis- 
sion de  Mac-Mahon.  Nommé  prési- 
dent de  la  République  (30  janvier 
I.S79),  par  593  voix  contre  99,  il  fut 
réélu  pour  sept  nouvelles  années  en 
1885  (décembre);  son  influence  dis- 
crète et  peu  bruyante  pesa  d'un  grand 
poids  dans  les  conseils  des  ministres  ; 
il  désapprouva  le  rétablissement  du 
scrutin  de  liste  et  la  loi  surlaliberlé 
de  la  presse.  Sa  fille  avait  épousé  le 
tléputéW  il.son,  1res  mêlé  aux  affaires 
les  plus  diverses.  Le  procès  scan- 
daleux des  décorations  révéla  des 
faits  qui  forcèrent  Grévy,  après  une 
longue  résistance,  à  donner  sa  dé- 
mission en  décembre  1887.  Retiré  à 
Monl-sous-Vaudrey,  il  vécut  pendant 
(]ualre  ans  dans  le  silence  le  plus 
complet.  L'Etat  lui  fit  célébrer  des 
funérailles  nationales.  —  DelaJM-ousse 
a  publié  ses  Discours  politiques  et  ju- 
diciaires, 1898. 

GRÉVY  (Jules -Philippe -Louis-Al- 
bert) (1824),  frère  du  précédent.  Avo- 
cat à  Paris,  puisa  Besançon,  député 
du  Doubs  (1871),  il  siégea  à  la  gau- 
che républicaine,  fut  réélu  par  l'ar- 
rondissement de  Besançon  (1876),  lit 
partie  des  363,  et  vit  son  mandat  re- 
nouvelé en  1877.  Gouverneur  général 
de  l'Algérie  (1879-1881),  son  adminis- 
fration  prêta  à  de  nombreuses  criti- 
ques; nommé  sénateur  inamovible 
(1881),  il  fut  compris  dans  les  pour- 
suites exercées,  à  l'occasion  des  scan- 
dales du  Panama,  contre  cinq  séna- 
teurs et  cinq  députés  (1892)  et  bénéficia 
d'une  ordonnance  de  non-lieu  (1893). 


126 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


GRÉVY  (Paul-Louis-Jules)  (1820), 
général,  iVère  du  pi-écédeiil.  Il  Ht  les 
campai,mes  d'Algérie,  de  Crimée, 
d'Italie  et  la  guerre  de  iSTO  dans  l'ar- 
lillerie,  l'ut  élu  sénateur  par  le  dé- 
partement du  Jura  (1880i,  siégea  à 
gauche  et  l'ut  réélu  en  1886. 

OREY  (Charles,  vicomte  Howick, 
comte)  (  1764-18 15),  homme  d'Etat  an- 
glais. Un  des  principaux  lieutenants 
de  Fox  à  la  Chambre  des  communes, 
dès  1787,  il  s'opposa  à  la  déclaration 
de  guerre  à  la  France  (1792),  com- 
battit Pitl  et  parla  au  nom  de  Tir- 
lande  libérale.  Lord  de  l'amirauté 
(1806),  secrétaire  d'Etat  aux  affaires 
étrangères  (1807),  il  entra  à  la  Cham- 
bre ues  lords,  se  prononça  contre 
Georg-es  IV  au  sujet  de  son  divorce 
avec  Caroline  de  Brunswick,  attaqua 
le  ministère  Canning,  et  se  montra 
un  wigh  très  indépendant.  Président 
du  conseil  des  ministres  (1830-183i), 
maloré  les  répugnances  de  la  Cham- 
bre haute,  il  lit  voter  la  réforme  élec- 
torale. 

GREY  (Sir  George)  (1797- 1882 1, 
homme  d'Etat  anglais.  Avocat  à  Lon- 
dres, député  de  Devonport  aux  Com- 
munes (1832),  secrétaire  d'Etal  pour 
l'intérieur  (1815-1866),  il  se  distingua 
dans  cette  charge  importante  et  se 
retira  de  la  politique  en  187'i. 

GROLCllY  (Emmanuel,  marquis  de), 
maréchal   de    France.    (V.  vol.  Bio- 

GKAPUIE  MlLrrVUŒ.) 

G  RO  t  C  H  Y   (  Alphonse  -  Frédéric  - 
Emmanuel,  marquis  de) 
(1789-1864),  général  fran- 
çais. Chargé,  après   la 
bataille    de    Ligny,    de 
poursuivre     les     Prus- 
siens, il  ne  marcha  pas 
au   canon   tle  Waterloo 
»">S^N     "^   ^'   '''^"   inaction  amena 
'^'"  \         la  défaite  de  Napoléon. 
Gi-ouchy.       Il  i-eprésenta  le  dépar- 
tement de  la  Uu'onde  a 
la  Législative  (iS'iO),  appuya  la  po- 
litique   de    Louis-Napoléon    qui    le 
nomma  sénateur. 

GROtSSET  (Paschal)  (1844).  Jour- 
naliste opposé  à  l'Empire,  il  envoya 
à  Pierre  Bonaparte  (1870)  des  témoins 
dont  l'un,  Victor  Noir,  fut  tué  par  le 
cousin  de  Napoléon  III.  Membre  de 
la  Commune  de  Paris  (1871),  il  fut 
transporté  en  Nouvelle-Calédonie, 
s'évada  avec  Henri  Rochefort,  lit  pa- 
raître de  nombreux  ouvrages  de  vul- 


garisation scienlifique  et  pédagogi- 
(\ue,  et,  élu  député  du  XI 1°  arr.  de 
Paris  en  1893  et  1898,  siégea  au  groupe 
socialiste. 

Gi;vY  (Louis-Gilbert  Lk)  (1839).  No- 
taire à  Randan,  préfet  de  plusieurs 
départements  (de  1877  cà  1881),  il  fut 
élu  député  (1883),  puis  sénateur  du 
Puy-de-Dôme  (1889).  Il  siégea  avec  les 
opportunistes,  présida  la  commission 
du  Panama,  et,  compromis  dans  l'af- 
faire Arton  (Société  de  la  dynamite), 
fut  condammé  à  cinq  ans  de  prison 
(1893). 

GUÉRIIV  (Eugène)  (1849).  Avocat  à 
Carpentras,  maire  de  cette  ville,  sé- 
nateur de  Vaucluse  (1890),  il  fut  mi- 
nistre de  la  justice  dans  le  premier 
cabinet  Dupuy  (1893)  et  dans  le  second 
cabinet  Dupuy  (1894). 

GlîÉROXMÈRE  (Louis- Etienne- Ar- 
thur DuBRRUiL-IlÈLiON,  vicomtc  dc  La) 
(1816-187."))  Collaborateur  à  l'Avenir 
national,  au  Bien  public,  au  Pays,  il 
se  rallia  àla  politique  de  Napoléon  III, 
fut  élu,  comme  candidat  ofliciel,  dé- 
])uté  du  Cantal  (1852),  devint  conseiller 
d'Etat  (1854),  sénateur  (1861),  ambas- 
sadeur à  Bruxelles  (1868)  et  à  Con- 
stantinople  (1870).  .\près  le  4  sep- 
tembre 1870,  il  dirigea  la  Presse. 

GUESDE  (Jules  B.\ziLK,  dit)  (184.5). 
Il  fut  condamné  sous  l'Empire  pour 
ses  écrits  socialistes,  et  en  1871  pour 
l'apologie  de  la  Com- 
mune à  cinq  ans  de  pri- 
son. Il  se  réfugia  en 
Suisse,  revint  en  France 
en  1876  et  fonda  VEga- 
///éjournal  collectiviste 
et  marxiste.  Député  de 
Lille  (1893),  il  occupa, 
dans  le  groupe  socia- 
liste, une  place  pré- 
])ondérante  par  son  ta- 
lent oratoire  et  sa  com- 
pétence dans  les  questions  écono- 
mitiues.  N'a  pas  été  réélu  en  1898. 
{\ .  \o\.  Socialisme.) 

GIIEYDOIV  (Louis-Henri,  comte  de) 
(1809-1886),  amiral  français.  Gouver- 
neur de  la  Martinique  (1854),  i)réfet 
marilimecàLorient(  1858),  puisa  Brest 
(  1861  ),  il  commanda  rcscaclre  desmers 
du  Nord  en  1870,  gouverna  l'Algérie 
de  1871  à  1873,  fut  chargé  de  rins|)ec- 
lion  générale  des  équipages  de  la 
flotte'"(  1874-1875),  et  élu  député  de  la 
Manche  (1885). 

GIJIGHARD   (\'ictor)   (1803-1884). 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


127 


Maire  de  Sens,  député  de  l'Yonne  à 
la  Consliluante  (1848),  il  siégea  à 
gauche,  lut  proscrit  au  2  décembre 
Î85i,  et  renommé  député  de  l'Yonne 
en  1871.  Réélu  en  1876  et  en  1877  (avec 
les  363),  il  dénont;a  les  agissements 
des  congrégations  religieuses  et  fut 
réélu  en  1881. 

GUIEYSSE  (Pierre-Paul)  (1841).  In- 
génieur-hvdrographe,  député  de  Lo- 
rient  (1889),  réélu  en  1893  et  18i)8,  il 
fut  ministre  des  colonies  dans  le  ca- 
binet Bourgeois  (1895-1896). 

GUILLAUME  IV  (Guillaume-Henry, 
duc  de  Clakence,  comte  de  Munster) 
(1765-1837),  roi  d'Angleterre.  Amiral 
de  la  flotte  anglaise  (1811),  il  provo- 
qua, par  ses  ordres  personnels,  la 
bataille  de  Navarin  (1827),  monta  sur 
le  trône  en  1830  et  soutint  les  whigs 
qui  firent  aboutir  la  réforme  électo- 
rale (1832).  Il  se  tourna  du  côté  des 
tories  quand  les  radicau.x  voulurent 
supprimer  les  abus  de  l'Eglise  an- 
glicane. 

GUILLAUME  1"  d'Orange-Nassau 
(1772-1843),  roi  des  Pays-Bas.  11  entra 
dans  la  coiilition  contre  la  Révolu- 
tion française,  se  réfugiai  en  Angle- 
terre (1795),  et  ne  recouvra  ses  Etals 
(ju'après  la  chute  de  la  domination 
napoléonienne  (1813).  Le  traité  de 
Paris  lui  donna  la  Belgique  et  le  traité 
de  Vienne  lui  accorda  le  grand-duché 
de  Luxembourg.  11  accorda  une  con- 
stitution à  ses  Etals,  devint  po])u- 
laire  en  Hollande,  mais  les  Belges 
irrités  par  la  loi  qui  rendait  ofli- 
cielle  la  langue  hollandaise  et  par 
l'administration  linancière  se  soule- 
vèrent en  1830.  Guillaume  essaya  de 
renverser  Léopold  I",  mais  la  France 
le  contraignit  à  la  retraite.  11  abdiqua 
en  1840. 

GUILLAUME  II  d'Orange-NassaU 
(1792-1849),  roi  des  Pays-Bas,  (ils  du 
précédent.  Il  comballil  les  Français 
en  Espagne,  pendant  les  campagnes 
de  1814  et  de  1815,  fut  mis  à  la  télé 
de  l'armée  en  1831  contre  la  Belgique 
et  dut  se  retirer  devant  les  troupes 
françaises.  11  monta  sur  le  trône  en 
1830  et  revisa  la  loi  fondamentale 
dans  un  sens  plus  libéral  (1848). 

GUILLAUME  III  d'Orange-NaSSAU 
(1817-1890),  roi  des  Pays-Bas,  fils  du 
précédent.  Il  gouverna  constitution- 
nellement  de  1849  jusqu'à  sa  mort, 
avec  le  ministère  libéral  Thorbecke, 
ou  avec  le  ministère  réactionnaire  de 


Donker,  accepta  de  bonne  grâce  la 
revision  démocratique  de  la  consti- 
tution (1887)  et  se  rendit  populaire  en 
abandonnant  un  tiers  de  sa  liste  civile. 
Sa  vie  privée  fut  assez  peu  édifiante. 

GUILLAUME  1"  (1781-1864).  roi  de 
Wurttemberg.  11  succéda  à  son  père 
Frédéric  l-"  en  1816  et  promulgua  en 
1819  une  constitulion.  Trèsjalou.x  de 
ses  droits,  il  fit  de  l'opposition  à  la 
politique  de  .Metternith  et  défendit 
(I8'i8-1850)  les  droits  du  Wurttemberg 
contre  la  Prusse. 

GUILLAUME  I"  (Frédéric-Louis) 
(1797-1888).  roi  de  Prusse  en  1861, 
empereur  d'Allemagne  en  1871.  Très 
opposé  à  toute  réforme  conslitulion- 
nelle  et  fort  impopulaire,  il  dut  se 
réfugiera  Londres  en  1848,  comman- 
da en  1849  l'armée  qui  réprima  le 
mouvement  révolutionnaire  de  Bade 
et  fut  nommé  gouverneur  de  West- 
phalie  et  des  provin- 
ces rhénanes.  11  prit 
la  direction  du  pou- 
voir en  18.57,  par  suite 
de  la  maladie  de  son 
frère  Frédéric-Guil- 
laume IV,  et  monta 
sur  le  trône  en  1861. 
11  l'éorganisa  l'armée 
avec  l'aide  du  minis- 
tre de  la  guerre  Roon, 
et  engagea  à  cette 
occasion  un  conflit 
avec  la  Diète  prus-  Guillaume  i". 
sienne  (|ui  dura  jus- 
qu'en 1866;  il  ai)pela  Bismarck  à  la 
présidence  du  conseil,  et,  de  ce  Jour, 
son  histoire  est  intimement  mêlée  à 
celle  de  ce  dernier.  (V.  Bismarck.) 
H  fut  puissamment  aidé  dans  l'orga- 
nisation et  l'exécution  de  ses  opé- 
rations militaires  par  le  feld-marè- 
chal  de  Moltke.  Chef  de  la  Confédé- 
ration du  Nord  après  la  guerre  de 
1866,  il  fut  couronné  empereur  d'-\l- 
lemagne  à  Versailles  (1871).  Dans  les 
dernières  années  de  sa  vie,  il  fut  l'objet 
deplusieurs  attentats, celui  de  Hœdel 
en  1878,  et  celui  de  Nobiling  (même 
année)  ;  quelques  grains  de  plomb  at- 
teignirent Guillaume  au  bras  droit  et 
au  cou.  A  la  suite  de  ces  deux  ten- 
tatives, il  y  eut  de  nombreuses  ar- 
restations; la  presse  libérale  fut  sé- 
vèrement réprimée;  des  lois  contre 
les  socialistes  furent  votées;  l'état 
de  siège  fut  établi.  Guillaume  mou- 
rut à  91  ans     e  9  mars  188S. 


128 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Guillaume  II. 


Gl'lLLAlME  II  (Frédéric-Guil- 
laume-\'ictor-All)erl)  (1859),  empe- 
reur d'Allemagne.  Il  succéda  à  son 
père  Frédéric  III  en  1888,  fit  préva- 
loir de  suite  son  action  personnelle  et 
obligea  Bismarck  à  démissionner.  Ses 
déplacements  cons- 
tants, ses  nombreux 
discours,  ses  mani- 
lestalions  chauvines 
et  piétistes  ont  sou- 
vent préoccupé  l'opi- 
nion européenne. 

GUILLEM.VIT 
(Charles-Alexandre) 
(1809-1886),  général 
et  homme  politique 
français.  11  prit  part 
à  la  défense  de  Pa- 
ris (1870),  fut  élu  dé- 
puté de  Saône-el-Loire(  1871),  n'exerça 
plus  de  Ibnction.s  militaires,  et  entra 
au  Sénat  (1876).  Il  fut  réélu  au  renou- 
vellement de  1882. 

GUILLEMET  (Gaston-Marie)  (1851). 
Maire  de  Fontenay-le-Comte,  député 
de  cet  arr.  (189o),  il  siégea  à  gauche, 
fut  rapporteur  de  nombreux  projets 
de  loi  et  réélu  en  1893. 

GLILLEMIIVOT  (Armand-Charles, 
comte  de)  (177'i-1840),  général  fran- 
çais. Il  lit  avec  distinction  les  cam- 
l)agnes  de  la  Révolution  et  de  FFm- 
[iire,  devine  directeur  général  du  dé- 
pot  de  la  guerre  (1822),  major  géné- 
ral de  l'expédition  d'Espagne  (1823)et 
ambassadeur  à  Constantinople  (  1824). 
GUILLOLTET  (Loui.s-.\dhémar,  mar- 
quis de)  (1819).  Député  des  Landes 
(1863),  son  nom  reste  attaché  à  un 
amendement  à  la  loi  sur  la  presse 
(1868),  qu'on  a  appelé  amendement 
du  «  mur  de  la  vie  privée  ».  Réélu 
en  1869,  puis  en  1876  par  l'arrondis- 
sement de  M ont-de- .Marsan,  il  siégea 
au  groupe  de  l'Appel  au  peuple,  sou- 
tint les  hommes  du  Seize-.Mai,  fut 
réélu  en  1887,  1881  et  1889. 

GL'IIVARD  (Auguste-Joseph)  (1799- 
1874).  Afiilié  au  carbonarisme,  com- 
battant de  Juillet  1830,  impliqué  dans 
le  procès  d'avril  1834,  il  passa  en  An- 
gleterre, contribuai  la  révolution  de 
1848,  fut  blessé  en  combattant  l'in- 
surrection de  juin,  représenta  le  dé- 
partement de  la  Seine  à  la  Consti- 
tuante et  siégea  à  la  Montagne.  Il 
prit  part  a  l'affaire  des  Arts-et-Mé- 
tiers  (1849),  fut  condamné  à  la  prison 
perpétuelle  et  gracié  en  1854. 


G  U I Z  O  T  (  François-  Pierre-Guil- 
laume) (1787-1874),  homme  d'Etat  et 
écrivain  français.  Il  écrivit  de  nom- 
breux ouvrages  sur  des  genres  va- 
riés, obtint  une  chaire  d'histoire  mo- 
derne à  la  Sorbonne,  fut  secrétaire 
général  du  ministre  de  l'intérieur 
l'abbé  de  Montesquiou  (1814),  puis  de 
Barbé-Marbois  (1815),  devint  conseil- 
ler d'Etat  (1816),  reprit  son  cours  à 
la  Sorbonne  (1820),  qui  fut  suspendu 
en  1822  par  le  ministère  Villèle  et 
rouvert  en  1828  parle  ministère  Mar- 
tignac.  Député  de.  Lisieux  (1830),  il 
siégea  au  centre  gauche,  fit  partie 
des  221,  signa  la  protestation  contre 
les  ordonnances  de  Juillet,  et  fut 
nommé  par  Louis-Pliilippe  ministre 
de  l'intérieur  (11  novembre  1830). 

A  partir  de  celte  date,  il  se  sépara 
nettement  des  libéraux  avec  lesquels 
il  s'était  trouvé  mêlé,  se  fit  le  cham- 
pion de  la  politique  conservatrice  à 
outrance,  dite  «  de  résistance  »,  et 
mit  au  service  de  sa  cause  une  âpre  et 
tenace  ambition  unie  à  une  éloquence 
austère,  à  une  haute  tenue  et  une  foi 
imperturbable  dans  l'excellence  de 
son  jugement.  Il  se  retiraduministère 
au  bout  de  trois  mois,  y  rentra  avec 
le  portefeuille  de  l'instruction  publi- 
(juc  (1832-1836)  et  organisa  l'ensei- 
gnement primaire.  Il 
contribua  au.v  lois  res- 
trictives de  la  liberté 
de  la  presse,  contre 
les  aSkSocialions,  et  dut 
se  retirera  la  suite  de 
rivalités  d'ambition 
qui  le  mirent  aux  pri- 
ses avec  Thiers.  De 
nouveau  ministre  avec 
le  même  portefeuille 
dans  le  cabinet  Mole 
(1836-1837),  il  provoqua  de  1837  à 
1839  une  scission  qui  ébranla  le  gou- 
vernement de  Juillet,  s'allia  avec  ses 
adversaires  de  la  veille,  et  battit  en 
brèche  Mole  qui  avait  reconstitué  un 
cabinet  sans  son  concours.  Ambassa- 
deur à  Londres  (1840),  ministre  des  af- 
faires étrangères  (même  année),  il  di- 
rigea dès  lors  la  politique  de  Louis- 
Philippejusqu'à  la  révolution  de  1848, 
et  devint  i:)résident  du  conseil  en  1847. 
Son  programme  consista  surtout  à 
maintenir  la  paix  à  tout  prix  au  de- 
hors et  à  s'opposer  systématiquement 
à  toute  réforme  au  dedans.  11  «  tra- 
vailla »  sans  scrupule  les  élections,  re- 


Guizot. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


129 


courut  cl  la  dissolution  de  la  Chambre, 
acheta  la  bienveillance  de  l'Angle- 
terre par  des  complaisances  que 
jugea  sévèrement  l'opinion,  se  rap- 
procha de  Metternich  et  devint  fort 
impopulaire.  La  campagne  des  ban- 
quets réformistes  lui  porta  le  der- 
nier coup.  11  prit  avec  Louis-Philippe 
le  chemin  de  l'exil  (24  février  18'j8) 
et  rentra  dans  la  vie  privée.  — 
Membre  de  l'Académie  française,  il 
fut  un  des  écrivains  les  plus  féconds 
du  xix°  siècle.  (V.  vol.  Biographie  lit- 
téraire.) 

GLSTAVE  IV  ADOLPHE  (1778  1837), 
roi  de  Suède.  Fils  aîné  de  Gus- 
tave III,  il  monta  sur  le  trône  en 
1792,  rompit  toute  relation  avec  la 
P'rance  en  1804,  perdit  la  Finlande 
(1808)  et  fut  déposé  par  la  Diète  (1809) 
qui  prononça  la  dé- 
chéance de  tous  ses 
descendants. 

GITTIEREZ    DE    LA 

COKCHA.  (V.  CONCHA.) 

GlYOT  (Yves)  (1843). 
Journaliste,  il  subit  de 
nombreuses  condam- 
1/7  //    T  'h      nations  sous  l'Empire, 
Vy/jn  devint  en  -1871  le  colla- 

'^  borateur  du  grand  in- 

dustriel Menier  dans 
plusieurs  journaux  et 
lit  dans  la  Lanterne  une  campagne 
contre  la  préfecture  de  police  sous 
le  nom  d'  «  Un  vieux  petit  employé  » 
(1878).  Conseiller  municipal  de  Paris 
(1874),  puis  de  nouveau   en  1880,  il 


:C~^s 


Guyot  (Yves). 


échoua  en  1884,  fut  élu  député  de  la 
Seine  (1885)  et  siégea  à  l'extrême 
gauche,  mais  ses  opinions  ne  tardè- 
rent pas  à  se  modifier.  Rapporteur 
général  du  budget  (1888),  ministre 
des  travaux  publics  dans  le  cabinet 
Tirard  (1889),  puis  dans  le  cabinet 
Freycinet  (1890-1892),  il  avail  été  réélu 
en  1889  dans  le  I"  arr.  de  Paris.  Di- 
recteur du  Siècle  (1892),  il  échoua  aux 
élections  de  1893,  et  se  consacra  tout 
entier  à  sa  polémique  contre  les  so- 
cialistes et  les  protectionnistes. 

GLYOT-DESSAIGNE  (Jean-François- 
Edmond)  (1833).  Avocat,  il  entra  dans 
la  magistrature,  devint  juge  au  tri- 
bunal de  la  Seine  et  démissionna  en 
1879.  Député  du  Puy-de-Dôme  (18^5), 
il  vota  avec  la  gauche  radicale,  eut 
le  portefeuille  de  la  justice  dans  le 
cabinet  Floquet  (1889),  fut  réélu  dans 
l'arrondissement  de  Clermont-Fer- 
rand  en  1889,  1893  et  1898,  et  ministre 
des  travaux  publics  dans  le  cabinet 
Bourgeois  (1895-1896). 

GLYOT-MOINTPAYROIX  (Antoine- 
Léonce)  (  1839-1884).  Protégédu  prince 
Jérôme-Napoléon,  il  entra  au  Corps 
législatif  comme  député  de  Brioude 
(1869).  Il  siégea  au  centre  gauche, 
fit  partie  du  groupe  Ernest  Picard, 
vota  contre  la  déclaration  de  guerre 
à  la  Prusse,  revint  au  journahsme 
dans  le  Soir  et  le  Courrier  de  France, 
fut  député  du  Puy(1876),  undcs363, 
et  réélu  en  1877.  Atteint  d'une  mala- 
die mentale,  il  mourut  dans  une  mai- 
son de  santé  à  Ivry  (Seine). 


H 


H  A  B  E  R  T  (Henri-  Ernest-  Marcel) 
(1862).  Avocat  à  Paris,  membre  du 
parti  boulangiste,  il  fut  élu  député 
de  Rambouillet  (1893  et  1898)  et  prit 
une  part  bruyante  aux  discussions 
de  la  Chambre. 

HAENTïE]\S(Alphonse-Alfred)(1824- 
1884).  Industriel,  député  du  Mans 
(1863),  réélu  en  1869,  puis  député  de 
la  Sarthe  (1871),  il  siégea  au  groupe 
de  l'Appel  au  peuple,  fut  réélu  en 
1876,  1877  et  1882.  Il  servit  jusqu'à 
la  fin  la  cause  bonapartiste. 


BIOGRAPHIE   POLITIQUE  DU  XIX*  S.  —  I 


H.\LGAK(Emmanuer)(1771-1852),ami- 
rai  français.  Il  servit  dans  les  guerres 
de  la  Révolution  et  de  l'Empire,  fut 
député  du  Morbihan  (1819-1820),  con- 
seiller d'Etat  (1824),  gouverneur  de 
la  Martinique  (1834),  pair  de  France 
(1837)  et  directeur  du  Dépôt  des 
cartes  et  plans  de  la  marine  (1845). 

HALIFAX  (Sir  Charles  Wood,  vi- 
comte d')  (1800-1885),  homme  d'Etat 
anglais.  Membre  de  la  Chambre  des 
communes  (1826),  secrétaire  du  comte 
Grey,  il  fut  chancelier  de  l'Echiquier 

9 


130 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


dans  le  cabinet  Russel  (1846),  pre- 
mier lord  de  l'amirauté  dans  le  ca- 
Isinet  Palmerston  (185'i),  président 
du  conseil  des  Indes,  entra  à  la  Cham- 
bre des  pairs  (1866)  et  devint  lord  du 
sceau  privé  dans  le  ministère  Glad- 
stone (1870-1874). 

HALL  (Carl-Chrislian)  (1812-1888), 
homme  politique  danois.  Député  de 
Copenhague  (de  1848  à  1881),  il  de- 
vint le  chef  du  parti  national-libéral, 
l'ut  ministre  du  culte  et  de  l'instruc- 
tion publique  (1854),  président  du  con- 
seil (1857),  ministre  des  affaires  étran- 
iîères  (1858-1863),  de  nouveau  ministre 
du  culte  (1870-1874).  C'était  un  doc- 
trinaire habile  représentant  les  idées 
de  la  classe  moyenne. 

HAMEL  (Louis-Joseph,  comle  Du) 
(1777-1852).  Maître  des  cérémonies  de 
Napoléon  I"(18l0),  préfet  des  Pyré- 
nées-Orientales (1813),  il  rejoignit  le 
duc  d'Angoulême  pendant  les  Cent- 
Jours,  devint  préfet  de  la  Vienne 
(1815),  député  de  la  Gironde  (1820)el 
siégea  parmi  les  ultraroyalistes.  Il 
entra  au  Conseil  d'Ktal'(1822),  fut 
réélu  député  en  1824  et  échoua  en 
1827. 

HAMEL  (Louis-Ernest)  (1826-1898). 
11  écrivit  de  nombreux  ouvrages  his- 
toriques (V.  volume  Bioghapiiie  lit- 
téraire), collabora  à  différents  jour- 
naux de  nuance  avancée,  devint  con- 
seiller municipal  de  Paris  (1878-1887) 
et  sénateur   de  Seine-et-Oise  (1892). 

HAMELIîV(François-Alphonse)(1796- 
1864),  amiral  français.  Il  prit  part  au 
siège  de  Cadix  (1823),  au  blocus  des 
ports  d'Algérie  (1827)  et  à  la  prise 
d'Alger  (1830),  commanda  la  division 
navale  du  Pacifique  (1844)  et  se 
montra  très  ferme  vis-à-vis  de  l'An- 
gleterre lors  de  l'annexion  des  îles 
Marquises.  Préfet  maritime  à  Tou- 
lon (1849),  il  fut  appelé  au  comman- 
dement en  chef  des  forces  navales 
dans  la  mer  Noire  (18.53-18.54),  reçut 
le  portefeuille  de  la  marine  (185.5- 
1860)  et  devint  grand  chancelier  de 
la  Légion  d'honneur. 

HAUIPDEIV  (Vicomte).  (V.  Brand.) 

HAIVOTAIX  (Gabriel)  (1853).  Elève 
de  l'école  des  Hautes-Etudes  et  de 
l'école  des  Chartes,  chef  du  bureau 
historique  au  ministère  des  affaires 
étrangères  (1879),  chef  de  cabinet  de 
Jules  Ferry,  ministre  plénipotentiaire 
à  la  conférence  chargée  dérégler  les 
affaires  de  la  Bulgarie  (  1886),  il  fut  élu 


Ilanolaux. 


député  de  l'Aisne  (1886)  et  siégea  à 
gauche.  Battu  aux  élections  de  1889, 
il  fut  nommé  direc- 
teur des  consulats 
et  des  affaires  com- 
merciales (1892), 
Héélu  en  1893,  mi- 
nistre des  affaires 
étrangères,  dans  le 
cabinet  Dupuv 
(1894),  dans  le  cabi- 
net Ribot(  1895), dans 
le  cabinet  Méline 
(1896),  il  entra  à  l'Aca- 
démie française  en 
1897. 

HARCOiRT  (François-Eugène-Ga- 
briel, duc  d")  (1786-1865).  Député  de 
Provins  (1827),  il  siégea  avec  les  li- 
béraux, vota  l'adresse  des  221,  se 
rallia  au  gouvernement  de  Louis- 
Philippe  qui  le  nomma  ambassadeur 
à  Madrid,  puis  à  Conslantinople,  et 
membre  de  la  Chambre  des  pairs.  11 
fut  quelque  temps  ambassadeur  à 
Rome  (l8'iS). 

H AR COURT  (  Louis- Emmanuel, 
comte  d')  (1844).  Il  exerça  sur  le  ma- 
réchal de  Mac-Mahon,  en  sa  qualité 
de  secrétaire  général  de  la  présidence 
(1873-1877),  une  influence  considéra- 
ble et  antirépublicaine. 

HARDEIVUERO  (Karl-August,  prince 
de)  (1750-1822),  homme  d'Etat  prus- 
sien .  Gouverneur  du  margraviat 
d'Anspach  et  Baireuth  (1790),  il  fut 
misen  1791  par  Frédéric-Guillaume  III 
à  la  tète  des  affaires  de  Franconie  et 
remplaça  llaugwitz  aux  affaires  étran- 
gères (1803).  Ennemi  déclaré  de  la 
France,  il  se  rapprocha  de  l'Angle- 
terre, se  prépara  à  la  guerre,  mais 
il  fut  contraint  de  suspendre  ses  ar- 
mements après  Austerlitz  (1805). 
Quekjuc  temps  démissionnaire,  il 
reprit  son  poste  et  le  conserva  peu. 
Napoléon  1°'  ayant  mis  sa  démission 
|)our  condition  à  la  paix  de  Tilsil. 
Chancelier  d'Etat  (1810),  il  s'occupa 
activement  des  réformes  (|ui  rele\è- 
renl  la  Prusse,  dirigea  la  ]îoliti(|ue 
de  son  pays  pendant  les  guerres  de 
1813  et  1814,  signa  le  traité  de  Paris, 
soutint  sans  beaucoup  de  fermeté  le 
parti  libéral,  organisa  le  conseil  d'E- 
tat et  prit  une  grande  part  aux  divers 
congrès  diplomatiques  qui  se  suc- 
cédèrent jusqu'en  1822. 

HARDIIVGE  (Sir  Henry,  vicomte) 
(17y.5- 18.56),  général   anglais.  Il  coin- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


131 


ballil  les  Français  en  Portugal,  en 
Espagne,  fut  blessé  grièvement  aux 
Quatre-Bras  et  demeura  en  France 
jusqu'en  1818.  Député  de  Durham  à 
la  Chambre  des  communes  (1820),  il 
devint  secrétaire  pour  rirlande(  1830), 
gouverneur  général  de  l'Inde  (1844- 
1848)  et  remplaça  Wellington  au  com- 
mandement en  chef  de  l'armée  (1852). 

IIARISPE(,Jean-Isidore,comte)(1768- 
1855),  maréchal  de  France.  Il  se  dis- 
tingua dans  les  guerres  de  la  Révo- 
lution et  de  l'Empire,  surtout  en  Es- 
pagne où  il  reçut  de  nombreuses  bles- 
sures. Prisonnier  des  Anglais  à  la 
bataille  de  Toulouse  (1814),  il  reprit 
du  service  pendant  les  Cent-Jours, 
fut  mis  en  demi-solde  par  la  Restau- 
ration, et  réintégré  dans  les  cadres 
par  Louis-Philippe.  Député  de  1831 
à  1834,  pair  de  France  (1835),  il  reçut 
le  bâton  de  maréchal  en  1851. 

HARRISOIV  (William-llcnry)  (1773- 
1841),  président  des  Etats-Unis.  Gou- 
verneur de  rindiana,  i!  prit  part  aux 
guerres  contre  les  Indiens  et  les 
Anglais,  devint  sénateur  de  j'Ohio, 
puis  sénateur  fédéral,  et  enfin  prési- 
dent de  la  République  (1840).  Il  mou- 
rut un   mois  après  son  installation. 

HARRISOIV  (Benjamin)  (1833),  pré- 
sident des  Etats-Unis,  petit-fils  du 
précédent.  Avocat  à  Indianapolis,  il 
partit  avec  une  compagnie  de  volon- 
taires au  début  de  la  guerre  civile, 
conquit  le  grade  de  colonel,  devint 
après  la  guerre  un  propagandiste  ré- 
publicain des  plus  actifs,  fut  envoyé 
au  Sénat  fédéral  (1880)  et  élu  prési- 
dent de  l'Union  en  1889.  En  1893,  il 
reprit  sa  place  au  barreau  d'india- 
napolis. 

H.VRTIIVGTOIV  (Si)encer-  Compton 
Gavendish,  duc  de  Ùevonshire,  mar- 
quis d')  (1833),  homme  d'Etal  anglais. 
Député  du  Lancashire  aux  Commu- 
nes (1857),  il  siégea  dans  les  rangs 
libéraux,devint  sous-secrétaire  d'Etat 
à  la  guerre  (1863)  et  maître  général 
des  postes  (1868).  Secrétaire-chef 
pour  l'Irlande  (1871-1874),  secrétaire 
d'Etat  pour  l'Inde  (1880),  puis  à  la 
guerre  (1882),  il  se  sépara  de  Glad- 
stone sur  la  question  du  «  home- 
rule  »  (1886)  et  entra  à  la  Chambre 
des  pairs  à  la  mort  de  son  père  (1891). 

HASSEAPFLLG  (Hans-Daniel-Lud- 
wig-Friedrich)  (  1794-1862),  homme  po- 
litique allemand.  Minisire  de  la  jus- 
lice  et  de  l'intérieur  de  Hesse-Cassel, 


il  combattit  la  charte  de  1831  et  dut 
c|uiHcr  l'électoral  en  1837.  11  revint 
à  Cassel  comme  premier  ministre 
(1850),  mit  le  pays  en  état  de  siège, 
et,  avec  l'appui  âe  l'Autriche  et  de  la 
Diète,  rétablit  une  constitution  aris- 
tocratique ;  l'opposition  de  la  Prusse 
et  son  impopularité  l'obligèrent  à  se 
retirer  en  1855. 
HA.STIXG.S  (Warren)(  1732-1818).  (V. 

vol.      BlOGRAPIUE     POLITIQLE     JUSQu'aU 
Xl.\°  S.) 

HASTIIVGS  (Francis-RAWDON-MoiR-v, 
marquis  d')(  17.54-1826),  homme  d'Etat 
anglais.  Il  servit  en  Amérique,  entra 
a  la  Chambre  des  pairs  en  1783,  fit 
une  vive  opposition  à  Pilt.  et  attaqua 
les  agissements  du  gouvernement  en 
Irlande.  Commandant  en  chef  en 
Ecosse  (1801),  maître  de  l'artillerie, 
connétable  delà  Tour,  il  fut  nommé 
commandant  en  chef  dans  l'Inde(  1812) 
et  y  consolida  la  puissance  anglaise 
en  subjuguant  le  Népaul  et  en  me- 
nant une  campagne  décisive  contre 
les  Mahrattes.  A  son  retour,  fut 
nommé  gouverneur  de  Malte  (1824). 

HATZFELDT(Paul-Melchior-Hubert- 
Gi'stave,  comte  de)  (1831),  homme 
d'Etat  prussien.  Secrétaire  d'ambas- 
sade à  Paris,  attaché  ensuite  à  la  per- 
sonne de  Bismarck,  il  le  suivit  pen- 
dant la  guerre  franco-allemande,  fut 
ministre  plénipolentiaire  à  Madrid 
(1874),  ambassadeur  à  Constantino- 
ple  (1878),  ministre  des  affaires  étran- 
gères (1882),  ambassadeur  à  Londres 
(  1885). 

HALGWITZ  ( Christian- Heinrich- 
Karl,  comte  de)  (1752-1831),  homme 
d'Etal  prussien.  Ministre  des  affaires 
étrangères  (1792-1803),  il  fut  remplacé 
par  Hardenberg  (V.  ce  nom),  négocia 
avec  Napoléon  I"  après  Austerlitz  et 
reprit  la  place  de  Hardenberg,  mais 
se  retira  bientôt. 

BAISSEZ  (Charles  Lemercier  dis 
LoNGPRÉ,  baron  d')  (1778-1854).  Com- 
promis dans  la  conspiration  Cadou- 
dal-Pichegru,  il  fut  arrêté  peu  de 
temps,  soutint  l'Empire,  se  rallia  à 
Louis  XVI 11,  représenta  le  départe- 
ment de  la  Seine-Inférieure  et  pré- 
sida la  Chambre  introuvable  (1815). 
Après  avoir  été  préfet  dans  plusieurs 
départements,  il  devint  conseiller 
d'Etat,  puis  député  des  Landes  (1827)  ; 
ministre  de  la  marine  et  des  colonies 
dans  le  ministère  Polignac  (1829),  il 
contresigna  les  ordonnances  de  Juil- 


132 


ENGYGLOl'ÉDIE  POPULAIKE  DU  VINGTIÈME  SIÉGLE 


Haussmann. 


lel  et  I'liI  condamné  (1831)  par  con- 
tumace à  la  prison  perpétuelle.  11 
rentra  en  France  à  l'amnistie  de  1836. 
A  laissé  d'intéressants  Mémoires. 

HAISSMAIVIV  (Georges- Eugène,  ba- 
ron) (1809-1891).  Prél'etdu  Var  (1849), 
de  rYonne(  1830),  delà  Gironde  (1851), 
il  prit  une  part  active 
au  coupd'Etatdu2dé- 
cembre  1851  et  fut 
nommé  en  1853  préfet 
de  la  Seine.  Dans  ce 
poste,  il  favorisa  les 
combinaisons  finan- 
cières, transforma  Pa- 
ris, et  exerça  une  vé- 
ritable dictature  ad- 
ministrative. Il  dut 
quitter  la  préfecture 
de  la  Seine  au  com- 
mencement de  1870,  représenta  pen- 
dant une  législature  Ajaccio  (1877- 
1881)  et  vota  avec  le  groupe  bona- 
partiste. —  V.  ses  Mémoires,  3  vol., 
1890-1893. 

HAtSSOXViLLE  (  Charles- Louis - 
Bernard  de  Cléron,  comte  d')(1770- 
1846).  11  émigra  en  1791,  servit  dans 
l'armée  de  Condé,  devint  chambellan 
à  la  cour  de  Napoléon  I"  qui  le  fit 
comte  de  l'Empire.  Rallié  à  la  Res- 
tauration, il  entra  à  la  Chambre  des 
pairs  où  il  resta  sous  la  monarchie 
de  Juillet. 

HALSSOIVVILLE  ( Joseph- Othenin- 
Bernard  de  Cléron,  comte  d')  (1809- 
1884).  Député  de  Provins  (1842),  re- 
jeté, par  la  révolution  de  Février  cl 
rEm|)ire,  dans  la  vie  privée,  il  publia 
de  nombreux  ouvrages  historiques 
(V.  volume  Biographie  i.iTxicRAiBh;), 
entra  à  l'Académie  française  (1869), 
fonda,  comme  président  de  la  Société 
de  protection  des  Alsaciens- Lorrains, 
des  colonies  en  Algérie,  soutint  le 
cabinet  du  Seize-Mai,  devint  séna- 
teur inamovible  (1878)  et  siégea  avec 
les  cléricaux. 

HAUSS01\'VlLLE(Gabriel-Paul-0the- 
nin  de  Cléron,  comte  d')  (1843).  Fils 
du  précédent,  dé])ulé  de  Scine-et- 
.Marne  (1871),  il  siégea  au  centre 
droit,  échoua  aux  élections  de  1876, 
s'occupa  de  littérature  et  d'économie 
sociale  (V.  volume  Biographie  litté- 
raire), fut  élu  à  l'Académie  française 
(18S8)  et  dirigea  le  parti  orléaniste 
depuis  l'exil  au  comte  de  Paris. 

HAITERIVE  (Alexandre-  Maurice 
Blanc  ue  Lanauttl)  (1754-1830),  diplo- 


mate français.  Attaché  d'ambassade 
àConslantinople(  178 1),  consul  à  New- 
York  (1792),  il  devint  chef  de  la  cor- 
respondance politique  aux  atfaires 
étrangères  (1799),  conseiller  d'Etat 
(1805),  et  remplaça  intérimairement 
Talleyrandet  Caulaincourt  au  minis- 
tère. Directeur  des  archives  aux  affai- 
res étrangères  (1807),  il  conserva,  ce 
poste  sous  la  Restauration. 

HAl'TPOL'L  (Ali)honse-Henri,  comte 
d')  (1789-1865),  général  français.  Il 
servit  sous  Napoléon  I",  à  l'expédi- 
tion d'Espagne  (1823),  fut  député  de 
l'Aude  (1830-1838)',  pair  de  France 
(  1848),  ministre  de  la  guerre  dans  le 
cabinet  Rouher(l849),  gouverneur  de 
l'Algérie  (1850)  cl  sénateur  de  l'Em- 
pire (1852). 

HAITPOUL  (Beaukort  o'),  V.  Beau- 
fort.) 

HAVIIV  (Léonor-Joseph)  (1799-1868). 
Député  de  Saint-Lô  (1831-1848),  il  sié- 
gea à  la  gauche  dynastique,  repré- 
senta le  département  de  la  Manche  à 
la  Constituante  (1848),  devint  con- 
seiller d'Etat  (1849),  directeur  du 
journal  le  Siècle  et  fît  de  l'opposition 
ù  l'Empire.  Les  questions  politiques 
n'avaient  d'ailleurs  à  ses  yeux  qu'une 
importance  secondaire, et  l'empereur, 
dont  il  soutenait  souvent  la  politique 
extérieure,  le  ménageait.  Député  de 
la  Seine  (1863),  il  vola  avec  la  mino- 
rité modérée  répui)licaine. 

HAYES  (Rutherford-Birchard)  (1822- 
1893),  présidcntdes  Etats-Unis. Avocat 
à  Cincinnati,  il  servit  pendant  la  guerre 
de  la  Sécession,  devint  gouverneur 
de  rOhio  (1867-1871),  de  nouveau  en 
1875,  et  fut  élu  président  de  l'Union 
(1877).  Il  adjoignit  un  démocrate  à  son 
cabinet  de  républicains  modérés,  s'a- 
liéna les  républicains  radicaux  et  fut 
remplacé  par  Garfield  (1881). 

U.AYMERLÉ  (Henri-Charles,  baron 
de)  (1828-1881),  homme  d'Etat  autri- 
chien. Il  entra  dans  la  diplomatie, 
fut  plénipotentiaire  à  Athènes  et  à 
La  Haye,  ambassadeur  à  Rome  (1877) 
et  remplaça  (1879)  le  comte  Andrassy 
aux  affaires  étrangères. 

nÉBRAKD  (.\drien)(l83'i).  Collabo- 
rateur au  journal  le  Temps,  il  en  de- 
vint directeur  et,  grâce  à  son  entente 
des  affaires,  lui  donna  une  impor- 
tance très  grande.  Sénateur  de  la 
Haute-Garonne  (1877),  i-éélu  en  1888, 
il  siégea  au  centre  gauche  et  soutint 
Topportunisme. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


133 


HÉBRARD  (Jacques)  (IB'il),  frère 
du  précédent.  Gérant  du  Temps,  il  fut 
sénateur  de  l'Inde  de  1882  à  1891  et 
siégea  au  centre  gauche. 

H  £  C  KE  R  (Friedrich  -  Karl  -  Franz) 
(18H-1881),  homme  politique  badois. 
.\vocat  à  Mannheim,  député  à  la 
(chambre  badoise  (1842).  il  siégea  à 
l'extrême  gauche,  devint  un  des  chefs 
du  parti  socialiste  révolutioi.nairc  en 
1848,  fut  battu  à  Kandern  et  se  réfu- 
gia en  Suisse,  puis  en  Amérique  où 
il  prit  part  à  la  guerre  de  la  Sécession 
sous  les  ordres  des  généraux  répu- 
blicains Fremont  et  Howard. 

HEECKEREIV  (Georges- Charles 
d'Anthès,  baron  de)  (1812-1895).  Il  ser- 
vit en  Russie,  en  fut  expulsé  après 
la  mort  du  poète  Pouchkine  qu'il  tua 
en  duel  (1837),  représenta  le  départe- 
ment du  Ilaut-Rhin  à  la  Constituante 
et  h  la  Législative  (1848-1851),  soutint 
la  politique  de  l'Elysée  et  siégea  de 
1S.52  à  1870  au  Sénat  de  l'Empire. 

HÉ1V0IV  (Jacques-Louis)  (1802-1872). 
Médecin  à  Lyon,  député  du  Rhône 
(1857-1869),  il  fut  un  des  «  cinq  »  op- 
posants à  l'Empire,  et  devint  maire 
de  Lvon  le  4  septembre  1870. 

HERBETTE  (Jules-Gabriel)  (1839), 
diplomate  français.  Il  entra  dans  la 
carrière  diplomatique,  remplit  de 
nombreuses  missions,  devint  con- 
seiller d'Etat  et  directeur  du  per- 
sonnel aux  affaires  étrangères  (1880), 
puis  ambassadeur  à  Berlin  (1886). 

HERBETTE  (François-Louis)  (1843), 
administrateur  français.  Préfet  de 
Tarn-et-Garonne  (1876),  de  la  Somme 
et  de  la  Loire-Inférieure,  directeur 
de  l'administration  pénitentiaire  en 
1882.  La  presse  s'occupa  beaucoup  de 
lui  au  sujet  des  affaires  de  Doullens 
et  de  la  Fouilleuse  (adjudications  de 
travaux  et  irrégularités  de  procé- 
dure). Il  donna  sa  démission  en  1891 
et  devint  conseiller  d'Etat. 

HERBOUVILLE  (Charles-Joseph- 
Fortuné,  marquis  d')  (1756-1829),  gé- 
néral français.  Il  servit  dans  l'armée 
sous  l'ancien  régime,  fut  arrêté 
comme  suspect  (1793)  et  relâché  après 
le  9  thermidor.  Retiré  dans  ses  terres 
jusqu'en  1800,  il  devint  préfet  d'An- 
vers, puis  de  Lyon  (1800-1810),  pair  de 
France  et  directeur  général  des  pos- 
tes (1815).  11  siégea  dans  la  Chambre 
haute  parmi  les  ultraroyalistes. 

HEKBST  (Edouard)  (1820-1892), 
homme  d'Etat  autrichien.  Professeur 


de  droit  à  Lemberg,  député  au  Land- 
tag de  Bohême  et  au  Reichsralh  de 
\'ienne,  il  fut  un  des  chefs  du  parti 
constitutionnel  allemand,  et  ministre 
de  la  justice  de  1867  à  1870.  C'était 
un  adversaire  des  prétentions  tchè- 
cjues. 

HEREDIA(Severianode)(1836).  Con- 
seiller municipal  de  Paris  (1873-1881). 
député  de  Paris  (1881-1889),  il  fut  mi- 
nistre des  travaux  publics  en  1887  et 
échoua  aux  élections  de  1889. 

HÉRISSÉ  (René-Félix  Le)  (1857). 
Député  de  rille-et-\ilaine  (1886),  il 
siégea  à  la  gauche  radicale,  s'occupa 
de  questions  militaires  et  fut  un  chaud 
partisan  du  général  Boulanger.  Réélu 
député  de  Rennes  avec  un  programme 
révisionniste  (1889),  il  n'a  pas  cessé 
depuis  de  faire  partie  de  la  Chambre. 

HÉRISSOIV  (Anne-Charles)  (1831- 
1893).  Avocat  <à  Paris,  impliqué  dans 
le  procès  des  Treize,  il  fut  maire  du 
YParr.  de  Paris  après  le  4  septembre 
1870,  conseiller  municipal  de  Paris 
(1871),  député  de  la  Haute-Saône 
(1874),  et  siégea  à  l'Union  républi- 
caine. Député  de  Paris  (1878-1885),  il 
devint  ministre  des  travaux  publics 
(1882-1883)  et  du  commerce(  1883-1885). 
En  1885,  il  entra  comme  conseiller  h  la 
cour  de  cassation. 

HEROLD  (Ferdinand)  (1828-1882). 
Avocat  à  Paris,  il  prit  part  aux  luttes 
du  parti  républicain  sous  l'Empire, 
fut  impliqué  dans  le  procès  des  Treize, 
devint  conseiller  municipal  de  Paris 
(  1872-1876),  sénateur  de  la  Seine  (  1876) 
et  préfet  de  ce  même  département 
(1879-1882).  Il  s'occupa  beaucoup  de 
la  laïcisation  des  écoles  de  Paris. 

HERVÉ  (  Aimé  -  Marie  -  Edouard  ) 
(1835-1899).  Il  collabora  au  Courrier 
du  dimanche,  fonda  le 
Journal  de  Paris  avec  J  .-J . 
Weiss  (1867),  soutint 
l'Empire  libéral  d"E.  OUi- 
vier,  et  se  lança  après 
1870  dans  le  parti  orléa- 
niste dont  il  fut  un  des 
représentants  les  plus  en 
vue.  Directeur  du  Soleil, 
il  siégea  au  Conseil  mu- 
nicipal de  Paris  de  1881  à  1884  et  en- 
tra à  TAcadémie  française  en  1886. 

HERVÉ  MA1«G0]V.(V.  ManGON.) 

HERZEN  (Alexandre-Ivanovilch) 
(1812-1870),  écrivainet  révolutionnaire 
russe.  Exilé  pour  son  libéralisme,  sur 
les  confins  de  la  Sibérie,  puis  à  \ov- 


134 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


gorod,  il  se  fît  remarquer  par  ses 
product  ons  littéraires,  quitta  la  Rus- 
sie en  1847,  se  lia  à  Paris  avec  les 
hommes  du  parti  républicain  (1848- 
1850),  surtout  avec  Proudhon,  l'ut 
chassé  de  France  par  Louis-Napoléon 
en  même  temps  que  ses  biens  étaient 
confisqués  en  Russie,  et  alla  se  fixer 
à  Londres  (1852).  Dans  VEloile  polaire 
et  dans  la  Cloche,  il  dévoila  les  maux 
de  la  société  russe,  soutint  l'insur- 
rection polonaise,  et  réclama  l'aboli- 
tion du  servage;  ses  écrits  eurent 
une  très  réelle  infiuence  sur  les  ré- 
formes d'Alexandre  II.  Il  vint  à  Ge- 
nève en  1864,  puisa  Paris  en  1869.  Pen- 
dant dix-sept  ans,  il  l'ut  un  des  repré- 
sentants les  plus  actil's  du  parti  révo- 
lutionnaire européen:  il  a  laissé  de 
nombreux  ouvrages  d'histoire  et  de 
critique  sociale. 

HEYDT( August von  der) (1801-1874), 
homme  d'Etat  prussien.  Banquier  à 
Llberl'eld,  député  (1847),  ministre  du 
commerce  (  1848),  directeur  de  la  Ban- 
(|ue  prussienne  (1851),  il  fut  ministre 
des  finances  (1862-1869). 

HIDALGO  Y  COSTILLA  (Miguel) 
(1747-1811),  prêtre  et  patriote  mexi- 
cain. Curé  de  Dolorès,  il  acquit  une 
grande  infiuence  dans  l'Etat  de  Gua- 
najuato,  groupa  autour  de  lui  les  mé- 
contents, s'assura  du  concours  des 
Indiens,  et,  à  la  tête  de  prés  de  vingt 
mille  hommes,  marcha  sur  Mexico 
en  proclamant  l'indépendance  du 
Mexique  (1810).  Il  s'empara  de  nom- 
breuses villes,  confisqua  les  biens 
des  Européens  qu'il  distribua  à  ses 
partisans,  vit  son  armée  s'élever  à 
50,000  hommes,  somma  le  vice-roi  Ve- 
negas  de  capituler,  mais  subit  deux 
défaites  sanglanteset,  trahi  par  un  de 
ses  partisans,  fut  pris  et  fusillé  (181 1). 

HIEX-FOlîVG  (1831-1861),  empereur 
de  Chine.  Il  monta  sur  le  trône  en 
1850;  son  règne  fut  signalé  par  l'in- 
surrection des  Ta'i-pings  et  l'expédi- 
lion  franco-anglaise  qui  se  termina 
par  la  prise  de  Pékin  (1860). 

HIRSCH  (Max)  (1832),  homme  poli- 
lique  allemand.  Il  se  consacra  aux 
(juestions  de  droit  et  d'économ'e  so- 
ciale, fonda  des  sociétés  no])ulaires, 
futdéputé  de  Plauen  (Saxe)  au  Reichs- 
tag  de  l'Allemangne  du  .\ord  (1869) 
et  siégea  au  groupe  progressiste.  Dé- 
puté au  Reichstag  de  l'Empire  alle- 
mand (1877)  par  un  district  de  Berlin, 
réélu  en  1881,  il  a  publié  des  rapports 


sur  les  caisses  de  secours  et  les  asso- 
ciations. 

HO  FER  (Andréas)  (1767-1810),  pa- 
triote tyrolien.  En  1796  et  en  180311  se 
signala  par  sa  bravoure  dans  les  com- 
bats contre  les  F'rançais  et  jouit  d'une 
grande  popularité.  En  1809,  il  souleva 
ses  compatriotes,  devint  maître  du 
Tyrol,  battit  le  maréchal  Lefebvre. 
mais  fut  livré  aux  Français  (1810)  et 
fusillé.  Il  mourut  en  héros. 

HOFF»ia:%\  (  Johann -Gottfried) 
(176.5-1847),  homme  d'Etat  allemand. 
Professeur  d'économie  politique  à 
Kœnigsberg  (  1807),  conseiller  d'Etat 
(  1808),  directeur  du  bureau  de  la  sta- 
tistique (1810),  il  fut  un  des  promo- 
teurs du  «  Zollverein  »  et  contribua 
à  la  réorganisation  de  l'administra- 
tion prussienne.  Il  assista  aussi, 
comme  diplomate,  aux  congrès  de 
\  ienne  et  de  Paris. 

HOFMANIV  (Karl  de)  (1827),  homme 
d'Etat  allemand.  Avocat,  ministre  des 
affaires  étrangères  de  Hesse-Darm- 
stadt  (1857),  il  combattit  longtemps 
l'influence  prussienne,  fut  président 
du  conseil  des  ministres  (1872),  pré- 
sident de  la  chancellerie  fédérale  de 
l'empire  allemand  (1876),  ministre  du 
commerce  et  des  travaux  publics 
(  1879),  puis  secrétaire  d'Etat  du  gou- 
vernement  d'Alsace- Lorraine  (1880). 

HOLENLOH  É  -SCHILLIIVGSFIRST 
(Clovis-Charles-\'ictor,  prince  de) 
(1819),  homme  d'Etal  prussien.  Mem- 
bre du  Parlement  bavarois  (1846).  il 
défendit  les  idées  unitaires,  devint 
premier  ministre  (1866)  et  tenta  de 
réaliser  l'union  fédérale  des  Etats 
allemands.  Il  n'y  réussit  pas,  démis- 
sionna en  1870,  fut  élu  au  Reichstag, 
remplaça  le  comte  d'Arnim  à  l'am- 
bassade de  France  (1874),  devint  ad- 
ministrateur de  l'Alsace- Lorraine 
(  1885)  et  chancelier  de  l'Empire  (1894). 

HOLLAAD  (Henri-Richard  V.\ssall 
Fox.  baron)  (1773-1840),  homme  poli- 
tique anglais.  Neveu  de  Fox,  imbu 
d'idées  libérales,  il  entra  à  la  Chambre 
des  lords  en  1796,  fit  toujours  cause 
commune  avec  la  Chambre  basse, 
fut  lord  du  sceau  privé  (  1806)  et  chan- 
celier du  duché  de  Lancastre  (1830). 

HOORROLCK  (Van).  CV.  AspRE  [Ba- 
ron d'";.) 

HOOD  (.\lexander).  (\ .  Bridport 
:Lordl.) 

HORTEXSE  (Eugénie  de  Beaimar- 

NMS).   (\  .    BkAUHARNAIS.) 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


135 


HORVATH  (Michel)  (1809-1878), 
homme  politique  hongrois.  EvèqLie 
de  Csanard  (1848),  il  eut  le  porlc- 
feuille  des  cultes  et  de  l'instruction 

tmblique  dans  le  gouvernement  de 
^ossuth,  passa  à  l'étranger,  rentra 
en  Hongrie  en  1866,  fut  député  de 
Szegedin,  puis  de  Budapest  et  se 
rangea  dans  le  parti  Déak. 

HOUVATH  (  Balthazar)  (  1822),  homme 
politique  hongrois.  Avocat,  député 
en  1848,  emprisonné  par  la  réaction,  il 
soutint  comme  député,  de  1860  à 
■1867,  le  parti  Déak,  et  fut  ministre 
de  la  justice  de  1867  à  1871. 

HORVATOVITCH  (Georges)  (1835), 
général  et  homme  politique  serbe.  11 
se  distingua  dans  la  guerre  serbo- 
turque  (1876).  puis  dans  celle  de  1877- 
1878,  et  représenta  la  Serbie  à  Pé- 
tersbourg  (1880-1885).  Ministre  de  la 
guerre  (1885-1887),  il  devint  un  des 
chefs  du  parti  progressiste. 

HOSEÏIV  ou  HOSSEÏÎV  (1773-1838), 
dernier  dey  d'Alger,  mort  h  Alexan- 
drie (Egypte).  En  1827,  il  frappa 
de  son  chasse-mouches  le  consul 
français  Deval,  et  quitta  Alger  avec 
ses  trésors  lorsque  le  maréchal  de 
Bourmont  s'empara  de  la  ville  (1830). 

HOtSTOlV  (Samuel)  (1793-1863),  gé- 
néral et  homme  politique  américain. 
Il  servit  contre  les  Anglais  en  1813, 
devint  avocat,  député  du  Tennessee 
au  Congrès  (1823),  gouverneur  de 
cet  Etal  (1827),  partit  chez  les  Che- 
rokces  en  1829  et  défendit  leur  cause 
h  \\'ashinglon.  Il  aida  le  Texas  à 
proclaner  son  indépendance  (1836), 
battit  Santa-Anna,  et  fut  le  premier 
président  du  Texas,  puis  son  rejiré- 
sentant  au  Sénat  fédéral  (1845).  Gou- 
verneur du  Texas  (1859),  il  se  retira 
en  1861. 

HOVELACQUE  (Alexandre-Abel) 
(1843-1896).  Conseiller  municipal  de 
Paris  (1878),  réélu  en  1881  et  en  1886, 
il  s'inscrivit  au  groupe  de  l'autono- 
mie communale  et  prit  une  grande 
part  à  la  campagne  de  laïcisation. 
Député  du  XlIParr.  de  Paris  (1889). 
réélu  en  1893.  il  siégea  i"!  l'extrême 
gauche.  Il  a  laissé  de  nombreux  ou- 
vrages de  linguistique  et  d'anthro- 
pologie. 

IIOWE  (.Joseph)  (1804-1873),  homme 
poli  tique  anglais. Ouvrier  typographe, 
puis  député  d'Halifax  au  Parlement, 
il  mena  une  campagne  qui  aboutit  à 
la  formation  d'un  gouvernement  res- 


ponsable delà  Nouvelle-Ecosse (1839) 
dont  il  devint  gouverneur  général 
(1873). 

HOZIER  (Charles  d')  (1775-1846), 
agent  royaliste.  Arrêté  avec  Cadou- 
dal  et  Pichegru,  il  fut  condamné  à 
mort,  et  eut  sa  peine  commuée  en 
quatre  ans  de  détention.  Louis  XVIII 
lui  donna  la  charge  d'écuyercavalca- 
dour  du  comte  aArtois. 

Hi;BBARD(Gustave-Adolphe)(l858). 
Conseiller  municipal  de  Paris  (IB84), 
député  de  Seine-et-Oise  (1885),  il  sié- 
gea à  l'extrême  gauche  et  a  été  réélu 
en  1889  et  1893  député  de  l'arrondis- 
sement de  Pontoise.  Il  échoua  aux 
élections  générales  de  1898,  dans  l'ar- 
rondissement de  Fontainebleau. 

HiJBlVER  (.loseph-Alexander,  baron 
de)  (1811-1892).  diplomate  autrichien. 
Directeur  de  la  correspondance  di- 
plomatique, ministre  plénipotentiaire 
en  France  (1849-1859).  il  eut  le  porte- 
feuille de  la  police  et  fut  chargé  de 
l'ambassade  de  Rome  (1866-1868). 

HDGO  (Victor- Marie)  (1802-1885). 
Pour  ses  travaux  littéraires,  V.  vol. 
BioGRVPiiiK  LiTTi;nAiRE.  Nommé  pair 
de  France  par  Louis-Philippe  (1845), 
il  ne  tarda  pas  à  se  révéler  grand 
orateur  et  prononça  entre  autres  dis- 
cours un  magnifique  plaidoyer  en  fa- 
veur de  l'abrogation  des  lois  d'exil 
contre  les  Bonaparte.  Député  de  la 
Seine  à  la  Constituante  (1848),  il  sié- 
gea à  droite  bien  (|ue 
votant  déjcà  fréquem- 
ment avec  l'extrême 
gauche,  mais  soutint 
la  candidature  du 
prince  Napoléon  à  la 
présidence.  Réélu  à 
la  Législative  (1849), 
il  se  sépara  de  ses 
amis  de  la  droite  et 
passa  d'un  bond  à 
l'extrême  gauche, 
dont  il  devint  le  principal  orateur. 
Il  combattit  avec  vigueur  la  politique 
de  l'Elysée,  prit  une  part  importante 
aux  débats  sur  la  réforme  électorale, 
sur  la  revision  de  la  constitution,  et 
en  novembre  1851,  il  occupa  la  tri- 
bune pendant  plusieurs  séances,  dé- 
nonçant le  coup  d'Etat  et  trouvant 
pour  démasquer  celui  qu'il  appelait 
déjcà  Napoléon  le  Petit  des  mouve- 
ments de  sublime  éloquence  qu'il  ne 
retrouva  jamais  depuis,  au  même 
degré.  .\près  le  coup  d'Etat  du  2  (^é- 


Hugo  (Victor). 


13G 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


cembre  1851,  il  g'agna  Bruxelles  où  il 
écr'wil  Napoléon  le  Petit  (1852).  De  là, 
il  se  rendit  à  Jersey,  puis  à  Guer- 
nesey,  et  rentra  à  Paris  après  le 
4  septembre  1870.  Député  de  la  Seine 
(1871),  il  combattit  les  préliminaires 
de  paix  et  donna  sa  démission  après 
avoir  pris  la  défense  de  Garibaldi 
insulté  par  les  monarchistes.  Retiré 
à  Bruxelles  en  1871,  il  offrit  un  re- 
fuge à  quelques  partisans  vaincus 
de  la  Commune  de  Paris,  fut  expulsé 
de  la  ville  par  le  gouvernement  belge  ; 
nommé  sénateur  en  1876,  siégea  à 
rexlrême  gauche  et  prononça  un  dis- 
cours en  faveur  de  l'amnistie  pour 
les  condamnés  de  la  Commune.  Ré- 
élu en  1882,  il  fut  Tobjet  d'une  mani- 
festation grandiose  à  l'occasion  de 
son  quatre-vingtième  anniversaire. 
Quand  il  mourut,  après  une  agonie 
de  huit  Jours  (mai  1885),  le  concours 
de  tout  un  peuple  fit  de  ses  funérailles 
une  apothéose  et  des  représentants 
des  deux  mondes  suivirent  sa  dé- 
pouille, mise  sur  le  char  des  pauvres, 
et  portée  au  Panthéon. 

H  LGOT(  Louis-Anatole)  (1836).  Maire 
de  Montbard,  député  de  l'arrondis- 
sement de  Semur  (1876),  il  fit  partie 
des  363  et  fut  réélu  en  1877  et  en  1881. 
Sénateur  de  la  Côte-d'Or  (1885)  et 
réélu  en  1894,  il  s'est  occupé  de  ques- 
tions financières. 

HtGLES  (Clovis)  (1851).  Journaliste 
à  Marseille,  il  fut  condamné  à  trois 
ans  de  prison  et6,000  francs  d'amende 
pour  un  article  de  la  Fraternité  (1871), 
se  réfugia  à  Naples  après  un  duel 
dans  lequel  il  avait  tué  un  journa- 
liste bonapartiste 
(1877),  revint  en 
France  et  fut  ac- 
iuilté(1878). Député 
le  Marseille  (1881), 
il  siégea  h  l'extrême 
gauche, encourut  la 
peine  de  la  censure 
et  l'exclusion  tem- 
poraire (1883),  fut 
réélu  en  1885,  sou- 
tint le  général  Bou- 
langer et  se  porta 
comme  socialiste  aux  élections  de 
1893  dans  le  XIX'  arr.  de  Paris.  Il  fut 
élu  et  siégea  au  groupe  socialiste. 
Réélu  en  1898.  —  Pour  ses  travaux 
poétiques,  V.  vol.  Biographie  littk- 

RAIRE. 

HULLIIV   (Pierre-Augustin,    comte) 


Hugues  (Clovis). 


D'Hulst 


(1758-1841).  général  français.  Un  des 
vainqueurs  de  la  Bastille,  il  servit  à 
l'armée  d'Italie,  seconda  Bonaparte 
au  coup  d'Etat  du  18  brumaire  et 
devint  commandant  des  grenadiers 
de  la  garde  consulaire  (1803)  avec 
le  grade  de  général  de  division.  Il 
présida  la  commission  militaire  char- 
gée déjuger  le  due  d'Enghien  (1804), 
fit  les  campagnes  d'Autriche  et  de 
Prusse,  commanda  la  place  de  Pa- 
ris (1812)  et  fut  blessé  par  le  gé- 
néral Mallet,  ce  qui  fit  avorter  la 
conspiration  de  ce  dernier.  Gouver- 
neur de  Paris  pendant  les  Cent-Jours, 
banni  en  1816,  il  rentra  en  1819,  et 
publia  en  1823  une  brochure  justifi- 
cative de  sa  conduite  ^ 
lors  de  l'exécution  du 
duc  d'Enghien. 

Hl'LST  (Maurice  Le- 
sage  d'Hautecœur  d') 
(1841-1896),  prélat  fran- 
çais. Recteur  de  l'Insti- 
tut catholique  de  Paris, 
archidiacre  de  Saint- 
Denis,  député  du  Finis- 
tère (  1892),  réélu  en  1893,  il  siégea  à 
la  droite  légitimiste. 

HUMAlVl\'(Jean-Georges)(  1780-1842). 
Député  du  Bas-Rhin,  puis  de  l'Avey- 
ron,  il  siégea  au  Palais-Bourbon  de 
1820  à  1837,  fut  ministre  des  finances 
(1832-1836),  pair  de  France  (1837)  et 
reprit  le  portefeuille  des  finances  de 
1840  à  sa  mort. 

HIMBERT  1"  (Umberto -Ranierl- 
Carlo-Emanuelo-Giovanni-Maria-Fer- 
dinando-Eugenio  de  Savoie)  (1844), 
roi  d'Italie.  Il  se  dis- 
tingua à  Custozza 
(1866),  succéda  à  son 
père  Victor-Emmi- 
nuel  II  en  1878,  fut 
légèrement  blessé 
par  Passanante  la 
même  année,  vécut 
en  bon  accord  avec 
les  différents  minis- 
tères qui  se  sont  suc- 
cédé depuis,  entra 
dans  la  Triple  Al- 
liance poussé  par  ses  sympathies 
allemandes,  sa  peur  du  parti  répu- 
blicain cl  l'influence  de  sa  femme,  la 
reine  Marguerite. 

HLMBERT(Gustave-Amédée)(1822), 
homme  politique  français.  Professeur 
de  droit  romain  à  Toulouse,  député 
de  la  Haute-Garonne  (1871).  il  siégea 


Humbert  I* 


niOr.RAPHIE  POLITIQUE  DU  DlX-NEUVlK.ME  SIÈCLE 


137 


à  la  eauche  républicaine,  prit  part 
aux  discussions  judiciaires,  fut  élu 
sénateur  inamovible  (1875)  et  fit  par- 
tie du  cabinet  Freycinet  (1S.S2)  comme 
ministre  de  la  justice.  Il  succéda  à 
Belhmont  comme  premier  président 
de  la  Gourdes  comptes  (1890). 
.  HUMRERT  (Alphonse)  (1846).  Il 
combattit  l'Empire,  fut  condamné 
en  1871  aux  travaux  forcés  à  per- 
pétuité pour  sa  participation  à  la 
Commune  de  Paris  et  pour  ses  ar- 
ticles du  Père  Duchesne ,  envoyé 
au  bagne  en  Nouvelle-Calédonie, 
et  revint  en  France  à  l'amnistie. 
Conseiller  municmal  de  Paris  pour 
le  quartier  de  Grenelle  (1886),  il 
présida  le  conseil  municipal  et  re- 
çut, en  cette  qualité,  les  marins 
fusses  (189.3).  Il  fut  élu  député  du 
XV'  arr.  de  Paris  (1893)  avec  un  pro- 
gramme radical  socialiste  dont  il 
s'est  écarté  depuis.  Réélu  en  1898.  H 
a  collaboré  au  Petit  Parisien,  à  l'In- 
transigeant et  à  r Eclair. 

Hl'MBOLD  (Friedrich-WMlhelm- 
Christian-Karl-Ferdinand,  baron  de) 
(1767-18.35),  homme  d'Etat  et  philo- 
logue allemand.  Ministre  résident  de 
Prusse  à  la  cour   pontificale  (1801), 

f)uis  ministre  plénipotentiaire  dans 
e  même  ])oste  (1806),  il  rentra  à 
Berlin  en  1808,  reçut  la  direction 
de  l'instrucllon  publique  et  des 
cultes,  fonda  l'université  de  Ber- 
lin (1810),  prit  part  aux  conférences 
diplomatiques  ae  Francfort,  de  Pa- 
ris, aux  congrès  de  Vienne  et  d'Aix- 
la-Chapelle,  se  montra  d'une  im- 
placable exigence  envers  la  France, 
lut  ambassadeur  à  Londres  (1817) 
puis  directeur  des  affaires  provin- 
ciales et  communales  (1819).  Parti- 
san des  idées  libérales,  il  dut  se  re- 
tirer l'année  suivante  devant  la  ré- 
action victorieuse,  et  se  livra  depuis 


à  ses  travaux  de  philologie  et  de  cri- 
tique. (V.  vol.  Biographie  littéraire.) 

HtSKISSON  (William)  (1770-1830), 
homme  d'Etat  anglais.  Membre  de  la 
Chambre  des  communes  (1796),  il  y 
siégea  jusqu'à  sa  mort  et  prit  une 
part  active  aux  discussions  finan- 
cières et  économiques.  Secrétaire  de 
la  trésorerie  (1803-1809),  administra- 
teur en  chef  des  forêts  (1814),  prési- 
dent du  bureau  du  commerce  et  tré- 
sorier de  la  marine  (1823),  il  eut  le 
portefeuille  de  la  marine  (  1827)  et  périt 
victime  d'un  accident  de  chemin  de 
fer  (1830). 

Hl'SSEIIV-AVI\I  P.\CHA  (1819-1876), 
homme  d'Etat  turc.  Chef  d'état-major 
d'Omer  Pacha,  il  fut  chargé  de"  la 
répression  de  la  Crète  (1869),  mi- 
nistre de  la  guerre  jusqu'en  1871, 
gouverneur  de  Smyrne  et  grand  vizir 
(1874).  A  la  tête  du  complot  qui  ren- 
versa Abd-ul-Aziz  (1876),  il  lit  assas- 
siner ce  dernier,  reprit  le  ministère 
de  la  guerre,  cl  fut  tué  pendant  un 
conseil  des  ministres  par  un  officier 
turc,  dans  la  maison  de  Midhat  Pacha. 

HYACINTHE  LOYSOIV.   (V.  LOVSON.) 

HYDE  DE  NEUVILLE  (Jean-Guil- 
laume, baron)  (1776-18.57).  Agent  de 
l'émigration  en  France,  il  prit  part 
à  l'insurrection  royaliste  du  Bcrry 
(1796),  fut  impliqué  dans  l'affaire  de 
la  «  machine  infernale  »,  se  lia  en 
Amérique  avec  le  général  Moreau  et, 
en  1814  et  1815,  partit  pour  l'Angle- 
terre et  l'I  talie,chargé  de  négociât  ions 
importantes  pour  Louis  XMII.  Mem- 
bre de  la  Chambre  introuvable  (  1815), 
il  représenta  la  France  aux  Etats-Unis 
(1816-1821),  cà  Lisbonne  (1822-1824), 
devint  ministre  de  la  marine  dans  le 
cabinet  Martignac  (  1828)  et  contribua 
à  l'affranchissement  de  la  Grèce.  Il 
rentra  dans  la  vie  privée  en  1830  et  a 
laissé  d'intéressants  Mémoires. 


lERMOLOV.  (V.  Ermolov.) 
IGLESIAS  (Pablo)  (1850),  socialiste 
espagnol.  Membre  du  conseil  fé- 
déral de  l'Internationale  d'Espagne 
(1871),  et  organisateur  du  parti  ou- 
vrier dans  ce  pays. 


IGNATIEV  (Nicolas- Pavlovitch) 
(1832),  général  et  diplomate  russe.  Il 
servit  pendant  la  guerre  de  Crimée 
(1854),  négocia  un  traité  avantageux 
en  Chine  (1860),  fut  ambassadeur  à 
Constantinople  (1864-1877)  et  prit  un 


138 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


grand  ascendant  sur  Al^d-ul-Aziz. 
Ecarté  par  GortchaUov,  après  les  né- 
gociations de  San  Stelano  (1878),  il 
fui  rappelé  au  pouvoir  par  Alexan- 
dre III  qui  le  lit  ministre  dos  do- 
maines, puis  de  l'intérieur  (1881).  Son 
opposition  au  chancelier  de  Giers  lui 
fit  perdre  son  portefeuille  (1882). 

ILG  (Alfred)  (18'iS),  explorateur  et 
ingénieur  suisse.  11  partit  pour  l'Abys- 
sinio  (1878).  gagna  la  confiance  de 
iMénélik,  introduisit  des  réformes 
utiles  dans  le  pays,  et  reçut  le  titre 
de  «  ras  ».  C'est  le  confident  le  plus 
écouté  de  Ménélik  qui  l'a  chargé  de 
missions  politiques  importantes. 

I  M  BRI  A  NI  (Paolo-iùTiiiio)  (1808- 
1877),  homme politiqueitalien.  Député 
au  Parlement  napolitain  et  ministre 
const'tutionnel  en  IB'iS,  exilé  à  la 
contre-révolution  qui  suivit  bientôt, 
il  partit  ):iour  Turin,  enseigna  le  droit 
à  Pise  dont  il  l'ut  député  après  l'an- 
nexion de  la  Toscane  au  Piémont. 
Quand  Naples  fut  libre,  il  eut  le  por- 
tefeuille de  l'instruction  publuiue, 
entra  au  Sénat  italien  en  1863,  devint 
recteur  de  l'université  de  Naples  et 
svnrlic  de  la  ville. 

'iMBRIATM  (Matteo-Renato)  (1843), 
homme  poliliciue  italien.  Fondateur 
à  Xa)iles  de  Vltnlia  irredenta,  membre 
aclifde  PAssocialion  républicaine  des 
droits  de  l'homme,  député  de  Naples 
(I8'.)()),  il  siège  à  l'extrême  gauche  et 
a  réclamé  la  réduction  de  la  liste  ci- 
vile et  des  dépenses  militaires,  un 
changement  de  la  politique  étrangère, 
et  manifesté  ses  sympathies  pour  la 
l'"ra  nce. 

liVFAlVTAnO  (Pedro  de  Toi.edo,  duc 
de  l')  (1773-1841),  général  es]iagnol. 
Il  servit  jusqu'en  1805,  fut  exilé  par 
Godoy,  se  mit  à  la  tète  du  soulève- 
ment général  contre  l'occupation  fran- 
çaise, devint  président  du  conseil  de 
Caslille  (1813)  et  fut  placé  h  la  tête 
du  ministère  (1824).  Il  se  relira  en 
1826  devant  les  menées  des  «  apos- 
loli(|ues  ». 

ISAAC  (Pierre-Alexandre)  (IBfô). 
Avocat,  directeur  de  l'intérieur  à  la 
Guadeloupe  (1879-1884),  sénateur  de 
celle  colonie  (188.5),  cl  réélu  en  1894. 
il  siégea  à  la  gauche  démocratique 
et  s'occupa  des  questions  intéressant 
nos  colonies. 

ISABELLE  II  (Marie-Louise)  (1830- 
1897),  reine  d'Espagne  de  1833  h  1868. 
Fille  de  Ferdinand  \T1.  elle  succéda 


à  son  père  en  vertu  de  la  pragma- 
licjue  de  1830  (|ui  abolissait  la  loi 
salique.  La  régence  fut  exercée 
par  sa  mère  ÎVlarie- 
Christine  jusqu'en 
1840,  puis  par  Es- 
parlero;  elle  fut  dé- 
clarée majeure  en 
1843.  Elle  épousa 
François  d'Assise  de 
Bourbon  (1846),  su- 
bit l'influence  néfaste 
de  son  favori  italien 
Marfori  et  de  la 
nonne  Palrocinio,  et 
"fut  renversée  en  1808. 
Elle  se  réfugia  en  France  et  abdiqua 
en  faveur  de  son  fils  (1870). 

ISAMBEBT  (François-André)  (1792- 
1857).  Avocat  libéral,  il  plaida  de  nom- 
breux procès  politiques  sous  la  Res- 
tauration, fut  nomnjé  directeur  du 
Bulletin  des  loin  et  conseillera  la  cour 
de  cassation  (1830),  député  d'Eure- 
et-Loir  (1830),  de  la  Vendée  (de  1832 
ci  1846),  et  siégea  dans  les  rangs  de 
l'opposition.  Il  représenta  le  dépar- 
tement d'Eure-et-Loir  à  la  Consti- 
tuante (1848),  y  soutint  Cavaignac  et 
rentra  à  la  cour  de  cassation  (1849). 

ISAMBEBT  (François-Honoré-Gus- 
tave) (1841).  Directeur  de  la  presse 
au  ministère  de  Tinté- 
rieur  sous  Gambetta 
(1870-1871),  il  contri- 
bua cà  la  fondation  de 
la  Républiqve  française 
(1871)  dont  il  devint  ré- 
dacteur en  chef  (1879). 
Député  de  ChAteau- 
dun(1889),  il  fut  réélu 
en  1893,  et  forma  un 
groupe  de  la  majorité 
républicaine  à  tendan- 
ces progressistes.  Réélu  en  1898. 

ISKEINDER  PACHA.    (V.  Kabatiieo- 

DOlîV.) 

iSMAÏL  PACHA  (1830-1895).  khédive 
d'Egypte  de  1863  à  1879.  Fils  d'Ibra- 
him Pacha,  il  succéda  h  son  oncle 
Saïd  Pacha  (1863),  encouragea  les 
sciences,  l'agriculture,  surtoulla  cul- 
ture du  coton,  eut  des  démêlés  avec 
la  Compagnie  de  l'isthme  de  Suez  à 
l'instigation  des  Anglais,  donna  à  son 
pays  une  constitution  avec  une  sorte 
de'Chambre  des  députés.  Il  étendit 
sa  domination  sur  le  haut  Nil,  sur  la 
mer  Rouge,  aux  confins  de  l'Abys- 
sinie,  s'attacha  de  plus  en  plus  à  in- 


Isambert. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


139 


Ismaïl  Pacha. 


troduire  la  civilisation  européenne  en 
Egypte,  mais  ébranla  tellement  le 
crédit  de  son  pays  par  des  emprunts 
énormes  faits  à  des 
conditions  onéreu- 
ses que  les  puis- 
sances européen- 
nes durent  inter- 
venir dans  ses  fi- 
nances, même  par- 
ticulières, et  exigé- 
irent  sa  déposition 
(1879).  Il  abdiqua 
en  faveur  de  son 
fils  Tewlik  Pacha, 
partit  pour  Naples 
avec  son  harem, 
puis  s'établit  sur  le  Bosphore  aveè 
une  liste  civile  de  1,250,000  francs. 

ISOARD  (Joachim-Jean-Xavier  d') 
(1766-1839),  prélat  français.  Ami  du 
cardinal  Fesch,  il  fut  attaché  à  l'am- 
bassade de  Rome  (1803),  prit  part  à 
la  négociation  du  concordat  de  1817, 
devint  cardinal  (1828),  archevêque 
il'Auch  (1820)  et  pair  de  France. 

ISTURlzdM'ancisco-JavierdOdTgo- 
1871),  homme  d'Etat  espagnol.  Dé- 
puté en  1822,  il  présida  les  Cortès  en 
1823,  vota  la  suspension  de  Ferdi- 
nand VII,  fut  condamné  à  mort  après 
le  rétablissement  du  roi  et  passa  en 
Angleterre.  Hentréen  Espagne (1834), 
il  siégea  aux  Cortès  dans  les  rangs 
du  parti  avancé,  devint  ministre  des 
affaires  étrangères  (1836),  dut  s'enfuir 
après  l'insurrection  d'août  1836  et 
revint  en  1838.  Dévoué  depuis  à  la 
monarchie,  il  devint  chef  du  pouvoir 
(  1846),  ambassadeur  à  Londres  (  1850- 


1854),  à  Pétersbourg(  1856-1858),  pré- 
sident du  Sénat  (1858),  ambassadeur 
à  Paris  (1863-186'i). 

ITLUBIDE  (Augustin  de)  (1783-1824), 
empereur  du  Mexique.  Il  combattit 
à  partir  de  1810  Hidalgo  et  Morelos, 
les  patriotes  qui  réclamaient  l'indé- 
pendance de  leur  pays,  reçut  en  1814 
le  commandement  de  l'armée  du 
Nord,  fit  volte-face  et  devint  le  chef 
de  la  révolte  en  1820.  11  s'empara  de 
Puebla,  de  Mexico,  et  contraignit  le 
Congrès  à  le  proclamer  empereur 
(1822)  sous  le  nom  d'Augustin  I".  Le 
pays  se  souleva  ;  plusieurs  provinces 
proclamèrent  la  répuiilique  ;  Iturbide 
dut  abdiquer  et  partit  pour  l'Europe 
(1823).  En  1824,  il  revint  au  Mexique, 
dans  l'espoir  de  remonter  sur  le  trône 
à  la  laveur  des  ti'oubles  qui  agitaient 
le  pays,  lut  arrêté  et  conduit  à  Pa- 
dilla  où  le  (Congrès  de  Tamaulipas 
le  fit  immédiatement  fusilier. 

li:\G(lIenri-Félix-Théodore)(l833- 
1896),  général  et  écrivain  français.  Il 
servit  en  Algérie,  pendant  la  guerre 
d'Italie,  entra  au  cabinet  du  minis- 
tère de  la  o^uerre.  fil  la  campagne  de 
1870,  et,  enfermé  à  Metz,  fut  emmené 
en  captivité  en  Allemagne.  Chargé 
de  missions  à  l'étranger  après  1871, 
d'études  militaires  diverses,  il  rentra 
au  cabinet  du  ministère  de  la  guerre 
(1880),  devint  directeur  de  l'artillerie 
à  Brest  et  chef  de  cabinet  du  général 
Boulanger.  Après  avoir  commandé 
une  division  clans  le  Nord,  il  donna 
sa  démission  (1891)  el  fut  élu  député 
de  Dunlverque(1893).  —  Il  a  laissé  de 
nombreux  ouvrages. 


J 


JACOBS  (Victor)  (1838-1891),  homme 
d'Etat  belge.  Député  d'Anvers  (1863), 
il  combattit  âprement  les  libéraux,  et, 
h  la  chute  du  cabinet  Frère-Orban 
(1870),  il  devint  ministre  des  travaux 
publics,  puis  des  finances.  Après  le 
retour  des  libéraux  au  pouvoir,  il 
s'occupa  d'affaires  financières,  ren- 
tra au  ministère  en  1884  avec  le 
portefeuille  de  l'intérieur  et  de  l'in- 
struction publique;  la  loi  sur  l'ensei- 


gnement primaire  qui  diminuait  des 
deux  tiers  le  budget  de  l'enseigne- 
ment et  rendait  les  congrégations 
maîtresses  des  écoles  souleva  une 
vive  opposition  dans  les  villes  belges, 
et  Jacobs  fut  révoqué,  mais  exerça 
depuis  une  véritable  tutelle  sur  le  mi- 
nistère Beernaert  et  maintint  l'union 
dans  le  parti  catholiciue. 

JACOlEMlIVOT  (Jean-François,  vi- 
comte) (1787-1852),  général  français. 


14« 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SlECLE 


Il  fit  les  guerres  de  l'Empire  depuis 
Auslerlilz  jusqu'à  Walerloo,  se  dis- 
tingua aux  Quatre-Bras  où  il  rec;ut 
sept  blessures,  fut  mis  en  demi-solde 
par  la  Restauration,  représenta  le 
département  des  \osges  au  Palais- 
Bourbon  (1827),  siégea  sur  les  bancs 
de  l'opposition  et  vota  l'adresse  des 
221.  Rentré  en  activité  de  service 
après  1830,  il  commanda  les  gardes 
nationales  de  la  Seine  (18'i2J  et  (it 
partie  de  la  Chambre  des  pairs 
(I8'.6). 

ÎACQIES  I",  empereur  d'Haïti.  (\  . 
Dessalinks.) 

ÎACOI'ES  (Remy)  (1817).  Avocat  à 
Oran,  député  de  cet  arrondissement 
(1871),  il  siégea  à  TUnion  républi- 
caine, fut  réélu  en  1876.  en  1877  avec 
les  363  et  en  1881.  devint  sénateur  de 
l'Algérie  (1882)  et  a  été  réélu  au  re- 
nouvellement de  1891. 

JACQLES  (Edouard-Louis-Auguste) 
(1828).  Instituteur  à  Lille,  puis  pro- 
priétaire d'une  distillerie  à  Paris,  il 
devint  conseiller  municipal  du  quar- 
tier de  Plaisance  (.\I\'^arr.)  en  1871' 
et  fut  toujours  réélu  jusqu'en  1889. 
A  cette  date,  le  congrès  républicain 
de  la  Seine  le  choisit  com.me  candidat 
unique  à  opposer  au  général  Bou- 
langer. Il  fut  battu  avec  162,875  voix 
contre  245,236,  passa  aux  élections 
législatives  de  1889  dans  la  1"  cir- 
conscription du  XI'V^  arr.,  et  siégea 
avec  les  radicaux.  Il 
a  été  réélu  en  1893, 
et  ne  s'est  pas  repré- 
senté en  1898. 

lALUZOT  (.Iules) 
(1834).  Directeur  des 
magasins  du  Prin- 
tempfi.  grand  indus- 
triel dans  la  Nièvre, 
il  fut  élu  député  de 
Jaluzot.  Clamecy     en      1889 

comme  conservateur 
révisionniste,  et  réélu  en  1893  et 
1898  comme  libéral  indépendant. 

JAMAIS!  Emile-François)(  1856-1893). 
Avocat  à  Paris,  députédii  Gard(1885), 
il  vota  avec  les  opportunistes,  fut 
réélu  en  1889  et  1893  et  eut  le  sous- 
secrétariat  d'Elat  aux  colonies  dans 
les  cabinets  Loubet  (1892)  et  Ribot 
(1892-1893). 

JAMETFL  (Gustave-Louis)  (1821- 
1893),  homme  politique  français.  Avo- 
cat à  Paris,  dé])uté  de  MonlcHdier 
(1876),  il  m  partie  des  363,  fut  léélu 


en  1877,  1881  el  1885,  et,  proleclion- 
niste  décidé,  fonda  le  groupe  agri- 
cole de  la  Chambre.  Non  réélu  en 
1889,  il  entra  au  Sénat  (1890). 

lAlVSOlV  (Paul)  (1840),  homme  poli- 
tique belge.  Avocat  à  Bruxelles,  il 
défendit  les  idées  socialistes  au  con- 
grès de  Liège  el  dans  les  affaires  du 
Borinage.  Député  de  Bruxelles  (1877), 
il  prit  une  pari  active  aux  débats  sur 
le  péril  clérical,  soutint  Frère-Orban 
lors(|ue  celui-ci  revint  au  pouvoir 
(1878), puis  forma  un  groupe  d'extrême 
gauche  qui  combattit  les  libéraux  et 
les  cléricaux.  Non  réélu  en  1884,  il 
rentra  à  la  Chambre  en  1889  et  y  dé- 
fendit le  suffrage  universel.  Il  se  ral- 
lia ensuile  au  mode  d'élection  dit  du 
«  vote  plural  »  et  échoua  aux  élections 
de  1894  avec  toute  la  liste  libérale. 
Peu  après,  il  entia  au  Sénat  belge. 

ÏAIVSSEIVS  (Jean-Guillaume)  (1762- 
1838),  général  hollandais.  Gouverneur 
de  la  colonie  du  Cap  de  Bonne-Espé- 
rance (1802),  il  ne  put  tenir  contre 
les  troupes  anglaises,  rentra  en  Hol- 
lande et  fut  appelé  par  le  roi  Louis- 
Napoléon  à  la  direction  générale  des 
services  militaires.  Gouverneur  des 
Indes  néerlandaises,  après  l'annexion 
de  la  Hollande  par  Napoléon  I",  il 
fut  pris  par  lorn  Minto,  emmené  en 
Angleterre  et  libéré  en  1812.  Il  passa 
au  service  du  roi  Guillaume  en  1814, 
réorganisa  l'armée  hollandaise,  et 
devint  secrétaire  d'Etat. 

3A1VVIER  DE  LA  MOTTE  (Eugène) 
(  1823-1884).  Préfet  de  la  Lozère  (1853), 
de  l'Eure  (1856),  du  Gard  (1869),  il  se 
réfugia  en  Suisse  après  1870  et  fut 
extradé  comme  concussionnaire.  Ac- 
quitté par  la  cour  d'assises  de  la  Seine- 
Inférieure  (1872),  il  fut  condamné, 
par  la  cour  des  comptes,  à  restituer 
à  l'Etal  une  somme  de  110.832  francs 
(1873)  dont  il  avait  opéré  le  «  vire- 
ment ».  Député  de  l'arrondissement 
de  Bernay  (  1876),  il  fit  partie  du  "roupe 
de  l'Appel  au  peuple,  soutint  le  gou- 
vernement du  Seize-Mai,  fut  réélu  en 
1877  et  1881,  et  se  signala  par  l'extra- 
vagance (|ui  l'avait  déjà  rendu  célè- 
bre comme  préfet. 

j ALBERT  (François,  comte)  (1758- 
1822).  Avocat  à  Bordeaux,  il  fut  mis 
hors  la  loi,  comme  fédéraliste,  en  1793, 
sauvé  par  le  9  thermidor,  devint  mem- 
bre du  Tribunal  (1802),  conseiller 
d'Etal  (1806)  el  collabora  aux  codes 
civil  el  de  commerce.  Gouverneur  de 


BlOGIlAPHlt  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


141 


la  Banque  de  France  (1807),  il  devint 
conseiller  à  la  cour  de  cassation. 

JAl'BERT  (Hippoh  te- François, 
comte)  (1798-1874).  Maître  de  Ibrges 
dans  le  Cher,  député  de  Saint-Amand 
(1831),  réélu  jusqu'en  18V2,  il  l'ut  mi- 
nistre des  travaux  publics  (18'i0)  cl 
entra  à  la  Chambre  des  pairs  (i8'i'i). 
Député  du  Cher  (1871),  il  siégea  au 
centre  droit. 

î.lUCOURT  (Arnail-François  de) 
(1757-1832).  Il  servit  dans  l'armée  sous 
l'ancien  régime,  l'ut  député  de  Seine- 
et-Marne  à  l'Assemblée  législative 
(1791)  et  lit  partie  du  comité  militaire. 
11  émigra  en  1793,  revint  en  France 
après  le  18  brumaire,  fit  partie  du 
Tribunal  (1799),  du  Sénat  (1803),  et 
du  gouvernement  provisoire  qui  rap- 
pela les  Bourl)ons.  Louis  XVI 11  le 
nomma  ministre  d'Etat,  pair  de 
France,  minislre  de  la  marine,  puis 
membre  du  conseil  privé.  11  se  rallia 
à  la  monarchie  de  Juillet  et  donna 
son  approbation  au  coup  d'Etat  du 
2  décembre  1851. 

JALRÉGUIBEURY  (Jean- Bernard) 
(1815-1887),  amiral  français.  Il  servit 
en  Crimée,  en  Cochinchine,  en  Chine, 
gouverna  le  Sénégal  (1860-1863),  lit 
partie  de  l'escadre  de 
l'amiral  Fourichon 
dans  la  mer  du  Nord 
(1870),  passa  à  l'armée 
de  la  Loire  et  com- 
manda sous  Chanzy 
la  1"  division  du  XVi" 
corps.  Préfet  mari- 
time à  Toulon  (1871- 
1875),  ministre  de  la 
marine  dans  le  cal)i- 
netWaddington(  1879) 
et  sénateur  inamovible  (même  année), 
il  reprit  le  portefeuille  de  la  marine 
dans  le  ministère  Freycinet  (1882- 
1883). 

JAURÈS  (Constanl-Louis-J  ean-Ben- 
jamin)  (1823-1889),  amiral  français.  Il 
lit  les  campagnes  de  Crimée,  d'Italie, 
de  la  Cochinchine,  croisa  dans  la  mer 
du  Nord  en  1870  dans  l'escadre  de 
l'amiral  Fourichon,  passa  à  l'armée  de 
la  Loire  comme  général,  fut  député 
du  Tarn  (1871),  sénateur  inamovible 
(1876),  ambassadeur  à  Madrid  (1878), 
à  Pétersbourg  (1882),  et  ministre  de 
la  marinedans  lecabinelTirard(1889). 
JAURÈS  (Jean)  (18.59).  Professeur  de 
philosophie  au  lycée  d'Albi,  député  du 
Tarn  (1885),  il  siégea  au  centre  gauche, 


Jauréguiben-y. 


Jaurès  (Jean). 


échoua  au.\  élections  de  1889  et  fut 
chargé  d'un  cours  complémentaire  à 
la  faculté  de  Toulouse.  Député  d'Albi 
(1893)  avec  un  pro- 
gramme socialiste 
après  avoir  soutenu 
la  grève  de  Car- 
maux,  il  devint  le 
grand  orateur  du 
groupe  socialiste. 
Non  réélu  en  1898, 
il  a  conduit  dans 
la  Petite  République, 
ainsi  (jue  dans  les 
réunions  publiques, 
une  campagne  ac- 
tive en  faveur  de  la 
revision  du  procès  Dreyfus.  Par  son 
influence  et  son  action  incessante, 
M.  Jaurès  a  certainement  beaucoup 
contribué  à  gagner  la  grande  majo- 
rité du  parti  militant  socialiste  à  la 
cause  de  la  revision  du  procès,  et 
c'est  à  l'occasion  de  cette  altitude 
qu'il  se  sépara  avec  éclat  de  M.  Ro- 
chefort,  partisan  non  moins  résolu 
du  maintien  de  la  chose  jugée. 

ÏAVAL  (Léopold)  (180'j-1872).  Ban- 
quier Israélite  alsacien,  il  s'associa 
à  un  grand  nombre  d'affaires  indus- 
trielles (omnibus  de  Paris,  chemins 
de  fer  d'Alsace,  etc.),  fut  élu  député 
de  l'Yonne  (1857),  se  mêla  aux  débats 
d'affaires  en  libre-échangiste  éloquent, 
fut  réélu  en  l!^63  et  1869  et  lit  de 
l'opposition  à  l'Empire  avec  le  tiers 
parti.  11  représenta  encore  le  dépar- 
tement de  l'Yonne  à  l'Assemblée  na- 
tionale (1871). 

j.W'R  (Ilippolytc-Paul)  (1801).  Pré- 
fet de  plusieurs  départements  (1834- 
18'i5),  pair  de  France  (1845),  ministre 
des  travaux  publics  (1847-1848),  il  ren- 
tra dans  la  vie  privée  à  la  révolution 
de  1848  et  fut  longtemps  administra- 
teur des  chemins  de  fer  de  l'Est. 

J  E  A  Bf  (  Baptiste- Joseph-Fabian-Se- 
bastian)  (1782-1859),  archiduc  d'Au- 
triche. H  combattit  la  France  de  1800 
à  1809,  fut  vaincu  à  Hohenlinden,  se 
retira  du  service  après  Wagram  à 
la  suite  de  polémiques  violentes  avec 
son  frère  l'archiduc  Charles,  devint 
populaire  en  Styrie  où  il  développa 
l'agriculture  et  l'industrie,  suppléa 
l'empereur  d'Autriche  en  1848  et  fut 
nommé  par  l'Assemblée  de  Francfort 
administrateur  général  de  l'Empire. 

JEAN  (Nepomuk-Maria-Joseph) 
(1801-1873),  roi  de  Saxe.  Il  arriva  au 


14-2 


ENCÏCLUl'EDlt  rUPULAlRE  DU  VLNGTIEME  SIECLE 


trône  en  1854,  montra  de  l'hostilité 
à  la  politique  prussienne,  quitta  son 
royaume  en  1866  lors  de  la  guerre  et, 
à  son  retour,  dut  entrer  dans  la  Con- 
fédération du  Nord. 

JEAIV  B0>  SAIÎVT-A^DRÉ.  (V.  Saint- 
ANDHli.) 

.1ECKER  (Jean-Baptiste)  (1810-1871), 
banquier  suisse.  IHbndaau  Me.xique 
une  banque  très  importante,  lut 
chargé  par  le  président  Miramon 
(1859)  de  la  conversion  de  la  dette 
intérieure,  et  émit  des  «  bons  »  que 
Juarez,  devenu  président,  ne  voulut 
pas  accepter.  Jecker,  expulsé,  céda 
ses  actions  et  ses  droits  sur  la  So- 
nora  à  la  France  et  fut  un  agent  in- 
direct de  l'intervention  de  Napo- 
léon 111  au  Me.xique.  Arrêté  à  F^aris 
le  lu  mai  1871,  il  fut  emprisonné  avec 
les  otages  de  la  Commune  et  fusillé 
avec  eux  le  26  mai. 

ÎEFFEUSOÎV  (Thomas)  (1743-1826), 
président  des  Etats-Unis.  Avocat  et 
membre  de  la  Chambre  de  Virginie, 
il  prit  une  place  prépondérante  dans 
le  parti  national  américain,  et  rédi- 
gea l'acte  de  la  déclaration  d'indé- 
pendance (1776).  Gouverneur  de  l'Etat 
de  Virginie  (1779-1781),  chargéde  né- 
gocier en  Europe  les  traités  de  com- 
merce (1784),  il  rempla(;a  Franklin  à 
Paris  comme  ministre  plénipoten- 
tiaire (1785-1789),  devint  secrétaire 
d'Etat  dans  le  cabinet  de  Washing- 
ton (1790),  et  chef  des  républicains. 
Partisan  de  la  France,  il  eut  pour 
adversaire  Ilamilton,  le  chef  des  fé- 
déralistes, donna  sa  démission  et  de- 
vint peu  après  vice-président  de  la 
République,  puis  président  (1801).  11 
simplifia  le  cérémonial,  obtint  de  la 
France  la  cession  de  la  Louisiane 
(18o:i),  fut  réélu  président  en  1805, 
interdit  au.\  navires  de  guerre  anglais 
les  eaux  américaines  (1807),  refusa 
un  troisième  mandat  en  18()9,  se  re- 
lira dans  sa  résidence  de  Monlicello 
et  s'occupa  de  la  création  de  l'uni- 
versité de  Virginie.  Ce  fut  un  ratio- 
naliste décidé,  proclamant  le  droit 
naturel,  imbu  de  tendances  démocra- 
tiques et  de  la  philosophie  des  ency- 
clopédistes français. 

JELLACHICII  (Joseph)  (1801-1859), 
général  croate.  Nommé  ban  de  Croa- 
tie (1848),  il  résista  aux  prétentions 
hongroises,  marcha  sur  Vienne  révol- 
tée et  y  entra  après  avoir  battu  les 
Hongrois  à  Schwechal.  De  la,  avec 


Joffi'in. 


Windischgraetz,  il  pénétra  en  Hongrie 
et  prit  Buda  et  Pest  (18'i9).  L'empe- 
reur le  nomma  feld-zeugmeister. 

jein'KIKSOjV,  comte  de  Liverpool. 
{\'.  ce  nom.) 

JÉRÔME  BOXAPARTE.  (V.  BONA- 
PARTE.) 

JERVIS  (John),  lord  Saint-Vincent. 
(Y.  ce  nom.) 

JOACHIM,  roi  de  Naples.(V.MuR\T.) 

ÎOFFRIN  (Jules -François- Alexan- 
dre) (1846-1890).  Ouvrier  mécanicien, 
compromis  dans  les 
affaires  de  la  Coni- 
mune  de  Paris  (1871), 
il  se  réfugia  à  Lon- 
dres, fut  élu  après 
l'amnistie  conseiller 
municipal  de  Paris 
(1882-1889),  devint  le 
chef  du  parti  ou- 
vrier «  possibiliste  » 
et  député  du  XVII 1° 
arr.  (1889)  par  5,500 
électeurs  contre  les  7,811  du  général 
Boulanger.  Il  n'en  fut  pas  moins  pro- 
clamé élu. 

JOHN  (Franz,  baron  de)  (1815-1876), 
général  autrichien.  Il  combattit  à  Cus- 
tozza  (1848);  chef  'd'état-major  de 
larchiduc  Albert  dans  la  campagne 
d'Italie  de  1866,  il  fut  ensuite  mi- 
nistre de  la  guerre  (1866-1868). 

JOHNSON  (Andrew)  (1808-1875),  pré- 
sident des  Etats-Unis.  Député  démo- 
crate à  la  législature  du  Tennessee 
(1835),  sénateur  (1841)  et  gouverneur 
du  même  Etat  (1853),  il  devint  mem- 
bre du  Sénat  fédéra!  en  1857.  Il  vota 
avec  les  sudistes,  mais  se  sépara 
d'eux  au  moment  de  la  guerre  de  la 
Sécession,  fut  nommé  vice-président 
de  la  République  (I86'i)  et  président 
après  la  mort  de  Lincoln  (1865).  Ses 
opinions  démocratiques  lui  aliénèrent 
le  parti  républicain  et  il  opposa  son 
«  veto  »  à  de  nombreux  actes  de  la 
majorité,  destitua  plusieurs  minis- 
ti'cs,  entre  autres  le  ministre  de  la 
guerre  Stanton,  fut  mis  en  accusa- 
tion devant  le  Sénat  (1868)  (|ui  ne  put 
réunir  les  deux  tiers  de  ses  voix  pour 
le  condamner.  Il  se  retira  en  1869  cl 
ne  fut  pas  même  accepté  comme 
candidat  par  les  démocrates. 

JOIGNEAUX  (Pierre)  (1815-1892), 
agronome  français.  Député  de  la 
Côte-d'Or  à  la  Constituante  et  à  la 
Législative  (1848-1851),  il  siégea  à 
l'exlrênie  gauche,  fonda  la  Gazette  du 


ÈIOGRAPHlË  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


143 


î;///a(/e,  journal  républicain  populaire, 
fut  expulsé  après  le  coup  d'Iitat  de 
1851  et  revint  à  l'amnistie  de  iiô9. 
Député  de  la  Côte-d'Or  (1870),  il  l'ut 
réélu  jusqu'à  son  entrée  au  Sénat 
(1889).  —  Il  a  laissé  des  ouvrages 
d'agronomie. 
JOIIWILLE    (Prince   de).    (\'.     Oh- 

LÉANS.) 

JOLIBOIS  (Eugène)  (1819).  Avocat 
à  Paris,  procureur  général  (18*19). 
préfet  de  la  Savoie  (1863),  conseiller 
d'Etat  (1866),  il  fut  député  de  Saintes 
(1876),  fit  partie  du  groupe  de  TApi^el 
au  peuple,  dont  il  devint  un  des 
chefs,  et  fut  réélu  jusqu'en  1889. 

JOLLlVET  (Adolphe)  (1799-18 18).  Dé- 
puté d'Ille-et-Vilaine  de  1S.33  à  I8'i8, 
il  se  montra  un  fidèle  soutien  de  la 
monarchie  de  .Juillet  et  fut  tué  dans 
le  jardin  des  Tuileries  le  24  février 
1848. 

îOLY(Albert-IIenri)(l8'i'i-l880).  Avo- 
cat à  Versailles,  il  défendit  devant 
les  conseils  de  guerre  les  partisans 
de  la  Commune,  entre  autres  Roche- 
fort  et  Rossel,  fut  élu  député  de 
Versailles  (1876)  et  siégea  à  l'Union 
républicaine.  Un  des  363,  il  fut  réélu 
en  1877. 

ÎONIVART  (Célestin-.\uguste)  (1857). 
Directeur  des  affaires  algériennes 
au  ministère  de  l'intérieur  (1881),  dé- 
puté de  Saint-Omer  (1889),  réélu 
(1893),  ministre  des  travaux  publics 
dans  le  ministère  Casimir- Perler 
(1893-1894). 

ÎORDAIV  (Camille)  (1771-1821).  Après 
l'échec  de  l'insurrection  royaliste  de 
Lyon  (1793),  il  se  réfugia  en  Suisse; 
député  d:.  Rhône  au  conseil  des 
Cinq-Cents,  il  fut  un  des  chefs  de 
l'opposition  royaliste  ;  député  de  l'Ain 
de  1816  jusqu'à  sa  mort. 

JOSEPH  BONAPARTE.  (V.  Bona- 
parte.) 

JOSÉPHIINE  DE  BEAIIIARXAIS.  (V. 
Beai'iiarnais.) 

JOtRDAîV  (,Iean-Baptiste,  comte) 
(1762-1833),  maréchat  de  France.  Il 
prit  part  à  la  guerre  d'Améri(|uc,  re- 
joignit Dumouriez  à  l'armée  du  Nord 
(1790),  gagna  la  bataille  de  Watti- 
gnies  (1793),  et,  devenu  suspect,  re- 
vint à  Limoges.  En  1794,  il  reçut  le 
commandement  en  chef  de  l'armée  de 
Sambre-et-Meuse,  fit  des  prodiges  de 
valeur  jusqu'en  1796,  fut  obligé  de 
se  retirer  sur  le  Rhin  et  subit  plu- 
sieurs échecs  à  la   suite  dcscjucls  il 


fui  disgracié.  Député  de  la  Haute- 
\  ienne  au  conseil  des  Cinq-Cents,  il 
(it  voler  la  loi  de  la  conscription 
militaire  (1798),  fut  cette  même  année 
nommé  parle  Direc- 
toire commandant 
de  l'armée  du  Da- 
nube, remit  l'armée 
entre  les  mains  de 
Masséna  après  la 
défaite  que  lui  infli- 
gea l'archiduc  Char- 
les (1799),  et  reprit 
sa  place  aux  Cinq- 
Cenls.    Adversaire 

du  coup    d'Elat    du  JourUan. 

is  brumaire,  il  ac- 
cepta le  posle  d'ambassadeur  près 
la  Républiciue  cisalpine  (1800),  de 
conseiller  d'Etat  (1802)  et  de  com- 
mandant des  troupes  de  la  Lombar- 
die  (KSO'i)  avec  le  titre  de  maréchal 
de  France.  Il  suivit  Joseph  Bona- 
parte à  Naples,  puis  en  Espagne, 
devint  major  général  de  l'armée,  se 
heurta  au  mauvais  vouloir  des  ma- 
réchaux de  Napoléon  1"'  et  démis- 
sionna en  1813  après  la  défaite  de 
\  iltoria.  Il  adhéra  à  la  déchéance  de 
l'empereur,  reprit  du  service  pendant 
les  Cenl-Jours,  se  rallia  de  nouveau 
à  Louis  X\"1II  qui  le  nomma  gouver- 
neur de  CrenoijJe  (1816)  et  pair  de 
France  (1819).  Sous  la  monarchie  de 
Juillet,  il  devint  ministre  des  affaires 
étrangères  (1830)  et  gouverneur  des 
Invalides. 

ÎOLRXAILT  (Léon)  (1827-1892). 
Maire  de  Sèvres  (1870),  député  de 
Seine-et-Oise  (  1871),  il  fit  partie  de  la 
gauche  républicaine,  fut  élu  député 
de  Versailles  (1876)  et  réélu  en  1877 
avec  les  363.  Conseiller  d'Etat  et  se- 
crétaire général  du  gouvernement  de 
l'.\lgérie  (1879),  il  rentra  à  la  Cham- 
bre'comme  député  de  Versailles  (1881) 
et  fut  élu  sénateur  de  Seine-et-Oise 
(1886). 

JOLVEXtEL  (Blaise-François-Alde- 
gonde,  chevalier  de)  (1762-1840).  Maire 
de  \  ersailles  (1813),  député  de  celle 
ville  au  Palais-Bourbon  (1821-1824  et 
1827-1830),  il  vota  avec  le  parti  libéral, 
fut  réélu  sous  la  monarchie  de  Juillet 
jusc|u'à  sa  mort  et  soutint  la  politique 
ministérielle.  —  Son  fils  Ferdinand- 
Aldegonde  (I80i-1873)  fut  député  de 
Paris  de  1840  à  1848,  siégea  au  centre 
gauche,  devint  conseiller  d'Etat  pen- 
dant la   lîépubliciue   de  1848  et   fut 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Juarez. 


144 

proscrit  après  le  2  décembre  1851. 
Député  en  1871,  il  vola  avec  la  gauche 
républicaine.  .   . 

il)  IREZ  (Benito)  (1806-1872),  prési- 
dent de  la  République  mexicaine. 
Issu  d'une  famille  indienne,  avocat  à 
Oaxaca  (1834),  député  au  congrès 
fédéral  de  Mexico  (1856),  il  fut  élu 
président  de  la  cour  suprême  de 
uslice  (1857),  se  déclara  le  chef  de 
l'Etal  en  1858après 
lachutedeComon- 
forl  el  lutta  contre 
Miramon  qu'il  re- 
foula juscju'à  Mexi- 
co (i860)  dont  il 
s'empara  (1861). 
Président, il  affran- 
chit le  Mexique  de 
la  prédominance 
cléricale,  et  eut 
bientôt  à  suppor- 
ter le  choc  de  l'in- 
vasion française  (1862).  Juarez  dis- 
puta le  pays  pied  à  pied,  et  le  con- 
cours des  Etats-Unis  en  1865  lui 
assura  le  succès.  Après  la  mort  de 
Maximilien  fusillé  à  Queretaro  (1867), 
Juarez  se  fit  réélire  président,  donna 
une  vigoureuse  impulsion  aux  atiai- 
res,  établit  la  liberté  de  la  presse  el 
promulgua  une  amnistie  générale 
(1869).  Il  fut  encore  réélu  en  1871. 

ïULLIE!V(Marc-Antoine)(  1775-1848), 
dit  de  Paris.  Attaché  à  Robespierre, 
il  reçut  du  comité  de  Salut  public 
plusieurs  missions  dans  l'Ouest  el  le 
Midi,  celle  entre  autres  de  capturer 
et  faire  exécuter  les  girondins  fugi- 
tifs et  cachés  à  Bordeaux;  arrête 
après  le  9  thermidor,  il  fut  relâché  à 
l'amnistie  du  3  brumaire  an  A  el  com- 
promis dans  la  conspiration  de  Ba- 
beuf. Il  suivit  Bonaparte  en  Egypte, 
devint  plus  lard  commissaire  des 
guerres  à  l'armée  d'Italie  el  inspec- 
teur aux   revues,  fui  arrêté  en  1813 


pour  avoir  attaqué  !e  despotisme  de 
Napoléon  I",  et  servit  les  Bourbons 
(comme  inspecteur  d'artillerie)  qui 
le  disgracièrent  bientôt. 

JUNOT  (Andoche,  duc  d'ABRANTÈs) 
(1771  1813),  général  français.  Volon- 
taire en  1792,  il  se  distingua  i)ar  sa 
bravoure  pendant  les  guerres  de  la 
Révolution,  suivit  Bonaparte  en  Italie 
el  en  Egypte,  reçut  le  commande- 
ment de  la  place  de  Paris  (1800), 
l'ambassade  de  Portugal  (180'i),  quitta 
son  poste  sans  autorisation  (180o), 
assista  à  Auslerlitz  et  obtint  le  gou- 
vernement militaire  de  Paris  (1806). 
Envoyé  en  Portugal  comme  gouver- 
neur général  (1807),  il  se  fil  remar- 
quer à  Lisbonne  par  ses  violences 
el  sa  dissipation,  fut  battu  par  Wel- 
lington (1808),  signa  la  capitulation 
de  Cintra  et  rentra  en  France.  Na- 
poléon I",  mécontent  de  lui,  l'envoya 
en  Espagne  où  il  le  remplaça  bientôt 
après  par  Lannes,  lui  donna  un  com- 
mandement en  sous-ordre  à  l'armée 
d'Allemagne  (1809)  el  le  mit  sous  les 
ordres  de  Masséna  en  Portugal  (1810- 
1811).  Junol  prit  part  à  l'exoédition 
de  Russie  (1812),  gouverna  les  pro- 
vinces illyriennes,  et,  de  retour  à 
Monlbard  (Côte-d'Or),  chez  son  père, 
perdit  la  raison  et  se  jeta  par  une 
fenêtre.  Il  mourut  peu  après. 

îUNOT  (Loure  Permon,  Mme)  (1784- 
1838),  duchesse  d'Abrantès,  femme 
du  précédent.  Bonaparte,  qui  avait 
songé  à  l'épouser,  la  donna  pour 
femme  à  Junol,  son  fidèle  lieutenant. 
Elle  afficha  à  Paris,  puis  à  Lisbonne, 
un  luxe  extraordinaire  el,  après  la 
disgri\ce  de  son  mari,  intrigua,  avec 
les  ennemis  de  Napoléon  I".  Elle 
a  laissé  de  nombreux  écrits  semi- 
historiques,  des  romans,  et  ses 
volumineux  Mémoires  (1831-1834, 
18  vol.  111-8°),  curieux,  mais  très  sus- 
pects. 


K 


KABLÉ  (Jacques)  (1830-1887).  Avo- 
cat à  Strasbourg,  il  rendit  pendant 
le  siège  de  cette  ville  (1870)  de  grands 
services  à  ses  concitoyens,  tut  élu 
député    du   Bas-Rhin  à  l'Assemblée 


nationale  (1871),  vola  contre  la  paix 
et  démissionna  avec  ses  collègues 
d'Alsace-Lorraine.  Conseiller  muni- 
cipal de  Strasbourg  (1871-1873),  dé- 
puté au  Reichstag  ll878-1887),  il  ne 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


145 


cessa  de  prolester  contre  l'annexion. 

KALERGIS  (Dimitri)  (1803-1867), 
homme  d'Etat  grec.  Il  prit  une 
grande  part  à  la  guerre  de  l'indé- 
pendance de  son  pays,  l'ut  gouver- 
neur d'Athènes  {1843-'l845),  quitta  la 
Grèce  à  la  chute  du  cabinet  Mavro- 
cordato  (18-15),  tenta  une  descente 
sur  les  côtes  pour  renverser  le  roi 
Othon,  fut  arrêté  et  relâché  quelque 
temps  après,  devint  ministre  de  la 
guerre  (1854),  ministre  plénipoten- 
tiaire à  Paris  (1861)  et  eut  une  part 
importante  dans  les  négociations  cjui 
amenèrent  l'avènement  deGeorges  I". 

K.4.L1V0KY  (Gustave,  comte  do) 
(1832-1898),  homme  d'Etat  autrichien. 
Il  entra  dans  la  carrière  diploma- 
tique, fut  ministre  plénipotentiaire  à 
Rome  (1871),  à  Copenhague  (1874), 
ambassadeur  à  Pélersbourg  (1880), 
et  ministre  des  affaires  étrangères 
à  la  mort  de  Haymerlé  (1881).  11 
amena  l'entrevue  des  trois  empe- 
reurs à  Skierniewice  (1884),  et  Joua 
un  grand  rôle  dans  le  pacte  de  la 
Triple-Alliance  (Allemagne,  Autriche- 
Hongrie  et  Italie). 

KAIV.IRIS.  (\".  Canaris.) 

K.4RAGF.0r,GES  PÉTROVITCH  OU 
CSERNI  (Georges  le  Noir)  (1752- 
1817),  fondateur  de  l'indépendance 
serbe.  Il  servit  dans  l'armée  autri- 
chienne contre  la  Turquie  (1788- 
1791),  puis  dans  l'armée  du  sultan, 
se  mit  à  la  tête  des  insurgés  serbes 
(1804),  infligea  de  sérieuses  défaites 
aux  troupes  turques  et  fut  nommé 
chef  de  la  nation  serbe  (1805).  Il  bat- 
tit le  pacha  de  Bosnie  et  celui  de 
Scutari  à  plusieurs  reprises,  s'em- 
para de  Belgrade  (1807),  fut  aidé  par 
un  corps  d'armée  russe  qui  intervint 
en  Bulgarie  (1809),  mais  ne  put  tenir 
devant  les  forces  écrasantes  qui  en- 
vahirent ia  Serbie  (1813).  Il  quitta  Bel- 
grade, s'établit  en  Bessarabie  et  s'af- 
filia à  l'hétairie  grecque.  Il  tenta  de 
rentrer  en  Serbie  (1817)  et  fut  assas- 
siné par  un  chef  serbe,  Vouïtsa,  son 
ancien  lieutenant. 

KARAGEORGÉVITCH  (Alexandre) 
(1806-1885),  prince  de  Serbie,  fils  du 
précédent.  Il  servit  dans  l'armée 
russe,  puis  dans  l'armée  serbe  et 
fut  élu  prince  de  Serbie  à  la  suite 
des  troubles  de  Voutchitch  (1842). 
Reconnu  par  le  sultan  (l&'i3),  il  s'ap- 

[)uya  sur  lui  et  s'aliéna  les  naliona- 
istes  qui  le  déposèrent  en  1858.  Im- 


pliqué dans  l'assassinat  d'Obreno- 
vitch  (1868),  il  fut  condamné  par 
contumace  à  vingt  ans  de  prison. 
L'Autriche  refusa    son   extradition. 

KARATHEODORY  (Alexandre)  ou 
ISKEKDER  PACHA  (1833),  homme 
d'Etal  ottoman.  Il  entra  dans  la  diplo- 
matie, devint  sous-secrétaire  d'Etat 
(1876)  aux  affaire  étrangères,  pacha 
et  gouverneur  de  Crète  (1878),  puis 
ministre  des  affaires  étrangères. 

KARAYELOV  (Petko)  (1840),  homme 
politique  bulgare.  Professeur  libre  en 
Russie,  il  rentra  en  Bulgarie  lorsque 
celle-ci  fut  affranchie,  devint  prési- 
dent du  premier  Sobranié  (1879).  mi- 
nistre des  finances  et  président  du 
conseil  (1880).  De  nouveau  chef  du 
cabinet  (1884),  il  fut  un  des  trois  ré- 
gents nommés  après  le  départ  du 
prince  Alexandre,  entra  dans  l'oppo- 
sition à  l'avènement  du  prince  Fer- 
dinand, fut  compris  dans  un  procès 
politique  à  la  suite  du  complot  du 
major  Panitsa,  condamné  à  cinq  ans 
de  prison,  et  amnistié  en  1895. 

KAROLYI  (.\loys,  comte)  (1825),  di- 

Êlomate  autrichien.  Ambassadeur  h 
erlin,  il  eut  à  discuter  avec  la 
Prusse  les  préliminaires  de  la  paix 
de  Prague  (1866),  reprit  son  poste 
(1871-1878),  puis  celui  de  Londres 
(1878-1888). 

KATKOV  (Michel -Nikiforovitch) 
(1818-1887),  publiciste  russe.  Direc- 
teur de  la  Gazette  de  Moscou  (1850), 
il  incarna  les  idées  du  parti  vieu.x- 
russe  et  combattit  le  libéralisme.  11 
exerça  une  grande  influence  sur  la 
politi(|ue  nationale  russe. 

KALLBARS  (Alexandre,  baron  de) 
(1844),  général  russe.  Il  servit  en 
Asie,  fut  chargé  de  négociations  à 
Kachgar  (1872)  et  devint  ministre  de 
la  guerre  en  Bulgarie  (1882-1883). 

KELLER  (Augustin)  (1805-1883), 
homme  d'Etat  suisse.  Membre  radi- 
cal du  grand  conseil  d'Argovie  (  1835), 
il  demanda  la  suppression  des  cou- 
vents argoviens,  ce  qui  amena  la 
guerre  du  Sonderbund  et  la  consti- 
tution de  la  Suisse  moderne.  Membre 
de  l'Assemblée  fédérale  depuis  1848, 
landammann  de  son  canton,  il  a 
excercé  pendant  plus  de  quarante 
ans  une  grande  influence  dans  son 
pays. 

KELLER  (Emile,  comte)  (1828).  Dé- 
puté du  Haut-Rhin  (1859),  il  échoua 
en  1863  et  fut  renommé  en  1869.  Il 


BIOGRAPHIE   POI.ITIQUK  DU  XIX"  S.  —  1, 


10 


UG 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Kellermann. 


se  sio^nala  par  ses  convictions  ca- 
tholiques, représenta  le  Haut-Rhin  à 
l'Assemblée  nationale  (1871)  et  dé- 
missionna après  le  vote  de  la  paix. 
Député  de  Belfort  (1871),  il  siégea  à 
droite,  appuya  le  cabinet  Broglie, 
fut  réélu  en  1876,  1877  et  1885. 

KELLERMANN  (François-Chris- 
tophe  de,  duc  de  \'almy)  (1735- 
1820) ,  maréchal  de 
France.  Pour  sa  car- 
rière militaire,  V.  vol. 
Biographie  militaire. 
Il  entra  au  Sénat  con- 
servateur après  le 
18  brumaire,  fut  em- 
ployé sous  l'Empire 
dans  les  formations 
d'armée  de  seconde 
ligne, entra  à  la  Cham- 
bre des  pairs  sous  la 
Restauration  et  sié- 
gea parmi  les  libéraux. 

KÉRATRY(Auguste-Hilarion)(17(i9- 
1859).  Député  du  Finistère  (1818),  il 
vota  avec  les  libéraux,  fit  paraître  de 
vigoureuses  brochures  contre  le  mi- 
nistère doctrinaire,  fut  réélu  en  1822, 
puis  en  1827  par  l'arrondissement 
des  Sables-d'Olonne,  et  vota  l'adresse 
des  221.  Il  prit  une  part  active  à 
l'établissement  de  la  monarchie  de 
Juillet,  fut  nommé  conseiller  d'Etat 
(1830),  député  des  Sables-d'Olonne 
jusqu'en  1837,  date  à  laquelle  il  en- 
tra à  la  Chambre  des  pairs.  Il  pro- 
lesta contre  la  révolution  de  Février, 
représenta  le  Finistère  à  la  Légis- 
lative (l8/i9),  siégea  à  droite  et  com- 
battit à  la  fois  la  République  et  la 
politique  de  l'Elysée.  —  lia  laissé 
de  nombreux  écrits. 

KÉRATRY  (Emile,  comte  de)  (1832), 
(ils  du  précédent.  Il  servit  en  Cri- 
mée, au  Mexique,  devint  officier 
d'ordonnance  de  Bazaine  et  démis- 
sionna en  1865.  Député  du  Finistère 
(1869),  il  combattit  le  ministère  Ol- 
livier,  demanda  après  Reichsholîen  la 
comparution  du  ministre  de  la  guerre 
Lebœuf  devant  la  Chambre  des  dé- 
putés, fut  appelé  à  la  préfecture  de 
Eolice  par  le  gouvernement  de  la 
léfense  nationale  (4  se])t.  1870),  dé- 
missionna peu  après,  partit  de  Paris 
en  ballon  et,  chargé  d'organiser  le 
camp  de  Conlie,  se  sépara  brusque- 
ment de  Gambetta  qui  l'avait  nommé 
général  de  division  à  titre  auxiliaire. 
Préfet  de  la  Ilaute-Gai-onne  (20 mars 


1871),  il  réprima  le  mouvement 
communaliste;  préfet  des  Bouches- 
du-Rhône  (15  novembre  1871-4  août 
1872),  il  s'aliéna  les  républicains  par 
ses  mesures  vexatoires.  Il  se  pré- 
senta depuis  sans  succès  à  diffé- 
rentes élections  comme  républicain 
conservateur.  —  Auteur  de  diverses 
œuvres  littéraires  et  politiques. 

KERGARIOU  DE  LA  GRANDVILLE 
(Joseph-François-René-Marie-Pierre, 
comte  de)  (1779-1849).  Préfet  d'Indre- 
et-Loire  (181 1),  du  Bas-Rhin  (1814),  de 
la  Seine-Inférieui"e  (1815),  conseiller 
d'Etat,  député  des  Côtes-du-Nord 
(1820)  et  pair  de  France  (1827). 

KERGORLAY  (Louis-Florian-Paul, 
comte  de)  (  1769-1856).  Il  émigra  lors 
de  la  Révolution,  servit  dans  l'armée 
de  Condé,  rentra  en  France  sous  le 
Consulat  et  refusa  de  servir  l'Em- 
pire. Député  de  l'Oise  (1815],  il  sié- 
gea avec  les  ultraroyalistes,  tut  réélu 
en  1820,  entra  à  la  Chambre  des 
pairs  (  1823),  combattit  la  monarchie 
de  Juillet  dans  les  journaux  et  prit 
part  à  divers  complots,  ce  qui  lui  va- 
lut de  fréquentes  condamnations. 

KERGORLAY  (Louis-Gabriel-César, 
comte  de)  (1804-1880).  Il  servit  dans 
lartillerie,  démissionna  après  la  ré- 
volution de  Juillet,  favorisa  le  dé- 
barquement de  la  duchesse  de  Berrv 
(1832),  fut  député  de  l'Oise  (1871)  et 
vota  avec  les  légitimistes. 

KERN  (Jacques-Conrad)  (1808-1888), 
homme  d'Etat  suisse.  Docteur  en 
droit  à  Heidelberg  (1830),  député 
du  canton  de  Thurgovie  à  la  Diète 
fédérale,  il  joua  un  grand  rôle  dans 
l'affaire  de  l'expulsion  de  Louis-Na- 
poléon (1838)  et  dans  celle  du  Son- 
derbund  en  1847,  dans  l'élaboration 
de  la  constitution  fédérale  de  1848, 
devint  président  du  tribunal  fédéral, 
fut  chargé  de  mission  auprès  de 
Napoléon  III  (1856)  lors  de  l'insur- 
rection royaliste  de  Neuchâtel,  et 
représenta  la  Suisse  à  Paris  pendant 
vingt-cinq  ans  (1857-1882).  Pendant 
le  bombardement  de  Paris,  il  était 
le  doyen  du  corps  diplomatique;  il 
fut  un  des  principaux  négociateurs 
des  traités  franco-suisses. 

KERSADSIE  (Joachim-René-Théo- 
phile  GuiLLARD  de)  (1798-1874).  Affilié 
au  carbonarisme  dès  1823,  il  prit 
part  à  la  révolution  de  Juillet  (1830), 
Rit  emprisonné  plusieurs  fois  dans 
la  période  de   1830  à    1834,  et  enfin 


BIOGnVPIHE  l'OLITlOUE  !»("  DlX-NKUVIÈMl':  SIÈCLE 


147 


condamne  à  la  déportation  comme 
membie  de  la  Société  des  droits  de 
l'homme.  Il  fit  trois  ans  de  prison  à 
Doullens  et  à  Brest,  l'ut  amnistié  en 
1837,  prit  part  aux  mouvements  du 
15  mai  I8'i8  et  du  J.3  juin  1849,  et, 
condamné  par  contumace,  passa  à 
l'étrang-er. 

KERVYIV  DE  LETTENHOTE  (Cons- 
tantin-Bruno,  baron)  (1817-1891), 
homme  politiciue  et  historien  beige. 
Catholique  constitutionnel,  il  fut  élu 
député  aEecloo  (1861),  ministre  de 
l'intérieur  dans  le  cabinet  d'.\nethan 
(1870),  et  abandonna  peu  après  la 
politique  pour  se  consacrer  aux  Ira- 
vaux  historiques. 

KESTI\ER  (Georges-Marie-Joseph- 
Charles)  (1803-1870).  Directeur  d'une 
usine  de  produits  chimiques  à  Thann, 
député  du  Haut-Rhin  à  la  Consti- 
tuante et  à  la  Légi.slativc  (1848-1851), 
il  vota  contre  la  politique  de  l'Elysée 
et  protesta  contre  le  coup  d'Etat  du 
2  déc.  1851,  à  la  suite  duciuel  il  l'ut 
emprisonné  quelques  jours. 

liETTELER  (\\  ilhe'lm-Emmanuel, 
baronde)(  181 1-1877),  prélat  allemand. 
Député  au  Parlement  de  Francfort 
(1848),  ultramontain  des  plus  actifs, 
il  devint  évèque  de  Mayence  (  1849), 
fit  de  cette  ville  la  métropole  du  jé- 
suitisme en  Allemagne,  organisa  le 
socialisme  catholique  et  fut  un  des 
redoutables  adversaires  de  la  poli- 
tique de  Bismarck  après  1871. 

KHOSREV  (m.  en  1855),  homme 
d'Etat  ottoman.  Pacha  d'Egypte  en 
1804,  il  fut  bientôt  expulsé  par  Méhé- 
met-Ali  qu'il  avait  nommé  kaïmakan. 
Devenu  grand  amiral  (  1822),  il  s'em- 
para d'Ipsara  (1824),  se  lit  battre  à 
Andros  (1825),  fut  le  personnage  di- 
rigeant sous  Mahmoud  II  dans  le 
poste  de  ministre  de  la  guerre,  puis 
de  grand  vizir.  Exilé  par  Abd-ul- 
Medjid  (18'i0),  il  redevint  ministre 
sans  portefeuille  en  1846. 

KIMBERLEY  (John  WoDEHOusE, 
comte  de)  (1826),  homme  d'Etat  an- 
glais. Sous-secrétaire  d'Etat  aux  af- 
faires étrangères  (1852-18561,  lord- 
lieutenant  d'Irlande  (1864-1566),  lord 
du  sceau  privé  (  1868), secrétaire  d' Etat 
pour  les  colonies  de  1870  à  1874,  puis 
en  1880,  1886  et  1892,  il  prit  le  porte- 
feuille des  affaires  étrangères  en  1894. 

Kl  S  SE  LE  V  (Paul-Dmitriévitch, 
comte)  (1788-1863),  général  russe.  Il 
se    fit    remarquer    à    Eylau,    à    la 


Moskowa,  devint  aide  de  camp  gé- 
néral, servit  contre  les  Turcs  (1828- 
1829)  et  gouverna  la  Moldavie  et  la 
Valachie  depuis  le  traité  d'Andri- 
nople  jusqu'en  1834.  .Membre  du  con- 
seil supérieur  de  l'empire,  puis  mi- 
nistre des  domaines  impériaux  (1837), 
il  fut  ambassadeur  à  Paris  de  1856  à 
1862. 

KLAPK.\  (Georges)  (1820-1892),  gé- 
néral hongrois.  En  1848,  il  servit  la 
cause  nationale,  fut  chargé  par  Kos- 
suth  en  1849  de  défendre  la  ligne  de  la 
Tisza  et  remporta  de  grands  avan- 
tages sur  \\  indischgrsetz.  Ministre 
de  la  guerre  pendant  quelque  temps, 
il  s'illustra  clans  la  défense  de  Ko- 
marom  et  en  sortit  à  la  suite  d'une 
convention  qui  garantissait  la  vie  et 
la  liberté  aux  défenseurs  de  la  ville. 
Exilé,  il  se  fixa  à  Genève,  rentra  en 
Hongrie  en  1866,  et  fut  député  à  la 
Diète. 

KOCK  (Henri,  baron  de)  (1779-1845), 
général  hollandais.  Il  servit  à  Java 
de  1806  à  1811,  date  à  laquelle  il  fut 

Eris  par  les  Anglais.  Picndu  à  la  li- 
erté  en  1814,  il  retourna  aux  Indes 
en  1817  et  pacifia  l'archipel  de  la 
Sonde.  Rentré  en  Hollande  (  18.30),  il 
reçut  le  portefeuille  de  l'intérieur 
(1836-1841). 

KMICHLIIV  (Nicolas)  (1781-1852). 
Grand  industriel  h  Mulhouse,  il  fit 
la  guerre  de  partisans  dans  les 
Vosges  (1815),  se  mêla  à  la  conspira- 
tion de  Beifoi-t  (1821),  représenta  le 
Haut-Rhin  comme  député  de  1826  à 
1841,  et  fut,  dans  le  même  départe- 
ment, commissaire  du  gouvernement 
provisoire  de  I8'i8. 

KOENIG  (Charles-Frédéric)  (1797- 
1874).  Avocat  à  Colmar,  il  défendit 
les  conjurés  de  Belfort  (1822),  puis  à 
Paris  les  accusés  d'avril  1834,  repré- 
senta le  Haut-Rhin  à  la  Constituante 
(  1848)  et  à  la  Législative  (  1848),  siégea 
à  gauche  et  combattit  la  politique  de 
l'Elysée.  Compromis  dans  ral'faire 
des  Arts-et-Métiers  (1849),  il  fut  con- 
damné par  contumace  à  la  déporta- 
tion perpétuelle. 

KOMAROV  (Alexandre-Vissariono- 
vitch)  (1832),  généi-al  russe.  11  prit 
part  à  la  campagne  contre  la  Hongrie 
(1849),  partit  au  Caucase  en  1856,  or- 
ganisa les  districts  de  Kars  et  de 
Batoum  (1878),  s'empara  de  Merv 
(1884)  et  de  Pendjeh  (1885).  et  devint 
gouverneur  du  territoire   transcas- 


148 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


pien.  Il  a  aidé  puissamment  à  la 
construction  du  ciiemin  de  fer  de  la 
Caspienne  à  Samarcande. 

KONG  (  KoNG-TsiN-WANG ,  prince) 
(1831-1898),  homme  d'Etat  chinois,  fils 
de  l'empereur  Toa-koang.  11  négocia 
en  1860  avec  les  Français  et  les  Anglais 
au  nom  de  son  frère  Hien-fong,  et, 
à  la  mort  de  ce  dernier  (1861),  par- 
tagea la  régence  avec  les  impéra- 
trices, mais  en  lait  dirigea  la  politique 
extérieure  à  la  tête  du  Tsong-li-yamen 
(affaires  étrangères)  jusqu'en  1873. 
En  1875,  il  reprit  la  régence  ])endanl 
la  minorité  de  Kouang-su  et  joua  le 
plus  grand  rôle  dans  les  affaires  de 
son  pavs.  L'affaire  du  Tonkin  (1884) 
le  fit  déchoir  de  toutes  ses  charges. 
La  guerre  sino-japonaise  (1894)  le 
rappela  aux  affaires  :  président  du 
Tsong-li-yamen  et  de  l'amirauté,  il 
dirigea  lès  opérations  militaires  avec 
Li-hong-tchang. 

KOSCIL'SZKO  (1746-1817).  (V.  vol. 
Biographie  politique  jusqu'au  xix^s.) 
KOSSl'TH(Louis)(1802-1894),homme 
d'Etat  et  publicisle  hongrois.  Avocat, 
membre  de  la  Diète  de  Presbourg 
(1832-1836)  comme  remplaçant  d'un 
magnat,  il  publia  en  1837  le  compte 
rendu  des  principales  séances  des 
comilats  et  fut  con- 
damné pour  ce  fait  à 
quatre  années  de  pri- 
son. .\mnistié  en  1840, 
il  fondaun  journal,  le 
PesH    Hirlup    (1841), 

aui  attaquait  les  mo- 
crés,  et  prononça  de 
nombreux  discours 
contre  les  agents  du 
pouvoir. Elu  à  la  Diète 
par  le  comitat  de  Pest 
(1847),'  ses  discours 
enflammés  en  faveur  de  la  cause  ma- 
gvare  lui  valurent  une  grande  popu- 
laVilé;  il  eut  le  portefeuille  des  finances 
dans  le  cabinet  responsable  de  Bat- 
Ihyany  (1848)  et  fit  accepter  les  ré- 
formes qui  fondèrent  la  Hongrie  mo- 
derne. Après  la  démission  de  Batthya- 
ny,  il  se  trouva  investi  d'une  véritable 
dictature,  déploya  une  activité  mer- 
veilleuse, transporta  le  gouvernement 
de  Pest  à  Debreczin(l849),  proclama 
l'indépendance  de  son  pays  et  la  dé- 
chéance des  Habsbourg,  et  tint  tête 
aux  troupes  de  l'empire.  Ses  dissen- 
timents avec  Gœrgey,  l'intervention 
çju  tsar  Nicolas,  l'obligèrent  à  trans- 


Kossuth. 


mettre  ses  pouvoirs  à  Gœrgey  et  h 
passer  en  Turquie.  Il  y  fut  interné  à 
W  iddin,  puis  à  Koutaieh  (Asie  Mi- 
neure), passa  en  Angleterre  (1851), 
à  Turin  (1859),  refusa  l'amnistie  en 
1867,  et  fut  reconnu  par  la  révolution 
européenne  comme  un  de  ses  chefs 
les  plus  remarquables.  Rien  ne  put 
le  faire  revenir  sur  sa  décision  de 
ne  pas  remettre  les  pieds  dans  l'em- 
pire austro-hongrois.  11  mourut  à 
Turin.  —  A  laissé  des  Mémoires. 

KOTZEBIE  (August-Friedrich-Fer- 
dinand  de)  (1761-1819),  écrivain  et 
homme  politique  allemand.  Gouver- 
neur de  l'Esthonie  (1783).  grâce  à  la 
faveur  de  Catherine  II,  il  vint  à  Pa- 
ris pour  observer  la  marche  de  la 
Révolution  (1791),  se  démit  de  ses 
fonctions  de  gouverneur  en  1795. 
Nommé  par  le  tsar  Paul  conseiller 
aulique  et  directeur  du  théâtre  alle- 
mand de  Pétersbourg,  il  fut  chargé 
par  Alexandre  I"  de  missions  secrètes 
à  Londres  après  la  paix  de  Tilsit,  se 
montra  un  des  plus  acharnés  enne- 
mis de  la  France,  et  suivit  le  quar- 
tier général  russe  dans  les  cam- 
pagnes de  1812  et  1813.  De  retour 
en  Allemagne  (1817),  il  dénonça  les 
associations  de  jeunes  gens  qui  propa- 
geaient les  idées  avancées  et  fut  as- 
sassiné par  un  étudiant  d'Iéna,  Sand 
(23  mars  1819).  —  Pour  ses  produc- 
tions littéraires,  V.  vol.  Littéra- 
ture ÉTRANGIîRE. 

KOlAlNG-sr  (1872),  empereur  de 
Chine.  Il  succéda  à  Toung-tche (1875), 
sous  la  tutelle  de  sa  tante  et  de  sa 
mère  adoptive,  aidées  par  le  prince 
Kong.  (V.  ce  nom.) 

K  0  L' R  A  K I  NE  (Alexandre-Boriso- 
vitch)  (1752-1818),  diplomate  russe. 
Directeur  des  affaires  étrangères,  il 
conclut  avec  Napoléon  1"  le  traité  de 
Tilsit,  représenta  la  Russie  à  Vienne 
(1806-1808),  à  Paris  (1808-1812),  de- 
vint sénateur  et  membre  du  conseil 
de  l'empire. 

KR-AATZ  (Jean-Baptiste-Sébastien) 
(1817).  Député  de  la  Seine  (1871),  il 
siégea  au  centre  gauche,  fut  élu  sé- 
nateur inamovible  (1875)  et  nommé 
commissaire  général  de  l'Exposition 
universelle  de  1878. 

KRANTZ  (Jules-François- Emile) 
(1821),  amiral  français.  Il  défendit 
le  fort  d'Ivry  pendant  le  siège  de 
Paris,  commanda  en  chef  la  divi- 
sion navale  des  mers  çie  Chine  (1873) 


SOCIETE    FRANÇAISE    D'EDITIONS    D'ART 
L.-Henry  MAY  —  9-11,  rue  Saint-Benoît,  PARIS 

Éditeur  des  Collections  Quantin 


Encyclopédie  Populaire 

ILLUSTRÉE 

33  XJ-     2S:  3^«     ^  I  È  Cî  I_*  E: 

PUBLIÉE    SOUS   LA   DIRECTION    DE    MM. 

Tînîccnn       directeur  honoraire  de  l'Enseignemenl  primaire,  professeur  à  la  Fa- 
DUlbbUii,        cullé  des  lettres  de  Paris. 

iJ6îllS,     cliargé  de  cours  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 

lj£irrOUin6t,    de  rAcadémie  des  Beaux-Arts,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres. 

Stanislas    Meunier,     professeur  au  Muséum. 


PLAN   DE  L'OUVRAGE 

U Encyclopédie  populaire  illustrée  du  XX"  siècle  est  un  Répertoire  géné- 
ral, méthodique  et  par  ordre  de  matières,  des  connaissances  humaines. 

Pour  créer  ce  Répertoire  encyclopédique,  nous  avons  d'abord  élabli  les 
grands  groupements  ci-après  : 


1"  Sociologie  ; 

4°  Littérature; 

T  Géographie; 

2'  Philosophie; 

5°  Beaux-Arts; 

8°  Biographie,- 

3°  Jurisprudence; 

6°  Histoire; 

9""  Sciences  et  applications. 

Ces  grandes  divisions  ont  elles-mêmes  été  sériées,  ainsi  qu'on  le  verra 
plus  loin,  de  manière  à  constituer  une  Encyclopédie  bien  réellement  popu- 
laire, aussi  complète  que  possible,  en  cent  vingt  volumes  in-S"  écu  (petit 
format  de  bibliothèque)  présentant  chacun,  dans  l'ordre  alphabétique,  un 
précis  complet  de  chacune  des  subdivisions  étudiées. 

Notre  publication  aura  ainsi  le  très  grand  avantage  d'être  à  la  fois  une 
série  de  cent  vingt  Dictionnaires  techniques  et  une  Encyclopédie  propre- 
ment dite. 

Pour  se  guider  dans  l'ensemble,  le  lecteur  aura  la  subdivision  en  cent 
vingt  volumes,  correspondant  chacun  à  une  matière  spéciale. 

Pour  se  guider  dans  le  volume,  il  aura  l'ordre  alpliabétique  des  mots  et 
des  renvois  méthodiques  aux  articles  importants. 


CONDITIONS     DE     VENTE 


Fa.T   lanité  : 

Le  vol.,  broché 1  fr.    » 

—  reliure  1/2  toile,  plats  pa- 

pier, litre  or 2  fr.    » 

—  1/2  reliure  amateur,  dos 

basane  verte,  titre  or.    2fr.50 


I=a,r    souscription  : 

Les  120vol., brochés 100  fr. 

—  reliure  1/2  toile,  plats 

papier,  litre  or 190  fr 

—  1/2reliureamateLir,dos 

basane  verte,  litre  or.  250  fr. 


La  souscription  est  payable  10  fr.  par  mois  par  trimestre, 
reli\ire  en  dehors. 


SOCIÉTÉ   FRANÇAISE   D'ÉDITIONS  D'ART 


Direction  de  M.  BUISSON 


SOCIOLOGIE 

1.  Économie  politique. 

2.  Le  Socialisme. 

3.  Pédagogie. 

k.  Politique.  Diplomatie.  Droit  des  gens. 

5.  Démographie.  Statistique. 

PHILOSOPHIE 

6.  Métaphysique.  Psychologie  Théodicée. 

7.  Morale. 

8.  Histoire  de  la  Philosophie. 

9.  Histoire  des  Religions. 

JURISPRUDENCE 

ÎO.  Droit  civil.  Droit  pénal. 
11.  Droit  administratif. 


12.  Droit  commercial. 

13.  Organisation  judiciaire.  Police.  Droit 

usuel. 


14.  Commerce.  Industrie. 

15.  Finances.  Banques.  Assurances. 

LINGUISTIQUE 

16.  Grammaire  française. 

17.  Philologie.  Etymologie.  Phonétique. 


18. 


JEUX  ET  SPORTS 

Boxe.  Bâton.  Lutte.  Escrime.  Natation 


Gymnastique.  Football.  Paume,  etc. 
Vélocipédie.  Auiomobilisme.  Cano- 
tage. Equiialion.  Tir. 
19.  Jeux  littéraires,  scolaires,  de  cartes. 
Philatélie.  Pyrotechnie. 


Direction  de  M.  DENIS 


HISTOIRE 

Mythologie. 

Ilisl.«ire  ancienne. 

Histoire  grecque.  Histoire  romaine. 

Histoire  générale  du  Moyen  Age  (395- 

1k26). 
Histoire  générale  du  Moyen  Age  (1220- 

1453). 
Histoire  générale  moderne  (1453-1610). 
Histoire  générale  moderne  (1610-1789) 
Histoire  de  la  Révolution  française. 
Histoire  du  Consulat  et  de  l'Empire. 
Histoire  contemporainegén. (1789-1 870). 
Histoire  de  la  guerre  franco-allemande. 
Histoire  contemporaine  (1871-1900). 
Histoire  de  France  contemporaine 

(1871-1900). 
Histoire  de  Paris. 
y<.  Coutumes.  Usages.  Blasons. 

GEOGRAPHIE 

:<5.  Géographie  générale. 
30.  Géographie  historique. 


37. 
38. 
39. 
40. 
41. 

42. 

43. 


Géographie  de  la  France. 
Expansion  coloniale  (1^'vol). 
Expansion  coloniale  (2»  vol.). 
Géographie  de  l'Europe. 
Géogralihie  de  l'Asie,  de  l'Afrique  et 

de  rOccanié. 
Géographie  de  l'Amérique  du  Nord  et 

de  l'Amérique  du  Sud. 
Routes.  Navigation.  Voies  ferrées  et 

fluviales  en  France. 
Histoire  des  voyages. 

BIOGRAPHIE 


45.  Biographie  ancienne  jusqu'à  315. 

46-47.  Biographie  politique  générale  jus- 
qu'au xix«  siècle.  2  vol. 

48-49.  Biographie  politique  du XIX"  siè- 
cle. 2  vol. 

50.  Biographie  philosophique  et  religieuse. 

51.  Biographie  scicntilique. 

52.  Biographie  militaire. 

»    Biographie    littéraire.  )    Direction  de 
»    Biographie  artistique.  (  M.  Larroumet 


Direction  de  M.  LARROUMET 


LITTÉRATURE 

o3.  Littérature  grecque  et  ancienne. 

ri4.  Littéraire  romaine. 

o5.  Littérature  française  jusqu'au  xix«  siè- 
cle. 

'jC.  liittèrature  française  du  XIX°  siè- 
cle. 

ti7.  Littérature  étrangère  (Nord). 

;»8.  Littéral urc  étrangère  (Nord). 

r>y.  Littérature  étrangère  (Midi), 

>'0.  Littérature  étrangère  (Midi). 

\'i\.  Biographie  littéraire. 


BEAUX-ARTS 

62.  Les  Procède»  t*«hniques. 

63.  La  Peinture  (Ecoles). 

64.  La  Sculpture  (Ecoles). 

65.  L'Architecture  (Styles). 

66.  Biographie  artistique. 

67.  Le  Théâtre  et  la  Musique. 

68.  Les  Arts  décoratifs. 

60.  Le  Costume.  La  Mode. 

70.  Archéologie.  Paléographie.  Numisma- 

tique. 

71.  La  Maison. 


SOCIÉTÉ   FRANÇAISE   DÉDITIONS   DART 


Direction  de  M.  Stanislas  MEUNIER 


HISTOIRE  NATURELLE 

72.  Biologie.  Histologie. 

Sciences  zoologiques. 

73.  Anthropologie.  Préhistorique. 

74.  Les  Mammifères. 

75.  Les  Oiseaux. 

76.  Les  Poissons.  Les  Reptiles.  Les  Batra- 

ciens. 

Les  Mollusques.  Les  Polypes.  Les 
Insectes.  Les  Crustacés.  Les  Myria- 
podes. 

Les  Microbes.  Les  Infusolres. 


77, 


78 


''9.  Élevage.  Acclimatation. 
80.  Vénerie.  Chasse.  Pêche. 
8L  Médecine  des  Animaux.  Hippiatrique. 

Sciences  botaniques. 

82.  Phanérogames. 

83.  Cryptogames. 


84.  Agronomie   Économie  rurale. 

85.  Le  Jardinage  (guide). 

86.  La  Viticulture  et  la  Sylviculture. 

Sciences  géologiques. 

87.  Géologie 

88.  Paléontologie. 

89.  Minéralogie 


90.  Applications  des  sciences  géologiques. 

SCIENCES   PHYSIQUES 

91.  Matière.  Pesanteur.  Hydraulique.  Son. 
9-2.  Luo.Tiière.  Chaleur.  Optique. 


93.  Gaz.  Vapeur.  Météorologie.  Aéronau- 

tique. 

94.  Électricité.  Galvanoplastie. 

95.  Photographie. 

SCIENCES    CHIMIQUES 

96.  Chimie  générale. 

97.  Chimie  minérale. 

98.  Chimie  organique. 

99.  Chimie  appliquée  (1"  vol.). 

100.  Chimie  appliquée  {2»  vol.). 

SCIE.\CES  MATHÉMATIQUES 

101.  Arithmétique.  Métrologie. 
i02.  Algèbre  élémentaire. 

103.  Géométrie  plane  et  dans  l'espace. 

104.  Mécanique  théorique  et  appliquée. 

105.  Astronomie. 


106.  Comptabilité    commerciale,    indus- 

trielle, administrative,  financière. 

107.  Dessin  linéaire.  Perspective.  Descrip- 

tive. 

108.  —  Arpentage  et  Trigonométrie. 

SCIENCES 
ET  APPLICATIONS   DIVERSES 

109.  Hygiène.  Médecine.  Chirurgie. 

110.  Pharmacie. 

111.  Sciences  militaires  (armée). 

112.  Sciences  militaires  (marine). 

113.  Cuisine. 

114.  Les  Industries  alimentaires. 

115.  Les  Industries  du  vêlement. 

116.  Les  Industries  de  l'habitation. 

117.  Les  .\rts  industriels. 

118.  Psychisme  et  Hypnotisme. 


119-120.  Deux  volumes  de  tables  formant  un  Dictionnaire  complet 
de  la  langue  française. 


Les  premiers  volumes  à  paraître  sont  imprimés  en  caractères  gras,  dans 
la  liste  ci-dessus. 

Les  derniers  volumes  paraîtront  en  1901 


A  partir  de  1901,  l'Encyclopédie  sera  tenue  à  jour  par  un  Supplé- 
ment ANNUEL,  du  même  format  et  établi  d'après  la  même  mé- 
thode. 


SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'ÉDITIONS  D'ART 

DE 

LTOEIGNEIIEIJT  DES  BEAE-ARTS 

PUBLIÉE  SOUS  LE  PATRONAGE  DE  L'ADMINISTRATION  DES  BEAUX-ARTS 

HONORÉE    d'un    PRIX    MONTYOIV    PAR    l'aCADÉMIE    FRANÇAISE 
DD  PRIX  BORDIX  PAR  L' ACADÉMIE   DES   BEAUX-ARTS 

ET  d'une  Médaille  d'or  a  l'exposition  universelle  de  1889 

Directeur  de  la  Publication  :  M.  JULES  COMTE 
Ancien  inspecteur  général  des  écoles  de  Beaux-Arts,  directeur  des  b&iiraents  civils  et  palais  nationaux. 

Dans  la  préface  de  sa  Grammaire  des  arts  du  dessin,  Charles  Blanc  exprimait  le 
regret  de  voir  notre  enseignement  public  «  muet  sur  les  questions  d'art  »,  et,  avec 
cette  éloquence  familière  dont  il  avait  le  secret,  il  constatait  que  la  plupart  des  gens 
du  monde  «  ignorent  absolument  les  Arts  de  celte  Antiquité  aont  ils  ont  appris  avec 
tant  de  soin  la  langue  disparue  et  les  actions  héroïques  ». 

Cette  constatation,  Charles  manc  eût  pu  l'étendre  à  toutes  les  époques.  Les  produc- 
tions du  Moyen  Age,  celles  de  la  Renaissance,  nos  écoles  modernes  elles-mêmes  ne 
nous  sont  çuère  plus  familières  au  point  de  vue  de  l'Art  que  l'antiquité  classique.  Vai- 
nement la  jeunesse  de  nos  lycées  consacre  dix  années  aux  humanités  :  aucun  document 
précis  n'est  mis  entre  ses  mains,  et  le  bachelier  pénètre  dans  la  vie,  n'ayant  retenu  que 
quelques  noms  plus  ou  moins  sonores  auxquels  ne  se  rattache  aucune  idée  nette  ni 
sur  les  hommes,  ni  sur  les  œuvres. 

La  Bibliothèopie  de  l'enseignement  des  Beaux- Arts  a  comblé,  nous  l'espérons, 
celle  lacune.  Elle  compte  parmi  ses  collaborateurs  les  écrivains  les  plus  autorisés  et 
les  plus  compétents. 

Elle  comporte  d'abord  des  volumes  chargés  de  traiter  des  principes  de  l'art,  de  ses 
formules  générales,  de  la  série  de  ses  grandes  règles  qui,  dans  chacun  des  beaux-arts, 
s'adaplent  à  toutes  les  époques,  à  tous  les  pays,  à  toutes  les  écoles.  Puis  son  cadre 
s'élarfîit  en  se  spécialisant  et  comprend  les  innombrables  divisions  de  l'art  et  de  ses 
applications.  Tandis  qu'une  partie  de  ses  volumes  initie  le  lecleur  à  l'histoire  détaillée 
de  la  peinture,  de  la  sculpture,  de  l'architecture  et  de  la  gravure,  par  périodes  et  par 
pays,  les  autres  sont  réservés  aux  diverses  applications  si  importantes  de  l'art  à  l'in- 
dustrie. Tous,  d'ailleurs,  sont  d'un  même  format,  à  la  fois  commode  et  élégant,  reliés 
avec  soin,  et  complétés  par  des  index  et  des  séries  de  tables  destinés  à  faciliter  les 
recherches. 

Au  point  de  vue  de  la  fabrication  matérielle,  nous  nous  trouvions  en  face  d'une  grande 
difficulté,  causée  par  la  nécessité  absolue  d'appuyer  le  texte  d'un  nombre  considérable 
d'illustrations  et  cependant  de  maintenir  les  volumes  à  la  portée  de  toutes  les  bourses. 
Et  cette  difficulté  se  compliquait  par  la  nature  môme  des  illustrations  qui,  étant  des 
modèles,  ne  devaient  pas  souffrir  la  médiocrité.  Nous  n'avons  reculé,  à  cet  égard,  devant 
aucun  sacrifice. 

Notre  initiative,  d'ailleurs,  a  reçu  de  précieux  encouragements  :  dés  le  début,  ce  fut  le 
Gouvernement  qui  voulut  bien  nous  autoriser  à  placer  notre  collection  sous  le  patronage 
de  l'Adminislralion  des  Beaux-Arts;  plus  tard,  c'était  le  Ministère  de  l'Instruction 
publique  qui  nous  accordait  d'importantes  souscriptions,  puis  la  Ville  de  Paris  qui 
inscrivait  nos  volumes  sur  ses  listes  de  livres  de  prix  et  les  répandait  dans  ses  biblio- 
thèques et  dans  ses  écoles;  les  Proviseurs,  les  Principaux,  les  Directeurs  et  les  Direc- 
trices d'établissements  publics  et  privés,  qui  nous  les  demandaient  également,  pour  les 
placer  dans  les  bibliothèques  scolaires  et  les  donner  en  prix  aux  élèves  des  cours  de  litté- 
rature, d'histoire  et  de  dessin;  c'était  l'Académie  française  qui  décernait  à  M.  J.  Comte, 
directeur  de  la  collection,  un  prix  spécial;  enfin  l'Académie  des  Beaux-Arts  l'honorait 
du  prix  Bordin.  Dos  récompenses  aussi  exceptionnelles  et  venues  de  si  haut  étaient  signi- 
ficatives; elles  suffiraient  à  témoigner  de  la  portée  de  notre  œuvre. 

Chaque  volame,  de  format  in-4  anglais,  est  imprimé  avec  luxe  sur  papier  teinté.  Il  contient 
environ  400  pages,  illustrées  de  100  à  200  gravares  inédites,  spéciales  à  la  collection  et 
eiécatées  d'après  les  ori^inanx. 

Prix  de  charjue  volume  broché '  ?  ?"■  S« 

Avec  un  carlonnage  tirli<li<iue  en  toile  reliure .    .........  4  ir.  60 

heliure  avec  fers  spéciaux  et  écussons  pour  distribution  de  prix.    .  6  fr.  » 

Demi-reliure  d'amateur 6  fr.  • 


BIOCiRAPHIE  POLITIQUE 


DU    DIX-iNEUVIEME   SIECLE 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  ILLUSTREE 

DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 
puni.iicE    SOLS    r,  \    direction    de    mm. 


BUISSON 

Diiucteui'  lionoraire  de  rEiiseignemenl  primaire, 
Professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 

DENIS 

Chargé  de  cours  à  la  Sorbonne. 


LARROUMET 

Membre  de  l'acadéniio  des  Beaux-Arts, 
Professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paiis 

STANISLAS    MEUNIER 

Prole^sour  au  Muséum. 


M.  CiPOfiies  Brunel,  secrétaire  2:énéral  de  In  rédaction. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE 


DU  DIX-NEUVIEME  SIECLE 


DEUXIEME     VOLUME 


L  -  Z 


PARIS 

SOCIÉTÉ    FRANÇAISE   D'ÉDITIONS   D'ART 
L.-Hen-ry    MAY 

ÉDITE  IR     DES     COLLECTIONS     QtJANTIN 

7-0,  rue  Saint-Benoit. 
1899 


INTRODUCTION 


Les  remarques  que  nous  avons  cru  devoir  consigner  dans 
y  Introduction  au  premier  volume  de  la  Biographie  politique 
du  XIX"  siècle  s'appliquent  toutes  au  second,  et  nous  y 
renvoyons  nos  lecteurs. 

Ces  deux  volumes  réunis  constituant  un  document  de 
politique  contemporaine,  nous  les  avons  fait  suivre  de 
renseignemenis  d'ordre  politique  dont  le  lecteur  appréciera 
certainement  l'utilité. 

La  plupart  de  ces  renseignements  sont  extraits  de  l'inté- 
ressant Annuaire  de  la  Presse  française,  publié  sous  la  direc- 
tion de  M.  Henri  Avenel,  qui  a  bien  voulu  nous  autoriser  à  les 
reproduire. 

L'impression  préliminaire  du  premier  volume  nous  a  mis 
dans  l'obligation  de  publier  à  la  fin  du  second  un  supplément 
qui  met  notre  travail  biographique  à  jour  (octobre  1899)  et  qui 
répare  quelques  inévitables  erreurs  ou  omissions. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE 


DU  DIX-NEUVIÈME  SIECLE 


LABICHE  (Emik-)  (1827).  Avocat  à 
Paris,  nommé  préfet  d'Eure-et-Loir 
par  le  i<ouvernemenl  de  la  Défense 
nationale  (1870),  il  fut  élu  sénateur 
d'Eure-el-Loir  (I87(i)  et  lit  partie  de 
la  gauche  républicaine.  Réélu  en  1885 
et  en  ls9'i. 

L A B O  R D E  (.Alexandre- Louis-Jo- 
seph, comte  de)  (t773l8i2).  Emigré, 
il  servit  dans  l'armée  autrichienne 
jusqu'en  1797,  voyagea  en  Europe, 
et,  rentré  en  France,  fut  nommé  au- 
diteur au  conseil  d'Etat  (I8()8).  direc- 
teur du  service  des  non  Is  et  chaussées 
du  département  cte  la  Seine  (1810), 
député  de  la  Seine  (1822),  réélu  en 
1827  et  de  1830  à  18'il. 

LABORDE  (Etienne  de)  (I782-IS().J1. 
Il  (il  les  campagnes  d'Allemagne  et 
de  Russie,  accompagna  Napoléon  l" 
à  l'ile  d'Elbe,  reprit  du  service  en 
1830,  (il  la  campagne  de  Belgique, 
commanda  la  place  de  Cambi-ai,  fi- 
gura dans  l'échaulTourée  de  Boulo- 
gne (IS'iO)  et  fut  condamné  à  deux  ans 
de  prison.  Député  de  la  Charente- 
Inférieure  à  la  Législative  (1819),  il 
appuya  le  coup  d'iitat  et  devint  gou- 
verneur du  palais  du  Luxembourg. 

LABORDÈRE  (Jean-Marie-Arthur) 
(1835),  officier  français.  Il  fit  la  cam- 
pagne d'Italie  et  celle  de  1870-1871, 
et  était  major  au  14*  de  Jigne  pen- 
dant la  période  du  16  mai.  Il  protesta 
alors  contre  les  préparatifs  du  coup 


d'Etat  et  fut  mis  en  retrait  d'emploi. 
Réintégré  en  1879,  élu  sénateur  de 
la  Seine  (1882),  il  démissionna  en  1884 
à  la  suite  du  rejet  du  projet  de  re- 
vision de  la  Constitution.  Député  de 
Paris  (I,ss5i,  il  vota  avec  l'extrême 
gaucho  et  échoua  en  1889. 

LABORI  (  Fernand-Gustave-Caslon) 
(1S60),  avocat,  il  s'acipiit  une  grande 
réputation  dans  dif- 
férentes affaires  de 
cour  d'assises,  sur- 
tout dans  celle  où 
il  défendit  M.  Zola 
(V.  ce  nom;  en  18)8. 
Adjoint  à  M°  Dé- 
mange comme  dé- 
fenseur du  ca]>ilaine 
Drevfus,  au  |)rocès 
de  ftennes,  M.  La- 
bori  fut,  dés  le  dé- 
but du  ])rocés.  victime  d'une  tenta- 
tive d'assassinat  dont  l'auteur  est 
reslé  inconnu.  Rédacteur  en  chef  de 
la  Gazelle  du  Palais,  M.  Labori  di- 
rige le  Répertoire  encyclopédique  du 
droit  français. 

LABOICHÉRE  (Henry)  (1798-1869), 
homme  politique  anglais.  Membre  de 
la  Chambre  des  communes  (1826),  il 
attaqua  le  gouvernement  sur  Tadmi- 
nislration  du  Canada,  fut  réélu  en 
1830.  devint  lord  de  l'amirauté  dans 
le  cabinet  Grey  (1832),  directeur  de 
la  Monnaie  danslecabinet  Melbourne 


Labori  (l'ernand). 


8 


F.NCYGLOl'iilJli:  l'Ol'ILAir.K  Dl  VlNfiTlK.ME  SIÈCLE 


(1833),  seci'olaire  d'Elal  jjolu"  les  co- 
lonies dans  le  cabinet  Palmerston 
(1855),  et  entra  à  la  Chambre  des 
loi-ds{lS57). 

LABOUCHÈRE  (Henry)  (1831;, 
homme  politique  anglais,  'neveu  du 
précédent.  Il  débuta  dans  la  diplo- 
matie, l'ut  élu  à  la  Chambre  des  com- 
munes (1865)  et  se  fit  remarquer  par 
ses  interpellations  vigoureuses  et  ses 
oj)inions  radicales.  Réélu  en  )8<j7, 
ls7(3,  1880,  il  l'ut  un  des  fidèles  licu- 
lonanls  de  Gladstone  dans  la  ques- 
tion d'Irlande,  et  montra  fréquem- 
ment sessvmpathies  pour  la  France. 
LA  BOl'ILLERIE.  (V.  BOL'ILLERIE.) 
LABOl'LAYE  (Edouard-René  Le- 
FEBVRE  de)  (1811-1883).  Il  fit  de  l'op- 
position h  l'Empire  dans  le  Journal 
des  Débats,  dans  ses  ouvrages  (V. 
volume  Biographie  littéraire),  sou- 
tint l'Empire  libéral 
et  au  plébiscite  de  mai 
1870,  conseilla  de  vo- 
ter oui,  ce  qui  donna 
lieu  à  des  manifesta- 
tions hostiles  à  ses 
cours  du  Collège  de 
France.  Député  de 
Paris  (1871),  il  siégea 
au  centre  gauche  et 
appuya  la  politique  de 
Thiers.  Il  soutint  en 
1874  une  loi  favorable  aux  cléricaux 
et  entra  au  Sénat  comme  membre 
inamovible  (1875).  Il  combattit  la  loi 
Ferry  dirigée  contre  les  congréga- 
tions, et  plus  tard  les  décrets. 

LABOtL.AYE  (Antoine-René-Paul 
Lefebvre  de)  (1833),  diplomate  fran- 
çais, liis  du  précédent.  Ministre  plé- 
nipotentiaire à  Lisbonne  (1878),  am- 
inissadeur  ù  Madrid  (1885),  puis  à 
Pétersbourg  (1886-1891),  il  pro\oqua 
la  réception  de  Cronstadt,  première 
étape  de  l'entente  franco-russe. 

LABLZE  (Justin)  (1847).  Médecin  à 
Bellac,  député  de  cet  arrondissement 
(1878)  et  réélu  en  1881,  il  devint  sous- 
secrétaire  d'Etat  au.x  finances  (1882), 
échoua  aux  élections  de  1885  et  obtint 
une  place  de  trésorier-payeur  géné- 
ral. 

LACAVE-LAPLAGXE  (Jean-Pierre- 
•loseph)  (17V).5-1S49).  Avocat  à  Tou- 
louse, député  de  Mirande  (1834-1848), 
puis  du  département  du  Gers  (1849), 
il  fut  ministre  des  finances  dans  le 
cabinet  Mole  (1837-1839)  et  dans  le 
cabinet  Soult  (1842-18'i7). 


Laboulaye. 


Lacépède. 


LAtAZE  (Louis-Jacques)  (1826-1897). 
Il  combattit  l'Empire,  représenta  le 
département  des  Basses-Pyrénées  à 
l'Assemblée  nationale  (1871)  où  il 
siégea  au  centre  gauche.  Député 
d'Oioron  (1876),  un  des  363.  réélu  en 
1877  et  1881,  il  fut  élu  en  1882  séna- 
teur dos  Basses-Pyrénées. 

LACÉPÈDE  (Bernard-Germain- 
Etienne  de  L.v  Ville,  comte  dci 
(1756-1825).  naturaliste  français.  11  ac- 
cepta les  idées  de  la 
Révolution,  fut  dé- 
puté extraordinaire 
d'Agen  à  l'Assemblée 
constituante,  puis  dé- 
puté de  Paris  à  l'As- 
semblée législative.  Il 
protesta  contre  les 
massacres  de  sep- 
tembre et  dut  quitter 
Paris  où  il  ne  rentra 
qu'après  le  9  thermi- 
dor. Sénateur  après  le  18  brumaire. 
grand  chancelier  de  la  Légion  d'hon- 
neur (1803),  ministre  d'Etat  (1809).  il 
entra  à  la  Chambre  des  pairs  sous  la 
Restauration.  —  Pour  ses  travaux 
d'histoire  naturelle,  V.  volume  Bio- 
graphie scientifique. 

LA  CHÂTRE  (Duc  de).  {\.  Châtre 
[La].) 

LACOMBE  (Dominique)  (1749-1823), 
prélat  français. Curé  constitutionnel, 
député  de  la  Gironde  à  l'Assemblée 
législative  (17-Jl),  évêque  de  Bor- 
deaux (  1797),  puis  d'Angouléme  (  1802), 
il  se  signala  par  son  zèle  bonapar- 
tiste, eut  de  graves  démêlés  avec  la 
papauté  et  la  Restauration  qui  ne 
put  obtenir  sa  démission. 

LACORDAIRE  (Jean- Baptiste - 
Henri)  (1802-1861), 
frère  prêcheur.  11 
s'inscrivit  comme 
avocat  au  barreaude 
Paris  (  1822).  entra  au 
séminaire  de  Saint- 
Sulpice  (1824),  reçut 
la  prêtrise  (1827),  col- 
labora au  journal  de 
Lamennais,  l'Avenir 
(1830),  et  prêcha  à 
Saint-Roch,  au  col- 
lège Stanislas  et  â  \otre-Dame.  Reçu 
de  l'ordre  de  Saint-Dominique  (1839), 
il  aborda  dans  la  chaire  de  .Notre- 
Dame,  de  1843  à  1851,  les  questions 
politiques,  sociologiques,  psycholo- 
gifiues,  fut  élu  député  des  Bouches 


Lacordaire. 


lUOGr.Al'Ilir.  l'OLITIQLE  l»U  DlX-NEUVItMl-:  SIÈCLE 


clu-i\li6ne  (tBiy)  el  l'orida  le  Journal 
l'Ere  nouvelle.  Après  \ê  coup  d'Etal 
de  1851,  il  se  consacra  enlièremenl 
à  la  direction  de  son  établissement 
d'instruction  à  Sorrèze.  Membre  de 
l'Académie  française  (1860),  il  a  laissé 
de  nombreux  ouvrages  et  ses  dis- 
cours ont  été  réunis  en  volumes.  {\ . 
volume  BiocnAHun;  LimiRAmE.) 

L\CÔTE  (Augusto-Elienne-Marie) 
(1838).  Ouvrier  lorgeron,  puis  mé- 
decin à  Dun-lc-Palleteau  (Creuse),  il 
combattit  l'Empire,  devint  dépuiéde 
Guèrel  (1881),  réélu  constamment  de- 
puis, el  siégea  à  la  gauche  radi- 
cale. 

L.lCRETELLE  (Pierre- Henri  de) 
(1815-1899).  Député  de  Saône-el-Loirc 
(1871),  il  lit  partie  de  la  gauche  ra- 
dicale, fut  réélu  en  1876,  en  1877  avec 
les  363,  cl  successivement  jusqu'à 
ce  jour.  —  Il  a  laissé  de  nombreu.v 
ouvracies  littéraires. 

LA<:roi\  (  J ulien-Adolphc-Sigis- 
monrl  Krzvzanowski.  dit  Sidismond) 
(18'i.5).  Fils  d'un  réfugié  polonais,  il 
représenta  au  Conseil  municipal  do 
Paris  le  C|uarlier  de  la  Salpétriére 
(IB7'i),  fui  élu  député  de  Paris 
(X\«  arr.)  en  1883,  réélu  en  1885,  cl 
échoua  aux  élections  de  188".».  Il  a 
collaboré  à  de  nombreux  journaux, 
notamment  au   Radical. 

LACROSSE  (Bertrand-Théobald-Jo- 
seph,  baron  de)  (1796-1865).  Député 
de  Bresl  (lS:}'i),  réélu  jusc|u'en  18'i8, 
il  siégea  dans  les  rangs  de  la  gauche 
dynastique,  fui  élu  représentant  du 
Finistère  à  la  Constituante  et  à  la 
Législative  (1848-1851)  et  fui  à  deux 
reprises  ministre  des  travaux  publics 
(I8'i8-1849  el  1851).  Partisan  clu  coup 
d'Etat  du  2  décembre  l85l,  il  enli'a 
au  Conseil  d'Etal  et  au  Sénat  (1852). 

LADMIRAULT  (Louis-René-Paul  de  I 
(1808-18^8),  général  français.  11  fit  les 
campagnes  d'Algérie,  d'Italie,  devint 
sous-gouverneur  île  l'.Vlgérie  (186.5), 
sénateur  (1866)  elful  mis  à  la  léte  du 
I\' corps  pendant  la  guerre  de  1870. 
Prisonnier  en  Allemagne  après  la 
reddition  de  Metz,  il  lit  le  second 
siège  de  Paris  (1871),  gouverna  Paris 
de  1871  à  1878,  el  entra  au  Sénat 
(1876)  comme  représentant  du  dépar- 
tement d^  la  \'ienne.  P.éélu  en  1882. 
il  vota  avec  la  droite  et  ne  se  repré- 
senta pas  en  1891. 

LA  FARIÎVA.  (V.  Farina  [La].) 
LA  FAYETTE.  (V.  Favkttk  TLa].) 


LAFFITTE  (Jacques)  (1767-l8ii). 
Associé  au  banquier  Perregaux  chez 
lequel  il  était  entré  comme  comptable, 
il  prit  la  direction  de  la  bancjue  après 
la  morl  de  son  patron  (1804),  fit  une 
fortune  énorme,  devint  gouverneur 
de  la  Banque  de  France  (1814),  dé- 
puté pendant  les  Cenl-.lours  el  sous 
la  Restauration,  s'asso- 
cia aux  voles  des  libé- 
raux, el  se  prononça 
pour  le  duc  trOrléans 
dès  1827.  En  1830,  il 
prit  une  pari  1res  ac- 
tive à  rétablissement 
de  la  monarchie  de 
Juillet,  fui  nommé  mi- 
nistre d'Etal,  puis  pré-  Larntie. 
sidenl  du  conseil  et 
ministre  des  finances.  En  1831,  il  dut 
céder  la*4)lace  ù  Casimir  Périer  et 
sortit  du  pouvoir  à  peu  près  ruiné. 
Depuis,  député  par  divers  collèges 
électoraux,  il  se  déclara  pour  l'oppo- 
sition dvnastique. 

LAFOli  (Jean-Baplisle-IIyacinlhe) 
(m.  en  1836),  prêtre  el  agent  royaliste. 
Il  servit  la  cause  des  Bourbons  sous 
le  Directoire  el  sous  l'Empire,  s'as- 
socia à  la  conspiration  du  général 
Malet  (1812)  el  échappa  à  force  d'au- 
dace au  sort  de  ses  complices.  Il  fil 
encore  de  l'agitation  dans  l'est  de  la 
l'rance  pendant  les  Cenl-Jours. 

LAFOIVD  I»E  SAIAT-MIR  (Gui-Jo- 
seph-Rémv  Dkpi.anc.hk,  baron  de) 
il8l7).  Député  de  la  Corrèze  (18.58- 
1870),  il  soutint  constamment  le  ré- 
gime impérial,  devint  sénateur  de  la 
Corrèze  (1876),  appuya  le  cabinet  du 
Seize-Mai.  se  rallia  au  centre  gauche 
el  fut  réélu  comme  l'épublicain  en 
1885.  Il  échoua  aux  éleclions  de  1894. 

LAFOXT  (Jean)  (183.5),  homme  po- 
litique français.  Con.seiller  municipal 
de  Paris  (1871-1881),  député  de  celle 
ville  (1881),  il  siégea  à  l'c^lrôme 
gauche,  fut  réélu  en  1885,  échoua  aux 
iéleclions  de  1889  et  devint  régisseur 
de  l'octroi  de  Paris  (18V)2). 

LAFORE.ST  (Antoine-Aimé-Charles- 
Mathurin,  comte  de)  (1756-1846).  Di- 
recteur des  postes  (1799-1801),  minis- 
tre plénipotentiaire  à  Berlin  (1805), 
ambassadeur  à  Madrid  (1808-1813), 
il  fui  député  de  Loir-et-Cher  pendant 
les  CentJours,  et  entra  à  la  Chambre 
des  pairs  en  1819. 

LA  FORGE  (Anatole-.\lexandre  de). 
(V.  Forge  [De  La]  ) 


10 


KNCYCLOl'ÉDlli  POPULAllîE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


LAORAINGE  (Charles)  (1804-1857).  11 
prit  part  à  la  révolution  de  Juillet, 
devint  un  des  chefs  des  sociétés  ré- 
publk'aines,  fut  condamné  à  vingt  ans 
de  détention  pour  l'insurrection  de 
Lyon  (183'i)  et  amnistié  en  1839.  Dé- 
puté de  la  Seine  à  la  Constituante 
et  à  la  Législative  (1848-ia51),  il 
siégea  à  la  Montagne  et  fut  banni 
après  le  coup  d'Etat  du  2  décembre 
1851. 

LAGRAiVGE  (Joseph-Barthélemv- 
Frédéric,  comte  de)  (I8I5-1883).  Dé- 
puté du  Gers  à  la  Législative  (1849), 
il  soutint  la  politique  de  l'Elysée,  re- 
présenta le  même  département  au 
Corps  législatif  pendant  la  durée  de 
l'Empire  comme  candidat  officiel,  et 
entra  au  Sénat  quelques  mois  avant 
la  révolution  du  4  septembre  1870 
qui  le  rejeta  dans  la  vie  privée.  Pos- 
sesseur d'une  grande  fortune,  il  eut 
une  Tîoloriété  dans  le  monde  hip- 
pique. 

LA  GUÉRO^'AIÈRE.  (V.  GuÉRONNlÈRE 
[La].) 

LACL'ERRE(Georges)  (1858).  Avocat 
cl  Paris,  il  se  fit  une  grande  réputa- 
tion dans  des  procès  socialistes  (af- 
faires Kropotkine,  Cy- 
voct,  Louise  Michel, 
procès  de  Montceau- 
les-Mines,  de  Decaze- 
ville,etc.)  et  criminels 
j -:::sssa.  (affaires  Campi,  Eli- 
^.^r-'^Êf^^  l)hrasie  Mercier,  Bail- 
VM'^:  let,  etc.),  fut  élu  dé- 
puté d'Apt  (1883)  et 
siégea  h  l'extrême 
gauche.  Réélu  en  1885 
et  en  1889,  il  joua  un 
rôle  très  actif  dans  la  campagne  bou- 
langiste.  Membre  delà  Ligue  des  pa- 
triotes, directeur  de  la  Prefise,  il  re- 
nonça au  boulangisme  par  une  lettre 
adressée  au  Temps  (1891)  et  se  rallia 
à  la  majorité  républicaine.  Il  échoua 
aux  élections  de  1893  et  1898  et  reprit 
sa  profession  d'avocat. 

LAHORIE(  Victor-Claude- Alexandre 
Panneau  DR)  (1766-1812),  général  fran- 
çais, fl  (it  les  campagnes  de  la  Révo- 
lution, devint  chef  d'état-major  de 
Moreau  avec  lequel  il  fut  compromis 
lors  du  com|)lot  de  Georges  Cadou- 
dal  (18()4).  Il  (|uittala  France,  revint 
à  Paris  (ItsoH)  et  fut  arrêté  avec  le 
général  Guidai.  Lors  de  la  conspira- 
tion de  Malet  (1812),  rendu  à  la  liberté, 
il  remplaça  Savary  à  la  préfecture  de 


\ 


Laguerre. 


police,  fut  pris  et  fusillé  le  30  octobre 
1812. 

LAUOVARY  (Alexandre)  (!8'il), 
homme  d'Etat  roumain.  Il  fit  ses  étu- 
des à  Paris,  reçut  le  diplôme  de  doc- 
teur en  droit  (1865),  rentra  en  Rou- 
manie et  aida  à  la  chute  du  prince 
Couza.  Député  peu  après,  un  des  chefs 
du  parti  de  la  «  Jeune  Droite  »,  il 
devint  ministre  de  la  justice  (1870- 
1874),  sénateur  delà  vilie  de  Boto.sani 
(1884),  ministre  de  l'agriculture  et  du 
commerce  (1888),  puis  des  affaires 
étrangères  dans  divers  cabinets. 

LAIDET(Josei)h-Guil!aumc-Fortuné 
de)  (1780-185i),  général  et  homme  po- 
litique français.  Il  servit  sous  l'Em- 
pire, devint  député  des  Basses-Alpes 
(1827),  siégea  clans  les  rangs  de  l'op- 
position, fut  réélu  en  1830,  \'62\  et 
jusqu'en  1846.  Entre  temps,  il  avait 
fait  partie  de  l'expédition  de  Morèe 
(1828)  et  avait  été  chargé  d'une  mis- 
sion en  Algérie  (1839).  Député  des 
Basses-Alpes  à  la  Constituante  et  à 
la  Législative  (1848-1851),  il  combattit 
la  politique  de  Louis-Napoléon  qui 
le  fit  evjler  en  1852. 

LAlîNÉ  (l-lticnne-Henri-Joachim,  vi- 
comle)(  1767-1835).  Avocatà  Bordeaux, 
député  au  Corps  législatif  (1808).  il 
se  prononça  nettement  contre  l'Em- 
pire (I8l3)"et  fut  accusé  de  trahison. 
Préfet  do  la  Gironde  sous  la  première 
Restauration  (1814),  puis  président 
de  la  Chambre  des  députés,  il  se  ré- 
fugia en  Angleterre  pendant  les  (^enl- 
Jours,  devint  ministre  de  l'intérieur 
(1816-1818)  et  lutta  contre  les  ultra- 
royalistes. Ministre  sans  portefeuille 
(1820),  il  entra  dans  l'opposition  peu 
après,  vota  contre  l'expédition  d'Es- 
pagne (1823),  contre  l'expulsion  de 
Manuel,  soutint  la  cause  des  Grecs 
insurges  et  désapprouva  le  ministère 
Polignac.  Membre  de  la  Chambre  des 
pairs  depuis  1823,  il  avait  été  nommé 
à  l'Académie  française  en  1816. 

LAISA1\T  (Charles-Ange)  (1841).  Ca- 
pitaine du  génie,  il  commanda  au  fort 
d'Issy  pendant  le  siège  de  Paris 
(1870-1871).  Député  de  Nantes  1 1876), 
il  siégea  à  TLlnion  républicaine,  fit 
partie  des  363  et  fut  réélu  en  1877  et 
en  1881.  Il  prit  une  part  active  aux 
discussions  militaires,  se  fit  inscrire 
à  rp]xtrémc-Gau<'ho,  dirigea  le.  Petit 
Parisien  et  la  République  radicale,  fut 
élu  dé|)ulé  de  Paris  (1885)  et  se  mon- 
tra l'un  des  plus  chauds  partisans  du 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


II 


général  Boulangci'.  Réélu  en  1889,  il 
ne  se  représenta  pas  aux  élections 
de  1893.  Compris  dans  les  poursuites 
relatives  à  l'altaire  du  Panama,  la 
cour  d'assises  Pacquilta  (1897). 
L4K.\1\AL  (Joseph).  (V.vol.  BiOGR.v- 

PHIE  POLITIQUE  JUSQU'.\U  X1.X°  S.) 

LX  MARMOKA.  (V.  .Marmor.4  [La].) 
lAMARQUE  (François)  (1753-1839), 
Avocat  au  parlement  de  Paris,  député 
à  l'Assemblée  législative  par  le  dis- 
trict de  Périgueux  (1791)  et  réélu  i'i 
la  Convention,  il  fut  envoyé  à  l'armée 
du  Nord  et  livré  par  Dumouriez  aux 
Autrichiens.  Libéré  en  I79rj,  il  fit  par- 
tie des  Cin(j-Cents,  devint  préfet  du 
Tarn  après  le  18  brumaire,  puis  Juge 
à  la  cour  de  cassation  (I80'i).  Exilé 
en  1816,  il  rentra  en  France  en  1818. 
LAMARQtK  (Jcan-Maxiaiin)  (1770- 
1832),  général  français.  Il  se  distin- 
gua dans  les  guerres 
de  la  Révolution  et  de 
l'Empire;  mis  à  l'écart 
par  les  Bourbons,  il 
rentra  en  France  en 
1818,  fut  élu  député  des 
Landes  (I8-28)  et  vota 
avec  l'opposition  la 
l^lus  avancée,  l-îéélu  en 
18.30,  il  combattit  la 
monarchie  de  Juillet  et 
devint  très  populaire. 
Ses  obsèques  furent  le  signal  de  l'in- 
surrection démocratique  de  juin  1832. 
LAMA  UTllN'K  ( Alphonsc-Maric- 
Louis  i>E  PuAT  de)  (I790-I8()9).  11  rem- 
plit quelques  postes  diijlomaliques 
sous  la  Restauration, 
fut  élu  député  de  Ber- 
gues  et  de  Màcon 
pendant  un  voyage 
([u'il  lit  en  Orient, 
opta  pour  la  première 
ville  ([u'il  re|)résenta 
jusqu'en  1837,  puis 
pour  sa  ville  natale 
(Màcon)  qu'il  repré- 
senta Jusqu'en  1848. 
Il  soutint  d'abord  la 
monarchie  de  Juillet, 
puis  combattit  le  ministère  Guizot 
et  s'associa  ti  la  campagne  des  ban- 
quels  réformistes.  Son  histoire  des 
Girondins  contribua  h  répandre  l'o- 
pinion répulilicaine.  Membre  du  gou- 
vernement provisoire  de  février  1848, 
sa  lutte  contre  le  drapeau  rouge  lui 
valut  une  grande  popularité  parmi 
les    modérés,    fut  élu    député   à  la 


Lainarque. 


Constituante  par  dix  départements 
et  opta  pour  celui  de  la  Seine.  Can- 
didat à  la  présidence,  il  n'obtint  (jue 
19,000  voix.  Il  fut  réélu  dépulé  à  la 
Législative(l8'i9).  Le  coup  d'Etat  du 
2  décembre  1851  le  renuit  à  la  vie 
privée.  Lamartine  a  été  l'un  de  nos 
plus  grands  orateurs  contemporains. 
—  Pour  son  œuvre  littéraire,  V.  vo- 
lume BlOGHAPIME  LnTÉK\n<E  Ct  lIlS- 
TOMŒ   DE   L\    LITTÉRATUKE    I-RANÇAISE. 

L  A  M  A  R  ZG  L  L  K  (  Custave  -  Louis- 
Edouard  tie)  (  I8Ô2),  homme  polili(|ue 
français.  Avocat  à  Paris,  député  du 
Morbihan(l8.s.")),réélu  en  1889, il  siégea 
parmi  les  monai'chistes  et  devint  sé- 
nateur du  Moi-bihan  en  189'i. 

LAMBER(.luliette).(V.  Adam  [Mme].) 

LAMBRKCIIT  (Féli.x-Edmond-IIya- 
cinthc)  (1819-1871).  Ingénieur  âes 
ponts  et  chaussées,  député  du  Nord 
(l8(Ki),  réélu  en  1871,  il  siégea  au  cen- 
tre gauche  et  devint  ministre  de 
l'agriculture  et  du  commerce,  puis  de 
l'intérieur  (1871). 

LAMBKI'XIITS  (Charles-Joseph-Ma- 
Ihieu,  comte)  (1753-1823).  Prolesseur 
de  droit  canon  à  Louvain,  président 
de  l'administration  du  département 
de  la  Dyle,  il  devint  ministre  de  la 
Justice  en  rem|)lacement  de  Merlin 
'de  Douai  (1797-1799),  sénateur  de 
l'Iùiipire,  puis  député  de  la  Seine-In- 
férieure et  du  Bas-Hhin  (1819). 

LAMBTOIN'  (John-Ceorge).  (V.  I)u- 
RiiAM  [Comte  de].) 

LAMKIVDll^l  (Arthur)  (18.52). Ouvrier 
mineur  à  Liévin,  congédié  en  1884 
pour  avoir  créé  le  syndicat  des  mi- 
neurs du  Pa.s-de-Calais,  il  organisa 
la  grève  de  1889,  fut  député  de  Bé- 
Ihunc  (1891),  réélu  en  1893,  et  siégea 
parmi  les  radi- 
caux socialistes. 
Réélu  en  1898. 

L  A  »I  K 1^  !\  A  I  S 
(Félicité  Robert 
DE)  (1782-185'.). 
Catholique  libé- 
ral, il  se  lia  avec 
Montalembert, 
Lacordairc,  Ca- 
zalès,  etc.,  fonda 
après  18301e  jour- 
nal   r Avenir,    se  ,  .  ,„^„„,.^ 

,      ,v  Lamennais, 

sépara  de  Rome 

avec   éclat,  fut   emprisonne  un  an  à 

Sainte-Pélagie  pour   sa  brochure  le 

Pays  et   /e    Gouvernement  (1840)   et 

prêcha    le   socialisme   chrétien.   En 


12 


ENCYCLOPÉDIE  P0PULAII5E  DU  VliNGTIÈME  SIÈCLE 


1848,  il  l'onda  le  journal  le  Peuple 
constituant,  représenta  le  départe- 
ment de  la  Seine  à  la  Constituante  et 
vola  avec  l'extrême  gauche.  11  soutint 
les  vaincus  de  Juin  et  rentra  dans 
la  vie  privée  après  le  coup  d'Etat 
du  2  décembre  1851.  Ses  obsèques 
civiles  eurent  lieu  au  Père-Lachaise 
(l"mars  1854).  (V.  volumes  Biographie 

LITTKRAIHE  Ct  HiSTOlHE  DE  L.V  LITTÉ- 
HATUrtE  FHANÇAlSi:.) 

LAMETH  (Charles-Malo-Francois, 
comte  de)  (1757-1832).  Il  prit  part  ;'i  la 
guerre  d'Amérique,  représenta  aux 
Etats  généraux  la  noblesse  de  l'Ar- 
tois, servit  à  l'armée  du  Nord  comme 
maréchal  de  camp  (1792),  émigra, 
rentra  en  France  sous  le  Consulat, 
devint  gouverneur  de  Wurzbourg  et 
de  Santona  (Biscaye)  et  se  rallia  aux 
Bourbons.  Député"^  de  Seine-et-Oise 
(1829),  il  signa  l'adresse  des  221. 

LAMETH  (y\.lexandre-Théodore-\"ic- 
lor,  comte  de)  (1760-1829),  homme  po- 
liliquefrançais,  frère  du  précédent. 
11  servit  enAmérique  sous  Rocham- 
beau,  fut  député  de  la  noblesse  du 
bailliage  de  Péronne  aux  Etats  gé- 
néraux ct  joua  un  grand  rôle  à  l'As- 
semblée constituante.  Il  attaqua  vio- 
lemment Mirabeau  sur  ses  relalions 
avec  la  cour,  fut  nommé  maréchal  de 
camp  et  passa  à  l'étranger  avec  La 
Fayette.  Emprisonné  en  Autriche,  dé- 
livré trois  ans  après  (1795),  il  rentra 
en  France  sous  le  Consulat,  devint 
préfet  de  plusieurs  départements,  se 
rallia  aux  Bourbons,  représenta  la 
Seine-Inférieure  et  Seinc-el-Oise 
(1820-1827)  à  la  Chambre  des  députés 
et  siégea  avec  les  libéraux. 

LAMORICIÈRE    (Christophe- Léon- 
Louis  .licHAULT  DE)  (1806-1865),  géné- 
ral  français.    11   servit 
brillamment   en   Algé- 
rie, contribua  à  la  vic- 
toire de  risly  (18'j'i)  et 
recul     la    soumission 
d'Âbd-el-Kader.    Dé- 
puté  de    Sainl-Calais 
(18^i6),  il  soutint  la  mo- 
narchie de  Juillet,  sur- 
tout dans  la  journée 
Lamoricière.     du  2'i  février  1848,  re- 
présenta   le    départe- 
ment de  la  Sarthe  à  la  Constituante 
et  combattit,  .sous   Cavaignac,  l'in- 
surrection de  Juin.   Quelque  temps 
minisire  de  la  guerre  (1848),  il  com- 
batlil  la  politique  de  l'Elysée,  fit  par- 


lie  de  la  Législative  (IHiO)  et  fut  ar- 
rêté lors  du  coup  d'Etat  du  2  décem- 
bre 1851.  lixpulsé  de  France,  il  ren- 
tra en  1857,  commanda  l'armée  pa- 
pale (1860),  fut  battu  par  les  Piémon- 
tais  à  CasteKidardo  et  revint  en 
France  après  la  reddition  d'Ancône. 

LAWESSAN  (Jean-Marie-Antoine  de) 
(1844).  Médecin  de  la  marine,  agrégé 
de  la  Faculté  de  Paris  (1876),  conseil- 
ler municipal  de  Paris (187V)- 188i), dé- 
puté du  V'"arr.  de  Paris  (l8Hl),il  sié- 
fiea  à  l'extrême  gauche,  écrivit  dans 
de  nombreux  journaux,  fut  réélu  en 
1885  et  se  rappro-- 
cha  de  l'Union  ré- 
})ublicaine.  Char- 
gé de  mission 
dans  les  colonies 
françaises  (1886), 
il  publia  plusieurs 
cuvrages  sur  cel- 
les-ci, fut  réélu  en 
(889,  et  nommé 
gouverneur  géné- 
ral de  l'Indo- 
chine (1891),  Ré-  Lanessan. 
voqué    de     cette 

fonction  en  1894,  il  publia  son  apolo- 
gie :  la  Colonisation  française  en  Indo- 
Chine  (Paris.  1895)  et  rentra  dans  le 
journalisme.  Député  de  Lyon  en  1898, 
il  entra  dais  le  cabinet  VValdeck- 
Rousseau  comme  ministre  de  la  ma- 
rine (1899).  —  Il  a  écrit  un  assez 
grand  nombre  d'ouvrages  d'histoire 
naturelle. 

LAIVFREY  (Pierre)  (1828-1877).  11  pu- 
blia ))lusieurs  ou\  rages  de  philoso- 
phie et  d'histoire,  combattit  la  dicta- 
ture de  Gambetta,  fut  élu  député  des 
Houches-du-Rhône  (1871),  vota  avec 
la  gauche  républicaine,  représenta 
la  France  -■'i  Berne  (1871-1873)  et  de- 
vint sénateur  inamovible  (1875). 

LAl«GLAlS(Jac.ques)(18IO-l866).Avo- 
cat  à  Paris,  député  de  la  Sarthe  It  la 
Constituante  ctà  la  Législative(1848- 
1851),  il  sou  tint  la  poli  tique  de  l'Elysée, 
fut  réélu  en  18.52  et  1857  comme  can- 
didat officiel  de  l'Empire,  devint  con- 
seiller d'Etat,  puis  ministre  des  fi- 
nances de  Maximilien  au  Mexique 
(1866).  11  mourut  à  Mexico,  empoi- 
sonné, dit-on. 

LANGLOIS  (Amédée-Jérôme)(1819). 
Il  servit  dans  la  marine,  fit  du  jour- 
nalisme en  collaboration  avec  f*rou- 
dhon  dont  il  était  l'ami,  fut  condamné 
il  la  déportation  parla  haute  cour  de 


RIOORAl'HIt  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


13 


\ersailies(lHi'J),  prit  pari  à  la  défense 
de  Paris  et  rerut  une  grave  bles- 
sure à  Buzenvai(187l).  Député  de  la 
Seine  (1871),  chef  d'état-majoi"  de 
Tamiral  Saisscl,  il  siégea  à  i'Lnion 
l'épublicaine.  fut  élu  à  Ponloise(1876) 
et  fit  partie  des  363.  Réélu  en  1877, 
il  rapporta  le  budget  de  la  guerre, 
fut  renomme  en  IS81  et  -échoua  en 
1885  avec  la  liste  opportuniste  de 
Seine-et-Oisc.  On  le  nomma  percep- 
teur du  XVI ir  arr.  de  Paris,  puis 
du  III^  arr. 

LAï<GRAAU-niMO\(:EAl  (André, 
comte)  (I82G),  financier  belge,  luilre 
autres  affaires  de  bantiue,  il  fit  un 
emprunt  pontifical  au  pair  tandis  que 
la  rente  romaine  était  cotée  à  70  p.  100, 
eut  l'appui  dos  catholi(iues  et  enrôla 
dans  ses  compagnies  financières  plu- 
sieurs chefs  du  pai'ti  réactionnaire 
belge  qui  furent  gravement  compro- 
mis lorsque  la  faillite  arriva  en  1870. 
Condamné  A  dix  ans  de  réclusion 
par  contumace,  il  s'enfuit  au  Brésil. 

LAIVJIJIIVAIS  (\  ictor-Ambroise.  vi- 
comte de)  (1802-1809).  Député  de  la 
Loire-Inférieure  de  1838  à  I8''i8,  il 
siégea  dans  le  tiers  parti,  fut  réélu 
ù  la  Constituante  (IH'i8),  combattit 
les  socialistes,  devint  ministre  de 
l'agriculture  et  du  commerce  (18î9), 
député  de  la  Seine  à  la  Législative 
(môme  année)  et  fut  emprisonné  à 
Vincennes  lors  du  coup  d'Iitat  du 
2  décembre  18.11.  H  représenta  le  dé- 
partement de  la  Loire-Inférieure  au 
Corps  législatif  (1803-1809;. 

LANNES  (Napoléon-Auguste,  duc 
deMoNTKBELLO)  (1801-187'i),  diplomate 
français,  fils  du  maréchal  de  France. 
(V.  volume  Biographie  militaire.) 
Membre  de  la  Chambre  des  pairs 
(1827),  il  représenta  la  France  en  Da- 
nemark (1833),  en  Prusse  (In33),  en 
Suisse  (1830),  fut  quelque  temps  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  (1839), 
puis  ambassadeur  à  Nanles  et  mi- 
nistre de  la  marine  et  des  colonies 
(-1847-18^18).  Député  de  la  .Marne  à  la 
Législative  (I8Î9),  il  combattit  la  po- 
litique de  l'Elysée,  se  rallia  à  l'Em- 
pire, fut  ambassadeur  à  Pétersbourg 
(1858-1866)  et  sénateur  (1867). 

LANCES  (Gustave-Louis,  comte  de 
MoMEBELLO)  (1838),  diplomate  fran- 
çais, fils  du  précédent.  11  passa  de- 
puis 1858  dans  divers  postes  diplo- 
matiques, fut  chargé  d'affaires  à  Mu- 
nich (1880),  ministre  plénipotentiaire 


à  Bruxelles  (1882),  ambassadeur  à 
Constantinople  (1886)  et  à  Péters- 
bourg (1891). 

LAKXES  DE  MOXTEBELtO  (.Adrien- 
Jean)  (1851),  homme  politiaue  fran- 
çais, frère  du  précédent.  Cnef  de  ca- 
binet de  Léon  Say  au  ministère  des 
finances,  il  fut  un'des  fondateurs  de 
l'Union  libérale  et  élu  en  1893  député 
de  Reims  avec  un  programme  répu- 
blicain. Réélu  en  1898. 

tV^'ZA(Giovanni)(18I5-1882),hommc 
politique  italien.  Médecin  à  Turin, 
ilépulé  de  Fiassineto.  il  siégea  à  gau- 
che, de\int  ministre  de  l'instruction 
publique  (1855),  puis  des  finances 
(1858),  président  de  la  Chambre  (1860), 
ministre  de  l'intérieur  (186i), et  enfin 
chef  de  cabinet  avec  le  portefeuille  de 
l'intérieur  (1869-1873). 

LAPLACE  (Pierre-Simon,  marquis 
de)  (  I7'i9-I827),  astronome  et  géomè- 
tre français.  Il  tint 
(|uel(|ue  lemps  le  por- 
tefeuille de  linlérieur 
après  le  18  brumaire, 
entra  au  Sénat  (1799) 
dont  il  devint  chance- 
lier (1803),  signa  lacté 
de  déchéance  de  Na- 
poléon I"  (18l'i)  et  fut 
créé  par  Louis  XVIII 
pair  de  France  et  mar- 
quis (18 17). —  Pour  ses 
remarcpiables  travaux  scientifiques 
et  sa  carrière  de  savant.  V.  volume 

BlOCiRAlMllE   Sr.lENTlFIQlE. 

LAI»OUTE  (Henri-Gaston)  (l8/i2). 
Homme  politique  français.  Avocat  à 
Neveis.  député  de  cette  ville  (1881),  il 
siégea  à  lextréme  gauche,  fut  réélu 
en  1885,  1889  et  1893  et  appuya  le 
boulangisme. 

LA  PORTE.  (W  Porte  [La].) 

LAPPAREXT  (Cochon  de).  (Y.  Co- 
chon DE  Lai'pafu;nt.) 

LARCY  (Charles-Paulin-Roger  Sal- 
r.ERT,  baron  de)  (1805-1882).  Député 
du  Gard  (1839-18'i6),  il  siéo;ea  avec 
les  légitimistes,  combattit  Te  minis- 
tère Guizot,  fut  réélu  à  la  Consti- 
tuante et  à  la  Législative  (1848-1851), 
vota  avec  la  droite  monarchiste  et 
protesta  contre  le  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851.  Député  du  Gard  (1871), 
ministre  des  travaux  publics  (1871- 
1872  et  1873-1874),  sénateur  inamo- 
vible (1877). 

L.lREllVTY  (Clément-Gustave-Henri 
Baillafidel,  baron  de)  (182i).  Séna- 


Laplace. 


ii 


KNCYCLOPÉDtE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  Sl^iCLË 


leur  de  la  Loire-Inférieure  (1876),  mo- 
narchiste et  catholique,  il  soutint  le 
cabinet  du  Seize-Mai  et  fut  réélu  en 
1879  et  1888.  Il  eut  avec  le  général 
Boulanger,  ministre  de  la  guerre, 
une  vive  altercation  qui  fut  suivie 
d'un  duel  (1886). 

LA  RIBOISIÈRE.  (\ .    RlBOISlÈRE 

[La].) 

LA  Ri;VELLlERE-LEPEAl\  (1753- 
1824).  (V.  volume  Biographie  politi- 
que   GÉNÉRALE  JUSQL'aU  XIX"  S.) 

LA  ROtlHEFOlCAlLD.  (\ .  ROCHE- 
FOUCAULD [La].) 

LAROCHE-JOtBERT  (Jcan-Edmond) 
(1820-188i).  F'abricant  de  papier  à  An- 
goulème.  député  de  la  Charente  (1868), 
il  soutint  l'Empire  libéral,  représenta 
l'arrondissement  d'Angoulèmc  (1876) 
et  siégea  dans  le  groupe  bonapar- 
tiste. Réélu  en  1877  et  1881,  ii  prit 
part  aux  discussions  sur  les  réformes 
financières  et  sociales. 

LAROCIIE-JOUBERT  (Edgar- Jean) 
(1843),  fils  du  précédent.  Député 
d'Angoulême  (188'i),  il  siégea  au 
groupe  bonapartiste.  Réélu  en  188.1, 
•1S89,  1893  et  1898,  il  prit  une  part 
active  aux  questions  budgétaires. 

LAROMAIXA.  (V.  RomanÀ  [La].) 

LAROZE  (Louis-Alfred)  (183'i).  Avo- 
cat à  Bordeaux,  député  de  Blaye 
(1881),  il  siégea  à  FLnion  républi- 
caine, fui  sous-secrétaire  crEtat  à 
l'intérieur  dans  le  cabinet  Ferry  (1884- 
1883),  réélu  en  1885,  et  échoua  aux 
élections  de  1889. 

LAS  CASES  (  Emmanuel -Augustin- 
Dieudonné,  marquis  de)  (1766-1842), 
historien  français.  Il  servit  dans  la 
marine,  émigra  en  1790,  fil  en  17921a 
campagne  contre  la  France  et  prit 
part  à  lexpédition  de  Quibcron.  Après 
le  18  brumaire,  il  s'établit  libraire  t\ 
Paris,  servit  sous  Bernadotle  (1809), 
entra  au  conseil  d'Etal  et  devint  cham- 
bellan de  Napoléon  I"  (1810).  Il  sui- 
vit ce  dernier  à  Sainte-Hélène  el  con- 
signa ses  entretiens  avec  l'ex-empe- 
reur  dans  le  Mémorial  de  Sainte-Hé- 
lène. Député  de  l'arrondissement 
de  Saint-Denis  (1831-1842),  il  siégea 
à  l'extrême  gauche. 

LAS  CASES  (Emmanuel-Pons-Dieu- 
donné,  comte  de)  (1800-1854),  fils  du 
jirécédent.  Il  accompagna  son  père  à 
Sainte-Hélène,  frappa  Hudson  Lowe 
d'un  coup  de  cravache  en  plein  visage, 
à  Londres  (1822),  et  fut  l'objet  à  Pas- 
sy  d'une  tentative  d'assassinat  (182.5) 


dont  on  a  accusé  l'ancien  gouver- 
neur de  Sainte-Hélène.  Las  Cases 
fut  député  du  Finistère  de  1830  à 
■1848  el  sénateur  de  l'Empire  (1852 
1854). 

LASKER(Eduard)(l829-1884),homme 
politique  allemand.  Député  de  Berlin 
(1865),  il  siégea  avec  les  progressis- 
tes, fui  un  des  chefs  du  parti  national- 
libéral,  représenta  Magdebourg(  1868- 
1874),  Francfort-sur-le-Main  (1874- 
1879)  et  échoua  aux  élections  de  1879 
à  la  suite  d'attaques  violentes  dirigées 
contre  lui  par  Bismarck. 

LASSALLE  ou  mieux  LASSAL  (Fer- 
dinand) (  1825- 1864  ).  socialiste  alle- 
mand. Lié  intimement  avec  la  com- 
tesse Sophie  d'ilalzield,  il  fut  impii- 
(]ué  dans  une 
affaire  de  vol  et 
acquitté  (1848), 
se  jeta  dans  la 
polHi(]uc,  se  lia 
avec  KarliMarx, 
fut  poursuivi  el 
emprisonné  plu- 
s  i  e  u  1"  s  fois 
(18'i9).  Il  fonda 
en  l.s(i2  un  nou- 
veau parti  dé- 
mocratique, le 
V  ère  in  ;  ar-. 
rété  et  condam-     .  Lassalle 

né  à  la  suite  de 

discours  politiques,  il  développa  ses 
idées  sur  les  sociétés  coopératives 
de  production  avec  l'aide  de  l'Etal 
dans  plusieurs  brochures  cjui  le  firent 
de  nouveau  poursuivre  sous  l'accu- 
sation de  haute  trahison  et  fut  le 
véritable  fondateur  du  socialisme 
allemand.  Retiré  en  Suisse  pour  soi- 
gner sa  santé,  il  fut  blessé  mortelle- 
ment dans  un  duel  au  pistolet  à  Ge- 
nève (28  août  186'j).  —  (V.  volume 
Socialisme.) 

LASSER  DE  ZOLLHEni  (Joseph) 
(181.5-1879),  homme  d'Etat  autrichien. 
Député  au  Reichstag  (1848),  ministre 
sans  portefeuille  (1860),  puis  de  l'in- 
térieur (1861-IS65),  gouverneur  du 
Tyrol,  il  reçut  dans  le  cabinet  Auers- 
perg  le  portefeuille  de  l'intérieur 
(1871-1878). 

LASSERRE  (Maurice)  (  1862).  Député 
de  Tarn-et-Garonne  (  1890),  réélu  en 
1893,  il  rapporta  le  budget  des  cultes 
(1893)  et  le  )>roJet  de  loi  contre  les 
anarchistes  (1894). 

LASTEYRIE  DL  SAILLANT  (Ferdl- 


BIOGRAPHIE  POLITIQIË  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


15 


nand-Charles-Léon,  comte  de)  (1810- 
1879).  Aide  de  cam])  de  La  FayelLc 
(  1830),  député  de  l^ai'is  (I8î2),  il  siégea 
à  gauche,  prit  part  aux  discussions 
sur  les  questions  de  lettres  et  de 
beaux-arts,  l'ut  réélu  à  la  Constituante 
et  à  la  Législative  (1848-1851)  et  fil 
partie  du  Conseil  munic'pal  de  Paris 
(1848-1851).  11  rcnli'a  dans  la  vie  pri- 
vée en  1852  et  s'occupa  de  sciences 
archéologiiiucs. 

LASTEYRIE  Dl  S\ILLAXT  (.\drien- 
.lules,  mar(|uis  de)  (1810-1883).  l'etil- 
lils  de  La  Ka\cllc,  il  servit  en  Por- 
tugal sous  dom  Pedro  (1832-1834),  fut 
député  de  La  Flèche  (1842-1848)  et 
siégea  au  contre  gauche.  Député  de 
Seine-et-Marne  à  la  (Constituante  et 
à  la  Législative  (1848-1851),  il  com- 
battit la  politiciue  de  l'Elysée,  l'ut  ex- 
l)ulsé  de  France  après  le  coup  d'Flal 
de  1851,  se  rallia  à  la  polilic|ue  de 
Thicrs  comme  député  fie  Seine-et- 
Marne  (1871)  et  combattit  I'  «  Ordre 
moral  ».  Sénateur  inamovible  (1875).  il 
lit  partie  du  centre  gauche. 

L.ITIL  (.lean-Baplisle-Maric-An- 
loine.  duc  tic)  (1761-1839),  prélat  fran- 
çais. 11  émigra  lors  de  la  Révolution, 
devint  aumôniei-  du  comte  d'Artois, 
évéfjue  de  Chartres  (1817),  j)air  de 
France  (1822),  archevêque  de  Reinih 
(1824).  cardinal  et  duc  (1S2G).  Il  in- 
spira à  (Uiarles  .\  la  polili(|ue  rétro- 
t,n-ade  qui  devait  amener  la  révolu- 
lion  tle  1830. 

LATUlR  MAI  BOURG  (  Marie-Char- 
les-César DE  Fav,  comte  de)  (1757- 
1831),  général  français.  Député  de  la 
noblesse  aux  Ltats  généraux,  il  se 
rallia  aux  tiers  état,  fit  partie  de  l'ar- 
mée do  La  Fayette  comme  maréchal 
de  camp,  pas.sa  la  frontière  en  1792 
et  fut  captif  des  Autrichiens  jusqu'au 
traité  de  Campo-Formio.  11  revint  à 
Paris  après  le  18  brumaire,  fut  mem- 
bre du  Corps  législatif  (1801),  séna- 
teur (1800),  et  pair  de  France  à  la 
Kostauration. 

LATOlRMAlBOlRG  (MarieA  ictor- 
\icolas  DE  \'\\Y,  marquis  de)  (1708- 
IH.50),  général  fi'ançais,  frère  du  pré- 
cédent. Colonel  en  1702,  il  émigra 
après  le  lo  août,  revint  en  Franco 
(1798),  servit  en  Lgyptc,  se  distingua 
à  Austerlitz,  à  l'^ricdland  et  en  Espa- 
gne. 11  fit  la  campagne  de  Rus- 
sie, eut  la  cuisse  emportée  à  Leip- 
zig, devint  ambassadeur  à  Londres 
sous  la  Restauration,  ministre  de  la 


guerre  (1819- 1821),  puis  gouverneur 
des  Invalides. 

LAI'BESPIIV  (Léonel-Antoine  de 
Mouchet-Battefort,  comte de)(l81ô- 
1890).  Aide  de  camp  du  maréchal 
\'alée,  il  fit  les  campagnes  d'.\lgérie, 
devint  maire  de  Tracy-sur-Loire,  sé- 
nateur de  la  Nièvre  (1888)  et  siégea 
à  droite.  Il  a  fait  des  donations  con- 
sidérables à  des  œuvres  philanthro- 
piques, 

LAIX.AY  (Henri  de).  (V.  Amraigues 
[Comte  d'].) 

LAtR  (Francis)  (1844).  Député  de 
la  Loire  (1885),  il  siégea  à  lextrèmc 
gauche,  prit  une  part  active  aux  dé- 
bats, soutint  la  politique  du  général 
Boulanger,  fut  élu  député  de  Saint- 
Denis  (1889)  et  ne  s'est  pas  repré- 
senté en  18'J3  ni  en  \898. 

L  A  L  RK IV  T-1»  I C  H  AT  (Léon)  (  1823- 
18SG).  Il  collabora  au  Progrès  de 
l'Aube,  aida  do  son  argent  le  Réveil, 
de  Delescluze  (1809),  fut  élu  député 
delà  Seine  (1871),  siégea  à  l"e\trème 
gauche,  et  devint  sénateur  inamovi- 
ble (1875).  Il  a  laissé  un  grand  nom- 
bre de  romans  et  nouvelles.  (V.  vo- 
lume Biographie  i-irrËuAmE.) 

LAI'RIER  (Clément)  (1832- 1878).  Avo- 
cat d'affaires  à  Paris,  il  plaida  nom- 
bre de  causes  politiciucs  à  la  fin  de 
l'Empire,  fut  éludoputédu  Var  (1809), 
s'attacha  à  Gambetta,  négocia  l'em- 
nrunt  Morgan  (1870)  et  représenta  le 
Var  h  r.Vssemblée  nationale  (1871). 
Peu  après,  il  se  rapprocha  de  la 
droite  et  soutint  le  gouvernement  de 
r  0  Ordre  moral  ».  Député  de  l'ar- 
rondissement du  Blanc  (1870),  il  ap- 
puya lo  cabinet  Broglie  Fourtou  et 
lut  réélu  comme  candidat  ofliciel 
(1877). 

LAISSEDAT  (Louis)  (1809-1878).  Mé- 
decin à  Moulins,  député  de  l'Alliera 
la  Constituante  (18'i8),  il  siégea  à 
l'extrême  gauche,  échoua  aux  élec- 
tions de  1849  et  fut  expulsé  après  le 
coup  d'Etat  du  2  décembre  1851.  Mé- 
decin à  Bruxelles,  il  ne  rentra  qu'en 
1870  et  fut  élu  députe  de  Moulins, 
fit  partie  dos  303  et  obtint  le  renou- 
vellement de  son  mandat  en  1877. 

LAVERGXE  (Louis-Gabriel -Léonce 
GuiLHAUD  DE)  (1809-1880),  économiste 
français.  Publiciste  à  Toulouse,  dé- 
puté de  Lombez  (1846),  il  s'occupa 
depuis  1848  d'économie  politique  et 
d'agronomie.  Député  de  la  Creuse 
(1871),  il  vota  avec  les  orléanistes,  se 


10 


ENCYCLUIM'im:  l'Ol'LLAIliE  DU  VI.NGTit.ME  SlECLl'l 


l,avei'gne 
((Uiilhaud  de). 


vers  journaux. 


rallia  ))cu  à  pou  à  la  Hépubliciue,  à 
la  t(^tc  du  «  <>roupe  Lavcrsfne  »  cl 
devint  sénateur 
inamovible  (187Ô). 
LAVERGi\E(Bei- 
nard-Marlial-Bar- 
Ihcleniv,  dit  Beu- 
\  VHD-)  "(I8I.J).  Mé- 
decin à  Monlredon 
(Tarn),  dépulé  du 
Tarn  (I8'i'.i), il  vola 
avec     Ja     f;aiu'he 
démocrali(|ue ,  tjl 
fie  l'opposilion    à 
lEmpire  dans  di- 
Cut    élu    député  de 
Gaillac  (1876),  réélu  en  1877,  1881  ol 
ias."3,  et  nommé  sénateur  (  18s9). 

LAVERTIJOÎV  (André)  (1827).  Il  dut 
([uitter  la  France  après  le  coup  d  Etat 
de  1831,  devint  rédacteur  en  chef  de 
la  Gironde  (1853),  l'ut  un  des  Ibnda- 
leur  de  la  Tribune  (1869)  et  dirigea 
\c  Journal  officiei  (  1870).  Consul  géné- 
ral à  Amsterdam  (1871),  à  Anvers 
(1880).  àNaples  (1881),  il  fut  élu  séna- 
teur de  la  Gironde  en  1887  et  réélu. 
L.WIOERIE  (Charles-. Martial- Alle- 
mand) (1825-1892),  prélat  français.  Di- 
recteur de  l'œuvre  des  écoles  d'O- 
rient (1856),  il  partit  pour  la  Syrie,  et 
déploya  une  grande  activité  pour  ré- 
pandre l'influence 
française  ;  évèque 
de  .Nancy  (1861), 
puis  d'Alger  (1866) 
avec  le  litre  d'ar- 
chevêque (  1H67),  il 
y  créa  la  Société 
des  missionnaires, 
dits  Pères  blancs, 
el  fut  chargé  par 
le  pajie  de  la  pi'é- 
Lavigerie.  fcclurc     aposloli- 

(jue  du  Saliara.  Il 
étendit  sa  sphère  d'action  jusfju'à 
r.\fri(iLi('  équatoriale,  se  mêla  active- 
ment à  l'agitation  aniiesclavagiste. 
devint  administrateur  apostoli{|uc  de 
la  Tunisie  (1881),  cardinal  (1882),  ar- 
chevêque de  Carthage  et  primat 
d'Afrifpie  (18ft'i). 

LAVROV  (Pierre)  (1823),  socialiste 
russe.  Professeur  de  mathématiques 
à  l'Académie  d'artillerie  de  Péters- 
bourg,  colonel  d'artillerie,  membre 
du  conseil  muncipal  de  Pélersbourg, 
il  fut  arrêté  lors  de  l'attentat  de  Ka- 
rakosov  contre  Alexandre  lî  (1866), 
intrrno    rlnns    ]r    o-fxnoincnient    de 


\  ologda,  s'évada  en  1870  et  vint  se 
léfugicr  à  Paris  où  il  fit  une  grande 
propagande  en  faveur  des  idées  ré- 
volutionnaires, s'écarlant  des  idées 
anarchistes  ou  jacobines.  11  a  écrit 
nombre  d'ouvrages  scientificiues,  po- 
litiques et  philosophiques. 

LAVY(Aimé)  (1850).  Ancien  direc- 
teur d'école  laïque,  à  Pai'is,  il  siégea 
au  conseil  municipal  de  Paris,  de 
1887  à  1890,  fut  élu  député  du 
WTir  arrondissement  en  1890, réélu 
en  1893  et  échoua  en  1898.  M.  Lavy, 
un  des  militants  les  plus  actifs  et 
les  plus  érudits  du,  parti  ouvrier,  a 
été  chef  du  cabinet  de  M.  Millerand, 
dans  le  ministère  Waldeck-Hous- 
seau(1899). 

LAW  (Edward).  (\".  Er,i.KNROROLr.ii 
'Baron  d].) 

LAWRENCE  (John-Laird-Mair,  lord) 
(  isl  1-1879),  homme  d'Etat  anglais.  De 
IS27  à  1863,  il  joua  dans  l'Inde  un 
rôle  actif,  devintchef  commissaire  du 
Pendjab  (1853),  opéra  la  pacification 
après  la  révolte  des  cipayes  (1857), 
fut  nommé  vice-roi  de  l'Inde  (1863)  et 
accomplit  des  réformes  financières 
importantes.  Elevé  à  la  pairie  ù  son 
retour  en  Angleterre  (1869). 

L.AYARD  (Sir  Austeh-Henry)  (1817- 
189'i),  archéologue  et  homme  d'Etal 
anglais.  Il  voyagea  en  Orient,  entre- 
prit des  fouilles  sur  l'emplacement 
de  Ninive  et  de  Babylone,  devint  à  son 
i-ctour  en  Angleterre  (18.32)  sous-se- 
crétaire d'Etat  aux  affaii'Cs  étran- 
gères, député  au  Parlement  et  s'allia 
au  parti  libéral.  Ministre  des  travaux 
publics  (  1868),  ambassadeur  à  Madrid 
(1869),  à  Conslantinople  (1877),  il  se 
l'allia  à  la  politique  de  Beaconsfield 
el  négocia  l'occupation  de  Chvpre 
(  IS78). 

I^EBAUDY  (.lean -Gustave)  (1827- 
l.s,s9),  homme  politique  français.  Di- 
recteur d'une  grande  raflincrie  de 
sucre,  conseiller  municipal  de  Pai'is 
(  |8()0-1869).  député  de  Mantes  (1876). 
il  siégea  au  centre  gauche,  fit  partie 
des  363,  fut  réélu  en  1877,  1881  et 
1889.  Il  laissa  une  fortune  considé- 
rable. 

LEBEAl(Joseph)(  1794-1863),  homme 
politique  belge.  Avocat  à  Liège,  il 
attaqua  dans  le  journalisme  la  poli- 
tique hollandaise,  fut  élu  en  1830,  par 
l'arrondissement  de  Iluy,  membre  du 
Congrès  national  et  prit  une  grande 
part  à  la  constitution  belge.  Mmistrc 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


17 


des  affaires  étrangères,  gouverneur 
delà  province  de  Namur  (1834),  am- 
bassadeur à  la  Diète  germanique  de 
Francfort, il  constitua  en  18-'i0  le  pre- 
mier ministère  1  béral  qui  succomba 
devant  l'hostilité  du  Sénat.  Depuis, 
au  Parlement,  il  soutint  les  cabinets 
libéraux. 

LEBLOIVD  (Désiré-Médéric)  (1812- 
1886).  Avocat  à  Paris,  représentant 
delà  Marne  à  la  Constituante  (1848), 
il  soutint  le  général  Cavaignac,  diri- 
gea le  journal  le  Siècle  (1868-1874), 
fut  élu  député  de  la  Marne  (1871)  et 
siégea  à  la  gauche  républicaine. 
Réélu  par  l'arrondissement  de  Reims 
(1876),  un  des  363,  il  obtint  le  renou- 
vellement de  son  mandat  en  1877  et 
entra  au  Sénat  en  1879  (pour  le  dé- 
partement de  la  Marne). 

LEBCffiUF  (Edmond)  (1809-1888),  ma- 
réchal de  France.  Il  fit  les  campagnes 
d'Algérie,  de  Crimée  et 
d'Italie,  devint  aide  de 
camp  de  Napoléon  III, 
ministre  de  la  guerre 
(1869)  et  maréchal  de 
France  (1870).  Il  se  fit 
remarquer  par  son  as- 
surance h  la  veille  de  la 
guerre  de  1870  et  par  la 
criminelle  incurie  de 
son  administration.  Pri- 
sonnier après  la  reddition  de  Metz, 
où  il  commandait  le  y  corps,  sous 
Bazaine,  il  rentra  dans  l'obscurité 
après  la  paix. 

LEBOiV  (Maurice)  (1849).  Avocat  à 
Paris,  maire  de  Rouen  (1886),  député 
de  cette  ville  (1891),  réélu  en  1893,  il 
fut  sous-secrétaire  d'Etat  aux  colo- 
nies dans  le  cabinet  Casimir-Pcrier 
(1893-1894).  Ne  s'est  pas  représenté 
aux  élections  de  1898.' 

LEBON  (André)  (1859).  Chef  du  ca- 
binet du  président  du  Sénat  (1882- 
1893),  député  de  Parthenay  (1893),  il 
fut  ministre  du  commerce,  de  l'in- 
dustrie, des  postes  et  télégraphes 
dans  le  cabinet  RiJ)0t  (1895),  puis 
ministre  des  colonies  dans  le  cabinet 
Méline  (1896).  N'a  pas  été  réélu  en 
1898. 

LE  BORGïN'E  (Benoît).  (V.  BoiGNE 
[Comte  de].) 

LEBRET  (Georges)  (1853),  docteur 
en  droit,  député  du  Calvados  (Caen) 
depuis  1«93.  11  prit  part  aux  débats 
de  la  Chambre  :  sur  la  question  des 
tarifs  de  transports  de  houille,  sur 

BlOGHAl'IllE   POLITIQUE   DV    Xl.\°   S. 


la  suppression  des  octrois,  sur  la  loi 
relative  à  la  margarine,  etc.  M.  Le- 
bret,  qui  a  été  membre  du  Comité 
consultatif  des  chemins  de  fer,  a  fait 
partie  du  cabinet  Dupuy  (1898-1899) 
en  qualité  de  garde  des  sceaux,  mi- 
nistre de  la  justice  et  des  cultes. 

LEBRl'Bï (Charles-François,  duc  de 
Plaisance)  (1739-1824).  Avocat  à   Pa- 
ris, il  fut  un  des  collaborateurs  du 
chancelier    Mau- 
peou ;  député  de 
Dourdan  à  l'As- 
semblée    consti- 
tuante (1789),  de 
Seine-et-Oise  au 
conseil  des    An- 
ciens  (  1795)   ses 
grandes  connais-       ,„ 
sances    adminis-     /r^ 
Iratives  le    dési-   /v 
gnèrent  au  choix 
de  Bonaparte  et  Lebmn. 

il  lut  nommé  troi- 
sième consul  après  le  18  brumaire. 
Il  s'occupa  surtout  de  finances,  de- 
vint gouverneur  général  de  la  Ligu- 
rie  (180.3-1806),  administra  les  dépar- 
tements formés  de  l'ancienne  Hol- 
lande (1811-1813),  adhéra  à  la  Res- 
tauration et  entra  à  la  Chambre  des 
pairs. 

L  E  c  0 1 IV  T  E  (Alphonse  -  Théodore) 
(1817-1890),  général  français.  Il  fit  les 
campagnes  de  la  Grande-Kabylie,  de 
Crimée  et  d'Italie  où  il  fut  blessé  griè- 
vement à  Magenta  ;  prisonnier  lors 
de  la  capitulation  de  Metz  (1870),  il 
s'évada,  servit  sousFaidhei'beà  l'ar- 
mée du  Nord,  fut  gouverneur  de 
Lvon,  puis  de  Paris  et  sénateur  de 
rfiure  (1882). 

LECOMTE  (Claude- Martin)  (1817- 
1871),  général 
français.  11  servit 
en  Ci'imée,  en 
Italie  et  comman- 
dait une  brigade 
de  l'armée  de 
Paris  pendant  le 
siège  de  celte 
ville  (1870-1871). 
Désigné  pour  en- 
lever les  canons 
établis  sur  la 
butte  Montmar- 
tre, il  voulut  agir 
de  vive  force  contre  la  foule  opposée 
à  l'exécution  de  cette  mesure;  ses 
troupes  l'abandonnèrent  ;  il   fut  fu- 

II.  2 


Lccomte. 


18 


E.NCYOLOPEUIE  l'Ul'ULAlHE  l)V  VINGTIÈME   SIÈCLE 


sillé  avec  Clémenl  Thomas  (18  mars 
iiilï). 

LECOLTEILX  DE  CA!\TELEl  (Jean 
Barthélémy,  comte)  (17'i6-l<si8).  Ban- 

auier  à  Hoacn,  député  du  tiers  état 
e  cette  ville  aux  Etals  généraux,  il 
soutint  les  réformes  de  Necker,  fut 
député  de  la  Seine  au  conseil  des 
Cinq-Cenls,  adhéra  au  18  brumaire, 
entra  au  Sénat  et  devint  régent  de  la 
Banque  de  France.  Créé  comte  par 
ÎNapoléon  l", lise  rallia  à  Louis XVIII 
qui  le  lit  pair  de  France. 

LEDOCHOWSKI  (Miécislas,  comte) 
(182:i),  prélat  polonais.  Protégé  de 
Pie  I.\,  placé  à  la  Propagande,  nommé 
nonce  à  Bruxelles,  à  Munich  (1861), 
archevêque  de  Posen,  il  résista  à 
Bismarck  lors  de  la  déclaration  du 
Kuiturkampf.  Condamné  à  deux  ans 
de  i^rison  (187'j),  il  devint  cardinal 
(1875),  et  fut  nommé  préfet  de  la 
Propagande  (18'J2). 

L  E  D  R  t  -  ROLLllV  (Alexandre-Au- 
guste (1807-1874),  homme  politique 
lran(;ais.  Docteur  en  droit,  avocat  à 
Paris,  il  se  lit  remarciuer  dans  les 
procès  politiques  du  début  du  règne 
de  Louis-Philippe.  Député  du  Mans 
(1841),  réélu  en  1842  et  184(),  il  de- 
vint le  véritable  chef  de  l'opposi- 
tion radicale,  fonda 
le  journal  la  Réfor- 
me^ organisa  la  cam- 
pagne des  banquets 
et  la  propagande  en 
province.  Membre 
du  gouvernement 
provisoire  et  minis- 
tre de  l'intérieur 
(1848),  il  envoya  des 
commissaires  ex- 
traordinaires dans 
les  départements 
pour  organiser  le 
fonctionnement  tlu  suffrage  univer- 
sel, mais  fut  pris  entre  les  républi- 
cains modérés  et  la  minorité  avan- 
cée. Il  résigna  ses  pouvoirs  entre 
les  mains  de  Cavaignac,  combattit 
énergi(|ucment  la  i)oliti(|ue  de  l'Fly- 
sée,  tant  dans  les  départements 
<iu'à  r.\ssemblée.  A  l'cleclion  prési- 
dentielle de  1848,  il  avait  ()|)lenu 
:5/().()()i)  voix.  Réélu  à  la  Législative 
(1849),  il  dénonça  l'expédition  de 
Rome  et  demanda  la  mise  en  ac- 
cusation du  président  de  la  Répu- 
blique et  de  ses  ministres.  Avec  ses 
amis,  il  tenta  de  constituer  une  Con- 


vention nationale  au  Conservatoire 
des  arts  et  métiers. 

Il  se  réfugia  en  Belgique,  fut  con- 
damné par  contumace  à  la  déporta- 
tion, et  se  fixa  en  Angleterre  où  il 
forma  avec  Kossuth,  Mazzini,  etc., 
un  comité  révolutionnaire  internatio- 
nal. Il  ne  rentra  en  France  qu'en  1870, 
fut  compromis  dans  l'affaire  du  31  oc- 
tobre, et  envoyé  à  l'Assemblée  na- 
tionale par  trois  départements  (1871). 
Il  refusa  de  siéger  et  ne  rentra  .dans 
la  vie  politique  que  comme  député  de 
\aucluse  (1874)  quelque  temps  avant 
•sa  mort. 

LEFÈVRE  (François-Ernest)  (1833- 
188'd).  Avocat  à  Paris,  collaborateur 
du  Rappel,  conseiller  municipal  de 
Paris  (187Ô),  député  du  X"  arr.  de 
^'aris  (  1881  ),  il  vola  avec  les  radicaux, 
fut  réélu  en  1885  et  devint  vice-pré- 
sident de  la  Chambre.  Il  fut  un  des 
exécuteurs  testamentaires  de  Victor 
Hugo. 

LEFÈVRE-POi\T.\LIS  (Germain-An- 
toine) (  1830).  Député  de  Seine-el-Oise 
(1869),  réélu  en  1871,  il  fit  partie  du 
centre  gauche,  vota  souvent  avec  la 
droite,  fut  élu  dans  le  Nord  en  1885 
et  échoua  en  1889.  Conservateur  li- 
béral, il  fut  un  des  principaux  ora- 
teurs de  son  parti. 

LE  FLO.  (V.  Flo  [Le].) 

LEFRAKC  (Jean- Baptiste- Antoine) 
(m.  en  1816),  révolutionnaire  français. 
Compromis  dans  la  conspiration  de 
Babeuf,  il  fut  acquitté,  puis  déporté 
après  l'affaire  de  la  machine  infer- 
nale. Il  s'échappa  des  îles  Seychelles, 
fulreprisetempi'isonnéjusqu'enl814. 
Impli(|ué  dans  le  procès  des  «  pa- 
triotes »  (i816),  il  mourut  en  prison. 

LEFUAIVC  (Bernard-Edme-N  ictor- 
Etienne)  (1809-1883).  Avocat  à  Mont- 
de-Marsan,  ilcomijaltit  la  monarchie 
de  Juillet,  représenta  les  Landes  à 
la  Constituante  et  à  la  Législative 
(1848-1851)  et  siégea  avec  les  répu- 
blicains modérés.  Réélu  parle  même 
déparlement  en  1871,  il  devint  mi- 
nistre de  l'agricultui-e  et  du  com- 
merce (1871),  de  l'intérieur  (1872),  fut 
réélu  en  1876  et  1877  et  entra  au  Sé- 
nat comme  membre  inamovible (  1881). 
Il  appartenait  au  centre  gauche. 

LEFRAIVC  (Pierre-Joseph)  (1815- 
18//).  Député  des  Pyrénées-Orien- 
tales à  la  Constituante  et  à  la  Légis- 
lative (1848-1851),  il  siégea  avec'les 
républicains    avancés,    lut    expulsé 


l 


BIOGRAPHIE  POLITlUtÉ  DU  DlX-NEUVlfîME   SIÈCLE 


li) 


après  le  coup  d'Etat  du  2  décembre 
1851,  et,  rentré  en  France,  combat- 
tit vigoureusement  l'Empire.  Préfet 
des  l^yrénées-Orientales  (1870),  dé- 
puté de  ce  département  (1871),  il  fit 
partie  de  l'Union  républicaine  et  en- 
tra au  Sénat  en  187(5. 

LÉGITIME  (François-Denis)  (1833), 
homme  politique  haïtien.  Député  à 
l'Assemblée  constituante  (1869),  mi- 
nistre de  l'agriculture  sous  la  prési- 
dence du  général  Salomon,  il  fut  pré- 
sident de  la  Républicpie  (1888)  et  ren- 
versé peu  après  par  le  général  Hip- 
polvte. 

LEGRA1VD  (Pierre)  (1834-1895).  Avo- 
cat à  Lille,  député  de  celte  ville  (18/6), 
il  fit  partie  des  363  et  fut  réélu  en 
1877,  en  1881,  devint  ministre  du  com- 
merce dans  les  cabinets  Duclerc,  Fal- 
liéres,  Brisson  (1882-1885),  échoua  auv 
élections  de  1885,  fut  réélu  en  1887, 
1889  et  1893.  En  1888,  il  tint  le  porte- 
i'euille  du  commerce  et  de  l'industrie 
sous  le  ministère  Floquel. 

LEGR.IND  (Louis)  (1842),  homme 
politique  français.  Docteur  en  droit, 
député  de  Valeiiciennes  (1876),  un 
des  363,  réélu  en  1877  et  1881,  il  sié- 
gea à  la  gauche  républicaine.  En 
1882,  il  démissionna  pour  occuper  le 
poste  de  ministre  plénipotentiaire  à 
La  ilaye. 

LK  GLAY.  (V.   GUAY  [Le].) 

LE  HÉRISSÉ.  (V,  HiiRissÉ  [Le].) 

LEHON  (Charles -Joseph,  comte) 
(1792-1868),  homme  politique  belge. 
Il  fit  de  l'opposition  au  gouverne- 
ment hollandais,  devint  bourgmestre 
de  Tournai  (1830),  ministre  de  Bel- 
gique à  Paris  (I831-18'i3)  et  siégea  à 
la  Chambre  belge  juscju'en  18.Vi.  A 
cette  date,  il  fut  nommé  ministre 
d'Etat. 

LELIÈVRE  (Adolphe- Achille)  (1836). 
Avocat  à  Lons-le-Saunier,  il  fit  de 
l'opposition  à  l'Empire,  fut  élu  dé- 
puté de  Lons-le-Saunier  (,1876),  un 
des  3(33,  et  réélu  ca  1877  «  1881.  11 
échoua  au.K  élections  de  1885,  devint 
sénateur  du  Jura  (1888),  et  vota  con- 
stamment avec  le  parti  opportuniste. 
Dans  le  ministère  Gambelta,  il  avait 
été  sous-secrétaire  d'Etat  aux  fi- 
nances (1881-1882). 

LEMERCIER  (Louis-Nicolas,  comte) 
(1755-1849).  Député  du  tiers  état  de 
Saintes  aux  Etats  généraux  (1789), 
du  département  de" la  Charente-In- 
férieure au  conseil   des    Anciens,  il 


Lemoinne  (John). 


appuya  le  coup  d'Etat  du  18  bru- 
maire, entra  au  Sénat,  fut  créé  comte 
(1808),  se  rallia  à  Louis  XVI H  qui  le 
créa  pair  de  France.  Il  adhéra  à  la 
monarchie  de  Juillet. 

LEMERCIERDE  LONGPRÉ (Charles, 
baron  d'HAUsscz).  (\'.  Haussez.) 

LKMIRE  (Jules)  (1853),  homme  po- 
lilic|ue  français.  Abbé  à  Hazebrouck, 
député  de  cette  ville  (1893)  avec  le 
programme  des  ralliés,  il  est  un  des 
représentants  actifs  du  socialisme 
chrétien.  Il  a  été  réélu 
en  189.S. 

LEMOIIVIVE  (John- 
Marguerite  -  Emile  ) 
(1815-1892).  Journa- 
liste au\/)e6a<4',  il  sou- 
tint la  politique  orléa- 
niste, se  rallia  à  la 
Ré|)ublique(l873),  fut 
élu  sénateur  inamovi- 
ble (1880)  et  siégea  au 
centre  gauche. Nommé 
à  l'ambassade  de  Bruxelles  (1880),  il 
tlonna  sa  démission  peu  après  et  re- 
prit sa  profession  de  journaliste  dans 
la(|uelleil.déploya  beaucoupde  talent. 
11  était  entré  à  l'Académie  française 
en  1875. 

LENGLÉ  (Paul)  (1836),  homme  poli- 
tique français.  Député  de  Sainl-Gau- 
dens  (1876),  il  siégea  au  groupe  bo- 
napartiste, soutint  le  cabinet  du  Seize- 
Mai,  fut  réélu  en  1877,  et  fut  des  fi- 
dèles agents  du  prince  Napoléon  (Jé- 
rôme). Directeur  du  Pays  et  de  la 
Revue  parlementaire,  il  se  rallia  au 
boulangisme. 

lei\oirj.vro(;he  (Jean-Jacques, 
comte)  (17'i9-1825).  Député  du  tiers 
état  de  Paris  aux  Etats  généraux 
(1789),  ministre  de  la  police  (1797), 
député  de  |a  Seine  au  conseil  des 
Anciens,  il  appuya  le  18  brumaire  et 
fut  nommé  membre  du  Sénat  (1799). 
Comte  de  l'Empire  (1808),  il  se  ral- 
lia à  Louis  XN'III  cjui  le  créa  pair  de 
France  (1814). 

LÉOX  XII  (Annibal-FrançoisClé- 
mcnt-Melchior-Jérôme- Nicolas  della 
Genga)  (1760-1829),  pape  de  1823  h 
1829.  Ennemi  des  jésuites  avant  son 
élection,  il  leur  accorda  dès  1824  de 
grandes  laveurs  et  leur  rendit  no- 
tamment le  Collège  romain. 

LÉOîV  XIII  (Joachi  m -Vincent 
Pecci)  (1810),  pape.  Elevé  chez  les 
jésuites,  prélat  de  la  maison  de  Gré- 
goire X\  1  (1837),  archevéc[ue  de  Da- 


20 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


miellé  in  partibus  (1813),  nonce  à 
Bruxelles  (l813-18''iG),  cardinal  et  ar- 
chevêque de  Pèrouse  (1816-1877),  il 
lui  élu  pape  en  1878.  Auteur  de  nom- 
breuses encycliques,  polilicien  ha- 
bile, il  se  mêla  acti- 
venienl  à  loutes  les 
queslions  européen- 
nes, recommandant 
au  clergé  le  respect 
tics  «ïouvernemenls 
légaux,  et  favorisa 
les  tenlalives  des 
«  socialistes  chré- 
tiens ».  lia  aussi 
l'ail  de  grands  el- 
Ibrls  pour  réunir  à 
l'Eglise  romaine  les 
autres  Eglises  qui  s'en  sont  déta- 
chées. 

LEOPARDI  (Pielro-Silvestro)  (1798- 
I87U),  homme  politique  napolitain. 
Banni  comme  patriote  en  1834,  il  se 
lixa  à  Paris,  devint  député  de  Naples 
(184H),  plénipotentiaire  auprès  de 
r.harles-Albert,  et  fut  emprisonné 
après  le  lô  mai  et  exilé.  Député  de 
Solmona  au  Parlement  italien  (1861), 
il  entra  au  Sénat  en  1863. 

LKOPOLD  1"  (Georges-Chrétien- 
Frédéric  de  Saxe-(;oi!ourg)  (17vX)- 
1860),  roi  des  Belges.  Elu  en  1831  roi 
dés  Belges  par  le  Congrès  national, 
il  eut  à  lutter  contre  la  Hollande  et 
ne  triompha  d'elle  qu'avec  le  secours 
des  Français.  Il  épousa  (  1832)  Louise- 
Marie  d'Orléans,  fille  de  Louis-Phi- 
lippe, et  gouverna  conslilutionnelle- 
ment,  tour  à  tour  avec  des  ministères 
mixtes,  catholicjues  et   libéraux. 

LÉUPOLD  II  (Louis-Philippe-Marie- 
Viclor)  (1835),  roi  des  Belges,  (ils  du 
précédent.  Il  lit  de 
longs  voyages,  suc- 
céda à  son  père  en 
lis()."i,  gouverna  avec 
les  libéraux  et  les 
cléricaux,  montrant 
plus  de  sympathie 
pour  ces  derniers. 
L'établissement  de 
l'Etal  libre  du  Congo, 
dont  il  est  le  souve- 
rain, fut  reconnu  en 
188.'j.  En  I8H'i,  quel- 
ques complications 
au  sujet  de  cet  l'.tat  surgirent  avec 
la  France  qui  reçut  satisfaction  assez 
rapidement. 
LÉOl»OLDll(.Jean-Joscph-François- 


Lèopold  II. 


Ferdinand-Charles)(1797-i870),erand- 
duc  de  Toscane.  Fils  de  Ferdi- 
nand III,  il  monta  sur  le  trône  grand- 
ducal  en  1S24,  céda  au  sanfédisme  et 
à  la  jiression  de  la  cour  de  \'ienne. 
H  quitta  ses  Etals  en  1849,  .  rejoi- 
gnit le  pape  à  Gaëte,  fut  restauré 
par  l'Autriche  et  abdiqua  en  I8."jy. 

LEPELLETIER  (François- Louis - 
Emile)  (1826),  magistrat  français. 
Avocat,  puis  substitut  du  procureur 
générai  à  Paris  (1868),  conseiller  à 
la  cour  de  cassation  (I87.'j),  il  eut  le 
portefeuille  de  la  justice  dans  le  ca- 
binet Bochebouct  (1877). 

LEPÈRE  (Edme- Charles-Philippe) 
(1823-1885).  Avocat  à  Auxerre,  député 
de  l'Yonne  (1871),  il  siégea  à  l'Union 
républicaine,  fut  réélu  par  l'arron- 
dissement d'.Vuxerre  en  1876  et  1877, 
devint  sous-secrélaire  d'Etat  à  l'in- 
térieur (1877),  ministre  de  l'agricul- 
ture et  du  commerce  (1879),  puis  de 
l'intérieur  et  des  cultes  (1879-1880). 
Réélu  en  1881,  il  se  rapprocha  de  la 
gauche  radicale. 

lÉPIKE  (Louis)  (1846).  Avocat  à 
Lyon,  sous-préfet  dans  diverses 
\illes,  préfet  de  l'Indre  (1885),  secré- 
taire général  de  la 
|iréfecture  de  j)o- 
lice  (188(>I89I),  il 
fut  nommé  préfet 
de  la  Loire  (1891- 
1893),  puis  préfet 
de  police  (1893- 
1897),  et  gouver- 
neur général  de 
l'Algérie  (1897-1898) 
où  ses  débuts  fu- 
rent marqués  par 
de  graves  désor- 
dres et  des  mani- 
festations antisémites  (IS98).  Nommé 
conseiller  d'Etat  (1898),  il  fut  rappelé 
à  la  tête  de  la  préfecture  de  police 
en  1899  par  M.  W'akleck-Rousseau, 

LE  PLAY.  (\\  Plvv  [Le].) 

LERDO  DE  TEîADA  (Sébasiien) 
(1827-1889),  homme  d'Etat  mexicain. 
Ministre  des  affaires  étrangères 
(18.57),  président  de  la  Chambre  des 
députés  (1861),  il  seconda  activement 
.luarez  qui  lui  confia  le  ministère  de 
la  justice  et  celui  des  affaires  étran- 
gères. Président  delà  cour  suprême, 
il  succéda  à  Juarez  à  la  présidence 
de  la  République  mexicaine  (1872), 
l'ut  réélu  en  1876  et  renversé  presque 
aussitôt  par  Porfirio  Diaz 


Lépine. 


niOGR.VPHIE  POLITIÙCE  lUI  DIX-NKUVIlvMK  SIÈCLK 


21 


LEKOi:\  (Picn-e)  (  17;I7-I87I).  Ou- 
vrier typographe,  il  s'affilia  au  saint- 
simonisme,  s'en  sépara  lorsque  i->n- 
iantin  en  fui  le  chef,  et  fit  paraître 
de  nombreux  ouvrages  socialistes  et 
philosophiques.  (V.  volume  Socia- 
lisme.) En  1818,  il  proclama  la  Répu- 
blicjue  à  Boussac,  fut  impliqué  dans 
l'affaire  du  lô  mai,  et  élu  député  à 
la  Constituante  et  à  la  Législative 
(IS'iS-IH.'il).  Un  des  chefs  de'  la  gau- 
che socialiste,  il  fut  proscrit  après 
le  coup  d'Etat  de  lajl,  se  réfugia  à 
Londres,  puis  à  .Icrsev. 
LE  ROYER.  (  V.  Suppl.a  la  fin  du  vol.) 
LESGLILLIER  (Désiré-Jules)  (1825- 
1889).  Ingénieur  des  ponts  et  chaus- 
sées, directeur  des  chemins  de  fer  de^ 
l'Etat  (1878),  député  de  Château- 
Thierry  (1881),  il  siégea  à  l'Union  ré- 
publicaine et  fut  réélu  en  188.">.  Il 
avait  été  sous-secrétaire  d'Etat  aux 
travaux  publics  dans  le  cabinet 
Gambetta    (1881-1882). 

LESSEPS  (Ferdinand-Marie,  vi- 
comte de)  (i80ô-18'.)1),  diplomate 
français.  Il  débuta  dans  la  carrière 
en  1825,  devint  consul  au  Caire  (  t8S:j), 
à  Kotterilam 
(1838),  cà  Bar- 
celone (  18 12), 
fut  envoyé  à 
Home  en  18'iU 
et  mis  en  dis- 
ponibilité peu 
après.  .\  la 
mort  d'Abbas 
Pacha  (I85'i),  il 
partit  pour 
r  l'Egypte  et  en- 
treprit le  per- 
cement de 
l'isthme  de 
Suez  dont  l'i- 
nauguration officielle  eut  lieu  en  I8G'J. 
Le  «  Grand  Français  »,  comme  on 
l'appela  depuis,  entreprit  le  canal  de 
Panama  qui  donna  lieu  aux  gaspil- 
lages les  plus  éhontés  et  qui  fit  de 
nombreuses  victimes.  11  fut  con- 
damné en  1893  h  cinq  ans  de  prison 
et  mourut  l'année  suivante  dans  un 
état  de  somnolence  sénile  sans  avoir 
connu  sa  condamnation.  11  était  de 
r.\cadémie  française  depuis  lS8i. 

LETITI.\    ROXÀP.IRTE.    (V.    Bona- 
parte.) 

LE    TOl'RNEl'R.    (V.     TouRNEUis 
[Le].) 
LEVEILLË  (Louis-Jules),  juriscon- 


Lesseps. 


suite  français,  professeur  de  droit 
criminel  et  de  législalion  pénale  à 
la  Faculté  de  droit  de  Paris,  depuis 
1873.  Conseiller  municipal  de  Paris 
(\  "  arr.)  ^l871),  réélu  en  I87'i.  il  ne 
se  représenta  pas  aux  élections  sui- 
vantes et  fut  en  188'i  chargé  d'une 
mission  à  la  Guyane  française,  pour 
étudier  la  (piestion  fie  la  transporta- 
lion  des  récidivistes.  Elu  député  du 
NI"  arrondissement  en  l89i,  il  fut 
battu  en  1898. 

LÉVÊOlîE  (Henri-Frédéric)  (1829). 
Avocat  ta  Dijon,  député  de  la  Côte- 
d'Or  (1871),  il  siégea  à  la  gauche 
républicaine,  fut  réélu  en  1876,  en 
1877  (avec  les  .363),  en  1882,  en  1885 
et  en  1889.  Il  fut  sous-gouverneur 
du  Crédit  foncier  de  1878  à  1890. 

LEVRAID  (Léonce)  (1843),  docteur 
en  médecine.  11  prit  une  part  active 
à  la  lutte  contre  l'Empire,  fut  con- 
damné en  I8(i7  à  un  an  de  prison 
pour  l'alTaire  de  société  secrète  dite 
de  la  Renaissance  (conspiration  blan- 
(|uiste).  Prit  part  à  la  Commune.  De 
187(5  à  1898.  il  représenta  le  ([uarlier 
Saint-Ambroise  au  Conseil  municipal 
dont  il  fut  président,  en  même  temps 
(|ue  président  de  la  commission 
d'instruction  pui)li(|ue  et  des  ix'aux- 
arls.  Elu  en  isiis  député  du  \l"  ar- 
rondissement, M.  Levraud  fait  partie 
du  groupe  ratlical  socialiste. 

LEWALL  (.Iules-Louis)  (1823),  gé- 
néral français.  Il  servit  en  Algérie, 
en  Italie,  au  Mexicpie,  et  fit  la  cam- 
])agne  de  1870 dans  larmée  de  Metz. 
Ecrivain  militaire,  il  dirigea  l'Ecole 
supérieure  de  guerre  et  succéda  au 
général  Camj)enon  comme  ministre 
de  la  guerre  (1885). 

LEWEîVllAtPT  (Cari,  comte)  (1835), 
homme  politique  suédois.  Il  fil  sa 
carrière  dans  la  diplomatie  et  fut 
ministre  des  affaires  étrangères  de 
1889  à  1695. 

LEYDET  (Mctor)  (18'j5),  homme  po- 
litique français.  Député  d'.\ix  (Bou- 
ches-du-Hhône)  (1881),  il  siégea  à  la 
gauche  radicale,  fut  réélu  en  1885, 
1889  et  1893. 

LEYGIES  (Jean -Claude -Georges) 
(1856).  Avocat  à  Villeneuve-sur-Lot, 
député  de  Lot-et-Garonne  (1885),  il 
soutint  la  politique  opportuniste  et 
fut  réélu  en  1889  et  1893.  Ministre  de 
l'instruction  publifjue  et  des  beaux- 
arts  dans  le  cabinet  Dupuy  (I89'i), 
il  devint  ministre  de  l'intérieur  dans 


ENGYCLOI'ÉDIE  POPUL.MliE  DU  VINGTIEME  SIÈCLE 


doisc,    il  se 


le  cabinet  Ribol(lS9r)).  lîééluen  1898, 
il  obtint  le  portefeuille  de  l'instruction 
])ul)li(iuo  dans  le 
cabinet  Dupuv 
(1898)  et  dans  le 
cabinet  W  al- 
deck  -  Rousseau 
(1899). 

LIEBKIVECHT 
(\\  ilheim)  (  1S2G). 
socialiste  alle- 
mand, lùnpii- 
sonné  (!8'i8-lsi9) 
à  la  suite  de  Fin- 
su  ri'ecl  ion  ba- 
en  Suisse,  puis 
en  Angleterre,  fut  expulsé  de  Prusse 
(1865),  fonda  avec  Bebel  le  parti  ou- 
vrier démocratic[ue  socialiste  au 
congrès  d'Eisenach  (1869),  branche 
allemande  de  l'Internationale,  fut 
condamné  à  deux 
ans  de  forteresse 
pour  haute  trahison 
(  1872)  pour  avoir 
]>rotesté  contre  la 
guerre  el  contre  l'an- 
nexion de  l'Alsace- 
Loi'rainc.  Député  de 
Stollberg-  Schnee- 
berg  au  Heichstag 
(IST'i),  un  des  ora- 
teurs les  plus  en  vue 
du  parti  socialiste, 
il  subit  de  nombreu- 
ses condamnations  politicjues. 

LlGi\E  (riugène-Lamoral,  prince 
de)  (l8Ui-188(>),'  diplomate  belge.  Ln 
instant  candidat  au  trône  de  Bel- 
gifiue  (1831),  il  fut  ambassadeur  à  La 
Maye,  «à  Paris,  devint  sénateur  d'Ath 
(18Ô2)  et  présida  le  Sénat  jusqu'en 
1879.  Il  était  du  parti  libéral  mo- 
déré. 

LIfi\ÈRES  (Edmond  de).  (V.  Al- 
ton-Shkk.) 

LliXCOLIV  (Abraham)  (I80&-1865), 
président  des  Etats-Unis.  Après  une 
jeunesse  difficile,  il  étudia  les  lois, 
entra  comme  député  dans  la  légis- 
lature de  riUinois  (183'i),  adopta  la 
profession  d'avocat  à  Springfield 
(1837)  et  devint  le  chef  des  xvighs 
dans  l'Etat  de  l'Ulinois.  Elu  au  Con- 
grès fédéral  (1846),  il  prit  une  part 
considérable  aux  débats,  surtout 
clans  la  c|uestion  de  l'esclavage,  fit 
ime  tournée  dans  différents  Etats 
cjui  l'acclamèrent,  et  fut  élu  prési- 
dent de  la    lȎpublic]ue.  Il   inaugura 


Liehknecht. 


Lincoln. 


songouvernemcnî(186l)  six  semaines 
avant  le  commencement  de  la  guerre 
civile.  Réélu  en  1865,  il  fut  assassiné 
la  même  année  par 
un  acteur  obscur, 
J.-\\ilkes  Booth, fa- 
natique sudiste.  On 
lui  lit  de  splendides 
funérailles  el  il  reste 
u  n  des  t  y  pes  les  plus 
sympathiques  de  la  ^ 
démocratie  améri-  ^/''['l 
caine.  '     '' 

LIIVDEIVAU  (Ber- 
nhard-August  de) 
(1780 -185i),  astro- 
nome et  homme 
d'Etat  allemand.  Docteur  en  droit,  il 
s'occupa  d'astronomie,  devint  mi- 
nistre du  duc  de  Saxe-Gotha  (1820), 
député  de  la  Saxe  à  la  Diète  de  Franc- 
fort (1827),  ministre  de  l'intérieur 
(1831)  et  président  du  conseil  (I83i). 
Jusqu'en  18'i3,  il  dirigea  les  affaires 
et  accomplit  d'importantes  réformes. 
(\  .  \ol.   Biographie  sciENTiriQUE.) 

LISBOI\>E  (Eugène)  (1818-1891). 
Avocat  à  Monlpellier,  procureur  de 
la  Républiciue  h  Béziers  (18-'i8),  il  fut 
déporté  ai)rès  le  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851,  fit  une  opposition  active 
à  l'Empire,  devint  préfet  de  l'Hé- 
rault en  1871,  député  de  Montpellier 
(  1876)  et  siégea  à  l'Union  républi- 
caine. Réélu  en  1877,  il  entra  au  Sé- 
nat en  18.S8. 

LITTRÉ  (Maximilien-Paul-Emile) 
(  1801-lssl).  Pour  ses  travaux  de  méde- 
cine,de  philologie, de  philosophie, etc., 
\  .  volume  Biographie  philosophique. 
Démocrate  sincère,  il 
prit  part  à  la  révolu- 
tion de  1830,  colla- 
bora au  National  et 
se  lia  avec  Armand 
Carrel.  Disciple d'Au- 
gusle  Comte, il  garda 
pourtant  son  indé- 
|)endance,  fut  mem- 
bre du  Conseil  muni- 
cipal de  Paris  (1848), 
éci'ivit  au  journal  des 
Débatu.  représenta  le 
département  de  la  Seine  à  l'Assem- 
blée nationale  (1871),  l'arrondisse- 
ment de  Saint-Denis  au  Conseil  gé- 
néral de  la  Seine  (1871)  et  entra  à 
l'Académie  française  à  la  fin  de  la 
même  année.  Sénateur  inamovible 
(I<s7.".),  il  siégea  à  la  gauche  républi- 


Lillré. 


BIOGHAPHIE  POLITlyl  I-;  DL  DIX-NLUVlÈMii  SIÈCLE 


'23 


caine,  combattit  le  Seize-Mai  et  laissa 
la  réputation  d'un  homme  de  bien. 
LIVERPOOL  (Robe_rt-Banks  Jenkin- 
SON,  comte  de)  (1770-4828i,  homme 
d'Etalan^ilais.  Membre  de  la  Chambre 
des  communes  (1790),  il  soutint  Pitt, 
se  montra  un  adversaire  résolu  de 
la  France,  l'ut  gouverneur  delà  Mon- 
naie(  1799),  ministre  desaffaires  étran- 
gères (18()1),  de  l'intérieur  (180'i),  de 
nouveau  à  l'intérieur  (1807),  aux  af- 
faires étrangères  (1809)  et  à  la  guerre 
(1809-1812).  Chef  du  cabinet  tory  pen- 
dant quinze  ans  (1812-1827),  il  gou- 
verna avec  rigueur  et  sa  raideur  aris- 
tocratique le  rendit  fort  impopulaire. 
tOB.-VIX'OV-ROSTOVSKY  (Ale\is-Bo- 
risovitch,  prince)  (1825-1896),  diplo- 
mate russe.  Il  débuta  dans  la  diplo- 
matie en  I8Ô0,  devint  gouverneur  de 
la  province  d'Orel  (IS60).  i-eprésenla 
la  Russie  à  Conslantinople  (1878),  ù 
Londres  (1879),  à  Menne  (1882)  et 
remplaça  M.  de  Giers  au.x  affaires 
étrangères  (  189")). 

LOCKROY  (  lidouard-Etienne- An- 
toine Simon,  dil)  (iH'iO).  Il  servit  sous 
daribaidi  tlans  1  expédition  de  Sicile 
(1860),  lit  do  l'opposition  à  l'I-lmpire 
dans  la  presse  et  encourut  une  peine 
de  quatre  mois  de  prison  pour  un  de 
ses  articles  du  Rappel  (1869).  Dé|)uté 
de  la  Seine  (1871),  il 
donna  sa  démission  le 
2  avril,  organisa  la  Li- 
gue républicaine  des 
Droits  de  Paris,  fut 
emprisonné  par  le  gou- 
vernement cle  \  ersail- 
les,  et  nommé  peu 
après  conseiller  muni- 
cipal du  (|uarlier  de  la 
Roquette  (l.V  arr.  de 
Paris).  Condamné 
maintes  fois  pour  délits  de  presse, 
il  fut  élu  député  des  Bouches-dii- 
Rhône  (187.3),  siégea  à  l'extrême 
gauche,  fut  réélu  député  d'Aix  (  1876), 
prit  une  part  acli\e  aux  déliais  et 
vota  toutes  les  mesures  radicales. 
Réélu  en  1877  avec  les  36^,  il  réclama 
l'amnistie  |>lénière  et  vota  la  mise  en 
accusation  des  ministres  du  Seize- 
Mai.  En  1881,  le  XI"  arr.  de  Paris 
l'élut  député,  et,  en  188.5,  le  dépar- 
tement de  la  Seine  le  fit  passeï-  le 
premier  sur  la  liste  acceptée  par 
tous  les  comités  républicains.  Mi- 
nistre du  commerce  et  cle  l'industrie 
dans  le  cabinet  Freycinet  (1886),  puis 


dans  le  cabinet  Goblet  (1886-1887),  il 
reçut  le  portefeuille  de  l'instruction 
publique  dans  le  cabinet  Floquet 
(1888-1889),  accomplit  de  nombreuses 
réformes  dans  ses  différents  minis- 
tères, fut  réélu  en  1889  et  en  1893. 
Blessé  par  le  cocher-poète  .Moore, 
il  fut  bientôt  rétabli,  devint  vice-pré- 
sident de  la  Chambre  (  1894),  s'occupa 
des  c^uestions  maritimes  et  tint  le 
porleleuille  de  la  marine  dans  le  ca- 
binet Bourgeois  (  I,s95-1896).  —  Réélu 
en  1S98,  il  fut  de  nouveau  ministre 
de  la  marine  dans  le  cabinet  Dupuy 
(1898-1899). 

LOGEROT(François-.\uguste)(1825), 
général  français,  iîilessé  à  la  prise  de 
Sébastopol  (1855).  blessé  à  Coulmiers 
(1870),  il  servit  en  Tunisie  et  reçut  le 
portefeuille  de  la  guerre  dans  le  ca- 
binet Tirard  (1887-1888). 

LOGEROTTE  (Jules-Benoit)  (1823- 
I88'i).  .Vvocat  à  Louhans,  député  do  , 
cet  arrondissement  (  IS76),  il  siégea  à 
la  gauche  républicaine,  fut  réélu  en 
1877  (avec  les  363)  et  en  Issi,  et  reçut 
dans  le  cabinet  Duclerc  le  sous-sc- 
crétariat  d'Etal  de  l'instruction  pu- 
bliiiuc  et  des  beaux-arts  (1882- 
18.S3).- 

LOIZILLO\  (Julien-Léon)  (1829-1899). 
généi'al  français.  Il  fil  la  cam|)agnede 
Crimée,  la  guerre  franco-allemande, 
eut  le  portefeuille  de  la  guerre  dans 
le  cabinet  Bibol  (1893),  puis  dans  le 
cabinet  Dupuy  (même  année). 

LOiVYAY  (Melchior,  comte)  (1822- 
188'i),  homme  politicpie  hongrois.  Dé- 
puté du  comitat  de  Beregh  (1843),  il 
siégea  dans  les  l'angs  de  l'ojiposition, 
fut  sous-secrètaired'Elalaux  linances 
(  l!S'i8)  et  dut  s'expal  rieraprès  le  triom- 
phe de  la  réaction.  Membre  de  la 
Diète  (1865),  ministre  des  linances 
hongroises  (1867),  puis  des  finances 
de«(deux  parties  de  l'empire  (1870), 
il  présida  de  1871  à  1872  le  ministère 
hongrois. 

LOPEZ  (Carlos-Antonio)  (1790-1862), 
président  de  la  République  du  Para- 
guay. Elu  à  ce  poste  en  I8'i'i  pour 
dix  càns,  il  fit  de  nombreuses  réformes 
et  fut  réélu  pour  dix  ans  (1854). 

LOPEZ(Narcisse)(  1799-1851), homme 
politique  américain.  Il  servit  en  Es- 
pagne dans  les  troupes  constitution- 
neiies  (1833),  devint  gouverneur  de 
Madrid,  partit  pour  Cuba  et  organisa 
aux  Etats-Unis  la  résistance  aux  au- 
torités espagnoles  de  l'île.  Au  cours 


24 


ENCYCLOPÉDIE  l'OPULVFP.E  DU  VINGTIEME  SIÈCLE 


de  sa  troisième  expédition  contre  La 
Havane,  il  fiil  pris  par  les  Espagnols, 
condamné  à  mort  et  snbil  courageu- 
sement le  supplice  de  la  garrotte. 

LOPEZ  (Joachim-Marie)  0802-1855), 
hommed'Etatespagnol.  Député d'Ali- 
cante  aux  Cortès  (183'i),  membre  du 
parti  avancé,  il  fut  ministre  de  l'inté- 
rieur (1836- 1837),  chefdu  cabinet  (1842) 
et  chef  du  gouvernement  provisoire 
après  la  chute  d'Espartero  (IS'iS) 

LOPEZ  ( Francisco- Solano)  (1827- 
1870),  président  de  la  république  du 
Paraguay.  Elu  à  ce  poste  en  1862,  il 
soutint  dès  J864  une  lutte  longue  et 
sanglante  contre  le  Brésil,  la  Répu- 
blique Argentine  et  l'Uruguay,  et  fui 
tué  dans  un  combat  à  Aquidalîan. 

LORGERIL  (Hi|)polyte-Louis,  vi- 
comte de)  (181I-IH88).  Député  des 
Côtes-du-Nord(1871),orateurdesplus 
bruyants  du  parti  royaliste,  il  soutint 
le  gouvernement  de  l'Ordre  moral  et 
devint  sénateur  inamovible  (1875). 
LORIS-MÉLIKOV  ( Miehael-Tariélo- 
vitch-Taïnov,  comte)(  1826-1888), géné- 
ral russe.  11  servit  dans  l'armée  du 
Caucase,  devint  gouverneur  de  Kars 
(1854)  et  se  fit  remarquer  dans  la 
guerre  russo-turque.  Gouverneur  de 
Kharkov  (1879),  il  réprima  avec  ri- 
gueur le  mouvement  nihiliste  et  fut 
nommé  ministre  de  l'intérieur  (1880- 
1881). 

LOL'BET  (Emile)  (1838).  Avocat  h 
Montélimar,  député  de  la  Drôme 
(1876),  réélu' en  1877  (avec  les  3G3)  et 
en  1881,  il  sié- 
gea avec  les  op- 
portunistes, fut 
élu  sénalcur  de 
la  Drôme  (1885) 
et  réélu  en  18'J4. 
Ministre  des  tra- 
vaux publics 
dans  le  cabinet 
Tirard  (1887- 
1888),  il  eut  la 
présidence  du 
conseil  avec  le 
portefeuille  de 
rintérieur(1892), 
conserva  ce  der- 
nier ministère  dans  le  cabinet  Ribot 
(1892-1893),  et  devint  président  du  Sé- 
nat à  la  mort  de  Challemel-Lacour. 
Après  la  mort  de  Félix  Faure,  il  fut  élu 
président  de  la  République  française 
(17  lévrier  1899),  comme  candidat 
d'union  républicaine.  Son  arrivée  à 


Loubet. 


la  présidence  fut  le  signal  d'une  pre- 
mière manifestation  organisée  par 
la  Ligue  des  Patriotes,  le  soir  même 
de  l'élection.  Au  cours  d'une  aulre 
manifestation  organisée,  celle-là,  par 
les  habitués  de  l'enceinte  du  pesage, 
aux  courses  d'Auteuil,  M.  Loubet  fut 
injurié  et  frappé.  Celte  manil'esta- 
tion  entraîna  celle  des  socialistes 
au  Grand  Prix,  puis  la  chute  du 
ministère  Dupuy  et  son  rempla- 
cement par  le  ministère  Waldeck- 
Rousseau. 

LOlis  v  (Charles-Auguste)  (1786- 
1868),  roi  de  Bavière.  Il  commanda 
une  division  bavaroise  de  1807  à  1809 
dans  l'armée  de  Napoléon  I"  et  suc- 
céda à  son  père  Maximilien-Joseph 
en  1825.  Très  curieux  des  choses  ar- 
tistiques, il  voulut  faire  de  Munich 
la  Florence  de  l'Allemagne.  Ses  re- 
lations avec  la  danseuse  Lola  Mon- 
tés provoquèrent  des  troubles  qui 
étaient  à  peine  apaisés  quand  éclata 
la  révolution  de  1848.  Louis,  plutôt 
que  de  céder  aux  revendications  ])o- 
pulaires,  «abdiqua  en  faveur  de  Maxi- 
milien  II. 

LOl'IS  II  (Otton-Frédéric-Guil- 
laume)  (1845-1886),  roi  de  Bavière. 
11  monta  sur  le  trône  en  186'i,  s'en 
remit  aux  soins  de  ses  ministres  de  la 
direction  des  affaires  de  l'Elat,  com- 
bla d'honneurs  et  de  dignités  son  fa- 
vori Richard  \\  agner,  ruina  son  pays 
en  folles  prodigalités  et  tomba  en  dé- 
mence. On  le  trouva  noyé  dans  le  lac 
de  Starnberg  avec  son  médecin,  en 
un  lieu  où  l'on  a  pied. 

LOUIS  XVIII  (Louis-Stanislas-Xa- 
vier) (1755-1824),  roi  de  France.  IT-ére 
de  Louis  X\L  il  reçut  le  nom  de  comte 
de  Provence,  intri- 
gua clans  les  affaires 
de  l'Etat,  eut  un  in- 
stant de  popularité 
en  1788, 1789  et  1790, 
conspira  pour  son 
propre  compte  et 
émigra  en  1791.  Il 
séjourna  tour  à  tour 
à\  éi'one,  en  Russie, 
à  Varsovie,  refusa 
les  offres  du  premier 
consul  qui  lui  propo- 
sait un  établissement  en  Italie  s'il  re- 
nonçait à  ses  droits,  s'établit  à  Mit- 
tau,  ])uis,  après  le  trailé  de  TilsiUen 
Angleterre.  Il  revint  en  France  après 
la  chute  de  Napoléon  et  accorda  une 


Louis  XVIIÎ. 


BIOGRAPIHI':  rOLlTIQUr.  nu  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


25 


ronslilulion  assez  libérale.  Homme 
despril,  sceptique,  sans  beaucoup 
d'activité  personnelle,  très  défiant  de 
son  Irère, lise  laissa  volontiers  gou- 
verner par  ses  favoris,  M.  de  Bla- 
cas,  plus  tard  Dccazes.  et  à  la  fin  de 
sa  vie  .Mme  de  Cayla.  Réfugié  à 
Gand  après  le  retour  de  Napoléon 
(mars  1815)  il  accepta  comme  minis- 
tres Talieyrand  et  Foucher,  mais  se 
débarrassa  bientôt  d'eu.x  ;  les  vio- 
lences de  la  Chambre  introuvable  lui 
déplurent  et  il  revint  avec  Richelieu 
et  Dccazes  à  une  politique  modérée. 
En  1821,  les  ultras  reprirent  le  des- 
sus (1821),  et  Louis  W  III,  impotent, 
se  désintéressa  des  alïaircs  sérieuses 
et  subit  passivement  jusqu'à  sa  mort 
la  direction  politique  du  comte  d'.Ar- 
tois  secondé  par  le  ministre  \'illèle. 
LOLlS-rHJLLIPPE  V  (1773-1850), 
roi  des  Français.  Fils  de  Philippe- 
liigalité,  il  reçut  le  titre  de  duc  de 
Chartres  et  fut  élevé  par  Mme  de 
Cîenlis.  Il  alficha  des  idées  avancées 
au  début  de  la  Révolulion,  servit  sous 
Biron,  assista  à  \  aimyelà.lemmapes, 
et  s'associa  à  la  Irahisor.  de  Dumou- 
l'icz.  f;hassé  par 
ses  soldats,  il  se 
réfugia  à  M  on  s 
dans  le  camp  au- 
trichien, passa  en 
Suisse,  (il  un 
grand  voyage 
dans  le  nord  de 
l'Furope  et  en 
.'Xmériciue ,  jiuis 
setablilen  Angle- 
terre où  il  fut  pen- 
sionné par  Pittel 
se  rapprocha  tles 
Bourbons.  H  offrit  ses  services  aux 
ennemis  de  la  France,  se  rendit  en 
Sicile  et  fut  pris  en  grande  affection 
par  la  reine  Caroline  dont  il  épousa  la 
fille  (1809). 

Nomme  lieutenant  général  lors  de 
la  première  Restauiation,  il  recon- 
stitua la  colossale  fortune  desOrléans, 
l'accrut  encore,  se  réfugia  en  .\ngle- 
terre  pendant  les  Cent  Jours,  con- 
spira contre  Louis  X\  111.  se  rappro- 
cha du  parti  libéral,  et  se  vit  décerner 
le  titre  de  roi  des  Français  le  7  août 
1830.  II  se  montra  habile  eténergic|ue, 
peu  soucieux  de  l'honnêteté  des 
moyens  ;  pendant  les  premières  an- 
nées troublées  de  son  règne,  il  .gou- 
verna avec  les  hommes  de  la  «  résis- 


Louis-Philippe  1" 


tance  ».  Sa  cupidité  personnelle,  sa 
politique  extérieure  de  soumission  au 
gouvernement  anglais  et  à  l'Autriche, 
sa  confiance  absolue  en  Guizot  le 
rendirent  impopulaire;  les  attentats, 
les  émeutes  et  les  complots  se  suc- 
cédèrent; enfin  son  égoisme  de  père 
de  famille  et  ses  refus  à  tout  pro- 
grès démocratique  amenèrent  la  ré- 
volulion de  1848.  Il  passa  en  Angle- 
terre el  mourut  à  Claremont  (  1850). 

L01ISB0\.*PARTE.(\  .  BON.APARTK.) 

LOIIS  V  (Philippe-.Marie-Ferdi- 
nand-Pierre  d'ALc>iNTAKA,  de  Bha- 
gance-BoihbonM  1838-1889),  roide  Por- 
tugal. Il  succéda  à  son  frère  Pedro  V 
(I8(il),  fit  quelques  réformes  et  se 
débattit  au  milieu  des  factions  el  de 
la  détresse  financière  du  pays.  11  s'oc- 
cupa d'art  et  de  liltèrature. 

LOI  IS  (.loseph-Domini(|uc,  baron) 
(  I7.5.J-I837),  homme  d'Etat  français. 
Il  émigra  en  1792,  rentra  après  le 
18  brumaiie,  réorganisa  la  comptabi- 
lité des  grandes  administrations  fran- 
çaises, devint  baron  de  l"l]mpire,  con- 
seiller d'Etat,  intrigua  en  faveur  des 
Bourbons  et  fut  nommé  ministre  des 
finances  (181 1).  H  suivit  Louis  .W  III 
à  Gand,  cjuilta  son  portefeuille  en 
1815,  le  reprit  de  1818  à  1819,  et  repré- 
senta à  la  (chambre  la  ville  de  Paris 
ju.squ'en  1830.  De  nouveau  ministre 
des  finances  sous  Louis-Philippe,  il 
fui  créé  pair  de  France  (1832). 

LOIRTIES  (\  rctor-Christophe-Ga- 
briel)  (I8i'i).  .Médecin  <à  Aire-sur- 
l'Adour,  .sénateur  des  Landes  (1888), 
il  appartint  à  la  gauche  opportuniste 
el  lut  ministre  du  commerce  el  de 
l'industrie  dans  le  cabinet  Dupuy 
(189 '1-1895). 

LOIVEL  (Louis-Pierre)  (1783-1820), 
ouvrier  sellier  (|ui  assassina  le  duc 
de  Berry  à  ia  porte  de  l'Opéra  (  1820). 
Condamné  à  mort,  il  mourut  coura- 
geusement. 

LOWE  (Sir  Iludson)  (1770-188'.), 
lieutenant  général  anglais.  11  prit 
part  aux  guerres  contre  la  France, 
organisa  en  1813  la  légion  allemande 
et  fut  nommé  gouverneur  de  l'ile 
de  Sainte-Hélène  (I8l(j).  Napoléon 
.se  plaignit  amèrement  de  son  inhu- 
manité. 

LOYSEL  (Charles- Marie- Joseph) 
(182.5-1889),  général  français.  Il  servit 
en  .Mgérie,  en  Crimée,  en  Italie  el 
au  Mexique,  fil  partie  de  l'armée 
de    Metz   (1870)    el    fut    élu    député 


2G 


ENCYCLOPÉDIE  l'OI'LLAH'.E  DU   VINGTIÈME  SIECLE 


Loyson. 


crillc-el-Vilaine  (JHTl).  puis  sénateur 
(1876).  11  soutint  le  cabinet  du  Seize- 
Mal  et  échoua  aux  élections  de 
1879. 

LOYSOIV  (Charles)  (1827),  connu 
sous  le  nom  de  Père  llyacintlte,  cavmc. 
11  se  voua  à  la  prédica- 
tion, provoqua  la  colère 
des  ultramon tains (  IHW)) 
et  fut  excommunié,  il 
s'associa  à  la  résistance 
des  vieux -catholi(|ues 
allemands,  se  maria  à 
Londres,  cicvint  curé 
de  Genève  (1873),  tint 
des  réunions  privées  au 
Circjue  d'hiver,  à  Paris 
(1877),  et  organisa  le 
culte  de  l'Eglise  catholique  gallicane 
rue  Rochechouart,  puis  rue  d'Arras. 
En  1895,  il^e  fit  l'apôtre  d'une  alliance 
de  ri'^vangile  avec  le  Coran.  Il  se 
montra  partisan  de  la  revision  du 
procès  Drcvfus. 

LOZÉ  (Henri -Au- 
guste) (I8."j0).  Préfet 
duCantal(IS8'i), secré- 
taire général  de  la 
préfecture  de  ]iolice 
(1885),  préfet  de  la 
Somme  (  1886),  il  devint 
préfet  de  poPee  (I.S88- 
•1893),  puis  ambassa- 
deur à  \ ienne  (1893- 
1898)  et  refusa  le  posJe  de  gouverneur 
général  de  l'Algérie  (1898). 

LICCHESI-PALLI  (Etlore.  comte) 
(180.j-lH6'i),  diplomate  napolitain.  Il 
contracta  un  mariage  secret  avec  la 
duchesse  de  Berry  qui  en  fit  la  dé- 
claration lors  de  son  accouchement 
à  la  citadelle  de  Blave  (1833). 

LICIER  BOiVAl'ARTE.  (\  .  BONA- 
PARTE.) 

LUCIPIA  (Louis-Adrien)  (I8'i3).  H 
se  mêla  au  mouvement  d'opposition 
à  la  fin  de  l'Empire,  fut  condamné 
aux  travaux  forcés  à  perpétuité  pour 
participation  à  la  Commune,  écrivit 
dans  différents  journaux  après  l'am- 


Lczé. 


Lucipia. 


nistie  cl  devint  conseiller  municipal 
de  Pars  (1890).  Réélu  en  1893,  il  fut 
président  du  Conseil  général  de  la 
Seine  (1895-1896)  et  du  conseil  de 
l'ordre  du  Grand-Orient  de  France. 
Elu  président  du 
Conseil  municipal 
en  1898. 

LtTZ  (Johann, 
baron  de)  (1826- 
1890),  homme  d'E- 
tat bavarois.  Mi- 
nistrede  lajustice 
(1867),  puis  des 
cultes,  il  fut  l'ad- 
versaire des  ultra- 
montains  et  de- 
vint premjer  mi- 
n'slrc  (1880-1890). 

LlZZATl  (Luigi)  (1812),  économiste 
et  homme  politique  italien.  Député 
de  la  droite,  il  fut  ministre  du  Trésor 
dans  le  cabinet  Puidini  (1891-1892)  et 
se  fit  le  promoteur  de  banijues  popu- 
laires. Il  redevint  ministre  du  Trésor 
en  1897. 

LYO\S  (Richard-Bickerton-Pemell, 
lord)  (1HI7-1887),  diplomate  anglais. 
11  entra  dans  la  carrière  diplomatique 
en  1839,  fut  ministre  à  U  ashington 
(  18.58),  ambassadeur  à  Constantinople 
(1865),  puis  à  Paris  de  1867  jusqu'à 
sa  mort. 

LYTTO]\'(Sir  Menrv,  baron  Dalling 
et  Bllwer)  (1804-1872),  diplomate 
anglais,  il  débuta  dans  la  diplomatie 
en  1827,  fut  membre  du  Parlement 
(1830- IH37),  ministre  ])lénipotentiaire 
à  Madrid  (I8'i3-I8^i8),  à  Washington 
(I8'i9)  et  ambassadeur  à  Constanti- 
nople  (1858). 

LYTTO^  (Edward-Robert  Bui.wer, 
comte)  (  18>I-IS9I),  ))oète  et  homme 
politi(|ue  anglais,  fils  du  précédent. 
H  suivit  la  carrière  diplomatique,  se 
fit  un  grand  renom  par  ses  écrits 
poéticiues  (\  .  vol.  Biographie  littk- 
RAiRE),  fut  nommé  vice-roi  des  Indes 
(  1876-1880)  par  Beaconsfield,  puis  am- 
bassadeur à  Paris  (1887-1891). 


LlUOItAl'HlE  rULniQlE  DU  DIX-NtUVlKM[',  SIÈCLL 


]M 


lHAA]\El\(Cornclis-Félix  Van)(l70Ç)- 
IS'^i'i),  homme  d'Etat  hollandais.  Avo- 
cat h  La  Haye,  ministre  de  la  Jus- 
tice sous  le  roi  Louis .  Bonaparte 
(1806-1809),  pourvu  du  même  porte- 
feuille au  retour  de  Guillaume  I" 
(181.")),  il  contribua,  par  ses  vexations, 
au  soulèvemrn!  de  la  Bel^-ique  en 
18:^0.  Il  conserva  ses  fondions  sous 
(Guillaume  II  jus<iu'en   I8'i2. 

MICAL'LAY     (Thomas     Bvimnoton. 
lord)  (1800-1859),  historien  et  homme 
politic|ueani;lais. 
Député  aux  Com- 
munes   (  18:50), 
membre  du  con- 
seil  privé  (18;J9), 
ministre     de     la 
«iruerre    (18.*Î9- 
18'il).  \\\<xh  con- 
vaincu,  il    fit   de 
l'opposition  au 
ministère  Peel  et 
fut  créé  pair  en 
I8.")7.  —  Pour  ses 
ouvrages  hislori- 
V.  volume   Biograpiiu-:    litt,;- 


Macaulay. 


Cjues 

r.AlUK. 

MAC-CARTIIY  (Justin)  (1830), 
homme  politi(|ue  irlandais.  Député 
de  Longlord  à  la  Chambre  des  com- 
munes, ])uisde  Londonderry  (depuis 
1879  jusfiu'à  nos  Jours),  il  remplaça 
Parnell  à  la  télé  du  «  home-rule  »  en 
4890. 

MACDONALD 
(Ltienne-Jacfjues- 
.loseph-Alexandi'c , 
duc  de  Tahentic  ) 
(I76r,-18'i0),  maré- 
chal de  France, 
d'une  famille  d'ori- 
g^ine  irlandaise.  Il 
lit  avec  bravoure 
les  f^uerres  de  la 
Révolution,  secon- 
da Bonaparte  au 
tomba  en  disgrâce 
comme  ami  de  Moreau,  se  distingua 
à  Wagram,  remplaça  Augereau  en 


18    brumaire. 


Espagne  et  fit  la  campagne  de  Rus- 
sie, de  Saxe  et  de  France.  Louis  \\  I II 
le  lit  pair  de  France  et  grand  chan- 
celier de  la  Légion   d'honneur. 

MACK  (Karl,  baron  de)  (17.72-1828), 
général  autrichien.  11  prit  part  à  la 
guerre  de  Sept  ans,  à  celle  des 
Pays-Bas  (I792-I7V«),  commanda  les 
troupes  napolitaines  (1798).  se  fit 
battre  par  (Ihampionnel  et  Macdo- 
nald,  l'ut  en\eloppé  dans  l  Im  (180.")), 
se  l'endit.  et.  aj^rés  commutation  de 
la  peine  de  moi'l  à  la(|U('lle  il  avait 
été  conilamné,  subit  trois  ans  de 
captivité  au  S|)ielb('rg. 

IIACKAt  ( Ange-Pu'né-.\rmand,  ba- 
ron de)  (  17S8-18.V)).  amii'al  français. 
Il  fut  chargé  en  1832  dv  blocjucr  la 
Hollande  i)endant  le  siège  d'Anvers, 
nommé  gouvei-neur  tie  la  Mai'tini(|ue 
(1830-1837)  et  minisli'c  de  la  marine 
(I8'i3-l8'i7),  ])uis  sénateur  (  I8.V2). 

MACKAK  Ange-Ferdinand- Armand, 
baron  de)  (1832),  fils  du  précédent. 
Député  de  l'Orne  (I8()()).  réélu  en 
1809,  il  siégea  à  droite,  vola  pour  la 
guerre,  re|)résenla  l'arrondissement 
d'Argentan  (  1876),  (il  partie  du  gi'ou- 
pe  bonapartiste  et  fut  constamment 
réélu.  Il  soutint  le  général  Boulan- 
ger et  devint 
un  des  chefs 
du  groupe  des 
«  ralliés  ». 

MAC  Kl^- 
LlîY  (W  illiam) 
(  I8'i'i  ),  |)rési- 
denldesElats- 
Lnis  d'Améri- 
que. 11  servit 
dans  les  volon- 
taires fédé- 
raux(1861), de- 
vint agent  d'af- 
faires ta  Cantan 
(Ohio),  député 
au  Congrès  fédéral  (1877)  où  il  se 
rendit  célèbre  par  son  biil  de  protec- 
tion. Gouverneur  de  l'Ohio  (I89i),  il 
fut  élu  président  des  E*tats-Unis  en 


Mac  Kinley. 


28 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIUE  DU  VINGTIÈME   SIÈCLE 


Mac-Mahon. 


1897.  11  avait  manileslé  des  sonli- 
menls  pacifiques  qui  cédèrent  à  la 
pression  de  l'opinion  pui)lique,  et  il 
déclara  la  guerre  à  l'Espagne  à  pro- 
posde  Cuba  (1898).  (V.  vol.  E.xpansion 

COLONIALE.) 

MAC-MAIIOIV  (.Marie-Edme-Palrice- 
Maurice  de,  duc  de  Magenta)  (1808- 
1893).  maréchal  de  France,  président 
de  la  République  française.  11  prit 
part  à  l'expédition  d'Alger  (1830),  au 
siège  d'Anvers  (1832),  servit  en  Al- 
gérie, en  Crimée  où  il  enleva  les 
ouvrages  de  Malakov,  en  Italie  où 
il  se  àistingua  à  Magenta  el  à  Sol- 
ferinb.  Sénateur  de 
rEmpire{  1856), gou- 
verneur général  de 
l'Algérie  (1864-1870), 
il  s'associa  aux  vues 
personnelles  de  Na- 
poléon m,  compri- 
ma la  presse,  et  en- 
trava la  colonisa- 
tion. Placé  à  la  tète 
du  1"  corps  de  l'ar- 
mée du  Rhin  (1870), 
il  laissa  surpren- 
dre Douai  à  Wissembourg.ful  battu 
à  Reichsholïen  et  consentit,  malgré 
sa  ré|)ugnance,  à  entreprendre  sur 
les  instances  de  l'impératrice  et  de 
Palikao  celte  marche  vers  le  Nord 
qui  aboutit  au  désastre  de  Sedan. 
Blessé  au  début  de  l'action,  il  fut 
emmené  prisonnier  en  Allemagne, 
revint  pour  seconder  Thiers  qui  lui 
confia  le  commandement  de  l'armée 
de  Versailles  (1871).  Il  pénétra  par 
surprise  dans  Paris  le  21  mai  et  en- 
gagea dans  les  rues  la  terrible  lutte 
de  la  semaine  sanglante.  Elu  prési- 
dent de  la  République  (1873),  il  de- 
vint l'instrument  docile  du  parti  de 
r  «  Ordre  moral  »,  eut  pour  conseil- 
ler intime  le  duc  de  Broglie,  s'en- 
toura de  ministres  réactionnaires  ; 
mais,  après  le  cou|)  d'Iiltat  du  16  mai 
1S77,  suivi  bientôt  de  la  réélection 
des  363,  il  essaya  vainement  de  faire 
de  la  résistance,  s'effaça  de  plus  en 
l)lus,  et  quitta  le  pouvoir  en  1879. 
Depuis  cette  date,  il  se  tint  éloigné 
des  affaires  publiques. 

IHADIER  DE  MONTJAU  (Joseph- 
Paulin)  (1785-1865).  Député  de  Cas- 
telnaudary  (1830),  conseiller  à  la 
cour  de  cassation  (1831),  député  de 
Largentièi-e  (1831-1837),  il  siégea  par- 
mi les  conservateurs. 


MADIERDE  MOSTJAlJ  (Noël-Fran- 
çois-AltVed)  (1814-1892).  Avocat  à  Pa- 
ris, il  plaida  des  causes  poiiticjues, 
prit  part  à  la  révolution  de  18i8,  fut 
député  de  Saône-et-Loire  (1850)  et 
dut  quitter  la  France  après  le  coup 
d'Etat  du  2  déc.  1851.  Député  de  la 
Drôme  (1874),  il  siégea  à  l'extrême 
gauche,  fut  réélu  à  Valence  en  1876, 
en  1877  (avec  les  363).  devint  ques- 
teur de  la  Chambre  (1880-1888). 

MAUISOIV  (James)  (1751-1836),  pré- 
sident des  Etats-Unis.  Avocat,  il  par- 
ticipa à  la  rédaction  de  la  Constitu- 
tion (1786),  fut  élu  à  la  i)residence 
de  rUnion  (1809-1&I3)  et  réélu  (1813- 
181  0.  Il  soutint  avec  fermeté  la  lutte 
contre  les  Anglais  (  1812-1815). 

MACEINTA  (Duc  de).  (V.  Mac- 
Mauon.) 

MAGIVAIV  (Bernard-Pierre)  (1791- 
1865).  maréchal  de  France.  Il  servit 
aux  armées  d'Espagne  et  de  Portu- 
gal (1810-1813),  fit  l'expédition  d'Es- 
j)agne  (1823)  et  celle  d'Alger  (  1830). 
Il  se  signala  en  18'i9à  Lyon  en  com- 
primant l'insurrection  et  fut  un  des 
fauteurs  du  coup  d'Etat  de  décem- 
bre 1851.  Comblé  d'honneurs,  séna- 
teur, ffrand  veneur,  grand  maître  du 
Grana-(Jrient  de  France  (1862). 

MAGNE  (Pierre)  (1806-1879).  Pro- 
tégé de  Bugeaud,  député  de  Péri- 
gueux  (1843-1848),  il  se  rallia  au 
prince  Louis-Napoléon  qui  le  fit  mi- 
nistre des  travaux  publics  (1851).  Mi- 
nistre des  finances  (1854-1860),  et  de 
nouveau  (1867-1870),  il  fut  élu  député 
de  la  Dordogne  et  siégea  au  centre 
droit.  Ministre  des  finances  sous 
r  «Ordre  moral»  (1873-1874),  il  entra 
au  Sénat  (  1876) etsoutint  leSeize-Mai. 

MAGNIER  (Edmond)  (I8'il).  Direc- 
teur de  VEvénement,  sénateur  du  Var 
(18V)1),  il  fut  condanmé  à  six  mois  de 
prison  pour  banqueroute  (1897). 

MAGiVIN  (Pierre-.Ioseph)  (I82'i). 
Député  de  la  Côte-d'Or  (1863),  il  fit 
de  l'opposition  à  l'Empire  et  prit  une 
part  active  aux  questions  financières. 
Klinistre  de  l'agriculture  et  du  com- 
merce (4  sept.  1870).  député  de  la 
C6te-d'Or(1871),  sénateur  inamovible 
(1875),  ministre  des  finances  (1879- 
1881),  il  fut  gouverneur  de  la  Ban- 
que de  France  de  1881  à  1898. 

MAHMOUD  KHAN  II  (1785-1839), 
sultan  de  Turquie.  Elevé  au  trône 
par  les  janissaires  (1808),  il  perdit 
successivement  la  Bessarabie  enle- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIËME  SIÈCLE 


ii'j 


vée  par  les  Russes  (1812),  la  Grèce 
(1828),  eut  à  lutter  contre  Ali,  pacha 
de  Janina,  et  Méhémet-Ali,  pacha 
d'Egypte,  mais  fit  d'assez  nombreu- 
ses réformes  dans  son  empire,  et 
extermina  la  milice  des  janissaires 
(1820). 
niAllOlV  (Vicomte).  (V.  Stanhopk.) 
IWAllY  (Thomas  de).  (V.  Favras 
[Marcjuis  de].) 

MAHY  (François-Césaire  de)  (  1830). 
Député  de  la  Réunion  (1871).  con- 
stamment réélu,  il  siégea  à  gauche, 
fut  ministre  de  l'agriculture  (1882- 
1883),  de  la  marine  et  des  colonies 
(1887-1888)  et  vice-président  de  la 
Chambre  (1888-1895).  C'est  un  défen- 
seur actif  de  la  polititiue  coloniale. 
MAILLARD  (Pierre)  (1823).  A\ocat, 
il  devint  secrétaire  de  Ledru-Rollin 
au  ministère  do  l'intérieur,  sous  la 
seconde  Républiciuc.  Sous  riùnpire. 
il  fut  arrêté  après  l'allenlat  d'Orsini 
el  plaida  dans  plusieurs  procès  poli- 
ti(|ues. 

A])rès  la  défaite  de  la  Commune, 
M.  Maillard  défendit  avec  courage 
un  grand  nombre  d'accusés  devant 
Jes  conseils  de  guerre.  Elu  conseiller 
municipal  de  Paris  en  1878  (Gre- 
nelle), li  fut  réélu  en  1881  et  188'.. 

Nommé  député  au  scrutin  de  liste 
en  188,"),  il  lut  battu  aux  élections 
suivantes  par  M.  Farcy,  candidat 
boulangistc. 

MAISON  (Nicolas-Joseph,  marcjuis) 
(1771-1840),  maréchal  de  France.  11 
servit  dans  les  campagnes  de  la  Ré- 
volution et  de  l'Empire,  adhéra  à  la 
Restauration  qui  le  fit  pair  de  France 
et  gouverneur  de  Paris,  commanda 
l'expédition  de  Morée  (1828),  fut  mi- 
nistre des  affai- 
res étrangères 
(1830),  ambas- 
sadeur à  Vienne 
(1831),à  Péters- 
bourg  (1833). 
et  ministre  de 
la  guerre  (1835- 
1836). 

MAISTRE(Jo- 
s  e  )i  h  -  M  a  r  i  e , 
comte  de)  (  1753- 
1821),  homme 
d'Etat  piémon- 
tais  et  littéra- 
teur. Né  à 
Chambéry,  il  entra  dans  la  magis- 
trature, eut  la  régence  de  la  grande 


MuisU-e  (Joseph  de). 


chancellerie  de  Sardaigne  (1799),  fut 
ambassadeur  du  roi  de  Piémont  à  Pé- 
tersbourg(1802-1817),  ministre  d'Etat 
et  grand  chancelier  du  royaume.  — 
Il  a  laissé  d'importants  ouvrages 
politicpies  et  philosophiques.  (V.  vo- 
lume   BlOGRAPHlK  LITTÉRAIRE.) 

MAISTRE  (Xavier,  comte  de)  (1763- 
1852),  frère  du  précédent.  Officier 
dans  l'ai-mée  pièmontaise,  il  émigra 
en  Russie  (17^.>2),  entra  dans  le  corps 
d'état-major,  lit  la  campagne  contre 
la  Perse  et  devint  général.  —  Pour 
ses  travauv    littéraires,    V.    volume 

BlOGRAIMlIE  LITTERAIRE. 

MALEVILLE  (Jacques,  marquis  de) 
(I7il  -  I82'i),  homme  polili(iue  fran- 
çais. Avocat  à  Bordeaux,  membre 
du  conseil  des  Anciens  (  1795-1 7t;)9), 
il  fil  partie  du  groupe  dichyen,  de- 
vint sénateur  de  rEm|)ire  (L806),\ola 
la  déchéance  de  Napoléon,  et  entra 
à  la  Chimbre  des  pairs  (1815).  II 
avait  collaboré  au  Gode  civil. 

MALEVILLE  (François-Jean-Léon 
de)  (1803-1879).  Déi)uté  de  Tarn-et- 
Garonne(183''i),  sous-secrétaire  d'Etat 
à  l'intérieur  (I8'i0).  il  soutint  la  po- 
liti(|ue  de  Thiers,  fut  réélu  à  la  Con- 
stituante (I8'i8),  et  siégea  à  droite, 
devint  déjiuté  de  la  Seine  <à  la  Lé- 
gislative (I8i9)  et  rentra  dans  la  vie 
privée  sous  l'Empire.  Député  du 
Tarn-el-Garonne  (1871),  il  siégea  au 
centre  gauche  et  devint  sénateur  ina- 
mo\ible  (1875). 

MALET  (Ciaude-François  de)  (1754- 
1812),  général  français.  Officier  sous 
la  Révolution,  il  fit  les 
cami)agnes  du    Rhin  _   \ 

et  d'Italie.  Ses  opi-  'j/' '  ';  ;;i 
nions  républicaines 
inquiétaient  Napoléon 
(|ui  le  fit  emprisonner 
une  pi'emière  fois  en 
1808.  C'est  de  sa  pri-  -^"^^^^ 
son  même  que  Malet  -^ 

organisa  contre  l'em-  Malet. 

l)ereur,  alors  en  Rus- 
sie, la  plus  audacieuse  conspiration 
du  siècle.  Evadé  de  la  maison  de 
santé  où  on  l'avait  transféré,  il  fit 
répandre  dans  Paris  la  nouvelle  de  la 
mort  de  Napoléon  ;  en  même  temps 
il  avait  jiris  ses  dispositions  pour 
s'emparer  du  pouvoir  par  la  ruse  et 
la  force  el  rétablir  la  République.  Le 
comjjlot  fut  près  de  réussir  ;  il  échoua 
cependant  malgré  l'énergie  de  Malet 
qui  l'ut  arrêté,  condamné  à  mort  et 


30 


l'-NCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIbCLfi 


.Maloii 


fusillé  le  29  octobre  1812.  (\  .  \olume 
Histoire  [Consulat  et  Empire].) 

M  A  L  M  E  S  K  t  n  Y  ( James-Howarcl 
Harris.  comte  de)  (IS07-18S9),  hom- 
me d'Etal  anglais.  Député  à  la  Cham- 
bre des  communes,  il  entra  à  la 
Chambre  des  pairs  en  IH'il,  fut  se- 
crétaire d'Etal  dans  le  cabinet  Derby 
(  18.52),  de  nouveau  (  18.38-1859!  et  t;'ard'e 
du  sceau  secret  (1866  et  I87i-I876). 
»IALO\  (Benoît)  (18'il-1893),  socia- 
liste français.  Ouvrier  te'nturier  à 
Puteaux.  il  se 
mêla  active- 
ment au  mou- 
vement social 
do  la  lin  fie 
ri"]mpire.  fut 
condamné  plu- 
sieurs  fois 
|i()ur  faits  de 
(^réve,  devint 
député  de  la 
Soinc  (1871). 
démissionna 
après  le  vole 
despréliminai- 
res de  la  paix 
et  l'ut  élu  membre  de  la  (Commune  de 
Paris.  11  se  réfugia  en  Suisse  et,  après 
l'amnistie,  collabora  à  différents  jour- 
nau.x  avancés,  et  écrivit  de  nombreux 
ou\rages  sur  le  socialisme.  (\  .  vo- 
lume Socialisme.) 

.MALOU  (Jules-Edouard)  (1810-1886). 
homme  politi(|ue  belge.  Député  d'V- 
pres  (1811),  ([uelque  temps  gouver- 
neur de  la  province  d'Anvers,  il  de- 
vint ministre  des  finances!  I8'i'i-18'i7), 
fit  une  violente  oj)position  aux  libé- 
raux et  fut  élu  sénateur  de  Farron- 
dissement  de  Saint- .Nicolas.  Prési- 
dent du  conseil  et  ministre  des  fi- 
nances (1871-187.S),  il  montra  une  sou- 
plesse et  une  habileté  peu  communes, 
s'associa  ensuite  aux  exagérations 
de  la  droite  et  re|irit  le  pouvoir  en 
iHS'i.  Sa  politifjue  réactionnaire  occa- 
sionna des  troubles  à  Bruxelles  et  il 
dul  démissionner  en  1886. 

M  A  LO  f  E  T  (  Pierre-\  ictor  )  (  17  lO- 
Isl  'i).  H  entra  dans  l'administration  de 
l;i  marine,  fut  député  du  tiers  élat  de 
la  sénéchaussée  de  Miom  aux  fatals 
généraux,  y  défendit  la  monarchie 
conslitutionnelle.  s'enfuit  en  Angle- 
terre en  1792.  rentra  en  France,  de- 
vint conseiller  d'Etat  (1810)  et  ministre 
de  la  marine  (  Isl'i). 

MALTHIS  rihomas-Rohert)   (I76(;- 


Malibus. 


1834),  économiste  anglais.  Curé  d'AI- 
bury,  il  attaqua  Pitt  et  se  fit  une  ré- 
putation énorme  par  sa  théorie  sur 
le  principe  de 
la  population 
(V.  volume  Eco- 
nomie POLITI- 
QUE) f|ui  sou- 
leva d'ardentes 
p  o  I  é  m  i  (|  u  e  s 
dans  le  monde 
des  économis- 
tes et  des  poli- 
ticiens. 

M  A  M  I  A  M 
DELL A  ROVE- 
RE  (  'f  erenzio, 
comte)  (1799-1885),  philosophe  et 
homme  politique  italien.  Ministre  de 
l'intérieur  à  Home  pendant  quekjues 
mois  (l8'jS).  il  partit  à  Turin,  fut  élu 
député  de  Gènes  (18.56)  et  nommé 
par  Cavour  ministre  de  l'instruction 
publi(|ue  (1860).  11  entra  au  Sénat  en 
|s6i  et  a  laissé  des  œuvres poétif|ues 
et  philosophiques. 

MAÏS  CI  INI  (  Pasquale-Slanislao) 
(1817-1888).  homme  politique  italien. 
Avocat  à  Naples.  député  de  la  Cham- 
bre napolitaine  (1848),  il  se  réfugia  à 
Turin  après  la  contre-révolution,  fut 
député  de  Sassarif  1860)'.  puis  d'Ariano 
(1S6I).  Ministre  de  l'instruction  pu- 
l)li<|ue  (1862),  il  travailla  à  la  réforme 
du  code  pénal,  reçut  le  portefeuille 
de  la  Justice  et  des  cultes  (  187(>1878), 
celui  des  affaires  étrangères  (1881- 
1885)  et  assuma  la  responsabilité  de 
la  Triple-Alliance. 

MAM>ERSTRttEM  (Krislofer-Rut- 
ger-Ludvig,  comte)  (1806-1873),  hom- 
me d'Etat  suédois.  Il  débuta  dans  la 
diplomatie,  entra  dans  le  cabinet  du 
roi  (18'i0)  et  devint  ministre  plénipo- 
tentiaire à  \ienne,  à  Paris,  et  minis- 
tre des  affaires  étrangères  (1858- 
1868). 

MAIVGIN  (.Jean-Henri-Claude)  (1786- 
1835).  magistrat  français.  Avocat  à 
Melz,  procureur  général  à  Poitiers 
(1821),  il  se  rendit  célèbre  lors  de  la 
conspiration  du  général  Berton  en 
dénonçant  comme  complices  des  dé- 
putés de  l'opposition  (Laffittc,  Con- 
stant, Kératry  et  Foy)  et  fut  choisi 
par  le  parti  ultraroyalisle  comme  pro- 
têt de  police.  Surpris  par  la  révolu- 
tion de  Juillet,  il  s'enfuit  à  Bruxelles. 

MAACO\  (Charlo.s-François-Hervé) 
n.'H2l-lNS8).   Ingénieur   des  ponts  et 


BIOGr.AlUll:;  l'ULiriUUE  DU  bl\-.NELVlEMii  SIÈCLE 


ol 


Manin. 


la  reddit'Oii   de 


chaussées,  il  s'attacha  aux  (jnestions 
a<,n'icoles.  devint  directeur  du  Con- 
servatoire des  arts  et  métiers  (  1880), 
député  de  Valof?nes{188l)  et  ministre 
de  l'agriculture  (1885)  dans  le  cabi- 
net Brisson  II  siégea  à  l'Union  répu- 
Ijlicaine. 

!WAl\IX(Daniele}(1804-1857),  un  des 
plus  nobles  enfants  de  l'Italie  mo- 
derne. Avocat  à  Venise,  chef  du  parti 
national  contre  la  domination  autri- 
chienne et  empri- 
sonné en  18h8.  il  fut 
délivré  à  !a  suite  de 
Tinsurreclion  de  Mi- 
lan et  mis  à  la  léle 
du  gouvernement 
provisoire.  Il  dé- 
ploya une  grande 
énergie  dans  le  siège 
que  \  enise  soutint 
contre  les  Autri- 
chiens, fut  excepté 
de  l'amnistie  après 
la  ville  (18'iV))  et  se 
réfugia  à  Paris.  Il  fui  le  véritable  in- 
spirateur de  la  rénovation  italienne. 
MAIVKIIVG  (Henry-Edward)  (18()8- 
1892).  prélat  catholique  anglais.  Rec- 
teur de  Lavington  et  Grallliam,  puis 
archidiacre  de  Chichester  (I8i0),  il 
abjura  le  protestantisme  et  devint 
archevêque  de  \\  estminster  et  primai 
d'Angleterre.  Il  soutint  les  idées  ul- 
tramontaines  de  Pie  IX  et  défendit 
rinfaillii)ililé  el  le  pouvoir  temporel. 
En  1889,  il  servit  de  médiateur  dans 
la  grève  des  dockers  de  Londres. 

M.IMEUFFEL  (Otto-Theodo:%  ba- 
ron dé)  (1803-1882).  Directeur  au 
ministère  de 
l'inléricur  en 
Prusse  en 
iai5,  il  fut 
nommé  minis- 
tre de  Tinté- 
rieur  (novem- 
bre 18/i8)ctful 
le  véritable  di- 
recteur de  la 
réaction  abso- 
lutiste ;  minis- 
tre des  affai- 
res étrangè- 
res'novembre 
1850).  il  signa  la  convention  d'Olmiitz. 
cpii  marquait  un  échec  grave  pour 
la  Prusse;  pendant  la  guerre  de 
Crimée,  il  suivit  une  politique  de 
noutialité  qui   le  mit  souvent   dans 


De  Manteuffel  (Otto). 


De  Manteuffel 
(lîciwin). 


une  situation  difficile  vis-à-vis  de  la 
France  el  de  l'Angleterre;  après  l'a- 
vènement du  prince  Guillaume,  il  dut 
(|uitler  le  pouvoir  (nov.   1858). 

MAIVTEIFFEL  (  Edvvin-Hans-Karl, 
baron  de)  (1809-1885),  feld-maréchal 
prussien.  .\ide  de  camp  du  roi  Guil- 
laume 1",  il  eut  une 
grande  part  à  l'œu- 
vre de  réforme  de 
l'armée,  gouverna 
le  Schlesvig  en 
1865,  commanda  en 
1866  l'armée  du 
-Main,  traita  Franc- 
fort avec  une  ri- 
gueur excessive, 
eut  le  commande- 
ment du  V'  corps 
dans  la  guerre  con- 
tre la  France,  puis 
de  la  P""  armée  allemande,  fut  gouver- 
neur de  l'Alsace- Lorraine (  1880-1885). 
Dans  ce  poste,  il  .se  montra  très  ri- 
goureux à  l'égard  de  la  presse. 

MAI\t:el  (.lac(|ues-Anloine)  (177.5- 
1827).  Il  ser\it  dans  les  armées  de  la 
Révolution,  de\int  avocat  à  Aix  et 
député  des  Hau- 
tes-Alpes pendant 
lesCent-Jours.  Dé- 
puté de  la  Vendée 
(1818),  il  siégea  à 
l'extrême  gauche, 
se  fit  remarquer 
pai"  son  énergie  ré- 
publicaine et  son 
talent  d'orateur, 
fut  arraché  violem- 
ment de  .son  siège 
de  député  après 
son  discours  con- 
tre l'expédition  d'Espagne  (1823)  el 
vécut  depuis  dans  la  retraite. 

marcelli    ('Projano).   (V.    Ascoli 

;:duc  d';.) 

MARCÈRE  (  Emile- Louis-Gustave 
Di:sH\YEs  DE)  (1828).  Magistral_sous 
l'Empire,  député  du  Nord  (1871),  il 
siégea  au  centre  gauche,  fut  réélu  en 
1876.  devint  sous-secrétaire  d'Etat  à 
l'intérieur. puis  ministrede  l'intérieur 
(1876).  Un  des  363,  réélu  en  1877,  mi- 
nistre de  l'intérieur  dans  les  cabinets 
Dufaure  et  \\  addington  (1877-1879), 
réélu  député  en  1881.  il  rapporta  le 
projet  de  loi  sur  le  divorce  (1882)  et 
le  projet  de  loi  sur  l'organisation  mu- 
nicipale (1883).  Sénateur  inamovible 
(188'i),  il  siégea  au  centre  gauche. 


32 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


MAKCOL  (Jacques)  (1813).  Avocat, 
il  devint  député  de  Carcassonne  en 
1873,  l'éèlu  en  ISTG,  il  fut  un  des  3G3 
et,  de  1.S77  à  I88ô,  il  a  été  l'un  des 
plus  autorisés  défenseurs  du  pro- 
gramme radical.  lin  1879  il  déposa 
et  défondit  la  proposition  d'amnistie 
i^énérale  pour  les  condamnés  de  la 
Commune.  Elu  sénateur  en  1885,  il 
y  (it  partie  du  petit  i;roupe  de  l'ex- 
Irémo  gauche. 

MARET  (Hugue.s-Bernard,  duc  de 
Bassano)  (1763-1839).  Avocat  à  Dijon, 
il  servit  dans  la  diplomatie  de  1792 
Jus(|u'au  coup  d'Etat  du  18  brumaire 
aucpiel  il  contriliua,  devint  secrétaire 
d'Etat,  confident  de  Napoléon  I"', 
ministre  des  relations  extérieures 
(l8ll),  ministre  secrétaire  d'Etat 
(Isllj),  poste  qu'il  garda  pendant  les 
Cent-.lours,  se  retira  en  Silésie  à  la 
deuxième  Restauration,  fut  nommé 
|)air  de  France  (1831)  et  ministre  de 
l'intérieur  avec  la  présidence  du  con- 
seil (  I83'i-1837).  11  était  de  l'Académie 
française  depuis   1803. 

MÀRET  (Henry)  (1838).  Il  se  fit  un 
nom  dans  la  littérature  el  le  Journa- 
lisme, fut  élu  con- 
seiller municipal 
de  Paris (((uartier 
des  Epine! tes) 
(1879),  député  du 
X\IP  arr.  (1881) 
et  siégea  à  l'ex- 
trême gauche. 
Député  du  Cher 
(  lHK."î),  réélu  en 
1889  par  l'arron- 
dissemenldeSan- 
cerre,  il  échoua 
aux  élections  de  1893.  Comi)romis 
dans  i'alfaire  du  Panama,  il  fut  ac- 
(|uitlé  j)ar  la  cour  d'assises  de  la  Seine 
(1H97).  Il  a  été  réélu  en  IS98. 

MARIE-AMÉLIE  DE  BOLRBO\  (  17H2- 
1866),  reine  des  Français.  Fille  de 
Ferdinand  IV  de  Naples  elle  épousa 
en  ls091educd'Orléans,  depuis  Louis- 
Philippe,  et  ne  joua  qu'un  rôle  très 
effacé. 

MARIE-CAROLIINE  (17.72-1814),  reine 
de  Naples,  fille  de  iMarie- Thérèse 
d'Autriche  et  sœur  de  Marie-Antoi- 
nette. Mariée  à  Ferdinand  I\  de 
Naples  (1768),  elle  dirigea  le  royaume 
et  mit  à  la  tète  du  gouvernement  son 
favori  Aclon(\'.  ce  nom)  dont  elle  su- 
hit  la  domination  jus(|u'en  1800.  De- 
|)uis  lS()6jusqu"cn'l811,  retirée  en  Si- 


Maret  (Henry 


Marie-Caroline. 


cile,  elle  soudoya  des  bandes  de  bri 
gands  qui  désolèrent    le   royaume 
Lord  Bentinck  l'o- 
bligea à  quitter  l'Ile 
(1811);  elle  mourut 
en  Autriche. 

MARIE -CHHIS- 
TIIXE  (1806-1878), 
reine  d'Espao^ne. 
Fille  de  François  I" 
de  Naples,  elle  .r-vV^iiM 
épousa  en  1829  Fer-  fJ2i>r<^ 
dinand  VU,  fut  ré-  ''' 
gente  de  sa  fille  Isa- 
belle à  la  mort  dii 
roi  (1832)  et,  après 
la  longue  guerre  carliste,  dut  se  re- 
tirer en  France  après  la  révolte  d'Es- 
partero  (  Î8i0).  Elle  revint  en  Espagne 
et  continua  à  gouverner  de  1843  à 
180'». 

MARIE-LOUISE  (1751-1819),  reine 
d'Espagne.  Elle  épousa  en  f765  le 
prince  des  Asturies  qui  régna  sous 
le  nom  de  Charles  IV,  domina  son 
époux  et  fut  elle-même  dominée  par 
Godov. 

MARIE-LOUISE  (  Léopoldine-Fran- 
çoise-Thérèse-.Iosé- 
phine-Lucie)  (  1791- 
1847),  archiduchesse 
d'Autriche ,  impéra- 
trice des  Français.' 
lillle  épou..sa  Napo- 
léon P' en  1810,  partit 
))our  l'Autriche  en 
1814, devint  duchesse 
de  Lucques,  Plai- 
sance et  Guastalla, 
épousa  le  comte  Neip- 
perg  el  dut  quitter 
ses  Etats  en  1830. 

MARIE  (Alexandre-Thomas)  (1797- 
lS/1).  Il  se  fit  remarquer  dans  les 
j)rocés  politiques  du  règne  de  Louis- 
Philiiipe,  fut  député  de'Paris  (1842), 
réélu  en  1848  el  fit  partie  du  gouver- 
nement provisoire  avec  le  porte- 
feuille des  travaux  publics.  On  lui  a 
justement  reproché  d'avoir  organisé 
lesateliers  nationaux  pour  faire  échec 
à  Louis  Blanc  et  au  socialisme.  Ca- 
vaignac  l'appela  peu  après  au  minis- 
tère de  la  justice.  Non  réélu  à  la  Lé- 
gislative, il  reprit  sa  place  au  barreau 
et  fut  envoyé  au  Corps  législatif  par 
le  département  des  Bouches-du- 
Rhône  (1869). 

M  ARM  O  K  T  (  .\uguste-Frédéric- 
Louis  \  lESSK   UK,    duc   de    I>aguse) 


Marie-Louise. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


33 


(1774-IS52),  maréchal   de   France.   Il 
servit  au  siège  de  Toulon,  en  Italie, 
en   Egypte,   seconda   Bonaparte  au 
18  brumaire,  et  prit  part  à  toutes  les 
guerres   de  rEmjMre.   Son   adminis- 
tration dans  les  pro- 
vinces illyriennes  est 
restée  populaire.   En 
181-').  il  s'aboucha  avec 
Schwarzenberg     par 
rintermédiairedeTal- 
leyrand   et  sa  défec- 
i^^^^^^^  -^   ^'*^"  rendit  ineffable 
/    f^^^^  "^     Fabdication  de  Napo- 
léon.   Il   commandait 
Marmont.        rarmoc  de  Paris  lors 
de    l'insurrection    de 
juillet   1830,  accompagna  Charles  .\ 
en  Angleterre,  et  le  nouveau  gou- 
vernement le  raya  des  contrôles  de 
l'armée. 

MARMORA  (Alfonso  Ferrero  de  La) 
(1804-1878),  général  et  homme  politi- 
que italien.  Ministre  de  la  guerre 
(I8'i8-I849),  puis  de  18'i9  à  l86u  pres- 
que sans  interruption,  il  seconda 
Cavour,  commanda  le  corps  expédi- 
tionnaire en  Crimée,  remplit  diverses 
missions  diplomati(|uos  (iisGD.lut  in- 
vesti de  pouvoirs  étendus  dans  les 
provinces  napolitaines  (1862-18G3), 
devint  président  du  conseil  avec  le 
portefeuille  des  alTaires  étrangères 
(1801)  et  conclut  l'alliance  italo-jjrus- 
sienne  (I8G0).  Après  la  défaite  de 
Custozza,  il  devint  impopulaire  et  en- 
tra dans  la  retraite.  Il  publia  en  1873 
un  livre  sur  les  événements  de  1806, 
qui  eut  un  grand  retentissement. 

MARMOTTAN  (Pierre)  (1832),  doc- 
teur en  médecine.  Après  avoir  été 
du  petit  nombre  de  ceux  qui  es- 
sayèrent d'organiser  la  résistance 
contre  le  coup  d'Etat  de  décembre 
1851,  M.  Marmottan  fit  constamment 
ensuite  de  l'opposition  au  régime 
impérial.Adjoint  au  maire  du  XVP  ar- 
rondissement pendant  le  siège,  il 
fut  élu  membre  de  la  Commune,  mais 
donna  tout  aussitôt  sa  démission. 

Membre  du  Conseil  municipal  de 
Paris,  de  1871  à  1876,  il  devint  pré- 
sident de  cette  assemblée.  Elu  dé- 
puté de  Paris  en  1876,  il  fut  un  des 
363,  démissionna  en  1883,  fut  réélu 
en  1889  et  1893  et  ne  se  représenta 
point  en  1898. 
MARGES  (Comte  de).  (V.  Bouriion  .) 
MARR.lST  (Armand)  (1802- I8."y2). 
Professeur  de  rhétorique  à  Orthez, 

biograhue  politique  du  xix°  s. 


titulaire  à  Paris  d'une  chaire  à 
l'Athénée,  il  selan(;a  dans  le  journa  • 
lisme,  mena  une  campagne  vigou- 
reuse contre  le  gouvernement  dans 
la  Tribune,  puis  dans  le  Nalional.  de- 
vint maire  de  Paris  en  février  I8!8, 
membre  du  gouvernement  provisoire 
et  président  de  la  Constituante.  Il  ne 
fut  pas  réélu  à  la  Législative. 

MARTEL!  Louis-Joseph)  (1813-1892). 
Juge  au  tribunal  de  Saint-Omer,  dé- 
puté de  Saint-Omer  (I8'i9),  il  siégea 
à  droite,  fut  réélu  en  1863  et  s'allia 
à  la  politique  de  Thiers.  Réélu  en 
1809,  en  1871,  il  siégea  au  centre 
droit,  puis  au  centre  gauche,  devint 
vice-président  de  la  Chambre  (1871). 
sénateur  inamovible  (1875),  ministre 
de  la  justice  (1876-1877)  et  président 
du  Sénat  (1879-1880).  Président  delà 
commission  des  grâces  instituée  par 
le  gouvernement  à  la  suite  des  évé- 
nements de  la  Commune,  M.  Martel 
fut  un  des  rares  membres  de  cette 
commission  qui  manifesta  des  senti- 
ments de  clémence. 

MARTIGIVAC  (Jean-Baptiste-Silvère 
Gage  de)  (1778-1832).  Procureur  gé- 
néral à  Limoges,  député  (1821),  il  se 
montra  un  des  premiers  orateurs  du 
centre  droit,  devint  ministre  de  l'in- 
térieur à  la  chute  de  V'illèle  (1828), 
essaya  de  rallier  les  ultras  et  les  libé- 
raux" et  fut  congédié  par  Charles  .\ 
(1829). 

MARTIMPREY  (Edmond-Charles, 
comte  de)  (1808-1883),  général  fran- 
çais. Chef  d'éLat-major  en  Crimée, 
puis  en  Italie,  commandant  supé- 
rieur de  l'armée  d'Afrique,  il  gouver- 
na l'Algérie  par  intérim  après  la 
mort  de  Pélissier.  Sénateur  de  l'Em- 
pire (ls(J4),  gouverneur  des  Invalides 
(1870),  il  fut  arrêté  sous  la  Commune 
et  remis  peu  après  en  liberté. 

MARTIN  (Bon-Louis-Henri)  (1810- 
188'i).  Il  écrivit  des  nouvelles,  des 
études  littéraires  et  historiques  (V. 
volume  Biographie  littéraire),  fut 
nommé  maire  du  XVP  arr.  de  Paris 
(1870),  députéde  rAisne(1871), siégea 
au  centre  gauche,  devint  sénateur  de 
l'Aisne  (1875)  et  membre  de  l'Acadé- 
mie française  (1878). 

MARTIN  BERNARD.    (V.   BERNARD.) 

M.ARTIIV-FEl-ILLÉE  (Félix)  (1830). 
Avocat  à  Rennes,  député  de  Rennes 
(1876),  il  siégea  à  la  gauche  répu- 
blicaine, fut  réélu  en  1877  avec  les 
363,  devint  sous-secrétaire  d'Etat  à 

II.  3 


34 


LNCYC.LOI'ÉDIK  PUl'ULAlIlK  DC  VINGTIEME  SIÈCLE 


l'intérieur  (l«7St)  et  ministre  de  la 
justice  (môme  année).  Réélu  en  1881, 
bous-secrélaire  d'Etat  à  la  justice 
(cabinet  Gambelta  [1881-1882]).  mi- 
nistre de  la  justice  (cabinet  Ferry 
[1883-1885]),  ii  l'ut  réélu  député  eii 
1885  et  échoua  en  1889. 

MAUTliVEZ  DE  L.i  ROSA  (  Francisco) 
(1789-1862),  poète  et  homme  politique 
espagnol.  Prolesseur  de  philosophie 
à  Grenade,  délégué  par  la  junte  na- 
tionale auprès  des  Anglais  quand 
ÎSapoléon  I"  envahit  la  péninsule, 
député  de  Grenade  (18l-'i),  il  fut  arrêté 
comme  libéral,  condamné  à  dix  ans. 
d'exil,  libéré  à  la  révolution  de  1820, 
soutint  le  roi  Ferdinand  \  1 1  et  devint 
son  premier  ministre  (1822-1823).  Il 
se  fixa  à  Paris  après  la  restauration 
du  pouvoir  absolu,  rentra  dans  la  vie 
politique  comme  premier  secrétaire 
d'Etat  (I83'i),  comme  ambassadeur;'! 
Paris  (183'.»),  à  Rome  (18'i2),  fit  partie 
du  ministère  Narvaez  (18'i3),el  reprit 
son  ambassade  de  Paris  (I8'i7-185l). 
Président  du  Sénat,  premier  secré- 
taire d'Etal,  il  lut  encore  président 
des  Cortès.  —  lia  laissé  d'importants 
travaux  littéraires. 

HIARTIIVEZCAMPOS  (Arsène)  (183'i), 
homme  d'Etat  et  maréchal  esi)agnol. 
Il  fit  les  campagnes  du  Maroc  (  I8-59), 
de  Cuba  (18(;'i-'l87()),  combattit  l'in- 
surrection carliste  (ls7i);,  fui  empri- 
sonné comme  conspiratcui-  (1873), 
envoyé  de  nouveau  contre  les  carlis- 
tes (1874-1876);  entre  temps,  il  avait 
lait  le  pronunclamionto  militaire  en 
laveur  d'.-Vlphonse  \ll.  Envoyé  pour 
])acifier  Cuixi  (1877),  il  fut  à  son  re- 
tour ministre  delà  guerre  et  cheldu 
cabinet  (1879).  De  nouveau  ministre 
de  la  guerre  dans  les  cabinets  Sa- 
gasta  (1881  et  1883-1884),  il  devint 
président  du  Sénat  (1885)  et  fut  ren- 
voyé à  Cuba  (1895)  pour  y  combattre 
l'insurrection. 

MARl'ÉJOL'LS  (Emile)  (1837).  Licen- 
cié en  droit,  lauréat  de  l'Académie 
française,  M.  Maruéjouls  représente 
la  deuxième  circonscription  de  Ville- 
fi-anche  depuis  1889.  C'est  sur  son 
rapport  qu'ont  été  votées  la  loi  créant 
un  Office  du  travail  et  celle  sur  les 
accidents  du  travail.  Il  a  été  ministre 
du  commerce,  de  l'industrie,  des  po.s- 
tes  et  des  télégraphes  dans  le  cabi- 
net Brisson  (1898). 

MAR\  (Karl)  (1818-1883),  socialiste 
allemand.  Collaborateur  à  la  Gazelle 


rliénane,  il  dut  quitter  rAllemagne  ,i 
cause  de  ses  opinions  avancées,  vint 
en  l'rance  d'où  il  fut  expulsé,  passa 
en  Belgique,  puis  à 
Londres,    rentra   en 
Allemagne  et  en  fut 
banni  (  1848),  prit  part 
aux  journées  de.luin 
à  Paris  et  fut  interné 
dans  le  Morbihan.  11 
s'évada,  se    réfugia 
à  Londres,  y  fonda 
l'Association    inter- 
nationale des  travail- 
leurs  (186'.)  qu'il    di-  Marx  (Karl), 

rigea  jusquau  con- 
grès de  La  Haye  (1872).  —  Il  a  laissé 
des    ouvrages   politiciues    et   socia- 
listes. (\  .  volume  Socialisme.) 

MASSA  (Duc  de).  (V.  Supplément  à 
la  fin  du  volume.) 

MASSÉXA.    (\'.    vol.    BlOGR.    MILIT.) 
MASTAÏ  FERRETTI.  (V.   PlE  I\.) 
MATHlEl-BOttET     (Pierre)    (1817). 
.\vocat   à  Paris,  député  de  la   Cha- 
rente à  la  Consliluante  et  à  la  Lé- 
gislative(i8i8-l<s5l),  il  siégea  à  droite, 
soulin(   la  politiciue  de  l'Elysée,  se 
tint   à    l'écart    sous 
l'Empire    et  fut   élu 
en  1871  re|M'ésentant 
de  la  Charente.   Mi- 
nistre  des    financés 
(IS74),  il  fit  partie  du 
groupe  La  vergue,  fut 
réélu  en  1876  et  ne  se 
représenta     pas    en 
ltS77. 

MATIIILDE  (Prin- 
cesse). (  \'.  BONA- 
l'ARTi;.) 

MALLAY  ABD  AR  RAHMAN.  (V.  Abd- 
ah-Hammxn.) 
MAlPAS    (Charlemagne-Emile  de) 

(1818-1888).  Préfet  de  l'Allier  (18'i9), 
de  la  Maute-Garonne  (I8.j()),  .son  zèle 
bonapartiste  le  fit  nommer  préfet  de 
police  à  Paris  (1851).  Il  joua  un  rôle 
important  lors  du  couj)  d'Etat  du 
Deux-Décembre,  devint  ministre  de 
la  police  générale  (18.52),  sénateur 
(1853),  préfet  des  Bouches-du-Rhône 
(1860-1866),  et  se  signala  partout 
comme  un  partisan  de  l'absolutisme. 
MAl'RY  (.Jean  Siffrein,  cardinal) 
(I/46-1SI7),  prélat  français.  Député 
du  clergé  aux  Etats  généraux,  il  fut 
un  des  plus  chauds  partisans  de  la 
monarchie,  tint  souvent  télé  à  Mira- 
beau; émigra  en   1791,  reçut  le  cha 


Biucr.APHiE  POLiTiQur,  nu  dix-neuvièmk  siKcle 


35 


jjeiiu  de  cardinal  avec  révèché  de 
Montefiascone,  rentra  en  France  en 
180'»  et  accepta  de  Napoléon  I"  Tar- 
chevôché  de  Paris  malgré  la  défense 
du  pape. 

MAVKOCORDATO  (Alexandre)  (1791- 
1865),  homme  d'Etat  grec.  Ln  des 
premiers  combattants  de  l'indépen- 
dance grecque,  il  l'ut  nommé  prési- 
dent du  Conseil  exéculiT  (1822),  orga- 
nisa la  flotte,  défendit  Navarin  (  I82.'î), 
se  retira  de  la  lutte  active  et  devint 
par  la  suitQ  ministre  des  finances, 
ambassadeur  dans  différents  pays, 
et  dirigea  le  ministère  après  la  révo- 
lution^de  1843.  De  KS-^jO  à  1853,  il  re- 
présenta la  Grèce  à  Paris. 

M.4\IMIL1EX  1"  (1832-1867),  empe- 
reur du  Mcxifiue.  Frère  de  l'empe- 
reur François-Joseph  1",  il  épousa  la 
princesse  Char- 
lotte, fille  du  roi 
des  Belges,  et 
accepta  sur  l'of- 
fre de  Napo- 
léon III  la  cou- 
ronne à  laquelle 
l'avait  appelé 
une  junle  provi- 
soire ,  nommée 
par  le  maréchal 
Forey  (1863).  Il 
fit  son  entrée  à 
Mexico  (I86'i). 
mais  ne  put  vaincre  la  résistance  de 
Juarezà  qui  on  le  livra  et  qui  le  fit 
juger,  condamner  à  mort  et  fusiller 
à  Queretaro  (1867).  Sa  femme  en  per- 
dit la  raison. 

MAZE  (  Hippolyte)  (1839-1891), 
homme  politique  français.  Préfet  des 
Landes  (1871-1878).  député  de  \'er- 
sailles  (1879),  il  siégea  à  la  gauche 
républicaine  et  entra  au  Sénat  en 
1886. 

M.AZEAU  (Charles- Jean-Jacques) 
(1825).  Avocat  à  Paris,  député  de  la 
Côte-d'Or  (1871),  sénateur  du  même 
département  (1876),  ministre  de  la 
justice  et  des  cultes  dans  le  cabinet 
Rouvier  (  1887),  il  devint  premier  pré- 
sident de  la  Cour  de  cassation  (  1890). 
MAZZIÎVI  (Giuseppe)  (1808-1872), 
homme  politique  italien.  Affilié  aux 
carbonari,  il  fut  banni  du  Piémont 
(1830),  s'établit  à  Marseille  et  y  fonda 
la  Jeune  Italie,  société  démocratique 
à  vues  unitaires  et  mystiques.  Après 
des  essais  infructueux  contre  le  gou- 
vernement sarde,  Mazzini  partit  pour 


Maximilien  l« 


Londres  (1836)  et  correspondit  de  là 
avec  les  comités  révolutionnaires.  En 
[8i8,  il  rentra  en  Italie,  forma  avec  Ar- 
mcUeni  et  Sal'H  un  triumvirat  à  Piome, 
défendit  la  ville  contre 
l'expédition  française, 
partit  avant  la  capitu- 
lation et  retourna  à 
Londres  où  il  fit  par- 
tie, avec  Kossuth  et 
Ledrii-Rollin,  du  Co- 
mité révolutionnaire 
international.  Depuis 
il  se  mêla  à  toutes  les  •    " 

conspirations  et  a  tous  Mazzini. 
les  coups  de  main  :  à 
Milan  (18.53).  à  Gènes  (18-57).  fut  ex- 
pulsé de  Suisse  à  la  suite  d'un  attentat 
contre  Napoléon  III  (18(i4),  de  nou- 
veau en  18()9 après  la  découverte  d'un 
nouveau  complot  avec  Garibaldi.  Bien 
([u'il  eut  un  moment  appuyé  Cavour, 
il  ne  se  réconcilia  Jamais  avec  la  mo- 
narchie italienne. 

MEDICI  (Don  Luis,  chevalier  de) 
(17.59-1830),  ministre  napolitain.  Il  re- 
çut de  Ferdinand  IV  la  direction  gé- 
nérale de  la  police  (1791).  fut  en  com- 
pétition avec  le  ministre  et  favori 
Aclon  c|ui  le  fit  emprisonner  comme 
conspirateur,  devint  ministre  des  fi- 
nances (  1810),  puis  des  affaires  étran- 
gères et  de  la  police  après  la  révo- 
lution de  1820  et  fut  le  digne  soutien 
du  roi  l-'rançois  l". 

MÉHÉMET-ALI  ou  MOHAMMER- 
ALI  (17(J9-18'i9),  vice-roi  dEgyi)te. 
Gouverneur  du  Caire  (1805),  il  fit 
massacrer  les  mamelouks  (1805).  ob- 
tint du  sultan  l'investiture  de  la 
Haute-Egypte,  et,  à  l'aide  de  ses  fils 
Ibrahim  et  Ismaïl,  souni't  les  pays 
voisins  (Kordofan,  Nubie,  Sennaar, 
Hedjaz,  etc.).  En  1833,  après  une 
brillante  campagne  d'Ibrahim,  il  re- 
çut l'investiture  de  la  Syrie.  La  guerre 
recommença  en  18.38;  Méhémet  dut 
donner  l'ordre  à  son  fils  de  revenir 
après  le  bombardement  des  ports 
syriens  par  la  flotte  austro-anglaise, 
et  il  ne  lui  resta  que  l'Egypte  dont  il 
fut  nommé  vice-roi  (1841). 

MÉHÉMET-AH  PACHA  (Charles 
Détroit) (  1827-1878),  général  ottoman, 
né  en  Brandebourg  d'une  ancienne 
famille  française.  Attaché  au  service 
d'Orner  Pacha,  en  Crimée  (18.54),  il 
fit  les  campagnes  contre  les  Monté- 
négrins (1861-1862),  contre  les  Cre- 
tois (1867),   contre  l'insurrection  de 


36 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


la  Bosnie  et  de  l'Herzégovine  (I87Ô) 
et  se  signala  dans  la  guerre  russo- 
lurcme(lS77).  Ilsigna  l'armistice  avec 
les  Russes  et  assista  au  congres  de 
Berlin.  Chargé  de  pacifier  l'Albanie, 
il  l'ut  assassiné  en  1878. 

MEILLET  (Leo^  (18'j2).  Homme  de 
lettres,  il  prit  part  aux  dernières  lut- 
tes contre  le  second  Empire,  devint 
adjoint  au  maire  du  Mil»  arrondis- 
sement pendant  le  siège,  puis  mem- 
bre de  la  Commune  après  le  18  mars 
1871.  11  s'exila  ensuite  en  Angleterre 
où  il  se  créa  une  situation  importante 
et  où  il  resta  jusqu'en  1895.  De  re- 
tour en  France,  il  fut  élu  en  1898  dé- 
puté de  l'arrondissement  de  Mar- 
mande. 

MELBOlïRIVE  (^^■illiam  Lamr,  vi- 
comte) (  17Vi'J-18î8),  homme  d'Etat  an- 
glais. Membre  de  la  Chambre  des 
iords  (1828),  ministre  de  l'intérieur 
(1830),  président  du  conseil  (183i- 
18'il),  il  contrilnia  à  la  réforme  élec- 
torale et  l'ut  un  vvhig  modéré. 

MÉLIIXE  (Jules-Férix)(1838).  Avocat 
à  Paris,  élu  membre  de  la  Commune 
(1871),  député  des  \'osges  (IS72),  il 
siégea  à  gauche  et  tut  constamment 
réélu.  Sous-secrétaire  d'Etat  à  l'in- 
térieur dans  le  ca- 
binet de  Marcère 
(I87v)),  rapporteur 
du  projet  de  loi  sur 
le  tarif  des  doua- 
Jies,  il  affirma  ses 
tendances  prolec- 
lionnislcs  (1880). 
Ministre  de  l'agri- 
culture dans  le  ca- 
binet Ferry  (1883- 
1880),  il  créa  l'or- 
dre du  Mérite  agri- 
cole, présida  la  Chambre  des  députés 
(1888-1889)  et  poussa  le  protection- 
nisme à  outrance.  En  1896,  il  succéda 
à  M.  Léon  Bourgeois  comme  prési- 
dent du  conseil,  avec  le  portefeuille 
de  Tagricutture  et  gouverna  avec 
l'appui  des  «  ralliés  »  jusqu'en  1898. 
MELVILLE  (lieni-i  DuNDvs.  vi- 
comte) (i/'i1-18H).  homme  d'Etat  an- 
glais. Trésorier  de  la  marine  (1782), 
puis  seciétaire  d'Etat  de  l'intérieur 
dans  le  cabinet  Pitt  (1791),  ministre 
de  la  guerre  (179'i),  il  fut  nommé  pair 
en  1802  et  premiei-  lord  de  l'amirauté 
(180'.).  En  1806,  il  dut  résigner  ses 
emplois  à  la  suite  d'accusation  de 
détournements  des  fonds  publics. 


Méline. 


MEINABREV  (Louis-Frédéric,  mar- 
(piis  de  \'aldora,  comte)  (1809),  gé- 
néral et  homme  d'Etat  italien.  Il  se 
distingua  pendant  la  guerre  contre 
l'Autriche  (I8rj9),  dexint  sénateur,  mi- 
nistre de  la  marine  (1861),  premier 
aide  de  camp  de  Victor-Emmanuel 
(1865),  ministre  des  affaires  étran- 
gères et  président  du  conseil  (1866), 
poste  qu'il  garda  avec  des  remanie- 
ments dans  son  cabinet  jusqu'en  1869. 
Ambassadeur  à  Londres  (1876),  puis 
à  Paris  (1882-1892),  il  fut  élu  membre 
correspondant  de  l'Académie  des 
sciences  de  Paris  (1887). 

MEXIUZABAL  (Don  Juan  Alvarez 
Y)  (1790-1803),  homme  d'Etat  espa- 
gnol. Ministre  des  finances  (183.")), 
jHiis  président  du  conseil,  il  ne  put 
étouffe!'  la  guerre  civile  ni  relever  le 
crédit  ciu  j^ays  et  dut  se  retirer  en 
1837. 

MÉ^ÉLICK  (I8'i2),  négus  d'Abyssi- 
nie.  fils  du  roi  du  Choa.  Il  succéda 
à  l'empereur  Jean  (1889),  et  infligea 
aux  Italiensla  terrible  défaite  d'Adoua 
(1896). 

ME^'IER  (Emiie-.lustin)  (1826-1881). 
Propriétaire  des  fabricjues  de  cho- 
colat de  Noisiel  (Seine-et-Marne)  et 
de  nombreux  établissements  indus- 
triels, il  s'occupa  d'économie  so- 
ciale, fut  député  de  Meaux  (1876), 
siégea  à  l'extrême 'gauche,  présenta 
un  projet  d'impôt  sur  le  capital,  fit 
partie  des  363  et  fut   réélu  en  1877. 

MEXOli  (Jacques-François,  baron 
de)  (1750-1810),  général  français.  Ma- 
réchal de  camp  sous  l'ancien  régime, 
député  de  la,  noblesse  de  Ton  raine 
aux  Etats  généraux,  il  fit  partie  du 
comité  de  la  guerre  et  y  montra  beau- 
coup d'activité.  Envoyé  en  Vendée 
(1793),  il  subit  un  échec,  fut  rappelé, 
suivit  Bonaparte  en  Egypte,  eut  le 
commandement  en  chef  a])rès  Tas.'^as- 
sinat  de  Klebcr  (1800),  devint  membre 
du  Tribunal  cà  son  retour  (1802),  gou- 
verneur du  Piémont,  puis  de  \'enise 
où  il  mourut. 

MENTStHlKOV  (Alexandre-Serge- 
vvitch,  prince)  (1789-1869),  homme 
d'iiltat  russe.  Il  servit  dans  l'armée; 
devint  rapidement  général,  gouver- 
neur de  Finlande  (1831),  amiral  (I83'i) 
et  ministre  de  la  marine  (1836).  .Am- 
bassadeur extraordinaire  en  Turquie 
(18.53),  il  signifia  au  sultan  un  ulti- 
matum arrogant  qui  amena  la  guerre 
de  Crimée.  Battu  à  l'Aima  et  à  Inker- 


BIOGRAinilL  l'OLlTigCL  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


37 


mann,  il  vécut  à  Pélorsbourgsanscom- 
manilemonl  enVctif  jusqu'à  sa  moii. 
MERCIER  (AuirusLc)  (  1833),  général 
français.    Il   servit  au    iMexique,   l'ut 
compris  dans  la  capi- 
tulation de  Metz,  de- 
vint   ministre    de  la 
fiucrre  dans  le  cabi- 
net   Casimir- Pcrier 
(1893)  et  dans  le  cabi- 
net Dupuy(  1893-1895). 
C'est   soùs   son   mi- 
nistère que  fut  con- 
damné hieyfus  (\  .  ce 
ncm).  Dc|n!is  l'arrêt 
Mercier.    '       '^P  la  Cour  de  cassa- 
tion annulant  la  sen- 
tence du  conseil  de  guerre  (1899),  le 
général    Mercier  fut  l'objet  de  vives 
critifiues.  A  été  l'ua.des  principaux 
témoins  à  charge  dans  le  procès  de 
Rennes. 

MÉRILIIOL  (Joseph)  (1788- I8r)(i). 
Avocat  à  Paris,  député  (1828),  il  fut 
ministre  i\c  l'instruction  i)ul)li(iue 
après  la  l'évolution  de  1830,  juiis  de 
la  justice.  Conseiller  à  la  cour  de 
cassation  (  1832),  il  entra  à  la  Chambre 
des  pairs  (18.37).. 

MERLIiV  (Philippe-Antoine,  comte) 
(175 '1-1838).  dit  de  Douai,  convention- 
nel. Député  à  r.\ssemblée  consti- 
tuante et  à  la  Convention,  il  vota  la 
mort  de  Louis  X\  I,  siégea  à  la  Mon- 
tagne, rapporta  la  loi  des  suspects, 
combattit  Hobespierre  au  9  thei'mi- 
dor,  l'ut  ministre  de  la  justice  (I70.j- 
1797),  membre  du  Directoire  (1797- 
1799),  procureur  général  à  la  Courde 
cas.sation  (1801-181 'i)  et  l'ut  comblé  de 
dignités  par  Napoléon  V.  Banni 
comme  régicide,  il  ne  revint  en 
Fi'ance  qu'en  1830.  Il  a  laissé  de  nom- 
breux ouvragescomme  jurisconsulte. 
MERLIIV  1  Auguste -François- Ku- 
gène)(  1778-180'!),  général  français,  (tls 
du  précédent.  11  lit  les  campagnes 
de  la  Révolution  et  de  rEm|iire,  fut 
proscrit  à  la  deuxième  Restauration, 
rentra  en  |8I8  et  se  trouva  impli(|ué 
dans  un  complot  militaire  en  1820. 
Acquitté  par  la  Cour  des  pairs,  il  fut 
rappelé  à  l'activité  en  1830,  prit  ])art 
à  l'expédition  d'Anvers  (1832)  repré- 
senta le  département  du  Nord  à  la 
Chambre  des  députés  (I83'i)  et  entra 
à  la  Cour  des  pairs  (1838). 

MERLIIV,  dit  de  Thionville.  {\.  vo- 
lume BlOOHAPHIE  POLITIQUE  JUSQL'aU 
XIX"   SlIXXIi.) 


MÉRODE(Philippe-Féli\-Balthazar- 
Othon-Cihislain,  comte  de)  (1791-1857), 
homme  politique  belge.  Il  adhéra  à 
la  révolution  de  1830,  contribua  à 
l'élévation  au  trône  de  Léopold  1" 
qui  le  fit  ministre  des  affaires  étran- 
gères, puis  de  la  guerre  et  des  li- 
nances.  Ce  fut  un  des  membres  in- 
fluents du  parti  catholi(|ue. 

ME.S1\ARU  (Jac(|ues-André)  (1792- 
1858),  homme  politicjue  et  magistrat 
français.  Asocat  à  Rochefort,  con- 
seillera la  Cour  de  cassation  (I8'il), 
ilentra  à  la  Chambre  des  pairs  (I8''j.5), 
devint  présidenlà  la  Cour  de  cassation 
(18.50)  et  sénateur  de  l'Empire  (18.52). 

MESIRELR  (Gustave-l-:mile)  (t8^^7). 
Dessinateur-gi'aveur  imlustriel,  con- 
seiller municipal  de  Paris  (1881-1887), 
il  de\int  président  de  l'assemblée 
communal(>  et,  c<Hnme  tel,  inaug-ura 
la  Bourse  du  travail  dont  il  devait 
plus  lard,  comme  minisire,  régle- 
menter l'administration  intérieure. 

En  1887,  il  l'ut  élu  député  de  Paris 
au  scrutin  <le  liste,  et,  de|)uis.  il  a 
constamment  représenté  le  11'  arron- 
dissement. Ministre  du  commerce 
tîans  le  cabinet  Bourgeois  (1895),  il 
fut  élu  vice-président  de  la  Chambre 
en  1899  et  |)résident  de  la  commission 
du  budget  en  1898  et  1899. 

METTERIVICll  (Clément -\\ences- 
las-Népomucènc-Lolhaire.  |)rince  de) 
(1773- 18.5V»),  homme  d'Iiltat  autrichien. 
Ministre  plénipotentiaire  à  Berlin, 
ambassadeur  i\  Paris  (I8(K)-1809),  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  et  chan- 
celier (1809),  il  négocia  le  mariage  de 
Marie-Louise  avec  Na- 
poléon l",  se  mêla  ac- 
tivement <à  toutes  les 
négociations  de  1813  à 
I8i5,  présida  le  con- 
grès de  \  ienne,  signa 
le  traité  de  Paris  et 
adhéra  à  la  Sainte-.\1- 
liance.  Il  se  signala 
par  ses  mesures  réac- 
tionnaires contre  les  Mettern.cli. 
libéraux  allemands  et 
italiens  (1820-1822),  soutint  les  Turcs 
lors  de  la  guerre  de  l'indépendance 
hellénique  "(1827).  laissa  écraser  les 
Polonais  après  1830,  intrigua  avec 
Guizot  en  laveur  des  cantons  catho- 
liques suisses  et  du  Sonderbund 
(18-'i7),  mais  la  révolution  de  février 
l8'iS  vint  rompre  cette  entente  et 
amena  la  chute  du   ministre  autri- 


38 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


chien.  Pendant  celle  longue  posses- 
sion du  pouvoir,  il  gouverna  avec  la 
censure  et  la  police,  el  devint  l'homme 
le  pi  us  impopulaire  de  r  Eu  rope.A|)rès 
1848,  il  s'enfuit  de  \  ienne.  voyagea  en 
Europe,  et  rentra  en  I8Ô1  quand  la 
révolution  l'ut  définitivement  vaincue 
dans  les  Etats  autrichiens.  Il  vécut 
depuis  dans  la  retraite,  mais  resta 
le  ministre  consultant  de  l'Autriche. 
MÉZIÈKES  (AHred-Jean-François) 
(1826).  Professeur  de  littérature  étran- 
gère à  la  Sorbonne  (1S61),  membre 
de  l'Académie  française  (1871).  il  a 
publié  de  nombreux  ouvrages.  Député 
de  Briey  (18S1).  il  rapporta  des  pro 
jets  de  loi  sur  la  propriété  littéraire 
artisticiue  entre  la  France  et  les  pays 
étrangers,  prèsid  i  la  commission  de 
l'armée  et  fut  constamment   réélu. 

MIAILIS  (.Vndré)  (  17 72-1 83."')).  amiral 
grec.  Commandant  en  chef  de  la 
flotte  greccjue 
(1822),  il  battit 
les  Turcs  à  Pa- 
tras.  brûla  les 
vaisseaux  d'I- 
brahim Pacha 
(182.J),  se  retira 
de  la  lutte  lors 
de  la  nomination 
de  lord  Cochra- 
ne, conspira  con- 
tre Capo  d'I  stria 
et  incendia  la 
flotte  grecque  à 
Paros.  Déclaré 
Iraitre  avec  Mavrocordato  et  Kou- 
douriotis.il  échapjia  au  procès  grâce 
à  l'assassinat  do  C^apo  d'Istria. 

MIDHAT  P.VCIIA  ( I.s2'i-I88 1),  homme 
d'Etat  ottoman.  Gouverneur  de  Bul- 
garie, ministre  des  travaux  publics 
(I867),grand  vizir  (1872). ministre  sans 
portefeuille  (1876),  il  aida  à  la  dépo- 
sition d'Abd-ul-Aziz  (même  année)  et, 
devenu  grand  vizir  d'Abd-ul-lIamid, 
fit  promulguer  une  constitution  intro- 
duisant le  régime  représentatif  en 
Turquie.  Renversé  par  le  parti  des 
Vieux-Turcs  (1877),  il  fut  banni,  s'éta- 
i)lit  à  Naples.  à  Paris,  à  Londres  et  de- 
vint gouvei'ncui- delà  Svrie(  1878-1883). 
MIE>-Kn'G  (  1780-I8.J0),  empereur  de 
la  Chine.  11  monta  sur  le  trône  en  1820 
et, de  i83'.)à  18'i3,fut  cnguerre(guerre 
de  y  opium)  avec  les  Anglais  qui  pri- 
rent l'ilo  de  llong-kong  et  réclamè- 
rent de  lourdes  rançons  de  guerre. 
MIGKET  (François-Auguste-Maric) 


Miaulis. 


(17'.)ô-l88V).  historien  français.  Ami  de 
Thiers,  avocat  à  Aix,  il  se  fit  un  nom 
dans  la  littérature 
et  l'histoire.  (V.  vo- 
lume    BlOGHAPHlE 

HTTKRAiRE.)  Hédac- 
teur  au  Courrier 
français,  il  défendit 
les  idées  libérales, 
coilaboi-a  au  Natio- 
nal d'Armand  Car- 
i-el,  accueillit  avec 
joie  la  révolution  de  ...      , 

.luillet,  devint  con-  '^" 

seiller  d'I'^tat   et   directeur   des    ar- 
chives aux  affaires  étrangères. 

MIOLUL  (  Dom  Marie-Evariste) 
(1802-1866),  prince  portugais,  fils  de 
.lean  \'l.  Poussé  par  sa  mère  Char- 
lolte-.loachime  de  Bourbon,  il  se  ré- 
\()lla  plusieui's  lois  contre  son  père, 
dut  fjuiUer  le  Portugal  en  1824,  et 
devint  tuteur  de  sa  nièce  dona  Maria 
en  1826.  Il  usurpa  le  pouvoir,  renvoya 
les  Cortès.  et  se  signala  par  sa  ty- 
rannie. Dom  Pedro,  père  de  dona 
Maria,  aidé  des  Anglais,  l'obligea  à 
ca]iiluler  (1834)  et  à  c|uitler  le  Por- 
tugal. 11  se  retira  à  Borne. 

MILAX  m.  (\  .  MiLocn.) 

MILL  (.lohn-Stuait)  (1806-187.3).  (V. 
\olume  Economie  politiqlk.) 

MILLAID  (Edouard)  (1834).  Procu- 
reur général  à  Lyon  (1871),  député 
du  Rhône  (1871),  iTsiégca  à  l'extrême 
g;uiche,  fut  réélu  en  1876  et  1877,  puis 
sénateur  du  Rhône  (1880)  et  réélu 
(1882).  Ministre  des  travaux  publics 
dans  les  cabinets  l'reycinet  el  Goblct 
(1H86-1887),  il  a 
été  réélu  séna- 
teur en  181)1. 
MILLERA1VD 
(Aie  X  a  n  d  r  e  ) 
(1839).  'Avocat  à 
Paris,  rédacteur 
à  la  Justice,  con- 
seiller municipal 
de  Paris  (1884), 
député  de  la 
Seine  (I88.'>),  il 
siégea  à  l'ex- 
trême gauche, 
fut  réélu  en  1889  el  1893  et  devint  un 
des  chefs  du  groupe  socialiste  de  la 
Chambre.  Réélu  en  1898,  il  reçut  le 
portefeuille  du  commerce  dans  le  ca- 
i)inet  W  aldeck-Rousseau  (1899).  V. 
vol.  H1.ST01RE  coNTEiMP.  (1871-19()0)  et 

vol.    S0C1.\LISME. 


MiUerand. 


DlOGRAPllIt  l'OLlTJULE  LiU  DIX-MEUVIEME  SIËCLE 


MILLEVO'V'E  (Lucieii)  (1830)'.  Sub- 
stitut à  Lyon  (1877-ISsO),  dé|)ulé 
d'Amiens  (  1889),  il  lit  partie  du  groui)e 
boulangistc  cl  échoua  en  1893.  Réélu 
en  1898. 

MILLIARD  (1834).  Avocat  à  Paris, 
député  de  l'Eure  (1887),  sénateur  de 
ce  département  (18W),  il  devint  mi- 
nistre de  la  justice  dans  le  cal)inel 
Méline  en  remplacement  de  M.  Darlan 
(1898). 

MlLLlÈRE  (Jean-Baptiste)  (1817- 
-1871).  Sa  vie  politique  commençiaavec 
la  révolution  de  I8'i8.  Sous  la  seconde 
République,  il  écri\it  dans  divers 
journaux,  notamment  dans  le  Peuple 
consliluant  de  Lamennais."  Ai)rés  le 
coup  d'Etal  de  décembre  18.')  1,  Mil- 
licre  lut  condamné  à  la  déportation 
par  les  conmiissions  mixtes  et  subit 
sa  peine  en  Ali,'érie.  Amnistié  en 
18.Ô9,  il  devint  dix  années  plus  tard 
rédacteur,  puis  administrateur  de  la 
Marseillaise,  journal  l'onde  par  Ro- 
cheforl,  et  prit  une  part  active  aux 
dernières  luttescontrcri']mpire.  Pen- 
dant le  siège  de  Paris,  clicf  de  ba- 
taillon de  la  garde  nationale,  il  par- 
ticipa à  la  journée  du  31  octobre. 
Elu  député  de  Paris  en  1871,  il  resta 
étranger  à  rinsurrection  du  18  mars 
1871  et  siégea  même  à  rAssembléc 
de  Versailles  pendant  la  Commune.  Il 
n'en  lut  |>as  moins  arrêté  le  2()  mai 
et  rusillé  sur  les  marches  du  Panthéon 

(V.   vol.  HlSTOmE  CONTEMP.  FRANÇAISE, 

1871-1900). 

MILOCil  ORKFIVOVITCil  { 1784-1800), 
prince  de  Serbie,  il  se  mit  à  la  lètc 
du  mouvement  contrelesTurcs(  181.")), 
fut  élu  prince  de  Serbie  (1817),  dut 
abdiquer  en  1839  et  repiil  le  pouvoir 
en  1858. 

MILOCn  OBRElVOVITCn  ou  MI- 
LAN III  (18.1'i),  roi  de  Serbie,  il  suc- 
céda au  prince  Michel,  assassiné  en 
1868,  prit  part  à  la  guerre  de  la  Bosnie 
contre  les  Turcs (  1870),  visita  diverses 
cours  d'Europe,  déclara  la  guerre  à 
Alexandre  de  Bulgarie  (  188."))  et  fui 
battu.  Les  crises  ministérielles  se 
succédèrent;  des  (Mubarras  d'ordre 
intime  surgirent;  Milan  abdiqua  en 
faveur  de  son  fils  Alexandre  1"(  1889). 
Mais  ce  n'était  qu'une  fausse  sortie; 
revenu  en  Serbie  malgré  ses  pro- 
messes, il  s'est  fait  nommer  co-régent 
et  a  engagé  avec  la  majorité  de  la 
nation  une  lutte  qui  a  provoqué  un 
vif  mécontentement  dans  le  pays. 


MI\A  (Francisco  Espoz  v)  (1781- 
1830),  général  espagnol.  Il  servit  avec 
ardeur  la  cause  de  l'indépendance 
(1809-1814),  se  mit  à  la  tète  des  con- 
stitutionnels en  1820,  se  retira  en  An- 
gleterre en  1823  et  revint  combattre 
don  Carlos  en  1834.  Il  mourut  des 
suites  de  ses  blessures  (1836). 

MIîVGIIETTI  (Marco)  (1818-1886), 
homme  d'Etat  italien.  Journaliste  et 
économiste,  il  lit  partie  du  ministère 
la'ic|ue  de  Home  (18i8),  fut  député  de 
Bologne  au  Parlement  italien  (1859), 
ministre  de  linlérieur  (1860),  des 
finances  (  1802)  et  président  du  conseil 
(1S63).  Ambassadeui-à  Londres (1868), 
président  du  conseil  avec  le  porte- 
feuille des  finances  (1873-1870),  il  se 
montra  à  la  fois  catholique  et  libéral. 

MlMTOLO,  prince  de  Canosa.  (V. 
ce  nom.) 

MIOT  (.Vndré-François.  comte  de 
Mei.ito)  (1762-1841).  Ministre  pléni- 
potentiaire en  Toscane  et  à  Rome 
(1795),  puis  en  Sardaigne  (1796),  il 
entra  au  Tribunal,  au  conseil  d'Etat, 
et  fut  minisire  de  .loseph  Bonaparte 
à  Naples  (  1806)  et  à  .Madrid  (1808). 

MIRAMOIV  (Micruel)  (1813-1867),  gé- 
néral mexicain.  Elu  président  de  la 
Réi)ubli(|ue  à  Mexico  (1858),  en  même 
temps  que  Juarez  était  élu  à  \'era- 
Cruz,  il  abdi(|ua  en  1860,  se  rallia  à 
Maximilien,  fui  condamné  à  mort  et 
fusillé  avec  ce  dernier  (19  juin  1867). 

MiRMA!V(Lèon)(l8()5).  Ancien  élève 
de  l'Ecole  normale,  agiégé  des 
sciences  mathématiques,  il  fut  élu  dé- 
puté de  Pieims  en  1893.  et  dut  faire, 
oien  (|uc  l'eprésentant,  une  année  de 
service  militaire.  M.  Slirman  siégea 
dabord  au  groupe  socialiste;  mais, 
réélu  en  1898  comme  socialiste  indé- 
pendant, il  s'est  déclaré  l'adversaire 
des  théories  collectivistes  et  interna- 
tionalistes. En  1899,  il  s'éleva  avec 
violence  contre  la  composition  du  mi- 
nistère WaldecU-Bousseau. 

MITCIIELL  (Robert)  (1839).  Rédac- 
teur en  chef  du  Constitutionnel  (1869), 
député  de  La  RéoJe  (1870).  il  siégea 
au  groupe  de  l'.Vppel  au  peuple,  fut 
réélu  comme  candidat  officiel  en  1877, 
échoua  aux  élections  suivantes  et  ren- 
tra à  la  Chambre  (1889)  comme  bou- 
langistc. Il  ne  fut  pas  réélu  en  1893. 

MOCOl'ARD  (Jean-François-Cons- 
tant) (1791-1804).  Il  entra  dans  la  car- 
rière diplomatique,  devint  avocat  et 
pla'da  dans  quelcjucs   procès  poli- 


40 


EiNCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VLNGTIEME   SIÈCLE 


tiques,  fut  le  confident  du  prince 
Louis-Napoléon,  un  des  fauteurs  du 
coup  d'Etat  du  2  décembre  1851,  et 
le  chef  du  cabinet  de  Napoléon  III. 

MOH.VMMEn-.\LI.(\".MÉHÉMET-ALI.) 

MOHAMMED  CHAH  (1810-1848),  em- 
pereur de  Perse.  Il  succéda  à  Abbas- 
Mirza  en  I83'i.  s'allia  aux  Anglais,  et 
rétal)lil  un  peu  d'ordre  dans  ses  lilals. 

MOHAMMED  ES  SADOK  (1813-1882), 
bey  de  Tunis.  Il  succéda  à  son  frère 
Mohammed  Bey  en  1858,  contracta 
un  emprunt  à  Paris  (  1865)  et  reconnut 
le  protectorat  de  la  France  par  le 
traité  du  Bardo  (1881). 

MOHL  (Pioljert  de)  (1799-1875),  ju- 
risconsulte et  homme  politique  alle- 
mand. Professeur  de  droit  à  Tubinouc 
et  à  Heidelberg-,  député  de  Francfort 
(1848).  minisire  de  la  justice  (même 
année),  il  représenta  le  grand-duché 
de  Badeà  la  Diète  ledérale(  1861-186(5). 

MOIRA  (Lord  Rawdon-).  (\  .  Has- 

TINGS.) 

MOLE  (Louis-Mal hieu, comte) (1781- 
18.55).  Auditeur  au  conseil  d'Etat, 
puis  maître  des  re(|uètes,  directeur 
général  des  ponts  et  chaussées,  sous 
Napoléon  I",  il  conserva  ce  poste  sous 
Louis  WTII  et  entra  à  la  Chambre 
des  paii's  (1815).  Ministre  do  la  ma- 
l'ine  (  1817-llsliS),  il  fit  ensuite  de  l'oppo- 
sition au  ministère  \  illèle,  fut  nommé 
ministre  des  affaires  étrangères  sous 
Louis-Philippe  (1830),  président  du 
conseil  (1836)  et  de  nouveau  en  1837. 
Député  de  Bordeaux  à  la  Constituante 
et  à  la  Législative (18'i8-1851),  il  aflirma 
ses  idées  monarchistes  et  se  rallia 
même  aux  légilimisles. 

MOLESWORTII(\Villiam)(  1810-18.55), 
homme  polili()ue  anglais.  Membre  de 
la  Chambre  des  communes  (1832), 
libre-échangiste  et  progressiste,  il  fut 
hautcommissaire  des  travaux  publics 
dans  le  cabinet  Aberdeen  (1852)  et 
minisire  des  colonies  dans  celui  de 
lord  Palmerston  (lis.55). 

MOLIIVE  DE  SAI]\T-Y0IV  (Alexandre- 
Pierre)  (1786-1871),  général  français. 
Il  servit  sous  l'Empire,  fut  rappelé 
;'i  l'activité  après  la  révolution  de 
Juillet,  entra  à  la  Chambre  des  pairs 
(I8i-))  et  fut  ministre  de  la  guerre 
(  1 81.5-1 8 'i7). 

MOLHEl\'(F"rançois-Nicolas,comte) 
(1758-1850),  administrateur  français. 
Il  entra  aux  finances,  fut  directeur 
de  la  caisse  d'amortissement  après  le 
18  brumaire  et  ministre  du  Trésor  en 


1808.  Comte  de  l'Empire,  il  fut  nommé 
pair  de  France  par  LouisW  111  (1819). 

MOLTKE  (Ilelmuth-Karl-Bcrnhart. 
comte  de)  (1800-1891).  feld-maréchal 
prussien.  (V.  volume  Biographie  mi- 
litaire.) 

MOiVCEY  (Rose-Adrien  Jeannot  de). 
(\'.  volume  Biographie  militaire.) 

MOMMSEîV  (Théodore)  (I8l7),  sa- 
van'  allemand. Membre  delà  Chambi'e 
des  députés  de  Prusse  (1873-1882),  il 
lit  partie  des  nationaux-libéraux, atta- 
(|ua  la  politiciue  de  Bismarck,  et  se 
rangea  parmi  les  ennemis  les  plus 
acharnés  de  la  France.  —  Pour  ses 
travaux  historiciueset  épigraphiques, 
\  .  volume  Biographie  scientifique 

MOIVOE  (Gasi)ard)  (1746-1818),  géo- 
mètre français.  Il  accepta  avec  en- 
thousiasme les  princi- 
pes de  la  Révolution, 
fut  ministre  de  la  ma- 
rine (1792-1793),  prêta 
comme  savant  un  utile 
concours  au  comité  de 
Salut  public,  suivit  Bo- 
naparte en  Egypte  et 
présida  l'Institut  du 
Caire.  Napoléon  I"  le 
fil  sénateur,  comte  de 
Péluse  et  le  pourvut 
d'un  majorât  en  'Westphalie. —  Pour 
ses  travaux  scieiiti(iq.ues,  \'.  volume 
Biographie  scientifique. 

MOIVROË  (James)  (1758-1831),  pré- 
sident des  Etats-Unis  d'Amérique. 
Il  servit  dans  la  guerre  de  l'Indépen- 
dance, fut  député  au  Congrès  de  la 
\  irginie,  sénateur  de  l'L  iiion  (1788) 
et  ministre  près  la  République  fran- 
çaise (179'i).  Gouverneur  de  la  \  ir- 
ginie (I799-1WV2),  ambassadeur  en 
France,  commandant  en  chef  contre 
les  Anglais  (  1814),  il  fut_élu  président 
des  Etats-Lnis  en  1817  et  réélu  en 
1821.  Il  est  l'auteur  de  la  célèbre  for- 
mule :  «  L'Amérique  doit  être  aux 
Américains.  » 

MOINS  (Comte  de).  (V.  Becker.) 

moatah;i\a<;  (Louis-Raymond  de 
Chaux ANCE,  marquis  de)  (1811).  ami- 
ral français.  Il  contribua  à  la  prise 
de  Ivinburn,  pendant  la  guerre  de 
Crimée  (1855),  servit  pendant  le  siège 
de  Paris  (1870-1871),  fut  élu  député 
de  l'Allier  (18/1)  et  siégea  à  droite. 
Ministre  de  la  marine  (1874-1876),  sc- 
naleur  inamovible  (1875),  il  soutint 
les  hommes  du  Seize-Mai  et  vota  tou- 
jours avec  les  monarchistes. 


Monge. 


BIOGRAl'HŒ  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


41 


Montalembert. 


M  O  M  A  L  E  M  BE  R  T  (Marc-Renc- 
Anne-Maric.  comte  de)  (  1777- 183 J). 
Il  émiora  en  1792,  servit  dans  l'armée 
anglaise,  et  l'ut,  à  la  Restauration, 
nommé  ministre  plénipotentiaire  à 
Stuttgard,  et  pair  de  France  (1819). 
Ambassadeurà  Stockholm!  1826-1830), 
il  resta  à  la  Chambre  des  pairs  après 
la  révolution  de  Juillet. 

MOINTALEMBERT  (Charles  FoRBES 
DE  Trvon,  comte  de)  (  1810-1870).  Ami 
de  Lamennais  et  de  Lacordaire,  il  dé- 
fendit les  nationalités  opprimées,  en- 
tra à  la  Chambi  e  des 
pairs  en  1833,  et  se 
montra  un  orateur 
passionné  et  incisif. 
Député  du  Doiibs  à 
la  Constituante  et  à 
la  Législative!  18 18- 
1851),  il  vota  pour 
la  restriction  du  suf- 
frape  universel,  con- 
tre le  I)nnnissement 
des  Orléans  el  pour 
l'expédition  de  Rome.  Membre  de  la 
commission  consultative  nommée 
après  le  coup  dFtat  du  2  décembre 
18Ô1,  il  l'ut  élu  député  du  Doubs  avec 
la  protection  du  gouvernement  (  18.")2). 
Catholique  libéral,  ennemi  de  la  dé- 
mocratie, il  a  laissé  de  nomiji-eux  ou- 
vrages sur  les  questions  religieuses 
et  politiques  et  faisait  partie  de  T.V- 
caaémie  française  depuis  18.">2. 

MOATALIVET  (Jean-Pierre  Hachas- 
SON,  comlede)  (1766-1823).  Maire  de 
Valence  (1793),  préfet  de  la  Manche 
(1801).  de  Seine-et-Oise  (I80'i),  direc- 
teur des  ponts  et  chaussées  (I8(i6), 
ministre  de  Tintérieur  (  lN09-ls|.'i),  il 
refusa  de  servirles  Bourbons  et  entra 
néanmoins  à  la  Chambre  des  pairs 
en  1819  où  il  siégea  avec  les  consti- 
tutionnels. 

mOKTALlVET  (Marthe-Camille  Ba- 
CHASsov.  comie  de)  (1801-18S0),  fils 
du  précédent.  Membre  de  la  C.hambre 
des  pairs  t  liS26),  il  défendit  les  idées 
constitutionnelles,  se  rallia  à  la  mo- 
narchie de  Juillet,  devint  ministre  de 
rinlérieur  (Is30),  de  Tinstruction  pu- 
blic|ue(  1831),  de  nouveau  à  Tintéiieur 
de  1832  Juscpren  18-iO  avec  (juclques 
interruptions  et  s'associa  aux  me- 
sures de  rigueur  contre  les  républi- 
cains. Intendant  de  la  liste  civile  de 
LS'iO  à  I8-18,  il  rentra  dans  la  vie  privée 
el  fut  nommé  sénateur  inamovible  en 
1879. 


MOMAIVELLI  (Giuseppe)  (1813- 
1862).  patriote  italien.  Poète,  avocat, 
professeur  de  droit  commercial  à 
Pise,  il  soutint  ardemment  la  cause 
de  l'indépendance  nationale  en  18î8, 
fut  pris  par  les  .autrichiens,  et,  de 
retour  en  Toscane,  lit  partie  du  trium- 
virat avec  Guerrazi  el  .Mazzoni  (  I8Î9). 
Réfugié  en  France  après  le  lriom|)he 
de  la  réaction,  il  servit  comme  volon- 
taire sous  Garibaldi  (18.39)  et  fut  dé- 
puté à  la  première  Chambre  italienne. 

MOMBEL  (Guillaume-Isidore  Ba- 
ron, comte  de)  (  1787-1861  ).  Député  de 
la  Haute-Garonne  (1827).  minisli-e  de 
l'instruction  publicpie  el  des  cultes 
dans  le  cabinet  Polignac,  juiis  tie  l'in- 
lérieur  et  enlin  des  linances,  il  con- 
tresigna les  ordonnances  de  Juillet, 
s'enfuit  en  Autriche  el  fut  condamné 
par  conlumac-  à  la  détention  perpé- 
tuelle. Il  rentra  en  France  après  l'am- 
nisUe  de  1838. 

l\IO>TEBELLO(l)ucde).(\'.LANNES.) 

l»IO\TEMOLIA  (Comlc  de).  (\  .  Car- 
los [Don].) 

MOîVTESQrior  (  iM-ançois-Xavier, 
abbé  et  duc  de)  (17.37-1832).  Député 
du  clergé  de  Pai'is  aux  Etats  géné- 
raux, il  siégea  à  droite,  émigra  en 
1792,  devint  le  confident  du  comte  de 
Provence  (Louis  .\\  111).  ministre  de 
l'intérieur  en  181 '1,  pair  de  France  el 
ministi'c  dlllat  en  1813. 

MOIVTiiOLOX  (Charles -Tristan, 
comte  de)  (  I7S3-18.33),  général  fran- 
çais. Il  servit  dans  Ut  marine,  puis 
dans  la  cavalerie,  se  distingua  sur 
les  champs  de  bataille  de  l'Lmpire, 
devint  chambellan  de  Napoléon  l"et 
fut  chargé  de  plusieurs  missions 
diplomatifiues.  Il  accom|)agna  son 
maître  à  Sainte-Hélène,  fut  un  de  ses 
exécuteurs  testamentaires,  suivit  le 
jM'ince  Louis-Xapoléon  dans  sa  des- 
cente de  Boulogne  (I8''i0)  el  partagea 
sa  captivité  à  Ilam.  La  Charente-In- 
férieure l'élut  député  à  la  Législative 
(I8',9). 

MO^VTLCSIER  (  François-Domini- 
que Revnaid,  comte  de)  (1755-1838). 
Député  de  la  noblesse  de  Riom  aux 
l-]tats  généraux,  il  émigra  en  1791, 
rentra  en  France  sous  le  Consulat, 
fut  chargé  par  Napoléon  d'un  travail 
historique  sur  l'ancienne  monarchie 
française,  combattit  le  parti  jésuite 
sous  la  Restauration  et  entra  à  la 
Chambre  des  pairs  en  1832. 

MO^TMOREINCY  (  Malhieu-Jean-Fé- 


4-2 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


licilé,  vicomle.puisducde)  (  I7G7-IH26). 
1 1  fit  la  ijiierre  d'Amérique,  représenta 
la  noblesse  de  Monlfort-l'Amaury  à 
l'Assemblée  constituante,  vota  un  des 
premiers  la  suppression  des  privi- 
lèges dans  la  nuit  du  'i  août,  cmigra 
en  i792  et  rentra  en  France  après  le 
9  thermidor.  Il  sortit  de  la  vie  privée 
sous  la  Restauration,  entra  à  la 
Chambre  des  pairs,  siép^ea  parmi  les 
ultra  royalistes,  et  devint  ministre  des 
alïaires"  étrangères  et  membre  de 
l'Académie  française. 

MO>TPE\SIER  (Duc  de).  {\.  Or- 

LliANS.) 

MORIXAID  (Jean)  (1865).  Rédacteur 
en  chef  du  Républicain  de  Cnnstan- 
tine,  il  a  été  élu  député  de  Conslan- 
linc,  en  18^)8,  comme  répui)licain  ra- 
dical et  antisémite. 

MORXV  (Charles-Auguste-Louis- 
.loseph,  duc  de)  (1811-1865).  Fils  de 
la  reine  Hortense  et  de  son  giand- 
maréchal,  le  comte  Flahauit,i!  servit 
en  Alijérie,  repré- 
senta Clermont-Fer- 
rand  à  la  Chambre 
des  députés  (  1842- 
1848),  siéf^ea  parmi 
les  conservateurs,  l'ut 
élu  député  du  Puy- 
de-Dôme  à  la  Lé^^i-s- 
lative  (1849),  prit  la 
plus  f;Tande  part  au 
coup  d'Flat  du  2  dé- 
cemliro  1851  et  occu- 
pa le  lendemain  le  ministère  de  l'in- 
térieur. Il  présida  le  (>orps  législatif 
de  1854  à  1865.  Il  fut  ambassadeur  en 
Russie  (1856-1857),  et  épousa  une 
princesse  Troubeizkoï.  Très  mêlé  h 
toutes  les  affaires  financières,  il  fut 
un  des  inspirateurs  de  l'expédition 
du  Mexique. 

MORRIS  (GouvRnNEUR).  (V.  GouvER- 
M;rn  MoKius.) 

MORTIER  (Fdouard-Adolphe-Casi- 
mir-.loseph,  duc  de  Tricvisk)  (1768- 
18:55),  maréchal  de  France.  Il  fil  les 
campagnes  de  la  Révolution  et  de 
ri'^mpirc,  fut  député  du  Nord  (lsl6), 
pair  de  France  (1819)  et  siégea  avec 
les  libéraux.  Ambassadeur  à  Péters- 
bourg  apiès  la  révolution  de  Juillet, 
ministre  de  la  guerre  (1834),  il  fut 
moi-lellement  atteint  par  la  machine 
infernale  de  Fieschi  (1835). 

MORTIMER  TERiVAlX.     (V.      Tkr- 

NAIX.) 

MOSKOV.i  (Prince  de  la).  (V.  Ni;v.) 


Morny. 


MOTIER     DE     L.\     F.IYETTE.     (V. 

Fayette  ^La.) 

MOIGEOt' (Léon)  (1857).  Avocat, 
député  de  Langres  depuis  1893,  il  fit 
partie  du  bureau  de  la  Chambre 
comme  secrétaire,  devint  sous-se- 
crétaire des  postes  et  télégraphes 
dans  le  caiiinet  Rrisson  (1898)  et  a 
conservé  ces  fonctions  sous  le  mi- 
nistère Dupuy  (  1898-1899). 

MOILIN  (1752-1810),  général  fran- 
çais. Membre  du  Directoire  (1799),  il 
\écut  dans  la  retraite  après  le  18  bru- 
maire, puis  commanda  la  place  d'An- 
vers. 

M  0  U  M  E  R  (  Claude  -  Philippe  - 
Edouard,  baron)  (I78'i-I843),  fils  du 
constiluanl.  Intendant  de  la  princi- 
pauté de  Saxe-^^  eimar  (1807),  secré- 
taire du  cabinet  de  Napoléon  1"(1809), 
intendant  des  bâtiments  de  la  cou- 
ronne(  1813), i'.fut  sousla  Restauration 
directeur  de  l'administration  dépar- 
tementale et  de  la  police  (1820-1821), 
conseiller  d'Etat  et  pair  de  France 
(1828). 

MOIRAD  PACHA.  (V.  BtM.) 

MOI  RAWIEV  (  Nicolas,  comte  Amur- 
SKi)(  1810-1881).  général  russe.  Il  servit 
dans  le  Caucase,  gouverna  la  Sibérie 
orientale  (1847),  signa  avec  la  Chine 
le  traité  d'Aigoum  qui  cédait  à  la 
Russie  la  province  de  l'Amour  (1858), 
avec  le  Japon  un  traité  c|ui  ouvrait 
des  ports  au  commerce  russe  (1859) 
et  fut  nommé  comte  et  conseiller 
d'Etat. 

MOLTON-DIVERIVET  (Régis-Bar- 
Ihélemy,  i)aron)  (1779-1816).  général 
français.  Il  se  distingua  dans  les 
guerres  de  l'Empire,  l'ut  élu  député 
pendant  les  Cent-Jours  et  chargé  du 
commandement  de  Lyon.  Mis  sur 
la  liste  des  proscrits,  il  fut  arrêté, 
condamné  à  mort  et  fusillé  (1816). 

M  l  F  F  L 1 X  G  (Frédéric-Ferdinand- 
(Charles,  baron  de)  (  I775-1.S51  ).  général 
allemand.  Il  servit  contre  la  France, 
gouverna  Paris  en  1815  et  se  signala 
par  sa  brutalité.  Il  fut  gouverneur  de 
Rcrlin  (1837)  et  président  du  conseil 
d'l-:tat  (18'.1). 

Ml  IN'  (Adi-ien-Albert-Marie,  comte 
de)  (1841).  Cajjilaine  de  cuirassiers, 
ultramontain  fougueux,  il  se  mêla 
activement  à  la  fondation  des  cercles 
catholiques  et  donna  sa  démission 
d'ofticier  (1875).  Député  de  Pontivy 
(  1876),  il  siégea  à  Texlrême  droite,  fut 
réélu  en  1877  (mais  invalidé),  et  de 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-MEUVIÈME  SIÈCLE 


43 


Mun  (Comte  de). 


1881  à  1898.  Pendant  ces  dernières 
législatures,  il  se  fil  Tapôtre  du  socia- 
lisme chrétien 
et  prit  souvent 
la  parole  à  la 
Chambre. 
MDKSTER- 

le:dei\birg 

(Georges-Her- 
bert, comte  de) 
(1820),  diplo- 
mateallemand. 
Chargé  dune 
mission  extra- 
ordinaire à 
Pétershourg 
(Iis50- l.sG'i),  il 
devint  membre 
du  Reichstag,  puis  ambassade lu"  à 
Londres  (1873)  et  à  Pjiris  (  I8K.:,). 

MI:r.4T  (Joachim)(l  /7l-181u).  roi  de 
Naples.  \'oionlaire  de  la  lîcvolution, 
'û  en  adopta  les  pi'incipes  avec  enthou- 
siasme, devint  aide  de  camp  de  Bo- 
naparte (ju'il  suivit  en  Italie  et  en 
Egypte,  faisant  briller  partout  sa  va- 
leur fougueuse.  11  conti'ibua  au  coup 
d'Etat  du  IH  biumaire,  épousa  Caro- 
line Bonai)arte,  se  distingua  à  Ma- 
rengo,  l'ut  gouverneur  de  la  P>é|iu- 
blique  cisalpine  ,  maréchal ,  grand 
amiral,  grand-duc  de  Clèves  et  de 
Berg.  etc.  Il  combattit  avec  intré- 
pidité à  Auslerlitz,  léna.  Eylau.Fried- 
land, devint  roi  des  Deux-Siciles(  1808) 
et  voulut  se  soustraire  à  la  tutelle 
de  Napoléon  1".  Il  fit  pourtant  la 
campagne  de  Russie  à  la  tète  de 
la  cavalerie,  quitta  l'armée  pour  ren- 
trer dans  son  royaume,  revint  faire  la 


campagne  d'Allemagne,  signa  en  181  'i 
un  traité  avec  les  alliés  et  combattit 
en  Italie  le  prince  Eugène.  Les  al- 
liés n'ayant  pas 
tenu  leurs  pro- 
messes. Murât, 
pardonné  par 
Napoléon  pen- 
dant les  Cenl- 
J ours, essaya  de 
soulever  la  pé- 
ninsule,futbattu 
par  les  Autri- 
chiens à  Tolen- 
tino  (2  mai  181.")). 
gagna  la  Corse 
organisa  une 
descente  dans  la 
Calabreàla  télé  Mu,.ai. 

de  (|uelques  par- 
tisans, et.  trahi,  fut  pris  le  8  octobre 
181."),  condamné  à  mort  et  fusillé  cinq 
jours  après. 

MIRAT  (Napoléon-Lucicn-Charles, 
prince)  (1803-1878),  lils  du  précédent. 
11  vécut  longtemjis  en  Améric|ue,('ut 
député  du  Lot  en  I8'i8.  soutint  la  po- 
litique du  président  cl  entra  au  Sé- 
nat après  le  coiqi  d'Etat  du  2  dé- 
cembre I8.")l. 

MlTSmiTO  (I8.y2).  mikado  du  Ja- 
pon. Il  monta  sur  le  trône  en  liMM  et 
se  signala  de  suite  par  le  grand  tra- 
vail de  réformalion  (|ui  plaça  le  .lapon 
dans  les  nations  de  premier  rang.  La 
lutte  contre  la  Chine,  à  propos  du 
protectorat  de  la  Corée  (I89'i).  se 
termina  par  le  traité  de  paix  de  Si- 
monosaUa  (1895)  si  avantageux  aux 
Japonais. 


N 


NADAID  (Martin)  (1815-1898).  Ou- 
vrier maçon,  adepte  de  Cabet,  il  fut 
élu  député  de  la  Creuse  (18'Î9),  siégea 
à  la  Montagne  et  se  réfugia  en  Angle- 
terre après  le  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851.  Préfet  de  la  Creuse 
(1870),  conseiller  municipal  de  Paris 
(1871),  député  de  Bourganeuf  (1876), 


il  siégea  à  l'extrême  gauche  et  fut 
réélu  jusqu'en  1889.  Il  avait  été  ques- 
teur de  la  Chambre. 

KAI'IER  (Charles)  (1786-1860).  marin 
anglais.  Il  servit  contre  la  France  sous 
Wellington,  fit  la  campagne  contre  les 
Etal.s-Lnis  (1814),  fut  député  à  la 
Chambre  des  communes  où  il  siégea 


u 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


])armi  les  wighs,  reprit  du  service  en 
1H29  el  aida  h  ciiasser  don  Miguel  du 
Portugal  par  la  victoire  navale  du 
cap  Saint,-\'incent  (18:33).  11  arrêta  les 
entreprises  du  vice-roi  d'l']gypte  sur 
les  côtes  de  Syrie  (IS'iO),  eiit  le  com- 
mandement de  la  flotte  de  la  Baltique 
en  185'i,  et  lut  relevé  de  son  comman- 
dement pour  ne  pas  avoir  tenté  l'at- 
taque contre  Cronstadt. 

IVAPOLÉOIV  !'"''(  NapoléonBoNAPARTE) 
(1769-1821),  empereur  des  Français. 
Né  à  Ajaccio,  il  vint  en  France  en 
1778,  entra  au  collège  d'Aiitun,  puis 
aux  écoles  militaires  de  Brienne  et 
de  Paris  et  en  sortit  lieutenant  en 
second  d'artillerie  (  178.'>).  En  garnison 
à  \'alence,  il  étudia,  accueillit  avec 
enthouiasmela  Révolution.parlit  pour 
la  Corse(1791)  et  se  fil  nommer  com- 
mandant en  second  du  bataillon 
Quenza.  Lié  avec  Paoli,  il  se  sépara 
bientôt  de  lui,  entra  en  relat-ions  avec 
le  général  C-asabianca,  avec  les, con- 
ventionnels chargés  d'arrêter  Paoli, 
fut  nommé  par  eux  ins])ecleur  de  l'ar- 
tillerie en  CiOrse  (179.3),  dut  retourner 
en  i-'rance  et  prit  peu  après  la  dir-ec- 
tion  de  l'artillerie  au  siège  de  Toulon 
c|u'il  enleva  aux  Anglais.  Nommé  gé- 
néral de  brigade  d'artillerie,  chargé 
d'armer  les  côtes  de  Provence  et  des 
îles  d'Hyères,  il  reçut  le  commande- 
ment de  l'artillerie  à 
l'arméed'italie  (  179'i), 
fut  dénoncé  à  la  Con- 
vention après  le  9  ther- 
midor, mis  en  arres- 
tation pendant  quel- 
f|ues  Jours  et  élargi, 
mais  ap])elé  à  l'armée 
de  l'Ouest.  11  resta  à 
Paris,  seconda  Bar- 
ras au  13  vendémiaire 
an  IV, fut  nommé  com- 
mandant de  l'armée 
de  l'intérieur  et  général  de  division 
(I79.J).  Il  épousa  peu  après  Joséphine 
de  Beauharnais  (1796),  et  fut  nommé 
général  en  chef  de  l'armée  d'Italie. 
(Sur    la   Jeunesse   de   Napoléon,  V. 

C^HUQUIiT.) 

A  la  tête  de  30,000  hommes  sans 
l>ain,  sans  vêtements,  il  bat  le  Pié- 
montais  Colli,  l'Autrichien  Beaulieu, 
dicte  ses  conditions  à  Victor-Amédée, 
prend  Milan,  chasse  les  Anglais  de 
I .ivourno.  oblige  le  duc  de  Parme  et 
le  (jape  i\  l'armistice,  écrase  W  urmser 
<à  Lonato,  à  Castiglione  et  à  Bassano 


Napoléon,  empereur. 


et  le  contraint  à  se  Jeter  dans  Man- 
toue.  Il  triomphe  d'Alvinzy  à  Aréole, 
à  Rivoli,  prend  Mantoue  à'Wurmser, 
culbute  les  Impériaux  sur  le  Taglia- 
mento  et  l'Isonzo  et  force  l'Autriche  à 
signer  les  préliminaires  de  Léoben, 
suivis  du  traité  de  Campo-P'ormio 
(1797).  Comman- 
dant en  chef  de 
l'expédition  d'E- 
gypte (1798),  il 
enlève  Malte  en 
passant,  prend 
Alexandrie,  bat 
les  Mamelouks  à 
Chébreissetaux 
Pyramides,  or- 
ganise le  pays,  I 
passe  en  Syrie, 
y  remporte  des 
succès  à  El- 
A  r  i  c  h  ,  Gaza, 
.IalTa,et  après  le 
siège  de  Saint-Jean-d'Acre  et  la  vic- 
toire du  Mont-Thabor,  revient  en 
Egypte  où  il  taille  en  pièces  l'armée 
turcpie  à  Aboukir  (1799).  Il  laisse  le 
commandement  à  KIcber,  rentre  à 
Paris  où  il  est  acclamé,  fait  le  coup 
d'Etat  du  18  brumaire  et  devient  le 
maître  de  la  France. 

11  s'occupe  activement  d'adminis- 
tration intérieure,  continue  la  paci- 
fication de  la  \  endée,  autorise  la 
rentrée  des  jjrètres  insermentés  et 
d'autres  émigrés.  11  réorganise  les 
armées  pour  faire  face  à  la  2'  coalition, 
franchit  le  Saint-Bernard  (1800),  coupe 
la  retraite  aux  Autrichiensaprèsavoir 
enlevé  de  nombreuses  places  fortes, 
les  écrase  h  Marcngo  (lî  Juin  1800), 
et  leur  fait  signer  le  traité  de  Luné- 
ville  (1801).  11  conclut  avec  le  pape  le 
concordat  de  1802,  crée  l'ordre  de  la 
Légion  d'honneur  (1802), fait  promul- 
guer le  Code  civil  (180'i)  pt  se  fait  dé- 
cerner par  le  Tribunal  et  le  Sénat  le 
titre  d'emi)ereurhérédilairedes  Fran- 
çais, titre  sanctionné  par  le  suffrage 
universel  (I80'i)  (3,572,329  voix). 

Quelque  temps  auparavant,  il  avait 
fait  fusiller  le  duc  d'Enghien  dans  les 
fossés  de  \  incennes,  organisé  le  camp 
de  Boulogne  et  la  «  grande  armée  » 
d'Angleterre.  Il  s'entoure  d'une  cour 
brillante,  crée  de  nombreux  digni- 
taires, nomme  20  grands  officiers, 
dont  16  maréchaux,  et  accorde  des 
charges  aux  membres  de  l'ancienne 
noblesse  ralliés  au  régime  nouseau. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  D1X-^EUVIÈME  SIÈCLE 


Il  constitue  les  Etats  voisins  sur  le 
modèle  de  la  France,  augmente  reten- 
due du  territoire  français,  prend  la 
couronne  de  1er  à  Milan  et  se  lait 
sacrer  avec  Joséphine  par  le  pape 
Pie  \  1 1  à  Notre-Dame  de  Paris  (  KSU'i). 

Son  plan  contre  l'Angleterre  échoue: 
il  marche  sur  le  Rhin,  s'établit  sur  le 
Danube,  et  après  de  brillants  com- 
bats, enferme  Mack  à  L  Im  (1805)  et 
lui  fait  signer  sa  capitulation.  Il  entre 
à  \'iennc,  bat  les  trois  empereurs  à 
Austerlilz  (2  décembre  1805)  et  im- 
pose à  l'Autriche  le  traité  de  Pres- 
bourg,  le  plus  humiliant  (ju'elie  ail 
jamais  signé,  qui  l'exclut  de  l'Alle- 
magne et  de  l'Italie.  1!  crée  pour  ses 
maréchaux  el  ses  ministres  des  du- 
chés cl  des  principautés, organise  le 
système  des  lilats  ledératifs  de  Tlim- 
pire  français  et  se  déclare  prolec- 
teur de  la  Confédération  du  lihin. 

La  h"  coalition  s'organise  (I80()). 
Napoléon  en!re  à  Berlin  après  les  vic- 
toires d'Auersta-dt.  d'Iéna,  la  prise 
d'Hrlurl  et  de  Spandau,  pou.sse  à 
\  arsovie,  coupe  les  Russes  de  la  mer, 
et,  après  les  sanglant  es  batailles  d'Ey- 
lau  el  de  Friedkaid  (1807),  signe  avec 
Alexandre  le  traité  de  TilsH.  Entre 
temps,  il  avait  organisé  contre  l'An- 
gleterre le  fameux  «  blocus  continen- 
tal »  (ISO(J)  (décret  de  Berlin).  Il 
otail  h  son  apogée. 

A  l'intérieur  règne  le  despotisme 
le  plus  absolu  :  établissement  de  la 
censure,  suppression  des  journaux, 
création  de  cours  spéciales,  suspen- 
sion du  jury  dans  quelques  déparle- 
ments, etc.  Le  «  blocus  »  oblige  Na- 
poléon à  surveiller  toutes  les  cotes, 
à  envoyer  ses  généraux  en  Portugal, 
en  Espagne,  où  il  détrône  les  Bour- 
bons (entrevue  de  Bajonne,  1808), 
el  où  ses  meilleures  troupes  r.ont 
décimées  par  les  guérillas  et  l'armée 
de  Wellington  (1808-1812). 

La  campagne  de  1808-1809  (5'  coa- 
lition) marcpie  une  première  hésita- 
lion  de  la  fortune  (batailles  d'PJs- 
sling  el  de  Gross-.\spern,  de  Raab), 
mais  l'empereur  ramène  la  victoire  à 
Wagram  (180.»).  La  paix  de  Vienne 
(1800)  mutile  l'Autriche.  Napoléon 
épouse  Marie-Louise,  fille  de  Fran- 
çois II  (1810),  après  a  ~Av  divorcé 
avec  Joséphine.  Marie- Louise  lui 
donne  un  fils,  le  roi  de  Rome  (1811).  De 
nombreux  territoires  sont  annexés. La 
France    compte    130    déparlements, 


avec  7  provinces  illyriennes  et  2'i  dé- 
partements italiens.  Les  violences  du 
blocus  continental  exaspèrent  lEu- 
rope.  Le  tsar  Alexandre  se  rapproche 
de  l'Angleterre.  Les  serviteurs  de  Na- 
poléon sont  las  ;  la  nation  est  épuisée. 

La  campagne  de  Russie  est  déci- 
dée; une  armée  formidable  (près  de 
500,000  hommes)  traverse  le  Niémen 
(1812),  et.  après  une  série  de  batailles 
(Mohilev,  Ostrovno,  \  itepsi<.Polotsk, 
Borodino),  disjiutées  chèrement.  Na- 
poléon entre  à  Moscou  (|u'il  doit  éva- 
cuei"  aussitôt  après  Tiiicendie  de  la 
ville,  s'attarde  à  des  négociations,  el 
ordonne  la  fameuse  retraite  dans  la- 
quelle disparaît  \i\Grande  Année,  dé- 
cimée par  le  froid,  les  privations  el 
lesaltafiucs  répétées  des  Cosaques. 

Napoléon  abandonne  les  débris  de 
SCS  troupes  à  \  arsovie.  rentre  à 
Paris  où  vient  d'éclater  la  conspirai  ion 
du  général  Malet,  lève  des  troupes, 
et  retourne  en  Allemagne  combattre 
la  nouvelle  coalition  dans  la(|uelle 
entrent  la  i'russe,  la  Suède,  et  peu 
après  l'Aulriche.  Après  les  victoires 
de  Lutzen.  Bautzen,  Dresde,  Kulm, 
les  lieulenants  tle  l'empereur  sont 
battus  dans  une  série  de  rencontres 
et  Napoléon  lui-même,  dont  la  santé 
était  fortcomi)romisecl  le  génie  affai- 
bli, est  écrasé  à  la  bataille  décisive 
de  Leipzig  (bataille  des  .Nations)  (18- 
10  oct.  1813). 

Le  typhus  achève  de  ruiner  l'ar- 
mée française,  les  peuples  soumisse 
soulèvent,  les  vassaux  font  défection, 
les  alliés  franchissent  le  Rhin  et, 
malgré  l'admirablecampagnede  181  'i, 
signalée  i)ar  les  victoires  de  Sainl- 
Dizier,  Brienne,  Champaubert,  Mont- 
mirail.  Château -Thierry,  Guignes, 
Mormant,Montereau,  Craonne..\rcis- 
sur-.\ube.  Napoléon  est  déchu  du 
trône  (3  avril).  Après  la  défection  de 
MarmonI,  il  abdi(|ue  (I I  avril),  quitte 
la  France  (28  avril)  el  arrive  à  File 
d'Elbe  le  4  mai  où  il  reste  dix  mois. 

Il  débarque  à  Cannes  (I"'  mars 
1815),  entre  à  Paris  (20  mars)  après 
avoir  reçu  sur  sa  route  l'adhésion 
des  troupes  chargées  de  l'arrêter, 
promulgue  l'Acte  additionnel  aux  con- 
stitutions de  l'Empire  (22  avril)  et 
cou  ri, à  la  frontière  combattre  les  alliés 
dont  les  forces  s'élèvent  à  près  de 
800,000  hommes.  .Après  les  succès  de 
LignyetdesQuatre-Bras.il  est  écrasé 
à  Waterloo  (18 juin),  revient  à  Paris 


ENCYCLOPÉDIK  l'Ol'ULAlRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLL. 


et  al)cliquc  en  laveur  de  son  Ois.  Il 
demande  l'hospitalité  à  l'Angleterre, 
se  rend  sur  le  Belléroplwn,  puis,  par 
ordre  du  cabinet  anglais,  est  trans- 
porté à  lile  de  Sainle-Ilélènc  à  bord 
du  Ncrtliumberland. 

Il  resta  jusqu'à  sa  mort  à  Longwood 
sous  la  surveillance  étroite  d'Hudson 
Lowe,  entouré  des  fidèles  Bertrand 
et  Monlhoion.  Gourgaudet  Las  Cases 
avaient  dû  (piitter  l'île  avant  la  mort 
de  Napoléon  qui  arriva  le  5  mai  1S2I. 
Enterré  à  Sainte-Hélène,  on  ramena 
ses  cendres  dans  le  tombeau  des  Inva- 
lides le  lô  décembre  IH'iO.  La  cor- 
respondance de  Napoléon  V  a  été 
publiée  sous  Napoléon  III,  par  les 
soins  du  prince  Napoléon  (28  vol.), 
malheureusement  d'une  façon  fort 
ne uscientifi(|uc. Comme  complément. 
\ .  les  biographies  de  ses  principaux 
lieutenants  et  ministres,  les  volumes 
Histoire  DE  la  Révolution  française, 
etc.,  (Consulat  et  Empire. 

IVAPOLÉOIV  II  (Erançois-Charles- 
Joseph)  (1811-1832).  fils  du  précédent 
et  de  Marie-Louise  d'Autriche.  A  son 
berceau,  il  reçut  le  litre 
de  roi  de  lîome  et  fut  em- 
mené à  Vienne  par  sa 
mère  en  1814.  Le  nom  de 
Napoléon  H  figura  sur  la 
proclamation  du  gouvei'- 
nement  provisoire  après 
l'abdication  de  Napo- 
léon I"  en  sa  faveur; 
mais  l'entrée  des  alliés 
à  Paris  fit  cesser  ce  rè- 
gne nominal  de  treize 
jours.  En  1818,  il  reçut  le  titre  de  duc 
de  P.eichstadt  et  de  prince  autrichien 
et  mourut  au  château  de  Schœnbriinn 
d'une  maladie  de  j^oitrine.  {V.Wel- 
sciuNGER,  le  Roi  de  Rome.) 

NAPOLÉON  III  (Charles-Louis-Na- 
poléon Bonaparte)  (1808-1873),  empe- 
reur des  Français.  Fils  de  Louis  Bo- 
naparte (V.  ce  nom)el  d'Hortense  de 
Beauharnais,  il  suivit  les  cours  de 
gymnase  d'Augsbourg,  habita  avec 
sa  mère  le  château  d'.Vrcnenbcrg 
(Suisse),  servit  dans  l'artillerie  suisse 
sous  les  ordres  du  général  Dufour; 
il  prit  part  h  l'insurrection  des  Ro- 
magnes  (1831),  fut  écarté  par  legou- 
vernemenl  provisoire  et  s'enfuit  à 
Paris  par  Ancone  et  Gènes  (1831).  H 
reçut  de  Casimii-  Périer  l'ordre  d'en 
sortir  après  les  manifestations  de  la 
place  \  endôme,  il  passa   en  Angle- 


Napoléon  II. 


Napoléon  III. 


terre,  et  devenu  le  chef  du  parti  bo- 
napartiste par  la  mort  de  son  ['vève 
aîné  .Napoléon-Louis  (  1831)  el  du  duc 
de  Reichstadt,  tentaunemanifestation 
militaire  à  Strasl)Ourg(  1836). fut  an-été 
et  acquitté  par  la  cour  d'assises  de  Col- 
mar.  Il  partit  pour  l'Amérique,  revint 
à  Londres  et  débarqua  à  Wimereux, 
près  de  Boulogne,  avec  Persigny, 
.\lontholon,  le  doc- 
teur Conneau  et 
fjuckiues  affidés, 
dans  le  but  depro- 
vo(|uer  un  sou- 
lèvement militaire 
contre  Louis-Phi- 
lil)pe  (18-iO).  Pris 
avec  ses  compli- 
ces, enfermé  au 
fort  de  Ham,il  s'é- 
vada en  IS'iH  sous 
les  habits  d'un  ma- 
çon nommé  Badinguet ,  passa  en 
Angleterre  et  rentra  en  France  après 
la  révolution  de  18''i8.  Nommé  repré- 
sentant du  peuple  par  divers  dé- 
ixirtements  (!8''j8),  élu  président  de 
la  Uépuijlique  par  5,5(32,83'i  suffrages 
(10  décembre  18'î8),  il  prê4a  serment 
à  la  Constitution  (20  décembre),  pro- 
posa des  mesures  réactionnaires  pour 
gagner  l'appui  de  la  droite,  fi't  de 
l'expédition  de  Rome  une  campagne 
en  faveur  du  pouvoir  temporel  du 
pape,  prépara  le  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851  avec  l'aide  des  Morny, 
Saint-Arnaud  et  Maupas,  fil  arrêter 
les  chefs  du  parti  démocratique  et 
ceux  du  parti  royaliste,  proclama  la 
dissolution  de  l'Assemblée  et  l'état 
de  siège  dans  Paris,  organisa  des 
commissions  mixtes  qui  condam- 
nèrent les  «  suspects  »  dans  les  dé- 
partements et  noya  dans  le  sang  les 
essais  de  résistance.  Il  convoqua  les 
électeurs  qui,  par  7,481,231  oui,  lui 
donnèrent  leur  confiance  (21  dé- 
cembre 1851),  se  fit  décerner  la  prè- 
gridence  pour  dix  ans  (1852)  et  nomma 
une  Commission  consultative  qui  le 
seconda  dans  ses  ])rojets  dictato- 
riaux. Le  2  décembre  18.52,  il  se  fit 
proclamer  solennellement  empereur 
héréditaire  des  Français  après  un 
sénatus-consulte  du  7  novembre  et 
le  vole  de  7,824,189  électeurs  (22  no- 
vemJM'e). 

Napoléon  III  épousa  Eugénie  de 
iMontijo  (  1853)  et  en  eut  un  fils  (185G). 
(V.  ci-après.)  Après  une  période  écla- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


47 


lanle  (guerre  de  Crimée,  congrès  de 
Paris.  1836),  la  guerre  d'Italie  lui  créa 
des  difiicultés  (|u'augmenlenl  bien- 
tôt les  expéditions  extérieures  (M exi- 
fiue)  et  la  question  polonaise  (1863). 
Depuis  1866,  l'empereur  usé  et  ma- 
lade est  emporte  par  les  événements 
qu'il  ne  commande  plus  et  les  intri- 
gues de  la  cour  aijoutissenl  à  la 
guerre  avec  l'Allemagne  (1870).  (V. 
volume  Histoire  CONTEMPORAINE  uk  lv 
France  et  Guerre  franco-allemande.) 
.V  l'intérieur,  Napoléon  III  régne 
en  dictateur  :  il  l'ait  voler  la  loi  de 
sûreté  générale,  impose  le  serment 
à  tous  les  fonctionnaires,  aux  élus  et 
même  aux  candidats,  ordonne  une 
censure  rigoureuse  pour  les  livres  et 
journaux  venant  de  l'étranger,  di- 
vise la  France  en  grands  comman- 
dements militaires,  institue  la  régence 
éventuelle  de  l'impéi-atrice  avec  un 
conseil  privé,  etc.  A  partir  de  LS.'jVt, 
il  est  forcé  de  l'aire  quelques  con- 
cessions :  amnistie  générale,  publi- 
cité des  séances  du  Corps  législatif, 
adoucissement  de  la  loi  sur  la  presse, 
etc.  Fnlin,  en  I86V),  il  accorde  la  res- 
ponsabilité ministérielle,  limilc  Olli- 
vier  est  chargé  de  fonder  IFuipirc 
libéral  (1870). 

Après  la  capitulation  de  Sedan 
(2  septembre  1870),  prisonnier  des 
Allemands,  il  refuse  de  signer  la  paix, 
est  emmené  à  \\  illielmsholie  (près 
de  Cassel),  se  retire  en  Angleterre,  à 
(^hislelîurst,  près  de  Londres,  où  il 
meurt  le  6  Janvier  1873.  L'Assemblée 
nationaleavait  proclamé  sa  déchéance 
ainsi  que  celle  de  sa  dynastie  le 
28  février  1871. 

Plusieurs  attentats  furent  dirigés 
contre  sa  vie  :  affaire  de  l'Opéra-CIo- 
mique  (18Ô3),   Pianori  (1857),  Orsini 
(1858). 

Il  a  écrit  :  Idées  na- 
poléoniennes (1838). 
Fragments  hislori- 
ques  (I8'il),  Extinc- 
tion du  paupérisme 
(■184'i),  Vie  de  César, 
ouvrage  inachevé 
(1865  et  suiv.).  For- 
ces militaires  de  la 
/^mnce  (justilication 
de  sa  conduite  en 
1870),  etc. 
KAPOLÉOIV  IV  (Eu- 
gène-Louis-Jean-Joseph) (  18.56-1879), 
iils  du  précédent..  Après  le  désastre 


Napoléon  IV. 


Naquet. 


de  Sedan,  il  fut  admis  à  l'école  mili- 
taire de  Woohvich  et  reconnu  parles 
groupes  bonapartistes  comme  chef 
de  la  dynastie  après  la  mort  de  son 
père,  sous  le  nom  de  Napoléon  I\'. 
Au  cours  d'une  expédition  de  l'ar- 
mée anglaise  dans  le  Zoulouland,  il 
fut  tué  le  23  juin  1879. 

NAQIET  (Alfred)  (1834).  Professeur 
agrégé  à  la  faculté  de  médecine  de 
Paris  (  1863),  condamné  à  quinze  mois 
de  prison  pour  affiliation  à  une  so- 
ciété secrète  (  1867),  puis  à  quatre  mois 
pour  son  livre  : 
Religion, proprié- 
té, famille  (1869), 
il  fut  élu  député 
de  \au cluse 
(1871),  siégea  à 
l'extrême  gauche 
jus(|u'en  1883, 
date  à  laquelle  il 
entra  au  Sénat 
(pour  le  dépar- 
tement de  \'au- 
cluse).  Il  avait  fait  voter  la  loi  sur  le 
divorce  à  la  Chambre  (  1882)  et  au  Sé- 
nat (  1884),  se  lan(:a  dans  la  campagne 
boulangiste,  se  fit  élii'e  député  à  Paris 
(1890),  et,  mêlé  dans  les  affaires  du 
Panama,  fut  acquitté  par  la  cour 
d'assises  (1898). 

KARVAEZ  (Ramon-.Maric)  (1880- 
1808),  général  espagnol.  Il  servit  sous 
Mina  dans  l'armée  de  Catalogne  (1821- 
1823).  combattit  les  carlistes  (1834- 
1836),  se  mil  à  la  tète  d'une  insur- 
rection contre  Fspartero  ci  dut  .se 
réfugier  en  France  (1840).  En  1843, 
il  rentra  en  Espagne,  renversa  Es- 
partero  et  fut  nommé  par  Isabelle  II 
capitaine  général,  duc  de  \alcnceet 
président  du  ministère.  Il  devint  im- 
populaire pai'  ses  rigueurs  et  sa  |)o- 
îitique  réactionnaire,  tomba  du  |)ou- 
voir(I846)  et  présida  plusieurs  cabi- 
nets conservateurs  en  1849,  i8.56  et 
1867. 

KASR-ED-Dm  (1831-1896),  chah  de 
Perse.  Il  succéda  à  son  père  Méhé- 
med  (1848),  tenta  d'introcluire  des  ré- 
formes dans  son  pays,  visita  divers 
pays  d'Europe,  triompha  aisément 
de'  certains  khans  voisins  de  ses 
Etats,  s'appuya  sur  la  Russie,  puis 
pencha  vers  l'Angleterre.  Il  mourut 
assassiné  par  un  fanatique  de  la  secte 
des  bàbistes  (1"  mai  1896). 

NASSAU  (Duc  de).  (V.  Adolphe.) 

NAl'NDOBFF    (Charles-Guillaume) 


48 


ENCYCLOPÉDIE  POPL'L\IRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


(m.  en  1845),  un  des  nombreux  pré- 
tendus fils  de  Louis  \\  I.  .Né  à  Délit, 
il  poursuivilles  Bourbons  de  ses  ré- 
clamations, vint  à  Paris  en  I8;i3  et 
assigna  Louis-Philippe  en  restitution 
d'état  civil.  Expulsé  de  France,  il  se 
retira  en  Hollande. 

NÉGRIER  (Casimir)  (1788-l8-'i8),  ç^é- 
néral  français.  Il  sei'vit  dans  les 
guerres  de  la  fin  de  l'Empire,  en  Al- 
gérie qu'il  commanda  par  intérim 
(1842),  l'ut  député  du  Mord  à  la  Con- 
stituante (I8^i8)  et  recul  une  blessure 
mortelle  au  faubourg  Saint-Antoine 
))endant  l'insurrection  de  Juin. 

IVKIPI'ERG  (Albert-Adam,  comte  de) 
(1770-1829),  second  mari  de  .Marie- 
Louise,  veuve  de  Napoléon  I". 

IVEMOtRS  (Duc  de).  (\  .  Ori.i;vns.) 

IVESSELRODE  (Charlcs-lloberl, 
comte  de)  (17<so- 18(32),  di])lomate 
russe.  Il  débuta  dans  la  diplomatie 
en  1802,  fut  attaché  à  la  chancellerie 
d'Etat  (1810),  contribua  à  l'abaisse- 
ment de  la  Turquie,  à  la  répression 
de  la  Pologne,  secourut  r.\ut riche 
contre  la  Hongrie  (18'i9),  et  essaya 
de  détourner  Nicolas  P''  de  son  jjro- 
jel  belliqueux  en  1853.  Il  se  retira 
des  affaires  en  1856,  et  a  écrit  une 
autobiographie. 

IVETT EMEIVT  (.\lfred- François) 
(  I80Ô-1S69),  homme  polili(|ue  français. 
Légitimiste  convaincu,  il  écrivit  clans 
les  journaux  de  son  parti  depuis  1829 
Jusqu'à  sa  mort,  fut  député  du  Mor- 
bihan h  la  Législative  et  protesta 
contre  le  coup  d'Etal  du  2  décembre 
1851. 

l\'El'€H,\TEL  (Prince  de).  (V.  Bicr- 

THIICR.) 

IVEU'SC.iSTLE  (Duc  de).  (\'.  Clin- 
ton.) 

I\EY  (.Michel,  duc  d'Ei.cniNca:N , 
prince  de  la  Moscova)  (17t)9-l8l5). 
Pour  la  vie  militaire  du  maréchal 
Ncy,   nous  renvoyons  le  lecteur  au 

vol.    BlOGR\PHIb;   iNULlTAIRE. 

En  avril  ]8l'i,  .Napoléon  le  dési- 
gna avec  le  duc  de  \'icence  el  le 
ciuc  de  Tarenle  pour  négocier  la 
paix  au  nom  de  la  régente  Marie- 
Louise.  Mais  l'empereur  Alexandre 
ayant  exigé  une  abdication  absolue, 
le  maréchal  Ney  se  rendit  immédia- 
tement à  Fontainebleau  et  annonça 
à  l'empereur  qu'il  devrait  se  retirer 
à  l'île  d'Elbe,  où  il  serait  pourvu 
d'une  pension  de  6  millions.  Le  ma- 
réchal lit  ensuite,  avec  aussi  peu  de 


dignité  que  possible,  sa  soumissfion 
aux  Bourbons,  et,  lorsque  Bonaparte 
eut  débarqué  à  Cannes,  il  fut  choisi 
pour  se  rendre  au-devant  du  rebelle 
cl  de  l'arrêter.  .Mais  cjuand  Ney  ap- 
prit l'accueil  enthou- 
siaste fait  à  Napoléon, 
il  oublia  toutes  les 
promesses  qu'il  avait 
faites  à  Louis  .WIIl, 
et ,  sur  la  place  de 
Lons- le -Saunier,  il 
lut  aux  troupes  et  à 
la  population  une  pro- 
clamation qui  lui  avait 
été  remise  par  des 
émissaires  de  son  an- 
cien maître  el  qui  se  terminait  par 
ces  mots  : 

«  Soldats!  Je  vous  ai  souvent  me- 
nés à  la  victoire;  maintenant.  Je 
vais  vous  conduire  à  celte  phalange 
immortelle  que  l'empereur  Napo- 
léon conduit  à  Paris  et  qui  y  sera 
sous  peu  de  jours;  et  là,  notre  espé- 
rance et  noli'c  bonheur  seront  réa- 
lisés. \'ive  l'empereur!  » 

Le  maréchal  Ney  vint  ensuite 
rejoindre  .Napoléon  à'Auxcrre,  comp- 
tant naïvement  lui  imposer  des  con- 
ditions. Bien  que  tenu  plutôlà  l'écart 
pendant  les  Cent-Jours,  il  resta  fi- 
dèle à  l'empereur  et  se  battit  héroï- 
quement à  Waterloo.  Après  le  relour 
des  Bourbons,  .\ey  fut  arrêté,  tra- 
duit devant  un  conseil  de  guerre  qui 
se  déclara  incompétent,  puis  devant 
la  (Chambre  des  pairs  (pii  le  con- 
damna à  mort  pou''  crime  de  haute 
trahison. 

Le  7  décembre  1815,  Ncy  fut  con- 
duit avenue  de  l'Observatoire  où 
l'exécution  devait  avoir  lieu.  L'offi- 
cier cjui  commandait  le  ])elolon  fit 
offrir  au  maréchal  de  lui  bander  les 
yeux.  «  Ignorez-vous,  répondit  le 
prince  de  la  Moskova,  que,  depuis 
vingt-cinq  ans,  j'ai  l'habitude  de  re- 
garder en  face  les  boulets  et  les 
balles?  »  Et  il  ajouta  :  «  Je  proteste, 
devant  Dieu  et  la  patrie,  contre  le 
jugement  qui  me  condamne.  J'en  ap- 
pelle aux  hommes,  à  la  postérité,  à 
Dieu!  \'ive  la  France!  »  Ensuite  le 
maréchal,  ayant  ôté  son  chajieau  de 
la  main  gauche  el  posant  la  main 
droite  sur  sa  poitrine,  cria  :  «  Soldats, 
droit  au  cœur.  »  11  tomba  foudroyé. 

NICOLAS  1"  Paulovitch  (1796-1 8.55), 
empereur  de  Russie.  11  succéda  à 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


■19 


son  frère  Alexandre  I"'  (lS2ô),  eut  à 
réprimer  la  même  année  une  révolte 
militaire  à  Pétersbouro-  en  faveur  de 
son  frère  Constantin,  fit  la  guerre  à 
la  Perse  (1826- 1828).  à  la  Turquie 
(1827-1829)  et  agrandit  ses  Etats  au 
détriment  de  ces  deux  pays.  Il  fit 
peser  sur  la  Pologne  un  régime  de 
terreur,  ferma  la  Russie  aux  in- 
fluences occidentales  et  fut  au  de- 
dans comme  au  dehors  le  représen- 
tant d'une  politique  impitoyable  de 
réaction.  Enivré  par  le  rôle  (|u'il 
avait  joué  pendant  la  révolution  de 
iS'S  où  il  est  apparu  comnie  larbitre 
tout-puissant  des  destinées  de  l'Eu- 
rope, il  émit  des  prétentions  si  exor- 
bitantes envers  la  Tur(|uie  que  l'Eu- 
rope s'en  émut  et  (]v\e  la  guerre  de 
Crimée  s'ensuivit.  Il  mourut  après 
les  échecs  successifs  infligés  à  son 
armée  c|uelques  mois  avant  la  chule 
de  Sèbastopol. 

NICOLAS  II  (Nicolas-.\lexandro- 
vitch)  (1868),  empereur  de  Russie.  Il 
entreprit  de  nom- 
breux voyages,  fail- 
lit être  victime  d'un 
fanatifiue,  au  Japon, 
et  succéda  à  son 
père  Alexandre  III 
en  189'i.  Marié  la 
même  année  à  la 
princesse  Alix  de 
Hesse.ilaffirma  son 
adhésion  à  la  poli- 
tique de  son  père 
et  visita  plusieurs 
pays  d'Europe,  no- 
tamment la  France  où  il  fut  reçu 
avec  enthousiasme  0897).  En  I8'j8, 
il  se  (it  le  propagateur  de  l'idée  de 
désarmement. 

NICOLAS  P'(Nikita-Petrovvitch-\ie- 
gock)  (1841),  prince  du  Monténégro. 
Il  succéda  à  son  frère  Danilo  (1860), 
soutint  contre  les  Turcs  une  lutte 
héroïque  (1861-1862),  s'allia  avec  la 
Serbie  contre  la  Porte  (1876),  obtint 
par  le  traité  de  Berlin  (1878)  un  agran- 
dissement de  territoire,  et  fut  toujours 
sou  tenu  par  le  tsar  Alexandre  m"  dans 
la  famille  duquel  un  double  mariage 
a  fait  entrer  deux  de  ses  filles. 

MCOTEIîA  (Giovanni,  baron)  (1828- 
1894).  homme  politique  italien.  Mem- 
bre de  la  «  Jeune  Italie  »,  il  servit  la 
cause  de  la  liberté,  devint  aide  de 
camp  de  Garibaldi,  député  de  Sa- 
lerne  au  Parlement  italien  et  siégea 


Nicolas  I" 


Nie!. 


à  l'extrême  gauche.  Il  eut  le  por- 
tefeuille de  l'intérieur  dans  les  cabi- 
nets Depretis  (1876-1877)  et  Crispi 
(1887-1891). 

IVIEL  (Adolphe)  (1802-1869),  maré- 
chal de  France.  Il  servit  en  Algérie, 
fit  partie  de  l'expédition  de  Rome 
(1849),  devint  direc- 
teur du  génie  au  mi- 
nistère de  la  guerre, 
conseiller  d' Etat  .com- 
manda le  siège  de 
Boniarsund  (l!-i.j4)  et 
dirigea  un  moment  les 
opérations  devant  Sé- 
bastojjol.  Sénateur  de 
l'Empire,  il  prit  part 
à  la  guerre  d'Italie, 
fut  nommé  maréchal 
de  France  après  Sol- 
i'crino  et  ministre  de  la  guerre  (1865). 
Il  lit  voter  encette  qualité  la  loi  mili- 
taire de  1868,  œuvre  d'un  homme  (jui 
prévoyait  les  dangers  de  l'organisa- 
tion défectueuse  de  l'armée  française. 

MGRA  (Constantin,  comte)  (1828), 
diplomate  italien.  Secrétaire  de  Ca- 
vour  (18.j6),  il  fut  ambassadeur  à  Pa- 
ris où  son  rôle  fut  considérable  (1861- 
1870),  en  Russie  (1876-1884).  à  Lon- 
dres (1884)  et  à  \'ienne  (1883). 

NOAILLES  (Jean-Louis- François- 
Paul,  duc  de)  (1739-1824),  homme  po- 
litique français.  Il  fit  la  guerre  de 
Sept  ans,  émigra  à  la  Révolution  et 
entra  i\  la  Chambre  des  pairs  à  la 
Restauration. 

IVOAILLES  (Louis-Marie,  vicomte 
de)  (1736-1804),  général  français.  Il 
servit  la  cause  de  l'indépendance  en 
Amérique,  adopta  les  principes  de  la 
Révolution  et  proposa,  dans  la  nuit 
du  4  août,  l'abolition  des  privilèges 
de  la  noblesse.  Il  commanda  les 
avant-postes  du  camp  de  \'alencien- 
nes  (1792),  partit  en  Angleterre,  re- 
prit du  service  sous  le  Consulat  et 
tut  envoyé  à  Saint-Domingue  avec  le 
grade  de  général  de  brigade. 

XOAILLES  (  Louis-Joseph-Alexis, 
comte  de)  (1783-1835),  fils  du  précé- 
dent. Expulsé  de  France  comme 
agent  des  Bourbons  (1811),  il  fut 
chargé  de  missions  auprès  des  souve- 
rains alliés  en  faveur  de  LouisXVIII, 
siégea  dans  les  Chambres  législa- 
tives sous  la  Restauration  et  fit  de 
l'opposition  à  Louis-Philippe. 

IVOAILLES  (Paul,  duc  de)  (1802- 
1885).  Pair  de  France  sous  Charles  X, 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  XIX"  S.  —  II. 


50 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIHE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


il  se  rallia  à  la  monarchie  de  Juillet, 
et  prit  une  grande  part  aux  diseus- 
sions politifjues,  rentra  dans  la  vie 
privée  en  1848,  et  fui  reçu  à  TAcadé- 
mie  française  en  18'i9.  Il  a  laissé 
quelques  ouvrages  historiques. 

IVOAILLES  (Emmanuel-IIenri-Vic- 
turnien,  marquis  de)  (1830-1 81)6),  di- 
plomate français,  fils  du  précédent. 
Ministre  plénipotentiaire  à  Washin"-- 
ton  (1872-1873),  puis  en  Italie  (1873- 
1876),  il  fut  am- 
bassadeur à  Con- 
stantinople  (1876- 
KSS2). 

WOIR      (Victor 
Yvan  Sai.mon,  dit) 
(I8i8-1870),  rédac- 
Jeur  du  journal  la 
Marseillaise  (  lS6',t), 
il    fut     adresse 
comme  témoin  par 
iM.  Pascha!  Gi-ous- 
set    auprès    du 
prince  Pierre  Bonaparte  qui  l'assas- 
sina dans   sa   maison  d'Auteuil.  (\'. 
volume  HiSTOiRK  contemporaim:.) 

]\OmPÈnE  DE  CHAMI»AG.\Y.  (\  . 
ClIAMPAC.NV.) 

]\  O  R  M  A  M  B  Y  (Constantin-I  lenry- 
Phipps,  marquis  de)  (  17'J7-186:>),  di- 
})lomate  anglais.  Membre  de  la 
Chambre  des  communes  (1818),  il 
siégea  parmi  les  libéi'aux,  entra  à  la 
Chambre  des  lords  (1831),  fut  lord 
du  sceau  privé  (18.34),  g-ouverneur  de 
rirlande(183.-)-183'J),  secrétaire  d'Etat 
pour  les  colonies  (1839),  pour  Tinté- 


Noif  (Victor). 


rieur  (Is',0-I8il)   et  ambassadeur  à 
Paris  (lS',6-1851). 

IVOTIIOMB  (Jean-Baptiste,  baron) 
(1805-1881),  homme  d'Etat  belge.  Il 
prit  une  grande  part  à  la  révolution 
de  1830,  fut  membre  du  Congrès  pour 
le  Luxembourg,  ministre  de^s  travaux 
jxiblicsdans  le  cabinet  catholique  de 
rheux  (1837-1840),  ministre  de  l'inté- 
rieur (1841),  président  du  conseil 
(1845)  et  devint  impopulaire  en  voulant 
ménager  les  partis  extrêmes.  Il  re- 
présenta ensuite  la  Belgiqu<jà  Berlin. 

NUBAU  PACHA  (182.5-1899).  Homme 
d'Etal  égyptien;  d'abord  secrétaire 
interprète  auprès  de  Méhémet-Ali 
et  d'Abbas  Pacha,  il  fut  chargé  de 
iliverses  missions  diplomatiques  à 
Londres  (1850)  et  h  \'ienne  (1854).  Il 
l'ut  ensuite  chargé  par  Said  Pacha 
d'organiser  le  transit  égyptien  pour 
les  Indes  et  sous  Ismaïl  Pacha,  il 
eut  mission  d'aller  régler  à  Constanti- 
nople,puisà  Paris,  les  difficultés  sou- 
levées ]iar  le  percement  de  l'isthme 
de  Suez.  Ministre  des  travaux  publics 
(1865),  des  finances  (1866),  il  fut,  en 
1878,  chargé  par  le  khédive  de  cons- 
lituerimcabinetels'adjoignit  comme 
conseillers  un  Anglais,  M.  Rivers- 
Wilson,  et  un  Français,  M.  de  Bli- 
gnières.  Démissionnaire  en  1879,  il 
fut  de  nouveau  président  du  conseil 
(188'i  cà  1888).  Depuis  1871,  ce  diplo- 
mate, d'une  habileté  incontestable, 
s'est  montré  de  plus  en  plus  dévoué 
à  la  polili(|ue  et  aux  intérêts  de  l'An- 
gleterre. 


o 


OBBEIVOVITCH.  (V.  Mn.OCH.) 
0"(;o^u\ELL  (Daniel)  (1775-1847),  pa- 
triote irlandais.  Avocat  ])opulaire,  il 
combattit  pour  l'émancipation  de  l'Ir- 
lande, fonda  VAssocialion  caliioliijue 
(1823)  dont  l'organisation  puissante 
alarma  le  gouvei'nement  anglais. 
Poursuivi  pour  excitation  à  la  révolte, 
et  acquitte,  il  fut   député  du  comté 


de  Clare  (1828),  refusa  de  prêter  le 
serment,  fut  réélu  en  1830  et  se  con- 
sacra Juscpi'à  sa  mort  cà  la  défense 
des  inléi-éts  de  l'Irlande.  Il  réussit  à 
ari'achei-quclques  réformes  libérales, 
organisa  de  nombreux  meetings  et 
mérita  le  nom  de  «  libérateur  ». 

0'(;OIVI\OR(Feargus-Ed\vard)(I79(v 
1855),  agitateur  irlandais.  Avocat  et 


DIOGP.APllIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIËCLE 


il 


plusieurs  l'ois  député  au  Parlement, 
il  lut  IVéquemmenl  conclaniné  pour 
sa  défense  des  classes  laijorieuses. 
On  l'enferma  en  liSÔ'J  dans  un  asile 
d'aliénés. 

ODILOIV  BARROT.  (V.  Barrot.) 
O'ttOXIV'ELL  (Don  José-Enrique, 
comte  de  I'Abishal)  (I770-183i),  gé- 
néral espagnol.  11  servit  dans  les 
guerres  contre  les  Français ,  fut 
nommé  par  les  Cortès  membre  de  la 
régence  (1812),  par  Ferdinand  VII 
capitaine  général  de  l'Andalousie 
(isi'i),  se  prononça  pour  les  consti- 
tutionnels, mais  ne  s'opposa  pas  à 
l'invasion  française  (1823).  11  se  ré- 
fugia en  France. 

ODOMVELL  (Léopold,  comte  de 
LucENA,  duc  de  Tetuan)  (1S0S-18()7), 
homme  d'Etat  es])agnol.  11  combattit 
les  carlistes  el  délivra  la  ville  de 
Lucena  attac|uéc  par  Cabrera,  essaya 
de  renverser  Espartero  eldut(|uitler 
ri'lspagne.  Rentré  en  1843,  nommé 
capitaine  général  à  Cuba,  sénateur, 
il  semi  t  à  la  télé  des  progressistes 
et  devint  ministre  de  la  guerre  et 
capitaine  général  des  armées  (18ô'i). 
Narvaez  le  fit  descendre  du  pouvoir 
en  18ÔG;  il  y  remonta  en  1858,  cl 
la  guerre  du  Maroc  lui  acquit  une 
grande  popularité. 

O'DOAOVAîV  (1831),  agitateur  ir- 
landais. Pendant  qu'il  subissait,  en 
1869,  la  peine  de  la  réclusion,  il  fut 
élu  député  de  Tipperary  à  la  Cham- 
bre des  communes;  son  élection  fut 
annulée,  mais  il  fut  mis  en  liberté  et 
gagna  les  Etals-Unis,  où  il  constitua 
le  «  fonds  irlandais  »  destiné  à  sub- 
venir aux  besoins  de  la  cause  ii'lan- 
daise.  Dans  ['Unlled  Ireland,  fondé  en 
1881,  il  préconisa  la  violence  et  c'est 
à  l'influence  de  ces  provocations 
qu'on  attribua  les  attentats  de  la 
Tour  de  Londres  et  du  palais  de 
Westminster  (1885). 

OERSTED  (Anders-Sandfce)  (1778- 
1860),  homme  d'Etat  danois.  Procu- 
reur général  de  la  Cour  (1825-1848), 
ministre  d'Etat  (1842),  président  du 
cabinet  (1853),  il  tint  les  portefeuilles 
du  culte  et  de  l'intérieur,  puis  celui 
de  la  justice. 

OGIJlSKl(\Iichel-Cléophas,  comte) 
(1765-1833),  homme  politique  polonais. 
Il  lutta  pour  l'indépendance  de  son 
pays,  devint  grand  trésorier  de  la 
Lithuanie  (1793-1794),  se  joignit  à 
Kosciuszko  et  se  réfugia  à   Venise 


après  la  défaite  de  la  Pologne.  Il 
rentra  en  tSUl.  prêta  le  serment  de 
fidélité  au  tsar  qui  le  fit  sénateur 
(1810). 

O'KELLY  (1845).  Homme  politique 
et  journaliste  irlandais,  il  servit  en 
Fiance  dans  la  légion  étrangère  et 
prit  part  à  la  guerre  franco-alle- 
mande. Rédacteur  au  iVeît;  York  He- 
rald, puis  au  Daiiij  News,  il  fut 
envoyé  comme  correspondant  au 
Soudan,  lors  de  l'insurrection  des 
Mahdisles.  De  retoui-  en  Angleterre, 
il  devint  l'un  des  chefs  du  mouve- 
ment irlandais  et  ftit  élu,  en  1885, 
membre  de  la  Chambre  des  com- 
munes. Non  réélu  au.x  élections  do 
1892. 

OLLIVIER(Démosthène)(  1799-188 'i). 
.Négociant  à  Marseille,  député  des 
Bouches-du-Rhone  à  la  Constituante 
(t8'i8).  il  siégea  à  la  Montagne,  com- 
battit la  poliliquc  de  Louis-Napoléon 
et  l'expédition  de  Rome,  fut  arrête 
a]>rès  le  2  décembre  1851  et  e.xpulsé. 
Il  rentra  en  France  en  1860. 

OLLIVIER  (lîmile)  (1825),  fils  du 
précédent.  Avocat  à  Paris,  préfet  de 
Marseille,  puis  de  Chaumont  (1848), 
il  reprit  sa  place  au  barreau  et  se  lit 
un  nom  j'i  la  suite  de  brillantes  plai- 
doiries. Dci)uté  de  Paris  (1857),  il  lit 
partie  du  groujie  des  «  Cinq  »  ;  réélu 
en  1863,  il  prit  sou- 
vent la  parole  et  se 
sépara  de  la  gauche 
vers  1866.  Elu  dans  le 
Var  (186.)),  il  se  rallia 
à  l'Empire,  devint 
président  du  conseil 
et  ministre  de  la  jus- 
tice (  ts70)  et  inaugura 
la  politique  de  l'Em- 
pire libéral,  organisa 
le  plébiscite  du"8  mai, 
poursuivit  les  républicains,  et,  à  la 
suite  du  refus  d'audience  de  l'am- 
bassadeur Benedetti  par  Guillaume 
de  Prusse,  déclara  à  la  Chambre  (jue 
la  guerre  était  inévitable  et  qu'il  en 
acceptait  les  conséquences  d'  «  un 
cœur  léger  »  (15  juillet).  Après  les 
premiers  échecs,  il  fut  renversé  du 
pouvoir  (9  août),  partit  pour  l'Italie  et 
ne  revint  qu'en  1873.  Il  avait  été  élu 
membre  de  l'Académie  française  en 
1870  et  se  présenta  sans  succès  à 
diverses  élections  législatives.  Il  a 
écrit  divers  ouvrages  pour  justifier 
sa  politique  el  ne  semble  pas  avoir 


Ollivier  (Emile). 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


conscience  de  la  lerriijlc  responsa- 
bilité que  lui  ont  créée  ses  i'aules. 

OLOZAGA  (Don  Salustiano)  (l,s()3- 
1874),  homme  d'Etal  espagnol.  Avo- 
cat à  Logroiio,  il  fut  député  aux 
Cortès  et  siégea  parmi  les  libéraux. 
Ambassadeur  à  Paris  (18iO).  chargé 
par  Isabelle  de  constituer  un  cabinet 
(18'i3),  il  ne  resta  pas  au  pouvoir, 
partit  pour  l'Angleterre,  fut  arrêté  en 
1847  malo-ré  l'amnistie,  et  relâché  par 
crainte  d'une  insurrection  populaire. 
Il  fut  encore  ambassadeur  à  Paris 
(I854-18.J6)  et  en  1868. 

ORElVSE  (.José-Maria,  marquis  d'Al- 
raïda)(  1800-1880),  homme  politique  es- 
pagnol. Il  servitcontre  la  Francedans 
les  rangs  des  constitutionnels  (1S23), 
se  réfugia  en  Angleterre  et  ne  revint 
qu'à  la  mort  de  Ferdinand  VU.  Dé- 
puté aux  Cortès  (1844),  il  fit  de  l'agi- 
tation républicaine  en  1848,  échoua 
et  vint  en  P'rance  d'où  il  fut  expulsé 
après  le  coup  d'Etat  de  18.11.  l'entré 
en  Espagne  (1854)  il  fut  élu  député 
de  Madrid;  de  nouveau  expulsé  pour 
ses  opinions  avancées,  il  revint  dans 
son  pays  après  la  révolution  de  I8()8, 
fit  partie  des  Cortès  constituantes  et; 
vota  pour  la  république  et  fit  encore 
de  l'opposition  sous  le  règne  d'Al- 
phonse XII. 

ORLKA^'S  (Famille  d').  Louls-Joseph- 
Philippe,  dit  PJiHippe-Egalité  (I7'i7- 
1793),  eut  de  safemme  Louise-Marie 
de  Penihièvre  :  Louis-Philippe  f' 
(V.  ce  nom),  Anioine-Philippe,  duc 
de  Montpensier  (177.J-1807)  et  Al- 
phonse-Léodgard,  comte  de  Beaujo- 
lais (1779-1808). 

Louis-Philippe   eut  huit  enfants   : 

Ferdinand- Phi  l  ippe-Louis-Chaiies- 
//enr/-/?ose.  duc  d'Orléans  (  I8l0-18'i'2), 
qui  servit  en  Afrique,  périt  à  Neuilly 
d'un  accident  de  voilure,  et  eut  deux 
fils  :  1»  Louis-Philippe,  comte  de  Pa- 
ris (1838- I89'i),  <|ui  servit  dans  l'ar- 
mée fédérale  pendant  la  guerre  de  la 
Sécession,  se  fil  rembourser  en  1871 
les  biens  confisqués  à  sa  famille  par 
Napoléon  III,  opéra  la  fusion  en  1873 
avec  le  comte  de  Chambord  et,  h  la 
mort  de  ce  dernier,  fit  acte  de  pré- 
tendant et  se  vit  interdire  comme  tel 
le  territoire  de  la  République  (1886). 
De  ses  six  enl'anls,  Louis-PhiUppe- 
Robert  (1869),  le  chef  de  la  famille,  a 
déjà  fait  acte  de  prétendant;  2"  Ro- 
bert -  Philippe-  Louis-  Eugène-  Ferdi- 
nand, duc  de  Chartres   (I8î0),  qui 


servit  avec  le  précédent  en  Amêri(|ue 
dans  l'armée  du  Nord,  fil  la  campa- 
gne de  1870-1871  dans  l'armée  de 
Chanzy,  sous  le  nom  de  Ilobert  le 
Fort,  et  devint  général  de  brigade. 

Louise,  reine  des  Belges  (  1812-1852). 

Marie,  princesse  de  Wurtemberg 
(1813-1839). 

Louis-Charles-Phi lippe-Raphaëli,  duc 
de  Nemours  (1814-1896),  général  fran- 
çais, qui  fit  les  deux  campagnes  de 
Belgique  et  servit  en  Algérie. 

Clémentine,  princesse  de  Saxe- 
Cobourg-Gothîj  (  1817-1898). 

François-Ferdinand-Phi  lippe-Louis- 
Marie,  ])rince  de  Joinville  (1818),  vice- 
amiral  français,  qui  servit  en  Algé- 
rie, attaqua  les  batteries  du  fort  de 
Saint-,Iean-d'L  lloa  et  força  les  portes 
de  la  Vera-Cruz  (1838).  Il"  ramena  sur 
la  Belle-Poule  les  cendres  de  Napo- 
léon l"  (1840),  servit  en  1870  dans 
l'armée  de  la  Loire  sous  le  nom  de 
«  colonel  Luthcrod  ».  fut  élu  député 
delà  Ilautc-Marne  (1871)  et  rentra 
dans  la  vie  pri^ée  en  1876. 

Ilenri-Augusle-Philippe- Louis ,  duc 
d'Aumale  (1822-1897),  général  fran- 
çais. Il  hérita  de  la  fortune  consi- 
dérable du  dernier  Condé,  servit  en 
Algérie  dont  il  fui  nommé  gouver- 
neur général  (1847-I8i8),  écrivit  sous 
l'Empire,  pendant  son  exil,  de  nom- 
breux ouvrages,  entre  autres  l'His- 
toire des  princes 
de  Condé,  repré- 
senta le  dépar- 
tement de  l'Oise 
à  l'Assemblée 
nationale  (1871), 
rentra  dans  le 
cadre  d'activité 
avec  le  grade  de 
générât  de  divi- 
sion (1872)  et 
présida  le  con- 
seil de  guerre 
chargé  de  juyer 
Bazaine  (1873). 
Commandant  du  7"  corps  d'armée 
(1873),  inspecteur  général  des  corps 
d'armée  (1879),  il  fut  mis  en  non-acti- 
vilé  par  retrait  d'emploi  (  1883)  et  rayé 
des  cadres  de  l'armée  (1886).  Il  se  re- 
tira ;'i  Bruxelles  après  l'interdiction 
du  territoire  de  la  République  aux 
prétendants  (1886),  et  rentra  en 
Finance  (1889)  après  la  donation  du  do- 
maine de  Chantilly  à  l'Académie  fran- 
çaise dont  il  faisait  partie  depuis  1871 . 


Duc  d'Aumale. 


BIOGRAPHIE  l'OLlTlUUE  DU  DIX-NEUVIËME  SIECLE 


Anloine-Marie-Phllippe- Louis ,  duc 
de  Montpensier  (1824-1890),  général 
espagnol.  11  servit  en  Algérie  comme 
seslVères,  épousa  la  sœur  d' Isabelle  1 1 
d'Espagne  (!8'iG)  cl  devint  capitaine 

fénéi'al  (1859).  Candidat  au  trône 
'Espagne,  il  tua  en  duel  don  Henri 
de  Bourbon,  cousin  de  la  reine  (  1870), 
fut  condamné  à  l'éloignement,  puis 
exilé  à  ravèncmentd'Amédée  I'"'(  1871) 
et  rentra  en  Espagne  à  l'avènement 
de  son  neveu  Alphonse  XII. 

ORLOV  (Alexis-Fédorovitch,  comte) 
(1788-1861),  général  russe.  Il  servit 
dans  la  campagne  de  France  (I8l'i), 
soutint  Nicolas!"  lors  de  son  avène- 
ment au  trône  (182.")),  arrêta  Ibrahim- 
Pacha  sur  les  rives  du  Bosi)hore 
(I<S3:5),  reçut  le  commandement  en 
chel'de  la  gendarmerie  (I8'i'i)  et  pré- 
sida le  conseil  de  l'Empire  après 
avoir  signé  la  paix  de  18.j6. 

ORIVANO  (Philippe-Antoine,  comte 
d')  (1784-1863),  maréchal  de  France. 
Il  fit  les  guerres  de  l'Empire,  devint 
général  de  di\ision  en  1812,  l'ut  main- 
tenu dans  son  grade  par  la  pi-emière 
Restauration,  mais,  ayant  servi  Na- 
poléon pendant  lés  Cent-Joui's,  lut 
exilé  en  Belgique.  Pair  de  France 
(1832),  député  u'lndre-e(-Loire  à  la 
Constituante  et  à  la  Législative  (  I8'i8- 
1851),  il  soutint  la  politique  de  l'iily- 
sée,  devint  sénateur  (  1H.V2),  gou\er- 
neur  des  Invalides  (18.53)  et  maréchal 
de  l'"r;mce  (  IWJI). 

ORl\Ai\0(Ciuslave  CuMio  o')  (18'i5), 
homme  polili(|ue  français.   Avocat  à 
Paris,  Journaliste,  devint  dé])utc  de 
Cognac  (  1876),  siégea  dans  le  gi-oupe 
de  l'Appel  au  peuple,  fut  l'éèiu  con- 
stamment et  se  signala  par  ses  nom- 
breuses interpellations. 
ORSllVI  (Felice)  (1819-18.58), révolu- 
tionnaire italien.  Mem- 
bre de  la  Constituante 
vomaine  et  gouverneur 
d'Ancône   (  1849),    réfu- 
gié à  Rome,  mêlé  à  de 
nombreux  complots,  il 
fut    guillotiné  à   Paris 
après  son  attentat  con- 
tre   la    vie    de   Napo- 
léon III  (4  janvier  1858). 
ORTS  (Charles)  (1814-1880),  homme 
politique  belge.  Avocat  à  Bruxelles, 
député  libéral  de  cette  ville  (1848),  il 
devint  vice-président  de  la  Chambre 
(18.56)  et  combattit   vigoureusement 
les  cabinets  catholiques. 


O.SCAR  1"^  1799-1859),  roi  de  Suède 
et  de  Norvège.  Fils  de  Bernadotte 
(Charles  .\l\  ),  il  monta  sur  le  trône 
en  1844,  proposa  ([uclques  mesures 
libci'ales  et  fit  des  améliorations  ma- 
térielles dans  le  pavs. 

O.SCAR  II  (Frédéi-ic)  (1829),  roi  de 
Suède.  Il  monta  sur  le  trône  en  1872, 
eut  de  nombreuses  difficultés  avec  le 
Parlement  et  les  tendances  sépara- 
tistes des  Norvégiens,  et  s'occupa  de 
travaux  littéraires. 

OSMAIV  PACHA  (1832),  maréchal  et 
homme  d'Etat  turc.  11  fil  les  campa- 
gnes de  (;rimée  (  18.54),  de  Syrie  (  1860), 
de  (Irèle  (  1867)  et  commanda  le  corps 
de  Widdin  contre  les  Sei'bcs  et  les 
lîusses;  il  défit  ces  derniers  près  de 
Plewna  (1877),  mais  nepuf  empêcher 
la  prise  de  cette  ville.  Ministre  de  la 
guerre  (1878),  de  nouveau  en  1882  et 
en  I<S88,  il  jouit  d'une  grande  in- 
fluence au|)rès  du  sullan. 

O.STROWSKI  (Thomas-Adam  R\- 
wicz-)  (I73.)-18I7),  homme  d"i<>tat  po- 
lonais. Chambellan  de  Stanislas  Po- 
niatowski,  ministre  des  finances,  il 
fut  interne  })ar  les  Russes  à  Kiev, 
reçut  en  1809  le  litre  de  maréchal 
du  grand-duché  de  \'arsovie  et  pré- 
sida de  isll  à  1813  le  Sénat. 

O.STROUSKI  (Antoine-Jean,  comte) 
(  I7H2-1845),  homme  politique  polonais, 
il  servit  Napoléon  1",  fit  de  l'oj^posi- 
lion  au  gouvernement  du  grand-duc 
Constantin,  dut  (piitler  la  Pologne  et 
v  revint  lors  de  l'insurrection  de 
N'arsovie  (1830).  Il  se  réfugia  en 
France  après  la  victoire  des  laisses 
(1,S3I). 

OTIIOIV  (  lsl.5-1867),  roi  de  Grèce  de 
1832  à  I.S62.  Fils  de  Louis  1°'  de  Ba- 
vière, il  monla  sur  le  trône  de  Grèce 
après  le  refus  de  Léopold  de  Saxe- 
(^obourg.  Son  règne  fut  signalé  par 
le  gaspillage  des  fonds  publics,  l'en- 
vahissement des  fonctions  ])ubliques 
par  les  Bavarois,  les  luttes  des  partis 
politiques  et  la  succession  rapicte  des 
ministères.  Il  s'enfuit  en  1862  devant 
une  insurrection  et  mourut  en  Ba- 
vière. 

OTRANTE  (Duc  d').  (V.  FoL'CHÉ.) 

OTTO  (  Louis -Guillaume,  comte 
de  MosLOv)(175'i-1817),  diplomate  ba- 
dois  au  service  de  la  France.  Il  rem- 
plit diverses  missions  sous  la  Répu- 
bli<|ue  et  l'Emjiire  aux  Etals-Unis, 
en  Allemagne,  en  Angleterre,  en  Ba- 
vière (1805)   et  fui,   ambassadeur    à 


>i 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VIÀGTIÉ.ME  SIÈCLE 


\icnnc  (1809)  où  il  négocia  le  ma- 
riage de  Alarie-Louise  avec  Napo- 
léon 1". 

01:di!V0T  (Xicolas-Charles.  duc  de 
Relgio)  {176;-18'i7),  maréchal  de 
France.  11  fit  toutes  les  guerres  delà 
RévolutionetderEmpirè,  montra  par- 
tout une  bravoure  éclatante  :  trcnle- 
cin(|  blessures  en  témoignèrent. Gou- 
verneur d'Erfurt  pendant  le  congrès 
de  ce  nom,  il  l'ut  nommé  maréchal 
de  France,  gouverna  Berlin  en  1812, 
et  se  fit  remarquer  jusqu'à  la  fin  de 
la  campagne  de  France.  Ministre 
dFtat.  pair  de  France  sous  la  Res- 
tauration, il  fit  la  campagne  d'Esiia- 
gne  (  182:3),  et  mourut  gouverneur  des 
Invalides. 

OlDlîVOT  (Charles-Nicola.s-Aictoi-, 
duc  de  Reggio)  (1791-1863),  général 
français,  fils  du  précédent  II  servit 
dans  les  dernières  années  de  rEmi)ire, 
se  ralliaaux  Bourbons,  devint  écuver 
de  Louis  .\VIlI,démissionna-cn  1823, 
reprit  du  service  (lS.35)et  dut  quitter 
l'armée  à  la  suite  d'une  blessure  reçue 
en  Algérie,au  combat  de  rilabra.  Dé- 
puté de  Saumur  (18'i2),  réélu  en  I8'i7, 
il  siégea  dans  les  rangs  de  l'opposi- 
tion, représenta  le   département  de 


Maine-et-Loire  à  la  Constituante 
(  I8'i8),  commanda  l'expédition  de 
Rome  (1849),  vint  siéger  à  la  Légis- 
lative comme  député  de  la  Meuse 
(  I8'i9)  et  combattit  la  politifjue  de 
l'Elysée.  Il  lut  arrêté  le  2  décembre 
I8.Ô1  à  la  mairie  du  X"^  arr.  et  resta 
depuis  dans  la  vie  privée. 

OIVRAUD  (Gabriel-Julien)  (1770- 
18'i(i).  Entrepreneur  du  service  des 
subsistances  de  la  marine,  jiar  lin- 
termédiaire  de  Barras,  puis  chargé 
des  fournitures  pour  la  guerre  et  la 
marine,  il  réalisa  une  fortune  scan- 
daleuse, fut  exclu  des  marchés  en 
180Get  arrètéen  ISiO.  Relâché cà  la  Res- 
tauration, il  recommença  ses  fraudes 
en  1823,  et  fut  incarcéi'é  pour  cinq 
ans.  A  partir  de  1830,  il  traita  des 
opérations  financières  avec  dom  Mi- 
guel et  don  Carlos. 

OWE^'  (Robert)  (1771-1858),  socia- 
liste anglais.  Directeur  d'une  filature 
à  Lanark,  il  fit  l'essai  d'un  système 
d'éducation,  fonda  aux  Etats-Unis  la 
Nouvelle-Harmonie  (1823),  revint  en 
.\nglcterre  à  peu  près  ruiné  et  mul- 
tiplia ses  écrits  socialistes  en  faveur 
du  «  régime  rationnel  ».  (V.  volume 

SOCIXLISMK.) 


PACCA  (Barthélémy)  (  nôfS-IR'i'i), 
])rélat  italien.  Evèc|ue  de  \elletri, 
cardinal  en  1801.  ministre  camerlin- 
gue de  Pie  VU  (1808),  auteur  de  la 
bulle  d'excommunicalion  contre  .Na- 
poléon I"  (1809),  il  fut  enlevé  et  em- 
prisonné à  Féncstrelle  jus(|u'en  1812. 
rejoignit  le  pape  <à  Fontainebleau  et 
rentra  à  Rome  en  1814. 
PADOIE  (Duc  de).  (V.  Arrigui.) 
IVAGAAKL  (Pierre)  (I7'i.j-182(;).  con- 
ventionnel. Curé  de  Noaillac.il  |)rèla 
le  serment  civique,  fut  député  de  \  il- 
leneuve-d'.\gen  à  l'Assemblée  légis- 
lative et  à  la  Convention,  vola  la  niorl 
de  Louis  \\  I,  devint  secrétaire  gé- 
néral du  ministère  des  relations  ex- 


térieures, chef  de  division  à  la  gi'ande 
chancellerie  sous  l'Empire  elfuï  banni 
comme  régicide  en  J816. 

PAG!\KKKE  (Louis-Anloine)  (180.V 
is.")'i),  homme  iwlitique  français.  Li- 
braii-e-é(lileui-,  il  fit  pai-ailre  lin  grand 
nombiT  de  pamphlets  politiques  sous 
Loui.s-Philippe,  fut  député  à  la  Con- 
stituante (1848)  et  maire  du  X"  arr. 
de  Paris. 

PAIXHAIVS  (Henri-Joseph)  (1783- 
185'!),  général  français.  Inventeur  des 
canons-obusiers,  il  fit  les  guerres  de 
ri>mpire  et  repi'ésenta  le  déjjarle- 
menl  de  la  Moselle  sous  la  monarchio 
de  Juillet. 

P  A  L  A  C  K  Y  (  l'ranz  )    (  1 798 -  I87(i  ) , 


RIOGU.VPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


55 


horiime  politique  cl  hislorien  tchèque. 
Hi.stoi-iog-raphe  national  (1829),  il  a 
laissé  de  nombreux  ouvrages  sur  son 
pays,  fut  un  des  chefs  du  parti  slave 
à  pai'lir  de  1848  et  entra  à  la  Chambre 
des  seifïneurs  d'Autriche  en  1861. 

PAL1K.\0  (Comte  de).  (V.  Cousin- 
Mont  au  ban.) 

PALMELL.V  (Pedro  de  Souza-Hols- 
TEiN,  duc  de)  (1786-1850),  homme 
d'Etal  portugais.  Ministre  des  affaires 
étrangères,  régent  du  royaume 
(1828),  il  aida  dona  Maria  à  monter 
sur  le  trône,  devint  président  du  con- 
seil des  ministres  de  1834  à  1836  et 
de  1846  cà  1850. 

PALMERSTOIV(  Henry-John  Tempm:. 
lord)  (1784-1865),  homme  d'iitat  an- 
glais. Membre  de  la  Chambre  des 
communes  (1807),  lord  de  l'amirauté 
et  secrétaire  de  la 
guerre,  il  se  mit 
du  côté  des  con- 
servateurs libé- 
raux, fit  de  l'op- 
position au  cabi- 
net W  cllington , 
devint  ministre 
des  Pilaires  étran- 
gères dans  le  cabi- 
net Grey  (1830)  et 
joua  un  rôle  consi- 
dérable jusqu'en 
1841.  Il  reprit  son  portefeuille  en  1840. 
se  mêla  activement  à  toutes  les  af- 
faires du  continent,  dut  donner  sa  dé- 
mission en  1851,  devint  ministre  de 
l'intérieur  dans  le  cabinet  Aberdeen 
(1852),  chef  du  cabinet  et  premier 
lord  de  la  Trésorerie  (1855),  poste 
qu'il  conserva  jusqu'à  sa  mort  avec 
une  interruption  d'un  an  (1858-1859). 
Politicien  audacieux  et  habile,  très 
populaire,  i)eu  scrupuleux  sur  l'em- 
ploi des  moyens,  il  soutint  les  inté- 
rêts anglais  en  exploitant  les  antipa- 
thies des  grandes  puissances  entre 
elles. 

PARDESSUS  (Jean -Marie)  (1772- 
1853).  Avocat  à  Blois,  maire  de  cette 
ville  et  député  au  Corps  législatif 
(1807),  il  fut  député  par  le  dép.  de 
Loir-et-Cher  à  la  Chambre  (  1815),  vola 
avec  les  ultraroyalistes,  échoua  aux 
élections  suivantes,  mais  fut  élu  par 
le  dép.  des  Bouches-du-Rhône  de 
1820  à  1830.  Conseiller  à  la  Cour  de 
cassation  depuis  1816,  il  démissionna 
iors  de  la  révolution  de  Juillet  et  a 
laissé  de  nombreux  ouvrages  de  ju- 


Pulmerston. 


risprudence  et  d'histoire.  (V.  vol.  Bio- 

GlîAPHir;  SCIENTIFIQUE.) 

PARiEL  (Marie- Louis-Pierre-Félix 
LsQuiROu  UE)  (1815-1895).  Docteur  en 
droit,  député  du  Cantal  à  la  Consti- 
tuante et  à  la  Législative  (1848-1851), 
ministre  de  l'instruction  publique 
(1849-1851),  il  favorisa  l'influence  du 
clergé,  entra  au  Conseil  d'Etat  sous 
l'Empire  et  en  devint  président  (  1870) 
sous  le  ministère  Ollivier  avec  le  titre 
de  ministre.  Sénateur  du  Cantal(  1876), 
il  vota  avec  la  droite  et  échoua  aux 
élections  de  1885. 

PAR^'ELL  (Charles-Stewart)  (1845- 
1891),  homme  politique  irlandais.  Dé- 
puté de  Meath 
(1875),  il  prit  la 
tête  de  la  ligue  du 
«  Home  Rule  »,  se 
fit  remar(|uer  par 
sa  poliliciue  d'ob- 
struction à  la 
Chambre  des  com- 
munes, acciuit  une 
grande  popularité 
au  sein  de  la  popu- 
lation irlandaise  pai-neii. 
et  organisa  puis- 
samment la  «  Ligue  agraire  ». 
suite  de  manifestations ,  il  fut 
prisonné,  recueillit  à  sa  sortie  (1882) 
des  souscriptions  nombreuses d'.\mé- 
rique,  continua  sa  propagande  et  fit 
élire  aux  élections  de  1S85  quatre- 
vingt-cinq  de  ses  partisans.  En  butte 
à  de  graves  accusations  de  la  part 
d'un  faussaire,  il  intenta  au  Times  un 
procès  en  diffamation  et  se  désista 
de  la  plainte  moyennant  une  somme 
de  125,000  francs  (1890).  Convaincu 
d'adultère  avec  la  femme  du  capitaine 
O'Shea,  il  perdit  sa  popularité  et  l'ap- 
pui de  Gladstone  qui  s'était  appro- 
prié la  politi(iue  du  «  Home  Rule  ».  Le 
parti  irlandais  se  divisa  entre  parnel- 
lisles  et  antiparnellistes,  et,  au  mi- 
lieu de  ce  désarroi,  Parnell  mourut 
presque  subitement  (7  octobre  1891). 

PASQl'lER  (Etienne-Denis,  duc) 
(1767-18G2).  Conseiller  d'Etat  et  pré- 
fet de  police  (1810),  il  se  rallia  à 
Louis  XVIII,  devint  ministre  de  la 
justice  (1815),  député  et  président  de 
la  Chambre  (1816);  de  nouveau  mi- 
nistre de  la  justice  (1817),  puis  des 
affaires  étrangères  (1819- 1821),  il  com- 
battit toutes  les  réformes  libérales, 
entra  à  la  Chambre  des  pairs  (1821) 
et  vota  avec  les  membres  de  l'oppo- 


A  la 
em- 


56 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIECLE 


sitioa.  Après  la  révolution  de  1830,  il 
fut  président  de  la  Chambre  des  pairs 
jusqu'en  1848.  chancelier  de  France 
(1837),  membre  de  l'Académie  fran- 
çaise (l8-i2)  et  rentra  dans  la  vie  pri- 
vée après  le  24  février  1848.  lia  laissé 
des  iVewoires  qui  son  tune  des  sources 
les  plus  précieuses  de  l'histoire  con- 
temporaine. 

PASSY  (.\ntoine-F'rancois)  (1792- 
1873).  Préfet  de  l'Eure  (1830).  révocjué 
en  1837,  il  fut  député  des  .Vndeivs  et 
siégea  au  centre  gauche.  Conseiller 
d'Etat  (1840),  sous-secrétaire  d'Etat 
à  l'intérieur  ju.squ'en  1848,  il  soutint 
de  toutes  ses  forces  le  gouvernement 
de  Louis-Philippe. 

P.ISSY  (Hippolyte-Philiberl)  (179.3- 
•1880).  Il  servit  dans  l'armée  à  la  fin 
de  l'Empire,  fit  de  l'opposition  à  la 
Restauration  dans  les  Journaux,  no- 
tamment dans  le  National,  représenta 
l'arrondissement  de  Louviers  à  la 
Chambre  (1830)  et  siégea  au  centre 
gauche.  Ministre  des  finances  (1834), 
du  commerce  (1836),  chef  du  cabinet 
avec  le  portefeuille  des  finances  (1839- 
1840),  pair  de  France  (1843),  ministre 
des  finances  dans  le  premier  minis- 
tère de  Louis-Napoléon  (  1848-18  jO).  il 
fut  élu  député  à  la  Législative  parles 
départements  de  l'Eure  et  de  la  Seine 
et  rentra  dans  la  vie  privée  après  le 
coup  d'Etat  du  2  décembre  1851. 

P.ISSY  (Frédéric)  (1822).  Auditeur 
au  conseil  d'Etat  (1846-1848),  il  s'a- 
donna aux  sciences  économi(|ues, 
fonda  la  Ligue  internationale  de  la 
Paix,  fut  élu  député  de  Paris  (1881) 
et  siégea  au  centre  gauche.  Rééluen 
1885,  il  échoua  en  1889.  —  Il  a  i>u- 
blié  de  nombreux  ouvrages  d'écono- 
mie politif|ue. 

PASTORET  (Claude-Emmanuel-Jo- 
seph-Pierre, marquis  de)  (1756-1840). 
Il  accepta  les  principes  de  la  Révolu- 
tion, fut  procureur  syndic  delà  Seine 
(1791),  député  de  Paris  à  l'Assemblée 
législative,  émigra  pendant  la  Ter- 
reur et  rentra  en  France  en  1795.  Dé- 
puté du  Var  aux  Cinq-Cents,  il  se 
réfugia  en  Suisse  après  le  18  fructi- 
dor, revint  en  1800,  fut  sénateur  (1809), 
pair  de  France  (1815),  membre  de 
l'Académie  française  (1820),  ministre 
d  Etat  (1826)  et  chancelier  (1829).  Il 
no  se  rallia  pas  à  la  monarchie  de 
Juillol.  ^ 

PA.STORET  (Amédée-David,    mar-   j 
quis  de)  (1791-1857),  homme  politique   I 


Irançais.  11  servit  dans  l'administra- 
tion sous  l'Empire,  devint  conseiller 
d'Etal  (1824),administrateur  desbiens 
du  comte  de  Chambord  en  F'rance, 
et  se  rallia  à  Napoléon  IH  qui  le  fit 
sénateur  (1852). 

PAlLtWE  BONAPARTE.  (V.  Bona- 
parte.) 

PEDRO(Dom)  (1798-1834), empereur 
du  Brésil  ôous  le  nom  de  Pierre  I", 
et  roi  de  Portugal  sous  le  nom  de 
Pierre  IV.  Il  partit  pour  le  Brésil  lors 
de  l'invasion  française  en  Portugal 
(1807),  resta  lorsque  son  père  Jean  \'I 
.monta  sur  le  trône  à  Lisbonne,  de- 
vint régent  du  Brésil,  puis  empereur 
(1822).  A  la  mort  de  Jean  ^T  (1826), 
il  hérita  de  la  couronne  de  Portugal 
qu'il  laissa  cà  sa  fille  dona  Maria,  la- 
quelle fut  bientôt  détrônée  par  dom 
Miguel.  Détrôné  à  son  tour  M831), 
dom  Pedro  reparut  en  Portugal,  re- 
leva le  trône  de  sa  fille  (1833),  força 
l'usurpateur  à  quitter  le  pavs,futéiu 
régent  par  les  Cortès  et  mourut 
presque  aussitôt  après. 

PEDRO  n  DE  ALCAIVTARA  (1825- 
1891),  empereur  du  Brésil,  fils  du 
précédent.  Il  succéda  à  Pedro  l"  à 
iàge  de  cinq  ans,  sous 
la  tutelle  de  Andrada 
e  Sylva,  puis  d'un  con- 
seil de  régence,  prit  la 
couronne  en  1841  et  fit 
de  grands  efforts  en 
faveur  delà  prospérité 
de  son  pays.  Il  voyagea 
beaucoup,  séjournant 
longtemps  en  Europe, 
s'occupa  de  sciences, 
et  fut  renversé  en  1889 
surtout  à  cause  de 
l'impopularité  de  sa  fille  et  de  son 
gendre,  le  comte  d'Eu. 

PEDRO  V  DE  ALCAWTARA  (1S37- 
18()1),  roi  de  Portugal.  Fils  de  Ma- 
rie 11  de  Portugarct  de  Ferdinand 
de  Saxe-Cobourg,  il  monta  sur  le 
trône  de  Portugal  en  1853,  prit  le 
gouvernement  en  1855  et  gouverna 
constitionnellement.  Il  avait  épousé 
une  princesse  de  Hohenzollern-Sig- 
maringen. 

PEEL  (Sir  Robert)  (1788-1850), 
célèbre  homme  d'Etat  anglais.  Mem- 
bre de  la  Chambre  des  communes 
(  1809),  il  siégea  dans  le  parti  torv,  ce 
(|ui  ne  l'empOcha  pas  de  pratiquer 
une  p()litic|uc  de  réformes;  il  fil  vo- 
ler l'émancipation    des  catholiques 


Pedro  II. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIECLE 


57 


Peel  (Robert). 


e'i  forma  avec  Wellingion  cl  Al^cr- 
dfcen  (184I-I846)  le  cabinet  qui  sup- 
prima les  taxes  sur  les  céréales,  et 
fonda  véritable- 
ment le  régime 
économique  de 
l'Angleterre  con- 
temporaine ;  il  fit 
voter  Vincome-tax 
(1842)  qui  lui  ou- 
vrit une  énorme 
source  de  reve- 
nus, appuya  les 
whigs  et  mourut 
d'une  chute  de 
cheval. 

PEIXOTO  (Flo- 
riano)  (1842-1895),  président  des  Etats- 
Unis  du  Brésil.  Major  général  de 
l'armée  lors  de  la  proclaniation  de  la 
république  (1889),  ministre  de  la 
guerre  (1890),  vice-président  de  la 
République  (1891),  il  remplaça  la 
même  année  le  maréchal  Da  Fonscca 
et  exerça  une  véritable  dictature  Jus- 
qu'en 1894. 

PELET(Jean-Jacc|ues-Gcrmain,  ba- 
ron) (1777-18.J8),  général  français.  11 
fit  les  campagnes  de  l'Empire,  fut 
mis  en  demi-solde  sous  la  Restaura- 
tion, devint  après  1830  commandant 
de  l'école  d'état-major,  directeur  du 
dépôt  de  la  gueri'e,  député  de  Tou- 
louse (1831)  et  vota  avec  l'opposition. 
Membre  de  la  Chambre  des  pairs 
(1837),  député  de  TAriége  à  la  Légis- 
lative (1850),  il  soutint  la  politique  de 
Louis-Napoléon  qui  le  choisit  comme 
membre  de  la  commission  consulta- 
tive du  Sénat. 

PELETDE  LA  LOZÈRE  (Jean,  comte) 
(1759-1842).  Avocat  au  parlement  de 
Provence,  président  du  directoire  de 
la  Lozère  et  député  à  la  Convention, 
il  siégea  avec  les  modérés,  partici|)a 
à  la  chute  de  Robes|>ierre,  fut  mem- 
bre du  conseil  des  Cinq-Cents,  pré- 
fet de  Vaucluse  après  le  18  brumaire, 
conseiller  d'Etat  (  1802)  et  chargé  jus- 
qu'à la  fin  de  l'Empire  de  la  haute 
police  dans  quarante-deux  départe- 
ments. La  Restauration  le  fit  pair  de 
France  (1819);  il  se  rallia  à  la  monar- 
chie de  Juillet. 

PELET  DE  LA  LOZÈRE  (Privat-Jo- 
seph-Claramond,  comte)  (17S5-I87I), 
fils  du  précédent.  Préfet  de  la  Lo- 
zère sous  l'Empire,  préfet  de  Loir- 
et-Cher  (1819-1,S23),  député  de  Loir- 
et-Cher  (1827- 1837),  il  entra  cala  Cham- 


bre des  pairs  en  1837,  après /avoir 
été  ministre  de  l'instruction  pdblifiue 
(  1836).  Il  eut  encore  le  portefeuille  des 
iinances  dans  le  cabinet  Thiers  (1840), 
PÉLISSIER  (Jean-Jacques-Amable) 
(1792-1864),  maréchal  de  France.  Il 
fit  les  campagnes  d'Espagne  (1823), 
de  Morée  (1828-1829),  puis  d'Algérie 
où  il  guerroya  longtemps,  fut  appelé, 
en  Crimée,  à  remplacer  Canrobert 
au  siège  de  Sèbastopol,  et  prit  la 
ville  d'assaut  en  1855.  Nommé  maré- 
chal de  F'rance  et  duc  de  Malakoff, 
il  reçut  l'ambassade  de  Londres,  la 
grande  chancellerie  de  la  Légion 
d'honneur  et  le  gouvernement  géné- 
ral de  l'Algérie  0860).  (V.  vol.  Bio- 

GR4PIUE    JHLITXmE.) 

PÉLISSIER  (Philii)pe-Xavier)  (1812- 
1884),  général  et  homme  politique 
français.  Il  prit  part  à  la  guerre  de 
Crimée,  fit  partie  de  l'armée  de  Pa- 
ris pendant  la  guerre  franco-alle- 
mande, et  fut  élu  sénateur  de  la 
Haute-Marne  en  1876.  Il  siégea  au 
centre  gauche,  fut  réélu  en  1879  et 
devint  (juesteur  du  Sénat. 

PELLETAîV  (  Pierre-Clément-Eu- 
gène) (1813-1883).  Littérateur  et  jour- 
naliste de  talent,  il  collabora  à  plu- 
sieurs journaux  poli- 
tiques, sous  l'Empire, 
fut  élu  député  de  la 
Seine  (1863),  réélu  eu 
1864  après  son  invali- 
dation, et  fit  une  oppo- 
sition très  vive  au  ré- 
gime impérial  à  la  tri- 
bune et  dans  la  presse. 
Réélu  en  1869,  il  de- 
vint, après  le  4  septem- 
bre 1870,  membre  du 
gouvernement  de  la 
iionale,  député  des 
Rhône  (1871)  et  siégea  à  l'Union  répu- 
blicaine. Sénateur 
des  Bouches -du - 
Rhône  (1876),  il 
combattit  les  hom- 
mes du  Seize-Mai 
et  devint  vice-pré- 
sident du  Sénat 
(1879). 

PELLETAN  (Char- 
les-Camille) (1846), 
fils  du  précédent. 
Député  d'Aix(  1881),  Pelletan  (Camille), 
il  siégea  à  l'ex- 
trême gauche,  fut  réélu  jusqu'à  ce 
jour  et  joua  un  rôle  important  à  la 


Défense    na- 
Bouches-du- 


58 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Chainbi'c,  surloul  dans  les  ques- 
tions budgétaires.  Il  occupe  une 
place  importante  dans  le  journalisme 
politique.  En  !898,  il  fut  rapporteur 
tiénéral  du  budget. 

PELHCO(Siivi'o)(I788-185''i).  (V.vol. 
Biographie  littékaire.) 

PEPOLI  (Joachim-Napoléon,  mar- 
quis) (1825-1881),  homme  politique 
italien.  Membre  du  comité  de  salut 
]>ublic  de  Bologne,  il  combattit  les 
Autrichiens,  prit  part  à  Tinsurrection 
des  Bomagnes  (1859),  fut  ministre 
des  finances  et  des  affaires  étran- 
gères du  gouvernement  provisoire, 
puis  député  de  Bologne  au  Parle- 
ment italien,  gouverneur  de  l'Om- 
bric,  ministre  du  commerce  (18(32), 
de  l'intérieur,  ministre  plénipoten- 
tiaire à  Pétersbourg(186:j-l8G'i).  Il  né- 
gocia à  Paris  la  convention  du  15  sep- 
tembre I8(3'i  et  fut  ambassadeur  à 
^■ienne  (1868-1870). 

PEHCEVAL  (Spencer)  (1762-1812), 
homme  d'iîtat  anglais.  Avocat,  mem- 
bre de  la  Chambre  des  communes 
(1797),  chancelier  de  rEchic|uier 
(1807),  lord  de  la  Trésorerie  (I<s09), 
il  fut  assassiné  à  la  porte  du  Parle- 
ment (1812). 

PÉRIER  (Casimir)  (1777-1832).  Di- 
recteur d'une  maison  de  banque,  dé- 
puté de  Paris  (1817),  il  se  rangea  du 
côté  de  l'opposition,  fut  ministre 
sans  portefeuille  après  la  révolution 
de  1830,  président  de  la  C>hambre 
(1831),  chef  du  cabinet  avec  le  porte- 
feuille de  l'intérieur  (même  année) 
et  comme  tel  prit  des  mesures  de 
rigueur  contre  les  partis  d'opposi- 
tion. Il  mourut  du  choléra  en  1832, 
;'i  la  suite  d'une  visite  faite  à  l'Hôtel- 
Dieu  de  I^aris. 

PKUIEU  (.\uguste-Casimir-\'ictor- 
Laurent)  (  IHI 1-1876),  fils  du  précé- 
dent. Député  de  Paris  (I8'i6),  il  sié- 
gea parmi  les  conservateurs  libé- 
r.au.x.  Député  de  l'Aube  à  la  Légis- 
lative (I8'i9),  il  protesta  contre  le 
coup  d'l']tat  du  2  décembre  1851  et 
fut  emprisonné  quelques  Jours.  Dé- 
puté de  l'Aube  (1871),  il  vota  avec  le 
centre  gauche,  devint  ministre  de 
l'intérieur  (1871-1872  et  *1873)  et  sé- 
naleur  inamovible  (1876). 

PERIEK    (Casimir-).    (V.    Casimu?- 

PKRn:H.) 

PKRl\  (Georges)  (1838).  Il  se  fit  re- 
mar(|uer  comme  opposant  à  ITimpire, 
collabora   à   la  Cloche,    fut    nonuné 


préfet  de  la  Haute-Vienne  le  6  sep- 
tembre 1870,  puis  commissaire  civil 
;!u  cani])  de  Toulouse.  Elu  député 
de  la  Haute-Vienne  en  1873,  il  lut 
lun  des  jii'omoteurs  du  mouvement 
en  faveur  de  l'amnistie  et,  en  187G, 
un  des3()3.  Hééluen  1881,  M.Georges 
Perin  siégea  à  l'cvlrème  gauche  el 
lit  une  opposition  ardente  à  la  poli- 
li(|ue  coloniale  ])réconisée  par  Jules 
Ferry.  Réélu  en  1885  dans  la  Seine 
et  dans  la  Haute-\  ienne,  il  ojila  pour 
ce  département  el  ne  se  représenta 
l)lus  en  1889. 

PERRIIV  (Mclor).,(V.  Victor.) 
■  PERSIGiN'Y  (Duc  de).  (W  Fialin.) 

PERSIL  (.lean-Charles)  (1785-1870). 
Avocat,  député  de  f^ondom  (1830). 
procureur  général  à  la  cour  de  Pa- 
ris, ministre  de  la  justice  (1834  et 
1836),  directeur  de  la  Monnaie  de 
Paris  (1837-1839),  pair  de  France,  il 
se  montra  l'adversaire  de  toute  ré- 
forme. Napoléon  111  le  fit  entrer  au 
Conseil  d'Etat  (1852). 

PETIET  (Claude)  (1749- 1806), homme 
politi(|ue  français.  Secrétaire  général 
de  l'intendance  de  Bretagne,  sous 
l'ancien  régime,  commissaire  général 
aux  armées  (1792-1795),  il  fut  député 
d'llle-et-\'ilaine  au  conseil  des  An- 
ciens (1795),  appelé  au  ministère  de 
la  guerre  jusqu'au  18  fructidor,  dé- 
puté au  conseil  des  Cinq-Cents  (1799), 
conseiller  d'Etat  (1800),  administra- 
teur de  la  République  Cisalpine,  in- 
tendant général  de  l'armée  (1803)  et 
sénateur  (1806). 

PÉTION  (.\lexandre  Sabès,  dit) 
(1770-1818),  président  de  la  Répu- 
lili(|ue  d'Haïti.  Il  prit  les  armes 
contre  les  Anglais  dés  1791,  soutint 
l^igaud  contre  Toussaint-Louver- 
ture,  aida  le  général  Leclerc,  puis 
Dessalincs,  renversa  ce  dei-nier  et 
combattit  Christophe.  Il  pi-oclama  la 
républicpie  dont  il  fut  le  premier 
pi'ésidenl  et  fut  un  puissant  appui 
])Our  Bolivar,  le  libéralcur  des  colo- 
nies es]>agnoles  sud-américaines. 

PÊTROT  (Albert)  (IH57-1897).  Avo- 
cat, il  entra  au  (Conseil  municipaldc 
Paris  en  1887  el  devint  vice-prési- 
dent du  Con.seil  général  de  la  Seine. 
En  1893,  il  fut  élu  député  du  VP  ar- 
rondissement et  vola  constamment 
avec  les  l'adicaux-socialistes.  M.  Pé- 
li'ot,c)ui  s'était  fait  une  sorte  de  spé- 
c-ialilé  des  conférences  anticlérica- 
les,  était    président    du   conseil   de 


BIOGU.VPIIlt:  POLITIQUE  DU  DIX-NKUVIÈME  SIÈCLE 


59 


l'oi'dre  du  Grand-Orient  de  France. 
PEYUAT  (Alphonse)  (1812-1891).  Il 
déhuta  dans  le  Journalisme,  devint 
directeur  de  la  Prenne  (1857)  et  de 
l'Avenir  national  (18(i.")),  dé|)ulc  de  la 
Seine  (1871)  et  siéf^ea  à  l'extrême 
Rauche,  puis  à  l'Union  républicaine. 
Sénateur  de  la  Seine  (1876),  il  diri- 
gea le  comité  de  résistance  au  Seize- 
Klai  et  devint  vice-président  du  Sé- 
nat. 

PEYROîV  (Alexandre-Louis-Joseph) 
(182:3-18V»2),  vice-amiral  français.  Il 
servit  en  Crimée,  en  Italie,  en  Co- 
chinchine  et  au  Mexique,  t'uL  chef 
d'élat-major  si'énéral  au  ministère  de 
la  marine  (1880-1882),  ministre  de  la 
marine  (1883-1883),  sénateur  inamo- 
vible (I88'i)  et  questeur  du  Sénat. 

P  E  Y  R  O  IV  IV  E  T  (Charles-Ig-nace, 
comte  de)  (1775-1853).  Avocat,  procu- 
reur général  à  Bourges,  député  de 
la  Gironde  (1820),  il  l'ut  ministre  de 
la  justice  (1821-1828)  et  se  signala 
par  sa  soumission  aux  ultraroya- 
lisles  et  à  la  «  congrégation  ».  Pair 
de  France  (1828),  ministre  de  l'inté- 
rieur (1830),  il  contresigna  les  or- 
donnances de  Juillet  et  fut  condamné 
par  la  Cour  des  pairs  avec  les 
membres  du  cabinet  Polignac.  II 
'sortit  du  fort  de  Mam  en  1836. 

PEYTRAL  (Paul-Louis)  (  18'i2).  Phar- 
macien à  Mar- 
seille, déjîuté  de 
cette  ville  (1881), 
réélu  jusqu'à  ce 
jour,  il  siégea 
■]:)armi  les  radi- 
caux et  l'ut  sous- 
secrétaire  d' Fiat 
aux  finances 
(1888-1889),  puis 
en  1893.  Dans  le 
cabinet  présidé 
par  Brisson,  il 
fut  de  nouveau  ministre  deslinances 
(1898). 

PFORDTElV  (Louis-Charles-IIenri 
von  der)(  181 1-1880), homme  d'Flat  al- 
lemand. Docteur  en  droit,  profes- 
seur à  Leipzig,  il  devint  minisire  en 
Saxe  (I848^18''i9),  ministre  des  affiiires 
étrangèreset  chef  du  cabinet  en  Ba- 
vière (1849-1859),  et  de  nouveau  de 
1863  à  1866.  Sa  politique  n'avait  pas 
toujours  été  très  nette;  il  quitta  le 
pouvoir  après  la  victoire  de  la  Prusse 
(1866). 

PHlLLmORE   (Sir  Roijert-Josepli) 


Peytral. 


(1810-1885),  homme  politique  anglais. 
Avocat,  chancelier  de  Chichesler  et 
de  Salisbury,  juge  à  la  haute  cour 
(1867),  il  (it  partie  de  la  Chambre  des 
communes  et  y  montra  une  grande 
indépendance. 

PICARD  (  Louis-Joseph-Frnest) 
(1821-1877).  Député  de  Paris  (  18.58),  il 
fil  partie  du  groupe  des  «  Cinr|  », 
fut  réélu  en  1863  et  1869,  combat- 
lit  l'Empire,  mais  se  sépara  de  l'op- 
position intransigeante  et  forma  la 
«gauche  ouverte  ».  Membre  du  gou- 
vernement de  la  Défense  nationale 
(1870)  et  ministre  des  finances,  il  se  si- 
gnala par  ses  rigueurs  contre  les 
pari  is  avancés,  devint  ministre  de  l'in- 
térieur (  1871  ).  ambassadeur  à  Bruxel- 
Ies(l871-1873),  sénateur  (1875),  et  sié- 
gea au  centre  gauche. 

PICIIAT  (  Léon'; Laurent)  (1823-1886). 
Ecrivain  et  journaliste  d'opposition 
sous  l'Empire,  il  devint  député  du 
département  de  la  Seine  (1871),  sié- 
gea à  l'extrême  gauche,  entra  au 
Sénat  comme  membre  inamovible 
(1875)  et  combat! it  le  Seize-Mai. 

PICllEGRL'  (Charles)  (1761-180'i), 
général  français.  Sous-officier  en 
1789,  il  accueillit  avec  joie  les  prin- 
cipes de  la  Révolu- 
tion, gagna  rapide- 
ment ses  grades  à 
l'armée  du  Rhin,  à 
l'armée  du  Nord,  et 
conquit  la  Hollande 
(1795).  A  l'armée  du 
Rhin,  il  se  laissa  sé- 
duire par  les  offres 
de  Condé,  fut  rem- 
placé par  Moreau , 
entra  au  conseil  des 
Cintj-Cents  (1797)  et 
comme  royaliste  à  la  Guyane  après  le 
18fructidor.  Il  s'évada,  passa  à  Lon- 
dres, conspira  avec  Cadoudal,  vint 
secrètement  à  Paris  où  il  fut  arrêté 
(I80'i).  On  le  trouva  étranglé  dans  la 
prison  du  Temple. 

PH:iI0\  (Stephen)  (1857).  Il  fit  ses 
débuts  dans  le  Journalisme  à  la  Com- 
mune affranchie  et  devint,  en  1880, 
rédacteur  de  la  Justice,  journal  de 
M.  Clemenceau.  Conseiller  munici- 
l)al  de  Paris  en  1882,  réélu  en  188-^, 
il  entra  au  Parlement  aux  éleclions 
d'octobre  1885,  siégea  à  re.\.trème 
gauche  et  se  fit  remarquer  par  son 
ardente  opposition  au  boulangisme. 
Battu  aux  élections  de  1889,  M.  Pi- 


Picliecru. 


fut    relégué 


60 


ENCVGLUI'EUIE  POJ'ULAIUL  DU  VLNGTltME  SIÈCLE 


chon  a  abandonné  momcnlanémenl 
la  vie  politicjue  et  est  entré  dans 
Fadminist ration  coloniale. 

PIE  VII  (Barnabe-Louis,  comte 
CniARAMONTi)  (1742-1S23),  pape.  Evè- 
que  de  Tivoli,  puis  dTmola,  cardinal 
(178.3),  il  fut  élu  pape  en  1800  dans  un 
conclave  tenu  à  Venise.  Il  signa  avec 
le  premier  consul  Bonaparte  le  con- 
cordat de  1801,  sacra  xNapoléon  I" 
empereur  (180i);  dépouillé  de  son 
pouvoir  temporel,  il  l'ut  arrêté  en  1809, 
emprisonné  cà  Savone,  i)ais  à  Fontai- 
nebleau. 11  retourna  à  Rome  en  181 'i, 
rétablit  les  jésuites  et  mourut  en 
1823. 

PIE  VIII  (François-Xavier  Casti- 
gliom)  (17(31-1830),  pape.  Confident  de 
Pie  \  H,  il  fut  évéque  de  Montallo 
(1800),  cardinal  (1816),  et  élu  pape  en 
1821). 

PIE  I\  (Jean-Marie,  comte  deMAS- 
taï-Ferhetti) (  1792-1878),  pape.  Archc- 
vêcjue  de  Spolète(  1828),  d'Imola  (  1832), 
cardinal  (  18-^0),  il  se  (it  remarquer  au 
sacré-colléye  par  sa  souplesse  et  la 
finesse  de  son  esprit,  et  succéda  à 
Grégoire  X\  I  (18ît)).  Il  accorda  une 
amnistie  générale,  (it  des  réformes  li- 
bérales, bien  accueillies  en  Europe, 
rompit  avec  l'Autriche,  mais,  devant 
les  progrès  des  révolutionnaires, s'en- 
fuit à  Gaëte  (1848),  fut  déclaré  déchu 
de  son  pouvoir  temporel  et  ne  ren- 
tra à  Rome  (18Ô0)  que  grâce  à  l'in- 
tervention française.  Depuis  cette 
date,  le  gouvernement  des  Tuileries 
soutint  Pie  IX  et  i-éva  même  de  le 
placer  à  la  tète  d'une  confédération 
italienne. 

A  la  suite  de  la  guerre  de  1859, 
les  Etats  pontificaux  votèrent  leur 
annexion  au  royaume  d'Italie;  La- 
moricière,  défen- 
seur du  pape,  fut 
battu  à  Gaslelli- 
dardo  (1860);  les 
troupes  françaises 
se  retirèrent  en 
1866,  mais  la  ten- 
tative de  Garibaldi 
sur  Rome  les  y 
ramena  (  1867)  et 
elles  y  restèrent 
juscju'en  1870  (à 
Civitta- Vecchia). 
Pie  IX  perdit  définitivement  son  j)ou- 
voir  temporel,  loi's  de  l'entrée  îles 
troupes  italiennes  à  Rome  (20  sept. 
1870),  protesta  contre  les  mesures  du 


Pie  IX. 


gouvernement  italien  et  ne  sortit  plus 
du  \  atican. 

Ses  actes  comme  pontife  tendirent 
à  faire  reconnaître  partout  la  supré- 
matie de  l'Eglise  et  l'autorité  de  son 
chef  :  en  (854.  il  publia  le  dogme  de 
rimmaculée  Conception;  le  Syllabus 
(1864)  condamnait  les  principes  de, 
1789;  sa  bulle  .•£<e/'n/Pa<7'îs(  1868) pro- 
clamait l'infaillibilité  papale;  la  hié- 
rarchie catholique  fut  rétablie  dans 
les  pays  protestants;  de  nombreux 
sièges  épiscopaux  furent  créés;  il 
convoqua  le  Concile.œcuméniijue  du 
\  àtican  qui  après  de  longues  et  vives 
discussions  proclama  l'infaillibilité 
du  pape  (18  juillet  1870),  enfin  il  lutta 
contre  Victor-Emmanuel  et  Bismarck 
avec  une  énergie  et  une  intransi- 
geance rares,  remplissant  le  monde 
entier  de  ses  protestations  et  de  ses 
excommunications. 

PIERCE  (Franklin) (1804- 1869),  pré- 
sident des  Etats-Unis  de  l'Amérique 
du  Nord.  Député  de  Northampton 
à  la  Chambre  du  JNew-Hampshire 
(1829),  au  Congrès  (1833),  au  Sénat 
(1837),  il  prit  part  à  la  guerre  du 
Mexique  (1847),  fut  élu  président 
des  Etals  de  l'I'nion  par  les  démo- 
crates (1852- 1857)  et  eut  d'assez  graves 
dilTérends  avec  divers  Etats  au  sujet 
des  encouragements  ([u'il  accorda 
aux  flibustiers  et  à  son  application 
trop  absolue  de  la  doctrine  de  Mon-  ' 
roë. 

PIÉTRI  (Pierre-Marie)  (1810-1864). 
Avocat  à  Paris,  député  de  la  Corse 
à  la  Constituante  (1848),  il  siégea 
dans  les  rangs  du  parti  avancé,  sou- 
tint la  politique  de  l'Elysée,  fut  préfet 
de  l'Ariège,  du  Doubs  et  de  la  Haute- 
Garonne  (I8'i9-l851)  et  préfet  de  po- 
lice après  le  2  décembre  1851.  Il  entra 
au  Sénat  en  18.57. 

PIÉTRI  (Joachim) 
(1819-1884),  frère 
du  précédent.  Avo- 
cat en  Corse,  sous- 
préfet  et  préfet 
dans  plusieurs  dé- 
partements (1848- 
18(î6),  il  fut  préfet 
de  police  de  1866  à 
1870.  Au  4  septem- 
bre 1870,  il  s'enfuit  à  l'étranger,  et, 
en  1879,  les  électeurs  de  la  Corse 
rélurent  sénateur. 

PIl\ARD(Pierre-Ernest)  (1822).  Pro- 
cureur général  à  Douai  (1861),  con- 


Piéli-i  (Joachim). 


RIOGRAPIUE  l'OLlTlQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


61 


scillcr  d'Elal  (18(56),  son  zèle  bona- 
partiste le  lit  nommer  ministre  de  Tin- 
térieur  (1867-1868),  et  il  déploya  dans 
ce  poste  les  plus  grandes  rigueurs 
contre  la  presse,  contre  le  droit  de 
réunion  et  surtout  contre  les  mani- 
festations en  l'honneur  de  Baudin 
(2  décembre  I86s). 

PliVHEIRO-FERREIRA  (Sylvestre) 
(1769- 18 i7),  homme  politique  portu- 
gais. Professeur  de  philosophie  à 
Coïmbre,  il  fut  chargé  de  diverses 
missions  diplomatifjues  et  tint  le  por- 
tefeuille des  affaires  étrangères  de 
1821  à  1823. 

PISCATORY  (Théobald-Emile-Ar- 
camba!)  (1799-1870).  Député  de  Chi- 
non  (1832-1842),  minisire  plénipoten- 
tiaire en  Grèce  (18'i4),  il  contribua  à 
la  fondation  de  l'Ecole  fran(;aise 
d'.\fhénes,  entra  à  la  Chambre  des 
pairs  (l8-'i6),  fut  ambassadeur  à  Ma- 
drid (18'i7),  député  d'Indre-et-Loire 
à  la  Législative  (  1849)  et  ])rotesla 
contre  le  coup  d'Etal  du  2  décembre 
1S31. 

PITT(\\'illiam,  lord  CirATiiAM)(  1709- 
1806),  homme  d'Etat  anglais.  Avocat, 
membre  de  la  Chambre  des  com- 
munes (1781).  chancelier  de  l'Echi- 
quier (1782-1783).  premier  ministre 
(même  année),  il  gou- 
verna jusqu'en  1801 
avec  une  habileté  et 
une  activité  extraor- 
dinaires, dirigeant  ses 
efforts  sur  le  côté  fi- 
nancier, soudoya  l'Eu- 
rope contre  la  France 
et  fut  l'âme  de  trois 
coalitions.  La  Révolu- 
tion n'eut  pas  de  pire 
ennemi.  Remonté  au 
pouvoir  (  t80'i).  il  essaya  de  former  une 
quatrième  coalition  c|ue  la  victoire 
d'Austerlitz  rendit  impossible.  Habile 
administrateur,  dialecticien  serré,  ar- 
dent patriote,  il  se  montra  très  ab- 
solu <à  l'intérieur,  suspendit  F  n  ha- 
beas  corpus  ».  étouffa  l'opposition  à 
la  Chambre  des  communes,  et  bien 
qu'il  n'ait  pas  vu  le  succès  de  sa  po- 
litique, fut  un  des  grands  fondateurs 
de  la  puissance  britannique. 

PITT  (William)  (1773-1857).  (V. 
Amherst  [Comte].) 

PI  Y  MARGALL  (Francisco)  (1820), 
homme  d'Etat  espagnol.  Avocat  à 
Barcelone,  adepte  d'.\uguste  Comte, 
il  prit  part  à  l'insurrection  de   1866, 


Pitt  (William). 


se  réfugia  en  France  et  fut  élu  dé- 
puté de  Barcelone  après  la  chute 
d'Isabelle  II  (1868).  Ministre  de  l'in- 
rieur  (18/3),  pré.sident  de  la  Répu- 
blique fédérale,  il  déposa  le  pouvoir 
la  même  année  en  face  de  l'insurrec- 
tion fédéraliste  de  l'Est  et  du  Midi. 
Député  auxCortès.il  réclama  le  suf- 
frage universel,  l'autonomie  munici- 
pale et  autres  l'éformes  démocra- 
ticpies. 

PLAISAXCE  (Duc  de).  (V.  Lebrun.) 

PLAY  (Pierre-Guillaume-Frédéric 
Le)  (1806-18N2).  Ingénieur  des  mines, 
il  s'occupa  d'économie  sociale  et  po- 
litique; il  a  laissé  de  nombreux  ou- 
vrages et  fondé  une  école  impor- 
tante. (\  .  volume  Economie  poli- 
tique.) Organisateur  de  l'Exposition 
universelle  de  Paris  (1855),  conseiller 
d'Etat,  sénateur  de  l'Empire,  il  rentra 
dans  la  vie  privée  en  1870. 

POETZL(.loseph)(  1814-1881), homme 
polili(|ue  allemand.  Professeur  de 
droit  à  Munich,  députe  au  Congrès 
de  Fi-ancforl  (  18  iSi.  à  la  Chambre  ba- 
varoise (I8.")8),  il  devint  président  de 
celle  assemblée  (1867). 

POIXCARÉ  (Raymond)  (1860).  Avo- 
cat ;i  Paris,  député  de  la  Meuse(!887), 
réélu  en  1889  et  1893,  il  ne  s'inscrivit  ta 
aucun  groupe  et  fut  ministre  de  l'in- 
struction publique  dans  le  cabinet 
Dupuy  (  1893).  des  finances  (même  ca- 
binet) (  189'i).  puis  de  l'inslruction  pu- 
bli(]ue  et  des  cultes  dans  le  cabinet 
Ribot  (1895).  C'est  un  des  chefs  les 
plus  écoutés  du  parti  républicain  mo- 
déré. 

POLIGÎV.U;  (Armand-Jules-Marie- 
Iléraclius,  duc  de)(  1771-18'i7),  géné- 
ral français.  Il  émigraàla  Révolution, 
servit  dans  l'armée  de  (]ondé.  con- 
spira avec  Cadoudal  et  fut  condamné 
à  mort  (1804).  En- 
fermé dans  une 
maison  de  santé, 
il  en  sortit  en 
f814,  devint  aide 
decampducomle 
d'Artois,  maré- 
chal de  camp , 
député  (1815)  et 
pair  de  F'rance 
(1817). 

POLIGîVAC  (Ju- 
les-Auguste-Ar- 
mand-Marie, prince  de)  (1780-1874), 
frère  du  précédent.  Emigré  avec  sa 
famille,  il  fut  arrêté  lors  de  la  conspi- 


Polignac  (Prince  de). 


0-2 


fcnftaCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


ralion  de  Cadoudal  (ISOi),  condamné 
à  l'emprisonnement,  pénétra  dans  Pa- 
ris avec  les  alliés  (ISl  i)  et  arl)ora  le 
drapeau  blanc'.  Ca'éé  ])rince  romain 
par  le  pa|)e,  il  entra  à  la  Chambre  des 
pairs  (1816),  fut  un  des  chefs  des  ul- 
tras; ambassadeur  en  Autriche,  en 
Angleterre,  puis  ministre  des  affaires 
étrangères  et  président  du  conseil 
(1821)),  il  contresigna  les  ordonnances 
de  Juillet  dont  if  ne  sut  pas  prévoir 
les  conséquences,  s'enfuit  lors  de  la 
révolution,  lui  arrêté  et  condamné  à 
la  mort  civile  et  à  la  détention  perpé- 
tuelle. Prisonnier  à  Ham,  il  en  sor- 
tit en  1836. 

I»OLK(James-lvnox)(1795-18'i9).  pré- 
sident des  Etats-Unis.  Avocat,  député 
au  Congrès  (I82ô),  président  de  la 
Chambre  des  représentants,  gouver- 
neur du  Tennessee,  il  fut  élu  président 
de  l'Union  (  I8iô),  annexa  le  Texas,  le 
Nouveau-Mexi(iue  et  la  Californie. 

POMMEREIX  (François-René-.Iean 
de)  (17'j5-1823),  général  français  Of- 
ficierd'artillerie  sous  l'ancien  régime, 
il  servit  dans  les  armées  de  la  Répu- 
blique, parvint  au  grade  de  général 
de  division,  fut  préfet  sous  l'Empire, 
conseiller  d'Elat  et  directeurgénéral 
de  la  librairie.  Exilé  en  1815,  il  rentra 
en  F'rance  en  1819. 

PORCELET  (.Jean-\"ictor){1788-18C  7). 
Lieutenant  du  génie(  1812),  prisonnier 
des  Russes  pendant  la  retraite  de 
Moscou,  il  s'adonna,  pendant  sa  cap- 
tivité, aux  travaux  scientifiques,  sur- 
tout à  la  géométrie  et  à  la  mécanifiue, 
qui  onl  iliustré  son  nom.(\'.  volume 
BiOGRXPUiE  scuENTiFiQUE.)  Rentré  en 
France  en  18l4.il  professa  à  Metz,  à 
Paris,  fut  nommé  général  de  brigade 
(1848),  commandant  de  l'Ecole  poly- 
technique (I8'i8-I850)  et  représenta 
Metz  à  la  Constituante  (1848). 

PO\SO!VBY  (.lohn,  lord)  (  1770-18.35), 
diplomate  anglais.  Membre  de  la 
Chambre  des  lords,  il  vota  avec  les 
xvighs,  fut  chargé  de  missions  diplo- 
matifpies,  ambassadeur  à  Constantin 
nople  et  à  \  ienne. 

poîvtécoi;lai%T(  Louis-Gustave  Le 
Doui.CET,  comte  de)  (1764-1853),  con- 
ventionnel. Député  du  Calvados  à  la 
Convention,  il  vola  le  bannissement 
de  Louis  X\  I.  fut  mis  hors  la  loi 
après  le  31  mai,  rentra  à  la  Conven- 
tion en  1794,  fil  partie  du  conseil  des 
Cinfi-Ccnts,  devint  préfet  de  la  Dyle 
après  le    18  brumaire  et  sénateiar. 


Rallié  aux  Bourbons,  i!  entra  à  la 
Chambre  des  pairs  et  siégea  avec  les 
libéraux. 

PORLIER  (Don  Juan-Diaz)  (1775- 
1815),  général  espagnol.  Il  servit  dans 
la  guerre  d'indépendance  contre  la 
France,  devint  capitaine  g-énéral  des 
Asturies,  conspira  contre  Ferdi- 
nand VU  lors  de  la  restauration 
(IS14).  fut  jugé  devant  une  commis- 
sion militaire,  condamné  à  mort  et 
pendu. 

PORTAL(Pierre-Barlhélemy. baron) 
(I765-I8i5).  Armateur  à  Bordeaux, 
maître  des  requêtes  au  conseil  d'Etat 
(1811),  directeur  des  colonies  (1817), 
député  de  Tarn-et-Garonne  (1818),  mi- 
nistre de  la  marine  (même  année),  il 
fut  créé  pair  de  France  et  ministre 
d'i-:tat  (1821). 

PORTALIS  (Jean- Etienne- Marie) 
(  17  i6-l807).  Avocat  à  Aix,  arrêté  sous 
la  Terreur,  il  recouvra  la  liberté  après 
le  9  thermidor,  fit  partie  du  conseil 
des  Cinq-Cents  (1795);  proscrit  après 
le  18  fructidor,  il  revint  en  France  en 
1800,  devint  conseiller  d'Etat,  prit  un:^ 
part  prépondérante  cala  rédaction  du 
Code  civil  et  à  la  négociation  du  Con- 
cordat.et  fut  ministredes cuites,  puis 
de  l'intérieur  (1801).  Il  entra  à  l'Aca- 
démie française  en  1806.  . 

PORTALIS  (Joseph-Marie,  comte) 
(1778-ls.j8).  Il  suivit  la  carrière  diplo- 
matique, entra  dans  l'administration, 
fut  conseiller  d'Etat  (1806),  conseiller 
à  la  Cour  de  cassation  (1815),  pair  de 
France  (1819),  ministre  de  la  justice 
(1828),  des  affaires  étrangères  (1829), 
premier  président  à  la  Cour  de  cas- 
sation (même  année),  se  rallia  à  la 
monarchie  de  Juillet,  à  l'Empire,  et 
entra  au  Sénat  (1852). 

PORTALIS  (Auguste)  (1801-1855). 
Avocat  à  Paris,  conseiller  cà  la  Cour 
royale  de  Paris  (1831),  député  de 
Toulon,  ])uis  de  Meaux,  sous  la  mo- 
narchie de  Juillet,  il  fut  procureur 
général  (18'i8)  et  député  de  Seine-et- 
Marne  .à  la  Constituante  de  1848. 

PORTE  ( Jean-Roger-Amédée  de  La) 
(I8'i8).  Avocat  à  Paris,  auditeur  au 
Conseil  d'Etat  (1873),  il  fut  élu  député 
de  Niort  (1877)  et  siégea  à  la  gauche 
républicaine.  Réélu  en  1881  et  1885, 
il  devint  sous-secrètaire  d'Elat  aux 
colonies  (1886  et  1888),  échoua  aux 
élections- de  1889,  mais  fut  réélu  en 
1893. 

POSADA-IIERREtlA  (José  de)  (1815- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DL'  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


63 


Pothuau. 


ISR.")),  homme  poliliciiic  espnjïnol. 
l'rotcsseiii'  créconomio  politi(|iip  à 
Ovictlo.  (Jcnulé  aux  Cortès  (isîO),  il 
vota  avec  les  modérés,  devint  mi- 
nistre de  Tinlérieur  (1858).  ambassa- 
deur à  Rome  (1868),  président  des 
Cortès  (  1877)  et  chef  de  cabinet  (1883- 
188'i). 

I»  O  T  H  U  4  U  (  Louis-Pierre-Alexis) 
(I81Ô-1882),  amiral  français.  Entré 
dans  la  marine  en  1831,  il  fit  partie 
de  l'expédition 
contre  le  Maroc 
(18'i.")),  de  la 
f^uerre  de  Cri- 
mée, prit  part  à 
a  défense  de  Pa- 
ris (1870),  et  se 
si<innla  le  2".»  no- 
vembre à  l'affaire 
fle(^hoisy-!e-l>oi. 
Député  de  Paris 
(1871),  ministre 
de  la  marine 
(1871-1873),  il  entra  au  Sénat  (187.3) 
et  fut  minisire  de  la  marine  en  187') 
et  de  1877  à  1879,  puis  ambassadeur 
en  Anc:!:>lerre  (1879-1881)). 

POTOCK»  (Stanislas,  comte)  (17.57- 
1821),  homme  ]iolili(|ue  polonais.  Il 
prit  par!  à  la  guerre  d'indépendance 
de  son  pays,  servit  sous  Kosciuszko, 
fut  empi'ïsonné  à  Josejîhstadt,  et 
plus  tard  devint  sénateur,  président 
du  conseil  des  ministres,  tint  le  por- 
tefeuille des  cultes  et  de  l'instruction 
publique,  et  présida  le  Sénat  (1818). 
Ce  fut  un  protecteur  éclairé  des  let- 
tres, sciences  et  arts. 

POTTER  (Louis-Joseph-Antoine  de) 
(1780-1859),  historien  et  homme  poli- 
tique belge.  Il  débuta  dans  la  diplo- 
matie, fut  condamné  au  bannisse- 
ment à  la  suite  d'articles  contre  le 
gouvernement  hollandais,  fut  en  1830 
membre  du  gouvernement  provisoi;-e 
et  proposa  de  proclamer  la  Piépu- 
blique.  Un  des  chefs  du  parti  libéral, 
il  a  lais.sé  de  nombreuses  brochures 
et  des  ouvrages  historicpies. 

POUBELLe'^  (Eugène-René)  (1831). 
Docteur  en  droit,  professeur  de  droit 
dans  plusieurs  facultés,  il  fut  nommé 
préfet  de  la  Charente  (1871),  de  l'Isère 
et  de  la  Corse  (1872-1873),  du  Doubs 
(1878),  des  Bouches-du-Rhône  (1879), 
de  la  Seine  (1883-1896),  puis  ambas- 
sadeur à  Rome  auprès  du  Saint- 
Siège  (1896). 
POi'JOlLAT    (Jean -Joseph -Fran- 


çois)! 1800-1880).  Il  voyagea  en  Orient, 
écrivit  une  quantité  d'ouvrages  his- 
toriques, seul  ou  en  collaboi'alion 
avec  Michaut  (W  vol.  Biographie  lit- 
téraire), et  représenta  le  dèp.  des 
Bouches-du-Rhône  à  la  Constituante 
et  à  la  Législative  (1848-1851)  où  il 
siégea  à  droite. 

POIROLEUY  DE  BOISSERI\  (Jo- 
seph) (1851).  Avocat  à  Avignon,  il 
plaida  dans  divers  procès  politici  ues  e  t 
l'ut  élu  député  d".\vignon  pour  la  pre- 
mière fois  en  1889.  Réélu  en  1893.  il 
prit  part  à  de  nombreuses  discus- 
sions, fut  secrétaire  de  la  Chambre, 
membre  de  la  commission  du  budget 
et  de  la  commission  treiuiuéte  sur 
lesalfairesde  Panama.  Réélu  en  1898, 
il  est  encore  meml)re  de  la  commis- 
sion du  budget  (I89;t). 

POrVEK-OlKRTIER(Augustin-Tho- 
masl(l82()-Ks.>l).  Manufacturier,  mem- 
bre de  la  chambre  de  commerce  de 
Rouen,  député  de  la  Seine-Inférieure 
(18.57)  comme  camlidat  officiel  de 
l'Empire,  il  fut  réélu  en  1863  et  en 
1869  et  lit  de  l'opposition  au  régime 
impérial  en  se  faisant  le  champion 
du  protectionnisme.  Député  de  la 
Seine-Inférieure 
(1871),  ministre 
des  lin  a  ne  es 
(même  année),  il 
seconda  Jules 
Favre  dans  ses 
négociations  de 
paix  avec  l'.MIe- 
magne,  émit  un 
emprunt  de  deux 
milliards  et  de- 
mi, et  présenta 
aux  Chambres 
de  nouveaux  et  nombreux  impôts 
pour  équilibrer  le  budget.  Il  dut  don- 
ner sa  démission  à  la  suite  du  procès 
de  Janvier  de  la  Motte  qu'il  essaya 
de  justilier  (1872).  Envoyé  au  Sénat 
parle  département  de  la  Seine-Infé- 
rieure (1876),  il  siégea  au  centre 
droit,  vola  avec  les  monarchistes  et 
combattit  énergiquement  les  princi- 
pes du  libre  échange  dans  de  nom- 
breux meetings  tenus  dans  les  prin- 
cipales villes  de  France. 

POZZO  DI  BORGO  (Charles-André, 
comte  de)  (1764-1S'j2),  homme  poli- 
tique corse.  Avocat  à  Pise,  secré- 
taire de  Paoli,  député  de  la  Corse  à 
l'Assemblée  législative  (1791),  il  se 
mit,  par  haine   de  la  famille  Bona.- 


Poujei-Querlie 


64 


ENCYCLOPÉDIE  POl'ULAIIfl':  DU  VINCTIÈME  SIÈCLE 


parle,  au  service  des  Anî>lais,  puis 
de  différenls  gouvernements  ennemis 
de  la  France.  En  1813,  il  lui  appelé 
auprès  d'Alexandre  I"  qui  le  nom- 
ma ambassadeur  à  Paris  sous 
Louis  X\II1,  puis  ambassadeur  à 
Londres. 

PRADT  (Dominique  Dufolr,  abbé 
de)  (1759-1837).  Député  du  clergé  de 
Normandie  aux  Etals  généraux,  il 
soutint  la  cause  royale,  émigra  en 
1791,  revint  en  France  en  180!  et  fut 
aumônier  de  Napoléon  I",  évèque  de 
Poitiers,  archcvèciue  de  Matines,  am- 
bassadeur à  Varsovie  (1812),  se 
brouilla  avec  l'empereur  et  intrigua 
en  laveur  des  Bourbons.  Dépossédé 
de  son  archevêché,  il  fut  élu  député 
du  Puy-de-Dôme  (1827)  et  laissa  de 
nombreux  écrits  politiques. 

PUASLIIV  (Duc  de).  (V.  CnoisEUL- 
Praslin.) 

PKÉCY  (Louis-François  Piîrrin, 
comte  de)  (I7'i2-1820),  général  fran- 
çais. Il  servit  dans  la  guerre  de  Sept 
ans,  défendit  Louis  X\  l  dans  les 
rangs  des  Suisses  le  10  août  1792, 
soutint  à  Lyon  un  siège  de  deux 
mois  contre  les  troupes  de  la  Con- 
vention (1793)  et  put  s'enfuir  h  l'étran- 
ger après  la  prise  de  la  ville.  Agent 
cliplomalique  des  Bourbons,  il  com- 
manda la  garde  nationale  à  Lyon 
lors  de  la  Restauration. 

PRESSEI\SÉ  (Edmond  Dehault  de) 
(182'i-1891).  Pasteur  protestant  à  Pa- 
ris, prédicateur  et  écrivain  de  talent, 
il  fut  élu  député  de  la  Seine  (IH71). 
siégea  parmi  les  républicains,  échoua 
aux  élections  de  1876  et  entra  au 
Sénat  comme  membre  inamovible 
(1883).  —  Son  m?.,  Francis,  Journaliste, 
collabora  au  Temps,  puis  à  VAurore 
et  fut  un  actif  partisan  de  la  revision 
du  procès   Dreyfus. 

PRÉVAL  (Claude- Antoine,  vicomte 
de)  (1772-1853),  général  français.  Il 
servit  dans  les  guerres  de  la  Révo- 
lution cl  de  l'Empire,  fut  maître  des 
ref|uètes  au  conseil  d'Etat,  seconda 
Gouvion-Saint-Cyr  sous  la  Restaura- 
tion, dans  ses  réformes  militaires, 
entra  à  la  Chambre  des  pairs  (1837) 
et  au  Sénat  (1852). 

PRIM  (Don  .Iuan)(1814-1870),maré- 
chal  espagnol.  Compromis  clans  le 
soulèvement  de  Saragosse  contre 
Espartero  (18'i2),  il  se  réfugia  en 
France,  fut  élu  député  aux  Cortès 
(18'i3),  contribua  à  la  chute  d'Espar- 


tero  et  fut  nommé  gouverneur  de 
Madrid.  En  lutte  avec  Narvaez,  il 
fut  impliqué  dans  une  conspiration 
et  condamné  à  la  prison;  réélu  aux 
Cortès  (1854),  capitaine  général  de 
Grenade,  il  soutint  le 
cabinet  O'Donnell,  prit 
part  à  l'expédition  du 
Maroc  (1858-1860),  à 
celle  du  Mexique  (1861- 
1862),  et  se  joignit  à  Ser- 
rano  et  à  l'amiral  To- 
pcte  pour  renverser  Isa- 
belle (1868).  Devenu  en 
1869  le  véritable  chef 
du  pouvoir,  il  offrit  la  prim. 
couronne  au  fils  du  roi 
de  Portugal,  au  duc  de  Gènes,  au 
prince  Léopoldde  Hohenzollern-Sig- 
maringen,  frère  du  roi  de  Rouma- 
nie, dont  la  candidature  devint  l'oc- 
casion de  la  guerre  entre  la  France 
et  l'Allemagne.  Il  fit  élire  par  les 
Cortès  le  duc  d'Aoste  ;  quand  celui-ci 
arriva,  Prim  venait  d'être  assassiné 
(27déc.  1870). 

PRISSE  (Albert-Joseph-Florent,  ba- 
ron) (1788-1856),  général  belge.  Il  ser- 
vit en  France  dans  les  dernières  an- 
nées de  l'Empire,  puis  dans  l'armée 
des  Pays-Bas,  |)articipa  à  la  révolu- 
tion belge  de  1830  et' devint  aide  de 
camp  de  Léopold  b'.  Gouverneur 
militaire  de  la  province  d'Anvers,  mi- 
nistre de  la  guerre  (1845),  il  améliora 
le  service  sanitaire  et  celui  de  l'état- 
major. 

PROtDHOlV  (Pierre-Joseph)  (1809- 
1865).  Il  écrivildcnombreuxouvrages 
d'économie  politi- 
que, des  brochures 
socialistes,  fonda 
plusieurs  journaux 
et  fut  élu  député 
de  la  Seine  h  la 
Constituante  (1848). 
Il  y  pi'oposa  notam- 
ment l'impôt  sur  le 
revenu,  créa  une 
Banque  du  peuple 
(!8'i9)  et  fut  con- 
damné à  trois  ans 
pour  délit  de  presse.  Proudhon. 

Sorti   de  prison  en 
1852,  il  publia  encore  plusieurs  ou- 
vrages politiques,  dont  un  en   1858 
l'obligea  de  se  réfugier  en  Belgique. 
(V.  volume  Soci\lisme.) 

PROLST  (Antonin)  (1832).  Journa- 
liste républicam  sous  l'Empire,  dé- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIEME  SIECLE 


65 


puté  de  Niort  (1876),  réélu  en  1877 
(avec  les  363),  il  s'occupa  de  beaux- 
arts,  fut  réélu  en  1881  et  devint  mi- 
nistre des  arts  dans  le  cabinet  Gam- 
betta  (1881-1882).  Réélu  en  1885  et 
i88y,  poursuivi  pour  l'affaire  du  Pa- 
nama, il  fut  acquitté  par  la  cour  d'as- 
sises (1893). 

Pl'ECH  (Louis)  (1852).  Avocat  à  la 
cour  d'appel  de  Paris,  il  fut  élu  con- 
seiller municipal  à  Paris  en  1893, 
nuis  député  du  II 1"  arr.  en  1898. 
M.  Puech,  qui  s'était  spécialisé  au 
Conseil  municipal  dans  l'élude  des 
grandes    questions    administratives 


(locomotion,  éclairage,  enseigne- 
ment), est  inscrit  à  la  Chambre  au 
groupe  radical  socialiste. 

PYAT  (Félix)  (1810-1889).  Auteur 
dramatique  et  journaliste,  il  fit  de 
l'opposition  violente  h  la  monarchie 
de  .Juillet,  représenta  le  département 
du  Cher  après  la  révolution  de  1848 
et  quitta  la  France  après  les  affaires 
de  juin  1849.  Membre  de  la  Com- 
mune de  1871,  il  s'enfuit  en  Angle- 
terre, revint  à  l'amnislie  de  1881  et 
fut  élu  député  de  Marseille  (1885). — 
Pour  ses  œuvres  dramatiques,  V. 
volume  Biographie  littéraire. 


Q 


Ql.VTREMÈREDEOll^t;Y(Antoine- 

Chrysoslome)  (175.5- 18'i9),  archéo- 
logue français.  Député  de  Paris  à 
l'Assemblée  législative  (1791),  il  se 
montra  très  modéré,  fut  emprisonné 
sous  la  Terreur,  entra  au  conseil  des 
Cinq-Cents  (17;t7)  et  au  Conseil  mu- 
nicipal de  Paris  sous  l'Empire.  In- 
tendant des  arts  et  monuments  en 
181.5,  il  a  laissé  de  nombrouxouvrages 
sur  l'art  antique  et  moderne.  (V.  vol. 
Biographie  artistique.) 

QIES^  VYDE  BEAtKEPllRE  (Jules) 
(1S38).  Procureur 
mipérial  à  Ma- 
mers  (1867),  avo- 
cat général  à  Pa- 
ris (  1883),  puis 
procureur  géné- 
ral (1889),  il  fut 
en  cette  qualité 
commissaire  près 
le  Sénat  constitué 
en  haute  cour  de 
justice  pour  juger 
le  général  Bou- 
langer, Henri  Ro- 
chefort  et  le  comte  Dillon.  Démis- 
sionnaire à  la  suite  des  affaires  de 
Panama  (1892),  il  fut  nommé  prési- 

BioGR\pniE  politique  du  xix"  s.  — 


Quesnay 
de  Beaurepaire. 


dent  de  chambre  à  h\  Cour  de  cassa 
lion.  Lors  de  la  revision  du  procès 
Dreyfus,  il  démissionna  el  écrivit 
dans  l'Echo  de  Paris  de  violents  arti- 
cles contre  les  partisans  de  Dreyfus. 
Ol'IÎVET  (Fdgar)  (1803-1875).  Il  dé- 
buta tout  jeune  dans  les  lettres,  fut 
nommé  proi'esseur  de  langue  et  de 
littérature  de  l'Furope  méridionale 
au  Collège  de  France  (lHi2),  sus- 
pendu par  le  gouvernement  après 
!a  publication  de  son  ouvrage  sur  les 
Jésuites  (1846),  entra  à  la  Chambre 
comme  député  de  Bourg  (1847)  et 
siégea  dans  les  rangs  de  l'opposi- 
tion. Réélu  à  la  ConsUluante  et  à  la 
Législative  (1848-1851),  il  reprit  ses 
cours  au  Collège  de  France,  fut  ex- 
pulsé lors  du  coup  d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851  et  se  retira  en  Suisse. 
Ses  convictions  républicaines  ne  fai- 
blirent pas  un  instant  et  il  fut  un 
des  chefs  intellectuels  et  des  maî- 
tres les  plus  respectés  de  la  jeunesse 
opposée  à  l'Empire.  En  1870,  il  vint 
à  Paris,  fut  élu  député  de  l'Ain  en 
187!  et  mourut  en  1875,  laissant  de 
nombreux  ouvrages  de  littérature, 
d'histoire  el  de  philosophie.  (V.  vol- 
Biographie  littéraire.) 

5 


66 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME   SIÈCLE 


OUIIVETTE  DE  R0CHEM01VT  (Nico- 
las-Marie,  baron)  (1762-1821),  con- 
ventionnel. Député  de  l'Aisne  à  l'As- 
semblée lé<>,islative  et  à  la  Con- 
vention, il  vota  la  mort  de  Louis  XVI, 
fut  envoyé  en  mission  à  l'armée  du 
Nord  et  livré  aux  Autrichiens  par 
Dumouriez.  Echangé  en  1795  contre 
la  fille  de  Louis  XVI,  il  entra  au  con- 
seil des  Cinq-Cents  (1796),  fut  minis- 
tre de  la  guerre  (1799),  préfet  de  la 
Somme    (1800),    conseiller    d'P^tat, 


pair  de  France  pendant  les  Cent- 
Jours  et  exilé  comme  régicide  en 
1816. 

QLIÎVETTE  DE  ROCHEMOIVT  (Théo- 
dore-Martin, baron)(  1802-1881),  homme 
politique  français,  (ils  du  précédent. 
Maire  de  Soissons  (1832),  député  de 
Vervins  (  1835-1 848),  il  siégea  à  gauche, 
fut  réélu  à  la  Constituante  (1S48)j 
nommé  ministre  plénipotentiaire  en 
Belgique  (1849-1851),  et  conseiller 
d'Etat  (1854). 


R 


RADET (Etienne,  baron)  (1762-1825), 
général  français.  Chargé  par  Napo- 
léon I"  d'enlever  Pie  "\  11  (1809)  et 
de  conduire  à  Cette  le  duc  d'Angou- 
léme  prisonnier  (1815),  il  fut  grand 
prévôt  de  l'armée  pendant  les  Cent- 
Jours  et  condamné  à  la  détention 
lors  de  la  2°  Restauration.  On  le 
libéra  en  1818. 

RADOWITZ  (Joseph  de)  (1797-1853), 
général  prussien.  Chef  de  Tétat-major 
de  l'artillerie  (1830),  ministre  près  de 
certaines  cours  allemandes,  il  s'as- 
socia à  la  politique  romantique  et 
mystique  de  F'rédéric-Guillaume  I\', 
devint  général,  député  au  Parlement 
de  Francfort  où  il  siégea  à  droite; 
chargé  de  la  direction  des  affaires 
d'Allemagne  par  P'rédéric-Guil- 
laume  IV,  puis  ministre  des  affaires 
étrangères  (1850),  il  présida  aux  ten- 
tatives d'union  qui  faillirent  amener 
la  guerre  entre  la  Prusse  et  l'Au- 
triche, et  se  retira  quand  la  politique 
pacifique  de  Manleuffel  l'emporta 
(nov.  1850). 

RAGUSE  (Duc  de).  (V.    Marmont.) 

RAMBAL'D  (AlIVed-Nicolas)  (1842), 
Professeur  d'histoire  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Paris  (1883),  sénateur 
du  Doubs  (1895),  ministre  de  l'in- 
struction publique  dans  le  cabinet 
Méline  (1896-1898),  il  a  écrit  de  nom- 
breux ouvrages  historiques; 


RAM  BL  TE  AL  (Claude-Philibert 
Barthelot,  comte  de)  (1781-1869). 
Préfet  du  Simplon(18l  1),  de  la  Loire 
(1814),  déj)uté  de  Saône-et-Loire  pen- 
dant les  Cent-Jours,  puis  de  Màcon 
(1827),  il  siégea  dans  les  rangs  de 
l'opposition  libérale.  Préfet  de  la 
Seine  de  1833  à  1848,  pair  de  France 
(1835),  il  embellit  Paris  et  fit  élever 
les  urinoirs  en  colonne  qui  por- 
"tent  son  nom. 

RAMEL  (Jean-Pierre)  (1770-1815), 
général  français.  Il  prit  part  aux  cam- 
pagnes de  la  Révolution,  fut  envoyé 
en  Guyanecomme  royaliste  le  18  fruc- 
tidor, s'évada  et  reprit  du  service 
sous  l'Empire.  Il  fut  assassiné  par 
les  (1  Verdets  »  qu'il  voulait  désarmer 
(1815). 

RAMOIV  CABRERA.  (V.  Cabrera) 

RAMPOLLA  (Mariano)(l843),  prélat 
romain.  Nonce  à  Madrid  (1882),  ad- 
ministrateur des  biens  du  Saint-Siège 
(1887),  il  eut  beaucoup  d'influence 
auprès  de  Léon  XIII. 

RAMPOiV  (Joachim-Achille,  comte) 
(1806-1883).  DéputéderArdèche(1836- 
1848),  puis  en  1871,  il  siégea  au  centre 
gauche,  entra  au  Sénat  (1876)  et  en 
devint  vice-président. 

RAMSAY.  (V.  Dalhousie  [Lord].) 

RAINAVALO  MA]%'ÎAKA  III  (1862), 
reine  de  Madagascar.  Appelée  au 
trône  en  1883,  elle   se  maria  avec  le 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


67 


premier  ministre  Ranilaiarivony  et 
eut  de  fréquents  démêlés  avec  la 
France  à  la  suite  de  vexations  et  de 
violences  exercées  contre  nos  natio- 
naux. L'expédition  de  1895,  com- 
mandée par  le  général  Duchesne, 
triompha  de  sa  résistance.  Pour 
mettre  (in  à  ses  intrigues  et  aux 
soulèvements  partiels  qu'elle  encou- 
rageait, le  général  Galliéni  l'exila  à 
la  Réunion  en  1897  et  le  gouverne- 
ment français  lui  alloua  une  pension 
de  25,000  fr. 

RANC  (Arthur)  (1831).  Déporté  à 
Lambèze  après  le  complot  de  l'O- 
péra-Comique  (18.53),  il  s'évada,  col- 
labora à  divers  journaux  opposés  à 
l'Empire  et  fut  nommé  maire  du 
iX"  arr.  de  Paris  après  le  'i  septem- 
bre 1870.  Nommé  par  Ciambetta  (à 
Bordeaux  )direc- 
teur  de  la  Sû- 
reté générale,  il 
fut  élu  député  de 
la  Seine  (1871), 
membre  de  la 
Commune  de  Pa- 
ris (2f3  mars)  et 
se  r e  t  i  I- a  de 
cette  assemblée 
(G  avi'il).  Conseil- 
ler municipal  de 
Paris  (3()Juillet), 
déi:)ulédu  Hhone 
(1873),  il  partit  pour  la  Belgi(|ue  quel- 
(|ue  lemps  avant  sa  condamnation  à 
mort  prononcée  par  le  3<^  conseil  de 
guerre,  fut  amnistié  en  1879  et  élu 
député  de  Paris  en  18<s|.  Il  échoua 
aux  élections  de  188.5  et  entra  au  Sé- 
nat (1891),  où  il  est  un  des  chefs  du 
parti  radical.—  Outre  sa  collabora- 
tion à  de  nombreux  Journaux,  il  a 
écrit  plusieurs  ouvrages,  entre  au- 
tres le  Roman  d'une  conspira/ion. 

UAIVCÉ  (Alexandre-Nicolas  Polan- 
oiE  de)  (1796-1880),  homme  politique 
français.  Il  lit  les  dernières  campa- 
gnes de  l'Empire,  fut  député  en  1830, 
devint  aide  de  camp  du  général 
Clauselen  Algérie,  et  député  de  celte 
colonie  à  la  Constituante  (1848)  et  à 
la  Législative  (1849). 
RANDOLPH  (Lord).  (V.  Churchill.) 
RAKDOiV  (Jac(iues-Louis-César- 
Alexandre,  comte)  (  1795-1871),  maré- 
chal de  France.  Il  fit  les  campagnes 
de  la  lin  de  l'Empire,  servit  en  Al- 
gérie, fut  ministre  de  la  guerre(  1851), 
gouverneur  général  de  FAlgérie,  se-   | 


Ranc  (Arthur). 


Haspail. 


nateur  (1852),  maréchal  de  France, 
(1856)  et  de  nouveau  ministre  de  la 
guerre  (1859-1866);  il  présida  les  com- 
missions d'enquête  sur  la  capitula- 
tion de  Sedan  et  de  Metz  et  a  laissé 
des  Mémoires. 

RASPAIL  (Francois-\'incent)  (1794- 
1878).  Combattant  de  Juillet  et  blessé 
sur  les  barricades,  il  refusa  tous  les 
postes  qu'on  lui  offrait  et  prit  une 
part  active  aux  mouvements  qui  agi- 
tèrent le  règne  de  Louis-Philippe;  chef 
de  la  société  des  Amis  du  peu|)le. 
dii'ecteur  du  journal  le 
Ré  formateur. i\  subit  de 
nombreuses  condam- 
nations. Ses  travaux 
scient ifi(|ues,  ses  ou- 
vrages de  médecine 
populaire,  sa  lutte  avec 
le  chimiste  Orfila  à 
propos  du  procès  de 
Mme  Lafarge  lui 
avaient  acquis  une  ex- 
traordinaire notoriété. 
11  proclama  le  premier  la  République 
à  l'Ilotel  de  Mlle  (février  1848),  se 
mêla  à  l'affaire  du  15  mai  et  fut  con- 
damné à  cinq  ans  de  prison.  Après 
sa  peine,  il  partit  pour  la  Belgique, 
revint  en  France  en  1869,  fut  élu  dé- 
puté du  Rhône  (même  année),  de 
ISIarseille  (1876)  et  présida  l'Assem- 
blée comme  doyen  d'âge.  —  Pour  ses 
travaux  scienlifi(|ues,\'.  volume  Bio- 
GHAF;rn-j   scikntifiquk. 

RATTAZZI  (Lrbain)  (1808-1873), 
homme  d'Elat  italien.  Avocat  à  Tu- 
rin, député  d'Alexandrie  (1848),  mi- 
nistre de  lintérieur,  puis  de  grâce 
et  de  justice,  dans  le  cabinet  Gio- 
berli,  et  président  du  conseil,  il  quitta 
le  pouvoir  après  l'abdication  de 
Charles-Albert.  Président  de  la 
Chambre  (1852),  ministre  sous  Ca- 
vour  (1854-1857),  chef  du  cabinet  à 
plusieurs  reprises,  il  prit  une  part 
très  active  à  la  formation  du  nouveau 
royaume  d'Italie  (1859-1860),  mais  il 
devint  impopulaire  par  son  attitude 
en  faveur  du  gouvernement  ponti- 
fical et  contre  les  garibaldiens.  Il 
s'était  marié  avec  une  princesse  de 
la  famille  Bonaparte. 

RATTAZZI  (Marie)  (1835),  fille 
de  l'Irlandais  Thomas  Wyse  et  de 
Lœtitia  Bonaparte,  fille  de  Lucien 
Bonaparte,  le  frère  de  Napoléon  I". 
Elle  avait  épousé  en  premières  noces 
l'Alsacien  Frédéric  Solms  (18.50)   et 


68 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


lîaynal. 


se  maria  en  1862  avec  le  niitiislre  ita- 
lien Rallazzi.  Elle  a  écrit  divers  ou- 
vrages politiques  et  littéraires. 

RAVEZ  (Simon)  (1770-1849),  homme 
politique  français.  Avocat  à  Bor- 
deaux, dèpulé  de  la  Gironde  (1816), 
il  siéjifea  parmi  les  ullraroyalistes, 
présida  la  Chambre  de  181'J  à  1827 
et  prononça  l'exclusion  de  Manuel 
(1823).  Premier  président  de  la  cour 
de  Bordeaux,  pair  de  France  (1829), 
il  fut  encore  dépulé  à  la  Législative 
(1849). 

RAYi\AL  (David)  (1840).  Député  de 
Bordeaux  (1879),  il  siégea  à  la  gau- 
che républicaine,  de- 
vint sous-secrétaire 
d'Etat  aux  travaux 
publics  (1880),  minis- 
tre des  travaux  pu- 
i)lics  dans  le  cabinet 
Ga  m  bel  ta  (1881- 
1882),  dans  le  cabi- 
net Ferry  (1883-188Ô) 
et  signa  les  «  fameu- 
ses »  conventions  de 
l'Etat  avec  les  gran- 
des compagnies  de  chemins  de  fer. 
Dans  le  cabinet  Casimir-Pcrier(1893), 
il  fut  ministre  de  l'intérieur. 

R.iViVEVAL  (François-Maximiliea 
Gérard,  comte  de)  (1778-1836).  Après 
avoir  rempli  quelques  missions  di- 
plomatiques, il  fut  sous-secrétaire 
d'Etat  aux  affaires  étrangères  (1820), 
ambassadeur  à  Berlin,^  Vienne  et 
Madrid,  et  entra  à  la  Chambre  des 
pairs. 

RAA'IVEVAL  (Alphonse  Gkrard, 
comte  de)  (18 13-18.38),  diplomate  fran- 
çais, fils  du  précédent.  Ministre  plé- 
nipolenliairc  à  Naples  (1848),  il  ac- 
compagna Pie  I.X  à  Rome  lors  du 
retour  de  Gaéte,  devint  ambassa- 
deur près  le  Saint-Siège  (18.31),  puis 
à  Pétersbourg  (18.37). 

RAYIVOl'AR»  (François-Just-Marie) 
(1761- 183()).  Avocat  au  parlement 
d'Aix,  député  suppléant  à  l'Assem- 
blée législative  (1791),  il  fut  empri- 
sonné sous  la  Terreur  et  remis  en 
liberté  après  le  9  thermidor.  Député 
du  Var  au  Corps  législatif  (  1806-1814), 
il  entra  à  r.\cadémie  française  (1807) 
et  a  laissé  des  tragédies,  des  travaux 
de  philologie,  des  poésies. 

RECHBERG  (Jean-Bernard,  comte 
de)  (1806),  remplit  diverses  fonc- 
tions diplomatiques  et  fut  nommé 
en  185.3  représentant    de  r.\utriche 


auprès  de  la  Diète  fédérale  de  Franc- 
fort ;  pendant  la  guerre  de  Crimée, 
son  rôle  fut  fort  important  et  il  eut 
un  redoutable  adversaire  dans  Bis- 
marck. Appelé  au  ministère  des  af- 
faires étrangères  en  1859,  il  combat- 
tit les  projets  ambitieux  de  Schmer- 
ling,  se  laissa  entraîner  dans  la 
guerre  contre  le  Danemark  et  fut 
obligé  de  se  retirer  (oct.  1864)  quand 
les  rapports  avec  la  Prusse  commen- 
cèrent "à  se  tendre. 

RECLUS  (Jacques- Eli.sée)  (1830), 
géographe  français.  Condamné  à  la 
déportation  simple  pour  participa- 
tion à  la  Commune  (1871).  sa  peine 
fut  commuée  en  celle  du  bannisse- 
ment. Depuis,  à  Clarens  (Suisse)  et 
à  Paris,  il  a  affirmé,  avec  Kropot- 
kine,  ses  principes  anarchistes.  — 
V.  volume  Biographie  littéraire  et 
volume  Socialisme,  au  mot  Anarchie. 

RÉCIIID  PACHA  (Mustapha-Méhé- 
met)  (1802-1858),  homme  d'Etat  otto- 
man. 11  entra  dans  la  carrière  diplo- 
matique, lu!;  nommé  pacha  (I83i), 
ambassadeur  en  France,  en  Angle- 
terre, ministre  des  affaires  étran- 
gères (1837-1838  et  1839-1841),  lit 
d'heureuses  réformes,  devint  gou- 
verneur d'Andrinople  (1843),  amlias- 
sadeur  à  Paris,  ministre  des  affaires 
étrangères  (1845),  grand  vizir  et  pré- 
sident du  conseil  (1856-1852  et  1853- 
•1858). 

RECIJRT  (Adrien-Barnabe- Athana- 
se)  (1797-1861).  Médecin  à  Paris,  il 
se  mêla  aux  agitations  politiques  du 
règne  de  Louis-Philippe,  fut  adjoint 
au  maire  de  Paris  (1848),  député  de 
la  Seine  à  la  Constituante  et  minis- 
tre de  l'intérieur  sous  le  gouverne- 
ment provisoire.  Il  ftit  aussi  préfet 
de  la  Seine  (même  année). 

REGGIO  (Duc  de).  (V.  Oudinot.) 

REG\AID  DE  SAIIVT-ÎEAIV-D'AIV- 
GÉLY  (Michel- Louis-Etienne,  comte) 
(1762-1819),  homme  politique  français. 
Dé|)uté  de  l'Aunis  aux  Etats  géné- 
raux, il  seliaà  Bonaparte  qu'il  soutint 
au  18  brumaire,  devint  conseiller 
d'Etat,  procureur  général  près  la 
haute  cour  impériale  (1804),  député  de 
la  Charente-Inférieure  pendant  les 
Cent-Jours,  et  fut  exilé  en  1816. 

REGIVAID  DE  SAIIVT-JEAIV-D'AIV- 
GÉLY(Auguste-Michel-Marie-E  tienne, 
comte)  (1794-1870),  maréchal  de 
France.  Il  servit  dans  les  dernières 
guerres  de  l'Empire,    combattit    en 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


69 


Grèce  pour  la  cause  de  l'indépen- 
dance, fit  la  campagne  de  Belgique 
(1831),  représenta  la  Charente-^lnte- 
rieure  à  la  Constituante  et  à  la  Lé- 
gislative (1848-1851),  l'ut  ministre  de 
la  guerre  (1851).  sénateur  (1852)  et 
maréchal  de  France  le  lendemain  de 
la  bataille  de  Magenta  (1859). 

REICHSTADT  (Duc  de).  (V.  Aapo- 
LÉON  II.) 

REILLE  ( Honorè-Charles-Michel- 
Joseph,  comte)  (1775-1860).  maréchal 
de  France.  Il  fit  les  camjjagnes  de 
la  Révolution  et  de  l'empire,  se  dis- 
tingua à  Lodi,  à  Zurich,  en  Espagne 
et  en  Portugal,  à  W  aterloo.  Pair  de 
France  (1819),  gentilhomme  de  la 
chambre  du  roi  (1820),  président  du 
comité  supérieur  de  rinlanlerie  (1836), 
maréchal  de  F'rance  (18'i7),  il  entra 
au  Sénat  en  18.52. 

KEILLE  (Ciuslave-Charlcs-Prosper, 
vicomte)  (1818-1895),  homme  polilique 
ri"an(;ais.  Capitaine  de  iVégalocn  18.5:?, 
il  donna  sa  démission  et  l'ut  élu  dé- 
puté d'Eure-et-Loir  comme  candidat 
ol'dcicl  cl  réélu  en  1867,  1863  et  1869. 
REILLE  (Hené-Charies- François, 
baron)  (  183.5-1898).  Candidat  oHiciel,  il 
fut  élu  déi)utéduTarn(  1869),  prit  part 
aux  opérations  du  siège  de  Paris  en 
qualité  de  colonel,  représenta  l'ar- 
rondissement de  Castres  au  Palais- 
Bourbon  (1876)  et  siégea  au  groupe 
de  l'Appel  au  peuple.  Sous-secrélaire 
d'Etat  à  l'intérieur  pendant  le  Soize- 
Mai.  il  seconda  M.  de  l'ourlou  dans 
sa  politique  de  réaction,  l'ut  réélu 
en  1877  (mais  invalidé),  en  1879  et 
■usqu'à  sa  mort.  11  fit  éclater  la 
grève  de  Carmaux  par  le  renvoi  de 
M.  Calvignac,  un  des  ouvriers  de 
la  mine,  deve- 
nu maire  de 
Carmaux. 

REI1VACH  (Jo- 
seph) (  1856), 
homme  politi- 
c|ue  et  publi- 
ciste  français. 
Collaborateur 
à  la  République 
française,  très 
lié  avec  Gam- 
betla,  il  devint, 
sous  le  «  grand 
ministère  »,  secrétaire  de  la  prési- 
dence du  conseil,  se  montra  un  des 
plus  ardents  adversaires  du  boulan- 
gisme  et  l'ut  élu  député  de  Digne  en 


Reinach. 


1889  et  1893.  Il  n'a  pas  été  réélu  en 
1898.  M.  Reinach  a  été  l'un  des  par- 
tisans les  plus  actifs  de  la  revision  du 
procès  Dreyfus. 

RElNil.iRD  (Charles-Frédéric, 
comte)  (1761-1838),  d'origine  alle- 
mande. Chef  de  division  aux  affaires 
étrangères  (1794),  ministre  plénipo- 
tentiaire, il  dirigea  la  chancellerie  du 
ministère  des  affaires  étrangères 
pendant  la  1'°  Restauration,  fut  mi- 
nistre de  France  près  la  Diète  ger- 
mani(|ue  (1815-1829).  Il  entra  à  la 
Chambre  des  pairs  après  la  révolu- 
lion  de  Juillet  et  représenta  la  France 
à  Dresde. 

RÉMlS.\T(Charles-François-Marie, 
comle  de)  (1797-1875).  Très  lié  avec 
\  ictor  Cousin,  Royer-Collard  et 
Thiers,  il  collabora  au  6'/o6e,  organe 
des  Jeunes  libéraux,  représenta  la 
Maute-Garonne  à  la  Chambre  des 
députés  après  la  révolulion  de  Juil- 
let, devint  ministre  de  l'intéi'ieur 
dans  le  cabinet  Thiers  (1840),  fut 
réélu  à  la  Constituante  (1848)  et  sou- 
tint le  général  Cavaignac.  Banni 
après  le  coup  d'Etat  du  2  décembre 
1851,  il  s'occupa  d'études  histo- 
riques et  philosophiciues  pendant 
la  durée  de  l'Empire,  et  reçut  de 
Thiers  !e  ministère  des  affaires 
étrangères  (1871).  Ayant  échoué  aux 
élections  à  Paris  contre  Barodet.  il 
dut  démissionner  (1873)  en  même 
temps  (|ue  Thiers,  cl  fut  élu  député 
de  la  Haute-Garonne.  Il  siégea  dans 
les  rangs  du  parti  libéral  et  fut  un 
des  préparateurs  de  la  constitution 
de  1875.  —  Membre  de  l'Académie 
française  (1846),  il  a  laissé  des  œu- 
vres importantes.  (\'.  volume  BiOGRv- 

THIK  LITTÉRAIRE.) 

REKAULT  (Pierre-Ilippclyte-Pu- 
blius)  (1807-1870),  général  français. 
Il  servit  en  Algérie,  appuya  Louis- 
Napoléon  au  coup  d'Etat  clu  2  déc. 
1851,  fut  gouverneur  intérimaire  de 
rAlgèrie,  sénateur  (1860)  et  fui  blessé 
mortellement  dans  une  sortie  pendant 
le  siège  de  Paris  (1870). 

RENALLT  (Léon-Charles)  (1839). 
Avocat  à  Paris,  préfet  du  Loiret 
(1871),  préfet  de  police  (1871-1876),  dé- 
puté de  Corbeil  (1876),  il  fit  partie  des 
363  et  fut  réélu  en  1877.  Député  de 
Grasse  (1882),  sénateur  des  Alpes- 
Maritimes  (1885),  poursuivi  pour  l'af- 
faire du  Panama,  il  bénéficia  d'un 
arrêt  de  non-lieu. 


70 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


RENOl'ARD  (Auguste -Charles) 
(1794-1878),  magistrat  français.  Il 
plaida  de  nombreux  procès  politiques 
sous  la  Restauration,  devint,  après 
1830,  conseiller  d'Etat,  conseiller  à 
la  Cour  de  cassation  (1837),  pair  de 
France  (18'i6),  requit,  comme  procu- 
reur général  près  la  Cour  de  cassa- 
tion, la  déchéance  et  l'arrestation  du 
prince  Louis-Napoléon  lors  du  coup 
d'Etat  du  2  déc.  1851,  et  fut  élu  sé- 
nateur inamovible  (1877). 

RÉVILLOW  (Antoine,  dit  Tony) (1832- 
1898).  Chroniqueur  dans  différents 
journaux,  conférencier  littéraire  et 
romancier,  il  fut  élu  conseiller  mu- 
nicipal de  Paris  (1881),  député  du 
XX"  arr.  (même  année)  et  vota  avec 
l'extrême  gauche.  Réélu  en  1885  et 
1889,  il  échoua  en  1893. 

REYIVAl'D  (Jean)  (1806-1863).  Ingé- 
nieur des  mines,  il  s'affilia  au  saint- 
simonisme,  fut  député  de  la  Moselle 
à  la  Constituante  et  siégea  à  la 
gauche  modérée.  —Il  a  laissé  quel- 
ques ouvrages  de  philosophie  plutôt 
mvstique. 

RIANCCY  (Henri-Léon  Camus  \t  de) 
(1816-1870).  Ecrivain  catholique  et 
monarchiste,  député  de  la  Sarlhc  à 
la  Législative  (ls')9),  il  fut  rédacteur 
en  chef  de  F  Union  depuis  1852. 

RIBOISIËRE  (Honoré-Charles  Bas- 
ton,  comte  de  Lv)  (1788-1868).  Il  ser- 
vit dans  les  dernières  années  de  I  Em- 
pire comme  aide   de   camp  de   son 
père  et  comme  officier  d'ordonnance 
de  Napoléon  1".  Député  de   Fougè- 
res (1828),  réélu   en    1830  et  1834,  il 
entra  à  la  Chambre  des  pairs  (1835). 
représenta  le  département  d'ille-et- 
Mlaine  à   la   Législative   (  1849-1851  j, 
soutint  la  politique  de  l'Elysée  et  de- 
vint    sénateur     de 
riMnpire(l852-1868). 
RI  ROT   (Alexan- 
dre-Félix-Joseph) 
1842).  Avocat  à  Pa- 
ris,    substitut     au 
tribunal  de  la  Seine 
(2  mars  1870),  dé- 
puté de  Boulogne- 
sur- Mer  (1878),   il 
siégea     au    centre 
gauche,  fut  réélu  en 
1881,  devint  un  dès  chefs  du  parti  ré- 
publicain   conservateur  et    un    des 
orateurs    les    plus    écoutés.  Ayant 
échoué  aux  élections  de  1885,  il  fut 
élu  par  le  département  du   Pas-de- 


Calais  (1887),  et  par  l'arrondissement 
de  Saint-Omer  (1889).  Ministre  des 
affaires  étrangères  dans  le  cabinet 
Freycinet  (1890-1892),  dans  le  cabinet 
Loiibet  (1892-1893),  il  devint  prési- 
dent du  conseil  avec  le  nortefeuiUe 
de  l'intérieur  (  1893),  président  du  con- 
seil et  ministre  des  finances  (1895).  11 
avait  été  réélu  aux  élections  de  1893 
et  1898. 

RICARD  (Louis-Pierre-Hippolyte) 
(1839).Avocat  à  Rouen,  maire  de  cette 
ville,  député  de  la  Seine-Inférieure 
(1885),  réélu  h  Rouen  en  1889  et  1893, 
il  siégea  à  la  gauche  républicaine  et 
fut  ministre  dé  la  justice  dans  le  ca- 
binet Loubet  (1892)  et  dans  le  cabinet 
Bourgeois  (1895-1896). 

RICAKDO  (David)  (1772-1823),  éco- 
nomiste anglais,  fils  d'un  juif  portu- 
gais. Possesseur  d'une  très  grande 
fortune,  il  se  fit  un  nom  célèbre  par 
ses  ouvrages  d'économie  politique 
(V.  volume  Economie  pol!tiqle),  fut 
membre  de  la  Chambre  des  commu- 
nes (1817)  et  s'y  montra  partisan  de 
la  réforme  électorale. 

RlCASOLl  (Bettino,  baron)  (1809- 
1880),  homme  d'Etat  italien.  Gonfa- 
lonier  de  Florence  (1847),  membre  du 
Parlement  toscan  et  un  des  chefs  du 
mouvement  national  ;  en  1859,  après 
le  départ  du  grand-duc,  il  exerça  une 
sorte  de  dictature  et  prépara,  d'ac- 
cord avec  Cavour,  l'annexion  de  son 
pavs  au  rovaume  d'Italie.  Député  à 
la  "Chambre  italienne,  il  remplaça 
Cavour  à  la  tète  des  affaires  (1861- 
1863),  revint  au  pouvoir  avec  le  por- 
tefeuille de  l'intérieur  (1866),  et  dé- 
missionna en  1867.  Il  représenta  la 
ville  de  Florence  au  Parlement  jus- 
qu'à sa  mort. 

RICllK  (Jean-Baptiste)  (1777-1847), 
président  de  la  république  d'Haïti 
(1843-1847).  Il  avait  été  employé  par 
Bover  dans  plusieurs  commande- 
ments, et  gouverna  avec  intelligence. 
RICHELIEU  (Armand-Emmanuel- 
Sophie-Septimanie  de  \  ignerod  du 
Plessis,  duc  de)  (1766-1822).  Il  émi- 
gra  en  1789,  prit  du  service  en  Rus- 
sie et  dans  l'armée  de  Condé,  re- 
tourna en  Russie,  devint  gouverneur 
d'Odessa,  ([ui  lui  doit  sa  prospérité, 
et  mérita  l'amitié  reconnaissante  du 
tsar  Alexandre  1"  (1803-1813),  fut,  à 
là  V  Restauration,  premier  gentil- 
homme de  la  chambre  et  pair  de 
France,  et, à  la  2"  Picstauralion,  mi- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


71 


Richelieu  l'Duc  de). 


nistre  des  affaires  étrangères  et  pré- 
sident du  conseil  (1815-1818).  11  signa 
le  deuxicme  traité  de  Paris  et,  après 
s'être  débarrassé  de  la  Chambre  in- 
trouvable, suivit 
une  politique  de 
modération.  Au 
congrès  d'Aix-la- 
Chapelle,  il  obtint 
le  départ  des  ar- 
mées coalisées, 
mais  dut  faire 
aux  craintes  des 
souverains  étran- 
gers des  conces- 
sions (|ue  ses  col- 
lèguesrefusércnl 
de  ratifier.  11  re- 
devint chef  de  cabinet,  sans  porte- 
feuille (1820-1821).  et  abandonna  dcti- 
nitivement  le  pouvoir  après  la  victoire 
du  parti  ultraroyaliste  à  la  cour.  11 
était  entré  à  l'Académie  française  en 
1816. 

RI<:iITER  (Eugène)  (1838),  homme 
politi(iLie  allemafid.  Député  au  Reich- 
stag  depuis  18(37,  libre-échangiste  et 
progressiste,  il  fut  un  des  plus  élo- 
quents et  des  plus  violents  adver- 
saires de  Bismarck. 

RIDOLFI  (Côme.  marquis  de)  (  ITïKi- 
186.5),  homme  d'Etal  toscan.  Direc- 
teur de  la  .Monnaie  à  Florence  (  1825), 
il  fonda  à  Pise  un  Institut  agrono- 
mi(|ue,  devint  ministre  de  l'intérieur 
(18'i7),  président  du  conseil  des  mi- 
nistres (18''i8),  ])uis  représenta  son 
pays  à  Paris  et  à  Londres. 

RIEGER  (François-Ladislas)(l8l8), 
homme  politique  tchèque.  ^Iembre 
du  parlement  viennois  en  I8i8,  il 
y  fut  un  des  orateurs  les  i)lus  re- 
marqués et  l'un  des  chefs  de  la 
majorité  fédéraliste.  Pendant  la  ré- 
action, il  voyagea  à  l'étranger,  s'oc- 
cupa de  travaux  économi(|ues;  il  de- 
vint avec  Pulacky,  dont  il  avait  épousé 
la  (ille.  le  leadeV  du  parti  national 
auquel  il  donna  une  solide  organisa- 
tion etdont  il  défendit  les  revendica- 
tions avec  une  admirable  éloc|uence. 
Quand  une  scission  se  produisit 
parmi  les  Tchèc|ues,  Rieger  dirigea 
le  gi'oupe  vieux-tchèque,  mais  les 
électeurs  l'abandonnèrent  aux  élec- 
tions de  1889  et  de  1891. 

RIE(;0  Y  IVUKEZ  (Raphaël  de!) 
(1785-IK23),  général  espagnol.  Fait 
prisonnier  dans  la  guerre  d'indépen- 
dance, il  se  mêla  à  la  conspiration 


de  Cadix  (1819),  délivra  Quiroga  et 
contraignit  Ferdinand  \\l  à  accep- 
ter la  constitution  de  1812.  En  1823.  il 
se  mit  à  la  tète  des  constitutionnels, 
reçut  une  grave  blessure  en  com- 
battant les'  Français,  fut  pris,  con- 
duit à  Madrid,  jugé  et  condamné  à 
la  potence. 

RIEIMER  (Adrien)  (1833).  Vice-ami- 
ral fiançais,  il  remplaça,  en  1893, 
Burdeau,  comme  ministre  de  la  ma- 
rine, dans  le  cabinet  Ribot,  et  fut 
maintenu  à  son  poste  dans  le  cabi- 
net Dupuy.  (V.  vol.  BlOGR.^PHIE  MILI- 
TAIRE.) 

RIG.41:d  (André)  (1761-1811),  géné- 
ral haïtien.  Homme  de  couleur,  élevé 
en  France,  il  accepta  avec  joie  les 
principes  de  la  Révolution,  émancipa 
les  nègres  d'Haïti,  fut  emprisonné  au 
fort  de  Joux  avec  Toussaint-Louver- 
ture. s'évada,  rejoignit  Pétion  à  Haïti, 
et  se  sépara  de  ce  dernier  en  lui  en- 
levant toute  autorité  sur  le  sud  de 
l'île. 

RlG.\l'LT(Raoul-Georges-.\dolphe) 
(1846-1871),  révolutionnaire  français. 
Il  prit  une  part  très  active  aux  mou- 
vements du  (juartier  Latin  dans  les 
dernières  années  de  l'Empire,  subit 
de  nombreuses  condamnations  poli- 
ti(|ues  et  fui,  du  4  septembre  au 
31  octobre  ls70,  attaché  au  cabinet 
des  préfets  de  police  Kéralry  et  Ed- 
mond Adam,  comme  commissaire  de 
police  chargé  du  service  de  sûreté 
politique.  Délégué  à  la  préfecture  de 
police  au  18  mars  1871,  élu  membre 
de  la  Commune,  remplissant  les  fonc- 
tions de  procureur  de  la  Commune, 
il  prit  les  mesures  les  plus  révolu- 
tionnaires, et  fut  passé  par  les  armes 
le  2't  mai  1871  à  l'entrée  des  troupes 
versaillaises  dans  Paris. 

RIGAlLT  DE  GE^'0^lLlY (Charles) 
(I.s(i7-IH73),  ami- 
ral français.  Il 
lit  la  compagne 
de  Crimée,  eut 
le  commande- 
ment de  la  divi- 
sion navale  de 
rindo-Chine  et 
coopéra  avec  les 
Anglaisàlaprise 
de  Canton  (1857). 
Sénateur  en 
1860,  il  tint  le  portefeuille  de  la  ma- 
rine de  1867  à  1870. 

RIGNY  (Henri  Gauthier,  comte  de) 


Rigault  de  GenouiUy. 


72 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


(1783-1835),  amiral  français.  Enseigne 
de  vaisseau  en  1803,  il  fil  partie  de 
la  grande  armée,  puis  servit  en  Es- 
jiagne,  eut  le  commandement  de  l'es- 
cadre du  Levant  (1822),  se  distingua 
à  Navarin  (1827),  devint  préfet  mari- 
time de  Toulon  (1829),  ministre  de  la 
marine  (1831-1834),  des  affaires  étran-  ' 
gères  et  enfin  ambassadeur  à  Naples. 
RIOS  Y  ROSAS  (Antoine  de  Los) 
(1812-1873),  homme  d'Etat  espagnol. 
Avocat,  député  aux:  Cortès  (1837), 
conseiller  d'Etat  (1843),  ministre  de 
l'intérieur  dans  le  cabinet  O'Donnell 
(1856),  il  présida  le  Congrès  espa- 
gnol de  1863  et  fat  chef  de  cabinet 
(1868). 

RIVAS  (Angel  de  Saavedra,  duc  de) 
(1791-1865),  homme  d'Etal  espagnol. 
Il  servit  dans  la  guerre  d'indépen- 
dance contre  les  Français,  l'ut  un  des 
chefs  du  parti  libéral  en  1820,  député 
de  Cordoue  aux  Cortès,  et  dut 
s'expatrier  en  1823.  Après  la  mort  de 
Ferdinand  \!I,  il  devint  pair  du 
royaume,  ministre  de  l'intérieur 
(1836),  ambassadeur  à  Naples  (184.3- 
1848)  et  à   Paris  (1854). 

RIVET  (Gustave)  (1848).  Professeur 
de  rhétorique,  collaborateur  de  plu- 
sieurs journaux,  député  de  Grenoble 
(1883),  il  siégea  à  la  gauche  radicale. 
Réélu  jusqu'à  ce  jour,  il  a  pris  part 
à  de  nombreuses  discussions. 

ROBIN  (Charles-Philippe)  (1821- 
1885),  physiologiste  français.  Séna- 
teur de  l'Ain  (1876),  il  siégea  à  la 
gauche  républicaine,  et  a  laissé  un 
nom  célèbre  par  ses  travaux  d'ana- 
tomie  et  de  physiologie.  (V.  volume 
Biographie  scientifique.) 
ROCHE  (Jules)  (1841).  Avocat  à 
Lyon,  journa- 
liste, conseiller 
municipal  de  Pa- 
ris (1879),  dé})uté 
de  Draguignan 
(1881),  il  siégea 
à  l'extrême  gau- 
che, puis  i\  l'U- 
nion républicai- 
ne, fut  élu  dé- 
puté de  la  Savoie 
en  1885,  1889  et 
1893,  et  eut  le 
portefeuille  du 
commerce  et  de 
l'industrie  dans  les  cabinets  Freyci- 
net  et  Loubet  (1890-1892).  Compris 
dans  les  poursuites  du  Panama,  il 


Roche  (.Iules), 


bénéficia  du  non-lieu  (1893).  Il  a  été 
réélu  en  1898. 

ROCHE  (Ernest)  (18.50).  Ouvrier 
graveur,  il  contribua  à  l'élection  de 
Blanqui  à  Bordeaux  (1879).  Rédac- 
teur à  r Intransigeant,  député  du 
X'VII'=  arr.  de  Paris  (1889),  il  siégea 
h  l'extrême  gauche,  soutint  la  poli- 
tique du  général  Boulanger  et  fut 
réélu  en  1893  et  en  1898. 

ROCHEBOliET  (Gaétan  de  Grimau- 
DET  de)  (1813-1899),  général  français. 
11  contribua  au  coujj  d'Etat  du  2{iéc. 
1851,  fit  la  campagne  d'Italie,  reçut 
de  Mac-Maiion  le  xninistère  de  la 
guerre  et  la  présidence  du  conseil 
(1877)  qu'il  ne  garda  qu'un  mois  et  fut 
compris  dans  le  vole  de  blâme  infligé 
par  la  Chambre  et  affiché  dans  toutes 
les  communes  de   France. 

ROtHEFORT  ( Victor-Henri,  mar- 
quis de  Hochefort-Lvçay)  (1830). 
Expéditionnaire  à  la  préfecture  delà 
Seine, il  déi)uta  dans  les  lett  rescomme 
auteur  draniaticpie  et  comme  c'ironi- 
queur  dans  diverses  feuilles,  colla- 
bora au  Charimri,aii  Nain  Jaune,  au 
Figaro  hebdomadaire,  puisau  Soleil,  à 
r  É  vénement, eniinau  Figaro  quolidien. 
Une  série  d'articles  satiriques  contre 
l'Empire  valurent  au  journal  les  ri- 
gueurs de  l'administration  impériale, 
et  Villemessanl  fut  obligé  de  se  sépa- 
rer de  ce  rédacteur  très  goûté  du  pu- 
blic. 

Rochefort  commença  alors  la  pu- 
blication de  sa  Lanterne,  virulent 
pamphlet  hehdomadaire  dont  le  suc- 
cès fut  extraordinaire  et  dont  il  était 
le"  seul  rédacteur;  il  fut  condamné 
à  quatre  mois  de  prùson  et  200  francs 
d'amende  pour  voies  de  fait  contre 
rimprimeurRochette,  éditeur  d'écrits 
policiers  injurieux  qui  le  vi.saient. 
Les  11*^  et  12"  numéros  de  la  Lan- 
terne furent  saisis  et  leur  auteur, 
condamné  à  un  an  de  prison  et 
10,000  francs  d'amende  pour  le  pre- 
mier, à  treize  mois  de  prison, 
10,000  francs  d'amende  pour  le  se- 
cond. Il  se  réfugia  en  Belgique,  y  con- 
tinua la  publication  de  la  Lanterne 
et  eut  alors  une  série  de  duels  avec 
le  prince  Murât,  Paul  de  Cassagnac 
et  Ernest  Baroche. 

Lespamphlets  de  Rochefort  avaient 
porté  un  coup  terrible  à  l'Empire; 
les  républicains  d'avant-garde  le  choi- 
sirent pour  candidat  aux  élections 
législatives  de  1869;  d'abord  battu 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


73 


>D''^^-\ 


Kochefort. 


par  Jules  Fa%ie,  dans  la  T  circon- 
scription de  Paris,  il  lut  élu  à  Belle- 
ville  par  17.978  \oi\  contre  son  con- 
current Hippolyte  Carnot,  candidat 
républicain  modéré. 

A  la  Chambre,  Rochelort  sié^jea  à 
l'cKlrémc  gauche,  aux  côtés  de  Ras- 
pail,  et  formant  avec  lui  comme  un 
groupe  à  part.  Ce  lut  à  celle  épocjue 
qu'il  fonda  la  Marseillaise  (|ui  allait 
mener  contre  l'Empire 
la  plus  vigoureuse 
campagne. 

Survient     l'assassi- 
nat, par   Pierre  Bona- 
])arle,  de   \  ictor  Xoir 
(V.  ce  nom),  rédacteur 
de   la  Marseillaise.  Le 
lendemain,    Rochelort 
écrit  dans  son  Journal 
encadré  de  noir  lar- 
lide  suivant,  véritable 
appel  à  l'insurrection  : 
«  J'ai  eu  la  faiblesse  de  croire(|u"un 
Bonaparte  pouvait  être  autre  chose 
qu'un  assassin! 

«  J'ai  osé  imaginer  cpi'un  duel  loyal 
était  possible  dans  celte  famille  où 
le  meurtre  et  le  guet-apens  sont  de 
tradition  ei;  d'u.sage.. 

«  \oilà  dix-huit  ans  (|ue  la  France 
est  entre  les  mains  de  ces  coupe- 
iarrets  (jui,  non  conlenis  de  mitrail- 
ler les  républicains  dans  les  rues,  les 
attirent  dans  des  pièges  immondes 
pour  les  égorger  à  domicile. 

«  Peuple  français,  est-ce  que  déci- 
dément lu  ne  trouves  pas  qu'en  voilà 
assez?  » 

L'effet  protluil  fut  inexprimable; 
plus  de  cent  mille  Parisiens  assistè- 
rent,;! Neuilly.aux  obsèques  de  \'ic- 
tor  Noir.  In  instant  on  put  croire  à 
une  révolution.  Elle  eut  certainement 
éclaté  et  sans  doute  abouti  si  le 
corps  de  la  malheureuse  victime  eût 
pu  être  ramené  à  Paris,  dans  les 
bureaux  de  la  Marseillaise,  comme 
Rochefort  le  désirait.  Mais  le  gouver- 
nement avait  i)ris  toutes  les  mesures 
nécessaires  et  la  tentative  échoua. 

Rochefort,  de  nouveau  condamné 
à  six  mois  de  prison  et  3.000  francs 
d'amende,  fut  arrêté  le  7  février  1870, 
rue  de  Flandre,  comme  il  se  rendait 
à  la  salle  de  réunion  dite  «  la  Mar- 
seillaise »,  et  conduit  à  Sainte-Péla- 
gie, dont  le  peuple  soulevé  vint  lui 
ouvrir  les  portes  dans  l'après-midi 
du  'i  septembre  1870. 


Membre  du  gouvernement  de  la 
Défense  nationale,  président  de  la 
commission  des  Barricades,  il  donna 
sa  démission  le  31  octobre  1870, 
fonda  le  Mot  d'ordre  (1871)  et  fut  élu 
député  de  la  Seine  pendant  l'armis- 
tice. 

A  Bordeaux,  il  vola  contre  les  pré- 
liminaires de  la  paix,  démissionna, 
approuva  linsurrection  du  18  mars, 
eut  le  courage  de  faire  parfois  de  l'op- 
position à  la  Commune,  fut  cependant 
traduit  devant  un  conseil  de  guerre 
à  \  er.sailles,  condamné  à  la  déporta- 
lion  dans  une  enceinte  fortifiée  (sep- 
tembre 1871)  et  transporté  en  Nou- 
velle-Calédonie, d'où  il  s'évada  en 
I87'i. 

De  retour  en  Europe,  Rochefort 
reprend  la  publication  de  la  Lanterne 
où  il  mène  rude  campagne  contre  le 
président  Mac-.Mahon,  collabore  à 
divers  Journaux  d'opposition,  et 
fonde,  au  lendemain  de  l'amnistie, 
rintransigeant  (\u"\\  na  cessé  de  di- 
riger et  où  il  écrit  un  article  quoti- 
dien. 

Député  de  la  Seine  (I88.3),  il  dé- 
missionna encore  après  le  rejet  dune 
nroposilion  d'amnistie!  Usy6),  soutint 
la  politifjue  du  général  Boulanger  et 
fui  avec  lui  condamné  de  nouveau, 
par  conlumace,  à  la  déportation 
dans  un"  enceinte  fortifiée  (jugement 
de  la  Haute  Cour,  1888). 

[Réfugié  h  Bruxelles,  puis  à  Lon- 
dres. Rochefort  continua  dans  rin- 
Iransigeant  sa  violente  campagne 
contre  le  gouvernement  opportuniste 
et  rentra  en  France  ajuès  l'amnistie 
de  18VKJ. 

Paris  lui  fil  à  celle  épof|ue  un  ac- 
cueil enthousiaste. 

Il  soutint  le  ministère  Bourgeois  et 
le  parti  socialiste  dont  il  crili(|ua ce- 
pendant avec  vigueur  ies  tendances 
sectaires  et  surtout  internationa- 
listes. 

Dans  les  récenls  événements  occa- 
sionnés par  la  revision  du  procès 
Dreyfus,  Henri  Rochefort  s'est  pro- 
noncé avec  sa  véhémence  habituelle 
contre  les  hommes  politif|ues  qui 
ont  essayé  d'établir  un  couianl  d'o- 
pinion en  faveur  du  condamné  de 
lile  du  Diable. 

Son  voyage  en  .Algérie  (févr.  1899) 
fut  signalé  par  des  scènes  tumul- 
tueuses suivies  de  nombreuses  ar- 
restations.   (V.    volume    BiOGRAPiub: 


li 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIEME  SIÈCLE 


LITTÉRAIRE,  et  Histoire  CONTEMPORAINE 

FRANÇAISE.) 

ROEDERER  (PieiTe-Louis,  comte) 
(1754-1835).  Avocat  à  Metz,  député 
parle  tiers  état  de  MetzàrAssemblée 
constituante,  il  prit  une  part  active 
aux  discussions  financières,  défendit 
la  famille  royale,  se  cacha  après  la 
proscription  des  girondins  et  repa- 
rut après  le  9  thermidor.  Professeur 
d'économie  politique,  il  entra  à  l'In- 
stitut, seconda  Bonaparte  au  18  bru- 
maire, devint  conseiller  d'Etat,  séna- 
teur (1802),  ministre  des  finances  de 
Joseph  Bonaparte  à  Naples  (1806). 
commissaire  impérial  dans  le  midi  de 
la  F"rance  et  lit  partie  de  la  Chamlire 
des  pairs  pendant  les  Cents-Jours. 
Son  fils  a  publié  ses  œuvres  com- 
plètes, 8  vol.  (1853-18.59). 

ROGER-DICOS.  (V.  Ducos.) 

ROGIER  (Charles)  (1800-1885), 
homme  d'Etat  belge.  Adversaire  du 
gouvernement  hollandais,  il  prit  une 
part  active  à  la  révolution  de  1830, 
fit  partie  du  gouvernement  provi- 
soire, du  Congrès  national  comme 
député  de  Liège,  gouverna  la  pro- 
vince d'Anvers  (  1831),  devint  ministre 
de  l'intérieur  (1832-1834),  des  travaux 
publics  (1840),  de  la  guerre  et  de 
l'intérieur  (1847-1852),  fut  le  chef  de 
l'opposition  libérale  pendant  le  minis- 
tère de  Decker,  puis  ministre  de  l'in- 
térieur (18.57-1861)  et  des  affaires 
étrangères  (  1861-1868). 

R  O  LI  1\  -  ï  A  C  0  U  E  M  YIV  S  (Gustave) 
(1835),  homme  polili(|ue  belge.  Député 
de  Gand(l878),  ministre  de  l'intérieur 
(1878-1884)  dans  le  cabinet  Frèré- 
Orban,  il  partit  au  Siam  où  il  dirigea 
assez  longtemps  la  politi(|uedeChou- 
lalongkorn. 

ROMAIIX-DESFOSSÉS  (Joseph)  (1798- 
1864),  amiral  français.  Député  du  Fi- 
nistère à  la  Législative  (I8'i9),  minis- 
tre de  la  marine  et  des  colonies,  il 
commanda  la  station  navale  du  Le- 
vant (1851),  entra  au  Sénat  (1855)  et 
fut  promu  amiral  en  1860. 

ROMATVOV,  nom  de  famille  des  em- 
pereurs de  Russie. 

RO M AIVZOV  (Nicolas,  comte  de) 
(1750-1826),  homme  d'Etat  russe. 
Chambellan  d'Alexandre  1",  il  fut 
ministre  du  commerce,  puis  des  af- 
faires étrangères,  et,  favorable  à 
Napoléon  V%  démissionna  en  1812 
lors  de  Tinvasion  française. 

ROMILLY  (Samuel)  (17.58-1818),  ju- 


risconsulte anglais,  issu  d'une  fa- 
mille française.  Avocat  à  Londres, 
solicitor  gênerai  pendant  le  ministère 
Fox-Grenviile  (1806),  il  fut  élu  député 
aux  Communes  et  vota  les  mesures 
les  plus  libérales.  Il  se  suicida  après 
la  mort  de  sa  femme. 

ROOTS ( Aib.-Theodor  -Emile,  comte) 
(1803-1879),  général  prussien.  Ses 
travaux  de  topographie  altirèrelit 
l'attention  sur  lui  ;  il  prit  part  en 
1849  à  l'expédition  contre  les  insur- 
gés de  Bade,  et  fut  chargé  en  1861 
de  diriger  la  réorganisation  de  l'ar- 
mée ])russienne.  .11  devint  bientôt  le 
chef  du  parti  réactionnaire  et  eut  à 
soutenir  des  luttes  violentes  contre 
la  Diète,  appuyaactivement  Bismarck 
dont  il  avait  facilité  la  fortune.  Il  est 
avec  de  Moltke  et  Bismarck  un  des 
grands  acteurs  de  l'hégémonie  prus- 
sienne. 

ROSAMEL  (Claude -Charles-Marie 
DucAMPi:  DE)  (1774-1848),  amiral  fran- 
çais. 11  servit  dans  les  campagnes  de 
la  Révolution  et  de  l'Emjjire,  fut  pris 
par  les  Anglais  dans  le  golfe  de  Venise 
(1811),  mis  en  liberté  en  1814,  et,  de- 
puis, eut  une  carrière  très  active. 
Député  de  Toulon,  ministre  de  la 
marine (  1836-1839),  il  entra <à  la  Cham- 
bre des  pairs. 

ROSAS  (Don  Manuel  Ortiz  de) 
(1793-1877),  dictateur  de  la  Républi- 
que Argentine.  Il  se  mit  à  la  tête  du 
mouvement  qui  renversa  Rivadavia 
(1827)  et  fut  nommé  chef  de  l'Etat 
argentin  (1829).  Il  resta  au  pouvoir 
pendant  vingt-trois  ans,  gouvernant 
autocratiquement,  et  fut  renversé  par 
Urquiza 

ROSEBERY(Archibal-Phili|jpePRiM- 
RosE)(l847).  Membre  de  la  Chambre 
des  lords  (1868),  sous-secrèlaire  d'E- 
tat à  l'intérieur  (1881-1883),  ministre 
des  affaires  étrangères(1886),  de  nou- 
veau (  1892)  dans  les  cabinets  présidés 
par  Gladstone,  il  fut  favorable  à  la 
politique  de  la  Triple-Alliance  et 
succéda  comme  premier  ministre  à 
Gladstone  (1894-1895). 

ROSETTI  (Constantin)  (1816-1885), 
homme  politique  roumain.  Il  se  ren- 
dit populaire  par  ses  poésies,  ses 
brochures  et  journaux  libéraux,  ])rit 
part  au  mouvement  révolutionnaire 
de  lS'i8,  se  réfugia  à  Paris  après  avoir 
échappé  aux  Turcs,  et  rentra  en  Rou- 
manie après  1856.  Ministre  de  l'in- 
struction   publique   et   des    cultes. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


75 


(1861),  il  fui  un  des  chels  du  parti 
libéral ,  président  de  la  Chambre 
(iy76)  et  ministre  de  l'intérieur  (1878- 
1880). 

ROSMIM-SERBATI  (Antonio)  (1797- 
1855),  philosophe  italien.  Prêtre  en 
1821,  il  se  fit  un  nom  dans  la  philo- 
sophie, eut  des  démêlés  avec  la  pa- 
pauté et  se  soumit.  Envoyé  en  mis- 
sion par  Charles -Albert  à  Rome 
(IH'iS),  il  devint  ministre  de  linstruc- 
tion  publique  au  service  du  pape, 
dans  le  cabinet  Rossi.  Il  suivit  Pie  IX 
à  Gaëte. 

ROSSI  (Pellejïrino,  comte)  (1787- 
18''i8),  économiste  italien.  Avocat  à 
Bologne,  il  s'attacha  au  parti  fran- 
çais, dut  c]uitter  son  pays  cl  s'in- 
stalla à  Cicnèvc  (1815)  dont  il  desint 
citoyen  (  1819).  Membre  du  conseil  re- 
présentatif de  Genève  et  |Mofes.seur 
de  droit  romain,  il  fut  député  à  la 
Diète  de  Berne  (  IW32),  vint  en  France 
(1833),  se  fit  naluraliser  et  professa 
l'économie  polilic|ue  au  (Collège  de 
France,  jiuis  le  di'oil  conslitutionnel 
à  la  faculté  (  isii'i).  Paii-  de  France 
(1839),  il  prit  part  au.v  discussions 
financières,  fut  envoyée  Rome  comme 
ambassadeur(  18'i5),\levint  député  de 
Bolojrncà  rAssembléeromaine(  18'i8). 
chef  du  ministère  créé  par  Pic  l,\  et 
fut  assassiné  le  15  novembre  I8'i8. 

ROSTOP(:Hll\'E(Fédor,comte)(1765- 
1826),  f^énéral  russe.  .Ministre  des 
affaires  étrangères  sous  Paul  l",  dis- 
gracié, il  fui  rappelé  par. \le\andre  P' 
(jui  le  nomma  gouvei'neui' de  Moscou. 
On  prétend  ([uil  donna  l'ordre  d'in- 
cendier cette  ville  lors  de  l'entrée 
des  Français  (1812),  ce  cju'il  conteste 
dans  son  livre  :  Vérité  sur  l'incendie 
de  Moscou  (I82'i). 

ROTHSCHILD.  Familledeban(|uiers 
israélisles,  dorigine  allemande.  Le 
fondateur  de  la  maison  de  ban(|ue  fut 
Mnijer- Anselme  (1742-1812).  agent  de 
la  cour  de  l'électeur  de  Hesse-Cas- 
sel.  La  branche  française  eut  pour 
chef  Jfl»ie.s-(  1792- 1868),  puis  Edmond- 
James  (1825).  —  La  branche  anglaise 
a  eu  pour  cbei' Lionel-Nathan  (mort  en 
1879),  député  de  Londres  h  la  Cham- 
bre des  communes,  puis  Nathaniel- 
Meijer  (IS'iO),  député  d'Ailesbury  à  la 
Chambre  des  communes  (1865),  mem- 
bre de  la  Chambre  des  lords  (1885). 

ROTTECK  (Charles- \enceslas  de) 
(1775-18'iS),  homme  politique  alle- 
mand.  Professeur  d'histoire  à    Fri- 


bourg-en-Brisgau,  con.seiller  de  cour 
(1816),  député  à  la  Chambre  du  grand- 
duché  de  Bade  (1819),  il  professa  l'é- 
conomie politique  et  le  droit,  fonda 
un  journal  libéral  (1841)  qui  fut  sup- 
primé ainsi  que  ses  cours  (1832). 

ROIAINET  (Gustave)  (1855).  Fils 
d'un  ancien  proscrit  de  décembre,  il 
débuta  dans  la  vie  politique  par  le 
journalisme  et  collabora  au  Cri  du 
Peuple  et  à  la 
Hei'ue  socialiste 
l'ondée  par  Be- 
noit Malon. Con- 
seiller munici- 
pal de  Paris  en 
I.S90.  réélu  en 
18U3.  il  fut,  la 
même  année, 
élu  député  de 
Mont  ma  r  t  re 
contie  l'abbé 
Garnier,  candi- 
dat des  socia-  • 
listes  chrétiens.                Kouanet. 

Pendant  la 
dernière  législature,  il  rédigea  un 
-très  important  rapport  sur  l'affaire 
du  Panama.  Réélu  en  1898,  M.  Roua- 
nct  a  prononcé,  en  1899,  lors  des  dé- 
bats tumultueux  sur  r.Mgèrie,  un 
magistral  discours, (|ui  constiluailun 
véritable  réquisitoire  contre  les  anti- 
sémites algériens. 

ROtHEli  (l-:ugène)  (181  i-188'i).  Avo- 
cat à  Riom.  député  du  Puy-de-Dôme 
à  la  Constituante  et  à  la  Législative 
(I8i8-IK5I),  il  eut 
le  porlefeuille  de 
la  justice  de  I8'i9 
à  1852,  devint  vice- 
président  du  con- 
seil d'Flat,  séna- 
teur (  I.S.56)  et  mi- 
nistre de  l'agi'i- 
culture,  du  com- 
merce et  des  tra- 
vaux publics  de 
1855  à  1863.  Minis- 
tre d'Ftxit  de  1863 
à  1869,  surnommé 
le  «  ministre  de  la 
parole  ».  il  défenclit  les  plus  funestes 
entreprises  de  l'Fmpire,  notamment 
l'expédition  du  Mexiciue  et  la  cam- 
pagne en  faveur  du  pouvoir  temporel 
du  pape,  au  .sujet  de  laquelle  il  pro- 
nonça le  fameux  «  jamais  l'Italie  ne 
s'emparera  de  Rome  ».  Très  puis- 
.sant  jusqu'au  ministère  Emile  Olli- 


Bouher. 


76 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


vier  (1869)  qu'il  combattit,  il  fut  pré- 
sident du  Sénat  (1869-1870)  et  s'en- 
fuit en  Angleterre  après  la  révolution 
du  4  septembre  1870.  Il  résida  à  Chi- 
selhurst  auprès  de  l'ex-empereur,  fut 
élu  député  de  la  Corse  (1872),  dirigea 
le  parti  bonapartiste,  appuya  la  poli- 
tique de  M.  Buffet  en  1875,  représenta 
l'arrondissement  de  Riom  après  les 
élections  de  1876,  et  adhéra  au  Seizc- 
Mai.  Réélu  en  1877,  il  reconnut  le 
prince  .lérôme-Xapoiéon  comme  chef 
du  parti  bonapartiste  à  la  mort  du 
prince  impérial.  11  renonça  à  la  vie 
politique  en  1881. 

ROL'JO  V\  (Prudence-Guillaume, 
baron  de)  (177'.)-183()).  Il  suivit  le 
contre-amiral  Lacrosse  à  la  Guade- 
loupe dont  il  dressa  la  carte,  fut  à 
son  retour  (1806)  sous-préfet  de  Dol 
et  de  Sain.t-Pol,  préfet  du  Ter  (Ca- 
talogne) et  des  Pyrénées-Orientales, 
s'occupa  de  littérature  pendant  la 
Restauration  et  fut  préfet  du  Lot 
après  1830. 

ROL'LAIVD  (Guslave)  (1806-1878).  Il 
débuta  dans  la  magistrature,  devint 
avocat  général  à  la  Cour  de  cassa- 
tion (18'i7),  député  de  Dieppe  (18'i6- 
1848),  procureur  général  près  la  cour 
de  Paris  (1853),  ministre  de  l'instruc- 
tion publique  et  desculles  (  18.56-1863), 
président  du  conseil  d'Etat  (1863)  et 
gouverneur  de  la  Banciuc  de  France 
(1864).  11  était  entré  au  Sénat  impé- 
rial en  1859.  En  1876,  il  fut  élu  par  le 
déparlement  de  la  Seine-Inférieure 
au  Sénat  de  la  Républicpie  (1876)  où 
il  soutint  les  hommes  du  Seize-Mai. 

ROLSSEL  (Théophile- Victor-Jcan- 
Hapliste)  (I8l(i).  Docteur  en  méde- 
cine, député  de  la  Lozère  à  la  Légis- 
lative (I8'j6),  il  appartint  au  parti 
républicain  modéré,  fut  réélu  par  le 
même  département  en  1871  et  s'oc- 
cupa surtout  d'hygiène  et  de  la  pro- 
tection de  l'enfance.  La  loi,  dite  loi 
Houxsel,  place  son  auteur  au  premier 
rang  des' i)hilanlhropes.  Réélu  en 
1876,  il  lit  partie  des  363  et  entra  au 
Sénat  en  1879. 

ROtSSliV  (Albin-Reine)  (1781-18.54), 
amiral  français.  Il  combattit  les  An- 
glais sous  rEm|)irc.  rectifia  les  car- 
ies des  côtes  d'Africiue  et  du  Brésil 
(1816-1820),  dirigea  l'escadre  qui  ob- 
tinl  des  réparations  du  Brésil  (182S), 
celle  dirigée  contre  l'usurpateur  dom 
Miguel  en  Portugal  (1831),  devint 
l>air  de  l'rance  (1832),  ambassadeur 


Bouvier. 


h  Constantinople  (1832-1834),  ministre 
de  la  marine  (1840  et  1843),  et  séna- 
teur (1852). 

ROtviER  (Maurice)  (1842).  Avocat 
à  Marseille,  député  des  Bouches-du- 
Rhône  (18*71),  il  siégea  à  l'extrême 
gauche;  réélu  en  1876,  il  fut  accusé 
d'attentat  à  la  pudeur  et  fut  acquitté 
(1876).  Un  des  363,  réélu  en  1877  et. 
1881,  il  prit  une 
part  active  aux 
discussions  fi- 
nancières, eut  le 
portefeuille  du 
commerce  dans 
le  cabinet  Gam- 
betla(  1881-1882), 
dans  le  cabinet 
Ferry(  1884-1885), 
échoua  aux  élec- 
tions de  1885 
dans  les  Bouches  -  du  -  Rhône,  mais 
passa  dans  les  Alpes- Maritimes 
(même  année),  sur  la  liste  opportu- 
niste. Chargé  de  négocier  à  Rome 
une  convention  commerciale  (1886), 
il  devint  chef  de  cabinet  avec  le 
portefeuille  des  finances  (1887), 
ministre  des  finances  dans  les  cabi- 
nets Tirard,  Freycinet  et  Loubet 
(1889-1892).  Elu  député  de  Grasse 
(1889),  réélu  (1893).  il  fut  un  des  dé- 
putés dont  les  noms  furent  le  plus 
souvent  prononcés  à  propos  des  af- 
faires du  baron  Reinach  et  de  Cor- 
nélius Ilerz;  la  part  qu'il  avait  prise 
au  syndicat  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  ne  fut  pas  favorablement  Jugée 
par  la  Chambre;  impliqué  dans  les 
poursuites  à  propos  du  Panama,  il 
bénéficia  d'un  arrêt  de  non-lieu.  Il  a 
été  réélu  en  1898. 

ROVIGO  (Duc  de).  (V.  Savarv.) 

ROY  (Antoine,  comte)  (176.5-1847), 
homme  d'Etat  français.  Avocat  à 
Paris,  chef  d'un  grand  établissement 
industriel  dans  l'Eure,  député  de  la 
Seine  pendant  les  Cent-Jours,  réélu 
sous  la  Restauration,  il  fut  ministre 
des  finances  (1819-1821),  pair  de 
France,  de  nouveau  ministre  des 
finances  (1829),  il  continua  de  siéger 
à  la  Chambre  des  pairs  sous  la  mo- 
narchie de  Juillet. 

ROYER  (Le).  (V.  Supplément,  à  la 
fin  du  volume.) 

ROYER-COLLARU  (Pierre- Paul) 
(1763-1845).  Avocat  à  Paris,  il  accueil- 
lit favorablement  les  idées  de  la  Ré- 
volution, s'en  sépara  après  le  10  août 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


77 


Hoyer-Collard. 


1792,  fut  député  de  la  Marne  aux  Cinq- 
Cents  (1797)  et  exclu  au  18  fructidor. 
Pendant  TEmpii-e,  il  s'occupa  d'études 
philosophiques  et  devint,  sous  la  Res- 
tauration, conseiller  d'État,  député 
de  la  Marne,  combat- 
tit les  ultrarovalistes 
et  fui  le  chef  du  parti 
doctrinaire.  11  sin^na 
l'adresse  dos  221  et 
parla  en  faveur  de  la 
liberté  de  la  presse 
sous  Louis -Philippe. 
Orateur  de  talent  et 
dialecticien  de  pre- 
mier ordre,  il  entra  à 
l'Académie  fiancaise  en  Is27. 

RLCHDI  P.4(:ha  (.Méhémet)  (1809- 
1882),  homme  d'Etat  ottoman.  Aide 
de  camp  de  Mustapha  Pacha,  il 
servit  dans  le  Liban  (ISiO-IBrvii,  aida 
à  la  réorganisation  de  l'armée,  devint 
ministre  de  la  guerre  (liC%i)  et  com- 
manda en  chef  la  garde  impériale 
pendant  la  guerre  de  Crimée,  il  rem- 
plit les  plus  hautes  fonctions  admi- 
nistratives depuis  1835  jusqu'en  iHT.i 
(ministre  de  la  guerre,  grand  vizir, 
ambassadeur  à  Berlin,  etc.) 

RL'DIIVI  (Antonio  di)  (1839),  homme 
d'Etat  italien.  Svndic  de  Palerme 
(I86G),  préfet  de  \\aples  (t8G8),  mi- 
nistre de  l'Intérieur  (1869».  député  de 
Canicatti  (Sicile)  (18()9-I882),  député 
de  Syracuse  (1882),  il  devint  chef  du 
groupe  la  Jeune  Droite,  ministre  des 
affaires  étrangères  et  président  du 
conseil  (1891-1892),  et  de  nouveau  en 
I89t). 

RIFFO  (Don  Fabricio,  comte  de 
Castelcic\la)(I7'i5-I832).  homme  po- 
litique napolitain.  Créature  d'Acton.il 
fut  chef  du  tribunal  d'inquisilionpo- 
litique,  suivit  la  cour  à  Palerme  (17V)9). 
devint  premier  mi  nistre.ambassadeur 
à  Londres  (1802)  et  à  Paris  (181.5). 

RILIIIÈRE  (Joseph-Marcellin  de) 
(1787-1862),  général  françjais.  11  servit 
dans  les  dernières  guerres  de  l'Em- 
pire, piit  part  aux  expéditions  d'Es- 
pagne (1823).  de  Morée  (1828-1829), 
d'Alger  (1830).  d'Anvers  (1832).  passa 


en  Algérie  et  entra  à  la  Chambre 
des  pairs  (1845).  Député  de  la  Haute- 
Loire  à  la  Constituante  et  à  la  Lé- 
gislative (18'i8-185I).  il  tint  le  porte- 
feuille de  la  guerre  de  1848  à  18-'i9. 

RtMiGXY  (.Marie-Théodore  de 
GuELLi.v,  comte  de)  (1789-1860),  gé- 
néral français.  11  prit  part  aux  cam- 
pagnes de  l'Empire,  devint  aide  de 
camp  du  duc  d'Orléans  (depuis 
Louis-Philippe)  en  1818.  député  de  la 
Somme  (I.s3()),  de  la  Mayenne  (1831- 
1837)  et  siégea  parmi  les  conserva- 
teurs. Envoyé  en  \'endée  comme 
commissaire  général  (1831).  il  fut 
aussi  chargé  de  réprimer  l'émeute 
parisienne  de  1832. 

RINDJET-SI\GH  (1782-1839),  roi  de 
Lahore.  Il  monta  sur  le  trône  en 
179*^».  lutta  intrépidement  pour  son 
indépendance  et  organisa  son  armée 
à  l'européenne,  grâce  au  concours 
des  tïénéraux  .Vllard  et  \  entura. 

RISSELL  (.lohn.  comte)  (1792-1878), 
homme  d'Etal  anglais.  Député  ;\  la 
Chambre  des  communes,  il  siégea 
parmi  les  vvighs.  se  lit  remarquer 
|)ar  son  élo(|uence  et  son  habileté 
parlementaire  et  contribua  aux  vic- 
toires du  parti  libéral  en  1829  et  18:32. 
Payeur  général  de  l'armée  (1830).  se- 
crélaii-e  tlElat  à  l'intérieur  dans  le 
cabinet  MellK)ui-ne  (1835),  ministre 
des  colonies  (1839).  il  fut  de  1841  à 
1846  le  chef  de  l'opposition  contre 
Robert  Pool,  et  devint  premier  lord 
de  la  trésorerie  (lH'i6).  Renversé  en 
1852.  il  fut  ministre  des  colonies  dans 
le  cabinet  Palmerslon.  des  affaires 
étrangères  dans  le  cabinet  de  1859. 
entra  à  la  Chambre  des  pairs  (1861), 
et  devint  premier  ministre  à  la  mort 
de  Palmerston  (1865).  Sa  politique 
étrangère  ne  fut  on  général  ni  très 
habile  ni  très  heureuse. 

RISSELL  (Odo-W  illiam-Léopold) 
(1829-I88'i).  diplomate  anglais.  Après 
avoir  tenu  cpielques  postes  diploma- 
tiques, il  devint  sous-secrétaire  d'Etat 
aux  affaires  étrangères  (1870),  am- 
bassadeur à  Berlin  (1871)  et  membre 
du  conseil  privé  (1872). 


78 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


S 


SACKEIV  (OsTEN,  baron)  (1750-1837), 
général  russe.  11  fil  les  campagnes 
contre  les  Turcs,  les  Polonais,  contre 
la  France,  fut  prisonnier  à  la  bataille 
de  Zurich  (1799),  servit  encore  contre 
les  Français  et  les  Turcs  et  gou- 
verna Paris  après  la  capitulation  de 
1814. 
SADI  CARNOT.  (V.  Carnot.) 
SAGASTA  (Praxedes-Mateo)  (1827- 
1897),  homme  d'Etat  espagnol.  Ingé- 
nieur à  Valladolid,  député  de  Zamora 
aux  Cortès  (1854),  il  passa  en  France 
après  l'insurrection  de  18.ô6,  rentra 
h  Madrid,  devint 
ministre  de  l'inté- 
rieur dans  le  cabi- 
net Prim,  puis  mi- 
nistre d'Etat  (1870) 
et  se  prononça 
pour  la  monarchie. 
Maintenu  dans  son 
|)oste  par  Amédée 
(le  duc  d'Aoste, 
devenu  roi  d'Espa- 
gne), il  est  resté 
depuis  le  chef  du  parti  monarchique 
libéral  qui  disputa-  le  pouvoir  aux 
conservateurs;  ministre  des  affaires 
étrangères,  de  l'intérieur  et  président 
du  conseil  (1874)  sous  la  présidence 
de  Serrano,  il  reprit  la  direction  des 
affaires  après  la  mort  de  Canovas 
(1897)  et  eut  la  difficile  tâche  de  ré- 
tablir l'ordre  à  Cuba,  de  relever  le 
crédit  c'ie  l'Espagne  et  de  faire  face 
aux  Elats-linis.  Il  mourut  peu  après. 
SAGRA  (Ramon  de  Lx)  (1798-1871), 
savant  espagnol.  Professeur  d'éco- 
nomie politique  à  l'Athénée  de  Ma- 
drid, partisan  des  idées  de  Prou- 
dhon,  il  siégea  aux  Corlès  de  1854 
à  1856. 

SAÏD  PACHA  (Mohammed)  (1822- 
1863),  vice-roi  d'Egypte.  Grand  ami- 
ral de  la  flotte  égyptienne,  il  succéda 
à  Abbas  Pacha  (1854),  fournil  au  sul- 
tan un  contingent  d'Egyptiens  lors 
de  la  guerre  d'Orient  (1854)    et    se 


Sagasla. 


montra  très  favorable  à  l'établisse- 
ment du  canal  de  Suez. 

SAIIVT-ARIVAID  (Jacques  Lekoy  de) 
(1798-1854),  maréchal  de  France.  Of- 
ficier d'ordonnance  de  Bugeaud,  il 
suivit  celui-ci  à  Blaye,  en  Algérie,  où 
il  conquit  ses  grades  à  l'assaut  de 
Constantine,  à  Mouzaia.  à  la  prise 
de  Mascara,  à  l'expédition  contre 
Bou-Maza,  contre  la  Petite-Kabylie. 
Ministre  de  la  guerre  (novembre  1851), 
il  prit  une  pari  prépondérante  au 
coup  d'Etat  du  2  décembre  1851,  de- 
vint maréchal  de  France,  grand 
écuyer  de  Napoléon  III,  et  reçut  le 
commandement  en  chef  de  l'armée 
au  début  de  la  guerre  de  Crimée 
(1854).  Il  mourut  au  moment  où  il 
s'apprêtait  à  allaquer  Sébastopol. 

SAIKT  MARC  GIRARDIjV  (Marc  Gi 
BARDiN,  dit)  (1801-1873),  littérateur  et 
homme  politique  français.  Pour  ses 
nombreuses  publications  littéraires, 
historiques,  et  sa  car- 
rière de  professeur,  V. 
volume  Biographie  lit- 
TÉRAmE.  D'opinions  li- 
bérales, il  devint  maître 
des  requêtes  au  conseil 
d'Etat  après  la  révolu- 
tion de  Juillet,  député 
de  Saint-Yrieix  (1834- 
lo48),  siégea  au  centre 
constitutionnel  et  fut 
quelques  jours  minis- 
tre de  l'instruction  pu- 
blique (1848).  Après  la  révolution  de 
Février,  il  se  relira  de  la  politique 
active,  écrivant  aux  Débats  et  pu- 
lilianl  des  brochures  en  faveur  des 
Syriens,  des  Roumains  et  des  Grecs 
opprimés  par  les  Turcs.  Député  de 
la  Haute-Vienne  en  1871,  il  siégea  au 
centre  droit  et  contribua  au  renver- 
sement de  Thiers  (1873). 

SAINT-PRIEST  (François-Emma- 
nuel GuiGNARD,  comte  de)  (1735-1821). 
Ambassadeur  à  Constantinople(1768- 
1783),  ministre  de  l'intérieur  (1789),  il 


Saint-Marc 
Gii'ardin. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


79 


conseilla  à  Louis  X\  I  la  résistance, 
émigra  en  1790  et  s'attacha  à  la  for- 
tune du  futur  Louis  XVIil  qui  le  fit 
pair  de  France  à  la  Restauration. 

SAïNT-PRlEST  (Emmanuel-Louis- 
Marie  de  Guignaru,  vicomte  de)(1789- 
1880),  fils  du  précédent.  Il  servit  dans 
l'armée  russe  contre  la  France,  fut 
nommé  maréchal  de  camp  lors  de 
la  Restauration,  prit  part  à  l'expédi- 
tion d'Espagne  (1823)  et  remplit  les 
fonctions  d'ambassadeur  à  Berlin 
(1823-1825)  et  à  Madrid  (1827-1830).  En 
1832,  il  seconda  la  duchesse  de  Berry 
et  fut  arrêté.  Acquitté  par  la  cour 
d'assises  de  Montauban  (1833),  un 
des  chefs  du  parti  légitimiste,  il  fut 
député  de  l'Hérault  à  la  LégislatiNe 
(1849). 

SAINT-PRIEST  (Alexis,  comte  de) 
(1805-1851).  Gentilhomme  de  la  cham- 
bre de  Gharles  .\,  j^air  de  France, 
il  fut  chargé  de  missions  diploma- 
tiques en  Portugal,  au  Brésil  et  en 
Danemark.  Il  élail  membre  de  l'Aca- 
démie française. 

SAll«T-Sliioiv  (Claude-Henri, comte 
de)  (1760-I82.'3),  économiste  français. 
11  servit  dans  la  guerre  d'Amérique, 
(juitta  la  car- 
rière des  ar- 
mes en  1789  et 
s'occupa  depuis 
d'études  écono- 
micpies  et  philo- 
so|ihi(iues.  {\. 
volume  Socia- 
lisme .  )  .A.  peu 
près  ruiné,  il 
tenta  de  se  sui- 
cider(  1823),  per- 
dit un  œil  et  vé- 
cut encore  deux 
ans.  Sa  doctrine  compta  de  nom- 
breux adhérents. 

SAINT-VALLIER  (Charles-Raymond 
de  La  Croix  de  Chevrières,  comte 
de)  (1833-1880).  Il  débuta  dans  la  car- 
rière en  1852,  fut  ministre  plénipo- 
tentiaire à  Stuttgart  (1868),  commis- 
saire général  auprès  de  l'armée  alle- 
mande d'occupation  (1871)  et  ambas- 
sadeur à  Berlin  (1877-1881).  Sénateur 
de  l'Aisne  (1876),  il  siégea  au  centre 
gauche  et  fut  réélu  en  1885. 

SAINT-VINCEKT  (John  Jekvis,  lord) 
(1734-1823),  amiral  anglais.  Il  se  fit 
une  grande  réputation  dans  la  ma- 
rine anglaise,  devint  membre  de  la 
Chambre  des  communes  (1790),  sié- 


Saint-Simon. 


Çea  dans  les  rangs  de  l'opposition  et 
tut  premier  lord  de  l'amirauté.  Il 
remporta  la  célèbre  victoire  de  Saint- 
\'incent  sur  l'amiral  espagnol  Juan 
Cordova  et  commandajusqu'en  1805 
d'une  façon  active  dans  la  Méditer- 
ranée et  dans  l'Océan. 

SAlI\fTE-AliLAlRE  (Louis  de  Beau- 
poil,  comte  de)  (1778-1854).  Chambel- 
lan de  Napoléon  I"  (1811),  préfet  de 
la  Meuse  (1812),  de  la  1  laute-Garonnne 
sous  la  1"  Restauration,  député  de 
la  Meuse  (1815),  il  siégea  dans  les 
rangs  des  constilulionnels.  se  rallia 
à  Louis-Philippe  qui  le  fit  ambassa- 
deur à  Rome,  Menne,  Londres,  et 
pair  de  France.  Il  était  membre  de 
l'Académie  française. 

SAlNTE-BEtVE  (Charles-Augustin 
de)  (1804-18()9).  Pour  ses  œuvres  litté- 
raires, poétiques  et 
criti(|ues,  \  .  volume 
Biographie  littéral- 
RE.  Imi)u  des  princi- 
pes philosophiques 
des  encyclopédistes 
du  xvin°  siècle,  lié 
avec  Pierre  Leroux, 
Lamennais,  Armand 
Carrel.  etc.,  il  fut 
effrayé  par  la  révo- 
lution de  Février  et 
accueillit  avec  faveur  le  régime  impé- 
rial. Napoléon  le  fit  sénateur  (1865). 

SALDAIMIA  OLIVEIRA  E  DALIV 
(JoAo-Carlo-;.  duc  de)  (1791-1861), 
homme  d'Etat  portugais.  Ministre 
des  affaires  étrangères  (1825)  et  de 
la  guerre  (1826-1827),  il  se  mit  à  la 
tète  de  l'armée  constitutionnelle 
contre  dom  Miguel.  Obligé  de  fuir 
après  quelques  insuccès,  il  reparut 
en  Portugal  en  1833,  battit  les  troupes 
de  dom  Nliguel  et  fut  nommé  prési- 
dent du  conseil  (1835-1836,  1846-1849, 
1851-1856). 

SALîCETI  (Christophe)  (17.57-1809), 
conventionnel.  Avocat  en  Corse,  dé- 
puté aux  Etats  généraux  et  à  la  Con- 
vention, il  fit  décréter  que  la  Corse 
faisait  partie  intégrante  du  territoire 
français,  vota  la  mort  du  roi  sans 
appel  ni  sursis,  fut  chargé  de  mis- 
sions dans  le  Midi,  notamment  à 
Toulon.  Commissaire  à  l'armée  d'Ita- 
lie, député  aux  Cinq-Cents,  il  tenta 
de  s'opposer  au  coup  d'Etat  du 
18  brumaire,  fut  tenu  quelcjuc  temps 
à  l'écart,  et  remplit  plusieurs  mis- 
sions en  Italie.  Il  eut   sous  Joseph 


Sainte-Beuve. 


80 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


Salisbury. 


Bonaparte  et  sous  Murât,  à  Naples, 
le  ministère  de  la  police  et  celui  de 
la  guerre  (1806-I80J). 

SALlSBLRY(Robert-Arthur-Talbot 
Gascoigne-Gecil,  lord)  (1830),  homme 
d'Etat  anglais.  Membre  de  la  Gham- 
bre  des  communes 
1853),  delà  Gham- 
bre  des  lords 
(1868),  il  combattit 
la  politiciue  de 
Gladstone,  devint 
à  ia  mort  de  lord 
Derby  le  chef  du 
parti  conserva- 
teur, ministre  de 
l'Inde  (187/j),  mi- 
nislre  des  affaires 
étrangères  (1878).  pi'emier  ministre  en 
1885,  en  1886-1892.  et  en  1895,  avec  le 
portefeuille  des  affaires  étrangères.  Il 
poursuivit  l'œuvre  de  l'occupation  de 
l'Egypte  et  témoigna  ses  symi)a(hies 
pour  la  Triple-Alliance. 

SALVAlVDY(Narcisse-Achille,  comte 
de)  (1795-1856).  Il  servit  dans  les 
dernières  guerres  de  l'Empire  , 
entra  dans  la  maison  militaire  de 
Louis  XN'III,  se  lança  dans  la  litté- 
rature et  publia  quelques  ouvrages 
historiques  et  des  brochures  jwlili- 
ques  contre  les  ullraroyalisles. 
Membre  du  conseil  d'Etat  (1819),  ré- 
YOC|ué  en  1821,  réintégré  en  1828.  il 
fut  député  de  l'Eure  après  la  révolu- 
tion de  Juillet,  minisire  de  l'instruc- 
tion publi(|ue  (1837-1839).  ambassa- 
deur à  Madrid  (18'il).à  Turin  (1843), 
reprit  le  portefeuille  de  l'instruction 
publique  (184.5-1848)  et  fit  d'impor- 
tantes améliorations.  11  était  entré  à 
l'Académie  française  en  1835. 

SALVERTE  (Anne- Joseph -Eusèbe 
Baconmère  de)  (1771-1839).  Avocat  du 
roi  au  Ghàtelel  (1789),  condamné  à 
mort  par  contumace  après  le  13  ven- 
démiaire an  111,  il  se  livra  à  la  littéra- 
ture et  fut  député  de  Paris  en  1828.  Il 
siégea  dans  les  rangs  de  l'opposition. 
SAW-MIGLEL  (f^varisto,  duc  de) 
(178.5-1862).  général  espagnol.  Après 
avoir  combattu  l'invasion  française, 
il  seconda  en  1820  l'insurrection  de 
Riego  et  fut  ministre  des  affaires 
étrangères  (1822-1823).  Il  se  joignit  à 
Mina  en  1823  contre  le  duc  d'Angou- 
Icme,  fut  ])ris  et  séjourna  en  Angle- 
terre jusqu'en  1834.  Nommé  à  cette 
date  gouverneur  militaire  de  l'Ara- 
gon,  il  fut  ensuite  ministre  de  la  ma- 


rine (1839),  lieutenant  général  dans 
la  Nouvclle-Gastille  (!84i3)  et  sénateur 
(18.54). 

SAiVTAREM  (Emmanuel-François 
de  Bahros  V  Souza,  vicomte  de)(1790- 
185G),  homme  politique  et  géographe 
portugais.  Partisan  de  dom  Miguel, 
il  fut  ministre  des  affaires  étrangères 
de  1828  à  1833,  se  réfugia  à  Paris 
après  la  victoire  de  dom  Pedro  et  se 
livra  à  ses  études  historicpies  et  géo- 
graphiques. (\.  vol.  Biographie  scien- 
tifique.) 

SAWTA-ROSA  (Santorre,  comte  de) 
(1783-1825),  homme  d'Etat  sarde.  Em- 
ployé au  ministère  de  la  guerre  à 
Turin,  un  des  chefs  delà  révolution 
de  1821  qui  renversa  \  ictor-Emma- 
nuel  I",  il  reçut  le  portefeuille  de  la 
guerre,  et  fut  battu  par  les  Autri- 
chiens. Il  se  réfugia  en  France  et 
périt  dans  les  rangs  des  Grecs  ré- 
vol  lés  (  182.5). 

SARRIEN  (Jean-Marie-Ferdinand) 
(1840).  Avocat  et  maire  de  Bourbon- 
Lancy,  député 
de  Gharolles 
(1876),  il  siégea 
à  la  gauche  ré- 
])ublicaine,  et 
fulréélujusqu'à 
ce  jour.  Minis- 
tre des  postes 
et  télégraphes 
(1885),  cle  l'inté- 
rieur (1886),  de 
la  justice  (1886), 
de  l'intérieur 
(1887),  il  eut  en- 
core ce  dernier  portefeuille  en  1896 
dans  le  cabinet  Bourgeois.  En  1898, 
M.  Brisson  lui  confia  le  ministère  de 
la  justice. 

SAlZET  (Jean-Pierre,  dit  Paul) 
(1800-1876).  Avocat'  h  Lvon,  député 
de  celte  ville  (I83'i-1848),  il  siégea 
parmi  les  conservateurs  libéraux, 
devint  vice-président  de  la  Ghambre, 
ministre  de  la  justice  dans  le  cabi- 
net Thiers  (1836),  et  président  de  la 
Ghambre  juscju'en  1848. 

SAVARY  (:Vnne-Jean-Marie-René, 
duc  de  RoviGO)  (1774-1833),  général 
français.  Il  servit  dans  les  armées 
de  la  Révolution,  fut  chargé  de  fu- 
siller le  duc  d'Enghien  en  1804,  com- 
battit à  Auslcrliiz,  léna,  Eylau  et 
Fricdiand.  Gréé  duc  de  Ro'vigo,  il 
reçut  l'ambassade  de  Pètersbourg 
(1807),  assista  aux  conférences  d'E"- 


Sarrien. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


82 


fort,  remplaça  Fouché  à  la  police 
générale  (1810)  et  tomba  en  disgrâce 
après  la  conspiration  du  général  Ma- 
let qu'il  n'avait  pas  su  déjouer.  Pair 
de  France  et  commandant  général 
de  la  gendarmerie  pendant  les  Cent- 
Jours,  prisonnier  des  Anglaisa  Malte 
(1815),  il  s'évada  après  sept  mois  de 
captivité,  fut  condamné  à  mort  par 
contumace  en  France  et  acquitté  en 
1819  par  le  1"  conseil  le  guerre  de 
Paris.  Commandant  de  l'armée  d'Al- 
gérie (1831),  il  se  rendit  célèbre  par 
ses  cruautés  envers  les  indigènes.  .\ 
laissé  des  Mémoires  (8  vol.),  1828. 

SAVIGNY  (Frédéric-Charles  de) 
(1779-1861),  jurisconsulte  allemand.  Il 
publia  un  grand  nombre  d'ouvrages 
sur  le  droit  ancien  et  moderne,  l'ut 
professeur  à  l'université  de  Berlin 
(1810),  conseiller  d'Etat  (1817),  mi- 
nistre de  la  justice  de  Prusse  (1842) 
et  rentra  dans  la  vie  privée  en  18'i8. 
Son  influence  sur  le  mouvement  des 
idées  politiques  et  his- 
toriques a  été  consi- 
dérable. 

S,\Y  (Jean-Baptiste) 
(1767-1832),  écono- 
miste français.  Secré- 
taire du  ministre  des 
finances  Clavière , 
membre  du  Tribunal 
(  1799),  il  montra  des 
idées  libérales  qui  le 
(ircnt  mettre  en  dis- 
grâce sous  le  Consu- 
lat et  l'Empire.  —  Pour  ses  grands 
travaux  d'économie  politique,  V.  vo- 
lume Economie  politique. 

S.4Y  (Jean-Baptiste-Léon)  (1826- 
1896).  petit-fils  du  précédent.  Député 
de  la  Seine  (1871), 
préfet  de  ce  dépar- 
tement (1871-1872), 
ministre  des  finan- 
ces (1872-1873),  de 
nouveau  en  187.5- 
IS77,  il  fut  un  des 
\  chefs  du  centre 
;;auche  .  Sénateur 
lie  Seine -et -Oise 
(1876),  il  reprit  le 
portefeuille  des  fi- 
à  1879,  fut  ambas- 
sadeur à  Londres  pendant  quelques 
semaines  (1879),  président  du  Sénat 
et  ministre  des  finances  (1882).  Libre- 
échangiste,  il  prononça  de  nombreux 
discours  en  province,  fonda  l'Union 

BIOGRAPHIK   POLITIQUE    DU    XIX'  S. 


Say  (J.-B.). 


Say  (Léon), 

nances  de  187" 


républicaine  libérale,  et  combattit  la 
politique  du  général  Boulanger.  Elu 
député  de  Pau  (1889),  et  réélu  (1893), 
il  avait  donné  sa  démission  de  sénar 
leur,  était  entré  à  r.\cadémie  fran- 
çaise en  1886.  —  Pour  ses  ouvrages 
â'économie  politique,  \".  volume  Bio- 

GKAPHIE   SCIENTIFIQUE. 

SCH.\EFFLE  (Albcrt-Eberhard-Fré- 
déric)  (1831).  homme  politique  autri- 
chien. Professeur  d'économie  polili- 
que  à  Tubinguc,  puis  à  \  ienne. 
membre  de  la  Chambre  de  Wurtem- 
berg (1862-186.3).  du  Parlement  doua- 
nier allemand  (1868),  il  fut  l'adver- 
saire de  la  Prusse  et  devint  ministre 
du  commerce  et  de  l'agriculture  dans 
le  cajjinel  autrichien  "de  Hohenwart 
(1871).  Depuis  il  s'est  consacré  aux 
études  économiques. 

SCHA>IYL.(\.  Chamvl.) 

SCHARAHORST  (Gérard-David  de) 
(17."J()-I8I3).  Originaire  du  Hanovre, 
il  entra  au  service  de  la  Prusse,  com- 
battit à  Auersta^dt  et  à  Eylau,  et, 
après  la  paix  de  Tilsit,fut  |)lacé  à  la 
tète  de  l'administration  de  la  guerre. 
Il  prépara  la  revanche,  fixa  les  bases 
deVorganisationmililaire  de  la  Prusse 
modenie  et  dirigea  le  soulèvement 
militaire  de  1813.  Aide  de  camp  de 
Bliicher.  il  fui  blessé  à  Lulzen  et 
mourut  des  suites  de  sa  blessure. 

SCHEl'RER  -  KESTiXER  (Auguste) 
(18.33).  Directeur  de  rétablissement 
industriel  de  Thann  (Haut-Rhin),  il 
combattit  le  ré- 
gime impérial , 
fut  député  du 
Haut-Rhin  (1871) 
et  vola  contre 
les  préliminaires 
de  la  paix.  Dé- 
missionnaire 
avec  les  députés 
de  l'Alsace,  il  fut 
réélu  par  le  dé- 
partement de  la 
Seine  (1871),  sié- 
gea à  l'Union  ré- 
publicaine, et  entra  au  Sénat  comme 
membre  inamovible  (  1875).  Il  a  pris, 
dans  ces  derniers  temps,  l'initiative 
de  la  campagne  de  revision  du  pro- 
cès  Drevfus. 

SCHIMMELPENNIIVCK  (Rutger- 
Jean)  (1761-1825),  homme  d'Etat  néer- 
landais. Député  à  la  Convention  na- 
tionale batave,  il  fut  ambassadeur  à 
Paris  (1798),  plénipotentiaire  au  con- 

-  H.  .  6 


Scheurer-Kestner 


82 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


grès  d'Amiens  (1802),  ambassadeur 
à  Londres  et  grand  pensionnaire  de 
Hollande  (1805-1806).  11  se  retira  à 
l'arrivée  de  Louis  Bonaparte,  l'ut 
nommé  par  Napoléon  1"  comte  et 
sénateur  de  l'Empire  après  l'incor- 
poration de  la  Hollande  à  la  France, 
et  entra  à  la  Chaml^re  des  Pays-Bas 
lors  de  la  restauration  de  la  royauté. 
SCHMERBING  (Antoine,  chevalier 
de)  (I805-1893K  Homme  d'Etat  autri- 
chien, il  présida  le  Parlement  alle- 
mand de  Francfort  en  18^8  et  devint 
chet'du  ministère  du  Vicaire-Impérial, 
l'archiduc  Jean.  Ministre  de  la  jus- 
tice dans  le  cabinet  Schwarzenberg 
(1849-1851),  président  de  la  Haute- 
Cour,  chef  du  ministère  de  1861  à 
1865,  il  fut  un  des  représentants  les 
plus  énergiques  des  tendances  cen- 
tralistes en  Autriche  et  il  combattit 
la  Prusse  en  Allemagne. 

SCHNEIDER  (Antoine-Virgile,  ba- 
ron) (I78t)-1847),  général  français.  Il 
fit  les  campagnes  de  l'Empire,  servit 
en  Espagne  (1823),  en  Morée  (1828), 
devint  directeur  général  du  person- 
nel au  ministère  de  la  guerre  (18.32), 
député  de  Sarreguemines  (I83'i)  et 
ministre  de  la  guerre  (1839-1840). 

SCHIVEIDER  (Eugène)  (1805-1875). 
Directeur  des  forges  de  Bazeilles, 
puis  de  celles  du  Creusot.  il  fui  député 
de  1845  à  1848,  ministre  de  l'agricul- 
ture et  du  commerce  (1851),  membre 
cle  la  commission  consultative  nom- 
mée après  le  coup  d'Etat  du  2  décem- 
bre 1851,  représenta  le  déparicment 
cle  Saône-et-Loireau  Corps  législatif 
{pendant  toute  la  durée  de  l'Empire, 
lutprésidentdecetteAssemblée(I867- 
1870),  régent  de  la  Banque  de  France 
et  président  du  conseil  d'administra- 
tion de  la  Société  générale. 

SCIIIVITZLER  (Eduard)  (1840-1893), 
'^..xplorateur  allemand,  dit  Emin  Pa- 
cha. Il  se  convertit  à  l'islamisme 
(1873),  entra  dans  l'armée  égyptienne, 
et  reçut  le  titre  de  gouverneur  du 
Soudan  égyptien. 

SCIIOELCHER  (Victor)  (1804-1893). 
Sous  la  Restauration  et  la  monarchie 
de  Juillet,  il  se  mêla  activement  aux 
divers  mouvements  républicains  et  se 
préoccupa  surtout  de  l'abolition  de 
l'esclavage  des  nègres.  Sous-secré- 
taire J'Etat  à  la  marine  (1848),  il  fit 
rendre  le  décret  proclamant  le  prin- 
cipe de  l'émancipation  des  noirs,  re- 
présenta la  Guadeloupe  h  la  Consti- 


tuante et  à  la  Législative  (1848-1851) 
et  siégea  à  la  Montagne.  Expulsé 
après  le  coup  d'Etat  de  1851,  il  se 
fixa  en  Angleterre, 
rentra  en  1870, com- 
manda   la    légion 
d'artillerie    de    la 
garde     nationale 
pendant  le  siège  de 
Paris,    représenta 
la     Martinique     à 
l'Assemblée  natio- 
nale(1871)etsiégea 
à  l'extrême  gauche.  schœicher. 

Sénateur  inamovi- 
ble (1876),  il   réclama  l'abolition    de 
la  peine  de  mort,  l'amnistie  pleine  et 
entière  et  combattit  le  Seize-Mai. 

SCH01V.\L0V  (Pierre, comte) (1827- 
1882),  diplomate  russe.  Il  débuta  dans 
la  carrière  des  armes,  devint  général, 
gouverneur  des  provinces  baltiques, 
puis  chef  de  la  police  politique.  Am- 
bassadeurà  Londres  (1874),  délégué 
au  congrès  de  Berlin,  il  fit  des  visites 
aux  ministres  des  grandes  puis- 
sances auxquelles  on  attribua  un  sens 
pacifique,  et  fut  rappelé  à  Péters- 
bourg  en   1879. 

SCHRAMM(  Jean-Paul-Adam, comte) 
(1789-1884),  général  français.  !1  con- 
quit ses  grades  dans  les  campagnes 
de  l'Empire,  ne  reprit  du  service 
qu'en  1830,  fit  la  campagne  de  Bel- 
gique (1831-1832)  et  fut  envoyé  en  Al- 
gérie. Conseiller  d'Etat  (1830),  dé- 
puté (1834),  pair  de  France  (1839),  il 
siégea  parmi  les  conservateurs,  reçut 
de  Louis-Napoléon  le  ministère  de  la 
guerre  (1850-1851)  et  entra  au  Sénat 
(1852). 

SCHWARZElVBERG  (Charles- Phi- 
lippe, prince  de)  (I77I-18I9),  feld-ma- 
réchal  autrichien.  Il  servit  contre  les 
Turcs,  contre  les  Français  pendant 
les  guerres  de  la  Révolution  et  de 
l'Empire,  représenta  l'Autriche  à  Pé- 
tersbourg(  IH09),  h  Paris(  1809)et  com- 
manda en  chef  les  armées  alliées 
contre  la  France  (1814  et  1815). 

SCHWARZENBERG  (Félix,  prince 
de)  (1800-18.52),  homme  d'Etat  autri- 
chien, lilsdu  précédent.  Il  remplit  de 
nombreuses  fonctions  diplomatiques; 
après  la  répression  de  1  insurrection 
de  Vienne  (oct.  1848),  il  fut  désigné 
par  la  coterie  féodale-militaire  pour 
relever  la  monarchie  absolue;  pré- 
sident du  conseil  (nov.),  il  obtint  la 
retraite  de  l'empereur  Ferdinand  I", 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


83 


renvoya  le  Parlement  et  établit  à 
l'intérieur  un  régime  de  compression 
centraliste;  au  dehors  il  combattit  la 
formation  d'une  conledéralion  germa- 
nique restreinte  dont  la  Prusse  aurait 
eu  rhégémonie,  et  imposa  à  Frédéric- 
Guillaume  IV  les  conventions  d'Ol- 
mutz  (nov.  1850);  il  ne  réussit  pas  h 
obtenir  les  réformes  fiscales  qu'il 
proposa  au  conférencier  de  Dresde 
(1851). 

SCLOPIS  DE  SALERAIVO  (Paul-Fré- 
déric, comte)  (17^8-1878),  homme  po- 
litique italien.  13octeur  en  droit  à  Tu- 
rin, membre  de  la  cour  suprême  de 
justice,  procureur  général,  il  colla- 
bora au  code  civil  sarde  et  reçut  en 
IS'iS  le  portefeuille  de  la  justice  et 
desaffaires ecclésiastiques.  Il  se  mon- 
tra libéral,  fut  élu  député  de  Turin, 
puis  sénateur,  et  présida  en  1872  le 
tribunal  arbitral  réuni  à  Genève  pour 
régler  l'affaire  de  VAlabama. 

SÉBASTIAIM  (Horace,  comte  de  L\ 
Porta)  (1775-1851),  maréchal  de 
France.  Il  lit  partie  de l'arméed  Italie, 
aida  au  coup  d'Etat  du  18  brumaire, 
reçut  une  mission  en  Orient  pour  se- 
conder les  projets  de  .Napoléoa  sur 
l'Inde,  puis  le  titre  d'ambassadeur  à 
Constanlinople  (1806),  et  repoussa  la 
Hotte  anglaise  qui  menaçait  la  ville 
(1807).  Il  servit  en  Espagne  de  180V) à 
181  !,  lit  la  campagne  de  Russie,  celle 
d'Allemagne  et  celle  de  France.  Dé- 
puté de  l'Aisne  pendant  les  Cent 
Jours,  de  la  Corse  (1819),  de  \  ervins 
(1826),  il  siégea  parmi  les  libéraux, 
lut, après  1830,  mmistre  de  la  marine, 
et  peu  après  ministre  des  affaires 
étrangères.  C'est  alors  qu'après  la 
défaite  de  l'insurrection  polonaise,  il 
prononça,  à  l'indignation  des  libé- 
raux, la  parole  célèbre  :  «  L'ordre 
règne  à  Varsovie.  »  Il  fut  nommé 
ambassadeur  à  Naples  (1833),à  Lon- 
dres (183.5-1839),  maréchal  de  France 
(1&40). 

SEGRIS  (Emile-Alexis)  (18H-1880). 
Avocat  à  Angers,  député  de  celle 
ville  comme  candidat  onîciel,  réélu  en 
1863  et  1869,  il  reçut  le  portefeuille  de 
l'instruction  publique,  puis  celui  des 
finances  dans  le  ministère  Ollivier, 
en  remplacement  de  M.  Buffet.  Il 
rentra  aans  la  vie  privée  après  le 
4  septembre  1870. 
SÉGUlER  (Antoine- Jean- Mathieu, 

baron)  (I768-184S),   magistrat   frai\- 

çais.  Il  émigra  lors  de  là  Révolution, 


rentra  dans  la  magistrature  à  son 
retour  en  France  et  devint  premier 
président  de  la  cour  impériale  de 
Paris  (1810).  Conseiller  d'Etat  pen- 
dant la  première  Restauration,  pair 
de  France  (1815),  il  se  rallia  à  la  mo- 
narchie de  Juillet. 

SÉGl'R  (Louis-Philippe,  comte  de) 
(1753-1830).  Ilfitlaguerred'.\mcrique, 
devint  ambassadeur  à  Pétersbou rg 
(17^5-1789),  maréchal  de  camp  (1791), 
membre  du  Corps  législatif  sous  le 
Consulat,  conseiller  d'Etat,  grand 
maître  des  cérémonies  à  la  cour  de 
Napoléon  et  sénateur.  II  vola  la  dé- 
chéance (181'i).  reprit  néanmoins  ses 
fonctions  auprès  de  l'empereur  pen- 
dant les  Cent-Jours,  devint  pair  de 
France  (1819)  el  siégea  avec  les  libé- 
raux. —  .Membre  de  r.\cadémie  fran- 
çaise depuis  1803,  il  a  laissé  de  nom- 
breux ouvrages  historiques.  (V.  vo- 
lume  BlOGRVPlUR  I.lTTKRAmE.) 

SELIM  III  (1761-1808),  sultan  de 
Turcjuie.  fils  de  Mustapha  III,  il 
monta  sur  le  trône  en  1789.  signa  la 
paix  de  Sistowa  avec  l'Autriche  et 
de  Jassy  avec  la  Russie.  A  la  suite  de 
l'expédition  de  Bonaparte  en  Egypte, 
il  entra  dans  la  deuxième  coalition, 
mais  se  rapprocha  bientôt  du  pre- 
mier Consul.  Il  entreprit  des  réfor- 
mes, fut  détrôné  dans  un  soulèvement 
en  IH()7  et  assassiné  l'année  suivante. 
SELLA  (Quintino)(  1827-1884),  hom- 
me politique  italien.  Ingénieur  et 
membre  du  conseil  des  mines,  mi- 
nistre des  finances  dans  les  cabinets 
Ralazzi  (1862),  La  Marmora  (186'i- 
1865)  et  Lanza  (1869-1873),  il  fut  un 
des  chefs  de  la  droite  constitution- 
nelle. 

SÉMOXVILLÉ  (Charles- Louis  Hu- 
GUET,  marquis  de)  (  1759-1839).  Député 
suppléant  de  la  noblesse  aux  Etals 
généraux,  ambassadeur  de  la  Répu- 
blique à  Gènes  et  à  Constanlinople 
(1792).  il  fut  arrêté  en  route  par  la 
cour  d'Autriche  (1793)  qui  l'échangea 
en  1795  contre  la  fille  de  Louis  XVl. 
Il  contribua  au  coup  d'Etal  de  Bru- 
maire, reçut  l'ambassade  de  La  Haye 
et  devint  sénateur  en  1805.  Rallié  aux 
Bourbons,  il  entra  à  la  Chambre  des 
pairs  el  en  fut  grand  référendaire. 
SÉNARD  (Antonin- Marie -Jules) 
(1800-188.5).  Avocat  à  Rouen,  il  prit 
pari  h  la  révolution  de  1830,  fit  de  l'op- 
position à  la  monarchie  de  Juillet,  et 
devint  procureur  général   à  Rouen 


8i 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIEME  SIÈCLE 


après  février  1848.  Député  de  la  Seine- 
Inférieure  à  la  Constituante  (1848),  il 
fut  nommé  ministre  de  rinlérieur  par 
Cavaignac,  échoua  aux  élections  de 
1849  et  prit  place  au  barreau  de  Pa- 
ris. Député  de  Seine-et-Oise  (1874) 
réélu  en  1876  et  en  1877,  il  siégea  h 
la  gauche  républicaine. 

SERRAINO  Y  DOMIJNGLEZ  (Francis- 
co) (1810-1885),  homme  d'Etat  espa- 
gnol. Général  de  division  en  1840,  il 
contribua  à  la  déchéance  d'Espartero 
(1843)  et  devint  ministre  de  la  guerre 
(1845).  Il  fit  de  l'opposition  à  Narvaez, 
fut  exilé  en  1854,  devint  capitaine  gé- 
néral de  Madrid  (1856),  ambassadeur 
en  France  (1859),  gouverneur  de  Cuba 
et  nommé  duc  de 
la  Terre  (  1862). 
filmprisonné  lors 
du  coup  d'Etat  de 
Gonzalez  Bravo 
(7  juillet  1868),  il 
se  joignit  au  pro- 
nunciamiento  de 
Prim,  battit  les 
ioyaux  au  pont 
d'Alcolea  (28  sep- 
seirano.  lembre),      entra 

dans  Madrid  et 
fut  nommé  chef  du  pouvoir  exécutif, 
généralissime;  il  promulgua  les  dé- 
crets relatifs  au  suffrage  uni  versel, à  la 
liberté  des  cultes,  à  la  fermeture  des 
maisons  des  jésuites,  etc.,  réprima 
durement  les  soulèvements  de  la  Ca- 
talogne et  de  \'alence  et  l'insurrec- 
tion de  Cuba.  Nommé  régent  en  1869, 
il  remit  les  pouvoirs  à  Amédée,  duc 
d'Aoste,  en  1871,  et  conserva  le  mi- 
nistère de  la  guerre  et  la  présidence 
du  conseil.  Il  combattit  ensuite  les 
carlistes  et  quitta  l'Espagne  à  l'avè- 
nement d'Alphonse  XII.  Etabli  en 
France,  il  rentra  dans  son  pays  et 
reprit  sa  place  au  Sénat. 

SEYMOLR  (Horatio)  (1810-1886), 
homme  politique  américain.  Juris- 
consulte renommé,  membre  de  la 
Chambre  des  représentants  (18V2),  il 
gouverna  l'Etat  de  New- York  en  1852 
et  en  1862,  et  échoua  aux  élections 
présidentielles  de  1868  comme  can- 
didat des  démocrates. 

SÈZE  (Raymond,  comte  de)  (1748- 
1828).  Avocat  à  Bordeaux,  un  des  dé- 
fenseurs de  Louis  \\'l,  il  quitta  Paris 
après  la  mort  du  roi,  fut  arrêté  en 
province  (1793),  incarcéré  et  remis  en 
liberté  après  le  9  thermidor.  Louis 


XVIII  le  nomma  premier  président 
de  la  Cour  de  cassation  (1815),  pair 
de  F'rance  et  comte.  Il  entra  à  l'Aca- 
démie française  en  1816. 
SHERE-ALI.  (V.  Chir-Ali.) 
SHERMAN  (Guillaume- Teeumseh) 
(1820-1891),  générai  américain.  Il  prit 
une  grande  part  à  la  guerre  de  la  Sé- 
cession, dirigea  le  raid  de  Mcksbourg 
au  Mississipi  (  1864).  puis  nommé  géné- 
ral en  chef  du  Mississipi,  remporta 
une  série  de  victoires  sur  le  général 
confédéré  .lohnslon  et  le  força  à  ca- 
pituler. Il  reçut  .en- 
suite le  commande- 
ment général  de  l'ar- 
mée. 

SIROTR  (Marie- 
Dominique- Auguste) 
(1792-1857),  prélat 
français.  Evêque  de 
Digne  (1840),  arche- 
vêque de  Paris  (1848), 
il  sacra  Napoléon  III 
empereur  des  Français  et  fut  assas- 
siné en  1857  dans  l'église  Saint- 
Elienne-du-Mont  par  \  erger,  prêtre 
interdit. 

SlMÉOlV  (Joseph-Jérôme,  comte) 
(1749-1842).  Avocat  à  .X\\,  il  accueillit 
favorablement  les  idées  de  la  Révo- 
lution, fut  proscrit  le  31  mai,  quitta 
la  France  et  rentra  après  le  9  ther- 
midor. Député  aux  Cinq-Cents,  mem- 
bre du  Tribunal,  du  conseil  d'Etat, 
il  collabora  au  Code  civil,  devint  mi- 
nistre de  l'intérieur,  puis  de  la  jus- 
tice, de  Jérôme  Bonaparte  en  West- 
phalie,  préfet  du  Nord  sous  la  1™  Res- 
tauration, membre  de  la  Chambre  des 
députés  (1815),  ministre  de  l'intérieur 
(1820-1821),  pair  de  France  (1821)  et 
premier  président  de  la  Cour  des 
comptes  (1837-1839). 

SlMÉOiv  (Joseph  Balthasar)  (1781- 
1846),  lils  du  précédent.  Préfet  du 
Var,  puis  du  Pas-de-Calais,  il  devint 
directeur  des  Beaux-Arts,  entra  au 
conseil  d'Etat  et  à  la  Chambre  des 
pairs  (1835). 

SIMOX  (.Jules-François  Suisse,  dit 
Jules)  (1814-1896).  Professeur  de  phi- 
losophie, chargé  du  cours  d'histoire 
de  la  philosophie  à  la  Sorbonne(1839- 
1851).  député  des  Côtes-du-Nord  à 
la  Constituante  (1848-1849),  il  vota 
avec  les  modérés,  refusa  de  prêter 
serment  à  laconstHution  de  18.52etfut 
révoqué  de  sa  chaire  de  la  Sorbonne. 
Député  de  la  Seine  (1863).  réélu  par 


BIOGKAPHIE  POLITIQUIi  DU  DIX-iNEUVIËME  SIÈCLE 


80 


Simon  (Jules). 


la  Gironde  (1869),  il  lit  partie  de  l'op- 
posilion  iiijérale,  prononça  de  nom- 
breux discours  en  laveur  de  Tinstruc- 
tion  publique,  de  la  liberté  de  la 
])resse,  contre  la  peine  de  mort,  con- 
tre la  déclara- 
lion  de  guerre  à 
la  Prusse,  etc., 
fui  proclamé  le 
'i  septembre  1870 
membre  du  gou- 
vernemenl  de  la 
Défense  natio- 
nale et  nommé, 
le  .^j,  ministre  de 
rinstruction  pu- 
blique, des  cul- 
tes et  des  beaux- 
arts.  Député  de 
Seine-et-Marne  (1871),  il  garda  son 
norleleuille  jusqu'en  187:3,  secondant 
ta  politi(|ue  de  Thiers,  fui  élu  séna- 
teur inamovible  (1875)  et  membre  de 
TAcadémie  française  (même  année). 
Directeur  du  Siècle,  il  prêcha  la  mo- 
dération, devint  président  du  con- 
seil et  ministre  de  l'intérieur  (1876), 
se  déclai'a  «  franchement  républicain 
et  résolument  conservateur  »,  se  re- 
lira lors  du  coup  d'Elal  du  Seize- 
Mai,  combattit  les  lois  Ferry,  no- 
tamment l'arlickw,  prit  la  parole 
contre  l'amnislic  plénière,  la  réforme 
de  la  magistrature,  le  divorce,  etc. 
—  Pour  ses  nombreux  ouvrages,  \  . 
volume  Biographie  i.ittéhairl:. 

SISMOIN'DI  (Jean-Charles-Léonard 
SiMONDE  de)  (I773-I8V2),  historien  et 
économiste  suisse.  Membre  du  con- 
seil représentatif  de  Genève,  il  a 
laissé  de  nombreux  travaux  d'écono- 
mie polit i(iue  et  d'histoire  empreints 
d'idées  libérales. 

SOIBEYRAIN  (Jean-Marie-Georges, 
baron  de)  (182V)-1897).  Sous-gouver- 
neur du  Crédit  foncier  (1860),  député 
de  la  Vienne  (1863-1870),  il  soutint  le 
gouvernement  impérial,  fut  réélu  en 
1871,  en  1876,  (il  partie  du  groupe  de 
l'Appel  au  peuple  et  appuya  le  Seize- 
Mai.  Constamment  réélu  dei)uis,  il 
fui  mêlé  à  de  nombreux  débals  ju- 
diciaires relatifs  au  Crédit  foncier  et 
à  d'autres  spéculations  financières. 
SOILOIQIE  (1789-1867),  nègre 
d'Haïti.  Président  de  la  Piépublique 
(1847),  il  se  fit  proclamer  empereur 
sous  le  nom  de  Fauslin  I"(  18'i9)  et  fut 
célèbre  par  sa  bélise  el  sa  cruauté. 
GcITrarcl  le  renversa  en  1859. 


SODLT  (Nicolas-Jean-de-Dieu,  duc 
de  Lalmatie)  (1769-1852),  maréchal 
de  France.  Il  servil  sous  Hoche  el 
Pichegru,  sous  Custine  et  sous  Mas- 
séna,  tomba  au  pouvoir  des  Autri- 
chiens qui  le  libérèrent  après  Ma- 
rengo,  devint  commandant  supérieur 
du  Piémont,  commandant  du  camp 
de  Saint-Omer  (1803),  maréchal  de 
France  (1804),  se  distino^ua  à  Auster- 
litz  el  fut  gouverneur  de  \  ienne.  Il 
fil  ensuite  la  campagne  de  Prusse 
(1806)  el  celle  de  Pologne  (1806-1807), 
reçut  le  titre  de  duc  deDalmatie  après 
lai)risc  de  Kœnigsberg  et  le  comman- 
dement du  centre  de  l'armée  d'Es- 
pagne (1808).  De  cette  date,  jusqu'à 
1813,  il  se  montra  un  stratège  con- 
sommé, justifiant  son  titre  de  «  pre- 
mier manœuvrier  de  l'Europe  »,  re- 
joignit l'armée  d'Allemagne  el  assisla 
aux  batailles  de  Lut- 
zen  el  de  Bautzen. 
Envoyé  par  Napo- 
léon P'  sur  les  fron- 
tières d'Espagne,  il 
lutta  pied  à  pied 
contre  l'armée  an- 
glo-espagnole el  ne 
cessa  de  combat! rc 
(ju'après  la  bataille 
deToulouseel  la  ren- 
trée de  Louis  W  III 
en  France.  Il  fui  pendant  quelques 
mois  ministre  delà  guerre,  servit  Na- 
poléon pendant  les  Cent-Jours,  entra 
à  la  Chambre  des  pairs  el  combattit  à 
l'ieurus  el  à  Waterloo.  Exilé  par  la 
2°  Restauration,  il  ne  rentra  en 
France  qu'en  1819,  se  rallia  à  la  mo- 
narchie de  Juillet,  devint  ministre  de 
la  guerre,  président  du  conseil  des 
ministres  (1832),  ambassadeur  à 
Londres  (1838),  ministre  de  la  guerre 
(1839),  chef  de  cabinet  avec  le  porte- 
feuille des  affaires  étrangères  (1840), 
puis  avec  celui  de  la  guerre.  Il  resta 
au  pouvoir  jusqu'en  1847  et  reçut  le 
litre  de  «  maréchal  général  ». 

SPÉRANSKI  (Michel  Gramatine, 
comte)  (1772-1839),  homme  d'Etat 
russe.  Directeur  de  l'administration 
des  affaires  étrangères  (1801),  puis 
de  celle  de  l'intérieur,  président  de 
la  commission  législative  chargée  de 
coordonner  les  fois  de  la  Russie,  il 
accomplit  de  grandes  réformes,  de- 
vint secrétaire  de  l'Empire  (1810)  el 
tomba  en  disgrâce  comme  prétendu 
ami    de   Napoléon   (1812).    Exilé  en 


Soult. 


86 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIECLE 


Spuller  (Kugëne). 


Sibérie,  il  y  passa  deux  ans,  devint 
gouverneur  de  Penza  (I81(i),  de  la 
Sibérie  (1819),  rentra  à  Pétersbourg 
(1822)  et  reconquit  toutes  les  faveurs 
de  la  cour.  Il  coordonna  les  lois  et 
coutumes  des  Slaves,  publia  l'im- 
mense recueil  du  Corpus  juris  Rus- 
sici  (1833;  15  vol.  in-4),  et  reçut  le 
titre  de  comte  (1839). 

SPULLER  (Eugène)  (1835-1896). 
Avocat  à  Paris,  très  lié  avec  Gam- 
betta,  il  fut  son  collaborateur  à 
Tours,  à  Bordeaux,  et  à  la  Répu- 
blique françai'^e.  Député  du  111"  arr. 
de  Paris  (1876),  il 
siégea  à  l'Union 
républicaine,  fit 
jiartie  des  363  et 
l'ut  réélu  en  1877 
et  en  1^81.  Sous- 
secrétaire  d'Etat 
aux  a  ff  a  ires 
étrangères  dans 
le  cabinet  Gam- 
bettai  1881-1882), 
vice -président 
de  la  Chambre,  élu  député  de  la  Côte- 
d'Or  (1885),  il  reçut  le  ministère  de 
l'instruction  publique  dans  le  cabi- 
net Bouvier  (1887),  celui  des  affaires 
étrangères  dans  le  cabinet  Tirard 
(1889-1890);  il  avait  été  réélu  député 
de  Bcaunc  (1889)  et  sénateur  de  la 
Côte-d'Or  (1892)  à  la  mort  de  Joi- 
gneaux.  Dans  le  cabinet  Casimir- 
Perier,  il  eut  le  portefeuille  de  l'in- 
struction publique  (1893).  C'est  lui 
(jui  prononça  le  mot  malheureux 
d'  «  esprit  nouveau»  qui  aétédepuis 
tant  exploité  par  le  parti  clérical. 

STADIOIV  (Philippe,  comte  de) 
(1763-182'i),  homme  d'Etat  autrichien. 
Ambassadeur  à  Stockholm  (1787),  à 
Londres  (1792),  à  Berlin  (1801),  il  re- 
])réscnta  aussi  l'Autriche  à  Péters- 
bourg, organisa  la  3'^  coalition  contre 
la  France  et  devint  ministre  des  af- 
faires étrangères  (1806).  Eloigné  des 
affaires  en  1809  sui-  la  demande  de 
Napoléon  1""%  il  assista  à  divers  trai- 
tés et  conférences  (1813-1815)  et  re- 
çut le  portefeuille  des  finances  qu'il 
garda  jusqu'à  sa  mort. 

STAilBOliLOV  (1853-1895),  homme 
politique  bulgare.  Un  des  chefs  du 
parti  libéral  avec  Karavelov,  il  devint 
président  de  la  Sobranié  (I88Î-I886), 
eut  la  plus  grande  part  dans  l'élec- 
tion au  trùne  de  Ferdinand  de  Saxe- 
C-obour":  et  exerça  une  vraie  dicta- 


ture, q  ui  provoqua  de  nombreux  com- 
plots (affaires  Panitza,  Milarov,  Po- 
pov  et  Karavelov),  cruellement  ré- 
primés; Stamboulov  fut  assassiné 
(1895). 

STAKHOPE  (Philippe-Henry,  vi- 
comte Mahon,  comte)  (1805-1875), 
homme  politique  anglais.  Député  à 
la  Chambre  des  communes  (1830),  il 
combattit  la  réforme  parlementaire, 
devint  sous-secrétaire  d'Etat  aux 
affaires  étrangères  (1834),  secrétaire 
du  bureau  des  Indes  (1845)  et  entra 
à  la  Chambre  des  lords  en  1855. 

STANLEY.  (V.  Derby  [Comte  de].) 

STAPFER  (Philippe-Albert)  (1766- 
1840),  philosophe  et  homme  politique 
suisse.  Pasteur  protestant,  il  pro- 
fessa la  philosophie  à  Berne,  devint 
ministre  des  arts,  des  sciences  et  du 
culte  (1798),  ministre  près  la  Bépu- 
blique  française  (1800)  et  rentra  dans 
la  vie  privée  en  1803  lorsque  Bona- 
parte se  fit  nommer  «  médiateur  »  de 
la  Confédération  helvétique. 

STASSART  (Gosvvin-Joseph-Augus- 
tin,  baron  de)  (1780-1854),  homme 
d'Etat  belge.  De  1804  à  1814,  il  ser- 
vit dans  l'administration  française, 
devint  membre  des  Etats  de  la  pi'o- 
vince  de  Namur  (1818),  et  de  la 
seconde  Chambre  des  Étals  géné- 
raux (1821).  Président  du  comité  de 
l'intérieur  après  la  révolution  belge 
de  1830,  il  administra  les  provinces 
de  Namur  et  de  Brabant  et  présida 
le  Sénat  de  1831  à  1838. 

STEI!V(  Henri-Frédéric-Charles,  ba- 
ron de)  (1757-1831),  homme  d'Etat 
prussien.  Ministre  des  finances,  il 
présida  le  conseil  en  1808,  comprit 
la  nécessité  des  réformes  radicales 
et  commença  la  réorganisation  de  la 
Prusse;  à  la  suite  d'une  lettre  im- 
prudente, il  dut  être  éloigné  des  af- 
faires et  proscrit  par  Napoléon,  se 
réfugia  en  Russie  où  il  poussa  le 
tsar  contre  la  France.  Administra- 
teur de  la  Saxe  (1813)  et  chef  du  parti 
unitaire  allemand,  il  devint  suspect  à 
la  réaction,  s'éloigna  des  affaires  et 
consacra  ses  dernières  années  à  pré- 
parer la  publication  des  célèbres  ^/o- 
numenla  Germanise  historica. 

STEINMETZ  (Ch.-Fred.  de)  (1796- 
1877),  général  prussien.  Il  prit  partaux 
campagnes  de  1813  et  1814,  à  l'expé- 
dition du  Schlesvig(1848),  commanda 
en  1866  le  5°  corps  et  battit  les 
Autrichiens    à    Nachod,    Skalitz   cl 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


87 


Schweinscha'del. Dans  les  guerres  de 
1870,  il  commanda  la  première  ar- 
mée, compromit  le  succès  des  Prus- 
siens à  Gravelotte,  lui  placé  sous 
l'autorité  de  Frédéric -Charles  et 
bientôt  après  éloigné  du  théâtre  de 
la  guerre. 

STERBINI  (Pietro)  (1795-1863), 
homme  politique  italien.  Affilié  à  la 
Jeune  Italie,  et  compromis  dans  Tin- 
surrection  de  1831,  il  fut  ministre  du 
commerce  et  des  travaux  publics  à 
Rome  (1848)  et  contribua  à  faire  pro- 
clamer la  République.  Après  la  prise 
de  Rome,  il  se  retira  en  Suisse,  puis 
en  France. 

STEWART    (Roberl).    (\  .    Castli:- 

REAGU.) 

STOLRDZA  (Alexandre)  (1788-185'i), 
homme  politique  roumain,  au  ser- 
vice de  la  Russie.  Il  dénonça  au 
congrès  d'Aix-la-Chapelle  (1818)  l'agi- 
tation libérale,  fut  nommé  ])ar  Nico- 
las 1"  conseiller  intime  pour  les  af- 
faires étrangères  et  prit  sa  retraite 
en  18-'i0. 

STOURDZA  (Michel)  (  I7y.'3-I884),  hos- 
podar  de  Moldavie.  Minisire  des  fi- 
nances, il  fil  partie  de  la  commission 
chargée  d'établir  la  constitution 
(1829),  fut  nommé  par  Mcolas  I" 
hospodar  de  \'alachie  (1834)  et  eut 
de  nombreuses  luttes  à  soutenir 
pour  se  maintenir  au  pouvoir.  11 
abdiqua  après  avoir  amassé  une  très 
grande  fortune  et  vint  s'établir  à 
Paris. 

STRATFORD  DE  REDCLIFFE 
(Strattfort-Canmng,  vicomte)(l  (88- 
1880),  diplomate  anglais.  Minisire 
plénipotentiaire  en  Suisse  (1813),  il 
représenta  son  pars  à  Washington 
(1820-1823),  k  Pétersbourg,  h  Con- 
stantinople,    où    il    resta    jusqu'en 


1858,  jouant  un  rôle  prépondérant 
auprès  du  sultan. 

SUBERVIE  (Georges-Gervais,  ba- 
ron) (I//2-1856),  général  français.  Il 
fit  les  campagnes  de  la  Révolution 
cl  de  l'Empire,  fut  député  du  Gers 
et  d'Eure-et-Loir  (1831-1848),  réélu  à 
la  Constituante  et  à  la  Législative 
(1848-1851),  et  eut  quelques  jours  le 
portefeuille  de  la  guerre  (1848),  puis 
la  grande  chancellerie  de  la  Légion 
d'honneur. 

SUCRE  (Antonio-José  de)  (1793- 
1829),  président  de  la  République  de 
l'Equateur.  11  seconda  glorieusement 
Bolivar  dans  la  guerre  d'indépen- 
dance contre  les  Espagnols.  Il  orga- 
nisa la  Bolivie,  séparée  du  Pérou 
(  1825).  chassa  une  armée  péruvienne 
de  la  Colombie  (1829),  et  fut  assas- 
siné en  allant  à  Quito  prendre  son 
poste  de  président  de  la  République 
de  l'Equateur. 

SUE  (Eugène)  (1801-1857).  Aide-chi- 
rurgien dans  la  marine,  il  assista  à 
la  bataille  de  Navarin  (1827),  s'adonna 
à  lalilléralure  et  publia  de  nombreux 
romans,  dont  (|uelques-uns  à  tendan- 
ces sociales  et  i)olitiques.(\'.  volume 
BiOGKAPUii-:  LiTTijHAM<E.)  Député  à 
la  Législative  (1850),  il  siégea  à  la 
Montagne  et  partit  à  Annecy  après 
le  coup  d'Etat  du  2  déc.  1851. 

SUZAiVlVET  (Pierre-Jean-Baptisie- 
Constant,  comte  de)  (1772-1815). 
chef  vendéen.  Emigré  à  la  Révolu- 
tion, il  s'enrôla  dans  l'armée  de 
Condé.  prit  part  à  l'expédil  on  de 
Quiberon  et  servit  sous  (Gharetle. 
Réfugié  en  Suisse,  il  reprit  les  armes 
(1799),  et  de  nouveau  pendant  les 
Cent- Jours.  Il  périt  au  combat  de 
La  Roche-Serviére  à  la  tète  d'un 
corps  d'armée  royaliste  (1815). 


T 


T.liAFFE  (Edouard,  comte  de)  (1833- 
1895),  homme  d'Etat  autrichien.  Mi- 
nistre de  l'intérieur  (1867),  président 
du  conseil  (1869-1870),  quelque  temps 
ministre    de    la    défense    nationale. 


puis  gouverneur  du  Tyrol  et  du  \'o- 
rarlberg  (1871),  ministre  de  l'inté- 
rieur et  président  du  conseil  (1879), 
il  inclina  vers  la  coalition  fédéraliste- 
arislocraticiue  et  putainsi,  moyennant 


88 


EiNCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


quelques  légères  concessions  aux 
Slaves  et  à  l'appui  de  Tempereur, 
conserver  le  pouvoir  pendant  qua- 
torze ans.  Le  triomphe  en  Bohème  du 
parti  démocratique  ou  Jeune-tchèque 
disloqua  la  majorité;  Taaffe  essaya 
un  projet  de  réforme  électorale,  mais 
il  fut  abandonné  par  l'empereur  et 
renversé  par  la  coalition  des  conser- 
vateurs et  des  Allemands.  Il  cher- 
chait surtout,  selon  son  expression, 
à  «  vivoter  ». 

TAILHAIVD  (Adrien- Albert)  (1«I0- 
1889).  Il  débuta  dans  la  magistrature, 
devint  président  de  chambre  à  Nîmes 
(1869),  député  de  l'Ardéchc  (1871)  et 
siégea  à  droite.  Ministre  de  la  jus- 
tice (1874-1875),  il  favorisa  toutes  les 
tentatives  monarchiques,  et  fut  élu 
sénateur  de  l'Ardèche  (187(5-188.5). 

TAILLEPIED,  comte  de  Bondy.  (\  . 
ce  nom.) 

TALLEYRAIVD  PÉRIGORD  (Alexan- 
dre, Angélique  de) (1736- 1821),  i)rélat 
français.  Archevêque  de  Reims(  1777), 
député  aux  Etats  généraux  (1789),  il 
émigra  peu  après,  devint  conseiller 
du  futur  Louis  XVIII,  membre  delà 
Chambre  des  pairs  (18l'i),  cardinal  et 
archevêque  de  Paris  (1817). 

TALLEYRAND-PÉRIGORD  (Charles- 
Maurice  de,  prince  de  Bénév;-:nt)(  I7.V1- 
1838), diplomate  français. neveu  du  pré- 
cédent. Connu  sous  le  nom  d'  «  aiibé 
de  Périgord  »,  il  fut  évéque  d'Autun 
(  1788),  député  aux 
Etats  généraux  et  se 
réunit  au  tiers  en 
faisanl  montre  d'opi- 
nions libérales.  Il 
prêta  serment  à  la 
constitution  civile  du 
clergé,  partit  en  mis- 
sion à  Londres,  et, 
décrété  d'accusation 
par  la  Convention 
(1792),  |)assa  en  Amé- 
rique où  il  refit  sa 
fortune  dans  le  com- 
merce. De  retour  en  France  (1796). 
il  obtint  du  Directoire  le  ministère 
des  relations  extérieures  (1797),  se- 
conda Bonaparte  au  18  brumaire 
et  fut  mêlé  à  toutes  les  opérations 
politiques  et  diplomatiques  du  Con- 
sulat. Grand  chambellan  (1804-1810), 
il  (|uilla  les  affaires  étrangères  en 
1807,  fut  nommé  vice-grand  élec- 
teur, assista  Napoléon  à  Erfurt,  mais 
depuis  I8I0  fit  une  sourde  opposition 


Talleyrand. 


au  régime  impérial,  intrigua  en  faveur 
des  Bourbons  et  devint  chef  du  gou- 
vernement provisoire  api'ès  la  dé- 
chéance de  l'empereur.  Ministre  des 
affaires  étrangères,  il  prit  une  grande 
part  au  congrès  de  Vienne,  provoqua 
l'entrée  des  alliés  en  France  après  le 
retour  de  l'ile  d'Elbe  cl  présida  le 
ministère  de  Louis  XVIII  après  Wa- 
terloo. Les  ultraroyalistes  obligèrent 
le  roi  à  le  renvoyer;  il  reçut  le  poste 
de  grand  chambellan,  fit  de  l'oppo- 
sition frondeuse  dans  les  salons,  et 
prononça  d'importants  discours  à  la 
Chambre  des  pairs.  Ambassadeur  à 
Londres  (1830-1834),  il  vécut  depuis 
dans  la  retraite,  laissant  la  réputa- 
tion d'un  esprit  brillant,  versatile  et 
peu  scrupuleux. 

TALLIEA  (Jean-Lambert)  (1767- 
1820).  (\ '.   volume   Biographie    poli- 

TIQVE     DLPUIS     LE     Ul"  SIÈCLE    JUSQU'eN 

1800.) 

TAIMV  (Louis-Samson  von  dcr)  (1815- 
1881),  général  bavarois.  En  1870,  il 
commanda  le  T' corps  bavarois,  com- 
battit à  Wôrth,  Beaumont  et  Sedan, 
occupa  Orléans  (  1 1  octobre),  et  fut 
batluàCoulmiers.  Il  prit  part  ensuite 
à  la  campagne  de  la  Loire  et  au  siège 
de  Paris. 

TAPARELLI.   (V.    AzEGi.IO.) 

TARDIF  DE  POMMEROl\.  (V.  BOR- 
DESOII.LK.) 

TAREIVTE  (  Duc  de).  (  V.  M  ACDONALD.) 

TASCHER  DE  LA  PAGERIE  (José- 
phine). (\  .   Bealhahnais.) 

TASCHEREAli  (Jules-Antoine)(180l- 
187'.).  Député  de  Loches  (1838), il  sié- 
gea dans  les  rangs  de  l'opposition, 
collabora  à  divers  journaux,  repré- 
senta le  dépailement  d'Indre-et-Loire 
à  la  Constituante  et  à  la  Législative 
(  1848-1851),  siégea  à  droite,  et  soutint 
la  politique  de  Louis-Napoléon. 

TEGETTHOF  (Guillaume  de)  (1827- 
IS7I).  Né  en  Styrie,  il  commanda  la 
fiollille  autrichienne  contre  le  Dane- 
mark (1864)  et  battit  à  Lissa  la  flotte 
italienne  (20  juillet  1866);  il  ramena 
du  Mexique  les  restes  de  l'empereur 
Maximilien. 

TEGOBORSKI  (Louis  de)  (1793-1857), 
économiste  russe.  Ministre  plénipo- 
tentiaire à  Paris  (1834),  chargé  de  né- 
gociations à  Vienne,  conseiller  d'Etat 
(1848),  il  entra  dans  le  conseil  privé 
où  il  s'occupa  surtout  d'économie  po- 
liti(|ue. 

TElSSERENC  DE  BORT  (Pierre-Ed- 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


89 


niond)  (1814-1892).  Député  de  l'Hé- 
raulK  1846),  de  la  Haute-Vienne  (  1871), 
il  siégea  au  centre  droit  et  reçut  de 
Thiers  le  ministère  de  ragricuiture 
et  du  commerce  (  1872-1873).  Sénateur 
de  la  Haute-Vienne  (1876),  il  reprit 
le  portefeuille  de  l'agriculture  (1876- 
1877)  et  siégea  au  centre  gauche.  De 
nouveau  ministre  de  Tagriculture 
(1877-1879),  il  ouvrit  l'exposition  de 
1878,  devint  ambassadeur  à  \'ienne 
(I87v)-1880)  et  fut  réélu  sénateur  de  la 
Haute-Vienne  (  iaS2). 

TEMME  (Jodocus-Donatus-Hubert) 
(1798-1881),  Jurisconsulte  allemand. 
Premier  président  delà  cour  d'appel 
de  Munster  n.H'iH),  député  à  l'Assem- 
blée constituante  prussienne  (même 
année),  il  siégea  à  l'extrême  gauche, 
fut  réélu  au  Parlement  de  Francfort, 
révo(|ué  de  ses  fondions  Judiciaires 
et  condamné  à  neuf  mois  de  i)rison. 
Il  pas.sa  ensuite  à  Zurich  où  il  pro- 
fessa le  droit. 

TEMPLE  (Henry-John).  (\'.  Pai.- 

MERSTON.) 

TERCEIR.V  (Comte  de  \  ili.aflor, 
duc  de)  (I7VK)-I86()),  mai'échal  portu- 
gais. De  1828  à  I8:ii,  il  combattit  les 
troupes  de  l'usurpateur  dom  Miguel 
à  la  léle  de  l'armée  constitutionnelle, 
devint  président  du  ministère  en 
ls37,  ])uis  en  I8î2,mais  ne  sy  main- 
tint pas  longtemps,  de  même  qu'en 
1846.  Ses  rigueurs  envers  les  démo- 
crates l'avaient  rendu  très  impopu- 
laire. 

TERIVAL'\  (Loui.s-Mortimer)  (1808- 
1872),  homme  |)olitique  français.  Maî- 
tre (les  re(|uétes  au  conseil  d'Etal 
(I837-I8'<8),  député  de  Rethel  (I8i2- 
1848),  réélu  par  le  dép.  des  Ardennes 
à  la  Constituante  el  à  la  Législative 
(1848-18.")!),  il  siégea  à  droite  et  rentra 
dans  la  vie  privée  après  le  coup 
d'Etat  du  2  déc.  1851. 

TESTELIIV  (.\rmand- Achille)  (1814- 
1891).  Député  du  Nord  à  la  Législa- 
tive (1849-18.31),  il  siégea  h  gauche, 
fut  expulsé  ai)rès  le  coup  d'Etat  du 
2  décembre  18.")!,  devint  préfet  du 
Nord  (1870),  député  de  ce  département 
(1871)  et  siégea  à  l'exlrême  gauche. 
Sénateur  inamovible  (1875),  il  fil  par- 
tie de  l'Lnion  républicaine  et  com- 
battit le  Seize-Mai. 

TEW'FIK  PACHA  (Méhémed)  (1852- 
1892),  khédive  d'Egypte.  Il  succéda 
à  Ismaïl  Pacha  (1879),  se  trouva  aux 
prises  avec  les  plus  graves  embarras 


et  n'eut  après  les  échecs  de  son  mi- 
nistre Arabi  Pacha  (1882)  qu'une  au- 
torité nominale. 

THÉ\ARD  (Louis-Jacques,  baron) 
(1777-1857).  (\.  volume   Biogr.'V.phie 

SCIENTlFiyLK.) 

THÉODOROS  (1808-1868),  négus 
d'Abyssinie,  se  donna  la  mort  à  Mag- 
dala "après  sa  défaite  par  les  An- 
glais. 

THESIGER(Lord).(\  .  Chelmskord.) 

THÉVE\ET  (Marius)  (  1845).  Avocat 
à  Lyon,  député  du  Rhône  (  1885),  mi- 
nistre de  iajusticeet  descultes  (  1889), 
il  |)oursuivit  la  Ligue  des  patriotes 
et  le  général  Boulanger.  Réélu  en 
I8H9.  il  fui  élu  sénateur  (I8W)  el  bé- 
néficia dune  ordonnance  de  non-lieu 
àlasuitedesalTaires  de  Panama  dans 
les(|uelles  il  avait  été  mêlé  (1893). 

T  II  I B  A  t  D  E  A  V  (  Antoine  -  Claire  ) 
(  I /().")- 1854).  conventionnel.  Avocat  à 
Poil  iers,  dépu  té  de  cette  ville  à  la  Con- 
vention, il  vota  la  mort  dfc  Louis  W  1, 
devint,  après  le  9  thermidor,  un  des 
chefs  du  parti  modéré,  fut  dé|)utéaux 
Cinq-Cents,  préfet  de  la  Gironde 
(l8fK)),  conseiller  d'Etat,  j)réfet  des 
Bouches-du-Rhône  (1803)  el  pair  de 
France  pendant  les  Ont-Jours.  Exilé 
comme  régicide  (1816),  il  se  fixa  à 
Prague,  revint  en  France  après  Juillet 
I8:i()  et  entra  au  Sénat  en  1852.  Il  a 
laissé  des  Mémoires  fort  importants. 

THIBALDIIV  (Jean)  (1822),  général 
français.  Il  servit  en  Algérie,  en  Cri- 
mée et  fit  i^artie  de  l'armée  de  Metz 
en  1870.  Prisonnier  en  Allemagne,  il 
s'évada,  reprit  du  service  el  com- 
manda la  2"  division  du  24"  corps  (ar- 
mée de  BourbaUi).  Ministre  de  la 
guerre  danslecabinet  Fallières(  1883), 
il  mit  le  duc  d'Aumale  el  le  duc  de 
Chartres  en  inactivité. 

THIERRY  ( Amédée-Simon-Domi- 
ni(|ue)  11797-1873),  historien  français, 
frère  de  Jacc|ues-Nicolas-Augustin 
Thierry.  (\  .volume  Biographie  scien- 
tifique.) Professeur  d'histoire  à  la 
faculté  de  Besançon,  son  cours  fui 
suspendu  sous  le  ministère  Polignac; 
ilfutpréfel  de  la  Haute-Saône,  après 
1830,  conseiller  d'Etat  (1853)  et  séna- 
teur (1860). 

THIERS(Louis-Adolphe)(  1797- 1877). 
Collaborateur  au  Constitutionnel  et 
au  National,  il  rédigea  et  signa  des 
premiers  la  protestation  des  journa- 
listes contre  les  ordonnances  de  juillet 
1830  et  joua  bientôt  un  rôle  prépon- 


90 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


ïhiers. 


défaut   dans  le  cabinet  Laffitte   en 
qualité  de  sous-secrétaire  d'Etat. 

Il  soutint  ensile  la  politique  réac- 
tionnaire de  Casimir  Pèrier,  devint 
ministre  de  l'intérieur  (1832),  du  com- 
merce et  des  travaux  publics  (1832- 
1834),  reprit  le  porte- 
feuille de  l'intérieur 
(1834),  fut  président 
du  conseil  en  1836  et 
on  1840.  Sa  politique 
laillit  alors  Jeter  la 
France  dans  une 
j>:uerre  contre  VEu- 
rope  coalisée.  Il  lit  à 
cette  occasion  voter 
la  loi  sur  les  l'orlifi- 
cations  de  Paris  qui 
devaient  aussi  dans  sa  pensée  servir 
à  contenir  les  faubourgs. 

Orateur  de  talent,  devenu  riche  par 
son  mariage,  très  ambitieu.x,  sans 
beaucoup  de  scrupules,  il  se  signala 
par  sa  défense  de  l'hérédité  de  la 
pairie  (  1831),  par  sa  conduite  peu  gé- 
néreuse vis-à-vis  de  la  duchesse  de 
Berry  (1832),  par  la  rigueur  avec  la- 
quelle il  réprima  les  troubles  de  1834 
(affaire  de  la  rue  Transnonain),  enlin 
par  les  lois  de  septembre  (1835)  contre 
la  liberté  de  la  presse. 

Rem])lacé  par  Guizot,  il  se  rallia 
à  l'opposition  dynastique,  prononça 
des  discours  libéraux,  fut  député  à 
la  Constituante  et  à  la  Législative 
(I8i81851);  il  siégea  à  droite,  vota 
pour  la  dictature  de  Cavaignac,  com- 
battit les  socialistes,  souttnt  la  pré- 
sidence du  prince  Louis-Napoléon, 
approuva  l'expédition  de  Rome,  la 
suppression  des  clubs  et  la  limita- 
tion du  suffrage  universel. 

Cei)endant,  ayant  prolesté  contre 
le  coup  d'Etat  du  2  décembre  I8ÔI, 
il  fui  exile,  revint  en  1832  et  reprit 
SCS  travaux  historiques. 

Député  au  Corps  législatif  (1863), 
réélu  (18(W),  il  réclama  les  «  libertés 
nécessaires  »,  combattit  avec  élo- 
quence la  politique  extérieure  de  Na- 
poléon II 1  et  s'opposa  avec  véhé- 
mence à  la  gueire  contre  la  Prusse 
Pendant  la  guerre  franco-alleman- 
de, après  la  révolution  du  4  septem- 
bre Thicrs  parcourut,  inutilement 
d'ailleurs,  les  cours  d'Europe  en  vue 
d'obtenir  leur  intervention  en  faveur 
de  la  l'rance. 

Elu  député  en  1871  par  26  dépar- 
tements et  nommé    chef  du  pouvoir 


exécutif,  il  signa  les  préliminaires  de 
la  paix  et  réprima  l'insurrection  de 
la  Commune.  On  sait  qu'il  se  mon- 
tra impitoyable  danscette  répression. 
Nommé  président  de  la  République 
française  (1872), il  réorganisa  l'armée, 
fit  voter  les  impôts  nécessaires  pour 
rétablir  l'équilibre  budgétaire,  réalisa 
avec  succès  2  ou  3  milliards,  paya 
l'indemnité  de  guerre  et  obtint  la  li- 
bération anticipée  du  territoire;  lise 
prononça  définilivement  en  faveur 
du  régime  républicain  et  fut,  l'année 
suivante,  remplacé  par  le  maréchal 
Mac-Mahon.  Il  devint  alors  le  chef  du 
parti  républicain  modéré  et  contri- 
bua par  son  influence  à  faire  voter 
la  constitution  de  1875. —  Académi- 
cien depuis  1834.  —  V.  volume  Bio- 

GRAPIUE    LITTÉRAIRE. 

THlSTlEWOOD(Arthur)(  1772-1820), 
conspirateur  anglais.  Il  organisa  le 
complot  contre  les  membres  du  ca- 
binet Harrowby  dans  le  but  de  favo- 
riser une  révolution  l'adicale,  fui 
trahi,  arrêté  et  condamné  à  mort 
(1820). 

THOMAS  (Clément)  (1809-I87I),  gé- 
néral français.  Il  lit  de  l'opposition 
au  dél)ul  de  la  monarchie  de  Juillet, 
fut  condamné  lors  du  procès  d'avril 
1835,  devint  député  de  la  Gironde  à 
la  (Constituante  (1848)  et  colonel  de 
la  garde  nationale  de  Paris.  11  se  si- 
gnala contre  les  insurgés  de  Juin, 
commanda  la  garde  nationale  de  Pa- 
ris après  le  4  septembre  1870,  et,  le 
18  mars,  chargé  par  Thiers  d'enle- 
ver les  canons  à  Montmartre- et  de 
désarmer  une  partie  de  la  popula- 
tion, il  fut  reconnu,  arrêté,  condamné 
à  moi't  avec  le  général  Lecomte,  et 
fusillé. 

THORBECKE  (Jean-Rodolphe)(I7%- 
1872),  homme  politique  néerlandais. 
Professeur  à  Cand  et  à  Liège,  dé- 
puté à  la  première  Chambre  (I8'i0), 
il  fut  chef  d'un  cabinet  progressiste 
de  1849  à  1853  après  avoir  présidé 
la  commission  de  revision  de  la  con- 
stitution des  Pays-Bas. 

THORIGNY  (Pierre-François-Elisa- 
bclh-TiburceLEULLiONDE)(i7',)8-1869), 
magistrat  français.  Avocat  général  à 
Paris  (1845),  il  soutint  la  politique 
de  l'Elysée,  fut  ministre  de  la  justice 
dans  le  cabinet  (|ui  précéda  le  coup 
d'Etat  du  2  décembre  1851,  membre 
de  la  Commission  consultative,  con- 
seiller d'Etat  (1852),  sénateur  (1853) 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


91 


et  premier  président  de  la  cour  d'A- 
miens (1858). 

THOLVEIVEL  ( Edouard-Antoine) 
(1818-1866).  Ministre  plénipotentiaire 
à  Athènes  (1850),  ambassadeur  à 
Constantinople  (185.5-1860),  sénateur 
(1859),  ministre  des  affaires  étran- 
gères (1860),  il  fut  nommé  grand  ré- 
lerendaire  du  Sénat  en   1865. 

TISSOT(Charles-Joseph)(  1828-1884), 
Il  passa  une  grande  partie  de  sa 
carrière  diplomatique  en  Orient,  fut 
sous-directeur  des  affaires  publiques 
aux  affaires  étrangères  (1866),  minis- 
tre de  France  à  Athènes  (  1876)  et 
ambassadeur  à  Constantinople.  Ar- 
chéologue distingué,  il  était  corres- 
pondant de  l'Institut. 

TIRARD  (Pierre-Emmanuel)  (1827- 
1893).  Négociant  en  bijouterie  et 
horlogerie,  maire  du  11°  arr.  de 
Paris  après  le  4  septembre  1870, 
député  de  la  Seine  (1871),  il  siégea  à 
l'extrême  gau- 
che, fut  réélu  en 
1876  et  fit  partie 
de  la  gauche  ré- 
publicaine. Un 
des  363,  réélu  en 
1877,  minisire  de 
l'agriculture  et 
du  commerce 
(1879-1881),  mi- 
nistre du  com- 
Tii-aid.  merce(  1882),  des 

finances  (  1882- 
1885),  i!  avait  été  réélu  député  en  1881 
et  nommé  sénateur  inamovible  en 
1883.  Président  du  conseil  avec  le 
portefeuille  des  finances  (1887-1888), 
de  nouveau  en  I889-I8tt0,  il  se  montra 
un  des  adversaires  du  protection- 
nisme. 

TISZA  (Koloman)  (1830),  homme 
d'Etat  hongrois.  Député  (1860^,  il 
devint  chef  du  centre  gauche  et  mi- 
nistre de  l'intérieur,  président  du 
conseil  de  Hongrie  (1875-1890).  Il 
soutint  la  politique  du  comte  Andras- 
sy,  prit  le  portefeuille  des  finances 
en  1877,  et  favorisa  toutes  les  tenta- 
tives d'hostilité  contre  la  France. 

TOCOUKVILLE  (Hervé-Louis  CLii- 
REL,  comte  de)  (1772-1856).  Il  fut  préfet 
de  plusieurs  départements  sous  la 
Restauration  et  entra  à  la  Chambre 
des  pairs  en  1827. 

TOCOUEVILLE  (Alexis-Charles- 
Henri  Clérel  de)  (1805-1859).  Il  dé- 
buta dans    la  magistrature,    partit 


Tolain. 


après  la  révolution  de  1830  aux  Etats- 
L  nis  pour  y  étudier  le  système  pé- 
nitentiaire, l'ut  député  de  Valognes 
(1839-1848),  de  la  Manche  à  la  Consti- 
tuante et  à  la  Lè£!;islative(1848-ia51), 
ministre  des  anaires  étrangères 
(1849)  et  siégea  avec  les  conserva- 
teurs. 11  fit  "de  l'opposition  au  coup 
d'Etat  du  2  décembre  1851,  fut  em- 
prisonné pendant  quelques  jours  et 
se  consacra  aux  travaux  historiques. 
(V.  volume  Biographie  scientifique.) 
Il  entra  à  l'Académie  française  en 
1841. 

T0LA1!\  (Henri-Louis)  (1828-1897), 
Ouvrier  ciseleur,  un  des  fondateurs 
de  l'Association  internationale  des 
travailleurs,  dé- 
puté de  la  Seine 
(  1871).  il  siégea 
à  l'Union  répu- 
blicaine et  fut 
élu  sénateur  de 
la  Seine  (1876). 
Ses  opinions  de- 
vinrent de  plus 
en  plus  modé- 
rées. Il  n'en 
avait  pas  moins 
refusé  de  voter  des  félicitations  à  l'ar- 
mée de  \  ersailles,  après  la  défaite 
de  la   Commune. 

TOPETE(Jean-Baplisle)(  182 1-1885), 
amiral  et  homme  d'Etal  espagnol.  11 
servit  dans  les  guerres  contre  le 
Maroc  (1860),  contre  le  Pérou  et  le 
Chili  (1868),  se  joignit  au  maréchal 
Prim  pour  renverser  I.sabello,  fut 
ministre  de  la  marine  et  membre  du 
gouvernement  provisoire.  Il  tint  en- 
core le  portefeuille  de  la  marine  et 
celui  des  colonies  dans  différents 
cabinets  (de  1870  à  1874).  L'avène- 
ment d'Alphonse  XII  le  fit  rentrer 
dans  la  vie  privée. 

TOPIXO- LEBRUN  (François- Jean- 
Baplisle)  (1769-1802).  Elève  du  pein- 
tre David,  il  fut  juré  au  tribunal  ré- 
volutionnaire, impliqué  dans  la  con- 
spiration de  Babeuf,  et.  compromis 
dans  le  complot  d'Aréna  contre  Bo- 
naparte, fut  condamné  à  mort  et  exé- 
cuté (1802). 

TORENO  (José-Maria  Qleypo  de 
Llano  Rliz  de  Saravia,  comte  de) 
(1786-1843),  homme  d'Etat  espagnol. 
Il  servit  la  cause  de  l'indépendance 
de  son  pays  contre  les  Français,  fut 
député  aux  Corlès  et  s'y  montra 
d'opinions   très  avancées.    Il  (|uitta 


'Ji 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


son  pays  lors  du  triomphe  de  la 
réaction,  rentra  à  l'amnistie  de  1833, 
devint  ministre  des  finances  (1834), 
et  président  du  conseil  avec  le  porte- 
reLiilie  des  affaires  étrangères.  11 
tomba  du  pouvoir  en  1835  et  vint  s'é- 
taiîlir  à  Paris. 

TOIRIVOIX  (Philippe-Camille -Casi- 
mir de  SiMiANE,  comte  de)  (  1778-1833). 
Préfet  du  dép.  de  Rome  (1809-1814), 
de  la  Gironde,  puis  du  Rhône  sous  la 
Restauration,  il  entra  au  conseil  d'E- 
tat et  à  la  Chambre  des  pairs  (1823). 
TOISSAIM  LOIVEIITLRE  (1742- 
1803),  nègre  haïtien,  gouverneur  de 
Saint-Domingue.  D'une  activité  pro- 
digieuse, doué  d'un  grand  esprit 
d'organisation,  il  se  montra  cruel  et 
despote  et  tint  tète  au.x  Anglais,  au 
général  Hédouvillc,  puis  à  Leclerc. 
Enlevé  par  trahison  après  sa  défaite, 
on  le  transporta  en  France,  au  fort 
de  Joux  (Doubs)  où  il  mourut  après 
dix  mois  de  captivité  (1803). 

TRACY  (Antoine-Louis-Claude  Des- 
TUTT  DE)  (  175 'i- 1836).  Député  à  l'As- 
semblée constituante  (1789),  maré- 
chal de  camp  (1792),  il  se  montra 
partisan  des  réformes,  fut  arrêté 
comme  suspect  pendant  la  Terreur 
et  remis  en  liberté.  Sénateur  (1799), 
membre  de  l'Académie  française 
(  1808),  il  vota  la  déchéance  de  Napo- 
léon l"  et  entra  à  la  Chambre  des 
pairs  (1817).  Il  a  laissé  de  nombreux 
ouvrages  philosophiques.  (V.  volume 
Biographie   littéraire.) 

TRACY(Antoine-César- Victor-Char- 
les Destl'tt,  comte  de)  (1781-1864), 
lils  du  précédent.  Il  lit  les  guerres 
de  l'Empire,  (juilta  le  service  en  1818, 
représenta  le  département  de  l'Allier 
de  1822  à  1824,  siégea  h  gauche  et 
lut  réélu  sans  interruption  de  1827 
à  1848.  Député  de 
l'Orne  à  la  Con- 
stituante (18i8), 
ministre  de  la  ma- 
rine (  1848-lH'i9), 
réélu  à  la  Légis- 
lative (1849-1851), 
il  combattit  la  po- 
litiquederElysée 
et  rentra  dans  la 
vie  privée  après 
le  coup  d'Etat  du 
Trarieux  2  décembre  1851. 

TRARIEIX  (Jo- 
•seph-Ludovic)  (I8'j0).  Avocat  à  Bor- 
deaux, député  de  cette  ville  (1879),  il 


siégea  à  la  gauche  républicaine,  fut 
élu  sénateur  de  la  Gironde  (1887)  et 
eut  le  portefeuille  de  la  justice  dans 
le  cabinet  Ribot(1895).  11  se  montra 
très  actif  dans  l'affaire  de  la  revision 
du  procès  Dreyfus  etdevint  président 
de  la  Ligue  des  Droits  de  l'homme. 

TRÉVISE  (Duc   de).  (V.  Mortier.) 

TRÉZEL  (Camille-Alphonse)  (1780- 
1860),  général  français.  Il  fit  les  cam- 
pagnes de  l'Empire,  accompagna 
comme  aide  de  camp  le  général  Gar- 
danne  dans  sa  mission  en  Perse 
(1807-1808),  servit  en  Espagne,  en 
Russie,  à  Waterloo  où  il  perdit  l'œil 
gauche,  fit  partie  des  e\péditions 
d'Espagne  (1823),  de  .Morée  (1828)  et 
passa  en  Algérie  (1831-1835).  Pair  de 
France  (1846),  ministre  delà  guerre 
(  18'i7),  il  fut  mis  à  la  retraite  en  1848. 

TRICOl'PIS  (Spiridion)  (1788-1873), 
homme  d'Etat  grec.  Il  joua  un  rôle 
important  pendant  la  guerre  d'indé- 
pendance de  son  pays,  dans  la  diplo- 
matie et  l'administration,  fut  ambas- 
sadeur en  Angleterre  (1835-1838  et 
1841-18'i3),  ministre  des  affaires  étran- 
gères (1843),  vice-président  du  Sé- 
nat (1844-18'i9),  ambassadeur  à  Paris 
(18.58),  puis  à  Londres. 

TRIPIER  (Nicolas- Jean-Baptiste) 
(176.5-1840).  Avocat  à  Paris,  il  quitta 
la  France  pendant  la  Terreur,  revint 
après  le  9  thermidor  et  se  fit  un  nom 
célèbre  au  barreau.  Elu  député  en 
1815  et  en  1822,  il  entra  à  la  Cour  de 
cassation  en  1831  et  à  la  Chambre 
des  pairs  en  1832. 

TRiviLZio   (Christine),   princesse 
de     Belgiojoso. 
(\'.  ce  nom.) 

TROCHL(Louis- 
Jules)(  1815-1896), 
général  français, 
il  servit  en  Algé- 
rie, en  Crimée  et 
en  Italie,  fut  nom- 
mé gouverneur 
de  Paris  par  Na- 
poléon III  (17août 
1870),  et,  après  le 
4  septembre, pré-  Tiochu. 

sident  du  f^ouver- 

nement  cie  la  Défense  nationale.  Il 
devint  rapidement  impopulaire  à  Pa- 
ris par  suite  de  son  inaction.  Député 
de  plusieurs  départements,  il  opta 
pour  le  Morbihan  (1871),  siégea  au 
centre  droit  et  rentra  dans  la  vie  pri- 
vée en  1872. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


93 


Tâ'oplong. 


TROPLONG  (Raymond-Théodore) 
(1795-1869).  Président  de  chambre  au 
tribunal  de  Nancy  (1833),  il  entra  à  la 
Gourde  cassation  (1835)  et  à  la  Cham- 
bre des  pairs  (1846).  Nommé  parle 
prince  Louis - 
Napoléon  pre- 
mier président 
de  la  cour  d'ap- 
pel de  Paris,  il 
appuya  le  coup 
d'Etat  du  2  dé- 
cembre 1851,  en- 
tra au  Sénat 
1852)  dont  il  de- 
vint président 
(1854),  fut  prési- 
dent de  la  Cour 
de  cassation 
(1854)  et  membre  du  conseil  privé  de 
Napoléon  III  (1858). 

TROYA  (Carlo)  (1758-1858),  histo- 
rien et  homme  politique  italien.  Avo 
cat  à  Naples  (1802),  il  défendit  les 
idées  libérales  dans  la  presse,  fut 
exilé  lors  de  la  réaction  (1823)  et  se 
livra  aux  études  historiques  et  litté- 
raires. Il  présida  pendant  quelques 
semaines  (t8'i8)  le  conseil  dos  mi- 
nistres lorsque  Ferdinand  II  fut  con- 
traint de  donner  une  constitution  au 
royaume  des  Dcux-Siciics. 

TRl'Gl'ET  (Laurent- Jean-François) 
(1752-1839),  amiral  français.  Contre- 
amiral  en  1791,  il  commanda  les  for- 
ces navales  de  la  Méditerranée,  fui 
incarcérc(l793)jusqu'au  9  thermidor, 
devint  ministre  de  la  marine  (1795- 
■1797)  et  arma  la  flotte  qui  devait  agir 


en  Irlande  de  concert  avec  Hoche. 
Quelque  temps  ambassadeur  en  Es- 
pagne après  le  18  fructidor,  com- 
mandant des  escadres  française  et 
espagnole  réunies  à  Cadix  (1802), 
destitué  pour  refus  d'adhésion  à  l'Em- 
pire, il  fut  pourtant  chargé  de  l'ad- 
ministration delà  marine  en  Hollande 
à  partir  de  1808.  Sous  la  Restaura- 
tion, il  fut  nommé  préfet  maritime  à 
Brest,  puis  pair  de  France  (1819). 

Tl'RQlET  (Edmond-Henri)  (1836). 
Magistrat  sous  l'Empire,  député  de 
l'Aisne  (1871),  il  siégea  à  l'Union  ré- 
publicaine, fut  réélu  en  1876  et  en 
1877  (avec  les  363),  et  nommé  sous- 
secrétaired'Etataux  beaux-art  s(  1879- 
1881).  Réélu  en  1881  et  1885,  il  eut 
encore  le  sous-secrétariat  d'Etat  aux 
beaux-arts  (1885-1887)  et  se  rallia  à 
la  politique  du  général  Boulanger 
qu'il  suivit  à  Bruxelles.  Il  échoua  aux 
élections  de  1889.  En  1896,  il  entra 
dans  l'ordre  des  frères  tertiaires. 

TLRREL  (Adolphe)  (1856).  Auditeur 
au  Conseil  d'Etat,  député  de  l'Aude 
(1885),  il  vota  avec  les  républicains 
radicaux,  fut  réélu  à  Narbonnc  en 
1889  et  1893,  et  nommé  ministre  des 
travaux  pul)lics  dans  le  ministère 
Méline  (1896).  Il  échoua  aux  élections 
de  1898. 

TYLER  (John)(1790-1862), président 
des  Etats-Lnis  d'Amérique. Gouver- 
neur de  la  Virginie,  membre  du  Sé- 
nat (1827  et  1836),  il  fut  élu  vice-pré- 
sident de  l'Union  en  1840  et  président 
en  1841.  Il  incorpora  le  Texas,  l'Iowa 
et  la  Floride  aux  Etats-Unis. 


XJ 


VHLAIVD  (Johann-Ludwig)  (1787- 
1862),  poète  allemand.  Avocat  à  Stutt- 
gart, il  se  fit  un  nom  célèbre  par 
ses  poésies,  chansons  et  ballades  na- 
tionales, par  son  amour  de  la  liberté, 
fut  député  de  Tubingue,  puis  de 
Stuttgart  (1819-1839)  et  de  nouveau 


député  de  Tubingue  au    Parlement 
de  Francfort  (1848). 

IRQUiJO  (Mariano-Luis,  chevalier 
de)  (1768-1817),  homme  politique  espa- 
gnol. Ministre  des  affaires  étrangères 
(1798),  partisan  des  réformes,  les  in- 
trigues de  Godoyie  firent  disgracier 


94 


ENCYCLOPÉDIE  l'Ol'ULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


(1800),  puis  emprisonner  jusqu'en 
1808.  Joseph  Bonaparte  le  nomma  mi- 
nistre d'Etat.  En  ISl'î,  L'rquijo  se 
relira  h  Paris,  où  il  mourut  quelques 
années  après. 

Il  \  A  R  O  V  (  Serge  -  Lemenovilch  , 
comte)  (1785-1855),  homme  d'Etat  et 
savant  russe.  Président  de  Taca- 
démie  des  sciences  de  Saint-Pé- 
tersbourg (1818),  conseiller  intime 
(1824),  il  tint  le  portel'euille  de  l'in- 
struction publitjue  de  1832  à  IS'iS, 
et  encouragea  les  sciences  et  les 
lettres. 


tzÈS(\Tarie-Adrienne-Anne-Victur- 
nienne-Clémentine  de 

ROCHECHOUART-  MOR- 

TKMART,  duchesse  d') 
(|8'i8).  Elle  mit  au  ser- 
vice des  idées  monar- 
chistes une  partie  de 
son  immense  fortune, 
et  se  signala  surtout 
pendant  la  période  de 
1888  à  1890  par  ses 
sacrifices  pécuniaires  ouehessc  d'Uzès. 
pour  soutenir  les  can- 
didats du  général  Boulanger. 


V 


VACHEROT  (Etienne)  (1809).  Très 
lié  avec  Victor  Cousin,  il  le  suppléa 
dans  sa  chaire  de  philosophie  de  la 
Sorbonne  et  publia  de  nombreux  ou- 
vrages. (V.  volume  Biographie  litté- 
raire.) Il  fil  de  l'opposition  h  l'Em- 
pire, fut  maire  du  V°  arr.  de  Paris 
pendant  le  siège  et  élu  député  de  la 
Seine  (1871).  Il  siégea  au  centre  gau- 
che, se  rallia  à  la  politique  du  duc 
de  Broglie  et  échoua  à  diverses  élec- 
tions comme  candidat  des  droites. 
VtroïKRIE  (.\uguste)  (1819-189.5), 
littérateur  fran- 
çais. Disciple  de 
Victor  Hugo,  écri- 
\ainel  auteur dra- 
matifjue,  il  fut, 
comme  rédacteur 
du  Rappel,  main- 
tes fois  condamné 
sous  l'Empire.  Ré- 
dacteur en  chef 
du  Rappel  depuis 

Vacquerie  (Aususle).  1^'"'  ''/'»  '^'^^é  un 
grand     nombre 
d'oeuvres.  (V.  volume  Biographie  lit- 
téraire.) 

VAILLAIXT  (.\uguste-Nicolas)  (1793- 
18.58),  amiral  français.  Il  servit  contre 
les  Anglais  à  la  fin  de  l'Empire,  fit 
partie  de  l'expédition  de  Morée(1828), 
exécuta  en  1836-18.37  un   voyage  au- 


tour du  monde  sur  la  Bonite,  devint 
préfet  maritime  de  Rochefort  (1848), 
ministre  de  la  marine  et  des  colonies 
(1851),  puis  commandant  de  la  sta- 
tion des  Antilles  et  gouverneur  de  la 
Martinique. 

VAILLA]\T  (Jean-Baptiste-Philibert) 
(1790-1872),  maréchal  de  France.  Il 
servit  dans  les  dernières  guerres  de 
l'Empire,  prit  part  à  l'expédition  d'Al- 
ger (1830),  à  celle  d'Anvers  (1832), 
commanda  l'Ecole  polytechnique 
(1838),  dirigea  les  opérations  du  siège 
de  Home  (18'i9),  et  devint,  après  le 
coup  d'Etat  du  2  décembre  1851,  ma- 
réchal de  France,  sénateur,  grand 
maréchal  du  pa- 
lais (1853), minis- 
tre de  la  guerre 
(ia5i-1859),mem- 
l)re  du  conseil 
privé  et  ministre 
de  la  maison  de 
Napoléon  III 
(1860). 

VAILLAIVT  (Ma- 
rie-Edouard) 
(1840).  Affilié  à 
l'Internationale, 
membre  de  la 
Commune  de  1871,  il  se  réfugia  à 
Londres  après  sa  condamnation  à 
mort  par  contumace,  fut  élu  con  seil- 


Vaillant  (Ldouai'd). 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


95 


1er  municipal  du  XX"  arr.  de  Paris 
(1884)  et  député  de  ce  même  arr. 
(1889).  r^étMu  en  1893  et  1898,  il  siège 
dans  le  groupe  socialiste. 

VALEîVCE  (Cyrus-Marie-Alexandre 
de  'l  imbhune-Tp  bromî,  comte  de) 
(1757-1820), général  iVançais.  Premier 
écuyer  du  duc  d'Orléans,  il  accueil- 
lit assez  favorablement  la  Révolu- 
tion de  1789,  servit  sous  Luckner  et 
Dumouriez  et  accompascna  ce  der- 
nier dans  sa  défection.  11  rentra  en 
France  en  18()l,  fut  nommé  sénateur 
(1805),  général  de  division  de  cava- 
lerie, et  servit  en  Espagne,  en  Alle- 
magne et  en  Russie,  signa  la  dé- 
chéance de  Napoléon  V  et  entra  à  la 
Chambre  des  pairs. 

V.4LEî\TIX  (Vlarie-Edmond)  (1823- 
1879).  Député  du  Bas-Rhin  à  la  Lé- 
gislative (I8'i9),  il  siégea  à  la  Mon- 
tagne et  fut  expulsé  de  France  après 
le  coup  d'Ftal  du  2  décembre  18.01. 
Il  se  réfugia  en  Angleterre,  organisa 
en  1870  une  légion  alsacienne,  fut 
nommé  après  le  -'»  septembre  préfet 
du  Bas-Hhin  et  pénétra,  dansSlras- 
bourg  assiégé,  par  des  pi-odiges  d'hé- 
roïsme; préfet  du  RhOne(  18"  1-1872), 
député  de  Seine-et-Oise  (1873),  séna- 
teur du  Pihonc  (1876),  il  siégea  à  la 
gauche  républicaine. 

VALLÈS  (Julos-Louis-Joseph)(l8;v3- 
1885).  (Collaborateur  de  nombreux 
journaux,  il  fonda  le  Joui-nal  la  Rue 
(1867)  (|ui  fut  bientôt  supprimé,  se 
mêla  aux  mouvements  de  la  lin  de 
l'Empire,  à  celui  du  31  octobre  1870, 
fut  élu  membre  de  la  Commune  et 
passa  en  Angleterre  après  sa  con- 
damnation à  mort  par  contumace. 
Après  l'amnistie,  il  écrivit  dans  le 
Cri  du  Peuple,  et  a  laissé  des  ouvra- 
ges remarcpiables  et  originaux.  (\'. 
volume  BiooRVPMLE  i.iTTKR^mi:.) 

V.\LMY(Duc  de).(V.  Kellermann.) 

VANI>EIVPEEREBOOM  (J.)(  18'i3).  L  n 
des  chefs  du  parti  catholique  belge. 
La  Belgique  est  depuis  quinze  ans 
gouvernée  par  le  parti  clérical.  Les 
ministres  ont  quelquefois  changé, 
mais  c'est  toujours  la  même  ligne  po- 
litique qui  a  été  suivie  et  qu..  l'avant- 
dernier  chef  du  cabinet  (1879),  M.  \  an- 
denpeereboom,  ministre  depuis  l'ori- 
gine, représentait  avec  le  plus  d'ob- 
stination et  d'autorité.  Celui  que,  dans 
l'opposition,  on  appelle  le  R.  P. 
Boom  a  tenu  tête  au  dernier  orage 
et  rétabli  l'ordre  un  instant  très  sé- 


rieusement menacé;  il  n'en  a  pas 
moins  été  battu  sur  le  terrain  par- 
lementaire et  remplacé  par  un  mi- 
nistre plus  conciliant,  M.  de  Smet  de 
N'aever. 

VAîVDERVELDE  (Emile)  (1866).  Eco- 
nomiste et  homme  politic|ue  belge, 
il  siège  au  palais  de  la  .\ation  de- 
puis I89'i,  et  c'est  lui  qui,  dans  le 
récent  assaut  donné  au  cal^inet  Van- 
denpeereboom  a  conduit  les  troupes 
de  l'opposition  à  la  bataille.  Profes- 
seur èiudit,  orateur  éloquent,  le  lea- 
der du  parti  .socialiste  belge  est  en  réa- 
lité une  des  lumières  du  socialisme 
contemporain.  (\'.  vol.  Socialisme.) 

VARROY  (Henry-Auguste)  (1826- 
1883).  Ingénieur  en  chef  des  ponts 
et  chaussées  (1870),  député  de  la 
Meurthe  (1871),  il  siégea  à  gauche, 
fut  constamment  réélu  et  eut  le  por- 
tefeuille des  travaux  publics  en  1879 
et  en  1882. 

VAlBLAIVC  (\  incent-Marie,  comte 
\  lENOT  DE)  (17ij5-18''i5).  Député  de 
Seine-et-Marne  à  l'.Xssemblée  légis- 
lative (1791),  il  siégea  à  droite,  dut 
se  cacher  pendant  la  Terreur  et  re- 
parut après  le  9  thermidor.  Il  se  mêla 
ù  tous  les  mouvements  royalistes, 
entra  au  Cori)s  législatif  après  le 
18  brumaire,  fut,  sous  Pl^mpire,  pré- 
fet de  la  Moselle,  sous  la  Restaura- 
tion, préfet  des  Bouches-du-Rhône; 
ministre  de  l'intérieur  (  IK1.">18I6),  il 
l'ut  l'inslrumcnt  docile  de  la  réaction, 
devint  ministre  d'Etal,  comte  et  mem- 
bre du  conseil  privé.  Il  rep;-ésenta  le 
département  ciu  Calvados  jusfju'rn 
1827et  rentra  dans  la  vie  privée  en  1830. 

VALROLS  (Claude-Henri  B^:LGRA^D, 
comte  de)  (  17'i8-1839).  général  fran- 
çais. Il  servit  à  l'armée  des  Alpes,  en 
Italie  sous  Bonaparte,  et,  chargé  de 
défendre  Malte  (1798),  il  lut  la  pen- 
dant deux  ans  et  Tapitula  avec  les 
honneurs  de  la  guerre.  Nommé  sé- 
nateur, comte  de  l'Empire,  il  vota  la 
déchéance  de  Napoléon  1"  et  entra 
à  la  Chambre  des  pairs  sous  la  Res- 
tauration. 

VAIDOÎVCOI'RT  (Frédéric-François- 
Guillaume,  baron  de)  (l~"'--'8'i5),  gé- 
néral français.  Engagé  volontaire  en 
1791,  il  servit  pendant  la  Ro\olution 
et  l'Empire,  fut  condamné  à  mort  par 
contumace  lors  de  la  deuxième  Res- 
tauration, revint  à  l'amnistie  de  1825 
et  prit  part  aux  journées  de  Juillet 
dans  les  rangs  du  peuple. 


96 


ENCYCLOPÉDIE   POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


TAULABELLE  (Achille  Tenaille  de) 
(1799-1879).  Il  se  fit  une  grande  ré- 
putation comme  journaliste  et  comme 
historien  (V.  volume  Biographie  lit- 
téraire), représenta  le  département 
de  l'Yonne  à  la  Constituante  (1848) 
et  reçut  de  Cavaignac  le  ministère 
de  rinstruclion  publique. 

VAlTRAllV  (Eugène-Joseph)  (1818- 
1881).  Avocat  à  Paris,  maire  du  IX" 
arr.  (1848),  il  se  tint  dans  la  vie  pri- 
vée sous  l'Empire,  fui  élu  maire  du 
IV'  arr.  (1870),  conseiller  municipal 
de  Paris,  député  de  la  Seine  contre 
Victor  Hugo  (1872),  et  échoua  aux 
élections  de  1876  contre  Barodet. 

VERHLELL  (Charles-Henri,  comte 
de  oEVENAAK)  (1764-1845),  amiral  hol- 
landais. Rallié  à  la  France,  il  com- 
battit les  Anglais,  fut  nommé  vice- 
amiral  (1804),  ministre  de  la  guerre 
(1805)  et  maréchal  (1806).  Au  mieux 
avec  la  reine  Hortense,  on  lui  attri- 
bua la  paternité  du  futur  Napoléon  1  li . 
Député  du  département  de  l'Ysselau 
Corps  législatif  (I8I1),  il  se  fit  natu- 
raliser Français,  resta  fidèle  à  Napo- 
léon I",  et  entra  néanmoins  à  la 
Chambre  des  pairs  (1819). 

VERNlNAC  (Henri-François-Char- 
les de)  (1841).  Docteur  en  droit,  sé- 
nateur du  Lot  (1883),  réélu  en  1888, 
il  siégea  à  la  gauche  radicale  et  prit 
part  aux  discussions  sur  la  réforme 
de  la  magistrature  et  la  loi  sur  les 
récidivistes. 

VELILLOT    (Louis)     (1813-1883).    Il 
collabora  à  divers  journaux  de  pro- 
vince, soutint  le  mi- 
nistère Guizot  et  fon- 
da le  journal  r Uni- 
vers. Il  se  rallia  à  la 
politique    du    prince 
Louis-Napoléon,  at- 
taqua plus  tard  l'Em- 
pire    cjui     supprima 
son  journal  en  1860. 
Il  put  le  faire  repa- 
raître  en  1867,  fit  une 
^"'  **^'         campagne  énergique 
en  faveur  de  l'infail- 
libilité du  pape  et  devint  un  des  plus 
ardents  défenseurs  du  parti   légiti- 
miste. —  Pour  ses  écrits,  V.  volume 
Biographie  littéraire. 
VEYE.  (V.  Chareton.) 
VICEIVCE  (Duc   de).   (V.  Caulain- 
colrt.) 

VICTOR  (Claude-Victor  Perrin,  dit) 
(1764-1841),  duc  de  Bellune,  maréchal 


de  France.  Volontaire  en  1792,  il 
servit  à  l'armée  des  Alpes,  au  siège 
de  Toulon,  à  l'armée  aes  Pyrénées- 
Orientales  (1793-1795),  à  l'armée  d'Ita- 
lie (1795-1797)  et  se  distingua  à  Ma- 
rengo.  Ambassadeur  à  Copenhague 
(1805),  il  fit  la  campagne  de  1806- 
1807,  combattit  en  Espagne,  en  Rusr 
sie,  en  Allemagne  et  en  b'rance  (  1812- 
1814).  Nommé  pair  de  France  à  la 
Restauration,  il  suivit  Louis  XVIII 
à  Gand,  fut  ministre  de  la  guerre 
(1821)  et  dut  donner  sa  démission 
(.1823)  à  la  suite  du  scandale  des  mar- 
chés Ouvrard. 

VICTOR-EMMAIVUEL  1"  (  1759-1824), 
roi  de  Sardaigne,  Il  succéda  à  son 
frère  Charles-Emmanuel  IV  (1802), 
fut  dépouillé  de  .ses  Etats  par  les 
Français,  recouvra  sa  couronne  en 
1814  et  abdiqua  en  1824  par  hostilité 
pour  les  idées  libérales. 

VlCTOR-EMMAJVUEL  lï  (Marie- 
Albert- Eugène- Ferdinand-Thomas) 
(1820-1878),  roi 
d'Italie.  Fils  de 
Charles-Albert, 
il  le  remplaça 
sur  le  trône  de 
Sardaigne  en 
1849,  surmonta 
de  graves  diffi- 
cultés grâce  au 
concours  de  ses 
ministres  Aze- 
glio  et  Cavour, 

maintint  le  ré-  victoi-Emmanuel  ii. 
gime  représen- 
tatif et  entra  en  lutte  avec  la  cour 
de  Rome.  Son  intervention  dans  la 
guerre  de  Crimée  resserra  ses  liens 
avec  la  France  qui  lui  prêta  son  con- 
cours lors  de  la  guerre  contre  l'Au- 
triche (18.59).  Il  se  distingua  dans 
maints  combats,  notamment  à  Pales- 
tro,  annexa  au  Piémont  bon  nombre 
d'Etats  et  fut  proclamé  roi  d'Italie 
(1861).  En  1867,  il  annexa  la  Vénétie 
et  entra  à  Rome  en  1870. 

VIEIVWET  (Jean- Pons -Guillaume) 
(1777-1868).  Il  servit  pendant  les  guer 
res  de  la  Révolution  et  de  l'Empire, 
fut  destitué  en  1827  pour  un  écrit 
contre  les  Bourbons,  se  rangea  du 
côté  des  libéraux  et  fut  député  de 
Béziei  .  Il  prit  part  h  la  révolution 
de  Juillet,  fut  réintégré  dans  l'armée, 
représenta  Béziers  h  la  Chambre  des 
députés  jusqu'en  1837  et  entra  à  la 
Chambre  des  pairs  en  1839.  —  Il  fut 


DIOGUAPHIE  POLITIQUE  DC  UIX-NEUVIÈ.ME  SIÈCLE 


97 


élu  membre  de  rAcadémie  française  en 
1830  et  publia  de  nombreux  ouvrages. 
(V.  volume  Biographie  littéraire.) 

VIETTE  (François)  (lS43-lS9'i).  Dé- 
puté du  Doubs  (1876),  il  siégea  à  la 
ffauche  républicaine,  fit  partie  des 
363  et  i'ut  réélu  jusqu'à  sa  mort.  Mi- 
nistre de  l'agriculture  dans  le  calji- 
net  Tirard  (1887),  dans  le  cabinet 
Floquel  (1888),  puis  des  travau.x  pu- 
blics (1892),  il  reçut  encore  ce  porte- 
feuille en  1893,  dans  le  cabinet  Dupuy. 

VILLARET  DE  JOYEISE  (Louis- 
Thomas,  comte)  (1750-1812),  amiral 
français.  Il  perdit  contre  les  Anglais 
la  bataille  navale  de  Brest  dans  la- 
quelle périt  le  Vengeur  (179j),  repré- 
senta le  Morbihan  au  conseil  des 
Cinq-Cents  (1797),  intrigua  avec  les 
royalistes  et  se  cacha  après  le  18  fruc- 
tidor. Il  commanda  les  forces  navales 
dirigéesconlreSaint-Dominguc(180l), 
gouverna  la  ^lartiniquc  cl  Sainte- 
Lucie  (1802-1809),  puis  la  place  de 
Venise  (1811). 

VILLÈLE  (Josenh,  comte  de)  (1773- 
1854).  Maire  de  Toulouse  (1815),  dé- 
puté de  la  Haute-Garonne  à  la  Cham- 
bre dite  «  introuvable  »,  un  des  chefs 
des  ultraroyalisles.  il  devint  minis- 
tre d'Elal  (  1820),  ministre  des  finances 
et  président  du  conseil  (1821-1828). 
Pendant  celte  période,  il  fut  l'homme 
le  plus  impopulaire  de  France  et, 
après  les  élections  qui  ne  lui  furent 
pas  favorables,  dut  se  retirer  devant 
Marlignac.  Charles  X  le  créa  pair  de 
France. 

VILLEMAIN  (François-Abe!)  (I7t)0- 
1870).  Professeur  d'èlociuence  fran- 
çaise à  la  Sorbonne,  il  (il  de  l'oppo- 
sition libérale  à  la  lin  du  règne  de 
Charles  X,  fut  député  d'l::vreu\(  1830), 
pair  de  France  (1832),  minisire  de 
l'instruction  publique  (1839)  et,  de 
nouveau,  de  1840  à  18i'i.  Dans  ce 
])oste.  il  fut  l'instrument  docile  du 
clergé  dans  les  questions  d'enseigne- 
ment. Entré  h  l'Académie  française 
en  1821,  il  a  laissé  de  nombreux  ou- 
vrages littéraires,  historiques  et  cri- 
ti(|ues.  {\.  volume  Biographie  litté- 
raire.) 

VILLEMESSAIVT  (Jean-Hippolvte- 
Auguste  Delaunay  de)  (1812-1879*^).  Il 
fonda  de  nombreux  journaux,  enlre 
autres  le  Figaro  S  Evénement,  le  Grand 
Journal,  montra  une  grande  haijileté 
pour  satisfaire  le  goût  du  public.  Son 
journal,  le  Figaro^  bonapartiste  sous   | 

niOGRAPHlE   POLITIQUE   DU  XIX"  S.  — 


l'Empire,  devint  monarchiste  sous  la 
République. 

villejVEIve-bargemoxt  (Alban, 
vicomte  de)  (  1784-18.50).  Sous  l'Empire 
il  futpréfet  de  plusieurs  départements 
(Charente,  Meurthe,  Loire-Inférieure 
et  Nord);  sous  Louis-Philippe,  il  fut 
député  d'Hazebrouck  et  membre  de 
l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques. 

VILLIER.S,  comte  de  Clarendon. 
(\'.  ce  nom.) 

VlRtHOW  (Rodolphe)  (1821),  méde- 
cin et  homme  politique  prussien. 
Professeur  à  l'université  de  Berlin, 
il  prit  part  au  mouvement  révolution- 
naire de  1848,  perdit  sa  place  à  Ber- 
lin après  le  triomphe  de  la  réaction 
et  reçut  de  l'université  de  \\  urtz- 
bourg  la  chaire  d'analomie  patholo- 
gique. De  retour  à  Berlin  (18,56),  il 
lut  élu  membre  du  conseil  municipal 
de  cette  ville,  député  de  Saarbruck 
et  de  Berlin  et  devint  un  des  chefs 
de  ropjîosition  et  un  des  adversaires 
de  Bismarck  ;  recteur  de  l'université 
de  Berlin  (1892),  corres])ondanl  des 
sociétés  et  académies  de  plusieurs 
nations  européennes,  il  a  nublié  de 
nombreux  ouvrages  de  médecine,  de 
littérature  scientilique  et  sociolo- 
gique, d'archéologie,  etc. 

VISCOATI-VEXOSTA  (Emilio,  mar- 
quis) (1829),  homme  politique  italien. 
Ambassadeur  à  Constanlinople,  mi- 
nistre des  affaires  étrangères  (1866), 
président  du  conseil  (18()H),  il  garda 
son  portefeuille  dans  divers  cabinets, 
jus(|u'en  1876,  fut  un  des  chefs  de  la 
Droite  et  redevint  ministre  des  af- 
faires étrangères  (189<5). 

yiTET  (Louis,  dit  Ludovic)  (1802- 
18/3).  Un  des  fondateurs  du  Globe, 
protégé  de  Guizot  qui  le  nomma  in- 
specteur général  des  monuments  his- 
toriques, il  fut  député  de  Bolbec 
(Seine-Inférieure)  de  1834  à  1848,  dé- 
puté de  la  Seine-Inférieure  à  la  Lé- 
gislative (  18 'i9- 1851)  et  protesta  contre 
le  coup  d'Etat  du  2  décembre  1851. 
Réélu  en  1871  par  le  même  départe- 
ment, il  devint  vice-président  de  la» 
Chambre  et  siégea  au  centre  droit. 
—  Il  a  laissé  un  grand  nombre  d'ou- 
vrages historiques.  (V.  volume  Bio- 
graphie LITTÉRAIRE.) 

ViTROLLES  (Eugène-François-Au- 

gusled'ARNAUD,  baron  de)  (1774-1841), 
homme  politique  français.  Emigré, 
il  servit  dans  l'armée  de  Condé,  fut 

II.  7 


98 


ENCYCLOPEDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


nommé    minisire   d'ElaL   (1815-1818), 
ambassadeur  à  Turin  (1824)  et  pair 
de  France  (1830). 
¥1VIAIVI  (Piené)  (1863),  homme  poli- 
tique   français. 
Avocat   à  Alger, 
puis  à  Paris,  ré- 
dacteur à  la  Pe- 
tite République/}\ 
plaida  en  faveur 
des  grévistes  el 
fut  élu  député  du 
\  "  arr.  de  Paris 
(1893).  Il  siège  au 
groupe  socialiste 
dont  il  est  un  des 
plus    remar(|ua- 

Viviani.  '^,'^'f    ^''^}''}!r- 

Reelu  en  1898. 

VIVIEIX  (Alexandre-François)  (1799- 
I8ô'i),  homme  politi(]uc  français.  Avo- 
cat à  Paris,  préfet  de  police  (1831), 
député  de  Saint-Quentin  (1832),  mi- 
nistre de  la  justice  dans  le  caiiinet 
Thiers  (IS'iO),  ministre  des  travaux 
publics  sous  Cavaignac(  1848),  il  entra 


au  conseil  d'Etat  et  se  retira  de  la 
politique  après  le  coup  d'Etat  du 
2  déc.  1851. 

VOISIIV  (Félix)  (1832).  Avocat  à  Pa- 
ris, magistrat  sous  l'Empire,  député 
de  Seine -et-i\Iarne  (1871),  il  siégea 
au  centre  gauche,  puis  au  cent  redroit, 
devint  préfet  de  police  (1876-1877),  et 
conseiller  à  la  cour  de  cassation 
(1877). 

voLlVFY(Constantin-FrançoisCHAS- 
SEBŒUF,  comte  de)  (1757-182Ô).  Député 
d'Anjou  aux  Etats  généraux,  il  se 
montra  favorable  aux  principes  de 
la  Révolution,  fut  emprisonné  sous 
la  Terreur  et  mis  en  liberté  le  9  ther- 
midor. Il  s'associa  au  coup  d'Etat 
du  18  brumaire,  entra  au  Sénat,  fut 
nommé  comte  de  l'Empire  et  signa 
l'acte  de  déchéance  de  Napoléon  I" 
(181''i).  —  Comme  écrivain,  il  a  laissé 
de  nombreux  ouvrages.  (V.  volume 
Biographie  littéraire.) 

VOLT  A  (Alexandre)  (1745-1827).  (V. 
volume  Biographie  scientifique.) 

VOYER  DARGENSON.  (V.  Argenson.) 


^V 


WADDlIVGTOlV  (William-Henry) 
(1826-1894).  Fils  d'un  riche  filateur 
anglais,  il  s'occupa  d'épigraphie  et 
de  numismatique,  fut  élu  député  de 
l'Aisne  (1871),  sié- 
gea au  centre 
droit,  puis  au  cen- 
tre gauche,  eut 
(juelques  jours  le 
portefeuille  de  l'in- 
struction publique 
(1873)  et  entra  au 
'  Sénat  comme  re- 
présentant de 
l'Aisne  (1876).  Mi- 
nistre de  l'instruc- 
tion  publique 
(1876-1877),  des  affaires  étrangères 
(1877-1879),président  du  conseil  (1879), 
il  fut  ambassadeur  extraordinaire  en 
Russie  lors  du  couronnement  du  tsar 


V/aduin^lon. 


(1883)  et  de  cette  même  année  jus- 
qu'en  1893  représenta   la  P'rance  à 
Londres. 
WAGR.VM  (Prince de). (V.  Berthier.) 
W VLDECK- 
R  O  l  S  S  E  A  l 
(  Pierre-  Marie) 
(18'i6).  Avocat  à 
Rennes,  député 
de    cette     ville 
(1879),  il   siégea 
à  l'Union  répu- 
blicaine, fut  réé- 
lu en  1881  et  re- 
çut    le     porte- 
feuille de  Hinlé-     waideck-Rousseau. 
rieur     dans     le 

cabinet  Gambelta  (1881-1882)  et  dans 
le  cabinet  Jules  Ferry  (1883-1885). 
Réélu  en  1885,  il  ne  se  représenta  pas 
aux  élections  de  1889  et  se  fit  inscrire 


BIOGRAPHIE  POLITlgUE  DU  DlX-MiUVlE.ME  SIÈCLE 


99 


au  bari'cjiu  de  Paris.  Il  entra  au 
Sénat  peu  après.  C'est  un  des  chefs 
dupai'li  dit  «opportuniste  «(ju'ii cher- 
cha à  reconsliluer  sur  de  nouvelles 
bases,  lui  juin  1899,  il  devint  prési- 
dent du  conseil  et  ministre  de  l'inté- 
rieur après  la  chute  du  ministère 
Dupuy. 

WALKWSKI  (Alcxandre-Florian-Jo- 
seph  CoLONNA,  comte)  (1810-1868). 
Fils  de  Napoléon  1",  il  prit  part 
au  mouvement  insurrectionnel  cle  la 
Polof^ne  contre  les  Russes  (IS."}!), 
vint  en  France  où  il  .se  (it  natura- 
liser, servit  en  Algérie,  écrivit  dans 
différents  journau.v  et  entra  dans 
la  diplomatie.  Très  lié  avec  Na|)o- 
lèon  111,  il  obtint  les  ambassades  de 
Madrid,  de  Londres  (185Î),  le  minis- 
tère des  affaires  étrangères  (18Ô5- 
1860)  et  entra  au  Sénat.  Membre  du 
conseil  privé,  ministre  d'Ftat  et  di- 
recteur des  beaux-arts  (18601863),  il 
quitta  le  Sénat ,  se  fil  élire  député  des 
Landes  et  devint  président  du  Corps 
législatif;  des  dissensions  avec  Rou- 
her  amenèrent  bientôt  sa  retraite. 

WALLAtE  (Richard)  (1818- 1890),  phi- 
lanthrope anglais.  Déi)ulé  de  Lisburn 
à  la  Chambre  des  communes  (1875), 
il  siégea  dans  les  rangs  des  conser- 
vateurs, et  habita  longtemps  Paris 
où  il  mourut,  après  avoir  participé  à 
de  nombreuses  œuvres  de  bienfai- 
sance, fondé  un  hôpital  et  doté  la 
ville  de  nombreuses  fontaines  aux- 
quelles le  jinblic  a  donné  son  nom. 
WALLOIV  (Henri-Alexandre)  (1812). 
Maître  de  conférences  à  l'Lcole  nor- 
male (1840),  puis  suppléant  de  Giiizot 
A  la  Sorbonne,  il 
fut  élu  député  du 
i\ord;'i  la  Législa- 
tive (18'.9),  vota 
avec  le  parti  mo- 
déré ,  fut  réélu 
dans  le  Nord  (1871) 
et  siégea  au  cen- 
tredroit.  Il  soutint 
ministère  de 
Broglie,  se  rap- 
procha du  centre 
gauche,  présenta 
le  fameux  amen- 
dement qui  porte  son  nom  (nomina- 
tion par  le  Congrès  du  président  de 
la  République  pour  sept  ans)  et  fut 
le  départ  des  lois  constitutionnelles 
de  1875.  Ministre  de  l'instruction  pu- 
blique.etdes  cultes(1875-1876),  il  sou- 


Walloii. 


tint  les  universités  catholiques,  entra 
au  Sénat  comme  membre  inamovible 
et  combattit  les  lois  Ferry.  —  Il  a 
écrit  de  nombreux  ouvrages  hislori- 
(|ues  et  philosophiques. 

WALPOLE  (Spencer-Horace)  (18(MÎ), 
homme  d'Ftat  anglais.  Avocat  ù 
Londres,  bâtonnier  de  l'ordre,  il  re- 
pré.senta  à  la  Chambre  des  communes 
le  bourg  de  Midhurst  (18'j(i)  et  l'uni- 
versité de  Cambridge  (1856),  devint 
secrétaire  d'Flat  à  l'intérieur  dans 
les  cabinets  Derby  (1852-1853  et  18.58- 
18.59),  i)uis  en  1866-1867. 

WAIlD  (John-William).  (V.  Dudlky 
[Lord].) 

WATTEVILLE  (Nicolas-Rodolphe, 
baron  de)(  1760- 1H32),  homme  polili(|ue 
suisse,  .\voyer  de  Borne  (1805-1831), 
landamman'de  la  Confédération  hel- 
véticpie  (I80'i  et  1810),  il  commanda 
l'armée  suisse  en  1805  et  1813  et  rem- 
plit plusieurs  missions  di|)lomati- 
ques. 

WEBSTER  (Daniel)  (1782-ia52), 
homme  d'I-^lat  américain.  Avocat  à 
Boston  et  un  des  premiers  orateurs 
de  son  temps,  il  brilla  au  Congrès 
depuis  1812,  lievint  sénateur  du  Mas- 
sachusetts (1827-I8il),  secrétaire 
d'i'"Jat  et  chef  du  cabinet  sous  les 
présidences  de  Ilarrison  et  de  Fill- 
more. 

WELLESLEY  (Richard  Colley, 
mar(iuisde)(l7(iO-l8'i2),hommed'Ftat 
anglais.  Couverncur  des  possessions 
anglaises  île  l'Inde  (1797-1805),  il  an- 
nexa de  nombreux  l-^tats,  devint  mi- 
nistre des  alTaires  étrangères  (1810), 
lord-lieulenant  tl'lrlande  (1822),  puis 
\ice-roi  de  ce  l)ays  (183,3). 

WELLIiVtiTOîV  (Arthur  Colley  Wel- 
LESLEV,  duc  de)  (1769-1852).  général 
anglais,  frère  du  pré- 
cédent. (Pour  sa  car- 
rière militaire,  V.  vo- 
lume BlOGHAPHIii  mi- 
litaire.) Député  de 
Ncwport  (1806),il  fut 
quelque  temps  sous- 
secrétaire  de  l'Ir- 
lande, et,  après  Wa- 
terloo, reçut  les  plus 
hautes  distinctions 
des  monar((ues  al- 
liés. Pléni|)otentiaire 
à  différents  congrès, 
premier  lord  de  la  trésorerie  et  chef 
du  ministère  (1828-1830),  il  fit  partie 
du  cabinet  Robert  Peel  (1834)  et  re- 


100 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRU;  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


çul  le  commandement  en  chef  de 
l'armée.  Le  «  duc  de  fer  »  était  un 
tory  forcené,  rèfractaire  à  toute  idée 
libérale. 

AVELTI  (Emile)  (1825-1899),  homme 
d'Etat  suisse.  Avocat  dans  le  canton 
d'Argovie,  membre  du  gouvernement 
de  ce  canton  (1856),  du  conseil  des 
Etats(1857),  du  conseil  fédéral  (1866), 
il  fut  six  fois  président  de  la  Répu- 
blique (de  1869  à  1890). 

WEIVTWOKTU  (Sir  Charles  Dilke). 
V.  Dilke.) 

1VERDER  (Auguste,  comte  de) 
(1808),  général  prussien,  il  commanda 
une  division  à  Gitschin  et  à  Sadowa; 
en  1870,  il  assiégea  Strasijourg,  puis 
fut  nommé  chef  du  14"  corps,  occupa 
Dijon,  se  replia  devant  l'armée  de 
Bourbaki  qu'il  arrêta  dans  les  ba- 
tailles de  Villersexel  et  de  Héricourt. 
WILBERFOU€E  (William)  (1759- 
i833),  philanthrope  anglais.  Membre 
de  la  Chambre  des  communes  (1784), 
il  fut  le  champion  de  la  libération 
des  nègres  et  réussit  à  faire  abolir 
la  traite.  L'Assemblée  législative  le 
déclara  citoyen  français  (1792). 

WILSOIV  (Daniel)  (1840).  Possesseur 
d'une  grande  fortune,  il  fut  élu  dé- 
puté d'Indre-et-Loire  (1869),  siégea 
dans  l'opposition  modérée,  fut  réélu 
en  1871  et  se  fit  inscrire  à  la  Gauche 
républicaine.  Aux  élections  de  1876 
et  de  1877  (avec  les  363),  il  fut  élu  par 
l'arrondissement  de  Loches,  fil  partie 
de  la  commission  du  budget,  devint 
soLis-secrétaire  d'Etat  aux  finances 
(1879)  et  épousa  la  fille  de  Jules 
Grévy  (1881).  Réélu  en  1881  et  en 
1885,  il  eut  une  infliicnce  extraordi- 
naire, fonda  à  Tours  la  Petite  France 
du  Centre  et  de  l'Ouest,  puis  lo  Moni- 
teur de  l'Exposi- 
tion universelle, 
feuilles  subven- 
tionnées par  des 

souscripteurs 
dont  le  but  était 
de  se  faire  déco- 
rer de  la  Légion 
d'honneur.  Un 
procès  scanda- 
leux s'ensuivit. 
Wiison.  M-    ^^  ilson     fut 

poursuivi  et  con- 
damné à  deux  ans  de  prison  (1888), 
mais  la  cour  d'appel  mil  h  néant  ce 
jugement.  Le  président  Grévy,  con- 
vamcu  d'aveuglement  ou  de  faiblesse, 


avait  dû  démissionner  (1887).  M.  Wil- 
son  revint  siégera  la  Chambre  jusqu'à 
la  fin  de  la  législature.  Maire  de  Lo- 
ches (1892),  il  fut  réélu  député  en 
1893  et  en  1898. 

WIMPFEIX  (Félix  de)  (1745-1814), 
général  français.  Député  de  la  no- 
blesse de  Caen  aux  Etats  généraux 
(1789),  il  se  rallia  au  tiers  étal,  com- 
manda l'armée  des  Cotes  de  Cher- 
bourg et  prit  parti  pour  les  girondins. 
Battu  près  de  Vernon  à  la  tête  de 
l'insurrection  fédéraliste,  il  réussit  à 
se  cacher  et  reprit  son  grade  après 
le  18  brumaire.  Napoléon  I  ■'  le  nomma 
inspecteur  général  des  haras. 

WIIXDISCHGR/ETZ  (Alfred-Candide- 
Ferdinand,  prince  de)  (1787-1862), 
général  autrichien.  Un  des  chefs  du 
parti  féodal,  il  bombarda  Prague 
(juin  18'i8),  et  au  moment  de  l'insur- 
rection de  Vienne,  fut  nommé  com- 
mandant général  des  armées  autri- 
chiennes; il  entra  dans  Vienne,  ré- 
prima tlurcmcnt  l'insurrection,  fit 
fusiller  le  député  allemand  Blum, 
marcha  contre  les  Hongrois  qu'il 
battit  <à  Kapoina;  mais  il  fut  battu  à 
GodôUô  et  relevé  de  son  comman- 
dement. 

AVIIVDTHORST  (Louis)  (1812). 
Homme  d'Iitat  allemand.  Ministre  de 
Georges  V  de  Hanovre,  il  fut  élu  à 
la  Diète  de  la  Confédération  du  Nord 
par  la  circonscription  de  Meppen 
(1867);  il  prit,  surtout  depuis  1871, 
la  diieclion  du  parti  catholique  et 
fut  un  des  j)lus  redoutables  adver- 
saires de  Bismarck,  qu'il  obligea 
à  d'importantes  concessions. 

U'OI>EHOi;SE(John).(V.KiMBERLEY.) 

AVOLOAVSKl  (  Louis  -  François  -  iM  i- 
chcl-Raymond)  (1810-1876).  Il  dut 
quitter  la  Pologne,  son  pays  natal,  à 
la  suite  des  désastres  de  1832,  vint 
en  France  où  il  se  fit  naturaliser,  et 
se  consacra  à  l'économie  politique. 
En  1848  il  comballit  les  socialistes, 
fut  élu  député  de  la  Seine  à  la  Consti- 
tuante et  à  la  Législative  (1848-1851) 
et  siégea  parmi  les  modérés.  Député 
de  la  Seine  (1871),  il  appuya  la  poli- 
titjue  de  Thiers  et  devint  sénateur 
inamovible  (  1876).  —  Pour  ses  travaux 
économi(|ues,  V.  volume  Biographie 

SCIENTIFIQUE. 

W00l>  (Sir  Charles).  (V.  Halifax.) 

VVURTZ    (Charles-Adolphe)    (1817- 

1884),  chimiste  français.  Pour  s^s  tra- 

j^iux  de  médecine  et  de  chimie,  ainsi 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


101 


que  pour  sa  carrière  scientifique, 
V.  volume  Biographie  sclE^TIFIQUK. 
Il  entra  au  Sénat  comme  membre  ina- 
movible (1881)  et  siégea  au  centre 
gauche. 

AVYIVDHAHI    (William)    (1750-1810), 
homme  d'Etat  anglais.  Membre  de 


la  Chambre  des  communes  (1872), 
il  siégea  parmi  les  whigs,  se  rallia 
plus  lard  à  Pitt  et  devint  secrétaire 
d'Etat  à  la  guerre  (1795)  et  un  des 
plus  ardents  ennemis  de  la  France. 
Il  eut  encore  le  portefeuille  de  la 
guerre  dans  le  caijinet  Grenville  (1806). 


X   Y 


X.AU  (Fernand)  (1852-1899),  journa- 
liste rran(;ais.  Collaborateur  au  Mot 
d'Ordre  et  à  VEcho  de  Paris,  il  fonda 
le  Journal  (1893). 

YORK  (Frédéric,  duc  d')  (1763-1827), 
général  anglais,  fils  de  Georges  III. 


Il  agit  de  concert  avec  le  duc  de  Co- 
bourg  contre  la  Révolution  franç^aise 
cl  subit  de  nombreuses  défaites.  Ac- 
cusé de  corruption  à  son  retour  en 
Angleterre,  il  se  livra  à  des  excès 
de  toutes  sortes  et  ne  joua  qu'un 
rôle  effacé  à  la  Chambre  des  lords. 


z 


ZAIVARDELLI  (Giuseppe)  (1826), 
homme  d'Etat  italien.  Avocat  à  Brcs- 
cia,  il  prit  part  au  soulèvement  de 
1849,  fut  élu  député  d'Iseo  au  Parle- 
ment (1859),  eut  le  portefeuille  des 
travaux  publics  dans  le  cabinet  De- 
prelis  (1876-1887),  dans  celui  de  Cai- 
roli  (1878)  et  dans  ceux  présidés  par 
Crispi  avec  lequel  il  tomba  en  1891. 

ZEA  (Francesco-Antonio)  (1770- 
1822),  homme  d'Etat  colombien.  Pro- 
fesseur d'histoire  naturelle  à  Santa- 
Fé-de-Bogota,  il  vint  à  Madrid,  fut 
emprisonné,  et  après  l'abdication  de 
Charles  IV  (1808)  fut  ministre  de  l'in- 
térieur et  préfet  de  Malaga  sous  Jo- 
seph Bonaparte.  Il  rejoignit  Bolivar 
après  181 'i,  devint  intendant  général 
de  rarmée,ministre  des  finances  (1819) 
et  vice-président  de  la  république  de 
Colombie. 


ZORILLA  (Don  Manuel-Ruiz)  (1834- 
1895),  homme  d'Etat  espagnol.  Avo- 
cat à  Madrid,  député  aux  Certes 
(1856),  il  siégea  dans  les   rangs  du 

parti  progres- 
siste, prit  part  à 
l'insurrection  de 
1866,  entra  dans 
le  gouvernement 
provisoire  de  1868 
comme  ministre 
des  travaux  pu- 
blics et  se  mon- 
tra un  redoutable 

adversaire  des 
cléricaux.  Minis-  -  zoriUa. 

tre  de  la  justice 

(1869),  président  des  Certes  (1870), 
ministre  des  travaux  publics  dans 
plusieurs  ministères  du  roi  Amédée, 
il  devint  président  du  conseil  (1872) 


102 


ENCVCLOl'ÉDIi:  rOl'LLAII'.fc;  DU  VINGTIÈMU;  SIÈCLE 


et  dut  s'exiler  à  l'avènement  d'Al- 
phonse XII.  Reconnu  comme  le  chef 
au  parti  radical,  il  entretint  de  France 
ou  de  Suisse  l'agitation  républicaine 
en  Espagne  et  se  porta  aux  élections 
de  1893.  11  tut  élu  à  Madrid. 

ZtMALACARRBCLY(  Thomas)  (1788- 
183.5).  général  carliste.  Après  avoir 
servi  dans  la  garde  royale,  il  s'attacha 
h  don  Carlos  à  la  mort  de  Ferdi- 
nand Vil,  souleva  le  Guipuzcoa,  rem- 
porta quelques  succès  et  l'ut  blessé 
à  mort  devant  Bilbao. 

ZinLIXDE\  (Emile-Auguste-Fran- 
Çois-Thomas)  (  1837),  général  français. 
Commandant  du  4*^  corps  d'armée  au 


Mans,  il  entra  dans  le  cabinet  Ribot 
comme  ministre  de  la  guerre  (1895) 
et  fut  nommé  gouverneur  militaire 
de  Paris  (1898).  En  1899,  M.deCallil- 
fet,  ministre  de  la  guerre,  le  remplaça 
à  ce  poste  par  le  général  Brugère. 

ZIRLO  (.Joseph,  comte)  (I7.39-I828), 
homme  d'Etat  napolitain.  Minisire 
des  finances  en  1798  et  en  I8()t),  il 
fut  renversé  par  les  intrigues  d'Ac- 
ton  et  de  la  reine  Caroline,  nommé 
par  Murât  ministre  de  lajustice  (1809), 
puis  de  l'intérieur  et  partit  à  Venise 
en  181.5.  Dans  le  gouvernement  con- 
stitutionnel de  1820,  il  eut  encore  le 
portefeuille  de  l'intérieur. 


{Voyei  plus  loin  le  Supplément  aux  2  volumes). 


RENSEIGNEMENTS  OFFICIELS 


LES  PRÉSIDENTS  DE  LA  RÉPUBLIQUE 

THIERS ■1872  —  24  mai  1873. 

MAC-MAHON 24  mai  1873  —  30  janvier  1879. 

GRÉ\T janvier  1879  —  décembre  1887. 

CARNOT décembre  1887  —  juin  1894. 

CASIMIR-PERIER juin  1894  —  janvier  1895. 

P'ÉLIX    l'^AURE 17 janvier  1895  —  lévrier  1899. 

LOUBET 17  lévrier  18v»9. 


SOUVERAINS,  SOUVERAINES  ET  CHEFS  D'ÉTAT 

ALLEMAGNE.  —  GUILLAUME    II,    né   le    27   janvier    1859;    empereur, 
15  juin  1!^88. 
AuGUSTA-VicTORiA,  néc  le  22  octobre  1858,  impératrice. 

ARGEiVTiîVE  ( RÉPLBLIOUE).  —  S.  Exc.  M.  URIBURU,  président  depuis 
le  22  janvier  1895. 

alïRU;he-hoi\GR1E.  —  FRA.NÇOIS-.JOSEPH  I",  né  le  18  août  1830; 
empereur  d'Autriche  et  roi  de  Hongrie,  2  décembre  1848. 

INI ARiiî-EusABETH-EuGENiE,  uéc  le  24  décembre  1837,  impératrice,  assas- 
sinée en  1899. 

BAVIÈRE.  —  OTHON,  né  le  2  avril  1848;  roi,  13  juin  1886. 
LuiTPOLD,  son  oncle,  régent  du  royaume,  depuis  le  10  juin  1886. 
UELGIQLE.  —  LÉOPOLD  II,  né  le  9  avril  1835;  roi,  10  décembre  1865. 
Mmîiu-IIenhiette-Anne,  née  le  23  août  1836,  reine. 
BOLIVIE.  —S.  Exc.  M.  ALOINSO,  président,  élu  le  4  mai  1896. 

BRÉSIL.  —  s.  Exc.  le  D'  J.  DE  MORAES-BARROS,  président,  élu  le 
1"  mars  1894. 

BULGARIE.  —  FER13INAND  I",  prince,  élu  le  7  juillet  1887. 

CHILI  (RÉPLBLIOLE  Dl).  —  S.  Exc.  M.  E.  ERRAZURIZ,  président, 
élu  le  16  septembre  1896. 


104  ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 

CHINE.  —  KOUANG-SIN,  né  le  14  août  1871,  em|)ei-eur  en  Janvier  1875. 
Yé-IIo-Ma-T'a-Che,  impératrice. 

COLOMIEIE  (  BÉPUBLIQUE  DE).  —  S.  Exc.  M.  le  D'  Migl'el-Antonio 
CARO,  vice-président,  chargé  du  pouvoir  exécutif. 

CORÉE.  —  LI-HI,  né  le  8  septembre  18.32;  roi,  le  23  janvier  ISS-i. 
TcHONO-KoNG,  née  le  17  novembre  1851,  reine. 

COSTA-RICA.  —  S.  Exc.  M.  Raphaël  IGLESIAS,  président,  élu  le  8  mai 
1894. 

DANEMARK.  —  CHRISTIAN  I\,  né  le  8  avril  1818;  roi,  le  15  novembre 
1863. 

Wilhelmine-Frédéri(^'R-Caroline-Augusta-.1umi:,  née  le  7  .septembre 
1817,  reine. 

DOMIIVICAIIVE  (RÉPUBLIQUE).  —  S.  Exc.  M.  le  général  HEUREAUX, 
président,  élu  le  27  février  1889. 

EGYPTE.  —  ABBAS-IIILMI  II,  T  khédive. 

ÉOlATELR  (RÉPiiBLlQUE  DE  L')-  —  S.  Exc.  V.-L.  SALAZAR,  vice-pré- 
sident,  chargé  du  pouvoir  exécutif. 

ESPAGNE.  —  ALPHONSE  XIII,  né  le  17  mai  188(i;  roi,  188(>. 
I\Iarie-Chri.stine,  née  le  2!  juillet  18.58;  régente,  le  31  décembre  1885. 

ÉTATS-UNIS  D'AIMÉRIQUE.  —  S.  Exc.  MAC-KINLEY,  président,  élu  en 
mars  1897. 

GRANDE-BRETAGNE  ET  IRLANDE.  —  VICTORIA  I"=,  née  \ç  2A  mai  1819; 
reine,  le  20  juin  1837. 

GRÈCE.  —  GEORGE  I",  né  le  2i  décembre  18')5;  roi,  élu  le  30  mars 
1863. 
CoNSTANTiNowNA,  née  le  3  septembre  1851,  reine. 
GUATEMALA.  —  X...;  président. 

HAÏTI.  —  S.  Exc.  le  général  SAM,  président,  élu  le  31  mars  1896. 
HAWAI    (RÉPUBLIOCE  DE).  —  J.-B.  DOLE,  président. 

HONDURAS.  —  S.  Exc.  M.  PoLicARPO  BONILLA,  pré.sident.  élu  le  15  dé- 
cembre I89'i. 

ITALIE.  —  HUMBERT  P',  né  le  \',  mars  I8'i4;  roi,  le  9  janvier  1878. 
Marguerite,  née  le  20  novembre  1851,  reine. 

JAPON.  —  MUTSU  HITO,  né  en  1852,  mikado  (empereur  régnant)  en 
1867. 

LIBERIA.  —  S.  Exc.  M.  COLEMAN,  président. 

LUXEMBOURG   (GRAND-DUCHÉ  DE).  —  ADOLPHE,  né  le  21  juillet  1817; 
grand-duc,  le  9  décembre  1890. 
Adélaïde-Marie,  née  le  25  déceml)re  18.33. 
MAROC.  —  Sultan  ABD-EL-AZIZ,  né  en  1878,  G  juin  1894. 
MEXIQUE.  —  M.  le  général  DIAZ,  installé  le  1"  décembre  1888. 

MONACO.  —  ALBERT-HONORÉ-CHARLES,  né  le   13  novembre  1848: 
prince,  le  10  septembre  1889. 
Alice,  duchesse  douairière  de  Richelieu,  née  le  10  lévrier  1858,  princesse. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SItCLE  105 

moiVTElVEGRO.    —   NICOLAS   I",    né    le   13   septembre    iSîl  ;    haspodar 
(prince  régnant),  le  li  août  1860. 
NICARAGIA.  '—  S.  Exe.  M.  ZELAYA,  président,  élu  le  T'  le\.i'ier  1894. 
ORAIVGE   (RÉPUBLIOUE  D').— M.  STEYN,  président,  élu  en  février  1896. 
PARAGUAY.  —  S.  Exc.  le  général  EGUSQUIZA,   président,  élu  en    189'j, 
PAYS-BAS.  —  WILHELMINE,  née  le  31  août  1881,  reine. 
Emma,  née  le  2  août  1858;  reine-régente,  le  8  décembre  1890. 

PÉROU.  —  S.  Exc.  M.  PIEROLA,  président,  a  pris  possession  le  8  sep- 
tembre 1895. 

PERSE.  —  MOZAFFER-EDDIN  MIRZA,  né  en  18ôO,  a  succédé  à  son 
père  en  mai  1896. 

PORTUGAL.  —  CHARLES  l",  né  le  28  septemiire  1863;  roi,  le  19  octobre 
1889. 

Amélie  d'Orléans,  née  le  8  octobre  186.5,  reine. 

ROUMANIE.  —  CHARLES  I",  roi  le  26  mars  1881. 

Elisabeth,  reine. 

RUSSIE.  —  NICOL  \S  H,  né  le  18  mai  l^^68;  empereur,  le  l"novembre  1894. 

Alexandra-Federowna,  née  le  6  juin  1872,  impératrice. 

SAIIVT-MARIIX    (RÉPURLIQUE    DE).  —  S.   ExC.    M.    Ic    D' GOZI    et  S.   Exc. 

M.  MARONIGCI,  capitaines-régents  de  la  République. 

SAll\T-siÈGE.  —  S.  S.  LÉON  XIII  (JoACHiM  Pecci),  né  le  2  mars  1810; 
élu  pape  le  20  lévrier  1878. 

SALVADOR.  —  S.  Exc.  M.  le  général  Rafaël  GUTIERREZ,  président, 
élu  le  27  février  1895. 

SAXE  (ROYAUME  DE).  —ALBERT,  né  le  23  avril  1828;  roi,  le  29  oc- 
tobre 1873. 

Caroline,  née  le  5  août  1833,  reine. 

SERBIE.  —  ALEXANDRE  1°',  né  le  14  août  1H76,  roi  le  6  mars  1889. 

SIAM  (ROYAUME  DE).  —  Souverain  :  SOMi)E(.TCH  PHRA  PARA- 
MINDR  MAHA  CHU-LA-LONKORN. 

SUÈDE  ET  IVORVÈGE.  —  OSCAR  II,  né  le  21  Janvier  1829;  roi,  le  18  sep- 
tembre 1877. 

Wiliielmine-Mari\nne-Henriette,  née  le  9  juillet  1836,  reine. 

SUISSE.  —  M.  T.  RUFFY,  président  de  la  Confédération  pour  1898. 

TRANSVAAL  (RÉPUBLIQUE  DU).  —  M.  KRUGER,  président,  élu  en  1893. 

TUNISIE.  —  ALY-BEY,  né  en  1817,  souverain  le  28  octobre  1882. 

TURQUIE.  —  Sultan  ABDUL-HAMID,  né  le  22  septembre  1842;  empereur, 
le  31  août  1876. 

URUGUAY.  —  S.  Exc.  M.  Juan  L.  CUESTAS,  président. 

VENEZUELA.  —  S.  Exc.  M.  le  général  Ignacio  ANDRADE,  président, 
élu  le  5  mars  I8«»8. 

WURTEMBERG.  —  GUILLAUME,  né  le  25  février  18'i8;  roi,  le  6  octobre 
1891. 
Charlotte,  née  le  10  octobre  1864. 
ZANZIBAR.  — SEGGID  BEN  MOHAMED  BEN  SAID,  sultan, 27  août  1896. 


106  ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VmGTIÈME  SIÈCLE 


AMBASSADEURS  DES  PRINCIPALES  PUISSANCES 

ALLEM.VGIVE.  —S.  Exc.  le  princc  de  MUNSTER  LEDENBl  RG  (5  no- 
vembre 1885). 

ALTRI(:iie-H01N(;rie.  —  S.  Exe  le  comte  de  WOLKESTEl.N-TROST- 
BURG  (^'  février  1895). 

BELGIQUE.  —  M.  le  baron  d'ANETHAN  (13  novembre  1894). 

CHiIME.  —  M.  TCHI.XG-TCllANG. 

DANEMARK.  —  M.  DE  HEGERMANN-LINDENCRONE  (9  mars  1897). 

ESPAGNE.  —  s.  Exe.  M.  DE  LÉON  Y  CASTILLO  (27  novembre  1897), 

ÉTATS-UINIS.  —  M.  le  général  PORTER. 

GRAiVDE-BRETAGlSE.  —  S.    Exc.   Silî  EdmOND  MOXSON. 

JAPOiV.  —  M.  IvURINO  (12  juillet  1897). 

PAYS-BAS.  —  iM.  le  chevalier  de  STUERS  (20  octobre  1885). 

BOIMAIXIE.  —  M.  GHIKA. 

RUSSIE.  —  S.  Exc.  le  prince  OUROUSSOW  (19  lévrier  1898). 

SIÈBE  ET  IVORVÈGE.  —  M.  DUE  (5  juillet  1890). 

TIRQLIE.  —  S.  Exc.  MUNIR  BEY  (31  décembre  1895). 


MINISTÈRES  FRANÇAIS    DE  1889  A  1900 


22    FEVRIER    1889 

Président  du  Conseil  et  Commerce Tirard. 

Sous-Secrétaire  d'Étal Eugène  Etienne. 

Justice TUÉVENET. 

Affaires  étrangères .  .    S  Eugène  Sfuller. 

(  CONSTANS. 

Intérieur Léon  Bourgeois. 

Finances Maurice  Rouvii:». 

Guerre De  Freycinet. 

1  \  ice-amiral  Jaurès. 

Marine |  Vice-amiral    Krantz. 

(  Barbey. 

Instruction  publique Faluières. 

Travaux  publics Yves  Guyot. 

Agriculture Léopold  Faye. 


17    MARS    1890 

Président  du  Conseil  et  Guerre De  Freycinet. 

Justice Fali.ières. 

Allaires  étrangères Riuox. 

Intérieur.  .  .". Constans. 


LIUGRAPIIIE  rOLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 

Finances Maurice  Roivier 

Marine. Barbev. 

Instruction  publique Léon  Bourgeois. 

Travaux  publics Yves  Guvot, 

Commerce Jules  Roche. 

Sous-Seciétaire  d'Etal Eugène  Etienne. 

Agriculture Jules  Develle. 


107 


27    FEVRIER    1892 


Président  du  Conseil  et  Intérieur I-oudet. 

Justice Ricard. 

Affaires  étrangères Ribot. 

Finances Bouvier. 

Guerre De  Frevcinet. 

Marine  \  Godefrov(;avaignac. 

■ (    BURDEAU. 

Sous-Secrétaire  d'Etat Iamais. 

Instruction  publique Léon  Bourgeois. 

Travaux  publics Viette. 

Commerce.   . Iules  Roche. 

Atrriculture Develle. 


6    DECEMBRE     1892 


Président  du  Conseil  et  Affaires  étrangères RinoT. 

Justice Léon  Bourgeois. 

Intérieur Loubet. 

Finances )   Rouvier. 

f      1  IRARD. 

Guerre De  Frevcinet. 

Marine  et  Colonies \  Burdeau,  puis  Rieu- 

l         NIER. 

Sous-Secrétaire  d'Etat Jamais, 

Instruction  publique,  Beau.x-Arts,  Cultes Dupuv. 

Travaux  publics \  iette. 

Commerce Siegfried. 

Agriculture Develle. 


12    JANVIER    1893 


Président  du  Conseil  et  Intérieur Ribot. 

Justice Léon  Bourgeois. 

Affaires  étrangères Develle. 

Finances '. Tirard. 

Guerre Général  Loizillon. 

Marine Vice-amiral  Rieumer. 

Instruction  publique  et  Beaux-Arts Dupuy. 

Travaux  publics \  iette. 

Commercj  cl  Colonies Siegfiued. 

S')us-Secrétaire  d'iilal Delcassé. 

AtrricuUure Viger. 


108 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIHE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


4    AVRIL     1893 

Président  du  Conseil  cl  Intérieur Dupuy. 

.justice GuKftiN. 

Aiïaires  étrangères Jules  Diîvdllk. 

Finances Peythal. 

Guerre Généra!  Loizillon. 

Marine Vice-amiral  Hieunier 

Instruction  publique  et    Beaux- Arts Raymond  Poincaré. 

Travaux  publics Vœtte. 

Commerce,  Industrie  et  Colonies Tekiueh. 

Sous-Secrétaire  d'Etat Delcasse. 

Agriculture \  igeii. 


3    DECEMBRE     1893 


Président  du  Conseil  et  Affaires  étrangères f;AsiMiiî  Perier. 

Intérieur    Haynal. 

Finances Huhdeau. 

Instruction  publique,  Beaux-Arts  et  Cultes Eugène  Spui.ler. 

Justice Antonin  Uunosr. 

Travaux  publics Jonnart. 

Guerre Général  Mercikr. 

Marine Vice-amiral  Lefeijvre 

Af^riculture Viger. 

Commerce Marty. 

Colonies Boulanger.- 


30    MAI     1894 


Président  du  Conseil,  Intérieur  et  (>ultes (.iiari.es  Dupuy. 

Finances Poincaré, 

Justice GuÉRiN. 

Marine I-'élix  Faure. 

Colonies Delcasse. 

Instruction  pui)liquc  et  Beaux-Arts Georges  Levgue-s. 

Agriculture Viger. 

Commerce Lourties. 

Guerre Général  Mercier. 

Travaux  publics Barthou. 

Affaiios  étrangères Hanotaux. 


27    JANVIER    1895 


Président  du  Conseil  et  I-'inances HirsoT. 

Affaires  étrangères Hanotaux. 

Agriculture Cjauaud. 

Colonies Chautemps. 

Commerce  et  Industrie A.  Lebon. 


ilKMillAI'lllK   l'()!,ITigi;ii   1)1     lilX-NKllVIlivMK  SK'iCM';  lOll 

<"iifi"i'«' ('■('•iii'mmI  /i  I(i,ini)|.;n. 

Insli'iH'lion  |)til)li(|iH'  It    l'diMMii:. 

Iiil('iriciir (i,  |,i.:v(iiit:H. 

.luHlicd I,.  'rnAiiii:ii\. 

Mfii'iin' Vice  ;iiiiii;il  McsNMiii. 

'rrilV.'niV    pIlhliCH l)ll|'IIV-|)l  TMMI'H. 


2    NOVEMBRE     (095 


Pi'rMidcnl  (lu  (loiiHcil  cl    Iiilrriciir ,    .  I,.    M<»i;n«ii:niH. 

JUHllr(< I,      lilt.Allli. 

AITnii'CH  ('•lrun(fi">i'cs Iti  m  1111:1,1*1'. 

l'iiiiiiiccs l)()i!Mi:u. 

(illCITr CiOlilillIllV  <  IWAKISAC 

Milt'ilK! .    •    •    ■    t l'îllOIIMd)   I.OCKMIIY. 

InMlniclioil     |>tllilli|l|r    .  I CoMItllH. 

Tnivînix   piihlicH ' (îiiW>r-l)i:HSAi(iM;. 

(lommci'cc  cl  liwliislrii' Mi;hiihi:iiii. 

A^^i'iciilliirc \'i(ii:ii, 

(inloiiii'H (il  ii;VHHi;. 


20    MARS    (830 


/'iV'Midcnl  (lu  (',«Mm«'il  cl.  Arrfiii<'H  ('•li'.iii  (rrcs I,.   MdriKiKoiM. 

.liiHlirc I,.   HicMii) 

l''in;inccK Doimkii. 

(iiirrro .....  (ioDici  iinv  (;avm(ina<; 

IriKTifiir Saiiiiikn. 

Miii'iiic. Imxx'aiiii  I.oikiiov. 

liisli'iK'lion   |)iilili(|iic OiMiiiH. 

Tniviiiix  publics Clijvoi -I)i:hhamiM':. 

CiOnimorcc   ol  InduHlrlc IVIi;Hiirii:iiit. 

Aj^riciiiliirc Vuiicii. 

OtIonicH GUIKYHMIC. 


29    AVRIL     (896 


|'i('si(i(!nl  du  (loiisoil  cl  A^,n-ic.iilliirc Mi  r.iM  . 

Ari';ii!'<;H  clrJiMf^c'MOH Hanoi  \ix. 

C.uUm'w.H A.   I.KiioN. 

Clommcrc.o  c(   IndtiHlrid ((.  Moi  (.iii';i». 

SoiiH-ScciM-laiidl  des  I'ohIcs  cl  TcU^f^rapliCH l'j».   Dioi.i'Kdcii. 

l'"inJinct!H (UuAuus. 

('iiicnc (W-ii/mviI  I'ii.i.ot. 

InHiriiclion  piibli(|uc  cl,  licaux-Arts Mamuai  1». 

Inli'Ticuf Mautiioh. 

.h.Hlirc,  cl.   Cilles i  l)M.I,AN, 

I  Mll.l.lAIII) 

M.'iiiiw .  .  Vicc-ainir.'il  Bilsnauo, 

Tr.'ivairx    imiIiMch A.  Timniii.. 


110 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


28    JUIN     1898 

Président  du  Conseil  et  Intérieur Brisson. 

Affaires  étrangères Delcassé. 

Agriculture Viger. 

Colonies Trouillot. 

Commerce  et  Industrie M\RurJOL'LS. 

Sous-Secrétariat  des  Postes  et  Télégrapiies Mougkot. 

Finances Peythal. 

Guerre Cavaignac. 

Instruction  pujjlique L.  Bourgeois 

Sous  Secrétariat  de  l'Intérieur Valle. 

Justice  et  Cultes Sarrien. 

Marine Lockroy. 

Travaux  publics .  Tillwe. 


\"    NOVEMBRE    1898 

Président  du  Conseil,  Intérieur  et  Cultes Charles  Dupuy. 

Sous-Secrctariat  d'Etat  à  l'Intérieur Legrand. 

Affaires  étrangères Delcassé. 

Justice Leiîret. 

Guerre \  ^'^  l'>E,vcrNET, 

(       puis  Krantz. 

Marine Lockroy. 

Finances Peytral. 

Instruction  publique  et  Beaux-Arts G.  Levgles. 

Agriculture Viger. 

Commerce  et  Industrie Delombre. 

Sous-Secrétariat  des  Postes  et  Télégrai)lics Mougeot. 

Travaux  publics Krantz. 

Colonies Guilloin. 


23    JUIN    1899 

Président  du  Conseil  et  Intérieur Waldeck-Rousseau. 

Guerre Général  de  Galliffet 

Marine De  Lanessan. 

Commerce  et  Industrie Miller\nd. 

Sous-Secrétariat  des  Postes  et  Télégraphes Molgeot. 

Instruction  publique  et  Beaux-Arts G.   Levgues. 

Juslice MoMS. 

Affaires  étrangères Delcassé. 

Travaux  publics P.  Baudin. 

Finances C\ii,l\ux. 

Colonies Decrai». 


Pour  les  ministères  antérieurs,  consulter  le  volume  Histoire 

CONTEMPORAINE  FRANÇAISE  (1871-1900). 


LE  SÉNAT 


PRÉSIDENCES  DU  SÉNAT 

Loi  constitutionnelle  du  2i  février  1(S75  relative  à  l'organisation 
du  Sénat. 

(1876-1  899) 
MM. 

Le  DUC  d'Audiffret-Pasquieiî.  13  mars   1876 — 15  janvier  1879. 

Martel 15  janvier  1879  — 20  janvier  1881. 

LÉON  S.vY 20  janvier  1881  — 15  janvier  1883. 

Le  Rov-er 15janvierl883  — 21  "février  1893. 

Jules   Ferry 24  février  1893— 17    mars    1893. 

Challemel-Lacour 27   mars    1893  — 27  octobre  1895. 

Emile  Loubet 16  janvier  1896— 19  février  1899. 

Fallières 3"  mars  1899, 


SENAT 


Président  :  M.  Armand  FALLIÈRES. 

Vice-Présidents  :  MM.Magnin,  de  Verninac,  Franck  CiiACVEAr, 

Demole. 
Questeurs  :  MM.  Jules  Cazot,  Emile  Gayot,  Dusolier. 
Secrétaires  :  MM.   Coste,  Savary,  Taulier,  Prevet,  IUtier, 

le  comte  de  Blois,    Paul  Decauville,  Bonnefoy-Sicour. 

Liste  par  ordre  ailphzibétique  de  MM.  les  Sénateurs. 

MM.  Abeille]  Hante-Garonne,  rue  Daubigny,  5. 

Alliîgre.  Martinique;  boulevard  Montparnasse,  125. 

Allemand,  Ilaute-Loire,  boulevard  Montparnasse,  84. 

Allemand  (^Gésar),  Basses-Alpes,  rue  Gay-Lussac,  10. 

AsTOR,  Finistère,  rue  Coëilogon,  4. 

AucoiN,  Gers,  rue  de  Vaugirar-d,  48. 

Acdiffret-Pasquier  (duc  d'),  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue 

Fresnel,  23,  et  au  château  de  Sassy,  par  Mortrée  (Orne). 
Audren  de  Kerdrel,  Morbihan,  rue  de  l'Université,  9. 
AxjNAY  (comte  d'),  Nièvre,  rue  Galilée,  25. 
Baduel,  Cantal,  rue  Claude-Bernard,  47. 
Barbedette,  Charente-Inférieure,  Faubourg-Saint-Honoré,  140, 
Barbey,  Tarn,  boulevard  Saint-Germain,  250. 
Barodet,  Seine,  avenue  des  Gobelins,  53. 
Barrière,  Puy-de-Dôme,  boulevard  Malesherbes,  "îî. 
Barthe  (Marcel),  Basses-Pyn'-nées,  rue  de  Fleurus,  18. 
Basire,  Manche,  rue  Croix-des-Petits-Chanips,  10. 
Bassinet,  Seine,  rue  de  Vouillé,  47. 
Bvstide,  Seine-et-Ma'-ne,  avenue  des  Gobelrns,  44. 
Baui>ens,  llatites-Pyrénées,  rue  de  la  Bienfaisance,  10. 
Bayol,  Var,  rue  Dulong,  58. 
Béjarry  (de),  Vendée,  rue  Vavin,  12. 
Belle,  Indre-et-Loire,  rue  de  Home,  97. 


112      ENCYCLOPÉDIE  l'OI'ULAIllE  DU  VlNliTiÈME  SIÈCLE 

MM.  BÉRENGER,  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue  Portails,  11. 

Bernard,  Doubs,  rue  de  Grenelle,  218. 

Bernot,  Somme,  à  Ham. 

Berthëlot,  élu  par  le  Sénat,  rue  Mazaxine,  3. 

BÉziisE,  Paul,  Yonne,  rue  Corneille,  5. 

Bidault,  Indre-et-Loire,  rue  Saint-Jacques,  33. 

Billot  (général),  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue  Pierre- 
Charron,  2. 

Bisseuil,  Charente-Inférieure,  rue  Le  Verrier,  5. 

BizARELLi,  Drôme,  avenue  Bosquet,  52. 

BizoT  DE  FoNTENY,  Haute-Mame,  rue  de  Fleurus,  23. 

Blanc,  Loire,  Poste  restante,  au  Sénat. 

Blois  (comte  de),  Maine-et-Lcire,  cité  Vaneau,  3- 

BoDiNiER,  Maine-et-Loire,  rue  Garancière,  7. 

BoissEL,  Mayenne,  rue  Herran,  10. 

Bonnefille,  Seine-et-Oise,  à  Massy  (Seine-et-Oise),  et  rue 
d'Alésia,  10. 

BoNNEFOY-SiBOun,  Gard,  rue  de  Tournon,  21. 

Borriglione,  Alpes-Mariiiines,  place  de  la  Madeleine,  17. 

BouFFiER,  Rhône,  rue  de  Médicis.  5. 

Bouilliez  (Achille),  Pas-de-Calais,  rue  des  Écoles,.  32. 

Boulanger  (Ernest),  Meuse,  rue  Gluck.  4. 

BouRGANEL,  Loire,  rue  Notre~Dame-des-(>hamps,  94. 

BouRGEAT,  Tarn-et-Garonne,  vue  Taitbout,  36. 

Briens,  Manche,  rue  Saint-Romain,  10. 

Brotuier,  Charente,  rue  Vav  n,  10. 

Bruel,  Allier,  rue  de  Seine,  93. 

Brugnot,  Vosges,  place  du  Théâtre-Français,  3. 

Brunet,  Indre,  avenue  des  Gobelins,  17. 

BuviGNiER,  Meuse,  rue  Condorcet,  34. 

Cabart-Danneville,  Manche,  boulevard  Saint-îjichcl,  Î43. 

Caduc,  Gironde,  avenue  du  Maine,  24, 

Calvet,  Charente-Inférieure,  boulevard  Montparnasse,  144. 

Camparan,  Haute-Garonne,  rue  d'Alger,  4. 

Carné  (marquis  de),  Côtes-du-Nord,  rue  d'Assas,  85. 

Casabianca  (de),  Corse,  rue  Pigalle,  18. 

Cazot  (Jules),  élu  par  l'Assemblée  nationale,  au  Palais  du 
Sénat. 

CnADOis  (colonel  de),  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue 
Laffitte,  20. 

Chaix  (Cyprien),  Ilautcs-Alpcs,  rue  Godot-dc-Mauroi,  1. 

Chamaillard  (de),  Finistère,  rue  Casimir-Périer,  21. 

Chantagrel,  Puy-de-Dôme,  boulevard  de  l'Ouest,  au  Raincy 
(Seine-et-Oise). 

Chantemille,  Allier,  rue  de  l'Université.  47. 

Chaumié,  Lot-et-Garonne,  avenue  de  l'Observatoire,  28. 

Chauveau  (Franck),  Oise,  rue  de  la  Faisanderie,  80. 

Chiris,  Alpes-Maritimes,  avenue  d'Iéna,  23. 

Chovet,  Oise,  boulevard  Saint-Germain,  82. 

Claeys,  Nord,  boulevard  Denain,  12. 

Clamageran,  élu  par  le  Sénat,  avenue  Marceau,  57. 

CocHERY  (Adolphe),  Loiret,  avenue  d'Iéna,  38. 

CoiLLOT  (D""),  Haute-Saône,  rue  Montalivet,  18. 

Combes,  Charente-Inférieure,  rue  Vauquelin,  3. 

Constans,  Haute-Garonne,  avenue  des  Champs-Elysées,  93. 

ConoELET,  Sarthe,  rue  Gay-Lussac,  24. 

CoRNiL,  Allier,  rue  Saint-Guillaume,  19. 

Coste,  Yonne,  rue  d'Assas,  17. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-.NEUVIE.ME  SIECLE      Î13 

MM.  CocRCEL  (baron  de),  Seine-et-Oise,  boul.  du  Montparnasse,  10, 
et  au  château  d'Athis,  à  Athis-Mons  (Seine-et-Oise). 

CouTEALX,  Vienne,  cité  Trévise,  3. 

Crozet-Fourneyron,  Loire,  rue  Saint-Georges,  52. 

CuviNOT,  Oise,  rue  de  Phalsbourg,  15. 

DANELiE-BERNARhrN,  Haute-Mamc,  rue  Soufflot,  22. 

Darbot,  Haute-Marne,  rue  Claude-Bernard,  8  bis. 

Déandréis,  Hérault,  rue  Micheiet,  5. 

Decauville  (Paul),  Seine-et-Oisc,  avenue  Matignon,  15. 

Delcros  (Elie),  Pyrénées-Orientales,  avenue  Victor-Hugo,  150. 

Dellestable,  Corrèze,  boulevard  Saint-Michel,  71. 

Delobeau,  Finistère,  rue  du  Général-Foy,  37. 

Delpech,  Ariège,  boulevard  du  Port-Rojal,  31. 

Demôi-e.  Saône-et-Loire,  rue  Gay-Lussac,  28. 

De.ms,  Mayenne,  rue  Cardinet,  72. 

Dengix,  Dordogne,  rue  d'Assas,  85. 

DENORMANniE,  élu  par  rAssemblée  nationale,  boulevard  Hauss- 
mann,  89. 

Deprhdx,  Nord,  rue  de  Moscou,  M. 

DÉPREz,  Pas-de-Calais,  rue  Notre-Dame-des-Cliamps,  56. 

Deschanel,  élu  par  le  Sénat,  avenue  Marceau,  (}9. 

Desmons,  Gard,*  boulevard  Saint-Marcel,  52. 

Dkstieux-Junca.  Gers,  avenue  Mac-Mabon,  36. 

Develle,  Meuse,  rue  de  Rome,  145. 

Devès  (Paul),  Cantal,  avenue  du  Trocadéro,  [6. 

DrANCODRT,  Marne,  rue  des  Beaux-Arts,  6. 

Drouhet,  la  Réunion,  boulevard  Saint-Michel,  63. 

Dubois,  Nord,  rue  de  Médicis,  5. 

DuBOST,  Isère,  avenue  MalakofT,  63. 

DucnESNE-FoiRNET,  Calvado^i,  rue  do  Bourgogne,  46.  ' 

DuFOUssAT.  Creuse,    boulevard  Raspail,  205. 

DuLAC,  Saônc-ct-Loire,  rueNotrc-Danie-des-Champs,  86. 

Di'MON,  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue  Cassette,  10. 

Diipuv  (Jean),  Hautes-Pyrénées,  rue  d'Enghien,  18. 

Durand-Savoyat,  Isère,  rue  Madame,  81. 

DiisoLiER,  Dordogne,  au  Palais  du  Sénat. 

Ddval  (César),  Haute-Savoie,  Cours-ia-Reine,  28. 

Fabre,  Aveyron,  rue  de  Fleurus,  1. 

Fali.ières,  Lot-et-Garonne,  au  Palais  du  PPtit-Luxombourg. 

Farixole.  Corse,  rue  Castiglione,  hôtel  Dominici. 

Fayard,  Drôme,  rue  des  Petites-Écuries,  22. 

Faye,  Lot-et-Garonne,  rue  Bonaparte,  80. 

Flecry  (Paul),  Orne,  rue  de  Turin,  10. 

FoLi.iET,  Haute-Savoie,  rue  Bonaparte,  47. 

FoREST,  Savoie,  avenue  du  Trocadéro,  28. 

Fortier,  Seine-Inférieure,  Chemin  des  Cottes,  10,  à  Rouen. 

FouGEiROi,,  Ardèche,  boulevard  Saint-Germain,  125. 

FoussET,  Loiret,  rue  du  Val-de-Gràce,  9. 

Francoz,  Haute-Savoie,  rue  Cujas,  21. 

Fresneao,  Morbihan,  rue  Cassette,  10. 

Freyc.inet  (de),  Seine,  rue  de  la  Faisanderie,  77  (Paris-Passy). 

Frézoul,  Ariège,  rue  Clovis,  1. 

Froveist,  Somme,  rue  Paul-Lelong,  27. 

FRucHihR,  Basses-Alpes,  rue  d'Auteuil,  29. 

Gailly,  Ardennes,  rue  Marbeuf,  38. 

Gautier,  Hérault,  rue  Castiglione,  hôtel  Continental. 

Garran  de  Balzan  (Emile),  Deux-Sèvres,  rue  de  Médicis,  17. 

Garread,  Ille-et-Vilaine,  rue  Portails,  iibis. 

BrOr.RAPHIE    POI.ITIQCR    Df    XIX"   S.   —    II.  8 


114      ENCYCLOPÉDIE  l'OI'ULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIECLE 

MM.  Gaothieb,  Aude,  rue  de  Rennes,  75. 

Gayot  (Emile),  Aube,  boulevard  Saint-Michel,  64. 

GÉRENTE,  Alger,  boulevard  Beauséjour,  19. 

Géry-Legrand,  Nord,  boulevard  Denain,  12. 

Girard  (Alfred),  Nord,  rue  de  Seine,  54. 

Girard  (Théodore),  Deux-Sèvres,  rue  Corneille,  5. 

GiRAULT,  Cher,  boulevard  du  Moutparnasse,  166. 

GoDiN,  Indes,  rue  d'Assas,  28. 

GoMOT,  Puy-de-Dôme,  rue  des  Saints-Pères,  10. 

Goum,  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue  de  Lisbonne,  33. 

Goujon,  Ain,  place  Daumesnil,  15.. 

Goûtant,  Ardennes,  boulevard  du  Montparnasse,  20. 

Gravin,  Savoie,  rue  des  Saints-Pères,  65. 

Grévy  (générai),  Jura,  avenue  Montaigne,  49, 

Grimaud,  Hautes-Alpes,  boulevard  Saint-Michel,  119. 

Grivart,  Ille-et-Vilaine,  quai  Voltaire,  33. 

GuÉRiN  (Eugène),  Vaucluse,  rue  Cambon,  4. 

GuÉRiN  (Henri),  lUe-et  Vilaine,  rue  de  Rennes,  113. 

GuiBOURD  DE  Luzinais,  Loire-Inférieure,  rue  Richepansc,  11. 

Guili.emaut  (Lucien),  Saônc-et-Loire,  boulevard  Saint-Ger- 
main, 62. 

Guyot,  Rhône,  rue  du  Bassin,   1,  à  Bellevue  (Seine-et-Oise). 

Guyot-Lavalinh:,  Puy-de-Dôme,  rue  de  Vaugirard,  21. 

Halgan,  Vendée,  rue  de  Lille,  82. 

Haugol'mar  des  Portes,  Côtes-du-Nord,  rue  Madame,  31. 

Haulon,  Basses-Pyrénées,  rue  de  Grammont,  2  (hôtel  du 
Périgord). 

HÉBRARD  (Jacques),  Corse,  boulevard  Maleshcrbes,  8. 

HÉRISSON,  Nièvre,  rue  de  Vaugirard,   71. 

HuGOT,  COte-d'Or,  rue  Cassette,  16. 

HuGUET  (A.),  Pas-de-Calais,  rue  Jacob,  22. 

HuoN  DE  Penanster,  Côtes-du-Nord,  rue  de  Verneuil,  4. 

IsAAC,  Guadeloupe,  rue  Sadi-Carnot,  53,  à  Vanves. 

Jacques,  Oran,  avenue  de  l'Observatoire,  29. 

Japy  (général),  Belfort,  avenue  Carnot,  17. 

JouFFRAULT  (Camille),  Deux-Sèvres,  rue  Garancière,  6, 

Labbé  (D""),  Orne,  boulevard  Haussmann,  117. 

Labiche  (Emile),  Eure-et-Loir,  rue  du  Luxembourg,  28. 

Labiche  (Jules),   Manche,  boulevard  Saint-Germain,  134. 

Labrousse,  Corrèze,  avenue  Marceau,  35. 

Lamarzelle  (de),  Morbihan,  boulevard  Saint-Germain,  254. 

Laporte-Bisquit,  Charente,  au  Grand-Hôtel. 

Lareinty  (baron  de),  Loire-Inférieure,  rue  de  Bellechasse,  38. 

Latappy,  Landes,  avenue  de  la  Tournelle,  22,  à  Saint-Mar.de 
(Seine). 

Laterrade,  Gers,  boulevard  Saint-Michel,  77. 

Laubry,  Yonne,  à  Bourg-la-Reine. 

Laurens,  Drôme,  rue  de  Bièvre,  5bis.  à  Bourg-la-Reine. 

Lavergne  (Bernard),  Tarn,  boulevard  Saint-Michel,  65. 

Le  Comte  (Maxime),  Nord,  avenue  de  Châtillon,  iibis. 

Le  Cour-Grandmaison,  Loire-Inférieure,  rue  Casimir-Perier,  27. 

Lefèvre,  Seine,  rue  Pépin,  8,  à  Montreuil-sous-Bois  (Seine). 

Le  Gludic,  Sarihe,  quai  de  la  Tournelle,  13. 

Leliîîvre,  Jura,  rue  Vintimille,  22. 

Le  Play,  Haute-Vienne,  rue  du  Bac,  40. 

Leporché,  Sarthe,  rue  de  la  Montagne-Sainte-Geneviève,  5. 

Le  Provost  de  Launay,  Côtes-du-Nord,  rue  de  Grenelle,  102. 

Leroux  (Aimé),  Aisne,  avenue  de  La  Motte-Picquet,  16. 


BIOGIÎAPHIE  rOLlTIULE  DU  DlX-NtUVlÈME  SIÈCLE      115 

M51.  Le  Roux  (Paul),  Vendée,  boulevard  Malesherbes,  48. 

Lesouëf,  Seine-Inférieure,  rue  Fontenelle,  24,  â  Rouen. 

Levrey,  Haute-Saône,  place  Daumesnil,  7. 

Leydet,  Roticlies-du-Rhône,  boulevard  Saint-Michel,  85. 

LouRTiES,  Landes,  rue  INotre-Dame-des-Champs,  12. 

LuRO,  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue  Richepanse,  11. 

Mâcherez,  Aisne,  rue  Saint-Lazare,  93. 

Magmen,  Saône-et-Loire,  boulevard  Raspail,  2. 

Maomn,  élu  par  l'Assemblée  nationale,  avenue  Victor-Hugo,  89. 

Maill\rd,  Loire-Inférieure,  boulevard  Saint-Germaio,  88. 

Maillé  ^comte  de),  Maine-et-Loire,  boulevard  Malesherbes,  3. 

Malézieux,  Aisne,  rue  Radziwill,  31. 

MaqueNiNehen,  Somme,  à  Amiens. 

Marcère  (de),  élu  par  le  Sénat,  rue  Montaigne,  23. 

Maret,  Seine-et-Oise,   avenue   du  Bois-de-Boulogne,  8,  et  à 

Brueil-en-Ve.vin  par  Meulan  (Seine-et-Oise). 
Marquis,  Mcurthe-et-Mosellc,  rue  de  Lille,  45. 
Martell,  Charente,  rue  de  Lisbonne,  6. 
Martin  (Félix),  Saône-et-Loire,  rue  des  Bernardins,  36. 
Mazeau,  Côte-d'Or,  boulevard  Saint-Michel,  87. 
Mercier,  Ain,  cité  de  l'Aima,  IJ. 
Méric,  Var,  rue  Vivienne,  40. 
Merlet,  Maine-ct-Loiro,  rue  Larribe,  4. 
MiL!.AUD  (Edouard),  Rhône,  avenue  Kléber,  78. 
Milliard,  Eure,  rue  du  Faubourg-Saint-Honorc,  131. 
Milliès-Lacroix,  Landes,  rue  du  Luxembourg,  16. 
Million,  Rhône,  rue  des  Pyramides,  8. 
MiR,  Aude,  rue  du  Faubours-Saint-Honoré,  35. 
MoNESTiER.  Lozère,  rue  de  Berlin,  37. 
MoMER,  Bouches-du-Rhône,  avenue  Victor-Hugo,  71. 
MoNis,  Gironde,  boulevard  Saint-Michel,  87. 
MoNSSERViN,  Aveyron,  boulevard  Raspail,  92. 
MoRELLET,  Ain,  boulevard  Saint-Michel,  46. 
MoROCX,  Indre,  rue  Saint-Sévcrin,  40. 
NiociiE,  Indre-et-Loire,    poste  restante,   palais  du  Sénat. 
OiiissiER  Saint-IMartin,  Gironde,  rue  de  Castellane,  17. 
Ollivier    (Auguste),     Côtes-du-Nord,     rue    Margueritte,     10 

(Paris-Ternes). 
OuRNAC,  Haute-Garonne,  rue  Madame,  43. 
Ouvrier,  Aveyron,  rue  Du  Sommerard,  2. 
Parisot  (du  Tillot),  Vosges,  avenue  d'Orléans,  7. 
Parissot,  Eure,  avenue  de  Messine,  20. 
Pauliac,  Lot,  rue  du  Val-dc-Gràcc,  14. 
Pauliat,  Cher,  rue  Saint-Georges,  6. 
Peaudecerf,  Cher,  boulevard  Saint-Michel,  21. 
Pénicaud,  Haute-Vienne,  boulevard  Saint-Michel,  69. 
Perréal,  Hérault,  rue  de  Rueil,  154,  à  Colombes. 
Peytral,  Bouches-du-Rhône,  avenue  d'Eylau,  24. 
PiOT,  €ôte-d'Or,  avenue  Alphand,  59,  à  Saint-Mandé. 
PoiRHiER,  Seine,  avenue  de  Messine,  10. 
Ponleaoy  (Frogier  de),  Vosges,  boulevard  Saint-Germain,  223. 
PoRiQCET,  Orne,  rue  de  la  Bienfaisance,  16. 
Pozzi  (D""),  Dordogne,  10,  place  Vendôme. 
Pradal,  Ardèche,  rue  de  l'Ecolc-de-Médecine,  6. 
Prevet,  Seiue-et-Marne,  rue  d'Aumale,  22. 
Prillieux,  Loir-et-Cher,  rue  Cambacérès,  14. 
Rambaud,  Doubs,  rue  d'Assas,  76. 
Rambourgt,  Aube,  à  Mcudon  (Seinc-ct-Oisc). 


116      ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 

MM.  Ra\c  (Arthur),  Seine,  place  des  Vosges,  5. 

Ratier,  Indre,  Chaussée-d'Antin,  68. 

Raynal,  Gironde,  boulevard  Pereire,  98. 

Regismanset,  Seine-et-Marne,  avenue  de  Valvins,  à  Avon,  près 
Fontainebleau. 

Renabdat,  Aube,  rue  Saint-Hyacinthe,  5. 

Rey  (Edouard),  Isère,  rue  de  la  Paix,  25. 

Reymond,  Loire,  boulevard  Saint-Michel,  85. 

RiNGOT,  Pas-de-Calais,  rue  Notre-Dame-des-Victoires,  13. 

RoGBB,  Dordogne,  rue  Cassette,  16. 

Rolland,  Tam-et-Garonne,  rue  Claude-Bernard,  57. 

Rousseau   (Gervais),  Creuse,  rue  de  l'Abbé-Grégoire,  35. 

Roussel   (Théophile),  Lozère,  r.  du  Faubourg-St-Honoré,  71. 

Saillard,  Doubs,  rue  Nolre-Dame-des-Champs,  75. 

Saimt-Prix,  Ardèche,  rue  Montaigne,  17. 

Saint-Romme,  Isère,  rue  d'Alençon,  1. 

Saisy  (Hervé  de),  élu  par  l'Assemblée  nationale,  poste  restante, 
Palais  du  Sénat. 

oAL  (Léonce  de),  Corrèze,  boulevard  Saint-Germain,  147. 

Salomon,  Vienne,  rue  du  Bourg-l'Abbé,  5. 

Savary,  Finistère,  rue  Coëtlogon,  6. 

Savary,  Tarn,  rue  Claude-Bernard,  47. 

Schecrer-Kestner,  élu  par  l'Assemblée  nationale,  rue  Pierre- 
Charron,  8. 

Sébline,  Aisne,  boulevard  Malesherbes,  117,  et  à  Montescourt- 
Lizerolles  (Aisne). 

Siegfried,  Seine-Inférieure,  boulevard  Saint-Germain,  226. 

SiGNARD,  Haute-Saône,  rue  de  Lécluse,  10. 

Silhol,  Gard,  avenue  Velasqucz,  3. 

Strauss  (Paul),  Seine,  avenue  de  Wagram,  76. 

Talou,  Lot,  rue  Littré,  17. 

Tassin,  Loir-et-Cher,  rue  du  Rocher,  28. 

Taulier,  Vaucluse,  rue  du  Bac,  100. 

Teisserenc  de  Bort,  Haute-Vienne,  rue  d'Astorg,  15. 

Thkvëinët,  Rhône,  rue  delà  Chaussée-d'Antin,  51. 

Thézard,  Vienne,  rue  des  Ecoles,  40. 

Thorel,  Eure,  rue  Saint-Lazare,  96. 

Thuillier,  Seine. 

TiLLAYE,  Calvados,  rue  Victor-Considérant,  6. 

Tirman,  Ardennes,  boulevard  Haussmann,  153. 

Trarieux,  Gironde,  rue  Logelbach,  4. 

Treille,  Constantine,  rue  de  Vaugirard,  104. 

Trystram,  Nord,  rue  de  Rennes,  95. 

TuRGis,  Calvados,  rue  des  Ecoles,  50. 

Vallé,  Marne,  rue  Marbeuf,  11. 

Velten,  Bouches-du-Rhône,  place  du  Théâtre-Français,  3. 

Verninac  (de),  Lot,  rue  de  Grenelle,  3. 

ViGNANCOUR,  Basses-Pyrénées,  boulevard  Raspail,  6. 

Vilar  (Edouard),  Pyrénées-Orientales,  rue  Faustin-Hélie,  7. 

Vilij\rd,  Creuse,  boulevard  Saint-Michel,  143. 

ViNET,  Eure-et-Loir,  rue  Lamennais,  12. 

VisEiiR,  Pas-de-Calais,  Poste  restante,  palais  du  Sénat. 

VissAGUET,  Haute-Loire,  rue  Madame,  69. 

VoLLAND,-Meurtlie-et-Moselle,  cité  Vaneau,  11. 

Vuillod,  Jura,  boulevard  de  l'Hôpital,  34. 

Waudington  (Richard),  Seine-Inférieure,  rue  François-I^"",  41. 

Waldeck-Rocsseau,  Loire,  rue  de  l'Universiié,  35. 

Wallon,  élu  par  i'Aseemblée  nationale,  quai  Conti,  25. 


LISTES 


GROUPES  EXTRA-PARLEMENTAIRES 


DU     SENAT 


^BRÉVIATIOITS 

C.  G.  —  Centre 

gauclie . . 
ré  public. 

20  membres. 

O.K.—  Gauche 

line 91        — 

U.  R.  —  Union 

rpniiblicaine 1-20         — 

(i.  D.  —  Gauche  démocratiqui' 89        — 

G.  A.  —  Groupe 

agricole 167       — 

Groupe  d 

U   Centre  Gauche 

(26  membres) 

MM. 

MM. 

Baudens. 

Gouin. 

Bérenger. 

Japy  (général). 

Bernot,  G.  R.,  U.  R. 

Krantz. 

Boiinefille,  G.  R. 

Labbé  (Léon),  G.  R. 

Chauveau  (Franck),  G.  R. 

Labiche  (Emile  ,  G.  R. 

Courcel  [baron  de),  G.  R. 

Luro,  G.  R. 

Decauville  (Paul),  G.  R. 

Marcère   àe\ 

Denis  (Gustave  ,  G.  R. 

Matet,  G.  Ri 

Denormandie. 

Monsservin,  G.  R. 

Duchesne-Fournet,  G.  R. 

Parissot  (Albert  ,  G.  R.,  U 

Fleury  (Paul). 

Sébline. 

Gailly. 

Teisserenc  do  Bort,  G.  R. 

Godin  (Jules),  G.  R. 

Turgis,  G.  R. 

Groupe  de  la  Gauche  républicaine 

(91  membres) 


MM. 

Allemand  (César  ,  U.  R. 
Allemand,  G.  D. 
Astor. 
Barbey. 

Barthe  (Marcel). 
Bernot,  C.  G.,  U.  R. 
Berthelot,  G.  D. 
Billot  (général). 


MM. 

Bisseuil,  U.  R.,  G.  D. 
Boissel  (Victor),  U.  R. 
BonnefiUe,  C.  G. 
Bouffier,  U.  R. 
Bouilliez  (Achille). 
Boulanger  (Ernest). 
Bourgeat,  U.  R. 
Briens. 


lis 


l'NCYC-LOPÉDlt:  l'OlTLAHti:  \)V  YINCTIKME  SIÈOLK 


MM. 

Cabart-Danneville,  G.  D. 

Calvet,  G.  D. 

Campaitn. 

Caria  bianca  (do;,  U.  R. 

Cliadois  (colonel  de). 

Chaix  iCyprieiî),  U.  R. 

niiaumié. 

(>liauveau  (Franck),  C.  G. 

Chovet. 

Claeys. 

Clâmageran,  U.  R. 

Cocheiy  (Adolphe),  U.  R. 

Constans,  U.  R. 

Gordelet. 

Coste,  U.  R. 

Courcol  (baron  de),  C.  G. 

Cuvinot. 

Danelle-Bernardin,  U.  R. 

Decau ville  (Paul),  C.  G. 

Delobeau. 

Denis  (Gustave),  C.  G. 

Depn'ux. 

Develle,  U.  R. 

Devès  (Paul).  U.  R. 

Diancourt. 

Drouliet  (Théodore). 

Dubost  (Antonin),  U.  R. 

Duchesne-Fournet,  C.  G. 

Dupuy  (Jean). 

F"allières. 

Farinole,  G.  D. 

Faye. 

Forest  (Charles). 

Francoz. 

Freycinet  (de). 

Froment,  U.  R. 

Garreau,  U.  R. 

Gauthier,  G.  D.,  U.  R. 

Gayot  (Emile). 

Godin  (Jules),  C.  G. 

Gomot. 

Goujon,  U.  R. 

Gravin. 

Grévy  (général). 

Grimaud. 

Guérin  (Eugène),  U.  R. 

Guérin  (Henri),  U.  R. 

Guyot-Lavaline. 

Halléguen. 

Haulon,  U.  R. 


MM. 

Ilébrard  !  Jacques). 

Hugot. 

Huguet  (A.),  U.  R. 

Labbé  (Léon),  C.  G. 

Labiche  (Emile).  C.  G. 

Labiche  (Jules),  G.  D. 

Laporle-Bisquit,  U.  R. 

Latappy  (Arthur).  U.  W 

Lavergne  (Bernard). 

Le  Play  (Albert). 

Leroux  (Aimé). 

Lesouëf,  U.  R. 

Loubet. 

Lourtics,  U.  R. 

Luro,  C.  G. 

Magiiin. 

Malézieux. 

Maret,  C.  G. 

Marquis. 

Mazeau. 

Milliard,  U.  R. 

Mir,  U.  R. 

Monsservin,C.  G. 

Obissier  Saint-Martin,  U.  R. 

Ouvrier. 

Parissot    (Albert),     G.    G., 

U.  R. 
Pénicaud,  U.  R. 
Poirrier,  U.  R. 
Pozzi,  U.  R. 
Prevet. 
Rambourgt. 
Raynal,  Û.  R. 
Renaudat. 
Ringot. 
Roger. 
Rolland. 

Roussel  (Théophile). 
Salomon,  U.  R. 
Savary,  U.  R. 
Siegfried,  U.  R. 
Silhol. 

Teisserenc  deBort,  C.  G. 
Thévenet. 

Thézard  (Léopold),  G.  D. 
Tillaye  (Louis). 
Tirman. 
Trarieux. 
Turgis,  C.  G. 
Vinet,  U.  R. 


niOGRAl'IUE   l'OLlTIuUi:  DU   liIX-îsEUVlÈMl::  SIÈCLE 


119 


MM. 

Vissaguet. 
Volland. 


MM. 

Vuillod. 

Wacidington  (Richard),  U.  R. 


Groupe  de  l'Union  républicaine 

(120  membres) 


MM. 

Allemand  (César),  i}.  R. 

Barbedette. 

Barrière,  G.  A. 

Belle,  G.  D. 

Bernol,  C.  G.,  G.  K. 

Bisseuil,  G.  K.,  G.  1). 

Blanc  (l'iiilippoj. 

Boissel  ( Victor',  G.  1». 

Boufficr,  G.  11. 

bourgaiiel. 

Bourgoat,  G.  U. 

Brotliior. 

Brunet,  G.  D. 

Casablanca  (do),  G.  R. 

Cazot  (Jiilesl. 

Chaix  (Cyprien),  G.  R. 

Chantemille. 

Chiris. 

Clamageran.  G.  R. 

Cochery  (Adolphe),  G.  R. 

Coillot,  G.  D. 

Constans,  G.  R. 

Cornil. 

Coste,G.  R. 

Couteaux,  G.  D. 

Crozet-Fourneyron. 

Danelle-Bernardin,  G.  R. 

Demôle. 

Denoix. 

Desclianel. 

Develle,  G.  R. 

Devès  (Paul),  G.  R. 

Dubost  (Antonin),  G.  R. 

Dufoussat,  G.  D. 

Durand-Savoyat  (Emile). 

Dusolier. 

Fayard,  G.  D. 

Fougeirol. 

Fousset,  G.  D. 

Froment,  G.  R. 


MM. 

Fruchier. 

Garreau.  G.  R. 

Gauthier,  G.  R.,  G.  D. 

Géry-Legrand. 

Girard  ('rhéodoro,. 

Goujon,  G.  R. 

Guérin  (Eugène),  G.  R. 

Guérin  (Henri),  G.  H. 

Guyot. 

llaùlon,  G.  R. 

Huguet  (A.).  G.  R. 

Jacques. 

Laportê-Bisquit,  G.  R. 

Latappy  (Arthur),  G.  R. 

Lelièvre. 

Lesouëf,  G.  R. 

Lourties,  G.  R. 

Mâcherez,  G.  D. 

Millaud  (Edouard). 

Milliard,  G.  R. 

Mir,  G.  R. 

Monis  (Ernest),  G.  D. 

Morellet. 

Moroux. 

Obissier  Saint-Martin,  G.  R. 

Parisot  (Louis). 

Parissot  (Albert^  C.  G.,  G.  R. 

Pénicaud,  G.  R. 

Perras. 

Poirrier,  G.  R. 

Ponlevoy  (Frogier  de),  G.  D. 

Pozzi,  G.  R. 

Pradal. 

Prillieux. 

Rambaud  (Alfred). 

Ratier  (Antony). 

Raynal,  G.  R. 

Rey  (Edouard). 

Saillard. 

Saint-Prix. 


120 


ENCYCLOPÉDIE    l'Ol'ULAIRE  W  MNCTlK.ME  SIÈCLE 


Sal  (Léonce  de). 
Siloraon,  G.  R. 
Savary,  G.  R. 
Scheuror-Kesliicr. 
Siejifried,  G.  R. 
Trvstram,  G.  D. 


MM. 

Villard,  G.  1). 

Vinet,  G.  R. 

Viseur. 

Waddington  (Richard),  G. 

Waldeck-Rousseau. 


Groupe  de  la  Gauche  démocratique 

(89  membres) 


MM. 

Abeille  (Valenlin). 

Allègre. 

Allemand,  G.  R. 

Aucoin. 

Baduel. 

Barodet. 

Bastide  (Jules). 

Bayol. 

Belle,  U.  R. 

Bernard. 

Berthelot,  G.  R. 

Bézine  i,Paul). 

Bidault. 

Bisseuil,  G.  R.,  U.  R. 

Bizot  de  Fonteny. 

Bonnefoy-Sibour. 

Bruel. 

Brugnet. 

Brunet,  U.  R. 

Buvignier. 

Cabart-Danneville,  G.  R. 

Caduc. 

Calvet,  G.  R. 

Coillot,  U.  R. 

Combes. 

Couteaux,  U.  R. 

Darbot. 

Déandréis. 

Delcros. 

Dellestable, 

Delpech. 

Déprez  (André). 

Desmons, 

Destieux-Junca  (Paul). 

Dubois  (Emile). 

Dufoussat,  U.  R. 


MM. 

Dulac. 

l'arinole,  G.  R. 

Fayard,  U.  R. 

Fousset,  U.  R. 

Frézoul. 

Galtier. 

Gauthier,  G.  R.,  U.  R. 

Gérente  (Paul). 

Girault. 

GuiUemaut. 

Hérisson. 

Isaac. 

Jouffrault. 

Labiche  (Jules),  G.  R. 

Labrousse, 

Laterrade. 

Laubry. 

Laurens. 

Lecomte  (Maxime). 

Lefèvre  (Alexandre). 

Legludic. 

Leporché. 

Leydet  (Victor). 

Mâcherez,  U.  R. 

Méric  (Victor). 

Milliès-Lacroix. 

Monier  (Frédéric), 

Monis  (Ernest),  U.  R. 

Nioche. 

Ournac. 

P^uliac. 

Pauliat. 

Perréal. 

Peytral. 

Piot  (Edme). 

Ponlevoy  (Frogierde),  U.  R. 


BIOGlUl'Uli:   POLliU^iUK  Ul   DlX-NtlVIK.MK  SUaAAI 


121 


MM. 

Ranc. 

Régismauset. 
Rousseau  (Gervais). 
Sainl-Romme. 
Savary  (Hippolyte). 
Signard. 
Strauss  (Paul). 
Talou  (Léon). 
Tassin. 


MM. 

Taulier. 

Thézard  (Léopold).  G.  R. 

Treille  (Alcide'. 

Trystram,  U.  R. 

Vellen. 

Verninac  (de). 

Vilar  (Edouard). 

Villard,  U.  R. 


Groupe  Agricole 

(167  membres 

Président  dlionneur  :  M.  ^^'allon. 

Président:  M.  Cochery. 

.  .,     ,       (     MM.  Sébline. 
Vice-presidents  :    j  OUivier 

(    31 M    Isaac 
Secrétaires  :    |    '  '  '  filois '(comte  de). 

Questeur.-  M.  Gayot  (Emile). 


Membres 

Sénateurs    inamovibles    élus   par    l'Assemblée 
Nationale  : 

MM .     Kraiitz. 


MM.  Audiiïrtt-Pasquier 
(duc  d). 
Bérenger. 
Cazot  fJules). 


Luro. 

Magnin. 

Wallon. 


Sénateur  inamovible  élu  par  le  Sénat. 

M.    Marcère  (de). 

Sénateurs  élus  par  les  Départements  : 

Ain. 


M.  Goujon. 


Aisne. 


MM, 


Malézieux. 

Sébline. 

Mâcherez. 


Allier 
M.  Chantemille. 


I\i.M.  Cornil. 
Bruel. 


MM. 


M. 


Alpes  (Basses-). 

Fruchier. 
Allemand  (César). 

Alpes  (Hautes-). 

Grimaud. 

Ardèche. 
Fougeirol. 


12^ 


ENCYCLOrÉDIi:   l'OrULAlUl::  DU  VLNGTIKMK  SIÈCLE 


Ardeniies. 

Côtc-dVr. 

MM . 

Tirnian. 

MM. 

Hugot. 

GaiUy. 

Mazeau. 
Piot  (Edme). 

Ariège, 

Câtes-du-Nord. 

M 

Frézoul. 

MM. 

Ollivier  (Auguste). 

Aube. 

Haugoumar  des  Portes 
Huon  de  Penanster. 

MM. 

Gayot,  (Éniilo). 

Carné  (marquis  de). 

Rambourgt. 
Renaudal. 

Le  Provost  de  Launay. 
Creuse. 

Aude. 

MM. 

Villard. 

MM. 

Gautliier. 

Dufoussat. 

Mir. 

Dordogne. 

Avpyron, 

AÏM . 

Dusolier. 

M. 

Ouvrier. 
Uouclies-da-Rliône. 

Hoger. 

Denoix. 

Doubs. 

M. 

Velten. 

M. 

Saillard. 

• 

Calvados. 

Drame. 

MM. 

Tu  r  gis. 

MM . 

Loubet. 

ïillaye  (Louis). 

Laurens. 

Cantal. 

Eure. 

M. 

Devès(Paul). 

M. 

Milliard. 

Charente. 

Eure-et-Loir. 

M. 

Laporte-Bisquit. 

MM. 

Vinet. 

Charente-Inférieare. 

Labiche  (Emile). 

MM. 

Bisseuil. 

Finistère. 

Combes. 

MM. 

Astor. 

Calvet. 

Delobeau. 

Cher. 

Savary. 

MM. 

Peaudecerf. 

Gard. 

Pau  liât. 

M. 

Silhol. 

Corrèze. 

Gers. 

MM. 

Sai  (Léonce  de). 

MM. 

Destieux-Junca  (Paul). 

Labrousse. 

Laterrade. 

Dellestable. 

Gironde. 

Corse. 

MM. 

Monis  (Ernest). 

M. 

Casabianca  (de). 

ïrarieux. 

HIOCr.Al'HIK  POMTiyL'l'    DC  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLi:  lt>3 


llorault. 


WM.   Déandréis. 
Perréal. 


llle-et-Vilaine. 

M\l.  Grivart. 
Garreaii. 

Indre. 

MM.  Raiier   Autouy). 
Brunet. 
Mo  roux. 

Jndre-el-Loii'P. 
M.  Nioche. 

Isère. 

MM.  Dtirand-Savoyal  (RiniloV 
Dubost  (Antonin. 

Jura. 

MM.   l.elièvre. 

lirovy  igéiH'rar. 

Laudcf.. 

MM.   Lourlios. 

Milliès-Lacroix. 

Loir-el-Cher. 
MM.  Tassin, 
Pril  lieux. 

Loire-Inférieure. 

MM.  Le  Cour-Grandmaison. 
Guibourd  de  l.uzinais. 
l<areinty  ^baron  de). 
Maillard.     . 

Loiret. 

M.  Cochery  (Adolphe). 

Lot. 

MM.  Yerninac  (de). 
Pauliac. 

Maine-et-Loire. 

MM.  Bodinier. 
Merlet. 

Blois  (comte  de'. 
Maillé  (comte  de'. 


Manche. 

MM.  Cabart-Daniicville. 
Brieiis. 

Marne  {Haule-). 

MM.  Darbot. 

DancUe-Bernardin. 
Bizot  de  Fonteny. 

Min/enne. 

MM.  Denis  (Gustave). 
Boissel. 

Meiir(lte-el-Mos('tle. 

M. M.   Marquis. 
VoUaiid. 

Meuse. 

MM.    Buviifnier. 

Dévoile  (Edmond). 

Morbihan. 

.MM.   Audreii  de  Kerdrel. 
I.amarzello  (de). 
Fresneau. 

y'ièvre. 
M  .  Aunay  (comte  d*). 

ISord. 

MM.  Claeys. 

(iirard  (Alfred). 
Depreux. 

Oise. 

MM.  Chauveau 'Franck). 
Cuvinot. 
Cliovet. 

Orne. 

MM.  Poriquet. 

Labbé  (Léon). 

Pas-de-Calais. 

MM.  Iluguet(A.). 

Déprez  (André). 
Bouilliez  (Achille). 
Viseur. 


m 

ENXYCLOPEDIK  l'OI'LL.VHIL  LU  VINGTIÊMK  SIÈCLE 

l'aji-de-Dùnte. 

Somme. 

m] 

Gomot. 

Guyot-Lavaliae. 

Barrière. 

MM. 

Bernot. 
Froment. 

Tarn. 

MM . 

Pyrénées  [Basses-). 

Barthe  (Marcel). 
Haulon. 

MM. 

Barbey. 

Lavergne  (Bernard;. 

Vaucluse. 

Pyrénées  [Haiiles-]. 

M. 

Taulier. 

MM . 
M. 

Dupuy  (Jean). 
Baudèns. 

Rhône. 
Millaud  (Edouard). 

SaÔ7ie  {Haute-). 

M. 
MM. 

Vendée. 
Lo  Roux  (Paul). 

Vienne. 

Tliezard  (Léopold). 
Couteaux. 

M. 

Coillot. 

Vienne  [Haute-]. 

MM. 

Saône-et-Loire. 

Demôle. 

Martin  (Félix). 
Dulac. 

MM. 

Pénicaud. 

Le  Play  (Albert). 

Teisserenc  de  Bort. 

Vosges. 

MM. 

Sarthe. 

Cordelet. 
Legludic. 

Savoie. 

MM. 

M. 

Brugnot. 

Ponlevoy  (Frogier  de 

Yoyme. 
Coste. 

MM. 

Forest  (Charles). 
G  ravin. 

ALGÉRIE  : 

Or  an. 

M. 

Semé. 
Poirrier. 

M. 

Jacques. 

Constantine. 

Seine-Inférieure, 

M. 

Treille  (Alcidel. 

MM. 

Lesouëf. 
Fortier. 

COLONIES  : 

Seine-et-Mar7ie. 

• 

La  Martinique. 

M. 

Prevet. 

M. 

Allègre. 

MM . 

Seine-el-Oise. 

Maret. 

Decauville  (Paul). 
BonnefiUe. 

M. 
M. 

La  Guadeloupe. 
Isaac. 

La  Réunion. 
Drouhet  (Théodore'. 

BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


125 


ÉLECTIONS    LÉGISLATIVES   DE   1898 


ÉLECTEURS  REPRÉSENTÉS  A  LA  CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS 


Toutes  opinions  réunies. 


DEPARTEMENTS 


Ain 

Aisne 

Ailier 

Alpes  (Basses-).. 
Alpes  (Hautes-).. 
Alpes-.Marilimcs. 

Ardèciie.. 

Ardennes 

Ariege 

Aube 

Aude 

Aveyron 

B.-uu-l^hônc 

Calvados 

Cantal 

Charente 

Charente-Inlei-.. 

Cher 

Corrèze 

Corse 

C6te-d'0r 

Côles-du-Nord.. 

Creuse 

Dordogne 

Doubs 

Drôme 

Eure 

Eure-et-Loir 

Finistère 

Gard 

Garonne  (Haute-) 

Gers 

Gironde 

Hérault 

I  Ile-et-Vilaine... 

Indre 

Indre-et-Loire . . 

Isère 

Jura 

Landes 

Loir-et-Cher — 

Loire 

Loire  (Haute-).. 
Loire-Inférieure. 


"  =  « 


I0',.87C 
150.42'^ 
132.090 
38.197 
30.293 
00.109 
119.88 
88.28:5 
7'i.132 
7fi.C8'i 
9S.36G 
119.170 
l,')6.69 
1 13.a8' 
M.'i95 
111.313 

n2.3<;8 
10'..  8»; 

93.091 

8'i.7V2 
113.080 
10'i.22'i 

S'O.BV'i 
1 -'18.789 

81. S'. 

9(3.113 
101.623 

81.: 
183.02.) 
130.128 
l'.7.8l'. 

87.(>31 
228.770 
l-'i3.r; 
160.409 

80.612 
102. 4« 
108. 04P 

80.431 

87.25! 

PS.. 576 
169.120 

91.032 
176.398 


voi.x 

représentées 

par  les  élus. 

p 

X — 

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—  — 

iC 

- 

49.684 

'il,  5 

65.5  6 

43,7 

50.789 

38, 'i 

17.598 

46,3 

12,840 

42.5 

32.. 335 

.53,7 

46.147 

;'s,  7) 

■40.778 

"lO 

28.051 

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35.682 

46,5 

40.549 

41,2 

55.795 

46,8 

57.8'.K) 

37 

52.7.53 

46,8 

27.979 

43,3 

50.181 

4.5 

62.00(5 

43,5 

50.064 

'■8 

42.51H 

45,8 

31.2C3 

37 

45.124 

41) 

76.172 

46, 8 

34.54:j 

42,7 

65.822 

44, -4 

33.947 

41,5 

43.5a'< 

45.4 

47.712 

47 

37.973 

47 

100.470 

54, 6 

56.723 

41,5 

64.411 

43,5 

34.949 

40 

82.578 

.36,2 

61.891 

'.3 

78  861 

49,9 

32.502 

37,5 

47.596 

46.4 

72.018 

42,9 

33.683 

41.8 

52.423 

60 

39.495 

47 

67.920 

40 

44.999 

49 

74.086 

42.4 

DI.I'ARTEMENTS 


Loiret 

Lot 

Lot-et-Ciaronne. 

Lozère 

.Maine-el-Luire.. 

-Manche 

.Marne 

Marne  iHaiile-). 

-Mavennc 

.Meùrthe-ol-.Mo- 

sclie 

Meuse 

Morbihan 

Nièvre  

.Nord 

Oise 

Orne 

Pas-de  C^alais. . . 
Puy-de-Uômc.. . 
Pyrénées  iO'-M. 
Pyrénées  iH""-). 
Pyrénécs-Gricnt. 
Terril,  de  Bdfort. 

Rhône 

Saône  (llaule-).. 
Saône-et-Loire. . 

Sarihe 

Savoie 

Savoie  (llauto-). 

Seine 

Seine-Inférieure. 
Seine-et-Marne  . 
Seine-et-Oi.se.. . . 
Sèvres  (Deu\-i. . 

Somme 

Tarn 

Tarn  el-Garonne 

Var 

Vaucluse 

Vendée  

Vienne 

Vienne  (Haute-). 

Vosges 

Yonne 


Totaux.. 


2    3   ^ 

-Q  S  - 

E  s^  5 

O  .^    a: 


106.718 

83.237 

99.675 

38.S'.8 

154.097 

134.302 

118.139 

71.822 

90.797 

110  953 
78.903 
137.896 
102.223 
417.354 
112.281 

101  .mi 

235.78' 

174.513 

109.024 

65.244 

60.284 

20.242 

190.451 

83.995 

182.178 

125.278 

70.773 

80.977 

677.978 

201.391 

101.059 

169.194 

109.784 

158.319 

110. 950 

70.181 

84.528 

78.030 

128.771 

105.179 

102.564 

lll.SS'i 

105.592 


10.035.200 


VOIX 

représentées 
par  les  élus. 


53 .  554 
.3tj.383 
3.5. 574 
18.556 
78.013 
70.987 
53.316 
35.867 
52.390 

65.610 
45.247 
62.122 
39.083 

214.044 
54.740 
52.455 

127.790 
86.683 
64.467 
30.038 
27.161 
9.196 
73.116 
39.396 
90.412 
59.771 
33.248 
37.423 

306.440 
86.932 
44.781 
79.681 
49.9fô 
78.222 
47.795 
30.001 
30.485 
32.543 
56.67'.' 
45.580 
46.785 
64.056 
49.873 


4.906.648 


50 

43,5 

35,6 

48 

50,3 

52,5 

40,5 

50 

59 

56,4 

57,5 

45 

38 

o1,5 

49 

.52,3 

54,1 

49,5 

58 

46 

44,  o 

45,5 

38,5 

47 

49,5 

47,7 

47 

40,3 

45.5 

43,3 

44,3 

47 

45,6 

49,4 

43,1 

42,5 

35,9 

41.6 

44,1 

40,9 

45,6 

57,2 

47 


128 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


ÉLECTIONS   LÉGISLATIVES   DE   1898 

RÉPARTITION   DES   VOIX    REPRÉSENTÉES   PAR    LES    ÉLUS 

DA.NS   CHAQUE   TOUR    DE    SCRUTIN,    PAR   NATURE    D'OPINION 


OPINIONS. 


Républicains 

Progressistes 

Ralliés .' 

Radicaux 

Socialistes 

Radicaux  socialistes 

Socialistes  révolutionnaires 

Total  du  parti  socialiste 

Total  du  parti  républicain. 

Monarchistes 

Socialistes  chrétiens 

Total  du  parti  réactionnaire 

Divers 

Total  général 


I.565.A00 
35.061 
211.683 
655.367 
224.994 
355.728 


589.191 


3.056.702 


406.354 
32.022 


43 j. 376 


39.743 


3.534,821 


Al  1.109 

17.749 

68.884 

244.170 

145  986 

255.659 

83.194 


484.839 


1.226.751 


91.67 


91  674 


53.402 


1.371.827 


1.976.509 
52.810 
280.567 
899.537 
370.ÏI80 
611.387 
61.663 


1.074.030 


A. 283. 453 


493.028 
32.022 


530.(fâ0 


93.145 


A.  906.648 


Dans  ce  tableau,  on  saisit  la  pari  de  chaque  parti  dans  les  succès  du 
8  comme  du  22  mai,  mais  ce  n'est  pas  suffisant:  on  peut  se  demander  quelle 
est  la  part  proportionnelle  respective  de  chacun  des  deux  tours  pour  chaque 
parti  dans  l'ensemble  des  voi.x  représentées  par  les  élus. 

Aussi  allons-nous  dresser  le  tableau  suivant,  dégagé  des  chiffres 
absolus. 

proportion  pour  100  élus 


Pan 
du  premier  toui- 

Républicains 70  0/0 

Progressistes 6 1 

Ralliés 31 

Radicau.x 73 

Socialistes 61 

Radicaux  socialistes 5S 

Révolutionnaires 9 

Ensemble  du  parti  socialiste 55  0/0 

Ensemble  des  républicains 71 

Monarchistes 82  0/0 

Total  général 72.5  0/0 


Part 
du  second  tour 

21  0/0 

34 

69 

27 

39 

42 

9i 


L^ 


LA  CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS 


PRÉSIDENCES  DE   LA  CHAMBRE    DES    DÉPUTÉS 

(  1876-1898) 

MM. 

.IiLKS  Gri;\v 1876-187.». 

Léon  Ciamhkttk 1879-1881. 

Henri    Brisson 1881-1885, 

Ghari.es  Ki.oquet 1885-1888  et  188^)-1893. 

Méline 1888-1889. 

,      Jean  Casimir- Periei: 1893-1894. 

Charles-Di'puv 1894. 

BURDEAI 1894. 

Henri  Brisson l894-}898. 

Paul  Deschanel 1898. 


CHAMBRE  DES  DEPUTES 

Président  :  M.  Paul  DESCHANEL. 

Vice- Présidents  :  MM.  Maurice-Faure,  Georges  Cochery,  Edouard 

Aynard,  Mesureur. 
Questeurs  :  MM.Lechevallier,  Guillemet,  Gustave  Rivet. 
Secrétaires:  MM.  Ruau.  Maurice  Ordinaire,  Fleury-Ravariiv,  Drake, 

Di'Bier,  Lhopiteau,  Groussier,  Maurice  Binder. 

Administration  intérieure  de  la  Chambre 
des  Députés. 

Secrétariat  général  de  la  Présidence. 

Secrétaire  général:  M.  Pierre  (Eugène),  O.  '^,  L  Q-  — Chef  de  bu- 
reau :  M.  Lefebvre  (Léon),  '^. —  Sous-chef:  M.  Bavard.  — Chef 
adjoint  :  M.  Gaureaud.  —  Commis  principal  :  M.  Lebru\  (Gaston). 

Cabinet  du  Président. 

Chef  du  cabinet  :  M.  Emile  Charrier.  — Chefs  adjoints  :  MM.  Georges 
GÉRALD,  René  Henry.  —  Attachés  :  MM.  Pacthod,  Gabriel  Lepetit. 

Rédaction  du  Compte  rendu  analytique. 

Chef  des  secrétaires-rédacteurs  :  M.  Claveau,  '^.  —  Chef  adjoint  : 

M.  Bf.rgeret  (Gaston),  '^. 
Secrétaires-rédacteurs:  MM.  Paulian,  î^.Guillet  (Léon),  Bourdon, 

Clère  (Jules),  ^,  Dalsème,  Mispoulet,  Soubeiran  (Paul),  i^,  L  Q, 

Deraine  (Emile),  Lemaire  (Hippolyte).  — Adjoints  :  MM.  Barbier 

(Gaston),  Merlin.  —  Attaché  :  M.  Pecqueur. 

Sténographie. 
Compte  rendu  iti  extenso. 

Chefs  honoraires  du  service  :  MM.  Grosselin  (Emile),  Gallet. 
Chef  du  service  :   M.   Gaudet,  '^.  —  Chef  adjoint  honoraire: 
M.  Compigné.  —  Chef  adjoint  :  M.  Violette  de  Noircarme. 

BWGRAPIIIE  politique   DU   X1X°  S.  —   II,  9 


]30       K,N(,VC.LOI'ftl>!K  l'OI'll. AII'.i;   hf  VIN(iTlf:.MI';  SIÈCl.i; 

Sténographfs-reviseurs  :   MM.  Detot,    A\ciiLi.\,  Moride,  Ra.ynalo. 

Cadkac,   U,  Tinel,   U- 
Sténographes  :    MM.    Jolyet    (Lucien),    Labonne,    Potin,    I.    o, 

DURENNE,      SaRRADIN,      CaPELLE,     GlÉHÉXELC     de       LANO,     JEA^^'i^. 

Buisson,  Badgey. 
Sténogt'aphes  auxiliaires  :  MM   ITeymaw.  Detoî  (Paul\  Estoup, 
Labonne  'Abel). 

Bureau  de  l'expédition  des  lois  et  des  procès-verbaux. 

Chef  :  M.  Brunet.  —  Chef  adjoint  :  M.  Lataste.  —  Sous-chef  : 
M.  ïoxnier  (Edmond). —  Sous-rhef  adjoint  :  M.  Pascal  (Yves)-  - 
Cotnmis  principaux  :  MM.  L'Hommée,  Claveau  (Louis),  Alcusti.n, 
Delaiiaye,  Râteau. 

Secrétariat  général  de  la  Questure. 
Secrétaire  général  :  M.  Phomant,  O.  ■^. 

l'*  Section.  —  Personnel,  Comptabilité,  etc. 
Chef  adjoint  :  M.  Lalnoy.  —  Soiis-chef  :  M.  Dlrand.  —  Commis 
principaux:  M   Pelleray,  Fromant  (iPaul). —  Sous-chef,  délégué 
à  Versailles  :  M   Rimet. 

2*^  Section.  —  Matériel. 
Chef  adjoint,    agent    comptable  :   M.    Launay.    —    Sous-chef  ; 
M.  Jalabeut.  —  Commis  principal  ;  M.  Acblanc. 

Service  des  Bâtiments. 

Inspecteur  :  M.  Buquet. 

Caisse. 
Trésorier  :  M.  Cornille,   >$}.    —  Chef  adjoint  :  M.   Fortin.  — 
Sous-chef  :    de    Saluste    du   Bartas.  —    Commis    principal   : 
M.  Matrat  (Pierre). 

Bibliothèque. 
Bibliothécaire  :  M.  Chervet, '.§.  —  Bibliothécaire  adjoint:  M.  Oodo. 

—  Sous-bibliothécaires  :  MM.    Calipé,  Suby,    Pionnier,  Robert 
(Fernand).  —  Commis  principal  :  M.  Harraca. 

Archives. 

Archiviste  :  M.  Clavel  (Emile),  '.^.  —  Chef  adjoint  :  M.  Serrier. 

—  Sous-chef  :  M.  Rev.  —   Commis  principaux  :    MM.  Pacon. 

DOCOM. 

Service   militaire. 
Commandant  militaire  :   M.  le    lieutenant-colonel  de   Teyssié;re. 

—  Adjudant  du  Palais-Bourbon  :  M.  Qlilici. 

Service  médical. 
MM.  le  docteur  Blet,  î^,  au  Palais-Bourbon. 

ledoctejur  Moreau,  boulevard  de  la  Reine,  121, à  Versailles. 

Huissiers. 
Chef  du  service  des  huissiers  :  M.  Bartholin. 

Service  intérieur. 
Chef:  M.  Feniodx. 

Bureau  de  Poste  et  Télégraphe,  près  la  Chambre  des  députés. 
Receveur  :  M.  I^xmelin. 


lîiOGiivpiiit  i'Oi.iïiui:k  ui  inx-.M;rviK.Mi!;  siècle    isi 

Liste  par  ordre  alphabétique  de  MM.  les  Députés. 

MM.  Abël-Beb\ard,  Vaucluse,  rue  de  Bourgo^e,  36. 

Adam  (Achille),  Pas-de-Calais,  avenue  des  Champs-Elysées,  71. 

Agoult  (d'),  Sénéfral,  boulevard  de  Latour-Maubourg,  19. 

AiMOND,  Seine-et-Oise.  boulevard  Magenta,  145. 

Alasseur,  Loiret,  quai  d'Orsay,  109. 

Alicot,  Hautes-Pyrénées,  boulevard  Saint-Germain,  242  bis. 

Allahd,  V'ar,  avenue  de  la  République,  64. 

Allombert,  Ain,  rue  Gay-Lus:*ac,  OÙ. 

Alsace  (c'o  d'),  prince  d'Hénin,  Vosges,  rue  Washington,  20. 

Amodru,  Seine-et-Oise,  avenue  des  Champs-Elysées,  66. 

Andrieu,  Tarn,  rue  Vineuse,  22  bis. 

Anthime-Ménard,  Loire-Inférieure,  avenue  de  Tourville,  4. 

Arenberg  (prince  d').  Cher,  rue  de  la  Ville-l'Évèque,  20. 

AnÈNE  (Emmanuel),  Corse,  rue  d'Amsterdam,  S6. 

Argeliès,  Seine-et-Oise,  rue  de  Turenne,  102,  et  à  Juvisy-sur- 

Orge. 
Armez,  Côtes-du-Nord,  rue  Jnliette-Lamber,  14. 
Arnous,  Charente,  avenue  Montaigne,  56. 
AsTiER,  Ardèche,  avenue  Kléber,  72. 
AsTiMA  (Colonel),  Corse,  rue  de  Londres,  46. 
AccouTLRiER,  Creuse,  rue  Martignac,  3. 
Audiffred,  Loire,  rue  François-l*"",  38. 
AiGÉ  (Justin),  Hérault,  Hôtel  Continental. 
Aulan   (comte  d'),  Drôme,  rue  Léonard-dc-Vinci,  5. 
Aymé  (baron  de  la Chevrei.ière),  Deux-Sèvres,  aven.  d'Iéna,  r»9. 
Aynard  (Edouard),  Rhône,  avenue  Van-Dyck,  4. 
Babaud-Lacroze,  Charente,  rue  de  Narbonne,  1. 
Bachimo\t,  Aube,  rue  Charlet,  8. 
Balandreac,  Seine-et-Marne,  rue  des  Halles,  11. 
Balsa\,  Indre,  rue  de  la  Baume,  8. 

Bansaro  des  Bois,  Orne,  rue    du  Faubourg-Saint-Honoré,  86. 
Baron  (.fuies),  Maine-et-Loire,  rue  de  Bourgogne,  15. 
Barrois,  Nord,  avenue  Henri-Martin,  31. 
Barthou,  Basses-Pyrénées,  avenue  d'Antin,  7. 
Basly  (Pas-de-Calais),  rue  des  Arts,  52,  à  Levallois-Perret 

(Seine). 
Baudin  (Pierre),  Seine,  avenue  Rapp,  30. 
Baudon,  Oise,  rue  du  Four,  15. 
Baudry  n'AssoN  (de),  château  de  Fonteclause,  par  la  Garnache 

(Vendée). 
Baulard,  Seine,  rue  de  Créteil,  8,  à  Joinville-le-Pont  (Seine). 
Bazille,  Vienne,  rue  Malar,  30. 
Bazillox,  llle-et-\ilaine,  rue  Montaigne,  6. 
Beauqûier,  Doubs,  rue  de  Grenelle,  166. 
Beavrecard  (de)  (Paul),  Seine,  rue  de  Rennes,  76. 
Bénézech,  Hérault,  rue  de  Savoie,  7. 
BéRARD  (Ale.\andre),  Ain,  rue  de  Constanlinople,  2. 
Berdoly,  Basses-Pyrénées,  rue  Monsigny,  1 . 
Berger  (Georges),  Seine,  rue  Legendre,  8. 
Bernard  (Charles),  Gironde,  rue  de  la  Barre,  40. 
Bernard  (Paul),  Seine,  rue  Lebrun,  3. 
Berrv  (Georges),  Seine,  rue  Laffitte,  43. 
Bersez,  Nord,  rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  48. 
Bbrteadx,  Seine-et-Oisej  avenue  des  Cbamps-Elygéas,  lia. 


132      ENCYCLOPÉDIE  POPUUIKE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 

MM.  Berthelot  (André),  Seine,  rue  Mazarine,  11. 

Berthet,  Haute-Savoie,  rue  de  Grenelle,  122. 

Berton,  Creuse,  boulevard  Saint-Michel,  54. 

Bertrand,  Marne,  rue  Le  Goff,  7. 

BiNDER  (Maurice),  Seine,  avenue  des  Champs-Elysées,  102. 

Bischoffsheim,  Alpes-Maritimes,  rue  Taitbout,  3. 

Bizot,  Ain,  rue  des  Carmes,  li. 

Blanc  (Edmond),  Hautes-Pyrénées,  avenue  des  Champs-Ely- 
sées, 68,  et  à  la  CelleSaint-Cloud  (Seine-et-Oise). 

Blanc  (Henri),  Haute-Loire,  avenue  Bosquet,  .^1. 

Blanc  (Louis),  Drôme,rue  de  Grenelle,  190. 

Bompard  (Raoul),  Seine,  aven,ue  de  Wagrani,  107. 

Bonard,  Rhône,  rue  Quincampoix,  72. 

BoNTEAips,  Haute-Saône,  rue  Ernest-Renan,  11, 

Bony-Cisternes,  Puy-de-Dôme,  avenue  Kléber,  10. 

BoRDiER,  Eure-et-Loir,  à  Gommerville,  par  Baudreville  (Eure- 
et-Loir). 

BoRiE,  Corrèze,  rue  Caroline,  14. 

Borne,  Doubs,  rue  du  Val-de-Grâcc,  9. 

Boucher  (Henry),  Vosges,  rue  Mazarine,  9. 

BoucTOT,  Seine-Inférieure,  boulevard  Haussniann,  52  bis, 

Boudenoot,  Pas-de-Calais,  boulevard  Saint-Germain,  197. 

BouGÈRE  (Ferdinand),  Maine-et-Loire,  rue  Saint-Honoré,  211. 

Bougère  (Laurent).  Maine-et-Loire,  rue  Saint-Honoré,  211. 

Bourgeois  (du  Jura),  Jura,  rue  de  Marignan,  23. 

Bourgeois  (Léon),  Marne,  rue  Pierre-Charron,  50. 

Bourgeois  (Paul),  Vendée,  passage  de  la  Madeleine,  6. 

Bourrât,  Pj'rénées-Orientales,  rue  de  Fleurus,  25. 

Boutard,  Haute-Vienne,  rue  de  Flandre,  144. 

Bovier-Lapierre,  Isère,  rue  Claude-Bernard,  59. 

Boyer  (Antide),  Bouches-du-Rhône,  rue  de  Hanovre,  8 

Boysset,  Saône-et-Loire,  rue  Denfert-Rochereau,  93. 

Breton  (J.-L.),  Cher,  boulevard  Soult,  81  bis. 

Breton,  Seine-Inférieure,  rue  Pajol,  37. 

Brice  (Jules),  Meurthe-et-Moselle,  rue  Crébillon,  8. 

Brice  (René),  Ille-et-Vilaine,  quai  Malaquais,  9. 

Brindeau  (Louis),  Seine-Inférieure,  au  Grand-Hôtel. 

Brisson  (Henri),  Seine,  rue  de  Mazagran,  9. 

Broglie  (prince  de),  Maj'enne,  rue  La  Boëtie,  48. 

Brun  (Fernand),  Cantal,  boulevard  Richard-Lenoir,  8. 

Brune,  lUe-et-Vilaine,  boulevai'd  du  Montparnasse,  32. 

Brunet  (Louis),  la  Réunion,  avenue  de  La  Motte-Piquet,  29. 

BussiÈRE,  Corrèze,  rue  d'Alésia,  72. 

Cadenat,  Bouches-duRhône,  rue  de  Grenelle,  171. 

Ca\llaux  (Joseph),  Sarthe,  avenue  de  \Vagram,  38. 

Calvinhac,  Haute-Garonne,  avenue  de  Saint-Germain,  23, 
Bois-Colombes  (Seine). 

Canet,  Savoie,  boulevard  de  La  Tour-Maubourg,  14. 

Carnaud,  Bouches-du-Rhône,  avenue  de  Suflfren,  38. 

Cassagnac  (Paul  de),  Gers,  boulevard  Malesherbes,  161. 

Cassou,  Basses-Pyrénées,  rue  Las-Cases,  19. 

Castelin,  Aisne,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  4. 

Castellane  (comte  Boni  dej,  Basses-Alpes,  avenue  du  Bois-do- 
Boulogne,  40. 

Castillard,  Aube,  boulevard  Saint-Michel,  i6. 

Cauvi\,  Somme,  rue  de  Milan,  5. 

Cavaignac  (Godefroy),  Sarthe,  rue  de  Verneuil,  47. 

Cazals,  Cantal,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  46, 


BIOGRAPHIE  POLITIQUK  DU  L»IX-NELVIÈME  SIÈCLE     133 

MM.  Gazadvieilh  (René),  Gironde,  rue  du  Luxembourg,  40. 

Gaze  (Edmond),  Haute-Garonne,  boulevard  Haussmann,  46. 

Gère,  Jura,  rue  de  Rennes,  75. 

Ghabert,  Drônie. 

Ghabrié  (Adrien),  Tarn-et-Garonne,  rue  de  Lille,  59. 

Ghambige  (Adrien),  Puy-de-Dôme,  rue  Mirabeau,  2. 

Chambrun  (marquis  de),  Lozère,  rue  de  Grenelle,  15. 

Ghamerlat,  Puy-de-Dôme,  rue  du  Rocher,  59. 

GiiANDioux,  Nièvre,  rue  de  l'Arsenal,  11. 

Chapuis,  Meurthe-et-Moselle,  rue  du  Bellay,  10. 

Gharles  Bos,  Seine,  rue  de  Delleville,  243. 

Gharles-Dupuy,  Haute-Loire,  quai  de  Bcthune,  18. 

Gharonnat,  Aube,  boulevard  de  la  Tour-Maubourg,  96. 

Gharroyer,  Gharente-Inférieure,  avenue  de  Wagram,   120. 

Ghassaing,  Seine,  rue  Saint-Antoine,  207. 

Ghastenet  (Guillaume),  Gironde,  rue  du  Golisée,  43. 

Ghautesips,  Haute-Savoie,  rue  Déranger,  25. 

Ghauvière,  Seine,  rue  Saint-Gharles,  137. 

Ghavet,  Saône-et-Loire,  cité  de  Trévise,  16  bis. 

Ghenavaz,  Isère,  rue  Madame,  15. 

Ghenel,  Calvados,  rue  Duret,  33. 

Ghëvallier,  (Emile),  Oise,  rue  d'Anjou,  I. 

Ghevillon,  Bouches-du-Rhône,  Hôtel  Gontinental. 

Ghiché  (Albert);  Gironde,  rue  de  Rivoli,  42 bis. 

Ghopinet,  Oise,  quai  Saint-Michel,  9. 

Ghristophle,  Isère,  rue  de  Passy,  37. 

Ghristophle  (Albert),  Orne,  avenue  d'Iéna,  88. 

CiBiEL,  Aveyron,  rue  Saint-Dominique,  53. 

Glament  (Clément),  Dordogne,  rue  Leroux,  2  bis. 

GlaudinoiN',  Loire,  boulevard  des  Italiens,  27. 

Clech  (Albert  Le),  Morbihan,  boulevard  Raspail,  204. 

Clédou,  Basses-Pyrénées,  rue  Cler,  22. 

Gluseret,  Var,  boulevard  Saint-Jacques,  69. 

CoACHE,  Somme,  rue  de  Bourgogne,  36. 

CocHERY  (Georges),  Loiret,  avenue  d'Iéna,  38. 

GocHiN  (Denys),  Seine,  rue  de  Babylone,  53. 

GocHiN  (Henry),  Nord,  avenue  Montaigne,  5. 

Godet  (Jean),  Haute-Vienne,  rue  Ballu,  36. 

Colle,  Haute-Saône,  Hôtel  Terminus. 

CoLLiARD,  Rhône,  rue  de  Grenelle,  175. 

GoMPAYRÉ,  Tarn,  rue  Bo'slevent,  18. 

Constant,  Gironde,  rue  Vignon,  13. 

Cornet  (Lucien),  Yonne,  rue  de  l'Ecrivain,  10,  à  Sens. 

GoRNCDET,  Creuse,  rue  de  Sèvres,   14,  à  Boulogne-sur- Seine. 

GoRNi'DET  (vicomte  J.),  Seine-et-Oise,  rue  de  Grenelle,  88. 

Gosmao-Dumenez,  Finistère,  boulevard  du    Montparnasse,  32. 

Coûtant,  Seine,  rue  du  Grand,  2,  à  Ivry-Centre. 

GouYBA,  Haute-Saône,  rue  Caulaincourt,  45. 

Cruppi.  Haute-Garonne,  Boulevard  Haussmann,  153. 

Dansette  (Jules),  Nord,  avenue  de  La  Bourdonnais,  18. 

Daudé,  Lozère,  avenue  Reille,  14. 

Dauzon,  Lot-et-Garonne,  rue  de  Bourgogne,  37  ter. 

David  (Alban)  Indre,  boulevard  Malesherbes,  26. 

David  (Fernand),  Haute-Savoie,  rue  Bonaparte,  b9ter. 

David  (Henri),  Loir-et-Cher,  rue  de  Madrid,  25. 

Debève,  Nord,  rue  de  Lille,  59. 

Debussy,  Côte-d'Or,  rue  Lacépède,  20. 

Decker-David,  Gers,  boulevard  Malesherbes,  174. 


131      ENCYCLOPÉDIE  POI'LLAIKE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 

MM.  Decrais  (Albert),  Gironde,  avenue  du  Bois-de-Boulogne,  62. 

Defontaine,  Nord,  rue  Monge,  2. 

Dejeante,  Seine,  rue  du  Jourdain,  10. 

Delarue,  Allier,  rue  des  Martyrs,  59. 

Delaune,  Nord,  au  Grand  Hôtel. 

Delbet,  Seine-et-Marne,  rue  des  Beaux-Arts,  2. 

Delcassé,  Ariège,   boulevard  de  Clichj',  il. 

Delestrac.  Vaucluse,  boulevard  Henri  IV,  4. 

DÉLiEDX,  Gers,  boulevard  Saint-Germain,  254. 

Delmas,  Corrèzp,  rue  Greuze,  40. 

Delombre  (Paul),  Basses-Alpes,  rue  de  Monceau,  89. 

Delon-Soubeiran,  Gard,  rue  Duphot,  15. 

Delpech-Cantaloup,  Gers,  rue  de  Madrid,  20. 

Demarçay  (baron),  Vienne,  rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  54. 

Denêcheau,  Aisne,  rue  Daubignj',  5. 

Denis  (Gabriel),  Charenie-Inférieurc,  boulevard  Saint-Ger- 
main, 243. 

Denis  (Théodore),  Landes,  avenue  de  La  Motte-Picquet,  3:^. 

Déribf'ré-Desgardes,  Mayenne,  rue  Denfert-Rochereau,  40. 

Déroulède  (PauU,  «Charente,  avenue  Kléber,  108. 

Derrien,  Côtes-du-Nord,  quai  Voltaire,  5. 

Dervelov,  Seine-et-Marne,  rue  Condorcet,  9, 

Deschanel  (Paul),  Eure-et-Loir,  avenue  Marceau,  69,  et  à 
l'Hôtel  de  la  Présidence  (Palais-Bourbon). 

Desfarges,  Creuse,  rue  Mirbel,  1. 

Deshayes,  Vendée,  boulevard  Saint-Germain,  241. 

DESJARDiNS  (Jules),  Aisue,  rue  Miromesnil,  62. 

Devèze,  Gard,  cité  Talma,  16. 

Devi.ns,  Haute-Loire,  avenue  du  Maine,  8. 

Disleau,  Deux-Sèvres,  avenue  Bosquet,  19. 

DoRiAN  (Charles),  Loire,  Hôtel  Terminus. 

Doumergue  (Gaston),  Gard,  rue  Margueritte,  llftjs. 

Drake  (Jacques),  Indre-et-Loire,  rue  de  Berri,  7. 

Dron  (Gustave),  Nord,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  12. 

Drumom,  Alger,  passage  Landrieu,  3  bis. 

DtiBiEF,  Saône-et-Lnire,  rue  de  Paris,  14,  à  Asnières. 

Ddbochet,  Loire-Inférieure,  rue  Saint-Honoré,  422. 

Dubois  (Emile),  Seine,  avenue  du  Maine,  165. 

Dubois  (Victor)  (de  Dreux),  Eure-et-Loir,  avenue  de  Bre- 
teuil,  52. 

Dubuisson,  Finistère,  rue  Las-Cases,  6. 

DuFOUR  (Jacques),  Indre,  rue  Michel-Ange,  80. 

Dufour,  Isère,  boulevard  du  Montparnasse,  128. 

Dujardin-Beaumetz,  Aude,  rue  Washington,  34. 

DcLAu  (Constant),  Landes,  rue  de  Moscou,  14. 

Dumas  (Julien),  Aiiège,  rue  de  la  Trémoille.  9. 

DuMONT,  Jura,  rue  Saint-Roch,  16. 

DuNAiME,  Ardennes,  rue  Bernard-Palissy,  4. 

Dupuytrem,  Vienne,  avenue  Kléber,  50. 

DuQUESNAY,  la  Martinique,  rue  Géricault,  8. 

DussAUSSoY  (Paul),  Pas-de-Calais,  rue  Cambacérès,  2. 

DuTAiLLY,  Haute-Marne,  rue  du  Rocher,  81. 

DuTREix,  Aube,  avenue  de  VVagram,  36. 

DuvAU  (Jules),  Vienne,  rue  de  Pomereu,  3. 

Eliez-Evrard,  Nord,  rue  des  Mathurins,  49. 

Elva  (comte  Christian  d'),  Mayenne,  avenue  de  l'Aima,  21. 

Emile  Chauvin,  Seine-et-Marne,  rue  de  l'Arbalète,  3.S. 

Ermant,  Aisnf,  boulevard  de  la  Tour-Maubourg,  21. 


BIOnUAPlllt;  l'OLITluLE  DU  DlX-iNLLVIÈME  SIÈCLE     135 

MM.  EscANïÉ,  Pyiéiiées-OrieiUales,  rue  Boiss;)'-d'Anglas,  15. 

EsToiRBEiLLON  (marquis  de  l';,   Morbihan,  rue  de  Rivoli,  202. 

EsTOi]n\'Ei.LES  (o'),  Sarthe,  avenue  Carnot,  12. 

Etunne,  Oran,  avenue  d'Antin,  C7. 

EtziÈRE,  Ilautes-Alpe?,  rue  Vaneau,  23. 

Famen  (Achille),  Pas-de-Calais,  rue  de  Chabrol,  30. 

Farjon  (Adrien),  Puy-de-Dôme,  rue  Stanislas,  8. 

Faupe  (Firmin),  Oran,  rue  de  Passy,  57. 

Fe\al,  Meurthe-et-Moselle,  avenue  de  La  Bourdonnais,  41. 

Ferrand  (Stanislas),   Seine,    rue  de    la    Victoire,  35,  et  ruo 

Victor-Hugo,  2i9,  à  Bois-Colombes. 
Ferrero,  ^ar,  passage  delà  Visitation,  4. 
Febrette,  Meuse,  rue  Claude-Bernard,  33. 
Ferroijl,  Aude. 

Ferry  (Charles),  Vosges,  rue  Bayard,  1. 
Fiql'et,  Somme,  boulevard  d'Alsace-Lorraine,  77,  à  Amiens. 
Fleury-Ravarin,  Rhône,  avenue  de  La  Bourdonnais,  18. 
Florent,  Rhône,  rue  Corbeau,  19. 
Forest,  Morbihan,  rue  de  Grenelle,  9. 
FoRM,  Savoie,  rue  de  Turbigo,  6. 
FouLD  (Achille),  Hautes-Pyrénées,  avenue  Marceau,  85. 
FouQUET  (Camille),  Eure,  boulevard  Haussmann,  161. 
FouRMÈRE,  Aisne,  rue  Caulaincourt,  129. 
FoL'RNoi.,  Aveyron,  rue  de  Bourgogne,  29. 
François,  Somme,  rue  de  Montessuy,  26. 
Gabiat,  Haute-Vienne,  rue  de  Grenelle,  172. 
Gacon,  Allier,  rue  de  Babyione,  39. 
Gaffier,  Aveyron,  rue  de  Vaugirard,  163  bis. 
Gaillard  (Jules),  Oise,  rue  de  l'Elysée,  22. 
Galley,    Loire,  rue  Martignac,  1. 
Gallot,  Yonne,  boulevard  Haussmann,  48. 
Galot  (Jules),  Loire-Inférieure,  rue  Vignon,  10. 
Galpin  (Gaston),  Sarthe,  ruo  La  Boëtie,  6t. 
Galy-Gasparrou,  Ariège,  rue  de  Passy,  47. 
Garnier,  Charpnte-Inférieure.  rue  de  La  Trémoille,  7. 
Gauthier  (de  Clagny),  Seine-et-Oise,  rue  Tronchet,  35. 
Gautret,  Vendée,  boulevard  Malesherbes,  156. 
Gauvin,  Loir-et-Cher,  boulevard  Saint-Germain,  36. 
Gay  (Victor),  Loi're,  rue  de  Verneuil,  58. 
Gayraup,  Finistère,  avenue  de  l'Observatoire,  43. 
Gellé,  Somme,  rue  Gustave-Doré,  8. 
Genêt,  Rhône,  rue  Saint-lionoré,  271. 

Gérard  (baron),  Calvados,  rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  85. 
GtRVAis,  Seine,  rue  Lasserre,  22,  à  Issy-les-Moulineau.v. 
Gervaize,   Meurthe-et-Moselle,  rue  Lafayettc,  IbO. 
GERviLLE-RÉACire,  Guadeloupe,  ruo  Le  Golf,  5. 
Gévelot,  Orne,  rue  de  Clichy,  10. 
GiACOBBi,  Corse,  rue  Pigalle,  5. 
Gigcet,  Ain,  rue  Gay-Lussac,  44. 
Gillot,  Saône-et-Loire,  rue  Denfert-Rochereau,  35  bis- 
Girard,  Puy-de-Dôme,  rue  Richepanse,  15. 
GiRou,  Seine,  rue  Gassendi,  42. 

Gonidec  de  Traissan  (comte  le),  Ille-et-Vilaine,  l'ue  des  Saints- 
Pères,  59. 
Goujat,  Nièvre,  rue  Saint-Martin,  2. 

Goujon  (Julien),  Seine-Inférieure,  rue  de  la  Faisanderie,  26. 
Goujon  (Théophile),  Gironde,  rue  de  l'Yvette,  42, 
Gourd.  Rhône,  avenue  d'iéna,  28. 


136      ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VLNGTIÈME  SIÈCLE 

MM.  GoussoT,  Seine,  boulevard  du  Palais,  5. 
GouzY,  Tarn,  rue  des  Saints-Pères,  85. 

Grandmaison  (de),  Maine-et-Loire,  boulevard  Haussmairn,  1U6. 
Gras  (Charles),  Seine,  boulevard  Saint-Michel,  133. 
Gras,  Drôme,  avenue  de  La  Motte-Picquet,  14. 
Graux  (Georges),  Pas-d&-Calais,  rue  Blanche,  4, 
Grocsset  (Paschal),  Seine,  rue  Vivieane,  51. 
Groussier,  Seine,  boulevard  de  la  Villette,  171. 
GuENEAC,  Côte-d'Or,  rue  Mozart,  137,  à  Auteuil. 
GuÉRîN  (lieutenant-colonel),  Manche,  rue  des  Mathurins,  29. 
GuiBERT  (Denis),  la  Martinique,  rue  Saint-Lazare,  23. 
GuiEYSSE  (Paul),  Morbihan,  rue  des  Écoles,  42. 
GciLLAiN,  Nord,  rue  Scheffer,  55. 
Guillemet,  Vendée,  au  Palais-Bourbon. 
GuYARD,  Aube,  rue  de  Ponthieu,  48. 

Guyot-Dëssaigne,  Puy-de-Dôme,  square  de  La  Tour-Maubuurg,  2. 
Halgouet  (lient. -colonel  ne),  lUe-et-Vilaine,  rue  de  Solférino,  4. 
Harriagl'E  Saint-Marti.n,  Basses-Pyrénées,  avenue  d'Antin,  G. 
Haussmann",    Seine-et-Oise,   rue    des  Réservoirs,    17,   à  Ver- 
sailles. 
Hémon,  Finistère,  rue  Gay-Lussac,  36. 
Henrique-Dulcc  (Louis),  Inde  française,  rue  Demours,  83. 
Herbet,  Ain,  rue  de  la  Bienfaisance,  2. 
Hérissé  (le),  Ille-ct-Vilaine,  rue  de  Grenelle,  172. 
Heczey,  ^lajennc,  avenue  Bosquet,  166i.9. 
Holtz,  Seine,  rue  Gavé.  17. 

Hubert  (Lucien),  Ardennes,  place  Saint-Sulpice,  1. 
HuGO.N,  Cantal,  rue  de  la  Tour,  11 L 

Hugues  (Clovis),  Seine,  passage  de  l'Elysée  des  Beau.\-Arts,  18. 
Hugues  (François),  Aisne,  boulevard  Saint-Germain,  282. 
Humbert  (Alphonse),  Seine,  rue  Saint-Charles,  35. 
IsAMBARD,  Eure,  rue  Brochant,  5. 
IsAMBERT  (Gustave),  Eure-et-Loir,  rue  de  Rome,  79. 
IsNARD,  Finistère,  rue  de  Grenelle,  172. 
Jacob,  Morbihan,  r>ie  de  Lille,  59. 
Jacquemin,  Côtes-du-]\ord,  rue  de  VillerseAcl,  3. 
Jacqueï  (général).  Landes,  avenue  Duquesne,  37. 
Jaoue\,  Finistère,  rue  Las  Cases,  19. 
JoNNART,  Pas-de-Calais,  rue  de  Lubeck,  31. 
JouART,  Savoie,  rue  de  Bourgogne,  24. 

JouRDAN  (Louis),  Lozère,  rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  197. 
JouRDE,  Gironde,  rue  des  Calèches,  20,  à  Chatou  (Seine-et-Oise?). 
JoxÉ,  Maine-et-Loire,  rue  Cart,  6,  à  Saint-Mandc. 
Jules  Jallzot,  Mèvre,  rue  d'Athènes,  6. 
JuMEL,  Landes,  rue  Jouffroy,  93. 
Kelsch,  Vosges,  rue  Sédillot,  6. 
Kerjégu  (J.  de),  Finistère,  rue  de  Chailiot,  38. 
Kerolartz  (marquis  de).  Côtes  du-Aord,  rue  de  la  Chaise,  3. 
Klotz  (L.-L.),  Somme,  rue  de  Madrid,  28. 
Krantz  (Camille),  V^osges,  boulevard  Saint-Germain,  226. 
Krauss,  Rhône,  rue  Saini-Marlin,  138. 
La  Batut  (de),  Dordogne.  boulevard  Haussmann,  69. 
La  Bouhi)ONNAYE(V'<=  de),  Maine-et-Loire,  rue  du  Cirque,  11  bis 
Labl^sière  (Emile).  Haute-Vienne,  rue  d'Estrée>,  18. 
Lachâud,  Corrèze,  rue  des  Mathurins,  49. 
Lachièze,  Lot,  rue  de  Rennes,  126. 

La  Ferron.\'Ays  (M's  de),  Loire-Inférieure,  Cours-la-Reine,  34. 
Lafferre,  Hérault,  rue  de  TÉcole-de-Médecinc,  0. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-^ELVIÈME  SIÈCLE      137 

MM.  Lagasse,  Lot-el-Garonnc,  rue  Notre-Dame-de-Lorelte,  41. 

Laloge,  Seine,    rue  Denfert-Rochereau,  23,  à  Boulogne-sur- 

Scine.' 
Lamendin  (Arthur),  Pas-de-Calais,  rue  Secrétan,  78. 
Lanessax  (de),  Rhône,  à  Ecouen  (Seine-et-Oise). 
Lamel  (Henri),  Calvados,  rue  de  Bourgogne,  il  bis. 
Lanjiinais  (comte  de),  Morbihan,  rue  Cambon,  31. 
Lannes  de  Mo.vi  ebello  (Adrien),  Marne,  rue  Boissière,  30. 
La  Porte  (de),  Deux-Sèvres,  avenue  d'Eylau,  11, 
Lahcentaye  (de),  Côtes-du-Nord,  rue  de  la  Ville-l'Evéquc,  16. 
Laroche-Joubert,  Charente,  rue  Pierre-Charron,  6. 
Laroze,  Gironde,  rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  182. 
Lasies,  Gers,  boulevard  Malesherbes,  19. 
Lassalle,  Ardcnnes,  rue  Lopic,  110. 

LASSERhE(Maurice),Tarn-ct-Garonne,rueChauveau-Lagardc,  1 1. 
Laubaine,  Charente-Inférieure,  rue  de  Richelieu,  23  bis. 
Laureaçon,  Hautes-Alpes,  avenue  du  Trocadéro,  21. 
Laville,  Puy-de-Dôme,  avenue  Kléber,  106. 
Lebaudy  (Paul),  Seine-et-Oise,  place  Vendôme,  20. 
Lf.bret,  Calvados,  rue  Michelet,  11. 
Leciievallier,  Seine-Inféricuro,  au  Palais-Bourbon. 
Leffet,  Indre-et-Loire,  rue  Ballu,  3. 
Légitimas;,  la  Guadeloupe,  rue  de  l'Abbé-de-rÉpée,  1i. 
Léglise,  Landes,  rue  du  Général-Foy,  38. 
Legi.os  (Indre),  rue  Bara,  6. 

Legrand  (Arthur),  Manche,  rue  Chauvcau-Lagardc,  18. 
Lecraxd  (Jules),  Basses-Pyrénées,  boulevard  Pasteur,  52. 
Lemassox,  Maine-et-Loire,  rue  de  Mézières,  15. 
Lemire  (abbé^,  Nord,  rue  Lhomond,  28. 
Lemoigxe  (Albert),  Manche,  boulevard  Malesherbes,  187. 
Le  MïRE  de  Vilers,  Cochinchine,  rue  Cambacérès,  3. 
Lepez,  Nord,  rue  Lauriston,  84. 
Lerolle,  Seine,  avenue  de  Villars,  10. 
LïROY  (Arthur),  Côte-d'Or,  rue  de  Rennes,  72. 
Leroy  (Modeste),  Eure,  rue  de  Bourgogne,  29. 
Lesage,  Cher,  rue  d'Assas,  132. 
Lespinay  (marquis  de),  Vendée,  quai  d'Orsay,  105. 
Létang,  Allier,  rue  de  Seine,  57. 

Le  Troadec,  Côtes-du-Nord,  avenue  Blanche,  4,  à  Courbevoic. 
Levet  (Georges),  Loire,  rue  Pasquier,  28. 
Lévis-Mirepoix  (comte  de),  Orne,  rue  de  Lille,  121. 
Levraud.  Seine,  boulevard  Voltaire,  98. 
Leygue  (Honoré),  Haute-Garonne,  avenue  de  Tourville,  16. 
Leycue  (Raymond),  Haute-Garonne,  rue  d'Assas,  85. 
Leygdes  (Georges),  Lot-et-Garonne,  rue  de  Grenelle,  145. 
Lhopiteau,  Eure-et-Loir,  rue  d'Amsterdam,  79. 
Limouzain-Laplaxchr.  Charente,  rue  de  Lille,  7. 
LocKROY  (Edouard),  Seine,  avenue  Victor-Hugo,   140. 
Loriot,  Eure,  rue  de  Monceau,  86. 
Loup  (Henri),  Yonne,  rue  de  Rivoli,  83. 
Loyer,  Nord,  rue  du  Faubourg-Saint-Honoré,  66. 
Mackau  (baron  de),  Orne,  avenue  d'Antin,  22. 
MAG^E  (Napoléon),  Dordogne,  avenue  Montaigne,  3t.  . 
Magniaudé.  Aisne,  rue  Montmartre,  146. 
Mahy  (de),  la  Réunion,  rue  de  Bourgogne,  37  bis. 
Malaspina,  Corse,  avenue  de  Malakotï,  140. 
Mando,  Cotcs-du-Nord,  rue  Radziwill,  19. 
Marcet.  Habert,  Seine-et-Oise,  rue  des  Petits-Champs,  83. 


1.18      ENCYCLOPÉDIE  POPULAIliC  W  VINGTIÈME  SIÈCLE 

MM.  M/VRCHAL,  Alger,  avenue  Duquosne,  37. 

Mabet  (Henry),  Cher,  rue  du  Four,  50. 

Martin  (Bienvenu),  Yonne,  rue  Decamps,  12. 

Marléjolls,  Aveyron,  rue  du  Luxembourg,  'J8. 

Massabiau,  Aveyron,  rue  Théophile-Gautier,  31. 

Massé,  Nièvre,  impasse  Royer-Coliard,  7. 

Mathey,  Saône-et-Loire,  rue  de  l'Université,  3'-'. 

Maurice-Fal're,  Drôme,  boulevard  du  Montparnasse,  9  Lis. 

Maussabré  (marquis  dk),  Deux-Sèvres,  avenue  des  Champ>- 
Elysées,  114. 

Maymac,  Loir-et-Cher,  avenue  de  Tourvilie,  25. 

MÉLiNE,  Vosges,  rue  de  Commaille,  4. 

Melliet,  Lot-et-Garonne,  villa  Moderne,  à  Juvisy-sur-Orgn 
(Seine-et-Oise). 

Memer  (Gaston),  Seine-et-Marne,  rue  de  Monceau,  61. 

Mercier  (Jules),  Haute-Savoie,  rue  Eugénie,  14,  à  Saint- 
Mandé. 

Merloo,  Yonne,  i-ue  du  Rocher,  73. 

Mesureur,  Seine,  rue  d'Uzès,  21. 

Meïkr,  Isère,  rue  Chardin,  llôis. 

MÉZ1ÈRES,  Meurthe-et-Moselle,  boulevard  Saint-3Iichel,  o7. 

Michel,  Bourhes-du-Rhône,  rue  de  Beaune,  14. 

Millerand,  Seine,  rue  de  Saint-Pétersbourg,  23. 

MiLLEvoYE,  Seine,  avenue  Bugeaud,  10. 

MiossEC,  Finistère,  rue  Martignac,  4. 

MiRMA.\,  Marne,  avenue  de  Wagram,  20. 

MoNFEuiLLARD,  Marne,  avenue  Rapp,  25. 

MoNSSERVi\,  Aveyron,  rue  de  Rennes,  142. 

MoNTAiGU  (comte  de),  Loire-Inférieure,  rue  Martignac,  18. 

MoNTALEMBERT  (comte  DE),  Nord,  boulevard  Saint-Germain,  216. 

MoNTFORT  (V"=  de),   Seine-Inférieure,  rue  de  l'Arcade,  11  bis. 

Morcrette-Ledieu,  Nord,  boulevard  Beauséjour,  39. 

MoREL,  Loire,  rue  Descartes,  29. 

MoRiLLOT  (Léon),  Marne,  rue  de  Varenne,  36. 

MoRi>AUD,  Consiantine,  rue  de  Grenelle.  151. 

MoRLOT,  Aisno,  boulevard  de  Magenta,  90. 

Motte  (Eugène),  Nord,  avenue  Henri-Martin,  31. 

Mougeot,  Haute-Marne,  rue  de  Staël,  26. 

MouGiN,  Vosges,  rue  Soufflot,  21. 

MousïiER  (marquis  de),  Doubs,  avenue  de  l'Aima,  17. 

MuN  (comte  Albert  de),  Finistère,  avenue  de  l'Aima,  5. 

MuTEAU,  Côte-d'Or,  rue  Lincoln,  3. 

MuzET,  Seine,  rue  des  Pyramides,  3. 

Narboaxe  (Paul),  Aude. 

Néron-Bancel  (Emile),  Haute-Loii-e,  square  du  Croisic,  2. 

Noël,  Oise,  rue  Blanche,  52. 

Odilon-Barrot,  Ardèche,  rue  de  Belloy,  8. 

Olive,  Somme,  rue  de  Rourgogne.  57. 

Ordinaire  (Maurice),  Doubs,  quai  de  Billy,  I0. 

Oriol  (Benoît),  Loire,  avenue  Marceau.  9. 

Ornano  (Cuneo  d"),    Charente,  rue  de  Saint-Pétersbourg,  23 

Ouvré,  Seine-et-Marne,  quai  de  la  Gare,  47,  et  avenue  Mar- 
ceau, 76. 

Pain,  Vienne,  rue  de  Ponthieu,  bi. 

Pajot,  Cher,  rue  Gustave-Courbet,  16. 

Palix,  Rhône,  boulevard  Saint-Germain,  34. 

Pams  (Jules),  PjTénées-Orientales,  rue  Decamps,  35 

Papelier,  Meurthe-et-Moselle,  avenue  de  l'Aima,  10. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DlX-MiUVIËME  SIECLE     l39 

MM.  Pascal,  Gard,  Hùlel  Terminus. 

Pasqual,  Nord. 

Passy  (Louis),  Eure,  rue  Taitbout,  81. 

Pastre,  Gard,  rue  des  Saints-Pères,  5. 

Paul-Fadre,  Vaucluse,  boulevard  Saint-Germain,  115. 

Paulin-Méry,  Seine,  place  d'Italie,  7. 

Paulmier,  Calvados,  avenue  Niel,  30. 

Pavie,  Hautes-Alpes,  rue  d'Assas,  87. 

Pédebidoc,  Hautes-Pyrénées,  rue  du  Printemps,  2. 

PElG^OT,  Marne,  rue  de  l'Université,  193. 

Pelletan   (Camille),   Bonches-du-Rhône,  rue  Labrouste,  23. 

PÉR1ER  (Germain).  S«ône-et-Loire,  rue  Uenfert-Rochereau,  58. 

Périer  de  Larsan  (comte  du),  Gironde,  rue  de  Rennes,  144. 

PÉRiLLiER,  Seine-et-Oise,  rue  des  Écoles,  38  . 

PÉRO^^EAU,  Allier,  rue  de  Surène,  31. 

Perreav,  Bouches-du-Rhône,  rue  des  Arènes,  2. 

Perrier  (Antoine),  Savoie,  avenue  Bosquet,  65. 

Perrin,  Ardèche,  rue  de  Rennes,  93. 

Peschaud,  Cantal,  avenue  de  Neuilly,  120  bis,  à  ÏNeuilly  sur- 
Seine. 

Philippe,  Côtes-du-Nord,  boulevard  de  La  Tour-Maubourg,  74. 

Piou,  Haute-Garonne,  rue  de  Monceau,  iîibis. 

Plichon  (Jean),  Jiord,  avenue  de  Breteuil,  35. 

PocHON,  Ain,  avenue  Rapp,  22  bis. 

PoiNCARÉ   (Raymond),  Meuse,  rue  des  Mathurins,  32. 

PoMEiiEU  (oe),  Seine-Int'érieure,  rue  de  Chaillot,  40. 

Pommeray,  Charente-Inférieure,  rue  du  Mont-Thabor,  4. 

PoNTBRiAND  (du  Breil,  comtc  de),  Loire-Inféricure,  boulevard 
Saint-Germain,  238. 

PoRTEu    (Armand),  Ule-et-Vilaine,  rue  Richepanse,  II. 

Poulain,  Ardennes,  rue  de  Ménilmoiitant,  113. 

Poullan,  Alpes-Maritimes,  boulevard  des  Italiens,  30. 

PouRQiiERY  DE  BoissERiN,  Vaucluse,  fue  Franklin,  3. 

PoiRTEYnoN,  Dordogne,  rue  Madame,  49. 

Pozzo  Di  BoRGO  (comte),  Corse,  rue  do  l'Université,  51. 

Prague,  Seine,  boulevard  Saint-Germain,  149. 

Prax-Paris,  Tarn-et-Garonne,  rue  de  l'Université,  193. 

Prud'homme-Havette,  Meuse,  citéd'Antin,  1. 

PuECH,  Seine,  boulevard  de  Sébastopol,  104. 

Quilbeuf,  Seine-Inférieure,  au  Houlme  (Seine-Inférieure). 

QuiNTAA,  Basses-Pyrénées,  rue  de  Courcelles,  105. 

Rabier  (Fernand);  Loiret,  avenue  de  La  Motte-Picquet,  11. 

Ragot,  Loir-et-Cher,  rue  La  BoCtie,  93. 

Raiberti,  Alpes-Mai'itimes,  rue  Frédéric-Basliat,  10. 

Rajon  (Claude),  Isère,  quai  de  Béthune,  30. 

Ramel  (de),  Gard,  rue  de  Bourgogne,  37  bis. 

Racli.ne,  Manche,  rue  de  Vienne,  2. 

Razimbaud,  Hérault,  rueRoyer-ColIard,  2 

Regnault,  Manche,  rue  Mozart,  78. 

Reille  (baron  Aniédée),  Tarn,  boulevard  de  l,a  Tour- 
Mau  bourg,  10. 

Reille  (baron  Xavier),  Tarn,  boul.  de  La  Tour-iMaubourg,  12. 

Renault-Morlière,  Mayenne,  rue  de  l'Université,  69. 

Rendu,  Oise,  rue  Blanche,  7. 

Re\ou.  Seine,  rue  Mariotie,  3. 

Rey  (Emile),  Lot,  rue  de  Rennes,  126. 

RiBERPRAY,  Eure,  à  Gaillon  (Eure). 

RiROT,  Pas-de-Calais,  rue  de  Tournon,  6. 


140      ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈMP:  SIÈCLE 

MM.  Ricard  (Henri),  Côte-d'Or,  rue  Monge,  64. 

Ricard  (Louis),  Seine-Inférieure,  rue  Edouard-Detaille,  4. 

Richard  (Pierre),  Seine,  avenue  du  Trocadéro,  19. 

RiDouARD,  Vienne,  rue  de  Grenelle,  137. 

RiEUNiER  (amiral),  Charente-Inférieure,  boul.  Malesherbes,  29. 

RiOTTEAU,  Manche,  rue  de  Sèze,  10. 

Riou,  Côtes-du-Nord,  rue  de  Vaugirard,  164. 

RispAL,  Seine-Inférieure,  rue  du  Rocher,  67. 

RivALs,  Aude. 

Rivet  (Gustave),  Isère,  au  Palais-Bourbon. 

Robert,  Basses-Alpes,  rue  de  Lille,  59. 

RocH,  Loire-Inférieure,  avenue  d'EyIau,  31. 

Roche  (Errrest),  Seine,  rue  Lécluse,  2. 

Roche  (Jules),  Ardèche,  boulevard  des  Batignolies,  84. 

RoGEZ,  Nord,  rue  du  Ranelagh,  .32. 

Rohan  (duc  de),  Morbihan,  boulevard  des  Invalides,  35. 

Rolland,  Pyrénées-Orientales,  rue  des  Huissiers,  22, à  Neuilly. 

Rose,  Pas-de-Calais,  avenue  de  La  Motte-Picquet,  1.5. 

RoTOURS  (baron  R.  des).  Nord,  boulevard  de  La  Tour-Maubourg, 
83  bis. 

Rouanet,  Seine,  boulevard  Papin,  40,  à  Villemomble. 

Rouland,  Seine-Inférieure,  rue  de  Monceau,  42. 

Rousse  (Charles),  Var,  rue  Gabrielle,  33,  Charenton. 

RouviER,  Alpes-Maritimes,  rue  de  Windsor,  8  (Saint-James), 
à  Neuilly-sur-Seine. 

Roux  (Paul),  Basses-Alpes,  rue  Saint-Simon,  3. 

Roy  DE  Loulay,  Charente-Inférieure,  avenue  d'Antin,  25. 

RozET  (Albin),  Haute-Marne,  rue  Cambon,  41. 

Ruau,  Haute-Garonne,  rue  Daubigny,  17. 

Riibillard,  Sarthe,  rue  Bonaparte,  49. 

Saint  (Charles),  Somme,  rue  La  Boëtie,  54. 

Saint-Martin  (de),  Indre,  rue  de  l'Arcade,  25. 

Sai>t-Quentin  (romte  de).  Calvados,  rue  de  Magdebourg,  3. 

Salig.nac-Fénelon  (de),  Haute-Saône,  avenue  Rapp,  20. 

Salis,  Hérault,  rue  Rougemont,  15. 

Sarrazin,  Dordogne,  rue  de  Richelieu,  95. 

Sarrien,  Saône-ct-Loire,  avenue  de  l'Observatoire,  22. 

Saumande,  Dordogne. 

Sauvanet,  Allier,  boulevard  Arago,  108. 

Sauzet  (Marc),  Ardèche,  boulevard  Raspail,  2  ter. 

Savary  de  Beaurecard  (Henri),  Deux-Sèvres, ruede Grenelle, 27. 

Schneider  (Eugène),  Saône-et- Loire,  boulevard  Malesherbes,!. 

Sfmbat  (Marcpl),  Seine,  rue  Damrémont,  9. 

Stbille  (Maurice),  Loire-Inférieure,  boulevard  des  Invalides,  44. 

SiCARD,  Basses-Alpes,  rue  Antoine-Boucher,  12. 

Simyan,  Saône-et-Loire,  rue  de  Tocqueville,  36. 

SiROT  (César),  Nord,  cité  Bergère,  2  bis. 

Solages  (marquis  de),  Tarn,  boulevard  de  La  Tour-Mau- 
bourg, 10. 

Sommeillier,  Meuse,  rue  Freycinet,  8. 

Suchetet,  Seine-Inférieure,  à  Bréauté  (Seine-Inférieure). 

Surchamp,  Gironde,  rue  Chevert,  26. 

SuRCOUF  (Robert),  llle-et-Vilaine,  ruede  Tocqueville,  22. 

Tailliandier,  Pas-de-Calais,  avenue  Bosquet,  15. 

Ternaux-Compans,  Ardennes,  rue  Jean-Goujon,  25. 

Théron,  Aude,  boulevard  de  Port-Royal,  93. 

Theulier,  Dordogne,  rue  Porfalis,  7. 

Thierry  (J.),  Bouches-du-Rhône,  rue  de  Monceau,  I>6. 


BIOGRAI'HIt:  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE      141 

MM.  THiERJiY-DEf.ANOUE,  Aiibe,  avenue  Gabriel,  36. 
Thomson,  Constantine,  rue  Ampère,  72. 
TiPHAiNE,  Indre-et-Loire,  rue  de  Verneuil,  47. 
TouRGNOL,  Haute-Vienne,  avenue  de  Tourville,  16. 
Tramu,  Doubs,  boulevard  Saint-Germain,  3.j. 
Trannoy,  Somme,  rue  de  Bourgogne,  51. 
Trolillot  (Georges),  Jura,  rue  Notre-Dame-des-Cliamps,  76. 
Turigny,  Nièvre,  avenue  de  la  Station,  2bis,k  Bois-Colombes. 
Urslf.lr,  la  Guyane,  avenue  de  Neuilly,  89,  à  Nouilly. 
Vacher  (Léon),  Corrèze,  rue  du  Faubourg-Saint-Martin,  5"2. 
Vaillant,  Seine,  villa  du  Bel-Air,  15. 

Vaux  (Pierre),  Côte-d'Or,  rue  du  Sentier,  65,  à  Bois-Colombes. 
Vazgille  (Loiret),  boulevard  Beaumarchais,  98. 
Vidal  de  Saint-Urbain,  Aveyron,  avenue  de  Tourville,  6. 
Viellard  (Armand),  Haut-Rhin,  rue  de  Courcelles,  62. 
ViGER,  Loiret,  rue  des  Saints-Pères,  55. 
Vigne,  Hérault,  cité  des  Fleurs,  55  bis. 
Ville,  Allier,  rue  de  Surène,  39. 
Villejean,  Yonne,  à  l'Hôtel-Dieu. 
ViLLTERS  (Emile),  Finistère,  square  du  Croisic,  2  bis. 
ViVAL,  Lot,  rue  des  Arènes,  3. 
ViviANi,  Seine,  rue  du  Pré-aux-Clercs,  12. 
Walter,  Seine,  rue  de  Pans,  3  bis,  à  Saint-Denis. 
Weil-Mallez,  Nord,  cité  Bergère,  2. 
WrLSON,  Indre-et-Loire,  avenue  d'Iéna,  2. 
WiTT  (Conrad  de),  Calvados,  rue  La  Boëtio,  56. 
ZÉVAÈs,  Isère,  boulevard  de  La  Tour-Maubourg,  88. 


LISTES 

DES 


GROUPES    EXTRÂ-PARLEMENTÂlRES 

DE    LA   CHAMBRE    DES    DÉPUTÉS 

En    novembre    1893. 


p.  ... 

R.-S. 
G.... 

U.... 
Ind... 

S 

Ant. . 
Ag. . . 
Col... 
Vit. . . 


Groupe  des  Républicains  progressistes...  238  membres 

—  Radical-Socialiste 104  — 

—  delà  Gauche  démocratique 97  — 

de  l'Union  progressiste 95  — 

—  des  Républicains  indépendants. . .  58  — 

—  Socialiste 37  — 

Antisémite 23 

—  Agricole 223  — 

—  Colonial 111  — 

—  Vificole 63  — 


Groupe    des    Républicains    progressistes 

(238   Membres) 

Président  :  M.   Barthou  (Louis). 

Vice-présidents   :    MM.     Berger    (Georges) ,    Boucher    (Henry). 

Secrétaires  :  MM.  Thierry,  Fleury-Uavarin,  Briiuleau,  Motte.* 

Questeur  :  31.   Dulau. 


Membres  : 


MM. 

A»oult  (comte  d'),  Col. 

Alasseur,  G.,  Ag. 

AHcot,  Ind. 

Alsace  (comte  d'). 

Amodru,  Ag.,  Col. 

Arenberg  (prince  d'),  Col. 

Arène  (È.),  U.,  Col. 

Armez,  U.,  Ag.,  Col. 

Astima  (C«^),  Ù. 

Auditfred,  Ag.,  Col. 

Aymé  (b""  de  la  Clievrelièrf  , 

Ind.,  Agr. 
Aynard  (É  ),  Ag.,  Col. 
Bansard  des  Bois,  U..  Ag.,  Col. 
Barrois,  Ag. 
Barthou. 

Bartissol,  Vit.,  Col. 
Bazillon,  U. 


MM. 

Beauresard  (P.),  Ag. 
Berdoly,  U.,  Vit. 
Berger  (G.),  Vit..  Col. 
Berry  (G.),  Ind. 
Bersez,  U.,  Ae. 
Berthet,  U. 
Bertrand,  Ag. 
Bi?chofi'siieim,  Ind.,  Col. 
Blanc  (Edmond),  Ind..  Ag. 
Blanc  (HenriV 
Boucher  (H.). 
Bouctot,  Ind.,  Ag. 
Boudenoot,  Ag.,  Col. 
Bozérian,  U.,  Ag.,  Col. 
Brice  (J.),  Ind.,"Ag. 
Brice  (R.),  Ag. 
Brindeau. 
Brune,  U.,  Ag. 


i;i(Mii:Ai'iiii-;  I'oi.hhjit,  ih  i.'.\ -nki  vif.MK  sifxLK 


113 


MM. 

Cnillaux  (J.),  L-.  Ag. 
Canet,  U. 
Carquet,  Ag. 
Cassou,  ViC 
Castillard,  U.,  Ag. 
<]auviii  (E.). 
(^azaiivicilh  (R.),  Vit. 
(;liarnbruii  (marnuis  de),  Ind., 

A-. 
(lliarlcs-Dupuy. 
Chastenct,  U.,  Vit. 
Chonel.  U.,  Ag. 
Cliovallier  (E.;,  liid.,  Ag. 
Christoplile  (iscro,\  Ag. 
Christophlo  (A.' 
Clament,  L.,  Ag.,  Vil. 
Claudinon. 
Clédou,  U.,  Ag. 
Coache,  Ag. 
Cochery  {(}.),  Ag. 
Colle  (A.). 
Constant,  Ag.,  Vit. 
Cornudet   vicomte  J.),  Ag. 
Cruppi.  Col. 
Dansotte,  Ind. 
Daudé,  Ind.,  Ant. 
David  (F. S  U. 
l)(>l)èvo,  Ù. 
Doc  rais  (A.),  Vit. 
Dolanno,  U. 
Ddombre  (Paul). 
Dcmarçav  (  baron  V 
Denis  (Tfiéodoiv), G.,  Ant.,  Ag, 
Deribérc-Desgardes. 
Desliayes.  Ag. 
Disloau,  U.,  Ag. 
Dorian,  Col. 
Drake  [i.].  Ag.,  Vit. 
Dubochot.  Ind.,  Vit. 
Dubois  (Victor),  Ag. 
Dubuisson. 
Dufour  (J.).  . 
Dulau,  Ag.,  Vit. 
Dunaime,  U. 
Duqiiesnay,  Col. 
Duvau  (J.). 
Ermant,  Ag. 
Escanyé,  Ag.,  Vit. 
Etienne,  U.,  Ag.,  Vit.,  Col. 
Fanien  (A.),  Ag. 


MM. 

l-'iu-jon,  U.,  Ag. 

l'ï'iial. 

Ferry  '^Charles),  A  g.,  Col- 

Fleury-Ravarin,  G.",  Col. 

Forni. 

Fould  ;a.  ,  Ind.,  Vit. 

Fournol,  Ag. 

François,  U.,  Ag. 

Gabiat,  Ag..  Col. 

Gallier. 

Gaillard   .1.  ,  înd..  Aii. 

Galloy. 

Galy-Gasparin,  F. 

Garnier.  U.,  (^ol. 

Gautret.  Vil. 

Gav  ^\ictor  ,  Ant.,  Ind. 

Gellé,  Ag. 

Gévelot,"Ag.,  Col. 

Giacobbi,  Col. 

Girard. 

Goujon  (J.),  Ai<. 

Goujon  (T.),  Vit..  Col. 

Gourd. 

Grandmaison  {i\e\   Ind..  Ag., 

Vit.,  Col. 
Graux  (G.),  Ag. 
Guérin    (  lieutenant  -  colonel  ) 
A?.,  Col. 

Guihert  (D.),  ind..  Col. 

Guiliain   Ag. 

Guyard.  Ind.,  Ag. 

llarriaguo   Saint-Martin.   Ind, 
A  g. 

Maussmann,  Ind. 

llémon.  Ag..  Col. 

Ilouzoy,  U. 

Hugues   F.',  U.,  Ag. 

Jacquomin,  Ag. 

Jaouen.  U. 

Jonnart,  Ag. 

Jouart,  U.,  A  g. 

Joxé,  U. 

Jules  Jaluzot,  Ind.,  Ag.,  Col. 

.lumel,  Vit. 

Kelsch,  U. 

Kerjég"  (de),  Ag.,  Col. 

Krantz  {C.\  Ag.,  Col. 

LaBatut(de),U.,  Ag..  Vit.,C'ul 

Lachièze,  U.,  Ag. 

Lanelais,  U. 


144  ENCYCLOPÉDIE  l'Ol'ULAlKE  DU  VINCÏIÈME  SIÈCLE 


MM. 
Laniel  (H.),  Ind.,  Ag. 
Laniies  de  Montebello,  Ag. ,  Vit. 
Laroze,  U.,  Ag.,  Vit. 
Lasserr«3  (M.),"Vit.,  Col. 
Laurençon,  A  g.,  Col. 
Laville. 

Lebaudy  (Paul  ,  Ag. 
Lebret,  U.,  Ag. 
I.echevallier.  Ag. 
Léglise,  Vit. 
Legrand  (Jules  . 
Le  Moigne,  A  g.,  Col. 
Le  Myre  de  Viiers,  Col. 
Lepez,  U.,  Ag. 
Leroy  (Arthur),  Ag.,  Col. 
Leroy  (Modeste),  Ù.,  Ag. 
Le  Troadec,  U.^  Ag.,  Col. 
Levet. 

Leygues  (Georges),  Col. 
Limouzin-Laplanche.  U. 
Loriot,  Ag. 
Loyer,  Ind.,  Ag, 
Waliy  (de),  Ag^,  Col. 
Malaspina,  U. 
Mando,  Ag. 
Massabuau. 
Maymac,  U.,  G. 
Méline,  Ag. 
Menier  (Gaston),  Col. 
Mercier  (J.). 
Meyer. 

.Mézières,  An. 
Million,  Vit.' 
Monsservin,  Ag. 
Morcretle-Ledieu,  Ag. 
Morel. 

Morillot,  Ag.,  Col. 
Motte  (Eug.j,  Ind.,  Ag. 
Mou  gin,  A  g. 

Moustier  fmarquisde),  Ag..  Col. 
Muteau,  Ù.,  Col. 
Muzet,  Col. 
Néron-Bancel,  Ag. 
Noël,  U.,  Ag.,  Col. 
Odilon -Barrot,  U.,  Ag. 
Olive. 

Ordinaire,  Col. 
Oriol  (B.),  Ind. 
Ouvré,  Ag. 
Papelior,  Ag. 


MM. 

Pascal,  Ant.,  Ind.,  Ag. 

Paulmier,  Ind.,  Ag. 

Pavie,  U. 

Périer  (Germain). 

Périer  de  Larsan    (comte  du], 

Ag.,  Vit.,  Col. 
Perreau. 

Perrier   Antoine  ,  L".,  .\g. 
Perrin. 

Philippe,  l'.,  Ag. 
Poincaré,  Ag. 
Pommeray,  U. 
PouUan  (F.) 
Pourteyron,  Ag. 
Pozzo  di  Borgo   comte),  Col. 
Prache, 

Prud'homme-Havette. 
Ouilbeuf. 

Quinlaa,  U.,  Ag.,  Vit. 
Raiberti.  Col. 
Rcgnault. 

Reille  (baron  X.),  Vit.,  Ind. 
Renault-Morlière,  A^:. 
Ribot. 

ilieunier  (am.iral).  Vit. 
Riotteau,  Ag.,  Col. 
Riou,  U.,  Ag. 
Rispal. 
Roch,  U. 

Roche  (Jules),  Ag. 
Rogez,  Ind. 
Rose,  Ind.,  Ag. 
Rouland,  Ag. 
Rouvier,  Col. 
Roux  (P.),  U.,  Ag. 
Rozet  (Albin),  Ag.,  Col. 
Saint  (C),  Ind.,  Col. 
Saint-Ouentin  (comte  de),  Ind., 

Ag.,Col. 
Salignac-Fénelon  (de),Ind.,Ag. 
Sarrazin,  U. 
Saumande,  Ag. 
Sauzet  (Marc),  As.,  Col. 
Sibille  (M.),  Col. 
Sicard,  U.,  Ag. 
Solages  (marquis  de),  Ind. 
Sommeillier. 
Surchamp,  U.,  Vit. 
Surcouf  (R.),  U.,  Col. 
Ternaux-Compans,  Ag. 


hlOC.KAl'lllIi   l'OLITKiUK   \)l  DIX-NKUVIÈ.ME  SIÈCLE 


14- 


.M  .M. 
Tliiony  (J.;,<:ul. 
Ihierry-Delanoue,  Ag 
Thomson,  U.,  A  g.,  Co. 
Thorel,  U. 
Trannoy,  U. 


MM.  -^ 

Ursieur,  (loi. 

Vidal  de  Saint-Urbain,  Ag. 
Viellard,  Ind.,  Ag.,  Col. 
Wcil-Mallez,  U. 


Groupe    Radical-Socialiste 

(104  Membres) 

Président  :  M.  PoUetaii. 

Vice-présidents  :  MM.  Merlou,  Doumergue. 

Secrétaires   :   MM.    Lagasse,  Michel,   Bourrât. 

Questeurs  :  MM.  Delarue,  Pajot. 


Membres 


MM. 

Aimond,  G. 
Andrieu,  Vit. 
Aslier,  G. 
Aucouturier,  G. 
Auge,  G.,  Vit. 
Bachimont,  G. 
Baudin. 
Baudon,  G. 


Vit. 


MM. 


Baulard,  G. 

Beauquier,  G. 

Bernard  (Abel) 

Bernard  (Paul). 

Berteau.x,  G.,  Col. 

Berton. 

Blanc  (Louis),  G. 

Bony-Cislernes,  G. 

Borie,  G. 

Bourgeois-du-Jura,  G.,  Ag. 

Bourrât,  Vit, 

Boysset. 

Bussière. 

Chainbige,  G. 

Chamerlat,  G. 

Chandioux,  G. 

Charles  Bos,  Col. 

Charonnat,  Ag. 

Chenavaz,  G..  Ag. 

Chevillon. 

Compayré. 

Cornet. 

Cornudet  [Creuse),  G. 

Dauzon,  Ag.,  Col. 

niriGHVPiiir:  por.iTiouF  r>i    \i\    s. 


Decker-David,  G.,  Ag.,  Vit. 

Delarue,  G. 

Delestrac,  G. 

Delieux. 

Delmas,  G. 

Delon-Soubeiran. 

Desfarges. 

Doumergue,  G.,Ag.,Vit.,  Coi. 

Dubiof.  " 

Dubois  (Emile). 

Dulreix. 

Emile  Chauvin. 

Faure  (Firmin),  G.,  Ant.,  Vit. 

Gacon,  G. 

Gallot  (Yonne),  G. 

Genêt. 

Gervais,  G. 

Goujat. 

Goussot. 

Gouzy  (Paul),  G..  Vit. 

Gras,  G. 

Guieysse,  G..  A  g.,  Col. 

Isnard,  G. 

Jourdan,  G. 

Klotz,  G..  Ag. 

Labussière. 

Lachaud.G. 

Laflerre,  Vit. 

Lagasse. 

Lesage,  G. 

Levraud. 

Leygue  (Honoré),  U.,  Vit. 

10 


im 


ENCYCLOPEDIE  l'Ol'LL.Vllii:  DU   VINGTIEME  SIECLE 


MM. 

Leygue  (Raymond). 

Lockroy,  G. 

Loup  (Henri),  G. 

Maret. 

Massé,  G. 

3Iaurice-Fairre. 

Melliet. 

Merlou,  Col. 

Mesureur. 

Michel. 

Montant,  G.,  A!>. 

Morinaud.  G.,  Ant. 

Pajot. 

Pams,  G.,  Ag. 

Paul-Faure,  U 

Pédebidou,  G.,  Ag 

Pelletan. 

Périllier. 

Péronneau. 

Puech. 


A?. 


Vit.,  Col. 
G.,  Vit. 


MM. 

Rabier.  G. 
Razimbaud,  Vit. 
Rendu,  G. 
Richard  ^Piorrc". 
Rolland,  Vit. 
Rousse. 
Ruau,  G. 
Saba, G. 
Siniyan. 

Stan'isljs-Ferrand,  G. 
Théron. 
Tourgnol,  G. 
ïramu,  G. 
Turigny. 
Vacher",  G. 
Vazeille,  G. 
Vigne,  G.,  Vil. 
Ville. 

Villejean,  G. 
Vival,  G.,  Col. 


Groupe   de   la  Gauche  démocratique 

(97   Membres) 

Préndent  :  M.  de  La  Porte. 

Vice-présidents  :  MM.  Ricard  (Henri),  Bourgeois-du-Jura. 

Secrétaires   :    MM.    Dumont,  Rajon. 

Questeur  :  M.  Chandioux. 

Assesseurs  :  M.M.  Guyot-Dessaigne,  Dujardin-Beaumetz, 

Béràrd  (Alexandre). 


Membres 


MM. 
Aimond,  R.-S. 
Alasseur,  P.,  Ag. 
Astier,  R.-S. 
Aucouturier,  R.-S. 
Auge,  Vit.,  R.-S. 
Bachimont,  R.-S. 
Balandreau,  Ag. 
Baudon,  R.-S. 
Baulard,  R.-S. 
Bazille,  Vit.,  Col. 
Beauquier,  R.-S. 
Bérard  (Alexandre),  U., 
Berteaux,  R.-S.,  Col. 
Bizarelli. 
Bizot. 
Blanc  (Louis),  R.-S. 


A"'. 


MM. 

Bontemps. 

Bony-Cisternes.  R.-S. 

Bordier  (Emile),  U. 

Borie,  R.-S. 

Bourgeois-du-.lura,  R.-S.,  Ag. 

Routard. 

Bovier-Lapierre. 

Brisson  (Henri). 

Brunet  (Louis),  Col. 

(iarquel,  P.,  Ag. 

Cazals. 

Caze  (Edmond),  U.,  Ag.,  Col. 

Chabrié,  Ag. 

Chambige.  H  .-S. 

Chameriat,  R.-S. 

Chandioux,  R.-S. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


147 


Chapuis,  Ag. 

Chautemps,  U.,  Col. 

Chavet. 

Chenavaz,  R.-S.,  Ag. 

Chopiiiel. 

Clec'li  (Albert  Le;,  Ag. 

Codot,  U.,  Ag..  Col. 

Constant,  P.,  Ag.,  Vit. 

Cornudet  (Creuse).  R.-S. 

Couyba. 

David  (Alban),  U. 

Debussy.  A  g. 

Decker-Davi'd,  R.-S..  Ag.,  Vit. 

Delarue,  R.-S. 

Delbet,  Ag..  Col. 

Delestrac,  R.-S. 

Delmas,  R.-S. 

Denis   (Théodore),    P.,    Ant., 

Ag. 
Devins. 
Doumergue    (Gaston),    R.-S., 

Ag.,  Vit.,  Col. 
Dutour  (Eugène). 
Dujardin-Beaumelz,  A».,  Vit., 

Col. 
Dumas  (Julien), Ant.. Ag.,  Col. 
Dumont. 

Faure(Firniin;,  Ant.,  R.-S.,  Vit. 
Fernand  Brun,  U. 
Ferrette. 
Piquet. 

Fleurv-Ravarin,  P.,  Col. 
Gacon,  R.-S. 
Gallot  (Yonne),  R.-S. 
Gauvin. 
Gervais,  R.-S. 
Gerville-Réache.  Col. 
Giguet. 

Gouzy  (Paul),  R.-S..  Vit. 
Gras  (Antoine),  R.-S. 
Gueneau. 
Guieysse   (PâuP,    R.-S..    Air., 

Col. 
Guillemet,  U.,  A  g., 
Guyot-Dessaigne. 
Henrique-Duluc,  Col. 
Herbet,  U.,  Ag, 
Hubert  (Lucien). 
Hugon,  U. 
Isambard. 


Isnard,  R.-S. 

.lourdan  (Louis  .  R.-S. 

Klotz,  R.-S.,  Aï. 

Lachaud,  R.-S. 

La  Porte  (de),  Col. 

Lauraine,  Vit. 

Lesage,  R.-S. 

I.ockroy,  R.-S. 

Loup   Henri),  R.-S. 

.Martin  (Bienvcnu'i. 

Massé,  R.-S. 

-Matliey. 

>Liurice-Faure. 

Ma V mac.  P.,  U. 

Montant,  R.-S.,  Ag. 

-Moriiiaud,  Ant.,  R.-S.,  Xa.. 

-Morlot. 

Mou^oot,  U.,  Ag. 

Odilbn-Barrot.  P.,  U.,  Ag. 

Pams  Jules),  R.-S.,  Ag.',  Vit. 

Col.' 
Paul-Faure,  R.-S..  U.,  Vit. 
Pédebidou,  R.-S.,  Ag. 
Pescliaud. 
Poclion. 
Pourquery  de  Boisserin,   Vit. 

Col. 
Pourtevron,  P..  Ag. 
Rabier,"  R.-S. 
Hagot,  A  g..  Col. 
Rajon   Ciaudo). 
Rendu,  R.-S. 
Ricard  (Henri),  Ag. 
Ridouard,  Vit. 
Rivet   Gustave). 
Ruau.  H.-S. 
Rubillard. 
Saba,  R.-S. 
Sarrien. 

Stanislas-Feirand.  R.-S. 
Tipliaine. 
Tourgnol,  B.-S. 
Traniu,  R.-S. 
Trouillot,  U.,  Aa;. 
Vacher.  R.-S. 
Vazeille,  R.-S. 
Viger,  U.,  As.. 
Vi^né,  R.-S.";  Vit. 
Viilejean,  R.-S. 
Vival,  R.-S..  Col. 


UN 


iiNcvcLfU'Koii;  I'(H'i;lm('.i;  lu'  vinciikmk  sifici.i; 


Groupe    de    l'Union    progressiste 

(95   Membres) 

Présidnd  :  M.  Isainbert  (Gustavel, 

Vice-présidents  :  MM.  Guillemet,, Godet. 

Secrétaires  :  MM.  Lhopiteau,  Roch,  Gère  (Emile),  Philippe. 

Membres  : 


MM. 

Arène  (Emmanuel).  P  ,  Col. 

Armez,  P..  Ag.,  Col. 

Astima  (colonel),  P. 

Babaud-Lacroze. 

Bansard  des  Bois,  P.,  Ag..  Col. 

Bazillon,  P. 

Bérard  ( Alexandre \  G.,  As:. 

Berdoly,  P.,  Vit. 

Bersez,  P. 

Berthet,  P. 

Bompard  [Raoul). 

Bordier.  G. 

Borne,  G. 

Bo/érian,  P.,  A  g.,  Col. 

Breton  (Seine-Inférieure',  Ag. 

Brun  (Fernand),  G. 

Brune,  1*.,  Ag. 

Caillaux,  P..  As. 

Canet,  P. 

Castillard,  P..  Ag. 

Caze  (Edmond).  G.,  Ag.,  Col. 

Cère  (Emile). 

Chassenet,  P.,  Vit. 

Chautemps,  G.,  Col. 

Chenel,  P.,  Ag. 

Clament,  P.,  A  g..  Vil. 

Clédou,  P.,Ag."" 

Godet,  G.,  Ag\,  Col. 

Cosmao-Dumenez.  An. 

David  (Alban),  G. 

David  (Fernand),  P. 

Debève,  P. 

Delaune,  P. 

Denècheau,  Ag. 

Denis  (Gabriel).  Ag.,  Vit. 

Disleau,  P.,  Ag. 

Dunaime,  P. 

Eliez-Evrard,  Ag.,  Col. 

Etienne,  P.,  Ag.,  Vit..  Col. 

Euzière,  Ag.,  Col. 

Farjon  (Adrien).  P..  Ag. 


MM. 

François,  P.,  Ag.  . 

Galy-Gasparrou.  P. 

Garnier,  P.,  Col. 

Genêt. 

Guillemet.  G.,  Ag. 

Ilerbet.  G.,  Ag. 

Fleuzey,  P. 

Hugon,  G. 

Hugues  (François),  P.,  Ag. 

Isambert  (Gustave),  Ag. 

Jacob. 

Jaouen,  P. 

Jouart,  P.,  A  g. 

Joxé,  P. 

Kelsch,  P. 

LaBatut(de),  P.,  Ag..  Vit.,  Col. 

Lachièze,  P.,  Ag. 

Langlais.  P. 

Laroze.  P..  A^..  Vit 
I     Lebret,  P.,  Ag 
]     Lepez,  P.,  Ag. 
'     Leroy  (Modeste),  P.,  Ag. 

Le  Troadec,  P.,  Ag.,  Col. 

Leygue  (Honoré),  Vit. 

Lhopiteau,  Ag. 

Limouzain-Laplanchp.  P. 

Malaspina.  P. 

Maymac,  R.-S.,  P. 

Monfeuillard. 

Mougeot.  G.,  Ag. 

Muteau,  P.,  Col.' 

Noël,  P.,Ag.,Col. 

Odilon-Barrot,  G..  P.,  Ae. 

Paul-Faure,  R.-S.,  G..  Vil. 

Pavie,  P. 

Perrier  [Antoine^,  P. 

Pesfhaud,  G. 

Philippe,  P. 

Pommeray,  P. 
.    Quintaa,  P.,  A?.,  Vit. 
)    Rev  (Émile\  Ae. 


Hmi.RM'Hlt;  l'uLlTiniE  DU  DIX-NDUVItME  SIÈCLE 


i'J 


MM. 

lliou,  P.,  A-. 

Robert. 

Roch,  P. 

Roux  (Paul  ,  P..  Ag. 

Sarrazin,  P. 

Sicard,  P.,  Ag. 

Surchamp.  P..  Vil. 


MM. 

Surcouf,  P.,  Col. 

Thomson,  P.,  Ag..  Col. 

Thorel,  P. 

Trouillot  (GeorgesV  G.,  Ag. 

Viger,  G.,  As;. 

WeikMalloz,>. 


Groupe    des    Républicains    indépendants 

58   Membres) 

Le  Bureau  du  Groupe  n'est  pas  nommé. 

M.  de  Montfort.,  l'résidcnl,  comme  Vice-president  du  Groupe 

dans  l'ancienne  Chambre. 


Membres 


51  M. 

Adam  (Achille  ,  Ag. 

Alicot/P. 

Ar.thimc-Méiiard. 

Aymé    (baron    de    la  Chevre- 

lière),  P.,  Ag. 
Balsan,  Ag.,  Co\. 
Berry  (Georges  .  P. 
Bischohsheim.  P..  Col. 
Blanc  'Edmond;,  P..  .\ir. 
Bouctot,  P.,  Ag. 
Bougèrc  (Ferdinand),  Col. 
Bougère  (Laurent),  Ag.,  Vit. 
Brice  (Jules),  P.,  Ag. 
Castellane (comte  Boni  de), Col. 
Chambrun   (marquis   de).   P., 

Ag. 
Chevallier  (Emile),  P.,  Ag. 
Dansette.  P. 
Daudé.  P.,  Ant. 
Desjardins,  Xa. 
Dubochet,  P..' Vit. 
Dupuytrem.  Ag..  Vit.,  Col. 
Dussaussoy. 

Elva  (comte  d'),  As;.,  Co!. 
Fould  (Achille;,  P.;"  Vit. 
Gaillard,  P. 
Gay  (Victor),  P. 
Grandmaison    (de),    P..     A».. 

Vit..  Col. 
Guibert  (Denis),  P.  Col. 
Guyard,  P.,  .Vs;. 


MM. 


llarriague  Saint-Martin,  P.,  Ag 

Haussmann,  P. 

Jacquey   le  général, 

Jules  Jaluzoi,  P.,  Ag.,  Col 

l.aniel  (Henri),  P.  Ag. 

Laroche-Joubert,  Ag. 

Loyer,  P.,  Ag. 

Montfort  (vicomte  de),  Air. 

.Motte  iEus;ène),  P.,  As;. 

Oriol,  P. 

Pascal  (Léonce).  P.,  Ag. 

Passy  (Louis),  Ag. 

Paulinier,  P.,  Ag 

Piou  (Jacques),  Col. 

Plichon,  Ag. 

Prache,  P.' 

Reille  (baron  Xavier), 

Rogez.  P. 

Rose,  P.,  Ag. 

Retours  l baron  Raoul  des). 

Rouland,P.,  Ag. 

Rov  de  Loulay.  Air.,  Ml. 

Saiiit  (Charles),  P.i'Col. 

Saint -Quentin  (comte  de),   P. 

Ag.,  Col. 
Salignac-Fénelon,  P.,  Ag. 
Schneider  (Eugène). 
Solages  (marquis  de),  P. 
Suchetet,  Ag. 
Tailliandier,  As-. 
Viellard  (Armand  ,  P.,  Ag.,  Col 


Vit. 


150 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VLNGTIÈME  SIÈCLE 


Groupe   Socialiste 

(37  Membres) 

Pas  de  Président. 
Secrétaire  :  M.  Foiirnière.  —  Syndic-Trcaorier  :  M.  Renou. 


Membres 


M3I. 

AUard,  Vit. 

Bénézech. 

Bcrthelot. 

Boyer  (Anlidc),  Col. 

Breton  (Jules-Louis). 

Cadenat. 

Calvinhac. 

Carnaud. 

Cliauvière. 

CoUiard. 

Coûtant. 

Dcjeante. 

Devèze. 

Dufour  (Jacques). 

Ferrera,  Vit. 

Fournière. 

Grousset(Paschal). 

Groussier. 

Hugues  (Clovis). 


MiVI. 

Jourde,  Col. 

Krauss. 

Lassalle. 

Legitimus. 

Létang. 

Millerand. 

Palix. 

Pastre. 

Poulain  (Albert). 

Renou. 

Rouanet. 

Sauvanet. 

Sembat  (Marcel). 

Vaillant. 

Vaux  (Pierre). 

Viviani. 

Walter. 

Zévaès. 


Vice-président 


Groupe    antisémite 

(23  Membres) 

Président  :  M.  Drumont. 
•  Général  Jacquey,  —  Secrétaire 


M.  Morinaud. 


Membres 


MM. 

Aulan  (le  comte  d'),  Vit. 

Bernard  (Charles). 

Cassa gnac  (de). 

Cluseret,  Ag. 

Daudé,  P.,  Ind, 

Delpech-Canlaloup,  Ag. 

Denis  (Théodore),  P.,  G.,  Ag. 

Drumont. 

Dumas,  G.,  Ag.,  Col. 

Estourbeillon  "(marquis  de   1'), 

Ag. 
Faure  (Firmin),  G.,R,,  S.,  Vit. 


MM. 

Galot  (Loire-Inférieure),  A  g. 

Gay,  P.,  Ind. 

Gervaize,  A  g. 

Jacquey  (général). 

Largentaye  (de). 

Lasies,  Vit. 

Marchai. 

Maussabré  (de). 

3Iillevoye. 

Morinaud.  G.,  R.-S..  Ag. 

Pascal,  P.,  Ind.,  Ag. 

Pontbriand  (comte  de),  Ag. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE 


151 


Groupe   Agricole 

(223  Membres) 

Président:  M.  3Iëline. 

Vice-présidenls  :  MM.  Georges  Graux,  Edmond  Gaze. 

Secrétaires  :  MM.   Papelier,    Paulmier,  Decker-David,   Castelin, 

Pontbriand  (comte  de). 

Questeur  :  M.  Lechevallier. 


Membres 


MM. 

Adam  (Achille),  Ind. 

Alasseur,  P.,  G. 

Amodru,  P.,  Col. 

Armez,  P.,  U.,  Col. 

Arnous. 

Audiffred,  P.,  Col. 

Aymé  (baron  de  la  Chevrelière), 

P. 
Aynard,  P.,  Col. 
Balandreau,  G. 
Balsan,  Tnd.,  Col. 
Bansard  des  Bois,  P.,  U.,  Col. 
Barrois,  P. 
Beaurcgard,  P. 
Bérard,  U.,  G. 
Bersez,  P.,  U. 
Bertrand,  P. 
Blanc  ^ Edmond',  P. 
Boucher  (Henri  ,  P. 
Bouctot,  P. 
Boudenoot,  P.,  Col. 
Bougère  (Laurent),  Ind.,  Vit. 
Bourgeois-du-Jura,  G.,  R.,  S. 
Bourgeois  (Léon),  Vit. 
Bourgeois  (Paul). 
Bozérian,  P.,  Col. 
Breton,  U. 
Brice  (Jules),  P. 
Brice  (René),  P. 
Broglie  (prince  de). 
Brune, P.,  U. 
Caillaux,  P.,  U. 
Carquet,  P.,  G 
Castelin. 
Castillard,  P..  U. 
Cavaignac. 

Caze  (Edmond),  U.,  G.,  Col. 
Chabrié,  G. 
Chnmhnin  'nn,nrqiiisde\P  ,  IikL 


MM. 

Chapuis,  G. 

Charonnat,  R.,  S.  ' 

Charruver,  CoL 

Chenavaz,  G.,  R.,  S. 

Clienel,  P. 

Chevallier,  P. 

Christophlo,  P. 

Cibiel,  Vit. 

Clament,  P.,  U.,  Vit. 

Clec'h  (Albert  Le),  G. 

Clédou]  P.,  U. 

Cluseret,  Ant. 

Coache,  P. 

Cochery  (Georges),  P. 

Cochin  (Henri). 

Codet  (Jean),  U.,  G.,  Col. 

Constant,  G.,  P.,  Vit. 

Cornudet,  P. 

Cosmao-Dumenez,  U. 

Cruppi,  P.,  Col. 

Dauzon,  R  -S.,  Col. 

Debussy,  G. 

Decker-David,  G.,  R.-S.,  Vil. 

Defonlaine. 

Delbet,  G.,  Col. 

Delpech-Cantaloup,  Vit. 

Dénécheau, U. 

Denis  (Gabriel),  U.,  Vit. 

Denis  (Théodore),  P.,  G.,  Ant. 

Derrien. 

Desliayes,  P. 

Desjardins,  Ind. 

Disleau,  P. 

Doumergue,    G.,    R.-S.,   Vit., 

Coi. 
Prake  (Jacques),  P.,  Vit. 
Dubois  (Victor),  P. 
Dujardin-Beaumetz,G.,Vit.,CoL 
Dii'hiii,  P.,  Vit. 


15S 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIIU:;  lU'  VINGIIÊME  SlECLL 


MM. 

Dumas  [Julien,  G.,  Ant..  ('.<il. 
Dupuytrem,  Iiid.,Vit.,  Col. 
Eliez-Ëvrard,  U.,  Col. 
Elva  [comte  d';,Tirl.,  Col. 
Ermant.  P. 
Escanyé,  P.,  Vil. 
Estoufbeillon  (marquis  de  ï), 

Ant. 
Estournelles  (d'). 
Etienne,  P.,  U.,  Vit.,  Col. 
Euzières,  U.,  Col. 
Fanien,  P. 
Farjon,  P. 

Ferry  (Charles),  P.,  Col. 
Forest. 

Fouquet  Camille). 
Fournol,  P. 
François,  P.,  U. 
Gabiat   P.,  Col. 
Gaillard,  P.,  Ind. 
Galot,  Ant. 
G  al  pin. 
Gcllé,  P. 

Gérard  (baron'.  Col. 
Gervaize,  Ant. 
Gévelol,  P.,  <;ol. 
Gonidec  de  Traissaii    Le). 
Goujon  (Julien),  P. 
Grandmaison   (de  ,   P.,    Ind,, 

Col..  Vit. 
Graux  (Goori^os  ,  I*. 
Guérin  (lieut.-colonel).  P.,  Col. 
Guiey.sse,  G.,  R.-S.,  Col. 
Guillain,  P. 
Guillemet,  U.,  G. 
Guyard,  P.,  lud. 
Halgouet  (colonel  du). 
llarriaiJ:ue  Sl-Marlin,  P.,  Ind. 
Ilémon,  P.,  Col. 
Herbet,  U.,  G. 
Hérissé  (Le;,  Col. 
Hugues  (François),  P.,  U. 
Isarabert,  V. 
Jacquemin,  P. 
Jonnart,  P. 
Jouart,  P. 

Jules  Jaluzot,  P.,  Ind.,  Col. 
Kerjégu  (J.  de),  P.,  Col. 
Kéroliariz   marquis  de  . 
Klotz     L.  ,  G..  R.-S. 


MM. 

Kranlz.  P.,  Col. 

La  Batut  de,,  P.,  U.,  Col.,  Vit. 

La  Bourdoniiaye  (vicomte  de), 

Vit. 
Lachièze,  P. 

La  Ferronna\s(marquisde.,Col. 
Laniel,  P.,  Ind. 

Lannes  de  Montebello,  P.,  Vit. 
Laroche-Joubert,  Ind. 
Laroze,  P.,  U.,  Vit. 
Laurençon,  P. 
Lebaudv-  P- 
Lebret,'P. 
Lechevaliier,  P. 
Lemire  (abbé;. 
Le  Moigne,  P.,  Col. 
Lepez,  P.,  U. 
Leroy  Arthur),  P.,  Col. 
Leroy  (Modeste),  P.,  U. 
Le  Troadec,  P.,  U.,  Col. 
Lévis-Mirepoix. 
Lhopiteau,  U. 
Loriot,  P. 
Loyer,  P.,  Ind. 
Maèkau   baron  de). 
Mahv   de  .  P..  Col. 
Mando,  P. 
Marcel  Habert. 
Maruéjouls,  Vit.,  Col. 
Méline,  P. 
Mézières.  P. 
Mirman. 
Monsservin,  P. 
Moataigu  (comte  de\ 
Montalembert  comte  de'. 
Montant,  G..  R.-S. 
.Montfort  (vicomte  de  .  Ind. 
Morcrette-Ledieu,  P. 
Morillot,  P.,  Col. 
Morinaud,  G.,  Ant..  R.-S. 
Motte  (Eug.),  P.,  Ind. 
Mougeot,  U-,  G. 
Mougin,  P. 

Moustier  (marquis  de,  P.,  Col. 
Néron-Bancel,  P. 
Noël,  P.,  As.,  Col. 
Odilon-Barrôt,  P..  U. 
Ouvré.  P. 

Pams,  G..  R.-S.,  Vit.,  Col. 
Papelier,  P. 


BIOGP.APHIE  lOLlIiQLE  DL   l^lX-NLUMÈMi:  ^ID.LE 


M.M. 
Pascal.  1'.,  Ind. 
Fassy   Louis ),  Ind. 
l'auirnior.  i'.,  Ind. 
l'édebidou.  G.,  R.-S. 
Périer  'Antoine  ,  P.,  U. 
Périer  de  Lar.san    fcomto  du  , 

P.,  Col. 
Philippe,  P..  U. 
Plichon,  Ind . 
l'oincaré,  P. 
Pomereu    de  . 

Pontbriand  duBreil  c'  de  .  Anl. 
Prax-Paris. 
Quintaa,  P.,  U.,  Vit. 
Ragot,  G.,  Col. 
Ramelfde'. 
Rauline. 
Regnault,  P. 
Reille(ba'on  ,  Col. 
RenauIt-.Morlière,  P. 
Rey,  U. 
Ribot,  P.,  Col. 
Ricard   Henri),  G. 
Ricard  (Louis',  Col. 
Riotteau,  P.,  Col. 
Riou,  P..  U. 
Roche  (Jules),  P. 


MM.  • 

Rose,  P..  fiid. 

Houland.  P. 

Roux.  P. 

Rov  de  Loulav,  Ind.,  Vit. 

Rozet.  P.,  Cof. 

Saint-Martin  'de'. 

Saint-Ouentin    de  ,    P..    Ind 

Col. 
Salignac-Fénelon,  I*.,  Ind. 
Sauniande,  P. 
Sauzot  (Marc s  P.,  Cul 
Sicard.  P..  U. 
Suchetet,  Ind. 
Tailliandier.  Ind. 
Ternaux  Compans,  P. 
Thierry-Delanoue,  P. 
Thomson,  P.,  U.,  Col. 
Trannov,  P. 
Trouillôt,  U..  G. 
Vidal  de  Saint-Urbain,  P. 
Viellard   'Armand),    P.,    Ind. 

Col. 
Viger,  U.,  G. 
Viiliers. 
Weil-Mallez,  P. 
Witt  ^Conrad  de),  Col. 


Groupe   Colonial 

(117  Membres) 

Président  :  M.  Etienne. 

Vice-présidents  :  MM.  le  prince  d'Arenberg,  de  Lanessan,  Rozel. 

Secrétaires  :  MM.  Henrique-Duluc,  Ordinaire,  Thierry,  Dutailly. 


Membres  : 


MM. 

Agoult  (comte  d'),  P. 
Amodru,  P. 

Arenberg  (prince  d'),  P. 
Arène,  P. 

Armez,  P.,  U.,  Ag. 
Audiffred,  P.,  Ag.' 
Aynard,  P.,  Ag. 
Balsan,  Ind.,  Ag. 
Bansard  des  Bois,  P.,  U., 
Bartissol,  P.,  Vit. 
Bazille,  G.,  Vit. 


MM. 

Berger  (Georges).  P.,  Ait. 
Berteaux,  G.,  R.-S. 
Bischoffsheim,  P.,  Ind. 
Bou  lenoot.  P.,  Ag. 
Bougera  (Ferdinand),  Ind. 
Boyer  (Antide),  S. 
Bozérian,  P.,  A  g. 
Brunet,  G. 

Castellane  'comte  de),  Ind. 
Caze  fEdmond  ,U..  G.,  Ag. 
Charles  Bos,  R.-S. 


154 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


MM. 

Charruyer,  Ag. 

Chautemps,  U..  G. 

Godet,  G.,  U.,  Ag. 

Cruppi,  P. 

Dauzon,  R.,  S.,  A». 

Delbet,  G.,  Ag. 

Delcassé. 

Dorian,  P. 

Doumergue,   G.,    R.-S.,    Ag , 

Vit. 
Dujardin-Beaumelz,G.,  Ag.,Vit. 
Dumas,  G.,  Ant.,Ag. 
Dupuytrem,  Ind.,  Àg.,  Vit. 
Duquesnay,  P. 
Dutailly. 

Eliez-Evrard,  U.,  Ag. 
Elva  (comte  d'),  Ind.,  Ag. 
Estournelles  (d'). 
Etienne,  P.,  U.,  Ag.,  Vit. 
Euzière,  U.,  A  g. 
Ferry  (Charles),  P.,  Ag. 
Fleury-Ravarin,  P.,  G. 
Gabiat,  P. 
Garnier,  P.,  U. 
Gauthier  (de  Clagny). 
Gérard  (baron),  Ag. 
Gerville-Réache,  G. 
Gévelot,  P.,  Ag. 
Giacobbi,  P. 
Gillot. 

Goujon  (Théopliile),  P.,  Vit. 
Grandmaison    (de),    P.,    Ind., 

Ag.,  Vit. 
Guérin  (lieut.-colonel),  P.,  Ag. 
Guibert  (Denis),  P.,  Ind. 
Guieysse,  G.,  R.-S.,  Ag. 
Hémon,  P.,  Ag. 
Henrique-Duluc. 
Hérissé  (Le),  Ag. 
Holtz. 
Hunibert. 
Jourde.  S. 

Jules  Jaluzot,  P.,  Ind.,  Ag. 
Kerjégu  (de).  P.,  Ag. 
Krantz,  P.,  Ae:. 
La  Batut  (de),>.,U.,  Ag.,  Vit. 
La  Ferronnays  (marquis  de),  Ag. 


MM. 

Lanessan  (de). 

La  Porte  (de),  G. 

Lasserre,  P.,  Ag. 

Laurençon,  P.,  Ag. 

Le  Myre  de  Vilers,  P. 

Le  Moigne,  P.,  Ag. 

Leroy  (Arthur),  P.,  Ag. 

Le  Troadec,  P.,  U.,  Àg« 

Leygues  (Georges),  P. 

Mahy(de),  P.,^Ag. 

Maruéjouls,  Vit.,  Ag. 

Menier  f Gaston),  P. 

Merlou,  R.,  S.  ' 

Morillot,  P.,  Ag. 

Moustier  (marquis  de),  P.,  Ag. 

Mun  (comte  de). 

Muteau,  P.,  U. 

Muzet,  P. 

Noël,  P.,  U.,  Ag. 

Ordinaire,  P. 

Pams,  G.,  R.-S.,  Ag.,  Vit. 

Perier  de  Larsan  (comte  du), 

P.,  Ag.,  Vit. 
Piou  (Jacques),  Ind. 
Pourquery  de  Boisserin,  Vit. 
Pozzo  di  Borgo  (comte  de),  P. 
Ragot,  G.,  Ag. 
Raiherti,  P. 
Reille  (baron),  Ag. 
Ribot,  P.,  Ag. 
Ricard  (Louis),  Ag. 
Riotteau,  P.,  Ag. 
Rouvier,  P. 
Rozet,  P.,  Ag. 
Saint-Charles,  P.,  Ind. 
Sainl-Quentin  (comte  de),  P. 

Ind.,  Ag. 
Sauzet,  P.,  Ag. 
Sibille,  P. 
Surcouf,  P.,  U. 
Thierry,  P. 
Thomson,  P.,  U.,  Ag. 
Ursleur,  P. 

Vicllard,  P.,  Ind.,  Ag. 
Vival. 
Witt  (Conrad  de),  A  g. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE  155 


Groupe    Viticole 

(63  Membres) 

Président  :  Comte  du  Périer  de  Larsan. 

Vice-présidenls   :  MM.  de  La  Batut,  Rolland. 

Secrétaires    :   MM.  Auge,  N...,  Leygue  (Honoré). 

Trésorier-questeur  :  M.  Million. 


Membres 


MM. 

Allard,  S. 

Andrieu. 

Auge,  G.,  R.-S. 

Aulan  (comte  d'),  Ant. 

Bartissol,  P.,  Col. 

Bazille,G.,  Col. 

Berdoly,  P.,  U. 

Berger  (Georges),  P.,  Col. 

Bernard  (A.),  R.-S. 

Bougère  (Laurent),  Ind.,  Ag. 

Bourgeois  (Léon),  Ag. 

Bourrât. 

Cassou,  P. 

Cazauvieilh,  P. 

Chastenet,  P.,  U. 

Gibiel,  Ag. 

Clament.  P.,  U.,  Ag. 

Constant,  P.,  G.,  Ag. 

Decker-David,  G.,  R.-S  ,  Ag. 

Decrais,  P. 

Delftech-Cantaloup,  Ag. 

Denis-Gabriel,  U.,  Ag. 

Doumergue, G., R.,  S  ^  Ag. , Coi. 

Drake,  P.,  Ag. 

Dubochet,  P.,  Ind. 

Dujardin-Beauraetz,  G.,  Ag. , 

Col. 
Dulan,  P  .  Ag. 
Dupuytrem,  Ind.,  Ag.,  Col. 
Escanyé,  P.,  Ag. 
Etienne,  P.,  U.,  Ag.,  Col. 
Faure  (Firrain),  G.,  R.-S.,  Ant. 
Ferrero,  S. 


MM. 

Fould,  P.,  Ind. 

Gautret,  P. 

Goujon  ITh.],  P.,  Col. 

Gouzy,  G.,  R.-S. 

Grandmaison   (de),  P.,    Ind., 

Ag.,  Col. 
Jumel,  P. 

La  Batut  (de).  P.,  U.,  Ag.,Col. 
La  Bourdonnaye  (de),  Ag. 
Laflérre,  R.-S. 

Lannes  de  Montebello,  P.,  Ag. 
Laroze,  P.,  U.,  Ag. 
Lasies,  Ant. 
Lasserre,  P.,  Col. 
Lauraine,  G. 
Léglise,  P. 

Leygue  (Honoré),  U.,  R.-S. 
Maruéjouls,  Ag.,  Col. 
Million,  P. 

Pams,G.,  R.-S.,  Ag.,  Col. 
Paul-Faure.  U.,  G.,  R.-S. 
Périer  de  Larsan  (comte  du), 

P.,  Ag.,  Col. 
Pourquery  de  Boisserin,  Col. 
Quintaa,  P.,  U.,  Ag. 
Razimbault,  R.-S. 
Reille  (baron  Xavier),  P.,  Ind, 
Ridouard,  G. 
Rieunier  (amiral),  P. 
Rolland,  M. -S. 
Roy  de  Loulay,  Ind.,  Ag. 
Surchamp,  P.,  U. 
Vigne,  G.,  R.-S. 


COMMISSION    DU    BUDGET 

DE    1900. 


Commission  des  Finances  (Sénat). 

—  des  Chemins  de  fer  (sénat). 

—  de  l'Armée  (Chambre  des  Députés^ 

—  de  la  Marine  — 

—  des  Colonies  — 

—  de  l'Impôt  sur  le  revenu  iChambre  des  Députés). 

—  de  l'Enseignement  — 

—  du  Commerce  et  de  l'Industrie.     — 

—  de  législation  fiscale  — 

—  de  législation  criminelle  — 

—  des  économies  administratives    — 

—  du  monopole  delà  rectifioation  des  alcools 

—  de  la  Presse   à   l'Exposition    universelle 

de  1900. 


Commission  du  Budget  de  1900. 

Président M.  Mesureui-, 

Rapporteur  (jénérul M.  Boudeiiool. 

Vice-prhidenis MM-  Salis,  (]<•  La  Pcule, Le  Myru 

de  Vilers,  Georges  Bergoi-. 
Secrclaires MM.   Pierre    Baudin,    Dmiiunl, 

Le  Moi;: ne,  Thierry. 


liIO(;RArilIK  POLITIQL'i:  DU  DIX-NKKVII'IMF.  SlflCLi:      i; 


Rapporteurs  particuliers  des  Budgets. 


Finatices  :  M.  Merlou. 
Monnaies  et  médailles  .  M.  Che- 
vallier. 
Justice  :  M.  Pouiquery  de  Bois- 

seriu. 
Cultes  :  M.  Tourgnol. 
Imprimerie  nationale  :   M.  Du- 

mont. 
Légion  d'honneur  :  M.  Le  Myie 

de  Vilers. 
Affaires  étrangères  :  M.  Georges 

Berger. 
Intérieur  :  M.  Bérard. 
Administration    pénitentiaire  : 

M.  Goujat. 
Guerre  :  M.  Camille  Pelletan. 
Marine  :  31.  de  La  Porte. 
Invalides  de  la  Marine  :  M.  Du- 

mont. 


Instruction  p>iblique  :  3L  Mau- 
rico-Faure. 

Beaux-Arts  :  M.  Dujardin-Beau- 
metz. 

Commerce  :  M.  Thierry. 

Postes  et  télégraphes  :  M.  Ber- 
.  teaux. 

École  centrale  des  arts  et  manu- 
factures :  M.  Dubief. 

Caisses  d'épargne  :  M.  Berteaux. 

Colonies  :  M.  Doumergue. 

Chemins  de  fer  de  la  Réunion 
et  du  Soudan  :  M.  Le  Hérissé. 

Protectorats  :  M.  Berthelot. 

Agriculture  :  .AL  Henri  Ricard. 

Travaux  publics  :  M.  Dulau. 

Chemins  de  fer  de  l'État  : 
M.  Bourrât. 

Conventions  :  M.  Sibille. 

Algérie  :  M.  Le  Moigne. 


SEIT^^T 


La  Commission  des  Finances. 


Président M.  Barbey. 

Vice-présidents MM.  Boulanger,     Franck  Chaii- 

veau. 
Secrétaires MJL  Prevet,    Gautier,    Batier, 

Labrousse. 
Rapporteur  général M.  Prevet. 


Finances  :  M.  Boulanger. 
Monnaies  :  M.  Decauville. 
Légion    d'honneur  et    Cultes  : 

M.  Dufoussat. 
Beaux-Arts  :  M.  Thcvenet. 
Agriculture  :  M.  Jean  Dupuy. 
Marine  :  M.  Cabart-Danncville. 
Colonies  :  M.  Franck  Chauveau. 
Affaires  étrangères  :  M.  Edouard 

Millaud. 
Justice  :  M.  Chovet. 
Commerce  :  M.  Siegfried. 


Postes  :  M.  Ratier. 

Intérieur  :  M.  Labrousse. 

Travaux  publics  :  M.  Gautier. 

Conventions  :  M.  Baynal. 

Algérie  :  M.  Godin. 

Instruction  publique  :  M.  De- 
noix. 

Imprimerie  nationale  :  M.  Fou- 
geii'ol. 

Administration  pénitentiaire  : 
M.  Pauliat. 

Guerre  :  M.  Marquis. 


Membres  :  MM.  Edouard  Millaud,  Denoix,  Cliovet,  Charles  Prevet, 
Raynal,  Antonin  Dubosf,  Boulanger,  Franck  Chauveau,  Poirrier, 
Barbey,  Cochery,  Gautier,  Magnin,  Siegfried.  Ratier,  Thézard, 
Monis,  Thévenet,  Pauliat,  Labrousse,  Jean  Dupuy,  Guyot  (du 
Rhône),  Godin,  Decauville,  Marquis,  Dufoussat.  Cabart-Danneville. 


VoS      ENCYCLOPÉDIE  l'Ol'ULAlUE  DU  VINGTIÈME  SIECLE 

La  Commission  des  Cliemins  de  fer. 

Président M.  Adolphe  Cochery. 

Vice-président M.  Emile  Labiche. 

Secrétaires MM.  Charles Prcvet  et Monestier. 


CHAI^SRE    IDES      DEPXJTES 


La  Commission  de  l'Armée. 

Président M.  Magnin. 

Vice-présidents •    MM.     Bertholot ,  "    1  o     général 

Grévy. 

Secrétaires MM.  Carreau   et   Bonncfoy  -  Si- 

bour. 

l""Bureau  :  MM.  Chapuis,  Gcrvais,  Sauze*. 

2"  Biu'eau  :  MM.  Fleury-Ravarin,  Henry  Boucher,  Ruau. 

3^  Bureau  :  MM.  Chautemps,  Le  Hérissé,  Gouzy. 

4"  Bui-eau  :  M^I.  Magne,  Deniarçay,  de  Mun. 

5^  Bui^eau  :  MM.  Guyot-Dessaigne,  Pierre  Richard,  baron  Reille. 

C^  Bureau  :  MAL  Mézières,  colonel  Guérin,  de  IMontebello. 

7"  Bureau  :  MM.  le  comte  d'Alsace,  prince  d'Arenberg,  Millerand. 

8'  Bureau  :  MM.  Gousset.  Ternaux-Compans,  de  l'Estourbeillon. 

9''  Bureau  :  MM.  Forest,  Gallot,  Gervaize. 
10°  Bureau  :  MM.  Alicot,  Boudenoot,  Jourdc. 
11'=  Bureau  :  MM.  Raiberti,  Perrier  (Savoie),  Herbet. 

La  Commission  comprend  13  républicains  progressistes,  13  radi- 
caux, 2  socialistes  et  5  membres  de  la  droite. 

Sur  les  33  commissaires,  10  ont  appartenu  à  l'armée  comme 
officiers  :  MM.  Gervais,  Le  Hérissé,  Gouzy,  Magne,  de  Mun,  baron 
Reille,  colonel  Guérin.  comte  d'Alsace,  prince  d'Ai'enberg  et  Forest. 

La  Commission  de  la  Marine. 

Président M.  Barbey. 

Vice-présidents MM.  de  Kerdrel  ec  Allègre. 

Secrétaires MM.   Gauthier  et    Cabart-Dan- 

nevillc. 

1°'' Bureau  :  MM.  de  Korjégu,  Armez,  Berteaux. 

2"  Bureau  :  MM.  Vazeilles,  Paulin-Méry,  Dussaussoy. 

3"  Bureau  :  MM.  de  La  Porte,  Lefifet,  Goujon  (Girnndt^), 

i^  Bureau  :  MM.  Isnard,  d'Agoult,  Panis. 

5®  Bureau  :  MM.  Charruyer,  Arène,  Cère. 

G*  Bureau  :  MM.  de  Mahy,  Surcouf,  Brindeau. 

7"  Bureau  :  MM.  FirminFaure,  Muteau,  Saumande. 

8*  Bureau  :  MM.  Raymond  Leygue,  Dupuytrem,  Le  Moigne. 

9<=  Bureau  :  MM.  Riôtteau,  Gerville-Réache.  Noël. 
10''  Bureau  :  MM.  l'amiral  Rieunier,  Piou,  Alphonse  Humbert. 
11"=  Bureau  :  MM.  Honoré  Lej'guc,  Guieysse,  Escanyé. 

La  Commission  comprend  trois  anciens  officiers  Je  marino, 
MM.  d'Agoult,  Leffet  et  l'amiral  Rieunier. 

On  y  remarque  les  représentants  dos  ports  de  Brest,  Saint- 
Brieuc,  Calais,  Bordeaux,  Port-Vendres,  la  Rochelle,  Saint-Malo, 
le  Havre,  Oran,  Cherbourg,  Granville  et  Lorient. 

La  Commission  comprend  1.3  républicains  progressistes,  13  radi- 
caux, 2  nationalistes  et  3  ralliés. 


BIOdHAI'HlE  rULlTIQUi:  Ui:   DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE      ]5it 


La  Commission  des  Colonies. 

l'ièsidenl M.  Etienne. 

Vice-présidents MM.  Le    Myre    de    Vilcr?.    d« 

Lanessan,  Brunet. 

Secrétaires JIM.  Caillaux,  Hubert,  Ordi- 
naire. Argeiiès. 

1*'" Bureau  :  MM.  Caillaux,  Girou,  Delaune. 

ti'-  Bureau  :  MM.  Brunet,  Ordinaire.  Rozet. 

'.V  Bureau  :  MM.  Duquesnay,  Gillot,  Chastenef. 

V  Bureau  :  MM.  d'Estournelles.  de  La  Batut.  de  Lanes^an. 

O""  Bureau  :  MM.  Henrj  .Alaret,  Laroze,  Gautret. 

6*=  Bureau  :  MM.  Paul  Beauregard.  de  Moustier.  Riou. 

7"  Bureau  :  JIM.  Leroy,  Guéneau,  GatTier. 

8'=  Bureau  :  MM.  Etienne,  Paul-Faure,  Isambert. 

9'  Bureau  :  MM.  Argeliès,  Delarue,  Dutailly. 

W  Bureau  :  5LM.  LeMyre  de  Vilers,  Pueoh,"  Hubert. 

11'=  Bureau  :  MM.  Charles  Bos.  Audittix-d,  Douniergue. 

La  Commission  compiend  17  républicains  progressistes,  13  radi- 
caux et  3  nationalistes. 

Trois  des  députés  des  colonies  en  font  partie. 

La  Commission  de  l'Impôt  sur  le  revenu. 

Président M .  Bouvier. 

Vice-présidents MM.  Dulau,  Trouillot,  Merlou. 

Secrétaires iMM.  Plichon,  Viviani,  Caillaux, 

Sembat. 

!'■'■  Bureau  :  MM.  Dulau.  Dansette,  Chastenet. 

2^  Bureau  :  MM.  Trouillot,  Aimond,  Charles  Gras. 

3*  Bureau  :  MM.  Cassou.  Bouctot,  Constant. 

4"  Bureau  :  MM.  Muzet,  Guillemet,  Bazille. 

b^  Bureau  :  MM.  Rose,  Denys  Cochin,  Menier. 

6"  Bureau  :  MM.  Plichon,  de  La  Batut,  Claudinon. 

7«  Bureau  :  MM.  Pajot,  Merlou,  Magniaudé. 

8®  Bureau  :  MM.  Caillaux,  François  Hugues,  Chenavaz. 

9*=  Bureau  :  JIM.  Rey,  Sembat,  Henry  Maret. 
10"  Bureau  :  MM.  Vivian!,  Bouvier,  Mesureur. 
■\l^  Bureau  :  MM.  Cruppi,  Alasseur,  Massabuau. 

La  Commission  comprend  12  radicaux.  3  socialistes,  14  modérés, 
2  ralliés,  1  membre  de  la  droite  et  1  antisémite. 


La  Commission  de  l'Enseignement. 

PrésUlent. M.  Ribot. 

Vice-présidents : MM.  Gustave  Isambert,  Aynard. 

Secrétaires MM.  Couyba,  Massé. 

Membres  .'MM.  l'abbé Lemire,  Porteu,  Pochon,  Villejean,  Chassaing, 
Gervais.  Aynard,  Perreau,  Prache,  Couyba,  Henri  Blanc,  Déribéré- 
Desgardes,  Deshayes,  comte  de  Mun,  Ferdinand  Bougère.  Gallot, 
Bussière,  Ville,  Delarue,  Baudon,  Dubois,  Piou,  Sauzet,  Fernand 
Brun,  Massé,  îsambert,  Beauregard,  Levraud,  Raiberti,  Guéneau, 
Ribot,  Ei-mant,  de  Lanessan. 


IGO      KNCYCLOPKDIK  l'Ol'Il.AIHF.  IH;  \  IN<i  I  li:Ml.  sitcl.i; 


La  Commission  du  commerce  et  de  l'iudustrie. 

MM.  Astier,  Genêt,  Cazc,  Bontemps,  Levcl,  Basiy,  Mirraan,  Saint, 
Laroche-Joubert,  Coache,  Léglise.  Binder.  des  Uotours,  Fouquet, 
Mando,  de  Lespinay.  Philippe.  C»denat,  Bersez.  Horent,  Muzet. 
Kelsch.  Pascal,  Rispal,  lioch,  Papelier,  Farjon,  Rieunicr,  Bourrât, 
Adam,  Colle  et  Berr}'. 

La  Commission  de  lé(|islation  fiscale. 

MM.  Arthur  Legrand.  Brune.  Bansard  des  Boi.s,  Juniel,  Perrin, 
Klûtz.  Mcrlon.  Caillaux.  Le  Clec"h,  Cornudet  (Seine-et-Oise), 
Lauraine.  Coache.  (ianet.  Flourj-Ravarin.  Dumont,  GafRer. 
Ch.Tinbigo,  Christophlc,  Passy,  Lasserre.  Benou,  Gellé,  Godet. 
Emile  Rey,  de  La  Batut.  Mathoy.  Pavio,  d'Elva,  Cornet.  Berthoi, 
Ridouard.  Gazanvielh  et  Morinaud. 

La  Commission  d«>  lé<ji.s]a(ion   criminelle. 

MM.  Bovipr-Lapierre.  Andrieu,  Esoanyc,  Dislcau.  Isuard,  Gouid. 
Ûulau,  Gervaize,  Devins.  Cassoii.  Desjardins.  Sicard,  Castillard. 
Binder,  Gaffier,  Rouland,  Delestrac.  Bertrand,  de  Broglie,  Forni. 
Meyer,  Rabier,  Lagassc,  Delpeih-Cantaloup,  Palix,  Gruppi. 
Bompard.  Périllier,  Antoine  Gras.  Monssorvin.  Julien  Dumas. 
Chiche  et  Morinand. 

La  Commission  des  économies  administratives. 

MM.  Dubuisson,  Andrieu,  Galy-Gasparou,  Couyba,  Sembat. 
Surchamp,  Pommeray,  Gouzy,  Sommeillier,  Labussière, 
Giacobbi.  Dutreix.  Derrien.  Guillemin,  Beauquier,  Desfarges. 
Magne,  Bersez.  Denis,  Guibert.  Constant,  E.  Dufour,  Pascal, 
Gervais  (Seine),  Groussier,  Aucoulurier,  Lechevallier,  Denis 
(Landes),  du  Halgouët,  de  l'Estourbeillon,  Pédebidou,  Gazais, 
Berihet  et  Jacquet. 

La  Commission  du  monopole  de  la  rectification 
des  alcools. 

MM.  Girou,  Colliard,  Simyan.  Ragot,  Guillemet.  Magne.  Denis 
Guibert,  Delon-Soulseiran.'  Noël,  Clament,  Gazais. 


LISTE 

DES  PERSONNAGES  QUI,  BIEN  QUE  MORTS  APRES  180O,  CNT  REMPLI 
LEUR  CARRIÈRE  POLITIQUE  PENDANT  LE  XVIII^  SIECLE 


Voir,  pour  les  notices  qui  les  concernent,  les  volumes  Biographie  politique 
depuis  3/5  jusqu'au  XIX"  siècle. 


AIUMS  iS.inuiel),  homme  polilique 
;\nicricaiii  (  1722-lblt3'. 

.\MAR  (J. -P.),  conventionnel  (1750- 
iKK;). 

VUKM  (Joseph),  homme  politic|ue 
lV;in<;;Ms  (IT'.Ki-i.soi) 

i{iLL\i;i»-VAiiiiXl>ES  (Jcan-Mco- 
las),  convenlionnci  (I70U-1819). 

ROISUKLIIN  DK(;iCÉ{.lean-(le-I)ieu- 
Baymond  de),  prélat  rranc;ais  (1732- 
IHO'i). 

BRETEl'ILfLonis-Auf^uste  Lk  To\- 
NELiKR,  baron  de),  homme  d'Etat 
français  (i7:{:MS()7). 

CAD  01  UAL  ((Jeor{,'es),  chef  de 
chouans  (1771-lHO'i). 

CVILLAKD  (Antoine-Bernard),  di- 
plomate français  (  IT:57-iS07). 

CALOMMK  (Charles-Alexandre  de), 
homme  d'Etat  français  (  17:i'i-I.S02). 

CIMBOA  (Joseph),  conventionnel 
(17.". '1-1820). 

CAMPOMAIVÈS  (don  Pedro  Rodm- 
GL'Ez,  comte  de),  homme  d'Etal  es- 
pagnol (1723-1802). 

<;ami;s  (.\rmand-Gaston),  conven- 
tionnel (17'iO-180'.). 

CARLETTI  (François-Xavier, comte 
de),  homme  d'Êlat  italien  (mort  en 
I80:}). 

CARNOT  (Lazare-Nicolas-Margue- 
rite), homme  d'Etal  et  général  Iran- 
çais  (1754-1823). 

CASTRlES  (Charles- Eugène- Ga- 
briel ni.:  L\  Croix,  marcjuis  de),  gé- 
néral français  (1727-1801). 

BIOGHAPHIE  politique  du  .MX"  s. 


<;azalÈ.S  (Jean-Antoine-Marie  de), 
constituant  français  (1758-1805). 

CilAMiMOX  nv.  cicÉ  (Jérôme-Ma- 
rie), prelal  français  (17:J5-1810). 

(:IIRISTIA.\   vil,  roi  de  Danemark 

(17<KJ-I808), 

C  R  É  TET  (  Emmanuel,  comte) , 
homme  diktat  français  (I7i7-l800). 

l>Ai:KI(i>Y  (Jean-Louis-Marie  \'il- 
I. \in),  révolutionnaire  français  (mort 
après  1801). 

DJEZZAR  (Ahmed),  homme  d'Etal 
turc  (172()-l80'i). 

niRUl.s  DE  C'RA\(:É  (Edmond- 
Louis-Alexis),   conventionnel   (17'i7- 

181'.). 

niPllS  (Charles-François),  philo- 
sophe français  (I7'i2-I80<»). 

DlRAM>  UE  MAILLAIVE  ( Pierre- 
Toussainl).  conventionnel (172V>-1810). 

EDGEAVORTIl  DE  EIRMOIVT  (Henri 
EssEX),  religieux  irlandais  (1745- 
1807). 

EO!V  DE  BEALMO:\T  (Charles-Gc- 
neviève-Louise -Auguste- André -Ti- 
mothée  d'),  aventurier  français  (1728- 
1810), 

FLORIDA-BLAIVCA  (  François -An- 
toine MoMNo,  comte  de),  ministre 
espagnol  (1729-1808). 

FOX.  (Charles-Jacfjues),  homme 
d'Etat  anglais  (17'i9-1806). 

GALlTZilv  (Dmilri  III),  diplomate 
russe  (17G5-I803). 

GERLE  (Dom  Christophe),  conven- 
tionnel (17 '1O-I8OG). 

-  II.  11 


16-2 


ENCYCLOPÉDIE  l'OPULAIUE  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


GRIMM  (F)'édéric-Melchior,  baron 
de),  diplomate  et  critique  (1723-1807). 

GLYTON  DE  MORVEAU  (Louis-Bei- 
nard),  chimiste  français  (1737-1816). 

HAMILTOIV  (Alexandre),  homme 
d'l':tat  américain  (1757-1840). 

HASïlNGS  (Warren),  administra- 
teur anglais  (1733-1818). 

HOMPESCH  (Ferdinand  de),  der- 
nier grand-maître  de  l'orde  de  Malte 
(1744-1803). 

ISiVARD  (Maximin),  conventionnel 
(1755-1830). 

JE  AIV-FRAWÇOIS,  généralissime  des 
noirs  de  Saint-Domingue  (1751-1809). 

JUlGl\É(Antoine-Eléonore-Léon  Le- 
CLKRC  de),  prélat  français  (1723-181 1). 

KOSCIUSZKO  (Thaddée),  général 
liolonais  (1746-1817). 

LACLOS  (Pierre-Anibroise-François 
Chouehlos  de),  général  français 
(1741-1803). 

LAKAIVAL  (Joseph),  conventionnel 
et  savant  français  (■1762-18'i5). 

LARÉVEILLÉRE-LEPEALX  (Louis- 
Marie),  conventionnel  français  (1753- 
1824>. 

LATLDE  (Henri  Masers  de)  (1725- 
^805). 

LECOllXTRE  (Laurent), convention- 
nel (1750-1805). 

LEPELETIER  DE  SAIAT-FARGEAU 
(Félix),  frère  du  conventionnel  assas- 
siné en   1793  (1767-1837). 

LIIVDET  (Robert-Thomas),  conven- 
tionnel (1743-1823),       . 

LiîVDET  (Jean  -  Baptiste  -  Robert), 
conventionnel  (1755-1825). 

HVERPOOL  (Charles  .Iknkinson, 
baron  H.\\vKESBURv,comtede),homme 
d'Etal  anglais  (1727-1808). 

IMECKER  (Jacques),  homme  d'Elal 
français  (1732-1804). 

PAIIVE  ou  PAYNE  (Thomas),  con- 
ventionnel, d'origine  anglaise  (1737- 
1809). 

PAOLI  (Hyacinthe),  patriote  corse 
(1734-1807). 

PALL  1"  PÉTROVITCH,  empereur 
de  Russie  (175'i-1801). 


PtYSÉGLR  (  Antoine  -  Hyacinthe  - 
Anne  de  Cmastenet,  comte  de),  ma- 
rin français  (1752-1807). 

RELBELL  OU  REWBELL  (Jean-Bap- 
tiste),  conventionnel   (1746-1810). 

ROHAîV  (Louis-René-Edouard,  car- 
dinal de),  prélat  et  diplomate  fran- 
çais (173'i-1803). 

ROSSIGIVOL  (Jean-Antoine),  général 
français  (17.59-1802). 

SAiXTERRE  (Claude),  général  fran- 
çais (1752-1809). 

SARTlîVE  (Antoine-Raymond-Jean- 
Gualbert-Gabriel  de),  lieutenant  gé- 
néral de  police  (17i>9-1801). 

SÉLIM  III,  sultan  ottoman  (1789- 
1808). 

SHELBlRiVE  (William  Petty,  mar- 
quis de  L\NSDOwNE,comtede),homme 
d'Etal  anglais  (1737-1805). 

SIIER1DA1V  (Richard  Brinslev), 
homme  politique  cl  auteur  drama- 
ticiue  anglais  (1751-1816). 

.SIEVERS  (Jacques-Jean,  comte), 
homme  d'Etat  russe  (1731-1808). 

S 0 !V  T II  O l\  A X  (  Léger-  Félicité ), 
homme  politique  français  (1763-1811). 

STAËL  (Anne- Louise -Germaine 
INecker,  baronne  de)  (176(;-1817). 

TALLIEIV  (Jean-Lambert),  conven- 
lionnel  (  17(57-1820). 

TARGET  (Gui-Jean-Bapliste),  avo- 
cat et  homme  politique  français 
(1733-1807). 

THÉROIGAE  DE  MÉRICOIJRT  (Anne- 
Joseph)  (1762-1817). 

TOPlNO-LEBRlJW  (François- Jean- 
Bapliste),  peintre  et  rcvolulionnaire 
français  (1769-1802). 

TOUSSAINT -LOUVERTIRE  (Fran- 
çois-Dominique), gouverneur  de 
Saint-Domingue  (1743-1803). 

VADIER  (Marc-Guillaume-Alexis), 
con  ven  l  ionne  1  (1 736- 1 828). 

VALDREUIL  (Claude  Favre  de), 
marin  et  homme  politique  français 
(1723-1802). 

zorBOV  (Platon),  favori  de  Cathe- 
rine II  (1767-1822). 


SUPPLÉMENT 


(OCTOBRE    18  9  9) 


Ces  quelques  pages  sont  destinées  à  mettre  nos  lecteurs  au  courant 
des  événements  se  rattachant  aux  personnages  politiques  jusqu'à  la 
fin  du  XIX^  siècle. 

A  côté  de  quelques  notices  nouvelles^  consacrées  à  des  hommes  ayant 
joué  un  rôle  dans  ces  derniers  temps,  nous  donnons  des  détails  complé- 
mentaires sur  les  personnages  politiques  auxquels  nous  avons  déjà 
consacré  un  article.  Pour  ceux-ci,  le  nom  est  précédé  d'un  astérique. 

Enf^n  nous  avons  inséré  quelques  notices  dont  Vabsence  était  due  à 
de  simples  erreurs  matérielles. 

(Bon  à  tirer  de  ce  supplément  :  octobre  1899.) 


A. 


AKNENKOV  (Michel- Nikolaiévilch) 
(|y38-18y9),  général  et  ingénieur  russe. 
Capitaine  d'état-major,  il  servit  contre 
l'insurrection  polonaise,  suivit  l'armée 
allemande  comme  attaché  militaire 
dans  la  guerre  de  1870,  prit  part,  sous 
les  ordres  de  Skobelev,  à  la  campagne 
de  Merv,  puis  se  consacra  à  la  con- 
struction des  lignes  de  chemins  de 
l'er  stratégiques,  notamment  aux  li- 
gnes de  pénétration  dans  le  Turkes- 
tan  (chemin  de  fer  transcaspien,  188.")- 
1889).  C'est  lui  (|ui  conçut  le  projft 
de  la  voie  l'errée  transsibérienne  (plus 
de  7,000  kilomètres),  de  Moscou  à  la 
Irontière  chinoise. 


*  APPOKYI  (Georges,  comte),  an- 
cien chancelier  de  Hongrie.  —  Mort 
en  1899. 

ÂRCHII^ARD  (Louis)  (1850),  ol'ticier 
français.  Attaché  au  ministère  de  la 
marine,  il  fut  envoyé  au  Soudan 
(1888),  acheva  le  chemin  de  fer  de 
Damiou  à  Bafoulabé,  prit  Ségou- 
Sikoro,  capitale  du  souverain  Ahma- 
dou  (1H90)  et  réduisit  peu  après  celui- 
ci  à  l'impuissance.  Il  jiourchassa 
ensuite  notre  vieil  ennemi  Samor-y, 
élal)lit  noire  influence  dans  le  Mas- 
sina.  et  fui  rappelé  lorsde  la  Iranslor- 
niation  du  commandement  mililaire 
du  Soudan  en  commandement  civil. 


164 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRE  DU  VlNGllÈME  SIÊCLL 


B 


BADL'EL  (Albert)  (ISV'i),  homme 
nolilique  ("rançais.  Avocat  à  Saint- 
l'"loui'  (1869),  président  du  tribunal 
(le  Thiers,  conseiller  à  la  cour  de 
jîiom,  il  fut  élu  sénateur  du  Cantal 
(1891)  et  siégea  à  la  gauche  démo- 
cratique. 

BARRES  (Maurice)  (1862),  écrivain 
français.  Partisan  du  général  Bou- 
langer, il  mena  une  cam|)agne  active 
aux  approches  des  élections  légis- 
latives de  1889,  à  Nancy,  dont  les 
électeurs  de  la  3"  circonscription 
l'envoyèrent  à  la  Chambre  des  dé- 
putés. Il  prit  quelque  temps  la  direc- 
tion du  journal  la  Cocarde,  se  repré- 
senta à  Neuilly  (1893)  et  à  Nancy 
(1898)  sans  succès.  —  Pour  ses  œu- 
vres,   V.   vol.    BlOGIlAPHIE    LITTÉRAIRE. 

*BAUDI1V  (Pierre),  député  du 
XI"  arr.  de  Paris.  —  Membre  du  ca- 
binet Waldeck-Rousseau,  avec  le 
portefeuille  des  travaux  publics  (juin 
1899). 

BASSINET  (Athanase-Honoré),  né 
en  KSôO.  Ouvrier  maçon,  puis  chef  de 
chantier  et  entrepreneui',  il  fut  élu 
con.seil!er  municipal  de  Paris  (1887), 
jiour  le  ([uartier  de  XecUer.  et  con- 
stamment réélu,  juscju'à  son  élecron 
au  Sénat  par  lé  dép.  de  la  S;'ine 
(1899). 

BERGER  (Paul -Louis -Georges) 
(183''i),  administrateur  français.  Com- 
missaire du  gouvernement  français 
dans  plusieXirs  expositions  univer- 
selles étrangères,  il  dirigea  l'exploi- 
lation  à  celle  de  Paris  (1889);  la  même 
année,  il  l'ut  élu  député  du  XI"  arr. 
de  Paris  comme  républicain  modéré. 
Héélu  en  1898. 

BINBER  (Maurice)  (1857),  homme 
politi(|ue  français.  Avocat  à  la  C^our 
d'appel,  conseiller  municipal  de  Paris, 
pour  le  (juartier  de  S;iinl-Philippc-du- 
Pioule  (  I88'i-I8.):{),  il  s'occupa  dequcs- 
lions  d'alTaires,  fut  élu  député  du 
NUI"  arr.  de  Paris  (1893),  réélu  en 
1898,  il  siège  c^  droite. 

BLAKC  (Edmond)  (1856),  homme 
l)olilique  français,  Propriétaire  de 
iiaïas,  il  fut  élu  député  de  Bagnères 


(1893),  invalidé  et  réélu  en  1894  et 
1898.  Propriétaire  du  journal  le  Soir, 
il  a  acquis  en  1897  le  journal  rEclio 
de  Paria. 

*  BLAIVCO  (Antonin-Guzman),  an- 
cien président  du  Venezuela.  —  Mort 
à  Paris  en  juillet  1899. 

B  L  O  \v  1 1  z  (  Henry  -  George  -  Ste- 
phane-Adolpbe  Oppe.i  de)  (182.5),  pu- 
blicisLe.  Naturalisé  Français  (1870), 
il  s'occupa  de  politique  étrangère, 
soutint  le  gouvernement  de  Thiers 
et  devint  le  correspondant  du  Times 
h  Paris.  11  exerça  une  réelle  in- 
fluence sur  l'opinion  publique.  As- 
sistant aux  solennités  officielles, 
il  iHiblia  des  interviews  avec  les  per- 
sonnages les  plus  considérables  de 
notreépoquesur  les  différentes  ques- 
tions politiques  à  l'ordre  du  jour. 

*  BOURGEOIS  (Léon),  député  de  la 
Marne  et  ancien  ministre.  —  A  la 
chute  du  ministère  Dupuy  (!S99),  il 
fut  appelé  à  l'Llysèe  par  le  président 
de  la  République  pour  constituer  un 
cabinet.  Il  déclina  cette  offre  et  re- 
tourna au  congrès  de  La  Haye  (con- 
grès pour  examiner  la  question  du 
désarmement  général)  où,  représen- 
tant de  la  France,  il  prit  une  part 
active  aux  principales  discussions. 

BOVIER-LAPIERRE  (Pierre-Maric- 
Auguste-Amédée)  (1837),  homme  po- 
litique français.  Avocat  à  Grenoble, 
député  de  la  2"  circonscription  de 
cette  ville  (1881),  il  a  été  constam- 
ment réélu,  au  scrutin  de  liste  par 
le  dép.  de  l'Isère,  au  scrutin  d'ar- 
rondissement par  l'arr.  de  La  Tour- 
du-Pin.  Membre  de  la  gauche  radi- 
cale, il  a  pris  part  à  de  nombreuses 
discussions  sur  les  questions  rela- 
tives au  travail. 

BOZÉRIAN  (Gaston)  (1853-1899), 
homme  politique  français,  fils  du  sé- 
nateur de  ce  nom.  Avocat,  conseiller 
général  de  Loir-et-Cher  pour  le  can- 
ton de  Morée,  il  représenta  le  même 
département  à  la  Chambre  des  dé- 
putés (1893)  et  fut  réélu  en  1898.  H 
siégea  avec  les  républicfliris  oppor- 
tunistes. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX-NEUVIÈME  SIÈCLE  (Sll-PLÉMENT)      ICr 


*  RRISSON  (Eugène-Henri),  dépulé 
du  \"  aiT.  de  Paris  et  ancien  ministre. 
—  A  l'élection  de  la  présidence  de  la 
Chambre  des  députés,  il  tut  battu  par 
M.  Deschanel.  Depuis,  il  a  prononcé 
un  discours  remarqué  dans  la  ques- 
tion du  renvoi  ai  l'affaire  Dreyfus 
devant  la  chambre  criminelle  de  la 
Cour  de  cassation.  Après  la  forma- 
lion  du  cabinet  Waldeck- Rousseau, 
son  intervention  éloquente  détermina 
la  majorité  républicaine  à  se  grouper 
autour  du  nouveau  ministère. 


BRL'GÈRE  (Henri -.loseph)  (1841), 
général  français.  Chef  de  la  maison 
militaire  du  président  Grévy  (1887), 
il  conserva  ses  fonctions  sous  la  pré- 
sidence de  M.  Carnot.  Général  de 
division  (1890),  il  a  été  appelé  par 
M.  Waldeck- Rousseau  au  comman- 
dement militaire  de  Paris  (1899)  à  la 
place  du  général  Zurlinden. 

*  BtFFET  (Louis- Joseph),  ancien 
ministre,  sénateur  inamovible.  — 
Mort  en  1898. 


o 


CAILLAl'X  (Joseph),  né  en  1863,  fils 
de  l'ancien  ministre  des  finances  du 
cabinet  Broglie-Fourlou.  Inspecteur 
des  finances,  professeur  à  l'iicole 
des  sciences  politiques,  il  fut  élu  dé- 
puté de  la  Sarthc  en  1898  contre  le 
duc  de  La  Rochefoucauld,  député 
sortant.  Il  reçut  le  portefeuille  des 
finances  dans  le  cabinet  Waldeck- 
Rousseau  (juin  1899). 

*  CARLOS  (  Don),  prétendant  espa- 
gnol.—  Alasuile  des  défaites  subies 
par  les  Espagnols  à  Cuba  et  aux  Phi- 
li[>pines,  il  fit  entendre  quelques  pro- 
testations et  ses  partisans  s'agitèrent 
au  nord  de  l'Espagne,  sans  toutefois 
amener  de  sérieuses  complications. 

CAR  IV  AID  (Maximilien)  (1863), 
homme  politique  français.  Instituteur 
à  Marseille,  il  fut  révoqué  à  cause 
de  sa  profession  de  foi  socialiste  aux 
élections  de  1893  et  élu  en  189i  à 
Marseille.  Réélu  en  1898. 

CARNOT  (Ernest)  (1867),  ingénieur 
français,  fils  de  l'ex-président  de  la 
République  française.  Député  de 
Beaune  (1893),  réélu  en  1898,  sans 
concurrent,  il  siège  à  la  gauche  ré- 
publicaine. 

*  CASTELAR  (Emilio),  ancien  mi- 
nistre espagnol.  —  Mort  en  mai  1899. 

CASTELIIV  (André)  (1850),  homme 
politique  français.  Journaliste,  il  se 
lia  avec  le  général  Boulanger,  fut  élu 
en  1889  par  la  2"  circonscription  de 
Laon,  réélu  en  1893  et  en  1898.  H  a  été 


rédacteur  en  chef  du  journal  la  Co- 
carde et  s'est  déclai'é  l'adversaire 
résolu  de  la  revision  du  procès 
Drevfus. 

*  CAVAIGNAC  (Jncques-Marie-Eu- 
gène-Godefroy),  ancien  ministre  de 
la  guerre.  —  Depuis  sa  démission  à 
la  suite  de  la  découverte  du  faux 
Henry,  il  est  resté  jusqu'au  procè.s 
de  Rennes  un  des  plus  acharnés 
accusateui's  de  Dre\  fus. 

CAVA  LOTTi  (Félix-Carlo-Ema- 
nuele)  (  18'i2-18U8),  homme  politi(|ue 
italien.  Poète  et  i)atiiote,  il  combattit 
l'Autriche  comme  soldat  et  comme 
écrivain,  eut  de  grands  succès  au 
théâtre  et  publia  de  nombreuses 
l^oésies  inspirées  par  ses  opinions 
politic|ues  avancées.  Au  Parlement 
italien,  il  se  fil  remarquer  par  ses 
violentes  interpellations  et  ses  dis- 
cours contre  le  ministère  Crispi  et 
la  Triple-Alliance.  Membre  du  parti 
irrédentiste,  et  grand  ami  de  la 
F'rance,  il  fut  tué  en  duel  après  de 
nombreuses  rencontres  provoquées 
par  des  polémiques  de  presse. 

*  CHAlX.  (Bernard-Cyprien).  séna- 
teur des  Hautes-Alpes.  —  Mort  en 
août  1899. 

*  CHAMBERLAIN  (Joseph),  homme 
d'Etat  anglais.  —  Devenu  un  deschefs 
les  plus  ardents  du  parti  impérialiste 
et  conquérant,  il  a  entraîné  le  cabinet 
Salisbury  dans  une  politique  de  J^'o- 
vocalion  et  d'annexion.  Dans  raflaire 


100 


ENCYCLOPEDIE  POPULAIRE  DU  VINGTIÈME  SIËCLE 


de  Fachoda,  il  a  failli  amener  une  rup- 
lurc  entre  l'Angleterre  el  la  France. 
Il  a  soutenu  les  intrigues  de  Cecil 
Pihodes  contre  le  Transvaal,  et,  après 
l'échec  du  coup  de  main  de  Jameson, 
repris  officiellement  les  projets  contre 
l'indépendance  des  pays  hollandais 
voisins  du  Cap. 

*  CHAMBRliN  (Joseph-Dominique- 
Aldeberl  de  Pineton,  comte  de),  an- 
cien député  de  la  Lozère.  —  Mort  en 
février  1899. 

*CHAUDORDY  (Jean- Baptiste- 
Alexandre  D\MAZi:.  comte  de),  diplo- 
mate français.  —  Mort  en  mars  1899. 


C  II I R IS  (François-Antoine- Léon) 
(1837),  homme  politique  français.  Fa- 
bricant de  parfumerie,  il  fut  élu 
député  des  Alpes-Maritimes  (I87'i) 
comme  «  candidat  français  »  contre 
le  ])arti  séparatiste.  Réélu  à  Grasse 
(1876,  1877,  1881),  il  siégea  au  centra 
gauche,  fit  partie  des  363,  et  se  pré- 
senta aux  élections  sénatoriales  de 
1882,  dans  les  Alpes-Maritimes.  11  a  été 
constamment  réélu  jusqu'à  ce  jour. 

COCHIIV  (Henry)  (185/1),  frère  de  l)e- 
nysCoc/t(n(V. cenom),députécle  IJun- 
kerque.  Il  siège  dans  les  rangs  du 
parti  conservateur. 


T) 


*  DARLA1V  (.Jean-Baptiste -Joas), 
anrien  ministre  de  la  justice.  —  Non 
réélu  aux  élections  générales  de 
1898,  il  a  été  nommé  percepteur  du 
V  arr.  de  Paris  (1899). 

*  DECRUS  (Pierre- Louis-Albert), 
diplomate  français.  —  Lors  de  la 
formation  du  cabinet  Waldecl<-Rous- 
seau  (juin  1899),  il  reçut  le  porte- 
feuille des  colonies. 

*  DÉLIASSÉ  (Théophile),  député  de 
Foix. —  Il  gardi  le  porlcteuille  des 
aff lires  étrangères  dans  le  cabinet 
formé  par  M.  Wakleck- Rousseau 
(juin  1899). 

DELPECH  (Noël-Auguste)  (1846). 
homme  politique  français.  Professeur 
dans  plusieurs  lycées,  il  subit  les  ri- 
gueurs du  régime  du  Seize-Mai, 
publia  quelques  brochures  anticlé- 
ricales et  fut  élu  sénateur  (189'i). 

n  E  ivi  A IV  G  E  (Charles-Gabriel-Ed- 
gard)  (18'il),  avocat  français.  Pierre 
Bonaparte,  poursuivi  pour  l'assas- 
sinat de  Victor  Noir  (1870),  le  choisit 
jwur  le  défendre  devant,  la  Haute 
Cour  de  Tours.  Il  défendit  devant 
la  même  cour,  réunie  ù  Blois,  l'accusé 
Beaury,  agent  secret  de  la  police  im- 
])ériale,  impliqué  dans  l'affaire  des 
«  blouses  blanches  »  (1870)  et  plaida 
dans  les  affaires  criminelles  les  plus 
retentissantes.  C'est  lui  qui  défendit 
Dreyfus  devant  le  conseil  de  guerre 
de  Paris  (189/1),  puis  devant  celui  de 


Rennes  (1899),  assisté  dans  cette  der- 
nière affaire  par  M°  Labori. 

*  DÉROULÈDE  (Paul),  député  d'An- 
goulèmc.  —  Le  jour  de  l'enterre- 
ment de  M.  Félix  Faure  (23  (é\i\  1899), 
il  fut  arrêté  avec  M.  Marcel  Hal)ertàla 
caserne  de  Reuilly  après  avoir  essayé 
d'entraîner  le  général  Roget  à  mar- 
cher sur  r  Flysée  à  la  tête  de  ses  régi- 
ments. Déféré  à  la  cour  d'assises,  le 
jury  de  la  Seine  l'acquitta.  En  août,  on 
l'incarcérade  nouveau,  avecquelques 
membres  de  la  Ligue  des  patriotes 
et  divers  monarchistes  et  antisémites, 
sous  l'inculpation  de  complot  ayant 

Cour  but  de  renverser  la  République. 
iC  Sénat,  constitué  en  Haute  Cour 
de  justice  par  décret  du  'i  septembre 
1899,  est  actuellement  appelé  h  sta- 
tuer (octobre)  sur  les  faits  de  com- 
plot et  d'attentat  relevés  h  la  charge 
des  accusés  ci-après  : 

Groupe  nationaliste  :  MM.  Dérou- 
lède,  Marcel  Habert,  Thiébaud,  Bai- 
lière,  Barillier. 

Groupe  royaliste:  MM.  Buffet,  de 
Chevilly,  de  Monicourt,  Poujol.  Go- 
defroy,  de  Sabran,  Guixou-Pagès, 
de  Bourmont,  de  Parseval,  de  Ra- 
mel,  Moisson  de  \'aux,  de  Lur  Sa- 
luées. 

Groupe  antisémite  :    MM.  Guérin, 
Dubuc,  Brunet,  Davout,  Girard. 
V.  vol.    HiST.  CONTEMP.  (1871-1900). 

*  DESCHANEL( Paul-Eugène-Louis), 


niOGRAPHIK  POLITIQUE  DU  DIX-NKUVIÈME  SIÈCLE  (SUPPLÉMENT)       1C7 


député  de  No^cnl-le-Rotrou.  —  Il  a 
été  réélu  président  de  la  Chambre 
des  députés  en  1899. 

DESFARGES(Antoine)(  1851),  député 
français,  (ouvrier  maçon,  membre  du 
Conseil  des  prud'hommes  à  Paris,  il 
l'ut  élu  député  de  Bourganeuf  (1893) 
et  réélu  en  1898.  Il  siège  parmi  les 
radicaux  socialistes. 

*D01JMER  (Paul),  gouverneur  gé- 
néral de  rindo-Chine.  —  Lors  dun 
voyage  à  Paris,  il  a  fait  voter  par  le 
Parlement  un  emprunt  de  2(H)  millions 
pour  la  construction  d'un  réseau  de 
chemins  de  fer  dans  notre  possession 
asiatique. 

*  DREYFUS(Alfred), capitaine  d'étal- 
major.  —  A  la  suite  d'un  arrêt  de  la 
Cour  de  cassation  annulant  le  juge- 
ment du  conseil  de  guerre  de  Paris 
qui  l'avait  condamné  à  la  déportation 
perpétuelle,  il  fut  ramené  de  l'île  du 
Diable  et  passa  devant  le  conseil  de 
guerre  de  Rennes  (août  1899),  assisté 
de  M^^  Démange  et  Labori.  Les  débats 
établirent  que  les  plus  graves  irré- 
gularités entachaient  la  sentence  de 
189'!,  et  les  experts  les  plus  autorisés 
attribuèrent  à  Esterhazy  le  borde- 
reau h  propos  duquel  Dreyfus  avait 
été  condamné.  Le  9  septembre,  deux 
membres  du  conseil  de  guerre  se 
prononcèrent  pour  l'acquittement;  la 
majorité,  par  un  verdict  qui  parut 
singulier,  tout  en  proclamant  la  cul- 


pabilité de  Dreyfus,  admit  des  cir- 
constances atténuantes  et  réduisit  la 
condamnation  à  dix  ans  de  détention. 
Soit  pitié,  soit  incertitude,  le  conseil 
penchait  manifestement  vers  la  clé- 
mence. Tenant  compte  de  ces  indi- 
cations et  dans  un  but  d'apaisement, 
le  général  deGalliffet,  ministre  de  la 
guerre,  jiroposa  au  Président  de  la 
République  la  grâce  de  Dreyfus. 
Dreyfus,  mis  en  liberté,  s'est  retiré 
dans  les  environs  de  Carpentras,  chez 
son  beau-frère.  Ses  partisans  n'ont 
pas  cessé  d'espérer  sa  réhabilitation 
complète  et  la  punition  de  ceux  (pii 
avaient  poursuivi  sa  condamnation. 

*  DUPlY  (Charles-Alexandre),  dé- 
puté du  Puy.  —  A  la  suite  de  divers 
incidents  provoqués  par  son  altitude 
dans  l'affaire  Dreyfus,  il  dut  donner 
sa  démission  de  président  du  conseil 
des  ministres  (1899),  et  M.  Waldeck- 
Rousseau  constitua  un  nouveau  mi- 
nistère. 

DIIPIIY  (Jean)  (1844),  homme  poli- 
ti(iue  français.  Directeur  du  Petit  Pa- 
risien, il  se  porta  comme  candidat 
républicain  aux  élections  sénatoriales 
de  1891  dans  les  Hautes-Pyrénées. 
Elu  au  premier  tour,  il  s'occupa  d'éco- 
nomie politique,  rapporta  le  projet  de 
réforme  cîu  Code  d'instruction  crimi- 
nelle et  entra  dans  le  cabinet  Wal- 
deck-Rousseau  comme  ministre  de 
l'agriculture. 


E 


ERWEST  IV  (Auguste-Charles-Jean- 
Léopold-Alexandre-Edouard)  (1818), 
duc  de  Saxe-Cobourg-Gotha  (1818- 
1893).  Frère  aîné  du  prince  Albert 
(époux  de  la  reine  Victoria),  il  monta 
sur  le  trône  en  1844,  refusa  la  cou- 
ronne de  Grèce  en  1863,  cultiva  les 
sciences  et  les arts,composa  plusieurs 
opéras  et  écrivit  plusieurs  brochures 
politiques.  —  Le  duc  d'Edimbourg, 
second  fils  de  la  reine  Victoria,  lui 


succéda  en  1893  sous  le  nom  d'Al- 
fred 1". 

*  ESTERHAZY  (comte  Walsin-),  ex- 
commandant d'infanterie.  —  Réfugié 
à  Londres,  il  se  prêta  à  de  nombreuses 
interviews,  fit  des  déclarations  plus 
ou  moins  contradictoires,  et  ne  ré- 
pondit pas  à  l'appel  de  son  nom  comme 
témoin  au  conseil  de  guerre  de 
Rennes  chargé  de  juger  à  nouveau 
le  capitaine  Dreyfus  (1899). 


î«8 


ENCYCLOl'ÉDIK  POPULAIRE  DU  VINGTIÈiME  SIÈCLE 


F 


*FALLlÈRES(Clément-Armand),sé- 
nateiip  de  Lol-eL-Garonne.  —  Il  suc- 
céda à  M.  Emile  Loubel  comme  pré- 
sident du  Sénat  ('i  mars  1899). 

FA  VA  (Armand-Joseph)  (1826),  pré- 
lat français.  Evêque  de  Grenoble  de- 
puis 1875,  poursuivi  en  appel  comme 
d'abus,  après  ses  véhémentes  protes- 
tations contre  l'organisation  scolaire, 
et  son  intervention  dans  des  ques- 
tions électorales. 
♦  FERROL'L  (  Ernest)  (i854),  homme  po- 


litiçiue  français.  Médecin  à  Narbonne, 
défenseur  des  idées  socialistes,  il 
dirigea  quelques  journaux  avancés 
dans  l'Aude,  fut  élu  député  de  Nar- 
bonne (1888)  et  siégea  au  groupe  .so- 
cialiste. Réélu  ert  1889,  il  échoua  en 
1893  et  reconquit  les  suffrages  de 
ses  électeurs  en  1898. 

♦FUEYCllN'ET  (Charles-Louis  De- 
SAULCEs  de),  sénateur  de  la  Seine. 
—  Il  quitta  le  ministère  de  la  guerre 
(1899)  et  fut  remplacé  par  M.  Krantz. 


Gr 


*GALLIFFET  (Gaston-Alexandre- 
Auguste,  marquis  de),  général  fran- 
çais. —  Lors  de  la  formation  du  mi- 
nistère Waldeck-Housseau(juin  1899), 
il  reçut  le  portefeuille  delà  guerre 
avec  la  mission  de  rétablir  dans  l'ar- 
mée la  discipline  ébranlée  par  les 
polémiques  de  l'affaire  Dreyfus  et 
l'attitude  d'un  certain  nombre  d'ofli- 
ciei's.  11  releva  les  généraux  Zurlinden 
et  Négrier  de  leurs  fonctions  et  in- 
fligea des  peines  disciplinaires,  en 
général  assez  légères,  à  plusieurs 
officiers  supérieurs  suspects  de  ten- 
dances hostiles  h  la  Républi(|ue. 

GIRAULT  (Jean)  (1825),  homme  po- 
liti(|ue  français.  Meunier  à  Saint- 
Amand  (Cher),  il  se  porta  en  1869 
contre  le  candidat  olliciel,  dans  la 
2°  circonscription  du  Cher,  et  fut  élu. 
Membre  de  l'opposition,  il  protesta 
contre  la  déclaration  de  guerre  de 
1870,  représenta  la  1"  circonscription 
de  Saint-Amand  à  la  Chambre  (1876), 
lit  partie  des  363  et  fut  constamment 
réélu  jusqu'en  188.5,  date  à  la(|uelle 
il  entra  au  Sénat. 

*  GOKLET  (René)  (1828),  ancien  mi- 
nistre. —  Battu  aux  élections  de  1898, 
dans  le  1"  arr.  de  Pai'is,  par  M.  A. 
Muzet,  il  se  retira  en  province  après 
avoir  déclaré  qu'il  renonçait  à  la  |)o- 
litique. 

*GRÉVY  (Jules-1'hilippe-Louis-Al- 


bert),  ex-gouverneur  général  de  l'Al- 
gérie. —  Mort  en  juillet  1899. 

GL'ÉRllV  (Jules)  (1860),  agitateur  an- 
tisémite et  ancien  ami  du  marquis  de 
Mores.  Depuis  1897,  M.Guérinamené 
une  ardente  campagne  contre  la  re- 
vision du  procès  Dreyfus.  Il  prit  une 
part  active  à  la  manifestation  natio- 
naliste de  la  rue  Royale,  fonda  l' Anti- 
Juif  et  devint  président  de  la  ligue 
antisémite  qui  s'installa  dans  l'im- 
meuble désormais  historique  de  la 
rue  de  Chabrol.  Ce  fut  là  (|uc  M.  Gué- 
rin,  sous  le  coup  d'un  mandat  d'ame- 
ner, se  barricada  avec  c|uok|uesamis 
et  se  mit  en  état  de  rébellion.  Sa  ré- 
sistance dura  plusieurs  semaines. 
Enfin,  M.  Guérin  se  constitua  pri- 
sonnier et  fut  traduit  devant  la  Haute 
Cour  sous  l'inculpation  de  complot 
contre  la  sûreté  de  la  République  et 
de  résistance,  en  réunion  armée,  à 
des    agents   de    la   force   publique. 

V.    vol.    lllST.    CONTEMP.   (1871-1900). 

GVILLEMIIV  (Léon-Ernest)  (1859- 
1899),  homme  politi(|ue  français.  Dé- 
puté de  l'arrondissement  d'Avesnes 
depuis  1890,  il  siégea  à  la  gauche 
modérée. 

*  GLYOT  (Yves),  ex-député.  —  Dans 
le  journal  le  Siècle,  qu'il  dirige,  il  se 
montra  un  des  partisans  les  plus  ré- 
solus de  l'innocence  de  Dreyfus. 


BIOGHAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX->EirVIÈME  SIÈCLE  (SUPPLÉMIiM)      169 


H    I 


*  HABERT  (Henri-Ernest-Marcel), 
député  de  Rambouillet. — Arrêté  avec 
Dèroulède  à  la  caserne  de  Reuiily 
lors  des  événements  qui  suivirent 
l'enterrement  de  Félix  Faure  (23  févr. 
1899),  il  fut  acquitté  par  le  jury  de 
la  Seine.  En  août  1899,  un  mandat 
d'amener  fut  lancé  contre  M .  Habert, 
sous  l'inculpation  de  complot  contre 
la  République;  mais  le  lieutenant  de 
M.  Dèroulède  put  se  soustraire  aux 


recherches  de  la  police  et  gagnei' 
l'étranger. 

HEIRÉAIX  (Ulysse)  (1837-1899), 
président  de  la  République  domini- 
caine. Il  était  général  (|uand  les  suf- 
frages du  Parlement  lui  donnèrent 
le  pouvoir.  Il  l'ut  assassiné  en  1899. 

*lSiAC  (Pierre-Alexandre),  séna- 
teur de  la  Guadeloupe.  —  Mort  en 
1899. 


K 


*  KRANTZ  (Jean -Baptiste -Sébas- 
tien), sénalear.  —  Mort  en  mars  1899. 

KRANTZ  (Charles-Camille-Julien) 
(18'i8).  homme  politique  français.  In- 
génieur, conseiller  d'Etat  (1879),  dé- 
j)ulé  des  Vosges  (1891),  il  fut  réélu 
en  1893  et  1898.  11  eut  le  portefeuille 
de  la  guerre  dans  le  cabinet  Dupuy 
(1899). 

KRiJGER  (Paul)  (1821),  président  de 
la  république  du  Transvaal  ou  Sud- 
Africaine.  Elu  en  1888,  il  n'a  cessé  de 
lutter  contre  l'influence  anglaise.  En 
1896,  il  eut  à  repousser  l'invasion  des 
flibustiers  de  la  (>hartered  Company 
commandés  par  le  docteur  Jameson 


et  soutenus  par  Cecil  Rhodes,  pre- 
mier ministre  du  Cap.  11  battit  Ja- 
meson à  Krùgcrsdorp  et  accorda  la 
grâce  à  ses  complices.  Guillaume  II 
de  Prusse  lui  envoya  une  lettre  de 
félicitations.  Sa  politique  financière, 
en  soulevant  les  réclamations  des  ca- 
pitalistes européens  engagés  dans  les 
mines  d'or,  servit  de  prétexte  aux 
réclamations  du  gouvernement  an- 
glais qui  poursuitia  soumission  des 
Boérs.  H  a  refusé  d'accepter  les  con- 
ditions que  prétendait  lui  imposer 
Chamberlain  et  répondu  par  un  ulti- 
matum aux  envois  de  troupes  bri- 
tanniques. 


LAFERRIÈRE  (Edouard-Louis-Ju- 
lien)  (18'il),  jurisconsulte  français. 
Inscrit  au  barreau  de  Paris  (186'i), 
.secrétaire  d'Ernest  Picard  et  rédac- 
teur du  Rappel,  il  fut  emprisonné  lors 
des  élections  de  1869.  \laUre  des  re- 
c|uèles  dans  la  Commission  chargée 
l)rovisoircmcnt  de  remplacer  le  Con- 
seil d'Etat  (sept.  1870),  directeur  des 


cultes  au  ministère  de  l'intérieur 
(1879),  puis  conseiller  d'Etat,  il  de- 
vint vice-président  du  Conseil  d'Etat 
(1886).  En  1899,  il  remplaça  M.  Lé- 
pine  dans  ses  fonctions  de  gouver- 
neur général  de  l'Algérie  et  dut 
prendre  des  mesures  énergi([ues  con- 
tre les  antisémites. 


170 


ENCYCLOPEDIE  POPULAIRli  DU  VINGTIEME  SIECLE 


]\d: 


MOlVIS(Ernesl-Antoine-Emmanuel) 
(1846),  homme  politique  français. 
Avocat  à  Cognac,  député  de  la  Gi- 
ronde (1885),  il  siéi^ea  avec  les  op- 
portunistes, fut  battu  aux  élections 
de  1889  par  M.  Chiche,  boulangiste, 


dans  la  1"  circonscription  de  Bor- 
deaux, puis  lut  nommé  sénateur  de 
la  Gironde  (1891).  Il  a  reçu  le  porte- 
feuille de  la  justice  dans  le  cabinet 
Waldeck-Rousseau  (juin  1899). 


N    O 


1VÉGRIER  (François-Oscar  de) 
(1839),  général  français,  neveu  du 
général  tué  pendant  les  journées  de 
juin  1848  (Pour  sa  carrière  militaire, 
V.  vol.  Biographie  militaire).  Sa  re- 
traite de  Lang-son  donna  lieu  à  une 
])anir|ue  qui  agita  fortement  l'opinion 
en  France  et  qui  eut  sa  répercus- 
sion au  Parlement.  Le  colonel  Her- 
bingcr,  à  (jui  il  avait  remis  le  com- 
mandement, fut  sacrifié.  —  Parvenu 
au  rang  d'inspecteur  d'armée,  mem- 
bre du  conseil  supérieur  de  la  gueiM'e, 
il  fut  relevé  d©  ses  fonctions  par  le 
général  de  Galliffet  (1899). 

KO.llLLES  (Emmanuel- Henri- Vic- 


turnien,  marquis  de)(  18.30),  diplomate 
fiançais.  Ministre  plénipotentiaire  à 
Washington  (1872),  puis  près  la  cour 
d'Italie  (1873),  il  continua  de  repré- 
senter la  France  lorsque  ce  poste 
fut  élevé  au  rang  d'ambassade.  Am- 
bassadeur à  Cbnslantinople  (1882- 
188(5),  et  mis  en  disponibilité  sur  sa 
demande,  il  rentra  dans  la  carrière 
et  devintambassadeurà  Berlin(1896). 

OTHOIX  1"  (I8'i8),  roi  de  Bavière. 
Fils  de  Maximilien  H  et  de  Marie 
de  Prusse,  il  a  succédé  à  son  frère 
Louis  11  en  1886,  mais  sous  la  ré- 
gence du  prince  Luitpold,  son  oncle. 


E 


RÉOIVIER  (Claude-Antoine)  (1746- 
1814),  duc  de  Massa,  homme  d'Etat 
français.  Avocat  à  Nancy  avant  la 
Révolution,  il  fut  député  aux  Etats 
généraux  (1789),  se  cacha  pendant  la 
Terreur,  représenta  le  dép.  de  la 
Meurthe  au  conseil  des  Anciens  (179.j- 
1799),  soutint  Bonaparte  au  18  bru- 
maire et  entra  au  Con.seil  d'Etat. 
Ministre  de  la  justice,  ou  grand 
juge,  chargé  de  la  police  générale 
(1802),  il  dirigea  les  poursuites  contre 
Cadoudal  et  Pichcgru,  devint  prési- 
dent du  Corpslégi.slalif  (1813)el  mou- 
rut |)eu  après  la  chute  de  Napoléon. 


ROYER  (Philippe-Elie  Le)  (1816- 
1897),  homme  politique  français.  Avo- 
cat à  Lyon  (1855),  procureur  général 
(4  sept.  1870),  député  du  Rhône  (1871), 
il  siégea  à  la  gauche  républicaine 
et  prit  part  à  de  nombreuses  discus- 
sions. Sénateur  inamovible  après  le 
vole  des  lois  constitutionnelles  (1875), 
il  combattit  le  minislôre  Broglie- 
Fourtou,  entra  comme  ministre  de 
la  justice  dans  le  premier  cabinet 
formé  sous  la  présidence  de  .Iules 
Grévy  (1879).  Président  du  .  Sén;.it 
(I.SB2  à  sa  mort),  il  |)résida  plusieurs 
congrès  à  Versailles. 


BIOGRAPHIE  POLITIQUE  DU  DIX->EUVIÈME  SIÈCLE  (SUPPLÉMENT)      171 


8 


SAIIVT-AXDRÉ  (Jean  Bon,  dit  (17'i9- 
1813),  coiivenlionneL  Pasteur  évan- 
gélique  à  Montauban,  député  du  Lot 
à  la  Convention,  il  soutint  la  Com- 
mune de  Paris,  vota  la  mort  de 
Louis  \VI  sans  appel  ni  sursis  et 
combattit  avec  vigueur  les  Girondins. 
Administrateur  de  la  marine,  il  or- 
ganisa la  flotte  de  Brest  et  assista 
au  combat  naval  contre  les  Ang^lais 
(179'i).  Victime  de  la  réaction  Iner- 
midorienne,  il  fut  plus  tard  envoyé 


à  Smyrne  comme  consul  général.  Mis 
en  prison  par  les  Turcs,  il  en  sortit 
en  1801,  organisa  les  nouveaux  dépar- 
tements sur  le  Rhin,  devint  baron  de 
TEmpire  et  préfet  de  .Mavence. 

SCH\EIDER  (Henri-Adolphe)  (1840- 
I89s),  industriel  français,  fils  de  l'an- 
cien président  du  Corps  législatif 
sous  Napoléon  III.  Directeur (ies éta- 
blissements du  Creusot,  maire  de 
celle  ville,  il  fut  élu  député  d\\ulun 
en  1889  cl  siégea  à  droite. 


T 


TIRMAN  (Louis)  (1837-1899),  homme 

Êolitique  français.  Préfet  du  Puy-de- 
lôme  (1876),  des  Bouches-du-Rhône 
(1877),  conseiller  d'Etat  (1879).  il  suc- 
céda à  Albert  Grévy  comme  gou- 
verneur général  de  l'Algérie   (1881- 


1891);  il  prit  part,  au  Parlement,  à 
de  nombreuses  discussions  relatives 
à  notre  possession  et  fut  remplacé 
par  M.  Cambon.  Sénateur  des  Ar- 
dennes  (1892),  réélu  en  1894,  il  siégea 
à  la  gauche  républicaine. 


V 


\\l\  (Pierre)  (1848),  fils  d'un  insti- 
tuteur condamné  comme  incendiaire 
aux  travaux  forcés  à  perpétuité.  Il  re- 
joignit son  père  à  Cayenne  dès  l'âge 
de  treize  ans  et  revint  en  France  (1876) 
avec  la  ferme  intention  de  faire  réha- 
biliter son  père.  Elu  député  de  Dijon 
(1893),  réélu  en  1898,  il  siégea  parmi 
les  socialistes,  mais  le  comité  ou- 
vrier de  Dijon  le  déclara  déchu  de 
son  mandat.  L'affaire  n'eut  pas  de 
suite,  \s  Parlement  ne  reconnaissant 
pas  le  mandat  impératif. 

VIETTE    (François)    (1843-1'^94), 


homme  politique  français.  Journa- 
liste, il  fit  de  l'opposition  au  régime 
impérial  dans  la  presse  franc-com- 
toise, entra  au  Conseil  général  du 
Doubs  (1871^  puis  à  la  Chambre  des 
députés  comme  représentant  de 
MontbéHard  (1876).  Il  s'inscrivit  à  la 
gauche  républicaine,  fit  partie  des 
363 etfut constammentréélu.  Ministre 
de  l'agriculture  dans  le  cabinet  Ti- 
rard  (1887),  il  garda  son  portefeuille 
dans  le  cabinet  Floquet  (même  an- 
néei,  et  reçut  celui  des  travaux  pu- 
blics dans  le  cabinet  Dupuy  (lb93). 


172 


ENCYCLOPÉDIE  POPULAIRli  DU  VINGTIÈME  SIÈCLE 


z 


ZOLA  (Emile)  (1«40),  écrivjtin  fran- 
çais. Il  coUaboi'a  à  divers  journaux, 
notamment  à  la  Cloche  et  au  Corsaire, 
])uis  s'adonna  plus  spécialement  au 
roman  (V.  vol.  Biographie litti:iîaire). 
Il  refit  un  peu  de  Journalisme  vers 
1878,  dans  le  Voltaire,  dans  le  Figaro, 
et  critiqua  vivement  la  politique  de 
Gambetta.  Ce  fut  dans  les  numéros 
du  25  novembre  et  des  1"  et  5  dé- 
cembre 1897  du  Figaro  que  M.  Zola 
commença  son  ardente  campagne  en 
faveur  de  la  revision  du  premier  pro- 
cès Dre}|  fus.  Lc18  Janv.  1898  il  fit  pa- 
raître, (ians  le  journal  l'Aurore,  une 
lettre   à    M.   Félix   Faure,    intitulée 


«  J'accuse!  »,  dans  laquelle  il  atta- 
quait violemment  la  décision  du  con- 
seil de  guerre  de  1894  qui  avait  con- 
damné Dreyfus  à  la  déportation  dans 
une  enceinte  fortifiée. 

La  cour  d'assises  de  la  Seine  le 
condamna  à  un  an  de  pri.son  (23  févr. 
1898);  puis  la  Cour  de  Seine-et-Oise, 
saisie  de  l'alTaire  à  raison  d'un  vice 
de  forme,  ayant  confirmé  le  premier 
Jugement,  M.  Zola,  condamné  par  dé- 
faut, se  retira  à  l'étranger.  11  est  ren- 
tré en  France  après  l'arrêt  de  la  Cour 
de  cassation  annulant  le  Jugementqui 
avait  condamné  Dreyfus. 


556i^.  —  L. -Imprimeries  réunies,  B,  rue  Mijj'iioii,  i.  —  Mottehoz,  direclour 


SUPPLEMENT 


(AOUT  -1900) 


Alleniane(JEAN)  (1843),  socia- 
liste fraiioais.  Il  prit  part  à  la  Gom- 
nume,  fut  condamné  à  latranspor- 
tation  en  Nouvelle-Calédonie  et 
en  revint  à  ranmistie.  Devenu  un 
des  leaders  du  parti  socialiste  ou- 
vi'ier,  il  se  sépara  néanmoins, 
en  4890,  de  l'élément  broussiste 
ou  modéré.  Il  a  combattu  énergi- 
quement  le  boidangisme  et  le 
nationalisme.  (V.  vol.  Socialisnie.) 

André  (Louis-Joseph -Nico- 
las) (1838),  général  de  division, 
ministre  de  la  guerre.  Sorti  de 
l'Ecole  polyteclinique  dans  l'ar- 
tillerie, en  1859,  la  guei're  franco- 
allemande  le  trouve  capitaine. 
Après  avoir  été  commandant  de 
l'Ecole  polytechnique  il  devient, 
en  1893,  général  de  brigade  au 
4c  corps  d'ai'mée,  au  Mans,  puis 
est  mis  à  la  tète  de  la  i6c  divi- 
sion, à  Orléans.  Api'ès  la  tenta- 
tive de  Paul  Déroulède  à  la  ca- 
serne de  Fieuillv,  il  est  appelé  à 
Paris.  Le  29  mai  1900,  il  accepta 
le  portefeuille  de  la  Guerre  en 
remplacement  du  généi'al  de  Gal- 
liffet,  démissionnaire. 

*  Baudin  (Pierre),  ministre 
des  Travaux  publics  dans  le  ca- 
binet Waldeck-Housseau.  A  été 
élu  député  de  l'Ain  (juillet  1900). 

*Bebel  (Auguste-Ferdinand). 
Devenu,  avec  son  aîné  Liebke- 
necht,  un  des  leaders  du  parti 
socialiste  allemand,  il  y  repré- 
sente la  tendance  de  gauche,  op- 
posée au  socialisme  césarien  et 
mi-conservateur  de  Wollmar.  (V. 
vol.  Socialis)}ie.) 

*  Billot  (Je AN- Baptiste),  gé- 
néral. Son  attitude  dans  Taflaire 
Dreyfus  lui  valut  au  Sénat  un 
échec  assez  sensible  lors  de  la  no- 
mination des  trois  grandes  com- 
missions :  armée,  marine  et  che- 


mins de  fer.  Le  général  Billot,  qui 
avait  posé  sa  candidature  dans  le 
8e  bureau,  fut  battu  par  M.  Labbé 
et  n'obtint  que  4  voix. 

*  Chamberlain  (Joseph), 
homme  d'Etat  anglais.  En  octo- 
bre 1899,  il  a  réduit  la  république 
du  Transvaal  à  déclarer  la  guerre 
à  l'Angleterre  pour  défendre  son 
indépendance  et  l'Etat  libre  d'O- 
range à  se  solidariser  avec  sa  voi- 
sine. Les  quatre  premiers  mois 
furent  marqués  par  des  désastres 
anglais;  l'arrivée  dans  l'Afrique 
australe  de  renforts  écrasants  mis 
à  la  disposition  du  maréchal  Ro- 
berts,  rétablit  seule  le  prestige 
des  ai'mes  britanniques  sans  ce- 
pendant mettre  fin  à  la  guerre. 
Les  adversaires  de  M.  Ghamber- 
lain  lui  reprochent  d'avoir,  en  en- 
gageant en  Afrique  toutes  les  res- 
sources militaires  de  la  Grande- 
Bretagne,  laissé  leur  pays  en 
mauvaise  posture.  Les  récents 
événements  de  Chine  semblent 
confii'mer  cette  manière  de  voir. 

*  Clemenceau  (Georges-Ben- 
jamin), homme  politique  et  écri- 
vain français.  A  cessé  sa  colla- 
boration à  r Aurore  en  décembre 
1899,  jugeant  l'orientation  de  ce 
journal  trop  accentuée  dans  le 
sens  anti-militariste. 

Coppée  (  Fr.\nçois-Edouard- 
Joachim)  (1842),  poète  français. 
D'abord  employé  au  ministère  de 
la  gueri'e,  il  se  fit  connaître,  vers 
18(36,  par  des  poésies  publiées 
dans  le  Parlasse  contcmporaw  et 
chez  l'éditeur  Lemerre  (V.  Bio- 
(irapliu-  Utf(''rai)'e).  Devint  un  des 
familiers  du  salon  littéraire  de  la 
princesse  Matliilde.  Elu,  en  1884, 
à  l'Académie  tVançaise,  il  se 
tourna  peu  à  peu  vers  la  poli- 
tique, ayant  dans  maint  ouvi-age 


affirmé  ses  sentiments  patrio- 
tiques et  chrétiens.  Lorsque  l'af- 
faire Dreyfus  eut  amené  la  plu- 
part des  V  intellectuels  »  à  pren- 
dre parti  pour  le  condamné  de 
File  du  Diable,  François  Coppée 
fut,  avec  MM.  .Iules  Lemaitre  et 
Maurice  Bai'rès,  une  des  rares 
célébrités  littéraires  qui  se  i-an- 
gérent  dans  le  camp  opposé.  11 
cooi)éi'a  de  toutes  ses  forces  à 
la  création  de  la  Ligue  de  la  Pa- 
ti'ie  française,  et  prit  une  part 
très  active  à  la  campagne  élec- 
torale nationaliste  de  ces  der- 
niers temps. 

*  Esterhazy  (Comte  Walsin\ 
commandant  d'iufantei'ie.  Après 
avoir,  à  maintes  repi'ises,  affii'mé 
de  Londres  qu'il  était  l'auteur  du 
iorf/t^/'t'OH,  il  a  déclaré  au  cabinet 
M'aldeck-Lousseau  et  aune  com- 
mission sénatoriale  qu'il  protes- 
testait  contre  lamnistie. 

*  Déroulède  (Paul),  député 
d'Angoulème.  Condamné  jiar  la 
llaute-Cour,  le  4  janvier  11)00,  à 
dix  ans  de  bannisseuient,  il  s'est 
retiré  à  Saiut-Sébastien,  d'où  il 
se  tient  en  communication  avec 
ses  amis  ])oliti(p!es.  Sa  politique 
plébiscitaii'e,  que  M.  Kocliefort 
a  d'ailleui's  désapprouvée,  seni- 
ble  de  plus  en  plus  coudanmée 
jjar  les  électeui's  républicains. 

*  Dupuy  (Gharlks-Alkxan- 
dre).  Elu  sénateur  de  la  Haute- 
Loire  (juin  liHJO). 

*  Galliffet  (Caston-Alexan- 
DRE-AuGi'STE,  iiiai'quis  de),  gé- 
néral français.  Ministre  de  la 
Gueri'e  dans  le  cabinet  Waldeck- 
liousseau,  il  a  démissionné  le 
29  mai  1900,  à  la  suite  d'une 
orageuse  discussion  parlemen- 
taire consécutive  à  la  mise  en 
disi)onibiliLé  du  capitaine  d'état- 
major  Fritscii. 

(iohier  (L'huain  (1802),  publi- 
ciste  français.  Après  avoir-  col- 
iabort"  au  Soli'il,  il  mena  ensuite 
dans    VAinon',    une     vigourt'use 


campagne  contre  le  militarisme. 
Un  de  ses  articles  amena  un  duel 
entre  lui  et  le  fils  du  général 
Mercier,  qu'il  blessa.  (V.  vol.  Bio- 
grajiliie  littéraire.) 

Grébïuival  (Armand)  (1864), 
homme  politique.  Conseiller  mu- 
nicipal de  Paris  pour  le  quar- 
tier du  Combat,  depuis  décembre 
1890,  il  a  été,  à  ce  titre,  élu  par 
la  majorité  nationaliste  de  l'Hôtel 
de\ille  comme  président  du  Con- 
'  seil  municipal,"  nommé  en  mai 
1900.  A  débuté  très  jeune  dans 
le  journalisme. 

*  Giiérin  (.Iules),  agitateur 
français.  Condamné,  le  4  janvier 
1900,  à  dix  ans  de  détention,  il 
subit  sa  peine  à  Clairvaux. 

*Habert  (Henri-Ernest-Mar- 
cel),  député  de  liainbouillet. 
Après  la  condamnation  de  M.  Dé- 
roulède par  la  Haute-Cour,  il  re- 
vint de  l'étranger  pour  se  pré- 
senter devant  ses  juges.  Con- 
damné le  23  janvier  1900  à  cinq 
ans  de  bannissement,  il  se  retira 
à  Saint-Sébastien,  auprès  de  son 
chef  et  ami. 

Huinbert  I^»*,  roi  d'Italie.  Mort 
assassiné  à  Monza,  le  29  juillet 
1900,  par  l'anarchiste  Gaëtano 
Bressi. 

*  Jaurès  (Jean),  homme  poli- 
tique français.  Quoique  se  récla- 
mant de  la  doctrine  de  Karl  Marx, 
M.  Jaurès,  dont  l'intervention  en 
faveur  de  Dreyfus  a  été  critiquée 
par  les  collectivistes  les  plus  in- 
transigeants, a  continué  d'exer- 
cer sur  le  socialisme  français 
une  action  modératrice.  Malgré 
le  congrès  des  organisations  so- 
cialistes, en  décembre  1899,  et 
la  constitution  d'un  comité  gé- 
néral chargé  de  maintenir  entre 
ces  organisations  un  lien  d'en- 
tente, des  tiraillements  conti- 
nuels existent  entre  les  parle- 
mentaires, MM.Jaurès,  Fournière, 
Viviani,  appuyant  le  cabinet  Wal- 
deck-Uousseâu  et  les  révolution- 


iiaires  comme  Guesde,  Vaillant, 
Zévaès.  M.  Jauivs  semble  attri- 
buer de  plus  en  plus  une  grande 
importance  à  l'oi-ganisation  des 
sociétés  coopératives. 

Krùger  (Paul),  président  de 
la  république  du  Tiansvaal.  Dans 
la  lutte  incroyablement  inégale 
soutenue  contre  l'Angleterre  et 
marquée,  pendant  près  de  quatre 
mois,  par  le  succès  des  armes 
républicaines,  il  n'a  cessé  de 
donner  des  preuves  d'habileté  et 
d'indomptable  énergie.  Après  l'oc- 
cupation de  Pretoria  par  les 
troupes  de  lord  Roberts,  il  s'est 
i-etiré  à  Machadodorp,  d'où  il 
continue  à  diriger  la  lutte. 

*Lasies  (Joseph)  (1862), homme 
politique  français.  Lieutenant  de 
cavalerie  démissionnaire  et  maire 
révoqué  de  Mormès,  il  se  pré- 
senta aux  élections  législatives 
de  1898  et  lut  élu.  11  s'est  signalé 
à  la  Chambre  par  ses  fougueuses 
interruptions. 

Lavr-ov  (Pierre),  socialiste 
russe.  Mort  le  6  février  1900.  Ses 
funérailles  au  cimetière  Mont- 
parnasse ont  donné  lieu  à  une 
grande  manifestation  socialiste 
et  internationale. 

Leniaître  (Jules)  (1853),  écri- 
vain français.  (V.  vol.  Biographie 
lit  ter  a  ire.  ^V'diïa'ive  Dreyfus  lui  fit 
prendre  position  dans  la  mêlée 
politique.  Il  prit  position  dans  le 
parti  nationaliste  dont  il  devint 
un  des  hommes  les  plus  en  vue, 
fonda  la  Ligue  de  la  Patrie  fran- 
çaise et  s'attaqua  tout  particu- 
lièrement à  la  tVanc-maçonnerie. 
Son  intervention  a  été  d'un  grand 
poids  dans  les  élections  niunici- 
pales  paiisiennes  de  mai  1900. 

I.epelletier  (Edmond-Adol- 
phe     DE      BOUTHELIER  )      (1896), 

homme  politique  français.  Avo- 
cat, puis  journaliste,  il  a  collaboré 
à  nombre  de  journaux,  principa- 
lement au  Rappel,  aux  Droits  de 
l'Homme    et    au    Mot   d'Ordre.   Il 


échoua  aux  élections  légi.slatives 
de  1889.  Après  avoir  été  radical 
avancé,  il  évolua  vers  l'opportu- 
nisme. L'affaire  Dreyfus  lui  fit 
prendre  position  parmi  les  natio- 
nalistes. A  été  élu  conseiller  mu- 
nicipal en  mai  1900. 

*Liebknecht  (Wilhelm),  so- 
cialiste allemand,  le  leader  du 
pai'ti  sozial-de)riok)-at.  Il  a  critiqué 
dans  des  lettres  et  articles,  pu- 
bliés notamment  par  la  Petite 
Béptibtiqtie,  l'intervention  de  la 
plupart  des  socialistes  français 
en  faveur  de  Dreyfus. 

Li-Hiing-Tcliang,  mandarin 
et  homme  politique  chinois  (1823). 
Fils  d'un  pauvre  lettré,  il  com- 
battit avec  une  petite  bande  les 
Taïpings  révoltés,  devint  secré- 
taire du  commandant  des  deux 
Kouang(Kouang-Toun  et  Kouang- 
Si),  puis  gouverneur  de  la  pro- 
vince de  Sse-Tchuan,  qu'il  reprit 
aux  Taïpings.  F2n  1867,  il  devint 
lieutenant  des  deux  Kouang,  avec 
Canton  pour  résidence.  Depuis, 
il  a  une  succession  de  faveurs  et 
de  disgrâces,  se  montrant  politi- 
cien consommé,  favorable  jus- 
qu'à un  certain  point  aux  idées 
nouvelles,  mais  voulant  soutenir 
les  vieux  droits  de  la  Chine  sur 
le  Tonkin  et  l'Annam.  Néanmoins, 
en  1884,  il  signa  avec  le  capitaine 
Fournier  un  ti'.aité  reconnaissant 
les  droits  de  la  Fi-ance  sur  ces 
deux  pays.  En  1896,  il  fit  un 
voyage  en  Europe  pour  y  étudier 
le  moyen  de  réoi'ganiser  les  forces 
navales  et  militaires  de  son  pays. 
La  guei-re  avec  le  Japon  se  fit 
contre  ses  vues  et  amena  sa  dis- 
grâce. Henommé  vice-roi  à  Can- 
ton, il  parait  vouloir  jouer  en  ce 
moment  un  rôle  de  médiateur 
entre  son  pays,  soulevé  derrière 
les  Boxeurs,  et  les  puissances 
européennes. 

*  Loiibet  (Emile),  président 
de  la  Itépublique  fiançaise.  Mal- 
gré les  attaques  les  plus  violentes 


du  parti  nationaliste  et  la  publi- 
cation par  volumes  d'un  ouvrage 
de  M.  Gaston  Méry,  Loubet-la- 
Honfe,  destiné  à  l'amener  à  com- 
position, M.  Loubet  est  demeuré 
à  son  poste,  appuyé  par  les  élé- 
ments avancés  de  la  démocratie. 
11  a  ouvert  l'Exposition  de  1900 
le  14  avril.  Son  maintien  à  la 
première  magisti-ature  de  l'Etat 
est  considéré  comme  des  plus 
importants  par  le  parti  dit  de 
Défense  républicaine. 

*  I^iicipia  (Louis- Adrien), 
homme  politique.  Il  a  échoué  aux 
élections  municipales  de  mai  1900 
contre  M.  Dausset.  C'était  la  franc- 
maçonnerie  qui  était  visée  et  bat- 
tue en  sa  personne. 

Marchand  (Jean -Baptiste) 
(1865).  Officier  français,  chef  de 
la  mission  qui  atteignit  Fachoda 
(1898).  (V.  vol.  Hist^  conternp.  gé- 
nérale et  Hitit.  (les  Voyages).  Les 
nationalistes  ont  essayé  vaine- 
ment d'exploitei'  à  leur  profit  la 
popularité  du  colonel  Marchand. 

*  Mercier  (Auguste),  généi-al. 
A  été  élu  sénateur  de  la  Loire- 
Inférieure  en  janvier  1900  et  a 
appuyé  plusieurs  manifestations 
de  la  Ligue  de  la  Pati-ie  française. 

*  Milleraiid  (Alexandre),  mi- 
nistre du  Conimer'ce.  A,  le  14  avril 
1900,  inauguré  l'Exposition  uni- 
verselle, malgré  toutes  les  at- 
taques et  tous  les  obstacles  sus- 
cités par  le  parti  nationaliste. 

Mozaffer  -  Eddin  -  Mirza 
(1850).  Shah  de  Perso.  A  succédé 
à  son  père  en  1890.  Visita  en  août 
1900  l'Exposition  universelle  et 
faillit  être  victime  d'un  attentat 
anarchiste  au   bois  de  Boulogne. 

*Piclion  (Stephen).  Ministre 
de  France  à  la  cour  de  Pékin.  [A 
l'heure  où  nous  écrivons,  le  gou- 
vernement ignore  si  M.  Piclion  a 
été  assassiné  ou  s'il  est  retenu  à 
Pékin  comme  otage].  (3  Août 
191  H).) 

*  Ranc  (Arthur),  homme  po- 


litique. Il  a  échoué  aux  élections 
sénatoriales  de  janvier  1900  et 
continue  énergiquement,  dans  le 
Radical,  la  lutte  contre  le  parti 
nationaliste. 

* Rochefort  (Victor -Henri, 
marquis  de  Rochefort-Luçay). 
Il  n'a  cessé  de  poursuivre  contre 
le  cabinet  Waldeck-Housseau  une 
lutte  acharnée.  Son  influence  a 
été  décisive  dans  le  triomphe  des 
nationalistes  aux  élections  muni- 
cipales de  mai  1900. 

*  Rosebery  (  Archiduc  Phi  - 
lippe-Prîmrose).  La  guerre  du 
Transvaal  lui  a  fourni  l'occasion 
de  prononcer  plusieurs  grands 
discours  et  de  se  présenter  comme 
chef  d'un  parti  libéral  impérialiste. 

*Salisl)ury(RoBERT-ARTHUR- 
Talbot,  Gascoigne  Cecii,  lord). 
Chef  du  cabinet  tory,  il  a  présidé 
à  la  politique  d'extension  dite  im- 
périaliste qui  a  amené  la  guerre 
du  Transvaal.  Il  a,  dans  ces  der- 
niers temps,  prononcé  quelques 
discours  retentissants,  notam- 
ment en  évoquant  l'éventualité 
d'une  destruction  possible  de  la 
puissance  anglaise. 

Scliœurer- Kestner  (Au- 
guste).. Son  intervention  en  fa- 
veur de  Dreyfus  lui  coûta  la  vice- 
présidence  du  Sénat  qu'il  occu- 
pait depuis  1895.  Mort  le  19  sep- 
tembre 1899. 

Victor-Eninianuel  III.  Né  à 
Naples  en  1809.  Fils  et  succes- 
seur de  llunibert  h'i'.  Il  était  gé- 
néral de  division  à  Florence  quand 
il  épousa  en  1896  la  fille  du  prince 
de  Monténégro.  Peu  auparavant, 
il  était  intervenu  auprès  de  son 
père  contre  le  ministre  Grispi  et 
sa  politique. 

*Viviani  (René),  député.  A 
pi'is  la  direction  politique  de  la 
La)i lente  lors  de  ravènement  de 
M.  Millerand  au  ministère  du  Com- 
merce. Continue  à  être  un  des 
socialistes  parlementaires  les  plus 
écoutés. 


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