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Full text of "Annales des maladies de l'oreille, du larynx du nez et du pharynx"

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A  S'. 


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ANNALES 


DES  MALADIES 


DE    L'OREILLE,    DU    LARYNX 

DU    NEZ    ET    DU    PHARYNX 


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oe.  d'imp.  Paul  DdponTi  Paris,  4,  rue  dulBouloi. 


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ANNALES 

^    DBS  MALADIES 

DE  L'OREILLE,  Dll  \m\\ 

DO    NEZ    ET    DU    PHARYNX 

Fondées  par   MM.  ISAMBERT»  KRISHABBR,  LADREIT  DE  LACHARRIÉRE 

PUBLIÉES     PAR 

A.  60U6UENHEIM, 

Médeein  de  l*hôpiul  Uribobière. 
ATee  la  eoUabomiioB  de 

MM.  les  D"  Atsaouer,  H.  Chatbllier,  Gbllb,  Ménièrb,  Lœwenberg  (de  Paris], 

Garel,  médecin  des  hôpitaux  de  Lyon,  A.  Jolt  (de  Lyon),  Vachbr  (d'Orléans), 

Lannois,  agrégé  de  la  Facnlté  et  médecin  des  Hôpitaux  de  Lyon,  Dugaroin  (du 

Havre),  Courroux  (Nantes),  Hamon  du  Fouoerat  (le  Mans), 

Sénac-Lagranoe   (de  Canterets),  Aigre  (Boulogne-sur  Mer), 

F.  SuARBZ  DE  Mendoza  (Augers),  Lichtwitz  et  Garnault  (Bordeaux), 

Dblstanchb  et  Capart  (de  Bruxelles),  Schipfers  (de  Liège), 

R.  WoAKES  et  Morell-Maceenzib  (de  Londres),  T.  HERTNO(de  Varsovie), 

PoLiTZER,  ScHRosTTBR  st  Cbiari  (ds  Vidoue),  Labus  (de  Milan), 

Sous-GoHEN  (de  Philadelphie),  Cl.  Blakb  et  F.  Hoopbr  (de  Boston),  Zaufal  (Prague), 

CozzoLiNO  (de  Naples),  Lange  (de  Copenhague),  P.  Kocu  (de  Luxembourg  et  Nancy) . 

LuBLfNSEï  (de  Berlin),  Ouspensei  (de  Moscou),  Lennox  Browne  (de  Londres), 

Jauobson  (de  Berlin),  Brtson  Delavan  (de  New  York\  Krakaubr  (de  Berlin), 

Randall  et  Sajous  (Philadelphie',  H.  Stobssbl  (de  Vienne).  E.  Berger  (Gratz), 

G.  Gradenigo  (Turin),  A.-J.  Beehag  (Sidney),  Strazza  (Gênes),  Fenoouo  (CagUari). 

D*Aguanmo  (Païenne),  LAUREirr  (de  Bruxelles),  C.  M.  Dbsvernine  (La  Havane). 

Et  aTe«  le  «•■eo«rs  de 

MM .  les  Professeurs  Verneuil,  Duplay,  Tillaux,  D»*  de  Saint-Geriimn^  '  \ 

Terribr,    Berger,   Pbrier,   Pozzi,  Labbé,  Hortbloup,  Humbeht,  Richblot^ 

Tbrrillon,  Reclus,  chirurgiens  des  hôpitaux  de  Paris, 

Professeurs  Pournibr,  Grancher,  Proust.  D"  C.  Paul,  DuiAUDiN-BBAUMET/ 

Oluvier,  J.  Simon,  Dbscroizilles,  Seyestre, 

Hallopeau,  Huchard,  Labadie-Laorave,  Danlos,  Alb.  Robin,  Balzer, 

Barth,  Lbtulle,  Chaupfard  et  Nbttbr,  médecins  des  hôpitau^x  de  Paris, 

J.  Teissibr,  pro^  à  la  Faculté  de  Lyon,  Co'f  nb  et  Masse,  prof"  à  la  Faculté  de  Bordeaux, 

D"  Leval,  Hischmann,  M.  Lermotez,  R.  Leudbt,  Plicque  et  J.-B.  Martt, 

P.  TissiER  et  Glovbr,  ex-internes  des  hôpitaux  de  Paris, 

Roques  ob  Fursac,  Rbblaub,  Gastou,  Le  Noir,  Cuvillier 

et   M"*  M.   WiLBOUscHEwrrcH,   internes  des   hôpitaux  de    Paris. 


TOME  XVI— .1890. 


PARIS 

G.  MASSON,  ÉDITEUR 

LIiBRAIIIB      de      L'ACADéMIie      DE      MBDKCINB 
■  OOLBYAKD     tAlNT-CmilAIS,      BU      fACB     DE      L**CuLK     SE      HiBECINK 

AgenU  en  Amériqae  :  P.  BLAK1ST0N,  SON  El  C«* 

1012,  WALRtlT  tTREKT,  PEILADBLrBIf 

ABBoaces    Vbllakd  d'Okgbtille,  21  hit^  boulevard  de  Port-Royal. 

18?0 

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Janvier  1890.  —  N«  1. 


ANNALES 

DF^  MALADIES 


l'ÛMiLLE,  M 

DU  NEZ    ET  DU  PHARYNX 


MtMOIRES  ET  FAITS  ORIGINAUX. 


I 


L'ECLAIRAGE  ELECTFUQUE  DELANTRE  D'HIGHMORE 
DANS  LE  CAS   D'EMPYÈME 

Par  le  D'  Théodore  HERYIVG,  chef  du   scrylce  laryogologique 
h  l'hôpital  Saint-Roch,  de  Vargovie. 

Le  diagnostic  des  affections  de  l'antre  d'Highmore,  et  prin- 
cipalement des  collections  purulentes  de  celte  cavité,  est 
jusqu'à  présent,  dans  la  plupart  des  cas,  d'une  bien  grande 
difficulté.  Tout  médecin  se  souvient  sans  doute  de  circons- 
tances dans  lesquelles  il  a  hésité  longtemps,  et  je  dois  dé- 
clarer que  j'ai  certainement  méconnu  autrefois  maint  em- 
pyème. 

Cette  franche  déclaration,  qui  caractérise  si  bien  Moritz 
Schmidt,  commence  son  court  article  sur  le  diagnostic  et  le 
traitement  des  maladies  de  Tantre  d'Highmore  (1).  Je  ne 
puis  que  m'y  associer.  Tandis  qu'au ti*efois  j'hésitais  souvent 
entre  le  diagnostic  de  maladie  du  sinus  sphénoîdal  et  de 
maladie  du  sinus  maxillaire  ;  tandis  que  dans  mon  journal  je 

(l)  Berliner  klinische  Wochemchrift,  n»  50,  1888. 

ANNALES  DES  MALADIES   DE  l'OREILLE   ET   DU  LARYNX.  —    XVI.  \ 

295166  ^      , 

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2  T.  HERYNG. 

trouve  à  peine  12  cas  certains  d*empyème  de  Tantre  depuis 
l'année  1874,  j'ai  pu,  dans  ces  six  derniers  mois,  réunir 
10  cas  dans  lesquels  l'emploi  de  l'éclairage  électrique  m*a 
fourni  un  diagnostic  certain. 

Ce  n'est  que  depuis  une  dizaine  d'années  qu'on  com- 
mence à  envisager  les  symptômes  de  l'empycme  d'une  façon 
critique,  et  c'est  surtout  Ziem  qui  a  réduit  à  leur  juste  va- 
leur les  symptômes  considérés  jusqu'ici  comme  classi- 
ques (1). 

Dès  1882,  Hartmann  avait  fourni  des  contributions  im- 
portantes à  l'étude  des  maladies  des  sinus  ;  il  avait  expliqué 
le  rapport  des  névralgies  sus-orbitaires  et  des  obstacles  à 
l'écoulement  des  sécrétions  du  méat  moyen  et  montré  la 
valeur  diagnostique  de  la  compression  de  l'air  dans  le  nez  par 
le  procédé  de  Politzer.  Dans  une  communication  ultérieure 
à  Fribourg,  Hartmann  faisait  connaître  sa  méthode  de  la- 
vage du  sinus  par  l'orifice  maxillaire,  à  l'aide  d'une  canule 
spéciale,  grâce  à  laquelle,  dans  des  cas  invétérés,  il  obtint 
la  guérison  quand  toutes  les  autres  méthodes  avaient 
échoué.  Puis  vinrent  les  travaux  de  Schech,  Mikulicz , 
Stôrk,  B.  Frànkel,  Krause,  Schiffers,  Walb,  Bronner, 
Krieg,  Bresgen,  M.  Schmidt,  Bayer,  Vollolini,  JelenlTy, 
Kôster.  Sauf  ceux  de  Schech,  Bayer,  Frankel  et  Schmidt, 
qui  concernaient  aussi  le  diagnostic,  ils  portaient  principale- 
ment sur  rétiologie  et  le  traitement  de  cette  affection.  Si  le 
diagnostic  est  resté  souvent  obscur,  la  vieille  théorie  des 
quatre  symptômes  classiques  n'y  a  pas  peu  contribué.  On 
sait  que  jusqu'ici  on  basait  le  diagnostic  sur  les  symptômes 
suivants  :  1°  saillie  de  la  paroi  maxillaire  ;  2^  augmentation 
de  l'écoulement  pendant  l'inclinaison  du  côté  opposé  ; 
3**  douleur  sous-orbitaire,  4*»  gonflement  de  la  joue.  C'est  à 
Ziem  que  revient  le  mérite  d'avoir  démontré  qu'à  l'excep- 
tion de  la  douleur  qui  apparaît  quelquefois  ces  symptômes 

(1)  De  la  valeur  et  du  trailement  des  suppurations  nasales  {Monats- 
chrifl  fur  Ohrenh.  n»  3, 1886,  et  Allgem.  Central.  Zeiiung,  35,  36;  1886.— 
Dépeudauce  de  la  mi^rain^  des  maladies  du  nez  {Ibidem^  d**  10,  1885).  — 
Importance  des  maladies  des  dents  pour  la  production  des  affections  na- 
sales (MonaUchr.  fur  Ohrenh. y  n*  4.  1880). 


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ÉCLAIRAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.         3 

ne  sont  pas  liés  nécessairement  à  Tempyèine,  mais  qu'ils 
s'observent  dans  d'autres  affections  de  la  cavité ,  etc. , 
comme  les  kystes  et  les  néoplasmes.  Il  a  eu  aussi  le  mérite 
d'appeler  l'attention  sur.  des  symptômes  moins  connus,  à 
savoir  l'unilatéralité  et  l'intermittence  de  la  suppuration. 
Cependant,  dans  certains  cas,  le  diagnostic  reste  difficile  et 
le  procédé  recommandé  par  Bayer  et  par  B.  Frankel,  de 
faire  coucher  le  malade  sur  le  ventre,  la  tête  en  bas,  ne  le 
rend  pas  toujours  certain. 

Comme  la  ponction  exploratrice  d'une  alvéole  recom- 
mandée par  Ziem  n'est  pas  toujours  possible,  quand  les 
dents  sont  saines,  M.  Schmidt  a  récemment  préconisé  la 
ponction  exploratrice  de  la  mince  cloison  qui  sépare  l'antre 
d'Highmore  du  méat  inférieur,  à  l'aide  d'une  seringue  de 
Pravaz,  à  canule  deux  fois  plus  longue  et  plus  épaisse. 
Dans  16  cas,  il  a  ramené  du  pus. 

Bresgen  (1)  avait  eu  une  idée  analogue  en  aspirant  le  pus 
par  Torifice  maxillaire  à  Taide  d'une  seringue,  et  Ziem  (2), 
indépendamment  de  Bresgen,  dit  avoir  déjà  employé  ce  pro- 
cédé en  1887. 

L'aspiration  exploratrice  du  sinus  maxillaire  constitue 
certainement  un  progrès  considérable  pour  le  diagnostic  de 
l'empyème.  Mais  elle  réclame  une  certaine  technique,  et 
peut  être  rendue  très  difficile  dans  .certaines  difformités  du 
cornet  inférieur  et  dans  l'épaississement  osseux  de  la  paroi 
{dans  f  asymétrie  de  P antre).  De  môme  l'aspiration  se  fera 
difficilement  quand  l'antre  a  une  cavité  énorme  et  contient 
une  faible  quantité  de  pus  épais,  grumeleux,  qui  bouche  la 
canule.  Bien  que  je  sois  convaincu  dé  la  parfaite  innocuité 
de  cette  petite  opération,  on  rencontrera  des  personnes  qui  la 
refuseront. 

H  était  donc  tout  à  fait  désirable  de  trouver  une  méthode 
d'exploration  indolore  ;  je  crois  que  nous  la  possédons  au- 
jourd'hui dans  le  procédé  dû  récemment  à  Voltolini.  Après 
l'avoir  appliqué  dans  10  cas,  je  puis  le  recommander  abso- 

{1}  Loe.  cit, 

(2)  Berlin,  klin,  Wochemchr.,  n-  i,  1889. 


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4  T.  HERYNG. 

luraent  à  mes  collègues  comme  je  Tai  fait  dans  ma  démons- 
tration à  la  Société  médicale  de  Varsovie  le  19  février  1889. 

Tout  le  mérite  en  revient  à  Voltolini.  Il  a  repris  l'idée  de 
Gzermak  d'éclairer  le  lai^nx  par  transparence,  mais  en  se 
servant,  au  lieu  de  la  lumière  solaire,  de  la  lampe  d'Edison, 
et  il  a  étendu  cette  méthode  au  nez,  au  palais  et  à  la  cavité 
maxillaire. 

Dans  une  communication  faite  à  Breslau  Tannée  der- 
nière (1),  Voltolini  étudie  la  valeur  diagnostique  de  l'éclai- 
rage en  général,  montre  les  instruments  qu'il  a  fait  cons- 
truire dans  ce  but  et  déclare,  en  terminant,  qu'ils  sont 
d'une  grande  valeur  diagnostique. 

Cette  opinion  n'était  partagée  que  par  un  petit  nombre  et 
elle  rencontre  encore  aujourd'hui  quelques  objections.  La 
possibilité  de  ceftte  exploration  fut,  il  est  vrai,  confirmée  par 
Gerhardt  et  Stœrk,  niée  par  contre  par  Semeleder.  Tiirk  ne* 
la  mentionne  pas  du  tout.  Schrôtter,  dans  son  dernier  ou- 
vrage (2),  la  taxe  d'élégant  enfantillage. 

Depuis  la  publication  de  Voltolini,  cette  méthode  a  été 
essayée  par  quelques  observateurs. 

Roth  (3)  s'exprime  ainsi  à  son  sujet  :  «  L'extension  de 
cette  méthode  à  l'éclairage  par  transparence  du  palais,  des 
fosses  nasales  et  du  nasp-pharynx  sous  cette  forme  ne  me 
semble  pas  du  tout  pratique...  »  Il  m'est  impossible  de 
comprendre  comment  Voltolini  veut  pratiquer  l'éclairage  de 
la  cavité  d'Highmore,  et  il  ne  donne  aucune  indication  à  ce 
sujet.  »  Roth  doute  de  la  possibilité  d'introduire  de  petites 
lampes  incandescentes  dans  la  cavité  elle-même,  même  dans 
les  cas  pathologiques  ou  par  une  perte  de  substance  arti- 
ficielle, et  il  déclare  avoir  appuyé  ses  déductions  négatives 
sur  des  expériences  cadavériques. 

Par  contre,  il  est  parvenu  à  éclairer,  par  transparence,  le 
larynx,  le  palais  et  la  cloison,  en  employant  un  appareil 

(1)  Breslauer  Arzil.  ZeiUchrift,  n*  22, 1888. 

(2)  Klinik  der  Kehlkopfkrankheiien. 

(3)  Wien.  med.  Presse,  n**  10  et  11;  1889. 


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ECLAIRAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.        6 

particulier,  construit  d'après  le  principe  de  Gartner  (1), 
dans  lequel  la  lumière  d'une  lampe  EMison  passe  dans  une 
baguette  de  verre  cylindrique  à  angle  droit. 

Quant  à  la  valeur  de  ce  procédé  au  point  de  vue  du 
diagnostic,  Roth  ne  partage  nullement  Tenthousiasme  de 
Voltolini  pour  Téclairage  du  larynx,  parce  que,  d*après  ses 
recherches  sur  le  vivant  et  ses  expériences  sur  une  éprou- 
vette  remplie  d'une  solution  concentrée  de  carmin  où  plon- 
geait une  baguette  de  bois,  le  liquide  éclairé  par  transpa- 
rence, comme  le  doigt  ou  les  anneaux  cartilagineux  de  la 
trachée,  ne  laisse  reconnaiti'e  aucune  différenciation,  pha- 
langes, anneaux  trachéaux,  car  on  ne  voit  que  du  rouge .  Il 
en  conclut  que  dans  les  organes  éclairés  leur  structure  ou 
la  situation  des  altérations  de  tissu  vers  la  surface  ou  la 
profondeur  ne  se  laissent  pas  déterminer  parce  que  la  lu- 
mière est  propagée  à  travers  la  masse  sanguine  en  circula- 
tion. Pour  la  description  des  instruments  destinés  à  l'éclai- 
rage électrique  du  nez  et  du  larynx  (panélectroscope  de 
Leiter],  je  renvoie  à  son  travail  original  et  je  discuterai  plus 
tard  les  opinions  de  Roth.  Je  passe  aussi  sur  les  instru- 
ments employés  à  l'éclairage  par  transparence  et  dirai  quel- 
ques mots  du  court  travail  de  Seifert(2). 

A  la  fin  de  son  étude  sur  l'éclairage  par  transparence  des 
08  de  la  face,  il  conclut  :  «  S'il  m'est  permis  de  porter  un 
jugement  sur  la  valeur  de  cette  méthode,  je  crois  qu'il  fau- 
dra faire  de  nouvelles  recherches  pour  prouver  que  par  ce 
moyen  on  peut  établir  dans  les  cas  douteux  le  diagnostic 
différentiel  de  néoplasmes  laryngés^  que  Ton  peut  distinguer 
une  tumeur  solide  du  nez  et  du  sinus  d'un  kyste  ou  d'un 
empyème.  Ce  que  je  puis  dire  ici,  c'est  que  j'ai  acquis  l'im- 
pression qu'il  y  a  dans  cette  méthode  de  diagnostic  plus 
qu'un  enfantillage  élégant. 

Avant  de  passer  à  l'étude  de  la  technique  et  de  la  valeur 

(1)  CeUe  idée  a  été  d*abord  olilisée  par  Kochs  et  Wolts  pour  une 
lampe  à  microscope. 

(S)  SitiunçiberUfUe  der  Wûrzbwrger  phys.  med,  Ge9elUchaft,  HL 
séance  du  19  janvier  18S9. 


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6  T.  HERYNG. 

diagnostique  de  l'éclairage  par  transparence,  basée  sur  mon 
expérience  clinique,  je  ferai  observer  que  j*ai  répété  les 
expériences  de  Voltolini  aussitôt  après  sa  publication  et  que 
j'ai  réuni,  relativement  à  Téolairage  du  larynx ,  les  ré- 
flexions suivantes. 

On  peut  l'exécuter  facilement  aussi  bien  à  Taide  du  réflec- 
teur Roth-Leiter  que  du  diaphanoscope  Blânsdorff,  ou  de 
rabaisse-langue  électrique  construit  par  Reiniger.  Il  réussit 
non  seulement  chez  les  individus  jeunes,  mais  chez  les 
personnes  âgées,  maigres,  comme  je  l'ai  prouvé  à  la  Société 
laryngologique  de  Varsovie. 

Une  lampe  électrique  de  4  à  5  volts  dans  une  chambre 
absolument  noire,  aussi  proche  que  possible  du  larynx,  est 
indispensable  ;  son  écartement  doit  être  tel  qu'il  suffise  à 
protéger  le  malade  de  la  chaleur  rayonnante. 

Si  Ton  ajoute  au  diaphanoscope  de  Blànsdorf  un  entonnoir 
de  carton  concentrant  la  lumière,  dont  la  circonférence 
externe  est  d'environ  2  cent..  1/2,  l'efl'et  de  Téclairage  est 
plus  remarquable.  L'intensité  dépend  du  point  où  l'on  ap- 
plique l'appareil  électrique  (cartilages  thyroïde,  cricoïde, 
trachée),  de  l'épaisseur  des  couches  intermédiaires  et  de  la 
force  absolue  de  la  lampe.  Un  excès  de  lumière  nuit  à  l'effet 
et  ne  permet  pas  une  différenciation  fine,  de  sorte  que,  par 
exemple,  les  cordes  vraies  et  les  fausses  semblent  effacées 
comme  une  tache  rouge  clair.  Par  un  bon  emploi  de  la 
lampe  ,  en  l'appliquant  à  la  région  du  ligament  cricothy- 
roïdien,  on  peut  reconnaître  distinctement  les  limites  de  ces 
parties. 

Voltolini  croit  que  par  cette  méthode  nous  pouvons  dis- 
tinguer les  tumeurs  malignes  des  bénignes  au  début  de 
leur  développement  sur  les  cordes  vocales,  parce  que  les 
bénignes  se  détachent  nettement  de  la  corde,  tandis  que  les 
malignes  envoient  des  prolongements  épithéliaux  dans  le 
tissu  et  y  prolifèrent.  Je  n'ai  pas  eu  l'occasion  de  le  véri- 
fier. 

Dans  un  cas  de  gomme  syphilitique  du  voile  du  palais 
déjà  en  désagrégation,  avec  réti'écissement ,  je  puis  con- 
firmer l'opinion  de  Voltolini  sur  la  possibihté  d'éclairer  le 


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ÉCLAIRAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.        7 

voile  par  transparence.  J'introduisis  par  le  méat  inférieur 
dans  le  pharynx  nasal  une  toute  petite  lampe  électrique  (du 
miroir  laryngoscopique  électrique  de  Reiniger),  et  le  voile 
apparaissait  complètement  lumineux,  mais  sans  que  je  puisse 
me  rendre  compte  de  son  épaisseur  ;  par  contre,  en  intro- 
duisant un  miroir  dans  le  pharynx,  je  pouvais  éclairer  par 
le  nez  tout  le  pharynx  nasal,  et  je  pouvais  voir  la  tonsille 
pharyngienne  hypertrophiée,  malgré  l'oriftce  du  voile,  à 
peine  gros  comme  le  petit  doigt.  Dans  un'  cas  de  périchon- 
drite  syphilitique  de  la  partie  antérieure  de  la  cloison,  à 
Faide  de  l'éclairage  par  un  côté,  je  pus  reconnaître  l'éten- 
due de  l'infiltration  et  la  montrer  à  un  confrère. 

Pour  ce  qui  concerne  Téclairage  de  l'antre,  Voltolini 
s'exprime  ainsi  :  «  Avec  une  petite  lampe  électrique...  on 
peut  aussi  éclairer  les  os  de  la  face  par  transparence.  Dans 
ce  but,  je  mets  la  lampe  dans  la  bouche  du  malade,  après 
avoir  enveloppé  la  partie  métallique  d'un  linge,  pour  que  le 
malade,  en  la  touchant  avec  les  lèvres,  ne  reçoive  pas  de 
décharge.  Si  l'on  fait  alors  passer  le  courant,  on  voit  toute 
la  face  éclairée  jusqu'aux  yeux.  »  Dans  un  supplément  à  son 
traité  sur  les  maladies  du  nez  (1888),  Voltolini  s'exprime 
ainsi  sur  sa  méthode  (p.  470)  :  c  Mais  dans  les  tumeurs  du 
sinus  maxillaire  même,  ce  procédé  peut  avoir  une  grande 
valeur  diagnostique,  et,  au  moment  où  j'écris,  je  suis  en 
présence  d'un  cas  assez  rare  où  l'éclairage  donne  d'excel- 
lents résultats.  y>  Le  voici  en  abrégé. 

Homme  de  2â  ans.  Depuis  4  ans,  tumeur  croissante  de  la 
joue  gauche  et  de  la  fosse  nasale.  De  plus,  toute  la  moitié 
gauche  du  palais,  refoulée  vers  la  bouche,  était  flexible  et  cédait 
un  peu  au  doigt.  Voltolini  diagnostique  un  sarcome  et  propose 
la  résection.  Le  malade  s'y  refusant,  il  essaye  de  détruire  la 
tumeur  par  l'électrolyse,  mais  il  fait  d'abord  l'éclairage  par 
transparence  et  n'est  pas  peu  étonné  lorsqu'il  constate  que 
toute  la  lumeur  contenue  dans  le  nez  devenait  magnifiquement 
transparente.  Voltolini  s'exprime  ainsi  :  f  J'avoue  sincèrement 
que  je  ne  savais  que  faire,  car  je  ne  doutais  nullement  que 
j*eusse  affaire  à  un  sarcome  venu  de  l'antre  d'Highmore,  qui 
avait  refoulé  les  parois  et  pénétré  dans  le  nez.  n 


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8  T.  HERYNG. 

Il  eut  alors  recours  à  la  fourchette  électrolytiqne,  qu*il  en- 
fonça dans  la  tumeur  en  faisant  passer  un  courant  modéré  pen- 
dant cinq  minutes.  Le  malade  ne  dormait  pas  de  la  nuit  à 
cause  des  douleurs  et  du  gonflement  dans  la  région  opérée. 

Le  lendemain  matin,  Voltolini  trouva  perforé  le  point  où  la 
fourchette  avait  été  placée  :  une  quantité  extraordinaire  de  li- 
quide s'était  écoulée  du  nez  et,  par  un  grand  trou,  on  pouvait 
voir  directement  dans  Pantre  et  y  pénétrer  avec  un  stylet  :  «  Le 
diagnostic  était  alors  certain,  dit  Voltolini.  Nous  avions  affairer 

à  UN  EMPYÈME  OU  UN^  KYSTE    DU     SINUS   MAXILLAIRE,    Car,  aprèS  fé- 

coulement  du  pus  et  de  la  sérosité,  là  cavité  était  vide.  La 
tumeur  du  nez  n'était  pas  autre  chose  que  le  cornet  inférieur, 
qui  avait  été  refoulé,  comme  les  autres  parois  de  Tantre.  Ainsi 
s'expliquait  le  bel  éclairage  de 'la  tumeur,  qui  n'était  autre 
chose  que  du  liquide.  Si  maintenant,  après  Tévacuation  de 
Tantre  d*Highmore,  j'allume  la  lampe  dans  la  bouche  du  patient, 
on  voit,  môme  de  loin,  le  contraste  entre  les  deux  côtés,  parce 
que  l'antre  gauche,  très  dilaté,  laisse  mieux  passer  la  lumière 
que  Tanlre  droit,  petit.  A  F  avenir,  ce  mode  d'illumination  s'em- 
ploiera avec  grand  avantage  dans  ïempyème  et  les  tumeurs  du 
nez.  » 

J'ai  reproduit  mot  à  mot  les  conclusions  de  cette  obser- 
vation, parce  qu'il  me  semble  que  Voltolini  n'a  pas  suffi- 
samment insisté  sur  Je  symptôme  le  plus  important  de  Tem- 
pyème,  la  tache  obscure  que  forme  le  côté  malade  dans 
r éclairage  par  transparence,  et  qu'il  a  confondu  les  symp- 
tômes de  Tempyème  avec  ceux  du  kyste,  qui  sont  précisé- 
ment différents.  Cela  est  plus  que  vraisemblable  si  l'on  se 
rapporte  à  la  phrase  citée  plus  haut.  «  Nous  avions  affaire  à 
un  empyème  ou  un  kyste.  »  (P.  472.) 

Mes  observations  cliniques  prouvent  que,  tandis  que,  dans 
le  kyste  séreux  de  l'antre,  Téclairage  par  transparence  a 
lieu  des  deux  côtés  (dans  Tectasie  de  l'antre  d'Hyghmore  sur 
une  étendue  plus  large  du  côté  malade),  dans  Tempyème, le 
côté  malade  apparaît  rouge  jusqu'à  F  orbite,  et  la  paupière 
inférieure  apparaît  comme  un  croissant  rouge  clair  attei- 
gnant l'angle  interne  de  l'œil.  Ce  symptôme  est,  sauf  quel- 
ques exceptions,  que  nous  discuterons  plus  loin,  le  signe  le 
plus  sûr  de  l'empyème,  et  je  Tai  vérifié  complètement  chez 


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ÉCLAIRAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.  9 

les  malades,  surtout  en  Tabsence  d'autres  symptômes,  con- 
sidérés comme  indispensables  pour  le  diagnostic  de  i'em- 
pyème. 

Avant  d'aller  plus  loin,  je  décrirai  cette  méthode  d'ex- 
ploration telle  que  je  Tai  employée  jusqu'ici. 

Pour  éclairer  par  transparence  l'antre  d'Hyghmore,  je  me 
sers  de  la  spatule  électrique  consiruite  par  Reiniger,  à  Er- 


Fig.  1. 

langen  {6g.  1).  Elle  a,  on  le  sait,  la  forme  d'un  abaisse- 
langue  de  Tiirck. 

I^  petite  plaque  linguale,  en  caoutchouc  durci,  mobile, 
s'enlève  facilement,  la  lampe  électrique  Edison  (5  volts)  se 
visse  à  Textrémité  et  elle  donne,  avec  une  batterie  con- 
venable, une  himière  blanche,  brillante,  suffisamment  forte 
pour  éclairer  parfaitement  les  joues  et  le  maxillaire  dans 
une  jAèce  obscure. 

Le  résultat  est  insuffisant  qu.ind  le  courant  est  faible  et  la 
chambre  peu  obscure.  Avant  de  l'appliquer  au  mabide,  je 
recommande  d'essayer  d'abord  la  ballerie  sur  un  individu 
sain. 

J'emploie  une  batterie  de  dix  éléments   zinc  charbon , 


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10  T.  HERYNG. 

construite  spécialement  par  Leiter,  avec  acide  chromique 
anglais  et  acide  sulfurique  (acide  chromique  pulvérisé  160, 
acide  sulfurique  anglais  125,  eau  1,000).  La  batterie  doit 
être  Traîchement  remplie.  Six  éléments  suffisent  alors,  plon- 
gés à  peine  d'un  quart  de  leur  longueur.  Il  faut  établir  la 
communication  avant  de  plonger  les  éléments,  autrement 
on  brûle  le  fil.  Si  Von  n*a  pas  de  rhéostat,  il  faut  plonger  les 
éléments  d'une  façon  très  progressive. 

Dès  que  le  fil  devient  rouge,  les  éléments  peuvent  être 
descendus  jusqu'au  rouge  blanc  et  Ton  introduit  immédiate- 
ment la  spatule  dans  la  bouche.  Si  Ton  larde,  le  courant 
augmente  trop  et  il  peut  brûler  la  lampe. 

La  langue  est  abaissée  fortement,  et  la  bouche  fermée  on 
établit  le  contact.  Alors  se  produit  Téclairage  complet  des 
os  de  la  face  jusqu'à  l'orbite  ;  à  l'état  normal  il  a  la  même 
intensité,  et  dans  les  cas  de  sinus  asymétriques  (eclasie, 
atrophie,  états  pathologiques)  une  intensité  différente  sui- 
vant le  degré  et  le  genre  de  la  maladie. 

J'ai  déjà  remarqué  que  dans  les  kystes  à  contenu  séreux 
la  lumière  passe  facilement  ;  dans  les  néoplasmes  solides 
et  dans  rempyème,  le  côté  malade  reste  sombre.  Dans  l'em- 
pyème  double,  les  deux  sinus  restent  sombres  ;  on  trouve 
souvent  aussi  d'autres  symptômes,  comme  l'écoulement  bi- 
latéral. Jusqu'à  présent,  je  n'ai  pu  trouver  un  empyème 
double,  comme  en  ont  observe  Ziem  et  Krieg. 

Après  l'éclairage,  la  petite  lampe  électrique,  si  l'explo- 
ration dure  longtemps,  doit  être  laissée  un  quart  ou  une 
demi-minute  dans  la  bouche  pour  qu'elle  se  refroidisse  un 
peu  et  que  la  malade  ne  se  brûle  pas  le  palais  et  les  lè- 
vres, ce  que  l'on  peut  éviter  avec  un  peu  d'adresse. 

Avant  d'introduire  la  lampe  dans  la  bouche  et  d'examiner 
sa  force  d'éclairage,  j'éclaire  la  chambre  avec  une  allumette 
bougie,  j'introduis  une  spatule  dans  la  bouche  et  je  la 
porte  au  rouge  à  ce  moment  seulement.  Quand  la  bouche 
est  petite,  j'exerce  d*abord  plusieurs  fois  le  malade,  je  lui 
explique  comment  il  doit  faire  et  lui  défend  les  mouvements 
de  déglutition  pour  empêcher  la  brûlure  du  voile.  Dans  un 
seul  cas,  je  trouvai  les  os  de  la  face  si  épais  que  je  ne  pus 


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ÉCLAIRAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.      Il 

produire  un  éclairage  suffisant.  Dans  tous  les  autres  cas, 
j'y  parvins  sans  difficulté  de  la  part  du  malade. 

Avec  la  batterie  de  Stôhrer  pour  les  courants  constants 
(20  éléments),  je  pus  déjà  produire  avec  8  ou  10  éléments 
un  éclairage  suffisant,  de  même  12  à  14  éléments  suffi- 
raient pour  porter  au  blanc  le  diaphanoscope  de  Blansdorf. 
Avec  de  la  prudence,  celte  batterie  peut  être  employée 
aussi  pour  les  lampes  électriques  ou  à  Taide  d'un  rhéostat 
(elle  ne  permet  que-l'introduction  simultanée  de  2  éléments). 
La  spatule  Reiniger  manque  parfois  parce  que  les  sur- 
faces de  contact  s'oxydent  facilement  ;  aussi  je  les  ai  fait 
revêtir  de  lamelles  de  platine. 

Comme  cette  lampe  avec  les  lampes  de  réserve  semblera 


Fig.  2. 

peut-être  dispendieuse,  je  recommande  de  la  remplacer  par 
un  appareil  que  chacun  peut  construire  et  adapter  à  Ta- 
baisse-Iangue  de  Tiirck. 

Une  petite  lampe  Edison  (5  volts),  comme  l'emploie 
Leiler  pour  le  réflecteur  de  Rolh,  est  reliée  avec  2  fils  de 
cuivre  fin  que  Ton  introduit  dans  les  2  tubes  de  métal  de  la 
lampe.  On  coupe  alors  dans  du  liège  2  dés  d'un  centimètre 
de  large  sur  6  millimètres  environ  do  haut  ;  on  les  creuse 
d'un  côté  avec  la  lime  ronde,  de  sorte  que  le  pédicule  de  la 
lampe  y  entre,  et  Ton  colle  les  deux  moitiés  ensemble  avec 
du  collodion,  de  façon  que  la  boule  de  verre  seule  reste 
visible  (âg.  2).  Le  tout  est  solidement  fixé  avec  un  fil  de 


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12  T.  HERYNG. 

soie  fort  à  la  face  supérieure  d'une  spatule  de  Tiirck  comme 
dans  la  figure  3,  relié  à  deux  cordons  conducteurs  isolés,  et 
l'appareil  est  prêt. 

Si  I*on  veut  construire  plus  solidement,  il  suffit  de  placer 
la  lampe  dans  un  cadre  d*ivoire  et  de  la  relier  à  la  balterie 
par  des  fils  conducteurs  à  l'aide  de  deux  embouts  pourvus 


Fijf.  3. 

de  vis.  Le  coût  de  cette  modification  avec  la  lampe  ne  dé- 
passe pas  8  francs. 

Sur  10  malades  où  le  diagnostic  fut  assuré  par  Téclai- 
roge,  la  perforation  de  l'alvéole  ne  fut  faite  que  7  fois  avec 
évacuation  du  pus  par  cet  orifice. 

Dans  les  8   autres  cas  où  Topération  fut  différée,    à  la 


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ÉCLAIBAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.       13 

demande  des  malades  ,  cette  méthode  confirma  aussi  le 
diagnostic,  les  autres  symptômes  (suppuration  unilatérale, 
fétide,  intermittente  du  nez)  indiquant  l'antre  d'Highmore 
comme  le  siège  du  mal  et  la  pression  du  stylet  dans  la  ré- 
gion de  l'orifice  maxillaire  faisant  sourdre  des  gouttes  de  pus. 

Je  ne  parlerai  cependant  que  des  7  cas  oii  le  pus  fut  re- 
tiré de  l'antre,  c'est-à-dire  où  il  n'y  eut  pas  le  m'oindre 
doute  sur  le  diagnostic. 

Sexe  :  5  hommes,  2  femmes. 

Age  :  15  a  55  ans.  • 

Durée  du  mal  :  de  6  mois  à  5  ans.  Côté  droit,  5  fois  ; 
gauche,  2  fois.  Etiologie  :  dans  les  7  fois,  les  molaires 
supérieures  étaient  cariées  ou  remplacées  par  des  chicots. 
Comme  dans  les  cas  de  Krieg,  la  première  molaire  et  la 
deuxième  buccale  étaient  le  point  de  départ  le  plus  fré- 
quent de  Tempyème.  Le  sondage  de  l'ostium  maxillaire 
avec  la  cocaïne  est  assez  facile  et  peu  douloureux.  J'em- 
ploie un  stylet  nasal  ordinaire  boutonné,  mince,  à  bout 
courbé  à  angle  droit  sur  une  longueur  de  8  millimètres.  A 
l'aide  du  spéculum  de  Duplay,  je  l'introduis  à  deux  pouces 
de  profondeur  dans  le  méat  moyen,  de  sorte  que  le  bec  re- 
garde en  bas.  Par  une  légère  rotation,  on  le  dirige  en  le 
retirant  vers  la  paroi  extérieure  et  on  l'introduit  un  peu  de 
côté  dans  Tostium,  où  il  accroche.  Par  des  mouvements 
de  va-et-vient  on  arrive  à  en  déterminer  les  dimensions  (3  à 
4  millimètres  ordinairement).  Dans  un  seul  cas,  je  n'y  par- 
vins pas.  Chez  ce  malade,  le  D'  Jawdynski  pratiqua  l'ou- 
verture de  l'antre  par  la  fosse  canine  à  l'aide  du  marteau  et 
de  la  gouge,  et  je  pus,  en  introduisant  le  doigt,  en  palper 
les  parois  et  constater  la  présence  d'ostéomes  sous  forme  de 
lamelles  osseuses  feuilletées.  Elles  furent  enlevées,  le  li- 
quide séro-purulent  évacué,  la  cavité  éclairée  par  une  petite 
lampe,  et  une  eciasie  considérable  fui  constatée  (5  centi- 
mètres sur  6  centimètres).  L'ostium  maxillaire  fut  cherché 
par  la  fosse  canine  (la  muqueuse  présentait  une  tuméfac- 
tion énorme),  le  stylet  fut  poussé  jusque  dans  le  méat  moyen 
et  l'injection  passa  dans  le  nez.  Tamponnement  avec  la  gaze 
iodoformée,  drain  et  guérison  en  15  jours. 


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14  T.  HERYNG. 

DdDS  un  autre  cas,  je  pus,  contrairement  aux  déductions 
de  Rolh,  après  perforation  au  trocart  d'une  alvéole,  éclairer 
complètement  la  cavité  d'Highmore  à  l'aide  d'une  petite  lampe 
électrique  de  Reiniger,  comme  je  l'ai  démontré  à  la  Société 
médicale  de  Varsovie.  L'orifice  maxillaire  peut  être  parfois 
bouché,  pour  un  moment,  par  la  muqueuse  tuméfiée  du  méat 
moyen  et  des  cornets.  L'introduction  de  la  sonde  sera  tem- 
porairement plus  difficile  ;  dans  d'autres  cas,  elle  sera  im- 
possible pendant  quelques  jours.  J'ai  observé  ces  symptômes 
chez  une  malade  et  j'eus  l'idée  (sans  connaître  le  travail  de 
Bayer)  d'agrandir  l'orifice  par  le  galvanp-caulère.  Après 
lavage  et  désinfection  de  l'antre,  j'introduisis  l'instrument 
d'aboM  dans  la  direction  horizontale  ;  je  brûlai,  sur  une 
longueur  d'un  centimèti-e,  et  perpendiculairement  aux 
exlrémilés  de  la  traînée,  je  descendis,  autant  que  je  pus,  en 
bas  pour  faciliter  l'écoulement  du  pus.  Le  résultat  de  cette 
opération  fut  insuffisant  et  la  malade  ne  fut  guérie  que  par 
l'emploi  de  la  méthode  de  Gooper,.rextraction  de  la  deuxième 
molaire. 

J'ai  essayé  aussi  le  lavage  de  l'antre  avec  un  cathéter 
courbé,  analogue  à  la  sonde  déjà  décrite  (4  fois  sur  7),  quand 
Torifice  était  assez  grand  pour  que  le  liquide  pût  ressortir  à 
côté  du  cathéter.  Je  parvins  aussi  chez  deux  malades,  après 
l'extraction  de  la  dent  correspondante,  à  introduire  un  stylet 
par  le  canal  et  à  en  pousser  Textréinité  dans  le  méat  moyen 
à  travers  l'ostium  maxillaire. 

Jusqu'ici  je  n'ai  vu  qu'une  fois  la  maladie  provenant  d'un 
catarrhe  du  nez.  Le  malade  avait  des  dents  saines.  Je  trouvai 
des  polypes  muqueux  dans  le  voisinage  de  l'hiatus  semi- 
lunaire.  Le  mal  semblait  avoir  commencé  par  un  violent 
rhume  de  cerveau. 

Chez  un  second  malade,  les  conditions  étaient  un  peu  plus 
complexes  :  outre  les  polypes  du  nez  et  l'empyème  de  l'an- 
tre, je  trouvai  le  sinus  sphénoïdal  également  malade,  et, 
dans  le  voisinage  de  son  orifice  d'écoulement,  au-dessus  de 
l'extrémité  postérieure  du  cornet  moyen,  du  pus  s'écoulait 
par  la  pression  et  il  revenait  toujours  quand  on  l'essayait. 
En  enlevant  l'extrémité  hypertrophiée  du  cornet,  on  rendait 


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ÉCLAIRAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.      15 

visibles  en  haut  de  nouveaux  petits  polypes.  Leur  enlève- 
ment diminua  la  suppuration,  qui  disparut  par  des  injec- 
tions. C'est  le  quatrième  cas  de  collection  purulente  que 
j'ai  observé  dans  ma  pratique,  et  Ton  me  pardonnera  de 
consacrer  quelques  lignes  à  une  alTection  dont  la  sympto- 
matologie  et  le  traitement  laissent  encore  tant  à  désirer. 

tl'ai  opéré  trois  de  ces  malades  suivant  la  méthode  in- 
diquée par  Zuckerkandl  que  Schâffer  a  pratiquée,  pour  la 
première  fois,  sur  le  vivant;  avec  le  stylet  qu'il  a  indiqué,  je 
perforai  la  paroi  antérieure  du  sinus  sphénoïdal  pénétrait 
dans  la  cavité  et  ramenai  du  pus.  J'enlevai  alors  les  frag- 
ments osseux  nécrosés  avec  la  curette  tranchante,  les  gra- 
nulations ,  ei,  chez  un  malade ,  des  débris  du  polype. 
J'agrandis  Fouverture  avec  la  curette,  je  cautérisai  la  mu- 
queuse hypertrophiée  du  cornet  moyen  et  de  la  cloison  avec 
l'acide  chromique,  plus  tard  encore,  avec  le  galvano-cau- 
tère.  Dans  un  cas,  j'introduisis  un  drain  pendant  vingt- 
quatre  heures  :  par  des  irrigations  fréquentes  d'acide 
borique  à  5  0/0  et  des  insufflations  d'iodoforme,  j'obtins  la 
guérison  dans  2  cas;  dans  un  3%  le  résultat  fut  mcomplet; 
dans  un  4%  il  y  eut  récidive.  Pour  me  donner  accès  au  sinus 
sphénoïdal,  je  fus  obligé,  cliezun  de  ces  malades^  d'enlever 
tout  le  cornet  moyen  avec  la  gouge  de  Schœtz  et  le  mar- 
teau, sans  hémorrhagie  notable.  Je  parlerai  ailleurs,  en 
détail,  de  cette  opéi^ation.  Je  dirai  seulement  que  chez  un 
seul  malade  chez  qui  j'avais  détruit,  au  galvano-cautère,  des 
restes  de  polype  situés  très  haut  dans  le  voisinage  de  Tos- 
tium,  il  survint  le  soir  même  une  réaction  assez  vive 
(T.  S9«,  5),  céphalalgie,  abattement,  qui  disparurent  le  len- 
demain après  lavage  de  la  cavité. 

Relativement  aux  autres  symptômes  de  la  maladie  qui 
nous  occupe,  je  parlerai  surtout  du  genre  de  l'écoulement  et 
de  ses  caractères.  Cliez  tous  mes  malades,  il  était  abondant, 
sauf  le  cas  déjà  étudié  où  il  y  avait  ectasie  de  l'antre  avec 
ostéomes  et  gonflement  de  la  face  avec  occlusion  de  Tostium 
maxillaire.  Tous  déclaraient  l'écoulement  fétide  ;  mais  il  ne 
l'était  pas  toujours,  seulement  le  matin.  Quelques-uns  se 
plaignaient  de  sa  chute  dans  la  gorge  pendant  la  nuit,  de 


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16  T.  HERYNG. 

croûtes  et  de  mucus,  avec  goût  désagréable  dans  la  bouche, 
avec  parfois  des  nausées  suivies  de  Texpectoration  d'une 
sécrétion  fétide.  Chez  deux  malades  Técoulement  était  plus 
fort  le  matin  de  7  à  9  heures,  chez  deux  autres  Taprès-midi.  Il 
était  toujours  plus  abondant  du  côté  correspondant  àTantre 
malade.  Un  seul  malade  déclarait  que  Tinclinaison  de  la  tête 
Taugmentait  ;  jamais  en  se  couchant  sur  le  côté  opposé  ou 
sur  le  ventre,  la  têle  pendante,  le  malade  ne  pouvait  Taug- 
menter. 

Bien  que  le  malade  déclarât  la  sécrétion  fétide,  Texamen 
ne  le  confirmait  nullement  dans  bien  des  cas.  Par  contre, 
le  pus  enlevé  à  la  suite  de  la  perforation  était,  dans  4  cas, 
extrêmement  fétide. 

Dans  2  cas,  le  pus  enlevé  par  irrigation  de  Tantre  à  Taide 
du  cathéter,  introduit  dans  Torifice  maxillaire  le  matin, 
avait  une  odeur  fétide.  Dans  tous  les  cas,  Texamen  du  nez 
faisait  constater  une  tuméfaction  plus  ou  moins  considé- 
rable des  cornets,  plus  marquée  sur  le  cornet  inférieur  que 
sur  le  moyen.  Le  matin  on  voyait  la  sécrétion  adhérer  ordi- 
nairement plus  fortement  au  cornet  moyen  en  le  recouvrant 
de  tractus  blanchâtre  ou  de  plaques  visqueuses  verdâtres. 
Il  coulait  en  partie  dans  le  pharynx  nasal,  la  voûte  se  voyait 
alors  peu  recouverte  de  pus,  la  paroi  postérieure  Tétait 
abondamment.  Jamais  je  ne  trouvai  d*affection  de  la  bourse 
pharyngienne  ni  de  kystes. 

Après  enlèvement  de  la  sécrétion  avec  la  seringue,  je  pus 
voir  distinctement  dans  quelques  cas  qu'elle  provenait  par 
gouttes  de  la  région  de  Tostium  maxillaire,  et,  après 
essuyage,  réapparaissait  promptement  à  la  pression  de  la 
sonde. 

Dans  l'empyème  du  sinus  sphénoïdal,  ce  symptôme  d'une 
sécrétion  locale  se  renouvelant  rapidement  s'observait  très 
haut  au-dessus  de  Texlrémité  postérieure  du  cornet  moyen, 
entre  lui  et  la  cloison.  On  pouvait  toujours  éliminer  une 
affection  du  sinus  frontal.  La  saillie  notable  de  la  partie 
malade  ne  pouvait  se  constater  que  dans  le  cas  spécial  in- 
diqué plus  haut,  dans  4  cas  on  ne  trouvait  qu'un  gonflement 
insignifiant  dans  la  région  de  la  fosse  canine.  Dans  4  cas, 


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ÉCLAIRAGE  ÉLECTRIQUE  DE  L'ANTRE  D'HIGHMORE.       17 

on  pouvait  constater  une  malité  du  côté  malade  à  la  per- 
cussion à  Taide  du  plessimètre  cylindrique  d'Hamernik. 
Quant  à  la  douleur,  5  malades  se  plaignaient  de  douleurs 
dans  les  dents  et  la  face,  2  de  névralgie  sus-orbilaire,  un  de 
fortes  douleurs  entre  les  sourcils,  un  de  douleurs  à  la  face 
et  à  l'occiput,  périodiques,  apparaissant  ordinairement  dans 
Taprès-midi.  Mais  chez  ce  malade  il  y  avait,  outre  Tem- 
pyème  de  Tantre,  suppuration  du  sinus  sphénoïdal.  Ces 
symptômes  disparurent  après  Tenlèvement  de  Textrémité 
antérieure  du  cornet  moyen  et  de  quelques  petits  polypes 
très  haut  situés  ;  4  malades  se  plaignaient  de  mal  de  dent  ; 
l'un  d'eux  avait  eu  toutes  les  molaires  extraites.  Un  malade 
se  plaignait  de  violentes  douleurs  dans  l'œil,  un  autre  de 
scotomes.  L'odorat  était  diminué  chez  la  plupart,  supprimé 
chez  2  complètement.  Chez  un  malade,,  il  n*y  avait  pas  d'au- 
tres symptômes  en  dehors  de  l'écoulement  abondant  unila- 
téral. Cependant  la  deuxième  molaire  fut  extraite,  le  stylet 
pénétra  immédiatement  dans  l'antre  et  le  pus  sortit.  Le 
diagnostic  était  donc  dû  exclusivement  à  l'éclairage. 

Quanta  l'opération,  la  méthode  de  Desault  n'était  indiquée 
qu'une  fois.  Dans  les  autres  cas,  la  perforation  fut  pra- 
tiquée par  le  D' Jav^dynski  à  la  suite  de  l'extraction  de  dents 
ou  de  racines  ou  même  à  travers  le  maxillaire  sans  dents,  à 
l'aide  d'un  trocart  de  5  millimètres  d'épaisseur.  Une  courte 
canule  d'argent,  longue  de  2  centimètres,  large  de  5  milli- 
mètres, terminée  par  une  plaque  arrondie,  est  fixée  aux  deux 
dents  voisines  par  un  fil  d'argent.  Je  déconseille  une  canule 
plus  longue,  parce  que,  quand  la  sécrétion  est  faible,  elle 
dépasse  son  niveau.  Pour  empêcher  la  pénétration  de  par- 
celles d'aliments  dans  la  canule,  je  coiffe  obliquement  son 
rebord  avec  un  tube  de  caoutchouc  de  1  centimètre  de  long, 
j  dont  Texlrémité  se  recourbe  et  dont  la  lumière  se  ferme 
I  pendant  la  compression,  ce  qui  n'empêche  pas  l'écoulement 
j  du  pus  et  les  irrigations.  Le  tube  était  laissé  de8à  10  jours 
dans  la  fistule,  l'antre  lavé  3  fois  par  jour  avec  une  solution 
I  boriquée  tiède  à  5  0/0  avec  addition  d'une  petite  quantité 
1  d'acide  phénique,  jusqu'à  ce  que  l'eau  revînt  propre  par  le 
nez.  Deux  fois  on  insuffla  de  l'iodol  dans  l'antre  par  la  fis- 

ANNALES   DBS  MALADIES   DE  L*OREILLE   ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  2 


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18  OTTOKAR  CHIARI 

tule  avec  bon  résultat  ;  5  fois  sur  7  il  y  eut  guérison  ;  une 
fois  il  survint  une  récidive  au  bout  de  quatre  semaines;  un 
malade  est  encore  en  traitement. 

La  méthode  de  Mikulicz  ne  fut  possible  qu'une  fois,  après 
l'enlèvement  d'un  éperon  cartilagineux  de  la  cloison  obstruant 
le  nez,  à  l'aide  de  l'excellent  couteau  de  Schoetz,  coupant 
d'arrière  en  avant.  Le  résultat  fut  insuffisant  et  il  fallut  plus 
tard  perforer  Talvéole.  J'essayai  aussi  de  pratiquer,  par  le 
méat  inférieur,  à  l'aide  du  galvano-cautère,  une  ouverture 
dans  la  paroi  latérale  de  l'antre,  mais  je  ne  pus  traverser 
l'os  à  cause  de  l'étroitesse  et  du  gonflement  du  méat  infé- 
rieur; je  ne  pus  employer  non  plus  dans  ce  cas  le  trocart  de 
Krause.  Mes  tentatives  d'agrandir  l'ostium  maxillaire  à  l'aide 
de  la  fourchette  électrolytique  furent  très  douloureuses  et 
ne  donnèrent  pas  de  résultat,  il  me  suffit  ici  d'avoir  prouvé 
que  l'éclairage  par  transparence  de  l'antre  est  facile  et  qu'il 
peut  être  considéré,  dans  la  plupart  des  cas,  comme  le 
symptôme  le  plus  sûr  de  l'empyème. 


II 


DEUX  CAS  DE  RHÏNOLITHIASE  AVEC   REMARQUES 
SUR  L'ÉTIOLOGIE, 

Par  le  D'  OTTOKAR  CHIARI,  docent  à  rUdrersité  de  Viecne. 

Bien  que,  depuis  ces  dernières  années,  le  nombre  des  ob- 
servations de  rhinolitlies  se  soit  multiplié,  elles  ne  sont  pas 
assez  nombreuses  pour  que  de  nouvelles  communications 
à  ce  sujet  soient  sans  valeur,  surtout  si  l'on  y  ajoute  des 
considérations  sur  l'éliologie.  C'est  le  motif  de  la  publication 
des  deux  cas  suivants  : 

Mlle  A.  St...,  âgée  de  22  ans,  vint  me  consulter  le  5  juil- 
let 1888  pour  un  écoulement  de  la  narine  droite  datant  de 
deux  ans  et  ayant  une  mauvaise  odeur.  Parfois  aussi  la  respi- 


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DEUX  CAS  DE  RHINOLITHIASE  19 

ration  de  ce  côté  était  difRcile  ;  en  dehors  de  cela  la  malade  ne 
soufii*aU  d'aucune  affection  et  paraissait  jouir  d'une  bonne  santé 
A  la  rhinoscopie  antérieure  on  voyait  au  milieu  de  la  narine 
droite,  enclavé  entre  le  cornet  moyen  et  la  cloison,  un  corps 
gris  brunâtre  dont  les  parois  étaient  parsemées  de  granula- 
tions qui  formaient  un  véritable  gonflement,  surtout  sur  la 
cloison.  On  percevait  à  peine  une  mauvaise  odeur  pendant 
rexpiralion,  mais  on  la  sentait  très  distinctement  lorsque  Ton 
retirait  du  nez  rexti'émilé  de  la  sonde  qui  avait  é(é  en  contact 
avec  le  corps  brunâtre.  Au  moyen  de  la  sonde,  on  sentait  un  corps 
dur  et  un  peu  mobile  et  oa  pouvait  évaluer  sûrement  son  volume  à 
celui  d'une  noisette  de  dimension  moyenne.  Les  choanes  étaient 
libres,  seulement  on  voyait  à  la  base  de  la  droite  quelques 
masses  mucilagineuses.  La  narine  gauche  ne  contenait  rien 
d'anormal.  II  n^y  avait  que  deux  hypothèses  en  présence  :  il 
s'agissait  ou  d'un  os  nécrosé  ou  d'un  corps  étranger.  L'absence 
de  toute  lésion  syphilitique  du  pharynx  et  de  la  bouche  par- 
laient contre  la  nécrose  de  même  que  l'absence  de  glandes 
tuméfiées  et  de  tous  autres  symptômes.  On  interrogea  alors  la 
malade  pour  savoir  si  elle  ne  se  souvenait  pas  qu'un  corps 
étranger  eût  pénétré  dans  son  nez;  elle  ne  put  absolument  rien 
répondre  à  ce  sujet,  aussi  je  revins  à  la  première  hypothèse. 
Mais  je  fus  bientôt  édifié  par  la  nature  du  corps  extirpé.  L'ex- 
traction fut  pratiquée  facilement,  et  a  la  sortie  du  méat  le 
corps  étranger  se  brisa  en  plusieurs  morceaux  qui  s'émiet- 
tèrent  facilement  entre  les  doigts.  La  surface  était  d'un  gris 
brun  et  bosselée ,  recouverte  d'une  muqueuse  fétide  ;  les  débris 
étaient  blancs  et  granuleux.  Au  centre  de  quelques  fragments 
plus  grands ,  se  trouvaient  des  masses  brunes,  élastiques, 
molles  et  anguleuses,  qui  flottaient  à  la  surface  de  l'eau.  Au 
microscope,  ces  masses  sectionnées  en  coupes  minces  pré- 
sentaient des  cellules  étroites,  anguleuses  et  contiguês,  qui 
étaient  remplies  d'air.  H  n'y  avait  dès  lors  aucun  doute,  il 
s'agissait  de  petits  morceaux  de  liège  qui  avaient  pénétré  dans 
le  nez  et  avaient  occasionné  la  formation  du  rhinolithe.  Le 
D'  H.  Paltauf,  qui  a  eu  la  bonté  d'examiner  le  rhinolithe,  con- 
firma complètement  ce  résultat  et  constata  la  nature  minérale 
de  l'enveloppe  du  morceau  de  liège.  Elle  était  formée  de  car- 
booate  de  chaux. 

I^  traitement  ultérieur  consista  en  tamponnements  avec  la 
gaze  iodoformée  et  en  lavages  avec  des  solutions  de  perman- 
ganate de  potasse,  à  la  suite  desquels  les  granulations  dispa- 


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20  OTTOKAR  CHIARI 

Furent  au  bout  de  huit  jours  et  la  narine  droite  devint  complè- 
tement libre.  Ce  cas  est  intéressant  en  ce  que  la  malade  adulte 
ignorait  la  présence  des  petits  morceaux  de  liège  dans  son  nez. 

L'extraction  du  second  rhinolitho  que  j'ai   observé    en 
septembre  1889  a  été  un  peu  plus  difficile. 

Il  s*agi8sait  d'une  fillette  de  12  ans  qui  souffrait  depuis  des 
années  d'obstruction  de  la  narine  gauche  et  d^un  écoulement 
fétide  du  même  côté.  Il  y  a  deux  ans,  un  médecin  prétendit 
avoir  découvert  un  corps  dur  dans  le  nez.  A  la  rhinoscopie 
antérieure,  on  voyait,  entre  le  cornet  inférieur  et  la  cloison,  une 
masse  d*un  gris  blanchâtre ,  qui  avait  tout  à  fait  Vapparence  du 
mucus  et  fut  regardée  comme  tel.  Au  premier  abord,  lorsque  je 
touchai  cette  masse  avec  une  pince,  elle  me  sembla  dure  et 
rude,  surtout  en  arrière.  Elle  fut  saisie  avec  la  pince  à  polypes, 
et  quelques  petits  morceaux  facilement  friables  en  furent  déta- 
chés. En  voulant  la  retirer  entièrement ,  la  pince  glissait  tou- 
jours en  dehors  et  repoussait  le  corps  étranger  en  arrière  ; 
enfin,  je  le  saisis  et  pus  Textraire.  C'était  un  corps  étranger 
irrégulier,  dur  et  anguleux,  de  15  millimètres  de  longueur, 
8  millimètres  de  largeur  et  d^épaisseur  et  du  poids  de  12  déci- 
grammes.  Les  couches  extérieures  étaient  brunes,  et  celles  de 
rintérieur  de  la  tumeur  étaient  blanches  ;  les  premières  étaient 
très  friables,  les  secondes  assez  dures,  et  chez  toutes  deux 
Taction  de  Tacide  chlorhydrique  déterminait  de  reffervescence. 
Après  avoir  enlevé  une  partie  des  couches  corticales,  je  me 
trouvai  en  présence  d'un  corps  lisse,  brun,  dur  comme  de  Tos 
et  de  forme  ronde,  qui  avait  Taspect  d'un  embryon  ;  à  Taide 
d'une  petite  pince  à  enlever  les  esquilles,  je  retirai  quelques 
parcelles  de  la  surface  pour  les  examiner  au  microscope.  Il  y 
avait  des  cellules  ligneuses.  Dans  ce  cas  également,  le  rhino- 
lithe  s'était  formé  par  l'accumulation  de  carbonate  de  chaux 
autour  du  corps  étranger. 

Le  traitement  ultérieur  consista  d'abord  en  tamponnements 
avec  de  la  gaze  iodoformée,  parce  qu'à  la  suite  des  tentatives 
d*extraction  réitérées  la  muqueuse  avait  été  blessée  en  divers 
endroits,  et  dans  les  jours  suivants  en  pulvérisations  avec  des 
solutions  de  permanganate  do  potasse.  Au  bout  de  quelques 
jours,  la  muqueuse  nasale  était  revenue  à  l'état  normal. 

Dans  les  deux  cas,  il  se  trouvait  dans  le  mucus  fétide  qui 


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SERRE-NŒUD  NASAL  ET  ÉCRASEUR  COMBINÉS  21 

remplissait  toutes  les  lacunes  de  la  surface  de  la  pierre  un 
nombre  considérable  de  bactéries,  coccij  comme  on  a  pu 
l'observer  déjà.  Peut-être  aussi  ces  microorganismes  ont-ils 
joué  un  rôle  actif  dans  la  formation  des  concrétions.  J'ai 
déjà  eu  une  fois  l'occasion  {Revue  mensuelle  de  Larynga- 
logie  ^  Otologie  et  Rbinologie,  n»  10,  1888),  on  parlant  de 
plusieurs  cas  de  pharyngomycosis  leptothricia ,  d'attirer 
l'attention  sur  ce  point,  que  les  concrétions  qui  s'y  forment 
fréquemment  étaient  la  suite  d'une  production  excessive  du 
champignon  leptothix. 

Dans  les  cas  de  rhinolithes,  on  devra  supposer  que  le 
corps  étranger  introduit  dans  le  nez  forme  une  surface 
d'attraction  pour  les  bactéries,  qui  attirent  les  sels  de  chaux 
du  mucus  nasal  et  favorisent  leur  accumulation  sur  le  corps 
étranger. 

C'est  le  D'  R.  Paltauf ,  docent ,  qui  a  attiré  mon  attention 
sur  cette  propriété  des  schyzomycètes ,  alors  qu'aupara- 
vant je  pensais  qu'il  s'agissait  d'une  simple  précipitation 
des  sels  de  chaux  hors  de  la  muqueuse  nasale  sur  le  corps 
étranger,  de  même  qu'une  eau  ferrugineuse,  en  coulant  sur 
la  pierre,  la  brunit  par  ce  procédé. 


m 

SERRE-NŒUD  NASAL  ET  ÉCRASEUR  COMBINES 

Par  le  D'  FRANKLIN  H.  HOOPER,  de  Boston. 

Cet  instrument  a  été  construit,  non  dans  le  but  d'inventer 
une  nouveauté  ou  de  modifier  quelque  choçe  d'ancien,  mais 
pour  pourvoir  à  une  nécessité,  car  plus  d'une  fois  j'avais 
trouvé  pénibles  les  opérations  pratiquées  dans  les  fosses  na- 
sales pour  l'ablation  des  polypes  du  nez  ou  des  hypertro- 
phies des  cornets. 

L'écraseur  de  Jarvis  est,  en  principe,  un  instrument  ex- 


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22  F.  H.  HOOPER. 

cellent.  Mais  il  m'a  semblé,  après  son  emploi  dans  des  cas 
difficiles,  que  beaucoup  d'appareils  usités  ordinairement 
étaient  faits  si  délicatement  que  c^était  plutôt  des  jouets  que 
des  objets  pratiques.  Tous  ceux  qui  ont  une  grande  expé- 
rience opératoire  en  chirurgie  intra-nasale  peuvent  appré- 
cier combien,  en  certains  cas,  les  cornets  hypertrophiés  sont 
durs,  et  quelle  pression  il  faut  exercer  sur  les  fils  métalli- 
ques lorsque  Ton  se  sert  des  diverses  formes  de  serre-nœuds 
et  d'écraseurs.  Les  diflicultés  que  j*ai  rencontrées  dans  ma 
pratique  ont  été  causées  par  des  instruments  mal  construits. 
Dans  un  cas  d'hypertrophie  des  cornets,  situé  à  la  portion 
postérieure  de  la  fosse  nasale,  quand  cette  dernière  était 
engagée  dans  l'anse  métallique,  je  dus,  après  plusieurs  tours 
de  vis,  m'arréter,  la  vis  était  si  petite  que^  je  n'avais  pas 
assez  de  force  dans  mes  doigts  pour  la  tourner.  Je  fus  con- 
traint de  saisir  la  canule  avec  les  doigts  de  la  main  gauche, 
tandis  que  j'essayais  en  vain  de  tourner  la  vis  avec  ma  main 
droite.  J'assujettis  alors  la  canule  avec  une  paire  de  pinces, 
tandis  que  la  vis  était  tournée  à  l'aide  d'une  autre  pince.  Cela 
réuissit  pour  quelques  tours,  mais  le  fil  fut  tellement  serré 
que  toutes  les  tentatives  pour  le  faire  mouvoir  échouèrent. 
Mon  instrument  se  trouvait  également  immobilisé,  et,  on  le 
comprend,  la  situation  était  assez  pénible.  A  la  fin,  je  sortis 
d'embarras  en  tordant  l'instrument  jusqu'à  ce  qu'il  vînt  à  moi, 
terminant  ainsi  une  opération  douloureuse  pour  le  malade 
et  aussi  mal  conçue  que  non  scientifique  de  la  part  de  Topé- 
rateur. 

Il  n'y  aurait  eu,  dans  ce  cas,  aucune  difficulté  si  j'avais  eu 
un  instrument  bien  construit.  On  a  besoin  alors  d'un  écra- 
seur  solidement  établi  pour  deux  raisons  :  1°  la  dureté  inhé- 
rente au  corps  hypertrophié  ;  2°  (ce  qui  est  plus  important) 
quand  la  boutonnière  se  resserre,  des  fibres  du  tissu  s'in- 
troduisent dans  l'extrémité  de  la  canule  avec  les  fils  de  métal 
et  s'y  fixent  solidement.  Dans  un  cas,  j'ai  vu  les  fils  coupés 
par  l'extrémité  de  la  canule  au  lieu  de  couper  la  tumeur  ; 
dans  un  autre  cas,  la  priBssion  des  fils  était  assez  grande 
pour  rompre  les  chevilles  auxquelles  ces  fils  étaient  atta- 
chés à  Textrémité  la  plus  rapprochée  de  la  petite  canule. 


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SERRE-NŒUD  NASAL  ET  ECRASEUR  COMBINES  23 

Ces  accidents  (et  d'autres  que  je  pouiTais  énumérer)  me 
sont  arrivés  ii  y  a  plusieurs  années;  mais  depuis  que 
MM.  Codman  et  Shurtleff  m'ont  construit  un  serre-nœud  de 
JarviSy  qui  est  fort  à  Tendroit  ou  il  doit  Tôtre,  je  n*ai  plus 
rencontré  de  difficulté*  Cet  instrument  modifié,  dont  je  me 
suis  servi  constamment  pendant  ces  quatre  dernières  années, 
a  une  traverse  ou  doigtier  à  la  poignée,  de  3  centimètres  de  . 
long,  par  lequel  il  peut  être  saisi  solidement  par  les  doigts 
de  la  main  gauche. 

La  Alièrepar  laquelle  on  doit  introduire  le  fil  métallique  a 
2  centimètres  et  demi  de  diamètre,  de  façon  à  ce  qu'elle 
tourne  commodément.  Le  pas  de  vis  sur  lequel  la  filière 
tourne  est  plat  d*un  côté  et  est  fait  en  acier,  afin  d'empêcher 
son  altération  et  en  même  temps  toute  rotation  de  la  petite 
canule  sur  la  grande* 

Il  y  a  pourtant  une  autre  catégorie  de  cas  pour  lesquels 
j'ai  trouvé  les  instruments  connus  jusqu'à  présent  insufii* 
sants.  Je  veux  parler  des  cas  où,  en  opérant  avec  un  des 
s^rre-nœuds  ordinaires,  la  bride  métallique  rencontre  une 
tumeur  si  dure  et  si  fortement  attachée  qu'elle  ne  peut  être 
arrachée  par  la  traction  des  doigts  sur  les  fils  et  oii  il  ne 
serait  pas  prudent  ou  même  possible  d'arracher  la  tumeur. 
Dans  ces  cas,  j'ai  été  obligé  d'enlever  le  serre-nœud,  en 
laissant  les  fils,  qui  étaient  enfoncés  dans  la  tumeur,  et  je  les 
attachai  alors  à  l'écraseur  dont  j'ai  parlé,  je  pus  alors  com- 
pléter l'opération.  Ce  procédé ,  le  changement  d'instruments 
au  milieu  d'une  opération  est  au  moins  désagréable,  et  quel- 
quefois même  impossible,  surtout  quand  les  fils  d'acier  sont 
usés.  En  ce  cas ,  les  avaries  du  fil  métallique  empêchent  de 
le  passer  dans  la  canule  de  l'écraseur  ;  si  on  raccourcit  le 
fil,  il  n'aura  plus  la  longueur  sultisante  pour  passer  dans  la 
canule  et  s'attacher  aux  chevilles.  Dans  ces  conditions,  la 
seule  chose  à  faire,  après  avoir  enlevé  l'instrument,  est  de 
couper  un  bout  du  fil  métallique  le  plus  près  possible  de  l'ou- 
verture du  nez,  et  alors  de  tirer  sur  l'autre  fil ,  pour  retirer 
le  tout  ;  on  laisse  de  la  sorte  l'opération  incomplète.  Si,  par 
les  manœuvres  pour  enlever  l'instrument,  le  fil  se  tord  dans 
l'intérieur  du  nez  et  si  son  extraction  par  la  traction  sur  une 


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24  F.  H.  HOOPER. 

extrémité  est  rendue  impossible  ;  il  doit  alors  être  extrait  au 
moyen  d*un  mouvement  de  torsion  jusqu*à  ce  qu'il  sorte,  ce 
qui  est  très  laborieux.  Plus  d'une  fois,  j'ai  été  sur  le  point 
d'administrer  de  Téther  au  malade  pour  extraire  ce  fil. 

Je  suis  entré  dans  ce  long  détail  aiin  de  montrer  quels 
sont  les  accidents  qui  peuvent  arriver  au  cours  des  opéra- 
tions intra-nasales ,  accidents  qui  m'ont  amené  à  construire 
l'instrument  dont  la  description  fait  l'objet  de  ce  mémoire. 

Ce  sevrc-nœud  et  écraseur  nasal  combinés  a  certains 
avantages  sur  les  autres  instruments  qui  me  sont  connus.  Il 
est  construit  pour  la  plus  grande  partie  en  acier,  et  a  de  la 
force  à  l'endroit  où  il  doit  être  solide.  Fort  sans  être  massif, 
il  est  adapté  pour  servir  dans  les  voies  aériennes  supé- 
rieures chaque  fois  qu'on  a  besoin  de  l'anse  froide  ou  d'un 
écraseur.  En  se  servant  de  cet  instrument,  les  accidents 
dont  j'ai  parlé  plus  haut  ne  se  produisent  plus.  Le  point  le 
plus  important  est  qu'en  un  instant  le  serre-nœud  peut  se 
transformer  en  écraseur.  Quand  on  opère  sur  un  cas  de 
tissu  hypertrophié  avec  coïncidence  de  polypes  muqueux, 
si  une  masse  de  tissu  dur  est  par  inadvertance  engagée  dans 
l'anse  et  qu'elle  soit  trop  dure  pour  pouvoir  être  arrachée, 
l'instrument  peut  être  converti  en  écraseur  et  l'opéi^ation 
complétée  proprement  et  rapidement.  L'extraction  de  l'ex- 
trémité pharyngienne  sera  ainsi  grandement  facilitée,  l'ins- 
trument ayant  lui-même  l'angle  nasal,  et  parce  que  la  masse 
de  tissu  peut  d'abord  être  détachée  par  le  serre-nœud  et 
ensuite  enlevée  au  moyen  de  l'écraseur. 

La  figure  ci-jointe  représente  la  moitié  de  l'instrument  et 
montre  si  clairement  la  façon  simple  avec  laquelle  un  serre- 
nœud  peut  être  combiné  avec  un  écraseur,  qu'il  est  besoin 
de  peu  de  mots  pour  décrire  son  fonctionnement. 

Uuand  l'anneau  A  est  à  gauche,  les  anneaux  BB  peuvent 
être  aussi  facilement  mus  que  dans  les  serre-nœuds  ordi- 
naires. En  tournant  l'A  à  droite  le  pas  de  vis  de  l'instru- 
ment s'engage  et  il  en  résulte  un  parfait  écraseur  ;  les  an- 
neaux BB  auxquels  sont  attachés  les  fils  descendent  seule- 
ment comme  la  vis  et  tournent  par  l'anneau  C.  Des  canules 
de  différentes  longueurs  et  de  diverses  courbes  peuvent 


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SERRE-NŒUD  NASAL  ET  ÉCRASEUR  COMBINÉS.  25 

être  substituées  suivant  les  besoins  pour  les  opérations  du 
naso-pharynx  ou  pharynx  inférieur  et  du  larynx. 
Pour  ce  qui  est  de  l'usage  et  de  l'entretien  de  cet  instru- 


ment, peu  de  mots  suffisent  à  l'expliquer,  parce  qu'ils 
pai*ai6sent  élémentaires,  ils  n'en  ont  pas  moins  une  valeur 
pratique.  En  attachant  les  fils  aux  chevilles  d'arrêt  de 
Panneau  B,  il  ne  faut  pas  les  enlacer  séparément  sur  chaque 
vis,  mais  les  fixer  ensemble  sur  les  deux  vis  de  façon  à 


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26  BIBLIOGRAPHIE. 

former  un  8.  Après  s*étre  servi  de  rinstrument,  il  faudra 
toujours  enlever  les  flls,  non  pas  de  la  façon  la  plus  natu- 
relle, en  les  tirant  du  côté  de  l^opérateur,  mais  dans  la 
direction  opposée.  Alors  les  mouvements  des  flls,  par  suite 
de  la  manière  dont  ils  sont  fixés  aux  chevilles  d'arrêt,  favo- 
risent le  nettoyage  de  Tintérieur  de^  la  canule,  en  donnant 
issue  aux  débris  qui  peuvent  se  trouver  à  Tintérieur,  et  le 
danger  de  l'obstruction  de  la  canule  par  la  saleté  et  la 
rouille  se  trouve  ainsi  écarté.  Cet  instrument  a  été  construit 
sous  ma  direction  par  Codman  et  Shurtleff,  13,  Tremont 
Street,  Boston. 


BIBLIOGRAPHIE. 


La  surdi-mutité  et  les  sourds-muets  devant  la  loi,  par 
M.  Lannois.  (Chez  G.  Steinheil,  Paris,  1889.) 
Dans  son  très  intéressant  travail,  notre  collaborateur  le 
D'  M.  Lannois,  de  Lyon,  étudie  d'abord  la  statistique  de  la  surdi- 
mutité,  très  variable  suivant  les  pays;  elle  est  plus  commune  en 
Suisse  que  partout  ailleurs.  Puis  il  passe  en  revue  les  causes  de 
cette  infirmité  qui  peut  être  congénitale  ou  tardive.  La  surdi- 
mutité est  rarement  congénitale  dans  TaeceptioD  propre  du  mot. 
Le  plus  souvent,  le  sourd-muet  le  devient  à  la  suite  de  maladies 
variables,  soit  nerveuses,  soit  de  Torgane  auditif,  et  dans  le  der- 
nier cas  il  eût  été  possible  de  l'enrayer.  Les  recherches  faites 
dans  ces  derniers  temps  ont  démontré  que  la  surdité  n'était 
pas  toujours  absolue.  La  surdi-mutité  n'abolit  pas  rinlelligence, 
à  moins  qu'elle  ne  coïncide  avec  un  état  nerveux  particulier.  II 
suit  de  là  que  Tédiication  du  sourd-muet  est  possible,  et  Téduca- 
tion  par  la  méthode  orale  semble  aujourd'hui  remplacer  complè- 
tement Tancienne  éducation  française  par  les  gestes.  Il  en  résulte 
aussi  que  la  situation  du  sourd-muet  ne  doit  pas  être  devant  la 
loi  différente  de  celle  des  autres  sujets,  ce  que  du  reste,  comme 
rindique  Lannois,  ont  admis  de  nombreux  arrêts  judiciaires. 
L'auteur  termine  son  mémoire  par  quelques  remarques  très  in- 
téressantes sur  la  simulation  de  la  surdi-mutité.  a.  g. 


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BIBLIOGRAPHIE.  27 

Traitement  des  fractures  du  nés  par  Fappareil  plâtré,  par  E. 
Chbtallkt.  (Thèse  de  Lyon,  1889,  chez  j!-B.  Baillière.) 
Thèse  faite  dans  le  service  de  D.  Mollière  ;  Tauteur  divise  ces 
fractures  en  trois  variétés  :  1®  fracture  des  os  propres;  2<>  luxa- 
tion des  os  propres,  confondue  avec  les  fractures,  niée  et  affirmée 
tour  à  tour,  3«  fractures  et  luxation  de  la  cloison.  L*auteur  dé- 
crit assez  minutieusement  ces  diverses  variétés  et  insiste  surtout 
sur  la  luxation  de  la  cloison  cartilagineuse,  sur  la  vomer 
décrite  par  son  maître  D.  Mollière  ;  c'est,  pour  les  lecteurs  de  ce 
recueil,  la  partie  la  plus  intéressante  de  cette  description.  On 
peut  reproduire  cette  altération  expérimentalement  en  section- 
nant la  cloison  cartilagineuse  sur  la  vomer;  on  observe  alors 
une  dépression  continue,  allant  des  os  propres  à  la  pointe  du 
nez,  avec  un  sillon  surtout  accentué  au-dessus  du  lobule,  au 
point  qui  sépare  les  cartilages.  Chevallct  repousse,  comme  son 
maître,  tout  appareil  de  soutènement  interne  comme  inutile. 
Pendant  Tapplication  de  l'appareil  plâtré  qui  est  fixé  en  haut  sur 
le  front  et  en  bas  sur  les  lèvres  et  les  joues,  deux  aides  main- 
tiennent Tun  les  prolongements  frontaux,  Tautre  les  prolonge- 
ments lébioginiens,  ce  qui  permet  au  chirurgien  de  procéder  à  la 
réduction  et  au  modelage  du  nez.  a.  g. 

Pathogénie  et  traitement  de  la  fièvre  des  foins,  par  Natier. 
(Doin,  éditeur,  Paris,  1889.) 
Dans  cette  étude,  qui  a  fait  l'objet  de  sa  thèse  inaugurale,  le 
D*"  Natier  passe  en  revue  les  théories  diiîérentes  mises  en  avant 
pour  expliquer  la  pathogénie  do  la  maladie;  il  accepte  volontiers 
le  terme  de  fièvre  des  foins  en  raison  de  la  régularité  d'appa- 
rition de  cette  affection  qui  correspond  presque  toujours  avec 
l'apparition  des  grandes  chaleurs  et  la  saison  des  foins.  Puis  il 
discute  la  théorie  du  pollen,  de  Tarthritis,  des  microbes  et  enfin 
celle  des  altérations  nasales  ;  c*est  cette  dernière  qui  lui  semble 
donner  le  mieux  l'explication  de  la  maladie  ;  en  effet,  le  traite* 
ment  palliatif  au  moyen  de  la  cocaïne  et  surtout  les  cautérisa- 
tions plus  ou  moins  profondes  faiies  avec  le  galvano-cautère 
semblent  être  les  moyens  thérapeutiques  qui  ont  donné  le  plus  de 
résultats.  L'auteur  prétend  qu'au  fur  et  à  mesure  des  observa- 
tions .ultérieures  la  fièvre  des  foins  sera  moins  rarement  vue 
qu'on  ne  Va  dit  jusqu'ici  :  notre  expérience  à  Paris  est  plutôt 
conforme  à  Topinion  de  la  rareté  qu'à  celle  de  la  fréquence,  mais 
je  dois  dire  que  le  traitement  local  me  semble  avoir  été  le  plue 


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fô  PRESSE  FRANÇAISE. 

efficace,  à  condition  toutefois  d'adjoindre  des  médicaments  sé- 
datifs (antipyrine,'  bromure  de  potassium,  sulfate  de  quinine). 

A.  o. 

Syphilis  tertiaire  du  nés  et  des  fosses  nasales,  par  Olivier. 
(Thèse  de  Bordeaux,  1888.) 
Les  accidents  tertiaires  en  se  local i^nt  sur  Tappareil  olfactif 
peuvent  aller  d'une  simple  érosion  aux  destructions  osseuses  et 
cartilagineuses  les  plus  graves  pour  la  vie.  La  guérison  n'est 
pas  toujours  facile.  a.  g. 


PRESSE  FRANÇAISE. 


De  Tapophyse  mastoîde  et  de  sa  trépanation,  par  A.  Ricard. 
(Gazette  des  hôpitaux,  28  février  1889.) 

Etude  anatomique  exposée  avec  beaucoup  de  précision,  avec 
de  nombreuses  figures.  L'auteur  part  de  ce  fait  que  l'apophyse 
mastoîde  est  irrégulièrement  constituée  au  point  de  vue  de 
Texistence  du  tissu  spongieux  et  des  cellules  diles  mastoïdiennes, 
puisque  certaines  apophyses  sont  richement  pourvues  de  ce 
tissu,  d'autres  médiocrement  et  quelques-unes  enfin  n'en  pos- 
sèdent pas,  ce  qui  a  fait  diviser  les  apophyses  mastoïdes  en 
trois  catégories,  suivant  ces  différentes  dispositions.  Les  recher- 
ches de  Ricard  lui  ont  paru  donner  la  cause  de  ces  irrégularités, 
qui  tiennent,  dit-il,  à  ce  que  les  cellules  mastoïdiennes  ne  sont 
que  les  propagations  du  tissu  spongieux  existant  constamment 
dans  le  rocher  de  l'apophyse  mastoîde  ;  aussi  propose-t-il  le 
nom  de  cellules  pétreuses  ou  pétro-mastoïdiennes.  C'est  à  la 
partie  antérieure  que  ce  tissu  se  trouve  le  plus  abondamment, 
et  c'est  là  qu'il  se  continue  avec  l'autre  mastoïdien  très  voisin, 
comme  on  sait,  de  la  caisse.  Il  s'ensuit  que  la  zone  où  l'on  a  le 
plus  de  chance  de  rencontrer  ces  cellules  et  de  s'écarter  des 
sinus  et  de  l'encéphale  est  tout  à  fait  en  avant  ;  la  partie  posté- 
rieure est  ce  que  Ricard  appelle  très  justement  la  zone  dange- 
reuse . 

Partant  de  là,  l'auteur  discute  le  lieu  où  doit  se  faire  la  trépa- 
nation; au  sommet  de  l'apophyse,  elle  n'est  pas  dangereuse,  mais 
on  n'y  rencontre  pas  les  cellules;  en  arrière,  elle  est  fort  péril- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  29 

leose  ;  c'est  donc  en  avant,  derrière  le  pavillon  que  Ton  doit  dé- 
coller, que  devra  se  faire  la  trépanation.  G^est  aussi  Topinion  de 
DupIay.Mais  est-il  nécessaire  de  trépaner?  Ricard,  à  juste  titre, 
ne  le  pense  pas  ;  il  conseille  d'opérer  très  lentement  avec  la 
gouge,  le  maillet,  et  de  terminer  avec  la  curette.  Le  trépan  et  le 
foret  lui  semblent  des  instruments  inutiles  et  nuisibles,  et  il  en 
repousse  remploi.  a.  o. 

Recherches  acoustiques  snr  les  voyelles  nasales,  par  LœvsN- 
BKRG.  (Bulletin  médical j  17  février  1889.) 

L^auteur  s'est  servi  dans  ce  but  du  tonomètre  de  Kœnig,  cons- 
titué par  une  longue  série  de  diapasons  eml)rassant  toute  réchelle 
musicale.  Voici  les  résultats  comparés  à  ceux  fournis  par  les 
voyelles  simples  : 

o,  si  bémol  *  (896  v.)  on,  sol  '  (768  v.)  ong,  si  *  (480  v.)  a, 
si  bémol  *  (1792  v.)  an,  fa  dièze  *,  près  de  ang,  si  •  (960  v.)  e, 
si  bémol  *  (3584  v.)  en,  in,  sol  *  (1470  v.)  au-dessus  de  sol  * 
(8008  V.)  eng,  si  *  (1920  v.)  eu,  entre  fa  dièze  *  et  sol  »  (728  v.) 
ou  encore  ut  dièze  *  (100  v.)  eun,  vers  la  *  (858  v.)  eung  ou  oeng, 
mi  '  (640  V.) 

Ces  résultats  montrent  que  les  nasales  françaises  des  trois 
premiers  groupes  (on,  an,  eu)  ont  pour  sons  propres  les  tierces 
mineures  inférieures  des  voyelles  simples  correspondantes. 

Lies  sons  nasaux  non  français  des  mêmes  groupes  (ong,  ang, 
eng)  sont  les  octaves  inférieures  de  celles-ci,  moins  un  demi- 
ton  ;  mais  dans  la  série  eu,  eun,  eung,  les  intervalles  ne  sont 
plus  les  mêmes  que  dans  les  autres  trois  groupes.  Peut-être, 
dit  Tanteur,  cela  tient-il  à  la  nature  intermédiaire  du  son  eu, 
qui  comme  u  combine  la  portion  linguale  d'une  voyelle  avec  la 
portion  buccale  d'une  autre  ;  ce  seraient  des  voyelles  mixtes, 

l^s  résultats  obtenus  par  les  nasales  non  françaises  des  trois 
premiers  groupes  offrent  à  remarquer  que  le  son  propre  de  cha- 
cune de  ces  voyelles  ne  diffère  que  d'un  demi-ton  à  peu  près  de 
celui  d'une  voyelle  inférieure  dans  Téchelle  musicale  à  celle  qui 
correspond  à  la  nasale  en  question.  a.  o. 

Oa  la  névro-rètinite  dans  %w  rapports  avec  le  vertige  aoricn- 
laire  et  certaines  maladies  de  l'oreille  interne,  par  Bouchut. 
(Paris  médical,  15  juin  1889.) 

Notre  savant  collègue,  qui,  au  temps  de  son  enseignement  à 
l'Hôpital  des  enfants,  attachait  une  si  juste  importance  à  l'étude 
du  fond  de  l'œil,  comme  moyen  diagnostique  des  affections  mé- 


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30  PRESSE  FRANÇAISE. 

ningées  eucëphaliqucs,  avait  eu  aussi  roccasion  d'instruire  ses 
élèves  de  Tutililé  que  pourrait  avoir  cette  méthode  d'examen 
pour  rechercher  l'état  des  méninges  et  de  Tencéphale  dans  les 
maladies  de  Toreille.  Il  rappelle  les  observations  qui  à  ce  sujet  ont 
paru  dans  ses  atlas  d'ophthalmoscopie  médicale  et  de  cérébro- 
scopie.  Cette  résurrection  de  ses  anciens  travaux  lui  est  certai- 
nement suggérée  par  la  lecture  de  travaux  modernes  étrangers 
et  où  rimporlance  de  Texamen  ophthalmoscopique  est  recom- 
mandée chez  les  mabides  souffrant  d'une  afleclion  chronique  de 
Tappareil  auditif.  L'observation  qui  accompagne  Tarticle  du 
45  juin  a  trait  à  une  tumeur  développée  au  niveau  des  noyaux 
d'origine  du  nerf  auditif  sur  le  plancher  du  i*'  ventricule,  tumeur 
d'apparence  (jliomatoiise  {Vautour^  il  est  vrai\  ne  prononce  pas  ce 
nom)  et  qu'il  croit  être  causée  par  une  névrite  ascendante  du  nerf 
auditif.  Dans  celte  observation  intéressante,  Toreille  moyenne 
était  altérée  et  la  description  de  l'oreille  interne  n'a  pas  été 
faite  ;  quant  à  la  dure-mère  et  au  tissu  cérébral  voisins  de  la 
caisse,  ils  n'étaient  pas  lésés. 

Dans  le  n*»  du  22  juin  1889,  Bouchut  cite  d'autres  cas  d'otorrhée 
chronique  où  Tophtlialmoscope  démontra  l'existence  de  neuro- 
retinite  double,  de  dilatation  de  veines  rétiniennes.  Dans  un 
cas  de  surdité  chez  une  femme  de  50  ans,  l'auteur  observa  de 
Tatrophie  du  nerf  acoustique  et  des  circonvolutions  du  coin 
(lobes  occipitaux).  A  la  fin  de  cet  article,  Bouchut  démontre  par 
des  faits  qu'une  affection  oculaire  peut  donner  naissance  à  des 
troubles  auditifs.  Il  pense  que  ces  faits  sont  dus  à  une  névrite 
ascendante  pouvant  gagner  le  nerf  acoustique. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  montrer  l'intérêt  de  ces  questions 
tant  au  point  de  vue  du  diagnostic,  qui  peut  s'en  trouver  éclairé, 
d'une  complication  cérébrale  encore  douteuse,  que  de  la  patho- 
génie de  certaines  surdités  se  rencontrant  dans  le  cours  d'affec- 
tions oculaires.  a.  g. 

Syphilome  lympho-chondrique  du  pavillon  de  l'oreille,  par  L.  Jul- 
LIEN.  (Lyon  médical t  26  mai  1889,  d'après  les  Annales  de  der- 
mat.  et  do  syphilig.) 

Ce  nom  a  été  donné  par  le  chirurgien  de  Saint-Lazare  à  une 
petite  tuméfaction  étendue,  développée  chez  un  jeune  homme  à 
la  partie  supérieure  du  pavillon,  dans  la  cavité  de  l'hélice.  Cette 
tumeur  peu  colorée,  peu  douloureuse,  se  développa  très  préco- 
cement trois  mois  après  l'accident  primitif,  coïncidant  avec  des 
troubles  cérébraux,  et   elle  guérit  en  laissant  à  sa   place    une 


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PRESSE  FRANÇAISE.  31 

induration  eans  la  transparence  habituelle  de  la  peau  deToreilie. 
JuUien  pense  que  non  seulement  ici  le  périchondre  a  été  pris, 
mais  aussi  le  réseau  si  riche  des  lymphatiques  de  la  région, 
d*où  le  nom  proposé  par  lui.  a.  o. 

Extraction  d'an  projectile  inclns  dans  le  rocher,  par  Kirmis- 
SON.  {Soc.  de  ebirurghy  séance  du  3  juillet,  in  Bulletin  mé- 
dical dti  7  juillet  1889.) 

Tout  d'abordKirmisson  décrit  son  procédé  pour  extirper  la  balle 
dans  un  cas  où  le  nerf  facial  était  paralysé  et  Técoulement  purulent 
par  Toreille  exlerne  constant,  et  en  Tabsence  de  tout  signe  de 
méningo-encéphalite  :  Topera teur,  n^ayant  pu  extraire  le  projec- 
tile avec  des  pinces,  décolla  le  pavillon  en  haut  et  en  arrière, 
appliqua  une  couronne  de  trépan  et  h  Taide  de  la  gouge  et  du 
maillet  put  retirer  presque  tout  le  projectile,  dont  le  reste  fut 
extrait  par  une  autre  voie  facile  à  frayer  ;  à  la  suite  de  Topé* 
ration,  la  paralysie  s*est  atténuée,  mais  Técoulement  de  roreille 
a  longtemps  persisté.  L^auteur  recommande  cette  pratique  de  la 
recherche  des  balles  et  de  leur  extraction  malgré  Topinion  d'autres 
chirurgiens,  Chauvel  et  Reynier,  qui  préfèrent  ne  pas  intervenir 
et  citent  à  Tappui  quelques  faits  cliniques.  a.  o. 

Plaies  de  Toreille  par  armes  à  fen,  par  Taghard.  {Soc,  de  Chi- 
rurgie de  Paris^  séance  du  16  janvier  1889.) 
M.  Chauvel,  membre  de  la  société,  fait  un  rapport  sur  deux 
cas  do  mort,  au  bout  de  4  à  6  jours,  avec  des  phénomènes  cé- 
rébraux, survenus  dans  ces  conditions,  cas  observés  par  Tau- 
leur  ;  ce  dernier  conclut  à  la  non-intervention,  comme  inutile  et 
ne  pouvant  conjurer  Tapparition  d'accidents  cérébraux  aussi 
rapides.  Tel  n'est  pas  Ta  vis  du  rapporteur  ni  des  différents 
membres  de  la  savante  compagnie  ;  Périer,  Terrier,  Schwartz 
apportent  des  faits  contraires  à  cette  hypothèse  de  Tachard. 
Seul  Després  prétend  que  Tintervenlion  n'est  pas  indispensable, 
il  cite  à  propos  de  cette  opinion  un  cas  de  paralysie  faciale  qui 
disparut  au  bout  d*un  temps  assez  long,  le  malade  fut  observé 
pendant  5  ans.  a.  g. 

teets  produits  sur  l'oreille  par  la  détonation  des  armes  à  feu, 

par  Nimier.  {Gaz,  des  bôp.,  30  avril  1889.) 

L'auteur  cite  les  effets  produits  par  cette  cause  et  qui  sont  la 

rupture  du  tympan,  d'où   la  surdité  et  les  bruits  subjectifs  el 

les  troubles  fonctionnels  d^ordre  réOexe  tels  que  la  pâleur  du 

Visage,  les  nausées,  la  céphalalgie^  les  vertiges,  les  syncopes, 


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32  PRESSE  FR.\NÇAISE 

les  grimaces,  la  salivation  et  des  seosations  douloureuses  dans 
les  dents.  a.  g. 

Localisation  des  sensations  auditives,  par  Maxnouvrier.  (Soc. 

(fanthropol,    de    Paris;  Journal  des  sociétés    scientifiques, 

27  mars  1889.) 

L'auteur,  qui  8*e&t  livré  à  des  recherches  sur  divers  cerveaux 
de  suppliciés,  a  constaté  des  altérations  d'aspect  de  la  l'*'  cir- 
convolution temporale  (diminution  des  plis,  atrophie,  dispari- 
tion) chez  des  individus  qui  avaient  été  sourds  pendant  leur  vie 
et  dont  l'oreille  moyenne  était  le  siège  de  lésions  anciennes.  En 
môme  temps  chez  des  individus  ayant  présenté  ces  altérations, 
on  a  trouvé  un  développement  considérable  des  centres  visuels 
du  côté  opposé  (pli  courbe)  pour  suppléer  à  Tinsuffisance  de 
l'audition.  Les  mouvements  des  muscles  des  membres  du  côté 
oppose  à  la  surdité  étaient  aussi  favorisés  par  des  centres  plus 
parfaits  que  d'habitude.  Tel  était  le  cas  du  D'  Bertillon,  qui 
était  sourd  d'un  côté  et  à  Pautopsie  duquel  le  D'  Manouvrier  a 
entrepris  des  recherches  fort  intéressantes  à  ce  sujet,     a.  g. 

Physiologie  du  pavillon  de  l'oreille,  par  Ch.  Férk  et  Lamt.  {Soc. 
anatomique,  avril  1889,  in  Bulletin  médical  du  21  avril  1889.) 
Les  auteurs,  en  approchant  un  diapason  vibrant  de  l'oreille, 
après  avoir  constaté  le  maximum  de  perception  au  niveau  du 
méat,  ont  observé  au  niveau  de  certaines» parties  du  pavillon, 
le  tragus,  l'anthelix,  le  bord  supérieur  de  l'hilite  et  l'antitragus, 
la  disparition  de  ces  vibrations.  Ce  phénomène,  purement  phy- 
sique, semblerait  jouer  un  rôle  dans  Porientation,  au  moins  à 
courte  durée.  a.  g. 

Altérations  de  Poreille  moyenne  chez  les  enfants  en  bas  âge, 
par  A.  Netter.  {Soc,  biologie^  séance  du  20  avril, //i  Bulletin 
médical  du  24  avril  1889.) 

Netter  signale  la  fréquence  des  otites  moyennes  chez  des 
enfants  nouveau-nés  ;  il  a  constamment  trouvé  ces  lésions  dans 
20  cas  avec  autopsie  sur  des  enfants  assistés,  chez  des  enfants 
de  9  jours  à  2  ans.  Après  cet  âge  Petite  est  moins  constante. 
L'exsudat  de  la  caisse  est  formé  de  pus  ou  d^un  mélange  de 
p\i8  et  de  sérosité,  quelquefois  il  est  muqueux.  L'auteur  a  tou- 
jours trouvé  soit  le  streptococcus  pyogène,  soit  le  staphylo- 
coccus  pyogène,  soit  le  pneumococcus.  Toutes  ces  otites  étaient 
bilatérales.  L'auteur  est  fort  embarrassé  pour  donner  l'explica- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  38 

tion  de  cette  vulnérabilité  de  l'oreille  moyenne  du  premier  âge  ; 
il  en  ofire  plusieurs  explications.  a.  g. 

Communication  à  propos  de  2  cas  d'exostose  du  conduit  auditif 
externe,  par  Jacquemart.  (Revue  de  laryngoL  et  (Pot,,  nov» 
1889.) 

Uauteur  cite  des  cas  d^exostose  du  conduit  auditif  externe 
chez  des  adultes .  11  attribue  Torigine  de  ces  tumeurs  au  trau- 
matisme chez  des  herpétiques,  il  guérit  ces  deux  cas  par  l'em- 
ploi de  la  galvanocaustique.  a.  g. 

GUôme  de  la  protubérance  intéressant  les  orifices  du  nerf  facial 
auditif  glosso-pharyngien  et  hypoglosse,  par  H.  Rendu.  (France 
médicale,  11  mai  1889.) 

Nous  n'extrairons  de  cette  imporlante  observation  que  la 
partie  qui  peut  intéresser  les  lecteurs  de  ce  receuil,  c'est-à-dire 
les  altérations  du  nerf  auditif.  «  Quand  on  examine  la  protubé- 
rance par  la  face  supérieure  ventriculaire,  on  constate  la  lésion 
suivante  :  le  plancher  du  4°  ventricule  est  soulevé  dans  sa  moitié 
gauche  par  la  tumeur,  qui  se  présente  sous  la  forme  d'une  sur- 
face bosselée,  dç  couleur  gris  roeé,  très  vasculaire.  Elle  occupe 
toute  la  moitié  supérieure  du  4*  ventricule,  commençant  au- 
dessous  du  iocus  cœruleuSj  englobant  l'éminence  teres  (laquelle 
correspond  à  Toriflce  du  facial)  et  atteignant  son  maximum  d'é- 
paisseur au  niveau  des  barbes  du  calamusy  qui  sont  aplaties  et 
dissociées,  beaucoup  moins  nettes  que  du  côté  droit.  L'efface- 
ment des  bandelettes  auditives  correspond  bien  à  la  surdité  qui, 
chez  le  malade,  s'était  montrée  à  titre  de  symptôme  précoce.  » 
Plus  loin,  Texamen  histologique  fait  par  Chartier  montre  que 
la  prolification  nucléaire  a  détruit  les  cellules  nerveuses  des 
noyaux  d'origine  des  nerfs  facial,  acoustique  et  glosso-pharyn- 
gien. A.  G. 

De  l'influence  des  excitations  du  trijumeau  et  d'un  sens  sur  les 
perceptions  sensorielles,  par  Urbansghitch.  (Bulletin  médical, 
9  janvier  1889.) 

L'auteur  fait  allusion  au  début  de  son  ouvrage  aux  travaux 
des  physiologistes  français,  Féré,  Duval,  D'Arsonval,  qui  se  sont 
occupés  de  Tinfluence  réciproque  de  l'ouïe  sur  la  vue,  et  il  étudie 
ce  sujet,  qu^il  divise  en  plusieurs  chapitres.  Dans  le  premier, 
influence  des  excitations  du  trijumeau  sur  les  perceptions  sen- 
sorielles, il  montre  Taugmentation  et  la  diminution  de  la  faoulté 

ANNALES  DES  MALADIES  DE  l'oREILLB  ET  DU   LARYNX.  —  XVI. 


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34  PRESSE  FRANÇAISE. 

visuelle  h  la  suite  des  excitations  auriculaires.  Ces  symptômes 
suivent  de  près  ou  immédiatement  l'action  de  l'excitant,  et  ils 
surviennent  d'autant  plus  aisément  que  Torgane  excité  est  plus 
défectueux.  Urbanschitch  croit  que  les  branches  du  trijumeau 
de  Toreille  externe  et  moyenne  sont  en  ce  cas  les  agents  de  con- 
duction des  excitations.  On  a  observé  quelquefois  dans  ces  cas 
Tamëlioration  do  la  vue  au  moment  du  passage  d'une  sonde 
dans  la  trompe  d'Eustache,  et  cette  amélioration  persista,  mais 
ce  fait  n*est  qu'exceptionnel  ;  habituellement  la  modification 
visuelle  est  de  courte  durée.  L'excitation  peut  aussi  se  porter 
sur  l'œil  opposé.  Ce  n'est  pas  seulement  sur  le  sens  de  la  vue 
que  peut  porter  l'excitation  sensorielle,  le  goût  et  Vodorat  peu- 
vent être  influencés,  et  même  la  température  de  la  peau  de  la 
face^  dans  les  environs  surtout  de  l'organe  auditif. 

Dans  le  2"»  chapitre,  de  Pinfluence  de  Fexcitation  unilatérale 
d'un  sens  sur  les  perceptions  de  ses  congénères^  Fauteur  montre 
la  facilité  avec  laquelle  Texcitation  unilatérale  d'un  sens  retentit 
sur  l'autre,  que  ce  soit  sur  Touïe,  la  vue,  le  goût  ou  l'odorat; 
du  reste  cette  influence  réciproque  d'un  côté  sur  l'autre  est  néces- 
saire pour  la  perception  de  la  sensation. 

Dans  le  8**  chapitre,  influence  do  Vexcitation  dî*un  sens  sur  les 
perceptions  des  autres  sens,  l'auteur  envisage  surtout  les 
phénomènes  de  faudition  colorée,  où  il  montre  que  les  couleurs 
sont  inégalement  perçues  par  la  rétine  suivant  que  les  sons 
sont  aigus  et  graves.  Les  excitations  auditives  ne  retentissent  pas 
seulement  sur  la  vue,  mais  sur  Todorat,  le  goût,  le  toucher,  etc. 
La  réciproque  est*  vraie  aussi,  et  la  perception  des  diverses 
couleurs  renforce  ou  diminue  les  fondions  nnditives.  Les  bruits 
subjectifs  subissent  aussi,  de  ce  fait,  des  modifications  appré- 
ciables. Même  influence  est  observée  de  la  part  des  couleurs 
sur  l'odorat  et  le  goût,  et  réciproquement  de  ces  sens  sur  la  vue. 

Dans  un  dernier  chapitre,  Urbanschitch  étudie  Finfluence  du 
son  sur  Tapparition  subjective  de  couleurs  qui  n'existent  pas 
en  réalité  devant  l'observateur.  Ces  photismus,  comme  il  les 
appelle,  varient  suivant  le  degré  d'excitation  et  la  force  vibrante 
des  instruments  employés.  a.  o. 

Otite  moyenne  pomlente  chronique  chez  les  alcooliques,  par 

NoQUET.  (Revue  de  laryngologie^  etc,^  1  et  2,  4889.) 
L'intérêt  de  ce  travail,  fait  d'après  plusieurs  observations, 
est  dans  l'évolution  rapide  de  ces  otites,  dans  l'envahissement 
des  centres  nerveux,  dans  l'étendue  des  désordres  sous  l'in- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  S5 

fluenee  de  Talcoolisme,  qui,  dans  ces  afîections,  comme  dans 
celles  d'autres  organes, a  une  influence  déplorable  sur  la  marche 
de  la  maladie.  a.  g. 

Otite  moyenne  aigné  observée  chez  un  léprenx  ;  examen  dn  nez 
dn  pharynx  et  du  larynx,  par  Waonikr.  (Exir.  des  Annales 
de  dermatologie  et  de  syphiligrapbie^  488 J.) 
Malade  du  service  du  professeur  Leloir,  de  Lille,  dont  le-t 
oreilles  forent  le  siège  d*une  lésion  bilatérale,  caractérisée  par 
la  présence  de  croûtes  dans  le  conduit  auditif,  reposant  sur  un 
fond  infiltré  et  rosé  ;  même  état  de  la  membrane  du  tympan,  qu 
est  même  perforée  d'un  côté,  avec  présence  de  pus  dans  la  caisse. 
Sous  rinnuence  de  soins  appropriés  des  deux  côtés,  les  bour- 
doamements,  la  douleur,  disparurent  et  les  troubles  auditifs 
s'atténuèrent.  Du  côté  du  nez,  lésions  analogues  à  celles  de  la 
rhinite  atrophique;  au  larynx,  épiglotte  et  cordes  vocales,  infil- 
trations et  petites  tumeurs  grisâtres.  Ce  que  Fauteur  retient  do 
cette  observation  est  la  guérison  de  Totite  moyenne  malgié  la 
mauvaise  qualité  do  terrain  morbide,  et  de  ce  côté  il  y  aurait 
analogie  avec  ce  que  le  professeur  Leloir  a  observé  chez  le 
lép]*eux,  c'est-à-dire  la  facilité  de  cicatrisation  des  lésions 
d'orifice  traumatique  ou  inflammatoire.  a.  g. 

Otite  moyenne  aignê  avec  exsndat,  paracentèse,  examen  micro^ 
biologiqoe,  par  H.  Chatelurh.  {Soc.  Anat,^  novembre  1888, 
5«  série,  2,  II.) 

I/auteur  n*a  rencontré  dans  ses  recherches  que  les  staphylo» 
coccns  albuset  aureus  ;  il  n'a  constaté  la  présence  ni  de  pneumo- 
coque ni  de  streptocoque;  le  liquide  de  la  caisse  avait  été 
recueilli  aussitôt  après  k  paracentèse.  a.  g. 

Sordités  héréditaires,  par  Boucheron.  {Bulletin  médical^  5  dé- 

cembi*e  1888.) 

Sous  ce  titre,  l'auteur  met  en  garde  les  enfants  de  soords 
contre  TinÛrmité  qui  les  menace,  en  recommandant  de  soigner 
tout  particolièrement  les  afifections  chroniques  de  la  gorge  et 
de  l'arrière-gorge,  ainsi  que  de  surveiller  attentivement  les 
cavités  nasales  dans  le  cours  des  différentes  maladies.  Nous 
n'entrerons  pas  dans  le  détail  de  ces  soins  si  vulgarisés  et  si 
connus.  Dans  le  cours  de  cette  étude,  Uoucheroii  recommande 
de  ne  pas  hésiter  à  faire  la  mobilisation  de  Télrier  quand  les 
insufflations  ne  produisent  plus  d'elTet,  pour  éviter  la  destruction 
du  nerf  auditif.  a.  o. 


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36  PRESSE  FRANÇAISE. 

Surdité  unilatérale  incomplète  conséeutive  aux  oreillons,  par 
MouRB.  {Annales  de  la  polyclinique  de  Bordeaux^  janvier 
1889.) 

Deux  cas  de  surdilé  unilaléralc  et  incomplète  ;  dans  un  cas 
la  lésion  semblait  d'après  Texamen  exister  à  l'appareil  de  trans- 
mission, etTauteur  croit,  bien  que  Texamen  du  tympan  ne  révélât 
aucune  lésion  apparente,  qu^il  devait  y  avoir  un  exsudât  dans 
la  caisse,  ayant  eu  pour  résultat  de  supprimer  le  jeu  des 
fenêtres,  d'où  Texplication  de  rirrémédiabililé  de  la  surdité. 

A.  o. 

Deux  oas  de  mastoïdite  guéris  par  les  cautérisations  au  thermo- 
cautère, par  Lacoarret.  (Annales  de  la  polyclinique  de  Bor- 
deaux^  janvier  1889.) 

L'auteur  propose  de  remplacer  Pincision  de  Wilde  au  bistouri 
et  au  thermocaulèro  par  Papplicalion  de  pointes  de  feu.  Deux 
observations  à  Pappui.  a.  o. 

Surdité  profonde  de  la  syphilis  héréditaire  tardive,  par  Minos. 
(France  médicale,  10  et  12  janvier  1889.) 
L'auteur,  élève  du  professeur  Fournier,  s'est  inspiré  dans 
cette  élude  des  leçons  du  savant  professeur.  C'est  à  l'âge  de  15  à 
âO  ans  qu'éclate  le  plus  souvent  cette  forme  aussi  insidieuse  que 
rapide  de  la  maladie.  Le  sexe  féminin  est  bien  plus  fréquem- 
ment atteint  que  le  masculin,  dans  la  proportion  de  5  contre  i. 
Quant  au  siège  de  ces  lésions,  il  est  excessivement  difficile  à 
définir,  est-ce  le  limaçon,  est-ce  le  nerf  auditif,  est-ce  le  plancher 
du  4^  ventricule?  Pauleur  pense  avec  son  maître  que  les 
autopsies  n^out  pas  été  très  démonstratives,  Panatomie  patho- 
logique serait  donc  le  côté  faible  de  cette  partie  de  la  pathologie 
auditive.  L*apparition  de  la  surdilé  profonde  de  la  syphilis 
héréditaire  tardive  est  insidieuse,  les  deux  côtés  sont  ordinai- 
rement envahis  simultanément,  et  aucun  traitement  jusqu'ici,  dit 
l'auteur,  n'a  pu  enrayer  la  marche  de  celle  affection,    a.  g. 

Êpithélioma  du  paTillon  de  l'oreille,  par  Heurtaux.  (Soc.  anal. 

de  Nantes^  13  mars  1889,   in  Gazette  méd.  de  Nantes,  9  awii 

1889.) 

Présentation  à  cette  société  d'un  êpithélioma  du  pavillon  de 
Poreille  gauche  adhérent  aux  parois  du  conduit  auditif,  dont  on 
dut  faire  le  grattage  et  qui  avait  envahi  la  glande  parotide,  dont 
une  partie  fut  enlevée.  a.  o. 


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PRESSE  FRANÇAISE.  37 

Une  obterration  d'audition  colorée,  par  Paul  Ratmond.  {Gaz. 
des  hôpitaux,  2  juillet  1889.) 
A  propos  d^unè  observation  de  ce  genre,  l'auteur  recherche 
et  discute  les  causes  de  production  de  ce  bizarre  phénomène  ; 
il  n'admet  pas  qu^il  ne  se  produise  que  par  une  communica- 
tion des  fibres  auditives  et  des  centres  optiques,  car  le  signe 
peut  se  produire  sans  l'ébranlement  auditif,  rien  que  par  une 
représentation  mentale.  Il  est  certain  que  l'explication  physio- 
logique uniforme  sera  toujours  fort  difficile  à  présenter;  la  raison 
du  rôle  que  peuvent  jouer  diverses  autres  causes  et  les  troubles 
de  la  circulation,  sous  l'influence  d'un  état  nerveux,  pourraient 
maintes  fois,  comme  Ta  supposé  Féré,  suffire  à  expliquer  l'op- 
parition  de  ce  singulier  symptôme.  a.  g. 

Dilatation  de  la  trompe  d'Enstache,  par  Ménièrb.  (France  mé- 
dicale,  2  avril  1889.) 
La  conclusion  de  Pauteur  est  que  l'emploi  des  bougies  en 
gomme,  pour  dilater  les  trompes  qui  sont  le  siège  d  e  rétrécis 
sements  vrais  ou  faux,  est  un  procédé  absolument  bon  et  exempt 
de  dangers.  Les  sondes  employées  ne  doivent  pas  être  trop 
minces,  1"™,5  à  2  millimètres  environ.  Le  topique  le  plus  sou- 
vent employé  a  été  la  teinture  d'iode.  a.  g. 

Dq  thermocautère  dans  la  périostite  mastoîde,  par  Ménière. 
(Gazette  des  hôpitaux,  28  février  1889.) 
L'auteur  propose  de    remplacer  Pincision  de  Wilde  par  ce 
moyen,  qu'il  emploie  habituellement  et  dont  il  se  loue  beaucoup. 

A.  G. 

Dts  ulcérationfl  non  traumatiques  de  la  trachée,  par  Valette. 
(Gazette  des  hôpitaux,  10  août  1889.) 
Cet  article  fait  partie  de  la  collection  des  Revues  générales 
que  la  Gazette  des  hôpitaux  fait  paraître  depuis  quelque  temps 
sur  les  différentes  questions  de  la  science  médicale.  Les  ulcéra- 
tions qui  font  l'objet  de  ce  travail  sont  de  trois  origines  :  tuber- 
culeuses, cancéreuses,  syphilitiques  ;  je  n'ai  rien  à  dire  touchant 
le  cancer  et  la  syphilis,  la  description  de  ces  lésions  étant  la 
conséquence  des  recherches  de  l'auteur  dans  la  littérature  médi- 
cale, recherches  qui  me  semblent  très  complètes.  Dans  le  cha- 
pitre des  ulcérations  tuberculeuses  de  la  trachée,  l'auteur  cite 
une  observation  personnelle  très  détaillée  qui  lui  permet  avec 
raison  d'admettre  l'existence  de  la  trachéite  tuberculeuse  primi- 


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38  PRESSE  FRANÇAISE. 

tive  :  o/est  la  partie  originale  de  cette  revue,  qui  sort  par  cela 
seul  du  cadre  d^une  simple  revue  générale.  Â  l'aide  de  cette  ob. 
servation,  il  trace  le  tableau  de  celle  trachéite,  douleur  rétro- 
stcruale  violente,  oppression  croissante,  accès  de  suiTocation  en- 
traînant la  mort.  L*auteur,  qui,  dans  la  description  du  cancer  de 
la  trachée,  fiiile  d*aprcs  les  laryngologistes,  fait  jouer  justement 
un  rôle  capital  à  Texamen  laryngoscopique,  n'a  pas  pensé,  dans 
la  dcscriplion  de  la  tuberculose  trachéale,  à  donner  à  ce  moyen 
d'exploration  le  rang  qui  lui  est  dû.  Il  est  possible,  en  effet, 
d*appuyer  lo  diagnostic  sur  ce  mode  d'examen,  ce  qui  n'est  pas 
facile  pour  la  syphilis,  où  le  siège  est  1res  bas,  le  plus  ordinai- 
rement. L^exomen  laryngoscopique  n'a  pas  été  fait  dans  lo  cas  de 
Valette,  et  il  est  bien  probable  que  l'aspect  de  la  glotte  eût  pu  lui 
donner  l'explication  des  violents  accès  de  suffocation  :  ne  lit-on 
pas  dans  l'observation  que  les  ganglions  de  la  chaîne  trachéale  et 
les  autres  étaient  intéressés,  et  les  nerfs  récurrents  lésés  ou  com- 
primés. Valette  préfère  expliquer  par  la  compression  d'une  grosso 
bronche  les  accès  d'oppression;  nous  ne  pailageons  pas  sou  opi- 
nion, et  nous  inclinons  à  croire  que  Tadéno^iathie  trachéo-bron- 
chique  a  été  le  point  de  départ  des  accès  de  suffocation,  c*estun 
point  que  l'exomcn  laryngoscopique  seul  aurait  pu  trancher. 
Aussi,  contrairement  à  ce  que  pense  l'auteur,  nous  croyons  que 
Tadénopathie  trachéo-bronchique  ne  doit  pas  être  éliminée;  du 
reste,  quelques  lignes  plus  bas,  il  fuit  quelques  réserves,  a.  g. 

Manifestation    laryngée    de  la  syphilis   héréditaire  précoce  ^ 

par  A.  Sevestre.  {Progrès  médical,  18  mai  1889.) 
Après  avoir  constaté  historiquement  la  rareté  de  la  descrip- 
tion de  CCS  manifestations,  l'auteur, à  l'aide  d'un  mémoire  de  J. 
Mackenzic,  de  Baltimore,  et  de  quelques  observations  person- 
nelles recueillies  seulemeul  au  bout  d'un  séjour  de  quatre  ans  à 
l'hospice  des  enfants  assistés,  fait  la  description  de  ces  altéra- 
tions. Dans  deux  autopsies  avec  examen  microscopique,  il  mon- 
tre aux  cordes  vocales  inférieures,  aux  ventricules,  et  aux  cordes 
vocales  supérieures  l'existence  d'ulcérations  ù  siège  variable.  liC 
tissu  morbide  détruisit  les  parties  normales,  il  est  composé  dans 
SOS  deux  cas  de  cellules  embryonnaires,  traversées  par  de  nom- 
breux vaisseaux  dont  le  calibre  est  augmenté.  Dans  la  suite  de 
son  article  consacre  à  la  clinique,  il  cite  trois  observations,  dont 
deux  avec  guérison  :  il  attire  l'attention  sur  la  disproportion  qui 
peut  exister  entre  les  lésions  laryngées  et  leur  expression  symp- 
tomatique,  assez  violente  pour  faire  croire  à  l'existence  d'une  at- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  î» 

laque  de  croup.  Ces  accidents  observés  chez  dos  jeunes  enfants 
de  la  naissance  à  deux  ans  peuvent  guérir,  quelquefois  assez 
rapidement,  mais  ils  peuvent  laisser,  d'après  Fournier,  des  suites 
qui  peuvent  être  périlleuses  pour  Fa  venir,  au  cas  où  se  produi- 
rait quelque  affection  tombant  si  facilement  sur  le  larynx  dans 
Feufance.  a.  o. 

Syphilis  tertiaire  de  la  trachée  et  des  bronches,  par  Mauriac. 
(Archives  (jènérales  de  médecine,  décembre  1888.) 

Ce  mémoire  termine  Tétude  de  la  syphilis  tertiaire  des  pre- 
mièi^s  voies  aériennes  :  colle  du  larynx  a  été  analysée  dans  les 
Annales  de  janvier  1889.  La  syphilis  Irachéo-bronchique  est  un 
accident  habituellement  contemporain  de  la  syphilis  laryngienne 
tertiaire,  mais  elle  peut  être  isolée  et  présente  une  gravité  beau- 
coup plus  grande,  et  elle  intéresse  Texistence  sans  qu'on  puisse 
avoir  les  ressources  de  la  trachéotomie.  La  trachée  peut  être 
envahie  soit  en  haut,  soit  en  bas,  soit  au  milieu  ;  c'est  en  bas, 
d'après  toutes  les  stastistiques,  que  siège  le  plus  souvent  l'affec- 
lion.  Les  bronches  intéressées  en  même  temps  peuvent  quelque- 
fois Tôtre  isolément,  soit  simultanément,  soit  séparément.  Quant 
aux  lésions,  elles  n'ont  rien  de  particulier,  c'est  l'inflltration 
d'abord  plus  on  moins  étendue,  puis  les  ulcérations  et  les  pro- 
pagations de  voisinage.  Les  diverses  tuniques  de  Tarbre  aérien 
sont  détruites,  et  il  ne  reste  plus  que  la  tunique  fibreuse  aug- 
mentée de  volume  ;  aussi  le  calibre  aérien  n'est-il  plus  béant,  et 
sous  l'influence  de  la  respiration  il  s'affaisse  aisément,  ce  qui 
est  une  cause  de  dyspnée.  I^s  cicatrices  succèdent  aux  tumé- 
factions et  aux  ulcérations,  et  cette  succession  anatomo-patho- 
logique  imprime  à  la  symptomatologie  deux  phases  cliniques 
qui  peuvent  ne  pas  se  succéder  immédiatement.  Le  danger  de 
la  seconde  phase  est  pcnt-ôtre  plus  dangereux  que  celui  de  la 
première.  L'ulcération  trachéale  affecte  quelquefois  le  caractère 
phagédénique  et  peut  s'étendre  alors  dans  une  grande  étendue. 

Voici  qnels  sont,  d'après  Mauriac,  les  signes  caractéiistiques 
de  la  syphilis  tertiaire  de  la  trachée  et  des  bronches  : 

1^  Douleur  contrictive  sur  le  trajet  de  la  trachée  ou  derrière 
le  sternum;  ^  cornago  fort  bruyant  ayant  son  maximum  d'inten- 
sité au-dessous  du  larynx;  3*^  conservation  de  la  voix;  4<*  inté- 
grité de  l'organe  vocal;  B"*  abaissement  du  larynx  qui  peut  se 
trouver  derrière  le  sternum,  par  suite  du  raccourcissement  ci- 
catriciel de  la  trachée. 

Il  y  a  des  cas  où  le  diagnostic  est  fort  Hifllcile,  quand  les 


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40  PRESSE  FRANÇAISE. 

bronches  sont  seules  intéressées  ;  alors  il  est  bien  aisé  de  con- 
fondre la  maladie  avec  la  tuberculose  pulmonaire,  d'autant  plus 
{P auteur  ne  le  dit  pasy  mais  nous  Pavons  observé)  que  la  tuber- 
culose peut  se  greffer  sur  la  maladie  antérieure. 

Indépendamment  du  parenchyme  pulmonaire,  la  lésion  peut 
envahir  les  ganglions  et  vaisseaux  voisins. 

Au  pronostic,  Mauriac  dit  avec  raison  que  ces  accidents  pour- 
raient être  facilement  enrayés,  à  condition  d'établir  dès  le  début 
un  traitement  très  énergique  ;  c'est  ce  que  nous  avions  déjà 
établi  dans  des  conclusions  que  nous  avions  lues  au  Congrès  de 
TAssociation  française  à  la  Rochelle,  en  1883,  sur  la  syphilis 
trachéo-laryngienne.  A  ce  propos  nous  avions  cité  des  cas  de 
guérison  très  rapide,  dix  à  quinze  jours,  et  la  guérison  s'était 
maintenue.  Nous  n'avons  pas  vu  ce  travail  relaté  dans  la  biblio- 
graphie de  notre  savant  collègue. 

Mauriac  conseille  très  justement  le  traitement  mixte,  il  est 
vrai  que  le  traitement  iodurique  ou  mercurique  très  vigoureuse- 
ment administré  donne  aussi  d'excellents  résultats,      a.,  g. 

Laryngite  tranmatique,  rupture  probable  de  quelques  fibres 
musculaires  du  thyro-aryténoidien  interne.  Voix  cassée,  par 
Lâgoarret.  (Annales  de  la  policlinique  de  Bordeaux ^  jan- 
vier 1889.) 

Sous  l'influence  d'efforts,  la  corde  vocale  peut  être  le  sujet 
de  traumatismes  variés  :  1°  les  hémorrhagies  en  nappe  ou  en  bosse, 
susceptibles  de  guérir  par  le  repos  et  presque  sans  traitement  ; 
2°  les  ruptures  musculaires  dont  Tauleur  cilc  un  cas  (qu'il  croit, 
dit-il,  devoir  bien  être  causé  par  cet  accident);  les  signes  sont  : 
début  brusque,  encoche  vers  le  bord  de  la  corde  vocale,  circons- 
crite par  de  véritables  saillies  au  bord;  le  pronostic,  dit  La- 
coarret,est  sérieux,  car  la  voix  reste  toujours  altérée  et  l'aspect 
laryngoscopique  ne  se  modifie  pas.  a.  g. 

Aphonie  nerveuse  «  à  frigore  »  chez  un  enfant,  par  Peyrissag. 
(Annales  de  la  polyclinique  de  Bordeaux ^  janvier  1889). 
Enfant  de  13  ans  :  examen  laryngoscopique,  le  premier,  élut 
catairhal,  aspect  des  cordes,  triangle  isocèle  à  base  limitée  par 
les  deux  aryténoïdes  ;  sous  l'influence  do  Texamen  laryngosco- 
pique, retour  de  la  voix.  L'auteur  fait  observer  que  Taphonie 
nerveuse  est  rare  surtout  chez  les  garçons,  elle  est  moins  rare 
chez  les  (illes;  nous  venons  du  reste,  à  la  clinique  de  Thôpital 
Lariboisière,  d'observer  deux  cas  de  ce  genre,  chez  des  fillettes 
de  là  à  18  ans.  A.  g. 


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PRESSE  FRANÇAISE.  41 

Différents  aspects  4'épiglotte8  normales  vues  an  laiyngoscope, 

par  AuouBEKT.  {Annales  de  la  polyclinique  de  Bordeaux^  jan- 
vier 1889.) 

L'iotërôt  de  ce  travail  est  surtout  dans  la  publication  de  quatre 
planches  représentant  vingt  types  d'épiglottes  anomales,  ii.o. 

Infiltration  gommense  de  la  bande  Yentriculaire  droite,  par 
Lacoarrbt.  (Annales  de  la  polyclinique  de  Bordeaux,  juil- 
let i889.) 

Observation  intéressante  que  Tauteur  a  le  tort  de  considérer 
comme  une  localisation  rare  de  la  vérole  tertiaire  du  larynx. 
Nous  l'avons  souvent  observée  avec  Tappareil  dyspnéique  intense 
cité  dans  le  cas  observé  à  la  clinique  du  D^  Moure.  Tout  der- 
nièrement encore  nous  avons  vu  quatre  cas  de  ce  genre,  dont 
trois  chez  des  femmes  et  un  chez  un  homme.  Dans  un  cas  la 
trachéotomie  fut  pratiquée.  11  est  bien  probable  que  ce  sont  ces 
cas  qui  ont  été  décrits  par  le  D'  Mauriac  sous  le  nom  de  para- 
lysie des  dilatateurs  de  cause  tertiaire.  Les  observations  du 
D'  Mauriac  ont  été  remarquables,  comme  les  nôtres  et  comme 
celle  de  I^coarret,  par  la  rapidité  de  la  guérison  des  accidents. 
Les  laryngoplégies  tertiaires  ne  disparaîtraient  pas  avec  cette 
facilité,  si  elles  disparaissaient,  ce  qui  est  peu  prouvé,    a.  g. 

Lupus da  Yoile  du  palais,  du  pharynx  et  da  larynx, par  Natier. 
(Annales  de  la  polyclinique  de  Bordeaux,  juillet  1889.) 
Consécutif  au  lupus  de  la  face,  le  lupus  des  voies  respira- 
toires supérieures  fut  amélioré  par  les  pansements  à  Tacide  lac- 
tique. A.  G. 

Du  faux  cronp,  par  E.  Martel.  (Revue  internat,  des  sciences 
médicales,  avril  1888.) 
L'auteur  propose  une  nouvelle  théorie  de  la  pathogénie  de 
la  laryngite  striduleuse,  dont  le  siège  serait  pour  lui  une  irri- 
tation ou  une  lésion  de  la  région  aryténoïdienne;  il  s'appuie 
pour  étayer  cette  théorie  sur  la  provocation  facile  de  la  toux 
quand  on  touche  celte  région,  et  sur  la  facilité  avec  laquelle  on 
éloigne  les  accès  quand  on  la  touche  avec  une  solution  de  co- 
caïne, a.  g. 

Hémiatrophie  laryngée  sans  paralysie  motrice  appréciable  chez 
une  syphilitique  atteinte  d'hémiatrophie  de  la  langue  du  même 
côté,  par  RuAULT.  (Arch,  de  laryngoL  etderhinoL,  juin  1889.) 
Observation  d^une  femme  de  ^  ans,  atteinte  de  syphilis  ter* 


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42  PRESSE  FRANÇAISE. 

tieire  du  pharynx  et  de  la  langue  et  qui  deux  mois  après  eut  de 
l'hômiatrophie  gauche  de  la  langue  et  de  1  hëmiatrophie  du  larynx 
du  même  côté,  sans  paralysie  de  la  corde  vocale  de  ce  côté  et 
sans  trouble  de  la  voix.  L^auteur  pense  qu'à  côté  des  paralysies 
bulbaires,  causant  la  paralysie  et  l'atrophie  du  larynx,  il  y  a  lieu 
de  faire  une  place  aux  atrophies  sans  paralysie  préalable.  \    g. 

Un  cas  de  fixation  de  la  corde  vocale  gauche  snr  la  ligne  mé- 
diane avec  enrouement  dû  à  on  petit  néoplasme,  par  J.  Sous- 
CoHKN.  {Revue  de  laryng.  et  dot.y  n®  6,  1889.) 
L'auteur  cite  un  cas  de  ce  genre  acconpagné  de  Texistenee 
d*uu  petit  papillome  do  la  corde  vocale.  Après   Topératioa  la- 
ryngienne, Tenrouement  disparut,  mais  la  position  de  la  corde 
subsista.   La   tumeur  était  fixée  sur  la  face  supérieure  de   la 
corde,  en  arrière  de  l'extrémité  antérieure  de  Taryténoïde.  a.  g. 

Myxome  hyalin  de  la  corde  vocale  inférienre  droite,  par  Ebman. 
{Revue  de  laryng,,  etc.,  de  Moure,  n®  3,  4889.) 
Tumeur  du  tiers  antérieur  de  la  face  supérieure  de  la  corde 
vocale  di*oite,  du  volume  d'un  gros  pois,  semi-transparente  et 
finement  vascularisée.  Coasistanco  molle.  Diagnostic  :  kyste. 
La  tumeur  est  enlevée  avec  la  pince  de  Fauvel.  L'examen  micros* 
copique  pratiqué  par  le  D'  van  Dreyse  moutre  qu'il  s'agit  ici  d'uu 
myxome  typique,  A  ce  propos,  l'auteur  croit  que  bon  nombre  de 
diagnostics  de  kyste  laryngés  sont  sujets  à  caution,  et  il  sup- 
pose que  souvent,  faute  d'examen  microscopique,  il  y  aurait  lieu 
de  supposer  l'existence  du  myxome,  et  bien  que  cette  variété 
de  tumeur  passe  pour  être  rare,  il  croit  que  lo  cause  de  cette 
rareté  doit  tenir  à  ce  motif.  a.  g. 

Physiologie  de  la  trachée  et  des  bronches»  déductions  pathologi- 
ques et  pathogéniques,  par  Nicahb.  {Congrès  français  de  chi- 
rurgie,  1889.) 

Les  expériences  do  Nicaise  ont  été  commencées  il  y  a  onze 
ans.  A  l'état  de  repos,  les  anneaux  de  la  trachée  sont  en  contact, 
la  portion  membraneuse  est  contractée  et  la  muqueuse  fait  une 
saillie  dans  le  conduit.  Cette  contraction  C3t  due  à  l'action  con- 
tinue du  tissu  musculaire  de  la  portion  membraneuse.  Quand  la 
respiration  est  forte,  et  que  l'unimal  crie  et  gémit,  la  trachée 
s'allonge  ;  pendant  l'inspiration  le  larynx  monte,  il  descend  dans 
l'expiration.  L'auteur  a  produit  des  tracés  qui  démontrent  les 
variations  de  pression  intra-trachéale,  et  c'est  cette  pression  al- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  48 

mosphérique  intra-trachéale  qui  produit  la  dilalatiou  qui  est  fa- 
vorisée par  le  mouvement  d'allongement  de  la  portion  membra- 
neuse. Mêmes  observations  pour  les  bronches  extra-pulmonaires. 
I^s  bronches  intra-pulmonaires  s'allongent  dans  Tiaspirâtion 
et  se  raccourcissent  dans  Texpiration,  à  ce  dernier  moment  il 
peut  y  avoir  afi&iissement  des  alvéoles  pulmonaires. 

L'auteur  explique  de  la  sorte  la  dilatation  du  cou  ches  les 
chanteurs  pendant  rémission  du  son,  la  formation  des  trachèo- 
cèles,  la  dilatation  des  bronches,  la  rupture  de  la  trachée  pen- 
dant les  efforts  violents.  Ce  sont  ces  changements  brusques  de 
volume  qui  provoquent,  sous  forme  de  jets,  la  sortie  brusque 
des  crachats,  du  pus,  du  sang.  a.  o. 

Corps  étranger  des  voies  aériennes,  par  Jalaouibr.  (Soc,  de 
chirurgie,  13  mars,  in  Bulletin  médical,  17  mars  4889.) 

Il  s'agit  d'une  amande  tombée  dans  les  voies  aériennes  depuis 
plusieurs  jours;  le  corps  étranger  mobile  remontait  de  temps  en 
temps  vers  la  glotte,  déterminant  des  accès  de  suffocation.  La 
trachéotomie  fut  pratiquée  et  le  corps  étranger  put  être  extrait 
par  la  plaie  trachéale. 

L'observation  ne  mentionne  pas  si  Texamen  laryngoscopique 
fut  fait.  A.  G. 

Hjrpertrophie  diffuse  fibreuse  de  la  muqueuse  laryngée,  nature 
des  végétations  préar3rténoidiennes  observées  chez  les  phthi- 
siques,  par  Luc.  (Arch.  de  laryngol.  et  de  rhinoL,  février 
1889.) 

Très  intéressant  mémoire  où  l'auteur  étudie,  après  Hunermann 
et  lleryng,  une  forme  do  laryngopathie  limitée  à  la  région 
arytéuoïdieunc,  c'est-à-dire  à  une  région  ou  l'cpithélium  pavi- 
mentcux  est  abondant  et  où  les  glandes  sont  fort  rares  ou  ab- 
sentes. Cette  laryngopathie  étalée  et  proéminente  dans  cette  ré- 
gion peut  être  la  suite  du  catarrhe  rhiiio-pharyngo  laryngé,  ou 
bien  elle  peut  survenir  chez  les  tuberculeux  en  se  recouvrant 
de  végétations  et  de  fissures.  Toutefois  le  tissu  n'est  pas  celui 
de  la  tuberculose.  En  un  mot,  chez  les  premiers  malades  il  peut 
exister  un  doute  pour  le  diagnostic  de  l'affection.  Chez  les  phthi- 
siques  on  se  trouve  en  présence  d'une  lésion  susceptible  d'être 
enlevée  et  dont  l'ablation  peut  avoir  des  conséquences  favorables 
au  rétablissement  de  la  phonation  et  de  la  respiration,    a.  o. 

Trois  cas  de  diphthérie  laryngée  guérie  par  l'intubation  du 


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44  PRESSE  FRANÇAISE. 

laiynx,    par   Jacques.   {Revue  des  maladies   de   Venfance^ 

mai  1889.) 

L'auteur,  qui  fit  sa  thèse  inaugurale  sur  ce  sujet  eu  1888,  cite 
trois  cas,  l*ua  chez  un  enfant  de  31  mois,  et  les  deux  autres 
chez  des  enfants  de  6  ans  et  demi.  Chez  les  trois  Tintubalion  fut 
faite  aisément  après  avoir  pris  la  précaution  dUnstaller  un  ouvre- 
bouche  et  de  ne  le  retirer  qu'après  Tintroduction  du  tube  ;  puis 
on  retira  le  fil  de  sûreté  et  le  tube  resta  en  place  de  cinq  à  sept 
jours  sans  être  altéré.  En  même  temps  des  lavages  rhino-pha- 
rynglens  furent  pratiqués.  I /auteur  n'a  vu  aucun  inconvénient 
de  ce  traitement  dont  il  est  un  déterminé  partisan.  11  pratique 
Talimentation  au  début,  au  moyen  de  la  sonde  introduite  par  le 
nez.  A.  G. 

Fistule  trachéale.  Occlusion  par  un  procédé  spécial, par  Berger. 

{Bulletin  médical^  3  novembre  1889.  Soc.    de   chirurgie   do 

Paris,  30  octobre  1889.) 

M.  Berger  a  eu  Toccasion  d'opérer  cette  année  deux  malades 
atteints  de  fistule  trachéale  et  d'obtenir  chez  eux  Tocclusion  de 
Torifice  par  un  procédé  particulier,  que  je  désire  vous  sou- 
mettre. 

L'un  de  ces  malades  a  déjà  été  présenté  à  la  Société,  en  juillet 
dernier,  par  M.  Gonguenheim  ;  il  était  porteur  d'un  rétrécisse- 
ment syphilitique  du  larynx,  que  le  cathéiérisme  était  parvenu  à 
dilater  notablement,  et  d'une  fistule  trachéale,  consécutive  à  une 
trachéotomie  pratiquée  cinq  ans  auparavant.  Gomme  son  inten- 
tion était  de  lui  obturer  cette  fistule,  M.  Després  invoqua  quel- 
ques faits  qu'il  avait  observés,  pour  s'élever  contre  une  pareille 
restauration,  en  alléguant  que  la  gucrison  du  rétrécissement  ne 
reste  pas  défloitive,  et  qu'un  jour  ou  Tautre  on  est  obligé  de 
rouvrir  la  trachée.  Dans  quelques  instants,  ce  malade  sera  pré- 
senté, et  M.  Després  pourra  se  convaincre  qu'il  en  est  autrement 
que  ce  qu'il  avait  pensé.  A  la  suite  de  l'opération,  il  fallut  com- 
battre une  fistulette,  qui  fut  opérée  deux  mois  plus  tard,  et  dont 
la  guérison  par  l'avivement  et  la  suture  furent  obtenues  aisé- 
ment. 

Depuis,  on  a  fait  plusieurs  séances  de  cathétérisme  pour  en- 
tretenir la  dilatation,  et  actuellement,  tout  eu  restant  à  moitié 
aphone,  ce  qui  n'a  rien  à  voir  avec  l'opération  favorable  qui  a 
été  exécutée,  ce  malade  respire  sans  aucune  gène  et  est  dans  un 
excellent  état  de  santé.  Chez  l'autre  opéré,  il  existait  également 
une  fistule  'plus  petite,  mais  de  date  beaucoup  plus  ancienne,  la 


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PRESSE  FRANÇAISE  45 

trachéotomie  lui  ayant  été  faite  par  M.  RSchet  il  y  a  dix-neuf  aas. 
On  obtint  la  guérison  par  première  intention,  et  depuis  lors  au- 
cun trouble  de  la  respiration  ne  s'est  montré. 

Dans  ces  deux  cas,  ne  pouvant  songer  à  rapprocher  les  lèvres 
de  la  trachée,  ni  à  faire  une  autoplastie  trachéale,  on  eut  recours 
au  procédé  suivant,  comprenant  deux  plans  de  sutures  : 

On  circonscrit  d*abord  Torifice  fistuleux  au  moyen  de  deux 
incisions  semi-elliptiques  tracées  à  15  ou  20  millimètres  de  l'ou- 
verture; cela  fait,  celte  collerette  est  disséquée  de  la  circonfé- 
rence vei's  le  centre  et  bien  libre  jusqu'au  niveau  de  l'orifice, 
dans  lequel  on  Tinvagine  après  l'avoir  retournée;  les  surfaces 
cruentées  se  trouvent  ainsi  en  rapport  l'une  avec  l'autre  et  sont 
maintenues  dans  cetètat  par  des  points  de  suture.  La  réunion 
profonde  ainsi  assurée,  on  prolonge  les  angles  inférieur  et  supé- 
rieur des  incisions  primitives^  puis  latéralement^  au  moyen  de 
deux  incisions  libératrices  ;  on  immobilise  les  téguments  qui 
sont  réunis  ainsi  facilement  sur  la  ligne  médiane  par  des  crins  de 
Florence.  Cette  opération  ne  présente  aucune  difficulté  et  on  a 
réussi  deux  fois  à  obtenir  la  fermeture  de  fistules  assez  rebelles 
aux  autres  traitements. 

Cancer  du  larynx,  par  Démons.  (4^  Congrès  français  de  chirur:- 
gie,  Paris,  séance  du  12  octobre  1889.) 
Le  malade,  opéré  il  y  a  deux  ans  et  quatre  mois,  d'une  extir- 
pation totale  du  larynx,  est  dans  un  excellent  état  de  santé.  Il 
respire  1res  bien  et  peut  se  faire  comprendre.  a.  o. 

Extirpation  du  lar3mx,  par  L.  Le  Fort.  {Bulletin  médical, 
25  juillet  1888.) 
De  l'étude  comparative  des  extirpations  totales  et  partielles, 
et  de  la  trachéotomie  simple,  Tauteur,  après  une  étude  minu- 
tieuse de  tous  les  cas  connus,  conclut  à  donner  la  préférence  à 
la  trachéotomie,  après  laquelle  la  survie  a  été  beaucoup  plus  lon- 
gue, et  à  repousser  absolument  l'extirpation,  qui  n^est  qu'une  vé- 
ritable nécrologie,  sinon  immédiatement,  au  moins  après  une 
récidive  très  prompte.  a.  o. 

Denx  cas  de  tubage  du  larynx,  par  Haiion  dl  la  Sota  y  I^stra. 
{Revue  mensuelle  de  laryog.  et  d'otoL,  n®  15,  1889.) 
L^autèur  cite  deux  cas  de  diphthérie,  le  frère  et  la  sœur,  le  pre- 
mier âgé  de  3  ans,  la  seconde  de  7  ans.  Le  tubage,  pratiqué 
in  extremis  chez  le  premier,  rappela  la  respiration  et  la  connais- 
sance ;  mais  l'enfant,  trop  intoxiqué  par  le  mal,  succomba  néan- 


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46  PRESSE  FRANÇAISE. 

inoios;  chez  la  tcc  nde,  le  procédé  do  traitement  rôu-sil  fort 
bien,  le  tube  fut  retiré  au  bout  de  six  jours»  au  bout  de  douze 
jours  elle  fut  hors  de  danger;  l'auteur  a  pratiqué  28  fois  le  tubage, 
toujours  dans  la  période  asphyxique  cl  aloi»s  que  la  hioH  était 
proche,  sept  fois  les  malades  ont  guéri  ;  il  est  persuadé  que  le 
tubage  remplacera  très  avantageusement  la  trachéotomie,  chaque 
fois  qu'on  se  décidera  à  ne  pas  l'appliquer  trop  tard.        a.  o. 

Polype  da  larynx,  du  Yolnme  d'une  grosse  noix,  extirpation 

endo-laryngée,  par  R.  Botey.  (Revue  de  laryngoJ.  et  d'otol,^ 

n<»41,  1889.) 

Le  D*"  Boley,  de  Barcelone,  cite  un  cas  intéressant,  développé 
en  deux  ans,  d^une  taille  exceptionnelle  et  qu'il  opéra  en  deux 
séances;  dans  le  première,  il  sectionna  avec  le  couteau  galva- 
nique une  partie  de  la  tumeur,  dans  la  seconde  séance  il  retira 
avec  l'anse  galvanique  le  reste  de  la  tumeur  qui  avait  son  pédi- 
cule aux  deux  tiers  antérieurs  de  la  corde  vocale  droite  et  au 
ventricule  du  même  côté.  En  quinze  jours  le  malade  fut  guéri. 
Examen  histologique  :  fibro-mixome  tdlangieclasique  ;  descrip- 
tion :  cellules  épithéliales  pavimenteuses  à  la  surface,  puis  pa- 
pilles semblables  à  celles  du  papillome,  tissu  cellulaire  entre- 
croisé avec  du  tissu  rouqueux,  tissu  muqueux  avec  gros  vaisseaux 
gorgés  de  sang.  Uexamen  du  pédicule  montre  Texistence  de 
tissu  fibreux  presque  uniquement. 

La  tumeur  avait  33  millimètres  de  long  sur  29  de  large,  et  elle 
obstruait  presque  complètement  l'entrée  du  larynx.  a.  o. 

La  mort  subite  dans  les  maladies  graves  du  lar3mx,pnr  B.  Bo- 
tey. {Revae  de  laryng.  et  d'otoL,  n°«  17  et  18,  1889.) 
L'auteur  cite  quatre  cas  de  sa  clientèle,  un  anévrysme  de 
Taorte  avec  paralysie  du  récuiTcnt  gauche,  deux  cancers,  un  tu- 
berculeux, qui  succombèrent  subitement  sans  que  le  dénouement 
fût  accompagné  d'autres  signes  ;  les  malades  tombèrent  et  mou- 
rurent, ou  bien  on  les  trouva  morts  dans  leur  lit  sans  que  les 
personnes  couchées  dans  la  môme  chambre  et  môme  dans  le 
même  lit  se  fussent  aperçues  de  rien.  C'était,  dit  l'auteur,  qui  est 
Espagnol,  un  vrai  coup  Je  garrot,  Botey  pense  que  la  compres- 
sion des  récurrents  par  les  ganglions  que  nous  avons  décrits 
est  la  cause  des  accidents.  Nous  sommes  certainement  de  son 
avis,  la  compression  des  récurrents  au  point  quelconque  dé  son 
sujet  est  un  danger  permanent  pour  les  malades  tuberculeux  ou 
nerveux.  a.  g. 


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PRESSE  FRANÇAISE.  47 

Un  cas  d*ictiiB  larygé,  par  Garel.  (Revue  de  laryngol,  et  dotol.^ 
no  II,  1889.) 
Notre  ami  le  D'  Garel  a  envoyé  à  la  Société  française  de  la- 
ryngologie  et  d*otologie  ce  fait  intéressant,  qui  n*avait  pas 
Gguré  à  notre  compte  rendu  du  numéro  de  juillet  i889,  Tauteur 
étant  absent  et  n*en  ayant  point  donné  lecture.  Son  malade,  âgé 
de  42  ans,  goutteux,  obèse  et  alcoolique,  est  sujet  aux  bronchites. 
Quand  les  quintes  sont  trop  violentes,  il  devient  cyanique,  et 
rictus  86  produit  en  même  temps  que  se  montrent  des  con- 
vulsions cloniques,  bilatérales,  plus  prononcées  du  côté  droit. 
Le  larynx  est  assez  sensible  à  la  pression.  Garel  passe  en  revue 
les  théories  explicatives  de  Tictus  qui  se  produit  dans  des  cir- 
constances morbides  différentes.  L'excitation  du  nerf  laryngé 
supérieur  et  une  action  réflexe  consécutive  seraient  les  voies  de 
transmission  de  l'attaque,  mais  le  spasme  glottique  et  Tasphyxie 
consécutive,  en  déterminant  une  congestion  encéphalique,  lui  pa- 
raissent aussi  contribuer  à  produire  l'ictus,  et  tel  était  le  cas  de 
sa  malade.  Garel  recommande  la  cocaïne,  qui  a  bien  réussi  entre 
ses  mains.  a.  g. 

De  la  chloroformisation  dans  la  trachéotomie  pratiquée  chez 
les  enfants,  par  T.  Weiss.  {Revue  médicale  de  PEsty  15  no- 
vembre 1888.) 

Plaidoyer  en  faveur  de  cette  méthode  employée  par  Fauteur 
ayant  la  discussion  de  la  Société  de  chirurgie  et  usitée  depuis 
plus  de  vingt  ans  à  Tancienne  Ecole  do  Strasbourg.  A  Tappoi 
de  cette  méthode,  Tauteur  produit  quelques  observations.  Toute- 
fois il  fait  quelques  réserves  sur  l'opportunité  de  cette  pratique, 
qui  n'est  plus  fort  sûre  lorsque  la  trachéotomie  a  été  différée 
trop  longtemps.  a.  o. 

Des  tnmenrs  tnbercnlenses  du  larynx,  par  Gartaz.  {France  mé- 
dicale, iâ  et  14  mars  1889.) 
Sous  ce  nom,  Gartaz  décrit  à  peu  près  ce  que  Tissier  et  moi 
avons  dénommé  phthisie  laryngée  primitive  pseudo-polypeuse. 
Gette  affection,  à  peu  près  inconnue  et  dont  n'existaient  guère 
avant  notre  description  que  quelques  observations  éparses  que 
nous  avons  rassemblées  au  moment  où  nous  écrivîmes  notre 
traité  de  la  phthisie  laryngée,  a  fait  l'objet  d'un  mémoire  inséré 
Tannée  dernière  dans  les  Annales  et  extrait  de  notre  livre  au 
moment  de  sa  publication.  Gartaz  a  surtout  en  vue  dans  sa  des- 
cription les  tumeurs  franchement  tuberculeuses.  Quant  au  desi- 


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48  PRESSE  FRANÇAISE. 

deratum  qu'il  cm.t  à  la  On  de  soq  mémoire,  nous  y  avious  déjà 
songé,  car,  un  peu  après  la  publication  de  notre  livre,  nous 
avons  inoculé  des  papillomes  existant  chez  une  tuberculeuse  à  un 
cobaye  qui,  au  bout  de  quelques  mois,  succombait  tuberculeux. 

A.  6. 

Tumeur  des  replis  aryténo-épiglottiqnes,  par  Mongorgé.  {Lyon 
médical,  21  juillet  1889.) 

L*auteur,  interne  du  service  de  D.  MoUière,  de  Lyon,  rapporte 
le  cas  d^une  tumeur  du  larynx  du  volume  d'une  noisette  et  dé- 
veloppée en  une  dizaine  d^années.  La  parole  et  le  chant  étaient 
conservés,  mais  légèrement  voilés.  Garel,  qui  examina  le  malade, 
découvrit  le  siège  de  la  tumeur,  qui  était  sur  le  repli  ary-épi- 
glottique  droit  et  fermait  l'entrée  du  larynx.  La  tumeur  fut  en- 
levée au  moyen  de  Tanse  galvanique.  La  tumeur  sera  examinée 
ultérieurement.  A  la  suite  de  ces  opérations  le  malade  conserva 
des  accès  de  suffocation.  D.  MoUière  rappelle  à  ce  sujet  un 
mémoire  de  Blanc  dans  lequel  on  nota  avec  la  conservation  à 
peu  près  intégrale  de  la  voix  des  accès  de  suffocation  et  de  l'a- 
némie par  voie  respiratoire.  L'extirpation  de  ces  tumeurs  dissipa 
tous  ces  accidents. 

A  propos  de  cette  communication  fort  intéressante;  nous  rap- 
porterons des  cas  semblables  comme  siège,  mais  non  de  même 
origine,  observés  par  nous  chez  des  syphilitiques  et  des  tuber- 
culeux de  tumeurs  solides  formées  par  une  inflammation  chro- 
nique de  la  muqueuse,  implantés  soit  sur  un  repli  ou  soit  à  la 
pai-tie  supérieure  de  la  corde  vocale  supérieure,  tumeurs  déve- 
loppant, comme  chez  les  malades  de  Blanc,  des  accès  de  suffo- 
cation qui  disparurent  après  Textirpation.  Four  extirper  ces 
tumeui*s,  nous  ne  nous  sommes  pas  servis  de  l'anse  galvanique, 
mais  d'emporte-pièce  ou  de  grandes  pinces  coupantes,  qui 
avaient  été  construits  sur  notre  demande  par  R .  Mathieu,  fabri- 
cant d'instruments  de  chirurgie.  a.  o. 

Emphysème  cutané  de  la  face,  du  cou  et  de  la  poitrine  dans  un 
cas  de  diphthérie  grare,  par  P.  Fabre.  (Gaz.  méd.  de  Paris^ 
28  septembre  1889.) 

Cas  d'une  malade  atteinte  de  diphthérie  hypertoxique  et  qui 
eut,  au  bout  d'un  à  deux  jours,  cet  emphysème  étendu  de  la 
face,  du  cou  et  de  la  poitrine.  A  ce  moment  le  larynx  n'est  pas 
envahi.  Ce  sont  des  efforts  de  vomissements  qui  causèrent  l'em- 
physème. La  malade  succomba  très  rapidement  asphyxiée  et 
intoxiquée.  a.  g. 


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PRESSE  FRANÇAISE.  49^ 

Tnmoiin  naso-pharyngiennes,  ablation  par  l'ostéotomie  rerti- 
cale  et  bilatérale  du  nez  et  son  renTorsement  de  bas  en  bant, 
par  L.  Ollisr.  {Société  de  chirurgie,  séemcQ  du  15  mai.  Bulletin 
médicaiy  49  mai  1889.) 

Nons  avons  déjà  analysé,  d'après  le  Lyon  médical^  ce  procédé 
d*ostéotoinie  en  demi-cercles,  avec  sciage  des  os  du  nez,  mobili- 
sation delà  cloison  et  renversement  des  parties  détachées,  qui  a 
permis  au  chirurgien  de  Lyon  d'opérer  non  seulement  chez  le 
malade  qu'il  a  présenté  à  la  Société  de  chirurgie,  mais  chez  une 
centaine  d'autres,  des  tumeurs  volumineuses  de  bonne  ou  mau* 
valse  nature.  La  guérison  complète  a  lieu  d'un  mois  à  six  se- 
maines, sans  cicatrice  bien  apparente  et  sans  déformation.  Dans  le 
cas  présenté  actuellement,  il  s'agissait  d'un  kyste  à  parois  épaisses 
contenant  des  néoformations  secondaires  d'origine  congénitale  très 
probablement,  s'étendant  très  loin  et  ayant  produit  dès  Tâge  de 
onze  ans  de  grandes  déformations  des  os  de  la  face.  Le  malade 
était  un  jeune  homme  de  vingt  ans  environ.  a.  g. 

Ablation  des  tomeors  malignes  des  fosses  nasales,  par  L.  Ollier. 
{Lyon  médical^  9  décembre  1888.) 
L'éminent  chirurgien  de  Lyon  est  adversaire  des  opérations 
partielles  faites  par  les  fosses  nasales  et  très  partisan  de  ce  qu'il 
appelle  rostéotomie  verticale  et  bilatérale,  c'est-à-dire  de  l'a- 
baissement de  l'auvent  nasal  et  de  l'élargiesement  latéral  de  l'ou- 
verture des  fosses  nasales,  si  c'est  nécessaire  :  de  cette  façon 
les  foi^ses  nasales  et  le  pharynx  peuvent  être  explorés  dans 
tontes  leurs  parties  et  des  prolongements  de  tumeur  situés  sur 
la  lame  criblée  ont  pu  être  extraits  avec  certitude.         a.  o. 

Ostéome  des  fosses  nasales,  par  Montaz.  {Gazette  des  hôpitaux^ 
6  et  14  décembre  1888). 
Cas  observé  chez  un  homme  de  52  ans  ;  la  tumeur,  paraissant 
avoir  débuté  en  dedans  de  l'œil,  saillante  sous  la  peau  de  cette 
région,  avait  envahi  toute  la  fosse  nasale  gauche  en  refoulant  la 
cloison.  Son  extirpation  fut  facile  en  raison  de  son  manque  d'ad- 
hérence avec  le  squelette  ;  le  malade  guérit  rapidement.  Cette 
tumeur  refoulait  la  muqueuse  pituitaire  sous  laquelle  elle  s'était 
développée,  et  elle  avait  la  forme  d'un  sablier  dont  l'étranglement 
correspondait  à  rentrée  des  fosses  nasales.  A  la  suite  de  cette 
observation,  l'auteur  montre  la  i*areté  relative  des  o>-téomes  des 
fosses  nasales  relativement  à  la  fréquence  des  ostéomes  de  Tor- 
bite,  et  pourtant,  dit-il,  le  point  de  départ  est  toujours  du  côté 

AICNALKS  DES  1LLLA01I8  DB  L*0RBILLB  BT  DU  LARYNX*   —  XVI.  4 


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QO  PRE6SE  FRANÇAISE. 

des  fosses  nasales,  mais  avec  tendance  à  proéminer  soit  du  côté 
de  rorbitOy  soit  du  côté  du  crâne.  Le  refoulement  de  la  muqueuse 
montrait  bien  que  le  point  de  départ  était  à  la  face  externe  du 
squelette  des  fosses  nasales.  Ce  point  de  départ  peut  ôtre  aussi 
bien  dans  les  sinus  ethmoïdaux  et  frontaux.  La  structure  dos 
tumeurs  démontre  bien  leur  franche  origine  osseuse  et  non 
une  provenance  du  périoste  ou  de  la  muqueuse.  Quant  à  la  diffé- 
rence suivant  les  sujets  au  point  de  vue  de  Tadhérence  ou  de  la 
non-adhérencCtrauteur  pense  que  l'âge  n*est  pas  étrangère  une  de 
ces  conditions;  chez  les  jeunes  gens  Tostéome  est  très  adhérent 
et  semble  faire  partie  du  développement  ostëogénique,  ce  qui 
n'est  pas  le  cas  à  l'âge  du  malade  qui  fit  Tobjet  de  la  présente 
observation. 

Kyste  suppuré  du  sinus  ethmoldal  ;  ostéotomie  bilatérale  du  nez, 
ablation,  guérison,  par  L.  Ollier.  {Lyon  médicaly  3  mars  1889.) 
Jeune  homme  de  seize  ans,  malade  depuis  quelques  années  ; 
l'œil  gauche  est  dëjeté  en  dehors  de  Torbite,  tuméfaction  de  la 
paupière  supérieure  et  de  la  base  du  nez  avec  saillie  et  hyper- 
trophie des  os  du  nez  et  de  Tapophyse  montante  ;  du  pus  sort 
d'un  drain  placé  en  dedans  de  Toeil  et  un  stylet  enfoncé  là  s'en- 
fonce très  profondément  dans  les  fosses  nasales.  Ollier  détacha 
le  nez  et  l'abaissa,  puis,  constatait  la  présence  d'un  kyste  en- 
flammé, plein  de  pus  occupant  les  sinus  ethmoïdaux  et  se  pro- 
longeant dans  le  sinus  frontal  et  sphénoïdal.  Par  des  résections 
osseuses  de  Tunguis  et  de  la  branche  montante,  le  chirurgien 
fraye  une  large  voie  au  pus,  puis  le  nez  est  suturé.  La  guérison 
eut  lieu  en  deux  mois,  l'exophthalmie  disparut  et  la  suppuration 
était  tarie.  La  guérison  est  complète.  a.  g. 

Des  polypes  naso-pharjrngiens,  par  Heurt  aux.  (Gaz,  méd.  de 
Nantes,  9  mai  1889.) 
Sous  forrtie  de  leçon  clinique,  à  propos  d'un  malade,  Tauteur, 
après  une  description  anatomo-pathologique  et  histologique  des 
tumeurs  en  question,  discute  le  procédé  opératoire,  et  il  donne 
la  préférence  au  procédé  par  la  voie  nasale  analogue  à  celui 
décrit  récemment  devant  la  Société  de  chirurgie  par  Ollier. 

A.    G. 

Un  cas  de  polype  fibreux  naso-phar3mgé,  extirpation,  guérison, 

par  L.  Poisson.  (Gaz.  méd.  de  Nantes,  9  mars  1889.) 
L'auteur  cite  le  cas  d'un  jeune  homme  de  16  ans,  dont  l'état 
général   était  très  mauvais  en  raison  d'épistaxis  répétés.   La 


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PRESSE  FRANÇAISE.  .     M 

tameur  énorme  remplissait  le  rétro* pharynx  et  une  partie  des 
fosses  nasales.  En  raison  de  Tétat  cachectique  du  malade 
Poisson  rejeta  la  méthode  des  cautérisations  et  de  l'électrolyse, 
eomme  trop  lente,  et  il  opéra  par  la  voie  nasale  san^  réséquer 
le  maxillaire  supérieur,  en  agrandissant  légèrement  Toriflee  des 
fosses  nasales.  La  tumeur  fut  détachée  au  moyen  de  la  rugine 
d'Ollier,  puis  on  appliqua  un  tampon  iodoformé.  L'anesthésie 
préalable  ftit  faite  au  moyen  du  chloral  associé  à  la  morphine 
et  complétée  par  quelques  inhalations  de  chloroforme.  Le 
malade  eut  ensuite  une  hémorrhagie  peu  importante.  Quelques 
récidives  peu  considérables  et  facilement  opérables  eurent  lieu, 
et  trois  ans  après  le  jeune  malade  était  guéri.         a.  o. 

Abcès  du  sinus  maxillaire  diaprés  les  traranx  récents  publiés 
snr  la  question,  par  Luc.  (Arch.  de  laryngoL  et  de  rhiaoï.^ 
juin  1889.) 

Comme  l'indique  le  nom  du  travail,  nous  sommes  en  présence 
d^une  revue  sur  un  sujet,  on  peut  le  dire,  tout  à  fait  rajeuni  par 
les  recherches  des  rhinologistes  modernes,  et  il  est  bien  inté- 
ressant de  constater  les  progrès  immenses  que  la  connaissance 
de  cette  affection  a  faits  en  quelques  années  t  Aussi  n'est-ce  plus 
dans  les  livres  classiques  de  pathologie  ou  clinique  externe, 
même  les  meilleurs,  qu'il  faut  aller  chercher  la  description  des 
abcès  du  sinus  maxillaire,  qui  sont  loin  de  se  révéler  par  la 

f présence  de  signes  manifestes  à  l'extérieur,  comme  on  pourrait 
e  croire  en  lisant  les  classiques.  Luc  attire  à  bon  droit  Tatten- 
tion  sur  les  nombreux  cas  à  peu  près  latents  sous  ce  rapport, 
et  qu^a  réussi  à  éclairer  la  rhinologie  moderne.  Il  montre 
aussi  la  difQculté  du  diagnostic  quand  il  se  trouve  masqué, 
larvé  en  quelque  sorte,  par  des  symptômes  qui  peuvent 
faire  penser  à  une  affection  étrangère  à  la  cause  réelle.  Pour 
le  traitement  Fauteur  est  éclectique  suivant  les  cas,  recomman- 
dant le  plus  souvent  Touverture  alvéolaire,  mais  reconnaissant 
parfois  la  nécesaité  et  môme  Pefficacité  de  l'ouverture  par  les 
fosses  nasales,  surtout  dans  les  cas  récents.  Il  y  a  des  cas 
anciens  où  ces  diverses  méthodes  échouent  et  où  une  inter- 
vention par  une  ouverture  plus  large  est  indispensable. 

En  somme,  revue  critique  et  clinique  très  complète  et  par 
conséquent  très  intéressante.  a.  o. 

Kyste  dentiftoe  dn  sinus  maxillaire  pris  pour  un  sarcome  dn 
maxillaire  supérieur  et  traité  par  la  résection,  par  Qéhard 


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5i  PRESSE  FRANÇAISE. 

Marohant.  (BnIL  de  la  Soc,  anat.  de  Paris ,  février  1889.) 
La  tumeur,  développée  rapidement  et  causant  la  chute  de  plu- 
sieurs molaires,  faisait  saillie  à  la  face,  dans  le  sillon  gingival 
et  dans  le  nez.  L'auteur,  croyant  à  un  sarcome,  procéda  à  une 
extirpation  du  maxillaire.  La  pièce  fut  examinée  par  Albarran, 
dont  les  études  sur  ce  genre  de  kyste  ont  fait  Tobjet  d'an  travail 
important  lu  à  la  Société  de  biologie  de  1888  et  dont  les  con- 
clusions ont  été  contestées  par  Magitot.  Le  kyste  était  de  Tes- 
pèce  dentifère  à  épithéliiim  périmenteux  et  était  logé  dans  le 
sinus  maxillaire.  Il  est  constitué  par  deux  couches,  une  conjonc- 
tive externe  et  une  épithéliale  interne.  6.  Marchant  exprime,  à 
ce  propos,  le  regret  de  ne  s'être  pas  assuré  de  la  nature  de  la 
tumeur  par  une  ponction  exploratrice  faite  dans  le  sillon  gin- 
gival, qui  eût  pu  être  suivie  du  curage  de  la  cavité  et  du  panse- 
ment avec  la  gaze  iodoformée.  à.  o. 

Des  opérations  incomplètes  de  régétations  adénoïdes,  par  Luc. 
(Union  médicale^  25  mai  1889.) 
Plaidoyer  en  faveur  de  Tanesthésie  par  le  chloroforme,  préa- 
lable à  l'opération,  et  de  la  cautérisation  ignée  après  Topération. 
pour  détruire  les  derniers  vestiges  des  végétations,      a.  o. 

Contribution  à  l'étude  expérimentale    des   néyroses  réflexes 

d'origine  nasale,  par  François  Franck.  {ArcJi.   de  pbysioU 

normale  efpa^Ao/.,  juillet  1889.) 

Beau  travail  de  pathologie  expérimentale  exécuté  avec  la 
sévérité  scientifique  habituelle  à  l'auteur.  Il  serait  trop  long 
d'analyser  cette  œuvre  au  point  de  vue  de  la  technique  que  nous 
trouvons  irréprochable  ;  mais  au  point  de  vue  de  l'action  de 
l'irritation  de  la  muqueuse  nasale  sur  d'autres  parties  du  corps 
et  du  Kiège  de  cette  irritation,  François  Franck  nous  donne 
de  précieuses  indications.  Ainsi  l'irritation  de  la  partie  postéro- 
inférieure  de  la  cloison  ne  provoque  pas  de  réaction  générale. 
Voilà  une  conclusion  peu  en  rapport  avec  des  affirmations  de 
cliniciens  autorisés;  enfin^  les  parties  les  plus  sensibles  de  la 
muqueuse  nasale,  celles  qui  provoqueraient  le  plus  aisément  la 
toux,  le  spasme  glottique,  le  spasme  respiratoire,  sont  le  cornet 
moyen  (pour  la  toux),  et  pour  les  autres  réactions  les  extrémités 
antérieures,  les  bords  libres  et,  à  un  moindre  degré,  les  extré- 
mités postérieures  des  cornets  moyen  et  inférieur. 

La  cocalnisation  de  ces  parties  suspend  les  réflexes  causés 
par  l'irritation. 


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PRESSE  FRANÇAISE.  56 

Les  agents  irritants  ont  été  :  le  contact  d^instrumenis 
mousses,  les  piqûres,  les  mouchetures  avec  le  galvano-cautère, 
les  applications  de  caustiques  chimiques.  a.  g. 

Tronhles  oculaires  réflexes  d'origine  nasale,  par  A.  Trousseau. 

(Soc,  dophiJialmoIoffie,  séances  du  2  avril,  ia  Bulletin  médical 

du  21  avril  1889.) 

Citation  de  quelques  observations  intéressantes  de  blépharo- 
spasme  à  la  suite  de  polypes  du  nez  ou  de  coryza  aigu  ;  l'auteur 
a  vu  aussi  des  cas  de  migraine  ophthalmique  céder  après  Tex- 
traction  de  petits  polypes  du  nez;  il  a  vu  aussi  disparaître  une 
mydriase  rebelle  à  la  suite  de  la  disparition  d*uIcérations  natales. 
Enfin  il  a  observé  un  cas  d^asthénopie  qui  ne  céda  qu'après  le 
traitement  d'une  affection  nasale.  Il  cite  aussi  des  observations  : 
de  Gruening,  d^amblyopie,  et  de  Lennox  Browne,  de  glaucome 
d'origine  nasale.  a.  o. 

Affections  réflexes  provenant  de  la  muqueuse  nasale.  Grises 
d'hystérie  dues  à  une  hypertrophie  des  cornets  inférieurs 
avec  sommeil  hypnotique.  Accès  d'asthme  disparaissant  après 
l'ablation  de  polypes  muquenx  du  nez,  par  Polo.  (Gazette 
méd.  de  Nantes^  9  septembre  1889.) 

L'auteur  cite  deux  observations  très  concluantes  de  maladies 
guéries  l'une  par  la  cautérisation  des  cornets  inférieurs,  l'autre 
par  Tablation  do  polypes  muqueux  ;  les  malades,  deux  femmes, 
avaient  l'une  19  ans,  l'autre  30  ans.  a.  g. 

Pathogénie  et  traitement  de  la  fièvre  des  foins,  par  Ruault. 
(Arc/i.  de  iaryngol,  et  de  rhinoi.,  février  et  avril  1889.) 
L'auteur  étudie  les  diverses  théories  explicatives  de  cette 
maladie,  celle  du  pollen,  des  microbes,  la  théorie  arthritique  et 
enfin  la  théorie  nasale.  Il  conclut  par  les  propositions  suivantes  : 
la  fièvre  des  foins  est  une  névropathie  réflexe  du  trijumeau, 
d'origine  nasale  ou  oculaire,  produite  par  l'irritation  des  termi- 
naidoos  nerveuses  de  la  muqueuse  par  certaines  poussières,  et 
surtout  le  pollen  de  certaines  plantes.  Cette  irritation  mécanique 
ou  chimique,  due  probablement  à  des  microorgaiiismes  trans- 
portés sur  les  muqueuses  par  ces  poussières,  ne  produit  la  fièvre 
des  foins  que  chez  un  nombre  restreint  de  sujets,  et  surtout 
chez  les  goutteux,  les  arthritiques,  les  névropathes  et  chez  les 
individus  atteints  de  rhinite  hypertrophique.  Le  traitement  par 
le  galvano- caustique  n'est  utile  que  dans  les  cas  de  rhinite 
hypertrophique  très  accusée;  sauf  cela,  la  cocaïne,  les  actions 


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54  PRESSE  FRANÇAISE. 

looales  à  haute  dose  1/5,  la  palvérisation,  les  antiaévralgiques, 
et  surtout  l'antipyrine,  enfia  le  traitemeat  thermal  arsenical» 
Bourboule  ou  Mont- Dore»  sont  les  moyens  préconisés  par 
Ruault.  A.  a. 

Traitement  de  la  rhinite  atrophique,  nouvelle  méthode,  par 

Ruault.  {Aroh,  de  laryng.  et  de  rbinoL,  avril  1889.) 
1*  Enlever  les  croûtes;  !2<*  appliquer  doucement  un  antiseptique 
puissant,  le   naphtol   camphré  fait  avec  le  naphtol  a;  ^  pul- 
vérisations les  jours  suivants  avec  de  la  vaseline  liquide  naph- 
tholée  ou  salolée  au  1/10. 

Môme  traitement  pour  le  rhino-pharynx  :  inhalation  de  benjoin 
par  le  larynx.  a.  o. 

Corjrza  caséenz,  par  Potiqubt.  (Revue  générale,  in  Gazette  des 
hôpitaux,  2  février  1889.) 
La  revue  écrite  dans  la  Gazette  des  hôpitaux  ne  repose  pas 
sur  des  observations  personnelles,  c*est  une  critique  quelque- 
fois très  vive  d'une  dénomination  créée  par  S.  Duplay  pour  la 
description  d'un  type  clinique  très  rare.  Nous  reconnaissons 
volontiers,  avec  Tauteur  de  la  Revue,  que  Tétiologie  invoquée 
par  Duplay  est  peut-être  critiquable  (érysipèle  de  la  face),  mais  il 
n'en  est  pas  moins  vrai  que  le  professeur  de  la  Faculté  de  Paris 
n*a  pas  été  si  mal  inspiré  en  décrivant,  sous  une  rubrique  spé- 
ciale, des  cas  décrits  assez  rarement  jusqu'ici,  en  raison  de  leur 
petit  nombre  et  surtout  de  leurs  obscurités  étiologiques.  Duplay 
semble  principalement  avoir  eu  pour  objectif  de  séparer  de 
Tozène  ces  cas  d'accumulation  excessive  de  matière  caséeuse 
dans  les  fosses  nasales.  La  critique  de  Potiquet,  très  intéres- 
sante du  reste,  montre  au  lecteur  la  variété  des  origines  d'une 
affection  aussi  rare  et  dont  l'apparence  symptomatique  a  paru 
être,  dans  quelques  cas,  celle  d'une  afTection  de  mauvaise  nature. 
Ainsi,  ces  accumulations  peuvent  être  causées  par  des  rhino- 
lithes,  par  des  polypes  des  fosses  nasales,  par  des  ethmoîdites, 
par  des  affections  des  sinus  frontaux  et  maxillaires,  par  des 
kystes  du  maxillaire  supérieur,  enfin  par  des  gommes  syphili- 
tiques. Ce  n'est  donc  pas  une  eotité  morbide,  c'est  un  symptôme 
d'affections  variables.  Nous  sommes  heureux,  de  notre  côté,  (pie 
le  terme  si  critiqué  de  Duplay  nous  ait  valu  une  étude  fort 
intéressante.  a.  o. 

Contribution  à  l'étude  des  papillomes  des  fosses  nasales,  par 


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PRESSE  FRANÇAISE.  » 

Lacoarrst.  {Bévue  de  larfngoL  et  (TotoL^  n*»  17,  18  et  19, 

1889.) 

Étude  historique I  critique  et  clinique  de  ces  tumeurs  fort 
^res,  pour  la  plupart  des  auteurs,  sauf  Hopman,  de  Cologne. 
Peut-être  cet  auteur  a-t-il  pris  pour  papillomes  des  tumeurs  de 
diverse  nature,  présentant  à  leur  surface  un  aspect  papillaire. 
Le  siège  du  papillome  est  dans  la  partie  respiratoire  des  fosse» 
nasales,  c'est-à-dire  sur  la  cloison  cartilagineuse,  le  plancher 
et  les  cornets  inférieurs.  L'étiogie  de  cette  affection  est  assez 
obscure,  Fauteur  suppose  que  Tirritation  venant  de  corps  étran- 
gers du  dehors  pourrait  produire  la  foi*mation  de  ces  tumeurs. 
Quant  à  la  symptomatologie,  elle  est  celle  des  petites  tumeurs 
et  des  hypertrophies  de  la  muqueuse.  Il  serait  trop  long  de 
décrire  tous  ces  signes  si  connus,  que  l'auteur  résume  dans  son 
mémoire.  Le  pronostic  est  ordinairement  bénin;  il  est,  du  reste, 
plus  facile  d'éviter  dans  les  fosses  nasales  la  récidive  si  com- 
munément observée  dans  les  papillomes  du  larynx.  Quant  au 
traitement,  il  est  d'une  grande  simplicité  opératoire,     a.  o. 

ttnde  sur  les  déformations  de  la  cloison  du  nez,  par  Rosenthal. 
{Arch.  gén,  de  médecine,  mai  1889.) 
Dans  un  premier  mémoire  analysé  dans  les  Annales  de  1888, 
Pauteur  a  surtout  étudié  la  pathogénie,  Tanatomie  pathologique 
et  la  statistique  de  ces  affections  :  dans  le  mémoire  présent,  il 
décrit  tous  les  procédés  opératoires  employés  pour  le  traitement 
de  ces  déformations;  il  fait  précéder  cette  description  d'une 
courte  description  clinique  des  déformations  le  plus  fréquem- 
ment obsenrées.  11  donne  la  préférence  au  procédé  de  Bosworth, 
modifié  par  Chatellier,  le  procédé  de  la  scie,  dans  les  déviations 
un  peu  épaisses  ;  il  accepte  aussi  celui  de  Miot,  employé  avec 
succès  par  notre  collaborateur  et  ami  Garel,  l'électrolyse  ;  il 
préfère  le  redressement  (Jurasz  et  Delstanche)  quand  il  s'agit  de 
eourbnre  très  prononcée  de  la  cloison  sans  épaississement;  enfin, 
il  recommande  aussi  le  procédé  de  Duplay,  Berger,  etc.,  emploi 
du  ciseau  très  fin  et  de  petites  gouges  pour  raboter  la  tumeur, 
qnand  Pemploi  de  ces  instruments  est  aisé.  a.  g. 

Un'  cas  de  catarrhe  paraient  des  sinas  frontanz  conséGatif  à 
raUation  de  polypes ,  par  G.  Labit.  i  Annales  de  la  polycL  de 
BordeauXy  janvier  1889.) 
Un  malade  opéré  de  polypes  eut,  à  la  suite,  un  écoulement 

purulent  du  nec  qu'on  reconnut  être  causé  par  un  catarrhe  de» 


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56  PRESSE  FRANÇAISE. 

sinus  frontaux,  qui  céda  rapidement  à  des  moyens  détersifs. 
L'auteur  croit  que  l'opération  fut  la  cause  de  ce  catarrhe  et  de 
Fécoulement. 

Nous  lisons  dans  Tobservation  que  le  malade  disparut  pendant 
quelques  mois  après  l'opération.  Nous  serions  plutôt  tenté  de 
croire  que  le  catarrhe  purulent  fut  consécutif  à  Tabsence  de  soins 
pendant  ce  temps.  a.  g. 

Kystes  du  pharynx,  par  P.  Rauoi£.  {Lyon  uiéd.,  15  sept.,  in 
Bulletin  méd,,  20  octobre  1889.) 

M.  Rangé  a  consacré  à  cette  question  un  très  intéressant 
mémoire.  Ces  kystes  dépassent  rarement  le  volume  d'une 
cerise  ;  si  Ton  s'en  rapporte  aux  travaux  publiés  depuis  quatre 
ans,  c'est  une  afTection  relativement  commune,  mais  qu'on  ne 
recherche  pas  assez,  ni  sur  le  vivant,  ni  sur  le  cadavre. 

Ces  tumeurs  ne  sont  d'ailleurs  pas  faciles  à  voir,  car  elles 
sont  sessiles,  parfois  incluses  dans  la  muqueuse  et  situées  dans 
une  région  peu  accessible.  Les  symptômes  locaux  ne  sont 
autres  que  ceux  de  la  pharyngite  chronique  et  on  ne  peut  faire 
le  diagnostic  que  si  on  a  vu  ou  senti  le  kyste  avec  le  doigt. 
Mais  ce  qui  est  le  plus  important,  c'est  que  ces  kystes  du  pha- 
rynx, comme  les  lésions  du  nez,  peuvent  retentir  au  loin  sur 
les  systèmes  respiratoire,  digestif  et  nerveux,  et,  bien  qu'en 
Allemagne  on  ait  beaucoup  exagéré  cette  notion  pathogénique, 
elle  n'en  renferme  pas  moins  une  somme  réelle  de  vérité. 

Au  premier  rang  de  ces  troubles  symphthiques,  il  faut  mettre 
l'asthme  bronchique  d'origine  pharyngée,  dont  la  nature  est 
bien  démontrée ,  par  ce  fait  que  l'ouverture  d'un  kyste  pharyn- 
gien fait  cesser,  sans  autre  médication,  des  accidents  de  dyspnée 
rebelles  jusque-là  à  tous  les  traitements.  Dans  d'autres  cas,  il  se 
produit  une  irritation  de  la  région  aryténoïdienne  et  des  accès 
de  toux  nerveux  qui,  souvent  accompagnés  de  quelques  cra- 
chats sanguinolents,  venant  du  pharynx,  d'anémie,  etc.,  feront 
facilement  croire  à  une  phthisie  au  début.  Dans  une  troisième 
forme,  qu'on  pourrait  appeler  névralgique,  ce  sont  des  symp- 
tômes douloureux  irradiés  plus  ou  moins  loin,  de  la  céphalée 
temporale  ou  périorbitaire,  continue  ou  à  accès,  simulant  la 
migraine ,  etc.  ,  des  névralgies  cervico-occipitales,  parfois 
môme  intercostales. 

M.  Raugé  étudie  ensuite  Tanatomie  pathologique  de  ces  kystes 
et,  s'appuyant  sur  les  travaux  de  Ganghofner  et  de  Sohwabach, 
repousse  Topinion  qui  leur  fait  prendre  naissance  dans  la  pré- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  57 

tendae  glande  de  Lusohka  dont  la  description  est  fictive.  En 
e£fot,  aa  lieu  de  celte  poche  unique,  constante,  à  paroi  distincte, 
à  siège  précis,  il  faut  reconnaître  qu'il  existe  dans  le  pharynx 
une  série  de  cryptes  et  de  sillons,  vestiges  des  sillons  qui  dans 
le  premier  âge  augmentaient  la  tonsiile  pharyngée.  Ces  sillons 
sont  très  irréguliers  et  inconstants,  sauf  celui  qui  se  trouve 
sur  la  ligne  médiane. 

Les  kystes  du  pharynx  pourront  prendre  naissance  dans  ces 
sillons  si  leurs  lèvres,  par  un  processus  inflammatoire,  viennent 
à  adhérer  Tune  à  l'autre.  Ce  qui  le  prouve,  c'est  Texistence  de 
kystes  dans  le  contenu  desquels  on  trouve  des  cellules  épithé- 
llales  ciliées,  tapissant  la  surface  pharyngée.  Dans  un  autre 
groupe  anatomo-pathologique,  il  faut  ranger  les  kystes  formés 
dans  les  glandes  par  obstruction  de  leur  canal  excréteur  et 
dont  la  paroi  est  revêtue  de  cellules  cylindriques  non  ciliées  ou 
de  cellules  pavimenteuses.  —  Enfin ,  il  semble  aussi  que  par- 
fois les  kystes  se  forment  dans  la  couche  adénoïde  par  une 
sorte  de  raréfaction,  de  liquéfaction  des  corpuscules  lympha- 
tiques agglomérés. 

E^fin  M.  Raugé  signale  encore  une  forme  nouvelle  :  un 
hygroma  développé  aux  dépens  d*une  bourse  séreuse  acciden-* 
telle,  au  niveau  de  la  saillie  antérieure  de  l'atlas. 

La  maladie  de  Tomwaldt  et  la  bourse  pharyngée,  par  P.  Raug^ 
(Bulletin  médical,  14  janvier  1889.) 
Étude  critique  et  clinique  de  cette  nouvelle  affection  aussi 
vite  découverte  que  contestée.  L'auteur  rappelle  les  travaux 
allemands  et  français  sur  la  question,  et  après  avoir  rendu  un 
juste  hommage  à  la  description  clinique  de  ces  différents  au- 
teurs, il  a  combattu  leurs  idées  sur  le  siège  de  la  maladie  et  les 
derniers  travaux  ont  infirmé  l'existence  de  la  bourse  pharyngée 
de  Luschka  (Schwabach  et  Suchannek)  et  Tont  remplacée  par  la 
description  d'un  enfoncement  médian  de  la  muqueuse.  Les  re- 
cherches de  Raugé,  cliniques  et  anatomiques,  contestent  même 
Vexistence  de  ce  récessus  médian;  cet  auteur  a  constaté  l'exis- 
tence d'enfoncements  plus  ou  moins  nombreux  de  la  muqueuse 
dans  des  endroits  différents  du  rétropharynx;  et  il  semble  avoir 
constaté  que  ces  enfoncements  ne  sont  autre  chose  que  des 
trajets  situés  dans  le  tissu  adénoïde  lui-même  et  qui  disparais- 
sent lorsqu'on  a  gratté  ce  tissu  ;  le  pharynx  alors  se  montre 
sans  enfoncement  ni  ombilication.  En  décollant  le  pharynx,  il 
n^a  jamais  constaté  Texistence  de  diverticules   remontant  en 


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158  PRI6SB  FRANÇAISE. 

arrière  de  oe  conduit.  Enfin,  chez  le  rivant,  après  avoir  gratté 
les  croûtes  et  les  nnicosités  qu^on  pourrait  supposer  sortir 
d'une  cavité,  l'auteur  u'a  jamais  vu  de  kystes  ni  de  cavités* 
Les  recherches  anatomiques  ont  porté  sur  17  sujets,  10  adnltesv 
t  enfants  {t  k  A  ans),  5  fœtus  à  terme.  à.  o. 

Note  sur  la  morphologie  et  le  traitement  du  mycosis  pharyn- 
gien, par  G.  GoRis).  {Revue  de  laryngoL,  dotol.  et  de 
rhiDoIogie,  n»  10,  1889.) 

Gourte  et  consciencieuse  étude  sur  cette  rare  affection  parasi- 
taire, dont  l'étiologie  est  si  difficile  à  déterminer,  car  tous  les 
malades  sont  d'une  bonne  santé  habituelle  et  le  traitement  assez 
minutieux.  L^auteur  a  compté  le  nombre  des  cas  observés,  jus- 
qu'ici ils  sont  au  nombre  de  36.  Il  en  présente  trois.  Le  mycosis 
n^affecte  pas  toujours  la  môme  forme  :  toutes  les  végétations 
sont  cornées  et  pointues,  et  rassemblées  en  forme  de  grappes, 
jcomme  les  grains  de  figue,  ou  en  forme  de  plaques  nummu- 
laires.  Histo logiquement,  ce  sont  des  leptolhrix  fascicules,  isolés, 
des  cocci  associés  de  différentes  façons,  des  cellules  épithéliales. 
L'auteur  a  rencontré  môme  des  fibres  musculaires  striées,  ce 
qui  semblerait  prouver  leur  profonde  migration. 

Le  traitement  consiste  en  traction  avec  la  pince  et  les  badi- 
geonnages  antiseptiques.  Goris  emploie  le  sublimé  à  1/2  0/0. 
La  galvanocaustique  lui  parait  indiquée  quand  le  mycosis  n'a 
pas  pénétré  profondément. 

L'auteur  croit  que  le  froid  est  la  cause  principale  de  la  mala- 
die. À.  o. 

Amygdalites  et  angines  infectienses  consécutives  aux  opéra- 
tions intra-nasales,  par  Ruault.  (Arcb.  de  lar^ng.  et  de  rhi~ 
DoL,  avril  1889.) 

A  la  suite  d'opérations  faites  sur  les  cornets  inférieurs ,  Tau^ 
leur  a  vu  se  développer  des  amygdalites  et  angines  infectieuses 
qu'il  pense  ôtre  produites  par  l'introduction  de  microbes  dans 
le  passage  respiratoire  :  les  opérations  faites  dans  les  parties 
supérieures  des  fosses  nasales  et  à  la  voûte  du  pharynx  n'ont 
pas,  dit-il,  les  mômes  conséquences,  en  raison  de  ce  que  ces 
régions  ne  se  trouvent  pas  sur  le  trajet  de  l'air  inspiré. 

À.  o. 


syphilitiques  de  l'amygdale,  par  Juhej.  Rbnot.  (Arcà* 
de  JaryDff.  et  de  rhinoL,  juin  1889.) 
Mémoire  étayé  sur  deux  observations.  Tune  chez  un  homm« 


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PRB8SB  PRANÇÀISB.  81 

4a  50  ans  ayanl  contracté  la  syphilis  qui  usa  mois  auparaTaiily 
l'aotra  ohas  un  homma  da  82  ans  qui  avait  au  le  ohaaera  quai» 
quaa  années  avant.  Ce  qui  a  frappé  l'auteur  est  Tacuité  du  début 
des  accidents  qui  a  pu  faire  croire  à  une  angine  aiguë  ou  à  un 
abcèa;  le  diagnostic  un  moment  aussi  fut  douteux  avec  la  diph« 
thérie,  il  ne  devint  vraiment  évident  que  lorsque  le  bourbillon 
sortit  et  que  Tulcération  prit  iin  caractère  gommeux  à  peu  près 
caractéristique.  Ces  cas  sont  très  rares  et  expliquaient  bien 
naturellement  rembarras  de  Juhel-Renoy.  a.  g. 

Aboès  chroniqna  da  l'amygdale  droite,  simulant  on  fibrome, 
par  Natibr.  {Annales  de  la  polyclinique  de  Bordeaux,  janvier 
1889.) 

Nous  donnons  ici  quelques  lignes  de  l'observation  prise  à 
la  cliniqae  du  D^  Moure.  t  Sur  l'amygdale  droite  point  blan^ 
t  châtre  de  la  grosseur  d'une  cerise,  très  saillant,  très  tendu, 
«  indolore  et  de  consistance  assez  dure .  DiagnostiCy  Ûbrome  1 
«  Quelques  jours  après,  souffrances  très  vives,  exaspérées  par 
«  le  toucher.  La  tumeur  est  devenue  rougeâtre  à  sa  partie 
«  déclive,  où  elle  fait  saillie.  En  présence  de  ces  signes  et  pour 
c  apporter  un  soulagement  à  la  tension  éprouvée,  M.  Moure  se 
«  décida  à  toucher  la  tumeur  avec  le  galvano-cautère .  Le  pus 
c  sort  et  la  poche  s'affaisse.  »  L'auteur  dit  que  le  premier  dia- 
gnostic se  trouva  du  coup  rectifié.  a.  o^ 

Du  magnat  chez  les  individos  sains,  par  Seifbrt.  (Revue  de  la- 
ryngologie  et  dotologiOy  n*  5,  1889.) 
L'auteur  cite  un  fait  observé  par  lui  de  muguet  survenu  sans 
eaiise  connue  chez  un  homme  de  36  ans>  atteint  d'amygdalite 
aiguë.  On  reconnut  dans  l'exsudat  les  corpuscules  d'oïdium 
albicans.  Ces  cas,  dit  Seifert,  sont  extrêmement  rares  dans  la 
littérature  médicale.  a.  o. 

Mycose  dn  champignon  dn  mngnet,  par  G.  Roux  et  Lraossian. 
(Lyon  médical,  3  nov.  1889.) 
L'intérêt  de  ce  travail  est  dans  le  rapprochement  avec  la 
pathologie  humaine  du  résultat  des  recherches  des  auteurs,  qui 
ont  fait  chez  le  lapin  et  le  cobaye  des  injections  de  Voïdium 
Êlhicana  et  ont  constaté  à  la  suite  des  lésions  cérébrales  et 
rénales,  causées  par  la  présence  du  parasite.  Ces  expériencea 
.ant  eneora  démontré  le  changement  de  forme  du  parasite  dans 
rtntérieur  du  corps,  ce  qui  semble  tenir,  pour  lea  auteurs,  au 
mode  d'alimentation  de  l'animal  et  à  son  influence  sur  la  trans- 


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60  PRESSE  FRANÇAISE. 

formation  du  parasite.  Les  résultats  expérimentaux  des  injec- 
tions d'oïdium  albicans  ont  été  analogues  à  ceux  des  injections 
d'aspergiilose,  a.  o. 

Adéno-cliondrome  du  voile  du  palais,  par  Poncbt.  {Gaz,  des 
hôpitaux,  juin  1888.) 
Le  chirurgien  de  Lyon  eut  à  peine  le  temps  d'observer  et 
d'étudier  le  malade,  homme  de  57  ans,  qui  fut  traohéotomisô 
d*urgence  daos  ua  accès  violent  de  dyspnée  et  qui  succomba  à 
la  fin  de  cette  opération.  La  tumeur  énorme,  pesant  150  gram- 
mes environ,  amenait  une  procidence  du  voile,  et  de  rocclu- 
sion  des  premières  voies  respiratoires  par  ce  fait.  L'auteur 
pense  que  la  trachéotomie  dans  ces  cas  ne  doit  pas  être  différée 
trop  longtempo^  et  qu'il  est  bon  en  la  pratiquant  de  soulever  le 
voile  de  façon  à  permettre  à  Pair  de  pénétrer  dans  la  poitrine  et 
au  spasme  glottique  de  disparaître  et  de  ne  pas  éclater  avec 
trop  de  violence.  En  tout  cas,  la  trachéotomie  préliminaire 
pourra  être  pratiquée  dans  ces  cas  en  raison  des  accès  de  suffo- 
cation que  pourrait  causer  la  traction  du  voile  au  moment  de 
Texlirpation  de  la  tumeur.  a.  g. 

Des  larges  incisions  circamthyroidieones  dans  le  cancer  du 
corps  thyroïde,  par  A.  Poncet,  de  Lyon.  (Congrès  français 
de  chirurgie^  octobre  1889.) 

L'opération  comporte  quatre  temps  :  une  incision  cruciale,  le 
décollement  des  parties  molles,  le  soulèvement  des  parties  pro- 
fondes et  la  ligature  des  vaisseaux.  Réunion  des  bords  de  la 
peau,  par  suture.  Cette  opération  a  été  pratiquée  deux  fois, 
avec  amélioration  et  diminution  de  la  douleur  par  suite  de  la 
section  des  nerfs. 

Thyroîdectomie  partielle,  par  Ch.  Audrt.  {Gaz.  méd,  de  Paris^ 
12  oct.  1889.) 
L'auteur,  interne  du  professeur  Poncet,  de  Lyon,  est  un  ad- 
versaire déterminé  des  moyens  dits  anodins,  tels  que  Tincision, 
le  drainage  ou  les  injections  interstitielles,  et  s'appuyant  sur  le 
résultat  const  mment  favorable  de  Tintervention  chirurgicale, 
tant  à  rélranger  qu'en  France,  où  la  thyroîdectomie  a  été  moins 
souvent  pratiquée,  il  expose  les  règles  opératoires  variables 
suivant  le  siège  et  l'étendue  de  la  tumeur.  a.  g. 

Traitement  des  kystes  du  corps  thyroïde,  par  E.  Sghwarti, 

{Revue  de  chirurgie^  décembre  1888.) 
Mémoire   appuyé  sur  six  observations   de  kystes  du  corps 


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PRESSE  FRANÇAISE.  61 

thyroïde,  dont  quelques-uns  avaient  été  traités  sans  succès  par 
le  traiiemeot  iodurique  et  les  injections  interstitielles;  dans  ces 
demièi*es  circonstances  l'extirpation  étcdt  plus  laborieuse  en 
raison  des  adhérences  et  des  hémorrhagies  consécutives.  L'au- 
teur n*est  pas  partisan  de  la  méthode  des  injections  pour  les 
gros  kystes,  mais  il  en  reconnaît  l'utilité  dans  les  petits  kystes. 
Enfin,  l'extirpation  est  encore  indiquée  quand  on  se  trouve  en 
présence  de  kystes  hématiques,  en  raison  de  l'épaisseur  de  leur 
paroi  et  de  la  difficulté  qu'elles  ont  à  s'accoler  après  la  ponction 
ou  les  injections.  a.  o. 

£norme  goitre  kjstiqne  à  développement  rapide,  thyroidectomie, 
gnërison,  par  L.  Picqué.  (Archives  de  laryngohgie  et  de  rhi" 
Dologie,  février  1889.) 

Après  quelques  développements  consacrés  aux  indications 
de  l'opération,  suivant  la  nature  et  le  développement  des  tumeurs 
delà  glande  thyroïde ,  l'auteur,  en  ce  qui  concerne  le  goitre 
kystique,  se  prononce  pour  la  thyroïdectomie  partielle,  consistant 
à  respecter  les  parties  saines  et  à  ne  retirer  que  les  kystes  que 
l'on  peut  énucléer,  avec  la  plus  grande  difficulté  souvent,  au 
moyen  des  doigts.  Cette  opération  a  pour  résultat  d'éviter  la 
cacheiLie  strumiprive,  les  lésions  des  gros  vaisseaux  et  des 
nerfs  importants  de  la  région.  Le  cas  décrit  par  l'auteui*  a  exigé 
deux,  heures  d'opération,  il  a  bien  guéri.  a.  a. 

Gontribation  à  l'étude  des  phlegmons  sons-maxillaires  infec-. 
tienx  (angine  de  Ladwig),  par  E.  Sghwartz.  {Société  de 
médecine  pratique,  Bulletin  du  15  avril  1889.) 
L'auteur  cite  deux  cas  d'étiologie  différente,  le  premier,  chez 
un  alcoolique ,  succéda  à  une  amygdalite  ;  le  malade  succomba 
très  rapidement  ;  le  second^  consécutif  à  une  suppuration  osseuse 
d*origine  dentaire,  guérit.  Chez  ces  deux  malades,  tout  le  tissu 
cellulaire  sus-hyoïdien  était  gonflé  outre  mesure;  la  langue,  sou- 
levée par  l'inflammation,  était  dans  un  état  d'immobilité  absolue. 
Dans  le  cas  mortel ,  l'intervention  consista  en  ouvertures  pro- 
fondes sous  la  langue,  application  du  thermocautère  et  d'agents 
autiseptiques.  Avec  plusieurs  membres  de  la  société,  Schwartz 
rejette  la  mauvaise  dénomination  d'angine  de  Ludwig,  pour 
accepter  celle  de  phlegmon  sous-maxillaire  infectieux  proposée 
il  y  a  trois  ans  par  notre  collaborateur  P.  Tissier,  dans  un 
mémoire  très  remarquable  paru  à  celte  époque  dans  le  Progrès 
médical.  Cette  nouvelle  dénomination^  basée  sur  le  siège  de  la 


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et  PRESSE  FRANÇAISE. 

Mmod,  a  pour  eause  la  variété  d'origine,  qui  est  rarement  angi- 


A.   G. 

Traitement  chirargical  dn  goitre  exoplithalmiqae,par  Ch.  Au- 
DRY.  {Bulletin  médical,  5  juin  1889.) 
Audry  cite  un  cas  malheureux  de  traitement  du  goitre  exoph- 
thalmique  pratiqué  à  Lyon  par  le  D'  Jaboulay  et  nécessité, 
paraît'il,  par  des  accès  de  suffocation.  Aussi,  l'auteur  de  ce 
mémoire  s'élève-t-il  contre  cette  méthode  de  traitement  du 
goitre  ex oph thalmique.  A  ce  propos,  le  D'  Prengrueher  fait 
suivre  l'article  de  Tauteur  de  la  citation  d*un  cas  personnel  dans 
lequel  la  simulation  d'une  opération  exigée  et  par  conséquent 
une  sorte  de  suggestion  déterminèrent  la  disparition  rapide 
d'un  goitre  dû  à  cette  origine.  à.  g. 

Des  accidents  aigus  d'intoxication  par  la  cocaine,  par  Lépms. 

{Journal  des  connaissances  médicales  pratiques  de  V.  Gomil, 

15  juin  1889.) 

I^  professeur  Lépine,  de  Lyon,  a  présenté  dans  deux  numéros 
de  ce  journal  le  dossier  de  ces  accidents,  heureusement  pas 
trop  communs,  en  raison  de  la  vulgarisation  extrême  de  ce 
médicament,  mais  encore  fréquents  et  surtout  d'une  nature 
assez  grave.  C^est  chez  les  enfants,  les  nerveux  et  les  anémiques 
qu'il  faut  redouter  l'apparition  de  ces  accidents.  Ce  n'est  pas 
seulement  l'injection  hypodermique  qu'il  faut  redouter,  bien  que 
ce  soit  le  moyen  le  plus  dangereux  d'administration  de  la  co- 
caïne, mais  même  le  badigeonnage  et  encore  la  pulvérisation, 
conseillée  si  imprudemment  par  nombre  de  médecins.  Il  est 
très  difficile  de  fixer  la  dose  périlleuse,  cela  varie  beaucoup 
suivant  les  sujets,  ce  qui  rend  le  maniement  du  médicament 
particulièrement  délicat.  L'intoxication  peut  affecter  divers  de- 
grés, depuis  la  sensation  de  refroidissement,  de  pâleur  et  trou- 
bles de  la  circulation,  puis  accélération  du  pouls  et  du  cœur, 
jusqu'aux  syncopes  et  les  convulsions  partielles  et  générales  et 
au  délire.  Le  nitrite  d'amyle,  le  chloral,  le  chloroforme,  Topium, 
sont  les  moyens  de  traitement  les  plus  usités.  Lépine  recom- 
mande aussi  la  prudence  dans  l'emploi  de  la  cocaïne  à  la  région 
de  la  face  et  de  la  tête.  a.  g. 

Traitement  des  ulcérations  tobercuieuses  par  le  naphtho)  cam- 
phré, par  Fernet.  {Soc.  de  tbérap.,  27  février  1889,  in  Bul- 
letin  médical,  S  mara  1889.) 
Fernet  rapporte  l'histoire  de  quelques  malades  atteints,  d'ulcé^ 


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PRESSE  FRANÇAISE.  «I 

rations  tobereoleuses  de  la  laqgue,  q^^elquefois  très  mal  placées 
et  se  trouvant  souvent  ches  des  sujets  cachectiques,  qui  ont  été 
modifiées  assez  rapidement  par  l'application  quotidienne,  au 
moyen  d*un  pinceau,  de  naphtol  camphré,  médicament  essayé 
pour  la  première  fois,  dans  le  traitement  de  la  tuberculose  os- 
seuse, par  Périer,  chirurgien  de  Thôpital  Lariboisière.  Le  naphtol 
camphré  réussit  chez  les  malades  de  Fernet,  soignés  sans  succès 
avec  «racide  lactique,  et  que  l'emploi  de  la  cocaïne  ne  pouvait 
calmer.  ▲.  g. 

Angine  cholérique,  par  M.  Gostb.  (Revue  de  médecine,  n*  10, 
octobre  1889.) 
Cinq  ans  après  Tépidémie  de  chloléra  de  1885,  Fauteur  fait 
conoattre  10  cas  de  cette  affection,  observés  à  Marseille.  L*angine 
cholérique  naît  au  moment  de  la  réaction,  et  elle  se  développe  de 
la  façon  suivante  :  petites  vésicules  claires,  puis,  à  la  place  de 
ces  vésicules,  pointillé  rouge,  rougeur  progressive  et  à  marche 
très  rapide,  le  voile  du  palais  est  le  siège  de  cette  affection  tou- 
jours bénigne,  apyrélique,  et  qui  n'a  jamais  été  trouvée  à  la  suite 
du  choléra  sporadi  |ue.  L*auteur  admet  Torigine  nerveuse  de  cette 
affection,  dont  le  premier  signe  est,  dit-il,  une  hypersécrétion 
glandulaire.  a.  g. 

Snr  une  méthode  de  traitement  de  l'angine  granuleuse  par  le 
grattage  et  les  applications  iodiqnes  après  anesthèsie  locale^ 
par  RuAULT.  (Arch.  de  laryng,  et  de  rAinu7.,  août  1889.) 
L'auteur,  frappé  des  abus  de  rignipuncture  des  granulations 
et  de  la  nécessité  de  faire  ce  traitement  pendant  longtemps  et 
souvent  sans  résultat,  propose,  comme  le  titre  de  son  mémoire 
l'indique,  le  nettoyage  minutieux  de  la  muqueuse  pharyngienne 
et  son  brossage  énergique  avec  un  pinceau  rude  tremf»é  dans 
une  solution  iodée  au  dixième  ou  au  quinzième.  Cette  friction, 
dit- il,  doit  être  extrêmement  énergique  pour  amener  un  résultat 
curatif  rapide.  Il  conserve  Tignipuncture  pour  le  traitement  des 
granulations  volumineuses  et  uniques  et  de  la  pharyngite  laté- 
rale hypertrophique.  La  muqueuse  nasale  doit  aussi  être  l'objet 
d'une  thérapeutique  concomitante.  a.  g. 

Angine  gangreneose  primitive,  par  E.  Maurim.  (Archives  géné^ 

raies  de  médecine,  juillet  1889.) 

Maladie  fort  rare,  du  moins  quand  elle  est  primitive.  Le  tableau 

tracé  par  l'auteur  est  fait  d  après  10  observations  recueillies  par 

lui^  dont  3  lui  sont  personnelles  ainsi  qu'à  son  maître,  M.  Vidal, 


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64  PRESSE  FRANÇAISE. 

médecin  de  l'hôpital  Saint-Louis.  Dans  5  de  ces  observations, 
Tamygdale  fut  le  siège  de  la  maladie  et  les  malades  se  rétabli- 
rent; dans  5  autres  l'affection  se  généralisa  à  toute  la  gorge  et 
à  la  muqueuse  buccale,  et  les  malades  succombèrent.  I^  carac- 
tère remarquable  de  toutes  ces  observations,  môme  chez  les 
malades  qui  guérirent,  fut  la  rapidité  avec  laquelle  se  produi- 
sirent des  phénomènes  très  graves  qui  inspirèrent  les  plus  grandes 
inquiétudes  ;  enfin,  la  conséquence  de  la  gravité  de  ces  symp- 
tômes fut  la  lenteur  du  rétablissement  des  malades.  L*auteur 
présente  les  caractères  diagnostiques  avec  la  diphthérie  basés 
sur  l'aspect  de  la  membrane,  différent  dans  les  deux  cas,  et  enfin 
son  examen  histologique.  Il  est  encore  possible,  au  début,  de 
confondre  cette  maladie  avec  un  chancre  infectant,  mais  Tétat 
général  distingue  facilement  ces  deux  affections.  Enfin,  cher- 
chant à  établir  la  cause  de  la  maladie,  il  la  voit  dans  la  présence 
d'un  microbe  quUl  n'a  pas  recherché.  a.  o. 

Rétrécissement  fibreux  de  l'œsophage,  traité  par  l'électrolyse 
linéaire,  gnérison,  par  J.*A.  Fort.  {Gaz.  des  hôpitaux^ 
19  mars  1889,  p.  307.) 

Dujardin-Beaumetz  présente  à  l'Académie  de  médecine,  à  la 
séance  du  12  mars,  le  malade  observé  et  opéré  par  Fort.  Le 
rétrécissement  était  probablement  consécutif  à  l'ingestion  d'eau 
sédative,  deux  ans  auparavant  ;  la  dysphagie  se  montra  seule- 
ment en  septembre  1888,  c'est-à-dire  plus  d'un  an  après  cet 
accident.  L'amaigrissement  fut  assez  rapide,  le  malade  pesait 
114  livres  au  moment  de  l'examen  après  avoir  pesé  146  livres. 
Le  point  rétréci  siège  près  du  cardia,  à  33  centimètres  des 
incisives.  Ce  rétrécissement,  qui  ne  peut  être  franchi  que  par 
une  bougie  de  5  millimètres,  a  une  longueur  de  15  millimètres. 
L'œsophage  n'est  pas  dilaté  au-dessus,  à  10  ou  12  centimètres 
plus  haut  il  y  a  un  autre  rétrécissement  en  voie  de  formation. 
Avant  toute  opération,  le  malade  est  alimenté  artificiellement 
pendant  quelques  jours,  et  alors  les  conditions  d'intervention 
sont  meilleures.  Il  y  eut  plusieurs  séances.  La  première  dura 
deux  minutes  :  le  pôle  positif  est  appliqué  sur  le  ventre  ;  le  pôle 
négatif,  sous  la  forme  d'une  lame  de  platine,  est  appliqué  sur  un 
côté  du  rétrécissement.  On  emploie  8  éléments  et  une  force  de 
10  milliampères.  On  constate  pendant  l'opération  des  troubles  dans 
la  sphère  du  nerf  pneumogastrique  et  du  nerf  grand  sympathique 
d'ordre  thermique,  circulatoire,  et  môme  des  contractions  muscu- 
laires  éloignées.  Au  bout  de  deux  jours,  nouvelle  application;  la 


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PRESSE  FRANÇAISE.  65 

lame  de  platine  estplasélevéeet  le  nombre  des  éléments  augmente, 
donne  une  force  de  30  millîampères.  L'opération  dure  une  minute  et 
demie.  Mômes  symptômes  circulatoires  et  musculaires  disparais- 
sant après  l'opération.  Une  troisième  séance  a  lieu  avec  15  milli- 
ampères.  Les  troubles  de  la  déglutition  disparaissent  et  le  malade 
ingère  des  aliments  de  plus  en  plus  volumineux.  Après  ces 
séances,  on  emploie  la  sonde  pour  nourrir  le  malade  et  on  lave 
la  plaie  touchée  par  les  aliments  avec  Teau  phéniquée.  A  la  fin 
du  traitement,  vingt  jours  après  le  début,  une  sonde  de  42  mil- 
limètres peut  passer.  Le  malade  avait  gagné,  à  ce  moment, 
10  livres,  il  pesait  1S4  livres.  L^auteur  fait  remarquer  que  pour 
la  première  fois  le  traitement  de  Télectrolyse  a  été  appliqué  au 
traitement  du  rétrécissement  de  Toesophage.  a.  g. 

Rétrécissements  de  l'œsophage  traités  avec  succès  par  l'èlec- 
troljse  linéaire,  par  J.-A.  Fort.  (Gazette  des  hôpitaux^ 
25  juin  1889.) 

L'auteur  rapporte  deux  nouveaux  faits,  un  de  nature  fibreuse 
chez  une  femme  de  41  ans,  Tautre  de  nature  probablenoent  orga- 
nique chez  un  homme  de  46  ans  ;  le  siège  du  rétrécissement 
étnit  en  haut,  à  peu  près  au  niveau  de  la  fourchette  sternale  et 
à  18  centimètres  des  incisives  supérieures.  Le  rétrécissement 
portait  le  diamètre  du  conduit  à  9  millimètres  environ.  Dans  les 
deux  cas  Télectrolyse  fut  appliquée  ;  pour  le  premier  cas  à  quatre 
endroits,  en  avant,  eu  arrière  et  des  deux  côtés  ;  le  nombre  des 
éléments  était  de  10,  la  force  de  15  milliampères  ;  Tapplication 
durait  une  minute  environ  ;  le  pôle  négatif  était  appliqué  au  ré- 
trécissement. Dans  les  deux  cas,  le  nombre  des  éléments  était  de 
12,  la  force  de  32  milliampères,  et  la  durée  de  chaque  séance, 
dixà  quinze  secondes.  En  quelques  séances  rapprochées  de  deux 
à  cinq  jours  le  rétrécissement  fut  franchi,  Talimentation  put 
s'opérer  et  l'état  général  se  releva  sensiblement.  a.  o. 

Traitement  des  rétrécissements  de  l'œsophage  par  l'èlectrolyse 

linéaire  combinée  avec  la  dilatation,  par  J.-A.  Fort.  (Congrès 

français  de  chirurgie^  Pu  ris  1889.) 

Travail  fait  d'après  15  observations.  L'auteur,  ayant  remarqué 
que  l'instrument  ne  pouvait  être  supporté  que  le  temps  néces- 
saire pour  produire  un  sillon,  a  combiné  les  courtes  séances 
d'électrolyse  avec  la  dilatation  au  moyen  de  bougies,  a.  o. 
Gastroitomie  dans  le  rétrécissement  cancérenz  de  l'œsophage, 
par  NiCAisK.  (Gaz.  méd.  de  Paris,  26  octobre  1889.) 

Nicaise  présente  à  l'appui  de  cette  opération  deux  observations, 

AMIIALB»  DM   VALADiBS  DB  L'oRKILLB  ST   DU  LARTNX.  —  ZVI.  5 


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66  PRESSE  FRANÇAISE. 

l'une  pratiquée  chez  un  homme  de  75  aos  qui  survécut  plus  de 
cinq  mois;  chez  Tautre,  Topératiop,  refusée  par  le  malade  et  pra- 
tiquée trop  tard,  fut  suivie  de  mort.  L^auteur  préfère  cette  opé- 
ration à  la  sonde  à  demeure  en  raison  de  Tinnocuité  de  la  laparo- 
tomie et  de  la  longue  survie  qui  a  été  signalée  ches  quelques 
malades.  Uestomac  est  facile  à  saisir  après  Touverture  du 
ventre  en  prenant  pour  point  de  repère  le  lobe  de  Spiegel,  la 
muqueuse  doit  être  suturée  avec  soin,  enCn  Nicaise  discute 
remplacement  de  Touverture,  qui  ne  doit  pas  être  trop  éloignée 
du  pylore,  de  manière  à  ne  pas  être  trop  rapprochée  de  l'en- 
droit où  s'accumulent  les  aliments,  ce  qui  évite  leur  sortie. 
L'alimentation  doit  être  faite  avec  prudence.  a.  g. 

Cancer  de  l'œsophage,  début  avec  bmsqne  compression  du  nerf 
récurrent  ganche  le  long  de  la  trachée,  voix  bitonale,  mort 
et  autopsie,  par  Gaussade.  {Arch.  de  laryng.  et  de  vhinoL^ 
oct.  89.) 

L'intérêt  de  ce  cas  vient  surtout  de  Texamen  du  nerf  récur- 
rent comprimé,  chez  lequel  Fauteur  constate  une  dégénérescence 
wallévienne  à  peu  près  complète  dans  toute  son  étendue, 
depuis  le  point  comprimé  jusqu'à  rentrée  dans  le  larynx. 

A,   G. 

Tioei  de  conformation  de  l'oesophage,  par  Brosset.  (Lyon 
médical,  26  mai  1889.) 

L'auteur  étudie  dans  ce  mémoire  les  imperforations  de  l'œso- 
phage chez  l'adulte,  qu'il  a  observées  deux  fois  avec  autopsie. 
Les  enfants  bien  constitués  à  la  naissance  ont  succombé,  non 
seulement  par  l'impossibilité  de  conserver  leurs  aliments  rejelés 
très  vite,  mais  surtout  avec  des  accès  de  suffocation  causés  par 
la  chute  des  aliments,  au  moment  du  rejet,  dans  les  voies 
aériennes.  A  l'autopsie,  Brosset  a  trouvé  Timperforation  au 
niveau  du  larynx,  très  haut  par  conséquent,  et  la  communica- 
tion du  bout  terminal  du  conduit  avec  la  trachée,  se  confondant 
avec  ce  conduit  en  arrière  ;  habituellement  cette  réunion  se  pro« 
duit  au  niveau  de  Textrémité  inférieure  du  conduit  trachéal. 

Après  celte  description.  Fauteur  entreprend  des  recherches 
sur  les  imperforations  complètes  ou  incomplètes  de  l'enfant  et 
de  l'adulte,  dont  la  littérature  lui  a  fourni  un  certain  nombre  de 
cas,  et  les  divise  en  6  types  bien  caractérisés,  i'^type  :  manque 
d'une  parlie  de  l'œsophage,  le  segment  inférieur  se  confondant 
avec  la  trachée,  tels  sont  ses  cas.  2"^  type  ;  fissure  trachéo- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  67 

œsophagienne,  communication  simple  des  deux  conduits,  état 
normal  dans  les  parties  non  communicantes.  8*  type  :  absence 
d'œsophage  dans  une  partie  du  trajet,  réunion  des  deux  culs- 
de-sao  par  un  cordon  fibro-musculaire.  4"  ^/pe  :  rétrécissements 
annulaires  ou  canalicules.  5°  type  :  ectasies  et  divertioules  de 
l'œsophage.  6^  type:  division  de  l'œsophage  avec  réunion  à  son 
extrémité  inférieure. 

Suivent  ensuite  des  dessins  noirs  en  schémas  reproduisant 
les  diverses  infirmités. 

Dans  le  numéro  suivant  du  Lyon  médical,  Fauteur  étudie  les 
causes  de  ces  malformations  qu'il  suppose,  d'après  les  recherches 
embryologiques,  être  causées  par  un  arrêt  de  développement 
{lire  à  ce  sujet  la  longue,  intéressante  et  minutieuse  description 
à  laquelle  il  se  livre);  puis  il  passe  au  traitement  ;  il  propose 
avec  quelques  autres  observateurs  la  gastrostomie  et  la  recher- 
che ultérieure  de  deux  bouts  de  l'œsophage  et  leur  suture,  opé- 
ration double  qui  aurait  été  faite  sans  succès,  il  est  vrai,  par 
G.  Steel,  en  1888, et  rapportée  dans  TheLancet  du  âO octobre  1888. 

A.    G. 

Sur   le     mode    de   transmission  de   la  rougeole    et   de     la 
diphthérie,  par  A.  Sevestre.  (Soc,  méd*  des  hop.  de  Paris, 
séance  du  22  janvier,  in  Progrès  médical,  2  mai's  1889.) 
Parallèle  très  bien  présenté    de  la  contagion  des  deux  mala- 
dies, l*une  se  faisant  par  l'air  ambiant,  à  une  courte  distance 
seulement  et  s'atténuent  au  fur  et  à  mesure  de  la  marche  de  la 
maladie  ;  l'autre  se  produisant  surtout  par  les  effets  et  les  vête- 
méats  des  malades,  et  susceptible  d'y  séjourner  fort  longtemps 
et  de  provoquer,  même  au  bout  de  quelques  années,  l'appari- 
tion de  la  maladie.  On  comprend  aisément  de  quel  intérêt  est, 
au  point  de  vue  prophylactique,  le  résultat  des  recherches  du 
médecin  de  Thôpital  des  Enfants  assistés  de  Paris. 

A.  a. 

Propagation  de  la  dipbthérie ,  par  Bard.  {Lyon  médical, 
mars  1889.) 
Dans  un  long  et  consciencieux  travail,  Bard  étudie,  à  propos 
d^une  épidémie  de  cette  maladie,  ses  modes  de  propagation,  et  h 
la  fin  de  sou  mémoire  il  propose  les  moyens  prophylactiques  qui 
suivent  :  1^  isolement  très  prolongé  des  convalescents,  soit  dans 
des  domiciles  particuliers,  soit  dans  des  asiles  spéciaux  ;  2<»  iso- 
lement précoce  et  suffisant  en  assurant  aux  parents  toutes  faci- 


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68  PRESSE  FRANÇAISE. 

lités  d*éloigner  les  enfants  sains  et  réduisant  Tentourage  au 
personnel  indispensable;  3*  surveillance  et  mise  eu  suspicion 
de  ceux  qui  peuvent  être  des  débutants,  les  frères  et  sœurs  des 
malades  surtout;  4^  surveillance  spéciale  des  écoles  pour  en 
écarter  les  convalescents,  les  débutants  et  les  suspects; 
b^  désinfection  immédiate  des  déjections  du  malade  et  des 
objets  souillés  par  les  déjections  ;  6^  observation,  par  les  per- 
sonnes de  l'entourage  des  malades,  d*une  propi*eté  rigoureuse 
et  4^  précautions  spéciales  pour  ne  pas  transporter  au  debors 
les  germes  infectieux  ;  7^  desinfection  ultérieure  de  tous  les 
objets  à  Tusage  des  malades  et  des  locaux  occupés  par  eux. 

A.    G. 

Traitement  de  la  diphthérite,  par  E.  Boughut.  (Paris  médical^ 
30  mars  1889.) 
L'auteur  propose  le  nom  de  diphthérite  au  lieu  de  diphthérie  : 
contrairement  à  Topinion  deTrousseau,il  a  professé  depuis  30  ans 
quelamaladiecommence  par  être  locale  avant  d*ètre  générale;  Tap- 
pellationlui  a  donc  toujours  semblé  plus  logique  que  celle  imposée 
par  Trousseau.  Du  reste,  les  derniers  travaux,  surtout  ceux  de 
Roux  et  d'Yersin,  semblent  donner  à  cette  opinion  une  consé- 
cration définitive.  Quant  à  la  thérapeutique  locale  qui  en  découle 
et  qui  est  actuellement  assez  en  faveur  auprès  du  corps 
médical  pour  avoir  suggéré  dernièrement  les  traitements  vigou- 
reux de  Gaucher  et  de  Dubousquet,  Ijaborderie,  Pauteur  en 
réclame  la  priorité  de  Tapplication.  C'est  de  celte  façon  que, 
depuis  fort  longtemps,  il  procède  au  traitement  de  la  diphthé- 
rite, mais  sans  être  tombé,  dit-il,  dans  les  exagérations  des 
fumigations  nauséabondes  et  des  frictions  dangereuses.  La 
grande  notoriété  de  Bouchut  nous  commandait,  dans  cette  ana- 
lyse, d'exposer  ses  vues  et  ses  justes  réclamations. 

A.    G. 

Traitement  de  la  diphthérie,  par  A.  Ghantemessb  et  F.  Widal. 

(Soc,   de  méd.  piibl.   et   d'hyg.  professionnel le^  in  Progrès 

médical  du  6  juillet  1889.) 

Recherches  de  laboratoire  ayant  eu  pour  but  de  trouver  les 
liquides-  microbici  ies  les  plus  efficaces  dans  cette  maladie  ; 
leurs  expériences  leur  ont  indiqué  comme  ayant  atteint  ce  but  : 
le  naphthol  camphré,  la  solution  Soûlez  (acide  phènique,  5  gr.; 
camphre,  20  gr.;  huile  d'olive,  25  gr.,  et  une  troisième  solution 
dans  laquelle  la  glycérine  remplacerait  l'huile  d'olive.) 

A.    G. 


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PRESSE  FRANÇAISE.  60- 

Traitement  de  la  diphthérie,  par  J.  Simon,  {bulletin  médical^ 
7  avril  4889.) 

L'auteur  entre  en  matière  par  l'énumëration  des  médicaments 
dangereux  et  qu'il  recommande  de  ne  pas  employer  ;  ce  sont  les 
préparations  mercurielles,  le  chlorate  de  potasse  à  haute  dose, 
le  bicarbonate  de  soude,  les  vomitifs,  les  purgatifs,  l'opium 
même  à  doses  faibles,  enfin  les  vésicatoires. 

Le  traitement  doit  être  prophylactique  avant  tout,  il  faut  sur- 
veiller avec  beaucoup  de  soin'  la  muqueuse  de  la  gorge,  de 
l'arrière-gorge  et  des  fosses  nasales,  ainsi  que  les  causes  de 
refroidissement. 

Le  traitement  local,  en  raison  des  récents  travaux  bactério- 
logiques de  Roux  et  Yersin,  doit  jouer  un  rôle  capital,  sons 
forme  de  badigeonnages,  d'irrigations,  de  gargarisa  tiens  et  de 
pulvérisations. 

Badigeonnage  :  employer  le  coton  hydrophyle  au  bout  d*une 
pince  à  forcipressure  et  essuyer  les  surfaces  ;  puis,  avec  un 
autre  coton,  imprégner  d'une  solution  salicylée  ainsi  composée: 
acide  salicylique,  0,60  à  1  gr.;  alcool,  q  s.;  glycérine,  40  gr.; 
infusion  d*euca1yptu8,  60  gr.  Badigeonner  toutes  les  heures  le 
jour  et  tontes  les  trois  heures  la  nuit. 

Si  les  fausses  membranes  sonl  très  adhérentes,  toucher  deux 
à  trois  fois  par  jour  avec  :  perchlorure  de  fer  et  glycérine, 
àA  iO  gr.  Il  ne  faut  pas  trop  imbiber  le  coton  de  ce  mélange. 

Après  le  badigeonnage,  faire  une  irrigation  avec  de  l'eau  de 
chaux  médicinale,  de  l'eau  boriquée  au  centième  ou  de  l'eau 
phéniquée  au  centième  ;  l'emploi  de  cette  dernière  est  plus  dan* 
gereux  chez  les  enfants.  I^s  irrigations  doivent  être  tièdes  et 
assez  abondantes.  Les  irrigations  sont  vite  acceptées  par  les 
enfants. 

La  gargarisation  se  fera  rvec  les  mêmes  substances  que  les, 
irrigations. 

I^  pulvérisation  aura  lieu  avec  de  la  vapeur  de  solutions  rési-^ 
neuses,  eucalyptus  par  exemple. 

Pour  la  dipbthérie  nasale^  J.  Simon  emploie  des  irrigations 
d*eau  de  noyer  boriquée  et  la  pommade  suivante  :  soufre  sublimé, 
4  gr.;  axonge,  30  gr. 

Pour  la  dipbthérie  labiale^  des  eau téri Hâtions  quotidiennes 
avec  le  nitrate  d'argent. 

Sur  les  joues^  la  peau,  l'iodoforme. 

Contre  Pengorgement  ganglionnaire  douloureux,  une  cravate 


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70  PRESSE  FRANÇAISE. 

ountëe  sur  laquelle  on  applique  la  pommade  suivante  :  extrait 
belladonné,  2  gr.  ;  iod.  de  potassium,  1  gr.  ;  axonge,  30  gr.  Ne 
jamais  employer  dans  ces  cas  l'onguent  napolitain. 

La  chambre  du  malade  doit  être  spacieuse,  aérée  facilement  ; 
on  supprimera  les  tentures  et  rideaux  de  lit;  la  température 
sera  de  15  a  16^  et  la  chambre  devra  toujours  ôtre  remplie  de 
vapeurs  de  goudron  et  d'eucalyptus  arrivant  facilement  au 
malade. 

Pour  compléter  ce  traitement,  Tauteur  recommande  les  toni- 
ques et  Talimentation  que  peut  supporter  le  malade,  l'emploi  à 
rintérieur  du  perchlorure  de  fer  à  la  dose  de  12  à  20  gouttes, 
quand  l'enfant  est  jeune,  et  plus  tard  du  cubèle  et  du  copahu  a 
dose  égale  de  5  à  10  gr.  par  jour. 

L'auteur  termine  ensuite  par  quelques  considérations  sur  la 
trachéotomie. 

Telle  est,  résumée  aussi  brièvement  que  possible,  la  théra- 
peutique adoptée  par  un  des  praticiens  les  plus  autorisés  en 
pathologie  infantile.  a.  g. 

Ëtndes  sur  la  dlphthérie,  par  E.  Roux  et  Ybrsin.  (Annales  de 
r Institut  Pasteur,  juin  1889.) 

Dans  ces  nouvelles  études,  les  auteurs  complètent  les  recher- 
ches qui  n'avaient  pu  trouver  place  dans  leur  premier  travail 
analysé  dans  les  Annales^  etc. 

Il  s'agit  ici  de  quelques  propriétés  du  poison  diphthéritique 
et  de  l'influence  des  acides  ou  alcalins  sur  faction  de  ce  poison  : 
les  alcalins  développent  sa  force,  les  acides  l'atténuent.  Les 
auteurs  montrent  aussi  l'analogie  qui  existe  en  quelques  points 
entre  les  diastasea  et  le  poison  diphthéritique,  et  qui,  comme  la 
diastase,  peut  subir  de  grandes  modiûcations  sous  l'influence  de 
la  chaleur;  mais  il  ne  perd  pas  absolument  ses  propriétés  no- 
cives, seulement  elles  se  montrent  à  bien  plus  lointaine  échéance. 
De  même  que  les  diastases,  le  poison  diphthéritique  est  suscep- 
tible de  s'altérer  sous  Faction  des  rayons  solaires. 

L'atténuation  du  virus  par  les  acides  peut  devenir  la  base 
d'actions  thérapeutiques. 

Enfln,  la  facilité  avec  laquelle  un  virus  même  très  atténué 
peut  retrouver  sa  virulence  chez  des  animaux  au  bout  d'un  cer- 
tain temps  montre  l'importance  de  la  destruction  rapide  des 
fausses  membranes,  même  dans  les  cas  les  plus  bénins  en  ap- 
parence, pour  empêcher  Tintoxication  qui  pourrait  être  contrac- 
tive  à  un  séjour  prolongé  au  contact  des  tissus.  a.  o. 


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PRESSE  FRANÇAISE,  71 

Des  tnaenrs  gasenses  dn  coq  (aérocèles,  laryngocèles,  bron- 

chocèleSjtradiéocèles  des  auteurs)^  par  L.-H.  Petit.  {Revue 

de  chirurgie,  n'**  de  février,  mars,  mai,  juin  1889.) 

I^  D'  L.-H.  Petit,  bibliothécaire  de  la  Faculté  de  médecine,  a 

écrit  sur  ce  sujet  un  mémoire  très  important,  et  qui  ne  contient 

pas  moins  de  quatre  gros  articles  dans  chacun  des  numéros 

précités  de  la  Revue  de  chirurgie. 

Ij&  premier  article  est  consacré  à  Thistorique,  depuis  les  temps 
les  plus  reculés  jusqu'à  nos  jours. 

Le  deuxième  article  embrasse  la  pathogéoie  et  la  critique  de 
toutes  les  théories  explicatives.  Pathogénie  :  Lésions  congéni^ 
taies  chez  les  enfants  nouveau-nés  (qui  ne  peuvent  être  les 
fistules  bronchiales  qui  ne  s*ouvrent  pas  dans  les  voies  respira- 
toires) ;  efforts  des  accouchées,  lésions  pathologiques,  variables 
(dilatation  des  glandes  muqueuses;  hernie  de  la  muqueuse; 
perforations  d'orifices  tuberculeux,  cancéreux,  syphilitiques; 
abcès  rétro-pharyngiens  ;  abcès  du  cou  ;  traumatisme  ;  ectasie 
paralytique  de  la  trachée,  un  cas;  communication  entre  la  trachée 
et  des  cavités  de  la  glande  thyroïde). 

Pour  qu'un  aérocèle  se  produise  il  faut,  dit  Fauteur,  que  la 
trachée  soit  toujours  altérée  par  une  des  causes  que  nous  venons 
de  dire  ;  car  les  efforts,  qui  sont  une  cause  efficiente  assez  fré- 
quente, seraient  impuissants  pour  le  produire  sans  cela.  Et  c'est 
le  plus  souvent  à  la  région  membraneuse  que  se  produit  la 
rupture. 

Dans  le  troisième  article  nous  trouvons  Tanatomie  patholo- 
gique et  la  symptomatologie.  Anatomie  pathologique  :  l'auteur 
nous  décrit  la  dilatation  de  la  trachée,  les  kystes  et  les  dilata- 
tions partielles,  saociformes,  en  forme  de  diverticuium  ;  mais 
ce  ne  sont  que  les  débuts  ;  quant  au  mode  de  formation  du  sac 
dans  la  région  cervicale,  on  en  est  réduit  aux  hypothèses.  Symp- 
tomatologie, Le  siège  est  très  variable  :  au  milieu,  sur  les 
c^tés,  en  bas  et  quelquefois  en  haut,  la  forme  est  arrondie, 
plorilobée  ;  la  peau  est  à  peu  près  normale,  le  volume  varie  sui- 
vant le  temps  de  la  respiration,  plus  grande  dans  l'expiration, 
pouvant  diminuer  sensiblement,  quelquefois  disparaître  dans 
l'inspiration;  quant  à  la  percussion,  la  sonorité  est  variable, 
mais  le  plus  souvent  elle  est  masquée  par  les  tissus  qui  sont 
superposés.  La  tumeur  est  peu  mobile  et  quelquefois  réductible. 
La  phonation,  la  respiration  et  la  déglutition  sont  troublées, 
suivant  les  rapports  de  la  tumeur  avec  les  organes  voisins. 


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72  PRRSSE  FBANÇAISR 

L^examen  laryngoscopique  montre  quelquefois  des  paralysies 
OQ  des  parésies  glottique^  du  c6të  de  la  tumeur. 

Certains-  malades  ont  quelquefois  des  troubles  cérébraux  si 
Taffection  est  volumineuse. 

Ces  tumeurs  peuvent  durer  un  temps  variable,  et  qui  dépend 
des  endroits  où  elles  se  développent,  et  de  la  rapidité  ou  de  la 
lenteur  de  l'intervention  thérapeutique.  Ce  sont  les  causes  de 
Taérocèle  qui  peuvent  tuer  le  malade  plutôt  que  la  complication 
qui  se  produit. 

Dans  le  dernier  article,  l'auteur  étudie  le  diagnostic  et  le  trai- 
tement. 1^  diagnostic  est  habituellement  facile  quand  la  tumeur 
varie  suivant  l'inspiration  et  l'expiration;  il  devient  moins  facile 
quand  l'aérocèle  se  développe  dans  une  tumeur  préexistante  ou 
quand  il  coïncide  avec  l'existence  d'une  autre  affection.  Quel- 
quefois on  a  pu  prendre  pour  une  tumeur  gazeuse  une  tumeur 
réductible  d'une  autre  nature.  L'emphysème  n'a  pas  la  môme 
forme  que  l'aérocèle.  Quant  à  la  cause,  un  lexameu  attentif  per- 
mettra de  la  reconnaître  parmi  celles  citées  plus  haut.  La  ponc- 
tion pourra  être  utile. 

Le  pronostic  varie  suivant  la  cause  et  la  durée  de  la  tumeur. 

Quant  au  traitement,  la  compression  sera  le  plus  souvent  le 
seul  mode  de  thérapeutique. 

Ce  mémoire  a  été  fait  d'après  toutes  les  observations  con- 
nues, au  nombre  d'environ  quarante,  et  presque  toutes  ces  ob- 
servations ont  servi  à  l'auteur  dans  le  cours  de  son  travail, 
toutes  ont  été  insérées  suivant  les  besoins  de  la  démonstration. 

A.  o. 

Papillome  Abrenz  de  la  langue,  par  Vincent.  {Soc.  de  méd,  de 
Lyoïïy  ia  Lyon  médical^  27  janvier  1889.) 
Enfant  nouveau-né  présentant  à  l'examen  deux  langues^  dont 
l'une  plus  courte  superposée  à  la  langue  normale.  Cette  tumeur, 
que  Fauteur  considère  comme  un  papillome,  est  plus  épaisse  que 
la  langue,  et  elle  est  greffée  sur  celle-ci  à  la  faveur  d'un  cham- 
pignon largement  pédicule;  elle  est  aussi  plus  dure  que  le  tissu 
lingual.  Cette  tumeur,  qu'Ollier  considère  comme  exceptionnelle 
par  sa  dimension,  sera  opérée  par  Fauteur.  a.  o. 

Contribution  à  l'étude  de  l'hémiatrophie  de  la  langue  avec 
autopsie,  par  P.-D.  Kogh  et  Pierre  Marie.  {Revue  de  méde^ 
cittOy  janvier  1888.) 
Un  mois  après  la  publication  dans  ce  recueil  du  mémoire  inté- 


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PRESSE  FRANÇAISE.  73 

reRsant  de  R.  I^eudet  sut*  Thémiatrophie  de  la  langue,  à  propos 
d'un  cas  observé  dans  notre  service  à  l'hôpital  Lariboisière, 
parut  le  travail  de  Koch  et  Marie.  L^autop^ie  de  la  malade  de  ces 
observateurs,  laquelle  fut  suivie  pendant  longtemps  à  la  Salpô- 
trière,  et  dont  l'histoire]  fut  rapportée  dans  le  mémoire  de  G. 
Ballet,  montra  des  lésions  considérables  du  noyau  de  Thypo- 
glosse.  IjOS  auteurs  rassemblant  les  diverses  observations  de 
cette  rare  affection,  sauf  la  nôtre,  qu'ils  n'ont  pu  connaître.  leur 
mémoire  et  celui  de  I^udet  étant  à  peu  près  simultanés,  ont  émis 
de  justes  doutes  sur  la  nature  tabélique  constante  de  cette  affec- 
tion, que  l'on  avait  supposée  jusque-là.  Ils  sont  arrivés,  ptfr  Tap- 
préciation  de  chaque  observation  publiée ,  à  montrer  que  la 
syphilis  et  la  paralysie  générale  pouvaient  ôtre  les  origines  de 
r  hémiatrophie  de  la  langue. 

Ils  ont  aussi  montré  la  fi*équeoce  de  la  coïncidence  de  Talro- 
phie  linguale  avec  la  paralysie  laryngée  du  même  côté  ;  mais 
pour  expliquer  cette  coïncidence,  ils  n'ont  plus  pensé  qu'il  était 
toujours  nécessaire  de  supposer  l'envahissement  du  noyau  du 
spinal,  l'altération  du  noyau  de  Thypoglosse  leur  paraissant 
devoir  atteindre  le  même  but.  Toutefois  dans  une,  uu  moins,  des 
observations  qu'ils  citent,  le  noyau  du  spinal  semblait  être 
atteint.  Quant  à  Tétiologie  syphilitique,  elle  est  indubitable,  et 
si  notre  observation  eût  pu  leur  être  connue,  au  moment  de  la 
publication  de  leur  mémoit*e,  elle  leur  eût  montre  la  coïncidence 
indubitable  de  syphilis  tertiaire  de  la  bouche  et  peut-^tre  du  nez. 

En  somme,  cette  affection  assez  rare  de  Thémiatrophie  de  la 
langue  reconnaît  une  éliologie  variable,  ce  qui  résulte  du  mé- 
moire que  j*analyse  et  de  celui  de  Leudet.  A..0. 


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N0Q7BLLES 


Le  comilô  du  4<>  Congrès  international  d*otologie  de  Bruxelles 
s'est  réuni  le  3  novembre  et  a  approuvé  la  présentation  des 
comptes  faite  par  M.  le  D'  Goris. 

Étaient  présents  :  MM.  Delstanche,  Capart,  Bayer,  Laroche, 
SchifTers,  Eeman  et  Goris. 

Sur  la  proposition  de  M.  Delstanche,  il  a  en  outre  été  décidé 
de  constituer  des  réunions  des  otologisles  et  laryngologistes 
belges,  dont  la  première  se  tiendra  chez  M.  Delstanche,  le  di- 
manche de  la  Pentecôte,  à  quatre  heures,  et  auxquelles  seront 
invités  les  spécialistes  de  la  Hollande,  du  nord  de  la  France  et 
du  grand-duché  de  Luxembourg. 

Celles-ci  ont  pour  but  de  resserrer  les  liens  confina teimels 
entre  ceux  qui  s^occupent  de  Fétude  des  maladies  de  Toreille  et 
du  larynx,  et  elles  seraient  Toccasien  de  la  présentation  d'obser- 
vations intéressanles,  d'idées  particulières,  de  pièces  anato- 
mi<]ues  et  d'instruments. 

Le  7  décembre,  un  banquet  a  été  offert  par  la  mAme  commis- 
sion à  M.  Delstanche,  qui  avait  présidé  le  Congrès  d*une  façon 
remarquable. 

Le  Secrétaire, 

D'  0.  Laurent. 


Dixième  Congrès  médical  international  de  Berlin  en  1890* 
Statuts  et  programmes . 

Art.  1.  Le  dixième  congrès  médical  international  s'ouvrira  à 
Berlin  le  lundi  4  août  1890  et  sera  clos  le  samedi  soir  9  août. 

Art.  2.  Sont  admis  à  prendre  part  aux  travaux  du  congrès  les 
médecins  diplômés  qui,  s'étant  fait  inscrire  comme  membres,  au- 
ront retiré  leurs  cartes.  D'autres  personnes,  non   doctcui*s  en 


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NOUVKI.LES.  75 

médecine,  que  les  travaux  du  congi*è8  iuiéressentf  pourront  être 
admises  comme  membres  extraordinaires. 

La  cotisation  des  membres  est  fixée  à  20  marks  payables  au 
moment  de  Finscription.  Elle  donne  droit  à  un  exemplaire  des 
travaux  du  congrès,  qui  sera  adressé  à  chaque  membre  aussitôt 
après  sa  publication.  Les  inscriptions  se  feront  à  Touverture  du 
congrès.  Toutefois  les  membres  qui  désirent  se  faire  inscrire 
avant  pourront  faire  parvenir  au  trésorîer  le  montant  de  la  coli- 
Fation  en  y  joignant  leurs  noms  et  leur  adresse  exacte. 

Art.  8.  Le  but  du  congrès  est  exclusivement  scientifique. 

Art.  4.  Le  congrès  comprendra  18  sections.  Chaque  membre 
voudra  bien,  en  8*inscrivant,  désigner  la  section  ou  les  sections 
dont  il  désire  faire  partie. 

Art.  5.  A  la  séance  d'ouverture,  le  comité  d^organisation  pro-' 
cédera  à  Télection  du  bureau  définitif,  qui  comprendra  un  prési- 
dent, trois  vice-présidents  et  un  nombre  indéterminé  de  prési- 
dents d'honneur  et  de  secrétaires. 

Chaque  section,  en  organisant  ses  séances,  élira  un  président 
et  un  nombre  suffisant  de  présidents  d'honneur  qui  dirigeront 
alternativement  les  travaux.  A  cause  des  différentes  langues»  un 
certain  nombre  de  secrétaires  seront  choisis  parmi  les  membres 
étrangers.  Leurs  fonctions  sont  limitées  à  la  session  du  congrès. 

Après  la  clôture  du  congrès,  la  publication  des  travaux  sera 
l'objet  des  soins  d'un  comité  de  rédaction  tout  spécial  à  désigner 
par  le  président. 

Art.  6.  Le  congrès  se  réunit  tous  les  jours,  soit  pour  des 
séances  générales,  soit  pour  les  travaux  drs  sections. 

Les  séaaees  générales  ont  lieu  de  11  à  2  heures  ;  il  y  on  aura 
trois. 

L'heure  des  séances  des  sections  est  fixée  par  les  sections 
elles-mêmes;  cependant  il  est  entendu  qu'aucune  séance  de  sec- 
tion ne  sera  fixée  aux  heures  réservées  pour  les  séances  géné- 
rales. Des  séances  en  commun  de  deux  ou  plusieurs  sections 
peuvent  avoir  lieu,  pourvu  que  le  bureau  du  congrès  puisse 
mettre  à  leur  disposition  les  salles  nécessaires. 

Art.  7.  Les  séances  générales  ont  pour  objet  : 

a)  Tout  ce  qui  concerne  le  congrès  en  général  et  son  travail  ; 

b)  Les  discours  et  communications  qui  présentent  un  intérêt 
général. 

Art.  8.  Les  orateurs  chargés  de  prononcer  les  discours  aux 


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76  NOUVELLES 

séances  générales  ainsi  qu'aux  séances  extraordinaires  à  fixer 
ultérieurement  sool  désignés  par  le  comité  d'organisation. 

liCS  propositions  qui  concernent  le  congrès  doivent  être  adres- 
sées Hu  comité  d*organisHtioii  avant  le  1''  juillet  1890.  Le  comité 
décidera  s*il  convient  de  n^ettre  ces  propositions  à  Tordre  du 
jour. 

Art.  9.  Dans  les  séances  des  sections  on  discute  les  questions 
et  les  matières  présentées  par  le  comité  d*organisation  de  la 
section.  Le  travail  des  rapporteurs  choisis  par  le  comité,  ainsi 
que  les  autres  communications  et  propositions  inscrites  concer- 
nant le  sujet  traité,  servent  de  base  à  la  discussion.  Si  le  temps 
lé  permet^  d'autres  communications  et  d^autres  sujets  proposés 
par  des  membres  et  acceptés  par  le  comité  de  la  section  peu- 
vent aussi  être  discutés.  Le  bureau  de  chaque  section  décide  de 
racceptatiou  de  semblables  communications  et  de  Tordre  dans 
lequel  elles  doivent  être  discutées,  loi*sque  cela  n'a  pas  été  dé- 
cidé en  séance  par  la  section  elle-mênie. 

Art.  iO.  Les  orateurs  chargés  d'ouvrir  la  discussion  dans  les 
&ebtions  auront  vingt  minutes  pour  faire  leurs  discours;  dans 
le  cours  de  la  discussion  on  ne  pourra  dépasser  dix  minutes. 
'  Art.  IL  Les  manuscrits  des  discours  et  communications,  tant 
pour  les  séances  générales  que  pour  celles  dos  sections,  doivent 
être  remis  aux  secrétaires  avant  la  fin  de  chaque  séance.  Le 
comité  de  rédaction  décidera  si  ces  manuscrits  doivent  être  pu- 
bliés dans  le  cofopte  rendu  des  travaux  du  congrès,  et  dans 
quelles  limites. 

Les  membres  .qpii  ont  pris  part  aux  discussions  sont  priés  de 
remettre  aux. secrétaires^  avant  la  fin  de  chaque  séance,  une 
note  écrite  des  observations  qu'ils  aurout  faites  au  cours  de  la 
séance. 

Art.  12.  Les  langues  officielles  pour  toutes  les  sections  sont 
Tallemand,  l'anglais  et  le  français. 

Les  statuts,  programme  et  ordres  du  jour  seront  imprimés 
dans  les  trois  langues. 

Toutefois  les  membres  seront  autorihés  à  se  servir  d'une  autre 
langue,  mais  pour  de  très  courtes  observations  seulement,  et 
s'il  se  trouve  daps  rassemblée  un  membre  qui  se  charge  de  re- 
produire ces  observations  dans  une  des  langues  officielles. 

Art.  13.  Les  présidents  des  séances  dirigeront  les  travaux 
d'après  les  règles  parlementaires  en  usage  dana  les  assemblées. 

Art.  14.  Les  étudiants  en  médecine,  ainsi  que  d'autres  per- 


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NOUVELLES.  77 

sonnes  des  deux  sexes,  qui,  sans  ôtre  docteurs  en  médecine, 
s*  intéresse  raient  aux  travaux  de  l^une  ou  de  Pautre  séance  pour- 
ront ôli*e  invités  ou  autorisés  par  le  pré^^ident  a  assister  à  la 
séance,  mais  comme  auditeurs  seulement. 

^rt.  15.  Les  communications  et  les  demandes  qui  concernent 
les  affaires  de  chaque  section  doivent  être  adressées  aux  prési- 
dents des  sections.  Toutes  les  autres  demandes  et  communies- 
tient»  regardent  le  secrétaire  général,  D'  Lassar,  Berlin  NW., 
19  Karlstrasse. 

Nous  donnons  ci-dessous  les  listes  des  membres  des  comités 
d'organisation  qui  intéressent  les  lectf  urs  des  Annales. 

OUairie.  —  MM.  Bezold,  Munich;  Burkner,  Gôttingen;  Kirch- 
ner,  Wûrzburg;  Kuhn,  Strasbourg  ;  Kessel,  léna  ;  I^ucae,  Berlin 
W  y  i^utzowplalz;  Magnus,  Kônigsberg;  Moos,  Heidelberg; 
Traulmanu,  Berlin. 

Laryngologie  et  rhinologie,  —  MM.  Beschorner,  Di'esde;  B. 
Frâukel,  Berlin  NW.,  Neustadlische  Kirchstr.  là;  Gottstein, 
Breslau;  A.  Hartmann,  Berlin;  Jurasz,  Heidelberg;  H.  Krause, 
Berlin;  Miehael,  Hambonr»?;  Schech,  Munich;  M.  Schmidt , 
Francfoi-t-s.-M. 


Prix  La  aval. 


Le  D'  V.  Grazzi,  de  Florence,  nous  prie  de  faire  savoir  que 
son  nom  doit  figurer  sur  la  liste  des  membres  du  jury  de  ce 
prix,  eu  sa  qualité  de  président  du  Congrès  d^otologie  de  Florence 
de  septembre  189â. 


Le  D*  A.  von  Troeltsch,  de  Wurzbourg,  le  doyen  de  Totolo- 
gie  allemande,  vient  de  mourir  dans  un  ftge  avancé;  nous  avons 
lu  cette  nouvelle  dans  le  journal  le  Temps  du  13  janvier  1890. 


Vin  ob  Chassaino.  Pepsine  et  dinstase.  Rapport  favorable  de 
l'Académie  de  médecine,  mars  1861.  Contre  les  affections  des 
voies  digestives. 


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78  NOUVELLES. 

Bromure  de  potassium  grauulé  de  Fallièras.  Approbation  de 
l'Académie  de  médecine,  1811.  Conlro  les  affections  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  15  g;ranimes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigrammes. 

PuospHATiNK  Fai.likrks.  AIlB^cnt  très  agréable,  permettant, 
chez  les  jeunes  enfants  surtout,  Tadministration  facile  du  pbos- 
pbato  assimilable. Une  cuillerée  contient  50  centigrammes  de  phos- 
phate. 

Sirop  kt  granulrs  Ghosnieh.  (Monosulfure  de  sodium  inalié- 
rable).  Rapport  favorable  de  rAcadémie  de  médecine,  août  1877. 
Phthisie,  bronchites,  calaiThvs, laryngites;  maladies  de  la  peau. 

L*Eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  oulre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
Ton  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYKS  AUX  ANNALES, 


Chirurgie  antiseptique  auriculaire  et  ophtholmique«  par  A. 
Bromnbr  (Extrait  du  British  med,  Joara.^  2d  février  1889). 

Du  traitement  local  des  otites  moyennes  non  suppurées,  par 
A.  Bronner  (Extrait  du  Provincial  med,  Joiirn.y  !•' juin  1889). 

Pseudo-hay  fever,  symptômes  et  traitement,  par  A.  Bronnbr 
(Extrait  de  The  Lancet,  13  juillet  1889). 

Des  affections  de  l'apophyse  mastolde  et  des  opérations  pra- 
tiquées sur  celle-ci,  par  A.  Bronnbr  (Extrait  de  The  med,  Press 
and  Cirralar,  81  juillet  1889). 

The  satellite  of  the  Annuel  of  (he  Universel  médical  sciences, 
par  Ch.-£.  Sajous  (F.-A.  Davis,  éditeur,  Philadelphie,  novembre 
1889). 

Atrophie  des  nerfs  de  Toreille  interne,  par  J.  Habbrmann  (Ti- 
rage à  part  du  Zeits.  /.  Heilk.,  Prague,  1889). 

Compte  rendu  des  travaux  et  de  la  situation  de  la  société 
médico-chirurgicale  de  Liège,  par  F.  Sghiffbrs  (Impr.  Vaillant 
Carmanne,  Liège,  1889). 

Compte  rendu  de  Tannée  scolaire  1888-89  (8^  année  d'enseigne- 
ment du  prof.  Masse!  à  TUniversité  de  Naples),  par  A.  Trifi- 
LETTi  (Tipog.  deir  Unione,  Naples,  1889). 

Leçons  cliniques  sur  les  affections  des  premières  voies  res- 
piratoires professées  à  l'hôpital  clinique  de  Jésus  et  Marie  (an- 
née scolaire  1888-89),  par  le  prof.  F.  Massei,  recueillies  par  S. 
Marano  (Un  volume  de  312  pages  avec  14  figures,  tipog.  Jovane, 
Salerne,  1889). 

Comptes  rendus  et  mémoires  du  congrès  international  d*oto- 
logie  et  laryngologie  tenu  à  Paris  du  16  au  21  septembre  1889, 
publiés  par  A.  Cartaz  (Un  volume  de  450  pages,  Paris,  1889). 


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«0  UUVHAGKS  ENVOYES  AUX  ANNALES. 

Physiologie  de  la  trachée  et  des  bronches.  Déductions  patho- 
géniques  et  pathologiques,  par  Nicaisb  (Extrait  de  la  Revue  de 
médecine^  n«  de  novembre  1889). 

Comptes  rendus  de  la  société  d*otologie  américaine,  2^  réu- 
nion annuelle  tenue  à  Pequot  House  New  London ,  com.  le 
i6  juillet  1889  (Mercury  publishing  Company,  éditeurs ,  New- 
Hodford,  maroh.  1889). 

Casuistique  de  Tempyôrne  de  l'antre  d'Highmore,  par  A.  Hart- 
mann (Tirage  à  part  de  la  Deuts,  med:  Woch.,  n^  50,  1889). 

De  Tempyème  de  Tantre  d*Highmore,  par  0.  Chiari  (Tirage  à 
part  de  la  Wiener  klin.  Wocb,,  n"  48  et  49,  1889). 

De  la  localisation  de  Tangine  phlegmoneuse,  par  0.  Chiari 
(Tirage  à  pari  de  la  Wiener  klin,  Wocb.,  n?  43,  1889). 

Deux  cas  de  tumeurs  du  pharynx,  par  W.  Chbatham  {The 
Amer,  pract,  and  News,  décembre  1889). 

Contribution  à  Tétiide  de  remploi  du  naphtol  camphré  dans  le 
traitement  de  Petite  moyenne  suppurée,  par  L.  Duiiont  (Impr. 
Jouve,  Paris,  1889). 


Le  Uerënl  :  (J.  Masson. 


l'arit.  —  liup.  l'AUL  DUIH)NT,  4,  rue  du  Bouloi  (CI.)  65  t. 90. 


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FèYner  1890.  —  N»  2. 


MÉMOIRBS  BT  FAITS  ORIGIHAUZ. 


DES  TROUBLES  ET  DES  LESIONS  DE  L'OREILLE 
DANS  L'ÉPIDÉMIE  DE  GRIPPE  DE  1889-1890. 

Par  J*  GMAÈIVEM^  interne  provisoire  des  hôpitaux  de  Paris  (cUniqae  de 
laryngolofie  de  l'hôpital  Lariboisiôre. 

Nous  avons  eu  l'occasion  d'observer  pendant  l'épidémie 
de  ^ppe  actuelle  un  certain  nombre  d'otiles  à  caractères 
assez  particuliers  pour  que  nous  nous  permettions  d'ajouter 
quelques  réflexions  aux  nombreuses  publications  sur  la 
grippe  parues  récemment,  depuis  le  dernier  numéro  des 
Annales. 

Les  cas  dont  nous  voulons  parler  ont  été  observés  sur 
des  malades  chez  lesquels  la  grippe  se  présenta  avec  une 
prédominance  marquée  des  phénomènes  catarrhaux,  du  côté 
des  muqueuses  rhino-pharyngo-laryngiennes. 

Presque  tous  nos  cas  sont  représentés  par  des  otites 
moyennes,  aiguës,  graves,  puisque,  sauf  chez  deux  sujets, 
la  suppuration  n*a  pas  tardé  à  s'établir,  et  consécutivement  à 
cette  suppuration  de  l'oreille  moyenne  se  sont  présentées 
des  complications  importantes.  C'est,  du  reste,  disons-le  de 
suite,  sur  ce  caractère  spécial  de  gravité  particulière  des 
otites  de  la  grippe  observées  par  nous  que  nous  voulons 
insister.  Elst-ce  une  coïncidence,  ou  le  hasard,  qui  nous  a 
permis  d'avoir  sous  les  yeux  en  peu  de  temps  plusieurs 
otites  graves  réunies  ;  toujours  est-il  que  ces  faits  viennent 
un  peu  à  rencontre  des  descriptions  que  l'on  donne  des 
otites  de  la  grippe  qui  ont  paru  être  d'ordinaire  plutôt  béni- 
gnes. Malheureusement  nos  malades,  qui  appartiennent  pour 

ANNALES   DBS  MALADIES   DE  L*OREILLE   BT  DU  LARYNX.—   XVII.  6 


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88  J.  GLOVER. 

le  plus  grand  nombre  à  la  consultation  externe,  n'ont  pu  être 
suivis  pendant  révolution  de  leur  maladie  au  début  :  beau- 
coup se  sont  présentés  à  nous  déjà  porteurs  de  lésions 
avancées  et  de  troubles  fonctionnels  prononcés.  Toutefois 
quelques-uns  sont  entrés  dans  les  salles,  et  un  petit  nombre 
ont  été  envoyés  à  la  consultation,  venant  d'autres  services 
de  l'hôpital  où  ils  étaient  en  observation.  Du  reste,  les  évé- 
nements morbides  antérieurs  à  leur  arrivée  à  Thôpital  et 
signalés  par  eux  ne  font  aucun  doute,  comme  on  pourra  le 
voir,  sur  le  diagnostic  rétrospectif  de  grippe  que  nous  avcms 
du  porter  pour  expliquer  ces  otites  aiguës  chez  des  malades 
n'ayant  présenté  jusque-là  aucune  affection  d'oreille,  et  se 
troavartt  encore  sous  le  coup  des  accidents  inflammaèmres 
rhino-pharyngiens  d'une  grippe  qui  existait  encore  quel- 
ques jours  seulement  avant  le  moment  de  notre  observation. 

Nos  malades  sont  tous  des  adultes. 

Nous  avons  un  plus  grand  nombre  de  cas  chez  la  femme 
que  chez  Thomme. 

Quant  à  l'époque  de  l'épidémie  où  les  accidents  aurico- 
laires  de  la  grippe  semblent  s'être  montrés  avec  une  pré- 
dominance évidente,  si  nous  n'avons  en  vue  que  les  malades 
qui  ont  passé  sons  nos  yeux,  elle  est  marquée  par  les  der- 
mcrs  jours  de  décembre  et  le  commencement  de  janvier, 
c'est-à-dire  au  moment  à  peu  près  exact  où  l'épidémie  de 
grippe  fut  à  son  déclin. 

Cependant  encore  aujourd'hui  de  nouveaux  malades  se 
présentent  à  l'hôpital,  mais  moins  nombreux. 

Le  début  des  accidents  auriculaires  est  distant  du  début 
même  de  la  grippe  de  5  à  10  jours, et  l'otite  s'est  produite  de 
8  à  5  jours  environ  après  les  symptômes  rhino-pharyngiens. 

La  grip[)e  dont  ils  ont  été  atteints  a  été  légère,  presque 
bénigne,  mais  avec  un  catarrhe  rhino-pharyngien  très  accen- 
tué. Tous  nos  malades  ont  eu  un  violent  coryza,  de  la  dys- 
phagie,  unpeu  de  dysphonie,  en  même  temps  de  l'aphonie, 
et  ont  toussé  ;  de  la  lièvre  au  point  de  s'aliter,  ou  au  moins 
de  cesser  tout  travail  et  de  garder  la  chambre  pendant  quel- 
ques jours,  la  courbature,  la  céphalalgie,  la  perte  d'appétit 
ont  complété  le  tableau  de  la  maladie. 


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TROUBLES  ET. LÉSIONS  DE  L'OREILLE  8a 

Nous  aJ€ulepoft:>  ime  remarque  à  laquelle  nous  pensaû& 
qu'il  ^it  être  attache  ufie  certaine  importance.  Dans  quel- 
ques observations  sont  signalés  des  accidents  antérieurs, 
daèant  même  quel  ^uefois  de  plusieurs  années,  du  cdté  da 
rhino-pharynx  ou  du  pharynx  buccal. 

Ce  sont  ou  des  polypes  du  nez  dont  on  a  fait  autrefois 
rablation,  ou  des  hypertrophies  des  amygdales  chez  des 
sujets  strumeux,  prédisposés,  par  conséquent,  à  des  angines 
à  répétition  et  chez  lesquels  on  a  dû  antérieurement  extraire 
à  plusieurs  reprises  des  végétations  adénoïdes  du  pharynx 
oasâJ,  ou  encore  des  angines  granuleuses  et  de^  pharyngites 
chroniques  chez  des  arthritiques. 

Doit-on  essayer  de  voir  dans  ces  faits  une  explication  peut- 
être  de  la  gravité  particulière  des  otites  aiguës  de  la  grippe 
chez  des  malades  dont  les  cavités  rhino-pharyngiennecf 
paraissant  cooastituer  un  lieu  de  moindre  résistance  pai*  le 
fait  d'iin  passé  pathologique,  puisqu'on  admet  généralement 
dans  une  fièvre  infectieuse  qu'une  localisation  morbide  fixe, 
plutàt  son  lieu  d'élection  sur  un  organe  antérieurement  ma** 
lade  de  prëférenoe  à  d'aïutres,  poor  s'y  développer  avec 
tottle  son  activité?  Nous  avons  cru  ne  pas  devoir  négliger  de 
noter  ce  point  particuUer  dans  les  observations. 

Une  autre  remarque  6st  la  suivante  :  quelques-uns  de  nos 
malades  atteints  d'otites  ont  eu,  quelques  jours  avant,  de  la 
dysphonie,  ou  même  de  Taphonie.  Nous  n'avons  pas  eu  Tocca^ 
sion  chez  eux  de  fahre  un  examen  lai*yng08copique,  puisque  lea 
malades  ne  se  sont  présentés  qu'ultérieurement  pour  leui^ 
otites  ;  mais  puisque  nous  avons  pu  observer  des  ulcérations 
eatarrhales  du  laryox  chez  des  individus  atteints  une  dizaine 
de  jours  auparavant,  de  la  grippe,  la  dysphonie  de  nos  ma- 
lades atteints  d'olièes  ne  peut-elle  pas  être  regardée  oomœa 
la  conséquence  d'ulcérations  oatarrhales,  suite  de  la  grippe, 
au  même  titre  que  l'otite. 

La  marche  des  otites  que  nous  avons  eues  en  observa- 
\Mma  été  relativement  rapide.  Après  une  première  période 
où  l'intensité  des  phénomènes  douloui'euk  fut  souvent  excès- 
sive,  avec  troubles  de  l'acuité  auditive,  au  moment  où  lea 
signes  objectifs  n^éiàient  repiéseutés  que  par  un  peu 4e  rou- 


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84  J.  GLOVER. 

geur  du  cercle  tym panai  et  le  long  du  manche  du  marteau  et 
par  du  catarrhe  de  la  trompe,  on  voyait  survenir  bientôt 
l'opacité  du  tympan,  son  immobilisation  par  Taccumulation 
de  liquide  dans  la  caisse.  Le  tympan,  bombé,  se  perforait 
spontanément,  dix  jours  environ  à  peine  après  le  début  de 
Totite,  et  une  otorrhée  abondante  s'établissait.  Le  malade  était 
soulagé,  mais  Toreille  moyenne  était  en  bien  mauvais  état. 
L'indication  d'une  paracentèse  du  tympan  put  être  reconnue 
parfois,  et  celle-ci,  pratiquée  heureusement  chez  les  malades 
qui  se  présentèrent  à  temps,  enrayait  ainsi  le  cours  des  lésions 
destructives.  Mais  beaucoup  de  nos  malades  ne  vinrent  à  la 
consultation  qu'une  fois  la  perforation  constituée.  Chez  deux 
femmes,  les  accidents  ne  se  limitèrent  pas  là  ;  chez  Tune,  il 
y  eut  un  certain  degré  de  mastoïdite  ;  chez  l'autre,  la  caisse 
fut  évacuée,  les  osselets  s'éliminèrent  ou  tout  au  moins  se 
déplacèrent  au  point  qu'elle  n'apparaît  plus  aujourd'ui  que 
sous  l'aspect  d'une  cavité  rongeât re,  anfractueuse.  Ces  der- 
nières malades  sont  celles  qui  se  présentèrent  à  Thûpital  à 
une  époque  déjà  très  avancée  de  leur  affection. 

Tous  nos  malades  sont  encore  en  traitement.  Toutefois,  on 
peut  déjà  prévoir  que  le  pronostic  de  ces  cas  réunis  peut- 
être  par  le  hasard,  nous  le  répétons,  dans  le  service  est  re- 
lativement grave.  Beaucoup  d'entre  eux,  en  effet,  malgré  un 
traitement  local  minutieux,  conserveront,  il  est  probable,  des 
troubles  auditifs  prononcés  et  une  susceptibilité  possible 
à  de  nouvelles  poussées  dotite.  —  Le  traitement  a  été  le 
suivant  :  chez  les  malades  qui  nous  arrivaient  avec  un  peu 
d'angine,  ou  quelquefois  même  avec  une  simple  rougeur  de 
la  gorge,  nous  recommandions  des  irrigations  du  rhino- 
pharynx  avec  la  solution  boriquée  à  3  0/0  au  moyen  de 
l'appareil  à  siphon,  irrigations  répétées  chaque  jour,  matin  et 
soir.  La  plupart  ne  présentaient  plus  que  les  accidents  au- 
riculaires. Dans«  nos  cas  d'otites  moyennes  aiguës,  non 
suppurativ^,  nous  employâmes  les  lavages  tièdes,  émoi- 
lieuts  et  narcotiques  du  conduit  auditif,  des  sangsues  sur 
l'apophyse  mastoïde.  Les  saignées  locales,  disons-le  de 
suite,  sont  toujours  restées  sans  résultat. 

Lorsque  les  douleurs  étaient  vives,  le  tympan  bombé,  et 


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TROUBLES  ET  LÉSIONS  DE  L.OREILLE  81 

que  rexploratioD  de  la  trompe  par  les  procédés  de  Taynbec 
ou  de  Valsalva  nous  indiqfiait  la  présence  du  liquide  dans 
la  caisse,  nous  avons  pratiqué  la  paracentèse  sous-ombili* 
cale  avec  Taiguille  à  cataracte,  après  anesthésie,  avec  la 
solution  de  chlorhydrate  de  cocaïne  au  1/5.  La  petite  opé- 
ration était  suiviede  lavages  boriques,  qui  évacuaient  le  pus, 
et  d'un  pansement  du  conduit  auditif  avec  un  tampon 
d*ouate  imbibé  de  naphtol  camphré  (1  partie  de  naphtol 
pour  3  de  camphre). 

Quand  les  malades  se  présentaient  avec  une  perforation- 
du  tympan  et  de  Totorrhée,  une  oblitération  plus  ou  moins 
marquée  de  la  trompe  et  une  surdité  presque  absolue,  nous 
avons  fait  chaque  jour  des  lavages  boriques  à  deux  ou  trois 
reprises;  tous  les  deux  jours,  un  pansement  au  naphtol 
camphré  du  conduit  et  de  la  caisse,  s*il  était  possible,  avec 
le  stylet  entouré  d'ouate  à  son  extrémité  ;  enfin,  tous  les  deux 
jours,  on  pratiquait  en  outre  le  cathétérisme  de  la  trompe 
i'Eustache,  accompagné  de  quelques  douches  d'air,  ou  tout 
]u  moins  de  douches  aériennes  administrées  par  le  procédé 
de  Politzer.  Faisons  remarquer,  à  propos  des  pansements 
au  nnphtol  camphré,  que,  dès  les  premiers  pansements,  nous 
parvenions  à  tarir  l'écoulement  et  à  obtenir  une  asepsie  re- 
lative de  la  caisse.  Le  fait  a,  du  reste,  été  mis  en  évidence 
dans  la  récente  thèse  de  M.  le  D'  Dumont,  externe  du  ser- 
vice, sur  l'emploi  du  naphtol  camphré  dans  le  traitement 
des  otites  suppurées. 

Nous  donnerons  ultérieurement  le  résultat  d'examens  bac- 
tériologiques que  nous  devrons  à  l'obligeance  de  M.  le 
D*  Netter,  médecin  des  hôpitaux,  qui  a  bien  voulu  nous 
permettre  d'avoir  recours  à  sa  haute  compétence  sur  la  pa- 
thogénèse  des  otites  moyennes  aiguës,  et  que  nous  remer- 
cions ici. 

OBSERVATIONS. 

CAS    D*»TrrB8    MOYENNES    AIOUBS    NON  8UPPURATIVRS. 

i'*  OBSERVATION.  —  Grippe,  Otites  moyennes  aiguës,  —  Au- 
guste Vlon...,  82  ans,  emballeur,  aucun  autécédant  particulier. 


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•86  J.GLOVER. 

Alcoolisme^  angine  intense  il  y  a  deux  semaines,  céphalalgie, 
perte  d'appétit,  fatigue  générale,  cesse  de  travailler  pendant  cinq 
jpurs.  Laryngite  catarrhale,  datant  de  dix  jours,  existe  encore 
aujourd'hui. 

27  décembre,  —  Oreille.  Acuité  auditive,  —  A  droite^  nor- 
male. A  gauche^  diapason  (la)  perçu  à  20  centimètres. 

Examen  au  spéculum.  —  A  droite,  légère  teinte  rosée  le 
long  du  manche  du  marteau.  Tympan  mobile,  teinte  normale. 
A  gauche,  rougeur  intense  de  toute  la  région  sus-ombilicale  et 
filet  écarlate  sur  le  manche,  apophyse  externe  apparaît  comme 
un  point  rosé  au  milieu  de  la  rougeur. 

Exploration  de  la  trompe.  —  A  droite,  rien  d'anormal.  A 
gauche,  catarrhe  léger. 

Douleurs,  bourdonnements  d'oreille.  Lavages  à  Teau  do  p^vot 
et  de  guimauve.  Sangsues  derrière  roreille. 

3  janvier,  —  La  rougeur  à  droite  est  moins  vive.  Audition 
diminuée.  A  gauche,  catarrhe  de  la  trompe  du  même  côté.  Ga^ 
thélérisme  de  la  trompe  et  douches  d*air. 

i^  janvier. —  Audition  diminuée  à  gauche.  Massage  du  tym- 
pan au  raréfacteur.  Cathétérisme  de  la  trompe  tous  les  deux 
jours.  Observation  suivie. 

2°  OBSERVATION.  —  Grippe,  Otite  moyenne  aiguë  droite.  — 
Lancelot  (Léon),  21  ans,  employé  de  commerce,  polypes  nasaux 
opérés  à  plusieurs  reprises  il  y  a  deux  ans,  et  plus  récemment 
il  y  a  sept  mois.  Il  y  a  huit  jours,  fièvre,  courbature,  maux  de 
tête,  perte  d'appétit,  angine  érythémateuse.  Depuis  quatre 
jours  douleurs,  battements  dans  roreille  droite,  surdité  de  ce 
côté.  La  douleur  est  assez  vive  pour  empêcher  le  malade  de 
dormir. 

n  décembre.  —  Oreille.  Audition,  A  droite,  nulle  pour  la 
montre,  perçoit  à  peine  le  diapason  à  5  centimètres. 

Spéculum.  —  A  droite,  myringile  extrêmement  intense  ;  toute 
la  région  sus-ombilicale  est  rouge  écarlate.  Le  tympan  présente 
une  concavité  exagérée.  I^e  manche  est  très  court  et  l'apophyse 
saillante.  Immobilité  partielle  du  tympan.  Triangle  lumineux 
déformé.  Tympan  terne  à  sa  portion  sous-ombilicale. 

Trompes.  —  Oblitération  presque  complète,  môme  en  explo- 
rant par  le  cathétérisme  avec  douches  d'air.  A  droite,  un 
petit  furoncle  de  la  paroi  inférieure  du  conduit.  Traitement  : 
pansement  du  conduit  au  menthol,  lavages  émolHents.  Une  pi- 
lule d^opium  le  soir.  Irrigations  nasales. 


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TROUBLES  ET  LÉSIONS  .DE  L'OREILLE.  U, 

22  décembre,  —  Audition  uii  peu  ploa  nelte  à  cU'oUe* 
Douleurs  oat  cUsparu»  Viendra  se  faire  «athétënser  à  labour 
sullation. 

C4S   d'otites   moyennes  AISUES   8UPPURATIVE8. 

3*OBSKRTATioN. —  Grippe,  Angine  teDsillaire.Otitee  moyennes 
aiguës  doubles  sappurées.  Artbritiames.  —  Rocheux  (Julie), 
40  ans,  sans  profession.  Mère  morte  à  37  ans,  rhomalisanie.- 

Antécédents  personnels.  —  Pneumonie  il  y  a  huit  mois.  Co- 
liques hépatiques.  Sujette  aux  angines  granuleuses.  Grosses 
amygdales.  Le  2  décembre  est  atteinte  de  grippe  avec  lièvre, 
courbature,  perte  d'appétit,  anéantissement  général,  s^alite.  An- 
gine, bronchite  trois  jours  après. 

10  décembre.  —  Otorrhagie  légère  à  gauche  et  otorrhée  d'une 
durée  de  quinze  jours. 

S  janvier,  —  Etat  actuel.  Traces  de  granulations  sur  la  papoi 
pharyngée  postérieure  et  le  sommet  des  piliers  postérieurs  du 
voile  du  palais.  Pas  de  rhinite.  Rien  au  larynx.  Rien  aux  autres 
organes. 

Oreille.  Audition,  —  A  gauclie,  diapason  perçu  à  5  centi- 
mètres. A  droite,  perçu  à  10  centimètres. 

Spéculum,  —  A  gaucbe,  destruction  presque  complète  du 
tympan.  Il  n'existe  plus  que  des  débris  irréguliers  de  la  mem- 
brane a  la  périphérie,  de  véritables  caroncules  flottantes.  La 
caisse  est  rosée,  recouverte  quant  à  sa  paroi  vestibulaire^ 
des  muco-pu8,  qui  s*écoule  par  le  conduit.  Pas  de  trace  des  os- 
selets qui  ont  dû  èti^  éliminés.  A  droite,  doetruction  cooiplète 
do  tympan,  catarrhe  purulent  de  la  caisse. 

Trompes.  Catarrhe  prononcé  des  deux  côtés. 

Traitement.  Irrigations  nasales  avec  la  solution  boriquéef 
lavages  boriques  des  oreilles  ;  pansements  au  naphtol  camphré, 
cathétérisme  des  trompes  et  douches  d^ir  tous  les  deux  jours* 

iS  janvier.  — •  Einiend  mieux  à  gauche.  Lee- vibrations  du 
diapasou  transmises  par  les  parois  cranieBB«s  sent  mieux  per^ 
çues  à  droite.  Plus  d'otorrhée. 

Continuation  du  traitement. 

Nous  résumerons  les  trois  cas  suivants,  qui  se  rcssembieni 
en  beaucoup  de  pointe. 

,  4^  OBSERVATION.  — Augusto  M..  ,  18  atis,  journalier, 
il  janvier,  —  Qj'Jppe^ angine,  otite  moyenne  droite  suppurée^ 


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88  J.  GLOVER. 

perforation  sous-ômbilioale  du  lyropan,  survenues  neuf  jours 
après  le  début  de  la  maladie  et  deux  jours  après  l'angine.  Trai- 
tement :  naphloi  et  douches  d*air. 

5*  OBSERVATION.  —  Marie  P. . .,  23  ans,  couturière. 

23  décembre.  —  Grippe  légère,  angine  intense,  otite  moyenne 
droite  suppurée,  ayant  paru  six  jours  après  Tangine.  Traite- 
ment :  lavages  de  Toreilie  à  la  solution  boriquée,  pansements 
au  naphtoi  camphré  et  douches  d^air. 

6*  OBSERVATION.  —  Eugénic  M...,  Si  ans. 

26  décembre,  —  StrumeusCf  otite  moyenne  aiguë  suppurée, 
hypertrophie  des  amygdales,  blépharite  ci li aire,  adénites  cer- 
vicales, coryza  chronique.  Le  20  décembre,  entre  à  Thôpital 
dans  le  service  de  M.  Netter.  Grippe  légère,  angine,  bronchite, 
fièvre  et  courbature.  Le  26  décembre,  vient  à  la  consultation. 

Oreille.  Audition^  à  droite.  Entend  le  diapason  à  15  centi- 
mètres. 

Spéculum,  à  droite.  Tympan  terne,  bombé,  douleurs,  siffle- 
ments et  bourdonnements  d'oreille. 

Trompe.  Catarrhe.  Liquide  dans  la  caisse. 

28  décembre.  —  Paracentèse  sous-ombilicale.  Lavage  bori- 
que, pansements  au  naphtoi  camphré,  douches  d'air  dans  la 
trompe  par  le  cathétérisme. 

2  janvier.  —  Suppuration  tarie.  Môme  état  de  l'acuité  audi- 
tive. La  cicatrisation  de  la  plaie  tympanale  opératoire  évolue. 

7"  OBSERVATION.  —  Grippe,  otites  moyennes  aiguës  suppurées, 
destruction  du  tympan  d'un  coté,  catarrhe,  oblitération  de  la 
trompe,  surdité  complète.  L'Héreic  (Françoise),  17  ans,  domes- 
tique. Bonne  santé  habituelle.  Il  y  a  quinze  jours,  courbatures, 
céphalalpes,  perte  d*appétit,  catarrhe  rhino-pharyngo-bron- 
chiquc.  Durée,  dix  jours.  Avant,  rien  aux  oreilles,  ni  au  pha- 
rynx ni  au  nez.  Amygdales  un  peu  grosses. 

11  janvier.  —  Angine  légère  encore.  Otorrhée  depuis  deux 
jours,  précédée  d'otorrhagie.  Les  douleurs  des  oreilles,  très 
violentes  auparavant,  sont  atténuées. 

Oreille.  Audition,  à  gaucho.  Diapason  perçu  à  5  centimètres. 
A  droite,  perçu  à  2  centimètres. 

Spéculum.  Conduit  auditif  externe  rougOi  rétréci  à  gauche. 
Perforation  préombilicaie  arrondie  et  par  laquelle  s'écoule  le 
pus  en  abondance.  A  droite,  destruction  complète  du  tympan. 
Évacuation  de  la  caisse,  qui  est  pleine  de  pus. 


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TROUBLES  ET  LÉSIONS  DE  L'OREILLE.  89 

Trompe.  Catarrhe  oblitérant  bilatéral  presque  complet  à 
•^  droite. 

Traitemenl.  Lavages  boriques.  Pansements  au  naphtol  cam- 
phré. Douches  d'air  dans  les  trompes  par  le  cathétérisme. 

a  janvier.  —  Écoulement  purulent  a  cessé  des  deux  côtés. 

ib  janvier.  —  Catarrhe  des  trompes  toujours. 

Audition  :  A  gauclw^  15  centimètres;  à  droite  y  2  centimètres 
avec  le  diapason.  Otorrhée  à  droite  de  nouveau.  Continuation 
du  traitement. 

8«OBSBRVATiorf.—  Griffo.  Otite  moyenne  aiguë  suppurée  droite. 
Destruction  du  tympan.  Salle  Âran.  —  Laillard  (Léonio),  36  ans. 
A  la  fin  de  décembre,  gi*ippequi  dure  sept  jours:  fièvre,  courba- 
ture, perte  d'appétit.  Rechute  le  4  janvier,  bronchite. 

11  janvier,^ — 11  y  a  six  jours,  battements  très  douloureux  dans 
l'oreille  droite.  Sifflement,  bourdonnement  toute  la  nuit. 

Otorrhée  il  y  a  quatre  jours. 

Rien  à  la  gorge,  ni  au  nez  ni  aux  autres  organes. 

Les  douleurs,  aujourd'hui,  sont  moins  prononcées. 

Oreille,  audition  à  droite.  —  Diapason  perçu  à  20  centimètres. 

Spéculum^  k  droite.  —  Destruction  du  tympan.  Suppuration 
de  la  caisse. 

Trompe.  —  Catarrhe. 

Traitement  ordinaire. 

9«  OBSERVATION.  —  Grippe.  AuçincOtito  moyenue  aiguë  droite. 
Paracentèse  du  tympan.  Coryza  cliroûique.  Hyper troplne  des 
amygdales.  —  Pamart  (Louise),  29  ans.  Domestique.  Grippe 
légère  d'une  durée  de  cinq  jours. 

Douleurs  de  l'oreille  droite  et  sifflement  trois  jours  après  le 
début. 

9  janvier.  Oreille  droite.  —  Diminution  de  l'acuité  auditive. 
Tympan  bombé,  immobile.  Catarrhe  de  la  trompe  et  liquide  dans 
la  caisse.  Paracentèse  sous-  et  pré-ombilicale. 

Traitement  ordinaire. 

17  janvier.  —  Audition  diminuée.  Caisse  rouge  et  enflammée. 
La  perforation  opératoire  est  presque  oblitérée. 

Pansement  au  naphtol  camphré.  Lavages  boriques,  douches 
d'air. 

10«  OBSSRVATiON.  —  Grippe.  Otite  moyenne  aiguë  suppurée.  Pa-- 
racentèse.  —  Cabaret  (Emile),  17  ans  et  demi.  Salle  Lasègue. 
Père  mort  à  40  ans  de  phthisie  pulmonaire. 


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90  J.  OLOVER. 

Il  y  a  cinq  somaines,  angine  phlegmoneuse.  Depuis  quinze 
jours,  grippe,  fièvre,  céphalalgie,  perte  d'appétit;  est  obligé  da 
s'aliter. 

Quelques  jours  après  le  déliut  angine  intease.  Il  y  a  huit 
jo\irs,  douleurs  des  oreilles,  sil'ûemenls,  bourdonnements,  som- 
meil impossible.  Rien  du  côté  des  autres  organes. 

S  Janvier.  —  A  droite,  rien  d'anormal. 

Oreille,  audition  à  gauche,  —  Ne  perçoit  pas  le  diapason,  même 
à  quelques  centimètres  de  distance. 

Spi'culuin.  —  Tympan  bombé,  tendu  ;  manche  du  marteau 
allongé,  ('oloration  leine  de  la  membrane. 

Trompes.  —  ('atarrhe. 

Tinitemont  :  lavages  émollients  et  narcotiques.  Deux  sangsues 
sur  lapophyso  mastoïde. 

4  Jiuivicr.  —  Les  douleurs  sont  extrêmement  violentes. 
Conduit  auditif  rouge.  Douleurs  provoquées  môme  en  mobili- 
sant le  pavillon  de  l'oreille.  Douleurs  à  la  pression  de  l'apophyse 
masloïde.  Température,  38*>,5. 

b  Janvier.  —  Paracentèse  souç-ombilicale. 

Irrigations  boriquées,  pansements  au  naphtol  camphré. 

14  Janvier,  —  Cicatiisation  de  l'incision  opératoire. 

Acuité  auditive.  —  Diapason  perçu  à  20  centimètres. 

Cathétérisme  de  la  trompe  et  douches  d'air. 

H*  OBSKRVATfON.  —  Grippe.  Otite  moyenne  aiguë  suppurée. 
Paracentèse. —  Dorléans  (Henri),  îlâ  ans.  Vers  le  15  décembWt 
céphalalgie,  fièvre,  courbature,  perte  d'appétit  ;  est  obligé  da 
s*aliter. 

Bronchite.  Dans  les  premiers  jours  de  janvier,  douleurs,  sif- 
flements, bourdonnements,  battements  artériels. 

9  Janvier.  Oreille,  audition  à  gauche.  —  Diapason  perçu 
à  10  centimètres. 

Spéculum.  —  Myringite  intease.  Zone  artérielle  très  enflam- 
mée. Tympan  tendu. 

Trompe,  Catarrhe  et  liquide  dans  la  caisse. 

11  Janvier,  —  Poracentèse.  Traitement  antiseptique. 

\A  Janvier,  — l^es  douleur»  ont  disparu.  L'écoulement  a  cessé. 
On  voit  battre  la  région  artérielle.  Le  malade  a  la  notion  dumou- 
y^ment  d'uu  battant  de  cloche  dans  l'oreille.  Entend  mieux. 

Traitement  :  irrigations  beriquées.  Pansement  an  naphtol 
camphré.  Douches  d*air. 


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TROUBLES  ET  LÉSIONS  DE  L'OREILLE.  91 

i2*  OQSBRVATION.  —  Grippe,  Otite  moyeaoe  aignë  supputée 
droite.  Seile  Araiu-*-  Virasorvi  (Praoçoise),  89  aas.  Grippe  de* 
pais  dix  jours,  angine,  oiorrhée  depuis  trois  jours.  Le  pus  a 
été  recueilli  pour  Texamen  baclériologiqua. 

Oreilh^  audition  à  droite.  Nulle. 

Spéculum  à  droite.  Suppuration  de  la  caisse.  Perforation  tym- 
panale  sous-omhilicale. 

Trompe.  Calarrhe  oblitérant. 

Traitements  :  lavages  boriques.  Pansement  an  naphtof. 
Douches  aériennes. 

13*  OBSERVATION.  —  Grippe.  Otite  externe  et  moyenne.  Perfo^ 
ration  du  tympan.  —  Hammart  (Françoise),  36  ans,  domestique; 
Grippe  qui  nécessite  douze  jours  do  repos  au  lit.  Angine.  Dys- 
phagie.  Sept  jours  après  le  début  de  la  maladie,  douleurs  dans 
les  oreilles,  bourdonnement,  sifflement.  Oiorrhée  depuis  quatre 
jours. 

20  Janvier. —  Oreille^  audition  à  droite.  Nulle. 

Spéculum.  Suppuration  de  la  caisse,  conduit  ouditif  rouge  et 
rétréci,  éry thème  de  Toritioe  externe  du  conduit  auditif  et  du 
pavillon  de  Toreille. 

Trompes.  Catarrhe. 
.   Traitement  :  irrigations  boriquées  tièdes  dans  Toroille.  Pan- 
sement au  naphtol  camphré.  Douches  d^air  avec   cathétérisme 
de  la  trompe  d'Eustache. 

14*  OBSERVATION.  —  Grippe.  Otite  moyenne  aiguë  suppurée 
gauche.  Perforation  du  tympan.  Surdité  complète.  —  1  janvier, 
—  Louise  B...,  institutrice,  salle  Aran,  lit  n<*  7.  Entre  à  Thôpital 
le  6  janvier.  Malade  depuis  sept  jours.  Alitée  depuis  quatre  jours, 
eéphak^ie,  courbaivres,  fièvre,  perte  d*appétit.  Otorrhée  de- 
puis hier. 

Oreillcy  audition  à  gauche.  Surdité  complète. 

Spéculum  à  gauche.  Otorrhée,  perforation  sous-ombilicale  du 
tympan.  Le  manche  du  marteau  est  déplacé.  Rougeur  du  conduit 
auditif. 

Trompe^  a  gauche.  Oblitération. 

Traitement  :  antipyrine,  2  grammes.  Irrigations  boriquées 
dans  l'oreille. 

9  janvier.  —  Douleurs  nu  niveau  de  Tepophyse  mnstoïdé 
gauche.  Surdité  complète.  Application  de  trois  sangsues  derrière 
foi^illA.  Irrigations  boriquées.  Pansement  au  oaphtol  camphré; 


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92  J.  GLOVER. 

15  janvier,  —  La  malade  descend  à  la  consultation  pour  su- 
bir le  eathëtérisme  de  la  trompe  d'Eustaohe  avec  douches  d'air. 

n  janvier.  —  Quitte  Thôpital.  Surdité  à  gauche.  Viendra  se 
faire  traiter  à  la  consultation  externe. 

15"  OBSERVATION. —  Grippe.  Otite  moyenne  aig  uë  suppurée  droite. 
Strume,  —  27  décembre,  —  Gaston  (Martin),  15  ans.  \  été  opéré 
il  y  a  trois  mois  dans  le  service  pour  des  végétations  adénoïdes, 
à  deux  reprises  différentes.  Lèvres  grosses  et  entr'ouvertes, 
blépharite  ciliaire. 

Le  18  décembre,  s'alite;  courbature,  anéanti.  Fièvre,  angine. 
Le  21,  douleurs  et  battements  dans  l'oreille  droite.  Le  jour  de 
Noël,  otorrhagie  légère  et  otorrhée. 

Oreille^  audition  à  droite.  Diapason  perçu  à  20  centimètres. 

Spéculum,  Perforation  du  tympan  rétro-ombilicale,  triangu- 
laire, à  base  périphérique.  Rougeur  de  la  région  sous-ombilicale. 
Otorrhée. 

Trompe.  Catarrhe. 

Traitement  :  irrigations  nasales  et  auriculaires  avec  Tacide 
borique,  solution  à  3  0/0.  Pansement  de  Toreille  au  naphtol 
camphré. 

31  décembre,  —  Plus  d'otorrhée. 

15  janvier,  —  Acuité  auditive  toujours  diminuée  à  droite. 
Douches  d*air  avec  cathétérisme  de  la  trompe  tous  les  deux  jours. 
En  traitement. 

Au  moment  de  paraître,  nous  avons  reçu  du  D'  Netter 
communication  de  la  note  suivante  sur  Texamen  du  pus  de 
l'otite  moyenne  d'une  de  nos  malades. 

Le  30  janvier  1890,  j'aspire  avec  une  pipette  le  contenu 
de  l'oreille  droite  du  n°  19  de  la  salle  Aran.  Il  a  été  fait 
auparavant  deux  injections  dans  cette  oreille,  la  dernière  il 
y  a  moins  d'une  heure. 

Je  relire  2  centimètres  cubes  d'un  pus  verdâtre,  visqueux, 
inodore. 

L'examen  microscopique  y  fait  voir  des  microcoques  ar- 
rondis, groupés  deux  à  deux  ou  en  chaînettes,  ayant  jusqu'à 
huit  et  dix  grains. 

Des  cultures  donnent  naissance  à  de  nombreuses  colonies, 
petites,  grises,  peu  saillantes,  constituées  par  des  chai- 


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BIBLIOGRAPHIE.  9S 

nettes  et  ofirant  tous  les  caractères  du  streptococcus  pyo- 
gène. 

Du  reste,  une  souris  inoculée  sous  la  peau  du  dos,  le 
80  janvier,  avec  deux  gouttes  de  ce  pus,  a  succombé  dans  la 
nuit  du  1^'au  2  février.  Elle  présentait  de  rinflltration  puru- 
lente du  dos,  de  la  suppuration  des  ganglions  correspon- 
dants. 

Sa  rate  était  volumineuse  et  d'un  rouge  brun.  Le  pus  du 
foyer  du  dos,  des  ganglions,  le  suc  splénique  renfermaient 
des  quauiilés  de  streptocoques.  Csux-ci  se  voyaient  égale- 
ment dans  le  sang  qui  a  été  ensemencé  et  a  fourni  une  cul- 
ture pure  de  streptococcus  pyogènes. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Be  la  question  de  la  transformation  de  tumeurs  laryngées  béni- 
gnes en  tumeurs  malignes  qai  se  produisent  surtout  après  des 
opérations  endolaryngées,  par  F.  Seiion  (Internat.  CentvalbL 
F.  Laryngoly  etc.  Tome  V  et  VI,  1888  et  1889)  ;  tirage  à  part, 
chez  Hirschwald,  Derlin. 

Ce  travail  contient,  comme  on  sait,  les  résultats  des  recher- 
ehes  collectives  entreprises  par  Semon  pour  élucider  la  ques- 
tion :  si  la  transformation  des  tumeurs  bénignes  du  larynx  en 
tumeurs  malignes  est  un  fait  fréquent  et  si  elle  est  due  à  des 
opérations  endolaryngées. 

Maintenant  que  le  travail  est  complètement  publié,  nous 
croyons  devoir  le  résumer  avec  quelques  détails,  étant  donné 
que  ces  recherches,  dirigées  par  Semon  avec  un  zèle  pour  le- 
quel tout  laryngologiste  lui  saura  gré,  ont  aussi  fait  avancer 
nos  notions  sur  le  diagnostic  différentiel,  entre  tumeurs  béni- 
gnes et  mtdignes  du  larynx  et  sur  la  fréquence  de  ces  dernières. 
L'historique  du  sujet  nous  explique  comment  est  née  i*idée  de 
ces  recherches  collectives. 

Déjà  en  1815,  Lennox  Browne,  de  Londres,  avait,  dans  un  tra- 
vail sur  le  traitement  des  tumeurs  bénignes,  émis  Thypothèse 


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94  B»LIOaRAPHfE. 

^e  Tirritation  qai  se  produit  qtMtud  oai  essafre  d'extirper' les 
tumeurs  bénigaes  par  voie  endoluryagée  les  transforme  «  fré- 
quemment »  ea  tumeurs  malignes. 

Cette  hypothèse,  bien  qu'elle  ne  fût  basée  sur  aucune  donnée 
statistique,  fut  adoptée,  mais  sous  une  forme  atténuée  par  Solis 
Cohen,  (Je  ï*hiladelphie,  qui  disait  dans  son  Traité  dos  niulndies 
de  la-gorffe,  etc  ,  paru  en  1879,  qyie parfois  des  essais  répétés  et 
infructueux  d'arrachement  transformaient  les  papillomes  en  épi- 
théliomas.' 

La  ({uestioi  fut  discutée  au  Congrès  international  de  Londres 
en  1881  sans  qu'on  arrivât  à  la  trancher  et  sans  que  les  défen- 
seurs de  la  transformation  eussent  apporté  des  preuves  en  fa- 
veur de  leur  hypothèse. 

Ce  n*est  qu'eu  1887,  lors  de  la  maladie  du  prince  héritier  d'AI- 
lemogne,  que  ce  sujet  fut  remis  à  Tordre  du  jour,  le  Dritish 
Dwd i cal  Journal a^SLiii^  dans  un  article  de  fond,  exprimé  l'opinion 
que  des  tumeurs  bénignes  devenaient  souvent  malignes  sous 
rinfluence  des  irritations  répétées.  SoQon  et  Butlin,  dans  deux 
lettres  adressées  audit  journal,  s'opposèrent  à  cette  manière  de 
voir.  Scmon  demandait  des  preuves  de  cette  assertion  qui,  si 
elle  était  vraie,  donnerait  le  coup  de  grâce  à  la  chirurgie  endo- 
laryngée.  Là-dessus^  Lennox  Browne  rappela  ses  idées  émises  eu 
1875  et  engagea  une  polémique  contre  ces  derniers  auteurs. 

Presque  à  la  même  époque,  Schnitzlcr  (it  à  la  6^  réunion  des 
médecins  et  naturalistes  allemands  a  VVie^baden  une  communi- 
cation dans  laquelle  il  rapporta  trois  cas  de  transformation  de 
tumeurs  laryngées  bénignes  en  tumeurs  malignes,  tirés  de  sa 
pratique  personnelle.  Dans  la  discussion  qui  suivait  la  communi- 
cation, SeifCert  mentionna  encore  deux  cas  et  Morelli  un  cos 
analogues.  Cette  communication  donna  un  coup  de  fouet  à  la 
polémique  dont  s'emparèrent  bientôt  les  journaux  politiques. 

C'est  alors  que  Semon  a  eu  l'idée  de  trancher  la  question  de  la 
transformation  au  moyen  de  données  statistiques  fournies  par 
Ions  les  laryngologistes  du  monde.  Il  leur  envoya  un  question* 
naire  dans  lequel  il  demandait  le  nombre  des  tumeurs  bénignes 
observées  et  opérées,  le  nombre  des  cas  où  une  transformation 
des  tumeurs  bénignes  en  tumeurs  malignes  était  survenue  spon^ 
tftuémentou  après  des  opérations  endolaryngées,  avec  description 
détaillée  de  ces  derniers  ras,  et  enfin  le  nombre  de  néoplasmes 
malins  )jrimitif8,  avec  indications  des  cas  où  l'examen  micros- 
copique des  particules  enlevées  avait  donné  un  résultat  négaiiC. 


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•  BIBLÎOGRAPHIE.  95 

*  Cent  sept  laryngologistes  a-vaient  répondu  à  cet  appel,  et  Somon 
s'est  chargé  d'examiner  les  cas  l'apportés  qu  point  de  vue  de 
leur  valeur,  de  les  grouper  et  d*en  tirer  des  conclusions.  Le 
principal  résultat  qui  ressortait  de  ces  reclierches  élait  rétablisse- 
ment du  fait  que  la  dégénération  maligne  d'une  tumeur  bénigne 
do  larynx  ne  s'observe  que  très  rarement,  aussi  bien  d'une  ma- 
nière générale  que  spécialement  après  des  opérations  endo- 
laryngées. 

SurlO,747casde  néoplasmes  bénins  du  larynx,  la  dégénération 
maligne  n'a  été  rapportée  que  45  fois  :  12  fois  elle  s'était  mon- 
trée spontanément  et  33  fois  après  des  opérations  endolaryngées. 
Tl  résulte  de  ces  chiffres  que,  même  en  comptant  tous  les  cas, 
la  transformation  n'aurait  apparu  que  1  fois  sur  2S8.  Mais  si 
l'on  ne  s'occupe  que  des  33  cas  où  la  transformation  aurait  suivi 
les  opérations  endolaryngées  et  qu'on  en  défalque  les  cas  douteux, 
il  ne  reste  que  la  proportion  de  1  sur  G85. 

Par  conséquent,  la  dégénoration  d'une  tumeur  laryngée  bé- 
nigne après  des  opérations  endolaryngées  est  un  fait  très  rare. 
Déplus,  elle  ne  peut  pas  être  mise  sur  le  compte  des  opérations, 
car,  d'après  les  chiffres  obtenus,  ello  s'est  montrée  un  peu  plus 
souvent  dans  les  cas  non  opérés  que  sans  les  cas  opérés.  11 
n^existe  donc  aucune  influence  des  opérations  sur  la  production 
d'une  tumeur  laryngée  maligne. 

A.  côlé  de  ces  faits  importants,  les  recherohes  collectives  ont 
encore  fourni  des  notions  cliniques  et  pathologiques  très  pré- 
cieuses, car  Semon  ne  s^est  pas  contenté  de  compter  les  obser- 
vations rapportées,  mais  il  les  a  aussi  analysées  au  point  de  vue: 
4*  de  l'image  laryngoscopique,  2<*  de  l'examen  microscopique  et 
9^  des  symptômes  subjectifs  et  objectifs  concomitints  qu'ils  pré- 
sentaient. t5on  expérience  personnelle  aidant,  il  a  su  en  tirer  une 
description  complète  du  cancer  de  la  corde  vocale,  qui,  d'après 
lai,  est  à  plusieurs  points  de  vue  la  forme  la  plus  importante 
des  cancers  du  larynx.  En  effet,  elle  se  trahit  plus  tôt  que  les 
antres  formes  par  Tenrouement  et  permet  un  diagnostic  très 
précoce,  et  par  conséquent  un  traitement  plus  efficace.  D'un  autre 
côté,  l'élude  du  cancer  de  la  corde  vocale  est  importante,  parce 
qu'il  est  facilement  confondu  avec  les  tumeurs  bénignes  des 
cordes.  D'après  Semon,  la  congestion  circonscrite  dans  le  voisi- 
nage do  la  tumeur  et  la  paresse  dans  les  mouvements  de  la  corde 
vocale  affectée  seraient  des  signes  palhognomoniques  pour  le 
cancer  de    la   corde  vocale.   Cependant  B.  Frœnkel,  dans  un 


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96  BIBUOGRAPHIE. 

travail  plus  récent,  n^est  pas  aussi  affirmatif  sur  la  valeur  patho- 
gnomon  ique  de  ce  dernier  symptôme. 

Pour  ce  qui  est  de  Texamen  microscopique  des  particules  en- 
levées, c'est  un  moyen  auxiliaire  de  diagnostic,  précieux  mais 
non  infaillible.  Cet  examen  doit  ôlre  fait  dans  tous  les  cas  où 
Texlirpation  dos  fragments  est  possible.  L*examen  n'est  décisif 
que  quand  on  trouve  des  indications  positives  d'une  tumeur  ma- 
ligne, tandis  que  la  non  présence  des  signes  positifs  ne  permet 
pas  d*exclure  la  malignité,  surtout  quand  la  marche  clinique 
parle  en  faveur  d'un  cancer.  La  responsabilité  du  diagnostic 
n^incombe  par  conséquent  pas  à  l'anatomo-pathologiste,  mais 
an  clinicien.  C'est  à  lui  de  veiller  à  ce  que  l'opération  radicale 
ne  soit  pas  faite  trop  tard. 

A  la  fin  de  son  travail,  Semon  pose  la  question  si,  une  fois  la 
malignité  de  la  tumeur  reconnue,  il  est  permis  d'essayer  son 
extirpation  par  voie  endolaryngée  avant  de  procéder  à  la  laryngo- 
Ûssure  ou  à  la  laryngeclomie  partielle.  Semon  croit. à  rencontre 
de  B.  Fraenkel,  qui  conseille  l'extirpation  endolaryngée  dans  cer- 
tains cas  nettement  circonscrits,  que  cette  méthode  est  incertaine. 
On  ne  sait  jamais  si  on  a  enlevé  toute  la  tumeur,  car  le  cancer 
se  propage  dans  la  profondeur  d'une  manière  beaucoup  plus 
considérable  que  Taspect  laryngé  ne  .le  ferait  supposer. 

LICHTWITZ. 

Traité  d'otologie  pratique,  VI«  édit.,  par  Saint  John  Roosà 
{Lehvbuch  der  praktischenObrenheilkunde  voa  D^  Pr.  lioosa^ 
in  New  York.  Nacb  des  6  Aufl.  des  Ovig.y  bearb.  vonD^  L., 
Weiss,  Mit.  17  Holzcbn.  Berlin  1889). 

I/ouvrage  du  professeur  de  New- York  obtient  actuellement 
un  grand  succès  en  Amérique,  en  Angleterre  et  en  Irlande,  et 
vient  d'être  traduit  en  allemand.  La  plus  grande  partie  repose 
sur  les  observations  de  l'auteur,  qui  se  rapportent  à  plus  de 
12,000  cas,  et  nous  donne  la  description  assez  complète  de 
toutes  les  maladies  de  l'oreille. 

Au  chapitre  de  l'examen  de  Toreille,  nous  lisons  que  Vacou- 
mètre  de  Politzer  n'a  pas  plus  de  valeur  que  la  montre,  dont  la 
force  suffit  amplement,  et  il  existe  même  des  cas  où  la  dififé- 
rence  entre  la  perception  auditive  du  tic  tac  de  la  montre  et 
celle  de  la  parole  ordinaire  est  tellement  accusée  qu'il  est  sou- 
vent presque  inutile  de  déterminer  la  puissance  auditive  par  la 
montre.  Pour  ce  qui  est  du  diapason^  l'auteur  dit  que  si  l'audi- 
tion est  affaiblie  et  que  nous  trouvons  la  conduction  aérienne 


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BIBLIOGRAPHIE.  97 

meilleure  que  la  conduction  osseuse,  c'est  que  nous  avons 
affaire  à  une  maladie  du  nerf  auditif,  primitive  ou  secondaire  ; 
si  au  contraire  la  conduction  osseuse  est  plus  intense  et  plus 
prolongée  que  la  conduction  aérienne,  c*est  qu'il  s^agit  d'une 
maladie  de  Toreille  moyenne  ou  externe  ;  les  otitiques  moyens 
entendent  mieux  le  diapason  par  les  os  parce  que  la  texture  de 
ceux-ci  est  augmentée  par  les  proliférations  morbides  conjonc- 
tives, et  qu'elle  exagère  ainsi  la  puissance  de  résonnance  de  ces 
parties.  Lorsque  le  nerf  est  malade,  le  son  sera  mieux  et  plus 
longtemps  per^u  en  suivant  le  canal  le  plut»  favorable  :  conduit 
auditif  externe,  cavité  tympanique  et  fenôtre  ovale. 

Il  serait  très  difficile  de  distinguer  les  bruits  qui  partent  de 
Touverture  pharyngienne  de  la  trompe  du  cathéter  de  ceux  qui 
se  passent  dans  la  trompe,  et  il  ne  faudrait  pas  accorder  à  Votos' 
cope  l'importance  qui  lui  est  généralement  attribuée  ;  aussi  le 
professeur  américain  a-t-il  plus  de  confiance  dans  Paspect  du 
tympan  aprôs  T insufflation  d'air  et  dans  les  renseignements 
donnés  par  le  malade,  et  il  ne  se  sert  presque  jamais  de  l'otos- 
cope  (mot  d'ailleurs  impropre).  Je  ferai  remarquer  que  le  tym- 
pan peut  ne  pas  éprouver  de  modifications  après  la  manœuvre 
de  Politzer  et  que  le  malade  peut  se  tromper.  D'ailleurs,  d'après 
ce  que  me  dit  mon  maître,  M.  le  docteur  Delstanche,  M.  Roosa 
recourt  aujourd'hui  à  Toloscope  d'une  façon  tout  à  fait  géné- 
rale. 

A  propos  des  difformités^  il  figure  un  cas  d*oreilIes  grandes 
et  écartées  opérées  par  Ëly  avec  succès  :  détachement  du  carti- 
lage, enlèvement  d'un  fragment  de  peau  et  de  cartilage  ;  il  a 
lui-même  obtenu  de  la  méthode  les  meilleurs  résultats. 

Les  hématomes  du  pavillon  sont  idiopathiques  ou  trauma- 
tiques  ;  les  premiers  surviennent  presque  toujours,  sinon  tou- 
jours, chez  les  déments  (il  n'en  a  vu  que  2  cas  chez  les 
personnes  sainen),  et  constituent  un  symptôme  éminemment 
défavorable,  qui  indique  une  maladie  incurable  du  cerveau. 
Mais  Meyer  et  Gudden  ont  démontré  que  cette  affection  est 
préparée  par  les  altérations  des  cartilages  de  Toreille.  Le  trai- 
tement consiste  dans  l'évacuation  du  contenu  et  la  compression 
associée  au  massage. 

Le  percentage  le  plus  élevé  des  otites  externes  a  été  donné 
par  Ocker  (39,5),  alors  que  Roosa  n*a  obtenu  que  18,3.  Parmi 
les  moyens  qu'il  trouve  le  plus  utiles  contre  l'inflammation 
diflbise  ou   circonscrite  du  conduit  auditif  externe,  il   range, 

AMNALE8  DBS  MALADIES  DB  L'ORSILLB  ET  DU  LARYNX.  —  XVII.  7 


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.98  BIBLIOGRAPHIE. 

d*aprè6  leur  effioaeitë,  les  Bangsues,  qui  doivent  être  appliquées 
sur  le  lobule  et  nooi  sur  1  apophyse  mastoïde  en  raison  des 
anastomoses  vasculaires,  puis  Tenu  chaude,  les  cataplasmes, 
-  dont  il  faut  pourtant  se  défier  à  cause  de  leur  action  sur  le 
'  tymf»an,  elc.  Il  vante  particulièrement  Feau  chaude,  dans  la- 
quelle les  malades,  même  les  petite  enfants,  et  alors  même 
qu'ils  s*y  sont  d^abord  refusés,  trouvent  bientôt  du  soulage- 
ment. Pour  ma  part,  elle  m*a  donné  des  succès. 

Il  n'avait  jamais  vu  un  cas  d^otite  parasitaire  sans  que  To- 
reille  n*ail  été  malade  auparavant  ,  Tépiderme  devant  être 
ramolli  avant  la  pullulalion  du  champignon.  L'affection  a  donc 
pour  point  de  défmrt  l'otite  externe  et,  par  conséquent,  eUe  est 
fiouvent  la  suite  de  remploi  des  huiles  si  fréquemment  usitées 
dans  oes  oas.  x 

La  inyringite  primitive  est  d'une  oxistenoe  douteuse,  si 
môme  elle  existe.  On  sait  pourtant  que  Politzer  et  d'autres  l'ont 
observée  et  en  ont  donné  une  description  détaillée. 

Le  catarrhe  aigu  de  la  caisse  est  parfois  la  conséquence  de 
!a  méningite  cérébro-spinale  ;  la  quinine  pourrait  aussi  être  in- 
criminée à  ce  sujet,  surfout  chez  les  enfants.  Parmi  les  moyens 
thérapeutiques,  il  conseille,  ce  qui  doit  beaucoup  nous  étonner, 
lopsque  l'eau  chaude  reste  inefficace,  la  fumée  de  cigare  ou  de 
pipe.  Au  début  du  mal,  les  enfants  pourraient  en  éprouver  un 
grand  soulagement. 

Rooea  sMcarte  des  auteurs  allemands  en  différenciant  le 
catarrhe  snbaigu^  celui-ci  ne  provoquant  que  peu  ou  p«s  de 
douleurs  et  réclamant  un  traitement  moins  énergique. 

L'étude  de  Vhjdropisie  de  la  cavité  tympanique  loi  donne 
roecaeion  de  rappeler  le  cas  de  Bumett  qai,  en  9  ans,  avait 
fait  37  fois  la  ponction  et  avait  chaque  fois  soulagé  son  malade. 

UinOamm&lion  chronique  moyenne  est  catarrhale  ou  prolifé- 
rante, lé  terme  ne  spécifiant  pas  la  région  où  la  maladie  pré- 
domine, car  la  trompe,  la  caisse  et  la  membrane  sont  toujours 
plus  ou  moins  malades  simultanément.  On  la  différencie  des 
affections  de  l'oreille  interne  par  la  conduction  oesense,  qui  est 
plus  prolongée  au  diapason  que  la  conduction  aérienne,  excepté 
dans  les  cas  où  un  corps  étranger,  un  bouchon  cérumineux, 
par  exemple,  compriment  le  tympan  et,  par  suite,  le  péri  et 
d'ondolyaiphe.  Un  des  principaux  symptômes  est  la  pmra&oasêie 
de  Wiliis,  qu'il  croit  très  fréquente  et  qu'il  attribue  à  des'merfi- 
fieaiions  dans  la  mise  ea  action  des  osselels. 


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BIBLIOGRAPHIE.  ^ 

Il  r^6tte  hds  vapai'isathms  d'aeu  par  la  iponape  dtafi  ies  cae 
caiarrhaax  moyens  purrf,  mais  les  emploierait  dans  l'inflamma^ 
iioB  proUféraate  aTec  adhérencea,  rigidité  et  hyperplasie  de*  la 
jauqaeuse.  Il  remplace  volontiers  Teau  par  riodb,  mais  surtout 
par  le  caaiphre,  qui  est  d'un  emploi  plus  facile  et  est  tout  aussi 
actif.  L'appareil  dont  il  se  sert  est  un  simple  flaoon,  auquel  il 
adapte  deux  tubes.  Quant  aux  pulvérisations  de  liquides  at- 
tringents  par  la  trompe,  il  les  croit  surtout  utiles  dans  les  cas 
où  il  existe  des  signes  très  marqués  de  catarrhe  ou  d'augmenta- 
tion de  sécrétion,  ce  en  quoi  on  doit  lui  donner  raison. 

Poosa  a  renoncé  eomplètemeut  à  toutes  les  opérations  sar  la 
joembraae  du, tympan  ou  Je  tencho  du  leasâui'  dn  tyu^a,  lors- 
qu'il n'y  a  pas  de  dépôt  dans  la  eaisae  :  il  na  s'en  est  jamais 
liien  ti*ouvé.  Il  est  vmi  que  la  qoestion  reste  toujours  ouverte, 
nais  il  n'en  exittepas  moins  des  cas  iuoontestobles  où  le  malade 
a  obtenu,  a  la  suite  de  riatervenlion,  résectiond'un  osselet,  elo., 
de  sérieux  bénéÛcos. 

Lee  nombreux  essais  quUl  a  faii  dnns  la  tliérapea tique  de 
Foreille  moyenne  lui  permettent  de  conclure  :  1°  que  rioilam- 
maliou  catarrhale  chronique  peut,  chez  les  jeunes  sujets,  être 
améliorée  et  même  guéi'ie  dans  un  ^rand  nombre  de  cas; 
2"  que  rinûammation  catarrhale  chronique  des  adultes  n'est 
améliorée  que  daas  la  proportion  do  20  0/0;  3°  que  rinflamma- 
tioa  chronique  proliférante  est  jusque  maintenant  incurable  ; 
elle  ne  peut,  chez  les  jeunes  gens  et  chez  l'adulte,  être  améiiarée 
que  dans  la  proportion  de  ô  0/0  des  cas. 

11  fait  rexti*aclion  d^s  polypes  au  moyen  d'une  pince  courbe 
géniculée,  ce  qui  nous  aurprend  de  La  part  d'un  spécialiste. 

Un  chapitre  original  est  celui  de  rapplicatioo  de  ïopiiiai' 
moscûpe  au  diagnostic  des  maladies  du  cerveau  consécutives  à 
ane  maladie  de  1  Weille.  Kipp,  Ajidrew  et  l'auteur  se  sont  occu- 
pés de  la  question;  dans  le  cours  de  la  méningite  ou  de  l'hy- 
perhénûe  uiéningée  déterminée  par  une  maladie  de  roi'oille, 
il  existe  un  épanchement  dans  la  gaine  du  nerf  optiqua. 

On  diagaostiquera  [uve  maladie  de  ïoreille  iaterae^  d'afiràs 
RooBa,  lorsque  le  diapaeoa  est  entendu  plus  dâstiAeteaieat  tOt 
plus  longtemps  par  Tair  (|ue  par  les  os  ;  lorsque,  en  présence 
d'un  trouble  auditif,  l'audition  edt  meilleui^  dans  le  silence  que 
•daas  le  bruit  ;  lorsque  la  conversation  est  relativement  plits 
audible  que  la  naontre  ;  lonsque  riasufflalion  de  la  oaisae  diaù^ 
Aue  randition  et,  lenâa,  lorsque  les  bruits  «ont  plus  pénibiée 


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100  BIBLIOGRAPHIE. 

que  pour  les  pei*sonnes  qui  eotendenthien  ou  qui  sont  devenues 
sourdes  à  la  suite  d'une  maladie  de  Toreille  moyenne.  Parmi 
les  causes  qu'il  nous  cite,  nous  voyons  la  quinine,  sur  laquelle 
Fauteur  a  fait  de  nombreuses  expériences,  la  méningite  cérëbro* 
spinale,  puis  la  parotidite  (iO  cas).  Certaines  variétés,  la  près- 
byacousie,  Taudition  double,  la  surdité  des  forgerons,  sont  fort 
bien  étudiées.  Il  rapporte  également  de  nombreuses  statistiques 
sur  la  surdi-mutité. 

Signalons  aussi  Thistorique  fort  complet  de  la  paracentèse, 
du  tympan  artificiel  et  de  la  trépanation  mastoïdienne. 

Nous  en  avons  dit  assez,  croyons-nous,  pour  donner  une  idée 
suffisante  de  Texcellent  ouvrage  du  professeur  américain.  Nous 
nous  permettrons  cependant  de  faire  remarquer  qu'il  y  existe 
une  lacune  assez  regrettable  dans  ce  qui  a  rapport  aux  travaux 
français,  de  Gellé,  de  Delstanche,  etc.,  que  Tanatomie  de  l'oreille 
y  devrait  être  au  moins  résumée,  que  Touvrage  ne  ferait  que 
gagner  à  une  augmentation  du  nombre  de  figures  surtout  si, 
comme  le  veut  Roosa,  il  doit  d'abord  servir  de  guide  aux  dé- 
butants. 0.  LAURENT. 

Les  affections  laryngées  en  rapport  avec  les  lésions  nervenses 
centrales,  par  Gottstein  {Kehikopfaffectionen  im  Zusammen^ 
hang  mit  cerebralen  und  spinalen  Erkvankungen.  In  Die 
Krankheiten  des  Keblkopfes,  11"^  Aufl,  Leipzig  u.  Wien^ 
1888). 

L'analyse  que  nous  faisons  à  la  demande  de  M.  le  professeur 
Gouguenheim  se  rappoite  aux.  deux  derniers  chapitres  de  la 
seconde  édition  du  bel  ouvrage  de  Gottstein.  Pour  la  première 
fois,  nous  voyons,  sur  les  rapports  des  maladies  du  larynx 
avec  les  affections  du  système  nerveux  central,  un  aperçu  tout 
à  fait  complet,  qui  nous  plaît  d'autant  plus  que  Tauteur  a  puisé 
largement  aux  sources  françaises. 

D'après  les  expériences  de  M.  Krause,  le  centre  cortical  des 
mouvements  du  lai*ynx  chez  le  chien  se  trouve  dans  la  circon- 
volution préfrontale ,  entre  le  sillon  croisé  et  le  lobe  frontal. 
Quoique  les  résultats  de  ces  recherches  ne  puissent  s'appliquer 
immédiatement  à  l'homme,  on  peut  croire  cependant  qu'il  existe, 
pour  les  mouvements  volontaires  du  larynx,  un  centre  cortical 
qui  a  des  rapports  avec  le  centre  de  la  parole,  soit  qu'il  se  con- 
fonde avec  lui,  soit  qu'il  n'en  constitue  qu'une  partie.  Quant  à 
l'origine   analomique  apparente  des  nerfs   laryngés,  il  faut  la 


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BIBLIOGRAPHIE.  101 

placer  dans  le  noyau  de  F  accessoire  du  nerf  vague.  Mais  si 
nous  supposons  ces  deux  centres  connus,  nous  ne  possédons 
aucune  notion  sur  la  voie  qui  les  relie  l'un  à  Tautre. 

Ces  prémisses  posées,  passons  aux  diverses  affections  ner- 
veuses qui  peuvent  être  en  cause. 

1.  Hémorrhagie  cérébrale,  La  lésion  apoplectique  peut 
siéger  dans  Tun  des  deux  centres  sus-indiqués  ou  bien  sur  le 
trajet  intermédiaire  et  se  manifester,  dans  ce  dernier  cas,  de  la 
même  manière  que  s'il  existait  une  lésion  corticale.  S'il  s*agit 
du  centre  cortical,  la  mobilité,  d'après  Meynert-Wernicke,  delà 
musculature  phonétique  étant  maintenue,  le  malade  doit  être 
incapable  d'émettre  un  son  :  cas  de  Fo  ville,  de  Du  val,  de  Beur- 
mann  (mutité  absolue),  de  Kast  (sons  musicaux  incorrects),  de 
Lôri. 

â.  Encéphalomacie,  Le  cas  d'Andral  est  probant,  mais  non 
celui  de  Garel  :  la  paralysie  d'une  corde  vocale,  sans  autre 
tronble  aphasique,  ne  provient  pas  d'une  affection  corticale  bi- 
latérale, et  une  lésion  plus  profonde  a  dû  être  perdue  de  vue. 

La  moelle  allongée,  atteinte  du  même  mal,  peut  être  l'origine 
de  désordres  vocaux.  Les  cas  de  Proust,  de  Senator,  de  Bœr- 
mer,  de  Dumenil,  de  Remak,  de  Eisenlohr  prouvent  que  la 
motilité  ou  la  sensibilité  ou  les  deux  à  la  fois  peuvent  être  in- 
téressées. L'intensité  des  symptômes  dépend  naturellement  de 
retendue  des  lésions  ;  si  les  éléments  nerveux  du  noyau  acces- 
soire ou  vague  sont  tous  détruits  par  la  nécrose,  on  observera 
la  paralysie  totale  des  récurrents  ;  s'il  en  reste  quelques  élé- 
ments, on  observera  probablement  soit  de  la  parésie  des  cordes 
vocales,  soit  une  paralysie  des  abducteurs. 

3.  Tumeurs  du  cerveau.  On  n'en  connaît  pas  qui  aient  in- 
fluencé le  centre  cortical  directement  ou  indirectement.  Sokoloff 
a  vu  une  paralysie  vocale  gauche  déterminée,  non  par  la  tu- 
meur du  pont  de  Varole,  mais  par  l'extension  de  celle-ci  à  la 
moelle  allongée.  Les  observations  relatées  par  Nothnagel  et 
celle  de  Lôri  ne  sont  pas  concluantes.  Dans  un  cas  d'Ollivier, 
d'Angers,  les  désordres  respiratoires  avaient  été  provoqués  par 
une  paralysie  des  postérieurs,  qui  s'était  ensuite  transformée 
en  paralysie  totale  du  récurrent  et  avait  abouti  à  la  perte  totale 
delà  voix. 

Mais  les  tumeurs  de  la  base  du  crâne  exercent  plus  fréquem- 
ment une  action  sur  la  fonction  du  larynx  par  compression  des 
racines  du  nerf  accessoire  (Dufour,  Turck,  Gerhardt,  Schech, 


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108  BIH.I06RAPNIB. 

Mao  Bride,  Bornhavdt),  dt  il  esl  permis  de  eeaclure  que  les  tiH 
meups  de  la  fo8«6  cpanienne  postérieure  doQuent  lieu  à  une 
paralysie  bulbaire  uiiilaiëraW,  quoique  rexlensiou  du  Déoplesme 
puisse  se  porter  sur  un  ou  plusieurs,  nerfs,  ceux-ci  nestant 
généralement  indemnes  dans  la  paralysie  bulbaire  progressive. 

4.  Paralysie  bulbaire  progressive.  Comme  elle  évolue  es- 
sentiellement dans  )a  moelle  allongée,  il  esl  évident  qu'aucune 
autre  affection  cérébrale  ou  spinale  n'aboKra  aussi  complète- 
ment les  fonctions  du  larynx.  Krishaber,  I^ori,  Broadbent, 
Krause  ont  publié  des  observations  sur  ce  sujet.  A  propos  de 
celle  de  Krause,  Gotlstein  observe  que  celte  maladie,  dont  Tes- 
sence  est  Tatrophie  dégénérative  des  noyaux  nerveux  moteura 
situés  dans  la  moelle  allongée  et  qui  se  manifeste  par  la  para- 
lysie des  muscles  correspondants,  ne  doit  point  faire  exception 
pour  l*aeees8oipe  du  iragite^  (es  phénomènee  de  paralysie  mus- 
culaire du  larynx  auraient  plutôt  évolué  en  corrélation  avec  Fa 
dégénéresoence  des  muscles  et  des  nerf^  spéciaux  ;  tout  au  dé- 
but, les  fines  eontraotioiM  nécessaires  à  une  tonalité  normale 
n^iu raient  pas  été  exécutées,  d*où  la  foibleesa  et  )a  monotonie 
de  la  voix  et  la  parésie-des  additcteurs  surtout.  Il  y  aurait  done 
peur  tes  treubtes  phonétiques  une  amlogie  complète  avec  ceux 
de  la  parola  el  àt  la  déglutition  qui  sont  provoqués  par  la  p«H 
ralysie  èe  la  kngue>  du  voile  ei  du  pharynx . 

5.  Paralysie  p^eudo-bulbâJre.  La  paralysie  des  nerfs  bul- 
baires, provient  d*un  foyer  cérébral  uni  ou  bilaiéral,  ^  na  se 
n^anifeste  que  du  côté  des  muscles  de  la  langue  et  dea  lèvres^  et 
rarement  du  larynx.  Si  TorgieAS  vocal  eal  atteint,  la  voix  s*af- 
faiblit,  devient  monolone  et  même  s'éteint.  Cependant  Oppen- 
haim  Ql  Sienierlii)g  ont  trou^vé,  d>uis  un  cas  du  genre  et  à  part 
les  foyers  hémisphériq^ues,,  des  lésions  de  la  même  nature  dans 
le  pont  de  varole  et  la  moelle  allongée. 

6.  Scléroses  mul^plès^  oérébraies  ei  sp»3»les,  EHaa  »^-- 
cvmaat  fréqueninienfe  par  des  traubla&d»l<a  parole.  Erb,  Scàciie, 
Lettba,  Kraose  eè  Loai  eo  oat  rapparté  dea  aèservations.  L^exa- 
ma»  laryngose^xpiqtte  tt'eat-  pas  loujonra  uniforme,  si  Toit  a» 
excefAe  les  tvoi:é)lei»  de^  l'appareil  tenseur  dea  cercla»,  qm  eaè 
constant.  Il  ne  s*agit  pas  de  phénomènes  paralytiques,  excepté 
daiKA  le  oa3  4a  sriâro^er  daa  noyaux*  faulbairas.  Lai  maMa^  paat 
oi^viir  eifanneo  la  glatta;  lea  mouvamenèa  s^xéantant  kxiAe» 
vimK  ^  1%  voÎA  eat  par  canséfwuU  airartia  ;  bi  ea^duation  de 


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l'impuMen  n«tric8  aux  muscles  de  Tappareil  respiratoire»  du 
VanryiiK  et  de  la  Itague,  est  par  eenséquent  ralentie. 

1.  Syphilis  cérébrale.  Contrairement  à  toute  attente,  les  tra- 
vaux relatifs  à  ce  sujet  et  accompagnés  de  Pexamen  laryngés- 
copique  aont  excessivement  rares  et  même  insuffisants.  Rumpf 
ne  cite  (|a*Qn  cas  de  Remak  avec  paralysie  récurrente  double 
proveaaiit  de  la  moelle  allongée;  Fournieren  a  vu  un  autre  avec 
paralysie  de  la  corde  vocale  gauche,  consécutive  à  la  compres- 
sioa  du  plancher  du  quatrième  ventricule  Krause,  Mackeuzie, 
Jackson  et  Lori  en  ont  relaté  des  exemples.  Mais  il  fSaut  avouer 
que  nos  eonnaissances,  en  ce  qui  regarde  rûiûuence  de  la  sy- 
philis céréhrale  sur  les  fonctions  du  larynx  laissent  beaucoup  à 
désirer.  Si  Topinion  de  Lori,  que  les  gommes  du  pont  de  Varole 
et  de  la  selle  turcique,  par  example,  déterminent  comme  symp- 
tôme unique  ou  primaire  la  paralysie  et  Tanesibésie  d'une 
moitié  du  pharyi^x  et  du  larynx  devaient  être  corroborées  par 
Texpériaoce,  il  nous  faudrait  accorder  plus  d*attf  ntion  à  Texa- 
men.  laryngoscoj^qua  lorsque  nous  soupçonnerions  la  syphilis 
cëiébrala» 

8.  Mëoingite,  Lori  croit  que,  à  une  période  avancée,  la  mé- 
ningite simple  donne  lieu,  presque  sans  exception,  aux  para- 
lysies motrice»  et  sensibles  du  pharynx  et  du  larynx,  alors  que 
Werntcke  et  Nothnagel  pensent  que  la  méningite  basilaire  ou 
tuberculeuse  n'affecte  parmi  les  nerfs  crâniens  que  très  rare- 
ment le  vague  et  Paccessoire. 

9.  Tabès  dorsalis.  Duchenne  et  Féréol  ont  été  les  premiers  à 
ft'oceuper  de  la  question,  mais  Gharcot  a  surtout  contribué  à 
l'élucider  dès  1879.  Gherschewsky  en  rassemblait  àé}^  18  cas 
ea  1881,  et  Kraase  d'autres  encore.  Les  sy m plôuie»  laryngiens 
sont,  en  tout  cas,  plus  fréq/tieats  qu'on  ne  la  croit  géaérale- 
laent;  ils  aoai  irritatifs  ou  paralytiques.  Les-  pbénciBèaes  irri^ 
tatîfs  consistent  parfois  dans  une  sensation  particulière  affec- 
tant le  larynx,  et  fréquemment  dans  une  toux  spasmodique  qui 
a  heaucoup  d^analogie  avec  celle  de  la  coqueluche,  ou  dans  des 
Spasmes  insptratoires.  Les  spasmes  affectent  parfois  la  forme 
du  spasme  aphonique  (Foiirnier)  ou  s'accompagnent  d'apnée 
apoplecti forme  (id,)  ;  ils  peuvent  se  combiner  chez  le  môme 
malade.  (Krishaber).  Ou  les  a  vus  persister  depuis  le  commence- 
ment de  la  mafadie  jusqu'à  la  On  (Féréol),  pendant  de  nombreux 

,  {\vki^taÊ^el^'çtéeé(\^  de  iâ  ans  FexpkMkm  d»  U  maladie. 


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104  BIBLIOHRAPHIE. 

causant  ainsi  des  erreurs  de  diagnostic  (Fournier)  ;  ils  éclatent 
à  nUmporfe  quel  moment,  parfois  sous  Tinfluence  de  faibles 
courants  d'uir  (Férëol),  et  cependant  aussi  spontanément.  Les 
phénomènes  paralytiques  sont  plus  rares  ;  ils  sont  uni  ou  bila- 
téraux, plus  ou  moins  accentués,  apparaissent  quelquefois  deux 
ans  avant  la  maladie  (Semon),  disparaissent  spontanément 
(Fournier),  d'unilatéraux  deviennent  bilatéraux  (Kahler);  on  les 
observe  surtout  du  côté  des  crico-aryténoîdiens  postérieurs. 
Pour  ce  qui  est  de  la  sensibilité,  les  documents  font  défaut 
presque  complètement  ;  Krause  a  constaté  une  fois  son  absence, 
Frœnkel  a  vu  Tanesthésie  laryngée  coopérer  avec  le  laryngo- 
spasme  et  la  position  médiane  des  cordes  vocales  ;  Kahler  et 
Eisenlohr  ont  noté  la  paralysie  de  TépigloUe  et  Krause  la  vraie 
ataxie  des  cordes  vocales.  Les  spasmes  et  les  paralysies  peu- 
vent se  combiner  les  uns  aux  autres  d'une  façon  indépendante. 
Les  principales  recherches  anatomo-pathologiques  sont  dues  à 
Jean,  à  Kahler,  à  Démange,  à  Eisenlohr,  à  Krause  ;  les  altéra- 
tions pathologiques  des  noyaux  bulbaires,  qui  se  rapportent 
aux  vagues  et  aux  récurrents,  expliquent  suffisamment  les  para- 
lysies. Dans  la  paralysie  des  récurrents,  les  abducteurs  se  pa- 
ralysent les  premiers  et  provoquent  la  dyspnée  inspiratoire 
(Bosenbach,  Semon).  Mais  Texplication  de  la  production  des 
spasmes  diffère  avec  les  auteurs  ;  la  toux  spasmodique,  les 
spasmes  glottiqucs  inspira toires  et  phoniques  montrent  bien 
leur  nature  par  leur  explosion  paroxystique,  l'absence  d'altéra- 
tions des  organes  respiratoires  et,  par  ce  fait,  que  la  pression 
digitale  des  récurrents  et  l'irritation  galvanique  du  centre  de  la 
déglutition  (Frîenkel)  y  d»nnent  lieu. 

En  tout  cas,  il  reste  encore  bien  des  lacunes  à  combler  dans 
le  chapitre  du  tabès  ;  il  faut  qu'un  ait  fait  un  nombre  plus 
grand  de  recherches  analomiques  sur  les  neifs  du  larynx,  et 
qu*au  moyen  des  méthodes  électriques  intra-laryngiennes,  on 
soit  parfaitement  fixé  sur  les  conditions  des  ramiAcations  ner- 
veuses. 

10.  Sclérose  latérale  amyothropliique,  La  pathogénèse  et. la 
symptomatologie  de  cette  affection  concordent  avec  celles  de  la 
paralysie  bulbaire.  Charcot  et  Cartaz  ont  vu  la  parésie  et  la 
paralysie  des  muscles  du  larynx,  Lori  la  paralysie  récurrente 
double  complète.  Les  troubles  moteurs  laryngiens  proviennent 
des  lésions  des  noyaux  nerveux  de  la  moelle  allongée. 

1.  Atropine  musculaire  progressive.  Ijes  symptômes  laryn- 


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BIBLIOGRAPHIE.  105 

giens  86  montrent  dans  un  stade  avancé  et  ont  aussi  leur  ori- 
gine dans  le  bulbe  ;  les  paralysies  sont  étendues  au  pharynx 
et  au  larynx  tout  entiers  ou  à  une  moitié  seulement,  se  limitant 
généralement  au  district  du  nerf  laryngé  inférieur  (Lori);  le 
cas  de  Koschlakoff  se  rapporte  à  la  paralysie  des  dilatateurs, 
celui  de  Gottstein  à  la  parésie  des  adducteurs. 

En  résumé,  si  les  affections  du  lai^nx  sont  quelque  peu  con- 
nues dans  leurs  rapports  avec  les  centres  nerveux,  ce  n'est 
que  grâce  à  de  nombreux  travaux  ultérieurs  qu'on  pourra 
arrivera  des  résultats  nets  et  définitifs.  o.  laurent. 

Xaniiêl  de  diagnostic  et  de  traitement  des  maladies  du  larynx, 
du  nez  et  du  naso-pharjrnx,  3*  édition,  par  Carl  i£EiLER 
{Handbook  of  the  diagnosis  and  treatmeot  of  diseases  of  the 
throat^  DOse  and  naso-pbavynx,  Pbiladelpbia,  1889). 
S'il  nous  est  impossible  de  donner  une  analyse  complète  du 
livre  du  professeur  de  Philadelphie  ,  nous  nous  efforcerons 
cependant  d*en  faire  ressortir  les  points  principaux. 

Dans  le  chapitre  premier,  Pauteur  décrit,  parmi  les  appareils 
d'éclairage,  celui  de  Tobold,  modifié  par  Solis-Cohen  :  celui-ci 
emploie  le  gaz  et  adapte  la  tige,  supportant  la  lentille,  la  source 
lumineuse  et  le  réflecteur,  sur  un  support  qui  permet  d'abaisser 
ou  d'élever  Tinstrument  ù  la  hauteur  voulue.  Seiler  préfère  un 
conducteur  à  gaz  articulé,  semblable  à  celui  de  Mackenzie,  sur 
lequel  il  monte  le  concentrateur  et  le  réflecteur,  et  qu*il  fixe  au 
mur  ;  son  déplacement  se  fait  facilement  et  sa  résistance  est 
suffisante  pour  soutenir  ces  parties. 

Il  a  fait  construire  un  appareil  d'éclairage  électrique  :  la 
lampe  est  montée  dans  le  miroir  frontal,  mais  un  peu  eu  dehors 
du  centre  de  réflexion.  Seiler  signale  aussi  le  laryngoscope 
électrique  de  Jarvis,  de  New-York,  constitué  en  partie  par  un 
manche  en  bois  ou  en  ébonite,  à  l'extrémité  duquel  se  trouve 
une  petite  lampe  à  incandescence  dont  la  lumière  est  projetée 
en  avant  sur  un  miroir  laryngien  placé  à  quelque  distance,  la 
tige  de  celui-ci  étant  fixée  dans  le  manche  en  question. 

Parmi  les  désavantages  de  V éclairage  par  transparence,  de 
Czeroudc,  Seiler  fait  observer  que  la  lumière,  émanant  de  tous 
les  points  du  larynx,  noie  les  contours  de  Timage  dans  un  flot 
de  lumière  rouge. 

Une  chose  qui  ne  peut  faire  de  doute  au  sujet  de  la  supério* 
rite  de  réclalrage,  c'est  que  l'appareil,  employé  par  M.  Gou- 


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tOe  BlBLiOCRAPHlB. 

gaenhkeiœ  a  i'kôpital  LariboisièrOt  répond  à  totts-  left  deBiderata. 

Aaehapitre  de  Y  art  de  la  Jaryacoscopie  fi  garent  la  ohaise  des 
photographes  y  qui  esi  d'un  emploi  utile  pour  le  sf^éciali&te^ 
rabaisse- langue  de  Cohen  ou  lame  d^ébonita  recouiiïée  sur  oUe* 
même,  le  spéetilum  nasal  de  Jai-Yis^  qui  se  maintient  en  plaee 
de  lui-même  (mais  qui  est  inférieur  à  celui  de  Delsianclie)  ; 
pour  la  rhtnoseopie  postôrieure,  ranleur  se  sert  d*un  insiru- 
ment  qui  £aiA  stmnltanémeni  ofBee  d'abaisse-ytngne  et  de 
miroir. 

Pour  faoiHtei'  Tétude  de  ranalomie  du  larynx,  Seiler  a  in- 
venté un  diagramme  mécanique  de  l'action  des  muscles  intrin- 
sèques de  rorgane,  composé  de  plaques  de  cartoii  et  do  fila  et 
(fue  j*ai  trouvé  d'une  extrême  simplicité. 

11  conscNire  tout  un  nouveau  chapitre  à  la  physiologie  de  la 
voix  et  de  la  parole  articulée,  chapitre  qui  n'a  pas  de  raison 
d'éti*e  dans  un  ouvrage  portant  le  titre  sua4ndiqDé;  néanmoins 
on  éprouve  un  vif  intérêt  à  en  lire  Texposé  si  intéressant,  et 
cela  d'autant  plu6  que  la  compréhension  en  est  singulièrement 
facilitée  par  le»  diagrammes  qui  schématisent  Tappareil  vocal 
pendant  la  phonation  des  voyelles  et  des  consonnes. 

Le  chapitre  suivant  est  consaci*é  aux  iastrameats  ucceasoires, 
tels  que  le  sept4>mètre,  de  Fauteur,  seml»UMe  à  ceux  des  méea- 
niciens  et  destiné  à  mesurer  Tépcûsseur  de  la  doison  et  à  diffé- 
rencier, dans  les^  cas  difficiles,  la  déviation  de  l'hypertrophie. 
Puis  viennent  les  pulvérisateurs  de  Sass,  àat  larges,  ainsi  que 
Tinhalateur  univai^sel  de  Tairteur. 

Après  la  description  de  la  pathologie  générale  de  la  mem- 
brane muqueuse,  des  symptômes  et  du  traitement  de  son  in- 
âammalion,  Seiler  paes»  aux  troub^s  fonctionnels  qui  sont 
étudiés  d'après  leurs  causes  de  production  et  eoneurremment  à 
celles-ci. 

Comme  unihtome,  il  a  imaginé  d«s  ciseawc  smrle  pivot  des- 
quels il  articule  une  pince  à  dents.  Il  a  égalemeni  apporté  à 
Yamygdahiome^  de  Mathieo,  une  amélforation  asseï  satisfai- 
sante :  adaptation  du  long  diamètre  de-  Tanneau  amygdalien  à 
Taxe  de  la  tige  et  réduction  de  ses  dimeumono. 

Nous  remarquons,  en  outre,  Yappareil  galvsnoraosifqae  de 
Seiler  ,  avec  batterie  universelle  ;  Tad jonction  d'une  pince 
courbe  à  Panse  de  Jarvis  pour  Tablatiou  des  hyprerlrt^hres  an- 
térieftres  de  la  muqueuse  nasale  ;  ses  phtr-es  eonpantes,  pour 
les  végétation»  adénoïdes^  rosnemblent  à  csHss  de  M*  Rumlt 


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BIBLIOGRAPHIE.  107 

poor  Ub  tomeiirs  du  larynx.  La  déviation  du  sepkrm  est  opérée 
â*âprès  mw  méthode  particulière;  les  obslraetions  nasales  peu- 
vent être  opéi'ées  au  moyen  du  foret  dentaire.  Si  elles  sont 
oasetts^s,  au  raoyea  d'un  scalpel  recourbé  sur  le  plat  ou  de  la 
gXMtgo  à  aanche  articulée,  si  elles  sont  oartilagineuses. 

La  £èrre  des  foinSy  ou  coryza  vaso-moteur  périodique,  est 
fartbiea  déorile. 

I^es  pharyngites  fbllieuleuse,  granuleuse  ci  sèche  n*ont  pas 
été  traitées  à  part,  parée  qu^elles  ne  sent  que  des  expressions 
purement  symptomatiques  des  affeetions  chroniques  du  nez  et 
dm  Base-pharynx  ou  d'une  irritation  gastrique  et  que,  d'autre 
part,  elles  disparaissent  a^ee  ta  cause  qai  les  a  fait  nattre. 

Dans  le-  corp»  du  rolune,  nous  ti'ouvons  le  bulletin,  accom- 
pagné do  schémas  du  larynx,  du  nez,  etc.,  qui  permet  de  prendre 
d*une  façon  complète  et  rapide  les  observations  particulières, 
et',  à  la  An,  un  tableau  des  symptômes  basé  sur  l'étude  de  plus 
de  i,OOD  malades  soignés  au  dispensaire  de  l'hôpital  universi- 
taire, etc.  L'ouvrage  contient,  en  outre,  2  planches  lithogra- 
phiques avec  iO  figures  coloriées  et  iOi  gravures  sur  bois, 
exéentées  avec  le  plus  grand  sein  et  remerquablement  claires. 

Le  seul  reproche  que  nous  ayons  à  faire  au  beau  livre  du 
professeur,  c'est  que  son  titre  indique  moins  que  ee  que  con- 
tient Touwege  et  qu'il  aurait  dâ  être  :  Manuel  pratique  des  ma- 
ladieB  du  larynx,  etc. 

Mfeilgré  le  nombre  tovjours  croiecant  des  ouvrages  qui  pa- 
raissent en  France,  grâce  surtout  à  ^impulsion  admirable  de  la 
jeone  écola^  indke  de  la  ferte  vitalité  d'un  grand  jteuple,  la 
littérature  firançaise  gagnerait  néenmeins  à  l'apparitiGn  d'une 
traduction  de  l'oeuvre  de  Seiler,  qai  se  renferme  d'ailleurs  et 
ymrnr  stnet  dire:  excinsivement  dans  les  travaux  amëneaius. 

O.  LAURENT. 

Hygiéae  de  rorefile,  par  fe  pref.  T.  Cozzouso,  de  Naples. 

Yoiei  an  petit  opuscule  d'sne  quarantaine  de  pages,  dont  nous 
ne  sautions-  trop  recemmander  le  lecture.  Combien  de  maladies 
d*oretNes  seraient  éditées  si  les  eenseîls  du  professeur  Gozxo- 
lino  étaient  suivis  par  to«tt  les  médecins.  Partant  de  ce  principe 
qu'il  vaut  mieux  prévenir  que  guérir,  l'auteur  regarde  l*hygiène 
comne  )•  partie  le  ptos  importante  de  le  médecine  et  Im  denne 
lapvenièrvplioe  dans  ses  pobMcetione.  Noes  allons  résumer 
brièveBMifc  les  peincipeux  points  abordé»  par  l'auteur,  regret- 


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108  BIBLIOGRAPHIE. 

tant  d*ètre  obligé  d^abréger  et  souhaitant  qu'une  traduction 
française  mette  bientôt  en  toutes  les  mains  ce  petit  manuel,  si 
bien  fait,  de  Thygiône  de  Toreille. 

Le  médecin  doit  s^oocuper  de  Toreille  de  Tenfant  dès  la  nais- 
sance,  car  souvent  le  conduit  auditif  est  obstrué  par  le  vernix 
caseosa,  lequel  peut  donner  lieu  à  rinflammation  de  la  mem- 
brane du  tympan  et  même  à  des  tumeurs  molluscoYdes  ou  à  des 
cholestéatomes.  En  outre,  un  médecin,  familier  avec  l'otosco- 
p'e,  examinera  la  membrane  du  tympan  et,  a  travers  celle-ci, 
les  conditions  de  la  muqueuse  de  la  caisse.  Les  transformations 
physiologiques  qui  se  produisent  dans  la  caisse  du  tympan  à  la 
suite  de  Tintroduction  de  Tair  peuvent  amener  des  inflamma- 
tions, otites  moyennes  catarrhales  ou  purulentes,  labyrinthites 
consécutives,  aboutissant  parfois  à  la  perte  de  Taudition.  Dans 
le  cas  dUmperméabililé  de  la  caisse,  il  conviendra  donc  d^em- 
ployer  les  insufflations  d'air  par  le  procédé  de  Politzer,  d'une 
façon  très  douce,  pour  faciliter  la  résorption  du  coussinet  de 
Wurthon,  et  de  se  rendre  compte  en  môme  temps,  par  Tauscul- 
tation,  des  conditions  exsudatives  ou  non  de  la  caisse. 

Il  Taut  ensuite  protéger  Toreille  du  nouveau-nf^,  plus  sensible 
que  celle  de  Tadulte,  contre  le  froid  et  Thumidilé,  sans  cepen- 
dant employer  de  coiffures  trop  serrées,  qui  déforment  le  pa- 
vjllon  et  provoquent  la  formation  do  gerçures,  eczémas,  etc. 

Il  faut  tenir  le  pavillon  propre,  surtout  sur  la  face  postérieure 
et  dans  le  sillon  auriculo-temporal,  pour  éviter  les  dermatites, 
et  notamment  Teczémn  intertrigo. 

Il  est  prudent  de  ne  pas  exposer  Poreille  des  enfants  à  de 
fortes  vibrations  sonores,  pouvant  fatiguer  le  nerf  acoustique. 
L'auteur  condamne  Thabilude  de  certaines  nourrices  de  frapper 
des  mnins  au  voisinage  du  pavillon,  de  parler  dans  l'oreille  des 
enfants  et  surtout  de  les  embrasser  sur  Toreille,  ce  qui  peut 
amener  la  rupture  do  la  membrane  du  tympan  ou,  plus  souvent, 
des  congestions  de  la  caisse.  Ceci  est  vrai  aussi  pour  l'adulte. 
L'auteur  cite  un  cas  dans  lequel  un  baiser  sur  le  pavillon  donna 
lieu  à  une  transudation  séreuse  dans  la  caisse  avec  sensation 
de  plé.iitude,  d'obstruction,  des  bruits  et  une  légère  surdité; 
guérison  au  bout  de  cinq  à  six  jours  par  la  myringotomi*?,  sui- 
vie de  l'emploi  du  procédé  de  Politzer. 

Pour  éviter  les  accumulations  de  cérumen,  qui  peuvent  avoir 
pour  conséquence  des  troubles  sérieux  de  tension  dans  la  caisse 
du  tympan,  on  pratiquera  des  injections  d'eau  tiède  avec  une 


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BIBLIOGRAPHIE.  109 

seringue  convenable,  mais  on  doit  éviter  les  instillations 
usitées  par  le  vulgaire. 

L'auteur  proscrit  d'une  manière  générale  les  matières  gîtasses 
et  huileuses  sujettes  à  rancir  et  à  amener  des  inflammations, 
otomycoses  et  leurs  conséquences. 

L'auteur  recommande  aux  ins'iluteurs  et  à  tous  ceux  qui  ont 
charge  d^enfants  de  ne  jamais  maltraiter  Toreille,  en  tirant  le 
pavillon.  Ces  tractions  traumatiques  peuvent  amener  des  otor- 
rbagies  et  inflammations  du  conduit  et  de  la  caisse.  Eviter  de 
même  et  encore  plus  les  soufflets  sur  la  région  temporale,  qui 
peuvent  avoir  des  suites  très  graves. 

Chez  les  enfants  à  la  mamelle,  il  est  très  important  d^examiner 
si  les  fosses  nasales  ont  le  calibre  normal,  6*il  n^  a  pas  sténose 
par  hypertrophie  ou  sécrétion  muqueuse,  ce  qui  amènerait  pen- 
dant Tallaitement  la  formation  d'un  vide  dans  la  caisse.  Ces 
affections  du  nez  se  transmettent  à  la  trompe,  amènent  la  sté- 
nose et  ses  conséquences  :  surdi-mutité  acquise,  —  Ne  jamais 
oublier  que  l'hygiène  de  la  caisse  et  de  la  trompe  d'Eustache  est 
fondée  sur  le  traitement  à  temps  et  radical  des  aflections  aiguës 
et  chroniques  des  fosses  nasales  et  de  Tespace  naso-pharyngien. 

Les  vers  intestinaux  peuvent  donner  lieu  à  une  surdité  ver- 
mineuse  par  action  réflexe  du  grand  sympathique  sur  le  nerf 
auditif. 

Beaucoup  d'écoliers  regardés  comme  paresseux  ont  simple- 
ment Taudition  insuffisante;  il  importe  d'en  tenir  compte  et, 
après  vérification,  de  les  rapprocher  du  maître,  ou,  s'ils  sont 
assez  nombreux,  de  leur  faire  une  classe  à  part.  Pour  Toxamen 
de  Toreille  au  point  de  vue  de  Taudition,  l'auteur  conseille  l'em- 
ploi de  son  électro-téléphone  dont  il  donne  la  description.  — 
Suivent  d'autres  détails  sur  la  meilleure  disposition  acoustique 
des  classes,  sur  les  dangers  du  froid  humide  et  de  la  chaleur 
pour  l'oreille,  sur  Tinfluence  des  variations  de  la  pression 
atmosphérique,  sur  les  dangers  des  bains  et  sur!out  des  bains 
de  mer. 

L'auteur  recommande  de  ne  jamais  faire  pénétrer  de  l'eau 
froide  dans  l'oreille  des  enfants  en  les  lavant  le  matin,  car  cela 
donne  lieu  souvent  à  des  inflammations  de  l'oreille  externe  et 
moyenne. 

Le  travail  intellectuel  exagéré,  les  travaux  psychiques  et  phy- 
siques excessifs  sont  aussi  la  cause  de  surdités  fréquentes  chez 
les  hommes  d'étude  soumis  à  un  travail  mental  incessant. 


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110  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

Les  ouvriers  ea  contact  «veo  des  poussières  irriUates  (tatitka^ 
charbon  y  balayures,  etc.)  doivent  prendre  soin  d*avoir  toujoiurs 
le  conduit  auditif  très  propre,  pour  ne  pas  être  sujets  ii  des 
lésions  auriculaires.  Ces  poussières  provoquent,  en  outre,  des 
catarrhes  naso-phariugiens  qui  se  Iransineltent  à  la  caisse  du 
tympan. 

Influence  de  certains  métiers,  du  tabac,  des  boissons  alcooli- 
ques, de  répuisement  nerveux.  —  Importance  de  Thygiène  de 
roreille  pour  les  chanteurs.  —  Nécessité  d'examiner  Toreille  des 
enfants  dans  les  maladies  infectieuses.  —  Influence  de  la  puberté, 
des  périodes  menstruelles,  de  la  grossesse,  du  sexe,  de  certaines 
préi'ninlions  pharmaceutiques  (quinine,  acide  salicylique  et 
leurs  sels),  etc.,  ctc 

Nous  sommes  amenés  à  abréger  même  notre  première  ana- 
lyse pour  ne  pas  dépasser  les  limites  d'un  compte  rendu.  Nous 
terminerons  en  répétant  que  celte  monographie  devrait  être 
entre  les  mains  de  tous  les  praticiens.  Elle  constitue  un  petit 
traité  d'hygiène  dont  nous  n'avons  pas  Téquivalent  dans  notre 
liltéraîuro  médicale,  et  nous  sommes  persuadé  qu'une  traduction 
française  n'aurait  pas  moins  de  succès  que  la  publication  ita- 
lienne, dont  !a  seconde  édition  a  suivi  si  rapidement  la  pre- 
mière. 

Prevenire  è  meglio  cho  veprimere  iielT  ordine  fisico  como  nel 
morale. 

Nous  ne  saurions  mieux  terminer  que  par  cette  citation  em- 
prautée  par  Tauteur  à  bormani.  a.  jolt. 


PRBSSfi    ËTRAlîafiRfi. 


Syphilis  de  la  caisse,  par  le  D'  W.  Kirchner,  de  Wurzbourg. 
{Arch,  /•.  Ohretu,  vol.  XXVIII,  30  liv.) 


La  syphilis  aHeiut  fréquemokent  Toreille,  et  les  modificalii 
pathologiques  observées  intéressent  aussi  bien  Toreille  interne 
et  moyenne  que  le  labyrinthe.  On  reuoontveioi  toutes  èeepkascs 
de  la  maladie,  depuis  l^s  formes  réc«nlds  de  la  «yphtlis 
raie  jusqu'aux  desti*uclions  Jet  p4u6  graves  des  tiftsu*. 


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PRESSE  ÉTflANGëRE  Itl 

DansroreUie  externe  se  rencontrent  des  oonâytomes  et  ul- 
cérations, en  même  temps  que  les  eutros  parties  du  corps  pré- 
seatent  des  accidents  syphilitiques;  les  néoplasmes  gommeux 
sont  plus  rares  (Kessler,  Pollak). 

D'après  Gruber,  on  observe  aussi  des  syphilides  papuleuses 
snr  la  membrane  du  tympan,  lesquelles  en  amènent  T ulcération 
et  la  perforattoa. 

Mais  les  affections  syphilitiques  de  la  caisse  sont  plus  fré- 
quentes que  celles  de  roreille  externe  Elles  sont  souvent  ame- 
nées par  des  inflammations  et  ulcérations  de  Tespace  naso-pha- 
ryngien  et  donnent  lieu  à  des  otites  purulentes  avec  destruction 
de  la  membrane  du  tympan,  et  même  à  la  carie,  a  des  Ihrom- 
beses  et  méningites,  sans  cependant  présenter  habituellement 
d'autres  symptômes  que  les  affections  purulentes  non  spécifi- 
ques. D'autres  fois,  la  mtiladie  affecte  la  forme  de  catarrhe  chro 
nique  et  de  ce  que  Ton  appelle  la  sclérose  de  la  caisse,  et  se 
caractérise  surtout  par  in  tendanœ  à  Thyperplasie  des  parties 
molles  et  osseuses  dti  temporal. 

Après  avoir  rappelé  les  cas  publiés  par  A'olloirni,  Schwartï, 
Toynbee  et  Trollsch,  Tauteur  rapporte  une  observation  concer- 
nant un  individu  de  ^  ans,  atteint  en  1887  et  1888,  à  plusieurs 
reprises,  de  violentes  douleurs  au  fond  de  ToTeille  et  par  mo- 
ments d'une  légère  dureté  de  l'ouïe.  L'exploration  montra  une 
rougeur  diffuse  de  la  membrane  du  tympan  et,  au  bord  de  celte- 
ci,  une  injection  vasculaire  avec  des  signes  non  douteux  de  la 
présence  d'an  exsudât  séreux  dans  la  caisse. 

Après  la  paracentèse  de  la  membrane  du  tympan,  les  symp- 
tômes pénibles  disparurent  rapidement,  et  4e  patient  resta  plu 
ûeurs  mots  sans  reparaître.  Pendant  son  traitement  à  la  clinique 
atiatrique,  le  patient  fut  traité  également  pour  des  ulcérations 
syphilitiques  do  Tespaco  naso-pharyngien,  et  dut  subir  une  cure 
prolongée  dans  la  clinique  des  maladies  syphilitiqpiefi  et  cuta- 


Vaiei  quelques  détails  sur  la  marche  de  l'affection  syphili- 
tique : 

Le  patient  entra  pour  la  première  fois  à  l'hôpital  le  3  février 
1887.  L'infection  primitive  avait  eu  lieu  en  juillet  1884  sous  forme 
d  UB  chancT©  d'un  centimètre  de  diamètre  sur  le  gland,  qui  avait 
amené  la  destruction  du  frein  du  prépuce.  En  septembre  1884, 
blenoorrhagie ;  au  commencement  de  1885,  légère  éruption,  qui 
disparut  bientôt  d'elle-même. 


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112  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

Eti  octobre  1885,  difQculté  de  la  déglutition,  taches  rouges  et 
pustules  sur  le  corps.  Guérison  après  40  frictions  faites  en 
dehors  de  Phôpital.  En  janvier  1886,  nouvelle  éruption;  Iraite- 
menl  ioduré  et  nouvelle  cure  de  frictions  pendant  laquelle  se 
déclare  une  épididymite. 

Dans  Tété  de  1886  surviennent  de  forts  embarras  de  la  déglu- 
tition avec  enflure  et  douleurs  dans  le  nez.  Au  commencement 
de  1887,  éruption  sur  la  tète  et  tout  le  corps  de  nodosités  bientôt 
en  voie  de  décomposition  purulente  et  donnant  lieu  à  la  forma- 
tion de  croûtes  ;  détachement  d*un  fragment  de  Tos  de  la  cloison 
du  nez.  Entrée  à  la  clinique  des  maladies  syphilitiques  ;  traite- 
ment ioduré  bien  supporté.  Le  traitement  par  les  emplâtres  mer- 
curiels  et  salicylicatés  amena  la  guérison  des  ulcérations 
syphilitiques,  et  le  malade  put  quitter  l'hôpital  au  bout  de  trois 
semaines.  C'est  à  ce  moment  que  commença  la  maladie  d'o- 
reille. 

Cinq  mois  plus  tard,  en  juillet  1887,  le  patient  dut  rentrer  à 
rhôpilal  ;  il  était  survenu  de  fortes  céphalalgies,  surtout  la  nuit, 
et  une  perforation  du  palais  et  de  la  cloison  du  nez.  Un  traite- 
ment de  cinq  semaines  par  des  doses  progressivement  crois- 
santes d'iodure  de  potassium  améliora  beaucoup  Tétat  général, 
et  le  patient  quitta  de  nouveau  Thôpital  en  août  1887. 

En  avril  1888,  le  patient  se  noie  etTauleur  se  fait  envoyer  les 
temporaux. 

Il  y  avait  dans  la  caisse,  des  deux  côtés,  un  peu  d*exsudat  san- 
guinolent et  une  légère  injection  vasculaire  du  promontoire.  I.es 
membranes  du  tympan  ne  présentent  pas  d'altérations  notables. 

Bien  que  le  cadavre  eût  séjourné  plusieurs  jours  dans  Teau, 
les  préparations  microscopiques  faites  de  la  façon  habituelle 
montrèrent  les  tissus  bien  conservés,  et  l'épithélium  vibratil  se 
voyait  encore  en  plusieurs  places  de  la  caif«se. 

L'examen  microscopique  montra,  déjà  sous  un  faible  grossis- 
sement, des  modifications  pathologiques  des  vaisseaux  de  la 
muqueuse  de  la  caisse  et  de  l'os  sous-jacent,  telles  que  celles 
observées  dans  les  affections  syphilitiques.  Les  vaisseaux  étaient 
entourés  d'un  large  amas  de  petites  cellules.  Celte  infiltration 
affectait  aussi  bien  les  gros  rameaux  vasculaires  que  les  plus 
petits  vaisseaux.  En  outre,  l'endothélium  était  atteint  de  dégéné- 
rescence, les  cellules  renfermaient  des  granulations  graisseuses 
et  une  grande  quantité  de  pigment.  La  lumière  des  troncs  arté- 
riels du  promontoire  était  fortement  réduite  par  la  prolifération 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  118 

delà  tanique  interne,  à  la  suite  d'une  indartërite  syphilitique. 
Il  s'agissait  ici  de  raffection  vasculaire  constatée  pour  la  première 
fois  par  Heubnei*  sur  les  artères  de  la  pie-mère  dans  la  sy- 
philis. 

Une  autre  modification  caractéristique  de  la  syphilis  se  mon- 
trait dans  les  couches  périostales  profondes  de  la  muqueuse  de 
la  caisse.  Il  y  avait  sur  le  promontoire  des  formations  osseuses 
spéciales,  lenticulaires,  se  distinguant  nettement  du  reste  de  l'os 
de  la  paroi  interne  de  la  caisse  et  se  reliant  en  forme  de  chape- 
let par  des  cordons  périostaux.  C'est  là  une  forme  particulière 
d'affection  périoslale  syphilitique,  analogue  à  la  périostite  syphi- 
litique du  tibia  ou  de  la  clavicule. 

Aux  places  où  se  trouvaient  ces  formations  osseuses,  lenticu- 
laires, l'infiltration  cellulaire  des  vaisseaux  de  la  couche  mu<- 
queusc  superposée  atteignait  précisément  sou  plus  fort  dévelop- 
pement. 

Ces  mômes  dépôts  lenticulaires  se  rencontraient  aussi  dans 
quelques  canaux  «PHavers  avec  infiltration  cellulaire  et  accumu- 
lation de  pigment  et  de  tissu  conjonctif  de  formation  nouvelle. 
C*est  bien  là,  d'après  Rindfleisch,  une  affection  osseuse  typique 
de  la  syphilis  constitutionnelle. 

L'infiltration  vasculaire,  la  périvasculite,  se  rencontraient  aussi 
vers  la  fenêtre  ovale,  la  fenêtre  ronde  et  la  base  de  Tétrier. 

I..es  vaisseaux  conduisant  dans  les  cavités  osseuses  de  la  pa- 
roi interne  de  la  caisse  étaient  remplis  de  granulations  pigmen- 
taires,  complètement  oblitérés  par  places,  et  aboutissaient  dans 
une  cavité  remplie  de  détritus  granuleux  où  la  substance  os- 
seuse s'était  peu  à  peu  atrophiée  par  défaut  de  nutrition. 

En  plusieurs  places  du  promontoire  se  trouvaient  des  frag- 
ments d'os  détachés  offrant  la  même  forme  que  ceux  observés 
par  Moos  et  Steinbrugge. 

Toutes  ces  modifications  indiquent  une  période  de  début  de  la 
syphilis  de  la  caisse.  Ce  cas  présente  une  grande  analogie  avec 
les  observations  de  Voltolini  et  de  Schwartzc. 

Au  point  de  vue  clinique,  les  otalgies  qui  amenèrent  le  patient 
i  l'hôpital  sont  dignes  d'être  notées.  Elles  s'expliquent  par  la 
maladie  du  périoste  et  les  altérations  des  vaisseaux  de  la  caisse 
et  s'observent  fréquemment  daos  la  syphilis  constitutionnelle. 
Par  suite,  en  présence  d'otalgies  persistantes,  on  devra  penser 
à  la  possibilité  d'une  maladie  syphilitique  et  chercher  è  fixer  le 
diagnostic  par  un  examen  sérieux  dirigé  dans  ce  sens. 

ANNALES    DB8  MALADIES  DB  L'ORKILLB  BT  DU  LARYNX.  —  XVII.  8 


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114  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

Des  figures  jointes  au  texte  montrent  les  préparations  mi- 
croscopiques de  l'auteur. 

Nous  avons  cru  devoir  rapporter  ce  cas  avec  quelques  détails 
à  cause  de  la  rareté  des  observations  anatomo-pathologiques  re- 
latives à  la  syphilis  de  Toreille.  Ce  n'est  que  par  la  réunion 
d'études  de  ce  genre  que  l'on  arrivera  à  être  fixé  sur  les  dé- 
sordres provoqués  par  la  syphilis  dans  Torgane  auditif  et  que 
Ton  pourra  en  déduire  un  traitement  rationnel,      d'  a.  jolt. 

Contribution  à  l'étude  de  l'otite  moyenne  scarlatineuse,  par  le 
EK  Voss,  de  Riga.  {Arch.  f,  Ohren.,  vol.  XXVII,  »•  et  4»  fasc.) 
L^auteur  signale  la  différence  d'appréciation  des  otologis  tes  et 
des  médecins  d*enfants  relativement  au  pronostic  des  otites  scar- 
latineuses.  Les  derniers  établissent  un  diagnostic  beaucoup  plus 
favorable.  Peut-être  cela  tient-il  à  ce  que  les  formes  graves  et 
négligées  viennent  surtout  en  traitement  chez  les  spécialistes. 
Si  l'on  considère  Tépoque  de  l'apparition,  on  trouve  immédiate- 
ment deux  groupes  assez  nettement  distincts;  les  otites  surve- 
nant au  moment  le  plus  grave  de  la  scarlatine  ont  une  mai*che 
beaucoup  plus  grave  que  les  formes  plus  tardives,  se  montrant 
seulement  dans  la  troisième  ou  quatrième  semaine. 

Les  premières  correspondent  aux  descriptions  de  l'otite  scar- 
latineuse  donnée  dans  les  manuels  et  traités  des  maladies  de 
l'oreille,  tandis  que  les  dernières  ont  une  issue  généralement 
favorable  sous  Tinfinence  d'un  traitement  simple. 

Parmi  ces  foinnes  tardives,  l'auteur  appelle  spécialement  Tat- 
tention  sur  un  genre  d'otite  qui  n'a  qu^un  rapport  indirect  avec 
la  scarlatine,  mais  un  rapport  direct  avec  la  néphrite.  La  dépen- 
dance est  si  intime  que,  dans  les  cas  typiques,  la  marche  de  la 
néphrite  peut  se  déduire  de  celle  de  l'otite.  Avec  la  diminution 
de  la  sécrétion  urinaire  et  la  fièvre  qui  l'accompagne  survient 
de  l'affaiblissement  de  l'ouïe  avec  douleur  dans  l'une  ou  les  deux 
oreilles.  L'inspection  montre  la  muqueuse  pharyngienne  rouge, 
Fhyperhémie  de  la  caisse,  mais  pas  d'exsudat.  Dans  les  cas  lé- 
gers il  suffit  de  la  douche  d'air  par  le  procédé  de  Politzer  et  de 
l'instillation  de  quelques  gouttes  d'une  solution  de  cocaïne  à 
i  0/0  pour  faire  disparaître  tous  les  symptômes.  Mais  c'est  alors 
un  signe  que  la  sécrétion  urinaire  n'est  arrêtée  que  d'une  façon 
passagère.  Si  au  contraire  la  quantité  d'urine  reste  longtemps 
très  diminuée,  il  se  produit  très  rapidement  de  l'exsudation  avec 
rougeur  et  tuméfaction  de  la  membrane  du  tympan,  perforation 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  115 

de  celle-ei  et  écoulement  séreux,  puis  séro-purulent.  La  eécré^ 
tion  d*abord  très  abondante  diminue  ensuite,  mais  persiste  et  se 
trouve  alors  parfois  en  rapport  direct  avec  FaLbumiiiurie  et  la 
diminution  de  la  sécrétion  urinaire.  Si  Talbuminorie  disparaît 
rapidement,  l'otite  disparaît  à  son  tour  au  bout  d'une  ou  deux 
semaines  et  l'ouïe  redevient  normale.  Si  Talbuminurie  se  pro- 
longe, Totite  peut  aussi  guérir  la  première. 

Le  pronostic  de  cette  variété  d*otite  serait  favorable,  d'après 
Tauteur,  pourvu  toutefois  que  le  traitement  soit  dirigé  aussi  bien 
contre  la  néphrite  que  contre  la  maladie  de  Toreille.  Le  traite*^ 
ment  de  l'oreille  est  simple  et  peut  être  pratiqué  par  les  parents. 
Après  la  perforation  de  la  membrane  du  tympan  il  suffit  de  la- 
ver l'oreille  avec  des  solutions  stérilisées  de  sel  marin  ou  des 
solutions  faibles  d'acide  borique,  de  sécher  avec  du  coton  dé- 
graissé en  pratiquant  la  douehe  d'air  et  de  fermer  le  conduit 
avec  du  coton.  Si  la  fermeture  de  la  perforation  est  retardée 
dans  des  cas  rares  jusque  vers  la  sixième  semaine,  cela  tient, 
d'après  l'auteur, plutôt  à  la  persistance  de  la  néphrite  qu'à  l'insuf- 
fisance du  traitement.  d'  a.  jolt. 

Ckmtribation  à  l'étude  des  déhiscences  dites  spontanées  du  toit 

de  la  caisse  du  tympan,  par  le  D'  Otto  Kornbr,  de  Francforl- 

s.-M.  (Areh,  f.  Obren,,  vol.  XXVIII,  3»  livr.) 

Dans  un  travail  précédent,  l'anteur  a  montré  que  le  plancher 
de  la  fosse  moyenne  du  crftne  est  en  moyenne  plus  élevé  au- 
dessus  du  conduit  auditif  chez  les  dolichocéphales  que  chez  les 
brachycéphales.  Par  suite  la  couche  osseuse  qui  sépare  le  méat 
de  la  fosse  moyenne  du  crâne  est  plus  épaisse  en  général  chez 
les  premiers  que  chez  les  seconds. 

Il  en  est  de  même  du  toit  de  la  caisse.  Chez  les  dolichocéphales 
il  a  généralement  quelques  millimètres  d'épaisseur  de  plus  et 
contient  des  espaces  pneumatiques. 

On  peut  se  demander,  en  conséquence,  si  ce  que  l'on  appelle 
les  déhiscences  spontanées  du  toit  de  la  caisse  ne  sont  pas  plus 
fréquentes  chez  les  brachycéphales.  Pour  résoudre  la  question, 
l'auteur  a  examiné  131  crânes  des  collections  du  musée  anato*> 
mique  de  Marbourg. 

Sur  39  dolichocéphales,  il  n'a  trouvé  aucune  déhiscence  du  toit 
de  la  caisse  proprement  dit. 

Sur  92  brachycéphales,  au  contraire,  il  y  en  avait  9  avec  dé« 


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116  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

chirure  du  toit  du  tympan.  Sur  l'un  des  ^crânes  Tanomalie  était 
bilatérale. 

Ces  déchiscences  du  toit  du  tympan  ont  une  grande  importance 
pratique.  Elles  facilitent,  comme  on  sait,  la  transmission  des 
maladies  si  fréquentes  de  Toreille  moyenne  aux  méninges  et  au 
cerveau,  et,  comme  ces  déchirures  sont  plus  fréquentes  chez  les 
brachycéphales,  il  en  résulte  pour  ceux-ci  un  danger  générale- 
ment plus  grave  dans  les  inflammations  de  Toreille  moyenne. 
Cette  particularité  mérite  d'autant  plus  de  fixer  raltenlion,  que 
d^à  les  maladies  de  Toreille  moyenne  sont  plus  dangereuses 
chez  les  brachycéphales  par  suite  du  plus  grand  abaissement  de 
la  fosse  moyenne  du  crftne  et  de  la  projection  en  avant  du  sinus 
tranaverse.  n'  ▲.  jolt. 

Appareil  pour  introduire  les  médicaments  dans  la  trompe,  son 

utilité  dans  les  maladies  d'oreilles,  par  le  D'  Carl  Laker,  de 

Gratz.  {Arch.  f.  Ohren.,  vol.  XXVIII,  ^  livr.) 

On  sait  qu'une  grande  sensibilité  douloureuse  est  Tune  des 

contre-indications  de  l'emploi  du  cathéter.  Les  causes  de  cette 

sensibilité  peuvent  être  de  nature  variable  et  avoir  des  sièges 

divers.  Souvent  la  plus  grande  douleur  est  ressentie  quand  le 

cathéter  passe  dans  le  méat  inférieur  du  nez,  surtout  en  présence 

d*une  tuméfaction  de  la  muqueuse  qui  en  rétrécit  la  lumière. 

L^orifice  pharyngien  de  la  trompe  p^t  aussi  être  le  siège 
d'une  grande  sensibilité.  L'impression  est  d'autant  plus  pénible, 
si  le  bec  du  cathéter  doit  être  solidement  fixé  dans  Torifice  pour 
pratiquer  des  injections  dans  la  caisse  ou  introduire  une  bougie 
dans  le  canal  de  la  trompe. 

On  évite  généralement  cette  difficulté  à  l'aide  du  procédé  do 
Politzer  ou  d'un  procédé  similaire,  mais  il  est  des  cas  où  le  ca- 
thétérisme  est  absolument  indiqué. 

Un  cas  de  ce  genre  a  conduit  l'auteur  à  surmonter  la  difficulté 
d'une  autre  manière.  Il  s'agissait  d'une  dame  atteinte,  à  la  suite 
d'un  catarrhe  chronique  de  la  caisse,  de  bourdonnements  d'o- 
reille si  violents  qu'elle  ne  pouvait  plus  dormir  et  était  tombée 
dans  un  état  de  mélancolie  bien  connu  des  médecins  auristes. 
Après  diverses  tentatives  avec  la  douche  d'air,  le  brome,  l'élec- 
tricité, etc.,  l'auteur  essaya  l'emploi  de  bougies,  mais  le  cathé- 
térisme  et  l'introduction  de  la  bougie,  dont  l'effet  d'ailleurs  fut 
relativement  très  favorable,  étaient  excessivement  douloureux. 
Après  avoir  essayé  des  badigeonnages  avec  une  solution  de 
cocaïne,  sans  parvenir  à  obtenir  l'anesthésie  des  parties  inté- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  117 

resBées  de  la  muqueuse,  Pauteur  fut  conduit  à  faire  construire 
un  instrument  spécial  pour  atteindre  plus  commodément  le  but 
qu*il  se  proposait. 

Cet  instrument,  qui  fait  Tobjet  de  la  présente  communication, 
consistç  en  une  seringue  de  Pravaz,  dont  Tajutage  antérieur  en 
caoutchouc  durci  porte  un  pas  de  vis,  sur  lequel  vient  s*ajuster 
une  canule  d'argent  portant  à  son  extrémité  un  renflement  ar- 
rondi sur  lequel  on  fixe  à  Taide  d'un  fil  de  soie  un  bourrelet  de 
coton.  La  courbure  de  la  canule  en  forme  de  cathéter  peut  se 
modifier  à  volonté. 

L'instrument  construit  par  Leiter,  de  Vienne,  s*emp1oie  de  la 
manière  suivante.  On  commence  par  désinfecter  la  canule  et  la 
seringue  avec  une  solution  de  5  0/0  d'acide  phénique,  puis  on 
lave  à  l'eau  pure  et  on  remplit  à  moitié  la  seringue  de  Pravas 
d*une  solution  de  cocàtne  à  5  ou  10  0/0.  On  visse  la  canule  sur 
la  seringue,  on  adapte  à  son  extrémité  un  bourrelet  de  coton  et 
on  introduit  la  canule  à  la  façon  d*un  cathéter  en  lui  imprimant 
de  légers  mouvements  de  rotation  et  en  poussant  en  môme  temps 
d'une  manière  continue  un  peu  de  la  solution  de  cocaïne  dans 
le  bourrelet  de  coton.  Â  la  physionomie  du  patient,  on  reconnaît 
les  places  plus  particulièrement  douloureuses,  et  alors  on  ar- 
rête on  moment  la  marche  de  l'instrument  en  poussant  un  peu 
de  la  solution  de  cocaïne  jusqu'à  ce  qu'une  légère  pression  ne 
provoque  plus  de  douleur.  Enfin,  au  moment  voulu,  on  relève 
latéralement  le  bec  du  cathéter  et  Ton  anesthésie  de  la  même 
manière  le  pourtour  de  la  trompe  par  de  légers  mouvements  de 
rotation  et  de  va-et-vient  de  l'instrument.  Enfin  on  laisse  encore 
environ  un  quart  de  minute  le  bourrelet  de  coton  dans  l'orifice 
pharyngien  de  la  trompe.  On  retire  ensuite  l'instrument,  en  s'as- 
surant  encore  par  des  mouvements  latéraux  que  le  passage  est 
insensibilisé,  tout  en  continuant  a  introduire  un  peu  de  la  solu- 
tion de  cocaïne.  11  suffit  en  général  de  cinq  divisions  d'une  so- 
lution à  5  0/0  pour  les  deux  côtés  du  nez. 

La  plupart  des  patients  éprouvent  une  sensation  de  soulage- 
ment due  au  dégonfl^noent  des  cornets  par  suite  de  l'action  de  la 
cocaïne.  Le  tissu  érectile  du  cornet  inférieur  est  réduit  de  vo- 
lume, l'engorgement  de  la  trompe  est  diminué  et  l'air  pénètre 
dans  la  caisse  sous  une  pression  bien  moindre. 

Les  indications  pour  l'emploi  de  l'instrument  sont  les  sui- 
vantes : 
.  i^  Anesthésie  locale  de  la  voie  suivie  par  le  cathéter  pour  le 


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lis  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

eathëtërisme  de  la  trompe  dans  les  oas  de  tuméfeetioù  de  la  mu- 
queuse des  corfieis  et  de  Toriflee  pharyngien  et,  d'une  manière 
générale,  dans  tous  les  cas  où  Tintroduction  du  cathéter  est  très 
douloureuse  ; 

t^  Gomme  manœuvre  préparatoire  avant  la  douche  de  PoUtzer 
pour  faciliter  la  pénétration  de  Tair  dans  Tune  des  trompes  ; 

S^  Gomme  moyen  de  diagnostic  pour  reconnaître  si  Tobstacle 
au  passage  de  Tair  est  dû  à  une  tuméfaction  de  Torlûoe  pharyn- 
gien de  la  trompe  ou  à  une  sténose  plus  protonde; 

4^  Pour  Tapplication  locale  d'astringents  et  de  caustiques  à 
^orifice  pharyngien  de  la  trompe. 

Par  exception,  nous  avons  donné  la  description  de  ce  nouvel 
instrument,  parce  qu*ii  nous  paraît  bien  conçu  et  destiné  à  renilre 
des  services  dans  les  cas  si  nombreux  où  le  traitement  de  To- 
reilie  est  entravé  par  la  difficulté  du  cathétérisme.    d'  a.  40lt. 

Contribution  à   rètnde   des   éléments  pathogènes  de   l'otite 
moyenne  purulente,  par  le  D'  F.-J.  Habermann,   professeur 
d'otologie  à  Prague.  {Arch.  /.  Ohren.,  vol.  XXVIII,  3«  livr.) 
Le  staphylococcus  pyogenes  aureus  que  Ton  rencontre  si  fré- 
quemment dans  le  corps  de  Thomme,  comme  cause  de  la  suppu- 
ration,  n^a  été  trouvé  jusqu'ici  que  dans  quelques  cas  dans 
l'otite  moyenne  purulente.  <^*est  ce  qui  a  conduit  Tauteur  à  pu- 
blier l'observation  suivante,  dans  laquelle  il  a  réussi  à  recon- 
natlre  la  présence  de  ce  micrococcus  dans  Texsudat  de  Toreille 
moyenne  et  les  modifications  produites  dans  la  muqueuse. 

Le  20  janvier  1887,  le  D'  H...  eut  l'occasion  de  faire  la  dis- 
section des  deux  oreilles  et  du  pharynx  nasal  d'un  enfant  de  dix 
jours,  qui  avait  succombé  à  une  bronchite  catarrhale  avec  pneu- 
monie lobulaire  bilatérale  et  qui  avait  eu  la  veille  de  sa  mort  un 
écoulement  séreux  de  l'oreille  droite. 

Dans  les  conduits  auditifs  se  trouvaient  des  masses  purulentes 
d'un  gris  blanchâtre,  i'épiderme  de  la  membrane  du  tympan  et 
de  la  portion  osseuse  du  méat  était  macéré  et  en  grande  partie 
détaché  de  la  membrane,  qui,  en  dessous,  se  montrait  fortement 
tuméfiée  et  d'un  rouge  brun  foncé,  de  telle  sorte  que  Ton  ne 
pouvait  voir  les  parties  du  marteau. 

L'oreille  moyenne  était  remplie  d'un  pus  gris  rougeAtre,  la 

muqueuse  fortement  tuméfiée  et  d'une  teinte  rouge  foncé  avec 

des  traces  d'hémorrhagie  surtout  dans  l'antre  mastoïdien,  sur  le 

promontoire  et  autour  des  osselets. 

Les  cultures  obtenues  avec  le  pus  sur  agar  et  gélatine  mon- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  il9 

irèrent  la  présence  du  siapbylococcus  pyogenes  aureus  et  du 
bacillus  pyogenes  fœtidus  ou  d*un  bacille  analogue.  La  nature 
infectieuse  du  premier  fut  en  outre  mise  en  évidence  par  l'ino- 
oulation  sous  la  peau  du  dos  d*une  souris  grise. 

L*exameD  histologique  des  deux  oreilles  montra  que  celles-ci 
étaient  affectées  de  la  même  manière.  La  muqueuse  de  Toreille 
moyenne,  à  Texception  de  la  portion  cartilagineuse  de  la  trompe 
d^Eustache,  était  fortement  tuméfiée,  riche  en  cellules  et  mon- 
trait de  nombreux  vaisseaux  fortoment  dilatés  et  remplis  de  sang. 
Ces  modifications  variaient  d'intensité  aux  diverses  places  sui- 
vant le  degré  de  développement  de  la  maladie.  A  côté  de  places 
encore  saines  s*en  trouvaient  d'autres  dépouillées  d^épiderme  et 
où  les  couches  superficielles  de  la  muqueuse  montraient  déjà 
des  amas  de  coccus.  En  particulier,  la  muqueuse  du  promon- 
toire était  complètement  envahie  jusqu'à  l'os  par  des  amas  de 
microcoques,  dont  la  distribution  était  irrégulière. 

Les  vaisseaux  en  général  ne  renfermaient  pas  de  coccus,  ce- 
pendant quelques-uns  en  présentaient  déjà,  ce  qui  explique  les 
hémorrhagies.  Les  leucocytes  se  trouvaient  en  assez  grand 
nombre  dans  la  muqueuse. 

Modifications  analogues  dans  la  membrane  du  tympan,  Tantre 
mastoïdien  et  la  trompe  d*Eustache,  sauf  dans  la  partie  cartila- 
gineuse, où  la  grande  richesse  vasculaire  faisait  défaut. 

Aucun  signe  d'inflammation  dans  le  labyrinthe. 

Dans  les  couches  superficielles  de  la  muqueuse  naso-pharyn- 
gienne  se  trouvaient  aussi  de  nombreuses  petites  hémorrhagies 
avec  des  amas  plus  ou  moins  considérables  des  mômes  coccus 
que  dans  Toreille  moyenne.  Quelques  vaisseaux  lymphatiques  des 
parties  profondes  en  étaient  complètement  remplies. 

En  résumé,  il  y  avait  dans  les  deux  oreilles  une  inflammation 
purulente  et  hémorrhagique  de  la  muqueuse  avec  névrose  par- 
tant de  la  surface.  Cette  maladie  était  due  à  la  présence  du  5te- 
pbylococcus  pyogenes  aureus  ;  l'invasion  du  bacillus  pyogenes 
fœiiduSf  trouvé  également  dans  Texsudat,  ne  s*était  produite 
probablement  qu*après  la  mort  et  n'avait,  par  suite,  aucune  si- 
gnification. Si  Ton  compare  les  modifications  observées  dans  la 
muqueuse  malade  avec  celles  décrites  par  les  différents  auteurs 
comme  suite  de  l'action  du  staphylococcus  dans  les  divers  tissus 
on  trouve  une  grande  concordance. 

Quant  à  la  marcbe  de  l'otite  moyenne  déterminée  par  ce  mi- 
crobe, il  n'y  a  jusqu'ici  aucun  travail  publié  à  ce  sujet.  Le  cas 


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120  PBESSE  ÉTRANGÈRE. 

actuel  montre  qa*il  8*agit  d'une  maladie  grave  qui  n'aurait  pu 
guérir  qu'après  détachement  des  parties  de  la  muqueuse  atteintes 
de  nécrose,  une  longue  suppuration  et  probablement  des  pertes 
de  substance  des  tissus  de  Toreille  moyenne,  en  laissant  une 
forte  diminution  de  l'ouïe.  Une  atteinte  rapide  du  labyrinthe  était 
probable. 

Relativement  à  la  voie  suivie  par  le  staphylococcus  pour  pé- 
nétrer dans  la  caisse,  Tauteur  pense  qu'il  ne  peut  guère  y  avoir 
de  doute  à  cet  égard.  Dans  presque  tous  les  cas  d'otite  moyenne, 
Tinflammation  se  propage  par  la  trompe  d^Eustache;  dans  le  cas 
actuel,  l'affection  analogue  des  tissus  naso-pharyngiens  et  de  la 
muqueuse  de  la  trompe  montre  bien  qu'il  doit  en  avoir  été  ainsi. 

Chez  nous  les  travaux  d'histologie  pathologique  relatifs  à  l'o- 
reille sont  assez  rares.  Aussi  croyons-nous  qu'il  y  a  intérêt  à 
faire  connattre  les  travaux  de  ce  genre  publiés  à  l'étranger,  ne 
fût-ce  que  pour  engager  nos  jeunes  praticiens  à  explorer  un 
domaine  trop  négligé  où  ils  trouveraient  une  riche  moisson  de 
découvertes  originales,  au  grand  profit  de  la  science  et  des  ma- 
lades atteints  dans  l'un  des  organes  les  plus  importants  au  point 
de  vue  des  relations  sociales.  o'  a.  jolt. 

Compte  rendu  des  trayauz  de  la  section  otologique  de  l'Asso- 
ciation médicale  britannique,  à  Glasgow,  les  8  et  10  août  1888, 
par  le  D'  Thomas  Barr.  (Arch.  f.  Ohren.,  vol.  XXVIII,  2«  et 
3*  livr.) 

Nous  trouvons  dans  les  Arch,  f,  Ohren,  le  compte  rendu  en 
anglais  de  la  section  otologique  du  congrès  de  l'association  des 
médecins  anglais,  tenu  à  Glasgow  en  août  1888.  Trois  sujets 
principaux  ont  été  discutés  : 

l^'  Conditions  nécessitant  l'ouverture  de  l'apophyse  mastoïde 
et  des  meilleures  méthodes  d'opération; 

2^  Végétations  adénoïdes  du  pharynx  nasal,  leur  influence  sur 
l'oreille  moyenne  et  leur  traitement  ; 

3^  De  la  véritable  valeur  des  membranes  tympaniques  artifi- 
cielles. 

Relativement  à  la  première  question,  le  D'  Me  Bride  discute  la 
valeur  de  l'incision  de  Wilde,  avant  la  formation  du  pus,  dans 
les  inflammations  de  l'apophyse  mastoïde.  Pour  lui,  l'opération 
est  simplement  palliative,  elle  offre  en  outre  le  moyen  d'exami- 
ner les  conditions  présentées  par  la  couche  corticale  de  l'apo- 
physe. Incidemment  M.  le  D^  Me  Bride  signale  les  inconvénients 
de  l'insufflation  de  substances  pulvérulentes  dans  les  suppura- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  121 

tions  de  Toreille  moyenne  avec  petites  perforations  de  la  mem- 
brane du  tympan.  11  croit  qa'en  pareil  cas  l'inflammation  de 
Tnpophyse  mastoîde  peut  résulter  d'une  rétention  de  pus  pro- 
duite par  ces  poudres. 

Quant  à  l'ouverture  de  l'apophyse  mastoîde,  le  D'  Me  Bride 
considère  la  douleur  persistante  avec  symptômes  d'irritation  des 
méninges  et  suppuration  de  l'oreille  moyenne  comme  l'indica- 
tion principale.  L'opération  doit  se  faire  aussi  près  que  possible 
du  méat  et  à  l'aide  du  marteau  et  de  la  gouge.  La  plaie  est  la- 
vée toutes  les  heures  ou  toutes  les  deux  heures  avec  une  solu- 
tion tiède  d'acide  borique  que  l'on  fait  passer  alternativement  du 
méat  vers  la  plaie  et  inversement.  Le  D'  Me  Bride  conseille 
l'emploi  de  ferments  digestifs,  telcr  que  la  trypsine  et  la  papayo- 
tine,  comme  moyen  de  nettoyer  les  recoins  de  l'oreille  moyenne. 

Le  ly  Stewart  indique  le  moyen  dont  il  se  sert  pour  fixer  le 
point  de  pénétration  dans  l'apophyse  mastoîde.  11  tire  une  ligne 
dans  la  direction  de  l'apophyse  zygomatiquA,  coïncidant  exacte- 
ment avec  le  toit  osseux  du  conduit  auditif  externe  et  une  autre 
ligne  perpendiculaire  à  la  première,  dirigée  en  bas  et  coïncidant 
exactement  avec  la  paroi  postérieure  osseuse  du  méat.  L'angle 
postérieur  formé  par  ces  deux  lignes  marque  le  point  à  perfo* 
rer.  La  perforation  doit  se  faire  aussi  près  que  possible  de  ces 
deux  lignes,  mais  sans  les  dépasser. 

Le  D*"  Barr  regarde  comme  dangereux  l'emploi  du  ciseau  et 
du  maillet.  Il  préférerait  un  trépan  de  dentiste  adapté  convena- 
blement. 

Sur  la  question  des  végétations  adénoïdes,  le  D'  LaNifox 
Brownb  recommande  l'emploi  de  l'ongle  comme  la  meilleure 
méthode  d'enlèvement.  Il  regarde  l'usage  des  anesthésiques 
comme  inutile  dans  le  cas  d'une  seule  opération.  8i  l'opération 
est  répétée,  il  faut  généralement,  dans  le  cas  d'un  enfant,  avoir 
recours  au  diloroforme. 

Le  D*  ADOLPHE  Bronnbr,  de  Bradfort,  sur  250  écoliers,  en  a 
trouvé  8  0/0  présentant  les  symptômes  de  végétations  adénoïdes. 
Sur  i5â  cas  de  végétations,  85  0/0  ont  montré  des  symptômes 
d'affections  passées  ou  présentes  de  l'oreille  moyenne.  Il  croit 
que  la  curette  de  Hartmann  constitue  la  meilleure  méthode  d'en- 
lèvement. 

Le  D*  Parouhar  Mathbson  cite  plusieurs  cas  où  l'enlèvement 
de  végétations  adénoïdes  du  pharynx  nasal  a  guéri  complète- 
ment le  bégsyement. 


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122  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

Le  D'  Làursnob  Turnbull  rejette  remploi  des  anasthésiques 
généraux,  tels  que  le  chloroforme,  et  leur  préfère  le  chlorhy- 
drate de  oocatne,  qui  agit  comme  aneetbésique  local.  Il  a  reconnu 
que  toutes  les  opérations  du  nés  et  de  la  gorge  peuvent  être 
faites  avec  succès  à  Faide  d'uue  solution  à  2  ou  4  0/0  de  cocaïne. 
Le  mieux  est  de  dissoudre  la  cocaïne  dans  une  solution  aqueuse 
à  1  0/0  d*acide  phénique  pur  cristallisé,  qui  favorise  l'action  de 
la  cocaïne  et  empêche  la  production  de  symptômes  nerveux. 

Le  D'  Waltbr  Wolston,  d'Edimbourg,  croit  pouvoir  affirmer, 
d*après  son  expérience,  qu'environ  75  0/0  des  cas  de  surdité  en 
Angleterre  sont  dus  à  la  présence  de  végétations  adénoïdes  dans 
le  pharynx  nasal. 

Le  D'  Barr  reconnaît  que  ces  végétotions  sont  très  fréquentes 
en  Ecosse  et  constituent  l'une  des  causes  les  plus  importantes 
des  maladies  de  Toreille.  La  découverte  de  cette  source  d'affec- 
tions de  l'oreille  constitue  un  fait  considérable  en  otologie.  Pour 
le  traitement  opératoire  le  D'  Barr  se  sert  de  Tongle,  de  l'ongle 
artificiel  en  acier  et  de  la  pince  de  LOwenberg.  Généralement  il 
préfère  Tongle  artificiel  à  Tongle  du  doigt.  Souvent  il  emploie 
d'abord  la  pince  de  LGwenberg,  puis  termine  avec  Tongle  arti- 
ficiel. 

Sur  la  véritable  valeur  de  ce  qu'on  appelle  les  membranes 
tympaniques  artificielles,  plusieurs  orateurs  ont  pris  la  parole, 
et  le  Dr  Barr  a  résumé  la  discussion  en  disant  que  la  boulette 
de  coton  est,  en  somme,  la  meilleure  forme  de  membrane  tym- 
panique  artificielle.  Avant  de  l'appliquer,  il  faut  que  la  sécrétion 
purulente,  si  elle  existe,  soit  guérie  ou  du  moins  réduite  à  très 
peu  de  chose.  Il  faut  aussi  avoir  sois  de  ne  l'introduire  d'abord 
que  pendant  peu  de  temps,  pas  plus  de  deux  ou  trois  heures, 
sans  cela  une  affection  purulente  peut  être  provoquée  qui  dé- 
courage le  patient.  Pour  décider  de  la  valeur  de  ce  remède  dans 
un  cas  donné,  il  faut  procéder  avec  beaucoup  de  soin,  varier  la 
forme,  la  grosseur  et  la  position  de  la  boulette  de  coton.  Un 
certain  degré  de  pression  est  habituellement  nécessaire  pour 
obtenir  un  bon  résultat.  Le  segment  postéro-supérieur  de  la 
membrane  du  tympan  est  ordinairement  la  meilleure  place.  La 
boulette  de  coton  doit  être  humectée,  de  préférence  avec  un 
liquide  antiseptique.  Pour  empêcher  le  coton  de  se  déplacer»  il 
est  bon  de  le  tremper  dans  du  collodion  avant  sou  application, 
il  peut  alors  rester  en  place  des  jours  et  des  semaines,  s'il  est 
bien  supporté. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  ISS 

Ii68  «  tympans  «  préconisés  dans  les  réclames  des  journaux 
et  qui  consistent  en  un  morceau  de  caoutchouc  fixé  sur  une  tige 
métallique  ont  fréquemment  de  très  fâcheux  effets  et  ne  doivent 
jamais  6tre  employés  sans  Tavis  d*un  médecin. 

Après  066  trois  questions  principales,  quelques  communica- 
tions ont  encore  été  faites,  entre  autres  sur  les  abcès  du  cer- 
veau d'origine  otitique. 

L'idée  adoptée  au  Congrès  de  Glasgow,  de  fixer  un  certain 
nombre  de  questions  importantes,  sur  lesquelles  est  appelée 
Vattontion  des  spécialistes,  nous  paratt  des  plus  heureuses,  et 
son  adoption  ne  peut  que  contribuer  aux  progrès  de  nos  con- 
naissances en  otologie.  a.  jolt. 

Compta  rendu  de  la  clinique  universitaire  des  maladies  da 

Voreillo  de  Halle,  du  i^  janvier  au  Si  mars  1888,  par  les 

D"  Rbinharot  et  IjUdbwio,  médecins  assistants.  (Arcb.  f.  Obr.^ 

vol.  XXVII,  «•,  8«  et  4«  liv,) 

La  clinique  des  maladies  de  Toreille  de  TUniversité  de  Halle, 
dirigée  par  le  professeur  Scuwartzv,  est  Tune  des  plus  impor- 
tantes de  TAUemagne,  la  plus  importante  surtout  au  point  de 
vue  chirurgical.  Du  1^  janvier  1887  au  31  mai*s  1888,  le  nombre 
des  cas  traités  s'élève  à  1,893  se  répartissent  sur  1,583  malades; 
le  nombre  des  opérations  pratiquées  s*est  élevé  à  582.  Le  compte 
rendu  détaillé  publié  dans  les  Arch,  /.  Ohr.  mérite  donc  de  fixer 
l'attention,  et  nous  nous  proposons  d^en  extraire  les  données 
principales. 

Dans  la  partie  de  ce  compte  rendu  contenue  dans  le  présent 
fascicule,  après  la  statistique  générale  des  cas  traités,  nous 
trouvons  rapportés  trois  cas  à  terminaison  fatale  avec  résultat 
d'a«topsie. 

Le  premier  cas  concerne  un  enfant  de  12  ans,  atteint  depuis 
plusieurs  années  d'une  otorrhée  chronique  bilatérale,  laquelle 
avait  amené  une  carie  osseuse.  A  la  suite  de  Fou  ver  tu  re  de 
Tapophyse  mastoïde'  des  deux  côtés,  l'état  du  patient  paraissait 
devoir  s'améliorer,  quand  il  reçut  d'un  compagnon  de  jeu  un 
coup  sur  la  tôte.  Quatre  jours  après,  la  température,  restée  nor- 
male jusque-là,  s'élève  à  40<>,4,  et  deux  jours  plus  lard  survient 
le  premier  frisson. 

Il  est  probable  que  le  traumatisme  fut  la  cause  directe  du  déta- 
chement d'une  parcelle  de  thrombus  d'un  sinus  déjà  en  voie  de 
décomposition  et  de  la  pyémie  consécutive,  suivie  bientôt  des 


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124  PRESSE  ÉTRANGÈRE.     • 

symptômes  de  pression  cérébrale  provoqués  par  le  développe- 
ment rapide  d'un  abcèH  dans  le  lobe  temporal. 

  ce  propos,  les  auteurs  rappellent  les  symptômes  qui  per- 
mettent de  porter  le  diagnostic  d'un  abcès  du  cerveau,  et  ils  es- 
pèrent qu'en  Télat  actuel  de  l'antisepsie  en  chirurgie  on  pourrait, 
à  Faide  de  trépanations  d'essai  dans  le  siège  probable  de  l'abcès, 
arriver  à  fixer  le  diagnostic  et  à  sauver  un  grand  nombre  de 
malades. 

Dans  le  second  cas^  des  symptômes  non  douteux  de  pyémie 
existaient  déjà  au  moment  de  l'entrée  du  malade  dans  la  clinique, 
et  la  trépanation  des  deux  apophyses  mastoïdes  faite  aussitôt  ne 
put  le  sauver. 

Les  auteurs  se  demandent  si,  dans  le  cas  de  pyémie  déjà  exis- 
tante, provoquée  par  une  suppuration  chronique  de  l'oreille 
moyenne,  on  doit  intervenir  par  une  opération  chirurgicale.  A. 
leur  avis,  aussi  longtemps  qu'il  n*y  a  pas  de  signes  certains 
de  métastases  dans  les  poumons,  on  peut  et  l'on  doit  opérer. 
Mais  dès  que  ces  signes  existent  :  toux  avec  crachement  de 
sang,  dyspepsie,  etc.,  toute  opération  est  inutile,  car  on  ne  peut 
plus  sauver  le  patient.  Les  frissons  et  une  forte  fièvre  consti- 
tuent des  contre-indications. 

Enfin,  le  troisième  cas  rapporté  est  celui  d'un  enfant  de  6  ans 
atteint  d'otorrhée  chronique  depuis  sa  naissance,  d'après  le  dire 
des  parents.  Les  suites  ont  été  :  la  carie  do  l'apophyse  mastolde, 
la  phlébite  des  sinus,  la  pyémie  et  un  abcès  chronique  du  cer- 
velet. Ici  encore  la  trépanation  de  l'apophyse  mastoïde  ne  pou- 
vait plus  sauver  le  malade.  A  l'autopsie,  on  trouva  :  une  phlé- 
bite purulente  du  sinus  transverse  et  du  sinus  pétreux  supé- 
rieur du  côté  droit,  un  abcès  du  cervelet,  un  abcès  sub-dural, 
des  métastases  sanieuses  dans  les  poumons,  un  pyo-pneumo- 
thorax  à  gauche  par  suite  de  la  rupture  d'un  abcès  du  poumon. 

Nous  continuons  de  parcourir  rapidement  ce  compte  rendu, 
en  relevant  quelques-unes  des  observations  les  plus  intéres- 
santes. 

Six  fois  l'extraction  du  marteau  a  été  pratiquée.  Dans  quatre 
cas  il  y  avait  une  perforation  de  la  membrane  de  Shrapnell, 
juste  au-dessus  de  la  courte  apophyse  du  marteau,  avec-suppu- 
ration chronique  fétide.  On  en  conclut  à  la  présence  d'une  carie 
de  la  tète  du  marteau,  et  dans  tous  les  cas  le  diagnostic  fut 
confirmé  par  l'examen  anatomique  après  extraction  du  marteau. 

Dans  l'un  de  ces  cas  il  y  avait  surdité  complète,  et  de  l'autre 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  125 

côté  une  foiie  dureté  d^oreille;  rexcieion  de  la  membrane  du 
tympan  et  da  marteau  donna,  au  grand  contentement  de  la  pa- 
tiente, une  augmentation  de  TouTe  de  5  centimètres  à  1  pied  pour 
le  langage  mnrmuré  (aombres).  En  outre,  la  suppuralion  (Mo- 
nique et  les  dangers  qu'elle  entraîne  purent  être  écartés. 

Chez  presque  tous  ces  malades  on  constate  immédiatement 
après  Topération  une  lésion  de  la  corde  du  tympan  par  suppres- 
sion locale  de  la  sensation  gustative  sur  les  deux  tiers  antérieurs 
du  bord  correspondant  de  la  langue.  Au  bout  de  huit  à  quinze 
jours  cette  altération  du  goût  uvnit  disparu. 

Pour  Tenlèvement  des  végétations  adénoïdes  de  l'espace  naso- 
pharyngien,  les  masses  principales  étaient  enlevées  avec  la  cu- 
rette de  Trautmann,  puis,  après  avoir  reconnu  la  place  des 
résidus  des  excroissances  à  Taide  de  Texploration  digitale,  on 
enlevait  ces  derniers  au  moyen  du  couteau  annulaire  de  Meyer. 
Cette  méthode  a  donné  d'excellents  résultats,  et  les  auteurs  la 
regardent  comme  préférable  à  toutes  les  autres,  qui  exigent  plu- 
sieurs séances  et  rencontrent  de  grandes  difticultés,  surtout  chez 
les  enfantSé 

Le  traitement  consécutif  après  ce  mode  d'opération  a  consisté 
dans  remploi,  pendant  huit  à  quinze  jours,  de  la  douche  nasale 
de  Trôltsch  avec  une  solution  faible  de  sel  marin,  pour  nettoyer 
la  surface  de  la  plaie  et  enlever  le  pus» 

Parmi  les  ruptures  de  la  membrane  du  tympan,  toutes  celles 
venues  de  bonne  heure  en  traitement  ont  été  rapidement  guéries 
par  l'application  d'un  pansement  occlusif  aseptique.  Il  en  a  été  de 
môme  pour  les  cas  qui  n'avaient  pas  été  soumis  précédemment  ' 
à  un  traitement  intempestif.  A  ce  propos,  les  auleni's  recom- 
mandent expressément  d'éviter  les  injections  dans  Toreille  dans 
Jes  cas  de  rupture  de  la  membrane  du  tympan  ou  de  lésion 
récente  du  méat.  Les  injections  d'eau  introduisent  duns  la  plaie 
des  organismes  pathogènes.  Après  Tinjection  il  est  bien  difficile, 
surtout  aux  non-spécialistes,  de  sécher  complètement  l'oreille,  et 
le  reste  du  liquide  porté  à  la  température  du  corps  réalise  les 
conditions  les  plus  favorables .  au  développement  dos  micro- 
coques  du  pus,  d'où  suppuration  des  bords  de  la  plaie  et  otite 
moyenne  purulente  avec  toutes  ses  conséquences. 

Etant  donné  une  rupture  récente,  il  faut  éviter  avec  le  plus 
grand  soin  Tintroduction d'organismes  quelconques  dans  Toreille, 
ne  faire  usage  que  des  instruments  complètement  indispen- 
sables et  après  les  avoir  désinfectés  avec  soin,  enfin  appliquer  un 


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126  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

pansemont  occlusif  sec  :  morceau  de  gaze  iodoformique  ou  au 
sublimé  dans  le  méat,  et  bandage  ;  tel  est  le  traitement  employé 
dans  la  clinique  du  prof*  sseur  Schwartze. 

Parmi  les  nouvelles  méthodes  et  instruments  employés,  le 
massage  pour  amener  la  résorption  des  exsudats  de  Toreille 
moyenne  a  donné  de  bons  résultats  (frictions  partant  du  plan 
mastoïdien  en  arrière  de  Toreille  et  descendant  jusque  sur 
l'épaule  en  suivant  le  trajet  des  vaisseaux  lymphatiques  de  la 
peau  du  cou  —  5  à  10  minutes  matin  et  soir  avec  la  main  grasse). 
Des  exsudats  qui  avaient  résisté  à  la  douche  d*air  et  à  renlève- 
ment  répété  après  paracautère  de  la  membrane  du  tympan  ont 
disparu  très  rapidement  à  la  suite  du  traitement  combiné  par  le 
massage  et  la  douche  d'air. 

Les  auteurs  signalent  ODcore  un  double  ballon  avec  réservoir 
pour  la  désinfection  de  Tair,  dû  à  Beerwaldt  de  Leipzig  et  dont 
la  manœuvre  se  fait  commodément  avec  le  pied  grâce  à  une 
planchette  formant  pédale. 

La  créoline  et  Tiodol  n^ont  pas  donné  jjusqu^lci  des  résultats 
bien  remarquables. 

Suit  un  tableau  des  cinquante  trépanatfttns  de  l'apophyse  mas- 
toïde  faites  dans  la  clinique  de  Halle  pendant  la  période  à  la- 
quelle se  rapporte  ce  compte  rendu.  d'  a.  40lt. 

De  la  suppuration  et  inflamtnation  aiguë  des  cellules  mastoï- 
diennes et  leur  guérison  par  l'excision  des  ceUnles  sans  on- 
vertore  de  Fantre  mastoïdien,  par  le  D'  Hbsslbr,  de  Halle- 
s/S. (Arch.  f.  Ohr.,  vul.  XXVII,  2«  et  3«  liv.) 
Dans  l'état  actuel  de  la  science,  on  admet  généralement  que 
les  abcès  de  Tapophyse  masloïde  sont  rarement  primitifs,  mais 
que  le  plus  souvent  ils  se  produisent  à  la  suite  de  Finflammation 
de  Toreille  moyenne.  L'auieur  cite  à  ce  sujet  les  opinions  expri- 
mées dans  les  traités  dos  maladies  de  Toreille  les  plus  récents, 
ceux  notamment  de  Gruber,  Pulitzer,  Schwartze. 

L'abcès  se  produisant  d'ordinaire  dans  les  cellules  mastoï- 
diennes au  cours  d  une  oiite  moyenne  et  à  la  suite  de  la  réten- 
tion du  pus,  il  en  résulte  que  le  traitement  ne  doit  pas  se  borner 
à  l'ouvei  ture  de  Tabcès  osseux,  mais  qu'il  faut  pénétrer  jusqu'à 
l'anlre  mastoïdien  pour  donner  issue  au  pus  retenu  dans  l'oreille 
moyenne  et  prévenir  le  danger  d'une  atteinte  du  cerveau. 

Des  deux  opérations  usitées  dans  les  atfections  de  l'apophyse 
mastoïde  :  incision  de  WihJe  et  ouverture  de  l'antre  mastoïdien, 
la  première  n'est  donc  indiquée  que  dans  le  cas  d'une  périostita 


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PRES8E  ÉTRANGÈRE.  If? 

de  l'apophyse,  mais  elle  ne  saurait  suffire  s*il  existe  un  abcès 
des  cellules  masfoïdieDnes,  et,  dans  les  cas  douteux,  Tauteur 
repousse  l'expectative  comme  très  dangereuse  et  recommande 
d*enlever  le  périoste  pour  bien  se  rendre  compte  de  Tétat  de  la 
surface  extérieure  de  Tos  ;  si  cet  état  laisse  supposer  une  inflam- 
mation des  cellules,  il  ne  faut  pas  hésiter  à  pénétrer  plus  avant. 

L^auleur  donne  les  tableaux  des  opérations  faites  sur  l'apophyse 
mastoide  dans  la  clinique  de  Halle  et  dans  celle  de  Berlin.  11  y 
joint  un  tableau  des  opérations  pratiquées  en  Amérique  et  relevées 
par  John  Roosa  dans  un  travail  récent.  (Zeitsobr.  /.  Obr»,  vol. 
XVIII,  p.  314). 

Dans  tous  ces  tableaux,  les  opérations  sur  l'apophyse  mastoide 
sont  rangées  sous  les  deux  rubriques  :  incision  de  Wilde  et  ou- 
verture de  Tapophyse  mastoide.  L'auteur  en  ajoute  une  troit^ième, 
intermédiaire  entre  les  deux  autres,  qu'il  appelle  Vexciaioa  de 
Tapophyse  mastoide.  Elle  consiste  à  pénétrer  dans  les  cellules 
atteintes  de  carie  et  d'empyème  et  à  enlever  les  parties  malades 
sans  aller  jusqu'à  Tantre  mastoïdien. 

Sor  136  affections  de  l'apophyse  mastoide  qu'il  a  eu  à  traiter, 
fauteur  a  pratiqué  66  opérations,  dont  39  ouvertures  de  Tapo- 
physe  mastoide,  4  incisions  de  Wilde  et  23  excisions  des  cellules 
mastoïdiennes.  U excision  pénètre  plus  profondément  que  Tinci- 
sion  de  Wilde,  mais,  en  principe  du  moins,  moins  profondément 
que  l'ouverture  de  Tautre.  Elfe  a  sur  celle-ci  Tavantage  d*uu 
moindre  danger;  bien  entendu,  elle  ne  peut  lui  être  substituée 
qu'autant  qu'il  n^y  a  pas  abcès  de  rétention  et  que  le  foyer  puru- 
lent peut  être  atteint  et  nettoyé  sans  pousser  l'opération  jusqu'à 
l'antre  mastoïdien. 

Pour  les  détails  donnés  par  l'auteur  sur  la  structure  de  l'apo- 
physe mastoide  dans  les  cas  opérés  par  lui,  nous  renvoyons  au 
texte  original. 

Dans  tous  les  cas  l'ouverture  des  cellules  mastoïdiennes 
{excision)  a  été  suivie  d'une  grande  amélioration  de  l'état  géné- 
ral des  malades.  Dans  aucun  cas  l'ouverture  consécutive  de 
l'antre  n'a  été  nécessaire. 

Les  observations  de  Tauteur  montrent  le  danger  deTempyème 
de  l'apophyse  mustoïde  et  la  nécessité  de  l'intervention  chirur- 
gicale dès  que  surviennent  des  altérations  de  la  face  extérieure 
de  l'apophyse  mostoïdc. 

Hedinger  avait  déjà  distingué  les  deux  opérations  :  ouverture 
des  cellules  et  ouverture  de  l'antre  de  l'apophyse  mastoide  (con- 


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188  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

tribution  à  la  pathologie  et  ranatomie  pathologique  de  l'oreille. 
\Zeitscb.  /.  Ohrenb,,  vol.  XIV,  p.  55.)  d'  a.  joly. 

Quatre  cas  de  carie  de  l'oreille  moyenne  avec  présentation  dn 

sinns  transverse  en    avant  de  l'antre  mastoïdien,  par  le 

D'  Hebsler,  de  Halle.  (Arch.  f.  Ohr, ,  vol.  XXVI,  3»  et  4«  fasc.) 

L'ouverture  de  Tapophyse  masiolde  avec  le  ciseau,  introduite 

par   Schwartze  dans  la  thérapeutique   de    Toreille,  constitue, 

d*après  Tauteur,  un  progrès  considérable.  Dans  quelques  cas 

cette  opération  est  entravée  par  une  conformation  anormale  de 

Papophyse,  le  sinus  transverse  se  trouvant  situé  en  avant  de 

rentre  mastoïdien.  Ces  cas  sont  assez  nombreux,  mais  si  Fou 

opère  avec  précaution  ils  n'entraînent  pas  un  danger  direct  pour 

la  vie  du  patient.  C'est  du  moins  ce  qui  résulte  de  l'expérience 

de  l'auteur. 

Hessler  a  trouvé  douze  cas  de  ce  genre  dans  la  littérature;  il 
les  reproduit  en  y  joignant  quatre  cas  de  son  observation  per- 
sonnelle. 

Dans  ces  quatre  cas  la  texture  de  l'os  était  spongieuse  et  la 
dure-mère  fut  mise  à  découvert  à  une  profondeur  do  â  à  4  milli- 
mètres et  le  sinus  transverse  entamé.  Dans  tous  ces  cas  l'opé- 
ration dut  être  interrompue  sans  avoir  atteint  le  foyer  de  la 
carie.  Néanmoins  la  guérison  de  la  plaie  eut  lieu  sans  suppu- 
ration et  sans  fièvre.  Dans  deux  des  cos  la  carie  de  l'oreille 
moyenne  fut  guérie  d'une  façon  définitive  à  la  suite  de  l'opéra- 
tion; dans  un  troisième  la  guérison  est  proche,  dans  le  qua- 
trième la  carie  du  toit  de  la  caisse  persiste,  mais  faiblement  et 
sans  symptômes  généraux.  Le  résultat  est  donc  en  somme  satis- 
faisant. 

L'auteur  ne  pratique  l'ouverture  de  l'apophyse  mastoïde  avec 
le  ciseau  que  dans  les  cas  où  le  traitement  ordinaire  continué  en 
général  pendant  plusieurs  mois  n'a  amené  aucune  amélioration 
de  l'otorrhée  et  pour  ne  négliger  aucun  moyen  pouvant  amener 
la  guérison.  Souvent  on  abrège  ainsi  beaucoup  le  traitement  et 
on  évite  au  patient  des  complications  dangereuses. 

En  terminant,  l'auteur  remarque  que,  malgré  les  recherches 
de  R.  Koch,  qui  semblent  enlever  à  l'acide  borique  toute  action 
antiseptique,  il  est  indubitable  que  Bezold  a  obtenu  avec  ce 
remède  des  résultats  satisfaisants  dans  le  traitement  des  suppu- 
rations aiguës  et  chroniques  de  l'oreille  moyenne.  Pourtant 
Hessler  a  abandonné  aujourd'hui  le  traitement  sec  ovec  la  poudre 


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PRESSE  ÉTHANGÉRE.  1S9 

borique,  aussi  bien  qu'avec  toute  autre  poudre.  Depuis  plus  d'un 
an  il  emploie  avec  succès,  en  instillations  dans  l'oreille,  une 
solution  diacide  borique  à  4  0/0  portée  à  30<*  au  moment  de  l'ap- 
plication. Ces  instillations  sont  faites  toutes  les  deux  heures,  et 
on  appuie  sur  le  tragus  pour  faire  pénétrer  le  liquide  dans  les 
anfractuosités  de  la  caisse.  11  a  même  obtenu  l'arrêt  de  l'écoule- 
ment à  Taide  de  cette  solution,  après  que  la  solution  du  sublimé  à 
0,1  0/0  avait  échoué.  ▲.  jolt. 

Denxiàme  compte  rendu  de  la  polyclinique  universitaire  des 

maladies  d'oreille  de  Tûbingen,  du  i"  avril  1884  an  1«'  avril 

1888,  par  le  prof.  D'  Waobnhauser.  (Arch,  /.  Ohr,^  vol.  XXVII, 

«•  et  3«  liv.) 

Nous  laisserons  de  côté  les  chiffres  de  statistique  pure,  pour 
ne  relever  que  les  cas  les  plus  intéressants  notés  par  l'auteur. 

Sur  douze  cas  de-corps  étrangers  introduits  dans  Toreille,  neuf 
fois  l'extraction  put  se  faire  par  de  simples  injections  ;  dans 
trois  cas  il  fallut  avoir  recours  à  Textraction  à  l'aide  d'instru- 
ments, après  avoir  endormi  les  patients.  L'un  de  ces  derniers 
cas  concerne  une  petite  fille  de  quatre  ans  qui  s'était  introduit 
un  morceau  de  fer  dans  Toreille  gauche.  Ni  les  injections  ni  le 
crochet  ne  purent  amener  le  déplacement  du  corps  étranger,  la 
pointe  du  crochet  se  brisa  et  resta  elle-même  dans  Toreille.  Il 
fallut  avoir  recours  au  décollement  du  pavillon,  lequel  fut  pra- 
tiqué d'après  la  méthode  décrite  par  Sch^artze,  et  permit  de 
retirer  le  morceau  de  fer  et  la  pointe  du  crochet.  La  plaie  en 
arrière  de  Toreille  guérit  par  première  intention,  mais  une 
sténose  se  produisit  à  rentrée  du  méat  et  entretint  la  suppura- 
tion pendant  plusieurs  mois.  Avant  l'arrêt  de  la  suppuration,  la 
sténose  disparut  d'elle-même.  L'auteur  l'attribue  à  l'enlèvement 
trop  hâtif  du  tube  de  drainage. 

Parmi  douze  cas  de  rupture  de  la  membrane  du  tympan,  un 
seul,  dans  lequel  des  injections  et  instillations  d'huile  avaient 
été  pratiquées  avant  l'entrée  dans  la  clinique,  donna  lieu  à  une 
forte  inflammation  avec  longue  suppuration  et  formation  d'un 
abcès  mastoïdien.  Tous  les  autres  cas  guérirent  sans  inflam- 
mation. 

Plusieurs  des  cas  d'otite  moyenne  aiguë  observés  étaient  dus 
à  la  pénétration  de  liquides  irritants  dans  l'oreille  moyenne  par 
la  trompe.  L'auteur  cite  le  cas  d'un  jeune  homme  souffrant  d'un 
catarrhe  chronique  des  fosses  nasales  et  qui  avait  jusqu'alors 
employé  la  douche  nasale  sans  inconvénient.  Un  jour  le  liquide 

ANNALES   DES   MALADIES  DE  l'OREILLE   ET  DU   LARYNX.   —  XVII.  9 


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ISO  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

pénétra  dans  Toreille  moyenne^  où  il  provoqua  une  violente 
inflammation. 

Même  accident  arriva  à  un  médecin  qui  se  gargarisait  la  gorge. 
Il  fut  excité  à  rii*e  et  sentit  à  ce  moment  Teau  pénétrer  dans 
l'oreille  ;  une  violente  otite  se  déclara. 

L'auteur  cite  encore  le  cas  d'une  forte  inflammation  accompa- 
gnée de  symptômes  graves  chez  un  enfant  de  six  mois,  due  à 
la  pénétration  d*un  lombric  dans  Toreille.  Disparition  des  symp- 
tômes et  guérfsôn  rapide  après  expulsion  du  lombric,  qui  mesu- 
rait 10  centimètres  de  long  et  2  millimètres  de  diamètre. 

Vingt-sept  cas  de  maladies  aiguës  de  l'oreille  à  la  suite  de 
la  rougeole  furent  observés  pendant  deux  épidémies  de  rou- 
geole en  1884-1885  et  1887-1888: 

En  réunissant  les  cas  de  maladies  d'oreille  observés  pendant 
quatre  ans,  Tauteur  trouve  une  proportion  de  2,  9  0/0  pour  les 
cas  dus  à  la  rougeole,  ce  qui  concorde  à  peu  près  avec  les  chif- 
res  donnés  par  d'autres  auteurs. 

Sauf  dans  un  cas,  les  maladies  d*oreilles  consécutives  à  la  rou- 
geole ne  présentèrent  pas  de  formes  graves. 

Généralement  les  deux  oreilles  étaient  affectées,  mais  non  au 
même  degré.  Il  y  eut  quinze  fois  écoulement  purulent  et  douze 
fois  catarrhe  simple  sans  perforation  de  la  membrane  du 
tympan. 

Relativement  à  la  période  d'apparition  des  premiers  symptômes 
du  côté  de  roreille,  lesdits  symptômes  se  sont  montrés  trois  fois 
dans  la  période  fébrile,  du  2®  au  5^  jour;  dans  tous  les  autres 
cas,  seulement  dans  la  période  de  desquamation. 

Les  cas  légers  sans  perforation  de  la  membrane  du  tympan 
ont  été  guéris  en  peu  de  temps  par  le  traitement  de  Tespace  naso- 
pharyngienet  la  douche  d'air.  Môme  dans  les  formes  purulentes 
et  perforatives,  il  y  eut  assez  rapidement  fermeture  de  la  perfo- 
ration et  guérison. 

Dans  presque  tous  les  cas  de  maladies  d'oreilles  à  la  suite  de 
la  rougeole,  Fauteur  a  constaté  une  forte  sécrétion  du  nez  et  de 
Tespace  naeo-pharyngien  ;  il  en  conclut  que  daus  la  plupart  des 
cas  il  s'agit  d'uffectiuns  transmises  par  l'espace  naso-pharyngieu. 

L  auteur  cite  encore  quelques  cas  intéressants  de  parésie  et 
paralysie  faciale,  de  névralgie  dans  la  domaine  du  rameau  auri- 
culaire du  nerf  vague,  et  enfin  un  cas  d'abcès  mastoïdien  remar- 
quable par  son  extension  ;  le  pus  avait  soulevé  tout  le  cuir  che- 
velu. D'  A.  aOLY. 


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PRESSE  ÉTRANGateE.  I» 

Aboès  cérâbeUenx  consécatlf  A  «ne  oUte  snppiiréa.  fvéfMna- 

tion.  Gaérison,  par  le  D'  Macbwbn,  de  Glasgow.  {Arck.  oé 

otologjy  n*»  8-4,  1889.) 

C'est  la  première  fois  qu'un  cas  semblable  est  publié. 

Il  s'agissait  d^un  jeune  homme  de  17  ans,  porteur  depuis  dima» 
ans  d^uae  otite  moyenne  suppurée  gauche.  11  est  apporté  mm^i* 
bond  dan^*  le  service  de  M.  Macewen  :  il  est  comateux,  le  pouls 
extrêmement  faible  et  lent,  les  respirations  sont  au  nombre  de 
dix  par  minute  ;  double  névrite  optique.  On  n'avait  aucun  ren- 
seignement sur  lui  et  on  découvrit  Taffection  auriculaire  grâc9 
à  une  fistule  en  arrière  du  pavillon  gauche.  M.  Macewen  ouvrit 
d^abord  Tapophyse  mastoïde  et  la  débarrassa  d^one  certaine^ 
quantité  de  pus  caséeux  :  le  sinus  latéral  fut  ouvert  et  trouvé 
plein  de  granulations. 

M.  Macewen  fil  alors  une  trépanation  an  niveau  de  l'occipital, 
et  en  coupant  les  merabraoes  au  niveau  du  cervelet  vit  s^en 
échapper  un  flot  de  pus.  Il  évalue  à  quatre  onces  la  quantité  de 
pus  sortie  de  l'intérieur  du  cervelet.  Drain  en  os  de  poulet 
décalcifié  ;  pansement  antiseptique  renouvelé  seulement  quinze 
jours  plus  tard. 

Un  mois  après  le  malade  était  guéri.  On  sut  après  Topération 
que  les  symptômes  présentés  avaient  été  des  vomissements,  des 
douleurs  de  tête  très  intenses,  des  frissons  violents  et  répétés 
et  de  l'hémiplégie  à  gauche,  c'est-à-dire  du  même  côté  que 
l'oreille  malade.  m.  ls. 

Ua  cas  rars  de  réflexes  auditifs,  par  le  D'  Stbinbmjqob, 
de  Giessen.  {Arob,  ofotology,  n««  3-4,  1889.) 

M.  SteinbrQgga  a  pu  étudier  à  la  clinique  de  Riegel  un  cas 
très  intéressant  d'hystérie  chez  un  homme  de  45  ans,  sujet 
depuis  quinze  ans  à  des  attaques  singulières. 

Après  une  sensation  de  froid  montant  des  genoux  à  l'estomac 
ou  un  frisson  général,  le  malade  se  mettait  à  faire  quelques 
longues  inspirations,  puis  brusquement  la  respiration  devenait 
plus  courte  et  plus  rapide  jusqu'à  atteindre  60  au  quart  de 
minute.  Il  survenait  alors  de  l'apnée,  puis  enfin  des  respira- 
tions profondes  et  irrégulières.  La  môme  série  de  phénomène» 
se  répétait  au  bout  de  quelques  instants,  donnant  des  accès  d'une 
durée  totale  de  cinq  à  dix  minutes,  durant  lesquels  le  malade 
gardait  sa  oonisoienoe,  entendait  bien,  faisait  ce  qu'on  lui  com- 
mand«it,  mais  ne  pouvait  parler.  Après  l'attaque,  il  béga:yaii  ua 
peu. 


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1S2  PRESSE  ÉTRANGÉaRE. 

Le  point  le  plus  intéressant,  c'est  que  lês  attaques  étaient 
provoquées  par  les  sons  musicaux  et  non  par  les  bruits.  Un 
instrument  de  musique  quelconque ,  même  une  trompette  d*en- 
fant,  déterminait  Taccès,  tandis  que  les  bruits  du  tambour,  bruits 
de  la  rue,  du  chemin  de  fer,  ne  donnaient  rien.  M.  Steinbrûgge 
détermine  le  début  d*une  attaque  en  mettant  un  diapason  sur  le 
front,  alors  que  le  bruit  d'une  pile  à  courant  faradique  placée  à 
côté  du  malade  restait  sans  effet. 

Le  malade  présentait  les  signes  d'une  sclérose  double  de  la 
caisse  probablement  consécutive  à  une  otorrhée,  car  le  malade 
disait  avoir  eu  dans  son  enfance  un  écoulement  d'une  oreille. 

Pour  la  montre,  on  trouvait  00=  -^  ;  06=0  pour  la  conduction 

aérienne  comme  pour  la  conduction  osseuse.  Les  accès,  qui 
avaient  duré  quinze  ans,  cessaient  subitement  après  une  séance 
d'hypnotisme  faite  par  l'assistant  du  professeur  Riegel  et  ne  se 
sont  pas  reproduits. 

M.  Steinbrûgge  se  livre  sur  ce  cas  à  d'intéressantes  réflexions  : 
il  cherche  d'abord  à  démontrer  que  l'excitation  passant  par  le 
noyau  de  l'acoustique  se  propage  au  pneumogastrique  et  à 
l'hypoglosse  pour  produire  les  troubles  de  la  respiration  et  de 
la  parole.  Mais  quelle  était  la  voie  suivie?  Ce  cas  paraît  à 
Steinbrûgge  comme  plaidant  en  faveur  de  la  séparation  des 
organes  percepteurs  des  sons  musicaux  et  des  bruits  au  niveau 
du  labyrinthe,  les  sons  musicaux  étant  perçus  par  la  cochlée, 
les  bruits  par  les  terminaisons  nerveuses  du  vestibule.  On 
pourrait  supposer  en  outre  que  les  voies  centripètes  pour  les 
sons  musicaux  passent  par  le  noyau  principal  de  l'acoustique, 
et  que  les  voies  centripètes  pour  les  bruits  gagnent  le  noyau 
latéral  en  passant  par  une  partie  de  la  racine  antérieure  du 
nerf.  u.  ls. 

Nouvelle  contribution   botanique  et  clinique  à  l'otomycose, 

par  M.  SiEBENMANN.  {Arcb.  of  otology^  n««  3-4,  1889.) 
Depuis  l'année  1883,  époque  à  laquelle  il  publia,  avec  l'aide  de 
Burckhardt- Merian ,  un  travail  sur  les  champignons  de  Toreille, 
M.  Siebenmann  a  étudié  52  nouveaux  cas  dont  il  donne  le 
résumé.  Les  champignons  n'ont  pu  être  déterminés  exactement 
que  dans  36  cas.  Sur  ce  nombre  il  a  trouvé  16  fois  Taspergillus 
fumigatus  Fres.,  7  fois  Taspergillus  niger  Van  Tieg.,  2  fois 
l'aspergillus  nidulans  Eidam  (qui  se  trouve  sur  les  nids  d'a- 
beille), iS  fois  l'aspergillus   flavus  Bref.,  1  fois  le  verticillium 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  «  18S 

Graphti  Harz  et  Bezold,  1  fois  le  mucor  corymbifer  Lichtb.,  et 
006  fois  le  mucor  septatns  Bezold.  Il  faudrait  y  ajouter  un  cas 
de  pénicillium  que  S. . .  croit  pouvoir  désigner  sous  le  nom  de 
peDicilUnm  minimum, 

I/autenr  entre  dans  des  détails  botaniques  où  il  est  inutile  de 
le  suivre  :  il  suffira  de  faire  remarquer  que  son  cas  d'olomy- 
cose  par  mucor  corymbifer  est  le  deuxième  qui  ait  été  rapporté, 
qu'il  établit  la  possibilité  de  Totomycose  par  Taspergillus  nidu- 
lans,  enfin  qu'il  donne  une  description  complète  du  verticillium 
grapbii  jusqu'ici  confondu  avec  les  tricbotecium,  etc. 

Au  point  de  vue  clinique,  S. ..  établit  que  Totomycose  ne  se 
rencontre  pas  obez  les  enfants  au-dessous  de  15  ans  et  que  sa 
fréquence  a  diminué  dans  ces  dernières  années.  Il  croit  que  les 
instillations  d'huile  jouent  un  rôle  très  manifeste  dons  sa  pro- 
duction. On  trouve  plus  souvent  Totomycose  chea  les  gens  qui 
habitent  la  campagne. 

L'otomycose  peut  ne  donner  lieu  à  aucun  symptôme,  lorsque 
par  exemple  le  champignon  s'est  développé  sur  le  cérumen. 
Dans  les  autres  cas,  on  note  habituellement  Potorrhée,  très  fré- 
quemment séreuse,  les  démangeaisons,  la  douleur.  On  peut 
trouver  aussi  des  troubles  auditifs  divei*s  de  date  ancienne. 

I^a  terminaison  est  presque  toujours  favorable  :  le  meilleur 
traitement  est  le  traitement  antiseptique,  surtout  avec  l'alcool 
salicylique  à  2  0/0.  m.  ls. 

Amélioration  de  l'audition  par  les  broits  intenses  dans  le  cas 

de  bonchons  cérumineux,  par  M.  Koseoarten,  de  Kiel.  {Avch. 

o/oro7o(77,  no«34, 1889.) 

Kosegarten  a  vu  que  dans  un  grand  nombre  de  cas  d'obstruc- 
tion par  bouchon  cérumineux  on  avait  une  très  grande  amélio- 
ration de  l'ouïe  en  agitant  fortement  une  sonnette  en  face  de 
roreille.  Le  degré  d'amélioration  est  fort  variable  :  de  4  à  20, 
de  6  à  29,  de  1  à  27,  de  il  à  70,  de  4  à  22,  etc.  L'amélioration 
est  parfois  immédiate,  d'autres  fois  elle  est  plus  marquée  au 
bout  de  quelques  minutes  et  elle  peut  môme  être  exceptionnelle- 
ment abaissée  immédiatement  après,  mais  remonte  au  bout  de 
quelques  minutes.  Sur  94  cas  observés,  neuf  fois  seulement  il 
n'y  a  eu  aucun  changement. 

K.. . .  est  porlé  à  croire  que  Tocclusiou  longtemps  continuée 
diminue  la  sensibilité  du  nerf  acoustique  et  que  le  bruit  intense 
produit  par  la  sonnette  l'irrite  et  augmente  son  activité.  C'est 


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134  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

quelque  chose  d'aoalogue  à  ce  qui  se  passe  dans  la  paraoousie 
de  Willis  ;  mais  dans  ce  cas  rirritation  et  ramélioratioo  sont 
simultanées,  tandis  que  dans  les  expériences  de  K.«.  Tamé- 
Uoration  persiste  après  l*irritation.  m.  ls. 

Nécrose  et  carie  dn  temporal  traitées  par  les  acides, 
par  M.  Ole  Bull,  de  Christiania.  {Arch.  ofotoloffy.h?  2,  1889.) 

M.  0.  Bull  a  fait  des  expériences  in  vitro  pour  se  rendre 
compte  de  la  valeur  compsirée  des  diffëreuts  acides  minéraux 
pour  amener  la  décalcification  des  os  cariés.  Contrairement  à 
Topinion  courante,  il  croit  que  les  acides  sulfureux  etsulfurique 
sont  sans  grande  valeur  et  qu'il  faut  leur  préférer  Tacide  ohlor- 
hydrique. 

Sous  Tinfluence  de  cet  acide,  à  la  dose  de  4  0/0  et  employé 
en  instillation  une  ou  deux  fois  par  semaine,  l'os  carié  subit 
un  gonflement  très  notable  et  se  résorbe.  Il  n^y  a  pas  de  symp- 
tômes douloureux,  mais  souvent  un  peu  d'inflammation  passa- 
gère pendant  laquelle  il  faut  attendre.  M.  Bull  a  employé  cette 
méthode  dans  quatre  cas  où  on  ne  pouvait  songer  à  extraire  le 
séquestre  et  s'en  est  très  bien  trouvé.  Il  croit  aussi  que  l'acide 
chiurbydrique  pourrait  être  utile  dans  les  inflltrations  calcaires 
de  la  membrane  du  tympan. 

Atrésie  congénitale  de  l'oreille,  par  M.  E.  Joël,  de  Gôrbersdorf. 
(Arcli.  of  otology,  n»»  3-4,  1889.) 

M.  Joël  a  eu  Toccasion  de  faire  Tautopsie  d'un  cas  où  il  a 
trouvé  :  un  pavillon  rudimentaire,  une  absence  de  Tos  tym- 
panal,  une  étroiiesse  tout  à  fait  anormale  de  la  caisse,  une 
absence  des  osselets  et  de  Taotre  mastoïdien. 

Après  avoir  décrit  en  détail  les  lésions  observées,  J.. .  passe 
encore  onze  autres  cas  bien  étudiés  qu*il  a  rencontres  dans  la 
science.  Sa  conclusion  est  que  dans  tous  les  cas  ou  à  peu  près 
Tanôt  de  développement  n'est  pas  limité  à  Toreille  externe, 
mais  s'accompagne  de  lésions  graves  dans  tout  l'organe.  Il 
serait  donc  illusoire  d'essayer  de  remédier  à  cet  état  de  choses 
par  une  opération.  Un  seul  cas  eut  un  résultat  favorable,  celui 
de  Bounafotit,  où  il  n'y  avait  qu'une  sorte  de  membrane  épaisse 
on  avant  de  la  membrane  tympaniquc.  m.  ls. 

Essence  de  menthe  poivrée  dans  l'otite  snppnrée,  par  iVf .  Blu- 
UENAU.  {NovosteTerapiiy  n*>i5,  et  Saiot^Louis  med.  aadsixrg, 
Journ.,  juillet  1889.) 
.  L'auteur  recommande  vivement  l'emploi  de  ce  traitement  qui 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  135 

a  déjà  été  préconisé  par  Braddon.  (Lancet^  mars  1888.)  Il  réussit 
bien  dans  Totite  aiguô  et  gaérit  l^otite  chronique  en  quinze 
jours.  On  fait  un  mélange  de  deux  à  quatre  gouttes  d^essence  et 
de  30  grammes  d*huile  d'amandes  douces  que  Ton  introduit 
dans  le  conduit  :  au  bout  de  dix  à  quinze  minutes,  on  luve  à 
l'eau  chaude,  on  sèche,  et  on  introduit  dans  le  méat  un  bour- 
donnât d*ouate  préalablement  trempé  dans  le  mélange.  Le  trai- 
tement est  renouvelé  le  lendemain. 

Mycosis  des  fosses  nasales,  en  Russie,  d'après  un  résumé  du 
Saint' Louis  med,  aad  sarg,  Journ,,  sept.  1889. 

M.  PoKRASOFP  rapporte  dans  le  Meditzina  (n<»  12,  1889)  This- 
toire  d'une  jeune  fille  de  15  ans  qui  se  plaignait  de  douleur  du 
nez,  céphalée,  insomnie,  malaise  général,  tous  symptômes 
qa*elle  attribuait  à  plusieurs  nuits  de  sommeil  sur  la  terre  nuo 
pendant  la  moisson.  A  l'examen  du  nez,  qui  est  très  rouge  et 
gonflé,  on  trouve  deux  points  blancs  à  la  partie  supérieure  de 
la  cavité  nasale,  près  du  septum.  Enlevés  avec  une  petite  pince, 
ces  deux  points  blancs  furent  reconnus  comme  les  larves  du 
Sarcopbila  Woblfahrti.  Deux  jours  après  la  malade  revenait,  se 
plaignant  des  mômes  symptômes  :  deux  nouvelles  larves  furent 
enlevées  du  môme  point.  Guérison  complète. 

D'après  un  livre  publié  en  1815  par  M.  Portchinskt  {Histoire 
naturelle  des  mouches  et  des  larves  qui  causent  des  maladies 
chez  r homme  et  les  animaux)^  cette  mouche  serait  1res  com- 
mune dans  le  gouvernement  de  Mohilew,  et  dans  tous  les  vil- 
lages les  paysans  connaissent  bien  les  accidents  qu'elle  occa- 
sioune.  11  rapporte  les  observations  de  trois  frères  de  9,  7  et 
S  ans  ;  Tun  avait  des  larves  dans  Toreille,  ce  qui  lui  causait  des 
douleurs  intolérables  ;  l'autre  avait  une  partie  de  la  lèvre  supé- 
rieure et  de  la  gencive  dévorée  ;  chez  le  troisième  les  larves 
s'étaient  développées  dans  le  sinus  frontal,  ce  qui  amenait  une 
sécrétion  sanglante  et  puriforme  continue,  des  accès  convulsifs, 
de  l'anémie,  etc.  L'affection  serait  très  fréquente  chez  les  enfants 
au-dessous  de  13  ans ,  et  comme  la  mouche  n'entre  jamais  dans 
les  habitations,  il  y  aurait  lieu  de  ci oire  qu'elle  ne  s'introduit 
dans  les  eavités  que  chez  les  enfants  qui  dorment  au  dehors, 
couchés  sur  la  terre. 

Dans  le  Vratch.y  n^  5  et  6,  1888,  M.  En.  Dranot  rapporte  un 
nouveau  cas  d'abcès  dentaire  très  douloureux  chez  un  paysan 
adulte  au  niveau  de  la  canine  et  d'une  incisive  de  la  mâchoire 


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186  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

supérieure.  A  Touverture  de  la  plaie  il  8*échappa  deux  larves 
vivantes. 

On  trouvera  encore  un  autre  cas  de  mycose  des  narines,  dû  à 
M.  VoLTNETZ,  dans  un  mémoire  de  M.  Huga  Summa  {Saint-Louis 
Med.  and  surg,  Jouvn.^  juin  1889),  et  un  mémoire  intéressant  du 
professeur  Grube,  de  Charkow,  dans  les  Arch,  d.  Naturges- 
chichte  de  Wiegmann,  1853,  p.  282.  m.  ls. 

Dilatation  des  sinus  sphénoïdauzpar  accumulation  et  rétention 
de  liquide,  obstruction  des  arriére-fosses  nasales,  par  A.-J.-B. 
Rolland.  {Gazette  médicale  de  Montréal^  août  1880.) 
Femme  de  26  ans,  ayant  depuis  4  ans  et  demi  une  obstruc- 
tion nasale  à  peu  près  complète;  perte  de  l'odorat,  delà  mémoire 
et  céphalalgie  violente.  L'obstruction  nasale  est  plus  complète 
à  gauche  qu'à  droite  ;  coryza  très  fréquent  dans  les  derniers 
temps,  souvent  aigu;  avant  le  coryza  le  mucus  s'écoulait  en 
arrière.  Nausées  fréquentes';  rhinoscopie  antérieure,  à  gauche; 
déviation  légère  de  la  cloison,  croûtes  et  muco-pus  remplissant 
le  nez,  atrophie  des  cornets  inférieur  et  moyen;  au  fond  du  nez, 
tumeur  osseuse  très  dure,  convexe  et  obstruant  entièrement  la 
cavité  nasale;  pas  de  communication  entre  le  pharynx  et  le  nez. 
A  gauche,  moins  d'altération  des  cornets  et  existence  d'une  tu- 
meur de  même  consistance,  déprimée  en  bas,  laissant  passer 
l'air  en  faible  quantité. 

Bhinoscopie  postérieure,  tumeur  assez  considérable,  convexe, 
déprimée  au  milieu  par  la  cloison;  dépression  plus  accusée  delà 
partie  inférieure  de  )a  tumeur  en  arrière  qu'en  avant;  le  sommet 
de  la  tumeur  est  peu  visible.  La  consistance  de  la  tumeur  est 
de  même  nature  qu'en  avant.  Pharynx  nasal  très  congestionné 
recouvert  par  des  mucosités. 

L'auteur  perfore  cette  tumeur.  Cette  perforation, pratiquée  avec 
des  instruments  très  variables,  est  plus  facile  au  milieu  qu*à  la 
base;  la  perforation  de  la  partie  médiane,  la  plus  convexe  et  la 
plus  mince,  donne  issue  à  du  liquide  séreux,  abondant. 

A  ce  moment,  la  malade  fut  prise  de  défaillance  et  de  vomisse- 
ments, et  l'auteur  crut  que  le  liquide  était  de  nature  céphalo- 
rachidienne;  mais  les  accidents  disparurent,  et  les  troubles  delà 
respiration  s'amoindrirent  par  suite  de  la  désobstruction  nasale. 
L'odorat  s'améliora,  la  mémoire  revint,  la  céphalalgie  disparut, 
ainsi  que  les  tendances  au  sommeil  et  les  bourdonnements;  les 
sécrétions  ne  tombèrent  plus  dans  le  pharynx,  et  la  malade  n'eut 
plus  de  coryza.  L'état  général  s'améliora.  a.  g. 


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NOUVELLES.  137 

Tiib^cnlose  de  la-  muqueuse  nasale,  par  Hajek;  {Intern,  klin. 
Rundsohl^  in  Arcb,  de  laryng.  et  de  rhin,,  octobre  1889.) 
L'auteur  dit  dans  son  mémoire  que  la  tuberculose  nasale  est 
plus  commune  qu'on  ne  Ta  dit,  mais  il  n*est  pas  très  facile  de 
s'assurer  toujours  de  la  nature  du  mal,  car  l'examen  histolo- 
gique  serait  laborieux  et  souvent  peu  concluant.  C'est  surtout 
avec  la  syphilis  héréditaire  qu'il  est  peu  aisé  de  diagnostiquer  la 
tuberculose  nasale,  et  ce  serait  toujours  par  l'histologie  et  la  bac- 
tériologie qu^on  arriverait  à  faire  le  diagaostic.  En  un  mot,  le 
mémoire  du  D'  Hajek  semble  plutôt  une  œuvre  d'anatomie  pa- 
thologique qu'une  étude  clinique,  car  tout  Feff^ort  diagnostique 
repose  sur  Thistologle.  a.  a. 


NOUVELLES 


La  Jy  Eigenbrodt  a  été  nommé  privât  docent  de  laryngologie 
à  l'Université  de  Bonn. 


Nous  apprenons  la  mort  du  D'  Rolland,  professeur  de  lai*yn- 
gologie  à  Montréal. 


Nous  annonçons  à  nos  lecteurs  l'apparition  d'une  nouvelle 
revue  mensuelle  par  le  EK  Ghervin,  de  Paris,  intitulée  :  La  Voix 
chantée  et  parlée^  dont  nous  venons  de  recevoir  le  premier  nu- 
méro. 


Vin  dc  Ghassaino.  Pepsine  et  diastase.  Rapport  favorable  de 
TAcadémie  de  médecine,  mars  1864.  Contre  les  affections  des 
voies  digeslives. 

▲IfNALBS  DBS  MAULDIIS  DB  l'ORBILLB  ET  DU  LARYNX. —  XVII.  10 


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140  OUVRAGES  ENVOYES  AUX  ANNALES. 

Hygiène,  développement  et  conservation  de  la  voix,  par  Ri- 
GARDO  BoTEY.  (Un  volume  de  230  pages,  Barcelone,  1886.) 

Communications  rhino-chirurgicales,  parE.  Baumgarten.  (Ti- 
rage à  part  de  la  Wiener  med.  Woch.,  n^  51  et  52,  1889.) 

Quelques  cas  d^altérations  de  Todorat  et  du  goût,  par  E.  Baum- 
garten. (Tirage  à  part  de  la  Pester  med.  chir.  Presse ,  1889.) 

Du  menthol  dans  les  douleurs  aiguôs  de  tôle,  Tinfluenza  épi- 
démique  et  d^autres  affections  du  nez  et  de  la  gorge,  par  Lbnnox 
Browne.  (Extrait  de  Tbe  Médical  Press^  8  janvier  1890.) 

Un  cas  de  rhinolithe,  par  F.  Rohrbr.  (Tirage  à  part  de  la 
Wimer  klin .  Woob . ,  n»  2,  1890.) 


Ld  Gérttnt:  G.  Masson. 


Paris.  —  Imp.  PAUL  DUPONT,  i,rue  da  Boaloi  (Q.)  66.Î.90. 


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Mars  1890.  —  N«  3. 


MÉMOIRES  ET  FAITS  ORIGIMAUZ. 


I 


ÉTUDE  SUR  LE  DIAGNOSTIC  ET  LE  TRAITEMENT  DES 
TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES 

Par  le  D'  A.-F.  PUCQL'E,  aocien  interne  des  hôpiUux. 

Les  tumeurs  malignes  des  fosses  nasales  se  présentent 
sous  des  aspects  cliniques  fort  différents  qui  en  rendent  le 
traitement  singulièrement  variable.  En  se  plaçant  unique- 
ment au  point  de  vue  des  conditions  opératoires,  on  peut  les 
diviser  assez  artiRciellement  en  quatre  groupes  principaux. 
Le  premier  est  constitué  par  les  tumeurs  pédiculées  ;  ces  tu- 
meurs pédiculées,  assez  fréquentes,  sont  ordinairement  le 
résultat  de  la  dégénérescence  épithéliomateuse  de  néo- 
plasmes primitivement  bénins,  adénomes  ou  polypes  mu- 
queux;  les  sarcomes  peuvent  cependant  apparaître  d'emblée 
sous  celte  forme. —  Le  second  groupe,  qui  comprend  les  tu- 
meurs à  base  d'implantation  limitée,  est  déjà  moins  favorable 
que  le  précédent  à  l'intervention  chirurgicale  ;  quand  elles 
ont  leur  siège  près  de  roriHce  des  narines,  sur  la  cloison, 
sur  le  plancher,  sur  le  cornet  inférieur,  leur  ablation  se  fait 
pourtant  encore  dans  des  conditions  relativement  faciles. 
—  Les  tumeurs  diffuses,  au  contraire,  qui  forment  le  troi* 
sième  groupe,  soit  qu'elles  s'étendent  en  superficie  en  en- 
vahissant une  grande  portion  de  la  muqueuse,  soit  qu'elles 
gagnent  en  profondeur  en  envoyant  des  irradialiorts  dans  les 
os  sous-jacents,  obligent  à  des  opérations  graves  et  diffici- 
lement complètes.  —  Un  degré  seulement  les  sépare  des 
tumeurs  tout  à  fait  inopérables  du  quatrième  groupe,  tumeurs 

ANNALE9   DES   MALADIES   DE  l'oRBILLE  ET  DU  LARYNX.  —   XVI.  11 


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142  A.^-  PLÎCQUE 

^ù  le  Iraitement  palliatif  constitue  la  seule  ressource.  —  Ce 
traitement  palliatif  n'est  point  d*ailleurs  uniquement  médicaU 
il  comporte  encore  souvent  des  indications  chirurgicales» 
parmi  lesquelles  il  faut  citer  surtout  les  diverses  interven- 
tions nécessitées  par  Tarrèt  des  hémorrhagies. 


I. 

A.  Le  diagnostic  des  tumeurs  pédiculées  malignes  peut 
offrir  deux  difficultés  principales  :  1**  distinguer  ces  tumeurs 
des  tumeurs  pédiculées  bénignes;  2*»  reconnaître  l'existence 
et  le  mode  d'insertion  du  pédicule. 

{"*  Si,  dans  la  plupart  des  cas,  racoroissement  rapide,  les 
douleurs  relativement  vives,  l'abondance  des  hémorrhagies, 
l'aspect  bourgeonnant,  la  consistance  friable  constituent  des 
signes  trop  certains  de  malignité,  il  en  est  d'autres  où  Taf- 
lection  se  présente  avec  des  caractères  moins  nets  et  où  l'on 
peut  croire  à  une  tumeur  bénigne.  C'est  surtout  quand  quel- 
ques tumeurs  enlevées  antérieurement  ont  présenté  en  tout 
l'aspect  des  polypes  ordinaires,  ou  bien  quand  celles  que  l'on 
aperçoit  le  plus  nettement  offrent  cet  aspect  que  l'on  a  ten- 
dance à  porter  malgré  l'exagération  des  troubles  fonctionnels 
ce  diagnostic  favorable.  Il  faut  se  souvenir  qu'il  est  malheu- 
reusement assez  fréquent  de  voir  après  l'ablation  de  plu- 
sieurs polypes  bénins,  adénomes  ou  myxomes,  apparaître  de 
nouveaux  polypes  constitués  cette  fois  par  de  l'épilhélioma. 
Il  faut  se  souvenir  aussi  qu'en  même  temps  que  les  tumeurs 
malignes  il  n'est  point  rare  de  rencontrer  dans  les  fosses  na- 
sales des  polypes  ordinaires.  Les  observations  de  cette  coexis- 
tence ne  sont  pas  très  rares.  Ricai*d  (i),  dans  sa  thèse  sur  la 
pluralité  des  néoplasmes,  rapporte  deux  faits  d'épilhélioma 
et  de  sarcomes  avec  coexistence  de  polypes  muqueux.  Schœf- 
fer  (2),  Hopmann  (3j,  Terrier,  Voltolini,  etc.,  citent  des  cas 
analogues.  L'existence  antérieure  ou  simultanée  de  polypes 

(1)  Ricard.  Ploralité  des  néoplasmes.  (Thèse  de  Paris,  p.  112  ot  113.) 
P)  ScHOEFFER.  DeuUoke  Mediz,  Wochenschrift,  n*  3,  1882. 
(3)  UoPMASiN.  Virchowi  Archiff,  t.  d3,  p.  235. 


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TUMEURS  MALIGNES  DE6  FOSSES  NASALES  143 

reconnus  bénins,  même  histolagrîquement,  ne  saurait  donc 
prouver  qu'il  n'existe  point  en  même  temps  de  production 
maligne.  C'est  l'analyse  des  troubles  fonctionnels  qui  aura  le 
plus  de  valeur  dans  les  cas  douteux  à  l'inspection  ;  d'ailleurs, 
dans  ces  cas  douteux,  il  est  toujours  préférable  d'agir  comme 
dans  les  tumeurs  nettement  malignes.  Une  erreur  inverse^ 
beaucoup  plus  facile,  du  reste,  à  éviter,  doit  être  aussi  immé- 
diatement signalée.  Des  myxomes  anciens,  rapprochés  de 
Foriflce  des  fosses  nasales,  peuvent  prendre  un  aspect  dur, 
fibreux,  cutané,  très  différent  de  celui  des  myxomes  ordinaires. 
Cette  transformation  paraît  plus  fréquente  chez  les  sujets 
âgés.  Chez  une  malade  de  71  ans  que  nous  avons  observée 
dans  le  service  de  notre  maître,  M.  Peyrot,  le  polype,  en  su- 
bissant cette  Iransformation  cornée,  s'était  exulcéré  et  offrait 
un  suintement  muco-purulent  à  sa  partie  inférieure.  Mais  la 
partie  supérieure,  plus  abritée  contre  les  irritations,  avait 
gardé  l'aspect  muqiieux.  L'examen  histologiqne,  pratiqué 
après  l'ablation,  ne  montra  point  d'ailleurs  de  dégénéres- 
cence en  épithélioma. 

2*  Quand  la  tumeur  est  très  volumineuse,  il  est  parfois  as- 
sez difficile  d'apprécier  l'existence  et  le  mode  d'insertion  du 
pédicule.  La  constatation  de  mouvement  de  va-et-vient,  quand 
le  malade  souffle,  peut  tout  à  fait  manquer;  sa  constatation 
antérieure  par  le  malade  offre  alors  une  certaine  importance. 
Des  tractions  exercées  avec  beaucoup  de  ménagements  pour 
ne  point  entraîner  d'hémorrhagie,  des  tentatives  pour  con- 
tourner la  tumeur  soit  au  moyen  d'un  stylet,  soit  au  moyen 
d'une  anse  de  fil  de  fer  ordinaire  fourniront  aussi  des  ren- 
seignements. Le  mode  d'insertion  du  pédicule  est  utile  à  éta- 
blir au  point  de  vue  de  la  conduite  de  l'opération  ;  il  Test 
également  au  point  de  vue  de  la  nature  de  la  tumeur;  un  po- 
lype inséré  sur  la  cloison  doit  en  effet  toujours  être  regardé 
comme  de  nature  maligne. 

B.  i.  Il  est  une  règle  générale  que  doit  dominer  l'ablation 
des  tumeurs  malignes  pédiculées  des  fosses  nasales.  Si  facile 
qu'il  puisse  paraiti*e  soit  de  les  saisir  avec  la  pince»  soit  de 
les  embrasser  dans  le  serre-nœud,  jamais  on  ne  doit  les  enle- 


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144  A.-F.  PLICQUE 

ver  de  celle  façon.  Il  faut  toujours  parvenir  sur  eux  par  une 
incision  extérieure  qui  montre  réellement  le  pédicule.  L'a- 
blation par  arrachement  est  en  effet  incomplète  et  dange- 
reuse. En  opérant  par  arrachement,  il  est  impossible  d*enle- 
ver  totalement  le  pédicule;  aussi  les  récidives  sont-elles 
presque  fatales,  alors  même  qu'on  essaye  de  gratter  à  la 
curette  ou  de  cautériser  le  point  d'implantation.  Robin  a 
rapporté  Tobservation  d'un  malade  chez  qui  une  tumeur  po- 
lypeuse  arrachée  trois  fois  par  Roux,  quatre  fois  par  Gosse- 
lin,  finit,  à  la  huitième  récidive,  par  envahir  le  sphénoïde  et 
déterminer  la  mort  par  méningite  (i).  Une  malade  de  Bayer, 
après  de  très  nombreuses  ablations  de  polypes  récidivants 
par  Tanse  simple,  Tanse  galvanique,  la  curette  tranchante, 
finit  par  mourir  d*hémorrhagies  et  de  métastase  hépatique. 
T—  Mason  (2)  voit  de  môme  un  sarcome  myéloïde  de  la  cloi- 
son récidiver  presque  immédiatement  après  une  ablation  par 
la  pince  à  polyp?s;il  essaye  de  Tenlever  en  incisant  simple- 
ment le  côté  de  la  narine  ;  une  nouvelle  récidive  le  force  à 
faire,  trois  mois  après,  une  ablation  plus  large  en  rouvrant 
la  cicatrice  de  Tincision  et  en  divisant  la  lèvre  sm*  la  ligne 
médiane,  et  cette  fois  il  obtient  une  guérison  qui,  au  bout  de 
six  ans,  n'est  pas  démentie.  Il  serait  après  cette  observation 
superflu  d'insister  sur  celte  nécessité,  commune  d'ailleurs  à 
toutes  les  tumeurs  maUgnes  d'une  ablation  absolument  large. 
L'ablation  par  arrachement  peut  de  plus  être  dangereuse. 
Sans  parler  du  fait  si  souvent  cité  de  Del  Grecco  et  Berlin- 
gbieri  (3)  ou  des  tractions  faites  par  erreur  de  diagnostic  sur 
un  névrome  du  nerf  maxillaire  inférieur  pris  pour  un  polype 
amenèrent  une  méningite  mortelle,  l'hémorrhagie  constitue 
une  complication  grave  de  l'ablation  des  tumeurs  malignes 
par  arrachement.  —  Alors  même  que  l'on  opère  avec  l'anse 
galvanique  on  n'est  point  sûr  de  l'éviter  immédiatement.  On 
n'est  surtout  point  à  l'abri  par  ce  moyen  des  hémorrhagies 
secondaires  rendues  plus  fréquentes  dans  les  fosses  nasales 

(1)  Gazette  de$  hôpitauXy  p.  46,  18j2. 

(2)  Masoîi.  Lancet,  1"  avril  1882). 

(3)  Del  Grecco  et  Ber^inghieri  .  Archives  générales  de  méd.,  t.  XXIQ, 
l'*  série,  p.  431. 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  145 

par  la  difficulté  d'obtenir  une  asepsie  complète.  —  Ces  tu- 
meurSy  en  effet,  sont  souvent  prodigieusement  vasculaires. 
Dans  un  cas  de  M.  Terrier,  l'ablation  d'un  simple  fragment 
destiné  à  Texamen  histologique  suffit  à  déterminer  une  hé- 
morrhagie  abondante.  —  Chez  un  malade  que  nous  avons 
observé  dans  le  service  de  notre  maître,  M.  Peyrot,  une  pre- 
mière ablation  à  la  pince  avait  déterminé  également  une  vio- 
lente hémorrhagie.  —  L'ablation  faite  quelques  semaines 
après  par  une  incision  dans  le  sillon  nasojugal  fut  au  con- 
traire des  plus  faciles  et  presque  exsangue.  Le  pédicule  fut 
sectionné  au  galvanocautère,  et  par  précaution  les  lambeaux 
d'insertion  furent  réunis  par  une  ligature  au  catgut.  Il  ren- 
fermait des  vaisseaux  très  volumineux. 

2®  11  suffit  d'ordinaire  pour  permettre  l'ablation  des  tumeurs 
malignes  pédiculées  d'incisions  très  simples  et  qui  n'ont  pas 
besoin  pour  conduire  sûrement  sur  le  pédicule  d'être  poussées 
aussi  loin  que  dans  les  cas  de  tumeurs  non  pédiculées  que 
nous  retrouverons  tout  à  l'heure.  Ces  incisions  peuvent  être 
faites  suivant  deux  types  différents.  Elles  peuvent  porter 
dans  le  sillon  nasogénien;  Técartement  de  l'aile  du  nez  est' 
d'ordinaire  suffisant  par  Tincision  des  parties  molles,  sans 
qu'il  soit  nécessaire  de  sectionner  l'os  nasal  ;  exceptionnel- 
lement il  faudra  pratiquer  cette  section;  on  peut  aussi  comme 
Ta  fait  Dieffenbach,  diviser  la  cloison  à  ses  insertions  posté- 
rieures pour  favoriser  le  décollement.  L'autre  type  d'incision 
porte  sur  le  dos  du  nez.  Ordinairement  cette  incision  est  faite 
par  le  procédé  de  Verneuil,  commençant  à  la  racine  du  nez 
pour  s'arrêter  à  un  centimètre  et  demi  du  lobule  ;  deux  autres 
incisions  partent  de  l'extrémité  inférieure  de  la  première 
pour  pénétrer  dans  les  narines.  C'est  en  un  mot  une  incision 
en  Y  renversé.  Dans  les  tumeurs  pédiculées  unilatérales 
manque,  bien  entendu,  unedes  branches  de  TY.  Il  est  fort  rare 
qu'il  soit  nécessaire  de  diviser  l'os  nasal. 

L'incision  faite  et  ses  lèvres  écartées,  on  doit  tâcher  d'ar- 
river sur  le  pédicule  sans  morceler  la  tumeur.  L'hémorrha- 
gie  produite  par  le  morcellement  peut  sans  doute  être  plus 
ou  moins  facilement  arrêtée  par  les  pinces.  Mais  le  danger 
de  ce  morcellement  -consiste  surtout  dans  la  diffusion  des 


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14Ô  A.-F.  PLICQUE 

ceiiules  et  de  fragmenta  de  tumeui^s  dans  toutes  les  fosses 
nasales,  diffusion  qui  ne  peut  que  favoriser  les  récidives.  — 
Le  pédicule  est  sectionné  aussi  loin  que  pQSsible.  La  ligature 
au  catgut,  combinée  avec  la  section  au  thermo  ou  galvano- 
cautère,  donne  le  maximum  de  sécurité. 


II. 


A.  Le  diagnostic  des  tumeurs  malignes  non  pédiculées, 
mais  encore  limitées  dans  leur  implantation,  doit  être  tout 
d*abord  fait  avec  les  diverses  tumeurs  bénignes  des  fosses 
nasales.  Les  ostéomes,  en  particulier,  peuvent  quand  ils  ont 
pris  un  grand  développement  déterminer  des  douleurs,  des 
hémorrhajjies  répétées,  des  suppurations  simulant  les  troubles 
fonctionnels  des  tumeurs  malignes.  A  la  simple  vue»  leur  as- 
pect, quand  la  muqueuse,  au  lieu  d'être  siniplement  re- 
foulée, est  grisâtre  et  peut  encore  entraîner  la  confusion. 
—  Les  fibromes  ne  se  voient  guère  que  dans  la  cavité  naso- 
pharyngienne  ;  le  diagnostic  des  prolongements  qu'ils  peu- 
vent envoyer  dans  les  fosses  nasales  se  fera  surtout  par  la 
connexion  de  ces  prolongements  avec  la  tumeur  principale. 
Le  diagnostic  de  ces  tumeurs  envahissant  indirectement  les 
fosses  nasales  devra  d'aiUeurs  être  étudié  à  propos  des  tu- 
meurs nasales  diffuses. 

D'autres  affections,  les  déviations  de  la  cloison,  les  abcès 
des  fosses  nasales,  les  calculs,  les  corps  étrangers  même  ont 
pu,  si  invraisemblable  que  puisse  paraître  l'erreur,  simu- 
ler des  tumeurs  malignes.  Les  épaississements  de  la  cloison 
décrits  par  M.  Verneuil  et  dus  probablement  à  une  périchon- 
diite  offriront  aussi  une  grande  ressemblance  avec  l'épithé- 
lioma.  Ces  épaississements  surviennent  parfois  sous  l'in- 
flueace  de  la  grossesse  pour  disparaître  avec  elle.  Souvent 
aussi  ils  sont  syphilitiques.  C'est  d'ailleurs  à  la  syphilis  qu'il 
faut  toujours  songer  dans  les  cas  douteux  ;  les  gommes  sont 
assez  fréquentes  dans  les  fosses  nasales,  et  dans  quelques 
cas  c'est  le  traitement  d'épreuve  seul  qui  pourra  faire  dis- 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  147 

Unguerunede  ces  gommes  ulcérées  d'un  épithélioma.  —  En 
étudiant  le  traitement  palliatif,  nous  retrouverons  une  pré- 
paration particulière,  la  tisane  de  Zittman  qui,  d*après  Vol- 
tolini  (1)  rend  les  plus  grands  services  dans  ces  cas  douteux. 
—  Le  chancre  syphilitique  lui-même  peut  comme  aspect  res- 
sembla à  une  tumeur  maligne.  Moure  \2)  a  rapporté  un  re- 
marquable exemple  où  le  diagnostic  n'était  possible  que  par 
la  coexistence  des  accidents  secondaires. — Quant  aux  lésions 
tuberculeuses  assez  rares ,  elles  offriraient  d'après  SchSf- 
fer  (S)  et  Nasse  le  caractère  d'avoir  un  centre  dur  et  une  cir- 
conférence molle,  de  se  présenter  sous  forme  de  granulations. 
Elles  coïncident  d'ailleurs  ordinairement  avec  là  tuberculose 
pulnftonaire. — Le  lupus,  quand  il  existe  simultanément  dans 
les  fosses  nasales  et  sur  le  visage,  est  très  facile  à  recon- 
naître ;  le  lupus  primitif  des  fosses  lui-même,  que  CozzoUno  (4) 
regarde  comme  assez  fréquent,  présente  un  aspect  bourgeon* 
nant  avec  nodules  indurés  et  livides  assez  caractéristiques. 
Nous  signalerons  seulement,  pour  mémoire,  les  ulcérations 
de  la  morve  chronique  et  celles^qui  s'observent  dans  certaines 
professions  (5)  en  particulier  à  la  suite  de  la  manipulation 
des  chromâtes. 

B.  1"  Les  incisions  latérale  et  dorsale  que  nous  avons  in- 
diquées pour  les  tumeurs  malignes  pédiculées  suffisent  assez 
souvent  pour  les  tumeurs  limitées  dans  leur  implantation. 
Duplay  (6),  par  l'incision  du  sillon  nasogénien,  enleva  facile- 
ment un  sarcome  occupant  toute  l'étendue  du  plancher  des 
fosses  nasales,  mais  n'ayant  point  encore  envahi  les  os.  Ver- 
neuil  (7),  par  une  incision  sur  la  ligne  dorsale  du  nez  et  le 
côté  de  la  narine,  a  pu,  en  sectionnant  simplement  les  os  na- 
saux, enlever  un  enchondrome  myxomateux  des  fosses  na- 
sales du  volume  du  poing.  Chez  une  autre  malade,  une  longue 

(i)  VoLTOum.  Krankheiten  dor  Nase.  {Bretlau,  p.  225,  1888.) 
(S)  Annales  maladie  oreille  el  larynx^  p.  374,  1837. 

(3)  Annales  maladie  oreille  et  larynx^  1887  p.  415. 

(4)  Annales  maladie  oreille  et  larynx,  1887  p.  222. 

(5)  Mémoire  de  Delpech  ei  Hillairet.  Paris^  1876. 

(6)  DcPLAT.  Pathologie  externe,  t.  III,  p.  846. 

(7)  Thèse  deMéUmas,  p.  168,  Porw,  1887.  —  /*«.,p.  79. 


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148  A.-F.  PLICX}UE 

incision  suivant  le  sillon  génolabial  lui  permit  d'enlever  toute 
la  face  an téro-ex terne  du  sinus  maxillaire,  la  branche  mon- 
tante et  la  paroi  externe  de  la  fosse  nasale  envahies  par  une 
récidive  d*épithélioma.  —  Ces  diverses  incisions  permettent 
donc  d'exécuter  des  ablations  déjà  fort  étendues.  Nous  étu- 
dierons plus  loin  les  procédés  avec  luxation  complète  du  nez 
(procédé  de  Chassaignac,  d'Ollier,  de  Lawrence)  qui  donne- 
raient^ en  cas  de  nécessité,  un  jour  encore  plus  considérable. 
2.  Le  difficile,  d'ailleurs,  n'est  point  d'arriver  sur  la  tu- 
meur, c'est  de  pratiquer  son  ablation  complète  malgré  les 
anfractuosités  des  fosses  nasales,  malgré  la  gène  dans  Tad- 
ministration  du  chloroforme  —  et  surtout  malgré  les  mou- 
vements du  malade,  toujours  plus  ou  moins  réveillé  —  et 
rhémorrhagie.  Un  tamponnement  rigoureux  de  l'orifice  pos- 
térieur des  fosses  nasales  permet  d'éviter  un  des  accidents 
les  plus  inquiétants  de  l'hémorrhagie,  la  chute  du  sang  dans 
le  larynx  (1).  Mais  cette  hémorrhagie  ne  continue  pas  moins 
à  masquer  le  champ  opératoire  et  à  forcer  d'opérer  k 
l'aveugle.  Dans  bien  des  observations,  on  constate  que  ces 
difficultés n*ont  point  permis  une  ablation  régulière,  qu'elles 
ont  forcé  de  se  contenter  d'un  arrachage  plus  ou  moins 
sommaire  à  la  pince,  d'une  section  faite,  dans  la  tumeur 
même,  à  l'anse  galvanique  et  à  Técraseur,  les  portions  res- 
tantes étant  enlevées  après  coup  à  la  curette  tranchante  ou 
à  la  rugine.  Les  difficultés  de  la  pratique  sont  sans  doute 
bien  difficiles  à  concilier  avec  les  exigences  de  la  théorie; 
on  peut  cependant  dire  que  de  semblables  ablations  ne 
donnent  guère  de  chance  de  succès  durable.  Quand  une 
lumeur  n'est  point  enlevée  en  bloc,  en  outre  des  dangers  de 
{greffes  néoplasiques,  on  court  les  plus  grands  risques  de  ne 
j.oint  retrouver  complètement  les  prolongements  laissés. 
On  s'attachera  donc  à  faire,  à  moins  de  nécessité  absolue, 
1  ou  jours  porter  les  sections  dans  les  parties  saines  qui  en- 
tourent la  tumeur.  Pour  les  parties  molles,  le  galvanocautère 
et  l'anse  galvanique  seront  les  instruments  les  plus  com- 

(1)  Verneoil.  De  récoulement  sanguia.  dans  certaines  opérations  pra- 
tiquées sur  la  face  et  des  moyens  propres  à  en  atténuer  les  inconvé- 
nients. (Archivée  générales  de  médecine,  t.  XVI,  p.  385,  1870.) 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  149* 

modes  ;  pour  les  os ,  on  emploiera  tour  à  tour  la  scie  à 
chaîne,  la  pince  coupante,  le  ciseau  et  le  maillet.  Il  arrive 
par  moments  que  le  champ  opératoire  esi  tout  à  coup  noyé^ 
par  une  hémorrhagie  en  nappe  ;  le  meilleur  moyen  de 
Tarréter  consiste  dans  un  tamponnement  de  quelques  ins- 
tants à  la  gaze  iodoformée.  Les  larges  applications  de 
poudre  d'antipyrine  arrêtent  aussi  assez  bien  ces  hémor- 
rhagies. 

3.  Après  Tablation,  suivie  d'un  bon  lavage  antiseptique,  on 
doit  également  tamponner  la  cavité  en  s*arrangeant  pour  pou- 
voir retirer  ce  tampon  après  la  suture  du  voletde  nez  séparé. 
Le  mieux  consiste  dans  une  longue  mèche  mince  de  gaze 
iodoformée  à  extrémité  ressortant  parla  narine.  La  suture  du 
nez  est  des  plus  faciles  à  faire  ;  elle  prend  avec  une  grande 
rapidité,  et  souvent,  dès  le  troisième  jour,  la  réunion  est 
assez  parfaite  pour  qu'on  puisse  retirer  les  fils. 

Dans  les  cas  où  Tablation  n'a  pas  été  certainement  com- 
plète, il  y  a  avantage,  ainsi  que  l'a  montré  M.  Verneuil,  à 
renoncer  à  la  réunion  immédiate.  On  peut  ainsi  exercer  un& 
surveillance  rigoureuse  et  détmire,  par  des  interventions 
complémentaires  faites  sitôt  qu'ils  sont  apparus,  les  bour- 
geons suspects  qui  pourraient  faire  craindre  une  repuUula- 
tion  du  mal.  Souvent,  dès  les  premiers  jours,  on  aperçoit 
ainsi,  grâce  à  l'arrêt  de  toute  hémorrhagie,  des  points  qu'il 
faut  enlever  ou  cautérîser.  L'anesthésie  locale  par  la  cocaïne 
permettra  de  le  faire  facilement.  Pour  exercer  cette  surveil- 
lance, rincision  dorsale  est  particulièrement  commode» 
M.  Verneuil  (1)  la  fait  assez  souvent  au  thermocautère  pour 
avoir  moins  à  lutter  contre  la  tendance  à  la  réunion.  La  sé- 
paration dédnitive  pour  obtenir  celte  réunion  est  plus  ou 
moins  tardive.  La  réunion  a  été  faite  à  des  dates  variant  de 
quinze  jours  à  dix-huit  mois  dans  les  observations  de  Me- 
taxas.  A  côté  des  avantages  de  ces  réunions  tardives,  on 
doit  pourtant  signaler  un  de  leurs  inconvénients,  le  décou- 
ragement que  peut  produire  chez  le  malade  cette  persis- 
tance d'une  plaie  béante.  —  Aussi  beaucoup  de  chirur- 


(1)  iA)CO  eitato^  p.  171  el  saitantes. 


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i50  A..F.  PLICQUE 

giens  (i)  préfèrent-iis  faire  faire  toujours  la  réunion  et  se 
contentent  de  surveiller  les  récidives  par  des  examens  rhinos- 
copiques  fréquents. 

C.  L'ablation  de  quelques  tumeurs  limitées  se  fait  par 
suite  de  leur  siège  avec  des  modifications  plus  ou  moins 
considérables,  que  nous  venons  de  décrire.  Les  petites  tu- 
meurs assez  fréquentes  de  la  cloison  peuvent  être  enlevées 
par  rincision  naso-génienne,  ainsi  que  Ta  fait  dans  plusieurs 
casRichet.  On  peut  aussi,  surtout  quand  elles  occupent  la 
partie  inférieure  de  la  cloison,  les  enlever  par  un  procédé 
spécial,  comme  dans  l'observation  suivante  de  Leriche. 

La  tumeur  enlevée  par  Leriche  (2)  occupait  la  cloison,  a 
un  demi- centimètre  environ  au-dessus  du  bord  libre;  elle 
mesurait  15  millimètres  d*avant  en  arrière  sur  10  de  hauteur 
et  de  largeur.  C'était  vraisemblablement  un  sarcome  (?) 
Leriche  décrivit  deux  incisions  qui,  partant  chacune  d*an 
côté  de  la  sous-cloison,  venaient  se  croiser  sur  la  lèvre 
supérieure.  Le*  V  ainsi  obtenu  fut  détaché  par  sa  face  pro- 
fonde avec  des  ciseaux  courbes  qui,  du  même  coup,  enta- 
mèrent le  cartilage  jusqu'au  niveau  de  la  tumeur.  Un  second 
coup  de  ciseau,  parallèle  au  bord  libre  de  la  cloison,  mobi- 
lisa celle-ci,  restée  adhérente  par  son  extrémité  antérieure. 
Un  coup  de  bistouri  libéra  les  adhérences  que  la  cloison, 
par  suite  de  cautérisations  répétées ,  avait  contractées 
avec  la  narine  gauche.  Il  fut  dès  lors  facile  d'achever 
l'ablation  en  quelques  coups  de  ciseaux.  En  introduisant  le 
doigt  dans  la  narine,  on  trouva  un  petit  bourgeon  sur  le 
eôté  gauche  de  la  lame  perpendiculaire  de  l'ethmoïde.  En 
suturant  le  V  labial,  Leriche  remit  en  place  la  languette  de 
sous-cloison  respectée;  elle  se  trouva  ainsi  placée  au-dessous 
de  la  perte  de  substance  circulaire  pratiquée  dans  la  cloison.  • 
L'hémorrhagie  fut  facilement  arrêtée  par  le  perchlorure  de 
fer.  Le  résultat  esthétique  fut  parfait.  Pas  de  troubles  fonc- 
tionnels. Pas  de  récidive  après  plus  d'un  an. 

Les  tumeurs  qui  siègent  sur  le  cornet  inférieur  offrent 

(1)  Voir  Yerchère,  Archives  de  laryngologie^  1887,  u*  1. 

(2)  Leriche,  GazetUdes  hôpitaux^  p.  578,  1874. 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  151 

Vayantage  d'èfre  facilement  enlevées  en  masse  avec  le 
COTnet  et  permettent  de  se  contenter  d'inckions  prélimi- 
naires peu  considérables.  Les  tumeurs  du  plancher  des 
fosses  nasales  nécessitent  souvent  une  résection  plus  ou 
moins  étendue  de  la  voûte  palatine  et  des  incisions  buc- 
cales. 


III 


A.  Le  diagnostic  des  tumeurs  diffuses  extrêmement  éten- 
dues des  fosses  nasales  n*offre  guère  de  difflcultés  au  point 
de  vue  de  la  nature  maligne  qui  n'est  que  trop  évidente. 
Hais  le  diagnostic  des  contre-indications  opératoires  est 
singulièrement  délicat.  La  question  se  pose  de  savoir  si  Ton 
peut  encore  espérer,  au  prix  de  sacrifices  considérables, 
une  ablation  complète  ou  s'il  faut  se  borner  au  tiaitement 
palliatif. 

Les  contre-indications  tirées  de  Tétat  général  ne  peuvent 
être  méconnues  par  un  examen  attentif  et  complet.  Les 
métastases  viscérales  se  rencontrent  avec  une  certaine  fré- 
quence à  cette  période  de  raffeclion,  en  particulier  dans  le 
poumon  et  le  foie.  Même  sans  lésions  viscérales,  une 
cachexie  trop  avancée  constitue  évidemment  un  motif  de 
renoncer  à  des  interventions  aussi  graves. 

Les  contre-indications  résultant  de  Tétat  local  sont  plus 
difficiles  à  apprécier.  Les  fosses  nasales,  par  leurs  con- 
nexions multiples,  se  prêtent  singulièrement  aux  irradiations 
des  tumeurs.  Il  n'est  point  aisé  de  reconnaître  ni  retendue 
ni  la  direction  de  ces  irradiations.  Celles  qui  se  font  à  tra- 
vers Tethmoïde,  les  plus  importantes  comme  contre-indica- 
tion absolue  d'opération,  peuvent,  en  particulier,  évoluer 
sans  grand  retentissement,  sans  troubles  cérébraux,  et 
n'être  constatées,  comme  cela  est  arrivé  dans  plusieurs  cas, 
qu'au  cours  de  Topération.  Parfois  même  elles  existent  dans 
des  tumeurs  qui,  par  leur  aspect,  semblent  encore  assez 
peu  avancées  dans  leur  évolution.  Pean  (i),  par  exemple,  a 

(«)  NikATON.  PMêlûçiô  exteme^  t.  m,  p.  làù 


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452  A.-F.  PLICQUE 

rapporté  un  fait  où  la  tumeur  était  constituée  par  des  po- 
lypes très  nombreux,  du  volume  d'un  grain  de  millet  au 
volume  du  pouce,  occupant  tout  le  pourtour  des  fosses  na- 
sales. Une  tentative  d'ablation  resta  très  incomplète  et  fut 
cause  d'une  méningite,  qui  emporta  le  malade  en  deux  jours. 
A  l'autopsie,  on  constata  que  ces  polypes  avaient  envahi  les 
sinus  maxillaires  ethmoïdaux  et  même  sphénoïdaux  et  pé- 
nétré dans  la  cavité  crânienne.  11  faudra  donc  toujours  tenir 
grand  compte  des  moindres  troubles  qui  semblent  indiquer 
une  irradiation  vers  la  base  du  crâne  et,  en  particulier,  des 
troubles  oculaires. 

Une  étude  didactique  sur  les  tumeurs  des  fosses  nasales 
flevrait  discuter  longuement  aussi  le  diagnostic  entre  les 
tumeurs  des  fosses  nasales  ayant  envahi  les  parties  voisines 
et  les  tumeurs  des  parties  voisines,  du  maxillaire  supérieur 
en  particulier,  ayant  envahi  les  fosses  nasales.  En  pratique, 
les  commémoratifs,  la  situation  de  la  masse  principale  de  la 
tumeur  ne  permettent  point  d'ordinaire  d'hésiter,  et  toute  la 
question  est  de  savoir  si  la  masse  totale,  tumeur  originaire 
et  prolongements,  peut  être  enlevée  complètement.  L*ori- 
gine  primitive  ne  fournit,  à  cet  égard,  que  des  renseigne- 
ments aléatoires.  Des  sarcomes  partis  du  périoste  de  l'eth- 
moïde  et  de  l'apophyse  basilaire  pourront  envahir  le  nez  et 
les  cavités  adjacentes  sans  pénétrer  dans  le  crâne  ;  des 
épilhéliomas,  d'apparence  beaucoup  moins  étendue,  pourront 
avoir  perforé  les  os. 

Le  mode  d'intervention  chirurgical  est  lui-même  réglé 
par  l'envahissement  de  la  tumeur,  soit  en  étendue  sur  la 
muqueuse  et  les  couches  sous-jacentes,  soit  en  profondeur 
dnns  le  tissu  osseux.  Dans  le  premier  cas,  Tablation  peut 
encore  se  faire  après  diverses  opérations  préliminaires 
destinées  à  donner  un  jour  plus  grand  que  celles  qui  ont  été 
signalées  jusqu'ici.  Dans  le  second,  elle  nécessite  des  résec- 
tions osseuses  intéressant  le  plus  souvent  le  maxillaire  supé- 
rieur et  faites  par  les  procédés  ordinaires  de  résection  de 
cet  os. 

B.  1"^  Les  opérations  préliminaires  proposées  pour  peiv 

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TUMEURS  MAUGNES  DE;S  FOSSES  NASALES  .153 

mettre  un  large  accès  dans  les.  fosses  nasales  sont  très  nom- 
breuses. La  plupart  d'entre  elles  ont  été  d'ailleurs  proposées 
principalement  pour  Tablation  de  polypes  nasopharyngiens. 
Elles  comprennent  tous  les  modes  de  renversement  possibles 
du  nez  :  sur  le  côté  (Chassaignac»  Langenbeck,  Beckel)  ;  en 
haut  (Lawrence)  (I);  en  bas  (Ollier)  (2)  et  sa  division  en 
deux  moitiés  complètes  avec  division  correspondante  de  la 
lèvre  supérieure. 

Nous  ne  pouvons  décrire  en  détail  que  le  procédé  de 
Chassaignac  et  d'OUier,  le  premier,  plus  favorable  peut-ôlre 
dans  les  tumeurs  unilatérales,  le  second  dans  les  tumeurs* 
bilatérales.   Voici   cette   description   diaprés   la   thèse  de 
Goguel  (3). 

A.  Dans  le  procédé  de  Chassaignac,  Topérateur,  placé  en 
face  du  malade,  pratique  une  incision  ti^ansversale  d'un 
orbite  à  Taulre,  fuit  tomber  sur  cette  première  incision,  du 
côté  gauche,  une  section  verticale  descendante,  un  peu 
oblique,  puis,  arrivé  au  niveau  de  la  partie  inférieure  de 
l'orifice  des  narines,  change  brusquement  de  direction  et 
pratique  une  incision  transversale  qui  s'étend  de  gauche  à 
droite  dans  toute  la  largeur  de  la  partie  inférieure  du  nez. 
De  cette  manière,  le  nez  se  trouve  inscrit  dans  un  lambeau 
rectangulaire  qui  ne  tient  plus  que  par  un  seul  côlé  au  i*este 
de  la  face. 

Les  tissus  cutanés  et  cartilagineux,  qui  constituent  l'en- 
veloppe extérieure  et  une  partie  de  la  charpente  nasale,  sont 
alors  séparés  par  de  larges  et  rapides  incisions,  de  manière 
à  permettre  de  rejeler  ce  lambeau  nasal  tout  d'une  pièce 
sur  la  joue  droite. 

Ce  premier  temps  de  Topération  une  fois  terminé,  on  doit 
s'occuper  de  l'agrandissement  de  Foriflce  antérieur  des  fosses 
nasales  par  des  sections  osseuses,  faites  de  la  manière  sui- 
vante : 

Au  moyen  d'un  trépan  perforatif  de  Laugier,  on  pratique 
une  ouverture  qui  conduit  de  l'un  des  orbites  dans  celui  du 

(1)  Thèse  de  Paris,  1874. 

(i)  Socit^lé  de  chirurgie,  15  mai  1889. 

(^  GocoBL.  RéMCiioa  teoipor*ire  des  os  do  la  face. 


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156  A.-F.  PLICQUE 

6thmoïâaux.  Mais  Tablalion  complète  n*en  restera  pas  moins 
trop  souvent  bien  périlleuse  et  bien  difficile.  L^ablation  des 
tumeurs  dures  peut  encore  se  faire  avec  quelque  régularité  ; 
Ollier  fait  remarquer  que  ce  sont  elles  qui  récidivent  le 
moins. 

Mais  celle  des  tumeurs  molles  ne  sera  trop  souvent  qu'un 
mélange  d'arrachage,  de  grattage,  de  cautérisation. 

Cette  dernière  pourra  être  faite  soit  au  thcrmo  ou  au  gal- 
-vanocautère,  soit  au  chlorure  de  zinc.  Elle  devra  être  le 
complément  nécessaire  de  toutes  les  opérations  par  mor- 
cellement pour  diminuer  les  dangers  de  greffe  et  d*ablation 
incomplète.  Mais  le  résultat  thérapeutique  définitif  ne  saurait 
malgré  tout,  dans  ces  ablations  irrégulières,  laisser  beaucoup 
•d'illusion. 

D.  La  résection  du  maxillaire  supérieur  est  souvent  né- 
^^essaire  dans  les  tumeurs  diffuses,  moins  pour  ouvrir  une 
voie  plus  large  au  chirurgien  que  pour  enlever  les  portions 
<l*os  envahies  par  le  néoplasme.  Chez  un  malade  opéré 
plusieurs  fois  inutilement  et  chez  qui  les  récidives  successives 
avaient  envahi  la  cavité  buccale,  le  sinus  maxillaire,  la  fosse 
temporale,  Kirmisson  (1)  par  une  résection  de  ce  genre  obtint 
une  survie  d'un  an.  Comme  toutes  les  opérations  antérieures 
s'étaient  accompagnées  d'hémorrhagies  extrêmement  abon- 
dantes, il  fit,  avant  la  résection,  la  ligature  de  la  cai*otide 
externe.  L'ablation  ne  put  étro  totale  ;  les  implantations 
pharyngiennes  furent  entièrement  ruginées,  mais  les  prolon- 
gements ethmoïdiens  ne  purent  être  suivis  jusqu'au  bout  par 
crainte  de  méningite.  Parfois  même  les  chirurgiens  n'ont 
point  hésité  devant  la  résection  des  deux  maxillaires,  et 
Braun  (2]  a  pu  dans  sa  statistique  réunir  onze  de  ces  opérations  ; 
les  résultats  ne  sont  guère  encourageants  ;  quatre  des  ma- 
lades succombent  dans  les  premiers  jours  de  l'opération  par 
épuisement,  par  pyohémie,  par  embolie  ;  cinq  autres  meurent 
de  récidives  en  trois,  sept,  neuf,  quinze  et  vingt-deux  mois. 
Les  deux  malades  portés  comme  guéris  n'ont  pas  été  suivis 

(i)  Gazette  det  hôpitaux,  p.  19, 1886. 

(S)  ArchUt  fur  klinUehe  Chirurgie^  p.  739,  1816. 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  157 

pendant  plus  d'un  an.  Décnre  en  détail  les  procédés  employés 
dans  ces  ablations  extrêmes  nous  paraît  inutile.  Elles  ont 
constitué  moins  des  opérations  régulières  que  des  opérations 
de  nécessité.  En  outre  des  deux  maxillaires  des  cornets  et 
du  vomer,  Lang,  dans  un  cas,  a  réséqué  les  deux  os  malaires 
et  une  partie  de  Tethmoïde.  Simon,  dans  un  autre,  a  enlevé 
les  maxillaires,  les  os  malaires  et  palatins,  une  partie  du 
vomer  et  de  l'ethmoïde,  Tapophyse  zygomatique  du  temporal 
du  côté  droit.  La  trachéotomie  préalable  a  été  nécessaire 
dans  un  autre  cas  de  Simon. 

On  doit  cependant  ajouter  que  la  cicatrisation  répare  mer- 
veilleusement ces  énormes  mutilations.  Un  des  moulages  de 
rhôpital  Saint-Louis  représente  une  opérée  de  M.  Péan  (i), 
ayant  subi  pour  un  épithélioma  l'ablation  totale  des  fosses 
nasales  et  des  deux  maxillaires  supérieurs;  la  cavité  qui 
reste  après  la  cicatrisation  paraît  minime  en  comparaison  dé 
la  perte  de  substance  effectuée. 


IV. 


A.  Les  opérations  dirigées  contre  les  tumeurs  malignes 
des  fosses  nasales  sont,  on  le  voit,  très  variables  comme 
gravité  et  comme  difficultés.  Aussi  est-il  difficile  d'indiciuer 
d'une  façon  générale  et  leurs  suites  opératoires  et  leur  ré- 
sultat thérapeutique. 

1.  Les  suites  opératoires  sont  ordinairement  favorables, 
plus  favorables  même  que  ne  pourraient  le  faire  supposer 
l'étendue  de  la  mutilation.  Dans  les  résections  doubles  du 
maxillaire  supérieur  la  mortalité  atteint  cependant  86  0/00. 
Par  contre,  elle  est  restée  nulle  dans  les  sept  cas  d^ablalion 
de  tumeurs  de  la  partie  inférieure  de  la  cloison  que  nous 
avons  pu  réunir.  Sur  l'ensemble  des  cinquante  et  une  autres 
observations,  de  gravités  diverses,  qui  nous  ont  servi  dans 
la  rédaction  de  ce  travail,  nous  ne  trouvons  mentionnés  que 
six  décès. 

(1)  GollectioD  particulière  de  M.'  Péan,  pièce  701. 

AMNALBS  DU  MAULDIES  DB  L*0RB1LLB   ET  DU  X«ARTNX.  —  XVI.  iS 


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158  A..F.  PLICQUE 

Le  danger  immédiat  le  plus  grave  est  rhémorrhagie  ;  la 
chute  du  sang  dans  le  larynx  semble  constituer  une  com- 
plication encore  plus  redoutable  que  Thémorrhagie  elle- 
même.  Le  tamponnement  postérieur  des  fosses  nasales 
permet  d'éviter  cette  complication. 

Les  phénomènes  d'infection  sont  assez  fréquemment  si- 
gnalés dans  les  diverses  observations.  Ils  sont  surtout 
graves  quand  les  opérations  ont  intéressé  Tethmoïde  ;  la 
moindre  suppuration  peut,  en  effet,  amener  une  méningite, 
L'érysipèle  est  aussi  assez  fréquent.  Bien  que  la  méthode 
antiseptique  soit  d'un  emploi  moins  facile  dans  les  opéra- 
tions sur  les  fosses  nasales  que  dans  celles  qui  portent  sur 
des  régions  moins  anfractueuses  et  plus  accessibles,  elle 
peut  et  doit  diminuer,  sinon  supprimer  tout  à  fait  ces  acci- 
dents. Rioc  (i),  dans  sa  communication  sur  Tantisepsie  dans 
la  chirurgie  nasale,  recommande  surtout  les  lavages  anti- 
septiques tant  avant  qu'après  l'opération.  Comme  on  ne 
saurait  espérer  une  absence  complète  d'exsudation  et  comme 
il  est  impossible  de  mettre,  comme  pour  d'autres  plaies, 
cette  exsudation  tout  à  fait  à  l'abri  de  l'air,  c'est  en  l'enle- 
vant à  mesure  qu'elle  se  forme  qu'on  évitera  l'infection.  Les 
tampons  serrés,  les  poudres  même  antiseptiques  qui  favo- 
riseraient la  rétention  seraient  plus  nuisibles  qu'utiles.  Ce 
sont,  on  le  voit,  les  idées  souvent  émises  par  M.  Verneuil 
sur  la  nécessité  d'ouvrir  un  large  écoulement  dans  toutes  les 
plaies  cavitaires.  Au  premier  rang  des  moyens  antiseptiques 
qu'il  indique,  M.  Verneuil  place  les  pulvérisations  phéni- 
quées.  Celles-ci  seront  d'autant  plus  utiles  qu'il  est  fort  dif- 
ficile d'appliquer  un  pansement  bien  occlusif  et  qu'il  importe  ' 
d'assainir,  autant  que  possible,  le  milieu  où  séjournera  le 
malade  après  l'opération. 

2.  Les  résultats  définitifs  sont  impossibles  à  indiquer,  pres- 
que toutes  les  observations  ayant  été  publiées  en  hâte  aussitôt 
après  l^opération.  Alors  même  qu'aucune  récidive  n'a  été 
constatée  après  quelques  mois,  ce  délai  est  évidemment  trop 
court  pour  qu'on  puisse  parler  de  guérison.  Dans  un  seul 

(1)  Voir  Annales,  n*  il,  p.  584,  1888. 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  159 

cas,  celui  de  Mason,  le  malade  a  été  suivi  pendant  six  ans  ; 
le  fait  est  d'autant  plus  intéressant  que  la  dernière  opération 
faite  portait  sur  une  tumeur  ayant  récidivé  déjà  deux  fois. 

Ces  résultats  paraissent  généralement  peu  favorables. 
Sans  parler  des  faits  oii  Tablation  reste  incomplète  et  où  la 
repuUulation  est  immédiate,  dans  bon  nombre  d'autres  la 
récidive  est  signalée  au  bout  de  quelques  semaines  ou  de 
quelques  mois.  Assez  souvent  elle  se  fait  sur  des  points  où 
n'existait  aucune  implantation  de  la  tumeur  ;  n'est-il  point 
alors  permis  de  songer  à  des  greffes  opératoires? 

Sans  oublier  toutes  les  difficultés  de  Tintervention  chirur- 
gicale, il  est  une  critique  qui  parait  résulter  de  la  lecture 
d'ensemble  des  observations.  L'intervention  semble  réserver 
toutes  ses  ressources  et  toute  son  énergie  pour  les  tumeurs 
diffuses  à  peu  près  inopérables  ;  dans  les  tumeurs  petites  et 
limitées,  elle  se  contente  trop  souvent  de  demi-mesures,  ar- 
rachement, cautérisation,  etc.  En  réalité,  c'est  en  enlevant 
très  largement  et  très  soigneusement  ces  petites  tumeurs 
que  la  chirurgie  du  cancer  peut  avoir  des  chances  sérieuses 
d'être  utile.  Quant  aux  grandes  mutilations,  telle  que  la 
résection  double  des  maxillaires,  on  ne  saurait  garder  beau- 
coup d'espoir  dans  leur  efficacité.  Certes,  contre  une  affec- 
tion fatalement  mortelle,  les  tentatives  de  traitement  les  plus 
audacieuses  et  les  plus  douloureuses  sont  permises.  Mais  la 
nature  maligne  une  fois  constatée,  c'est,  tout  paradoxale  que 
cette  opinion  puisse  paraître,  contre  les  tumeurs  les  plus 
petites  que  le  chirurgien  doit  agir  avec  le  plus  d'énergie. 

B.  Le  traitement  purement  médical  peut-il  avoir  dans 
quelques  cas  des  prétentions  non  seulement  palliatives  mais 
curatives  (1)?  11  est  superflu  d'insister  sur  l'utilité  que  peu- 
ven  avoir  l'usage  interne  de  Tarsenic  dans  les  sarcomes  et  les 
applications  de  chlorate  de  potasse  dans  les  épithéliomas. 
Le  chlorate  de  potasse  a  surtout  réussi  dans  les  épilhé- 
liomes  de  la  peau  du  nez  ;  cependant,  dans  un  cas  observé 
par  Terrier  (2),  «  la  marche  d'un  épithéliome  de  la  cloison 

(1)  Thè$e  d'Hpvernêud.  Paris,  1887,  8  observations,  p.  19-«5. 

(2)  Manuel  de  pathologie  chirurgicale,  t.  XI,  p.  425. 


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160  A.-F.  PLICQUE 

a  été  arrétëer  et  la  cicatrisation  8'est  effectuée  sous  Tin- 
iluence  des  applications  locales  de  chlorate  de  potasse 
pulvérisé.  »  L'opinion  de  Vollolini  sur  un  moyen  beaucoup 
moins  connu,  la  tisane  de  Zittmann  mérite  d*ètre  discutée 
davantage.  Vollolini  (i)  recommande  Tusage  de  cette  tisane, 
tant  dans  les  cas  où  le  diagnostic  est  incertain  avec  la  sy- 
philis que  dans  les  tumeurs  malignes  difficilement  opérables. 
La  tisane  de  Zittmann  comprend  deux  préparations  (2)  que 
Voltolini  recommande  d'administrer,  en  alternant,  de  la 
façon  suivante.  Le  premier  jour,  administration  d*une  pilule 
laxative  composée  de  : 

Résine  de  jalàp 10  ccnl. 

Gomme  gutte 2,5. 

Aloès 20 

Dès  le  second  jour,  on  donne,  matin  et  soir,  un  demi-litre 

(1)  VoLTOLird.  Loco  eitalo,  p.  318. 

(S)  Voici  les  deux  formules  de  la  tisane  do  ZiUmanu  : 

1*  Tisane  de  Zittmann  n"*  1. 

Salsepareille 400  grammes. 

Faites    aigérer  pondant    vingt-quatre    heures 
dans  : 

,  Eau 24.000        — 

Ajoutez  : 

Sucre  d'aluir  (alun  4,  kino  1) 50       — 

Calomel 15        — 

Cinnabre 5        — 

Faites  bouillir  jusqu'à  réduction  d'un  tiers  et 
ajoutez  : 

Feuilles  de  Séné 100        — 

Racine  de  réglisse 50        — 

Anis 15        — 

Fenouil 15        — 

Laissez  infusez  quelques  instants;   passez.  — 
Demi-litre  matin  et  soir. 

Tisane  de  Zittmann  n*  2. 

Résidu  de  la  décoction  préccdonte,  plus  : 

Salsepareille , 200        — 

Faites  bouillir  dans  : 

Eau 9.000        — 

Ajoutez  : 

Ëcorce  de  citron  ] 

Cardamome  /  àà 10        — 

Cannelles  ( 

Réglisse  ) 

Passez.  Un  litre  au  miKen  du  jour. 

Pendant  Tetô,  il  est  bon  do  réduire  ces  diverses  doses  de  moitié,  de 
façon  à  ce  que  la  consommation  soit  plus  rapide  et  que  la  préparation 
n'ait  pas  le  temps  do  fermenter. 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  161 

àe  la  tisane  n"^  1,  et  dans  Taprès-inidi  un  litre  de  la  tisane 
n*"  2;  on  continue  pendant  huit  jours;  vers  le  cinquième 
jour,  on  donne  une  nouvelle  pilule  purgative  si  le  malade  ne 
va  point  sufQsamment  à  la  selle,  et  on  suspend  ce  jour-là  le 
médicament.  Le  malade  doit,  pendant  toute  la  cure,  manger 
peu  et  garder  un  repos  presque  complet.  Les  anciens  méde- 
cins exigeaient  même  le  séjour  absolu  au  lit.  Après  huit 
jours  de  suspension  pendant  lesquels  le  malade  continue  à 
s'alimenter  légèrement  et  à  ménager  ses  forces  la  tisane  est 
reprise.  D'après  la  composition  du  médicament,  il  est  permis 
de  se  demander  si  les  prétendues  guérisons  de  tumeurs 
malignes  n'étaient  point  des  guérisons  de  lésions  syphili- 
tiques. Ce  n'est  que  dans  les  tumeurs  inopérables  ou  dans 
les  tumeurs  de  diagnostic  incertain  que  cet  essai  devient 
permis.  Chez  les  sujets  affaiblis,  VoUolini  recommande  de 
diminuer  les  doses  journalières  de  moitié  en  portant  au 
double  la  durée  de  l'administration  ;  chez  les  cancéreux  et 
surtout  chez  les  cancéreux  âgés,  ces  doses  moins  massives 
devront  souvent  être  préférées. 

C.  Les  hémorrhagies,  qui  sont  fréquentes  et  souvent 
extrêmement  abondantes  dans  les  dernières  périodes  des 
tumeurs  malignes  des  fosses  nasales,  peuvent  être  combat- 
tues par  différents  moyens.  Le  tamponnement,  qui  constitue 
dans  les  hémorrhagies  immédiatement  menaçantes  la  mé- 
thode de  nécessité,  ne  doit  point  être  la  méthode  de  choix.  Il 
est  toujours  très  douloureux  et  favorise  souvent  le  retour 
des  hémorrhagies,  tant  par  le  déplacement  des  caillots  au 
moment  de  Tablation  du  tampon  qu'en  augmentant  par  le 
séjour  des  produits  septiques  Tinfection  des  ulcérations  can- 
céreuses. Quand  on  sera  réduit  à  le  pratiquer,  on  devra 
tâcher  d'éviter,  autant  que  possible,  ce  dernier  effet  parti- 
culièrement nuisible  par  remploi  de  gaze  iodoformée. 

Il  sera  de  même  indiqué,  afin  d'éviter  autant  que  pos- 
sible le  retour  des  hémorrhagies,  de  tâcher  d'obtenir  une 
asepsie  aussi  complète  que  possible  des  fosses  nasales.  Les 
insuftlationSy  les  inhalations  de  poudre  d'acide  borique, 
d'iodoforme  et  surtout  de  salol  seront  à  cet  égard  utiles. 


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te&  A.-F.  PLICQUE 

Les  lavages  antiseptiques  devront  être  faits  avec  ménage- 
menl  pour  éviter  une  hémorrhagie  par  action  mécanique  ;  ii 
sera  bon  d'employer  des  solutions,  soit  très  froides,  soit  très 
chaudes.  Ces  dernières,  qui  ont  le  grand  inconvénient  d*être 
douloureuses,  peuvent  également  constituer  un  moyen  d'arrêt 
des  hémorrhagies.  Par  suite  des  dangers  d'intoxication,  on 
ne  peut  guère  employer  comme  antiseptique  que  l'acide  bo- 
rique et  surtout  le  chloral  à  1  0/00.  La  décoction  de  camo- 
mille fraîche  constitue  aussi  un  bon  désinfectant. 

L'antipyrine,  soit  en  poudre,  soit  en  solution  au  dixième, 
est  un  excellent  hémostatique  ;  c'est  un  des  premiers  moyens 
à  essayer,  au  moins  dans  les  épistaxis  légers.  Rappelons 
aussi  la  poudre  formée  d'une  partie  de  tannin  pour  onze  de 
gomme  arabique  (Guéneau  de  Mussy).  La  compression  de 
la  carotide  correspondante  à  Thémorrhagie  ou  des  deux  ca- 
rotides dans  les  hémorrhagies  doubles  a  quelquefois  donné 
de  bons  résultats. 

Parmi  les  moyens  chirurgicaux,  la  ligature,  soit  de  la  ca- 
rotide externe,  soit  de  la  carotide  primitive,  ne  constitue,  en 
dehors  de  ses  dangers  opératoires,  qu'une  ressource  assez 
précaire.  Cette  ligature,  dans  les  tumeurs  des  fosses  nasales, 
a  d'ailleurs  été  plus  souvent  pratiquée  comme  premier  temps 
d'une  opération,  afin  de  diminuer  la  perle  de  sang  au  cours 
de  l'opération,  que  comme  moyen  d'arrêter  les  hémorrha- 
gies. Elle  ne  mettrait  point,  en  tous  cas,  après  un  arrêt  plus 
ou  moins  prolongé,  obstacle  à  leur  retour. 

Contre  ces  hémorrhagies  à  répétition,  le  mieux  paraît 
être  de  chercher  à  modifier  par  des  cautérisations  les  sur- 
faces ulcérées.  Voltolini  recommande  surtout  la  galvano- 
caustique  et  l'éleclrolyse.  Le  pôle  positif  devra  toujours  être 
le  pôle  intranasal  quand  on  aura  pour  but  l'arrêt  des  hémor- 
rhagies. Verneuil,  dans  un  cas  de  tumeur  érectile  de  la 
pituitaire,  obtint  une  très  grande  amélioration  par  des  cau- 
térisations au  thermocautère.  Celles-ci  furent  faites,  après 
tamponnement  postérieur,  par  Torifice  donné  par  une  incision 
dorsale  du  nez.  Dans  un  cas  analogue,  chez  un  malade  (i) 

(1)  Voir  Matbh^  du  Sang^  Paris  iBS»,  p.  442. 


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TUMEURS  MALIGNES  DES  FOSSES  NASALES  168 

dont  les  épistaxis  étaient  tellement  abondantes  qu^il  avait  dû 
subir  une  première  fois  la  transfusion  du  sang,  notre  maître^ 
M.  Périer,  eut  devant  un  nouveau  retour  des  hémorrhagîes, 
recours  au  procédé  suivant.  Afin  d'éviter  l'emploi  du  chlo- 
roforme, il  fit  donner  au  malade  10  grammes  de  chloral. 
Puis,  la  somnolence  obtenue,  ayant  pratiqué  le  tamponne- 
ment postérieur  il  fit  une  large  irrigation  des  fosses  nasales 
avec  un  litre  environ  de  solution  de  chlorure  de  zinc  à  8  0/00. 
Lesdouleurs consécutives,  extrêmement  vives,  furentapaisées 
par  une  série  d'injections  de  morphine.  Le  résultat  théra- 
peutique fut  excellent.  L'opération  parfaite  à  la  fin  de  1882, 
et  depuis  quelques  légères  cautérisations  faites  à  de  rares 
intervalles  sur  les  points  qui  semblaient  menacer  de  s'ul- 
cérer ont  suffi  à  prévenir  le  retour  des  hémorrhagies.  Une 
seule  fois  seulement  dans  ces  huit  années,  en  1886,  il  fût 
nécessaire  de  recourir  de  nouveau  à  une  cautérisation  plus 
intense  avec  la  solution  de  chlorure  de  zinc  à  3  0/00.  L'em- 
ploi d'un  caustique  liquide  pénétrant  dans  les  moindres  an- 
firacluosités  permet  évidemment  mieux  que  le  thermo  ou  le 
galvanocautère  de  modifier  toute  la  surface  des  ulcérations. 
Un  autre  point  mérite  d'être  signalé  dans  cette  observation. 
La  transfusion  de  1:20  grammes  de  sang,  faite  lors  d'une 
première  succession  d'épitaxis  en  février  1882,  amena  pendant 
près  d'un  an  la  cessation  des  hémorrhagies. 

D.  La  gêne  produite  par  le  développement  énorme  atteint 
par  la  tumeur  à  ses  dernières  périodes  est  souvent  telle 
qu'on  est  tenté  d'y  remédier  par  des  ablations  au  moins 
partielles.  C'est  une  ressource  bien  infidèle  et  sur  laquelle 
on  ne  saurait  trop  compter.  Dans  les  ablations  feites  pour 
dégager  les  fosses  nasales,  les  caillots  formés  par  Tliémor- 
rhagie  obstruent  bien  vite  les  portions  dégagées.  Les  abla- 
tions ont  porté  le  plus  souvent  sur  les  prolongements  buc- 
caux. L'hémorrhagie  primitive,  même  avec  l'anse  galvanique, 
n'est  point  toujours  facile  à  éviter  ni  à  arrêter  ;  Thémor- 
rhagie  secondaire  à  la  chute  des  escharres  constitue  un 
danger  encore^phis  grand.  La  repuUulation  est  de  plus  extrê- 
mement rapide.  Dans  une  observation  de  Delstanche,  chez 


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164  H.  CHATELLIER 

un  malade  atteint  d'un  cancer  des  fosses  nasales  (l)»  avec 
prolongements  qui  obstruaient  toute  la  bouche,  on  se  décida 
à  enlever  le  champignon  intrabuccal.  La  repuUuIation  se  Ht 
si  vite  qu'il  fallut  faire  deux  nouvelles  opérations  pendant 
les  trois  semaines  que  se  prolongea  encore  la  vie  du  mal- 
heureux. 

Yoltolini,  dans  quelques  cas  où  il  s^agissait  surtout  de 
désobstruer  les  fosses  nasales,  dit  avoir  employé  avec 
succès  le  galvanocautère,  et  surtout  Télectroylise  (2).  Le  cou- 
rant, en  dehors  de  la  destruction  mécanique  qu'il  produit, 
diminuerait  les  douleurs;  peut-être  aussi  ralentirait-il  la 
marche  de  Taffection 


II 


CINQ  OBSERVATIONS  D'OTITES  MOYENNES  SUPPU- 
RÉES,  GRAVES,  CONSÉCUTIVES  A  LA  GRIPPE.  — 
OUVERTURE  DE  L'APOPHYSE. 

Par  Henri  B.  CHATELL.IER9  ancien  interne  des  hôpilaux,  prépara- 
teur d*bistolof  io  à  la  Faculté. 

Plusieurs  médecins  ont  écrit  des  articles  sur  les  compli- 
cations auriculaires  de  l'épidémie  de  grippe  qui  vient  de 
prendre  fin.  Tous  ont  rapporté  des  cas  assez  nombreux,  il 
est  vrai,  mais  bénins. 

Or,  du  26  novembre  1889  au  2  février  1890,  nous  avons 
dû  pratiquer  cinq  fois  l'ouverture  opératoire  de  Tapophyse 
mastoï«ie  pour  des  cas  d'otites  moyennes  consécutives  à  la 
grippe. 

Si  nous  rapprochions  ce  chiffre  de  cinq  cas  graves  de  la 
somme  totale  des  otites  moyennes  consécutives  à  la  grippe 
que  nousavons  eues  à  soigner,  nous  devrions,  à  rencontre  de 
nos  confrères,  dire  que  les  complications  auriculaires  ont  eu 
une  gravité  tout  exceptionnelle. 

(i)  Annotes  maladies  oreilles  et  larynx,  p.  129,  1884. 
i^)  Loco  ciiatOy  p.  3i3« 


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OTITES  MOYENNES  SUPPURÉES  1(>5 

Nous  pourrions  même  citer  un  sixièn^e  cas;  mais  le  ma- 
lade ayant  été  opéré  par  un  chirurgien  que  nous  avions 
appelé  en  consultation,  Tobservation  ne  nous  appartient  pas. 

Nous  ne  formulerons  pas  cependant  une  opinion  aussi  ra- 
dicalement opposée  à  celle  qui  a  été  exprimée,  car  nous 
savons  que  beaucoup  de  médecins  ont  rencontré  des  otites 
moyennes  qu'ils  ont  soignées  eux-mêmes. 

Quant  à  expliquer  pourquoi  nous  avons  eu  un  nombre 
relativement  grand  de  cas  à  opérer,  nous  ne  pouvons  guère 
invoquer  que  le  hasard . 

Ajoutons  encore  qu'un  chirurgien,  connu  pour  opérer  les 
apophyses  mastoïdes,  nous  disait  récemment  en  avoir  opéré 
quatre  cas  pendant  l'épidémie. 

OBSERVATION  I.  —  Grippe.  —  Otite  moyenne  supputée  droite.  — 

Guérison  de  Totite.  —  Rechute.  —  Douleurs  intenses  dans 

r  apophyse.  —  Infection  purulente. —  Ouverture  de  F  apophyse. 

—  Guérison. 

D...J  31  ans.  Bonne  santé  antérieure.  Au  commencement  de 
novembre  1889  a  la  grippe  avec  coryza,  à  la  suite  de  laquelle  il 
est  pris  d'une  otite  moyenne  suppurée  aiguë  droite.  Améliora- 
tion rapide  de  l'otite» 

45  novembre.  —  Depuis  plusieurs  jours  il  n'y  a  plus  ni  écou- 
lement ni  douleurs,  quand  survient  une  nouvelle  ppussée  d'ottle 
avec  douleurs  auriculaires  et  mastoïdiennes  très  intenses.  Le 
traitement  antiseptique  rigoureux  est  institué.  L*écoulemcnt 
purulent  et  les  douleurs  s^amendent. 

22  novembre,  matin.  —  Le  malade  semble  aller  mieux,  et, 
comme  il  habite  la  campagne,  il  ne  doit  revenir  que  le  lundi  25. 

Dans  l'après-midi,  à  S  heures,  frisson  intense,  avec  claque- 
ment de  dents. 

28  novembre.  —  AS  heures  du  soir  nouveau  frisson. 

24  novembre.  —  A3  heures  du  soir  frisson. 

25  novembre. —  Plusieurs  frissons  pendant  la  journée. 

Le  soir,  à  6  heures,  faciès  très  altéré,  douleurs  intenses  dans 
l'apophyse  du  côté  droit,  pas  de  gonflement  dans  la  région.  Pus 
en  notable  quantité  dans  le  conduit.  La  perforation  a  environ 
2  millimètres  de  diamètre,  et  siège  dans  le  quadrant  antéro-infé- 
rieur.  Le  premier  ne  détermine  de  douleurs  qu'au  niveau  de  la 
pointe  de  l'apophyse,  au  niveau  de  son  bord  antérieur. 


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166  H.  CHATELLIER 

Les  douleurs  spontanées  dans  Tapopbyse  sont  très  intenses. 
Ou  n'observe  ni  rougeur  ni  empâtement  derrière  le  pavillon. 
On  décide  Touverture  de  Tapophyse  pour  Je  lendemain  matin. 

26  novembre.  —  Le  malade  est  endormi  au  chloroforme,  les 
tissus  mous  sont  incisés  et  on  arrive  sur  la  surface  osseuse. 
Aucun  ëpaississement  du  périoste.  La  couche  corticale  est  abso- 
lument saine. 

Ouverture  do  l'os.  Immédiatement  au-dessous  de  la  corticale 
on  trouve  un  tissu  spongieux  violacé,  que  Ton  enlève  tantôt  à 
la  gouge,  tantôt  avec  la  curette  de  Volkmann. 

Au  milieu  des  trabécules  osseuses  existe  un  tissu  mou,  formé 
de  granulations. 

On  ne  trouve  aucune  cavité  et  pas  une  goutte  de  pus. 

Le  canal  opératoire  est  creusé  en  dedans  et  eo  avant  jusqu'à 
une  profondeur  de  12  millimètres,  mesurés  perpendiculairement 
à  partir  du  bord  antérieur  de  Touverture  osseuse  jusqu'au  fond 
du  canal  opératoire.  (Rappelons  que  ce  bord  antérieur  se  con- 
fond pour  ainsi  dire  avec  le  bord  postérieur  du  conduit  auditif 
osseux,  et  qu'il  est  sur  un  plan  plus  interne  que  la  surface  ex- 
terne de  l'apophyse). 

Mis  un  drain  et  pris  tous  les  soins  antiseptiques  pendant  et 
après  l'opération;  enfin,  réuni  avec  des  points  de  suture,  les 
bords  de  la  plaie  des  parties  molles,  sauf  au  niveau  du  drain. 

Le  liquide  injecté  par  le  conduit  auditif  ne  sort  pas  par  le 
drain. 

Jusqu'à  la  fin  du  traitement  les  lavages  sont  faits  avec  1» 
liqueur  de  Van  Swielen  pure. 

Pansement  à  la  gaze  io déformée,  recouvert  d'une  épaisse 
couche  de  coton  au  sublimé. 

A  3  heures  du  soir  T.  3d<',9.  Le  malade  ne  souffre  plus  da 
l'oreille  ni  de  l'apophyse,  mais  il  se  plaint  d'une  douleur  au  ni- 
veau de  la  partie  antéro-externe  de  la  jambe  droite.  En  ce  point 
existe  un  petit  noyau  sous-cutané  douloureux  reconnaissant 
pour  cause  une  coagulation  dans  une  veine  superficielle. 

Sulfate  de  quinine,  2  grammes  ea  huit  paquets  à  prendre 
tontes  les  3  heures. 

A  6  heures  du  soir  T.  40^^,1.  Pas  de  frisson  pendant  la 
journée. 

27  novembre,  —  Mutin  T.  37^,8.  Peu  de  pus  dans  le  conduit. 
Le  liquide  injeeté  par  cette  voie  ressort  par  le  drain.  Les  doa— 
leui*8  de  lloreille  et  de  i'apophyse  sont  naUes. 


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OTITES  MOYENNES  SUPPURÉES  167 

Soir  T.  40^.  L»  malade  n'a  pas  eu  de  frissona,  mais  acense 
plusieurs  points  très  douloureux  :  au  niveau  du  triceps  brachial 
droit,  au  niveau  du  triceps  brachial  gauche  et  dans  l'épaule 
gauche.  A  la  jambe  droite,  la  nodosité  constatée  hier  s'est  éten- 
due et  la  peau  rougit. 

Continué  le  sulfate  de  quinine. 

28  novembre.  —  Matin  T.  38*,4.  Très  peu  de  pus  dans  le  con- 
duit auditif  et  dans  le  draiu.  Le  lavage  passe  du  conduit  auditif 
par  le  drain. 

Le  malade  ne  souffre  pas  de  Toreille  ni  de  l'apophyse  mas- 
toïde.  On  sent  des  empâtements  profonds  au  niveau  des  triceps 
brachiaux  droit  et  gauche.  Douleur  très  vive  dans  Tépaule 
gauche,  qui  ne  peut  exécuter  aucun  mouvement  à  cause  de  cette 
souffrance.  Pas  de  frissons. 

Continuation  du  sulfate  de  quiuine. 

Soir  T.  38^6. 

29  novembre.  —  Matin  T.  38«»5.  Soir  T.  39^,2.  Même  état. 
80  novembre.  —  Matin  T.  38*>,1.  Soir  T.  38«,7.  Même  état. 
!•'  décembre.  —  Matin  T.  3>,2.  Soir  T.  38<>,5.  Même  état. 

2  décembre.  —  Matin  T.  3>,8.  Soir  T.  88<»,5. 

La  tuméfaction  de  la  jambe  droite  diminue,  après  avoir  en- 
vahi depuis  la  tète  du  péroné  jusqu'au  niveau  de  la  malléole 
externe.  La  tuméfaction  du  bras  droit  diminue  également. 
A  gauche,  au  contraire,  Tempâtement  qui  siège  sous  le  triceps 
brachial  a  augmenté  ;  elle  mesure  quatre  travers  de  doigt  dans 
le  sens  de  la  longueur  du  membre  et  trois  travers  de  doigt  dans 
son  sens  transversal.  Dans  Tépaule  gauche  la  douleur  diminue, 
mais  le  malade  ne  peut  remuer  le  bras. 

3  décembre.  —  Matin  T.  86»,5.  Soir  T.  38<»,1. 

Jusqu'à  aujourd'hui  on  a  fait  chaque  jour  le  pansement,  et 
des  irrigations  du  conduit  auditif  et  de  la  plaie  opératoire  avec 
la  liqueur  de  Van  Swieten.  A  partir  de  ce  jour,  pansements 
seulement  tous  les  deux  jours.  Suppression  du  sulfate  de 
quinine. 

4  décembre.  —  Matin  T.  86«,7.  Soir  T.  38^4. 

5  décembre.  —  Matin  T.  37o,6.  Soir  T.  39«,5. 
A  4  heures  du  soir  le  malade  a  un  frisson. 

6  décembre.  —  Matin  T.  37«,5.  La  tuméfaction  du  bras  gauche 
a  encore  augmenté  et  est  devenue  fluctuante.  Une  incision  (1) 

(1)  L'ouverture  est  pratiquée  par  JL  la  0^  Ch.  iUmgr. 


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168  H.  CHATELLIER 

verticale  est  pratiquée  à  son  niveau,  et  après  avoir  traversé  le 
triceps  brachial  on  tombe  sur  une  collection  purulente  qui  peut 
être  évaluée  à  40  grammes  environ.  Tamponnement  de  la  poche 
è  la  gaze  iodoformée. 

Le  soir  la  T.  tombe  à  38<». 

1  décembre.  —  Mutin  T.  86«,4.  Soir  T.  36»,2. 

Aucune  suppuratipn  n'existant  dans  la  plaie  apophysaire  ni 
dans  Toreille,  on  enlève  le  drain  et  on  panse  à  la  gaze  iodo- 
formée. 

Depuis  ce  jour  la  température  n'a  jamais  dépassé  37^,2. 

19  décembre.  —  La  plaie  apophysaire  et  la  plaie  du  bras  sont 
presque  cicatrisées  ;  on  panse  à  plat  avec  la  gaze  iodoformée. 

he  malade  est  considéré  comme  guéri. 

Cependant  le  bras  gauche  est  toujours  impotent,  le  malade 
ne  peut  le  porter  en  haut.  Il  y  a  atrophie  notable  du  deltoïde. 
Sous  ce  muscle  existe  une  collection  fluctuante  et  indolore  qui, 
ponctionnée  avec  la  seringue  de  Pravaz,  donne  un  liquide 
séreux  louche. 

Celte  poche,  siégeant  sous  le  faisceau  antérieur  du  deltoïde, 
est  incisée  largement  et  lavée  à  l'acide  phénique  à  5  0/0,  puis  les 
bords  suturés.  La  réunion  se  fait  sans  complication  par  pre- 
mière intention. 

Réflexions,  —  Chez  ce  malade,  qui  fut  atteint  avec  une 
gravité  toute  particulière,  les  indications  de  ropération  ftireot 
de  deux  sortes  : 

1**  Les  douleurs  extrêmement  vives,  spontanées  surtout, 
au  niveau  de  la  région  apophysaire,  douleurs  que  le  traite- 
ment antérieur  n'avait  pu  diminuer; 

2"*  Les  frissons  répétés  pendant  quatre  jours,  qui  indi- 
quaient nettement  une  résorption  purulente. 

L'intensité  extrême  des  douleurs  spontanées  dans  Tapo- 
physe  est  un  symptôme  d'une  importance  considérable  au 
point  de  vue  de  l'intervention  opératoire  (Schwarlze,Politzer, 
Zaufal).  Nous  l'avons  vu  plusieurs  fois  se  montrer  alors 
qu'il  n'existait  pas  de  grande  cavité  apophysaire  ni  de 
gonflement  de  la  région. 

Après  l'ouverture  de  l'apophyse  les  douleurs  diminuent, 
et  dans  les  cas  analogues  que  nous  avons  vu,  les  symptômes 
de  résorption  ont  cédé  aussitôt. 


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OTITES  MOYENNES  SUPPURÉES  16^ 

Observation  H.  —  Grippe.  —  Otite  moyenne  supparée aiguë. — 
Douleurs  intenses.  —  Ouverture  de  r apophyse.  —  Guérison 
en  th  jours, 

M"«  X...,  24  ans,  est  prise  de  grippe  avec  coryza  au  com- 
mencement de  janvier  1890.  Rapidement  surviennent  des  dou- 
leurs intenses  dans  l^omlle  droite  et  au  niveau  de  l'opophyse. 
La  membrane  tympanique  finit  par  se  perforer  et  un  écoulement 
purulent  s'établit.  \jà  médecin  fait  faire  des  lavages  à  Teau  bo- 
riquée. 

Comme  l'écoulement  continue  et  que  les  douleurs  persistent, 
nous  sommes  appelés  en  consultation  le  là  janvier. 

Pus  dans  le  conduit  auditif  droit,  petite  perforation  en  bas  et 
en  arrière.  Le  conduit  a  son  calibre  normal.  L'apophyse  mas- 
toïde  ne  présente  aucune  trace  de  gonflement.  Elle  est  le  siège 
de  douleurs  spontanées  et  à  la  pression  extrêmement  vives^ 
Nous  proposons  Touverture  de  l'apophyse  mais  on  nous  prie 
de  différer. 

On  continue  les  lavages  à  l'eau  boriquëe. 

20  Janv/er.  *- Un  léger  gonflement  étant  survenu,  on  ncus^ 
prie  de  venir  voir  la  malade,  et  on  se  décide  à  opérer  le  lende- 
main. 

^{janvier  1890.  —  Le  gonflement  a  considérablement  aug- 
menté depuis  hier;  aujourd'hui  il  a  envahi  toute  la  région  mas- 
toïdienne et  s'étend  jusque  vers  la  tempe.  La  malade  est  endor- 
mie au  chloroforme,  le  champ  opératoire  lavé  au  sublimé 
à  1  0/0. 

Incision  suivant  l'insertion  du  pavillon.  Incision  horizontale 
dirigée  en  arrière  au  niveau  de  la  paroi  supérieure  du  conduit. 
Les  parties  molles  sont  infiltrées  de  sérosité,  pas  de  pus.  Pé- 
rioste décollé  de  la  corticale.  Celle-ci  présente  une  incisure  très 
nette,  vestige  de  la  réunion  du  point  d'ossification  de  Tapo- 
physe. 

La  couche  corticale  est  enlevée,  et  on  tombe  immédiatement 
dans  une  petite  cavité  pleine  de  pus,  sans  trouver  toutefois  au- 
cune grande  cavité.  Tous  ces  diverticules  sont  superficiellement 
situés;  ils  siègent  dans  la  moitié  inférieure  de  l'apophyse,  au 
voisinage  de  la  pointe  et  ne  se  prolongent  ni  en  haut  ni  vei*s  la 
profondeur.  En  dedans  de  ce  système  de  cavités,  on  trouve  un 
tissu  osseux  compact,  très  résistant  et  entièrement  sain. 

Drain,  suture  des  parties  molles,  lavage  au  sublimé  à  1  0/0« 

22  janvier.  —  Renouvelé  le  pansemonti  pas  de  fièvre» 


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170  H.  CHATELLIER 

24  janvier.  —  Refait  le  pansement,  pas  de  fièvre. 

10  février,  —  Tous  les  deux  jours  on  a  refait  le  pansement; 
actuellement  la  suppuration  a  complètement  disparu  ;  on  enlève 
le  drain.  Tamponnement  à  la  gaze  au  salol. 

15  février.  —  La  plaie  opératoire  est  complètement  fermée  et 
la  malade  est  considérée  comme  guérie  de  sa  maladie  apophy- 
saire. 

11  subsiste  cependant  un  léger  écoulement  par  le  conduit  au- 
ditif, dont  il  ne  reste  pas  de  traces,  le  26  février. 

Réflexions.  —  Chez  cette  malade  il  n'existait  pas  de 
grande  cavité  mastoïdienne,  mais  une  série  de  petites  ca- 
vitt^s  communiquant  d'une  part  les  unes  avec  les  autres,  et 
d'autre  part  avec  la  profondeur  par  des  trajets  qu'il  a  été 
impossible  de  découvrir,  peut-être  par  des  vaisseaux  lym- 
phatiques seulement. 

Si  nous  eussions  été  entièrement  libres,  nous  eussions 
opéré  la  malade  au  moins  huit  jours  plus  tôt,  pendant  la 
phase  uniquement  douloureuse,  mais  le  confrère  avec  qui 
nous  étions  en  consultation,  ne  voyant  aucun  gonflement 
du  côté  de  l'apophyse,  était  pour  la  temporisation. 
.  Nous  croyons  que  la  malade  eût  guéri  plus  vite  si  Topé- 
ration  eût  été  plus  hâtive.  Enfin  il  n'est  pas  indifférent  de 
laisser  du  pus  renfermé  sous  pression  dans  l'apophyse, 
quand  on  est  certain  de  sa  présence,  car  on  ne  sait  jamais 
de  quel  côté  se  fera  la  rupture. 

Observation  III.  —  Grippe,  —  Otile  moyenne  suppurée.  —  Ou- 
verture de  Papopliyse.  —  Guérison. 

^b  janvier  1890.  —  Grippe-coriza.  Otite  moyenne  suppurée  à 
début  aigu,  il  y  a  quinze  jours.  Le  malade  vient  me  trouver  au- 
jourd'hui pour  la  première  fois.  A  l'examen  direct,  on  trouve 
un  effacement  complet  du  calibre  du  conduit  auditif  par  abaisse- 
ment de  la  paroi  postéro-supérieure.  Pas  de  phlegmon  ni  de 
gonflement  au  niveau  de  l'apophyse.  Pas  de  douleurs  à  la  pres- 
sion. Pas  de  douleurs  spontanées. 

26  janvier,  —  La  malade  est  chloroformée.  Incision  des  par- 
ties molles,  ouverture  de  Tos  au  point  d'élection.  Aussitôt  la 
couche  corticale  enlevée  on  voit  le  pue  apparaître.  Un  stylet 


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OTITES  MOYENNES  SUWURÉES  171 

introduit  pénètre  dans  une  large  cavité  qui  s'étend  dans  toute 
l'apophyse.  Elargi  l'orifice  osseux,  curé  la  cavilé  avec  la  cu- 
rette de  Volkmann,  lavé  au  sublimé  à  1  0/0,  mis  un  drain,  su- 
turé  les  parties  molles.  Lavé  le  conduit  au  subîimé.  Le  liquide 
injecté  dans  le  conduit  ne  sort  pas  par  le  drain. 

^1  Janvier.  —  Pas  de  ûèvre.  Pansements. 

Depuis  ce  jour,  la  suppuration  a  été  en  diminuant  progressi- 
vement, sans  complication  aucune. 

26  février,  —  Il  ne  reste  plus  qu'un  petit  trajet  conduisant 
au  centre  de  Tapophyse  et  ne  donnant  qu'une  quantité  de  pus 
insignifiante. 

28  février.  —  Le  trajet  fistuleux  est  presque  fermé.  La  ma- 
lade est  considérée  comme  guérie. 

Réflexions,  —  Chez  cette  malade  les  douleurs  ont  été 
presque  nulles  ;  il  n'y  avait  pas  de  gonflement  au  niveau  de 
l'apophyse,  ni  de  douleurs  à  la  pression. 

L'indication  opératoire  était  rabaissement  extrême  de  la 
paroi  postérieure  du  conduit  auditif  et  l'effacement  complet 
de  la  lumière  du  conduit. 

Il  est  à  remarquer  que,  dans  ce  cas  seulement,  nous 
avons  rencontré  une  grande  cavité  pneumatique  dans  Tapo- 
physe. 

OsEavATiON  IV.  —  Grippe.  —  Otite  moyenne  aiguë.  —  Abcès 

mastoïdien.  —  Ouverture  de  F  apophyse*  —  Grattage  de  f  abcès. 

—  Guérison  en  27  jours. 

Grippe-coryza.  —  Douleurs  d'oreilles,  à  droite,  depuis  une 
semaine  environ.  Pas  d'écoulement  par  le  conduit  auditif 
externe. 

Le  23  janvier  nous  voyons  la  malade  pour  la  première  fois. 
Douleurs  vives  dans  roreille  et  dans  Tapophyse-.  On  constate 
une  tuméfaction  phlegmoneuse  rouge,  grosse  comme  un  marron, 
qui  occupe  le  quadrant  postéro  supérieur  de  l'apophyse.  Cette 
tuméfaction  n'est  pas  encore  fluctuante.  Il  n*y  a  pas  d'écoule- 
ment par  le  conduit  auditif. 

21  janvier.  —  Nous  avions  bien  recommandé  â  la  malade  de 
venir  nous  trouver  le  24  janvier,  mais  elle  n'en  fait  rien,  et  nous 
ne  la  revoyons  que  le  27  janvier* 

La  tuméfaction  phlegmoneuse  apophysaire  «'«si  considérable* 


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172  H.  CHATELLIER 

meut  étendue.  —  Elle  est  devenue  manifestement  fluctuante;  le 
pus  se  rapproche  de  la  peau.  —  Le  pavillon  de  Foreitle  est  re- 
poussé en  avant.  Toujoui*s  pas  d'écoulement  par  le  conduit. 
Nous  décidons  enfin  la  malade  à  se  faire  opérer  le  lendemain. 
28  janvier.  —  La  malade  est  endormie  au  chloroforme.  Le 
champ  opératoire  lavé  au  sublimé  à  1/1000. 

L'incision  des  parties  molles  conduit  directement  dans  un 
abcès  sous-périostique  qui  renferme  deux  ou  trois  cuillerées  à 
soupe  de  pus.  Le  fond  de  cet  abcès  est  formé  parla  face  externe 
du  temporal  mis  à  nu,  et  rugueux  sous  le  doigt.  La  plus  grande 
partie  de  cet  abcès  et  siluée  plus  haut  que  Tapophyse.  Quand 
on  a  largement  ouvert  et  nettoyé  Tabcès,  on  constate  que  Técorce 
du  temporal  qui  en  forme  le  fond  est  criblée  de  petits  points 
rouges  dans  une  surface  grande  comme  une  pièce  de  un  franc, 
tandis  que  tout  autour  l'os  est  blanc  et  normal.  Un  stylet  fin, 
introduit  dans  plusieurs  de  ces  points  rouges,  pénètre  dans 
répaisseur  de  l'os,  mais  s'arrôte  au  bout  de  quelques  millimè- 
tres sans  pouvoir  pénétrer  dans  la  profondeur.  Il  ne  s'écoule 
pas  de  pus  par  ces  petits  orifices;  aussi  nous  décidons- nous  à 
attaquer  l'apophyse  au  lieu  d'élection. 

L^opération  est  continuée  comme  d'habitude;  une  seconde 
incision,  antéro-postérieure,  partant  de  la  première,  au  niveau 
de  la  paroi  supérieure  du  conduit,  circonscrit  un  lambeau  trian- 
gulaire qui  est  décollé  de  Tos  au  moyen  de  la  rugine  et  rabattu 
en  bas  et  en  arrière. 

Creusé  dans  l'os,  au  lieu  d*élection,  avec  la  gouge  et  le  mar- 
teau, un  canal  à  direction  antéro-interne;  à  12  millimètres  de 
profondeur  trouvé  une  cavité  dans  laquelle  le  slylet  pénètre  jus- 
qu'à 17  millimètres  mesurés  verticalement.  Curé  cette  cavité 
avec  la  curette  de  Volkmann.  Lavé  à  Teau  chloroformée,  mis 
un  drain,  ruginé  avec  soin  les  parois  de  l'accès  superficiel,  su-< 
turé  et  mis  un  pansement  antiseptique. 

30  janvier.  —  La  malade  va  bien.  Enlevé  le  pansement.  La 
plaie  a  un  aspect  superbe;  il  n'y  a  pas  de  pus  ni  dans  le  drain, 
ni  au  niveau  de  l'ancien  abcès,  ni  dans  le  conduit.  La  malade 
ne  ressent  aucune  douleur.  Lavé  au  sublimé  à  1/1000.  —  Refait 
le  pansement. 

b  janvier.  —  La  malade  ne  souffre  pas.  La  plaie  ne  suppure 
pas.  Héappliqué  le  pansement. 

7  janvier.  —  Pas  de  pus  au  niveau  du  drain.  Un  peu  de  pus 
dans  le  conduit  auditif. 


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OTITES  MOYENNES  SUPPURÉES  178 

IjOs  parties  molles  ne  se  recollent  pas  sur  le  temporal  au  ni- 
veau de  Tabcès.  Cependant  il  n'y  a  pas  de  pus  ;  mais  le  stylet 
vient  butter  en  ce  point  sur  une  surface  osseuse  dénudée. 

Pratiqué  récouvillonnago  avec  un  pinceau  d'ouate  imbibé  de 
chlorure  de  zinc  à  1  p.  10. 

Reappliqué  le  pansement. 

20  février,  —  Jusqu'à  aujourd'hui  on  a  fait  le  pansement 
tous  les  trois  jours. 

Actuellement,  la  plaie  apophysaire  est  réduite  à  un  simple 
trajet  qui  ne  donne  pas  de  pus  et  que  Ton  panse  à  plat. 

Au  niveau  de  Tabcès,  les  parties  molles  sont  complètement 
réunies  au  temporal. 

La  malade  est  considérée  comme  guérie. 

RéHexions.  —  Chez  cette  malade,  le  pus  a  fusé  vers  l'apo- 
physe et  ne  s'est  pas  frayé  une  voie  à  travers  la  membrane 
et  le  conduit  auditif.  Il  n'existait  pas  de  trajet  ilstuleux  fai- 
sant communiquer  l'abcès  superficiel  avec  la  caisse,  mais  au 
niveau  de  l'abcès  la  face  externe  de  l'écaillé  du  temporal 
était  dénudée  et  criblée  de  petits  oriAces  d'une  coloration 
rouge  lie  de  vin,  admettant  à  peine  Textrémitè  d'un  stylet  An 
et  n'intéressant  que  la  couche  corticale  de  l'os. 

Comme  l'abcès  siégeait  assez  loin  en  haut  et  en  arrière  du 
conduit  auditif,  qu'il  n'existait  pas  de  trajet  flstuleux  condui- 
sant dans  la  profondeur,  nous  avons  pratiqué  l'ouverture 
osseuse  au  point  d'élection,  cherchant  à  pénétrer  dans  la 
caisse  par  le  plus  court  chemin,  sans  nous  laisser  guider  par 
les  lésions  superficielles. 

Cette  façon  d'agir  a  été  pleinement  justifiée. 

En  effet,  nous  n'avons  pas  rencontré  de  cellule  {uieumatique 
dans  l'apophyse,  et  ce  n'est  qu'à  une  profondeur  de  12  milli- 
mètres (mesurés  à  partir  du  bord  antérieur  de  la  partie 
osseuse)  que  nous  avons  trouvé  une  petite  cavité  mesurant 
cinq  millimètres  seulement,  et  qui  était  peut-être  (?)  le  canal 
pétro-mastoïdien  et  permettait  au  stylet  d'entrer  jusque  dans 
la  caisse. 

Il  est  à  remarquer  que  dès  que  la  caisse  a  été  drainée 
le  pus  a  cessé  de  se  porter  du  côté  de  l'abcès  superficiel. 
Gomme  les  parois  de  celui-ci  avaient  été  grattées  avec  le 

ANNALES   DES   MALADIES  DE  l'oREILLE   ET  DU   LARTNX.   —  XVI»  ^^ 


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174  H.  CHATELLIER 

plus  grand  soin,  la  rétinion  des  parties  molles  à  la  peau  s'est 
faite  sans  suppuration  et  sans  que  Fos  dénudé  qui  formait  le 
fond  de  l'abcès  s*exfoliât. 

Observation  V.  —  Grippo.  —  Otite  moyenne  supputée  droite,  — 
Abcès  mastoïdien.  —    Paralysie  faciale,  —  Ouverture    de 

rapophyse, 

X...)  enfant  de  cinq  ans,  est  atteint  de  la  grippe,  puis  d'otite 
moyenne  suppurée  droite.  Presque  en  même  temps  survient  une 
paralysid  faciale  du  même  côté. 

Le  28  Janvier  1890,  examen  de  Foreille.  ^  Le  conduit  au- 
ditif droit  est  plein  de  pus.  Il  paraît  que  Técoulement  d'oreille 
date  de  huit  jours  environ  et  qu'il  a  commencé  sans  douleurs 
dans  Torgane.  Après  avoir  enlevé  le  pus,  on  voit  au  fond  du 
conduit  la  membrane  tympanique  qui  présente  en  bas  et  en 
avant  une  petite  perforation. 

En  arrière  du  pavillon  existe  une  tuméfaetion  diffuse,  qui 
repousse  celui-ci  en  avant.  Quand  on  «{qraie  sur  cette  masse, 
on  fait  refluer  du  pus  qui  s'écoule  par  le  conduit  auditif. 

2  février,  —  L'en&nt  est  endormi  au  oliloroforme.  Après  net- 
toyage de  la  région,  lesi  paiHies  molles  soat  incisées. 

Une  première  incision  est  faite  suivant  Tinsertion  du  pavillon, 
puis  une  seconde  est  menée  horizontalement  en  arrière  à  partir 
de  la  première  et.au  niveau  du  bord  supérieur  du  conduit  auditif. 
On  entre  dans  un  abcès  situé  sous  le  périoste  et  rempli  de  gra- 
nulations. 

Il  est  impossible  de  découvrir  un  trajet  ffstuleux  pénétrant 
dans  l'os. 

Avec  la  curette  de  Volkmann,  la  couche  corticale  de  Tapo- 
physe  est  enlevée  au  lieu  d'élection. 

On  creuse  ensuite  le  tissu  spongienx  sous^acent  dans  une 
profondeur  de  4  à  5  millimètres. 

Les  parois  de  Taboès  sont  ruginées  et  toutes  les  parties  fon- 
gueuses enlevées  avec  soin.  Écouvillonnage  de  celte  poche  au 
chlorure  de  zinc  à  1  p.  10. 

Réunion  des  parties  molles  par  plusieurs  points  de  suture, 
sauf  un  point  laissé  libre  pour  introduire  un  drain  dans  la  cavité 
de  l'abcès. 

Pansement  antiseptique. 

7  février,  —  Le  malade  n*a  pas  de  flèvre. 

Il  n'y  a  pas  de  pus  dans  le  pansement.  Il  ne  s'en  éooule  pas 


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ULCÉRATION»  DES  GORDES  VOCALES        i75 

do  drain  ni  qumd  on  comprime  io  point  où  était  l'abcès*  Éoou- 
irillcmnage  de  la  oavtié  avee  un  pinceau  imbibé  de  chlorure  de 
wae  à  i  p.  10.  Oa  romf^aoe  le  drain  par  une  mèche  de  ^àtm 
iodoformée.  Dans  le  conduit  auditif  on  trouve  quelque»  ^utlea 
de  pus  que  Ton  enlève  avec  un  tampon  d*ouate  imbibée  de  solu- 
tion phéniquée  à  2,5  p.  100. 

Le  pansement  antiseptique  est  appliqué  de  nouveau. 

28  février,  —  Il  sort  seulement  un  peu  de  sérosité  par  la 
fistule  cutanée.  Pansement  antiseptique. 

Réâexions.  —  Chez  ce  petit  malade*  nous  n'avons  pas 
trouvé  de  cavité  dans  Fappphyse;  cela  est  la  règle,  étant 
donné  Tfige  (5  ans)i  Nous  nous  sommes  contenté  d'enlever 
la  couche  corticale^  sachant  bien  qu'il  serait  impossible  ou 
presque  impossible  d'^atrer  dans  la  caisse.  D'un  autre  côté, 
nous  ne  pouvions  songer  à  enlever  tout  l'os  malade,  car  il 
aurait  fallu  aller  i  une  profondeur  extrême  puisque  le  facial 
étaâi  paralysé.  Nous  noas:  serions  exposés  à  blesser  ce  tronc 
nerveux. 


III 

ULCÉRATIONS  DES  CORDES  VOCALES  DANS  LE 

COURS  DE  LA  GRIPPE, 

Par  K  P;  Le  HVMR,  interna  des  hépitamc 

Parmi  les  oompHcations  de  la  grippe  les  manifestations 
laryngées  sont  des  moins  signalées.  Les  auteurs  qui  ont  ob- 
servé les  différentes  épidémies  parient  de  trouble  de  la  pho- 
nation, mais  ils  se  contentent  de  les  citer  et  n'y  insistent  pas 
autrement.  Nous  trouvons  en  effet  relatés  dans  toutes  les 
descriptions  l'enrouement,  la  dysphonie,  mais  d'une  façon 
tout  à  fait  incidente.  Grisolle,  dans  son  traité  de  pathologie, 
dit:  «  Presque  tous  ont  la  voix  rauque;  ils  éprouvent  un  cha- 
touillement à  la  partie  supérieure  du  larynx  et  un  sentiment 
d'ardeiu*  et  de  chaleur  derrière  le  steraom.  » 


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176  P.  LE  NOIR 

Au  contraire,  les  manifestations  catarrhales  ou  inflamma- 
toires du  reste  de  Tappareil  aérien  sont  partout  décrites  avec 
soin.  Le  coryza,  le  catarrhe  trachéo-bronchique,  la  broncho- 
pneumonie, etc.,  ont  été  Tobjetde  descriptions  détaillées. 

Les  recherches  anatomo-pathologiques  ne  nous  éclairent  pas 
davantage  sur  les  lésions  laryngées  de  la  grippe  ;  on  signale 
la  rougeur,  la  congestion  des  muqueuses  pharyngées,  laryn- 
gées et  bronchiques  sans  noter  d*altérations  spéciales  de  ces 
organes.  Le  larynx  parait  en  effet  être  souvent  très  altéré 
dans  la  grippe.  Pendant  la  dernière  épidémie,  il  nous  a  été 
donné  d'observer  quelques  cas  de  troubles  laryngés.  En  rai- 
son même  de  leur  rareté,  il  nous  a  paru  intéressant  d*en  don- 
ner une  description  aussi  complète  que  possible,  et  ce  sont 
quelques  observations  que  nous  avons  recueillies  qui  nous 
ont  servi  à  rédiger  cette  note. 

Récemment  M.  Gartaz  a  fait  une  brève  communication 
(Société  de  médecine  publique  et  d'hygiène  professionnelle, 
janvier  1890)  sur  les  localisations  catarrhales  de  la  grippe 
sur  la  gorge,  le  nez  et  le  larynx  ;  il  a  constaté  des  laryngites 
catarrhales  avec  gonflement  de  la  muqueuse. D'autres  auteui's, 
à  l'étranger,  ont  observé  quelques  faits  d'œdèmes  laryngés 
aigus  ayant  nécessité  l'intervention  chirurgicale,  la  trachéo- 
tomie; mais  ces  faits  sont  exceptionnels.  Nous  avons  observé 
une  forme  spéciale  de  laryngite  caractérisée  par  la  pré- 
sence d'ulcéralions  superficielles  des  deux  cordes  vocales. 
Gartaz  dit  dans  son  mémoire  avoir  constaté  une  fois  la  pré- 
sence d'ulcérations  de  cette  nature,  mais  dans  l'espace  inter- 
aryténoïdien  ;  nous  ne  les  avons  pas  vues  à  cette  place  chez 
nos  malades* 

Les  érosions  catarrhales  ont  été  signalées  par  Heryng  (l)  ; 
elles  siègent,  suivant  cet  auteur,  à  la  région  aryténoïdienne. 
Gottstein,  dans  son  Traité  des  maladies  du  larynx ^  discute 
la  nature  de  ces  érosions,  et  dit  qu'elles  sont  rares  dans  le 
simple  catarrhe,  fréquentes  au  contraire  dans  les  maladies 
infectieuses  ;  il  ne  les  signale  pas  dans  la  grippe  :  il  signale 
seulement  la  laryngite,  t    Dans  Tinfluenza,   le  catarrhe  du 

(1)  Revue  nientueUe  de  laryng,  et  (Votologie^  1885. 


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ULCÉRATIONS  DES  CORDES  VOCALES        i77 

larynx  n'est  qu'un  état  partiel  du  catarrhe  de  toute  la  mu- 
queuse respiratoire.  »  Sur  plus  de  130  malades  atteints  de 
grippe  que  nous  avons  pu  obserrer  au  cours  de  la  dernière 
épidémie  dans  le  service  de  M.  Gouguenheim,  à  l'hôpital  Lari- 
boisière,  nous  avons  noté  souvent  des  laryngites  légères. 
Quatre  malades  seulement  ont  présenté  des  troubles  vocaux 
d'une  certaine  intensité. 

Ils  n'avaient  eu  antérieurement  aucun  trouble  de  la  voix  ; 
an  seul,  il  est  vrai,  était  tuberculeux,  et  son  affection  pul- 
monaire paraissait  remonter  à  un  an  et  demi  environ  ;  mais 
il  avait  des  lésions  peu  avancées  et  n'avait  jamais  eu  d'en- 
rouement. La  lecture  de  Tobservation  montre  bien  d'ail- 
leurs la  part  de  la  grippe  dans  les  troubles  vocaux.  Ces  ma- 
lades avaient  eu  une  grippe  en  général  peu  grave  avec  une 
fièvre  modérée  ;  mais  tous  ont  présenté,  indépendamment  de 
la  laryngite,  du  catarrhe  trachéo-bronchique.  Les  troubles 
de  la  voix  se  sont  manifestés  dès  le  début  ;  dans  un  cas,  il  y 
a  eu  simple  enrouement;  chez  les  autres,  il  y  a  eu  aphonie 
rapidement  complète.  La  grippe  a  d'ailleurs  évolué  norma- 
lement sans  présenter  de  complication  ni  de  rechutes  ;  la 
voix  est  peu  à  peu  revenue  et,  du  moins  chez  les  malades 
que  nous  avons  pu  observer  jusqu'à  complète  guérison,  la 
parole  était  à  leur  sortie  tout  à  fait  normale. 

Cette  évolution  était  d'ailleurs  facile  à  suivre  au  laryn- 
goscope; au  début  l'on  constatait  de  la  rougeur  de  la  mu- 
queuse laryngée,  et  sur  les  cordes  vocales  la  présence  d'ul- 
cérations plus  ou  moins  étendues,  paraissant  peu  profondes, 
à  contours  irréguliers,  limitées  par  la  muqueuse  boursou- 
flée, faisant  saillie  dans  l'espace  interglottique  et  empê- 
chant les  cordes  de  se  rapprocher?  les  ulcérations  siégeaient 
sur  les  deux  cordes  vocales  à  leur  moitié  aaiérieure^  et 
étaient  généralement  symétriques;  enfin  elles  étaient  re- 
couvertes d'un  exsudât  blanchâtre  au  moins  dès  le  début, 
devenant  grisâtre  dans  la  suite  et  qui  persistait  assez 
longtemps. 

En  suivant  la  marche  de  ces  ulcérations,  on  les  voyait  se 
modifier;  elles  se  détergeaient  peu  à  peu,  le  fond  en  deve- 
nait plus  rouge,  leur  étendue  diminuait  jusqu'à  ne  laisser 


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t78  P.  LE  NOIR 

qu'une  rougeur  diffuse  de  toute  la  surfaee des  cordes  vocales^ 
Cette  rougeur  de  la  muqueuse  laryngée  a  «duré  assez  long- 
temps; mais  nous  n'avons  constaté,  ni  dans  le  reste  du 
larynx,  ui  sur  la  muqueuse  bucco- pharyngée,  d'autres  ulcé- 
rations analogues. 

Quelle  est  la  nature  de  cette  lésion  qui,  restée  toujours 
superficielle,  a  spontanément  évolué  vers  la  guérison?  S'agit- 
il  d'ulcérations  d'origine  purement  catarrhale  ou  d'ulcéra- 
tions de  cause  infectieuse?  Le  cataiThe  laryngien,  qui  existe 
d'une  façon  constante  dans  la  forme  de  grippe  que  nous  avons 
observée,  suf(lt-il  à  déterminer  la  formation  d'érosions  ou 
d'ulcérations?  La  question  de  l'existence  d'ulcérations  pure- 
ment catarrbales  a  été  discutée  plusieurs  fois,  à  propos, 
notamment,  des  ulcères  laryngés  observés  dans  le  cours  de 
*la  tuberculose.  Il  faut  remarquer  que  dans  la  grippe  le  catar- 
rhe est  fréquent,  et  que  cependant  les  ulcérations  paraissent 
exceptionnelles. 

Pour  établir  l'origine  infectieuse  de  ces  lésions,  il  aurait 
fallu  faire  un  examen  bactériologique;  la  difficulté  de  recueil- 
lir l'exsudat  qui  recouvrait  ces  ulcérations  nous  a  empêché 
de  l'effectuer.  Toutefois,  en  tenant  compte  de  la  fréquence 
des  manifestations  infectieuses  dans  le  cours  de  la  grippe, 
il  n'est  pas  inadmissible  de  ranger  les  ulcérations  laryngées 
dans  cette  dernière  catégorie,  bien  que  ces  altérations  restent 
toiyours  superficielles  et  n'entament  pas  les  tissus  sous- 
jaoents,  comme  danslaiièvre  typhoïde;  mais,  même  dans 
cette  dernière,  le  laryn go- typhus  peut  rester  superficiel,  et 
personne  n'ignore  que  la  forme  dite  éry  thémateuse  de  la  laryn- 
gite typhoïde  est  beaucoup  plus  commune  que  la  forme 
nécrosique. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Tafféction  principale  n'a  pas  paru  influen- 
cée par  ces  troubles  du  larynx;  les  malades  ont  conservé  des 
signes  de  laryngite,  mais  cette  laryngite  elle-même  a  com- 
plètement guéii. 

Quant  au  traitement,  il  a  été  seulement  dirigé  contre  la 
grippe,  et  aucune  modification  locale  n'aété  instituée,  parais- 
sant inutile. 

La  bénignité  de  la  forme  que  Jious  .décrivons  forme  un 


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ULCÉRATIONS  DES  CORDES  VOCALES        170 

contraste  assez  curieux  avec  la  gravUé  des  oUies.  Suivent 
ensuite  nos  observations. 

Observation  L  —  M.  H.,  25  ans,  entré  le  18  janvier^  ne  tous- 
sait jamais  et  avait  une  bonne  santé  habituelle. 

Au  commencement  de  janvier,  prend  ta  grippe,  tousse  et  a 
une  extinction  de  voix;  il  a  des  quintes  de  toux  sèche,  sans  ex- 
pectoration. 

Au  premier  examen  laryngoscopique  on  trouve  les  cordes  vo- 
cales très  rouges,  circonscrivant  un  espace  ulcéré,  irrégulier, 
d^une  étendue  beaucoup  plus  grande  à  gauche  qu'à  droite. 

Dans  les  poumons  :  quelques  râles  muqueux  disséminés  dans 
la  poitrine. 

L'aphonie  persiste  quelques  jours,  puis  la  voix  reparaît,  et  le 
malade  conserve  encore  un  peu  d'enrouement;  au  laryngoscope 
on  constate  encore  vers  la  fin  de  janvier  un  exsudât  blanc,  de 
forme  semi-lunaire,  sur  chaque  corde  vocale,  et  occupant  toute  la 
moitié  antérieure  de  ces  cordes.  —  Dans  les  poumons  il  n'y  a 
plus  aucun  signe  de  bronchite. 

Le  malade  sort  le  15  février;  la  voix  est  normale  ;  le  larynx 
conserve  encore' une  rougeur  assez  intense;  les  cordes  vocales, 
encore  un  peu  hyperémiées,  ne  présentent  plus  d^ulcéralions. 

Observation  TI.  —  H.  F.,  23  ans,  employé,  entre  le  29  dé- 
cembre. 

Tousse  et  expectore  depuis  dix-huit  mois.  —  Vers  le  15  décem- 
bre est  pris  subitement  de  douleurs  thoraciques  avec  des  points 
de  côté  très  intenses  dans  le  côté  gaucho;  il  s'enroue  et  a  des 
quintes  de  toux  très  pénibles  suivies  de  vomissements  alimen- 
taires et  de  sensations  douloureuses  au  niveau  du  larynx. 

L'examen  des  poumons  fait  reconnaître  de  la  submatité  au 
sommet  gauche,  et  dans  toute  l'étendue  des  poumons  une  bron- 
chite assez  intense  avec  quelques  râles  muqueux  à  la  partie 
supérieure  du  poumon  gauche  en  avant. 

Au  bout  de  quelques  jours,  les  douleurs  cessent,  la  voix  s'é- 
daircit,  mais  incomplètement,  et  les  signes  pulmonaires  s'amé- 
Uorent,  et  au  moment  de  la  sortie,  l'on  ne  pouvait  constater  que 
de  la  submatité  sous  la  clavicule  gauche  avec  quelques  craque- 
ments et  quelques  râles  nuqueux. 

L'examen  laryngologique  a  donné  les  résultats  suivants  :  au 
début,  rougeur  intense  des  deux  cordes  vocales,  ulcérations  au 
tiers  antérieur,  faisant  saillie  sur  le  rebord  et  empêchant  Taocol- 


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180  P.  LE  NOIR 

lement  des  bords  ;  à  la  surface  de  ces  ulcérations,  exsudât  gri- 
sâtre ;  tuméfaction  légère  du  reste  de  la  muqueuse  laryngée. 

Trois  semaines  après,  la  muqueuse,  les  cordes  vocales  sont 
encore  rouges  ;  les  deux  ulcérations  ont  un  peu  diminué,  elles 
ont  la  forme  d*un  demi-croissant,  celui  de  gauche  est  plus 
étendu  que  celui  de  droite. 

A  la  sortie  du  malade,  au  commencement  de  février,  les  ulcé- 
rations ont  encore  diminué,  elles  persistent  néanmoins,  la  voix 
est  encore  un  peu  voilée. 

Observation  III.  — G.  A.,  25  ans,  mouleur. 

Prend  la  grippe  vers  le  25  décembre;  douleurs  dans  la  ré- 
gion lombaire  et  à  la  nuque,  céphalalgie,  fièvre,  anorexie,  toux 
et  aphonie  complète. 

Entre  à  Fhôpital  le  11  janvier;  Ton  constate  une  bronchite  gé- 
néralisée dans  les  deux  poumons,  et  un  peu  de  congestion  pul- 
monaire à  la  base  du  poumon  droit.  T.  40^. 

Examen  laryngoscopique. 

Au  début  Ton  Irouve  sur  la  moitié  antérieure  des  deux  cordes 
vocales,  mais  surtout  à  gauche,  une  ulcération  proéminente,  em- 
pochant Taccolement  des  cordes  vocales  et  recouverte  d^un  ex- 
sudât peu  abondant. 

A  la  fin  de  janvier, la  température,  qui  a  baissé  tous  les  jours 
progressivement,  est  tombée  à  d7<*,  la  voix  est  complètement 
revenue,  la  toux  a  disparu,  il  reste  encore  à  la  base  du  poumon 
droit  un  foyer  de  râles  muqueux  abondants  ;  à  Texamen  du  la- 
rynx, on  constate  seulement  un  peu  de  rougeur  des  cordes  vo- 
cales, et  à  droite,  vers  le  milieu  de  la  corde  vocale,  une  petite 
tache  blanche  entourée  d*un  rebord  rougeâtre  irrégulier,  pas 
d\i!cération  sur  la  corde  vocale  gauche. 

Les  deux  cordes  vocales  ne  peuvent  se  rapprocher  complè- 
I ornent  à  leur  centre. 

Exeat  le  8  février.  Voix  normale,  le  larynx  est  normal,  sauf 
un  peu  de  rougeur  persistante. 

Observation  IV.  —  X.,  £0  ans,  entrée  le  11  janvier,  a  été 
prise  des  symptômes  de  la  grippe  depuis  six  jours,  elle  tousse 
et  a  de  Tenrouement;  elle  a  peu  de  signes  pulmonaires,  mais 
les  amygdales  sont  rouges,  augmentées  de  volume.  A  Texamea 
laryngoscopique,  on  constate  des  ulcérations  des  bords  des 
cordes  vocales  occupant  la  région  antérieure  de  ces  cordes. 
Elle  sort  le  20  janvier,  complètement  guérie,  les  ulcérations  la- 
ryngées ont  disparu. 


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BIBLIOGRAPHIE. 


Hygiène  de  Toreille  à  l'usage  des  lycées,  collèges  et  écoles,  par 
le  D'  Hamon  du  Fouoeray  (du  Mans).  (LecrDsnier  et  Babé» 
Paris,  1890.) 

Jusqu'à  ce  jour  l'étudo  de  ThygLèue  de  l'oreille  était  restée 
l'apanage  des  journaux  médicaux  et  des  livres  spéciaux.  Nous- 
devons  savoir  gré  à  l'auteur  d'avoir,  le  premier,  cherche  à  vul- 
gariser des  connaissances  fort  utiles  et  dont  les  médecins  dé- 
plorent chaque  jour  Tignorance  dans  le  public.  Ce  livre  est 
dédié  aux  élèves.  Il  arrive  à  son  heure,  maintenant  que  rëtudo 
de  l'hygiène  est  devenue  obligatoire  dans  les  lycées.  Il  est  di- 
visé en  deux  parties.  La  première  traite  de  l'anatomie  et  de  la 
physiologie  de  l'oreille  et  du  nez,  ces  deux  inséparables.  Les 
relations  si  intimes  qui  existent  entre  l'un  et  l'autre  y  sont  suc- 
cinctement, mais  clairement  démontrées. 

La  deuxième  partie,  qui  constitue  vraiment  l'ouvrage,  a  trait 
à  rhygiène.  L'auteur  passe  en  revue  les  soins  de  propreté  à 
donner  à  l'oreille,  et  fait  justement  le  procès  de  ces  instruments^ 
nuisibles,  que  Ton  nomme  cure-oreilles.  Il  examine  ensuite  les 
causes  qui  produisent  les  affections  de  l'organe  de  l'ouïe.  Ce» 
dernières  sont  divisées  en  cinq  classes,  et  cette  division  origi- 
nale nous  a  paru  très  complète.  La  première  classe  traite  des 
causes  provenant  de  l'influence  du  milieu  ;  la  seconde,  des  causes 
qui  agissent  d'une  manière  directe  sur  l'oreille  ;  la  troisième,, 
des  causes  provenant  d'affections  des  organes  voisins  de  l'oreille  ; 
la  quatrième,  des  causes  provenant  d'affections  atteignant  notre 
organisme  tout  entier  et  des  diathèses  ;  la  cinquième  classe,  enfla, 
des  professions. 

Puis  l'auteur  parle  longuement  de  la  suppuration  de  l'oreille; 
il  en  fait  un  tableau  saisissant,  et  nous  montre  tous  ses  dan- 
gerf». 

Vient  ensuite  l'étude  de  la  surdité  à  l'école  et  de  son  in- 
fluence, et  de  la  surdi-mutité. 

Enfin  les  préjugés  et  tous  les  remèdes  populaires  que  Ton  ne- 
doit  jamais  employer  sont  décrits  avec  soin. 


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182  BIBLIOGRAPHIE 

L'ouvrage  se  termine  par  un  exposé  de  la  statistique  de  la 
surdité. 

Nous  avons  élé  frappé  de  voir  que  27  0/0  des  réformés  à 
Tarmée  Tétaient  pour  cause  de  surdité.  Ce  chiffre  est  supérieur 
à  celui  que  nous  donne  la  tuberculose.  Cetle  triste  observation 
justifie  tout  l'ouvrage ,  et  nous  nous  faisons  un  devoir  de  le  si- 
gnaler et  de  lui  souhaiter  le  succès  qu'il  mérite,  espérant  que 
son  étude  dans  les  collèges  et  que  sa  lecture  dans  le  public 
arriveront  à  faire  comprendre  en  France  que  les  aflectious  de 
Toreille  doivent  être  traitées  de  bonne  heure,  si  Ton  veut  éviter 
d'abord  la  surdité  qui  nous  rend  inutiles  et  nous  isole  du  monde 
extérieur,  et  ensuite  les  accidents  graves  qui,  chaque  année,  dé- 
terminent à  eux  seuls  la  mort  de  bon  nombre  d*enfaots.   a.  g. 

A  Mannal  of  Diseases  of  the  Ear  (Traité  des  maladies  de 
PoreiJle),  par  A.  H.  Buck,  (W.  Wood,  éditeur  New-York, 
1889.) 

Le  traité  de  Buck  —  et  c'est  là  une  de  ses  grandes  qualités  — 
est  avant  tout  un  ouvrage  de  pratique  pure  et  de  pratique  per- 
sonnelle. Ce  souci  constant  de  la  clinique  est  bien  prouvé  par 
les  très  nombreuses  observations  rapportées  in  extenso  dans  le 
texte. 

Parfois  môme  dans  les  maladies  rares  et  peu  connues  (tu- 
meurs malignes,  syphilis,  tuberculose  de  Toreille  moyenne, 
affections  du  labyrinthe),  ces  observations  accompagnées  de 
quelques  brèves  réflexions  constituent  presque  tout  le  chapitre. 
Et  cette  lecture  est  assurément  plus  intéressante  et  plus  inslruc- 
tive  que  ne  le  serait  une  description  de  pure  théorie. 

A.-F.    PLICQUE. 

La  chirurgie  du  sinus  sphénoîdal,  par  Emile  Berger.  (Uoin, 
éditeur,  Paris,  1890.) 

Dans  ce  travail,  M.  Berger  publie  la  suite  de  ses  recherches 
sur  les  affections  du  sinus  sphénoîdal  décrites  pour  U  pre- 
mière fois  par  lui  et  qui  ont  été  analysées  dens  ce  recueil. 

Tout  d'abord  il  signale  que  la  croissaiice  irrégulière  du  sphé* 
noïde  peut  créer  une  sténose  du  canal  du  nerf  optique,  voisin  de 
oe  sinus. 

Les  autopsies  de  Ponfick  ont  démontré  en  effet  l'existeacd 
de  cette  sténose  dans  les  déformatîens  congénitales  du  crâne 
coïncidant  avec  Tatrophie  du  nerf  optique.  Pour  expliquer  Ta- 


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1NBX.10GRAPH£E  189 

trophie  c  gemiiiib  »  dtt  nerf  optique,  il  «et  b^n  de  se  rappeler, 
comme  M.  Tillaux  Ta  4ëmentrô,  qu'elle  te  dévelop|»e  au  moment 
où  le  corps  du  «pàénoïde  délermine  «a  crolssanee. 

La  muquMisc  du  sinus  sphénoïdal  «et  très  sou^OBt  «Ifeclée 
par  rinflamBUilion  aiguë,  chronique,  phlegmoneuse  (dans  les 
maladies  infectieuses),  par  la  diphtérie  et  la  morve.  La  propa- 
gation de  celle  inflammaiion  Y«r8  la  gaine  du  nerf  s^explique 
par  rexistenee  firéqoenie  de  trous  daus  la  paroi  osseuse  qui 
sépare  le  sinus  du  canal  du  nerf.  Ainsi  se  comprend  le  déve- 
loppement d*une  périnévrite  et  d'une  névrite' optiqne  rétro-bul- 
baire après  le  refroidissement  et  dans  quelques  maladies  infec- 
tieuses. 

L'autour  divise  les  symptômes  des  afTe^tians  du  sinus  en 
doux  groupes  :  1«  symptômes  réflexes,  blépharospftsme,  lar- 
moiement, etc.;  2^  symptômes  causés  par  les  iésioas  do  triju- 
meau, céphalalgies  de  formes  diverses,  ou  bien  par  les  altéra« 
tions  des  organes  voisins.  ^ 

La  lésion  du  nerf  optique  est  caractérisée  par  un  rétrécisse- 
ment du  champ  visuel  et  la  perte  des  fonctions  des  fibres  de  la 
macula.  L'auteur  explique  ce  fait  par  la  distribution  particulière 
des  fibres  nerveuses  dans  le  canal  optique;  «elles  qui  se  ren- 
dent à  la  macule  étani  situés  dans  Taxe  du  nerf  (Samel  Sohn). 

Le  rétrécissement  du  champ  visuel  peut  aussi  démontrer 
qu^une  tumeur  de  la  cavité  naso-pharyngienne  s'est  propagée 
dans  le  sinus  ayant  de  gagaer  les  fosses  nasales,  Torbite  et  la 
cavité  crânienne.  L'examen  de  tous  les  symptômes  oculaires 
est  donc  d'une  haute  importance  pour  Tindication  opératoire 
d'une  tumeur  du  rétro-pharynx. 

L'auteur  résume  les  résultats  satisfaisants  obtenus  par  l'ou- 
verture du  sinus  sphénoTdal ,  tels  que  la  disparition  de  la  cé- 
phalalgie et  des  troubles  oculaires.  Il  rejette  le  mode  opératoire 
par  la  cavité  naso-pharyogienne  (Schech)  ou  par  l'orbite  (John 
Bergh);  il  recommande  de  pratiquer  l'ouverture  par  le  nez  (Zuo- 
kerkandl),  opération  qu'il  décrit  avec  ses  résultats,  d'après  un 
certain  uombre  d'auteurs  français  et  étrangers.  a.  g. 

Technique  des  principaux  moyens  de  diajpiostic  et  de  traite- 
ment des  maladies  des  oreilles  et  des  fosses  nasales,  par  le 
D'  S.  DupiAT.  (Asselin  et  Houzeau,  éditeurs,  Paria,  1889.) 
c  Je   me  suis  décidé  à  écrire  ce  petit  livre,  bien  qu'il  soit 
dénué  de  tout  intérêt  scientifique,  parce  qu'il  me  parait  appelé 
à  rendre  un  réel  service  aux  .médecins  et  aux  malades* 


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184  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

«  J'ai  pu,  en  effet,  à  mesure  que  j'avaoce  dans  la  carrière, 
constater  chaque  jour  davantage  T inexpérience,  pour  ne  pns  dire 
plus,  d*un  très  grand  nombre  de  praticiens,  en  ce  qui  touche  à 
l'emploi  des  divers  procédés  de  diagnostic  des  maladies  des 
oreilles  et  à  Tapplication  des  principaux  moyens  de  traitement 
de  ces  maladies. 

o  Combien  de  fois,  par  exemple,  ai-je  vu  des  malades  at- 
teints  de  surdité  qui,  même  après  avoir  été  examinés  par  leur 
médecin  ordinaire,  à  Taide  du  spéculum,  ont  été  traités  par  des 
sangsues,  des  vésicatoires,  des  purgatifs,  etc.,  et  dont  la  sur- 
dité reconnaissait  pour  unique  cause  un  bouchon  cérumineux 
méconnu  par  le  médecin,  faute  de  savoir  se  servir  des  instru- 
ments d'exploration  1 

c  Combien  de  fois  ai-je  vu  des  malades  affectés  d^otorrhée 
chronique  et  traités  sans  succès  depuis  des  mois  ou  des  années 
à  l'aide  d'injections  et  d'instillations  médicamenteuses  prati- 
quées n'importe  comment,  et  qui  ont  été  guéris  en  quelques 
semaines  par  les  mêmes  moyens  convenablement  adminis- 
trés! » 

Ces  premières  lignes  de  l'introduction  montrent  bien  le  but 
et  l'utilité  de  cet  ouvrage.  Il  constitue  un  exposé  complet  par- 
faitement clair  et  méthodique  des  diverses  méthodes  d'examen 
et  de  traitement,  méthodes  qui  ne  laissent  pas  d'être  souvent 
pour  bien  des  praticiens  un  sérieux  sujet  d'embarras. 

A.-r.   PLIGQUB. 


PRESSE    ÉTRANGÈRE. 


Uber  die  Wirknng  yon  Gocainummuriaticam  aaf  das  Ohr.  (Effets 
da  chlorhydrate  de  cocaïne  sur  l'oreille),  par  Kiessblbacu. 
(Monatschriît  fur  Ohrenheilkuade^  septembre  1889.) 

H  a  employé  la  cocaïne  contre  les  bourdonnements  d^oreille. 
Il  fait  dans  la  trompe  une  injection  de  5  à  10  gouttes  de  solution 
tiède  de  chlorhydrate  au  titre  de  2  à  10  pour  cent.  Ces  injections 
sont  espacées  à  trois  ou  cinq  jours  d'intervalle.  —  Les  pre- 
mières injections  s'accompagnent  parfois  de  vertiges,  de  vomis- 
sements survenant  au  bout  d'une  demi-heure  environ,  et  pendant 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  185 

un  jour  ou  deux  d'augmentation  des  bourdonnements.  Dans  les 
cas  récents,  les  bruits  anormaux  cessent  très  vite,  parfois  môme 
après  une  seule  injection.  Dans  les  cas  anciens,  ils  sont  plus 
tenaces  ;  la  médication  est  môme  restée  tout  à  fait  sans  résultat 
dans  plusieurs  cas  de  vieilles  scléroses  et  dans  un  cas  de  sy- 
philis. Mais  ordinairement  on  n  tout  au  moins  une  grande  atté- 
nuation des  bourdonnements,  plus  rarement  une  disparition  com- 
plète du  vertige. —  Théoriquement,  ces  effets  de  la  cocaïne  peu- 
vent s^expliquer  par  la  dépression  qu'elle  amène  dans  la  tension 
artérielle.  a.-p.  pligque, 

Kote  sur  les  affections  de  Foreille  dans  l'inflaenza,  par  R.  Drbi- 

Fuss  (CliQÎque  B.  Bagineky),  {Berliner  Klin.    Wocb..^  n*    3, 

20  janvier  1890.) 

L'auteur  a  observé  deux  catégories  de  cas  d'affections  auri- 
culaires consécutives  à  Tinfluenza.  Dans  la  première  catégorie, 
le  tympan  offrait  une  inflammation  hémorrhagique  des  plus  in- 
tenses qui  était  accompagnée  d'une  exsudation  séreuse  ou 
purulente  de  la  caisse.  Le  tympan  était  très  rouge,  parfois  cya- 
notique.  Dans  quelques  cas  il  se  formait  des  vésicules  san*- 
guines  de  la  grosseur  d^une  lentille  ou  de  la  moitié  d'un  petit 
pois.  Ces  hématomes  s^étaient  constitués  dans  Tépaisseur  du 
tympan  môme  et  ne  communiquaient  pas  avec  la  caisse,  car  à 
travers  la  perforation  il  s'écoulait  un  exsudât  séreux  ou  puru- 
lent. Les  symptômes  subjectifs  étaient  relativement  de  peu 
d'importance  et  n'étaient  pas  plus  prononcés  que  ceux  qui  ac- 
compagnent toute  otite  moyenne  aiguë. 

Une  affection  semblable  du  tympan  a  été  observée  dans  la 
fièvre  typhoïde  et  dans  la  variole. 

Quant  à  la  seconde  catégorie  des  affections  dues  a  Tinlluenza, 
c'étaient  de  simples  otites  aiguës  avec  sécrétion  séreuse  ou 
séro-purulente  de  la  caisse.  —  Dans  une  partie  des  cas,  l'oreille 
s'était  prise  le  premier  ou  le  deuxième  jour  de  l'influenza  ;  daus 
l'autre  partie,  l'otite  n'apparaissait  que  8  à  15  jours  plus  tard. — 
IjOS  affections  auriculaires  de  Tinfluenza  ressemblent  en  cela  à 
celles  qui  se  montrent  dans  la  rougeole,  scarlatine,  diphtérie, 
variole,  fièvre  récurrente  et  fièvre  typhoïde,  où  elles  sont  éga- 
lement ou  primitives  ousecondaires.  l.  l. 

De  l'otite  moyenne  aigné  dans  l'influenza,  par  Schwabach  (de 
Berlin).  (Berlintfr  Klia.  Wocb,,  n*  3,  20  janvier  1890.) 
Schwabach  a  vu  dans  ces  derniers  quinze  jours  62  cas  d'otite 


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186  PBE6SB .  ÉIR  ANGÉBE 

Bioyeane  aâguë  eonséoutive  à  l'influenaa,  dooi  19  cqlw  â*otilè 
moyenne  ainx|^  et  4$  caa  d'otita  moyenne  aiguë  purnlente. 
L'affeattoa  était  nnilalérale  54  foia,  et  bilatérale  8  fois. 

Presque  tous  les  cas  débutaient  par  des*  symptômes  subjeetiffe 
très  prononcés  (engourdissement  et  douleurs  de  téie,  douleurs 
dans  l'oreille,  bourdonnements  pénibles  et  sordité  intense),  et 
à  l'examen  oigeetif  on  trouvait,  surtout  dans  les  cas  d'otite 
aîguê  purulente^  avant  que  la  perforation  ne  survint,  une  roo<- 
geur  très  inteBse  du  tympan  bombé  dans  sm  partie  posté- 
rieure. 

Dans  22  cas  on  constatait  en  outre  des  hémorrhagies  dans 
le  tissu  du  tympan,  soit  sous  forme  de  petites  ecchymoses 
ayant  la  grosseur  d'une  têle  d'épingle  jusqu*à  celle  d'un  petit 
pois,  soit  sous  forme  de  grosses  bulles  hémorrhagiques  qui  oc- 
cupaient assez  fréquemment  toute  la  surface  du  tympan.  Ces 
dernières  se  montrèrent  surtout  dans  les  cas  d*otite  aiguë  pu- 
rulente, tandis  que  les  petites  ecchymoses  existaient  principa- 
lement dans  les  cas  d'otite  simple. 

Les  perforations  se  formaient  surtout  dans  le  segment  antéro- 
inférieur. 

Deux  fois,  la  membrane  de  Shrapnell  était  le  siège  de  la 
perforation,  ce  qui  se  voit  rarement  dans  les  affections  aiguës. 
L'oreille  externe  était  affectée  plus  souvent  que  cela  n*a  lieu 
habituellement  dans  les  otites  aiguës. 

La  marche  de  ces  otites  était  relativement  bénigne,  malgré 
rintensîté  des  symptômes  initiaux. 

Le  traitement  ne  différait  pas  du  traitement  habituel,     l.  l. 

Otite  moyenne  aiguë  hémorrfaagique  comme  complication  de 
llnlhienxa,  par  Haug.  (Mùnch,  mcd.  Woch.,  n*  3,  21  jan- 
vier 1890.) 

L'otite  moyenne  aiguë  survenant  du  3^  au  7®  jour  de  Tinfluenza 
est  caractérisée  par  la  formation  rapide  d'une  sécrétion  hémor*- 
rhagique  dans  la  caisse  et  dans  l'épaisseur  du  tympan.  Cette 
exsudation  s'acoompagne  de  douleurs  excessives. 

L'auteur  a  vu  11  cas.  Tantôt  le  tympan  était  dans  presque 
toute  son  étendue  d'un  rouge  foncé  et  .bombé  en  dehors,  tantôt 
il  ne  présentait  que  des  vésicules  fluctuantes  d'un  bleu  foncé 
de  la  grosseur  d'un  petit  pois. 

Ces  vésicules  siégeaient  principalement  dans  le  segment  pos- 
térieur et  eoDlsnaiesi  du,  s«ng*  La  perfocstioB'  du  t^pmpsA  sur- 


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IVRESSE  ÉTBAKGâBQS  W 

¥anait  aa  plus  tard  tt  heuree  après  le  début  de  raffectioo,  et  il 
ft'écoalatt  un  liquida  hémorrhagique,  souvent  coagulé.  Plus  tirJ 
récoulement  derenait  purulaot.  l.  l. 

L'tntité  de  rinfluansat  surtout  an  point  de  vne  des  symptômes 
aniiouUrires,  par  i.  Michabl.  (Deutsche  med.  Wochenschr.y 
n*  6,  6  février  18900 

Les  affections  de  Tôreille  qui  surviennent  an  ooors  de  Tin*- 
fluenza  appartiennent  à  deux  groupes  différents  :  1<^  les  inflam- 
mations de  la  trompe-  et  de  la  eaisse  qui  sont  provoquées  par 
des  catarrhes  des  fbsses  nasales  et  du  pharynx  et  qui  n'offrent 
aucune  particularité;  ^  les  affections  de  roreille  qui  ne  sont 
pas  la  suite,  mais  des  localisations  de  Tinfluenza. 

L*auteur  ne  s'occupe  que  du  second  groupe,  et  dît  que  ses 
symptômes  subjectifs  et  objectifs  sont  Texpression  d'une  hype- 
rémie  intense  de  la  muqueuse  de  Torgane  de  Toule.  Les  symp- 
tômes subjectifs  consistent  en  des  douleurs  de  tôte  et  d^oreille 
excessivement  violentes. 

La  surdité  est,  au  début,  très  faible,  mais  elle  augmente 
après. 

Malgré  les  douleurs  intenses,  Tapophyse  mastoïde  se  montre 
indemne.  Objectivement  on  constate  sur  le  tympan  des  lésions 
très  caractéristiques. 

Le  tympan  très  iiijeeié  offre  un  brillant,  vebuté.  Le  manche  dû 
naarteau  et  la  courte  apophyse  apparaissent  plus  petits,  étant  en 
quelque  sorte  cachés  par  les  vaisseaux  engorgés. 

Parfois  oa  voit  de»  extravasations  de  sang  daas  la  mem^ 
brane. 

Un  autre  fait  caractéristique  est  la  rapidité  avec  laquelle  des 
symptômes  aassi  graves  disparaissent. 

Quant  au  traitement,  hauteur  croit  que  la  paracenfhèse  du 
tympan  est  superflue  et  même  nuisible.  La  paracenthèse  ne 
soulage  point  le  malade,  comme  la  perforation  spontanée,  et  on 
risque  de  transformer  la  sécrétion  séreuse  en  sécrétion  puru- 
lente, en  offrant  une  porte  d'entrée  au  micro-organisme. 

L'auteur,  pour  combattre  ITiyperémie  de  la  caisse,  applique 
une  sangsue  par  jour  à  Tapophyse  mastoïde. 

Il  n'a  été  obligé  de  faire  Tincision  de  Wilde  que  dans  un 
cas.  ^*  ''• 


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188  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Drei  Falie  spontaner  Schrampf ang  Yon  Ohrpoljrpen  (Trois  cas 
d'atrophie  spontanée  de  polypes  de  Toreille),  par  Gomperz. 
{Monatschrift  fur  Ohrenheilkunde,  juillet  1889.) 

Gomperz  rapporte  trois  faits  d*atrophie  spontanée  de  polypes 
de  Toreille  soit  sessiles  soit  pédicules.  Ces  polypes  occupaient 
les  uns  la  caisse  de  Poreiilc  moyenne,  les  autres  le  tympan. 
L'examen  histologique  montra  que  cette  atrophie  était  due  à  une 
oblitération  des  vaisseaux  par  prolifération  endotheliale.  Celte 
oblitération  avait,  dans  un  cas,  détermioé,  en  même  temps  que 
4*atrophie,  des  hémorrhagies  interstitielles.  —  Au  point  de  vue 
thérapeutique,  Gomperz  croit  que  toutes  les  fois  qu*il  n*y  aura 
pas  d'indication  pressante  :  carie  osseuse,  rétention  du  pus,  etc., 
on  obtiendra  souvent  Tatrophie  si  Ton  parvient  à  supprimer,  par 
-des  irrigations,  par  des  insufflations  d'air,  par  des  applications 
4>ulvérulentes,  l'inflammation  de  la  muqueuse  de  la  caisse. 

A. -F.  p. 

XJber  ein  Verfahren  Gipsabgune  yon  Gehôrgang  and  Trommel- 
fell  des  Lebenden  eu  gevinnen  (Moyen  d'obtenir  des  moules  en 
plâtre  du  condoit  auditif  et  du  tympan  sur  le  vivant),   par 

LôwE.  (Monatschrift  fur  Obrenbeilkunde^  mars  1889.) 

Cçs  moules  auraient  Tavantage  de  fournir  plus  exactement  au 
•diagnostic  divers  renseignements  :  situation  et  étendue  des 
portions  osseuses  cariées,  siège  et  volume  des  tumeurs,  formes 
du  tympan,  rapports  de  sa  surface  avec  Taxe  du  conduit  auditif. 
—  Le  moule  positif  est  obtenu  au  moyen  d*un  mélange  de  géla- 
tine, d'agar-agar,  de  glycérine  et  d'eau  versé  dans  Toreille  et 
solidifié  par  le  simple  passaged'un  courant  d'air  froid.  Ce  moule 
est  ensuite  reproduit  en  plâtre.  a.-f.  p. 

TJber  Ohrreflexe  bedingt  dorch  Ansammlung  von  Cérumen  im 
ausseren  Gehorgange  (Réflexes  provoqués  par  raccumulation 
de  cérumen  dans  le  conduit  auditif),  par  J.  Herzog.  {Mtmat- 
schrift  fur  Obrenheilkunde,  mai  1889.) 

Les  troubles  réflexes  existaient  depuis  plusieurs  mois  et 
consistaient  en  angoisse,  palpitations,  tiraillements  dans  la  tôte 
«et  la  nuque,  vertiges.  —  Ils  disparurent  complètement  par  Tex- 
tracliou  d'un  bouchon  de  cérumen  dont  la  découverte  fut  en 
quelque  sorte  accidentelle.  Il  n'avait  pas,  en  efl'et,  produit  le^ 
moindre  affaiblissement  de  l'ouïe.  a.-f.  p. 


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PRESSE  ÉTIIANGÈRE  189 

Bnptnre  de  la  trachée  avec  fractures  stemale  et  costale,  par 
Bennet.  (Journ.  of  Laryng,  and  Rhin,  ^  n»  8,  1888.) 
Pas  de  blessure  antérieure,  mais  après  la  mort  le  sang  avait 
coulo  de  la  bouche.  Trachée  rompue  transversalement,  fragments 
séparés  par  un  intervalle  d*un  pouce.  Œsophage  contusionné, 
mais  non  déchiré  ;  grande  effusion  de  sang  autour  de  la  trachée  et 
de  l'œsophage,  mais  aucune  des  grandes  artères  ou  des  velues 
n*était  rompue.  r.  leudbt. 

Lupus  de  la  bouche,  du  pharynx,  du  larynx,  par  Orwin.  {Môd. 

Soc.  ofLond.,  in  Journ,  oi  Laryng,  and  Rbin,^  n*  8,  1888.) 

Présentation  d*une  femme  de  21  ans,  chez  laquelle  le  lupus 
était  supposé  s*ètre  étendu  au  palais  à  travers  le  nez,  par  les 
canaux  lymphatiques. 

M.  Lennox  Browne  n*a  jamais  vu  de  lupus  de  la  paroi  pos- 
térieure du  pharynx:  il  diffère  du  précédent  pour  la  voie  suivie 
par  le  lupus.  Unpoint  différentiel  entre  lupus  et  syphilis  tertiaire 
est  que  cette. dernière  attaque  souvent  la  voûte  et  le  voile  du 
palais,  par  extension  de  la  muqueuse  nasale,  tandis  que  le  lupus 
s'étend  toujoui*s  parla  muqueuse  buccale. 

Une  autre  différence,  c'est  que  le  lupus  n'attaque  pas  les  os 
(HunterMackenzie).  h.  leudrt. 

Angiome  de  l'épiglotte,  par  Taubbr.  {Journ.  of  Laryng,,  n»  9, 

1889.) 

Un  marchand,  âgé  de  42  ans,  souffrait  depuis  plusieurs  années 
de  gêne  dans  la  déglutition,  dans  la  parole,  avec  respiration 
Courte,  écoulement  considérable  par  la  gorge  et  les  narines. 
Toute  la  face  dorsale  de  l'épiglotte  était  couverte  d'une  tumeur 
unie,  luisante,  bleu  rougeâtre,  mesurant  un  pouce  et  quart  en 
longueur  et  un  pouce  en  largeur,  dépassant  antérieurement  l'épi- 
glotte. L'intérieur  du  larynx  n'élait  pas  très  attaqué;  il  n'y  avait 
qu'une  laryngite  chronique  peu  importante. 

La  position  antérieure  surtout  rendait  très  difficile  do  cir- 
conscrire toute  la  tumeur  avec  l'anse'galvano-caustique.  Avec  le 
plus  grand  amygdalotome  de  Mathieu,  la  tumeur  coupée  en  un 
temps  fut  cautérisée  au  galva  no -cautère.  Peu  de  douleur  et  d'hé- 
morrhagie.  Huit  ans  se  sont  passés  sans  récidive*     r.  leudet. 

Un  cas  d'érythème  noueux  du  larynx,  par   Du  Mbsnil  (Wurz- 
bourg).  {Manch.  Med,  Woch,,  n*  46,  1888,  in  Journ.  of  La- 
ryng, and  Rhin,,  n*  1,  1889.) 
^  Chez  une  femme  de  25  ans,  il  y  avait  sur  les  lèvres,  la  langue, 

ANNALES   DES  MALADIES  DE  l'oREILLE  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  14 


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190  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

le  voile  du  palais  et   la  muqueuse  du  larynx  des  infiUratioas 
ërythémateuses.  La  guérison  se  fit  attendre  un  mois.    a.  leudet. 

Laryngite    sous-glottique    aiguë,    par    Sochanneck    (Zurich). 

{Corresp.  Blatt.  f.  Schweizer  Aerzte,  1888,  in  Journ.  otLarvng. 

and  nhin.,n^\,  1889.) 

Un  enfant  de  onze  ans  fut  pris  do  dyspepsie  et  d'enrouement 
un  quart  d'heure  après  avoir  avalé  un  os.  On  ne  trouva  pas  de 
corps  étranger  dans  Tœsophage.  Au  laryngoscope  on  vit  une 
tuméfaction  rougeàtre  dans  la  partie  sous-glottique  du  larynx. 
Guérison  par  la  cocaïne.  Toux  remarquable  par  son  timbre  non 
Groupai,  malgré  la  recherche  laryngoscopique  dénotant  un  aspect 
semblable  à  celui  du  pseudo-croup.  r.  leudet. 

Pépin  de  melon  logé  dans  la  bronche  droite;  opération;  gnérison^ 

par  AckERMANN.  {Med.  News^  lOnov.  1888,  in  Journ,  of  Laryng, 

and  Rhin.,  n-  1,  18^9.) 

Enfant  de  2  ans,  enrouements,  violents  accès  de  toux  croupale. 
Respiration  prolongée  au  poumon  droit,  murmure  saccadé.  Après 
trachéotomie  inférieure,  nue  paire  de  longues  pinces,  étroites, 
introduites  dans  la  bronche  droite,  parvint  à  extraire  le  pépin. 
Guérison  en  dix  jours.  r.  leudet. 

Extirpation  du  larynx,  par  Schede.  (Aerztlicher  Vereiu  in  Ham^ 
bourg,  ^0  nov.  1888,  iiiJourn.of  Laryng. and  Rhin.,  nM,  1889.) 

Femme  de  50  ans,  examinée  par  Schede  quatre  ans  et  demi 
avant.  Après  Irachéotomie,  elle  fut  envoyée  14  jours  après  à 
Thôpitul,  le  6  juin  1884.  Il  fallut  faire  la  même  année  une  deuxième 
opération  pour  une  légère  récidive  dans  la  trachée.  Depuis  ce 
temps,  la  malade  a  été  bien  portante;  elle  porte  le  larynx  aiti- 
ficiel  de  Bruns  et  jouit,  grâce  à  cela,  d'une  bonne  voix. 

Un  deuxième  cas  d'extirpation  de  la  moitié  du  larynx,  par  S., 
mourut  3  ans  après  de  pneumonie  fibrineuse  sans  récidive  de 
maladie  primitive.  Deux  autres  cas,  avec  extirpation  totale,  suc- 
combèrent après  récidive.  r.  leudet. 

Carcinome  du  larynx;  ablation  de  la  moitié;  mort,  par  Kayser. 

(Doutsc/i  med.  Woch,j  n*  45,  1888,  in  Joarn.  of  Laryng.  and 

Rhin.,  n.  1,  1889) 

Ce  cas  est  celui  de  son  frère  le  député  socialiste  Kayser .  A 
32  ans,  jusque-là  bien  portant,  il  devint  enroué  en  juin  1887.  En 
septembre,  les  deux  cordes  vocales  étaient  rouges,  la  région 
aryténoïdienne  enflammée.  Un  an  plus  tard,  l'état  général  s'amé- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  191 

liora,  mais  Tenrouement  persista.  Il  fut  attribué  à  une  moindre 
mobilité  dans  la  coi'de  vocale  droite.  En  janvier  1888,  il  fallut 
faire  la  trachéotomie  pour  un  accès  subit  d'asphyxie.  C'est  alors 
qu*en  plus  d'une  rougeur  avec  gonflement  et  immobilité  de  la 
corde  droite,  on  put  voir  une  tumeur  à  droite  au-dessus  de  la 
glotte.  Le  mercure  donné  sans  résultat  fut  suivi  d'iodure 
de  potassium  donné  à  Tétat  solide.  Ponfick  déclara  qu'un 
fragment  enlevé  était  une  excroissance  maligne,  probable- 
ment un  sarcome.  L'extirpation  du  tarynx  fut  faite  par  Biegner. 
L'opération  dura  deux  heures.  Huit  jours  après  il  fallut  enlever 
le  premier  anneau  de  la  trachée  pour  une  portion  de  tumeur 
négligée  ou  due  à  une  récidive.  Mort  deux  jours  après,  de  para- 
lysie du  cœur.  r.  leudbt. 

Laryngite  typhoîdiqne  chez  un  enfant  d'un  an,  par  Bennone  Lrwy. 

{Arch.  f.  Kinderheilk.,  in  Journ.  ofLatyng,  snd  Rhin.^  n®  1, 

1889.) 

Pendant  8  jours,  convulsions  généralisées,  diarrhée,  fièvre, 
sténose  croissante  du  larynx,  nécessitant  enfin  la  trachéotomie, 
mais  sans  succès.  A  Tautopsie,  lésions  de  fièvre  typhoïde  et  au 
larynx  gonflement  de  la  muqueuse  avec  sténose  intense;  toute 
la  région  sous-glotlique  était  occupée  par  une  tumeur  blanchâtre. 
Au  microscope  ou  vit  qu'il  s'agissait  d*un  exsudât  ûbrineux  dans 
la  muqueuse.  On  trouva  dans  les  glandes  à  mucus  le  bacille 
typhique  bien  connu.  r.  leudet. 

Opération  de  goitre;  paralysie  des  denx  récurrents  et  tétanie, 

par  Behoez.  (Rew  de  la  Suisse  romande^  20  mars  1888,  in 

Journ.  of  Laryng,  and  Rhin.,  n®  1,  1889.) 

Un  garçon  de  15  ans,  thyroïdectomisé  en  1887,  fut  présenté 
à  la  Société  vaudoise  de  médecine.  Le  fait  assez  fréquemment 
observé  après  cette  opération  était  remarquable  par  sa  longue 
durée  et  une  hyperexcitabilité  galvanique  extraordinaire.  Ainsi 
un  courant  faible,  les  deux  pôles  placés  sur  la  branche  horizon-' 
taie  de  la  douzième  paire,  produisait  dos  contractions  de  la 
moitié  correspondante  de  la  langue,  à  l'ouverture  ou  à  la  fer- 
meture . 

Herzcii  observe  que  cette  hyperexcitabilité  des  nerfs  moteurs 
après  ablation  de  la  thyroïde  n'est  pas  la  règle  chez  l'homme, 
mais  l'est  chez  les  animaux,  surtout  chez  le  chien,  où  il  y  a  des 
phénomènes  tétaniques  très  marqués.  Schiff  a  vu  le  diaphragme 
se  contracter  à  chaque  battement  du  cœur  sous  l'influonce  d'une 
électrisation  négative  du  cœur.  r.  leudet. 


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192  PRESSE  ÉTFUNGÈRE 

Traitement  des  papillomes  du  laiynz  par  la  curette,  par 
F.  Massei.  (JourD.  of  Laryng.  and  Bhin,,  n*  i,  1889.) 

Exposé  des  divers  moyens  opératoires  jusqu'ici  employés 
dans  le  traitement  de  ces  tumeurs  et  de  leurs  résultats.  A  Tar- 
ticle  sont  jointes  quelques  figures  représentant  les  princi- 
paux inetruments  de  curettage.  (Bruns^  Ferreri,  Volkmann,  He- 
ryng,  etc.)  La  méthode  de  ce  dernier  auteur  est  bien  connue, 
ses  recherches  ayant  été  maintes  fois,  depuis  trois  ans,  ex- 
posées dans  les  Annales. 

Voici  les  conclusions  de  Massei  : 

i^  Le  curettage  mérite  une  plus  grande  attention  que  jusqu^iei  ; 

^  Il  rend  de  grands  services  pour  les  tumeurs  de  la  région 
sous-glottique,  des  cordes  vocales  et  du  bord  libre  de  celles-ci  ; 

â°  En  plus  de  la  facilité  de  Topération,  on  peut  enlever  des 
poHions  du  tissu  producteur  des  tumeurs  ;  c'est  là  une  raison 
qui,  jointe  à  la  possibilité  des  applications  locales  ultérieures 
(surtout  d'acide  lactique),  donne  plus  de  sécurité  contre  la  ré- 
cidive, résultat  le  plus  sérieux  à  craindre  contre  le  papillome 
du  larynx.  R.  leudet. 

Notes  cliniques  snr  les  lipomes  du  larynx,  par  P.  M.  BiaoK. 

(Edinburgh ,  med,  chir.  Soc, ,  19  déc,  1888,  in  Journ,  of  La- 

ryng,  and  Rhin.,  n«  1,  1889.) 

L'auteur  vient  d'en  observer  deux  cas  chez  des  hommes, 
s' ajoutant  aux  seuls  connus  (Wagner,  Tobold,  Bruos,  Schrôlter), 
Lu  tumeur,  d'un  rose  pâle,  du  volume  d'un  œuf  de  pigeon, 
était  derrière  la  langue,  fixée  à  Tépiglotte;  elle  fut  enlevée  avec 
Tanse  galvano-caustique,  récidiva  et  fut  alors  énucicée.     . 

Chez  le  second  malade,  gêné  également  pour  respirer  et  pour 
parler,  la  (umeur  recouvrait  le  cartilage  arytéooïJe  gauche, 
et  son  pédicule  s'insérait  à  la  partie  externe  du  sinus  pyri- 
forme.  Même  procédé  opératoire  que  plus  haut. 

Les  avis  sont  très  partagés  pour  savoir  si  ces  tumeurs  sont 
véritablement  extra-  ou  intra-laryngées.  r.  l. 

Anatomie  des  cordes  rocales,  par  B.  Fr^enkel.  (Berlin,  mcd. 

Gesellsch,,  il  juillet  1888,  in  Journ.  of  Laryng,  and  Rhin,, 

n<»  1,  1889.) 

Présentation  de  coupes  histologiques  des  vraies  cordes  vo- 
cales, montrant  de  petites  glandes,  dont  l'accroissement  patho- 
logique produisit  des  nodules  et  des  polypes.        r.  leudet. 


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F^HESSE  ÉTRANGÈRE  iOd 

Hémorrhagie  de  la  mnquense  laryngée  atteinte  de  catarrhe 
chronique,  par  Plbskoff.  (Muncb.  med,   Wocb,^  n^  49,  1888, 
in  JourD,  of  Laring.  aod  Fthin.,  o?  1,   1889.) 
I^  malade  était  un  pi*ofess6ur  qui   avait  surmené  Torgane  de 

la  Toix.  Le  point  saignant  était  la  corde  gauche,    r.   lbuoet. 

Extraction  de  denx  tuyaux  de  canule  à  trachéotomie  tombés 
dans  la  trachée,  par  Vasily  Hazuhovsky.  {Dnevnik  Kazans- 
kako  Absbtchva  Vratcbesza,  27  déc.  1887,  in  Journ,  oi 
Laryng.  andBbin.,  n»  1,1889.) 

Le  cas  est  probablement  unique.  Une  femme  de  53  ans,  ira- 
chéotomisée  en  1882  pour  une  sténose  cicatricielle,  du  larynx, 
vit  successivement,  en  1884,  puis  en  1887,  le  tuyau  de  la  canule 
se  détacher  de  la  plaque  et  disparaître  dans  la  trachée.  Malgré 
des  troubles  sérieux,  elle  ne  vint  se  présenter  que  trois  mois 
après  le  second  accident,  qui  rendait  la  vie  impossible.  Les  deux 
tubes  arrêtés  à  la  bifurcation  de  la  trachée  furent  retirés  avec 
quelque  peine,  au  moyen  de  pinces  courbes.  L'un  était  bien 
conservé  ;  mais  Tautre,  après  trois  ans  de  régime,  était  fort 
altéré.  La  guérison  survint  complète  et  sans  accident. 

L'antenr  s'étend  ensuite  sur  les  précautions  à  prendre  pour 
s'assurer  du  bon  état  des  canules  et  passe  en  revue  les  faits 
ayant  présenté  quelque  analogie  avec  celui-ci.       r.  leudbt. 

Œdème  neuro-yasculaire  héréditaire,  par  OsLEn.  {Americ.  joarn, 
ofmed.  8c,,  in  Journ.  of  Laryng.  and  Rhin,^  n*  3,1889.) 

L*autenr  a  vu  survenir  dans  une  famille  :  1®  Des  œdèmes  locaux 
du  tronc,  de  la  face,  des  mains,  bras,  jambes,  des  organes  géni- 
taux, des  fesses,  de  la  langue.  Une  fois,  peut-être  denx,  la  mort 
survint  par  Toedème  snbit  de  la  glotte; 

f  Associés,  il  y  a  presque  invariablement  des  troubles  gastro- 
intestinaux, des  coliques,  des  nausées,  des  vomissements,  quel- 
quefois de  la  diarrhée; 

Z^  Une  disposition  héréditaire  bien  marquée,  cinq  générations 
ayant  été  touchées. 

L'œdème  de  la  gorge  et  du  larynx  présente  un  intérêt  spécial, 
puisque  l'extension  soudaine  de  ces  parties  peut  amener  la 
mort.  Quincke  et  Dinkelaker  ont  observé  un  homme  de  â2  ans, 
Biyet  à  des  attaques  répétées  de  suffocation  et  de  cyanose ,  la 
muqueuse  du  larynx  étant  œdématiée  et  exigeant  une  satisfac- 
tion. Goltx  a  vu,  chez  un  homme  de  30  ans,  Tœdème  de  la  luette 
et  du  pharynx  avec  gonflement  du  pourtour  anal  et  du  scrotum. 


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194  PiWeSSE  ÉTJRANGÈaE 

Un  malade  de  Rlehl  avait  trois  attaques  d^angine  avec  dyspfaa- 
gie  et  dyspnée,  et  une  fois  le  malade  avait  le^  cordes  vocales  enflam- 
mées. 

L'hérédité  est  bien  établie  par  bon  nombre  d'observations.  La 
colique  intestinale  est  un  caractère  frappant,  combinée  avec  les 
maladies  de  la  peau.  L^attaque  peut  être  répétée  par  intervalles 
pendantbieadesmois.  L^urticaire,  le  purpura,  les  hémorrhagies 
intestinales,  rhématurie,  Talbuminurie,  peuvent  survenir.  La 
maladie  est  incontestablement  d'origine  névrotique  et  est  étroi- 
tement reliée  à  Turticaire.  r.   lkudet. 

Un  caâ  d'entrave  à  la  respiration  ;  trachéotomie  ;  guérison,  par 
Ed,  Arthur  Wright.  {Lancet,  29  sept.  1888,  in  Joura,  ot  La-- 
ryag.  and  Rhin.,  n»  3,  1889.) 

La  cause  de  la  gène  respiratoire,  chez  un  garçon  de  là  ans, 
était  apparemment  un  abcès  glandulaire  péribronohique  poin- 
tant dans  la  tranchée  et  qui  fut  rompu  au  moyen  d'un  cathéter 
passé  par  la  blessure  de  la  trachéotomie.  r.  l. 

Corps  étranger  du  larynx,  par  Strôm.  {Soc,  de  méd.  de  Chris* 
tiania,  12  sept.  1888,  in  Joarn,  ot  Laryng,  and  Rhin,,  n®  3, 
1889.) 

Enfant  de  3  ans,  pris  d'accès  de  sufiocation  intermittente  né- 
cessitant la  trachéotomie  au  bout  de  19  jours;  issue  d'un  noyau 
de  cerise.  Quatre  heures  après  Topération,  apparition  de  con- 
vulsions, et  mort  trois  jours  après.  r.  lbudet. 

Deux  cas  à»  paralyaie  unilatérale  de  l'abducteur  de  la  glotte 

due  à  un  rèieze  par  irritation  nasale,  par  D.  R.  H.  Stewart. 

{Lancet,  13  oct.,  1888,  ia  Journ.  of  Laryng.  and  Rhin,,  n^  S^ 

1889.) 

Les  deux  ca&  furent  guéris  en  enlevant  le  oomel  droit  moyeu 
avec  un  serre-nœud.  Cet  os  était  épaissi  et  appuyait  sur  la  cloi- 
son. 

(C'est  peut-être  une  opération  un  peu  risquée,  dit  Hunter  Aiaer 
kenzie,  et  renlèvemeoA  d»  ooruet  luo^u,  qui  n'eat  pas  un  oa  à 
part^ comme  l'inférieur^  ne  lui  a  jamai&papu  justifié.)  r.  lbuubt. 

ironie  hystérique  cluoi  une  temm^  du  7G  aaa;  gué.ison;  re* 
marques,  par  X.  D.  Savux.  {Lancet^  18»  août  1888.) 
11  n'y  a  guère  d'iatéreesaut  que  l'âge  deila  auilade  et  sa  guëri^ 
8g#^  due  à  la  faradt^iioa  (liontier  Maokenoie)^     r^  lxvmt. 


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PRESSE  ÉTRANGÉRK  195 

Kyste  de  la  corde  vocale  supérioBre,  par  Ghaiies  Hatward. 

(Lancet^  15  sept.  1888,  in  Journ.  of  Laryng.  aad  RhiD,,  n«  3, 

1889.) 

Le  k^ste  occupe  les  trois  cinquièmes  moyens  de  la  corde.  Il 
fat  traité  par  TincisioD  et  Texcision  des  parois  kystiques,  suivies 
d'applications  de  nitrate  d^argeot  et  de  chlomre  de  zinc. 

R.  LKDDET. 

Ein  Fall  von  extralaryngealem  Polyp.  (XTn  cas  de  polype  extra- 
laryngé) ,  par  TsAKYROGLOus.  {Monatschrift  fur  Ohrenheil- 
kande,  juillet  1889.) 

Le  polype  mesurait  près  de  sept  centimètres  de  long,  et  ce  fut 
la  malade  elle-même  qui  put  avec  le  doigt  Tattirer  jusque  dans 
la  bouche.  —  Après  l'avoir  saisi  avec  une  pince,  Tsakyroglous 
put  au  moyen  du  laryngoscope  constater  son  insertion  sur  la 
paroi  extérieure  du  larynx,  au  niveau  de  la  partie  latérale  du 
cricoîde.  Excision  facile  au  moyen  d'un  bistouri  courbe.  —  Mal- 
gré son  insertion  extralaryngëe,  le  polype  avait  déterminé  à 
maintes  reprises,  en  outre  de  la  difficulté  de  la  déglutition,  une 
toux  violente  et  des  accès  d*asphyxie.  a. -p.  plicqub. 

Beitrâge  zur  Histologie  der  Stimmbandpolsrpen  (Stades  rar  I  Iés- 
tologie  des  pol3rpes  des  cordes  vocales),  par  Kanthagk.  {Mo- 
natschrift  fur  Obrenheilkundey  septembre  1889.) 
Ces  polypes,  contrairement  à  une  assertioD  souvent  émise, 
ne  renferment  jamais  dans  leur  structure  ni  glandes,  ni  débris 
de  glandes.  —  La  théorie  qui  en  fait  nne  altération  glandulaire 
doit  donc  être  abandonnée  du  même  conp.  —  Au  point  de  vue 
des  variétés  de  polypes,  Kanthack  sépare  des  polypes  vrais  la 
simple  hyperplasie  des  cordes  vocales,  la  corniftcation  avec  oa 
sans  hypertrophie.  Les  polypes  vrais  se  divisent  en  fibromes 
et  myxofibromes.  —  Les  fibromes  peuvent  être  durs  ou  ramollis 
par  dégénérescence,  et  dans  ce  dernier  cas  renfermer  ou  non 
des  kystes. — Les^  myxofibromes,  qui  constituent  de  beaucoup  laj 
variété  la  plus  fréquente  de  polypes,  renferment  presque  tou- 
jooTB  dans  leor  tiasiLdea  exiravasaliona  sattgumes. 

A.-ï.   PUCQUE. 

Ein  Fall  ron  allgemeiner  Ârgyrie  und  von  Kehlkopfkrebs  (Ar- 
gyrisme  généralisé  et  cancer  du  larynx),  par  A.  Onoui.  (Mo- 
natschrift  f.  Ohrenheilkuade^  avril  1889.) 
Le  malade,  dès  le  début  de  Tapparition  de  l'enrouement,  avait 

été  traité  par  des  inhalations  et  des  cautérisations  avec  une  so-, 


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196  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

lulioii  de  nitrate  d*argent  à  10  0/0.  Sod  état  ae  tarda  pas  à  s^ag- 
graver,  et  bieutôt  apparut  une  coloration  bleuâtre  de  la  peau, 
des  muqueuses,  des  ongles.  L'enrouement  et  la  dyspnée  ne 
cessèrent  de  s'accroUre.  L*examen  laryngoscopique  ne  montrant 
que  du  gonflement,  sans  ulcérations,  on  crut  alors  à  une  hyper- 
trophie simple  et  on  essaya  la  dilatation  par  le  procédé  de 
Schrœtter.  Les  résultats  de  celte  dilation  furent  déplorables; 
elle  amena  de  vives  douleurs  irradiées  dans  la  nuque,  de  la 
gêne  de  la  déglutition,  des  hémorrhagies  abondantes.  Le  dia- 
gnostic rectifié,  il  était  trop  tard  pour  Tintervention  chirurgicale, 
et  la  mort  survenait  quelques  semaines  après.  A  Tautopsie  on 
trouva  un  carcinome  du  larynx  et  de  la  trachée  propagé  à  Tœso- 
phage.  L'infiltration  argyrique  s'étendait  à  l'intestin,  au  foie, 
aux  reins,  à  la  rate,  aux  testicules,  à  la  toile  choroïdienne. 
Cette  infiltration  aussi  étendue,  et  surtout  Textension  au  système 
nerveux,  qui  est  d'ordinaire  épargné,  ne  peut  s'expliquer  que 
par  le  mode  particulier  d'absorption.  à.-f.  plicque. 

Diagnose  des  Larynz-Carcinoms  (Diagnostic  du  cancer  du 
larynx),  parO.  BkschornÈr.  {Monatschritt  f,  Ohrenheilkunde, 
mai  1889.) 

Au  point  de  vue  du  diagnostic  histologique,  Beschomer  in- 
siste sur  ce  point  que  Texamen  doit  porter  non  seulement  sur 
les  parties  superficielles,  mais  sur  la  base  des  néoplasmes.  On 
doit  sur  ce  point  apercevoir  nettement  des  parties  saines  pour 
que  Texamen  ait  une  valeur.  A  propos  du  désaccord  apparent 
que  peuvent  offrir  la  clinique  et  le  microscope,  il  rapporte  l'ob- 
servation d'une  malade  opérée  plusieurs  fois  par  lui  de  végé- 
tations laryngées.  A  chaque  récidive,  le  microscope  montrait 
de  plus  en  plus  la  structure  du  carcinome.  Pourtant  les  récidives 
cessaient  tout  à  coup  après  une  dernière  intervention.  Mais, 
bien  que  le  larynx  fût  resté  guéri,  la  malade  succombait  quel- 
ques années  après  à  un  cancer  de  Tutérus.      a.-f.  pugque, 

Ueber  Larynghis  hœmorrhagica  (La  lanmgite  hémorrhagiqne), 

par  Favitsky.  (Monatschritt  /.  Obrenheilkunde,  juin  1889.) 
Pour  Favitsky,  la  laryngite  hémorrhagique  n'est  qu'une  va- 
riété des  laryngites  catarrhales  aigucs  ou  subaigU;^.  Le  symp- 
tôme hémonhagie,  pas  plus  que  les  lésions  anatomiques  qu'il 
a  eu  occasion  d'étudier,  ne  suffisent  à  la  constituer  en  maladie 
spéciale.  a.-f.  p. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  i97 

Sine  modiflcirte  Untersnchmigmethode  des  Nasenrachenranmes 
and  des  Kehlkopfes  (Nonrelle  méthode  d'examen  du  laiynx  et 
dn  pharynx),  par  K.  Vohsen.  (Monatschrih  f,  Obrenbeilknndey 
janvier  1889.) 

Cette  méthode  consiste  à  faire  exécuter  an  malade,  pen- 
dant Texamen,  des  mouvements  de  rotation  de  la  tête.  Ces 
mouvements  doivent  se  passer  non  dans  la  totalité  de  la  co- 
lonne cervicale,  que  Ton  fixe  au  besoio,  mais  seulement  dans 
Tarticulation  atloïdo-axoïdienne.  Il  est  d'ailleurs  inutile  qu'ils 
dépassent  une  amplitude  de  45<*.  Ils  augmentent  notablement 
Tespaee  situé  entre  la  paroi  postérieure  du  pharynx  et  Tune 
des  moitiés  du  voile  du  palais.  L*examen  des  choanes,  de 
Torifice  de  la  trompe,  de  la  fossette  de  Rosenmuller  peut  se  faire 
arec  des  miroirs  très  étendus  et  devient  beaucoup  plus  net.  Le 
cathétérisme  est  souvent  très  facilité.  Le  sillon  pyriforme  et  le 
sillon  de  Morgagni  peuvent  être,  eux  aussi,  plus  complètement 
examinés.  a.-f.  pucque. 

Ein  weiterer  Beitrag  zor  Casnistik  der  Fremdkôrper  in  den 
Lnftwegen  (Note  sur  les  corps  étrangers  des  roies  respira- 
toires), par  G.  JuFFiNGBR.  (Monatschrift  f,  Obrenheilkunde^ 
avril  1889.) 

\jb  corps  étranger  (un  morceau  de  fruit  sec)  semblait  s'être 
arrêté  dans  la  bronche  droite.  Sa  présence  détermina  de  la 
fièvre,  une  toux  violente  et,  bien  que  l'examen  laryngoscopiquc 
ne  montrât  point  d'ulcération,  un  emphysème  sous -cutané  du 
cou  assez  étendu.  Le  quatorzième  jour,  le  corps  étranger  fut 
expulsé  spontanément  dans  une  quinte  de  toux.  Mais  la  fièvre 
et  les  phénomènes  de  congestion  persistèrent,  suivis  bientôt  de 
tous  les  signes  d*une  tuberculose  pulmonaire.  Les  crachats  ne 
tardèrent  point  à  renfermer  de  nombreux  bacilles.  L'apparition 
de  cette  tuberculose  ne  peut,  étant  donné  l'état  de  santé  anté- 
rieur de  la  malade,  s'expliquer  que  par  rinoculalion  au  niveau 
de  Tulcération  produite.  a.-f.  plicquk» 

Ein  Fall  von  Rhinosclerom  (Un  cas  de  rhinosclérome),  par 
G.  BojEW.  {Monatschrift  f,  Obrenheilkande^  mars  1889.) 
I^  maladie  ne  se  bornait  point  au  nez  seul,  mais  atteignait  1c 
pharynx  et  le  voile  du  palais.  La  luette  était  détruite.  Des  pla- 
ques scléreuses,  partiellement  ex  ulcérées,  faisant  une  saillie  du 
volume  d'un  pois,  existaient  de  place  en  place.  Le  diagnostic 
de  syphilis  fut  tout  d*abord  porté,  mais  le  traitement  spécifique 


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198  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

fat  plutôt  nuisible  qu'utile.  Il  fut  bientôt  suivi  d'ulcëi^ations,  de 
douleura  en  avalant,  qui  le  flrent  suspendre.  Ou  songea  alors 
au  rhinosclérome,  et  ce  diagnostic  fut  confirmé  par  Texamen 
bistologique  et  bactériologique.  Comme  traitement,  les  injections 
interstitielles  (Kacide  phéntque  au  centième  furent  employées, 
sans  grand  résultai,  et  Bojew  compte  i^ecourir  aux  cautérisa- 
tions tant  au  galvano-eauière  qu'à  Taolde  lactique. 

A--P.    PTJCQUE. 

Ueber  Einimpfangen  yen  Rhinosclerom  anf  Thiere  (Inocnlatioii 
du  rhinosclérome  aux  animaux),  par  E.  Stbpanow.  (Moaats- 
chrift  /.  OlireDheilkundey  janvier  1889.) 
Les  inoculations  ont  été  faites  soit  avec  des  fragments  de 
rhinosclérome,  soit  avec  des  cultures  pures  du  microbe  de  cette 
afiection.  Au  lieu  de  porter,  comme  dans  les  expériences  faites 
jusqu'ici,  sur  la  peau  le  tissu  cellulaire  sous-cutané,  ou  la  mu- 
queuse nasale,  elles  ont  été  pratiquées  dans  la  chambre  anté- 
rieure de  l'œil.  Le  résultat  fut  celte  fois  positif  ;  le  néoplasme 
qui  se  développa  très  rapidement  offrait  tous  les  caractères  his- 
tologiques  et  baotériologiques  du  rhinosclérome.    a.-f.  pligque. 

Œdème  lymphatique  chronique  de  la  lèvre  supérieure  produit 
par  des  lésions  nasales,  par  Wright.  {Médical  Record^ 
20  juillet  1889.) 

Cet  oedème  a  commencé  à  l'âge  de  11  ans  et  dnre  depuis 
quatre  ans  déjà.  La  lèvre  supérieure  a  deux  ou  trois  fois  son 
volume  normal.  La  fosse  nasale  gauohe  est  très  élargie  por 
suite  d'une  forte  déviation  de  la  cloison  à  droite  ;  la  muqueuse 
est  par  places  atrophiée;  le  cornet  moyen  est  accolé  contre  la 
cloison,  et  à  ce  niveau  se  fait  une  exsudation  muco-purulente. 
Des  lavages  avec  une  solution  alcaline  commeocèreni,  eu  amé- 
liorant l'inflammation  nasale,  à  faire  diminuer  la  lèvre,  mais  ce 
ne  fut  qu'après  l'ablation  d^une  portion  hypertrophiée  du  cornet 
moyen  qu'on  obtint  une  disparition  complète  de  l'œdème. 

A.-P.    PLIGQUE. 

Ein  Fall  ron  weichem  papiUaren  Fibrtm  der  onteren  Naaen- 

nraschel  (Papiilome  mou  dn  cornet  inférieur),  p«r  B.  Qom- 

PERz.  {Monatschrift  f,  Oiirenheilkuade^  février  1889.) 

En  outre  des  troubles  du  côié  du  nec,  le  malade  était  atteint 

d'une   otite  moyenne  double    avec  surdité,  presque:  coniplètei 

L'ablatioa  deJa..ttifnear,.  qui  remplissait. teuiit. lai .foesenanlAL 


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PBRBfiK  ÉTRANGÈRE  '  ld9 

gauche,  foi  faite  avec  Tanse  galvanique  maniée  tantôt  à  chaud, 
tantôt  à  froid,  comme  une  anse  ordinaire.  Le  yolume  atteignait 
presque  celui  d'un  ceuf  de  poule,  la  surface  était  mamelonnée. 
Histologiquement,  la  tumeur  était  constituée  par  du  tissu  ûbreux 
revêtu  d'une  couche  d*épiihélium  stratifié  de  cils  vibratils,  et  re« 
gardée  comme  étant  de  nature  bénigne.  L'ouïe  s'améliora  à  la 
suite  de  Topératioa,  mais  il  est  difficile  de  préciser  la  part  qui 
radient  dans  cette  amélioration  à  Tahlation  de  la  tumeur  et 
celle  qui  revient  au  cathétérisme  de  la  trompe  pratiqué  consécu- 
tivement. A.-F.  PLICQUE. 

ÏÏeber  intraoculare  Erkrankungen  bei  Nasenleiden  (Affections 
oculaires  dans  les  affections  nasales),  par  Zusu.  {Monatschrift 
f.  Obrenheilkmide^  août  1889.) 

Ziem  commence  par  insister  sur  la  fréquence  de  ces  affec- 
tions réflexes  :  troubles  aslhénopiques  dans  Toblitéralion  chro- 
nique du  nez,  congesUon  des  procès  ciliaires  après  les  cautéri- 
sations de  la  muqueuse,  iritis  et  parfois  attaques  glaucomateuses 
dans  les  suppurations  des  fosses  nasales  et  des  cavités  adja- 
centes, etc.  Il  rapporte  une  observation  curieuse  de  guérisou 
de  glaucome  obtenue  par  de  simples  irrigations  intra-nasales. 
Dans  le  traitement,  Ziem  recommande  seulement  d'éviter  les 
cautérisations  de  la  muqueuse  et  les  applications  de  cocaïne,  qui 
parfois  augmenteraient  plutôt  la  congestion  oculaire,    a.-f.  p. 

Étude  sur  Tanatonde,  la  physiologie  et  la  pathologie  du  nerf 
olfactif,  par  Dana.  {New  York  médical  journal^  1  sep- 
tembre 1889.) 

Après  une  étude  très  détaillée  de  Tanatomie  (origine  réelle, 
origine  apparente,  filaments  terminaux,  structure  histologique) 
et  de  la  physiologie  (rôle^  variations  de  la  sensibilité)  du  nerf 
olfactif,  Dana  résume  sa  pathologie.  Le  nerf  peut  être  affecté 
soit  primitivement  (dégénérescence  dans  Tataxie  locomotrice  et 
parfois  chea  les  vieillards  —  inflammations  assez  rares,  paraly- 
sies sans  lésions  chez  les  hystériques)  ou  secondairement  à  la 
suite  de  Iraumatismes,  d'inflammations,  de  tumeurs.  La  sy- 
philis semble  jouer  très  souvent  un  rôle  dans  ces  lésions  secon- 
daires. A.-F.  p. 

BmpTèBia  éè  l'anlre  d'H^gmare,  par  Krixo  (Wartomberg  med^ 
Correap.-Blatt.y  n*»^  ai  et  36»  1888,  lu  Jouro.  oéLarr^-  ««^ 
/liiJxi.,nM,  1889.). 
L'auteur  décrit  2d  ats/ praa^ua)  tons^  da6ià>uaBide»toaciée.;  il 


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200  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

recommande  son  avulsionetU  perforation  deTantre  par  l'alvéale. 
Uu  des  cas  était  très  intéressant,  parce  quUl  s'agissait  d^un  om 
pyèmeaigu  de  Tantre,  survenu  chez Tauteur  lui-même,  kn  milieu 
d*un  coryza  aigu,  une  grande  douleuf  survint  tout  à  coup  dans  la 
mftchoiresupérieure,8uivie  d'œdèmeavec  sensation  de  poids  dans 
Tantre.  Après  perforation,  il  y  eut  un  écoulement  copieux  d*un 
liquide  jaunâtre  à  travers  le  nez,  suivie  d'un  soulagement  instan- 
tané et  d  un  rétablissement  rapide.  Quelques  années  après, 
Tauteur  eut  deux  rechutes.  b.  lkudet. 

Coryza  nerveux  et  saliration  ;  leur  relatioii  étiologique  avec 
les  maladies  des  organes  sexuels,  par  Petler.  (Muncb,  Med, 
Woch.y  n°"  8  et4,  in  Journ,  oC  Laryng,  and  Rhin. y  n"**  1, 1889.) 
Opinion  fondée  sur  les  observations  suivantes  : 
1°  Un  homme  de  21  ans  a,  depuis  des  semaines,  des  accès  de 
coryza  durant  un  jour;  il  va  bien  dans  Tintervalle.  Gela  revient 
quand  il  a  trop  bu  de  bière  la  veille.  Le  traitement  local  appli- 
qué au  nez,  au  pharynx,  ne  donna  rien.  11  était  onaniste,  passable- 
ment impuissant   et  spermatorrhéique  ;  un  traitement  général 
approprié  le  guérit. 

2«  Femme  de  21  ans  ;  coryza,  vertiges  ;  guérit  par  le  traite- 
ment d'un  catarrhe  chronique  du  col  utérin. 

S**  Jeune  fille  de  15  ans  ;  salivation  excessive  impossible  à  dé- 
glutir entièrement  ;  toux  spasmodique.  Métrite  chronique  dont 
la  guérison  amena  la  cessation  des  phénomènes. 

4<' Homme,  25  ans;  spermatorrhéique  ;  salivation  abondante 
pendant  deux  ans. 

5<^  Homme,  89  ans,  salivation  exagérée,  guérie  comme  chez  le 
précédent  par  la  cure  d'une  spermatorrhée  avec  impuissance. 

6°  Homme,  24  ans,  ancien  onaniste,  pollutions,  spermatorrhée, 
salivation  excessive  après  les  repas. 

1^  Homme,  33  ans,  mêmes  symptômes,  même  bon  résultat. 

R.  LBUDBT» 

Ablation  des  tumeurs  naso-phanmgiennes,  par  ànnandale.  {Soc. 

méd.  chir,  d^ Edimbourg^  in  Journ,  of  Laryng,  and  Rhin.^  n®  3, 

1889.) 

Les  narines  antérieures  sont  ouvertes  en  détachant  le  nez  à 
sa  racine  et  divisant  la  cloison.  La  voûte  palatine  est  sciée,  le 
voile  coupé  en  deux,  les  deux  maxillaires  supérieurs  séparés; 
on  gagne  ainsi  un  espace  d*un  pouce  pour  introduire  le  doigt  et 
apprécier  sûrement  les  connections  de  la  masse.  La  tumeur 


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PRESSE   ÉTRANGLBE  201 

est  enlevée  avec  le  doigt,  une  pince  ou  one  curette.  Puis  la  plaie 
est  nettoyée  antiseptiquement  et  le  palais  réuni.  Il  n*y  a'  pas  eu 
de  déformation  ;  le  procédé  formait  la  première  partie  d*une  opé- 
ration ultérieure,  sUl  avait  fallu  enlever  tout  ou  partie  de  la  ra&- 
choire  supérieure.  Il  y  eut  moins  d*hémorrhagie.        n.  leudbt. 

Des  nérroses  réflexes  dues  à  une  affection  naso-pharjragienne^ 

par  Netchaibfp.  {Meditzinskoiô  Oboireaiê^  n^^Q  et  10, 1888,  in 

Journ,  of  Laryng.  and  Rhin.^  n«  8,  1889.) 

Après  exposé  de  l'histoire  de  trois  malades  intéressants.  Fau- 
teur insiste  spécialement  sur  les  points  suivants  : 

i*  Le  cas  n^  1  est  la  relation  d*un  spasme  intermittent,  uni* 
latéral,  d'origine  réflexe,  des  vaisseaux  du  cerveau,  avec  anémie 
consécutive  de  l'hémisphère  correspondant.  Il  est  aujoui  d*hui  le 
seul  connu;  il  en  est  de  môme  du  cas  n®  2,  spasme  œsophagien 
d*origine  réflexe  ; 

^  Voici  Texplication  anatomique  et  physiologique  :  la  mu- 
queuse des  cornets  contient  les  corps  dits  caverneux  (Zucker- 
kandl),  innervés  surtout  par  le  ganglion  sphénopalatin  (Aschen- 
brandt);  cet  organe  relie  les  nerfs  sensilifs  à  la  muqueuse  na- 
sale (commandée  par  les  premières  et  deuxièmes  branches  du 
cinquième  nerf)  avec  les  plexus  carotidiens  et  les  pneumogas- 
triques. L'irritation  du  trijunicau  (Kratschmer)  et  des  régions  ol- 
factives (Gurevitch)  de  la  muqueuse  nasale  produit,  par  voie 
réflexe,  un  tétanos  expiratoire  et  un  retard  de  l'action  du  cœur 
avec  augmentation  de  la  tension  cardiaque.  On  sait  bien,  de  plus» 
que  la  circulation  nasale  se  rattache  intimement  à  la  cérébrale. 
Il  en  ei>t  de  même  des  lymphatiques  (Axel-Key,  Retzius). 

Le  Tait  clinique  des  névroses  réflexes  par  lésion  naso-pharyn- 
gienne  est  incontestablement  démontré.  r.  lbudet. 

Ghimrgie  des  tumeurs  gommeuses  des  cavités  nasales,  par  A.  G. 
HooBS.  {New  Orléans  med,  and  surg,  Journ, ^  nov.  1888.) 

Conclusions  :  1<*  Dans  la  plupart  des  cas,  l'intervention  chi- 
rurgicale non  seulement  est  admissible,  mais  est  même  très  ur- 
gente; 

t*  \a  crainte  de  produire  des  ulcérations  irréparables  ne  re- 
pose pas  sur  une  expérience  clinique  softlsante; 

d*"  Le  traitement  altérant  spécifique  est  trop  lent  pour  y  avoir 
confiance,  conséquemment,  quand  la  sténose  produit  beaucoup  de 
symptômes  réflexes  tels  que  asthme,  toux,  perte  de  sommeil, 
céphalalgie,  amaigrissement,  sécheresse  de  la  gorge,  etc.  ; 


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202  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

4<>  La  perte  de  sang  par  Tintervention  chirurgioole  n'est  pas 
daagereuse,  ni  môme  alarmante;  et  si  la  douleur  est  vive,  comme 
dans  Tablation  de  la  plupart  des  tumeurs  nasales,  elle  peut  être 
fortement  atténuée  par  la  cocaïne.  r.  lbudbt. 

A  case  of  rhinolith  and  two  cases  of  a  tooth  in  the  Nose  (Un 
cas  de  rhinolithe  et  denx  cas  de  dents  nasales),  par  J.  Wrigut. 
(Médical  Record,  12  octobre  1889*) 

Si  les  observations  de  rhinolilhe  sont  assez  fréquentes,  les 
observations  où  le  corps  étranger  est  constitué  par  une  dont 
sont  assez  rares. —Dans  la  première  observation  de  Wrighf,  la 
racine  d'une  incisive  brisée  quatre  ans  avant  dans  une  extrac- 
tion incomplète  formait  une  tuméfaction  sur  le  plancher  de  la 
fosse  nasale,  le  long  de  la  cloison,  et  fut  extraite  par  le  nez. — 
Dans  la  seconde,  la  dent  se  trouvait  dans  les  fosses  nasales, 
par  suite  de  développement  irrëgulier  extra-alvéolaire.  Une  des 
incisives  de  la  bouche  manquait  en  effet.  Elle  ne  put  être  ex- 
traite qu'avec  de  grandes  difiicultés.  —  Les  rares  observations 
que  Wright  a  rencontrées  dans  la  littérature  médicale  sont 
également  presque  toutes  par  développement  anormal. 

A. -F.    PLICQUE. 

Ein  zweiter  Fall  von  Schimmelmycose  des  Rachendaches  (Un 
deuxième  cas  de  mycose  du  pharynx),  par  F.  Siebbnmann. 
(Monùtschvift  f,  Ohrenïieilkunde,  avril  1889.) 
A  Tautopsie  d'une  femme  morte  à  49  ans  de  néphrite  paren- 
chymateuse  on  trouva  la  muqueuse  du  pharynx  congestionnée 
offrant  des  cicatrices  et  des  croûtes.  L'examen  microscopique  de 
ces  croûtes  y  montra  la  présence  de  divers  végétaux  parasitaires  : 
aspergillus  fumigatus,  aspergillus  nidulare,  micor  corymbifer. 
Les  conditions  de  rapidité  dans  lesquelles  cet  examen  se  fit  no 
permettent  pas  de  songer  à  un  développement  post  mortcm  do 
ces  parasites.  Pendant  sa  vie  la  malade  avait  d'ailleurs  présenté 
de  la  fétidité  de  l'haleine  et  un  affaissement  des  os  du  nez  pro- 
bablement syphilitique.  Il  est  également  probable  que  le  revê- 
tement épithélial  du  pharynx  détruit  par  places  par  des  ulcéra- 
tions, dont  les  cicatrices  observées  constituaient  la  preuve,  avait 
offert  une  résistance  moindre  à  l'implantation  du  parasite. 

A.-F.    PLICQUE. 

Tuberculose  du pliarynz,  parTAUBBR.(c/offrjî.  ofLaring.  and  Hhin,^ 
uM,  1889.) 
Sur  13  eas,  elle  était  12  fois  secondaire  à  la  tuberculose  des 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  208 

poumons,  et  du  larynx  une  fois  ;  elle  semble  primitive,  ToKamen 
pulmonaire  ne  révélant  aucune  lésion. 

Même  étiologie  que  pour  le  poumon,  plus  fréquente  chez 
l'homme,  probablement  vu  la  plus  grande  exposition  aux  intem- 
péries. Age  maximum  entre  ÎO  et  32  ans. 

Sur  le  pharynx,  on  observe  des  ulcérations  grisâtres,  iné- 
gales, sur  les  piliers  antérieurs  du  pharynx  et  sur  le  voile, 
avec  extension  à  la  voûte  palatine,  à  la  paroi  postérieure^ 
aux  amygdales,  plus  tard  à  Tépiglotle  et  au  larynx.  Leur 
forme  est  lenticulaire  ;  rapidement  désintégrées ,  elles  jau- 
nissent et  amènent  la  nécrose  de  la  muqueuse  ;  en  môme 
temps  les  glandes  cervicales  augmentent.  A  mesure  qu^aug- 
mente  la  maladie,  les  granulations  deviennent  plus  con- 
fluentes  et  plus  nombreuses,  se  groupent  en  plaques  irrégulières 
et  se  transforment  en  nodules  caséeux  couverts  d^une  matière 
purulente.  Signes  principaux:  dysphagie,  douleur  vive  ordinai- 
rement étendue  aux  deux  oreilles;  grande  gène  résultant  de 
l'accumulation  de  mucus  que  le  malade  ne  peut  expectorer.  Signes 
secondaires  :  toux,  hecticité,  affaiblissement  progressif.  Les 
symptômes  pulmonaires  se  manifestent  généralement  à  une 
époque  avancée  des  lésions  de  la  gorge  ;  mort  généralement  par 
épuisement.  Le  processus  ulcératifs'éleud  très  rapidement,  géné- 
ralement en  six  ou  huit  semaines,  et  gène  assez  pour  rendre 
ralimentation  impossible  par  la  bouche,  surtout  si  le  voile  du 
palais  est  atteint.  Il  faut  alors  alimenter  par  le  nez. 

Le  malade  ne  peut  compter  au  plus  que  sur  quatre  à  six  mois 
d^existence  ;  dans  la  majorité  des  cas,  la  mort  arrive  six  à  douze 
semaines  après  la  première  manifestation  au  pharynx. 

Le  diagnostic  avec  les  pharyngites  scrofuleuses  et  syphilitiques 
se  fait  par  les  comménioratifs  et  parce  que  les  symptômes  du 
côté  du  pharynx  attirent  les  premiers  l'attention  du  malade  ;  do 
plus,  l»  s  ulcérations  lenticulaires  avec  développement  de  nodules 
grisâtres  sont  de  bons  signes. 

On  n*a  guère  de  résultats  du  traitement;  le  seul  palliatif  con- 
siste en  badigeonnages  du  pharynx  et  parties  voisines,  plusieurs 
fois  par  jour,  avec  une  solution  de  cocaïue  à  10  ou  200/0,  après 
nettoyage  avec  une  solution  alcaline.  Cela  permet  d'avaler  plus 
facilement  immédiatement  après.  Des  insufflations  faites  matin 
et  i^oir  avec  morphine  et  iodol  soulagent  le  malade.  Quand  la 
déglutition  est  impossible,  il  faut  nourrir  le  malade  par  le  rectum 
ou  avec  un  biberon. 


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204  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Un  traitement  énergique  et  entrepris  à  temps  peut  prolonger 
la  vie;  pour  cela  Fauteur  recommande  Facide  lactique,  chromique^ 
le  thymol,  le  galvano-cautère  après  cocaïnisation  préalable,  r.  l. 

Hypertrophie  de  l'amygdale  du  pharynx  chez  les  vieillards,  par 
J.  SoLis-CoHEH.  {Journ,  of  Laryng,  and  Fihin,^  n*  1,  1889.) 
La  malade  présentait  ce  phénomène  sans  en  ressentir  aucune 
gène;  il  s'y  joignait  une  augmentation  de  volume  du  corps  thy- 
roïde qui  disparut  par  l'emploi  de  frictions  mercurielles,  et  à 
rintérieur  d'iodoforme  et  de  sulfate  de  fer.  Solis-Cohen  ajoute 
que  le  terme  d'amygdale  serait  peul-ètre  mieux  remplacé,  pour 
les  organes  lymphoîdes  autres  que  ceux  situés  entre  les  piliers 
du  voile  du  palais,  par  la  désignation  de  nodules  lymphoîdes. 

R.   LBUDKT. 

Un  cas  de  tobercalose  primitire  de  la  bouche,  par  Glbitsmann. 

(New  York  Aoad,  of  med,,  21  nov.  1888,in  Journ,  of  Laryng. 

and  Rhin.,  nM,  1889.) 

Le  malade  a  été  présenté  guéri,  terminaison  dont  Gleitsmann 
n*apu  trouver  que  3  cas  primitifs  et  un  secondaire.  Poumons  et 
ganglions  intacts.  Il  existait  à  la  base  de  la  langue  et  à  gauche 
une  ulcération  de  la  grandeur  d*un  pois,  qui  fut  simplement  traitée 
par  le  grattage  des  tissus  malades,  puis  Tapplication  d*acide 
lactique  et  du  galvano-cautère.  Une  ulcération  tuberculeuse  ap- 
parut ensuite  sur  le  ligament  aryténo-épiglotlique  et  fut  attaquée 
avec  la  curette  et  l'acide  lactique.  I^es  bacilles  y  foisonnaient. 
Taudis  que  l'ulcération  de  la  langue  guérissait,  l'épiglotte,  puis 
ultérieurement,  après  une  courte  amélioration,  les  replis  aryténo- 
épiglottiques,  la  luette,étaient  pris.L^étatde  la  malade  était  pres- 
que désespéré,  et  devant  ce  pronostic  Fauteur  racla  les  amygdales 
et  les  autres  places  attaquées  avec  une  curette  tranchante,  en  dépit 
d'une  hémorrhagie  sérieuse,  et  les  badigeonna  énergiquement 
à  Facide  lactique.  Après  la  chute  de  Feschare  due  à  Facide,  il  y 
avait  au-dessous  une  surface  saine  et  bourgeonnante  et  la  lésion 
tuberculeuse  n'existait  plus. 

La  guérison  complète  s'ensuivit,  et  il  ne  resta  aux  places  ma- 
lades que  quelques  dépressions.  r.  leuuet. 

Des  affections  de  Famygdale  linguale,  par  Hagen.  {Soc,  méd.  de 
Leipzig^  16  ocl.  1888,  in  Journ,   of  Laryng,  and  Rhin,^  n«  i, 
1889.) 
L'anatomie  pathologique  fut  décrite  par  Swain,  en  1886.  S*  la 

forme  aiguë  est  rare,  la  forme  chronique  est  assez  fréquente. 


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PRESSE  7RANÇAISS  205 

Dans  ce  dernier  cas,  le  malade  resàent  dané  la  gorge  une  trèa 
désagréable  sensation  de  corps  étranger,  accompagnée  de  douf 
leur.  La  muqueuse  est  rouge,  et  il  y  a  de  la  foilioulite.  Il  existe 
de- la  toux,  une  gène  pour  parler  longtemps,  une  sensation  d'op- 
pression dans  la  poitrine,  de  Thypocondrie.  L'amygdale  linguale 
est  hypertrophiée  et  l'épiglotte  souvent  déformée.  Cette  affection, 
surtout  observée  chee  la  femme,  coexiste  souvent  avec  des  irré* 
galarités  de  menstruation.  Guérit  ordinairement  par  lagalvano- 
caustique.  n.  lsuobt. 

Concrétions  caséenses  des  amygdales,  par  Gautier.  {Rev.  méd. 

de  la  Suisse  rom,j  janvier  1889,  in  Journ,   of  Laryng.    and 

Rbia.,  n*  1,  1889.) 

Exceptionnellement,  les  cryptes  amygdaliennes  sont  distendues 
anormalement  par  de  la  matière  caséeuse  et  bien  différentes  des 
productions  bîaachàlres  ou  jauuâtres  qu*on  y  trouve  habituelle- 
ment, et  causent  de  la  gône.  Pour  Jacobson,  c'est  le  leptothricia 
algosis  foncium  ;  pour  d'autres  le  phycosis  ou  mycoais  tonsilla- 
ris  benigna,  ou  la  séborrhée  des  glandes  du  pharynx. 

Ces  masses  sont  surtout  composées  du  leptothrix  buccalis. 
La  maladie  attaque  de  préférence  Tisthme  du  gosier,  rarement 
le  pharynx,  plus  rarement  encore  la  trachée,  et  avant  tout  les 
amygdales  palatines. 

On  voit  des  petits  points  blancs  jaunâtres  ou  des  masses  ca* 
séeuses  à  la  surface  des  glandes,  généralement  compactes, 
simples  ou  multiples,  mais  jamais  conQuentes  comme  des  plaques 
diphtéri tiques.  La  respiration  est  fétiie.  La  sac  se  vide,  sans 
ulcération.  L'amygdale  n'est  pas  hypertrophiée.  C'est  probable- 
ment cet  état  qui  donne  lieu  aux  calculs  de  l'amygdale.  L'auteur 
rapporte  un  cas  où  la  crypte  fut  incisée,  vidée  à  la  curette  et 
détruite  par  Tacide  chromique.  Jacobson  trouve  ce  traitement 
trop  énergique  pour  l'affection.  lU  leudet. 

Carcinome  primitif  de  l'amygdale.  Pharyngectomie  externe.  — 
Gnérison,  par  G.  R.  FaviULK^i^Brooklya  Med.  Joura,,  sept.  1888, 
in  Journ,  of  Laryng,  and  Rhin.,  n*  1,  1889.) 
Femme  de  67  ans  ;  sur  Tamygdale  gauche,  tumeur  de  la  gros- 
seur d'une  noisette  ;  hypertrophie  des  ganglions  sterno-mastoT- 
diens.  Douleur  surtout  dans  la  déglutition.  Une  incision  perpen- 
diculaire à  la  tumeur  fut  faite,  les  artères  linguales  et  faciales 
liées,  la  jugulaire  externe  et  le  muscle  stylo-hyoïdien  sectionnés; 
puis  l'amygdale  fut  repoussée  en  dehors,  une  incision  circulaire 

ANNALKS  DBS  MALADIES  DR  L*OREILLB  ET  DU   LARTNX.   —  XVU  15 


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flOB  PRESSE  FRANÇAISE! 

feite  attthermo-cautèra  à  trayers  rhypoglo^se,  4e  iMBstriot^m^A^*^ 
périeur  et  Ja  muqueufio,  et  la  tumeur  extirpée  sans  hémorrhagkf, 
La  eai*ûiîde  fut  ueltoyée  de  la  masse  ganglionnaire  qi^i  yadlié-^ 
ratl.  lia  malade  sucoomba  à  un  cancer  des  parotides  et  de  l^ese; 
iooiao,  sans  que  rien  se  fûit  reproduit  au  niveau  de  l'amygdale* 

R.  LSUDBT« 

Quelques  observations  nourelles  sur  Tétiologie  de  la  stomaffte 
ulcéfatiye  ou  <  dancrum  oris  »,  par  Lingard  Alfred.  {Lahc&i^ 
28  juillet  1888,  in  Journ.  ofLaryng,  and  Rhin.,  n»  8,  1889.) 
Cetle  maladie  dépendrait  dUiu  micro-organisme,  long,  Gliforme, 
existant  en  abondance  sur  les  limites  de  la  tache  nécrosée. 

La  maladie  survient  chez  lliomme  et  les  animaux  inférieurs; 
elle  est  inoculable.  Chez  ces  derniers,  on  trouve  dans  le  cœur 
des  points  nécrosés  dus  à  TafTection.  Ces  lésions  n*existent  pas 
iîhez  l'homme,  la  mort  arrivant  généralement  à  une  période  pré- 
coce de  la  maladie.  R.  LKUDEt. 

Hémorrhagie   alarmante  consécutâve  à  Tamygdalôtomie,  par. 

FuLLKR.  {Americ,  Journ,  of,  med,  se,  1888,  in  4oarn:  ai  Lê^ 
•   ryng,  and  Hbin,,  n»  8,  1889.) 

Jeune  homme  de  25  ans,  athlète,  pris  de  vomissemeaka  de 
6aug,  cinq  heures  après  Topératioa  noa  suivie  immédiatei^nl 
d'hémorrhagic.  Tous  les  slypliques  échouèrent,  môme  la  liga* 
ture  de  la  carotide  primitive  resta  sans  effet;  rhémorrhagie 
dtira  toute  la  nuit.  Le  malade  fut  soutenu  par  des  injeclLouB 
hypodermiques  d*eau-de-vie.  A  la  fin,  on  transfusa  dans  les  veiiiea 
douze  onces  de  solution  salée;  le  pouls  revint,  rhémorrhagiQ 
cessa  et  la  guérison  survint  favorablement.  L'arrôt  fut  proba* 
blement  dû  à  Tévanouissement  qui  survint.  Le  malade  n'était 
pas  unhémophiliqne.  r.  lsubxt» 

Zur  Lebre  von  der  Parotitia  (Contribution  à  Fétude  des  paroti- 
dites),  par  Éiem.  {Monatschrift  rurOhrenJieilkande,  juilletl869.) 
Z,  insiste  sur  le  rôle  que  le  catarrhe  nasal  peut  jouer  dans  la 
production  des  parotidites.  Ce  rôle  s'explique  d'ailleurs  facile- 
ment par  le  trajet  des  lymphatiques  de  la  muqueuse  nasale,  dont 
un  certain  nombre  aboutissent  à  la  région  parolidienne.  — ^  Il 
signale  un  phénomène  nouveau,  le  rétrécissement  du  champ 
visuel,  qu'il  a  observé  dans  deux  cas  de  parotidites.  Ce  rétrécis- 
sement est  sans  doute  causé  par  les  troubles  circulatoires  dont 
reflet  s'étend  jusqu'aux  vaisseaux  de  Toibile  et  de  rœil. 

1  A. -F.  PLICQUE. 

'  ^  ■     "1 

<'i        .;  /  .-  ,  .  •  ......  T ..  V. 


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NOUVELLES 


La  58*  T^ti^^Ji^\t^}U}ï^er  ée^\4k  fir^ÎBb  i^^eié^oal  •M99ciatioa  se 
tiendra  à  Birmingham  les  29,  30  et  31  juillet  et  le  1^'  août. 

Les  bureaux  des  sections  d^otologie  et  laryngologie  seront 
constitués  de  la  façon  suivante  : 

.  J^^yriffoiogie-  et  Rhinolçgie,  —  Président .:  J.-St.-S.  WUde^rs  ; 
vice-présidents  :  C.-J.  àymoiicû  et  A.";'E.  Gàrrod  ;  secrétaires  : 
E.-H.  Jacob,  12,  Park  street  J^eeiis  ; .  Scanes  Spicer,  ^%  ^^e\}; 
beçk  Street,  W.  Londres. 

Otologie.  —  Président  :  CL  Warden;  vice-président  ;  W,  Hijl; 
seoréiaire  :  H.^K.  Johnsloa,  22,  Lower  .Baggot,  street,    b.uUUn. 


Nous  lisons  dans  la  Bevliner  kliniaùbe  WoebeDsobrift  ^ae 
le  D'  KmcuNBR,  privât  doeeni  àrUuiTvreité  de  Wûrburg,  a  ^té 
désigné  pour  succéder  à  de  Troeltstfh  comme  directeur  d^^lsi 
polyclinique  ototrique  de  cette  ville. 


Au  moment  de  mettre  sous  presse,  le  Comité  d'organisation  da 
Ôongrès  international  de  Berlin  nous  informe  qu'une  exposition 
d'instruments  de  physiologie  et  de  chirurgie  aura  Heu  à  ce  mè^ 
ment.  Dans  notre  prochain  nûmérè,  nous  publierons  in  extenso 
ce  document. 

Brouuhe  de  potassium  granulé  de  PalUères.  Approbation  ,  de 
TAcadémie  de  médecine,  1871.  Contre  les  afiTootions  du  système 
nerveux,  l^e  flacon  de  15  grammes  est  aecompagué  d'une  ctii^ler 
mesurant  50  centigi*ammmee. 

Pmosphatine  Faluères.  Aliment  très  agréable,  perraetlènt, 
chez  les  jeunes  enfants  surtout,  l'administration  facile  du  phbs-. 
phate  assimilable.  Une  eu Hlei^ée  Contient  50  centigrammes  de 
phosphate.  •    1 1 

Sirop  et  granules  Crosnier  (Monosulfure  de  sodium  inalté- 
rable). Rapport  favorable  de  l'Académie  de  médecine,  août  1877. 
Phthisie,  bronchites,  catarrhes,  laryngites,  maladies  de  la  peau. 

L'Eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
l'on  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avecquelque 
persévérance.  


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OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES. 


Asthme  considéré  surtout  au  point  de  v\;e  de  ses  rapports 
avec  les  maladies  du  nez,  par  E.  Sghmibgelow  (Un  yolume  4^ 
90  pages,  H.-K.  Lewis,  éditeur,  Londres,  1890). 

Atrophie,  hypertrophie  et  déviation  du  septuni,  par  C.-H.  von 
Ki^sm  (Extrait  du  Times  and Register,  23  novembre  1889). 

Sur  quelques  rapports  existant  entre  les  affections  nasales  et 
oculaires,  par  A.  Bronner  (Extrait  du  Journ,  of  laryng.  and 
rhinoL^  décembre  1889). 

La  chirurgie  du  sinus  spbénoïdal,  par  Emile  Berger  (80  pages* 
0orn,  éditeur^  Paris,  1890). 

Un  cas  de  tintement  d'oreille  persistant  soulagé  par  la  dispa- 
rition d'une  obstruction  nasale,  par  Max  Thorner  (Extrait  de 
The  Lance t  clinic^  18  mai  1889). 

Corps  étrangers  imaginaires  dans  la  gorge,  par  Max  Thorner 
(Extrait  du  New  York  med.  Journ.^  25  janvier  1890). 

Bactériologie  de  Totite  moyenne,  par  Kuun  (Communication 
faite  à  la  Section  otologique  de  la  réunion  des  médecins  et  natu- 
ralistes allemands  à  Heidelberg,  septembre  1889). 

Affections  de  la  gorge  et  du  nez  chez  les  enfants;  leur  rapport 
avec  certains  troubles  du  sommeil,  du  caractère,  etc.,  et  d^aulres 
fonctions  cérébrales,  par  Sganes  Spiobr  (Mémoire  lu  à  la  sec- 
tion de  laryngologie  de  la  Britïsh  med.  Assoc,^  Lceds,  1889.) 

Obstruction  nasale  et  respiration  buccale  comme  facteurs  de 
Tétiologie  de  la  carie  dentaire  et  du  développement  de  la  voût« 
palatine,  par  Sganes  Spigbr  (Extrait  de  Tbe  Transaciioas  of  the 
Odontological  Society  ofGreat  Britain,  janvier  1890). 


Le  Géràat:  G.  Massom., 


Paris.  -  Imp.  PAUL  DUPONT.  4,  rae  da  Booloi  (Cl.)  tt7.3.99. 


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Avril  1890.  —  N»  4. 


MiMOIRSS  ET  FAITS  ORIGINAUX. 


I 


DU  CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGE  ET  DU 
TRAJET  INTRA-CÉRÉBRAL  DES  FIBRES  QUI  EN 
ÉMANENT. 

Par  le  D'  J.  GAREL,  médecin  des  hôpitaux  de  Lyon, 
en  collaboration  avec  M.  Louis  DOR,  interne  des  hôpitaux. 

Nous  avons  communiqué  en  mai  1886  à  la  Société  fran- 
çaise d'otologie  et  de  laryngologie  (1)  une  observation, 
unique  dans  son  genre,  de  paralysie  unilatérale  du  larynx 
considérée  comme  d'origine  cérébrale  du  vivant  de  la  ma- 
lade. 

L'autopsie  avait  confirmé  notre  diagnostic,  et  nous  avions 
pu  de  la  sorte  assigner  au  centre  cortical  moteur  du  larynx 
un  siège  assez  déterminé.  Ce  cas,  d'ailleurs,  venait  à  Tappui 
des  opinions  émises  depuis  peu,  au  sujet  de  Texistence  et 
du  siège  de  ce  centre. 

Depuis  cette  époque,  nous  avons  en  vain  cherché  un  nou- 
veau cas  pour  nous  permettre  d'accentuer  nos  conclusions 
premières.  En  effet,  la  publication  de  notre  première  note 
souleva  des  objections.  MM.  Semon  et  Horsley  (2),  se  basant 
sur  leurs  expérimentations,  déclarèrent  nettement  que  nos 
conclusions  étaient  fausses  et  que  certainement  nous  avions 
laissé  échapper  des  lésions  situées  plus  profondément.  La 
phrase  fit  son  chemin,  et  Gottstein  (3)  se  contenta  de  la  re- 
produire comme  critique  de  notre  observation. 

(t)  Garel.  Annales  des  maladies  de  Voreille,  du  larynx,  etc.j 
mai  1886. 

(i)  Semon  et  Hohsley.  Brit.  med.  journal^  août  1886. 

(3)  Gottstein.  Die  in  Zusamtnenhange  mit  den  organischen  Er- 
krankungen  des  Centralnervensyslems  stehenden  Kehlkopfaffectionen. 
Wien.  1888. 

ANNALES  DES   MALADIES   DE   L*OREILLE   ET   DU   LARYNX.  —    XVI.  16 


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210  J.  OAREL,  L.  DOR 

Jusqu'ici  nous  n'avons  pas  jugé  à  propos  de  répondre  à 
une  objection  de  cette  nature.  Nous  savions  trop  avec  quel 
soin  minutieux  nous  avions  pratiqué  une  autopsie  aussi  im- 
portante. D'un  autre  côté,  la  réfutation  de  la  clinique  par 
l'expérimentation  n'a  qu'une  valeur  fort  restreinte.  Depuis 
longtemps  déjà,  M.  Gharcot  a  dit  qu'en  matière  de  locali- 
sations cérébrales  il  faut  s'en  tenir  aux  données  fournies 
par  la  clinique  et  par  l'anatomie  pathologique.  Les  nom- 
bretises  contradictions  des  expérimentateurs  en  sont  une 
preuve  évidente. 

Dans  le  cas  présent,  il  nous  sera  facile  de  démontrer  la 
valeur  exacte  des  expériences  anciennes  et  récentes  de 
Semon  et  Horsley,  car  d'autres  expérimentateui*s,  également 
distingués,  ont  obtenu  des  résultats  différents.  En  tout  cas, 
^expérience  se  critique  ;  le  fait  clinique,  au  contraire,  est 
brutal  et  s'impose. 

Aujourd'hui  nous  sommes  en  possession  d'un  nouveau  fait 
elinique  qui,  s'il  n'est  pas  semblable  au  premier  fait  publié 
par  nous,  est  néanmoins  une  nouvelle  preuve  de  notre  affir- 
mation antérieure.  Il  s*agit,  en  deux  mots,  d*un  cas  de  para- 
fysie  unilatérale  du  larynx,  résultant  d'une  embolie  cérébrale 
de  minime  importance,  siégeant  au  niveau  du  noyau  lenticu- 
laû*e  et  ayant  entamé  la  capsule  interne  au  niveau  du  genou. 

Nous  avons  tenu  à  rapprocher  ce  fait  de  notre  première 
observation,  les  deux  cas  se  complétant  l'un  l'autre  et  per- 
mettant de  poser  deux  jalons  importants  dans  la  topographie 
cérébrale  des  fibres  motrices  laryngées. 

Résumons  d'abord  notre  première  observation  : 

Observation  I  (personnelle). 

Apoplexie.  Hémiplégie  droite  et  aphasie  par  athérome  des  ar- 
tères cérébrales  ayant  déterminé  des  foyers  multiples  dans 
f  hémisphère  gauche.  Paralysie  complète  de  la  corde  vocale 
gauche  due  à  une  lésion  de  l'hémisphère  droite  localisée  dans 
le  siège  probable  du  centre  cortical  du  larynx. 

Anne  Futel,  7â  ans,  entre  dans  mon  service  le  9  janvier  sans 
le  moindre  renseignement  sur  ses  antécédents.  Elle  a  été  frappée 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ        211 

d*apoplexie  il  y  a  deux  jours,  avec  perte  de  connaissance,  hémi- 
plégîe  droite,  paralysie  faciale  du  même  côté  et  aphasie.  L^hé- 
miplégie  droite  persiste  encore  au  membre  supérieur.  Sensibilité 
intacte.  Paralysie  faciale  du  même  côté. 

Au  cœur,  faiblesse  des  bruits  sans  souffle.  Quelques  rÀles 
disséminés  dans  les  poumons. 

Elévation  très  marquée  de  la  température.  Le  10  janvier,  pa- 
ralysie complète  du  bras  droit  avec  des  mouvements  épileptoYdes 
du  pouce  et  des  doigts.  Paralysie  incomplète  de  la  jambe  droite. 
Trois  ou  quatre  érosions  ou  phlyctènes  existent  sur  la  fesse 
droite. 

La  malade  oomprend  ce  qu'on  lui  dit,  mais  ne  peut  répondre 
que  par  un  grognement  ressemblant  un  peu  à  un  oui. 

Le  42  janvier,  cinq  jours  après  Tattaque,  je  pratique  Pexamen 
laryngoscopique  pour  voir  si  la  corde  vocale  droite  participe  à 
rhémiplégie  du  même  côté.  A  mon  grand  étonnement,  je  cons- 
tate que  c'est  la  corde  vocale  gauche  qui  est  paralysée  en  posi^ 
tion  cadavérique.  Le  larynx  est  cependant  intact,  c'est-à-dire  ne 
présente  aucune  altération  organique  propre.  Il  n*y  a  aucune 
cause  de  compression  du  récurrent  gauche. 

L'état  de  la  malade  s'améliore  peu  à  peu  et  Faphasie  tend  à 
disparaître  très  légèrement. 

Le  23  janvier,  la  corde  vocale  gauche  est  toujours  paralysée. 

Dans  la  nuit  du  25  au  26  janvier  survient  une  deuxième  atta- 
que. La  malade  tombe  dans  le  coma  absolu,  la  tête  regardant 
du  côté  droit. 

Mort  le  Vi  janvier  à  cinq  heures  du  matin. 


Autopsie. 

Dans  mon  premier  mémoire,  j*ai^  donné  tous  les  détails  con- 
cernant les  viscères.  Aucun  ne  présentait  des  lésions  impor- 
tantes à  signaler,  du  moins  au  sujet  de  la  question  qui  nous 
intéresse. 

'  Cerveëu.  —  Hyperhémie  moyenne  des  méninges  à  la  base  et 
latéralement. 

'  l>e  tronc  basilaire  présente  des  traces  marquées  d'endartérite, 
consistant  en  des  anneaux  presque  complets  ou  plaques  jaunes, 
dures,  de  nature  athéromateuse  et  calcaire.  Les  mêmes  lésions 
9*observent  sur  les  artères  cérébrales  postérieures,  moyennes 
et  antérieures. 


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212 


J.  GAREL,  L.  DOR 


Les  cérébrales  moyennes  ou  sylviennes  présentent  des  nodules 
d^athérome  sur  toute  leur  longueur. 

Hémisphère  gauche,  —  Les  plaques  d*athérome  cessent  à 
l'entrée  de  Tartère  syl vienne  dans  la  scissure  de  Sylvius.  A  la 
première  bifurcation  de  Tartère  existe  un  petit  caillot  rouge 
récent,  à  cheval  sur  Téperon  de  division.  La  scissure  n'offre  pas 
de  lésions.  On  trouve  un  premier  petit  foyer  de  ramollissement 
rouge  entre  la  frontale  ascendante  et  le  pied  de  la  troisième 
frontale  gauche.  Un  deuxième  foyer  dans  le  sillon  de  Rolando 
est  situé  à  la  hauteur  de  la  deuxième  frontale.  Un  peu  plus  haut, 
sur  la  frontale  ascendante,  deux  ou  trois  points  très  petits  de 
ramollissement  rouge. 

Plus  loin  encore,  un  foyer  d'une  teinte  rougeâtre  tirant  sur  le 
marron.  Ce  foyer,  qui  est  le  plus  étendu,  est  situé  a  la  hauteur 
des  deuxième  et  troisième  frontales,  vers  le  tiers  moyen  de  la 


a 


Fig.  1. 

pariétale  ascendante.  Ce  foyer  s'enlève  et  s'énuclée  avec  la  plus 
grande  facilité,  laissant  un  fond  un  peu  altéré  ;  il  est  sans  rap- 
port avec  les  autres  foyers. 

Les  foyers  de  ta  frontale  ascendante  et  de  la  pariétale  ascen- 
dante seuls  lèsent  un  peu  la  substance  blanche  sous-corticale. 

Rien  du  côté  des  ganglions  centraux. 

Hémisphère  droit.  —  L'athérome  du  côté  droit  pénètre  dans 
la  scissure  de  Sylvius.  La  partie  inférieure  de  la  frontale  ascea* 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ        213 

dante  adhère  on  pea  aux  ménioges.  Ces  deraières  enlevées, 
cette  partie  présente  une  surface  dépolie  tranchant  sur  l'aspect 
lisse  du  reste  de  Técorce;  cette  surface  présente  une  légère 
coloration  jaunâtre  C. 

En  avant,  sur  le  pied  de  la  troisième  frontale,  au  niveau  des 
pifs  de  passage,  oa  trouve  deux  points  A  et  B  de  ramollissement 
rouge  très  rapprochés,  avec  aspect  piqueté  comme  dans  les 
lésions  de  Thémisphère  gauche.  Pas  de  lésions  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  troisième  frontale.  A  la  coupe,  ces  lésions  ont  peu 
de  profondeur  et  n'intéressent  que  Técorce  cérébrale;  sur  la 
supérieure  seule  existe  une  lésion  légère  jaunâtre,  intéressant 
la  substance  blanche. 

La  lésion  de  la  frontale  ascendante  pénètre  un  peu  dans  la 
substance  blanche,  dans  le  sillon  qui  la  sépare  de  la  troisième 
frontale,  et  va  de  la  sorte  se  réunir  au  foyer  supérieur  B,  ne 
formant  ainsi  qu'une  seule  et  môme  lésion. 

Je  n'ai  constaté  aucune  lésion  du  bulbe  ou  du  cervelet. 

Du  côte  du  cou,  il  n'existait  aucune  cause  de  compression 
pouvant  expliquer  une  paralysie  laryngée  d'origine  périphé- 
rique. 

Le  larynx  n'était  nullement  lésé,  et  l'articulation  crico-aryté- 
noîdienne  gauche  n'était  pas  ankylosée. 

Nous  ferons  remarquer  que,  dans  ce  cas,  il  ne  s*agit  pas 
d'une  trouvaille  anatomique  interprétée  post  mortem  d'une 
façon  fantaisiste,  mais  bien  de  la  vérification  exacte  d'un 
diagnostic  porté  pendant  la  vie.  Eh  présence  de  V hémiplégie 
laryngée  gauche  sur  une  malade  atteinte  d'hémiplégie  droite 
totale,  sans  le  moindre  signe  d'hémiplégie  alterne,  nous 
avons  supposé  qu'il  devait  exister  une  lésion  des  deux  hé- 
misphères cérébraux.  Nous  avons  pensé  que  l'autopsie  nous 
ferait  constater  dans  l'hémisphère  gauche  des  lésions  éten- 
dues expliquant  l'hémiplégie  droite  totale,  et  dans  l'hémi- 
sphère droit  une  lésion  moins  étendue  répondant  à  la  para- 
lysie très  localisée  de  la  moitié  gauche  du  larynx.  Les  faits 
ont  conRrmé  notre  hypothèse.  Nous  insistons  beaucoup  sur 
la  valeur  de  cette  observation,  car  c'est  le  seul  cas  connu 
jusqu'ici  de  monoplégie  laryngée  pure  sans  autre  paralysie 
du  même  côté.  C'est  le  seul  vérifié  au  laryngoscope  diagnos- 
tiqué comme  d'origine  cérébrale  et  vérifié  à  l'autopsie. 


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214  J.  GAREL,  L.  DOR 

La  valeur  de  cette  observation,  au  point  de  vue  de  la  loca- 
lisation du  centre  laryngé,  a  été  reconnue,  d'ailleurs,  par  Mas- 
sei  (1),  par  Lubet-Barbon  (2),  par  Jonathan  Wright  (3),  etc... 
Nous  ne  concevons  pas  comment  Masini,  dans  son  excellente 
étude  expérimentale  (4),  accorde  plus  d'importance  au  cas 
publié  par  Rebillard  en  1885  (Th.  Paris).  Dans  ce  cas,  en 
effet,  il  s'agit  d*un  malade  du  service  de  Luys  qui  présentait 
une  hémiplégie  droite  avec  paralysie  de  la  corde  vocale 
droite.  La  coïncidence  de  la  paralysie  vocale  et  de  la  para- 
lysie des  membres  est  déjà  un  point  faible  au  point  de  vue 
de  la  localisation,  car  elle  entraîne  forcément  l'existence  de 
lésions  étendues.  Mais  ce  qui  rend  le  cas  moins  probant 
encore,  c'est  l'existence  de  lésions  très  nombreuses  à  l'au- 
topsie. Nous  ne  pouvons  moins  faire  que  de  les  énumérer  en 
détail  d'après  le  texte  même  : 

A  Vautopsie,  on  trouve  la  substance  cërébrale  généralement 
ramollie,  cependant  assez  consistante.  Il  y  a  quelques  adhé- 
rences. Le  lobe  frontal  droit  surtout  contient  dans  son  épais- 
seur une  tumeur  qui  fait  corps  avec  les  méninges  et  dont  la 
teinte  est  opalescente. 

Lobe  frontal  gauche.  —  Scissure  de  Rolande,  flexueuse  et 
irrégulière;  les  deux  circonvolutions  frontales  ont  une  teinte 
rosée  sans  hyperhémie  notable,  pas  d'adhérence  avec  les  mé- 
ninges. La  troisième  frontale  présente,  dans  son  pied,  un  vaste 
foyer  hémorrhagique  ayant  détruit  toute  la  substance  grise  de 
la  circonvolution.  La  substance  corticale  de  rhémisphère  gauche 
est  pâle,  jaunâtre,  avec  des  granulations  saillantes,  probable- 
ment de  nature  syphilitique. 

Le  corps  opto-strié  est  envahi  par  une  masse  jaunâtre.  Le 
tissu  des  couches  optiques  est  très  induré,  mais  sans  granula- 
tions appréciables. 

Le  cervelet  est  petit  et  atrophié  ;  granulations  saillantes,  sen- 


(1)  Lubet-Barbon.  Etude  sur   les  paralysies   des  muscles  du   laryox. 
{Th.  inaug.  Paris,  1887.) 

(2)  Massei.   Sopra  un  caso  di  paralisi   lariogea  per  lesione  corticale. 
(Arch.  ital,  di  laring.,  1887.) 

(3)  Jonathan  Wright.  Two  cases  o£  laryngeal  paralysis.  [The  New  York 
med.  Jour.j  septembre  1889.) 

(4)  Masini.  Sui  centri  motori  corticali  délia  laringe.  {Archiv.  ital,  di 
larinq.,  1888). 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ  216 

Bibles  au  toucher.  Le  quatrième  ventricule  est  dilaté  et  légère- 
ment hyperhémié.  La  protubérance  est  un  peu  indurée. 

Hémisphère  droit.  —  Les  deuxième  et  troisième  frontales 
sont  détruites  par  une  tumeur  du  volume  d*une  noix,  qui  fait 
corps  avec  les  méninges.  On  observe  également  une  petite 
tumeur  sur  la  pariétale  ascendante  au  niveau  du  lobule  para- 
central.  C'est  cet  hémisphère  qui  paraît  avoir  le  plus  souffert. 
On  y  constate  les  mômes  granulations  que  dans  Thémisphère 
droit.  Le  centre  oval  est  ramolli. 

Tel  est  le  cas  que  Masioi  considère  comme  le  plus  favo- 
rable à  la  localisation  précise  du  centre  cortical  moteur  du 
larynx.  Le  lecteur  peut  facilement  se  rendre  compte  de  la 
valeur  d'une  semblable  assertion.  Pour  nous,  le  cas  de  Rébil- 
lard  ne  prouve  qu'une  chose,  c'est  qu'il  existe  réellement 
des  cas  d'hémiplégie  laryngée  greffée  sur  une  hémiplégie 
des  membres,  et  que  cette  hémiplégie  .doit  dépendre  de 
lésions  de  l'encéphale.  Il  prouve  encore  que  l'hémiplégie 
laryngée  concomitante  doit  alors  provenir  d'une  lésion  céré- 
brale spéciale,  puisque  nombreux  sont  les  cas  d'hémiplégie 
dans  lesquels  la  paralysie  laryngée  fait  défaut.  En  outre,  ce 
cas  et  le  nôtre  sont  les  seuls  dont  la  paralysie  laryngée  a  été 
constatée  au  laryngoscope  sur  le  vivant  et  dont  l'autopsie  a 
pu  être  pratiquée. 

Masini,  dans  la  partie  clinique  de  son  mémoire,  passe  en 
revue  toutes  les  autres  observations  connues  jusqu'ici,  mais 
n'ayant  qu'une  valeur  de  second  ordre.  Dans  une  première 
catégorie,  il  cite  les  observations  de  troubles  vocaux  par 
lésion  cérébrale  sans  examen  laryngoscopique,  mais  avec 
autopsie.  Il  a  trouvé  cinq  observations  : 

Les  deux  cas  bien  connus  d'Ange  Duval  (origine  trauma- 
tique). 

Le  premier  cas  de  Luys  [Annales  des  maladies  de  T oreille 
et  du  larynx,  1875). 

Le  cas  de  Livio  Ronci  (aphonie  après  apoplexie).  Obser- 
vation nouvelle  bien  détaillée. 

Enfin  le  cas  de  Seguin. 

Dans  tous  les  cas,  l'absence  d'examen  laryngoscopique 
est  le  défaut  capital.  Aucune  conclusion  n'est  possible. 


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816  J.  GAREL»  L.  DOR 

Plus  intéressante  est  la  deuxième  catégorie  d'hémiplégies 
par  lésions  cérébrales  sans  autopsie,  dans  lesquelles  ou  a 
trouvé  au  laryngoscope  une  paralysie  unilatérale  laryngée. 
Masini  n'en  a  recueilli  que  cinq  observations  également  (1). 

1«  Lewin.  Cas  de  paralysie  de  la  corde  vocale  gauche 
d'origine  centrale.  Hémiplégie  gauche  {Berl.  klin.  Woch.^ 
1874). 

2*  Bryson-Delavan.  Note  sur  la  localisation  du  centre  cor- 
tical moteur  du  larynx  (The  med.  Record.,  fév.  1855). 

3*  CiARTAz.  Observation  du  service  de  Landouzy  à  la  Cha- 
rité (France  médicale^  1885).  Hémiparésie  droite  et  para- 
lysie de  la  corde  droite. 

4*  Garel.  Hémiplégie  droite.  Aphasie.  Paralysie  de  la 
corde  vocale  droite  {Annales  des  maladies  de  f  oreille  et  du 
larynx,  1886). 

5*»  Garel.  Hémiplégie  gauche,  paralysie  de  la  corde  vocale 
gauche  (loc.  cit.). 

Depuis  cette  époque,  notre  distingué  confrère,  le 
D'  Massei,  a  publié  une  nouvelle  observation  de  paralysie 
de  la  corde  vocale  gauche,  avec  paralysie  faciale  gauche  et 
déviation  de  la  langue  du  même  côté.  Ce  cas  n*a  pas  été 
suivi  d'autopsie.  Nous  hésitons  beaucoup  à  le  classer  à  la 
suite  de  la  deuxième  catégorie  que  nous  venons  de  citer, 
car  le  diagnostic  ici  peut  parfaitement  se  discuter  entre  une 
lésion  bulbaire  et  une  lésion  encéphalique. 

En  efifet,  le  cas  de  Bryson-Delavan,  qui  avait  fait  grand  bruit 
au  début,  en  1885,  et  qui  avait  eu  le  mérite  de  mettre  la 
question  à  Tordre  du  jour,  doit  actuellement  être  effacé  du 
rang  important  que  lui  assignait  Masini.  Bryson-Delavan, 
dont  le  travail  avait  été  le  point  de  départ  d'une  série  de 
travaux  (Cartaz,  Lannois,  Rebillard,  etc.),  a  publié  en 
juin  1889  (New  York  med.  journal)  une  deuxième  note  rec- 
tificative. De  cette  note,  il  résulte  que  la  paralysie  unilatérale 
laryngée,  attribuée  par  lui  à  une  lésion  corticale  du  centre 
moteur  laryngé,  provenait  d'une  lésion  bulbaire.  Voilà  donc 

(i)  Certainement  ces  cas  doivent  être  plus  fréquents  ;  ils  se  multiplie- 
ront quand  l'examen  laryngoscopique  se  pratiquera  d'une  façon  plus 
générale. 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ        217 

un  cas  à  déclasser  qui  rentre  dans  la  catégorie  bien  connue 
des  paralysies  laryngées  d'origine  bulbaire.  On  sait  que 
dans  l'observation  de  Delavan,  il  s'agissait  d'un  malade  at- 
teint d'hémiplégie  totale  avec  paralysie  faciale  et  paralysie 
unilatérale  laryngée.  L'hémiplégie  des  membres  disparut,  la 
paralysie  vocale  devint  permanente.  C'est  précisément  sur 
la  persistance  de  cette  dernière  que  Bryson-Delavan  s'ap- 
puya pour  affirmer  son  origine  corticale.  L'autopsie  n'a 
malheureusement  pas  confirmé  le  diagnostic. 

Nous  avons  tenu  à  résumer  d'abord  notre  première  obser- 
vation afin  de  répondre  aux  critiques  qu'elle  avait  soulevées. 
Cela  nous  était  d'ailleurs  indispensable  dans  cette  étude,  où 
nous  désirons  reprendre  la  question  dans  son  ensemble. 
Cette  observation  rapprochée  de  notre  deuxième  observation 
plus  récente  en  sera  le  complément  indispensable. 

Observation  II  (personnelle  et  inédite). 

Endocardite  ulcéreuse  et  péricardite.  Infarctus  pulmonaires. 
Paralysie  de  la  corde  vocale  gauche  par  petite  embolie  céré- 
brale localisée  dans  le  corps  strié  et  intéressant  la  capsule 
interne^ 

Observation  recueillie  par  M.  L.  Dob,  interne  du  service. 

Henri  F...,  35  ans,  terrassier,  entre  à  Thôpital  de  la  Groix- 
Roasse,  salle  Saint-Nizier,  n°  14,  le  8  octobre  1889.  Son  père 
vit  encore  et  jouit  d'une  parfaite  santé.  Sa  mère  est  morte  en 
1875,  après  une  maladie  qui  dura  trois  jours.  Il  a  deux  frères  et 
une  sœur  en  bonne  santé.  Un  frère  est  mort  de  pleurésie  à  l'âge 
de  28  ans. 

En  1874,  le  malade  a  eu  une  aCtaque  de  rhumatisme  articu- 
laire aigu  d'une  violence  extraordinaire.  Toutes  les  articulations 
auraient  été  prises  successivement,  à  Texception  des  articula- 
tions coxo-fémorales,  tennporo-maxillaires  et  des  articulations 
de  la  colonne  vertébrale.  Cependant  il  éprouva  une  vive  douleur 
dans  la  colonne  cervicale,  au  niveau  de  la  quatrième  articula- 
tion. Ce  rhumatisme  était  survenu  à  la  suite  d*un  travail  dans 
Feau  pendant  neuf  mois  jour  et  nuit. 

Le  malade  n'a  jamais  eu  de  manifestations  rhumatismales 


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218  J.  GAREL,  L.  DOR 

nouvelles  depuis  cette  époque.  Il  se  portait,  dit-il,  à  merveille, 
n'avait  jamais  eu  de  dyspnée,  jamais  de  palpitations  ni  d^œdème 
des  membres  inférieurs. 

Le  12  décembre  1888,  il  fut  victime  d'un  accident.  Une  pointe 
de  fer  ayant  pénétré  dans  le  doigt  avait  occasionné  un  phlegmon 
du  bras  droit.  On  lui  ût  des  incisions  et  des  contre-ouvertures 
dont  on  voit  encore  les  traces.  Il  fut  soigné  à  PHôtel-Dieu  de 
Lyon  dans  le  service  de  M.  le  professeur  L.  Iripier.  Celui-ci  lui 
proposa  Tamputation  du  doigt;  mais  le  malade  refusa  et  quitta 
le  service  au  bout  de  douze  jours.  Du  mois  de  janvier  au  mois 
de  juin  1889,  il  se  fit  une  suppuration  assez  abondante  qui  fut 
traitée  avec  une  pommade  quelconque,  sous  la  direction  d*an 
empirique.  La  suppuration  se  tarit  au  mois  de  juin;  néanmoins 
jusqu'au  mois  de  juin  le  doigt  laissait  sourdre  toujours  une 
petite  quantité  de  pus. 

Il  eut  ensuite  des  démêlés  avec  ses  patrons,  qui  refusaient, 
dit-il,  de  lui  payer  ce  qu'ils  lui  avaient  promis.  Il  s'engagea 
alors  dans  un  procès  qui  était,  d'ailleurs,  à  peine  entamé  au 
moment  de  sa  mort. 

Le  chagrin  qu'il  éprouva  de  se  voir  sans  moyens  d'existence 
l'empêcha  de  dormir  et  de  prendre  de  la  nourriture.  Il  déclina 
alors  rapidement. 

Le  dimanche  6  octobre,  il  eut  un  petit  frisson  et  de  la  cépha- 
lalgie et  alla  se  coucher.  Il  toussa  toute  la  nuit.  Le  -lendemain, 
il  fit  venir  un  médecin  qui  lui  conseilla  d'entrer  à  l'hôpital. 

Le  jour  de  son  entrée  à  l'hôpital^  c'est-à-dire  le  8  octobre,  on 
se  trouve  en  présence  d'un  homme  amaigri  et  chétif.  Il  a  le  teint 
bruni  et  les  joues  rouges.  Il  tousse  et  est  très  oppressé.  La 
respiration  est  courte.  Il  y  a  quarante-huit  inspirations  à  la 
minute. 

Depuis  deux  jours,  il  a  des  crachats  rouilles  ou  plutôt  rou- 
geâtres.  A  l'examen  du  thorax,  on  constate  de  la  submatité  en 
avant  et  en  arrière  au  sommet  droit.  En  avant,  en  arrière  et 
dans  l'aisselie  la  respiration  est  très  rude  ;  en  avant  même,  en 
un  point  très  limité,  il  existe  un  peu  de  souffle  et  un  peu  de 
bronchophonie.  Les  vibrations  sont  légèrement  exagérées.  Le 
reste  des  poumons  ne  présente  rien  d'anormal.  La  température, 
le  soii*  de  l'entrée,  ne  dépasse  pas  38<*. 

Les  urines  contiennent  une  quantité  très  considérbale  d'al- 
bumine. 

Au  cœur,  la  pointe  bat  sous  la  sixième  côte,  en  dehors  du  ma- 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ       219 

melon.  On  entend  battre  le  cœur  à  distance,  Toreille  étant  à 
plus  de  â  centimètres  de  la  surface  thoracique.  A  Tauscultation, 
frottements  et  grincements  d'une  intensité  considérable.  Fré- 
missements très  sensibles  à  la  palpation.  A  la  pointe,  bruit  de 
galop  qui,  mélangé  aux  frottements  péricardiques,  produit  un 
yéritable  rythme  de  métier  à  tisser  lancé  à  toute  allure.  En  pla- 
çant l'oreille  bien  à  droite,  en  dehors  du  péricarde,  on  reconnaît 
l'existence  d*un  souffle  systolique  et  d'un  soufQe  diastolique  de 
la  base.  Il  n*y  a  aucune  irrégularité  cardiaque. 

Le  9  octobre,  on  constate  un  léger  œdème  des  malléoles  et  de 
Tcddème  pulmonaire  aux  deux  bases.  On  prescrit  du  Cham- 
pagne, du  vin  diurétique  et  deux  litres  de  lait.  • 

Le  10,  on  constate  une  légère  raucité  de  la  voix,  à  laquelle  on 
n'avait  pas  encore  prêté  la  moindre  attention,  et  on  remet  Texa- 
men  laryngoscopique  au  lendemain. 

Le  11,  la  température,  qui  avait  oscillé  les  deux  jours  précé- 
dent^ entre  37<>,2  et  Sl^jB,  descend  le  matin  à  86*,8  pour  s'élever 
à  31^4  le  soir.  On  pratique  l'examen  laryngoscopique,  et  on  est 
fort  étonné  de  trouver  une  paralysie  complète  de  la  corde  vo- 
cale  gauche,  La  corde  est  en  position  cadavérique,  un  peu 
éloignée  de  la  ligne  médiane  ;  elle  n'est  nullement  tendue,  car 
son  bord  libre  est  légèrement  concave.  Fort  intrigué  de  cette 
paralysie,  on  demande  au  malade  depuis  quand  il  présente  des 
troubles  de  la  voix.  Le  malade  nous  apprend  alors  que  dans  la 
nuit  du  6  au  1  octobre,  se  sentant  plus  malade  au  milieu  de  la 
nuit,  il  voulut  appeler  un  de  ses  parents  qui  couchait  dans  la 
chambre  voisine.  Il  lui  fut  impossible  de  pousser  un  son  et  dut 
frapper  sur  la  cloison  de  séparation  des  deux  chambres  en 
signe  d'appel. 

Nous  pratiquons  un  examen  laryngoscopique  plus  approfondi, 
et  nous  constatons  que  la  corde  vocale  droite  est  absolument 
saine;  elle  se  meut  normalement.  Dans  la  phonation  elle  vient 
jusqu'à  la  ligne  médiane  sans  la  dépasser  et  laisse  donc  la  glotte 
entr'ou verte.  La  fente  glottique  ainsi  fermée  incomplètement 
présente  un  bord  rectiligne  à  droite  et  un  peu  elliptique  à 
gauche.  Nous  examinons  avec  le  plus  grand  soin  la  motilité  du 
voile  du  palais  et  de  la  langue  ;  nous  ne  trouvons  rien  d'anormal. 
Rien  également  du  côté  de  la  face  ni  du  côté  des  yeux.  Du  côté 
des  membres  supérieurs  et  inférieurs,  pas  de  paralysie,  pas 
d'anesthésie.  Nous  sommes  donc  en  présence  d'une  hémiplégie 
laryngée  pure.  Immédiatement,  en  présence  des  troubles  pul- 


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220  J.  GAREL,  L.  DOR 

mooaires  que  nous  avions  considérés  comme  d'origine  embo- 
lique,  vu  l'existence  d'une  endocardite  ulcéreuse,  vu  égalemeni 
Tabsence  de  toute  cause  de  compression  du  récurrent  au  niveau 
du  cou,  nous  portons  le  diagnostic  ferme  d'embolie  cérébrale 
intéressant  le  centre  cortical  moteur  du  larynx.  Nous  éliminons 
Tembolie  bulbaire,  ne  voyant  pas  comment  une  embolie,  même 
localisée  de  cette  région  pourrait  produire  une  hémiplégie 
laryngée  sans  intéresser  du  même  coup  les  noyaux  d*origine 
d'autres  nerfs  crâniens. 

Le  12  octobre,  la  température  est  de  86^,8  le  matin  et  37^4  le 
soir.  Nous  trouvons  le  malade  avec  un  faciès  non  seulement 
terreux,  mais  encore  cyanose.  Il  existe  un  refroidissement  très 
marqué  des  extrémités  supérieures  et  inférieures.  Aux  deux 
mains,  l'index  et  le  médius  sont  violacés  et  complètement  glacés 
d'une  façon  symétrique.  Les  deux  gros  orteils  présentent  éga- 
lement une  teinte  asphyxique,  et  à  leur  face  inférieure  on  cons- 
tate une  ulcération  symétrique  entourée  d'une  zone  violacée.  Il 
n'y  a  cependant  pas  d'anesthésie  des  extrémités. 

Depuis  hier  le  malade  a  une  diarrhée  abondante  qui,  ce  matin 
cependant,  paraît  diminuer  un  peu. 

Le  13  octobre,  la  température,  matin  et  soir,  ne  dépasse  pas 
86^8.  La  cyanose  des  extrémités  a  disparu  ;  le  malade  a  ti-ès 
froid  aux  mains  et  aux  pieds,  mais  la  coloration  violette  n'existe 
plus.  La  diarrhée  est  également  suspendue. 

Le  14  octobre,  réapparition  d'un  léger  degré  de  cyanose  des 
extrémités,  localisée  aux  mêmes  doigts  qu'avant-hier.  Respirp.- 
tion  =  48.  Poula,  88.  L'hypothermie  persiste  à  36®,8. 

Les  crachats  ronges  ont  disparu,  ainsi  que  le  sou^e  et  la 
submatité.  Il  n'y  a  plus  que  de  l'œdème  des  deux  bases  pulmo- 
naires. Aux  frottements  péricardiques  se  sont  mélangés  des 
frottements  pleuraux,  et  lorsqu'on  ausculte  la  pointe  du  cœur 
on  entend  le  mélange  de  ces  frottements,  les  uns  coïncidant 
avec  la  respiration  et  s'arrêtent  avec  elle,  les  autres  coïncidant 
avec  les  pulsations  cardiaques.  Les  urines  contiennent  toujours 
une  quantité  considérable  d'albumine;  elles  ont  un  reflet  ver- 
dâtre  ;  elles  sont  claires  et  mousseuses.  Il  existe  un  dépôt  qui^ 
d'après  l'examen  microscopique,  renferme  un  grand  nombre  de 
cylindres  dé  toutes  dimensions  :  cylindres  granuleux,  hyalins  et 
épithéliaux.  La  teinture  d'iode  ioduré  ne  colore  ces  cylindres 
qu'en  jaune.  Un  certain  nombre  de  grandes  cellules  moulées 
sont  colorées  franchement  en  brun  acajou  foncé  par  la  teinture 


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CENTRE  CORTILAL  MOTEUR  LARYNGÉ  221 

iodée  iodurée.  On  constate  aussi  la  présence  de  spermatozoïdes 
et  de  quelques  globules  blancs. 

L'examen  laryngoscopique  donne  les  mômes  résultats  que 
précédemment,  et  aucune  nouvelle  paralysie  n*est  venue  s'ajouter 
à  Fensemble  des  symptômes. 

A  Texamen  ophthalmoscopique,  on  constate  que  les  papilles 
sont  normales  ;  elles  présentent  une  coloration  blanche  qui  ne 
rappelle  cependant  pas  celle  de  Tatrophie.  Le  reste  du  fond  de 
l'œil  n'olTre  rien  de  particulier.  Pas  d'œdéme  péri-papillaire. 

Le  malade  paraît  très  affaibli  ce  matin  ;  son  aspect  cachectique 
s^accuse  de  plus  en  plus. 

Le  soir,  il  a  par  moments  de  l'obnubilation.  On  l'interroge,  et 
il  ne  répond  pas.  La  respiration  est  haletante,  les  ailes  du  nez 
battent  à  chaque  inspiration  ;  48  respirations  à  la  minute. 

A  l'auscultation  du  cœur,  le  souffle  s'entend  mieux  à  la  pointe 
qu'à  la  base.  Il  n'y  a  pas  de  double  souffle  crural. 

A  dix  heures  du  soir, le  malade  tombe  dans  un  état  comateux, 
et  meurt  à  onze  heures. 

Autopsie,  —  Elle  a  été  pratiquée  trente-six  heures  après  la 
mort. 

Disons  tout  d'abord  qu'elle  a  été  commencée  par  l'examen  du 
cerveau,  vu  la  certitude  que  nous  avions  de  trouver  dans  cet 
organe  une  lésion  confirmant  notre  diagnostic,  c'est-à-dire 
expliquant  l'hémiplégie  laryngée  constatée  pendant  la  vie.  Mais 
nous  renverrons  le  détail  des  lésions  de  cet  organe  à  la  fin  de 
la  description. 

Le  cœur  est  très  hypertrophié,  il  est  d'un  poids  qui  dépasse 
de  beaucoup  le  poids  normal.  Le  péricarde  contient  environ 
100  grammes  de  liquide  citrin  et  un  dépôt  de  fausses  membranes 
blanches  et  épaisses.  Des  membranes  semblables,  rugueuses, 
sont  dispersées  sur  toute  la  surface  viscérale  et  pariétale  de  la 
séreuse. 

Sur  les  valves  de  la  mitrale  existe  une  série  de  petites  gra- 
nulations bourgeonnantes  d'endocardile  végétante.  La  valvule 
n'est  rendue  insuffisante  que  par  suite  de  l'affrontement  irrégu- 
lier de  ses  bords,  conséquence  des  végétations  susdites.  Les 
cordes  et  les  piliers  sont  d'aspect  normal,  car  les  néo formations 
en  question  n'existent  qu'à  la  base  de  la  valvule. 

La  valvule  trisoupide  est  absolument  normale. 

Les  valvules  sigmoïdes  de  l'aorte  présentent  un  amincisse- 
ment notable  de  leur  extrémité  libre,  qui  les  rend  très  transpa- 


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222  J.  GAREL,  L.  DOR 

rentes.  L'ane  (Telles  est  complètement  fenètrée  à  jour,  le  bord 
libre  représente  une  bride  tendae,  restant  de  Tourlet  de  la  val- 
vule. Au-desBous  de  celte  bride  existe  on  tissu  fenêtre,  rélioulë, 
très  friable.  Tout  cela  contribue  à  rendre  la  valvule  aortique  in- 
suffisante ;  aussi  est-elle  incapable  de  garder  Teau  qu'on  verse 
au-dessus  de  Torlûce. 

Les  poumons  ne  renferment  pas  de  grands  infarctus;  mais, 
principalement  à  droite,  on  constate  par  places  des  parties  plus 
grisâtres  et  plus  denses  nullement  aérées,  car  quehpies  frag- 
ments découpés  çà  et  là  tombent  directement  au  fond  de  Teau. 

Le  foie  et  la  rate  ne  présentent  rien  de  spécial,  si  ce  n*est  une 
légère  augmentation  de  volume.        * 

Les  reins  ont  un  aspect  marbré  très  remarquable  ne  permet- 
tant pas  de  distinguer  plus  particulièrement  la  zone  corticale  du 
reste  du  rein.  La  coupe  offre  un  aspect  uniformément  blanchfttre, 
et  on  aperçoit  une  série  innombrable  de  points  rouges  foncés, 
presque  noirs,  formant  une  sorte  de  dépression  au  milieu  de  ce 
tissu  blanchâtre.  Il  s'agit,  en  somme,  de  petits  infarctus  nom- 
breux. La  substance  blanchâtre  est  d'ailleurs  atteinte  de  dégé- 
nérescence amyloïde  prouvée  par  la  réaction  iodée. 

Du  côté  du  cou,  à  gauche,  nous  ne  trouvons  aucune  tumeur 
pouvant  agir  par  compression  sur  le  récurrent.  Le  larynx  lui- 
môme  paraît  absolument  sain.  Bien  entendu,  les  deux  cordes 
sont  en  position  cadavérique,  et  rien  ne  peut  rendre  comple  de 
la  paralysie  constatée  à  gauche  pendant  la  vie.  Pas  d'ankylose 
de  Tarticulation  crico-aryténoîdienne  gauche.  Les  deux  cordes 
vocales  présentent  les  mômes  dimensions. 

Nous  disséquons  avec  soin  le  nerf  récurrent  et  nous  le  pla- 
çons immédiatement  dans  Tacide  osmique.  L*examen  microsco- 
pique n'a  d'ailleurs  donné  aucun  résultat.  Le  nerf  n*a  présenté 
aucun  signe  de  dégénérescence. 

Passons  maintenant  à  Texamen  du  cerveau. 

L'encéphale  ne  présente  rien  à  signaler  extérieurement.  Le 
bulbe  est  séparé  au  niveau  des  pédoncules.  Le  plancher  du  qua- 
trième ventricule  est  absolument  normal.  Différentes  coupes 
bulbaires  nous  démontrent  qu*il  n'existe  pas  la  moindre  lésion 
à  ce  niveau.  Les  pédoncules  sont  également  sains.  Le  cervelet 
ne  présente  rien  de  particulier. 

Nous  mettons  à  nu  Técorce  cérébrale  des  deux  hémisphères 
et,  à  notre  grand  désappointement,  nous  ne  constatons  pas  la  plus 
petite  altération  au  niveau  des  circonvolutions  frontales,  soit  à 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ 


223 


droite,  soit  à  gauche.  A  ce  moment,  nous  croyons  avoir  fait  un 
faux  diagnostic.  Néanmoins,  nous  coupons  en  tranches  Thémi- 
sphère  gauche  d*àbord,  qui,  d^ailleurs,  n'offre  aucune  lésion. 
Nous  nous  y  attendions,  puisque  la  paralysie  laryngée  était  à 
gauche.  Enfin,  nous  abordons  Thémisphère  droit,  en  serrant  de 
plus  en  plus  les  coupes,  et  cela  sans  tenir  compte  de  la  direction 
oblique  classique  des  coupes  de  Pitres.  Nos  coupes  sont  toutes 
faites  presque  perpendiculairement.  Nous  découvrons  alors  une 
petite  lésion  dans  une  section  partant,  en  haut,  du  pied  de  la 
première  circonvolution  frontale,  traversant  le  milieu  de  la  fron- 
tale ascendante  et  la  partie  inférieure  de  la  pariétale  ascendante. 

La  figure  2  donne  une  idée  de  cette  section. 

Nous  avons  représenté  ici  l'hémisphère  gauche,  bien  qu'il  s'a- 


Fig.  2. 

gisse  dans  notre  cas  de  Thémisphère  droit,  mais  c'est  pour  nous 
rapprocher  plus  exactement  de  la  figure  classique  des  coupes 
de  Pitres  figurées  sur  l'hémisphère  droit.  Le  lecteur,  en  compa- 
rant la  figure  2  avec  la  planche  de  Pitres,  se  rendra  compte  que 
notre  section  a  porté  en  haut,  au  niveau  du  point  supérieur  de  la 
deuxième  coupe  pédicule-frontale  de  Pitres,  pour  se  terminer  en 
bas  au  niveau  du  point  inférieur  de  la  ooupe  dite  pariétale  du 
môme  auteur. 

Sur  la  coupe  de  la  section  ainsi  déterminée,  nous  trouvons  un 
petit  foyer  de  ramollissement  rougefttre,  de  date  récente,  gros 


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824  J.  GAREL,  L.  DOR 

comme  un  pois  à  sa  partie  supérieure  et  se  terminant  en  pointe 
en  bas.  La  longueur  totale  du  foyer  peut  être  évaluée  à  15  mil- 
limètres environ  de  haut  en  bas.  Sa  grosse  extrémité  supérieure 
n'avait  guère  que  8  millimètres.  Dans  le  foyer,  la  substance  ner- 
veuse était  complètement  désagrégée  et  donnait  l'aspect  d'une 
bouillie  rougefltre. 

Ce  foyer  de  ramollissement  siège  dans  la  partie  supéro-inteme 
du  noyau  lenticulaire  (fig.  3).   Il   empiète  légèrement  de  1   à 


Fig    3. 

2  millimètres  à  peine  sur  la  partie  externe  de  la  capsule  interne, 
mais  seulement  dans  la  moitié  supérieure  de  la  lésion.  Nous 
avons  voulu  alors  nous  rendre  compte  exactement  de  la  nature 
de  la  lésion  sur  une  coupe  horizontale  analogue  à  la  coupe  de 
Flechsig.  Nous  avons  eu  quelque  peine  tout  d'abord  à  rétablir 
Torientation,  la  partie  ontérieure  du  cerveau  étant  réduile  en 
tranches  multiples  ;  mais  comme  il  nous  restait  la  partie  pos- 
térieure entière  de  l'hémisphère,  nous  avions  tout  ce  qu'il  fal- 
lait pour  repérer  parfaitement  le  siège  de  la  lésion  en  coupe 
horizontale.  I^  figure  2  indique  la  direction  que  nous  avons  don- 
née à  notre  coupe  horizontale.  Nous  avons  d^ailleurs,  à  plusieurs 
reprises,  vérifié  sur  d'autres  cerveaux  l'exactitude  de  la  direc- 
tion de  nos  coupes  verticale  et  horizontale  (1). 

(1)  Nous  devons  le  dessin  de  nos  planches  à  Tobligeance  de  M.  Bonnet, 
inleroe  des  hépitaax. 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ       M5 

La  figure  4  nous  montre  que  le  foyer  de  ramollissement  sié- 
geait dans  le  noyau  lenticulaire,  juste  au  niveau  du  genou  de  la 


Fig.  4. 

capsule  interne,  lésant  ainsi  les  fibres  les  plus  externes  de  U 
capsule  interne  môme. 

Nousétions  donc  en  présence  d'un  fait  d'unerareté  extrAme, 
duquel  il  était  possible  de  tirer  des  conclusions  importantes 
au  point  de  vue  du  trajet  intracér^[>ral  du  faisceau  moteur 
laryngé. 

Nous  répéterons  ici  ce  que  nous  avons  déjà  dit  au  sujet 
de  la  première  observation,  c* est-à-dire  que  nous  insisterons 
sur  l'existence  de  V hémiplégie  larjmgée  pure  saoa  aucune 
autre  espèce  de  pan^lysie  soit  des  membres,  aoii  de  la.  face, 

ANNALES   DBS  MALADIES  DE  L*OREILLE  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  H 


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SÛB  J.  GAREL,  L.  DOR 

OU  du  voile  du  palais.  Les  circonstances  ont  voulu  que  par 
un  fait  du  hasard  les  fibres  motiMces  du  larynx  soient  seules 
lésées.  Gomme  nous  le  disions  plus  haut,  ce  cas  n*a  pas  été 
non  plus  une  trouvaille  anatomique,  mais  bien  la  vérification 
d'un  diagnostic  porté  pendant  la  vie,  grâce  à  l'examen  la- 
ryngoscopique.  Sans  aucun  doute,  nous  avons  commis  une 
erreur  en  pensant  à  une  lésion  corticalOi  mais  nous  avons  eu 
raison  en  affirmant  une  lésion  de  Thémisphère  opposé  et  en 
rejetant  absolument  une  lésion  bulbaire. 

Ce  contretemps,  nous  ne  le  regrettons  pas,  car  il  va  nous 
ouvrir  au  contraire  des  horizons  nouveaux  en  nous  permet- 
tant d'ouvrir  un  chapitre  complètement  neuf  sur  le  trajet 
intracérébral  du  faisceau  laryngé  moteur. 

En  effet,  de  même  que,  théoriquement,  on  a  pensé  que  le 
centre  moteur  laryngé  devait  exister  dans  le  voisinage  de 
la  troisième  frontale  près  des  autres  centres  du  langage  ou  de 
Tarticulation  des  sons,  de  même  on  est  en  droit  de  conclure 
que  les  fibres  motrices  laryngées  doivent  occuper  dans  le 
trajet  de  la  capsule  interne  une  situation  analogue  aux  fibres 
émanées  des  centres  précités. 

Ici  il  nous  faut  retracer  en  quelques  lignes  les  connais- 
sances acquises  sur  la  constitution  anatomique  du  genou  de 
la  capsule  interne.  M.  Grasset,  dans  sa  dernière  édition 
(1886),  a  exposé  d'une  façon  claire  et  précise  ces  données  ana- 
tomiques  dans  son  chapitre  sur  la  valeur  séméiologique  des 
paralysies  de  la  langue.  11  s'appuie,  à  cet  égard,  sur  le  tra- 
vail de  Raymond  et  Artaud  (1),  relatif  au  trajetin  tracérébral 
de  l'hypoglosse,  et  sur  le  mémoire  de  mon  excellent  et  savant 
maître,  M.  Lépine,  ayant  trait  au  syndrome  labio-glosso  la- 
ryngé d'origine  cérébrale  (2). 

Nous  suivrons  simultanément  depuis  Técorce  cérébrale 
les  deux  faisceaux  connus  actuellement  jusqu'à  la  protubé- 
rance. 

Dans  l'écorce,  d'après  leurs  dix  observations  de  glosso- 
plégine  d'origine  corticale,  Raymond  et  Artaud  localisent  le 

(1)  Raymond  et  Artaud.  Archivée  de  neurologie^  t.  VII,  1884. 
(1)  Lépine.  Note  sur  la  paralysie  glosso-l  ibiée  cérébrale  à  forme  psetido- 
bttibaire.  {Revue  meiuuelU  de  mtd.  et  de  chir,^  1877.) 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ       8i7 

centre  de  l'hypoglosse  dans  le  pied  de  la  frontale  ascendante, 
tandis  que  le  centre  de  l'aphasie  occupe  le  piel  de  la  troi« 
sième  circonvolution  frontale. 

Dans  le  centre  ovale,  on  connaît  également  le  trajet  des 
faisceaux  fournis  par  ces  deux  centres.  Il  résulte  des  cas  de 
paralysie  pseudo-bulbaire  labio-glosso  laryngée  de  M.  Lépine 
et  des  cas  de  MM,  Raymond  et  Artaud  que  les  fibres  de  Thy- 
pogloese,  du  facial  inférieur  et  de  la  branche  motrice  du 
trijumeau  naissent  dans  le  faisceau  frontal  inférieur  de  Pitres, 
tandis  que  les  conducteurs  de  la  parole  siègent  dans  le  fais- 
ceau pédiculo-frontal  inférieur. 

Au  niveau  de  la  capsule  interne,  sur  la  coupe  horizontale 
de  Flechsig,  nous  laissons  de  cdté  le  segment  postérieur  et 
le  segment  antérieur.  Nous  ne  nous  occupons  que  du  genou 
de  la  capsule,  c'est-à-dire  du  faisceau  géniculé.  D'après  le 
travail  antérieur  de  Brissaud,  ce  faisceau  contenait  les  con- 
ducteurs de  la  parole,  les  nerfs  moteurs  de  la  langue,  de  la 
face,  du  voile  du  palais. 

Raymond  et  Artaud  ont  fait  un  pas  de  plus  et  ont  divisé  le 
faisceau  géniculé  en  deux  parties  :  la  partie  antérieure  ou 
faisceau  de  Taphasie  et  la  partie  postérieure  ou  faisceau  de 
l'hypoglosse.  Dans  le  pédoncule  cérébral,  Brissaud  assigne 
au  faisceau  géniculé  une  place  à  la  face  inférieure,  entre  le 
tiers  moyen  et  le  tiers  interne.  Raymond  et  Artaud  disso- 
cient encore  ici  le  faisceau  géniculé  en  deux  parties  dis- 
tinctes en  faisant  passer  le  faisceau  de  l'aphasie  au  contact 
du  tiers  interne  du  pédoncule,  et  le  faisceau  de  l'hypoglosse 
au  contact  du  tiers  moyen.  Hais  cette  localisation  pédoncu- 
laire  n'est  basée  sur  aucune  preuve  clinique. 

Dans  la  protubérance,  le  trajet  est  inconnu.  Raymond  et 
Artaud  pensent  que  les  faisceaux  de  l'hypoglosse  se  dirigent 
vers  la  partie  postérieure  et  interne  des  pyramides.  De  là, 
ils  s'entrecroisent  et  se  rendent  aux  noyaux  bulbaires. 

Ces  détails  donnés,  il  nous  est  permis  maintenant  de  re- 
chercher les  indications  résultant  de  l'autopsie  de  notre 
deuxième  malade.  Sans  aucun  doute,  nous  ne  pourrons  en 
déduire  des  données  complètes  sur  le  trajet  total  intra-encé- 
phalique  du  faisceau  moteur  laryngé,  mais  nous  aurons  un 


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228  J.  GAREL,  L.  DOR 

rensoignement  précis  sur  la  partie  la  plus  importante  :  le  pas- 
sage au  niveau  du  genou  de  la  capsule  interne.  Si  Ton  se 
reporte  a  la  description  de  la  lésion  constatée  à  l'autopsie, 
on  voit  que  les  libres  capsulaires  les  plus  externes  du  fais- 
ceau géniculé  ont  été  endommagées  par  le  foyer  pathologique. 
11  est  donc  permis  de  croire  que,  outre  le  faisceau  de  l'a- 
phasie et  le  faisceau  de  l'hypoglosse,  il  existe  dans  la  partie 
la  plus  externe  du  genou  de  la  capsule  interne  un  faisceau 
propre  moteur  laryngé,  absolument  distinct,  ayant  sa  place 
spéciale  dans  la  constitution  du  faisceau  géniculé.  Que  les 
fibres  du  faisceau  laryngé  moteur  aient  été  intéressées  et 
lésées  par  le  foyer  même  ou  qu'elles  aient  subi  une  influence 
de  voisinage,  il  reste  toujours  un  fait  acquis  dans  le  cas  pré- 
sent, c'est  l'autonomie  complète  du  faisceau  moteur  laryngé. 
Reste  à  interpréter  le  rôle  môme  de  la  lésion  du  noyau  len- 
ticulaire; il  est  difficile  de  trancher  la  question.  D'après 
Grasset,  il  est  probable  que  les  faisceaux  de  la  parole  au- 
dessous  du  faisceau  pédiculo-frontal  inférieur  passent  par  le 
corps  strié.  En  est-il  de  môme  pour  le  faisceau  moteur  la- 
ryngé ?  Nous  ne  sommes  pas  en  mesure  de  répondre  à  cette 
question. 

Nous  sommes  persuadés  que  cette  observation  peut  sou- 
lever des  objections  et  donner  lieu  à  des  interprétations  di- 
verses. Mais  il  est  un  point  indiscutable,  c'est  que  celte  lésion 
limitée  a  déterminé  une  hémiplégie  laryngée  pure  sans  la 
moindre  paralysie  d'un  autre  groupe  musculaire. 

A  ce  titre  seul,  le  cas  a  une  importance  capitale  dans  l'his- 
toire  des  localisations.  Rapproché  de  l'histoire  de  ma  pre- 
mière observation,  il  contribue  à  jeter  un  certain  jour  sur 
l'étude  d'ensemble  du  centre  cortical  moteur  laryngé  et  sur 
le  trajet  de  ses  libres. 

Nous  sommes  heureux  d'avoir  apporté  à  cette  question  à 
Tordre  du  jour  la  part  la  plus  importante.  En  effet,  le  cas 
de  Rebillard  et  nos  deux  observations  personnelles  sont  les 
trois  seuls  faits  d'hémiplégie  laryngée  constatée  pendant  la 
vie  avec  vérification  sur  le  cadavre.  Nous  avons  déjà  indi- 
qué plus. haut  la  valeur  moindre  de  l'observation  de  Rebil- 
lard. Bryson-Delavaa  a  bien  eu  aussi  l'occasion  de  faire 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ       228 

Tautopsie  d'un  malade  chez  lequel  il  avait  observé  une  hémi- 
plégie laryngée;  mais  il  a  trouve  une  lésion  bulbaire.  Noua 
ne  lui  reprocherons  qu'une  chose,  c'est  sa  conclusion  un  peu 
hâtive  formulée  en  ces  termes  :  c  Ainsi  il  résulterait  que  la 
théorie  soutenue  par  Goltstein  (que  la  paralysie  du  larynx 
d'origine  centrale  est  due  à  une  lésion  du  bulbe  et  non  de 
récorce)  reçoit  de  ce  fait  une  confirmation  directe  et  que  la 
localisation  du  centre  moteur  cortical,  pour  le  larynx  de 
l'homme,  reste  encore  jusqu'ici  incertaine.  »  Bryson-Delavan 
s'appuie  sur  des  cas  de  paralysies  bulbaires  analogues,  pu- 
bliés également  par  Eisenlohr,  de  Hambourg  (1).  Mais  cela 
ne  prouve  rien,  si  ce  n'est  qu'il  existe  des  paralysies  laryn- 
gées relevant  plus  souvent  du  bulbe  que  de  l'écorce.  Jona- 
than Wright  {loc.  cit.),  à  propos  d'une  observation  publiée 
par  lui,  se  rallie  aux  conclusions  de  Delavan  et  de  Gottstein. 

Quant  aux  observations  de  lésions  cérébrales  sans  autop- 
sie, dans  lesquelles  on  a  constaté  une  hémiplégie  laryngée 
coïncidant  avec  l'hémiplégie  totale,  quatre  seulement  ont  été 
nettement  étudiées,  Sm*  ce  nombre  encore  deux  nous  sont 
personnelles. 

Dans  notre  premier  travail,  nous  avions  bien  cité  une  autre 
observation  d'hémiplégie  laryngée  paraissant  d'origine  cen-« 
traie  ;  mais  celle-ci,  vu  l'absence  d*hémiplégie  totale,  n'avait 
que  la  valeur  restreinte  d'une  hypothèse.  Nous  en  dirons 
autant  de  la  récente  observation  de  Massei.  Il  existe  bien 
d'autres  faits  cités  par  Gerhardt,  Mackenzie,  etc.,  mais  au- 
cun de  ces  faits  n'est  assez  précis  pour  entrer  en  ligne  de 
compte. 

Notre  tâche  n'est  point  encore  terminée.  En  effet,  si,  au 
début  de  cette  étude,  nous  avons  fait  justice  des  objections 
opposées  par  les  expérimentateurs,  nous  serions  ingrats  de 
ne  point  citer  les  résultats  de  leurs  patientes  recherches.  S'il 
s'est  élevé  des  divergences  entre  eux,  il  est  bon  de  les  signa- 
ler ;  car,  somme  toute,  nous  pouvons  démontrer  que  les  résul- 
tats obtenus,  rapprochés  les  uns  des  autres,  sont  en  faveur  de 
l'existence  du  centre  cortical  moteur  laryngé. 

(1)  Eisenlohr.  Arch.  fur  Psych.  Berlin,  vol.  XIX,  1888. 


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2SK)  J.  GAREL,  L.  DOR 

D'ailleurs,  le  seul  point  en  litige  roule  moins  sur  Texis- 
tence  du  centre  que  sur  la  question  de  savoir  si  ce  centre  a 
une  action  unilatérale  ou  bilatérale. 

Avant  1877,  tous  les  physiologistes  étaient  d'accord  pour 
placer  dans  le  bulbe  le  centre  de  la  phonation.  Il  est  évident 
que  lorsque  les  mouvements  n'ont  pas  le  cri  seul  pour  but, 
mais  la  parole  articulée,  un  centre  plus  élevé  doit  agir.  C'est 
du  moins  l'opinion  de  Bristowe  (1).  Gomme  le  dit  Rebillard 
(loc.  cil.)y  lorsqu'un  chanteur  fait  varier  de  son  propre  pou- 
voir la  tension  de  ses  cordes  ou  passe  de  la  voix  de  poitrine 
à  la  voix  de  fausset,  le  bulbe  n'est  pas  seul  en  fonction,  un 
centre  supérieur  vient  commander  ces  différents  mouve- 
ments. 

Duret  (Soc,  de  bioL^  1877)  ayant  enlevé  chez  le  chien  la 
région  que  Ferrier  regarde  comme  le  centre  des  mouvements 
de  la  langue,  des  lèvres,  constata  que  le  chien  avait  perdu 
la  faculté  d'aboyer.  Dans  sa  thèse,  en  1878,  il  cite  des  faits 
analogues. 

Soltmann  (1),  en  détruisant  au  fer  rouge  les  circonvolu- 
tions pré  et  post-frontales  sur  un  jeune  chien,  remarqua 
que  dans  la  suite  l'animal  n'aboyait  pas,  mais  poussait  seu- 
lement de  petits  cris  comme  un  nouveau-né. 

Hermann  Krause  (2)  fut  le  premier  à  joindre  l'examen  laryn- 
goscopique  à  l'expérimentation.  Mon  collègue  et  ami  Lan- 
nois  (3)  a  admirablement  résumé  les  expériences  de  Krause 
qui  concluaient  à  l'existence  d'une  région  corticale,  gyrus 
prœfrontaliSf  présidant  aux  mouvements  du  larynx  et  du 
pharynx. 

Semon  et  Horsley  (4),  en  1886,  comme  objection  à  ma 
première  observation,  font  connaître  le  résultat  de  leurs  expé- 
riences sur  plusieurs  espèces  d'animaux.  Ils  confirment  les 

(1)  Bristowe.  Lectures  on  the  pattiological  relations  of  the  roice  and 
speech.  (Brit.  med.  journ.^  187».) 

(1)  Soltmann.  Experimenlelle  Studien  ûber  die  Fonktionen  des  Gross- 
biros  der  Neugeboren.  [Jarhbuch  fur  Kind.,  1876.) 

(2)  H.  Kbadse.  Ueber  die  Betiehonfen  der  Groffhimrinde  lu  Kelilkopf 
und  Rachen.  {Du  BoU-Reymond^s  Arch..  1884.) 

^3)  Lànnois.  y    a-t-il  un  centre  cortical    du    larynx?  {Rev,  de  méd,^ 

(4)  Semon  et  Horslet.  Paralrsis  of  laryngeal  muscles  and  cortical 
ojnire  for  phonation.  {Laneet,  1886.) 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ       SSl 

remarques  de  Krause  sur  la  situation  du  centre  laryngé  dans 
le  gyrus  prœtrontaUs.  Chez  le  singe,  ce  centre  correspond 
au  centre  du  langage  chez  Thomme  ;  mais  il  est  bilatéral^ 
symétrique.  Pour  eux,  toute  excitation  d*un  centre  seul  dé- 
termine une  action  bilatérale  des  cordes  vocales;  ils  ont 
obtenu  le  même  résultat  soit  sur  l'hémisphère  gauche,  soit 
sur  rhémisphère  droit.  L'absence  d'aphonie  dans  les  cas 
d'aphasie  montrerait  bien,  à  leur  avis^  que  chez  l'homme  le 
centre  phonateur  a  une  représentation  semblable  bilatérale. 
D'où  ils  admettent  que  notre  observation  I  ne  prouve  rien. 

Sans  vouloir  critiquer  des  conclusions  rigoureuses  trans- 
portées du  singe  ou  du  lapin  à  Thomme,  nous  répondrons 
que  les  faits  cliniques  sont  là  pour  réfuter  une  semblable 
assertion.  Avec  une  pareille  théorie,  il  ne  devrait  jamais 
exister  un  seul  cas  d'hémiplégie  totale  (membres  et  larynx), 
car  si  la  lésion  était  unilatérale  l'hémiplégie  laryngée  de- 
viendrait impossible  ;  si  la  lésion  était  bilatérale,  le  larynx 
serait  paralysé  en  totalité.  Or  les  faits  cliniques  prouvent  le 
contraire. 

Tout  récemment  les  mêmes  auteurs  (1)  nous  donnent,  à 
titre  provisoire,  le  détail  d'expériences  plus  complètes  en- 
treprises sur  le  même  sujet. 

Voici  le  résumé  de  leurs  expériences  : 

i'^AX  existe  dans  chaque  hémisphère  un  centre  delà  repré- 
sentation bilatérale  des  mouvements  d'adduction  des  cordes 
vocales.  L'excitation  des  parties  plus  ou  moins  voisines  de 
06  centre  produit  des  mouvements  d'adduction  des  cordes 
de  moins  en  moins  complets  à  mesure  que  l'on  s'éloigne  du 
centre.  Notons  en  passant  que  le  chat  ne  donne  pas  les 
mêmes  résultats  que  le  lapin. 

2^  Il  n'a  pas  été  possible  de  trouver  dans  l'écorce  un  centre 
d'abduction  des  cordes. 

S^  Si  l'un  des  deux  domaines  corticaux  de  l'adduction  est 
détruit  assez  complètement  pour  que  l'excitation  des  régions 
voisines  ne  produise  rien  sur  le  larynx,  on  n'observe  alors 

(1)  SsHoif  et  HoKSLBT.  Sur  le  centre  d'innenration  motrice  du  larynx. 
{Inlemat,  CetUnOtlalt  fur  Laryngol.,  février  1S90,  et  Britiihmed.  joum.^ 
décembre  1S89.) 


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232  J.  GAREL,  L.  DOR 

aucune  paralysie  des  cordes  vocales.  En  outre,  si  plus  tard 
on  excite  le  centre  opposé  correspondant,  il  se  produit  une 
adduction  bilatérale  des  cordes  aussi  complète  que  si  le 
centre  opposé  était  intact. 
De  ces  faits  Semon  et  Horsley  concluent  : 

A.  Une  excitation  unilatérale  produit  une  action  bilatérale. 
Donc,  cliniquement,  une  affection  irritative  unilatérale  du 
centre  laryngé  produira  le  spasme  de  la  glotte,  c'est-à-dire 
l'adduction  bilatérale  des  cordes  (laryngite  striduleuse,  par 
exemple). 

B.  Une  destruction  unilatérale  de  ce  centre  ne  produit 
rien.  La  paralysie  unilatérale  du  larynx  par  lésion  unilatérale 
d*un  hémisphère  est  absolument  impossible. 

Nous  ne  suivrons  pas  plus  loin  les  auteurs  dans  le  récit 
d'autres  expériences  se  rattachant  moins  directement  à 
notre  sujet.  Nous  tenions  seulement  à  citer  leurs  conclusions 
trop  absolues  pour  les  mettre  en  parallèle  avec  les  expé- 
riences antérieures  contradictoires  de  Masini.  Ces  expé- 
riences ont  été  passées  sous  silence  par  Semon  et  Horsley  ; 
elles  méritent  cependant  d'être  connues.  Toutes  ces  expé- 
riences ont  été  faites  sous  le  contrôle  du  professeur  Luciani. 

Pour  Masini,  il  n'y  a  aucun  doute  sur  l'existence  du  centre 
laryngé  ;  mais  contrairement  à  Krause,  qui  admet  un  centre 
précis  et  limité,  il  prétend  que  le  centre  est  essentiellement 
diffus. 

Pour  lui,  le  larynx  ne  répond  pas  seulement  aux  excita- 
tions portant  sur  la  zone  circonscrite  de  Krause,  mais  encore 
aux  excitations  de  même  intensité  portant  sur  les  autres 
centres  moteurs.  Le  fait  est  tellement  vrai,  d'après  lui, 
qu'il  est  impossible  de  produire  des  phénomènes  de  para- 
lysie glottique  sans  voir  s'y  associer  la  paralysie  d'autres 
groupes  musculaires  importants  (langue,  voile  du  palais, 
lèvres,  membres).  11  a  cependant  observé  la  paralysie  isolée 
de  la  corde  sans  généralisation  à  d'autres  muscles.  D*ail- 
leursy  il  admet  bien  que  toute  la  zone  motrice  de  la  glotte 
décrite  par  lui  ne  peut  pas  produire  avec  la  même  intensité 
la  paralysie  vocale^  et  il  reconnaît  que  Vaire  de  Krause  re- 
présente bien  le  foyer  principal  du  centre. 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ       28a 

L*extirpalioQ  a  donné  les  mêmes  résultats  que  Texcitation 
électrique.  Si  Ton  détruit  seulement  le  foyer  de  Krause,  la 
paralysie  glottique  est  moins  durable  que  lorsqu^on  détruit 
toute  la  partie  située  en  avant  du  sulcus  cvuciatus.  Pour 
obtenir  une  paralysie  définitive,  il  a  dû  détruire  également 
la  région  post-crociata^  c'est-à-dire  presque  toute  la  région 
dite  motrice. 

En  outre,  il  ajoute  que,  même  après  destruction  totale  bila- 
térale de  toute  la  zone  motrice  corticale,  la  perte  de  la  pho- 
nation n'est  pas  permanente.  Aussi,  pour  expliquer  ce 
phénomène,  il  admet  avec  Luciani  l'existence  de  foyers  plio* 
nateurs  soua-corticaux  capables  de  suppléer  les  foyers  cor- 
ticaux. 

11  étudie  ensuite  la  question  du  rapport  croisé  ou  direct, 
unilatéral  ou  bilatéral  du  centre  laryngé  avec  l'organe  vocal 
périphérique.  Il  se  base  sur  l'hypothèse  de  Luciani  et  de 
Golz  prétendant  que  chaque  moitié  du  cerveau  a  des  rap- 
ports bilatéraux  avec  les  organes  périphériques,  mais  re- 
connaissant toutefois  l'action  prédominante  de  la  fibre 
croisée. 

Ses  expériences  prouvent  qu'en  excitant  le  centre  laryngé 
avec  un  courant  très  faible  (à  peine  sensible  sur  la  pointe  de 
la  langue)  on  produit  l'adduction  de  la  corde  vocale  du  côté 
opposé.  On  obtient  de  même  la  paralysie  de  la  corde  du 
côté  opposé  au  centre  détruit. 

Pour  produire  une  action  bilatérale  des  cordes,  il  faut 
employer  des  courants  plus  forts.  Alors  la  corde  vocale  du 
côté  opposé  au  centre  excité  se  met  en  adduction  complète 
sur  la  ligne  médiane,  tandis  que  la  corde  située  du  côté  du 
centre  en  expérience  n'a  qu'une  tendance  incomplète  à  ga- 
gner la  ligne  médiane,  tout  simplement  parce  que  les  fibres 
directes  sont  moins  nombreuses  que  les  fibres  croisées. 

De  toutes  ses  expériences,  Masini  tire  les  conclusions 
suivantes  : 

l""  Existence  chez  le  chien  d'un  centre  moteur  glottique  à 
la  partie  antérieure  des  hémisphères. 
^  Ce  centre  s'étend  presque  à  toute  la  zone  motrice,  bien 


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234  J.  GAREL,  L.  DOR 

que  son  foyer  de  plus  grande  intensité  soit  limité  au  centre 
laryngé  de  Krause  (base  de  la  cire,  pré-crociata). 

3®  Le  centre  n*est  ni  isolé  ni  distinct,  mais  se  confond 
avec  les  autres  centres  moteurs  ;  plus  intimement  avec  ceux 
du  pharynx,  de  la  langue,  du  voile,  et  moins  intimement  avec 
les  autres. 

4®  La  lésion  unilatérale  donne  lieu  à  des  troubles  moteurs 
laryngés  prédominant  du  côté  opposé,  ainsi  qu'à  des  troubles 
de  la  sensibilité  de  la  muqueuse. 

S'^La  lésion  bilatérale  produit  une  paralysie  persistante  du 
mouvement  et  de  la  sensibilité,  sans  atteindre  le  degré  de 
la  paralysie  absolue. 

6*  Outre  les  centres  laryngés  corticaux,  il  faut  reconnaître 
Texistence  des  centres  laryngés  sous-corticaux,  si  Ton  veut 
se  rendre  compte  de  la  compensation  parfaite  des  désordres 
résultant  de  Tablation  unilatérale  et  de  l'absence  de  para- 
lysie complète  après  extirpation  bilatérale. 

Il  nous  est  permis  maintenant  de  comparer  ces  conclusions 
avec  celles  de  Semon  et  Horsley.  On  voit  que  Masini  est 
arrivé  à  des  résultats  qui  permettent  de  comprendre  les  foits 
cliniques,  tout  en  expliquant  les  faits  résultant  des  recherches 
des  auteurs  anglais.  Toute  la  question  était  de  savoir  si  une 
lésion  cérébrale  corticale  pouvait  donner  lieu  à  la  paralysie 
d'une  corde  vocale  du  côté  opposé.  Or  Masini  a  prouvé  expé- 
rimentalement que  ce  fait  était  indiscutable.  Par  d'autres 
expériences  dans  lesquelles  il  avait  modifié  l'intensité  des 
excitations,  il  a  obtenu  les  mêmes  résultats  que  Semon  et 
Horsley,  c'est-à-dire  l'action  bilatérale  par  excitation  ou  des- 
truction d'un  seul  centre.  Donc  les  auteurs  anglais  ont  donné 
une  interprétation  non  erronée,  mais  incomplète  à  leurs  expé- 
riences, en  ne  voyant  qu'une  partie  de  la  question.  Ils  ont 
eu  tort  de  vouloir,  sur  de  pareilles  preuves,  démolir  les  don- 
nées fournies  par  la  clinique.  Toutes  les  observations  d'hé- 
miplégie laryngée  d'origine  cérébrale  publiées  jusqu'ici 
conservent  donc  toute  leur  valeur. 

Quant  à  la  question  de  la  délimitation  précise  du  centre 
dans  l'aire  de  Krause  ou  dans  une  zone  plus  ou  moins  éten- 
due (Masini),  elle  est  aussi  parfaitement  discutable.  On  a 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ       235 

déjà  démontré  qu'il  n'est  pas  toujours  possible  de  se  mettre 
en  garde  contre  les  phénomènes  de  diffusion  des  courants 
électriques  servant  à  produire  les  excitations.  Il  y  a  loin 
d'ailleurs  de  la  précision  d'une  lésion  circonscrite  par  le  fait 
du  hasard  à  la  localisation  précise  d'une  excitation  expéri- 
mentale. 

En  outre,  il  ne  faut  pas  non  plus  pousser  trop  loin  la 
comparaison  de  l'animal  à  l'homme,  surtout  lorsqu'il  s'agit 
d'un  organe  appelé  à  des  fonctions  bien  différentes  dans  les 
deux  espèces.  Somon  et  Horsley  avouent  eux-mêmes,  nous 
l'avons  fait  remarquer  plus  haut,  qu'ils  ont  obtenu  des  ré- 
sultats différents  sur  le  chat  et  sur  le  singe  ou  le  lapin. 

Nous  avons  cru  devoir  entrer  dans  tous  ces  détails  pour 
donner  l'état  actuel  complet  de  la  question.  Nous  voulions 
aussi  démontrer  que  l'expérimentation  peut  venir  en  aide  à 
la  clinique,  mais  qu'elle  ne  doit  jamais  lui  imposer  ses  résul- 
tats. 

De  l'ensemble  de  ce  travail  nous  concluons  : 

l""  Il  existe  un  centre  cortical  moteur  du  larynx  dans  chaque 
hémisphère  cérébral; 

2^  Ce  centre  siège  au  niveau  du  pied  de  la  troisième  cir- 
convolution frontale  et  du  sillon  qui  la  sépare  de  la  frontale 
ascendante  ; 

S""  Les  fibres  émanées  de  ce  centre  passent  au  niveau  de 
la  partie  externe  du  genou  de  la  capsule  interne,  formant 
dans  le  faisceau  géniculé  un  faisceau  moteur  laryngé  indé- 
pendant du  faisceau  de  l'aphasie  et  du  faisceau  de  l'hypo- 
glosse ; 

4<»  Le  centre  laryngé  a  une  action  croisée.  Sa  destruction 
détermine  la  paralysie  totale  de  la  corde  vocale  du  côté  op* 
posé  (position  cadavérique). 


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236  HAMON  DU  FOUGERAY 


II 


DEUX  CAS  D'EPITHELIOMA  DU  PAVILLON 
DE  L'OREILLE 

Par  lo  D^  HAMO::«  DU  FOUGERAY  (do  Maos). 

Le  cancer  du  pavillon  de  Toreille  parait  êlre  une  rareté 
pathologique.  Tout  au  moins  pouvons-nous  dire  que  les  ob- 
servations de  celte  affection  se  comptent.  Ceux-là  même  qui 
Pont  signalé,  tels  que  Velpeau,  Demarquay,  Sédillot,  Bouis- 
son,  n'en  ont  rapporté  qu'un  petit  nombre  d'exemples,  et 
tout  dernièrement,  dans  Lo  Sperimentale  de  juillet  1889, 
le  D'  G.  Ferreri  a  publié  quelques  pages  sur  ce  sujet.  Moi- 
même,  dans  le  courant  de  ces  deux  dernières  années,  ai  été 
amené  à  en  opérer  deux  cas.  Ce  sont  ces  deux  observations 
qui  font  l'objet  de  cette  note. 

Obsbrvation  I.  —  A  la  fin  de  janvier  1888,  M.  D. . .,  âgé  de 
60  ans,  est  venu  me  consulter  pour  une  tumeur  siégeant  au  pa- 
villon de  loreille.  Il  parait  dire  d'une  bonne  constitution,  n*a 
jamais  eu  d^aiTections  graves  et  ne  présente  pas,  du  moins  dia- 
prés ses  déclarations,  d'antécédents  morbides.  La  tumeur  dont 
il  est  porteur  siège  à  gauche.  Elle  a  débuté  par  un  petit  bouton 
douloureux  placé  sur  Thélix.  Sous  Finfluence  de  grattages  ré- 
pétés, elle  a  augmenté  de  volume,  et  quand  je  Texaminai  pour  la 
première  fois,  le  début  remonte  à  un  an.  L'hélix,  Tanthélix  et 
la  conque  sont  envahis.  Toutes  ces  parties  ne  forment  plus  qu'une 
tumeur  volumineuse,  ulcérée^  douloureuse.  Les  ganglions  sont 
envahis.  Le  malade,  très  tourmenté  et  souffrant,  réclame  une  in- 
4ervention. 

Celle-ci  fut  pratiquée  le  20  février  1888.  Je  me  suis  servi  dans 
ce  cas  de  la  p&te  de  Canquoin,  suivant  la  méthode  Maisonneuve. 
De  nombreuses  flèches  furent  introduites  dépassant  les  limites 
apparentes  de  la  tumeur.  Celle-ci  tomba  quinze  jours  après,  lais- 
sant une  plaie  rosée  qui  parut  d'abord  bien  se  comporter  et 
tendre  vers  la  guérison.  Mais  ce  que  j'avais  prévu  ne  tarda  pas 
à  se  montrer.  Dès  le  mois  d'avril,  c'est-à-dire  trois  mois  après. 


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EPITHELIOMA  DU  PAVILLON  DE  L'OREILLE  2îJ7 

une  récidive  survenait  sur  la  cicatrice.  Une  nouvelle  application 
lie  flèches  fut  faite,  et  alors,  en  sondant  les  parties  profondes,  i^ 
me  fut  facile  de  reconnaître  ce  que  j*avais  déjà  soupçonné,  Ten- 
vahissement  du  temporal. 

Cette  seconde  application  de  pflte  de  Canquoin  ne  fut  pas  sui- 
vie de  cicatrisation,  et  le  malade,  complètement  inopérable,  mou- 
rut quelques  mois  après. 

L'examen  histoiogique  de  la  tumeur  a  été  fait  à  plusieurs 
reprises,  et  le  résultat,  toujours  le  même,  démontrait,  ainsi 
que  Findique  la  figure  I,  la  nature  épithéiiomateuse  de  la  tu- 
meur. M.  D. . .  n'a  pas  présenté  de  troubles  de  l'audition,  le 
cancer  n'intéressant  que  les  parties  situées  au-dessus  du 


Fig.  i  : 

conduit  auditif  et  ayant  respecté  la  caisse  du  tympan.  C'est 
seulement  dans  les  derniers  mois  qu'il  y  a  eu  un  peu  de  dif- 
ficulté de  la  mastication. 

Observation  II.  —  A  la  fin  d'octobre  1889,  M.  B.. .  vint  me 
consulter  pour  une  ulcération  siégeant  sur  le  pavillon  de  l'o- 
reille gauche.  Il  y  a  seulement  six  mois  qu'il  a  vu  survenir  une^ 
légère  excroissance  quUl  a  grattée  et  qui  s'est  transformée  en 
une  ulcération  douloureuse  à  marche  rapido. 


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238  HAMON  DU  FOUGERAY 

M.  B. . .  est  flgë  de  79  ans,  de  forte  constitutLon  et  ne  présen- 
tant dans  sa  famille  aucun  antécédent  cancéreux. 

Un  premier  examen  me  permit  de  reconnattre  une  vaste  ul- 
cération ayant  mangé  environ  le  tiers  du  pavillon  et  ayant  pro- 
duit une  large  échancrure  intéressant  Thélix  et  Tanthélix  à  leur 
partie  posté ro-supérieure.  Il  s'écoule  un  pus  sanieux.  Les  dou* 
leurs  sont  vives.  Les  ganglions  ne  sont  point  engorgéd.  Je  me 
décide  à  pratiquer  Tamputation  du  pavillon  de  Toreille,  et  celle-ci 
a  lieu  le  2  novembre  1889.  Au  moyen  du  thermocautère,  je  fais 
tomber  le  pavillon,  ne  laissant  que  le  lobule  et  dépassant  ainsi 
de  deux  centimètres  les  limites  du  mal.  Le  pansement,  fait  à 
Taide  de  phénique  et  au  salai,  amène  une  guérison  rapide,  et  un 
mois  après  j'obtenais  une  bonne  cicatrisation.  Depuis  cette 
époque  jusqu'à  ce  jour,  Tétat  général  et  local  est  resté  des  plus 
satisfaisants. 

L'examen  histologique  a  été  pratiqué,  et,  comme  le  dé- 
montre la  figure  2,  il  n'y  a  aucun  doute  sur  la  matière  épi- 


Fig.  «. 

théliomateuse  de  la  tumeur.  Cette  Hgure  indique  que  j'ai 
dépassé  le  tissu  morbide  ;  en  haut,  en  effet,  on  commence  à 
retrouver  le  tissu  réticulé  normal;  adroite,  on  voit  des  cel- 
lules adipeuses  et  la  lumière  d'un  petit  vaisseau.  Comme 
dans  Tobservalion  précédente,  les  globes  épidermiques  et 
les  cellules  embryonnaires  abondaient  au  milieu  du  stroma 
conjonctif. 
Ces  deux  observations,  dont  Tune  se  termine  par  la  mort, 


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ÉPITHÉLIOMA  DU  PAVILLON  DE  L'OREILLE  299 

et  dont  l'autre  est  actuellement,  du  moins,  une  guérison  par 
faite,  méritent  quelque  attention. 

Je  ne  ferai  que  mentionner  l'âge  et  le  sexe  de  ces  deux 
malades.  C'est  généralement  dans  Tâge  avancé  que  ces  tu- 
meurs se  développent,  quoique  plusieurs  cas  se  soient  pré- 
sentés plus  tôt.  Elles  atteignent  le  plus  souvent  les  hommes. 
Ellespeuvent  survenir,  dans  certains  cas,  à  la  suite  d'eczéma, 
d'impétigo  ou  de  psoriasis.  Dans  mes  deux  observations,  je 
n'ai  pu  avoir  de  renseignements  exacts  à  ce  sujet. 

En  général,  le  développement  de  l'épithélioma  se  fait  avec 
une  grande  rapidité.  Le  malade  de  Sédillot,  âgé  de  57  ans, 
eut  tout  le  pavillon  détruit  en  trois  semaines.  Chez  mes  deux 
malades,  les  progrès  du  mal,  sans  être  aussi  rapides,  ont 
cependant  marché  vite.  C'est  surtout  chez  le  second  que  j'ai 
pu  constater  cette  rapidité.  En  moins  de  six  mois,  un  bon 
tiers  du  pavillon  avait  disparu,  et  pendant  le  peu  de  jours 
qui  ont  séparé  mon  premier  examen  du  jour  de  l'opération, 
on  pouvait  constater  une  progression  sensible. 

Dans  ma  première  opération,  en  moins  d'un  an,  tout  le 
pavillon  a  été  envahi  et  les  os  eux-mêmes  intéressés. 

Je  ne  puis  donc  admettre  que  comme  rare  la  marche 
extraordinairement  lente  de  Tépithélioma  signalée  par  le 
D'  Ferreri  chez  un  malade  appartenant  à  la  clinique  de  De 
Rossi. 

Pour  le  D' Ferreri,  la  récidive  est  la  règle  sans  exception. 
Cette  affirmation,  qui  est  peut-être  malheureusement  exacte, 
demande  cependant  à  être  vérifiée. 

C'est  ce  que  je  compte  faire  chez  mon  second  malade,  au- 
jourd'hui âgé  de  80  ans,  et  il  me  sera  facile  de  la  suivre  s*il 
ne  succombe  pas  toutefois  à  une  autre  aOection.  Dans  ce 
cas,  l'opération  a  été  complète,  faite  de  bonne  heure  chez 
un  vieillard  robuste,  par  conséquent  dans  de  bonnes  condi- 
tions. L'avenir  seul  pourra  résoudre  la  question. 

Chez  mon  premier  malade,  je  n'ai  point  usé  du  procédé 
préconisé  par  De  Rossi  pour  vérifier  si  l'extension  du  néo- 
plasme a  atteint  les  os.  Il  se  sert,  dans  ce  cas,  d'un  stylet 
aigu  qui  enfonce  dans  la  tumeur  ;  s'il  pénètre  à  deux  centi- 
mètres  et  même  plus  sans  donner  la  sensation  osseuse,  c'est 


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240  DESVERNINE-GALDOS 

que  les  os  sont  atteints.  Cette  ponction  exploratrice  peut 
rendre  des  services  et  mérite  d'être  signalée. 

En  résumé,  l'épithélioma  du  pavillon  de  l'oreille  est  une 
affection  rare.  En  dehors  des  cas  mentionnés  plus  haut,  le 
D'  Ferreri,  sur  5,000  malades  de  lésions  auriculaires,  n'a  re- 
levé que  huit  cas  d'épilhélioma  du  pavillon.  Treillet  en  a  pu- 
blié 11  observations,  et  0.  Green  18. 

Il  serait  à  désirer  que  tous  ceux  qui  se  trouvent  en  pré- 
sence de  cas  semblables  ne  négligeassent  pas  de  les  étudier 
et  de  les  faire  connaître. 

Comme  indications  thérapeutiques ,  il  faut  opérer  large- 
ment et  de  bonne  heure.  L'expérience  m'a  appris  que  le 
thermocautère  doit  être  l'instrument  de  choix. 


III 
LARYNGITE  POLYPEUSE  CONGÉNITALE 

Par  le  D'  C.  H.  DESITERNUKE-GAUMMS 

(extrait    d'un    travail    lu    a    l'académie    royale  de    MÉDEaNB 
DE  LA   HAVANE   LE   25  AOUT   1889.) 

L'étude  des  néoplasmes  laryngo-congénilaux  offre  un  cha- 
pitre de  laryngologie  peu  satisfaisant,  voire  môme  pauvre 
en  observations  précises,  et,' cependant,  il  s'agit  d'une  ma- 
ladie relativement  fréquente  et  dont  les  conséquences  sont 
tellement  sérieuses  que  nous  devons  enregistrer  avec  le 
soin  le  plus  scrupuleux  tout  ce  qui  y  a  trait.  La  collection 
la  plus  riche  que  je  connaisse  est  celle  de  Causit  (je  n'ai  pas 
pu  me  procurer  celle  de  Burow);  elle  ne  contient  que  dix 
observations,  dont  je  me  propose  de  vous  entretenu  par  la 
suite. 

Mais,  d'autre  part,  si  l'on  fait  des  recherchés  parmi  les 


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LARYNGITE  POLYPEUSB  CONGENITALE  241 

annales  de  la  clinique^  on  trouve  une  série  de  cas  où  i*on 
parle  de  mort  subite,  inattendue,  par  asphyxie,  après  un 
laps  de  temps  variable  et  où,  dès  la  naissance,  les  troubles 
de  la  respiration  et  de  la  phonation  ont  été  constants.  L'im- 
mense majorité  de  ces  cas  ont  passé  et  passent  encore 
inaperçus  au  point  de  vue  du  larynx  ;  et  les  auteurs  classi- 
ques les  plus  justement  en  renom  ne  font  aucune  mention 
spéciale  du  sijyet  qui  nous  occupe. 

Cet  état  de  choses  était  nécessairement  obligé  tant  que 
les  laryngopathies  restaient  sans  moyens  d'exploration  pré- 
cise ;  mais  si  l'apparition  du  miroir  de  Garcia  modifia  radi- 
calement la  situation  pour  Tadulle  qui  porte  un  néoplasme 
dans  les  voies  respiratoires  supérieures,  on  ne  saurait  dire 
que  les  circonstances  aient  beaucoup  changé  pour  l'enfant, 
ainsi  qu'il  résulte  de  la  statistique  actuelle  (créée  en  pleine 
période  laryngoscopique)  qui  décèle  un  diagnostic  presque 
toujours  vague,  et  surtout  une  léthalité  singulièrement  en 
opposition  avec  le  caractère  presque  toujours  bénin  de  ces 
tumeurs  ;  pendant  les  premières  années  de  la  vie. 

Il  est  bien  évident  que  les  dimensions  restreintes  du 
larynx  pendant  le  premier  âge  et  cet  âge  même  sont  des 
facteurs  qui  compliquent  le  problème  clinique  et  rendent 
l'intervention  chirurgicale  singulièrement  difficile  et  péril- 
leuse ;  mais,  malgré  tout,  cette  intervention  n'est  pas  plus 
délicate  qu'en  d'autres  branches  de  la  chirurgie  où  les  suc- 
cès opératoires  ne  se  comptent  plus.  De  plus,  les  facteurs 
dont  j'ai  parlé  ne  prennent  une  importance  particulière  que 
pendant  les  premiers  mois  de  la  vie,  et  je  tiens  à  affirmer 
avec  insistance  que  si  nous  prenons  dûment  en  considé- 
ration les  cas  d'enrouement  chronique  chez  l'enfant,  suivis 
de  mort  subite  par  asphyxie,  un  certain  temps  après  le 
commencement  des  symptômes  laryngiens,  il  faut  de  toute 
nécessité  attribuer  de  pareils  désordres  à  un  diagnostic  et  à 
un  traitement  absolument  défectueux. 

Le  but  de  cette  communication  est  d'appeler  l'attention  sur 
un  cas  de  laryngite  polypeuse  congénitale,  dont  Tobservalion 
m'est  personnelle  et  dont  tous  les  détails  sont  complets  ; 
mais  il  faut  d'abord  faire  un  peu  d'iiistoire  rétrospective. 

▲IINALBS  DB8  MALADIES  DB  L*0RB1LLE   ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  18 


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242  DEBVERNINE-GALDOS 

Barker  et  Lewin,  en  1885  et  1862,  respectivement,  sont 
les  premiers  observateurs  qui  aient  consigné  des  cas  de 
papillomes  congénitaux  endo-iaryngés. 

Observation  I.  —  Le  cas  de  Barker  se  rapporte  à  un  enfant 
de  un  an  ot  demi,  affecté  de  dyspnée  et  de  dysphonie  congéni- 
tales. L'auscultation,  seul  moyen  d'exploration  employé,  ne  con- 
duisit pas  à  un  diagnostic  exact.  Le  traitement  fut  exclusivement 
médical,  et  la  mort  survint  par  asphyxie.  A  l'autopsie,  on  trouva 
quatre  tumeurs  papillomateuses  insérées  sur  les  bandes  vocales 
et  ventriculaires. 

Observation  IL  —  Cas  de  Lewin.  Jeune  fille  de  15  ans, 
dysphone  do  naissance  et  plus  tard  aphone.  L'examen  laryn- 
goscopique  révéla  la  présence  de  deux  papillomes  implantés 
à  Tinsertion  antérieure  des  bandes  vocales. 

L'extirpation  eut  lieu  par  les  voies  naturelles.  La  guérison  fut 
complète.  Ce  cas  contraste  avec  le  précédent,  autant  par  la  pré- 
cision du  diagnostic  que  par  le  brillant  résultat  obtenu,  grâce  à 
une  intervention  appropriée.  Nous  verrous  plus  tard  que  Tàge 
de  Tenfant,  dans  le  cas  de  Barker,  n'aurait  pas  dû  empêcher 
une  conduite  analogue. 

Duncan  Gibb  est  le  premier  auteur  qui,  dans  un  traitd  de 
laryngologie,  indique  l'existence  de  tumeurs  congénitales 
endo-laryngées. 

Observation  III.  —  Sa  première  observation  se  rapporte  à 
une  petite  fille  de  2  ans,  à  respiration  difficile  congénitale.  L'ex- 
ploration, au  moyen  du  doigt,  révéla  l'existence  de  tumeurs  intra- 
laryngées,  qui  causèrent  la  mort  par  asphyxie. 

Observation  IV.  —  Le  second  cas,  où  il  s'agissait  également 
d'un  enfant  de  2  ans,  est  analogue  à  celui  qui  précède. 

Observation  V.  —  Son  troisième  cas  est  celui  d'un  enfant  de 
3  ans,  affecté  de  dyspnée  congénitale.  Le  petit  malade  suc- 
comba après  de  longues  souffrances,  avec  tous  les  symptômes 
physiques  d'une  tuberculose  pulmonaire.  A  l'autopsie,  on  trouva 
le  larynx  obstrué  par  un  corps  polypeux  végétant.  Les  pou- 
mons, la  rate,  le  foie  et  les  ganglions  mésentériques  infiltrés  de 
tubercules. 

11  est  vraisemblable  que,  dans  ce  cas,  il  s'agissait  d'une  de  ces 


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LARYNGITE  POLYPEUSE  CONGÉNITALE  84S 

laryngites  de  forme  polypeuse,  décrites  pour  la  première  fois 
par  Ariza,  de  Madrid,  et  non  par  Schnitzier,  comme  on  le  pré- 
tend généralement. 

Observation  VI.  —  Mackensie  a  relaté  le  cas  d'un  enfant  de 
3  ans  affecté  d*aphonie  congénitale.  Tout  examen  au  laryngos- 
cope fut  impossible  à  cause  de  la  conformation  défectueuse  de 
répiglotte.  L'exploration,  au  moyen  du  doigt,  fit  diagnostiquer 
une  tumeur  du  larynx  de  consistance  solide.  Une  attaque  d^épi- 
lepsie  amena  la  mort  par  asphyxie,  et  à  Tautopsie  on  trouva  des 
végétations  papillomateuses.  Mackensie  pense  que  ce  qu'il  prit 
pour  une  tumeur  à  Texamen,  au  moyen  du  doigt,  était  le  carti- 
lage thyroïde. 

Observation  VII.  —  Dans  le  cours  de  la  même  année,  Dufour 
relate  l'histoire  d'un  enfant  nouveau-né,  aphone.  Après  beaucoup 
dliésitation  on  diagnostiqua  une  obstruction  du  larynx  par  corn- 
pression  nerveuse.  Lq  mort  par  asphyxie  survint  au  bout  de 
44  mois  et  8  jours.  L'autopsie,  pratiquée  par  Bergeron,  démontra 
Texistence  de  plusieurs  papillomes  implantés  dans  les  replis 
ary-épiglottiques,  qui  descendaient  jusqu'aux  bandes  vocales 
inférieures.  L'examen  histologique  confirma  le  caractère  épi- 
thélial  des  néoplasmes. 

Observation  VIII.  —  Cas  de  Rauchfuss.  Fillette  de  10  ans. 
Dysphonie  et  dyspnée  congénitales.  A  l'examen  lai*yngosco- 
pique,  on  trouve  toute  la  cavité  du  larynx  obstruée  par  des 
végétations  polypeuses  qui  procédaient  partiellement  du  bord 
gauche  de  Tépiglotte.  Après  l'extirpation  de  celles-ci  par  la  voie 
naturelle,  on  en  découvrit  d'autres  insérées  entre  les  cordes  et 
qui  ne  furent  pas  enlevées. 

Observation  IX.  —  Gausit  relate  l'observation  suivante  du 
service  du  D'  Triboulet. 

I^  5  janvier  1866,  une  petite  ûlle  de  deux  ans  et  demi  entrait 
à  l'hôpital  Sainte-Eugénie;  elle  était,  au  dire  de  personnes  dignes 
de  foi,  aphone  de  naissance,  toussait  fréquemment,  et  la  respi- 
ration avait  toujours  été  pénible.  Elle  avait  des  accès  de  suffo- 
cation répétés.  L'exploration  laryngoscopique  ne  donna  pas  de 
résultat.  La  trachéotomie,  devenue  indispensable,  fut  pratiquée 
le  21.  Les  phénomènes  respiratoires,  occasionnés  alors  par  une 
bronchite  capillaire  et  par  une  congestion  pulmonaire,  persis-» 
tent,  et  la  mort  a  lieu  dans  la  nuit  du  22,  au  23. 


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244  DESVERNINE-GALDOS 

Autopsie,  c  Le  larynx,  dit  Tauteur,  est  le  siège  d^une  lésion 
assez  singuliôre;  en  observant  Torifice  sopérieur,  on  remarque 
qu*il  est  presque  absolument  obstrué  par  des  corps  blanchâtres 
et  caséiformes,  facilement  enlevés  avec  des  pinces,  et  qui  ne 
sont  que  les  restes  de  végétatious  dont  nous  allons  parler. 
Après  avoir  ouvert  le  larynx  par  une  incision  à  la  face  posté- 
rieure, nous  en  trouvons  la  cavité  occupée  presque  complète- 
menl  par  une  tumeur  mamelonnée  en  forme  de  chou-fleur,  d*un 
aspect  blanchâtre  et  d^uuecensistance  assez  ferme.  Cette  tumeur, 
à  peu  près  de  la  grosseur  d'une  nuix,  présente  un  diamètre 
vertical  de  1  millimètres  et  un  diamètre  antéro-postérieur  de 
8  millimètres,  et  se  trouve  insérée  sur  la  corde  vocale  gauche 
dans  toute  son  extension,  vers  le  bas,  par  on  pédicule  large, 
allongé  d*avant  en  arrière  et  de  haut  en  bas.  On  voit  de  petites 
projections  d'une  couleur  rosée,  rondes  et  grosses  comme  une 
tète  d*épiogle,  continuer  la  tumeur  sur  la  commissure  posté- 
rieure de  la  glotte  et  quelque  peu  sur  la  corde  vocale  supérieure. 

L'examen  histologique,  fait  par  Legros  et  Pobin,  confirma  le 
diagnostic  macroscopique. 

Observation  X.  —  Krishaber  a  étudié  le  cas  d'une  fillette  de 
onze  ans  et  demi,  dyspnéique  et  dysphone  de  naissance.  A 
Texamen  laryogoscopique,  on  découvre  deux  petits  papillomes, 
de  2  à  5  millimèlres  d'épaisseur,  implantés  au  point  de  jonction 
de  la  glotte  cartilagineuse  et  de  la  membraneuse.  On  perd  de 
▼ue  cette  malade. 

Observation  XI.  —  Edis  observe  un  enfant  de  36  heure?, 
affecté  de  dyspnée  intense.  La  mort  arrive  subitement,  et  l'on 
trouve  un  kyste  dans  le  larynx. 

Après  cette  première  série,  les  observations  les  plus  récentes 
sont  celles  de  Johnson,  de  Chicago. 

Observation  XIÏ.  —  Enfant  de  10  semaines.  Dyspnée  et  dys- 
phonie  congénitales;  mort  subite  trois  jours  après  la  consul- 
tation. Autopsie.  Tumeur  papillomateuse  qui  obstruait  la  glotte. 

Observation  XIII.  -—  Petite  fille  de  16  mois.  Dysphonie  et 
paroxysme  de  dyspnée  après  les  pleurs.  Aphonies  iransiloires. 
Dans  ces  conditions,  l'enfant  contracta  la  coqueluche  et,  pen- 
dant une  quinte  de  toux,  expulsa  on  corps  rougeAtre,  de  la 
grosseur  d'une  lentille,  qu'on  reconnut  être  une  production 
papillomateuse.) 


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LARYNGITE  POLYPEUSE  CONGÉNITALE  245 

La  respiration  et  la  voix  revinrent  immédiatement  à  leur  état 
normal. 

Observation  XIV.  —  Eofant  de  3  ans.  Accès  de  dyspnée, 
dysphonie  et  toux  croupale  congénitales;  ces  phénomènes  de- 
vinrent alarmants,  et  la  trachéotomie  fut  pratiquée.  Pendant  le 
cours  de  toute  une  année,  on  fit  des  efforts  réitérés  peur  faire 
un  traitement  par  les  voies  naturelles,  mais  les  résultats  furent 
nuls.  A  cette  époque,  les  phénomènes  de  spasme  laryngé  se 
présentèrent  de  nouveau,  et  cela  avec  une  telle  énergie,  quoi- 
que la  canule  et  la  trachée  restassent  libres,  que  la  thyrotomie 
devint  indispensable;  par  cette  voie,  on  enleva  un  énorme 
papillome  qui  remplissait  la  cavité  laryngée,  envahissait  la  ré- 
gion sous-glottique  et  comprimait  fortement  les  parois  laryngo- 
trachéales.  L'état  du  petit  malade  s'améliora  jusqu'au  troisième 
jour,  où  survinrent  des  phénomènes  pneumoniques  qui  occa- 
sionnèrent la  mort  huit  jours  après  l'opération. 

Observation  XV.  —  Enfant  nouveau-né  avec  trouble  de  la 
respiration  et  enrouement.  Les  spasmes  de  la  glotte  et  la 
dyspnée  furent  presque  eonstants  pendant  quelques  mois;  la 
trachéotomie  devint  indispensable,  et  la  mort  survint  vingt- 
quatre  heures  après  l'opération,  à  la  suite  de  complications 
pneumoniques. 

A  l'autopsie,  on  trouva  une  tumeur  papillomateuse  qui  obstruait 
la  glotte. 

Observation  XVI.  —  Enfant  de  15  mois,  bien  développé.  En- 
rouement congénital  pendant  les  pleurs,  respiration  laborieuse 
et  aphonie  absolue. 

Le  traitement  fut  indéfiniment  différé  jusqu'au  moment  où 
des  symptômes  alarmants  se  présentèrent. 

Quelque  temps  après,  la  respiration  devint  de  plus  en  plus 
difficile,  et  l'enfant  fut  confié  aux  soins  du  D'  LefTerts,  de  New- 
York,  qui,  à  Taide  de  Texamen  laryngoscopique,  démontra  la 
présence  d'une  néoplasie  endo-laryngée.  La  trachéotomie  fut 
pratiquée,  et  le  malade  mourut  de  pneumonie  le  troisième  jour. 
A  l'autopsie,  on  trouva  la  cavité  laryngée  occupée  par  des 
tumeurs  papillomateuses  insérées  entre  les  deux  cordes,  base 
de  l'épiglotte  et  région  inter-aryténoldienne. 

Cette  énumération  forme  un  ensemble  de  16  cas,  dont  12 
eurent  une  issue  fatale,  c'est-à-dire  75  0/0.  Si  nous  retran- 


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246  DESVERNINE-GALDOS 

chons  des  4  cas  favorables,  un,  dont  la  guérison  fut  spon- 
tanée ou,  pour  mieux  dire,  amenée  par  un  accident  (obser- 
vation XIII),  et  un  autre  cas  dont  on  ignore  l'issue  (obser- 
vation IX),  il  n'en  reste  que  deux  où  l'intervention  chirurgicale 
ait  incontestablement  causé  la  guérison  (observations  II 
et  VIII)  ;  mais  nous  devons  faire  remarquer  qu'au  point  de 
vue  d'une  guérison  radicale,  on  ne  peut  citer  qu'un  cas, 
celui  de  Lewin  (observation  II),  attendu  que  dans  le  cas  de 
Rauchfuss  (observation  VIII)  l'extirpation  fut  partielle.  Etu- 
diée ainsi,  la  statistique  ne  constate  que  6  1/4  0/0,  au  lieu  de 
25  0/0. 

Les  causes  immédiates  de  la  mort  dans  les  12  cas  funestes 
se  décomposent  ainsi  : 

7  par  asphyxie  subite  sans  intervention. 
1  par  tuberculose. 

3  par  phénomènes  thoraciques  après  la  trachéotomie. 

1  par  complication  broncho-pneumonique  déjà  existante, 
quand  la  trachéotomie  a  été  pratiquée  in  extremis. 

Les  âges  sont  : 

1  de  quelques  heures. 

4  de  quelques  mois. 

2  de  deux  ans. 

1  de  deux  ans  et  demi. 

3  de  trois  ans. 

1  de  sept  ans  et  demi. 

Dans  les  2  cas  favorables,  les  sujets  étaient  âgés,  l'un  de 
15  et  l'autre  de  10  ans.  Sur  les  16  autres  cas,  7  affectèrent 
des  enfants  du  sexe  féminin  et  8  des  enfants  du  sexe  mas- 
culin. Dans  un  cas  de  Johnson  on  ne  fait  pas  mention  du 
sexe. 

Le  diagnostic  ne  fut  exact  que  dans  4  cas,  et  dans  les 
autres  il  fut  méconnu  ou  complètement  erroné. 

Quant  au  traitement,  dans  3  cas  on  pratique  la  trachéo- 
tomie préparatoire;  dans  un  la  trachéotomie  iii  extremis,  et 
dans  un  autre  la  trachéotomie  subséquente. 

Cette  analyse  confirme  ce  que  je  disais  au  commencement, 
relativement  à  l'extrême  gravité  de  cette  maladie  pendant 


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LARYNGITE  POLYPEUSE  CONGÉNITALE  «47 

l'enfance,  ainsi  qu'aux  erreurs  qui  en  ont  été  les  consé- 
quences. 

Il  me  reste  à  parler  de  l'observation  qui  m'est  person- 
nelle. 

Obsbrvation  XVII.—  Le  19  juillet  1887,  grftce  à  la  bienveillante 
amitié  de  mon  distingué  confrère  le  D'  4.  R.  Montalvo,  Penfant 
A.  R.  me  fut  amené  pour  le  soigner  d*un  enrouement  chronique. 
Il  s'agissait  d'un  petit  garçon  de  7  ans,  faible  et  avec  des  signes 
physiques  généraux  d'un  état  scrofuleux  actif.  Son  père  avait 
été  syphilitique,  sa  mère  saine. 

La  respiration  de  Penfant  était  très  laborieuse  et  la  voix  à 
peine  perceptible.  Ces  troubles  si  intenses  dataient  d'une  époque 
relativement  récente;  mais  ses  parents,  ainsi  que  d'autres  per- 
sonnes, m*as8urèrent  que  les  désordres  de  la  phonation,  désor- 
dres bien  caractérisés,  remontaient  aux  premiers  cris  poussés 
par  l'enfant  en  venant  au  monde. 

L'exploration  thoracique  révéla  les  signes  physiques  d'une 
obstruction  de  la  trachée  ou  du  larynx.  Je  procédai,  non  sans 
difficulté,  a  l'examen  laryngoscopique,  et,  après  des  tentatives 
répétées,  je  pus  reconstruire  une  image  laryngienne  satisfai- 
sante, à  l'aide  de  laquelle  je  pus  me  former  une  opinion  exacte  de 
la  situation. 

Voici  quel  était  l'état  des  choses  :  toute  la  moitié  droite  du 


Fig.  1. 

vestibule  laryngien  et  les  deux  tiers  du  côté  gauche  étaient  oc- 
cupés par  une  série  de  tumeurs  d'un  aspect  végétant,  lobulées, 
d*une  teinte  jaune  claire.  Je  pus  compter  sept  corps  néoplasiés 
qui,  du  moins  dans  leurs  extrémités  supérieures,  apparaissaient 
absolument  indépendants  les  uns  des  autres.  Ils  se  rejoignaient 
antérieurement  sur  la  ligne  médiane.  Le  seul  point  perméable 


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248  DESVERNINE-GALDOS 

de  )a  glotte  se  trouvait  être  un  petit  espace,  dans  Tangle  pos- 
térieur droit,  ainsi  que  le  fait  voir  la  figure  1,  à  TécheUe  double 
de  nature.  Quant  aux  insertions,  je  ne  pus  les  déterminer  d'une 
manière  précise  que  pour  les  néoplasmes  le  plus  en  arrière; 
ceux  de  la  région  inter-aryténoïde  ainsi  que  ceux  de  la  limite 
postérieure  extrême  du  tiers  moyen  de  la  bande  vocale  gaucha. 

En  présence  de  ces  résultats,  je  pus  formuler  un  diagnostic 
décisif,  et  j'avertis  les  parents  que  Tintervention  chirurgicale 
radicale  était  d'une  urgente  nécessité,  afin  de  conjurer  une 
asphyxie  qui  ne  tarderait  pas  à  s'accentuer.  Malgré  une  opinion 
aussi  absolue  sur  Tétat  du  petit  malade,  je  ne  revis  cet  enfant 
que  le  6  août,  date  à  laquelle  on  me  demandait  avec  la  plus 
grande  urgence,  afin  de  m*occuper  d'une  respiration  qui  deve- 
nait impossible.  Je  trouvai  le  petit  malade  cyanose,  et,  sans 
perdre  de  temps,  je  pratiquai  la  trachéotomie  juxtacricoïde,  avec 
le  concours  du  D'  Fernandez  Guerra,  laissant  en  place  une 
canule  de  Durham. 

Dès  que  le  malade  fut  remis  de  cette  première  opération,  je 
commençai,  vers  la  fin  de  septembre,  armé  de  pinces  de  traction 
de  Mackensie,  l'extirpation  des  tumeurs  par  la  voie  naturelle. 

Il  est  évident  qu'opérer  dans  un  espace  aussi  restreint  le 
larynx  d*un  enfant  de  7  ans  et  extirper,  par  arrachement,  des 
tumeurs  relativement  volumineuses  étaient  deux  conditions  de 
travail  opératoire  qui  devaient  aggraver  le  traumatisme,  inévi- 
table en  pareille  circonstance;  mais  aprèsmûres  réflexions,  il 
n'y  avait  pas  d'autre  parti  à  prendre. 

Et,  en  effet,  l'image  laryngoscopique  était  instantanée,  et  il 
eût  été  absolument  impraticable  d'introduire  avec  précision  un 
instrument  quelconque  à  anse,  dans  le  but  de  procéder  par 
constriction  linéaire  ou  par  section  gai vano- caustique.  Quant  à 
intervenir  avec  des  pinces  coupantes  au  sein  de  tumeurs  dont 
les  insertions,  pour  la  plupart,  m'étaient  absolument  inconnues, 
c'eût  été  assumer  gratuitement  la  responsabilité  de  blesser  d'une 
manière  peut-être  irréparable  l'organe  phonateur. 

Les  intervalles  étaient  de  trois  à  six  semaines  entre  chaque 
opération,  car  chaque  opération  était  invariablement  suivie  de 
phénomènes  laryngiens  congestifs  qui  imposaient  le  repos.  La 
première  séance  eut  lieu  en  présence  de  mon  ami  le  D'  Sanchez 
Toledo,  et  les  D"  D.  Francisco  Zayas,  Francisco  Oxamendi, 
Elmilio  Martinez  et  Valdes  Rico  assistèrent  aux  autres. 

Je  commençai  l'opération  par  la  partie  la  plus  proche  de 


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LARYNGITE  POLYPEUSE  CONGENITALE  240 

Timage  laryngoscopique,  ou  soit  par  la  région  distale  ou  aryté- 
noidienne  du  larynx,  et  au  fur  et  à  mesure  que  le  vestibule 
laryngien  se  dépouillait,  les  pédicules  indiquaient  le  siège  de 
rimplantation  et  le  nombre  des  tumeurs.  Je  pus,  de  cette  façon, 
compter  à  la  fin  de  la  séance  au  moins  7  papillomes  différents, 
dont  4  occupaient  toute  retendue  de  la  bande  gauche,  et  3  les 
deux  tiers  antérieurs  de  celle  de  droite. 

Après  cette  première  série  d'opérations,  les  néoplasmes  res- 
tants furent  enlevés  avec  des  pinces  tranchantes.  Dès  que  la 
région  glottique  et  supra-glottique  fut  complètement  libérée,  je 
découvris  à  Texamen  laryngoscopique  une  huitième  tumeur  du 
môme  aspect  que  les  précédentes,  mais  située  profondément  dans 
la  région  supra-glotiique,  du  côté  droit.  Formant  mesure,  pour 
déterminer  sa  longueur,  de  la  corde  vocale  qui  lui  était  super- 
posée, je  pus  apprécier  que  la  tumeur  en  question  s'étendait 
depuis  la  limite  extrême  postérieure  du  larynx  jusqu'à  son 
quart  antérieur,  et  qu'en  épaisseur  elle  dépassait  la  ligne  mé- 
diane sagittale.  La  figure  2  en  est  la  fidèle  reproduction. 

Etant  donné  l'espace  réduit  de  la  glotte  (les  dessins  ci -joints 
sont  à  l'échelle  double),  il  eût  été  chimérique  de  chercher  à 
arriver  au  néoplasme  sans  opération  extérieure.  De  plus,  son 
immobilité  absolue,  pendant  d'énergiques  efforts  respiratoires 
(en  enlevant  la  canule  et  en  obstruant  l'orifice  de  la  trachée). 


Fig.  a. 

fournissait  une  preuve  non  équivoque  des  larges  dimensions  de 
la  base  de  l'implantation.  D'autre  part,  la  normalité  des  excur- 
sions adductrices  et  abductrices  de  la  bande  vocale  excluait 
l'infiertion  de  la  tumeur  de  territoire  anatomique  pour  la 
localiser  forcément  en  pleine  région  cricoïde. 

La  connaissance  de  ces  détails  me  décidait  à  pratiquer  sans 
hésitation  la  lar y n go-fissure,  et  le  3  août  j'incisai  largement  la 


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250  DESVERNINE-GALDOS 

ligne  médiane  du  cou, depuis  la  région  thiro-hyoîdienne  jusqu'au 
bord  supérieur  du  cricoïde  ;  je  fus  assisté  dans  cette  opération 
par  mes  collègues  les  D"  Francisco  Oxamendi,  Emilie  Martinez 
et  Valdes  Rico. 

La  tumeur  était  fortement  implantée  au  niveau  du  bord  supé- 
rieur droit  du  cricoïde  et  occupait,  dans  sa  presque  totalité,  la 
surface  laryngée  latérale  droite.  Je  procédai  d'oboixl  avec  des 
ciseaux  courbes,  et  je  terminai  en  faisant  le  raclage  à  l'aide 
d'une  curette  tranchante  et  sous  l'influence  d'un  anesthésique. 
L'hémorrhagie  eut  peu  d'importance,  et  ce  fût  chose  facile  que 
d*empécher  le  sang  de  pénétrer  dans  la  trachée.  Le  thyroïde  et 
les  parties  molles  furent  suturés  avec  du  fil  d'argent.  Les  effets 
immédiats  de  ce  traumatisme  furent  bien  supportés  par  le  petit 
malade,  mais  l'incision  de  la  peau  devint  le  point  de  départ 
d'une  ulcération  de  caractère  scrofuleux,  ulcération  qui  se  com- 
pliqua d'un  état  général  furonculaire  grave.  Cet  état  dura  quelque 
temps  et  épuisa  d'une  façon  marquée  les  forces  de  l'enfant. 

Dans  ces  circonstances  difficiles,  la  voix  devint  enrouée,  et  le 
â9  novembre,  je  constatai  la  réapparition  d'un  nouveau  papil- 
lome  (le  neuvième  de  la  série)  pédicule,  situé  à  la  base  de  la 
ba'nde  vocale  droite,  en  pleine  région  aryténofde. 

Vers  la  fin  de  décembre,  l'état  général  s*étant  amélioré,  j'en 
fis  l'extirpation  avec  des  pinces  tranchantes.  La  buse  de  l'im- 
plantation fut  cautérisée  à  plusieurs  reprises  avec  une  solution 
caustique,  et  pour  éviter  toute  récidive,  je  cautérisai  également 
et  avec  la  môme  solution  la  surface  supérieure  des  deux  cordes. 

A  la  suite  de  cette  dernière  opération,  la  guérison  de  l'enfant 
progressa  sans  interruption. 

En  mars  dernier,  je  fis,  à  l'aide  du  laryngoscope,  un  scrupu- 
leux examen,  et  trouvant  le  larynx  dans  un  état  d'intégrité 
absolue,  ne  conservant  aucune  trace  des  accidents  qui  avaient 
eu  lieu;  je  retirai  la  canule  et  je  fermai  l'ouverture  de  la  tra- 
chée. A  partir  de  ce  moment,  l'organe  a  repris  ses  fonctions 
respiratoires  et  phonétiques,  s'en  acquittant  jusqu'à  ce  jour  sans 
le  moindre  arrêt. 

L'examen  histologique  confiima  le  diagnostic  clinique.  Tous 
les  fragments  présentaient  le  caractère  de  papillomes,  prove- 
nant de  membranes,  recouverts  par  un  épithélium  stratifié. 

L'épithélium  recouvrait  complètement  toutes  les  ramificatioaB 
papilliformes.  Dans  quelques  points,  la  prolifération  était  telle 
qu'.elle  avait  un  aspect  verruqueux  et  pachydermique.  Evidem- 


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BIBLIOGRAPHIE.  251 

ment  que,  dans  ces  derniers  cas,  il  s'agissait  des  productions 
ies  plus  récentes  à  Tétat  de  développement  actif.  Il  n'y  eut,  dans 
aucun  cas,  de  prolongements  épithéliaux  au  sein  du  stroma 
eonjonctif. 

Les  zones  les  plus  profondes  de  l'épithëlium  étaient  formées 
de  cellules  plus  ou  moins  cylindriques;  celles-ci  recouvertes 
de  cellules  de  forme  ovale,  homogènes,  nuclëes,  et  conduisant 
par  gradations  insensibles  à  la  couche  périphérique  de  cellules 
aplaties  polyédriques. 

La  membrane  basais  se  trouvait  évidemment  dans  les  grandes 
papilles  et  dans  quelques-unes  des  petites  papilles,  de  formation 
récente. 

Le  stroma  central  était  composé  d'un  tissu  conjonctif  adulte 
et  bien  développé,  plus  ou  moins  fibreux,  à  l'exception  du  der- 
nier néoplasme,  dont  la  base  de  sustentation  était  un  tissu 
myxomateux. 

BIBLIOGRAPHIB 

Med.  Chirurg.  Trana.^  1855.  —  Lewin,  Clinique  allemande^ 
1862.  —  GiBB^  Diseases  of  tlie  tbroat  and  windpipe  London,  1864* 

Trans,  Sur  g.  Soc.  London,  1865. 

Gazette  méd.,  oct.  1865. 

CAUsrr,  Polypes  du  larynx  chez  les  enfants.  {Thèse  Paris, 
1867.) 

GoTTSTEiN,  Diseases  of  the  larynx^  1888. 

Philadelphie  Médical  News,  1883. 


BIBLIOGRAPHIE 


De  la  snrdité  chez  Fenfant  et  l'adalte  an  point  de  yne  médi- 
cal, pédagogies,  légal,  tntélaire,  par  MM.  le  D'  L.  Couetoux 
(de  Nantes),  Thomas,  avocat  à  la  Cour  d^appel  de  Nantes,  et 
L.  GoouiLLOT,  professeur  à  l'istitution  nationale  des  sourds- 
muets  de  Paris.  (Georges  Carré,  éditeur,  Paris,  1890.) 
Cet  ouvrage  se  divise  en  trois  parties. 
Le  D'  Couôloux  (de  Nantes),  qui  s'est  chargé  de  la  partie 


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252  BIBLIOGRAPHIE. 

médicale  et  pédagogique,  est  parti  de  cette  idée  qu'après  avoir 
renoncé  à  guérir,  il  y  avait  pour  le  spécialiste  un  devoir  à  rem- 
plir. Ce  devoir  doit  être  rendu  à  TinÛrme,  et  les  résultats  qu'il 
doit  produire  intéressent  la  famille  et  la  société. 

Ce  côté  de  l'ouvrage  est  très  soigneusement  étudié  et  mérite 
d'être  lu  par  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  personnes  privées 
de  Touîe  et  de  la  parole .  L'auteur  désigne  sous  le  nom  de  para- 
lepse  «  Tensemble  des  moyens  médicaux,  pédagogiques  et  mé- 
«  caniques  destinés  à  rendre  à  la  vie  intellectuelle  et  sociale  les 
a  individus  privés  de  l'ouïe  et  de  la  parole,  quelquefois  même  de 
«  la  vue,  la  jurisprudence  les  concernant,  la  protection  que  leur 
«  accordent  TÉtat,  les  institutions  privées  ou  que  leur  procure 
«  l'association  mutuelle  ». 

Quelques  considérations  générales  traitent  des  conditions 
que  doivent  remplir  les  établissements  consacrés  a  renseigne- 
ment des  anormaux  et  de  la  facilté  que  pourraient  nous  donner 
les  commissions  scolaires  et  les  institutions  afin  d'obtenir  une 
statistique  complète  de  ces  infirmes.  Déjà  ce  desideratum  com- 
mence à  être  réalisé  dans  quelques  départements. 

La  partie  médicale  de  la  surdi-mutité  est  divisée  en  précoce 
et  tardive,  comme  l'avait  l'avait  fait  de  Troelsch,  et  en  surdité 
chez  l'adulte. 

Le  D'  Gouëtoux  admet  la  surdi-mutité  causée  par  les  végéta- 
tions adénoïdes.  Il  rejette  le  procédé  du  I>  Boucheron  (cathété- 
risme  répété),  pour  cette  raison  que  la  pathologie  du  rhino- 
pharynx  est  devenue  trop  précise  pour  un  procédé  aveugle  et 
toujours  le  même. 

Dans  la  partie  pédagogique,  il  développe  les  avantages  de  la 
méthode  orale.  Go  n'est  pas  seulement  l'exposé  de  vues  person- 
nelles, c'est  une  revue  des  divers  congrès  de  professeurs  de 
sourds-muets.  Il  réclame,  dans  les  grandes  villes,  la  présence  de 
professeurs  femmes,  qui  rendraient  des  services  signalés  aux 
familles  en  leur  enseignant  la  méthode. 

Il  émet  le  vœu  que  les  établissements  de  sourds-muets  soient 
placés  sous  la  direction  du  ministre  de  l'instruction  publique 
et  inspectés  comme  les  écoles  ordinaires,  ce  qui  serait  de  toute 
utilité  pour  unifier  la  méthode  d*enseignement  qui,  aujourd'hui, 
est  tantôt  orale  (ex.  Auray),  tantôt  digitale  (ex.  Saint-Brieuc) . 
Nous  pourrions  ainsi  avoir  des  professeurs  munis  de  titres  qui 
pourraient  rendre  d'autres  services  encore,  comme  de  corriger 
le  bégayementou  la  prononciation  avant  la  staphylorrhaphie,  ainsi 
que  l'a  indiqué  M.  le  professeur  Trélat. 


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BIBLIOGRAPHIE.  253 

Nous  ne  faisons  que  signaler  tous  ces  points  de  vue  si  im- 
portants et  si  négligés  encore  à  notre  époque,  et  nous  devons 
être  reconnaissants  à  M.  le  D'  Gouêloux  d'avoir  su  résumer 
toutes  ces  questions  et  de  nous  avoir  démontré  avec  un  réel 
talent  tout  Tintérôt  que  nous  devons  y  apporter. 

Cet  intérêt  a  grandi  encore  à  la  lecture  de  la  seconde  partie 
de  Touvrage,  que  nous  devons  à  un  homme  compétent  en  la 
matière,  M.  Thomas,  docteur  en  droit  (de  Nantes).  Cette  étude 
légale  est  une  nouveauté  pour  le  médecin  et  lui  ouvre  des  hori- 
zons nouveaux.  Le  sourd  n^est  plus  aujourd'hui  un  homme 
mort  :  mortuo  similis  est^  disait  la  loi  romaine;  aujourd'hui 
c^est  un  citoyen.  Nous  devons  savoir  gré  à  Fauteur  d'avoir  ré- 
■nmé  ce  côté  de  la  question  en  quelques  pages  qui  doivent  nous 
faire  réfléchir. 

Enfin,  M*  Goguillot,  dont  l'éloge  n^est  plus  à  faire,  indique 
les  moyens  d*uniformiser  et  de  perfectionner  Tinstruction  des 
■ourds*  muets. 

Il  renseigne  sur  les  sociétés  de  secours  mutuels,  d'assistance 
aux  sourds-muets,  et  nous  donne  ainsi  le  moyen  d'apprendre  à 
l'infirme  ce  qu'il  doit  faire  pour  lui-môme,  après  que  nous  lui 
avons  enseigné  ce  qu'a  fait  la  société.  L'auteur  du  savant  ou- 
vrage «  Comment  on  fait  parler  les  sourds-muets  »  résume  en 
quelques  lignes  ces  divers  points  de  vue  avec  toute  la  compé- 
tence que  nous  lui  connaissons.  hamon  du  fougeray. 

Les  maladies  du  nez  et  du  larynx  chez  l'enfant.  (In  Cyclopae- 
dia  of  tbe  diseases  of  children  médical  and  surgical,  edited 
J&7  John  Keatino,  vol.  II.  Philadelpbia^  1889.) 

Le  grand  ouvrage  américain  traite  les  maladies  des  enfants 
d'une  façon  complète,  chaque  article  étant  rédigé  par  un  spé- 
cialiste. Aussi  trouvons-nous,  parmi  les  auteurs  des  chapitres 
sur  les  affections  qui  nous  occupent,  les  grands  noms  améri- 
cains et  anglais. 

John  Magkbnzib  (Baltimore)  y  étudie  Vobstruction  nasale,  H 
rappelle  que  Pline  l'Ancien  croyait  que  les  enfants  nés  à 
sept  mois  avaient  fréquemment  le  nez  et  les  oreilles  impeifo- 
rées;  et  qu'au  musée  Wistar  et  Horner,  de  Philadelphie,  on 
trouve  une  pièce  anatomique  où  la  cloison  nasale  est  renforcée 
de  chaque  côté  d'une  apophyse  osseuse  délicate  provenant  des 
os  palatins.  Quoique  Morell-Mackenzie  n'ait  jamais  vu  Tobstruc- 
iion  par  les  tumeurs  au-dessous  de  iÔ  ans,  John  Mackenz-e  a 


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254  BIBLIOGRAPHIE. 

enlevé  à  deux  enfants  (frère  et  sœur),  figés  do  4  et  5  ans,  des 
polypes  muqueux  du  volume  d'une  huître.  Parmi  les  complica» 
tions  que  peut  déterminer  cette  affection,  on  rencontre  Thémor- 
rhagie  qui  est  déterminée  par  la  production  d'une  ride  plus  ou 
moins  complète  derrière  le  siège  de  l'obstacle  ;  c*est  ainsi  d'ail- 
leurs que  s'expliquent  beaucoup  d'hémorrhagies  spontanées. 

La  toux  réflexe  a  été  traitée  par  A.  Mac  Coy  (Philadelphie). 
La  plus  fréquente,  chez  Tenfant,  est  la  toux  nocturne,  qui  est 
due  à  Taccumulation,  pendant  le  sommeil  et  dans  le  décubitus 
dorsal,  des  sécrétions  dans  les  cavités  nasales  postérieures, 
c'est-à-dire  dans  les  tenâtoires  les  plus  sensibles.  Certaines 
formes  particulières,  celles  des  coquelucheux,  par  exemple,  qui 
débutent  par  un  éternuement,  ont  été  souvent  améliorées  par  le 
traitement  nasal;  d'autres,  comme  la  toux  gastrique,  sont  jus- 
ticiables d'un  traitement  différent  de  celui  auquel  on  serait  en- 
clin à  recourir  de  prime  abord,  et  la  variété  en  question,  qui 
est  moins  fréquente  qu'on  ne  le  pense,  devrait  être  recherchée, 
au  point  de  vue  de  son  origine,  dans  les  organes  respiratoires 
ou  dans  les  conduits  auditifs. 

Morgan  (Washington)  rappelle  les  épidémies  iïépistaxis  sur- 
venues en  Ëtrùrie,  au  xii«  siècle  et  signalées  par  Morgagni  ;  le 
traitement  de  cette  complication  est  nécessairement  variable, 
mais  ne  doit  pas  aller,  pour  Owen,  jusqu  au  tamponnement. 

Les  corps  étrangers  du. nez  sont  résumés  par  Bryson-Dela- 
VAN  (New-York).  Parmi  eux  on  trouve  les  mouches  qui  donnent 
lieu,  dans  Tlnde,  à  l'affection  dite  peenasch,  qui  peut  se  ter- 
miner par  la  mort.  Lorsqu'elles  ont  pénétré  dans  le  sinus  fron- 
tal, Delavan  lave  les  cavités  nasales  avec  une  solution  alcaline, 
applique  de  la  cocaïne,  surtout  au  voisinage  de  Torifice  du  si- 
nus, puis  fait  inhaler  du  chloroforme  qui  force  le  parasite  à 
sortir. 

Le  même  professeur  consacre  un  beau  chapitre  aux  tumeurs 
du  nez.  Les  polypes,  surtout  ceux  des  parties  postérieure  et 
supérieure  des  cavités  nasales,  sont  facilement  extraits  au 
moyen  de  l'écraseur  de  Jarvis.  Pour  ce  qui  est  de  Tadénome, 
il  a  une  tendance  à  dégénérer  en  épithélioma.  Les  angiomes 
connus  jusqu'aujourd'hui  sont  au  nombre  de  14  et  ont  été 
presque  tous  rencontrés  à  la  partie  supérieure  des  fosses 
nasales  :  4  malades  opérés  sont  morts  des  suites  de  l'interven- 
tion. Quant  aux  ostéomes,  au  lieu  d'être  opérés  par  la  méthode 
de  Rouge,  il  est  plus  facile  do  les  extirper  en  suivant  le  pro- 
cédé de  Goodwillie  (New-York),  celui  de  la  fraise   dentaire. 


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BIBLIOGRAPHIE.  255 

Jusque  mainteaant,  on  a  recueilli  12  enchondromes  (l'auteur  en 
a  vu  un  h  deux  ans  et  demi).  En  ce  qui  concerne  les  tumeurs 
malignes,  elles  consistent  en  sarcomes  qui  ne  sont  pas  très 
rares  et  contre  lesquels  on  s*est  bien  trou  vé  de  la  galvanocaustie 
et  de  réleclrolyse  (Voltoliui,  Lincoln). 

A  propos  de  la  syphilia  congénitale  du  nez,  Bosworth  (New- 
York)  pense  que  si  Simon  entend  par  là  celle  qui  est  acquise 
lors  de  la  naissance  et  qui  se  manifeste  au  plus  tôt  après  quel- 
ques semaines  son  opinion  est  exacte,  la  maladie  survenant 
souvent  tardivement,  quoique  cependant  elle  puisse  être  acquise 
d*une  façon  irrégulière  et  accidentelle  et  que  la  lésion  primitive 
échappe  à  Tobservation  ;  acquise  à  la  naissance,  elle  se  déve- 
loppe plus  rapidement  que  chez  l'adulte,  mais  plus  lentement 
que  la  variété  héréditaire . 

Carl  Seo^br,  dont  nous  avons  analysé  antérieurement  Pou- 
vrage,  parle  des  coryzas  aigus  qui  se  seraient  montrés  à  la 
suite  do  l'exposition  des  yeux  à  une  trop  vive  lumière  et,  par 
suite  de  la  propagation  de  Tirritation  conjonctivale,  à  la  pitui- 
taire  ;  pour  lui,  il  s'agirait  plutôt  d'une  action  réflexe. 

Pour  W.  G.  Jarvis  (New- York),  la  rhinite  hyper tropbique 
consiste  dans  la  production  exagérée  de  la  couche  épithéliale 
du  tissu  érectile  qui  s'infiltre  de  cellules  rondes,  ainsi  que  dans 
la  dilatation  des  sinus  caverneux,  avec  parésie  de  leurs  parois 
contractiles.  Le  traitement  de  cette  lésion  trouve,  dans  Ten- 
fance,  la  période  par  excellence  et  la  plus  favorable  à  la  gué* 
rison.  Ijorsqne  l'hypertrophie  est  considérable  et  réclan^e  Ta- 
blation,  Jarvis  emploie,  même  à  la  partie  postérieure  des 
cornets,  l'éoraseur  do  son  invention  ;  si  elle  est  trop  dense  pour 
pouvoir  être  saisie  dans  l'anse  et  qu'elle  siège  en  avant,  on 
commencera  par  appliquer  à  sa  base  une  aiguille  à  transftxion. 
S'agit-il  d'enlever  nno  déviation  cartilagineuse  de  la  cloison, 
Jarvis  préfère  sa  fraise  tubulée  antiseptique,  à  laquelle  il 
adapte  l'électricité. 

A  la  rhinite  diphthéritique,  Bosworth  (New-Y'ork)  oppose  la 
rhinite  croupalsy  qu'il  suppose  être  beaucoup  plus  commune 
qu'on  ne  le  croit  généralement  ;  elle  serait  causée  par  un  germe 
déposé  à  sa  surface  et  pénétrant  dans  les  interstices  de  la  mem- 
brane muqueuse  apparemment  saine  ou  d'une  muqueuse  dont 
les  follicules  ont  été  ouverts  à  la  suite  d'une  opération.  Quoique 
Moldenhauer  n'aie  vu,  dans  trois  ou  quatre  cas,  qu'un  côté 
affecté,  cependant  la  sténose  doit  toujours  exister,  parce  que 
l'exsudation  croupale  d'une  narine  donne  lieu  à  l'oblitération 


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256  BIBLIOGRAPHIE. 

du  côté  opposé,  par  suite  de  la  tuméfaction  des  tissus  caver- 
neux. Quant  à  la  durée  de  cette  affection,  Bosworth  la  consi- 
dère comme  étant  d*au  moins  trois  semaines  (le  cas  que  j^ai 
observé  confirmait  cependant  Topinion  de  Hartmann  relative- 
ment à  une  durée  de  huit  jours). 

L'origine  de  la  rhinite  atropbique  est  attribuée  pour  beau- 
coup de  cas,  par  Jarvis,  à  une  conformation  vicieuse  congéni- 
tale des  chambres  nasales  ;  le  traitement  est  toujours  local, 
mais  il  sera  également  général  quand  la  forme  fétide  s'accom- 
pagnera de  caractères  dyscrasiques. 

La  rhinite  purulente  des  enfants  fait  Tobjet  d'un  travail  de 
Bosworth  ;  nous  avons  une  observation  de  cette  maladie  que 
nous  publierons  ultérieurement. 

Flbtchkr  Ingals  (Chicago)  8*est  rénervé  les  maladies  et  les 
affections  chirurgicales  du  pharynx. 

Les  maladies  des  amygdales  constituent  une  des  parties  les 
plus  intéressantes  et  les  plus  complètes;  Bbvbrlsy  Robinson 
(New-York)  s'est  fort  bien  acquitté  de  sa  tâche.  Pour  lui,  il  ne 
connaît  pas  de  cas  de  tonsUlite  qui  ait  abouli  à  la  suppuration 
chez  le  jeune  enfant  ;  il  n'a  jamais  vu  non  plus  de  tonsillite 
herpétique  ou  ulcéro-membraneuse  à  la  môme  période,  et  il  a 
rarement  rencontré  des  affections  amygdaliennes  dont  les 
symptômes  et  la  marche  correspondent  à  celles-là,  qui  ont  été 
décrites  par  Da  Costa,  etc.;  il  croit  aussi  que  l'amygdalite 
simple  peut  prendre  naissance  dans  une  atmosphère  viciée  et 
surchauffée;  de  môme  les  boissons  défectueuses  et  impures 
peuvent  donner  lieu  à  de  nouveaux  accès.  Parmi  les  abaisse- 
langue  qu'il  signale  à  propos  de  la  tonsillite,  nous  trouvons 
celui  de  Bosworth,  dont  la  plaque  buccale  excavée  et  rayée 
s'insère  à  angle  droit  à  un  manche  recourbé  à  sa  partie  supé- 
rieure. L'hémorrhagie,  survenue  pendant  une  amygdalolproie, 
est  combattue  par  l'application  d'un  instrument  particulier, 
faisant  office  de  compresseur  et  consistant  en  un  long  manche 
métallique,  à  l'extrémité  duquel  est  adapté  un  tube  recourbé 
supportant  un  boulon  métallique  convexe  qui  est  un  peu  plus 
large  qu'un  penny  et  qu'on  enveloppe  d'un  morceau  d'étoffe. 

La  question  des  tumeurs  adénoïdes  de  la  voûte  du  pharynx 
a  été  développée  par  Harrison  Allen  (Philadelphie),  qui  les  a 
vues  persister  jusqu'à  l'âge  de  25  ans  ;  il  a  également  remarqué 
qu'à  un  degré  de  développement  modéré  elles  peuvent  ne  pro- 
voquer aucun  trouble.  Lorsqu'on  procède  à  leur  ablation,  on 
peut  se  servir  de  la  pince  de  Farnham,  sorte  de  pince  à  po- 


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BIBLIOGRAPHIE.  257 

types  pliée  légèremeat  au  niveau  de  son  articulation  (à  notre 
avis,  elle  est  loin  d'avoir  la  valeur  de  celle  que  Delstanche  a 
montrée  au  Congrès  de  Paris). 

Ch.  Sajous  s^est  occupé  des  sténoses  laryngées^  parmi  les- 
quelles il  mentionne  le  cas  de  E.  Holt,  de  New-York,  qui  s*était 
montré  à  la  suite  de  la  rougeole  :  à  Tautopsie,  on  y  trouva  les 
cordes  vocales  entièrement  détruites  par  une  ulcération  et  un 
fragment  nécrosique  et  œdémateux  recouvrant  la  lumière  la- 
ryngée ;  il  fait  également  allusion  à  celui  de  Frsenkel,  c'est-à- 
dire  à  celui  concernant  un  enfant  de  2  mois,  qui  mourut  de 
sténose  syphilitique,  ainsi  qu'aux  observations  de  Gouguenheim, 
relatives  aux  sténoses  par  œdème  tuberculeux. 

Quant  aux  tumeurs  du  larynx^  elles  sont  exposées  par  Sir 
Morell-Magkenzib,  qui  a  rencontré  34  cas  de  tumeurs  bénignes 
chez  l'enfant  (29  papillomes)  ;  on  ne  connaît  qu'une  ou  deux 
tumeurs  malignes  non  douteuses.  Ces  productions  rendent 
quelquefois  nécessaire  la  laryngotomie  supera-hyoîdienne,  qui 
est  moins  dangereuse  que  la  thyrotomie.  Celle-ci  a  été  faite 
i7  fois  d'après  von  Bruns  :  il  y  eut  8  guérisons  et  9  récidives. 

William  P.  Northrup  (New- York)  fait  l'exposé  du  tubage  de 
la  glotte^  de  la  laryngite  spasmodique  et  de  la  laryngite  pseu^ 
do-membraneuse.  Il  ne  pense  pas  qu'il  soit  possible,  dans  l'état 
actuel  de  nos  connaissances,  de  séparer  la  laryngite  membra- 
neuse de  la  laryngite  diphthéritique  d'intensité  moyenne,  et  il 
croit  devoir  considérer  tous  les  cas  de  laryngite  pseudo-mem- 
braneuse, qui  ne  sont  pas  d'origine  traumatique,  comme  des 
manifestations  locales  de  la  diphthérie  ;  il  base  le  traitement 
sur  ce  diagnostic.  D'après  des  recherches  faites  à  New-York, 
les  cryptes  des  amygdales  constituent  un  endroit  favorable  au 
développement  des  streptocoques  ;  sur  31  enfants  indemnes  de 
diphthérie,  on  ne  les  constata  que  dans  2  qui  furent  atteints 
dans  la  suite,  tandis  que  50  diphlhéritiques  donnèrent  12  fois 
des  streptocoques.  Aussi  y  a-t-il  une  grande  présomption  (nous 
ne  discuterons  pas  ce  qu'il  y  a  d'exagéré  dans  cette  opinion)  à 
considérer  les  streptocoques  comme  un  facteur  causal  de  la 
diphthérie.  Mais  là  ne  se  borne  pas  leur  rôle  :  la  pneumonie 
lobaire  aiguë  et  la  broncho-pneumonie,  qui  compliquent  si 
facilement  la  diphthérie  des  voies  aériennes  supérieures  de 
l'enfant,  sont  une  forme  de  pneumonie  par  inspiration,  due  à 
l'introduction  dans  les  poumons  des  streptocoques  provenant 
des  foyers  d'inflammation. 

Wharton  (Philadelphie)  s'étend  avec  détails  sur  la  tracbéo- 

ANNALES  DBS  MALADIES  DE  L'OREILLE  ET  DU  LARYNX.   —  XVI.  19 


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258  BIBLIOGRAPHIE. 

tomie  pour  laquelle  il  a  imaginé  un  conducteur,  sorte  de  sonde 
cannelée  courbe;  il  se  sert  aussi  d'une  pince-forceps  trachéale; 
il  trouve  également  utile  le  dilatateur  de  Trousseau  et  celui  de 
Golding  Bird  ,  qui  n*est  guère  qu*ua  spéculum  nasal  de 
Delstanche,  le  mandriu  de  la  canule,  pénétré  et  formant  pres- 
que un  demi-cercle,  d'après  le  conseil  de  Cohen,  Taspirateur 
trachéal  de  Parker  ou  lube  cylindrique  en  celluloïde  ,  de 
4  pouces  de  longueur,  à  re&lrémité  duquel  est  attaché  un  tube 
flexible,  tandis  qu'à  Tautre  se  trouve  encore  un  tube  en  caout- 
chouc, mais  avec  pièce  buccale.  Ëa  outre,  si  la  sténose  laryn- 
gée permanente  empêche  Tenlèvement  de  la  canule,  on  peut 
introduire  dans  le  larynx  un  tube  de  O'Dwyer  et  fermer  la  plaie 
au  moyen  d'un  tampon  adhérent  à  une  plaque  métallique  qu'on 
fixe  à  la  manière  de  celle  de  la  canule  à  trachéotomie. 

Le  conipte  rendu  que  nous  venons  de  faire  est  nécessaire- 
ment écourté  et  incomplet  et  ne  donne,  par  conséquent,  qu^une 
idée  très  faible  de  l'œuvre  en  question.  Néanmoins  nous  avons 
cru  utile  de  relever  quelques-uns  des  points  qui  nous  ont  le 
plus  frappé  en  la  parcourant.  Un  regret  que  nous  exprimons, 
c'est  qu'elle  fasse  partie  d'un  ouvrage  volumineux,  d'un  prix 
très  élevé,  et  qu'on  ne  puisse  se  la  procurer  à  part,  de  façon  à 
se  rendre  assez  exactement  compte  de  la  littérature  améric4iine. 
Enfin,  pour  terminer,  nous  dirons  que  nous  avons  constaté 
avec  plaisir  que,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  habituellement 
en  Allemagne,  les  Américains  y  ont  fait  une  mention  assez 
satisfaisante  des  travaux  français.  o.  laurent. 

Les  maladies  de  l'oreille  et  leur  traitement,  par  À.  Hartmann. 

(Die  Krankheiten  des  Ohres  und  deren  Behandîung^  IV^  Auf- 

ïage,  p.  lV-270,  Berlin,  1889.) 

L^ouvrage  du  professeur  de  Berlin,  qui  a  déjà  été  traduit  en 
plusieurs  langues  et  qui  va  Tètre  en  français  (par  M.  le  D'  Po- 
tiquet)  est  un  beau  résumé  d'otologie,  qui  présente  un  certain 
intérêt  à  cause  de  la  valeur  de  son  auteur. 

Celui-ci  fait  remonter  V historique  de  rotologie  jusqu'au  règne 
de  Rhamsès  II  (14  s.  av.  J.-G.)  ;  Hippocrate  possédait  un  cer- 
tain nombre  de  notions  sur  cette  branche,  et  il  semble  avoir  été 
le  premier  à  connaître  la  membrane  du  tympan.  Les  travaux 
qui  ont  le  plus  contribué  à  son  avancement  sont  dus  à  Itard  et 
Deleau  en  France,  à  Wilde  et  Toyabee  en  Angleterre,  à  Lincke 
et  Kramer  en  Allemagne. 

Parmi  les  méthodes  d'examen^  Hartmann  place  la  raréfaction 


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BIBLIOGRAPHIE  239 

(de  Delslanche)  dont  il  apprécie  rulililé.  Pour  nellôyer  Toi^eille, 
il  se  sert  d'une  seringue  à  bec  recourbé,  ainsi  que  d'un  porte- 
ouate  droit,  constitué  par  un  tube  cylindrique  renrerndant  deux 
branches  métalliques  qu'on  peut  rapprocher  à  volonté.  Il  est 
naturellement  partisan  de  Weber  ;  quant  à  celle  de  Rinne  (au- 
dition osseuse  comparée  à  Taudition  aérienne)  il  lui  trouve  le 
désavantage  que,  chez  le  même  malade,  la  conduction  osseuse 
peut  l'emporter  sur  Taérienne  pour  les  sons  élevés,  et  celle-ci 
sur  la  première  pour  les  sons  bas.  A  ce  propos,  il  nous  donne 
plusieurs  diagrammes  schématiques  qui  nous  montrent  d*un 
coup  d'œil  les  quatre  types  d'audition  du  diapason  dans  les 
différentes  affections  auriculaires. 

Au  chapitre  de  la  symptomatologie^  il  décrit  différents  bruits 
^t  diverses  anomalies  :  la  paracousie  (audition  fausse  d'un  ton 
ou  absence  de  correspondance  de  Timpression  au  ton),  la  dip)a~ 
cousie  ou  perception  exagérée  ou  diminuée  de  certaines  séries 
de  sons,  la  paracousie  de  Willis  (amélioration  de  Taudition 
dans  le  bruit),  qui  n'a  pas  encore  reçu  d'explication  exacte,  et 
i'autophonie  ou  tympanophonie,  qui  est  l'audition  forte  de  la 
voix  pénétrant  dans  l'oreille  d'une  façon  très  intense. 

La  prophylaxie  des  maladies  de  l'oreille  est  étudiée  à  part. 

IjOlbémalome  ne  doit  pas  être  confondu  avec  les  formations 
kystiques  ;  il  pouiTa  être  traité  par  la  ponction  et  la  compres- 
sion. 

Uotile  externe  desquamative  constitue  une  véritable  entité 
morbide  (je  l'ai  moi-même  rencontrée).  Uotomycosis  aspergiUa 
est  la  formation  de  champignons  dans  le  conduit  auditif;  elle 
peut  s'aggraver  à  la  suite  des  instillations  astringentes. 

En  étudiant  le  tympan  artiRciely  Hartmann  parle  de  celui  de 
Delstanche,  auquel  il  appoi*te  une  légère  modification. 

En  cas  à^ inilammation  purulente  moyenne^  il  pratique  la  para- 
centèse au  moyen  de  son  instrument  :  tige  à  extrémité  lancéo- 
lée adaptée  à  angle  obtus,  par  une  vis,  a  un  manche  (qui  peut 
aussi  servir  à  l'articulation  d'une  curette,  d'un  couteau  bou- 
tonné, de  crochets  pour  corps  étrangers,  etc.) 

Une  des  complications  de  l'otite  suppurativo  moyenne ,  le 
dépôt  de  produits  de  sécrétion  et  la  formation  de  cholestéa- 
tomes,  est  avantageusement  traitée  par  les  injections  faites  au 
moyen  de  sa  canule. 

Le  dernier  chapitre  a  trait  à  la  surdi-mutité,  La  méthode 
française  (abbé  de  l'Epée)  diffère  de  celle  employée  en  Alle- 
magne (Heinicke)  en  ce  que  la  première  attache  la  plus  grande 


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260  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

importance  à  Tétude  du  langage  des  mouvements  et  qu'elle  met 
l'infirme  dans  rimpossibilitë  de  converser  avec  les  personnes 
qui  n*y  sont  pas  initiées  ;  au  contraire,  le  sourd-muet  allemand 
peut  converser  avec  tout  le  monde,  car  il  parle  et  comprend  la 
parole  prononcée  ;  aussi  cette  méthode  d'articulation  s'intro- 
duit-elle dans  les  instituts  français.  L'auteur  nous  donne  aussi 
quelques  renseignements  statistiques  sur  la  question.  En  1B82, 
le  nombre  des  établissements  allemands  était  de  52,  comprenant 
3,792  élèves  et  3,991  en  1884.  o.  laurbnt. 


PRESSE  ÉTRANGÈRE 


Traitement   de    la   surdité    d'origine    labyrinthiqne    par    la 

pilocarpine,  par  M.  Field.  {Brit  /jied.  Jour/i.,  2  mars  1889, 

p.  471.) 

Ce  travail  porte  sur  les  dix-huit  cas  de  surdité  d'origine  laby- 
rinthîque,  nettement  reconnus  et  traités,  suivant  la  méthode  de 
Politzer,  par  les  injections  hypodermiques  de  pilocarpine.  On 
commença  par  administrer  cinq  à  six  milligrammes  du  médica- 
ment, en  augmentant  la  dose  peu  à  peu  jusqu'à  un  centigramme 
environ.  L'auteur  ajoute  en  outre  une  injection  de  quelques 
gouttes  de  la  même  solution  beaucoup  plus  faible  dans  la  trompe 
d'Eustache. 

Après  l'injection,  le  malade  est  maintenu  au  lit  pendant  deux 
heures.  Le  traitement  n'a  jamais  été  employé  au  delà  de  dix 
jours;  rétatdu  cœur  a  été  surveillé  attentivement.  Les  résultats 
sont  très  variables  dans  quelques  cas;  dans  d'autres,  négatifs, 
ou  même  mauvais .  Quelques-uns  eurent  des  accidents  d'intoxi- 
calion.  c.  uisghiiann. 

De  THèmatome  de  l'oreille,  par  S.-A.-K.  Strahan.  {Brit.  med. 
jonvn.,  23  février  1889,  p.  409.) 
L*auteur  s'attache  à  démontrer  que  si  l'hématome  de  Toreille 
est  très  commun  chez  les  aliénés,  on  peut  néanmoins  le  rencon- 
trer chez  des  sujets  absolument  sains  d'esprit,  en  particulier  chez 
les  boxeurs,  les  joueurs  de  football,  et  en  général  chez  tous  ceux 
qui  se  livrent  à  des  jeux  ou  exercices  violents,  o.  hisgrmann. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  261 

Cinq  cas  d'affections  de  roreille  moyenne,  compliqués  de  sup- 
purations voisines,  par  M.  Arbuthnot  Lane.  {Brit,  med. 
jouvD.,  4  mai  1889,  p.  991.) 

Il  s*agit  principalement  de  la  trépanation  de  Tapophyse  mas- 
toïde  pour  donner  issue  au  pus  qui  remplissait  les  cellules 
mastoîdidiennes  sans  particularités  intéressantes,  c.  hisghmann. 

Des  caractères  particuliers  présentés  par  les  lésions  inflamma- 
toires de  roreille  pendant  l'épidémie  d'inflnenza,  par  Hen- 
NEBERT.  {La  Clinique,  23  janvier  1890.) 
M.  Delstanche  a  observé  16  cas  qu*il  tend  à  rapporter  à  une 
forme  morbide  spéciale  c  caractérisée  en  général  par  une  lésion 
primitive  du  tympan  et  des  parois  du  conduit  osseux  ;  —  ces 
parois  sont  le  siège  d*une  inflammation  plus  ou  moins  intense 
et  d'une  hémorrhagie  plus  ou  moins  abondante,  —  se  tradui- 
sant à  Texamen  au  spéculum,  par  Texistence  d'une  phlyctène 
sanguine,  globuleuse,  d'une  couleur  lie  de  vin,  recouvert^  d'é- 
piderme  exfolié  et  occupant  le  plus  ordinairement  le  segment 
postérieur  de  la  membrane  ».  La  phlegmasie  primitive  du 
tympan  disparaît  en  quelques  jours;  parfois  elle  donne  lieu, 
par  propagation,  à  Totite  moyenne  aiguë,  avec  perforation  du 
tympan  et  écoulement  de  muco-pus  mélangé  de  sang,     laurbnt. 

Corps    étranger  du   lar3mx,   par  Gapart.    {La   Clinique^ 
16  janvier  1890.) 

Le  20  novembre  dernier,  un  enfant  de  11  ans  avale  un  mor- 
ceau d'os,  ce  qui  rend  la  trachéotomie  presque  immédiatement 
nécessaire.  Après  plusieurs  tentatives  infructueuses,  l'extrac- 
tion put  être  faite  le  32<>  jour.  M.  Gapart,  se  plaçant  un  peu  en 
arrière  du  malade,  introduit  Tindicateur  gauche  jusque  derrière 
l'épiglotte,  accrocha  l'os  et  sentit  son  ongle  s'insinuer  dans  les 
aspérités  de  ce  corps,  qui  tomba  alors  dans  le  pharynx,  où  il 
fut  aisé  d'aller  le  saisir.  Sa  longueur  était  de  2  centimètres  et, 
chose  particulière,  il  n'avait  pas  produit  la  moindre  inflammation. 

LAURENT. 

Auto-traitement  lar3mgoscopique,  par  M.  Georges  Stoker. 
{Brit.  med,  journ,,  23  mars  1888,  p.  653.) 

M.  Georges  Stoker  présente  à  la  Société  médicale  de  Londres 
un  malade,  âgé  de  30  ans,  qui  a  perdu  la  voix  à  l'âge  de  7  ans. 
Traité  tantôt  pour  un  refroidissement,  tantôt  pour  des  végéta- 
tions laryngiennes  ou  de  la  paralysie  des  cordes  vocales,  et  tou- 


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262  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

jours  Bans  succès,  il  étudia  lui-même  la  laryngologie,  et  parvint, 
s*examinant  au  laryngoscope,  à  se  cautériser  à  l'acide  chromique 
et  à  enlever  les  végétations  qu'il  avait  sur  ses  cordes  vocales. 

C.    HISCHMANN. 

Tobercnlose  laryngée  avec  paralysie  bilatérale  des  abducteurs 
des  cordes  vocales,  par  Henry  Handford,  médecin  de  THôpi* 
tal  général  de  Nottingham. (Bri7.  iiief/.yowr/?., 26  janvier  1889, 
p.  187.) 

Un  homme  de  48  ans,  atteint  de  tuberculose  pulmonaire  avan- 
cée, fut  pris,  au  bout  de  quelques  jours  de  traitement,  de  gêne 
de  la  déglutition  et  de  dyspnée  inspiratoire  vive. 

Après  lui  avoir  badigeonné  la  gorge  et  la  luette  d'une  solu- 
tion de  cocaïne,  on  put  pratiquer  Texamen  laryngoscopique.  Ou 
trouva  Tépiglotte  épaisse,  de  l'œdème  des  replis  aryténo-épiglot- 
tiques,  les  cordes  vocales  rouges  enflammées  et  une  petite  ulcé- 
ration au  niveau  de  Tinsertion  des  cordes  vocales  de  chaque 
côté.  Aucun  mouvement  d'abduction  n'était  possible,  les  cordes 
demeuraient  constamment  presque  accolées  Tune  à  Tautre. 

Cette  paralysie  guérit  en  quelques  jours,  à  la  suite  de  pulvéri- 
sations de  cocarne  quotidiennes. 

La  cause  n*en  demeure  pas  moins  obscure.  S'agit-il  d'une  altéra- 
tion des  muscles  crico-arylénoïdiens  latéraux,  ou  d'une  com- 
pression du  récurrent  par  un  ganglion  caséeux?  c.  uiscuiiANif 

Un  cas  d'extirpation  totale  du  larynx  ponr  nn  épitbélloma. 

Gnérison.   Rétablissement  de  la  voix,   par  les  D*^  Gkêville 

Magdonald  et  Charters  Symonds.  (Brit.  med.journ.^A  mai  1889, 

p.  996.) 

Un  homme  de  41  ans,  voyageur  de  commerce,  avait  perdu  la 
voix  depuis  six  mois.  11  n'était  ni  alcoolique,  ni  syphilitique,  mais 
fumait  beaucoup.  L'examen  laryngoscopique  décela  l'existence 
d'un  néaplasme  volumineux,  irrégulièrement  lobule,  d'une  cou- 
leur gris  rosé,  occupant  les  trois  quarts  antérieurs  de  la  région 
glotlique;  il  masquait  complètement  une  grande  partie  de  la 
corde  vocale  gauche  et  la  moitié  antérieure  de  la  corde  di*oite. 
Au  moment  de  l'inspiration,  la  tumeur  s'afTaissait,  lai&sant  la 
corde  droite  libre.  A  la  partie  postérieure  de  sa  surface  il  exis- 
tait une  petite  ulcération  superficielle.  Les  deux  cordes  fonction- 
naient cependant  assez  librement.  Il  n'y  avait  pas  d'engagement 
ganglionnaire.  L'examen  microscopique  montra  que  cette  tumeur 
était  un  épithélium. 


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PRESSB:  étrangère  263 

Ob  ealeva  toute  la  portion  visible  du  néoplasme  à  Taide  d'une 
pince  appropriée;  mais  trois  mois  plus  tard  elle  s^était  repro- 
duite avec  un  volame  aussi  considérable,  et  on  décida  d'extirper 
le  larynx  dans  sa  totalité.  L'opération  fut  faite  par  M.  Charters 
Symonds.  On  fit  la  trachéotomie  préventive,  et  le  larynx  fut  en- 
levé sans  trop  de  dificultés  opératoires.  Six  jours,  après  le  ma- 
lade, que  Ton  avait  d'abord  nourri  au  moyen  de  la  sonde  œso- 
phagienne, pouvait  avaler  seul  les  aliments  et,  trois  semaines 
plus  tard,  il  était  tout  à  fait  bien.  Quatre  mois  après  l'opéra- 
tion, il  n'y  avait  point  de  récidive.  Le  malade  pouvait  parler 
à  voix  basse,  distincte,   sans  le  secours  d'un  larynx  artificiel. 

C.    HISGHMANN. 

Lapas  tabercoleax  da  larynx,  de  la  trachée  et  des  bronches, 
ayant  amené  la  sténose  de  la  trachée  et  des  bronches,  par 
les  D"  WiPHAM  et  Delepine.  {Brit.  med.  journ,,  16  mars  1889, 
p.  591.) 

Un  enfant  de  14  ans  entre  le  15  mars  1881  à  Thôpital  Saint- 
George.  Son  père  est  mort  de  tuberculose  pulmonaii*e;  quant  à 
lui,  il  n*a  jamais  présenté  de  maladie  sérieuse.  A  la  suite  d'un 
refroidissement,  dix-huit  mois  plus  tôt,  il  s'était  formé  une  gros- 
seur sur  le  côté  gauche  de  son  cou  ;  depuis  loi*s  sa  voix  s'affai- 
blit peu  à  peu,  il  commença  à  tousser,  et  eut  à  plusieurs  reprises 
des  accès  de  dyspnée  nocturnes,  puis  survinrent  des  sueurs  noc- 
turnes et  de  l'amaigrissement.  A  son  entrée,  on  constate  une 
respiration  striduleuse,  un  peu  de  toux  sans  expectoration.  Son 
pouls  est  à  100,  sa  respiration  32,  la  température  normale.  Pas 
de  syphilis  héréditaire. 

Les  deux  amygdales  hypertrophiées,  sur  la  droite  existe  une 
ulcération  profondément  excavée;  il  en  existe  une  autre  sur  le 
pilier  postérieur  du  voile  du  palais.  Le  larynx  est  congestionné, 
il  a  de  nombreux  ganglions  sterno-mastoïdiens  et  sous-maxil- 
laires. Trois  jours  plus  tard,  on  découvrit  une  ulcération  ova- 
laire  occupant  la  partie  moyenne  de  la  corde  vocale  droite  ;  le 
28  mars,  on  en  trouve  une  autre  affectant  la  cloison  nasale  et  le 
cornet  inférieur  droit.  Ces  lésions  firent  des  progrès  rapides,  et  le 
28  avril  on  dut,  en  raison  de  la  dyspnée,  pratiquer  la  trachéo- 
tomie, et  malgré  cela  le  malade  succomba  le  jour  suivant. 

A  rautopsie,on  trouva,  en  outre  des  ulcérations  décrites,  d'au- 
tres ulcérations  occupant  la  trachée  et  les  bronches  qui  étaient 
très  rétrécies  dans  leur  diamètre.  Les  glandos  muqueuses  avaient 
disparu  dans  toute  leur  étendue,  les  cartilages  étaient  atteints 


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264  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

de  diondrite  chronique,  et  on  trouvait  de  nombreuses  g;ranula  - 
tiens  végétantes.  On  ne  peut  démontrer  Texistence  du  tuber* 
culeuz,  probablement  parce  que  les  pièoes  avaient  séjourné  six 
jours  dans  Facide  chromique  avant  d'être  examinées. 

Les  poumons  étaient  sains,  sauf  au  sommet  du  gauche,  où  il 
existait  un  petit  nodule  crétacé  et  quelques  adhérences  fibreuses. 

c.  H. 

Traitement  de  Tobstmction  nasale,  par  le  D''  Scanes  Spiger. 
(Bnt,  med,  Journ.,  9  février  1889,  p.  302.) 

Le  D'  S.  Canes  Spicer  montre  Timportance  qu'il  y  a  dp  soigner 
tout  particulièrement  l'obstruction  des  fosses  nasales  qui  forcent 
les  malades  à  respirer  par  la  bouche,  les  expose  aux  dangers 
de  l'introduction  d'un  air  froid,  chargé  de  poussière  et  de  mi- 
crobes dans  l'arbre  aérien.  D'autre  part,  l'obstruction  des  fosses 
nasales  détermine  souvent  des  troubles  nerveux  chez  le  sujet  qui 
en  est  atteint. 

Lorsqu'il  y  a  hypertrophie  des  cornets  inférieurs,  il  préconise 
les  cautérisations  au  galvanocautère;  l'acide  chromique  trouve 
mieux  son  emploi  dans  l'hypertrophie  des  cornets  moyens,  parce 
qu*on  risque  moins  par  ce  procédé  de  donner  lieu  à  des  adhé- 
rences anormales.  Les  croûtes  qui  obstruent  la  partie  supérieure 
du  conduit  et  les  sinus  adjacents  doivent  être  enlevés  avec  pré- 
caution ;  des  lavages  fréquents  complètent  le  traitement. 

Les  végétations  adénoïdes  du  pharynx  seront  extirpées  en  une 
seule  fois,  \  l'aide  de  la  pince  Lôwenberg,  le  malade  anesté- 

Sié,  etc.  G.   HISGHMANN. 

Ezophthalmie  consécutive  à  l'ablation  des  polypes  dn  nez,  par 
le  D'  Félix  Skmon  \^Brit.  medjourn.^  20  avril  1889,  p.  888.) 

Dans  ce  cas  remarquable,  l'auteur  avait  pratiqué  l'ablation  de 
polypes  muqueux  multiples  à  un  malade,  et  subitement,  celui-ci 
présenta  de  Texophthalmie  de  l'œil  droit,  deux  joui*s  après  l'opé- 
ration, mais  il  n'y  eut  ni  augmentation  de  volume  du  corps  thy- 
roïde ni  tachycardie.  En  revanche,  ce  malade,  qui  souffrait  depuis 
longtemps  d'accès  d'asthme,  vit  ceux-ci  disparaître.  M.  Semon 
avoue  qu'il  ne  comprend  pas  très  bien  le  mécanisme  de  cette 
exophlhalmie.  c.  hisghmann. 

Corps  étranger  dans  les  fosses  nasales,  par  Puotiadès   (Rev, 
méd,  phavmacoiUique  de  Constant! aople,  31  août  1889). 
Le  malade,  âgé  de  88  ans,  souffrait  d'un  catarrhe  du  nez  da-> 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  266 

tant  de  18  mois  et  ayant  amené  une  anosmie  complète  ;  en  môme 
temps  il  soulTrait  d'une  bronchite  continuelle  avec  toux  spasme- 
dique  dont  les  accès  revenaient  constamment  dans  la  journée. 
A  Texamen  rhinoscopique,  catarrhe  énorme  de  la  muqueuse  des 
cornets  inférieurs  obstruant  les  fosses  nasales  ;  après  Tapplioa- 
tion  de  cocaïne  on  put  constater  Texistence  de  tumeurs  flasques, 
molles,  situées  le  long  de  la  cloison,  sous  les  cornets  moyens. 
On  crut  à  l'existence  de  gommes,  mais  le  traitement  spécifique 
restant  sans  effet,  la  cautérisation  au  moyen  du  galvanocautère 
fut  pratiquée  sur  ces  tumeurs  et  le  nez  fut  déblayé.  Quelque 
temps  après,  le  reste  de  ces  tumeurs  fut  expulsé  dans  un  accès 
de  toux,  et  ou  reconnut  la  cause  des  accidents  motivés  par  la 
présence  de  bouts  de  Ocelle.  Au  commencement  de  la  maladie, 
le  malade  avait  avalé  un  morceau  de  saucisson  et  la  ficelle  s'é- 
tait engagée  dans  les  fosses  nasales.  Depuis  le  traitement, 
Tanosmie  disparut,  le  catarrhe  nasal  s'atténua  et  les  troubles 
bronchiques  s'amendèrent.  a.  g. 

Traitement  de  la  diphtérie  par  Tacide  salicyliqae,  par  Léonard 
Canb (Bri^  med.  Joum,,  20  avril  4889,  p.  885.) 
L'auteur  se  sert  plus  volontiers  de  salicylate  de  soude  en 
gargarisme,  et  il  a  bien  d'excellents  résultats  au  moyen  de  ce 
traitement.  c.  uischuann. 

Hémiatrophie  de  la  langue,  par  le  D'  Th.  Barlow.  {Btit.  med. 
journ,yA  mai  4889,  p.  996.) 
Un  enfant  ayant  fait  une  chute  sur  la  tôte  fut  pris  deux  ans 
après  de  difficultés  de  la  déglutition,  et  bientôt  après  on  constata 
Tatrophie  delà  moitié  droite  de  la  langue.  Cette  hémiatrophie  était 
reliée  évidemment  à  une  affection  de  la  région  cervicale  du 
rachis.  c.  hiscumamn. 


INDICATIONS   BIBLIOGRAPHIQUES. 


ANGLETERRE 

OreiUe. 


Corps  étrangers  de  roreille,  otorrhée,  otito  moyenne  suppuréc,  mo- 
aingito  soppurée ,  mort,  nécropsie ,  par  Bryant  [Lancet,  10  no- 
vembre 1888). 


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266  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Affections  auriculaires,  par  Doighton  {Lancet,   2â  septembre  1888). 

Ezostose  de  Toreillo,  par  Marmaduke  Sheild  {Lancety  27  octobre  1888). 

Nouvelle  seringue  pour  Toreillo  moyenne,  pai-  Kobcrtsou  [Lancet, 
27  octobre  1888,-. 

Présence  des  hématomes  de  Toroille  chez  les  joueurs  de  footbaU, 
par  F.  A.  Southam  (Brit,  med.  journ. ,  8  décembre  1888). 

Hématome  de  l oreille,  par  H.-H.  Tomkins  et  F.-W.  Pilkington  {Bri- 
iith,  med.  journ.,  26  janvier  1889). 

Des  suites  éloignées  de  Totite,  par  Duckworth  (Laneety  5  janvier 
1889). 

Nouvelle  opération  pour  la  surdité  consécutive  à  Tobstruction  de  la 
trompe  d'Eustache^  par  A.  E,  Cumborbatch  {Lancet,  24  novembre  1888). 

Hématome  de  Toreille,  par  S.A.  K.  Strahan  (Brit.  med.  journ.  ^ 
23  février  1889). 

Surdité  labyrinthique  traitée  par  la  pilocarpine,  par  Field  [British 
med.  journ.,  2  mars  1889). 

Malade  présentant  une  absence  presque  complète  des  doux  pavillons 
de  Toroille  et  différentes  malformations  crâniennes,  par  Alex.  Hobertson 
[Med.  chir.  Soc.  of  Glasgow^  séance  du  Iv  février  ;  in  Glasgow  med. 
Journ,  f   mars  1889). 

Otorrhée  chronique,  par  Macnanghton  Jones  {West  Londûn  med.  chir. 
Soc.f  séance  du  l""*  mars;  in  British  med.  journ.,  23  mars  1889). 

Hématome  de  l'oreille,  par  H.  Eager  [British  med.  journ.,  23  mars 
1889). 

Rupture  de  la  membrane  du  tympan  k  la  suite  d'un  traumatisme  do 
roreitle,  par  H.  Stewart  (Lance/,  23  mars  1889). 

Cinq  cas  d'otite  moyenne  suppurée,  par  Arbuthaot  Lane  {Clin. 
Soc  London,  séance  du  26  avril;  in  Brit.  med.  journ.,  4  mai  1889) 

Deux  cas  de  surdité  bilatérale  complète  survenue  à  la  suite  des 
oreillons.  Observations,  par  Th.  Barr  [Glasgow  med.  journ. ,  juin 
1889). 

De  l'ouïe  chez  les  marins,  par  F.  Cane  {Lincet,  13  avril  1889). 

Pilocarpino  dans  la  surdite,  par  T.  J.  Woodhouse  {Brit.  med.  journ. y 
20  Juillet  1889). 

Pilocarpine  dans  la  surdité,  par  G.  P.  Field  {Brit.  med.  journ., 
27  juillet  1889). 

De  l'ouverture  de  l'apophyse  mastoïdc,  par  J.  Black  {Lancet,  15  juin 
1889). 

Pilocarpine  dans  la  surdité,  par  H.  Macnaughton  Jones  et  Howard 
Barret  {Brit.  med.  journ.,  3  août  1889). 

Du  traitement  des  exostoscs  de  l'oreille,  par  G.  P.  Field  {Brit.  med. 
Aêsoc.  Leeds,  14  août;  in  Brit.  med.  journ.,  24  août  1889). 

Traitement  des  tumeurs  osseuses  du  méat  externe,  par  sir  W.  Dalby 
{Brit.  med.  Assoc.  Leeds,  14  août;  in  Brit.  med.  journ.,  28  septembre 
1889). 

Traitement  non  opératoire  des  exostoses  de  l'oreille,  par  T.  Barr 
(Brit.  med.  Assoc.  Leeds,  14  août;  io  Brit. med.  journ,,  28  septembre 
1889). 

Ablation  d'une  exostose  auriculaire  par  un  déplacement  du  pavillon, 
par  Marmaduke  Sheild  {Brit.  med,  Ass.  Leeds,  14  août;  in  Brit.  med. 
journ.,  28   septembre  1889). 

Tumeur  osseuse  du  méat  simulant  un  corps  étranger,  par  R.  Ellis 
{Brit.  med.  Ass.  Leeds,  14  août;  in  Brit.  med.  journ.,  28  scptcmbrs 
1889). 

Tumeurs  osseuses  de  l'oreille,  par  A.  Politzer  {Brit^  med.  Ass. 
Leeds,  14  août;  in  Brit.  med   journ.,  28  septembre  1889). 

Diagnostic  des  localisations  des  lésions  intra  crâniennes  provenant  des 
affections  de  l'oreille,  par  W.  Macewen  {Brit.  med.  Ass.  Loeds, 
15  août;  in  Brit.  med.  journ.,  24  août  1889). 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  »7 

Opération  pour  l'otorrhée  et  pour  la  guérison  de  la  surdité  et  des 
lintemeois  d'oroilles  au  moyeu  de  rimmobilisatioa  des  osselets,  par 
S.  Sexton  [Brit.  med.  Au.  Leedt^  15  août  1889;  in  Brit.  med,  joum., 
Il  janvier  1890). 

Tîraitemeot  mécanique  du  catarrhe  chronique  et  de  l'otite  moyenne 
suppurée  chronique,  par  Cl.-J.  Blake  (Brit.  med.  Au.  Leeds,  15  août; 
in  Brit.  med.journ,^  24  août  1889). 

Influence  des  affections  naso- pharyngiennes  sur  les  maladies  de  l'o- 
reille  moyenne,  par  Bendelack  Uewelson  [Brit.  med.  Au.Leeds^  15  août; 
in  Brit.  med.  joum..  24  août  1889). 

Emploi  du  menthol  et  de  Teucaiyptus  dans  le  traitement  local  des 
affections  de  Toreille  moyenne,  par  A.  Bronner  (Brit.  med.  Ass.  Leedi, 
16  août  ;  in  Brit.  medy  joum.,  24  août  1889). 

Cas  grave  do  tintement  d'oreille  unilatéral  provenant  du  rétrécissement 
de  la  trompe  d'Euslacho  guéri  par  le  cathétérisme,  par  G.  Stone  (Brit. 
med.  Ast.  Leeds^  16  août  ;  in  Brit.    med.  ;our».,  24  août  1889). 

Nouvelle  membrane  lympanique  artificielle  antiseptique,  avec  remar- 
ques sur  le  traitement  des  perforations  et  d'autres  aifcctions  de  Toreille 
moyenne,  par  Ward  Cousins  (Brit.  med.  journ.,  28  septembre  1889). 

Polype  du  méat  externe,  par  A.  Bronner  (Bradford  med.  chir.  Soc. y 
5  novembre  ;  in  Brilish  med.  joum.,  16  novembre  1889). 

OthéMjatome,  par  A.  Bronner  (Bradford  med.  chir.  Soc.^  3  décembre 
1889;  in  British  med.  journ.,  4  janvier  1890). 

Nouvel  injecteur  et  évacuatcur  auriculaire  avec  un  cathéter  flexible  de 
la  trompe,  par  J.  Ward  Cousins  (British  med.  joum. y  11  janvier  1890). 

Complications  auriculaires  des  fièvres,  par  Hill  (Harveiaa  Soc  of 
London,  27  janvier  ;  in  British  med.  iourn.y  11  janvier  1890). 

Remarques  cliniques  sur  un  cas  d'abcès  du  lobe  temporo-sphénoïdal 
gauche  à  la  suite  drune  otite  moyenne  suppurée,  parW.  Watson  Cbeyne 
(British  med.  journ.^  V  février  1890). 

Abcès  du  cervelet  consécutif  à  une  otite  moyenne  chronique;  trépana- 
tion; mort,  par  W.  Milligan  (British  med.  joum. y  V  févnerl890). 

Un  cas  de  traumatisme  du  labyrinthe  de  Toreille  droite,  traité  avec 
succès  par  les  injections  do  pilocarpine,  par  E.  J.  Erskine  Risk  [British 
med.  joum. y  i"  février  1890). 

De  la  forme  de  l'oreille  comme  signe  d'un  développement  défectueux, 
par  F.  Warner  (Lancet,  15  février  1890). 

Massage  de  la  membrane  du  tympan  dans  le  catarrhe  de  l'oreille 
moyenne,  par  A.  Bronner  (Leedt  and  West  Riding  med.  chir.  Soc, 
séance  du  7  février;  in  British  med.  joum.,  22  février  1890). 

Larynx   el  trachée. 

Syphilis  du  larynx,  de  la  trachée  cl  des  bronches,  par  J.  Solis-Cohen 
[Journ.  of  laryngol.y  novembre  et  décembre  1888). 

Discours  sur  les  progrès  de  la  larvngologie,  prononcé  à  l'ouverture  de 
la  première  session  de  l'Association  laryngologiquo  britannique,  le  14  no- 
vembre 1888,  par  sir  Morell-itfackoozie  (Brit.  med.  journ.,  17  novembre 
1888). 

Un  nouveau  moyen  pour  relever  Tépiglotte,  par  B,  Howard  (Brit. 
med.  journ. ,  17  novembre  1888). 

Trachéotomie  pour  corps  étranger,  par  Maitland  Thompson  (Brit.  med. 
joum.,  24  novembre  1888). 

Présentation  d'un  maUde  atteint  de  névrose  laryngée,  par  P.  Mac 
Bride  (Med.  chir.  Soc.  of  Edinburgh,  7  novembre;  in  Èdinb.  med. 
journ..  décembre  1888). 

Néoplasmes  du  larynx,  par  R.  Norris  Woifenden  (British  laryng.  and 
rhinoL  Ass.  Londres,  1888;   in  Joum.  of  laryng.  and  rhin.,  décembre 


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268  INDICATIONS .  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Traitemem  des  affections  nerveuses  de  la  gorge,  par  J.  Macintyre 
{British  laryng.  and  rhinoL,  Au.  Londres^  14  novembre  1888J. 

Lupus  du  larynx,  par  Burgess  {Sheffield  med.  surg^,  Soe,  in  Lancei^ 
10  novembre  1888). 

Deux  cas  de  paralysie  unilatérale  des  adducteurs  du  larynx,  consécu- 
tive à  une  irritation  réflexe  du  nez,  par  W.  R.  Stewart  {Lancety  13  oc- 
tobre 1888). 

Affections  malignes  des  voies  aériennes  supérieures,  par  G.  •Hunier 
Mackenzie  {Joum.  of  laryng.  and  rhinoLy  décembre  1888). 

Affections  bystériques  de  la  gorge,  par  Scancs  Spicor  {West  London 
med.  chir.  Soc,  7  décembre;  in  Brit.  med.  joum. y  15  décembre  1888). 

Tumeur  laryngienne,  par  Benb^m  {West  London  med.  chir.  Soc.^  1  dé- 
cembre ;  in  Brit.  med.  joum.  ^  15  décembre  1888). 

Affections  hystériques  dos  cordes  vocales,  par  Bail  {West  London  med. 
ehir.  Soc.  ;  in  Brit.  med.  joum.,  15  décembre  1888). 

De  l'ozène  larynço-lrachéal,  par  Luc  (Joum.  of  laryng.,  janvier  1889). 

Un  cas  difficile  ae  sténose  du  larynx;  trachéotomie,  par  F.  Batemau 
(Brit.  med.  joum, y  5  janvier  1889). 

Manière  de  relever  Tcpiglotte,  par  R.  L.  Bowles  {Brit.  med.  joum., 
12  janvier  1889) . 

Tuberculose  laryngienne  avec  paralysie  bilatérale  temporaire  des  ab- 
ducteors,  par  H.  Handford  {Brittsh  med.  joum.,  26  janvier  1889). 

Notes  cliniques  sur  les  tumeurs  graisseuses  du  larynx,  par  P.  M'  Bride 
{Edinburgh  med.  joum..  février  1889). 

Trachéotomie,  par  J.  Collier  {Lancet,  22  décembre  1888). 

Mort  consécutive  à  la  présence  d'un  ganglion  caséeux  dans  la  trachée, 
par  Ord  {Lancet,  5  janvier  1889). 

Le  traitement  des    papillomes  du  larynx  à   l'aide  de   la  curette,  par  * 

F.  Massei  {Jourti.  of  laryngol.,  février  1889). 

Cas  de  tumeur  inlra-laryngienne,  par  David  Lindsay  {Med.  chir.  Soc. 
of  Glasgow ^  séance  du  14  décembre  1888  ;  in  Glasgow  med.  joum  ,  fé- 
vrier 1889). 

Cas  de  trachéotomie  avec  ulcération  de  la  trachée  et  ouverture  du  tronc 
innominé,  par  A.  E.  Maylar  {Path.  and  chir.  Soc,  séance  du  14  jan- 
vier ;  in  Glasgow  med.  jottrn.,  février  1889). 

Intubation  du  larynx  et  des  voies  aériennes  avec  description  d'un 
nouvel  instrument  devant  servir  dans  certains  cas,  par  T.  Annandale 
{British  med,  joum.,  2  mars  1889). 

Faits  anatomiques  et  autres  se  rapportant  à  l'intubation,  par  Lennox 
Browne  {British  med,  joum.,  9  mars  1889). 

Ulcération  syphilitique  de  la  trachée  et  des  bronches,  par  Gulliver 
{Path.  Soc.  of  Londouy  séance  du  5  mars;  in  British  med,  joum., 
9  mars  1889). 

Paralysie  des  nerfs  récurrents  laryngés,  par  Port  {Hunterian  Soc, 
séance  du  27  février;  in  British  med.  joum.,  9  mars  1889). 

Lupus  du  larynx  de  la  trachée  et  des  bronches  ayant  amené  une  sté- 
mose  de  la  trachée  et  des  bronches,  par  Whipham  et  Delépine  {Clin, 
Soc.  of  London,  séance  du  8  mars  ;  in  Brit.  med.  joum.,  16  mars  1889). 

Glande  caséeuse  se  projetant  dans  la  trachée,  par  Gulliver  {Path.  Soc. 
of  London,  séance  du  19  mars  ;  in  Brit.  med.  joum.,  23  mars  1889). 

Opération    intra-laryngienne    faite    par    le    malade  lui-inêmo  ,    par 

G.  Sioker   {lUed.  Soc.  of  London,   séance  du  18  mars  ;    in    Brit.  med, 
joum.,  23  mars  1889).    - 

Corps  étrangers  du  larj^nx,  par  J.  Collier  (Lûnc^^  2  février  1889). 

Tuberculose  laryngée  simulant  une  paralysie  des  abducteurs,  par  Percy 
Kidd  {Lancet,  26  janvier  1889). 

Corps  étranger  du  ventricule  du  larynx  enlevé  par  la  trachéotomie  ; 
guérison,  par  Pick  (Lancet,  2  février  1889). 

Instruments  de  O'Dwyer  pour   l'intubation  du  larynx,  présentés  par 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  269 

J.  Walker  Downie  {Med,  chir.  Soc.  of  GUuçâWy^  février;  io  Glasgow 
med,  iowrn.y  avril  1889). 

De  la  valeur  relative  de  la  trachéotomie  pratiquée  hàiivement  ou  tar- 
divement daas  les  maladies  chroaiques  du  larynx,  par  Lennox  Browne 
[Journ,  of  laryng.  and  rhin,,,  avril  1889). 

Expulsion  spontanée  par  la  toux  d'une  tumeur  du  larynx,  par  Walter 
Hanter  {British  fned.journ.,  13  avril  1889). 

Un  cas  d'intubation,  par   Percy  Jakios  [British  med.  journ.^  20  avril 


Phtisie  laryngée,  par  W.  Fouler  (Hunterian  Soc^  séance  dn  27  mars; 
in  British  med.journ.  ,  20  avril  1889). 

Quelques  nouveaux  remèdes  pour  les  maladies  de  la  gorge,  par 
Kennoth  Millican  (Brit,  laryng.  and  rhinoL  Ass.,  séance  du  27  mars;  in 
Uurn.  of  laryng.  and  rhinol,  mai  1889). 

Notes  sur  lanatomie  de  l'épiglotte  ,  par  Mayo  Collier  \Laneety 
4  mai  1889). 

Cas  d'extirpation  totale  du  larynx  pour  un  épitbélioma  à  la  suite  de 
laquelle  la  voix  fut  recouvrée,  par  Gre ville  Macdonald  et  Charters  Sy- 
monds  (Clin.  Soc.  of  London^ séance  du  26  avril  ;  in  British  med.  Journ.f 
4  mai  1889). 

La  laryngite  dans  les  école»^  par  Greville  Macdonald  (Londres,  A.  P. 
Watt,  1889). 

Cas  de  paralysie  de  la  corde  vocale  gauche  chez  un  malade  atteint  de 
phtisie  pulmonaire,  par  D.  Newman  et  J.  Lindsay  Steven  iPath.  and 
clin.  Soc,  séance  du  13  mai;  in  Glasgow  med,  journ.,  juin  1889). 

Disparition  spontanée  de  tumeurs  laryngées  après  la  trachéotomie,  par 
Hanter  Mackenzie  (Lancet,  6  avril  1889). 

Un  cas  de  fièvre  typhoïde  compliquée  d'œdème  de  la  glotte  ;  trachéo- 
tomie; gaérison,  par  StolCerfoth  (Lancety  6  avril  1889). 

Da  traitement  do  la  phtisie  laryngée,  par  J.  Sedziak  (Journ.  of  la- 
ryng.  and  rhinol.,  juin,  juillet  et  août  1889). 

Deux  cas  d'obstruction  partielle  dos  bronches  par  un  corps  étranger, 
avec  remarques  sur  Topération  do  la  trachéotomie,  pour  son  extraction, 
par  T.  Bryant  (Roy.  med.  and  chir.  Soc  y  séance  du  11  juin  ;  in  Brit. 
med.journ.,  15  jum  1889). 

Affection  strumcuse  des  voies  aériennes  supérieures,  par  Cresswdl- 
Baber  (Brighton  and  Sussex.  med.  chir.  Soc. y  séance  du  2  mai;  in 
British  med.  journ. y  22  juin  1889). 

Un  cas  de  thyrotomie  pour  corps  étranger  du  larynx,  par  M.  Beverley 
(Brit.  med.  journ.,  6  juillet  1889). 

Thyrotomie  pour  corps  étranger  du  larynx,  par  S.  Johnson  Taylor 
(Brit.  med.  journ.,  13  luillet  1889). 

Corps  étranger  dans  la  bronche  droite  ;  trachéotomie,  par  Page  (Brit. 
med.  joum.,  h  juillet  1889). 

Corps  étranger  du  larynx;  trachéotomie;  guérison,  par  Addenbroke 
(Lancety  13  juillet  1889). 

Trachéotomie  dans  un  cas  de  cancer  du  larynx,  par  W.  Robertson 
(Lancety  6  juillet  1889). 

Deux  cas  de  trachéotomie  pour  diphtérie  du  larynx  dans  la  même 
famille,  par  G.  J.  Stevens  (Lancet,  8  juin  18K9). 

Goutte  du  larynx,  par  sir  Moreli-Mackenzie  (Joum.  of  laryng.  and 
rhinol.,  août  1889). 

Etiologie,  pathologie,  sympt^^mes  et  traitement  de  la  périchondrite  du 
larynx,  par  de  Uavilland  Hall  et  Greville  Macdonald  (Brit.  med.  Ass. 
LeedSy  14  août  ;  in  Brit.  med.journ.,  14  septembre  1889). 

Soixante  cas  d'intubation  du  larynx  dont  vingt  suivis  de  guérison,  par 
Hailes  {Brit.  med.  Ass,  Leeds,  14  août;  in  Brit.  med.  joum.  y  21  août 
«S89j. 

Alfoctionfl  de  la  gorge  et  du  nez  chez  les  enfants,  causant  des  troubles 


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270  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

norrenx  fonctionnels,  par  Scanes  Spicer  {Brit,  med.  Ass,  Leedi^  Uaoût; 
in  Brit.  med.  journ,,  14  septembre  1889). 

Tbyrotomie  pour  cancer  du  larynx,  par  Sir  W.  Slokos  (Brit.  med. 
Ass.  LeedSy  16  août;  in  Brit.  med.  joum.^  14  septembre  1889). 

Lupus  de  la  gorge  et  du  nez,  par  J.  Middlemass  Haut  {Jottrn,  of 
laryng.  and.  rhinoi.y  septembre  1889). 

Note  sur  un  cas  de  syphilis  imitant  le  lupus,  par  R.  Norris  Woffenden 
{Jottrn.  of  laryng.  and  rhinol.,  septembre  1889). 

Un  cas  de  fracture  du  larynx  à  terminaison  heureuse,  par  A.  Soko- 
lowftki  [Joum.  of  laryng.  and  rhynol. y  septembre  1889). 

Traitement  des  tumeurs  du  larynx,  par  B.  J.  Baron  (Bristol  med. 
chir.  joum. y  juin  1889). 

L*avenir  de  la  larynpologie.  Discours  prononcé  à  l'ouverture  de  la  sec- 
tion de  laryngolo^ie  de  la  Briiish  med,  Assoc,  Leeds,  août  1889,  par 
H.  T.  Bullin  (Britishmed.  joum.,  14  septembre  1889). 

Larynx  et  traciiée  provenant  d'un  cas  de  croup  dipbtéritique,  par 
Maxwell  Ross  (Med.  chir.  Soc.  of  Edinb.  ;  in  Edinburgh  med.  joum., 
octobre  1889). 

Affeclion  maligne  du  larynx,  par  G.  Hunier  Mackenzie  (Edinburgh  med. 
Joum.,  novembre  1889). 

Tumeur  tuberculeuse  du  larynx  ;  trachéotomie,  guorison,  par  W.  Ro- 
bertson  (British  med.  joum.,  16  novembre  1889). 

Corps  étrangers  dans  les  voies  aériennes,  par  Mark  Howell  (Hunterian 
Soc. y  séance  du  23  octobre;  in  Briiish  med.  joum,  16  novembre  1889). 

Corps  étranger  de  la  trachée  (noyau  de  prune),  par  0'  Neill  (Nortn  of 
Ireland  Branck  of  the  brit.  med.  Assoc,  31  octobre  ;  in  British  med. 
joum. y  16  novembre  1889). 

Intubation  du  larynx,  par  Prier  (Norllt  of  Ireland  Branch  of  the  bri- 
tish med.  Assoc,  31  octobre  ;   in  Brit.  med.  joum.,  16  novembre  1889). 

Laryngite  catarrhale,  par  de  Havilland-Hall  [Med.  Soc.  of  London, 
séance  du  18  novembre  ;  in  British  med.  joum.,  23  novembre  1889). 

Des  injections  intra-laryngicnnes  dans  le  traitement  des  affections  pul- 
monaires, par  J.  Walker  Duwnie  [Glasgow  med.  joum.,  décembre  1889). 

Corps  étranger  resté  pendant  treize  jours  dans  la  trachée,  enlevé  pen- 
dant une  suffocation,  par  W.  Macewen  (Glasgow  path.  and  clin.  Soc, 
séance  du  11  novembre  ;  in  Glasgow  m^d.  joum.,  décembre  1889). 

Discours  d'ouverture  du  président  de  l'Association  laryngologique 
britannique,  par  P.  Smyly  (Joum.  of  laryng.  and  rhin.,  décembre  1889). 

Du  centre  nerveux  moteur  du  larynx,  par  F.  Semon  (British  mea. 
joum.,  21  décembre  1889). 

Etat  des  voies  aériennes  dans  les  léproseries  de  l'Ouest  Indien,  par 
J.  D.  Hillis  [Joum.  of  laryng.  and  rhinoL,  janvier  1890). 

Mort  à  la  suite  de  la  pénétration  d'un  pois  dans  les  bronches,  par 
E.  F.  Grun  (Lancet,  14  décembre  1889). 

Du  centre  nerveux  moteur  du  larynx,  par  H.  Krause  (Brit.  med. 
joum.,  18  janvier  1890). 

Du  centre  nerveux  moteur  du  larynx,  par  F.  Semon  et  V.  Horsley 
(British  med.  joum.,  25  janvier  1890). 

Note  sur  la  respiration  en  chantant  et  en  parlant,  par  Mayo  Collier 
(Joum.  of  laryng.  and  rhinoL,  février  1890). 

Les  causes  du  laryngisme  chez  les  jeunes  enfants  et  de  sa  production 
par  l'élongation  do  l'uvule,  par  A.  Mantle  (British  med.  joum.,  8  fé- 
vrier 1890). 

Elonffation  de  l'uvule  comme  cause  de  laryngisme,  par  Lennox  Browue 
(BritUh  med.,  15  février  1890). 

Kcz. 

Coryza  atrophique  (ozène  essentiel),  par  E.  J.  Moure  (Joum.  of  la- 
ryng, and  rhinol.y  novembre  1888). 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  271 

Le  méeanisme  du  nez  et  ses  rapports  avec  la  respirfttion,  le  goût  et 
l*odorat,  par  Greville  Macdonald  (Brii.   med,  journ  ,  l»*"  décembre  1888). 

Anosmie,  par  Dundas  Grant  (ÈHL  laryngol,  and  rhinol.  Ass.,  Lon- 
dreSy  14  novembre  1888;  in  Journ.  of  laryng.  and  rhinol.^  dé- 
cembre 1888). 

Cas  de  calcul  nasal,  par  J.  M.  Hunt  {Brii.  laryngoL  and  rhinol.  A$s., 
Londres^  14  novembre  1888) . 

Cas  de  calcul  nasal  datant  de  23  ans,  par  H..  Bendelack  Hewelson 
[Brit.  laryng.  and  rhin.  Ass.  Londres j  14  novembre;  in  Journ.  of 
ïarung.  and  rhin.,  décembre  1888). 

Un  récent  perfectionnement  de  la  rhinoscopie  postérieure  ,  par  E. 
Cresswell  Baber  (Brit.  med.  journ.,!^  janvier  1889). 

Un  cas  de  tumeur  uaso-pharyngienne  siégeant  à  la  base  du  crâne; 
opération  sans  incision  externe;  guérison,  par  H.  H.  Clutton  (Lancet, 
i*'  décembre  1888). 

Une  cause  d'obstruction  nasale,  par  E.  Rougbton  (Brit  med.  journ., 
16  février  1889). 

Cas  d*épilepsie  avec  aura  olfactive  provenant  d'une  tumeur  du  lobe 
temporo-spbénoïdal ,  par  Uueblings  Jackson  et  Beevor  (Med.  Soc.  of 
Londoa,  18  février;  in  British  med.  Journ.,  23  février  1889). 

L'extraction  par  ooêration  des  tumeurs  naso- pharyngiennes,  par  An- 
nandale  [Med.  chir.  Soc.  of  Edinburgh^  16  janvier;  in  Edinburgh  med. 
journ.,  mars  1889). 

Rhinite  membraneuse,  par  F.  Hamilton  Potier  (Journ,  of  laryng.  and 
rhin.,  mars  1889). 

Pseudo  bay-fever,  par  A.  Bronner  (Leedi  and  West  Riding  med.  chir. 
Soc,  séance  du  l*'  mars;  in  British  med.  journ. ,  23  mars  1889). 

Dégénérescence  fibreuse  syphilitique  des  fosses  nasales  et  do  pharynx, 
par    J.  Noland   Hackenzie   (Journ.   of  laryngol.    and    rhinol.  ,    avril 


De  remploi  de  la  cocaïne  dans  les  maladies  du  nez  et  de  la  gorgo, 
par  Lennox  Browne  (Brit.  med.  journ.,  27  avril  1889). 

Des  anesthésiques  dans  les  opérations  du  nez  et  de  la  gorge,  par 
G.  Stoker  (Brit.  laryng.  and  rhinol.  Assoc,  séance  du  27  mars;  in 
Journ.  of  laryngol.  and  rhynol.,  mai  1889). 

Du  choix  des  anosthésiques  dans  les  opérations  naso-pharyngiennes, 
par  J.  F.  W.  Silk   (Journ.  of  laryngol.  and  rhinol.,  mai  et  juin  1889). 

Suppuration  de  l'antre  aHigumore,  par  Donald  Stcwart  (Lancet, 
13  avril  1889). 

Nez  artificiel,  par  G.  H.  Philipps  (Straffordshire  Br.  of  the  Brit.  mod. 
Ass.,  30  mai  ;  in  Brit.  med.  journ.,  29  juin  1889). 

Obstruction  nasale  en  relation  avec  l'administration  d'anesthésiants, 
par  J.  F.  W.  Silk  (Journ.  of  larung.  and  rhinol.,  juillet  1889). 

Fièvre  do  foin  et  asthme  de  foin,  par  Havillaud  Hall  (Lancet,  15  juin 


Traitement  de  la  fièvre  de  foin,  par  W.  Hill  (Lancet,  22  juin  1889). 

Instrument  pour  corriger  les  déformations  du  nez,  par  Walsham 
(Lancet,  6  juillet  1889). 

Empycme  du  sinus  maxillaire,  par  Grevillo  Macdonald  (Brit.  mod.  Ass. 
Leeds,  16  août;  in  Brit.  med.  journ  ,  14  septembre  1889). 

Da  naso-pharynx,  par  Farquhar  Matheson  (Brit.  med.  Ass.  Leeds, 
14  août;  in  Brit.  med.  journ.,  24  août  1889). 

De  l'anesthésie  dans  les  opérations  de  végétations  adénoïdes  du  naso- 
pharynx,  par  H.  Davis  (Brit.  med.  Ass.  Leeds,  16  août;  in  Brit.  med. 
journ.,  24  septembre  1889). 

Cas  de  rhinoplastie,  par  Rashton  Parker  [Liverpool  med.  chir.  journ., 
juillet  1889). 

Deox  cas  de  rhinosclérome,  par  W.  Robertson  (Sect.  de  laryngol.  di  la 
Brit.  med.  Ass.  Leeds,  16  août;  in  Brit.  med.  journ.,  14  septembre  1889). 


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272  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Quelques  points  de  la  paiholog'io  et  du  traitement  des  affections  du 
naso-pharynx,  par  J.  N.  Mackenzie  {Journ.  of  laryng,  and  rhinol,^  no- 
vembre 1889). 

Traitement  de  cas  graves  de  polypes  da  nez,  par  R.  A.  Milligan  {Brit, 
med.  journ.,  novembre  1889). 

Fibromes  naso-pharyngiens,  par  Thudicum  (West  London  med.  cbir. 
Soc,  séance  du  1"  novembre;  in  Brit.  med,  joum.j  16  novembre  1889). 

Sur  quelques  rclalions  entre  les  affections  nasales  et  oculaires,  par 
A.  Bronner  [Journ,  of  laryng.  and  rhinol.,  décembre  1889). 

De  Taproseiio,  par  Guye  (Journ.  of  laryngol,  and  rhinol. ,  décembre 
1889). 

Amputation  du  nez,  par  Ogilvie  Will  (Abertleen  Banff  and  Kincardine 
brancn,  20  novembre;  in  Brit,  med.  journ.,  14  décembre  1839). 

Kyste  du  cornet  inférieur,  par  R.  E.  Horsle^  (Edinburgh  med.  chir 
Soc,  4  décembre  1889;  in  Brit.  med.  journ.,  4  janvier  1890). 

Hématome  du  septum  nasal,  par  J.  B.  Bail  (Brit.  med.  journ,,  25  jan- 
vier 1890). 

Un  ca3  curieux  d'occlusion  des  cboanes,  par  W.  Robertson  [Brit.  med. 
journ.,  25  janvier  1890). 

Tumeurs  naso-pbaringiennes,  par  Stewart  (Nottinghammod.  chir.  Soc, 
8  janvier;  in  Brtt.  med,  journ.,  25  janvier  1890). 

De  l'obstruction  nasale  et  de  la  respiration  buccale  comme  facteurs 
éliologiques  des  lésions  dentaires,  par  Scanes  Spicer  (Lancet,  18  jan- 
vier 1890). 

Asthme  considéré  surtout  au  point  de  vue  de  ses  rapports  avec  les  ma- 
ladies du  nez,  par  E.  Schmiegolow  (un  volume  de  90  pages,  H.  K.  Lewis, 
éditeur,  Londres,  1890). 

Trépanation  pour  un  abcès  du  sinus  frontal,  par  A.  G.  Miller  (Edin- 
burgh med.  cliir.  Soc,  séance  du  5  février;  in  Brit.  med.  journ., 
22  février  1890). 


Pharynx  et  Varia. 

Tnmeur  fibro-kystique  du  côté  droit  du  pharynx,  par  Sir  Morell-Mac- 
kenzie  (British  laryngol.  and  rhinol.  Assoc  Londres,  14  novembre  1888). 

Cancer  de  la  glande  thyroïde,  par  R.  Norris  Wolfendcn  (Brit.  laryngol. 
and  rhinol.  Assoc.  Londres,  14  novembre  1888;  in  Journ.  of  laryng.  and 
rhin.,  décembre  1888). 

Pièce  de  monnaie  ayant  séjourné  quatre  mois  dans  l'œsophage,  par 
Mariin-Dayle  [Lancet,  10  novembre  1888). 

De  l'influence  de  certaines  médications  sur  le  bacille  de  la  tuberculose 
chez  l'homme,  par  G.  Hunter  Mackenzie  (Brit.  laryng.  and  rhin.  Assoc. 
Londres,  14  novembre;  in  Journ.  of  laryng.  and  rhtn.,  décembre  1888). 

Diphthérie  épidémiqne,  par  John  Irving  [Brit.  med.  journ.,  15  dé- 
cembre 1888). 

Traitement  de  Sir  Morell-Mackenzie  pour  les  amygdalites  aiguës  et 
chroniques,  par  J.  Maxwell  Ross  (Edinburgh  med.  journ.,  janvier  1889). 

Notes  cliniques,  par  B.  Tauber  [Journ.  of  laryngol.,  janvier  1889). 

Un  cas  de  cancer  de  l'œsophage,  par  S.  Alexander  (Brit.  med.  journ , , 
5  janvier  1889). 

Traitement  de  la  diphthérie  chez  les  enfants  par  les  vapeurs  sulfu- 
reuses, par  T.  Wild  Pairman  (Edinburgh  med.  journ.,  février  1889). 

Notes  cliniques  sur  la  diphthérie,  par  W.  G.  Donald  (Lancet,  12  jan- 
vier 1889). 

Du  réflexe  rotulien  dans  la  diphthérie,  par  Uadden  (Lancetf  5  jan- 
vier 1889). 

Hypertrophie  de  l'amygdale  pharyngienne  chez  les  personnes  âgées, 
par  J.  Solis-Gohen  (Journ.  of  laryng,  and  rhin,,  février  1889), 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  273 

Cas  de  tumeurs  malignes  de  la  glande  thyroïde,  par  Procter  L.  Hut- 
chinson  {Journ.  of  laryng,  and  rhin.,  mars  1889). 

Uo  cas  d'œsopbagolomie,  avec  remarques»  par  Pye  (Brit,  med.  Jourtt,^ 
9  mars  1889) . 

Papillome  de  Tamygdale,  par  Morgan  (Sunderland  and  Norlh  Durham 
med.  Soc,  séance  du  21  février;  in  ÈriL  med.  joum.y  9  mars  1889). 

Cas  de  fibrome  du  pharynx;  opéralion;  remarques,  par  K.  Leod 
{Lancet,  23  mars  1889). 

Gastrite  dipbthéritique  ou  diphthérie  gastrique,  par  Talfourd  Jones 
{Brit.  med.  Journ.  y  20  avril  1889). 

Traitement  de  la  diphthérie  par  Tacide  salicylique,  par  L.  Cane  (Brit. 
med.  journ.,  20  avril  1889). 

Maladie  de  Graves  unilatérale  incomplète  à  la  suite  de  l'extraction  d*un 
polype  nasal,  par  F.  Semon  (Clin.  Soc.  of  London,  séance  du  12  avril;  in 
Brit.  med.  journ.,  20  avril  1889). 

Uémiatropbie  de  la  langue,  par  T.  Barlow  (Clin.  Soc.  of  London,  séance 
du  26  avril  ;  in  Brit.  med.  journ.,  4  mai  1889). 

Sarcome  de  l'amygdale,  par  R.  Johnson  (Clin.  Soc.  of  London,  séance 
du  26 avril;  in  Bnt.  med.  journ.,  4  mai  1889). 

Ablation  de  la  glande  thyroïde,  par  Corley  (Roy.  Acad.  of  med.  in 
Ireland,  séance  du  29  mars;  in  Brit.  med.  journ.,  11  mai  1889). 

Carcinome  de  Tœsopbage  enveloppant  le  nerf  récurrent  laryngé  droit, 
par  Burton  (Cambridge  med.  Soc,  séance  du  1*'  mars;  in  Brit.  med. 
journ.,  11  mai  1889). 

Remarques  sur  le  traitement  par  l'intubation  des  rétrécissements  can* 
céreux  de  ToBsophage,  avec  observations,  par  G.  Hook  Rodman  {Brit.  med. 
journ.,  25  mai  1889). 

Diphthérie,  par  E.  H.  Hare  {Lancet,  11  mai  1889). 

Notes  sur  la  diphthérie,  par  North  (Lancet,  13  avril  1889). 

NouTelle  méthode  pour  traiter  les  sténoses  œsophagiennes,  par  Charters 
J.  S^onds  {Lancet,  6  avril  1889). 

Rétrécissement  de  Tœsophage.  Gastrostomie.  Mort,  par  A.  Sheen  {^Brit. 
med.  journ.,  29  juin  1889). 

Du  seul  moyen  de  relever  on  même  temps  la  langue,  Tépiglolte  et  les 
replis  aryléno-épigluttiques,  par  J.  Foulis  {Edinb.  med.  journ.,  juillet  et 
août  1889). 

Gastrostomie  pour  rétrécissement  organique  de  l'œsophage,  par  D.  N. 
Knox  [Glasgow  med.  journ.,  août  1889). 

Des  amygdalites,  leurs  variétés  et  leurs  relations  avec  le  rhumatisme, 
par  Uaig-Brown,  Arch.  Garrod,  Lennox  Browne  et  Hingston  Fox  (Brit. 
med.  Assoc.  Leeds,  14  août;  in  Brit.    med.  journ.,  14  septembre  1889). 

Pharyngite  granuleuse,  par  L.  A.  Lawrence  (Brit.  med.  Assoc.  Leeds, 
14  août;  in  Brit.  med.  journ.,  14  septembre). 

Notes  sur  un  cas  de  sarcome  primaire  de  l'amygdale,  par  R.  Norris 
Wolfenden  [Journ.  of  laryngol.  and  rhinol.,  octobre  1889). 

Introduction  d'un  os  de  grouse  dans  l'œsophage,  par  A.  E.  T.  Longhurst 
{Brit.  med.  journ.,  5  octobre  1889). 

Paralysie  dipbthéritique,  par  W.  ^.  Sym  (Edinb.  med.  journ.,  no- 
vembre 1889). 

Thrombose  de  l'artère  vertébrale  pressant  sur  le  nerf  glosso-pharyngé; 
perte  unilatérale  du  goût  sur  le  dos  de  la  langue,  par  F.  M.  Pope  {Brit. 
med.  journ.,  23  novembre  1889). 

Adénome  de  la  glande  thyroïde  chez  un  léopard,  par  A.  H.  Voung 
(Pathol.  Soc.  of  Manchester,  séance  du  13  novembre;  in  Brit.  med.  journ., 
23  novembre  1889). 

Epithélioma  de  la  langue,  par  Rundie  (South  Ëast  Hauts  District  of  the 
Southern  Branch  of  the  Brit.  med.  Assoc,  14  novembre  ;  in  Brit.  med. 
journ.,  14  décembre  1889). 

Gastrostomie  pour  obstruction   complète  de    l'œsophage,  par    Ward 

▲NNALBS  DBS  MALADIES  DB  l'ORBILXJC  BT   DU  LARTNX.  ^  XVI.  20 

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274  INDICATIONS  BlBUOGRAPHIWfiS. 

Cousins  (Soulh  East  Hanls  District  of  the  Southern  Bram:))  of  tiie  Brit. 
med.  Assoc,  14  novembre;  in  Brii^  med*  journ,.  14  décembre  1889). 

Forme  inusitée  d'a^ection  maligne  de  l'œsophage,  par  flarris  (Miin- 
chester  med.  Soc,  4  décembre;  in  Brii.  med.  journ,^  21  déceoibre  1889). 

Un  cas  do  glossite  hémorrbagique  aiguë,  par  Hol^er  Mygiud  (Jour»,  of 
laryngoL  and  rhinoL,  janvier  1890). 

Maladie  de  Graves,  par  Hollis  (brighton  and  Sussex  med.  cbir.  Soc., 
5  décembre  1889;  in  Brit.  med.  Journ.,  4  janvier  1890). 

Œsophagolomie  pour  Texlraction  de  corpi  étrafigers,  par  F.  A^  Soo- 
tham  {Latteel,  28  décembre  1889). 

Diphihérie  et  rougeole,  par  K.  Kingsbury  (Brit.  med.  jour^.t  ii  jan- 
vier 1890). 

OCsophagotomie,  par  Bonnelt  May  (Birmingham  and  Midland  Couniies 
Branch  ofthc  Bril.  med.  Assoc,  12  décembre  1889;  in  Brit.  meJ.JQuru., 
Il  janvier  1890). 

Affcclionsde  ta  glande  thyroïde,  par  J.  Bcrry  (Pathol.  Soc.  ofLondon, 
fl  janvier;  in  Brit.  med.  journ.,  25  jan>'ier  1890J. 

De  quelques  affections  de  la  bourse  pharyngée,  par  A.  Brooncr  (laucety 
11  janvier  1890). 

Du  mcnlhoi  dans  les  douleurs  aiguës  de  tête,  l'influenza  épidémiaue 
et  d'autres  affections  du  nez  et  de  la  gorge,  par  Lennox  Browne  {Ue^ 
dical  Pressy  8  jan>ier  1890). 

Rétrécissement  de  l'œsophage  traité  par  la  gastrostomie^  par  Ashlev 
Commins  (Cork  med.  and  surg.  Soc,  séance  du  8  janvier  ;  in  Brit.  mea. 
joum.yi*^  février  1890). 

Ëpitbélioma  de  la  glande  thyroïde  et  de  la  trachée,  par  R.  Norris  WqI- 
fendcn  [Journ.  of  laryngol.  and  rhinol.y  février  1890). 

Note  sur  un  moyeu  possib  o  d'arrêter  les  progrés  du  myxoedème,  la 
cachexie  strumipri\e  et  les  affections  consécutixes,  par  Y.  Horsley  (Brit, 
med.  journ.,  8  février  1890). 

De  l'amygdalite  folliculaire  ai^uë,  par  A.  Dunlop  (Lancet,  15  fé- 
vrier 1890). 

Application  de  canules  (Rétention  tub;8)  dans  le  rétrécissement  de 
l'œsophage,  par  Annaudale  (Ëdiuburgh  med.  chir.  Soc,  séance  du  5  fé- 
vrier; in  Bru.  med.  Journ.,  22  février  1890). 

IHpbthérie,  par  Pearson  (Sheffield  med.  chir.  Soc,  séance  do  13  fé- 
vrier; in  Brit.  med,  journ.,  2Î  février  1890). 


SCANDINAVIE. 

Sarcome  du  larynx.  Laryngo -fissure.  Gtiérison,  par  Hjorth  (Nartk  Ma§. 
fftr  Laegevidskaben,  décembre  18^). 

Nos. 

Un  cas  de  rhinolithe,  par  G.  Baden  (Hoip.  Tideade,  n*  2,  1889). 
L*asthme  ;  ses  rapports  avec  les  affections  nasales,  par  £.  Schmiegelow 
(94  p.,  Copenhague,  1889). 


Pharynx  el  Varia. 

'érysipèle  pharyn 
nnings 


Cas  d'érysipèle  pharyngien,  par  K.  G.  Lennander  (Upsala  Loekarêfoe- 
Foerhandlingary  vol.  XXIV,  p.  530). 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  2^ 

Rétrécissemeot  cicatriciel  du  gosier  chez  un  enfant  de  12  ant.  (Esopha- 

^otomie  externe.  Guérison»  par  K.   G.  Leni      '     * 

nings  Foerhandlingar^  yoI.  XXIV,  p.  410). 


PAYS-BAS. 


Larynx  ei  Traehée* 

Un  cas  de  mulisme  hystérique,  par  Stephen  iSederL  TiiU,  v.  Geueei., 
20  ayril  1889). 

Cas  d*einphysème  cutané  répandu  après  la  trachëolomie,  par  filom  van 
Geel  (Weekbl.  van  het,  Nederl,  Tidj,  v.  Geneesk.y  1889). 

Du  carcinome  du  larynx,  par  Brondgeest  {WeekbL  van  het,  NederL 
Tidj.  voor  Geneesk..  1889). 

De  rintubation,  par  Kortoweg  {Weekbl.  van  het.  Nederl.  Tidj.  voor 
Geneetk.y  1889). 

I.  Cas  de  trachéotomie;  11.  Du  tubage  du  laryux,  par  Moll  (Weekbl, 
pan  %ei.  Nederl.  Tidj,  voor  Geneeik.,  1889). 


Cas  d*épistaxis  rebelle,  par  Hukmann  (Weekbl,  van  het.  Nederi,  Tidj. 
V.  Geneeik.,  1889). 

Lupus  du  nez,  par  Schutter  (Weekbl.  van  het.  Nederl,  Tidj,  voor 
Geneesk.,  1889). 

Rhinolithe,  par  van  der  Ueide  (Weekbl.  van  het.  Nederl,  Tijd,  voor 
Geneesk.,  1889). 

Du  temissement  de  la  glace  par  Thalcine  comme  signe  de  la  sténose 
nasale,  par  Zwaardemaker  (Weekbl,  van  het.  Nederl,  Tijd:  voor  Geneesk,, 


Pharynx  et  Varia. 

Six  cas  do  diphthérie,  par  van  derHagen  (Weekbl,  van  het.  Nederl. 
Tijd.  voor  Geneesk.,  1889). 

Carcinome  de  Tœsophage,  par  Kooyker  (  Weekbl.  van  het,  Nederl,  voor 
Gsneesk.,  1889). 


RUSSIE. 


Oreille. 

Sur  la  valeur  da  torticolis  dans  le  diagnostic  et  le  pronostic  des  otites 
moyennes,  par  Radzich  (St-Petersb.  med,  Woch.,  n*  3< 


Larynx  et  Trachée. 

Sur  la  conduite  à  tenir  dans  le  cas  de  laryngo-sténoso  provoquée  par 


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«76  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

aao  périchondrite  dans  le  cours  de  la  ficyro  typhoïde,  par  0.  K.  Ru- 
kovitch  (3*  Ck)ngrès  «les  médecins  russes,  Saint-Pétersbourg,  janvier  1889). 

L'acide  lactique  dans  la  tuberculose  du  larynx,  par  L.  J.  Golynetz 
{Med.  Oboz.,  n«  5,  1889). 

Le  niHuthoi  dans  la  tuberculose  du  larynx,  par  A.  J.  Ossendovsky 
(Med,  Oboz,,  n-  6,  1889). 

Ulcérations  du  larynx  dans  la  fièvre  typhoïde,  par  E.  V.  Antonoff 
(Ejenedelnaia  klinitcheskaia  Gazeta,  n**  16,  17,  18  et  1^,  1889). 

Troubles  fonclionuels  de  la  voix  au  moment  do  la  puberté,  par  A.  P. 
Favitzky  [Med.  Oboz.y  n-  5,  1880). 

Corps  étrangers  des  voies  aériennes,  par  y'iQthvXî  (Peter ib,  med.  Woch.^ 
n«  23,  1889). 

Larvngo-fissure  pour  tumeurs  da  larynx,  par  S.  G.  Shalita  {VraUh, 
n»  17,'  liS9). 


Des  névroses  réflexes  d'origine  nasale,  par  P.  Netchaïeff  [Med.  Oboz,^ 
n"  9  et  10,  1888). 

Ëiiologie  et  curabililo  do  la  rhinite  alrophiquo  chronique,  par  M.  S. 
Jirmùnsky  [Compte  rendu  de  la  3»  réunion  des  médecins  russes  à  Saint- 
Pétersbourg,  1889). 

Coryza  vaso-dilatateur  chronique,  par  S.  von  Stoin  [Med.  Oboz.^  n*  17, 
1889). 

Larves  do  mouches  dans  le  nez,  par  Pokrosoff  {Meditzina,  n<>  12, 1889). 


Pharynx  el  Varia. 

Los  amygdales  dans  la  pbthisie,  par  Dmokhovski  (Gaz.  Lekarska,  1889). 

Traitement  de  la  diphihcrie  par  la  teinture  d'iode,  par  Jakow  Gol- 
deviig  {Med,  Oboz.,  n»  6,  1889). 

Traitement  de  la  diphtherie,  par  F.  Shtcherbakoff  (Novosti  Terap.y 
n»  10,  1889). 

Note  sur  lo  trailemcnl  de  l'amygdalite  chimique  et  do  la  pharyngite 
granuleuse  par  des  insufflations  de  carbonate  de  soude,  par  S.  Mikhailoff 
(McdUzina,  n«  21,  1889). 

Tr.iiicmcnt  de  l'hypertrophio  amyi^dalicnno  dans  l'enfance,  par  Ous- 
penski  ii^t-Petersb.  med.  Woch.,  n»  28,  1889). 

De  l'excision  des  amygdaK^s  hypertrophiées,  par  L.  S.  Zisman  [Comptes 
rendus  de  la  Soc,  de  méd.  d'Irkulsk,  p.  10,  1889). 

OEsophagotomie  pour  corps  étranjjors,  par  A.  1).  Abu  kolT  [Bull,  de  la 
Soc,  méd.  russe  de  Riga,  p.  61,  1889). 


CANADA. 

Oreille. 

Des  polypes  de  l'oreille,  par  A.  J,  B.  Rolland  [Gaz.  méd.  de  Montréal, 
décembre  1888). 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES  277 


Traitemeot  dos  polvpes  du  nez,  par  A.  A.  Foucbor  (Union  méd.  du 
Canada,  janvier  1889). 

Obstruction  osseuse  de  la  cavité  nasale,  par  A.  J.  B.  Rolland  (Soc.  de 
méd.  prat.de  Montréal,  séance  du  l^*^  mars;  in  Union  méd,  du  Canada^ 
avril  1889). 

Dilatation  des  sinus  spbénoïdaux  par  accumulation  et  rétention  de 
liquide.  Obstruction  des  arriére-fosses  nasales  comme  conséquence,  par 
A.  J.  B.  Rolland  (Ga^.  méd.  de  MoniréaU  août  1889). 


Pharynx  et  Varia. 

Mycosis  de  Tarrière-bouche,  par  A.  A.  Poucber  [Vni^on  méd,  du  Ca- 
nada^ mars  1889). 

Traitement  de  la  diphthérie,  par  Palardy  [Gaz.  méd.  de  Montréal, 
décembre  1889). 


BELGIQUE. 

OrelUe. 

Do  Tacuilé  auditive,  par  Chalant  [Arch.  méd.  belges,  décombro  1888). 

Los  maladies  de  l'orriillo  on  rapport  avf^c  les  maladie-^  jî«'n»'ralcs,  par 
F.  Schiffers  [Ann.  de  la  Soc.  inéd.-chir.  de  W{jt\\K\'\n  1889). 

De  la  toux  auriculaire,  par  F.  Schiffers  [Ann.  de  la  Soc.  méd.-chir.  de 
Liège,  juillet  1889). 

Comptes  rendus  et  mémoires  du  4^  Conjîrcs  international  trololojio  et 
laryngologie,  tenu  a  Bruxelles  du  10  au  H  septembre  1888,  publies  par 
Ch.  Delstanche  et  Ch.  Goris  (un  volume  do  S'iO   pajrcs.   Bruxoilcs,   1889). 

Des  caractères  particuliers  présentés  par  les  malailies  intlanmiatoiros 
de  l'oreille  pendant  répido  nie  d'iutluenza  a  la  cliui  ]ue  otolo>^ique  du 
D'  Delstancbe,  par  C.  Hennebert  [La  Clinique^  23  janvier  1890). 

A  propos  des  atrésies  de  Toreille  externe;  leçon  clinique  du  D**  Dels- 
tancbe, recueillie  par  Lafosso  [La  Clinique^  6  février  1890). 


Larynx  et  Traehée. 

De  la  production  du  sbock  dans  Textirpation  du  larynx,  par  K.  Stœrk; 
traduit  de  l'allemand,  par  0.  Laurent,  de  Hal  (F.  Hayez,  imprimeur, 
Bruxelles,  1889j. 

Cas  de  corps  étranger  du  larynx,  par  Gapart  [La  Clinique^  16  jan- 
vier 1890). 

Nez. 

Polype  naso-pharyngien  volumineux,  par  Allard  (Presse  méd.  belge, 
n*  t,  1889). 

Corps  étranger  ayant  séjourné  plus  de  deux  ans  dans  une  fosse  nasaU 
chez  un  adulte,  par  Uaoquet  (Arch.  méd.  belges,  avril  1889). 


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rm  INDICATIONS  BIBLIOGfVAPHJQUKS. 

Porle-lacs  rétro-nasal   pour  reDlèvemcnt  des    tumeurs   naso-pharyo- 
gieanes,  par  C.  Goris  (La  Cliniguet  lô  mai 


Pharynx  et  ¥aria. 

Diphihérie.  Note  sur  les  cas  d'augiae  dipbthériliqtte  observés  à  Técole 
des  pupilles  de  l'armée,  à  Alost,  par  Bourdeaux  (Arch,  med,  belges^  jan- 
vier 1&9). 

Cancer  do  l'œsophage^  par  Gratia  {La  Clinique^  18  avril  1889). 

Epitbéiioma  de  Tœsophage,  par  Javaux  [Presse  méd.  belge^  10  mars 
188d). 

De  la  coquelucbe,  par  Tordeus  [La  Clinique,  28  mars  1889). 

Traitement  de  la  aipblhérie  et  du  croup  par  l'emploi  combiné  du  bro- 
muro  de  potassium  et  du  sulfure  de  calcium,  par  Deffernez  {Scalpel, 
19  mai  1889). 

Pharyngo-mycosis  leptolhrix,  par  F.  Schiffer»  (Soc.  méd.-dnr.  de 
Liège,  séance  du  l**"  août  1889). 

De  rbygroma  Ihyro-hoSdien  ou  kyste  de  Boyer,  par  0.  Laurent,  do  Hal 
{La  Clinique,  U  juin  1889). 

Sténose  du  pharynx,  par  F.  Scbiffers  [Presse  méd.  belge,  1  juillet  1889). 


SLISSE. 

Oreille. 

L'ouïe  des  fiévreux  ot  la  découverte  de  la  surdité  unilatérale,  par  Va> 
lentin  (Med.  Pharm.  Bezirksvcrein^  Berne,  25  juin  ;  in  Corresp.-Blatt  f . 
sehweizer  AerHe,  15  septembre  1889) . 

Daltonisme  auditif,  par  Albertini  (Congrès  internat,  de  physiol.,  tenu 
à  Bàle  le  12  septembre  1889). 

De  la  trépanation  de  rajpoplivse  masloïde  dans  les  otites  moyennes 
suppurées  à  la  ch nique  do  Zurich,  par  Ssherrer  ilnaug.  Dissert,  Zurich, 
1889). 

Larynx  el  Traehée. 

L'intubation  du  larynx  d'après  O'Dwyer,  par  0.  Guyer  {Cor resp.-B lait 
f.  êchweizer  Aerzte^  1«'  juillet  1889). 

Le  larynx  et  la  cocaïne,  par  Mermod  [Revue  méd,  de  la  Suisse  ro- 
mande y  juin  1889). 

^'ez. 

Le  catarrhe  chronique  de  la  cavité  naso-pharyngienne  et  la  bourse  pha- 
ryngée, par  F.  Siebcumann  (Corresp.-Blatt  f,  scnweizer  Aerzte,  16  juin 


1889). 

Pharynx  et  Varia. 

Contribution  casuistique  êk  la  dilatation  rétrofrade  des  rétrécissemewts 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  279 

de  Tœsophaffe,  par  Hagenbach  {Corresp.-BlaU  f.  schweiter  AerzUy 
!•'  mars  18^). 

Du  traitement  de  la  diphthérie  par  l'acide  salicyliquc,  par  A.  d'Espinc 
{Bev.  méd.  de  la  Suisse  romande^  if)  janyier  1889). 

Des  concrétions  caséeuses  des  amygdales,  par  Gaotior  (Rev.  méd.  de  la 
Suisse  romande,  25  janvier  1889). 

Recherches  sur  le  corps  thyroïde,  par  H.  von  Wyes  (Corresp.^BlaU 
f.  schweizer  AenUy  15  mars  1889). 

De  l'angine  ulcéreuse  dans  le  typhus  s^bdominal,  par  A.  Vonwillcr 
{Corresp.'BlaU  f,  schweizer  Aerzêe,  fô  à^pliembre  1889). 

Sur  la  fonction  de  la  glande  thyroïde,  par  Fano  (Congrès  intern.  de 
phvsiol.,  tenu  à  Bàle,  le  12  septembre  1889). 

Extirpation  totale  du  corps  thyroïde  chez  des  chiens^ar  Schiff  (Con- 
grét  iniern.  de  physiol.,  tenu  à  Eàle  le  12  septembre  1589). 

Gastrostomie  pour  rétrécissement  cancéreux  do  l'œsophage,  par  Girard 
(Med.  Pharm.  Bezirksverein,  Berce,  29  octobre  1889  ;  in  Corresp.-Blatt  f, 
schweizer  Àerzte,  1"  Janvier  1890). 

Recherches  expérimentales  sur  le  bacille  diphthéritiqne,  par  d*Espine 
0t  Marllgnac  {Revue  méd,  de  la  Suisse  romande,  janvier  1890). 


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NOUVELLES 


M.  le  professeur  U.  Trélat,  dont  le  concours  a  été  prêté  d'une 
foçon  si  bienveillante  à  la  publication  des  Annales  depuis  la 
fondation  du  journal,  vient  de  succomber  à  Paris  à  la  suite  d'une 
courte  maladie.  Nous  n'avons  pas  besoin  de  rappeler  à  nos  lec- 
teurs qu*il  était  Tauteur  de  travaux  remarquables  sur  la  staphy- 
lorraphie  et  la  palatoplastie. 


Société  française  (Totologie  et  de  laryngoïogie. 

Le  comité  de  la  Société  d'otologie  et  de  laryngoïogie  a  fixé  la 
première  séance  de  la  réunion  annuelle  au  vendredi  23  mai 
(huit  heures  du  soir,  palais  des  Sociétés  savantes,  rue  des  Poi- 
tevins). 

On  est  instamment  prié  d'envoyer  au  secrétaire  avant  le  10  mai 
le  titre  des  communications  que  Ton  se  propose  de  faire,  afin 
que  le  comité  puisse  arrêter  Tordre  du  jour  des  séances. 

Cet  ordre  du  jour  ne  sera  publié  qu'à  l'ouverture  de  la  session. 

Le  Secrétaire  de  la  Société^ 
h*  JoAL,  25,  rue  de  Lille. 


Le  congrès  pour  l'étude  de  la  tuberculose,  qui  devait  se  tenir 
à  Paris  en  1890,  sous  la  présidence  du  D^  Villemin,  est  remis 
au  mois  de  juillet  1891. 


Nous  avons  le  plaisir  d'annoncer  à  nos  lecteurs  l'apparition 
d'un  nouveau  journal  do  spécialité  qui  paraît  à  Barcelone,  sous 


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NOUVELLES.  m 

la  direction  de  notre  savaDt  confrère  le  D^  R.  Botey.  Ge  nouveau 
recueil  est  intitulé  :  Arobivos  interDaoioDales  de  laringologia 
otologia^  rinologia,  y  de  las  enfermedades  de  las  primeras  vias 
respiratorias  y  digestivaa. 


X«  congrès  médical  international  Berlin.  4-9  août  1890. 


L'exposition  médicale  internationale 
Berlin,  août  1890. 

Une  exposition  médicale  scientifique  aura  lieu  conjointement 
avec  le  dixième  congrès  médical  international.  Les  représen- 
tants des  Facultés  de  médecine  et  des  grandes  sociétés  médi- 
cales de  Tempire  allemand  ont  confié  au  comité  d'organisation 
soussigné  la  mission  d'en  faire  les  préparatifs.  Après  bien  des 
difficultés,  le  comité  dispose  enfin  de  salles  convenables  pour 
Tinstallation  de  cette  exposition.  Nous  invitons  les  exposants  à 
vouloir  bien  y  envoyer  leurs  appareils,  en  les  priant  tuut  d'a- 
bord d'obsei*ver  qae,  vu  les  circonstances  et  Tespace  mis  à  notre 
disposition,  il  ne  nous  est  possible  d'accepter  que  des  appareils 
de  caractère  excessivement  scientifique. 

L  L'exposition  sera  ouyerte  le  2  août,  à  11  heures  du  matin,  et 
fermée  probablement  le  11  août  dans  l'après-midi.  Elle  a  lieu  dans 
le  parc  do  Texposition  nationale,  où  les  séances  des  sections  et 
groupes  du  dixième  congrès  international  de  médecine  se  tien- 
dront aussi. 

Il  sera  pourvu  à  l'arrangement  de  chambres  noires  et  de  lo- 
caux pour  les  expériences,  avec  guides  compétents  et  démons- 
trations pour  les  participants  au  congrès. 

Les  objets  suivants,  autant  que  la  place  le  permettra,  seront 
admis  : 

1.  Instruments  nouveaux  ou  améliorés,  ainsi  qu'appareils 
scientifiques  servant  à  la  biologie  et  spécialement  à  la  médecine, 
y  compris  les  appareils  pour  la  photographie  ou  l'analyse  spec- 
trale en  tant  qu'ils  sei*vent .  à  un  but  médical.  —  2,  Nouvelles 


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mÊ  NOUVELLES. 

stfbotflûoe»  et  préparation»  ohimico  -  phamocologiques.  -^ 
S.  SabtttaiMes  et  médreanents  pharmaceutiques  letf  plus  rceenis. 
-^  4.  Nouvelles  préparations  alimenUires.  —  5.  Instrometots 
nouveaux  ou  améliorés  pour  la  médeoins  autant  interne 
qu'externe,  ainsi  que  des  branches  qui  s'y  rapportent,  y  compris 
rélectrotbérapie.  —  6.  Nouveaux  plans  et  modèles  d'hôpitaux, 
infirmeries,  sanatoria,  établissements  pour  la  désinfection  des 
objets  et  maisons  de  bains.  —  7.  Nouveaux  aménagements  pour 
le  soin  d«s  malades,  y  oompris  les  moyeas  de  traiteport  et  les 
bains.  —  8.  Nouveaux  appareils  d'hygiène.  —  Nouveaux  expo- 
sés de  statistique  et  de  cartographie  médicales.  —  10.  Prépara- 
tions médicales  et  modèles.  — 11.  Instruction  médicale. — 12.  Ou- 
vrages littéraires  de  médecine. 

II.  Les  demandes  de  participation  doivent  être  envoyées  jus* 
qu'au  15  mai  1890  au  bureau  du  congrès  (D'Lassar,  Berlin  NW., 
Karistrasse,  19)  sous  la  rubrique  «  Exposition.  »  Prière  d'y 
ajouter  une  carte  de  visite  ou  la  carte  de  la>  Matsovde  ec^nraieroo 
avec  l'indication  du  domicile. 

Chaque  demande  de  participation  doit  être  expédiée  en  deux 
exemplaires.  Prière  d'y  joindre,  sur  la  nature  des  objets  expo- 
sés, quelques  notices,  mais  très  exactes,  qui  serviront  au  be- 
soin pour  le  catalogue. 

III.  Les  comités  des  groupes  respectifs  décideront  si  les  ob* 
jets  annoncés  pourront  être  acceptés  pour  l'exposition  et  dans 
quelle  mesure  ils  le  seront.  Dans  les  cas  douteux,  le  comité  cen* 
tral  décidera. 

IV.  Pour  la  location  des  places,  il  sera  perçu  pour  chaque 
mètre  carré  de  soi  10  marks  (1?  fr.  50),  et  pour  chaque  mètre 
carré  de  paroi  6  marks  (7  fr.  50).  Après  Tacceptatiou  des  objets 
annoncés,  l'exposant  aura  à  payer  sa  place  à  M.  le  D^  Bartelsj 
Sanilôtsraih,  Berlin  SW. ,  Leipzlgcrstrasse ,  75.  Pour  chaque 
mètre  carré  de'  sol  devant  la  paroi,  l'exposelnt  aura  droit  à  deux 
mètres  de  paroi  au-dessus  du  sol.  Pour  les  objets  isolés  de  tous 
côtés,  l'exposant  payera,  outre  le  terrain  occupé,  la  moitié  du 
terrain  pris  par  les  passages  alentour,  et  cela  au  prix  du  mètre 
de  soL 

V.  Des  tables  seront  foomies;  mais  les  exposants  devront  se 
preourerà  leurs  frais  le»  vilrinee,  arnoires,  etc.,  doniils  serottt 


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NOOVfiLLES.  m 

autorisés  à  se  servir  par  les  comités  des  groupes  respectifs.  Les 
fournitures  d'éclairage  électrique,  de  force  motrice  et  d'autres 
arrangements  techniques  seront  Tolget  de  conventions  préa- 
lables. 

Yi.  Tous  les  objets  exposés  seront  assurés  gratis  contre  Tin- 
eendie,  en  tant  que  la  valeur  sera  indiquée  dans  la  demande  d« 
participation.  Par  contre,  tous  objets  inflammables  ou  pouvant 
craindre  le  feu  seront  excitis  de  l'exposition. 

Vn.  L'emballage  et  le  déb^^tage  se  fhront  sans  fi*«8  pour  les 
oxposants  étrangers  et  avec  tous  les  soins  possibles,  mais  l'expo^ 
sition  ne  prend  aucune  responsabiltté.  Les  exposants  du  pays 
doivent  se  charger  eux-mêmes  de  remballage  et  da  déballage 
ainsi  que  du  placement  de  leurs  objets.  MM.  Jacob  et  Yalentin, 
Bsrlin  O.,  Holzmarktstrasse,  66^  se  sont  chargés  des  exp^itions. 

IX.  La  livraison  des  objets  à  exposer  doit,  avoir  liou  avant  le 
SO  juiHet.  Les  exposants  étrangers  doivent,  avant  de  faire  leor 
envoi^se  procurer  des  coupons  spéciaux  auprès  du  bureau  de 
l'exposition  pour  remplir  les  formalités  de  douane. 

Vlll.  IjOS  objets  exposés  ne  peuvent  être  retirés  avant  la  clô- 
ture de  Pexposition. 

Le  comité  spécial  de  Tex position  est  composé  comme  suit  : 
MM.  Paul  DorfTel,  Gommerzienrath;  U.  Uaensch,  D'J.-F.  Holts, 
directeur;  D'L.  Lœvenherz,  directeur;  D'  J.  Pietri,  Regierunga- 
rath  ;  H.  Windler  et  le  secrétaire  général  du  «  comité  d'organi- 
sation ».  Les  noms  du  comité  général  et  des  présidents  des 
groupes  seront  donnés  plus  tard. 

Le  bureau  est  ouvert  présentement  tous  les  jours  de  semaiae 
de  5  à  1  heures  du  soir. 

Berlin,  le  2  mars  1890. 

Le  00  uité  d'organisation  du  dixième  congrès  international 
de  médecine.  Président  :  D'  Rudolf  Virchow  ;  vice-présidents  : 
D'  von  Bergmann,  !>  E.  Leyden,  D'  W.  Waldeyer;  secrétaire 
général  :  0.  Lassar. 


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S84  NOUVELLES. 


Invitation  à  participer  aux  travaux  de  la  section 
de  Jaryngologie  et  rhitologie. 

Conformément  à  la  décision  prise  à  Washington  par  le  neu- 
vième congrès,  o*est  à  Berlin  qu'aura  lieu,  du  4  au  9  août  de 
cette  année,  le  dixième  congrès  médical  international.  Les  sous- 
signés ont  été  désignés  par  les  délégués  des  Facultés  de  méde- 
cine et  des  principales  Sociétés  médicales  de  Tempire  allemand, 
comme  membres  du  comité  d'organisation  pour  la  section.  C'est 
en  cette  qualité  que  nous  avons  Thonneur  de  vous  inviter  a  bien 
vouloir  prendre  part  aux  travaux  de  notre  section.  Ce  sera  pour 
nous  un  grand  plaisir  et  un  honneur  tout  particulier  de  pouvoir 
saluer  chez  nous  en  aussi  grand  nombre  que  possible  nos  hono- 
rables confrères.  Nous  vous  communiquons  ci-contre  le  pro- 
gramme provisoirement  fixé  des  travaux  de  la  section,  et  nous 
vous  prions  de  nous  informer  le  plus  tôt  possible  des  proposi- 
tions, communications  ou  démonstrations  que  vous  désirez  faire. 

Comptant  sur  un  travail  fructueux  et  profitable  à  notre  science, 
nous  vous  adressons  un  salut  confraternel  et  vous  prions  de  re- 
cevoir Tassurance  de  notre  parfaite  considération. 

Le  comité  d'organisation  de  la  Société  de  laryngologie  et 
rhinologie  :  MM.  Beschorner,  Dresde;  H.  Frankel,  Berlin; 
Gottstein,  Breslau-,  A.  Hartmann,  Berlin;  Jurasz,  Heidelberg  ; 
H.  Krause,  Berlin;  Michael ,  Hambourg;  Schech ,  Munich; 
M.  Schmidt,  Francforl-sur-le-Mein. 

On  est  prié  de  s'adresser  au  D'  Frânkel,  Berlin  NW.,  Neu- 
stadtipohe  Kirchstr.,  12,  pour  tout  ce  qui  concerne  spécialement 
la  section;  et  au  bureau  du  D^^  Lassar,  secrétaire  général,  Ber- 
lin NW.,  Karlstrasse,  19,  pour  ce  qui  concerne  le  congrès  en 
général. 


Programme  provisoire  de  la  section  de  laryngologie 
et  rhinologie. 

Discours  d'ouverture  de  la  section  :  La  laryngologie  depuis 
le  dernier  congrès  international  en  1887,  par  B.  Frânkel,  Ber- 
lin. —  1.  Diagnostic   et  thérapeutique  du  cancer  du  larynx  : 


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NOUVELLES.  286 

rapporteurs,  Henry  T.  Butlin,  Londres;  J.  Gk>tt8teiQ,  Breslau. 
—  2.  Déviations  et  crêtes  de  la  cloison  :  rapporteurs,  J.  Moure, 
Bordeaux;  A.  Hartmann,  Berlin.  — 3.  Diagnostic  et  thérapeu- 
tique des  maladies  des  sinus  avoisinant  les  fosses  nasales  :  rap- 
porteurs, Me  Bride,  Edinbourg;  Ph.  Schech,  Munich.  —  4.  Sy- 
philis des  voies  respiratoires  supérieures  :  rapporteurs,  L. 
Schrôtter,  Vienne  ;  George  M.  Lefferls,  New-York.  —  5.  Phleg- 
mon aigu  infectieux  du  pharynx  et  du  larynx  :  rapporteurs, 
F.  Massei,  Naples  ;  Mor.  Schmidt,  Franofort-sur-le-Mein.  —  En 
collaboration  avec  la  section  des  maladies  de  Tenfance.  Intuba- 
tion :  rapporteur,  J.  O'Dwyer,  New-York. 

Le  second  rapporteur  sera  nommé  par  la  section  des  maladies 
de  Tenfance. 


Section  d'otologie. 

Des  rapports  des  micro-organismes  avec  les  affections  de  To- 
reille  moyenne  et  leurs  complications, par  Mooset  Zaufal. —  Gho- 
lestéatome  de  Toreille,  par  Kuhn  et  Bezold.  —  L'ouverture  de  l'a- 
pophyse mastoïde  parle  méat  externe  peut-elle  élre  considérée 
comme  la  méthode  la  plus  usitée?  par  Hessler.  —  Traitement 
consécutif  à  la  trépanation  de  l'apophyse  mastoïde,  par  Kretsch- 
mann.  —  Indications  concernant  Texcision  du  marteau  et  de  Ten- 
clume,  par  Slacke.  —  Analomie  pathologique  du  labyrinthe,  par 
Stoinbrûgge.  —  L'organe  de  Touïe  dans  les  affections  du  sys- 
tème nerveux  central,  surtout  dans  le  tabès  dorsal,  par  Mor- 
purgo.  —  Otite  interne  consécutif  à  la  syphilis  héréditaire,  par 
Wagenhaûser.  —  Statistique  des  affections  auriculfiiros  les  plus 
importantes,  par  Burkuer  et  Jacobson.  —  Examen  de  l'ouïe  et 
notation  du  pouvoir  auditif,  par  Magnus  et  Schwabach.  —  Dia- 
gnostic, pronostic  et  traitement  de  la  surdité  progressive  dans 
l'otite  moyenne  chronique  non  suppurée,  par  P.  Mac  Bride  et 
G.  Gradenigo. 


Bromure  de  potassium  granulé  de  FalUères.  Approbation  de 
l'Académie  de  médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  75  grammes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigrammes. 


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186  NOUVELLES. 

PuospHATiNB  FALuàRss.  Aliment  très  agréable,  permettant, 
cbei  les  jeunes  enfants  surtout,  Tadministration  Cacile  du  phos- 
phate assimilable. Unecuillerée  contient  50  centigrammesde  phos- 
phate. 

Sirop  kt  granulbs  Grosmibr  (Monosulfure  de  sodium  inalté- 
rable). Rapport  favorable  de  TAcadémiede  médecine,  août  1877. 
Phthisie,  bronchites,  cataiThes,  laryngites  ;  maladies  de  la  peau. 

L'Eau  de  la  Bourboulr  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  oulre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
Ton  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES. 


Sar  Tutilité  des  applications  galvano-caïuiiques  dans  le  irai- 
tement  de  certaines  formes  d*hypertropbie  des  amygdales,  par 
V.  Grazzi  (Extrait  des  Arcb.  ital,  di  laryag.,  fasc.  ï,  1890). 

De  Tacide  sulforicinique  et  de  son  emploi  comme  véhicale  dk* 
solvant  de  quelques  médicaments  utilisables  en  applications  to- 
piques, par  A.  HuAULT  et  A.  Bbruoz  (Extrait  des  Archives  de 
hryngoL,  n<»6,  1889). 

Note  sur  un  moyen  très  simple  d'amener  la  disparition  défini- 
tive de  certaines  épistaxis  à  répétition,  par  A.  Ruault  {Impr. 
Lemftle,  le  Havre). 

L'importance  de  Tétude  de  Totologie.  L'état  actuel  de  Totologie 
en  Italie  et  à  Tétranger,  par  G.  Gradbnioo  (Tipog.  L.  Roux, 
Turin,  1890). 

Note  sur  le  traitement  gai  va  no-caustique  de  Thypertrophie  des 
amydgales,  par  E.  H.  Knioht  (Extrait  du  New  Yorkmed.  Jouru., 
12  octobre  1889). 

Du  menthol  dans  la  phthisie  laryngée,  par  E.  H.  Knioht 
(Extrait  de  The  Journ.  oftbe  Amer,  med.  Assoc.,  18  janv.  1890). 

Des  injections  intra-tracbéales  d'huile  créosotée  chez  les  tu- 
berculeux, par  L.  DoB  (Extrait  de  la  Revue  de  médeciae^  1890). 

Compte  rendu  du  Congrès  international  d'otologie  et  de  la- 
ryngologie,  tenu  à  Paris  du  16  au  îl  septembre  1889  (section 


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288  OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES. 

otologique),  par  L.  Lichtwitz  (Tirage  à  part  des  Arch.  /.  OA- 
reûh,^  mars  1890). 

Observations  d'affections  mastoïdiennes,  par  Gorham  Bacon 
(Extrait  des  Arch.  of  Otol.,  vol.  XVllI,  n««  3  et  4,  1889). 

Revue  de  laryngologie,  par  A.  Kuttner  (H.  Kranse)  (Tirage  à 
part  de  la  Berliner  klia.  Woch,,  n<»  6,  1890). 

Annales  de  médecine  et  de  chirurgie,  publiées  par  le  Cercle 
d'études  médicales  de  Bruxelles,  année  1889  (H.  Lamertin,  édi- 
teur, Bruxelles,  1890). 

La  fermeture  mécanique  do  la  trompe  dans  le  traitement  caus- 
tique des  otiles  moyennes  purulentes  chroniques,  par  G.  Fer- 
KBRi  (Extrait  de  Lo  Sperimentale^  février  1890). 

Mémoires  de  la  Société  de  médecine  de  Strasbourg  (tome  XXV, 
édit.  R.  Schultz,  à  Strasbourg,  et  J.-B.  Baillère,  à  Paris,  1889). 

Traitement  chirurgical  des  végétations  dans  la  laryngite  tu- 
berculeuoe,  par  A.  Mascarel  (Brochure  de  50  pages,  H.  Jouve, 
impri tueur,  Paris,  1890). 


Le  Gâtent  :  G.  Masson. 


Pahi.  —  lap.  PAUL  DUPONT,  4,  rae  da  Beoloi  (CI.)  68.4.90. 


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Mai  1890.  —  N«  5. 


MÉMOIRES  ET  FAITS  ORIGINAUX. 


DES  PARALYSIES  DU  MUSCLE  ARY-ARYTÉNOÏDIEN 

Par  M.  le  professeur  PROUST,  médecin  de  rUOtel-Oieu 
et  P.  TISSIER,  ancien  interne  des  Hôpitaux  de  Paris. 


I 

Dans  UQ  mémoire  plein  d'originalitéi  auquel  nous  aurons 
d'ailleurs  l'occasion  de  faire  plusieurs  emprunts,  M.  Ler- 
moyez  reprochait  aux  rares  auteurs  français  qui  avaient 
rencontré  un  cas  de  paralysie  du  muscle  ary-aryténoïdien 
de  l'avoir  publié  c  avec  complaisance  et  solennité,  l'entou- 
rant d'une  monographie  plus  ou  moins  neuve  »,  pour  cette 
raison  que  la  maladie  est  définitivement  fixée  dans  ses 
grands  traits. 

Nous  croyons  qu'il  y  a  là,  à  côté  de  beaucoup  de  vérité, 
une  part  non  moins  indiscutable  d*exagération.  Certes,  le 
tableau  schématique  de  la  paralysie  de  l'ary-aryténoïdien, 
reposant  sur  la  connaissance  exacte  de  l'action  physiologique 
de  ce  muscle,  est  aujourd'hui  assez  bien  établi.  Mais  est-ce 
qu'il  n'en  est  pas  de  même  pour  toute  paralysie,  et  ne  peut- 
on  pas  déduire  a  priori^  et  sans  crainte  d'erreur,  de  l'ana- 
tomie  et  de  la  physiologie  d'un  muscle  donné,  les  caractères 
de  sa  paralysie? 

Ce  n'est  là  qu'un  des  points  et  non  l'ensemble  de  l'histoire 
des  paralysies.  En  dehors  de  leurs  formes  anormales,  l'étude 
de  leur  cause,  de  leur  mécanisme,  de  leurs  coïncideni'^s 
pathologiques  sont  bien  dignes  d'attirer  l'attention. 

ANffALES  DBS  MALADIES   DE  L'oRBXLLE  ET  DU  LARYNX.  —    XVI.  21 


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2«0  PROUST,  P.  TIS8IER 


II 


La  paralysie  du  muscle  ary-aryténoïdien  est  considérëe 
oomme  rare,  comme  exceptionnelle  même.  Et  si  Ton  en 
jugeait  par  la  douzaine  de  cas  publiés  (1)  par  les  auteurs 
français,  elle  devrait  être  tenue  pour  une  simple  curiosité 
pathologique,  sans  importance  clinique  et  sans  intérêt  noso- 
graphique. 

Mais,  est-ce  que  cette  pénurie  d*observations  répond  bien 
à  la  réalité?  Les  nombreux  faits  publiés  à.Tétranger,  en 
Amérique,  en  Autriche,  en  Allemagne,  etc.,  doivent  déjà 
rendre  circonspects  dans  Tappréciation  de  la  fréquence  rela- 
tive de  cette  lésion.  Nous  retrouverons  ces  considérations 
dans  une  autre  partie  de  ce  travail  ;  pour  le  moment,  disons 
seulement,  sauf  à  le  prouver  plus  tard,  que  de  toutes  les 
altérations  de  la  motilité  portant  isolément  sur  Tun  des  mus- 
cles du  larynx,  les  paralysies  du  muscle  ary-arylénoïdien 
sont  certainement  les  plus  fréquentes.  Leur  connaissance 
donne,  en  outre,  la  clef  d'un  certain  nombre  de  troubles  de 
la  voix,  et,  à  ce  titre  encore,  elles  méritent  Tattenlion  des 
laryngologistes. 

Telles  sont  les  diverses  raisons  qui  nous  ont  fait  penser 
(fu'il  serait  peut-être  de  quelque  intérêt  de  publier  trois 
observations  que  nous  avons  pu  recueillir  cette  année 
parmi  les  malades  de  la  clinique  laryngologique  de  THôtel- 
Dieu.  L*une  de  ces  observations  doit  être  rangée  dans  un  ca* 
dre  à  part;  elle  constitue,  en  effet,  une  véritable  expérience, 
puisque  la  paralysie  de  Tary-aryténoïdien  a  été  obtenue  par 
suggestion. 

Nous  avons  pu  vérifier  ainsi  dans  les  meilleures  condi- 
fions  expérimentales  possibles  les  conclusions  des  auteurs 
sur  l'action  du  muscle  constricteur  de  la  parlie  interary- 
téoïdienne  de  la  glotte  dans  l'acte  de  la  phonation. 

(1)  Pour  la  Bibliographie  des  cas  publiés j  roir  Lermoyez  :  Noie  crlUqoo 
à  propos  d'un  cas  de  paralysie  isolée  et  complète  du  muscle  ary-aryié- 
noidien.  {Annales  des  maladies  de  roreiUe  et  du  larynx^  juillet  1885, 
n*  3,  p.  147.) 


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PARALYSIE  DU  ftfUSGLE  ARY-ARYTENOIDIEN  291 

m 

OBSERVATIONS 

Observation  I.  —  Tuberculose  pulmonaire  et  laryngée.  — 
Aphonie.  —  Paralysie  du  muscle  ary-aryténoïdien,  —  Gh.., 
23  ans,  service  de  M.  le  professeur  Proust  à  THôlel-Dieu,  salle 
Saint-Thomas,  n<>  19. 

Anlécédents  héréditaires.  —  Mère  atteinte  de  tuberculose, 
père  tousseur. 

Antécédents  personnels.  —  Angine  diphtérique  à  12  ans. 

Histoire  de  la  maladie.  —  La  maladie  a  défauté  par  de  l'amai- 
grissement,  une  toux  sèche,  quinteuse  et  de  la  dyspnée  d^effort. 

Le  lendemain  du  14  juillet,  il  y  a  trois  ans,  il  est  pris  d'hé- 
moptysie. Il  perdit  une  grande  quantité  de  sang. 

La  voix  resta  normale  ;  jamais  il  n'avait  eu  de  trouble  de  la 
parole. 

Il  y  a  dix-huit  mois,  sa  voix  devint  voilée,  rauque,  et  il  eut 
plusieurs  périodes  d'aphonie  durant  une  huitaine  de  jours,  au 
maximum. 

Il  y  a  un  an,  névralgie  faciale  droite,  excessivement  intense, 
aphonie  complète,  qui  persistait  à  Tentrée  du  malade  à  Thôpital. 

Etat  à  Feutrée. —  Homme  bien  musclé.  Aucun  signe  d'hystérie. 
Pas  d'alcoolisme,  pas  d'autre  intoxication. 

Tuberculose  pulmonaire  manifeste.  —  Les  lésions  en  sont 
arrivées  des  deux  côtés  au  stade  de  ramollissement. 

Amaigrissement,  appétit  mauvais,  sueurs  profuses,  expecto- 
ration purulente,  bacillaire. 

Le  malade  est  complètement  aphone. 

Examen  du  larynx,  —  Pâleur  du  voile  du  palais  et  de  Pépi- 
glotte.  Les  mouvements  de  Popercule  sont  normaux. 

Rougeur  diffuse  de  Pinfundibulum.  Légère  infiltration  de  la 
bande  ventriculaire  droite 

Les  régions  aryténoîdiennes  sont  modérément  tuméfiées  et 
pèles. 

Cordes  vocales. —  Les  mouvements  d'abduction  des  cordes  sont 
normaux,  mais  au  moment  de  la  phonation  on  remarque  :  i"*  que 
la  corde  vocale  gauche  se  tend  moins  bien  que  la  corde  droite  ; 
i<^  qu'il  existe  à  la  partie  postérieure  de  la  glotte  un  espace 
triangulaire  béant.  Les  cordes  vocales  n^arrivent  au  contact  qoe 


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292  PROUST,  P.  TISSIER 

dans  leur  moitié  antérieure.  En  outre,  les  cartilages  aryténoides 
ne  se  rapprochent  pas. 

La  région  aryténordienne  est  inégale,  légèrement  verruqueuse. 
Les  cordes  vocales  ont  perdu  leur  aspect  nacré  normal,  surtout 
au  niveau  du  tiers  moyen.  Elles  sont  rouges,  inégales,  et  on 
remarque  sur  la  corde  vocale  droite  un  léger  épaississement  à 
sa  partie  postérieure. 

Du  reste,  pas  d^ulcérations  ;  la  tuberculose  laryngée  semble 
être  au  début.  On  institue  le  traitement  par  Tacide  lactique  de 
la  lésion  laryngée. 

L*état  de  la  muqueuse  s'amende  très  notablement,  mais  Tapho- 
nie  persiste,  et  au  bout  de  deux  mois  le  muscle  ary-aryténoîdien 
reste  toujours  paralysé. 

On  pratique  alors  Télectrisation  faradique  directe  du  muscle 
ary-aryténoïdien. 

Au  bout  d'une  quinzaine  de  jours  de  ce  traitement,  le  malade 
peut  émettre  quelques  sons.  La  parole  le  fatigue  beaucoup. 

Le  larynx,  examiné  pendant  la  phonation,  présente  Taspect 
suivant  :  les  aryténoîdes  se  rapprochent  un  peu  et  l'espace 
béant  à  la  partie  postérieure  de  la  glotte  est  moins  large. 

En  môme  temps,  il  y  a  une  sorte  de  tiraillement  de  la  mu- 
queuse vestibulaire,  qui  forme  une  espèce  de  bourrelet,  ten- 
dant à  diminuer  la  fuite  de  Tair. 

Le  malade  reste  pendant  une  année  en  observation. 

Les  lésions  pulmonaires  restent  à  peu  près  stationnaires. 
L'état  du  larynx  est  toujours  le  même.  Le  malade,  quoique 
pouvant  émettre  quelques  sons  rauques  et  graves,  parle  d'or- 
dinaire à  voix  chuchotée  pour  ne  pas  se  fatiguer  trop.  En 
outre,  il  lui  est  impossible,  même  en  faisant  de  grands  efforts, 
d'émettre  des  sons  moins  graves,  les  cordes  vocales  ne  pou- 
vant acquérir  une  tension  suffisante,  et  en  second  lieu  la  force 
du  courant  d'air  étant  forcément  limitée  par  la  fuite  qui  se  pro- 
duit au  niveau  de  la  partie  postérieure  do  la  glotte. 

Observation  II.  —  Laryngite  catarrhale.  —  Aphonie,  — 
Pr...,  21  ans. 

Le  malade  est  assez  sujet  au  catarrhe  laryngé,  et  il  ne  se 
passe  guère  d'année  où  il  n'ait  de  l'enrouement.  Néanmoins,  il 
n'avait  jamais  eu  une  aphonie  aussi  absolue  et  aussi  persistante 
que  cette  fois.  Il  est  malade  depuis  huit  jours  (15  novembre). 
Malaise  vague,  coryza,  puis  enrouement.  Toux.  Il  y  a  deux 
jours,  il  s'est  réveillé  complètement  aphone.  Il  vient,  aujour- 


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PARALYSIE  DU  MUSCLE  ARY-ARYTÉNOIDIEN  203 

d'hui  22  novembi*e,  poor  cette  aphonie,  à  la  cliniqae  laryngo- 
logique  de  THôtel-Dieu. 

Le  malade  n'est  ni  tuberculeux,  ni  syphilitique,  ni  hystérique  • 

Au  laryngoscope,  rougeur  diffuse  de  la  muqueuse  laryngée, 
surtout  marquée  au  niveau  desbandes  ventriculaires,  de  la  région 
tryténoïdienne  et  de  la  partie  postérieure  des  cordes.  Gelles-ei 
ne  peuvent  dans  les  efforts  de  phonation  arriver  au  contact  dans 
leur  tiers  postérieur.  Les  cartilages  aryténoldes  ne  se  rappro- 
chent pas.  Il  en  résulte  une  fente  à  peu  près  triangulaire  à  base 
postérieure  qui  reste  oonstaniment  béante. 

On  badigeonne  le  larynx  avec  de  la  cocaïne. 

Deux  jours  après  le  malade  revient.  La  voix  est  revenue.  L'en* 
rouement  persiste. 

A  l'examen  laryngoscopique,  la  congestion  de  la  muqueuse 
laryngée  a  notablement  diminué.  Cependant  les  rubans  vocaux 
restent  encore  rosés  par  places. 

Les  cartilages  aryténoXdes  se  rapprochent  normalement  pen- 
dant les  efforts  de  phonation. 

Observation  IIÏ.  —  Grande  hystérie  avec  attaques  convul^ 
slves.  —  Camille  X...,  20  ans. 

Nous  passerons  sous  silence  tous  les  détails  qui  ne  concernent 
pas  immédiatement  les  faits  dont  nous  nous  occupons.  On  peut 
réaliser  chez  Camille  toutes  les  dissociations  du  langage  et  la 
rendre  par  suggestion  aphasique  ou  agraphique,  lui  donner  de 
la  cécité  ou  de  la  surdité  verbale. 

Nous  rendormons  et  lui  suggérons  qu'elle  ne  peut  plus 
émettre  un  son,  tout  en  conservant  le  langage  chuchoté.  Le 
lendemain  l'aphonie  était  absolue.  Mais  il  était  curieux  de  voir 
par  quel  mécanisme  elle  avait  réalisé  l'aphonie. 

Celle-ci  peut  se  produire,  en  effet,  chez  les  hystériques  par 
différents  procédés.  Nous  ne  saurions  les  examiner  tous  ici. 

Parmi  les  aphones  hystériques  non  aphasiques  que  l'on  ren- 
coptre  fort  souvent,  les  uns  (et  ce  sont  les  plus  rares)  ont  perdu 
le  mouvement  d'adduction  des  cordes,  les  autres  peuvent  amener 
les  cordes  dans  la  situation  médiane,  phonatrice,  et  cependant 
l'émission  d'un  son  est  impossible;  dans  ce  dernier  cas,  l'aphonie 
peut  résulter  de  l'insuffisance  de  la  tension  des  rubans  vocaux, 
ou  bien  encore  quelquefois  d'un  état  spasmodique  (aphonie  plas- 
tique). Dans  un  certain  nombre  de  faits  peut-être  plus  nom- 
breux qu'on  ne  l'admet,  il  y  a  paralysie  du  muscle  ary-aryté- 
noïdien. 


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£94  PROUST,  P.  TIS8IER 

C'était  le  cas  chez  notre  malade.  I/examen  laryngoscopiqfiie 
fut  assez  difficile.  L'image  de  la  glotte  était  absolument  carao-^ 
téristique.  Les  cordes  vocales  ne  se  rapprochaient  que  dans 
leurs  deux  tiers  antérieurs,  et  il  restait  un  orifice  béant  relati- 
Tement  large  à  la  partie  postérieure  de  la  glotte.  Les  bandes 
ventriculaires  étaient,  au  contraire,  beaucoup  plus  accentuées 
qu'à  l'état  normal  et  voilaient  en  partie  les  rubans  vocaux. 

Nous  avons  reproduit  cette  expérience  plusieurs  fois  avec  les 
mômes  résultats.  Mais  nous  avons  échoué  lorsque  nous  avons 
voulu  obtenir  non  plus  Taphonie,  mais  seulement  la  perte  des 
registres  supérieurs. 

iV.  D.  —  Depuis  lors,  nous  avons  observé  un  nouveau  cas 
d'aphonie  avec  paralysie  du  muscle  ary-aryténoïdieo,  chez  un 
malade  non  hystérique,  au  cours  d'une  laryngite  catarrhale 
intense,  consécutive  à  la  grippe. 


IV 


Nous  ne  ferons  que  rappeler  quelques  points  de  Tanatomie 
du  muscle  ary-aryténoïdien,  parce  qu'il  importe  de  les  avoir 
bien  présents  à  Tesprit  pour  comprendre  certains  détails  de 
la  symptomatologie  et  de  la  physiologie  pathologique  de  sa 
paralysie. 

Les  fibres  qui  composent  ce  muscle  sont  de  deux  ordres  : 
les  unes  transversales,  recouvertes  immédiatement  par  la 
muqueuse  laryngée;  les  autres  postérieures,  à  direction  obli- 
que, s'enlrecroisanl  en  X. 

Nous  insistons  sur  ce  premier  point,  à  savoir  :  situation  su- 
perficielle par  rapport  au  larynx  des  fibres  transversales, 
dont  la  contraction  joue  le  rôle  le  plus  important  dans  l'ad- 
duction des  cartilages  arylénoïdes. 

En  second  lieu,  les  fibres  supérieures  des  faisceaux  obliques 
vont  se  perdre  dans  les  replis  aryténo-épiglottiques  et  peu- 
vent agir  ainsi  sur  Tépiglotte.  Mais  il  ne  faut  pas  oublier  que 
celte  disposition  est  sujette  à  de  nombreuses  variations.  «  Les 
faisceaux  des  replis  aryténo-épiglottiques  étant  très  variables 
en  nombre  et  pouvant  même  manquer.  »  (Sappey.) 

Nous  nous  étendrons  davantage  sur  la  physiologie  (k 


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PARALYSIE  DU  MUSCLE  ARY-ARYTÉNOIDIEN  295 

muscle  ary-aryténoïdien  qui  a  donné  lieu  à  tant  de  discussions 
et  qui  a  été  résolue  contradictoirement  par  des  auteurs  éga* 
lement  autorisés.  Elle  touche  par  plus  d'un  point  à  Tétude 
du  méicanisme  de  la  voix. 

Pour  bien  comprendre  les  modiQcations  de  la  voix  qui 
peuvent  résulter  des  troubles  de  la  motiiité  du  muscle  ary- 
aryténoïdien,il  faudrait,  au  préalable,  que  le  rôle  physiolo- 
gique de  ce  muscle  dans  la  phonation  fût  bien  établi. 

Or,  malgré  les  nombreuses  expériences  et  toutes  les 
recherches  cliniques  entreprises  dans  ce  but,  il  faut  recon- 
naître que,  pom»  avancée  qu'elle  soit,  l'étude  physiologicpie 
de  Tary-aryténoïdien  n'est  pas  encore  complètement  faite. 

Les  auteurs  qui  se  sont  appliqués  avec  le  plus  de  soin  à 
résoudre  ce  problème,  d*abord  très  affirmatifs,  finissent  tous 
par  reconnaitre  que  Ton  ne  peut  poser  encore  de  conclusions 
absolues  et  se  tiennent  dans  la  réserve  sur  un  certain  nombre 
de  points. 

Le  muscle  ary-aryténoïdien  a  pour  rôle  de  rapprocher  les 
cartilages  aryténoïdes  (1)  (Longet,  Peter  et  Krishaber,  Ler- 
moyez).  Magendie  et  Malgaigne  avaient  bien  noté  que  la 
condition  nécessaire  pour  obtenir  un  son  était  la  mise  en 
contact  des  faces  internes  de  ces  cartilages.  Sinon,  le  cou-' 
lage  dair  devient  trop  considérable,  et  Tair  expiré  n'a  plus 
une  pression  suffisante  pour  mettre  en  vibration  les  rubans 
vocaux. 

Ce  point  est  bien  acquis;  mais  entre  la  béance  de  Tespace 
intérarylénoïdien  et  son  occlusion  totale,  il  y  a  des  degrés  in- 
termédiaires. C'est  là  que  le  problème  se  complique.  On  s'est 
demandé,  en  effet,  si  ce  n'est  pas  dans  l'état  de  contraction 
plus  ou  moins  complète  du  muscle  ary-aryténoïdien  qu'iJ 
faut  chercher  l'explication  de  certains  caractères  de  la 
voix. 

Le  muscle  constricteur  de  la  partie  postérieure  de  la  glotte 

(1)  D*aprës  Peter  et  Krishaber,  le  muscle  ary-arylénoïdien  rapprocherait 
en  outre  vers  la  ligne  médiane  une  petite  partie  de  la  paroi  arylénoïdienne 
de  la  muqueuse  du  larynx,  en  la  plissant  et  en  la  comprimant  pendant 
tonte  la  durée  de  l'émission  du  son.  Cette  compression,  cette  traction 
serait  en  raison  directe  de  Tintensité  du  son.  Elle  aurait  aussi  pour 
effet  et  pour  un  de  ses  buts  d'exprimer  la  sécrétion  ^anduJaire,  destinée 
à  lubréfier  les  parties  yibranles. 


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296  PROUST,  P.  TISSIER 

serait  ainsi  Tun  des  rouages  les  plus  délicats  du  larynx.  Il 
réglerait  le  courant  d*air  expiré  et,  à  ce  titre,  interviendrait 
pour  donner  au  son  son  intensité  et  sa  hauteur. 

Lorsque  la  glotte  interaryténoïdienne  est  béante,  le  cou- 
rant d'air  expiré  n'est  plus  assez  intense;  Tair  s'échappant 
par  Toriflce  laissé  libre  à  la  partie  postérieure,  la  pression 
sous-glottique  n'est  plus  suffisante  pour  mettre  la  glotte  en 
vibration.  Aussi,  lorsque  ces  conditions  sont  pathologique- 
ment  réalisées  (paralysie  du  muscle  ary-aryténoïdien),  y  a-t-il 
aphonie  et  aphonie  complète.  Le  malade  n'emploie  plus  que 
la  voix  chuchotée.  Nous  avons  pu  réaliser  cette  aphonie  chez 
une  hystérique  par  suggestion.  Les  cordes  vocales  se  rappro- 
chaient jusqu'au  contact  au  moment  de  la  phonation,  dans 
leurs  deux  tiers  antérieurs  ;  mais  il  n'en  était  pas  de  même  de 
la  partie  postérieure  de  la  glotte,  qui  restait  béante.  Nous 
avons  essayé  par  la  suggestion  de  rendre  peu  à  peu  et  par 
degrés  sa  voix  normale  à  notre  malade,  mais  nous  ne  sommes 
arrivés  par  ce  procédé  à  aucun  résultat. 

Aussi  ne  ferons-nous  que  résumer  brièvement  les  données 
physiologiques,  qui  ressorteut  sur  ce  point  de  l'ensemble  des 
travaux  modernes. 

Voici  les  conclusions  de  M.  Lermoyez  dans  sa  thèse  : 
«  Avec  une  grande  ouverture  de  la  glotte  postérieure,  aphonie 
absolue  ;  une  ouverture  moyenne  serait  compatible  avec  la 
voix;  une  petite  ouverture  serait  une  condition  normale  dans 
la  voix  de  poitrine.  » 

A  mesure  que  l'ouverture  de  la  glotte  postérieure  se 
rétrécit,  à  mesure  que  le  coulage  phonatoire  (Elsberg)  de 
l'air  diminue,  l'intensité  du  son  devient  de  plus  en  plus 
grande.  Il  y  a  loin  de  cette  conclusion  à  l'opinion  de  Mandl 
qui,  dans  ses  descriptions  et  ses  schémas  de  la  voix,  admet- 
tait que  le  muscle  ary-aryténoïdien  se  relâchait  dans  les 
sons  de  poitrine  et  se  contractait  dans  les  sons  de  tête. 
Suivant  l'expression  de  M.  Lermoyez,  le  muscle  ary-aryté- 
noïdien était  donc  pour  Mandl  le  muscle  de  la  voix  de  tête. 
—  Harless  était  encore  plus  radical  :  la  glotte  interaryténoï- 
dienne resterait  toujours  ouverte  pendant  la  phonation  et 


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PARALYSIE  DE  MUSCLE  ARY-ARYTÉNOIDIEN  297 

servirait  ainsi  de  ventilateur,  de  régulateur  de  la  tension  de 
Tair  expiré. 

Les  recherches  expérimentales,  le  résultats  de  l'examen 
laryngoscopique  ont  démontré  le  mal  fondé  de  cette  opinion. 

M.  Martel,  dans  ces  derniers  temps,  a  cherché  à  prouver  que 
la  demi-béance  de  la  glotte  postérieure  était  la  condition 
anatomique  de  la  voix  sombrée  qui  se  produirait  par  la  con- 
traction de  tous  les  muscles  du  larynx,  à  Texception  de  Tary- 
aryténoïdien.  Le  caractère  sombré  du  chant  serait  d'autant 
plus  marqué  que  le  relâchement  de  ce  muscle  serait  plus 
complet,  c'est-à-dire  que  le  coulage  d'air  silencieux  serait 
plus  considérable. 

En  résumé,  pour  nous  en  tenir  à  ce  qui  semble  bien  ac- 
quis, nous  croyons  que  la  partie  postérieure  de  la  glotte 
reste  légèrement  ouverte  dans  les  notes  graves  de  la  voix 
de  poitrine  (Donders,  Michael).  Les  vibrations  portant  uni- 
quement sur  la  partie  antérieure  des  cordes  vocales  dans 
la  voix  de  fausset  s'étendent  aux  apophyses  antérieures  des 
cai-tilages  aryténoîdes,  qui  alors  ne  se  touchent  pas,  dans 
des  sons  graves  (Gavarret). 


Dès  lors,  nous  comprenons  que  la  paralysie  totale  de  Tary- 
aryténoïdien  provoque  de  l'aphonie  et  que  la  parésie  de  ce 
muscle  diminue  à  la  fois  l'intensité  et  la  hauteur  du  son. 
Comme  le  fait  remarquer,  avec  raison,  M.  Lermoyez,  l'en- 
rouement que  Ton  trouve  signalé  dans  un  certain  nombre 
d'observations  ne  reconnaît  pas  pour  cause  la  lésion  du 
muscle,  mais  bieu  d'autres  altérations  concomitantes  por- 
tant sur  les  cordes  vocales.  Néanmoins,  si  Ton  admet  avec 
Peter  et  Krishaber,  qu'une  des  actions  de  la  contraction  du 
muscle  aryténoïdien  soit  d'exprimer  en  quelque  sorte  les 
produits  de  sécrétion  des  glandes  de  la  région  aryténoï- 
dienne,  on  pourrait  supposer  que  lorsque  cette  contraction 
vient  à  manquer,  le  défaut  de  lubréfaction  des  parties  qui 
en  résulte  puisse  causer  un  certain  degré  d'enrouement. 


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298  PROUST,  P.  TISSIER 

L'enrouement  est  en  effet  moins  rare  que  ne  semblent 
Tadmellre  certains  auteurs  à  la  suite  de  la  paralysie  de 
Tary-aryténoïdien.  Mais  il  faut  s'entendre.  S'il  s'agit  de  pa- 
ralysie hystérique,  l'aphonie  est  ordinairement  totale  (Morell- 
Mackenzie,  Semon,  von  Ziemmsen)  et  la  guérison  sans  tran- 
sition, le  retour  de  la  voix  normale  étant  immédiat.  Mais 
l'hysténe  est  une  des  canses  de  cette  paralysie  et  non  la 
seule;  il  faut  à  côté  d'elle  placer  la  lai7ngite  catarrhale  et 
la  tuberculose  laryngée.  Or,  ces  deux  derniers  facteurs  étio- 
logiques  peuvent,  en  se  localisant  sur  les  cordes  vocales, 
produire  de  l'enrouement,  sans  que  la  lésion  du  muscle  ary- 
aryténoïdien  intervienne  d'ailleurs  dans  ces  conditions,  à 
quelque  titre  que  ce  soit. 

Ainsi  l'enrouement  est  ordinairement  lié  à  des  altérations 
concomitantes  des  rubans  vocaux;  mais  il  est  un  autre 
trouble  de  la  voix,  désigné  à  tort  sous  le  nom  de  raucité  par 
certains  auteurs,  qui  nous  semble  bien  dépendre  de  la  pa- 
résie  du  muscle  ary-aryténoïdien. 

Tout  d'abord,  les  auteurs  sont  unanimes  pour  admettre 
que  l'intensité  du  son  diminue  avec  le  degré  de  la  parésie, 
c'est-à-dire  avec  le  degré  de  béance  de  la  partie  postérieure 
de  la  glotte.  Mais,  il  y  a  pins,  la  hauteur  du  son  est  aussi 
abaissée  par  suite  de  la  diminution  de  la  force  du  courant 
d'air  expiré,  et  Ton  a  alors  une  voix  grave  étouffée.  G'^st 
ainsi,  pensons-nous,  qu'il  faut  interpréter  le  caractère  de  la 
voix  noté  dans  notre  première  observation.  On  s'explique  de 
la  sorte  l'opinion  de  Longet,  de  Elsberg,  de  Duranty,  qui 
pensent  que  l'abolition  de  la  voix  n'est  pas  constante  dans  la 
paralysie  de  l'ary-aryténoïdien,  sans  être  obligé  d'admettre 
que  ces  auteurs  ont  attribué  à  celle-ci  des  troubles  qui  rele- 
vaient d'un  catarrhe  laryngé  concomitant. 

En  résumé,  paralysie  complète,  aphonie  totale,  parésie, 
Yoix  faible,  grave,  étouffée,  tels  sont  les  points  qui  nous 
semblent  acquis  à  l'heure  actuelle. 

Nous  ne  dirons  qu'un  mot  de  l'aspect  du  larynx  au  laryn- 
goscope. Le  schéma  donné  par  Morell-Mackenzie  et  par 
von  Ziemmsen  est  trop  théorique,  ainsi  que  l'ont  déjà 
montré  MM.  Lecointre  et  Lermoyez.  Il  ne  tient  pas  compte 


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PARALYSIE  DU  MUSCLE  ARY-ARYTÉNOIDIEN  299 

an  rôle  compensateur  que  tendent  à  jouer  les  autres  mus- 
cles pour  atténuer  Veiïei  de  la  paralysie  du  muscle  ary- 
aryténoïdien.  Cette  compensation  se  manifeste  surtout  par 
la  contraction  de  la  partie  postérieure  des  bandes  ventricu- 
laires.  Ce  fait,  qui  n'a  rien  que  de  très  habituel  en  patho- 
logie, est  ici  intéressant  à  signaler.  En  effet,  il  en  résulte 
une  certaine  difQculté  pour  examiner  la  partie  postérieure  de 
la  glotte  et,  par  conséquent,  pour  poser  le  diagnostic. 


VI 


L'éliologie  de  la  paralysie  du  muscle  ary-aryténoïdien 
tient,  d'après  les  auteurs,  tout  entière  dans  deux  facteurs  : 
bystérieet  catarrhe. 

Semon,  Morell-Mackenzie,  von  Ziemmsen,  S.  Cohen,  Lef- 
ferts,  Gehrardt,  Ducau,  Lecointre,  Poyet,  Lermoyez,  soot 
unannnes  à  admettre  Tinfluence  prépondérante,  sinon  exclu- 
sive de  rhystérie. 

D'autre  part,  pour  Schrôtter,  le  catarrhe  est  la  cause  cons- 
tante de  la  paralysie.  Lorsqu'on  ne  le  constate  pas  au  mo- 
ment de  Texamen,  il  a  existé  et  il  n'est  que  disparu. 

M.  Lecointre  concilie  les  deux  opinions  en  admettant  que 
le  catarrhe  prépare  le  terrain  à  l'hystérie. 

On  a  publié  plusieurs  observations  de  paralysie  de  l'ary- 
aryténoïdien  chez  des  tuberculeux.  Pour  l'auteur  précédent, 
la  tuberculose  sert  seulement  ici  encore  d'agent  provocateur 
ou  prédisposant ,  l'hystérie  restant  la  cause  première.  La 
malade  de  M.  Lermoyez  était  tuberculetise  ;  mais  cet  obser- 
vateur rattache  néanmoins  la  paralysie  à  l'hystérie,  dont  elle 
aurait  constitué  c  la  manifestation  inaugurale  ». 

Chez  notre  premier  malade,  l'hystérie  est  hors  de  cause, 
et  la  tuberculose  seule  peut  nous  expliquer  la  lésion  du 
muscle  ary-aryténoïdien.  Nous  ne  pouvons  donc  être  aussi 
exclusifs  que  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  cette  question. 

Nous  nous  trouvons  ainsi  amenés  à  nous  demander  quelle 
est,  dans  nos  deux  premiers  cas,  le  processus  intime  de  la 
paralysie  de  Tary^aryténoïdien. 


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SOO  PROUST,  P.  TISSIER 

Tout  d'abord  éliminons,  au  moins  pour  notre  premlèi*6 
observation,  l'explication  si  souvent  mise  en  avant,  pour  un 
grand  nombre  de  paralysies,  que  Ton  désigne  sous  le  nom 
de  loi  de  Stokes,  la  parésie  ou  la  paralysie  des  muscles 
€ous-jacents  à  une  surface  enflammée.  Dans  la  phthisie  la- 
ryngée, la  muqueuse  des  cordes  vocales  est  souvent  lésée 
sans  qu'il  en  résulte  de  modifications  notables  dans  leurs 
mouvements. 

La  tuberculose  atteint  fréquemment  la  motilité  du  larynx, 
et  cela  par  des  processus  variés  (lésions  récurrenlielles, 
lésions  musculaires).  S'agit-il  ici  d'une  lésion  nerveuse? 
Sans  nier  absolument  la  possibilité  de  ce  mécanisme,  nous 
le  croyons  peu  possible.  Il  faudrait  supposer,  en  effet,  une 
lésion  portant  sur  les  filets  du  récurrent,  uniquement  sur  les 
fibres  destinées  à  Tary-aryténoïdien.  Ces  dissociations,  invo- 
quées par  certains  laryngologistes,  sans  qu'on  ait  pu  d'ail- 
leurs les  démontrer  péremptoirement,  pour  expliquer  la 
paralysie  des  abducteurs  de  la  glotte,  nous  semblent  être 
trop  exclusivement  des  vues  de  l'esprit. 

On  ne  saurait  non  plus  admettre  une  lésion  du  filet  des- 
tiné au  muscle  ary-aryténoïdien  :  celui-ci  est  si  court  qu'il 
semble  à  peu  près  impossible  qu'une  lésion  l'intéresse  exclu- 
sivement. 

Ajoutons,  du  reste,  que  le  muscle  ary-aryténoïdien  est 
innervé  par  les  deux  nerfs  laryngés  (supérieur  et  inférieur} 
(Exner)  et  que  Mackenzie  l'a  vu  rester  intact,  dans  un  cas, 
oîi  les  deux  nerfs  laryngés  inférieurs  étaient  dégénérés. 

Nous  voici  donc  amenés  à  l'idée  d'un  processus  myopa- 
thique.  Rappelons,  à  ce  propos,  certains  détails  de  structure 
de  la  région  interaryténoïdienne.  La  muqueuse,  tapissée  en 
ce  point  d'épithélium  pavimenteux  (Biefel),  est  très  adhé- 
rente. Or,  on  sait  la  fréquence  et  la  précocité  des  lésions 
tuberculeuses  à  la  région  interaryténoïdienne.  Conune  les 
fibres  transversales  du  muscle  ary-aryténoïdien  sont,  par 
rapport  au  larynx,  les  plus  superficielles,  on  conçoit  qu'il 
pourra  y  avoir,  dans  certains  cas,  envahissement  du  muscle 
par  le  processus  tuberculeux.  II  s'agit,  en  pareil  cas,  de  lé- 
sions interstitielles  (infiltration  embryonnaire,  avec  ou  sans 


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PARALYSIE  DU  MUSCLE  ARY-ARYTÉNOIDIEN  301 

follicules  tuberculeux) ,  avec  altération  consécutive  des 
fibres  musculaires. 

Nous  admettons  donc  qu'il  s*agit  dans  la  paralysie  ary- 
aryténoïdienne  des  tuberculeux  d*un  processus  myopathique. 
Cet  envahissement  par  contiguïté  nous  explique  la  fré- 
quence de  la  parésie  de  Tary-aryténoîdien  dans  la  phthisie 
laryngée.  Peut-être  pourrait-on  trouver  là  une  des  causes 
de  rabaissement  de  la  tonalité,  que  l'on  observe  si  fréquem- 
ment au  début  de  la  tuberculose  du  larynx. 

En  outre,  on  conçoit  très  bien,  dans  cette  hypothèse,  que 
les  faisceaux  obliques  qui  agissent  sur  Tépiglotte  restent 
indemnes  en  raison  de  leur  situation  éloignée,  par  rapport 
à  la  muqueuse  laryngée. 

Dans  la  laryngite  catarrhale,  il  n*est  nullement  nécessaire 
non  plus  d'invoquer  toujours  l'hystérie  comme  substratum 
de  la  paralysie  ary-aryténoïdienne.  Il  nous  semble  beaucoup 
plus  simple  d'admettre  un  processus  analogue  à  celui  que 
nous  venons  d'accepter  dans  les  cas  de  tuberculose.  La 
paralysie  de  l'ary-aryténoïdien  est  d'ailleurs  ici  intimement 
liée  à  l'intensité,  à  la  persistance  et  surtout  à  la  localisation 
du  processus  inflammatoire. 

Dans  l'hystérie,  du  reste,  les  paralysies  sont  souvent 
affaire  d'auto-suggestion,  et  un  catarrhe  léger  peut  très 
bien  servir  aloi*s  d'occasion  a  une  aphonie  absolue.  L'hysté- 
rique, calculant  les  conséquences  possibles,  dans  son  esprit, 
de  son  enrouement,  les  pousse  à  l'extrême  et  en  arrive  à  se 
suggérer  une  aphonie  absolue  ;  si  l'on  constate  alors  la 
paralysie  de  l'ary-aryténoïdien  ,  ce  n'est  pas  parce  que 
l'hystérie  a  une  prédilection  particulière  pour  ce  muscle^ 
c'est  parce  que  sa  paralysie  est,  en  définitive,  un  moyen  et 
peut-être  le  plus  simple  de  réaliser  l'aphonie.  11  n'est  pas 
d'ailleurs  indispensable  qu'il  y  ait  catarrhe  pour  que  l'aphonie 
hystérique,  par  paralysie  du  muscle  ary-ai^ténoïdien,  se  pro- 
duise. Les  agents  provocateurs  de  cette  aphonie  peuvent 
être,  comme  c'est  la  règle  pour  tous  les  autres  syndromes 
relevant  de  cette  névrose,  aussi  nombreux  que  variés. 

DoxBERS.  D.  Phytiol.  d,  Sproaklanken,  1870. 
DocAU.  Bévue  menêuelle  de  larytigologie,  1880-81. 


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a02  GELLÉ 

DuRANTT.  Annaleê  det  matoéUê  de  Voreille  et  du  larytuf,  1872^ 

Elslberg.  Bévue  mensuelle  de  laryngologie,  1882. 

Harless.  Wagner' s  Uandworlerbuch  d.  Physiologie,  Band  IV. 

JoHNSOit.  New-York  med.  journal,  14  novembre  1885. 

Krishaber  et  Peter.  Dictionnaire  eneyclûpé4ique, 

Ladga.  Revue  meusuHle  de  laryngologie,  1883. 

LiGOiHTRB.  Thèse  de  Bordeaux,  1882. 

Lermoyez.  Annale*  des  maladies  de  Voreille  et  du  larynx,  1885^. 
Thèse  de  Paris,  1886. 

LuBBT-BARBOif.  Thèse  de  Paris,  1887. 

Malgaigxe.  Archives  générales  de  médecine,  1890é 

Martel.  Annales  des  maladies  de  Voreille  et  du  larynXf  IS'IS. 
Revue  bibliographique  universelle,  mars  1885. 

MiCHAEL.  Berliner  klinische  Wochenschrift,  1871. 

Morcll-Magkexzie.  Traité  pratique  des  maladies  du  larynx,  1882. 

PoYBT.  Thèse  Paris,  1877. 

SoLis-CoHEX.  Diêâoses  of  the  throat,  etc. 

TuRGK.  Klinik  der  Kranksiten  des  Kehlkopfs. 

V.  Ziemhsen.  Ziem^en's  Haudbuch. 


II 


BOURSE  DE  LUSCHKA,  EXAMEN  HISTOLOGIQUE 
PAR   REITERER 

Par  le  Dr  «KJLLÉ. 

M.  le  D'  Retterer  a  bien  voulu  se  charger  de  faire  rexaman 
hislologique  de  la  ipièce  de  Bourse  pharyngée  que  j'ai  préseo^ 
tée l'an  dernier  à  la  Société  française  d'otologieet  delaryngo- 
logie.  L'intérêt  de  cette  étude  consiste  dans  la  recherche  du 
mode  de  formation  de  cette  disposition  anatomiqne.  Est-elle 
le  résultat  d'un  processus  pathogénique,  ou  bien  n'est-ce 
qu'un  état  accidentel  du  développement  normal  de  la  mu- 
queuse de  la  région  ?  C'est  le  point  actuellement  en  discus- 
sion. Si  vous  vous  rappelez,  la  pièce  a  montré  de  visu  que  la 
bourse  pharyngée,  très  largement  creusée  et  à  goulot  étroit, 
est  partout  constituée  dans  ses  parois  par  une  muqueuse 
d'appai*ence  saine  et  semblable  à  celle  des  régions  avoisi- 


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BOURSE  DE  LUSCHKA  âO& 

BEAbes  ;  et  de  pfais  qu'elle  est  accompagfiée  de  plusieurs 
recessus  plus  petits,  véritables  diverticulums  de  la  muqueuse 
saioe,  de  formes  variées,  et  dont  quelques-uns  soat  assez 
étendus.  Très  inégaux  dans  leur  direction  et  dans  leur 
calibre^  ils  contiennent  tous^  comme  la  plus  grande  poche, 
du  mucus  en  gelée,  non  altéré,  que  la  pression  exprime 
facilement  par  un  goulot  étroit,  soit  rond,  sQit  en  forme  de 
fente  à  bords  lisses.  On  reconnaît  là  de  petites  bourses  pha- 
ryngées évidemment  à  diverses  périodes  de  développement. 

Parmi  les  coupes  faites  après  durcissement  et  coloration, 
je  choisis  Tune  de  celles  qui  sectionnent  la  poche  en  son 
grand  diamètre  et  qui  offrent  en  même  temps  la  coupe  totale 
de  recessus  plus  étroits  dont  je  viens  de  parler;  Tun  e£^ 
sectionné  du  goulot  au  cul^le-sac  muqueux  ;  un  autre  plus 
oblique,  qui  a  été  coupé  en  travers,  se  voit  sur  le  bord  op- 
posé de  la  préparation. 

Tout  d'abord  on  est  frappé  ce  ce  fait  général  :  toutes  les 
surfaces,  tant  des  cavités,  des  recessus,  que  de  la  mem- 
brane pharyngée,  sont  recouvertes  d'un  même  épilhélium, 
épithélium  vibratile  stratifié,  à  deux  ou  trois  rangées  de  cel- 
lules. En  effet,  Tépithélium  à  cils  vibraliles  de  la  muqueuse 
pharyngée  se  continue  tel  quel  (épithélium  cylindrique  strati- 
fié à  cils  vibratiles)  jusqu'au  fond  des  diverticules  ou  bourses. 

La  paroi  des  cavités  ou  recessus  est  également  de  même 
structure  que  la  muqueuse  si  spéciale  de  la  région.  On  re- 
marque combien  le  chorion  muqueux  est  riche  en  cellules 
arrondies  (tissu  adénoïde)  tout  autour  des  cavités,  et  se  con- 
fond par  suite  avec  le  chorion  de  la  muqueuse  superficielle  ; 
il  se  différencie  nettement  des  autres  points  de  la  muqueuse 
du  pharynx  par  cette  abondance  d'éléments  cellulaires 
placés  immédiatement  au  contact  de  la  couche  épithéliale. 
On  voit  sur  la  figure  que  le  mucus  contenu  dans  les 
bourses  muqueuses  petites  ou  grandes  contient  de  grandes 
cellules  arrondies  ou  fusiformes  avec  un  noyau.  Ce  ne  sont 
pas  des  globules  blancs,  dit  M.  Retterer  ;  ces  éléments  of- 
frent un  protoplasma  d'apparence  gi'anuleuse  et  qui  ne  se 
colore  plus  avec  le  picro-carmin.  Enfin  le  savant  histologisle 
ajoute  que  nulle  part  il  n'a  trouvé  de  follicules  clos,  dis- 


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304  GELLË 

tincts  du  tissu  conjonctif,  et  que  loin  des  diverticules  le 
chorion  est  fascicule. 

De  cette  étude  de  la  pièce  que  j'ai  présentée,  il  semble  ré- 
sulter, et  c*est  l'avis  du  D'  Retterer  également,  que  la 
bourse  de  Luscka  n'est  qu'un  diverticulum  de  la  muqueuse 
pharyngée,  comme  le  démontrent  précisément  les  petits 
diverticules  que  l'on  trouve  autour  d'elle. 

Le  tissu  adénoïde,  comme  on  appelle  le  chorion  rempli 
de  cellules  jeunes,  est  certainement  plus  abondant  au  pour- 
tour des  diverticules  que  dans  la  couche  superficielle  de  la 
muqueuse  pharyngienne. 

M.  Retlerer  admet  qu'il  s'agit  là  d'un  processus  irritatif 
qui  a  multiplié  les  plis  de  la  muqueuse,  Ta  étendue  en  sur- 
face ;  puis,  par  un  retrait  successif,  la  formation  des  cavités, 
le  tissu  s'étant  replié  sur  lui-même  en  certains  endroits.  La 
pathogénie  de  ces  cavités  muqueuses  se  trouve  ainsi  éclaircie. 


EXPUCATION  DE  LA  FIGURE. 

Couche  superficielle  de   l'épiihélium,   de  la  muqueuse  pharyngicniie,  formée  de 

ccUales  stratifiées  à  deux  et  à  trois  rangées  de  cellules. 
A*,  A",  A"',  môme  épitliélium  dans  les  cavités  ou  diverticules  X,  x,  x\ 

•  B.  B\  B",  B-".  Tissu  adénoïde    très  chargé  de  cellules  au  pourtour  des  diver- 

ticules. 

C.  Chorion  muqneux  au  loin  du   reces^us  fascicule  et  à  cellules  rares. 

D,  h\  grosses  cellules  arrondies  contenues  dans  le  mucus   inclus.  D",  cellules 
fusirorraes. 

-  X.  Bourse  de  Lusebka,  qui  est  moins  régulière  que  la  figure  no  Tindique. 

•  X.  Divcrliculc  coupé  en  travers. 

•  X  :  Diverticulc  s'ouvrant  à  la  surface  de  la  muqueuse. 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ  806 


III 


DU  CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ  ET  DU 
TRAJET  INTRA-CÉRÉBRAL  DES  FIBRES  QUI  EN 
ÉMANENT 

Par  le  D'  FéUx  SEMOrV  et  le  professeur  Victor  HORSLET 

(de  Londres). 

Dans  le  dernier  numéro  de  ce  journal,  MM.  Garel  et  Dor 
ont  publié  sous  ce  titre  un  travail  dans  lequel  ils  affirment 
de  nouveau  (ainsi  que  M.  Garel  Ta  déjà  fait  il  y  a  quelques 
années)  qu*une  lésion  corticale  unilatérale  peut  déterminer 
une  hémiplégie  laryngée  pure  du  côté  opposé.  Ils  en  don- 
nent comme  preuve  le  premier  cas  de  M.  Garel,  puis  un  se- 
cond cas  où  la  paralysie  laryngée  unilatérale  a  été,  d'après 
les  auteurs,  produite  par  une  lésion  peu  étendue  du  genou 
de  la  capsule  interne,  et  enfin  les  expériences  de  M.  Masini, 
qui  prétend  que  Texcitation  de  la  zone  corticale  laryngée 
par  des  courants  faibles  produit  Tadduction  isolée  de  la  corde 
vocale  du  côté  opposé.  Dans  le  cours  de  leur  travail,  ils  ci- 
tent à  plusieurs  reprises  nos  expériences  et  émettent  Topi- 
nion  que  nos  conclusions  sont  incomplètes,  sinon  erronées. 
lis  estiment  que  les  questions  de  localisation  cérébrale  doi- 
vent être  tranchées  non  par  la  physiologie  expérimentale, 
mais  par  l'observation  chnique  et  pathologique  ;  les  expé- 
riences sur  les  animaux  donnent,  disent-ils,  des  résultats 
souvent  contradictoires  et  trompeurs,  et  ne  sont^  en  somme, 
qu'un  auxiliaire  utile,  mais  non  infaillible. 

Nous  n*avons  pas  l'intention  d'examiner  en  détail  tous  ces 
points,  sur  lesquels  notre  avis  diffère  de  celui  de  nos  dis- 
tingués confi'ères,  et  nous  nous  abstiendrons  en  particulier 
de  discuter  le  dernier.  Vu  l'importance  du  sujet  qui  a  déjà 
fait  l'objet  de  théories  si  nombreuses,  nous  désirons  seu- 
lement indiquer  les  raisons  qui  nous  empêchent  d'accepter 

ANICAI.B8  DB8  MALADIBf  DB  L*CRBILLB  BT   DU  LARYNX.  —  XYI.  22 


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306  F.  SEMON,  V.  HORSLEY 

même  à  présent  les  explications  de  MM.  Garel  et  Dor 
comme  concluantes,  et  nous  prendrons  la  liberté  de  leur 
poser  quelques  questions,  espérant  que  leur  réponse  contri- 
buera à  éclucider  certains  points  difficiles  et  c>ompliqués. 
Nous  laisserons  complètement  de  côté,  pour  le  moment, 
les  résultats  âes  expériences  physiologiques  et  nous  base- 
rons nos  remarques  uniquement  sur  des  considérations  gé- 
nérales de  physiologie ,  de  clinique  et  de  pathologie  dont 
MM.  Garel  et  Dor  admettront  sans  doute  la  valeur. 

Tout  d'abord,  bien  que  les  autopsies  des  deux  cas  cités 
aient  été  évidemment  faites  avec  grand  soin,  nous  ne  pou- 
vons pas,  en  Tabsence  d'un  examen  microscopique  de  la 
moelle  allongée,  considérer  comme  prouvé  qu'il  n'existait 
aucune  lésion  au-dessous  de  celles  qu'on  a  trouvées  dans  les 
centres  supérieurs.  Nous  savons  tous,  par  exemple,  qu'il  y 
a  parfois  dans  le  tabès  dorsal  des  lésions  minimes  de  la 
moelle  qui  produisent  la  paralysie  laryngée  pendant  la  vie  et 
qu'il  est  impossible  de  reconnaître  à  Tantopsie  sans  examen 
microscopique^  Des  conditions  semblables  peuvent  se  ren- 
contrer et  se  sont  rencontrées,  —  comme  dans  le  cas  rap- 
porté par  M.  Bryson  Delavan, — dans  certains  cas  d'affection 
généralisée  du  système  circulatoire  qui  rentrent  dans  la  ca- 
tégorie des  £aits  sur  lesquels  MM.  Garel  et  Dor  basent  leurs 
conclusions.  Nous  ne  pouvons  donc  admettre  leurs  résultats 
comme  décisifs,  vu  l'absence  de  la  preuve  que  ces  lésions 
de  la  moelle  n'existaient  pas  dans  leurs  cas.  Nonveau  pa- 
ragraphe !  Mais,  outre  ce  (>oint  principal,  nous  trouvons  dans 
la  description  des  deu:^  cas  im  détail  vraiment  frappant  qui, 
selon  nous,  prouve  que  la  paralysie  laryngée  observée  pen- 
dant la  vie  ne  pouvait  pas  être  de  nature  corticale,  détail 
passé  absolument  sous  silence  par  les  auteurs.  Voici  ce  dont 
il  s'agit  :  il  n'était  pas  seulement  question  d'un  mouvement 
défectueux  de  la  corde  vocale  atteinte,  dans  leurs  cas,  pen- 
dant les  efforts  volontaires,  mais  en  outre,  et  ceci  est  le 
point  capital,  elle  restait  constamment  y  c'est-à-dire  même 
pendant  la  respiration  dans  la  position  cadavérique. 

Nous  prions  MM.  Garel  et  Dor  d'expliquer  comment  ce 
dernier  symptôo^  peut  dépendre  d'une  lésion  corticale,  et 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ        307 

surtout  oomment  ub6  paralysie  totale  de  co  genre  6*accorde 
avec  leurs  vues  sur  la  différenciation  si  pàt faite  qui  existe, 
seton  ieur  opinion,  dans  les  centres  oérébraux  et  les  ûbres 
pour  le  laryitx* 

D'un  bout  à  Tautre  de  le«ir  trayail,  MM.  Garel  et  Dor  né* 
gligent  de  rappeler  que  le  larynx  a  deux  fonctions  très  diffé- 
rentes :  la  plftonation  et  la  respiration^  Ces  deux  fonctions 
appartiennent  à  deux  classes  très  distioctes  ;  la  première  est 
purement  volontaire,  et  son  mécanisme  ceii4ral  doit  par  coa- 
séquent  être  placé  dans  la  région  corticale  ;  la  seconde  est 
surtout  automatique,  <?t  son  mécanisme  le  plus  important 
(même  en  supposant  qu'il  existe]  des  centres  corticaux  res- 
piratoires spéciaux)  doit  certainement  se  trouver  dons  les 
centres  inférieurs^  c'est-à-dire  dans  te  bulbe. 

Supposons,  comme  le  font  MM.  Garel  et  Dor,  que  les  centres 
supérieurs  seuls  étaient  le  siège  de  lésions  minimes  dans 
leurs  cas,  et  que  les  centres  bulbaires,  ainsi  que  la  portion 
périphérique  des  nerfs  laryngés,  étaient  indemnes  :  oomment 
expliquent  ils  alors  la  paralysie  totale  de  la  corde  vocale? 
Ils  admettent  sans  doute  qu'il  y  a  une  relation  plus  étroite 
entre  les  fonctions  de  la  parole  et  de  la  phonation,  toutes 
deux  volontaires  et  intinoemeiit  associées,  qu'entre  la  pho- 
nation et  la  respiration,  dont  Tune  est  volontaire  et  l'autre 
surtout  automatique.  A  présent  ils  sont  forcés  de  conclure 
que  les  fibres  laryngées  doivent  être  indépendantes  du  fais- 
ceau de  Taphasie,  et  cela  afin  d'échapper  à  notre  objectioa, 
baeée  sur  le  fait  qu'une  aphasie  complète  n'est  pas  accom*- 
pagnée  d'aphonie,  et  cependant  île  soutiennent  qu'il  existe 
une  relation  intime  entre  les  fonctions  volontaire  et  autome- 
tique  du  larynx,  et  ils  oroi^cit  qu'une  destruction  de  la  pre- 
mière seule  peut  aboutir  à  la  paralysie  complète  des  deux, 
les  centres  bulbaires  et  les  nerfs  périphériques  restant  in- 
tacts !  Nous  leur  demandons  de  répondre  à  cette  simple  ques- 
tion :  est^e  bien  là  ce  qu'ils  entendent?  Croient4ls,  en 
résumé,  que  le  larynx  possède  des  centres  corticaux  et  bul- 
baires et  que  la  destruction  ieolée  des  premiers  suffise  à 
déterminer  la  paralysie  des  mouvements  respiratoires  qoi 
dépendent  des  centres  bulbaires?  Quant  à  nous,  nous  ne 


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308  F.  SEMON,  V.  HORSLEY 

le  croyons  pas  et  nous  protestons  sérieusement  contre  l'in- 
terprétation arbitraire  de  nos  vues  contenue  dans  la  phrase 
suivante  de  leur  travail,  page  231  :  «  Avec  une  pareille  théo- 
rie, il  ne  devrait  jamais  exister  un  seul  cas  d*hëmiplégie 
totale  (membres  et  larynx);  car,  si  la  lésion  était  unilatérale, 
l'hémiplégie  laryngée  deviendrait  impossible;  si  la  lésion 
était  bilatérale,  le  larynx  serait  paralysé  en  totalité.  » 

La  première  partie  de  cette  phrase  expose  nos  idées  sous 
un  faux  jour.  Nous  ne  croyons  certes  pas  qu'une  lésion  cor- 
ticale unilatérale  puisse  jamais  causer  en  même  temps  une 
hémiplégie  et  une  paralysie  de  la  corde  vocale  du  même  côté; 
mais  nous  ne  doutons  pas  que  ces  deux  anomalies  ne  puis- 
sent exister  simultanément;  la  paralysie  des  membres  pour- 
rait être  due  à  une  lésion  corticale  et  celle  du  larynx  à  une 
lésion  concomitante  de  la  moelle  ou  des  nerfs  périphé- 
riques. 

Quant  a  la  seconde  partie  de  la  phrase,  elle  montre  que 
MM.  Garel  et  Dor  se  sont  fait  une  idée  absolument  erronée 
de  nos  opinions  sur  l'innervation  corticale.  Nous  ne  croyons 
pas  qu'une  lésion  double  des  centres  phonateurs  des  deux 
hémisphères  puisse  déterminer  une  paralysie  laryngée  c  to* 
taie  ^,  c'est-à-dire  une  cessation  simultanée  des  mouvements 
phonateurs  et  respirateurs  des  cordes  vocales,  ainsi  qu'ils 
disent  l'avoir  observé  chez  leurs  malades.  Nous  sommes,  au 
contraire,  convaincus  que  les  mouvements  respiratoires  con- 
tinueraient comme  si  de  rien  n'était.  Nous  allons  même  plus 
loin  et  sommes  persuadés  que  des  actes  phonateurs  produits 
par  des  causes  réflexes,  comme  le  rire  et  la  toux,  pourraient 
être  exécutés  sans  difficulté  ;  le  seul  mouvement  complète- 
ment aboli  dans  un  cas  de  ce  genre  serait  le  rapprochement 
volontaire  des  cordes  vocales  dans  le  but  d'émettre  un  son. 

L'exemple  clinique  le  plus  typique  de  ce  que  nous  dési- 
rons faire  comprendre  est  l'aphonie  hystérique;  dans  cette 
affection,  l'influence  des  centres  corticaux  est  suspendue,  et 
lorsque  le  malade  essaye  de  parler,  l'adduction  des  cordes 
vocales  est  nulle  ou  incomplète;  cependant  les  mouvements 
respiratoires  s'accomplissent  sans  difficulté,  et  l'on  perçoit 
un  son  dans  les  efforts  de  toux  et  dans  le  rire.  La  seule  dif- 


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CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  LARYNGÉ        309 

férence  entre  cette  espèce  d'aphonie  et  les  lésions  en  dis- 
cussion est  simplement  celle-ci  :  dans  le  premier  cas,  Tano- 
malie  est  fonctionnelle  ;  dans  le  second,  elle  est  organique. 

Ceci  à  propos  des  questions  de  pathologie,  de  physiologie 
et  de  clinique  qui  se  rapportent  directement  à  notre  sujet; 
nous  ajouterons  quelques  considérations  sur  la  différence 
qui  existe  entre  les  expériences  de  M.  Masini  et  les  nôtres, 
car  MM.  Garel  et  Dor  citent  à  plusieurs  reprises  les  résultats 
de  M.  Masini  à  l'appui  de  leurs  assertions. 

Nous  protestons  énergiquement  contre  le  reproche  qui 
nous  a  été  fait  d'avoir  passé  sous  silence  les  expériences  de 
M.  Masini,  bien  qu'elles  méritassent  d'être  connues.  11  sem- 
blerait d'après  cela  que  nous  les  ayons  passées  volontaire- 
ment sous  silence.  C'est  la  seconde  fois  que  nous  sommes 
attaqués  (1),  parce  que,  dans  notre  communication  prélimi- 
naire, nous  n'avons  donné  que  les  résultats  obtenus  par  nous, 
sans  mentionner  les  travaux  de  nos  prédécesseurs  et  de  nos 
contemporains.  Il  est  évident  qu'on  comprend  mal  parfois  la 
portée  et  le  but  d'une  communication  c  préliminaire  »,  et  nous 
déclarons  de  nouveau  de  la  façon  la  plus  positive  qu'il  n'est 
pas,  selon  nous,  d'usage  d'entrer  dans  des  détails  historiques 
lorsqu'une  communication  quelconque  a  simplement  le  ca- 
ractère d'un  travail  préliminaire.  Il  va  sans  dire  que  nous 
avons  toujours  eu  l'intention  de  rendre  ample  justice  à  ceux 
qui  ont  entrepris  des  recherches  analogues  aux  nôtres  en 
publiant  nos  résultats  en  entier. 

Quant  aux  expériences  de  M.  Masini,  nous  nous  bornerons 
à  dire  que  les  résultats  obtenus  par  lui  et  mentionnés  par 
MM.  Garel  et  Dor  nous  paraissent  absolument  inexplicables. 
Nous  ne  pensons  pas  que  le  nombre  même  des  expériences 
faites  par  tel  ou  tel  auteur  soit  un  argument  décisif  lorsqu'il 
s'agit  de  déterminer  le  degré  d'exactitude  de  leurs  opinions 
respectives  ;  cependant  nous  avons  excité  la  zone  de  la  pho- 
nation un  très  grand  nombre  de  fois  chez  divers  animaux 
placés  sous  l'influence   de  différents  anesthésiques  ;   nous 


(i)  Berliner    klinUche    Woehemchrifl  et  BritUh  médical  Journal. 
Janvier  et  férrier  1S90. 


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810  J.  GAREL,  L.  DOR 

avons  fait  varier  la  force  du  couraot  depuis  le  plus  (mble 
jusqu'au  plus  fort»  et  nous  avons  répété  récenuaent  nos  expé- 
ri«fibCda  dans  le  but  spécial  de  oontralev  les  recherches  de 
M,  Masini  ;  mai^  nous  n'avons  jamais  obtenu  le  même  ré- 
sultat que  lui,  et  nous  ferons  observer,  en  terminant,  que 
ce  fait  ne  nous  a  pas  surpris;  le  contraire  serait,  a  priori f 
très  étonnant,  si  Ton  considère  que  laction  des  cordes  vo- 
cales chez  rhomme  et  chez  les  animaux  est  absolument  bila- 
térale. 

Des  expériences  subséquentes  seront,  nous  Tespérons, 
entreprises  indépendamment  dans  le  but  de  résoudre  cette 
(|uestion.  En  attendant,  nous  croyons  pouvoir  affirmer  que 
le  résultat  des  expériences  physiologiques  et  de  l'observa- 
tion clinique  ne  concorde  nullement  avec  l'opinion  de  MM.  Ga- 
rel  et  Dor,  d'après  laquelle  la  paralysie  totale  (phonalioa  et 
respiration)  d'us^  corde  vocale  peut  être  déterminée  par  la 
destruction  du  centre  laryngé  du  côté  opposé* 


IV 


A  PROPOS  DU  CENTRE  CORTICAL  MOTEUR 
DU  LARYNX 

(néPOZfSE    A     MM.    S£MON    BT    HOAgLEY) 
Par  MM.  QkXEl'  o(  QOJft. 

Nous  noua  empressons  de  répondre  aux  objections  for- 
mulées par  MM.  Semon  et  Horsley  au  sujet  de  notre  récente 
publication. 

MM.  Semon  et  Horsley  affirment  à  nouveau  que  nos  ob- 
servations cliniques,  la  seconde  comme  la  première,  sont 
fausses,  par  cette  simple  raison  qu'elles  ne  justifient  pas 
complètement  le  résultat  de  leurs  expériences  sur  les  ani- 
maux. Les  deux  autopsies,  à  leur  avis,  sont  inoomplôtes. 


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A  PROPOS  DU  CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  DU  LARYNX  ail 

parce  qu'il  n*y  a  paa  d'examen  microscopique  du  bulbe. 
Nous  soutenons  qu'un  tel  examen  n'était  Dull«nent  néces- 
saire. Le  bulbe,  dans  les  deux  observcd^kuaB^  n'a  pas  pré- 
senté la  moindre  lésion  macroscopique»  et  oofame  dans  les 
deux  cas  les  lésions  consistaient  ea  Lésioius  de  ramol- 
lissement, nous  n'aurions  pas  omis  de  i^oir  de  ieèies  lé- 
sions. 

MM.  Semon  et  Horsley  parlent  de  la  possibilité  de  lésions 
très  minimes  du  bulbe,  produisant  des  paralysies  laryngées, 
lésions  que  l'on  ne  peut  reconnaître  sans  examen  microsco- 
pique. Us  disent  que  de  semblables  conditions  se  sont 
produites,  et  ils  client  comme  exemple  le  cas  de  Byron 
Delavau.  L'exemple  est  mal  choisi,  à  notre  ayis,  car,  dans 
ce  cas,  il  s* agissait  d'une  paralysie  datant  de  placeurs 
années,,  paralysie  associée  avec  d'autres  paralysies,  le  tout 
relevant  de  lésions  cérébrales  multiples.  Dans  notre  deuxième 
observation,  il  n'y  avait  qu'une  seule  paralysie  très  récente  ; 
cette  paralysie  coïncidait  avec  une  seule  lésion  cérébrale; 
il  était  donc  logique  xle  conclure,  d'autant  plus  que  la  lésion 
était  récente  également  et  de  nature  embolique,  comme  nous 
l'avions  fait  prévoir.  Avec  une  semblable  manière  d'inter- 
préter, on  pourrait  nier  toutes  les  lésions  bulbaires  en  objec 
tant  que  toute  l'écorce  cérébrale  n'a  pas  passé  par  la  lame 
du  microtome. 

MM.  Semon  et  Horsley  nous  prient  d'expliquer  pourquoi, 
dans  nos  deux  cas,  la  corde  restait  en  positioa  cadavérique, 
et,  à  ce  sujet,  ils  nous  reprochent  de  ne  pas  parier  des  deux 
fonctions  si  différentes  du  larynx  :  la  phonation  et  la  respi- 
ration. Nous  leur  ferons  remarquer  que  noua  n'avons  pas 
eu  la  prétention  un  seul  instant  de  trancher  cette  question. 
Nous  citons  des  faits  cliniques  en  signalant  les  symptômes. 
La  corde  était  en  position  cadavérique,  nous  n'avons  rien 
dit  de  phis.  Nous  n'avons  pas  cherché  à  éhicider  la  question 
des  rapports  entre  les  centres  phonateurs  voLootaires  et  les 
centres  respiratoires  automatiques;  nous  n'avons  pas  davan- 
tage soulevé  l'hypothèse  de  centres  oorticanx  bulbaires. 
Nous  avons  simplement  dit  qu'une  lésion  corticale  ou  intrar- 
cérébrale  de  siège  déterminé  peut  cliniquement  produire  la 


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81i  J.  GAREL,  L.  DOR 

position  cadavérique  de  la  corde  vocale  du  côté  opposé. 
Pour  nous^  c'est  un  fait  certain. 

Nous  le  répétons,  les  cas  d'h/miplégie  totale  avec  hémi* 
plégie  laryngée  du  même  côté  se  multiplieront  dès  que 
Tezamen  laryngoscopique  sera  pratiqué  d'une  façon  plus 
générale.  Et  pour  expliquer  ces  cas,  il  ne  sera  nullement 
nécessaire  d'avoir  en  même  temps  une  lésion  corticale  et 
une  lésion  bulbaire,  comme  le  veulent  MM.  Semon  et 
Horsley. 

Nous  ferons  remarquer,  d'ailleurs,  que  nos  conclusions 
sont  appuyées  sur  les  expériences  de  M.  Krause  et  de 
M.  Masini.  MM.  Semon  et  Horsley  déclarent  nettement  que 
les  résultats  obtenus  par  Masini  sont  inexplicables,  par 
cette  seule  raison  qu'ils  n'ont  pu  les  reproduire.  Physiolo- 
giquement,  cela  ne  peut-être  un  argument,  d'autant  plus 
que  les  expériences  de  M.  Masini  ne  détruisent  pas  les 
conclusions  de  MM.  Semon  et  Horsley,  elles  les  complètent. 
Comme  les  expérimenlaleurs  anglais,  Masini  a  démontré 
l'action  bilatérale  d'un  seul  centre;  mais  il  a  prouvé,  en 
outre,  Faction  croisée  de  ce  centre.  D'après  cet  auteur,  si 
l'on  excite  le  centre  laryngé  avec  un  courant  très  faible  (à 
peine  sensible  sur  la  pointe  de  la  langue),  on  produit  l'ad- 
duction de  la  corde  vocale  du  côté  opposé.  On  obtient  de 
même  la  paralysie  de  la  corde  du  côté  opposé  au  centre 
détruit. 

Quant  à  nous,  placés  entre  des  expérimentateurs  de 
mérite  incontestable,  nous  ne  pouvons  moins  faire  cepen- 
dant que  de  nous  ranger  du  côté  de  ceux  dont  les  expé- 
riences donnent  des  résultats  plus  complets,  concordant 
avec  Tobservation  clinique. 

Nous  espérons  que,  dans  un  avenir  plus  ou  moins  rap- 
proché ,  d'autres  observations  viendront  à  l'appui  de  nos 
conclusions.  Nous  souhaitons  que  nos  distingués  confrères, 
qui  ont  entrepris  avec  ardeur  d'élucider  cette  question  expé- 
rimentale ,  arrivent  à  des  conclusions  uniformes  pour 
trancher  définitivement  ce  point  délicat  de  la  physiologie 
laryngée. 


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DE  L'INFLUENZA  813 


MANIFESTATIONS  LARYNGIENNES 
ET  PHARYNGIENNES  DE  L'INFLUENZA 

Par  le  D'  Paul  KOCH,  de  Luxembourg. 

La  grande  variété  des  formes  présentées  par  Tinfluenza 
explique  suffisamment  la  fréquence  des  lésions  observées 
dans  les  différents  organes.  Ces  troubles  locaux  prédominent 
souvent  dans  le  tableau  symptomatique  de  Taffection  géné- 
rale, et  il  est  bon  de  les  connaître,  tant  pour  compléter  la 
symptomatologie  que  pour  ne  pas  se  méprendre  sur  leur  im- 
portance réelle.  Leur  pronostic,  dans  ce  cas,  n*est  pas  aussi 
grave  que  quand  ils  ont  une  autre  origine;  ils  semblent 
guérir  tout  simplement  par  Texpectation  et  le  traitement 
symptomatique;  leurs  formes  variées,  leur  disparition  gra- 
duelle et  spontanée,  la  convalescence  si  lente  des  malades 
nous  prouvent  que  Tinfluenza  est  une  maladie  bactérienne, 
bien  que  le  microbe  ne  soit  pas  encore  découvert.  Sous  ce 
rapport,  notamment  par  Tinstabilité  et  la  diversité  des  symp- 
tômes locaux,  l'influenza  ressemble  au  typhus  qui,  lui  aussi, 
se  manifeste  sous  les  formes  les  plus  diverses,  bien  que 
toutes  ses  formes  ne  représentent  qu'une  seule  et  même  in- 
fection; ce  caractère  a  donné  lieu  aux  dénominations  de  la- 
ryngotyphus,  de  bronchotyphus,  de  pneumotyphus,  de  né- 
vrotyphus, de  typhus  cérébral,  de  typhus  abdominal.  Le 
microorganisme  de  l'influenza  provoque  donc  dans  l'économie 
un  changement  morbide  sous  l'influence  duquel  se  forme  un 
poison,  une  ptomaïne  ou  toxine,  laquelle  produit  seulement 
les  symptômes  caractéristiques  si  variés  de  l'influenza.  Si 
Ton  veut  faire  une  classification,  naturellement  artificielle  et 
incomplète  comme  toutes  les  classifications,  des  symptômes 
le  plus  régulièrement  observés,  on  peut  distinguer  :  1*  une 
forme  gastrique  avec  ses  symptômes  gastro-intestinaux  pré- 


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314  P.  KOCH 

dominants  et  sa  durée  la  plus  longue;  2*»  une  forme  nerveuse 
caractérisée  par  des  maux  de  tête,  des  névralgies,  des  dou- 
leurs musculaires,  des  paralysies  de  courte  durée  ;  c'est  elle 
qui  prouve  le  mieux  le  caractère  infectieux  de  Tépidémie 
actuelle;  3*»  la  forme  respiratoire  qui  atteint  surtout  aux 
premières  voies  aériennes  ;  c'est  elle  qui  fournit  les  affec- 
tions prononcées  et  primitives  du  nez  et  du  pharynx,  les  la- 
ryngotrachéites  rebelles,  les  bronchites  capillaires  et  les 
pneumonies  catarrhales,  affections  qui  font  beaucoup  de  vic- 
times, notamment  si  les  personnes  atteintes  présentent  déjà 
des  affections  pulmonaires  ou  cardiaques  antérieures.  Les 
lésions  des  premières  voies  respiratoires,  soit  qu'elles  sur- 
gissent au  début  de  la  maladie,  soit  qu'elles  se  montrent  seu- 
lement après  la  disparition  de  la  fièvre,  doivent  être  regar- 
dées non  comme  des  complicatioas,  mais  plutôt  comme  des 
manifestations  normales  d'une  épidémie  zymotique  bénigne 
ou  grave,  selon  le  milieu,  l'âge,  les  circonstances  concomi- 
tantes, à  l'exemple  des  grandes  épidémies  classiques  qui  se 
déversent  sur  nos  contrées  sous  iforme  de  pandémies  carac- 
térisées par  des  symptômes  inaccoutumés. 

C'est  pour  la  septième  fois  dans  ce  siècle  que  l'influenza 
frappe  l'Europe,  nous  ai*riyant  chaque  fois  de  la  Russie;  il 
est  étonnant  que  dans  l'histoire  des  épidémies  antérieures 
on  ait  fait  à  peine  mention  des  affections  locales  si  é\  identes 
du  nez,  du  pharynx  et  de  l'organe  vocal.  Presque  toujours 
la  muqueuse  de  ces  organes  est  frappée  d'emblée,  et  la  pro- 
pagation s'efSectue  plus  tard  seulement  sur  les  organes  de 
l'ouïe  et  de  la  vue.  Les  otites  moyennes  aiguës  d'emblée, 
beaucoup  plus  intenses  que  les  otites  ordinaires  (Braine, 
Lœvenberg,  Gellé,  etc.),  pouvant  progresser  jusqu'à  l'in- 
flammation hémorrhagique  du  tympan  (Dreyfuss),  tout  à  fait 
comme  dans  un  cas  de  typhus  (Politzer),  ou  dans  la  variole 
(Wendt),  ces  otites  idiopalhiques  sont  relativement  rares  ; 
dans  la  grande  majorité  des  cas,  elles  se  forment  par  la  pro- 
pagation de  l'inflammation  naso-pharyngienne  sur  la  trompe 
d'Eustache  (Glover),  comme  dans  la  rougeole  (Tobeifcz),dan6 
la  scarlatine,  dans  la  diphihérie  (Burckhardt-Mérian),  dans  le 
typhus  récurrent  (Luchhan).  Les  affections  idiopathiquas 


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DE  L'INFLUENZA  815 

de  L'organo  de  la  vue  sont  plus  rares  encore  ;  ce  n'est  que 
pai*  exception  que  la  conjonctive  est  frappée  d'emblée.  L'oe- 
dème des  paupières  semblable  à  l'œdème  palpébral  de  la 
trichinose  et  de  la  maladie  de  Bright,  la  conjonctivite  simple 
ou  oonbinée  à  l'épisclérile,  les  rares  abcès  de  la  paupière 
supérieure  (Landolt)  rappelant  ks  phlegmons  de  Térysipèle 
fadaJy  la  parésie  du  muscle  ciliaire  (Del£u:roix),  comme  dans 
la  dipkthérie,  me  soBit  observés  qu'aptes  la  disparition  de  la 
fièvre,  et  prouves!  ainsi  la  pcopagatioa  delà  maladie  du  naso- 
pharynx  à  Toeil  par  Tintermédiaire  du  canal  naso-lacrymal. 

Si,  d'un  côté,  le  naso-pharynx  sert  de  point  de  départ  aux 
affections  des  organes  de  Touïe  et  de  k  vue,  nous  voyons  la 
propagation  s'effectuer  dans  le  sens  inverse  vers  le  larynx, 
les  bronches,  lea  bronchioles  et  les  alvéoles  pulmonaires 
pour  engendrer  la  laryngite,  la  trachéite,  les  bronchites 
simple  ou  capillaire,  les  foyers  caséeux  de  la  partie  dorsale 
de  la  base  des  poumons.  Les  pneumonies  d'emblée,  en  effet, 
sont  très  rares. 

Ainsi  le  naso*pbapynx  est  le  point  d'origine  d'un  très  grand 
nombre  d'affections  locales  qui  surviennent  dans  le  cours  de 
l'inflaenza;  il  est  toujours  pvis  d'emblée,  rinflammatioa  de 
la  muqueuse  est  bien  plus  iaiense  que  dans  le  coryza  et  la 
pharyngite  non  infectieuses  ;  la  muqueuse  nasale  est  souvent 
enflée,  au  point  qu'à  bouche  fermée  oa  entend  le  stridor  na- 
sal ;  on  est  tenté  de  croire  que  le  naso^pharynx  représente 
le  début  de  l'infection  générale;  les  douleurs  frontale  et  pha- 
ryngienne qui  ne  disparaissent  pas  avec  la  fièvre,  mais  qui 
cessent  seulement  avec  le  dégonflenent  des  muqueuses  na- 
sale et  pharyngienne,  semblent  confinner  cette  opinion. 

Ces  symptômes  exagérés  de  pharyngite,  à  défaut  d'anam- 
nèse,  pourraient  faire  penser  à  une  manifestation  syphilitique  ; 
la  muqueuse,  d'un  rouge  violacé  et  très  œdématiée,  ressemble 
assez  à  l'érysipèle  idiopathique  de  cette  région;  à  cette 
occasion,  Bouchard  et  Weichselbaum  ont  ti*ouvé  dans  les  sé- 
crétions naso-pharyngiennes  le  streptiococcus  et  le  pneumo- 
ooccus,  bactéries  caractéristiques  de  Térysipèle  et  de  la  pneu- 
monie suppures  (Friedlander) ;  la  luette,  rougie,  gonflée, 
souvent  déviée  par  suite  d'un  oedème  unilatéral,  peut  «muler 


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816  P.  KOCH 

un  symptôme  très  connu  de  Talbuminurie.  Cette  innitration 
œdémateuse  s'empare  souvent  des  minces  couches  muscu- 
laires sous-jacentes,  notamment  de  celles  du  voile  du  palais; 
par  suite  ces  muscles  infiltrés  ne  fonctionnent  qu'incomplè- 
tementy  parésie  qui  dure  beaucoup  plus  longtemps  que  Tin- 
flammalion  primitive  et  qui  guérit  cependant  d'elle-même, 
sans  être  traitée  spécialement.  Je  n*ai  pas  observé  de  parésie 
laryngienne  ayant  pour  origine  Tinflammation  locale,  mais 
la  possibilité  de  ces  parésies^  suite  d'iniluenza,  peut  être  ad- 
mise en  principe. 

Ces  paralysies  consécutives,  qu'il  faut  regarder  comme  le 
produit  direct  et  inévitable  d'une  inflammation  locale,  sont  la 
représentation  exacte  des  paralysies  plus  ou  moins  complètes 
qui  suivent  de  près  des  ulcérations  diphthéritiques  guéries. 

Les  lésions  des  premières  voies  aériennes  dont  je  viens 
de  parler  sommairement  doivent  être  regardées  comme  les 
symptômes  presque  pathognomoniques  de  rinfluenza;  il  se 
peut  qu'elles  soient  peu  prononcées  et  qu'elles  passent  à  peu 
près  inaperçues,  vu  la  prépondérance  d'autres  symptômesi 
mais  elles  ne  font  jamais  défaut;  leur  pronostic  est  un  des 
meilleurs.  Mais  les  parésies  et  les  paralysies  qui  se  déclarent 
à  une  période  plus  reculée  et  que  Ton  ne  peut  plus  regarder 
comme  résultant  des  inflammations  locales  sont  d'une  im- 
portance toute  autre;  leur  pronostic  n'est  plus  si  favorable; 
toujours  leur  durée  est  très  longue  malgré  le  traitement  ins- 
titué. J'ai  observé  un  cas  de  paralysie  symétrique  du  voile 
du  palais,  paralysie  qui  rendait  la  déglutition  très  pénible; 
le  malade,  médecin  lui-même,  est  loin  d'être  guéri;  comme 
l'affection  primitive  du  pharynx  n'avait  pas  été  très  pronon- 
cée et  comme  cette  paralysie  ne  s'est  montrée  que  pendant 
la  convalescence,  il  faut  admettre  une  cause  générale.  Un  se- 
cond cas  concerne  une  enfant  âgée  de  12  ans  qui,  après  une 
attaque  d'influenza,  a  gardé  une  parésie  du  voile  du  palais 
qui  rend  la  voix  nasillarde.  Un  troisième  malade,  qui  fut  en 
proie  à  une  forte  attaque  d'influenza,  est  atteinte  d'une  para- 
lysie incomplète  des  muscles  crico-ary  ténoïdiens  postérieurs  ; 
le  laryngoscope  ainsi  que  les  autres  symptômes  montrent 
rimage  clinique  de  la  paralysie  respiratoire  de  la  glotte  dont 


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SUPPURATIONS  DE  I/OREILLE  317 

la  gravité  est  connue  ;  l'affection  ne  &'est  déclarée  que  peu 
à  peu  pendant  la  convalescence.  Ce  malade  est  toujours  dans 
le  même  état  malgré  le  traitement  institué. 

Ces  exemples  de  paralysie  grave  des  premières  voies 
aériennes  n'ont  rien  de  surprenant,  puisque  Tinfluenza  est 
une  maladie  infectieuse  ;  ils  font  partie  de  toute  une  série 
d'affections  nerveuses  graves  observées  sur  d*autres  or- 
ganes, après  la  disparition  des  symptômes  aigus  de  Tin- 
fluenza.  G*est  ainsi  que  les  auteurs  ont  observé  la  paralysie 
du  bras  droit  (Henoch),  la  paralysie  du  grand  sympathique 
droit  (Holz),  la  névrite  destructive  multiple  avec  ses  suites 
si  fâcheuses  (Kemak),  la  paralysie  du  pneumogastrique  avec 
ses  conséquences  si  dangereuses  pour  les  poumons  (respira- 
tion Cheyne-Slokes)  et  pour  le  cœur  (arythmie,  syncopes 
mortelles)  :  toute  une  série  de  troubles  sérieux  qui  démon- 
trent l'invasion  de  l'organisme  par  un  poison  inconnu,  par  un 
microbe  non  encore  découvert,  qui  fait  beaucoup  plus  de 
ravages  qu'on  ne  voulait  l'admettre  au  début  de  l'épidémie. 


VI 


DE  L'EMPLOI  DU  SALOL  CAMPHRE 
CONTRE  LES  SUPPURATIONS  DE  L'OREILLE 

Par  H.  CUVIIXIER,  interne  des  hôpitaux  de  Paris 
et  de  la  clinique  laryngologique  de  l*h<)pital  Lariboisière. 

Dans  la  thérapeutique  des  maladies  de  l'oreille,  la  médi* 
cation  antiseptique  doit,  à  l'heure  actuelle,  sous  l'influence  de 
la  théorie  microbienne,  s'imposer  au  détriment  de  toutes  les 
autres  méthodes,  en  usage  dans  ces  derniers  temps  encore, 
contre  les  otorrhées.  Malheureusement  la  plupart  des  sub- 
stances antiseptiques,  successivement  employées,  ont  dû 
être  abandonnées,  leur  action  ne  pouvant  s'exercer  sans  ir- 
riter violemment  la  peau  du  conduit  ou  la  muqueuse  tym- 


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318  H.  CUVILLIER 

panique,  et  c*esl  à  Tacide  borique,  soit  en  poudre,  soit  en 
solution,  cfue  Von  est  arrivé  à  donner  la  préférence.  Mais 
d*une  part  le  traitement  par  les  poudres  présente  de  graves 
inconvénients,  eit  d'autre  part  l'emploi  exclusif  des  solutions 
boriquées,  dont  le  pouvoir  antiseptique  est  assez  faible,  né- 
cessite «m  traitement  extrêmement  pan^longé. 

Dos  recherches  récentes  faites  par  M.  Désesquelle,  in- 
terne en  pharmacie  à  l'hôpital  Lariboisière,  l'amenèrent  à 
découvrir  la  propriété  de  se  liquéfier  que  possèdent  le  cam- 
phre et  certains  corps  de  la  classe  des  phénols,  quand  ils 
sont  mélangés  à  froid  ;  et  il  réussît  ainsi  à  produire  deux 
nouveaux  antiseptiques,  le  naphtol  camphré  et  le  salol  oam*' 
phré.  L'emploi  du  naphtol  camphré  s'est  rapidement  géné- 
ralisé en  chirurgie;  les  excellents  résultats  qu'on  en  obtient 
dans  les  otites  moyennes  suppurées  ont  été  bien  mis  en 
lumière  dans  la  thèse  de  notre  ami  le  D'  Diimont. 

Le  sâlol  camphré,  d'une  découverte  plus  récente,  est  gé- 
néralement moins  connu  ;  il  nous  a  paru  intérossant  d'essayer 
son  action  contre  les  suppurations  de  Toreille,  d'autant  plus 
qu'il  présentait  sur  le  naphtol  camphré  certains  avantages, 
celui,  par  exemple,  d'être  moins  irritant. Nous  avons  obtenu, 
même  dans  des  cas  invétérés  des  guérisons  si  rapides  et  si 
complètes  que  nous  avons  cru  utile  de  publier  les  résultats 
de  ce  nouveau  mode  de  traitement. 


Il 


Le  salol  camphré  a  été  signalé  en  1888  par  M.  Désesquelle, 
qui  en  a  donné  en  1889,  dans  le  Mémorial  thérapeutique^  son 
mode  de  préparation. 

Prendre  30  grammes  de  salol,  les  mélanger  avec  20  gram- 
mes de  camphre;  pulvériser  finement  chaque  substance; 
chauffer  doucement  le  mélange  jusqu'à  fusion  complète  ; 
n'ajouter  ni  alcool  ni  eau;  filtrer  et  conserver  le  liquide 
obtenu  dans  des  flacons  en  verre  jaune,  hermétiquement 
bouchés;  sans  quoi  il  se  volatilise  et  s'altère. 

En  se  basant  sur  les  lois  de  la  thermochimie  et  les  pro- 


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SUPPURATIONS  DE  L'OREILLE  319 

priétés  physiques  du  salol  camphré,  on  peut  le  oûosidérer 
comme  une  combiDaison  moléculaire. 

Des  deux  corps  qui  enlisent  dans  sa  composition,  Fun, 
le  camphre,  est  trop  connu  pour  que  nousy  insislions;  c'est  le 
camphre  dextrogyre  ou  camphre  du  Japon,  extrait  du  laurus 
camphora  et  rangé  dans  la  classe  des  carbonyles  par  Ber- 
thelot.D'ftprès  WiddomanOyMeyar  et  Sohneideberg,  ils'oxyde 
dans  récoDomte  et  s'assimile  les  éléments  de  Tacide  glyeu- 
ronique;  l'acide  camphoglycuronique  ainsi  formé  eat  ^éiàr 
miné  pai*  les  reins  à  l'état  libre  ou  associé  à  l'uréeL. 

Quant  au  salol  (C^^H^oOS),  il  a  été  préconisé  pour  la  pre- 
mière fois  en  France  par  MM.  Périer  et  Patein,  comme  9ub« 
stance  antiseptique  capable  de  remplacer  Tiodeforme  en 
chirurgie  {Revue  de  chirurgie^  1887);  appelé  aussi  saiKTjrlate 
de  phényle,  étber  phénylsalicylique,  il  a  été  préparé  en  1883 
par  le  professeur  NenckL,  de  Berne.  Il  résulte  de  la  substitn* 
tion  dans  l'acide  salicylique  du  radical  phényle  k  un  atome 
d'hydrogène. 

Il  cristallise  en  prismes  orthor]M)mbiques  fondant  vers  42'', 
insolubles  dans  l'eau,  soluble8dansrétber,le  chloroforme^  la 
benzine,  l'essence  de  tbérébentine,  les  huiles  fixes  et  vola- 
tiles» peu  solubles  dans  l'alcool. 

M.  Patein,  pharmacien  en  chef  de  Tbôpital  Lariboisière,  a 
fait  sur  Télimiiialion  du  salol  daiM  l'éoonomîe  des  recher- 
ches d'où  il  résulte  que  le  salol  appliqué  sur  les  plaies  passe 
dans  le  sang  et  s'y  dédouble  par  hydratation  en  ses  généra^ 
teurs,  sous  l'action  de  l'alcalinité  du  sang.  L'acide  salicy- 
lique pi*oduit  se  transâdrue  ea  a(»de  caûcyiurique,  de  la 
même  manière  que  l'adde  benzoïque  se  transforme  an  acide 
hippurique. 

Il  est  facile  de  constater  la  présence  de  l'aeîde  salicyhirique 
dans  Turine  au  moyen  des  sels  ferriqaes  qui  donnent  «ne 
belle  ooJoration  violette.  On  peut  aussi  avoir  recours  au  pro- 
cédé indiqué  par  M.  Yvon,  qui  consiste  à  ajouter  à  l'urine 
environ  1  0/0  d'acide  cblorhydrique  et  à  agiter  avec  de 
Tétlier  dans  un  tube  à  essai»  Cet  étber  se  sépare  an  dissol- 
vant l'acide  salicylurique  mis  en  liberté  par  l'acide  ohlorhy- 
drique.  On  place  dans  un  verre  à  pied  une  solution  étendue 


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820  H.  CUVILLIER 

de  perchlorure  de  fer,  puis,  au  moyen  d'un  tube  effilé,  on  dé- 
cante réther  qui  surnage  au-dessus  de  Turine,  et  on  le  fait 
couler  à  la  surface  de  la  solution  de  perchlorure.  A  mesure 
que  réther,  en  s'évaporant,  abandonne  de  Tacide  salicylique, 
il  se  développe  une  belle  coloration  violette  à  la  surface  de 
séparation.  Dans  la  plupart  des  cas,  on  retrouve  Tacide  sa- 
licylique  dans  les  urines  deux  heures  après  le  pansement,  et 
si  la  dose  est  suffisante  on  peut  le  retrouver  pendant  les 
huit  jours  qui  suivent. 

On  se  trouve  ainsi  en  présence  d'une  action  antiseptique 
locale  et  générale  prolongée,  qui  permet  de  supposer  que 
remploi  du  salol  camphré  pourra  empêcher  les  inoculations 
secondaires  et  les  récidives  si  fréquentes  dans  les  otorrhées. 
Le  salol  camphré,  en  effet,  se  comporte  vis-à-vis  des  plaies 
comme  si  le  salol  et  le  camphre  étaient  isolés,  et  pour  s'as- 
surer de  son  absorption  et  de  son  élimination,  il  faut  prati- 
quer la  recherche  du  salol  dans  l'urine,  selon  les  procédés 
rappelés  plus  haut. 

Les  propriétés  du  salol  camphré  sont  celles  communes  en 
général  aux  autres  phénols  camphrés.  C'est  un  liquide  onc- 
tueux au  toucher,  incolore,  très  dense^  insoluble  dans  l'eau, 
peu  soluble  dans  l'alcool,  très  soluble  dans  Téther,  le  chloro- 
forme, les  huiles  fixes  ou  volatiles,  mauvais  conducteur  de 
la  chaleur  et  de  l'électricité.  Exposé  à  l'air  libre,  il  se  dé- 
compose, mais  bien  plus  lentement  que  le  naphtol  camphré. 
Le  camphre  se  volatilise  et  le  salol  se  dépose  en  magnifiques 
cristaux;  sous  l'action  de  la  lumière,  il  se  colore;  d'où  la  . 
nécessité  que  nous  avons  indiquée  plus  haut  de  le  conserver 
dans  des  flacons  bouchés  à  l'émeri  et  en  verre  jaune  pour 
le  soustraire  à  l'action  des  rayons  chimiques. 

Le  salol  camphré  dissout  Tiode  en  assez  forte  proportion, 
et  un  grand  nombre  de  corps  organiques,  tels  que  les  alca- 
loïdes du  quinquina,  le  chlorhydrate  de  cocaïne,  les  phénols 
et  leurs  dérivés,  le  chloral  hydraté,  etc. 

Le  fulmicoton  immergé  dans  le  salol  camphré  s'y  gonfle 
peu  à  peu  et  donne  par  agitation  du  mélange  une  pâte  d'as- 
pect visqueux,  présentant  l'apparence  du  coUodion.  Ce  mé- 
lange, découvert  aussi  par  M.  Désesquelle  et  auquel  il  a 


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SUPPURATIONS  DE  L'OREILLE  321 

donné  le  nom  de  celluloïd  salolé  se  Iransforme  par  suite  de 
l'évaporation  du  camphre  en  un  vernis  transparent  solide 
et  très  adhérent,  qui  peut  remplacer  avantageusement  le 
collodion. 


m 


Le  pansement  au  salol  camphré  trouve  son  indication 
dans  tous  les  cas  où  il  y  a  suppuration  de  Toreille,  que  Ton 
ait  à  traiter  une  otite  externe  ou  une  otite  moyenne,  que 
raffection  soit  aiguë  ou  chronique. 

Pour  rappliquer  il  faut  au  préalable  nettoyer  le  conduit 
auditif  par  une  injection  boriquée  tiède  poussée  doucement, 
que  Ton  se  trouvera  bien  de  faire  précéder  d'une  douche 
d'air,  dans  les  cas  où  on  a  affaire  à  une  suppuration  de  la 
caisse. 

Puis  on  achève  de  débarrasser  le  conduit  du  pus  qui 
pourrait  s'y  trouver,  en  séchant  avec  du  coton  antiseptique. 

On  prend  alors  une  petite  tige  à  oreille,  coudée  à  angle 
obtus,  de  façon  que  la  main  qui  tient  l'instrument  n'inter- 
cepte pas  les  rayons  lumineux,  pouvant  se  monter  sur  un 
manche  ou  terminée  par  une  petite  plaquette  permeltanl  de 
saisir  plus  facilement  l'instrument  entre  le  pouce  et  les  deux 
premiers  doigts.  A  l'extrémité  opposée,  légèrement  renflée, 
on  roule  un  petit  tampon  de  ouate  hydrophile  que  l'on  a 
soin  de  ne  serrer  que  très  légèrement  ;  puis,  on  le  trempe 
dans  la  solution  de  salol  camphré,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  com- 
plètement imbibé.  On  le  retire,  en  Texprimant  par  pression 
sur  les  parois  du  flacon.  A  l'aide  du  spéculum  et  du  miroir 
frontal,  on  l'introduit  dans  le  conduit,  et  se  servant  d'ime 
autre  tige  qui  maintient  le  coton  dans  l'intérieur  du  spé- 
culum, on  retire  la  première  sur  laquelle  il  était  monté  et 
on  le  pousse  dans  le  fond  de  Toreillo  de  façon  à  le  mettre 
en  contact  avec  toutes  les  parties  suppurantes.  Par-dessus 
ce  tampon,  on  applique  de  la  ouate  antiseptique  ordinaire,  de 
manière  à  fermer  l'orifice  même  du  conduit. 

On  doit  avoir  soin  de  rouler  un  tampon  d'une  dimension 

▲NNALB8  DBS  MALADIB8  DE  L*0REILLB  ET   DU   LARYNX.   —  XVI.  28 


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322  H.  CUVILLIER 

telle  qu'on  puisse  l'introduire  sans  efforts  à  travers  le  spé- 
culum et  qu'en  même  temps  le  malade  puisse  le  retirer  faci- 
lement. 11  faut,  en  effet,  recommander  au  malade  de  l'en- 
lever le  soir  inéme  ou  vingt-quatre  heures  après  au  plus  tard. 

Dans  les  cas  où  la  suppuration  est  très  abondante  et  se 
reproduit  avec  une  grande  rapidité,  il  est  de  toute  nécessité 
de  ne  pas  emprisonner  le  pus  dans  la  caisse,  de  façon  à 
éviter  la  douleur  et  même  les  accidents  plus  graves  qui  en 
pourraient  résulter. 

Le  pansement  au  salol  camphré  doit  être  appliqué  par  le 
médecin  tous  les  deux  Jours;  dans  l'intervalle  on  recom- 
mandera  au  malade  de  faire  plusieurs  fois  par  jour,  selon 
que  la  suppuration  est  plus  ou  moins  abondante,  des  injec- 
tions boriquées  tièdes  avec  une  solution  à  2  0/0. 

A  côté  de  ce  traitement  local  et  comme  adjuvant,  on 
devra,  s'il  y  a  lieu,  instituer  un  traitement  général  en  rap- 
port avec  chaque  cas  particulier,  et,  en  même  temps,  point 
sur  lequel  nous  insisterons,  tenir  grand  compte  de  l'espace 
naso-pharyngien.  Il  faudra  l'echercher  et  traiter  tontes  les 
manifestations  inflammatoires  qui  peuvent  s'y  rencontrer 
et  non  seulement  entretiennent,  mais  souvent  produisent 
l'écoulement,  telles  que  végétations  adénoïdes,  rhiuo-pha- 
ryngite  chronique,  hypertrophie  des  amygdales,  etc. 

Nous  savons,  en  effet,  d'après  les  travaux  de  M.  Netter 
sur  les  suppurations  de  l'oreille»  que  les  microbes  patho*^ 
gènes,  streptocoques,  pneumocoques,  microcoques  de  Fried- 
lânder,  staphylocoques,  se  rencontrent  même  chez  des  su- 
jets sains  dans  les  fosses  nasales,  dans  le  pharynx,  dans  les 
cryptes  amygdaliennes.  Il  faut  donc  insister  auprès  des  ma- 
lades sur  la  nécessité  de  faire  une  antisepsie  rigoureuse  du 
nez  et  du  rhino-pharynx,  et  le  meilleur  moyen  pour  arriver 
à  ce  but  est  de  prescrire  des  irngalions  nasales  boriquées, 
répétées  plusieurs  fois  par  jour,  à  l'aide  du  siphon. 

OBSERVATIONS. 

OusERVATioN  I.  —  F...,  84  ûDS,  vient  à  la  clinique  le 
12  avril  1890.  Son  oreille  droite  coulo  depuis  Tenfanoe;  douleurs 


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SUPPURATIONS  DE  L»OREILLE  323 

vives  dans  la  tète  du  môme  côté.  Pas  de  bourdonnements,  pas 
de  vertiges.  Le  tic  tac  de  la  montre  n*est  perçu  qu'au  contact. 

Exaweo,  —  Pus  dans  le  conduit.  I^avages  boriques.  On  voit 
alors  le  tympan  entièrement  détruit.  La  caisse  est  rouge,  tu- 
méfiée. 

Pansement  au  salol  camphré.  Lavages  boriques  deux  fois 
par  jour. 

45  avril.  —  Écoulement  presque  tari. 

17  avril.  —  Écoulement  entièrement  disparu.  Plus  de  dou- 
leurs. 

Observation  II.  —  G. . .,  57  ans,  se  présente  le  12  avril  1890. 
Est  malade  depuis  un  mois.  Début  par  douleurs  et  bourdonne- 
ments. Écoulement  léger  à  droite.  Bourdonnements  fréquents. 
Pas  de  vertige.  Douleurs  violentes,  surtout  la  nuit. 

Audition  de  la  montre  au  contact  à  droite;  O^^bO  à  gauche. 
Normale  à  Tapophyse  mastoîde. 

Examen.  —  Conduit  rouge,  tuméfié,  notablement  rétréci  à 
droite.  Tympan  terne,  dépoli. 

A  gauche,  sclérose  légère  du  tympan. 

Pansement  au  salol  camphré.  Lavages  boriques  tous  les  deux 
jours  deux  fois. 

15  avriJ.  —  La  douleur  a  diminué. 

17  avril.  —  Bourdonnements  très  prononcés  à  droite.  Douleur 
persiste.  Écoulement  encore  appréciable. 

19  avril.  —  Plus  d'écoulement.  Le  rétrécissement  du  conduit 
a  notablement  diminué. 

24  avril.  —  Écoulement  totalement  disparu.  Douleur  persiste 
derrière  Toreillo  droite. 

Observation  III.  —  D. . .,  18  ans,  vient  le  5  avril  1890.  Écou- 
lement, depuis  l'Age  de  8  ans,  de  Toreille  gauche.  Pas  d'eczéma. 

Audition  de  la  montre  0*,80  à  droite;  au  contact  à  gauche. 

Pas  de  douleur  ;  pas  de  bourdonnements  ;  pas  de  vertiges. 

Examen.  —  Écoulement  abondant;  pus  môle  de  sang,  à 
gauche.  Lavages  boriques. 

On  voit  alors  le  conduit  à  moitié  rempli  de  masses  végétantes. 
Le  tympan  est  entièrement  détruit.  La  muqueuse  de  la  caisse 
est  ronge,  végétante. 

Pansement  au  salol  camphré.  Lavages  boriques. 

12  avril.  —  L'oreille  ne  coule  plus.  On  trouve  sur  le  fond  de 
la  caisse  du  pus  concrète  que  Ton  ramène  avec  la  ouate. 


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324  H,  CUVILLIER 

La  muqueuse  apparaît  alors  rosée.  Végétations  considérable- 
ment diminuées. 

17  avril,  —  L'écoulement  est  tari.  On  ne  trouve  plus  de  pus 
dans  Toreille. 

2:2  avril.  —  Écoulement  entièrement  disparu.  Végétations 
affaissées. 

Observation  IV.  —  A.,.,  7  ans,  vient  le  30  mars.  L'oreille 
droite  coule  depuis  deux  ans,  à  la  suite  de  la  rougeole.  Douleurs 
assez  vives;  écoulement  intermittent  (pus  fétide  mêlé  de  snng). 
Tempérament  lymphatique  nettement  accentué  :  végétations 
adénoïdes.  Ablation  sous  le  chloroforme. 

A  la  suite  do  Topéralion,  écoulement  notable  de  l'oreille 
droite;  douleurs  dans  Toreille  gauche  et  bourdonnements. 

4  avril.  —  Écoulement  purulent  bilatéral.  Douleurs  intermit- 
tentes. Lavages  boriques. 

Tympon  droit  entièrement  perfore.  11  ne  rest^3  plus  qu'une 
minime  portion  do  la  partie  supérieure. 

A  gauche,  perforation  sous-ombilicale. 

Pansement  au  salol  camphré.  Lavages  boriques.  Irrigations 
nasales. 

8  avril.  —  Même  état. 

10  avril.  —  Même  état.  A  droite,  écoulement  légère.Ticul  san- 
guinolent. 

là  avril.  —  Écoulement  notablement  diminué  des  â  côtés. 
Toujours  un  peu  de  sang  à  droite. 

15  avril. —  Idoin. 

49  avril.  — Éitoulement  tari  à  gauche  ;  très  faible  à  droite. 

2i  avril.  ^^  Écoulement  entièrement  disparu  des  2  côtés. 

Observation  V.  —  G...,  12  ans,  se  présente  le  29  mars. 

Début  par  mal  de  gorge,  il  y  a  15  jours.  Puis  douleurs  d'o- 
reille, il  y  a  6  jours  à  droite,  il  y  a  2  jours  à  gauche.  1/appari- 
tion  de  l'écoulement  a  coïncidé  avec  les  douleurs.  Au  lition  de 
la  montre  au  coniact  des  2  côtés. 

Examen. —  Pus  des  2  côtés  dans  le  conduit.  Âtrésie  notable  à 
gauche.  Lavages  boriques. 

Tympan  droit  fortement  congestionné,  bombé  ;  plus  de 
triangle  lumineux. 

Tympan  gauche  rouge  à  la  partie  supérieure;  recouvert  de 
pus  à  la  partie  inférieure. 

Rhino-pharyngile.  Hypertrophie  des  amygdales. 


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SUPPURATIONS  DE  L'OREILLE  325 

Pansement  au  salol  camphré.  Injections  boriquées  dans  To* 
reille.  Gargari^mos  au  brate  de  soude  ;  irrigations  nasales 
borîquées. 

!•'  avriL  —  Écoulement  notablement  diminué,  presque  nul. 
Entend  mieux. 

2  avril.  —  Audition  de  la  montre  0-,40  à  droite,  0-,50  à  gauche. 
Un  peu  de  pus  seulement  à  gauche  ;  rétrécissement  notable- 
ment diminué.  Congestion  des  tympans  beaucoup  moins 
vive. 

5  avril,  —  Audition  revenue  normale.  Écoulement  entière- 
ment tari  des  2  côtés. 

Observation  VI.  —  Q...y6an8,  se  présente  à  la  clinique 
pour  des  troubles  dus  à  la  présence  de  végétations  adénoïdes 
considérables  ;  respiration  difâcile  par  le  nez  ;  ronflement  pen- 
dant le  sommeil,  qui  se  fait  la  bouche  ouverte.  Diminution  pro- 
gressive de  Taudilion  depuis  6  mois.  Mal  de  gorge  depuis 
8  jours;  hypertrophie  des  amygdales  notabie  surtout  à  gauche. 

Le  2i  et  le  27  mai*s,  ablation  de  masses  adénoïdes  considé- 
rables avec  la  pince  de  Lœvenberg.  Irrigations  nasales  bori- 
quées; a  la  suite  de  la  2*  prise,  fièvre,  douleur  vive  dans  la 
région  du  cou  et  du  côté  des  oreilles. 

6  avril.  —  Écoulement  de  Toreille  droite. 

10  avr/7.  —  Pus  dans  le  conduit.  Lavages  boriques.  Perfora- 
tion du  tympan  en  avant  du  marleau  ;  le  reste  de  la  membrane 
est  rouge  et  desquamé. 

Pansement  au  salol  camphré.  Lavages  boriques. 

73  avril.  —  Écoulement  notablement  diminué  à  droite.  Dou- 
leurs et  dureté  de  Touïe  à  gauche;  bains  boriques. 

i5  avril.  —  Écoulement  tari  à  droite.  Entend  bien  de  To- 
reille  gauche;  plus  de  douleur. 

Orsbrvation  vil  — g...,  15  ans.  Vient  le  20  mars  1890. 
Écoulement  des  deux  oreilles ,  depuis  6  mois  à  droite,  depuis 
un  mois  à  gauche.  Bourdonnements  et  douleurs  par  moments 
à  gauche.  Audition  0",05  à  droite,  0",25  à  gauche. 

Tempérament  strumeux.  Masses  adénoïdes  dans  le  rhino- 
pharynx. 

Examen.  — Pus  d.ms  le  conduit,  qui  est  rouge  des  2  côtés. 
Lavages  boriques.  Tympan  gauche  perforé  dans  sa  plus  grande 
partie.  Il  ne  persiste  plus  qu^en  haut  un  segment  de  la  mom- 


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8â6  H.  CUVILUER 

brane,  où  on  retrouve^  sous  forme  d*un  point  blanchâtre  sail- 
lant, l'apophyse  externe  du  marteau. 

Végétations  assez  volumineuses  à  la  partie  postéro-infërieure 
de  la  caisse. 

A  droite,  vestiges  rouges  du  tympan  à  la  partie  supérieure, 
dans  lesquels  on  retrouve  Tapophyse  externe  du  marteau. 
Pus  concrète  dans  la  caisse. 

Pansement  au  salol  camphré.  Injections  boriquées. 

25  /nâr5.  —  Écoulement  notablement    diminué  des  2  côtés. 

1®'  avr/7. — Audition  améliorée. 

Le  malade  n'a  pas  enlevé  son  coton  à  gauche  depuis  Tavant- 
veille.  Cependant,  pas  de  douleurs,  et  derrière  on  trouve 
très  peu  de  pus.  Les  végétations  ont  considérablement  di- 
minué. 

1"^  prise  de  végétations  adénoïdes  avec  la  pince  de  Lœwen- 
berg.  Irrigations  nasales. 

5  avril,  —  Va  tout  à  fait  bien.  Écoulement  très  faible  des 
2  côtés.  Audition  presque  normale. 

8  avril.  —  Attouchement  des  végétations  de  l'oreille  gauche 
avec  le  nitrate  d'argent. 

10  avril,  —  Écoulement  presque  nul  à  droite;  très  léger  à 
gauche.  Les  végétations  ont  presque  complètement  disparu. 

2^  prise  de  végétations  adénoïdes.  Peu  de  chose,  sauf  à 
gauche . 

12  avril.  —  Écoulement  tari  à  droite. 

22  avril, — Écoulement  complètement  tari  des  2  côtés.  Les 
végétations  ont  disparu  à  gauche  ;  le  fond  de  la  caisse  est 
sec,  sclérosé. 

Observation  VIïI. — G...,  14  ans.  Vient  le  17  avril  à  la 
clinique.  Pas  de  gourme  dans  Tenfancs.  Écoulement  depuis 
T  ou  8  ans  a  droite.  Audition,  0-,02  à  droite;  0-,20  à  gauche. 

Pas  de  douleurs;  pas  de  bourdonnements;  pas  de  vertiges. 

Examen. — Pus  dans  le  conduit  à  droite.  Lavages  boriques. 
Tympan  détruit  dans  toute  sa  portion  sous-ombilicale.  Panse- 
ment au  salol.  Lavages  boriques. 

22  avril, — Écoulement  a  notablement  diminué. 

24  avril,  — Écoulement  presque  complètement  disparu. 

(En  traitement.) 

Observation  IX.  —  H...,  4  ans,  vient  le  17  avril.  Depuis 
18   mois,   écoulement  de   Toreille  droite.    Pas  de  bourdonne- 


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TRACHEOTOMIE  CHEZ  L'ADULTE  8Î7 

méats,  ni  de  vertiges;  douleurs  par  momeois.  Audition  0",10 
à  droite  ;  0«,50  à  gauche. 

Examen,  —  Conduit  considérablement  rétréci  à  droite;  pus. 
Pansement  au  salol  camphré.  Lavages  boriques. 

22  avril,  —  Écoulement  à  peu  près  stationnaire. 

24  avril, — Écoulement  notablement  diminué. 

(En  traitement.) 


VII 


CONTRIBUTION    A  UETUDE   DU    MANUEL    OPERA- 
TOIRE DE  LA  TRACHEOTOMIE  CHEZ  L'ADULTE, 

Par  ë,  IhLOVEII  (interne  provisoire  des  hôpitaux  de  Paris). 


En  abordant  une  fois  de  plus  un  sujet  si  souvent  traité, 
nous  ne  nous  proposons  pas  de  révéler  un  procédé  nouveau. 
Nous  désirons  seulement  insister  sur  quelques  particula- 
rités du  mode  opératoire  de  la  trachéotomie  chez  l'adulte. 
Ces  particularités,  nous  le  répétons,  répondent  à  un  certain 
nombre  de  moyens  chirurgicaux  aujourd'hui  connus  de 
tous  les  opérateurs,  mais  non  intercalés  avec  assez  d'ordre, 
peut-être,  pour  pouvoir  en  tirer  tout  profit,  dans  les  diffé- 
rents temps  de  la  trachéotomie. 

Durant  toute  cette  année,  que  nous  terminons  à  regret, 
chez  notre  excellent  maître  M.  le  D'  Gouguenheim,  nous 
avons  eu  bien  souvent  l'occasion  de  nous  rendre  compte, 
sur  son  observation,  pendant  les  trachéotomies  auxquelles 
nous  avons  assisté  comme  aide  ou  que  nous  avions  Tavan- 
tage  de  faire  sous  ses  yeux,  des  faits  dont  nous  voulons 
parler. 

Dans  le  but  d'obtenir  une  hémostase  continue  et  complète 
pendant  toute  la  durée  de  TopéralioD,  quelques  opérateurs 
mettent  aujourd'hui  en  pratique  la  trachéotomie  au  thermo- 
cautère. 


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328  J.  GLOVER 

Elle  a  le  défaut  d'être  suivie  d'une  plaie  laide  et  irrégu- 
lière, et  réliminalion  future  des  eschares  demande  une 
constante  surveillance.  Elle  a  la  qualité  de  fournir  Théino- 
stase  complètes  recherchée.  Nous  employons  dans  le  service 
de  notre  maître  la  sonde  cannelée  surtout,  le  thermo  cautère 
quelquefois  et,  d'une  façon  spéciale,  le  bistouri  un  in?tant 
au  début  pour  Tincision  de  la  peau  et  un  instant  à  la  fin  pour 
la  ponction  de  la  trachée. 

Une  condition  qui  nous  semble  presque  essentielle  pour 
pouvoir  agir  comme  nous  l'indiquerons  est  d'avoir  le  temps. 
Il  faut  que  ce  ne  soit  pas  une  trachéotomie  d'urgence  abso- 
lue (|ue  Ton  ait  à  faire,  car  alors  nos  quelques  remarques 
n'auront  plus  rien  de  pratique.  Le  manuel  opératoire  que 
nous  allons  décrire  correspond  à  une  opération  lente.  Tou- 
tefois nos  opérés  ne  sont  jamais  restés  sur  la  sellette  pen- 
dant un  temps  exagéré;  la  durée  de  l'opération  a  toujours 
oscillé  entre  cinq  minutes  et  un  quart  d'heure.  Par  le  fait 
même  de  la  lenteur  avec  laquelle  on  sera  obligé  d'opérer, 
on  pourra  songer  constamment  à  observer  une  antisepsie 
rigoureuse. 

Premier  TEMPS.  —  L'asepsie  du  champ  opératoire  une  fois 
établie  et  le  malade  placé  dans  la  position  classique  que  nous 
n'avons  pas  à  décrire,  on  pratique  dans  un  premier  temps 
rincision  cutanée  au  bistouri  droit,  comme  dans  toute  tra- 
chéotomie, mais  en  laissant  immédiatement  intactes  les 
couches  sous-cutanées.  On  aura  soin  de  ne  pas  redouter  la 
prolongation  en  bas  de  l'incision  superficielle.  Nous  prati- 
quons de  coutume  une  incision  partant  du  tubercule  cricoï- 
dien,  d'une  évaluation  centimétrique  très  variable,  mais 
assez  longue  pour  permettre  d'évoluer  avec  facilité  profon- 
dément dans  la  plaie.  Nous  sommes  même  obligés  de  tou- 
jours placer  ensuite  un  ou  deux  points  de  suture  dans  la 
partie  inférieure  au-dessous  de  la  canule. 

Deuxième  temps.  —  Ceci  fait,  mettant  de  côté  le  bistouri, 
pour  la  fln  de  l'opération,  on  prend  en  main  la  sonde  can- 
nelée. Cette  sonde  cannelée  doit  être  assez  longue  pour 


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TRACHÉOTOMIE  CHEZ  L'ADULTE  ^9 

qu'on  puisse  la  tenir  solidement,  assez  résistante  pour  ne 
pas  se  tordre  avec  facilité,  comme  presque  tous  les  instru- 
ments de  cette  sorte,  enfin  bien  mousse  sur  ses  bords,  de 
façon  à  déchirer  sans  couper,  et  un  peu  en  pointe  à  son 
extrémité.  Avec  celte  sonde  cannelée,  dans  un  second  temps^ 
on  lacère  les  couches  cellulo-graisseuses  sous-cutanées,  en 
écartant  les  veines,  s'il  en  existe;  on  tente  de  déchirer  len- 
tement, sans  brusquerie,  Taponévrose  cervicale  superficielle, 
peu  résistante.  On  fait  de  même  pour  Taponévro^^e  moyenne, 
plus  tenace,  et  qu'on  entame  difficilement.  Si  la  déchirure 
simple  de  ces  aponévroses  paraît  impossible,  on  les  charge 
sur  la  sonde  cannelée,  par  petits  lambeaux,  en  pratiquant 
des  boutonnières  étagées,  et  on  effectue  la  section  au  thermo- 
cautère porté  au  rouge  sombre.  On  a  écarté  avec  soin  des 
portions  d'aponévroses  chargées  sur  la  sonde,  les  veinée 
jugulaires  antérieures  superficielles  ou  profondes,  ou  encore 
l'artère  thyroïdienne,  si  on  trouve  ces  vaisseaux  en  chemin. 
Pendant  la  lacération  des  tissus  fibreux  aponévrotiques,  il 
suinte  à  peine  quelques  gouttes  de  sang  qu*un  tampon  appli- 
qué en  compression  étanche  en  quelques  instants. 

Le  champ  opératoire  est  exsangue.  Par  instant,  on  a  soin 
d'explorer  avec  la  pulpe  de  findex  droit,  pour  savoir  où  en 
est  la  section  des  aponévroses.  Celle-ci  doit  commencer  au- 
dessus  du  cricoïde  et  être  juste  assez  large  pour  loger  la 
pulpe  de  findex,  c'est-à-dire  pour  loger  amplement  le  ca- 
libre de  la  canule.  Nous  recommandions  plus  haut  une  large 
incision  à  la  p  au.  On  comprend  aisément  maintenant  qu'il 
doit  être  beaucoup  plus  facile  de  déchirer  suffisamment  les 
aponévroses  dans  une  plaie  en  entonnoir  où  l'on  a  de  la  place, 
que  dans  une  plaie  en  puits.  On  termine  enfin  ce  deuxième 
temps  en  écartant  les  muscles  sur  la  ligne  médiane,  on 
dénude  entièrement  la  trachée.  Pour  tout  cela,  rien  de  par- 
ticulier. 

TaoïsièMiE  TEMPS.  —  Dans  un  troisième  temps,  après  avoir 
étanché  la  plaie  à  peine  humide,  on  ponctionne  la  trachée, 
dans  laquelle  ne  doit  presque  pas  pénétrer  de  sang,  si  l'opé- 
ration a  pu  être  faite  en  suivant  ces  préceptes.  On  introduit 


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880  J.  GLOVER 

la  canule  sur  l'ongle  de  l'index  droit  qui  écarte,  en  les  dépri- 
mant, les  deux  lèvres  de  la  plaie  trachéale.  Nous  plaçons 
d'habitude  sur  la  commissure  inférieure  des  lèvres  de  la 
boutonnière  aponévrotique  une  branche  do  l'écarteur  de 
Farabeuf,  que  Ton  retire  avec  dextérité  au  moment  de  Tinlro- 
^uction  de  la  canule.  Ainsi,  on  limite  en  bas  la  course  dû 
bistouri  redoutable  dans  cette  direction. 

La  laryngotomie  inlercrico-lhyroïdienne  est  encore  plus 
simple,  au  point  de  vue  hémori*hagique,  à  faire  par  cette 
méthode  que  la  trachéotomie  sous-cricoïdiennc.  Quant  à  la 
trachéotomie  inférieure,  elle  présente  de  grandes  difOcultés, 
aussi  bien  au  bistouri  qu'en  usant  de  la  sonde  cannelée.  La 
préférence  pour  ce  dernier  instrument  est  donc  tout  indi- 
quée, puisqu'il  met  presque  sûrement  à  l'abri  du  danger 
d'hémorrhagie. 

Chez  l'enfant,  la  trachéotomie  à  la  sonde  cannelée  unique- 
ment est  extrêmement  simple  et  assez  rapide,  vu  le  peu  de 
résistance  des  aponévroses.  Toutefois,  Thémorrhagie  étant 
ici  moins  à  redouter  et  moins  gênante  que  chez  l'adulte, 
l'opération  au  bistouri  est  très  couramment  préférée,  avec 
raison,  pour  sa  plus  grande  rapidité. 

En  somme,  les  avantages  qui  peuvent  être  retirés  de  l'em- 
ploi méthodique  et  presque  exclusif  de  la  sonde  cannelée  et 
du  thermocautère  méritent  de  ne  pas  être  dédaignés,  puis- 
qu'ils consistent  à  fournir  une  hémostase  complète  et  perma- 
nente pendant  la  durée  totale  de  l'opération,  ce  qui,  diminuant 
les  périls  de  cette  intervention,  simplifie  en  même  temps 
l'exécution  d'une  trachéotomie  chez  l'adulte. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  «81 


VIII 

RHINITES   ET    SURDITÉS 
Par  le  D'  SÉNAC-LASRATVCIB 

I 

Le  physiologisme  de  la  fonction  auditive  comporte  un  certain 
nombre  d^éléments  qui,  ensemble,  établissent  l'acuité  auditive. 
L'affaiblissement  et  Taltéralion  fonctionnelle  en  lesquelles  se  ré> 
sume  toute  surdité  physiologique  et  morbide  se  jugent  par  la 
perte  d'un  ou  de  plusieurs  de  ces  éléments. 

Enregistrons  d'abord  la  notion  de  bruits  et  de  sons  dont  le 
tic  tac  de  la  montre  et  le  diapason  nous  offrent  un  exemple 
particulièrement  adapte  à  l'examen  de  la  fonction. 

Dans  la  voix  parlée,  notons  la  voix  murmurée,  et  de  même 
que  dans  la  voix  chantée,  reconnaissons  en  elle  des  notes  éle- 
vées, moyennes  et  basses.  A  tenir  compte,  dans  les  deux,  des 
sons  fondamentaux  et  des  notes  harmoniques,  etc. 

Sont  ensuite  à  fixer  les  sons  limites  compris  entre  15,000  et 
30,000  (Galton).  40,000  (Preyer),  50,000  et  même  60,000  vibra- 
tions (Turnbull).  Ce  qui  n'empêche  qu'il  y  ait  même  des  cas 
de  surdité  physiologique  pour  des  sons  de  5  et  6,000  vibra- 
tions (1)  ;  en  d'autres  termes,  la  limite  de  perception  est  toute 
individuelle. 

En  face  des  problèmes  d'ordre  morbide  que  nous  livre  Tétude 
des  maladies  de  l'oreille,  provoquer  le  physioldgisme,  c'est-à- 
dire  le  rendre  sensible,  l'analyser,  le  modifier,  pour  avoir  la 
notion  de  son  mécanisme  et  de  la  façon  dont  il  est  troublé  par 
la  maladie,  ainsi  que  du  pronostic  qu'il  commande,  est  la  mé- 
thode la  plus  naturelle  et  la  plus  pratique. 

Aussi  quelques  expériences  destinées  k  servir  de  point  de 
repère  demeurent-elles  classiques. 

(1)  Ann,  mal.  or.  lar.y  t.  XV,  p.  103. 


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33â  SÉNAC-LAGRANGE 

F.a  première  est  connue  sous  le  nom  ù^épreuve  è  pressions 
centripètes.  Si,  ou  moyen  d'un  ballon  de  caoutchouc  adaplé  par 
un  tube  de  môme  nature  à  Toreille  d'un  sujet,  <  on  presse  dou- 
cement et  par  intervalles  la  membrane  du  tympan,  alors  que  le 
diapason  sonne  sur  le  vertex,  on  constate  à  chaque  pression  sur 
la  poire  une  atténuation  brusque  du  sou  crânien,  laquelle  cesse 
avec  la  poussée.  « 

Par  le  fait  de  la  pression  transmise,  la  platine  de  Téti  ier  subit 
un  léger  déplacement  vers  le  labyrinthe,  et  la  pression  sur  le 
contenu  labyriuthique  qui  en  ré**ulte  parait  êtic  la  cause  de  cet 
affaiblissement  de  la  sensation  (Gellé).  Celte  atténuation  du  son 
est  la  réaction  du  nerf  labyriuthique  (1). 

L'autre  oreille  ressent  égMiement,  et  dans  le  même  temps,  le 
phénomène.  C'est-à-dire  qu'en  agissant  sur  Tune  on  agit  sur 
Tautrc.  Même  observation  pour  l'état  pathologique  où  le  traite- 
ment d'une  oreillo  réagit  favorablement  sur  Tautre,  tant  pour 
la  faculté  auditive  que  pour  les  sensations  subjectives. 

L*expérience  conclut  donc  à  l'existence  simultanée  par  voie 
réflexe  (S)  de  contractions  énergiques  de  l'appareil  d'accommo- 
dation de  Toreille  opposée  à  celle  sur  laquelle  on  agit  par 
pression. 

<c  Si  l'on  place  un  diapason  vibrant  sur  le  sommet  du  crftne  et 
que  l*on  bouche  du  doigt,  |  ar  exemple,  le  méat  auditif  droit,  le 
son  ost  per..u  auâ&itôt  à  droite  exclusivement;  de  central,  il 
s'est  latéralisé  :  le  nerf  auditif  de  ce  côté  est  plus  impres- 
sionné. »  C'est  là  l'expérience  de  "Weber  :  elle  accuse  une  mo- 
dificution  des  conditions  conductrices  de  l'appareil  sur  lequel  on 
agit. 

La  seule  adaptation  au  méat  soit  d*un  tube  de  caoutchouc,  si 
surtout  il  est  bouché  à  son  bord  libre,  soit  de  la  poire  de  Po- 
litzer,  réalise  les  mêmes  conditions  de  renforcement.  Et  de 
même,  si,  le  tube  de  caoutchouc  toujours  adapté  au  méat,  le 


(1)  Celte  réaction  est  taniét  nnlle,  tantôt  normale,  tantôt  exagérée... 
Va  choc  qui  refoule  violemment  le  tympan  et  l'appareil  de  transmission 
qui  lui  fait  suite  produit  des  accidents  de  surdité  et  de  dèséquilibration. 

Expérimentalement,  une  pression  en  dedans  sur  la  court»  apophyse  du 
marteau  provoque  les  mêmes  phénomènes. . .  La  coutraciion  du  muscle 
teuseur  du  lympan  dans  le  phénomène  d'accommodation  pour  les  sons  est 
l'analogue  de  cetie  pression  centripète  artificielle. 

(2)  Le  contre  réflexe  serait,  de  par  l'obserTation  cliniqoe,  la  portion 
cervicale  de  la  moelle. . .  Le  phénomène  peut  avoir  lieu  même  dans  l'a- 
nosihésie,  à  la  condition  que  roreille  moyenne  du  côté  anesthèsié  soit 
saine. 


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RHINITE3  ET  SURDITÉS  38» 

diapason  vibre  a  Tautre  extrëmilô,  les  vibrations  augmentent 
(]*lnlensité  au  moindre  pincement  du  tube  (1). 

lia  cause  du  renforcement  précité  est  simple  ou  multiple,  tantôt 
due  à  la  formation  de  cavités  nouvelles  de  résonance,  tantôt 
a  Taugmcntation  de  tension  par  la  pression  digitnle,  tantôt  à 
Turrèt  du  courant  sonore.  Il  est,  en  effet,  expérimentalement 
démontré  qu'une  augmentation  de  tension  imprimée  aux  mem- 
branes tendues  accroît  leur  conductibilité,  alors  qu'une  tension 
faible  ou  exagérée  peut  arriver  à  Téleindre  (2). 

Autre  expérience  physiologique  : 

t  On  fait  vibrer  un  diapason,  donnant  le  contre-ut,  appliqué 
sur  le  crâne  jusqu*à  ce  que  le  son  ne  soit  plus  entenlu.  Si 
alors  on  approche  immédiatement  les  branches  du  diapason 
aussi  près  que  possible  du  méat  auditif,  le  son  est  entendu  de 
nouveau.  C'est  Texpérience  positive  de  Rinnc.  » 

Le  professeur  Graber  (de  Vienne)  a  étendu  et  perfectionné 
Texpérience  :  on  bouche  l'oreille  malade,  dès  que  le  diapason 
est  porté  du  côté  du  méat  auditif,  et  on  applique  ce  diapason  sur 
le  doigt  obturateur.  Le  son  est  entendu  avec  plus  d'intensité 
que  dans  le  procédé  de  Rinne. 

Eu  condensant  l'air  entre  le  doigt  et  le  tympan,  les  sons  sont 
transmis  renforcés  soit  aux  parois,  soit  à  Tappareil  plus  spé- 
cialement conducteur. 

C'est  ainsi  qu'on  peut  établir  avec  certitude  Texistenco  dNine 
surdité  latérale  complète. 

A  Tordinaire,  quand  Texpérience  de  Hinne  donne  un  résultat 
positif,  on  admet  une  lésion  de  l'oreille  interne.  Quand  le  ré- 
sultat est  négatif,  on  a  affaire  à  une  affection  de  Tappareil  de 
transmission.  Rien  d'absolu  ne  peut  être  affirmé  cepeadunt,  en 


(1)  A  l'état  pathologique,  le  phénomène  pourrait  aroir  pour  cause  une 
hyperesthesio  concomitante  du  nerf  acoustique  (Steiiibrùggc).  Comment 
reconnaître  cette  hyperesthésie  ?  Par  la  réaction  électrique  du  nerf.  Mais 
il  n'y  a  pas  toujours  rapport  entre  l'irritabilité  élecirique  et  la  percep- 
tion unilatérale  du  diapason  vertex,  qui  peut  se  montrer  en  dehors  do 
toute  irritabilité  du  nerf.  (Gradenigo.) 

(2)  La  clinique  nous  montre  une  foule  do  cas  où  le  son  latéralisé  par 
une  lésion  est  mobilisable  par  l'application  du  doigt.  C)  qui  rend  du 
reste  le  pronostic  favorable,  l'état  pathologique  se  rapprochant  alors  do 
l'état  phy^ologiaue.  Dans  la  perforation  du  tympan,  le  plienomcuc  manque  ; 
il  reparaît  lors  de  sa  guérison. 

Supposons  d'autres  conditions,  une  inflammation  tympanique  par  exem* 
pic!  La  mcmbr.ino  est  molle,  êpais<;c,  mobile.  La  pression  di;jitale  ne 
peat  rien  sur  elle,  mai^  latéral iso  le  son  du  côté  opposé.  Nouvel  exemple 
da  réveil  des  synergies  binauriculaircs. 


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384  SEMAC-LAGRANGE 

raison  de  la  coïncidence  fréquente  de  lésions  de  différentes 
parties  de  Tappareil  auditif  (1). 

On  peut  utiliser  la  contre-audition  dans  rexpérience  de  Rinne. 
On  appelle  contre-audition  Taudition  par  une  oreille  du  dia- 
pason placé  sur  l'apophyse  rnastoîde  du  côté  opposé. 

»  Quand,  sur  une  personne  entendant  normalement,  on  bouche 
Tun  des  méats  avec  du  coton  et  que  l'on  appuie  le  diapason 
perpendiculairement  sur  Tapopbyse  rnastoîde  de  Tautre  côté,  le 
son  passe  dans  Toreille  bouchée.  Si  Ton  ferme  de  même  l'autre 
oreille  avec  du  colon  ou  avec  le  doigt,  il  n*y  a  plus  contre- 
audition.  » 

Faisons  une  application  du  phénomène  à  Tétat  pathologique. 
Supposons  un  obstacle  au  passage  du  son  dans  l'un  des  con- 
duits auditifs.  Le  diapason,  placé  sur  le  crâne,  est  générale- 
ment perçu  de  ce  côté.  Dans  ces  conditions»  lé  diapason  appuyé 
sur  Tapophyse  mastoïde  du  côté  sain  est  entendu  du  côté  ma- 
lade, mais  la  contre-audition  cesse  après  fermeture  du  méat  du 
côté  sain  avec  le  doigt.  Le  pronostic  est  favorable. 

Ces  phénomènes  ne  sont  pas  absolus,  et  le  professeur  Lucae, 
de  Berlin,  a  relevé  de  nombreux  cas  où  ils  sont  en  défaut.  Il  a 
de  plus  souvent  remarqué  que  le  son  du  diapason  vertex  est 
également  entendu  d'une  façon  plus  intense  dans  l'oreille  ma- 
lade pour  les  deux  perceptions  aérienne  et  crânienne,  etc. 

Avec  Tâge,  la  perception  auditive  diminue,  restant  toujours, 
du  reste,  un  fait  physiologique.  Le  tic  tac  de  la  montre  et  le 
bruit  de  Tacoumètre,  les  sons  élevés,  sont  anéantis  ou  moins 
nettement  entendus  que  le  son  de  la  voix  ;  le  diapason  est  mieux 
entendu  par  l'intermédiaire  de  Pair  ou  par  Tapplication  sur  les 
08...  Il  est  des  perversions  de  Taudition:  les  notes  sont  perçues 
on  trop  haut  ou  trop  bas,  etc. 

Malgré  cet  affaiblissement  de  Touïe,  le  vieillard  conserve  la 
puissance  de  converser  et  de  percevoir  nettement  le  langage 
articulé  par  Tappui  que  se  prêtent  mutuellement  chez  lui  toutes 
ses  facultés  actives,  son  éducation  et  Teffort  intellectuel  qui  les 
accompagne.  H  se  produit  dans  ce  cas  spontanément  ce  qui  se 
produit  expérimentalement  dans  des  conditions  morbides.  Ces 
malades,  en  effet,  £>ourds  pour  les  sons  fondamentaux  ou  sourds 
à  peu  près  au  même  degré  pour  les  sons  fondamentaux  et  les 
harmoniques,  n'entendent  bien  les  harmoniques  vocaux  qu'au 
milieu  du  bruit,  du  tambour,  en  voiture,  en  chemin  de  fer.  Là, 

(1)  Rev.  se.  méd,,  t.  XXXl,  p.  275. 


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RHINITE8  ET  SURDITÉS  386 

les  gi*and68  amplitudes  des  vibrations  provoquent  Texcilation 
cérébrale  des  centres  acoustiques.  Il  y  a,  pour  employer  Tex- 
pression  de  Mathias  Duval,  une  action  dynamogénique  générale 
des  centres  sensoriels,  d'autant  plus  que  l'attention  éveillée 
maintient  Texcitation  neuro -musculaire  comme  Texcitatioii  cen* 
traie  (1). 

On  a  la  représentation  du  phénomène  dans  Texpérience  sui- 
vante :  un  diapason  vibre  à  une  oreille  ;  au  moment  où  les  vi- 
brations sont  inappréciables,  si  on  approche  un  second  dia- 
pason en  pleine  vibration,  les  vibrations  du  premier  diapason 
redeviennent  appréciables. 

La  conservation  du  langage  articulé  n'indique  donc  pas  nécessai- 
rement des  oreilles  saines  ;  mais  la  perte  rapide  de  pei*c6ption 
de  tout  langage  articulé  témoigne  de  l'afTaiblissement  des  fa- 
cultés cérébrales  comme  de  l'audition. 

Pour  l'enfant,  à  Topposé,  TafTaiblissement  de  l'audition  est 
plus  un  fait  physique  ;  aussi  entrai ne-t-elle  le  plus  souvent  la 
perte  de  la  parole  elle-même,  et  avec  elle  la  perte  des  quelques 
connaissances  légères  acquises,  des  facultés  de  mémoire,  Tarrét 
de  réducation  et  finalement  la  déchéance  de  Tintelligence  (snrdi- 
mutité). 

Reste  à  faire  Texamen  fonctionnel  de  l'ouïe  ;  il  est  d'autant 
plus  important  que  la  recherche  de  la  conductibilité  auditive  se 
confond  avec  la  recherche  de  la  perception  auditive. 

Une  oreille  saine  devant  entendre  indifféremment  tous  les 
sons  musicaux  ou  bruits,  il  importe  d'interroger  Taudition  sur 
une  échelle  de  sons,  d'avoir  plutôt  des  termes  comparatifs  que 
des  mesures  mathématiques.  A  ce  titre,  la  montre,  le  diapason, 
s'ils  ont  Tinconvénient  d'avoir  des  sons  de  hauteur  et  d'inten- 
sité différente,  ont  un  avantage  résultant  de  leur  commodité. 
Ils  nous  renseignent  sur  la  perception  des  sons  simples  qu'ils 
émettent.  De  môme  de  l'acoumètre  de  Politser  (2),  qui,  construit 
avec  les  mômes  matériaux  et  des  pièces  de  môme  poids,  donne 
en  plus  toujours  le  même  son. 

Avec  l'acoumètre  composé  de  Kessel  (S),  nous  avons  une 

(1)  Quelqoefois  et  da  m^me  fait  Tassociatioa  se  rencontre  plus  ialime 
entre  i'orgmne  de  la  vue  et  de  l'ouïe  :  Taudition  d'ua  soq  détermine  en 
néme  temps  la  perception  d*ane  couleur,  d'une  image  colorée,  de  forme 
et  de  dimension  constante  pour  le  même  son,  etc.  (audition  colorée). 

(2)  C'est  un  petit  marteau  qui  rient  frapper  sur  un  cylindre  métallique 
ereux. 

(3)  Appareil  composé  de  languettes  métalliques  mises  en  vibration  par 
un  cylindre  tournant  garni  de  pointes  (analogue  à  l'appareil  de  boites  à 


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336  SÉNAC-LAGRANGE 

échelle  de  soas  imiiëe  do  réchelle  des  sons  de  la  voix  humaine 
(de  i6  vibrations  à  4,3£4). 

Les  verges  vibrantes  de  Kônig  forment  une  série  de  sons 
allant  de  !27,000  à  100,000  vibrations.  L*intervalle  entre  deux 
verges  mesure  5,000  vibrations. 

I^  voix  articulée  embrassant  huit  gammes  nous  donnerait  la 
meilleure  idée  de  Tacuité  auditive,  car  c'est  sa  perception  sur- 
tout qui  intéresse  le  malade  (Lichwi(z). 

Un  acoumèlre  type,  eu  môme  temps  quHl  serait  une  source 
sonore  constante,  devrait  donc  pouvoir  émettre  tous  les  sons  et 
bruits  perceptibles  à  une  oreille  normale»  surtout  lu  parole  et 
ses  inflexions. 

Le  nouveau  phonographe  d^Edison  possède  ces  dernières  qua- 
lités les  plus  essentielles  (1). 

Le  tympan,  la  chaîne  des  osselets  et  la  fenêtre  ovale  ont  pour 
fonction  de  transmettre  au  labyrinthe  les  vibrations  que  leur 
envoie  Tair  extérieur. 

De  la  considération  réciproque  de  la  membrane  du  tympan 
environ  quinze  fois  plus  grande  que  la  fenôlre  ovale,  du  vo- 
lume plus  considérable  du  marteau  et  de  l'enclume  vis-à-vis 
l'étrier,  d'une  part;  de  la  considération  du  poils  relatif  du 
liquide  labyrimhique  et  du  petit  volume  des  expansions  ner- 
veuses dans  le  liquide  labyrinthique  d'autre  part,  il  résulte  : 
1^  que  les  vibrations  sonores  reçues  par  le  tympan  d'une  petite 
force,  mais  d'une  grande  amplitude,  sont  transformées  en  vibra- 
tions d'un  même  nombre  de  fois  plus  de  force  et  d*uu  même 
nombre  de  fois  moins  d'amplitude  (Guerder)  ;  2<»  que  l'appareil 
de  transmission  met  le  labyrinthe  à  Tabri  des  ébranlements  trop 
violents  que  peut  subir  le  tympan;  3®  que  l'altération  de  cet 
appareil  a  une  influence  d'autant  plus  grande  sur  Taudition  que 
la  lésion  siège  dans  un  point  plus  rapproché  du  labyrinthe. 
C'est  ce  que  confirme  la  pathologie. 


musique).  Ces   languettes  donnent    les   sons   d'une  é'*helle  de  6  octaves, 

Eoriée  jusqu'à  8.  On  obtient  des  bruits  en  mettant  simultanément  en  vi- 
ration  plusieurs  languettes. 

(1)  C'est  un  cylindre  rotatif  sur  lequel  est  adapté  un  rouleau  creux 
d'une  composition  analogue  comme  apparence  à  de  la  cire.  Sur  ce  rou- 
leau, mouvement**  par  un  éloctro-moteur,  viennent  s  inscrire  les  oscilla- 
tions d'une  plumc-slylet.  Les  vibrations  de  la  voix  mcUcnl  en  mouvement 
unft  membrane,  laquelle  meui  le  stylet,  et  la  vibration  du  stylet  s'inscrit 
sur  la  cire.  Si  l'on  f*it  repisser  le  stylet  sur  les  mêmes  points,  l'ébran- 
lement du  stylet  fait  vibrer  en  retour  la  membrane,  lauuelle  vibration 
se  transmet  alors  à  l'air  extérieur  en  produisant  un  son  identique  au  son 
original. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  3iJ7 

L*examen  direct  de  la  membrane  et  diverses  expériences 
(Kessel)  (1)  nous  montrent  que  le  tympan  ne  vibre  pas  uni- 
formément, mais  qu'il  s'accommode  aux  diverses  vibrations 
quUI  doit  transmettre,  par  les  divers  degrés  de  tension  qu'il  se 
donne. 

Est-ce  parce  que  le  tympan  ne  vibre  pas  uniformément,  ou 
que  certaines  lésions  ne  gônent  que  médiocrement  ses  vibra- 
tions? Est-ce  parce  qu'un  physiologisme  meilleur  du  nerf  de 
l'audition  se  retrouve  derrière  ces  lésions?  Il  n'en  est  pas  moins 
vrai  que  la  fuculté  de  perception  se  conserve  eotière  malgré 
certaines  modifications  physiologiques  (2)  et  même  patholo- 
giques. 

L'absence  de  reflet  normal  du  tympan  dû  à  des  anomalies  de 
courbure,  le  déplacement,  la  forme  variable,  Tabseuce  d'une 
partie  du  triangle,  pas  plus  que  des  modifications  inflammatoires 
plus  ou  moins  aiguës,  mais  partielles  ou  chroniques  (opacité 
diffuse,  circonscrite^  dépôts  calcaii*es),  ne  diminuent  nécessai- 

(1)  Ànn.  mal.  or,  lar.,  t.  III,  p.  246. 

Soit  la  division  du  lympan  en  haut  en  trois  secteurs  :  antérieur, 
médian  et  postérieur;  en  bas  en  deux  segments  :  antérieur  et  postérieur. 
Etant  donnée  une  traction  sur  le  muscle  interne  du  marteau,  les  deux 
segments  inférieurs  se  Hépriment  eu  dedans,  le  postérieur  plus  que  l'an- 
térienr,  les  fibres  radiées  étant  ici  plus  courtes.  En  haut,  le  se -leur  pos- 
térieur est  plus  tendu  que  les  deux  autres,  rantérieur  plus  que  le  mé« 
diao,  qui  conserve  le  plus  de  mobilité. 

L'action  du  muscle  de  Tétrier  étant  antagoniste,  sa  traction  amène  la 
partie  siipérieurH  du  lympan  en  dedans,  alors  que  sa  partie  inférieure 
est  portée  en  dehors. 

Le  tumpan  est  mis  en  vibration.  Les  deux  segments  de  la  membrane 
se  tendent  et  se  détendent  dans  les  mêmes  conditions. 

Dans  ces  conditions,  si  on  exerce  une  traction  sur  le  muscle  interne 
du  marteaUt  lo  segment  et  le  secteur  antérieur  sont  arrêtés  dans  leurs 
vibrations,  les  autres  no  varient  pas. 

La  traction  s'exerce-t  elle  sur  le  muscle  de  rétrier  ?  \es,y\hraiïons 
se  reproduisent  en  partie  dans  les  segments  et  secteur  antérieurs  et  aug- 
mentent un  peu  dans  les  segmeits  et  secteur  postérieurs,  etc. 

Donc  le  muscle  interne  du  marteau  affaiblit  plus  les  tons  ba^  qno  les 
tons  élevés,  et  accorde  le  tympan  pour  ces  derniers  en  agissant  sur  cer- 
taines de  ses  parties. 

L'état  morbide  légitime  ces  données  expérimentales.  Politzer  cite  le 
cas  d'un  médecin  att«'int  de  spasme  du  muscle  interne  du  marteau  chez 
lequel  on  remarquait  pendant  les  contractions  spasmodiques  uue  diminu- 
tion de  la  portée  de  louïa,  une  audition  plus  nette  du  diapason  par  les 
os  da  crâne  que  par  !'orcilIe;  les  tons  bas  paraissaient  plus  étouffés  et  plus 
faibles,  les  tons  moyens  plus  élevés,  les  tons  élevés  plus  élevés  d  un  quart 
de  ton. 

(2)  A  la  lumière  ambiante,  l'aspect  du  tympan  est  gris  bleuâtre;  â  la 
Ipmiére  artificielle,  il  apparaît  plus  lisse,  plus  rosé,  plus  transluci  e. 

Du  centre  de  la  cloison  part  un  trait  do  lumière  vif,  clair,  de  forme 
triangulaire,  â  pointe  c^utrale,  à  base  périphérique.  C'est  le  triangle  du 
tympan,  etc. 

▲NNALB8   DBS  MALADIES   DE  L'oREILLB   ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  24 

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388  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

rement  Taudition.  On  trouve  des  sujets  entendant  normalement 
même  avec  latrophie  et  les  cicatrices  du  tympan. 

Les  lésions,  sans  doute,  troublent  profondément  le  physioltH 
gisme,  qu'elles  atténuent  plus  ou  moins.  Mais  quand  elles  dis- 
paraissent ou  que  des  opérations  préviennent  leurs  efTets,  oe 
pAiysiologisme  reparaît.  Il  intervient,  au  surplus,  constamment, 
et  se  juge  par  ses  qualités  en  plus  <hi  en  moins.  Certains  faits 
le  mettent  plus  en  évidence  :  observez  plutôt  les  intermittences 
de  la  sensation  à  la  limite  de  perception  d*un  bruit,  variabie 
du  l'esté  individuellement,  soit  la  montre  entendue  à  20  centi- 
mètres. Vous  entendrez  d'abord  bien,  puis  vous  percevrez  moiss 
nettement,  puis  plus  du  tout.  Après  un  silence,  la  sensation 
réparait  d'abord  vague,  indistincte,  puis  claire  et  précise,  etc. 
(Gellé.) 

{A  suivre,) 


PRBSSE  tTRAKGËRE 


Contribution  à  la  physiologie  des  canaux  semi-circulûres.  Sur 
les  mouTements  de  la  périljmphe,  par  R.  ëwald.  {Archiv. 
f.  die  gesammte  PhysioL,  Bd  XLIV,  p.  319;  1889;  m  Revue 
des  Bciencea  méd.,  15  juillet  1889.) 

Quelques  physiologistes,  Cyon  entre  auties»  décrivent  des 
mouvements  de  la  périlymphe  que  Ton  observe  lorsque  Ton 
ouvre  un  canal  demi-circulaire  osseux,  et  qui  seraient  isochrones 
aux  battements  du  cœur.  Ewald  constate  que  le  plus  souvent  Im 
périlymphe  est  immobile;  que  ses  mouvements,  lorsquHls  se 
produisent,  paraissent  plutôt  en  relation  avec  les  phases  de  la 
respiration;  qu'en  réalité  toutes  les  fluctuations  de  la  périlymphe 
sont  dues  à  des  mouvements  du  maxillaire  inférieur,  c'est-à- 
dire  du  bec  de  l'oiseau.  Ces  mouvements  se  tran»mettent  à  la 
membraue  du  tympan,  dont  ils  déterminent  le  tiraillement,  par 
suite  à  la  chaîne  des  osselets  (columelle)  et  de  là  à  la  périlymphe. 

Fonction  du  labyrinthe,  par  C.  Bruckner.  {Arch,  f,  palh.  Ana- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  839 

tomiey  CXIV,  Heft  2;  in  Revue  des  sciences  méd.,  45  juil- 
let 1889.) 

Les  caoaux  demi-circulaires  serrent  à  transmettre  les  bruits, 
mais  ils  ne  fonctionnent  que  quand  ils  sont  dirigés  horizontale- 
ment. Lorsque  nous  sommes  debout  ou  dans  la  position  assise, 
le  canal  demi-circulaire  horizontal  est  dans  un  pian  horizontal, 
et  c'est  alors  qu*il  est  apte  à  fonctionner.  I>an8  ces  conditions, 
les  deux  autres  canaux  demi-circulaires  sont  perpendiculaires 
au  premier.  Lorsque  la  tète  est  fortement  fléchie  en  avant^  le 
canal  demi-circulaire  antérieur  prend  une  position  horizontale, 
tandis  que  les  deux  autres  lui  sont  perpendiculaires.  Lorsque 
nous  nous  couchons  sur  le  côté,  le  canal  demi-circulaire  posté- 
rieur de  Toreille  supérieure  se  trouve  dans  un  plan  horizontal  et 
les  autres  canaux  lui  sont  perpendiculaires.  Dans  Toreille  qui 
devient  ainsi  inférieure,  le  canal  postérieur  est  bien  horizontal, 
mais  les  deux  au  très  canaux,  quoique  perpendiculuires  au  troi- 
sième, sont  situés  au-dessous  de  lui.  Cette  oreille  est  par  suite 
dans  une  situation  moins  favorable. 

Dans  les  diverses  positions  de  la  tète,  il  arrive  donc  cons- 
tamment que  Tun  des  canaux  demi-circulaires  se  trouve  situé 
dans  un  plan  horizontal.  C*est  là  Tallitude  que  nous  prenons 
instinctivement  quand  nous  voulons  entendre  des  bruits  légers, 
et  comme  les  deux  oreilles  ont  une  acuité  acoustique  plus  ou 
moins  prononcée,  nous  nous  arrangeons  de  façon  à  placer,  par 
l'attitude  que  nous  donnons  à  la  tète,  le  canal  demi-circulaire 
de  Tune  des  oreilles  dans  un  plan  bien  horizontal. 

Traitement  des  snpparations  chroniques  de  la  partie  supé- 
rieure de  la  caisse  du  tympan  et  des  cellules  mastoïdiennes, 
par  GoMPERZ.  (Oesters.  Ungar  oentr.  t  d.  med.  Wissensch.; 
in  BuiJeUo  méd,,  30  mars  1890.) 

Gomperz  décrit  un  procédé  de  traitement  des  suppurations 
chroniques  de  la  partie  supérieure  du  tympan  et  des  cellules 
mastoïdiennes,  modifiant  ceux  en  usage  actuellement.  Il  est 
applicable  dans  les  cas  où  il  n'y  a  pas  de  végétations  chainues, 
ou  après  destruction  préalable  de  celles-ci,  et  où  il  n'existe  pas 
de  masses  cholestéatomateuses  dans  la  caisse.  De  plus,  la  perfo- 
ration tympanique  doit  être  assez  grande  pour  permettre  l'intro» 
duction  d*uue  canule  d'un  diamètre  d'un  millimètre  au  minimum. 
Après  avoir  soigneusement  nettoyé  le  conduit  auditif,  on 
iutrodait  dans  la  perforation  une  canule  aussi  largo  que  possible, 
par  laquelle  on  injecte  une  solution  boriquée  à  1  ou  2  0/0. 


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340  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

La  canule  porte  à  un  bout  un  drain  de  20  centimètres  de 
longueur,  muni  d*un  pavillon  en  caoutchouc  durci. 

Après  rinjection,  on  introduit  dans  celui-ci  un  bourrelet  de 
colon  non  tassé  sur  lequel  on  adapte  une  poire  en  caoutchouc 
avec  laquelle  on  insuffle  de  Tair  vigoui*eusement  et  à  plusieurs 
reprises.  Gel  air,  filtré  à  travers  le  coton,  chasse  Feau  du  drain, 
de  la  canule  et  de  la  caisse,  et  la  fait  refluer  dans  le  conduit 
auditif. 

On  enlève  alors  le  coton  et  on  insuffle  de  la  poudre  d'acide 
borique  en  tournant  la  canule  autour  de  son  axe  longitudinal. 

Les  maladies  de  Toreille  dans  leurs  rapports  avec  les  maladies 
générales,  par  Schiffers.  (Extrait  des  Annales  de  Ja  Société 
médicale  chirurgicale  de  Liège ^  n®  6,  juin  1889.) 

Revue  rapide  mais  complète  de  toutes  les  maladies  qui  engen- 
drent des  complications  auriculaires  :  l'auteur  montre  combien 
elles  sont  nombreuses,  comme  elle  sont  parfois  insidieuses  et 
quelle  rapidité  d'allure  elles  ont  dans  quelques  maladies  aiguës 
infectieuses.  Toutes  ces  notions,  bien  connues  des  spécialistes, 
ont  paru  dans  un  jounial  de  polyclinique  où  les  praticiens  peu- 
vent en  peu  de  temps  être  renseignés  sur  la  pathog<^nie  d  affec- 
tions encore  bien  obscures  pour  de  très  nombreux  médecins. 

A.   G. 

De  la  toux  auriculaire,  par  Schiffers.  (Extrait  des  Annales  dé 
la  société  médicale  chirurgicale  de  Liège,  n^  7,  juillet  1889.) 

Dans  le  même  recueil,  Tauteur  décrit  la  toux  provoquée  par 
une  iiTitation  du  conduit  auditif  externe, surtout  à  sa  partieanté- 
rieure,  soit  par  le  contact  d'instruments,  soit  par  l'existence  de 
lésions  variables  à  l'infini.  Cette  toux  est  toujours  un  phénomène 
réflexe;  comme  on  peut  aisément  le  supposer,  c'est  par  l'intermé- 
diaire du  rameau  auriculaire  que  l'excitation  gagne  le  pneumogas- 
trique et  détermine  la  toux,  qui  a  un  caractère  quinteux,bref,etse 
montre,  dit  l'auteur,  plus  souvent  le  soir  que  le  matin,  et  est 
accompagnée  souvent  de  nausées  et  vomissements.  Cette  toux 
peut  être  facilement  méconnue.  Quant  à  son  traitement,  il  est  indi- 
qué tout  natuiellement  :  écarter  la  cause  auriculaire,  employer 
divers  médicaments  antinerveux,  le  sulfate  de  quinine,  la  bella- 
done et  l'aconitine,  par  exemple.  a.  g. 

Trois  cas  heureux  de  trépanation,  par  Hoffmann  (de  Kœnigs- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  841 

berg).  (Congrès  allemand  de  chirurgie,  1889;  in  Bévue  de  chi- 
rurgie d'octobre  1889.) 

I/auteur  cite  trois  cas,  dont  deux  ayant  semblé  reconnaître 
pour  cause  une  otite  moyenne;  le  sinus  transverso  fut  ou- 
vert, et  on  ne  trouva  pas  de  pus  dans  le  cerveau.  Il  pense  que 
dans  ces  cas  l'opération  agirait  comme  riridectomie  dans  le 
glaucome  et  permettrait  la  décompression  de  reucéphale. 

A.    G. 

Trépanation  de  l'apophyse  mastoide,  par  Mitskouner.  (3«  Con- 
grès des  médecins  russes  ;  in  Revue  de  chrurgie,  n°  4, 
avril  1889.) 

D'une  série  de  75  coupes,  faites  à  la  scie  sur  Tos  temporal, 
Pauteur  recommande  d'appliquer  la  couronne  du  trépan  à  la 
fossette  qui  se  trouve  au-dessus  de  Tapophyse  mastoïde  et  au- 
dessous  de  la  ligne  temporale;  à  ce  niveau,  le  chiiurgien  n'a 
pas  à  redouter  de  rencontrer  le  sinus  transverse,  et  il  parvient 
directement  à  Toreille  moyenne.  a.  g. 

L'oreille  chez  les  criminels^  par  Havelock  Ellis.  {The  Lancet, 
25  janvier    1890,  p.  189.) 

L'auteur,  dans  cet  article,  qui  ne  contient  pas  d'observations 
originales,  rappelle  que  Michaël  Scott,  au  moyen  âge,  et 
Grohmann,  en  1820,  trouvaient  déjà  dans  l'oreille  externe  des 
indices  du  caractère  de  l'individu.  Il  pense  que  la  projection 
de  l'oreille  n'est  pas  due  à  la  pression  de  la  coiiTure,  mais  qu'elle 
est  congénital**,  et  se  basant  sur  les  travaux  de  Lombroso,  etc., 
il  pense  que  l'on  trouvera  dans  Toreille  un  point  de  repaire 
important  pour  l'étude  de  l'histoire  des  criminels,  p.  gornaiilt. 

Complications  auricalaires  dans  les  fièvres  spécifiques  aigaes. 
Communication  faite  à  la  Harveian  Society  par  le  D"^  Hill. 
{Tlw  Lancet,  11  janvier  1890,  p.  83.) 

Le  D'  Hill  pense  que  50  0/0  des  cas  de  maladies  chro- 
niques de  l'oreille  débutant  dans  le  jeune  âge  sont  dus 
à  des  complications  de  fièvres  spécifiques  qui  se  produisent 
directement  ou  indirectement,  car  ces  fièvres  spécifiques  déter- 
minent le  développement  des  végétations  adénoïdts  qui  reten- 
tissent comme  on  sait  sur  l'oreille.  Il  faut  réîigir  par  une 
intervention  précoce  :  incision  du  tympan,  insufflation,  lavages 
antiseptiques,  et  ne  pas  s^abandonner  à  la  fausse  sécurilé  que 
peuvent    donner  les  médicaments  calmants.    Dans   la   fièvre 


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342  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

cérébro-spinale  et  le  typhus,  le  labyrinthe  est  pris  d'emblée  ;  la 
saliciDe  et  la  quinine  ne  pourraient  qu'accroîii*e  le  mal,  et  Ton 
doit  avoir  recours  à  l'iodure  de  sodium  et  aux  injections  hypo- 
dermiques de  pilocarpine.  p.  gornault. 

Laryngo-sténose  consécutive  à  nne  périchondrite  dans  le  cours 
de  la  fiëyre  typhoïde,  par  Houkovitch.  (â^  Congrès  russe  ;  in 
Revue  de  chirurgie,   n»  4,  avril  1889.) 

L^auleur  relate  un  fait  de  périchondrite  où,  après  une  trachéo- 
tomie supérieure,  les  accès  de  sténose  persistant,  on  pratiqua 
la  cricotomie,  qui  démontra  l'existence  d^une  tumeur  au-dessus 
de  la  corde  vocale  gauche;  le  cartilage  thyroïde  fut  sectionné 
avec  le  thermocautère,  les  granulations  furent  enlevées,  un  tra- 
jet fistuleux  coupé  et  un  séquestre  retiré.  Aussi  Tauteur  conclut 
qu'en  cas  pareil  on  doit  pratiquer  la  laryngotomie  afin  de  net- 
toyer la  région  atteinte.  a.  g. 

Du  traitement  du  spasme  de  la  glotte,  par  Flesch.  (Deutsche 
med.  Woch.,  nM;1890.) 

L*auteur  rappelle  ses  travaux  antérieurs  sur  le  spasme  de  la 
glolto  des  enfants.  Il  no  croit  pas  que  le  rachitisme  soit  la  cause 
de  cette  afTeclion,  qu'on  observe  aussi  chez  des  enfants  non  ra- 
chitiques.  Par  contre,  on  constate  régulièrement  deux  choees  sur 
les  cadavres  des  enfants  morts  dans  l'accès  :  1**  Testomac  et 
les  intestins  sont  remplis  d'aliments  non  digérés;  2o  le  récur- 
rent gauche  est  entouré  de  deux  petites  masses  glandulaires 
résistantes  qu'on  observe  chez  des  enfants  morts  d'une  autre 
maladie.  Cependant  l'auteur  n'ose  tirer  aucune  conclusion  de 
la  présenco  de  ces  glandes  et  sur  la  relation  qu'elles  peuvent 
avoir  avec  le  spasme  de  la  glotte.  Le  traitement  consiste  à  ne 
donner  que  de  la  nourriture  liquide  et  à  éviter  l'ingestion  des 
aliments  solides  et  farineux.  Il  conseille  de  ne  pas  surcharger 
l'eslomac  et  de  combattre  la  constipation  par  des  lavements  ou 
par  de  la  rhubarbe  ou  le  calomel.  l.  l. 

Obstruction  partielle  des  bronches  par  des  corps  étrangers,  par 

Bhyant,  de  Londres.  (  Bulletin  médical  du  16  juin  i889.) 

Le  D*"  Bryant  ayant  observé  un  cas  de  pneumopathie  obscure 
survenu  à  la  suite  de  l'entree  dans  les  bronches  d'un  corps 
étranger  ayant  entraîné  la  mort  au  bout  d'un  certain  lenips  de 
maladie,  et  ayant  eu  Toccasion  de  faire  la  trachéotomie  dans  un 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  843 

autre  cas  où  raffection  grave  de  Tappareil  respiratoire  n'eut 
pas  le  temps  de  se  produire,  recommande  dans  des  circonstances 
de  ce  genre  de  ne  pas  hésiter,  même  en  Tabsenco  de  tout  signe 
de  dyspnée,  à  ouvrir  la  trachée  pour  provoquer  la  sortie  du 
corps  étranger.  a.  g. 

Traitement  de  la  tnberciilose  laryngiemne  par  U  cnrettage,  par 
Krause.  (Congrès  de  médecine  interne  de  Wiesbaden  ;  in  Bal" 
letin  médical,  21  avril  1889.) 

Krause  emploi  le  cureltage  du  larynx  depuis  quatre  ans  ;  il  a 
traité  de  celte  manière  11  0/0  des  malades  venus  à  sa  polycli- 
nique, il  est  difticile,  d'après  son  emploi,  de  se  faire  une  idée 
bien  déterminée  sur  l'avenir  de  cette  méthode,  qui  lui  a  donné 
do  bons  résultais  dans  quelques  cas,  mais  qui  n*a  jamais  amené, 
même  chez  des  malades  qui  se  considéraient  comme  guéris,  la 
disparition  complète  des  altérations  ;  les  récidives  assez  nom- 
breuses témoignent  suffisamment  de  la  non-guérison  radicale 
des  malades.  Krause  réclame,  avec  raison,  la  fondation  d'éta- 
blissements spéciaux  autres  qu'une  simple  consultation  externe 
pour  pouvoir  pratiquer  avec  succès  ces  opérations.  Il  résulte 
toutefois  de  la  communication  qu'il  y  a  avantage  à  désobstruer 
le  larynx  de  ces  néoplasmes  pullulant  dans  sa  cavité,  et  qu'il  est 
quelquefois  plus  facile,  avec  cette  méthode,  d'éliminer  des  cla- 
piers d^infection.  a.  g. 

Cancer  du  larynx,  par  IIahn.  (Congrès  allemand  do  chirurgie; 
in  Revue  de  chirurgie  d'octobre  1889.) 

L'auteur  ciie  le  cas  d'un  malade  opéré  il  y  a  neuf  ans  d'un 
cancer  du  larynx,  et  chez  lequel  on  observerait  actuellement 
une  récidive  au  niveau  de  la  cicatrice.  a.  g. 

Syphilis  nasale,  par  Michelson.   (Wolkmann's  Klin.  vortrage, 
n»  326;  1889;  in  Gazette  de  méd.  de  Paris,  15  juin  1889.) 

Signes  de  cette  maladie,  d'après  l'auteur  :  obstruction  interne 
et  boufGssurede  la  peau,  ulcérations  linéaires  et  non  arrondies 
de  la  cloison,  granulations  recouvrant  les  ulcérations,  dénuda- 
tion  des  os  du  cartilage,  hypertrophie  des  cornets,  dureté 
extrême  des  tissus.  Plus  tard,  après  le  traitement,  dégonflement, 
dépression  de  la  muqueuse,  athrophie  des  cornets  et,  suivant  le 
degré  d'envahissement,  déformation  de  la  charpente  nasale. 
L'auteur  a  vu  ces  signes  se  développer  d'un  à  truis  ans  après 
les  accidents  primitifs  et  non  de  dix  à  vingt  ans  après.        a.  g. 


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844  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Rhinite  pseudomembraneiise  primitive,  par  Bischoffswerder. 
(Arch,  f.  Kinderkeilk.,  t.  X,  fasc.  2;  in  Revue  mensuelle  des 
maladies  de  ï enfance,  mai  1889.) 

Trois  nouvelles  observations  de  cette  maladie»  recueillies  à  la 
clinique  de  Baginski,  de  Berlin  :  deux  fillettes  de  6  et  13  ans, 
un  garçon  de  4  ans  et  demi.  L*afTection  localisée  ne  présentait 
aucun  rapport  avec  la  diphthérie  ou  une  maladie  infectieuse.  Le 
point  de  départ  était  un  catarrhe  simple  des  fosses  nasales 
accompagné  d'un  peu  d'eczéma  de  rentrée  du  nez.  La  cloison 
et  le  cornet  inférieur  étaient  tapissés  de  membranes  jaunâtres. 

La  guérison  fut  prompte  au  moyen  de  lavages  astringents. 


Tuberculose  de  la  muqueuse  nasale,  par  Jlffinger.  {Soc.  imp, 
et  royale  de  médecine  de  Vienne;  in  Bulletin  médical,  5  déc. 
1889.) 

Le  malade  présenté  est  âgé  de  21  ans.  En  avril,  la  moitié 
droite  de  son  nez  devint  impénétrable  pour  l'air. 

Celte  obstruction  était  due  à  une  tumeur  qui  fut  extirpée  en 
août.  Maintenant,  à  part  quelques  nodules  de  lupus  disséminés 
sur  la  joue  et  le  cou,  on  constate  chez  le  ma'ade  que  la  moitié 
droite  de  la  narine  considérablement,  élargie,  est  obstruée  par 
une  tumeur  rouge  pâle,  ulcérée  en  un  point,  et  qui  provient  de 
la  cloison  et  du  plancher  nasal.  Dans  les  fragments  extirpés 
de  la  tumeur,  Juffinger  a  trouvé  de  nombreux  bacilles  spécifi- 
ques de  la  tubeiculose.  Le  traitement  consistera  dans  l'extir- 
pation de  la  tumeur  et  dans  la  cautérisation  de  sa  base  à  Tacide 
lactique. 

Opération  de  redressement  du  nez,parTREXD£LENBURG.  (Congrès 
allemand  de  chirurgie,  1889;  in  Revue  de  chirurgie^  octobre 
1889.) 

Mode  opératoire  :  section,  à  travers  les  narines, avec  un  ciseau 
très  étroit,  de  la  partie  osseuse  du  nez  fie  chaque  côté,  section 
des  os  du  nez  à  la  racine  de  Torgane,  redressement  forcé  de  la 
cloison  si  elle  prend  part  à  la  difformité,  corriger  la  déformation 
vigoureusement  en  raison  de  la  tendance  du  nez  à  reprendre 
sa  situation .  Pansement  :  tamponnement  de  gaze  iodoformée,  puis 
appareil  semblable  à  un  bandage  pour  repousser  le  nez  en  place 
jusqu'à  consolidation  définitive.  a.  g. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  345 

Le  sosoiodol  en  rhinologie  et  en  laryngologie,  par  Stern. 
(Scalpel,  27  octobre  1889.) 

Thèse  inaugurale  du  D'  Stern,  analysée  par  le  Scalpel  d'après 
le  Pharm.  Zeitung.  L'auteur  y  confirme  les  expériences  de  Lans- 
gaard  et  de  Fritsch  sur  Paclion  du  sozoiodol  sur  les  microcoques 
de  la  suppuration.  Il  préfère  ce  médicament  à  riodoformc  et  à 
riodol,  car  Tiode  qu'il  contiendrait  est  dégagé  dans  l'organisme 
à  Tétat  de  composé  organique  et  non  d'iodure.  Enfin,  on  peut 
l'incorporer  à  divers  métaux  et  varier  de  la  sorte  son  action. 
Ainsi  le  sozoiodol  de  soude,  par  sa  solubilité,  convient  comme 
lavage  antiseptique;  le  sozoiodol  de  potasse,  à  peine  soluble,  est 
un  bon  dessiccant,  mélangé  au  talc;  le  sozoiodol  de  zinc  peut 
êlre  irritant  ou  caustique  suivant  la  dose  d'emploi,  il  convient 
dans  Tozène  et  la  tuberculose  du  nez;  le  sozoiodol  de  mercure 
est  un  bon  caustique  et  un  excellent  parasiticide,  agissant  bien 
contre  la  gale.  Dans  les  cas  de  préparations  insolubles,  le 
sozoiodol  doit  être  employé  en  poudre  ou  en  pommade,     a.  o. 

Cas  de  rhinosclérome,  par  Ryoigier.  (Congrès  allemand  de  chi- 
rurgie, avril  1889;  m  Revue  de  chirurgie^  octobre  1889.) 

L'auteur  cite  deux  cas  :  Une  femme  de  20  ans,  chez  laquelle  il 
y  avait  une  sténose  nasale  excessive,  permettant  à  peine  Tin- 
troductioD  d'une  petite  sonde;  la  voûte  palatine  et  le  voile  sont 
criblés  de  cicatrices,  et  le  voile  est  adhérent  au  pharynx.  La 
sténose  nasale  obligea  à  pratiquer  une  voie  nouvelle,  et  on  élar- 
git laeommnnicalion  très  petite  entre  le  nez  et  le  pharynx,  mais 
celte  dernière  voie  artificielle  se  rétrécit  aussitôt. 

JiC  deuxième  cas  est  celui  d'un  jeune  homme,  chez  lequel  la 
cloison  nasale  et  les  cornets  étaient  le  siège  de  végétations  ve- 
nant de  la  face  nasale  du  voile  du  palais.  Bien  au  larynx,  bien 
que  le  malade  fût  enroué.  L'auteur  adopte  l'opinionde  Mickulicz 
sur  la  nature  inflammaloire  du  mal,  et  repousse  celle  d'Hehra  et 
de  Kaposi,  qui  croient  à  une  néoformation  sarcomateuse.  Il  ac- 
cepte aussi  l'origine  bacillaire;  les  bacilles  ressembleraient 
aussi  a  ceux  de  la  pneumonie.  Rydigier  recommande  Tablation 
large  des  tumeurs  et  la  cautérisation  des  parties  voisines. 

A.  o. 

Obitrnction  osseuse  congénitale  de  Tarriëre-fosse  nasale 
gauche,  par  A.  J.  B.  Rolland.  (Gazette  médicale  de  Montréal ^ 
avril  1889.) 

Femme  de  28  ans,  atteinte  de  ihinite  bilatérale  avec  atrophie 


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846  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

des  cornets  du  côté  oblitéré,  et  d*olite  sclëreuse  double.  I^a  per- 
foration fut  pratiquée  au  moyen  d'une  gouge  et  d'un  maillet. 
Dans  une  séance  ultérieure,  l'opération  fut  complétée  au  moyen 
d'une  fraise  de  dentiste,  mue  par  le  tour  de  White.       a.  g. 

Lymphosarcome  de  l'amygdale,  par  Schnitzler.  {Société  imp. 
et  royale  de  médecine  de  Vienne;  in  Bulletin  médical  du 
17  avril  1889.) 

Schnitzler  cite  Tobservation  intéressante  d'un  cas  d'ulcération 
de  l'amygdale  pris  tour  à  toui*  pour  de  la  diphthérie  el  de  la 
syphilis;  il  y  avait  à  la  surface  de  l'organe  une  sorte  d'exsudat 
blanchâtre  ;  plus  tard,  l'aliénation  progresse  sur  le  pharynx  et 
au  côté  du  larynx;  on  dut  faire  la  trachéotomie  et  Ton  constata  à 
l'autopsie  du  malade  un  sarcome  de  l'amygdale  avec  envahisse- 
ment par  la  même  altération  de  la  rate,  de  l'intestin  et  des  cap- 
sules surrénales.  Cette  observation  intéressante  suscita  une  dis- 
cussion pleine  d'intérêt  à  laquelle  prirent  part  Weichselbaum, 
Neumann  et  Kaposi,  et  ce  dernier  pense  que,  dans  le  cas  de 
Schnitzler,  il  s'agissait  d'une  affection  très  rare,  difficile  à  re- 
connaître, la  sarcomatose  généralisée,  dont  l'expression  pouvait 
se  rencontrer  non  seulement  au  dùbut  sur  l'amygdale,  mais 
aussi  sur  la  langue,  et  dans  ce  dernier  cas  l'aspect  du  cancer 
n'est  pas  commode  à  reconnaître.  a.  g. 

La  diphthérie  à  l'hôpital  de  la  Charité  de  Berlin,  par  Henogh. 
(Séance  du  14  octobre  de  la  Société  de  médecine  interne  de 
Berlin:  in  Bull,  méd.,  20  octobre  1889.} 

Jusqu'à  la  fin  de  1887,  l'auteur  a  observé  à  l'hôpital  de  la 
Charité  192  cas  de  diphthérie  vraie  chez  les  enfants.  Les  cas  dou- 
teux» ainsi  que  les  diphlhéries  scarlatineusos,ont  élé  soigneuse- 
ment éliminés  de  cette  statistique. 

Dans  110  cas  sur  192  l'afTection  a  été  limitée  au  pharynx. 
82  fois  là  diphthérie  s'est  étendue  au  larynx  et  a  provoqué  le  syn- 
drome clinique  du  croup.  Sur  les  110  cas  de  diphthérie  pharyn- 
gienne il  y  eut  32  décès.  Des  82  malades  atteints  de  croup,  chez 
12  la  trachéotomie  ne  fut  pas  pratiquée  pour  différentes  raisons. 
Heuoch  n'a  jamais  recouru  à  l'intubation  du  larynx. 

La  trachéotomie  a  élé  pratiquée  chez  70  malades,  dont  61  sont 
morts,  ce  qui  donne  une  mortalité  de  73  0/0.  Dans  une  statis- 
tique précédente  portant  sur  341  cas  de  trachéotomie,  l'auteur  a 
eu  une  mortalité  encore  plus  considérable,  75  0/0. 

La  conclusion  est  qu'à  la  Charité  la  mortalité  de  la  trachéo- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  347 

tomie  est  beaucoup  plus   forte  que   dans  les  autres  hôpitaux. 
Cette  différence  s'explique  surtout  par  ce  fait  que  les  enfants 
appartenant  à  la  classe  la  plus  pauvre  sont  chétifs,  débilités, 
souvent  même  rachitiques  et  tuberculeux. 

En  outre,  la  mauvaise  installation  do  la  salle  d'opération  a 
exercé  incontestablement  une  influence.  Ft  la  preuve,  c'est  que 
depuis  que  Ton  a  construit  le  nouveau  bàtimeut  hospitalier  les 
résultats  des  trachéotomies  sont  devenus  sensiblement  meil- 
leurs. 

Enfin,  si  des  statistiques  autres  que  celle  de  la  Charité  ont 
donné  des  résultats  meilleurs,  c'est  qu'on  y  a  fait  fîgurer  en 
bloc  des  diphlhéries  pharyngiennes  suivies  de  croup  et  des  croups 
d'emblée,  ou  idiopatiques. 

Le  procédé  opératoire  a  paru  indifférent  pour  le  chiffre  de 
mortalité. 

Henocb  a  pratiqué  la  trachéotomie  chez  36  enfants  (de  dix- 
huit  mois  à  deux  ans)  atteints  de  croup  idiopathique  et  en  a 
sauvé  24,  soit  66  0/0. 

Relativement  à  la  symptomatologie  de  la  diphthérie,  la  fièvre 
peut  manquer  complèiement,  même  dans  les  cas  graves  ou 
mortels. 

Par  contre»  dans  les  autres  cas  où  la  fièvre  initiale  est  très 
forte,  la  maladie  peut  rester  bénigne.  Du  reste,  des  faits  de  ce 
genre  ne  sont  pas  rares  dans  plusieurs  autres  maladies  infec- 
tieuses, telles  que  la  pneumonie,  la  méningite,  etc. 

Les  adénites  et  les  phlegmons  chez  les  diphihéritiques  ont 
moins  de  tendance  à  suppurer  que  dans  lu  scarlatine.  Ainsi, 
l'auteur  n'a  constaté  la  suppuration  dos  ganglions  tuméfiés  que 
dans  5  cas. 

Souvent  la  néphrite  accompagne  la  diphthérie,  mais  elle  ne  la 
suit  pas  comme  dans  la  scarlatine.  Les  œdèmes  y  sont  aussi 
plus  rares.  Chez  110  malades,  Henoch  n'a  jamais  constaté  d'uré- 
mie, mais  il  ne  nie  pas  la  possibilité  de  cette  complication  dans 
la  diphtérie. 

Les  affections  articulaires  sont  beaucoup  plus  rares  dans  la 
diphthérie  que  dans  la  scarlatine.  L'auteur  ne  les  a  rencontrées 
qu'une  fois  sur  110  malades.  Dans  deux  cas,  il  a  constaté  la 
persistance  des  réflexes  rotuliens  dans  la  paralysie  diphlhéri- 
tique  des  membres  inférieurs. 

Quant  au  diagnostic,  souvent  il  est  difficile,  et  parfois  on  est  fort 
embarrassé  pour  distinguer  la  diphthérie  vraie  de  la  diphthérie 
scarlatineuse  ou  de  fangine  folliculaire  et  lacunaire,  il  se  peut 


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348  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

que  la  microbiologie  soit  appelée  à  nous  éclairer  un  jour  sur  ce 
point  important;  mais  actuellement  cela  n*e&l  pas.  Les  récentes 
recherches  de  Roux  et  Yersin  sont  encore  insuffisantes,  et  on 
est  obligé  de  baser  son  diagnostic  sur  Tensemble  des  symptômes 
cliniques. 

Dans  cet  ordre  d'idées  Henoch  fait  remarquer  que  la  tumé- 
faction des  ganglions  peut  manquer  dans  les  cas  de  diphthérie 
les  plus  intenses,  et  elle  n*a  pas  plus  de  valeur  diagnostique  que 
la  lièvre. 

Le  pronostic  dépend  dans  une  certaine  mesure  de  Tétendue 
du  processus  morbide.  Il  est  également  mauvais  quand  la 
diphthérie  débute  par  les  organes  génitaux. 

L'auteur  termine  par  quelques  remarques  relatives  au  traite- 
ment médical. 

En  général,  ses  résultats  sont  loin  d'être  brilîants.  Ainsi, 
l'usage  interne  delà  créosote  et  de  l'essence  de  térébenthine  est 
resté  sans  aucun  effet  favorable;  de  même  pour  Tacide  arsé- 
nieux  employé  à  la  dose  de  1  à  2  milligrammes  pro  die,  ou  bien 
sous  forme  d'injections  hypodermiques  de  1  à  2  seringues  Pra- 
vaz  d'une  solution  au  1/20.  Henoch  a  ensuite  employé  sans 
succès  des  pulvérisations  avec  une  solution  acide  de  sublimé  à 
3/i,000  et  une  solution  à  1/100  de  tribromure  d'iode.  L'acide 
acétique  paraît  exercer,  en  sa  qualité  d'antiseptique,  une  cer- 
taine acliun  favorable  sur  le  processus  diphthéritique.  Chez  les 
enfants  un  peu  âgés,  l'auteur  emploie  des  gnrgarismes  de  vi- 
naigre oïdinaire,  et  chez  les  petits  enfants,  il  badigeonne  les 
parties  atteintes  avec  une  solution  d'acide  acétique  à  1  :  10. 
D'une  manière  générale,  il  est  l'adversaire  de  tout  traitement 
local,  mais  il  a  cependant  l'espoir  que  les  progrès  de  la  micro- 
biologie nous  mettront  un  jour  en  possession  d'un  remède  effi- 
cace contre  la  diphthérie. 

Polype  congénital  chevelu  du  pharynx,  par  O.  Richard,  de 
Dorpat.  (Wirchow'sArch.,  t.  CXV,  fasc.  2,  p.  242;  1889;  in 
Gaz.  méd.  de  Paris,  23  mars  1889.) 

Fait  rare;  8  antérieurs  publiés  par  Lambl  (1860),  Glivart  (1864), 
Abraham  et  Barla  (1880),  White  (1882),Schuchardt  (1884),  Arnold 
{Wivcliow's  Arclj.y  1888).  L'observation  de  l'auteur  se  rapporte 
à  une  enfant  nouve.»u-née,  atteinte  de  dyspepsie  violente.  A 
l'examen  de  la  gorgo,  tumeur  du  pharynx,  blanchâtre,  grosse 
comme  une  noisette.  Extirpation  immédiate  et  examen  :  aspect 
cwtané,  recouverte  de  cheveux  blonds  mesurant   2  à   3   milli- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  349 

mètresde  longueur.  La  structure  de  la  partie  superficielle  est  celle 
de  la  peau.  Au  centre,  graisse,  brides  conjonctives  et  lamelle  de 
1  à  2  millimètres  de  cartilage  hyalin  entre  la  couche  cutanée  et  la 
graisse.  Pas  de  dépôts  calcaires  ni  de  fibres  musculaires,    a.  g. 

Myxœdème,  par  Mosler.  (Congrès  allemand  de  chirurgie,  1889; 
in  Bévue  de  chirurgie  d'oct.  1889). 

L'auteur  a  observé  chez  une  femme  de  56  ans  un  myxœ- 
dème  primitif,  sans  qu'il  lui  ait  été  possible  de  rien  constater  au 
niveau  du  corps  thyroïde^  à  cause  de  répaississement  des  tissus 
du  cou.  A.  o. 

Un  cas  rare  d'idiosyncrasie  pour  le  tanin  appliqué  exté- 
rienrement,  par  V.  Lanoe^  de  Copenhague.  (DeutscJw  med. 
Wocb.,  n«  1,  2  janvier  1890.) 

Chez  un  malade  atteint  de  catarrhe  naso-pharyngé  chronique, 
l'auteur  avait  badigeonné  le  pharynx  avec  une  solution  de  tanin 
au  1/15.  Immédiatement  après,  était  survenu  -un  gonflement 
considérable  de  la  muqueuse,  de  Tobstruction  complète  des  fosses 
nasales  avec  sécrétion  aqueuse  très  abondante. 

A  l'examen  on  constatait  un  œdème  très  prononcé  du  voile  du 
palais  et  de  la  luette. 

Une  heure  après  le  badigeonuage,  le  malade  se  plaignait  d*un 
engourdissement  et  d'une  démangeaison  sur  tout  le  corps,  qui 
était  due  à  une  urticaire  généralisée.  Le  lendemain,  l'urticaire 
avait  disparu,  mais  le  gonflement  de  la  muqueuse  du  pharynx  et 
l'œdème  de  la  luette  persistèrent  encore  quelques  jours. 

Le  malade  se  rappelait  que  les  mêmes  accidents  lui  étaient  déjà 
arrivés  autrefois,  à  deux  reprises,  par  l'emploi  de  préparations 
de  tanin.  Une  fois  il  avait  même  ressenti  de  rabattement  et 
une  grande  fatigue. 

Les  urines  n*ont  pas  été  examinées  le  jour  du  badigeonnage, 
le  lendemain  elles  n'offraient  rien  d'anormal. 

Lange  croit  qu'il  s'agit  dans  son  cas  d'une  intoxication  gé- 
nérale qui  seule  peu  expliquer  l'apparition  de  l'urticaire  et  l'en- 
gourdissement du  malade. 

Il  rapporte  aussi  un  cas  d'iodisme  aigu  provoqué  chez  un 
confrère  syphilitique  par  un  simple  badigeonnage  iodo-iodurô. 

Il  dit  qu'un  cas  analogue  a  été  déjà  cité  par  Lorenz  en  188i. 

L.    L. 


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350  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

De  (luelques  affections  de  la  bourse  pharyngée,  par  Bronner. 
{The  Lancet,  11  janvier  1890,  p.  70.) 

L'auteur  fait  un  historique  rapide  dee  travaux  récents  qui  ont 
été  publiés  sur  cette  question,  et  cite  quatre  cas  de  catarrhe  de 
la  bourse  pharyngée,  maladie  très  commune  en  Angleterre.  Il 
recommande  comme  traitement  le  raclage  avec  la  curette  de 
Down-Bross  ou  les  attouchements  au  galvano-cautere,  après  ba- 
digeonnage  ou  inhalations  à  la  cocatne.  Chez  les  personnes  ner- 
veuses, on  pourra  faire  des  attouchements  au  nitrate  d'argent 
ou  à  Tacide  chromique.  A  la  snite  du  traitement,  Bronner  a  ob- 
servé une  guérison  radicale  de  TafTection  elle-même,  et  aussi 
des  conséquences  qu^elle  entraine  avec  elle  :  inflammation  du 
pharynx,  du  nez,  de  la  trompe,  de  l'oreille  moyenne,  de  la  caisse, 
aprosexie,  vomi  tus  mututiaus,  p.  oornault. 

Lupus  de  la  bouche,  par  Gray  (Nottingham).  (AfecZ/co-cAirur- 
gical  Society  y  séance  du  6  novembre  1889;  TJw  Lance  t,  4  jan- 
vier 1890.) 

La  lésion  occupe  le  côté  droit  de  la  voûte  palatine  et  s*étend 
jusqu'à  la  luette.  Le  malade  a  reconnu  son  existence  il  y  a 
quatre  ans.  Sur  le  côté  gauche  du  cou,  on  constate  la  présence 
de  deux  taches  de  lupus,  à  droite  on  trouve  sous  la  branche 
droite  du  maxillaire  un  gros  ganglion.  Aucune  indication  de 
syphilis.  L'auteur  pense  que  le  traitement  par  le  grattage  et  les 
caustiques  ou  par  le  cautère  est  indiqué  dans  ce  cas. 

p.    GORNAULT. 


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NOUVELLES 


Le  Syndicat  de  la  presse  médicale  et  le  Gongrôs  international 
de  Berlin. 

L'absence,  à  peu  près  complète,  aux  Congrès  internatio- 
naux de  Paris  en  1889,  de  nos  confrères  de  rAllemagne, 
invités  à  ces  réunions  scientifiques,  avait  éveillé  ajuste  titre 
la  susceptibilité  du  corps  médical  français,  d'où  la  cause  du 
peu  d'empressement  avec  lequel  nos  compatriotes  avaient 
répondu  à  l'appel  de  feerlin. 

La  majorité  de  la  presse  médicale  française  s'est  pourtant 
souvenue  qu'à  cette  époque  certains  de  nos  confrères  de  la 
presse  médicale  de  Berlin  s'élaient  élevés  énergiquement 
contre  cette  abstention,  commandée  en  baut  lieu,  disait-on; 
la  déclaration  qui  suit  décidera,  nous  Tespérons  bien,  un 
grand  nombre  de  médecins  français  à  participer  aux  travaux 
du  Congrès  de  Berlin.  A.  o. 

La  majorité  des  membres  du  Syndicat  de  la  presse  médicale 
vient  de  voter  la  résolution  suivante  : 

Elle  est  d'avis  que  les  médecins  français  doivent  prendre  une 
part  active  au  Congrès  médical  international  de  Berlin. 

Elle  se  fonde  sur  les  raisons  suivantes  : 

1°  Ce  Congrès  est  la  suite  de  réuuiuns  analogues  qui  ont  eu 
lieu  successivement  dans  diverses  capitales,  et  dont  la  première 
s'est  tenue  à  Paris  en  1867.  Les  médecins  français  doivent  d'au- 
tant moins  déserter  ces  grandes  assises  médicales  qu'ils  en  ont 
pris  les  premiers  l'initiative.  Le  but  de  ces  Congrès,  exclusive- 
ment scientiQque,  consiste  à  poser  et  discuter  les  questions  de 


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352  NOUVELLES. 

médecine  générale  et  spéciale  de  rhygiène,  qui  intéressent  tous 
les  États; 

2<»  Le  français  est  Pune  des  trois  langues  officielles  du  Con- 
grèSf  celle  quVmploiera  la  grande  majorité  des  délégués  belges, 
espagnols,  grecs,  hollandais,  italiens,  roumains,  russes,  suisses, 
turcs,  américains  du  Sud,  etc.  Nos  nationaux  ne  peuvent  donc 
avoir  la  crainte  d^ètre  incompris  ou  isolés  ; 

3^  Le  corps  médical  français  a  lé  devoir  de  se  produire,  de 
faire  connaître  ses  méthodes,  les  résultats  de  ses  travaux  dans 
une  réunion  de  savants  destinée  à  enregistrer  les  progrès  de  la 
médecine,  à  discuter  les  sujets  les  plus  importants  à  Tordre  du 
jour. 

L'affirmation  de  la  vie  et  de  la  puissance  scientifiques  de  notre 
pays  serait  un  nouveau  gage  de  succès  pour  Tuvenir.  Dans  ce 
concours  de  savants,  qui  n^exclut  ni  Témulation,  ni  les  rivalités 
d'écoles,  ni  la  pacifique  et  fructueuse  concuiTence  des  nations, 
nous  devons  mettre  au  mieux  en  évidence,  devant  le  monde  mé* 
dical,  notre  travail  national,  notre  enseignement,  nos  hommes 
et  nos  publications.  v 

Auvard,  Rourneville,  Gézilly,  Gornil,  Doléris,  Duplay,  Gale- 
zowski,  Gillel  de  Grandmont,  Gorecki,€ouguenheim,  H.  Hu- 
chard,  JolTroy,  Laborde,  de  Maurans,  Prengrueber,  de  Ranse, 
Gh.  Richet,  Mauriac  (de  Bordeaux). 


La  session  de  laryngologie  et  rhinologiede  la  Dritish  médical 
Association  qui  se  tiendra  à  Birmingham  en  juillet  1890,  sous  la 
présidence  de  John  St  Swithin  Wilders,  a  proposé  pour  la  dis- 
cussion les  sujets  suivants  : 

i^  Le  traitement  des  affections  laryngiennes  tuberculeuses  ; 

2<>  L*étiologie,  l'importance  et  le  traitement  des  éperons  et  des 
déviations  du  septum  nasal. 

Les  communications  devront  être  adressées  au  D'  ScanesSpi- 
cer,  28,  Welbeck  Street,  Gavendish  square,  Londres  W. 


Le  D'  Max  Thorner,  de  Gincinuati,  nous  informe  qu'on  vient 
de  créer  au  Cincinnati  city  Hospital  des  services  spéciaux  pour 
les  maladies  du  larynx  et  du  nez,  et  que  MM.  les  D"  E.  Sattler 
et  Max  Thorner  sont  à  la  tôte  de  ces  nouveaux  services. 


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Juin  1890.  —  N^  6. 


MÉMOIRES  ET  FAITS  ORIGINAUX 


I 


CANCER  EPITHELIAL  DU  LARYNX:  EXTIRPATION 
TOTALE  DU  LARYNX  SANS  TRACHÉOTOMIE 
PRÉALABLE  (i). 

Par  M.  Ch.  PÉRIER,  chirurgien  de  l^hdpital  Lariboisière, 
professeur  agrégé  à  la  Faculté   de  médecine. 

L'opération  avait  été  faite  sans  trop  de  peine,  et  lo  malade 
l'avait  supportée  assez  bien  pour  qu'on  pût  espérer  le  voir 
guérir,  lorsqu'il  succomba  presque  subitement  en  état  de 
syncope,  au  bout  de  dix-huit  heures. 

Voici  l'histoire  de  cet  homme.  Il  était  âgé  de  66  ans  et 
n'était-  malade  que  depuis  le  mois  de  septembre  1888,  où  il 
avait  pris  froid  en  cours  de  voyage.  Au  retour,  il  commença 
à  tousser  et  à  avoir  la  voix  couverte.  En  mai  1889,  il  consulta 
un  spécialiste  qui  reconnut  l'immobilisation  absolue  de  la 
corde  vocale.  L'iodure  de  potassium  et  quelques  pansements 
procurèrent  un  soulagement  passager.  Mais  le  retour  des 
accidents  et  leur  aggravation  l'engagèrent  à  se  présenter  à 
l'hôpital  Lariboisière,  où  il  fut  admis  le  16  janvier  1890  dans 
le  service  de  M.  Gouguenheim. 

A  cette  date,  pas  d^amaigrissement  ni  de  troubles  digestifs, 
bon  appétit;  accès  de  toux  la  nuit;  le  sommeil  n'est  possible 
que  dans  la  position  assise. 

Les  poumons  paraissent  sains,  il  y  a  seulement  quelques 
râles  sibilants  aux  deux  bases  ;  l'expiration  est  très  pro- 
longée et  soufflante. 

(i)  Lu  à  la  Société  de  Chirugie,  séance  da  19  mars  iS90. 

ANNALES  DES  MALADIES   DE  L*OREILLE   ET   DU   LARYNX.  —   ZVI.  2«i 


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858  C.  PÉRIER 

Sur  l'examen  laryngoscopique,  M.  Gouguenheim  me  com- 
munique les  renseignements  suivants  que  je  transcris  : 

L'épiglotte  est  saine.  Les  aryténoïdes  sont  sains.  Les 
cordes  vocales  supérieure  et  inférieure  droites  présentent 
une  rougeur  sombre,  mais  peu  de  gonflement. 

La  corde  vocale  inférieure  gauche  est  envahie  par  une 
masse  polypoïde  proliférante  en  forme  de  chou-fleur  envahis- 
sant la  glotte.  Les  végétations  occupent  le  ventricule  gauche 
et  repoussent  par  leur  masse  la  corde  vocale  supérieure 
gauche.  En  bas,  elles  occupent  Tespace  sous-glottique  sous 
forme  de  masse  située  à  gauche  et  paraissent  empiéter  sur 
le  côté  droit* 

A  trois  reprises,  M,  Gouguenheim  enleva  des  fragments 
de  tumeur,  avec  des  pinces  coupantes,  les  6, 11  et  15  février. 

Il  y  eut  un  soulagement  marqué  après  les  deux  premières 
opérations;  la  troisième  fut  suivie  de  spasmes  violents,  de 
dyspnée  intense  tels  qu'on  se  tint  prêt  à  pratiquer  la  tra- 
chéotomie; mais  une  amélioration  sufflsûute  permit  de  s'en 
dispenser. 

L'examen  histologique  avait  démontré  qu'il  s'agissait  d'un 
épilhélîoma  ;  rimpo5sibilité  d'arriver  à  une  guérison  en 
attaquant  le  mal  par  la  voie  inlra-laryngienne  fit  songer  à 
l'extirpation  du  larynx,  que  le  malade  accepta  avec  empres- 
sement, sans  en  ignorer  ni  la  gravité  ni  les  conséquences. 

L'état  général  était  bon  ;  il  n'y  avait  pas  de  lésions  appa- 
rentes des  poumons,  du  cœur,  ni  des  reins,  non  plus  que  des 
Voies  digestives,  en  un  mot  aucune  contre-indication  de  ce 
côté.  Du  côté  du  champ  opératoire,  il  n'y  avait  ni  infiltration 
de  voisinage  ni  engorgement  ganglionnaire. 

M.  Gouguenheim  me  confia  son  malade,  que  j'opérai  en 
sa  présence  et  avec  le  précieux  concours  de  mes  collègues, 
MM.  Berger,  Peyrot  et  Nélaton,  le  mercredi  5  mars. 

Comme  les  ablations  partielles  faites  par  M.  Gouguenheim 
avaient  élargi  la  cavité  du  larynx  ou  plutôt  diminué  soù 
commencement  d'obstruction,  que  les  inhalations  chlorofor- 
miques  avaient  déjà  en  plusieurs  circonstances  soulagé  le 
malade,  nous  pensâmes  que  l'anesthésie  chloroformique 
serait  facile  el  nous  permettrait  d'opérer  sans  précipitation. 


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CANCER  ÉPlTHÉLiAL  DU  LARYNX  869 

Qelà  lAë  &t  songer  à  ne  pas  reeourir  à  la  trachéotomie 
préalable  et  à  n'ouvrir  lès  voies  aériennes  que  le  plus  tard 
possible,  en  eonserrant  la  trachée  tout  entière,  la  eectioa 
devant  porter  transversalement  juste  au-dessous  du  earlf  lage 
cricoïde,  entre  le  larynx  et  le  premier  anneau  de  la  trachée. 
L'essai  sur  le  cadavre  me  fit  voir  que  Topéralion  pouvait 
être  entreprise  sans  témérité,  et  je  fis  confectionner  par 
M.  Collin  une  canule  courbe  à  bout  conique  pouvant  entrer 
dans  la  trachée  à  la  manière  d'un  bouchon  dans  le  goulot 
d'une  bouteille,  et  devant  ainsi  permettre  d'achever  aisé- 
ment l'opéralion,  sans  crainte  qu'il  entrât  une  goutte  de  sang 
dans  les  voies  respiratoires. 

Voici  d'ailleurs  ce  qui  se  passa  : 

Le  malade  étant  suffisamment  endormi,  le  cou  bien 
exposé,  je  fis  une  première  incision  transversale  à  un  tra- 
vers de  doigt  au-dessous  du  bord  inférieur  du  cartilage 
cricoïde  ;  cette  incision  ne  comprenait  que  la  peau  et  le  tissu 
cellulaire  et  allait  d*un  sterno-mastoîdien  à  l'autre.  Une 
deuxième  incision  allant  aussi  d'un  sterno-mastoîdien  à 
l'autre,  fut  conduite  juste  au-dessous  de  l'os  hyoïde,  mais 
elle  allait  profondément  jusqu'à  la  membrane  thyrohyOï- 
dienne,  coupant  transversalement  tous  les  muscles  sous- 
hyoLliens  qui  recouvrent  cette  membrane.  Une  troisième 
incision  allant  du  milieu  de  la  première  au  milieu  de  la 
secon<le,  juste  sur  la  ligne  médiane,  fut  conduite  profondé- 
ment jusqu'aux  cartilages  thyroïde  et  cricoïde  et  jusqu*à  la 
trachée  ;  il  n'y  eut  à  se  préoccuper  que  de  Tisthme  du  corps 
thyroïde,  qui  fut  sectionné  enire  deux  pinces.  Alors  eon- 
mença  la  dissection,  qui  se  fit  d'abord  sur  un  edté^  puis  sur 
l'autre,  en  rasant  d'aussi  près  que  possible  la  «urfaee  du 
conduit  aérien,  jusqu'au  bord  postérieur  des  lames  du  carti- 
lage thyroïde  et  jusqu'au  sillon  de  séparation  droit  et 
gauche  de  la  trachée  et  de  l'œsophage. 

J*avàis  ainsi  relevé  deux  lambeaux  latéraux  comprenant  la 
peau  et  les  parties  molles  sans  avoir  eu  à  pincer  plus  de 
cinq  ou  six  vaisseaux,  dont  les  pkrs  ipros  étaient  les  artères 
laryngées  supérieures,  puis  l'isthme  eu  corps  thyroïde. 

Le  squelette  lai*yngo-trachéal  ne  tenait  plus  qu'A  Vwêb" 


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860  C.  PÉRIER 

phage  au  niveau  de  la  trachée,  et  à  la  muqueuse  de  la  paroi 
antérieure  du  pharynx  au  niveau  du  larynx,  les  muscles  con- 
stricteurs supériem*s  du  pharynx  ayant  été  détachés  de  leurs 
insertions  thyroïdienne  et  cricoïdienne.  Le  malade  respirait 


Fig.  1. 

bien,  et  on  avait  la  précaution  de  relâcher  la  tension  du  cou 
de  temps  à  autre. 

L'hémostase  provisoire  était  suffisante  pour  qu'on  n'eût 
pas  à  redouter  de  voir  le  sang  envahir  la  trachée  dès  qu'on 
ouvrirait  le  conduit  aérien.  Pour  plus  de  sécurité,  j'essayai 
de  passer  une  aiguille  de  Cooper  entre  la  trachée  et  l'œso- 
phage, de  manière  à  isoler  la  trachée  comme  on  isole  une 
artère  avant  d'en  pratiquer  la  ligature.  Ce  temps,  assez  facile 
sur  le  cadavre,  présenta  chez  notre  malade  quelques  diffi- 
cultés qui  me  le  firent  abandonner, 

Je  passai  de  chaque  côté  de  la  trachée  au  moyen  d'une 


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CANCER  ÉPITHÉLIAL  DU  LARYNX  361 

aiguille  courbe  un  fil  de  soie  solide  ne  traversant  qu'une 
partie  de  l'épaisseur  de  la  paroi.  Chaque  fll  fut  noué  en 
anse.  Un  aide  tenant  une  anse  de  fll  dans  chaque  main,  put 
ainsi  se  tenir  prêt  à  ramener  en  avant  la  trachée  dès  qu'elle 
aurait  été  séparée  du  larynx. 
En  effet,  j'incisai  franchement  en  travers  entre  la  trachée 


Fig.  2. 

et  le  larynx;  un  aide  souleva  le  larynx  au  moyen  d'un  tena- 
culum,  et  la  section  jusqu'à  la  paroi  antérieure  de  l'œsophage 
se  fit  presque  d'un  seul  coup.  Aussitôt  j'introduisis  dans  la 
trachée  une  canule  conique  qui  la  boucha  complètement. 

Cette  canule  portait  sur  sa  convexité  un  petit  taquet  sur 
lequel  furent  enroulés  les  fils  préalablement  passés  dans  la 
trachée.  Ce  bouchage  fut  ainsi  maintenu  hermétique;  canule 
et  trachée  étant  solidarisés,  on  continua  facilement  l'anes- 


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3Qi  C.  PéBiBR 

ihésid  par  l'intennéiiaire  de  la  c^n\l]B,  nouaie  à  cet  eQai 
d'un  tube  de  caoutchouc  à  large  caliUve  et  lermioë  par  uq 
entonnoir  de  verre. 

Ceci  fait,  le  larynx,  toujours  soulevé  par  un  tenaculum, 
fut  séparé  très  racilemeotde  la  paroi  intérieure  du  pharynx, 
sans  qu'il  y  eût  à  s'occuper  de  vaisseaux  importants,  puis- 
qu'on opérait  en  dedans  du  constricteur  inférieur  du  pha- 
rynx, dont  les  insertions  au  cartilage  thyroïtie  et  au  cartilage 
cricoide  avaient  élé  détachées.  Les  vaisseaux  thyroïdiens 
restaient  hors  de  vue,  et  il  n'y  avait  plus  qu'à  décoller  la 


Fig.  3. 

muqueuse  pharyngienne  de  la  face  postérieure  du  larynx,  à 
laquelle  elle  ne  tient  que  par  un  tissu  cellulaire  lâche. 
L'épiglotte  étant  saine,  fut  laissée  en  place,  après  section  do 
la  membrane  thyrohyoïdienne.  Je  coupai  avec  des  ciseaux 
les  grandes  cornes  du  cartilage  thyroïde;  enfin,  la  sépara- 
tion du  larynx  fut  complète  lorsque  j'eus  coupé  la  muqueuse 
au  niveau  du  bord  iibi*e  des  replis  aryténo-épigloltiques.  Le 
pharynx  ne  communiquait  avec  la  plaie  que  par  le  contour 
de  rori&ce  supérieur  du  larynx,  tandis  qu'en  bas  la  trachée 
subsistait  tout  entière,  n'offrant  qu'une  seule  ouverture,  son 


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CANCER  ÉPITHÉLIAL  DU  LARYNX  36S 

orifice  supérieur,  en  ce  moment  surmonté  par  la  oanule. 

Après  hémostase  définitive  au  moyen  de  quelques  liga- 
tures au  catgut,  la  trachée  débarrassée  de  sa  canule  fut 
suturée  directement  à  la  peau.  La  demi-circonférence  anté- 
rieure fut  réunie  à  la  lèvre  inférieure  de  l'incision  trans- 
versale pratiquée  au  commencement  de  l'opération  à  ce 
niveau  ;  la  demi-circonférence  postérieure  tixi  suturée  à  la 
lèvre  supérieure  de  cette  même  incision.  L'ouverture  du 
pharynx  fut  suturée  de  la  même  manière  par  moitié  aux 
lèvres  de  Tincision  transversale  supérieure.  Enfin,  les  ièvi»es 
de  l'incision  médiane  verticale  furent  suturées  directement 
Tune  à  l'autre  ;  même  chose  fut  faite  aux  extrémités  des 
incisions  transversales  à  droite  et  à  gauche  des  orifices  de 
la  trachée  et  du  pharynx. 

L'opération  terminée,  il  existait  deux  orifices  :  l'un  béant, 
annulaire,  au-dessus  de  la  fourchette  sternale,  l'orifice  de 
la  trachée  ;  l'autre,  en  forme  de  bouche  sous  le  menton  et 
s'ouvrant  dans  le  pharynx  derrière  l'épigletle  conservée  et 
qui  pouvait  se  rabattre  sur  lui  en  guise  d'opercule  dans  les 
mouvements  d'élévation  de  l'os  hyoïde. 

Dans  cet  orifice,  je  plaçai  une  sonde  œsophagienne.  L'orl* 
fice  de  la  trachée  fut  laissé  béant,  sans  canule,  et  simple- 
ment recouvert  d'un  morceau  de  gaze  antiseptique  au  salol. 
Au-dessus,  pansement  au  chloral.  Après  l'opération,  le  ma- 
lade a  vite  repris  toute  sa  connaissance.  Jusqu'à  trois  heures 
de  l'après-midi  environ,  il  a  eu  de  fréquentes  quintes  de 
toux.  Le  pansement  fut  changé;  il  était  imbibé  de  sang,  mais 
en  assez  faible  quantité.  Le  malade  fut  enveloppé  d'ouate 
pour  lui  permettre  de  rester  assis  dans  son  lit,  sans  se  re- 
froidir. 

De  8  à  6  heures,  les  quintes  ont  à  peu  près  cessé,  il 
est  calme.  Je  le  vois  à  6  heures  et  demie,  il  ne  souffre  pas, 
la  température  est  de  38*»,5,  sa  respiration  parait  Ubre,  le 
pouls  n'atteint  pas  100*,  mais  présente  quelques  irrégulari- 
tés. A  partir  de  8  heures,  les  quintes  reparaissent  et  per- 
sistent jusqu'à  minuit,  et  recommencent  à  s'espacer.  A  deux 
heures  et  demie  de  la  nuit,  la  surveillante,  qui  le  veillait 
attentivement,  le  voit  pâlir  et  cesser  de  respirer  ;  la  mort 


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864  C.  PÉRIER 

survint  en  quelques  minutes  sans  signes  précurseurs  ;  il  n'y 
eut  à  aucun  moment  apparence  de  cyanose. 

Le  malade  mort,  le  pansement  a  été  enlevé  immédiate- 
ment; il  était  peu  taché  de  sang,  rorifice  trachéal  était  par- 
faitement libre. 

A  Tautopsie,  faite  le  lendemain,  les  viscères  ne  présentent 
aucune  lésion  notable.  La  trachée  et  les  bronches  sont  abso- 
lument libres.  Tout  autour  de  la  trachée  et  des  bronches, 
les  ganglions  lymphatiques  sont  hypertrophiés. 

La  plèvre  est  saine.  Les  poumons  sont  souples.  Le 
poumon  droit  présente  seulement  un  point  assez  limité  de 
congestion  vers  sa  base.  Les  cavités  cardiaques  sont  dilatées. 
Les  valvules  sont  tout  à  fait  normales. 

Foie  et  rein  normaux.  Rien  à  l'intestin.  Pas  d'hypertrophie 
ganglionnaire  dans  Tabdomen. 

Examen  anatomique.  —  Tout  le  côté  gauche  du  larynx  est 
envahi  par  une  masse  végétante  à  contour  arrondi,  remplis- 
sant le  ventricule,  s'arrôtant  juste  à  la  ligne  médiane,  qu'elle 
avait  semblé  déborder  lors  de  l'examen  laryngoscopique, 
descendant  jusqu'à  un  centimètre  du  bord  inférieur  de  l'an- 
neau cricoïdien. 

L'examen  histologique  a  été  fait  au  laboratoire  du  pro- 
fesseur Cornil,  par  M.  Toupet,  qui  m*a  transmis  la  note  sui- 
vante : 

«  Muqueuse  du  larynx  hypertrophiée  passant  au-dessus 
de  la  tumeur. 

«  Immédiatement  au-dessous,  lobules  composés  d'épi- 
thélium  pavimenteux  stratiBé.  Au  milieu  des  petits  lobules, 
globules  épidermiques  très  nets.  Au  milieu  des  gros  lobules, 
amas  de  cellules  cornées  paraissant  se  détacher  assez  faci- 
lement. A  certains  endroits,  elles  sont  tombées  et  laissent 
des  lacunes. 

«  Les  glandes,  en  certains  points,  ont  conservé  leur  épi- 
thélium  clair,  caliciforme;  dans  d'autres  endroits,  elles  ont 
de  l'épithélium  cubique.  » 


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ÉPITHÉLIOMA  PAVIMENTEUX  365 


II 


EPITHELIOMA  PAVIMENTEUX,  LOBULE  ET  CORNE 
DU  LARYNX.  TRACHÉOTOMIE.  ABLATION  ULTÉ- 
RIEURE DU  LARYNX.  GUÉRISON.  —  RÉCIDIVE 
GANGLIONNAIRE  QUATRE  MOIS  ENVIRON  APRÈS 
L'EXTIRPATION  DU  LARYNX.  ABLATION  D'UN 
GANGLION  DÉGÉNÉRÉ.  GUÉRISON.  MORT  D'IN- 
FLUENZA.  (1) 

Par  H.  le  D*^  F.  TERRDER,  chirurgien  de  l'hôpital  Bichat, 
membre  de  l'Académie  de  médecine. 

Dapuis  (Louis),  50  qds,  marchand  des  rues,  n^offre  rien  dans 
ses  antécédents  héréditaires  ou  personnels  qui  soit  intéressant 
à  noter.  Cependant  il  a  des  habitudes  alcooliques. 

En  mai  1887,  Dupuis  s'aperçut  qu'il  perdait  la  voix,  mais  ne 
s'en  préoccupa  pas;  ce  n'est  qu*en  mars  1889,  alors  qu'il  souf- 
frait depuis  deux  mois  de  douleurs  assez  vives  du  côté  de  la 
gorge,  qu'il  vint  consulter  à  Lariboisière  M.  le  D'  Gouguenheim. 

A  ce  moment, son  état  général  est  excellent.  M.  Gouguenheim 
pratique  l'examen  laryngoscopique  et  diagnostique  un  cancer 
intrinsèque  du  larynx.  Il  soumet  le  malade  à  un  traitement  par 
riodure  de  potassium  ;  mais  l'état  du  patient  s'aggrave,  il  a  des 
accès  de  suffocation,  de  la  dysphagie,  aussi  se  décide-t-il  à  en- 
trer à  rhôpilal  I..ariboisière  le  6  mai  1889.  Le  7  mai,  pour  parer 
aux  accidents  de  suffocation,  on  fait  la  trachéotomie,  sans  chlo- 
roforme. L'ouverture  de  la  trachée  fut  faite  immédiatement  au- 
dessous  du  crieoïde. 

Peu  après  son  opération,  Dupuis' fut  atteint  d'un  érysipèle  qui 
débuta  au  niveau  de  la  plaie  trachéale. 

L'état  général  du  malade  continua  à  s'aggraver.  Sur  les  con- 
seils de  M.  Gouguenheim,  il  entra  à  Thôpital  Bichat  pour  subir 
une  opération  plus  radicale,  le  24  juin  1889. 

Pendant  les  premiers  temps  de  son  séjour  à  l'hôpital  Bichat, 
on  soigna  l'éry thème  siégeant  au  devant  de  la  poitrine  de  Dupuis, 

(i)  Lu  à  la  Société  de  Chirurgie,  le  19  mars  1890. 


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m  F.  TERRIER 

puis  on  répéta  Texamen  laryngoscopique,  qui  confirma  le  dia- 
gnostic de  cancer  du  larynx. 
I/opération  de  Tablation  du  larynx  fut  faite  le  26  juillet  1889  : 

Opération  (26  juillet  1889),  aidé  par  MM.  Hartmann,  Péraire 
et  Delagéuière,  interne  du  service.  —  Ck>mme  la  trachéotomlA 
avait  été  faite  d'urgence  et  très  haut,  je  fus  fort  gêné  pendant 
ropération  et  je  dus  enlever  le  larynx  en  deux  temps.  Ou  subs- 
titue à  la  canule  ordinaire^  la  canule  do  Trendelenburg,  mais 
lorsque  le  malade  a  été  déjè  endormi,  par  sa  canule  habituelle. 
Cette  substitution  provoque  des  accès  de  touK  assez  gênants.  On 
continue  l'anesthésie  avec  la  canule  à  chemise  de  T...  et  à  faide 
d'un  pavillon  muni  d'une  toile  qu'on  humecte  de  chloroforme. 
Ce  pavillon  en  entonuoir  est  muni  d'uQ  tube  en  caoutchouc  qui 
s'adapte  à  la  canule  à  chemise. 

Incision  médiane  allant  de  la  partie  supérieure  de  Tos  hyoïde 
jusqu'au  pavillon  de  la  canule,  c'est-à-dire  jusqu*au  cartilage 
oriooîde  exelusivement.  Cette  incision  saigne  peu,  on  place  quel- 
ques pmcat  sur  des  artérioles. 

En  bas  de  Tiaeision,  à  droite  et  à  gauche,  incision  de  la  peau 
transversale  dans  une  étend qe  de  3  à  4  centimètres.  Il  y  a  un 
peu  plus  de  vaisseaux  lésés,  d*où  la  nécessité  de  pinces  ;  des 
veines  surtout  sont  intéressées  et  donnent  pas  mal  de  sang 
dans  les  efforts  de  toux  du  malade.  J'incise  et  déchire  les  adhé- 
rences des  ailes  du  thyroïde  avec  les  parties  voisines  avec  le 
bistouri  d*abord,  puis  une  sonde  cannelée,  et  enfin  avec  le 
daigt  indicateur.  Ici  encore,  il  s'écoule  pas  mal  de  sang,  par 
suite  des  efforts  de  toux  du  patient;  de  plus,  malgré  les  insuf- 
flations répétées,  la  chemise  de  la  canule  de  T...  n'a  jamais 
obstrué  parfaitement  la  trachée,  et  du  sang  s^est  toujours  un 
peu  écoulé  dans  le  conduit,  d'oà  les  accès  de  toux,  Texpectora- 
tien  de  mucus  sanglant  par  la  canule,  et  enfin  l'air,  qui  à  chaque 
moment  est  revenu  par  la  plaie  quand  le  larynx  fut  intéressé. 

Les  parties  latérales  du  thyroïde  libérées,  j'essayai,  mais  en 
vain,  de  libérer  aussi  le  cricolde;  il  était  situé  juste  au-dessus  de 
l'ouverture  de  la  trachée  faite  jadis  et  bien  trop  haut. 

Je  résolus  alors  de  couper  la  membrane  crico-thyroïdienne  en 
haut,  je  la  disséquai  et  l'enlevai  en  procédant  de  bas  en  haut. 
La  section  de  la  membrane  crico-thyroIdienne  fut  difficile,  elle 
était  épaisse  et  en  partie  ossifiée;  de  plus  elle  donna  du  sang 
en  nappe,  d'autant  qu'à  ce  moment  l'opéré  eut  quelques  quintes 
de  toux.  Une  grosse  veine  fut  ouverte  et  saisie  par  une  pince 


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ÉPITHËUOMA  PAVIMENTBUX  901 

•mérieaiM.  D*auifS8  pineet  f«re&i  pUtéfW  tiir  Us  ptrtiBs  0ti- 
gnantes.  Celte  section  faite,  le  thyroïde  saisi  avec  des  piooet 
à  griffes  est  attiré  ea  avant;  malh^ttreusement  l'une  é%  ces 
pinras,  trop  faible,  se  brise;  on  lui  substitue  une  pince  à  griffes 
de  Bichelot,  plus  solide.  Alors,  soit  en  coupant,  soit  plut^  e» 
déchirant  Us  tissus,  le  cartilag9  thyroïde  et  Taryténolde  furent 
pftleyés  de  bas  an  haut.  Arrivé  à  \f^  parti0  sapérleuie  j'ouvris 
à  coups  de  ciseaux  le  pharynx  et  je  sectionnai  les  parties  au 
niveau  de  la  base  de  Tépiglotte,  qui  fut  laissée  en  place.  Il 
s'écoula  une  notable  qi^antité  de  s»ng  par  cette  section  djBS 
parties  Rioilas,  et  la  sang  reflua  jusque  dans  la  bouche  at  le  nez. 
On  épongea,  plaça  des  pinces  et  comprima  uu  peu  les  tissus. 
Si  bien  que  Fécoulement  sanguin  se  modéra  beaucoup.  Je  m*ef- 
iorçai  alors  de  faire  Thémostase  définitive  en  plaçant  des  Ugar 
tures  sur  les  vaisseaux  lésés,  et  je  puia  ainsi  en  faire  au  plua 
six  ou  huit.  La  base  de  Tépyglotte  saiguant  toujours  un  peut 
elle  gène  les  manœuvres  opéi^atoires  ;  pour  y  remédier  avaa  dea 
pinces  à  pression  placées  méthodiquement,  ou  écarte  latéraleq^put, 
à  droite  et  à  gauche,  la  muqueuae  du  pharynx,  ouvert  au  avant* 
et  on  y  place  des  épongea  maiutenuas  par  des  pinces  à  pression. 

J'ai  fait  en  ee  momeut  l'extirpation  do  la  partie  supérieure  du 
larynx  seulement  ;  il  reste  enoore  le  criooïde,  épaissi,  induré, 
malade  en  un  mot. 

Pour  l'enlever,  il  fallut  tout  d*abord  l'isoler  latéralement  et  en 
arrière,  soit  avec  les  doigts,  soit  à  coups  de  ciseaux.  Pour  faci* 
liter  cet  isolement,  le  cricolde  était  saisi  et  attiré  en  haut  et  en 
avant  à  l'aide  de  deux  pinces  à  griffes  de  Richelot.  Ces  manœu- 
vres déterminent  de  violents  accès  de  toux,  le  sang  passant  dans 
la  trachée  et  l'air,  de  son  côté,  s'inûltrant  dans  l'étroit  orifice  du 
cricolde. 

Cest  alors  que,  pour  terminer  l'extractipp  des  parties  ma- 
lades, je  dus  retirer  la  canule  de  T..,,  atirer  le  cricolde  et  la 
trachée  au  dehors  et  en  avaiit,  inciser  sur  la  ligne  médiane  au- 
dessus  et  au-dessous  du  trajet  du  tube  à  trachëotomia  juscju'à 
la  trachée,  de  façon  à  ouvrir  celle-ci  largement. 

Pour  m'assurer  de  suite  de  la  respiratiqp,  je  û^ai  k  la  peau 
par  des  points  de  suture  d'argent  la  paroi  antérieure  da  la 
trachée  largement  ouverte.  3  poiuts  furent  d'abord  placés  de 
chaque  côté,  puis  3  autres,  et  en  tout  12;  un  13*  fut  ajouté  p)ua 
tard. 

La  trachée  fixée  et  ouvette,  je  pus  alors  an  eépa^av  laoile- 


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968  F.  TERRIER 

ment  et  avec  le  thermocautère  le  cricoïde  déjà  sectionné  dans 
son  milieu. 

D'autres  points  intermédiaires  —  8  ou  4  —  furent  faits  au 
crin  de  Florence,  toujours  dans  le  but  d'adosser  intimement  la 
muqueuse  de  la  trachée  à  la  peau  du  cou. 

Notez  que  celle-ci  fut  réséquée  dans  toute  la  partie  suppu- 
rante correspondant  au  trajet  de  la  canule.  Quelques  ligatures 
(toutes  à  la  soie)  furent  placées  sur  les  vaisseaux  qui  avaient 
nécessité  Tapplication  de  pinces. 

Nous  nous  occupâmes  alors  du  pharynx. 

Il  fut  nettoyé  du  sang  et  des  caillots,  et  la  muqueuse,  déjà 
saisie  et  maintenue  latéralement  par  des  pinces  à  pression,  fut 
réunie  aux  téguments  du  cou  de  chaque  côté,  de  façon  à  cons- 
tituer une  sorte  de  gouttière  ouverte  en  avant  et  en  bas.  4  à 
5  points  furent  aussi  placés  à  droite  et  à  gauche,  un  autre  à  la 
partie  inférieure,  comprimant  un  repli  de  la  muqueuse,  de  façon 
à  compléter  Tinfundibulum  de  la  partie  supérieure  de  l'œso- 
phage. Une  sonde  uréthrale  {n^  24)  en  caoutchouc  rouge  fut 
fixée  à  demeure  dans  l'œsophage  à  l'aide  d*un  crin  de  Florence 
passant  par  sa  paroi  et  les  téguments  du  cou. 

Pansement  avec  de  la  gaze  iodoformée  placée  dans  la  partie  su- 
périeure du  pharynx  et  le  remplissant. 

Autre  tamponnement  entre  Tinfundibulum  œsophagien  et  Tin- 
fundibulum  trachéal. 

L'opération  a  duré  juste  une  heure  cinquante-cinq  minutes. 
Uanesthésie,  faite  par  mon  ancien  interne  le  D'  Péraire,  a  né- 
cessité 45  grammes  de  chloroforme. 

L'examen  de  la  pièce  fut  fait  par  le  D*^  Poupinel  (série  A, 
pièce  n^  175).  Le  larynx  présentait  dans  sa  cavité  une  tumeur 
du  volume  d'une  petite  noix,  de  forme  irrégulière,  recouverte 
par  la  muqueuse,  à  surface  lisse,  sauf  en  arrière,  où  elle  était 
ulcérée,  et  occupant  toute  la  moitié  droite  de  la  cavité  laryngienne, 
empiétant  un  peu  en  arrière  sur  la  moitié  gauche. 

Il  s'agissait  d'un  épithélioma  pavimenteux  lobule  corné. 

Le  soir  de  ropéralion,  par  suite  du  gonflement  de  la  muqueuse 
trachéale,  qui  obstruait  le  conduit  aérien,  l'introduction  d'une 
canule  dans  la  trachée  fut  rendue  nécessaire. 

I^s  suites  de  l'opération  sont  simples.  Le  pansement,  sali  par 
les  mucosités  qui  sortent  de  la  trachée,  est  renouvelé  tous  les 
jours. 

Trois  jours  après  l'opération,  le  malade  prend  par  sa  sonde 
œsophagienne  :  2  litres  de  lait,  â  œufs  et  3  cuillerées  de  poudre 


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ÉPITHÉLIOMA  PAVIMENTEUX  368 

de  viande,  plus  1/2  litre  de  bouillon,   36  centilitres  de  vin  et 
200  grammes  de  potion  de  Todd. 

Lo  27  août,  un  mois  après  l'opération,  D...  commence  à  avaler 
quelques  aliments  pris  par  la  bouche. 
Le  10  septembre,  on  enlève  la  sonde  de  Pœsophage. 
L'état  du  malade  est  excellent,  et  il  augmente  progressive- 
ment de  poids. 

Le  15  novembre,  on  constate  sur  le  côté  droit  du  cou  la 
présence  d*un  petit  ganglion  qui  augmente  rapidement  de  vo- 
lume. 

Le  28  novembre,  on  ouvre  et  gratte  ce  ganglion.  M.  Poupinel 
^'examine  microscopiquement  et  reconnaît  de  Tépithélioma  pa- 
vimenteux  lobule  corné  et  muqueux.  Il  examine  aussi  un  bour 
geon  enlevé  à  l'orifice  trachéal,  mais  il  ne  peut  affirmer  que  ce 
soit  de  répithélioma. 

Les  jours  suivants,  il  s'écoule  de  la  plaie  latérale  du  cou  un 
liquide  abondant  d'odeur  fétide  qui  oblige  le  renouvellement 
journalier  du  pansement. 

I^  14  décembre,  le  patient  est  pris  dans  la  journée  de  frisson 
et  de  dyspnée  intense  et  meurt  dans  la  nuit,  d'influenza^  d'après 
l'avis  de  M.  Delagénière,  qui  Ta  suivi  dans  ses  derniers  mo- 
ments. 

Toutefois,  le  ganglion  profond  du  cou  enlevé  incomplète- 
ment et  évidé,  était  le  siège  d'une  suppuration  qui  a  pu  et  dû 
jouer  un  rôle  dans  les  accidents  ultérieurs  présentés  par  le 
malade. 

En  fait,  dans  ce  cas,  j'ai  bien  utilisé  la  canule  de  Trende- 
lenburg,  mais  sans  l'avoir  fait  préalablement  porter  par  le 
malade.  Celle  canule  a  été  inutile  à  la  fia  de  Topération, 
lorsque,  ne  pouvant  faire  autrement,  j'ai  dû  sectionner  le 
larynx  au  niveau  de  la  membrane  crico-thyroïdiene. 

Enfin,  j'ai  cru  devoir  suturer  la  trachée  à  la  peau,  et 
malgré  cela  il  a  fallu  faire  usage  d'une  canule  à  demeure 
persistante. 


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arw  p.  TissiER 


tit 

ÈfËS  PARALtSIES  LARlTNGÉÈS  SYPïilLITIQUËS 
pB,f  P^Ui  tltftlM Eil,  atiden  ibterne  des  hdpitaiix  été  Paris. 

I 

Là  syphilis  Idi^gée  peirt  attëinidre  toutes  les  J)tf«iefe 
constituaaios  du  larynx,  bàns  uri  travail  fihtêrieùr,  liùiiH 
nous  sommes  occupé  spécialement  des  altérations  de  la 
muqueuse,  du  tissu  sous-muqueux  et  du  système  cartila- 
gineux, relevant  de  la  syphilis  tertiaire. 

Nous  nous  proposons  actuellement  d'étudier  plus  spécia- 
lement les  troubles  laryngés  d'origine  neuropalhique  et 
mynpathique.  —  Nous  n'aurons  que  peu  de  choses  à  dire  ail 
sujet  des  modifications  de  la  sensibilité,  dépendant  le  plus 
souvent  d'une  lésion  du  nerf  laryngé  supérieur,  et  noua  noms 
occupehons  surtout  des  phénottiênes  paralytiques,  d'origine 
variable,  que  Ton  rencontre  dans  la  syphilis,  du  côté  de 
Torgane  de  la  voix. 

Déclarons,  dés  maintenant^  que  les  paralysies  laryngées 
syphilitiques  n'ont  rien  de  bien  spécial,  rien  de  caractéris- 
tique. Elles  sont,  en  eilet,  soumises  au  hasard  des  localisations 
des  lésions  spécifiques  et^  dès  lors,  tout  procor^sus  analogue, 
siégeant  aux  mêmes  points,  produira  des  symptômes  absolu- 
ment comparables. 

Il  ne  s'ensuit  pas  que  l'étude  des  paralysies  laryngées, 
relevant  de  la  syphilis,  soit  dépourvue  d'intérêt,  nous 
aurons  l'occasion  de  le  démontrer  au  cours  de  ce  travail, 
mais,  et  c'est  là  le  point  que  nous  voulons  indiquer  ici, 
elles  ne  sauraient  guère  coh' luire  à  un  diagnostic  causal. 

Il  en  est  autrement  au  point  de  vue  du  diagnostic  topo- 
graphique, et  si  la  constatation  d'une  laryngoplégie  n'est 
pas  suffisante  à  elle  seule  pour  permettre  d'assigner  un 


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PARALYSIES  LARYNGÉES  SYPHILITIQUES  871 

siège  précis  à  la  lésion  géfiératrioe.  An  moins  îadîquè-t-^èUè 
dans  quelle  direction  doivent  être  poursuivies  les  recherches 
et  coocourt-elle,  pour  une  large  part,  à  fixer  le  jugement 
du  clinicien. 

Il  y  a  plus,  les  troubles  paralytiques  du  larynx  peuvent 
constituer  et  constituent  souvent  un  symptôme  révélateur, 
étant  les  seuls  phénomènes  qui  indiquent  Texist^^nbe  et  le 
déYeloppement  d'un  processus  morbide,  autrement  Irtletit. 

Comme,  d'dùtre  part,  H  ne  faut  pas  oublier  que  certainëfe 
Ittryngoplégies  peuvent  exister  sans  troubles  de  la  respiratiôti 
et  Même  sans  modification  profonde  de  la  Voix,  ah  conçoit 
l'imporlanoe  de  Texattieti  direct  du  larynx,  a!d^s  qu'auoiitt 
sjrmijtôtne  anormal  grave  n'sittire  de  ce  cdié  Trittetition  du 
ôujet,  ni  celle  du  médecin  non  prévenu. 

Dans  ces  cas,  c'est  i'existence  de  troubles  respiratoires 
on  vocaux  légers,  c'est  rensèmble  des  phénomènes  mo^bides 
présentés  par  le  malade,  qui  guidera  le  médecin  et  le  Con- 
duira à  examiner  le  larynx. 

11  résulte  de  Tensemble  des  recherches  que  nous  avens 
faites  dans  les  traités  spéciaux  et  la  littérature  médicale,  que 
l^histoire  des  laryngoplégies  syphilitiques  a  suscité  fort  peti 
de  travaux  d'ensemble.  [M.  Mackenzie,  von  Ziemmsen,  Mas- 
se! (1),  C.  Lewis,  Mauriac,  etc.] 

Les  observations  publiées  sont  assez  nombreuses,  et  à  oété 
de  Tanévrysme  de  Taorte  (Bosworth)  plus  souvent  même 
que  lui,  les  lésions  diverses  de  la  syphilis  sont  notées, 
comme  processus  générateurs,  dans  l'ensemble  des  faits  de 
paralysies  laryngées.  Si  Ton  admet,  d'autre  part,  que  la  syphi- 
lis joue  un  rôle  dans  la  production  de  certains  anévrismes 
de  Taorte,  on  arrive  à  cetie  conclusion  que,  parmi  tous  les 
processus  qui  peuvent  amener  le  développement  de  laryn* 
goplégies,  la  syphilis  doit  occuper  le  pf^emier  rang,  tî  y 
aurait,  sans  doute,  plus  d'une  réserve  à  faire,  sur  cette  doii- 


(Birn 


(1)  Christophe  Lewis.  Clinical  observations  on  syphilis  of  ihe  Larynx. 
\Mrmittgkêtm  meê.  Review.  mirs  18T7).  —  (Paralysie  do  la  corde  vocale 
droHe  et  do  ta  paitpière  droite  chet  on  etnaift  de  fattit  aas.  —  Syphilis 
acquhpe.) 


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37«  P.  TIS8IER 

née  fondée  uniquement  sur  la  statistique  des  cas  publiés,  et 
pour  notre  part,  nous  ne  la  tenons  pas  pour  absolument 
exacte. 

II 

Les  paralysies  laryngées  syphilitiques  peuvent  relever 
d'une  lésion  des  muscles  du  larynx,  du  tronc  du  récurrent» 
du  tronc  du  nerf  vague,  des  racines  du  nerf  vague  et  du 
nerf  spinal,  des  noyaux  bulbaires  de  ces  derniers  nerfs  et 
vraisemblablement  aussi,  quoique  ce  ne  soit  là  encore  qu'une 
induction  un  peu  théorique,  de  lésions  cérébrales. 

De  toutes  ces  lésions,  les  plus  fréquentes  sont  celles  qui 
atteignent  le  laryngé  inférieur,  et  si  l'on  a  présents  à  Tesprit 
le  trajet  et  les  rapports  du  récurrent  gauche,  on  ne  s'éton- 
nera pas  que,  dans  la  très  grande  majorité  des  cas,  ce  soit 
lui  qui  soit  intéressé.  C'est  là,  d'ailleurs,  un  fait  qui  se  re- 
trouve pour  toutes  les  causes  de  laryngoplégies  et  la  fré- 
quence extrême  de  celles-ci  du  côté  gauche  n'a  rien  de  spécial 
à  la  syphilis.  On  voit  cette  unilatéralité  gauche  se  faire 
dans  la  tuberculose  avec  adénopathies,  Tanévrisme  de 
l'aorte,  etc.  Cela  est  tellement  vrai,  que  la  constatation 
d'une  paralysie  laryngée  unilatérale  droite  doit,  dans  un 
bon  nombre  de  cas,  non  dans  tous,  certes,  attirer  l'attention 
du  côté  de  l'œsophage,  souvent  alors  siège  d'un  néoplasme. 
Inversement,  l'examen  du  larynx  fournit,  à  ce  point  de  vue, 
des  données  parfois  précieuses,  dans  les  cas  où  Ton  soup- 
çonne une  lésion  épithéliomateuse  du  conduit  œsophagien. 


m 

Paralysies  myopatbiques  (1).  —  Dans  un  travail  précé- 
dent, nous  avons  décrit  les  altérations  profondes  que  pouvait 
produire,  dans  le  larynx,  le  processus  syphilitique.  —  Les 

(1)  Nous  nous  abstiendrons  dans  ce  travail  de  ciier  les  cas  particuliers 
toutes  les  fois  qu'il  s'aura  de  faits  bien  connus  et  d^observalion  cou- 
rante ;  rintérét  qui  s*y  attache  en  pareil  cas  n'ayant  rien  de  spécial. 


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PARALYSIES  LARYNGÉES  SYPHILITIQUES  37i 

lésions  envahissent  le  tissu  sous-muqueux  et  atteignent  fré* 
queiQent  les  cartilages.  Il  n'est  pas  rare,  en  pareil  cas,  de 
trouver  les  muscles  infiltrés,  quelquefois  détruits. 

Malgré  cela,  les  paralysies  relevant  de  ce  processus  sont 
rares,  et  lorsque  la  syphilis  produit  une  laryngoplégie,  la  mu- 
queuse même  du  larynx  reste  souvent  indemne.  Il  est  juste 
d'ajouter  immédiatement  que,  dans  les  formes  graves  de  syphi- 
lisdu  larynx,  lorsque  celui-ci  est  labouré  d'ulcérations,  rétracté 
et  déformé  par  des  bandes  scléreuses  cicatricielles,  il  devient 
bien  difficile  de  reconnaître  l'existence  de  paralysies  muscu- 
laires. Dans  certains  cas  même,  où  le  larynx  est  transformé 
en  un  conduit  informe,  à  parois  rigides,  toute  trace  de 
motîlité  disparaît. 

Mais  il  n'en  reste  pas  moins  vrai,  et  c'est  là  un  fait  qui 
s'observe  aussi  dans  la  tuberculose,  que  l'on  peut  voir  au 
laryngoscope  des  cordes  vocales  infiltrées,  profondément 
déformées,  ulcérées  même,  possédant  des  mouvements 
d'abduction  et  d'adduction  relativement  étendus. 

Certains  auteurs  ont  pensé  que  les  troubles  de  la  voix  que 
l'on  observe  assez  fréquemment  dans  la  période  secondaire 
(Diday),  la  raucité,  la  dysphonie,  relèveraient  d'une  paralysie 
ou  d'une  parésie  des  Ihyréo-aryténoïdiens  internes  (Mauriac), 
et  cru  trouver  là  une  des  applications  de  la  loi  de  Stokes, 
trop  souvent  invoquée,  hors  de  propos. 

Mais,  comme  le  remarque  lui-même  M.  Mauriac,  cet  état 
paralytique  ne  se  trouve  pas  confirmé  parles  examens  qu'il 
a  faits  en  commun  avec  Krishaber. 

Il  ne  se  trouve  pas  signalé  non  plus  dans  le  très  impor- 
tant travail  de  M.  Gouguenheim  sur  la  laryngite  secondaire. 

L'interprétation  nous  semble  donc  fausse.  Néanmoins,  nous 
croyons  qu'il  ne  faudrait  pas  nier  à  priori  l'existence  de  ces 
laryngoplégies  superficielles.  Mais  elles  relèveraient  plutôt 
alors  d'un  processus  analogue  à  celui  qui  explique  la  paralysie 
de  Taryaryténoîdien  dans  la  laryngite  catarrhalc  (1).  Il  s'agi- 
rait de  l'extension  du  processus  inflammatoire  superficiel 
aux  fibres  musculaires  immédiatement  sous-jacentes. 

(1)  A.  Proust  et  P.  Tissiin.  Paraivsics  du  muscle  ary-arylènoïdion.  {An- 
nalet  Ae$  maUdie$  de  roreille  et  au  larynx,  mai  1890.) 

ANNALES  DES  MALADIES  DE  L*0REILLB  ET  DU  LARYNX.   —  XVI.  27 

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374  P.  TISSIER 

On  a  trouvé  quelquefois  des  lésions  musculaires  gommeuses* 
C'est  ainsi  que  nous  avons  cité  ailleurs  le  cas  de  Bouisson^ 
(gomme  ducrico-aryténoïdien  postérieur)  auquel  il  faut  joindre 
celui  de  Bouillaud  et  Ordonez,  où  Ton  trouva  à  la  place  d'un 
des  muscles  crico-aryténoïdiens  postérieurs  une  tumeur 
blanc-grisâtre,  dure,  de  structure  fibreuse. 


IV 

Paralysies  vécurrentielles.  —  Le  lionc  du  nerf  récurrent 
est  assez  peu  volumineux  pour  qu'on  puisse  penser  éf  priori 
qu'une  lésion  qui  l'atteint  doive  provoquer  toujours  un  syn- 
drome identique,  soit  irrilatif,  spasraodique,  soit  paralytique 
L'observation  clinique  a  montré  qu'il  n'en  était  rien.  Les 
processus  morbides  qui  intéressent  le  laryngé  inférieur  pro- 
duisent soit  une  paralysie  totale,  la  paralysie  récnrrentielle 
proprement  dite;  soit  un  trouble  spécial  dans  la  mécanique 
du  larynx,  que  Ton  attribue  généralement  à  une  paralysie 
des  dilatateurs. 

Cette  dernière  question  a  donné  lieu  à  des  controverses 
sans  nombre.  Nous  avons  opposé  aux  théoiîes  de  Rosenbach^ 
de  Semon  et  de  Krause  une  explication  qui  nous  semble  à  la 
fois  plus  clinique  et  plus  physiologique.  Ce  n'est  pas  le  lieu 
de  la  discuter  ici  ;  elle  est,  en  effet,  exposée  en  détail  ail- 
leurs dans  le  traité  de  la  phthisie  laryngée  que  nous  avons 
publié  en  collaboration  avec  M.  CSrouguenheim.  Nous  nous  en 
tiendrons  donc  ici  aux  seules  données  nécessaires  pour  la 
compréhension  des  faits. 

d-Paralysie  récurrentielle  totule-unilalérale.  —  La  para- 
lysie totale  unilatérale  (1)  siège,  avons-nous  dit,  le  plus 
souvent  à  gauche.  Sa  cause  immédiate  la  plus  fréquente  est 
la  compression  du  récurrent  par  un  ganglion  tuméfié  ou  en 
dégénérescence  gommeuse  (Gehrardt,  Turck).  Tout  autre 

(1)  Bans  le  cas  de  Baumier  {DettUch,  Arch.  fur  klin.  Med,,  Band  H. 
p.  530,  1867)  (paralysie  récurreotiaUe  bilatérale  ches  un  syphilitique),  il 
laut  remarquer  qu'il  existait  de  la  péricardite  ;  ce  cas  est  ezceptioDoel» 
et»  eo  rètfle  générale,  les  paralysies  récurrenlielles  syphilitiques  sont 
unilatérales. 


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PARALYSIES  LARYNGÉES  SYPHILITIQUES  375 

processus  syphilitique  peut  naturellement  avoir  le  même 
résultat. 

La  respiration  est  libre  si  la  paralysie  est  totale  ;  la  voix, 
rarement  perdue  complètement,  est  rauque  et  hitonale.  ELlle 
s'améliore,  du  reste,  assez  vite,  parce  que  la  corde  saine 
joue  alors  un  rôle  compensateur,  et  pendant  Tadduction  pho- 
natrice arrive  à  dépasser  la  ligne  médiane  et  même  à  se 
juxtaposer  à  la  corde  paralysée.  Il  reste  toujours  une  modi- 
fication de  la  voix  et  une  certaine  bitonalité,  due  à  Tabsence 
de  synchronisme  des  vibrations  des  deux  cordes,  mais  nous 
avons  vu  plusieurs  cas  où  les  troubles  vocaux  n'étaient  pas 
suffisants  pour  attirer  Tattenlion  du  malade. 

Nous  passons  vite  sur  cette  symptomatologie,  dépourvue 
de  tout  caractère  spécial,  et  de  même  nous  ne  faisons  qu'io- 
diquer  Taspect  du  larynx,  dont  une  des  cordes  vocales  reste 
immobile,  en  position  cadavérique,  intermédiaire. entre  l'ad* 
duction  (phonation)  et  Tabduction  (inspiration  profonde). 

p-Sléûose  nearopathiqae permanente  de  la  glotte  (paralysie 
des  dilatateurs  de  la  glotte). 

Ce  coinplexus  morbide  est  caractérisé  par  la  prédomi- 
nance d*action  des  adducteurs,  d*oCi  la  situation  médiane, 
phonatrice,  permanente  des  rubans  vocaux,  permettant 
rémission  plus  pu  moins  normale  de  la  voix,  mais  créant 
une  cause  grave  de  dyspnée  laryngienne,  du  fait  du  rétré- 
cissement de  la  fente  glottique. 

Ce  trouble  de  motililé,  déjà  soupçonné  par  Trousseau, a  été 
constaté  directement  pour  la  première  fois  par  Gehrardt 
(1863),  et  depuis  on  en  a  publié  de  nombreux  exemples* 
Parmi  ceux  que  nous  avons  nous-mêmes  observés,  aucun 
ne  relevait  de  la  syphilis. 

Celte  position  des  cordes  peut  dépendre  d*un  processus 
myopathique  ;  c'était  en  particulier  le  cas  dans  le  fait  ob- 
servé par  Jackson  (1)  1868,  qui  est  la  seconde  observation 
publiée,  mais  elle  résulte  le  plussouventd'une  lésion  récurren- 
tielle(on  Ta  rencontrée  aussi  dans  les  lésions  du  troncdupneu- 

(1)  Jackso?!.  Med,  Times  and  Gazette,  15  décembre  1885  ;  voir  encore 
PenzoLDT,  M.  Mackehzib,  WaAKcs,  etc. 


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376  P.  TI8S1ER 

mogastrique,  des  racines  et  des  noyaux  bulbaires  de  ce  nerf  et 
du  spinal).  Peur  Morell  Mackenzie,  dans  un  grand  nombre 
des  observations  de  cette  lésion,  la  syphilis  entrait  proba- 
blement en  jeu,  et  il  invoque  la  production  de  dépôts  gom« 
meux  intramusculaires. 

Depuis  longtemps,  on  a  remarqué  que,  dans  les  paralysies 
récurrentielles  totales,  les  abducteurs  étaient  souvent  le  plus 
atteints^  et  Elsberg  a  noté  que  lorsqu'il  se  produit  une  régres- 
sion du  processus  morbide,  lamélioration  porte  d*abord  sur 
les  adducteurs. 

Certes,  la  position  superficielle  des  crico-aryténoïdiens  pos-^ 
térieurs,  leur  situation  qui  les  expose  à  des  traumatismes 
fréquents,  expliquent  jusqu'à  un  certain  point  la  prédomi- 
nance avec  laquelle  difiërents  processus,  la  syphilis  en  par- 
ticulier, frappent  ces  muscles.  Mais  cette  explication  ne  sau- 
rait suffire. 

L*idée  qu*il  s'agit  d*une  paralysie  proprement  dite  et  iso*- 
lée  du  crico-aryténoïdien  postérieur,  par  lésion  élective 
des  filets  destinés  à  ce  muscle,  dans  le  tronc  du  récurrent 
(Loi  de  Rosenbach-Semon),  ne  suffit  pas  non  plus  à  expliquer 
pourquoi  la  lésion  est  si  souvent  double,  bilatérale. 

Le  larynx,  organe  de  perfectionnement  adapté  sur  le  tube 
aérien,  exerce  ainsi  une  double  fonction  :  Tune  respiratoire, 
primordiale  ;  l'autre  phonatrice,  surajoutée.  A  chacune  de 
ces  fonctions  correspond  une  innervation  spéciale,  fait  qui 
s'observe  dans  d'autres  groupes  musculaires  et  qui  a  été 
depuis  longtemps  établi  par  Claude  Bernard.  Ainsi  s'expli- 
que vraisemblablement  l'origine  des  filets  nerveux  du  ré- 
current provenant  de  deux  paires  nerveuses,  vague  et 
spinal.  Si  l'altération  qui  atteint  ce  nerf  porte  plus  spéciale- 
ment sur  les  fibres  présidant  à  la  fonction  respiratoire,  c'est 
qu'il  existe,  sans  doute,  une  vulnérabilité  ou  une  disposition 
spéciale  de  celle-ci. 

Dès  lors,  les  cordes  se  trouvent  dans  la  situation  phona- 
trice, en  adduction  permanente.  Cet  effet  semble  bien, 
d'après  un  certain  nombre  d'observations,  pouvoir  résulter 
d*une  lésion  unilatérale  (Bâumler  et  Johnson),  et  ne  peut  s'ex- 
pliquer que  par    notre   hypothèse,   par  la  diminution  du 


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PARALYSIES  LARYNGÉES  SYPHILITIQUES  37T 

ionas  respiratoire  au  niveau  de  la  glotte.,  Krishaber  (1)  avait 
déjà  vu  le  fait  et  essayé  de  l'expliquer  par  un  mécanisme 
inacceptable  au  point  de  vue  physiologique  et  même  clinique 
pour  le  plus  grand  nombre  des  cas  (irritation  du  récurrent, 
contraction  spasmodique  des  muscles  du  côté  correspondant 
et  de  l'aryténoïdien,  muscle  impair).  Si  la  sténose  névro- 
pathique  permanente  est  fréquente  dans  la  syphilis,  la  parsh 
Ijrsie  proprement  diie^  isolée  des  adducteurs^  est  aussi  assez 
commune.  Mais  alors,  elle  est  ordinairement  unilatérale  et, 
dans  la  plupart  des  cas,  soit  myopalhique,  soit  due  à  des  lé- 
sions des  noyaux  bulbaires.  L*élude  du  système  nerveux 
montre  assez  fréquemment  ces  dissociations,  la  lésion  se 
localisant  sur  le  groupe  de  cellules  d'où  naissent  les  fibres 
destinées  à  un  muscle  (paralysies  oculaires). 

Mackenzie  en  rapporte  deux  cas,  dont  Tun  semble  se 
rattacher  à  une  lésion  locale  ;  on  en  trouve  un  certain  nom- 
bre d'autres  dans  les  auteurs  (Poyet)  ;  nous  n'avons  pas  vu 
signalés  de  faits  contraires  à  la  théorie  que  nous  soutenons. 

De  même,  pour  les  paralysies  isolées  des  autres  muscleSi 
qui  sont  le  plus  souvent  unilatérales  (il  faut  invo  |uer  l'un 
de  ces  deux  processus,  myopathiquo  oubulbaiie).  Parmi  les 
cas  de  paralysie  des  adducteurs  crico-aryténoïdiens  latéraux, 
citons  ceux  de  M.  Mackenzie  et  de  Heymann  (2)  (paralysie 
d'un  seul  adducteur  latéral.) 


Paralysies  par  lésion  du  tronc  du  pneumogastrique  et  par 
lésion  des  racines  du  pneumogastrique  et  du  spinal.  —  Lors- 
que le  tronc  du  pneumogastrique  est  lésé  au-dessous  de  l'ori- 
gine du  laryngé  supérieur,  on  a  exactement  les  mêmes  symp- 
tômes que  si  la  lésion  atteignait  le  récurrent.  Lorsque,  au  con- 
traire, le  processus  siège  plus  haut,  il  existe  fréquemment 
des  troubles  de  la  sensibilité,  troubles  qui  pourraient  dispa- 


'1 

trier 


KaisiABB».  Mémêiret  de  la  Soc.  de  biolâq,^  p.  1^3,  1876. 

.    Berlin^ 


Hbtmakii.    Vercin.  Â    innere   Medie.    Berlin^   séance   du  7  fê- 
ler 1888. 


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S78  P.  TI6SIER 

raître  à  la  longue.  Nous  n^avons  pas  trouvé  dans  les  au- 
teurs d*observalions  d'altérations  spécifiques  intéressant  le 
laryngé  supérieur. 

Dans  un  fait  rapporté  par  MoreiUMackenzie,  on  trouva  une 
paralysie  récurrintielle  totale  de  la  corde  vocale  gauche  et^ 
à  Pautopsie,  des  lésions  méningées  syphilitiques  occupant  la 
base  du  cerveau.  Les  racines  des  nerfs  pneumogastrique  ei 
spinal  étaient,  si  Ton  s'en  rapporte  à  la  courte  relation  don- 
née par  Tauteur,  comprises  dans  la  sphère  des  lésions. 


VI. 


Paralysies  d^origme  bulbaire,  —  Morell-Mackenzie  cite 
une  observation  de  Hughngs  Jackson  avec  hémiatro- 
phie gauche  de  la  langue  et  du  voile,  et  paralysie  totale  de 
la  corde  gauche,  qui  fut  rattachée  à  une  altération  s^7)hiliti~ 
que  de  la  moelle  allongée  à  l'origine  du  spinal.  Dans  une 
seconde  observation,  une  «  paralysie  double  des  adduc- 
teurs »  relevait  aussi  d'une  lésion  bulbaire.  On  a  rapporté  un 
certain  nombre  de  cas  semblables,  dont  les  autres  symp- 
tômes concomitants  indiquaient  nettement  l'origine  bulbaire. 
Mais  les  observations  suivies  d'autopsie  se  comptent.  Dans 
ces  faits,  ainsi  qu'on  le  voit,  ilya  ordinairement  coexistence 
d'autres  paralysies,  ce  que  Ton  conçoit  facilement  en  se 
rappelant  les  rapports  des  noyaux  du  vague  et  du  spinal  dans 
le  bulbe. 

A  ce  propos,  nous  insisterons  un  peu  sur  les  faits  d'ori- 
gine syphilitique,  dans  lesquels  la  paralysie  laryngée  d'ori- 
bulbaire  s'accompagne  d'hémiatrophie  linguale.  M.  R.  Lcu- 
det(l)  en  a  publié  doux  cas  dans  un  travail  récent.  11  faut 
joindre  aussi  l'observation  de  Pel  (2). 

Cette  association  symptomatique  suppose  qu'une  lésion 
bulbaire  atteint  à  la  fois  les  noyaux  de  l'hypoglosse  et  ceux 

(!)  R.  Leudet.  Des  liémiatropbies  de  la  langue  d'origiae  syphilitique» 
{Annale$  de$  maladie  4e  Voreille  et  du  Imryfm.  a*  i%  p.  613,  dé- 
ocmbwlSOT.) 

(2)  Pel.  Berlin,  klin.  Wochetuchrifty  n*  29,  18  juillet  1887. 


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PARALYSIES  LARYNGÉES  SYPHILITIQUES  87» 

<jiii  ronrnissent  les  filels  nerveux  destinés  aux  muscles  do 
larynx.  Il  est  à  noter  que  dans  les  trois  cas  cités,  la  paraly- 
sie ëtitît  unilatérale  et  complète  dans  la  première  observation 
de  Leudet  et  dans  celle  de  Pel,  tandis  que  dans  le  second 
fait  de  Leudet,  il  n'existait  qu'une  paralysie  unilatérale  de 
l'abduction. 

Ce  dernier  cas  prouve  que  les  paralysies  isolées  d'un 
muscle  laryngé  peuvent  avoir  une  origine  bulbaire,  et  il  se- 
rait intéressant  de  pouvoir  ainsi  déterminer  la  situation  res- 
pective dans  le  bulbe  des  diiïérents  noyaux  secondaires  des- 
tinés à  chaque  muscle. 

Il  est  regrettable  que  l'on  n'ait  pas  noté  si  le  proces- 
sus atrophique  constaté  à  la  langue  ne  s'étendrait  pas  aussi 
à  la  corde  paralysée.  C*eût  été  un  point  impoitant  pour 
l'histoire,  si  pauvre  en  documents,  de  l'atrophie  des  cordes 
vocales. 


VU 


Paraijrsies  a^origine  centrale  —  Les  paralysies  laryn* 
gées  sont  assez  exceptionnelles  dans  les  lésions  cérébrales. 
On  en  a  rapporté  cependant  un  certain  nombre  d'exemples. 

La  syphilis  cérébrale  peut-elle  produire  des  troubles  pa- 
ralytiques du  côté  du  larynx?  Le  fait  ne  semble  pas  douteux 
<cas  de  Cartaz).  11  est  même  permis  de  supposer,  si  l'exis- 
tence d'un  centre  cortical  laryngé  (Garel,  Krause,  Rebillard) 
se  confirme,  qu  'on  pourrait  avoir  des  lary ngoplégies  d'origine 
corticale. 

A  propos  des  discussions  soulevées  en  ce  moment  sur 
cette  question  de  la  localisation  des  mouvements  des  corvles 
vocales  (Krause,  Garel,  Semon  et  Horsley),  nous  voudrions 
insister  sur  un  point  qui  nous  semble  trop  laissé  de  côté  9K 
qui  rend  les  conclusions  des  auteurs  à  peu  près  inexplica- 
bkft.  Le  larynx,  avons-nous  dit,  a  une  double  fonctioa.  Il 
est  vraisemblable  qu*il  a  aussi  deux  centres.  L*un  correàpon- 
dant  aux  régions  antérieures  du  cerveau  pour  Tadduction, 
c*est-à-dire  la  phonation,  fonction  de  perfectionnement.  C'est 
celui  indiqué  par  Krause,  par  Hebillard,  par  M.  Garel,  par 


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â80  p.  TIS8IER 

Semon  et  Horsley.  L'autre  à  siège  indétermiDé,  correspon- 
dant  à  la  fonction  respiratoire.  Aussi  voyons-nous  que  ni 
Krause,  ni  Masini,  ni  M.  Fr.  Franck,  ni  Semon  et  Horsley 
n'ont  pu  trouver  le  centre  d'abduction  des  cordes  (i). 


VIII 
« 

Avant  de  déterminer  ce  qui  a  trait  aux  laryngoplégîes 
syphilitiques,  nous  devons  dire  quelques  mots  sur  c  l'hys- 
téro-syphilis  ». 

Les  auteurs  ont  assez  souvent  noté  des  troubles  de  la 
motilité  du  larynx  ne  pouvant  s'expliquer  par  aucune  lésion 
appréciable,  et  certains  même  avaient  prononcé  le  mot  de 
paralysies  dynamiques. 

Nous  savons  aujourd'hui  que  la  syphilis  peut  jouer  vis- 
à-vis  de  l'hystérie  le  rôle  d'agent  provocateur,  et  dès  lors 
il  nous  est  facile  de  comprendre  les  akinésies  laryngiennes 
sine  materia.  Les  faits  signalés  par  les  auteurs  trouvent  ainsi 
leur  explication  rationnelle,  et  il  est  permis  d'espértr  que, 
l'attention  une  fois  appelée  sur  ce  sujet,  les  observations  ne 
tarderont  pas  à  venir  confirmer  cette  vue,  jusqu'ici  forcé- 
ment un  peu  théorique. 


IX 

Le  c  diagnostic  »  résulte  d'une  part  de  la  connaissance 
des  antécédents  du  malade  et  de  l'examen  direct  du  larynx  (2) 
d'autre  part.  Dans  les  cas  de  doute,  le  traitement  spécifique 
pourra  parfois  servir  de  pierre  de  touche. 

(1)  Co  travail  était  terminé  lorsque  nous  avons  eu  coonaîssanca  de  la 
réponse  de  MM.  Semon  et  Horsley  à  MM.  Garel  ei  Dor,  parue  dans  le 
numéro  de  mai  des  Annales  des  maladies  de  V oreille  et  du  larynx. 
Cette  distinction  entre  les  centres  phonatoires  et  respiratoires  y  est  parfu- 
tement  indiquée.  On  trouvera  brièvement  exposée,  mais  cependant  d'une 
façon  aussi  claire  et  aussi  irréfutable  que  possible,  cette  opinion  que 
nous  soutenons  depuis  plusieurs  années  et  qui  est  le  fond  de  notre  théo- 
rie  sur  les  sténoses  neuropaihiques  de  la  flotte. 

(3)  NoQS  devons  signaler  ici  la  difficulté  du  diagnostic  dans  les  cas 
d*anky1ose  crico-aryténoïdienne  d'origine  syphilitique  simulant  la  para- 
lysie des  abducteurs. 


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PARALYSIES  LARYNGÉES  SYPHILITIQUES  m 

Les  accidents  spasmodiques  et  la  contracture  s'observent 
assez  rarement  dans  la  syphilis  laryngée.  Cependant,  il  ne 
faut  pas  oublier  que  la  contracture  peut  se  montrer  secon- 
dairemenl  dans  les  antagonistes  des  muscles  paralysés  et 
venir  compliquer  la  sténose  neuropatbique  permanente. 

Il  faut  aussi  faire  la  part  des  coïncidences,  et  ne  pas  con- 
sidérer comme  d'origine  syphilitique  toute  lésion  survenant 
chez  un  syphilitique. 

Dans  un  autre  ordre  d'idées,  on  peut  se  convaincre  aisé- 
ment de  l'importance  des  données  qui  résultent  de  l'examen 
du  larynx,  dans  les  cas  de  diagnostic  douteux,  au  point  de 
vue  de  la  localisation  du  processus  morbide. 

Le  pronostic,  en  général,  est  celui  des  paralysies  laryn- 
gées ordinaires,  c'est-à-dire  surtout  menaçant  lorsque  les 
cordes  se  trouvent  en  situation  médiane  permanente,rétré- 
cissant  ainsi  notablement  rorifice  glottique. 

Le  traitement  spécifique  peut  donner,  surtout  au  début, 
d'excellents  résultats,  mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  la 
possibiUté  des  récidives. 

Un  point  encore  avant  de  terminer.  A  quelle  époque  de 
la  syphilis  apparaissent  les  laryngoplégies? 

Si  Ton  se  reporte  aux  faits  publiés,  ou  est  conduit  à  ad- 
mettre que  pouvant  se  montrer  dès  la  fin  de  la  période 
secondaire,  c'est-à-dire  relativement  de  bonne  heure,  elles 
se  voient  le  plus  souvent  à  la  période  tertiaire,  à  échéance 
plus  ou  moins  éloignée. 

N.  B.  —  Pour  la  bibliographie,  nous  renvoyons  à  l'index 
qui  accompagne  notre  travail  antérieur  sur  la  syphilis 
tertiaire  du  larynx.  (Annales  des  maladies  de  F  oreille  et  du 
larynx,  1889.) 

Nous  avons  laissé  de  côté  à  dessein  les  troubles  laryngés 
survenant  chez  les  ataxiques,  dans  l'histoire  desquels  la 
syphilis  est  notée.  Par  certains  côtés  [efHcacité  dans  quel- 
ques cas  rares  du  traitement  spécifique  (Foumier  (1),  Zie- 

(1)  FooaniBB.  Leçoat  sur  la  période  préataxique  da  tabès  d'origine 
syphilitique,  1885. 


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tiS»  J.  GRADENIGO 

gehneyer)  (1)]  elles  se  rapprochent  des  laryngoplégîes  sy- 
philitiques. Nous  avons  eru  préférable  d*étudier  à  part  las 
manifestations  laryngrées  du  tabès,  qui  feront  ainsi  le  sujet 
d'un  prochain  mémoire. 


IV 


LES  AFFECTIONS  DE  L'ORGANE  DE  L'OUIE  DANS 
LINFLUENZA.  —  CONTRIBUTION  CLINIQUE  ET 
BACTÉRIOLOGIQUE. 

Par  le   D'   J.  GRADEIVIGO, 

Docent  d'otologia  près  les  universités  R.  R.  de  Padoue  et  de  Turin, 

IHrecteur  de  la  section  otolo^qae  de  la  polyclinique  générale 

de  Turin. 

Les  affections  de  l'organe  de  Touïe  provoquées  par  Vin- 
ûuenza^  durant  la  dernière  épidémie,  ont  été  l'objet,  en  ces 
derniers  temps,  de  nombreuses  publications.  Tandis  que  les 
auteurs,  en  général,  sont  d'accord  pour  considérer  comme 
caractère  particulier  des  otites  moyennes  aiguës,  consécu- 
tives à  rinàuenzdy  Texislence  d'hémorrhagies  se  développant 
vite  et  abondamment,  il  y  a  une  grande  divergence  dans  leuis 
opinions  &\xv  la  bénignité  (Lœwenberg,  Hennebert,  Ëilel- 
berg)  ou  sur  la  malignité  (Politzer,  Gruber,  Glover,  Chàiel- 
lier)  du  processus  morbide.  De  môme  aussi,  les  résultats  des 
examens  bactériologiques  entrepris  jusqu'ici  sur  la  sécrétion 
des  otites  moyennes  aiguës  consécutives  à  l'influenza  ne 
concordent  pas  entre  eux.  Weichseibaum  constata,  dans  un 
cas,  l'existence  du  pneumo-dlphcoccus  ;  Lewy  observa  le 
pneumo^plococeas  dans  six  cas,  le  gtaphylococcus  pyog. 
albas  dans  un  cas;  Netter,  dans  un  cas,  le slveptoeoceuspjrO' 

(i)  ZuEGKLUTiii.  fiericht  âber  d.  Sommersaison  ta  Bad  Laiifesbrûcken, 


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AFFECTIONS  DE  L'ORGANE  DE  L'OUIE  888 

gènes.  De  concert  avec  le  D'  Bordoni-Ufffeduzzi,  j*ai  entre^ 
pris  quelques  recherches  bactériologiques  à  ce  sujet;  les 
résultats  que  nous  avons  obtenus  ne  me  semblent  pas  dénués 
d'importance.  Je  les  rapporte  ici  brièvement. 

!»•  Observattoit.  —  Otite  moyenne  externe ,  bémorrbagiquei 
consécutive  à  Finfluenza;  staphylococcas  pyogenes  alhus, 

N.  N...,  sage-femme  à  Turin,  27  ans. 

Auparavant,  elle  n'avait  jamais  éprouvé  de  troubles  d'oreilles. 
Une  première  fois,  pendant  Thiver  dernier,  elle  fut  atteinte  de 
l'influenza  avec  fièvre  pendant  deux  jours,  forte  rhino-phai^n- 
gite,  toux  :  aucun  trouble  de  l'oreille.  Au  bout  de  deux  mois,  elle 
fut  atteinte  de  nouveau  par  Finfluenza:  fièvre  pendant  deux  jours 
et,  au  début,  frissons  répétés.  —  Le  troisième  jour,  la  malaile 
s'éveilla  le  matin  avec  des  douleurs  très  intenses  de  Toreille 
gauche;  à  deux  heures  de  Taprès-nùdi,  le  même  jour,  elle  cons- 
tata qull  était  sorti  une  goutte  de  liquide  de  Toreille  malade;  les 
douleurs  diminuèrent.  Le  jour  suivant,  elle  vint  me  trouver.  Il 
existait  sur  la  paroi  inférieure  du  conduit  auditif  externe,  por- 
tion osseuse,  une  vésicule  noirâtre  qui  obstruait  la  moitié  infé- 
rieure de  lu  lumière  du  canal  et  qui  avait  la  grosseur  d'un  hari- 
cot; il  existait,  en  outre,  une  otite  moyenne  purulente,  mais  on 
ne  découvrait  pas  de  pus  dans  le  conduit  auditif.  Après  avoir 
soigneusement  désinfecté  les  parties  malades  avec  le  sublimé, 
je  pratiquai  l'incision  de  la  vésicule;  il  y  eut  un  écoulement  de 
sérum  ténu  coloré  en  rouge.  Dans  ce  liquide,  ainsi  que  dans  le 
pus  que  je  fis  sortir  de  la  cavité  tympanîque,  au  moyen  du  pro- 
cédé de  Politzer,  à  travers  une  petite  perforation  déjà  existante, 
je  constatai  la  présence  du  staphylococcas  pyogenes  albas  en 
culture  pure  (i). 

Le  cours  de  ruffection  fut  assez  long,  mais  régulier  :  le  traite- 
ment consista  en  lavages  abondants  au  sublimé  et  à  l'acide  bo- 
rique, avec  instillations  de  glycérine  au  sublimé. 

2«  Obskrvation .  —  Otite  moyenne  aiguë  déterminée  par  Fin- 
fluenza ;  diplo-streptococcus . 

N.  N...,  72  ans,  de  Turin. 

Je  fus  appelé  d'urgence,  un  soir,  près  de  ce  malade  qni,  depuis 
plus  de  deux  jours  et  deux  nuits,  souffrait  cruellement  de  don-^ 

(t)  Je  dois  rexamea  bactériologique  de  ce  cas  à  l'obligeance  de  M.  le 
D'  Foà,  profeatevr  d'anatomie  pauiotofique  à  rUuivefsiU  rogFale« 


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:i84  J.  GRADENIGO 

leurs  à  Toreille  droite,  ie  trouvai  uo  vieillard  pâle,  maigre,  avec 
fièvre  intense,  céphalée  et  otalgie  violente,  tellement  qu*à  chaque 
acte  expiratoire  il  émettait  une  plainte.  Il  était  au  lit  depuis 
quinze  jours,  atteint  de  ViallueaMa.  Hyperhémie  intense  de  la 
membrane  tympanique  droite  :  pas  de  vésicule  hémorrhagique,  ni 
de  pus  dans  le  conduit.  La  mastolde  très  douloureuse  au  palper: 
léger  œdème  des  parties  molles  correspondantes.  Paracentèse 
large  de  la  membrane,  avec  écoulement  abondant  de  sang  et  de 
pus.  Lavages  au  sublimé  (1/2  p.  1000)  :  instillations  de  glycérine 
au  sublimé  (1  p.  1000).  —  Dans  le  pus  recueilli  15  heures  après 
la  paracentèse,  diplococcus  pneumonie  en  culture  pure. 

Malgré  les  écoulements  abondants  de  pus,  les  douleurs  et  la 
fièvre  ne  diminuèrent  que  petit  à  pelit.  Le  jour  consécutif  de  la 
paracentèse  de  la  membrane,  l'enflure  et  la  douleur  de  la  mas- 
tolde ayant  augmenté,  je  prescrivis  Tapplication  locale  de  six 
sangsues,  et,  36  heures  après,  des  compresses  glacées  et  phc- 
niquées  sur  la  mastoîde.  Gi*ftce  à  ce  traitement  énergique,  la 
mastoïdite  fut  coupée  à  son  début,  et  le  malade,  20  jours  environ 
après  la  paracentèse  tympanique,  est  maintenant  en  voie  de  gué- 
rison. 

8«  Observation.  —  Otite  moyenne  purulente  subaiguê.  — 
Paracentèse  de  la  membrane .^  Staphylococcus  pyogenes  albus, 

N.  N...,  28  ans,  paysan. 

A  la  suite  de  Tinfluenza,  il  éprouve,  depuis  un  mois  environ, 
des  douleurs  violentes  ;  sensation  de  pesanteur,  difficulté  d'au- 
dition de  Toreille  gauche.  —  Membrane  tympanique  uniformé- 
ment rougie  :  il  n*y  a  pas  de  perforation.  La  paracentèse  de  la 
membrane  donne  issue  à  une  sécrétion  très  peu  abondante.  — 
Au  moyen  de  l'anse  de  platine  stérilisée,  je  pénètre  dans  la  caisse, 
à  travers  Touverture  artificielle  et,  avec  la  sécrétion  restée  adhé- 
rente à  cette  anse,  je  pratique  des  cultures  sur  Tagar-agar  et  des 
préparations  au  couvre-objet.  J'obtiens  le  développement  du 
stapbylococcus  pyogenes  albus. 

Médication  au  bublimé  et  à  Tacide  borique.  Le  malade  est  en- 
core en  traitement. 

4^  Observation.  —  Otite  moyenne  externe  hémorrhagique^  oûa* 
sécutive  à  rinHuenia  ;  diplo-streptooooous. 

N.  N...,  élève  sage-femme. 

A  la  suite  de  rinfluensa ,  elle  eut  de  violentes  douleurs  à 
Toreille  droite,  fille  se  présente  le  troisième  jour  de  la  maladie 


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AFFECTIONS  DE  UORGANE  DE  L'OUIE  885 

et  quelques  heures  après  que  s^était  montré  un  écoulement  sangui- 
nolent de  l'oreille  :  les  parois  du  conduit  auditif  externe,  portion 
osseuse,  sont  uniformément  tuméfiées,  avec  croûtes  noirâtres  ; 
noirâtre  également  est  la  membrane  tympanique.  Du  méat  sort 
un  liquide  séreux  coloré  d'hématine.  Des  cultures  pratiquées  avec 
ce  liquide,  recueilli  immédiatement  après  Touverture  de  la  mem- 
brane, se  développe,  en  euUure  pure,  le  diplo-aireptococcaa. 
Médication  habituelle  ;  aucune  complication. 

5«  Observation.  —  Otite  moyenne  aiguë  déterminée  par  Vin- 
ûaema;  paracentèse;  diplo-streptococcus. 

N.  N...,  30  ans,  mécanicien,  de  Turin. 

Douleurs  à  l'oreille  gauche  depuis  24  heures;  à  Texamen,  la 
membrane  tympanique  rougie,  spécialement  dans  la  moitié  supé- 
rieure. Pas  de  vésicules  hémorrhagiques,  ni  sur  la  membrane,  ni 
dans  le  conduit.  Paracentèse  dans  le  segment  inférieur  postérieur 
du  tympan  ;  il  en  sort  du  sang  mélangé  à  un  peu  de  sérum  vis- 
queux. L*oxamen  bactériologique  fait  reconnaître  rexistence  du 
diplo-sli'eptococcus  en  culture  pure. 

Traitement  au  sublimé;  coui*s  de  rafifection,  très  bénin. 

Le  cas  suivant  iiVnIre  pas,  à  la  rigueur,  dans  la  catégorie 
des  otites  détermiaées  par  Tinfluenza;  toulerois,  je  crois 
opportun  de  le  relater,  tant  à  cause  des  rapports  très  étroits 
que  l'on  a  reconnu  exister  entre  Vinûuenza  et  les  pneumonies 
qui  ont  prédominé  durant  Thiver  dernier  que  parce  qu'il 
semblerait  confirmer  la  possibilité  d'une  pneumonie  consécu- 
tive à  Totite  moyenne  purulente  produite  par  diplo-strepto- 

C0CCU8(1). 

6*  OesifiiivATiON.  —  Otite  moyenne  purulente  aiguë  bilatérale; 
dipïO'Streptococcus, 

N.  N...,  il  ans,  maçon. 

Le  malade,  qui  n*avait  jamais  souffert  des  oreilles  jusqu'alors, 
fut  pris  de  douleurs,  d'abord  à  l'oreille  droite,  puis  à  l'oreille 
gauche.  Bientôt  il  s'établit,  des  deux  cétés,  une  perforation  spon- 
tanée et  de  l'otorrhée.  Dans  le  pus  des  oreilles  et  dans  le  sang, 
on  trouva  le  diplococcus.  Cinq  jours  après  le  début  de  l'afiTection 
auriculaire,  se  matiifesta  la  pneumonie  qui  eut  un  cours  régu- 

(1)  ie  doit  ceUo  obtenrmtioD  à  ■ci  distinfué  collègue,  le  professeur 
Mya,  auquel  j'exprime  ici  Mes  plus  tils  remerciemeats. 


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S8ù  J.  QRADEIflGO 

lier.  Maintenant,  le  malade  est  convaleecent;  à  droite,  la  mem- 
iMrane  tympanique  est  un  peu  rouge,  mais  La  perforation  est 
fermée;  à  gauche,  il  y  a,  dans  le  segment  antérieur,  une  perfo- 
ration ovale,  en  direction  verticale  dans  son  plus  grand  dia- 
«lètre. 

Les  observations  précédentes  nous  autorisent  à  conclure 
que,  dans  Vinfluenza,  les  otites  moyennes  aiguës  peuvent  ôtre 
produites  non  seulement  par  le  diplococcus  (1),  mais  aussi 
par  des  coccus  pyogènes  (dans  deux  des  observations  rap- 
portées ci-dessus  (1'*  et  3*)  (slapbylococcus  pyog.  albus)^  et 
que  les  symptômes  cliniques  ne  sont  pas,  comme  Tont  admis 
quelques  auteurs,  en  rapport  direct  avec  Tespèce  de  micro- 
organisme, cause  de  l'infection.  Dans  les  deux  formes  aiguës 
hémorrhagiques»  cliniquement  si  analogues, on  rencontra, dans . 
Fune,  le  staphylococcus  ;  dans  l'autre,  le  diploeoccus  (Obser- 
vât. 1  et  4)  ;  dans  les  autres  formes,  dans  lesquelles  la  sécré- 
tion avait  Paspect  de  véritable  pus,  on  trouvait  parfois  le 
diplococcus  (Obs.  2  et  6),  parfois  le  staphylococcus  (Obs.  3). 

De  même,  quant  à  1  ur  cours,  les  otites  moyennes  déter- 
minées par  rinfluenza  ne  peuvent  ôtres  réunies  en  un  groupe 
spécial  :  comme  dans  les  autres  otites  en  général,  nous  avons 
ici  également  les  formes  simplement  catarrhales,  les  formes 
purulentes  bénignes  et  les  formiîs  graves,  parfois  très  graves. 
J'ai  pu  observer  quelques  cas  d'otite  moyenne  consécutifs  à 
rinfluenza,  dans  lesquels  on  observe  de  très  bonne  heure 
des  phénomènes  graves  mastoïdiens,  ou  périostites  des  pa- 
rois du  conduit  auditif  externe,  très  rebelles  au  traitement. 

En  ce  qui  concerne  le  traitement,  je  crois  qu'on  ne  saurait 
jamais  assez  recommander  une  prompte  paracentéseet  l'usagv 
de  lavages  répétés  au  sublimé  (de  l/'2  à  i  p.  1000)  en  solution 

(1)  Au  sujet  des  caractères  inorphologiquos  et  biologiques  du  diplo- 
eoeeuê  reDcontré  par  BordooiUffreduzzi  et  par  moi  dans  les  otites 
moyeuDos  consécutives  à  Tinflueusa,  qu*il  me  suffise  pour  le  momeot  do 
mentionner  qu'il  ne  différait  pas  de  celui  que,  tous  deux,  nous  avons 
observé  dans  d'autres  formes  d'otites  moyennes  dites  j^dnatnes  ;  il  pré- 
sentait, comme  caractère  spécial,  une  grands  atténuation  dans  ses  pro* 
priétés  palhogéniques  ;  il  produisait  la  septicémie  chez  les  petits  rats,  il 
était  presque  sans  action  sur  le  lapin.  Nous  publions  dans  vArchivio  di 
tcienze  mediche.  avril  t88e,  et  dans  le  CetUrulblaU  f.  BêeteriôiQgie, 
11*  17,  1890,  un  travail  tompkt  sur  oette  quesiion. 


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A  PROPOS  DU  CENTRE  CORTICAL  MOTEUR  DU  LARYNX  8S7 

aqueuse.  La  glycérine  au  sublimé,  vantée  par  Zaufal,  ne  m'a 
donné  de  bons  résultats  que  lorsque  la  sécrétion  était  peu 
abouilante  et  la  perforation  assez  large  :  d'ordinaire,  je  l'as- 
socie aux  lavages. 


A  PROPOS  DU  CENTRE  CORTICAL  MOTEUR 
DU  LARYNX, 

Par  MM.  SEMOIR  et  HORSUEY. 


Ce  qui  suit  est,  nous  le  croyons,  un  juste  résumé  de  la 
réponse  de  MM.  Garel  et  Dor  aux  objections  que  nous  avons 
cru  devoir  soulever  à  leurs  conclusions. 

Ces  auteurs  disent  qu'un  examen  microscopique  de  la 
moelle  allongée  dans  les  cas  qui  ont  formé  le  sujet  de  la 
discussion  n*était,  dans  leur  opinion,  c  nullement  nécessaire  ». 
Nous  croyons  pouvoir  laisser  la  discussion  sur  ce  point  aux 
lecteurs  de  la  oontro verse. 

En  réponse  à  notre  question  :  comment  ils  peuvent  expli- 
quer la  paralysie  totale  de  la  corde  vocale  du  côté  opposé 
dans  leurs  cas,  celle-ci  restant  toujours  «  en  position  cada- 
vérique »,  et  pourquoi  elle  n'aurait  pas  été  influencée,  comme 
à  l'ordinaire,  par  les  centres  respiratoires  bulbaires,  ils  ré- 
pliquent qu'ils  n'avaient  pas  eu  la  prétention  un  seul  instant 
de  trancher  cette  question,  et  qu*ils  n'avaient  pas  soulevé 
l'hypothèse  de  centres  corticaux  bulbaires. 

Nous  répondrons  simplement  qu'il  est  absolument  im- 
possible de  négliger  le  mécanisme  bulbaire,  si  on  veut  dis- 
cuter les  rapports  du  larynx  avec  le  système  nerveux  central. 

En  concluant,  nous  désirons  dire  que  nous  n'avons  jamais 
affirmé  que  les  observations  cliniques  de  MM.  Garel  et  Dor 


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388  SÉNAC-LAGRANGE 

sont  €  fausses  »,  comme  disent  ces  auteurs  au  commence* 
ment  de  leur  réplique.  Ce  que  nous  croyons  erroné,  c'est 
leur  interprétation  dés  faits  cliniques  observés  par  eux,  et 
leur  réponse  même  nous  a  confirmé  dans  notre  opinion. 


VIII 


RHINITES   ET    SURDITÉS 

Par  le  D'  SÉNAC-UàCAiiMGB 

ancien  interne  des   hôpitaux,  vice-prétident  de  la  Société  d'hydrolo^e, 
médecin  aax  eaux  de  Gauterets. 

(SuiU)  (1). 

II 

En  outre  de  la  solidarité  qui  unit  entre  elles  les  différentes 
portions  de  Toreille,  les  rapports  entre  les  fosses  nasales  et 
celle-ci  par  Tintermédiaire  de  la  caisse  sont  tellement  étroits 
que  la  mcgeure  partie  des  maladies  de  Toreille  moyenne  dérive 
par  voie  de  continuité  des  affections  de  la  muqueuse  nasale. 

Ce  qui  nous  frappe  d'abord  dans  Taspect  objectif  de  la  mu- 
queuse nasale  est  sa  constitution  anatomo-patho logique,  qui  se 
présente,  comme  toute  muqueuse,  sous  deux  conditions  oppo- 
sées :  mince,  rose,  vasculaire  (érylhémateuse),  sensible  d^une 
part;  ou  épaisse,  gonflée,  plus  épaisse  sur  certaines  portions, 
comme  le  bord  inférieur  dos  cornets,  le  cornet  moyen,  de  cou- 
leur rose  pftle  et  rose  violet,  d'autre  part.  Ce  gonflement  se  fait 
soit  aux  dépens  de  Taugmeutation  de  volume  de  la  membrane 
nasale  et  des  canalicules  perforants,  continuation  directe  des 
vaisseaux  lympathiques  qui  la  traversent  (Chatellier),  soit  aux 
dépens  d^une  infiltration  lymphoide  discrète.  En  effet,  on  y 
trouve  souvent  du  tissu  adénoïde  sous  forme  d*inGitration  dif- 
fuse ou  sous  forme  de  véritables  follicules.  Ils  existent    soit 

(1)  Voir  le  n»  5  des  Annales ^  p.  331. 


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HHINITES  ET  SURDITÉS  S89 

immédiatement  au-^dessous  de  l*épithéllam,  soU  au-dessous  du 
réseau  capillaire  de  la  muqueuse.  Généralisé  ou  plus  spéciale- 
ment localisé  sur  les  cornets  moyens  et  inférieurs,  ce  tissu 
adénoïde  ne  doit  pas  être  considéré  comme  un  produit  patholo- 
gique; o*est  une  disposition  physiologique  inconstante  chez 
rhomme  (Zuckerkandl). 

Parfois  le  gonflement  est  d'une  autre  nature  anatomique  :  c'est 
en  quelque  sorte  une  infiltration  myxomateuse,  faite  de  travées 
conjonctives  (nœuds  et  corpuscules  conjonctifs  étoiles),  de 
fibrilles  distinctes  du  tissu  conjonctif  et  d'une  abondante  pro- 
duction intercellulaire  de  mucine  (rhinosclérome).  L'énorme 
développement  de  capillaires  veineux  provenant  des  lacunes  du 
tissu  érectile  peut  s'y  ajouter  et  légitimer  alors  le  nom  de  myxan- 
giomes.  C'est  dire  que  cette  hyperplasie  s'accompagne  alors  de 
polypes  (i),  de  kystes,  d'engorgement  vasculaire,  parfois  de 
néoplasmes  qu'on  a  vu  se  transformer  en  tumeurs  malignes. 

Il  est  enfin  un  gonflement  hypertrophique  de  la  muqueuse  où 
domin  e  l'engorgement  du  tissu  érectile  (2),  c'est-à-dire  une  dila- 
tation des  espaces  caverneux  avec  amas  de  corpuscules  lympha- 
tiques ou  dépôts  fibrineux,  infiltration  simple  du.  tissu  sous- 
épithélial,  épithélium  légèrement  épaissi.  Cette  disposition  serait 
surtout  localisée  dans  la  zone  sensilive  réflexe,  c'est-à-dire  sur 
les  cornets  moyens  et  inférieurs,  dans  le  tiers  postérieur  de  la 
cloison . 

Ces  formes  anatomiques,  du  reste,  se  tiennent  entre  elles  et 
peuvent  être  regardées  comme  des  variétés  les  unes  des  autres, 
qu'elles  soient  à  leur  premier  stade  ou  à  un  stade  d'évolution. 
Substratum  anatomique  à  tous  les  degrés  d'une  espèce  de  ca- 
tarrhe qu'elles  provoquent  ou  est  provoqué  par  lui,  les  caractères 
de  celui-ci  participant  d'une  même  cause  lui  sont  subordonnés  : 
sécrétion  liquide  purulente  ou  muco-purulente  et  abondance  de 
cette  sécrétion,  au  point  de  simuler  un  vrai  jetage,  sécrétion  con- 
crète sous  forme  de  plaques,  catarrhe  limité  aux  parties  anté- 
rieures surtout,  s'accompagnant  de  gonflement  érythémateux  de 
la  lèvre  supérieure,  etc. 

Si  c'est  en  tant  que  végétations  adénoïdes  que  la  forme  ana- 
tomique domine,  on  se  rend  compte  des  inconvénients  qu'elles 

(1)  Dans  les  i)olype8  dominent,  comme  dans  toute  la  muqueuse  du 
reste,  tanlôi  le  tissu  &  granulation  (cellules  rondes  et  fusiformes],  tantôt  le 
tissu  conjonctif  (fibro-myxome),  tantôt  de  nombreux  vaisseaux. 

(2)  Tissu  ér<*ciile  de  la  muqueuse  des  cornets  et  de  la  cloison,  reconnais- 
sahït  à  sa  structure  (capillaires  à  endothèlium  limités  par  des  trabécules 
et  des  fibres  musculaires  minces). 

▲IfNALBS  DB8  MALADIES  DB  L'OREILLB  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  28 

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S90  SÉNAC-LAORANOE 

prodttieent  commo  masee,  tant  sur  ie  voitodo  palais,  qu*el]a«- 
gênent  fonctionnellement  (i),  que  sur  la  trompe,  qu'elle»  obs- 
tl*nent  plus  ou  moine,  et  la  périphérie,  dont  elles  gênent  la  circu^- 
Mion^  et  par  elle  la  cireulation  de  l'oreille;  et  comme  les  lésions- 
se  provoquent  entre  elles,  Toilà  une  hypërémie  passive  qui  se 
traduit  par  un  tympan  rouge,  violacé,  et  une  surdité  simple 
amélibrée  d*abord  par  le  oathélérisme  de  la  caisse  et  qui  aboutit 
bientôt  à  Totite  moyenne  suppurée  et  à  la  surdité  plus  complète 
et  plus  fixe  qui  en  dérive. 

Une  variété  d'hypertrophie  de  la  muqueuse  est  acquise  :  elle 
eonsiste  dans  rinfîUration  du  tissu  oonjonctif  embryonnaire; 
—  cela  s'observe  particulièrement  dans  les  cas  de  déviation  de 
la  cloison  avec  compression  des  cornets*  — Cette  hypertrophie 
ai>outit  bientôt  à  Tatrophie  des  vaisseour,  des  glandes  et  de 
l^ithélium  :  la  forme  anatomique  de  l'ozène  est  constituée  (2). 
Elle  est  devenue  rhinite  alrophique  av«c  dilatation  de»  cornets 
apparente  ou  réelle,  suite  d'arrôt  de  développement  (ZHufal). 
Cette  atrophie  osseuse  se  porte  surtout  sur  les  os  du  nez  (S)  et 
donne  à  celui-ci  les  caractères  typiques  qu'on  connaît  (nez  court, 
étroit,  épaté). 

Tous  ces  éléments,  hypersécrétion  oatarriialc  humide  ou 
sèche  et  décomposition  possible  de  ces  produits,  transformation 
et  atrophie  gi*anulo-grai8seuse  des  divers  tissus  de  la  muqueuse, 
présence  de  micro-organismes  et  de  bacilles  communs  (sarcines^ 
staphylocoque  pyogène  et  doré,  bacille  pneumonique  de  Fried- 
Ifinder),  d^un  bacille  pathogène  (diplocoque  de  I^icavenborg),  né- 
crose de  l'épithélium  (Valentin),  tous  ces  éléments,  disons-nous, 
contribuent  à  donner  à  Paffection  son  caractère  principal,  qui  est 
son  odeur,  odeur  fétide,  sui  generis^  qui  n^a  de  rapport  ni  avec 
le  coryza  produit  par  les  corps  étrangers,  ni  avec  Tostéite  syphi- 
litique ou  tuberculeuse.  Et  comme,  d'un  autre  côté,  à  rinteneilé 
pi'ès,  Todeur  se  retrouve  dans  le  physiologisme  de  la  muqueuse 

(1)  Le  voile  du  palais  peut  être  tellement  comprimé  qu*â  la  suiie  de 
TextirpatioD  de  tumeurs  adénoïdes  CHrtaz  a  observé  la  parésic  des 
muscles  du  voile.  Dans  des  conditions  opposées,  c'est  le  spasme  qu*oa 
observe.  (Aitft.  mal,  or,  lar,^  t.  XIII,  p.  2!27.) 

(2)  Il  peut  8*]f  joindre  de  la  carie,  de  la  nécrose  (lacunes  osseuses 
pleines  de  cellules  d'ostéoblasles». 

(3)  Il  faut  s'entendre  sur  Talrophio  osseuse  I...  Le  développement  osseux 
peut  s*urréter  à  des  périodes  variables  de  la  croissance,  et  alors  deux^  os 
symétriques  peuvent  présenter  un  volume  inégal,  mais  l'atrophie  ou  la 
résorption  des  os  est  un  fait  qui  n'a  pas  été  observé.  (Ghateilier,  ilfin. 
mal,  êr.lar^t.  XIII,  p.  376.) 

Pour  Calmeites,le  retour  delà  fosse  nasale  à dafrdimensions^ oormatee, 
après  guérison  de  Tozène,  ne  fait  aucun  doute. 


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RHINITE3  ET  SURDITÉS  *>1 

ainsi  décrite,  Troosseaa  n'hésite  pas  à  la  rattacher  à  la  rhinite 
conslitationnelle,  o'est^à^ire  à  Tétat  constitutionnel,  à  la  atrume, 
La  carie  et  la  nécrose  rentrent  dans  réyolutien,  ei  par  censé* 
quent  dans  la  nature  de  la  rhinite  lympho-scrofnleuse  ;  aussi  le 
type  uloéreux  lui  appartient-il  au  premier  chef.  GTest  à  Tinsu  du 
patient,  au  milieu  des  phénomènes  de  catarrhSi  que  cette  ulcéra -^ 
tien,  qu'on  n'a  pas  vu  naître  et  qui  ne  s'est  traduite  par  aucun 
phénomène,  apparatt  large,  assea régulière,  en  plein  cartilage  delà 
cloison,  établissant  communication  entre  les  deux  fosses  nasalesi. 

Dans  de  mêmes  conditions  générales  de  tempérament,  ehea  les 
gens  surmenés,  il  est  une  seconde  forme  d'ulcération  Sur  sue. 
muqueuse  mince,  sèche,  comme  atrophiée^  non  pas  sur  le  carti- 
lage, mais  à  Tendroit  de  séparation  de  la  sous-cloison  et  de  la. 
cloison  cartilagineuse,  au  point  d'adossement  des  deux  mu^ 
queuses  opposées,  une  croûte  brune,  sérosanguinolente,  après 
sa  chute,  laisse  place  à  une  ulcération  plus  ou  moins  ovaloire 
qui  bientôt  fait  communiquer  elle  aussi  les  deux  fosses  nasales. 
Gozzolino  considère  la  rhinite  desquamative  (cholestéatome) 
comme  spéciale  aux  scrofuleox,  en  dehors  des  micro^organismes 
communs  qu'elle  renferme. 

Opposant  des  caractères  objectifs  dissemblables,  nous  avons 
avancé  que  dans  certaines  conditions  la  muqueuse  nasale  sci 
présentait  mince,  rose,  érythémateuse,  physiologique  ou  patho* 
logique,  sensible.  Dans  ces  conditions,  la  muqueuse  est  le 
substratum  anatomique  d^ono  forme  de  catarrhe  dont  Tasthme» 
des  foins  est  le  type.  On  connaît  ces  crises  subites  d'éternu»-. 
ments  survenant  au  printemps,  en  été,  sous  des  influences  co&^ 
miques  et  de  végétation,  plus  particulièrement  excitantes  de  la 
sensibilité  sur  une  muqueuse  rapidement  bypérémiée,  s'ao- 
compagnant  d'un  catarrhe  aqueux,  abondant,  qui  s'arrête  aussi 
instantanément  qu'il  est  venu. 

En  1883,  Hack,  de  Fribourg,  avait  nettement  posé  la  nature 
naso-réflexe  de  l'asthme  du  foin,  édifiant  celui«^i  sur  le  gonfle-, 
ment  érectile  de  la  muqueuse  des  cornets  moyen  et  inférieur. 

MorelUMaokenzie  avait  observé  sur  la  muqueuse  une  rougeur 
simple,  érythémateuse,  qu'il  avait  bientôt  jugée  effet  et  non 
pas  cause  des  éternuements. 

En  1885,  Cartes,  examinant  avec  grand  soin  le  nez  de  deux, 
malades  atteints  depuis  des  années  d'asthme  de  foin,  avait  netë 
ehez  eux  une  intégrité  absolue  de  la  muqueuse  générale  ei  des 
cornets...  Pendant  ce  temps,  ou  cautérisait  sans  succès  deux 
malades  affectés  d'asthme  de  foin  bien  caractérisé  (Sommer- 


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392  SÉNAG-LAGRANGE 

brodt),  et  Luc  donnait  Tobservation  d*an  malade  atteint  d'asthme 
de  foin  et  en  plus  de  polypes  du  nez.  L'extirpation  des  polypes 
amena  une  amélioration  momentanée,  mais  Tannée  d'après  les 
accidents  à'hsiy  fe^er  reparaissaient. 

Ainsi  ont  été  d'abord  définis  et  les  conditions  de  provocation 
et  les  rapports  physiologiques  de  Tasthme  du  foin;  puis  ses 
rapports  morbides  avec  des  manifestations  du  même  ordre 
(bronchite  spasmodique,  gravelie  urique,  ecséma,  dyspepsie, 
migraines»  etc.)  ont  été  vus;  mais  ce  qui  a  surtout  attiré  l'atten- 
tion dans  ces  derniers  temps,  c'est  la  considération  de  la  mu- 
queuse nasale  en  tant  que  point  de  départ  de  réflexes  simples 
ou  complexes  (névralgies  du  trijumeau,  tic  convulsif,  toux  spas- 
modique,  jusqu^à  la  maladie  de  Basodow)  (1). 

S'il  est  exact  de  dire  que  l'asthme  du  foin  ou  la  rhinite  arthri- 
tique dans  une  de  ses  variétés  peut  coïncider  avec  un  état  phy- 
siologique, c'est  qu'une  même  cause  géuérale  régit  le  physio- 
logisme  comme  l'état  morbide.  Nombre  d'auteurs^  n'ayant  en 
vue  que  la  question  des  réflexes,  admettent  bien  une  disposition 
générale,  mais  qui  ne  s'adresse  qu'au  système  nerveux...  «  Une 
prédisposition  nerveuse,  dit  Rossbaoh,  est  nécessaire  pour 
qu'une  affection  de  la  muqueuse  nasale  mette  en  jeu  les  ré- 
flexes... »  «  L'expérience  montre,  écrit  Rossi,  qu'il  faut  une  dis- 
position particulière  du  système  nerveux,  une  impressionnabilité 
spéciale  pour  que,  d'une  part,  l'excitation  d'un  nerf  donné  pro- 
duise de  rhypérémie  et  la  tension  des  coruets,  et  d'autre  part, 
que  se  développent  les  phénomènes  réflexes,  et  cela  dans  une 
sphère  plutôt  que  dans  une  autre.  » 

Si  ces  auteurs  s'en  sont  tenus  à  une  disposition  nerveuse, 
c'est  qu'ils  ont  jugé  les  phénomènes  réflexes  et  leur  type,  la 
ûèvre  des  foinSy  en  eux-mêmes  et  non  dans  leurs  rapports  mor- 
bides. Que  l'on  considère  au  contraire  ceux-ci,  des  placards 
d'eczéma  sec  par  exemple,  ou  une  décharge  urique,  succédant 
à  la  rhinite  spasmodique,  comment  en  appeler  à  une  disposition 
nerveuse  1  II  faut  donc  en  référer  nécessairement  à  un  état 
constitutionnel,  le  même  en  pathologie  comme  en  physiologie, 
et  non  réserver  la  diathèse  pour  les  manifestations  pathologi- 
ques, laissant  l'évolution  physiologique  sans  cause.  Mais  il  est 
logique  d'admettre  avecM.Gouguenheim  (communication  orale), 
en  même  temps  qu'une  cause  constitutionnelle,  une  disposition 
nerveuse . 

(1)  As»,  mal.  or,  lar.,  t.  XV,  p.  418. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  893 

En  dehors  de  la  fièvre  des  foios,  et  sur  un  même  substratum 
anatomique  avec  quelques  granulations  peut-être  en  plus,  il  est 
une  autre  forme  de  catarrhe,  dit  catarrhe  sec,  limité  surtout  aux 
parties  postérieures,  remarquable  par  la  rareté,  la  viscosité  des 
sécrétions,  les  sensations  de  gène,  d*embarras,  entraînant  du 
hemmage,  des  efforts  d*expuition,  des  raclements  naso-pharyn- 
giens  allant  jusqu*à  la  nausée...  C'est  qu'il  suffit  de  quelques 
rares  sécrétions  pour  exciter  la  sensibilité  et  le  spasme  de 
parties  déjà  excitables. 

Dans  Tordre  arthriiique,  il  en  est  de  la  muqueuse  nasale  ce 
qu'il  en  est  de  la  muqueuse  pharyngienne.  Toutes  deux  opposent 
une  résistance  particulière  aux  lésions  de  nature;  autrement 
dit,  elles  sont  sans  doute  susceptibles  d*hyperplasie  fibreuse, 
mais  jamais  ou  presque  jamais  d'une  façon  primitive.  G^est 
qu'en  outre  de  la  disposition  générale  il  faut  encore  une  cause 
seconde  qui  ajoute  son  action.  Au  pharynx,  c'est  l'action  de  la 
tuberculose  :  une  ulcération,  soit  spécifique,  soit  commune,  cons- 
tituée, est  le  point  de  départ  de  lésions  nouvelles  :  tissu  em- 
bryonnaire subissant  la  transformation  fibreuse,  glandes  en 
grappe  hypertrophiées  à  plusieurs  fois  leur  épaisseur,  prolifé- 
ration dans  les  cloisons  interlobulaires,  les  parois  des  acini. 

Sur  la  muqueuse  nasale,  c'est  la  syphilis  tertiaire  qui  trans- 
forme soit  le  tissu  glandulaire,  soit  le  tissu  érectile,  en  une  masse 
dense  de  tissu  fibreux. 

C'est  un  fait  d'observation  que  les  qualités  actives  des  tissus 
sont  eu  rapport  avec  leur  état  anatomique,  et  que  dans  l'espèce, 
sensibilité  et  éryihème  physiologique  ou  pathologique,  etc.,  ca- 
drent ensemble, et  que,  sur  laspect  objectif  d'une  muqueuse,  on 
peut  deviner  la  sensibilité  réûexe.  Mais  si  les  types  anatomiques 
et  physiologiques  apparaissent  dans  leur  opposition,  il  n'en  est 
pas  moins  vrai  qu'au  point  de  vue  réel  ils  se  mêlent  souvent, 
accusant  une  hybridité  morbide  qui  se  retrouve  dans  la  cause. 

La  sensibilité  réûexe  de  la  muqueuse  est  certainement  d'ac- 
cord avec  une  constitution  anatomique  plus  spécialement  arthri- 
tique, ce  qui  n'empêche  pas  que  même  avec  un  état  anatomique 
opposé  cette  même  sensibilité  soit  conservée.  «  En  dehors  des 
gonflements  variqueux  des  cornets,  écrit  Lublinski  (i),  on  voit 
aussi  l'asthme  du  nez  apparaître  consécutivement  à  la  tuméfac- 
tion mollasse  de  la  muqueuse  de  la  cloison.  > 

(J)  Ann,  mal.  or.  lar,,  t.  XII,  p.  313.  Chez  les  enfants  à  tempérament 
Ijrmpbatiqae,  spontanément,  ou  à  la  suiie  d'un»  chute,  il  so  lorme  des 
«paississements  du  cartilage  de  la  cloison.  (Miot,  Verneuil.) 


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994  SÉNAC-LAGRANGE 

...  1^8  polypes»  rhypertropfaie  partielle  et  difiuse  de  la  mu- 
queuse, des  follicules  isolés,  l'hypertrophie  des  amygdales,  etc.^ 
peuvent  aussi  engendrer  l'asthme  (loc.  eiL^  p.  SIO,  312),  la  toux 
réflexe  (1). 

Nous  connaissons  Tinfiltration  de  la  muqueuse  avec  dégéné- 
rescence granulo-graisseuse  dans  Pozène.  Mais  dans  les 
parties  affectées  depuis  plus  longtemps  il  se  produit  quelques 
cellules  rusiformes,  une  ébauche  de  sclérose,  qui,  pour  quel- 
ques auteurs  (Chatellier),  ont  fait  rentrer  Tozène  dans  le  rang 
des  rhinites  sciéreuECs.  N'est-ce  pas  aller  contre  la  nature 
des  choses,  en  accordant  à  des  lésions  minimes  et  intersti- 
tielles ce  qu*il  faut  accorder  à  des  lésions  dominantes  I 

Il  y  a  plus  encore  !  entre  follicules  isolés  et  follicules  agglo- 
mérés (amygdales),  il  y  a,  on  le  sait,  identité  de  structure.  Dans 
l'amygdale,  on  peut  considérer  l'hypertrophie  simple  ou  l'hyper- 
trophie avec  hyperplasie,  l'inflammation  plus  ou  moins  sclé- 
reuse,  en  un  mot.  Or,  môme  fait  s'observe  pour  les  follicules 
isolés,  et  Gouguenheim  (communication  orale  inédite)  a  souvent 
rencontré  des  tumeurs  adénoïdes  dures,  résistantes.  L'hybridilé 
morbide  se  rencontre  donc  dans  les  lésions.  N'est-elle  pas  en 
efFet  la  règle  au  point  de  vue  de  la  cause  constitutionnelle,  et  la 
lympho-arthritisme  héréditaire  n'est-il  pas  mille  fois  plus  com- 
mun que  le  lymphisme  ou  l'arthritisme  isolés.  Que  si  on  veut 
avoir  une  idée  de  l'opposition  qui  peut  exister  entre  les  lésions 
analomiques  et  fonctionnelles,  on  interrogera  la  statistique  do 
Roô,  de  New- York  (2),  qui,  sur  41  cas  de  fièvre  du  foin,  noie 
23  cas  d'hypertrophie  du  cornet  moyen  et  19  cas  de  déviation  de 
la  cloison.  Sur  les  45  malades,  32  étaient  asthmatiques. 

Rarement  la  muqueuse  des  deux  cavités  nasales  se  trouve  au 
môme  point  physiologique  ou  pathologique  ;  ce  sont  tout  au 
moins  des  nuances  qui  les  difl'érencient  :  la  muqueuse  sera  rose 
rouge,  tomenteuse  à  gauche,  qui  sera,  à  droite,  mince,  rose 
pftie,  etc.  Ces  difrérenees  s'accusent  surtout  entre  la  mmiueuse 
des  cornets  et  de  la  cloison. 

(1)  Terrillon,  Rapport  des  polypes  muqaeux  avec  Tasthmo.  Locon» 
(Progrès  médicaly  1883.) 

(2)  Rev.  $c,  méd,y  t.  XXXll,  p.  376. 


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BlfiUOGRAPHiE  S9S 


BIBLIOGFAPHIE 


De  rasthme  considéré  spécialement  dans  ses  relations  avec 
les  maladies  dn  nez.  par  E.  Schmikoblow  (de  Gopenhaguey 
(Lewis,  éditeur,  Londres  i89Q.) 

Ce.  petit  traité  (édition  anglaise  de  réditlon  danoise)  est  un 
exposé  très  complet  de  Pétat  actuel  de  la  science  en  ce  qui  con- 
perne  les  affections  nasales  comme  production  de  Tasthme.  Il 
est  écrit  dans  un  style  très  clair  et  dénote  de  la  part  de  l'auteur 
une  étude  très  sérieuse  non  seulement  en  ce  qui  regarde  l'his- 
torique et  la  bibliographiei  mais  aussi  Tappréoiation  des  diverses 
théories  jusqu*ici  émises  à  ce  sujet. 

L'ouvrage  se  divise  en  cinq  pai  ties. 

La  première  comprend  une  revue  historique  des  diverses 
théories  de  Tasthme  depuis  Hippocrate  jusqu'à  nos  jours  et  une 
étude  historique  sur  les  réflexes  nerveux  du  nez.  Cette  partie 
est  très  complète  et  renseignera  le  lecteur  sur  tout  ce  qui  a  été 
écrit  à  ce  sujet. 

Le  second  chapitre  s^occupe  des  réflexes  de  la  membrane 
muqueuse  du  nez. 

En  quelques  pages  l'auteur  examine  s'il  est  possible  de  crëe^ 
une  attaque  d'asthme  expérimentalement  en  irritant  une  mem- 
brane normale.  11  résulte  d*expériences  faites  par  différents 
physiologistes  sur  les  chats,  les  lapins,  etc.,  que  différents  ré- 
flexes peuvent  être  produits  par  l'irritation  de  la  membrane 
normale,  mais  que  les  irritants  éleotriques,mécaniques, thermiques 
ou  chimiques  n'ont  pas  été  capables  de  produire  une  attaque 
artificielle  d'asthme,  mais  seulement  donnent  lieu  à  des  con- 
tractions toniques  ou  cloniques  des  muscles  respiratoires. 

Est-ce  un  manque  de  prédisposition  ou  bien  Tirritation  n*a-t-elU 
pas  été  suffisante  ? 

L'auteur,  sans  se  prononcer  catégoriquement  penche  cependant 
vers  la  première  supposition. 

Dans  le  troisième  chapitre  il  expose  le  résultat  de  ses  obser- 
vations cliniques.  Il  définit  d'abord  ce  qu'il  entend  par  asthme 
^t  en  décrit  les  symptômes  ;  pour  lui  Tasthme  est  une  névrose 


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998  BIBLIOGRAPHIE. 

bulbaire.  Il  résume  ses  observations  dans  un  tableau  qui  se  lit 
très  facilement.  Le  chiffre  des  observations  est  de  71. 

Jjes  affections  du  nez  qui  produisent  Tasthme  sont  la  rhinite 
chronique  et  les  polypes  muqueux. 

Il  a  observé  dans  sa  pratique  514  cas  de  rhinite  chronique  et 
dans  40  cas  il  y  a  eu  des  attaques  d'asthme,  ce  qui  donne  en- 
viron 8  0/0. 

Il  a  également  observé  139  cas  de  polypes  dont  31  ont  pré- 
senté des  attaques  d'asthme,  soit  22  0/0  environ. 

Sur  les  li  cas  d*asthme,  60  ont  présenté  des  attaques  types, 
tandis  que  11  cas  n'ont  eu  que  des  atteintes  légères.  Les 
hommes  ont  été  plus  fréquemment  atteints  que  les  femmes. 

Le  quatrième  chapitre  a  trait  aux  symptômes  qui  impliquent 
une  connexion  entre  les  attaques  d'asthme  et  les  maladies 
du  nez. 

Se  reportant  à  ses  observations,  Tauteur  examine  les  diffé- 
rents cas  qui  se  sont  présentés. 

1«  Dans  23  cas  Tusthme  est  revenu  quand  l'affection  du  nez 
empirait  et  il  disparaissait  parle  traitement; 

2*  1  fois  le  traitement  local  a  produit  une  aggravation; 

3*  5  fois  Todeur  de  certaines  substances  a  été  la  cause  de 
l'asthme.  A  ce  sujet  nous  devons  signaler  que  l'auteur  ne  croit 
pas  à  l'asthme  des  foins  qui,  d'après  lui,  n'a  dans  beaucoup  de 
cas  aucune  connexion  avec  l'époque  de  la  floraison  mais  peut 
se  manifester  à  toute  époque  de  l'année  et  par  n'importe  quel 
irritant  de  telle  sorte  que  le  nom  de  tHtiyasthma»  ou  de 
€  Hay  Fever»  devrait  être  rayé. 

Nous  devons  avouer  que  nous  ne  nous  attendions  pas  a  une 
opinion  aussi  radicale.  Il  est  facile  de  dire  qu'une  entité  morbide 
n'existe  pas  ;  mais  encore  faudrait-il  apporter  des  preuves  con- 
vaincantes à  l'appui.  L'auteur  nous  parait  avoir  commis  l'erreur 
de  beaucoup  d^autres.  Il  renouvelle  les  assertions  de  Straus  ea 
1872,  et  de  Decaisne  en  1873. 

Aujourd'hui  cependant  de  bonnes  descriptions  bien  complètes 
ont  été  données  de  Pasthme  des  ioins  qui  ne  doit  pas  être  con- 
sidéré au  point  de  vue  de  symptômes  d'asthme  proprement  dit, 
mais  doit  surtout  être  envisagé  au  point  de  vue  de  son  retour 
périodique  alors  que  le  nez,  avant  comme  après,  est  absolument 
sain. 

Des  cinq  observations  relatées  par  Schmiegelow,  une  seule 
nous  paratt  se  rattacher  à  l'asthme  des  foins,  et  encore  est-elle 
bien  incomplète.  Il  est  regrettable  que  nous  trouvions  ici  confon- 


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SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  BELGE     897 

dus  Tasthme  périodique  sans  lésions  at  Tasthme  réflexe  dû  à 
des  affections  nasales  bien  caractérisées  et  se  produisant  en 
tout  temps.  Cette  erreur  est  d'autant  plus  surprenante  que  dans 
la  pi'éface,  Schmiegelow déclare  que  la  théorie  de  Hack  est  exa- 
gérée et  doit  être  considérablement  modiQée.  Or,  en  supprimant 
l'asthme  des  foins  comme  entité  morbide,  il  le  fait  rentrer  dans  la 
elasse  des  asthmes  réflexes  avec  lésions  nasales,  à  la  manière  des 
plus  fanatiques  partisans  de  Hack  et  dépasse  ainsi  les  conceptions 
mômes  du  médecin  de  Fribourg.  Nous  tenions  à  relever  ici 
cette  contradiction  ; 

4*  Dans  5  cas  l'application  de  cocaïne  ou  de  menthol  à 
arrAté  Paccès  ; 

5*  Dans  4  cas  un  traitement  local  a  donné  un  soulaigpement 
instantané  ; 

6o  Enfin  dans  22  cas  les  attaques  commençaient  par  du  catarrhe 
et  80uvent.de Tobstruction  du  nez. 

LfC  traitement  doit  être  général  et  local. 

En  résumé,  pour  Tauteur,  l'asthme  est  une  névrose  bulbaire,  qui 
peut  naître  sous  rinflueuce  d'irritations  de  la  muqueuse  du  nez 
et  que  Ton  peut  guérir  par  un  traitement  local  aidé  du  traitement 
général  tonique.  Mais  il  faut  savoir  aussi  que  des  affections 
nasales  peuvent  coexister  avec  Fasthme  sans  avoir  de  rapport 
avec  lui . 

Telle  est  en  substance  la  conception  de  Schmiegelow  sur 
Tasthme  et  ses  relations  avec  les  affections  nasales. 

HAMON   DU   F0UGBRA.T. 


SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARTN60L06IE  BELGE 


PREMIÈRE   RÉUNION  DES  OTOLOGISTES   ET  LARYNGOLOGISTES   BELGES. 

Séance  du  25  mai  1890. 
Présidence  de  M.  le  D'  Delstangue* 

Sont  présents  :  MM.  Andries,  de  Malines,  Bayer,  Capart, 
DelstanchCi  Honnebert»  Hioguet  et  Laroche,  de  Bruxelles;  Bo- 


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d96     SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIfi  ET  DE  LARYN<ÎK>ï:iOOIE  BELOE 

land,  deVerviers;    Béco  et  Schiffers,  de  Liège;    OandeiB,  ilie 
Louvain  ;  Dekeghel,  Eeman  et  Géevaert,  de  Gaod;    Lecooq,  4e 
Wasmes;  Rulteu,  de  Namar,   et  Liaurent,  de  Hal, .  seerétaire;. 
La  réuniou  se  tient  chez  M.  Delstaoche. 

M.  Delstanche.  Perforation  traumatiqae  de  la.  fenêtre  orale. 
Une  jeune  ûlle  de  18  ans,  se  blesse  en  décembre  1888,  en  9^ 
gratlant  le  conduit  auditif  avec  une  aiguille  à  tricoter,  et  subi- 
tement se  développent  tous  les  signes  d'une  lésion  du  labyriuthe  ; 
elle  tombe  comme  une  masse  et  elle  devient  instantanénicat 
sourde*  En  même  temps,  elle  souffre  de  bourdonnements  «nsi 
que  de  vertiges  qui  Tempèchent  dès  lors  de  vaquer  à  ses  occu» 
pations  et  la  foi*cent  môme  à  garder  le  Ut  pendant  des  jeuro 
entiers.  En  Texaminant,  il  y  a  8  mois,  M.  Delslanche  constate 
que  le  tympan  est  normal,  à  part  une  petite  cicatrice  sombre  eo 
correspondance  avec  rextrémitô  de  la  longue  branche  de  Tea* 
clume.  La  raréfaction. fait  coustater  au  niveau  de  la  tache  une 
adhérence  semblant  correspondre  avec  la  tète  de  Tétiier,  mais 
son  application  provoque  un  bien-être  considérable  et  une  di- 
minution des  vertiges;  la  continuation  du  traitement  fait  dispa- 
raître progressivement  les  bourdonnements  et  les  vertiges.  La 
malade  est  présentée  :  elle  n*accuse  plus  aucun  de  ces  tr-oublea, 
mais  elle  reste  naturellement  sourde.  M.  Delslanche  croit  doac 
à  une  perforation  de  la  fenêtre  ovale  et  à  une  lésion  du  laby- 
rinthe; il  n'est  pas  déterminé  s'il  8*est  écoulé  du  liquide  de 
celui-ci. 

M.  GoRis.  Un  cas  dépilepsie  guéri  pendant  cinq  mois  par  la 
raréfaction. 

Une  jeune  fille  qui  n'avait  jamais  présenté  d'antécédents  hé- 
réditaires, fut  atteinte,  il  y  a  6  ans,  a  la  suite  d'un  bain  de 
mer,  d'une  olite  purulente  perforée,  mais  avec  conservation  de 
l'ouïe ,  le  marteau  était  immobile,  ankylosô  et  la  trompe  enflam- 
mée. Au  bout  d'un  certain  temps,  elle  fut  en  proie  à  de  vérita- 
bles accès  d'épilepsic,  dont  l'aura  était  constitué  par  des  bour- 
donne i  euts  d'oreilles  intenses.  Comme  il  existait  de  la  rétraction 
du  tympan,  M.  Goriç  ût  des  raréfactions  exagérées  (2  fois  par 
semaine  en  temps  ordinaire  et3  fois  par  semaine  pendant  l'époque 
menstruelle) et  obtint  rapidement  la  guérisondu  mal.  Malheureu- 
sement les  accès  reparurent  le  cinquième  mois. 

M.  Dblstanghb.   m.  Noquet,  de  Lille,  a  relaté  que  des  cm 


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SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  ET  DE  .LARYNG0U)ai9.  B£LOE     «|» 

d*épilep8i6  dont  lee  accès  débutaient  par  des  symptèmes  aurÎMK 
laîres  pouyaiont  disparaître  sous  Fiafluenee  de  la  douche  d*air. 

M.  Legogq.  Uu  homme  de  30  ans  était  atteint  de  surdité  cé- 
Fumioeuse  d'un  côté  et  souffrait  de  Tautre  d'un  catarrhe  chro- 
nique depuis  7  ans.  U  présentait,  en  outre,  ^  foi?  par  Jour  des 
accès  d'épilepsie  avec  aura  sous  forme  de  bourdonnements,  aura 
qu'il  fut  impossible  de  rapporter  à  l'une  plutôt  qu'à  Tautre 
oreille.  L*enlèvement  des  bouchons  des  deux  côtés  le  débar^ 
rassa  de  son  mal. 

M,  Delstatiche.  On  a  signalé  Tépilepsie  dans  les  cas  de  corps 
étrangers  de  Toreiile. 

M.  Laroche.  L'influence  favorable  de  la  raréfaction  s*est  net- 
tement manifestée  dans  un  cas  :  il  existait  des  bourdonnements 
et  de  la  surdité  depuis  quelques  jours  ;  en  môme  temps,  le  ma- 
lade était  pris  de  vertiges  et  tombait;  la  membrane  du  tympaq, 
qui  était  rétractée,  pouvait  ôtre  refoulée  en  dehors  par  le  calhé- 
térisme,  mais  ce  n*était  que  pour  quelques  instants  seulement* 
M.  Laroche  recourut  alors  à  la  raréfaction  qui  améliora  TouTe 
dès  la  première  séance. 

M.  Bayer.  Dans  un  cas  ancien,  la  raréfaction  provoqua  une 
double  rupture  tympanique  et  de  Totite  purulente;  Taudilion  s'en 
trouva  néanmoins  améliorée. 

M.  Lecocq.  Une  perforation  se  produit  sous  Taction  d'une 
raréfHction  légère  et  l'audition  est  rendue  meilleure  qu'antérieu- 
rement au  moyen  du  tympan  artificiel. 

M.  Gapart.  Il  serait  intéressant  de  savoir  si  on  a  déjà  observé 
des  cas  analogues  à  celui-ci  :  un  homme,  non  tuberculeux,  était 
soigné  pour  un  catarrhe  rétro-nasal  ;  un  matin,  en  se  mouchant, 
il  entend  un  bruit,  mais  ne  perçoit  pas  de  douleurs  :  sur  le 
tympan,  sain  du  reste,  on  trouve  une  petite  perforation  et  il  s'en 
écoule  du  pus. 

M.  Delstanche.  Chez  les  tuberculeux,  la  perforation  d'une 
otite  purulente  peut  fort  bien  s'effectuer  sans  douleur  aucune. 
Pour  ce  qui  est  de  l'état  du  tympan,  il  arrive  souvent  que  l'on 
se  trompe  dans  ses  appréciations  à  ce  sujet,  surtout  lorsqu'il 
existe  des  bouchons  cérumineux. 

M.  Uigguet.   Un   homme  à  audition  normale  devient. sonnl 


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400     SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  BELGE 

pendant  la  nuit  alors  qa'il  n'avait  jamais  présenté  le  moindre 
symptôme  morbide.  L'affection  avait  évidemment  une  origine 
centrale. 

M.  JjkURBNT.  De  môme  qu'il  n'existe  qu^an  centre  pour  le  lan* 
gage,  il  se  peut  fort  bien  aussi  qu'il  n'existe  qu'an  centre  de 
l'audition,  localisé  à  l'un  des  hémisphères  et  que  dans  le  cas 
cité  par  M.  Hicguet,  il  se  soit  produit  une  apoplexie  de  ee 
centre.. 

M.  Ebman.  Il  n'est  pas  invraisemblable  que  le  malade  n'ait 
perdu  antérieurement  et  sans  l'avoir  remarqué,  l'audition  d'un 
côté. 

M.  HiCGUBT.  La  surdité  était  complète  des  deux  côtés  et  il 
serait  exceptionnel  qu'il  y  ait  eu  précédemment  une  surdité  uni- 
latérale sans  traces  de  lésions  de  l'oreille  moyenne  et  avec  abo- 
lition complète  des  fonctions  du  nerf  auditif  de  ce  oôté. 

MM.  Lecocq  et  Boland.  Ce  cas  a  de  l'analogie  avec  ceux  de 
cécité  à  production  brusque. 

M.  HicGUET.  Action  des  cautérisations  de  ràpopbjse  mas- 
toïde. 

Il  veut  bien  donner,  à  la  demande  de  M.  le  D**  Gapart,  quel- 
ques renseignements  sur  le  traitement  des  cataiThes  chroniques 
de  la  caisse  par  les  applications  de  pointes  de  feu  sur  l'apophyse 
masloîde.  Il  se  réserve  de  traiter  plus  tard  ce  sujet  en  détail, 
car  aigourd'hui  il  ne  peut  donner  encore  des  règles  absolument 
fixes  pour  l'application  de  la  méthode  en  question. 

La  raréfaction,  à  sou  avis,  n'agit  que  comme  une  ventouse 
qui  serait  appliquée  sur  le  tympan  et  les  résultats  qu'elle  donne 
ne  sont  guère  que  passagers.  En  cas  d'insuccès,  il  a  souvent  dû 
la  remplacer  par  les  cautérisations  de  l'apophyse  mastoïde.  Les 
observations  très  nombreuses,  très  complètes  et  très  coubcien- 
cieuscs  qu'il  a  rassemblées  à  ce  sujet,  et  qu'il  publiera,  lui  dé- 
montrent que  les  vertiges  accompagnés  de  bourdonnements 
éprouvent  de  sérieux  bcnélices  de  la  méthode  et  qu'ils  ont  fré- 
quemment disparu.  Il  eo'ploie  les  pointes  de  fou,  le  galvano- 
caulère  ou  le  thermocautère,  après  une  pulvérisation  au  bichlo- 
rure  de  méthyle;  les  pointes  sont  enfoncées  profondément 
jusqu'au  périoste  et  cela  sur  toute  l'étendue  de  l'apophyse  mas- 
toïde ;  on  renouvelle  la  manœuvre  après  la  guérisou  des  brû- 
lures. 


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SOaÉTÉ  D'OTOLOOIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  BELGE     401 

M.  GoRis.  Un  cas  de  maladie  de  Menière  a  bëaéncié  des  pointas 
de  feu  ;  deux  autres  cas  du  même  genre  résistèrent  à  leur  action, 
mais  s'améliorèrent  par  le  renversement  des  courants,  par  le 
courant  descendant,  appliqué  une  trentaine  de  fois.  Une  particu- 
larité de  Tun  d'eux,  c*est  que  les  oreilles  étaient  accordées  dif- 
féremment. 

M.  Ebman.  Dans  un  cas  où  les  oreilles  étaient  également 
accordées  différemment  <i/8  ton),  il  s'agissait  d'un  simple  réflexe  : 
l'évacuation  d'un  tœnia  rendit  l'audition  normale. 

M.  Capart.  La  méthode  préconisée  par  M.  Hîcguet  peut  don- 
ner de  bons  résultats,  mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  les 
malades  qui  étaient  sourds  au  moment  de  Tinteryention,  croient 
parfois  qu'ils  ont  recouvré  une  acuité  auditive  supéf  ieure  à  celle 
qui  existe  en  réalité. 

M.  Delstanchb.  Il  est  évident  que  la  raréfaction  produit  quel- 
quefois des  effets  qui  ne  sont  que  momentanément  avantageux  ; 
mais  elle  Q*est  montrée  efficace  dans  des  cas  où  la  cautérisation 
mastoïdienne  avait  échoué  et  elle  ue  doit  aucunement  baisser 
pavillon  devant  celle-ci;  en  outre,  le  traitement  ne  doit  pas  être 
guidé  par  un  seul  symptôme. 

M.  Capart.  Un  cas  de  polype  naso-pbaryagiea  traité  par  Télea- 
trolyse.  Présentation  du  malade. 

Un  jeune  homme  est  atteint  d'un  polype  fibreux  dont  la  nature 
a  été  déterminée  au  microscope,  qui  siège  en  arrière  de  la  fosse 
nasale  droite  et  adhère  à  la  base  du  crâne.  L'extraction  en  un 
temps  avait  été  essayée  un  jour,  mais  Thémorrhagie  considé- 
rable qu'on  constate  généralement  dans  les  cas  de  ces  produc- 
tions, ne  permit  pas  la  continuation  des  manœuvres.  La  préfé- 
rence est  dès  lors  donnée  à  Télectrolyse  qui  a  été  employée 
huit  fois  jusqu'aujourd'hui;  une  narine  est  désobstruée  et  Ton 
peut  apercevoir  la  trompe 'de  ce  côté.  Les  séances  durent  envi- 
ron vingt  minutes  et  l'on  emploie  15  à  SOmilliampères.  Au  dé- 
but, les  deux  aiguilles  étaient  enfoncées  dans  la  tumeur,  tandis 
qu'aujourd'hui  une  seule  y  est  appliquée.  L'amélioration  est 
considérable. 

M.  BÉco.  Lé  poids  d'un  sarcome  qu'il  a  extirpé  des  fosses 
nasales  s'élevait  à  120  grammes. 

M.  Capart.  L'opération  de  l'ablation  des  tumeurs  du  nez 


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m     SOCIÉTÉ  ï)*OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIK  BELGE 

donne  des  résultats  esthétiques  précieos  lorsqu^on  oommenoe 
par  une  incision  verticale  sur  la  ligne  médiane  du  dos  du  nez. 

M.HiGouET.Un  cas  assez  curieux  s'est  présenté  chez  un  de  ses 
malades  qui  a  craché  un  polype  naso*pharyngien  détaché  spon- 
tanément. Il  s^agissait  d*un  enfant  de  14  ans,  atteint  d*obstiruû- 
tion  nasale,  chez  lequel  la  rhinoscopie  postérieure  faisait  décou- 
vrir une  tumeur  faisant  saillie  dans  le  naso-pharynx.  Elle  avait 
le  volume  d!une  grosse  noisette  et  présentait  au  toucher  une 
consistance  dure.  La  rhinoscopie  antérieure  fit  voir  un  polype 
muqueux  qui  fut  enlevé  à  l'anse  froide  ;  celle-ci  avait  un  pédicule 
qui  montrait  le  même  point  d'implantation  que  le  polype  mu- 
queux ;  Texamen  microscopique  démontra  qu'elle  constituait  un 
fibro-myxome. 

M.  HicGUET»  Tumeurs  nasales  tuberculeuses. 

1®  Une  femme  portait  une  tumeur  de  la  cloison  qui  avait  été 
prise  pour  un  abcès  et  qui  avait  déterminé  de  Tobstruction  na- 
sale; de  chaque  côté  de  la  cloison,  on  remarquait  une  tuméfac- 
tion rénitente  et  non  ulcérée;  la  curette  introduite  par  une  plaie 
d'incision,  y  enleva  des  masses  molles  ressemblant  à  de  fausses 
granulations  ; 

^^  Une  autre  femme  souffrait  d'obstruction  du  nez;  de  chaque 
côté  de  la  cloison,  la  muqueuse  recouvrait  une  tuméfaction 
mais  était  saine;  à  l'extérieur,  sur  le  dos  du  nez,  il  existait  une 
saillie  donnant  la  sensation  du.  ganglion  ramolli;  l'emploi  de  la 
curette  permit  d'extraire,  tous  les  tissus  morbides^  tuberculeux, 
et  d'obtenir  la  guérison.  Comme  preuve  de  l'exactitude  du  diag-^ 
nostic,  M.  Hicguet  avance  qu'il  avait  remarqué  à  la  face  des 
plaques  lupeuses.  Ceci  vient  à  rencontre  des  observations  de 
Hébra  et  d'autres,  d'après  lesquelles  ces  lésions  n'apparaîtraient 
pas  après  33  ou  45  ans. 

M.  Cap  ART.  Les  tumeurs  tuberculeuses  sont  communes;  huit 
ont  été  opérées  par  lui.  C'est  ScheelTer  qui  a  été  le  premier  à  les 
signaler.  Il  est  facile  de  les  confondre  avec  les  sarcomes,  si  l'on 
ne  fait  pas  intervenir  l'examen  microscopique. 

M.  Eeman.  L'acide  lactique  donne  des  résultats  excellents 
dans  les  affections  tuberculeuses  suppurées  du  nez. 

M.  Lecocq.  La  fixation  des  bacilles  dans  les  liquides  puru- 
lents, dans  ceux  du  nez  par  exemple,  est  souvent  impossible  à 
réaliser.  M.  Lecocq  y  parvient  aujourd'hui  par  le  procédé  sui- 


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SOCléTÉ  D*OT0L0GIfir  Bt  DE  LARYNG0L06IE  BEL6B     ^ 

rmni  :  il  sèche  la  préparation  et  il  la  lave  à  Tôther  qoi  ealève  les 
matières  grasses,  puis  il  fix«  les  bacilles  par  la  méthode  ordi- 
naire. 

M.  ScHiFFERS.  Présentation  (Tune  rhinoîitbe, 
La  pièce  dont  il  s'agit  est  un  exemple  très  rare  de  rhinolithe  ; 
elle  est  rugueuse,  de  coloration  brunâtre  et  mesure  environ 
4  oeatimôtres;  elle  était  probablement  placée  dans  le  méat  in-. 
férieur  dont  elle  a  la  forme.  L^examen  microscopique  n*en  a 
pas  été  fait  et  le  confrère  qui  Ta  extraite  n*a  pas  donné  de  ren- 
seignements cliniques. 

M.  HiGOUET.  Il  a  observé  à  différentes  reprises  des  rhinolilhes 
qui  avaient  presque  toujours  pour  point  de  départ  un  noyau  de. 
fruit.  C'est  ainsi  qu'une  femme  de  30  ans  était  atteinte  d'ozène 
et  d'otOFihée  depuis  son  enfance;  des  polypes  furent  enlevés 
dans  le  conduit  auditif  externe.  Après  le  lavage  du  nez,  M.  Hic- 
guet  put  découvrir  une  rbinolithe  volumiaeusef  incrustée  de 
matières  calcaires,  qui  avait  pour  point  de  départ  un  noyau  de 
pèche  et  existait  depuis  de  nombreuses  années  :  il  ne  fut  pas 
possible  de  déterminer  l'époque  à  laquelle  remontait  Taccident 
primitif.  Un  deuxième  cas  est  celui  d*un  tuberculeux  qui  souf- 
frait violemment  d*un  ozène;  une  sonde. ayant  été  introduite 
dans  le  cornet  moyen  en  fit  tomber  une  masse,  une  rhinolithe 
dont  la  surface  était  rugueuse  et  à  la  face  interne  de  laquelle  on 
constatait  une  excavation  qui  avait  dû  embrasser  rextrémilé 
postérieure  du  cornet.  11  est  probable  que  l'origine  de  ce  corps 
étranj^er  était  un  amas  de  mucosités  desséchées.  (Explication 
de  Zuckerkandl.) 

M.  BoLAND.  Les  rhinolithes  seraient  assez  fréquentes  è  en 
juger  par  les  trois  cas  qu'il  a  rencontrés  dans  sa  pratique  : 
1<*  Une  jeune  fille  de  5  ans  avait  un  écoulement  purulent  du  nez; 
rintroduclion  d'un  stylet  y  fil  découvrir  un  corps  dur  et  pier- 
reux; mais  qui  resta  en  place.  Quatre  ans  plus  tard,  M.  Boland 
enlève  une  rhinolithe  du  volume  d*une  amande,  dont  le  centre 
était  un  petit  pois;  2<*  une  autre  foi»,  le  corps  étranger  prove' 
nait  dun  morceau  de  cuir  de  3  millimètres;  3^  la  troisième  fois^ 
il  rencontra  une  feuille  enroulée  au  niveau  di  méat  inférieur. 
I^instruinent  dont  il  s*est  servi  pour  Textraction  est  un  crochet 
à  strabisme. 

M.  HiGGUET.  L'instrument  le  plus  favorable  est  un  rétracteur 


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404     SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  BELGE 

qui  s'introduit  redressé  et  qu*on  recourbe  à  son  extrémité  lors- 
qu'il est  en  place  (curette  de  Quire). 

M.  Dblstanchb.  L'extracteur  des  corps  étrangers  du  conduit 
auditif  externe,  imaginé  par  Morel,  peut  recevoir  certaines  ap-  . 
plications  dans  l'espèce. 

M.  Laurent.  Du  développement  et  de  Pexagération  des  né- 
vroses réflexes  par  le  traitement  intra-nasal  (sera  publié). 

M.  RuTTBN.  Observation  d'un  cas  de  polype  muqueux  de 
F  antre  dHighmore. 

Un  homme  de  54  ans  souffrait  de  troubles  d'un  côté  d'une 
narine  résultant  d'un  empyème  de  l'autre.  Il  y  a  un  mois,  la 
suppuration  nasale  augmenta  à  la  suite  de  Textraction  d'une 
dent,  de  la  deuxième  molaire.  Bientôt  un  polype  fut  aperçu  des- 
cendant à  plusieurs  millimètres  de  l'alvéole  intéressée  ;  il  était 
pourvu  d'un  long  pédicule  qui  prenait  insertion  sur  le  plancher 
de  Tautre,  vers  sa  partie  postérieure  et  il  avait  un  aspect  trans- 
parent. Quoique  Texamen  microscopique  n'en  eût  pas  été  fait, 
il  était  facilement  reconnaissable  pour  être  un  polypo  muqueux. 
L'enlèvement  se  6t  à  froid  et  fut  complété  par  les  cautérisations 
à  l'acide  chromique.  L'alvéole  se  cicatrisa  complètement  et  la 
guérison  fut  complète. 

M.  Bayer.  Il  se  peut  que  le  néoplasme  n'était  qu'un  kyste, 
celui-ci  se  développant  fréquemment  à  la  racine  des  dents  et 
donnant  facilement  lieu  à  de  fausses  interprétations  au  point  de 
vue  de  sa  nature. 

M.  Eeman.  Dans  bien  des  cas,  l'examen  microscopique  seul 
est  à  môme  de  trancher  la  question. 

M.  Bayer.  Relations  des  affections  laryngées  avec  la  mens- 
truation. 

Il  a  déjà  traité  cette  question  au  congrès  de  Londres.  L'ob- 
servation suivante  est  une  nouvelle  et  importante  contribution 
à  l'étude  des  rapports  qui  existent  entre  les  affections  laryngées 
et  la  menstruation. 

Une  jeune  fille  de  28  ans  était  tuberculeuse  du  poumon  droit; 
les  cordes  vocales  présentaient  des  végétations  papillaires  con- 
sidérables, tandis  que  les  cartilages  aryténoîdes  étaient  œdé- 
matiés  et  tuméfiés.  Plusieurs  fois  déjà  il  en  avait  extrait  des 
fragments  considérables,  mais  la  reproduction  était  constante  et 


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SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  BELGE     405 

elle  s'accompagnait,  à  de  certaines  époques,  de  tuméfaction  de 
la  région  et  de  sténose  gloUique,  phénomènes  qui  lui  firent,  à 
diverses  reprises,  préconiser  la  trachéotomie  à  la  malade. 
MM.  les  docteurs  Hicguet  et  Goris  ont  eu  même  un  jour  à  s'oc- 
cuper du  cas  avec  M.  le  docteur  Bayer;  la  glace  produisait  dans 
ces  conditions  de  bons  effets.  En  tout  cas,  Tarfection  a  présenté 
une  interruption  qui  dura  deux  ans  et  pendant  laquelle  le  larynx 
resta  libre.  Mais  les  hémorrhagies  reprirent  bientôt  et  Tanémie 
se  développait  avec  plus  de  gravité,  tandis  que  les  opérations 
devaient  toujours  être  répétées  de  temps  en  temps.  Cependant 
une  singulière  coïncidence  venait  frapper  M.  Bayer  :  chaque 
fois,  l'aggravation,  qui  se  manifestait  par  de  l'oppression,  des 
étouffements  et  de  la  difficulté  de  la  déglutition,  se  reproduisait 
régulièrement  au  moment  de  Tépoque  menstruelle.  Entre  temps, 
Taffaiblissement  se  prononçait  et  ralimentation  ne  devenait  pos- 
sible qu'au  moyen  de  la  sonde  œsophagienne  ;  de  nouveaux  frag- 
ments furent  encore  enlevés  qui  provoquèrent  des  hémorrhagies 
et  une  fois  un  écoulement  de  sang  dans  la  trachée.  Aussi  la 
trachéotomie  dut-elle  être  faite  d'urgence  en  novembre  dernier; 
l'œdème  ne  tarda  pas  à  disparaître.  Mais  un  mois  aprèp,  à 
l'époque  des  règles,  le  larynx  se  tuméfia  à  nouveau  et  une  bron- 
chite survint  qui  entraîna  la  mort. 

M.  Goris.  Extraction  (Tune  chéloïde  trachéale. 

Un  enfant  de  6  ans  avait  été,  pour  une  diphthérie,  opéré  de 
la  trachéotomie,  qui  avait  donné  lieu  à  une  hémorrhagie  assez 
abondante;  jusqu'à  la  troisième  semaine,  tout  se  passa  fort  bien 
et  la  respiration  restait  libre.  11  se  produisit  alors  un  bruit  de 
tirage  très  accentué  avec  accès  de  suffocation  nocturnes.  A 
l'examen,  M.  Goris  découvrit  une  végétation  qui  était  insérée 
sur  la  partie  antérieure  du  cartilage  cricoïde,  vers  la  cicatrice  ; 
son  ablation  fut  effectuée  au  moyen  des  pinces  de  Fauvel  intro- 
duites et  ouvertes  dans  la  trachée.  Aujourd'hui  la  guérison  est 
complète. 

M.  Capart.  L'instrument  de  Schrôtter  était  peut-être  mieux 
indiqué  dans  l'espèce. 

M.  RuTTEN.  Un  cas  de  blessure  da  nerf  récurrent, 

La  relation  suivante  présente  des  particularités  intéressantes. 

Elle  se  rapporte  à  un  homme  qui  reçoit  un  coup  de  tranchet  à 

la  région  cervicale;  des  bulbes  d'air  s'échappent  par  la  plaie,  la 

voix  affecte  un  timbre  spécial,  la  déglutition  est  défectueuse  et 


ANNALEf  DBS  MALAOIBS  DE  L  OREILLB   BT  DU  LARYNX.   —  XVI. 


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403  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

la  corde  vocale  droite  se  met  dans  la  position  cadavérique;  la 
sensibilité  est  conservée  et  l'épiglotte  est  abaissée.  Tous  ces 
symptômes  ont  éclaté  aussitôt  après  Taccidcnt.  Des  bémorrha- 
gies  se  sont  produites  pendant  le  premier  mois,  pour  cesser 
pendant  les  deux  mois  suivants  et  reparaître  de  nouveau  actuel- 
lement. En  présence  de  troubles  constatés  du  côté  de  la  voix  et 
de  la  corde,  il  y  a  lieu  d'admettre  que  le  nerf  récurrent  a  été 
atteint  par  rinstrumeiit;  la  sortie  de  bulles  d'air  ne  peut  mettre 
en  doute  que  le  larynx  n'ait  été  ouvert.  L'origine  des  pertes  de 
sang  est  plus  difficile  à  expliquer. 

Après  la  séance,  les  membres  se  sont  réunis  autour  de  la  table 
de  M.  le  docteur  Delstanche,  qui  leur  a  fait  une  splendide  et  coi*^ 
diale  réception. 

La  prochaine  réunion  aura  lieu  en  1891,  le  jour  de  la  Pen- 
tecôte, à  une  heure,  chez  M.  le  docteur  Gapart.      o.  laurknt. 


PRESSE  ÉTRANGÈRE 


Les  afifèctions  de  l'oreille  dans  la  dernière  épidémie  d'influenza 
à  Vienne,  par  le  professeur  Adam  Politzer.  {Vieaer  Med, 
BJutter.ïï^' 9  eiiO\  1890.) 

Le  nombre  des  cas  observés  est  de  13i,  et  ce  chiffre  ne  com- 
prend pas  les  otites  très  nombreuses  que  l'on  vit  survpnir  pen- 
dant l'épidémie  chez  des  personnes  épargnées  par  Tinfluenza  ; 
elles  ressemblaient  cependant  en  tout  à  l'otite  épidémique  ;  il  ne 
comprend  pas  non  plus  les  otites  aiguës  antées  sur  les  affections 
chroniques  de  l'oreille. 

Le  trait  saillant  de  l'otite  ëpidémique  est  une  miringite  huileuse 
hémorrhagique  qui  existe  dès  le  début  dans  un  grand  nombre  de 
cas  :  des  vésicules  noires  ou  bleuâtres  plus  ou  moins  étendues 
couvrent  une  partie  du  tympan  et  peuvent  s'étendre  sur  la  paroi 
adjacente  du  conduit  auditif  externe.  Dans  deux  cas  il  y  avaib  des 
vésicules  isolées  dans  la  portion  cartilagineuse.  L'otite  externe 
n^est  d'ailleurs  pas  rare  ;  il  y  a  de  la  roup:eur  diffuse,  une  tumô* 
action  douloureuse  du  conduit  auditif  externe.  Quelques  jours 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  m 

après  le  début  on  ne  voit  plus  de  vésicules,  elles  se  sont  cre- 
vées en  donnant  lieu  à  un  écoulement  sanguinolent^  mais  il 
persiste  pendant  longtemps  des  taches  brunes  ecchymotiques. 
La  perforation  du  tympan  est  inconstante,  précoce  quand  elle  a 
lieu,  et  suivie  d^un  écoulement  purulent  abondant  et  prolougé. 
La  suppuration  des  cellules  mastoïdiennes  a  été  une  complication 
fréquente  de  Totite  épidémique  ;  il  est  remarquable  qu'il  n*exis- 
tait  presque  jamais  de  communication  entre  Tabcès  et  l'antre 
mastoïdien  (la  caisse  par  conséquent),  que  les  produits  inflam- 
matoires séparaient  des  cellules.  m.  w. 

De  Famidoi  de  qaelqnes  noayeaaz  remèdes  dans  les  maladîat 
d'oreille,  par  le  D' F.  Kretsghmann,  privât  docent  à  Halle-s.rS. 
{Arch.  f.  Obr.,  vol.  XXVIII,  l'«  et  II<'  liv.) 

Le  D'  F.  Kretschmann  a  cherché  le  moyen  de  produire  Tanes- 
thésie  dans  les  opérations  douloureuses,  mais  de  courte  durée., 
à  pratiquer  sur  Toreilie,  par  un  procédé  plus  simple  et  plus  court 
que  remploi  du  chloroforme.  Il  a  eu  recours  pour  cela  au  brom- 
éthyle  et  en  a  obtenu  de  bons  résultats.  Nous  renvoyons  ^au 
texte  pour  les  détails  de  rapplication. 

Les  avantages  de  celte  méthode  sont  les  suivants  : 

jo  Le  sommeil  narcotique  est  obtenu  rapidement; 

2""  Le  brométbyle  est  moins  désagréable  aux  malades  que  le 
chloroforme  ; 

3^  Il  n'exige  pas  un  appareil  aussi  compliqué  que  le  chloro- 
forme et  peut  être  employé  sans  avoir  recours  à  Taide  d'assis- 
tants expérimentés. 

Parmi  les  nouveaux  antiseptiques  recommandés  de  divers 
côtes,  la  créoline  a  été  également  Tobjet  d'une  étude  spéciale 
de  Tauteur.  D'après  lui,  c'est  un  remède  qui  a,  il  est  vrai,  des 
propriétés  désagréables  :  sa  mauvaise  odeur,  Topacité  de  ses 
mélanges  aqueux,  la  sensation  de  brûlure  produite  au  moment 
de  rapplication  ;  mais,  d'autre  part,  il  ne  serait  pas  sans  action 
dans  certaines  formes  de  suppuration  et  mérite  d'être  essayé.  Il 
serait  à  recommander,  en  particulier,  quand  les  irrigations 
doivent  être  faites  par  le  patient,  à  cause  du  peu  de  danger  re- 
latif de  son  emploi. 

Les  maladies  du  nez  et  du  pharynx  jouent,  comme  on  sait, 
un  grand  rôle  dans  Tétiologie  d'un  grand  nombre  de  maladies 
d'oreille.  En  particulier,  les  inflammations  catarrhales  des  mu- 
queuses des  organes  de  la  respiration  et  de  la  déglutition  pro- 


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408  PRESSE  ETRANGERE 

voquent  fréquemment  des  catarrhes  consécutifs  de  la  trompe  et 
de  la  caisse  du  tympan.  Or,  les  malades  att^^ints  de  ces  affec- 
tions se  plaignent  souvent  d*avoir  les  pieds  froids,  et  Tau  leur 
a  été  conduit  à  penser  qu'il  pouvait  y  avoir  une  connection 
entre  les  pieds  froids  et  les  affections  en  question.  De  là  Tessai 
de  bains  de  pieds  irritants,  qui  pourtant  ne  donnèrent  pas  de 
résultats  appréciables. 

C^est  alors  que  fauteur  eut  connaissance  d*un  travail  de 
Brandau  (Deutschen  Medicinalzeitung,  n<>*  68  et  69;  1886),  dans 
lequel  la  tendance  à  avoir  les  pieds  froids  est  attribuée  à  un 
hyperbidrosis  pedum^  et  contre  lequel  Brandau  recommande  un 
remède  qu*il  appelle  liquor  aûtihidrorrhoicus,  G^est  un  corps 
appartenant  au  groupe  des  éthers  chlorés  et  qui  a  la  propriété 
de  pénétrer  la  peau.  Cette  hyperhidrose  coïnciderait  fréquem- 
ment avec  les  catarrhes  du  nez  et  du  pharynx. 

Depuis,  Tauteur  a  toujours  questionné  les  malades  atteints  do 
catarrhe  du  nez  ou  du  pharynx  au  sujet  de  la  froideur  ou  rie  la 
transpiration  des  pieds.  Sans  exceplion,  les  repensées  ont  été 
affirmatives,  et  Tauteur  a  fait  des  essais  avec  la  liqueur  de 
Brauduu.  (Suivent  des  détails  sur  le  mode  d*emploi  et  les  pré- 
cautions à  prendre.)  Dès  la  première  application,  les  pieds  de- 
viennent secs  et  la  sensation  de  froid  a  disparu. 

Depuis  dix-huit  mois,  Tauteur  a  employé  dans  de  nombreux 
cas  la  liquor  antihidrorrhoicus,  et  il  a  constaté  une  action  favo- 
rable exercée  sur  les  catarrhes  du  nez  et  du  pharynx  ;  en  par- 
ticulier, des  formes  hypertrophiques  de  rhinite  et  de  pharyngite 
ont  été  guéries,  sans  traitement  local,  au  bout  de  quelques  se- 
maines ou  mois.  Les  symptômes  du  côté  de  Toreille,  en  tant 
qu'ils  dépendaient  de  ces  affections  et  étaient  susceptibles  de 
régression,  ont  disparu  également.  Quelquefois,  des  bounlonne- 
ments,  de  date  récente,  ont  disparu  par  ce  traitement  et  ne  se 
sont  plus  montrés  depuis.  Cette  liqueur  exerce  aussi  une  bonne 
influence  dans  le  traitement  des  laryngites. 

L'auteur  conseille  donc  d'essayer  la  liqueur  de  Brandau  dans 
les  cas  de  maladies  d'oreille  accompagnés  à^ hyperbidrosis pedum. 
Dans  aucun  cas  son  emploi  n*a  donné  lieu  à  des  inconvénients. 

Pour  ceux  qui  connaissent  Tinfluence  de  la  froideur  des  pieds 
sur  les  catarrhes  du  nez  et  du  pharynx,  et  les  fâcheuses  couse- 
quenccs  de  ceux-ci  au  point  de  vue  de  Toreille,  le  remède  in- 
diqué par  le  D'  Kretschmann  sera  précieux,  s'il  produit  les 
effets  relatés.  En  tout  cas,  on  peut  essayer,  et  il  est  à  souhaiter 
que  les  résultats  confirment  ceux  de  l'auteur.  a.  'joly. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  400 

Des  maladies  d'oreille  chez  les  diabétiques,  par  le  profes^^eur 
D'  KuHN,  de  Strasbourg.  (Arch.  f.  Ohr,,  vol.  XXIX,  I«  et 
II«  liv.) 

Parmi  les  nombreuses  études  sur  le  diabète  publiées  daas 
les  vingt  dernières  années,  on  n'en  rencontre  qu*un  très  petit 
nombre  émanant  des  olologistes,  ce  qui  a  fait  dire  à  Senator  que 
la  surdité  devait  être  rare  dans  le  diabèle. 

Cependant  tous  les  traités  des  maladies  de  Poreille  comptent 
le  diabète  parmi  les  facteurs  ètiologiques  de  la  furonculose  du 
con<luit  auditif,  des  otites  moyennes  aiguës  et  des  affections  du 
nerf  acoustique.  Oscar  Wolf  note  une  otite  moyenne  nécrutique 
ou  diabétique  débutant  sous  la  forme  d^une  otite  moyenne  aiguë 
purulente  et  conduisant  à  la  nécrose  de  parties  osseuses  plus 
ou  moins  considérables.  Dans  Pouvrage  de  Frerichs  sur  le  dia- 
bète se  trouve  un  cas  d'otite  interne  avec  carie  de  Papophyse 
mastoïde  et  thrombose  du  sinus  transverse  ;  il  y  avait  en  outre 
épaississement  et  adhérence  de  la  dure-mère  et  de  la  pie- 
mère. 

Toynbee  décrit  une  otite  moyenne  purulente  aiguë  chez  un 
diabéli(|ue  de  29  ans.  A  Pautopsie,  il  trouva  une  perforation  de 
la  membrane  du  tympan,  une  destruction  considérable  de  Papo- 
physe  mastoïde  par  la  carie  avec  éruption  vers  le  sinus  latéral. 

Raynaud  (Annales  des  maladies  de  roreiJIe,  mai  1881)  a  pu- 
blié un  cas  d^otite  diabétique  chez  un  homme  de  47  ans.  La 
maladie  avait  commencé  par  des  douleurs  intenses  et  une  forte 
hémorrhagie  de  Poreille,  suivie  d'un  écoulement  séreux.  A  Pau- 
topsie, on  trouva  une  grande  perforation  de  la  membrane  du 
tympan,  et  des  masses  abondantes  de  pus  sanguinolent  à  Pinté- 
rieur  de  Tapophyse  mastoïde  atteinte  de  carie. 

Kirchner,  Schwabach  et  Moos  ont  publié  des  observations 
analogues. 

Dans  tous  ces  cas,  la  marche  de  la  maladie  présente  une  série 
de  symptômes  que  Pon  ne  rencontre  pas  avec  la  même  régula- 
rité dans  les  autres  formes  d'otite  moyenne  aiguë  :  marche  vio- 
lente des  le  début,  suppuration  très  abondante,  fortes  hémor- 
rhagies  et  surtout  participation  rapide  de  Papophyse  mastoïde. 

Les  résultats  de  Pautopsie  montrent  qu'après  une  courte  durée 
de  la  maladie  il  existe  des  destruetions  excessivement  considé- 
rables des  parties  osseuses  de  Poreille  moyenne,  indiquant  une 
véritable  ostéite  du  rocher. 

Chez  les  diabétiques,  les  inflammations  osseuses  ne  sont  pas 


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4tO  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

rares,  et  l'auteur  est  porté  à  cansidérer  cette  otite  diabétiqite 
eomme  une  forme  d'inflammation  de  Toreille  moyenne  qui  ne 
peut  se  produire  que  lorisque,  sous  l'influence  du  diabète,  les 
humeurs  et  les  vaisseaux  sanguins  de  Toreille  sont  altérés  de 
telle  sorte  que  les  tissus  ne  sont  plus  en  état  d'opposer  qu'une 
résistance  insignifiante  ou  nulle  à  l'extension  de  l'agent  nocif. 
Il  y  aurait  donc  incontestablement  une  relation  étiologiqne 
entre  les  deux  maladies,  et  non  une  rencontre  accidentelle. 

Cependant,  malgré  les  travaux  considérables  publiés  dans  ces 
dernières  années  sur  le  diabète,  il  existe  encore  beaucoup  d*obs- 
curilé  en  ce  qui  concerne  les  rapports  étiologiques  entre  le  dia- 
bète et  ses  nombreuses  localisations. 

La  question  de  rintervenlion  chirurgicale  chez  les  diabétiques 
demande  aussi  à  être  élucidée  par  de  nouvelles  observations. 
L'auteur  lui-môme,  après  s'être  prononcé  contre  les  opérations 
graves  chez  les  diabétiques,  à  la  suite  d'un  cas  suivi  de  mort, 
est  revenu  sur  cette  opinion.  Les  succès  récents  de  l'inierven- 
tion  chirurgicale  chez  les  diabétiques,  bien  que  rares  encore, 
lui  ont  fait  considérer  comme  plus  humain  de  tenter  l'opération 
offrant  une  possibilité  de  guérison,  quand  une  issue  fatale  est 
certaine  avec  rabstenlion. 

L'auteur  donne  deux  observations  d'otite  diabétique  très 
intéressantes,  très  caractéristiques,  et  que  nous  regrettons  de 
ne  pouvoir  reproduire.  Nous  renvoyons  au  texte  allemand  ceux 
que  le  sujet  intéresse. 

Sur  le  rocher^  du  premier  malade,  qui  a  succombé,  les  des- 
tructions osseuses  sont  si  considérables  que  c'est  à  peine  si 
l'on  en  observe  de  telles  dans  les  formes  les  plus  graves  d'otite 
moyenne  môme  diphthéritique  ;  elles  sont  d'autant  plus  frap- 
pantes qu'elles  se  sont  produites  en  un  temps  relativement 
court  (8  semaines).  La  seule  explication  est  que  les  tissus  al- 
térés par  le  diabète  n'offraient  aucune  résistance  aux  micro- 
coques du  pus. 

Les  micro-organismes  observés  dans  le  deuxième  cas  (ici 
une  double  opération  a  parfaitement  réussi,  sans  que  le  diabète 
ait  été  guéri)  ne  se  distinguent  en  rien  des  staphylococcus  et 
streptococcus  qui  se  rencontrent  dans  les  autres  suppurations. 
Ces  organismes  trouvent  dans  les  tissus  et  humeurs  des  diabé- 
tiques, peut-être  par  suite  de  leur  teneur  en  sucre,  le  terrain  le 
plus  favorable,  et  ainsi  s'expliquerait  en  partie  la  production  de 
destructions  rapides  et  énormes. 

Chez  le  premier  malade,  le  diabète  avait  précédé  de  beaucoup 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  4tl 

la  maladie  d'oreille.  Chez  le  deuxième  patient,  an  contraire,  on 
pouvait  se  demander  si  le  diabète  n'avait  pas  été  une  consé- 
quence de  la  suppuration  de  Toreille,  car  quelques  mois  aupa- 
ravant l'analyse  de  Turine  n'y  avait  pas  montré  de  sucre. 

A.   JOLY. 

Les  maladies  de  l'oreille  dans  la  rougeole,  par  le  D'  L.  Blau, 
de  Berlin.  {Arch.  f.  Ohr.,  vol.  XXVII,  II*  et  IlIMiv.) 

Les  observations  de  T auteur  s'étendent  actuellement  à  65  in- 
dividus dont  la  maladie  d'oreille  peut  être  rattachée  sûrement  à 
la  rougeole.  Sur  2,550  personnes  affectées  de  maladies  d'oreilles 
et  examinées  par  l'auteur^  cela  donne  une  proportion  de  2,5  0/0 
pour  celles  dues  à  la  rougeole.  En  réunissant,  d*autre  part,  les 
cas  publiés  dans  les  Arcb,  f,  Ohr.,  on  trouve  une  proportion 
de  3,1  0/0,  contre  5,2  0/0  pour  la  scarlatine. 

Les  différentes  formes  de  maladies  de  Toreille  observées  par 
Fauteur  à  la  suite  de  la  rougeole  sont  les  suivantes  : 

Otite  moyenne  catarrhale  aiguë 12  cas« 

Otite  moyenne  purulente  aiguë 16    — 

Otite  moyenne  purulente  chronique. 31    — 

Résidus  d'otites  moyennes  chroniques.. .  12    -^ 

Otite  externe  diphthéritique. .  » 1    — 

Surdité  nerveuse 3    — 

L'auteur  donne  une  courte  analyse  d^un  travail  de  ToBBrrz  (La 
rougeole.  Études  cliniques  et  anatomo-pathologiques,  Arch,  f. 
Kinderbeilk.^  vol.  VI 11,  p.  321;  1887)  sur  le  même  sujet  et  se 
range  complètement  à  son  avis  pour  ce  qui  concerne  la  patho- 
genèse  des  complications  de  l'oreille  dans  les  maladies  infec- 
tieuses. Nous  reproduisons  ici,  à  cause  de  son  importance,  la 
conclusion  de  ToDErrz  : 

«  Dans  la  rougeole,  déjà  avant  l'apparition  de  l'exanthème 
cutané,  de  même  que  l'appareil  respiratoire  et  l'appareil  digestif 
et  la  conjonctive,  la  muqueuse  de  la  trompe  et  de  la  caisse  est 
affectée,  et  cela  comme  les  mitres,  spontanément  et  non  par 
propagation  du  catarrhe  à  la  trompe.  En  conséquence,  dans  les 
complications  du  noté  de  Voreille  qui  se  produisent  au  cours  de 
la  rougeole,  c'est  à  une  affection  exanthématique  primitive  de 
l'oreille  que  Pon  a  affaire.  » 

Nous  ne  pouvons  ici  que  signaler  les  détails  intéressants 
donnés  par  Fauteur  sur  les  cas  observés  par  lui  et  nous  borner 


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412  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

à  relever  ses  conclusions.  Celles-ci  méritent  d'attirer  Tattention 
des  praticiens,  en  raison  des  conséquences  graves  que  peut 
entraîner  un  retard  dans  Tapplication  du  traitement. 

Sur  28  cas  traités  dans  la  période  aiguë,  tous  ont  été  guéris 
et  ont  recouvré  Touïe  normale.  Au  contraire,  sur  38  cas  chro- 
niques venus  en  traitement,  plusieurs  n*ont  pu  être  guéris,  et 
même,  chez  ceux  dont  Totite  moyenne  purulente  chronique  fut 
guérie,  Touïe  fut  à  peu  près  perdue  pour  quelques-uns.  Aussi 
Fauteur  selève-t-il  contre  cette  opinion  dangereuse,  que  les 
complications  de  Poreille  dans  la  rougeole  sont  toujours  de  na- 
ture bénigne  et  ne  méritent  pas  une  attention  particulière.  Gé- 
néralement peu  graves  à  leur  début,  elles  peuvent  avoir  les  plus 
tristes  conséquences  si  leur  traitement  est  négligé  ou  défec- 
tueux. 

Ce  qui  est  vrai  pour  la  rougeole  Test  aussi,  avec  certaines 
restrictions,  pour  la  scarlatine.  Sur  15  patients  atteints  d'otite 
moyenne  purulente  aiguë  à  la  suite  de  la  scarlatine  et  traités 
par  Tauteur,  un  seul  atteint  de  panotite  n'a  pas  été  guéri  et 
môme  est  devenu  complètement  sourd.  L^auteur  se  croit  par 
snite  autorisé  à  affirmer  que  les  complications  graves  du  côté 
de  Toreille,  que  l'on  observe  si  fréquemment  après  la  scarlatine, 
tiennent  moins  à  la  malignité  initiale  du  processus  pathologique 
qu*à  Tabsence  d'un  traitement  convenable  appliqué  à  temps. 

A.  40LY. 

OuYertures  fistmlenses  du  pôle  supérieur  de  la  membrane  da 
tympan,  par  le  prof.  Walb.  (Arch.  f,  Ohrenb.j  vol.  XXVI,  3«  et 
4«  livr.) 

Après  avoir  rappelé  les  travaux  de  Morpurgo,  Hessler  et 
Krctschmann  sur  ce  sujet,  travaux  que  nous  avons  signalés 
dans  cette  revue,  Fauteur  nous  donne  les  résultats  de  sa  propre 
expérience. 

Tous  les  spécialistes  sont  d'accord  pour  donner  à  cette  mala- 
die une  situation  à  part,  notamment  au  point  de  vue  des  résul- 
tats pou  favorables  obtenus  par  le  traitement  habituel.  L'accord 
est  moindre  en  ce  qui  concerne  le  siège  delà  suppuration.  Cepen- 
dant, on  admet  toujours  une  localisation  dans  une  partie  de  la 
caisse,  et  la  voie  de  Tinfection  est,  dans  la  plupart  des  cas,  la 
trompe  d'Eustache.  Mais  alors  il  faut  admettre  une  afTeclion  géné- 
rale de  la  caisse  et  une  communication  libre  entre  celle-ci  et 
les  cavités  en  question. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  413 

Une  affection  catarrhale  qui  atteindrait  d^abord  toute  la  mu- 
queuse, pour  se  localiser  plus  tard  dans  ces  cavités,  ne  pourrait 
se  transformer  en  affection  purulente  qu'autant  quUl  y  aurait 
communication  avec  Tair  extérieur  par  le  conduit  au'litif,  car 
Tair  qui  passe  par  la  trompe  d'Eustache  se  dépouille  à  peu  près 
complètement  de  ses  germes  d'infection,  comme  cela  ré- 
sulte d'un  travail  publié  récemment  dans  les  Archives  de  Pflû- 
ger. 

Mais  si  dans  un  certain  nombre  de  cas  une  maladie  primitive 
de  Foreille  est  le  facteur  étiologique  de  la  production  d'une 
li^îtule  au  pôle  supérieur  de  la  membrane  du  tympan,  les  obser- 
vations de  Pauteur  Font  conduit  à  admettre  que,  dans  le  plus 
grand  nombre  des  cas,  ces  fistules  sont  amenées  par  une  mala- 
die de  Toreille  externe  :  soit  par  une  otite  externe  atteignant  le 
pourtour  de  la  membrane  flaccide,  soit  par  une  maladie  exsuda- 
tive  de  Toreille  externe,  en  présence  d'une  communication 
anormale  existant  entre  le  conduit  auditif  externe  et  le  système 
de  cavités  situé  en  arrière  de  la  membrane  flaccide. 

C'est  cette  dernière  catégorie  de  cas  que  l'auteur  a  étudiée  avec 
soin  et  qui  constitue  la  partie  originale  de  son  mémoire.  Il 
B'agit  du  trou  de  Rivinus,  dont  l'existence  a  été  affirmée  par  les 
uns,  niée  par  les  autres.  L'auteur  a  constaté  très  souvent  sa 
présence,  et  s'il  ne  lui  attribue  aucune  importance  au  point  de  vue 
physiologique,  il  n'en  est  pas  de  même  au  point  de  vue  patholo- 
gique. Cette  ouverture  peut  jouer  un  rôle  considérable  dans 
divers  étals  pathologiques,  en  permettant  la  transmission  de 
processus  inflammatoires  de  l'oreille  externe  à  l'oreille  moyenne, 
et  vice  versa,  ouïe  passage  de  microbes  infectieux.  En  présence 
d'un  trou  de  Rivinus,  l'inflammation  de  l'oreille  externe  peut  se 
transmettre  à  l'espace  situé  en  arrière  de  l'ouverture,  et  donner 
lieu  au  genre  d'affection  qui  fait  l'objet  de  ce  travail.  Les  petites 
ouvertures  fistuleuses  se  trouvent  toujours  au-dessus  de  la 
courte  apophyse,  juste  au  bord  de  l'os,  là  où  est  toujours  situé 
le  trou  de  Rivinus.  L'auteur  cite  à  l'appui  quelques  cas  très 
intéressants,  pour  lesquels  nous  renvoyons  au  texte  allemand. 
Ou  y  trouvera  aussi  une  digression  relative  à  l'emploi  de 
l'acide  borique  dans  les  maladies  d'oreille,  qui  nous  paraît  pré- 
ciser d'une  manière  exacte  ce  qu'il  faut  attendre  de  ce  remède 
rejeté  à  tort  par  quelques  praticiens. 

Le  trou  de  Rivinus  peut  aussi  aggraver  les  maladies  de  l'oreille 
moyenne,  en  permettant  la  pénétration  de  germes  d'infection  par 
le  conduit  auditif  externe.  Une  otite  aiguë  non  purulente  peut 


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414  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

ainsi  être  transformée  en  otite  purulente.  L^auteur  en  cite  un 
exemple. 

Pour  le  traitement,  Fauteur  se  range  complètement  à  Tavis  de 
Schwartze;  ce  doit  être  surtout  un  traitement  chirurgical  :  enlè- 
vement des  granulations,  mise  à  jour  et  grattage  des  parties 
osseuses  malades,  expulsion  des  masses  d*ex6udat  épaissies  et 
lavage  antiseptique  des  parties  malades  à  Taide  de  canules  appro- 
priées. D'  A.  JOLY. 

Les  bactéries  du  cérumen,  parle  D'  F.  Rohrer,  prof,  à  Zurich. 
(Arcb.  f.  Ohi\,  vol.  XXIX,  i"»  et  2«  livr.) 

Après  ses  recherches  sur  la  fausse  bactériologie  des  sécré- 
tions pathologiques  de  l'espace  naso-pharyngien,  de  la  caisse  et 
du  conduit  auditif  externe,  dont  les  résultats  ont  été  publiés 
réoefloment,  le  docteur  Rohrer  a  entrepris  Texamen  des  bactéries 
qui  se  rencontrent  dans  le  cérumen.  Pour  exclure  autant  que 
possible  la  présence  de  germes  accidentels,  il  a  choisi  des  cas 
d^accumulation  de  cérumen,  et  a  pris  pour  ses  cultures  des  par- 
celles enlevées  au  centre  des  bouchons  cérumineux.  L'auteur  a 
employé  la  méthode  de  Koch  pour  ses  cultures  et  pour  la  difië- 
reneiation  des  formes. 

L'examen  a  porté  sur  50  cas  de  bouchons  cérumineux,  qui  ont 
fourni  16  catégories  de  microbes.  (E*our  les  détails,  nous  ne  pou- 
vons que  renvoyer  aux  tableaux  du  texte  original.)  Des  essais 
d'inoculation  sur  des  animaux  ont  été  faits  avec  chacune  des 
catégories.  Dans  un  très  grand  nombre  de  cas,  Trajettion  du 
bouillon  de  culture  dans  le  tissu  sous-outané  ou  la  cavité  péri* 
tonéale  a  été  suivie  d'altérations  considérables  dans  le  foie,  les 
poumons  et  les  glandes. 

L'auteur  laisse  à  des  recherches  ultérieures  le  soin  de  confir- 
mer la  pathogénéité  éventuelle  des  formes  suspectes,  et  se  borne 
à  conclure  de  ses  expériences  : 

Qu'il  existe  un  grand  nombre  de  bactéries  dans  le  cérumen,  et 
que  de  là  elles  peuvent  se  développer  dans  un  terrain  favorable; 
qu'en  dehors  d'une  majorité  d'espèces  saprophytes  on  reacoatre 
plusieurs  formes  suspectes  de  pathogénéité;  que  des  sobissomy- 
cètes  parvenus  de  divers  milieux  dans  le  méat  peuvent  vivre 
dans  le  cérumen  qui  s'y  trouve  ;  enfin,  que  l'on  rencontre  fW- 
quemment  les  mômes  formes  chez  divers  individus» 

La  présence  de  bactéries  pathogèmes  dans  le  cérumen  expli- 
querait la  production  soontnnée  d'inOammationa  superficMles, 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  415 

cirooBScritee  et  diffases,  dans  le  conduit  auditif  exteraei  et 
notamment  aussi  le  développement  d^iuflammations  puruleates 
subaiguês  dans  Tespace  intermédiaire  entre  le  bottchoa  eérumi- 
aeux  et  la  membrane  du  tympan. 

Après  Fextraction  de  bouchons  cérumineux  obstraaat  eonpiè- 
teraent  le  méat,  Tauteur  a  trouvé  à  plusieurs  reprises  le  «onduit 
auditif  ulcéré,  et  trois  fois  avec  des  polypes  oaracléristi^ïttes. 
L'oreille  moyenne  était  complètement  indemne,  ainsi  que  la 
trompe  d*Eustache.  L*infection  ne  pouvait  donc  provenir  que  du 
méat,  et  comme  celui-ci  était  formé  par  le  bouchon  de  cérumen, 
il  est  assez  vraisemblable  d^admeltre  la  participation  de  microbes 
renfermés  dans  ce  dernier.  d'  a.  ^olt. 

Contribution  à  Téprenve  de  Tonie,  par  le  D'  L.  Jacobson,  pro- 
fesseur d*otologie  à  l'Université  de  Berlin.  (Arch,  /.  OAr., 
Tol.  XXVIIÏ,  1"  et  2«  livr.) 

I/auteur  montre  d*abord  combien  les  opinions  des  médecins 
auristes  les  plus  éminents  diffèrent  relativement  à  la  valeur  qu*il 
convient  d'accorder  aux  divers  modes  d'épreuve  fonctionnelle 
pour  le  diagnostic.  Il  explique  ces  divergences  par  les  difficul- 
tés considérables  qui  s'opposent  à  Tappréciation  des  anomalies 
fonctionnelles  observées  dans  les  maladies  d'oreille. 

L'examen  anatomo-pathologique  est  ici  en  défaut.  Le  processus 
physique  de  l'audition  est  basé  principalement  sur  les  lois  de  la 
transmission  des  vibrations  :  plus  celte  transmission  sera  éner- 
gique, et  plus  la  perception  sera  intense.  Mais  la  mise  en  vibra- 
tion des  appareils  terminaux  du  nerf  acoustique  dépend  de  la 
masse,  élasticité  et  tension  des  corps  vibrants.  Pour  établir  ana- 
tomiquement  les  causes  des  diverses  anomalies  fonctionnelles, 
il  faudrait  donc  pouvoir  reconnaître  les  modifications  de  masse, 
d'éksticité,  de  tension  des  diverses  parties  de  l'appareil  de 
transmission  du  son;  or,  cela  dépasse  les  limites  de  nos  recher- 
ches anatomiques.  Oji  se  trouve  donc  ici  dans  la  même  situation 
qpie  les  médecins  oculistes,  qui  ne  peuvent  plus  constater  après 
la  mort  un  grand  nombre  d'anomalies  fonctionnelles  qui'ils  savent 
parfaitement  reconnaître  pendant  la  vie. 

Le  développement  de  l'optique  physiologique  permet  d'établir 
sur  le  vivant  le  diagnostic  d'un  grand  nombre  d'anomalies  patho- 
logiques de  l'oeil.  En  otologie,  les  difficultés  sont  beaucoup  plus 
grandes;  c'est  ainsi  qu'il  est  impossible  d'examiner  isolément 
chaque  oreille  au  point  de  vue  de  la  conductibilité  osseuse. 


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416  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

D'un  travail  récent  de  Bezold  sur  Texpérience  de  Rinne,  il 
résulte  que,  dans  Texpérience  de  Valsalva,  ainsi  que  dans  la 
raréfaction  artificielle  de  Tair  dans  la  caisse  du  tympan,  Taudi- 
tion  des  notes  de  diverses  hauteurs  est  modifiée  à  un  degré 
variable.  L'auteur  voit  dans  ce  fait  une  indication  de  la  direction 
à  donner  aux  recherches  physiologiques  pour  arriver  à  fixer  le 
diagnostic.  Il  faudrait  trouver  une  méthode  qui  permette  d'éta- 
blir une  expression  numérique  exacte  de  Faculté  de  Touîe  pour 
des  sons  do  diverses  hauteurs. 

Après  un  grand  nombre  d'essais,  Tauteur  est  arrivé  à  produire, 
au  moyen  de  courants  d'induction  magnéto-électriques,  des  sons 
dont  Tintensité  peut  être  réglée  et  représentée  exactement  par 
des  nombres.  La  méthode  a  été  décrite  dans  les  Archives  de 
Du  Bois-Reymond. 

L*auteur  espère  que  son  appareil  pourra  rendre  des  services  au 
point  de  vue  du  diagnostic  difTérentiel,  soit  que,  comme  Bezold 
Ta  indiqué,  on  examine  ainsi  les  modifications  produites  daas  la 
portée  de  l'ouïe  par  la  compressiou  ou  raréfaction  artificielle  de 
Tairdans  la  caisse  du  tympan,  soit  que  l'on  étudie  à  l'aide  de  ce 
procédé  les  anomalies  de  l'audition  résultant  de  processus  patho- 
logiques. D'  A.  JOLY. 

Un  cas  d'ostéite  diabétique  primitiye  de  l'apophyse  mastoîde, 
avec  remarques  sur  l'influence  d'opérations  graves  sur  la 
marche  du  diabète,  par  le  D*^  Otto  Kôrner,  do  Francfort-sur- 
Mein.  {Arch,  f.  Ohr,,  vol.  XXIX,  i"et  2*  liv.) 

D.  F.,  41  ans,  ne  se  rappelle  pas  avoir  été  malade  auparavant. 
IjO  12  avril  1889,  après  un  léger  rhume  de  cerveau,  il  est  atteint 
de  violentes  douleurs  dans  tout  le  côté  droit  de  la  tête  et  de  la 
face.  Ces  douleurs  se  localisèrent  ensuite  dans  l'oreille  et  en 
arrière  de  celle-ci,  et  augmentèrent,  surtout  la  nuit,  jusqu'à 
devenir  intolérables.  Le  2-2  avril,  écoulement  de  Toreille  droite, 
sans  diminution  de  la  douleur.  Le  24  avril,  le  professeur  Moos, 
appelé,  pratiqua  une  incision  dans  la  membrane  du  tympan.  De 
grandes  quantités  de  pus  furent  expulsées  et  les  douleurs  se 
calmèrent  sans  cependant  disparaître  complètement. 

Le  26  avril,  le  malade  fut  envoyé  au  docteur  K...  Ses  douleui^s 
dans  le  côté  droit  de  la  tète  continuaient,  se  localisant  parfois 
dans  la  région  mastoïdienne.  Le  30  avril,  l'ouverture  de  la 
membrane  du  tympan  fut  élargie,  mais  sans  diminution  de  la 
douleur.  Pas  de  fièvre.  Le  traitement  local  se  borne  à  Tévaoua- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  417 

tion  du  pus  et  à  des  lavages  fréquents  avec  une  solution  faible 
de  sublimé.  La  douche  d'air  ne  provoque  pas  de  douleur  dans 
Tapophyse  masioîde.  Les  applications  chaudes  sur  la  région 
mastoïdienne  sont  plus  efficaces  que  les  compresses  de  glace 
pour  calmer  la  douleur. 

La  longue  durée  de  la  suppuration  et  la  grande  prostration  du 
mahde  firent  soupçonner  une  anomalie  constitutionnelle,  et 
Turine  fut  examinée,  bien  qu'il  n'y  eût  ni  polyurie,  ni  polydip- 
sie,  ni  faim  exagérée.  Malgré  cette  absence  des  symptômes  habi- 
tuels, Turine  renfermait  une  forte  proportion  de  sucre,  qu'une 
diète  sévère  lit  disparaître  en  grande  partie  au  bout  de  quelques 
semaines.  Cependant  la  suppuration  ne  fut  pas  modifiée,  mais  les 
forces  se  relevèrent  un  peu. 

Fin  mai,  survint  une  légère  sensibilité  douloureuse  à  la  pres- 
sion de  la  partie  anléro-inférieure  de  Tapophyse  mastoïde.  Vers  • 
le  milieu  de  juin,  Taspect  du  pus  se  modifia  un  peu  :  de  vert 
jaunâtre,  il  devint  plus  foncé,  brunâtre  et  coula  en  plus  grande 
abondance.  L'ouverture  de  la  membrane  du  tyrripan  s^était  un 
peu  agrandie,  et  Ton  voyait  en  arrière  des  granulations  sangui- 
nolentes qui  furent  brûlées  avec  de  Tacide  chromique. 

Bien  que  la  quantité  de  sucre  dans  Turine  fût  très  faible  et 
que  les  forces  se  fussent  relevées,  le  mal  local  avait  donc  pro- 
gressé, et  l'auteur  fut  amené  à  diagnostiquer  une  ostéite  aiguô 
de  l'apophyse  mastoïde,  quoique  l'os  fût  sain  extérieurement. 

Dès  lors,  l'ouverture  de  l'os  ne  pouvait  être  retardée.  La  bra- 
chycéphalie  extrême  et  le  siège  de  la  maladie  du  côté  droit  étaient 
des  indices  du  voisinage  dangereux  du  foyer  purulent  avec  le 
lobe  temporal,  le  cervelet  et  le  sinus  transverse,  et,  en  présence 
de  ce  danger,ropération  devait  être  faite  malgré  le  diabète. Elle  eut 
lieu  le  !•'  juillet.  I^a  couche  corticale  était  complètement  sake. 
A  3  millimètres  de  profondeur,  on  atteignit  une  cavité  du  volume 
d'une  noix,  remplie  de  granulations  sanguinolentes  et  occupant 
foule  l'apophyse  mastoïde.  La  cavité  osseuse  fut  complètement 
nettoyée  sans  que  la  dure-mère  et  le  sinus  fussent  atteints.  Le 
champ  d'opération  fut  lavé  avec  une  solution  de  sublimé,  rempli 
de  gaze  iodoformique  et  recouvert  d'un  bandage  ^xe. 

La  guérison  eut  lieu  sans  accident.  Le  4«  jour,  le  conduit  au- 
ditif examiné  ne  montre  quN:ne  trace  de  pus  dans  le  fond.  Lo 
9*  jour  seulement,  le  pansement  fut  renouvelé;  il  y  avait  partout 
des  granulations  de  bonne  nature  et  le  méat  était  complètement 
sec.  Le  15«  jour,  deuxième  renouvellement  du  pansement;  la 
perforation  de  la  membrane  du  tympan  est  fermée.  Le  26«  jour, 


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41»  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

la  cavilé  est  tellement  réduite  qu'un  tobe  de  drainage  remplaee 
le  tamponnement.  Enfin,  9  semaines  après  ropération,  il  ne  reste 
plus  qu'une  petite  fistule  qui  se  ferme  elle-même  dans  la 
13^  semaine.  Le  patient  entendait  la  montre  à  10  centimètres,  le 
langage  murmuré  à  9  mètres  ;  il  avait  recouvré  ses  forces,  et  il  put 
reprendre  son  train  de  vie  habituel. 

Contrairement  à  Topinion  de  la  plupart  des  otologistes,  qui 
regardent  les  maladies  de  Tapophyse  mastoïde  comme  étant  le 
plus  souvent  la  suite  de  suppurations  de  l'oreille  moyenne, 
Tauleur  pense,  avec  Kûster,  que  les  ostéites  de  Tapophyee  mas- 
toïde sont  des  affections  osseuses  de  nature  primitive.  Quand  on 
enlève  complètement  les  parties  malades  de  Tes,  la  suppuration 
de  la  caisse  cesse  aussitôt  et  la  perforation  de  la  membrane  du 
tympan  se  referme.  C'est  ce  qui  a  eu  lieu  dans  le  cas  rapporte  plus 
-  haut. 

Il  semble  que,  surtout  chez  les  diabétiques,  les  suppurations 
d'oreille  soient  souvent  la  suite  et  non  la  cause  de  TafTection  de 
l'apophyse  mastoïde. 

On  sait  que  les  opérations  sont  souvent  mal  supportées  par 
les  diabétiques,  et  les  chirurgiens  ne  sont  pas  complètement 
d'accord  sur  les  circonstances  dans  lesquelles  on  doit  opérer  en 
présence  du  diabète.  D'après  l'auteur,  celte  question  ne  sera  ré- 
solue que  quand  on  aura  réuni  un  grand  nombre  de  ces  cas, 
avec  détermination  de  la  proportion  de  sucre  dans  Turine,  avant 
et  après  l'opération.  Le  cas  rapporté  par  l'auteur  montre  qu'avec 
une  forme  légère  de  diabète  le  malade  peut  subir  sans  inconvé- 
nients une  grave  opération,  et  que  le  diabète,  en  dehors  d'une 
augmentation  passagère  de  la  proportion  de  sucre,  n'est  pas 
aggravé  par  Topé  ration. 

L'observation  nous  a  paru  assez  intéressante  pour  être  donnée 
avec  quelques  détails.  Elle  vient  à  l'appui  des  cas  publiés  par  le 
professeur  Kuhn,  dans  le  môme  numéro  des  Arcb.  f.  Ohr.^  et 
que  nous  n^avons  pu  que  signaler  en  passant.      d'  a.  joly. 

De  la  carie  et  de  l'extraction  de  l'enclume,  contribntioa  à 
Tétiologie  et  an  traitement  de  l'otite  moyenne  purulente 
chronique,  par  le  docteur  Ludewig,  médecin  assistant  de  la 
clinique  de  Halle.  {Arch.  /.  Ohr.,  vol.  XXIX,  4«  liv.) 

Une  cause  encore  peu  connue  de  Totite  moyenne  purulente 
chronique  est  la  carie.de  l'enclume,  soit  isolée,  soit  jointe  à  celle 
du  marteau. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  419 

Le  diagnostic  de  la  carie  du  marteau  est  souvent  facile  à  éta- 
blir, par  exemple  dans  les  cas  de  grandes  perforations  de  la 
membrane  du  tympan.  Si  le  marteau  seul  est  atteint,  son  extrac- 
tion par  la  méthode  de  Schwartze  peut  amener  la  cessation 
complète  de  la  suppuration.  Mais  il  arrive  que  Técoulement 
purulent  persiste  après  Topération,  sans  que  Ton  puisse  trouver 
dans  la  caisse  d'autre  foyer  de  carie.  La  seule  cause  de  cette 
persistaoce  est  assez  souvent  une  carie  de  Tenclume,  qui  n'est 
accessible  ni  à  Tœil,  ni  à  la  sonde. 

Comme,  après  l'extraction  du  marteau,  Tenclume  n'a  plus 
aucune  importance  au  point  de  vue  fonctionnel;  comme,  d'autre 
part,  l'enclume  atteinte  de  carie  est  quelquefois  expulsée  par  les 
injections,  l'auteur  a  été  conduit  dans  ces  derniers  temps  à  pra- 
tiquer l'extraction  méthodique  de  l'enclume  à  la  suite  de  Tinci- 
sion  du  marteau.  Les  résultats  obtenus  dans  32  cas  ont  été  assez 
importants  pour  amener  l'auteur  à  les  publier. 

Le  manuel  opératoire  est  encore  très  imparfait.  L'auteur  décrit 
les  procédés  auxquels  il  a  eu  recours  et  donne  un  résumé  dos 
82  opérations  avec  les  résultats  auxquels  elles  ont  abouti.  On  les 
ti'ouvera  dans  le  texte;  nous  nous  bornerons  ici  à  en  relever  les 
traits  principaux. 

Sur  les  32  cas,  il  y  en  a  21  où  l'otite  moyenne  chronique  était 
la  suite  d'une  maladie  infectieuse  aiguë.  Dans  1 1  cas,  renclume 
seule  était  atteinte  de  carie;  dans  16  cas,  le  marteau  et  ren- 
clume. Dans  2  cas  seulement,  Tenclume  fut  trouvée  saine. 

Parmi  les  accidents  consécutifs  à  l'opération,  l'auteur  a  observé 
des  paralysies  faciales,  des  céphalalgies,  du  vertige  avec  nau- 
sées et  vomissements,  sans  fièvre,  mais  avec  perte  momentanée 
de  l'ouïe.  L'opération  n'est  donc  pas  sans  danger,  et  la  technique 
opératoire  devra  être  perfectionnée. 

En  ce  qui  concerne  la  suppuration  et  la  fonction  auditive,  les 
résultats  de  l'opération  ont  été  les  suivants  : 

Dans  20  cas,  la  suppuration  a  été  guérie;  5  fois  avec  restitution 
de  la  membrane  du  tympan; 

Onze  cas  non  guéris  ou  encore  en  traitement  ; 

Un  cas  de  mort  indépendant  de  l'opération. 

Il  est  encore  trop  tôt  pour  connaître  les  résultats  définitifs,  et 
Tauteur  se  propose  de  donner  dans  un  an  un  nouveau  travail  à 
ce  sujet. 

Au  point  de  vue  de  l'audition,  les  résultats  sont  encore  incer- 


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420  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

tains,  au  moins  pour  les  cas  où  la  suppuration  n'est  pas  encore 
arrêtée;  cependant  Tamélioration  est  évidente  pour  quelques-uns 
d'entre  eux.  d'  a.  joly. 


INDICATIONS   BIBLIOGRAPHIQUES. 


AIXEMAGI^E  ET  AL'TRICHE 


OreUle. 


Syphilis  de  la  cavité  lynipar.ique,  par  W.  Kirchner  {Arch.  f.  Ohrenh., 
Baud  XWIII,  Heft  3,  20  juiu  i8S9). 

L'oreille  chez  les  criminels,  par  G.  Gradenigo  [Arch.  f.  Ohrenh,. 
Baud  XXVIII,  Heft  3,  tO  juin  i889). 

La  réaction  électrique  du  nerf  acousiique  et  sa  reproduction  graphique, 
par  G.  Gradfuigo  [Arch.  f.  Ohrenh,,  Band  XXVIII,  Hefl  3  et  4,  20  juia 
et  3  octobre  1889). 

De  la  pathogéuie  de  l'otite  moyenne  purulente,  par  Habcrmann  {Arch, 
f.  Ohrenh.,  Band  XXVIII,  Heft  3,  20  juin  1889). 

Contribution  à  l'étude  des  dchiscences  spontanées  de  la  voûte  de  la 
cavité  tympanique,  par  0.  Kœrner  {Arch.  f.  Ohrenh.y  Band  XXVlll, 
Hoft  3,  20  juin  188'*). 

De  la  conductibilité  des  os  de  la  lête,  par  S.  von  Sloin  {Arch.  f.  Ohrenh., 
Band  XXVIII,  Heft  3,  20  juin  1889). 

Un  tube  porte-médicaments  et  son  emploi  pour  les  affections  de  l'oreille 
mojenne,  par  G.  Laker  {Arch.  f.  Ohrenh,^  Band  XXVIII,  Heft  3,  20  juin 
1889^. 

MicToorj^anisme  de  l'otite  moyenne  aiguë,  par  A.  Scbeibe  (ZeiU.  f, 
Ohrenh.,  Band  XIX,  4,  1839). 

Nouvelles  recherches  sur  l'influenco  de  la  forme  du  cràno  sur  ouelqucs 
proportions  topourapbiqucs  du  temporal,  par  0.  Kœrner  {ZeiU,  f.  Ohrenh., 
Band  XIX,  4,  1889). 

Un  cas  rare  de  réflexes  auriculaires,  par  H.  Steinbrûggo  {Zeits.  f. 
Ohrenh.,  Band  XIX,  4,  1889). 

Des  affections  de  l'oreille  simulées,  par  W.Dorblich  {Biilitàrarzt,  n»»  5-7, 
1889). 

De  l'emploi  de  l'électrolyse  dans  les  otites  moyennes  supptjrées  chro- 
niques, par  J.  Grixbor {Wiener  med.  Bldlier,  o*  8,  1889). 

Tnilammalion  du  labyrinthe  dans  la  scarlatine.  Présentation  de  prépa- 
ratio  is  microscopiques,  par  L.  Katz  (Soc.  de  Med.  Int.  de  Berlin,  séance 
du  25  juiu;  in  Berl.  klin,  Woch.,  15  juillt-t  1889). 

Les  maladies  de  Toreille  et  leur  traitement,  par  A.  Hartmann  (Fischer, 
éditeur,  Berlin,  1889). 

('ompte  rendu  de  la  IX*  réunion  des  otologistes  du  sud  l'e  l'Allemagne 
et  de  la  Suisse  à  Fribourg  (Baden),  en  avril  1889,  par  E.  Bloch  (Imp. 
Poppen,  Fribourf,  1889). 


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INDICATIONS  BiBU0GRAPHIQU£6.  AU 

Marphologie  4os  badéries  de  Toreitte  «l  éè  kMtvilé  aas^-fifaftryii^ieiHie, 
par  F.  Rohrer  (in  8*,  99  pages,  Grosser,  éditeur,  Berlin,  1889). 

TreÎM  cas  d'olile  moyesA»  supp«uré«,  imitée  par  l'oxcision  des  osselets 
de  l'ouïe,  par  G.  J.  CoUes  {Deulê.  med.  Wùch,,  11  juiJJel  1889). 

Tympan  artificiel  ea  eeikiloïdiae,  par  Katx  (beuts.  med,  W^A.,  11  juil- 
let 1889. 

Modifioatioaa  de  ia  menibraAe  et  de  la  caisse  dM  tv«i^a  duM  les  af- 
feetseas  i^vcs  de  i'omlle  Moyenne,  par  Kit«kner  [Mûmh,  Wkdd.  Woeh.^ 
4  juin  1889). 

buppuratioas  de  la  caisse  du  tyspan,  traitées  par  la  (jMnm,  par 
J.  Purjesc  (lutermaL  kiin.  âmnë9€h€M.y  2  juin  18<M»). 

Trois  eas  d'alreplMe  spontanée  de  polypee  de  loreÂlW,  fMtr  B.  fioaip&rx 
{Monals.  f.  Ohrenh.^  eic,  juillet  et  aoûl  1889). 

Compte  readu  des  eas  obsenrés  en  i8i8  à  la  olMMque  eâeti)fiq»a  du 
professeur  J.  Gruber,  à  rUoiveretté-de  Vie»oe  {MmuU,  f.  Oàt)tnk.j  ete., 
|«iUet  e«  août  1889). 

De  la  casoiatique  de  TothématOMe,  par  S.  (arossmann  {Àilg*  WieÊur 
med,  Zeitm^,  dO  aodt  1889). 

iA  rlioiqae  oêoiogique  du  profeesear  Zaufal,  par  S.  Szeaes  (àllf^  Wiemir 
med.  Zeitunçj  27  août  1889). 

fte  la  pataolof ie  ei  de  la  tinérapeuAiqiM  de  riaflaAfMlMii  tâ%m  de  la 
cavité  du  tympan,  par  S.  Szenes  {ÀHJf.  Wiener  med.  ZeUuMg,  17  sep- 
teMbre  1889). 

Organes  des  centres  de  Touïe  et  de  ia  vue  chez  ke  lertébréa  psir 
H.  Irank  (eomptes  readue  de  l'Académie  des  sciences  de  BerlÀa  ;  in  Cen- 
tnUàlëti  f.  ktim.  Med.,  5  oeioère  1889). 

Origine  et  trajel  du  nerf  acousti(]ue  du  lapin  et  du  chat,  par  B.  Ba- 
gÎAsky  (eompiee  rendus  de  rAcadéoùe  dee  scieaoes  de  Berlin ,  aeotiou  de 
pbTsique  natbém.;  ia  CetUnêlbimU  f.  klim.  Med.,  5  oetobre  1889). 

Compte  rendu  des  cas  observés  à  la  polyclinique  des  maladies  de  To- 
reièk  de  Gceningeo,  peadant  raaoée  sooMÂre  1888^,  par  Buriner  {Areh, 

^     ■         -^    •  ixvi -      •      — 


fSar  OhreÊtà.,  fiÉod  XX VIII,  Heft  i,  3  octobre 

Contributions  casuistiques  au  traitement  opératoire  de  U  oari#  du  tenr 
pmral  par  L.  Jaeoby  [Arck.  f.  Ûkrenà.,  Baad  XXVUl^  Heit  A,  ocUdve  H 
décembre  1889). 

Fibrome  aoneala&re,  par  W.  Ai^oa  {Àrch.  f.  (Mirenh.,  Btidl  XXVUI, 
Heft  4,  3  octobre  1889). 

Coaipte  reiida  dee  disMisdaM  de  la  S#cièlè  de  Médeeioe  de  Berlin,  à 
propas  de  l'opération  de  l'ouverture  de  l'apepàvse  Mastoîde  et  du  obeleo*» 
téalome  du  tea>poral,  par  L.  Jacobsoa  {Arch.  f.  Ohreaà,,  Baod  XXVIil, 
Hait  4.  3  octobre  18«9f. 

De  1  action  àm  cblorfaydrate  de  coealne  tw  l'oreille,  par  JMM«eIbaeb 
(MonëU.  f.  Okrenk.,  etc.,  septembre  1889). 

Nouvelles  recberehes  sur  les  canaux  do  l'oreille,  par  i.  Breuer  {Arckêv 


f.  die  getammte  Phusiol.,  XLIV,  p.  13  i. 
Sur  un  cas  de  phlébeeiasie  de  l'oreiUe 
pëlh.  Ana$.y  CXV,  1,  188»). 


droite,  par  W.  Zaba  (Areh.  f. 

La  clinique  otologique  da  professaar  Kessel,  dlétta,  par  S.  Ssenas 
(AUffem.  mmer  med.  ZeiuM  oetobre  et  5  novoMbra  1889). 

Sur  une  eanse  d'erreur  daiks  répreorra  d«  diapason,  par  Patrielc  (Mê^ 
natê.  f.  Ohrenh.,  etc.,  octobre  18B9). 

CoaCribation  4  l'anataoue  du  lima;oa,  par  Bartb  {AmUom.  Amxei§9r<, 
CâiUrëikkttt  f.  dU  §tMmmte  et  ^^keemck.  Aimtûm.,Q  .  99,  1889). 

Otites  moyennes  aiguës  causées  par  le  diplococcus  de  la  paeiMaonie 
A.  Frvakel  Weiebsetbanoi  et  ooospliquées  d'abcès  do  praeessus  mastoï- 
dien, par  Ë.  Zaulal  (Prager  med.  »V^,  n.  38,  1889). 

Sur  les  affections  de  Toreille  cbec  les  diabétiques,  par  Xubn  {Areh.  /• 
OkreHk.,  Baad  XXIX,  1888). 

Bactériologie  de  fotile  moyieiMe,  par  lUbn  (Section  otologique  de  la 
62*  réunion  desméd.  et  nat.  allemands,  Heidelborg,  septembre  li89). 

AnnALES  DES  MALADIES  DE  l'oREILLB  ET  DU  LARYNX.  —  ZVI«  80 


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422  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Triitement  des  hallucinaiioas  auditives,  par  Eitelberg  (  Wiener  Klinik, 
juillet  ib89). 
L*otologie  eu  1888,  par  Sxencs  (DeuUch,  med.  Woch.^  n.  37,  1889). 
Valeur  diagnostique  diffcroDlielle  de  l'épreuve  de   Touïe,  par  0.  Wolf 

iScciioD  d'otologie  de  la  62*  réuDion  des  méd.  et  natural.  allemands,  Uei- 
clber^.  19  septembre  1889). 

Signification  morphologique  des  moseles  de  l'oreille,  par  G.  Killian 
(Section  otologique  de  la  62*  réunion  dos  méd.  et  natttral.  allemands, 
U  i'iolberg,  19  septembre  18H9). 

Terminaison  du  nerf  cochloen  dans  l'organe  de  Gorli,  avec  démonstra- 
tion de  préparations,  par  L.  Katz  (Section  oCologique  de  la  62*  reunion 
des  méd.  et  natural.  allemands,  Ueidelberg,  19  septembre,  et  Arch. 
Ohrenh,,  décembre  1889). 

Préparations  du  limaçon,  par  Steinbrû^ge  (Section  otol.  de  la  62*  réu- 
nion des  méd.  et  natural.  allemands,  Ueidelberg,  19  septembre  l.S8>). 

Des  proportions  anatomiques  à  observer  pour  la  perforation  de  l'apo- 
physe masloîdc,  par  A.  Hartmann  (Section  otologique  de  la  6i*  réunion 
des  méd.  et  natural.  allemands.  Heidelberg,  19  septembre  1889). 

Atrophie  dos  norfs  de  l'oreille  interne,  par  J.  Uabermann  {Zeitt.  f. 
Heilk.y  Prague,  1889). 

Dos  corps  étrangers  de  la  cavité  tympanique,  par  Zaufal  (Allgem. 
Wiener  med.  Zeit.y  10  décembre  1889). 

Un  cas  de  surdité  subite  suivie  de  guérison,  par  L.  Winternitz  (Afo- 
natschr.  f,  Ohrenh.,  etc.,  novembre  1889). 

Compte  rendu  do  la  section  d'otologie  de  la  62*  réunion  des  médecins 
et  naturalistes  allemands,  à  Ueidelberg,  par  S.  Szenes  (Arch.  f.  Ohrenh.. 
décembre  1889). 

Histologie  et  bactériologie  des  otites  moyennes  dipbtéritiaues,  par 
S.  Moos  (Section  otologique  de  la  62*  réunion  dos  méd.  et  nat.  allemands, 
Heidolberg,  septembre  1889). 

Indications  et  contre-indications  de  la  douche  d'air  dans  le  traitement 
des  otites  moyennes,  par  Walb  (Section  otologique  de  la  62*  réunion  des 
méd.  et  natur.  allemands,  Ueidelberg,  septembre  1889). 

Contributions  statistiques  à  l'ctudo  des  abcès  cérébraux  otiques,  par 
0.  Korner  [Arch  f.  Ohrenh.^  décembre  1889). 

Les  bactéries  au  cérumen,  par  F.  Rohrer  [Arch.  f,  Ohrenh.,  décem- 
bre 1889). 

Un  cas  d'ostéite  diabétique  primitive  de  l'apophyse  mastolde  avec  re- 
marques sur  l'influence  des  opérations  plus  importantes  sur  la  marche 
du  diabète,  par  Kdrner  (Arch.  f.  Ohrenh.,  décembre  1H89J. 

Recherches  et  études  acoustico-physiologiques  et  leur  valeur  pour  Toto- 
logie  pratique,  par  H.  Dennert  [Arch.  {.  Ohrenh. ,  décembre  1889). 

De  l'étiologie  de  l'otite  moyenne  aiguë,  par  S.  Szenes  (Section  otolo- 
giqne  de  la  62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands,  Ueidelberg,  20  sep- 
tembre 1889). 

Jusqu'à  quel  point  la  connue  de  l'oreille  humaine  est-elle  un  organe 
rudimcntaire,  par  Schwalbe  (Section  otol.  de  la  62*  réunion  des  méd.  et 
nat.  allemands,  Ueidelberg,  21  septembre  1889). 

Du  menthol  et  de  l'eucalyptus  et  de  leurs  applications  locales  dans  les 
affections  de  l'oreille  moyonne,  par  A.  Bronner  (Section  otol.  de  la  62* 
réunion  des  méd.  et  nat.  allemands,  Heidelberg,  21  septembre  18k9). 

De  l'origine  du  cholestéatome  de  l'oreille  moyenne,  par  Uabermann 
/Section  otol.  de  la  62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands,  Ueidelberg, 
21  septembre  1889). 

Appareils  électriques  pour  l'éclairage  de  l'oreille  moyenne  et  de  la  cavité 
naso-pharyngienne,  par  Kessel  (Section  otol.  de  la  62*  réunion  des  méd. 
et  nat.  allemands,  Ueidelberg,  2t  septembre  1889)    . 

Traité  d'otologie  pratique,  par  D.  B.  St  John  Rôosa,  traduction  alle- 
mande de  L.  Wei8s.(Un  vol.  avec  77  figures,  A.  Uirscbwald,  éditeur, 
Berlin,  1889.) 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES*  48$ 

Dis  polypes  des  celloles  yerruqueuses  du  temporal,  par  J.  Gniber 
(Allgem.  mener  med,  Zeit.,  31  décembre  1889). 

Le  Yertige  deHénière  et  les  canaux  semi-circulaires,  par  Steiiier[2>fiilsrA. 
med.  Woch,,  n*  47,  1889). 

L'oreille  de  Tacrohatc,  par  E.  Blorh  {ZeiU,  f.  Ohrenh.y  XX,  1,  i890)« 

Pathologie  et  thérapeutique  do  l'attique  externe  de  la  cavité  du  tympan, 
par  A.  Politzer  (Allgem,  Wiener  med.  Zeit.,  7  janvier  1890). 

Thrombose  des  sinus  à  la  suite  du  cholestéatome  de  l'oreille  moyenne, 
par  E.  Lévy  (Soc.  des  méd.  et  nat.  de  Strasbourg,  séance  du  6  décom- 
bre  1889;  in  Wiener  klin.  Woch.,  16  janvier  1890). 

Note  sur  les  affections  auriculaires  au  cours  de  Tinfluenia,  par  R.  Drey- 
t\iBs{Berl.  klin.  Woch.,  20  janvier  1890). 

Des  otites  moyennes  aiguës  au  cours  de  Tinfluenza,  par  Schwabach 
{Berl,  klin.  Woch  .  20  janvier  1893). 

Le  vertige  do  Méniére  et  les  canaux  semi-circulaires,  par  B.  Bagiosky 
{Deutsch.  med,  Woeh,j  12  décembre  1889). 

Les  suites  de  la  trépanation  dans  les  abcès  cérébraux  de  cause  otique, 
par  E.  Braun(4rc*.  /.  OArenA.,  Kand  XXIX,  Hoft  3,  1890). 


De  la  possibilité  de  roconnailrd  certaines  proportions  topographo 
toniques  utiles  du  cràno  avant  d'ouvrir  Tapophyse  masloîde,  et  del 


.    .    ,  >  la  va- 

leur pratique  de  cette  constatation,  par  0.  ^chûlzke  {Arch.  f.  Ohre»h,^ 
BandXXlX,  Hoft  3,  1890). 

l.  Homorrhagie  mortelle  dans  la  paracentèse  du  tympan  due  à  nne 
lésion  du  bulbe  ven.  jugul.  II.  Rupture  de  la  membrane  du  tympan 
causée  par  un  coup  de  foudre,  par  Ludwig  {Arch.  f.  Ohrenh.y  BandXXlX, 
Heft  3, 1890). 

Photographies  de  préparations  microscopiques  de  Toreille  et  du  nei, 

rr  T.  Albarracin  (Soc.  impôr.  royale  des  méd.  de  Vienne»  séance  du 
février;  in  Wiener  klin.  Woch.,  13  février  1890). 

Complications  auriculaires  de  Tinfluenza,  par  Tschudi  (Soc.  des  méd. 
militaires  de  la  garnison  de  Vienne,  séance  du  l*'  février;  in  WieMer 
klin,  Woch,,  13  février  1899). 

Deux  nouveaux  instruments.  I.  Crochet  pour  écarter  les  parties  molles 
dans  Touyerture  de  Tapophyse  masloîde.  II.  Crochet  palatin,  par  BirUi 
{ZeiUchr.  f,  Ohrenh.,  Bund  XX,  Hoft  2). 

Coup  sur  Toreille.  Morts  jours  après,  par  T.  ÏLtim9.ikiZeiUchr.f,0hrenlUt 
Band  XX,  Heft  2). 

Compte  rendu  de  la  section  otologique  de  la  62*  réunion  des  médadas 
et  naturalistes  allemands  à  Heidelbcrg,  en  septembre  1889,  par  KilUiui 
(ZeiUchr.  f.  Ohrenh.,  Band  XX,  Hefti). 

D^  l'emploi  du  nouveau  phonographe  d'Edison,  comme  acouaètrs  oui- 
versel,  par  L.  Lichtwitz  (Pro^^^r  med,  Woch.,  n«  47,  1889). 

Un  ras  rare  de  réflexes  acoustiques,  par  Steinbnigge  iZeils.f.  ûhretUL» 
Band  XX.  Heft  2). 

AfToction  auriculaire  consécutive  à  la  parotite,  par  Kosegarlen  [Zeitiéhr^ 
f.  Ohrenh.,  Band  XX,  Heft  2). 

Abcès  du  cerveau  consé<:utir  à  une  otite  moyenne  purulente  aiguë  chro- 
nique, par  S€hniiedt(i4rc^.  f.  klin,  Chir.  von  Langenàeck,  tome  XXXYllL 
fasc.  4,  1889). 

Les  cliniques  otologiques  de  Leipzig  et  de  Halle  s/S,  par  S.  SxooiB 
[Allgem,  Wiener  meil.  Zeii,,  18  février  1890^. 

De  la  valeur  du  traitement  par  le  collodion  dans  le  cas  de  relàchemoai 
de  la  membrane  du  tympan,  par  E.  Keller  (AfoiiaZf.  f.  Ohrenhchr.^9\c.f 
janvier  1890). 

Affections  de  Voroille  dans  l'épidémie  d'influenza,  par  EiU\b&rg  [Wiemer 
med.  Presse,  n*  7,  1890). 

Des  affections  de  Torgane  do  Touïe  pendant  répidémte  d'influeua  à 
Vienne,  par  J.  Grubor  (Soc.  impér.  royale  des  méd.  do  Vienne,  séance  dki 
28  février:  ia  Allgem.  Wiener  ms.l.  Zeit,,  11  mars  1890). 

Abcès  ae  Tapophyse  mastoïde  au  cours  des  otites  de  la  grippe*  pir 


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41»  INOrCATIONB  BIBLIOGRAPHIQUES. 

A.  Politzer  (Soe.  impér.  royale  des  méd.  de  Vienne,  séance  da  21  février; 
ïa  Wiener  klin.  Woch.,  6  mars  1890). 

Dés  inflammalions  anémiaues,  byperhémiques  et  DérralgîqtLes.  Expé- 
riences faites  sur  Toreille  du  lapin,  par  Samuel  (Soc.  des  se.  méd.  de 
Kœnigsberj^,  séance  du  25  novembre;  in  Berl.  klin.  Woch.y  10  mars  189©). 

Abcès  cérébral  dA  à  Tinfluenza,  par  K.  Aczel  (Soc.  des  méd.  de  Buda- 
peslh,  février  1890). 

Surdi-mutité  et  méningite,  par  F.  ^hv\ie  {Ytrchow* 8  ArehiVt  B.  GXIX, 
Heft  I). 

De  la  carie  de  renclume  et  de  son  extraction.  Gontribntion  à  Tétiologie 
et  &  la  tbérapeutintie  des  otites  moyennes  suppurées,  par  Lndwig  [Arch. 
f^  Ohrenh.y  Band  XXIX,  Hefi  4,  mars  1890). 

Compte  rendu  du  mouvement  de  la  clinique  otologtqtte  de  l'Université 
royale  de  Halle  s/S,  du  l**"  avril  1888  au  31  mars  1889,  par  Ludwig 
(Areh.  f.  Ohrenh,,  Band  XXIX,  Heft  4,  mars  1890). 

Statistique  des  malades  ayant  été  soipiés  et  des  étudiants  ayant  fré- 
quenté la  clinique  otolof  ique  de  TUniversité  de  HaJle  s/S,  du  1**^  avril  1884 
au  1«'  avril  1889,  par  H.  Schwartze  [Arch.  f.  Ohrenh.y  Band  XXIX, 
Heft  4,  murs  1890). 

Compte  rendu  dn  Congrès  international  d*otolo^e  et  larynrologio  tenn 
k  Paris  du  16  au  21  septembre  1889  (Section  otoioéique),  par  L.  Uchtwiti 
(Arch.  f.  Ohrenh.y  Band  XXIX,  Heft  4,  mars  1890). 

Traitement  des  suppurations  chroniques  de  la  partie  supérieure  de  la 
eaisse  du  tympan  et  des  cellules  mastoïdiennes,  par  Gomperz  {Oester, 
unçar.  Centralilatty  f.  d.  med.  Winsenêchaft,  mars  1890J . 

Les  affections  de  1  oreille  dans  l'influenza,  par  J.  Hanermann  {Prager 
mêd.  Wech.,  19  février  1880). 

Traitement  des  inflammations  aiguës  de  Toreille  moyenne,  par  E.  Zaa- 
fal  [Prager  med.  Woch.y  20  janvier  1890). 

Bactériolofie  des  inflammations  de  Toreille  moyenne  dans  le  cours  de 
riniluenza,  par  E.  ZaufaI  [Prager  med.  Woch.,  26  férrier  1890). 

Resorcin  m  Verbindong  mit  Cocain  bei  Ohrenkrankheiten  /De  la  rcsor- 
fine  alliée  à  la  cocaïne  dans  le  traitement  des  affections  de  l'oreille,  par 
S.  Ton  Stein  (MûnaUehr.  f.  Ohrenh.,  etc.,  mars  1890). 

Zur  Symptomatologie  der  Tabès  dorsalis  mit  besonderer  Rucksiclit  auf 
Ohren,  Kem-und  Schuindkopf  (De  la  symptomatologte  du  tabès  dorsal,  sur- 
tout en  ce  qui  concerne  l'oreille,  le  larynx  et  le  pharynx,  par  A.  R.  Ma- 
rina [Arehiv.  fur  Psychiatrie,  Band  XXI,  Heft  1,  p.  156;  in  Centr.  fur 
km.  Med.,  12  août  1890). 

De  l'otite  moyenne  aiguë  consécutive  à  rinflttenza,parL.  Jankau  (fleutsch. 
med.  Weeh.,  n«  12,  1890). 

De  l'excision  du  tympan  et  des  osselets  comme  traitement  de  Totorrhée 
chronique,  par  Wetzel  [tnaug.  Dissert.,  Halle,  1889). 

Les  affections  de  l'organe  de  Touïe  pendant  la  dernière  épidémie  d'in- 
fluenza  à  Vienne,  par  A.  Politzer  (  Wfcw^  med.  Blàtter,  n*»  9  et  10, 1890). 

Intoxicationserscbeinunçen  uach  Einspritzung  von  Sol.  Cocaini  mnria- 
tici  in  die  Paokenhdhle  rPhénomènes  d'intoxication  consécutifs  à  l'injec- 
tion d'une  solution  de  chlorhydrate  de  cocaïne  dans  la  cavité  du  tympan, 
par  Schwabacb  [Therap.  MonaUhefle,  mars  1890). 

Vetatl  Corrosionspràparate  des  Labyrinthes  (Emploi  du  métal  de  Wood 
pour  obtenir  des  préparations  par  corrosion  du  labyrinthe,  par  Siobon- 
mana  [Internat,  klin.  Rnndschau,  n*  3,  1890). 

Appareil  pour  l'éclairage  électrique  de  l'oreille,  du  nez  et  de  In  cavité  naso< 
pharyngienne,  par  Trautmann  (Deutsch.  med.  Wochenschr.,  n«15,  1890). 

La  Clinique  des  maladies  de  roreille  du  professeur  Lu cae,  à  l'Uni vorsité 
de  Berlin,  par  S.  Szene?  iAllgem.  Wiener  med.  Zeit.,  13  et  20  mai  1890). 

Ueber  die  Schwerhdrigkert  der  Kesselschmiede  (De  la  surdité  des  chau- 
dronniers, par  i.  Habermann  [Arch.  f.  Ohrenh.y  Band  XXX,  Heft  1 
u.  2,  1890). 

Ueber  das  Verhalten  des  Gehôrorgans  bei  Tabcs  (De  Tétat  de  l'organe 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  4S6 

de  Touïe  dans  le  tabès,  par  E.  Morpurgo  lArch.  f,  Ohrenh.,  Baiid  XXX, 
Heft  1  u.  2,  1890). 

Bericht  ùber  das  zweite  ohrr^D&rztliche  Lustrum  (Compte  rendu  du 
second  hislre  otologique),  par  P.  Schubert  (Arch,  f,  Ohrenh.,Band  XXX, 
Heft  1  u.  ai,  i89i»). 

Bericbt  ûber  die  in  meine  Poliklinik  und  Rlinik  fur  Ohrenkrankheitea 
zu  Bretlau  ira  Jabre  1888»  beobacbteton  Krankheilsfâlle  uud  au9gefùhireii 
Opcrationeu(Gompte  rendu  des  cas  observés  et  des  observations  pratiquée»  à 
ma  clinique  otologique  de  Broslau  pendant  Tannée  1888,  par  0.  Hocke 
[Arch.  f.  Ohrenh,  Band  XXX,  Heft  1  u.  â,  1890). 

Uobersicbt  iîber  die  patbologisch-anatomischen  Verânderungen  der  Ge- 
bôrorgane  Taubstummer  (Coup  d*œii  sur  les  tran^ormaiions  anatomo- 
pathologiqucs  de  l'organe  de  rouie  chez  les  sourds-muets,  par  Holger 
Mygind  {Aroh.  f,  Ohrenh.,  Band  XXX,  Heft  1  u.  2,  1890). 

Ërkrankungen  des  Obres  bci  Influcnza  (Les  affections  de  l'oreille  dans 
rinfluenxa),  par  F.  Bohrer  (Arch.  f,  Ohrenh.,  Band  XXX,  Hoft  1  u.  2, 
1890). 

Ein  Auscultationsschlauch-Halter  (Un  manche  s'adaptaot  à  un  appinrcil 
d'auscultation  de  Toroille),  par  L.  Katz  iArch,  f,  Ohrenh,,  Band  XXX, 
Heft  !  u.  2,  1890). 

Ein  Fall  von  Sarkom  der  Paukenbôhie  und  den  Warzenforsatzes  (Un 
cas  de  sarcome  de  la  cavité  du  tympan  et  de  l'apophyse  mastoïde),  par 
R.  Uaoç  {Arch.  f.  Ohrenh.,  Band  XXX,  Heft  1  u.  2,  1890]. 

Schâdelform  und  Topographie  des  Schl&fenbeins  (Forme  du  crâne  et  k>- 
pofraphie  du  temporal.  Réponse  à  0.  Scbûlzke,  par  0.  Kôrner  (Arch,  f. 
Ohrenh.,  Band  XXX,  Heft  1  u.  2,  1890). 

Zar  operativeu  Erôffuung  des  Warzenfortsatzes  (De  l'opération  de  l'ou- 
Tcrturc  de  l'apophyse  mistoïde.  Réponse  à  Kôrner,  par  Schiîlzke  (Arch, 
f.   Ohrenh,,  Band  XXX,  Heft  1  u.  2.  1890). 

Ueb^r  Régénération  und  Narbenbildung  dos  Trommelfeils  (Do  la  régé- 
nération et  de  la  cicatrisation  do  ia  membrane  du  tympan,  par  Runuer 
(Arch,  f.  Ohrenh.,  Band  XXX,  H'ft  1  u.  2,  J890). 

Atlas  von  Belouchtungshiidern  des  Trommelfells  (Atlas  de  reproductions 
do  la  membrane  du  tympan,  par  K.  Biirkner  (14  planches  comprenant 
8i  chromolithographies,  d'après  lt*s  dessins  originaux  de  l'auteur,  2*  édi- 
tion, revue  et  augmentée,  G.  Fischer,  éditeur,  léna,  1890). 

Uéber  einen  Fall  von  Blutung  aus  der  Venae  jiigidaris  interna  bei  Para- 
centèse des  Trommelfells  (Un  cas  d'hèmorrhagie  de  ia  veine  jugulaire  îb- 
terne  consécutive  à  une  paracentèse  de  la  membrane  du  tympan,  par 
A.  MûUer  (Dissert,  inaug.,  Halle  a.  S.,  1890). 

Zur  Casuistik  der  Cbolcsteatomo  des  Scblafenbeins  (Casuistique  dueho- 
lesleatome  du  temporal,  par  E.  fllichle  (IXusert.  inaug..  Halle  a.  S,  1890). 

Operative  Behandlimg  des  Cholestcaloms  der  Paukenbôhie  und  ibrer 
Nebenraûme  (Traitement  opératoire  du  chofestéatome  de  la  cavité  du 
tympan  et  des  parties  voisines,  par  Zaufal  {Fer,  Deuts.  Aerzte,  Prague, 
18  avril;  in  Wiener  klin,  Wach,,  22  mai  1890). 


Aphonie  fonctionnelle,  son  traitement  par  l'hypnotisme  tt  la  sugga»- 
lion,  par  A.  Sehnitzler  (30  p.,  chez  W.  Braunmiiiier,  Vienne,  1889). 

Laryngite  béinorrhagique,  par  À. P.  Favitzsky  (MoMOischr.f.Ohrenh^etc^ 
juin  1889). 

De  la  tuberculose  du  larynx  et  do  son  traitement  à  Tépoque  actaelle, 
par  Ringk  (MonaUchr.  f,  Ohrenh.j  etc.,  juin,  juillet  et  août  1889). 

De  la  pachydermie  du  larynx,  pur  L.  Rethi  (Wiener  klin*  Woch^ 
à  juiUet  1889). 


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426  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Traitement  de  la  tuberculose  du  larynx,  par  Ossendowski  {Dtfuisch.med. 
ZeU,,  3  juin  î889). 

Emploi  du  baume  du  Pérou  dans  les  maladies  du  larynx  et  du  poumon, 
par  J.  Scfanitzler  (/itr.  klin.  Rundsch.,  30  iuin  1889). 

Un  cas  de  polype  extra  laryngien,  par  M.  Tsakyroglous  [Monatêchr,  f. 
Ohrenh.,  etc  ,  juillet  1889). 

Corps  étrangers  des  bronches,  par  G.  Kobler  {Wiener  klin,  Woch,^ 
15  août  1889). 

Pathologie  et  thérapeutique  du  spasme  du  larynx,  par  M.  Kalmus  (In-S*, 
22  p.,  L.  Kœhler,  édit.,  Breslau,  1889). 

Siénoso  du  larynx,  par  Land^raf  (>oc.  des  méd.  de  la  Charité  do  Berlin, 
séance  du  7  mars;  in  Berl.  klin.  Woch.^  2  septembre  1889). 

Excision  d'une  tumeur  tuberculeuse  du  larynx  au  moyen  de  la  pince 
coupante  de  Mackenzie,  par  Landgraf  (Soc.  des  méd.  dd  la  Chanté  de 
Berlin,  séance  du  7  mars;  in  Berl.  klin.  Woch.,  2  septembre  1869). 

De  l'intubation  du  larynx,  par  Rauke  [Mûnch,  med.  Woch.,  n**  â8,  29 
et  30,  1889). 

Traitement  des  tumeurs  du  larynx  par  la  mt'thode  en  do-laryngée,  par 
Michelson  (Ver.  f.  wisscnsch.  Heilk.  zuKœnigsberg;  in  BerLkhn.  Woch.y 
9  septembre  1889). 

Laryngotomie  pour  kyste  aérien  intra-Iaryngé,parLedderhose  [DeuUch. 
ZeiUchr.  f.  Chtr.,  tome  XXIX,  fasc.  4, 1889). 

De  l'élioloftie  des  ulcérations  tuberculeuses  du  larynx,  par  E.  Frsnkel 
{Cenlr.  f,  klin,  Med.,  15  septembre  1889). 

Néomembrane  à  l'orifice  supérieur  du  larynx,  par  Heymann  [Deutsch, 
med.  Wochenschr.,  n»  29,  1889). 

Trachéoiomie:  canule  restée  eu  place  pendant  21  ans^par  Lewin  (Deutsch. 
med.  Wochenschr.,  u«  25,  1889). 

Erysipele  primitif  du  larynx,  par  P.  Zicgler  [Deutsch.  Arch.  f.  klin. 
Med.iUeîH,  1889). 

EtoulTemcnt  k  la  suite  de  l'obstruction  du  larynx  par  une  cerise,  par 
H.  Windelsrhmidt  (Monatschr.  f.  Ohrenh.,  etc.,  septembre  1889). 

Contributions  à  rhi>tologie  des  polypes  des  cordes  vocales,  par  A. -A. 
Kanthack  (Monatschr.  f.  Ohrenh  ,  etc.,  septembre  1889). 

Etudes  chimiques  sur  le  cartilage  de  la  trachée,  par  G.  Th.  Morner 
(Skand.  Arch.  f.  PhysioL,  p.  210,  1889). 

De  l'œdcme  nu  larjnx,  par  F.  Peltesohn  [Berliner  klin.  Woch,^  28  oc- 
tobre et  4  novembre  18^9). 

Rétrécissement  cicatriciel  du  larynx,  gucri-on  par  la  méthode  inlra- 
laryngée,  par  G.  Juffioger  [Wiener  klin.   M'och.,  31  octobre  1889). 

Nouvelle  méthode  de  trailem^^nt  de  la  tuberculose  du  larynx,  par 
J.  Schnitzier  (62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands;  section  delaryngol. 
et  rhinol.,  Hoidolberg,  septembre  lî^89). 

Recherches  sur  l'influence  de  l'air  rh<)ud  dans  la  tuberculose  du  larynx, 
par  A.  Nykamp  (62*  réunion  des  méd.  et  nai.  allemaniJs;  section  de  la- 
ryngol.  et  rhinol.,  Heidelbcrg,  septembre  1889). 

Trachéotomie   dans   la  ph'isie   litryngée,  avec  démonstration  anatomo- 
patholugiqae,  par  A.  Bclz  (62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands;  sec- 
tion de  lar.  et  rhinol.,  Heidelbcrg,  septembre  1889). 
Résultats  du  traitement  des  maladie»  du  larynx,  du  pharynx  et  du  nez, 

8ar  les  eaux  sulfureuses  do  Langcnbrucken,  par  Ziegelmayer  (62*  réunioa 
es  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  laryng.  it  rhinol.,  Ucidelberg,  sep- 
tembre 1889). 

Dessins  microscopiques  de  coupes  dos  bandes  vcntriculaires  et  des  curdes 
vocales,  par  B.  Frynkel  (62«  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands;  section 
de  laryng.  el  rhinol.,  Heidelbcrg,  septembre  1889). 

Distribution  des  glandes  des  cordes  vocales,  par  Heymann  (62'  réunion 
des  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  laryng.  et  rhinol.,  Heidelberf, 
^ptembre  1889). 

Innervation  centrale  et  périphérique  du  larynx,  par  H.  Kraose  (62*réa* 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  427 

aion  des  méd.  et  oat.  allemands;  section  do  lar.  et  rbiool.,  Hcidelberg, 
septembre  1889). 

Une  méthode  simple  et  facilement  applicable  d'examen  de  la  paroi  pos- 
térieure du  laryux  et  de  la  trachée,  par  Killian  (62*  réunion  des  méd. 
et  nat.  allemands;  section  de  laryng.  et  rbinol.,  Ueidclbcrg,  septembre 
1889). 

Eclaimge  da  larvnx,  par  Gottstein  (02*  réunion  des  méd.  et  nat.  al- 
lemands; section  de  laryn.  et  rbin.,  Heidelberfr,  septembre  1889). 

Le  centre  respiratoire  et  ses  rapports  avec  l'innervation  du  larynx,  par 
M.  Grossmann  {Allgem.  Wien,  tned.  Zeit,^  3  décembre  1889). 

De  l'extirpation  du  larynx,  par  Wassermaun  [Deulsch.  Zeil,  f.  Chir.^ 
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Traitement  de  la  phtisie  laryngée,  par  Prinzing  (WUrzburg.  med.  Cor- 
resp.,  n*  30,  1889). 

De  la  pathologie  des  sténoses  trachéales  et  bronchiques,  par  Landgraf 
(Soc.  de  méd.  mt.  de  Berlin,  séance  du  2  décembre;  in  Èerliner  klin. 
Woch,,  16  décembre  1889). 

Traitement  des  affections  laryngiennes  par  rélectricité  appliquée  cxto- 
rieurement,  par  Tb.  Glemens  {therap,  Monalschr.,  n*  8.  1889). 

La  phtisie  laryngée  comme  subsiratum  anatomiquo  de  la  boule  hys  c- 
rique,  par  Langreufer  {Cent.  f.  Nervenfi.  Psych.  und  gericht,  Psycho- 
palhol,  n-  17,  1889). 

Remarques  snr  l'emploi  de  Tapparcil  à  air  chaud  de  Weigert  dans  la 
tuberculose  pulmonaire  et  laryngée,  par  U.  Moser  (BerL  klin.  Woch., 
30  dcc  mbre  1889). 

'    Instrument  pour  opérer  les  tumeurs  sous-giottiques,  par  J.  Schoinniann 
Berl.  klin.  Woch.,  20  janvier  1890). 

Examen  des  voies  aériennes  par  la  plaie  de  la  trachéotomie,  par  Pi- 
ûiaczek  (Wiener  tned.  Blùtter,  vk*  44,  1889). 

Du  centre  nerveux  moteur  du  larynx,  par  H.  Kranse  [Berliner  hlin. 
Woch.y  27  janvier  et  3  février  1890). 

Traitement  du  spasme  de  la  glotte,  par  Flesch  (Deutich.  med.  Woch.^ 
2  janvier  1890). 

Recherches  sur  le  nerf  laryngé  supérieur,  par  L.  Breisacher  {Cent.  f. 
die  med.  Wiisensch.j  n»  43,  1889). 

Contribution  à  l'histologie  des  cordes  vocales,  avec  remarques  spéciiilcs 
sur  la  présence  de  glandes  et  de  papilles,  par  A.  A.  Kanthack  (Yirchow's 
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Eludes  sur  l'histologie  de  la  muqueuse  laryngienne,  par  A.  A.  Kant- 
hack {\irchow'8  ArchiVy  Band  CXVIll,  1889). 

Sténo<e  du  larynx,  par  Tschudi  (Soc.  des  n  éd.  militaires  de  la  gar- 
nison de  Vienne,  séance  du  l*'  février;  in  Wiener  klin.  Woch.,  13  fé- 
vrier 1890). 

Lupus  primitif  de  l'entrée  du  larynx,  par  Garré  {Mûnch.  med.  Woch., 
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Un  dernier  mot  sur  le  centre  nerveux  moteur  du  larynx,  par  F.  Semon 
et  V.  Horsley  [Berl.  klin.  Wocli.,  17  février  1890). 

Contribution  a  la  casuistique  de  la  chirurgie  du  lanrnx,  par  Moritz 
Schmidt  {Arch.  f.  klin,  Cliir.  von  Langenbeck^  tome  XXXVlll,  fasc.  4, 
1889). 

De  la  pachydermie  du  larynx,  par  E.  Meyer  (Soc.  de  laryngol.  de 
Berlin,  séance  du  6  décembre  1889;  in  Berliner  klin.  Woch.^  10  mars 
1890). 

Un    cas   de   périchondrite   du   cartilage  de  Santorini,  par  P.  Heymnnn 
•  (Soc.  de  laryngol.  de  Berlin,  séance  du  6  décembre  1889;  in  Berliner  klin. 
Woeh.,  10  mars  1890). 

Traitement  d'un  cas  de  cancer  du  larynx  par  l'éleclrolyse,  par  Schœtz 
(Soc.  de  laryng.  de  Berlin,  séance  du  6  décembre  1889;  in  Berliner  klin. 
Woch.,  10  mars  1890). 
Résection  partielle  d'un  larynx  cancéreux  chez  un  homme  do  55  ans. 


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^; 


418  INMCATIONS  BÏBLÏOGRAPHÏQUES* 

pAr  Mikulicz  (Soe.  des  sciences  méd.  de  Kienifsbergf  séanee  da  f  1  novett- 
bre  1889;  in  Berl.  klin.  Woch.,  10  mars  1890). 

Un  cas  de  pachydermie  du  larynx  de  Virchow,  par  Micholson  (Soc.  des 
se.  méd.  de  Kœnig^ber^,  séance  du  23  décembre  1889;  in  Berl.  klin.  Woeh.. 
10  mars  1890). 

Extirpation  d'une  tnmeur  de  la  corde  vocale  gauche  chez  un  homme  de 
60  ans,  par  Michelson  (Soc  des  se.  med.  de  Koenicsberg,  séance  du  23  dé- 
cembre 1889;  in  Berliner  klin.  Woch.,  10  mars  4890). 

Corps  étranger  des  voies  aériemiet,  par  B.  Batori  (Soc.  des  mcd.  d« 
Budapesth,  février  1890). 

Traitement  de  la  tuberculose  laryngée,  par  Neamann  (Soc.  des  méd. 
de  Buda-Peslh.  février  1890). 

Paralysies  du  récurrei^  dans  le  cours  de  Tinfluenza,  par  A,  Krakaver 
(Soc.  de  laryngoi.  de  Berlin,  1H90). 

Aphasie  par  abcès  du  cerveau.  Trépaaatioa.  €uêrison,  par  Jsager  et 
Sick  (beutsch,  med.  Woch,,  6  mars  1890). 

Un  cas  d'aphasie  hystérique  chet  «n  jeune  garçon,  co«Ël)inée  aree  fine 

iralysie  factale,  du  triemus  et  éa  spasme,  pai^trassmann  {ûeBtg9h.me4, 

^oeh.^  6  mars  1890). 

Les  maladies  du  larynx,  avec  im  appendice  sm*  la  laryngoscopie  et  hi 
technique  thérapeutique  locale  à  l'usage  des  médecins  praticiens  et  des 
étudiants.  Troisième  édition,  revue  et  augmentée,  par  J.  Gottsteia  (F.  Beu- 
ticke,  éditeur,  Tienne  ot  Leipzig,  1890). 

Etude  sur  la  périchondrite  primitive  du  larynx,  par  Behr  {Disterl* 
Inaug.y  ISunich,  1889). 

Les  trachéotomies  dans  les  hôpitaux  de  Bantsif  do  1882  à  1883,  par 
Fischer  [Ùissert,  inaug.^  Loipiig,  1890). 

Sur  les  altérations  myopatbiqucs  et  aécaniqaes  de  la  voix,  par  Heinze 
{Dissert.  inaug.,  Greifswald,  1889). 

Sténoses  eicatricrelles  de  larynx  d'origine  sypinliliqiie,  par  Hirs^feld 
{Dissert,  inaug.,  Hambourg,  1889). 

Qu'appelons-nous  corde  vocale  vraie?  par  ?•  Aeymann  {DettHeh.  med, 
Woch.,  23  janvier  1890). 

Cas  rare  de  papillome  du  htrynx  et  de  la  traehtie,  par  SchaWer  {JHsserL 
inaug.y  Munich,  1889). 

Résultats  des  médications  laryngées  et  trachéales  dans  la  médecine 
vétérinaire,  par  G.  Schneidemiihl  [Deutsch.  med.  Woch.,  23  janvier  1890). 

Une  nouvelle  méthode  pour  relever  i'épiglotte,  par  S.  0.  Preston  (Alleg. 
Wiener  med.  ZeiL,  1"  avril  1890). 

Contribution  à  Tétude  au  mutisme  hystérique,  par  Leuch  (MiÂmeh.  med, 
W0<;ft.,  25  mars  1890). 

Be  l'état  du  larynx  dans  la  grippe,  par  Ch.  Fauvel  et  SaHit*HiUire 
(Allgem.  Wiener  med.  Zeit.y  8  avril  1890). 

Laryneite  aiguë  avec  formation  de  petits  abcès  à  la  saiie  4*uiW  alt»« 
qne  dinmensia,  par  M.  Schteffer  {Detiitch,  med.  Woeh,^  n*  10,  18M)« 

Be  l'acide  lactique  dans  te  tMiiteroenf  de  la  tsbereulase  laryngée,  par 
Thomouck  [Inaug.  Dissert.,  Wiirtzbourg,  1889). 

Sur  les  nlcéres  laryngés  dans  la  fièvre  typhoïde,  par  GrthJer  (Thèse 
do  Berlin,  1889). 

Aphasie  traumatique,  par  Rosenberger  (XIX*  congrès  de  la  Soc.  aflc 
mande  de  cbir.,  tenu  à  Berlin  du  9  au  12  avril  1890). 

Un  cas  de  bégayement,  par  Gutzmann  (Soc.  de  aMd  ioL  ck  Barfia, 
séance  da  31  laars  1890). 

Statistique  de  l'extirpation  du  laryax,  par  E.  Kraos  {ÀUfem.  Wiemer 
med.  Zeit.y  15  avril  1890). 

Réiectaur  «^ac  nirair  mobila  pour  l'exami»  de»  iwiléi  laryagtaane, 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES  429 

naso-pharynffienne,  nasale  et  auriculaire,  ainsi  que  pour  l'aulo-laryngos- 
copie  (Yom  Keflector  abnchmbarer  Gcgenspiegel  zor  Démonstration  des 
Innenraumes  von  Kehlkopf,  Nasenracbenraum,  Nase  und  Ohr,  sowic  zur 
Autolaryngoscopie  des  Paiienten,  par  Noitenius  ITherap*  Monalthefte^ 
février  1890;  in  Illustr.  Monats.  ârzlL  Polytechtiik,  mai  1890). 

De  la  pachydermie  typique  du  larynx,  par  J.  Sommerbrodt  IBerL  klin. 
Woeh.y  12  mai  1890). 


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NOUVELLES 


La  Société  française  dotologie  et  de  laryngologie  a  tenu  sa 
session  annuelle  les  23  et  24  mai  1890,  ou  Palais  des  sociétés 
savantes,  à  Paris.  Voici  la  liste  des  communications  qui  y  ont 
été  faites  : 

I.  Des  rhinolilhes,  par  Noquet. — II.  Rhinolilhes^par  A.  Huault. 
—  m.  De  l'audition  et  de  Tauscultalion  du  diapason  vertex  p^  n- 
dant  la  déglutition,  par  Gellé. — IV.  Corps  étrangers  de  la  bouche, 
par  Wagnier.  —  V.  Complications  des  végétations  adénoïJis, 
coexistence  de  la  fente  palatine  avec  les  tumeurs  adénoïdes  ; 
présentation  de  pièces,  par  Boucheron.  —  VI.  Complications 
auriculaires  de  la  grippe,  par  E.  Ménière.  —  VII.  Mutisme  hys- 
térique, par  J.  Charazac.  —  VIII.  Tumeurs  adénoïJes  chez  les 
adultes,  par  Raulin.  —  IX.  Sclérose  de  la  caisse  et  traitement 
par  la  raréfaction  progressive,  appareil,  par  F.  Suarez  de  Mtn- 
doza.  —  X.  Complications  opératoires  des  tumeure  adénoïdisdu 
pharynx,  par  A.  Gartaz.  —  XL  Complications  auriculaires  de  la 
grippe,  mastoïdites,  par  E.-J.  Moure.  —  XII.  Surdité  labyrin- 
thique  consécutive  à  la  grippe,  par  M.  Lannois. — XIII.  Spasmes 
œsophagiens  dus  à  rhypertroohie  de  la  qualriàme  amj/  du  le     ar 


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NOUVELLES.  48! 

Joal.  —  XIV.  Inflaence  de  Texcitation  du  nerf  audilif  sar  In  p*  r- 
ception  du  diapason  vertex,  par  Corrado-Gorradi.  —  XV.  Au- 
dition colorée,  par  F.  Suarez  de  Mendoza.  —  XVI.  Traitement 
des  ulcérations  du  laryox  par  la  résorcine,  par  Tymowski. 


Nous  donnons  ici  la  liste  des  communications  annoncées  à  la 
section  de  Laryngologie  et  rhinologie  de  la  British  médical  As- 
sociation en  1890  : 

De  la  toux  comme  symptôme  des  affections  nasales  et  pha- 
ryngiennes, par  J.-B.  Bail.  — Quelques  affections  communes  de 
l'amygdale  pharyngée  et  leur  relation  avec  les  maladies  de  fo- 
reille,  delà  gorge  et  du  nez,  et  en  paiticulier  avec  le  relâche- 
ment de  la  gorge  (relaxed  throal),  par  A.  Bronner.  —  Enorme 
polype  du  nez,  par  Walker  Downie.  —  Ténesme  pharyngien, 
par  W.  Hill.  —  Structure  des  cordes  vocales,  par  A. -A.  K..n- 
thack.  —  Excision  des  amygdales,  par  Gré  ville  Macdonald.  — 
Affections  malignes  des  fosses  nasales,  parD.  Newmann.  —  Un 
cas  de  paralysie  des  abducteurs,  par  T.-D.  Savill.  —  1.  Du  dia- 
gnostic différentiel  de  la  syphilis,  du  cancer  et  de  la  tuberculose 
du  larynx.  —  II.  Bougies  médicamenteuses  dans  le  traitement 
de  la  lièvre  des  foins,  de  l'ozèce,  du  catarrhe,  etc.,  par  Scanes 
Spicer.  —  Traitement  de  l'ozène,  par  G.-J.  Symonds. 

Les  sujets  suivants  seront  discutes  à  la  section  d'otologie  : 
I.  Affection  intranasale  eu  rapport  avec  la  surdité,  à  Texcep- 

tion  du  catarrhe   postnasal  et  des  végétations  adénoïdes,  par 

Lennox  Browne.  —  II.  Etiologie  du  tintement  d'oreille,  par  H. 

Macnaughlon  Jones.  —  III.  Vasculite  (vasculitis)  et  surdité,  paf 

R.-T,  Gooper. 


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432  NOUVELLES. 

M.  J.  Ward  Cousins  a  annoncé  les  communications  suivautes  : 
L  Nouvelle  méthode  d'extraction  des  corps  étrangers  du  con- 
duit auditif.  —  IL  Valeur  des  membranes  tympaniques  artifi- 
cielles. 


V American  laryngological  Association  s*est  réunie  à  Balti- 
more les  29,  30  et  SI  mai  1890.  Voici  le  programme  de  cette  ses- 
sion : 

Discours  du  président,  par  J.-N.  Mackenzie,  de  Baltimore. 

COMMUNICATIONS. 

L  Anomalie  du  corps  thyroïde,  par  J.-N.  Mackenzie,  de  Balti- 
more. —  IL  Coup  d^œil  au  delà  du  neZ)  par  S.  Solis-Cohen,  de 
Philadelphie.  —  IlL  Nouvelle  opération  pour  les  déviations  de  la 
cloison  nasale,  par  Morris  J.  Asch,  de  New- York. — IV.  Hyper- 
trophie postérieure  du  cornet  moyen  inférieur,  par  Harrison  Al- 
len, de  Philadelphie.  —  V.  Notes  sur  un  cas  de  tumeur  myxo- 
mateuse  du  naso-pharynx  observée  chez  un  enfant  de  six  ans, 
par  A.-W.  Mac  Goy,  de  Philadelphie.  —  VI.  Un  cas  rare  de  tu- 
meur naso-pharyngienne,  par  Gh.-H.  Knight,  de  New-York.  — 
VIL  Tissu  adénoïde,  son  développement,  par  H.*L.  Swain,  de 
New-Haven. —  VIII.  Communication  supplémentaire  sur  les  tu- 
meurs cartilagineuses  du  larynx  et  les  tumeurs  verruqueuses  du 
nez,  par  E.  Fleicber  Ingals,  de  Chicago.  —  IX.  lia  eas  de 
myxome  de  Tépiglotte,  par  S.-O.  Vanderpoel,  de  New- York.  — 
X.  Enrouement  et  perte  de  la  voix  causée  par  une  mauvaise  mé- 
thode vocale,  parS.-W.  Langmaid,  do  Boston.  — XL  DiscussiGm 
sur  un  sujet  à  choisir  au  moment  de  la  session.  —  XII.  De  la 


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NOUVELLES.  •  488 

chordite  tubéreuse,  par  Cl.-C.  Rice,  de  New- York.  —  XIII.  Cas 
particuliers  de  paralysie  unilatérale  du  muscle  crlco-aryténoïdien 
latéral,  par  E.  Fletcher  Ingals,  de  Chicago.  —  XIV.  Un  cas 
d'afifection  bulbaire  à  symptômes  inusités,  causant  une  paralysie 
unilatérale  permanente  de  Tabduction  du  larynx,  par  F.-H.  Bos- 
worth,  de  New -York. — XV.  Diagnostic  et  traitement  du  cancer 
du  larynx,  par  D.  Bryson-Delavan,  de  New-York, — XVI.  Notes 
sur  un  cas  intéressant  d'anévrisme,  par  G.-W.  Major,  de  Mont- 
réal.— XVII.  Rétrécissement  de  Tœsophage  causé  par  un  éjtais- 
sissement  interstitiel  de  ses  parois,  par  O.  Roe,  de  Rochesler. 
—  XVIÏI.  La  iaryngologie  de  Trousseau  et  Horace  Green. 

Le  bureau  était  composé  ainsi  quUl  suit  :  Président  :  J.-N. 
Mackenzie,  de  Baltimore.  —  Vice-présidents  :  E.  Holden,  de 
Newark,  et  G.-E.  Beau,  de  Saint-Paul.  —  Secrétaire  trésorier  : 
Ch.-H.  Knight,  de  New-York.—  Bibliothécaire:  T.-H.  French, 
de  Brooklyn.  —  Conseil  :  F.-H.  Hooper,  de  Boston;  G.-M.  Lef- 
fert,  de  New- York;  F.-J.  Knight,  de  Boston;  D.  Bryson  Dela- 
van,  de  New-York. 


Une  nouvelle  policlinique  dans  laquelle  loules  les  branches  de 
la  médecine  seront  représentées,  vient  d'être  fondée  à  Paris  sous 
le  nom  de  Clinique  générale  de  Paris,  et  a  son  siège  quai  des 
Grands- Augustins,  25. 


L'Association  française  pour  Pavanée  ment  des  sciences  tiendra 
sa  session  annuelle  à  Limoges,  du  7  au  14  août  1890.  La  section 
des  sciences  médicales  sera  présidée  par  M.  le  professeur 
J.  Tessier,  de  Lyon. 


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434  NOUVELLES. 

Bromure  d«  potassium  granule  de  FulHères.  Approbation  de 
rAcadémie  de  médecine,  i87i.  Contre  les  afToctions  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  75  gi*amm68  esta^oampaguë  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigi*ammmes. 

Phosphatinb  Fallikres.  Aliment  très  agréable,  permettant, 
ch^z  les  jeunes  enfants  surtout,  Tadministration  facile  du  phos- 
phate assimilable.  Une  cuillerée  contient  50  centigrammes  de 
phosphate. 

L*Eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  eu  boisson ,  surtout  si 
Ton  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX   ANNALES. 


I.  Polype  du  Inrynx  du  volume  d'une  grosse  noix.  Extirpation 
endo-Iaryngée.  —  II.  Le  bacille  Koch  comme  élément  de  diagnos- 
tic dans  la  tuberculose  du  larynx.  —  III.  La  mort  subite  dans 
les  maladies  graves  du  larynx.  —  IV.  Sur  la  structure  des  po- 
lypes muqueux  des  fosses  nasales,  par  R.  Botey  (Kxtraiis  de 
la  Rev,  delaryng.y  oloL  et  rliinoL,  1889  et  1890). 

Patologia  e  terapia  délia  faring«^,  délie  fosse  nasali  e  délia  la- 
riiige  (compresa  la  lecnica  rinoscopica  e  lariugoscopica)  ad  uso 
de*  medici  e  degli  sludenti.  Volume  II.  Laringe  2«  édition  revue 
et  augmentée,  par  le  prof.  F.  Massbi  (Un  vol.  de  570  pages, 
prix  :  10  francs,  F.  Vallardi,  éditeur,  Naples,  1890). 

Ueber  die  Schwerhôrigkeit  der  Kesselschmiede  (De  la  surdité 
des  chaudronniers),  par  J.  Haberiiann  (Tirage  à  part  des  Arch, 
f.  Ohrenh.,  mai  1890). 

Leçons  sur  les  maladies  du  larynx,  par  le  D'  E.-J.  Moure, 
recueillies  par  le  D'  M.  Natier,  et  revues  par  Tauteur  (Un  vol. 
de  600  pages  avec  des  figures  en  noir  dans  le  texte.  Prix  : 
10  francs.  O.  Doin,  éditeur,  8,  place  de  TOdéon,  Paris,  1890). 

Gastrostomie  pratiquée  dans  un  cas  de  rétrécissement  cancé- 
reux dj  Tœsophage,  par  P.  Berger  et  Canniot  (Brochure  de 
15  pnges,  Lecrosnier  et  Babé,  éditeurs,  Paris,  1890). 

Transformation  kystopneumatique  du  cornet  moyen ,  par 
ScHiiiEOBLOW  (Extrait  de  la  Rev.  de  laryng.  otoL  et  rhin.,  1890). 


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436  OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 

Zur  BehaDdlung  der  chronischen  eitrigen  EntzûiiduDgen  im 
oberen  Trommelhôhlenraum  und  im  Aiitrum  mastoideum  (Trai- 
tement des  suppurations  chroniques  de  la  partie  supérieure  de 
la  caisse  du  tympan  et  des  cellules  mastoïdiennes,  par  B.  Gou- 
PERZ  (Tirage  à  part  des  Oesterr.  Ungar.  CeatralbL  /*.  die  med, 
Wlssenscb.,  1890). 

Der  Ohrschmei^  und  seine  Behandlung  (L*otalgie  et  son  trai- 
tement), par  B.  GoMPERz  (Tirage  à  part  des  CentralbL  /.  d,  ge^ 
sammte  Thérapie^  h.  V,  mai  1890). 

Hygiène  de  Toreille,  par  V.  Cozzolino.  (2«  édition  augmentée, 
traduite  de  l'italien  par  A.  Joly.  (Un  volume  de  8*7  pages,  prix  : 
1  fr.  50,  G.  Masson,  éditeur,  Paris,  1890). 

Contribution  à  la  casuistique  des  lésions  auriculaires,  consé- 
cutives à  Finfluenza,  par  A.  d'Aguanno  (Extrait  du  BoUet,  delle 
maJattie  deW  oreccbio,  gola  e  naso,  n*  3,  1890). 

Le  congrès  international  d*otologie  et  laryogologie  de  Paris 
(septembre  1889).  Compte  rendu,  par  G.  Gradbnioo  (Extrait  du 
Bollet,  délie  malaUie  delP  oreccbio,  gola  e  naso,  1890). 


Le  Qérênl  :  G*  M«u»aoN, 


Parli.  —  Imp.  PAUL  DUPOMT,  4,  rae  da  Boalol  (Cl.)  70,«.S0. 


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JaUlet  1890.  —  N«  7. 


MÉMOIRES  ET  FAITS  ORIGINAUX 


I 


ABCÈS  CÉRÉBRAL  CONSÉCUTIF  A  UNE  OTITE 
MOYENNE  SUPPURÉE. 

Par  le  D'  PICQUÉ,  chirurgien  des  hdpitaui  de  Paris. 


Un  nommé  L...  Nicolas,  46  ans,  entre  le  10  mars  1890,  à  Thô- 
pital  Lariboisière,  dans  le  service  de  M.  Périer,  que  j'avais  Phon- 
neur  de  suppléer,  salle  Ambroise-Paré ,  n«  4. 

Ce  malade,  d'une  bonne  santé  habituelle,  eut  Tinfluenza  en  fin 
décembre,  sans  détermination  pulmonaire;  mais  peu  de  jours 
après,  il  fut  pris  de  douleurs  vives  dans  Toreille  droite,  suivies 
d'une  suppuration  fort  abondante  ;  il  ne  se  souvient  pas  avoir 
souffert  de  la  gorge  à  cette  époque.  La  suppuration  persista  long- 
temps. 

Vers  le  16  avril,  les  douleurs,  qui  avaient  cessé  depuis  l'appa- 
rition de  l'écoulement,  reparurent  avec  une  grande  intensité. 
Hémicranie  violente.  Affaiblissement  progressif  des  forces.  Tem- 
pérature :  38,  38,5. 

Quand  j'examinai  le  malade  pour  la  première  fois,  le  17  avril, 
je  constatai  tout  d'abord  les  symptômes  précédents  très  accen- 
tués. 

L'apophyse  mastoïde  est  peu  douloureuse  à  la  pression;  la 
peau  à  ce  niveau  ne  présente  ni  rougeur  ni  œdème;  le  sillon 
rétro-auriculaire  est  consei^vé. 

Il  n'existe  aucun  trouble  de  la  sensibilité  et  du  mouvement, 
l'intelligence  est  intacte. 

En  raison  de  l'intensité  des  symptômes  douloureux  et  de  la 
fièvre,  et  malgré  Tabsence  de  signes  positifs  du  côté  de  la  mas- 
toïde, je  me  proposai  de  pratiquer,  à  titre  exploratif ,  la  trépana- 
tion de  l'apophyse. 

Le  lendemain,  le  tableau  a  notablement  changé;  la  tempéra- 

ANNALBS  DES  MALADIES  DE  L'OREILLE  ET  DU  LARYNX.  —    XVI.  81 


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488  PICQUÉ 

ture  esta  39,5,  le  malade  présente  du  subdelirium,  Tintelligeace 
est  obtuse  ;  de  plus,  il  existe  une  hémiplégie  gauche  complète. 

Je  pratique  (18  avril)  séance  tenante,  l'opération  suivante 
avec  Faide  de  MM.  Bellanger,  Givel  et  Jayle,  internes  du  ser- 
vice. 

Tout  d^abord  je  procède  à  la  trépanation  de  l'apophyse,  au 
lieu  classique;  il  n'existe  pas  de  pus  dans  les  cellules. 

Alors,  me  reportant  aux  symptômes  nouveaux  qui  venaient  de 
se  produire  et  pensant  à  Texistence  d*une  collection  sous-mé- 
ningée au  niveau  des  centres  moteurs,  je  taille  un  grand  lam- 
beau à  base  postérieure  au  niveau  de  la  ligne  rolandique ,  en 
laissant  entièrement  de  côté  la  région  mastoïdienne. 

inappliqué  alors  trois  couronnes  de  trépan  de  25  millimètres  et 
j'agrandis  la  brèche  avec  des  cisailles  appropriées.  L'espace  sous- 
méningé  est  absolument  libre  et  n'est  le  siège  d'aucune  rougeur. 
J^excise  alors  largement  la  dure-mère;  ici  un  phénomène  inté- 
ressant se  produisit  :  le  soulèvement  anormal  de  la  substance 
cérébrale.     , 

Le  cerveau  tend  toujours,  comme  on  sait,  à  faire  hernie  ;  mais 
ici  la  hernie  fut  extrême;  après  la  section  des  enveloppes,  un 
léger  suintement  se  produisit. 

Sûr  par  conséquent  d'avoir  affaire  à  un  abcès  intra-cérébral, 
je  traversai  résolument  la  substance  cérébrale  et  entrai  dans 
un  foyer  considérable,  contenant  une  notable  quantité  de  pus 
qui  fit  issue  au  dehors.  Cette  collection  se  trouve  manifestement 
en  avant  du  sillon  rolandique,  au  niveau  de  la  partie  moyenne 
de  la  frontale  ascendante.  Un  drain  assez  volumineux  fut  laissé 
dans  la  plaie.  Lavage  à  la  solution  de  sublimé,  le  lambeau  cu- 
tané est  réappliqué  et  suturé. 

Dès  le  soir  môme,  tous  les  accidents  avaient  disparu  ;  la  tem- 
pérature était  retombée  à  la  normale  ;  le  malade  semblait  plus 
éveillé  ;  le  mouvement  et  la  sensibilité  avaient  reparu,  au 
deuxième  jour,  le  malade  se  levait  seul. 

L'amélioration  s'accentua  encore  jusqu'au  24  avril;  mais  alors 
la  température  monta  rapidement  à  40**,  et  le  malade  retomba 
dans  le  coma.  Mort  le  25  avril. 

L'autopsie  démontra  l'existence  d'une  encéphalite  généralisée. 
En  arrière  du  foyer  largement  ouvert,  il  en  existe  un  plus  petit 
et  parfaitement  isolé  du  premier. 

Cette  observation  soulôve  plusieurs  points  intéressants  à 


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EXAGÉRATION  DES  NÉVROSE  RÉFLEXES  439 

discuter,  nous  nous  proposons  de  fair^  à  ce  sujet  un  travail 
que  nous  publierons  dans  un  prochain  numéro. 


II 


ABCÈS   SOUS-DURE-MERIEN   CONSECUTIF  A  UNE 

OTITE  MOYENNE.— TRÉPANATION.— GUÉRISON. 

Par  le  D*  PICQUÉ,  chinirgiea  des  hôpitouz  de  Paris. 

B...  Alfred,  24  ans,  entré  le  10  avril  1890,  salle  Ambroise- 
Paré,  service  de  M.  Périer,  suppléé  par  M.  Picqué. 

Otite  moyenne  datant  d'un  mois. 

Cellulite  mastoïdienne  et  abcès  sous-dure-méricn  ouvert  spon- 
tanément. Il  existe  à  la  base  de  la  mastoïde  un  trajet  Rstuleux 
fournissant  une  notable  quantité  de  pus.  Douleurs  intenses  dans 
le  côté  correspondant  de  la  tête. 

Opération.  Découverte  du  foyer  :  la  fistule  traverse  le  sque- 
lette, et  le  stylet  se  dirige  en  haut  et  en  dedans.  Trépanation 
avec  la  gouge  à  main;  un  foyer  notable  situé  sous  la  dure^mère 
est  mis  à  découvert.  Grattage ,  lavage  antiseptique  et  drainage. 
Le  malade  se  trouve  immédiatement  soulagé;  la  guérison  se  fait 
rapidement. 


III 


DU  DÉVELOPPEMENT  ET  DE  L'EXAGERATION  DES 
NÉVROSES  RÉFLEXES  PAR  LE  TRAITEMENT 
INTRANASAL. 

Par  le  h'  O.  LAURE1«T,  de  Haï  (1). 

Je  me  permettrai  de  soumettre  à  votre  appréciation  l'ex- 
posé succinct  de  quelques  faits  que  j'ai  recueillis  dans  la  lit- 

(1)  Gommunicalioa  faite  à  la  première  réunion  des  otologistes  et  laryn- 
gologistes belges.  Séance  du  25  mai  1890. 


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440  0.  LAURENT 

térature,  ainsi  que  de  celui  qui  m'est  personnel,  et  cela  en 
raison  de  l'importance  assez  marquée  qu'ils  me  paraissent 
devoir  acquérir  et  de  renseignement  qu'ils  doivent  néces- 
sairement comporter.  Je  veux  parler  du  développement  et 
de  l'exagération  des  névroses  réflexes  par  le  traitement 
intranasal. 

Il  est  certain  qu'il  n'existe  aucun  agent  thérapeutique  qui 
ne  puisse  provoquer,  dans  certaines  conditions  et  alors 
même  qu'il  est  appliqué  avec  toute  l'attention  désirable,  des 
désordres  suffisamment  accentués,  allant  même  parfois  jus- 
qu'à renforcer  les  lésions  que  Ton  cherche  à  faire  disparaître, 
ou  a  déterminer  l'apparition  d'une  affection  qui  n'existait  pas 
encore  au  m.oment  de  Tintervenlion.  Si  la  chose  a  été  sou- 
vent observée,  il  n'en  est  pas  moins  établi  qu'elle  a  été 
souvent  également  perdue  de  vue.  Et  c'est,  je  pense,  parfois 
le  cas,  pour  les  désordres  morbides  que  peuvent  laisser  à 
leur  suite  les  opérations  intranasales,  cautérisations  et  abla- 
tion de  parties]  hypertrophiées,  enlèvement  de  polypes,  etc. 
Je  signalerai  surtout,  parmi  ces  troubles,  des  névroses  ré- 
flexes. 

On  sait  qu'elles  sont  causées,  la  chose  a  été  surabondam- 
ment démontrée  et  il  n'existe  plus  le  moindre  doute  à  cet 
égard,  elles  sont  fréquemment  causées,  dis-je,  par  les  alté- 
rations les  plus  variées  des  cavités  nasales.  Or,  à  un  état 
pathologique  actif,  pour  ainsi  dire,  il  y  a  lieu  de  chercher, 
dans  des  circonstances  relativement  nombreuses,  à  substi- 
tuer un  état  pathologique  passif,  qui  ne  donne  plus  lieu  à 
aucune  manifestation  locale  ou  réflexe  ;  à  une  muqueuse  ma- 
lade et  en  état  puissant  de  réaction,  on  substitue  une  mu- 
queuse cicatricielle,  anormale,  mais  neutre. 

Malheureusement,  il  peut  se  rencontrer  des  cas  où  le  but 
est  dépassé  et  où  précisément  cette  altération  secondaire, 
nouvelle  et  cherchée  de  la  pituitaire  provoque  des  troubles 
qui  n'existaient  pas  jusqu'alors  ou  qu'elle  exagère  même  ceux 
qu'elle  était  destinée  à  faire  disparaître.  L'observation  que 
nous  avons  à  rapporter  est  tout  à  fait  probante  à  cet  égard  ; 
elle  n'est  pas  la  seule  qui  vienne  à  l'appui  de  l'opinion  à 
laquelle  nous  nous  rallions. 


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EXAGÉRATION  DES  NÉVROSES  RÉFLEXES  441 

C'est  ainsi  que  Relhi  (1),  de  Vienne,  a  publié  cinq  cas  des 
plus  intéressants  sous  ce  rapport.  Dans  les  deux  premiers,  la 
muqueuse  nasale  fut  guérie  par  les  cautérisations;  mais  des 
complications  survinrent  dans  la  suite  ;  dans  le  deuxième, 
par  exemple,  il  se  montra  de  l'éternuement  et  des  vertiges; 
la  disparition  des  phénomènes  ne  fut  obtenue  que  par  Texci- 
sion  des  cicahices.  Du  laryngospame,  survenu  dans  les 
mêmes  conditions  dans  le  troisième  cas,  se  réclama  du 
traitement;  le  succès  ne  se  fit  non  plus  pas  attendre.  Mais 
les  deux  derniers,  oîi  il  existait  des  vertiges  et  de  la  né- 
vralgie sus-orbitaire,  résistèrent  à  cette  excision . 

Aronsohn  (2)  rappelle  qu*un  prédicafeur  de  3o  ans  devint 
asthmatique  alors  qu'il  ne  l'avait  jamais  été  auparavant,  à 
la  suite  de  cautérisations  d'un  polype  fibreux  du  cornet 
moyen,  et  il  ne  revint  à  Télat  normal  qu'après  Tenlèvement 
complet  du  polype . 

On  connaît  aussi  le  cas  de  Semon,  d'une  maladie  de 
Graves  produite  par  une  opération  de  polypes  nasaux. 

Nous  croyons  également  utile  de  rappeler  un  incident 
d'une  séance  de  la  Société  de  laryngologie  de  New- York  (3). 
Daily  prétendant  que  les  otologistes  modernes  négligent  le 
nez  ou  sont  incapables  de  le  soigner  et  que  8  0/0  (Boxvorih 
porte  le  pourcentage  à  95)  des  troubles  auraux  sont  dus  à 
des  lésions  naso-pharyngées,  MM.  Roosa  et  Pomeroy  re- 
poussent vigoureusement  cette  opinion  et  ils  citent  des  cas 
où  des  maladies  auriculaires  ont  été  causées  par  des  opéra- 
tions, dos  cautérisations  des  cavités  nasales. 

Beverley  Robinson  (4)  est  également  d*avis  que  le  traite- 
ment intranasal  peut,  dans  certaines  circonstances,  aboutir  à 
des  conséquences  fâcheuses. 

Curtis  (5)  établit  qu'il  y  a  une  classe  de  patients  qu'il  ne 

(1)  Rethi.  — Neurosen  zustanden  durcb  Bebandlung  des  Naseainnereiu 
Hntem,  klin,  Rundschau,  n.  51  u.  52,  1889. 

(2)  Aronsohn.  —  Klinisch  erzeugtes  Asthma  beim  MenscbeD.  {Deutsche 
med.  Wochenschr.y  a©  17,  1889. 

(3)  Rbinology  and  Otology.  [Médical  Record,  march  15, 1890.) 

(4)  Beverley  Robinson.  —  Ou  the  relations  of  peripheral  irritations 
to  diseases,  as  manifested  in  the  throat  and  nose.  {Médical  Record, 
april  19,  1890.) 

(5)  Médical  Society  of  the  coanty  of  New  York.  [Médical  Record, 
january  4,  1890.) 


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442  0.  LAURENT 

faut  pas  opérer  du  nez,  c'est  celle  des  goutteux,  chez  lesquels 
il  a  vu  des  accès  de  goutte  survenir  immédiatement  après 
une  intervention  du  côté  du  nez. 

Quoique  les  faits  que  nous  avons  cités  en  dernier  lieu  ne 
soient  pas  des  preuves  directes  aussi  nettes  que  les  pre- 
miers, il  nous  a  semblé  cependant  qu'il  y  avait  quelque 
intérêt  à  les  rapprocher  de  ceux-ci. 

Ce  sont  là  la  plupart  des  cas  que  nous  enseigne  la  litté- 
rature, mais  on  peut  être  persuadé  que  beaucoup  d'autres 
viendront  s'ajouter  à  eux  dès  que  l'attention  aura  été  parti- 
culièrement dirigée  du  côté  des  lésions  en  question. 

Dans  celui  que  nous  avons  observé,  il  s'agissait  d'un  jeune 
homme  de  26  ans,  employé,  lymphatique,  chez  lequel  une 
hypertrophie  muqueuse  légère  des  cornets  avait  amené  un 
certain  degré  d'oppression.  La  cautérisation  au  thermo  cau- 
tère et  à  l'acide  chromique  a  porté  sur  la  région  malade 
dont  la  tuméfaction  a  disparu  complètement  en  huit  séances. 
Mais,  ce  qui  ne  m'étonna  pas  peu,  ce  fut  que  Toppression 
non  seulement  ne  s'améliora  pas  à  partir  de  ce  moment, 
mais  qu'elle  ne  fit  au  contraire  qu'augmenter  en  intensité  et 
qu'elle  est  arrivée  aujourd'hui  à  un  degré  suffisant  pour  me 
faire  repentir  d'être  intervenu  chez  ce  malade.  Quelques 
scarifications  faites  en  vue  de  réagir  sur  les  extrémités  ner- 
veuses qui  auraient  été  intéressées,  sont  restées  inefficaces, 
tandis  que  l'adhérence  et  l'épaisseur  très  réduite  de  la  cica- 
trice en  rendaient  l'excision  impossible. 

Quelle  explication  y  a-t-il  à  donner  à  ces  réflexes  nés  ou 
aggravés  par  les  opérations  intranasales?  Il  est  probable 
que  les  cautérisations  développent  des  cicatrices  plus  ou 
moins  profondes  qui  peuvent  englober  d'une  façon  presque 
complète  et  sans  les  détruire  (la  destruction  ne  devrait  plus 
avoir  aucune  influence  au  point  de  vue  des  réflexes),  des 
terminaisons  du  trijumeau;  en  se  rétractant,  elles  provo- 
quent des  tiraillements  de  celles-ci,  une  irritation  et  quelque- 
fois même  une  névrite  avec  toutes  ses  conséquences. 


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TRAVAUX  DE  LARYNGOLOGIE  ET  D'OTOLOGIE  44:^ 


IV 


APERÇU  SUR  LES  TRAVAUX  DE  MA  CLINIQUE  DE 
LARYNGOLOGIE  ET  D'OTOLOGIE,  DU  1~  JAN- 
VIER  1889  AU  31  MARS  1890. 

Par  le  D'  SCHLEICHEH  (d'AnTors). 

Peu  de  modifications  ont  été  introduites  dans  l'organisation 
de  cette  polyclinique  depuis  la  description  qui  en  a  été  faite  en 
1887  dans  le  Livre  jubilaire  publié  par  la  Société  de  médecine 
d* Anvers  à  Toccasion  du  50*  anniversaire  de  sa  fondation. 

Contrairement  à  ce  qui  se  passe  dans  la  plupart  des  cli- 
niques spéciales  des  grandes  villes  de  France  et  d^ Allemagne, 
cet  établissement  continue  à  traiter  en  même  temps  les  af- 
fections des  voies  aériennes  supérieures  et  les  maladies 
d*oreilles.  Il  est  vrai  que  ce  cumul  amène  par  moments  une 
surcharge  d'autant  plus  lourde  quUl  s*agit  d^une  entreprise 
privée  dépourvue  des  facilités  multiples  d*une  clinique  d^hôpital. 
Car  Anvers  ne  possède  pas  de  service  spécial  public,  et  la  plu- 
part des  malheureux  atteints  d'affections  laryngées  ou  auricu- 
laires ne  sont  Tobjet  d*aucun  traitement,  ni  aux  hôpitaux  ni 
aux  dispensaires  du  bureau  de  bienfaisance. 

L*excès  de  travail  qui  s'impose  dans  ces  conditions  nous  a 
suggéré  ridée  de  quelques  mesures  nouvelles  dont  la  commu- 
nication est  peut-être  de  nature  à  pouvoir  intéresser  nos 
lecteurs. 

L'une  de  ces  mesures  consiste  à  remettre  aux  consultants  des 
cartes  d'inscription  dont  le  verso  est  muni  d'indications  géné- 
rales sur  le  traitement  des  affections  auriculaires  à  domicile 
(gargarismes,  reniflements,  frictions,  massage  et  régime),  sur 
les  précautions  à  observer  de  la  part  de  ceux  qui  doivent  faire 
usage  de  la  douche  nasale,  enfin,  snr  la  manière  de  faire  des 
injections  d'oreille.  En  môme  temps,  la  clinique  fait  don  aux 
indigents  atteints  d'otorrhée  et  ne  pouvant  venir  régulièrement, 
d'une  petite  poire  en  caoutchouc  pour  injections  et  d'un  tuyau 
en  verre  muni  d'un  embout  en  gomme  pour  insufflation  ;  elle 
fournit  gratuitement  aux  ozéneux  un  injecteur  nasal,  aux  ma- 


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444  SCHLEICHER 

lades  atteints  de  catarrhe  muqueux  de  la  caisse  et  ne  pouvant 
soivre  le  traitement  à  la  clinique,  des  poires  pour  injections 
d*air.  Enfin,  nous  remettons  depuis  quelque  temps  à  certains 
patients  un  abaisse-langue  constitué  simplement  par  un  mor- 
ceau d^un  gros  fil  de  cuivre  recourbé  en  anse  et  plié  ensuite  a 
angle  droit.  Les  malades  rapportent  à  chaque  visite  cet  instru- 
ment qui  constitue  leur  propriété  et  qui  nous  tranquillise  sur 
le  danger  de  transmettre  certaines  maladies.  Dans  un  même 
ordre  d*idées,  il  a  été  renoncé  définitivement  à  Tusage  des  pin- 
ceaux et  des  éponges,  et  les  topiques  sont  appliqués  sur  les 
régions  malades  exclusivement  au  moyen  de  porte-ouate. 

Sur  la  recommandation  de  Reinhard  et  Ludwig  (Arcb,  f, 
Obrenheilkunde^yoX.  XXVII,  p.  299),  nous  nous  sommes  fait  venir 
pour  la  clinique  un  appareil  d^insuffiation  d'air  à  grand  réser- 
voir, appareil  dont  le  ballon  est  mû  par  le  pied  entre  deux 
planchettes  formant  pédale.  Toutefois  nous  n'y  avons  trouvé 
aucun  avantage. 

Une  autre  modification  survenue  dans  la  clinique  depuis  i887 
concerne  Tinscription  môme  des  malades.  Celle-ci  a  lieu  dans 
un  cahier  classé  de  prime  abord  ad  hoc  d'après  certains  groupes 
nosologiques  et  dans  Tordre  où  ceux-ci  figurent  d*habitude 
dans  les  rapports  des  cliniques  allemandes.  Chaque  consul- 
tant n'est  inscrit  d*habitude  que  dans  un  cadre  nosologique, 
notamment  pour  la  maladie  principale  dont  il  est  atteint,  sinon 
pour  celle  qui  Toblige  à  demander  des  soins  spéciaux.  D'autre 
part,  les  idées  très  justes  exprimées  dans  un  récent  congrès 
par  Jakobson  sur  l'insuffisance  des  statistiques  en  nratière  de 
thérapeutique  otologique  n'ont  pu  nous  empêcher  de  continuer 
à  annoter  comme  guéris  les  patients  débarrassés  du  mal 
principal  pour  lequel  ils  sont  venus  consulter. 

Notre  clinique  sera  bientôt  en  mesure  d'hospitaliser  les 
malades  dont  l'état  nécessiterait  le  séjour  au  lit.  En  attendant 
que  ce  desideratum  soit  résolu,  nos  opérés  reposent  durant 
quelques  heures  sur  la  table  d'opération,  puis  retournent  chex 
eux  à  pied  ou  en  voiture.  Si  aucun  accident  n'a  suivi  de  graves 
opérations  faites  dans  ces  conditions,  c'est  bien  parce  qu'elles 
ont  eu  lieu  d'une  manière  rigoureusement  antiseptique. 

La  publication  de  ce  compte  rendu  permet  à  l'auteur 
de  contribuer  à  la  statistique  par  deux  observations  inté- 
ressantes ,  l'une  concernant  un  cas  de  rhinite  caséeuse  sur- 
venue chez  une  femme  octogénaire,  l'autre  se  rapportant  à  un 


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TRAVAUX  DE  LARYNGOLOGIE  ET  D*OTOLOGIE  446 

cas  de  périostite  mastoïdienne  idiopaihique,  affections,  on  le 
sait,  excessivement  rares.  Quant  aux  observations  n^  1  et  n?  6, 
si  elles  pèchent  par  Tabsence  de  données  nécroscopiques,  elles 
ne  sont  pas  absolument  dépourvues  d'intérêt. 

Nous  terminons  ces  préliminaires  en  adressant  toute  l'expres- 
sion de  notre  gratitude  aux  généreux  donateurs  qui  dans  le 
cours  de  cet  exercice  ont  bien  voulu  abandonner  à  la  clinique 
plusieurs  instruments  de  valeur,  lesquels  avaient  servi  pour  des 
membres  de  leur  famille. 


Maladies  des  oreilles. 

Eczéma  primaire  aigu  et  chronique  :  total,  7;  guéris,  5; 
améliorés,  2. 

Atrésie  congénitale  des  deux  conduits  auditifs  avec  dévelop- 
pement rudimentaire  des  pavillons  (ouïe  bonne,  sans  traite- 
ment) :  total,  1. 

Otite  externe  à  la  suite  d'une  instillation  de  créosote  :  total,  1  ; 
guéri,  1. 

Furoncles  du  conduit  auditif:  total,  17;  guéris,  17. 

Accumulations  de  cérumen  :  total,  57;  guéris,  57. 

Corps  étrangers  dans  le  conduit  auditif  (morceau  de  char- 
bon, 1;  bouton,  1;  petit  pois,  1;  paille,  1;  graine  de  mats,  1). 
Ce  dernier  cas  a  nécessité  le  décollement  du  pavillon  et  a  guéri 
sans  sténose  ni  suppuration  :  total,  5;  guéris,  5. 

Ruptures  du  tympan  (par  soufflet,  3  ;  à  la  suite  de  l'explosion 
de  la  cartoucherie  Corvilain,  2  :  total,  5;  guéris,  3;  non  guéris,  2. 

Catarrhe  tubaire  chronique  :  total,  1  ;  non  guéris,  1. 

Otites  moyennes  catarrhales  aiguës  (jusqu'à  6  semaines);  et 
subaiguës  (jusqu'à  6  mois),  avec  exsudât  séreux  ou  muqueux  : 
total,  37;  guéris,  20;  améliorés,  17. 

Otites  moyennes  catarrhales  chroniques  et  scléroses  :  total, 
126;  guéris,  24;  améliorés,  44;  non  guéris,  19;  résultat  inconnu,  31; 
en  traitement,  8. 

Otites  moyennes  suppuratives  aiguës  et  subaiguës  (jusqu'à 
S  mois),  unilatérales,  28;  bilatérales,  11;  avec  eczéma,  3;  avec 
mastoïdite,  1;  avec  paralysie  faciale,  1  :  total,  39;  guéris,  21; 
résultat  inconnu,  16;  en  traitement,  2. 

Otites  moyennes  suppuratives  chroniques,  unilatérales,  59; 
bilatérales,  31;  avec  polypes,  13;  avec  carie,  7;  avec  nécrose,  3; 
avec  eczéma,  7;  avec  sténose  considérable  du  conduit,  2;  avec 


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446  SCHLEIGHER 

mastoidiie,  8  :  total,  90;  guéris,  49;  «méliorés,  10;  mort,  1  (1); 
résultat  inconnu,  28;  en  traitemont,  1. 

Résidus  d'otorrhée,  sans  traitement:  total,  27;  non  guéris,  21. 

Périostite  mastoïdienne  idiopathique  unilatérale  :  total  1; 
guéri,  1  (2). 

Otites  internes  aiguës  et  chroniques  (par  chute  sur  la  mâ- 
choire, i  ;  par  commotion  due  à  soufflet,  1  ;  par  accident  Corvi- 
lain,  1;  par  syphilis,  1  (3);  par  cause  inconnue,  5:  total,  9; 
guéris,  2;  améliorés,  3;  non  guéris,  2;  résultat  inconnu,  i;  en 
traitement,  1. 

Bruits  sans  diminution  d*ouIe  et  sans  données  objectives  (4)  : 
total,  2;  non  guéris,  2. 

Surdimutités  à  la  suite  de  symptômes  de  méningite,  6;  par 
cause  inconnue,  4  :  total,  10;  Don  guéris,  10. 

Mutité  des  entendants  :  total,  1  ;  résultat  inconnu,  i . 

Otalgie,  par  carie  dentaire,  3;  par  angines  spécifiques,  3; 
par  causes  inconnues,  2  :  total,  8;  guéris,  5;  résultat  inconnu,  3. 


Observations  Résuvéss  : 

i .  Van  Esbeke,  enfant  frêle  et  maladive,  ftgée  de  6  ans,  nous 
est  envoyée  par  le  docteur  Thieren.  de  THôpital  des  Enfants. 
Elle  souffre  depuis  trois  ans  d'un  écoulement  fétide  de  Toreille 
droite  dont  Tintensilé  ne  diminue  parfois  que  pour  permettre  à 
une  conjonctivite  slrumeuse  double  dont  elle  est  atteinte  en 
même  temps  de  prendre  le  dessus.  La  petite  patiente  nous 
arrive  frissonnante  et  fébrile.  Le  conduit  auditif  droit,  forte- 
ment bombé  dans  sa  paroi  postéro-supérieure,  ne  laisse  voir 
qu'une  portion  insignifiante  du  tympan,  Totorrhée  est  peu  abon- 
dante. Derrière  le  pavillon,  une  tuméfaction  qui  a  débuté  il  y 
a  quatre  semaines,  forme  un  abcès  énorme  qui,  au  moment  de 
Pexamen,  perce  spontanément  dans  le  conduit  auditif  et  laisse 
écouler  une  cinquantaine  de  grammes  d'un  pus  sanieux  et 
puant.  Élargissement  de  la  fistule  du  conduit.  Politzer.  Acide 
borique.  Pansement.  Le  lendemain,  la  fièvre  s'étant  maintenue, 
incision  Wilde  avec  l'aide  de  notre  confrère  De  Mets,  décol- 
lement d'un  morceau  de  la  couche  corticale  de  Tapophyse  mas- 
toïde,  et  comme  nous  ne  recontrons  pas  de  pus  dans  le  tissu 
spongieux  mis  à  nu,  et  que  nous  craignons  d'aller  plus  loin, 
lavage  antiseptique,  drainage  et  pansement  à  l'iodoforme.  L'en- 
fant retourne  à  pied  chez  elle.  I.e  jour  suivant,  une  injection 


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TRAVAUX  DE  LARYNGOLOGIE  ET  D'OTOLOGIE  447 

d'air  par  le  nez  fait  couler  du  pus  par  le  drain.  En  même  temps 
Pécoulement  par  Toreille  a  cessé  eomplètement.  Pouls  :  37,4  à 
6  heures  du  soir.  Cette  amélioration  persiste  et  progi^esse  durant 
huit  jours.  Puis  Toton^hée  reprend,  la  plaie  se  rouvre  et  sup- 
pure, les  frissons  se  répètent,  des  céphalées  et  des  coliques  se 
dédareni,  et  l'enfant  succombe  le  douzième  jour  après  l'opé- 
ration à  une  pleurésie  grave.  Cette  pleurésie  était-elle  une 
complication  de  pyémie?  nous  n* avons  pu  élucider  cette  ques- 
tion. Toutefois,  la  malpropreté  infecte  de  T  appartement  où  cou- 
chait la  patiente  était  bien  à  môme  de  provoquer  une  nouvelle 
poussée  de  Taffection  mastoïdienne,  en  dépit  des  soins  mul- 
tiples dont  l'enfant  a  été  l'objet. 

2.  Vanderheyden^  fille  de  15  ans,  forte  et  sans  antécédents 
pathologiques,  nous  est  adressée  par  le  docteur  De  BruyD,  Elle 
est  atteinte  depuis  quatre  mois,  sans  cause  connue,  d*un  chatouil- 
lement derrière  l^oreille  droite,  prurigo  qui  devient  plus  intense 
le  soir,  et  qui,  depuis  peu,  réveille  pendant  la  nuit.  Elle  n^a 
jamais  souffert  d*écoulement  et  ne  s*est  aperçue  ni  de  bour- 
donnements ni  de  surdité.  Depuis  15  jours,  la  région  mastoï- 
dienne droite  est  l'objet  d*un  empâtement  diffus.  Insomnie, 
i  nappétence,  légères  fièvres  vespérales. 

Status  prœsens.  L'apophyse  mastoïde  droite  est  sensible- 
ment plus  volumineuse  que  celle  du  côté  gauche  ;  percussion 
très  douloureuse,  empâtement  peu  considérable.  Le  méat  du 
conduit  est  rétréci  en  arrière  et  en  avant.  Le  tympan  est  légè- 
rement injecté,  Fouïe  est  normale.  Après  quatre  jours  d*appli- 
cation  de  compresses  chaudes,  une  légère  fluctuation  devient 
perceptible  ;  le  conduit  très  bombé  laisse  suinter  un  écoulement 
insignifiant  d'otite  externe.  Cinq  jours  plus  tard,  incision  Wilde 
avec  l'aide  de  notre  dévoué  collègue  De  Mets^  raclage  étendu  du 
périoste  profondément  infiltré,  drainage  et  pansement  à  Tiodo- 
forme.  Au  bout  de  deux  semaines  toute  suppuration  a  tari,  le 
méat  du  conduit  et  celui-ci  ont  repris  le  calibre  ordinaire,  tym- 
pan indemne,  ouïe  toujours  normale.  La  patiente  repasse  à  la 
clinique  après  deux  mois.  Elle  n'a  pas  eu  de  rechute. 

S.  A.,  célibataire,  journalier,  âgé  de  40  ans,  consulte  pour 
une  surdité  accompagnée  de  bruits  subjectifs  dont  il  souffre 
depuis  quelques  années.  II  présente  une  cicatrice  sigmoïde 
au  pharynx  et  quelques  taches  grises  sur  le  corps.  L^affection 
daterait  d*une  vingtaine  d'années  et  aurait  été  l'objet  d'un  trai- 
tement interne.  Depuis  on  an  diminution  progressive  de  Tome, 


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448  SCHLEIGHER 

bourdonnemenls  à  gauche  et  bruissements  à  droite.  Tympans 
gris  et  rétractés.  Triangles  lumineux  effacés.  Montre  perçue  des 
deux  côtés  au  contact.  La  voix  chuchotée,  nombres  prononcés 
contre  le  pavillon,  n'est  perçue  qu'à  gauche.  Traitement  exclu- 
sif :  sirop  de  Gibert.  Après  quinze  jours,  diminution  des  bruits 
subjectifs.  Puis,  môme  traitement  et  insufflations  d'air.  Quatre 
semaines  plus  tard,  montre  à  gauche  =  4/75,  voix  murmurée 
à  droite  et  à  gauche  à  la  distance  de  1  mètre.  Disparition  presque 
complète  des  bourdonnements  et  bruissements.  Diagnostic  : 
otite  interne  syphilitiqpie. 

4.  La  détonation  amenée  par  l'explosion  de  la  cartoucherie 
Corvilain  le  6  septembre  1889  nous  a  gratifié  de  plusieurs  ma- 
ladies d'oreille  d'une  diversité  étonnante.  En  dehors  des  deux 
cas  de  rupture  du  tympan  et  d'un  cas  d'otite  interne  grave, 
dureté  de  l'ouïe,  vertiges  et  bruissement  aux  deux  oreilles 
annotés  dans  le  tableau  des  affections  auriculaires  traitées  à  la 
polyclinique,  nous  avons  observé  dans  notre  clientèle  privée, 
le  cas  d'un  bruit  de  cri -cri  localisé  au  sommet  de  la  tète 
et  que  nous  n'avons  pas  réussi  à  guérir.  Les  tympans  et  les 
trompes  d'Ëustache  étaient  intacts.  Enfin,  nous  avons  été  amené 
à  donner  un  certificat  à  un  ouvrier  de  l'usine  Rieth^  où  le 
tympan  droit  s'était  rompu  au  moment  de  l'accident  et  chez 
lequol  l'oreille  gauche,  dont  le  tympan  était  presque  totalement 
détruit  par  une  otite  ancienne  dont  le  patient  n'avait  aucun 
souvenir,  s'était  mise  à  couler  abondamment  le  lendemain  de 
l'explosion. 

Maladies  du  nez  et  du  naso-pharynx. 

Eczéma  de  l'entrée  des  narines  :  total,  9;  guéris,  9. 

Corps  étrangers  (1  bouton;  1  perle)  :  total,  2;  guéris,  2. 
Traitement^  insufflation  d'air. 

Épistaxis  par  varices  de  la  cloison  :  total,  1;  guéri,  1.  Traite- 
ment,  acide  chromique. 

Perforation  de  la  cloison  :  totale  1. 

Rhinites  aiguës  et  chroniques  et  uasopharyngites  :  total,  23  : 
guéris,  20;  en  traitement,  3.  Traitement,  acide  chromique. 

Rhinite  caséeuse  :  total,  1;  guéri,  1. 

Ozène  (10  chez  filles,  3  chez  garçons):  total,  13;  améliorés,  13. 

Papillomes  (1  sur  cloison,  1  sur  cornet  inférieur  :  total,  2; 
guéris,  2.  Traitement^  cautère  Paquelin  et  raclage. 


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TRAVAUX  DE  LARYNGOLOGIE  ET  D*OTOLOGIE  449 

Polypes  muqueux  :  total,  9;  guéris,  9.  Traitement^  anse 
froide. 

Polype  nasopharyngé  moqueax  :  total,  1  ;  guéri,  1.  Traitement, 
crochet  Lange. 

Végétations  adénoïdes  :  total,  10;  guéris,  10.  Traitement j 
curette  Trautman. 

Syphilis  nasale  :  total,  2  ;  améliorés,  2. 

Lupus  nasal  :  total,  2;  guéri,  1;  non  guéri,  1.  Traitement^ 
raclage. 

Déformation  acquise  (femme  de  60  ans,  la  narine  droite  est 
complètement  séparée  de  sa  congénère.)  Total,  1;  non  guéri,  1. 

Sinite  frontale  double  (a  été  traité  auparavant  à  la  clinique 
chirurgicale  de  Vienne  :  total,  1;  non  guéri,  1.  Traitement^ 
cathétérisme. 

Observation  de  rhinite  casceuse, 

5.  De  lïidder,  d*Eckeren,  femme  octogénaire,  sans  antécédents 
pathologiques,  jouissant  du  reste  de  la  meilleure  santé,  nous 
consulte  pour  une  affection  du  nez  dont  elle  fait  dater  le  début 
à  plusieurs  années.  Elle  déclare  perdre  pfir  le  nez  des  masses 
puaotes  qui  lui  remplissent  les  fosses  nasales.  Parfois  des  débris 
lui  tombent  dans  la  gorge  et  menacent  de  la  suffoquer.  A  l'ins- 
pection des  narines  nous  constatons  à  droite  une  substance 
d'un  jaune  presque  canari,  plutôt  dure  que  liquide,  grumeleuse 
et  excessivement  fétide.  A  gauche,  la  simple  inspection  de 
rentrée  des  narines  dévoile  une  masse  gélatineuse,  grise  et 
transparente  qui  s'impose  immédiatement  comme  un  vulgaire 
polype  muqueux.  Toutefois,  l'introduction  du  spéculum  dévoile 
au  delà  et  en  bas  de  cette  masse  la  présence  de  matières  mol- 
lasses, jaunes,  analogues  à  celles  qui  existent  à  droite.  Nous 
enlevons  à  Tanse  ce  débris  de  polype  muqueux  non  sans  déter- 
miner au  moment  de  la  traction  une  certaine  hémorragie  ;  puis, 
n'ayant  pas  réussi  à  nettoyer  les  fosses  par  des  injections,  nous 
évacuons  leur  contenu  caséeux  au  moyen  d'une  curette  mousse 
et  d'une  spatule  vulgaire.  Après  deux  heures  de  travail,  les 
deux  fosses  sont  détergées,  celle  de  gauche  ayant  encore  donné 
quelques  masses  gélatineuses  et  deux  ou  trois  lamelles  osseuses. 
Une  injection  consécutive  permet  de  voir  deux  fosses  na- 
sales dilatées,  à  muqueuse  en  apparence  saine  et  à  cornets  for- 
tement atrophiés.  Nulle  paH  la  sonde  ne  découvre  un  point 


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450  6CHLEICHER 

carieux.  L'examen  microscopique  dévoile  cristaux  de  corps 
gras,  des  globules  blancs,  des  cellules  épithéliales  et  des 
microbes. 

Après  une  huitaine,  la  patiente  nous  revient  et  se  déclare 
guérie.  Cependant  la  fosse  droite  nous  parait  remplie  à  nouveau 
comme  la  première  fois,  et  il  faut  encore  une  demi-heure  pour 
la  vider.  Comme  le  côté  gauche  était  resté  indemne,  nous  attri- 
buons Torigine  de  ces  nouvelles  masses  à  droite  à  d'anciens 
dépôts  provenant  des  sinus  a  voisinants,  et  prescrivons  des  in- 
jections. 

De  Ridder  retourne  au  bout  d'un  mois.  Elle  a  cessé  depuis 
quinze  jours  les  injections  dont  elle  n'éprouve  plus  la  nécessité. 
L'examen  nous  oblige  de  considérer  le  mal  comme  absolument 
guéri.  Elle  succombe  quelques  mois  plus  tard  à  une  pneumonie. 

Épicrise.  Nos  lecteurs  connaissent  les  travaux  de  CoxeoUûo 
{Annales  de  M.  Gouguenheim)  qui,  après  trois  observations 
personnelles,  considère  la  rhinite  caséeuse  comme  une  rhinite 
desquamative  spéciale  aux  scrofuleux  et  provoquée,  à  son 
avis,  par  les  nombreux  parasites  (80  millions  en  24  heures) 
qui  passent  par  les  fosses  nasales.  D'autre  part  Potiquei 
(Revue  mensuelle  de  laryagologie^  n«  ii ,  1889),  après  une 
étude  des  cas  rares  qui  ont  été  décrits  sous  la  dénomination 
de  rhinites  caséeuses,  conclut  que  cette  affection  n*a  pas  une 
existence  isolée  et  qu'elle  est  presque  toujours  symptomatique 
de  la  présence  de  corps  étrangers,  de  syphilis,  ou  d'une  suppu- 
ration des  fosses  ou  sinus  nasaux. 

Or,  non  seulement  Tobservation  qui  précède  permet  d^exclure 
assez  sûrement  ces  deux  premières  éventualités,  mais,  par  la 
présence  de  quelques  restes  de  polypes  muqueux  dans  une  des 
fosses  nasales,  elle  provoque  la  question  de  savoir  si,  dans 
l'espèce,  il  ne  s'est  pas  agi  d'une  dégénérescence  graisseuse  ou 
caséeuse  de  polypes  muqueux.  La  quantité  considérable  de 
masses  choléastomateuses  rencontrées  dans  les  fosses  n*a  rien 
qui  puisse  étonner,  vu  le  nombre  élevé  de  polypes  qu'on  ren- 
contre parfois  chez  les  gens  de  la  campagne.  Quant  aux  fines 
laittriies  ossenses  rencontrées  à  gauche,  elles  proviennent  évi- 
demment des  cornets  nasaux  dont  ils  ont  été  séparés,  ou  bien 
par  la  traction  que  nous  avons  exercée  avec  l'anse,  ou  bien  par 
une  carie  causée  par  le  travail  même  de  la  dégénérescence  ca- 
séeuse. Enfin,  la  guérison  spontanée  du  mal  après  l'ablation  des 
masses  accumulées  semble  devoir  exclure  de  prime  abord  toute 


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[^ 


TRAVAUX  DE  LARYNGOLOGIE  ET  D'OTOLOGIE  45i 

aatre  interprétation.  D*accord  avec  le  docteur  Bories  (4*  congrès 
français  de  chirurgie,  octobre  1889)  nous  serions  donc  enclin  à 
considérer  les  dépôts  de  la  rhinite  oaséeuse  comme  le  résultat 
d*une  nécrobiose  de  polypes  muqueux. 

Maladies  du  pharynx,  du  Jaryax  et  des  régions  avoisinantes. 

Pharyngites  aiguës  simples  :  total,  16;  guéris,  14;  résultat 
inconnu,  2. 

Pharyngites  aiguës  phlegmoneuses  :  total,  2;  guéris,  2. 

Pharyngites  aiguës  exsudatives  (couenneuses)  :  total,  2; 
guéris,  2. 

Pharyngites  chroniques  hypertrophiques  et  atrophiques  : 
total,  17;  guéris,  3;  améliorés,  8;  résultat  inconnu,  6. 

Pharyngites  chroniques  syphilitiques  :  total,  6;  résultat 
inconnu,  6. 

Pharyngites  chroniques  névrasthéniques:  total,  4;  améliorés,  4. 

Hypertrophie  de  la  luette  et  des  amygdales  palatines  :  total,  6; 
guéris,  6. 

Perforation  du  voile  par  ulcération  scrofuleuse  :  total,  1; 
non  guéri,  1. 

Laryngites  aiguës  et  chroniques  simples  :  total,  4;  guéris,  4. 

Laryngites  tuberculeuses  :  total,  21  ;  améliorés,  11  ;  résultat 
inconnu,  7  ;  en  traitement,  3  ;  morts,  3. 

Laryngites  syphilitiques  :  total,  2;  morts,  2. 

Paralysies  laryngées  (2  a  frigore^  2  par  émotion)  :  total,  4; 
guéris,  4. 

Epithélioma  du  larynx  (début  probable  fin  1887,  trachéotomie 
24  septembre  1888,  mort  24  février  1889)  :  total,  1. 

Adénites  cervicales  suppurées  :  total,  3  ;  guéris,  3. 

Ulcération  lupeuse  de  l'entrée  des  narines  :  total,  1;  non 
guéri,  1. 

Abcès  sous-cutané  au  niveau  de  la  pomme  d'Adam  dû  à  la 
compression  du  col  :  total,  1  ;  guéris,  1. 

Observations  résumées  de  laryngites  syphilitiques  tertiaires 
à  marche  fatale, 

6.  B.,  âgé  de  37  ans,  ouvrier,  consulte  à  la  clinique  pour  la 
première  fois  en  juillet  1888.  Il  a  été  présenté  vers  cette  époque 
à  nos  confrères  de  la  Société  de  médecine.  I^  malade  se  plaint 
d*une  dysph  >gie  extrêmement  douloureuse.  L'examen  du  cou 


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452  SCHLEICHER 

dénote  un  gonflement  considérable  des  ganglions  occipitaux  et 
80U8>niaxillaires,  et  une  certaine  dilatation  du  thyroïde  dont  les 
ailes  se  sont  arrondies  et  sont  sensibles  à  la  pression.  Les  pre- 
miers anneaux  de  la  trachée  semblent  très  durs  à  la  palpation  ; 
Taxe  du  larynx  est  un  peu  dévié  vers  la  gauche  ;  la  voix  est 
rauque  et  la  respiration  un  peu  accélérée.  Un  commencemeni 
d^émaciation  contraste  avec  la  belle  stature  du  patient,  et  le  faciès 
trahit  une  forte  souffrance. 

La  moitié  inférieure  du  voile  mou  du  palais  est  disparue.  Son 
bord,  très  tendu,  est  limité  par  deux  bandes  cicatricielles,  blan- 
ches nacrées  qui  se  continuent  dans  les  piliers  postérieurs.  Au 
laryngoscope  Ton  est  frappé  de  constater  une  hyperplasie  des 
bandes  ventriculaires,  qui  forment  deux  bourrelets  rosés,  offrant 
à  la  sonde  une  consistance  médullaire.  Le  bourrelet  gauche 
présente  les  dimensions  d'une  petite  fève  de  marais  et  tend  à 
imbriquer  son  partenaire.  Au-dessus,  le  vestibule  du  larynx 
présente  une  cicatrice  serpigioeuse  à  la  face  postérieure  de 
Tépiglotte.  Il  n'existe  pas  d'ulcération  à  ce  moment,  et  la  dys* 
phagie  ne  semble  reconnaître  d'autre  cause  que  la  rigidité  des 
brides  cicatricielles  du  pharynx  et  la  laryngite  hyperplastique 
circonscrite  qui  s'est  localisée  aux  bandes  ventriculaires.  Dans 
les  régions  sus-claviculaire  et  sus-épineuse  gauche  sous-matité 
et  râles  humides.  Diagnostic  :  laryngite  syphilitique  tertiaire. 
Traitement  :  lodure  de  potassium  à  la  dose  de  2  à  3  grammes 
par  jour. 

Le  5  août,  fièvre,  cyanose,  et  fortes  incursions  du  larynx 
comme  dans  toute  dyspnée  laryngée  lors  des  mouvements  res- 
piratoires (GerAarrfO»  Pouls:  iâO.  Cornage.  Au  laryngoscope, 
le  patient,  que  nous  n*avions  plus  vu  depuis  une  quinzaine, 
présente  un  gonflement  plus  marqué  des  bandes  ventriculaires, 
qui  s'imbriquent  de  manière  à  former  un  clapet  qui  se  tevme 
dans  chaque  mouvement  d'inspiration.  Trachéotomie  d*urgence 
avec  l'aide  de  mes  confrères  De  Mets  et  Van  Langer meersch. 
Puis  iodure  de  potassium  à  6  grammes  par  jour.  Essais  infruc- 
tueux de  détruire  les  hyperplasies  laryngées  par  le  galvano- 
caulère,  le  tissu  se  régénérant  rapidement.  En  novembre  et 
décembre,  essais  de  dilatation.  Vers  mi-janvier  1889,  des  hé- 
moptysies  fréquentes  nous  empêchent  de  continuer.  Râles 
étendus  sur  toute  la  poitrine,  haleine  fétide,  expectoration 
abondante. 

Fin  février,  gonflement  ganglionnaire  énorme  occupant  tout 
le  côté  droit  du  cou,   formation  d'abcès  et  dysphagie  extrême. 


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RHINITES  ET  SURDITES  453 

Tout  traitement  local  du  larynx  est  suspendu.  Nous  cessons 
Tiodure  de  potassium  et  prescrivons  de  la  morphine.  En  ce 
momenf,  le  larynx  est  complètement  dévié  vers  la  gauche  par 
la  tumeur  ganglionnaire  énorme  qui  occupe  le  côté  droit,  il  est 
immobilisé  au  point  de  monter  à  peine  lors  des  essais  de  déglu- 
tition. Les  bourrelets  se  sont  soudés  en  avant,  et  tout  le  vesti- 
bule du  larynx  n^est  qu^une  vaste  ulcération.  Le  malade  ne  se 
nourrit  plus  qu*au  moyen  de  lait  quUl  aspire  par  un  tube  de 
verre  ;  encore  ce  liquide  passe-t-il  parfois  à  côté  de  la  canule 
par  la  plaie  trachéale.  —  IjC  15  mars,  mort  par  inanition. 

7.  V.,  juif  polonais,  âgé  de  32  ans,  vient  nous  demander  si  le 
diagnostic  de  gomme  syphilitique  du  larynx  posé  par  un  de  nos 
confrères  de  la  ville  est  exact.  Le  malade  prétend  ignorer  absolu- 
ment qu'il  ait  été  contaminé.  Cicatrice  au  prépuce,  papules  sur  la 
verge  et  sur  les  cuisses,  léger  gonflement  ganglionnaire  au  cou. 
I^  patient  n'a  jamais  fait  de  traitement.  L'inspection  du  cou  et 
la  paipalion  du  larynx  ne  dénotent  rien  de  particulier.  La  voix 
est  voilée,  et  la  déglutition  un  peu  douloureuse.  L^épiglolte  est 
remplacée  par  une  tumeur  arrondie,  molle  et  ulcérée  à  sa  face 
supérieure.  Attouchements  à  la  pierre  infernale  et  prescription 
de  sirop  de  Gibert.  Un  mois  plus  tard,  l'ulcération  avait  envahi 
le  repli  ary-épiglottique.  Le  malade  nous  quitte  pour  consulter 
un  autre  médecin,  puis  part  pour  Vienne,  subit  la  trachéotomie 
et  meurt  par  cachexie. 


RHINITES   ET    SURDITES 

Par  le  B*^  SÉNAC-LAGRAI^GE 

ancien  interno  des   hôpitaux,  vice- président  do  la  Société  d'hydrologie, 
médecin   aux   eaax  de  Cauterets. 

Suite  (Voir  les  n»»  5  et  6). 

m 

L'influence    des    afl'ections  de  la  muqueuse  nasale  sur  To- 
reille  moyenne    est   telle  que  des  auteurs  comme  Stucky  (1) 

(1)  Ann.  mal.  or.  tor.,  t.  XII,  p.  39* 

▲NNALE8  DIS  MALADIES  DE  L*0RE1LLB  ET  DU   LARYNX.   —  XVI.  32 


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454  SÉXAC-LAGRAXGE 

affirment  n'avoir  jamais  vu  d^otite  moyenne  sans  inflammation 
de  ladite  muqueuse.  Si  cette  influence  causale  est  exacte 
la  spontanéité  organique,  ajoutons-le,  dispose  seule  du  type 
morbide  qui  est  provoqué.  Un  catarrhe  lymphatique  des  fosses 
nasales  pourra  faire  naître  un  catarrhe  de  même  ordre  de  la 
caisse;  mais  des  lésions  de  sclérose  pourront  s'y  mêler.  Des 
tumeurs  adénoïdes  seront  le  point  de  départ  d'une  sclérose 
plus  ou  moins  partielle  de  roreille  moyenne.  Ces  faits  n'ont  plus 
lieu  de  nous  surprendre. 

En  sa  qualité  d'intermédiaire,  la  trompe  prend  sa  part  de 
l'affection  de  la  muqueuse  nasale. 

Les  tumeurs  adénoïdes  vont  jusqu'à  son  embouchure,  provo- 
quant un  catarrhe  du  conduit;  ce  catarrhe  prend  souvent  la 
forme  sèche  qu*on  reconnaît  à  ce  que  la  sonde  du  cathéter  rap- 
porte de  temps  à  autre  quelque  lambeau  de  sécrétion  concrète. 
Quoi  qu'il  en  soit  de  la  forme  et  du  degré  de  ce  catarrhe,  le  gon- 
flement de  la  muqueuse  qui  raccompagne  produit  l'obstruction 
du  conduit.  Il  s'y  joint  souvent  une  parésie  des  muscles  salpin- 
go-staphylins,  notamment  du  péristaphylin  interne  (i).  On  peut 
prévoir  l'effet  de  l'obstruction  de  la  trompe  ;  l'air  intérieur  ne 
contre-balançant  plus  la  pression  extérieure,  celle-ci  produit  le 
retrait  du  tympan,  la  raideur,  sinon  l'ankylose  des  osselets,  etc 
Boucheron  (i)  a  bien  mis  en  évidence  dans  ces  conditions  l'action 
de  l'air  comprimé  (détonation  d'armes  à  feu,  cloche  à  plongeur^ 
sur  le  fonctionnement  de  l'oreille  interne. 

La  dilatation  de  la  trompe  survient  dans  les  mômes  conditions 
sur  des  récidives  de  catarrhe  et  l'abus  du  cathétérisme.  Elle 
donne  lieu  à  des  autophonies  désagréables. 

La  muqueuse  de  la  caisse  ne  tarde  pas  à  se  modifler  elle- 
même  et  à  varier  ses  modifications  suivant  le  type  morbide  au- 
quel elle  obéit  plus  spécialement.  C'est  ainsi  que  dans  le  lym- 
phatisme  elle  acquiert  un  gonflement  hypertrophique  de  ses  élé- 
ments qui  la  rend  villeuse,  uniforme,  polypeuse  môme,  pour 
laisser  parfois  les  productions  de  ce  dernier  ordre  dominantes 
et  indépendantes  (8). 

(1)  Celte  paralysie  peut  être  primitive.  Valsalva  Tavait  déjà  observée 
dans  des  cas  d'ulcératioa  locale,  donnant  lieu  h  une  variété  de  surdité.  — 
Contractions  du  muscle  tenseur  du  voile  et  du  muscle  interne  du  marteau 
sont  solidaires  Tune  de  l'autre. 

(2)  Mém.  Soc,  fVot,  lar.,  t.  XI,  p.  73. 

(3J  L'byperlrophie  se  fait  aux  dépens  des  cellales  ou  réseau  muqueux 
de  Malpigni.  Glandules  en  tube  remplies  do  mucus  plus  ou  moins  con- 
cret ;  kystes  par  points  ;  infiltration  séreuse  du  tissu  sous-épi thélial. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  455 

La  sécrétion,  par  excellence  suppurative,  esl  plus  un  mode 
spécial  de  Tespèce  qu*iine  de  ses  terminaisons.  N'en  avons-nous 
pas  le  témoignage  dans  la  formation  et  la  persistance  de  ces 
otorrhëes  interminables  qui,  malgré  toute  médication,  durent 
parfois  Texistence  du  patient,  c^est-à-direT existence  de  sa  cons- 
titution ? 

Et  les  récidives  toujoui*s  dans  le  même  sens,  et  les  compli- 
cations, dont  M.  A.  Robin  a  si  bien  analysé  la  pathogénie  dans 
sa  remarquable  thèse  (1),  toujours  dans  le  même  type  suppu- 
ratif  comme  dans  le  type  ulcératif,  nécrosique  ;  car,  de  par  la  fai- 
blesse native  des  tissus,  c*est  toujoura  la  tendance  à  la  destruc- 
tion qui  domine,  que  cette  destruction  soit  suppurative  ou 
ulcérative.  C'est  elle  qui  fait  les  perforations  du  tympan  avec 
perte  de  tissu,  les  nécroses  des  osselets, la  périostite  aiguë  géné- 
ralisée, la  carie  des  parois,  des  cellules  mastoïdiennes,  comme 
elle  fait  la  propagation  aux  méninges,  au  tissu  cérébral,  aux 
sinus  et  aux  veines  (phlébite,  thrombose) . 

Ija  surdité,  dans  ces  conditions,  est  ce  que  la  font  le  plus  ou 
moins  d^aouité  d*irruption  de  la  maladie,  Tabondance  de  la  sé- 
crétion et  divers  accidents  ou  complications,  tels  qu'une  ouver- 
ture listulaire  du  tympan,  Tinflammation  de  Tapophyse  mastoïde, 
la  compression  par  polypes,  les  modifications  subies  par  le 
tympan,  etc.  L'acuité  de  la  maladie,  Tenkystement  de  la  sécré- 
tion dans  la  caisse,  le  gonflement  œdémateux,  Tépaississement 
inflammatoire  du  tympan,  entraînent  la  surdité  complète.  Le 
relâchement  du  tympan,  à  la  suite  de  la  résorption  de  produits 
embryonnaires,  a  moins  d'inconvénients;  car  on  a  vu  la  simple 
compression  de  la  membrane  par  une  boulette  de  coton  intro- 
duite, soit  permettre,  soit  améliorer  Taudition  (â),  ainsi  qu'il  res- 
sort des  observations  de  Gellé,  Miot,  E.  Ménière,  etc.  Au  point 
de  vue  de  la  fonction,  une  large  perte  de  substance  est  moins 
préjudiciable  qu'une  simple  fistule.  Quant  à  la  nécrose  et  à  la 
disparition  des  osselets,  les  dégâts  qu'ils  accusent  ne  vont  pas 
sans  un  certain  retentissement  sur  l'oreille  interne,  et  il  est  diffi- 
cile de  faire  la  part  difl'érentielle  qui  convient  à  l'un  ou  à  l'autre. 
Cependant,  môme  dans  ces  conditions  doubles,  la  surdité  peut 
ne  pas  exister  pour  les  notes  élevées,  qui  seules  produisent  des 

ii)De$  Affections  cérébrales  contécutives  aux  lésions  du  rocher,  18^3 . 

(i)  On  a  observé  daas  ces  cas  une  amélioration  de  l'audition  au  milieu 
du  bruit.  L'excitation  des  centres  produirait  par  action  rèflexo  une  cou- 
traciion  indirecte  du  muscle  du  marteau  et  une  augmentation  de  tensiou 
consécutive  de  la  membrane  lympanique. 


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456  SÉNAC-LAGRANGE 

ondes  énergiques  nécessaires   aux   vibruttons   des  membranes 
affectées. 

L*obstruclion  de  la  trompe,  par  la  raréfaction  qu^elle  amène 
dans  la  caisse  et  le  retrait  du  tympan  qui  la  suit,  entraînent  un 
certain  degré  de  compression  des  osselets  sur  la  fenêtre  ovale  et 
des  troubles  en  rapport  :  diminution  de  la  capacité  auditive, 
principalement  dans  la  mastication  (1),  des  bourdonnements 
doux  (bruit  de  conque,  de  feuilles,  de  sifBement,  etc.). 

Des  complications  peuvent  surgir  du  côté  du  nerf  facial,  de  la 
corde  du  tympan.  La  paralysie  du  facial  par  propagation  in- 
flammatoire se  localise  dans  un  sogment  limité  correspondant 
ordinairement  à  la  naissance  du  filet  du  muscle  de  Télrier  jus- 
qu^à  la  corde  du  tympan.  L*hyperacousie  ou  les  bourdonnements 
qui  l'accompagnent  proviendraient,  pour  les  uns,  de  la  contrac- 
tion tonique  du  muscle  interne  du  marteau  tenseur  du  tympan 
et  de  la  compression  labyrinthique  qu*elle  pratique.  Avec  plus 
de  raison,  Urbautschîtsch,  qui  observe  Thyperacousic  dans 
les  paralysies  faciales  périphériques,  Taltribue  à  une  contrac- 
ture du  muscle  de  Tétrier.  Les  rameaux  du  facial  non  para- 
lysés subiraient  une  excitation  plus  grande  à  chaque  action 
dUnnervation  du  nerf  (2). 

La  corde  du  tympan  peut  aussi  s'affecter  surtout  par  compres- 
sion polypeuse.  i^a  sensibilité  des  parties  antérieures  de  la 
langue  est  alors  atteinte  (disparition  des  sensations  spéciales 
d'acidité,  d'amertume,  etc.,  sensation  de  for  chaud,  salivation, 
névralgie). 

I^s  complications  labyrinthiquos  d'un  côté  peuvent  produire 
le  diplacousie  (3). 

Bien  autres  sont  les  lésions  relevant  de  Tarthritisme.  LUn- 
flammation  aboutit  moins  à  la  suppuration  qu*à  l'infiltration  de 
la   muqueuse  et   à   Torganisalion    du  tissu   d'infiltration,  jus- 
qu'aux exsudais  qui  accusent  cette  organisation.  Aussi  voit-on 
des  brides  naturelles   se  faire ,   telle  la    bride   formée  par  la 
muqueuse  qui  sous-tend  la  corde  du  tympan  ou  dea  brides  arti- 
ficielles unissant  communément  la  branche  descendante  de  Ten- 
clume  au  manche  du  marteau,  le  tympan  et  le  manche  du  mar- 
teau au  promontoire. 
Les   modifications  du  tympan  commencent  par  un  engorge- 
Il)  La  contraction  simultanée  du  muscle  inlertie  du  marteau  pendant 
la  contra'-lion  du  masséter  est  trop  énergique,  comme  spasmodique. 
(i)  7r(ii(^(/e<  ma/.  </'or.,  par  UrbantsCh.,  traduit  et  annoté  par  Calhettes. 
U)Ann,  mal.  or.  lar,^  t.  Vlll,  p.  16". 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  457 

ment  flbro-vasculaire  le  long  de  la  périphérie  supérieure  et  du 
manche  de  marteau,  constituant  un  vérilable  pannus.  Des  dépôts 
de  cellules  graisseuses  se  font  çà  et  là  ;  chez  les  goutteux,  des 
plaques  calcaires  apparaissent  d'emblée,  des  épaississements 
ûbreux  suivent  dans  la  couche  moyenne  sous  forme  de  stries, 
ils  se  retrouvent  dans  les  fenêtres  ovale  et  ronde.  Objectivement^ 
retrait  du  tympan,  disparition  du  triangle  lumineux,  raccourcis- 
sement du  marteau,  porté  en  haut  et  en  arrière,  etc.,  sécheresse 
des  articulations  des  osselets,  hyperplasie  et  rétraction  de 
leurs  téguments,  avec  infiltration  calcaire,  exostoses  et  hyperos- 
toses  des  osselets  et  des  parois  de  la  caisse,  sclérose,  éburnation 
mastoïdienne,  achèvent  un  ensemble  de  lésions  qui  ne  se  retrouvent 
toutes  ni  aussi  complètes  ni  aussi  avancées,  mais  relèvent  du 
même  mode,  acquises  au  plus  dans  cette  évolution  lente,  locale, 
moins  propre  aux  complications,  qui  est  leur  caractéristique 
finale. 

Si  le  catarrhe  domine,  sécrétions  sèches,  consistantes,  tou- 
jours diminuée?. 

Fonctionnellement,  affaiblissement  de  Toule  non  modifié  par 
l'insufflation,  accru  môme;  perte  du  pouvoir  d'adaptation  de  To- 
reille,  perception  auditive  pour  les  sons  forts,  diminuée  pour  les 
autres,  audition  meilleure  dans  un  milieu  vibrant  (1),  épreuve 
des  pressions  centripètes  négative  ou  occasionnant  des  signes 
de  compression  labyrinthique,  pouvant  du  reste  ôtre  provoqués 
par  l'otite  elle-même...,  épreuves  du  diapason  vertex  moindres 
par  Tair  que  par  le  crâne,  nulles  ensuite  (2);  pai*acousie  dans 
certains  cas  de  lésions  légères  d'un  côté,  audition  différente  de 
la  parole  et  du  diapason  vertex.  (Ann.  mal.  or.^  t.  XIII,  p.  32.) 
L'influence  de  l'arthritisme  s'affirme  tant  des  lésions  anato- 
miques,  conçues  toujours  dans  la  même  direction,  que  des  trou- 
bles fonctionnels.  —  Miot  observe  que  chez  les  arthritiques  les 
phénomènes  de  compression  ou  de  congestion  labyrinthique  sont 
plus  facilement  provoqués  par  l'otite  moyenne,  vont  môme  jus- 
Ci)  La  chaîne  des  osseteU  ébranlée  se  trouve  dans  des  conditions  de 
souplesse  meilleures  pour  la  transmission  d^s  sons.  (Ladreit  de  Lacbar* 
rière,  Ann,  mal.  or.yX.  VI,  p.  9.) 

(2)  En  examinant  le  degré  de  l'audition  au  moyen  du  cornet  aconstioue 
adapté  au  cathéter  de  la  trompe,  ^\n%  a  pu  donner  des  indi'*ations  plus 
exactes  sur  la  mobilité  relative  de  Tétrier  vis-à-vis  ses  congénères.  En 
effet,  de  ce  que  dans  Totile  en  général  quelques-uns  entendent  plus  dis- 
tinctement À  Taide  du  cornet  introduit  dans  le  cathéter,  il  s'ensuit  que 
l'enclume  et  le  marteau  présentent  un  obstacle  à  la  pénétration  des  sons, 
une  certaine  ankylose  en  un  mot,  et  que  l'ankylose  de  l'étrier  est  moindre . 


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458  SENAC-LAGRANGE 

qu'aux  crises  épileptiques  (Noquet,  de  Lille,  Soc.  (ToloLet  lar.^ . 
i886),  —  que  des  notions  héréditaires  et  des  rapports  avec  des  ma- 
nifestations de  môme  nature.  «  J^ai  observé  un  certain  nombre 
de  fois,  écrit  Ladreit  de  Lacharrière  (1),  Tafféction  des  osselets 
coïncidant  avec  la  disparition  d^un  rhumatisme  de  Tépaule  et  des 
muscles  du  cou,  et  plusieurs  fois  j'ai  eu  à  constater  Taméliora- 
tion  de  l'audition  après  le  retour  des  douleurs  du  voisinage. 

«  J'ai  souvent  constaté  des  engorgements  des  chatnes  des  os- 
selets chez  des  malades  qui  présentaient  de  Teczéma  et  môme 
du  pityriasis  des  conduits  auditifs. 

«...  J'ai  également  observé  des  malades  qui  ressentaient  des 
troubles  de  l'audition  depuis  la  cessation  de  migraines  {loc.  cit.^ 
t.  V,  p.  in). 

\a  professeur  Duplay  voit  l'intervention  d'un  état  constitu- 
tionnel, scrofule,  dartre,  arthritis,  syphilis,  dans  les  affections 
des  fosses  nasales  qui  entrainent  après  elles  la  phlegmasie  chro* 
nique  de  Toreille  moyenne.  Quand  cette  phlegmasie  est  primitive, 
réminent  professeur  est  moins  afllrmatif,  bien  que  porté  à  re- 
connaître la  môme  intervention.  L'influence  héréditaire  ne  fait 
du  reste  pour  lui  aucun  doute. 

Mais  après  les  causes  générales  viennent  les  causes  secondes 
ou  occasions.  Les  plus  évidentes  de  celles-ci  sont  à  l'actif  des 
provocations  atmosphériques,  et  les  exemples  de  leur  influence 
portent  sur  tous  les  travailleurs  à  Tair  libre.  Le  personnel  des 
chemins  de  fer  nous  offre  à  ce  sujet  une  gradation  particulière: 
alors  que  les  ouvriers  sont  particulièrement  atteints  d'affections 
auriculaires  aiguës,  les  chauffeurs,  mécaniciens  sont  affectés  de 
catarrhe  chronique  qui  se  complique  de  marche  vers  la  sclérose 
suivant  le  tempérament.  Il  y  a  plus  :  le  labyrinthe  peut  se  prendre 
consécutivement  ou  simultanément,  et  il  n'est  pas  jusqu'au  nerf 
optique  qui,  par  suite  des  ébranlements  auxquels  il  est  soumis, 
de  môme  que  chez  les  chaudronniers,  les  forgerons,  ne  soit,  lui 
aussi,  disposé  à  s'affecter  fonctionnellement  d'abord,  matérielle- 
ment ensuite  (dégénérescence  progressive).  Mais  l'hybridité  des 
lésions,  demandera-t-on  ?  Elle  existe,  accusant  l'hybridité  de  la 
cause  générale.  On  rencontre  des  catarrhes  muco-purulents 
qui,  avec  le  temps,  se  doublent  de  scléroses  partielles,  localisées 
sur  et  aux  environs  de  la  fenêtre  ovale,  du  tympan,  etc.  Miot 
n*a-t-il  pas  observé  en  môme  temps  des  relâchements  dans  les 
ligaments  des  osselets?  etc. 

(l)  Ann,  mal,  or,  lar,,  t.  VU.  p.  136. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  459 

Un  élément  nouveau  apparaît  dans  Tolite  aiguë,  lequel,  pour 
des  esprits  prompts  à  généraliser,  entrerait  seul  dans  la  cons- 
titution des  espèces,  nous  voulons  parler  du  micro-organisme. 

«  L^otite  moyenne  aiguë,  écrit  le  D'  Netter  (1),  n*est  pas  une 
maladie  unique,  toujours  due  au  même  micro-organisme.  Il  y  a 
plusieurs  espèces  d^otites  ayant  chacune  un  microbe  particulier. 
Chacune  de  ces  espèces  présente  des  caractères  spéciaux  qui 
tiennent  aux  propriétés  des  microbes  qui  leur  ont  donné  nais- 
sance. » 

L'otite  à  streptocoques  (2)  est  la  plus  fréquente.  Netter  Ta 
trouvée  9  fois  sur  14  cas,  Zaufal  3  fois  sur  5,  Moos  3  fois,  Holst 
1  fois,  etc.  Ce  qui  caractérise  son  microbe,  c'est  le  résultat 
positif  des  cultures  pures  et  des  inoculations.  Aussi,  sur  les 
9  cas  de  Netter,  le  streptocoque  se  retrouve  seul*  Dans  4  autres, 
existait  un  autre  micro-organisme  allongé,  à  bâtonnets  très 
fins.  Dans  3  cas,  avec  ces  deux  espèces,  on  trouvait  un  troi- 
sième ordre  de  colonies,  formé  par  le  staphylococcus  pyogenes 
aureus. 

Si  nous  cherchons  les  conditions  morbides  dans  lesquelles 
apparaît  Totite  à  streptocoques,  sur  les  9  cas  de  Netter,  elle 
se  montre  7  fois  dans  les  maladies  générales  plus  ou  moins  vi- 
rulentes, rougeole,  fièvre  typhoïde,  phtisie.  Aussi  Pauteur  la 
fait-il  plutôt  secondaire  que  primitive. 

Du  reste,  la  symptomatologie  des  otites  moyennes  aiguës  à 
streptocoques  ne  diffère  pas  de  la  symptomatologie  habituelle 
des  otites  moyennes  aiguës. 

Les  complications  de  méningite  auxquelles  elles  ont  donné 
lieu  se  sont  traduites  tantôt  par  continuité,  et  peuvent  s'expli- 
quer par  la  résorption  du  pus  et  du  micro-organisme  par  les 
vaisseaux  sanguins;  d'autres  fois  le  streptocoque  s'est  trouvé 
dans  le  sang  sans  avoir  déterminé  de  lésion  macroscopique  ap- 
préciable dans  les  veines  de  la  cavité  crânienne. 

Au  surplus,  comme  le  dit  le  D'  Netter,  ces  complications  ne 
sont  nullement  obligées,  car  chez  4  de  ses  malades,  l'otite  s'est 
terminée  sans  accident. 

Voilà  donc  un  micro-organisme  des  plus  éminemment  patho- 
gènes qui  provoque  autant  d'otites  simples  que  d'otites  compli- 
quées. 

Poursuivons. 

(1)  Ann,  mal,  or.  lar.,  t.  XIV,  p.  483. 

(2)  Composés  de  n>aios  ronds  d'iaégale  dimension  formant  des  chapelets 
libres  ou  intracellulaires. 


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460  SÉNAC-LAGRANGE 

Voici  Totite  à  pneumocoques  (1).  C'esile  pneumocoque  de  Frôn- 
kel,  le  microbe  pathogène  de  la  pneumonie  franche  (2),  ce  qui 
ne  veut  pas  dire  que  l'otite  à  pneumocoques  ne  puisse  être  indé- 
pendante de  toute  pneumonie.  Sur  4  cas  d'otite  à  pneumoco- 
ques, 2  (Zaufal)  étaient  pnmitifs  et  3  furent  simples,  c*eôt-à- 
dire  sans  complication.  La  guérison  est  donc  le  mode  de  termi- 
naison régulier,  habituel,  de  Totite  à  pneumocoques.  Mais  cotome 
les  streptocoques,  les  pneumocoques  peuvent  donner  lieu  à  des 
méningites  suppurées.  En  dehors  des  cas  simples,  Tinfection 
par  continuité  est  possible,  comme  Tinfection  métastatique  après 
pénétration  dans  le  sangde  pneumocoques.  —Aux  pneumocoques 
est  souvent  associé  le  microbe  de  la  suppuration,  le  etaphylo- 
coccus  pyogenes  aureus. 

Au  surplus,  l'activité  du  pneumocoque  ou  est  moindre  ou  se 
perd  rapidement,  car  lUnoculation  avec  des  microbes  isolés  peut 
manquer,  de  même  l'ensemencement  de  première  ou  de  seconde 
culture. 

Mais  il  paraît  y  avoir  aussi  une  otite  à  bacille  (pneumocoque) 
de  Friedlânder  (3),  qui  n'est  pas  le  microbe  de  la  pneumonie. 
Zaufal  Va  observé  dans  des  cas  d'otite  aiguë  à  sécrétion  séro- 
sanguinolente. 

Enfin  il  est  des  otites  à  staphylocoques  (staphylococcus  au- 
reus) dont  il  est  impossible  d'indiquer  les  caractères  cliniques  ; 
cnr,  sur  4  cas,  on  a  trouvé  toujours  le  microbe  de  la  suppuration 
associé  au  streptocoque  ou  au  pneumocoque  (Netter).  Au  sur- 
plus, il  ne  «  paraissait  dans  Texsudat  qu'à  une  date  relativement 
éloignée  du  début  de  l'otite  »,  et  ne  se  retrouvait  pas  dans  les 
lésions  éloignées  de  l'oreille  et  consécutives  à  l'otite. 

Tous  «  les  agents  parasitaires  qui  peuvent  produire  une  otite 
moyenne  ont  été  trouvés  dans  la  bouche,  le  nçz,  le  pharynx 
des  sujets  sains  (Netter)  n. 

Autant  de  cas  simples  que  de  cas  compliqués,  voila,  suivant 
les  faits,  pour  le  rôle  du  micro-organisme.  S'il  paraît  en  rap- 
port avec  la  période  de  suppuration  de  Totite  (suppuration  pu- 
rulente homogène,  muco-purulente,  séro-sanguinolente),  il  Test 
moins  pour  certains  avec   les  périodes  de  début.  S'il  convient 


(1)  Organismes  ovoïdos,  lancéolés,  entourés  do  capsules  (diplocoques)  et 
formanl  quel  lucfois  des  chaineties. 

(2)  L*otite  dans  lo  cou'-g  de  la  pneumonie  n'est  point  rare,  surtout  chez 
les  enfants  (Steiner,  Wreden,  Barety,  Renault). 

(3)  Bacille  gros,    court,    groupé  deux  à  deux  (diplo-bacille),   encap- 
sulé, etc. 


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BIBLIOGRAPHIE  46i 

au  mode  aigu,  convient-il  également  au  mode  chronique^  et 
dans  celui-ci  aux  lésions  spéciales  de  Totite  scléreuse  où  on  ne 
parait  pas  Tavoir  rencontré?  L'idée  d'efifet  se  liant  à  Tidée  de 
cause,  celle-ci  ne  peut  être  que  générale,  et  son  intervention 
obligée  dans  toute  évolution  physiologique  ou  morbide,  quelle 
que  soit  sa  nature,  et  dans  les  terminaisons. 

Quoi  qu*il  en  soit,  diniquement,  ce  qu^on  peut  dire,  c'est  que 
certaines  otites  et  certaine  période  de  ces  otites  sont  les  condi- 
tions de  développement  des  micro  organismes  qui  peuvent  jouer 
le  rôle  de  cause  seconde. 


BIBLIOGRAPHIE 


Patologia  e  terapia  délia  faringe,  délie  fosse  nasali  e  délia 
larlnge  (2®  volume  :  Larynx),  par  F.  Massei.  1  vol.  in-i2  de 
570  pages.  VallarJi,  éditeur,  Naples,  1890. 

Le  professeur  Massei  vient  de  faire  paraître  le  second  vo- 
lume de  la  nouvelle  édition  de  sa  pathologie  des  premières  voies 
aériennes  :  il  le  consacre  au  larynx.  Ce  volume  ne  le  cède  en 
rien  à  son  aîné  ;  tous  deux  réunis  constituent  une  œuvre  excel- 
lente où  celui  qui  ne  sait  pas  apprend  avec  fruit,  où  celui  qui 
sait  apprend  encore.  Aucun  ouvrage  fiançais  ne  lui  peut  être 
comparé  :  nous  produisons  de  nombreuses  et  puissantes  mon- 
graphies;  mais  nous  n*avonspas  encore  fait  de  livre  qui,  comme 
celui-ci,  donne  Tinventaire  exact  de  toutes  les  richesses  de  la 
science  rhino-laryngologique,  avec  le  concis  d^un  manuel,  le 
complet  d^un  compendium. 

Le  livre  débute  par  le  préambule  obligé  sur  Tanatomie  et  la 
physiologie  de  l'organe  vocal  ;  mais  la  banalité  de  cet  exorde  se 
rachète  par  dos  aperçus  nouveaux  sur  le  larynx  considéré  comme 
une  annexe  du  système  reproducteur.  Plus  loin  se  lisent  avec 
intérêt  des  pages  sur  Tanatomie  comparée  du  larynx  dans  les 
diverses  espèces  animales. 

Vient  ensuite  une  deuxième  partie  consacrée  à  Tétude  du 
laryngoscope  :  histoire  de  sa  découverte,  description  critique 


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402  BIBLIOGRAPHIE. 

des  appareils,  manière  de  procéder  à  Texamea  du  malade,  étude 
des  obstacles  que  rencontre  le  débutant,  moyen  d'y  remédier,  etc., 
occupent  une  cinquantaine  de  pages. 

Le  gros  œuvre  de  cet  ouvrage,  c'est  la  troisième  partie.  Les 
maladies  du  larynx  y  sont  exposées  en  quatorze  chapitres  : 
1°  troubles  circulatoires;  2*»  processus  inflammatoires;  S^  mala- 
dies parasitaires;  4°  tuberculose  ;  5<»  syphilis;  6»  lupus;  7<» lèpre; 
8°  lésions  diverses;  9**  névroses;  10*  néoplasmes;  H**  fractures; 
12<»  blessures;  13*»  corps  étrangers;  14°  vices  de  conformation. 
Une  telle  division  est  évidemment  arbitraire  :  ainsi  le  groupe 
des  processus  inflammatoires  devrait  se  laisser  annexer  en  grande 
partie  par  celui  des  maladies  parasitaires,  toute  inflammation 
étant  fonction  de  microbes  ou  de  poisons  ;  ainsi  encore  se  trouve 
dans  le  premier  groupe  l'œdème  angionévrosique  du  larynx  qui 
flgurerait  plus  justement  à  côté  des  laryngopathies-névrosiques; 
mais  on  ne  saurait  demander  à  notre  bourgeoise  spécialité  de 
suivre  fldèlement  les  conceptions  transcendantes  et  fin  de  siècle 
de  la  pathologie  générale. 

Les  diverses  opérations  endo-laryngées  sont  décrites  et  appré- 
ciées dans  la  quatrième  partie  de  cet  ouvrage. 

En  résumé,  un  livre  que  j'appellerai  éminemment  suggestif, 
pour  parler  comme  tout  le  monde,  qui  fait  grand  honneur  à  la 
littérature  médicale  italienne,  et  qui  réclame  bien  vite  une  tra- 
duction française.  ii.  lermoyez. 

Leçons  cliniques  sur  les  maladies  des  premières  voies  respira- 
toires (année  scolaire  1888-1889),  par  F.  Massei;  recueillies 
par  le  D'  Salvatore  Marano.  Salerne.  Imprimerie  Jovanne, 

1889.  . 

Sous  la  forme  de  leçons  cliniques  très  claires  et  très  sugges- 
tives, le  professeur  Massei  a  écrit  treize  monographies  de 
diverses  questions  a  l'ordre  du  jour  en  laryngologie.  On  aura 
grand  intérêt  à  les  lire  dans  l'original;  le  résumé  en  est  impos- 
sible; chacune  de  ces  leçons  contient,  à  propos  d*un  cas  clinique 
qui  leur  sert  de  point  de  départ,  Tinventaire  de  toutes  les  décou- 
vertes modernes  qui  y  ont  trait.  Mais  ce  n'est  pas  là  un  simple 
travail  de  compilation  ;  l'auteur  l'a  semé  des  idées  originales  et 
neuves  dont  il  est  coutumier.  On  retrouvera  avec  plaisir  dans 
cet  ouvrage  plusieurs  articles  qui  ont  déjà  paru  dans  les  jour- 
naux italiens;  parmi  les  chapitres  les  plus  intéressants  se  trouve 
l'histoire  de  la  névrite  primitive  du  récurrent,  à  peine  entrevue 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  463 

jusquUci,  et  dont  Massei  a  affirmé  Texistence,  étendant  ainsi  le 
domaine  des  névrites  périphériques  dans  les  maladies  infec- 
tieuses. M.  L. 


PRESSE  ËTRANGËRE 


Fâlle  von  genniner  acuter  Mittelohrenentznndimg  yeranlasst 
dorch  den  diplococcns  pnenmoni»  A.  Frœnkel-Weichselbaum 
and  complicirt  mit  Abscessen  des  Proc.  mastoîdeus.  (Cas  d'o- 
tites moyennes  aiguës  primitives,  produites  par  le  pneumo- 
coque et  compliquées  d'abcès  de  Tapophyse  mastoîde),  par 
E.  Zaufal.  {Prag.  mediziniscbe  Woch,^  n^  36,  1889.) 

L^auleur  continue  ses  recherches  sur  la  bactériologie  des  otites 
moyennes  aiguës.  Les  cas  dont  il  s^agit  dans  ce  travail  sont 
intéressants,  parce  qu'ils  étaient  compliqués  d'abcès  mastoïdiens. 
Ils  appartienoent  à  une  série  de  1  cas  d'otites  à  pneumocoques; 
dans  une  première  série  de  8  cas  publiée  précédemment,  Tab- 
oès  mastoïdien  ne  s'était  montré  qu'une  seule  fois.  Aussi  l'auteur 
croit-il  encore  devoir  se  tenir  sur  la  réserve  en  ce  qui  concerne 
le  pronostic  des  différentes  variétés  bactériologiques  d'otites 
aiguës.  Tous  les  micro-organismes,  qui  leur  donnent  naissance, 
le  pneumocoque  et  le  pneumo-bacille  de  Friedlânder,  aussi  bien 
que  le  staphylocoque  et  le  streptocoque  sont  susceptibles,  ainsi 
que  le  démontrent  les  travaux  publiés  jusqu'à  ce  jour,  d'amener 
des  complications  du  côté  de  l'apophyse  mastoïde,  des  méninges. 
L'avenir  seul  pourra  nous  dire  dans  quelle  mesure  chacun  de 
ces  microbes  devra  être  incriminé.  t.  r. 

Ueber  Fremdkôrper  in  der  Pankenbohle  (Corps  étrangers  de  la 
caisse  du  tjrmpan),  par  Zaufal.  {AUgemeine  Wiener  medizi" 
Disclie  ZeitUDg,  n«  50,  1889.) 

En  présence  d'un  corps  étranger  de  la  caisse  du  tympan,  les 
auristes  se  comportent  de  façons  dififérentes  :  les  uns  s'abs- 
tiennent de  toute  intervention,  à  moins  cependant  que  l'extrac- 
tion puisse  être  faite  facilement,  ou  que  des  accidents  graves  la 


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464  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

rendent  absolument  nécessaire;  d^autres,  au  conlraii*e,  conseil- 
lent Textraction  immédiate  par  tous  les  moyens  qui  sont  à  la 
disposition  du  chirurgien.  Zaural  ne  pense  pas  qu*on  doive  éta- 
blir une  règle  générale  ;  il  faut  avant  tout  établir  un  diagnostic 
précis  et  se  comporter  alors  suivant  les  indications  fournies  par 
le  cas  particulier.  Il  rapporle  Tobservation  d'un  enfant  de  5  ans 
auquel  un  petit  camarade  avait  introduit  un  petit  caillou  dans 
Toreilie.  Sur  les  tentatives  d^extraction  qui  furent  faites,  le  corps 
étranger  pénétra  dans  la  caisse  du  tympan.  Peu  de  jours  après, 
tuméfaction  œdémateuse  du  conduit  auditif  et  de  l'apophyse  mas- 
toïde,  suppuration  profuse.  L*enfant  se  présenta  dans  ces  con- 
ditions à  Texamen  de  Zaufal.  Malgré  les  recherches  les  plus 
attentives  avec  le  stylet,  ce  dernier  ne  put  s'orienter  sur  la  si- 
tuation du  corps  étranger.  Aussi  s'abstint-il  de  toute  interven- 
tion et  se  contcnta-t-il  de  surveiller  attentivement  le  petit  ma- 
lade. Ultérieurement  le  développement  abondant  de  granulations 
vint  montrer  le  siège  exact  du  corps  du  délit,  lequel  put  être 
alors  extrait.  —  Zaufal  insiste  encore  sur  la  nécessité  de  l'exa- 
men ophtalmoscopique  dans  ces  cas.  Si  ce  dernier  révèle  l'exis- 
tence d'une  hyperhémie  au  fond  de  Toeil,  allant  en  augmentant, 
il  faut  admettre  qu'il  y  a  dans  le  voisinage  du  cerveau  un  foyer 
inflammatoire,  et  l'intervention  est  alors  de  toute  nécessité.  Dans 
un  cas,  l'auteur  8*est  guidé  sur  ces  principes  et  a  vu  disparaître 
les  phénomènes  oculaires  après  l'extraction  des  corps  étrangers. 

T.   R. 

Ueber  Polypen  in  den  Warzenzellen  des  Schlâfebeines  (Des  po- 
lypes des  cellules  mastoïdiennes  du  temporal),  par  J.  Gruber. 
{Allegemeine  WJen.  medizinische  Zeitung,  n^  53,  1889.) 

Les  excroissances  polypeuses  des  cellules  mastoïdiennes  ne 
sont  pas  aussi  rares  que  pourrait  le  faire  croire  le  silence  des 
auteurs  à  leur  égard.  Depuis  que  la  trépanation  de  l'apophyse 
mastoïde  est  entrée  dans  la  chirurgie  courante,  on  a  occasion 
de  les  trouver  souvent;  elles  ne  font  presque  jamais  défaut  dans 
les  cas  d'otite  moyenne  de  longue  durée. —  Quant  à  leur  nature, 
ce  sont  naturellement  des  tumeurs  malignes;  il  s*ogit  habituel- 
lement de  granulomes  qui  ont  leur  point  de  départ  dans  une  in- 
flammation de  Toreille  moyenne,  beaucoup  plus  rarement  de 
l'oreille  externe.  Ces  tumeurs  sont  pédiculées  ou  sessiles;  elles 
poussent  des  prolongements  dans  des  trajets  fistuleux,  vers  la 
face  externe  de  l'apophyse  mastoïde,  ou  dans  le  conduit  auditif 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  465 

externe  après  avoir  perforé  la  paroi  postérieure,  ou  enfin  dans 
la  cavité  du  tympan  à  travers  Torifice  de  communication  des 
cellules  mastoïdiennes  avec  cette  cavité.  —  Les  phénomènes  au- 
ditifs qu*elles  provoquent  disparaissent  dans  le  cortège  des  symp- 
tômes de  TafiFection  causale.  Pourtant  Gruber  a  vu  Touïe  se 
rétablir  et  des  phénomènes  subjectifs  disparaître  après  Tabla- 
tion  de  ces  polypes.  Leur  diagnostic  est  difficile  et  ne  peut  être 
établi  avec  certitude  qu*après  un  examen  attentif  par  la  vue  et 
avec  le  stylet.  Au  point  de  vue  du  pronostic,  ils  ne  sont  pas 
négligeables;  car  si  leur  nature  est  le  plus  souvent  bénigne,  ils 
peuvent  néanmoins,  par  leur  présence,  déterminer  des  stagna- 
tions de  pus  qui  peuvent  mettre  la  vie  en  danger.  Quant  au  trai- 
tement, il  doit  avoir  pour  but  de  faire  disparaître  ces  productions, 
soit  t>u  moyen  de  cautérisations  avec  le  nitrate  d^argent  on  les 
acides,  soit  par  voie  chirurgicale.  Celte  dernière  doit  ôtre  pré- 
férée. Dans  certains  cas,  il  sera  indiqué  de  faire  la  trépanation 
de  l'apophyse  mastoïde.  t.  r. 

Sot  les  métastases  consécutives  à  l'otite  moyenne,  par  S.  Sze 

NES.  (Deutsche  Archiv  f,  klin.  Med,,  Band  XLIV.) 

Ce  travail  a  pour  but  de  montrer  Timportance  du  traitement 
local  de  Totite  moyenne.  L'auteur  rapporte  trois  observations 
dans  lesquelles  se  montrent  des  accidents  pyohémiques.Dans  un 
cas,  il  s'agit  d'une  suppuration  costale,  dans  un  autre  d'une  pé- 
riostite  du  maxillaire  inférieur.  Dans  la  troisième,  terminée  par 
la  mort,  on  trouva  à  l'autopsie  de  la  méningo-encéphalite  sup- 
purée,  de  la  phlébite  du  sinus  sigmotde  gauche,  des  abcès  mé- 
tastatiques  dans  le  poumon  et  une  pleurésie  suppurée.  La  lecture 
des  observations  ne  permet  pas  d'être  aussi  affirmatif  que  Tau- 
teur,  et  dans  les  deux  cas,  terminés  par  la  guérison,  une  autre 
explication  serait  peut-être,  pour  ne  pas  dire  certainement,  plus 
satisfaisante  pour  l'esprit.  p.  t. 

Bactériologie  de  l'otite  moyenne,  par  Kuhn.  {Berlin,  klin. 
Wocb.,  n»  58,  p.  1054,  2  décembre  1889.) 

On  peut  rencontrer  dans  l'otite  moyenne  un  certain  nombre 
de  micro-organismes  associés.  Aussi  n'attache-t-il'  guère  dUm- 
poriance  à  la  présence  de  tel  ou  tel  coccup. 

Siebenmann  cite  un  cas  où  Texamen  microscopique  i^esta  né- 
gatif et  où  rinjection  péritonéale  expérimentale  provoqua  le 
développement  d'une  péritonite  tuberculeuse.         p.  tissier. 


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466  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

Histologie  et  bactériologie  des  affections  diphtéritiques  de  l'o- 
reille moyenne,  par  S.  Moos.  {Berlin,  klin.  Woch.^  n<>  48, 
p.  1054,  2  décembre  1889.) 

Trois  fois,  il  y  avait  simultanément  diphtérie  pharyngée  et 
trois  autres  fois  diphtérie  post  scarlatineuse.  L^affection  datait 
de  2  h  18  jours.  Pas  de  perforation  du  tympan.  Dans  deux  cas 
seulement,  la  caisse  contenait  un  liquide  trouble.  Examen  mi- 
croscopique de  la  paroi  labyrinthique  :  nécrose  partielle  de  Tépi- 
thélium  de  la  muqueuse,  exsudât  flbrineux,  destruction  du  pé- 
rioste, nécrose  osseuse.  Processus  dégénératif  dans  le  muscle 
tenseur  du  tympan,  inflammation  mycosique  du  facial  et  de 
l'acoustique.  Streptocoques  associés  à  divers  autres  micro-orga- 
nismes, p.  TISSIER. 

Anatomie  pathologique  de  la  toberculose  de  l'oreille,  par  Ha- 

BERMANN.  (VereiB  Deutsche  ^Erzte  in  Prag, ,  Berlin,  klin. 

WocA.,  2  juillet  1889.) 

Il  s'agit  de  plusieurs  cas  de  tuberculose.  Dans  un  cas,  il  y 
avait  tuberculose  de  la  trompe  et  de  Toreille  moyenne.  Dans  un 
autre,  il  y  avait  tuberculose  de  l'oreille  interne.      p.  tissier. 

Cancer  du  larjnz.  Extirpation  de  la  moitié  supérieure  du  la- 
rynx, par  Karl  Roser.  (Berlin,  klin,  Wocb.^  n<»  34,  p.  761, 
26  août  1889.) 

Le  cas  de  Roser  concerne  une  femme  de  42  ans,  qu'il  opéra 
pour  un  cancer  ulcéré  et  étendu  du  larynx,  datant  de  4  ans.  Il 
réséqua  la  moitié  supérieure  du  larynx,  l'épiglotte,  Vos  hyoïde 
et  la  peau  correspondante.  Dans  une  seconde  opération  (un  mois 
plus  tard),  pour  éviter  le  collapsus  et  la  pneumonie  secondaire, 
il  enleva  avec  succès  les  parties  malades  restantes,    p.  tissier. 

Cancer  du  larynx,  par  Rosenberg.  (Laryngol.  Gesellschaft  zu 
Berlin.  —  Berlin,  klin.  Woch.,  n*  52,  p.  1135,  1889.) 
Il  s^agit  d'une  tumeur  ayant  débuté  à  la  partie  postérieure  du 
cartilage  aryténoïde  droit.  Sa  marche  avait  été  lente  puisque 
la  malade  (32  ans)  faisait  remonter  les  premiers  troubles  (dys- 
phagie)  à  8  aus.  Cliniquement  la  tumeur  paraissait  bien  être 
maligne.  L'examen  histologiquo  d'un  petit  moi*ceau  montra  la 
structure  du  papillome.  Le  néoplasme  enlevé  récidiva  rapidement, 
sous  forme  d'une  masse,  à  large  implantation,  à  sommet  ulcéré. 
La  récidive  indiquait  déjà  une  forte  présomption  pour  une  lu- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE.  4G7 

meur  maligne.  Les  tumeurs  bénignes,  soumises  à  des  ii*ritations 
locales,  peuvent  s'ulcérer,  mais  le  fait  est  déjà  assez  rare.  L'exa- 
men histologique  minutieux  de  la  tumeur  enlevée  précédem- 
ment montra  sa  structure  cancéreuse.  Ce  fait  montre,  après  bien 
d'autres,  la  valeur  qu'il  faut  attacher  à  Texamen  microscopique 
d*un  fragment  superficiel  d'une  tumeur,  au  point  de  vue  de  la 
détermination  de  sa  nature.  p.  tissier. 

De  l'appareil  à  air  chaud  de  Weigert  dans  le  traitement  de  la 
tuberculose  des  poumons  et  du  larynx,  par  H.  Môser.  (Ber- 
Un.  klin.  Woch,,  n*>  4â,  p.  1130,  1889.) 

Les  inhalations  d'air  chaud  (160  à  240«)  préconisées  en  Alle- 
magne pour  le  traitement  de  la  tuberculose,  ont  donné  à  Môser 
des  résultats  négatifs  en  ce  qui  touche  le  processus  pulmonaire. 
Par  contre,  elles  ont  montré  une  action  très  favorable  vis-à-vis 
des  ulcérations  laryngées  tuberculeuses  ou  syphilitiques.  Des 
ulcères  laryngés  bacillaires,  même  très  étendus  diminuaient 
rapidement  d'étendue  et  guérissaient  même  alors  que  le  traite- 
ment par  l'acide  lactique  était  resté  inutile.  p.  tissier. 

Ueber  Trachéotomie  bei  Larynztuberculose  (Trachéotomie  dans 
la  tuberculose  du  lar3rnx),  par  Seifert.  (In  Mûncben  med, 
Woch.,  n°  15,  9  avril  1889.) 

Un  certain  nombre  d'auteurs  sont  pour  la  trachéotomie  pré- 
coce et  admettent  qu'alors  seulement  on  est  en  droit  d'en  at- 
tendre de  bons  résultats  (Beverley,  Robinson).  M.  Schmidt,  en 
dehors  des  cas  de  sténose,  admet  encore  comme  indications 
l'étendue  des  lésions  laryngées  chez  un  sujet  dont  les  poumons 
sont  peu  atteints,  la  rapidité  de  l'évolution  de  la  tuberculose 
laryngée,  lorsque  les  poumons  sont  relativement  en  bon  état,  et 
enfin  la  dysphagie.  On  obtient  ainsi  le  repos  du  larynx,  la  di- 
minution de  la  dysphagie,  et  de  bons  effets  sur  l'état  général. 
L'amélioration  peut  se  prolonger  fort  longtemps* 

Keimer  partage  à  peu  près  les  idées  de  Schmidt. 

Schrôtter,  dans  son  récent  traité  des  maladies  du  larynx,  n'ad- 
met pas  que  la  seule  indication  de  la  trachéotomie  soit  la  gène 
respiratoire,  poussée  jusqu'à  l'asphyxie,  et  il  est  pour  l'interven- 
tion précoce. 

Lennox-Browne  repousse  absolument  la  trachéotomie  dans  In 
phtisie  laryngée  pour  les  raisons  suivantes  :  le  larynx  n'est  pas 
plus  ventilé,  les  colonies  de  bacilles  s'y  développent,  la  péné- 


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468  PRESSE  ÉTRANGÈRE. 

tration  par  la  canule  de  Tair  frais  et  sec  cause  des  complications 
pulmonaires,  et  enfin  la  plaie  trachéale  se  tuberculise. 

Les  avis  des  auteurs  sont  donc  aussi  partagés  que  possible; 
néanmoins  la  plupart  sont  pour  la  trachéotomie  tardive.  Seifert 
publie  quatre  cas  d*opération  do  ce  genre  et  commente  les  opi- 
nions des  divers  auteurs,  et  il  conclut  :  que  la  trachéotomie  peut 
amener  une  amélioration  et  même  la  guérison  de  la  tuberculoâe 
laryngée;  que  la  vie  des  malades  est  non  seulement  prolongée, 
mais  aussi  rendue  plus  supportable,  et  que  Tintensité  des  lésions 
pulmonaires  ne  contre-indique  pas  Topération. 

Si'ebrny  est  d'avis  de  pratiquer  la  trachéotomie,  non  pas  tant 
pour  traiter  le  larynx  que  pour  permettre  Tinjection  dans  la 
trachée  de  liquides  antiseptiques. 

La  trachéotomie  mettant  le  larynx,  au  repos  et  permettant 
mieux  le  traitement  Local,  semble  à  Hunter  Mackenzie,  non  pas 
seulement  une  méthode  palliative,  mais  encore  curative. 

Hopmann  insista  aussi  sur  Theureuse  influence  de  la  trachéo- 
tomie sur  la  tuberculose  laryngée. 

Solis  Cohen  n^admel  la  trachéotomie  que  lorsque  l'asphyxie 
est  menaçante.  Morell  Mackenzie  est  de  cet  avis,  et  loin  de  cal- 
mer le  processus  laryngé  et  d^assurer  son  repos,  la  ennuie  serait 
une  cause  nouvelle  dUrritation. 

Schech,  Pilcher,  \V.  Briggs,  Simanowski  ont  pratiqué  la  tra- 
chéotomie pour  parer  à  Tasphyxie.  Les  autres  opérations  que  Ton 
peut  opposer  à  la  tuberculose  du  larynx  sont  moins  courantes 
et  ont  été  rarement  pratiquées. 

La  laryngo-fissure  convient  surtout  aux  formes  pseudopoly- 
peuses.  (Schnitzier,  Henuig,  Dehio,  Beschorner,  Tont  pratiquée 
dans  ces  conditions.) 

Ilopmann  a  pratiqué  la  laryngotomie  pour  des  tumeurs  lu- 
piques. 

Lemcke  a  pratiqué  la  laryngofissure  pour  un  rétrécissement 
cicatriciel  du  larynx  d'origine  tuberculeuse. 

Schônborn  a  fait  quatre  fois  la  thyréotomie,  dans  des  cas  de 
tuberculose  laryngée  (Streiter). 

Kôhler  rapporte  une  résection  partielle  du  larynx  pratiquée  par 
suite  d'une  erreur  de  diagnostic;  on  croyait  avoir  affaire  à  une 
lésion  cancéreuse.  Le  malade  ne  survécut  que  17  jours. 

p.  TISSIBR. 

Ub.  Kehlkopftnbercnlose,  ihre  Behandlnng.  and  Heilnng  lober- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  469 

culose  laryngée.  Son  traitement  et  sa  gnérison,  par  Keimer. 
(Deutsche  med.  Wochenschrift,  n*»  41  et  42  ;  1889.) 

Revue  des  médicalious  de  la  phlhisie  laryngée,  avec  appré- 
ciation des  diverses  méthodes.  Le  menthol  donne  de  bons 
résultats  dans  les  formes  légères  chez  les  sujets  sensibles.  La 
méthode  de  choix  est  Tapplication  diacide  lactique  employé 
concurremment  avec  le  curettage.  Parmi  les  observations  rap- 
portées,  citons  deux  cas  de  tuberculose  primitive  du  larynx 
terminés  par  la  guérison.  p.  t. 

A  propos  de  Tétiologie  dea  ulcérations  tuberculeoses  du  larjrnx 
(Zur  Aetiolog.  d.  tuberkulôsen  Kehlkopfges'chwûre),  par  Eua. 
Fraenkel.  {Centralbl,  /.  Kliniscbe  medicin.,  n<>  37,  14  sep- 
tembre 1889.) 

La  plus  grande  partie  des  ulcérations  laryngées  survenant 
au  cours  de  la  phthisie  bacillaire  sont  considérées  comme  un 
effet  direct  du  bacille  de  Koch  ;  il  en  est  aussi  de  même  pour 
les  ulcérations  que  Ton  a  désignées  jusqu'ici  sous  le  nom 
d'ulcérations  lenticulaires  ou  aphtheuses. 

Il  8*agit  soit  de  tubercules,  soit  d'inûltrations  circonscrites, 
qui  ont  pour  conséquence  de  petites  ulcérations.  Elles  contien- 
nent d*ailleurs  des  bacilles.  Los  glandes  acineuses  du  larynx 
joueraient  seulement  un  rôle  secondaire  dans  la  production  des 
ulcérations. 

Les  productions  tuberculeuses  du  larynx  contiennent .  un 
nombre  variable  de  bacilles,  et  Fraenkel  rappelle  la  loi  Baum- 
garlem-Weigerl,  qui  établit  un  rapport  inverse  entre  le  nombre 
des  cellules  géantes  et  celui  des  bacilles.  Ceux-ci  se  voient 
dans  rintimité  des  tissus  alors  que  Tépithélium  est  sain  et  entre 
les  celhiles  épithéliales. 

Le  rôle  des  infections  secondaires  est  assez  considérable.  II 
s'agit  le  plus  souvent  alors  de  staphylocoques  et  de  strepto- 
coques. L*examen  bactériologique  des  coupes  et  les  divers  pro- 
cédés de  culture  ont  permis  de  vérifier  souvent  la  réalité  de  ces 
infections  surajoutées. 

Il  existerait,  à  côté  des  ulcérations  tuberculeuses,  d'autres 
ulcérations  non  spécifiques,  siégeant  surtout  au  niveau  des 
processus  vocaux,  souvent  symétriques.  Ces  érosions,  assez 
rares  du  reste,  sont  vraisemblablement  d'origine  microbienne. 

Les  bacilles  tuberculeux  envahissent  le  larynx  non  par  la 
voie  sanguine  se  propageant  de  la  profondeur  vers  la  surface, 

ANNALES  Dit  MALADIES  DE  L*0RE1LLB  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  38 


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470  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

comme  Vont  admis  Heinz e  et  récemment  Korkunofî,  mais  par 
effraction  épithéliale,  de  la  surface  vers  la  profondeur. 

11  ne  s'agit  là,  en  somme,  que  de  faits  bien  connus  et  admis, 
au  moins  pour  la  plupart,  par  tout  le  monde.  p.  t. 

Tuberculose  laryngée  comme  substratnm  anatomique  de  la 
boule  bystérique,  par  Langreuter.  (Centr,  Nervenheilkunde^ 
nMl;  1889.) 

Chez  une  hystérique  de  44  ans,  se  plaignant  du  phénomène 
de  la  boule  hystérique,  on  trouva  à  Tautopsie  une  tuberculose 
de  la  muqueuse  laryngée  ayant  entraîné  Tulcération  de  tout 
l'ostium.  Les  poumons  et  Tintestin  ét&ient  indemmes.  11  s'agis- 
sait d'une  tuberculose  isolée  du  larynx.  p.  t. 

Lésions  lar3mgées  an  cours  de  la  fièyre  typhoïde,  par  Lanooraf. 

(Berlin,  klin.  Woch.,  8  avril  1889.) 

Sur  466  typhiques  examinés  à  ce  point  de  vue  (96  hommes, 
70  femmes),  plus  de  la  moitié  ne  présentèrent  pas  de  lésions  du 
côté  du  larynx.  Ces  dernières  ne  sont  pas  forcément  liées  aux 
cas  graves,  elles  peuvent  s'observer  avec  une  dothiénenlérie 
bénigne. 

Ce  serait  a  tort  que  Ton  désigne  habituellement  sous  le  nom 
de  catarrhale  la  lésion  laryngée  la  plus  fréquente  et  aussi  la 
moins  grave  qui  s'observe  dans  la  fièvre  typhoïde.  A  l'inverse 
de  ce  qui  s'observe  dans  la  laryngite  catarrhale,  il  n'y  a  pas 
augmentation  de  la  sécrétion  muqueuse,  ainsi  que  Ta  montré 
Ëppiuger.  La  lésion  la  plus  habituelle  serait  une  forte  hyper- 
hémie  ai^térielle,  d'après  ce  dernier  auteur.  D'après  Landgraf, 
les  parties  supérieures  du  larynx  sont  ordinairement  rouges  et 
Ton  constate  souvent  uue  desquamation  épithéliale  et  un  dépôt 
blanchâtre  sur  Tépiglotte,  les  cartilages  ary ténoïdes  ^^^  et  les 
replis  ary-épiglottiques.  Les  manifestations  se  placent  entre  le 
début  et  la  fin  de  la  troisième  semaine  de  la  maladie. 

Elles  ne  déterminent  pour  ainsi  dire  aucun  symptôme  sub- 
jectif. La  dysphagie  qui  existe  quelquefois  ne  reconnaît  souvent 
aucune  cause  évidente.  Ces  accidents  disparaissent  en  quelques 
jours,  ou  bien  alors  surviennent  sur  la  muqueuse  congestionnée 
des  taches  jaunes,  semblant  siéger  à  la  surface  de  la  muqueuse. 

Landgraf  eu  a  extirpé  une  avec  une  curette,  et  il  y  a  trouvé 
une  fois  le  staphylococcus  pyogenes  aureus  de  Rosenbach,  et 
une  autre  fois  le  staphylococcus  pyogenes  Clavus.  Il  n'y  a  pas 
de  signes  objectifs. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  471 

Les  ulcérations  typhiques  proprement  dites  s*observent  comme 
dans  l'intestin  au  niveau  des  points  qui  contiennent  du  tissu 
adénoïde. 

C'est  ainsi  que  Landgraf  a  observé  une  de  ces  ulcérations 
avec  dépôt  néorosique  comme  on  le  rencontre  dans  l'intestin. 
Le  pronostic  de  ces  ulcérations  est  peu  fâcheux. 

La  périchondrite  est  une  lésion  de  seconde  main,  ainsi  que  le 
montre  déjà  son  apparition  tardive.  La  périchondrite  primitive 
est  tout  à  fait  exceptionnelle  (1  cas  sur  250  de  périchondrite, 
Hoffmann).  Le  diagnostic  en  est  difficile  et  se  fonde  surtout 
sur  des  probabilités. 

La  périchondrite  s'accompagne  d'oedème.  Dans  certains  cas, 
les  ulcérations  preanent  l'aspect  diphthéritique,  au  sens  anatomo- 
pathologique  du  mot.  p.  t. 

Sténose  laryngée,  par  Landgraf.  {Berlin,  klin,  Wooh,,  n*»  35, 
2  septembre  1889,  p.  784.) 

Il  s'agit  d*une  sténose  d'origine  syphilitique,  formée  par  une 
membrane  épaisse  rétrécissant  conâidérablement  le  calibre  du 
larynx.  L'administration  du  traitement  spécifique,  puis  la  sec- 
tion progressive  de  la  membrane  et  la  dilatation  méthodique, 
amenèrent  la  guérison. 

A  signaler  comme  particularité,  déjà  observée  par  Fauteur 
chez  un  autre  syphilitique,  Tabsence  d'action  de  la  cocaïne  et 
du  menthol.  p.  tissibr. 

Sur  la  pathologie  des  sténoses  trachéales  et  bronchiqaes,  par 

Landgraf.  {Berlin,  klin.  Woch.y  u?  50,  46  décembre  1889, 

p.  1095.) 

La  dyspnée  inspiratrice,  Tabsence  de  pauses  respiratoires,  la 
rétraction  de  la  paroi  du  thorax,  le  caractère  strident  de  Texpi- 
ration  et  de  Tinspiration,  l'immobilité  du  larynx,  la  projection 
du  menton  en  avant,  la  faiblesse  de  la  voix,  TabseBce  du  mur- 
mure respiratoire  coïncidant  avec  une  sonorité  normale,  l'unîla- 
téralité  des  troubles  en  cas  de  lésion  unilatéraloi  rendent  facile 
le  diagnostic  des  sténoses  trachéobronchiques.  Mais  il  n'est  pas 
toujours  aussi  simple  d'en  déterminer  la  cause  et  le  siège. 

L'examen  au  miroir  de  la  trachée  est  alors  nécessaire.  11  n'est 
pas  toujoura  possible,  car  les  muscles  ou  les  nerfs  laryngés 
sont  souvent  lésés  ;  mais,  dans  certains  cas,  il  permet  de  voir 
le  rétrécissement.  Dans  quelques  cas,  il  faut  bien  savoir  qu'il 
peut  y  avoir  plusieurs  rétrécissements  superposés.  On  peut, 


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47Î  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

lorsqu'il  y  a  gène  pour  Texamea  direct,  employer  le  cathe- 
térisme  (Schrôtler)  ou  la  méthode  du  pinceau  (Schrôtter)  trempé, 
imbibé  de  cire  pour  prendre  empreinte. 

Les  causes  de  sténoses  sont  multiples.  En  tête,  il  faut  citer 
les  diverses  variétés  de  goitres.  Les  tumeurs  bénignes  com- 
priment, Içs  tumeurs  malignes  perforent  la  paroi  trachéale. 
Ensuite  viennent  les  hyperplasies  des  ganglions  du  hile.  On  peut 
quelquefois  diagnostiquer  leur  tuméfaction  par  la  percussion 
et  la  soupçonner  lorsque  d'autres  ganglions  extérieurs  sont 
atteints.  Les  tumeurs  du  médiastin,  les  anévrismes,  surtout 
ceux  de  la  concavité,  etc.,  peuvent  causer  des  sténoses  com- 
pressives;  la  syphilis,  le  cancer  primitif  de  la  trachée,  qui, 
dans  un  cas  de  Schrôtter,  se  traduisit  par  de  la  dyspnée  et  de 
la  dysphagie,  sans  toux  (certains  auteurs  considèrent  la  toux 
comme  le  premier  symptôme  de  la  maladie),  les  autres  tumeurs 
primitives  de  la  trachée  (papillome,  fibrome),  les  corps  étran- 
gers, la  blennorrhée  rhinolaryngée  de  Stôrk,  sont  aussi  suscep- 
tibles de  provoquer  des  rétrécissements  de  la  trachée.  Enfin 
Landgraf  appelle  Tattention  sur  les  sténoses  hystériques.  On 
considère  généralement  le  calibre  de  la  trachée  comme  peu 
variable.  Les  muscles  du  segment  postérieur  peuvent,  en  se 
contractant,  former  une  sorte  de  bourrelet  longitudinal,  qui, 
rétrécissant  brusquement  la  lumière  du  conduit,  peut  provoquer 
des  signes  de  sténose  trachéale. 

Il  s^agissait  d'un  homme  de  35  ans  pris  subitement  quelques 
mois  auparavant  de  toux  et  d'enrouement.  Pas  d'expectoration. 
Au  bout  de  trois  mois,  aphonie  intermittente,  dyspnée  diffuse, 
puis  dysphagie  avec  douleur  à  la  partie  droite  du  cou.  Bientôt 
s'installent  tous  les  signes  d'une  sténose  trachéale.  On  examine 
la  trachée  sans  rien  y  trouver,  et  on  pratique  le  cathétérisme 
des  bronches.  Au  bout  de  trois  séances  de  cathétérisme  (lotions 
froides,  air  comprimé),  le  calme  se  rétablit,  et  bientôt  la  gué- 
rison  est  complète.  Tout  en  faisant  des  réserves  (kyste  de  la 
paroi  trachéale  postérieure),  Landgraf  se  demande  s'il  ne  s'agit 
pas  d'hystérie. 

Lublinski  a  observé  un  fait  analogue  chez  une  femme  hysté- 
rique, ayant  eu  antérieurement  de  l'aphonie  hystérique.  Les 
signes  de  sténose,  qui  se  montrèrent  à  deux  reprises,  dispa- 
rurent chaque  fois  subitement,  indépendamment  du  traitement 
institué.  Gehrardt  insiste,  dans  la  discussion  qui  suivit  la  com- 
munication de  Landgraf  à  la  Société  de  médecine  de  Berlin,  sur 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  473 

deux  causes  rares  de  sténose,  la  cause  colloïde,  secondaire  à  la 
dégénérescence  colloïde  du  corps  thyroïde,  et  la  production  des 
chondroses  trachéales  et  bronchiques  multiples.  Gehrardt  re- 
garde comme  important  pour  le  diagnostic  le  sifflement  trachéal, 
et  rappelle  que,  dans  d'autres  conduits,  les  rétrécissements 
spasmodiques  simulent  souvent  les  sténoses  organiques.  P. 
Heymann  cite  deux  cas  analogues  à  celui  de  Landgraf  :  Tua  chez 
une  jeune  fille  de  16  ans,  hystérique;  l'autre  chez  une  femme 
de  60  ans.  Chez  cette  dernière,  la  dyspnée  et  le  cornage  dispa- 
rurent par  remploi  de  liqueur  de  Fowler.  p.  tissibr. 

Traitement  des  sténoses  du  larynx  par  la  méthode  de  Schrôtter, 
par  Ahth.  Thost.  (Berlin,  klia,  Woch,,  28  janvier  1889.) 

Il  s'agit,  dans  le  cas  de  Thost,  de  sujets  atteint  de  sténose 
laryngée  à  la  suite  de  laryngotyphus.  Les  malades  étaient, 
comme  c'est,  on  le  sait,  le  cas  habituel  en  celle  circonstance, 
condamnés  à  porter  indéfiniment  leur  canule.  La  méthode  de 
Schrôtter  permit  de  retirer  définitivement  la  canule  chez  plu- 
sieurs malades.  p.  t. 

Recherches  sur  le  nerf  laryngé  supérieur  (Versuche  ùb.  d. 
Nerv.  laryng.  super.),  par  L.  Breisacher.  (Centr.  f.  d,  medi- 
cin.  Wissenscbaft,  n«  43,  26  octobre  1889,  p.  769.) 

H.  MôUer  {Das  kehlkopfpfeifen  d.  Pferde  und  seine  operative 
Behandlung-Stuttgarty  1888),  s'appuyant  sur  ses  expériences 
sur  le  cheval,  admet  que  la  section  du  nerf  laryngé  supérieur, 
avant  son  entrée  dans  le  larynx,  provoque  Tatrophie  de  tous 
les  muscles  laryngés  du  môme  côté,  et,  par  conséquent,  que  ce 
nerf  contient  des  fibres  trophiques  de  ces  muscles.  Les  che- 
vaux furent  autopsiés  au  bout  de  1  mois  1/2  à  4  mois  1/2.  S. 
Exner  {Ein  physiolog,  ParadoxoOy  betreiïend  d,  Innerv,  d, 
Kehlkopf,  Centr,  f.  Physiologie,  1889,  n«  6,  1,  115)  reprit  ces 
recherches  et  réséqua  un  fragment  de  5  centimètres  environ  du 
nerf  laryngé  supérieur.  Au  bout  de  1  mois  1/2,  il  constata  une 
atrophie  notable  du  muscle  cricothyroldien  et  une  atrophie 
avec  coloration  jaunâtre  du  crico-aryténoïdien  postérieur. 
Il  explique  ces  lésions  par  ce  fait  que,  consécutivement  à  Tabla- 
tion  des  fibres  sensilives,  les  perceptions  de  mouvement  n'exis- 
tant plus,  le  mouvement  lui-môme  devient  moins  actif.  Ce  serait, 
en  définitive,  une  atrophie  par  inaction. 

Breisacher  a  réséqué  une  certaine  longueur  du  nerf  laryqgé 


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474  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

supérieur  dans  les  mômes  conditions.  Au  bout  de  3  mois  1/4  et 
3  mois  3/4,  l'autopsie  des  chevaux  montra  les  muscles  laryngés 
complètement  normaux  des  deux  côtés,  bien  que  la  résection 
ait  été  bien  faite.  Breisacher  n'a  pas  non  plus  constaté  d'ati*ophie 
chez  les  chiens  dans  les  muscles  innervés  par  le  récurrent,  après 
la  résection  du  laryngé  supérieur. 

Ces  recherches  contradictoires  ne  permettent  pas  de  conclu- 
sion ;  comme  elles  ont  un  intérêt  physiologique  et  physiologo- 
pathologique  considérable,  il  serait  vivement  désirable  qu'elles 
fussent  reprises  à  nouveau.  p.  tissier. 

Lésions  sons-maqaeoses  du  lar3riix,  par  D.  J.  Jlroensmeter. 
{Berlin,  klin,  Woch,,  XXVI,  il,  1889.) 

Voici  Tobservation  de  l'auteur  nommé  : 

Une  femme  de  62  ans  fut  prise  subitement  la  nuit  de  dou- 
leurs à  la  région  du  cou  sUrradiaut  vers  Toreille  gauche,  avec 
sensation  de  corps  étrangers.  La  déglutition  d*alimenls  solides 
augmentait  les  douleurs.Trente-six  heures  environ  après  ledébufi 
la  malade  présentait  une  fièvre  d'intensité  moyenne,  une  légère 
dyspnée  et  de  l'enrouement.  La  palpation  du  cou,  légèrement 
douloureuse  à  gauche,  montrait  une  légère  tuméfaction  des  gan- 
glions. Pas  de  syphilis.  Induration  du  sommet  du  poumon 
gauche. 

Le  côté  gauche  de  Tépiglotte  était  fortement  œdématié;  la 
région  aryténoïdienne,  la  corde  vocale  supérieure  gauche  et  la 
région  postérieure  du  larynx  étaient  aussi  notablement  tuméfiées. 
Rien  aux  rubans  vocaux.  Traitement  I.  K. 

Le  lendemain,  le  gonflement  inflammatoire  de  l'épiglotte 
s'accentua  encore  davantage,  et  il  montra  deux  foyers  de  né- 
crose, avec  dénudation  du  cartilage.  L'œdème  aryténoïdien 
diminua.  Dysphagie  relativement  légère,  voix  un  peu  Klossig, 
état  général  bon. 

11  se  développa  successivement  sur  l'épiglotte,  fortement 
tuméfiée,  cinq  foyers  gris  verdfttre  de  nécrose,  qui  se  réunirent 
bientôt.  En  outre  de  ces  ulcérations  profondes,  mettant  à  nu  le 
cartilage,  il  se  forma  une  légère  perte  de  substances  sur  le  repli 
ary-épiglottique  gauche,  avec  enduit  grisâtre,  et  une  ulcération 
sur  la  partie  droite  du  pharynx,  qui,  limitée  d'abord,  s'étendit 
ensuite. 

Insufflation  d'iodol.  Cicatrisation  rapide;  au  bout  de  trois  se- 
maines la  guérison  était  complète. 

Il  ne  8*agit  ici  ni  d'érysipèle,  ni  d'oedème  aigu  du  larynx,  mais 


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PRESSE   ÉTRANGÈRE  475 

d'une  laryngite  sous-muqueuse  primitive,  aiguë,  localisée  à 
répiglotto,  avec  envahissement  secondaire  du  périoste  et  sup- 
puration. 

L'étiologie  reste  obscure.  Ce  n^est  ni  une  lésion  catarrhale,  ni 
une  détermination  syphilitique  ou  tuberculeuse.  L*auteur  admet 
une  infection  septi(|ue  dans  le  sens  d'Eppinger.  p.  t. 

Lupus  des  kehlkopfeinganges.  Opération  mittelst  pharyngo- 
tomia  subhyoidea  (Lupus  de  rentrée  du  larynx.  Ablation  par 
la  pharyngotomie  sons-hyoïdienne),  par  C.  Garué.  (Beitràge 
zar  Kliaiscben  chirurgie  vou  Bruns,  t.  VI,  l**"  fasc,  p.  210.) 
L'observation  rapportée  par  Tauteur  est  intéressante  tant  au 
point  de  vue  du  diagnostic  que  du  traitement.  Elle  peut  se  ré- 
sumer brièvement  de  la  façon  suivante  :  une  femme  de  28  ans 
se  présente  avec  des  végétations  d'apparence  papillomateuse 
occupant  le  cété  gauche  de  la  base  de  la  langue  et  le  côté  cor- 
respondant de  Tépiglotte.  La  santé  générale  était  d'ailleurs  par- 
faite. Le  diagnostic  était  hésitant  entre  la  syphilis  et  la  tuber- 
culose. Un  traitement  antisyphiiitique  longtemps  prolongé 
n'amena  aucune  amélioration;  de  même  tous  les  traitemenis 
usités  contre  la  tuberculose  du  larynx  restèrent  sans  effet. 
L'ablation  des  parties  malades  fut  décidée.  Incision  sous-hyoï^ 
dienne  de  12  centimètres  parallèle  au  bord  inférieur  de  Tos 
hyoïde;  insertion  des  muscles  sterno-hyoïdien  et  thyro-hyoï- 
dien;  enfin,  incision  de  la  membrane  thyro-hyoïdienne.  Les 
parties  malades  sont  ainsi  largement  mises  à  découvert;  Avec  les 
ciseaux  on  enlève  successivement  Tépiglotte,  les  replis  aryténo- 
épiglottiques,  les  piliers  antérieurs  du  voile  du  palais,  les  car- 
tilages de  Wrisberg  et  une  partie  des  cartilages  aryténoïdes. 
Pour  prévenir  le  rétrécissement  du  larynx  qui  aurait  pu  résulter 
de  la  cicatrisation  de  cette  plaie,  Tauteur  eut  soin  de  la  recou- 
vrir avec  de  la  muqueuse  empruntée  au  pharynx.  Enfin,  suture 
complète  de  la  plaie  externe.  Toutes  ces  manœuvres  avaient  été 
précédées  de  la  trachéotomie  préalable  avec  emploi  de  la  canule 
de  Trendelenburg.  Les  suites  opératoires  furent  simples,  le 
malade  guérit. 

L'examen  histologique  des  fragments  enlevés  révéla  des 
lésions  identiques  à  celles  décrites  par  Virchow,  Unna  et 
Eppinger  comme  spéciales  au  lupus.  11  s'agissait  donc  d'un 
lupus  primitif  du  larynx.  Les  faits  de  cet  ordre  sont  rares. 
L'auteur  n'a  pu  trouver  dans  les  auteurs  que  deux  autres  obser- 
vations de  lupus  primitif  du  larynx.  Le  mémoire  se  termine  par 


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476  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

un  plaidoyer  en  faveur  de  la  pharyngotomie  sous-hyoïdienne, 
qui  serait  trop  délaissée.  t.  r. 

Deux  cas  de  lupus  du  larynx,  par  Mighklson.  (Berlin,  kliu. 
Woeh.,  n°  32,  p.  725,  12  août  1889.) 

Le  lupus  du  larynx  passe  pour  rare,  parce  que  c*cst  ailleurs 
que  chez  les  laryngologistes  que  vont  les  lupiques.  Il  déter- 
mine, en  effet,  des  troubles  laryngés  relativement  effacés  dans 
l'ensemble  de  ses  autres  manifestations. 

G^est  ainsi  que  les  deux  malades  de  Michelson  n'avaient  jamais 
rien  accusé  du  côté  de  leur  larynx.  Cependant,  dans  un  cas, 
répiglotte  était  ulcérée  et  son  bord  libre  en  partie  détruit,  et  dans 
l'autre,  Tépiglotte  et  les  bandes  ventriculaires  étaient  infiltrées  et 
ulcérées.  p.  tissier. 

Rapport  sur  le  traitement  endolaryngé  des  tumeurs  du  larynx, 

par  Michelson.  {Berlin,  klin.  Woch,^  n<»  36,  9  septembre  1889, 
•  p.  807.) 

Michelson  rapporte  trois  observations  :  Tune,  d'un  kyste 
siégeant  entre  le  tiers  antérieur  et  le  tiers  moyeu  de  la  corde 
vocale  droite,  suivi  do  guérison;  Tautre,  d*un  papillome  occu- 
pant la  partie  postérieure  des  bandes  ventriculaires,  qui  réci- 
diva; la  troisième,  d'un  fibrome  inséré  sur  la  bande  ventri- 
culaire  droite.  p.  tissier. 

Ueber  Knorpelgeschwiilste  des  larynx  (Des  tumeurs  cartilagi- 
neuses du  larynx),  par  le  D^  Feruccio  Putelli  (de  Venise). 
{Vienne,  Alfred  Hôlder,  1889.) 

Les  enchondromes  du  larynx  sont  rares  et  le  plus  souvent 
des  trouvailles  d'amphithéâtre.  Aussi  n'ont-elles  guère  intéressé 
les  laryngologistes  jusqu'à  ce  jour.  L'auteur  en  a  rencontré  un 
cas  non  diagnostiqué  pendant  la  vie  et  s'est  livré,  à  celle  occa- 
sion, à  des  recherches  bibliographiques  étendues.  Il  a  pu  réunir 
seulement  1  cas  d'enchondromes  du  larynx  bien  avérés,  ce  qui, 
avec  le  sien,  porte  leur  nombre  à  8.  Parmi  eux,  trois  furent  re- 
connus seulement  à  l'autopsie;  les  autres  avaient  été  vus  au 
laryngoscope,  mais  sans  que  leur  nature  pût  être  établie. 

L'étiologie  de  ces  tumeurs  est  obscure;  dans  les  8 cas  réunis, 
on  compte  sept  hommes  et  une  femme.  Les  malades  avaient  de 
38  À  62  ans.  Leur  siège  de  prédilection  est  la  lame  pob-lérieure 
du  cartilage  cricoïde;  une  fois  seulement  la  tumeur  siégeait  sur 
le  cartilage  thyroïde.  Leurs  dimensions  variaient  depuis  celle 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  477 

d^une  noisette  à  celle  d'une  amande.  Quant  à  leur  structure 
histologique,  elles  étaient  constituées  par  du  cartilage  hyalin 
présentant  çà  et  là  des  points  ossifiés  ou  calcifiés.  Les  symp- 
tômes provoqués  par  ces  tumeurs  n'avaient  riea  de  particulier  ; 
les  phénomènes  provoqués  portaient  sur  la  phonation,  la  res- 
piration et  la  déglutition,  et  leur  intensité  dépendait  autant  du 
siège  et  do  l'extension  de  la  tumeur.  Leur  diagnostic  présente 
de  grandes  difflcullës;  si  Ton  arrive  pourtant  à  établir  que  la 
tumeur  a  son  point  de  départ  dans  la  partie  postérieure  du  car- 
tilage cricoïde,  le  diagnostic  d'enchondrome  est  probable,  car 
les  autres  variétés  de  tumeurs  du  larynx  naissent  rarement  de 
cette  partie.  Enfin,  en  ce  qui  concerne  le  traitement,  il  est 
évident  a  priori  qu*à  raison  de  la  dureté  de  la  tumeur  et  de  son 
implantation  profonde  dans  les  cartilages  la  voie  endolaryngée 
constitue  une  ressource  très  limitée.  C'est  à  Pablation  de  la 
tumeur  par  voie  extralaryngée  qu'il  faut  avoir  recours.  Deux 
opérations  sont  alors  possibles  :  1^  l'énucléation  de  la  tumeur 
par  une  incision  au  cou  analogue  à  celle  de  la  phfiryngotomie 
sous-hyoïdienne;  Billroth  l'a  effectuée  ainsi  dans  un  cas; 
2®  l'ablation  de  la  totalité  des  cartilages  aryténoïdes  et  des  cordes 
vocales.  Bôcker  a  effectué  cette  opération  avec  succès.  Cette 
dernière  nécessite  le  port  d'une  canule  trachéale  permanente. 

T.*   R. 

Vollstândiger  narbiger  Verschluss  des  larynx;  Heilung  auf 
intra-Iaryngealem  Wege  (Occlusion  cicatricielle  complète 
du  lar3rnx;  guèrison  par  voie  intralaryngée),  par  G.  Juf- 
FiNGER.  (Wiener  kl inische  Wochenschrift^  n^  Ai\  1889.) 

Il  s'agit  d'une  jeune  femme  de  27  ans,  qui,  sans  cause  appa- 
rente, est  prise  de  troubles  laryngés  et  d'accès  de  suffocation 
nécessitant  la  trachéotomie.  Une  variole  survient,  et  quand, 
après  six  semaines,  ia  convalescence  commence,  on  constate  que 
toute  communication  était  interrompue  entre  le  pharynx  et 
l'arbre  aérien.  Toutes  les  tentatives  de  dilatation  restèrent  sans 
résultat.  C'est  alors  que  le  professeur  Schrôtter  pénétra  avec 
un  instrument  de  son  invention  à  travers  la  cicalrice,  entre  les 
cordes  vocales,  et  fit  reparaître  la  pointe  de  l'instrument  au 
niveau  de  la  plaie  trachéale.  Un  fil,  assujetti  à  cette  extrémité, 
est  placé  dans  le  trajet  par  le  retrait  de  Tinslrument  et  vite  en 
place.  Le  lendemain  un  ûl  plus  grand  le  rem^ilace,  et  ainsi  de 
suite  jusqu'à  ce  que  les  dilatateurs  de  caoutchouc  puissent  être 
introduits.  L'examen  laryngoscopique  montre  alors  que  l'occlu- 


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478  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

sion  avait  été  produite  par  une  tumeur  grosse  comme  un  pois, 
implantée  du  côté  droit,  au-dessous  de  la  corde  vocale  supé- 
rieure et  obstruant  la  glotte.  Cette  tumeur  fut  enlevée  avec 
Tanse  galvanique,  et  dès  lors  la  dilatation  se  fit  rapidement. 

T.    R. 

Ueber  Pachydermia  laryngis    (De  la  pachydermie  da  lar3rnx), 

par  L.  RÉTHi.  (Wiener  klinische  Wochenschrift^  n®  27,  p.  536  ; 

1889.) 

L'auleur  rapporte  une  observation  personnelle  de  pachy- 
dermie  du  larynx,  dans  laquelle  l'examen  laryngoscopique  suffit 
pour  poser  le  diagnostic  sans  la  moindre  hésitation.  11  s'agis- 
sait, en  effet,  de  cette  forme  lisse,  dans  laquelle  les  lésions 
siègent  dans  Tépithélium  et  le  corps  papillaire,  et  où  l'aspect 
velouté  et  la  présence  d'épaississement  au  niveau  des  apophyses 
vocales  des  deux  côtés  ne  permettaient  pas  le  doute.  Ce  cas  est 
intéressant,  parce  que  Tauteur  a  pu  prendre  sur  le  fait  la  genèse 
de  ces  dépressions  au  niveau  de  la  saillie  de  la  tumeur,  dépres- 
sion que  Virchow  attribuait  à  Tadhérence  de  la  muqueuse  aux 
cartilages  sous-jacenls.  Ces  dépressions  sont  la  formation  se- 
condaire; elles  sont  produites  par  la  pression  réciproque  que 
les  deux  tumeurs,  placées  symétriquement,  exercent  Tune  sur 
Tautre.  Quelques  réflexions  sur  les  difficultés  que  le  diagnostic 
de  cette  aiTeciion  avec  le  cancer  peut  présenter  dans  certains 
cas,  mémo  après  examen  histologique ,  accompagnent  cotte 
courte  observation.  t.  r. 

Importance  pathologique  des  glandes  des  cordes  vocales,  par 

B.  Fraenkel.  (Berlin,  lilin,  Wocb.t  n°  43,  p.  941,  28  octobre 

1889.) 

Diaprés  les  coupes  nombreuses  de  l'auteur,  la  structure  des 
cordes  vocales  serait  plus  complexe  qu'on  ne  Tadmet  généra- 
lement. Lusehka  et  la  plupart  des  anatomistes  n'y  décrivent 
aucune  glande.  Au-dessus  et  au-dessous  du  faisceau  musculaire 
des  cordes  se  trouvent  deux  rangées  de  glandes  arrondies  en 
haut,  ovales  en  bas  sur  les  coupes.  Le  conduit  excréteur  se 
dirige  sur  le  bord  libre  et  la  partie  inférieure.  Les  glandes  sont 
souvent  agglomérées  et  possèdent  un  très  long  conduit  excré- 
teur. Celui-ci  aboutit  environ  à  i  millimètre  1/2  du  bord  libre» 
marqué  par  la  présence  de  papilles. 

C'est  la  tuméfaction  de  ces  glandes  qui  produit  les  tubercules 
glottiques  que  l'on  trouve  chez  les  enfants  et  qui  causent  le  plus 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  479 

souvent  renrouement  à  cet  âge.  Ces  nodules  disparaissent  à  la 
puberté.  Ces  glandes  ont  une  sécrétion  que  Ton  peut  saisir  sur 
le  vivant.  Elles  peuvent  ôtre  le  siège  d^abcès  et  de  tumeurs  à 
résolution  rapide. 

Les  nodules  des  chanteurs  sont  ordinairement  symétriques. 
Compatibles  avec  une  bonne  voix,  ils  peuvent,  dans  certains 
cas,  provoquer  de  ^enrouement  ou  des  altérations  du  chant. 
Fraenkel  a  pu  se  convaincre  par  Texamen  laryugoscopique 
(gouttelette  de  mucus  au  moment  où  les  nodules  arrivent  au 
contact)  et  par  l'examen  histologique  de  la  nature  glandulaire  de 
ces  nodules.  Les  femmes  surtout  sont  prédisposées  à  ces  no- 
dules. Ceux-ci  peuvent  devenir  l'origine  do  kystes  par  réten- 
tion. 

Rappelons  que  ces  détails  de  structure  des  cordes  vocales  sont 
depuis  longtemps  classiques  en  France.  p.  t. 

Qae  faul^il   entendre  sous  le   nom  de  vraie    corde   vocale? 
par  P.  Heymann.  (Berlin,  klin,  Woch.,  no52,p.  1135;  1889.) 

11  semblait  que  raccord  était  établi  depuis  longtemps  sur  cette 
question.  Mais  la  polémique  soulevée  par  un  article  de  Kanthack, 
paru  dans  les  Archives  de  Virchow,  a  remis  ce  point  en  dis- 
cussion. Les  définitions  des  anatomistes  (Hermann,  v.  Meyer, 
J.  Muller,  Luchska,  etc.)  diffèrent  plus  ou  moins  de  celles  des 
laryngologistes.  Voici  la  définition  que  propose  Heymann.  La 
limite  inférieure  des  cordes  vocales  est  le  point  où  la  muqueuse 
de  verticale  devient  oblique  ;  la  limite  latérale,  le  point  où  la  partie 
inférieure  du  sinus  de  Morgagni  devient  horizontale,  p.  tissier. 

Corps  étranger  des  voies  aériennes,  par  Leyden.  (Ver.  /.  innere 
Med„  avril  1889;  in  Berl.  klin.  Woch.,  15  avril  1889.) 
Un  enfant  avait  avalé  une  pierre,  qui,  pendant  quinze  mois, 
ne  donna  lieu  à  aucun  trouble.  Il  mourut  subitement  au  bout  de 
ce  temps,  après  une  course  rapide.  A  Tautopsie,  on  trouva  une 
fistule  incomplète  au  niveau  de  la  corde  vocale  droite,  et  la 
pierre  au  niveau  de  la  bifurcation  des  bronches.  La  chute  de  la 
pierre  avait  produit  Tasphyxie.  p.  t. 

Sur  les  bactéries  des  yoles  aériennes  à  l'étal  normal,  par  L. 

VON  Bbsser.  {Ziegler's  Beitrage  z,  patbologisch.  Analomiey 

BdW,  no  4;  1889.) 

Cavités  des  fosses  nasales.  —  L'auteur  a  trouvé  de  nom- 
breux microbes,  pathogènes  ou  non  ;  par  ordre  de  fréquence, 


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480  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

pour  les  premiers,  le  diplococcus  de  Frânkel  14/84,  le  staphy- 
loooccus  pyogenes  aureus  14/84,  le  slreptococcuB  pyogenes  7/84, 
le  bacille  do  Friedlander  2/84;  parmi  les  seconds,  le  micro- 
coccus  liquefaccius  albus  22/84,  le  micrococcus  cumulatus  te- 
nais 14/84,  ie  micrococcus  liquefaccius  flavus  8/84,  elc. 

Cavités  accessoires  du  nez.  —  Pas  de  micro-organisme.  Dans 
un  cas  d*empyème  de  Tantro  d'Higmore,  v.  Besser  trouva  le 
diplocoque  de  ia  pneumonie  et  la  streptocoque  pyogène. 

Larynx  (examen  pratiqué  3-4  heures  après  la  mort).  —  Strep- 
lococcus  pyogenes  5/5,  staphylococcus  pyogenes  aureus  3/5,  mi- 
crococcus albus  liquef.  4/5,  micrococcus  cum.  tenuis  1/5,  etc. 

Bronches,  —  Diplocoque  de  la  pneumonie  3/10  ;  staphylo- 
coccus pyogenes  aureus  8/10,  streptococcus  pyogenes  2/10, 
bacille  de  Friedliinder  1/10  ,  micrococcus  cumulatus  tenuis  , 
micrococcus  liquef.,  etc. 

Ainsi  qu'il  est  facile  de  le  voir,  le  nombre  des  micro-orga- 
nismes diminue  à  mesure  que  Ton  s'éloigne  dans  la  direction 
des  ramifications  bronchiques. 

Ce  travail  confirme  les  faits  déjà  connus  (Netter,  Weichsel- 
baum)  et  en  apporte  un  certain  nombre  de  nouveaux.  Il  nous 
montre  que  les  microbes  palhogèues  existent  jusque  dans  les 
bronches  à  Tétat  normal,  et  que,  pour  qu'ils  deviennent  nocifs, 
il  faut  une  cause  occasionnelle  qui  augmente  leur  virulence, 
qui  favorise  leur  multiplication  ou  qui  leur  ouvre  sa  barrière 
épithéliale.  Quel  que  soit  le  processus,  et  il  est  sans  doute 
complexe,  les  faits  n'en  sont  pas  moins  fort  intéressants. 

p.   TISSIER. 

Einiges  ab.  pemphigns  der  oberen  Luftwegen  (Quelques  mots 
sur  le  pempbigus  de  la  partie  supérieure  des  Toies  aériennes), 

par  ZwiLLiNGEH.   (Pester  med.  chirurg.  Presse^  n°i5;  1889; 
in  Centr,  A  klin.  Med. y  p.  552;  1889.) 

L'auteur  n'a  pas  observé  de  bulles  de  pemphigus  sur  la  mu- 
queuse nasale,  ni  sur  celle  de  la  bouche.  Par  contre,  il  a  noté 
deux  fois  la  présence  de  bulles  sur  1  epiglotte.  Elles  étaient 
gris  blanchâtre,  peu  tendues,  de  la  grosseur  d'une  demi-noi- 
sette. Dans  un  cas,  le  processus  s'étendait  à  un  repli  ary-épi- 
glottique  et  à  la  partie  supérieure  de  la  région  aryténoïdienne 
du  même  côté.  Les  bulles  durèrent  peu  et,  à  leur  niveau,  la 
muqueuse  resta  rouge  intense,  lisse,  avec  de  petits  dépôts  gris 
jaunâtre.  p.t. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  481 

De  la  périchondrite  primitive  du  larynx,  par  Behr.  {Zur  Ca- 

suistik  d.  primar.  Perichondritis  laryngea,   Inaug,  Dissert. 

MuDchen.,  4889.  SchmidCs  Jahrb.,  Bd  225.) 

Il  s*agit  d'un  cas  de  périchondrite  dont  on  ne  put  retrouver 
l'origine  dans  une  lésion  antérieure.  Les  premiers  symptômes 
remarqués  par  la  malade  (âgée  de  69  ans)  furent  de  la  douleur 
du  côté  droit  du  cou  et  do  la  dysphagie.  Il  n'existait  alors  comme 
symptôme  objectif  qu'une  légère  tuméfaction,  à  peine  doulou- 
reuse. Plus  tard  survinrent  des  douleurs  vives,  de  Tenroue- 
ment,  de  la  toux  et  des  accès  de  suffocation. 

Au  bout  de  quatre  semaines,  la  dyspnée  devint  continue, 
rinspiration  sifflante  ;  la  voix  était  rauque,  le  corps  thyroïde 
légèrement  tumélié.  L'examen  laryngoscopique  montra,  après 
quelques  essais  infructueux  (instabilité,  présence  de  mucosités), 
un  rétrécissement  considérable  de  la  lumière  du  larynx ,  le 
cartilage  aryténotde  droit  se  trouvant  en  avant  du  cartilage 
gauche. 

Après  la  mort,  survenue  au  bout  de  huit  semaines  (à  partir 
du  début),  du  fait  d'une  pneumonie  intercurrente,  on  trouva  un 
abcès  laryngé  a\  ec  nécrose  des  cartilages.  Rien  à  Tépiglotte, 
aux  ligaments  ary-épiglottiques,  au  cartilage  thyroïde.  La  ca- 
vité de  Tabcès  occupait  les  deux  tiers  inférieurs  du  chaton  cri- 
coïde  ;  le  tiers  supérieur  était  épaissi  et  tuméfié.  Un  trajet  fis- 
tuleux  faisait  communiquer  Tabcès  avec  le  ventricule  de 
Morgagni  du  côté  droit.  p.  tissier. 

Sur  la  nature  de  rosène  avec  quelques  considérations  sur  la 
transformation  des  épithéliums   (Ub.  d.  Wesen   d.   osaena 
nebst  einig.   Bemerk.   uber  Epithelmetaplasie) ,  par  Sghu- 
GHARDT.  (Sammluag  klinisch,  Vortràge^  n*  340.) 
C'est  von  Volkmann  qui  a  attiré  le  premier  l'attention  sur  la 
substitution  d'un  épithélium  pavimenteux  à  Tépithélium  normal 
de  la  muqueuse  nasale  dans  l'ozène.  Schuchardt  a  vérifié  Texac- 
tilude  des  données  de  von  Volkmann,  et  il  se   demande  s'il  ne 
faut  pas  attribuer  la  fétidité  de  Todeur  de  l'ozène  à  cette  modi- 
fication épithéliale. 

C'est  une  théorie  nouvelle  à  ajouter  aux  mille  autres  qui  ont 
été  proposées  sur  cet^e  question.  On  ne  conçoit  guère  le  rap- 
port que  veut  établir  l'auteur,  et  il  est  nécessaire  d'ajouter  que 
la  transformation  épithéliale  n'est  qu'une  des  nombreuses  lé- 
sions qui  s'observent  dans  l'ozène.  p.  t. 


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482  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Der  chronische  catarrh.  d.  Gayum  pharyngonasale  und  d.  Borsa 
pharyngea  (Le  catarrhe  chronique  du  phar]mx  nasal),  etc., 
par  F.  SiEBENMANN.  {Coi'respond.-BJatt,  /.  schweizer  Aerzte^ 
no  12,  15  juin  1889.) 

Dans  ce  travail,  qui  reproduit  la  plupart  des  critiques  adres- 
sées à  la  conception  de  Tornwaldt  et  dans  lequel  Tauteur  ne 
semble  pas  môme  se  douter  des  nombreux  travaux  qu*a  suscités 
la  question,  nous  trouvons  une  revue  des  aflectious  catarrhales 
hypertrophiques  de  la  muqueuse  du  pharynx  nasal. 

En  voici  les  conclusions  principales  : 

Le  catarrhe  hypertrophique  du  pharynx  nasal  s^observe  fré- 
quemment à  Baie  et  dans  les  environs.  Les  formes  les  plus 
légères  sont  liées  habituellement  à  Thypertrophie  de  la  partie 
postérieure  de  la  cloison  et  des  cornets  et  à  la  tuméfaction  du 
tissu  caverneux  de  l'extrémité  antérieure  des  cornets. 

La  sécrétion,  qui  est  exagérée,  provient  de  toute  la  surface 
amygdali)enne  (amygdale  pharyngée),  et  non  pas  seulement  du 
recessus  médian  ou  bourse  pharyngée.  Celle-ci  n'existe  pas  au 
sens  de  Mayer,  de  Luschka,  de  Tornwaldt.  La  dépression  en 
question  ne  se  voit  pas  dans  les  degrés  très  intenses  du  catarrhe 
hypertrophique.  L'auteur  trouva  dans  plus  du  tiers  des  cas 
qu'il  a  examinés  des  kystes  de  Tamygdale  pharyngée.  L'auteur 
emploie  le  couteau  de  Gottstein,  concurremment  avec  le  traite- 
ment médical  (douches  nasales,  badigeonnage,  etc.). 

Les  complications  nasales  guérissent  souvent  alors  sponta- 
nément, p.  T. 

Opérations  sur  les  voies  aériennes  supérieures  par  l'électrolyse, 
par  Kafemann.  {DerJio,  klin,  Wooh.^  n«  35,  p.  185,  2  sep- 
tembre 1889.) 

Kafemann  a  traité  Tozène  par  l'électrolyse  et  il  indique  les 
résultats  de  ce  traitement.  p.  t. 

Diagnostic  et  traitement  des  névroses  nasales  réflexes,  par 
J.  ScHEiNMANN.  (BevlJn.  klin.  Woch,,  n^  14,1518,49,  24;  1889.) 
Après  avoir  refait  rapidement  l'historique  complet  de  la 
question  (Voltolini,  B.  Frûnkel,  Hennig,  Hartmann,  M.  Schfif- 
fer,  Gottstein,  M.  Bresgen,  J.  Herzog,  Hack,  Sommerbrodt,  P. 
Schech  ,  E.  Frankel  ,  L.  Gôlz ,  J.  Mackenzie,  W.  Roth, 
H.  Schmaltz,  Hopmann ,  Schadewaldt,  Wille ,  Tornwaldt, 
W.  Ruoge,  Lublinski,  Krause,  P.  Heymann),  en  oubliant  natu- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  483 

relletnent  les  auteui*s  français,  Fauteur  montre  Timportance  qui 
s'attache  à  cette  question  et  la  nécessité  de  Vexamen  du  nez, 
dans  un  certain  nombre  de  cas  pathologiques  mal  expli- 
qués. 

L'expérience  de  la  cocaïne  est  nécessaire  pour  poser  le  dia- 
gnostic. C'est-à-dire  que  Ton  doit  d'abord,  lorsque  Ton  a  des 
raisons  de  soupçonner  une  origine  nasale,  badigeonner  à  la 
cocaïne  tout  un  côté  et,  au  besoin,  les  deux  côtés  du  nez  pen- 
dant Tacoès,  qui  doit  être  calmé  ou  tout  au  moins  très  atténué 
au  bout  de  cinq  à  dix  minutes.  Il  reste  ensuite  à  préciser,  par 
Texploration  du  nez  avec  la  sonde  et  la  cocaïne,  le  point  de  dé- 
part de  Texcitation,  la  zone  irritable,  sur  lequel  l'application  de 
cocaïne  doit  arrêter  l'accès  ou  le  modiller  profondément  en 
cinq  à  dix  minutes.  Il  y  a  quelquefois  des  symptômes  du  côté 
du  nez,  mais  ceux-ci  peuvent  manquer  ;  il  est  bon  de  ne  pas 
Toublier.  On  peut  se  convaincre,  en  procédant  de  la  sorte,  du 
grand  nombre  de  névroses  d'origine  nasale.  Les  sujets  en 
question  sont  souvent  hystériques  ou  neurasthéniques. 

Il  n'est  pas  toujours  nécessaire,  comme  on  Ta  admis,  qu'il  y 
ait  en  quelque  sorte  prédisposition,  qu'il  y  ait  un  terrain  neu- 
rasthénique pour  que  les  névroses  nasales  réflexes  se  déve- 
loppent. Cela  a  lieu  dans  certains  cas,  mais  la  neurasthénie 
peut  aussi  être  secondaire.  Soheinmann  rapporte  ensuite  un 
certain  nombre  de  cas  de  névralgie  faciale  ou  de  céphalalgie 
ayant  une  origine  nasale ,  un  cas  de  paresthésie  du  pharynx  de 
môme  origine  (sensation  de  corps  étranger),  et  il  ajoute  que 
Texistence  de  lésions  de  la  base  de  la  langue  et  du  pharynx 
ne  suffit  pas  à  éliminer  la  possibilité  d'une  lésion  nasale  géné- 
ratrice; un  cas  de  toux  spasmodique,  secondaire  à  une  hyper- 
plasie  du  cornet  inférieur  gauche;  plusieurs  cas  de  coryza 
vaso-moteur  (obstruction  nasale  intermittente  due  à  une  tumé- 
faction des  cornets,  avec  sécrétion  d'un  liquide  aqueux  abon- 
dant, avec  accès  d'éternuemenls  à  début  brusque,  pouvant 
survenir  chez  Tenfaut  et  chez  l'adulte,  etc.);  plusieurs  cas 
d'asthme.  11  constate  une  relation  entre  les  organes  génitaux 
et  le  nez,  l'asthme  et  le  coryza  vaso-moteur  ayant  une  influence 
défavorable  sur  le  coït,  et  les  excitations  génitales  exagérant 
l'hyperesthésie  nasale.  L'hyperesthésie  du  nez  augmente  d'in- 
tensité et  d'étendue  au  cours  de  l'accès  d'asthme,  en  même 
temps  la  tuméfaction  des  cornets  augmente  le  plus  souvent. 
I/inverse  peut  aussi  s'observer.  Les  cas  graves  d'asthme  nasal 
s'accompagnent  souvent  d'une  faiblesse   nerveuse  particulière 


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484  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

progressive,  qui  s^améliore  par  le  traitement  nasal,  dont  l'au- 
teur donne  les  dififérents  procédés,  aujourd'hui  bien  connus. 

p.  TISSIER. 

Quelques  cas  de  gnérison  d'épilepsie  réflexe  d'origine  nasale, 
par  Schneider.  {Berlin,  klin,  Woch.,  n«  43,  p.  934,  28  oc- 
tobre 1889.) 

Schneider  a  observe  6  cas  d^épilepsie  réflexe  d'origine  na- 
sale dans  les  cinq  dernières  années.  L^épilepsie  était,  dans 
plusieurs  cas,  accompagnée  d'asthme. 

Dans  un  cas,  il  s'agissait  de  tuméfactions  polypoîdes  bilaté- 
rales des  cornets,  avec  polype  muqueux  vrai  et  exostose  de  la 
cloison  à  droite  ;  dons  un  autre,  d'hyperplasie  polypoïde  du  cor- 
net inférieur;  dans  un  troisième,  d'hyperplasie  simple  ;  dans  un 
quatrième,  d'un  angiome  siégeant  sur  le  cornet  inférieur  droit, 
contenant  de  nombreux  filets  nerveux;  dans  les  deux  derniers, 
d'hyperplasie  des  cornets  inférieurs.  Tous  les  malades  guérirent 
par  le  traitement  dirigé  contre  Taflection  nasale.      p.  tissier. 

Traitement  de  l'empyème  de  l'antre  d'Higmore,  par  Alfred 
Friedlander.  {Berl.  kl,  Woch,,  n*»  37,  16  septembre  1889, 
p.  815.) 

Les  recherches  de  Friediunder  ont  été  faites  à  l'instigation 
de  Krause. 

Les  afTections  du  sinus  maxillaire  sont  consécutives  aux  affec- 
tions du  nez  ou  du  périoste  alvéolaire.  Hartmann  et  Frânkel 
croient  à  la  plus  grande  fréquence  de  ce  dernier  processus.  Le 
seul  symptôme  topique  est  la  suppuration  isolée  d'un  méat 
moyen.  L'issue  du  pus  par  cet  orifice  est  facilitée  par  la  tumé- 
faction de  la  muqueuse  de  Tantre  (Zuckerkaudi)  et  par  certaines 
positions  de  la  tète.  Lorsque  l'on  injecte  de  riodoforme  dans  la 
cavité,  celui-ci  sort  avec  le  pus  dans  le  meut  moyen.  Cet  oriflce 
peut  être  fermé  ou  masqué  par  des  hyperplasies  diverses  de  la 
muqueuse.  Il  faut  alors  autant  que  possible  le  libérer,  on  peut 
pratiquer  une  ponction  exploratrice  (Schmidt,  Ziem).  Les  divers 
procédés  opératoires  proposés  ne  donnent  que  des  résultats  à 
moitié  satisfaisants.  Krause  ouvre  Tantre  d^Higmore  par  le  méat 
inférieur  à  l'aide  d'un  trocart.  On  lave  la  cavité  avec  une  solu- 
tion boriquéo,  les  liquides  sortent  par  l'orifice  naturel  du  méat 
moyen,  on  y  insuffle  ainsi  de  Tiodoforme  en  quantité  sufllsante 
pour  couvrir  toute  la  muqueuse.  p.  tissier. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  485 

Znr  Casuistik  der  Highmorshohlenempyema  (Contribution  à  la 
casuistique  des  abcès  du  sinus  maxillaire),  par  A.  Hartmann. 

(Deutsche  medicinische  Wochenschrift,  1889,  n®  50.) 
Il  s'agit  d'un  homme  de  32  ans  qui,  depuis  six  mois,  présen- 
tait des  filets  de  sang  dans  les  crachats,  si  bien  que,  malgré 
Tabsence  de  symptômes  physiques,  plusieurs  médecins  diagnos- 
tiquèrent une  tuberculose  pulmonaire.  Ultérieurement  survint 
un  écoulement  par  le  nez,  purulent  et  fétide,  qui  vint  mettre  sur 
la  voie  du  diagnostic  d'abcès  du  sinus  maxillaire  d'origine  den- 
taire. La  dent  incriminée  fut  extraite,  Falvéole  perforée,  et  quel- 
ques lavages  pratiqués  à  travers  cet  orifice  artificiel  amenèrent 
la  guérison.  Les  petites  hémorrhagios  avaient  eu  pour  origine 
les  granulations  qui  sMtaient  formées  à  l'entrée  du  sinus  maxil- 
laire. 

Pour  répondre  aux  objections  qui  lui  ont  été  faites  contre  la 
possibilité  de  ta  guérison  des  abcès  du  sinus  maxillaire  par  les 
simples  irrigations  faites  dans  cette  cavité  à  travers  son  orifice 
nasal,  l'auteur  rapporte  deux  nouvelles  observations  où  cette 
guérison  fut  ainsi  obtenue.  Aussi  maintient-il  plus  que  jamais 
cette  opinion,  que,  dans  tout  abcès  du  sinus  maxillaire,  on  doit 
essayer  les  irrigations  antiseptiques  par  l'orifice  naturel,  avant 
d'avoir  recours  à  des  interventions  chirurgicales.  t.  r.. 

Ueber  das  Empyema  antri  Highmori  (De  l'empyème  du  sinus 
maxillaire),  par  0,  Chiari.  (Wiener  klinische  Wochenschrift^ 
1889,  n«»  48  et  49.) 

On  s'est  peu  occupé  de  cette  affection  avant  1886;  cela  tient 
à  ce  fait  que  Ton  ne  songeait  à  une  accumulation  du  pus  dans  le 
sinus  maxillaire  que  quand  cette  cavité  était  fortement  dilatée  et 
que  le  visage  avait  subi  une  déformation  notable.  Ziem,  en 
appelant  Tattention  sur  les  fréquences  de  cette  affection,  a  suscité 
de  nombreux  travaux.  Chiarî  a  observé  7  cas  de  cette  affection. 
Dans  4  de  ces  cas,  elle  était  manifestement  d'origine  dentaire; 
dans  2  autres  elle  Tétait  très  vraisemblablement  ;  dans  un  seul 
cas  elle  était  d'origine  nasale.  Aussi  Chiari  est-il  obligé  de  se 
ranger  dans  la  catégorie  des  auteurs  qui  admettent  Torigine 
dentaire  comme  de  beaucoup  la  plus  commune.  Au  point  de  vue 
du  diagnostic,  trois  signes  sont  d^une  importance  capitale  :  un 
écoulement  purulent  se  faisant  périodiquement  par  Tune  des 
narines,  Texistence  d'une  périostite  actuelle  ou  antérieure  des 
dents  du  maxillaire  supérieur  du  même  côté,  la  constatation  à 

▲NliALBS  DIS   MALADIBS  Dl  l'CRIILLB  ST   DU  LARYNX.  —  XVI.  84 


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486  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Taide  de  Texamen  rhinoscopique  d'un  écoulement  du  pus  par 
Torifice  du  sinus  maxillaire.  Dans  les  cas  douteux,  Chiari  re- 
pousse le  procédé  de  Ziem,  qui  recommande,  dans  un  but  de 
diagnostic,  d'extraire  une  molaire  et  de  perforer  le  sinus  par 
Palvéole.  Il  serait,  au  contraire,  assez  tenté  d*employé  le  moyen 
recommandé  par  Moritz  Schmidt;  ce  moyen  consiste  à  perforer 
avec  la  seringue  de  Pravaz  la  paroi  externe  dés  fosses  nasales, 
dans  la  partie  située  au-dessus  du  cornet  inférieur,  de  pénétrer 
ainsi  dans  le  sinus  maxillaire  et  d'aspirer  son  contenu.  Enfin 
Chiari  attache  peu  d'importance  à  la  percussion  des  parois  du 
sinuS;  avec  laquelle  Link  prétend  établir  le  diagnostic.  Â  propos 
du  traitement,  Tauteur  passe  en  revue  tous  les  procédés  qui 
ont  été  recommandés  pour  évacuer  le  contenu  du  sinus  et  y 
pratiquer  des  lavages  antiseptiques.  Celui  qu*il  emploie  de  pré- 
férence est  le  procédé  de  Cooper,  qui  consiste  à  aborder  le  sinus 
par  la  bouche  à  travers  les  alvéoles  dentaires.  Il  y  pratique  une 
petite  perforation  permanente  et  habitue  ses  malades  à  se  pra- 
tiquer eux-mêmes  des  lavages.  I^  guérison  est  ainsi  obtenue 
en  quelques  mois.  Chiari  n*a  pas  encore  eu  Poccasion  d'em- 
ployer ni  la  méthode  de  Krause,  qui,  après  évacuation  du  liquide, 
pratique  dans  la  cavité  des  insufflations  d*iodoforme  ;  ni  celle  de 
Schech,  qui,  dans  les  cas  rebelles,  perfore  largement  la  paroi  du 
sinus,  pratique  le  grattage  de  la  muqueuse  et  bourre  la  cavité 
avec  de  la  gaze  iodoformée.  t.  rbblaub. 

Diagnostic  et  traitement  de  Tempyème  de  l'antre  d'Highmore, 
par  MicHKLSON.  {BerL  kl.  Woch.,  p.  725,  n*32,  12  août  1889.) 

Les  recherches  de  Ziem,  B.  Frânkel,  Walb,  Krieg,  etc.,  ont 
montré  que  l'examen  du  nez  pouvait  suffire  pour  le  diagnostic 
de  Pempyème  maxillaire.  Michelson  insiste  encore  sur  deux 
éléments  importants  au  point  de  vue  de  la  diagnose  :  la  percus- 
sion (Ignaz  Lenk)  et  la  ponction  exploratrice  (Tornwaldt, 
Moritz  Schmidt).  Michelson  pratique  à  la  fois  Pouverture  par  le 
méat  inférieur  et  par  Palvéole  d'une  dent  enlevée.  p.  t. 

Résection  du  cartilage  qnadrangnlaire  pour  la  gnérison  de  la 
scoliose  du  nez,  par  Kribg.  {Berlin,  klin.  Woch,,  n*  31, 
5  août  1889,  p.  693.) 

La  résection  doit  toujours  être  pratiquée  du  côté  rétréci. 
L^étendue  de  la  résection  ne  peut  être  évaluée  par  la  voie  anté- 
rieure. Cette  résection  ne  suffit  pas  généralement,  et  il  faut  la 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  487 

compléter  dans  un  second  temps,  ^opération  se  pratique  sans 
chloroforme  avec  les  précautions  antiseptiques. 
Krieg  donne  la  statistique  de  23  opérations  (8  à  44  ans). 

p.  T. 

Oblitération  congénitale  des  choanes,  par  A.  Onodi.  (Berliner 
klin.  Woch,,  n*»  38,  19  août  1889.) 

L*oblitération  congénitale  des  choanes  est  une  anomalie  très 
rare  et  absolument  inexpliquée.  Le  malade  d'Onodi,  âgé  de 
18  ans,  se  plaignait  d^un  catarrhe  de  la  fosse  nasale  droite. 
Jamais  ce  côté  du  nez  n'avait  été  perméable,  disait-il.  La  cloison 
était  fortement  déviée  à  droite.  Onodi  réséqua  la  partie  saillante. 
Avec  le  miroir  on  constata  alors  une  synéehie  entra  la  paroi  et 
le  cornet  inférieur,  dans  le  tiers  moyen  du  nez.  La  choane  par 
le  rhinoscope  postérieur  était  normale  à  gauche.  A  droite  exis- 
tait une  excavation  revêtue  de  muqueuse.  Le  diaphragme  pos- 
sédait trois  petits  pertuis  superposés  de  haut  en  bas  (la  moyenne 
fournie  par  la  synéehie),  aboutissant  aux  trois  méats  correspon- 
dants, et  avait  par  place  une  consistance  dure^  osseuse.  On  pra- 
tiqua la  section  de  cette  membrane  et  la  respiration  nasale 
devint  normale. 

Zuokerkandl  a  publié  un  cas  analogue.  p.  tissier. 

Obstruction  osseuse  de  deux  choanes,  par  B.  Frankel.  (Berl, 
klin.  Woch,,  n»  27,  p.  625,  8  juillet  1889.) 
Frânkel  a  déjà  observé  plusieurs  cas  analogues.  L'obstruction 
des  choanes  se  traduit  par  les  signes  des  sténoses  totales.  La 
voix  ressemble  à  celle  des  malades  porteurs  de  végétations  adé- 
noïdes. L^atrophie  des  cornets  permet  de  voir  la  membrane 
obturatrice  par  Texamen  du  nez.  La  sonde  montre  sa  consis- 
tauce  osseuse.  Anosmie;  goût  peu  développé.  Le  vinaigre 
donne  la  sensation  du  sel.  Les  membranes  seront  percées  avec 
un  trocart.  p.  tissier. 

L'aluminium  acéto-tartrique  et  son  emploi  dans  les  maladies  du 
nez,  par  Arnolo  Holstb.  {Berlin,  klin.  Woch,,  n»  30,  p.  676, 
2»  juillet  1839.) 

MM.  Schôffer  et  Lange  ont  employé  les  premiers  avec  succès 
l'aluminium  auto-tartrique.  En  poudre,  cet  agent  a  une  action 
légèrement  caustique,  il  possède  en  outre  un  pouvoir  antisep^ 
tique  énergique  (Schede).  Pour  les  aiTections'ulcéreuses  du  nez, 
il    faut   remployer  mélangé  avec  de  l'acide^borique   pulvérisé 


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488  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

C'est  un  excellent  moyen  pour  détruire  la  base  dUmplantation 
des  polypes.  Il  donne  aussi  de  bons  résultats  dans  Tozène  et 
dans  les  rhinltes  hyperplasiques.  p.  tissikr. 

Mycose  nasale,  par  Paul  Schubert.  {BerlJD.  kîin .  Woch,,  n*  39, 
30  septembre  1889,  p.  856.) 

Schubert  rappelle  les  faits  de  Langenbeek,  de  Virchow,  et 
deux  autres  observés  antérieurement  par  lui.  La  malade,  dans 
le  cas  actuel,  se  plaignit  d'obstruction  du  nez  et  d'un  écoulement 
gênant  datant  de  plusieurs  semaines. 

Les  deux  cavités  du  nez  étaient  remplies  dans  le  méat  moyen 
d'une  sécrétion  gris  verdâtre,  d'odeur  fétide  non  osseuse.  La 
respiration  nasale  était  difQcile.  On  nettoya  aisément  le  nez,  la 
muqueuse  apparut  légèrement  tuméfiée.  Quelques  insufflations 
diacide  borique  amenèrent  la  guérison. 

L'examen  microscopique  montra  un  mycélium  abondaut  avec 
des  gonidies  cylindriques  dont  Tespèce  reste  indéterminée  en 
l'absence  de  cultures.  p.  tissier. 

Ueber  intranasale  Ssmechien  and  deren  Behandlnng  (Des  syné- 
chies  intra-nasales  et  de  leur  traitement,  par  Krakauer. 
(Deutsche  medicinische  Wochenscbrift,  4889,  n»  45.) 
L'auteur  élimine  de  son  travail  toutes  les  synéchies  osseuses 
et  toutes  celles  d'origine  congénitale,  pour  ne  s'occuper  exclu- 
sivement que  de  ces  adhérences  membraneuses  qui  se  font  entre 
les  cornets  inférieur  ou  moyen  et  la  cloison.  Ces  adhérences 
artificielles  sont  toujours  d'origine  chirurgicale  et  surviennent 
à  la  suite  d'une  intervention  locale,  le  plus  souvent  après  Tabla- 
tiou  de  polypes  du  nez.  Parmi  ces  derniers,  il  en  est  qui  sont 
d'une  extraction  difficile  ;  ce  sont  ceux  qin  siègent  dans  la  partie 
postérieure  d'une  narine  rétrécie.  Les  manœuvres  nécessaires 
pour  placer  l'anse  du  polypotome  déterminent  des  lésions  de  la 
muqueuse  nasale  ;  cette  dernière  se  tuméfie  et,  pour  peu  que  la 
cavité  narinaire  soit  rétrécie,  les  parties  situées  en  face  l'une 
de  l'autre  se  touchent  et  contractent  des  adhérences.  Contrai- 
rement  à  l'opinion  généralement  reçue,  l'auteur  a  toujours 
observé  que  ces  adhérences  sont  épaisses  et  étendues  :  elles 
ont  le  plus  souvent  une  étendue  de  1  à  3  centimètres.  Leur  siège 
est  par  ordre  de  fréquence  :  entre  le  cornet  inférieur  et  la  oloisoni 
entre  le  cornet  moyen  et  la  paroi  externe,  entre  le  cornet  moyen 
et  la  cloison,  entre  la  face  inférieure  ou  le  bord  libre  du  coimet 
inférieur  et  le  plancher  des  fosses  nasales.  En  raison  de  l'épais- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  489 

seur  el  de  la  solidité  de  ces  synéchies,  le  timitement  n^est  pas 
aussi  simple  qu'on  pourrait  le  croire.  Un  simple  coup  de  ciseaux, 
ne  suffit  pas  plus  qu'on  ne  réussit  à  les  sectionner  d'avant  en 
arrière  avec  le  couteau  galvanique.  L^auteur  n*a  pas  toujours 
réussi  non  plus  avec  un  ciseau  tranchant.  Le  moyen  qui  coa- 
vient  le  mieux  est  celui  qui  consiste  à  sectionner  en  brides 
fibreuses  d'arrière  en  avant  au  moyen  d'une  anse  métallique  à 
froid  ou  chaufiëe  au  rouge.  La  section  faite,  il  faut  maintenir 
les  parties  séparées  Tune  de  Tautre;  l'auteur  conseille  d'inter- 
poser à  cet  effet  une  petite  plaque  de  carton.  t.  r. 

Ein  neuer  Schlingenschnûrer  for  Nasen  rachen  polypen  (Nou- 
yeau  polypotome  ponr  polypes  naso-pharsmgiens),  par  L.  Bbthi. 
(Wiener  kliniscbe  Wochenschrift,  1890,  n«  4.) 

La  modification  que  Tauteur  a  apportée  à  Tinstrument  ordi- 
naire consiste  essentiellement  dans  ce  fait  que  Textrémité  anté. 
rieure  est  articulée  et  est  mobile  dans  le  sens  latéral.  Un  pas 
de  vis  commande  cette  articulation  et  permet  de  donner  à  Tanse 
métallique  Tinclinaison  nécessaire  pour  y  faire  pénétrer  la 
tumeur.  Ce  temps  de  Topération  se  trouve  ainsi  notablement  fa- 
cilité. T.  R. 

Einige  Fàlle  von  Stônmgen  des  Gemches  nnd  Geschmackes 
(Quelques  cas  de  troubles  de  l'odorat  et  du  goût),  par  E. 
Baumoarten.  {Pester  med.  chirurg.  Presse,  1889,  et  tirage  à 
pari.) 

L'auteur  rapporte  3  cas  d'hyperosmie  ou  hyperesthésie  olfac- 
tive et  de  parosmie  ou  perversion  de  l'olfaction.  Dans  le  pre- 
mier cas,  il  s'agit  d'une  hyperosmie  simple  liée  à  une  lésion  des 
cornets  chez  une  personne  très  nerveuse.  Dans  les  deux  autres 
cette  hyperosmie  s'accompagnait  de  perversion  de  l'odorat,  l'un 
de  ces  malades  percevant  constamment  une  odeur  de  cadavre  ; 
l'autre,  celle  de  l'acide  phénique.  t.  r. 

La  forme  nasale  de  l'asthme  bronchique,  par  Émilk  Bloch. 
Volkmann's  S  a  mm  Jung,  kliniscbe  Vortrâge^  n*  344.) 

La  gène  de  la  respiration  nasale  amène  des  inspirations  plus 
profondes  et  plus  lentes  et  provoque  une  véritable  crampe  du 
diaphragme.  L'expiration  se  trouvant  aussi  gênée,  il  se  pro* 
duit  une  contraction  des  muscles  bronchiques.  Tel  serait  le 
mécanisme  de   l'asthme  bronchique  d'origine  nasale.    Si   les 


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490  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

accès  d'asthme  peuvent  développer    la   neurasthénie,   celle-ci 
peut  aussi  favoriser  le  développement  de  l'asthme,  p.  tissier. 

Physiologie  des  cavités  aériennes  de  la  tête,  par  Sandmann. 
{Berliner  kL  Woch,,  n»  52,  p.  1135;  1889.) 
Après  avoir  rappelé  les  recherches  de  Braum  et  Clasen,  de 
Pacchen,  de  Sterne,  de  V.  Mayre,  sur  le  rôle  de  ces  cavités  dans 
la  respiration,  Sandmann  rapporte  les  expériences  qu'il  fil,  à 
Taide  d'un  tambour  enregistreur,  dans  un  cas  où  le  sinus  maxil- 
laire avait  été  ouvert  pour  un  empyème.  Pendant  la  respiration 
calme,  il  ne  se  montre  que  de  faibles  variations  de  pressioni 
mais  loi*sque  la  respiration  est  forcée,  les  variations  de  pression 
augmentent.  Une  autre  théorie  voit  dans  ces  cavités  des  appa- 
reils de  résonance  pour  la  voir  (Voltolini,  Trôltsch).  Pour 
Tauteur,  ces  cavités  d'air  servent  à  atténuer  le  son  de  la  voix 
pour  l'oreille.  L'air  et  surtout  le  système  des  cavités  aériennes, 
mauvais  conducteur  des  vibrations,  forment  un  manteau  qui 
protège  l'appareil  si  délicat  de  TouTe  contre  les  sons  trop 
intenses  de  notre  propre  voix.  D'autres,  enfin  (Spiegel,  Virchow, 
Muller,  Froriep),  considèrent  ces  cavités  comme  destinées  à  di- 
minuer le  poids  du  squelette  de  la  tète.  p.  tissier. 

Znr  Opération  der  hypertrophischen  Pharynztonsille  (Contri- 
bution à  l'opération  de  l'hypertrophie  de  l'amygdale  pharyn- 
gienne), par  KuHN.  {Deutsche  medicinisohe  Wocbenschrift, 
1889,  nM4.) 

L'auteur  présente  un  nouvel  instrument,  une  pince,  qui  per- 
mettrait d'enlever  en  un  seul  temps  et  sans  difficulté  toutes  les 
tumeurs  adénoïdes  du  pharynx.  t.  r. 

Thérapeutique  actuelle  du  catarrhe  chronique  du  pharynx,  par 
R.  Kafemann.  (Berl.kl,  Woch.,  n«40,  1  octobre  1889,  p.  880.) 

I^  traitement  des  granulations  pharyngées  par  le  galvano- 
cautère  est  classique  depuis  Michel,  1873.  Mais  c'est  une  erreur 
de  croire  bien  faire  en  s'attaquent  à  quelques  granulations  quand 
le  nez  ou  le  rétropharynx  sont  pris.  Les  cas  d'insuccès  ne  se 
comptent  pas  dans  ces  conditions.  L'auteur  préfère  remploi  du 
nitrate  d'argent,  qu'il  fait  pénétrer  directement  dans  l'intérieur 
de  la  granulation. 

C'est  un  traitement  local  facile  qu'il  peut  être  indiqué  d'em- 
ployer, lorsque  le  nez  et  le  rétropharynx  sont  mis  hors  de 
cause  p«  TISSIER. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  4dl 

Rétrécissement  du  pharynx,  par  B.  Frankkl.  (Berlin,  kl.  WbcA^ 
n»  27,  p.  625,  8  juillet  4889.) 
Il  y  a  adhérence  du  voile  du  palais  et  de  la  paroi  pharyngée 
postérieure,  et  il  existe  une  membrane  tendue  de  la  base  de  la 
langue  à  la  paroi  pharyngée,  percée  d^un  trou  très  droit.  Respi- 
ration stridente.  Déglutition  des  aliments  solides  impossible. 
Frfinkel  agrandit  Torifice  par  deux  incisions.  L'épiglotte  était 
transformée  en  une  tumeur  arrondie.  Il  y  eut  ulcération  et 
nouvelle  cicatrice  rétractile.  On  pratique  la  dilatation  pro- 
gressive; s*agit-il  de  syphilis  acquise  ou  héréditaire? 

p.  TISSIER, 

Lésions  pharyngées  dans  la  fièvre  typhoïde,  par  Bbldb.  {Inaug^ 
dissertât.  Berlin,  1889.) 

Ij6s  lésions  du  pharynx,  peu  étudiées  en  Allemagne,  si  Ton 
en  croit  Tauteur,  sont  fréquentes  dans  la  fièvre  typhoïde.  68  fois 
sur  140  cas  de  fièvre  typhoïde  le  pharynx  fut  pris.  Parmi  les 
lésions,  il  faut  distinguer  les  formes  bénignes,  catarrhales  et 
graves,  ulcéreuses  et  diphthéritiques.  Le  catarrhe  du  pharynx  est 
aussi  fréquent  dans  les  cas  bénins  que  dans  les  formes  gravea. 
Mais  les  inflammations  diphthéritiques,  croupales  ou  même  sim- 
plement ulcéreuses  ne  se  voient  guère  que  dans  les  formes 
sévères. 

L'auteur  décrit  les  hyperhémies,  les  hémorrhagies,  les  angines 
catarrhales,  Tamygdalite  folliculaire,  Tangine  croupale  et  diphthé- 
ritique,  les  ulcérations  et  enfin  les  paralysies. 

I^s  manifestations  pha]7ngée8  de  la  fièvre  typhoî'le  peuvent 
se  montrer  dans  toutes  les  phases  de  son  évolution,   p.  tissier. 

Veber  die  Localisation  der  Angina  phlegmonosa  (De  la  locali- 
sation   de  l'angine  phlegmonense) ,    par   Ghiari.    {Wiener 
kliniscbe  WbcAenscAr/n,  u»  43;  1889.)  * 
I/auteur  résume  lui-même  son  travail  dans  les  conclusions 
suivantes  : 

-  i^  L'angine  phlegmoneuse  a  rarement  son  siège  dans  Tamyg- 
date  et  fournit,  dans  ces  cas,  des  abcès,  de  petites  dimensions 
le  plus  souvent,  qui  s*onvrent  spontanément  à  la  surface  de 
Tamygdale  ou  sont  faciles  à  ouvrir  ; 

^  Habituellement  l'inflammation  est  localisée  au-dessus  et 
en  dehors  de  Tamygdale  qu^elle  repousse  en  bas  et  en  dedans, 
tandis  que  le  pilier  antérieur  dn  voile  du  palais  est  fortement 
repoussé  en  avant  dans  la  cavité  bnccale  ; 


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492  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

2f*  La  suppuration,  qui  est  de  règle,  sera  reconnue  par  Tœ- 
dème  de  la  luetle  et  des  piliers,  les  douleurs  vives  et  lanci- 
nantes avec  irradiations  vers  Toreille  et  la  fluctuation.  Cepen- 
dant ces  signes  peuvent  induire  en  erreur.  Dans  les  cas  dou- 
teux, il  est  bon  de  faire  une  ponction  exploratrice,  en  pénétrant 
directement  d*avant  en  arrière,  à  2  centimètres  de  profondeur 
au  moins  de  la  partie  moyenne  du  pilier  antérieur  ; 

4®  Le  pus  bien  constaté,  on  enfoncera  un  ténolome  pointu  ou 
un  bistouri  entouré  de  diachylon  au  milieu  d'une  ligne  qui  ira 
de  la  luette  à  la  couronne  de  la  dent  de  sagesse  supérieure,  à 
moins  pourtant  qu'on  observe  en  un  autre  point  un  point 
saillant  jaunâtre  ou  qu'on  puisse  déterminer  nettement  Texis- 
tence,  en  un  autre  point,  d*une  fluctuation  manifeste.  L'incision 
doit  être  parallèle  au  pilier  antérieur  ;  elle  sera  dirigée  directe- 
ment en  arrière  et  peut,  sans  danger,  pénétrer  de  1  à  2  centi- 
mètres de  profondeur.  Dès  que  le  pus  apparaîtra,  on  retirera 
l'instrument  en  débridant  largement  par  en  bas  ; 

b'*  Si  l'existence  du  pus  ne  peut  être  établie,  mais  si  là  ten- 
sion des  tissus  est  considérable,  on  incisera  de  la  même  façon 
pour  amener  au  moins  le  dégorgement  des  tissus  enflammés  ; 

6®  Dans  des  cas  rares,  le  pus  se  fait  jour  en  un  autre  point  ; 
c'est  pourquoi  il  est  indispensable  de  se  livrer  à  une  inspection 
soigneuse  de  la  bouche,  du  pharynx  et  du  naso-pharynx.  On 
sera  parfois  assez  heureux  pour  découvrir  le  foyer  purulent. 

T.   R. 

Sopra  un  caso  di  tonsillite  follicolare  acuta  infettiva  (Pneumo- 
coque dans  l'amygdalite  folliculaire,  par  U.  Gabbi.  (Speri- 
mentale^  avril  1889  ;  analyse  d'après  Freudenbero,  CenlralbL 
r.  kl  med,,  n»  42,  p.  730.) 

L'origine  de  l'amygdalite  folliculaire  reste  entourée,  à  l'heure 
actuelle,  de  plus  d'une  obscurité.  Certes,  sa  nature  infectieuse 
est  aujourd'hui  bien  établie,  mais  quel  en  est  le  microbe  spéci- 
fique ?  Le  problème  ne  manque  pas  d'ôlre  délicat,  étant  donnés 
le  nombre  et  la  multiplicité  des  micro-organismes  qui  ont  dans 
la  bouche,  et  plus  particulièrement  dans  leurs  cryptes  amygda- 
liennes,  leur  habitat  normal.  Néanmoins  l'amygdalite  follicu- 
laire est  une  maladie  bien  caractérisée,  qui  a  son  étiologie, 
son  début,  son  évolution,  sa  durée  môme,  tout  à  fait  propres.  Il 
n'est  guère  d'aflections  toujours  plus  semblables  à  elles-mômès. 
Tout  porte  donc  à  croire  à  l'unité  de  la  cause. 

D'autre  part,  l'histoire  naturelle  du  pneumocoque,    établie 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  493 

dans  ces  dernières  a  nnëes,  nous  a  révélé  les  nombreuses  voies 
par  lesquelles  il  peut  attaquer  Torganisme,  et  établi  un  lien 
c  ausal  entre  un  assez  grand  nombre  de  maladies  autrefois  sé- 
parées, mais  possédant  cependant  un  air  de  famille.  .  Début 
bruyant,  succédant  souvent  à  une  impression  de  froid  ;  évolu- 
tion rapide,  crise,  etc. 

Le  fait  rapporté  par  Tauteur  italien  présente  donc  un  intérêt 
considérable,  en  ce  quMI  nous  montre  un  des  facteurs  (est-ce  le 
seul  ?)  de  Tamygdalite  folliculaire. 

Au  début,  l'on  ne  put  découvrir  (examen  direct ,  cultures, 
inoculations)  que  le  pneumocoque  de  Frônkel  dans  Texsudat 
et  dans  les  follicules  non  ulcérés.  Au  niveau  des  ulcérations 
consécutives,  Gabbi  trouva  le  staphylococcus  aureus  (Frânkel  a 
signalé  le  staphylococcus  albus).  Il  s^agit,  pour  l'auteur,  d*une 
infection  secondaire. 

Notons  que  MM.  Cornil  et  Netter  ont  signalé  la  fréquence  de 
l'amygdalite  dans  la  pneumonie  et  constaté  dos  pneumocoques 
dans  Texsudat  qui  recouvre  les  amygdales.  p.  t. 

De  rouverture   des  lacunes  de  Tamygdale,  par  Schmidt. 
(Therapeatische  Monatsbefte,  1889.) 

V.  Hoffmann  a,  le  premier,  conseillé  de  traiter  certaines 
affections  pour  l'ouverture  des  lacunes  de  Tamygdale  ;  à  Taide 
d'un  petit  crocbet  mousse  spécial,  on  pénètre  dans  rintérieur 
de  la  lacune  et,  avec  le  crochet,  on  agrandit  Touverture,  que 
l'on  transforme  en  fente.  Les  concrétions,  calcaires  ou  non, 
qui  se  forment  dans  ces  cryptes  sont  souvent  la  cause  d'un 
état  local  inflammatoire  ou  l'origine  d'accidents  réflexes  du  côté 
du  pharynx,  du  larynx,  de  la  conjonctive,  du  trijumeau,  etc. 
Le  traitement  d'Hoffmann,  appliqué  dans  tous  les  points  où  il 
existe  des  concrétions  (tissu  adénoïde  du  pharynx),  amène 
souvent  la  guérison.  p*  tissier. 

Cas  de  carcinome  du  corps  thyroïde,  par  Scheinmann.  (Berlin, 
kl  Wocb.,  p.  1063,  2  décembre  1889.) 
Toux  et  enrouement  s'exagérant  par  périodes  datant  de  près 
de  deux  ans.  Paralysie  delacorJe  vocale  droite  en  janvier  1889, 
qui  reste  immobile  dans  la  position  cadavérique  pendant  la 
respiration  et  la  phonation.  La  corde  vocale  gauche  reste  dans 
la  situation  médiane  pendant  l'inspiration  et  s'écarte  légère- 
ment pendant  l'expiration.  Voix  claire.  En  somme,  paralysie 
récurrentielle  totale  à  droite,  parésie  partielle  à  gauche. 


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494  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

L'aateur  attribue  les  troubles  de  motilitë  de  la  corde  gauche 
à  une  paralysie  de  Tadducteur  et  y  voit  la  conGrmation  de  la 
théorie  de  Rosenbaeh-Semon.  Cette  observation  s^explique  tout 
aussi  bien  par  la  théorie  plus  simple  que  nous  avons  exposée 
ailleurs  (phthisie  laryngée  —  Gouguenheim  et  Tissier). 

A  Foutopsie,  carcinome  du  corps  thyroïde  avec  lésions  des 
récurrents,  dont  l'examen  sera  ultérieurement  publié,      p.  t. 

Cancer  de  l'œsophage,  paralysie  da  récurrent  gauche,  parésie 
du  récurrent  droit,  par  Marchand.  (Berliner  kl,  VVocA., 
no  34,  p.  764,  26  août  1889.) 

Cancer  squirrheux  de  l'œsophage,  siégeant  au-dessous  du 
larynx,  ayant  déterminé  une  sténose  très  serrée;  ulcération 
communiquant  par  un  oriûce  arrondi  avec  la  trachée.  Paralysie 
de  la  corde  vocale  droite,  parésie  à  gauche. 

Le  récurrent  gauche  était  englobé  dans  la  masse  squirrheuse, 
le  récurrent  droit  était  moins  altéré.  p.  tissier. 

Traitement  de  la  coqueluche  par  la  résorcine ,  par  Andber. 
(Centralblatt  f.  med,   Wissenschrift,  n«  40;  1889.) 

I^es  accès  disparaissent  au  bout  de  quatre  à  dix  jours.  Il 
prescrit  la  résorcine  suivant  Tâge,  en  solution  aqueuse  à  1/2  ou 
2  0/0  à  prendre  par  verre  plusieurs  fois  par  jour,  et" comme 
gargarisme.  p.  tissier. 

Le  bromoforme    comme  médicament  de  la  coqueluche, 

parSTEPP.  {Deutsch,  med,  Woch,,  n«»  31-44;  1889.) 

Stepp  le  donne  par  gouttes,  et  le  médicament  est  ainsi  mieux 
accepté  par  les  enfants.  On  administre  suivant  l'âge  de  1  à 
1  gouttes,  trois  à  quatre  fois  par  jour.  Le  bromoforme  est  pris 
dans  une  cuiller  d'eau  dans  laquelle  il  se  rassemble  en  perle, 
en  raison  de  son  poids  spécifique.  Lorsque  le  médicament  a 
une  teinte  rouge  et  renferme  du  brome  libre,  il  faut  le  rejeter. 

p.   TISSIER. 

Traitement  de  la  coqueluche,  par  F.  Schilling.  (Munch,  med, 
Woch,,  1889.) 

Depuis  les  recherches  de  Salkowski,  les  propriétés  micro- 
bicides  de  Peau  chloroformée  sont  bien  établies.  Schilling, 
partant  de  cette  idée  que  la  coqueluche  relève  d'une  origine 
microbienne,  a  essayé  de  la  traiter  par  l'eau  chloroformée,  en 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  495 

inhalations.  L'effet  fut  favorable  au  point  de  vue  de  l'intensité , 
de  la  fréquence  des  accès  et  de  la  durée  totale  de  Tafifection. 

p.   TISS1BR. 

Tétanie  consécutive  à  l'extirpation  da  goitre,  par  Eiselsrero. 
{Berlin,  kl  Wooh,,  p.  945,  28  octobre  1889.) 
Sur  52  extirpations  totales  pratiquées  par  Billroth,  la  tétanie 
se  montra  12  fois,  le  plus  souvent  précédée  de  grossesses.  À 
Tautopsie,  on  ne  trouva  jamais  de  lésions  de  la  moelle  ni  du 
cerveau.  Qhez  une  femme,  les  accès  se  montrent  encore  sou- 
vent, neuf  ans  après  Topération.  Il  y  a  toujours  bronchite  avec 
sécrétion  visqueuse.  Il  y  a  assez  souvent  excitation  psychique. 
4  cas  se  terminèrent  par  la  mort  (2  extirpations  pour  goitre 
gênant  la  respiration,  2  autres  pour  cancer).  Les  femmes  seules 
ont  présenté  de  la  tétanie  (12  ans,  64  ans).  Il  ne  faut  incriminer 
que  Textirpalion  totale  (Bardeleben,  Schill,  Fuhr,  Horsley),  et 
non  les  lésions  des  récurrents.  Sur  des  chats,  Eiselsberg  vit 
que  Textirpation  totale  provoquait  toujours  de  la  tétanie  et  se 
terminait  par  la  mort.  L'extirpation  des  4/5  de  la  glande  est 
mortelle.  La  transplantation  (Horsley)  ne  lui  a  pas  donné  de 
bons  résultats.  On  sait  que  Horsley  pense  que  la  glande  thy- 
roïde a  pour  fonction  de   détruire   leur  substance   mucinoïde 

toxique.  p.  TISSIBR. 

Érythème  ezsudatif  dans  les  organes  du  cou,  par  Sghoetz. 
(Berlin,  klin.   Woeh,,  no  27,  p.  612,  8  juillet  1889.) 

Willau  a  déjà  signalé  Térithème  de  la  bouche  et  du  pharynx. 
On  a  publié  depuis  un  certain  nombre  de  cas,  réunis  par  Polo- 
tebnofif.  Dans  le  cas  de  Schoetz,  le  larynx  et  le  nez  furent  pris. 
Lavage  interne  de  la  muqueuse  buccale  et  pharyngée.  Ulcéra- 
tion pharyngée.  Larynx  érythémateux  et  légèrement  tuméfié. 
Tumeurs  immédiatement  au-dessous  de  la  glotte,  sur  la  paroi 
postérieure  du  larynx,  à  Tendroit  où  se  développent  les  tumeurs 
de  la  pachydermie.  Ces  tumeurs  s'ulcérèrent  et  se  recouvrirent 
d'un  exsudât  jaunâtre.  Sécrétion  nasale  purulente;  ulcération 
superficielle  du  cornet  inférieur;  ulcération  du  ventricule  de 
Morgagni  à  gauche  ;  ulcérations  épiglottiques.  Ces  lésions,  qui 
86  terminèrent  par  la  guérison,  accompagnèrent  révolution 
d'un  érythème  exsudatif  bien  caractérisé.  Le  processus  fut  le 
suivant  :  infiltration  et  ulcération  nécrosique. 

Les  manifestations  laryngées  de  Térythème  exsudatif  multi- 
forme sont  exceptionnelles.  Cecas  serait  encore  unique  (Le wtn). 


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496  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Les  ulcérations  s'expliquent  par  ce  fait  que  les  infiltrations  et  les 
tumeurs  se  détruisent  plus  facilement  au  niveau  des  muqueuses 
que  sur  la  peau,  mais  en  produisant  des  ulcérations  plus  éten- 
dues, plus  profondes  et  moins  régulières  que  les  aphthes,  bien 
qu'en  pense  Frânkel.  p.  tissier. 

Znr  Pathologie  d.  Weiches  Gaumes  (Sur  la  pathologie  du  voile 
da  palais),  par  Fr.  Mûller.  {Charité-Annalen  ,  p.  247  ; 
1889.) 

I.  —  Paralysie  hystérique  du  voile  da  palais,  —  A  propos 
d*un  cas  de  paralysie  du  voile  du  palais  survenue  chez  une  jeune 
fille  de  18  ans,  ayant  eu  la  diphthérie  à  12  et  à  16  ans  et  de  fré- 
quents maux  de  gorge  depuis  lors,  et  ayant  débuté  par  de  la 
douleur  à  la  gorge  (25  mars),  de  la  dysphagie  et  un  frisson, 
Mûller  admet  qu'il  s^agit  de  paralysie  hystérique. 

I^  sensibilité- était  très  altérée;  les  aliments  solides  et  li- 
quides ne  passaient  pas  par  le  nez.  Le  larynx  était  normal  ; 
pas  de  troubles  oculaires.  Aucun  autre  trouble  de  la  motilitô  ou 
de  la  sensibilité.  Guérison  rapide  par  le  courant  faradique. 

Récidive  le  12  mai.  En  juillet,  aphonie  par  paralysie  des 
adducteurs. 

II.  —  Pulsations  du  voile  du  palais  dans  riasufûsance  aor- 
tique,  —  Les  amygdales,  les  piliers  étaient  projetés  vers  la 
ligne  médiane  à  chaque  battement  des  carotides,  chez  une 
femme  de  22  ans,  atteinte  d'insuffisance  aortique.  En  môme 
temps,  la  luette  et  le  bord  libre  du  voile  subissaient  une  légère 
oscillation  du  synchrome.  Il  y  avait  une  angine  de  moyenne 
intensité.  La  rougeur  subissait  aussi  des  alternatives  rythmiques 
de  diminution  et  d'augmentation.  Après  la  guérison  des  acci- 
dents inflammatoires,  les  pulsations  du  voile  diminuèrent  d'in- 
tensité sans  disparaître.  Mûller  a  retrouvé  pareille  pulsation 
dans  trois  autres  cas  dUnsuffisance  aortique  avec  ou  sans  in- 
suffisance mitrale. 

Il  ne  pouvait  être  question  de  diphthérie  en  l'absence  de 
fausses  membranes.  Les  symptômes  paralytiques  étaient  nette- 
ment limités  à  la  gorge.  La  paralysie  était  en  quelque  sorte 
élective,  puisque  la  déglutition  était  normale.  Dans  la  seconde 
attaque,  il  y  eut  des  troubles  de  la  parole  spéciaux.  Le  carac- 
tère nasonné  n'existait  que  dans  la  conversation;  lorsque  la 
malade  prononçait  les  mots  qu^on  lui  indiquait,  la  voix  était 
normale.  Il  y  a  là  quelque  chose  d'analogue  à  ce  qui  se  passe 
dans  l'aphonie  hystérique,  où  la  toux  peut  rester  sonore.  La 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  497 

récidive  se  fit  brusquement,  un  jour  de  fête,  ce  qui  témoigne 
de  la  nature  hystérique  de  l'afrection,  ainsi  que  Taphonie  qui 
survint  ultérieurement. 

Dans  trois  autres  cas  d'insuffisance  aortique  compliqués  de 
sténoses  aortique  et  mitrale,  ce  phénomène  manquait. 

Le  mécanisme  de  la  pulsation  du  voile  est  simple,  c*est  la 
transmission  des  pulsations  des  carotides.  Le  phénomène  bien 
connu  du  grand  capillaire  explique  le  mouvement  de  recul  de 
la  luette. 

L'auteur  croit  qu^il  s'agit  d'un  symptôme  nullement  rare. 

p.    TISSIER. 

Tiibercnlose  de  la  base  de  la  langue,  par  P.  Hetmann.  {Berliner 
kl.  Wocb.,  8  avril  1889.) 

Cette  ulcération  s'était  développée  dans  les  dernières  se- 
maines de  Texistence  chez  un  sujet  de  41  ans,  atteint  de  tuber- 
culose pulmonaire  et  laryngée.  p.  t. 

Les  microorganismes  de  la  boache.  Leur  action  locale  et  à 
distance,  par  D.  Mullbr.  (Leipzig,  1889;  in  Berl.  kl,  Woch.y 
no  44,  4  novembre  1889.) 

Ija  carie  dentaire  a  pour  origine  le  ramollissement  consécutif 
à  Tacidité  qui  résulte  de  la  putréfaction  des  hydrates  de  carbone 
et  Tenvahissement  par  les  micro-organismes  de  la  région  ra- 
mollie. A  ce  point  de  vue,  les  débris  de  pain,  de  sucre,  de  pomme 
de  terre,  sont  plus  nuisibles  que  les  débi'is  de  viande. 

Les  micro-orglinismes  de  la  bouche  peuvent,  en  outre,  déter- 
miner des  troubles  dans  le  canal  gastro-intestinal,  ou  même 
provoquer  des  infections  diverses  dans  d'autres  parties  de  l'or- 
ganisme, p.  T. 


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INDICATIONS   BIBUOGRAPHIQUES 


AIXEMAGIVE  ET  AL'TIUCIIE 


Nez. 


Du  rhinosclérome, par Wolkowitscb {iMngenbeck's  Archiv. ^htiad XXXVllI, 
lleft  23;1889). 

Tumeur  vemiqueose  cornée  des  fosses  nasales  supérieures,  par  0.  von 
Bûnirner  (Soc.  des  ohir.  Berlin,  séance  du  3  join;  in  Berlin,  kltn,  Woch., 
8  juillet  1889). 

Tumeur  du  naso-pharynx,  par  ZaufaI  ^Cent.  \erein,  Deuts,  Aertzte  in 
Bôhmeny  Pilsen,  14  juillet;  in  Allg.  Wiener  med.  Zeit.,  23  juillet  1889). 

Emploi  de  Taluminium  acético-lartrique  dans  les  affections  nasales,  par 
A.  Holste  (fiivi.  klin.  Woch.,  29  juillet  1889). 

Malformations  des  cartilages  da  nez,  par  Lewin  IDeuts,  med.  Woch,t 
aO  juin  1889). 

Angiome  de  Tantre  d'Uigbmore,  par  Lûcke  {Deuts.  med.  Woeh.t  30  mai 


Rhinite  svphilitiquo  ulcéreuse,  par  Michelson  [ForUchritl  der  Med., 
15  juin  1889). 
-   De  la  rhinite  fibrineuse,  par  Scifert  {Mûnch.  med.  Woch.^  4  juin  1889). 

Un  cas  intéressant  d  obstruction  dos  clioanos,  par  A.  Onodi  {Berl.  klin. 
Woch.,  19  août  1889). 

Note  sur  l'essai  de  ponction  de  Pantre  d*Higbmore,  par  Ziem  [Berl.  klin. 
Woch.,  26  août  1889). 

L*é  laitage  électrique  de  Tantro  d*Highmore  dans  les  cas  d'empyéme, 
par  T.  Heryng  {Berl.  klin.  Woch.,  2  el  9  septembre  1889). 

Du  lavage  de  l'antre  d'Uighmore,  par  Jeleoffy  {Berl.  klin.  Woch.^  2  sep- 
tembre 1889). 

Traitement  électrique  de  Tozéne,  par  Kafemann  (Verein  f.  witsensch. 
Heilk.^  Kœnigsberg,  15  avril;  in  Berl.  klin.  Woch.^  2  septembre  1889). 

Fibrome  du  naso-pharynx,  par  Michelson  (Verein  f.  Wissen^eh.  Heilk.^ 
Kœnigsberg,  29  avril;  in  Berlin,  klin.  H'orÀ.,  2  septembre  1889). 

De  la  nature  de  Tozène,  avec  quelques  remarques  sur  la  métaplasie 
épithéliale,  par  K.  Schachardt  (  Votkmann's  Sammlung  klin.  Yortràge^ 
n»  340;  1889). 

De  la  thérapeutique  de  Tempyëme  de  l'antre  d'Highmore,  par  A.  Fried- 
l&nder  {Berl.  klin.  Woch.,  16  septembre  1889). 

Des  opérations  pratiquées  sur  les  nez  trop  étroits  et  obliques,  par 
Trendelenburg  {Niederrheiniiche  GeselUch.,  Bonn,  19 novembre  1888;  in 
Berl.  klin.  Woch.,  16  septembre  1889). 

Des  maladies  inlra-oculaires  au  cours  d'affeciioos  du  nez,  par  Xiom 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES  499 

{Monats.  f,  Ohrenh.,  etc.,  août  1889,  et  Berliner  klin.  Woch.^  23  el 
30  septembre  1889). 

Ud  nouveau  miroir  nasal,  par  Jelenffy  (Berlin,  klin.  Woch,y  23  sep- 
tembre 1889). 

Champignon  du  nez,  par  P.  Schubert  (BerL  klin.  Woch..  30  septem- 
bre 1889). 

Nouveau  manuel  opératoire  pour  enlever  les  polypes  naso-pharyn^ons, 
par  Baracz  (Deuts.  med.  Wocà,,  22  août  1889). 

Eczéma  des  fosses  nasales,  par  Uerzoff  [Archiv.  fur  Kinderheilk.^  n*  3, 
1889). 

Syphilis  du  nez,  par  Lublinski  {Deuts.  med.  Wochens.t  18  juillet  1889). 

Des  végétations  adénoïdes  du  naso-pharynx  chez  les  adultes,  par  Scholz 
(Breslau,  1889). 

De  Pépistaxis  spontanée,  par  A.  Zander  {Dissert,  Inaug.y  Wûrz- 
bourg.  1889). 

De  la  fréquence  de  certaines  névroses  cardiaques  consécutives  aux  af- 
fections nasales,  par  S.  von  Stein  (Monats.  f.  Ohrenh.^  etc.,  septembre  et 
octobre  1889). 

Quelques  cas  de  guérisons  d'épilepsie  réflexe  du  nez,  par  Schneider 
(Berliner  klin.  Woch.,  28  octobre  1889). 

Les  opérations  rhino-laryngologiques  depuis  remploi  de  la  cocaïne,  par 
B.  Frânkel  (62«  réunion  des  m^.  et  nat.  allemands;  section  de  laryng. 
et  rhinol.,  Heidelberg,  septembre  1889,  et  Allgem.  Wiener  med.  Zeii,^ 
26  novembre  1889). 

Sur  la  perforation  du  septum  nasal,  par  Rosenfeld  (62*  réunion  des 
méd.  et  nat.  allemands;  section  de  laryng.  et  rhinol.,  Heidelberg,  sep- 
tembre 1889). 

Remarques  sur  la  tuberculose  du  nez  et  de  la  cavité  buoco-pharyn- 
gienne,  par  P.  Michelson  (62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands;  sec- 
tion de  laryngol.  et  rhinol.,  Heidelberg,  septembre  1889). 

Occlusion  osseuse  bilatérale  congénitale  des  choanos.  Méthode  d*opéra- 
tion,  par  Eulenslein  (Bêuts.  med.  Woch.,  n*  39,  1889). 

Signification  de  Tobstruction  de  la  respiration  nasale,  en  particulier 
chez  les  enfants,  par  M.  Bresgen  (62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands; 
section  de  laryng.  et  rhin.,  Heidelberg,  septembre  1889). 

Traitement  de  l'empyéme  de  Tantre  d'Highmore,  par  H.  Krause  (62*  réu- 
nion des  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  lar.  et  rhin.,  Heidelberg, 
septembre  1889). 

Ablation  de  polypes  du  nez,  par  Goldschmidt  (62*  réunion  des  mé<l. 
et  nat.  allemands;  section  de  laryng.  et  rhinol.,  Heidelberg,  septem- 
bre 1889). 

Tumeur  de  la  cavité  nasale.  Présentation  du  malade,  par  K.  Vohson 
(62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  laryngol.  et  rhinol., 
Heidelberg,  septembre  1889). 

Tuberculose  de  la  membrane  muqueuse  du  nez,  par  Seifert  (62*  réunion 
des  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  lar.  et  rhinol.,  Heidelberg,  sep- 
tembre 1889). 

Quand  et  dans  quellei  limites  le  traitement  local  des  affections  du  nez 
et  de  la  gorge  dans  les  villes  d'eaux  est-il  indiqué?  par  Haupt  (62*  réunion 
des  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  lar.  et  rhin.,  Heidelberg,  septem- 
bre 1889). 

Contribution  au  diagnostic  des  projections  de  la  membrane  muqueuse 
snr  le  bord  libre  postérieur  du  septum  nasal,  par  Beuter  (62*  réunion 
des  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  laryngol.  et  rhinol.,  Heidelberg, 
septembre  1889). 

Caries  du  nez,  par  Kahsnitz  /62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands  ; 
section  de  lar.  et  rhinol.,  Heidelberg,  septembre  1889). 

Sur  Tempyème  chronique  de  Tantre  d'Highmore,  par  0.  Chiari  (Soc. 


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500  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

imp.  royal  des  méd.  de  Vienae,  séance  du  25  octobre,  Wiener  klin.Woch,, 
^  novembre  et  5  décembre  1889). 

Des  synéchics  intra-nasales  et  de  leur  traitement,  par  Krakauer  (Detil^. 
med,  W^c/i.,n-43;  1889).  .... 

Bégayement,  surdité  et  céphalalgie.  Guérisoo  par  l'ablation  de  veeeta- 
tions  adénoïdes  du  pharynx  nasal,  par  M.  Braun  [Wiener  klin.  Woch.^ 
14  novembre  1889). 

Syphilis  du  nez,  par  J.  Neumann  (Allgem.  Wiener  med,  Zeit,,  19  no- 
vembre 1889).  „. 

Des  affections  métastatiques  au  cours  des  maladies  du  nés,  par  Ziem 
(Monats.  f.  Ohrenh,^  etc.,  novembre  1889). 

Du  traitement  de  Tempyëme  de  l'antre  d'Highmore,  par  J.Link(IVï^n^ 
klin,  Woch.j  19  décembre  1889). 

Gocaïnisation  des  narines  et  de  la  cavité  naso-pharyngienne,  par  H. 
Zwaardemaker  (Arch.  f.  O/^ren/i.,  décembre  1889). 

Casuistique  de  Tempyéme  de  l'antre  d'Highmore,  par  A.  Hartmann 
(Section  otol.  de  la  62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands,  Heidelberg, 
21  septembre  1889). 

Du  traitement  des  verrues  du  nez  et  de  la  face,  par  Ziem  (Monatt.  f» 
Ohrenh.y  etc.,  décembre  1889). 

Rhinoscopie  postérieure  de  la  tète  pendante  dans  les  cas  d'opérations 
sur  la  cavité  naso-pharyngienne,  par  G.  Dorn  (Monats.  klin.  Ohrenh.,  etc., 
décembre  1889). 

Un  cas  de  rhinolithe,  par  F.  Rohrer  {Wiener  f.  Woch,,  9  janvier 
1890). 

Bacilles  du  rhinosclérome,  par  R.  Paltauf  (Soc.  imp.  roy.  des  med. 
de  Vienne,  séance  du  10  janvier;  in  Allgem,  Wiener  med.  Zeit,^  21  jan- 
vier 1890). 

Moditication  particulière  de  la  cloison  nasale  d'un  cheval,  par  H.  J.  Ham- 
burger  {Arch.  f.  Path.  Anat.,  GXVII,  Heft  2,  1889). 

Un  nouveau  serre-nœud  pour  les  polypes  du  naso-pharynx  et  Thyper- 
trophie  polypoîde  des  cornets,  par  L.  Rethi  {Wiener  klin.  Woch.,  22 jan- 
vier 1890). 

Extirpation  des  tumeurs  fibreuses  des  fosses  nasales,  par  Bartha  {Int, 
klin,  Rundschau,  8  décembre  1889). 

Traitement  des  affections  du  nez  et  des  cavités  voisines  par  les  pulvé- 
risations sèches,  par  M.  Brcsgen  {Deuts.  med.  Woch.,  12  décembre  1889) . 

Contribution  à  1  étude  des  lUfcctions  syphilitiques  du  pharynx  nasal,  par 
P.  Gerber  (Kœnigsberg,  1889). 

Traitement  et  prophylaxie  de  Tozène,  par  Berliner  (Deuts.  med.  Woch.y 
n-  51;  1889). 

Le  trajet  de  l'air  respiratoire  dans  les  fosses  nasales,  par  R.  Kayser 
{ZeiU.  f.  Ohrenh.y  Band  \X,  Heft  2). 

Traitement  post-opératoire  des  fosses  nasales,  par  Suchannek  (Therap. 
Uonatsh.y  n«  12;  1889). 

Le  sondage  des  cavités  voisines  du  nez,  par  Hansberg  (Monats,  f. 
Ohrenh.,  etc.,  janvier  1890). 

Emploi  et  action  de  l'acide  trieliloracétiaue  dans  les  maladies  du  nez  et 
do  la  gorge,  par  Ehrmann  [Mûnch.  tned.  Woch.,  i  mars  1890). 

Lupus  des  muqueuses,  par  Behrend  (Soc.  de  dermat.  de  Berlin,  séance 
du  4  mars). 

Nouveau  procédé  de  rhinoplastie,  par  Ammann  (Mûnch.  med,  Woch., 
4  mars  1890). 

Nouvelles  méthodes  de  rhinoplastio,  par  Cohausz  {Disserl.  Inaug.y 
Wuzburg.  1889). 

De  l'ozène,  par  M.  Cohn  {Dissert.  Inaug.,  Berlin,  1889). 

Sur  un  cas  de  sarcome  endolhélial  du  sinus  frontal,  par  Herold  {Dissert. 
Inaug.,  Wûrzbourg,  1889), 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  501 

Des  Yégétalions  adéooïdes  du  oaso-pharynx,  par  Stock  (Dissert.  Inaug., 
Wurzbourjf,  1889). 

Anaiomie  du  oaso-pharyni,  par  Poelchea  (Wirchow's  Archiv.y  B.  GXIX, 
1890). 

UoDer  eine  typiscbe  Form  Ton  Schleimhautgeschvoulst  [lateralen  Schleim- 
hautwulst)  an  der  ausseren  Nasenvand  (Sur  une  forme  typique  de  polype 
muqueux  de  la  paroi  eiterne  du  nez),  par  Ëm.  Kauffmann  [Monats.  f, 
Ohrenh,^  etc.,  janvier,  mars,  mai  et  juin  1890). 

Tuberculose  nasale,  par  Lukasiewicz  (Soc.  de  dermat.  de  Vienne,  séance 
du  19  mars;  in  Wiener  Allgem,  med,  Zeit,  8  arril  1890). 

De  la  tuberculose  nasale,  par  Mertens  (tnaug.  Dissert. ^  Wnrtzbourg, 


De  la  spirothérapie,  par  Neudôrfor  (Wiener  klin.  Woeh..  10,  17  et 
U  avril  1890). 

Dermoïde  au  nez,  par  F.  Bramann  (Arch.  f.  klin.  Chirurg.  <,mfin  1990). 

Die  Reactionserscheinungen  nach  Operationen  in  der  Nase  (Phénomènes 
de  réaction  consécutifs  aux  opérations  intra-nasales},  par  L.  Treitel  (Ber- 
liner  klin.  Woch.,  21  et  28  avril  1890). 

Nouveau  procédé  d'irrigation  nasale,  par  Pins  (IX*  Congrès  de  méd. 
int.y  tenu  à  Vienne  dn  15  an  18  avril  1890). 

Scbuluntersucbungen  des  kindlichen  Nasen  und  Rachenranmes  an  2238 
Kindern  mit  besonderer  Benicksicbtigung  der  tonsilla  pharyngea  und  der 
aprosexia  nasalis  (Recherches  sur  les  cavités  nasale  et  pharyngienne  de 
2,238  enfants  des  écoles,  et  en  particulier  sur  l'amygdale  pharyngée  et 
Taprosexie  nasale),  par  R.  Kafemann  (A.  W.  Kafemann,  éditeur,  Dant- 
sig.  1890). 

kyste  osseux  du  cornet  moyen  de  la  narine  droite,  par  B.  Fraenkel 
(Soc.  de  méd.  de  Berlin,  séance  du  7  mai  1890). 


PharjBX  ei  Varia. 


Ery thème  exsudatif  des  organes  du  cou,  par  Schœtz  (Berl.  klin.  Woch., 
8  juillet  1889). 

Rétrécissement  du  pharynx,  par  B.  Fraenkel  (Soc.  de  laryngol.  de  Ber- 
lin, séance  du  10  mai;  in  Berl.  klin.  Woch.,  8  juillet  1889). 

Des  paralysies  bulbaires  hémilatérales  et  des  modifications  qu'elles  ap- 
portent au  palais,  à  l'arrière-bouche,  à  l'os  hyoïde  et  au  larynx,  par 
S.  B.  Scheiber  (Berl.  klin.  Woch.,  15  juillet  1889). 

Contribution  &  Tétiologie  du  cancer  de  l'œsophage,  par  A.  Rôpcke 
(In-8*,  12  pages,  Lipsius  et  Tiseher,  Kiel,  1889). 

Des  tumeurs  bénignes  de  la  langue,  par  Kirchhoff  (Deuls.  med.  Woeh., 
n*  23,  1889). 

Gnérison  d'un  carcinome  du  pharynx,  par  Kœrte  (Wiener  med.  Presse, 
26  mai  1880). 

Contributions  à  l'étude  des  tumeurs  de  la  langue,  par  Strock  (Dissert, 
tnaug.,  ILiel,  1889). 

De  l'opération  et  du  pronostic  du  cancer  de  la  langue,  par  Volkmann 
(DeuU.  med.  Woch.,  30  mai  1889). 

Quelques  réflexions  sur  le  traitement  local  de  la  diphtérie  du  pharynx, 
par  S.  Bloch  (Praaer  med.  Woch.,  10  juillet  1889). 

Contribution  à  rétude  de  la  parotite,  par  Ziem  (lf(^mi<<.  f.  Ohrenh.,  etc., 
juillet  1889). 

Polype  congénital  pileux  du  pharynx,  par  R.  Otto  (Arch.  f.  Pathol 
A»fl(.,6andCXV,2,  1889). 

Traitement  de  la  diphtérie  par  le  sublimé,  par  Rennert  (BerL  klin. 
Woch.,  26  août  1889). 

ANNALES  DBS  MALADIES  DE  L'OREILLB  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  35 


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508  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Carcinome  de  rœsophage,  par  Marchand  {Aertzl.  Verein.  tù  Marburg, 
12  décembre  1888;  ia  Berl.  klin,  Woch.^  26  août  1889). 

Extirpation  de  la  «lande  thyroïde  chez  les  chiens,  par  Ribbert  (Nie- 
derrheinUche  GeselUch,,  Bonn,  19  novembre  1888;  in  Berl,  klin,  noch., 
16  septembre  1889). 

Statistique  de  la  diphtérie,  par  Brasch   {Deul».  med.   Zeit,,   n*  17, 

l9o9/> 

Statistique  de  la  diphtérie  à  Berlin,  de  1886  à  1888,  par  Wachsmutb 
(Allg,  med.  Central,  Ztg.,  n*  20,  1889). 

Traitement  iodique  de  Tactinomycose  rétropharytifée  et  parotidienne, 
par  ion^  {ZeiU.  fur  Chier,  Med.,  XIV,  4,  6,  1889). 

Contribution  à  l'étude  des  sinus  du  pharynx  humain,  par  Kostanecki 
(Virchoufê  Archiv.,  n»  1,  1889). 

Carcinome  de  Tœsophage,  par  Âlsberg  {Mûnch.  med.  Woehens,,  n*  S6, 


De  la  thérapeutique  actuelle  du  catarrhe  chronique  du  pharynx,  par 
H.  Kafemann  (Berliner  klin,  Woch,,  7  octobre  1889). 
Etude  du  bacille  de  la  diphtérie,  par  Zarniko  {Cent,  f,  Bakter,,  n*  6, 


Paralysies  étendues  consécutives  à  la  diphtérie,  par  D.  Hansemann 
{Arch.  f.  Pathol,  Anat.y  Band  III,  1889). 

Traitement  des  amygdalites  diphtériques,  par  Haberkorn  {Cent.f,Chir., 
10  août  1889). 

Recherches  ei(>érimentales  sur  les  effets  de  l'extirpalion  du  corps  ty- 
roïde,  par  Brobnik  {Areh.  f,  Experim.  Pathol.  und  Pharmakol.,  p.  136, 


Sur  la  localisation  de  Tangine  phlegmoneuse,  par  0.  Chiari  {Wiener 
klin.  Woch,,  24  octobre  1889). 

Diphtérie  accompagnée  d'éry thème  oxsadatif  multiforme,  par  A.  Kûhn 
{Berliner  klin.  Woch,,  28  octobre  1889). 

Communications  sur  la  diphtérie,  par  Henoch  (Soc.  de  méd.  int.  de 
Berlin,  séance  du  14  octobre;  in  Berliner  klin,  Woch,,  28  octobre  1889). 

Tétanie  à  la  suite  de  l'extirpation  des  goitres,  par  von  Eiselsberg  (Sect. 
de  chir.  de  la  62*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands,  Heidelberg,  sep- 
tembre 1889;  in  Berliner  klin.  Woch.,  28  octobre  1889). 

Maladie  de  Basedow,  par  H.  Nolhnagel  {Allg,    Wiener  med,  Zeit., 

29  octobre,  5  et  12  novembre  1889). 

Traitement  de  la  diphtérie,  par  Langstein  {Prager  med,  Woch.,  n**  32, 
33  et  34, 1889). 

De  Tentaillage  des  amygdales,  par  M.  Schmidt  (62«  réunion  des  méd . 
et  nat.  allemands;  section  de  laryug.  et  rhin.,  Heidelberg,  septembre  1889, 
et  thérap.  monatsbefte.,  n*  10,  1889). 

Traitement  du  goitre  par  Tiode,  par  Heymann  (62*  réunion  des  méd. 
et  oat.  allemands;  section  de  lar.  et  rhinol.,  Ueidolberg,  septembre  1889). 

Traitement  de  la  pharyngite  phlegmoneuse,  par  Uolbing  (62*  réunion  de 
la  Soc.  des  méd.  et  nat.  allemands;  section  de  laryng.  et  rhin.,  Heidel- 
berg, septembre  1889,  et  Mûnch,  med,  Woch.^  n*  41,  1889). 

Modification  du  crochet  palatin  de  Barlh,  par  M.  Schmidt  (62*  réunion 
dos  méd.  et  nat.  allemands  ;  section  de  lar.  et  rhin.,  Heidelberg,  septem- 
bre 1889). 

L'clectrolyse,  son  action  et  son  effet  sur  les  tissus  solides,  par  A.  Kuttner 
{Berliner  klin,  Woch,y  11,  18  et  25  novembre  1889). 

Un  nouvel  accumulateur  pour  la  galvano-caustique,  par  Kuhn  (Dents* 
med,  Wochens.,  n*  43,  1889). 

Sur  l'opération  de  l'hypertrophie  de  l'amygdale  pharyngée,  par  Kuhn 
{Deuts,  med.  Woch,,  n*  44, 1889). 

Diphtérie  et  croup,  par  F.  Goldschmidt  {Centralblatt  f.  klin,  Med.^ 

30  novembre  1889). 

Commattication  sur  un  cas  de  carcinome  du  cartilage  thyroïde,  par 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  508 

Scheinmann  (Soo.  de  méd.   int.   de  Berlin,  séance  du  18  novembre;  in 
Berl.  klin,  Woeh.,  2  décembre  1889). 

Traitemeol  de  la  coqueiache,  par  A.  Belu  {ArehUÊ,  f,  Kinderheilk,, 
n*  K,  1889). 

Pharyngite  chronique,  par  L.  Yloltt  (Monaii *  f,  Ohrenh,^  etc.,  novem- 
bre et  décembre  1889). 

De  la  thérapeutique  de  la  respiration  buccale,  par  Yohsen  (Section  otol. 
de  la  63*  réunion  des  méd.  et  nat.  allemands,  ueidelberg,  il  septembre 
1889). 

Complications  ^aves  de  Tinfluenza  (Thyrotdite  aiguë  avec  paralysie  do 
sympathique  droit  du  eou),  par  HoU  (Soc.  de  méd.  de  Berlin,  séance  du 
8  janvier;  in  Berlimr  kltn.  Woch,,  27  janvier  1890). 

Du  traitement  do  la  diphtérie,  par  Schendel  {BerL  klin,  Woch*,  iO  fé- 
vrier 1890). 

Diphtérie  et  croup  en  Prusse,  de  1875  à  1882,  par  L.  Brtthl  et  E.  lahr 
(Hirschwald,  éditeur,  Berlin  1889). 

Recherches  bactérioIoKiques  et  aoatomo-çathologiques  sur  l'influenza  et 
ses  complications,  par  Weichselbaum  (Soc.  mip.  royale  de  Vienne,  séance 
du  31  janvier,  et  Wiener  Allgem.  mea,  Zeit.,  11  février  1890). 

Bactériologie  de  Tinfluonza,  par  E.  Levy  (Berl,  klin.  Woeh.^  17  fé- 
vrier 1890). 

L'état  actuel  de  la  question  du  développement  de  la  diphtérie,  par 
Loefflor  (Deuts.  med,  Woch.,  30  janvier  1890). 

De  la  thérapeutique  de  la  diphtérie,  de  la  coqueluche  et  de  la  tober- 
culose,  par  Halter  [Allgem.  tned.  Cent.  Zeit.,  12  février  1890). 

Sténose  œsophagienne  consécutive  à  un  empoisonnement  par  l'acide 
snlfuriquo,  par  Mfikulicz  (Soc.  des  sciences  mécl.  de  Kœnigsberg,  séance 
du  9  décembre  1889;  in  Berl,  klin.  Woch.,  10  mars  1890). 

Cinq  nouveaux  cas  d'aclinomycose,  par  W.  von  Noorden  [Beitrdge  xur 
Klin.  Chir.  von,  Brunt^  Cxemy,  Krœlein  und  Socin,  vol.  Y,  1889). 

De  l'extirpation  da  goitre  dans  la  maladie  de  Basedow,  par  R.  Stierlin 
(Beitrâge  zur  Klin.  Chir.  von  Bruns^  Czemy,  Krœlein  und  Soein, 
vol.  V,  1889). 

De  l'éclairage  électrique  par  transparence  des  cavités  du  corps,  par 
K.  Yohsen  (Berliner  klin,  Woch,,  24  mars  1890). 

Recherches  sur  le  bacille  de  la  diphtérie,  par  Y.  Babes  {Virehow's 
Arehiv,y  mars  1890). 

La  diphtérie  et  la  fièvre  typhoïde  à  Berlin,  par  Yirchow  (Soc.  de  méd. 
de  BerUn,  séance  du  12  mars  ;  in  Berl,  klin,  \Voch,,  31  mars  1890). 

Recherches  sur  les  poisons  bactériens,  par  Brieger  et  G.  Frœnkel  {Berl, 
klin,  Woch.,  17  et  24  mars  1890). 

Un  cas  rare  de  cancer  du  pharynx,  par  W.  Lublinski  (Soc.  de  méd.  de 
Berlin,  séance  du  12  mars;  in  Berliner  klin.  Woch,,  31  mars  1890). 

La  diphtérie  à  l'hépital  des  enfants  de  Nuremberg  pendant  Tannée  1888, 
par  Knopf  (Mûnch  med.  Woch,,  18  février  1890). 

Les  derniers  travaux  sur  l'étiologie  de  la  diphtérie,  par  R.  Paltaof 
{Wiener  klin,  Woch.,  3  et  17  avril  1890). 

Anatomisches  und  therapeutisches  iiber  den  Fornix  pharjngis  (Anato-' 
mie  et  thérapeutique  de  la  voûte  pharyngienne),  par  R.  Kafemann  (MonaU, 
f,  Ohrenh,^  etc.,  mars  1890). 

Un  cas  rare  de  cancer  de  l'ossophage,  par  Bisehof  {Mûneh.  med,  Woch., 
25  mars  1890). 

Sténose  de  l'ossophage  chez  un  tuberculeux,  par  Weisbach  (Soc.  des 
méd.  mUit.  do  la  garnison  de  Yienne,  séance  du  22  mars;  in  Wiener 
klin.  Woch.,  10  avril  1890). 


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1504  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

OËsophaf^ostomief  par  Graser  (XIX*  eoDfrës  de  la  Soc.  allemande  de 
chir.  teau  à  Berlin,  du  9  au  12  avril  1890). 

Suture  du  voile  du  palais  sans  seclion  des  muscles  qui  s'y  trouvent, 
par  J.  Wolff  (Soc.  méd.  de  Berlin,  scanco  du  7  mai  1890). 

Etiologie  de  la  diphtérie,  par  Klein  {Cent,  f,  Bakter,  und  Parasit.y 
14  avril  1890). 


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NOUVELLES 


Nous  lisons  dans  le  Britisb  médical  Journal  que,  lors  du 
10*  Congrès  des  otologistes  de  l'Allemagne  du  Sud,  de  TÀu- 
triche  et  de  la  Suisse  qui  s'est  tenu  à  Nuremberg,  durant  la  se- 
maine de  la  Pentecôte,  les  D"  Walb,  de  Bonn,  et  Truckenbr#d 
ont  proposé  de  fonder  une  Société  allemaade  d'otologie.  Cette 
motion  a  été  acceptée  à  Tunanimité  et  un  comité  organisateur 
nommé. 


Nous  annonçons  à  nos  lecteurs  Tapparition  d^un  nouveau  jour- 
nal intitulé  :  les  A  anales  de  la  Polyclinique  de  Toulouse^  fondé 
et  dirigé  par  un  groupe  de  médecins,  au  nombre  desquels  Bgure 
le  D^  Charazac  pour  la  laryngologie,  Totologie  et  la  rhinologie. 


Nous  venons  de  recevoir  le  premier  numéro  d'un  journal  de 
spécialité  mensuel,  intitulé  :  Il  Sordomuto,  publié  à  Milan  sous 
la  direction  do  notre  distingué  confrère,  le  professeur  G.  Longhi. 


Nous  avons  reçu  le  programme  de  la  19"  session  de  V Asso- 
ciation française  pour  T  avancement  des  sciences,  qui  s'ouvrira 
à  Limoges  le  1  août  1890;  dans  la  section  des  sciences  médicales 
présidée  par  le  professeur  Teissier,  de  Lyon,  nous  relevons  les 
communications  suivantes  intéressant  les  lecteurs  des  Annales  : 


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506  NOUVELLES. 

La  diphthérie,  par  le  D'  Delthil,  de  Paris;  présentation  d'un 
malade  opéré  de  polype  naso-pharyngien  avec  trachéotomie  préa- 
lable«  par  Chénieux,  de  Limoges;  des  névroses  réflexes  d'ori- 
gine nasale,  par  E.-J.  Mbure,  de  Bordeaux. 


Ij  Association  britannique  de  Laryngologie  et  Hbinologie  s'est 
réunie  à  Londres  le  13  juin  1890.  Voici  les  titres  des  communi- 
cations qui  y  ont  été  faites  : 

I.  Lupus  du  larynx  et  du  pharynx.  —  II.  Tumeurs  du  larynx, 
par  Gordon  Holmes.  —  Photographies  présentées  par  Lennox- 
Browne.  —  Présentation  d*un  malade,  par  Mark  Hovell.  —  Deux 
cas  de  langue  noire,  par  Stoker.  —  Classification  des  affections 
intra-nasales  et  naso-pharyngiennes,  par  Lennox-Browne.  — 
Polype  naso-pharyngien,  par  G.  Warden.— De  l'emploi  du  foret 
dentaire  dans  le  traitement  des  déviations  et  des  crôtes  de  la 
cloison  nasale,  par  Â.  Bronner. 


Bromure  db.  potassium  granulé  de  Fallières.  Approbation  de 
l'Académie  de  médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  75  grammes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigrammes. 

Phosphatinb  Fallibres.  Aliment  très  agréable,  permettant, 
chez  les  jeunes  enfants  surtout,  l'administration  facile  du  phos- 
phate assimilable. Une  cuillerée  contient  50  centigrammes  de  phos- 
phate. 

L'Eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
Ton  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYES  AUX  ANNALES, 


Massage  de  la  membrane  du  tympan  et  des  osselets  dans  le 
traitement  du  catarrhe  chronique  de  Toreille  moyenne,  par  A. 
Bronnkr.  (Extrait  du  Brit.  med.  Journ,,  24  mai  1890.) 

Contribution  à  Tétude  des  névrites  acoustiques  dans  la  mé- 
ningite, par  G.  Gradenigo.  (Extrait  des  Arch.  int.  de  Lariug, 
Otol.  y  RiaoL,  n*»  8,  4890.) 

Electro-acoumètre.  Nouvelle  méthode  pour  la  recherche  de  la 
surdité  dans  les  conseils  de  milice  et  de  revision,  par  le  D'  Che- 
val. (Broch.  de  18  pages;  impr.  Mounom^  BruxelleSi  1890.) 

Etude  sur  les  laryngoplégies  unilatérales.  Leur  valeur  diagnos- 
tique, par  R.  MoNCOROÉ.  (Thèse  de  Lyon^  impr.  Pitrat,  Lyon, 
1890.) 

Die  I<.âhmungeii  der  Kohikopf  musculalur  im  Verlaufe  der 
Tabès  dorsalis  (Paralysies  des  muscles  du  larynx  dans  le  tabès 
dorsal),  par  R.  Dreykuss.  (Tirage  à  part  des  Virchow's  Archiv 
f.  path.  AnaL  a,  PJiys.  u,  t,  klin.  med,,  120  Band,  1890.) 

Gommes  syphilitiques  anormales  de  Tisthme  du  gosier,  mul- 
tiples et  indurées,  par  A.  Ro\er.  (Extrait  des  Annales  de  Der- 
mât.  et  sypbil,  Paris,  1889.) 

Uric  acid  diathesis  in  affections  of  the  eyes,  ear,  throat  and 
nose  (Diathèse  urique  dans  les  affections  des  yeux,  de  Toreille, 
de  la  gorge  et  du  nez),  par  W.  Cheatham.  (Extrait  de  The  Ame- 
rican prakl,  and  News,  1890.) 


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608  OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 

De  l'étiologie  de  Totite  moyenne.  Contribution  expérimentale, 
par  6.  Bordoni-Uffheduz2i  et  G.  Gràdbnigo.  (Extrait  de  VArcb, 
per  le  se.  med.,  vol.  XIV,  n*  12, 1890.) 

Un  cas  d'athérome  du  conduit  auditif  externe,  par  le  D'  Cor- 
RADi.  (Extrait  du  BoIL  per  le  malatt.  delP  orecchio,  gola  e  nasOj 
n»  2,  1890.) 

Observations  sur  les  résultats  de  Texamen  au  diapason,  rela- 
tivement surtout  aux  maladies  de  la  portion  mastoïdienne  du 
temporal,  par  G.  Gorradi.  (Extrait  de  la  Revue  de  laryng.y  oioL 
et  rhiaoLy  1890.) 


Le  G  lira  al  :  G.  Masson. 


Ptrif.  —  Inp.  PAUL  DUPONT,  i,  roe  du  Boaloi  (CI.)  71.7.90. 


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Août  1890.  —  N«  8. 


MÉMOIRES  ET  FAITS  ORIGINAUX 


I 


DE  LA  LARYNGITE  TUBERCULEUSE  A  FORME 
SCLÉREUSE  ET  VÉGÉTANTE 

Par  MM.  le  D'  CiOlJGIJENHEIH ,   Médecin  de  Thôpital  Lariboisière, 
et  J.  GIiOV£&,  ancien  Interne  de  la  Clinique  laryngolo^que 
de  rh6pital  Lariboisicre. 


Anatomie  pathologique.  —  Etude  clinique. 

Depuis  la  publication  du  mémoire  de  Heryng  sur  la  cura- 
bilité  de  la  phthisie  du  larynx  (1),  la  possibilité  d'un  traitement 
chirurgical  de  la  tuberculose  laryngée,  longtemps  aban- 
donnée au  seul  traitement  médical,  a  été  reconnue  et  admise 
par  un  certain  nombre  de  laryngologistes. 

Et  à  rheure  actuelle,  beaucoup  de  spécialistes,  en  pré- 
sence de  certains  cas  de  laryngite  tuberculeuse,  tendent  à 
s'adresser  aux  méthodes  chirurgicales  pour  perfectionner 
les  résultats  obtenus  par  des  soins  médicaux  et  qu'ils  esti- 
ment insuffisants. 

S'il  est  assez  délicat  de  chercher  à  établir  une  limite  dif- 
férentielle à  peu  près  exacte  entre  la  médecine  et  la  chirur- 
gie du  larynx ,  il  parait  vraisemblable  cependant  que  tel 
larynx  sera  traité  plus  favorablement,  et  dans  certains  cas, 
par  les  cautérisations  au  chlorure  de  zinc,  à  l'acide  chro- 

(1)  HiRTHG,  la  Curabilité  de  la  phthisie  du  larynx  et  son  traitement 
chirurgical.  —  Elude  anatomo-patologique  et  clinique.  (Traduit  de  ralle> 
mand  par  Schiffers,  de  Liège.  Paris,  1^.) 

ANNALES  DBS  MALADIB8  DB  L'ORBILLB  BT  DU  LARYNX.  —   XVX.         S6 

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510  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

inique,  à  l'acide  lactique  (Krause)  et  les  antiseptiques,  trai- 
tements communément  reconnus  comme  traitements  médi- 
caux, tandis  que  pour  tel  larynx,  et  dans  certains  cas  encore» 
il  conviendra  mieux  d'avoir  recours  aux  curettages,  aux 
extirpations  partielles,  toutes  méthodes  qui  constituent  un 
traitement  chirurgical  à  proprement  parler. 

Nous  nous  sommes  trouvés  en  présence  de  quelques-uns 
de  ces  cas  de  laryngite  tuberculeuse  justiciables  d'une 
tentative  de  traitement  chirurgical.  Nous  voulons  parler  de 
cas  de  laryngite  tuberculeuse  à  forme  scléreuse  et  végétante. 
Sur  22  malades  atteints  de  cette  forme  de  laryngite  et  que 
nous  avons  tous  suivis  avec  soin,  4  seulement  ont  été 
traités  chirurgicalement.  Les  autres  ont  été  soignés  par  les 
divers  pansements  cités  plus  haut.  Le  traitement  général 
chez  tous  était  formulé  suivant  les  indications  individuelles. 

Parallèlement  à  un  examen  attentif  de  Tétat  général  du 
malade,  nous  avons  enregistré  chaque  fois  que  cela  parais- 
sait nécessaire  Timage  pathologique  du  larynx  sur  des  figures 
en  pointillé  de  l'image  normale  et  préparées  d'avance.  On 
pourra  donc  suivre  facilement  les  modifications  les  plus 
minutieuses  apportées  dans  l'état  local  par  le  traitement. 

Nos  malades  traités  chirurgicalement  sont  trop  peu  nom- 
breux pour  que  nous  cherchions  à  déduire  des  faits  que 
nous  fournissons  une  appréciation  générale  de  certaines 
méthodes  chirurgicales. 

Nous  désirons  seulement  apporter  une  contribution  aux 
travaux  de  ce  genre. 

Les  faits  que  nous  avons  observés,  jugés  à  leur  juste  va- 
leur, nous  ont  permis  de  reconnaître  que  : 

1®  L'emploi  répété,  à  de  brefs  intervalles,  de  la  pince  cou- 
pante à  longue  gouttière  et  de  l'emporte-pièce  pour  le  larynx 
n'offre  aucun  danger,  lorsqu'il  est  bien  réglé.  La  manœuvre 
de  ces  instruments  n'est  cependant  facile  qu'une  fois  faite 
l'éducation  de  Tœil  et  de  la  main. 

2""  Il  est  donc  logique  qu'on  cherche  à  mettre  à  profit  les 
avantages  fournis  par  ces  instruments  pour  l'extirpation  du 
tissu  pathologique  dans  cette  forme  de  laryngite  tuberculeuse 
que  nous  envisageons. 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  511 

Cette  méthode  de  traitement  chirurgical  peut  satisfaire 
entièrement  les  indications  d'un  traitement  symptomatique 
palliatif,  car  la  dyspnée^  la  dysphagie  et  Vaphonie,  consé- 
quences fréquentes  de  la  présence  de  ces  lésions  dans  un 
larynx  tuberculeux,  sont  susceptibles  d'être  atténuées  d'une 
façon  évidente  par  Textirpation. 

3^  Il  semble  enfin  vraisemblable  que  dans  certains  cas  le 
traitement  chirurgical  par  Textirpation  serait  avantageuse- 
ment complété  par  un  curettage  susceptible,  en  évacuant  les 
foyers  caséeux,  de  modifier  les  tissus,  d'éloigner  et  de  sup- 
primer peut-être  les  récidives,  de  faire  de  la  plaie  opératoire, 
en  somme,  une  plaie  de  bonne  nature  à  tendance  cicatrisante, 
tout  comme  cela  paraît  se  produire  d'après  Heryng  pour  les 
ulcérations  tuberculeuses  du  lar^'nx  curettées.  Nous  n'avons 
pas  entrepris  de  pratiquer  cette  méthode  dans  les  cas  qu'He- 
ryng  opérait. 

Anatomie  pathologique. 

L'aspect  sous  lequel  se  présente  ce  tissu  morbide  est  bien 
caractéristique  pour  un  œil  habitué  aux  examens  lai^ngos- 
copiques.  MM.  Gouguenheim  et  Tissier  en  ont  donné  la  des- 
cription complète  dans  leur  traité  de  la  phthisie  laryngée. 
Nous  nous  Bornerons  à  la  résumer.  Ce  sont  des  saillies,  de 
grandeur  variable,  mamelonnées,  villeuses,  friables,  à  sur- 
faces imprégnées  de  mucosités  blanchâtres.  Ces  excrois- 
sances peuvent  recouvrir  toute  la  région  aryténoîdienne, 
surtout  vers  le  milieu,  et  s'étendent  même  au-dessous  de  la 
glotte.  Celle-ci  peut  être  envahie,  et  alors  on  a  l'image  d'une 
surface  irrégulière  à  peu  près  continue  de  toute  la  surface 
postérieure  du  larynx  ;  les  lignes  normales  sont  effacées,  et, 
en  raison  de  cet  aspect,  toute  la  région  aryténoîdienne  se 
trouve  remarquablement  déformée. 

La  texture  est  toujours  la  même  :  ce  sont  des  hypertro- 
phies papillaires,  développées  sur  la  muqueuse  tuberculeuse 
à  l'occasion  d'une  action  irritative  ou  inflammatoire .  Nous 
avons  relevé  dans  nos  observations  quelques-unes  de  ces 
causes  d'iiTitation  locale  auxquelles  nous  attachons  une  cer* 


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612  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

taine  importance  :  l'usage  immodéré  de  la  voix,  les  excès 
alcooliques,  Timpression  du  froid. 

L*examen  histologique  des  végétations  enlevées  nous  a 
constamment  donné  les  résultats  suivants  :  Couches  corti- 
cales: une  couche  cornée  d*éléments  épithéliaux  plats  et  tas- 
sés ;  au-dessous  de  cette  couche  superficielle  s'étagent  des 
rangées  régulières  de  cellules  épithéliales  de  même  nature» 
mais  plus  larges,  moins  serrées,  constituant  la  zone  papil- 
laire.  Le  Corps  est  représenté  par  un  reticulum  conjonc- 
tivo-vasculaire  plus  ou  moins  dense.  Région  profonde  ou 
terminale  :  au  point  d'implantation  des  excroissances  les 
plus  récentes,  il  existe  des  granulations  tuberculeuses  en  voie 
d'évolution.  Deux  coupes  traitées  par  la  réaction  d*Ehrlich 
ne  nous  ont  pas  révélé  l'existence  des  bacilles  tuberculeux  ; 
il  nous  paraît  cependant  possible  d'en  dénoncer  la  présence 
en  pareil  cas.  Le  tissu  morbide  ancien  présente  dans  son 
reticulum  conjonctif  central  des  foyers  tuberculeux  caséifiés 
ou  en  voie  de  caséiflcation. 

Nous  avons  coloré  au  picro-carmin  et  à  Thématoxyline. 

Les  papilles  hypertrophiées  constituant  comme  une  enve- 
loppe cornée  aux  bourgeonnements  de  la  muqueuse  épaissie 
et  tuméfiée  par  des  tubercules  infiltrés  n'entrent  que  pour 
une  part  seulement  dans  la  formation  du  tissu  pathologique 
proliférant.  On  ne  peut  pas  dire  qu'elles  le  représentent 
tout  entier  à  elles  seules.  En  sorte  que  le  papillome  (Comil 
et  Ranvier)  du  larynx  tuberculeux,  ou  V hypertrophie  papil* 
laire  irritative,  que  l'on  rencontre  dans  la  métamorphose 
dermoïde  de  Forster,  le  papillome  laryngien,  disons-nous, 
ne  parait  pas  être  une  tumeur  d'une  nature  spéciale,  indivi- 
duelle, mais  semble  bien  plutôt,  par  certains  de  ses  caractères 
anatomiques,  représenter  vis-à-vis  de  la  tuberculose  de  la 
muqueuse  comme  la  résultante  d'une  production  inflamma- 
toire et  non  néoplasique  (1)  (voir  PI.  V). 


il)  Voir  à  ce  sujet  : 
^uÉNu,  article  Tumeurs,  Traité  de  chirurgie  de  Duptay  et  Reclus.  Paris, 
1890,  p.  352. 
GoRNiL  et  Ràiitier,  Histologie  pathologique. 
ViRCHOw.  Pathologie  des  tumeurs. 
Lucu,  PrfHA  et  Billroth. 


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LARYNGITE  TUBERCQLEUSE  518 

Nous  n*abandonneron8  pas  le  terme  papillomes,  qui  re- 
vient à  tout  instant  dans  la  description,  mais  nous  ne  rem- 
ploierons qu'en  lui  attribuant  la  signification  pathologique 
que  nous  venons  d'exposer. 

Telle  nous  semble  en  somme  la  nature  du  tissu  patholo- 
gique auquel  nous  nous  attaquons  par  le  traitement  chirur- 
gical. 

Y  a-t-il  inconvénient  ou  avantage  à  le  faire?  C'est  ce  que 
nous  voulons  soumettre  à  Tappréciation  en  exposant  nos 
tentatives  opératoires  (1). 

Etude  clinique. 

La  laryngite  tuberculeuse  scléreuse  avec  productions  vé- 
gétantes est  relativement  fréquente,  de  Tavis  commun  des 
auteurs. 

Nos  malades  sont  tous  des  adultes.  Ils  sont  âgés  de  vingt- 
cinq  à  quarante  ans  pour  la  plupart. 

Hbortadx,  article  Tumeur,   io  Dict,  de  méd.  et  chir.  prat. 

Mauruc,  article  Végétation,  in  ibidem. 

MoLLiÈRE,  article  Papillome,  in  Dict.  des  se.  méd. 

Sechetron,  Arch.  méd.y  1886. 

Besnier.  Note  ajoutée  dans  Kaposi,  t.  II. 

NoTiN,  Thèse  Paris,  1886. 

Onnkowsky,  Organismes  dans  les  néoplasmes  populaires.  Paris,  1886. 

Majocci,  article  Tomasi  crudeli,  in  Anat.  path.j  t.  I,  82. 

Cartaz,  Luc,  Arch.  de  laryng,  et  de  rhinoL,  t.  II.  1889. 

(I)  Ajoutons  qu'il  existe  outre  cette  variété  de  lésions  une  forme  parti- 
culière de  phthisie  larynjçée  primitive,  isolée  pour  la  première  fois  par 
MM.  Gouguenheim  et  Tissier  dans  leur  Traité.  Plusieurs  auteurs  avaient 
d'ailleurs  publié  déjà  des  faits  isolés  de  même  ordre.  Ces  petites  tuméfac- 
tions primitives  présenteraient  tous  les  caractères  histologiques  de  la 
tuberculose  à  différentes  périodes  de  son  évolution.  C'est  cette  forme  de 
tuberculose  laryngée  qu'on  appelle  polypeuse  ou  végétante;  d'autres  au- 
teurs disent  :  tumeurs  tuberculeuses  du  larynx,  phthisie  laryngée  pseudo- 
polypeuse.  Voir  : 

Ariza,  La  tisis  laryngea  (Anfiteatro  anatomico  espaîioly  1877,  p.  149, 
et  1878,  p.  135).  —  La  tuberculosis  laryngea  poliposa  y  végétante  {Hesena 
del  5»  Ejereieto  del  Instituto  de  Urapeutica.  Madrid,  1885,  p.  365). 

Isambert,  Ann.  des  mal.  de  Voreille,  II,  p.  175. 

Jou!<r  NoLAND  Mackeuzie,  Tubercolar  tumeurs  of  the  windpipe  {Arch. 
ofmed.  New  York,  VUI,  n*  2,  1887). 

ScuMiTZLBR,  Wiener  med.  Presse,  8  avril  1883.  Cas  communiqué  au 
Congrès  de  Copenhague,  août  1884. 

Perct  Kidd,  Cas  de  végétation  laryngée  tuberculeuse  primitive,  in 
Transactions  de  la  Clinical  Society.  —  Note  on  tuberculous  lumours  of 
tbe  larynx  {St  Bartholomew's  hosp.  rep.,  XXI,  p.  37,  1885). 

FOA,    LUBLINSKI,     SCHAEFFER,    BOIfOME,     DeUIO,    HeRYNG,     HuNTER,    MaC- 

xenzie,  Heryng. 


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514  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

L'alcoolisme  en  premier  lieu,  le  sédentarisme  et  le  dé- 
faut d*hygiène  constituent  les  causes  occasionnelles  géné- 
rales du  développement  de  la  diathèse  chez  eux.  Dans 
quelques  cas,  la  prédisposition  héréditaire  semble  devoir 
venir  s'ajouter  à  ces  causes  déterminantes  multiples  de 
tuberculose  acquise. 

Les  causes  déterminantes  locales  sont  représentées  par 
des  irritations  laryngiennes  dues  souvent  aux  excès  alcoo- 
liques ou  aux  exigences  de  la  profession,  avons-nous  dit. 
Quelques  malades,  forgerons,  boulangers,  sont  exposés  à 
des  températures  variant  spontanément  avec  le  déplacement, 
avec  la  cessation  ou  la  reprise  du  travail.  D'autres,  crieurs 
de  journaux,  charretiers,  etc.,  se  trouvent  dans  la  nécessité 
de  faire  un  usage  immodéré  de  leur  voix  en  criant  à  travers 
les  rues.  Nous  pensons  que  le  passage  d'une  colonne  d'air 
dans  le  larynx,  d'abord  très  chaude,  puis  tout  à  coup  très 
froide,  vient  influencer  défavorablement  la  surface  mu- 
queuse, déjà  malade  par  le  fait  de  la  tuberculose  de  nos 
sujets.  Nous  avons  la  môme  opinion  on  ce  qui  concerne  les 
individus  qui  font  fonctionner  outre  mesure  leur  appareil 
phonateur,  mobihsant  ainsi  par  des  contractions  brusques 
et  répétées  la  région  aryténoïdienne  et  les  cordes  vocales 
enflammées. 

Tous  nos  malades  sont  atteints  à  un  degré  variable  de 
tuberculose  pulmonaire,  et  les  manifestations  thoraciques 
ont  précédé  d'un  intervalle  de  temps  plus  ou  moins  long 
les  accidents  inflammatoires  du  larynx.  De  plus,  fait  im- 
portant à  établir  au  sujet  de  l'évolution  primordiale  de  l'élé- 
ment tuberculeux  dans  le  larynx,  tous  avaient  déjà  de  la 
laryngite  quand  sont  survenus  les  troubles  occasionnés 
par  la  présence  du  tissu  morbide  proliférant. 

Au  début,  la  maladie  n'offre  à  considérer  que  les  signes 
ordinaires  d'une  laryngite  commençant  :  rougeur  de  la  mu- 
queuse, enrouement,  dysphagie  peu  marquée. 

L'enrouement  devient,  avec  le  temps,  de  la  dysphonie  ; 
puis  un  jour,  à  la  suite  d'un  événement  sans  importance, 
comme  le  passage  d'un  milieu  plus  chaud  dans  un  milieu 
plus  froid,  à  la  suite  d'un  excès  de  boisson,  la  dysphonie 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  515 

devient  de  TaphoDie,  qui  peut  rester  permanente.  Les  ma- 
lades ont  de  la  toux,  de  Texpectoration  colorée  ou  non,  de 
la  dyspbagie,  qui  est  quelquefois  assez  intense  et  gênante 
pour  qu'ils  n*hésitent  plus  à  se  faire  soigner.  Jusque-là,  en 
effet,  ils  s'inquiétaient  peu  de  leur  état  ;  plus  tard,  la  diffi- 
culté de  la  respiration  apparaît  et  rend  le  sommeil  plus  dif- 
difBcile  ;  c*est  à  ce  moment  que ,  par  Texamen  du  tissu 
morbide  du  larynx,  on  constate  la  présence  du  tissu  patholo- 
gique proliférant,  sur  Taspect  duquel  nous  n'avons  pas  à 
revenir. 

L'évolution  des  accidents  est  lente.  Ce  n'est  qu'après  un 
an  ou  deux  de  laryngite  que  ce  tissu  se  prononce,  amenant 
les  symptômes  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

La  maladie  présente  des  rémissions,  et  ces  rémissions 
peuvent  même  être  assez  prolongées  pour  que  le  malade, 
bien  qu'enroué,  aphone  et  incommodé  par  un  certain  degi*é 
de  dysphagie,  vive  en  une  tranquillité  parfaite  avec  un  état 
général  assez  bon,  et  ne  ressemblant  en  rien  par  conséquent 
à  celui  des  tuberculeux  cachectiques  ordinaires. 

Si  la  maladie  est  abandonnée  à  son  évolution  naturelle  et 
s'il  y  a  prédominance  évidente  des  accidents  laryngés  sur 
les  accidents  thoraciques,  le  malade  court  le  risque  de 
succomber  à  un  accès  de  suffocation  produit  par  la  sté- 
nose de  la  glotte  et  l'immobilisation  mécanique  des  cordes 
vocales.  Les  progrès  d'une  dysphagie  prononcée,  due  à  l'a- 
ryténoîdité  tuberculeuse  végétante,  peuvent  aussi  causer  la 
mort  par  l'affaiblissement  graduel  occasionné  par  la  difRculté 
d'alimentation. 

Si,  au  contraire,  la  maladie,  au  lieu  d'être  abandonnée  à 
son  évolution  naturelle,  est  attaquée  à  temps  par  une«  in- 
tervention chirurgicale  prudente,  sa  marche  peut  être  en 
quelque  sorte  enrayée,  ou  du  moins  l'issue  malheureuse  long- 
temps retardée. 

Avant  d'étudier  ce  mode  de  traitement  pour  en  retenir  ce 
qu'il  offre  de  meilleur  à  mettre  en  pratique  et  d'exposer  les 
résultats  qu'il  nous  a  fournis,  disons  en  terminant  un  mot 
du  diagnostic  de  la  laryngite  tuberculeuse  à  forme  scléreuse 
et  végétante. 


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516  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

n. 

DiaffDostic. 

Le  diagnostic  est  facile  quand  les  signes  d'une  laryngite 
chronique  scléreuse  végétante  que  nous  avons  établis  exis- 
tent en  même  temps  que  ceux  d'une  tuberculose  pulmo- 
naire avérée. 

Le  diagnostic  devient  plus  délicat  à  établir  quand  les 
lésions  pulmonaires  commençant  sont  difficilement  appré- 
ciables, mais  toutefois  soupçonnées  après  un  examen  minu- 
tieux du  thorax.  On  devra  recourir  alors  à  Texamen  bacté- 
riologique des  crachats  et  des  mucosités  recueillies  sur  la 
muqueuse  laryngée  elle-même. 

Si,  dans  un  cas  embarrassant,  les  indications  d'une  inter- 
vention chirurgicale  se  posaient  à  l'esprit  de  l'observateur 
par  l'apparition  de  troulîles  fonctionnels  importants,  respi- 
ratoires surtout,  il  faudrait  intervenir;  l'opération  serait,  en 
même  temps  qu'une  intervention  chirurgicale  palliative,  une 
opération  de  diagnostic.  Les  produits  extirpés  durcis 
seraient  soumis  aux  réactions  de  Ziehl  et  de  Ehrlich  pour 
Texamen  bactériologique  des  coupes.  Y  a-t-il  inconvénient 
pour  les  malades  à  avoir  subi  cette  extirpation  ?  Nous  ne  le 
croyons  pas.  Existe-til  des  avantages  à  cette  pratique?  — 
Quelques-uns  peut-être,  et  que  nous  aurons  l'occasion  de 
présenter. 

Diagnostic  différentiel.  —  Le  diagnostic  différentiel  de 
la  laryngite  tuberculeuse  à  forme  scléreuse  et  végétante 
nous  paraît  devoir  être  fait  surtout  avec  quatre  affections 
du  larynx  :  la  laryngite  chronique  à  papillomeSf  la  laryn- 
gite chronique  consécutive  au  catarrhe  chronique  rhino- 
pharyngien,  la  laryngite  syphilitique  tertiaire,  enfin  le 
cancer  du  larynx. 

La  laryngite  chronique  à  papillomes,  bien  qu'on  tende 
aujourd'hui  à  ne  plus  regarder  ceux-ci  comme  des  tumeurs 
épithéliales  classées,  mais  bien  comme  simples  lésions  irri- 
tatives  infiammatoires,  susceptibles  de  se  développer  sur  toute 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  617 

surface  cutanée  ou  muqueuse  irritée  chroniquement ,  doit 
être  envisagée  cependant  sous  ses  différents  types  (Oer* 
tel)  (1). 

n  existe  trois  formes  laryngoscopiques  des  papillomes 
laryngiens  d'après  Oertel  : 

1^  La  première  forme,  la  moins  caractéristique,  est  cons- 
tituée par  une  tumeur  rose  ou  rouge  foncé,  inégale,  mame- 
lonnée, siégeant  sur  le  bord,  la  face  antérieure,  la  commis- 
sure antérieure  des  cordes  vocales  ;  son  volume  varie 
depuis  celui  d'une  graine  de  chanvre  jusqu'à  celui  d'un 
haricot  ;  le  polype  peut  être  unique,  mais  il  peut  aussi  y  en 
avoir  plusieurs  ;  c'est  même  le  cas  le  plus  habituel  ; 

2®  La  deuxième  forme  se  présente  sous  la  forme  de  tu- 
meurs grisâtres  à  texture  papillaire  nette  ;  il  existe  de 
gros  groupes  de  végétations  entourés  de  groupes  plus  pe- 
tits, le  tout  inséré  sur  les  cordes  vocales  par  une  large 
base; 

d<^  Enfin,  le  pupillome  se  montre  comme  une  tumeur  en 
grappe  ou  mûriforme  ou  en  choux-fleur,  remplissant  plus  ou 
moins  la  cavité  du  larynx  ;  sa  texture  est  encore  franche- 
ment papillaire,  sa  consistance  molle.  Ajoutons  que  tantôt 
la  surface  du  papillome  a  l'aspect  muqueux,  tantôt  l'aspect 
corné  (Schwartz,  Tb.  Agrég.^  Paris,  1888). 

La  laryngite  chronique  à  papillomes  présente  aux  yeux 
de  l'observateur,  sur  un  fond  de  muqueuse  rosée,  quel- 
quefois légèrement  épaissie,  des  saillies  plus  ou  moins 
nombreuses,  arrondies,  isolées  ou  réunies  en  groupes  fram- 
boises, de  consistance  assez  ferme  pour  être  enlevées  par 
les  instruments  sans  altération  de  forme,  disséminées  sur 
toute  la  surface  de  la  cavité  laryngienne,  encombrant  la 
glotte,  souvent  au  point  d'occasionner  des  troubles  vocaux 
et  respiratoires  très  prononcés.  Les  malades  conservent 
longtemps  cet  aspect  avec  une  parfaite  santé  générale, 
et  ce  n'est  que  plusieurs  années  après  le  début  de  la  ma* 
ladie  que  l'examen  des  poumons  révèle  une  tuberculose 
avérée.  Sur  trois  malades,  trois  femmes  de  30  à  45  ans, 

(i)  OiRTEL,  Ueb«r  Geschwnlste  im  Kehlkopf  {Deutsches  Archiv  fur 
kliniichmedixin,  Baud  XV,  p.  344  et  tuiv.,  1875). 


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518  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

que  nous  avons  observées  à  la  clinique  de  Lariboisière,  où 
elles  viennent,  depuis  une  à  deux  années,  se  faire  enlever 
des  papillomes  rougeâtres,  récidivant  sans  cesse  après 
chaque  opération,  une  seule  ,  la  première  atteinte  de  laryn- 
gite depuis  six  ans,  présente  à  l'heure  actuelle  des  signes 
évidents  de  tuberculose  pulmonaire.  Les  deux  autres  n*ont 
encore  rien  du  côté  des  poumons.  La  laryngite  à  papillomes 
pourrait  donc,  jusqu'à  un  certain  point,  embarrasser  Tob- 
servateur  au  point  de  vue  du  diagnostic  avec  la  laryngite 
tuberculeuse  à  forme  scléreuse  et  végétante,  s'il  n*avait  pré- 
sent à  Tesprit,  d'une  part,  cet  aspect  si  particulier  de  la  ré- 
gion aryténoïdienne  dans  cette  dernière  affection  où  la  mu- 
queuse est  irrégulière,  anfractueuse,  boursouflée,  couverte 
de  saillies  villeuses,  friables,  tapissées  de  mucosités,  et  où 
Ton  observe  la  coexistence  presque  constante  d'une  tuber- 
culose pulmonaire  précoce.  Il  y  a  entre  ces  deux  affections 
des  différences  évidentes,  différences  cliniques  surtout , 
qui  font  de  chacune  d'elles  une  forme  spéciale  :  1<^  la  laryn- 
gite chronique  à  papillomes  récidivants,  généralement  très 
confluents,  évoluant  tardivement  vers  la  tuberculose  pul- 
monaire (1);  2"*  la  laryngite  tuberculeuse,  à  forme  scléreuse 
et  végétante,  coexistant  presque  toujours  avec  de  la  tuber- 
culose pulmonaire.  La  première  forme  clinique  ne  peut  être 
confondue  avec  la  seconde,  celle  qui  nous  occupe. 

Nous  avons  observé  souvent  chez  certains  malades  atteints 
de  rhino-pharyngite  chronique  des  laryngites  d'aspect  abso- 
lument comparable  à  celui  sous  lequel  se  présente  la  laryn- 
gite tuberculeuse  à  forme  scléreuse  et  végétante.  On  constate 
quelquefois  dans  cette  laryngite  de  malades  atteints  de 
rhinO'pbaryngite  chronique  la  même  déformation  de  la 
région  aryténoïdienne,  le  même  épaississement  de  la  mu- 
queuse à  côté  des  lésions  catarrhales  du  nez  et  du  pharynx. 
La  laryngite  de  ces  malades  est-elle  de  même  nature  que  la 
rhino-pharyngite  dont  ils  sont  atteints  et  à  laquelle  elle 
peut  être  consécutive?  Gela  est  possible.  Toutefois  nous 


(1)  GooGUENHEiif , ,  Papillomes  et  tuberculoses  du    laryax ,  in  Annale* 
des  maladies  du  larynx,  du  nez  et  des  oreilles,  n*  9,  septembre  1889. 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  51§ 

penchons  à  croire  que  cette  laryngite  est  de  nature  plus 
grave.  Si  nous  nous  reportons  à  son  aspect  absolument 
comparable  à  celui  de  la  laryngite  tuberculeuse  sdéreuse 
végétante  et  à  sa  marche,  nous  sommes  tentés  d'en  faire  une 
laryngite  tuberculeuse  et  de  la  traiter  comme  telle,  tout  en 
soignant  la  rhino-pharyngite.  Ces  malades  sont  de  ceux  que 
nous  suivons  avec  attention,  en  raison  du  développement 
possible  et  parallèle  de  tuberculose  pulmonaire,  en  auscul- 
tant fréquemment  les  poumons. 

Une  des  malades  de  la  clinique,  une  femme  de  25  ans, 
qui  a  été  à  ce  sujet  l'objet  de  notre  observation,  atteinte 
depuis  fort  longtemps  de  rhino-pharyngite  chronique,  pré- 
sente aujourd'hui  des  signes  évidents  de  tuberculose  pul- 
monaire (voir,  en  outre,  Observation  77,  Delouvain). 

La  syphilis  tertiaire  et  la  tuberculose  du  larynx  se  pré- 
sentent si  souvent  sous  un  aspect  parfaitement  semblable, 
que  rien  n'est  plus  difficile  que  de  se  prononcer  en  faveur 
de  l'une  ou  de  l'autre.  Le  traitement  antisyphilitique  même, 
qui  souvent  aide  considérablement  à  porter  le  diagnostic 
de  spécificité  d'une  lésion  par  son  action  sur  elle,  ne  nous 
semble  pas  avoir  ici  la  même  importance,  car  ce  traite- 
ment a  peu  de  prise  sur  les  formes  de  laryngites  scléreuses 
tertiaires. 

Habituellement,  dans  la  laryngite  tertiaire,  les  lésions 
sont  plus  étendues;  elles  envahissent  presque  toutes  les 
parties  de  l'organe,  qui  ne  sont  pas  intéressées  à  un  tel  de- 
gré dans  les  formes  de  tuberculose  que  nous  étudions  ; 
l'épiglotte  surtout  est  le  plus  souvent  tellement  atteinte 
qu'il  n'est  pas  toujours  commode  d'inspecter  les  autres  par- 
ties que  l'on  trouve  couvertes  de  végétations,  soit  caduques, 
soit  persistantes,  et,  dans  ce  dernier  cas,  dures  et  d'un  vo- 
lume variable.  Le  traitement  interne  n'a  plus  de  prise, 
avons-nous  dit,  sur  cet  aspect,  et  alors  le  traitement  chirur- 
gical, que  nous  employons  chez  nos  tuberculeux,  peut  s'ap- 
pliquer chez  eux  de  la  même  façon.  La  différence  avec  le 
larynx  de  ces  derniers  est  dans  l'excessive  irrégularité  des 
parties  atteintes,  qui  sont  sillonnées  par  des  ravins  plus 
profonds.  Chez  les  syphilitiques,  on  peut  encore  quelque- 


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520  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

fois  reconnaître  Texistence  de  lésions  caractéristiques  des 
régions  supérieures,  pharynx,  naso-pharynx  et  nez,  et,  à 
défaut  de  celles-ci,  les  cicatrices  des  lésions  anciennes, 
cicatrices  qu'un  œil  exercé  découvre  aisément.  Nous  avons 
eu  Toccasion  d'observer  à  la  clinique  plusieurs  de  ces  cas, 
et  Tun  de  nous  a  pu  extirper  quelques-unes  de  ces  tumeurs, 
très  dures,  très  anciennes,  avec  succès;  enfin,  il  y  a  en  ce 
moment  à  la  clinique  de  Lariboisière  un  malade  atteint  de 
syphilome  en  nappe  du  voile  du  palais,  de  la  luette  et  des 
piliers,  chez  lequel  existe  à  la  paroi  postérieure  du  larynx 
une  tuméfaction  absolument  semblable  à  celle  que  nous 
avons  décrite  chez  nos  tuberculeux  ;  le  malade,  homme  de 
35  ans,  est  aphone  ;  il  a  eu  la  syphilis  il  y  a  quatre  ans. 

Si  le  diagnostic  différentiel  entre  la  laryngite  syphilitique 
scléreuse  et  à  végétations  et  la  laryngite  tuberculeuse  à 
forme  scléreuse  et  végétante  est  difficile  et  souvent  pres- 
que impossible,  il  n'en  est  pas  de  même  du  diagnostic  dif- 
férentiel entre  cette  dernière  affection  et  le  cancer  du  la- 
rynx. Le  cancer  du  larynx^  Tcpithélioma,  ne  peut  en  aucune 
sorte  être  confondu  avec  les  productions  épithéliales  .ac- 
compagnant la  tuberculose.  Viendrait-on  à  le  confondre  au 
début  de  la  formation  de  la  tumeur,  que  le  seul  moyen  de 
diagnostic  à  peu  près  précis  étant  Texamen  microscopique 
du  point  d'implantation,  il  faudrait  se  contenter  d'attendre 
et  observer. 

Le  cancer  se  présente  sous  trois  foimes  anatomiques, 
qui  sont  bien  différentes  d'aspect  avec  la  variété  tubercu- 
leuse que  nous  étudions. 

Le  plus  ordinairement,  il  est  unilatéral,  quelquefois  bila- 
téral; il  se  montre  dans  ces  deux  premières  formes  sous 
l'aspect  d'une  tumeur  massive,  occupant  dans  certains  cas 
la  moitié  postérieure  du  lai^nx,  englobant  dans  son  corps 
les  aryténoïdes.  La  muqueuse  est  rouge  sombre,  ulcérée  ou 
non,  arborisée  de  gros  vaisseaux  sanguins.  Dans  la  troi- 
sième forme,  ou  forme  végétante,  les  cordes  vocales  sont 
garnies  de  végétations,  la  région  aryténoïdienne  est  encom- 
brée par  d'autres  végétations  saignantes,  recouvertes  d'un 
mucus  fétide,  s'il  y  a  ulcération.  La  salivation  continuelle 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  581 

et  la  toux  opiniâtre,  souvent  accompagnée  d'accès  de  suf- 
focation alannants,  Tabsence  de  lésions  pulmonaires  carac- 
téristiques de  la  tuberculose,  achèvent  de  dissiper  les  doutes. 
Quant  à  Tadénopathie,  on  sait  que  si  le  cancer  est  intra- 
laryngien,  elle  ne  se  montre  pas  pendant  longtemps  ;  ce 
n'est  que  beaucoup  plus  tard  qu'apparaît  ce  signe  pathogno- 
monique. 

m 

Thérapeutique. 

1®  Indications  dune  intervention  chirurgicale.  —  Les 
indications  de  l'intervention  se  posent  d'une  façon  plus  ou 
moins  pressante  devant  trois  phénomènes  principaux  : 

La  dyspnée  et  l'apnée,  la  dysphagie  et  Vaphonie, 

Souvent  ce  n'est  qu'au  moment  de  l'apparition  d'un  de  ces 
trois  symptômes  que  les  malades  viennent  consulter  et  de- 
mandent un  soulagement  immédiat. 

La  dyspnée  est  généralement  légère,  mais  progressive. 
Au  bout  d'un  certain  temps,  elle  est  entrecoupée  d'accès  de 
suffocation,  qui  peuvent  se  répéter,  la  nuit  surtout,  assez 
souvent  pour  que  l'on  songe  aussitôt  à  pratiquer  la  trachéo- 
tomie; or,  où  conduit  le  plus  ordinairement  et  souvent  la 
trachéotomie  pratiquée  chez  un  sujet  tuberculeux  des  pou- 
mons et  du  larynx?  Certes,  la  respiration  est  restituée  immé- 
diatement ;  mais  il  faut  envisager  l'importance  des  événe- 
ments pathologiques,  dont  on  éveille  et  active  la  production 
par  cette  opération  chez  ces  malades.  Si  le  larynx  scléreux 
végétant  n'est  pas  ulcéré,  si  d'autre  part  la  tuberculose  pul- 
monaire est  déjà  bien  établie,  la  trachéotomie,  traitement 
immédiat  de  l'asphyxie,  pourrait  engendrer  plus  tard  des 
complications  :  bronchites,  broncho-pneumonie,  par  les  con- 
ditions respiratoires  artificielles  qu'elle  crée.  Ne  serait-il 
pas  préférable,  si  cela  est  possible,  alors  que  le  larynx  est 
relativement  en  bon  état,  de  recourir  à  une  intervention 
locale  et  tenter  de  supprimer  la  cause  directe  de  l'asphyxie 
par  l'extirpation  du  tissu  morbide  proliférant,  obstruant  le 


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522  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

larynx?  Chez  nos  malades,  nous  n'avons  pas  élé  acculés  à 
la  trachéotomie  et  nous  avons  obvié  à  la  dyspnée  par  plu- 
sieurs opérations  très  bien  tolérées. 

La  dyspbagiey  chez  tous  nos  malades,  a  paru,  dès  le  début 
même  do  Taffection,  s'accentuer  avec  les  progrès  du  mal. 

Toujours  elle  affectait  le  moral  de  nos  sujets.  Gela  n*a 
rien  de  particulier,  du  reste,  puisque  dans  tous  les  cas  de 
laryngite  tubei*culeuse  c*est  le  phénomène  qui  conduit 
presque  chaque  jour  le  malade  auprès  de  nous.  Il  vient 
demander  au  moins  le  secours  de  Tanesthésie  locale  pour 
qu'il  lui  soit  possible  d'avaler.  Mais  cette  dysphagie  chez  un 
malade,  dont  l'état  général  est  encore  bon,  cette  dysphagie, 
qui  chaque  jour  entrave  l'alimentation  et  va  bientôt  débi- 
liter l'organisme  de  l'individu,  ne  peut-elle  être  palliée,  non 
pas  seulement  dans  ses  manifestations  douloureuses  par  des 
anesthésiques  locaux,  mais  aussi  en  abordant  directement 
avec  l'instrument  sa  cause  déterminante.  Avant  cela,  et  du 
reste  c'est  ce  que  nous  avons  fait  dans  bien  d'autres  formes, 
nous  avons  fait  précéder  toute  intervention  d'une  applica- 
tion plus  ou  moins  prolongée  de  médicaments  à  la  fois  anes- 
thésiques et  antiseptiques,  le  menthol  et  la  créosote  par 
exemple. 

Est-il  possible  enfin  d'obtenir  un  résultat  par  un  traite- 
ment chirurgical  chez  les  malades  qui,  déjà  atteints  d'à- 
phonie  à  une  période  assez  rapprochée  du  début  même  de 
l'affection,  ont  besoin  de  leur  voix  et  demandent  un  soula- 
gement immédiat  ?  Doit-on,  pour  une  aphonie^  opérer  un 
larynx  tuberculeux  scléreux  végétant?  N'y  a-t-il  aucun  in- 
convénient à  le  faire,  et  la  voix,  après  les  extii»pations  ré- 
pétées du  tissu  proliférant,  peut-elle  reparaître  assez  pour 
satisfaire  le  malade  ? 

Nos  observations  nous  conduisent  à  admettre  qu'il  est 
possible  d'intervenir,  en  présence  de  ces  trois  phénomènes, 
sans  inconvénients  sérieux  et  avec  quelques  avantages, 
surtout  quand  la  cause  du  symptôme  est  dans  l'existence 
d'une  masse  de  tissu  morbide  s'enfonçant  entre  les  lèvres 
de  la  glotte  peu  altérées,  et  les  empêchant  de  se  mettre  au 
contact  à  l'insertion  postérieure. 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  523 

!<"  Le  traitement  chirurgical  de  la  laryngite  tuberculeuse  à 
forme  sdéreuse  et  végétante  peut  être  assez  bien  réglé  pour 
que  nous  l'envisagions  successivement  dans  ses  différentes 
phases. 

a.  —  Pansements  antiseptiques  préalables  de  la  cavité 
laryngienne  pendant  plusieurs  jours  avant  F  intervention. 
i.  —  Intervention  chirurgicale.  Manuel  opératoire, 
c.  —  Suites  de  f  opération. 

Le  traitement  comportera  une  série  plus  ou  moins  longue 
d'interventions  répétées,  pour  lesquelles  il  sera  nécessaire 
d'avoir  de  la  patience.  Ces  opérations  ne  sont  pas  doulou- 
reusesy  puisqu'il  est  possible  d'avoir  recours  à  l'anesthésie 
locale;  mais  il  faut  de  la  part  du  malade  une  parfaite  soumis- 
sion pour  qu'il  soit  entrepris,  sinon  toujours  avec  succès,  du 
moins  sans  aucune  suite  grave. 

a.  —  Pansements  préalables  du  larynx.  —  On  procède  à 
l'antisepsie  préalable  du  larynx;  ne  vaut-il  pas  mieux  dire 
que  c'est  un  franc  nettoyage  de  la  cavité  laryngienne  que 
l'on  cherche  à  obtenir?  Nous  supposons,  en  effet,  que  les 
antiseptiques,  quels  qu'ils  soient,  introduits  dans  le  larynx, 
ne  peuventavoirévidemmentqu'une  action  très  localisée  aux 
points  touchés  par  les  topiques  médicamenteux.  La  cavité  la- 
ryngienne est  assez  anfractueuse  pour  qu'il  soit  difficile  d'at- 
teindre la  surface  muqueuse  dans  ses  différentes  régions.  De 
plus,  étant  donnée  la  difficulté  qu'il  y  aurait,  ainsi  qu'on  a 
pu  rétablir  par  les  nombreuses  espèces  de  micro-organismes 
qu'on  y  a  découverts,  à  obtenir  Tantisepsie  même  partielle 
des  voies  digestives  supérieures,  il  est  logique  d'admettre 
que  le  larynx,  qui  a  des  rapports  immédiats  et  si  importants 
avec  les  cavités  bucco-pharyngiennes,  doit  en  partager  aussi 
les  caractères  infectieux.  —  Cependant  la  méthode  dont  nous 
avons  fait  usage,  si  toutefois  l'antisepsie  parfaite  n'a  pas  été 
obtenue,  nous  a  donné  de  bons  résultats. 

Pendant  huit  à  dix  jours  avant  la  première  intervention, 
nous  pratiquions  chez  nos  malades  tous  les  deux  jours,  même 
plus  souvent,  le  matin  à  jeun,  un  pansement  laryngien  avec 
la  seringue  de  Beehag,  contenant  de  la  solution  de  menthol 


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524.  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

et  de  créosote  dans  l'huile  (1).  Les  deux  ou  trois  premiers 
jours  précédant  immédiatement  Topération,  le  pansement 
a  été  fait  chaque  matin.  Nous  prenions  soin  de  limiter  chaque 
fois  autant  que  possible  la  projection  du  liquide  médicamen> 
teux  à  la  région  sus-glottique.  Nous  essayions  d'éviter  de 
franchir  avec  le  bec  de  Finstrument  la  fente  glotlique.  Le 
pansement  était  fait  avec  douceur  et  rapidité.  Nous  obtenions 
ainsi  deux  résultats  très  importants  pour  la  suite.  Tout  d'a- 
bord, les  malades,  traités  avec  prévenance,  acceptaient  vo- 
lontiers la  répétition  de  ces  pansements  laryngiens  à  la  se- 
ringue, beaucoup  plus  rédoutés  qu'un  pansement  à  l'éponge 
montée  ou  au  pinceau,  chez  un  sujet  disposé  aux  suffoca- 
tions. De  plus,  en  agissant  avec  douceur,  nous  nous  tenions 
en  garde  contre  le  plus  léger  traumatisme  provoqué  par  le 
choc  de  l'extrémité  de  la  seringue  contre  dans  la  région  ary- 
ténoïdienne.  Nous  avions  remarqué,  en  effet,  chez  les  pre- 
miers sujets  traités,  qu'un  attouchement  assez  vif  et  répété 
de  cette  région  laryngée,  chez  un  malade  atteint  d'aryténoî- 
dite  végétante,  ne  tardait  pas  à  être  suivi  de  tuméfaction 
assez  considérable  pour  accentuer  un  peu  la  dysphagie, 
l'aphonie,  même  la  dyspnée,  et  inquiéter  le  malade. 

La  première  fois,  le  pansement  n'était  fait  qu'avec  moitié 
du  contenu  de  la  seringue  pleine.  Nous  recommandions  au 
malade,  aussitôt  après  la  projection  du  médicament,  de  res- 
pirer largement,  de  façon  à  rétablir  inmiédiatement  le  cours 
naturel  de  la  respiration.  Du  reste,  après  les  premier  et 
deuxième  pansements,  le  malade  n'éprouvait  aucune  gêne. 

Par  ces  précautions  préalables,  nous  obtenions  pour  le 
moment  de  l'opération  une  surface  muqueuse  lisse  et  unie 
débarrassée.de  mucosités,  un  peu  plus  rosée  peut-être  qu'au 
début  du  traitement,  mais  sans  phénomènes  inflammatoires. 

La  première  opération  a  toujours  été  pratiquée  douze  jours 

(1)  !•  Huile  d^amande  douce iOO  grammes. 

Menthol 20       — 

2«  Huile  d'amande  douce 100       

Créosote |o       

Mêlez  les  deux  solutions  au  bain-marie.  La  seringue  contient  2  centi- 
mètres cubes. 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  625 

environ  après  le  premier  pansement  à  l'huile  de  menthol 
créosotée,  c'est-à-dire  qne  les  malades  subissaient  sept  à 
huit  pansements  préalables. 

b.  Opération.  —  L'opération  était  pratiquée  à  jeun.  Un 
dernier  pansement  à  Thuile  de  menlhoi  créosotée  était  fait 
dix  minutes  environ  avant  celle-ci.  Puis  on  procédait  à  Ta- 
nesthésie  locale  avec  une  solution  forte  de  chlorhydrate  de 
cocaïue  au  1/5.  Le  pharynx  buccal  était  badigeonné  avec  la 
solution  anesthési(|ue  à  l'aide  du  pinceau  de  charpie.  Le  la- 
rynx, et  autant  que  possible  la  région  arylénoïdienne  était 
louché  avec  le  porte-éponge  laryngien  imbibé  de  la  môme 
solution.  Les  effets  de  Fanesthésie  par  la  cocaïne  dans  les 
cavités  pharyngo-laryngées  étaient  nettement  et  rapidement 
perçus  par  le  malade.  Le  sujet  était  placé  devant  la  lampe 
de  Drummondà  éclairage  oxyhydrique.  Nous  n'avons  pas  be- 
soin de  dire  qu'il  est,  en  effet,  nécessaire  de  posséder  un 
brillant  éclairage  pour  tenter  ses  sortes  d'intervention;  il 
est  important  de  bien  suivre  l'entrée  et  l'action  de  l'instru- 
ment. 

Le  choix  de  l'instrument  est  important.  Nous  nous  sommes 
servis  soit  de  la  pince  coupante,  soit  de  l'emporte-pièce, 
deux  instruments  que  nous  avions  fait  construire  par  Mathieu, 
l'un  sur  le  modèle  de  la  pince  de  Mackenzie,  l'autre  sur 
celui  des  emporte-pièces  ordinaires  et  semblable  à  un  ins- 
trument dont  le  proft^sseur  H.  Krause,  de  Berlin,  s'est  servi 
pour  le  cureltage  du  larynx  et  qu'il  a  appelé  une  double  cu- 
rette. Quand  nous  avons  fait  construire  cet  instrument,  nous 
ignorions  l'existence  de  celui  de  Krause,  qui  nous  a  fait  re- 
marquer la  similitude  des  deux  appareils ,  à  son  dernier 
voyage  à  Paris. 

L'emporte-pièce  laryngien  est  constitué  par  deux  petites 
cupules  fenêtrées,ovalaires,  montées  par  une  de  leurs  extré- 
mités sur  une  petite  tige  plate  d'acier.  Les  deux  tiges  flé- 
chies, chacune  en  sens  contraire,  sont  enfermées  comme 
deux  ressorts  dans  une  autre  tige  creuse  ou  canule.  Les 
cupules  fenôtrées  seules  se  trouvent  découvertes.  Elles  se 
correspondent  face  à  face  par  leur  bord  tranchant,  s'écartaut 

ANNALBS  DBS  MÀLADIBS  DB  l'cRBILLB   BT   DU  LARYNX.  —  XVI.  37 


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526  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

Tune  de  Tautre,  quand  les  tiges  pleines  qui  les  supportent 
sont  poussées  en  dehors  de  la  canule  et  se  rapprochent  pour 
s'accoler  Tune  à  l'autre  dans  le  sens  contraire.  L'instru- 
ment fabriqué  chez  Mathieu  à  Paris  est  à  peine  diflérent  de 
celui  fabriqué  tout  d'abord  à  Berlin  sur  les  indications  de 
Krnuse.  Les  cupules  de  Finstrument  français  se  pénètrent 
bord  à  bord,  il  en  existe  donc  une  plus  petite  que  l'autre.  Le 
mordant  est  très  net  et  l'action  en  profondeur  très  marquée. 
On  peut  donc  de  la  sorte  extirper  une  notable  rondelle  de 
tissus.  Dans  l'instrument  allemand,  les  cupules  agissent  égale- 
ment parle  môme  mécanisme. Le  manche  de  l'mstrument est 
disposé  de  façon  à  fournir  le  glissement  nécessaire  à  Técarte- 
ment  ou  au  rapprochement  des  cupules.  Le  mouvement  est 
fourni  par  un  système  analogue  à  celui  du  manche  de  Stœrk 
ou  encore  par  un  système  à  pédale.  Le  manche  à  pédale  dont 
nous  donnons  la  reproduction  est  certainement  prélérable. 
Avec  lui,  la  main  est  immobile,  c'est  un  mouvement  surplace 
du  pouce  appuyant  sur  la  pédale  qui  fournit  le  glissement. 
Avec  l'autre  manche,  la  main  tout  entière  bouge,  et  ce  dépla- 
cement peut  nuire  à  la  localisation  de  Taction. 

Ce  point  d'exactitu  le  absolue  dans  Taction  locale  de  l'em- 
porte-pièce  est,  en  effet,  à  rechercher,  vu  que  le  moindre 
mouvement  malheureux  de  la  main,  ou  un  mouvement  du 
patient,  peut  amener  un  accident  regrettable.  C'est  du  reste 
ce  qui  rend  l'intervention  très  délicate  et  nécessite  une  cer- 
taine habileté. 

La  pince  coupante  présente  de  l'analogie  avec  la  pince  de 
Morell  Mackenzie,  elle  est  un  peu  plus  longue  et  beaucoup 
plus  lourde.  A  l'extrémité,  se  trouve  une  cuiller,  dont  L^s 
bords  sont  très  tranchants.  Cette  cuiller  a  une  longueur  de 
plus  de  deux  centimètres,  de  manière  à  bien  pouvoir  péné- 
trer et  se  tenir  dans  la  glotte.  Les  deux  cuillers  se  juxtapo- 
sent très  exactement  dans  le  rapprochement  de  leurs  bords 
qui  sont  très  tranchants. 

Quand  les  végétations  à  extirper  étaient  nettement  pédi- 
culisées,  nous  employions  la  pince  coupante;  quand  ces  vé- 
gétations siégeaient  à  la  glotte,  nous  nous  en  servions  tou- 
jours; mais  quand  les  masses  étaient  épaisses,  sessiles^ 


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LARYNGITE  TUBELCULEUSE  527 

allongées,  nous  donnions  la  préférence  à  Temporte-pièce, 
dont  Taction  était  beaucoup  plus  énergique  et  même  quand 
les  tumeurs  pédiculisées  étaient  trop  dures,  nous  étions  obli- 
gés de  remplacer  la  pince  coupante  par  remporte-pièce.  Après 
Topération,  habituellement  d'une  courte  durée  et  supportée 
sans  la  moindre  difficulté,  Thémorrhagie  élait  insignifiante  et 
s'arrêtait  avec  la  plus  grande  facilité.  Ces  opérations  étaient 
susceptibles  d'être  renouvelées  à  des  intervalles  assez  courts. 

c.  Soins  consécutifs.  —  Après  Tintervention,  la  région 
opérée,  facilement  visible  à  cause  de  sa  surface  saignante, 
était  pansée  à  la  poudre  d'iodoforme  au  moyen  d'un  insuffla- 
teur.  Le  soir  du  même  jour,  même  pansement.  Silence  ab- 
solu. Glace  à  sucer,  boissons  glacées. 

Le  lendemain  et  pendant  trois  jours,  chaque  matin,  on 
faisait  un  pansement  à  la  seringue  avec  rhuile  de  menthol 
créosotée,  puis  le  malade  restait  en  observation.  Si  une 
seule  séance  opératoire  n'était  pas  suffisante,  l'extirpation 
était  reprise  une  seconde  fois  et  ainsi  trois  et  quatre  fois,  si 
cela  était  nécessaire.  Quand  après  une  intervention,  il  se 
produisait  un  peu  de  gonflement  de  la  région  opérée  ou  des 
régions  voisines,  le  malade  était  laissé  au  repos  absolu  avec 
des  inhalations  antiseptiques.  Enfin  si  la  récidive  avait  ten- 
dance à  se  produire,  on  remplaçait  les  pansements  ordi- 
naires par  l'acide  lactique. 

Immédiatement  après  Topération,  le  malade  ressentait  une 
modification  des  symptômes  qui  avaient  nécessité  l'mter- 
vention. 

C'est  cette  amélioration  qui  le  décidait  de  suite  à  faire 
preuve  de  la  patience  demandée,  il  réclamait  spontanément 
la  continuation  du  traitement. 

Observations. 

Observation  L  —  Laryngite  tuberculeuse,  sclérouse,  végétante 
(corde  vocale  droite).  Aphonie,  dyspnée,  accès  de  suffocation. 
Tuberculose  pulmonaire.  Opérations.  Disparition  de  Paphonio 
et  de  la  dyspnée. 

Beaum...,  Auguste,  31  aus,  forgeron,  entre  salle  Lasèguoi 
le  3  novembre  1889. 


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628  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

Aatécédents  héréditaires,  —  Père  bien  portant,  69  ans;  mère 
morte  d'un  cancer  de  rutéms,  49  ans.  Une  sœur  morte  à  24  ans 
de  péritonite  puerpérale.  Marié,  deux  enfants  bien  portants, 
deux  morts  en  bas  fige  d*affection  de  poitrine. 

Antécédents  personnels.  —  Pas  de  maladie  antérieure.  Début 
de  la  maladie  acluelie,  il  y  a  trois  ans,  par  de  la  dysphonie 
passagère  et  fréquente. 

Le  malade,  forgeron  de  son  métier,  est  habitué  à  vivre  dans 
un  milieti  où  la  température  est  très  élevée,  et  s'expose,  par 
suite,  en  sortant  de  son  atelier,  à  des  variations  brusques  de 
température.  La  dysphonie  a  toujours  été  plus  marquée  le 
matin  et  au  moment  du  passage  d'une  température  élevée  à  une 
température  basse.  Tousse  parfois,  crache.  Dysphagie  peu  ac- 
'centuée. 

La  santé  du  malade  se  maintient  à  peu  près  en  bon  état  en 
1887;  mais  dans  les  premiers  mois  de  1888,  la  dysphonie  est 
devenue  de  Taphonie  complète;  la  respiration  est  parfois  pé- 
nible, et  le  malade  ne  peut  plus  se  livrer  facilement  aux  durs 
efforts  que  nécessite  son  travail. 

En  janvier  1889,  on  lui  ordonne  de  la  créosote  et  des  pilules 
d*iodoforme;  on  ne  traite  pas  spécialement  le  larynx.  En  juin 
1889  se  produisent,  à  différentes  reprises,  des  accès  de  suffb- 
cation,  et  la  respiration  reste  difflciie.  Amaigrissement  lent, 
perte  graduelle  des  forces.  Sensation  de  brûlures  à  Testomac, 
pas  de  pyrosis.  Tousse  peu,  le  malin  surtout. 

7  novembre.  —  État  actuel.  —  Sujet  encore  robuste,  mais  à 
teint  décoloré,  joues  amaigries  et  pommettes  saillantes,  scléro- 
tiques bleuâtres  et  longs  cils,  ongles  hippocratiques. 

Examen  laryngoscopique.  —  Aryténo-épiglottite  bilatérale* 
Épiglotle  rouge  sombre  et  un  peu  tuméfiée.  Gordite.  Sur  le 
milieu  du  bord  libre  de  la  corJe  droite,  en  un  point  un  peu  plus 
voisin  de  la  commissure  antérieure  que  de  la  postérieure,  on 
aperçoit  une  production  végétante  du  volume  d*un  petit  noyau 
de  cerise,  à  surface  presque  lisse,  à  forme  rectangulaire,  qui 
atteint  la  paitie  correspondante  de  la  corde  du  côté  opposé  et 
que  l'on  voit  surtout  dans  toute  son  étendue  au  moment  de 
Tinspiration.  La  muqueuse  trachéale  ne  présente  rien  dUmpor- 
tant  à  signaler.  (PI,  /,  fig.  1.) 

Aphonie  complète;  respiration  pénible  sans  cornage. 

Poumons.  —  A  la  percussion,  sous  la  clavicule  droite  et  en 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  529 

avant  :  submatité  légère.  A  Tauscultation,  respiration  rude,  sac- 
cadée. Tousse  peu  et  crache  peu. 

Cœur,  rien  d^anormaL 

Langue  un  peu  saburràle.  appétit  conservé,  pas  de  dysphagie. 

Traitement  général.  —  Sirop  dé  bourgeons  de  sapin.  Julep 
diacode.  Huile  de  foie  de  morue  créosotée. 

Traitement  local,  —  Le  malade  sera  opéré  après  pansements 
antiseptiques  préalables  du  larynx.  Tous  les  deux  jours  seront 
faits  des  pansements  laryngiens  au  moyen  de  la  seringue  à  bec 
courbe  avec  la  solution  de  menthol  dans  Thuile. 

i6  novembre.  —  Les  9,  11,  12,  13,  14,  15  de  ce  mois,  des 
pansements  laryngiens  de  menthol  ont  été  faits. 

Larynx,  —  Muqueuse  laryngée  lisse,  sans  aucune  ulcération, 
rosée  et  un  peu  moins  enflammée  que  ces  jours  derniers. 

Aphonie,  dyspnée  légère. 

Première  opération.  —  Dans  la  matinée,  pansement  au  men- 
thol. Ânesthésie  locale  :  badigeonnage  à  plusieurs  reprises  à  la 
cocaïne  au  1/10  de  Tisthme  du  gosier  avec  le  pinceau  de  charpie. 
Attouchement  du  larynx  avec  le  porte-éponge  laryngien.  Extir- 
pation à  la  pince-coupante  de  la  production  végétante  de  la 
corde  droite.  Le  tibon  enlevé  est  mis  dans  Talcool  pour  Texamen 
microscopique. 

AprèH  Topcration,  qui  a  lieu  sans  produire  de  suffocation,  on 
pratique  insufflation  d'iodoforme  sur  la  plaie  opératoire.  Le 
malade  respire  très  aisément.  L'examen  au  laryngoscope  montre 
réchancrure  faite  par  Tinstrumenl. 

18  novembre.  —  Dysphonie  par  instants.  Aphonie  le  matin. 

Larynx.  —  Tuméfaction  de  la  muqueuse  laryngée  assez  mar- 
quée au  niveau  de  la  région  aryténoïdienne  et  de  la  corde 
droite,  au  point  où  a  porté  Tinstrument  il  y  a  deux  jours.  On 
voit  nettement  l'échancrure  opératoire  sur  le  bord  de  la  corde. 
Tuméfaction  considérable  de  la  corde  supérieure  droite  dont 
l'aspect  est  irrégulier.  Épiglottite.  Aryténo-épiglottite.  (PL  /, 
ûg.  2.) 

Pansements  à  Thuile  de  menthol  créosotée  au  moyen  de  la 
seringue  à  bec  courbe  tous  les  deux  jours. 

21  novembre,  —  Respiration  facile.  La  dysphonie  existe  tou- 
jours, mais  la  voix  est  bien  plus  nette.  Bon  état  général. 

26  novembre,  —  Larynx,  —  La  région  aryténoïdienne  paraît 
beaucoup  moins  tuméfiée.  I^  fausse  corde  droite,  encore  gon- 
flée, cache  en  partie  la  corde  inférieure  du  même  côté,  mais  pas 


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530  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

assez  pour  empêcher  de  voir  une  petite  portion  du  tissu  patho- 
logique proliférant  de  cette  corde,  portion  qui  n'a  pas  été  saisie 
par  l'iustrument.  Cette  portion,  située  tout  à  fait  en  avant,  assez 
près  (ie  la  commissure  autérioure,  a  proliféré,  et  il  es^t  néces- 
saire d'intervenir  à  nouveau.  L*épiglotte  est  encore  un  peu 
rouge.  {PL  I,  fig.  3.) 

Seconde  opération,  —  Pansemont  laryngien  à  l'huile  de  men- 
thol créosotée.  Ânesthésie  locale  à  la  cocaïne.  Extirpation  de  la 
partie  restante  du  tissu  proliférant  de  la  corde  droite.  Panse- 
ment à  l'iodoforme. 

£9  novembre.  —  La  voix  devient  presque  claire  par  moments, 
mais  présente  une. tonalité  plus  grave. 

Larynx.  —  I^a  muqueuse  de  la  corde  supérieure  droite  tumé- 
fiée à  nouveau,  a  toujours  tendance  à  cacher  la  corde  inférieure 
du  môme  côté  {PL  /,  %.  4). 

7  décembre.  —  Larynx.  —  La  corde  droite  est  épaissie  et  un 
peu  tuméfiée,  mais  il  n'y  a  pas  de  récidive.  Fausse  corde  du 
même  côté  à  peine  rouge  et  gonflée  (PL  /,  %.  5).  Voix  à 
timbre  plus  grave  qu'auparavant. 

Pas  de  dysphagie. 

Pas  de  bruit  laryngien  pendant  la  respiration. 

Le  malade  quitte  l'hôpital. 

Observation  IL  —  Laryngite  tuberculeuse,  scléreuse,  végétante 
(corde  vocale  droite  et  région  intor-aryténoîdienne).  Ulcéra- 
tion^ dyspnée,  dysphagie.  Tuberculose  pulmonaire.  Alcoo- 
lisme, Opération^  cessation  de  la  dyspnée.  Dysphagie  at- 
ténuée. 

Del...,  Auguste,  36  ans,  camionneur. 

Antécédents  héréditaires.  —  Père,  60  ans,  bien  portant; 
mère,  bO  ans,  bien  portante. 

Marié,  un  enfant,  rien  à  noter  du  côté  des  collatéraux  ou  des 
descendants  au  sujet  de  la  tuberculose. 

Antécédents  personnels.  —  Excès  alcooliques  depuis  Tâge  de 
49  ans;  hygiène  défectueuse;  le  malade  travaille  beaucoup  et  se 
nourrit  mal.  Bonne  panté  habituelle  jusqu'en  1879;  a  la  fin  de 
cette  année,  pleurésie  à  droite,  l^e  malade  entre  pour  celte  ma- 
ladie à  l'hôpital  Deaujou  où  il  séjourne  pendant  quatre  mois  et 
demi.  Il  n'a  pas  éié  pratiqué  de  ponction  thoracique.  On  a  ap- 
pliqué sur  le  côté  droit  de  la  poitrine  plusieurs  vésicatoires. 
Depuis  cette  époque,  le  malade  tousse  chaque  hiver.  Jamais 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  531 

d^hémoptysie.  Léger  degré  d^amaigrissement  depuis  quatre  à 
cinq  mois.  Voix  éruillëe  depuis  quatorze  mois.  Dysphagie  avec 
douleur  plus  prononcée  du  côlé  droiL 

État  actuel,  —  Le  9  novembre  1887,  il  se  présente  pour  la 
première  lois  à  la  consultation  de   Laiiboisière  :  sujet  amaigri. 

Examen  laryngoscopiquc.  —  Les  aryténoïdes  sont  rouges, 
mais  peu  tumélies.  L*aryténoide  droit  est  un  peu  déjeté  ea 
arrière.  Replis  aryléiio-épiglotliques  tuméfiés  des  deux  c6tës. 
Les  cordes  vocales  sout  rosées  uniformément,  mais  non  défor- 
mées. Sur  la  corde  vocale  droite,  au  voisinage  de  son  point 
d'insertion  à  Tapophyse  vocale,  il  existe  une  saillie  arrondie. 
La  région  inler-aryiénoïdienne  est  tout  entière  occupée  par 
le  boursouflement  de  la  muqueuse,  qui,  à  gauche,  surmonte  et 
cache  Tinsertion  de  la  corde  à  l'apophyse,  et,  à  droite,  corres- 
pond au  plan  de  la  glotte.  Elle  est  donc  plus  saillunte  à  gauche 
qu'à  droite.  Sa  surface  est  unie;  elle  présente  en  son  centre 
une  petite  ulcération  arrondie  recouverte  des  mucosités  blan- 
châtres (PL  11^  Ug.  i).  Pas  d'adénopalhie.  Dyspnée  et  bruit 
laryngien  pendant  la  respiration;  toutefois,  pd^  de  cornage. 
Dysphonie. 

Poumons,  —  A  droite  et  en  arrière,  submatité  à  la  partie 
moyenne  du  thorax.  Murmure  vésiculaire  affaibli.  Tousse  un 
peu  le  matin.  A  gauche  et  en  avant,  mêmes  signes  et  respiration 
saccadée. 

Du  côté  des  voies  digestives,  il  existait  quelques  troubles 
qui  sont  actuellement  très  atténués.  Digcsliou  lente  et  difficile. 
Appétit  conservé.  Pas  de  vomissement. 

La  dypphagie  est  assez  vive  et  provoque  une  douleur  un  peu 
plus  prononcée  à  droite  qu*à  gauche,  ce  qui  tient  peut-être  au 
déplacement  de  Taryténoïde  droit  et  à  la  gêne  qu*il  occasionne. 

Rien  aux  annexes  du  tube  digestif.  Rien  de  spécial  du  côté 
des  autres  organes. 

Traitement,  —  Huile  de  foie  de  morue,  vin  créosote. 

Vu  la  dyspnée  qui  existe,  le  malade  sera  pansé  tous  les  deux 
jours  avec  l'huile  de  menthol  créosotée  pour  être  opéré  consé- 
cutivement. 

21  novembre,  —  Larynx,  —  Les  pansements  ont  occasionné 
une  rougeur  un  peu  plus  marquée  de  la  muqueuse  laryngée. 

Première  opération.  —  Il  a  été  fait,  depuis  le  9  novembre, 
huit  pansements  laryngiens  à  Thuile  do  menthol  créosotée. 
Anesthésie  laryngée  pratiquée  à  F  aide  de  la  cocaïne  au  i/5. 


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532  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

Extirpntion  à  remporte- pièce  de  la  petite  saillie  pré-aryté- 
noïdienne.  Le  débris  assez  dur  est  pi  «ce  dans  l'alcool -pour 
Texamen  microscopique.  Tout  n'a  pas  été  enlevé. 

Pausement  laryngien  à  riodoforme  aussitôt  après  l'opération. 

Chaque  matin,  il  sera  fait  un  pansement  à  la  seringue  avec 
rhuile  de  menthol  créosolée. 

21  novembre,  soir,  —  Pas  de  fièvre.  Dy^phagie  assez  pro- 
noncée durant  toute  la  journée.  Pansement  laryngien  de  la  région 
aryléuoldienue  à  la  poudre  d'iodoforme. 

S3  novembre.  —  Larynx.  —  Après  la  première  tentative 
opératoire,  il  s'est  produit  une  tuméfaction  plus  prononcée  de 
la  région  aryténoidienne  et  de  Tépiglotte.  La  muqueuse  qui 
recouvre  le  cartilage  arylénoïde  gauche  est  boursouflée  et  le 
cartilage  droit  se  trouve  repouhsé  vers  la  droite  en  dehors  de 
la  ligne  médiane.  La  petite  saillie  de  la  corde  droite  tend  à 
diminuer  de  volume  (PL  II,  Gg,  2).  Dyspnée,  dysphagie. 

26  novembre.  —  Larynx.  —  La  région  aryténoidienne  a 
presque  complètement  recouvré  sa  conformation  régulière.  La 
muqueuse  de  la  région  inter-aryténoïdienne,  qui  présente  en 
avant  un  bord  un  peu  irrégulier,  est  nettement  visible  et  bien 
moins  tuméfiée.  L'ulcération  de  sa  surface  a  disparu  (PL  II, 
ûg.  3).  Bon  état  général  du  malade. 

Deuxième  opération  faite  avec  les  précautions  ordinaires. 

80  novembre.  —  La  respiration  est  toujours  bruyante.  Il  s'est 
produit  la  nuit  un  accès  de  sulTocation.  (Oxygène  en  inhala- 
tions et  application  de  ventouses  sèches.) 

Troisième  opération.  —  Ablation  presque  totale  du  tissu  pro- 
liférant de  la  région  arylénoïdienne. 

8  décembre.  —  Larynx.  —  Tuméfaction  et  rougeur  pro- 
noncées de  répiglotte,  saillie  du  tubercule  de  Zermak.  La 
région  aryténoidienne  est  élargie  par  le  fait  de  Técartement 
des  deux  aryténoîdes.  On  aperçoit  entre  ceux-ci  ce  qui  reste  du 
tissu  attaqué  par  Tinslrument.  (PL  II,  fig.  4.) 

Le  soir,  la  dysphagie  est  assez  marquée  pour  qu'on  soit 
obligé  de  faire  avont  les  repas  des  badigeounages  du  pharynx 
buccal  avec  la  solution  de  cocaïne  au  1/10. 

9  décembre,  —  La  respiration  est  beaucoup  plus  facile;  la 
dysphagie  moins  prononcée. 

Larynx.  —  Diminution  de  la  tuméfaction"  et  du  gonflement. 
Déformation  de  la  région  aryténoïdienne  toujoui's  un  peu  élargie. 
(PL  H,  ûg.  5.) 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  583 

i2  décembre.  —  La  respiration  est  facile,  moins  bruyante 
depuis  ces  derniers  jours. 

Le  malade  avale  avec  plus  de  facilité.  La  dysphonie  persiste. 

Larynx,  —  Régiou  aryténo-épiglol  tique  toujours  un  peu  rouge 
et  tuméfiée.  La  région  arytéuoïdieune  ne  présente  plus  guère 
qae  deux  points  d'un  aspect  rugueux  et  irrégulier.  Il  existe  au- 
jourd'hui deux  saillies  très  petites  sur  le  bord  de  la  corde 
droile.  (PL  II,  fig.  6.) 

L*élat  général  du  malade  se  maintieut  assez  bien. 

Observation  suivie  jusqu*au  moment  de  Tépidémiede  grippe; 
le  malade  évacué  des  salles  pour  faire  place  à  ceux  de  Tépi- 
demie,  n'ia  plus  reparu. 

Observation  III.  —  Laryngite  tuberculeuse,  scléreuse^  végétante 
{réfjion  inter-aryténoïdienné).  Aphonie ,  gêne  légère  de  la  res- 
piration. Opérations,  disparition  de  Faphonie,  Tuberculoses 
multiples  :  tuberculose  pulmonaire,  adénopatbies  sous-maxil^ 
laires  et  cervicales  tuberculeuses,  synovite  fongueuse  des 
gaines  tendineuses  des  extenseurs  de  la  main  gauche. 

Jeanne  B...,  28  ans,  se  présente  à  la  consultation  externe  dans 
les  premiers  jours  de  novembre  1889. 

Antécédents  héréditaires.  —  Mère  morte  à  52  ans  d'une 
hernie  étranglée.  Père  mort  aliéné  à  Tasile  de  Ville-Evrard. 
Deux  sœui*8  bien  portantes. 

Antécédents  personnels.  —  Malaises  continuels  depuis  Ten- 
fance  sans  maladie  déterminée.  Chloro-anémie,  palpitations, 
névralgies  multiples. 

La  malade  avoue  ostensiblement  des  excès  de  tout  genre. 
Pendant  les  années  1886  et  1887,  elle  a  subi  de  sérieuses  priva- 
tions, et,  malgré  tout,  elle  continuait  à  se  surmener.  Aucun 
signe  d^éthylisme. 

En  mars  1887,  la  malade  s'aperçoit  pour  la  première  fois  de 
Tappariiion  d'une  rougeur  et  d'une  tuméfaction  au  dos  de  la 
muin  gauche  le  long  des  gaines  des  extenseurs  du  médius  et 
de  l'index.  Une  synovite  fongueuse  de  ces  gaines  ne  tnrde  pas 
à  se  déclHrer.  Le  20  septembre,  une  opération  est  devenue  né- 
cessaire el  l'on  pratique  un  grattage  à  la  Chanté  dans  le  service 
du  professeur  Trélat.  Elle  avait  séjourné  déjà  dans  ce  service 
en  juillet  pour  une  adéùopalhie  cervicale  et  sous-maxilluire 
gauche  que  l'on  traita  par  des  injections  intra-ganglionnaires 
d'éther  iodoformé  et  qui  guérit  partiellement. 


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634  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

Il  y  a  quatre  mois,  il  se  produisit  une  période  d'amaigrisse- 
ment inquiétaate  avec  flèvie,  le  soir,  sueurs,  perte  d^appétit. 
Toux,  expectorations  abondantes.  Mais  un  mieux  sensible 
s'elTtictua  dans  la  suite,  et  aujourd'hui  Tétat  général  est  aNsez 
satisfais-ant.  L'appétit  reparaît,  la  malade  reprend  des  forces. 
Elle  vient  nous  consulter  à  rhôpilal  pour  son  larynx. 

Depuis  quatre  ans,  la  voix  est  éraillée,  très  enrouée  parfois. 
En  1887,  au  mois  de  mai,  la  voix  a  disparu,  et  la  malade  resta 
ainsi  aphone  pendant  trois  mois. 

Élat  actuel,  —  9  novembre,  —  Sujet  un  peu  pâle  et  physio- 
nomie fatiguée;  pas  d'amaigrissement  très  marqué.  La  plaie 
opératoire  de  la  main  gauche  est  presque  totalement  cica- 
tris(^e;  toutefois,  il  existe  en  avant,  près  de  la  tète  du  troisième 
métacarpien,  une  petite  zone  tégumentaire  rouge  et  un  peu 
doulouieune.  Les  adénites  cervicales  ont  tendance  à  se  repro- 
duire depuis  deux  semaines.  Aujourd'hui  la  tuméfaction  gan- 
glionnaire est  assez  prononcée. 

L^aphonie  est  complète  depuis  un  mois. 

Cette  situation  incommode  beaucoup  la  malade,  qui,  employée 
dans  le  commerce,  a  dû  quitter  ses  occupations  parce  qu'elle 
ne  pouvait  plus  causer. 

Poumons.  —  Submatilé  en  haut,  en  arrière  et  à  gauche.  Cra- 
quements secs.  Métrite  depuis  cinq  mois. 

Rien  de  spécial  du  côté  des  autres  organes. 

Traitement  général.  —  Huile  de  foie  de  morue,  vin  créosote. 

2ï  novembre,  —  Examen  larynfjoscopique,  —  Aryténo-épi- 
glottite  absez  marquée.  La  muqueuse  des  aryténoïdes  e^i  parti- 
culièrement écarlate,  sans  pour  cela  être  très  gonflée.  La  région 
aryténoï<lienne  e»t  occupée  par  une  grosse  production  végétante 
à  surface  irrégulière.  Le  tissu  morbide  est  divisé  dans  sa  masse 
du  côté  de  la  fente  glottique  et  un  peu  à  gauche  par  une  fissure 
profonde,  qui  s*élurgit  et  se  rétrécit  alteroativement  pendant  la 
phonation.  Le  tissu  pathologique  proliférant  occupe  un  plan 
susjacent  à  celui  des  cordes  et  ne  paraît  pas  présenter  de  point 
d^implanlation  au  niveau  du  plan  glottique,  ni  dans  la  régioa 
inter-aryténoïdienne  sous- glottique. 

Rougeur  de  la  partie  moyenne  de  la  corde  vocale  gauche. 
(PI,  ///,  %.  /.) 

Aphonie  complète.  Dysphagie  à  peine  marquée.  Gène  légère 
de  la  respiration. 

La  malade  subira,  sur  sa  demande,  des  ablations  partielles, 
après  pansements  antiseptiques  préalables  du  larynx. 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  586 

Traitement  local.  —  Pansement  du  larynx  à  Thuile  de  menthol 
créosotée  à  l'aide  de  la  seringue  (contenance  :  2  centimètres 
cubes)  ;  d'abord  une  demi-seringue,  puis  ensuite  une  seringue 
pleine  tous  les  deux  jours. 

8  décembre.  —  L'aphonie  persiste.  Sept  pansements  ont  été 
faits  depuis  le  21  novembre.  La  dysphagie  est  un  peu  plus  pro- 
noncée depuis  trois  jours.  La  respiration  est  toujours  gênée. 

Larynx.  —  La  région  aryténoïdienne  paraît  plus  tuméfiée. 
Une  petite  production  saillante  est  apparue  sur  l'extrémité  pos- 
térieure de  la  corde  vocale  gauche.  Rougeur  diffuse  des  deux 
cordes.  {PL  III,  fig.  2,) 

4  décembre.  —  Première  opération.  —  Au  moyen  de  rem- 
porte-pièce. 

5  décembre.  —  Dysphonie  le  matin.  Aphonie  de  nouveau  le 
.soir.  Pas  de  dysphagie.  Respiration  améliorée. 

Larynx.  —  Le  tissu  pathologique  proliférant  est  réduit  pres- 
qucfà  moitié  de  son  volume.  La  petite  saillie  observée  sur  la  corde 
gauche  au  voisinage  de  la  commissure  postérieure  a  disparu. 
Gordite  bilatérale,  moins  prononcée  à  droite  {PL  III,  %•  ^)* 
Pansement  à  Thuile  de  menthol  créosotée,  quotidien  pendant 
cinq  jours.       ^ 

i5  décembre,  —  Deuxième  opération. 

iô  décembre.  —  Le  soir,  la  malade  a  pu  parler,  la  voix  a  un 
timbre  plus  grave  qu'avant  les  accidents  de  la  phonation. 

17  décembre.  —  Larynx.  —  Érosion  vasculaire  assez  étendue 
sur  la  bande  venlriculaire  gauche.  Aryténo-épiglottile,  rou- 
geur moindre  des  cordes  vocales,  dont  les  bords  sont  cepen- 
dant tuméflés.  IjSl  région  aryténoïdienne  est  presque  totalement 
désencombrée.  Le  jeu  de  la  glotte  a  lieu  librement.  (PL  III , 
ng.  4.) 

Pansements  de  la  région  aryténoïdienne  A  l'acide  lactique. 
L'aphonie  a  disparu,  mais  la  voix  reste  en  dysphonie  et  à  timbre 
grave. 

8î  décembre.  —  La  mahde  quitte  l'hôpital  et  doit  revenir  se 
faire  examiner  à  la  consultation. 

10  Janvier  1890.  —  Larynx. —  Tuméfaction  à  peinB  marquée 
de  la  région  aryténo-épiglottique,  voix  à  timbre  grave.  Mu- 
queuse inter-arylénoïdienne  un  peu  bourgeonnante  {PL  ///, 
fjg,  5.)  Pansement  laryngien  à  l'acide  lactique.  L*état  général 
est  bon. 

iO  mars,  —  Nous  avons  pris  des  nouvelles  de  notre  malade. 


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536  GOUGUENHEIM  ET  Gr.OVER 

qui  est  dans  le  môme  état  au  point  de  vue  laryngien.  Elle 
parle,  mais  le  timbre  de  la  voix  est  grave.  Examen  laryngés- 
copique  non  pratiqué. 

Depuis,  nous  avons  eu  occasion  d'avoir  de  ses  nouvelles, 
mais  l'exameu  laryngoscopique  n'a  plus  été  pratiqué. 

Observation  IV.  —  Laryngite  tuberculeuse^  scJéreuse  et  vil- 
leuse.  Dysphagie  prononcée.  Aphonie^  gêne  de  la  respiration. 
Tuberculose  pulmonaire.  Catarrhe  chronique  et  rhino-pharyn- 
gien.  Ozène.  Alcoolisme,  Opération^  disparition  des  ac- 
cidents, 

'  Delouv...,  Eugène,  47  ans,  entre  salle  Lasègue  le  ^  octo- 
bre 1889,  après  s'être  fait  traiter  à  la  consultation  externe  pen- 
dant trois  semaines. 

Rien  de  spécial  à  noter  du  côte  des  antécédents  héréditaires. 

Antécédents  personnels.  —  Bonne  santé  habituelle;  pas  de 
maladie  antérieure,  excès  alcooliques  depuis  cinq  ans  (vin). 
Rêves,  cauche  nars,  pituites  le  matin  au  lever,  tremblement  des 
mains  et  mobilité  excessive  de  la  face.  / 

iO  septembre.  —  A  cette  époque,  le  malade  se  présente  pour 
la  première  fois  à  la  consultation  externe.  Amaigrissement  de- 
puis trois  mois,  sueurs  nocturnes,  tousse  surtout  le  matin. 

Dysphagie  prononcée,  diminution  de  Tappétit. 

Larynx.  —  Rougeur  diffuse  de  la  muqueuse  laryngée.  Région 
arytéuoïdienne  et  replis  tuméfiés.  La  région  aryténoîdienne  est 
occupée  sur  la  ligne  médiane  par  une  prolifération  villeuse  de 
la  muqueuse  au  niveau  de  la  glotte.  Les  villosités  sont  assez 
allongées,  mobiles,  très  molles  et  accumulent  en  ce  point  les 
mucosités  {PI.  /V,  %,  /).  Dysphonie. 

Pansements  laryngiens  au  chlorure  de  zinc. 

Poumons.  —  Submalité  sous  la  clavicule  droite  et  craque- 
ments humides.  Respiration  forte  et  saccadée. 

Nez,  —  Rougeur  intense  de  la  muqueuse  pituitaire,  qui  est 
recouverte  des  muco-pus  visqueux,  fétide  et  abondant.  Hyper- 
trophie de  la  muqueuse  du  cornet  droit,  qui  déborde  sou  bord 
libre  et  où  on  la  mobilise  facilement  avec  le  stylet. 

Pharynx  buccal.  —  Rouge  et  recouvert  quant  à  sa  paroi  pos- 
térieure par  les  muco-pus  s'écoulant  des  arrières-cavités  na- 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  5.Î7 

Baies.  Irrigations  nasales  chaque  jour  au  moyen  de  l'appareil  à 
siphon  avec  la  solution  suivante  tiède  : 

Gréoline: X  gouttes. 

Eau  légèrement  salée 1  litre. 

Un  demi-litre  pour  une  iiTigation. 

25  octobre,  —  Les  pansements  laryngiens  à  la  solution  de 
chlorure  de  zinc  sont  remplacés  par  des  pansements  à  l'acide 
lactique  (solution  :) 

7  novembre,  —  Depuis  quelques  jours,  aphonie  complète. 
Gène  de  la  respiration.  Dysphagie  toujours  prononcée,  sali- 
vation. 

Larynx,  —  Région  aryténoïdienne  et  replis  aryténo-épiglot- 
tiques  plus  tuméfiés  qu*à  l'examen  du  10  septembre.  La  région 
Interne-aryténoïdienne  paraît  plus  tuméûée  ;  vascularisation  des 
cordes.  {PL  IV,  fig,  2,) 

Vu  Tabsence  de  résultat  fourni  par  l'emploi  du  chlorure  de 
zinc  et  de  l'acide  lactique  chez  ce  malade  et  Tapparition  d'acci- 
dents légers  parus  récemment,  on  décide  qu'il  sera  opéré  après 
antisepsie  préalable  du  larynx.  Chaque  jour  :  pansement  laryn- 
gien à  rhuile  de  menthol  créosotée. 

Poumons,  —  État  stationnaire. 

L'état  général  se  maintient  assez  bon. 

19  novembre,  —  Larynx.  —  l^a  tuméfaction  des  régions  pos- 
térieures du  larynx  est  moindre,  mais  la  rougeur  toojom*s  vive . 
Gordile  bilatérale  (PL  IV,  fig.  3,)  Dysphasie. 

28  novembre. 

Opération,  —  I^s  pansements  à  l'huile  de  menthol  créosotée 
ont  été  faits  depuis  le  7  novembre.  Anesthésie  locale  à  la  co- 
caïne au  1/5.  Tentative  d'ablation  à  la  pince  du  tissu  morbide. 
Le  tissu,  très  friable,  ne  peut  être  saisi  en  totalité;  il  est 
extirpé  par  débris  à  deux  reprises  différentes  dans  la  même  et 
unique  séance.  L'emploi  de  la  curette  ne  paraît  pas  utile  après 
l'examen  laryngoscopique  post-opératoire.  Le  résultat  obtenu 
avec  la  pince  semble  suffisant.  Après  Fopération,  pansement 
local  à  l'iodoforme  avec  Tinsufllateur.  Le  soir,  même  pansement. 

24  novembre,  —  Larynx.  —  Le  lendemain  de  l'intervention 
avec  les  instruments,  la  muqueuse  de  la  région  arylénoidienne 
et  des  replis  ary-épiglottiques  est  un  peu  plus  tuméfiée  {PL  IV^ 
ûg,  4),  L'uphoiiie  persiste. 

40  décembre,  —  La  voix^  en  dysphonie  ces  jours  derniers,  a 


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588  GOUGUENHEIM  ET  GLOVER 

reparu  depuis  hier.  La  dysphagie  est  très  atténuée  et  la  res- 
piration plus  libre. 

Le  malade  continuera  à  venir  à  la  consultation   se   faire 
examiner. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 

Planche  I. 

Le  pointillé  indique  le  tracé  normal  de  Timage  schématique  du  larynx 
observée  sur  le  miroir  laryngien.  Les  lignes  pleines  et  les  ombres  dé- 
terminent les  déformations  pathologiques. 

Fig.  1.  —  Obs.  I.  Beaum.).  Résultat  de  rezamen  laryngoscopique  du 
7  novembre  1889. 

Fig.  2.  —  18  novembre. 

Fig.  3.  —  26  novembre. 

Fig.  4.  —  29  novembre. 

Fig.  5.  —    7  décembre. 

Fig.  6.  —  1.  —  Repli  glosso-épiglottique  médian. 

2.  2.  —  Repli  glosso-épiglottique  latéral. 

3.  —  Epigloit-. 

4.  —  Tubercule  de  Gzermak. 

5.  —  Corde  voc«lt*  inférieure. 

6. —  Corde  voca'e  supérieure  (fausse  corde,  bande  ventriculaire). 

7.  —  Insertion  des  cordes  vocales  à  Tapophyse  vocale  de  1  ary te- 
ooïde. 

8.  —  Espaces  glottiques. 

9.  —  Repli  aryiéiio-épiglottiqae. 

10.  10.  —  Cartilages  de  Wrisbcrg  et  de  Santorini  surmontant  les  car- 
tilages arvténoïdus. 

11.  —  Commissure  postérieure. 

12.  —  Gouttière  pharyngo-laryngée. 

Planche  II. 

Fig.  1.  —  Obt.  11.  Del.).  9  novembre  1889. 

Fig.  2.-23  novembre. 

Fig.  3.  —  26  novembre. 

Fig.  4.  —  3  décembre. 

Fig,  5.-9  décembre . 

Fig.  6. 

Planche  ni. 

Fip.  1.  —  {Obi.  m.  —  Bass.)  21  novembre  1889. 

Ftg.  2.  —  3  décembre. 

Fig.  3.-5  décembre. 

Fig.  4.  —  17  décembre. 

Fig.  6.  —  10  janvier  1890. 

Fig.  6. 

Planche   IV. 

Fia.  1.  —  (Obt.  IV.  Delouv.)  10  septembre  1889. 
Ftg.  2.  —  7  novembre. 


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LARYNGITE  TUBERCULEUSE  5^9 


Fig.  3.  — 19  novembre. 
Fig,  4.  —  24  novembre. 
Fig,  6. 
Fig.  6. 


Planche  V. 


Fig.  1.  —(Pièce  de  TObs.  IL  Del.).  — (Oculaire  1,  objectif  A.  Vérick.). 
Foyers  tuberculeux  ea  voie  d'évolution. 

1.  —  Granulations  tubercnlousos. 

2.  —  Coucbe  cornée  d*élémeuts  épiibéliaux  plats  et  tassés. 

Fig.  2.  —  Pièce  de  l'Obs.  11.  Del.).  —  Ocul.  1,  obj.  t.  Vérick.).  Petite 
ma!ise  conjonclivo-seléreuse  ayant  proliforé   sous   forme  do  chainpij^nou. 

gknipe  cotiiprenant   le    point   de  cuntinuité  avec  la  muqueuse  laryu^^ée). 
n  ne  trouva  piis  dans  ceito  pièce  de  foyer  tuberculeux. 

1.  —  Gouche  cornée  épaisse  et  dense  d'éléments  épithéliaux  plats  et 
tassés. 

2.  —  Zone  de  papilles  hypertrophiées. 

3.  — •  Réticulum  ronjoiiclivu-sclereuse  très  yasculaire. 

4.  —  Point  do  cuntinuilé  avec  la  muqueuse  laryngée. 

Fig.  3.  —  (Pièce  de  TObs.  1.  Beauui.).  —  [Ocul.  1,  obj.  2.  Vérick.), 
Figure  topMgraphique,  dessinée  à  faible  grossissement  et  donnaat  l'aspect 
sous  lequel  se  présente  une  masse  arboresccuie  papilloniatcusd  de  tissu 
proliférant  de  la  laryngite  tuberculeuse  sclèreuse  vegciaute.  (Coupe  com- 
prenant le  point  de  continuité  avec  la  muqueuse  laryngée). 

1.  —  Couche  cornée  d'clémenis  èpithcliaux  plats  et  tassés. 

2.  —  Zone  de  pipilles  hypertrophiées. 

3.  —  Réticulum  conjouctivo-vasculaire  central. 

4.  —  Point  de  continuité  avec  la  muqueuse  laryngée  (implantation). 
Fig.  4.  —  P'ipilles  hypertrophiées,  dessinées  d'après  la  coupe  {fig.  2)  A 

un  fort  grossissement.  {Ocul.  1,  obj.  6.  Vérick.). 

1.  —  Couche  cornée  soperticicUe. 

2.  —  Cellules  tassées  et  aplaties. 

3.  —  Papille  de  moyenne  dimension  hyp<»rtrophiée. 

4.  —  Base  d'une  autre  papille  hypertrophiée  et  de  plus  grande  dimen- 
sion. 

5.  —  Tissu  conjonotivo-vasciilaire  central. 

Fig.  5.  —  (Pièce  de  l'Obs.  111.  Basse.).  —  {Ocul.  1,  obj.  2.  Vérick.). 
Petite  végétation  dont  il  ne  reste  plus  que  U  coque  scléro-papillaire,  le 
centre  étant  évidé  parla  Gazéification  tubeiculeuso. 

Fig.  6.  —  (Pièce  de  1  Obs.  111.  Basse.).  —  [Ocul.  1,  obj,  4.  Vérick.).  In- 
filtration tuberculeuse. 

Nous  devons  remercier  ici  M.  le  D'  Toupet,  secrétaire  de 
la  Société  anatomique,  qui  a  bien  voulu  nous  guider  de  ses 
précieux  conseils  dans  ce  travail  pour  la  partie  anatomo- 
pathologique. 


Au  moment  de  mettre  sons  'presse,  n'ayant  pas  reçu  de  la 
maison  Mathieu  les  clichés  des  instruments,  nous  avons  dû 
passer  outre  ;  nous  les  publierons  dans  un  numéro  ultérieur. 


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fig.l. 


PLANCHE    I 


Fig.  4 


Fig  2. 


Fiq.  5 


V  •-V.-V..».. 


/  : 
•V'. 


Fig  3 


•^/•<v-  tic/: 


F>g    6 


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'      Çi^tized  by  L^POQ  l 


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PLANCHE  II 


•(  \ 


Fig    4 


Fig.  2 


Rg    5 


Fig.  3 


^^/ot'r^  di-l- 


88 


ANNALES   D.8   MALAD,E8  D>  L^OREILLE  ET   DU   ^'^^''^^^   ^.Z'^^OO^Z 


Fig  1 


PLANCHE  111        i-'ig   4 


....'•^  / 


.   j..-,.i'\.'x 


:     '^ 


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INJECTIONS  TRACHÉALES  645 


II 


POSSIBILITÉ  DES  INJECTIONS  TRACHÉALES  CHEZ 
L'HOMME  COMME  VOIE  D'INTRODUCTION  DES 
MÉDICAMENTS  (1). 

Par  le  D'  RICARDO  BOTEY,  de  Barcelone. 

La  médecine  vétérinaire  moderne  semble  aujourd'hui 
s'occuper  sérieusement,  dans  quelques  villes  de  l'étranger 
surtout,  des  injections  trachéales  en  les  considérant  comme 
un  moyen  de  premier  ordre  pour  introduire  dans  Torga- 
nisme  des  animaux  domestiques  les  différents  médicaments 
de  la  thérapeutique.  Voilà  pourquoi  il  me  semble  opportun 
de  dire  quelques  mots  sur  la  possibilité  de  pratiquer  aussi 
ces  injections  sur  l'homme,  bien  que  malheureusement  nos 
faibles  arguments  ne  puissent,  quant  à  présent,  se  fonder 
que  sur  un  très  petit  nombre  d'expériences  et  que  nous 
dussions  faire  venir  trop  en  aide  l'analogie  biologique  à 
l'appui  de  ces  idées. 

On  lit  dans  le  vieil  ouvrage  de  Gohier  (2)  que  deux  élèves 
de  récole  vétérinaire  de  Lyon,  imaginèrent  de  tuer  un  vieux 
cheval  destiné  aux  expériences,  en  lui  injectant  de  l'eau 
avec  une  seringue  par  une  ouverture  faite  à  la  trachée  ;  et 
ils  durent,  à  leur  grande  surprise,  lui  introduire  rien  moins 
que  trente-deux  litres  d'eau  avant  de  le  voir  s'abattre.  Ce 
fait  excessivement  intéressant  et  qui  semble  paradoxal,  a 
passé  presque  inaperçu,  et  malgré  les  travaux  postérieurs 
de  Lelong,  Delafond  et  Levi,  personne  ne  s'est  avisé  d'en 
faire  quelques  utiles  applications  sur  l'homme.  Ceci  est 
d'autant  plus  rare  qu'il  est  démontré  aujourd'hui  que  lo 
muqueuse  respiratoire  est  celle  qui  se  prête  le  mieux  aux 

(1)  Lu  À  rAcadémie  des  sciences  par  M.  le  professeur  Bouchard  &  la 
séance  du  2L  juillet  1890. 

(2)  Gohier.  —  Mémoires  et  observations  sur  la  chirurg  e  et  la  méde- 
cine vétérinaires^  tome  II,  p.  419.  Lyon,  1816. 


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546  RICARDO  BOTEY 

échanges  de  Tabsorption,  non  seulement  des  g^flz  comme 
on  le  sait,  mais  aussi  des  liquides^  comme  le  prouve  le  fait 
de  Bichat  (1)  arrivé  à  l'Hôtel-Dieu,  où  Tinterne  de  service 
introduisit  chez  un  malade  la  sonde  œsophagienne  dans  la 
trachée  au  lieu  de  la  mettre  dans  Testomac,  et  lui  injecta 
par  conséquent  dans  les  bronches  du  bouillon  en  assez 
grande  quantité  sans  qu'il  en  résultât  aucun  accident  grave, 
car  le  liquide  fut  rapidement  absorbé. 

Cette  exceptionnelle  aptitude  pour  l'absorption  des  liqui- 
des par  les  bronches  et  par  les  vésicules  pulmonaires, 
absorption  d'une  rapidité  bien  supérieure  à  celle  de  la 
muqueuse  digestive,  est  due  d'après  Collin  : 
i*"  A  Timmense  extension  de  la  muqueuse  respiratoire  ; 
2"*  Au  peu  d'épaisseur  de  cette  membrane,  dont  le  réseau 
capillaire  est  très  superficiel  ; 

3^  A  la  disposition  de  Tépithélium ,  qui  est  réduit  aux 
petites  bronches  à  une  seule  couche  de  cellules  cylin- 
driques, et  sur  les  vésicules  pulmonaires  à  une  très  mince 
et  unique  couche  de  cellules  plates; 

i""  A  rimpulsion  du  cœur  et  à  Tinspiration  qui  entraîne 
d'un  seul  coup  les  gaz,  les  vapeurs  et  les  liquides,  qui  sont 
absorbés  par  les  nombreuses  ramifications  vasculaires  qu^ 
entourent  les  vésicules  et  les  bronches  terminales. 

L'absorption  des  liquides,  bien  qu'elle  ne  se  fasse  pas  à 
l'état  normal  par  la  muqueuse  respiratoire,  ne  laisse  pas 
que  de  se  vérifier  avec  une  étonnante  activité,  activité  bien 
plus  grande,  comme  nous  l'avons  affirmé  plus  haut,  que  celle 
de  la  voie  digestive,  et  plus  grande  aussi  que  celle  de  la 
voie  hypodermique. 

D'autre  part,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  on  a  cru  que 
tout  corps  étranger  introduit  dans  les  voies  repiratoires 
devait  nécessairement  provoquer  une  action  réflexe  très 
violente,  en  raison  de  la  soi-disant  extrême  sensibilité  de  la 
muqueuse  respiratoire.  Erreur,  que  les  expériences  physio- 
logiques modernes  ont  dissipée  au  grand  étonnement  do 
quelques-uns,  car  la  sensibilité  de  la  muqueuse  des  voies 

(i)  BicHÀT.  —  Œuvres  complètes  chirurgicales,  tome  II,  p.  266. 


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INJECTIONS  TRACHÉALES  547 

aériennes  est  t2*ès  obtuse^  très  émoussée^  à  Texception  du 
larynx  et  du  pharynx. 

Enfin  nous  empruntons  au  savant  ouvrage  sur  Tantisepsie 
du  professeur  Bouchard,  de  Paris,  les  pages  suivantes,  qui 
montrent  que  Tauteur  avait  approfondi  cet  intéressant  sujet 
au  point  de  vue  de  ia  thérapeutique. 

«  On  pourrait  songer  à  employer,  pour  faire  l'antisepsie 
flc  des  bronches  et  du  poumon,  des  solutions  qu'on  verserait 
«  directement  dans  les  bronches  par  une  piqûre  de  la  tra- 
«  chée,  au  lieu  de  les  y  faire  arriver  par  pulvérisation  :  on 
«  réaliserait  une  espèce  de  noyade  antiseptique  du  pou- 
«  mon.  Cette  méthode  n'est  pas  nouvelle.  On  savait  depuis 
«  longtemps  qu'un  litre  de  bouillon  destiné  à  l'estomac  a 
<r  pu  être,  par  une  maladresse  opératoire,  injecté  sans  dom- 
«  mage  dans  le  poumon  do  Thomme.  Gohier,  Colin,  Sega- 
«  las,  Jousset  de  Belleyme  ont  utilisé  cette  tolérance  des 
«  bronches  et  du  poumon  pour  introduire  des  médicaments 
«  par  cette  voie.  C'est  ainsi  que,  dans  la  fièvre  pernicieuse, 
«  on  a  injecté  par  une  piqûre  de  la  trachée  une  solution  de 
«  sulfate  de  quinine.  Cl.  Bernard  a  dit  à  ce  sujet  :  c  Ce 
«  qu'il  nous  importe  surtout  de  déterminer,  c'est  moins  la 
«  quantité  du  liquide  absorbé  que  la  rapidité  avec  laquelle 
<  se  produit  cette  absorption  ]>  ;  et  plus  loin  il  ajoute  :  «  La 
«  substance  tombe  goutte  à  goutte  dans  la  trachée,  sans 
«  amener  le  moindre  accident,  la  moindre  réaction,  aucun 
«  effort  de  toux.  On  sait,  en  effet,  que  la  trachée,  au-des- 
ff  sous  du  larynx,  est  fort  peu  sensible.  »  C'est  sans  doute 
a  en  s'inspirant  de  ces  paroles  de  Bernard  que  M.  Bergeon 
«  a  proposé  au  Congrès  de  Rouen  Tadoption  de  ce  mode 
a  d'administration  des  médicaments.  Sa  proposition,  qui  a 
«  trouvé  peu  d'écho  en  France,  semble  reprendre  faveur 
«  en  Allemagne. 

«  On  sait  depuis  longtemps  qu'on  peut  sans  grand  dan- 
€  ger,  pourvu  qu'on  le  fasse  avec  une  lenteur  siiffisante, 
«  introduire  dans  la  trachée  des  quantités  fabuleuses  d'eau  ; 
«  on  peut,  pour  ainsi  dire,  verser  toiyours,  sans  emplir 
«  jamais,  tant  la  surface  des  alvéoles  pulmonaires  absorbe 
«  activement. 


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548  RICARDO  BOTEY 

«  Si  on  pouvait  opérer  de  même  avec  des  liquides  anli- 
«  septiques,  on  aurait  cet  avantage  évident  de  faire  arriver 
<(  ceux-ci  en  tous  les  points  du  poumon,  au  fond  des  plus 
c  Unes  ramiflcations  bronchiques  et  dans  (ous  les  alvéoles 
«  respiratoires.  Il  reste  à  trouver  un  liquide  qui  ne  soit  pas 
«  irritant,  et  qui  soit  antiseptique  à  la  dose  où  on  pourrait 
«  rintroduire  sans  risquer  Tintoxication.  Malheureusement 
€  on  n*a  essayé  ni  les  doses  d'antiseptiques  qu*on  peut  in- 
«  trodiiire,  ni  les  degrés  de  dilution  qu'il  faudrait  choisir. 

<  Les  études  expérimentales  préalables  sont  vraiment 
«  trop  insuffisantes  pour  qu*on  puisse  se  permettre  d'ap- 
«  pliquer  cette  méthode  à  Thomme.  La  méthode,  en  tout 
«  cas,  ne  doit  pas  être  rejetée  a  priori.  Elle  mérite  un  plus 
«t  ample  examen  ;  il  y  a  apparence  que  ces  balnéations  in- 
«  térieures  du  poumon,  faites  avec  un  liquide  bien  choisi, 
«  pourraient  être  utiles  dans  certaines  bronchites,  peut-être 
«  dans  la  tuberculose,  peut-être  surtout  dans  la  pneumonie. 

c  J'ai  entrepris  sur  le  lapin  quelques  expériences  qui  me 
«  semblent  légitimer  ces  espérances.  Pour  peu  qu'on  la 
«  fasse  pénétreElentement,rinjeclion  aqueuse  intratrachéale 
«  est  très  bien  supportée.  Ce  qui  revient  à  dire  que  la  vi- 
ce tesse  de  l'injection  doit  être  égale  à  la  vitesse  de  l'absorp- 
«  tion  par  la  surface  pulmonaire.  Si  l'on  injecte  en  vingt- 
e  quatre  minutes,  par  kilogramme  d'animal,  30  centimètres 
«  cubes  d*eau  additionnée  de  chlorure  de  sodium  dans  la 
«  proportion  de  7  pour  1,000,  l'animal  meurt  en  convulsions 
«  avec  des  râles  crépitants  abondants  dans  les  parties  dé- 
«  clives  ;  à  l'ouverture  on  voit  sortir  de  la  trachée  un  li- 
«  quide  spumeux  et  sanguinolent  et  l'on  constate  un  œdème 
«  pulmonaire  avec  ecchymoses  sous-pleurales. 

«  Si,  par  kilogramme  d'animal,  on  injecte  en  vingt-quatre 
«  minutes  15  centimètres  cubes  du  même  liquide,  l'animal  a 
«  seulement  vers  la  lin  de  l'expérience  une  légère  accélération 
«  de  la  respiration  avec  des  râles  crépitants  dans  les  parties 
«  déclives. 

ff  La  vitesse  qui  me  parait  ne  pas  devoir  être  dépassée 
«  dans  l'expérimentation  physiologique  est  de  10  centi- 
«  mètres  cubes  par  kilogramme  et  [par  heure.  Ce  ne  serait 


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INJECTIONS  TRACHÉALES  549 

«  pour  rhommo  que  600  grammes  en  une  heure.  On  voit 
€  que,  malgré  les  assertions  opposées,  Tinjection  aqueuse 
c  par  les  bronches  chez  les  cholériques  ne  pourrait  pas  se 
«  faire  avec  la  même  rapidité  ni  la  même  abondance  que 
c  les  injections  intra -veineuses. 

c  Chose  remarquable,  le  poumon,  par  sa  vaste  surface, 
ff  semble  capable  d'absorber  autant,  mais  non  plus  que  les 
t  reins  sont  capables  d'éliminer.  Le  lapin,  nourri  exclusive 
«  ment  avec  du  lait,   arrive  parfois  à  éliminer  10  centi- 
«  mètres  cubes  d'urine  par  kilogramme  et  par  heure. 

«  Comme  liquide  antiseptique,  j*ai  injecté  dans  la  trachée 
c  du  lapin  l'eau  aolée  naphtolée,  7  grammes  de  sel  et 
€  0  gr.  20  de  naphtol  par  litre.  Un  tel  liquide  ne  provoque 
t  ni  toux,  ni  douleur,  ni  irritation  bronchique  ou  puhno- 
«  naire,  ni  phénomènes  généraux  toxiques.  Quant  la  mé- 
«  thode  sera  mieux  assise  expérimentalement,  elle  pourra, 
«  je  pense,  être  em|)loyée  chez  Tliomme,  et  rendrait  pro- 
«  bablement  des  services  dans  la  bronchite  diphthérique  du 
c  croup.  * 

En  partant  de  ces  idées,  nous  fimes  quelques  expériences 
sur  des  lapins.  Nous  choisîmes  les  plus  gros  animaux 
adultes  de  cette  espèce  que  nous  pûmes  trouver  et  nous  en 
primes  un  du  poids  de  1,932  grammes.  Incision  de  3  cen- 
timètres le  long  de  la  partie  antérieure  du  o^u^  jusqu'à  la 
trachée.  Séparation  des  tissus  avec  des  crochets  mous. 
Injection  trachéale  avec  do  l'eau  distillée  à  la  dose  de 
un  gramme,  en  traversant  la  paroi  antérieure  de  ce  tube 
(frès  grêle  chez  ces  rongeurs)  avec  la  canule  d'une  serin- 
gue de  Pravaz.  Le  lapin,  après  cette  injection,  court,  et 
nous  avons  de  la  peine  à  le  rattraper.  Injection  nouvelle 
de  2  grammes  d'eau  distillée,  on  prenant  la  précaution  de 
faire  sortir  le  liquide  goutte  à  goutte.  Pas  de  toux,  quelques 
symptômes  passagers  d'asphyxie,  le  lapin  reste  peu  hébété; 
nous  pratiquons  sur-le-champ  la  respiration  artificielle  :  au 
bout  de  cinq  minutes,  l'animal  est  complètement  remis.  Nous 
suturons  la  plaie,  et  le  jour  suivant  nous  observons  que  le 
lapin  mange  bien  et  parait  en  bonne  santé,  nous  le  sacrifions 
par  section  du  bulbe,  et  l'autopsie  ne  nous  fait  voir  rien 


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550  RICARDO  BOTEY 

absolument  d anormal  dans  les  bronches  ni  dans  les  pou- 
mons de  ranimai. 

J'iïyecte  un  deuxième  lapin  à  peu  près  de  la  même  taille 
et  du  même  âge,  trois  seringues  de  Pravaz,  Tune  derrière 
l'autre  (3  grammes  d*eau  distillée  dans  la  trachée  en  procé- 
dant de  la  même  manière  ;  il  survient  une  asphyxie  plus 
accentuée  que  chez  l'autre  animal,  mais  malgré  tout,  la  res- 
piration artificielle  le  temet  sur  ses  pieds  de  nouveau.  L'au- 
topsie, pratiquée  au  bout  de  quarante-huit  heures,  démontre 
aussi  qu'il  n'y  a  rien  d'anormal  dans  les  bronches  ni  dans 
les  poumons. 

Chez  un  troisième  lapin,  un  peu  plus  petit,  nous  injectons 
coup  sur  coup  quatre  seringues  d'eau  distillée  par  la  tra- 
chée ;  il  tombe  raide  mort  au  bout  de  quelques  minutes,  car 
la  respiration  artificielle  n'a  pu  lui  sauver  la  vie.  Je  pratique 
immédiatement  l'autopsie;  je  trouve  les  poumons  lourds, 
œdémateux,  congestionnés  et  les  bronches  remplies  d'écume 
sanguinolente. 

Enfin  j'injecte,  sur  un  quatrième  lapin,  neuf  jours  de 
suite,  un  gramme  et  demi  d'eau  distillée  par  la  trachée, 
sans  que  l'animal  cesse  de  manger  et  de  courir  dans  sa 
cagç.  Je  le  sacrifie  au  bout  de  ce  laps  de  temps  et  je  ne 
trouve  rien  dans  ses  poumons. 

Arriverait-il  la  même  chose  en  injectant  avec  précaution 
des  liquides  médicamenteux  irritants?  Voici  ce  que  nous 
pûmes  seulement  faire  sur  trois  autres  lapins  de  grande 
taille  dont  nous  disposions. 

Sur  un  premier  lapin  nous  injectâmes  ,  toujours  de  la 
même  manière,  un  demi-gramme  d'une  solution  de  nitrate 
d'argent  ou  1/2  0/0,  en  tâchant  plus  que  jamais  que  le  li- 
quide tombât  goutte  à  goutte  dans  l'intérieur  du  petit  tube 
trachéal.  L'animal  éprouvait  pendant  quelques  minutes  un 
peu  d*anxiété,  mais  bientôt,  au  bout  de  deux  heures,  il  se 
trouvait  comme  si  de  rien  n'était.  Je  le  sacrifie  par  section 
du  bulbe,  au  bout  de  quarante  heures.  Rien  dans  les  pou- 
mons; les  bronches  et  la  trachée  ont  seulement  quelques 
petites  taches  et  traînées  ça  et  là  d'une  couleur  blanc  sale  et 


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INJECTIONS  TRACHÉALES  551 

répithélium  paraît,  à  la  loupe,  quelque  peu  détaché  dans 
quelques  endroits. 

Chez  un  autre  lapin  de  grande  taille  aussi,  nous  injec- 
tâmes un  demi-gramme  d'une  solution  de  bichromate  de 
potasse  au  1/2  0/0,  et  comme  personne  n'ignore  qu'une 
solution  de  ce  sel  à  1  0/0  est  caustique,  nous  fûmes  fort 
étonné  que  le  lapin  la  supportât.  Son  autopsie,  faite  au 
bout  de  quarante-huit  heures,  nous  démontra  que  toute  la 
muqueuse  respiratoire  était  normale  en  apparence,  au  lieu 
de  la  trouver  très  enflammée,  comme  nous  nous  y  atten- 
dions. 

Enfin,  sur  un  troisième  lapin,  nous  introduisîmes  dans 
l'œsophage,  avec  une  canule  mousse,  un  gramme  de  cette 
solution  de  bichromate.  Il  perdit  l'appétit,  resta  pendant  deux 
jours  blotti  dans  un  coin  de  sa  cage,  et  l'autopsie  nous  dé- 
montra que  son  estomac  était  fortement  congestionné, 
enflammé,  de  même  qu'une  partie  de  l'œsophage  ;  il  serait 
mort  peut-être  plus  tard,  car  il  était  évidemment  malade. 

Gomment  expliquer  ces  phénomènes  physiologiques? 
C'est  jusqu'à  un  certain  point  facile,  sauf  quand  il  s'agit  de 
médicaments  capables  de  produire  une  irritation  locale  très 
accentuée,  ou  même  une  cautérisation  locale  énergique,  il 
se  passe  toujours  quelque  temps  avant  que  survienne  la 
réaction  inflammatoire,  et  avant  que  celle-ci  apparaisse, 
l'absorption  de  cette  muqueuse  est  si  rapide,  que  le  liquide 
a  déjà  passé  dans  le  torrent  circulatoire. 

En  tenant  compte  de  ces  résultats,  d'autant  plus  extra- 
ordinaires que  la  capacité  pulmonaire^  du  lapin  n'arrive  à 
guère  plus  du  double  que  la  quantité  d'eau  injectée  dans 
nos  premières  expériences,  et  sachant  que  la  capacité  res- 
piratoire de  l'homme,  mesurée  au  spiromètre,  est  de  près 
de  4,000  centimètres  cubes,  nous  instituâmes  sur  nous- 
méme  les  expériences  suivantes.  Il  faut  dire  avant  tout  que 
nous  avons  depuis  des  années  l'habitude  de  nous  laryngo- 
scopisernous-méme,  ou  mieux  de  nous  auto-laryngoscopiser, 
et  que  nous  nous  introduisons  facilement  dans  le  larynx  un 
stylet,  des  pinces,  un  pinceau,  n'importe  quoi  enfin,  avec  la 
main  droite,  en  tenant  le  miroir  de  la  main  gauche,  et  que 


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552  RICARDO  BOTEY 

nous  sortons  alors  la  langue  et  la  maintenons  dans  la  posi- 
tion convenable  (sans  nous  la  faire  tenir)  par  les  seuls 
efforts  de  notre  volonté,  grâce  à  une  grande  habitude  acquise 
par  des  exercices  presque  continuels.  Malgré  cela  et  pour 
plus  de  sécurité,  nous  nous  anesthésiâmes  le  larynx  avec 
une  solution  de  cocaïne  à  10  0/0.  Le  miroir  appliqué,  nous 
prenons  une  seringue  de  25  centimètres  cubes  de  capacité, 
pourvue  d'une  longue  canule  très  Une,  convenablement 
courbée,  et  la  faisant  pénétrer  par  la  bouche,  le  pharynx, 
le  larynx,  la  glotte,  jusqu'à  2  ou  8  centimètres  des  cordes 
vocales,  nous  nous  injectons  dans  la  trachée  peu  à  peu,  et 
en  tâchant  que  le  liquide  coule  le  long  de  ses  parois,  un  peu 
moins  de  la  moitié  du  contenu  de  la  seringue  (10  grammes 
d*eau  distillée).  Nous  ne  ressentîmes  absolument  rien  d'a- 
normal, pas  même  la  moindre  toux.  Enhardis  par  ce  résul- 
tat surprenant,  le  jour  suivant  nous  vidâmes  peu  a 
peu  tout  le  contenu  de  la  seringue  (25  grammes  d'eau  dis- 
tillée et  stérilisée)  dans  notre  propre  trachée  sans  éprouver 
la  moindre  toux  ni  Je  moindre  malaise,  seulement  nous 
observâmes  que  le  nombre  des  respirations  par  minute  était 
descendu  à  17  au  lieu  de  21 ,  et  le  nombre  dos  pulsations  à 
74  au  lieu  de  82. 

Au  bout  de  trois  jours  nous  nous  introduisîmes  de  la 
même  manière,  et  avec  les  mêmes  précautions,  une  seringue 
et  demie  (87  grammes)  d'eau  distillée  et  stérilisée  dans  nos 
voies  respiratoires^  impunément  encore.  Et  enfin,  au  bout 
de  huit  jours,  nous  eûmes  l'audace  de  nous  verser  dans  la 
trachée,  coup  sur  coup,  deux  seringues  (50  grammes)  deau. 
Comme  toujours,  le  nombre  de  respirations  et  le  pouls 
baissèrent  durant  quelques  heures,  et  rien  de  plus;  pas  de 
toux  ni  gêne  respiratoire.  Comme  nous  nous  étions  assu- 
jettis à  celte  dernière  expérience  avec  une  certaine  crainte, 
nous  n'osâmes  pas  dépasser  celte  dose  de  50  grammes, 
considérant  que  c'était  assez  nous  exposer  pour  la  science, 
mais  nous  acquîmes  la  conviction  que  nous  aurions  pu 
nous  injecter  100  centimètres  cubes  d*eau  dans  nos  voies 
aériennes  sans  le  moindre  danger,  en  prenant  la  précaution 
de  faire  couler  le  liquide  très  doucement  sur  les  parois  de 


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INJECTIONS  TRACHÉALES  558 

la  trachée,  et  en  ayant  soin  de  laisser  toujours  libre  la 
lumière  du  tube  pour  la  circulation  de  Tair  ;  de  cette  façon, 
on  pourrait  impunément  injecter  50  grammes  d'eau  dans  les 
voies  aériennes  de  l'homme  sans  le  moindre  danger,  comme 
je  venais  d'en  donner  la  preuve  sur  moi-même. 

Nous  fîmes  encore  plus;  chez  une  des  malades  de  notre 
consultation  gratuite,  qui  souffrait  d'une  syphilis  laryngo- 
trachéale,  après  avoir  anesthésié  son  larynx,  nous  injec- 
tâmes 12  centimètres  cubes  d'une  solution  d'iodure  de  po- 
tassium au  centième.  La  première  fois,  par  suite  d'une 
incomplète  anesthésié  du  larynx,  il  survint  chez  la  malade 
quelques  secousses  de  toux  qui  nous  empêchèrent  de  con- 
tinuer. Mais  deux  jours  après,  nous  pûmes  parfaitement 
injecter  15  grammes  de  celte  solution,  sans  provoquer  alors 
le  moindre  réflexe.  Quelques  jours  plus  tard,  nous  introdui- 
sions tous  les  deux  jours,  dans  la  trachée,  25  centimètres 
cubes  d'une  solution  au  centième,  d'iodure,  dans  laquelle 
nous  ajoutâmes  un  centigramme  de  bichlorure  ;  en  d'autres 
termes  ,  chaque  injection  contenait  25  grammes  d'eau , 
25  centigrammes  d'iodure  de  potassium  et  2  milligr.  1/2 
de  bichlorure  de  mercure.  Nous  répétâmes  ces  injections 
dix-sept  fois  de  suite,  et  la  malade  les  supporta  non  seule- 
ment parfaitement,  mais  elle  guérit  de  son  affection  laryngo- 
trachéale  jusqu'alors  rebelle  à  un  traitement  hydrargyrique 
interne  et  externe,  administré  avec  énergie.  Nous  obser- 
vâmes aussi  comme  chez  nous  la  diminution  du  nombre  des 
respirations  après  chaque  séance  de  23  à  18.  ce  qui  dispa- 
raissait toujours  au  bout  de  trois  ou  quatre  heures. 

Comme  nous  ne  possédons  pas  une  clinique  de  maladies 
internes,  car  nous  ne  traitons  que  les  oto-laryngopathies, 
nous  n'avons  pas  eu  l'occasion  de  continuer  nos  essais,  et 
nous  n'avons  pas  eu  le  courage,  à  parler  franchement,  de 
nous  percer  la  paroi  antérieure  de  la  trachée,  à  travers  la 
peau,  avec  la  canule  de  la  seringue  de  Pravaz,  au-dessous 
du  cricoïde,  comme  pourrait  le  faire  impunément  quiconque 
aurait  à  sa  disposition  des  malades  d'une  clinique  hospita- 
lière, en  essayant  cette  nouvelle  méthode  sur  le  premier 
cas  désespéré  qui  tomberait  sous  la  main,  en  injecUnt  pour 


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554  RICAHDO  BOTEY 

commencer  deux  ou  trois  grammes  d'un  liquide  médicinal 
approprié  au  cas. 

Sur  le  cadavre  nous  avons  essayé  deux  fois  les  injections 
trachéales,  en  introduisant  la  canule  de  la  seringue  de 
Pravaz  à  la  partie  antérieure  du  cou  sur  le  plan  moyen, 
et  en  renfonçant  d'avant  en  arrière  jusqu'à  la  trachée, 
immédiatement  sous  le  cricoïde  ou  un  peu  plus  bas,  et  en 
fixant  avec  les  deux  premiers  doigts  de  la  main  gauche  le 
larynx  et  la  trachée .  La  canule  a  toujours  pénétré  directe- 
ment dans  Tintérieur  de  la  trachée  sans  faire  fausse  route  ; 
et  nous  avons  constaté  deux  choses  dignes  d'être  mention- 
nées :  !•  Après  avoir  traversé  avecla  canule  les  tissus  jus- 
qu'au tube  trachéal,  la  main  qui  tient  la  seringue  perçoit 
très  bien  si  la  pointe  aiguë  de  la  canule  se  heurte  contre  un 
anneau  trachéal  ou  se  place  entre  deux  anneaux  dans  l'es- 
pace fibreux  qui  les  sépare.  De  cette  façon,  il  ne  peut 
arriver  que  le  disque  cartilagineux  coupé  par  la  canule 
obture  celle-ci  ou  soit  lancé  dans  l'intérieur  de  la  trachée 
par  l'impulsion  du  liquide,  et  le  médecin  peut  donc,  s'il  sent 
le  contact  du  cartilage,  rectifier  la  direction  de  la  canule  en 
l'introduisant  de  nouveau  par  un  espace  fibreux  ;  2o  quand 
la  canule  a  pénélré'dans  la  trachée,  on  sent  parfaitement  un 
manque  de  résistance  et  une  grande  facilité  à  la  mouvoir 
dans  tous  les  sens,  deux  points  de  repère  importants,  pour 
ne  pas  s'exposer  à  faire  fausse  route  ni  à  traverser  aussi  la 
paroi  postérieure  du  tube  trachéal. 

Tous  ces  faits  prouvent  avec  la  plus  grande  évidence,  que 
l'introduction  de  quelques  centimètres  cubes  de  liquide  dans 
les  voies  aériennes  chez  l'homme  est  absolument  inofTen- 
sive,  et  bien  que  ces  idées  paraissent  peut-être  exagérées, 
nous  sommes  convaincus  que  nous  posséderons  à  l'avenir 
un  nouveau  moyen  de  traitement  qui  nous  ouvrira  de  nou- 
veaux horizons  pour  la  thérapeutique  locale  de  certaines 
maladies  des  bronches  et  des  poumons,  de  même  que  sur 
certaines  affections  générales  ou  non  pulmonaires,  sur  les- 
quelles il  faudra  agir  avec  plus  de  rapidité  et  de  sécurité 
qu'avec  les  injections  hypodermiques.  Mais  comme  l'absorp- 
tion est,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,   très  rapide,  et  les 


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OBSERVATIONS  BACTÉRIOLOGIQUES  555 

effets  des  médicaments  si  accentués  parce  qu'ils  souffrent  à 
peine  d^altérations  dans  leur  court  trajet,  il  sera  absolument 
nécessaire  de  modifier  radicalement  les  doses  en  les  dimi- 
nuant beaucoup  pour  ne  pas  produire  d'intoxication. 

Quant  à  nous,  nous  avons  fait  peu  dans  la  circonstance  ; 
nous  aurons  au  moins  Thoniieur  d'avoir  fait  cet  essai  le 
premier  en  osant  espérer  que  cette  tentative,  si  incomplète 
qu'elle  soit,  sera  reprise  par  d'autres,  qui,  avec  plus  de 
talent  d'érudition  et  pouvant  disposer  d'une  clinique  noso- 
comiale  vaste,  perfectionneront,  compléteront  considérable- 
ment nos  expériences,  mais  néanmoins  sans  oublier  que 
l'idée  est  venue  de  nous,  encore  qu'inspirée  par  la  patho- 
logie comparée  et  la  science  vétérinaire  actuelles,  sciences 
qui  deviendront  tôt  ou  tard  la  base  fondamentale  la  plus 
solide  de  la  médecine  humaine  de  l'avenir. 


III 


OBSERVATIONS  BACTERIOLOGIQUES  SUR  LE  CON- 
TENU DE  LA  CAISSE  TYMPANIQUE  DANS  LES  CA- 
DAVRES DE  NOUVEAU-NÉS  ET  D'ENFANTS  A  LA 
MAMELLE  (1). 

Par  les  D'*  G.  GRADEIVICiO  et  a.  PEIKZO. 

Nous  désirons  communiquer  brièvement  les  résultats  d*une 
série  de  recherches  bactériologiques  pratiquées  par  nous  sur 
le  contenu  de  la  cavité  tympanique  des  cadavres  de  nouveau- 
nés  et  d'enfants  à  la  mamelle. 

Des  lésion**  de  l'oreille  moyenne,  d'apparence  inflamma- 
toire, ont  été  décrites,  chez  les  nouveau-nés  et  chez  les  en- 
fants à  la  mamelle,  par  beaucoup  d'observateurs  (Wreden, 

(1)  Communication  présentco  à  rAcadômie  royale  de  médecine  de  Tu- 
rin, le  11  juillet  18^.  —  Résumé  original  des  auteurs. 


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556  GRADENIGO  ET  PENZO 

de  Trôltsch,  PaiTOt,  Renaut,  Barely,  Gellé,  Hartmann,  Stei- 
ner);  tout  récemment  Netler  a  rencontré,  dans  20  autopsies 
d'enfants  de  Tâge  de  9  Jours  à  2  ans,  des  lésions  constantes 
de  Toreille  moyenne  :  l'examenbactériologique  lui  permit  de 
reconnaître  les  mêmes  micro-organismes  que  Ton  rencontre 
dans  les  otites  moyennes  aiguës  des  adultes.  Comment  con- 
cilier la  constance  de  faits  anatomo-pathologiques,  dans  la 
cavité  tympanique  de  nouveau-nés  et  d*enfants  à  la  mamelle, 
avec  le  manque  relatif  de  faits  cliniques  correspondants? 

C'est  précisément  pour  tenter  de  définir  cette  question 
controversée  que  nous  avons  cru  opportun  de  faire  les  re- 
cherches bactériologiques  en  question.  Dix  enfants,  de  sept 
mois,  de  vie  intra-utérine  à  un  an  et  six  mois  de  vie  extra- 
utérine, furent  examinés  par  nous.  Les  recherches  furent 
toutes  conduites  avec  de  sévères  précautions  antiseptiques; 
nous  fîmes  avec  le  contenu  de  la  cavité  tympanique,  des  cul- 
tures isolantes  sur  agar-agaret  sur  gélatine,  des  inoculations 
dans  la  cavité  péritonéale  et  sous  la  peau  de  souris  blanches; 
le  diagnostic  bactériologique  micro-organismes  constatés  fut 
fait,  pour  chacune  des  espèces,  d'après  les  particularités  de 
développement  des  micro  organismes  dans  les  différents  ter- 
rains nutritifs,  d'après  la  forme  et  les  dimensions  microsco- 
piques des  micro-organismes  eux-mêmes,  et  aussi  d'après 
les  expériences  sur  les  animaux. 

Dans  un  seul  cas,  où  Texamen  put  être  pratiqué  quatre 
heures  seulement  après  la  mort,  les  cultures  restèrent  sté- 
riles, la  recherche  des  micro-organismes^  négative,  dans  les 
autres  cas,  où  l'examen  fut  pratiqué  de  12  à  24  heures  après 
la  mort,  nous  avons  pu  isoler  les  formes  suivantes  : 

Cocciis, 

Micrococcus  cereus  albus  (Flûgge)  (très  fréquentes) 

—  roseus 

—  subflavus 

—  candicans 

—  flavus 
Diplococcus  lactis  faviformis. 


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OBSERVATIONS  BACTÉRIOLOGIQUES  567 

Bacilles. 

Bacillus  iridescens  (Flûgge) 

—  fluorescens 

—  fluor,  putidus 

—  lutens 

—  flavus  tardigravus 

—  flavus  liquefaciens 

—  ureœ  liquefaciens. 

Aucun  des  micro-organismes  rencontrés  n'était  pathogène. 

Dans  tous  nos  cas  nous  avons  rencontré,  dans  la  cavité  de 
Toreille  moyenne,  des  lésions  qui  auraient  pu  être  attribuées 
à  des  processus  inflammatoires  ;  membrane  tympanique  itt- 
tègre  dacs  sa  continuité,  mais  plus  ou  moins  rouge;  muqueuse 
de  la  caisse,  rouge,  gonflée;  dans  la  cavité,  un  liquide  quel- 
quefois sanguinolent,  quelquefois  puriforme,  d'autres  fois 
muqueux  et  filant.  Evidemment  ces  lésions  correspondent  à 
celles  qui  ont  été  trouvées  et  décrites  par  les  A.  A.  dans  To- 
reille  moyenne  des  nouveau-nés  et  des  enfants  à  la  mamelle, 
formes  qui  furent  considérées,  par  un  grand  nombre,  comme 
étant  Texpression  de  graves  faits  inflammatoires.  Le  résultat 
de  nos  observations  bactériologiques  devient  donc  impor- 
tant, puisqu'il  nous  permet  d'exclure,  pour  les  vingt  oreilles 
que  nous  avons  examinées,  la  présence  de  micro-organismes 
pathogènes,  tandis  qu'il  nous  démontre  l'existence  de  formes 
saprophytiques. 

Les  lésions  que  nous  avons  constamment  rencontrées  dans 
l'oreille  moyenne  des  enfants  doivent  donc  être  attribuées, 
non  à  de  véritables  processus  inflammatoires,  mais  à  des 
modifications  post-mortelles  spéciales,  auxquelles  sont  expo- 
sés, d'ordinaire,  sous  l'influence  de  la  putréfaction  initiale, 
les  délicates  et  tendres  parties  qui  constituent  l'oreille 
moyenne  de  l'enfant,  c'est-à-dire  la  muqueuse  tympanique, 
la  membrane  du  tympan,  et,  particulièrement  chez  les  nou- 
veau-nés, le  tissu  gélatineux  de  la  caisse. 

Les  conclusions  de  Netter,  rappelées  plus  haut,  semblent 
être  en  complet  désaccord  avec  les  nôtres  ;  la  différence, 

▲MNALBS  DBS  MALADIES   DE  L*ORBU.LB  ET  DU  LARYNX.  ^  XVI.  S9 


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508  PRE98E  ÉTRANGÉRfi  > 

cependant,  si  Ton  examine  attentivement,  est  plus  apparente 
que  réelle.  En  efifet,  Netter  fit  ses  recherches  sur  18  enfants 
de  3  jours  à  2  ans;  mais,  parmi  ceux-ci,  2  étaient  morts  de 
méningite  purulente,  1  d*abcès  pulmonaire,  4  de  la  rougeole, 
4  de  diphtérie,  sans  compter  que^  dans  16  de  ses  cas,  il  exis- 
tait une  broncho-pneumonie.  La  plus  grande  partie  de  nos 
enfants  moururent  ou,  durant  le  travail  de  Taccouchement, 
ou  dans  Timmaturité  ;  3  seulement  présentèrent  des  maladies 
qui,  du  reste,  ne  se  compliquent  pas,  d'ordinaire,  d'otite 
moyenne. 

Le  résultat  de  nos  observations  démontre  que,  dans  le 
cohtenu  de  l'oreille  moyenne  des  enfents,  il  s'établit  rapi- 
demôQt  des  processus  de  puti^éfaction;  il  n'y  a  donc  pas  lieu 
de  s'étonner  si,  lorsqu'il  existe,  comme  dans  les  cas  de  Net- 
ter,  de  graves  maladies  infectieuses  générales,  qui,  ainsi  qiie 
la  clinique  l'a  démontré,  sont  fréquemment  accompagnées 
d'otites  moyennes,  l'on  trouve,  à  l'autopsie,  dans  l'oreille 
moyenne,  à  côté  des  formes  saprogènes  les  formes  patho- 
gènes spécifiques  de  Tinfection  qui  a  conduit  l'enfant  a  la 
mort. 


PRESSE  ËTBANGËRE 


Des  avantages  réciproques  de  la  trachéotomie  précoce  et  tar- 
dive dans  les  affections  chroniques  du  larynx,  par  Lennox 
Browne.  (Journ,  of  Laryng,  and  Rhin^  n©  4,  1889.) 

1<>  La  trachéotomie  précoce  avec  canule  à  demeure,  est 
admise  par  Fauteur  dans  la  laryngite  et  la  përichondrite  sous- 
glottiques  chroniques,  amenant  un  rétrécissement  de  cette  por- 
tion des  voies  aériennes. 

â^  Il  condamne  l'une  et  Tautre  trachéotomie,  dans  la  laryn- 
gite tubei*culeuse  et  ne  la  trouve  pas  nécessaire  dans  le  lupus. 

$<»  Pour  Tœdème  au  cours  de  la  laryngite  syphilitique.  Il  ne 
faut  opérer  qu'après  insuccès  d'un  traitement  prolongé  qui  a 


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^  PRESSE  ÉTRANGÈRE  559 

toutes  les  chimces  d'éviter  l'opération.  Dans  les  sténoses  spéci- 
flques,  préférer  la  Irachéolomie  à  la  dilatation;  la  canule  doit 
être  généralement  conservée  pendant  la  vie.  Assez  souvent 
Topération  manque,  vu  rimpossibilité  d'atteindre  le  siè^e  du 
rétrécissement. 

4^  Quand  il  faut  opérer  dans  le  cas  de  certaines  tumeurs  bé- 
nignes du  larynx,  le  mieux  est  de  se  hâter. 

5*>  Une  trachéotomie  précoce  est  fortement  recommandée  dans 
le  cas  d'affection  maligne  du  larynx  comme  le  plus  sûr  moyen 
de  prolonger  la  vie,  et  supérieure,  sous  ce  rapport,  aux  tenta- 
tives d'extirpation  radicale. 

6°  Dans  la  paralysie  bilatérale  des  abducteurs,  la  trachéotomie 

est   nécessaire,  et  ne  doit  pas  être  retardée,  si  le  traitement 

.  n'arrête  pas  les  progrès  de  raffeclion.  Il  réussit  rarement  dans 

les  cas  de  dyspnée,  causée  par  une  compression  des  parties 

inlérieures  de  la  trachée.  r.  leudet. 

Obsenrations  récentes  relatives  à  l'intubation,  par  Huber  (Ncvir- 
York).  (Arcbiv^  of  Pediairics^  Janv.  1889,  jn  Journ,  of  Lar., 
û«  4,  1889.) 

Deuxième  série  de  cas,  formant  un  total  de  94,  avec  41  déjà 
rapportés.  37  (40  0/0)  ont  guéri.  L'intubation  fbt  pratiquée 
quand  le  rétrécissement  suffisait  pour  provoquer  l'int^rrention, 
sans  tenir  compte  de  la  nature  des  complications.  Bien  des  cas 
guérissant  par  les  vaporisations  et  le  sublimé,  l'auteur  n'est 
pas  pour  Topération  hâtive.  L^expulsion  spontanée  du  tube  pen- 
dant la  toux,  a  l'avantage  de  calmer  ordinairement  la  dyspnée 
pendant  plusieurs  heures;  le  même  effet,  chose  curieuse,  n'a 
pas  lieu  si  le  tube  est  enlevé  par  la  main  du  médecin*  Huber  a 
alors  introduit  des  tubes  plus  petits,  pouvant  être  expulsés  par 
la  toux,  surtout  quand  il  y  a  des  membranes  dans  les  bronches. 
II  appelle  cela  «  l'intubation  intermittente  ».  r*  lbudst. 

Contribntiott  à  l'étude  des  hernies  du  yentrtcnltt  de  Morgagid, 

par  Przedborskx.  (Gaz,  Lekarska^  1888,  et  Journ,  of  Larynj.^ 
n*»  4,  1889.) 

Deux  faits  suivis  de  guérison  ;  dans  Tun,  la  cautérisation  se 
fit  à  l'acide  chromique;  dans  l'autre,  la  hernie  était  multiple, 
composée  de  plusieurs  tumeurs  isolées  et  dont  Tablution  amena 
la  guérison.  • 

Le  premier  cas  était  celui  d^une  dame  phtisique,  mais  entiè- 


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560  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

remeat  bien  portante  pendant  3  ans.  Dans  l'antre,  il  s*agissait 
d*un  homme  vigoureux  ayant  abusé  des  boissons  fortes,    r.  u 

Laryngite  hémorrhagiqne,  par  Srbbrnt.  (Gax.  Lekarska^  1888, 
in  Journ.  ot  Laryng,^  n*4,  1889.) 

Une  femme  de  S8  ans  se  plaignit  pendant  plusieurs  semaines 
uniquement  de  douleurs  de  gorge  et  expectora  quelques  caillots 
de  sang.  L*auteur  constata  une  laryngite  catarrhale  avec  hémor- 
rhagie  laryngée  et  la  guérit  en  trois  jours  au  moyen  dUnha* 
lations  astringentes.  Ce  cas  ressemble  à  ceux  décrits  par  Strûbing 
sous  le  nom  de  laryngite  hémorrhagique.  r.  lbudkt* 

Laryngite  phlegmonense  on  sons-mnqnense  idiopathifne,  par 

SoKOLOwsKi.  (GoE.  Lekarska,  1888,  ia  Joarn,  of  LaryngoL, 

no  4,  1889.) 

Revue  des  travaux  anciens  et  modernes  avec  faits  person- 
nels à  Tappui.  Ij*aspect  laryngoscopique  au  début  de  la  maladie, 
simule  quelquefois  la  phtisie ,  surtout  chez  les  phtisiques 
pulmonaires  ;  pour  traitement,  Sokolowski  vante  les  purgatifs, 
la  glace  et  les  antiphlogistiques  tels  que  les  sangsues,  les  vési- 
catoires.  Dans  l'imminence  d'un  œdème  intense,  employer  la 
scarification  des  parties  atteintes.  Un  des  faits  observés  par 
Fauteur  est  rapporté  en  détail,  sept  autres  sont  résumés  et 
chacun  présente  quelques  particularités.  r.  ucunsT. 

Sténose  syphilitique  dn  larynx  et  de  la  trachée  chez  nn  enfant 
de  trois  ans,  par  Malinowski.  {Gax.  Lekarska^  novembre  1888, 
in  Journ,  of  Laryng,,  n<»  4,  1889.) 

Diagnostiquée  au  laryngoscope  chez  un  enfant  dyspnéique 
depuis  quatre  mois.  Trachéotomie  pendant  une  attaque  alar- 
mante; mais  la  trachée  était  si  réduite  de  diamètre  par  les 
adhérences  cicatricielles,  que  la  plus  petile  canule  ne  put  pas 
entrer.  L'enfant  mourut  trois  heures  après  et  Taulopsie  con- 
firma le  diagnostic.  R-  I'ïudbt* 

Contribution  an  diagnostic   et  an  traitement  des  affections 
syphilitiques  dn  larynx,  par  Oltuszewski.  {Gazeta  Lekarska^ 
n^  46  et  47,  1888,  in  Journ:  ofLaryng,,  n?  4,  1889.) 
D'après  ses  observations  originales,  Tauteur  divise  les  affec* 
tiens  du  larynx  en  sept  variétés  : 

l»  Gondylômes  plats  ;  ^  infiltration  et  inflammation  des  mem- 
branes muqueuses  et  sous-muqueuses  du  larynx,  avec  leurs 


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PRESSE  ÉTHANGÉBE  5Gi 

rëflciltats;  9*  utcérations  syphilitiques;  A?  cicatrices;  5<»  inflam- 
mations des  articulations  et  des  cartilages  du  larynx  ;  6^  përi- 
chondrite;  1^  paralysies. 

L'auteur  a  vu  souvent  des  condylômes  plats  sur  la  paroi 
postérieure  du  larynx,  de  répiglolte,  et  une  fois  sur  les  vraies 
cordes  vocales.  11  a  observé  sur  toutes  les  parties  du  larynx  et 
de  répiglolte  des  infiltrations  avec  leurs  conséquences,  telles 
que  des  ulcérations  et  des  cicatrices.  Les  ulcérations  ont  tou- 
jours  une  boue  gris-jaunAtre,  des  bords  irréguliers  entourés 
d^nne  zone  rouge.  Traitement  anti-spécifique  pour  aider  le 
diagnostic  dans  les  cas  douteux. 

Oltuszewski  a  vu  des  ulcérations  syphilitiques  chez  des  phti- 
siques et  a  pu  obtenir  leur  cicatrisation  et  quelquefois  une 
amélioration  pour  leur  état  pulmonaire. 

Un  cas  curieux  d'ankylose  de  Tarticulation  crico-aryténot- 
dienne  amenait  une  immobilité  complète  de  la  corde  vocale  cor- 
respondante et  céda  au  traitement. 

Pour  l'auteur,  au  traitement  général  doivent  s*ajou(er  pour 
les  affections  syphilitiques  du  larynx  des  applications  locales  de 
sublimé.  r.  leuoet. 

Corps  étranger  de  la  trachée,  par  Arguiiosa.  (Archivas  de  Med. 
y  Cir,  de  los  Ninos.^  février  1889,  ia  Jour  a.  ot  Laryng,^  n®  4, 
1889.) 

La  suffocation  après  trachéotomie  chez  un  enfant  en  immi- 
nence d'asphyxie  ne  cessait  que  lorsque  Ton  enlevait  la  canule , 
pendant  une  tentative  pour  remédier  à  cet  état  de  choses,  Tenfant 
rejeta  avec  violence  une  grain»  de  melon  qui  avait  séjourné  six 
mois  dans  les  voies  aériennes.  r.  l. 

Traitement  de  ce  que  l'on  appelle  la  phtisie  laryngée,  par 
John  Sedziax.  {Joura,  of  Laryng,  aad  Rhin,  n*>«  6,  1  et  8, 
1889.) 

Travail  entrepris  sur  Tinvitation  de  Sokolowski;  Tauteur 
passe  en  revue  un  nombre  considérable  d'observations  et  de 
matériaux  bibliographiques,  dont  une  liste  des  plus  utiles  à 
consulter  accompagne  son  intéressant  article  ;  il  y  a  joint  éga- 
lement sous  forme  de  tableau  un  court  mais  clair  résumé  de 
ses  principales  observations.  Le  travail  présente  un  tel  déve- 
loppement et  tant  de  choses  à  noter  qu'il  nous  est  impossible  de 
le  résumer  en  quelques  lignes;  nous  nous  contenterons  donc  de 


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5Ô2  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

donner  les  conclusions  auxquelles  est  arrivé  Sedziak,  qui  avait 
en  vue  d'exposer  toutes  les  méthodes  de  traitement  local  jus- 
qu'ici connues.  Chemin  faisant,  il  a  cru  nécessaire  de  parler  de 
la  forme  primitive  de  tuberculose  laryngée  et  de  sa  curabilité. 
De  tout  cela  il  conclut  : 

1**  La  tuberculose  'laryngée  primitive  existe  indubitablement 
(cas  de  Orth,  Pogrebinski,  Demme,  E.  Fraenkel). 

2^  L'apparence  de  la  tuberculose  primitive  du  larynx  est 
extrêmement  rare  (Orth). 

S'  Il  faut  baser  le  diagnostic  sur  : 

a)  L'examen  cadavérique  (poumons  intacts  ou  le  siège  d'une 
tuberculose  miliaire  aiguë); 

b)  La  preuve  du  caractère  de  l'affection  du  larynx  au  moyen 
des  examens  histologiqué  et  bactériologique. 

4®  Pendant  la  vie,  on  ne  peut  qu'affirmer  avec  plus  ou  moins 
de  probabilité  la  tuberculose  laryngée  primitive. 

5*  La  curabilité  doit  être  considérée  comme  positivement 
prouvée. 

6<>  Cependant  la  guérison  est  un  phénomène  rare.  Dans  la 
plupart  des  cas,  il  y  a  récidive  de  Taffeclion  laryngée,  ordinai- 
rement rattachée  à  raltération  de  la  santé  générale  et  des  pou- 
mons. 

7**  La  guérison  partielle  de  la  tuberculose  du  larynx,  c'est- 
à-dire  la  cicatrisation  de  certaines  ulcérations  se  faisant  d'une 
manière  indépendante,  est  un  phénomène  relativement  fréquent. 

8*  Celle  fréquence  est  en  grande  partie  due  aux  progrès  der- 
nièrement réalisés  par  le  traitement  local. 

9°  Certains  micro-organismes  ont,  à  un  plus  grand  degré,  le 
pouvoir  de  résister  à  des  causes  pathologiques  (telles  que  le 
bacille  tuberculeux)  ;  pour  Sedziak,  cela  pourrait  indiquer  une 
tendance  à  la  production  de  tissu  conjonctif  dans  tous  les  or- 
ganes (poumaiis,  larynx). 

iO<>  La  cocaïne  est  pour  le  traitement  une  substance  d'une 
utilité  inappréciable. 

il**  L'acide  lactique  est,  de  tous  les  remèdes  locaux,  le  plus 
important. 

12^  On  peut  attendre  les  meilleurs  résultats  pour  le  traite- 
ment de  la  méthode  combinée  (acide  lactique,  galvano-cautère, 
traitement  chirurgical). 

18°  Comme  dans  la  syphilis,  dans  la  fièvre  typhoïde,  la  sté- 
nose peut  résulter  d'une  affection  tuberculeuse. 


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PRE83B  ÉtRANCËRfi  5(>3 

'  14*  ÏjQB  vëgétttUons  tubei^Cfileiraes  an  larynx  ne  «ont  pus 
rate»  et  elles  peuvent  être  les  symptômes  d'une  tuberccilapse 
laryngée  primitive* 

15<^Nous  avens  souvent  affaire  à  une  combinaison  de  Bypkil 
et  de  tuberculose  du  larynx,  dit  Tauteur  en  terminant,     r.  l. 

Altérations  des  piliers  et  da  larynx  dans  la  scarlatine  et  la 
diphthiéiie,  par  Tpubrniaibpf  NikoiaI.  (Transact.  du  Sf^  con- 
grès des  méd,  russes  in  Journ.  of  Laryng^,  n°  6,  1889.) 

Résnltat  de  l'examefi  microseopique  de  10  cas  de  chaque 
affection  :  1*  Dans  la  scarlatine,  le  dépôt  sur  les  piliers  repré^ 
sente  un  fin  détritu-t,  simple  infiltration  inflammatoire  désin- 
tégrée. Dans  la  diphthérie  primitive,  c'est  uu  réticulum  parti- 
culier hyalin,  produit  d'une  névrose  spécifique  dos  tissus; 
%o  dans  Forigine  scarlatineuse,  il  existe  un  processus  de  graou- 
iations  inflammatoires  et  vasculaires  pénétrant  profondément 
dans  les  tissus.  Dans  la  diphthérie,  le  principal  est  une  nécrose 
et  Taccessoire  Tinflammatioii  ;  3°  dans  la  scarlatine,  Tépithé- 
lium  est  très  dégénéré,  dans  la  diphthérie,  il  est  ordinairement 
intact^  même  dans  le  voisinage  immédiat  de  foyers  nécrosés  ; 
•e^ân,  les  lésions  sont  généralement  plus  circonscrites,  contrai- 
rement à  ce  qui  se  passe  dans  la  scarlatine.        r.  leudet, 

Hatnre  du  croup  et  de  la  diphthériet  par  Kolisko  et  Paltauf. 
{Wien,  Klin,  Woch.,  n«  8,  1889,  in  Journ.  of  Laryng,,  n^  6, 
1889.) 

Pas  de  différences  anatomo -pathologiques.  Le  bacille  de 
Lôffler  existe  dans  les  deux  localisations.  r.  leudet. 

L'image  laryngoscopiqne  dans  le  croup,  par  Piniaczek.  {Arcb, 
f.  Kinderh.  Bx,  Ho,  in  Journ.  of  Laryng.,  n*»  6,  1889.) 

L'auteur  prétend  que  l'examen  des  enfants  est  facile  pendant 
la  dyspnée.  3  types  damages  :  \^  glotte  en  position  phonotoire; 
plus  l'enfant  fait  d'efforts  inspiratoires  et  plus  l'ouverture  de  la 
glotte  diminue.  On  ne  peut  alors  pas  voir  l'espace  sous>glot-* 
tique.  ^  Dans  d^autres  cas,  on  vil  un  espace  dans  la  glotte, 
permettant  de  voir  en  partie  au-dessous  des  cordes  vocales.  Les 
régions  sous-giottiques  étaient  rouges  et  gonflées,  fréquem- 
ment couvertes  de  fausses  membranes.  3**  Parfois  les  muqpieuses 
et  cordes  vocales  étaient  tapissées  de  fausses  membranes,  mais 
les  secondes  eonservaient  leur  mobilité  normale. 


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5(H  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Piniaesek  «onclai  qae,  dans  eertains  cas,  la  sténose  est  due  à 
la  position  médiane  des  cordes  vocales;  dans  d^autres,  au  gon- 
flement glottique,  et,  dans  un  troisième  type,  par  les  deux  pro- 
ceiBSus  combinés.  R.  lkudbt. 

Aphonie  fonctionnelle,  son  traitement  par  l'hypnotisme  et  la 
suggestion,  par  A.  Schnitzler.  {Intern,  KL  Randscbaoj  n^  9, 
10,  il,  12,  14,  1889,  JJ2  Journ.  ofLaryng.,  n»  6,  1889.) 

L*auteur  a  ainsi  traité  5  cas  ;  il  ne  donne  que  ses  impressions 
sans  pouvoir  arriver  à  des  conclusions  absolues.  Le  résultat 
a  été  constant,  mais  pas  toujours  permanent.       r.  leubbt. 

Contribution  à  la  trachéotomie»  par  Hilocbrandt.  {Deat.  med. 
Wocb.,  n*»  15,  1889,  in  Journ.  of  Laryng.,  n«  6,  1889.) 

Hildebrandt  préfère  la  trachéotomie  inférieure,  car  il  est  plus 
facile  d'éviter  le  corps  thyroïde;  le  calibre  de  la  trachée  est 
plus  considérable,  la  diphthérie  n'attaque  ces  parties  que  plus 
tard,  enfin  Popération  est  facilitée.  Il  recommande  deux  cro- 
chets d'une  construction  spéciale.  r.  lbudet. 

Acide  lactique  dans  la  tuberculose  dn  larynx,  par  Goltnbtz. 
{Meditzinskoii  Obotreniê^  1889,  in  Journ,  of  Laryng.^  n*  6, 
1889.) 

L'acide  lactique  a  une  grande  action  bienfaisante  sur  la  ma- 
ladie, surtout  en  solutions  fortes,  cela  non  seulement  sur  les 
ulcérations,  mais  encore  sur  les  infiltrations  tuberculeuses. 
Quand  on  emploie  l'acide  avec  précaution,  il  ne  faut  pas  d'anes- 
thésie  locale  préalable;  enfin,  pour  obtenir  de  bons  résultats^ 
il  faut  une  habileté  technique  considérable.  r.  lbuuet. 

Menthol  dans  la  tuberculose  laryngée,  par  Ossbndowsky 
(Mediziask.  Obozr.^  n?  5,  1889,  p.  481,  in  Journ.  of  Laryng. 
n»  6,  1889.) 

Mode  de  traitement  essayé  dans  7  cas  compliqués  de  tuber^ 
culose  pulmonaire  récente.  Un  seul  cas  se  rapportait  à  une 
lésion  locale  peu  avancée  (infiltration  de  l'espace  inter-aryté- 
noidien  ;  dans  les  autres  il  y  avait,  en  outre,  au  mémo  endroit 
ou  sur  les  cordes  vocales,  des  ulcérations  multiples.  Chez  quatre 
malades,  le  menthol  fut  donné  intus  et  extra.  Extra  au  moyen 
d'une  solution  de  10  à  30  0/0,  appliquée  au  moyen  de  la  brosse 
de  coton  d'Héryng  deux  à  trois  fois  la  semaine;  chez  deux  ma- 


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PRE88E  ÉTRANGÈRB  565 

lades,  avant  ceet,  on  fit  des  inhalations  avec  Tappareil  de 
Sehreiber  et,  plus  tard,  des  insufflations  avec  parties  égales  de 
magnésie  ealcinée.  Durée  du  traitement  :  de  trois  semaines  4 
trois  mois  et  demi.  Dans  tous  les  cas,  sauf  un,  amélioration 
marquée  :  Disparition  de  Tétat  inflammatoire,  diminution  de  la 
douleur,  apparence  meilleure  des  irtcérations  moins  étendues. 
Cependant,  chez  quelques  malades,  on  ne  peut  obtenir  de  cica- 
trisation complète.  Dans  un  cas»  il  survint  de  la  périchondrite 
pendant  le  traitement.  r.  lbuobt. 

Corrections  et  additions  aux  statistiques  de  sir  MoreU  Mackensie 
sur  l'extirpation  totale  des  larynx  carcinomateux,  par  Kra- 
OBWSKT.  (Deutsch.  med,  Woch.^f  1889,  n*  4,  in  Joui^n.  ofLar,, 
n«  6,  i889.> 

Le  malade  opéré  par  Kragewsky  mourut  deux  mois  après  de 
pneumonie  et  de  récidive  ganglionnaire.  A  propos  de  ce  cas,  il 
compile  les  statistiques  de  115  cas  d'extirpation  totale,  et  examine 
celle  de  Mackensie.  Il  trouve  22  cas,  rapportés  deux  fois,  et 
cela  à  cause  d'une  double  publication  dans  des  journaux  diffé- 
rents ou  par  des  auteurs  différents.  11  cas  rapportés  ne  sont 
pas  mentionnés.  r.  lbudet. 

Abcès  tuberculeux  du  cartilage  ericoide,  par  GrOmwald.  {Mûncb. 
med.  Wocben,  n»  21,  1889,  ia  Journ,  of  Laryng.^  n*  7, 1889.) 

Un  homme  de  89  ans,  avec  tuberculose  commençante  pulmo- 
naire, souffrait  de  dyspnée  progressive  d'origine  laryngée,  qui 
nécessita  la  trachéotomie.  Au  laryngoscope  on  vit  une  tumeur 
rougeâtre,  sous-glottique,  dont  Textraction  fut  suivie  de  la 
sortie  d'une  grande  quantité  de  pus  visqueux  dont  la  quantité 
augmentait  par  la  compression  extérieure.  Quelques  jours  plus 
tard,  le  pus  se  mit  à  couler  par  la  canule,  mais  la  dyspnée,  que 
la  trachéotomie  n^avait  pas  complètement  calmée,  cessa.  Un 
mois  après,  le  malade  mourut  phtisique,  et,  à  l'autopsie,  on 
trouva  un  abcès  périchondritique  avec  nécrose  de  la  portion 
antérieure  du  cartilage  cricoîde.  r.  lkudet. 

Statistique  de  la  laryngo-flssure,  par  Becker.  {Mûnch.  med. 
Woch.f  n««  16,  17,  18,  in  Journ,  ofLaryng.,  n«  7,  1889.) 

L'auteur  rapporte  quelques  observations  inédites  : 
i^  Un  homme  de  52  ans  était  enroué  depuis  un  an  et  demi  ; 
on  découvrit  des  papillomes  au-dessous  des  cordes  vocales. 


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596  I^ËëSE  éTRANGËtiE 

A^rès  trachéotomie  et  laryngo-fissure,  les  néoplasmes  extiffiés 
avec  les  ciseaux  et  te  ^Ivano-cautèrC)  le  malade  guérit   (Hoffa). 

^  Un  homme  de  52  ans  avait  des  carcinomes  kratoïdes  de  la 
glotte.  Il  guérit  après  trachéotomie  et  laryngo^fissure  (Morian). 

3*»  Une  enfant  de  18  mois  avait  été  trachéotomisée  six  mois 
avant  pour  la  diphthérie.  On  ne  put,  par  la  suite,  enlever  la 
canule.  On  "flt  la  laryngotomie,  et  on  découvrit  un  gonflement 
de  la  paroi  postérieure  de  la  trachée,  qui  disparut  après  cau- 
térisation au  galvano-cautère  (Sprengel).    * 

4^  Un  malade  de  8  mois  subit  la  laryngotomie  pour  des  pa- 
pillomes  du  larynx;  la  tumeur  fut  enlevée  avec  des  ciseaux  et 
le  galvano-cautère.  Il  y  eut  récidive,  diphthérie  et  mort. 
(Sprengel). 

5°  Un  malade  de  9  ans,  porteur  de  papillomes,  fut  guéri  après 
trachéotomie  et  luryngo-fissure  (Sprengel). 

6^  un  malade  de  4  ans  subit  le  même  traitement  pour  la  même 
affection.  La  récidive  survint  et  Ton  flt  une  seconde  trachéo- 
tomie. Diphthérie  consécutive.  Intubation  sans  succès  et  le 
malade  dut  porter  une  canule  permanente  (Sprengel). 

7*»  Un  malade  de  14  ans  avait  des  papillomes  pour  lesquels 
une  opération  endo-laryngée  était  impossible.  Il  fut  guéri  après 
trachéotomie  et  laryngo-fîssure  (Sprengel). 

8^  Un  malade  de  23  ans  avait  des  papillomes  multiples,  tra- 
chéotomie, laryngotomie;  guérison  après  ablation  des  néo- 
plasmes (Haussner). 

Hopmann  a  fait  de  nombreuses  opérations  :  vingt  laryngo- 
tomies sur  dix-sept  malades  et  dix  la ryn go-fissures  chez  huit  ma- 
lades pour  cause  de  papillomes.  (Volkmann*s  klin,  Vortrage 
n^  315.)  Dans  deux  cas,  il  opéra  pour  des  adhérences  membra- 
neuses des  cordes  vocales,  congénitales  dans  un  cas,  dans 
Tautre,  dues  à  un  traumatisme.  Dans  huit  cas,  l'opération  fut 
nécessitée  par  des  tumeurs  tuberculeuses  et  lupoïdes.  L'auteur 
passe  en  revue  les  cas  publiés  de  1878  à  maintenant.  Pour  des 
papillomes,  45  opérations;  12  pour  des  fibromes,  ^2  pour  des 
tumedrs  malignes,  H  pour  des  cOrps  étrangers,  26  pour  causes 
diverses,  4  pour  chordite.  Sur  le  total  de  120  opérations,  7  ma- 
lades sont  morts  des  suites  de  l'opération,  les  autres  cas  ont 
guéri.  L'auteur  conclut  de  ces  statistiques  et  d'autres  que  Topé- 
ration  n'est  pas  dangereuse  pour  la  vie,  ni  pour  la  phonation, 
aussi  longtemps  eue  la  maladie  elle-même  n*a  pas  anéanti  la 

voix.  .     ,  R.  LBUDET. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  SST 

Lupus  de  la  gorge  et  du  nés»  par  J.  Middlemass  Hunt.  {Journ. 
ofLaryng.  and  Ilbin.,  n«  9,  1889.) 

Trois  étielogtes  :  1^  extension  directe  d^une  affection  exté- 
rieure le  long  des  muqueusea;  2^  propagation  secondaire  à  une 
partie  plus  ou  moins  distante;  S"*  déipôt  primoi*dial  sur  la  mu- 
queuse sans  aucune  lésion  externe  quel.oonque. 

La  première  condition  est,  par  exemple,  un  lupus  atteignant 
les  ailes  du  née  à  Tunion  de  la  peau  et  de  la  muqueuse,  dëtrui- 
ssBt  consécutivement  la  cloiaon  et  Textrémité  antérieure  des 
cornets  inférieurs.  IjC  lupus  peut  gagner  le  pharynx  par  les 
gencives  et  la  muqueuse  buccale  ;  c'est  moins  rare  que  l'enva- 
hissement  par  le  nez. 

Le  lupus  secondaire  du  larynx  ou  du  pharynx  est  loin  d*ètre 
aussi  rare  qu^on  Ta  supposé  dans  un  temps.  Des  différentes 
statistiques,  il  résulte  que,  dans  381  cas  de  lupus  extéricurj  il 
y  a  eu  8,9  0/0  un  dépôt  secondaire  dans  le  larynx.  Ajoutant  à 
cela  les  cas  où  le  pharynx  ou  le  palais  sont  seuls  pris,  on 
arrive  à  20  0/0. 

Le  lupus  étant  admis  comme  une  tuberculose  localisée  avec 
dQS  bacilles  tôberQuleux  en  petit  nombre,  Tinfection  peut  prendre 
place  par  les  lymphatiques,  ou  directement  par  limplantation 
du  bacille  sur  une  surface  avivée.  Dans  les  cas  de  lupus  de  la 
gorge  ou  du  nez,  où  Tinfection  secondaire  est  la  plus  fréquente, 
on  voit  comment  les  sécrétions  peuvent  arriver  aux  muqueuses, 
et  les  parties  les  plus  facilement  atteintes,  la  luette  et  l'épi- 
glotte,  sont  celles  les  plus  aisément  infectées. 

L*anëmie  peut  aider  au  diagnostic  précoce  du  lupus  primitif, 
quoique  pas  aussi  marquée  ni  générale  que  dans  la  phtisie 
laryngée;  elle  forme  un  contraste  marqué  avec  la  congestion 
générale  observée  dans  la  syphilis.  L'anesthésie,  sauf  dans  un 
cas  de  l'auteur,  est  constante  et  typique.  Les  ablations  pre- 
mières s'observent  le  mieux  sur  la  luette  et  Tépiglolte.  La 
luette  s'épaissit,  devient  noueuse,  la  couleur  de  la  muqueuse 
reste  normale  ou  augmente  légèrement.  Puis  survient  l'ulcé- 
ration, qui  s'étend  jusqu'à  destruction  de  toute  la  luette,  lente- 
ment, sans  douleur^  ou  guérit  sur  un  point  pour  reprendre  sur 
lin  autre.  Même  processus  pour  Tépiglotte,  où  les  ulcérations 
guérissent  lentement,  et  qui  devient  raide,  fibreuse,  souvent 
dédiiqaetée  sur  ses  bords. 

Les  cicatrices  do  lupus  ne  sont  nullement  caractéristiques  et 
ne  peuvent,  à  elles  seules,  servir  à  faire  le  diagnostic. 


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568  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Lennox  Browne  a  admis  ^  comme  distinction  du  lupus  du 
voile  du  palais  et  de  la  syphilis,  que  le  premier  atteint  toujours 
le  nez,  et  la  seconde  la  bouche. 

Dans  un  cas  de  Tauteur,  avec  un  lupus  du  nés  existait,  à  la 
partie  supérieure  du  voile  du  palais,  une  masse  de  tissu  nodu- 
laire,  d'aspect  verruqueux,  bloquant  las  méats  et  oachant  plus 
de  la  moitié  de  la  cloison. 

La  limitation  du  lupus  à  la  région  sus-glottique  a  été  sug- 
gérée pour  le  diagnostiquer  de  la  syphilis,  mais  il  ne  faut  pas  y 
ajouter  grande  confiance,  car  Tinvasion  des  vraies  cordes  vo- 
cales n^est  qu'une  question  de  temps  et  de  la  sécurité  du  cas  ; 
elle  s'accompagne  des  mêmes  caractères  qu'au  niveau  de  l'épi- 
glotte. 

La  sténose  du  larynx  due  au  lupus  est  rare,  beaucoup  plus 
que  dans  la  syphilis. 

Le  traitement  spécifique  ne  fait  que  nuire  au  lupus.  D'après 
les  expériences  et  observations  publiées  (Kocb,  Gornil,  I^eloir, 
Max  Schûller),  le  lupus  paraît  pouvoir  dégénérer  en  tuberculose 
pulmonaire  ou  généralisée.  r.  lbudbt. 

Un  cas  de  fracture  du  larynx  terminée  henreosemeiit,  par  A. 

SoKOLOwsKi.  (Journ,  of  Laryng,  and  Rhin,,  n?  9,  1889.) 

Une  fille  de  20  ans  eut,  au  début  de  janvier  1888,  son  tablier 
saisi  par  une  moissonneuse  ;  elle  le  portait  sur  son  dos  et  fixé 
au  moyen  d*un  nœud  au  devant  du  cou  (suivant  une  coutume 
locale)  ;  elle  sentit  subitement  une  forte  douleur  près  du  larynx  ; 
grande  dyspnée,  puis  bientôt  toux  quinteuse,  avec  expectoration 
pendaut  plusieurs  heures  de  sang  abondant.  Le  môme  jour,  la 
malade  pouvait  raconter  les  faits  quoique  avec  grande  difficulté 
à  cause  do  sa  toux,  qui  s'accompagnait  d'une  expectoration 
abondante  d'un  caractère  purulent.  Tout  le  cou  était  gonflé  par 
emphysème  sous-cutané;  en  examinant  le  voisinage  du  larynx, 
on  trouve,  au  niveau  du  cartilage  thyroïde  gauche,  un  sillon 
distinct  qui  s'abaisse;  en  palpant  plus  fort,  douleur  vive  et  cré- 
pitation manifeste.  Cartilage  thyroïde,  cricoïde  droit,  os  hyoïde 
semblant  intacts.  Rien  de  pulmonaire. 

Au  laryngoscope,  on  vit  au-dessous  de  l'épiglotte  deux  gon- 
flements épaiSi  rouges,  répondant  aux  bords  supérieurs  du 
cartilage  thyroïde,  suivant  la  direction  des  cordes  vocales  supé- 
rieures, emplissant  tout  le  larynx,  le  gauche  beaucoup  plus 
épais  que  le  droit.  Impossible  de  voii*  la  partie  postérieure.  Les 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  568 

renflements  ci-dessns  eemblaient  dus  anx  portions  supérieures 
du  cartilage  thyroïde,  fracturées  et  poussées  dans  le  larynx.  On 
ne  pouvait  déterminer  l'état  de  la  partie  postérieure  du  cricolde. 

On  fit  la  laryngotomie  en  incisant  les  parties  molles  ot  en 
passant  une  grosse  canule  dans  une  ouverture  due  à  Técra- 
sement  de  Tangle  inférieur  du  thyroïde  et  do  la  partie  antérieure 
du  cricorde,  et  on  rétablit  la  respiration. 

Après  quatre  semaines,  nouvel  examen  :  épiglotte  intacte, 
renflements  épais  correspondant  aux  cordes  vocales  supérieures; 
laissant  un  sillon  plus  ou  moins  triangulaire  au  lieu  do  se 
rencontrer  à  Tangle  antérieur.  Approchant  pendant  la  phona- 
tion,  ils  cachaient  tout  l'intérieur  du  larynx  ;  au-dessous,  indis- 
tinctement visibles,  les  vraies  cordes  vocales.  La  direction  des 
replis  ary-épiglottiques  semblait  changée  au  point  que  ces  replis 
allaient  presque  perpendiculairement  d'avant  en  arriére  et  de 
haut  en  bas,  ceci  étant  dû  à  l'écartement  double  de  la  normale 
des  cartilages  de  Santorini,  qui,  pendant  la  phonatioui  lais- 
saient toujours  0,02  1/â  d'écart 

Ouverture  du  larynx  de  forme  rhomboïde,  environ  0,01  de 
diamètre;  trachée  tout  à  fait  invisible. 

Gela  resta  ainsi  pendant  deux  mois  ;  de  plus,  la  malade  allant 
bien,  mais  gardant  son  tube,  il  fallut  le  lui  laisser  en  perma- 
nence, malgré  une  laryngo-fissure  complémentaire  ;  mais,  à  la 
fin  de  janvier  1889,  malgré  que  l'aspect  laryngoscopique  n'eût 
pas  changé,  la  malade  a  pu  garder  son  tube  trois  semaines 
fermé. 

Une  note  additionnelle  de  Sokolowski  dit  que  la  dyspnée  a 
réapparu  après  une  nouvelle  tentative  intérieurement  et  qu'il  a 
fallu  le  laisser  à  demeure.  Le  travail  se  termine  par  une  revue 
et  une  discussion  très  complète  des  cas  de  fracture  du  larynx 
connus.  r.  lbudst. 

De  la  goutte  dans  la  gorge,  par  sm  Morell  Mackenzie.  {Journ. 
ofLaryng,  and  Rhin.,  u^  8,  1889.) 

Porter  le  diagnostic  d'affectiou  goutteuse  est  la  dernière  res- 
tsource  des  praticiens  dépourvus  de  diagnostic;  cependant  on 
ne  peut  pas  refuser  à  la  goutte  l'explication  de  certain»  phéno- 
mènes obscurs,  et  quoique  aujourd'hui  les  formes  graves  de 
rafféotion  ne  soient  nullement  communes,  on  rencontre  évidem- 
ment souvent  une  forme  plus  atténuée.  Quoique  pas  commune 
dans  la  gorge,  Mackenxie  en  a  rencontré  quelques  cas,  dans  sa 
grande  pratique.  Gomme  tels,  il  n*a  admis  que  les  cas  où  le 


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570  PRESœ  ÉTIUNGÉnP 

palient  avait  d^autres  HianifeataUoDS  palpables  de  gouUe;  a^k 
gonflement  clea  petites  joiolurea  d'uae  pu  de  plusieui*^  e^ctré- 
Biité&,  6oit  accès,  de  goutte  aiguë  sor  une  ai^tre  partie  du  eorps 
eoîQcidaat  aveo  la  disparition  d'aceidettts.  inflaAinatoires  du  côté 
ânk  larynx. 

Naturallement^  tottte  maladie  ehez  une  personne  de  natufe 
goutteuse  n'est  pas  néœssairenant  due  à  la  goutte.  A  l'appui 
de  sa  thèse,  Mackensie  cite  l€S  observaiieBs^auivaAées  : 

I.  —  Œdème  aigu  de  la  luette  disparaissant  au  moBMnt  du 
développement  subit  d'une  inilommation  goutteuse  au  niveau 
du  gros  orteil. 

IL  -r*  Inflammation  chronique  des  piliers  postérieurs  surve- 
nant chez  un  malade  présentant  depuis  longtemps  aux  doigts 
des  deux  mains  des  altérations  goutteuses. 

UI.  —  Dépôts  goutteux  autour  des  articulations  crieo-eryté- 
noldiennes  des  deux  côtést  causant  une  dysphonie  permanente. 

IV*  —  Inflammation  goutteuse  amenant  une  ulcération  fon- 
gueuse de  la  corde  vocale  supérieure  gauche,  ressemblant  au 
caaoer,  r.  lbudkt. 

Du  menthol  dans  le  coryza  et  dans  la  grippe  épidémiqne  et 
autres  alfectioiv^  du  nez  et  de  la  gorge,  par  Lbmnox  Brownb. 
(The  médical  Press»^  janvier  1890.) 

L*auleur  de  cette  note  recommande  Fempîoi  du  menthol,  soit 
en  inhalation  directe,  par  le  nëz  ou  la  bouche,  soit  comme  dés- 
infectant des  appartements.  Il  Ta  employé  avec  succès  pendant 
la  dernière  épidémie  de  grippe  et  en  a,  depuis  trois  ans,  retiré 
de  bous  résultats  dans  le  coryza  aigu,  le  mul  de  mer,  la 
diphthérie,  les  ulcérations  de  la  gorge  et  du  larynx,  etc.      h*  f. 

Etiologie  et  cnrabilité  de  la  rhinite  atrophiqne  chronique,  par 
JiRMUNSKY.  (3*  Congrès  des  méd.  russes^  Salut-PétersL.,  1880, 
ia  Journ,  of  Laryng,  and  Rhin*,  n<»  9,  1889.) 

Sous  le  nom  de  coryza  offensif  chronique,  d'oaène  atrophiqne, 
Jirmunsky  décrit  une  affection  nasale,  avec  augmentation  des 
cavités  nasales  par  atrophie  des  corps  caneéreux,  et  par  un 
écoalement  peu  abondant,  qui,  séchant  à  la  surface  muqueuse, 
forme  des  masses  ou  des  croûtes  vert^grisâire,  se  putréfiant 
aisément.  Jusqu'à  présent,  Tétiologie  est  obscure;  pour  les  uns, 
c'est  la  syphilis,  la  scrofule^  mais  fréquemment  on  tes  voit 
manquer.  Fraenkel  n'a, pu  troùyer  daBsi'nJènft  les  acides |^s 


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PRESSE  ÉTRANGÊBE  ^i 

doitt  la  f6rmfiU<m  acçompfigiierait  la  dégénérescence  graieseu^e 
de  la  muqueuse.  Pour  iirmunsky,  il  y  a  là  une  atrophie  congé- 
nitaie  des  corps  caverneux  ei  de  la  muqueuse  nasale;  celle*-ci, 
dans  celte  maladio,  décharge  un  mucus  facilement  putrescible, 
sous  rinfluence  de  certains  microbes  qui  y  trouvent  un  terraj^i 
favorable.  A  l'appui  de  ce  fait,  l'auteur  a  observé  des  en&nts 
4'une  même  famille  avec  osèn^e  atrophiqus,  développé  sans  être 
pi*écëdé  d'aucune  hypertroj^e.  Dans  Tàge  adulte,  Toîène  peut 
provenir  d^une  rhinite  chronique,  accompagnée  d*abord  d'hyper- 
trophie, puis  d'atrophie  de  l'appareil  nasal.  I^s  enfants  seuls 
peuvent  compter  sur  une  guérison  complète;  chez  l'aduUe,  pre- 
nostic  sans  espoir,  quand  il  y  a  des  dégénérescences  profondes 
et  invétérées  des  tissus  du  nez.  r.  leudbt* 

Polype  naso^pharyngé  avec  la  déformation  dite  <  frog  face  • 
{face  de  crapaud),  par  J.  Bark.  (Liverpool^  Med,  clin.  Journ. 
inJoarn.  of  Ltryng,  and  Rhin.  ^  n*  9,  i889.) 

Rapport  d*un  cas  de  polype  muqueux  ordinaire,  où  le  nez 
était  élargi,  mais  sans  présenter  la  face  de  crapaud,  type  in 
fibrome  naso-pharyngé.  La  tumeur  faisait  issue  par  les  narines 
.antérieures  et  postérieures. 

L'opération  consista  à  fendre  le  nez  sur  la  ligne  médiane  et 
à  ouvrir  les  cavités  nasales,  à  gratter,  à  ans  servir  de  la  pince, 
puis  à  cautériser  ensuite  au  gai vano-cau  1ère. 

Hunt  et  Norris  Wolfenden  trouvent  l'opération  entreprise  trop 
radicale  pour  ce  cas  assez  fréquent  dans  la  pratique  des  rhino- 
logistes;  ils  trouvent  également  que  le  type  invoqué  dans  le 
titre  de  la  communication  n'existait  nullement,  à  en  juger 
d'après  les  dessins  exhibés  par  l'auteur  du  cas  présent,    r.  l. 

Sur  un  cas  de  syphilis  imitant  le  lupus,  par  R.  Norris  Wol- 
fenden. {Journ.  of  Laryng.  and  Rhin.^  n®  9,  1889.) 

Une  femme  de  41  ans  avait,  au-dessous  de  Tnile  droite  du  nez 
et  à  l'extrémité  du  nez,  neuf  tubercules  rosés,  gélatineux,  celui 
du  bout  du  nez  étant  le  plus  grand.  Ces  tubercules  étaient  aussi 
confluents,  élastiques  au  toucher,  doux,  sans  douleur,  plutôt 
anestbésiques.  Juste  au-dessous  de  la  eleison  et  s'étendent  à  la 
lèvre  supérieure,  presque  sur  la  ligne  médiane,  large  tuber- 
Oiile,  ulcéré  et  couvert  d'une  croûte  noirâtre,  qui,  enlevée,  mçn- 
.  trait  une  ulcération  à  bordsi  élevés  et  épai8<  A  droite  de  la  Ibv  e 


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578  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

supérieure,  trois  autres  petits  tubercules,  disposés  oonoentri- 
quement;  un  autre  à  Tangle  buccal  gauche. 

Ces  tubercules  avaient  Fapparence  typique  «  gelée  de  pom- 
mes »  du  lupus  ;  la  cloison  nasale  était  légèrement  ulcérée,  il  j 
avait  un  écoulement  fétide.  Les  bords  droit  et  gauche  de  l'épîglotte 
épaissis  et  érodés,  laissaient  voir  en  avant  du  cartilage  aryté- 
noîde  droit,  et  dans  Tespace  inter-aryténoldien  des  élevures 
pâles,  siégeant  sur  une  base  épaissie,  ressemblant  beaucoup  au 
noyau  du  lupus  de  ces  régions. 

La  femme  était  manifestement  syphilitique  et,  après  trois 
mois  de  mariage,  avait  avorté,  après  quoi  était  né  un  enfant 
bien  portant  et  resté  tel.  Sur  le  dos,  les  membres  supérieurs  et 
inférieurs,  cicatrices  semblant  résulter  d'un  processus  ana- 
logue à  celui  existant  au  nez.  La  gorge  attaquée  avait  guéri, 
mais  il  n'y  avait  plus  de  luette.  Sur  le  crâne,  ulcération. 

La  malade  guérit  par  Tiodure  de  potassium  à  haute  dose  et 
Tusage  local  d*un  onguent  à  Tiodcforme;  mais  les  tubercules 
gélatineux  sur  le  côté  du  nez  se  montrèrent  assez  résistants.  Ils 
commencèrent  à  diminuer  de  taille  après  profondes  scarifications 
et  frictions  d*acide  lactique.  r.  leuoet. 

Du  rhinosclérome,  par  WoLKOwrrscH.  {Langenbecks  Arcbiv. 
Bd^S,  H23,  in  Journ.  of  Laryng.^  n<>  7, 1889.) 

Historique  et  disti*ibution  géographique  de  raflection.  En 
Europe,  elle  existe  surtout  dans  les  provinces  orientales  de 
TAutriche  et  de  la  Russie.  En  Amérique,  elle  ne  s'observe  que 
dans  r  Amérique  centrale.  Wolkowitsch  rapporte  11.  cas  per- 
sonnels et  donne  un  tableau  dans  lequel  il  les  ajoute  à  66  cas 
observés  par  d'autres.  Au  point  de  vue  de  la  localisation,  la 
maladie  débute  ordinairement  par  les  parties  profondes  du  nez 
et  simultanément  des  deux  côtés,  d*où  elle  gagne  la  partie 
externe  du  nez,  les  lèvres,  le  pharynx,  le  larynx,  la  trachée. 
Dans  des  cas  rares,  la  langue,  roreille,  Tœil,  sont  affectés.  La 
maladie  est  caractérisée  par  une  infiltration  cartilagineuse  de 
la  peau  ou  de  la  muqueuse.  La  seule  métamorphose  de  TinÛl- 
tration  est  ua  processus  cicatriciel  ;  il  n*y  a  de  dégénérescence 
ni  graisseuse,  ni  autre.  La  maladie  progresse  symétriquement 
sur  les  deux  moitiés  du  corps.  Les  premiers  symptômes  sont 
ceux  d'un  catarrhe  ordinaire,  voix  nasonnée,  suivis  d*une  sécré- 
tion fétide.  La  lésion  de  la  bouche  ou  du  pharynx  cause  de 
vives  douleurs  et  la  propagation  à  la  trachée  nécessite  la  tra- 
chéotomie et  la  canule  à  perpétuité.  La  maladie  est  essentiel- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  573 

lement  chronique  et  progressive.  Le  tmilement,  soit  chirurgical» 
soit  antiparasitaire,  a  jusquUci  été  sans  résultats  satisfaisants. 
La  description  histologique  et  bactériologique  est  très  intéres- 
sante, mais  doit  être  lue  dans  l'original  •  r.  lbudet. 

Un  cas  de  rhinolithe,  par  Badbn.  (Hosp,  Tidende,  1889,  n^  2, 
in  JourD,  of  Laryng,^  n®  7,  1889.) 

Une  femme  de  45  ans  souffrait  depuis  quatre  ans  d'un  écou- 
lement purulent  et  quelquefois  aussi  sanguinolent,  par  la  narine 
droite;  pendant  les  deux  dernières  années  et  demi,  il  y  avait 
eu  des  douleurs  dans  les  régions  frontales  et  temporales  du  côté 
droit,  en  même  temps  qu*étourdissements  et  bruits  dans  les 
oreilles.  On  trouva  un  corps  étranger  mobile,  à  angles  passa- 
blement tranchants,  dans  la  narine  droite  ;  il  céda  aux  efforts 
de  traction  et  son  centre  consistait  eu  un  noyau  de  cerise,  autour 
duquel  une  matière  calcaire,  composée  de  phosphate  et  de  car- 
bonate de  chaux,  était  disposée  par  couches.         r.  leudrt. 

L*obstmction  du  nez  dans  ses  rapports  avec  radministration 
des  anesthèsiquesy  par  F.  W.  Silk.  {Journ,  ofLaryng,,  n*  7, 
1889.) 

Silk  veut  démontrer  qu'avec  des  anesthésiques  tels  que  Téther, 
et  à  un  moindre  degré,  le  protoxyde  d'azote,  qui  augmentent  le 
gonflement  des  muqueuses,  toute  légère  obstruction  déjà  exis- 
tante tend  à  augmenter,  ou,  quand  elle  est  partielle  au  début,  à 
devenir  totale.  Quel  que  soit  l'anesthésique,  les  degrés  extrêmes 
de  résolution  accentuent  également  Tobstruction  nasale  en  per- 
mettant la  chute  du  voile  du  palais  vers  la  paroi  postérieure  du 
pharynx.  Chez  les  enfants,  la  supériorité  apparente  du  chloro- 
forme parait  due  à  ce  que  Tobstruction  partielle  est  chez  eux 
exceptionnelle;  de  plus,  vu  l'action  dépressive  du  chloroforme, 
elle  semble  devoir  être  moins  absolue  qu*avec  Téther;  cepen- 
dant, avec  des  précautions,  on  peut  remédier  aux  dangers  de 
ce  dernier  agent. 

A  rétat  normal,  la  bouche  suffit  largement  pour  suppléer  le 
nez  bouché,  mais  il  peut  Survenir  des  difficultés  dans  les  cir- 
constances suivantes  : 

10  Pendant  la  période  de  début,  à  cause  du  gonflement  de  la 
langue,  aggravée  encore  par  une  sécrétion  abondante  de  mucus 
et  de  salive  et  par  Tocclusion  spasmodique  des  mâchoires  et  de 
la  bouche  ; 

ANNALES  DBS  MALADIES  DE  L*OREILLB  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  40 


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574  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

^  Pendant  la  maintenance  de  la  nareose,  pour  les  mômes 
raisons. 

Pour  remé'lier  à  ces  inconvénients,  Silk  n'indique  rien  qui  ne 
soit  déjà  connu  ;  il  en  est  de  même  en  ce  qui  concerne  les  nou- 
veaux dangers  dus  à  la  présence  des  instruments  et  des  mains 
du  chirurgien  à  l'entrée  des  voies  aériennes,  et  les  hémor- 
rhagies  consécutives.  Il  termine  en  disant  qu*à  une  diminu- 
tion de  la  force  d*inhalation  s'associe  naturellement  une  dimi- 
nution dans  les  fonctions  d'expiration  et  d'élimination  par  le 
poumon,  et  qu'il  en  résulte  une  accumulation  de  vapeur  anes- 
thésique  dans  les  poumons  et  dans  le  sang.  Par  suite,  il  n'est 
pas  rare  que  des  attaques  de  syncope  et  d'apnée  surviennent 
peu  de  temps  après  la  cessation  de  Tadminislration  de  Tanes- 
thésique.  Enfin,  Tauteur  croit,  quoiqu'il  n'ait  pas  d'expérience 
personnelle  à  ce  sujet,  que  le  sang  peut  être  inhalé  en  quantité 
suffisante  pour  amener  à  la  suite  de  l'atelectasie,  des  pneu- 
monies et  autres  lésions.  r.  leudet. 

Ectasie  frontale,  par  Weinlbchnbr.  (Soc,  des  mèd,  de  Vienne^ 
8  février,  in  Journ,  of  Lavyng,^  n*»  6,  1889.) 

Malade  atteint  d'ectasie  du  sinus  frontal,  renfermant  des 
masses  athéromateuses.  Le  malade,  homme  de  45  ans,  avait  eu 
à  8  ans,  un  traumatisme  au  front.  Il  y  a  douze  ans,  il  eut  du 
vertige  et  des  convulsions.  Pendant  deux  ans,  le  sinus  frontal 
droit  fut  gonflé.  Le  malade  guérit  par  une  opération.  Billroth  a 
observé  un  cas  semblable.  n.  leudet. 

Enléyement  des  corps  étrangers  du  nés,  par  Charles  W.  Dodd. 
{Laocet,  3  novembre  1888,  id  Journ.  of  Laryng.^  n<»6,  1889.) 

Il  ne  faut  qu'un  simple  tube  de  gomme  molle,  long  d'un  à 
deux  pieds,  muni  d'un  embout  en  caoutchouc  ou  de  bois  à  une 
extrémité,  assez  large  pour  remplir  le  nez,  en  forme  d'olive.  On 
l'applique  à  la  narine  libre  ;  par  l'autre  bout  le  chirurgien  souffle 
subitement  avec  force,  et  le  corps  étranger  s'échappe.  Il  faut 
préalablement  faire  se  fermer  le  vojle  du  palais  par  les  cris  de 
l'enfant  ou  par  ravalement  d'eau  s'il  s'agit  d'un  adulte.  Si,  après 
une  ou  deux  reprises,  le  corps  n'est  pas  sorti,  fermer  la  narine 
et  l'ouvrir  subitement  pendant  que  l'on  soufflera.  L'auteur  pré- 
tend n'avoir  jamais  vu  manquer  son  procédé.        r.  leudet. 

Cas  de  malformation  congénitale  de  la  face,  pai*  J.  Wolf.  {Soc, 

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PRESSE  ÉTRANGÈRE  575 

de  méd,  Berl.^  9  janvier  1889,   in  Journ.  ofLaryng.^  n®  6, 
1889.) 

Chez  un  enfant  de  11  mois,  parmi  d*aatres  malformations, 
tumeur  cartilagineuse  du  nex,  muni  de  deux  ailes  et  d^une 
cloison.  Les  deux  orifices  de  ce  faux  nez  étaient  imperforés« 
L*auteur  croit  que  la  cause  est  une  torsion  de  Tamnios.  A  la 
discussion,  Kuster  émet  Pavis  qu'il  y  avait  une  lumeur  der- 
moîde  du  nez,  ce  qui  fut  démenti  par  une  opération  consécu- 
tive. R.  L. 

Sur  la  position  et  les  méthodes  d'anesthésie  dans  les  opérations 
sur  le  naso-pharynx,  par  P.  W.  Silk.  (Journ.  of.  Laryng,^' 
n*»  6,  1889.) 

L'auteur  passe  en  revue  la  possibilité  d'anesthésier  le  sujet 
couché  sur  le  dos,  sur  le  ventre  ou  bien  endormi,  couché,  puis 
placé  ensuite  dans  le  décubitus  latéral;  il  leur  préfère  la  posi- 
tion assise  ou  bien  ainsi  modifiée  :  le  malade  est  endormi  assis, 
le  corps  presque  droit,  les  jambes  appuyées  ;  on  le  penche  en 
avant  après  anesthésie  complète,  la  tête  penchée  au-dessus  d'un 
bassin  placé  entre  ses  genoux;  on  opère ,  et  le  sang  s*écoule  le 
long  du  doigt  du  chirurgien.  C^est  donc  cette  position  ou  sim- 
plement la  position  assise  qu'il  faut  toujours  tâcher  d'adopter 
au  point  de  vue  de  Tanesthésie,  si  c'est  toutefois  possible. 

Comme  anesthésiques,  Silk  indique  l'oxyde  nitreux,  Téther 
«eul  ou  combiné  au  chloroforme,  enfin  ce  dernier  agent.  Il  ne 
réclame  pas  pour  ces  agents  de  supériorité  sur  des  méthodes 
qui,  en  d'autres  mains,  peuvent  donner  de  meilleurs  résultats. 

R.  LEUDBT. 

Dégénérescence  fibreuse  des  cavités  nasales  et  du  pharjmx 
d'origine  syphilitique,  par  John  Noland  Mackenzib.  {Joura. 
ol  Laryng.j  nM,  1889.) 

Survient  fréquemment  dans  la  syphilis  tertiaire,  sous  la  même 
forme  que  dans  le  larynx,  c'est-à-dire  soit  une  simple  néofor- 
mation de  tissu  contractile  rétrécissant  les  cavités,  soit  sous 
forme  de  grosses  tumeurs  épaisses,  prises  à  tort  pour  des 
gommes.  L'affection  frappe  surtout  les  hommes,  particulière- 
ment les  alcooliques. 

Les  corps  caverneux  en  souffrent  plus  que  la  cloison  et  les 
autres  régions  du  nez;  ils  sont  hypertrophiés,  durs,  d'un  blanc 
jaunâtre  ou  rougeâtre,  sessiles,  parfois  pédiculisés.  Ils  peuvent 


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578  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

empêcher  Parrivée  de  Pair,  parfois  8*ulcérer,  produire  des  brides 
fibreuses  à  la  suite  ou  s*élimiiier.  Les  glandes  ont  disparu  ainsi 
que  les  cellules  érectiles,  Pépithélium  s*altère  consécutivement 
et  tombe.  Cette  variété  de  syphilis  nasale,  qui  tend  à  Phyper- 
trophie,  est  donc  à  distinguer  du  catarrhe  ordinaire  syphi- 
litique. 

Dans  le  pharynx  moins  fréquemment  altéré,  ce  sont  surtout 
les  amygdales,  les  piliers,  qui,  transformés  en  une  masse  dense, 
perdent  leur  aspect  anatomique  ordinaire.  Dans  un  cas,  la 
luette  était  atteinte. 

Dans  le  nez,  on  réussit  plus  facilement  que  pour  le  pharynx, 
à  enlever  les  tumeurs  avec  un  serre-nœud  ou  le  cautère. 

Pour  le  diagnostic  avec  les  gommes,  on  a  surtout  PeiTet 
inutile  du  traitement  spécifique;  Panémie  périphérique  et  la 
sensation  de  dureté  transmise  au  doigt  par  la  sonde,  bien  diffé- 
rente de  la  mollesse  et  de  Télasticité  de  la  gomme,     r.  leudet. 

Tumeur  du  pharynx.  Mort  dans  la  chloroformisation,  par 
Gamdwell.  {Lancetj  !•'  septembre  1888,  in  Joura.  of  Laryng.y 
no  4,  1889.) 

Un  homme  de  46  ans,  ayant  à  être  opéré  d*uue  tumeur  maligne 
à  la  partie  postérieure  du  pharynx,  était  en  train  d'être  chloro- 
formé, quand  il  cessa  subitement  de  respirer,  devint  livide,  et  le 
cœur  s*arrêta  environ  deux  minutes  après. 

A  Pautopsie,  un  néoplasme  environ  du  volume  d'un  œuf  de 
dinde,  s'étendait  de  la  partie  supérieure  droite  du  pharynx, 
recouvrant  le  palais  et  le  côté  droit  jusqu'à  la  luette  et  descen- 
dant jusqu'à  presque  toucher  Pépiglotte.  On  croit  que  c'est  elle 
qui  causa  la  mort  en  obstruant  l'ouverture  du  larynx,  r.  lbudet. 

Tableau  de  la  diphthérie  en  Norwège,  par  Johannessen  (Axel). 
{Christiania  Viaderak.  Forhandl,  1888,  in  Joura.  of  Laryng., 
no  4,  1889.) 

Ouvrage  fondé  sur  des  statistiques  considérables  et  donnant 
un  tableau  détaillé  de  la  diphthérie  en  Norwège,  de  1803  à  1834. 
Pendant  cette  période,  quatre  grandes  épidémies  ont  régné, 
séparées  toutes  par  des  intervalles  où  la  maladie  était  bien  peu 
marquée;  toutes  les  quatre  ont  été  contemporaines  des  grandes 
épidémies  qui  ont  envahi  la  plus  grande  partie  du  monde; 
toutes  ont  pris  naissance  à  plusieurs  foyers,  surtout  abondants 
le  long  de  la  côte,  où  le  commerce  des  pêcheries  et  de  la  navi- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  677 

gation  les  avait  propagés.  Par  suite  de  la  concordance  entre 
les  épidémies  de  croup  et  de  diphthérie,  Fauteur,  pour  cela  et 
d*autres  raisons  encore,  fait  du  croup  une  localisation  laryngée 
de  la  diphthérie.  Le  croup  a  semblé  atteindre  son  maximum 
plutôt  que  les  angines;  il  a  également  été  plus  fréquent  dans 
les  grandes  villes  qu'à  la  campagne. 

Llnoubation,  variable  de  quelques  heures  à  trois  jours,  a  rare- 
ment dépassé  cette  limite.  Les  pécheurs,  marins,  voyageurs, 
l'ont  surtout  propagée,  souvent  sans  la  contracter  eux-mêmes. 

Sur  iOO  diphthériques  en  Norwège  pendant  ce  siècle,  il  y 
avait  61,4  d*enfants,  et  38,6  d*adultes.  Sur  Tensemble  de  la  po- 
pulation 1,8  pour  1000  étaient  des  enfants,  0,6  pour  1000  des 
adultes,  d'après  quoi  la  diphthérie  a  frappé  en  comparaison  plus 
d'adultes  en  Norwège  que  dans  toute  autre  coutrée,  l'Irlande 
exceptée.  Pour  le  croup,  il  n'y  avait  que  2,3  0/0  d'adultes. 

La  diphthérie  a  surtout  attaqué  les  femmes,  le  croup  les 
hommes;  la  mortalité  a  eu  une  progression  inverse.  Le  maxi- 
mum des  deux  manifestations  de  la  diphthérie  a  existé  de  no- 
vembre en  janvier;  le  croup  a  semblé  plus  influencé  par  les 
saisons  que  l'angine.  Les  épidémies  ont  très  souvent  débuté  en 
été  et  en  automne.  Les  vents  du  sud  et  du  sud-est  semblent  les 
favoriser.  Plus  d'une  fois  la  diphthérie  a  reparu  chez  un  même 
individu;  certaines  familles  ont  paru  présenter  une  sensibilité 
spéciale  qui  ne  résultait  probablement  pas  d'un  défaut  de  résis- 
tance spécial,  mais  peut-être  d'une  même   hygiène  défectueuse. 

Les  différentes  épidémies  ont,  chose  intéressante,  eu  une 
tendance  très  différente  aux  paralysies  de  la  convalescence  :  elle 
a  varié  de  50  à  0  pour  100  malades. 

Gomme  on  Ta  observé  ailleurs  depuis  longtemps,  Tintensité, 
la  localisation  du  processus,  la  marche  envahissante  des  épidé- 
mies n'avaient  guère  d'influence  sur  le  nombre  des  paralysies. 

R.  LEUDET. 

Sur  Tanatomie  pathologique  do  la  paralysie  diphthéritiqne , 
par  Krauss.  (Buffalo  Med,  and  Siu'ff,  Journ,^  janvier  1889,  îd 
Journ,  ofLaryng,,  n*»  4,  1889.) 

Examen  histologique  par  l'auteur,  dans  le  laboratoire  du  pro- 
fesseur Mendel,à  Berlin.  Enfant  de  11  ans,  morte  de  diphthérie 
grave,  examen  spécial  des  noyaux  de  l'oculo- moteur,  des  nerfs 
abducteur,  facial  et  hypoglosse,  de  leurs  racines  intra-encépha- 
liques  et  des  vaisseaux  sanguins. 

Pour  la  dimension,  le  nombre,  la  forme,  le  contenu,  les  cel- 


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578  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Iules  ganglionnaires  des  différents  noyaux  avaient  leur  con- 
dition normale.  Il  n'en  était  pas  de  même  des  Gbres  nerveuses 
et  surtout  des  fibres  intra-eneéphaliques  de  roculo-moteur; 
quelques  cylindres-axes  étaient  détruits  ;  d'autres  étaient  irré- 
guliers, d*autres  déformés.  La  myéline  était  altérée.  Les  capil- 
laires, les  artères  petites  et  grandes  étaient  engorgées,  don- 
nant à  la  préparation  l'aspect  d'un  néoplasme  vasculaire.  Ce- 
pendant les  veines  du  plancher  du  quatrième  ventricule  étaient 
vides  et  leurs  parois  accolées.  La  diapédèse  des  globules  san- 
guins était  remai^uable,  et  il  y  avait  dans  la  protubérance  de 
nombreuses  et  petites  hémorrhagies.  Dans  les  espaces  péricona- 
dulaires  existait  une  accumulation  abondante  de  corpuscules  du 
sang. 

Les  hémorrhagies  les  plus  grandes  se  voyaient  à  Tœil  nu  ; 
surtout  le  long  du  trajet  intra-protubérantiel  des  nerfs,  et  près 
de  Torigine  de  Toculo-moteur  gauche,  le  long  des  racines 
duquel  se  faisaient  des  hémorrhagies;  il  en  était  de  même  le 
long  du  nerf  oculo-moteur  et  du  trajet  intra-protubérantiel  des- 
deux autres  nerfs. 

En  résumé  : 

1)  Noyaux  nerveux  orftniens  normaux; 

2)  Dégénérescence  d'une  partie  de  Toculo-moteur; 

3)  Hyperémie,  diapédèse  des  globules  sanguins,  hémorrhagies 
de  proportions  divei*ses. 

Résultats  concordants  avec  ceux  publiés  par  Mendel.    r.  l. 

Les  amygdales  (de  l'isthme,  de  la  langue,  du  pharynx  et 
discrètes)  :  leurs  fonctions,  lenrs  rapports  avec  les  affections 
de  la  gorge  et  du  nez,  par  Spiger,  Scanes.  {Lancet,  ^1  oc- 
tobre 1888,  lû  Journ.  ofLaryng.j  n»  5,  1889.) 

Conclusions  :  1*  La  raison  d'être  des  diverses  amygdales, 
réside  dans  leurs  relations  évidentes  avec  l'appareil  qui  fabri- 
que le  sang,  et  l'issue  de  nombreuses  sécrétions.  Les  rapports, 
des  amygdales  avec  le  reste  de  l'organieme  peuvent  êti*e  bien, 
appréciés  en  les  comparant  à  Taction  d'un  champ  d'épuration 
vis-à-vis  de  la  ville  qui  l'utilise  et  à  laquelle  il  renvoie  ses- 
produits  éliminés. 

^  Si  quelques  sécrétions  dont  les  amygdales  sont  chargées 
sont  altérées  d'une  façon  quelconque  par  des  subslanoes  im- 
tantes,  par  corrélation,  ces  amygdales  montrent  des  troubles* 
d'irritation  de  degré  variable. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  579 

8^  Les  fonctions  et  les  affections  des  diverses  amygdales 
fournissent  la  clef  du  traitement  rationnel  et  scientifique  et 
constituent  la  raison  probable  de  beaucoup  de  lésions  du  nez 
et  de  la  gorge.  r.  l. 

Marche  ascendante  de  la  mortalité  par  diphthérie,  à  Londres. 

{Lancety  3  novembre  1888,  ia  Journ.  of  Laryng,^  n<»  6, 1889.) 

Pendant  les  sept  dernières  années  (1881-7),  le  taux  de  la 
mortalité  par  diphthérie  à  Londres  a  considérablement  dépassé 
celui  observé  jusqu^ici,  ainsi  que  la  mortalité  moyenne  dans 
l'ensemble  de  TAngleterre  et  du  pays  de  Galles  ;  ce  n'était  pas 
lo  cas,  il  y  a  30  ans,  au  début  de  la  maladie. 

Pendant  que  la  mortalité  par  dipbthérie  atteignait  à  Londres 
âl7  cas  suri  million,  elle  ne  dépassait  pas  118  dans  les  tl  prin- 
cipales villes  de  province,  où  la  mortalité  par  les  autres  affec- 
tions zymotiques  dépassait  considérablement  celle  de  Londres. 

R.  LBUOBT. 

Tumeur  mixte  du  Toile  du  palais,  par  Hoffmann.  {Arch,  de 
Langenbecky  in  Journ,  of  Laryng,,  n**  6,  1889.) 

Description  anatomo-pathologique  très  détaillée  d'un  adéno- 
chondrome  enlevé  par  résection  du  maxillaire  supérieur,  r.  l. 

Tuberculose  du  pharynx,  par  Roth.  {Soc,  de  méd.  de  Bàle^ 
1888,  in  Joarn.  oflaryng,,  n»  6,  1889.) 

Cas  de  méningite  tuberculeuse;  origine  de  l'affection  :  tuber- 
culose de  l'amygdale  du  pharynx.  L'os  fut  consécutivement 
affecté,  d'où  plus  tard  méningite.  r.  leuoet. 


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INDICATIONS   BIBLIOGRAPHIQUES 


AMÉRIQUE. 


Oreille. 


Résumé  des  expériences  faites  à  U  clinique  otolocique  du  professeur 
H.  Scbwarlze,  de  Halle,  par  Gh.  H.  Muy  (iV.  Y.  med,  Journ.^  25  mai  1889). 

Otite  scarlalincuse,  par  G.-H.  May  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  14  mars;  in 
iV.  Y.  med,  Rec,  M  juin  1889). 

Valeur  du  traitement  antiseptique  et  protection  de  la  membrane  du 
tympan  dans  les  perforations  résultant  de  l'otorrhée,  par  L.  TurnbuII 
(Amer.  med.  Ass.  iNewport,  25  juin;  in  N,  Y.  med,  Rec*  6  juillet  1889). 

Surdité  interne,  par  J.-G.  Carpenter  (Amer.  med.  Ass.  Newport,  25  Juin  ; 
in  N,  Y.  med,  Rec,  6  juillet  1889). 

Mastoïdite  scicreuse,  par  J.-A.  Lippincott  (Amer.  med.  Ass.  Newport, 
25 Juin;  in  N,  Y.  med.  Rec,  6  juillet  1889). 

Possibilité  d'une  altération  de  Toreillo  moyenne  par  Tusage  de  Tatomi- 
sation  nasale,  par  G.-W.  Richardson  (Amer.  med.  Ass.  Newport,  25  juin; 
in  iV.  Y.  med.  Rec,  6  juillet  1889). 

Gonseils  pratiques  pour  Textraction  des  corps  étrangers  de  Torcille.  Ob- 
servations, par  H.  Rarclay  (N.  Y,  med,  Journ.^  13  juillet  1889). 

Méningite  purulente  au  cours  de  laquelle  une  otite  moyenne  purulente 
envahit  rintérieur  du  crâne  à  travers  la  cavité  labyrintbique  et  le  canal 
de  Fallope,  par  J.  Finlayson  et  T.  Barr  (Arch.  of  otoL^  ium  1889). 

Nécroses  et  caries  du  temporal  traitées  par  les  acides,  par  Ole  Bull 
(Arch,  of  otoLAwin  1889). 

Affections  de  rapophyse  mastoXde,  par  H.  Ferrer  (Arch.  of.  olol.,  juin 


Les  progrés  de  Totologie  durant  la  seconde  moitié  de  Tannée  1888,  par 
A.  Barlhet  A.  Hartmann  {Arch.  o/*  o/o/.,  juin  1889). 

Rapport  sur  les  progrés  de  l'otologie,  par  Morrison  Ray  (Amer,  praet. 
and  News,  B  min  iSS9). 

Résultats  de  la  rupture  accidentelle  de  la  membrane  du  tympan,  par 
Saver  Hasbrouck  (Journ.  of  ophthalm.  otol.  and  tori^it^o/.,  juillet  1889). 

Inflammaiion  de  Tattiaue  tympanique  et  perforation  de  la  membrane 
de  Shrapnell,  par  B.-A.  Randall  (22*  réunion  de  l'Amer,  otol.  Soc.  New 
jiiU      •     -'    ■'        -    ~        -       .    .^-  . 


London,  16  juillet;  in  iV.  Y,  med,  Rec,  3  août  ! 

Trois  cas  de  décès  à  la  suite  d'otites  suppurées,  avec  deui^  autopsies, 
par  F.-M.  Wilson  (22*  réunion  de  l'Amer,  otol.  Ass.  New  Londou,  16  juil- 
let: in  N.  Y.  med.  Rec,  3  août  1889). 

Un  foret  mastoïdien,  par  F.-M.  Wilson  (22*  réunion  de  TAmer.  otol. 
Ass.  New  London.  16  juillet;  in  N.  Y.  med.  Rec.,  3  août  1889). 

Kystes  du  pavillon  de  l'oreille,  par  Gorham  Bacon  (22*  réunion  de 
l'Amer,  otol.  Ass.  New  London,  16  juillet;  iniV.  Y,  med,  Ree..  3  août 
1889). 

Epithélioma  de  Toreille  moyenne,  par  W.-H.  Carmalt  (22«  réuaioo  de 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES  681 

TAmer.  otol.  Ass.  New  Loodon,  16  juillet;  in  N.  F.  meâ.  Rce.^  S  août 


Deux  cas  de  rupture  traumatique  de  la  membraDe  du  tympan,  par  Hun 
tington  Richards  (22*  réunion  de  l'Amer,  otol.  Ass.  MewLondon,  16  juil 
let;  in  N.  Y.  meà,  Rec.^  3  août  "*""* 


Occlusion  complète  des  deux  conduits  auditifs  externes,  par  E.-E.  Holt, 
(Amer.  otol.  Ass.,  22«  session,  New  London,  16  juillet;  in  iV.  K.  med,  Rce.^ 
è  août  1889). 

Otite  moyenne  catarrhale  aiguë,  accompagnée  d*ane  paralysie  faciale  et 
d'altération  de  la  vue  du  côté  malade,  par  E.-E.  Hoit  (Amer.  otol.  Ass., 
22*  session,  New  London,  16  juillet;  in  N.  Y.  med,  Rec.^  3  août  1889). 

Physiologie  des  muscles  intra-tympaniques,  par  S.  0.  Richey  (Amer, 
otol.  Ass.,  22*  session,  New  London,  16  juUiet  ;  m  iV.  Y.  med.  Ree,^  3  août 


Pavillon  de  Toreille  supplémentaire,  par  B.-A.  Randall  (Amer.  otol. 
Ass.,  22*  session,  New  London,  16  juillet;  in  iV.  F.  med.  Rec.^  S  août 
1889). 

Extraction  d*un  pois  inséré  depuis  dix-neuf  ans  dans  le  conduit  auditif, 
par  T.-Y.  Sutphen  (Amer.  otol.  Ass.,  22*  session,  New  London,  16  juillet; 
m  iV.  Y.  med.  Rec,  3  août  1889). 

Relation  entre  les  maladies  de  Toreille  et  les  affections  des  dents,  par 
R.  Barclay  (iV.  Y.  med.  Rec,  3  août  1889). 

Etude  clinique  sur  l'emploi  de  certains  antiseptiques  dans  le  traitement 
de  l'otorrhéc,  par  R.-L.  Randolph  [N.  Y.  med.  Rec,  21  juillet  1889). 

Extraction  d'un  pois  au  bont  de  trenlo-deux  ans  de  séjour  dans  le  con- 
duit auditif,  par  W.  F.  Morgan  {N.  Y.  med.  Record.^  24  août  1889). 

Surdité  résultant  des  affections  du  nez  et  des  dents,  par  D.  H.  Good-  , 
willie  [N.  Y.  med.  Jour.,  24  août  1889). 

Moyens  k  employer  pour  prévenir  la  surdité,  par  BuUer  (Canadian 
med.  Ass.,  13  août;  in  iV.  F.  med.  Journ.y  28  septembre  1889). 

Chlorate  de  potasse  dans  les  affections  de  l'oreille,  par  E.-H.  Lionel 
{The  Journ.  of  ophthalm.  otol.  and  laryngol.y  octobre  1889). 

Hémorrhagie  de  l'oreille  moyenne  dans  un  cas  de  fracture  de  la  base 
du  crâne  sans  signes  extérieurs  d* hémorrhagie,  par  Peabody  (The  Pract. 
Soc.  of  New  York,  4  octobre;  in  AT.  F.  med,  Rec,  2  novembre  1889). 

Cas  d*abcës  cérébelleux  dû  à  une  affection  de  Toreille,  opéré  avec  succès, 
par  W.  Macewen  {Arch.  of  otol.,  n*'  3  et  4,  1889). 

Perte  de  la  membrane  du  tympan,  du  marteau  de  l'enclume  et  do 
l'étrier,  avec  bonne  ouïe,  par  F.-G.  Clark  {Arch.  of  otol.,  n"  3  et  4, 


Contributions  additionnelles  botaniques  et  cliniques  k  l'otomycose,  par 
F.  Siebenmann  {Arch.  of.otoL,  n"  3  et  4,  1889). 

Un  cas  rare  de  réflexes  auditifs,  par  H.  Steinbrûgge  {Arch.  of  otol., 
n**  3  et  4,  1889). 

Observations  d'affections  mastoïdiennes,  par  Gorbam  Bacon  {Arch.  of 
OtoL,  n*'  3  et  4,  1889). 

Amélioration  de  l'audition  obtenue  par  l'emploi  de  forts  sondages  dans 
les  cas  de  bouchons  de  cérumen,  par  W.  Kosegarten  {Arch.  of  otol,, 
D**  3  et  4,  1889). 

Recherches  sur  l'influence  de  la  forme  du  crâne  sur  certains  rapports 
importants  de  l'os  temporal,  par  0.  Kômer  {Arch.  of  otol.,  n**  3  et  4, 
1889). 

Atrésie  congénitale  de  Toreille,  par  E.  Joél  {Arch.  of  otol.,  n**  3  et  4, 


Otorrhée  chronique  purulente,  avec  surdité,  guérie  par  l'excision  de  la 
membrane  du  tympan  et  da  marteau,  par  Gh.-U.  Burnett  {Med.  New$, 
2  novembre  1889). 

Goarts  mémoranda  d'otologie  pratique,  par  A.-H.  Buck  {N,  Y.  med. 
Rec,  9  novembre  1889). 


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682  INDICATIONS  BIBU0GRAPHIQUE8 

OuYorture  du  méat  auditif,  par  O.-D.  Pomeroy  (N.  Y.  Acad.  of  uMde- 
cine,  séance  du  21  octobre;  in  iV.  F.  med.  Journ.,  16  novembre  1889). 

Traitement  de  la  surdité  invétérée,  par  N.-J.  Uepburo  (S.  Y.  Acad,  of 
med.,  séance  du  21  octobre;  in  N.    Y,  med.  Jouru.,  16  novembre  1889). 

Deux  cas  do  lésions  de  Toreille  consécutives  à  un  abcès  intra-crànien, 
par  Southam  [The  med,  Chroniele^  novembre  1889). 

Onze  ras  d'aspergillus  de  Toreille  humaine,  par  G.  H.  Burnott  [The  med, 
and  surg.  Report.^  16  novembre  1889). 

Lupus  érythémaleux  de  la  cavité  auriculaire  et  de  la  face,  par  G.  H.  Fox 
(N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  26  novembre;  ia  iV.  Y.  med,  Joum.y 
28  décembre  1889). 

Auto-massaf^e  du  tympan,  par  H.  G.  Houghtoo  (Joum,  of  aphihaîm. 
olùl.  and  laryngoL^yànyier  1890). 

Otite  externe,  furoncles  et  otorrhée  aggravés  par  Temploi  de  Teau  chaude 
et  des  cataplasmes,  par  A.-D.  Williams  [St-Louis  med,  and  surg.  Joum.^ 
décembre  1889). 

Atrésie  congénitale  du  conduit  auditif,  par  A.-D.  Williams  {Saint-Louis 
med.  and  surg.  Journ.^  janvier  1890). 

1.  Solution  d'atropine  contre  les  douleurs  d'oreilles  nocturnes  chez  les 
enfants.  —  11.  Les  anciennes  otorrhces  sont  toujours  dangereuses.  — 
III.  Abcès  du  cervelet,  provoqué  par  une  otorrhée.  Opération.  Guérison, 
par  A.  D.  Williams  [St-Louis  med.  and  surg.  Joum. y  fevrier  1890). 

Complications  auriculaires  de  l'influenza,  par  0.  D.  Pomcr«»y  (N.  Y. 
Acad.  of  med.,  séance  du  21  janvier;  in  iV.  Y.  med.  Aec,  15 février  1890). 

Teinture  d'iode  dans  les  affections  de  Toreille  moyenne,  par  Allyn  (AI- 
leghcny  med.  Gounty  Soc,  novembre  1889  ;  in  New  Orléans  med.  and  surg. 
Joum.y  janvier  1»90). 

Blessure  de  Toreille,  produite  par  un  coup  de  pistolet,  par  L.  A.  Stimson 
(N.  Y.  surg.  Soc,  séance  du  8  janvier;  in  A^.  Y.  med.  Joum. y  l**"  mars 
1890). 

Les  manifestations  auriculaires  dans  l'épidémie  de  grippe,  par  Spear 
(Boston  med.  Jour».,  16  janvier  1890). 

Otite  externe  hémorrhagique,  par  Gorham  Bacon  {Arcfi.  of  otology^ 
vol.  XIX,  n*  1,  1890). 

Un  cas  de  surdité  permanente,  causée  probablement  par  la  quinine,  par 
S.-G.  Dabuey  [Arch.  of  otology,  vol.  XIX,  n«  1,  1890). 

Cas  de  pericliondrite  idiopathiaue  du  pavillon  de  l'oreille  gauche,  par 
H.  Ferrer  [Arch.  of  otology,  vol.  XIX,  n*  l,  1890). 

Elimination  traumatique  partielle  du  tympan  ;  occlusion  en  huit  jours, 
par  A.  Eitelberg  [Arch.  of  otologu^  vol.  XIX,  n»l,  1890). 

Malformation  du  pavillon.  —  Opération  plastique  poar  la  ^érison 
de  la  difformité,  par  Gorham  Bacon  (Arch.  of  otology^  vol.  XIX,  n*  1, 
1890). 

Deux  cas  de  périchondrite  du  pavillon  de  l'oreille,  traités  par  la  cail- 
ler tranchante  et  le  drainage,  par  J.-B.  Me  Mahon  {Arch.  of  otology^ 
vol.  XIX,  n*  1,  1890). 

.  Traitement  chirurgical  de  Tinflammation  phlogmoneuse  diffuse  du  pa- 
villon de  l'oreille,  par  E.  Gruening  (Arch.  of  otology^  vol.  XIX,  n*  i, 
1890). 

Bactériologie  de  quelques  affections  inflammatoires  de  l'oreille  moyenne 
et  des  cellules  mastoïdiennes,  par  A. -A.  Kanthack  (ArcA.  of  otology^ 
vol.  XIX,  n*  1,  1890). 

Inflammation  diphihéritique  delà  membrane  muqueuse  du  tympan.  Con- 
tribution à  la  pathologie  de  l'organe  de  l'ouïe,  par  S.  Hirsen  (Arsh.  of 
otoiogy,  vol.  XIX,  n*  1,  1890). 

Ossification  du  pavillon  de  l'oreille  consécutive  à  une  périchondrite  séro- 
purulente,  par  H.  Knapp  (Arch.  of  otology^  vol.  XIX,  n*  1,  1890). 

Compte  rendu  des  progrés  de  Totologie  durant  la  première  moitié  de 
Tannée  1889.  (Anatomie  normale  et  pathologique,  histologie  et  physiologie 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES  583 

dç  Toreille  et  du  naso-pharynx,  par  A.  Bortb).  (Pathologie  et  thérapea ti- 
que, par  A.  Harlmann).  (Arefi.  of  otology,  yol.  XiX,  a"  1,  1890). 

Compte  rendu  des  séances  de  la  section  d^otolorie  à  la  6i*  réunion 
des  médecins  et  naturalistes  allemands,  tenue  à  Ueidelberg  du  17  au 
83  septembre  1889,  par  G.  Killian  {Àrch,  ofotology,  vol.  XIX,  n»  1. 1890). 

Compte  rendu  des  séances  de  la  section  otologique  de  la  British  medt' 
cal  association^  session  de  Leeds,  août  1889  (Arch.  of  otology^  vol.  XIX, 
n»  1,  1890;. 

Surdité  sans  Psion  apparente,  par  Allyn  (Allegheny  County  med.  Soc, 
19  février;  in  New  Orieatis  med.  and  surg.  Journal,  avril  1890). 

Thérapeutique  des  otites  moyennes  suppurées,  par  W.-E.  Rounds 
{Joum.  of  ophthalm.  otol.  and  laryngol.y  avril  1890). 

Tintement  d'orciUe  persistant  guéri  par  des  opérations  nasales,  par 
W.-E.  Green  {Joum.  of  ophthalm.  otol.  and  larvngol.,  avril  J890). 

Observations  d'affections  de  l'oreille,  par  H.  C.  Uoughton  {Joum.  of 
ophthalm.  otol.  and  laryngoL,  avril  1890). 

Perforation  de  la  membrane  du  tympan,  par  E.-J.  Bissell  {Joum,  of 
ophthalm.  otol.  and  laryngol.,  avril  1890). 

Les  oiologistes  reconnuissent-ils  Tinfluence  des  affections  nasales  sur 
l'oreille?  par  J.-B.  Shapleigh  (Weekly  med.  Review,  26  avril  1890). 

Excision  de  la  membrane  du  tympan  pour  une  affection  de  l'oroille 
moyenne,  par  S.  Sexion  (The  pract.  Soc.  of  N.  Y.,  séance  du  4  avril  ;  in 
A.  ï,  med.  Rec,  lu  mai  1890). 

Le  phonographe  considéré  comme  un  acoumétre  ponr  mesurer  Tacuité 
do  l'ouïe,  par  A.-W.  Stein  {N.  Y.  med.  Rec.,  3  mai  1890). 

Abcès  du  tympan,  consécutif  à  la  grippe,  par  A.  D.  Williams  (SainM^uix 
med.  and  surg.  Joum.^  avril  1890). 

Caustique  lunaire  dans  Totorrhée  hémorrhagique,  par  A.-D.  Williams 
(Saint-Louis  med,  and  surg.  Joum.,  mai  1890). 

Malformation  du  pavillon  de  Toreille,  par  F.  H.  Edsall  (Alleghany 
county  med.  Soc,  18  mars;  in  New  Orléans  med,  and  surg,  Joum,, 
mai  1890;. 

Traitement  ayant  amené  le  rétablissement  de  Touïe  chez  une  sonrde- 


muette,  par  W.  H.  bâtes  {N.  Y.  med,  Joum,,  1  juin  1890). 

Diathèse  uriaiie  dans  les  affections  des  yeux,  de  roreille,  de  la 
et  du  nez,  par  W.  Cheatbam  {Amer,  Pract,  and  News,  1890) . 


gorge 


Larynx  et  Trachée. 

Sténose  syphilitique  du  larynx.  Trachéotomie,  par  J.-H.  Billings  (N.  Y, 
med.  Bec,  1*'  juin  1889). 

Un  cas  de  laryngite  striduleuse  et  d*éclampsie,  associées  au  rachitisme, 
par  H.  N.  Vinebejrg  (JV.  Y,  med,  Joum.,  8  juin  1889). 

Ln  cas  d'adénite  aiguë  multiple.  Œdème  du  larynx.  Guérison  spon- 
tanée, par  S.- W.  Langmaid  (Amer,  laryng.  Ass.  Washington,  30  mai; 
1¥.  Y.  med.  Joum.,  10  août  1889). 

Une  forme  œdémateuse  d'affection  des  voies  aériennes  supérieures,  par 
W.-C.  Glasgow  (Amer,  laryng.  Assoc  Washington,  30  mai;  N,  Y.  med, 
Joum.,  10  août  1889). 

Etudes  expérimentales  sur  l'action  des  muscles  intrinsAqiies  du  larynx, 
par  F.-H.  Hooper  (Amer,  laryng.  Asf.  Washington,  30  mai;  in  N.  Y. 
med.  Rec,  15  juin  1889). 

Dysphonie  spasmodique.  par  F.  J.  Knight  (Amer,  laryng.  Assoc 
Washmgton.  30  mai;  N,  Y,  med.  Joum.,  14  septembre  1889). 

Bécidive  d'une  tumeur  laryngienne,  22  ans  après  l'opération,  par  R.-P. 
Lincoln  (Amer,  laryng.  Ass.  Washington,  30  mai;  in  N.  Y.  med.  Rec. y 
15 Jain  1889). 

Quelques  manifestations  de  U  syphilis  des  voies  aériennes  supérieures, 


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684  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

par  T. -A.  de  Blois  (Amer,  laryag.   Asft.   Washington,  31   mai;  in  N.  Y. 
med,  Journ.y  9  novembre  1889). 

Quelques  manifestations  non  habituelles  de  la  tuberculose  du  larynx, 
par  G.-G.  Rico  (Amer,  laryngol.  Ass.  Washington,  1*'  juin;  in  iV.  Y. 
med.  Journ.,  31  août  1889). 

Emploi  des  solutions  de  nitrate  d*argeDt  dans  le  traitement  de  la  la- 
ryngite chronique,  par  S.  Solis-Cohen  (Amer,  laryng.  Ass.  Washington, 
l**-  juin;  in  JV.  Y.  med,  Journ.,  14  septembre  1889). 

Quelques  affections  goutteuses  des  voies  aériennes  supérieures,  par 
F.  Whitehill  Hinkel  (Amer,  laryng.  Ass.  Washington,  i^'-juin;  in  iV.  Y, 
med.  Rec,  15  juin  1889). 

Affections  chroniques  de  la  gorge,  d'origine  rhumatismale,  par  M.  Tho- 
rner  (Ohio  State  med.  Ass.,  24  mai;  in  Weekly  med.  Review,  15  juin 
1889). 

Phtisie  laryngée,  par  A.  B.  Trasher  (Ohio  State  med.  Ass.,  24  mai;  in 
Weekly  med.  Review.  13  juin  1889). 

Ulcération  des  cordes  vocales  à  la  suite  de  la  rougeole,  par  L.  Emmet 
Holt   (N.  Y.  Palh.  Soc,  13  février;  in  iV.  Y.  med.  Rec.y  22  juin  1889). 

Nouvelles  recherches  sur  Texistence  d*un  centre  moteur  cortical  du 
larynx,  par  D.  Brjson  Dclavan  (N.  Y,  med.  Journ..  9^  juin  1889). 

Observation  d'intubation  du  larynx,  par  T.  E.  Waxham  (Amer.  med. 
Ass.  Ne\^port,  27  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec.y  29  juin  1889). 

Intubation  du  larynx  et  trachéotomie,  par  H.  0.  Batos  (Amer.  med. 
Ass.  Ncwport,  21  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec.y  29  juin  1889). 

Emploi  du  menthol  dans  les  affections  des  voies  aériennes  supérieures, 
par  F. -H.  Pottor  (Amer.  med.  Ass.  Newport,  23  juin;  in  N.  Y.  med. 
Rec,  6  juillet  1889). 

Menthol  dans  la  phtisie  laryng;ée,  par  Th.  H.  Knight  (Amer.  med.  Ass. 
Newport,  23  juin;  in  iV.  K.,  med.  Rec,  6  juillet  1889). 

Effets  du  gaz  naturel  sur  les  voies  aériennes  supérieures,  par  D.-N.  Ran- 
kin  (Amer.  mod.  Ass.  Newport,  27  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec.^  6  juil- 
let 1889). 

Rhumatisme  laryneien  aigu,  d'origine  gonorrhéale,  par  W.  K.  Simpson 
(Amer.  med.  Ass.  Newport,  27  juin;  m   N,    Y,   med.   iJ^c,  6  juillet 


Un  nouvel  ouvre-bouche  et  la  jpossibilité  d'avoir  de  meilleurs  résultats 
de  l'intubation  du  larynx,  par  Ch.  Denison  (Amer.  med.  Ass.  Newport, 
27 juin;  in  iV.  Y.  med.  Rec,  6  juillet  1889^. 

Thyrotomie  pour  l'ablation  d'un  sarcome,  par  E.  Cutter  (Amer.  med. 
Ass.  Newport,  23  juin;  in  /V.  Y.  med.  Rec,  6  juillet  18S9}. 

Fibrome  de  l'arytcnoïdien  droit,  par  E.  Cutter  (Amer.  med.  Ast.  New- 
port, 23  juin  ;  in  tf.  Y.  med.  Rec.y  6  juillet  1889). 

Syphilis  du  larynx,  par  A.-B.  Trasher  (Kentucky  State  med.  Assoc., 
10  mai;  in  iV.  Y.  med.  Rec.y  20  juillet  1889). 

Lupus  du  larynx,  par  J.  MontfortSchley  («/(?tfrfi.  of  ophlhalm.  otol.and 
laryngol.^  juillet  1889). 

Laryngite  iuteraryténoïdienne,  par  W.  A.  Dunn  {Journ,  of  ophthalm. 
otol.  and  larynaol.y  juillet  1889). 

Un  cas  rare  d'intubation  du  larynx,  par  A.  Brothers  (N.  Y.  med.  Rec., 
27  iuillet  1889). 

Un  cas  d'intubation  du  larynx  suivi  de  succès,  avec  quelques  remarques 
sur  le  traitement  qui  a  suivi,  par  F.-H.  Bartlett  et  J.>C.  Clark  (iV.  Y.  med. 
Journ.y  17  août  1889). 

Qu'est-ce  que  la  véritable  paralysie  du  muscle  crico-aryténoïdien  pos- 
térieur? par  Jelenffy   (N.  Y.  med.  Journ.y  31  août  1889). 

Un  cas  singulier  de  syphilis  tertiaire  de  la  gorge,  par  E.  Harrison  Grif* 
fin  (N.  Y.  med.  Rec.y  14  septembre  1889). 

Anévrysme  de  l'aorte  avec  érosion  de  la  trachée,  par  Armstrong  (N.  Y. 
Paihol.  Soc,  séance  du  22  mai;  in  lif,  Y.  med: Hec^  14  septembre  f 


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INDICATIONS  BIBUOGRAPHIQUES  585 

Intubation  dads  das  cas  de  eorps  étrangers  des  roies  aériennes,  avec 
remarques  concernant  Talimentation  à  la  suite  de  Tintubation,  par  S.-J. 
Meltzer  [N.  Y.  med,  Rec.^  21  septembre  1889). 

Hémorrhagie  du  larynx,  par  W.  Porter  (N.  Y,  med.  Joum.^  21  septem- 
bre 1889). 

Nouveau  tube  pour  l'intubation,  adapté  aux  mouvements  de  déglutition, 
par  J.  M.  Bleyer  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  28  mai;  in  iV.  Y.  med, 
Joum.,  %i  septembre  1889). 

Deux  cas  de  paralysie  du  larynx,  par  J.  Wright  (iV.  F.  med.  Joum,^ 
28  septembre  1889). 

Intubation  pour  rextraction  de  corps  étrangers,  par  I.  0*Dwyer  (iV.  Y. 
med.  Rec.^  5  octobre  1889). 

Trois  cas  d'ulcération  tubercnleuse  du  larynx.  Remarques  sur  leur 
traitement,  par  G.-E.  Beebe  (The  Joum.  of  ophthalm.  otol,  and  laryngol.^ 
octobre  1889). 

Un  cas  de  tumeur  du  larynx  gaérie  en  apparence  par  la  médication 
interne,  par  Malcolm  Leal  {The  Joum.  of  ophthalm.  otol.  and  laryngol.^ 
octobre  1889). 

Group  membraneux  (laryngo-trachéite)  chez  une  jeune  fille  de  12  ans. 
Trachéotomie.  Guérison,  par  A.  Gaillé  (Amer.  P  sediatric  Soc.  Washington, 
20  septembre;  in  N.  Y.  med.  Rec.y  12  octobre  1889). 

Guérison  d'une  destruction  du  larynx  occasionnée  par  une  arme  h  feu, 
par  W.-W.  Harper  {New  Orleant  med.  and  surg.  Joum.,  octobre  1889). 

Laryngectomie  modificée  pour  un  épithélioma  du  larynx.  Guérison,  par 
G.-R.  Fowler  {Amer.  Joum.  of  med.  scieneeSy  octobre  1889). 

I.  Instrument  pour  le  tubage  du  larynx.  —  H.  Appareil  d'éclairage  pour 
le  larynx,  par  D.  B.  Delavan  (N.  Y.  clin.  Soc.,  séance  du  25  octobre;  io 
N.  Y.  med.  Joum.^  16  novembre  1889). 

Résumé  d'une  année  de  travaux  de  la  section  de  laryngologie  et  rbino- 
logie  de  l'Académie  de  médecine  de  New-York  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance 
du  22  octobre;  in  N.  Y.  med.  Joum..  23  novembre  1889). 

Tumeur  du  larynx,  par  J.-H.  Billings  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du 
22  octobre;  in  N.  Y.  med.  Joum.y  23  novembre  " 


Corps  étrangers  dans  les  bronches,  par  W.-K.  Simpson  (N.  Y.  Acad.  of 
med.,  séance  au  22 octobre;  in  N.  Y.  med.Journ.^  23  novembre  lb89). 

Un  dentier  dans  le  laryngo*pharynx  pendant  16  jours,  par  G.-H.  Knight 
(N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  au  22  octobre;  in  N.  Y.  med.  Joum.^  23  no- 
vembre 1889). 

Contribution  à  la  pathologie  des  crises  laryngées  et  antres  dans  le 
tabès,  par  J.  Van  Gieson  (N.  Y.  neul.  Soc.;  in  iV.  Y.  med.  Rec.,  21  dé- 
cembre 1889). 

Papillome  de  la  corde  vocale  gauche,  par  S.  Sherwell  (N.  Y.  Acad.  of 
med.,  séance  du  26  novembre;  in  N.  Y.  med.  Journ.^  28  décembre  1889). 

Le  traitement  du  croup,  par  A.  Brothers  {N,  Y-  med,  Joum.^  18  jan- 
vier 1890). 

Corps  étrangers  imaginaires  dans  la  gorge,  par  M.  Tbomer  (AT.  Y.  med. 
Joum.,  25  janvier  1890). 

Épingle  dans  la  bronche  droite.  Trachéotomie,  par  Bull  (N.  Y.  Acad.  of 
med.,  séance  du  13  janvier;  in  N.  Y.  med.  Joum.,  8  février  1890). 

Sept  cas  d'intubation  du  larynx,  suivie  de  succès  pour  le  croup  diphtbé- 
ritique,  par  W.  Uailes  (Med.  Soc.  of  N.  Y.  ;  in  iV.  Y.  med,  Joum.,  15  fé- 
vrier 1890). 

Quatre  cas  d^obstruction  du  larynx  chez  l'adulte,  traités  par  Tlntuba- 
tion,  par  W.-K.  Simpson  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  »  janvier;  Id 
N.  Y.  med,  Joum.,  22  février  1890). 

Nouveaux  instruments  pour  Tintubation,  présentés  par  J.  O'Dwyer  (N.  Y. 
Acad.  of  med.,  séance  au  28  janvier;  in  N,  Y.  med,  Joum,,  22  février 


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586  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUEB 

Papillome  du  larynx,  guéri  par  llDtubalion,  par  J.-F.  Baldwio  {N,  F. 
med.  Rec.y  8  mars  1890). 

Corps  étrangers  dans  la  gorge,  par  Stimson  (N.  Y.  sorg.  Soc,  séance 
du  8  janvier;  in  N.  Y,  med.  Journ.,  V  mars  1890). 

Mort  subite  survenue  chez  un  enfant  à  la  suite  do  la  pénétration  de  laie 
dans  les  voies  aériennes  supérieures,  par  E.-L.  Partridge  (N.  Y.  Acad.  of 
med.,  séance  du  13  février;  in  N.  Y.  med.  Jovrn.y  15  mars  1890). 

Conditions  morbides  des  grandes  voies  respiratoires,  par  J.  W.  Kit- 
chen  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  25  février;  in  N,  Y.  med,  Joum.y 
t9  mars  1890). 

Trachéotomie  pour  corps  étranger,  par  Murdoch  (Alleghany  county  med. 
Soc.,  19  février;  in  New  Orléans  mea,  and  surg.  Joum.y  avril  1890). 

Angiome  du  larynx,  par  H. -P.  Loomis  (N.  Y.  Pathol.  Soc,  séance  du 
t2  janvier;  in  iV.  Y,  med.  Rec.y  5  avril  1890). 

Des  relations  de  l'irritation  périphérique  avec  les  affeclions  de  la  gorge 
et  du  nez,  par  Deverley  Robinson  (iV.  Y.  med.  Bec,  19  avril  1890). 

Un  cas  de  papillome  de  la  corde  vocale,  avec  quelques  considérations 
sur  les  tumeurs  intra-laryngées  et  leur  ablation,  par  0.  N.  Gox  (N.  Y» 
med.  Journ.y  12  avril  1890). 

Ozcne  trachéal,  par  G.-B.  Hope  {N.  Y.  med.  Journ.,  26  avril  1890). 

Abcès  du  larynx,  par  A.  Richards  (Amer.  Joum,  of  med,  z  ciences 
mai  1890). 

Traitement  de  Tenrouement  chez  les  chanteurs,  par  G.-E.  Sajous  (Amer. 
Journ.  of  med.  science,  8  mai  1890). 

Eclairage  par  transparence  du  larvnx  et  de  Tantre  d^Highmore,  avec  dé- 
monstrations, par  W.  Freudenthal  {New  York  med.  Rec,  11  mai  1890). 

Technique  de  l'intubation,  par  Dillon  Brown  (Amer.  Pédiatrie  Assoc, 
N.  F.,  3  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec,  21  juin  1890). 


NOUVELLES 


Nous  avons  le  plaisir  d'apprendre  à  nos  lecteurs  que  nofre 
collaboraîeur  et  ami,  le  D'Schififers,  de  Liège,  a  été  nommé  pro- 
fesseur de  clinique  des  maladies  de  Toreille  à  TUniversité  de 
cette  ville.  La  place  a  été  nouvellement  créée  et  ne  pouvait  être 
confiée  à  de  meilleurs  mains. 


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OUVRAGES  ENVOYES  AUX  ANNALES. 


Hygiène  publique  et  privée  de  la  diphtérie  (diphtérie  pharyn- 
gée, laryngée,  etc.)  basée  sur  les  plus  récentes  recherches  sta- 
tistiques et  bactériologiques,  par  V.  Cozzolino  (Extrait  de  la 
Terapia  moderna^  Naples,  1890). 

Hygiène  de  Toreille  en  rapport-  avec  la  physio-pathologie  des 
cavités  nasales,  du  naso-pharynx,  etc.,  par  V.  Cozzolino  (4®  édi- 
tion, tipog.  F.  Gosmi,  Naples,  1890). 

Les  lésions  auriculaires  et  des  premières  voies  respiratoires, 
par  V.  Cozzolino  (Extrait  du  supplément  mensuel  de  la  Gazz^ 
degîi  Ospitali,  n°  ^-4,  1890). 

Les  maladies  de  Toreille  dans  Tinfluenza.  Observations  de  P. 
AvoLEDO  (Extrait  du  Morgagni,  juin  1890). 

L*otologie  dans  les  instituts  de  sourds-muets,  par  V.  Grazzi 
(Extrait  de  VEducazione  dei  sordomutiy  n«  1,  juillet  1890). 

Le  sens  auriculaire  de  Tespaee,  par  P.  Bonnier  (Extrait  du 
Dall^  scient,  de  la  France  et  de  la  Belgique^  tome  XXIII,  0.  Doin, 
éditeur,  Paris,  1890). 

Uranoplastie  et  staphyloraphie,  par  Le  Dentu  (Extrait  de  la 
Médecine  moderne t  Paris,  1890). 

Further  Investigations  as  to  the  existence  of  a  cortical  motor 
conter  for  the  human  larynx  (Nouvelles  recherches  à  propos  de 
l'existence  d'un  centre  cortical  laryngé  chez  Thomme,  par  D. 
Brtson  Delà  van  (Extrait  du  New-  York  med,  Journ,  22  juin  1890). 

A  Contribution  to  the  Pathologie  of  the  laryngeal  and  olher 
crises  in  tabès  dorsalis  (Contribution  à  la  pathologie  des  crises 
laryngées  et  autres  dans  le  tabès  dorsal),  par  J.  Van  Gieson 
(Extrait  du  Journ.  of  nervous  and  mental  c/iseases,  juillet  1890). 


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688  OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 

La  conformation  du  pavillon  de  roreille  à  Fétat  normal,  chez 
les  aliénés  et  chez  les  délinquants,  par  G.  Gradenioo  (Extrait  du 
Giornale  délia  r.  Accad,  di  med.  di  Torino^  n®  6,  1890). 

De  Tamygdalotomie  dans  le  traitement  de  Thypertrophie  ton- 
sillaire,  par  E.  Désmé  (Un  volume  de  75  pages,  Ollier  Henry, 
éditeur,  Paris,  1890). 


Bromure  de  potassium  granulé  de  Fallières.  Approbation  de 
TAcadémie  de  médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  75  grammes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigrammmes. 

Phosphatinb  Faluères.  Aliment  très  agréable,  permet  tant, 
chez  les  jeunes  enfants  surtout,  l'administration  facile  du  phos- 
phate assimilable.  Une  cuillerée  contient  50  centigrammes  de 
phosphate. 

L'eau  de  la  Bourboulb  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
Ton  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 

SiROPET  granules  Grosnier  (Mouosulfurc  de  sodium  inalté- 
rable). Rapport  favorable  de  TAcadémiede  médecine,  août  1877. 
Phthisie,  bronchites,  catarrhes,  laryngites,  maladies  de  la  peau/ 


Le  Gérant  :  G.  Masson. 


Paris.  —  Imp.  PAUL  DUPOÎST,  4,  rue  du  Bouloi  (Cl.)  7i.7.90. 


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Septembre  1890.  —  N<»  9. 


MÉMOIRES  BT  FAITS  ORIGINAUX 


I 


SÉMÉIOTIQUE.— SIGNES  TIRÉS  DE  LA  COMPARAISON 
DES  RÉSULTATS  DE  L'AUDITION  ET  DE  L'AUSCUL- 
TATION DU  DIAPASON  VERTEX  PENDANT  LA  DÉ- 
GLUTITION ET  LES  DIVERS  AUTRES  MODES  DE 
MOBILISER  L'APPAREIL  AURICULAIRE 

Par  le  D'  GEIXÉ  (i). 

A.  Modiâcations  du  diapason  verlex  sous  PiuHuence  de  la 
déglutition,  —  Signes  tirés  de  la  comparaison  des  sensa- 
tions auditives  du  sujet  et  de  T observateur. 

Dans  de  précédentes  études,  j'ai  montré  le  parti  que  Ton 
peut  tirer,  au  point  de  vue  de  l'auto^xamen  de  l'oreille,  des 
notions  expérimentales  fournies  par  Tépreuve  dite  dii  €  dia- 
pason-tube ». 

Elle  consiste,  on  se  le  rappelle,  à  enregistrer  les  varia- 
tions de  la  sensation  sonore  causée  par  un  diapason  pendu 
ail  bout  libre  d'un  tube  de  caoutchouc  inséré  au  méat  auditif 
par  l'autre  extrémité.  Ces  variations  sont  facilement  ob- 
tenues par  les  pressions  sur  le  tube,  par  les  contractions 
des  mâchoires  ou  des  peaussiers  de  la  face,  soit  par  la  dè^ 
glutition,  levalsalva,  etc.  V 

On  peut  opposer  à  ces  résultats  ceux  que  l'on  obtient 
dans  l'audition  du  diapason  vertex  souô  l'action  des  mêmes 
épreuves.  Dans  l'état  pathologique ,  la  t^omparaièork  est 
pleine  d'enseignements  et  éclaire  bien  des  points  dé  diag«- 
gnostic. 

(1)  Lu  à  la  Société  française  d*otologie  et  de  larjngologie,  mai  1890. 

ANNALEft  niC8    UAl.ADIKf   DE   LORBILLB   BT    DU    LARYNX.   —  XVI.  41 


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590  GELLÉ 

De  même,  on  est  souvent  frappé  de  la  différence  qui  existe 
entre  les  résultats  observés  avec  l'otoscope,  en  auscultant  le 
son  crânien  trans-auriculaire,  et  ceux  que  le  sujet  annonce 
lui-même  ressentir. 

On  s'aperçoit  ainsi  clairement  que  les  conditions  de  Tau- 
dition  aérienne  diffèrent  de  celles  de  la  perception  crânienne, 
et  qu'il  serait  dangereux  de  préjuger  de  Tune  par  Tautre, 
comme  il  est  impossible  à  Tinspcclion  du  tympan  de  con- 
clure à  rétat  des  fenêtres  labyrinthiques. 

En  poursuivant  ces  comparaisons  en  clinique»  on  voit  qoe. 
les  conditions  anatomo-pathologiques  diverses  amènent  des 
résultats,  les  uns  concordants,  les  autres  opposés.  L'épreuve 
du  valsalva,  sur  Toreille  saine,  par  exemple,  cause  à  la  fois 
la  diminution  de  l'audition  pour  le  son  crânien  (diapason- 
vertex)  et  pour  le  son  aérien;  eh  bien,  dans  l'état  morbide, 
l'observateur  constate  souvent  avec  l'otoscope  le  phéno- 
mène, tandis  que  le  patient  ne  l'éprouve  pas  et  vice  versa. 

La  déglutition  simple,  de  tous  les  moyens  de  mettre  en 
jeu  l'appareil  auditif,  est  un  des  plus  pratiques.  On  applique 
le  diapason  sur  le  sommet  de  la  télé;  le  sujet,  prévenu, 
observe  les  modifications  du  son  produites  par  l'action  d'a- 
valer. L'affaiblissement  du  son  ne  peut  guère  échapper  à 
porsonne,  à  moins  d'une  surdité  extrême  ;  mais  nous  admet- 
tons que  le  diipason-verlex  est  bien  perçu. 

A  l'état  normal,  dès  que  la  déglutition  a  lieu,  le  sujet 
perçoit  une  atténuation  du  son  du  diapason ,  passagère 
comme  l'acte  qui  l'a  produite;  l'observateur,  de  son  côté^ 
constate  une  diminution  brusque  d*intensité  sonore.  Dans  les 
conditions  physiologiques,  il  y  a  donc  une  absolue  concor- 
dance entre  les  sensations  du  malade  ou  du  médecin  :  c'est 
un  signe  d'intégrité  de  Torgane  et  de  ses  mouvements. 

Autrefois,  je  n'aurais  pas  hésité  à  ajouter  que  cela  dé- 
montre la  perméabilité  de  la  trompe.  Cela  est  encore  juste, 
mais  non  absolument  vrai.  Il  résulte,  en  effet,  do  l'analyse 
des  faits  que  le  tympan  est  tendu  au  moment  de  Teffort  de 
déglutition,  même  alors  que  la  trompe  (TEustache  est  abso- 
lument imperméable. 

C'est  le  tenseur  lympanique  qui  agit  alors;  il  se  contracte 


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8ÉMÉI0TIQUE  591 

à  chaque  déglutition,  comme  le  muscle  orbiculaire  des  pau- 
pières à  chaque  clignement.  C'est,  on  le  voit,  un  élément 
important  et  un  facteur  non  négligeable  dans  Panalyse  de 
l'épreuve  de  déglutition  qui  nous  occupe. 

Après  la  section  du  tendon  du  tenseur,  le  jeu  oscillatoire 
du  tympan  par  la  déglutition  n'a  plus  lieu. 

L'activité  du  tenseur  se  manifeste  donc  à  l'observateur 
par  les  variations  du  son  du  diapason  sous  l'influence  des 
déglutitions  successives. 

Dans  certains  cas  morbides,  il  est  quelquefois  difficile, 
sinon  impossible,  d'apprécier  dans  quelle  mesure  l'oreille 
profonde  participe  aux  lésions  constatées. 

Il  est  souvent  intéressant,  en  présence  d'une  affection  de 
Toreille  externe,  de  reconnaître  l'état  des  parties  profondes, 
et  de  pouvoir  limiter  l'étendue  de  la  lésion;  Texpérience 
dont  nous  parlons  permet  d'arriver  facilement  et  sans  apprêt 
à  cette  constatiition  rapide,  et  sans  douleur.  Voici  un  cas 
dans  lequel  son  rôle  sémiologique  est  nettement  précisé. 

Observation  80.  —  Dame,  29  ans,  mariée,  sujette  à  de  graves 
névralgies  par  caries  dentaires.  Depuis  deux  ans,  eczéma  re- 
belle des  deux  aillons  auriculaires,  des  pavillons  et  des  con- 
duits auditifs;  cuissons,  brûlures,  prurit,  suintement,  puis 
gonflement,  croûtes  et  atrésie  des  méats;  pas  d*engorgement 
glandulaire;  bien  réglée.  Bourdonnements  d'oreilles,  carillons 
a  droite  et  à  gauche,  redoublant  au  moment  des  poussées 
aiguës;  vertiges  à  la  moindre  irrigation  auriculaire;  assour- 
dissement; enfin,  douleurs  dans  les  mouvements  delà  mâchoire. 
Diapason  vertex  central.  Diapason  perçu  par  Tair  plus  fort  que 
sur  le  vertex  à  droite  et  à  gauche.  Diapason  plus  perçu  à 
gauche.  Diapason  vertex  mobilisé  à  gauche,  si  Ton  oblitère  le 
méat  gauche;  rien  de  tel  à  droite.  M.  perçue  à  droite  et  à  gauche 
à  15  centimètres  ;  et  belle  perception  crânienne  également. 
Pressions  centripètes  positives.  Réflexe»  auriculaires  nuls. 
Epreuve  d'audition  du  diapason  vertex  pendant  la  déglutition 
positive  pour  la  malade  et  pour  moi,  à  droite  et  à  gauche.  Cla- 
quement à  Totoscope  par  la  déglutition,  par  Valsalva.  Inspec- 
tion impossible  des  tympans. 

Après  cette  exploration,  il  devint  évident  que  le  mal  était 
à  droite  aussi  bien  qu'à  gauche  complètement  extérieur; 


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592  GELLÉ 

que  Toreille  moyenne  ni  le  tympan  ne  participaient  à  l'élio- 
logie  de  la  surdité  et  des  bourdonnements  réflexes. 

Le  fait  de  la  concordance  entre  les  données  des  épreuves 
des  pressions  centripètes  et  celles  que  Ton  obtient  de  la 
comparaison  de  l'audition  et  de  l'auscultation  du  diapason 
vertex  pendant  la  déglutition  est  très  net  ici,  et  donne  la 
mesure  de  la  valeur  du  signe  que  j'en  veux  tirer. 

Voilà  pour  Tétat  de  santé  auriculaire.  Voyons  ce  qui  se 
passe  dans  l'état  de  maladie. 

Prenons  un  cas,  où,  tout  à  l'inverse  de  la  normale,  les 
deux  réponses  à  l'épreuve  sont  négatives  à  la  fois  :  le  son 
du  diapason  vertex  n*a  subi  aucune  atténuation  pendant 
que  le  sujet  a  dégluti,  et  le  médecin  non  plus  n*a  senti 
aucune  variation.  La  physiologie  nous  donne  l'explication 
de  ces  faits.  (Obs.  27,  obs.  25.) 

On  trouve  d'ordinaire  ces  résultats  négatifs  quand  la 
trompe  étant  imperméable  depuis  longtemps,  il  existe  de  ce 
fait  une  tension  extrême  avec  enfonçure  du  tympan,  qui  en 
amène  Timmobilisation. 

Tout  l'appareil  est  consécutivement  retenu  et  tendu,  et 
rétrier  pareillement  est  immobilisé  :  nul  mouvement  n'a 
lieu.  En  voici  un  exemple  : 

Observation  (A  B.  382).  —  H...,  40  ans  ;  rhumatisant.  CoryaÈa 
habituel  et  abondant.  Depuis  peu  il  entend  plus  difficilement  la 
parole  du  côté  gauche,  où  la  montre  est  perçue  à  30  centimètres 
cependant.  A  droite,  M  =  75  centimètres  ;  perception  crânienne 
bonne.  Inspection  :  oreille  droite,  tympan  translucide,  triangle  ; 
enfonçure.  légère  ;  vue  de  Tenclume  et  du  promontoire  ;  teinte 
crayeuse  autour  de  la  spatule;  mobilité  nulle  par  valsai  va.  À 
gauche,  tympan  déformé,  saillie  du  manche  en  arête,  opacité 
'  blanchâtre,  ni  triangle,  ni  vaisseaux,  aspect  mat  ;  aucune  mo- 
bilité, diapason  vertex  plus  à  gauche.  Audition  du  diapason 
vertex  pendant  la  déglutition  :  aucun  changement,  et  a  Taus- 
cultation  otoscopique,  même  absence  de  modification  du  son. 
RhinQ'pharyngite  érythémateuse;  teinte  carminée  de  la  mu- 
queuse nasale  à  gauche  ;  trompes  imperméables  ;  tension  ex- 
trême des  deux  tympans  déformés. 

La  douche  de  Politzer  rétablit  leurs  positions;  le  tympan 
gauche  est  vu  lisse,  translucide  et  redressé;  et  M  =à  -f- 1  mètre. 


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SÉMÉIOTIQUE  59S 

Le  raascle  interne  du  marteau  reste  inhabile,  son  activité  est . 
débordée  par  l'exagération  môme  de  la  poussée  en  dedans  des 
osselets  et  de  la   cloison  ;   son   tendon   subit  un  relâchement 
forcé  ;  la  voussure  est  arrivée  au  point  limité  du  déplacement 
possible  en  dedans. 

Cependant  ces  résultats  nuls  concordants  de  Texpérience 
peuvent  se  rencontrer  dans  d'autres  conditions»  Le  tympan,  la 
ehatne  et  Tétrier  peuvent  être  rendus  immobiles  par  une  sclé- 
rose avancée  avec  ankylose  de  Tétrier  et  soudure  des  deux 
têtes  de  Tenclume  et  jlu  marteau  à  la  logette  des  osselets.  L'aé- 
ration artificielle  de  la  cavité  tympanique  par  un  Politzer  rend  le 
diagnostic  assuré  dans  ce  cas,  et  montre  la  part  à  faire  à  Tob* 
struction  tubaire  dans  la  surdité. 

Observation  (\B,  2).  —  Surdité  vieille  extrême;  ancienne 
sclérose  ;  deux  trompes  mal  perméables,  et  mouvements  de  la 
chaîne  nuls,  surtout  du  côté  gauche;  pressions  centripètes  sans 
effet.  Epreuve  de  Taudition  du  diapason  vertex  pendant  Tacte 
de  déglutition  :  nulle  pour  le  malade,  nulle  aussi  pour  Tobser- 
vateur;  à  droite  et  à  gauche,  même  surdité  après  le  cathété- 
risme.  Diagnostic  :  solérose  totale  bilatérale. 

Observation  (AB.,  882). —  Audition  de  M.  bonne; bourdonne- 
ments; obstruction  complète  des  deux  trompes  ;  enfonçure  vive  ^ 
des  deux  tympans,  tendus  et  immobiles;  audition  pendant  la 
déglutition  :  épreuve  négative  pour  le  sujet  et  puur  le  médecin; 
après  plusieurs  douches  de  Politzer,  aération  suffisante,  et 
répreuve  de  déglutition  devient  positive;  celle  des  pressions 
aussi. 

Observation  (AB,  d06).  —  Vieilles  scléroses;  surdité  grande 
à  la  parole  :  M  ^  0  à  droite  et  à  gauche.  Diapason-vertex  cen- 
tral. Epreuve  des  pressions  négative  à  droite  et  à  gauche. 
£preuve  d'audition  du  diapason  vertex  pendant  la  déglutition 
=  O  pour  moi  et  =z  O  pour  le  sujet  même.  Le  Politzer  passe  et 
donne  M  =  3  centimètres;  l'épreuve  devient  positive,  bien  que 
très  peu  accusée  d'un  côté. 

On  voit,  dans  ces  divers  cas,  des  combinaisons  de  deux 
éléments,  obstruction  tubaire  de  vieille  date  el  sclérose  fort  * 
avance  et  généralisée. 

Je  rappelle,  à  ce  propos,  que  dans  une  de  mfi&  observa- 
tions, où  cette  épreuve  par  la  déglutition  avait  été  négative 


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594  GËLLÉ 

pour  le  sujet  et  pour  moi,  j*ai  pu  constater  à  l'inspection  la 
disparition  complète  du  tympan. 

D'après  le  mode  d'action  de  la  déglutition  sur  l'orgatie 
auditif,  on  peut  préjuger  que  Ton  rencontrera  des  cas  où, 
avec  une  épreuve  nettement  positive  pour  les  deux  observa- 
teurs, les  lésions  cliques  et  la  surdité  seront  cependant 
d'une  gravité  sérieuse. 

En  effet,  il  sufllt,  pour  avoir  une  épreuve  positive,  que  la 
lésion  tympanique  laisse  les  mouvements  libres  du  tympan, 
de  la  chaîne  et  de  l'étrier;  or,  c*e8t  le  cas  fréquent  dans  les 
premières  périodes  des  otites  chroniques;  l'hyperpasie 
muqueuse  modérée,  le  ramollissement,  le  relâchement  des 
ligaments  et  de  la  cloison  sont  compatibles  avec  une  cer- 
taine mobilité  dès  que  la  circulation  d'air  est  franche  et  les 
muscles  actifs. 

Ce  procédé  d'investigation,  en  définitive,  ne  veut  dire  en 
séméiotique  auriculaire  rien  de  plus  que  ceci  :  la  mobilité  de 
l'appareil  de  transmission  est  conservée  du  tympan  à  l'étrier. 

Pour  les  mêmes  raisons,  telle  épreuve  donnera  encore 
des  résultats  positifs  dans  la  grande  série  des  surdités  dites 
nerveuses,  que  la  lésion  soit  centrale  ou  périphérique,  tant 
que  le  diapason  vertex  sera  entendu.  C'est  ainsi  dans  l'hé- 
mianesthésie  hystérique  incomplète  ;  mais  si  la  surdité  est 
entière,  l'audition  n'a  lieu  que  par  la  bonne  oreille,  et  du 
reste  le  besoin  de  cette  exploration  est  alors  douteux.  Pour 
les  suMités  toxiques,  alcooliques,  urémiques,  quiniques,etc., 
répreuve  est  positive,  tant  que  l'appareil  intra-tympanique 
reste  étranger  à  la  maladie. 

Dans  ces  conditions,  en  présence  des  réponses  positives 
d'une  épreuve  de  la  mobilité  de  la  chaîne  des  osselets,  le 
clinicien  conclut  à  une  étiologie  extra-auriculaire,  plus  pro- 
fonde, labyrinthique  ou  centrale,  de  la  surdité. 

Les  cas  les  plus  intéressants  sont  sans  nul  doute  ceux 
dans  lesquels  l'une  des  parties  constate  le  phénomène  phy- 
siologique de  Tatténuation  quand  l'autre  n'éprouve  rien  de 
t«l.  Ces  résultats  discordants  sont  très  significatifs. 

Tout  d'abord,  il  faut  émettre  ici  ce  fait  d'observation  que 
]0  plus  souvent,  je  devrais  dire  dans  l'immense  majorité  • 


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SÉMÉIOTIQUE  5d5 

des  cas,  c'est  le  patient  qui  n'a  pas  perçu  les  effets  de  la 
déglutition,  tandis  que  l'observateur  les  perçoit  clairement. 

Il  peut  se  faire  que  l'opposé  arrive  :  quand  il  existe  un 
bouchon  profond  de  cérumen  immobilisant  le  tympan,  ou 
quand  celui-ci  a  subi  un  épaississement  ou  un  déplacement 
étendu  en  dehors  par  réplétion  de  la  caisse  ;  mais  on  conçoit 
que  ces  conditions  nuisent  également  à  la  mobilité  de  la 
chaine  et  de  Tétrier  et  rendent  l'épreuve  négative  pour  le 
sujet  et  Tobservateur  à  la  fois. 

En  général,  tant  que  l'aération  de  la  cavité  tympanique  a 
lieu,  le  clinicien  constate  des  épreuves  positives,  et  le  son  est 
perçu,  atténué  par  i'otoscope.  Chacun  sait  que  l'on  peut 
voir  le  tympan  se  ballonner  par  les  divers  procédés  de  mo* 
bilisation,  tandis  que  le  manche  du  marteau  reste  flxe. 

Quand  cette  discordance  existe,  c'est-à-dire  quand  l'ob- 
servateur éprouve  l'atténuation  sans  que  le  sujet  la  sente, 
par  la  déglutition,  on  se  trouve  en  présence  d'un  signe  sé- 
rieux de  la  perte  de  mobilité  de  l'étrier.  On  ne  peut  con- 
clure à  l'ankylose  de  cet  osselet  que  si  le  fait  est  durable  et 
est  confirmé  par  d'autres  procédés  d'examen. 

Pour  la  plus  grande  partie  de  mes  observations,  j'ai  cons- 
taté l'accord  le  plus  parfait  entre  ces  données  de  l'épreuve 
nouvelle  et  celles  que  fournit  l'épreuve  des  pressions  cen- 
tripètes, au  point  de  vue  du  diagnostic  de  l'étrier  fixe. 

En  voici  un  exemple,  où  tous  les  signes  s'accordent  pour 
conclure  à  l'ankylose  de  l'étrier  de  l'oreille  gauche. 

Obs.  (OS.  104).  —  H...,  arthritique.  Accuse  des  bourdonne- 
ments nux  moindres  efforts,  à  gauche,  où  la  montre  est  perçue 
à  10  ceutimètres;  quelquefois  craquements  intenses  s'il  avale, 
s*il  se  mouche.  Mobilité  de  la  cloison  à  gauche,  immobilité  du 
marteau.  Pressions  négatives  de  ce  côté;  trompe  perméable 
avec  claquement  tympanique  léger  à  gauche.  Oreille  droite 
bonne;  Taudition  du  diapason  vertex  pendant  la  déglutition  donne 
un' résultat  nul  pour  le  sujet,  et  à  l'auscultation  un  résultat  net 
et  franc  pour  moi.  Le  diapason  posé  sur  le  tube  otoscopique, 
tandis  que  le  sujet  avale,  lui  donne  une  légère  atténuation  du 
son.  Le  tympan  est  mobile,  élastique,  mais  les  osselets  et  l'é- 
trier sont  fixes  :  sclérose  et  ankylose  à  gauche;  raréfaction 
sans  résultat  à  gauche. 


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59û  GELLÊ 

On  voit  clairement,  dans  ce  cas  si  simple,  la  discordance  ■ 
des  résultats  expliquée  par  la  mobilité  du  tympan,  lequel 
se  tend  encore  par  la  déglutition  et  modifie  la  sensation  per- 
çue à  l'otoscopo  ;  tandis  que  Tétrier  étant  fixe,  le  patient  ne  ^ 
constate  aucun  changement  du  son. 

L'observation  suivante  montre  l'importance  séméiotique 
du  signe;  Toreille  qui  perçoit  encore  assez  bien  la  parole  et 
la  montre  à  15  centimètres  est  cependant  déjà  atteinte  du 
même  processus  scléreux  profond  qui  a  détruit  complète- 
ment Touïe  de  l'autre  côté;  et  le  signe  de  déglutition  décèle 
cette  lésion  très  clairement  en  montrant  que  l'audition  du 
diapason  vertex,  qui  n'est  pas  modifiée  pour  le  sujet,  l'est 
nettement  pour  Tobservateur. 

Ous.  (0.  âi7).  —  D...,  61  ans,  arthritique.  Déformations  des 
articulations  des  doigts  des  mains.  Diapason  vertex  ut3  peu 
pçrçu  ;  diapason  vertex  ut2,  mieux  perçu  à  droite.  Diapason 
pereu  bien  fort  à  droite.  M  =  15  centimètres  à  droite  et  belle 
perception  cràDienne.  M.  à  gauche  perçue  au  contact  ;  percep- 
tion crânienne  =  0.  Tympans  clairs,  translucides,  minces,  vue 
du  fond  et  de  l'enclume.  Triangles  nets.  Immobilité  du  manche  à 
droite  comme  à  gauche  ;  cloison  mobile  par  le  valsalva  ;  (rompes 
libres  :  rien  à  la  gorge  ni  au  nez  actuellement.  Pressions  cen-  . 
trlpètes  négatives  à  droite  et  à  gauche.  Pendant  l*acte  de  la . 
déglutition,  modification  franche  du  diapason  vertex  à  droite  et  à 
gauche  pour  moi;  nulle  pour  le  sujet. 

En  voici  d'autres  faits  brièvement  résumés  : 

,0b8.  (210  bis  Aw).  —  Surdité  légère  de  l'oreille  droite.  Diapa- 
son verlex  cenlral.  Trompe  droite,  absolument  01080  à  ce  mo- 
ment. L'épreuve  de  Taudition  du  diapason  vertex  pendant  la 
déglutition  donne  0  pour  la  malade,  tandis  que  je  perçois  nette- 
ment une  franche  atténuation. 

Obs.  (Aw.  269).  —Rhinite;  obstruction  tubaire  droite.  Diapa- 
son vertex  perçu  à  droite.  Epreuve  des  pressions  positives  à 
droite.  Epreuve  de  déglutition  négative  pour  le  malade,  positive. . 
pour  moi  qui  ausculte.  Après  le  Politzer,  40  centimè.tresji  la  : 
moj:itre,  et  épreuve  positive  pour  tous  deux.. 

pBs,  (AB.  âlO).  —  A.roreille  droite  trompe  close.- Presaioiu; 
centripètes  positives.  Epreuve   Tauscultation  pendant  la  déglu-- - 


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SEMEIOTIQUE  507 

tition, -à  droite  positive  poar  moi,  oégalive  pour  le  sujet.  A' 
Toreille  gauche,  où  la  montre  est  entendue  à  25  centimètres,  Té- 
preuve  des  modifications  subies  par  le  son  du  D.-V.  au  moment 
dé 'lé  déglutition  est  positive  pour  tous  deux  :  observateur  et 
patiente. 

Obs.  (AB.  300).—  Ankylose  double  des  étriers;  épreuves  des 
pressions,  négatives  à  droite  et  à  gauche.  Trompes  libres. 
M.  perçue  à  1  mètre  à  droite.  Epreuve  de  la  déglution  négative 
pour  le  sujet  à  droite  et  à  gauche  et  positive  pour  moi. 

Obs.  (Aw.  295).  —  Surdité  extrême,  sclérose  bilatérale  vieille. 
Audition  du  diapason  ut*  ;  M  =  0.  Pressions  négatives,  etc. 
Epreuve  de  déglutition  négative  pour  le  sujet  et  positive  pour 
moi. 

Obs.  (AB.  376).  —  Ankylose  évidente.  Pressions  également 
négatives  à  droite  et  à  gauche.  Epreuve  de  déglutition  négative  , 
pour  Tindividu,  positive  pour  le  clinicien. 

Obs.  (213).  —  Mêmes   résultats  des  pressions  centripètes,  ^ 
mêmes  résultats  négatifs  pour  le  sujet  s'il  déglutit,  le  diapason 
vertex  posté  sur  le  crâne,  et  positif  pour  moi. 

Obs.  (AB.  350).  —  Malade  vertiginé  sourd  ;  épreuves  des  pres- 
sions capsant  Textinction  du  son  du   diapason  vertex.    Les 
épreuves  de  la  déglutition,  positives  pour  le  médecin,  néga-  * 
tivûs  pour  le  malade.  ^ 

Obs.  (AB.  816  bis).  —  De  mêmes  pressions,  négatives  à  droite  '• 
et  à  gauche.  Epreuve  de  déglutition  négative  pour  le  sujet  et 
positive  pour  le  clinicien. 

Obs.  (Aw.  840).  —  De  même  les  pressions  négatives;  aéra-, 
tiôn  (kcile  des  caisses.  M.  perçue  collée  au  méat.  Même  oppo- 
sition :  0  pour  le  sujet  et  B.  pour  Tobservateur. 

^e  pourrais  multiplier  ces  citations,  une  dernière  seule- 
ment encore  : 

Ôbs.  (AB.  1).  —  A  Toreille  gauche,  épreuve  des  pressions 
centripètes  négative.  Or,  à  gauche,  celle  de  déglutition  est  néga- 
tive aussi  pour  le  sujet  et  positive  pour  moi. 

%*diroitè,  où~  Tépreuve  des  pressions  est  positive  et  montre  "^ 
que  le  jeu  de  rétrier  est  intact,  celle  de  la  déglutition  donne  au 


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598  GKLLÉ 

suget  comme  aa  clinicien  la  sensation  nette  et  Tabaissemeat  4a 
«on  du  diapason  vertex. 

En  général,  quand  les  épreuves  des  pressions  centripètes 
sont  positives,  normales,  c*est-à-dire  quand  on  trouve  les 
signes  de  mobilité  de  Tétrier,  l'épreuve  de  la  déglutition  est 
également  positive  pour  le  patient. 

Les  deux  données  évoluent  parallèlement,  et  leur  concor- 
dance constante  est  très  significative.  Le  diagnostic  est  ainsi 
plus  assuré. 

En  résumé,  par  la  simplicité  de  l'expérience,  par  la  sârelé 
de  la  notion  qu'elle  donne,  cette  épreuve  de  la  déglutition 
a  une  importante  valeur  sémiotique,  surtout  au  point  de 
vue  du  diagnostic  de  l'immobilité  de  l'étrier,  quand  on  s'est 
convaincu  de  l'aération  de  la  caisse  tympanique.  Elle  est  à 
la  fois  sûre,  simple  et  pratique. 

J'igoute  qu'elle  ne  saurait  suffire  à  elle  seule  à  parfaire  un 
diagnostic  ;  qu'elle  ne  supplée  à  aucun  autre  signe  et  doit 
s'appuyer  sur  tous  les  moyens  et  procédés  d'exploration  en 
usage. 

On  pourra  aussi  opposer  avec  profit  les  données  des  di- 
verses autres  épreuves  otologiques,  suivant  que  c'est  l'obser 
vateur  ou  le  sujet  qui  en  perçoit  l'effet;  mais  aucune 
n*approche  de  la  grande  simplicité  pratique  de  la  déglutition 
pendant  l'application  du  diapason  vertex. 

II 

B.   Nouveaux  procédés   dauto-examen    des  fonctions  de 
r  organe  de  F  ouïe. 

1**  Un  tube  de  caoutchouc  de  25  centimètres  est  adapté 
par  un  bout  hermétiquement  à  l'oreille,  puis  tenu  par  l'autre 
extrémité,  munie  d'un  embout  de  bufUe,  à  la  bouche. 

Si,  dans  ce  dispositif,  le  diapason  sonne  au  vertex,  on 
peut,  en  soufflant  doucement  et  aspirant  alternativement 
dans  le  tube,  lentement  et  sans  secousse,  sentir  le  son  du 
diapason  modifié  dans  son  intensité  à  chaque  fois,  mai« 
davantage  au  moment  de  l'aspiration. 


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SÉMÉIOTIQUE  599 

Avec  un  peu  d'habitude,  on  arrive  vite  à  distinguer  très 
nettement  les  bruits  des  mouvements  tympaniques  ;  et  sur- 
tout le  claquement  sec  et  strident  qui  succède  à  Taspiration 
est  très  facile  à  percevoir. 

Dans  les  deux  modes,  le  tympan,  repoussé  ou  aspiré,  se 
meut  et  se  tend  ;  il  semble  obéir  plus  mollement  au  souffle 
et  subir  plus  bruyamment  l'action  des  aspirations  buccales. 

Avec  chaque  inspiration  ou  expiration  faite  dans  le  tube 
auriculaire  coïncide  une  atténuation  du  son  crânien,  si  Fé- 
trier  est  libre  dans  la  fenêtre  ovale. 

Dans  les  insufflations,  il  est  difficile  de  dépasser  la  mesure 
et  d'offenser  l'organe  ;  les  aspirations,  au  contraire,  agis- 
sant en  déplaçant  le  tympan  dans  le  sens  inverse  de  ses 
tendances  physiologiques,  sont  plus  irritantes  et  ne  doivent 
point  être  faites  brutalement  ni  répétées  trop  vite,  si  c'est 
avec  la  pointe  de  la  langue  qu'on  opère  la  succion. 

On  sait  que  le  tympan  peut  subir  en  dehors  un  déplace- 
ment considérable,  grâce  à  la  laxifé  et  à  la  disposition  spé- 
ciale de  l'articulation  des  deux  têtes  du  marteau  et  de  Ten- 
clume.  De  là  sans  doute  l'origine  de  la  véritable  petite 
secousse  que  l'on  ressent  par  l'aspiration  vive  du  tympan 
au  moyen  du  tube  auriculaire. 

Dans  l'expérience  pour  l'auto-examen,  le  diapason  est 
placé  vibrant  sur  le  crâne;  le  tube  est  hermétiquement  in- 
troduit dans  le  méat  auditif;  on  débutera  par  une  légère  in- 
sufflation, graduellement  plus  ample;  le  son  du  diapason 
vertex  sera  diminué  de  force  au  même  moment.  Gela  ne  doit 
pas  dépasser  la  force  d'une  expiration  un  peu  prolongée  dans 
le  tube  buccal  ;  en  même  temps  on  entend  un  léger  et  doux 
claquement  tympanique  qui  est  dû  à  la  poussée  de  Tair  sur 
le  tympan  et  à  la  propulsion  en  dedans,  mouvement  qu'on 
perçoit  avec  un  peu  d'habitude.  Ce  claquement  est  doux  et 
sourd  ;  et  dès  que  la  pression  cesse,  un  second  claquement 
identique  annonce  le  retour  de  la  cloison  à  la  normale.  Aus- 
sitôt le  son  atlénué  reprend  son  ampleur  première. 

La  mobilité  et  l'élasticité  du  tympan,  ainsi  que  celles  de 
rétrier,  sont  ainsi  appréciables  et  susceptibles  d'être  étudiéee^- 


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6(10  GELLÉ 

par  qui  connaît  les  bruits  normaux  de  ces  mouvements  pro- 
fonds. 

Recommencée  aussitôt,  l'épreuve  donne  des  résultats  tou- 
jours les  mêmes  à  Tétat  sain. 

Au  moyen  d'une  aspiration  d*énergie  moyenne,  on  agit 
également  sur  le  tympan;  ce  déplacement  en  dehors  est 
presque  insensible  et  siii  ucieux;  il  n'en  est  pas  de  même  du 
retour  à  la  normale,  surtout  si  la  bouche  s'ouvrant  aussitôt, 
Tair  rentre  brusquement  dans  le  tube  ;  c'est  un  claquement 
sonore,  vibrant,  qui  se  produit  alors  à  chaque  coup  et  qui 
éclate  dans  le  fond  du  conduit.  C'est  le  bruit  du  retour  de  la 
cloison  à  la  normale,  très  évident  et  bruyant;  en  même  temps 
l'on  constate  que  le  son,  affaibli  au  moment  de  la  succion, 
est  revenu  en  son  entier. 

a)  Dès  que  le  tube  de  caoutchouc  pénètre  dans  la  bouche,  le 
son  du  diapason,  posé  sur  le  crâne,  qui  est  perçu  médian  et 
central,  au  point  de  contact,  passe  du  côté  du  tube;  c'est  la 
résonance  de  la  cavité  buccale  qui  cause  cette  latéralisa- 
tion immédiate  du  son  crânien. 

11  faut  éviter  la  détente  brusque  après  la  succion  à  cause 
des  secousses  véritables  auxquelles  elle  expose  i'organe  de 
transmission  et  le  nerf  labyrinthique,  si  l'étrier  est  mobile. 
Il  peut  en  résulter,  suivant  la  tolérance  des  individus  :  du 
bourdonnement  d*oreille,  de  la  douleur  et  un  léger  étourdis- 
sement. 

b)  En  obturant  avec  la  pointe  de  la  langue  le  bout  du  tube 
bticcal,  le  son  du  diapason  vertex,  latéralisé  tout  d'abord 
comme  on  Ta  dit,  redevient  central  au  point  où  l'instrument 
touche  la  tête.  Cette  apposition  de  la  langue  a  interrompu 
la  communication  avec  le  résonnateur  buccal,  et  cela  a 
suffi  à  rétablir  l'état  primitif. 

En  retirant  vivement  la  pointe  de  la  langue  du  tube,  il  se 
produit  un  vigoureux  et  sonore  claquement  tympanique, 
avec  une  coupure  nette  du  son  crânien.  La  succion  et  le 
brusque  retour  à  la  normale  de  la  cloison,  attirée  en  dehors, 
causent  ces  phénomènes  et  ne  sauraient  se  répéter  plusieurs 
fois  un  peu  fort  sans  blesser  l'oreille,  trop  rudement  se- 
couée; le  bourdonnement,  la  douleur  otique,  l'étourdisse- 


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SÉMÉIOTIQUE  601 

ment  indiquent  qu*on  soumet  Torgane  à  deg  ébranlements 
insolites  et  dangereux. 

Cette  intolérance  est  extrême  dans  les  états  inflamma- 
toires, et  presque  nulle  dans  \e&  scléroses  confirmées.  Cette 
tolérance  pour  ces  secousses  provoquées  au  moyen  du  tube 
par  la  succion  de  la  pointe  de  la  langue  est  certainement  un 
signe  des  plus  clairs  de  la  raideur  générale  de  Tappareil  ; 
l'absence  de  bruits,  de  claquements  ou  bien  la  difficulté 
qu'on  éprouve  à  les  produire  en  ce  cas  montre  aussi  l'indu- 
ration des  tissus  et  la  raideur  scléreuse  articulaire. 

On  peut  se  servir  ainsi  de  ces  modes  de  mobilisation  de 
l'appareil  de  transmission,  tantôt  comme  moyen  de  diagnos- 
tic, tantôt  comme  procédé  thérapeutique  d'exercice  de  Tor- 
gane. 

Les  malades  indiquent  d'eux-mêmes  les  variations  res- 
senties d'un  côté,  le  meilleur,  et  non  ressenties  du  côté 
scléreux  et  sourd.  ^ 

c)  Tandis  que  le  diapason  vibre  au  sommet  de  la  tête,  le 
tube  posé  entre  l'oreille  et  la  bouche,  l'embout  de  buffle 
serré  entre  les  dents,  on  peut  constater  qu'à  chaque  effort 
énergique  de  contraction  des  masticateurs,  le  son  est  atté- 
nué très  nettement. 

L'expérience  réussit  d'autant  mieux  que  le  sujet  mord 
l'embout  entre  ses  dents  molaires,  du  côté  du  tube  ;  la  prise 
est  plus  forte  et  la  chute  du  son  plus  prononcée. 

On  obtient  le  même  effet  dans  les  contractions  des  peaus- 
siers de  la  face. 

Ce  dispositif  du  tube  bucco-auriculaire  se  prête  également 
à  l'étude  de  l'audition  du  son  du  diapason  posé  sur  le  tube, 
tandis  qu'on  fait  varier  les  états  de  tension  dû  tympan  par 
les  divers  procédés  en  usage.  Pour  Tauto-examen  cela  peut 
rendre  des  services. 

Je  conseille  à  l'opérateur  de  faire  toujours  l'exploration 
dans  les  organes  de  l'ouïe,  et  de  comparer  les  effets  des 
épreuves  sur  chacun  d'eux. 

On  peut  analyser  ainsi  l'état  de  mobilité  et  d'élasticité  du 
tympan,  de  la  chaîne  et  de  l'étrier  :  or,  ce  sont  les  qualités 
majeures  de  l'appareil  conducteur  des  sons  et  celles  que  les 


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602  QELLË 

maladies  altèrent  le  plus  souvent  et  le  plus  gravement. 

J*ai  vu  l'adjonction  de  la  cavité  résonnante  buccale  per- 
mettre aussitôt  l'audition  du  diapason  sur  le  crâne  D'autres 
oppositions  sont  également  applicables  au  diagnostic  de  la 
lésion.  Ainsi  l'absence  de  modifications  du  son  crânien  par 
les  insufflations  ou  aspirations  ou  succions,  si  elle  coïncide 
avec  l'atténuation  du  son  du  diapason  porté  sur  le  tube 
môme,  est  un  sûr  indice  de  lésion  grave  de  Tétrier  et  de 
son  immobilité,  avec  conservation  d'une  certaine  élasticité 
du  tympan. 

Pour  ces  cas,  pour  le  dire  en  passant,  l'audition  a  lieu 
par  la  fenêtre  ronde. 

Mais  la  sclérose  peut  avoir  tout  raidi,  et  soudé,  articula- 
tions et  tendons,  osselets  et  parois  ;  le  tympan  s'est  épaissi 
et  induré  aussi;  dans  ces  conditions,  les  épreuves  sont  toutes 
deux  négatives  ;  hâtons-nous  de  dire  que  ce  n'est  pas  un 
cas  fréquent  tant  que  les  trompes  sont  perméables. 

d)  Il  n'est  pas  jusqu'au  bruit  de  claquement  tympanique, 
vif,  sec,  sonore,  que  les  aspirations  et  surtout  que  les  retraits 
de  la  pointe  linguale  produisent  si  bien,  à  l'état  normal,  qui 
n'ait  une  valeur  séméiotique  sérieuse  ;  on  le  voit  diminuer 
de  force  et  même  disparaître  totalement  dans  les  scléroses 
vieilles  et  dans  les  tensions  anormales  du  tympan  ;  de  plus, 
il  est  alors  accompagné  de  bruits  subjectifs,  provoqués  de 
verliges  et  de  douleurs,  s'il  y  a  de  Thyperesthésie  de  l'or- 
gane auditif.  Ai-je  besoin  de  dire  que  le  claquement  causé 
par  la  légère  succion  linguale  sur  le  tube  auriculaire  man- 
quera s'il  y  a  disparition  du  tympan  ? 

On  retrouve  ainsi  l'ensemble  des  déductions  pratiques 
que  permettent  les  observations  précises  sur  la  tension  du 
tympan,  sur  le  jeu  de  la  chaîne  des  osselets  et  la  mobilité 
de  la  base  de  Tétrier  au  moyen  des  expériences  et  méthodes 
classiques  aujourd'hui. 

L'opérateur  agissant  sur  ses  propres  oreilles,  on  peut 
ainsi  faire  l'exploration  complète  et  poser  un  diagnostic  du 
siège  de  la  lésion  cause  :  aussi  ai-je  pris  soin  de  dire  que  ce 
travail  a  pour  but  do  faciliter  l'auto-examen  du  médecin. 
C'est  un  moyen  de  vulgariser  les  études  otologiques. 


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SÉMÉIOTIQUE  608 


III.  —  Examen  de  t énergie  des  moteurs  de  la  chaîne  des 

osselets, 

'  Cependant  nous  n*avons  abordé  jusqu'ici  que  Fétude  de 
la  statique  de  l'oreille  ;  sa  dynamique,  son  activité  n'ont  pas 
été  examinées  ;  la  fonction  d'accommodation  ne  doit  cepen- 
dant  pas  être  oubliée  dans  une  exploration  méthodique  de 
l'audition. 

Or,  l'observation  est  facile  sur  soi-même  à  ce  point  de  vue 
en  utilisant  quelques  connaissances  de  physiologie  fort 
simples. 

On  sait  que  les  muscles  moteurs  de  la  chaîne  se  con- 
tractent énergiquement  avec  les  muscles  peaussiers  de  la 
face,  les  orbiculaires  des  paupières  surtout  ;  il  sufSra  de 
constater  Taclion  de  ces  contractions  manifestes  sur  l'audi- 
tion et  l'auscultation  trans-auriculaires  du  son  du  diapason 
vertex.  Dans  l'état  normal,  le  son  est  coupé  très  nettement 
pendant  ces  efforts,  qui  s'accompagnent  de  la  contraction 
du  tenseur  tympanique. 

Il  en  est  de  même  pendant  les  contractions  énergiques 
des  muscles  masticateurs. 

Mais  on  ne  met  ainsi  en  évidence  que  l'action  d'un  seul 
muscle,  le  tenseur. 

Quant  au  stapédius,  point  de  contrôle. 

L'expérimentation  cependant  démonti*e  que  dans  le  bâille- 
ment les  muscles  de  l'appareil  de  transmission  de  l'oreille 
moyenne  se  contractent  tous  les  deux  à  la  fois,  et  non  plus 
l'un  d'eux  isolément  comme  dans  les  épreuves  précédentes. 
En  effet,  si  l'on  tient  un  fort  diapason  ut,  vibrant  sur  le  som- 
met de  la  tête  pendant  un  bâiliemeut  bien  simple  et  franc, 
on  constate  que  le  son  crânien  ne  se  trouve  aucunement 
modifié  ni  affaibli,  et  ne  subit  aucune  variation  de  ton  ou 
d'intensité,  tandis  que  Ton  sait  bien  que  le  même  ton  est 
très  abaissé  dans  le  bâillement  si  le  diapason  est  posé  en 
face  de  l'oreille. 

Au  moment  du  bâillement,  la  contraction  du  tenseur  a  lieu 
énergiquement  ;  elle  tend  le  tympan  et  cause  une  diminution 


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'  604  A.  GOUGUENHEIM 

franche  de  l'audition  du  son  aérien.  Si  le  stapédius  ne  lui 
faisait  pas  équilibre  par  une  action  antagoniste  équivalente, 
le  son  du  diapason  vertex  serait  abaissé  également,  comme 
dans  les  expériences  précitées,  car  Tétrier,  subissant  l'ac- 
tion du  tenseur,  serait  refoulé  en  dedans  et  immobilisé  dans 
.  la  fenêtre  ovale  ;  puisqu'il  n'en  est  rien,  que  le  son  ne  change 
pas  de  ce  côté,  force  est  de  conclure  à  l'action  antagoniste 
du  stapédius  dans  le  bâillement. 

L'application  pratique  de  ces  données  expérimentales  est 

tqu'au  moyen  du  bâillement  on  peut  juger  de  l'activité  du 

stapédius,  comme  au  moyen  des  contractions  des  orbicu- 

laires  des  paupières  on  peirt  mettre  en  évidence  l'énergie 

-du  muscle  tenseur  du  tympan. 

En  terminant  cette  communication,  je  répéterai  de  nmi- 
veau  qu'il  est  indispensable  de  faire  des  expériences  coni- 
paratives  à  droite  et  à  gauche.  C'est  le  seul  moyen  de  saisir 
la  valeur  réelle  des  résultats  de  ces  explorations  délicates 
et  précises. 


II 


DES  ABCÈS  CHAUDS  DE  LA  CLOISON  NASALE  ET 
D'UNE  DÉFORMATION  NASALE  CONCOMITANTE 
ET   DÉFINITIVE 

Par  le  D'  GOUGUENHBIM,  médecin  de  l'hdpiul  Lariboisière 
(lu  au  Congrès  international  de  Berlin,  le  5  août  1890). 

L'affection  qui  fait  l'objet  du  mémoire  que  nous  présen- 
tons à  la  section  de  laryngologie  et  de  rhinologie  du  Con- 
grès international  de  Berlin  est  d'observation  assez  rare. 
Citée  par  la  plupart  des  traités  didactiques  des  maladies  du 
nez,  elle  a  été  étudiée  par  tous  de  la  façon  la  plus  sommaire, 
en  raison  du  petit  nombre  de  ces  malades  observés  par  les 
praticiens  les  plus  occupés. 


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ABCÈS  CHAUDS  DE  LA  CLOISON  NASALE      605. 

Il  y  a  deux  ans,  j'avais  eu  Toccasion  d'observer  un  fait 
ayant  avec  ceux  dont  je  vais  m*occuper  une  certaine  ana- 
logie. Il  s'agissait  â*un  enfant  de  4  à  5  ans,  atteint  d*une 
tumeur  liquide  accolée  à  la  cloison  et  développée  d'un  seul 
côté,  à  gauche.  On  avait  cru  un  moment  à  une  déviation 
traumatique  de  la  cloison  de  ce  côté,  mais  à  l'examen  du 
côté  opposé,  il  n'y  avait  pas  de  concavité  du  septune.  On 
fit  la  ponction  exploratrice  qui  donna  issue  à  un  liquide 
jaune  pâle,  ressemblant  à  du  sérum  ou  à  de  la  lymphe*  Au. 
bout  de  quelques  jours,  l'enfant  guérit  complètement  ;  la 
cloison  n'était  ni  déviée  ni  perforée,  le  nez  n'était  déformé 
en  aucune  façon.  Ce  cas  a  fait  l'objet,  dans  les  Annales  des 
maladies  de  roreille  et  du  larynx,  d'un  mémoire  d'un  jeupe 
médecin  italien,  le  D'  Strazza,  de  Gênes,  qui  avait  suivi  ma 
clinique  pendant  quelques  mois.  Ce  mémoire  a  été  publié  à 
la  page  666  de  l'année  1888. 

L'année  suivante,  en  1889,  je  vis  presque  simultanément 
deux  cas  d'abcès  de  la  cloison  développés,  l'un  chez  une 
femme  de  22  ans,  sans  cause  connue;  l'autre  chez  un  enfant 
de  â  ans,  à  la  suite  d'une  chute  sur  le  dos  du  nez.  Les 
symptômes  étaient  absolument  les  mêmes,  la  marche  de 
raffection  fut  aussi  semblable  ;  enfin,  chez  nos  deux  ma* 
lades,  même  difformité  se  présenta  sous  la  forme  d'un  en* 
foncement  au-dessous  des  os  du  nez  et  d'un  aplatissement  du 
lobule.  L'observation  de  la  femme  que,  je  vais  insérer  en 
entier,  présente  cette  particularité  intéressante,  que  l'exa- 
men bactériologique  du  pus  a  été  fait  par  le  D'  Dubief. 
J'avais  provoqué  cet  examen  parce  que,  le  malade  niant 
tout  traumatisme,  j'avais  pensé  à  la  possibilité  d'un  abcès 
de  cause  tuberculeuse,  développé  à  la  suite  d'une  périchon- 
drite.  Mon  observation  est  la  première  oi!i  était  fait  un  exa- 
men de  ce  genre.  Voici  cette  observation  : 

Abcès  symétriques  de  la  cloison  des  fosses  nasales,  affaisse^;* 
ment  du  nez  au-dessous  des  os  propres  (observation  recueillie 
par  M.  Glover,  interne  du  service), 

E.  J...,  âgée  de  22  ans,  entre  salle  Aran,  n<»6,  le23  JQinl889, 
dans  le  service  du  D'  Googuenheim,  à  Thôpital  Lariboisière. 

ANNALES  DES  MALADIES  DE  l'OREILLE  ET  DU  LARYNX.  —    ZTI.  42 


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606  A.  GOUGUENHEIM 

Antécédents  héréditaires  ;  mère  morte  à  60  ans  ;  père  mort 
à  61  ans  de  bronchite  chronique. 

A  eu  deuiL  enfants  qui  sont  morts,  Tun  de  convulsions,  l'autre 
d'athrepsie. 

Réglée  à  15  ans  et  demi,  toujours  régulièrement.  La  malade 
a  eu  de  Fimpétigo  pendant  Tenfance,  elle  est  sujette  au  coryza. 
Elle  a  un  peu  de  blépharite  et  une  leucorrhée  constante.  Pas  de 
syphilis  antérieure. 

Le  16  mai  dernier,  elle  s*aperçut  de  l'apparition  d*une  légère 
tuméfaction  de  chaque  côté  de  la  cloison  du  nez  ;  une  petite  tu- 
meur se  développa  rapidement  et  symétriquement  dans  chaque 
fosse  nasale,  au  voisinage  de  Torifice  externe  du  nez,  et  atteignit 
le  volume  d'une  noisette.  Ces  tumeurs  sont  parfaitement  vues 
et  senties  par  le  malade. 

J...  nie  tout  traumatisme. 

Examen  à  rentrée.  Les  deux  tumeurs  sont  très  faciles  à  aper- 
cevoir sans  l'aide  du  spéculum,  par  le  simple  écartemeot  des 
ailes  du  nez  ;  la  muqueuse  qui  les  recouvre  est  rosée.  A  Texa- 
men,  au  moyen  de  spéculum,  on  constate  qu'elles  remplissent 
entièrement  l'extrémité  antérieure  des  fosses  nasales;  au  tou- 
cher avec  le  stylet  elles  sont  douloureuses  à  la  pression,  elfes 
se  dépriment  légèrement  ;  la  malade  supporte  malaisément  cet 
examen.  Le  nez  est  élargi  à  la  base,  et  il  présente  à  l'union  des 
os  propres  et  de  la  cloison  une  dépression  en  coup  de  httcbe, 
très  marquée;  le  lobule  est  augmenté  de  volume.  La  respiration 
est  très  gênée  et  la  malade  tient  la  bouche  ouverte. 

Il  n'y  a  pas  de  fièvre,  Tappétit  est  conservé. 

26  Juin,  —  Une  ponction  exploratrice,  à  droite,  avec  la  se- 
ringue de  Pravaz,  ramène  une  gouttelette  de  pus  très  franc. 

26  juin.  —  La  tumeur  a  augmenté  de  volume  et  la  malade 
réclame  noire  intervention.  Opération  :  incision  avec  le  bis- 
touri de  deux  petites  tumeurs  symétriques.  La  muqueuse  pilui- 
taire  saigne  abondamment.  Elle  est  très  épaissie.  Il  s'écoule, 
surtout  à  droite,  une  certaine  quantité  de  pus  très  franc  ;  avec 
ce  pus,  l'on  ensemence  des  tubes  de  gélatine  et  d'agar-agar. 

/•'  Juillet.  —  Les  tumeurs  se  sont  affaissées,  la  respiration 
est  beaucoup  plus  facile,  le  lobule  et  les  téguments  du  nez  sont 
beaucoup  moins  tendus.  On  enlève  à  gauche  et  en  arrière  de 
petites  végétations  papillaires  qui  se  sont  formées  au  voisinage 
de  l'incision  opératoire. 

i 3  Juillet.  —  La  malade  quitte  l'hôpital  entièrement  guérie. 


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ABCÈS  CHAUDS  DE  LA  CLOISON  NASALE  607 

Le  traitement  a  consisté  en  lavages  du  nez  avec  une  solution 
boriquée  tiède  à  4  0/0. 

A  Texamen  des  fosses  nasales  on  ne  oonstate  plus  rien  d'a- 
normal ;  la  cloison  est  intacte  ;  il  n*y  a  pas  de  déformation  de  la 
cloison,  et  le  stylet  introduit  entre  le  cornet  moyen  et  la  cloison 
pénètre  assea  aisément. 

La  percussion  de  la  cloison  par  le  stylet  n*est  nullement  dou- 
loureuse, et  on  ne  constate  Texistence  d*aucun  épaississement 
de  la  muqueuse. 

La  malade,  suivie  plusieurs  fois  et  revue  même  quelques 
mois  plus  tard,  n*a  plus  senti  aucune  souffrance.  La  déforma- 
tion nasale  a  toujours  persisté. 

Ensemencement  du  pus.  —  Examen  des  cultures,  par  M.  Du- 
bief  (communiqué  par  M.  Gaston,  interne  des  hôpitaux  et  élève 
du  laboratoire  de  M.  Dubief). 

À  la  suite  de  Tincision  opératoire,  faite  le  ^  jnin,  les  tubes 
ensemencés  sont  mis  à  Tétuve. 

W  juin,  —  Gélatine  :  intact. 

Agar,^  Végétations  de  microbes  sans  caractère  tranché.  La 
culture  est  blanchâtre,  étalée. 

^juillet.  —  Gélatine.  —  A  un  centimètre  de  la  surface  libre 
de  la  gélatine,  commencement  de  végétations  sous  forme  d'un 
point  gros  comme  une  tète  d'épingle. 

Agar,  —  L&  culture  occupe  toute  la  surface  libre  sous  forme 
d'une  masse  étalée  et  blanchâtre.  Une  parcelle  de  culture  est 
déposée  à  Taide  d*un  fil  de  platine  stérilisé  sur  une  lamelle. 
Elle  est  d*abord  examinée  à  Tétat  pur,  puis  colorée  à  FaidedWe 
solution  aqueuse  de  fuschine. 

On  aperçoit  des  micrococcus,  des  diplococcus  et  des  chaî- 
nettes en  très  grande  quantité. 

4  juillet,  —  Gélatine.  —  Se  liquifie,  et  la  culture  a  la  forme 
d*un  cône  à  base  supérieure. 
-  Agar.  —  I^a  culture  est  restée  stationnair^. 

De  Tensemble  des  caractères  de  culture,  il  résulte  que  les 
microbes  contenus  dans  le  pus  de  Tabcès  appartiennent  au  mi- 
crococcus  pyogenes  albus. 

On  ne  peut  conclure  de  cet  examen  à  l'absence  de  ba- 
cilles de  Koeh,  la  culture  faite  dans  ces  conditions  ne  pou- 
vant la  déceler,  et  Texamen  microscopique  du  pus  avec 


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608  A.  GOUGUENHEIM 

coloration  étant  nécessaire  pour  affirmer  que  Tabcès  est  où 
n'est  pas  tuberculeux. 

Quand  j*ai  demandé  un  examen  bactériologique  ,  au 
moment  de  l'ouverture  de  l'abcès,  je  soupçonnais  la  possi- 
bilité d'une  périchondrite  tuberculeuse;  l'examen  qui  m'a 
été  communiqué  n'était  paç  tout  à  fait  catégorique,  comme 
on  vient  de  le  lire  dans  les  dernières  lignes  ;  Jiais  en  raison 
de  la  marche  rapide  de  raffection,  de  sa'guérison  complète, 
non  seulement  après  L'opération,  mais  persistant  quelques 
mois  ensuite,  il  m'est  permis  de  conclure,  malgré  la  lacune 
signalée  par  l'auteur  de  l'examen  microbiologique,  que  notre 
malade  n'a  pas  été  atteinte  d'une  affection  de  nature  tuber- 
culeuse. J  avais  supposé  la  possibilité  de  cette  origine  en 
raison  du  temps  assez  long  mis  par  les  abcès  à  se  dé- 
velopper, mais  la  marche  de  Tafleciion  a  sufQ  pour  écarter 
cette  hypothèse. 

Dans  ma  deuxième  observation,  les  abcès  se  sont  développés 
un  peu  plus  d*une  semaine  après  le  traumatisme,  une  chute; 
les  signes  physiques  ont  été  les  mômes  que  chez  la  femme,  les 
abcès  ont  dû  être  ouverts  et  la  guérison  a  été  très  rapide.  La 
déformation  du  nez  a  été  semblable  à  celle  observée  dans  le 
premier  cas,  sans  qu'il  ait  été  possible  par  Texamen  de  trouver 
une  altération  appréciable  de  la  cloison,  tout  au  .moins  dans  la 
partie  antérieure.  L'examen  bactériologique  n'était  pas  aussi 
nécessaire  que  dans  le  cas  de  la  femme,  et  n*a  pas  été  pra- 
tiqué. 

Ainsi  donc,  nous  avons  pu  observer  presque  simultané- 
ment deux  cas  d'abcès  de  la  cloison,  avec  la  même  défor- 
mation; chez  l'enfant,  le  traumatisme  en  a  été  la  cause,  et, 
conformément  à  Tobservation  des  auteurs  classiques,  les 
abcès  se  sont  développés  sur  la  paroi  antérieure  de  la  cloi- 
son, et  ils  Ont  été  symétriques;  enfin,  les  téguments  du 
nerf  ont  été  le  siège  de  tuméfaction,  et  la  sensibilité  était 
très  vive. 

Dans  une  annotation  dont  M.  Moure  a  accompagné  le  très 
court  article  sur  là  matière  du  traité  de  Moreîl  Mackenzie 
traduit  par  M  {Traité  des  maladies  du  nez^  p.  285),  cet 
auteur  affirme  qu'après  l'ouverture  de  l'abcès,  le  dos  du 


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ABCÈS  CHAUDS  DE  LA  CLOISON  NASALE  609 

nez  s'affaisse  par  suite  de  rëlimination  d^une  portion  du 
car lilage  de  la  cloison  ;  dans  notre  cas,  la  déformation  a  été 
antérieure  à  l'ouverture  de  Tabcès,  et  après  cette  ouverture 
nous  n'avons  constaté  aucune  perforation  de  la  cloison.  Du 
reste,  cette  perforation  est  extrêmement  rare  dans  ces  cas, 
et  quand  elle  se  produit,  Mackenzie  dit  qu'il  en  résulte  ra- 
rement  une  perforation  permanente. 

Gomment  donc  peut-on  expliquer  dans  ces  cas  la  défor- 
mation que  nous  venons  de  décrire.  Je  n*ai  pas  constaté 
rélimination  d'une  partie  du  cartilage  (explication  de  M.  Moure) 
dans  nos  deux  cas),  et  pourtant  si  l'affaissement  du  nez  se 
produit,  il  est  naturel  de  supposer  qu*il  existe  une  altéra- 
tion du  support  du  nez.  Mais  lorsque  la  cloison  cartilagi- 
neuse est  atteinte  au  niveau  de  ces  abcès,  c'est-à-dire  à  la 
partie  antérieure ,  il  ne  peut  y  avoir  d'affaissement.  Ne 
voyons-nous  pas  très  souvent,  à  ce  niveau,  de  grandes 
perforations  de  <^use  syphilitique  ou  autre,  sans  affaisse- 
ment du  nez? 

C'est  donc  plus  en  arrière  que  la  cloison  doit  être  altérée 
pour  être  suivie  de  la  déformation  que  nous  venons  de 
signaler,  et  ce  ne  peut  être  qu*à  l'union  de  la  cloison  carti- 
lagineuse avec  la  lame  perpendiculaire  de  Tethmoïde  et 
surtout  avec  le  vomer.  Une  altération  de  la  lame  perpendi- 
culaire de  Tethmoïde  qui  sei*ait  en  arrière  de  ce  point  n'a- 
mènerait pas  non  plus  de  déformation  ;  nous  avons,  à  l'ap- 
pui de  ce  que  nous  avançons,  eu  l'occasion  d'observer  chez 
une  femme,  un  cas  de  nécrose  des  os  du  nez  et  de  la  lame 
perpendiculaire,  de  cause  syphilitique;  l^s  os  du  nez  et  la 
lame  perpendiculaire  étaient  perforés,  et  il  n'y  avait  .aucune 
déformation;  la  perforation  de  la  lame  perpendiculaire  se 
ferma,  et  on  observa  chez  le  malade  une  autre  perforation  de 
la  partie  inférieure  de  cette  lame  ou  peut-être  même  du 
corps  du  vomer,  sans  qu'il  en  résultât  de  déformation,  li'ex- 
plication  était  assez  simple;  ces  lésions  n'intéressaient  pas 
les  points  de  jonction  ou  de  suture  dos  os  et  cartilages. 
.  Pour  appuyer  notre  manière  de  voir,  nous  invoquerons 
les  expériences  de  Daniel  MoUière,  chirurgien  lyonnais  très 
réputé  et  mort  récemment  pendant  l'ëpidémie  d'infl,uenza. 


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610  A.  GOUGUENHEIM 

D.  Mollière  a  démontré  que  les  déformations  que  j'ai  dé* 
crites  se  produisaient  très  aisément  quand  la  cloison  carii« 
lagineuse  se  luxait  soit  sur  la  lame  perpendiculaire,  soit 
surtout  sur  le  vomer.  Il  a  pu  reproduire  sur  le  cadavre  ces 
luxations  et  créer  les  déformations  qui  se  sont  montrées 
chez  nos  malades.  Ces  expériences  sont  relatées  par  un 
élève  de  D.  Mollière,  M.  Chevallet,  dans  une  thèse  de  doc* 
torat,  soutenue  en  juillet  1889  devant  la  Faculté  de  Lyon  et 
ayant  pour  titre  :  Traitement  des  fractures  du  nez  par 
rappareil  plâtré.  L'auteur  dit  à  la  page  40  que  la  disjonc- 
tion du  cartilage  au  niveau  de  son  insertion  osseuse  entraine 
souvent  avec  la  déviation  latérale  une  dépression  dorsale 
pouvant  aller  jusqu'à  Taplatissement  complet  de  la  pointe 
du  nez.  Le  cartilage  de  la  cloison,  dans  un  choc  dirigé  d'a- 
vant en  arrière,  se  sépare  du  vomer  et,  glissant  sur  Tune 
des  parois  de  la  cloison  osseuse,  produit  dans  ce  mouvement 
de  descente  la  dépression  dorsale  que  l'on  constate  au-des- 
sus du  lobule.  »  Plus  loin,  il  nous  dit  que  son  maître, 
D.  Mollière,  s*est  assuré  souvent  de  ce  fait  non  seulement 
dans  des  autopsies,  mais  en  expérimentant  sur  le  cadavre. 
On  obtiendrait  cette  disjonction  en  frappant  sur  le  nez  et, 
plus  facilement,  de  la  façon  suivante  :  jt  Quand  on  pénètre 
par  la  partie  postérieure  des  fosses  nasales  sur  une  tête 
coupée  au  ras  de  Tatlas,  et  qu'à  l'aide  d'un  bistouri  on  sé- 
pare du  vomer  la  cloison,  si  on  tire  sur  cette  cloison  d'avant 
en  arrière,  le  nez  se  déformera  au  niveau  des  os  propres, 
comme  dans  les  fractures  produites  par  un  coup  ;  la  fracture 
du  neZf  dit  Mollière^  est  une  luxation  de  la  cloison  sur  le 
vomer. 

Nous  pensons  que  c'est  là  le  mécanisme  de  la  déformation 
que  nous  venons  de  décrire  chez  nos  malades,  et  c'est  ainsi 
que  nous  pourrions  expliquer  une  déformation  de  cette  na- 
ture, relatée  par  M.  Michelson,  de  KoBiiigsberg,  chez  un 
syphilitique  qui,  à  la  suite  d'un  traumatisme^  eut  des  abcès 
et  une  difformité  semblable  à  celle  que  je  viens  de  décrire 
{Ueber  Nasen  Syphilis,  Sammlung  klin.  Vortrœge^  1888). 

Il  est  vrai  qu'une  de  nos  malades  nie  tout  coup,  toute  con- 
tusion, ou  tout  choc  sur  le  nez,  mais  nous  ne  sommes  pas 


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MICROORGANISMES  DE  L'OREILLE  MOYENNE  611 

8Ûr  que  cette  femme  nous  ait  dit  la  vérité,  c  Dans  le  doute, 
pensant  à  quelque  abcès  par  congestion  venant  d'un  os 
malade,  tuberculeux  {lésion  bien  rare  pourtant  en  cet  en- 
droit),  nous  avons  été  amené  à  provoquer  un  examen  bacté- 
riologique qui  n*a  pas  été  conforme  à  cette  manière  de 
voir.  Du  reste,  nous  Tavons  dit,  la  marche  de  l'affection  a 
suffi  pour  juger  la  nature  anodine  de  la  maladie.  Nous  pen- 
sons que  la  rareté  des  descriptions  de  Taffection  que  nous 
venons  de  décrire,  rareté  telle  qu'un  praticien  aussi  répandu 
que  Moreil  Mackenzie  n'en  avait  observé  qu'un  cas  au  mo* 
ment  où  il  écrivait  son  livre,  et  qu'on  ne  la  trouve  même 
pas  décrite  dans  les  ouvrages  de  Moldenhauer,  de  Voltolini 
et  de  Bosworth,  légitimait  celte  description.  Les  longs  dé- 
veloppements dans  lesquels  nous  sommes  entré  pour  expli- 
quer la  déformation  intéresseront  certainement  les  membres 
de  la  section  ;  enfin  l'examen  bactériologique  du  pus  de  ces 
abcès,  fait  pour  la  première  fois,  à  mon  instigation ,  dans 
un  des  cas  que  je  viens  de  rapporter,  donnera  aussi  à  oe 
petit  travail  un  intérêt  particulier. 


III 


LES  MICROORGANISMES  DANS  LES  AFFECTIONS  DE 
L'OREILLE  MOYENNE  ET  LEURS  COMPLICATIONS 

Par  le  Professeur  G.  GRADEIWICvO,  de  Turin 
(lu  au  €k)Dgrès  de  Berlin  1890). 

Au  cours  de  l'année  scolaire  1889-90,  j'ai  entrepris,  de 
concert  avec  les  D"  Bordoni-Uffreduzzi  et  Penzo,  des  obser- 
vations bactériologiques  sur  la  sécrétion  des  otites  moyennes 
purulentes  aiguës  et  chroniques. 

Dans  les  otites  aiguës  provoquées  par  l'épidémie  récente 
d^inûuenza,  comme  dans  les  formes  génuines,  nous  avons 
trouvé  les  mêmes  microorganismes,  c*est  à-dire  ^ur  10  cas  : 


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612  GRADENIGO 

Dlplo^streptoeoccus  {pneumococcus  de  Frœnkel)  en  cul- 
tures pures  dans  6  cas; 

Diplo-streptococcus  et  staphylococcus  pyogenes  albiis  et 
aureus  dans  1  cas; 

Staphylococcus  pyogenes  albus  dans  2  cas; 

Staphylococcus  pyogenes  albus  et  aureus  dans  1  cas. 

Le  diplo-streptococcus  que  nous  avons  isolé  possédait 
toutes  les  qualités  principales  caractéristiques  du  diplo^ 
coccus  lanceolatus  capsulatus  en  état  d'atténuation  initiale, 
et,  en  outre,  il  n*of!i*ait  le  caractère  d'aucun  développement, 
'  ou  bien  il  offrait  celui  d*un  développement  extrêmement 
peu  accentué,  dans  le  sérum  de  sang  de  veau,  simple  ou 
solidifié.  Dans  Tagar-agar,  il  se  développait  sous  forme  de 
chaînes;  dans  le  sang  des  animaux  inoculés,  il  se  dévelop- 
pait sous  forme  de  diplococcus  et  s'entourait  de  capsules,  ce 
que  ne  font  jamais  les  autres  streptococcus  connus  jusqu'à 
présent.  En  outre,  les  cultures  en  agar-agar,  même  tenues 
dans  les  conditions  les  plus  favorables  au  développement 
du  microorganisme,  perdaient  leur  vitalité  au  bout  de  deux 
à  trois  jours. 

Ces  propriétés  du  diplococcus  de  Frœnkel,  en  état  d'atté- 
nuation, servent  peut-être  à  expliquer  les  divergences  des 
résultats  obtenus,  par  les  différents  observateurs,  dans  les 
recherches  bactériologiques  faites  récemment  sur  Tiia- 
fluenza  et  sur  ses  complications,  recherches  dans  lesquelles 
quelques-uns  ont  trouvé  le  diplococcus  de  Frasnkel  en  pré- 
dominance, et  d'autres,  au  contraire,  une  forme  de  strep- 
tococcus. 

Dans  les  otites  purulentes  chroniques,  en  môme  temps 
que  les  coccus  pyogenes,  nous  avons  trouvé  aussi  de  nom- 
breuses formes  sa pro gènes,  parmi  lesquelles  le  Proteus 
.  vulgaris  de  Hauser  ;  de  plus,  nous  avons  constaté  que  la 
.sécrétion  des  otites  purulentes,  dans  lesquelles  on  prati- 
^  quait  d'abondants  lavages  au  sublimé  à  1/2  et  à  1  0/00,  con- 
tenait une  très  petite  quantité  de  microorganismes  qui  ne 
se  développaient  pas  dans  les  cultures.  Ce  fait  prouve  la 
■grande  enicacité  du  traitement  au  sublimé  dans  les  otites 
purulentes. 


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NÉVRITES  DE  L'ACOUSTIQUE  .613 


IV 


LES  NEVRITES  DE  L'ACOUSTIQUE  PROVENANT 
DE  MÉNINGITE 

Par  le  Professeur  €i.  GltADENIGO,  de  Turin 
(lu  au  Congrès  de  Berlin  1890). 

J*ai  continué  cette  année  les  recherches  sur  celte  ques- 
tion déjà  étudiée  par  moi  dans  de  précédentes  publica- 
tions (1).  J'ai  pu  constater  que  les  infiltrations  purulentes 
graves  bilatérales  du  nerf  acoustique  et  du  nerf  facial  dans 
le  conduit  auditif  interne,  qui  peuvent  provoquer  la  destruc- 
tion des  faisceaux  nerveux  du  nerf  cochléaire,  dans  le  point 
où  ceux-ci  se  désagrègent  pour  pénétrer  à  travers  la  tabula^ 
cribrosa^  sont  des  symptômes,  je  pourrais  presque  dire 
constants,  non  seulement  dans  les  méningites  cérébro-spi- 
nales, mais  aussi  dans  les  méningites  otitiques  et  dans  les 
méningites  tuberculeuses.  Dans  un  seul  cas  (sur  14)  où  la 
méningite  avait  amené  en  quelques  heures  la  mort  du  ma- 
lade, et  où,  par  conséquent^  les  lésions  méningitiques 
n'avaient  pas  eu  le  temps  de  se  développer,  je  constatai 
l'absence  d'altérations  dans  le  conduit  auditif  externe. 

L'examen  bactériologique  des  coui  es  microscopiques  me 
permit,  en  outre,  de  reconnaître  dans  le  pus  qui  entourait 
les  nerfs  VII  et  VIII  dans  le  conduit  auditif  externe  l'exis- 
tence des  mêmes  microorganismes  qui,  dans  ce  cas  parti- 
culier, avaient  provoqué  la  méningite,  savoir  :  du  diplo- 
streptocoecus  lanceolatus  dans  la  méningite  cérébro-spinale, 
des  bacilles  de  Koch  dans  la  méningite  tuberculeuse. 

De  plus,  je  pus  rencontrer  dans  la  muqueuse  dé  la  paroi 
vestibulaire  de  la  caisse  l'existence  de  ces  microorganismes 
pathogènes  dans  le  voisinage  du  canal  de  Fallope,  de  sorte 

(I)  Gfr.  Comptes  rendus  du  Congrès  otologique  de  Bruxelles  1888,  et  du 
.  ^Dg^  otologique  et  laryngologique  de  Paris  1889,et  Ann,  mal,  or,,  1888 


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614  GRADENIGO 

que  je  serais  disposé  à  croire  que  ce  canal  constitue  dans 
la  méningite  cérébro-spinale  la  voie  de  transmission  du 
virus,  du  conduit  auditif  interne  à  Toreille  moyenne;  la 
pathogénèse  des  otites  moyennes  purulentes,  qui  succèdent 
si  fréquemment  à  Totite  interne  provenant  de  méningite 
cérébro-spinale,  se  trouverait  ainsi  expliquée. 


CONTRIBUTION  A    L'ÉTUDE    MORPHOLOGIQUE    DE 
L'ANTHÉLIX  DANS  LE  PAVILLON  HUMAIN 

Par  le    D'   «•    GAADENIGO,    doeent   d'otologie  à  Turin. 


Le  pavillon  de  Toreille,  chez  Thomme,  représente,  comme 
il  est  démontré  par  l'embryologie  et  par  Tanalomie  compa- 
rée, le  résultat  d'un  processus  de  réduction  du  pavillon  très 
bien  développé  de  certaines  classes  de  mammifères.  Chez 
les  mammifères,  où  le  pavillon  atteint  un  degré  supérieur  de 
développement  pour  remplir  les  fonctions  d'organe  collec- 
teur des  sons,  et  est  mû  par  des  muscles  spéciaux,  nous 
trouvons  que  la  lame  cartilagineuse,  qui  constitue  la  partie 
essentielle,  est  parcourue  par  des  bandelettes  épaissies,  tout 
à  fait  analogues  aux  nervures  des  feuilles  végétales  et  qui, 
comme  ces  dernières,  ont  pour  but  de  donner  la  rigidité  né- 
cessaire à  la  lame  elle-même. 

Ces  bandelettes  peuvent  se  grouper,  comme  je  l'ai  indi- 
qué dans  un  de  mes  articles  (1),  en  deux  systèmes  prin- 
cipaux :  celles  qui  suivent  une  direction  longitudinale , 
c'est-à-dire  qui  courent  du  sommet  à  la  base  du  pavillon, 
perpendiculaires  à  la  ligne  d'implantation  du  pavillon  lui- 
même  (bandes  longitudinales)  ;  celles  qui  ont  une  direction 

(1)  Die  FormentwickluDg  d.  Ohrmuchel  {Centralblatt  f,  d.  Mediz.  Wis- 
$en9ch.,  1888). 


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ÉTUDE  MORPHOLOGIQUE  DE  L'ANTHÉUX  61û 

parallèle  à  la  base  suivent  un  parcours  concentrique  et  ont 
été  désignées  par  moi  comme  anlbélix^  parce  qu'elles  sont 
analogues  à  la  bande  qui  s'appelle  anthélix  en  anatomie  hu- 
maine. 

Chez  les  mammifères^  les  bandes  de  l'un  des  systèmes  se 
continuent  fréquemment  dans  celles  de  l'autre. 

Les  bandes  longitudinales,  très  marquées  dans  les  pavillons 
des  embryons  de  brebis,  de  bœuf,  etc.,  furent  constatées  par 
Schwalbe  et  plus  tard  aussi  par  moi  dans  le  pavillon  de 
l'embryon  humain,  dans  un  stade  déterminé  de  développe- 
ment, comme  apparition  transitoire.  Une  bandelette  qui 
rentre  dans  le  système  des  bandes  longitudinales  indiquées 
se  rencontre  comme  anomalie  dans  le  pavillon  humain,  dans 
ce  qu'on  appelle  tripartition  de  F  anthélix  :  elle  est  repré- 
sentée par  le  troisième  crus  anomal,  qui,  se  détachant,  ou 
du  point  de  bifurcation  ordinaire  de  l'anthélix,  ou  de  la  moi- 
tié environ  du  crus  superius,  se  dirige  en  arrière  et  en  avant 
vers  le  nodule  de  Darwin. 

Dans  quelques  cas,  j'ai  pu  constater  chez  l'homme,  conver- 
geant avec  cette  dernière,  vers  l'arrière,  mais  beaucoup 
moins  marquée,  une  seconde  bande,  qui  rentre,  elle  aussi, 
dans  la  catégorie  des  bandes  longitudinales. 

Les  bandes  transversales  à  l'axe  longitudinal  des  pavil- 
lons sont  mieux  représentées  chez  l'homme  ;  elles  sont  four- 
nies :  a)  par  le  corps  et  parle  crus  superius  de  l'anthélix  ;  b) 
par  le  crus  interius  de  l'anthélix  qui  représente  —  comme 
Schwalbe  l'a  démontré  d'après  l'anatomie  comparée,  et 
comme  il  résulte  de  mes  recherches  embryologiques  — 
quelque  chose  de  bien  distinct  du  reste  de  l'anthélix. 

Maintenant,  je  crois  intéressant  de  rapporter  que,  parmi 
les  anomalies  du  pavillon  humain,  j'ai  pu  reconnaitre  Texis- 
tence  de  deux  bandelettes  relevées  que  l'on  peut  interpréter 
comme  antbélix  accessoires.  Comme  je  ne  les  ai  vues  indi- 
quées par  aucun  auteur,  je  crois  utile  de  les  décrire  briève- 
ment. 

I)  Bandelette  que  Ton  trouve  très  rarement  complète  ;  elle 
constitue  le  prolongement  en  bas  et  en  avant  du  crus  infe- 
rius  antheUeis,  de  manière  qu'il  en  résulte  une  bandelette 


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616  SÉNAC-LAGRANGE 

qui,  bien  qu'elle  soit  arquée  en  S,  suit  à  peu  près  un  cours 
parallèle  au  véritable  anthélix,  et  s'arrête  sur  le  plancher  de  la 
cymba  conchœ^  immédiatement  au-dessus  du  crus  belicis. 
D'ordinaire  on  n'en  rencontre  que  la  portion  en  rapport  avec 
le  crus  inferius  antbelicis  ou  celle  qui  court  sur  le  plancher 
de  la  cymba  comme  ligne  médiane  isolée. 
^    II)  Bande  concentrique  au  corps  de  Tanthélix  (très  rare). 


VI 


RHINITES    ET    SURDITES 

Par  le  D'  SÉNAC-LAGRAIKGE 

Ancien  interne  des.  hôpitaux,  vice- président  de  la  Société  d^bydrologi^ 
médecin    aux    eaux    de    Gauterets. 

,  Suite  (Voir  les  n"  5,  6  et  1). 


IV 


On  connaît  le  syndrome  qui  fait  la  maladie  de  Ménière.  Au 
milieu  d'une  bonne  santé  apparente  (syphilis  ancienne  ou  pré- 
coce) ou  sur  une  otite  eu  évolution,  sur  des  troubles  dyspep- 
tiques, à  roccasion  d'une  maladie  générale  (mëningo^ncépha- 
lite,  fièvre  typhoïde,  fièvres  éruptives,  diphtérie,  phtisie),  un 
individu,  est  pris  d'étourdissements,  de  vertige,  de  tintements 
d*oreiIie8,  de  nausées ,  de  vomissements.  Est-il  au  lit,  il  lui 
semble  que  son  lit  se  détache  du  sol.  Est-il  levé,  la  station  de- 
bout, îa  marche,  sont  impossibles  :  les  objets  tournent,  le  sol  se 
dérobe,  sensation  de  chute,  propulsion  autour  d*un  axe  horizontal 
ou  vertical,  tantôt  du  côté  de  Toreille  lésée,  tantôt  du  côté  opposé. 
En  même  temps,  audition  perdue  d^un  seul  ou  des  deux  côtés  à 
la  fois,  momentanément ,  pour  un  temps,  complètement,  ou  dii 
moins  très  affaiblie,  et  alors  surdité  pour  certains  groupes  de  sons 
tsons  élevés,  sons  bas).  La  maladie  de  Ménière,  qu'en  s*en  rëfé-^ 
tant  au  symptôme  dominant  il  e$t  préférable  d'appeler  vertige 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  617 

de  Ménière,  répond-elle  à  une  lésion,  est-elle  un  trouble  fonc^ 
Uonnel,  ou  indistinctement  Tun  et  l'autre?  • 

En  1887,  Gellé  rapporte  trois  autopsies  de  malades  qui  avaient 
présenté  pendant  de  longues  années  le  syndrome  deMénière  (1).' 
Il  ne  trouve  que  des  lésions  de  Toreille  externe  et  moyenne,  soit 
un  bouchon  de  cérumen  dans  un  cas,  de  la  sclérose  de  la  caisse 
dans  un  autre  (soudure  et  immobilisation  des  osselets),  et  pas 
d'altération  de  roreille  interne.  Donc  pas  d'autre  mécanisme  à 
faire  intervenir  qu'une  compression  des  liquides  du  labyrinthe. 

Chez  des  arthritiques,  au  moment  de  la  ménopause  (i)  principa- 
lement, c'est-à-dire  alors  que  lemoiimen  congestif  entre  plus  par- 
ticulièrement en  jeu,  le  vertige  de  Ménière  peut  survenir  d*emblée 
(vertige,  troubles  auditifs,  vomissements,  surdité).  Les  vertiges 
diminuent,  la  surdité  persiste.  Comme  tous  les  accès,  il  se  ré- 
pète avec  des  caractères  de  périodicité  ou  d'intei*mittenee  en 
rapport  eux-mêmes  avec  l'inconstance  et  la  lenteur  de  produc- 
tion de  la  surdité.  Cette  forme  légère  relève  de  troubles  vaso- 
moteurs  congestifs,  si  l'on  en  juge  par  les  résultats  excellents 
du  sulfate  de  quinine,  qui  interviendrait  par  son  action  décon- 
gestive. 

Dans  un  ordre  de  faits  analogues  rentre  le  vertige  lié  aux 
troubles  dyspeptiques ,  manifestation  viscérale  d'arthritisme. 
Les  relations  qui  existent  entre  le  nerf  vague  et  le  nerf  auditif 
dans  la  moelle  allongée  expliqueraient  le  retentissement  (3)  qui 
apparaît  comme  un  soulèvement  phénoménal  de  force.  Ce  trouble 
fonctionnel  peut  devenir  lésion  matérielle,  c'est-à-dire  névrite 
ascendante  du  pneumogastrique  (Cuffer,  Rev.  de  méd,,  1890). 
Le  vertige,  en  tant  que  trouble  fonctionnel,  se  rencontre  encore 
dans  le  tabès  (4).  On  l'a  vu  survenir  dans  l'enfance  sous  forme 
d'attaques  passagères;  plus  tard,  ces  attaques  devenaient  plus 
fréquentes;  enfin,  15  et  25  ans  après,  le  tabès  se  montrait.  Au  sur- 
plus, le  syndrome  ne  varie  pas.  Ce  sont  toujours  phénomènes 

(1)  Moos  rapporte  un  fait  analogue.  (Afin.  mal.  or.  lar,,  t.  YI,  p.  299.) 

(2)  La  ménopause  agit  en  réveillant  des  phénomènes  constitutionnels 
du  cété  des  oreilles,  furoncles,  eczéma,  pour  l'oreillo  externe  ;  irritation 
myrinfitique,  catarrhe,  pour  Toreille  moyenne  ;  troubles  bypérémiques 
pour  1  oreille  interne,  ainsi  que  Ta  mis  en  évidence  E.  Méniére  dans  un 
intéressant  travail.  {Ann,  mal.  or,  lar,,  t.  XI,  p.  lH  et  251.) 

(3)  D'après  Méniére,  l'irritation  de  Testomac  retentit  par  rintermédiaire 
du  pneumogastrique  sur  le  ganglion  cervical  inférieur,  d'où  troubles  ré- 
flexes de  la  circulation  de  Tarière  vertébrale  et  des  vaisseaux  de  i'oreilic 
interne  et  sensation  de  veriige,  etc. 

(4)  Sur  24  tabétiques,  Mane  et  Walton  observent  17  fois  des  troubles 
aurieolaires. 


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918  SÉNAG-LAGRANGE 

de  déséquilibre,  troubles  auriculaires  consistant  en  bourdonne- 
ments, bruits  musicaux.  Quant  à  Paudition,  elle  reste  normale, 
ou  elle  est  diminuée  ou  complètement  perdue.  Si  la  perte  de 
Faudition  est  à  Taotif  du  nerf  auditif  proprement  dit,  le  vertige, 
alors  que  Taudition  est  conservée,  indiquerait  une  lésion  de  la 
branche  vestibnlaire  et  des  canaux  semi-circulaires  dit  nerf  de 
Tespace.  Et  cependant,  dans  deux  cas  d*autopsie  de  vertigincés 
tabétiques,  Lucœ  ne  trouve  que  des  lésions  de  roreille  moyenne; 
roreilie  interne  est  saine. 

I^  vertige  reste  également  trouble  fonctionnel  dans  la  sclérose 
en  plaques,  lésion  par  excellence  d*arthriti8me,  comme  toute  sclé- 
rose. 

Mais  voici  venir  la  lésion  et  les  maladies  qui  lot  donnent 
naissance.  De  ces  lésions,  Thémorrhagio  (1)  est  la  plus  commune; 
elle  se  fait  particulièremeut  dans  les  canaux  semi-circulaires 
(Moos).  Des  maladies  qui  la  provoquent,  la  plus  ordinaire  est  la 
syphilis,  syphilis  secondaire  précoce  et  tertiaire. 

Enregistrons  d'abord  les  faits  simples.  Après  une  ou  plusieurs 
attaques  subites,  une  surdité  bilatérale  survient.  Les  antécédents 
syphilitiques  bien  avérés»  un  traitement  spécifique  améliore  ou 
guéi*it  cette  surdité  et  le  vertige  qui  raccompagne  ;  parfois  le  trai- 
tement est  impuissant. 

Est-ce  toujours  une  hémorrhagie  qui  a  été  la  lésion  ?  Les  faits 
anatomiques  prouvent  que  les  troubles  auriculaires  sont  aussi 
sous  Tinfluence  d*une  périostito,  d'une  infiltration  cellulaire  hy- 
perplasique. 

Quand  c^est  une  diminution  progressive  de  l'audition  qui  a 
lieu,  le  vertige  de  Ménièro  est  le  prélude  d'une  syphilis  céré- 
brale qui  se  traduit  par  des  lésions  osseuses  avec  complication 
du  côté  du  nerf  auditif,  des  méninges,  do  l'encéphale,  lésions 
influencées  en  bien  par  le  traitement  spécifique,  et  bientôt  sui- 
vies de  lésions  spécifiques  (hyperplasie  cellulaire  des  canaux 
semi-circulaires,  entre  la  partie  osseuse  et  membraneuse  no- 
tamment). 

Pourquoi  dans  certains  cas,  comme  dans  la  syphilis  précoce, 
la  syphilis  congénitale,  l'action  du  traitement  est-elle  nulle? 

(l).Daos  un  cas,  Ménière  trouve  une  exsudation  hémorrhagique  dans  lea 
canaux  demi-circulaires  étendue  à  un  faible  degré  ao  vestibule. 
.  Dans  doux  faits  cités  par  Polilzer  et  Voltolini,  à  la  suite  de  fissures  du 
rocher,  on  trou\a  :  k  droite,  le  labyrinthe  rempli  de  sang  coagulé,  avec 
un  ramollissement  des  parties  membraneuses;  à  gauche,  le  labyrinthe 
rempli  d*un  liquide  sanguin  et  purulent,  ayee  destruction  des  parties 
membraneuses.  Dans  les  deux  cas,  il  existait  une  méningite  de  la  base. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  619 

Serait-ce  parce  que  ces  attaques  successives,  bien  qu'assez  loin- 
taines, séparées  par  des  intervalles  où  Taudition,  bien  que  légè- 
rement amoindrie,  est  cependant  restée  dans  un  physiologisme 
assez  normal,  ont  préparé  le  terrain  à  des  lésions  plus  étendues 
et  plus  profondes?  Ne  serait-ce  pas  plutôt  pour  la  môme  raison 
générale  qui  a  fait  la  syphilis  précoce  et  affaibli  les  résistances 
générales,  et  qui,  dans  un  autre  moment,  ne  permet  pas  la  parti- 
cipation de  l'organisme  à  Faction  du  traitement  spécifique,  toute 
action  médicamenteuse  n'aboutissant  qu'à  la  condition  d^ôtre 
aidée  par  des  qualités  organiques,  que  Fétat  constitutionnel 
établit?  Ne  nous  étonnons  donc  pas  si,  la  lésion  vestibulaire  res- 
tant le  point  de  départ  et  l'origine  du  vestige,  Texpérimenta- 
tion  (1)  vient  ici  contrôler  la  clinique,  elle  n^en  est  pas  fatalement 
l'occasion  et  la  raiôon.  Dans  un  cas,  observé  par  Moos,  d'hémor- 
rhagie  des  canaux  semi-circulaires,  les  symptômes  pathogno- 
moniques  faisaient  défaut.  Dans  nombre  d'autres  cas,  ni  Finflam- 
mation,  ni  Fhémorrhagie,  pas  plus  que  Fabsence  congénitale  des 
canaux  semi- circulaires,  n'ont  donné  lieu  au  vertige  deMénière, 
et  les  alTections  multiples  qui  agissent  par  leurs  complications 
sur  Foreille  interne  et  entraînent  des  lésions  dans  le  vestibule  et 
les  canaux  (méningite  cérébro-spinale,  leucémie,  fièvre  typhoïde, 
fièvres  éruptives)  peuvent  aboutir  et  aboutissent  souvent  au 
même  fait.  Aussi  certains  auteurs  (Baginski)  ont-ils  déplacé  le 
siège  anatomique  du  symptôme  do  Ménière  pour  le  transporter 
au  cervelet  (Moos)  (2),  oubliant  qu'il  n'est  pas  d'organes  dont  les 
lésions  soulèvent  fatalement  les  phénomènes  symptomatiques 

(1)  En  dirisant  d'un  seul  ou  des  deux,  côtés  à  la  fois  le  canal  demi- 
circulaire  horizontal  chez  un  animal,  Flourens  a  vu  que  la  tète  et  fré- 
quemment le  corps  exécutent  des  mouvements  rotatoires  de  droite  à 
gauche  ou  de  gauche  à  droite.  Un  seul  canal  était-il  intéresse,  l'animal 
avait  tendance  à  tomber  en  avant  ou  en  arrière;  plusieurs  canaux  étaient- 
ils  intéressés,  il  en  résultait  une  combinaison  de  mouvements  désordon- 
nés. Goltz  cherche  à  donner  Texplication  du  phénomène.  Des  deux 
faisceaux  du  nerf  auditif,  le  faisceau  cochléairo  est  le  nerf  spécial  de  l'au- 
dition. Les  canaux  demi-circulaires  seraient  l'organe  du  sens  de  l'équi- 
libre de  la  tète  et,  par  suite,  de  tout  le  corps.  Les  nerfs  des  ampoules  et 
des  canaux  dans  leur  terminaison  seraient  excités  par  pression  ou  par 
tension.  Le  liquide  contenu  dans  les  canaux  demi-circulaires  ou  endo- 
lymphe,  obéissant  aux  lois  de  U  pesanteur,  distendrait  davantage  les 
parties  déclives.  Ces  dernières  changeant  à  chaque  mouvement  opposé,  il 
en  résulterait  une  excitation  nerveuse  correspondant  à  chaque  position  de  la 
tète.  La  perception  cérébrale  de  cette  excitation  constituerait  le  sens  de 
l'équilibre. 

p)  Hev.  scmédic.,  t.  XX,  p.  715. 

Le  syndrome  de  Ménière  se  rencontre  dans  un  ^rand  nombre  de  mala- 
dies très  diverses  des  centres  nerveux  :  méningite  épidèmique,  syphilis 
cérébrale,  ataxie  locomotrice,  hystérie. 


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620  SÉNAC-L.VGRANGE 

(l'atoDie  générale  et  locale  dominent  alors).  Le  centre  du  sens 
de  réqailibration  paraissant  être  le  cervelet  (1),  les  lésions  qui  y 
sont  localisées  provoqueraient  le  vertige  tout  comme  les  altéra- 
tions de  Tappareil  terminal.  La  vraie  provocation  au  vertige 
apparattrait  dans  la  méningite  cérébro-spirale  où  se  rencontrent 
les  lésions  du  centre  et  de  la  périphérie,  où  les  lésions  labyrin- 
thiques  sont  la  propagation  de  lésions  intracràniennes,  où  Tua 
des  côtés  étant  afifecté,  rauti*e  se  prend  dans  les  mômes  conditions 
d*inflammation ,  hémorrhagique  ou  suppurative,  de  Tappareil 
nerveux  terminal. 

Dans  la  surdité  suite  d'oreillons,  nous  observons  une  surdité 
subite  et  complète  se  compliquant  de  vertige.  Et  comme  dans  les 
mêmes  conditions  on  a  été  à  môme  de  saisir  une  névrite  optique 
avec  atrophie  consécutive,  on  en  conclut  à  une  fésion  terminale  du 
nerf  labyrinthique  du  même  genre  (2).  La  lésion  peut  être  moins 
fixe,  transitoire,  de  nature  congestive  :  après  un  à  deux  mois,  on 
assiste  alors  à  une  amélioration  ou  une  disparition  de  tout  phéno- 
mène. 

Le  vertige  de  Ménière  se  rencontre  encore  dans  In  syphylis 
héréditaire.  Comme  pour  la  syphilis  acquise,  la  surdité  est  bilaté- 
rale [(lésion  du  plancher  du  4"  ventricule  (Keph,  Trœltch),  lésion 
du  nerf  auditif  et  de  ses  ramifications  (Hutchinson)],  brusque,  non 
influencée  par  le  traitement  mécanique  ;  le  diapason  n*est  entendu 
ni  parles  os,  ni  par  Pair,  ou  moins  par  les  os  que  par  Tair! 
Quand  la  paralysie  faciale  s'y  ajoute,  on  a  à  craindre  des  lésions 
de  la  base  du  crâne,  et  les  lésions  de  la  périphérie  quand  les  trou- 
bles psychiques  surviennent. 

Ajoutons  qu'en  outre  du  vertige  et  des  troubles  de  Téquilihre 
il  se  produit  aussi  des  troubles  d'un  autre  ordre  :  bruits  musi- 
caux, bruits  de  cloches,  sifflements  simples  ou  renforcés,  etc. 

EIn  résumé,  le  vertige  de  Ménière  peut  ôtre  pris  dans  un  sens  géné- 
ral etdans  un  sens  restreint.  Dans  le  dernier  cas,  c'est  soit  une  com- 
pression, un  ébranlement,  soit  une  irritation  anormale  de  l'appareii 
nerveux  des  canaux  semi-circulaires,  produit  le  plus  souvent 


(1)  De  fait,  le  point  de  départ  des  réflexes  étant  les  canaux  demi-circu- 
laires, le  cervelet  étant  le  centre  des  impressions  motrices,  sa  lésion  en- 
traînerait les  accidents  d'incoordination,  comme  la  lésion  des  points 
originels  bulbaires  entraînerait  les  vomissements  et  la  lésion  de  zones 
idéo-molrices  cérébrales,  les  troubles  sensationnels  du  vertige  (régions 
postérieures  des  lobes  cérébraux,  coin). 

(2)  De  Tophtalmoscopie  dans  les  maladies  de  l'oreille.  (Galmettes,  Pro- 
créé médical  1882.) 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  621 

par  un  accès  de  pression  du  liquide  intérieur  (1).  Dans  le  sens 
restreint,  c'est  un  état  inflammatoire  aigu  ou  chronique  des 
mêmes  canaux  membraneux  (2).  Encore  faudrait-il  ajouter  que 
la  lésion  n'agit  que  si  elle  trouve  des  qualités  de  tissus,  unesensi- 
bilité  de  réaction  générale  et  locale  (arthritisme)  qu'on  ne  rencon- 
trerait que  dans  des  conditions  de  faiblesse  ou  d'atonie  (lym- 
phisme).  Cet  état  inflammatoire,  plus  souvent  secondaire  que 
primitif,  peut  être  localisé  aux  canaux  semi-circulaires,  au  nerf 
acoustique,  plus  souvent  aux  canaux  semi-circulaires  et  au  laby- 
rinthe, quelquefois  à  Toreille  interne  et  à  Toreille  moyenne;  plus 
rarement  il  est  localisé  à  Poreille  interne,  moyenne  et  interne^ 
suivant  le  point  de  départ,  la  généralisation  de  la  complication 
de  la  maladie  primitive. 

VoKolini  a  décrit  une  otite  labyrinthique  aiguë  primitive.  — 
C'est  une  maladie  vive,  aigué,  avec  fièvre,  céphalalgie  et  vomis- 
sement. Après  24,  48  heures,  S  jours,  rélrogadation  des  phéno- 
mènes; mais  surdité  le  plus  souvent  bilatérale  et  troubles  de 
l'équilibre.  Mais  est-ce  bien  là  une  maladie  primitive?  N'aurait- 
on  pas  affaire  à  une  méningite?  A  l'autopsie  d'un  sourd-muet, 
Meyer  trouve  la  membrane  des  ventricules  du  cerveau  et  cerve- 
let épaissie  ;  sur  le  plancher  du  4^  ventricule,  il  n'y  a  plus  trace 
de  stries  auditives.  Dans  un  second  cas,  épaississement  ana- 
logue de  la  membrane  venlriculaire,  stries  auditives  diminuées 
de  volume. 

Il  n'y  a  pas  de  méningite,  dit  Yoltolini,  à  l'opinion  duquel  se 
range  Ladreit  de  Lacharrière,  car  il  n'y  a  pas  lésion  du  facial 
accompagnant  le  nerf  acoustique,  de  plus  la  maladie  habituelle- 
ment guérit. 

Qu'avec  lo  même  appareil*  symptomatique,  répond  le  profes- 
seur Duplay  (3),  ce  soit  l'amaurose  au  lieu  de  la  surdité  qui 
survienne,  on  trouve  des  lésions  de  choroTdite,  de  névro-réti- 


(1)  Les  faits  de  pression  nés  surtout  à  la  suite  de  sclérose  de  la  caisse 
ne  soDt  pas  les  seuls  à  signaler.  Supposons  un  épanchement  de  matières 
purulentes  ou  sanguines  dans  la  caisse.  II  se  fait  une  compression  du 
tympan  de  dedans  en  dehors,  et,  par  suite,  une  attraction  de  la  chaîne 
des  o>selets,  une  décompression,  une  dilatation  des  liquides  du  labyrinthe. 
Et  cependant,  d'après  Bonnafont,  les  phénomènes  nerveux,  sont  à  peu 
près  [es  mêmes.  (Ann,  *taL  or.  lar,,  t.  VIIÏ,  p.  9.) 

(2)  La  paralysie  soudaine  des  nerfs  ampuUaires  d'un  seul  cété  ne  pro- 
voquerait pas  le  vertige  ;  de  môme  de  la  destruction  lente  de  l'appareil 
nerveux  vestibulaire.  Au  contraire,  Tinflammation  hémorragique  ou  sup- 
purative  aigué  du  même  appareil  entraînerait  des  phénomènes  de  ver- 
tige. 

(3)  Pathol.  externe,  t.  IV. 

ANNALES  DBS    IIALADIBS   DE  L'OREILLB   ET   DU    LARYNX.    —  XVI.  4$ 


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6fâ  SÉNAC-LAGRANGE 

nite  consécutive  à  la  méningite.  Pourquoi  dans  un  cas  des 
lésions  secondaires,  dans  un  cas  identique  des  lésions  primi- 
tives? 

Spéoiôons  encore.  Yoioi  la  méningite  tuberculeuse  I  Quelles 
sont  les  lésions  communes  et  leur  siège?  En  tout  ou  en  partie, 
des  nodules  caséeux  disséminés  dans  la  substance  du  cerveau. 
Exsudât  plus  ou  moins  léger  dans  les  méninges.  Infiltration  pu- 
rulente avec  quelques  points  hémorragiques  du  périnèvre,  de 
répinèvre,  de  l'endonèvre  des  nerfs  facial  et  acoustique  jusqu'au 
ganglion  géniculé  et  à  la  tabula  cribrosay  s'étendant  parfois 
ju8qu*au  ganglion  de  Rosenthal  du  premier  tour  de  spire  de  la 
cochlée.  Labyrinthe  sain  en  partie  ou  en  totalité.  Oreille  moyenne 
saine  ou  catarrhe  muqueux  ou  purulent. 

Dans  la  méningite  purulente,  suite  d*otite  moyenne,  lésions 
générales.  Foyers  purulents  à  la  convexité  et  à  la  base  du  cer- 
veau, sur  le  cervelet.  Névrite  purulente  de  l'acoustique  et  du 
facial,  compression  et  destruction  des  faisceaux  jusqu'au  gan- 
glion de  Rosenthal  du  premier,  second,  troisième  tour  de  spire. 
Otite  moyenne  purulente.  Hémorragies  sous-épidermiques  du 
conduit  auditif. 

Dans  la  méningite  cérébro-spinale,  mêmes  lésions  purulentes 
ou  hémorragiques,  générales  ou  limitées  à  roreille  interne,  et 
dans  celle-ci  même,  aux  nerfs  acoustique  et  facial. 

En  somme,  processus  inflammatoires  et  infectieux. 

Dans  les  tumeurs  cérébrales,  ce  sont  le  plus  souvent  des  phé- 
nomènes de  voisinage  :  infiltration  lymphatique  interstitielle  et 
difi*use  de  la  septième  et  de  la  huitième  paire  jusqu'à  la  limite 
habituelle,  ganglion  géniculé^  tabula  cribrosa,  rarement  jusqu^à 
l'origine  du  ganglion  de  Rosenthal. 

Dans  ce  ou  ces  derniers  ens,  on  peut  rencontrer  une  surexci- 
tabilité électrique  du  nerf  auditif. 

Symptomatiquement,  est-il  possible  de  distinguer  une  otite 
interne  d'une  maladie  du  nerf  acoustique? 

Dans  Polile  interne,  nous  saisissons  la  diminution  ou  la  sup- 
pression de  perception  de  notes  élevées,  de  certains  bruits 
comme  le  tic-tac  de  la  montre,  alors  que  les  notes  basses  et 
moyennes  sont  relativement  bien  perçues  ;  de  plus,  nous  consta- 
tons ou  une  démarche  incertaine,  ou  des  accès  de  verlige  en 
rapport  avec  la  localisation  du  processus  pathologique  (vesti- 
bule, canaux  demi- circulaires,  spire  basilaire  du  limaçon).  Mais 
rien  de  moins  fixe  que  les  phénomènes  dont  le  soulèvement  est 
soumis  aux  qualités  vitales  des  tissus  et  éléments. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  628 

On  possède  des  cas  où  ^a  perception  des  notes  élevées  n*était 
même  pas  atténuée,  où  les  accès  de  vertige  manquaient,  même 
avec  la  surdité  complète  des  mots,  et  Gradenigo  a  cité  deux  cas 
où  les  phénomènes  se  trouvaient  renversés  :  diminution  de  per- 
ception de  notes  moyennes,  perception  de  la  montre  et  des  notes 
élevées... 

Il  est  incontestable  que  les  processus  endocraniens  affectent 
moins  le  nerf  auditif  que  le  nerf  optique.  Les  troubles  nutritifs 
de  Tacoustique  (infiltration  lympathique,  dégénérescence  simple 
ou  amyloîde,  sarcome)  se  dévoilent  ordinairement  par  une 
surexcitabilité  électrique  (1)  anormale.  Comme  phénomènes  plus 
communs  de  l'affection  du  nerf  dans  les  maladies  intracranien- 
nes,  nous  notons  un  type  spécial  de  surdité,  c'est  la  perception 
des  notes  élevées  et  du  tic-tac  de  la  montre,  la  suppression  au 
contraire  de  la  perception  des  notes  basses  et  moyennes. 

La  surdité  qui  relève  de  Thystérie  se  présente  rarement  seule, 
*  elle  est  accompagnée  d'hémianesthésie  totale  ou  partielle,  par- 
fois d*anesthésie  bilatérale.  Dans  Thémianesthésie  totale,  la  per- 
ception auditive  se  montre  nulle;  partielle,  les  sensations  dou- 
loureuses du  tympan  sont  transformées  en  sensations  de  tact. 
Quant  à  Faudition,  elle  peut  être  moindre  par  les  os  du  crâne 
que  par  Tair,  nulle  môme,  ou  mauvaise  pour  les  deux,  notoire- 
ment pour  les  sons  élevés...  Subitement,  on  peut  observer  le 
transfert  des  troubles  fonctionnels  du  côté  affecté  au  côté  sain. 

L'anesthésie  bilatérale  est,  en  général,  moindre  d*un  côté  que 
de  Tautre. 

Enfin,  la  surdité  nerveuse  ou  hystérique  s^ajoute  parfois  à  la 
surdité  fonctionnelle  ou  matérielle  par  altération  des  tissus  de 
Toreille  moyenne  ou  interne  (2). 

Dans  la  surdité  traumatique,  on  a  relevé  de  la  surdité  absolue 
pour  quelques  notes  supérieures  avec  grande  sensibilité  pour 
les  sons  graves  (3).  Cette  modification  fonctionnelle  ne  durait 
que  le  temps  limité  à  la  guérison. 

On  a  pu  voir,   à  la  suite  d'écoulement  de  liquide  encéphale- 

(1)  La  réaction  électrique  s^obtient  par  le  courant  galvanique  à  la 
force  de  8  à  10  milli-ampcres. 

(2)  Ouspenki  cite  un  cas  de  surdité  hystérique  ^éri  dans  les  condi- 
tions suivantes  :  tympan  presque  entièrement  détruit  à  droite;  à  gauche, 
tympan  réduit  à  sa  partie  postérieure,  qui  parait  atrophiée.  (Ann,  mal, 
or.  lar.,  t.  VU,  p.  331.) 

(3)  Rev.  se.  méa.,  t.  XX,  jp.  720.  Quelques  expériences  tendraient  à 
prouver  que  la  portion  supérieure  du  limaçon  est  affectée  à  la  perception 
des  sons  graves. 


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624  SÉNAC-LAGRANGE 

rachidieii  par  l'oreille  et  de  paralysie  faciale  par  fracture  de  la 
b^se  du  crâne,  la  guérison  se  faire  complète  à  Teadroit  de  tout 
trouble  fonctionnel.  D'autrefois,  quelques  troubles  de  paralysie 
faciale  subsistent  (lenteur,  difficulté  des  mouvements  de  la 
langue  par  paralysie  des  ûlets  du  stylo-glosse  et  glosso- 
slaphylins). 

Les  otologistes  expliquent  la  surdité  qui  accompagne  le  gon- 
flement et  l'hypertrophie  amygdalienne  par  la  phlegmasie  chro- 
nique qui  s'étend  du  pharynx  à  l'oreille  moyenne  par  la  trompe 
dont  elle  provoque  le  gonflement  et  l'obstruction.  Quand  le 
calibre  de  la  trompe  est  normal,  Renault  conclut  à  une  action 
réflexe  de  Tamygdale  sur  l'oreille. 


Mais  nous  devons  revenir  aux  lésions  qui  se  montrent  lésions 
d'espèce  môme  dans  les  complications  d'alTections  générales. 
Voici, chez  un  enfant  de  iâ  ans,  qui  a  été  atteint  de  surdi-mutité, 
suite  d'encéphalite  contractée  à  l'âge  de  A  ans,  les  lésions  rencon- 
trées (1)  à  l'autopsie.  Dans  le  limaçon  :  tissu  osseux  de  nouvelle 
formation  (aux  dépens  du  périoste  des  deux  rampes)  môle  à  des 
réseaux  de  tissu  conjonctif  renfermant  quelque^  cellules  lympha- 
tiques 'et  occupant  moitié  de  la  rampe  vestibulaire.  Infiltration 
celluleuse  du  ligament  spiral  dans  le  deuxième  et  le  troisième 
tour.  Dans  les  canaux  semi-circulaires,  globules  colloïdes  et 
détritus  moléculaires  dans  les  mailles  de  tissu  conjonctif..., 
organe  de  Corti  disparu  en  partie...,  etc. 

Chez  un  sourd-muet  de  naissance  et  âgé  de  50  ans,  Baratoux 
a  trouvé  les  lésions  suivantes  (2)  :  hypertrophie  de  la  paroi  des 
vaisseaux  de  l'angle  spiral,  du  vaisseau  spiral  médian  et  des 
vaisseaux  de  la  zone  striée  de  la  membrane  basilaire;  épaissis- 
sèment  de  la  gaine  du  nerf  auditif,  myéline  granuleuse,  etc., 
sclérose  du  ganglion  du  nerf,  etc. 

Dans  la  pachyméningite  hémorragique,  Tinfiltration  néopla- 

(1)  Ann.  mal.  or.  lar.^  t.  X,  p.  60. 

(i)  Au  point  de  vue  microbien,  nous  remarquons  un  rapport  particulier 
entre  la  diphtérie  et  la  rougeole.  Go  n'est  pas  un  microbe  spécifique, 
c'est  un  microbe  accidentel,  le  streptococcus,  qui  parait  la  cause  des 
complications  labyrinthiques.  Mêmes  troubles  fonctionnels  aussi  dans  ce 
cas,  surdité  totale  et  délinitive,  troubles  de  l'équilibration. 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  625 

sique  cellulaire  a  été  retrouvée  dans  les  vaisseaux  et  les  ram- 
pes, présides  lésions  de  dégénérescence. 

Dans  la  méningite  cérébro-spinale,  au  milieu  de  cas  à  forme 
purulente,  en  apparaissent  quelques  rares,  où  une  néoformation 
conjonctive  (Steinbrugge,  loc,  cit.^  t.  XII,  p.  450)  se  retrouve 
dans  diverses  parties  du  labyrinthe  (rampes). 

Dans  les  maladies  générales,  le  mode  et  la  transformation 
purulente  dominent,  notamment  dans  les  fièvres  éruptives,  va- 
riole et  scarlatine  compliquée  de  diphtérie  (Moos).  Dans  la  rou- 
geole, bien  qu'il  y  ait  toujours  tendance  à  la  destruction  des 
tissus,  on  trouve  souvent  des  lésions  susceptibles  de  retour  à 
rétat  normal,  dégénérescence  cireuse  des  muscles,  dégénération 
colloïde  de  la  moelle  des  os  par  thrombus  dans  les  vaisseaux 
des  canalicules  de  Havers  ,  atrophie  partielle  des  nerfs  avec 
dégénérescence  gélatineuse  (t.  XIV,  p.  271,  loc,  cit.). 

Dans  la  fièvre  typhoïde  :  prolifération  cellulaire  ou  transfor- 
mation des  cellules  lymphatiques  en  corpuscules  graisseux, 
épaississement,  atrophie,  transformation  caséeuse  des  tissus 
(loc,  cit.,  t.  II,  p.  375). 

Dans  un  cas  de  surdi-mutité  compliquée  de  phtisie  (loc,  cit,^ 
t.  XII,  p.  359),  néoplasme  fibreux  et  osseux  à  gauche  où  s'ajou- 
taient les  lésions  d'une  otite  moyenne  purulente  chronique. 

Dans  la  syphilis  acquise,  les  hyperplaaies  connecttves  domi- 
nent, après  des  phases  d*hypérémie  (1). 

Dans  la*  syphilis  héréditaire,  c'est  sous  forme  d'otite  aiguë  que 
la  surdité  débute,  pour  entrer  ensuite  dans  le  mode  chronique 
(loo.  cil,,  i,  XIV,  p.  360). 

Il  n'est  pas  possible  do  ne  pas  établir,  du  reste,  de  rapport 
entre  la  syphilis  ecquise  et  la  syphilis  héréditaire,  pour  ce  qui 
est  des  lésions  qu'elles  entraînent  Tune  et  l'autre.  Moos  (2)  nous 
a  laissé  la  description  suivante  de  lésions  de  Toreille  interne 
rencontrées  par  lui  dans  un  cas  de  syphilis  acquise  :  labyrinthe  : 
périoste  du  vestibule  épaissi,  platine  de  l'étrier  un  peu  tuméfiée, 
immobilisée;  hyperplasie  cellulaire  entre  les  parois  osseuse  et 
membraneuse  du  vestibule  infiltré  par  de  petites  cellules  rondes 
ou  ovales  ;  le  périoste  de  la  lame  spirale  osseuse  et  la  zone 
pectinéesont  moins  infiltrés  que  la  région  des  dents  et  des  arcs 
de  Gorli;  infiltration  cellulaire  plus  forte  aux  ampoules  et  aux 

fl)  Ann,  mal.  or.  lar.,  t.  V,  p.  62. 

(2j  Les  raptas  hémorragiques  donaent  seuls  raisoa  dei  formes  tu- 
bitos. 


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626  BÉNAC-LAGRANGE 

sacs  membraneux  dans  le  tissu  cellulaire  qui  les  unit  à  Tenve- 
loppe  osseuse. 

Eq  d'autres  termes,  lésions  provoquées  par  la  syphilis,  mais 
relevant  toujours  d'espèce.  Les  localisations  syphilitiques  ne 
sont-elles  pas  du  reste  provoquées  dans  leur  siège  par  des  affec- 
tions auriculaires  antérieures?  (Després,  Baratoux.) 

Dans  la  tuberculose  secondaire  du  labyrinthe,  au  milieu  des 
bacilles  de  pénétration  de  Toreille  moyenne,  on  a  vu  dominer 
tantôt  des  processus  de  destruction  (caséificalion,  dégénéres- 
cence), tantôt  dos  processus  actifs  (tissu  de  granulation  et  tissu 
conjonctif,  formations  osseuses). 

Dans  un  cas  de  leucémie  présenté  par  Politzer,  au  Congrès  de 
Bàle  (1885),  du  tissu  cellulaire  de  nouvelle  formation  remplissait 
les  canaux  semi-circulaires,  et  dans  la  rampe  veslibulaire  la 
néoformation  s'accusait  (formation  conjonctive  et  osseuse). 

Vient-on  à  considérer  les  lésions  dans  l'oreille  moyenne,  oo 
rencontre  d'abord  les  lésions  de  tuberculose. 

a.  La  tuberculose  est  plus  ou  moins  généralisée,  mais  des 
lésions  communes  se  montrent  dans  la  caisse,  lésions  bien  spéci- 
fiées :  ce  sont  des  catarrhes  muco-purulents  avec  carie  osseuse 
en  plusieurs  points  (osselets,  parois  labyrinthiques),  des  catar- 
rhes muqueux,  avec  sclérose  généralisée  et  synéchies  nom- 
breuses (1);  des  lésions  doubles  :  dépote  calcaires  sur  le  tympan, 
périostite  des  osselets,  prolifération  cartilagineuse  et  osseuse  de 
la  fenêtre  ovale,  des  ligaments  des  osselets,  infiltration  cellu- 
laire de  la  muqueuse  (tissu  myxomateux)  et  dégénérescence 
graisseuse  partielle. 

b.  La  tuberculose  est  plus  locale  quô  générale,  commune  ou 
avec  bacilles.  C'est  l'otite  suppurée  avec  bacilles  i3  fois  sur 
40  cas.  Dans  9  cas,  la  tuberculose  pulmonaire  existe. 

e.  La  tuberculose  est  locale.  C*est  une  infiltration,  diffuse  ou 
circonscrite  dans  la  muqueuse,  de  jeunes  cellules  ou  de  cellules 
géantes,  avec  carie  et  bacilles  en  même  temps. 

Dans  la  muqueuse  nasale,  c'est  du  tissu  de  granulation,  c'est- 
à-dire  de  prolifération  cellulaire  simple  et  forte  qui,  par  la 
compression  des  vaisseaux,  peut  amener  la  nécrobiose  du  tissu 
et  des  ulcérations  consécutives  à  fond  irrégulier,  à  nodules  gris 
jaunâtre,  etc. 

Le  tissu  de  granulation  peut  être  semé  de  nodules  de  cellules 
géantes  et  traversé  de  faisceaux  fibreux.  Ce  tissu  de  granulation 


(1)  Rev.  se,  méd.i 


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RHINITES  ET  SURDITÉS  627 

est  composé  de  petits  ou  de  gros  éléments  oellulaires  qui,  sur  le 
cartilage,  provoquent  parfois  une  infiltration  calcaire.  Bref, 
nous  avons  affaire  à  un  néoplasme  qui  tend  à  s'uloérer  et  à  se 
reproduire  (1). 

Qu'elle  soit  primitive  (chancre  de  la  trompe)  ou  secondaire,  la 
syphilis  provoque  soit  le  cata.rrhe  purulent  avec  carie  (mur  de 
la  logette),  soit  la  périostite  de  la  caisse,  Totile  sèche,  sclereuse 
riiyperplasie,  ankylose),  Tinfiltration  simple  ou  vasculaire  du 
tympan. 

La  syphilis  héréditaire  amène  des  otorrhées  avec  carie,  des 
lésions  communes,  en  un  mot,  dont  le  traitement  spécifique  seul 
vient  à  bout. 

On  a  vu  la  syphilis  tertiaire  amener  la  transformation  fibreuse 
du  tissu  glandulaire  et  du  tissu  érectile  de  la  muqueuse  nasale  (2), 
comme  Tostéite  et  la  nécrose  de  la  voûte  nasale,  etc. 

Dans  le  diabète,  la  maladie  de  Bright,  on  a  observé  aux 
diverses  périodes  Thyperhémie,  Tœdème  séreux  ou  hémorra- 
gique, soit  de  la  caisse,  soit  du  labyrinthe  (surdité  guérie  avec  le 
mal  de  Bright),  ou  répaississement,  les  exsudais,  les  indurations 
sclérotiques  simples  ou  accompagnant  des  dégénérations  grais- 
seuses partielles. 

Quant  à  Toreille  externe,  elle  est  le  siège  des  manifestations 
arthritiques  cutanées  (eczéma,  polypes,  pityriasis),  et  aussi  de  la 
syphilis  secondaire  (syphilides  papulo-érosives  du  conduit,  exos- 
toses),  etc. 


VI 


Les  considérations  d'espèces  se  i*etrouvent  donc  dans  le  phy- 
siologisme  de  Torgane  de  Taudition  comme  dans  ses  états 
morbides.  Mais  la  notion  d'espèce  étant  générale,  réclame  néces- 
sairement les  médications  générales  pour  lui  être  adressées,  et 
celles-ci  se  présentent  sous  deux  actions  thérapeutiques,  action 
excitante  ou  tonique,  action  altérante  ou  résolutive,  correspondant 
aux  lésions  fonctionnelles  (faiblesse  ou  force)  d'où  dérivent  les 
lésions  matérielles. 


(1)  n  en  est  de  môme  de  toute  tumeur  fibreuse  plus  ou  moins  maligne, 
sarcome,  fibro^sarcome,  cancer  cpilbélial,  lupus,  etc,  Petites  tumeurs  ses- 
siles,  dures  ou  friables,  elles  se  développent  dans  les  voies  ouvertes  (trom- 
pes, conduit),  dans  les  sinus,  deviennent  perforantes,  etc. 


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628  SÉNAC-LAGRANGE 

Ces  actions  doubles  (rouvent  surtout  à  se  réaliser  dans  les  lé- 
sions de  Toreille  moyenne  en  particulier,  qui,  par  la  compli- 
cation et  la  multiplicité  de  ses  tissus  et  organes,  son  siège,  se 
trouve  être  la  paiiie  la  plus  atteinte  et  en  môme  temps  la 
plus  accessible  directement  ou  indirectement,  par  Tin termédiaire 
des  fosses  nasales. 

Tous  les  spécialistes  ont  vulgarisé  remploi  des  composés  io- 
diques  et  alcalins,  etc.,  sous  toutes  les  formes,  en  médication 
générale  et  locale. 

Les  eaux  minéro-therm.-ilos  restent  Taboutissant  de  tous  ceux 
que  la  médication  artificielle  n'a  pas  suffisamment  modifiés  :  les 
otorrhées  lympho-scrofuleuses  trouvent  dans  les  eaux  sulfu- 
reuses des  modificateurs  par  excellence  des  muqueuses  affectées 
et  des  os  ;  les  chlorurées  arsenicales  agissent  plus  intimement 
sur  les  scrofulides  plus  profondes,  dans  les  scrofules  glandulaires 
et  sur  certaines  manifestations  cutanées;  enfin  Vichy  et  le 
groupe  alcalin  s'adressent  aux  déterminations  goutteuses. 

ii^t  comme  d'un  côté  la  muqueuse  nasale,  directement  atteinte, 
(douche  de  Weber)  propage  par  continuité  Taction  curative;  que 
de  Tautre  les  lésions  catarrhales  qui  relèvent  du  lymphisme 
sont  plus  accessibles  à  cette  action,  rien  n*est  plus  commun  que 
de  voir  près  des  sources  sulfureuses  des  obstructions  de  la 
trompe  par  catarrhe,  des  catarrhes  de  la  caisse,  suite  de  rou- 
geole et  les  surdités  qui  leur  sont  attachées  disparaître  en  lais- 
sant le  physiologisme  normal  réintégrer  Torgane. 

C'est  là  un  elTct  complet,  obtenu  quand  on  agit  sans  retard  et 
que  viennent  aider  quelques  douches  d'air  par  la  méthode  de 
Politzer  ! 

Mais  lesconditions  physiques  dans  l'organede  l'ouïe  tiennentune 
place  prépondérante,  et  dès  qu'elles  ont  été  troublées  par  des  lésions 
plus  fixes,  c'est  à  jdes  moyens  locaux  et  immédiats  qu'il  appartient 
d'y  remédier,  en  sorte  que  le  traitement  général  alors  de  supplé- 
mentaire devient  complémentaire^  quand  il  ne  disparaît  pas  devant 
l'intervention  opératoire.  La  raréfaction  de  l'air  qui  suit  les  obs- 
tructions primitives  ou  secondaires  de  la  trompe,  les  gonflements- 
simples  et  les  relâchements  consécutifs  du  tympan,  ses  épaissis- 
sements  fibreux  et  ses  réactions,  tantôt  le  relâchement,  tantôt 
Tankylose  des  osselets^  la  parésie  et  la  paralysie  atrophique  de 
rétrier  vis-à-vis  la  contracture  de  son  antagoniste,  le  tenseur  du 
tympan  et  leurs  troubles  fonctionnels,  etc.,  ont  nécessité  des 
interventions  particulières  et  différentes.  Les  modifications  de 
la  gai  vano-caustique  sur  la  muqueuse  nasale  (Garrigou*Desarènes)« 


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CORRESPONDANCE.  629 

remploi  de  la  douche  d'air,  les  opérations  en  vue  de  remédier 
aux  anomalies  de  tension  du  tympan,  excision  dans  le  cas  de 
relâchement,  incision  simple  et  multiple  dans  les  cas  de  tension 
exagérée  et  section  du  muscle  tenseur  (Weber-Liel,  Paquet), 
se  présentent  dans  leur  ordre  et  leur  importance^  tout  comme 
pour  remédier  aux  fâcheux  effets  de  Pankylose  sur  Taudition  se 
présentent  tour  à  tour  et  les  insufflations  par  la  trompe  combi- 
nées aux  condensations  d*air  par  le  conduit  auditif  (méthode  de 
Delstanche),  et  l'ébranlement  des  osselet  (Lucœ,  Hommel  de 
Zurich),  la  mobilisation  de  Tétrier  de  Miot  et  Boucheron,  les  exci- 
sions du  marteau,  l'enlèvement  des  osselets  et  le  grattage  de  la 
caisse  (Sexton),  etc. 

Et  ce  qu'il  y  a  de  particulièrement  intéressant  duns  le  résultat 
de  ces  interventions,  c'est  toujoui*s  de  saisir  ce  qu'il  advient  du 
physiologisme  !  or,  on  a  vu  après  des  excisions  du  tympan  et  des 
osselets  après  deux  et  trois  ans  Tamélioration  et  la  guérison  de 
l'audition  se  présenter  dans  le  rapport  de  75  et  de  100  0/0.  (/?.  se, 
méd.,  t.  XVI,  p.  683,  et  t.  XXXI,  p.  277.) 


CORRESPONDANCE. 


15  août  1890. 
Mon  cher  Directeur, 

Dans  l'article  Rhinites  et  Surdités,  publié  par  le  D'  Sénac- 
Lagrange  dans  vos  Annales  des  maladies  de  P Oreille  et  du 
Larynx,  1890,  je  lis,  page  2,  en  note  :  c  Pour  Galmettes,  le  re- 
tour de  la  fosse  nasale  à  des  dimensions  normales,  après  gué- 
rison do  Tozène,  ne  fait  aucun  doute.  >  Permettez-moi  de  recli- 
fler  cette  erreur  dont  je  ne  m'explique  pas  l'origine.  Pour  moi, 
Tozène  guérit  par  la  disparition  du  catarrhe  nasal.  Le  malade 
ne  mouchant  plus,  ne  seot  plus  mauvais,  mais  ses  fosses  nasales 
restent  toujours  larges,  le  cornet  inférieur  étant  arrêté  dans  sou 
développement. 

Je  vous  prie,  mon  cher  confrère,  de  vouloir  bien  insérer  ma 
rocliOcation  et  je  vous  exprime  Tassurance  de  mes  meilleurs 
iseutiments.  r.  galuettiss. 


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690 


LARYNGITE  SCLEREUSE 


DE  LA  LARYNGITE  TUBERCULEUSE  A  FORME 
SCLEREUSE  ET  VÉGÉTANTE. 

Les  clichés  des  instruments  qui  nous  ont  servi  à  opérer 
une  partie  de  nos  malades  nous  ont  été  envoyés  trop  tard 


Fifi.  1. 

par  la  maison  Mathieu  pour  pouvoir  être  annexes  à  notre 
travail. 


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LARYNGITE  SCLEREUSE  631 

Le  n*  1  représente  la  seringue  de  Beehag,  le  n»  2  repré- 
sente notre  pince  coupante. 


Fig.  2. 

Nous  regrettons  de  n*avoir  pas  eu  le  cliché  de  notre  em- 
I  porte-pièce.  a.  g.  et  4,  g. 

i 


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SOGl£T£  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARTN60L06IE 


La  Société  s^est  réunie  au  Palais  des  Sociétés  savantes,  le  10 
mai  1890,  sous  la  présidence  du  D'  Fauvel;  A.  Ruault,  vice-pré- 
sident; Méniére  vice-président  et  trésorier;  Saint-Hilaire  secré- 
taire. 

Les  confrères  dont  les  noms  suivent  se  sont  présentés  comme 
membres  actifs  :  Chervin  et  Saint-Hilaire,  de  Paris ,  Guément, 
de  Bordeaux;  Kaulin,  de  Marseille;  Madeuf,  de  la  Bourboule, 
G.  Gorradi,  de  Vérone  et  Apakian,  de  Gonstantinople. 

Le  comité  a  été  formé,  pour  Paris  :  MM.  Gellé,  Boucheron, 
Ruault  et  Saint-Hilaire;  pour  la  province  :  MM.  Suarez  de  Men- 
doza  et  Moure;  pour  Tétranger  :  MM.  G.  Gorradi  et  Apakian. 

PREMIÈRE    SÉANCE. 

Des  Hbinolithes^  par  M.  Noquet  (de  Lille).  —  Après  Mathias 
de  Gardi  (1502),  Demarquay,  West,  Gharazac,  Hartmann  etc.,  etc., 
se  sont  occupés  des  rhinolithes.  Leur  structure  est  toujours  la 
môme  :  un  noyau  central,  corps  étranger  ou. éléments  épithéliaux 
en  dégénérescence,  entouré  d*une  enveloppe  calcaire  (phosphates, 
chlorures,  carbonates),  provenant  des  sécrétions  lacrymales  et 
nasales. 

L'auteur  raconte  Thisloire  d'un  jeune  homme  de  18  ans,  chez 
lequel  existait  une  odeur  ozéneuse.  Larmoiement  des  deux  côtés 
plus  accentué  à  droite,  pas  de  douleurs  spontanées,  ni  à  la  pres- 
sion. Au  rhinoscope  :  dans  le  méat  moyen  droit,  masse  gris 
blanchâtre  avec  prolongements  entre  la  cloison  et  le  cornet 
moyen  et  entre  la  cloison  et  le  cornet  inférieur.  Gette  masse  dé- 
passait la  cloison  de  3  centimètres,  et  son  bord  inférieur  était 
distant  de  un  demi-centimètre  du  plancher.  Gonsislance  duret 
rugosités.  Ge  n'était  ni  un  corps  étranger,  ni  un  ostéome. 

Extraction  en  plusieurs  fois  à  l'aide  de  la  pince.  Fendu,  le 
dei*nier  fragment,  gros  comme  une  amande,  long  de  un  demi- 
centimètre,  large  de  un,  contenait  au  centre  un  morceau  de  soie 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D*OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  68» 

replié  en  forme  quadrangulaire  et  mesurant  déplié  4  cm  1/2  sur 
2  cm  1/2.  Son  poids  était  de  0  gr.  13  centig. 

Le  résidu  après  analyse  (phosphates  et  carbonates  calcaires) 
pesait  1  gr.  75  centig. 

Injections  au  chlorure  de  zinc  à  30  0/0.  Guérison  en  16  jours. 

Réflexions,  1^  L*odeur  ozéneuse,  comme  le  dit  Moldenhauer  à 
rencontre  de  Moure  et  Gharazac  n*est  pas  caractéristique  de  la 
rhinite  atrophique;  elle  se  rencontre  dans  les  corps  étrangers, 
et  dans  les  lésions  syphilitiques  du  nez. 

2*  Absence  complète  de  réflexes  produits  habituellement  par 
l'irritation  nasale. 

Quatre  cas  de  Rhinolithiase^  par  M.  Ruault  (de  Paris).  — 
J*ai  rencontré,  dit  l'auteur,  seulement  4  cas  de  rhinolithes  sur 
3;000  malades. 

l*'  cas.  Femme  de  60  ans  ;  depuis  20  ans  écoulement  purulent 
de  la  fosse  nasale  gauche,  pas  d'ozène.  Névralgies  sus-orbitaires 
et  occipitales.  Obstruction  de  la  trompe  et  bourdonnements  d'o- 
reille. Corps  étranger  situé  à  la  partie  moyenne  du  plancher, 
entre  le  cornet  inférieur  et  la  cloison.  La  malade  avait  prisé 
pendant  longtemps. 

2*  cas.  Môme  siège,  chez  une  femme  de  35  ans  ;  écoulement 
purulent,  névralgies  du  maxillaire  supérieur  et  cervico-occi pl- 
iai. 

3«  cas.  Balayeur  ftgé  de  60  ans. 

4«  cas.  Officier  de  marine,  28  ans,  névralgies,  et  sécrétion  fé- 
tide. Fosse  nasale  droite  en  partie  remplie.  Cloison  refoulée  à 
gauche. 

En  Résumé  :  chez  trois  des  malades,  obstruction  nasale, 
écoulement  purulent  et  fétide,  céphalalgie,  névralgie  cervico- 
occipitale  du  même  côté  que  la  lésion. 

Bourdonnements  dans  un  cas.  Absence  de  troubles  réflexes,  si 
ce  n'est  chez  une  malade  :  accès  d'étemuements  avec  rougeur 
vive  de  l'œil  gauche  et  légère  exophtalmie. 

L'ozène  ne  s'est  montré  dans  aucun  de  ces  quatre  cas. 

La  guérison  a  été  rapide. 

Discussion  sur  les  rhinolithes, 

M.  MouRK  (de  Bordeaux).  Les  rhinolithes  formés  autour  de 
corps  étrangers  ne  sont  pas  rares  ;  quant  aux  spontanés  on  les 
compte.  L^odeur  qui  accompagne  ces  corps  étrangers  n'est  pas 


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634  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

celle  de  Tozène,  qui  se  sent  à  distance  :  elle  esl  analogue  à  celle 
des  rhinites  atrophiques  syphilitiques  ou  des  nécroses  du  nez. 

M.  RuAiTLT.  Il  n*y  a  pas  de  rhinoli':hes  spontanés,  ils  se  for- 
ment toujours  autour  d'un  point  d'appel,  d'un  noyau  central.  Ce 
noyau  peut  avoir  existé  et  n'être  plus  trouvé  au  moment  de  Tex- 
traciion.  L'analogie  est  complète  avec  les  calculs  vésicaux  qui 
se  forment  toujours  autour  d'un  élément  préexistant  :  mucus, 
cellules  épithéliales,  distomes,  etc.  Galippe  a  démontré  le  môme 
fait  pour  les  calculs  dentaires,dont  le  centre  contient  du  tartre  et 
des  microbes  morts.  Pour  qu*un  corps  étranger  donne  naissance 
à  un  calcul,  il  faut  qu'il  soit  toléré;  le  plus  souvent  il  détermine 
de  la  suppuration  et  est  éliminé. 

M.  NoQUBT.  Je  partage  l'avis  de  MM.  Moure  et  Ruault,  le  rhi- 
noiithe  a  presque  toujours  pour  centre  un  corps  étranger.  Ce- 
pendant il  existe  des  cas  douteux,  les  deux  de  Morell  Mackenzie 
et  celui  de  De  Brun,  dans  lesquels  il  n'existait  au  centre  qu*un 
liquide  albumineux.On  peut  admettre  dans  ces  cas  que  ce  liquide 
a  été  le  point  de  départ  du  rhinolithe,  si  toutefois  Je  nez  est 
étroit  et  s'il  y  a  eu  insuffîsance  d'élimination  des  sécrétions  na- 
sales. Certains  ostéomes  peu  adhérents  peuvent  être  confondus 
avec  des  rhinolithes  (Garel,  Charazac). 

Pour  ce  qui  est  de  l'odeur,  elle  était  dans  mon  cas  très  diffi- 
cile à  distinguer  de  l'ozène  vrai  :  Moldenhauer  prétend  que 
Todeur  ozéneuse  n'est  point  caractéristique.  Morell  Mackenzie, 
dont  Moure  et  Charazac  ont  annoté  le  livre,  est  de  men  avis. 
Chez  mon  malade,  pas  de  douleurs.  Garel  cite  également  l'ab- 
sence  de  douleurs,  mais  a  noté  l'existence  de  phénomènes 
réflexes. 

M.  Charazac  (de  Toulouse).  Ne  peut-on  pas  considérer  les 
rhinolithes  qui  se  forment  autour  d'amas  de  microbes,  comme 
des  rhinolithes  spontanés? 

M.  RoAULT.  En  parlant  de  microbes,  j'avais  surtout  en  vue 
les  faits  de  Galippe;  autrement  importante  à  discuter  est  la 
question  de  l'ozèiie. 

Le  syphilitique  peut  faire  de  la  rhinite  atrophique  et  de  l'ozène 
vrai,  surtout  s'il  a  des  perles  de  substance.  Quand  on  enlève 
un  séquestre  à  un  syphilitique  ozéneux,  il  reste  ozéneux  malgré 
sa  spécificité.  Des  faits  analogues  ont  été  souvent  signalés.  Il 
n'y  a  peut-être  pas  grande  différence  dans  la  plupart  des  cas. 

M.  GouGUBNHEiM.  Jc  uo  sais  pas  si  chez  les  syphilitiques  il  y 
a  vraiment  rhinite  atrophique  ou  un  autre  processus,  mais  il  y 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIK  ET  DE  LARYNGOLOGIE  686 

en  a  qui  sentent  bien  mauvais.  Chez  la  plupart,  on  trouve  de 
l'atrophie,  eela  est  certain.  Est-ce  pour  cela  qu'ils  sentent?  on 
n'en  sait  rien.  Pour  personne  il  n'est  douteux  que  les  rhinites 
tertiaires  sentent  la  rhinite  atrophique. 

De  V  auscultation  du  diapason-vertex  et  de  F  audition  par  le  sujet 
au  moment  de  la  déglutition,  par  M.  Gellé  (de  Paris),  (voir 
page  589). 

Corps  étranger  de  la  boucbey  par  M.  Waonulr  (de  Lille). 

Il  s'agit  d'un  enfant  de  15  mois  qui  tombe  en  tenant  entre  ses 
dents  un  morceau  de  bois,  dont  un  fragment,  long  de  5  centi- 
mètres, reste  dans  le  fond  de  la  cavité  buccale,  du  côté  gauche. 
Hémorragie,  puis  douleurs  intenses,  fièvre,  insomnies,  gémis- 
sements, refus  du  sein.  Le  4®  jour,  écoulement  d*un  pus 
rougeâtre  par  l'oreille  gauche.  Amendement  des  symptômes. 

A  la  suite  d'exploration  digitale  de  la  cavité  buccale,  un  peu 
de  gonflement  au-dessous  et  en  arrière  de  l'oreille.  Vers  le 
4*"  mois,  on  voit  dans  le  conduit  auditif  gauche,  une  masse 
rosée,  polypiforme.  Extirpation  de  fragments. 

Au  moment  où  le  D"^  Wagnier  a  examiné  l'enfant,  rien  dans 
le  pharynx,  masses  charnues  polypiformes,  baignant  dans  le 
pus  et  remplissant  le  conduit  auditif.  Au-dessous  et  en  arrière 
de  l'oreille,  gonflement,  empâtement  profond  de  la  région*  sans 
changement  de  coloration  ni  fluctuation  ;  gonflement  qui  aug- 
mente ou  diminue  suivant  que  l'écoulement  est  plus  ou  moins 
abondant. 

Apophyse  mastoïde  non  douloureuse  à  pression.  Perforation 
du  tympan  laissant  passer  le  polype.  Six  curages  successifs 
sans  résultat.  Écoulement  difiicile  du  pus,  formation  d'un  abcès. 
Incision  derrière  l'oreille  à  2  centimètres  de  profondeur,  corps 
étranger  dur,  long  de  4  centimètres  et  demi.  C'était  le  morceau 
de  bois. 

Réflexions:  Quelle  a  été  la  voie  suivie  par  le  pus  pour  péné- 
trer dans  l'oreille  moyenne?  Est-ce  par  lésion  de  la  trompe. ou 
de  la  caisse?  La  voie  de  la   trompe  semble   plus  admissible. 

Le  D'  Carpentier,  chef  des  travaux  anatomiques  à  la  Faculté 
de  Lille,  a  fait  des  recherches  à  ce  sujet  sur  le  cadavre.  Il  en  a 
conclu  qu'une  collection  purulente  développée  dans  le  tissu 
cellulo-graisseux  compris  entre  le  pharynx,  la  colonne  verté- 
brale et  les  vaisseaux  du  cou,  d'une  part;  les  muscles  piéry- 
goïdiens  et  styliens,  d'autre  part,  peut  pénétrer  dans  l'interstice 


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6S8  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGÏE 

compris  entre  les  deux  muscles  périsiaphylins  et  par  là  gagner 
la  trompe  très  mince  à  ce  niveau  et  conslituëe  par  un  fascia 
fibreux  très  lâche  et  infiltré  de  lobules  adipeux,  de  telle  sorte 
que,  même  chez  Tadulte,  un  stylet  introduit  dans  la  trompe  est 
vu  par  transparence  entre  les  péristaphylins.  Le  pus  a  suivi  la 
voix  de  la  trompe  probablement  parce  que  chez  l'enfant  Tou- 
verture  tympanique  est  plus  considérable,  Tisthme  moins  étroit. 

H  n*y  a  jamais  eu  écoulement  de  pus  par  le  pharynx.  La 
pression  exploratrice  faite  dans  les  premiers  jours  de  Taccident 
peut  n^avoir  pas  été  étrangère  à  l'issue  du  corps  étranger  en 
arrière  du  sterno-cléïdo-mastoîdien. 

Discussion  :  M.  Boucheron.  Chez  Tenfant,  le  plancher  inférieur 
du  conduit  auditif  n'est  pas  le  même  que  chez  Tadulte,  la  paroi 
du  conduit  auditif  externe  bombe. 

M.  Gell^.  a  cet  fige,  le  plancher  osseux  n*est  pas  encore 
complet. 

M.  NoQUBT  rappelle  le  cas  de  Lecerf  (de  Valenciennes).  Un 
individu  tombe  avec  une  pipe  dans  la  bouche;  elle  pénètre  ie 
pharynx  et  perfore  le  pilier  antérieur. 

M.  RuAULT.  Et  sans  blesser  les  gros  vaisseaux  du  cou. 

M.  Gkllb  a  publié  une  observation  analogue  avec  Baratoux. 
Un  tuyau  de  pipe  avait  fendu  le  voile  du  palais.  On  croit 
Textraire  en  entier;  quelque  temps  après,  suppuration  de 
l'oreille.  Cette  suppuration  semble  être  le  résultat  d'une  dispo- 
sition  anatomique  :  le  tissu  cellulo-adipeux  de  Tisthme  commu- 
nique le  long  de  la  trompe. 

M.  Fauvbl  signale  le  cas  de  Moure  :  Une  balle  entre  par  la 
joue  et  sort  par  le  larynx.  Il  n'y  a  aucune  règle  anatomique 
pouvant  expliquer  le  trajet  des  corps  étrangers. 

Coexistence  de  la  tente  palatine  avec  les  tumeurs  adénoïdes ^ 
par  le  D'  Boucheron  (de  Paris). 

Dans  ces  derniers  temps,  j'ai  eu  occasion  d'observer  6  cas 
de  fente  de  la  voûte  palatine,  et  mes  six  malades  portaient  en 
même  temps  une  tumeur  adénoïde  des  arrière-narines;  Tun 
d'entre  eux  présentait  une  bourse  pharyngée  de  Luschka.  C'est 
là  tout  au  moins  une  coexistence  des  plus  remarquables.  Si 
Ton  devait  reconnaître  une  relation  de  cause  à  effet  entre  la 
tumeur  adénoïde  et  la  fente  palatine,  on  s'expliquerait  facile- 
ment que  le  développement  prématuré  de   la  tumeur  adénoïde 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  637 

chez  TembryoD,  paisse  s'opposer  à  la  soudare  du  palais  et,  en 
outre,  déterminer  une  brièveté  anormale  de  la  voûte  osseuse 
palatine  (Trélat)  et  une  brièveté  des  cornets  du  nez  (Boucheron) . 
C'est  là  un  exemple  nouveau  de  la  doctrine  de  Darvrin,  qui  a 
signalé  comment  la  variabilité  —  en  trop  —  d'un  caractère  re- 
lativement secondaire,  ici  la  tumeur  adénoïde,  peut  produire  la 
variabilité  —  en  moins  —  d'un  caractère  anatomique  important, 
ici  la  voûte  palatine,  dont  le  développement  est  interrompu. 
C'est  chez  l'individu  un  état  d'infériorité.  On  ne  serait  pas  en 
droit,  par  cela  seul,  de  considérer  la  fente  de  la  voûle  palatine 
comme  un  stigmate  de  dégénérescence,  quand  le  système  ner- 
veux présente  un  développement  complet.  Il  en  est  autrement 
si  la  fente  palatine  coexiste  avec  un  trouble  de  développement 
du  système  nerveux  encéphalique,  avec  idiotie,  paralysies  se- 
condaires, etc.,  etc. 

C'est  la  môme  distinction  quMl  faut  faire  entre  le  strabisme 
par  suite  d'une  variation  en  moins  de  l'axe  oculaire  :  hyper- 
métropie, ou  strabisme  par  variation  en  plus  de  l'œil  :  myopie. 
Ce  ne  sont  pas  là  des  strabismes  de  dégénérescence  ;  tandis  que 
le  strabisme  concomitant  des  arrêts  de  développement  encé- 
phalique est  un  stigmate  du  premier  chef. 

Présentation  de  pièces  microscopiques, 

M.  Boucheron  présente  des  coupes  microscopiques  d'un  em- 
bryon humain  de  3  centimètres  montrant  la  fossette  de  l'hypo- 
physe^ siégeant  dans  le  pharynx,  au  point  où  chez  l'adulte  l'on 
trouve  la  bourse  pharyngée.  La  fossette  de  l'hypophyse  est 
considérée  comme  étant,  dans  un  certain  nombre  de  cas,  le 
point  d'origine  de  la  formation  de  la  bourse  pharyngée  de 
l'adulte. 

Discussion  :  D'  Wagnier.  J'ai  également  observé  la  même 
coïncidence  ;  il  existait  une  tumeur  adénoïde  plate,  trilobée, 
mais  pas  de  bourse  de  Luschka.  Le  malade  voulait  se  faire 
suturer  le  voile  du  palais,  je  fis  l'ablation  de  la  tumeur.  Le 
résultat  fut  déplorable  au  point  de  vue  de  la  voix,  qui  prit  un 
retentissement  nasal  des  plus  désagréables.  Il  semble  que  la 
nature  ait  voulu,  en  développant  des  tumeurs  adénoïdes  dans 
ces  cas,  mettre  un  obturateur  naturel  qui  empèch&t  la  voix  de 
retentir  dans  les  fosses  nasales. 

D*"  Boucheron.  Dans  les  cas  que  j'ai  opérés,  j'ai  cautérisé  ; 
l'opération  était  absolument  indiquée  à  cause  des  troubles  de 

ANNALES  DES  MALADIES  DE  L*0R£1LLE  ET  DU  LARYNX.   —  XVI.  44 


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638  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOOIE 

Taudition.  Je  n'avais  pas  du  reste  songé  à  Talté ration  de  la  voix 
doDt  vous  venez  de  parler. 

EK  Gellé.  Il  n'est  pas  très  rare  de  voir  survenir  des  accidents 
vocaux  consécutifs  à  des  lésions  du  cavum  par  enlèvement  des 
tumeurs  adénoïdes.  Le  larynx  en  peut  souffrir^  et  certains  ma- 
lades en  ont  perdu  la  voix. 

D'  Waonier.  Dans  des  cas  où  il  s^agissait  de  tumeurs  adé- 
noïdes très  abondantes,  j'ai  vu  la  voix,  de  nasonnée  qu'elle 
était,  prendre  un  timbre  très  désagréable.  Néanmoins, c'est  une 
inârmité  minime  relativement  aux  inconvénients  qu'entraineni 
les  tumeurs  adénoïdes. 

D'  MANIÈRE.  A  quelle  époque  avez-vous  vu  la  voix  devenir 
mauvaise  ? 

D'  Wagnier.  Peu  après  :  dans  un  cas,  six  semaines  après 
l'opération;  dans  Tautre,  trois  semaines  seulement. 

D'  MÉmàRB.  Chez  les  jeunes  enfants,  la  modification  se  fait 
un  an,  quelquefois  quatre  ans  après.  Il  faudrait  savoir  ce  qu*est 
devenue  la  voix. 

D'  Wagnier.  Il  me  semble  que  six  semaines  comptent. 

D'  MÉNiBRE.  Êtes-vous  sûr  que  la  voix  se  maintenait  avec  ses 
caractères  ?  Il  ne  faut  pas  conclure  d'un  fait  particulier  à  une 
loi  générale. 

Complications  auriculaire^  de  la  grippe  {otites  moyennes 
suppurées),  par  le  D'  Ménière  (de  Paris). 

L'auteur  de  ce  travail  donne  la  statistique  des  cas  qu'il  a 
observés. 

Les  complications  auriculaires  sont  la  suite  d'affections  rétro- 
nasales.  Les  maladies  infectieuses  ont  très  souvent  leur  lieu 
d'élection  en  ce  point.  Les  inflammations  de  la  caisse  sont  se- 
condaires à  celles  du  naso-pharynx.  Ces  cas  se  sont  caractérisés 
par  la  rapidité  de  l'extension,  l'envahissement  simultané  des 
deux  oreilles,  les  myringites  et  les  perforations,  la  résolution 
rapide  des  accidents. 

Sur  57  cas,  23  ont  duré  quatre  à  cinq  semaines;  chez  11  ma- 
lades, la  lésion  était  unilatérale;  chez  17,  bilatérale;  dans  une 
autre  série  de  16  malades,  l'unilatéralité  existait  9  fois,  la  bila- 
téralité,  7  fois,  et  la  durée  de  TaiTection  fut  de  trois  mois;  enfin, 
8  ont  duré  quatre  mois,  et  5  sont  encore  en  traitement  par  suite 
de  complications  :  périoslites,  inflammations  mastoïdiennes 
n'ayant  pas  nécessité  une  intervention  chirurgicale,  sauf  pour 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  689 

un  cas,  chez  un  malade  que  je  vis  avec  Hermet  et  Le  Dentu. 

Le  traitement,  dans  tous  ces  cas,  a  été  le  suivant  :  lavages  à 
Teau  chaude,  additionnée  de  coaltar  saponiné  Lebœuf,  faits 
dans  le  conduit  et  par  la  trompe.  Bains  d'oreilles.  Ouverture 
du  tympan,  et,  dans  4  cas,  cautérisation  au  thermocautère  des 
mastoïdes. 

En  résuméy  de  Tétude  de  ces  faits  on  peut  conclure  :  4®  en- 
vahissement rapide  des  caisses  avec  accidents  locaux  et  géné- 
raux très  marques  au  début,  écoulement  purulent  abondant, 
inflammation  du  périoste  et  des  mastoïdes  rares  ;  2^  convales- 
cence rapide,  guérisou  sans  lésions  auriculaires,  cicatrisation 
du  tympan,  ouïe  restée  normale  ;  3^  bons  effets  du  traitement 
antiseptique  et  des  lavages. 

Note  sur  un  cas  de  mutisme  hystérique  guéri  par  une  sugges- 
tïon  pendant  le  sommeil  hypnotique^  par  le  D'  Charazag  (de 
Toulouse). 

Rkvillod  (de  Genève),  Ghargot,  Gartaz,  Natibr,  ont  étudié 
des  cas  semblables. 

Voici  le  fait:  Domestique  âgée  de  18  ans,  sans  antécédents 
nerveux,  avale  une  aiguille.  Quinze  jours  après,  mouvement 
brusque,  douleur  vive  à  Thypochondre  gauche,  perte  de  con- 
naissance. Gonsécutivement,  mutisme  et  aphonie  complète  sans 
troubles  visibles  du  côté  du  larynx.  Essai  de  suggestion  à  Tétat 
de  veille  en  touchant  le  larynx;  pas  d^effet.  Suggestion  pendant 
le  sommeil  hypnotique  :  guérison.  Deux  jours  après,  mômes  ac- 
cidents, mais  le  point  douloureux  a  quitté  Tovaire  gauche  et  se 
trouve  plus  haut.  Sommeil  hypnotique,  suggestion,  piqûre  de 
morphine,  guérison. 

Réflexions  :  Gelte  observation  montre  : 

i<»  Que  le  mutisme  peut  exister  comme  accident  mono-sympa- 
thique de  rhystérie,  sans  aucun  autre  signe  ; 

2^  Que  la  suggestion  seule  est  quelquefois  inefficace  pour 
guérir  si  on  ne  lui  joint  pas  d*autres  moyens  physiques  ou 
médicamenteux  (dans  ce  cas  la  piqûre  de  morphine). 

Discussion  :  D'  Suarez  de  Mendoza  (d'Angers).  —  Dans  le 
mutisme  hystérique,  lorsque  la  malade  attribue  son  état  à  un 
corps  étranger  ou  à  un  parasite,  à  une  plaie,  à  une  tumeur  ou 
h  quelque  autre  lésion  imaginaire,  on  obtient  souvent  la  gué- 
rison par  un  simulacre  d'opération ,  sans  avoir  recours  à  la  sug- 


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640  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

gestion  proprement  dite.  Permettez-moi,  à  ce  propos,  de  vous 
relater  an  cas  que  j'ai  observé  il  y  a  bientôt  trois  ans. 

I^  malade  avait  eu  à  sa  puberté  des  troubles  hystériques. 
Depuis  son  mariage  elle  était  bien  portante,  mais  cependant  ner- 
veuse et  impressionnable.  Un  jour,  elle  prétendait  avoir  avalé 
un  noyau  de  cerise  à  moitié  écrasé.  Dès  lors,  elle  commença  à 
souffrir  pendant  la  déglutition,  puis  la  parole  devint  doulou- 
reuse; enfin,  le  mutisme  survint  et  persista  pendant  deux  mois, 
parfois  absolu,  parfois  incomplet,  et,  à  ces  moments-là,  elle 
articulait  des  plaintes  en  portant  la  main  à  sa  gorge,  où,  à  Ten 
croire,  elle  sentait  le  corps  étranger  dont  les  cassures  pointues 
la  blessaient.  Lorsque  je  la  vis,  le  mutisme  était  absolu  et 
r aphonie  complète.  Les  confrères  qui  Pavaient  soignée  avant 
moi  avaient  essayé  de  la  convaincre  de  la  fausseté  de  ses  sen- 
sations imaginaires,  mais  sans  succès  aucun,  et  le  mal  conti- 
nuait de  plus  belle.  J*essayai  divers  trailemeuts  :  bromure  de 
potassium,  attouchements  de  cocaïne,  injections  de  morphine, 
mais  rien  ne  me  réussit.  De  guerre  lasse,  je  me  décidai  à  faire 
un  semblant  d^opération.  Pour  cela,  après  avoir  fait  divers  pré- 
paratifs en  appuyant  à  dessein  sur  tous  les  petits  détails  capables 
de  frapper  l'esprit  de  la  malade,  je  Tinstallai  dans  le  fauteuil 
d*opération  et  fis  la  nuit  dans  mon  cabinet.  Préalablement,  et  à 
Tinsu  de  la  malade,  j'avais  pris  un  demi-noyau  de  cerise  à  cas- 
sures coupantes,  et  l'avais  logé  dans  la  concavité  d*une  pince  de 
Lœwenberg.  La  pince,  ainsi  préparée,  je  l'avais  placée  à  portée 
de  ma  main  avec  d'autres  instruments  laryngiens.  Après  avoir 
introduit  divers  instruments  dans  la  gorge  de  la  malade,  jUntro- 
duisis  finalement  la  pince  préparée;  je  pressai  avec  l'instru- 
ment sur  la  région  gauche  de  l'épiglotte  où  la  malade  accusait 
la  présence  du  coi'ps  étranger,  et,  quand  je  vis  à  sa  figure  que 
la  pression  était  suffisamment  douloureuse  pour  simuler  une 
extraction,  j'enlevai  la  pince  ;  la  malade  cria,  le  corps  étranger 
était  enfin  extrait,  et  la  guérison  complète.  Depuis  lors  elle 
s'est  maintenue. 

M.  RuAULT.  Il  faut  distinguer  nettement  entre  renrouemeiit  et 
l'aphonie,  entre  le  mutisme  et  l'aphonie;  Tun  peut  exister  sans 
l'autre.  On  a  décrit  le  mutisme  hystérique  avec  spasme  des 
cordes  vocales,  il  s'agit  d'aphasie.  J'ai  vu  un  cas  de  mutisme 
curi  eux  chez  une  hysiërique  de  18  ans.  Dans  un  moment  de 
colère  elle  put  émettre  quelques  sons.  Suggestionnée  à  Tétat  de 
veille,  elle  prononça  la  voyelle  è;  elle  parla  ensuite  pendant 
deux  mois^  puis  retomba  malade. 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGÔlLÔGIE  641 


DEUXIÈME   SÉANCE 

Végétations  adénoïdes  chez  l'adulte^  par  M.  Raulin 
(de  Marseille). 

On  a  laissé  jusqu'à  présent  dans  Tombre  les  végétations  adé- 
noïdes chez  Taduite.  Elles  sont  pour  le  moins  aussi  fréquentes 
que  les  grosses  amygdales.  Je  les  ai  observées  chez  des  ma- 
lades de  40  à  65  ans  et  plus.  Elles  datent  en  général  de  Ten- 
fance,  comme  le  prouvent  les  déformations  du  thorax,  de  la  tête 
et  des  troubles  auriculaires  anciens.  Tandis  que  chez  Tenfant 
elles  sont  multiples,  molles,  chez  Tadulte  Thyportrophie  en 
masse  est  exceptionnelle,  il  y  a  des  amas  dissociés;  on  trouve 
des  groupes  soit  médians  (tonsille  pharyngienne),  soit  dans  la 
fossette  de  Rosenmûller,  soit  constituant  Tamygdale  tubaire. 
L'hypertrophie  s'est  alors  localisée  sur  un  groupe  de  follicules 
clos  qui  deviennent  durs^  fibreux,  par  le  fait  soit  d'inflammation 
chronique,  soit  de  transformation  fibreuse.  On  trouve  tout 
autour  de  ces  groupes  des  vestiges  de  végétations  atrophiées 
dans  l'enfance.  La  symptomatologie  est  peu  de  chose  :  presque 
pas  de  troubles  respiratoires  (les  tumeurs  sont  petites  et  les 
cavités  très  grandes).  Il  existe  quelquefois  de  la  rhinite  hyper- 
Irophique,  surtout  au  niveau  des  cornets  inférieurs,  et  alors  la 
congestion  passive  du  tissu  caverneux  peut  amener  un  peu  de 
gêne  respiratoire.  Ces  malades  sont  pâles,  d'aspect  lymphatique. 
Ce  qui  domine  chez  eux,  c'est  le  catarrhe  naso-pharyngien  et 
la  surdité,  qui  ne  guérit  nullement  par  le  traitement.  La  meilleure 
manière  d'enlever  ces  tumeurs  est  Tablation  avec  Tadénotoine; 
il  faut  rejeter  Tanse  galvano-caustique. 

Discussion  :  M.  Mourb.  Chez  l'adulte,  il  n'est  pas  rare  de  voir 
les  végétations  adénoïdes  confondues  avec  d'autres  tumeurs,  et 
en  particulier  les  tumeurs  fibreuses.  J'ai  observé  un  homme  de 
65  ans,  sourd  du  fait  d'une  vieille  otite  moyenne  (forme  o(o- 
poiétique  de  Boucheron);  il  était  porteur  de  tumeurs  adénoïdes 
dureSi  que  j'enlevai  en  plusieurs  séances.  Le  tympan  redevint 
flasque. 

Je  cite  ce  cas,  car  il  est  rare  d'obtenir  des  améliorations  à  cet 
âge,  à  cause  des  adhérences  de  la  caisse. 

M.  SuARBz  DE  Mendoza.  Je  suis  de  l'avis  du  EK  Raulin,  les 
végétations  adénoïdes  se  rencontrent  chez  les  adultes.  Depuis 


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642  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

UQ  an  j'en  ai  observé  5  cas  chez  des  sujets  de  80  à  40  ans.  Der- 
nièrement encore,  j*ai  opéré  un  homme  de  42  ans  d'une  tumeur 
occupant  la  moitié  gauche  du  cavum,  tumeur  ayant  l'aspect  de 
végétations  adénoïdes.  Doutant  de  la  nature  bénigne  de  la 
tumeur,  j'en  envoyai  un  fragment  au  D'  GxLLé  pour  le  faire 
examiner.  Chez  mon  malade,  contrairement  à  ce  qui  se  voit 
d'habitude,  après  l'opération  l'acuité  auditive  est  redevenue  nor- 
male, probablement  parce  que  les  troubles  auditifs  dépendaient 
uniquement  de  Tobstruction  du  pavillon  de  la  trompe  par  la 
tumeur. 

M.  Raulin.  Combien  de  temps  la  tumeur  avait-elle  mis  à  se 
développer,  et  quel  était  son  siège? 

M.  SuAREz  de  Mendoza.  De  longues  années,  mais  son  déve- 
loppement prit  beaucoup  d'extension  en  peu  de  mois.  Elle  était 
insérée  sur  le  pavillon  de  la  trompe  et  Tapophyse  basilaire. 

M.  MouRB.  Quelle  était  la  sensation  donnée  par  la  tumeur  au 
toucher?  Ceci  a  de  Timportance,  car  les  tumeurs  malignes  sont 
en  général  lisses  avant  leur  ulcération.  Les  polypes  fibro-mu- 
queux  sont  également  lisses,  mais  ils  sont  très  vasculaires  et 
d'aspect  rougeàtre  ;  ils  s'accompagnent  d'hémorragies.  Seules, 
les  tumeurs  adénoïdes  sont  bosselées.  Le  diagnostic  différentiel 
est  très  difficile  à  faire  vers  14  et  15  ans  et  très  important,  car 
le  traitement  est  alors  tout  différent. 

D*"  SuAREz  DE  Mendoza.  La  tumeur  était  bosselée  et  donnait 
au  doigt  la  sensation  habituelle  des  tumeurs  adénoïdes.  J'ajou- 
terai que  l'enfant  de  mon  sujet,  une  fillette  de  12  ans,  avait  une 
quantité  considérable  de  végétations  adénoïdes.  En  outre,  son 
oncle,  frère  de  mon  premier  sujet,  en  a  des  restes  dans  la  paroi 
postérieure  du  cavum  :  il  est  aujourd'hui  atteint  d'une  tumeur 
de  mauvaise  nature  du  sinus  maxillaire,  avec  exophtalmos  con- 
sidérable et  tout  le  cortège  symptomatique  connu. 

D^  Waonier.  Chez  l'adulte^  la  galvano-caustique  est  facile  : 
aussi,  dans  le  doute,  je  l'emploie,  et  j'évite  ainsi  les  effusions 
sanguines. 

D'  SuAREz  DE  Mendoza.  Je  me  sers  beaucoup  du  couteau  et 
de  l'anse  galvaniques.  Je  n'ai  pas  voulu  traiter  ainsi  mon  malade 
avant  d'avoir  un  diagnostic  certain.  S'il  s'agit  d'une  tumeur  de 
mauvaise  nature,  une  cautérisation  très  puissante  et  très  étendue 
est  nécessaire  pour  prévenir  la  récidive,  et  dans  le  cos  d'une 
tumeur  adénoïde  un  tel  délabrement  serait  complètement  inutile. 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNQOLOGIE  648 

Sar  le  traitement  de  la  sclérose  de  la  caisse  parla  raréfaction 
et  la  condensation  progressives  et  manomé  trique  ment  évaluées 
de  Pair  du  conduit  auditif  externe,  par  le  D'  F.  Suarez  de 
Mbmdoza.  (d'Angers) . 

Employées  comme  moyen  de  diagnostic,  la  raréfaction  et  la 
condensation  de  Tair  dans  le  conduit  auditif  externe  Tont  été 
également  comme  moyen  de  traitement  (Moos,  Lucae,  Politzer, 
Gelléy  Miot,  et  surtout  le  professeur  Delstanche,  de  Bruxelles). 

L'auteur,  trouvant  les  différents  appareils  peu  précis,  en  a 
construit  un  dont  les  avantages  seraient  les  suivants  : 

1<>  Le  manomètre  indicateur,  extrêmement  sensible,  fait  con- 
naître au  médecin  si  l'aspiration  est  active,  ou  si,  au  contraire, 
la  raréfaction  est  nulle,  se  faisant  alors  aux  dépens  de  Pair 
extérieur,  par  suite  d*un  défaut  de  fermeture  du  conduit  au- 
ditif; 2<*  Tappareil  permet  d'employer  la  raréfaction  ou  la  con- 
densation graduelle  et  progressive,  et  d'étudier  chaque  jour 
Tefifet  de  la  nouvelle  force  mise  à  contribution  ;  3®  il  permet, 
dans  chaque  cas  particulier,  de  constater  la  mobilité  obtenue 
avec  telle  pression  donnée;  \^  il  permet  de  fixer,  par  les  obser- 
vations faites  pendant  les  séances  de  traitement,  le  degré  de 
raréfaction  ou  de  condensation,  mesuré  en  centièmes  d'atmo- 
sphère, que  Ton  peut  conseiller  au  malade  en  lui  conseillant  le 
masseur. 

Les  résultats  que  j*ai  obtenus  depuis  seize  mois  par  cette 
méthode  sont  extrêmement  encourageants  :  très  souvent  des 
bourdonnements  rebelles  ont  disparu  après  quelques  séances 
avec  une  pression  de  12  à  15  centièmes  d'atmosphère.  Dans 
beaucoup  de  cas  d'otite  moyenne  scléreuse  avec  rétraction  tym- 
panique,  l'acuité  auditive,  qui  restait  stationnaire  devant  divers 
traitements  institués  (sondage,  dilatation  de  la  trompe  rétrécie, 
vapeurs  médicamenteuses,  électricité,  etc.,  etc.),  augmente  de 
â,  4,  6  et  9  centimètres  pour  la  montre,  à  la  suite  de  l'emploi 
de  cette  méthode,  que  je  ne  saurais  trop  préconiser. 

Discussion  :  M.  Miot  (de  Paris).  Les  pressions  centripètes 
et  centrifuges  sur  le  tympan  produisent  souvent  quelque  effet 
dans  le  traitement  de  certaines  otites  moyennes  sèches.  M.  Suarez 
de  Mendoza  parle  des  divers  appareils  employés  pour  pratiquer 
ces  pressions  et  leur  reproche  de  ne  pas  indiquer  le  degré  de 
pression.  Je  lui  ferai  remarquer  que,  dans  la  communication 
faite  par  moi  il  y  a  deux  ans  à  celte  société,  j'ai  montré  un 


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644  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LÀRYNGOLOGIÉ 

manomètre  gradué  ea  grammes  et  destiné  à  mesurer  des  pres- 
sions, même  faibles,  produites  par  n'importe  quel  appareil  de 
compression.  Le  manomètre  de  M.  Suarez  de  Mendoza  est  plus 
sensible  et  peut  servir  à  des  expériences  physiologiques.  Dans 
la  pratique,  il  est  inutile  de  surveiller  avec  autant  de  soin  ces 
pressions.  I/appareil  de  Delstanche  dont  parle  M.  Suarez  de 
Mendoza  est  évidemment  très  ingénieux,  mais  il  peut  être  rem- 
placé par  une  poche  en  caoutchouc  à  parois  épaisses,  sans 
manomètre,  qui  suffit  dans  tous  les  cas  aux  malades  auxquels 
on  en  a  appris  préalablement  l'emploi.  Ces  derniers  s'en  ser- 
vent alors  parfaitement,  sans  qu'il  se  produise  aucun  accident. 
Et  ils  agissent  ainsi  avec  d'autant  plus  de  prudence  que  les 
fortes  pressions  leur  causent  de  la  douleur  et  leur  inspirent  une 
certaine  appréhension. 

Les  ecchymoses,  que  paraît  craindre  M.  Suarez  de  Mendoza, 
offrent  peu  d'importance,  puisqu'elles  disparaissent  d'elles- 
mêmes  en  cessant  le  traitement,  ce  que  les  malades  font  tout 
naturellement,  puisqu'on  a  eu  soin  de  les  prévenir  de  cet  acci- 
dent et  de  leur  en  indiquer  les  symptômes  probables.  L'emploi  des 
pressions  fortes  pourrait  déterminer  la  rupture  du  tympan,  mais 
les  malades  ne  les  emploieront  guère,  ainsi  que  je  viens  de  le 
dire.  Et  qnand  môme  ces  pressions  détermineraient  une  rup- 
ture du  tympan,  fait  rare,  elle  n'aurait  probablement  aucune 
conséquence  fâcheuse.  Cet  accident  a  été  produit  deux  fois  par 
no3  assistants.  Indépendamment  du  bruit  produit  pendant  la 
rupture,  de  la  sensation  de  froid  ressentie  dans  rbreille  et  la 
gorge  par  l'air  projeté  violemment  dans  l'oreille  moyenne  et 
le  pharynx,  ainsi  que  de  l'exagération  passagère  de  la  surdité, 
la  plaie  du  tympan  s'est  cicatrisée  et  tout  est  rentré  dans  l'ordre. 

M.  MouRE  est  du  même  avis  que  M.  Miot.  Il  emploie  le  raré- 
facteur  de  Delstanche  depuis  un  an  et  n'est  pas  enthousiasmé 
des  résultats,  qui  sont  peu  durables  pour  ce  qui  concerne 
l'amélioration  des  scléroses.  En  tout  cas,  point  n'est  besoin 
d'appareils  si  compliqués  dans  la  pratique  courante.  La  poire 
est  bien  suffisante.  La  graduation  en  grammes  des  manomètres 
est  bien  sufGsante.  Les  ecchymoses  sont  rares  chez  les  scléreux. 

D^  Wagnier.  L'appareil  de  Delstanche  a  un  grand  incon- 
vénient, celui  de  donner  des  pressions  trop  brusques,  à  cause 
du  ressort  qui  se  détend  ;  la  poire  est  préférable. 

D'  NoQUET.  J'ai  employé  le  raréfacteur  de  Delstanche  sans 
avantages,  mais  sans  accidents. 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  645 

D^  GsLLé.  Il  faut  évidemment  un  contrôle.  Je  l'ai  obtenu  d'aune 
façon  différente;  j'emploie  le  diapason-vertex,  que  j'applique  en 
môme  temps  que  je  raréfie  Tair;  le  malade  perçoit  le  refoule- 
ment et  me  transmet  ses  sensations;  il  a  de  plus  la  notion  très 
nette  du  son,  qui  change  au  moment  où  l'effet  raréfacleur  se^ 
produit.  Le  but  de  cette  raréfactioa  est  toujours  la  mobilisation 
du  tympan  et  de  l'etrier. 

D' SuAREz  deMendoza.  J'accepte  volontiers  le  regret  témoi- 
gné par  M.  Miot  de  ne  pas  me  voir  donner  de  plus  amples  indi- 
cations de  ma  méthode.  Je  n'ai  apporté  qu'un  travail  tronqué, 
incomplet,  abrégé,  simplement  pour  prendre  date.  Ceci  dit,  je 
ferai  remarquer  à  mon  confrère  que,  dans  ses  travaux  sur  les 
pressions  centripètes  et  centrifuges,  il  ne  s'est  nullement  occupé 
de  la  raréfaction  de  l'air  du  conduit. 

D'uulre  part,  si  son  appareil  peut  donner  la  tension  de  l'air 
condensé,  il  ne  peut,  sans  modification,  mesurer  celle  de  Tair 
raréfié.  Le  mien,  au  contraire,  permet  d'évaluer  également  bien 
l'une  et  Tautre,  et  cela  avec  une  certaine  précision.  J'ajouterai 
que  la  raréfaction  de  l'air  du  conduit  est  d'une  pratique  bien 
plus  facile  et  d'un  emploi  beaucoup  plus  précis  que  les  pres- 
sions centrifuges  exercées  sur  la  paroi  interne  du  tympan,  et 
qu'un  appareil  qpii,  sans  ce  dernier  procédé,  permet  avec  la  plus 
grande  facilité  de  mobiliser  la  membrane  dans  un  sens  ou  dans 
l'autre,  toujours  eu  évaluant  manométriquement  la  tension  de 
l'air  condensé  ou  raréfié,  no  saurait  être  inutile  et  mérite  quel- 
que attention. 

bans  la  pratique,  dit  M.  Miot,  il  n'est  pas  besoin  d'un  ins- 
trument de  précision,  une  simple  poire  suffit.  Que  la  poire 
puisse  remplacer  la  pompe  en  tant  qu'appareil  de  condensation 
et,  au  besoin,  de  raréfaction,  cela  n'est  pas  douteux;  mais  quo 
son  emploi  soit  préférable  à  celui  d'un  raréfactenr-condensateur 
à  indications  manométriquement  précises,  sous  prétexte  qu^il 
n'est  pas  besoin  de  tant  de  précision,  cela  me  semble  paradoxal 
et  contraire  aux  principes  dos  recherches  cliniques.  Il  est  du 
devoir  du  médecin  de  posséder,  quand  il  le  peut,  des  données 
exactes  au  lieu  de  renseignements  vagues  et  aveugles.  C'est 
parce  qu'ils  ne  se  soumettent  pas  à  cette  règle  et  qu'ils  se  con- 
tentent de  l'à-peu-près  que  beaucoup  d'auristes  n'obtiennent 
pas  de  la  méthode  les  résultats  qu'elle  est  susceptible  de  don- 
ner. Le  contrôle  manque  avec  la  poire,  et  trop  souvent  le  mé- 
decin et  le  malade  ne  retirent  aucun  effet  de  la  condensation  et 


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646  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  IVOTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

de  la  raréfaction,  et  abandonnent  et  condamnent  la  méthode 
comme  inefficace  après  quelques  séances. 

Mon  appareil  n^est,  ainsi  qu'on  me  le  reproche^  ni  cher  ni 
compliqué.  Avec  deux  tubes  de  verre  et  quelques  centimètres 
de  tuyau  de  caoutchouc  on  peut  le  fabriquer.  Et  quoique  bien 
plus  sensible  que  le  manomètre  métallique  employé  par  M.  Miot, 
quoique  servant  à  deux  fins,  tandis  que  Tautre  ne  peut  évaluer 
'que  la  condensation,  l'appareil  que  je  conseille  est  d'un  prix 
dérisoirement  inférieur  à  celui  dont  mon  confrère  se  sert  pour 
mesurer  les  pressions  centripètes. 

Il  n'est  pas  dit,  dans  ma  communication,  qu'il  faille  confier 
un  manomètre  à  chaque  malade,  quoique,  à  mon  avis,  la  chose 
ne  fût  pas  si  mauvaise.  Mais  je  demande  qu'au  lieu  de  lui 
confier  un  masseur  à  l'aveuglette,  le  médecin  ait  d'abord  re- 
connu, par  des  expériences  faites  à  Taide  du  manomètre,  com- 
bien de  centièmes  d'atmosphère  il  peut  lui  permettre  d'employer, 
et  qu'il  règle  le  masseur  en  con!:>équence.  Quant  à  la  poire, 
dont  l'emploi  ne  comporte  aucun  contrôle,  je  crois  qu'il  vaut 
mieux  ne  la  point  confier. 

Je  ne  dis  pas  que  l'instrument  de  Delstanche  soit  la  perfec- 
tion, et  j'espère  même  arriver  à  faire  mieux.  J'ai  dit  que  de  tous 
les  instruments  du  même  genre  c'était  encore  le  meilleur,  car, 
grâce  à  sou  grand  levier,  il  agit  plus  réguli'^rement  que  tout 
autre. 

Je  ne  crains  pas  outre  mesure  la  production  d'eccfiymoses  ; 
j'en  ai  beaucoup  vu,  sans  qu'il  en  soit  jamais  résulté  rien  de 
fâcheux;  néanmoins,  il  vaut  mieux  les  éviter.  Si  j'en  ai  parlé 
incidemment,  c'a  été  pour  faire  sentir  comment,  tout  en  pro- 
cédant de  la  même  façon,  on  peut,  si  on  n'a  pas  le  contrôle  du 
manomètre,  produire  tantôt  une  raréfaction  nulle,  tantôt  une 
action  trop  violente. 

Quant  à  la  rupture  du  tympan,  je  pense  qu'il  faut  l'éviter 
autant  que  possible;  et  en  cela,  si  je  ne  suis  plus  d'accord  avec  le 
D*"  Miot  d'aujourd'hui,  qui  pense  qu'il  n'en  résulterait  probable- 
ment aucune  conséquence  fâcheuse,  je  le  suis  avec  celui  d'il  y 
a  trois  ans,  qui  disait  dans  sa  communication  sur  les  pressions 
centripètes  et  centrifuges  :  «  Nous  ne  conseillons  à  personne  de 
dépasser  cette  limite  (800  grammes),  afin  de  ne  pas  courir  le 
risque  de  produire  la  rupture  du  tympan,  qui  peut  Atre  modifié 
dans  sa  structure  et  sa  résistance  ;  »  —  et  plus  loin  :  «  11  n'est 
pas  douteux  que  si  Ton  exagérait  la  pression,  on  pourrait  pro- 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  647 

duire  des  fractures  et  des  ruptures,  non  seulement  préjudi- 
ciables à  la  fonction  de  l'organe,  mais  à  l'existence  du  ma- 
lade. »  —  «  Pression  dangereuse,  parce  qu'on  court  le  risque 
d*uae  rupture  du  tympan,  de  la  chaîne  des  osselets,  de  l'étrier 
principalement,  etc.  (1).  » 

Complications  consécutives  à  l'ablation  des  végétations 
adénoïdes,  par  M.  Cartaz  (de  Pans). 

L*ablation  des  végétations  adénoïdes  est  suivie  en  général 
d*un  petit  écoulement  sanguin  (Michel,  de  Cologne). 

Cependant  Bryson  Delavan  vient  d*en  citer  quatre  cas. 

L'auteur  apporte  deux  nouveaux  faits;  dans  Tun  d*eux,  homme 
de  25  ans,  Thémorrhagie  se  fit  le  huitième  jour  après  l'opéra- 
lion. 

Ces  hémorrhagies  se  font  en  nappe,  elles  accompagnent  les 
tumeurs  de  consistance  fibreuse  :  vaisseaux  restant  béants,  d'où 
défaut  d'hémostase. 

Une  autre  cause  d'hémorrhagie  tardive  est  la  production  de 
poussées  congestives  ou  inflammatoires  du  côté  de  la  gorge. 

Les  irrigations  chaudes,  astringentes,  les  arrêtent  facile- 
ment. 

Dans  les  cas  graves,  tamponnement  du  naso-pharynx. 

Une  autre  série  d'accidents  qui  suivent  Tablation  des  végé- 
tations et  que  Moldenhauer  a  signalés  est  Tapparition  d'acci- 
dents infectieux. 

Exiger  la  plus  grande  asepsie  des  instruments  est  la  princi- 
pale condition  pour  éviter  Tinfection. 

Discussion  :  D'  Gbllé.  Je  n'ai  vu  qu'une  seule  fois  un  acci- 
dent chez  une  petite  fille  de  8  ans.  La  tumeur  était  simple  et 
l'opération  très  facile.  Trois  heures  après,  hémorrhagie,  arrêtée 
par  l'emploi  d'un  syphon  d'eau  de  seltz.  L'enfant  part,  nouvelle 
hémorrhagie,  et  le  soir  température  élevée. 

J'ai  vu  également  des  complications  infectieuses.  Le  D'  Gou- 
guenheim  opère  de  tumeurs  adénoïdes  un  de  mes  malades, 
âgé  de  46  ans,  sourd  et  affecté  d'un  catarrhe  pharyngien. 
L'opération  guérit  sa  surdité  en  partie.  Trente-six  heures 
aprèd  :  frissons,  fièvre,  douleurs  de  tête,  gonflement  énorme  de 

(1)  BlioT,  Des  pressions  cenlripëtes  ot  centrifuges  sur  la  membrane  du 
tympan,  etc.  {Bulletin  et  mémoires  de  la  société  française  d'otologie  et 
de  laryng-i  ^^^y  P-  1^)* 


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6i8  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

la  région  péri-auriculaire  et  du  conduit  auditif  externe,  gon-  ' 
flement  de  la  gorge.  En  quatre  à  cinq  jours,  tout  cesse  par 
des  irrigations  froides  ;  la  poussée  aiguë  d*otite  disparaît.  Il 
n'est  pas  douteux  que  la  cause  de  ces  accidents  est  venue  d'une 
infection  qui  8*était  produite  après  l'opération,  dans  les  jours 
qui  ont  suivi  et  malgré  les  soins  antiseptiques  pris  pendant 
et  après  Topération. 

Faut-il  conclure,  parce  quUl  s'est  produit  quelques  hémorrha- 
gies,  que  toute  intervention  avec  la  pince  doit  être  abandonnée? 
liOin  de  nous  un  tel  pessimisme,  et  conservons  une  méthode 
qui  donne  d'excellents  résultats. 

D*"  MouRB.  On  voit  également  des  hémorrhagies  secondaires 
à  l'amygdalotomie. 

Il  ne  faut  pas  opérer  les  végétations  adénoïdes  des  adultes 
en  une  séance. 

Chez  Tenfant,  les  complications  infectieuses  sont  relative- 
ment fréquentes  :  fièvre,  céphalalgie,  délire.  Il  m'est  arrivé 
môme  d^avoir  des  accidents  septiques  à  la  suite  d'un  simple  at- 
touchement. 

D'  Gbllé.  Le  toucher  avec  l'ongle  doit  toujours  faire  crain- 
dre l'infection.  Je  ne  gratte  plus  jamais  avec  le  doigt. 

D^  MiOT.  J'ai  fait  des  explorations  et  écrasements  avec  le 
doigt,  il  ne  m'est  jamais  rien  arrivé.  Peut-être  les  accidents 
inflammatoires  ont-ils  lieu  par  le  massage  de  la  trompe. 

D'  Cartaz.  Si  j'ai  eu  100  cas  d'accidents  sur  plusieurs  mil- 
liers d'opérés,  c'est  tout,  et  ils  ont  eu  lieu  presque  tous  chez  des 
malades  non  anesthésiés.  Ils  sont  dus,  je  crois,  au  pincement 
de  la  muqueuse  saine;  sous  l'influenco  du  chloroforme,  le  voile 
du  palais  se  contracte  et  Ton  voit  mieux  ce  que  Ton  fait.  Je 
gante  toujours  mon  doigt  pour  toucher,  car  il  est  difficile  d'avoir 
un  ongle  complètement  aseptique. 

D'  RuAULT.  En  résumé,  Thémorrhagie  primitive  est  peu  de 
chose.  Je  doute  que  dans  mon  second  cas  on  ait  pincé  la  rou- 
'queuse  saine.  Je  crois  plutôt  à  des  poussées  congestives. 

Il  peut  y  avoir  infection  e^  hémorrhagie  secondaire.  Chez  le 
jeune  homme  de  28  ans,  le  lendemain  de  l'enlèvement  du  tam- 
pon, il  y  a  eu  une  amygdalite  droite.  Certains  malades  font  de 
l'auto-infection  par  leur  pharynx.  Le  tout  est  de  prévenir  l'in- 
feclion  par  le  malade  ou  le  médecin.  Ces  complications  sont 
heureusement  rares. 


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BOGIÉTÉ  FRANÇAISE  ITOTOLOGIE  ET  DE  LABYNGOLOGIE  649 


Complications  auriculaires  de  la  grippe  (mastoîdites), 
par  M.  MouRE  (de  Bordeaux). 

Dans  la  dernière  épidémie  de  grippe,  la  localisation  auricu- 
laire a  été  quelquefois  la  seule  manifestation  de  Pinfection.  Les 
otites  suppurées  ont  été  fréquentes.  Les  poussées  inflamma- 
toires du  côté  de  Toreille  ont  eu  lieu  le  plus  souvent  chez  des 
prédisposés  qui  avaient  soit  un  écoulement  ancien,  soit  d'an- 
ciennes otites.  L^nflammation,  diffuse  au  début,  se  localisait  en 
2i  ou  48  heures. 

Voici  quelques  faits  : 

i^  Un  homme  de  40  ans  se  plaignait  de  douleurs  dans  Papo- 
physe  masloîde  :  application  d'une  couronne  de  trépan,  caisse 
non  atteinte,  abcès  du  cervelet  ; 

^o  Opéré  de  Démons  :  apophyse  mastoïde  éburnée,  couronne 
de  trépan  au  niveau  du  pariétal,  abcès  du  cervelet.  Pas  de  symp- 
tômes saillants.  Trois  fois  on  vide  le  pus.  Guérison  brusque  : 
injections  au  chlorure  de  zinc  au  dixième,  persistance  de  trajets 
fistuleux. 

Je  cite  ces  faits,  car  les  cas  d'abcès  intra-mastoîdiens  primi- 
tifs sans  otite  suppurée  les  précédant  sont  rares. 

Surdité  lahyrinthique  consécutive  à  la  grippe,  par  le  D'  Lanmois 
(de  Lyon). 

La  dernière  épidémie  de  grippe  a  donné  à  Fauteur  l'occasion 
d'observer  diverses  complications  auriculaires  : 

1<»  Des  poussées  inflammatoires  du  côté  de  la  caisse; 

2^  Des  otites  moyennes  suppurées,  en  particulier  chez  un 
homme  de  33  ans,  qui  présenta  des  collections  purulentes  sous- 
cutanées  et  dont  la  vie  fut  eu  danger  pendant  plusieurs  mois; 

3<^  Des  abcès  mastoïdiens.  Un  malade  qui  a%ait  eu  uiiC  Cdrie 
à  Tâge  de  4  ans  fit  un  abcès,  trépané  par  Valette  ;  il  élimina 
des  séquestres; 

4<>  Des  troubles  graves  du  labyrinthe,  avec  otite  moyenne  lé- 
gère. 

Voici  les  titres  des  observations  relatives  à  ces  troubles  du 
labyrinthe,  buivies  de  quelques  réflexions  de  l'auteur  : 

1"  observation  :  Grippe  compliquée  d'otite  moyenne  catar-^ 
rbale  double^  légère,  avec  otite  lahyrinthique  unilatérale. 
'   2«  observation  :  Troubles  anciens  de  l'audition.  Grippe.  Otite 


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660  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIB  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

catarrhale  moyenne  avec  épancbement  sanguin  des  deux  côtés. 
Otite  labyrinthique  double. 

Réflexions  :  Voici  les  réflexions  que  suggèrent  ces  deux 
cas  : 

i**  L'absence  presque  complète  de  perception  du  diapason  par 
les  os  du  crâne,  chez  le  second,  tandis  qu*il  était  entendu  chez 
le  premier,  ne  peut  s*expliquer  que  par  une  lésion  de  l'oreille 
interne  ; 

2®  Dans  les  deux  cas  les  trompes  et  Toreille  moyenne  ont  été 
prises.  L'altération  des  caisses  et  de  l'oreille  moyenne  ont-elles 
été  contemporaines?  Ou  bien  les  labyrinthes  se  sont-ils  pris  con- 
sécutivement aux  caisses? 

Je  préfère  la  première  hypothèse,  la  grippe,  comme  la  fièvre 
typhoïde,  la  scarlatine,  les  oreillons,  étant  infectieuse  et  pouvant 
atteindre  le  labyrinthe.  (G.  liCmoine  et  Lannois,  Bev.  méd. 
sept.  1883); 

3®  Quelle  est  la  nature  de  la  lésion?  Est-ce  une  hémorrhagie 
ou  une  fluxion  séreuse? 

\^  Ces  observations  montrent  la  tendance  de  la  grippe  à  ré- 
veiller d'anciennes  lésions  et  à  se  localiser  aux  points  malades. 
Elle  est  d'une  spécificité  faible,  déterminant  chez  les  malades 
atteints  de  pharyngite  une  angine,  chez  les  nerveux  et  les  rhu- 
matisants des  névralgies  multiples,  des  douleurs  articulaires  et 
musculaires,  la  réapparition  d'otorrhées  et  de  lésions  mas- 
toïdiennes chez  d'anciens  malades  de  Toreille.  Enfin,  Botey  n'a- 
t-il  pas  signalé  la  possibilité  de  complications  labyrinthiques 
dans  les  otites  moyennes  grippales?  {Arcb,  intern,  de  laryng. 
y  otologia,  n*  1,  1890.) 

Discussion  :  D'  Boucheron.  Le  travail  de  M.  Lannois  soulève 
une  importante  question  étiologique  pour  les  surdités  graves. 
De  ce  que  ses  malades  ont  gardé  après  la  grippe  une  surdité 
considérable,  doil-on  admettre  qu'ils  étaient  affectés  de  labyrin- 
thite?  il  est  difticile  de  reconnaître  celte  lésion  dans  les  cas  de 
M.  Lannois.  Tout  récemment  encore,  je  viens  d'observer  un 
malade  qui  s'est  trouvé  absolument  sourd,  n'entendant  ni  la 
voix,  ni  la  montre,  ni  le  diapason  ;  je  ne  l'ai  pas  pour  cela  con- 
sidéré comme  atteint  de  labyrinthite.  J*ai  dirigé  le  traitement 
dans  un  autre  ordre  d'idées,  et  maintenant  le  malade  entend  la 
parole  à  sept  ou  huit  mètres. 

La  plupart  do  ces  affections  sont,  à  notre  avis,  des  compres- 
sions labyrinthiques  avec  annulation  momentanée  des  fonctions, 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  Cbi 

annulation  pouvant  devenir  définitive  si  la  compression  laby- 
rinthique  se  prolonge.  L'analyse  des  cas  de  M.  Lannois  montre 
que  justement  un  de  ses  malades  avait  la  caisse  remplie  de  li- 
quide ;  Tair  y  faisait  donc  défaut,  et  quand  le  vide  aérien  se  pro- 
duit dans  une  oreille,  la  pression  atmosphérique  sur  le  lympan 
comprime  Toreille  d'environ  un  kilogramme,  et  c'est  cette  pres- 
sion transmise  par  Tétrier  au  labyrinthe  qui  tend  à  écraser  le 
nerf  acoustique.  L'indication  essentielle  est  donc  de  faire  cesser 
le  vide  d'une  part,  et  d'autre  pari,  si  l'étrier  reste  enclavé  dans 
la  fenêtre  ovale,  de  le  mobiliser  dans  le  sens  de  la  décompres- 
sion. L'intervention  thérapeutique  doit  être  assez  rapide  pour 
ne  pas  laisser  le  nerf  s'altérer,  dégénérer  sous  une  pression 
excessive. 

D'  Gellé.  Je  ne  suis  pas  convaincu  quUl  se  soit  agi  dans  ces 
cas  d'otite  labyrinthique.  Il  y  a  probablement  eu  congestion  ou 
hémorrhagie. 

D'  NoQUET.  lia  plupart  des  complications  auriculaires  grip- 
pales que  j'ai  pu  observer  ont  été  peu  sérieuses.  Presque  tou- 
jours les  perforations  du  tympan  ont  été  spontanées.  Chez  un 
malade  âgé  de  45  ans,  goutteux  et  obèse,  comme  l'écoulement 
purulent  se  prolongeait,  j'examinai  les  urines  et  trouvai  du  su- 
cre. Le  malade  fut  soumis  au  régime  des  diabétiques,  et  son 
écoulement  disparut  en  peu  de  temps. 

D'  SuAREz  DE  Mbndoza.  Co  qui  m'a  frappé  dans  les  complica- 
tions auriculaires  de  la  grippe,  c'est  l'extrême  facilité  avec  la- 
quelle se  prenait  l'apophyse  mastoïde  chez  les  malades  qui 
n'étiient  pas  soignés  à  temps,  ou  qui  ne  l'étaient  qu'incomplè- 
tement. Les  otites  moyennes  que  j'ai  soignées  dès  le  début  ont, 
grâce  à  l'antisepsie  naso-pharyngienne  et  auriculaire,  guéri 
sans  complications.  Au  contraire,  sur  onze  malades  venus  à 
une  période  avancée  de  la  maladie,  qui  avaient  eu  des  soins  in- 
suffisants, cinq  fois  la  mastoïdite  s'est  développée.  Je  soigne  en 
ce  moment  une  fillette  de  douze  ans;  elle  est  arrivée  il  y  a  trois 
jours  avec  une  mastoïdite  suppurée.  L'otorrhée  datait  de  deux 
mois,  et  le  traitement  employé  jusqu'alors  avait  consisté  à  in- 
jecter dans  l'oreille  de  la  décoction  de  guimauve  et  à  saupou- 
drer la  région  mastoïdienne  enflammée — supposée  atteinte  d'é- 
rysipèle  —  avec  de  la  poudre  d'amidon . 

J'ai  incisé  profondément  et  trouvé  la  face  externe  de  l'apo- 
physe mastoïde  détruite  en  partie  et  des  fongosités  multiples. 


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652  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

Spasmes  œsophagiens  par  hypertrophie   de  la  4®  amygdale^ 
par  le  D'  Joal  (du  Mont-Dore). 

L*auteur  a  publié  en  1889  dana  le  journal  de  Moure  un  travail 
sur  rétiologie  de  rœsophagisme,  qui  est  souvent  du  domaine 
des  laryngologistes  et  rbinologistes. 

II  cite  un  fait  où  l'œsophagisme  était  dû  à  Thypertrophie  des 
iToIlicules  clos  de  la  base  de  la  langue  (amygdale  linguale).  Son 
malade,  un  ecclésiastique,  de  soucbe  nerveuse  et  rhumatismale, 
avait  vu  plusieurs  fois  des  spasmes  œsophagiens  se  produire 
chez  lui  avec  sensation  de  strangulation. 

Dans  une  de  ces  crises^rauteur  le  vit  et  constata  une  pharyngite 
intense  avec  forte  hyperesthésie  de  la  gorge  et  de  la  rhinite. 

L'amélioration  de  la  rhinite  n'ayant  en  aucune  façon  diminué 
les  accidents,  M.  Joal  fit  d*abord  des  applications  de  cocaïne, 
puis  cautérisa  au  galvano-cautère  les  follicules  saillants,  et  le 
spasme  œsophagien  disparut  complètement. 

L'auteur  en  conclut  que  Tinfluence  du  traitement  est  quelque- 
fois considérable  pour  recounattre  la  cause  de  l'œsophagisme. 
S*il  est  d^origioe  nasale,  on  le  reconnaîtra  aux  conditions  sui- 
vantes : 

i^  Apparition  du  spasme  lors  des  poussées  congeatives  sur  la 
pituitaire  ; 

S®  Spasme  provoqué  par  Texcitation  des  cornets; 

8^  Cessation  par  la  cocaïne; 

4*  Guérison  par  le  traitement  nasal. 

L'auteur  a  rencontré  un  cas  d'œsophagisme  d'origine  lin- 
guale chez  une  femme  de42ans.Seney,  en  1873,  a  étudié  les  rela- 
tions qui  existaient  entre  l'amygdale  palatine  et  l'œsophagisme. 

Ruauit  a  montré  que  la  cautérisation  des  tonsilles  amène  des 
troubles  de  Testomac,  des  renvois  acides  avec  vomissements, 
douleurs  épigastriques,  toux  et  attaques  d'asthme.  D'autres  au- 
teurs ont  également  étudié  la  pathologie  de  la  quatrième  amyg- 
dale. Parmi  eux  Lennox-Browne,  Curtis,  Swann,  Gleitsmnnn, 
Huault,  etc.,  etc.,  ont  montré  que  l'excitation  des  tonsilles  lin- 
guales amène  des  névropathies  réflexes. 

InQuenco  de  rexcitation  du  nerf  auditif  sur  la  perception 
du  diapason-vertex,  par  le  D'  Corradi  (de  Vérone). 

Il  existe  une  grande  diversité  d'opinions  sur  la  valeur  dia- 
gnostique de  l'épreuve  de  Weber. 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE  653 

On  a  dit  que  la  latéralisation  du  Weber  du  côté  affecté  n^était 
pas  due  à  des  troubles  dans  Tappareil  de  transmission,  mais 
que  la  cause  principale  résidait  dans  nn  état  irritatif  du  nerf 
acoustique. 

Le  Weber  positif  (c'est-à-dire  la  latéralisation  du  Weber  vers 
Toreille  malade)  indique  une  altération  récente. 

Le  Weber  négatif  accompagne  une  maladie  ancienoe  et  un 
épuisement  du  nerf,  et  on  le  trouve  sur  Toreille  malade  ou  la 
plus  malade  (Steinbrûgge).  Cette  opinion  s'appuie  sur  Thypei*- 
excitabilité  électrique,  fréquente  dans  les  maladies  de  l'oreille, 
l'existence  de  bourdonnements  dans  certaines  affections  de 
Foreille  moyenne,  etc. 

Pour  l'auteur  et  d'après  ses  expériences,  le  Weber  positif  dé* 
pend  en  lui-même  d'altérations  de  la  voie  de  transmission,  tan- 
dis que  le  Weber  négatif  est  toujours  en  rapport  avec  les  con- 
ditions morbides  des  éléments  nerveux.  L'électricité  a  été  le 
moyen  le  plus  propre  à  exciter  le  nerf  et  à  influencer  la  con- 
ductibilité osseuse. 

Les  expériences  ont  été  faites  avec  le  courant  galvanique  : 
pile  Gresset,  force  réglée  par  le  rhéostat  de  Gartner. 

Pour  obtenir  la  perception  du  Weber  pendant  la  période  d'ex- 
citation maximum  du  nerf,  afin  d'éviter  des  erreurs,  pour  pour- 
voir agir  simultanément  ou  à  de  courts  intervalles  sur  Tune  ou 
l'autre  oreille,  l'auteur  a  opéré  ainsi  :  Les  conduits  auditifs  ex- 
ternes sont  remplis  de  mercure  et  fermés  par  un  bouchon  de 
liège,  traversé  par  un  fil  d'aoier  faisant  saillie  d'un  cenlimètre 
au  dehors  et  plongeant  dans  le  mercure. 

S'il  y  a  perforation  du  tympan  on  emploie  l'eau  tiède  salée. 

Pour  établir  un  contact  plus  intime,  on  introduit  un  cathéter 
dans  la  trompe,  ce  qai  ne  modifie  en  rien  la  perception  du  dia- 
pason-vertex. 

L'application  externe  par  la  méthode  d'Erb  donne  une  exci- 
tation insuffisante  et  présente  peu  d'exactitude. 

Tout  étant  prêt,  on  fait  l'épreuve  de  Weber.  Si  elle  n'est 
point  égale  des  deux  côtés,  on  cherche  la  ligne  neutre,  —  en  ce 
point  le  diapason  est  également  perçu  des  deux  côtés,  —  pais  on 
fait  passer  le  courant  d'un  eôté  et  on  répète  l'épreuve.  A  la 
suite  de  40  séances  réparties  sur  20  oas»  voici  les  conclusions  de 
l'auteur  : 

En  généra],  la  positivité  da  Weber  diminué  mut  Toreille  sou- 
mise à  l'excitation  électrique ,  c'est-à-dire  que  la  lig^e  neutre, 

ANNALES  DIS  MALADIES  DE  l'oRBILLB  ET  DU  LARYNX.—  XVf.         45 


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654  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIK 

pendant  le  passage  du  courant  et  quelquefois  après,  est  déplacée 
vers  le  côté  directement  excité.  Celte  diminution  de  positiyité 
se  développe  souvent  en  même  temps  que  les  bourdonnements, 
quelquefois  ceux-ci  seuls  existent  sans  déplacement  de  la  ligne 
neutre. 

Que  tirer  de  ce  fait?  sur  le  nerf  acoustique  excité  (excitation 
nerveuse),  le  Weber  tend  à  s'affaiblir  ;  en  d'autres  termes,  le 
nerf  acoustique  en  état  d'excitation  morbide  perd  de  sa  fonc- 
tion. 

L'objection  que  Texcitation  du  nerf  acoustique,  étant  trop 
rude,  pourrait  anéantir  la  fonction  nerveuse  tombe  devant  ce 
ftfit  que  la  force  des  courants  a  été  progressivement  constante 
et  en  aucun  cas  un  faible  courant  n*a  augmenté  la  positivité  du 
Weber. 

L'électricité  employée  comme  traitement  de  la  surdité  peut 
donc  amener  une  perte  de  la  puissance  fonctionnelle  du  nerf  : 
doit-on  rejeter  ce  moyen  de  traitement?  Non,  car  Télectricité 
joue  encore  un  rôle  favorable  sur  les  processus  trophiques. 

Sur  les  fausses  perceptions  sensorielles  secondaires,  et  partie 
culièrement  sur  les  fausses  sensations  de  couleurs  associées 
aux  perceptions  objectives  des  sons,  par  le  D»"  Ferdinano 
SuARKz  DB  Mendoza  (d'Angors). 

L'auteur  lit  le  résumé  d*une  étude  très  complète  (présentée  au 
dernier  congrès  d'ophthalmologie)  sur  les  phénomènes  étranges 
décrits  à  diverses  époques  sous  les  noms  différents  :  d'hyper- 
cbromatopsie ,  de  pseudochromesthésie ,  de  photismes  et  pho- 
nismes,  de  colour  hearing  ou  audition  colorée,  d'association  des 
sons  et  des  couleurs,  etc.  Après  avoir  fait  remarquer  que  les 
faits  de  ce  genre  ont  été  observés  dans  le  domaine  de  chacun 
des  cinq  sens,  l'auteur  en  désigne  Tensemble  sous  le  nom  de 
pseudesthésie  physiologique,  et  les  cinq  modalités  sensorielles 
sous  les  dénominations  suivantes  : 

Pseudo-photeslhésie  pour  les  fausses  sensations  secondaires 
visuelles  ; 

Pseudo-acousthésie  pour  les  fausses  sensations  secondaires 
acoustiques  ; 

Pseudo^phrésathésie  pour  les  fausses  sensations  secondaires 
olflActives  ; 

-  Pseudo-gousiesthésie  pour  les  fausses  sensations  secondaires 
gnstatives; 


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SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIK  ET  DE  LARYNGOLOGIB  OBS: 

'  Pseudo-apaiesthéBift  pour  lè»>  faussa»  senBaUouSi  seeondaÛDeft 
tactiles. 

Il  spécifie  eosuite^  ainsi  que  le  montre  rexaanen.de»  foits*  qne 
la  cause  efficiente  de  ces  divers  phénomàne»  peut  être  une  per»*>' 
eeption  première  objective,  o'ost^Mlire  une  exoit«tion  passMit 
par  Fun  ou  Tautre  sens,  on  môme,  semblo-tnl,  un»  opéraiien» 
purement  psychique.  De  là,  pour  ohaonne  des^  cinq 'classes  oi*- 
dessus,  six  sous^dassas  en  rapport  aivtec  les  six  modes  d'exioi^ 
tatioo. 

Ainsi,  pour  la  {fsetidb^photeslhéaie,  qui  fbit  Tobjet  principal 
de  son  travail,  il  admet  qu'elle  peut  être  d*6rigine  optique, 
acoustique,  olfactive,  gustative,  tactile  ou  purement'  psyebi-^ 
que. 

G*est  la  pseudo^^photesthésie,  d'origine  acoustique,  qui'  «  été^ 
appelée  audition  colorée. 

Après  ces  délails  de  classification;  le  D'  F.  Suarez  de  Mën^- 
doza  donne  le  résumé  des  observations  fort  intéressantes  der 
7  cas  qu'il  a  en  oecasion  d'obserrer,  et  conclut  de  la  façon  sui^ 
vante  : 

Tantôt  ces  phénomènes  dépendent  d*iine  assoetatibn  d'idées^ 
datant  de  la  jeunesse  (dans  cet  ordre,  il  place  les  personnes 
qui  colorent  le  jour  de  la  semaine,  les  périodes  de  l'histoire,  etc.), 
tantôt  d'un  travail  psychique  spécial,  dont  la  nature  intime  nous 
échappe,  et  qui  aurait  une  certaine  analogie  avec  l'illusion  dans 
les  cas  de  pseudo-photesthé^iè  d'origine  optique,  et  avec  l'hal- 
lucination dans  les  autres  formes  de  pseudo-photesthésie  où  la 
sensation  secondaire  ou  photisme  est  engendrée  par  l'excitation 
normale  d'un  autre  appareil  sensoriel  que  l'appareil  optique. 

Du  traitement  des  ulcérations  du  larynx  par  la  résorcinCy 
par  le  D'  Tymowski  (de  Schinznach-les-Bains). 

L'auteur,  après  avoir  expérimenté  divers  traitements  de  la 
phthisie  laryngée,  a  employé  la  résorcine  et  est  arrivé  aux  con- 
clusions suivantes  : 

i**  La  résorcine  à  80  0/0  n'est  pas  douloureuse;  après  son  ap- 
plication les  parties  se  recouvrent  d'un  enduit  blanchAtre  qui 
dure  quelques  heures,  puis  l'œdème  et  la  suppuration  diminueni 
par  l'usage  quotidien  du  remède; 

^  Si  les  ulcérations  sont  malignes,  sales,  cratéri formes,  il 
faut  employer  une  solution  sursaturée  à  120  0/0  de  résorcine, 


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656  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'OTOLOGIE  ET  DE  LARYNGOLOGIE 

pi*éférable  à  Tacide  lactique  et  n^exi  géant  pas  rapplication  préa- 
lable de  cocaïne. 

Si  le  curetage  est  impossible,  faire  des  inhalations  de  résor- 
cine  avec  des  solutions  de  2  à  5  0/0. 

La  résorcine,  ou  dihydroxyl-benzol,  découverte  en  1864,  est  ex- 
traite de  la  gomme  ammoniaque  et  se  présente  en  cristaux  blancs, 
de  saveur  douceâtre,  inodores  et  très  solubl^s.  Leur  solution  est 
colorée  en  violet  par  le  chlorate  de  chaux,  et  par  le  perchlorure 
de  fer  en  violet  noir. 

Cette  résorcine  est  à  la  fois  antipyrétique,  antiseptique  et 
hémostatique.  Àndeer  a  montré  qu'elle  était  antipyrétique  h  la 
dose  de  2  à  â  grammes  par  jour.  Dujardin-Beaumetz,  Soltmann, 
Staab,  Tont  employée  intus  et  extra.  Leblond  s^en  sert  en  fu^mi- 
gâtions  dans  la  diphthérie;  elle  limite  Texteusion  des  fausses 
membranes,  fait  disparaître  la  tuméfaction  et  combat  Tempoi- 
sonnement.  Elle  a  été  employée  dans  la  coqueluche,  la  tuber- 
culose, les  chancres  mous  (Semaine  médicale,  1889,  n^  36),  les 
maladies  de  peau  (Unna).  En  un  mot,  grâce  à  elle,  on  peut  sou- 
lager, nourrir  et  amener  une  guérison  relative  chez  les  malheu- 
reux tuberculeux  laryngés.  p.  qastou. 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 


AMÉRIQUE 


Ne». 

Des  maladies  des  fosses  nasales  «t  de  Tasthmei  par  Bail  (The  PractUio- 
ner,  juia  1889). 

Du  catarrhe  des  fosses  nasales  et  de  son  traitement,  par  Beverley  Robin- 
son  (N.  Y.  med.  Journ.,  15  juin  1889). 

Rapport  entre  l'érysipèle  et  Térythème  de  la  face  et  les  affoclions  nasales, 
par  G.  W.  Major  (Amer,  laryng.  Assoc,  AVasbington,  30  mai;  in  iV.  F. 
med,  Joum.,  10  août  1889). 

Remarques  sur  la  relation  des  affections  nasales  avec  la  neurasthénie,  par 
W.  H.  Daly  (Amer,  laryng.  Assoc.,  Washington,  31  mai;  in  iV.  Y.  med, 
Joum,,  n  août  1889). 

De  la  pathologie  et  du  traitement  des  affections  naso-pbaryngiennes.  par 
J.  N.  Mackenzie  (Amer,  laryng.  Assoc,  Washington,  30  mai;  in  N.  Y. 
med.  Journ.y  5  octobre  1889). 

Observations  sur  les  végétations  adénoïdes  et  les  méthodes  employées 
pour  les  enlever,  par  D.  Bryson  Delavan  (Amer,  laryng.  Assoc,  Washing- 
ton, 30  mai;  in  N,  Y,  med.  Rec.^  15  juin  1889). 

Rhinite  pseudo-membraneuse,  par  H.  D.  Ghapin  (Amer.  med.  Assoc., 
Newport,  27  juin;  in  iV.  Y.  med.  tiec.^  29  juin  1889). 

Relations  entre  Tacné  et  les  affections  nasales,  par  G.  Seiler  (Amer.  med. 
Assoc,  Newport,  26  Juin;  in  N.  Y.  med.  Rec,  29  juin  1889). 

Coïncidence  de  l'existence  des  hernies  et  des  affections  nasales,  par  W. 
Treudenthal  (Amer.  med.  Assoc,  25  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec,  29  juin  1889). 

Diagnostic  et  traitement  des  affections  de  Tantre  d*Hifl[hmore,  par  J .  H. 
3ryan  (Amer.  med.  Assoc.,  Newport,  25  juin;  in  N.  Y,  med.  Reo., 
29  juin  1889). 

Relation  de  Tanémie  avec  les  sténoses  nasales,  par  H.  Holbrook  Gurtis 
(Amer.  med.  Assoc,  25  juin;  in  N.  Y.  med.  Af^;.,  o  juillet  1889). 

Epilepsie  causée  par  une  affection  intra-nasale ,  par  F.  S.  Crossfield 
(Amer.  med.  Assoc,  Newport,  25  juin  ;  iniV.  F.  med.  Rec,  6  juillet  1889). 

Empyéme  des  sinus  frontaux,  par  G.  A.  Richards  (Amer.  med.  Assoc, 
Newport,  27  juin;  in  N.  Y.  med,  Rec,  6  juillet  1889). 

Perforations  morbides  du  septum  nasal,  par  A.  B.  Trasher  (Amer.  med. 
Assoc,  Newport,  !t5  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec,  6  juillet  1889). 

Rapports  de  la  toux  avec  les  affections  nasales,  par  J .  E.  Schadle  (Amer, 
med.  Assoc,  27  juin;  in  iV.  Y,  med.  Aec, 6  juillet  1889). 

Diagnostic  et  traitement  de  certaines  formes  de  rhinites,  par  Gh.  H. 
Knight  (iy.  Y.  med.  Jûum.,  13  juillet  1889). 


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658  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

Observations  d*obstniction  des  narines  ayant  amené  des  troubles  ner- 
veux, par  H.  Forstcr  {Weekly  med.  Review,  6  juillet  1889). 

De  la  nécessité  et  de  l'importance  de  traitement  hàtif  des  affections  da 
nez,  du  pharynx  et  de  la  trompe  d*Eustache  dans  certaines  formes  de  sur- 
dité, par  L.  Turnbull  (Therap,  Gaz,,  15  juillet  1889). 

Action  remarauable  de  Tiodure  de  potassium  dans  un  cas  de  rhinite  sy- 
philitique, par  fludmitt  {Èfkl^n  mW/.  Joam.,<aiaiffl69). 

Traitement  de  la  rbiniie  atrophique  par  la  galvano-caustique  chimique, 
par  H.  H.  Crippen  {Joum.  of  ophtaL  otoL  and  laryngoLy  juillet  1889). 

Ablation  d*une  ecchondrose  du  nez,  par  G.  E.  Hewitt  (Int,  Joum.  of 
turgery,  juillet  1889J. 

Des  bactéries  nasales,  par  J.  Wright  {N.  Y.  med,  Joum. ,  27  juillet  1889). 

Polype  naso-pbaryngien,  par  J.  vf,  tileitsmann  (N.  Y.  Acad.  of  med., 
séance  du  23  avril;  in  N,  Y,  med,  Joum.,  24  août  1889). 

Nouvel  électrode  nasal,  par  Gleitsmann  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  da 


du  23  avril;  in  N,  Y.  med,  Jiwm., :ft4  aoAt  1889). 
Un  spéculum   nasal  perfectionné,  par  G.  E.  Bla 
14  septembre  1889). 

Oifrérentiation  nasale,  par  G.  V.  Woolen  [Weekly  med,  Review,  21  sep- 
tembre 1889). 

Tumeurs  yerruqueuses  des  narines,  par  E.  Fletcber  Ingals  (N,  Y.  med. 
Joum.,  21  septembre  1889). 

•RfainopIsAtie,  par  R.  T.  Honre  (N.  Y.  Aotd.  of) med.,  séance  du 28  mai; 
in  N.  Y.  med.  Joum.,  21  septembre  1889). 

Nouveaux  instntmeats  pour  les  opérations  nasales,  par  i.  M.  W.  Kit« 
chen  (N.  Y.  Arad.  of  med.,  séance  du  28  mai;  in  a.  Y.  med,  Joum,y 
.Al  septembre  1689). 

Diagnostic  et  traitement  de  certaines  formes  de  rfainites,  par  G.  H.  Knight 
(N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  28  mai;  in  iV.  T.  med.  Joum.,  21  sep- 
tembre 4M8). 

•    Un  enchondrotoaie  nasal,  par  Moreau  R.  firown  {N.  T.  med.  Joum,, 
5  octobre  1889). 

Sténoses  at  obstrvetioas  nasales  «omme  vauae' d'affections  de  l'oreille, 
par  D.  A.  fitriokler  {The  Joum,  ophthaim.  4loL  antf  laryngol.,  octobre 
1889). 

Etiologie  du  catarrhe  atropfaiqne,  |Hir  E.  L.'Mann  ÇTheJoum,  ophlhalm. 
^M.  and  larpnQoL,  octobre  ^889). 

Le  traitement  abortif  du  catarrhe  «igu  du  nez  et  de  la  gorge,  par 
.S.  S.Bishop  (Weoklvmed.  Review,  12  octobre  1889). 

Un  c:is  de  rhinolithe  «t  deux  obaervations  de  dents  nasales,  par 
J.  Wright  (iV.  Y.  med.  ilAvrtf,  12  octobre  M69). 

Des  progrés  en  rhinologte,  otolojgie,  laryngologie  et  ophthalmologie, 
par  J.  A.  Whiie  (Med.  Bec.  of  Virginia,  septembre  «1889;  N,  T.  med.  Rec.^ 
12  octobre  1889). 

Affections  oculaiies  réflexes  d'inflammationB  nasales,  par  F.  Dowling 
(Miss.  Valley  med.  Ass.,  9  septembre;  in  N.  ^.  mtfd.  Ree.y  26  octo- 
bre 1889). 

hwtniments ixrar  le  nez, -par  J.  *W.  Gleitsmann  {ff.  T.  med.  Joum., 
.9  novembre  1889). 

'Maladies  du  nex  et  de  la  gorge,  par  Gh.  G.  fiejous  (Un  volume  de 
S40  pages,  illustré  de  JOO  •chromo-lithographies  et  de  93  dessins,  F.  A.  Da- 
vis, éditeur,  Pfailadelpnie,  1889). 

Atrophie,  hypertrophie  et  déviations  du  septam  nasal,  par  G.  H.  von 
HIein  (Times  ttnd  Regiiter,'t3  novembre  4i89). 

Ginn  causes  d'insuccès  dans  le  traitement  de  la  rhinite  chronique,  par 
r.'FTllu   .-      ^ ^     .~^. 


T.  F.  îtumbold  (iV.  F.  med.  'Rec.,  23  novembre 

Un  cas  d'abcès  cérébral  envahissant  le  naso-pbaryîn,  parL.  B.  Gillette 
'fAmer.  rhinol.  Assoc.,!*  session,  Ghioago,  9 octobre;  in  N.  Y,  med.Rec,^ 
23  novembre  1889). 


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INDICATIONS  BliBLIÔGRAPHIQÛES  660 

Observalions  de  symptômes  réflexes  d'affections  nasales,  par  G.  L.  Dreese 
(Amer,  rhinol.  Ass.,  7*  session,  Chicago,  9  octobre;  in  iV.  F.  med,  Ree., 
83  norembre  iS89). 

Sympidmes  oculaires  réflexes  d*affections  nasales,  par  G.  H.  Moore 
(Amer,  rhinol.  Ass.,  7*  session,  Chicago,  9  octobre;  in  ff.  Y.  med.  Rec.^ 
S3  novembre  1889). 

Moyens  thérapeutiques  en rhinologie,  par  N.  R.  Gordon  (Amer,  rhinol. 
Assoc.,  !•  session,  Chicago,  9  octobre  ;  in  N,  Y.  med,  Rec,  23  novem- 
bre 1889). 

Traitement  du  catarrhe  nasal  chronique,  par  G.  F.  Me  Gahan  (Amer, 
rbinol.  Assoc.,  7*  session,  Chicago,  10  octobre;  in  N.  Y.  med.  Rec,  23  no- 
vembre 1889). 

Traitement  chirurgical  des  affections  nasales,  par  A.  de  Vilbiss  (Amer, 
rbinol.  Assoc,  7*  session,  Chicago,  10  octobre;  in  N.  F.  med.  Rec.^  23  no- 
vembre 1889). 

Importance  du  traitement  général  dans  les  inflammations  rhino-pha- 
ryngiennes,  par  R.  S.  Knode  (Amer  rhinol.  Assoc.,  7*  session,  Chicago, 
11  octobre;  m  N.  Y,  med.Rec.,  23  novembre  '**""* 


Inflammation  réfleie  du  nez  et  de  la  gorge,  par  E.  L.  Siver  (Amer, 
rbinol.  Assoc.,  7*  session,  Chicago,  11  octobre;  in  Pi.  Y.  med.  Ree,^  23  no- 
vembre 1889). 

Névralgie  catarrhale,  par  A.  G.  Hobbs  (Amer,  rhinol.  Assoc.,  7*  session, 
Chicago,  11  octobre;  in  Pi.  Y.  med.  Rec.^  23  novembre  1889). 

Opération  pour  corriger  la  déviation  et  Tôpaississement  du  septum 
nasal  cartilagineux,  par  J.  Wright  (.V.  F.  med.  Ree.^  11  janvier  189Œ. 

De  l'extension  de  la  chirurgie  intra-nasaie  &  notre  époque,  par  J.  M.  W. 
Kitchen  (iV.  Y.  med.  Record^  18  janvier  1890). 

Considérations  regardant  la  thérapeutique  des  affections  du  nez  et  de 
la  gorge,  par  Ch.  L.  Cleveland  (Journ.  of  ophthalm.  laryng.  and  otol.^ 
janvier  1890). 

Le  calarrbe  chronique  du  nei  à  Vermont,  par  J.  H.  Woodward  (N.  F.  med. 
Journ.,  15  févner  1^). 

Diphthérie  nasale,  par  Green  (Allegheny  Coiinty  med.  Soc,  novembre 
1889;  in  New  Orléans  med,  and  surg.  Journ.,  janvier  1890). 

Un  cas  de  carcinome  naso-pharyngien,  avec  remarques  sur  le  traite- 
ment de  cette  affection,  par  S.  Allan  Fox  (iV.  F.  med.  Journ.,  8  mars 
1890). 

Le  traitement  du  catarrhe  nasal  chronique  est-il  aussi  difficile  qu'on 
le  croii?  par  0.  B.  Donglas(iV.  Y.  med.  Journ.,  22  mars  1890). 

Hypertrophie  des  cornets  du  nez,  par  Nichols  (iN.  Y.  Acad.  of  med., 
séance  du  25  février;  in  iV.  F.  med.  Journ. ^  29  mars  1890). 

Des  rapports  existant  entre  l'obstruction  nasale  et  les  névroses  respira- 
toires, par  Mackenzie  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  25  février;  in 
N.  Y.  med.  Joum.^  29  mars  1890). 

Tumeur  du  cornet  compliquée  de  perforation  du  palais,   par  Phillips 

S.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  da  25  février;  in  M  F.  med.  Joum.^ 
mars  1890). 

Une  méthode  simple  pour  arrêter  une  épistaxis  obstinée,  par  A.  H.  Fri- 
denberg  (xV.  Y.  med.  Rec.,  19  avril  1890). 

Traitement  des  sténoses  nasales  par  l'emploi  nocturne  intermittent  de 
stylets  mobiles,  par  Sayer  Uasbrouck  (Journ.  of  ophthalm.  otol.  and 
laryngol.,  avril  18S0). 

Données  thérapeutiques  et  cliniques  sur  les  affections  du  noz,  de  la 
gorge  et  du  larynx,  par  J.  A.  Terry  (Journ.  of  ophthalm.  otol.  and  lu* 
ryngol.,  avril  1890). 

Une  nouvelle  pince  oaso-pharyngienne,  par  J.  E.  Nichols  (N.  F.  med» 
Rec,  26  avril  1890). 

Neurasthénie  et  névralgie  occasionnées  par  un  traumatisme  des  cavités 
nasale.«,  par  W.  F.  Chappel  (iV.  Y.  med.  Rec,  10  mai  1890). 


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660  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

lotabation  nasale,  par  D.  H.  Goodwillie  (iV.  Y.  med,  Jaum.j  17  mai 
1890). 

La  Téritable  relation  des  maladies  des  roies  aéricDnes  supérieures  arec 
les  réflexes  du  nez,  par  F.  H.  Bosworlb  {N.  Y.  med,  Rec,  17  mai  1890). 

Ghorée  nasale  réflexe,  par  A.  Jacoby  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  dn 
i«'mai;  in  N.  Y,  med.  Rec,  17  mai  1890). 

Diphthérie  nasale  obscure  chez  Tenf an t,  par  L.  E.  HoU  (N.  Y.  med.  Jûum.^ 
31  mai  1890). 

Chirurgie  nasale,  par  Merril   Ricketts  (Amer.   med.  Assoc.  Nashville, 

20  mai;  in  iV.  Y.  med.  Rec,  7  juin  1890). 

Rhinite  pseudo-membraneuse,  par  U.  Dwight  Cbapin  (iV.  K.  med,  Joum^ 

21  juin  1890). 


PhnryBX  et  Varin. 

Sarcome  de  Tamygdale.  Excision,  par  D.W.  Cheeyer  (Amer.  sorg.  Soc., 
Washington.  14  mai;  in  iV.  Y.  med,  Ree,^  25  mai  1889). 
Un  cas  ae  paralysie  diphthéri tique  à  issue  mortelle,  par  J.  B.  Stalr 


Un   cas  de  paralysie  diphthéritique  à 
{N.  Y.  med,  Rec,  18  mai  1889). 


Excision  d'une  amygdale  supplémentaire,  par  E.  Garoll  Morgan  (Amer, 
larvnç.  Assoc  ,  Washington,  30  mai;  in  N.  Y.  med.  Ree.^  15  juin  1889). 

Traitement  de  Thypertrophie  amjrgdalienno  par  le  galvano-cautére,  par 
Gb.  H.  Knight  (Amer,  laryng.  Ass.,  Washington,  31  mai;  in  N.  Y,  med. 
Joum.,  12  octobre  1889). 

Traitement  des  h^ertropbies  amygdaliennrs,  par  J.  0.  Roe  (Amer, 
laryng.  Assoc.  Washington,  31  mai;  in  N.  Y.  med,  Joum..  26  octo- 
bre 1889). 

Sarcome  du  corps  thyroïde,  par  J.  Solis  Cohen  (Amer.  laryng.  Assoc., 
Washington,  31  mai  ;  in  N,  Y.  med.  Joum,,  10  août  1889). 

Deux  cas  de  tuberculose  de  la  langue,  par  C.  E.  Bean  (Amer,  laryne. 
Assoc.,  Washington,  1«'  juin;  in  N,  Y.  med.Jeum.^  14  septembre  lfe9j. 

Traitement  local  de  la  diphthérie,  par  J.  C.  Mulhall  (Amer,  laryng. 
Assoc.,  Washington,  1«'  juin;  iV.  Y.  med.  Journ.,  21  septembre  1889). 

Excision  d'un  kyste. thyroïdien,  par  C.  Me  Bumev  (N.  Y.  surg.  Soc, 
séance  du  27  mars;  in  A.  Y.  med.  Rec.y  22  juin  1889). 

Arrêt  du  cœur  dans  la  diphtliérie,  par  G.  Wheeler  Jones  (Amef.  med. 
Assoc.,  Newport,  26  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec,^  29  juin  1889). 

Tumeur  lymphoïde  ayant  son  origine  dans  le  sinus  pyriforme  droit, 
par  J.  N.  Mackenzie  (Amer.  med.  Assoc.,  Newport,  25  juin;  in  iV.  Y. 
med,  Rec,  29  juin  1889). 

Observations  de  gastrostomie,  par  F.  J.  Luts  [Weekly  med.  Joum.^ 
29  juin  1889). 

La  troisième  amygdale,  par  J.  A.  Wbite  (Amer.  med.  Assoc.  Newport, 
27 juin;  \nN,Y,  med.  Rec.,  6  juillet  1889). 

Papillome  de  la  base  de  la  langue  et  de  l'épiglotte,  par  L.  A.  Bull 
{Joum.  of  ophtalm.  otol,  and  laryngol.y  juillet  1889). 

Pharyngite  syphilitique,  par  F.  F.  Casseday  (Journ.  of  ophtalm.  otol. 
tmd  laryngoLt  juillet  1889). 

Tumeur  fongueuse  douloureuse  d'un  caractère  inconnu  de  la  base  de 
la  langue,  par  Gurtis  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  23  arril;  in  iV.  Y. 
med,  Joum. y  24  août  1889). 

Un  nouveau  cautère  pour  la  pharyngite  latérale,  par  Gleitsmann  (N.  Y. 
Acad.  of  med.,  séance  du  23  avril ^  in  N,  Y,  med.  Joum.,  24  aoât  1889). 

Diphthérie,  tuberculose  généralisée  et  pneumonie,  pnr  vf.  P.  Northrop 
(N.  Y.  pathol.  Soc.,  séance  dn  22  mai;  in  iV.  Y.  med.  Rec.,  14  septem- 
bre 1889). 

Contagion  de  la  diphthérie,    ar  P.  G.  Robinson   Ass.  of  Amer,  phys.. 


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INDICATIONS  BIBUOGRAPHIQUES  661 

4*  réunion  annuelle,  tenue  à  Washington  le  19  septembre  ;  in  N.  Y,  wed. 
Jaum.y  28  septembre  1889). 

Prophylaxie  personnelle  dans  la  diphthérie,  par  A.  Caillé  (Amer,  pé- 
diatrie Soe.,  Washington,  20  septembre;  in  iV.  F.  med.  Rec,  12  octo- 
bre 1889). 

Quelques  obsenrations  personnelles  sur  l'hypertrophie  aiguë  et  chro- 
nique du  tissu  adénoïde  de  la  Toûte  du  pharynx,  et  les  moyens  employés 
Eour  le  traitement,  par  D.  Bryson  Delavan  (iV.  Y.  med.  Joum,^  12  octo- 
re  1889). 

Transformation  cancéreuse  apparente  d*un  sypbilome  de  la  langue. 
Excision  de  la  langue  au  moyen  de  la  galvano-caustique,  par  G.  F.  Lydston 
[N.  Y.  med.  Rec.,  26  octobre  1889). 

Amygdalites  chroni5[ueSy  par  Fletcher  Ingals  (Miss.  Valley  med.  Ass., 
9  septembre;  in  iV.  Y.  med.  Ree.j  26  octobre  1889). 

Gastrostomie  dans  un  cas  de  rétrécissement  non  cancéreux  de  Foeso- 
phage,  par  J.  C.  Clarck  {N.  Y.  med.  Journ.^  2  novembre  1889). 

Hémorrhagie  à  la  suite  de  l'amygdalotomie,  par  i.  S.  Butler  {N.  Y. 
med.  Joum.y  2  norembre  1889). 

Contribution  à  la  physiologie  du  Yoile  du  palais,  par  0.  Joachim  (Arch. 
of.  otol.,  n-  3  et  4,  1889). 

Beux  cas  de  tumeurs  du  pharynx,  par  W.  Cheatham  {The  Amer,  praet. 
and  Newiy  7  décembre  1889). 

Un  nouvel  inhalateur,  par  J.  W.  Gleitsmann  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance 
du  26  novembre;  in  N.  Y.  med.  Joifm.,  28  aécembre  1889). 

L'emploi  indistinct  de  la  cocaïne,  par  H.  Holbrook  Curtis  (N.  Y.  Acad. 
of  med.,  séance  du  26  novembre;  m  iV.  Y.  med.  Journ.^  28  décembre 
1889). 

L'état  actuel  du  traitement  de  la  diphthérie,  par  J.  S.  Knox  {Weekly 
med.  Review,  4  janvier  1890). 

Traitement  galvano-caustique  de  l'hypertrophie  des  amygdales  chex 
l'enfant  et  chez  l'adulte;  observations,  par  i.  B.  Garrison  (Joum.  of 
ophthalm.  lar.  and  otol.y  janvier  1890). 

Rétrécissement  impermétblo  de  roesophage;  œsophagotomie  interne  après 
la  gastrotomie;  guérison,  par  F.  Lange  (S.  Y.  surg.  Soc.,  séance  du  11  dé- 
cembre 1889;  in  N.  Y.  med.  Joum.,  V'  févner  1890). 

Méthode  pour  corriger  les  adhérences  exisUnt  entre  le  Toile  du  palais 
et  le  pharynx,  par  J.  E.  Nichols  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  28  jan- 
vier; m  if.   Y.  med.  Journ.y^  22  février  1890). 

Calomel  dans  la  diphthéne,  par  J.  J.  Green  {Med.  Standard^  janvier 
1890). 

Traité  de  la  diphthérie,  par  A.  Jacobi  (Un  vol.  de  250  pages,  W.  Wood, 
éditeur,  New-York,  1890). 

Observations  de  bec-de-lièvre  et  de  perforation  du  palais,  par  Good- 
willie  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du  25  février;  in  M  Y.  med.  Joum.<, 
29  msrs  1890J. 

Etude  sur  les  amygdalites,  par  W.  S.  Morris  {Joum.  of  ophthalm.  otol. 
and  laryngol.y  avril  1890). 

Abcès  aigu  de  l'amygdale  (esquinancie),'par  H.  Clark  (iV.  Y.  med, 
Joum.,  26  avril  1890). 

Prophylaxie  de  la  diphthérie,  par  W,  P.  Northrup  {N.  Y.  med.  Joum.y 
26  avril  1890). 

Nouvel  amygdalotome  de  Tiemann,'par  J.  B.  Parker  {N.  Y.  med.  Joum., 
3  mai  1890). 

Thyroldectonie,  par  C.  A.  Powers  (N.  Y.  Acad.  of  med.,  séance  du 
14  avril;  in  N.  Y.  med.  Joum.,  10  mat  1800). 

Veratrum  viride  contre  les  amygdalites  par  A.  T.  Hudson  [N.  Y.  med. 
Rec.y  10  mai  1890). 

BnminaUon  chez  l'homme^  par  M.  Einhom  {N.  Y.  med.  Rec.,  17  mai 


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662  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

Observations  de  rhumalisme  ayant  envahi  particulièrement  les  amy^^- 
dales,  par  W.  H.  Thayer  (N.  Y.  Sute  med.  Ass.,  Î7  mai;  in  N.  Y.  med. 
Rec,  14  JQin  1890). 

Gomment  prévenir  la  diphthérie?  par  A.  Caillé  (Amer,  pédiatrie  Ass. 
N.  Y.,  3  juin;  in  N,  Y.  med.  Rec.y  21  juin  1890). 

La  diphibérie  primitive  est-elle  une  affection  locale  ou  générale?  par 
Selover  (Med.  Soc.  of  tbe  State  of  New  Jersey,  10  juin;  in  N.  Y.  med.  Rec., 
21  juin  1890). 


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NOUVELLES 


Le  10*  congrès  international  de  médecine  s^est  4enu  à  Berlin 
du  4  au  9  août.  Nous  avons  le  plus  grand  plaisir  à  constater  le 
succès  immense  et  sans  précédent  de  ces  grandes  assises  de  la 
science.  Qu'il  nous  suffise  de  dire  que  le  nombre  des  médecins 
présents  a  presque  atteint  6,000  I 

Les  deux  sections  de  laryngologie  et  d^otologie  ont  réuni  près 
de  400  membres.  Les  présentations  ont  été  aussi  nombreuses 
qu'importantes,  et  il  n'est  pas  un  point  des  deux  spécialités  qui 
n'ait  été  traité  avec  autorité  par  les  savants  les  plus  connus,  et 
B'ait  fait  l'objet  de  discussions  très  approfondies.  Dix  séances 
ont  élé  occupées  par  ces  lectures,  et  ces  séances  ont  été  parfois 
très  longues. 

L'accueil  des  médecins  de  Berlin  a  élé  grandiose.  Le  gouver- 
nement et  la  ville  ont  contribué  de  la  façon  la  plus  fastueuse  à 
réclat  de  ces  fêtes,  et  les  relations  créées  par  ce  Ck)ngrès  seront 
fécondes  pour  la  science. 

Nous  ne  devons  pas  oublier  non  plus  Taccueil  si  aimable  fait 
aux  membres  français  du  Congrès  par  l'ambassadeur  de  France, 
et  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  louer  le  tact  et  la  distinc- 
tion avec  lesquels  le  professeur  Bouchard,  président  de  la  délé- 
gation française,  s^est  acquitté  de  ses  délicates  fonctions. 

Le  Congrès  de  Berlin  laissera  certainement  dans  l'esprit  des 
membres  français  qui  y  ont  assisté  une  impression  ineffaçable. 

A.  o. 

lia  section  dotoîogie  du  Congrès  de  Berlin  a  élu  comme  pré- 
sident le  professeur  Lucae.  Les  présidents  d'honneur  étrangers 
étaient  :  MM.  Gellé  (France);  Botey  (Espagne);  Delstanche  (Bel- 
gique); Brunner  et  Rohrer  (Suisse);  Politzer,  Gruber  et  Zaufal 
(Autriche-Hongrie)  ;  Guye  (Hollande)  ;  Knapp,  St  John  Roosa 
et  S.  8exton  (Etats-Unis)  ;  Pritchard  et  Prussak  (Angleterre)  ; 
Gradenigo  (Italie)  ;  ROhKnftnn  (Russie). 


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664  NOUVELLES 

Ont  été  nommés  secrétaires  :  MM.  Bronner  (de  Bradford), 
Horsley  (d'Edimbourg),  Krakauer  (de  Berlin),  Laurent  (de  Hal), 
Schmiegelow  (do  Copenhague). 

La  section  de  îaryngologie  et  rhinologie  était  présidée  par  le 
professeur  B.  Fraenkel.  Les  présidents  d'honneur  étrangers 
étaient:  MM.  Bosworth (Etats-Unis);  Gapart  (Belgique),  Schmie- 
gelow (Danemark);  Seroon  (Angleterre);  Gougnenheim  (France); 
Braothief  (Hollande)  ;  Massei  (Italie)  ;  Stœrk  (Autriche-Hongrie); 
Ruhlmann  (Russie)  ;  Valentin  (Suisse). 

Ont  été  désignés  comme  secrétaires  :  MNf*  Luc  (de  Paris), 
Brébion  (de  Lyon),  Laurent  (de  Hal),  Koch  (de  Luxembourg), 
Freudenthal,  Delavan,  French  et  Thomer  (États-Unis),  Strazza 
(de  Gônes),  Nicolat  (de  Milan),  Onody  (Buda-Pesth). 


La  63*  session  annuelle  des  médecins  et  naturalistes  allemands 
se  tiendra  à  Brème  du  i 5  au  20  septembre. 

La  section  d^otologie  sera  présidée  par  le  D'  Becker;  D'  H. 
Dnesterwald,  secrétaire.  —  Communication  annoncée  :  De  Tao- 
tion  de  Tair  de  la  mer  et  des  bains  de  mer  sur  les  affections  de 
Toreille  moyenne,  par  le  D*"  Becker,  de  Brème. 

Section  de  laryngologie  et  rhinologie.  Président  :  D'  Schaef- 
fer;  secrétaire  :  D'  Winkler.  —  Ont  annoncé  des  communica- 
tions :  D"^  V.  Lange ,  de  Copenhague  ;  Kafemann,  de  Kœni^s- 
berg;  M.  Schaeffer,  de  Brème,  a)  Traitement  du  larynx  par  la 
méthode  de  Heryng;  b)  1,000  cas  de  végétations  adénoïdes;  c)  de 
Tangine  de  Ludwig';  d)  des  abcès  de  la  cloison  nasale,  D'  Win- 
kler, de  Brème  ;  des  rapports  du  bégaiement  avec  les  affections 
nasales. 


.  Le  1*'  Congrès  italien  de  pédiatrie  se  tiendra  à  Rome  au  mois 
d'octobre  prochain.  Parmi  les  communications  annoncées  nous 
remarquons  :  Intubation  du  larynx,  par  F.  Massei,  de  Naples,  et 
Egidi,  4e  Rome.  Traitement  de  la  diphthérie,  par  Concetti,  de 
Rome.  Prophylaxie  des  maladies  de  l'oreille  chez  Tenfant,  par 
V.  Cozzolino,  de  Naples. 


Par  suite  d^une  entente  entre  les  otologistes  de  différentes  na- 
tionalités, on  a  convenir  de  remettre  au  printemps  de  1893  le 


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.NOUVELLES  665 

Congrès  iaternationaï  cTotologie  qui  devait  se  tenir  à  Florence 
en  septembre  1892.  Cette  décision  a  été  prise  afin  de  faire  con- 
corder la  réunion  des  otologistes  avec  le  congrès  international 
de  médecine  qui  se  tiendra  à  Rome  vers  Pâques  en  1893.  Le 
Congrès  d'otologie  sera  ouvert  huit  jours  avant  celui  de  Rome 
de  manière  que  ses  membres  puissent  assister  au  Congrès  in- 
ternational. 


Nous  avons  le  regret  d'annoncer  à  nos  lecteurs  la  mort  d*un 
spécialiste  bien  connu,  le  D^  Jelenffy,  de  Buda-Pesth,  qui  a  suc- 
combé à  la  fin  du  mois  d*août,  à  Berlin,  à  la  suite  d'une  maladie 
aiguë  qu'il  avait  contractée  au  début  du  Congrès. 


Bromuke  db  potassium  granulé  de  Fallières.  Approbation  de 
r Académie  de  médecine,  1871.  Contre  les  afToetions  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  75  grammes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigrammmes. 

Phosphatinb  Falubres.  Aliment  très  agréable,  permettant, 
chez  les  jeunes  enfants  surtout,  l'administration  facile  du  phos- 
phate assimilable.  Une  cuillerée  contient  50  centigrammes  de 
phosphate. 

L'eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
l'on  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 


Ueber  naseD  STphilîs  (De  k  syphilis  nasale),  pw  P.  Michel- 
son  (Extrait  de  la  Sammlung  klin,  Vortràge  de  Volkmann^ 
no  326,  1888). 

Jahres  Bericht  ueber  ly  P.  Michelson^s  Ambulatoriam  fur 
Hais,  nasen  und  Hautkranke  (Rapport  sur  la  consultation  externe 
pour  les  maladies  du  cou,  du  nez  et  de  la  peau),  du  D'  Michel- 
son,  à  Kœnigsberg,  du  i*'  mai  1889  au  1^'  mai  1890  (Impr. 
E.  Erlatis,  Kœoigsberg,  1890). 

Deux  cas  de  paralysie  motrice  du  larynx ,  par  A.  Daiiikno 
(Extrait  de  la  Gazzetta  délie  cJÎDÎche,  Naples,  n^  8,  1890). 

Des  bruits  subjectifs  de  l'oreille  dans  Toreille  interne,  note  de 
G.  Gradenigo  (Turin,  1890). 

Un  cas  d'extirpation  du  larynx  suivi  de  quelques  considération» 
à  propos  de  cette  opération,  par  J.Gisneros  y  Sevillano  (Extrait 
de  la  Bev.  clin,  de  los  Hospi taies ^  Madrid,  1890). 

Gompte  rendu  de  la  deuxième  réunion  des  otologistes  du  nord 
de  rAUemogne,  tenue  à  Berlin,  le  7  avril  1890,  par  Ad.  Barth 
(Tirage  à  part  du  Zeits.  f,  Ohrenh,,  1890). 

Acute  Mittelohrentzundung  mit  ungewôhnhchen  cerebralen 
Erscheiningen  (Otite  moyenne  aiguô  compliquée  de  troubles  cé- 
rébraux), par  Ad.  Barth  (Tirage  ^  part  du  Zeils.  /.  Obrenh,^ 
1890). 

Sur  l'excitabilité  électrique  du  nerf  acoustique  et  sa  valeur 
diagnostique  dans  les  maladies  cérébrales  et  du  système  ner- 
veux en  général  ;  note  de  G.  Gradenigo  (Extrait  du  Bollett. 
délie  malattie  delF  oreccbio^  gola  e  aasOf  n®  4, 1 890). 


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OUVRAGES  ENVOYÉS.  AUX  ANNALES  687 

Further  Remarks  on  the  self-retaining  palate  hook;  including 
its  use  in  post  nasal  eatheterism  (Remarques  sur  le  relève- 
luette  et  son  emploi  pour  le  cathétérisme  rétro-nasal,  par 
E.  Grxsswbll  Babbr  (Extrait  du  Brit.  med,  Journ,^  28  juin 
1890). 

De  la  rhinite  atrophique  et  de  Tozène,  pir  E.  Dbumikr  (Un  voL 
de  140  pages,  impr.  H.  Jouve,  Paris,  1889). 

Der  Unterricht  in  der  Universitfits-Poltolinik  fur  Hais  und 
Naseokranke  zu  Berlin  (L^enseignement  des  maladies  de  la 
gorge  et  du  nez  à  la  polyclinique  de  TUniversité  de  Berlin),  par 
le  profess.  B.  Frabnksl  (Tirage  à  part  du  Klin.  Jahrhrucb  II, 
Berlin,  1890). 

Le  salol  dans  Tamygdalite  et  la  pharyngite  aiguës,  par  J. 
Wkight  (Extrait  de  Tbe  Amer.  Journ.  of  tbe  Med.  sciences, 
août  1890). 

Une  classification  des  affections  intra-nasales  et  naso-pharyn- 
giennes,  par  Lennox-Brownb  (Extrait  du  Journ,  /•  Laryng,  and 
Rbinol.y  1890). 

Erfahrungen  auf  dem  Gebiete  der  Hais  und  Nasen  Krankhei- 
ten  nach  den  Ergebaissen  des  Ambulatorium  von  0.  Chiari 
(Renseignements  sur  le  fonctionnement  de  la  consultation  externe 
des  maladies  de  la  gorge  et  du  nez,  du  D'  0.  CHrARr,  à  Vienne 
(Tœplitz  et  Deuticke,  éditeurs,  Leipzig  et  Vienne,  1887). 

De  Tobslruction  nasale  principalement  par  les  tumeurs  adé- 
noïdes dans  ses  rapports  avec  les  déviations  de  la  colonne  ver- 
tébrale et  les  déformations  thoraciques,  par  P.  Rbdard.  (Extrait 
de  la  Gaz.  méd.  de  Paris,  22  mars  1890). 

Annuel  of  the  Universel  médical  sciences,  publié  par  Gh.-E. 
Sajous  (5  volumes,  Davis,  éditeur,  Philadelphie,  1890). 

I.  Anstalten  und  EUnriohtungen  des  ôffentlichen  Gesund- 
heitswesen  Preussen's.  —  U.  Deutsches  Gesundheitswesen. 
Felschriften  zum  X  internasionalen  medizinischen  Kongress-Ber- 
lin,  1890,  von  D*  M.  Pistor  (J.  Springer,  éditeur,3erlin,  i890). 


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668  OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 

Statistique  numérique  des  malades  soignés  pendant  Fespace 
de  cinq  ans  à  la  section  rhino-laryngologique  de  la  polyamba- 
lance  de  Milan,  par  Y.  NigolaI  (Milan,  1890). 

Verhandlungen  der  Laryngologischen  Gesellschaft  zu  Berlin 
(Comptes  rendus  de  la  Société  de  laryngologie  de  Berlin  (G. 
Thieme,  éditeur,  Leipzig,  1890). 

KUnisches  Jahrbuch,  publié  par  A.  Guttstadt  (Un  volume  de 
754  pages,  J.  Springer,  éditeur,  Berlin,  1890). 

Gefrierdurchschnitte  zur  Anatomie  der  Nasenhohle  (Anatomie 
de  la  cavité  nasale ,  par  B.  Frabnkrl  (l'*  partie  renfermant 
6  planches,  prix  9  marks  ;  Hirchswald,  éditeur,  Berlin,  1890). 


Le  Qérênt  :  G.  Masson. 


Pir'8.  ^  Iflip.  PAUL  DUPONT,  Â,  rae  da  Bonloi  (Cl.)  73.9.90. 


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Octobre  1890.  —  N^"  10. 


MÉMOIRES  ET  FAITS  ORIGINAUX 


DE  L'OTORRHAGIE  DANS  LA  CIRRHOSE 
HYPERTROPHIQUE. 

Par  Robert  liEUDET,  professeur  supplémenl  &  l'École  de  médecine  de 
RoueD,  médecin  des  hôpitaux. 

Les  accidents  hémorrhag^iques  ne  sont  pas  rares  dans  les 
maladies  du  foie. 

Hippocrate,  Galien  les  connaissaient  bien;  plus  tard  Bian- 
chi  et  plus  près  de  nous  Monneret  (Des  hémorrhagies  pro- 
duites par  les  maladies  du  foie  ;  Archiv,  gén.  de  mécl. ,  ô^'série, 
t.  m,  1853,  p.  641)  les  ont  décrites. 

Mais  ces  hémorrhagies  s'observent  avec  une  fréquence 
bien  inégale  chez  les  différents  malades,  et  Totorrhagie  nous 
parait  devoir  être  classée  parmi  une  des  plus  rares  hémorrha^ 
gies  chez  ceux  qui  souffrent  du  foie.  En  effet,  si  Ton  consi- 
dère, par  ordre  de  fréquence,  les  organes  par  lesquels  peut 
s'effectuer  l'écoulement  du  sang,  on  arrive  à  peu  près  à  éta- 
blir Tordre  suivant  : 

D'abord  Tépistaxis,  évidemment  la  plus  fréquente  de  toutes 
les  hémorrhagies  d'origine  hépatique.  C'était  aussi  celle  que 
les  anciens  connaissaient  le  mieux;  est-il  besoin  de  rappeler 
ici  sa  prédominance  pour  la  narine  droite,  phénomène  déjà 
indiqué  par  Galien  et  opposé  par  lui  à  Tépistaxis  d'origine 
splénique  qui  affecte  surtout  la  narine  gauche. 

Puis  viennent,  d'après  Monneret  (loc.  cit.,  p.  656)  et  dans  un 
ordre  qu'il  ne  nous  paraît  pas  utile  de  modiiier,  la  bouche, 
l'intestin,  l'estomac,  la  peau  ;  plus  rarement  viennent  les 

ANNALB9  DBS  MALADIBS  I>E  l'OHEILLE  ET   DU   X^RTNX.  —  XVI.  46 


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670  R.  LEUDET 

bronches,  lesquelles,  suivant  M.  Rendu  {Dict.  encyclop.  des 
se.  méd.,  p.  138,  art.  Foie),  ne  seraient  jamais  le  point  de 
départ  de  Thémorrhagie  que  lorsque  le  cirrhotique  est  en 
même  temps  un  tuberculeux  ;  c'est  dit,  M.  Rendu,  un  phéno- 
mène tout  à  fait  exceptionnel  qu'une  hémoptysie  dans  une 
cirrhose  non  comph'quée  de  lésions  pulmonaires. 

Enfin,  en  dernier  lieu,  viendraient  les  hémorrhagies  ayant 
leur  origine  dans  le  rein  et  dans  le  tissu  cellulaire  du  paren- 
chyme pulmonaire. 

Dans  toute  cette  liste,  nous  n'avons  pu  trouver  mention- 
née rhémorrhagie  par  les  oreilles  comme  ayant  été  observée 
au  cours  de  la  cirrhose  hyperlrophique.  Nos  recherches  à  ce 
sujet,  dans  les  auteurs  ayant  fait  des  maladies  du  foie  une 
élude  approfondie,  de  même  que  dans  divers  observations 
de  cirrhose  hypertrophiques  éparses  dans  divers  recueils, 
sont  restées  sans  résultat.  Nous-même,  après  avoir  observé 
ujae  série  d'otorrhagies  chez  un  malade  porteur  d'une 
cirrhose  hyperlrophique,  n'avons  pu  trouver  depuis  un  cas 
analogue,  et  c'est  ce  qui  nous  décide  à  donner,  seule,  l'obser 
vation  suivante  : 

«  Le  nommé  Girardin  (Alexandre),  âgé  de  40  ans,  employé 
successivement  chez  des  épiciers  et  chez  des  marchands  de  vins, 
entre  le  9  octobre  1886  à  l'hôtel  Tenon,  salle  Parrotn^S,  service 
de  M.  R,  Moutard-Martin. 

Cet  homme,  bien  portant  jusqu'à  il  y  a  3  ans,  a  profité  de  son 
emploi  pour  absorber  des  liquides  alcooliques,  vin  et  rhum  sur- 
tout, en  grande  quantité.  Il  n'est  jamais  sorti  de  France  et  n^a 
pas  d'antécédents  d'impaludisme.  Il  dit  avoir  eu  autrefois  mal  à 
la  bouche  et  entre  les  doigts  de  pied  pendant  8  à  15  jours,  mais 
on  ne  trouve  pas  d'autres  indices  pouvant  permettre  de  soup- 
çonner une  syphlilis  ancienne. 

Il  y  a  trois  ans,  il  s'est  senti  envahir  par  une  faiblesse  pro- 
gressive; puis  son  ventre  a  grossi  très  lentement.  On  a  dû  lui 
faire  trois  ponctions  abdominales  :  la  première  il  y  a  8  mois 
(8  litres  de  liquide),  puis  il  y  a  4  mois  Çî  litres),  enfin  la  dernière 
un  mois  après  la  précédente  (5  litres). 

Pendant  les  derniers  mois,  Girardin  aurait  à  plusieurs  reprises 
abondamment  saigné  par  de  petites  «  veines  »,  suivant  son  ex- 


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OTORRHAGIE  DANS  LA  CIRRHOSE  HYPERTROPHIQUE    671 

pression,  qui  ont  crevé  au  niveau  des  lèvres  et  au*dessa6  du 
sourcil  gauche. 

Il  entre  à  l'hôpital  ne  souffrant  que  très  peu;  c'est  surtout  la 
faiblesse  qui  le  gène.  Parfois  un  peu  de  fièvre  le  soir,  avec  léger 
frisson.  Icière  intense,  atteignant  presque  le  vert.  La  face  et  lo 
nez  sont  remarquables  par  le  développement  et  les  varicosités 
des  vaisseaux  de  leur  surface. 

Symptômes  d*alcoolisme  très  nets  :  tremblement  très  prononcé 
de  la  langue,  des  lèvres,  des  mains.  Cauchemars  (flammes,  ani- 
maux). Pituites  le  matin. 

Ventre  assez  développé;  dans  le  péritoine,  liquide  dont  on 
peut  évaluer  la  quantité  à  4  ou  5  litres. 

Fois  très  gros,  remontant  jusqu^à  environ  deux  travers  de 
doigt  au-dessous  du  mamelon,  dépassant  en  bas  d'environ  trois 
travers  de  doigt  le  rebord  costal  ;  à  sa  surface  on  ne  sent  pas  de 
bosselures. 

Les  jambes  sont  le  siège  d'un  œdème  assez  considérable,  mais 
qui  l'aurait  été  encore  plus  jusqu'à  la  dernière  ponction.  Pas 
d'appétit.  (Lait,  purgatifs  drastiques,  p.  ent  qq.) 

14  octobre,  —  Le  soir,  la  température  a  pendant  les  quatre  pi*e- 
miers  jours  été  dans  les  environs  de  38^5.  Moins  de  tension  de  la 
paroi  abdominale.  Ictère  toujours  très  marqué;  urines  peu  colo- 
rées; selles  de  couleur  presque  normale.  Dans  le  tiers  inférieur 
du  thorax,  de  chaque  côté,  suppression  des  vibrations^  malité, 
égophonie,  légère  oppression.  Un  peu  de  toux. 

15  octobre,  —  Liquide  aux  deux  bases,  constaté  par  une  ponc- 
tion exploratrice  avec  la  seringue  de  Pravaz  ;  vibrations  encore 
un  peu  perçues  au  tiers  inférieur  gauche. 

iO  octobre,  —  Respiration  plus  gênée,  quoique  la  proportion 
de  liquique  ne  semble  pas  augmentée.  Cette  nuit  il  s'est  fait  par 
Voreille  gauche  une  hémorrhagie  assez  abondante. 

22  octobre,  —  L'état  général  est  devenu  très  grave,  malgré  le 
lait  et  les  diurétiques;  il  n'a  pas  été  rendu  plus  de  âôO grammes 
d*urine  dans  les  dernières  24  heures. 

23  octobre,  —  Nouvelle  otorrhagie  plus  abondante  que  la  pre- 
mières et  toujours  par  Toreille  gauche;  le  malade  n'a  jamais 
remarqué  aucune  hémorrhagie  par  les  oreilles  jusqu'à  mainte- 
nant ;  environ  750  grammes  d'urine. 

25  octobre.  —  Saigne  maintenant  tous  les  jours  par  Toreille, 
mais  en  quantité  moindre  que  les  premières  fois. 

27  octobre.'^  Urines  toujours  peu  abondantes  (350 gr.)  ^  léger 
nuage  d'albumine.  Un  peu  do  délire  la  nuit  dernière. 


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672  DESVERNINE-GALDOS 

28  octobre.  —  Girardin  se  fait  emporler,  ne  voulant  pas  mourir 
à  riiôpital  ;  son  état  est  très  mauvais  ;  absence  complète  de  forces. 
Délire  toute  la  nuit.  Pas  de  sommeil,  malgré  une  potion  au  chlo- 
ral.  N'a  pas  uriné  depuis  24  heures  au  moment  de  la  sortie. 
L'ictère  est  plus  intense  que  jamais,  le  foie  toujours  aussi  gros; 
œdème  notable  des  membres  inférieurs  ;  accroissement  rapide 
de  Tascile  ces  jours  derniers. 

Il  s*agit  bien  ici,  les  symptômes  généraux  comme  les  sym- 
ptômes locaux  le  prouvent  suffisamment,  malgré  Tabsence 
d'autopsie,  d'une  cirrhose  hypertrophique. 

Nous  avons  noté  dans  l'observation  les  varicosités  très 
prononcées  qui  couvraient  la  face  du  malade  ;  il  est  permis  de 
croire  que  ces  hémorrhagies  qui  ont  eu  lieuaux  lèvres  étaient 
dues  à  la  rupture  d'un  de  ces  vaisseaux  dont  il  était  facile  de 
constater  à  Toeil  nu  Paltération  très  prononcée.  La  richesse 
de  vasculariEation  des  lèvres  est  bien  connue;  il  en  est  de 
même  de  la  membrane  du  tympan,  si  susceptible  par  cela 
même  de  s'enflammer,  au  niveau  do  laquelle  les  anatomistes 
ont  par  des  injections  démontré  la  présence  d'un  plexus  vei- 
neux à  mailles  serrées. 


II 


FRACTURE  LARYNGO- TRACHEALE.  —  FUSION  DE 
CORDES  VOCALES.  —  GLOTTE  SUPPLÉMENTAIRE. 

Par  D'  G.-H.  BESTERIVIIVE-eAJLBOS,  de  la  Havane  (i). 

Les  fractures  du  larynx  sont  des  accidents  relativement 
rares^  mais  suivis  toujours  de  conséquences  d'une  extrême 
gravité. 

Cet  organe,  malgré  sa  situation  superficielle,  entouré  de 

(1)  Travail  publié  en  espagnol  dans  la  Revisia  de  Ciencias  médicas 
el  rédigé  en  français  par  l'aulcur,  exprès  pour  les  Annales  des  maladies 
de  V oreille^  du  larynx^  et€.,  do  Paris. 


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FRACTURE  LARYNGO-TRACHÉALE  673 

parties  molles,  jouit  d'une  immunité  relative  vis-à-vis  des 
violences  mécaniques  extérieures,  en  raison  de  l'élasticité 
de  ses  cartillages,  du  déplacement  bilatéral  dont  il  est  sus- 
coptible  et  de  sa  position  dans  un  plan  postérieur  à  celui  de 
la  surface  antérieure  de  la  face  et  du  thorax.  Ces  trois  con- 
ditions exigent,  pour  qu'il  y  ait  fracture,  que  l'organe  se 
trouve  comprimé  directement  entre  le  corps  contendant  et  le 
plan  antérieur  de  la  colonne  vertébrale,  ou  bien  que  les 
forces  agissantes  soient  bilatérales  et  antagonistes. 

Lorsque,  pendant  la  seconde  moitié  de  la  vie,  les  carti- 
lages se  calciflent,  la  possibilité  que  les  accidents  se  pro- 
duisent est  singulièrement  augmentée. 

Les  travaux  les  plus  complets  sur  cette  matière  sont  ceux 
de  Gavasse  (1)  et  d'Hénocque  (2) .  Ce  dernier  auteur  a  relevé 
52  observations,  et  il  résulte  de  cette  étude  que  le  cartilage 
le  plus  fréquemment  fracturé  est  le  thyroïde  (23  fois)  ;  puis 
viennent  le  cricoïde  (7  fois),  le cricoïde  et  le  thyroïde  simulta- 
nément (7  fois)  et,  enfin,  les  fractures  multiples  de  l'hyoïde, 
des  cartilages  laryngiens  et  de  la  trachée. 

Dans  cette  série  il  y  eut  19  cas  suivis  de  mort,  y  compris 
tous  ceux  où  le  cricoïde  se  trouvait  impliqué,  sans  doute  à 
cause  des  relations  anatomiques  et  physiologiques  intimes 
de  ce  cartilage  avec  la  glotte  (3). 

La  cause  qui  le  plus  fréquemment  a  entraîné  la  mort  a 
été  Tasphyxie,  lorsque  la  trachéotomie  n'a  pas  pu  être  prati- 
quée en  temps  utile,  ou  bien  l'invasion  d'uii  emphysème 
progressif,  comme  dans  le  cas  de  Atlee  où  le  malade  mourut 
subitement,  à  la  suite  d'un  emphysème  généralisé. 

Dans  le  cas  d'Atherton  (4),  l'invasion  descendante  de  Tem- 
physème  fut  arrêtée  par  la  ceinture  du  pantalon. 

Il  n*y  a  qu'un  cas,  à  ma  connaissance,  de  mort  subite 
après  l'opération  de  l'ouverture  de  la  trachée  ;  jo  veux  par 
1er  de  celui  de  Howard  Fussell  (5),  où  la  trachéotomie  avait 
été  pratiquée  immédiatement  après  l'accident  ;  la  cyanose 

1)  Essai  sur  les  fractures  dos  cart.  du  larynx,  Thèses  Paris,  1839. 
|2  Gaz.  hehd.y  1868,  n-  39  et  40. 

3)  Journ.  of  Laryng.  and  Rhin.^  n"  5,  1888. 

4)  Voir  mes  travaux  sur  ce  sujet. 
Med.  News.  March  17,  1888. 


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674  DESVERNÏNE-GALDOB 

apparut;  il  survint  une  congestion  pulmonaire  générale,  et  la 
respiration  cessa  brusquement  trois  heures  et  quart  après 
Taccident  (un  coup  avec  une  balle).  D'après  le  compte  rendu 
du  Journal  of  Laryngology  and  Rbinology,  n»  8,  1888,  ce 
cas  clôture  une  série  de  70  observations,  dont  54  furent 
mortelles. 

L'observatioin  suivante,  de  la  même  catégorie,  fait  res- 
sortir des  particularités  qui  la  rendent  digne  d*étre  relatée 
dans  tous  ses  détails. 

La  partie  qui  a  trait  à  l'accident  et  à  ses  efTets  immédiats  a 
été  extraite  des  Annales  de  f  Académie  de  médecine  de  la 
Havancy  où  le  cas  fut  présenté  par  M.  leD**  Montané  dans  la 
séance  du  15  mai  1888. 

On  y  lit  : 

c  José  Pernandez,  né  à  Lugo  et  âgé  de  15  ans,  commis  dans  un 
magasin  de  lampes  de  la  rue  del  Obiosso,  s'amusait  à  se  balancer 
sur  un  trapèze  installé  dans  rarrière-boutique  ;  il  perd  Téqui- 
Hbre  et  tombe  sur  un  fourneau,  dont  l'angle  est  heurté  direc- 
tement et  succesivement  par  le  menton  et  le  larynx.  Le  ma- 
lade se  releva  absolument  aphone  et  expectora  immédiatement 
quelques  crachats  sanguinolents  :  ce  ne  fut  que  vers  la  fin  du 
mois  qu'il  éprouva  quelque  difflcuUé  à  respirer.  Cette  dilBcuUé, 
qui  d'abord  ne  se  manifestait  que  pendant  la  nuit,  ne  tarda 
pas  à  ôlre  constante,  au  point  de  Tempôcher  de  marcher.  C'est 
en  ces  circonstances  que  le  D'  Lebredo,  médecin  de  la  maison, 
nous  fit  rhonneur  de  nous  appeler  en  consultation,  moi  et  les 
docteurs  Dioz  Albertini,  Buslamante,  Arango,  Rayneri  et  Cam- 
puzano. 

«  Le  malade  présentait  alors  un  bruit  de  cornage  très  mar- 
qué ;  les  yeux  grandement  ouverts,  la  dilatation  des  narines,  la 
dépression  considérable  à  chaque  expiration  de  la  région  supra- 
sternale  imprimaient  à  la  physionomie  une  expression  d'an- 
goisse. Au  premier  coup  d*œil,  on  remarquait  la  déformation 
du  larynx,  qui  semblait  aplati  et  dévié  à  gauche.  Le  malade  se 
plaignait  de  douleurs  du  côté  droit  quand  on  exerçait  une  pres- 
sion sur  le  cartilage  thyrofde,  et  ce  n'était  que  difficilement 
qu'on  saisissait  la  trachée  enfouie  dans  les  profondeurs  du  cou. 

c  Le  malade  n'avait  ni  emphysème  ni  dysphagie. 

Comme  il  était  indispensable  de  connaître  Tétat  de  la  glotte, 
le  D' Campuzano,  spécialiste  distingué,  pratiqua  immédiatement 


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FRACTURE  LARYNGO-TRACHÉALE  675 

Texamen  laryngosoopiqaeqai  confirma  les  résultats  déjà  indiqués 
par  le  D'  Lebredo. 

«  Citons  textuellement:  «  L'épiglolte,  les  replis  aryténo-épiglot- 
«  tiques  et  toute  la  partie  supérieure  du  larynx  se  trouvaient 
«  dans  un  état  essentiellement  hyperémique  et  avec  infiltration 
«  plus  notable  dans  la  paroi  droite  de  la  muqueuse  laryngienne. 
«  Les  cordes  vocales  étaient  également  infiltrées,  ainsi  que  Ift 
«  région  aryténoldienne » 

«  L«e  D**  Lebredo  avait  déjà  épuisé  tous  les  moyens  médicaux, 
et  l'intervention  chirurgicale  était  non  seulement  nécessaire 
mais  urgente.  La  trachéotomie  fut  approuvée  à  l'unanimité, 
quoique  le  D*^  Albertini  crût  devoir  faire  les  plus  grandes  réser- 
ves quant  au  résultat  définitif  de  Topération.  Désigné  pour  la 
pratiquer,  elle  s'effectua  sans  difficulté  et  sans  hèmorrhagie. 

•  A  peine  eûmes-nous  incisé  Taponévrose  profonde  que  déjà 
Tair  sortait  par  la  plaie,  signe  certain  d'une  fracture  dans  le 
voisinage.  En  arrivant  à  la  trachée  nous  avons  pu  faire  consis- 
ter son  aplatissement,  la  diminution  de  son  calibre  et  la  frac- 
ture latérale  des  trois  ou  quatre  premiers  anneaux  supérieurs. 
Au  moment  où  la  canule  fut  introduite,  il  se  produisit  un  em- 
physème subit  du  cou  et  de  la  face  qui  changea  en  un  instant 
la  physionomie  du  malade.  Pendant  la  journée,  la  canule,  étant 
trop  courte,  sortit  plusieurs  fois,  et  Temphysème  gagna  les  bras 
et  le  tronc.  Le  jour  suivant,  on  dut  placer  une  canule  spéciale; 
Temphysème  disparut  graduellement,  et  le  huitième  jour  il  n*en 
i*estait  pas  trace 

Je  vis  ce  malade  pour  la  première  fois  à  la  fin  de  l'année 
1887,  et  voici  qu'elle  était  sa  situation  : 

Etat  général  médiocre  :  il  avait  beaucoup  perdu  de  son  poids 
en  quelques  mois.  Il  y  avait  de  la  fièvre  et  une  toux  persistante 
avec  expectoration  muco-purulente  remplie  de  bacilles  de  Koch. 
Aux  sommets  les  signes  physiques  de  désorganisation  pulmo- 
naire. 

Il  y  avait  trois  ou  quatre  ans  que  le  malade  avait  supprimé 
la  canule  trachéale,  croyant  qu'elle  était  inutile,  et  il  respirait 
par  un  conduit  infundibuliformc  de  5  millimètres  à  peine  de 
diamètre  extérieur,  et  dont  In  perméabilité  était  assurée  par  un 
revêtement  de  tissu  fibreux  des  plus  denses.  Extérieurement 
aucune  déformation  ne  révélait  Taccident  qui  avait  eu  lieu* 

La  voix  dyspboniqne  était  parfaitement  inèelligihle;  mais  ce 


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ero  DESVEttNlNE-GALDOS 

qui  la  caractérisait  c'était  sa  basse  tonalité  et  ua  timbre  uni- 
forme  y  monotone,  qui  ne  variait  que  dans  des  limites  extrêmement 
restreintes.' 

La  conversation  étant  très  fatigante,  l'examen  laryngosco- 
piqae  offrait  un  intérêt  tout  particulier* 

Toute  la  région  périlaryngionne  et  laryngienne  était  normale, 
àTexception  des  cordes  vocales,  complètement  soudées^  formant  an 
plan  uniforme,  d'une  couleur  rouge  comme  le  reste  de  la  muqueuse  ^ 
et  il  n*y  avait,  représentant  la  véritable  glotte,  qu'un  petit  ori- 
fice à  l'insertion  thyroïdienne  des  cordes  vocales. 

En  arrière,  les  cartilages  aryténoîdes  se  trouvaient  en  rota- 
tion adductrice.  Bref,  l'espace  glottique  avait  disparu. 

Le  bord  libre  des  bandes  vcniriculaires  formait  une  ellipse  au 
travers  de  laquelle  on  observait  parfaitement  Tétat  des  cordes 
précédemment  décrit. 

Pendant  la  phonation,  le  malade  obstruait  Torifice  trachéal  et 
les  baudes  ventriculaires  se  rapprochaient  par  un  mouvement 
d'élévation,  de  sorte  quVUe  formaient,  une  fois  en  opposi« 
tion  sur  la  ligne  médiane,  un  plan  convexe  très  accentué,  surtout 
dans  le  sens  antéro-postôrieur,  et  la  pseudo-glotto,  que  formaient 
leurs  bords,  semblait  être  rapprochée  de  Torifice  laryngien 
supérieur.  Mais  le  caractère  le  plus  singulier  du  phénomène 
était  Textrôme  lenteur  avec  laquelle  se  faisait  constamment  le 
mouvement  d*opposition. 

Lobservation  prolongée  du  phénomène  faisait  naître  Tidée 
que  la  petite  quantité  d*air  qui  pouvait  passer  par  Torifice 
glottique  était  insufOsante  pour  déterminer  isolément  le  mou- 
vement indiqué,  et  qu'il  dépendait  aussi,  dans  une  certaine 
mesure,  d'une  contraction  musculaire  active.  Je  dois  dire, 
cependant,  que  si  l'on  enlevait  l'obstruction  de  Torifice  trachéal 
pendant  un  acte  phonétique  le  phénomène  disparaissait  de  la 
manière  la  plus  absolue. 

L'examen  laryngoscopique  infra-glollique  me  révéla  une  ré 
duction  considérable  de  la  capacité  de  l'espace  sous-glottique  par 
épaississement  des  paroi  latérales.  Dès  que  je  fus  éclairé  sur 
l'absence  de  toute  autre  altération  de  Torgane,  je  proposai  au 
malade  de  tenter  la  restauration  au  moyen  d'une  intervention 
chirurgicale  par  les  voies  naturelles. 

Tous  mes  efforts  ne  purent  le  convaincre  de  l'utilité  de  ce 
traitement,  et  je  perdis  le  malade  de  vue  jusqu'en  1888,  époque 
à  laquelle  je  sus  par  mon  ami,  le  D'  Emilie  Marlinez,  qu'il  était 


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FRAGTUKE  LARYNGO-TRACHÉALE  677 

entre,  tuberculeux  au  dernier  degré,  à  l'hôpital  f  Heina  Mer- 
cedes »,  où  il  est  mort. 

Le  D'Martinez,  auquel  j*avais  fréquemment  parlé  de  Tinté- 
rêt  que  présentait  ce  cas  unique,  eut  Tobligeance  d'extraire 
le  larynx  et  d'en  faire  des  coupes,  afln  de  pouvoir  l'étudier. 

En  voici  le  résultat  : 

Après  avoir  disséq'ié  les  parties  përilaryiigiennes  molles,  on 
observa  une  cicatrice  linéaire,  inclinée  légèrement  vers  le  bas, 
à  6  millimètres  de  la  ligne  médiane  dans  la  région  thyroïdienne, 
et  à  3  millimètres  dans  la  région  trachéale,  comprenant  la  tota- 
lité du  thyroïde  et  du  cricoîde  et  des  quatre  premiers  segments 
de  la  trachée. 

La  dissection  ultérieure  démontra  que  la  solution  de  conti- 
nuité avait  été  complote  pour  chacun  des  cartilages  mentionnés. 

Ce  premier  examen  suffit  pour  se  rendre  compte  d^une  ma- 
nière satisfaisante  de  la  cause  qui  avait  déterminé  Texpulsion 
répétée  de  la  première  canule  trachéale  employée.  En  effet,  Tin- 
cision  médiane  de  la  trachéotomie,  parallèle  à  la  ligne  latérale 
de  la  fracture,  mit  partiellement  en  liberté  une  bande  de  tissu 
trachéal  élastique  de  3  millimètres  de  largeur  qui,  à  la  manière 
d*un  ressort,  chassait  la  canule  au  dehors,  tant  qu*elle  ne  fut 
pas  remplacée  par  une  autre  plus  longue. 

Dans  la  région  sus-glottique,  on  remarquait  que  les  bandes 
vcntriculaire  s*élaient  notablement  développées,  au  point  d'avoir 


Fig.  1. 

atteint  une  épaisseur  double  de  celle  habituelle.  Le  reste  de  la 
région  n*était  le  siège  d'aucune  déformation. 
La  région  glottique,  représentée  dans  le  schéma  ci-contre, 


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678  DESVERNINE-GALDOS 

avait  disparu  dans  sa  plus  grande  partie  dans  des  conditions 
identiques  à  celles  révélées  par  le  miroir  laryngoscopique. 

L*orifice  glottique  avait  été  presque  totalement  obstrué,  ne 
laissant  de  perméable  qae  la  partie  antérieure  extrême,  adja- 
cente au  thyroïde,  sous  la  forme  d'un  petit  conduit  ovale  de 
2  millimétrés  de  long  et  de  1  millimètre  3/4  de  large.  Le  reste 
de  Tespace  glottique  était  occupé  par  les  cordes  vocales  solide- 
ment soudées  par  leur  bord  libre,  et  le  plan  transversai  qu'elles 
formaient  ainsi  était  à  un  certain  point  élastique  mais  ferme. 

La  muqueuse  que  recouvrait  cette  région  semblait  être  quel- 
que peu  épaissie;  elle  était  d'une  couleur  rosée  presque  iden- 
tique à  celle  du  reste  de  Torgane. 

Les  cartilages  aryténoïdes  étaient  en  adduction  absolue,  obli- 
térant par  ce  fait  la  glotte  inter-cartilagineuse  et  la  région  inter- 
aryténoïdienne.  Les. adhérences  superficielles  qui  existaient  dans 
ces  dernières  régions  faisaient  comprendre  qu'il  s*ogissait,  con- 
jointement à  la  position  des  aryténoïdes,  d'effets  secondaires  mé- 
caniques et  dépendant  de  la  soudure  intime  de  la  partie  liga- 
menteuse des  cordes  vocales  dans  toute  leur  extension  et  en 
position  phonétique. 

Les  articulations  crico-arylénoïdiennes  avaient  souffert  en  rai- 
son d*une  si  longue  période  d'immobilité,  et  étaient  solidement 
aokylosées. 

On  remarquait  dans  l'appareil  musculnire  que  les  muscles 
dilatateurs  et  adducteurs,  de  môme  que  ceux  qui  président  à  la 
tension  transversale  et  longitudinale  des  cordes,  étaient  en  ré- 
gression atrophique  bien  évidente,  sans  toutefois  présenter  les 
caractères  des  atrophies  névrogénétiques,  mais  plutôt  ceux  qui 
caractérisent  les  troubles  de  nutrition  musculaire  dépendant 
d'une  inaction  prolongée. 

Comme  contraste  à  cet  état  des  choses,  on  constatait  que  les 
fibres  musculaires  disséminées  dans  les  rubans  ventriculaires 
et  dans  les  replis  aryténo-épiglottiques  étaient  le  siège  d'une 
hypernutrition  des  plus  accentuées. 

La  région  sous-glottique  était  diminuée  dans  son  diamètre 
transversal,  à  cause  de  Tépaississement  do  ses  parois  laté- 
rales. 

La  section  transversale  des  cordes  vocales,  pratiqu4e  par  le 
docteur  E.  Martinez,  planche  ci-jointe,  démonlra  à  rexameu  mi- 
croscopique qu'il  y  avait  eu  là  un  travail  inflammatoire  des 
plus  intenses  aboutissant  à  la  fusion  et  organisation  avancée 
des  éléments  néo-formés. 


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FRACTURE  L\RYNGO-TRACHÉALE  679 

Oo    remarquait  spécialement  au    niveau  de  toute  la   ligne 
d'union  des  cordes  un  stroma  dense,  de  tissu  parfaitement  net, 


Fig,  8. 

dont  les  fascicules  passaient,  sans  solution  de  continuité,  d*un 
côté  à  Taulre. 

Ces  résultats  anatomo-pathologiques  sont  évidents  jusqu'au 
bord  supérieur  du  cartilage  cricoîde,  et  la  localisation  des  phé- 
nomènes morbides  primitifs  est  d*une  précision  tellement  oxiraor- 
dinaire  dans  Tappareil  cricO' vocal  qu'on  peut  définir  lo  proces- 
sus inlra-laryngien  avec  la  plus  rigoureuse  exactitude  en  te 
qualifiant  de  lai7ngite  traumatique-glottique  et  hypoglottique. 

Ce  fuit  constitue  une  démonstration  éloquente  dans  Tor- 
dre pathologique  et  d'origine  expérimentale,  pour  ainsi 
dire,  de  la  solidarité  embryologique,  anatomique  et  physio- 
gique  que  nous  avons  assignée  à  ce  segment  coniqno  qui, 
ayant  pour  base  le  cartilage  cricoïde,  se  termine  sur  ie  bord 
libre  des  cordes  et  leurs  insertions  thyro-aryténoïdiennes, 
et  que  nous  avons  désigné  comme  appareil crico-vocal. 


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680  DESVERNINE-GALDOS 

Dans  la  plupart  des  cas  de  fracture  du  larynx,  surtout 
quand  le  cricoïde  a  été  compromis,  la  nécessité  de  pratiquer 
la  trachéotomie  afln  de  conjurer  Tasphyxie  a  été  immédiate. 
Dans  le  cas  précité,  il  n*en  a  pas  été  ainsi.  Ce  ne  fut  que 
quelques  jours  après  l'accident  que  Tinter vention  chirurgi- 
cale devint  indispensable,  et,  en  effet,  il  résulta  de  Texameii 
post  morlem  qu'il  n'y  avait  pas  eu,  quant  au  squelette  laryn- 
gien, de  déformation  oblitérante,  grâce  à  la  grande  élasticité 
des  cartilages  à  l'époque  du  traumatisme,  et  aussi  parce 
que  la  fracture  avait  été  unique  pour  chacun  d'eux. 

Il  est  hors  de  doute  que  la  dyspnée  débuta  au  moment  où 
le  processus  inflammatoire  dont  nous  avons  parlé  commen- 
çait à  fermer  l'oriflce  supérieur  gloltique  du  cône  hypo- 
glottique. 

Telles  sont  les  principales  considérations  anatomo-patliolo- 
gique  qui  découlent  de  cette  observation  ;  mais  il  en  existe 
d'autres  d'ordre  physiologique  qui  ne  sont  pas  moins  dignes 
d'être  étudiées,  et,  en  premier  lieu,  nous  devons  nous  de- 
mander comment  ce  sujet  réussissait  à  émettre  de  la  voix. 

Quoiqu'elle  fut  monotone,  d'une  uniformité  permanente 
et  d'une  tonalité  basse,  elle  n'en  était  pas  moins  parfaite- 
ment timbrée  et  clairement  intelligible^  même  à  la  distance 
maxima  où  la  voix  parlée  est  perceptible  dans  les  conditions 
normales.  La  voix  chantée  et  le  cri  étaient  impossibles.  Le 
rire  était  d'un  timbre  excessivement  sourd. 

La  question  très  controversée  de  l'existence  d'une  glotte 
supplémentaire,  dans  le  cas  d'altérations  radicales  des  cor- 
des vocales,  faisait  dire  à  M.  le  professeur  Gouguenheim, 
de  Paris,  dans  un  travail  lu  à  ce  sujet  à  la  Société  française 
de  laryngologie  en  avril  1887,  que  les  observations  sur  cette 
malière  n'avaient  pas  été  suffisamment  prolongées  et  man- 
quaient d'un  critérium  anatomopathologique indiscutable;  et 
il  concluait,  aprèsavoir  exposé  une  observation  propreet  avoir 
analysé  les  cas  de  Gadior  et  de  Garel,  par  la  proposition  sui- 
vante :  «  Il  me  semble  légitime  de  conclure  de  ces  trois  faits 
qu'il  n'est  pas  prouvé  que  la  glotte  puisse  être  véritablement 
suppléée,  après  sa  destruction,  par  une  nouvelle  glotte,  at- 
tendu que  la  destruction  complète  des  cordes  vocales  infé- 


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FRACTURE  LARYNGO- TRACHÉALE  GBi 

rieures  n'a  été  prouvée  dans  aucun  de  ces  cas;  mais  il  est 
possible  que  les  vibrations  des  parties  voisines  puissent,  à 
l'état  pathologique  comme  à  l'état  physiologique,  contribuer 
à  renforcer  les  sons  émis  péniblement  par  une  glotte  alté- 
rée (1) .,„.  .  » 

Si  dans  notre  observation  il  n'existait  pas  de  suppression 
des  cordes  vocales  dans  le  sens  de  destruction  matérielle, 
il  n'en  est  pas  moins  évident  qu'au  point  de  vue  fonctionnel 
elles  avaient  disparu  complètement;  or  il  n*est  pas  admis- 
sible que  leur  tout  petit  segment,  resté  libre  d'adhérences 
circonscrivant  un  oriflce  menu  à  bords  rigides,  pût  émettre 
un  son  de  basse  tonalité. 

D'autre  part,  l'examen  laryngoscopique,  pendant  la  pho- 
nation, exhibait  les  bandes  ventriculaires  se  rapprochant 
entre  elles,  laissant  une  fissure  au  centre  de  leur  longueur, 
animées  de  mouvements  d'oscillation;  phénomènes  qui 
étaient  essentiellemeni phonateurs, pmsqu!i\s  disparaissaient 
totalement  si,  pendant  la  phonation,  on  supprimait  l'occlu* 
sion  de  l'orifice  trachéal. 

En  présence  de  ces  faits,  observés  nombre  de  fois,  toujours 
pendant  la  phonation  et  jamais  en  d'autres  conditions,  en- 
tenant  compte  aussi  de  la  longue  période  de  dix-sept  an- 
nées, pendant  laquelle  ils  furent  constants  et  uniformes,  et 
enfin  en  présence  des  résultats  de  l'autopsie,  qui  démontre, 
entre  autres  choses,  Thypertrophie  des  bandes  ventricu- 
laires, je  crois  pouvoir  justement  affirmer  que  ce  cas  offre 
le  critérium  anatomique  voulu  et  démontre  que,  tout  au 
moins,  les  bandes  ventriculaires  peuvent  remplacer  défini- 
tivement la  vraie  glotte  en  ce  qui  a  trait  à  la  voix  parlée^ 
timbrée. 

(1)  Glottes  sapplémenuûres.  Ami.  des  moM.  ie  fûreiUe  et  du  ta- 
r^nx^  etc.  Paris,  1881,  o*  5. 


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p.  KOCH 


III 


SUR  LES  TUMEURS  DE  LA  TRACHEE. 

Par  le  docteur  PAUE.  KOCH,  de  Luxembourg. 
(Congrès  ioternational  de  Berlin,  août  1890.) 


Les  tumeurs  trachéales  nous  intéressent  d^autant  plus 
qu'elles  sont  relativement  rares.  Pendant  que  le  larynx,  par 
son  rôle  actif,  si  varié,  par  sa  situation  anatomique  plus  ex- 
posée, par  ses  excès  fonctionnels  souvent  inévitables,  est 
sujet  aux  fatigues  physiologiques  aussi  bien  qu'aux  lésions 
accdientelles,  le  rôle  presque  exclusivement  passif  de  la  tra- 
chée met  cette  dernière  à  Tabri  de  ces  irritations  qui  sont 
regardées  à  juste  titre  comme  causant  les  tumeurs  des 
premières  voies  aériennes. 

Dans  les  derniers  temps,  j'ai  observé  deux  exemples  de 
tumeurs  trachéales  qui,  par  leurs  symptômes  alarmants  et 
leur  issue  fatale,  me  semblent  contribuer  à  compléter  et  le 
tableau  symptomatique  de  ces  affections  et  la  littérature  assez 
pauvre  en  cas  de  ce  genre. 

Le  premier  cas  concerne  un  homme  très  robuste,  ftgé  de  48  ans, 
capitaine  dans  Tannée  française,  a  renommé  par  sa  belle  voix 
de  baryton,  dont  il  abusait,  o  Au  moment  du  premier  examen 
laryncoscopique,  sa  belle  voix  était  intacte,  le  timbre  et  l'éten- 
due n'avaient  pas  changé,  l'intensité  seule  avait  diminué.  La 
dyspnée  des  premières  voies  aériennes  a  commencé  peu  à  peu, 
elle  a  beaucoup  augmenté  après  une  attaque  d'influenza  l'hiver 
dernier  ;  à  l'état  de  repos  on  entend  à  peine  do  cornage,  tandis 
qu'aux  mouvements  tant  soit  peu  étendus,  le  cornage  s'accentue 
d'une  façon  inquiétante  ;  de  vrais  accès  de  suffocation  n'ont  pas 
encore  eu  lieu.  Le  malade  ne  se  doute  nullement  du  danger  qui 
le  menace  ;  sa  seule  inquiétude  est  de  ne  plus  pouvoir  chanter 
en  société.  L'examen  laryngologique  était  très  difficile,  il  m'a 
fallu  six  séances  avant  d'établir  le  diagnostic.  J'ai  dû  employer 
la  méthode  dont  Gerhardt  s'est  servi  dans  un  cas  de  cancer  tra- 


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TUMEURS  DE  LA  TRACHÉE  68S 

cbéal  et  que  G.  Killion  a  recommandée  à  In  62*  assemblée  des 
médecins  et  naturalistes  allemands  à  Heidelberg  ;  cette  méthode 
consiste  à  fléchir  la  tète  du  malade  en  avant,  à  projeter  la  lu- 
mière sur  le  voile  du  palais  et  à  introduire  un  laryngoscope 
aussi  grand  que  possible.  Le  larynx  intact  fonctionnait  norma- 
lement, la  trachée  était  remplie  par  une  tumeur  rouge  à  surface 
lisse,  immobile,  sessile;  il  était  difficile  de  comprendre  comment 
le  malade  pouvait  vivre  avec  cet  obstacle  à  la  respiration.  La 
palpa tion  extérieure  de  la  trachée  donnait  un  résutat  négatif.  On 
ne  pouvait  songer  à  opérer  par  les  voies  naturelles.  Quand  je 
conseillai  au  malade  la  trachéotomie  prophylactique  pour  obvier 
à  toute  éventualité,  il  ne  croyait  nullement  au  danger  imminent, 
et  il  ne  voulait  pas  se  soumettre  à  une  opération  qui  le  priverait 
du  plaisir  de  faire  entendre  sa  belle  voix  de  baryton.  Quelques 
jours  plus  tard,  quand  les  accès  de  soCTocation  menaçaieutla  vie, 
la  trachéotomie  fut  pratiquée  d^urgence  la  nuit  ;  le  chirurgien 
ne  suivant  pas  mon  conseil,  qui  consistait  à  pratiquer  la  trachéo- 
tomie profonde,  fit  la  cricotrachéotomie  simple  et  introduisit  la 
canule  ordinaire;  mais  la  respiration  ne  s'améliora  pas,  des  flots 
de  sang  noir  sortirent  par  la  canule,  le  malade  allait  succomber  ; 
on  introduisit  à  la  hâte  une  canule  plus  longue  qui  ne  changeait 
rien  à  la  situation  critique.  Ce  ne  fut  qu'après  avoir  introduit  une 
canule  longue  et  flexible  de  Kœnig  atteignant  la  fourchette 
trachéale  que  le  sang  s'arrêta  et  que  la  respiration  se  rétablit 
plus  ou  moins.  Le  malade  alla  assez  bien  jusqu'au  quatrième 
jour  où  Ton  changea  la  canule  ;  pendant  cette  manœuvre  prati- 
quée avec  les  précautions  ordinaires,  un  flot  de  sang  noir  jaillit 
par  Touverture  trachéale;  on  remet  de  suite  la  canule  de  Kœnig 
en  place,  mais  le  malade  succomba  immédiatement  après.  En 
incisant  le  cartilage  cricoïde  et  les  premiers  anneaux  de  la  tra- 
chée, le  chirurgien  avait  enfoncé  la  lame  tranchante  dans  la 
tumeur  excessivement  vasculaire;  non  seulement  unehémorrha- 
gie  formidable  s'ensuivait,  mais  les  canules  ordinaires  ne  fran- 
chirent pas  môme  Tobstaole  à  la  respiration;  seule  la  canule  do 
Kœnig,  assez  pratique  dans  ces  cas  imprévus,  pénétra  au  delà 
de  la  tumeur  et  arrêta  plus  ou  moins  l'hémorrhagie  par  compres- 
sion :  on  avait  affaire  à  un  angiosarcome  celluleux,  mou,  brun, 
avec  cellules  «  prédominantes  et  rempli  de  vaisseaux  san- 
guins d*un  gros  calibre  ». 

Cet  exemple  est  la  copie  de  l'histoire  des  deux  malades, 
décrite  par  Schrœtter;  un  troisième  cas  est  raconié  en  1881 


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684  P.  KOCH 

par  MayerHenrich  et  Kauffmann  dansle Correspondenz-BIatt 
fur  schweizer  aerzlo^  n*  9.  Le  cas  dont  je  viens  de  donner 
le  court  récit  est  donc  le  quatrième  de  ce  genre. 

Le  second  de  mes  malades  était  un  avocat,  âgé  de  88  ans;  en 
entrant  dans  mon  cabinet;  il  avait  un  cornage  très  prononcé  aux 
deux  temps  de  la  respiration  ;  l'étouffement  était  imminent;  la  pal- 
pation  laryngienne  et  trachéale  fournit  un  résultat  négatif.  L^exa- 
men  laryngoscopique  très  pénible  permit  enfmde  constater  que  le 
larynx  était  normal  et  que  la  trachée  était  remplie  par  une  tu- 
meur volumineuse  impossible  à  préciser  à  cause  de  la  dyspnée 
trop  grande  ;  il  était  difficile  de  comprendre  comment  le  malade 
pouvait  vivre  et,  malgré  cela,  il  refusait  catégoriquement  de  se 
faire  trachéotomiser  ;  il  étoufTe  subitement  trois  jours  plus  lard  ; 
la  nature  de  la  tumeur  ne  fut  pas  déterminée. 

En  consultant  les  statistiques,  nous  trouvons  que  les  car- 
cinomes primitifs  de  la  trachée  sont  très  rares.  Deux  cas 
authentiques  ont  été  décrits  par  Langhaus  dans  les  archives 
de  Virchow  et  par  Gerhardt.  Les  sarcomes  sont  relativement 
plus  fréquents  ;  le  premier  de  mes  malades  en  a  fourni  un 
exemple.  Les  excroissances  polypeuses  bénignes  se  rencon- 
trent le  plus  souvent. 

Les  deux  tumeurs  que  je  viens  d'observer  étaient  sessiles, 
ce  qui  coïncide  avec  la  règle  générale;  ce  caractère  presque 
constant  ainsi  que  le  calibre  si  largement  calculé  de  la  tra- 
chée nous  conduisent  au  principe  suivant  :  «  Si  une  tumeur 
trachéale  produit  de  la  dyspnée,  cette  tumeur  est  nécessaire- 
ment d'un  grand  volume  et  de  nature  à  faire  étouffer  le  ma- 
lade d'un  moment  à  l'autre.  Le  laryngoscope  ne  nous  donne 
qu'une  image  défectueuse  de  la  grandeur  de  la  tumeur,  vu 
le  racourcissement  inévitable  du  diamètre  vertical,  tandis 
que  l'intensité  de  la  dyspnée  nous  fournit  une  mesure  beau- 
coup plus  exacte. 

L'anamnèse  ainsi  que  le  miroir  laryngien  rendent  facile  le 
diagnostic  différentiel  entre  les  rétrécissements  d'origine  sy- 
philitique et  les  vraies  tumeurs  trachéales;  en  cas  de  syphilis, 
la  douleur,  l'expectoration  des  mucosités  et  de  matières  san- 
guinolentes précèdent  de  loin  la  dyspnée  ;  dans  les  polypes, 
au  contraire,  ces  symptômes  n*exi6tent  pas  du  tout,  et  en  cas 


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TUMEURS  DE  LA  TRACHÉE  685 

de  tumeurs  malignes,  ils  ne  suivent  que  plus  tard  la  dyspnée, 
laquelle  forme  toujours  le  premier  symptôme  de  la  ma- 
ladie« 

Le  diagnostic  différentiel  entre  les  tumeurs  trachéales 
et  les  granulations,  après  la  sortie  de  la  canule,  est  chose  fa- 
cile. La  sensibilité  à  la  pression  et  l'auscultation  de  la  tra- 
chée peuvent  venir  en  aide  dans  les  cas  douteux  ;  en  cas  de 
trachéosténose,  le  larynx  reste  plus  ou  moins  immobile  aux 
temps  de  la  respiration,  tandis  qu'il  fait  des  excursions  exa- 
gérées si  l'obstacle  réside  au  larynx.  La  voix  est  intacte, 
elle  diminue  seulement  en  étendue,  notamment  dans  la  séiie 
des  sons  élevés,  pour  la  production  desquels  le  malade  ne 
peut  plus  employer  la  force  respiratoire  suffisante. 

Dès  que  la  dyspnée  prend  un  caractère  tant  soit  peu  intense, 
il  faut  renoncer  aux  tentatives  d'extirpation  par  les  voies  natu- 
relles; on  fait  bien  de  conjurer  d'abord  la  mort  par  sulTocation 
au  moyen  de  la  trachéotomie  et  d'opérer  seulement  plus  tard 
quand  l'existence  du  malade  n'est  plus  en  jeu.  Si  Tonne  crée 
paslavoierespiratoire  artificielle,  le  moindre  déplacement  de  la 
tumeur,  le  moindre  catarrhe  avec  gonflement  de  la  muqueuse, 
une  broncho-pneumonie  intercurrente  dont  les  sécrétions  ne 
peuvent  plus  être  expectorées  provoqueront  la  mort  par  suf* 
focation;  ce  dernier  accident  est  arrivé  au  malade  de 
Schrœtter  ;  le  second  de  mes  malades  a  succombé  de  la  même 
façon. 

Pour  être  sûr  que  le  bistouri  n'entame  pas  la  tumeur  et 
que  la  canule  franchisse  l'obstacle  à  la  respiration,  il  faut 
pratiquer  la  trachéotomie  profonde,  malgré  les  difficultés 
qu'elle  présente.  C'est  le  seul  moyen  pour  éviter  l'étouffe- 
ment  et  les  hémorrhagles  foudroyantes  pendant  l'opération  ; 
accidents  auxquels  mon  premier  malade  a  succombé.  Si,  mal- 
gré cette  précaution  opératoire,  la  canule  simple  ne  dépasse 
pas  le  niveau  de  la  tumeur,  il  faut  introduire  de  suite  une 
longue  canule  flexible  de  Kœnig.  Si,  par  malheur,  il  survient 
une  hémorrhagie  de  la  tumeur  cutanée,  il  faut  employer  de 
suite  une  canule  à  tampon  que  l'on  laisse  à  demeure  ;  la  ca- 
nule de  Trendelenbourg  n'est  pas  suffisante  dans  ce  cas;  il 
faut  employer  des  canules  entourées  de  matières  gonflantes 

AMNALES  DBt  MALADIES  DE  L*0RK1LLS  BT  DU  LABTlfX.  —  XVI.  47 


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686  MICHAEL 

qui  compriment  toute  la  surface  interne  de  la  trachée,  telles 
que  Hahn  et  Micbaêl  les  ont  construites. 

Nous  voyons  donc  que  les  tumeurs  trachéales  diffèrent  de 
celles  du  larynx  par  leur  fréquence  heureusement  beau- 
coup moindre,  par  le  diagnostic  plus  difficile,  par  le  pronos- 
tic plus  grave,  par  leur  traitement  beaucoup  plus  difficile, 
malgré  la  trachéotomie  prophylactique  pratiquée  à  temps. 

Après  ces  quelques  considérations,  nous  parvenons  aux 
conclusions  suivantes,  conclusions  que  j'ai  Thonneur  de  sou- 
mettre à  la  discussion  : 

1^  Les  lumeurs  de  la  trachée  prennent  nécessairement  un 
grand  développement  avant  que  les  malades  ne  s'en  aper- 
çoivent et  avant  que  les  médecins  ne  soient  appelés  à  les 
soigner  ; 

i'*  Le  cornage  trachéal  montre  le  plus  grand  volume  de  la 
tumeur  qni  menace  la  vie  et  impose  la  nécessité  de  la  tra- 
chéotomie ; 

S°  L'extirpation  par  les  voies  naturelles  ne  doit  être  tentée 
que  dans  les  cas  rares  où  la  dyspnée  n'est  pas  bien  pro- 
poncée  ; 

4""  Dans  tous  les  cas  sans  exception,  il  faut  pratiquer  la 
trachéotomie  profonde,  et  avoir  sous  la  main  de  longues  ca- 
nules, la  canule  à  quatre  branches  de  Demarquay,  les  ca- 
nules de  Kœnig  et  les  canules  à  tampon. 


IV 


COMPLICATION  EXTRAORDINAIRE 
DE  LA  TRACHÉOTOMIE  CHEZ  LES  VIEILLARDS. 

Par  le  docteur  MICHAEL,  de  Hambourg,  lu  au  Congrès  de  Berlin  1890, 
traduit  de  i'aUemand  par  le  D'  P.  Koch. 

Les  cas  de  mort  subite  pendant  et  après  la  trachéotomie 
sont  plus  fréquents  qu*on  ne  Tadmet  en  général  ;  ces  acci- 


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TRACHÉOTOMIE. CHEZ  LES  VIEILLARDS  6KL 

dents  coDoernent  non  seuldmeat  les  enfants  en  cas  de 
dipthérie  (3  0/0  d'après  Mùller),  mais  encore  les  grandes 
personnes  chez  lesquelles  on  opère  pour  des  tumeurs  des 
premières  voies  aériennes  et  chez  lesquelles  les  cas  de  mort 
subite  sont  tout  aussi  fréquents  (Schwarz);  les  accidents 
pendant  l'opération  et  même  Tautopsie  n'expliquent  pas  tou- 
jours suffisamment  la  mort.  Pour  ce  motif,  je  communique- 
l'histoire  d'un  malade  qui  succomba  immédiatement  après 
l'opéi'alion,  ainsi  que  l'opération  d*un  second  malade  qui 
montra  les  mêmes  symptômes  inquiétants,  mais  chez  lequel 
j'ai  pu  trouver  à  temps  le  moyen  de  le  sauver. 

Premier  cas.  Le  bourgmestre  S...  subit  le  35  juillet  1885 
la  trachéotomie  à  cause  d'un  cancer  laryngien,  sans  se  trouver 
soulagé  après  l'opération;  quelques  minutes  plus  tard  il  eut 
un  accès  de  suffocation  très  prononcé  ;  la  cyanose  ainsi  que 
les  symptômes  d'une  crampe  du  diaphra$?me  se  montraient. 
Mort  dans  un  quart  d'heure  de  temps.  L'autopsie  n'expliqua 
pas  la  cause  de  la  mort. 

Deuxième  cas.  Un  artiste,  âgé  de  72  ans,  subit  la  trachéa- 
tomie  prophylactique  dans  le  but  d'extirper  un  carcinome  ' 
de  l'épiglotte.  La  trachéotomie  se  pratiqua  facilement  dans 
la  narcose,  mais  quand  le  malade  s'éveilla  il  se  plaignit  de 
dyspnée;  il  survint  de  la  cyanose,  et  le  thorax  resta  immobile 
dans  la  position  qui  correspond  à  l'expiration  forcée  ;  nous 
avions  toutefois  l'image  clinique  du  premier  malade.  Cet  état 
était  d'autant  plus  surprenant  que  le  malade  respirait  nor- 
malement avant  l'opération.  On  retira  la  canule,  et  le  malade 
se  trouvait  bien;  api*ès  chaque  introduction  de  canule,  le 
même  état  inquiétant  se  reproduit.  C'est  ainsi  que  le  jour  de 
l'opération  on  devait  laisser  le  malade  sans  canule,  et  il  se 
trouvait  très  bien.  Le  lendemain,  l'introduction  de  la  canule 
produisit  les  mêmes  accès  d'une  façon  effrayante.  Je  m'expli- 
que ces  symptômes  de  la  façon  suivante  :  par  l'écartement 
forcé  des  bords  de  la  plaie  trachéale,  les  cartilages,  très  ossi- 
fiés, furent  très  irrités  ;  la  muqueuse  de  la  trachée  avec  ses 
ramifications  nerveuses  subit  la  même  irritation  pour  pro- 
duire, par  voie  réflexe,  la  crampe  du  diaphragme.  La  preuve 
de  cette  explication  se  fit  quand  y  plus  tard,  la  canule  put  être 


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688  MIGHAEL 

introduite  sans  irritation  des  bords  de  plaie  ;  car  en  faisant 
une  résection  des  cartilages  trachéaux,  la  plaie  devint  plus 
large,  et  la  canule  entra  sans  frottement.  L*extirpation  de 
répiglotte  fut  pratiquée  plus  tard,  mais  le  malade  succomba 
à  une  récidive.  Ces  accidents  graves  étant  survenu  deux  fois 
dans  ma  pratique  assez  restreinte,  je  suis  forcé  d'admettre 
qu'ils  ne  sont  pas  très  rares  ;  la  laryngosténose  très  prononcée 
qui  commande  la  trachéatomie  cache  un  peu  les  phénomènes 
qui  se  produisent  en  pareil  cas,  et  l'on  ne  pense  pas  à  un 
phénomène  réflexe.  Les  cas  analogues  décrits  dans  la 
littérature  par  Mars  sont  si  brièvement  conçus  qu*il  est  im- 
possible d'en  déchiffrer  le  cours.  Cependant  il  est  à  désirer 
qu'à  l'avenir  on  étudie  plus  profondément  ces  accidents  fâ- 
cheux et  qu'on  les  publie  en  détail;  ce  n'est  que  de  cette 
façon  que  l'on  pourra  trouver  les  mesures  nécessaires  pour 
les  empêcher.  Contre  les  symptômes  que  je  viens  de  décrire 
je  ne  puis  que  recommander  la  résection  de  la  trachée. 


MÉLANOSARCOMES  DU  NEZ. 

Par  le  docteur  MICHAEL,  de  Hambourg,  lu  au  Gongrèf  de  Berlin  1890, 
traduit  de  rallemaud,  par  P.  Koch. 

1*'  cas.  Une  malade,  âgée  de  50  ans,  a  le  nez  bouché  de- 
puis un  an  du  côté  gauche  ;  avec  les  pinces  et  l'anse  galva- 
nique on  extirpa  un  grand  nombre  de  morceaux  d'une  masse 
grise  noirâtre  ;  ces  masses  siégeaient  au  cornet  moyen  et  in- 
férieur; la  base  d'implantation  fut  nettoyée  avec  la  curette  et 
le  galvano-cautère  ;  18  mois  plus  tard  il  n'y  avait  pas  encore 
de  récidive;  l'examen  microscopique  fait  par  E.  Franckel  ré- 
véla un  mélanosarcome  à  cellules  grandes  et  rondes. 

2*  cas.  Une  femme,  âgée  de  68  ans,  souffrait  depuis  dix  ans 


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POLYPE  NASAL  689 

d'une  obstruction  de  la  fosse  nasale  gauche;  on  lui  enleva  une 
tumeur  ressemblant  tout  à  fait  à  un  polype  ordinaire,  et  quel- 
ques jours  plus  tard  une  tumeur  noire  de  la  grandeur  d'une 
noisette;  des  morceaux  de  cornet  furent  enlevés  en  même 
temps.  Guérison.  La  tumeur,  très  grande,  de  couleur  d'encre 
se  décolora  dans  Tesprit  de  vin  et  devint  brun  foncé; 
Tezamen  miscroscopique  (docteur  Iwan  Micbaêl)  ne  révéla 
pas  de  mélanosarcome  comme  Ton  s*y  attendait,  mais  bien 
un  polype  glandulaire  coloré  en  noir  par  de  la  matière  colo- 
rante. Dans  la  littérature  nous  trouvons  deux  cas  de  mélano- 
sarcome (Lincoln,  New- York,  iV.  Y.  med.  Journal^  october  10, 
85,  et  Paul  Heymann,  Berlin,  TageblaUderNatûrforscberver- 
sammluttff  in  Wiesbaden^  88)  ;  ces  cas  ont  guéri  aussi;  je  n'ai 
pu  trouver  dans  la  littérature  un  second  cas  de  polype  glan- 
dulaire noir. 


VI 


UN  CAS  DE  POLYPE  NASAL  CONTENANT  DE  L'AIR 

Par  le  docteur  MIGHAEL,  de  Hambourg,  lu  au  Gongrès  de  Berlin  1890, 
traduit  de  rallemand  par  P.  Koch. 


J'enlevai  aune  jeune  fille  âgée  de  sept  ans  un  polype  isolé 
avec  Tanse.  Quelques  points  de  ce  polype,  qui  du  reste  ne  se 
distinguait  en  rien  des  polypes  muqueux  ordinaires  et  qui, 
gros  comme  une  noisette,  siégeait  sur  un  pédicule  aminci, 
semblaient  donner  l'impression  d'une  tumeur  remplie  d'air; 
en  l'incisant  sous  l'eau  il  sortit  deux  grandes  bulles  d'air. 
Des  polypes  nasaux  contenant  de  l'air  n'ont  pas  été  décrits 
jusqu'à  présent;  par  contre  on  rencontre  l'histoire  de  beau- 
coup de  polypes  vaginaux  contenant  de  l'air. 


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680  BIBLIOGRAPHfB 


GORRESPONDANGE 


Paris,  19  septembre. 
Mon  cher  confrère, 

Je  viens  de  lire  le  compte  rendu  de  la  Société  de  laryngologie, 
et  je  trouve  quelques  erreurs  échappées  dans  la  correction  des 
épreuves,  que  je  vous  prie  de  vouloir  bien  rectifier.  «  Si  j'ai  eu, 
me  fait  dire  le  compte  rendu,  page  648,  100  cas  d*accidents  sur 
plusieurs  milliers  d^opérés,  c'est  tout.  »  J*ai  dit  que  je  n'avais 
pu  rassembler  que  dixa&s  sur  un  ensemble  de  plnsieurs  milliers 
d'opérations,  non  pas  faites  par  moi,  mais  par  tous  les  spécia- 
listes. 

Un  peu  plus  loin,  f  sous  Tinfluence  do  chloroforme,  le  voile 
du  palais  se  contracte  »  ;  c'est  se  relâche  qu'il  faut  mettre. 

Enfin  je  n*ai  pas  dit  que  je  gantais  toujours  mon  doigt,  mais 
que  ce  serait  une  mesure  à  prendre  si  Ton  voulait  faire  le  grat- 
tage, que  pour  ma  part  je  ne  fais  jamais. 

Je  vous  serais  obligé  de  publier  ces  petites  rectifications  dans 
votre  prochain  numéro,  et  vous  prie  de  croire  à  mes  meilleurs 
sentiments. 

A.   CARTAZ. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Leçons  sur  les  maladies  du  larynx,  par  le  D'  E.  J.  Moure. 
(Doia,  1890). 

En  publiant  ces  leçons,  M.  Moure  a  voulu,  dit-il,  réunir  en 
un  volume  les  résultats  de  son  expérience,  et  en  même  temps 
réagir  contre  f  la  tendance  d'aller  demander  aux  autres  ce  que 
nous  faisons  chez  nous  n.  C'est  là  une  intention  dont  nous 
louerions  Fauteur  sans  réserve,  s'il  ne  semblait  pas  oublier 


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BIBLIOGRAPHIE.  091 

par  trop  qu'à  côté  des  nombreiix  mémoires  publiés  par  Tècole 
française,  les  leçons  d'Isambert,  de  Mandl,  de  Fauvel,  de  Krisa- 
ber,  etc.,  t.eimeut  comme  travaux  une  place  fort  honorable  à  côte 
des  traductions  des  ouvrages  étrangers. 

Il  est  difficile,  sinon  impossible,  dans  une  analyse  succincte, 
de  passer  en  revue  toutes  les  matières  traitées  par  Tauteurdans 
son  volumineux  travail.  Aussi  nous  bornerons-nous  à  quelques 
rapides  indications,  renvoyant  le  lecteur  à  l'original  pour  de 
plus  amples  détails. 

Après  avoir  étudié  les  troubles  circulatoires  de  la  muqueuse 
laryngée  et  la  laryngite  catarrhale,  M.  Moure  consacre  un  cha- 
pitre spécial  à  Tépiglottite. 

Certes,  les  lésions  inflammatoires  peuvent  débuter  et  môme 
rester  plus  marquées,  pendant  toute  la  durée  du  processus,  à  la 
région  épiglottique  ;  mais  alors  la  logique  ne  demanderait-elle 
pas  que  Ton  décrive  ainsi  isolément,  comme  Tout  fait  d'ailleurs 
certains  auteurs,  à  côté  de  l'épiglottite,  l'inflammation  des  cordes 
vocales,  celle  des  bandes  ventriculaires,  de  la  région  aryté- 
noldienne,  etc.,- etc.  ? 

Suit  une  bonne  description  de  la  laryngite  aiguë  œdémateuse, 
et  nous  arrivons  à  Tétude  des  abcès  du  lai7nx. 

La  dénomination  d'abcès  du  larynx,  dont  nous  ne  méconnais- 
sons pas  les  avantages,  ne  présente-t-elie  pas  certains  incon- 
vénients? 

En  pathologie  générale,  les  travaux  contemporains  ont  sin- 
gulièrement modifié  la  manière  de  considérer  les  affections  si 
disparates  réunies  autrefois  sous  le  nom  générique  d'abcès.  A 
la  classification  grossière,  rassemblant  dans  un  môme  cadre 
des  processus  ayant  pour  seul  point  commun  la  formation  de 
poB,  on  a  substitué  à  peu  près  complètement  une  classification 
nouvelle,  fondée  sur  l'idée  de  cause.  Pourquoi  ne  tenterait-on 
pas  la  môme  revision  en  laryngologie?  On  ne  verrait  plus  ainsi 
réunies  des  lésions  à  marche  tantôt  très  lente,  tantôt  remar- 
quablement rapide,  relevant  ici  du  traumatisme,  là  de  la  fièvre 
typhoïde,  là  encore  de  la  tuberculose,  d^infectioos  streplococ- 
ciques,  etc.,  à  siège  extra  ou  intra-laryngé,  superficiel  ou  pro- 
fond I 

Si  Ton  veut  s'intéresser  à  la  classification  d'hier,  à  la  classi- 
fication anatomique,  qui  réalisait  déjà  un  réel  progi*ès,  pour- 
quoi encore  ne  pas  se  conformer  aux  habitudes  de  la  patho- 
logie générale?  Est-ce  que  l'on  décrit  sous  le  nom  d'abcès  les 
coUeetions  purulentes  qui  accompagnent  les  périostites  et  les 


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6^  BIBLIOGRAPHIE. 

ostéites  de  la  fièvre  typhoïde,  etc.?  Pour  le  larynx,  dans  la 
majorité  des  cas,  les  suppurations  profondes  ont  pour  origine  les 
lésions  du  périchondre.  Depuis  les  travaux  de  von  Ziemmsen,  Ton 
s'accorde  pour  désigner  ces  processus  sous  le  nom  de  périchon- 
drites.  Or,  on  chercherait  en  vain,  dans  le  Traité  de  M.  Moure, 
un  chapitre  spécial  consacré  à  ce  point  si  intéressant  et  si  capital 
de  rhistoire  des  affections  laryngées.  Les  périchondrites  se 
trouvent  étudiées  avec  les  autres  espèces  de  suppurations  da 
larynx,  sous-muqueuses  et  périlaryngées. 

Dans  le  chapitre  des  laryngites  chroniques  traitées  avec  beau- 
coup de  soin,  nous  avons  été  surpris  de  ne  pas  trouver  au 
moins  mentionnés  les  travaux  récents  sur  l'état  du  larynx 
décrit  sous  le  nom  de  pachydermie  laryngée.  Il  est  vrai  que  le 
nom  surtout  est  nouveau,  ainsi  qu*il  est  facile  de  s'en  con- 
vaincre à  la  lecture  des  auteurs  I 

Nous  aurions  un  certain  nombre  de  réserves  et  plusieurs 
critiques  de  détail  à  faire  sur  la  description  de  la  laryngite 
tuberculeuse  ;  mais,  pour  ne  pas  nous  étendre  trop,  nous  nous 
bornerons  à  signaler  seulement  quelques  points.  A  propos  de  la 
pathogénie  de  la  laryngite  tuberculeuse,  Tauteur  expose  les 
opinions  anciennes,  sans  émettre  de  vues  personnelles.  Les 
recherches  modernes  nous  semblent  cependant  avoir  résolu 
les  grandes  lignes  du  problème  et  il  est  en  général  possible,  dans 
chaque  cas  en  particulier,  de  déterroioer  le  mode  d'infection  du 
larynx.  C'est  là  un  point  capital  au  point  de  vue  thérapeutique, 
et  nous  avons  regretté  de  ne  pas  le  trouver  étudié  avec  tous 
les  détails  qu'il  mérite.  C'est  là  une  lacune  à  signaler  dans  la 
description  claire  et  assez  personnelle  que  nous  donne  M.Moure. 

Pour  la  dysphagie  douloureuse  (la  dysphagie  mécaniqpie  n'est 
pas  étudiée),  M.  Moure  s'étonne  que,  contrairement  à  l'avis 
général,  nous  ayons  surtout  insisté  sur  la  dysphagie  des  solides 
dans  le  traité  de  la  phthisie  laryngée  que  nous  avons  publié  avec 
M.  Gouguenheim.  C'est  là  une  question  de  statistique,  nos 
chiffres  résultant  de  l'observation  des  malades,  et  nous  n'y 
pouvions  rien  changer. 

Nous  ne  voudrions  pas  faire  cependant  de  cette  analyse  un 
plaidoyer  pro  domOy  mais  nous  ne  pouvons  ne  pas  constater  que 
si  M.  Moure  admet  la  réalité  de  la  tuberculose  primitive  du 
larynx,  il  ne  la  décrit  pas.  Or,  celle-ci  revôt  le  plus  souvent  la 
forme  polypeuse,  ainsi  que  nous  l'avons  démontré  avec  M.  le 
docteur  Gouguenheim.  Ces  productions  polypoïdes  se  montrant 
bien  avant  l'apparition  de  toute  autre  lésion  laryngée  ou  pul- 


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BIBLIOGRAPHIE.  898 

monaire  sont  bien  différentes  des  tumeurs  polypoldes  décrites 
depuis  longtemps  par  Schnitzler,  Foa,  Percy  Kidd,  Héryng, 
Âriza,  eto.,  qui,  au  lieu  dMnaugurer  le  processus,  en  sont  une 
manifestation  plus  ou  moins  tardive. 

De  même  Tétat  muqueux  de  la  région  interaryténoTdienne,  si 
important  comme  signe  diagnostique  précoce,  et  que  noua 
avons  tout  spécialement  décrit  avec  M.  Gouguenheim,  état  qui 
diffère  de  ce  que  Ton  a  désigné  depuis  longtemps  sous  le  nom 
d'aspect  velvétique,  est  à  peine  mentionné. 

Les  périchondrites ,  les  pseudo-œdèmes  inflammatoires,  qui 
tiennent  une  si  grande  place  dans  l'histoire  de  la  phthisie  la- 
ryngée, sont  aussi  fort  brièvement  étudiées. 

M.  Moure  semble  ne  pas  professer  pour  Tacide  lactique  et  le 
traitement  chirurgical  de  la  phthisie  laryngée  l'opinion  de  la 
plupart  des  laryngologistes  actuels.  Certes,  Tacide  lactique  pro- 
voque assez  souvent  au  début  un  léger  spasme  glottique.  Mais 
nous  devons  dire  que  nous  Tavons  employé  et  vu  employer 
tellement  souvent^  sans  aucun  inconvénient  et  avec  grand  avan- 
tage, que  nous  avons  peine  à  nous  expliquer  les  préventions 
de  Fauteur. 

A  propos  de  la  syphilis  du  larynx,  M.  Moure  décrit  avec  soin 
une  variété  des  lésions  de  la  période  secondaire,  qui  se  pré- 
sente sous  la  forme  polypoïde  ou  condylomateuse.  Il  s^agit  là, 
d'ailleurs,  d'une  lésion  assez  rare,  mais  bien  connue  cependant 
(Krishaber,  Wagner,  Ruhle,  Gouguenheim,  Le^in,  etc.),  quoi- 
que M.  Moure  ne  signale  pas  les  travaux  de  ses  devanciers. 

Pour  ce  qui  concerne  les  paralysies  laryngées  de  la  période 
secondaire,  M.  Moure  déclare  qu'elles  sont  «  manifestement  in- 
dépendantes de  toute  compression  appréciable  des  récurrents  > 
et  trouve  «  singulier  ce  fait  qu'on  les  a  presque  toujours  obser- 
vées à  gauche  ». 

Pour  la  première  affirmation,  nous  nous  bornerons  à  cons- 
tater qu'elle  n*est  qu'une  vue  de  l'esprit.  Étant  donné  d'une  part 
ce  que  nous  savons  du  rôle  de  l'adénopathie  de  la  chaîne  gan- 
glionnaire récurrentielle  dans  la  pathogénie  des  laryngoplégies, 
et,  d'autre  part,  la  fréquence  des  tuméfactions  ganglionnaires  à 
la  période  secondaire  de  la  syphilis,  il  faut  bien  reconnaître 
que  l'hypothèse  inverse,  tout  en  restant  une  hypothèse,  est  très 
probable  et  très  acceptable. 

Une  des  raisons  qui  semblent  la  rendre  inadmissible  pour 
M.  Moure,  c'est  que  Ton  n'en  pourrait  constater  les  Bffets  aussi 
bien  à  droite  qu'à  gauche. 


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m  BIBLIOGRAPHIE. 

Mais  nous  ne  voyons  pas  ce  quMl  y  a  de  singulier  dans  celle 
unilatéralité  gauche  des  laryngoplégies  syphilitiques.  Tout 
d'abord,  c'est  là  un  fait  commun  à  nombre  de  processus  attei- 
gnant la  motilité  du  larynx,  et,  en  second  lien,  il  s'explique 
fort  bien  par  la  différence  profonde  qui  exista  entre  les  rapports 
des  deux  nerfs  récurrents  droit  et  gauche. 

Les  lésions  de  la  syphilis  tertiaire  ne  peuvent  être  toutes  ré- 
sumées dans  la  gomme  circonscrite  et  dirfiise,  les  ulcérations 
et  la  périchondrite.  Il  faut  encore  signaler  à  côté  les  infiltra- 
tions circonscrites  ou  diffuses,  —  constituant  la  laryngite  syphi- 
litique hypertrophique  de  Soramerbrodt,  étudiées  aussi  par 
Lewin,  Whistler,  etc.,  —  les  polypes  syphilitiques,  etc. 

Nous  regrettons  aussi  de  ne  pas  trouver  mentionnés  les  tra- 
vaux récents  de  Frfinkel ,  de  Krause ,  sur  la  périchondrite 
des  syphilitiques  et  Tabsence  de  toute  indication  sur  la  nature 
de  ces  lésions  (processus  spécifique,  infection  secondaire). 

Pour  ne  pas  étendre  démesurément  cette  analyse,  nous  arri- 
vons immédiatement  aux  chapitres  consacrés  aux  paralysies 
laryngées. 

Quelques  pages  seulement  sont  consacrées  à  Tétude  des  pa- 
ralysies laryngées  de  cause  centrale.  Les  travaux  publiés  y  sont 
rapidement  mentionnés,  et  M.  Moure  n'y  ajoute  aucun  fait 
nouveau. 

Il  en  est  de  même,  en  général,  pour  les  chapitres  suivants.  A 
propos  des  paralysies  récurrentielles,  nous  devons  signaler  une 
lacune  considérable  à  notre  avis.  M.  Moure  ne  mentionne 
qu'à  peine  les  travaux  de  M.  Gouguenheim  sur  le  rôle  de  Tadé- 
BOpathie  trachée-laryngée  dans  la  genèse  des  laryngoplé- 
gies. Ces  travaux,  qui  ont  été  maintes  fois  depnis  confirmés 
par  tous  ceux  qui  ont  fait  des  recherches  nécroscopiques,  éclai- 
rent cependant  d*une  façon  remarquable  cette  question  autrefois 
si  obscure,  malgré  les  hypothèses  de  Hosenbach  et  de  Semon 
qui  ne  concordent  en  rien  avec  les  faits,  ainsi  que  nous  avons 
pu  nous  en  rendre  compte  par  l'examen  histologique  des  récur- 
rents. (Gouguenheim  et  Tissier,  loc,  cit.) 

Nous  passons  plusieurs  chapitres,  fort  intéressants  d'ailleurs, 
ayant  hftte  d'en  arriver  aux  tumeurs  du  larynx. 

Dans  les  lignes  qu'il  consacre  à  i'étudedes  papillomes,  M.  Moure 
dit  que  «  l'état  papillomateux  est  assez  analogue  à  la  tuberculose 
vocale,  avec  cette  différence,  toutefois,  qu'ici  le  bourgeonine- 
ment  est  plus  considérable  et  qu'on  a  affaire  non  à  de  simples 
villosités,  mais  à  une  véritable  tumeur  d'aspect  plus  grisâitre, 


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aiBLIOGRAPHIE  886 

plus  terne  et  surtout  plus  saillante  et  plus  mamelonnée  ».  Mais 
nous  croyons  cependant  avoir  démontré  péremptoirement,  par 
des  preuves  tirées  de  la  clinique,  de  Tanatomie  pathologique, 
de  la  bactériologie  et  derexpérimentalion,  qu*un  certain  nombre 
de  cas,  rangés  sous  le  nom  de  papillomes  et  caractérisés  par 
un  bourgeonnement  extrêmement  actif  de  tumeurs  véritables 
plus  ou  moins  volumineuses,  ne  représentaient  en  réalité  qu^une 
des  formes  initiales  de  la  tuberculose  (Gouguenheim  et  Tissier, 
loc,  ciL),  M.  Moure  ne  cite  pas  môme  nos  recherches. 

Le  chapitre  consacré  au  cancer  du  larynx  est  certainement  le 
plus  sacrifié,  si  Ton  compare  Timportance  relative  de  Tétude 
des  néoplasies  malignes  à  celle  des  diverses  affections  du 
larynx,  et  nous  croyons  qu'en  s'en  tenant  strictement  à  la  des- 
cription symptomatique  (nous  ne  parlons  pas  de  ce  qui  touche 
Tanatomie  pathologique,  partie  laissée  volontairement,  semble- 
t-il,  un  peu  de  c6té  par  Tauteur  dans  tout  ce  traité)  que  donne 
M.  Moure,  il  serait  peut-être  facile  de  reconnaître  le  cancer  à 
une  période  tardive,  mais  que  le  diagnostic  des  formes  initiales, 
point  capital  cependant,  serait  tout  à  fait  impossible. 

Quelques  pages  seulement, presque  uniquement  consacrées  aux 
caractères  propres  des  diverses  variétés  de  néoplasies  laryn- 
gées, sont  attribuées  à  Tétude  laryngoscopique  du  cancer  du 
larynx,  dans  un  traité  qui  comprend  près  de  600  pages. 

Si  M.  Moure  sépare  avec  Isambert  le  cancer  intra-laryngien 
du  cancer  extra-laryngien,  il  n'étudie  pas  les  différences  si  mar- 
quées de  leur  physionomie  clinique  : 

Évolution  rapide,  adénopathie  précoce  dans  un  cas  ;  altéra- 
tion initiale  de  la  motilité  lorsque  la  lésion,  ce  qui  est  la  règle, 
siège  sur  la  corde  vocale  ;  dans  le  second  cas,  unilatéralité  et 
aspect  des  lésions,  absence  d'adénopathie,  etc.,  etc. 

Mentionnons,  pour  terminer,  les  chapitres  consacrés  anx  lé- 
sions traumatiques  du  larynx,  aux  corps  étrangers  des  voies 
aériennes  et  aux  complications  laryngées  des  fièvres  éniptives, 
de  la  fièvre  typhoïde,  de  l'érysipèle  et  de  la  grippe. 

Malgré  les  critiques  de  détail  que  nous  avons  adressées  à 
l'ouvrage  de  M.  Moure,  il  n'en  reste  pas  moins  certain  qu'il 
contient  de  bonnes  choses,  beaucoup  de  bonnes  choses,  et  qu'il 
doit  être  tenu  pour  une  contribution  fort  importante  à  l'étude 
des  affections  laryngées. 

Si  nous  avons  largement  profité  de  notre  droit  de  critique, 
c'est  parce  que  nous  nous  adressions  à  un  livre  de  valeur,  où 
il  est  toujours  regrettable  de  trouver  quelques  lacunes.  Mais,  il 


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096  BIBLIOGRAPHIE. 

faut  bien  le  reconnaître,  il  s'agit  là  d*un  déftiut  à  peu  près  inë- 
vitablement  inhérent  à  cette  forme  d'ouvrages.  Un  traita  des 
mnladies  du  larynx  peut  être  simplement  l'exposé  des  vues,  de 
la  pratique  personnelle  d'un  auteur,  ou  bien  avoir  pour  but  de 
fixer  l'état  de  la  science,  sans  préjudice  d'une  appréciation, 
d'après  ses  propres  travaux,  des  idées  et  des  théories  émises 
par  les  différents  auteurs;  mais  il  est  difficile  qu'il  soit  les  deux 
à  la  fois.  p.  T. 

Hygiène  de  l'oreiUe,  par  le  professeur  Vingbnzo  GozzoLiiro^ 
directeur  de  la  clinique  agrégée  des  maladies  de  Toreille,  du 
nez  et  de  la  gorge,  à  l'hôpital  clinique  de  Naples;  2«  édition, 
augmentée,  traduite  de  l'italien  par  le  D'  Antonin  Jolt  (de 
Lyon.)  (G.  Masson,  éditeur,  Paris,  4890.) 

Nous  sommes  heureux  de  retrouver  sous  cette  forme  les  ar- 
ticles publiés  par  le  professeur  Gozzolino,  en  particulier  dans 
//  Morgagniy  et  que  nous  avions  déjà  lus  avec  un  vif  intérêt. 

Ije  petit  livre  qui  nous  est  présenté  aujourd'hui,  fort  bien 
édité,  est  la  traduction  de  la  ^  édition.  Cette  traduction  est 
très  fidèle  et  très  complète,  comme  toutes  celles,  du  reste,  qui 
viennent  du  docteur  Joly.  Enfin,  le  sujet  est  neuf  et  l'un  des 
plus  intéressants  en  ce  qui  concerne  les  affections  de  Toreille. 

Le  professeur  Gozzolino  a  été  l'un  des  premiers  à  attirer 
l'attention  du  monde  médical  sur  un  chapitre  d'hygiène  jusqu'ici 
passé  al)8olument  sous  silence.  Son  «  Hygiène  de  l'oreille  », 
que  nous  avons  sous  les  yeux,  s'adresse  aussi  bien  aux  méde- 
cins qu'aux  gens  du  monde.  Tout  ce  qui  regarde,  en  effet, 
l'oreille  est  encore  presque  totalement  ignoré  du  public  et 
même  de  beaucoup  de  praticiens. 

Le  plan  de  l'ouvrage  est  très  simple  et  très  pratique.  Il  com- 
prend quatre  chapitres.  Dans  le  premier,  l'auteur  s'occupe  du 
nouveau-né,  et  dans  le  second,  de  l'enfant.  Ges  deux  chapitres 
devraient  être  connus  de  tout  le  monde,  et  surtout  des  mères 
qui  affectionnent  réellement  leurs  enfants.  G'est,  en  effet,  dans 
l'enfance,  que  les  trois  quarts  des  affections  de  l'oreille  débu- 
tent. G'est  à  ce  moment  que  le  médecin  peut  agir  avec  le  plus 
grand  nombre  de  chances  de  succès.  Il  ne  se  passe  pas  de  jour 
que  nous  n'ayons  l'occasion  de  déplorer  les  effets  d'un  retard 
causé  par  l'ignorance  et  l'incurie. 

Dans  le  troisième  chapitre,  l'auteur  parle  de  l'hygiène  de 
Toreille  chez  l'adulte.  Nous  voyons  alors  les  conséquenoes  de 
oette  temporisation  ftineste  qui  atteint  non  seulement  l'organe, 


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SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  AMÉRICAINE  WJ 

mais  encore  le  moral,  rend  l'homme  misanthrope  et  le  pousse 
même  au  suicide.  Le  sourd  est  mille  fois  plus  malheureux  que 
Taveugle. 

Dans  le  dernier  chapitre,  le  professeur  Ck>zzo]ino  développe 
les  préceptes  généraux  qui  découlent  de  tout  ce  qui  précède. 

Il  serait  à  désirer  que  tous  fussent  mis  en  pratique,  et  que 
les  parents  fussent  bien  convaincus  qu'il  ne  «  faut  jamais  né- 
gliger le  traitement  des  affections  catarrhales  aigués,  et  surtout 
des  affections  chroniques  du  nez  et  de  la  gorge,  lesquelles  non 
seulement  sont  la  cause  directe  des  maladies  de  Toreille,  mais 
encore  transforment  les  muqueuses  en  un  terrain  propre  à  la 
culture  des  microbes  d'un  grand  nombre  de  maladies  infec- 
tieuses, parmi  lesquelles  la  diphthérie,  la  rougeole,  la  scarla- 
tine, etc.  ». 

Enfin,  il  combat  les  trop  nombreux  préjugés  du  vulgaire,  et 
termine  par  quelques  considérations  sur  les  appareils  acous- 
tiques dont  le  meilleur  ne  vaut  rien  et  dont  beaucoup  sont 
exploités  par  les  charlatans  au  grand  détriment  des  malades  et 
de  leur  bourse. 

En  résumé,  livre  fort  bien  présenté,  fidèlement  et  élégamment 
traduit,  très  agréablement  écrit  sur  un  des  sujets  les  plus  gé- 
néralement ignorés.  Nous  ne  saurions  donc  trop  en  recom- 
mander la  lecture,  qui  sera,  nous  en  sommes  convaincu,  fruc- 
tueuse pour  tous.  n'  hamon  nu  rouoBRAY. 


SOCIÉTÉ  D'OTOLOeiE  âMÉRIGiIN£ 


La  vingt-troisième  session  annuelle  de  la  Société  d'otologie 
américaine  s*est  réunie  à  THôtel  Kaaterskill,  dans  les  montagnes 
de  Gatskill,  le  15  juillet  1890.  Le  W  John  Green  (Saint- f.ouis) 
présidait  en  l'absence  du  président  et  du  vice-président.  I^  pré- 
sident, le  D'  Pomeroy  (New- York),  arrivé  un  peu  en  retard,  et 
yingt-deux  membres,  ainsi  que  plusieurs  hôtes,  prirent  part  aux 
séances.  Trois  nouveaux  membres  :  les  D^  F.-L.  Jack  (Boston), 
J.-M.  Ray  (Louisville)  et  J.-B.  Shapleigh  (Saint-Louis)  fu- 
rent élus  et  diverses  autres  affaires  expédiées  dans  une  réunion 
privée. 


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608  SOCIÉTÉ  lyOTOLOGlE  AMÉRICAINE 

Le  premier  mémoire,  la  par  le  D'  Huntiogton  Richards 
(New-York),  a  pour  titre  :  Sclérose  mastoïdienne,  observation 
d'un  cas  typique  et  mortel.  L'auteur  insiste  sur  le  jcaractèro 
insidieux  de  l'affection,  qui  souvent  ne  présente  pas  les  symptômes 
ordinaires  (excepté  la  grande  douleur)  qui  caractérisent  la  mastoï- 
dite. Les  raisons  de  Thypertrophie  osseuse  et  de  la  diminution 
des  anastomoses  sont  bien  exposées  et  les  dangers  clairement  indi- 
qués ;  l'insufûsance  des  mesures  de  traitement  est  démontrée 
par  les  cas  rapportés,  dans  lesquels  Tincision  de  Wilde  avait 
plutôt  aggravé  Tétat.  Le  malade  souffrait  d*une  otorrhée  depuis 
dix  ans,  et  le  conduit  était  presque  obstrué  par  un  polype.  La 
sensibilité  et  la  douleur  mastoïdiennes  étaient  extrêmes,  mais 
on  put  Tatténuer  par  remploi  de  sangsues.  Le  polype  reparut  en 
dépit  d^une  extraction  complète,  et  les  symptômes  devinrent 
plus  graves.  La  tnastolde  fut  ouverte  au  moyen  du  foret,  le  5  mai  ; 
le  tissu  offrait  la  dureté  de  Tivoire,  il  était  très  faiblement  diploé- 
tique  et  ne  présentait  aucune  trace  d*anlre,  bien  que  le  foret  pé- 
nétrât à  une  profoudeur  de  quatre  centimètres  et  qu'il  semblât 
ouvrir  le  canal  semi-circulaire  horizontal.  Gomme  la  douleur  et 
la  fièvre  reparurent  après  un  courl  intervalle,  on  appela  en  con- 
sultation les  D'*  Buck  et  Abbey  ;  la  trépanation  fut  pratiquée 
avec  le  ciseau  et  étendue  jusqu'au  conduit  «auditif.  On  ne  trouva 
aucune  trace  de  Tautre  ni  du  tympan  dans  le  tissu  éburné.  Les 
symptômes  s'aggravèrent,  il  y  eut  du  délire,  un  piosis  et  des 
spasmes  musculaires  surtout  de  la  face  et  du  cou.  L*urine,  d'un 
poids  spécifique  de  1020,  n'avait  ni  sucre  ni  albumine.  De  petits 
frissons  apparurent,  dus  probablement  à  Tusage  de  Tantipyrine, 
et  le  malade  succomba  le  12  mai,  peut-é^re  à  une  méningite  dif- 
fuse. L'autopsie  ne  fut  pas  permise.  Comme  il  y  avait  une  carie 
de  la  voûte  du  tympan  et  des  végétations  polypoldes  persis- 
tantes, il  est  possible  qu*en  dégageant  le  tympan  plus  tôt  on  au- 
rait obtenu  un  meilleur  résultat  qu'avec  l'opération  mastoïdienne. 
L'auteur  proteste  de  nouveau  contre  le  mot  a  atticus  »  comme 
forme  latinisée  du  mot  propre  c  attic  »,  donné  au  recessua  épi" 
tympanicus^  puisqu'il  est  tout  à  fait  inadmissible  d'api'ès  les 
origines  linguistiques. 

Le  second  mémoire,  lu  par  le  D'  Samuel  Tbeobald  (Baltimore), 
était  intitulé  :  Un  cas  dans  lequel  un  septum^  ressemblant  exac* 
tement  è  la  membrane  du  tympan,  s'était  formé  dans  Je  tiers 
moyen  du  conduit  auditif  externe^  et  son  extraction,  suivie  d'une 
amélioration  de  l'ouïe,  La  membrane  était  à  vingt-cinq  millimètres 
du  tragus,  complètement  mobile  à  l'examen  au  moyen  du  spé- 


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SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  AMÉRICAINE  699 

culum  poeumatique  ou  de  son  fleuret,  et  Touîe  était  très  défec- 
tueuse; la  montre  était  entendue  seulement  au  contact  immédiat 
ainsi  que  la  voix,  à  condition  qu^elIe  fût  élevée.  Le  septum  fut 
piqué  et  enlevé,  découvrant  un  tympan  sec  et  sclérosé  ;  à  tra- 
vers une  large-  perforation,  on  voyait  un  manche  de  marteau 
enfoui,  ainsi  que  Tétrier,  comme  s'il  y  avait  perte  de  renclume. 
L'audition  fut  de  suite  considérablement  améliorée,  et  il  se 
montra  de  Técoulement  atvec  une  tendance  à  une  nouvelle  réfor- 
mation du  septum.  Un  tampon  arrêta  cela,  mais  accrut  Técoule- 
ment.  Par  l'emploi  d'une  petite  pellicule  de  coton  comme  mem- 
brane tympanique  artificielle,  la  muqueuse  sclérosée  devint 
humide,  bien  que  Técoulement  fût  actuellement  peu  abondant,  et 
Taudition  s'accrut  tellement  qu'un  bruit  sourd  était  perçu  à 
20  pieds.  A  droite  l'audition  n'avait  pas  varié.  Voix  hante  à 
vingt  pieds. 

Dans  la  discussion,  le  D'  Pomeroy  dit  que  les  effets  de  ces 
néo-membranes  (septa)  sont  réparateurs,  et  en  général  plus 
utiles  comme  protection  que  nuisibles  par  leur  obstacle  à  l'au- 
dition. 

Le  D'  Théobald  prétend  que  l'humidité  était  favorable  à  lu 
fonction  auditive  et  que  les  inconvénients  d'un  léger  écoule- 
ment étaient  plus  que  contre-balancés. 

Le  D'  Andrews  (New-York)  a  opéré  avec  succès  un  cas  sem- 
blable, et  le  D'  Richards  en  a  opéré  plusieurs  aussi. 

Le  D*  Richards  lit  au  nom  du  D'  A.-H.  Buck  (New-York)  un 
mémoire  sur  l'emploi  répété  de  la  douche  nasale  et  d^autres 
procédés  semblables^  où  il  déprécie  remploi  des  fluides  dans  le 
nez,  excepté  sous  forme  de  spray,  et  il  recommande  dans  ce 
cas  des  solutions  d'huile.  Les  cas  malheureux  ont  été  assez 
nombreux  et  les  conséquences  ont  été  sérieuses  dans  quel- 
ques-uns. 

Dans  la  discussion,  le  D'  Randall  insiste  sur  ce  que  les  solu- 
tions aqueuses  doivent  toujours  être  d*une  température  parti- 
culière et  d-un  certain  poids,  et  que  la  douche  ne  doit  ôtre  em- 
ployée que  dans  les  cas  d*atro()hie  ;  il  ajoute  que  beaucoup 
d'opérations  intra-nasales  donnent  lieu  à  des  inflammations  de 
l'oreille. 

Le  D'  Abbots  (Buffalo)  dit  que  plusieurs  des  cas  cités  appar- 
tenaient à  la*  période  «  de  la  grippe  >  ;  mais  le  D'  Richards  ré- 
plique que  les  observations  prouvent  que  le  traitement  nasal  en 
était  presque  certainement  la  cause. 

Le  D'  Andrews  (New- York)  a  vu  des  otorrhées  chroniques 


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700  SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  AMÉRICAINE 

très  améliorées  par  l'emploi  de  la  douche  nasale  et  s*«ggraver 
par  la  suppression  de  cette  douche. 

Le  D'  Pomeroy  pense  que  tous  les  auristes  ont  maintenant 
une  grande  crainte  de  la  douche  nasale,  et  que  les  rhinologistes 
devraient  prendre  des  précautions. 

Le  D'  Howe  (Buffalo)  parle  sur  F  ex  traction  (Tune  balle  de 
Foreille  au  moyen  du  galvano-caatère.  La  balle  avait  été  for- 
tement enfoncée  par  une  intervention  peu  judicieuse  et  résistait 
à  des  moyens  très  simples.  L'extrémité  du  cautère  fut  introduite 
dans  la  surface  lisse  et  dessinée»  mais  elle  ne  put  extraire 
le  corps  étranger  ;  grâce  à  une  modification  des  parois, 
on  put  appliquer  une  pince  et  le  corps  étranger  put  être 
extrait. 

Dans  la  discussion,  le  D'  Rider  (Rochester)  insiste  sur  ledan^ 
ger  qu'il  y  a  à  laisser  un  autre  instrument  qu'une  seringue  entre 
les  mains  d'un  praticien  général,  et  dit  qu*il  ne  survient 
de  cas  graves  qu*à  la  suite  d'interventions  pratiquées  mal  à 
propos. 

Le  Jy  Reeve  (Toronto)  recommande  pour  les  cas  difficiles 
une  cuiller  en  forme  de  spatule. 

Le  D'  Theobald  se  sert  généralement  d'une  boutonnière  faite 
avec  une  épingle  à  cheveux  en  acier  anglais. 

Le  D'  Randall  préfère  la  cuiller  pointue  de  Politzer,  et  dans 
le  seul  cas  où  elle  aurait  échoué,  il  aui*ait  pu  tirer  assez  fort 
sur  la  tète  de  l'enfant  pour  le  soulever  de  l'oreiller,  sans  que 
cette  violence  eût  donné  lieu  à  des  accidents. 

Le  D'  Richards  (New-York)  relate  les  nouvelles  études  faites 
par  lui  et  le  D'  Buck  sur  Voreille  de  l'éléphant  ;  il  présente 
une  série  de  photographies  et  corrige  quelques  erreurs  de  la 
communication  précédente  (68),  dues  à  la  transposition  des  spé- 
cimens partiels  placés  entre  leurs  mains. 

Le  D'  Randall  lit  un  mémoire  du  D'  Burnett  (Philadelphie) 
sur  les  bons  résultats  permanents  de  F  excision  de  la  membrane 
du  tympan  et  du  marteau  dans  un  cas  de  vertige  auriculaire  et 
dans  un  cas  de  suppuration  chronique  de  Fattique. 

L'auteur  insiste  sur  la  durée  des  résultats,  qui  ont  été  tout  à 
fait  satisfaisants  pendant  deux  ans  dans  le  premier  cas,  et  pen- 
dant un  an  dans  le  second  cas.  Le  vertige  grave  et  le  tinte- 
ment, dans  le  premier  cas,  n'avaient  pas  guéri  par  les  moyens 
doux,  mais  ils  disparurent  sitôt  après  l'excision. 

Dans  l'autre  cas,  un  écoulement  qui  durait  depuis  plusieurs 
années  et  provenait  de  la  carie  de  la  tète  du   marteau  cessa 


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SOaÉTÉ  D'OTOLOGIE  AMÉRICAINE  701 

aussitôt  après  l'extraction  de  l'osselet,  et  Touïe,  de  nulle  qu'elle 
était,  perçut  les  mots  chuchotes  à  douze  pieds.  Quant  aux 
brides  et  adhésions  qui  existaient  dans  la  caisse,  il  dit  que 
d*autres  soins  avaient  été  continués  inutilement  sans  améliorer 
Taudition. 

La  discussion  est  remise  après  la  lecture  du  mémoire  sui- 
vant: 

Le  D*  Randall  (Philadelphie)  lit  des  Notes  complémentaires 
sur  la  perforation  de  la  membrane  de  SbrapneJl  afàrmant  l'opi- 
nion émise  par  lui  l'année  passée  que  ces  lésions  n'étaient  pas 
rares,  et  citant  22  cas  observés  pendant  les  six  derniers  mois. 
Quoique  ses  souvenirs  soient  incomplets,  il  a  noté  43  cas  ob- 
servés sur  1,500  malades  pendant  les  dix-huit  mois  précédents, 
environ  8  0/0. 

Dans  un  petit  nombre  de  cas,  l'auteur  a  excisé  la  membrane 
du  tympan  et  les  osselets,  mais  sans  en  retirer  un  brillant  ré- 
sultat; il  est  partisan  des  injections  intra-tympaniques  de 
peroxyde  d'hydrogène  et  de  solutions  faibles  d'acides  minéraux 
et  d'insufflations  de  poudre  boriquée. 

Dans  la  discussion,  le  D*  Blake  (Boston)  cite  les  résultats 
d'une  longue  série  d'études  entreprises  par  lui  en  collabora- 
tion avec  le  D'  Bryant  sur  les  brides  intra-tympaniques,  les 
représentant  comme  très  fréquentes  et  probablement  impor- 
tantes. Il  propose  de  substituer  à  l'excision  une  perforation  du 
quart  postéro-supérieur,  la  disjonction  de  l'articulation  de  l'en- 
clume et  de  rétrier,  la  section  de  quelques  brides  tenant 
rétrier,  ainsi  que  celle  du  tendon  de  Tétrier;  il  ajuste  le 
sommet  du  bord  de  la  membrane  du  tympan  à  la  tète  de  l'étrier. 
Dans  les  cas  de  suppuration,  l'extraction  des  os  nécrosés  doit 
être  la  règle  ;  mais  les  cas  heureux  publiés  pourraient  être 
contrebalancés  par  beaucoup  de  résultats  défavorables.  L'au- 
teur a  vu  un  cas  où  le  dégagement  de  l'étrier  ne  suffisait  pas  et 
où  on  trouva  une  membrane  épaisse  qui  obstruait  la  niche  de  la 
fenêtre  ronde  ;  son  incision  améliora  beaucoup  l'audition  ; 
mais  le  résultat  n'a  été  que  temporaire  en  dépit  d'incisions  ré- 
pétées. 

Le  D'  Randall  a  retiré  peu  d'avantage  de  l'excision  dans  les 
cas  de  tintement  et  de  vertige,  et  chercherait  certainement  dans 
l'avenir  à  dégager  l'étrier  dans  des  cas  semblables.  Il  était 
certain  que  les  caries  des  osselets  guériraient  si  elles  ne  se 
propageaient  pas,  car  bien  que  au  moins  15  de  ses  cas  récents 

àXCMALBS  DB8  MALADIES  Dl  l'oRBILLB  BT  DU  LARYNX.  -    XVI.  48 


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702  SOCICTÉ  D'OTOLOGIE  AMÉRICAINE 

aient  présenté  un  aspect  nu  et  en  apparence  nécroUque,  le 
traitement  a  réussi  rapidement. 

Le  D'  Théobald  appuie  cette  manière  de  voir  d*aprè8  son 
expérience  dans  ses  expériences  sur  les  cas  lacrymaux  ;  et  le 
D'  Pomeroy  a  vu  beaucoup  de  guérisons  spontanées^ 

Le  D'  Lippincott  (Pittsburg)  Ut  un  travail  sur  la  Mastoïdite 
interne  consécutive  à  Férysipèle.  Le  malade  était  en  bonne 
santé  apparente  avant  son  érysipèlOf  qui  fut  typique  et  grave 
et  donna  lieu  à  deux  abcès  profonds  du  crâne.  Il  survint  alors 
de  Tolorrhée  qui  d^abord  ne  s'étendit  pas  au  conduit  externe  ; 
mais  la  douleur  et  le  gonflement  de  la  mastolde  survinrent 
bientôt,  le  gonflement  ressemblait  à  un  furoncle,  le  pus  sortant 
en  arrière  apparut  au  tiers  interne  de  la  paroi  po8téi*ieure  du 
conduit.  Les  symptômes  s'aggravèrent,  la  mastoïde  fut  perforée 
et  le  pus  évacué  aussitôt  que  la  paroi  mince  fut  traversée.  On 
pratiqua  des  injections  intra-tympaniques  et  la  guérison  survint 
rapidement.  L'auteur  incline  à  croire  que  Térysipèle  était  se- 
condaire de  l'otite,  en  dépit  de  l'histoire  de  la  maladie. 

Dans  la  discussion,  le  D'  Randail  cite  un  cas  ou  un  écoule- 
ment abondant  séreux  avec  température  élevée  du  même  côté 
de  la  tête,  cessa  soudainement  et  fut  suivi,  en  trente-six  heures, 
du  développement  complet  d'un  érysipèle.  Après  que  ce  dernier 
eut  guéri,  une  poche  communiquant  avec  un  séquestre  fut 
trouvée  au  milieu  de  In  paroi  postérieure  du  conduit  et  une 
autre  poche  s'ouvrit  près  de  la  membrane  du  tympan.  L'ouïe 
était  généralement  bonne,  de  sorte  que  le  tympan  n'avait  été 
que  peu  affecté.  La  guérison  fut  rapide.  Une  blessure  grave 
de  la  main  n^était  pas  comprise  dans  le  processus  érysipéla- 
teux,  bien  que  les  deux  côtés  de  la  tête  fussent  affectés  à  leur 
tour. 

Le  D'  Neil  J.  Hepbnrn  (New- York)  rapporte  un  cas  intéres- 
sant de  Fracture  du  manche  du  marteau  (manubrium),  La  pé- 
nétration d*un6  épingle  à  cheveux  dans  la  membrane  gauche  du 
tympan  fut  suivie  de  douleur,  de  surdité  et  d*un  écoulement 
sanguin  pendant  une  semaine.  Quand  l'auteur  vit  le  malade,  il 
était  presque  complètement  sourd,  et  avait  une  ancienne  sup- 
puration du  côté  droit.  L*examen  fit  voir  une  ligne  oblique 
courant  du  haut  en  bas  du  manche  du  marteau,  et  Penflure 
causait  de  faux  mouvements  des  fragments  de  Tosselet.  La 
monti'e  était  peryue  à  40  pouces  à  droite,  mais  seulement  à 
4  pouces  à  gaucho,  la  ligne  de  rupture  s'élargissant  en  uice 
ouverture  ovale;  le  bout  du  manubrium  était  perdu  «i  la  oarie 


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SOCIÉTÉ  D'OTOLOGIE  AMÉRICAINE  -(» 

des  osselets  oontiaua  quand    le   malade  cessa  le  traitement. 

Le  D'  Pomevoy  (New- York)  rapporte  quelques  cas  cTaffec- 
tioDS  des  cellules  mastoïdiennes  avec  ouverture  ûstuleuse , 
guéris  sans  employer  le  foret  ou  le  ciseau.  Dans  le  premier 
cas,  Taffection  était  consécutive  à  la  grippe.  Il  s'agissait  d'une 
otorrhée  aiguë,  la  mastoïde  devînt  douloureuse  et  gonflée  et 
une  incision  de  Wilde  découvrit  un  abcès  dans  l'os.  Après 
plusieurs  mois  de  nettoyages,  —  peut-être  maintenus  trop 
longtemps  —  la  plaie  se  cieatrisa  avec  tin  bon  résultat  prompt 
et  permanent. 

Dans  le  second  cas,  il  y  avait  une  pareille  lésion  de  la  mas- 
totde;  l'incision  découvrit  un  abcès;  l'écoulement  continua 
pendanl  quinze  jours,  et  la  guérison  arriva  au  bout  de  vingt 
jours.  Dans  un  autre  cas,  la  suppuration  dura  quatre  mois,  et 
le  pus  pénétra  dans  l'antre.  La  guérison  survint  en  deux  mois. 
Dans  le  quatrième  cas  —  un  plongeur  —  l'abcès  était  au  som- 
met de  la  mastoïde,  et  la  guérison  fut  prompte  au  moyen  de 
simples  nettoyages. 

Dans  la  discussion,  le  D'  Abbott  mentionne  un  cas  d'abcès 
marqué  et  de  longue  durée,  qui  guérit  sans  opération  sur  l'os. 

Le  D'  Richards  n'observa  pas  do  semblables  résultats,  mais  il 
donne  quelques  indications  pour  aider  la  nature  quand  un  ab- 
cès n'est  pas  promptement  établi .  Il  a  vu  l'occlusion  permanente 
d'un  abcès  se  montrant  quand  l'os  était  rude  et  à  découvert. 

Le  D'  Blake  dit  que  dans  les  cas  qui  réclament  l'ouverture 
artiUcielley  une  perforation  étendue  n'est  pas  toujours  indispen- 
sable. Dans  trois  cas  récents,  une  petite  ouverture  à  l'aide  du 
foret  asufQ. 

Ont  été  annoncés  et  remis  au  comité  de  publication  les  tra- 
vaux suivants  :  Trois  cas  d^ otites  aiguës  suppurées  avec  com- 
plications et  mort  dans  un  cas^  par  Wilson  (Bridgeporl)  ;  Ané- 
vriame  reconnu  d'abord  dans  le  fond  de  roreille,  puis  se 
montrant  dans  le  couj  par  C.  A.  Todd  (Saint-Louis)  ;  De  rem- 
ploi des  disques  en  papier  du  D'  Blake  dans  neuf  cas,  par 
B,  Barclay  (Saint-Louis). 

Le  D'  Blake  dit  que  la  substance  de  su  communication  a  déjà 
4ié  énoncée  dans  la  discussian  sur  les  brides  intra^tympaniques 
et  leur  relation  4ivec  les  procédés  opératoires. 

La  Société  décide  alors  de  se  réunir  à  Washington  le  22  sep- 
tembre 1891  en  ipôme  temps  que  le  Congrès  des  médecins  et 
chirurgiens  américains. 

Ont  été  élus  membres  du  Bureau  pour  1891.  — •  Président  : 


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704  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

D'  Gorham  Bacon  (New  -York)  ;  vice-président,  D'  Huntington 
Richards  (New-York);  secrétaire-trésorier,  U' J.  J.  B.  Vermyne 
(New-Bedford). 

D'  B.  ALBX.   RANDALL. 


PRESSE  ÉTRAMGÉRB 


Accidents  toxiques  consécntifs  à  TinsUllation  de  chlorhydrate 
de  cocaïne  dans  la  caisse  du  tympan,  par  le  D'  Schwabach 
(de  Berlin).  (Therapeutische  Monatsbefte,  mars  1890.) 

Le  malade  qui  présenta  ces  accidents  était  atteint  d'une  otite 
moyenne  double,  suppuroe  à  droite  avec  une  large  perforation 
du  tympan,  non  suppurée  à  gauche .  La  surdité  et  les  bruits 
subjectifs  qu*i!  éprouvait  à  gauche  furent  améliorés  par  les  dou- 
ches d*air,  mais  revinrent  plus  intenses  au  bout  de  deux  mois. 
On  injecta  alors  cinq  gouttes  d'une  solution  de  cocaïne  à  5  0/0 
dans  la  caisse  du  tympan  gauche  après  s*êfre  assuré  de  la  per- 
méabilité de  la  trompe  d*Eustacho.  Peu  de  temps  après,  en 
omnibus,  le  malade  ressentit  divers  phénomènes  pénibles  :  de 
la  scchere^e  et  de  la  constriction  de  la  gorge,  ensuite  de  la 
salivation,  des  nausées,  des  vomissements,  et  un  vertige  allant 
presque  jusqu'à  la  perte  de  connaissance.  Ces  accidents  se  ré- 
pétèrent plusieurs  fois  dans  le  cours  de  la  journée,  et  il  8*y 
ajouta  une  sensation  de  froid  par  tout  le  corps.  La  température 
et  le  pouls  restèrent  normaux.  Après  une  mauvaise  nuit,  le 
même  état  morbide  dura  une  seconde  journée  en  8*atténuant 
graduellement,  et  trois  jours  après  Pinjeclion  de  cocaïne  le 
malade  était  encore  faible,  brisé,  sans  appétit  et  éprouvait  par 
moments   de  la  constriction  thoracique.  Les  bruits  subjectifs 

dans  Torcille  gauche  n'avaient  pas  changé.  m.  w. 

« 

De  Toute  moyenne  aiguë  consècutiye  à  l'influenza,  par  le  D'' 

LuDwio  Jankau  (clinique  otiatrique  de  Strasbourg).  {Deuts. 
med,  \Voch„  n«  12,  1890.) 

L'auteur  a  réuni  dans  le  cours  de  Tépidémie  150  observations 
d'otites  moyennes  aiguës,  et  il  résulte  de  celte  statistique  que 
l'otite  grippale  se  présente  avec  quelques  caractères  constants 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  705 

et  particuliers  qui  la  distinguent  des  autres  otites  observées  jus- 
qu'ici. L*otite  débute  peu  de  jours  après  Tinfluenza  par  une 
douleur  lancinante  très  vive,  accompagnée  d'irradiations  névral- 
giques dans  les  dents,  la  tôte,  l'apophyse  mastolde.  La  douleur 
cède  en  général  au  bout  de  24  heures,  et  il  survient  une  surdité 
à  peu  près  complète  avec  sifflement  et  bourdonnement  qui  ne 
diminue  guère  après  rétablissement  d*un  écoulement  séreux  ou 
purulent.  L'état  de  la  membrane  du  tympan  est  caractéristique  : 
elle  est  d*un  rouge  foncé,  infiltrée,  présente  des  foyers  hémor- 
ragiques superficiels,  masque  en  partie  les  osselets  et  fait  quel- 
quefois saillie  dans  son  quart  antéro-inférieur.  La  perforation 
a  lien  en  un  point  toujours  le  même  :  c'est  une  petite  fente  en 
avant  et  en  bas  du  marteau,  par  laquelle  s'écoule  un  liquide 
séreux,  rarement  purulent;  le  pus  n'est  abondant  que  chez  les 
sujets  antérieurement  atteints  de  rhinite  chronique.  Cette  otite 
à  début  grave  aune  marche  bénigne,  ne  se  complique  qu'excep- 
tionnellement de  mastoïdite,  mais  la  résolution  complète  se  fait 
longtemps  attendre;  la  myringite  intense  compromet  Touîe,  et  il 
y  a  un  certain  degré  d'ankylose  des  osselets.  m.  yi. 

Afléctions  aoricolaires  dans  l'influenza,  par  A.   Eitrlbbro. 
{Tirage  à  part  de  la  Wien,  med.  Presse^  u?  7,  1890.) 

L'auteur  confirme  les  données  fournies  par  Dreyfuss  et  Schwa- 
baoh  (voir  p.  185  des  Annales),  dont  il  résume  les  travaux.  Lui- 
même  a  observé  pendant  l'épidémie  d'influenza  qui  régnait  à 
Vienne  environ  100  cas  d'affections  auriculaires,  dont  une  partie 
a  la  polychnique  du  professeur  Urbantschitsch  et  les  autres  dans 
sa  clientèle  privée.  Il  a  souvent  pu  constater  des  hémorragies 
sur  les  différents  points  du  tympan.  Plusieurs  fois  même  les 
malades  ne  sont  venus  le  trouver  qu'à  la  suite  d'une  hémor- 
ragie interne  de  Toreille. 

Eitelberg  voit  dans  ces  hémorragies  fréquentes  et  persistantes 
un  signe  pathognomonique  des  inflammations  de  la  caisse  et 
du  tympan  dues  à  l'influenza.  Malgré  les  symptô.nes  initiaux 
très  alarmants  et  des  douleurs  atroces,  les  cas  ne  présentaient 
aucune  complication  et  la  guérison  s'eff'ectuait  au  bout  de  8  à 
10  jours  en  moyenne.  Il  rapporte  l'histoire  de  trois  cas  les  plus 
graves  qu'il  ait  observés.  A  la  fin  de  son  travail  il  cite  encore 
deux  cas  d'ancienne  otorrhée  dans  lesquels,  à  la  suite  de  l'in- 
fluenza, la  sécrétion  est  redevenue  très  abondante  durant  plu- 
sieurs jours.  LICUTWITZ. 


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706  PRB88B  ËTRANOÊRB 

Las  affactiOBi  las  plos  fr6qaantas  da  rorfaaa  da  l'oiiia  dans 
l'infliiansa,  par  Hàuo.  {Mûncb,  med,  Wocb,,  m*  8,  25  février 
1890.) 

L*anteur  complète  sa  note  préliminaire  sur  ce  eojat  (Yoir 
p.  186  des  Annales),  Il  a  observé  en  tout  80  cas  dans  lesquels 
une  relation  entre  les  affections  auriculaires  et  l'influanta  a  pu 
être  établie. 

Il  distingue  8  groupes  d'affections  de  Poreille  moyenne  dues 
à  Finfluenza.  Dans  le  premier  groupe,  il  existe  un  gonflement 
et  de  rhyperémie  de  la  muqueuse  de  la  trompe  et  de  la  caisse^ 
affection  qu'on  i*encontre  si  souvent  dans  des  angines  et  ca* 
tarrhes  aigus  simples.  Dans  plus  de  la  moitié  de  ces  cas,  avec 
un  traitement  approprié,  tout  rentre  dans  Tordre;  mais  cbes 
d^autres  malades,  le  gonflement  et  Thyperémie  augmentent,  et  il 
survient  de  l'exsudation.  A  partir  de  ce  moment,  les  symptômes 
changent  et  revotent  le  caractère  plus  sérieux  du  second  groupe. 
Les  douleurs  deviennent  plus  intenses  et  irradient  sur  toute  la 
moitié  de  la  tôte.  L*ouIe  baisse  considérablement  et  le  malade 
est  pris  de  fièvre;  parfois  la  température  monte  jusqu'à  40**.  Le 
tympan  est  d*un  rouge  foncé  ou  d'un  rouge  grisâtre,  et  il  se 
produit  dans  l'épaisseur  du  tympan  une  exsudation  qui  se  trahit 
parfois  par  la  formation  des  bulles.  L'épithélium  est  desquamé 
et  les  parties  voisines  du  conduit  auditif  osseux  sont  dMn  rouge 
clair  et  diffus.  En  môme  temps  il  s'établit  dans  «la  caisse  du 
tympan  une  sécrétion  qui,  d'abord  aéro-muqueuse,  devient 
muco-purulente  après.  Au  bout  de  deux  à  trois  jours  le  tympan 
se  perfore  le  plus  souvent  dans  sa  partie  inférieure.  La  gué- 
rison  survient  habituellement  sans  aucune  complication  au  bout 
de  3  à  5  semaines,  et  parfois  môme  en  5  à  11  jours. 

Le  3*  groupe  est  caractérisé  par  une  exsudation  hémorragique 
dans  la  caisse  et  dans  l'épaisseur  du  tympan.  Les  malades  sont 
pris  subitement  après  que  la  fièvre  de  l'affection  générale  a  déjà 
disparu,  de  douleurs  d'oreille  très  intenses;  la  fièvre  revient 
pendant  quelques  heures,  et  le  malade  est  complètement  sourd 
de  l'oreille  affectée. 

Le  tympan,  d'un  bleu  rouge  foncé  ou  d'un  bleu  noir,  est 
bombé  en  dehors.  Souvent  sa  surface  est  couverte  de  bulles 
hémorragiques  de  différente  grosseur.  Au  bout  do  6  à  12  heures, 
le  tympan  se  perfore,  et  il  sort  du  sang  liquide  ou  caillé. 

Sur  les  80  cas  observés  par  Tauteur,  26  appartenaient  au  pre- 
mier groupe,  37  au  second  groupe  et  17  au  troisième  groupe. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRK  707 

A  rencontre  d^autres  auteurs,  Haug  préconise  la  paracentèse 
toutes  les  fois  que  la  présence  de  sécrétion  peut  être  supposée, 

UGHTWITZ. 

Recherches  bactériologiques  dans  Totite  due  à  Finfluenza, 
par  E.  Zaufau  (Prager  med.  Woch.,  n»  9,  28  février  1890.) 

L'auteur  a  examiné  la  sécrétion  dans  2  cas  d*otite  survenue 
après  rinfluenza.  Dans  le  premier  cas,  il  trouva  le  streptococcus 
pyogenes,  et,  dans  le  second  cas,  le  diplococcus  pneumoniœ.  Il 
croit  qu'il  s*agit  dans  Potite  de  Tinfluenza  comme  dans  Totite 
d'autres  maladies  infectieuses  telles  que  la  fièvre  typhoïde, 
d*nne  infection  mixte,  comme  Tont  établi  Ehrlich  et  Brieger,  et 
que  Totite  peut  être  engendrée  par  différents  microparasites. 

LiGHTwrrz. 

Traitement  de  l'otite  moyenne  aiguë  basé  sur  les  résultats  des 
expériences  bactériologiques,  par  E.  Zaufal.  (Prager  med. 
Woch.,  no«  4,  5  et  6,  1890.) 

L'auteur  rappelle  ses  propres  travaux  et  ceux  de  Netter  pu- 
bliés dans  les  Annales  (n^  10,  1888),  d'après  lesquels  Totite 
moyenne  aiguë  peut  être  provoquée  par  des  microparasites 
différents.  On  rencontre  le  plus  souvent  le  streptococcus  pyo- 
genes et  le  diplococcus  pneumoniœ,  puis  viennent  le  staphy- 
lococcus  pyogenes  albus  et  le  staphylococcus  pyogenes  aureus. 
IjO  bacillus  pneumoniœ  Friedlâiider  et  le  staphylococcus  pyo- 
genes tennis  et  cereus  albus  s'observent  rarement. 

On  dislingue  habituellemei\t  les  otites  aiguës  primitives  des 
otites  aiguës  secondaires,  bien  qu^à  vrai  dire  il  n'existe  pas 
d'otites  primitives,  car  toujours  les  microorganismes  patho- 
gènes sont  introduits  dans  la  caisse,  le  tympan  étant  intact, 
soit  par  la  trompe,  soit  par  la  voie  sanguine.  Cependant  la 
division  en  otites  primitives  et  otites  secondaires  est  indiquée 
au  point  de  vue  clinique. 

Parmi  les  otites  primitives^  il  faut  ranger  les  affections  aiguës 
de  Toreille  moyenne  qui  surviennent  au  cours  d'une  rhinite, 
pharyngite,  amygdalite,  bronchite,  iufluenza,  et  de  la  pneu- 
monie. On  doit  y  ajouter  aussi  les  otites  qu'on  observe  chez  les 
enfants  atteints  de  végétations  adénoïdes,  bien  que  ces  dernières 
n'en  soient  pas  la  cause  directe  comme  on  le  croit  habituel- 
lement. Elles  n'en  sont  que  la  cause  prédisposante  par  suite 
de  la  rétention  de  mucosités  qui  favorisent  le  développement 
des  microorganismes. 


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708  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Les  otites  qui  soivent  les  opérations  pratiquées  dans  le  pha- 
rynx nasal,  les  injections  nasales,  le  tamponnement  rétro- 
nasal,  etc.,  peuvent  aussi  être  classées  dans  le  groupe  des 
otites  primitives. 

Au  groupe  des  otites  secondaires  appartiennent  les  cas  dans 
lesquels  Tinflammation  de  la  caisse  n'est  pas  directement  due 
aux  mioroorganismes  de  la  maladie  infectieuse  générale.  L'afiTec- 
tion  générale  prépare  seulement  dans  la  caisse  un  terrain  favo- 
rable au  développement  des  microorganismes.  Ce  sont  les  cas 
d*otites  qui  surviennent  au  cours  de  la  fièvre  typhoïde,  de  la 
scarlatine,  de  la  rougeole,  de  la  variole,  de  la  fièvre  récurrente 
et  intermittente,  du  choléi*a,  du  diabète,  de  la  diphtérie,  de  la 
maladie  de  Bright.  Pais,  il  faut  y  ajouter  les  cas  dUnfection 
hématogène  :  pyohémie,  endocardite. 

D'après  ZaufaI,  on  rencontrerait  dans  les  cas  d'otites  primi- 
tives ou  otites  par  refroidissement  surtout  le  diplococcus  pneu- 
monîœ,  tandis  que  les  microorganismes  pyogènes  se  trouvent 
le  plus  souvent  dans  les  otites  secondaires. 

Netter,  Moos  et  ZaufaI  attribuent  aux  otites  dues  au  strepto- 
coccus  pyogènes  une  certaine  malignité  sans  qu'on  puisse  affir- 
mer si  la  présence  de  ce  microorganisme  provoque  toujours 
des  complications.  Lewy  et  Schrader  croient,  au  contraire,  que 
tous  les  microorganismes  qui  engendrent  Totite  sont  capables 
de  produire  des  complications,  et  ils  demandent  qu'on  fasse  la 
paracentèse  de  très  bonne  heure. 

Pour  ce  qui  est  de  la  question  de  l'introduction  des  micro- 
organismes  pathogènes,  ZaufaI  pense  qu'ils  sont  introduits  à  tra- 
vers la  trompe  tant  que  le  tympan  est  intact.  Même  dans  la 
plupHrt  des  cas  d*inflammation  de  la  partie  supérieure  de  la 
caisse  décrite  par  les  Américains  sous  le  nom  t  Attic  »,  la  pro- 
venance tubaire  des  microparasites  doit  être  invoquée. 

Après  avoir  discute  la  marche  des  dififérentes  otites,  ZaufaI 
parle  de  leur  prophylaxie  et  de  leur  traitement.  Quant  à  la  pro- 
phylaxie, il  tâche  de  fortifier  avant  tout  l'organisme  des  malades 
sujets  à  des  otites,  et  il  insiste  sur  la  nécessité  d'habiter  un 
logement  aéré,  la  gymnastique,  la  natation,  etc.  Puis,  il  conseille 
l'hygiène  buccale  et  nasale.  Il  enlève  les  végétations  adénoïdes, 
les  hypertrophies  des  extrémités  postérieures  des  cornets;  mais 
il  s'abstient  d'opérer  quand  la  respiration  nasale  n'est  pas  trop 
gônée.  Après  les  opérations  pratiquées  dans  le  pharynx  nasal, 
il  se  garde  de  faire  des  insufflations  d'air  et  défend  aux  malades 
de  se  moucher. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  709 

Dans  les  maladies  soporeuaes,  il  nettoie  la  oavité  buccale 
avec  des  tampons  d*ouate  imbibée  de  glycérine  acidulée. 

Croyant  que  le  refroidissement  joue  un  grand  rôle  dans  Tétio- 
logie  des  rhinites  et  bronchites,  il  tâche  d'aguerrir  le  corps  des 
enfants  contre  le  froid. 

Le  traitement  des  otites  s'adresse  d'abord  aux  symptômes 
subjectifs,  principalement  à  la  douleur.  Il  la  combat  par  des  ca- 
taplasmes chauds  d^acétate  d'aluminium  (solution  de  Burow)  et 
par  des  instillations  tièdes  du  môme  liquide  ou  d'une  solution 
de  bichlorure  d'hydrargyre  (1  à  1000). 

Comme  anesthésique  local,  il  emploie  une  solution  de  5  à 
10  0/0  de  chlorhydrate  de  cocaïne  qui  calme  souvent  les  douleurs 
d'oreille  comme  par  enchantement,  mais  qui  n'a  aucune  influence 
sur  les  douleurs  de  l'apophyse  mastoïde  et  sur  les  céphalalgies. 
Pour  que  la  cocaïne  agisse,  il  faut  que  Tépiderme  du  conduit 
soit  préalablement  macéré.  Si  les  douleurs  d'oreille  persistent 
quand  môme,  la  paracentèse  est  indiquée.  Quant  à  la  fièvre,  il 
déconseille  de  la  combattre  par  les  antipyrétiques  en  usage, 
parce  que  l'accroissement  ou  la  décroissance  de  la  fièvre  est  le 
plus  sûr  point  de  repère  pour  Tindication  de  la  paracentèse. 

Puis  Zaufel  tftche  d'éviter  l'introduction  dans  la  caisse  d'autres 
microorganismes  soit  par  la  trompe,  soit  par  le  conduit  auditif 
externe.  Une  infection  secondaire  par  la  trompe  ne  peut  pas 
être  évitée  à  coup  sûr.  On  s'abstiendra  autant  que  possible  de 
pratiquer  les  douches  d'air.  Zaufal  ne  les  pratique  qu'après  la 
disparition  des  symptômes  d'inflammation  aiguë  et  seulement 
quand  il  voit  que  l'ouïe  ne  revient  pas  spontanément.  Quant  à 
l'infection  par  le  conduit,  on  peut  l'empôcher.  Le  moyen  le  plus 
sûr  est  d'obtenir  la  guérison  avec  un  tympan  intact.  Mais  dans 
le  cas  où  une  perforation  spontanée  ou  bien  la  paracentèse  sont 
inévitables,  on  obvie  au  danger  de  l'infection  secondaire  par 
une  antisepsie  rigoureuse  de  l'oreille  externe.  A  cet  e£fet,  on 
nettoie  dés  le  commencement  de  la  maladie  le  pourtour  du  pa- 
villon de  l'oreille  avec  la  brosse  et  le  savon  après  l'avoir  rasé, 
et  on  le  désinfecte  avec  l'eau  sublimée.  On  nettoie  également  le 
conduit  auditif  à  l'aide  d'un  pinceau  trempé  dans  l'eau  de  savon, 
car  les  instillations  d'eau  sublimée  n'agissent  qu'après  avoir 
enlevé  toutes  les  matières  grasses. 

Puis  on  applique  sur  l'oreille  un  pansement  antiseptique. 
Pour  abréger  la  marche  de  l'affection  et  pour  éliminer  rapide- 
ment les  microparasites  pathogènes,  Zaufal  recommande  vive- 


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710  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

ment  les  cataplasmes  tièdes  ou  chaux  d'acétate  d^aluminium  et 
le  massage. 

Un  bourdonnet  d^ouate  hydrophile  est  trempé  dans  la  solution 
chaude  suivante  :  Alun  1  gramme,  acétate  de  plomb  5  grammes 
et  eau  100  grammes  et  introduit  dans  le  conduit  auditif.  Un 
tampon  plus  gros  est  appliqué  derrière  le  pavillon  et  sur  la 
tempe.  Le  tout  est  recouvert  de  batiste  pour  éviter  l'évaporation 
de  Teau,  et  est  maintenu  par  une  bande.  On  change  le  panse- 
ment toutes  les  24  ou  môme  toutes  les  48  heures. 

Le  massage  accélère  la  résorption  des  exsudations  de  la 
caisse.  Il  ne  suffit  pas  de  frictionner  Tapophyse  mastoîdCi  il 
faut  encore  étendre  le  massage  sur  toute  la  partie  latérale  du 
cou  jusqu'à  la  clavicule. 

II  a  été  donné  à  Zaufal  de  comparer  chez  la  môme  malade  les 
effets  des  cataplasmes  d'acétate  d'aluminium  et  du  massage 
avec  Tancien  traitement  qui  consistait  à  faire  la  paracentèse 
et  des  insufflations  d'air,  et  il  a  pu  constater  que  la  durée  de 
l'affection  était  avec  le  nouveau  traitement  de  cinq  semaines  plus 
courte  et  que  la  perforation  du  tympan  a  pu  être  évitée. 

LICHTWITZ. 

La  forme  de  roreille  oomme  signe  d'un  déyeloppomentdéfactaenx, 

par  Warnbr.  (The  Lstncet,  15  février  1890.) 

Warner  a  examiné  5,344  enfants,  8^931  dans  iO  écoles  pri- 
maires élémentaires;  1,418  dans  4  écoles  spéciales  :  une  grande 
école  pour  les  pauvres,  deux  écoles  industrielles  et  une  école 
de  sourds-muets.  Il  a  constaté  que  chez  81  enfants  (49  garçons 
et  82  filles)  l'oreille  était  anormale,  ce  qui  donne  une  propor^ 
tion  de  2.5  0/0  chez  les  garçons,  et  1.6  0/0  chez  les  filles.  La 
proportion  était  plus  élevée  dans  les  écoles  spéciales;  on  pou- 
vait constater  aussi  que,  dans  ces  écoles,  la  proportion  des  cas 
d'anomalies  crâniennes  et  d'atrophie  intellectuelle  était  plus 
considérable.  I/auteur  en  conclut  que  les  anomalies  de  l'oreille 
externe  peuvent  être  considérées  comme  des  indices  d'une 
•lasse  élevée  ou  d'un  faible  développement,      p.  oarnault. 

Contribution  à  l'étude  du  spasme  coordinateur  de  la  glotte,  par 
A.  Mbtbr.   {Clinique  SeiferL  (Muach,   med.  Woch.,)  n*>  4, 
28  janvier  1890.) 
L'auteur  rapporte  un   cas  d'aphonie  spasmodique  survenue 

chez  une  jeune  fille  hystérique  âgée  de  12  ans,  à  la  suite  d'une 

grande  frayeur. 


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PRESSE  ÉTRANGÉRfî  71i 

Au  laryngoscope,  oa  oonstatait  que  rabduotion  dee  cordes 
vocales  se  faisait  normalement,  mais  que,  pendant  la  phonation, 
les  bandes  ventriculaires  et  les  arytënoTdes  se  rapprochaieot 
tellemeni  qu'un  son  ne  pouvait  ôtre  émis. 

On  eut  recours  à  un  traitement  psychique  et  à  des  exercices 
phonétiques,  et,  au  bout  de  quatre  jours,  la  malade  recom-* 
mençait  à  parler  à  voix  haute.  •  Après  une  rechute  due  à  une 
contrariété  elle  guérit  complètement.  lightwttz. 

Expériences  snr  l'action  de  Tair  chand  employé  d'après  la  mé- 
thode de  Weigert  dans  la  tuberculose  laryngée,  par  Nykamp. 
{Deutscbe  med.  Woch.,  no  18,  !•'  mai  1890.) 

Les  expériences  faites  avec  l'appareil  de  Weigert  ont  donné 
à  l'auteur  les  résultats  suivants  : 

i^  L^air  chauffé  par  l'appareil  est  moins  chaud  que  ne  l'in- 
dique le  thermomètre  qui  se  trouve  enfermé  dans  le  tuyau  en 
cuivre. 

2^  Bien  que  la  température  de  Tair  iospiré  soit  très  élevée, 
l'air,  en  passant  par  la  bouche  et  le  pharynx  est  tellement  re- 
froidi, qu'arrivé  dans  le  larynx  et  dans  les  bronches,  sa  tem- 
pérature dépasse  à  peine  celle  du  corps. 

S*  Cette  réfrigération  est  due  à  la  vaporisation  d'eau  qui  se 
produit  dans  la  cavité  buccale  et  dans  le  pharynx. 

Appliquée  dans  la  tuberculose  laryngée,  la  méthode  de  Wei- 
gert n'améliora  ni  l'état  local,  ni  Tétat  général  des  malades. 

LICHTWITZ. 

Emploi  delà  pyoctanine  dans  le  nez  et  la  gorge,  par  M.  Brbsoen. 
(Deutsche  med.  WbcA.,  n»  24,  12  juin  1890.) 

Inspiré  par  le  travail  de  Stilling  sur  l'emploi  des  couleurs 
d'aniline  comme  antiseptiques,  Bresgen  a  essayé  la  pyoctanine 
dans  18  cas  de  cautérisations  nasales  pour  influencer  favonn 
blement  l'inflammation  et  la  suppuration  postopératoires.  La 
pyoctanine  bleue  fournie  par  la  maison  Merck,  de  Darmstadt, 
sous  forme  de  tablette,  fut  employée  en  solution  aqueuse  de 
2  :  1000.  Immédiatement  après  la  cautérisation,  on  badigeon- 
nait la  muqueuse  avec  de  l'ouate  imbibée  de  cette  solution. 

Le  résultat  de  ce  traitement  consistait  dans  une  diminution 
de  l'inflammation  et  des  douleurs,  mais  la  sécrétion  purulente 
ne  put  être  complètement  évitée. 

Dans  plusieurs  cas  d'affections  rétro-nasales,  la  pyoctanine 
employée  après  des  cautérisations  du  recessus  médian  semblait 


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71S  PRESSE  ËTRANGÈRE 

tarir  la  sécrétion  purulente  plus  vite  que  le  traitement  habitueL 
Dans  un  cas  de  sécrétion  abondante  provenant  de  la  paroi 
postérieure  du  larynx,  rattouchement  avec  de  Fouate  imbibée 
d*une  solution  de  pyoctanine  avait  considérablement  diminué  la 
formation  des  croûtes  desséchées.  l.  l. 

Un  cas  de  formation  de  rhinolitlie,  par  Rohrer  (de  Zurich). 
{Wiener  klin.  Woch.,  n-  2,  1890.) 

Le  rhiaolithe  s'était  formé  chez  une  ouvrière  âgée  de  48  ans. 
Il  existait  en  môme  (emps  de  la  surdité  prononcée  avec  bruits 
subjectifs  intenses  et  maux  de  tAte  dans  la  région  temporale  et 
pariétale.  La  respiration  nasale  était  presque  complètement 
abolie,  et  il  sortait  une  odeur  fétide  des  deux  narines. 

Après  Textraction  du  rhinolithe  qui  mesurait  avec  ses 
prolongements  3  centimètres  de  long  et  l"^,!  de  haut  et 
qui  pesait  S2  grammes,  tous  les  symptômes,  même  la  surdité 
que  Tauteur  avait  attribuée  à  une  sclérose  de  l'oreille  moyenne 
avec  affection  labyrinthique  secondaire,  s'améliorèrent.  L'odeur 
fétide,  que  l'auteur  désigne  dans  ce  cas,  à  tort,  sous  le  nom 
d'ozène,  avait  aussi  complètement  disparu. 

Il  n*est  pas  dit  dans  Tobservation  si  le  rhinolithe  s'était 
formée  autour  d'un  corps  étranger.  l.  l. 

Traitement  dn  catarrhe  naso-pharyngien,  par  Gordon. 
{Weekly  médical  Review.,  i*'  février  1890.) 

L'auteur  conseille  d'employer  dans  le  catarrhe  naso-pharyn- 
gien  des  pulvérisations  froides  avec  l'huile  de  vaseliae  dans 
laquelle  on  a  fait  dissoudre  au  préalable  quelques  gouttes  d'es- 
sence d'eucalyptus,  de  térébenthine  ou  de  wintergreeu. 

p.    OARNAULT. 

Un  cas  de  catarrhe  chronique  dn  nez  ot  du  pharynx  cansè  par 
rasage  d'une  ean  pour  les  cheveux  contenant  de  l'arsenic, 

par  DoNALO'HooD.  (Tbe  Lancet^  15  mars  1890.) 

Le  docteur  Hood  pense  que  le  catarrhe  chronique  du  nez  et 
du  pharynx  qui  apparut  chez  un  de  ses  malades  au  moment  où 
il  commença  à  faire  usage  d'une  lotion  pour  les  cheveux  qui 
renfermait  de  l'arsenic,  doit  être  rapporté  à  cette  cause.  Dès  que 
le  malade  eut  cessé  de  faire  usage  de  cette  eau,  son  catarrhe 
disparut.  p.  garnault. 

Le  catarrhe  rétro-nasal  et  son  traitement  en  insistant  snrtont 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  713 

sar  le  «  morbos  Tornwaldtii  »,  par  P.  Gbrbbr.  {Tberapeut. 

Mouats,,  no  4, 1890.) 

Beaucoup  d'affections  qu'on  avait  désignées  jusque  dans  ces 
derniers  temps  sous  les  noms  de  pharyngite  nerveuse,  de  pa- 
resthésie  ou  dliyperesthésie  pharyngée  ou  de  catarrhe  pha- 
ryngé ne  sont  pas  autre  chose  que  des  catarrhes  rétro-nasaux 
décrits  par  Tornwaldt  sous  le  nom  de  catarrhes  de  la  «  bourse 
pharyngée  ».  Cette  maladie  ne  peut  être  diagnostiquée  que  par 
Texamen  rhinoscopique  postérieur. 

11  faut  distinguer  le  catarrhe  rétro-nasal  diffus  qui  occupe 
toute  la  voûte  pharyngée  d'avec  la  forme  circonscrite. 

Cette  dernière  peut  être  localisée  dans  la  t  bourse  pharyngée  t, 
c'est-à-dire  dans  le  recessus  médian,  ou  bien  le  catarrhe  cir- 
conscrit peut  naître  dans  les  différents  recessus  latéraux  qui  se 
trouvent  sur  la  voûte  pharyngée.  Tornwaldt  n'admet  que  le  ca- 
tarrhe de  la  «  bourse  pharyngée  »,  tandis  que  l'auteur  croit  avec 
Wendt  que  les  autres  recessus  peuvent  aussi  être  le  siège  d'une 
hypersécrétion. 

Même  les  fosses  de  RosenmQller  peuvent  servir  à  une  réten- 
tion de  la  sécrétion,  surtout  quand  elles  se  trouvent  divisées  en 
compartiments  par  des  replis  de  la  muqueuse. 

I^  traitement  de  ce  catarrhe  diffus  consiste  dans  des  badi- 
geonnages  de  la  voûte  pharyngée,  avec  des  liquides  astringents 
dans  la  forme  hypertrophique  et  avec  une  solution  iodo-iodurée 
dans  la  forme  alrophique. 

I^  catarrhe  rétro-nasal  circonscrit  est  traité  selon  la  méthode 
de  Tornwaldt  par  du  nitrate  d'argent  fondu  sur  une  sonde.  On 
introduit  la  sonde  non  seulement  dans  le  recessus  médian,  mais 
aussi  dans  les  autres  fentes  de  la  voûte  pharyngée.  Dans  les 
Si  cas  observés,  l'auteur  a  presque  toujours  obtenu  de  l'amé- 
lioration, mais  une  guérison  complète  n'est  survenue  que  dans 
deux  cas.  Il  importe  de  renouveler  les  cautérisations  locales. 

La  cuillère  tranchante  préconisée  par  Kafemann  ne  lui  a  pas 
donné  de  meilleurs  résultats.  ughtwitz. 

Obsenrations  sur  l'article  de  M.  Gerber,  par  Zibm.  {TherapeuL 
Monats.y  n*  4,  1890.) 
Ziem  ne  croit  pas  que,  dans  tous  les  cas  rapportés  par  Gerber, 
il  s'agissait  d'une  affection  primitive  du  pharynx  nasal.  Il  admet 
seulement  ce  diagnostic  pour  les  deux  cas  qui  ont  été  complè- 
tement guéris  par  des  cautérisations  locales.  Si,  chez  les  autres 
malades,  il  s'est  produit  des  récidives  fréquentes,  il  est  plus 


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714  PRESSE  ËTRANGËRfi 

que  probable  qu'une  autre  cause  de  la  sécrétion  doit  être  invo- 
quée, surtout  une  suppuration  des  fosses  nasales. 

Pour  constater  une  suppuration  de  la  muqueuse  nasale,  il  ne 
suffit  pas  d'inspecter  le  nez  par  la  rhinoscopie  antérieure  et 
postérieure,  mais  il  faut  pratiquer  une  douche  d'air  d'après  la 
méthode  de  Hartmano  et  examiner  de  nouveau.  On  verra  alors 
souvent  du  pus  couvrir  la  muqueuse  nasale,  et,  en  faisant  une 
injection  nasale  à  l'aide  de  la  pompe  foulante  de  Mayer,  on  sera 
étonné  de  la  quantité  de  pus  qui  sortira  des  fosses  nasales. 

(Nous  partageons  l'avis  de  M.  Ziem  au  sujet  de  l'afiection  du 
catarrhe  du  pharynx  aasaL  Nous  croyons  qu'elle  est  rarement 
primitive,  mais  le  plus  souvent  due  à  une  suppuration  nasale, 
surtout  à  un  empyème  des  antres.  Le  pus  s' écoulant  dans  le 
décubitus  dorsal  en  arrière  provoque  de  l'inflammation  du  tissu 
adénoïde  et  des  recessus  de  la  voûte  pharyngée.  Parfois  la  sup- 
puration nasale  guérit  et  l'hypersécrétion  de  la  glande  de 
Luschka  persiste,  et  alors  on  croit  à  une  affection  primitive  de 
cette  dernière.)  ucHTwrrz. 

Un  cas  rare  de  cancer  de  l'œsophage,  par  le  EK  Bisghof. 
(Tirage  à  part  de  la   Mûncb.   med.   Wocb.,   n*  12,  1890.) 

11  s'agit  d'un  cas  de  cancer  de  l'entrée  de  l'oesophage  qui,  pen- 
dant la  vie,  avait  fait  croire  à  une  tumeur  maligne  du  larynx. 
L'examen  laryngoscopique  avait  fait  découvrir,  au  niveau  de 
l'aryténoîde  et  du  repli  ary-épiglottique  droits  une  tumeur  de 
la  grosseur  d'une  noisette  qui  semblait  être  implantée  sur  la 
bande  ventriculaire  droite.  A  l'autopsie,  on  constatait  que  la  tu- 
meur n'avait  pas  son  point  d'origine  dans  le  larynx,  mais 
qu'elle  était  implantée  sur  la  surface  postérieure  de  l'arythé- 
nolde  droit  avec  un  large  pédicule  qui  lui  permettait  de  se  ra- 
battre dans  le  larynx.  uchtwitz. 

De  ramygdalite  folliculaire,  par   Dunlop.  (Tbe  Lancet, 
45  février  1890.) 

Les  phénomènes  généraux  que  présentent  les  malades  atteints 
d*amygdàlite  folliculaire,  portent  à  considérer  cette  naladîe 
comme  une  manifestation  locale  d'ane  infection  générale.  Elle 
revêt  souvent  la  forme  épidémique,  sans  que  Ton  puisse  encore 
afOj'mer  si  elle  est  contagieuse  ou  bien  si  elle  est  produite  par 
une  cause  générale  agissant  simultanément  sur  un  grand  nombre 
de  personnes. 

Bien  qu'il  n'y  ait  pas  identité  entre  la  diphthérie  et  Tamyg da- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  715 

JUe  follioulaire,  les  relations  iatimes  qui  existent  entre  ces  deux 
affections  portent  Dunlop  à  se  demander  si  l'amygdalite  folli- 
culaire n'est  pas  une  forme  de  la  diphthérie  ou  bien  si  elles  ne 
constituent  pas  deux  espèces  d'un  môme  genre,    o'  garnault. 

L'asthme,  par  Mokée.  {Weekly  médical  review,,^  nov.  188d.) 

L*auteur  distingue  cinq  sortes  d'asthmes  :  Tasthme  qui  ao- 
compagne  la  bronchite  chronique^  l'asthme  qui  accompagne 
l'emphysème,  l'asthme  simple,  l'asthme  cardiaque  et  l'asthme 
épileptiqiie.  On  trouve  réunis  dans  cet  article  les  innombraUes 
traitements  médicaux  qui  ont  été  essayés  eoatre  f  asthme,  c'est 
d'ailleurs,  le  seul  intérêt  qu'il  présente.  p.  garnault. 

Ftyolithe  dans  le  cuud  d«  Wharton,  par  Rourer.  (  Wien.  klia, 
Wocb.,  n*  2,  1890.) 

Le  calcul  salivalre  pesait  63  centigrammes  et  avait  1  centi- 
mètre et  demi  de  long,  1  centimètre  de  large  et  0.9  centimètre 
d'épaisseur.  l.  l. 

Une  néTTose  peu  connue  de  la  langue  et  de  la  e«Tité  buccale, 
par  M.  B&RNHAR0T.  (Nûurolog,  CeatralbL,  n«  là,  !«'  juiliei 

1890.) 

L*auteur  a  observé  trois  femmes  et  un  homme  qui  se  plai- 
gnaient d^un  picotement  désagréable  et  d'une  brûhire  à  la 
langue,  symptômes  qui  survenaient,  soit  par  intervalles,  soit 
d'une  manière  coustantot  troublant  le  sommeil  et  parfois  môme  la 
parole.  Les  malades  éprouvaient  ces  sensations  sur  le  bout,  le 
plus  souvent  sur  les  bords  de  la  langue,  et,  dans  deux  cas 
aussi,  sur  d'autres  parties  de  la  muqueuse  buccale.  L'examen 
ne  fit  découvrir  rien  de  pathologique  ;  ni  ulcérations,  ni  épais- 
sissements,  ni  tumeurs. 

Les  malades  avaient  tous  passé  la  trentaine,  et  un  examen 
attentif^  y  compris  l'examen  des  urines,  ne  révélait  aucune 
autre  maladie.  Un  seul  de  ces  malades  avait  soufifert  auparavant 
d'attaques  de  goutte  et  d'hémorroïdes.  Chez  lui,  la  brûlure  ne 
se  montrait  qu'après  l'ingestion  d'aliments  gras.  Deux  des 
malades  portaient  un  râtelier.  Les  malades  consultaient  surieut 
l'auteur  dans  la  crainte  d'avoir  un  cancer,  bien  qu'ils  n'eussent 
nullement  l'air  d'ôtre  hypochondriaques. 

L'auteur  rappelle  les  travaux  traitant  le  môme  si^jet  de 
Fournier,  Labbé,  Magitot,  Leffèrts,  Hadden  et  Albert. 

U  a  obtenu  le  meilleur  résultat  par  un  traitement  galvanique 


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716  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

OU  faradiqoe  de  la  langue,  mais  c^esl  surtout  rinfluence  morale 
et  Tassurance  du  médecin  qu'il  ne  s'agissait  {Mis  d^un  cancer, 
qui  procuraient  le  plus  grand  soulagement  aux  malades. 

A  la  fin,  Fauteur  dit  que  cette  affection  ne  doit  pas  ôlre  con- 
fondue avec  Taffection  décrite  sous  le  nom  de  crostomie  et  qui 
est  caractérisée  par  une  sécheresse  d'origine  nerveuse  des  mu- 
queuses de  la  bouche  et  du  nez,  et  qui  est  favorablement  in- 
fluencée par  la  pilocarpine.  ughtwitz. 

Tomenr  glandulaire  de  la  langue,  par  Butun.  (Climeal  society 
de  Londres;  the  Lancet,  8  mars  i890«) 

Le  EK  Butlin  a  observé,  chez  deux  femmes,  sur  le  dos  de  la 
langue,  près  de  la  ligne  médiane,  et  en  avant  de  l'épiglotte,  des 
tumeurs  de  la  taille  d'un  œuf  de  poule  qui  furent  partiellement 
enlevées  dans  les  deux  cas.  Bien  que  l'opération  fut  demeurée 
incomplète,  elle  suffit  pour  arrêter  le  développement  ultérieur 
des  néoplasmes.  L*auteur  pense  que  ces  tumeurs  étaient  d'ori- 
gine foetale  ;  elles  n'avaient  pas  la  structure  des  glandes  déve- 
loppées normalement  dans  cette  région  et  ressemblaient  plutôt 
au  corps  thyroïde.  Cette  homologie  est  critiquée  par  Boulby. 

p.  OARlfAULT. 

Traitement  de  la  diphtérie,  par  Sutton  Barraglouoh. 
(The  Lancet,  25  janvier  1890.) 

L'auteur  passe  en  revue  les  conditions  hygiéniques  que  l'on 
doit  fournir  au  malade,  le  traitement  général,  le  traitement  local 
et  la  trachéotomie.  Barraclough  administre  Falcool  à  rintérieur, 
il  fait  absorber  aussi  une  solution  de  perchlorure  de  fer  com- 
binée à  l'acétate  d'ammoniaque.  Il  se  sert  également  d'une  solu- 
tion forte  de  perchlorure  de  fer  comme  agent  local,  et  l'applique 
avec  une  brosse  dure  qui  déchire  et  détache  les  fausses  mem- 
branes. Le  perchlorure  de  fer  tanne  la  fausse  membrane  qui 
se  sépare  des  tissus,  cautérise  les  ulcérations  de  la  muqueuse, 
et  agit  comme  astringent  sur  ses  vaisseaux  et  arrête  l'exsu- 
dation. 

Toutes  les  demi-heures  on  fait  des  pulvérisations  dans 
la  gorge  avec  un  liquide  contenant  du  chlorure  de  sodium. 
Lorsque  la  diphthérie  se  propage  au  larynx,  on  doit  administrer 
de  l'ipéca. 

Après  que  la  trachéotomie  a  été  faite,  on  peut  faire  sortir  les 
fausses  membranes  de  la  trachée  au  moyen  d'un  aspirateur  que 


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INDICATIONS  BIBLIOgRAPHIQUEa  717 

l'auteur  décrit.  Dans  plusieurs  oas  graves  observés  par  Barra- 
clougb,  toutes  ces  précautions  furent  prises,  et  les  malades  re- 
vinrent à  la  santé.  p.  garnault. 


INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 


FWUkNCB. 


Oreille. 


De  Tantisepsie  dans  les  maladies  de  Toreille,  par  Wagnier  (Rev.  gén.  de 
VAnliseptie,  1889). 

Etude  sur  riustitution  nationale  des  sourdes-muettes  de  Bordeaux  1786- 
1889,  par  A.  Gornie  (1  vol.  de  110  p.,  impr.  Goussau  et  Goustalat,  Bor- 
deaux^  1889). 

Mobilisation  de  Tétrier,  par  Houre  (Congrès  int.  d'otologie  el  laryngol., 
Paris,  septembre  1889;  in  Rev,  de  lar.^  otol  et  rhinoL,  l"  avril  189^. 

Anatomie  normale  et  pathologique  de  Toreillo  moyenne,  par  A.  Polit- 
zcr  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryugol.,  Paris,  septembre  1889). 

Trépanation  de  Tapophyse  mastoîde,  par  L.  Su£ie  y  Molist  (Congrès  int. 
d*otol.  et  de  laryngol..  Taris,  septembre  1889). 

L'ostéo-périostite  externe  primitive  de  l'apophyse  mastoîde  et  Tinflam- 
mation  purulente  primitive  des  cellules  mastoïdiennes,  par  Lévi  (Congrès 
int.  d'otol  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889;  in  Gaz.  hebdom,  de  méd. 
et  chir.y  11  octobre  1889). 

I.  Le  pavillon  de  ToreiUe  au  point  de  vue  anthropologique.  II.  Contri- 
bution à  l'étude  bactériologique  de  l'otite  moyenne  purulente.  III.  Résul- 
tats d'une  étude  statistique  sur  la  fréquence  et  la  gravité  des  maladies  de 
l'oreille.  IV.  Des  lésions  anatomiques  de  l'organe  de  l'ouïe  dans  les  affec- 
tions endo-craniennes  en  général  et  dans  les  diverses  formes  de  ménin- 
gites, par  G.  Gradenigo  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septem- 
bre 1889). 

De  l'emploi  du  nouveau  phono^^raphe  d'Edison  comme  acoumètre  uni- 
versel, par  L.  Lichtwitz  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre 
looy). 

Le  téléphone  et  les  affections  do  l'oreille,  par  M.  Lannois  (Congrès  int. 
d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

Des  épithéliums  sécréteurs  des  humeurs  de  l'oreille  interne,  par  fiou- 
cberou  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  18S9). 

Diagnostic  et  traitement  des  obstructions  de  la  trompe  d'Ëustache,  par 
F.  Suarez  de  Mendoza  (Congrès  iu(.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre 
18o9). 

I.  Recherches  sur  les  bactéries  du  cérumen.  II.  Démonstrations  do  pré- 

f>aration  do  labyrinthes  d'oiseaux,  par  F.  Rohrer  (Congrès  int.  d'otol.  et 
aryngol.,  Paris,  septembre  1889). 


ANNALES   DBS  MALADIES  DE  l'oRBXLLE  ET  DU  LARYNX.  —  XVl.  49 


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7Î8  INDICATIONS  BIDLIOORAPHIQUEB 

EMoloffle  et  traitement  dee  ill^Mtioos  de  la  chatiie  dee  osselets, 
iadrût  3#  Lacharrière  (Goagrée  iat.  d'otol.  et  laryagol.,  Paris, 
1889;  in  Gai.  des  hôp.,  5  novembre  1889). 

Traitement  de  la  sclérose  auriculaire,  par  Delstanche  (Congrès  int.  d'o- 
tol. et  laryn^I.,  Paris,  septembre  1889). 

Méthode  pour  mesurer  la  mobilité  et  Télasticité  de  Tappareil  tympa- 
niqae,  par  Lœwenberg  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre 

De  la  compression  digitale  des  artères  vertébrales  pour  calmer  les  bruits 
▼asculaires,  par  J.  Dundas-Grant  (Congrès  int.  de  laryngol.  et  otol.,  Paris, 
septembre  1889;  in  Rev,  de  laryng.  otoL  et  rhinol.^  1*'  noTembre  1889). 

Technique  des  principaux  moyens  de  diagnostic  et  de  traitement  des 
maladies  des  oreilles  et  des  fosses  nasales,  par  S.  Duplay  ((n-18  de  368  p., 
Asselin  et  Houzeau  éditeurs,  Paris  1889). 

Traitement  de  la  sclérose  auriculaire, jpar  Lœwenberg  (Congrès  int.  d'o- 
tol. et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889;  in  Rev.  &  laryngol.^  ûtol.  et 
rhinol.,  15  novembre  1889). 

Lapin  monstrueux  à  une  seule  oreille,  présentation  de  Chevoin  (Soc. 
d'anthropologie  de  Paris,  sèanoa  àm  1  nairembre  ;  in  Progrès  méd.,  23  no- 
vembre 1889). 

Examen  des  maladies  de  l'oreille,  par  Tillaux  {Praticietty  2  décembre 


Contribution  à  l'étude  de  l'emploi  du  naphtol  camphré  dans  le  traite- 
ment de  l'otite  moyenne,  par  L.  Uumont  {Thèse  de  Paru, décembre  1889). 

De  la  mobilisation  de  l'étrier,  par  Boucheron  {Bulletin  méd..  18  décem- 
bre 1889). 

Comptes  rendus  et  mémoires  du  Congrès  international  d'otologie  et 
laryngologie,  tenu  à  Paris  du  16  au  21  septembre  1889,  par  A.  Uartaz 
(1  vol.  de  450  p.,  Paris  1889). 

Du  traitement  des  écoulements  d'oreille  par  le  pansement  hydrophile, 
par  Luc  (Bev.  gén.  de  clin,  et  thérap.,  26  décembre  1889). 

Les  complications  auriculaires  dans  répidémie  actuelle  d'influenza,  par 
Lœwenberff  {Bulletin  méd.,  8  janvier  18^). 

Un  cas  d'hématome  de  la  caisse  du  tyinpan  chez  un  hémophilique,  par 
F.  Rohrer(Aev.  delar.^otol,  etrhinol.,  15  Janvier  1890). 

L'oreille  et  l'épidémie  de  grippe  actuelle,  par  Celle  (Médecine  moderne^ 
16  janvier  1890). 

Hygiène  de  l'oreille  à  l'usage  des  lycées,  collèges  et  écoles,  par  Hamon 
du  Fougeray  (Brochure  de  70  p.,  Lecrosnier  et  Babé  éditeurs,  Paris,  1890). 

De  la  surdité  chez  l'enfant  et  l'adulte  au  point  de  vue  médical,  péda- 

?ogique,  légal,  tutélaire,  par  L.  Couôtonx,  M.  Thomas  et  L.  Goguillot 
brochure  de  75  p.,  G.  Carré  éditeur,  Paris,  1890). 

Nécrose  du  rocher  et  pneumonie  infectieuse,  par  Delassus  {Joum,  de9 
se.  méd.  de  Lille^  20  décembre  1889). 

Quelques  points  de  la  dermatologie  de  l'oreille,  par  Hermet«(A»fi.  de 
dermat.  et  syphil.,  25  décembre  1889). 

Coup  de  revolver  dans  l'oreille  ;  pénétration  très  faible  de  la  balle,  par 
Lamarque  (Joum.  de  méd.  de  Bordeaux ^  W  décembre  1889). 

Polype  muqueux  de  l'oreille  provoquant  de  la  douleur  et  des  accès  de 
vertige,  par  Noquet  (Bull.  méd.  du  Nordy  27  décembre  1889). 

Epilbélioma  du  conduit  auditif  externe,  par  Heurteaux  (Soc.  anatom.  de 
Nantes,  séance  du  11  décembre  1889;  in  uaz.  méd.  de  Nantes,  9  janvier 
1890). 

Sur  la  paralysie  faciale  d'origine  auriculaire,  par  Charcot  {Mercredi, 
méd.,  19  février  1890). 

Des  otites  grippales  dans  le  cours  de  l'épidémie  actuelle,  par  P.  Braine 
(Union  méd.  du  Nord-Est.,  février  1890). 

De  la  mobilisation  de  l'étrier,  par  C.  Miot  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryn- 
gol., seotembre  1889;  in  Bev.  de  laryng»,  otoL  et  rhinoL,  n"  2»  3,  U  5 
et  6, 1^0), 


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INDICATIONS  BIBU0GRAPHIQUE8  719 

I.  Trois  cas  d'extraction  de  corps  étrangers  de  l'oreille.  II.  Otites  dues 
à  l'influenza,  par  L.  Rougier  [Bulletin  méd,  du  dispensaire  général  de 
Lyon,  février  i890). 

Les  otites  de  la  grippe,  par  Hermet  (Gaz.  hebd.  de  méd.  et  chir.,  8  mars 
1890). 

Les  affections  de  l'oreille  dans  la  grippe,  par  Lœwenberg  (Rev.  d'hy- 
giène, iéwrier  1890). 

L'enseignement  des  sourds-muets,  par  L.  Gouêtoui  [Rev.  de  laryng., 
otol.  et  rhinol.y  1"  mars  1890). 

L'oreille  et  le  bruit,  ou  accidents  de  l'organe  de  l'ouïe  dans  les  profes- 
sions bruyantes  (l^lude  et  prophylaxie),  par  Ferrand  (Soc  nat.  de  méd. 
de  Lyon,  séance  du  17  mars;  in  Lyon  méd.,  23  mars  1890). 

Mastoïdite  et  cautérisation  ignée,  par  Lacoarret  [Ann.  de  la  polydi- 
nique  de  Bordeaux,  janvier  1890). 

Les  différentes  méthodes  d'exploration  de  la  fonction  auditive,  par  Ar- 
nould  [Rev.  gén.  de  clin,  et  thérap.,  2  et  9  avril  1890). 

Des  rapports  de  l'influenza  avec  les  affections  catarrbales  de  la  trompe 
d'Eustache  et  de  la  caisse  du  tympan,  par  L.  Lacoarret  [Joum.  de  méd. 
de  Bordeaux,  î  février  1890). 

Les  maladies  de  l'oreille  et  leur  traitement,  par  A.  Hartmann  de  Berlin, 
traduit  de  l'allemand  par  Potiquet  (1  vol.  in-s*  de  292  p.,  avec  45  figures 
dans  le  texte,  A8^elin  et  Honzeau  éditeurs,  Paris  1890). 

Procédés  divers  pouvant  permettre  d'établir  le  diagnostic  de  la  perfora- 
tion du  tympan.  Leçons  de  A.  Politzer,  recueillies  par  M.  Natier  [Rev.  de 
laryng.,  otol.  et  rhinol.^  15  avril  181^0). 

Pojype  de  l'oreille  gauche,  par  Rougier  [Bull.  méd.  du  dispensaire  gé- 
néral de  Lyon,  avril  1890). 

Le  sens  auriculaire  de  l'espace,  par  Bonnier  (7^^^  de  Paris,  mai 
1890). 

Note  sur  le  traitement  de  l'obstraction  de  la  trompe  d'Eustache,  par  P. 
Suarez  de  Mendoza  (Soc.  do  cliir.  de  Paris,  séance  du  1  mai  1890; . 

Sur  les  fausses  sensations  de  couleurs  assucices  aux  perceptions  objec- 
tives des  sons,  par  F.  Suarez  do  Mendoza  (Soc.  française  d'ophtalmologie, 
Paris,  23  mai;  et  Rev.  de  lar.,  otol.  et  rhinoL,  i"  septembre  1890). 

Observations  sur  les  résultats  de  l'examen  an  diapason  relativement  aux 
maladies  de  la  portion  mastoïdienne  du  temporal,  par  Corrado-Corradi 
[Hev.  de  laryng.,  otol.  et  rhinol.,  15  mai  et  l***  juin  1890). 

De  l'audition  et  de  l'auscultation  du  diapason  vertex  pendant  la  dégla- 
tition,  par  Gellé  (Soc.  franc,  d'otol.  et  delaryug.,  Paris,  23  mai  1890). 

Contribution  à  Vétudo  des  otites  mo^^ennes  de  la  grippe,  par  E.  Me- 
niére  (Soc.  franc,  d'otol.  et  laryng.,  Paris,  23  mai;  et  Rev,  de  lar,,otoL 
et  rhinoL,  18  août  1890). 

Sclérose  de  la  caisse  et  traitement  par  la  raréfaction  progressive,  par 
F.  Suarez  de  Mendoza  (Soc.  franc,  d  otol.  et  laryng.,  Paris,  24  mai  ;  el 
Rev.  de  lar., Mol.  et  rhinol.,  !••■  août  1890). 

Audition  colorée,  par  F.  Suarez  de  Mendoza  tSoc.  franc,  de  lar.  el  otol., 
24  mai  1890). 

Complications  auriculaires  de  la  grippe  ;  mastoïdites,  par  E.-J.  Moure 
(Soc.  franc,  d'otol.  et  laryng.,  Paris,  24  mai  1890). 

Surdité  labyrinthique  consécutive  à  la  ffrippo,  par  M.  Lannois  (Soc. 
franc,  d'otol.  et  laryng.,  Paris,  24  mai;  et  Rev.  de  lar.,  otol.  et  rhinol., 
l*'  septembre  1890). 

Influence  de  l'excitation  du  nerf  auditif  sur  la  perception  du  diapason 
vertex,  par  Corrado-Corradi  (Soc.  franc,  d'otol.  et  laryng.,  Paris,  24  mai 
in  Rev.  de  lar.,  otol.  et  rhinol.,  l"  septembre  1890). 

Corps  étranger  enfonce  dans  la  cavité  buccale  et  sorti  au  bout  do  dix 
mois  dans  la  région  cervicale  postérieure,  par  Wagnier  (Soc.  franc, 
d'otol.  et  laryng.,  séance  du  23  mai;  et  Rev.  de  lar.,  otol.  et  rhinol., 
15  juin  1890). 

Pièces  relatives  à   l'oreille  interne  des  mammifères  fossiles  des  onvi- 


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720  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

roDS  de  ReiAis,  par  Lemoiae  (Congrès  des  Soc.  savantes,  sect.  des  Se. 
pbvs.  et  nat.,  séance  du  28  mai;  in  Progrès  mëd.y  31  mai  1890). 

Abcès  du  cervelet,  par  Ghaix  (Soc.  des  Se.  mcd.  de  Lyon;  in  Lyon  méd,^ 
fjuin  1890). 

Manifestations  auriculaires  de  l'influenza,  par  Lavrand  (Journ.  des  Se. 
tnéd.  de  Lille,  9  mai  1890). 

Uraéne  de  l'oreille,  par  V.  Gozzolino.  2*  édition  augmentée,  traduite 
de  ritalien,  par  A.  Joly  (1  vol.  de  87  p.,  G.  Masson  éditeur,  Paris, 
1890). 

Surdité  et  tumeurs  adénoïdes,  par  Doyen  (Congrès  des  Soc.  sav.>  séance 
du  29  mai;  in  Journ.  des  conn.  méd.,  5  juin  1^). 

I.  Otite  moyenne  catarrhale  chronique.  Instillation  de  cocaïne  dans  la 
caisse  contre  les  bourdonnements.  —  II.  Otorrhce  datant  de  vingt-sii 
ans,  polypes  volumineux  des  deux  oreilles,  Kuérisou  de  la  surdité,  par  J. 
Gharazac  {Ann.  de  la  polyclinique  de  Toulouse,  juin  1890). 

Do  quelques  complications  cérébrales  des  dites  suppurces  chez  les  en- 
fants, parPaul  Simon  {Rev.  méd,  de  l'Est,  15  juin  1890). 

Vaste  foyer  hémorragique  du  cervelet.  Altuminuric,  par  Ladreit  de 
Lacharrière  {Union  méd.^  5  juillet  1890]. 

Ordre  d'apparition  des  fentes  brancniales  chez  l'axoloil.  Fente  bran- 
chiale auditive,  par  F.  Houssay  (Comptes  rendus  de  la  Soc.  de  biologie, 
4  juillet  1890). 

Contribution  à  Tétude  des  suppurations  des  cellules  mastoïdiennes,  par 
Grandbomme  {Thèse  de  Paris,  juillet  1890). 

La  surdité  par  bouchons  cérumineux,  par  S.  Doplay  (Union  méd.,  17 
juillet  1890). 

La  conformation  du  pavillon  de  l'oreille  chez  les  normaux,  chez  les 
aliénés  et  chez  les  criminels,  par  G.  Gradenigo  {Rev.  de  laryng.,  otol.  et 
Xhinol.,  J"  août  1890). 

Des  plis  du  pavillon  de  l'oreille  au  point  do  vue  de  l'identité,  par  Boul- 
land  (Assoc.  franc,  pour  l'avanc.  des  sciences.  Congrès  do  Limoges,  août 
1890;  et  Gaz.  méd.  de  Paris,  13  septembre  1890). 

L'influence  du  sexe  dans  la  latéralisation  des  aiïcclions  auriculaires,  par 
Lœwenberg  {Bull,  méd.,  2  août  1890). 

Otite  ostéopériostique,  par  Duplay  {Bull,  méd.,  27  août  1890). 

Plaie  par  arme  à  feu  de  la  région  auriculo-parolidioiine.  Section  du  fa- 
cial. Hémorragies  secondaires.  Ligature  de  l'artère  carotide  primitive. 
Guérison,  par  Barette  et  Audrain  {Année  méd.  de  Caen*  18  juillet 
1890). 

Contribution  à  Tétude  de  l'oto-méningite,  par  Ménard  {Thèse  de  Mont- 
pellier, 1890). 

Otite  moyenne,  nécrose  et  suppuration  de  l'apophyse  mastoïde,  par  Til- 
laux  (Gaz.  des  hôp.,  11  septemnro  1890). 


Larynx  et  Trachée. 


La  mort  subite  dans  les  maladies  graves  du  larynx,  par  R.  Botey  (Rev. 
de  laryng,,  otol.  et  rhinol.,  i*'  et  15  septembre  1889). 

Lupus  primitif  du  larvux,  par  J.-B.  Marty  (Congres  int.  de  dermat.  et 
syphii,  Paris,  août;  in  Progrès  méd.,  7  septembre  1889). 

Sur  un  cas  de  mutisme  hystérique,  par  B.-H.  Siophan  {Rev.  de  méd.., 
10  septembre  1889). 

Trachéotomie  dans  le  croup.  Ses  indications  et  ses  contre-indications, 
par  Bednawski  {Thèse  de  Montpellier^  1889). 

Cas  do  mutisme  simulé,  par  (Jatrin  (Lyon  méd.,  15  septembre  1889). 

Contribution  à  l'étude  des  névrites  primaires  du  tronc  du  récurreni. 


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INDICÀtiONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  7ti 

par  F.  Massei  (GoDgrès  int.  d'otol.  et  laryng.,  Paris,  septembre  1889;  et 
Rev.  de  lar,,  otol.  et  rhinoL,  18  octobre  1889). 

GlassificatioD  des  iroables  de  la  parole,  par  uborvin  (CSoDgrès  int.  d*o- 
toi.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

I.  Tubage  et  tracbéotomie.  —  11.  Nouvel  instrument  pour  remplacer  la 
caimle  dans  la  trachéotomie,  par  F.  Egidi  (Congrès  int.  d  otol.  et  laryngol., 
Paris,  septembre  1889). 

Apborismes  sar  le  aia^noslic  et  le  traitement  de  la  phtisie  du  larynx, 
—  J.  Schnitzler  (Congres  int.  d*otol.  et  de  laryngol.,  Paris,  septembre 


De  rictus  laryngé,  par  A.  Gartaz  (Congrès  int.  d*otol.  et  larjrngol.,  Pa- 
ris, septembre  1889;  et  Arch.  de  laryngol.,  octobre  1889). 

Du  bacille  de  Koch  comme  élément  de  diagnostic  dans  la  tabereulose  du 
larynx,  par  R.  Botey  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre 
1889;  et  Rev,  de  laryng.,  otol.  et  physiol.y  15  novembre  1889). 

Valeur  de  la  trachéotomie  et  de  la  laryngotomie  intercrico-thyréoîdienne, 
par  J.  Char» zac  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889; 
ft  Rev.  de  lar.,  otol.  et  rhinol.,  15  mars  et  l**"  avril  1890). 

Indications  et  contre-indications  de  la  trachéotomie  chez  les  phtisiques, 
par  P.  Koch  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,   Pari<,  septembre  1880). 

I.  Papiltomc  et  tuberculose  du  larynx. —  II.  Prolapsus  du  ventricule 
de  Morga»(ni  et  tuberculose  laryngienne,  par  A.  Gougucnheim  (Congrès 
int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

Tuberculose  laryngée  à  forme  scléreuse,  par  H.  Luc  (Congres  int.  d'o- 
tol. et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889;  et  Arch,  de  laryngol.,  octobre 
1889). 

I.  Voix  et  registres.  —  II.  Genèse  et  ordre  de  succession  des  vibrations 
glottiques,  par  Moura  (Congrès  int.  d'otol.  et  de  laryngol..  Paris,  septem- 
bre 1889). 

Electrolvse  dans  les  infiltrations  tuberculeuses  chroniques  du  larynx, 
par  T.  Heryng  (Congrès  int.  d'oiol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre 
1889). 

Traitement  du  cancer  du  larynx,  par  Roquer  y  Casadesus  (Congrès  int. 
d'otol.  et  de  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

Considérations  sur  certains  cas  de  corps  étrangers  de  la  trachée,  par 
F.  Massei  (Congrès  int.   d'otol.  el  de  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

Physiologie  des  organes  vocaux,  par  G.  JVuvoli  (Congres  int.  d'otol.  et 
laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

Anévrisme  de  la  crosse  de  l'aorte  comprimant  la  trachée  ;  accès  d'op- 
pression, par  Daraignez  {Journ.  de  méd.  de  Rordeaux^  15  septembre 
1889). 

.  Physiologie  de  la  trachée  et  des  bronches.  Déductions  pathologiques, 
par  Nicaise  (4°  session  du  Congrès  français  de  chir.,  séance  du  8  octobre 
et  Rev.  de  méd,,  10  novembre  1889). 

Bégayement  hystérique,  par  G.  Ballet  (Soc.  méd.  des  hôp.,  de  Paris, 
séance  du  11  octobre  1889). 

Des  injections  intra- trachéales  d*hnile  créosotée  chez  les  tuberculeux, 
par  L.  HoriRev.  de  méd..  10  octobre  1889  et  10  février  1890). 

Présentation  d'un  malade  ayant  subi  l'extirpation  totale  du  larynx,  par 
Démons  (4*  session  du  Congrès  français  de  chir.,   séance  du   12  octoore 


Corps  étranger,  noyau  d'olive  dans  la  trachée  ;  trachéotomie,  guérison, 
par  d  Astros  [Marseille  méd.,  30  juillet  1889). 

Phtisie  laryngée  primitive  acquise  par  cohabitation,  par  Cadier  (Rev. 
gén.  de  clin,  et  thérap.,  2i  octobre  1889). 

Péricbondrito  suppurée  du  larynx.  Symptômes  de  croup.  Trachéotomie. 
Mort,  par  Coulon  (Progrès  méd.,  19  octobre  1889). 

Des  suites  de  la  fièvre  typhoïde  ;  déterminations  laryngées  ou  stoma- 
cales, par  M.  Peter  {Gaz.  des  hôp.,  22  octobre 


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7ti  INDICATIONS  BIBLKXHUPHIQUB. 

De  la  phtisie  laryngée.  Son  traiteoMiit  antiseptique,  par  De  Backer  (Rci. 
gén.  de  lantUepsie,  i5  octobre  1889.. 

Obturation  d'une  fistule  trachéale  par  un  procédé  spécial,  par  P.  Berger 
(Soc.  de  chir.  de  Paris,  séance  du  30  octobre  1889). 

La  trachéotomie  d'urgence  dans  l'asphyxie,  par  L.  Bourotle  (Umùfn  mH^ 
12  novembre  1889). 

Dn  menthol  en  injections  intra-trachèales  et  laryngiennes  dans  la  tu- 
berculose du  poumon  et  du  larynx,  par  Bossu  {Thèse  de  Paris,  novembre 
1889). 

A  propos  de  la  trachéotomie  en  cas  d'asphyiie,  par  Delannay  (UnU» 
méd.,  19  novembre  1889). 

Note  sur  trois  cas  de  paralysie  glosso-Iabio-laryngée,  par  F.  Moty 
{Gaz.  des  hôp.,  10  décembre  1889). 

Double  trachéotomie,  par  Durand  (Soc.  des  Se.  mcd.  de  Lyon,  décembre 
1889;  in  Lyon  méd,,  5  lanvicr  1889). 

Injections  trachéales  de  naphtol  dans  la  pneumonie,  par  Pjgnol  (Soc.  de 
Biologie,  séance  du  4  janvier  1890). 

Une  nouvelle  indication  du  tubage  du  larynx,  par  A.  Gampert  (Hev. 
mens,  des  mal.  de  Venfance,  janvier  1890). 

Laryngotomie  inlercrico-thyrcoïdicnne,  par  G.  Richclot  (Soc.  de  roéd. 
prat.  de  Paris,  séance  du  9  janvier  ;  et  Union  wt^d.j  26  janvier  1890). 

Fièvre  typhoïde  chez  un  alcoolique.  Mort  par  laryng.j-typhus,  par  F. 
Lovy  (Bull,  de  la  Soc.  anal,  de  Paris,  décemore  1889;. 

Des  troubles  fonctionnels  de  la  déglutition  chez  les  trarbcotomisés,  par 
V.  Raulin  {Journ.  de  méd.  de  Bordeaux^  S  et  iH  décembre  1889;. 

Du  gaz  aci  lo  carbonique  et  de  son  emploi  dans  le  traitement  des  di- 
verses affections  du  larynx  et  des  voies  respiratoires,  par  de  Lamallerée 
{Paru  méd.^  18  janvier  1890i. 

Les  affections  de  la  «^orge  dans  la  grippa»,  par  A.  Cartaz  (Soc.  do  méd. 
publique  et  d'hygiène  proi.,  séance  du  2i  janvier;  in  Mi^decine  moderne, 
30  janvier  1890). 

Syphilis  laryngienne  tertiaire,  par  Rougicr  [BuU  méd.  du  dispensaire 
général  de  Lyon,  janvier  1890). 

Sangsue  dans  la  région  sous-glottique,  extraction  par  les  voi  s  natu- 
relles, par  Ficano  iRep.  delar.,  olol,  et  rhinol.,  !•»-  février  1890  . 

Croup.  Tubage  du  larynx.  Gucrison,  par  Bergeron  (d'Eloile;,  [Paris  méd., 
8  février  1890). 

Rétrécissement  de  la  trachée;  autopsie,  par  Paul  Berger  (Soc.  de  chir. 
de  Paris,  séance  du  5  février  1*^90;. 

De  l'enseignement  des  maladies  du  larynx,  du  nez  et  des  oreilles  aux 
Etats-Unis  et  au  Canada,  par  i.  Baratoux  {Pratique  méd.,  11  et  25  fé- 
vrier, 4  et  18  mars  1890). 

Cancer  du  larynx.  Laryngectomie,  par  Dagron  {Bull,  de  la  Soe.  anal, 
de  Paris,  janvier  1890). 

Du  traitement  des  laryngo-syphiloses,  par  Ch.  Eloy  {Mercredi  méd., 
12  février  1890). 

Un  cas  irrégulier  de  syphilis  du  larynx,  par  Ficano  {Rev.  de  lar.,  0tol. 
et  rhinol.,  15  février  1890). 

De  la  dysphonie  nerxeuse  chronique,  par  E.  Brissaod  {Arch.de  largng. 
et  rhinol.,  février  1890). 

Contribution  à  l'étude  des  lésions  combinées  de  la  syphilis  et  de  la  tu- 
berculose dans  le  larynx,  par  H.  Luc  {Arch.  de  laryngol.  et  rhinol.,  fé- 
vrier 1890). 

Deux  cas  d'oedème  de  la  glotte  commo  complication  de  la  grippe  s'é- 
tant  terminée  par  la  guénson,  par  Moreau  (Soc.  de  méd.  d'Alger,  séance 
du  13  février;  in  BuU  méd.  de  l'Algérie,  U'  mars  1890). 

De  la  laryngotomie  intercrico-thyrcoïdienne,  par  Ed.  Schwarts  {Rev.  gén, 
de  clin,  et  thérap.,  13  mars  1890). 

Ctncor  du  larynx,  par  B.  CuTillier  (Bull,  de  la  Soe.  anatom.  de  Paris, 
mars  1890). 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQ17B8.  TM 

PapilTomes  an  larynx,  par  Goamad  (Soc.  aoatom.  de  Nantes,  séance 
du  21  février;  in  Gat.  m  éd.  de  Nantei,  12  mars  1890). 

Traitement  chirurgical  des  régétations  dans  la  laryngite  tuberenlense, 
par  A.  Mascarel  (Thèse  de  Parité  mars  1890.) 

Fracture  multiple  du  larynx  et  de  Tos  hjolde,  par  E.  Jeanmaire  {Arch. 
de  méd.  etpharm.  milit,,  janvier  1889). 

Exlirpation  du  larynx  sans  trachéotomie  préalable,  par  Gh.  Périer  (Soc. 
de  cbir.  de  Paris,  séances  des  19  et  26  mars  1896{. 

Corps  étranger  (haricot)  ayant  séjourné  neuf  josrs  dans  la  trachée  ; 
guérison  après  trachéotomie,  par  H.  Douart  {Arch.  de  méd.  et  pharm. 
milit,  février  1890). 

Manifestations  tertiaires  syphilitiques  du  larynx  simulant  nne  phyaîe 
laryngée  à  la  deuxième  période,  par  E.  Peyrissac  (Ann,  de  la  polpclinique 
de  Bardeaux,  janvier  1890). 

Laryngite  sèche  hémorragique,  par  L.  Rougier  (Bull.  méd.  du  dispen- 
saire général  de  Lyon,  mars  1890). 

Grippû  compliquée  de  parotidite  suppnrée,  œdème  de  la  gtotto,  trachéo- 
tomie, ffuérison,  par  de  Lostalot  (France  méd. y  28  mars  1890). 

Ictus  laryngé,  par  Hu^in  (Union  méd.  du  Nord-Est,  mars  1890). 

Angor  pectoris  et  angoisse  laryngée,  par  Brissaud  (Trilmne  méd.,  29  mars 
1890). 

Etat  du  larynx  dans  la  grippe,  par  Ch.  Fauvel  et  Saint-Hilaire  (Tribune 
méd.,  n  avril  1890). 

Etude  sur  la  dysphagie  dans  la  phtisie  laryngée,  son  traitement,  par 
A.  Didier  (Thèse  de  Lyon,  1890). 

Syphilis  tertiaire  des  voies  respiratoires:  larynx,  trachée  et  premières 
bronches;  broncho-pneumonie  et  pleurésie.  Adénopathie  péri-trachëale, 
compression  dn  nerf  récurrent  droit  et  rétrécissement  de  la  trachée.  Sy- 
pbihs  du  foie ,  anévnsmes  miliaires  dans  le  cerveau,  par  F.  Raymond 
[Bull,  et  mém.  de  la  Soc.  méd.  des  hop.  de  Paris.  8  mai  1890). 

Deux  cas  de  croup  inflammatoire  ffuéris  par  1  alcoolatnre  de  sednm 
acre,  par  Audic  {Journ.  de  méd.  et  chir.  prat.,m&i  1890). 

De  Pintubation  du  larynx  dans  le  croup,  par  Duchamp  (Loire  méd.,  18 
avril  1890). 

De  la  trachéotomie  chez  les  enfants  àgès  de  moins  de  6  ans,  par  A.  Di- 
dier (Soc.  des  Se,  méd.  de  Lyon,  avril  1890;  in  Lyon  méd.  18  mai 
1890). 

Etude  sur  Tadénopathie  trachéo-broncbique  de  la  pneumonie,  par  Gar- 
rasco  (Thèse  de  Paris,  mai  1890). 

Des  complications  laryngées  de  la  grippe,  par  E.-l.  Monre  (Journ.  de 
médecine  do  Bordeaux,  Il  mai  1890). 

Leçons  sur  les  maladies  du  larynx,  par  E.-J.  Moure,  recueillies  et  ré- 
digées par  M.  Natior  (1  vol.  de  600  p.  avec  des  figures  en  noir  dans  le 
texte,  0.  Doin  éditeur,  Paris,  1890). 

Mort  subite  par  introduction  de  lait  dans  les  voies  aériennes,  par  E. 
Mûller  [Gaz.  méd.  de  Strasbourg,  1"  avril  1890). 

Un  cas  de  mutisme  hystéricnie.  Guérison  par  suggestion  pendant  le 
semmeil  hypnotique,  par  i.  Gnarazac  (Soc.  franc,  d  otol.  et  laryngol., 
Paris,  23  mai;  et  Rev.  de  lar.,  otol.  et  rhinol.,  15  juin  1890). 

Traitement  des  ulcérations  du  larynx  par  la  résorcine,  par  Tymowski 
(Soc.  franc.  d*otol.  et  laryng.,  Paris,  24  mai  1890). 

Traitement  chirurgical  des  petits  néoplasmes  sessiles  du  bord  libre  des 
cordes  vocales  au  moyen  d'une  curette  spéciale,  par  H.  Luc  (Areh.  de  la- 
ryng.  et  rhinol.,  avril  1890). 

Guérison  d'un  cas  de  croup,  par  Donadieu-Lavit  (Rev.  gén.  de  clin,  et 
ihérap.,  4  juin  1890). 

Contribution  à  la  physiologie  des  nerfs  récurrents,  par  Cb.  livon 
(Comptes  rendus  de  la  Soc.  de  Biologie.  Paris,  6  juin  1890). 

(Edème  du  larynx  au  conrs  des  oreillons,  par  niatte  (Gom.  méd.  des 
fiouches^u-Rhdno  ;  in  Bull,  m^.,  8  juin  1893). 


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724  P4DICATION8  BiBLIOGRAPHIQUES.: 

Traitameot  de  la  tubercoloso  lanrogée  et  pulmonaire  par  les  inhalations 
d'air  surchauffé,  par  J.  Baratoux  (Prat.  méd,,  iO juin  1890). 

Œdème  aigu  du  larynx  par  refroidissement.  Trachéotomie.  Guérison, 
par  P.  Oulmont  (Médecine  moderne,  12  juin  1890}. 
,    Deux  cas  de  kysie  sanguin  du  lax7nx,  par  J.  Gnarazac  [Ann.  de  la  po^ 
lyclinique  de  Toulouse  y  juin  1890). 

De  la  trachéotomie  chez  les  très  jeunes  enfants,  par  M.  Péraire  {Rev, 
de  chin,  10  juin  1890).* 

'    Le  lobule  de  Tinsula  et  ses  rapports  ayec  l'aphasie,  par  Paul  Raymond 
XGaz.  des  hôp.,  21  juin  1890). 

Appareil  pour  permettre  le  lavage  antiseptique  de  la  trachée,  présenté 
par  fteynal  0'  Gonnor  (Acad.  de  méd.  de  Pans,  séance  du  17  jum  1890). 

Polype  du  bord  libre  de  la  corde  vocale  droite,  par  Polo  (Soc.  anat.  de 
Nantes,  séance  du  14  mai  ;  in  Gaz.  méd.  de  Nantes,  12  juin  1890). 

Etude  sur  les  laryogoplégics  unilatérales.  Leur  valeur  diagnostique,  par 
R.  Moucorgé  [Thèse  de  Lyon,  1890): 

De  la  valeur  comparée  de  la  trachéotomie  et  de  la  larynsectomie  dans 
les  cancers  du  larynx,  par  G.  Fauvel  et  E.  Saint-Hilaire  {uaz.  des  hôp.y 
24 Juin  et  !•'  juillet  1890). 

Trachéotomie;  thyréoîdectomie  partielle,  par  A.  Poncet  (Soc.  des  Se. 
méd.  de  Lyon;  in  Lyon  méd.,  6  juillet  1890). 

De  l'extirpation  du  larynx,  par  Pinçonnat  (Thèse  de  Paris,  juillet 
1890). 

Etude  clinique  de  l'adénopathie  péri-trachéale  syphilitique  et  de  la  sy- 
philis tertiaire  de  la  trachée,  par  Lecureuil  (Thèse  de  Paris,  juillet 
1890). 

Etude  critique  sur  les  lésions  des  nerfs  récurrents,  par  Blanc  (Thèse 
de  Paru,  juillet  1890). 

De  la  trachéotomie  dans  le  cancer  de  l'œsophage,  par  Goisque  (Thèse 
de  Paris,  juillet  1890). 

Paralysies  et  polypes  des  cordes  vocales,  par  Barisien  (Thèse  de  Paris, 
juillet  1890). 

A  propos  d'un  cas  de  trachéotomie  pour  croup  chez  un  enfant  de  18 
mois,  guéri,  par  A.  Didier  (Lyon  méd.,  20  juillet  1890). 

Deux  cas  de  cancer  du  larynx,  par  Lamarque  et  Lacaze  (Soc.  d'anal, 
ei  physiol.  de  Bordeaux;  in  Joum.  de  tnéd.  de  Bordeaux,  15  juin  1890). 

Du  bégayement  hystérique,  par  G.  Ballet  et  P.  Tissier  (Arch.  de  neuro^ 
%té,  juillet  1890). 

Innervation  du  muscle  crico-thyréoïdien,  par  Gh.  Livon  (Ass.  franc,  pour 
l'avanc.  des  sciences,  congrès  de  Limoees.  août  1890). 

Intubation  dans  le  croup,  par  Qeirel  (Ass.  franc,  pour  l'avanc.  des  Se. 
congrès  de  Limoges,  août'l890). 

Gonséquences  opératoires  après  la  trachéotomie,  par  Delthil  (Ass.  franc, 
pour  l'avanc.  des  sciences,  congrès  de  Limoges,  août  1890). 

De  l'examen  du  larynx  comme  élément  précoce  de  diagnostic  général, 
par  P.  Raugé  (Bull,  méd.,  3  et  7  septembre  1890). 

Sur  la  physiologie  normale  et  pathologique  des  muscles  du  larynx,  par 
P.  Raugé  (Lyon  méd.,  3  et  10  août  1890). 

Do  la  curabilité  de  la  tuberculose  laryngée  par  le  traitement  chirurgi- 
cal, par  H.  Luc  (Rev.  gén.  de  clin,  et  thérap,,  6  et  13  août;  et  Arch.  de 
laryng.  et  rhinol.,  août  1890). 

Des  relations  du  larynx  avec  le  sysième  nerveux  moteur,  par  F.  Scmon 
et  V.  Horsley  (Arch.  de  laryng.  et  rhinol.,vio\ii  1890). 

Gornage  et  accès  de  suffocation  chez  un  hystérique  mâle.  Intégrité  da 
larynx.  Spasme  de  la  trachée.  Trachéotomie.  Guériaon,  par  Ghaput  (Arch. 
de  laryng.  etrhinol.,  août  1890). 

La  laryngologie  dnpuis  le  dernier  congrès  de  1887  (Discours  d'ouver- 
ture prononcé  a  la  section  do  laryngologie  et  de  rhinolosie  du  congrès  de 
Berlin,  par  B.  Fraenkel  (Arch.  de  lar.  et  rhin.,  août  1S90).~ 


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NOO^TELLES 


Association  médicale  britannique. 

L'Association  s'est  réunie  à  Binningham  le  29  juillet  1890. 

Section  de  îavyngoîogie  et  rbinologie.  —  Président  :  John 
St  Swithin  Wilders;  vice-présidents:  Ch.-J.  Symonds  et  Arch. 
E.  Garrod  ;  secrétaires  :  E.  H.  Jacob  et  Scanes  Spicer. 

Communications.  —  Traitement  des  affections  laryngées  tu- 
berculeuses, par  Gh.  J.  Symonds  et  G.  Hunter  Mackenzie.  — 
Paralysie  double  des  abducteurs  du  larynx  d'origine  incertaine, 
par  E.  Trevelyan.  —  Etiologie,  signification  et  traitement  des 
éperons  et  des  déviations  du  septum  nasal,  par  E.  Woakes  et 
\V.  J.  Walsham. — Valeur  de  la  méthode  de  Héwctson  pour  for- 
cer les  dilatations  nasales,  surtout  dans  le  traitement  des  sté- 
noses nasales  antérieures,  par  \V.  Hill. — Tenesmus  du  pharynx 
et  de  la  gor^ire,  par  Î.ennox-Hrowne.  —  Avantages  dos  insuffla- 
tions d'air  médicamenteux  sur  les  inhalations,  par  Ilnrtnett. 

—  Affections  communes  de  l'amygdale  pharyngée  et  leur  relation 
avec  les  maladies  de  l'oreille,  de  la  gorge  et  du  nez,  par  A. 
Bronner.  —  Discussion  sur  Texcision  des  amygdales,  etc. 

Section  d'otologie.  —  Président  :  Gh.  Warden;  vice-préâi- 
(lents  :  J.  Dundas  Grant  et  W.  Hill;  secrétaire  :  R.  Kerr  John- 
ston. 

Communications»  —  Maladie  intra-nasale  en  relation  avec  les 
•'tffections  de  l'oreille,  à  l'exception  du  catarrhe  rétro-nasal  et 
des  végétations  adénoïdes,  par  Lennox-Browne.  —  Etiologie  du 
tintement  d'oreilles,  par  Macnaughton  Jones  et  L.  Turnbull.  — 
Effets  nuisibles  des  sons  éclatants  sur  l'auflilion,  surtout  des 
sifflets  de  chemins  de  fer,  par  Th.  Barr.  —  Emploi  et  avantages 
de  la  membrane  tympanique  artificielle  antiseptique,  par  Ward 
Cousins.  —  Hypertrophie  de  l'amygdale  pharyngée  comme  cause 
de  surdité,  par  L.  Turnbull.  —  Avantages  comparés  du  cathété- 
risme  de  la  trompe  d'Eustache  et  de  la  poire  de  Politzer  dans 
1-3B  cas  de  gonflement  de  l'oreille  moyenne,  par  Donald  Stewart. 

—  Traitement  de  quelques  cas  d'otites  moyennes  chroniques, 
par  Arbuthnot  Lane  et  W.  A.  R.  Stewart,  etc. 

ANNAI^ES   DES  MALADIES  DE  l'OREILLE  ET  DU   LARYNX.  ~   XVI.  50 


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720  NOUVELLES 

Section  de  médecine  et  thérapeutique,  —  Des  injections  inira- 
iaryngées  dans  le  traitement  de  certaines  affections  laryngées 
et  pulmonaires,  par  Walker  Downie. 


V Association  rbinologique  américaine  a  tenu  sa  8*  réunion 
annuelle  à  Louisville,  les  6,  7  et  8  octobre  1890,  sous  la  prési- 
dence du  D'  Hobhs. 


Nous  lisons  dans  la  Berliner  klin.  Wocbens.  que  le  1>  F.  A. 
Barlh,  qui  vient  d'être  nommé  professeur  extraordinaire  à  TUni- 
versité  de  Marburg,  occupera  la  chaire  de  laryngologie  et  dV 
tiatrie,  que  Ton  va  créer  dans  cette  ville. 


Le  Bulletin  médical  annonce  que  M.  H.  Cuvillier,  interne  des 
hôpitaux  de  Paris,  est  chargé  d'une  mission  en  Autriche-Hon- 
grie, pour  y  étudier  l'organisation  des  services  hospitaliers  au 
point  de  vue  du  traitement  des  maladies  du  larynx  et  des  oreilles. 


Bromurb  de  potassium  granulé  de  Fallières.  Approbation  de 
l'Académie  de  médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  75  grammes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigrammes. 

Phosphatinb  Fallières.  Aliment  très  agréable,  permettant, 
chez  les  jeunes  enfants  surtout,  Tadministration  facile  du  phos- 
phate assimilable. Unecuiilerée  contient  50  centigrammes  de  phos- 
phate. 

L'Eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Ellu 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
Ton  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX   ANNALES 


Nouveau  procédé  pour  opérer  les  végétations  adénoïdes  du 
pharynx  nasal  chez  Tenfant  (procédé  de  Moritz  Schmidt),  par  R. 
Galmkttes  et  Lubet-Barbon  (Extrait  de  la  Gaz.  hebd,  de  médec, 
et  chir.,  23  août  1890). 

Bons  résultats  permanents  de  Texcision  de  la  memlirane  du 
tympan  et  du  marteau  dans  un  cas  de  verlige  auriculaire  chro- 
nique, et  dans  un  cas  de  suppuration  chronique  de  Fattiquc 
tympanique,  par  G.  H.  Burnett  (Extrait  du  Med,  News,  16  août 
1890). 

Les  complications  auriculaires  de  Tinfluenza,  par  G.  Masini. 
(Gommunication  faite  à  l'Académie  royale  de  médecine  de  Gênes, 
le  17  mars  1890). 

Sur  le  traitement  de  quelques  variétés  de  surdité  par  la  mo- 
bilisation de  rétrier,  par  G.  Masini  (Extrait  du  BoJL  délie  ma- 
lattie  deir  oreccbio,  gola  e  naso,  n®  3,  1890). 

Di&eases  of  the  Nose  and  its  accessory  cavities,  with  spécial 
sections  of  diseases  of  the  skine  of  the  nose,  on  injuries,  on 
rhinoplastio  opérations  and  on  ear  affections  in  their  relations  to 
intra  nasal  diseases.  (Maladies  du  nez  et  des  cavités  accessoires, 
par  W.  Spencer  Watson,  avec  addition  sur  les  aflections  cuta- 
nées du  nez,  les  traumatîsmes,  les  opérations  rhinoplasliques  et 
les  affections  de  l'oreille  en  rapport  avec  les  maladies  intra-na- 
sales,  par  R.  Liveino,  W.  Adams  et  A.  E.  Gumberdatch  (2*  édi- 
tion avec  de  nombreuses  gravures  et  des  planches  lithographiées 
H.  K.  Lewis,  éditeur,  136,  Gower  gtreet,  Londres,  1890). 

De  Tanatomie  et  de  la  physiologif  do  Toreille,  par  Stanislas 
DB  Stein  (Un  volume  de  430  pages,  Moscou,  1890). 

Die  hypertrophie  der  Tonsilla  pharyugea  und  ihre  Behandlung 
(L'hypeiirophie  de  Tamygdale  pharyngée  et  son  traitement,  par 
W.  Mbdehnach  (Dissertation  inaugurale  de  l'Université  de  Stras- 
bourg, impr.  F.  Rohrl,  Wurzburg,  1890). 

Traitement  des  paralysies  laryngées  idiopathiqnes,  par  Cheval 


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728  OUVRAGES  ENVOYES  AUX  ANNALES 

(Extrait  du  Journ,  de  la  Soe,  royale  des  sciences  médic.  et  natur 
de  Bruxelles,  1890). 

Ueber  die  Beziehungen  des  Carcinoms  zur  pachydermie  (Des 
rapports  du  carcinome  avec  la  pachydermie,  par  A.  Kuttner 
(Tirage  à  part  des  Virchow's  Archiv,,  1-21  Bd,  1890). 

Zur  Frage  der  Pachydermia  laryogis  (De  la  pachydermie  la- 
ryngée), par  A.  Kuttner  (Tirage  à  part  de  la  Berlin,  klin. 
Wochens.,  n»  36,  1890). 

De  Textirpation  du  larynx,  par  A.  Pinçonnat  (Un  volume  de 
132  pages,  G.  Steinheil,  éditeur,  Paris,  1890). 

Normale  und  pathologische  Anatomie  der  nasc  (Anatomie 
normale  et  pathologique  du  nez),  par  A.  Hartmann  (Atlas  de 
12  planches  photographiées,  librairie  Fischer,  Berlin,  1890). 

Ueber  die  Erscheinungen  und  Komplikalionen  vou  Seiten  der 
Respirations  organe  im  Verlauf  der  influenza  Epidémie  (Sur 
Papparition  des  complic.ilions  du  côté  des  organes  respiratoires 
au  cours  de  l'épidémie  d'influenza,  par  A.  Sokolowski  (Tirage  à 
part  de  Vint,  klin,  Bundschau,  n«»  12,  13,  14  et  15,  1890). 

Eiu  Beitrag  zur  Pathologie  und  Thérapie  der  Laryngitis  sub- 
glottica  hyperlrophica  chronica  (Contribution  à  la  pathologie  et 
à  la  thérapeutique  do  la  laryngite  sous-glottique  hyperlrophique 
chronique),  par  A.  Sokoi.owski  (Tirage  à  part  de  Vint,  klin, 
Rundschau,  n^»  19  et  20,  1890). 


/>c  Ocrant  :  G.  Masson. 


l'afis  .   -  l-np.  iAUL  DUPONT,  4,  rue  da  Boaloi  (CI.)  74  10  95. 


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Névembre  1890.  —  N"»  il. 


MÉMOIRES  ET  FAITS  ORIGINAUX 


I 

OTITE  ET  PARALYSIE  FAQALE 
Par  le  D'  GELLÉ  (i). 

L'épidémie  de  grippe  de  l'hiver  1889  à  1890  s*est  montrée 
d*une  gravité  exceptionnelle  tant  par  la  multiplicité  des 
sujets  atteints  que  par  celle  des  complications  consécutives 
observées.  Parmi  celles-ci  les  otites  de  Toreille  moyenne 
ont  été  des  plus  graves. 

La  suppuration  souvent  bilatérale,  l'abcès  mastoïde,  la 
8uppui*ation  des  cellules  mastoïdes  ont  été  d'une  multiplicité 
remarquable.  Delstanche  à  Bruxelles,  Politzer  à  Vienne, 
Lœwemberg  et  moi,  au  milieu  même  de  l'épidémie,  nous 
avons  attiré  l'attention  sur  ces  manifestations  otiques  d'une 
fréquence  et  d'une  gravité  insolites. 

Depuis  lorSy  la  presse  a  recueilli  une  foule  de  faits,  de 
phénomènes  pathologiques  consécutifs  à  cette  maladie,  et  le 
sujet  semblait  épuisé,  au  moins  en  ce  qui  regarde  les  affec- 
tions auriculaires.  Mais  il  n'en  est  rien. 

En  effet,  pendant  toute  la  durée  de  cette  épidémie  et  depuis 
j'ai  obseï  vé,  en  nombre  tout  à  fait  étonnant,  une  des  compli- 
cations des  plus  sérieuses  de  l'otite  moyenne  suraiguë  ;  je 
veux  parler  de  la  paralysie  faciale.  De  la^  l'idée  de  celte 
thèse.  Ea  ^goûtant  à  ces  faits  ceux  que  j'ai  récoltés  tant  dans 
ma  pratique  personnelle  que  sur  les  malades  de  la  consulta- 
tion du  service  otologique,  que  le  professeur  Gharcot  a  ré- 

(1)  Mémoire  lu  au  Congrès  de  Berlin  en  août  1890. 

ANNALB8  0J|8  MALADIES  DK  l'ORBUXB  BT  DU  LARYNX.  —  XVI.  51 


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730  GËLLÉ 

cemnient  créé  et  annexé  à  la  clinique  des  maladies  du  sys- 
tème nerveux  de  la  Salpêlrière,  j*ai  pu  observer  31  cas  de 
paralysies  faciales  liées  ou  non  à  des  otites  grippales  ou 
autres.  J'ôterai  d'abord  un  cas  par  traumatisme,  puis  un  cas 
causé  par  la  foudre  et  un  troisième  par  tumeur  cérébrale, 
dont  nous  parlerons  cependant. 

Restent  28  faits,  dont  j'élimine  5  cas  d*otorrhées  chroni- 
ques :  2  sur  des  enfants  de  7  et  de  9  mois,  et  3  autres  sur 
des  adultes  manifestement  Tun  tuberculeux,  les  autres  syphi- 
litiques. Les  23  observations  qui  restent  sont  des  paralysies 
faciales  liées  à  des  otites  aiguës  indiscutables  dans  18  cas. 

On  remarque  tout  d'abord  que  dans  deux  cas  seulement 
(Obs.  21-22)  la  suppuration  eut  lieu  ;  et  elle  fut  postérieure, 
une  fois,  à  la  paralysie  de  la  face  ;  21  fois  les  oreilles  n'ont 
pas  suppuré. 

J'insiste,  dès  le  début,  sur  cette  statistique,  car  il  a  été 
donné  dans  le  môme  moment  d'observer  les  accidents  sup- 
puratifs  les  plus  variés  et  les  plus  étendus,  les  processus  les 
plus  envahissants,  les  fusées  purulentes  du  côté  de  la  paro- 
tide, de  la  région  mastoïde,  sur  le  temporal,  etc  ,  sans 
qu'aucune  manifestation  de  trouble  fonctionnel  se  soit  mon* 
trée  du  côté  du  facial.  Il  semble  que  cette  marche,  cette 
extension  de  l'inflammation  vers  le  dehoi*s,  toutes  sérieuses 
qu'elles  soient,  exposent  moins  aux  complications  de  ce^ 
oitlre.  Le  pourquoi  de  ces  localisations  nous  échappe. 

II 

Sans  entrer  dans  de  grands  détails  anatomiques,  je  rap- 
pellerai seulement,  pour  préciser  la  pathogénie  de  la  lésion 
du  nerf  facial  dans  l'otite  moyenne,  que  ce  nerf,  dans  son 
trajet  à  travers  le  rocher,  côtoie  la  cavité  tympanique.  Ces 
rapports  sont  plus  ou  moins  intimes,  suivant  que  la  paroi 
osseuse  du  conduit  parcouru  par  le  nerf  offre  une  épaisseur 
plus  ou  moins  forte.  L'isolement  est  variable  et  très  impar- 
fait. 

En  effet,  le  canal  de  Fallope,  à  partir  de  son  affleurement 
à  la  paroi  interne  de  la  caisse  du  tympan,  fait  une  saillie 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  731 

Bemi-cylindrique  visible  et  accessible  chez  Tadulte,  quoique 
uioias  que  chez  le  nouveau-né. 

Cette  zone  superficielle  s'étend  du  bec  de  cuiller  et  du 
tendon  réfléchi  du  tenseur  jusqu'à  la  pyramide  ;  elle  forme 
«Hiessus  de  la  fenêtre  ovale  et  de  Tétrier  un  bourrelet 
arrondi  ea  plein  cintre.  Plus  bas  le  canal  de  Fallope  s*en- 
fonce  dans  ta  paroi  postérieure  de  la  caisse;  et  disparait 
dans  l'épaisseur  du  rocher. 

Cette  portion  du  canal,  aillante»  superficielle  à  parois 
minces,  est  le  t  point  vulnérable  »  dans  Totite  ;  celui  par  où 
le  nerl  est  atteint. 

D'autres  conditions  anatomiques  s'ajoutent  encore,  qui 
facilitent  Tenvahissement  du  conduit  et  les  lésions  conco- 
mitantes du  nerf  inclus. 

D'après  Henle,  Hyrtl,  il  existe  constamment  chez  l'homme 
à  la  face  inférieure  du  bourrelet  arqué  formé  à  la  face  de 
la  paroi  de  l'oreille  moyenne  par  le  canal  de  Fallope,  une 
lacune  assez  étendue,  par  laquelle  les  vaisseaux  du  canal 
s'anastomosent  avec  ceux  de  la  caisse.  La  nutrition  du  facial, 
ainsi  que  je  le  remarque  dans  mon  traité  (1),  est  donc  en  ce 
point  Uée  à  celle  de  la  paroi  labyrinthique  ;  et  la  propagation 
des  troubles  vasculaires  ou  inflammatoires  existe  facilement 
entre  celle-ci  et  le  canal  ;  les  deux  périodes  se  confondent  à 
ce  niveau,  et  subissent  le  môme  processus.  11  existe  de 
grandes  variétés  dans  ces  dispositions;  mais  leur  existence 
et  la  prédisposition  qui  en  découle  sont  évidentes,  et  exi)li- 
quent  la  communauté  des  maux. 

m 

J'ai  pris  soin  d'éliminer  les  faits  d'otorrhée  chronique 
pour  préciser  davantage  le  mode  pathogénique  de  la  para- 
lysie faciale  dans  Totile  moyenne  aiguë.  Avec  Deleau  et 
Roche  (1857),  avec  Weir-Mitchell,  avec  Berard,  avec  Erb, 
avec  Grasset,  je  pense  que  le  nerf  facial  se  trouve  comprimé 
dans  sa  gaine  osseuse,  par  l'infiltration  œdémateuse  inflam- 
matoire du  périoste  du  canal. 

(1)  Précis  d'otolûfie,  Gcllé,  1885. 

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732  GELLÉ 

L'apparition  de  la  paralysie  dans  les  premiers  jours  de 
rinflammation  otique  du  deuxième  au  huitième,  dans  mes 
observations^  avant  tout  exsudât  et  bien  avant  la  formation 
du  pus,  plaide  en  faveur  de  cette  opinion.  La  guérison  fré- 
quemment rapide  de  la  paralysie  faciale  s'explique  mieux 
ainsi;  et  les  récidives  si  faciles  se  comprennent  aisément, 
puisque  la  lésion  laisse  intact  le  tissu  même  du  nerf.  Grasset, 
rappelant  les  expériences  et  conclusions  de  Weir-Mitchell, 
émet  aussi  la  même  opinion  :  le  tissu  nerveux,  dit-il,  est 
comprimé,  mais  respecté  ;  d'où  le  retour  rapide  et  intégral 
à  la  condition  normale.  Voici  un  fait  où  le  processus  œdéma- 
teux aigu  du  début  a  été  nettement  constaté,  lemodepatho- 
génique  s'étant  trahi  au  dehors.  Observation,  23  mai  1881. 
(Résumé  n«  23.) 

M...,  35  ans,  plombier  pour  appareils  de  chauffe;  atteint  de 
goutte  aux  deux  pouces  des  pieds  il  y  a  six  ans.  L'qreille  droite 
est  bonne  ;  la  montre  y  est  entendue  à  40  centimètres  ;  percep- 
tion crânienne  bonne  partout.  L'oreille  gauche  s'est  assourdie 
depuis  huit  jours,  sans  douleur,  à  la  suite  d*un  refroidissement. 
M.  =  10  centimètres  à  gauche.  Il  se  plaint  de  la  gorge,  ronge 
cramoisi,  à  gros  plis  qui  comblent  le  pharynx  ;  douleur  à  la 
pression  le  long  des  vaisseaux  du  cou,  à  gauche.  Il  constate  de 
plus,  en  divers  points  de  la  face  et  du  cuir  chevelu,  mais  surtout 
à  Tocciput,  au  niveau  de  la  région  mastoîde  et  sur  le  haut  du 
front  et  du  vertex,  ^apparition  de  bosselures  subœdémëteuses 
sans  éruption,  sensibles  au  loucher.  Depuis,  la  face  s^est  défor- 
mée ;  il  y  a  de  la  paralysie  faciale  gauche  ;  le  malade  ne  peut 
clore  Tœil  gauche  ni  siffler  ;  les  aliments  s*amassent  dans  la 
joue  ;  la  bouche  grimace  et  se  tord  à  droite,  etc.  ;  la  sensibilité 
est  intacte.  Il  n'y  a  pas  d'hypéracousie  ni  d'audition  doulou- 
reuse. —  Le  tympan  clair,  déprimé,  opalescent  au  fond  ;  le 
triangle  lumineux  net  ;  pas  d*injection  vasculaire.  D.  V.  perçu  à 
gauche  ;  son  non  mobilisé  par  Tocclusion  du  méat  droit. 

26  mai.  Deux  jours  après,  douleurs  névralgiques  très  vives 
au  front,  à  la  tempe,  au  devant  du  tragus,  sous  l'articulalioa  et 
sous  la  mâchoire  ;  bourdonnement  d'oreille  intense.  —  5  juin. 
M.  25  centimètres  à  gauche;  soulagement  par  la  quinine;  souffle 
et  claquement  par  le  valsalva  à  gauche  ;  la  paralysie  complète 
flasque,  identique  (électrisation,  courants  induits)  ;  tète  lourde, 
douleurs  otiques  moindres.  —  15  juin.  Douleurs  violentes  au 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  783 

niveau  de  rartioulation  du  pouce  du  pied  gauche;  véritable 
accès  de  goutte  (héréditaire  du  côté  paternel)  ;  mieux  immédiat 
des  douleurs  otiques  et  névralgiques,  des  bourdonnements,  de 
la  céphalalgie. 

La  pharyngite  persiste,  et  des  vertiges  tourmentent  le  malade 
au  plus  léger  mouvement  de  tête. 

I^e  tympan  est  translucide,  net  ;  vue  de  Tenclume  ;  voussure 
moindre.  Claquement  tympanique  par  la  déglutition,  déplace- 
ment en  totalité  de  la  membrane  par  le  valsalva. 

26.  Amélioration  ;  les  douleui*s  de  goutte  s'apaisent.  Dys- 
pepsie extrême  ;  vertiges  ;  sensation  de  goût  d*encre  du  côté 
gauche  de  la  langue. 

3  juillet.  Accès  de  goutte  cessé  ;  pharyngite  persistante  avec 
rhinite  ;  obstruction  tubaire  ;  vertiges  constants  et  provoqués 
par  les  pressions.  Autophonie,  résonance  douloureuse  de  la 
voix  de  son  enfant  et  de  la  sienne.  Cependant  les  signes  objec- 
tifs otiques  sont  toujours  d'apparence  à  peine  anormale. 

Maintenant  la  figure  est  presque  normale  au  repos.  IjCS  rides 
90  reforment;  il  y  a  toujours  congestion  pharyngée. 

En  août,  guérison  de  la  pai*alysie  faciale ,  mais  conservation 
d*un  peu  de  vertige  et  d'une  grande  sensibilité  au  bruit;  la  pha- 
ryngite rhumatismale  ne  cède  que  lentement;  la  ti^ompe  est 
redevenue  facilement  perméable  à  gauche,  sans  grande  amélio- 
ration de  l'ouïe.  En  résumé,  otite  à  gauche,  avec  rhino-pharyn- 
giie  subœdémateuse,  puis  accès  de  goutte  au  pied,  qui  arrête  le 
processus  otique  ;  enfin,  reprise  avec  intensité  moindre,  après 
l'accès  de  goutte  passé;  vertige,  autophonie,  ouïe  douloureuse 
et  abaissement  de  Touïe  à  gauche  persistant  après  la  paralysie 
faciale  guérie. 

Ce  malade  a  conservé  longtemps  un  retard  énorme  de  Tac- 
commodation  constaté  par  Taudition  successive  de  deux  sons  ; 
le  deuxième,  plus  faible,  n'était  perçu  que  5  à  8  secondes  après 
le  premier  (expérience  avec  le  téléphone  et  la  bobine  d'induction). 

Ainsi,  le  canal  de  Fallopo  a  été  envahi  par  un  œdème  aigu 
phlegmooeux  véritable. 

J'ai  pu  observer  deux  fois  le  zona  du  pavillon^  de  la  joue 
et  du  pharynx  dans  les  prodromes  de  la  paralysie  de  la  face. 
L'existence  de  ce  curieux  processus  névritique  dans  les 
antécédents  immédiats  de  raffeclion  parétique  du  facial  mé- 
rite d'attirer  l'attention  ;  il  y  eut  un  cas  suivi  de  suppura- 


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7S4  GELLÉ 

tion;  tous  deux  s'accompagnèrent  de  souffranees  prolon- 
gées et  de  phénomènes  d'hyperestësie  auditive  (Tertige, 
ouïe  douloureuse). 

Au  point  de  vue  éliologique,  on  doit  penser,  d'après  ces 
faits,  qu'il  y  a  simultanéité  des  lésions  cliques  et  nerveuses, 
mais  nullement  que  Tune  est  issue  de  Tautre  ;  cependant 
cette  propagation,  en  certains  cas,  est  indiscutable. 

La  prédiRpositiori,  née  des  rapi)orts  anatomiques  si 
étroits,  sufllt-elie  à  l'étiologie  de  la  paralysie  du  facial 
intra-tympanique  ?  Il  résulte  de  l'analyse  des  faits  d'otites 
aiguës,  grippales  surtout,  que  j'ai  observées  récemment, 
que  la  nature  et  l'évolution  même  de  l'inflammation  ont 
aussi,  pour  amener  ce  résultat,  une  granie  valeur  causale. 
C'est  ainsi  que  le  mode  épidémique,  qui  résume  plusieurs 
éléments  d'activité  morbide  et  de  gravité,  a  fourni  un 
nombre  anormal  de  ces  complications  paralytiques.  En  regar- 
dant de  plus  près,  on  trouve  également,  dans  la  marche  du 
processus  oblique,  les  raisons  de  Tapparition  si  précoce  de 
la  paralysie.  Si  les  observations  montrent,  en  effet,  que  le 
«  point  vulnérable  >  du  canal  de  Fallope  est  primitivement 
frappé,  alors  tout  devient  clair  dans  cette  pathogénie. 

Or,  les  faits  indiquent  l'évolution  suivante  :  à  l'oreille, 
l'inflammation  succède,  à  plus  ou  moins  longue  échéance,  à 
des  rhinites  intenses  et  rebelles,  à  des  pharyngites  grip- 
pales, infectieuses  ou  autres,  à  sécrétions  puriformes,  avec 
amygdalites  suppurées  partielles  ou  générales,  soit  du 
même  côté,  soit  à  l'opposé;  la  trompe  se  prend,  puis  la 
paroi  interne  de  la  caisse,  et  surtout  la  voûte  de  celle-ci  ; 
la  chaîne  des  osselets  est  prise  à  la  suite,  et  ce  n'est  que 
bien  plus  tardivement,  dans  la  plupart  des  cas,  que  la  paroi 
membraneuse,  le  tympan,  est  à  son  tour  envahi.  Déjà  la 
paralysie  existe,  et  aucun  signe  objectif  ne  traduit  le  mal 
profond  décelé  par  de  douloureux  troubles  subjectifs  et 
fonctionnels.  Déjà  la  paralysie  faciale  est  totale,  et  c'est  à 
peine  si  l'inspection  (Obs.  23)  de  l'oreille  révèle  un  aspect 
trouble,  une  opacité  dans  le  segment  supéro-postérieur  du 
tympan.  Plus  tard  apparaissent  les  rougeurs  au  pôle  supé- 
rieur, au-dessus  de  l'apophyse  externe  et  sur  la  région 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  735 

murale  du  conduit  osseux  ;  le  quart  supéro-postérieur  de 
la  cloison  se  ballonne»  rougit,  fait  saillie  peu  à  peu,  çt  son 
gonflement  se  confond  avec  celui  de  la  paroi  du  conduit  ; 
les  deux  tiers  inférieurs  de  la  membrane  restent  comme  en 
dehors  du  processus  et  peuvent  rester  tels.  Si  Tinflammation 
marche  vite»  tout  apparaît  rouge  et  gonflé  comme  dans 
l'otite  moyenne  totale. 

Cette  progression  des  profondeurs  à  la  surface  est  l'allure 
de  l'otite  aiguë  périostique,  de  Finflammation  intersticielle 
aiguë;  à  en  juger  d'après  l'aspect  des  surfaces  mises  à  nu 
dans  l'incision  de  l'abcès  prémastoïde,  on  peut  admettre  que, 
grâce  à  la  virulence  du  mal,  à  sa  nature  infectieuse,  c'est  de 
l'ostéo-périostite  même  qui  évolue. 

Envahi  dès  la  première  heure,  le  canal  de  Fallope  le 
signale  par  la  paralysie  faciale,  symptomatique  d'une  otite 
de  la  paroi  interne  de  la  caisse. 

Mais  le  diagnostic  de  Totite  limitée  à  la  paroi  labyrin- 
thique  n'est  pas  au-dessus  des  moyens  du  clinicien,  bien  que 
la  plus  intéressante  partie  de  cette  progression  de  l'inflam- 
mation se  passe  loin  du  regard  et  se  dissimule  à  notre  ins- 
pection. 

Ce  diagnostic  est  au  moins  facile  dans  les  formes  surai- 
gues,  celles  surtout  dont  la  grippe  nous  a  multiplié  les 
observations  récemment,  et  où  fréquemment  les  manifesta- 
tions catarrhales  rhino-pharyngées  et  la  bilatéralité  des 
lésions  mettaient  sur  la  voie  les  moins  prévenus. 

Il  faut  savoir  qu'il  n'en  est  pas  de  même  en  dehors  de  ces 
conditions;  le  chapitre  si  rempli  des  paralysies  faciales  dites 
a  frigore  suffit  à  le  montrer. 

Mais  il  y  a  une  transition  de  ces  dernières  aux  autres, 
celles  à  olite  indiscutable,  c  c'est  la  paralysie  faciale  dou-- 
loureuse  »  dont  la  fré  juence,  signalée  par  Weber,  a  été 
relevée  par  d'autres  auteurs  (Grasset  et  Neumaum)  tout  der- 
nièrement en  France  (1). 

(1)  Cbarcot  ;  Leçons  des  17  janvier  et  1  février  1888. 
Weber  :  Briston  médical.  II..,  8  février  1878. 
Neouann  :  Du  rôb  de  la  prédisposition  nerveuse  dans  Tétiologie  de 
la  paralysie  faciale.  2  mémoires.  Arch.  neur.^  juillet  1887. 


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736  GELLÉ 

Dans  répidémie  d'influenza,  la  plupart  des  paralysies 
faciales  ont  été  précédées  de  douleurs  vives  ;  il  n*est  pas 
illogique  d'admettre  que ,  pour  une  partie ,  ces  douleurs 
étaient  sans  doute  causées  par  la  compression  du  nerf  facial, 
que  Ton  sait  être  sensible  à  sa  sortie  du  trou  stylo-mas- 
toïdien ;  le  siège  de  la  douleur,  à  la  région  mastoïdienne,  eo 
effet,  est  noté  fréquemment  dans  une  foule  d'observations  ; 
c'est  un  des  signes  de  l'otite  moyenne  (Weber,  Grasset,  Neu- 
mann). 

Le  périoste  du  canal  est  aussi  le  point  de  départ  d'irrita- 
tions du  trijumeau. 

En  réalité,  en  face  d'une  malade  atteinte  d'hémiplégie  de 
la  face,  écoutez  le  récit  des  douleurs  endurées,  n^ligez 
l'examen  de  l'oreille  et  de  l'audition,  et  vous  trouvez  le  type 
de  la  paralysie  faciale  douloureuse  des  auteurs.  J'igoute  que 
Totite  et  la  douleur  passent  relativement  vite  et  que  la  para- 
lysie dure  et  saute  aux  yeux  ;  tout  le  monde  connaît  celle-ci, 
et  beaucoup  ignorent  celle-là. 

IV 

L'otite  qui  se  compliquera  de  l'hémiplégie  delà  face,  a-t- 
elle  une  allure  particulière?  se  présente-t-elle  avec  des  signes 
qui  puissent  indiquer  à  l'observateur  l'imminence  de  cette 
complication?  y  a-t-il  une  otite  prémonitoire,  pour  ainsi 
dire,  de  la  paralysie? 

Si  l'on  considère  dans  leur  ensemble  celles  de  mes  obser- 
vations récemment  récoltées  pendant  la  grippe,  certes  on  est 
frappé  de  la  ressemblance  fort  nette  des  symptômes  primor- 
diaux au  point  de  vue  de  leur  apparition,  de  leur  évolution, 
de  leur  intensité,  de  leur  durée  et  de  l'époque  où  nait  l'acci- 
dent nerveux  paralytique  ;  on  aurait  tendance  à  voir,  dans 
ce  complexus  symptomalique,  une  sorte  de  symdrôme  parii- 

Gartaz  :    Thèse  de  Paris  ;  Paralysie  douloureuse    de  la   sepUème 

paire. 
Mobbiur:  Sur  la  prédisposition  héréditaire  à...  (Erlemmeyr's  ceulral- 

biatt,  1886,  S.  197,82.) 
BERNHAnDT  :  Boitrage  zûr  refrigeratorischeo  Facialis  l&hmuDg.  (Beriim 

Klin,  Woch,  19.1888.} 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  7S7 

culier  et,  comme  j'ai  dit,  une  apparence  de  signes  prémoni- 
toires. 

Ces  clichés  symptomatiques  sont  cependant  absolument 
identiques  aux  tableaux  nosologiques  présentés  par  les  in*- 
flammations  auriculaires  qui  n'ont  pas  été  compliquées  de 
paralysie  de  la  face. 

La  comparaison  en  a  été  facile  durant  cette  infloenza  où 
les  cas  des  deux  sortes  ont  abondé. 

Donc,  aucun  caractère  notable  ne  peut  servir  à  la  prévisioil 
de  cette  complication  sérieuse,  pas  même  l'intensité  du  pro- 
cessus. 

Nous  verrons  au  cours  de  notre  étude  ce  que  cette  con- 
clusion a  de  trop  exclusif;  l'analyse  des  faits  et  de  leur 
évolution  semble  faire  augurer  mieux. 

Mais  tout  d'abord  n'est-ce  rien  que  de  rappeler  que  la  pa- 
ralysie faciale  est  souvent  liée  à  un  état  inflammatoire. 

Attaqué  énergiquement  à  son  début,  celui-ci  cédera,  sans 
doute,  plus  vite  ;  et  c'est  là  une  indication  des  plus  pressan- 
tes en  présence  d'une  hémiplégie  faciale. 

L'analyse  des  observations  de  ma  série  fera  mieux  oon- 
naitre  les  phases  et  accidents  de  ce  conflit  pathologique,  à 
début  otique,  et  terminé  par  l'hémiplégie  faciale.  Nous  y 
associerons  la  comparaison  des  hémiplégies  otitiques,  avec 
celles  qui  reconnaissent  une  étiologie  toute  différente,  et  non 
inflammatoire. 


La  âèvre  a  été  signalée  dans  les  premiers  symptômes 
prodromiques  de  l'affection  du  nerf  comme  dans  les  cas 
d'otite  moyenne  aiguë  simple.  Fièvre  vive  ;  avec  ascension 
rapide  de  la  température  que  j'ai  vue  atteindre  4(^  et  41^; 
avec  ses  redoublements  paroxystiques  nocturnes  ;  avec  sa 
marche  progressive,  l'insomnie  et  la  céphalalgie. 

Par  contre  cependant  dans  2  cas,  non  épidémiques,  il  y  eut 
à  peine  un  jour  de  malaise  au  début;  rappelons  qu'il  s'agit 
de  la  forme  non  suppurative  la  plupart  du  temps. 

Un  des  symptômes  noté  dès  le  début,  et  des  plus  remar- 


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7318  OELLÉ 

quaUâft  au  point  de  vue  du  diagnostic,  c'est  la  douleur^  ou 
mieux  les  douleurs. 

EUes  sont  terribles  le  plus  souvent  (17  sur  22)  ;  affections 
pffimaires,  poussées  nouvelles  sur  d'anciennes  otites  rhuma- 
tiques  ou  récidives  apyrétiques  sont  toutes  accompagnées, 
et  annoncées  plutôt,  par  des  crises  de  douleurs  otiques,  pa- 
raotiques,  plus  ou  moins  étendues  à  la  moitié  de  la  face. 

Souvent  toute  la  tête  est  prise  ;  mais  surtout  du  côté  atteint 
plus  tard  de  parésie  ;  car  souvent  dans  les  étals  diathésiques 
et  dans  l'épidémie  d'influenza,  les  deux  oreilles  sont  à  la  Toie 
enflammées,  mais  inégalement. 

Ces  douleurs  s'exaspèrent  la  nuit  ;  aussi  par  les  mouve- 
ments, la  mastication  dans  le  bruit  après  le  repas,  mais  dans 
la  nuit  toujours  ;  elles  sont  à  redoublements  et  les  malades 
redoutent  le  retour  des  périodes  plus  ou  moins  régulières 
d'exacerbation.  Les  douleurs  offrent  d'une  façon  très  remar- 
quable Tallure,  les  foyers  caractéristiques  des  névralgies 
faciales. 

C'est  au  point  que  celles-ci  absorbent  absolument  l'atten- 
tion du  clinicien  dans  les  cas  moins  franchement  fébriles  ;  et 
que  la  combinaison  de  la  paralysie  faciale  et  de  la  névralgie 
du  tr^umeau  a  frappé  les  neuropathologistes  qui  ont  décrit 
la  paralysie  faciale  douloureuse. 

Weber  a  récemment  attiré  l'attention  sur  la  douleur  qui 
accompagnerait  la  paralysie  faciale  dans  plus  de  la  moitié 
des  cas.  {Rev.  se,  med.  XI,  149.)  Cette  douleur  siège  surtout 
dans  roreille,  derrière  elle,  sur  le  bord  inférieur  du  maxil- 
laire inférieur;  quelquefois,  dit-il,  elle  est  plus  généralisée, 
il  l'attribue  soit  à  des  filets  de  la  5*  paire,  soit  surtout  au 
rameau  auriculaire  du  pneumogastrique. 

Dans  les  observations  on  trouve  plus  fréquemment  notés 
certains  sièges  ou  foyers  algiques  ;  tels  sont  la  douleur  à  la 
nuque,  très  gravative  ;  celle  do  la  région  mastoïde,  de  même; 
celle  de  l'occiput  aussi  ;  mais  la  céphalalgie  frontale,  le  ser- 
rement des  tempes,  la  constriction  de  la  gorge,  les  secousses 
dans  les  dents,  et  jusque  dans  l'œil  ont  été  souvent  obser- 
vés. 

Ce  tableau  des  souffrances  endurées  n'est-il  pas  celui  des 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  739 

troubles  sensitifs  symptomatiques  des  otites  graves  et  pro- 
fondes, dMis  lesquelles  tous  les  nerfs  sensibles  peuvent  être 
impressionnés  par  la  lésion  du  plexus  nerveux  tympanique. 
On  ne  trouve  pas  de  différenoe. 

Certains  malades  se  plaignent  aussi  d*éprouver  des  dou- 
leurs  dans  les  muscles  du  cou,  de  véritables  crampes  causées 
par  les  mouvements  ;  de  la  raideur  des  mftehoires.  J'ai  vu 
quelquefois  du  torticolis;  le  malade,  énervé  par  la  souffrance, 
redoute  tout  déplacement  de  la  tftte.  Le  facial,  le  spinal  su- 
bissent donc  l'excitation  partie  du  trijumeau  et  du  plexus 
tympanique  ;  ces  sièges  divers  de  la  douleur  la  différencient 
de  la  simple  névralgie  de  la  5*  paire. 

L*otalgie  avec  redoublements  à  elle  seule  devrait  conduire 
à  examiner  Toreille  moyenne;  à  plus  forte  raison  cette  mul- 
tiplicité des  points  algiques  manifestement  situés  en  dehors 
de  la  sphàre  d'action  du  trijumeau. 

Que  l'otite  suppure  ou  qu'elle  soit  plastique,  interstitielle, 
non  suppurative,  le  même  tableau  se  présente,  qu'elle  soit 
ou  non  suivie  plus  tard  d'un  phénomène  paralytique,  Dans 
les  otites  syphilitiques,  j'ai  pu  constater  l'apparition  de  la 
paralysie  après  une  série  de  crises  douloureuses  des  plus 
prolongées  (3  mois,  4, 10  mois). 

Dans  Toynbee  (p.  245)  je  trouve  signalée  l'intensité  des 
douleurs  dans  le  cas  de  paralysie  syphilitique  de  la  face,  et 
de  même  dans  les  otites  moyennes  aiguës  suivies  de  para- 
lysie faciale  (Obs.  1,  II  et  III,  Toynbee). 

Mais  il  faut  mettre  en  regard  de  ces  faits  les  cas  très  dif- 
férents où  la  douleur  a  été  faible  (Obs.  3  et  4).  Dans  la  plu- 
part des  cas  aigus  récemment  observés,  c'est  le  huitième 
jour  des  soufirances,  de  la  fièvre  et  de  l'otite,  au  milieu  ou 
à  la  suite  d'une  crise  de  douleurs  otalgiques,  avec  rayonne- 
ment daas  tout  le  côté  du  crâne,  de  la  face  et  du  cou  que 
la  paralysie  s'est  montrée,  la  migraine  peut  la  précéder 
(Obs.  2,  12).  Dans  deux  observations  de  Toynbee  ce  fut 
pour  l'une  le  deuxième  jour,  pour  l'autre  le  huitième  jour 
que  l'hémiplégie  parut. 

La  compression  des  nerfs  et  l'étranglement  des  tissus 
engorgés  jouent  le  plus  grand  rôle  dans  la  pathogénie  de 


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740  GELLË 

ces  douleurs  atroces  de  Tolite  moyenne  suraiguê.  Le  plexas 
iympanique  épanoui  à  la  surface  de  la  paroi  interne  de  la 
caisse  est  soumis  à  une  compression  violente  grâce  à  ses 
rapports  intimes  avec  la  paroi  osseuse. 

Bn  même  temps  le  facial  et  l'étrier,  et  par  ceiui-K^i  le  laby- 
rinthe, sidl)issect  aussi  une  énorme  compression^  d'où  les 
bourdonnements,  les  troubles  vertigineux  si  marqués,  la 
surdité,  la  paralysie  et  les  douleurs  qui  marchent  de  front 
dans  toutes  les  observations. 

Dans  le  premier  travaO  de  AeumaDn,  sur  la  prédisposi- 
'  tion  nerveaae  dans  léihlogie  de  la  paralysie  faciale,  je 
trouve  notée  huit  fois  sur  seize  cas  la  douleur  sur  la  région 
mastoïde,  et  à  l'oreille  du  côté  paralysé.  Dans  les  huit  autres 
observations,  Tauteur  indique  le  plus  souvent  l'existence  an- 
técédente de  névralgies  faciales,  de  migraines,  accidents 
douloureux,  que  je  trouve  également  dans  une  partie  de  mes 
.  observations,  et  môme  deux  fois  spécialement  persistants 
du  côté  qui  devient  plus  tard  le  siège  de  la  paralysie  fa- 
ciale. 

A  ce  propos,  il  faut  se  convaincre  que  la  clinique  otolo- 
gique  démontre  amplement  que  ces  névralgies  sont  très 
souvent  des  signes  avant-coureurs  sérieux  de  lésions  otiques 
méconnues.  Ce  sont  au  début  et  bien  souvent  longtemps  les 
seuls  symptômes  signalés. 

Le  médecin  les  traite  sans  se  préoccuper  de  leur  valeur 
diagnostique. 

Dans  le  deuxième  travail  de  Neumann,  ces  douleurs  péri- 
auriculaires,  mastoîdes,  etc.,  ne  sont  notées  que  deux  fois  ; 
mais  son  élude  ne  donne  nulle  part,  on  le  pense  bien,  les 
résultats  de  l'exploration  des  oreilles  et  de  l'audition,  points 
tout  à  fait  en  dehors  du  sujet  bien  limité,  choisi  par  l'au- 
teur. 

Cependant,  de  l'ensemble  de  ses  quarante-deux  observa- 
tions très  nettes,  et  qui  ont  toutes  rapport  à  la  variété  de  para- 
lysie faciale,  dite  a  frigore^  il  résulte  d'abord  que  l'otite  suppu- 
rée  est  une  forme  rarement  rencontrée  dans  la  paralysie  faciale 
a  frigore;  ce  qui  vient  â  l'appui  de  ce  que  j'ai  dit  plus  haut 
de  la  forme  interstitielle,  plastique  des  otites  compliquées 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FAHALE  74 1 

de' paralysie  faciale.  De  pins,  dans  les  antéoédénts  de  presque 
toutes  ces  malades,  Fauteur  a  noté  aussi  la  fréquence  des. 
névralgies  de  la  face  et  des  migraines.  Je  ne  saurais  trop 
insister  sur  ces  symptômes  précurseurs,  qui  n*ont  jamais 
fait  défaut  dans  les  cas  de  paralysie  faciale  de  ma  statistique 
où  les  signes  otiques  ont  été  douteux  ou  insignifiants  pour 
tout  autre  que  pour  un  auriste. 

Ainsi  malgré  Tallure  névralgique  des  douleurs  ressenties 
par  un  grand  nombre  de  sujets,  le  clinicien  ne  devra  pas 
conclure  à  la  légère,  à  l'existence  d*une  simple  affection  du. 
trijumeau. 

On  regarde  bien,  en  ce  cas,  si  les  dents  n'offrent  pas  de 
carie  ;  il  sera  indispensable  de  penser  à  Toreille,  de  Texa  - 
miner.  On  sera  conduit  dans  ce  sens  par  les  commémo- 
ratifs  qui  signalent  au  début  Texistence  d'un  catarrhe  aigu 
des  premières  voies,  fait  très  indicateur  et  significatif,  sur- 
tout en  temps  d'épidémie  de  grippe. 

L'erreur  est  souvent  possible  par  suite  du  siège  éloigné 
du  foyer  principal  des  douleurs  ;  nous  avons  vu  des  malades 
se  plaindre  exclusivement  de  douleurs  ayant  leur  maxi- 
mum au  niveau  de  la  nuque,  le  long  des  mâchoires,  à  la 
tempe,  etc.,  sans  parler  de  leur  oreille  ou  très  secondaire- 
ment. 

L'oreille,  dans  ces  cas,  semble  absolument  en  dehors  du 
processus;  les  algies  réflexes  divergentes  égarent  plutôt 
l'observateur,  c'est  le  point  de  côté  sous-mammaire  dans  la 
pneujionie  du  sommet. 

VI 

La  surdité  est  très  accusée,  si  les  deux  organes  sont 
frappés  à  la  fois  gravement  comme  cela  a  été  fréquent  dans 
cette  épidémie  d'influenza.  Je  la  trouve  signalée  dans  14  cas 
sur  20. 

Chez  une  bonne  partie  des  malades^  la  surdité  a  guéri 
(12  sur  2â)  ;  et  deux  fois  seulement  elle  resta  incurable 
(Obs.  7  et  13).  Neuf  fois,  l'audition  rétablie  fut  toujours  bien 
au-dessous  de  la  moyenne  (8,  10,  25  centim.).  Dans  8  cas, 


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742  GELLÉ 

lasocdité  était  totatemeiifc  guérie  ta  tf oisive  mois  de  la 
paralysie  faciale. 

D'autre  part,  assez  fréquemment,  celle  ci  n'est  absolument 
disparue  que  du  troisième  au  cinquième  mois.  Dans  les  cas 
aiguës  légers  la  paralysie  est  encore  très  accusée  et  Ton 
constate  une  bonne  audition  ;  c'est  que  l'otite  souvent  guérit 
plus  vile  que  la  paralysie. 

On  trouve  par  l'analyse  des  observations  que  c'est  tantôt 
la  paralysie  faciale,  tantôt  au  contraire  la  dureté  de  l'ouïe 
qui  persiste  le  plus  longtemps. 

Dans  les  paralysies  de  la  face  liées  à  des  otites  chroniques 
suppuratives  ou  non,  les  lésions  de  l'oreille  entraînent  le 
plus  souvent  une  surdité  très  tenace  ou  au  moins  un  grave 
affaiblissement  de  Touïe  (Obs.  1  et  les  5  obs.  éliminées). 

La  paralysie  du  nerf  facial  n*est  pas,  à  proprement  parler, 
causée  par  l'otite.  Ce  sont  deux  phénomènes  connexes,  sou- 
vent concomitants,  quelquefois  consécutifs.  Mais  il  n'est 
pas  possible  d'établir  un  rapport  entre  la  gravité  de  la  lésion 
auriculaire  et  celle  du  nerf. 

Les  lésions  objectives  sont  aussi  variées  que  les  modes 
d'évolution  de  la  paralysie;  mais  ce  sont  les  rapports  de 
voisinage  plutôt  que  de  causalité.  Les  premiers,  comme 
nous  l'avons  montré,  sont  si  étroits  que  cela  explique  la  fré- 
quence de  l'évolution  simultanée  de  la  paralysie  et  de  l'otite, 
mais  chacune  peut  évoluer  indépendamment  de  l'autre. 

Quant  aux  troubles  de  l'ouïe,  ils  suivent  dans  leur  déve- 
loppement la  marche  de  l'otite  ;  le  rôle  de  la  paralysie  n'est 
que  très  secondaire  à  ce  point  de  vue  (Obs.  16  ;  Obs.  1). 

Ma  statistique  montre  que  dans  la  plus  grande  partie  des 
cas,  on  a  pu  constater  des  altérations  sensibles  de  la  mem- 
brane du  tympan, des  signes  objectifs  manifestes  (15  sur  23). 
Encore  les  autres  malades  ont-ils  été  observés  tard,  alors 
que  les  affections  cliques  avaient  pu  disparaître  (Obs.  2, 9, 18). 
Deux  fois  au  moins  la  perception  du  diapason  Vertex  fut 
trouvée  nulle  ;  six  fois  la  montre  n'a  pu  être  entendue  nulle 
part  sur  les  os  du  crâne  ;  et  treize  fois  la  percepticm  aérienne 
4e  la  monti'j  resta  tom'ourç  au-dessous  de  13  à  18  oenti- 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  74â 

mèires;  souvent  elle  était  nulle  par  Pair,  et  la  montre  devait 
être  collée  au  méat  pour  être  perçue. 

Trois  fois  Tétat  de  la  caisse  tympanique  et  Tintensité  des 
phénomènes  subjectifs  firent  décider  la  parenthèse  non  sui- 
vie d'issue  de  pus,  mais  cause  d'un  immédiat  soulagement 
(Obs.  7,8,17). 

Dans  trois  paralysies,  l'audition  a  été  à  peine  touchée  au 
début;  cependant  même  en  ce  cas  il  y  avait  des  signes  cer- 
tains d'otite  moyenne  profonde  ;  d'autres  fois,  la  malade,  ob* 
servée  au  troisième  mois,  offrait  deux  oreilles  saines  et  l'ouïe 
excellente,  bien  que  la  paralysie  fût  constatée  (Obs.  2, 10, 
11,  12). 

On  voit  que  l'étude  de  l'influence  de  l'hémiplégie  faciale 
sur  Faudition  a  été  absolument  faussée  par  cette  confusion 
avec  les  effets  très  clairs  de  l'otite  concomitante.  L'otite 
est  le  plus  souvent  méconnue,  et  la  paralysie,  au  contraire, 
est  manifeste  :  erreur  facile. 

Dans  un  cas  d'hémiplégie  faciale  non  otitique,  mais  ma- 
nifestement dû  à  une  tumour  intracranienne,  avec  paralysie 
du  moteur  oculaire  externe  du  même  côté,  que  j'ai  pu  étu- 
dier dans  le  service  otologique  annexe  de  la  clinique  du 
professeur  Charcot,  j'ai  noté  l'absence  de  tout  trouble  de 
l'ouïe  et  de  toute  lésion  auriculaire  ;  l'audition  était  excel- 
lente ;  il  n'y  avait  ni  douleurs,  ni  bourdonn^a^ents,  ni  ver- 
tiges, etc. 

Le  seul  phénomène  observé  est  la  latéralisation  du  côté 
paralysé  du  son  du  diapason  Vertex.  On  s'explique  le  fait 
par  la  tension  exagérée  du  tympan,  sous  l'influence  de  la 
prédominance  d'action  du  tenseur  tympuiique;  le  stapédius, 
animé  par  le  facial  restant  inerte. 

Et,  c'est  là  tout  ;  en  présence  d'une  paralysie  complète, 
flasque,  datant  déjà  de  quatre  mois. 

En  résumé,  il  ressort  de  cette  analyse  que  si  les  lésions 
auriculaires  manquent,  les  troubles  auditifs  font  défaut 
(Obs.  Il',  9,  3,  2;  plus  un  cas  de  paralysie  faciale  par  la 
foudre,  et  ce  cas  décrit  plus  haut  de  paralysie  faciale  par 
tumeur  cérébrale). 

J'ai  voulu  porter  l'analyse  plus  loin  et  j'ai  étudié  les  trou- 


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744  OELLÉ 

bles  moteurs»  les  otoplégies  liées  aux  paralysies  du  nerC 
facial,  ou  qu'on  a  cru  devoir  rapporter  à  ces  paralysies  et 
par  lesquelles  certains  auteurs,  déjà  anciens,  ont  pensé 
expliquer  Touïe  douloureuse,  par  exemple. 

VU 

On  sait  que  la  paralysie  du  muscle  tenseur  dans  l'hémi- 
plégie de  la  face  fut  admise  et  défendue  par  Landouzy  père, 
Longet,  Roux,  Roche,  etc.  ;  alors  c'était  elle  qui  constituait 
l'élément  indispensable  à  la  production  de  rhyperacousie, 
mieux  nommée  par  Dechambre  l'ouïe  douloureuse,  car  elle 
coïncide  souvent  avec  un  abaissement  de  l'acuité  auditive. 

Depuis  les  travaux  récents  de  Politzer,  Luesa,  Trœltsch, 
Moos,  etc.,  à  l'étranger,  de  Vulpian,  M.  Duval,  Sappey,  etc., 
en  France,  on  sait  que  le  muscle  interne  du  marteau  ne 
reçoit  pas  son  innervation  du  facial;  son  activité  persiste 
donc  dans  l'hémiplégie  ;  et  c'est  à  cette  action  sans  antago- 
niste que  l'on  rapporte  l'origine  de  l'exaltation  de  l'ouïe. 

Or,  on  ne  peut  nier  que  ce  symptôme  s'observe  journel- 
lement dans  l'otite  moyenne  sans  paralysie  faciale  ;  et  môme 
bien  plus  fréquemment  que  dans  celle-ci.  Je  ne  le  trouve 
noté  que  trois  fois  sur  28  faits  de  ma  statistique,  et  je  pos- 
sède des  centaines  d'observations  de  ces  otites  simples  à 
audition  douloureuse. 

Nous  avons  montré  que  l'un  des  signes  de  la  prédomi- 
nance du  tenseur  et  de  l'incapacité  du  stapédius,  quand 
l'oreille  est  saine,  consiste  dans  la  constatation  d'tme  laté- 
ralisation du  son  du  diapason  Vertex  du  côté  paralysé 
(Obs.  %  83,  9, 10). 

C'est  un  signe  que  l'on  trouve  très  net  une  fois  la  période 
otitique  passée,  quand  l'audition  est  revenue. 

Mais  on  peut  aussi  étudier  le  muscle  tenseur  au  moyen 
des  pressions  centripètes  exercées  sur  l'oreille  saine.  On  ne 
doit  chercher  également,  on  le  comprend,  de  résultat  sérieux 
qu'après  la  guérison  de  l'otite. 

Mais  celle-  ci  dure  bien  plus  qu'on  ne  le  croit,  et  des 
lésions  tympaniques  invisibles  subsistent  souvent,  alors  que 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  745 

l'acuité  semble  bonne,  même  avec  des  portées  inattendues, 
de  20  a  25  centimètres  avec  la  montre,  par  exemple.  Dans 
ces  conditions,  j*ai  pu  constater  l'inertie  du  tenseur  neuf 
fois. 

Elle  ne  pouvait  être  due  qu'à  une  lésion  du  muscle  lui- 
même  ou  à  sa  parésie  réflexe,  quand  j'avais  obtenu  une 
épreuve  positive  avec  les  pressions  centripètes,  c'est-à-dire 
quand  je  produisais  Tatténuation  du  son  du  D.  V.,  en  agis- 
sant ainsi  sur  l'oreille  du  côté  paralysé  (ce  qui  prouvait  la 
mobilité  de  l'appareil  et  de  Tétrier),  alors  que  la  pression 
sur  l'oreille  opposée  restait  cependant  sans  résultat.  L'appa- 
reil de  transmission  était  bien  redevenu  mobile,  ainsi  que 
l'étrier,  mais  le  muscle,  altéré  dans  sa  structure  ou  dans  son 
innervation,  n'obéissait  plus  à  l'excitation  synergique  (Obs.  1, 
6,  13,  14,  16). 

Dans  l'observation  9,  dans  l'observation  18,  l'épreuve  des 
synergies  est  nulle  ;  cependant,  en  opérant  à  l'inverse,  c'est- 
à-dire  en  agissant  de  la  mauvaise  oi*eille  sur  la  bonne,  on 
obtient  l'effet  positif  du  côté  sain.  Or,  cela  montre  qu'il  y  a, 
du  côté  paralysé,  un  ti*ouble  dynamique  et  non  une  lésion 
des  parties  conductrices. 

Il  y  a  parésie  du  tenseur  ;  mais  celle-ci  est  uniquement 
d'origine  otitique,  bien  que  la  paralysie  faciale  existe 
encore. 

On  constate  même  ces  phases  très  nettes  dans  l'observa- 
tion 16.  Au  début,  en  pleine  période  otitique, le  réflexe  est  nul; 
le  mouvement  synergique  manque  et,  deux  mois  après,  il 
existe  très  franc  ;  c'est  que  l'otite  et  ses  suites  ont  disparu, 
car  la  paralysie  faciale  n*est  pas  encore  guérie. 

J'ai  provoqué  également  cette  activité  du  tenseur  du  tym- 
pan, en  pleine  paralysie  faciale,  au  moyen  des  mouvements 
synergiques  de  ce  muscle,  associés  aux  contractions  des 
masticateurs,  à  celles  des  peaussiers  de  la  face,  et  par  l'acte 
de  la  déglutition. 

C'est  une  série  de  moyens  d'étude  dont  je  ne  saurais  trop 
recommander  l'usage,  car  le  diagnostic  des  otoplégies  con- 
sécutives s'en  éclaire  vivement. 

Ainsi,  la  part  de  la  lésion  peut  être  faite  ;  celle  de  l'inertie 

âMHALEB  DES  MALADIES  DE  L'ORBILLK  BT  DU  LARYNX.         XYI.  52 


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746  GELLÉ 

musculaire  consécutive,  post-inflammaloire,  se  trahit  sûre- 
ment et  apparaît  évidente;  celle  de  Thémiplégie  se  limite  et 
se  précise. 

Nous  verrons,  par  la  lecture  de  mon  second  mémoire,  que 
Ton  peut  aller  encore  plus  loin  et  reconnaître  ainsi  la  lésion 
du  centre,  du  foyer  réflexe  d'accommodation  lui-même. 
(Voir  2*  travail,  Audition  et  paralysie  faciale,) 

Dans  une  dizaine  de  cas,  j'ai  pu  ainsi  faire  agir  le  tenseur 
et  constater,  par  Tatténuation  du  son  du  D.  V.  et  du  diapason 
posé  en  face  du  méat  auditif,  le  jeu  de  ce  muscle  etobserver 
la  conservation  ou  la  perte  de  son  activité  dans  la  paralysie 
de  la  face,  quand  aucune  lésion  appréciable  ne  subsiste  à 
f  oreille. 

Par  exemple  dans  Tobservaiion  8,  les  atténuations,  nulles 
au  début,  sont  devenues  franches  à  la  fin,  bien  que  la  para- 
lysie persistât. 

Dans  Tobservation  9,  Textinction  du  diapason  était  bien 
plus  accusée  du  côté  de  la  paralysie  et  également  pendant  la 
déglutition. 

L'analyse  clinique  a  confirmé  les  notions  de  la  physio- 
logie. 

Je  signalerai  en  passant  l'indication  thérapeutique  qui 
découle  de  ces  investigations  ;  celle  des  courants  électriques 
trouve  dans  ces  constats  de  l'inertie  musculaire  une  sûreté 
indiscutable  à  la  fin  des  otites. 

En  résumé,  de  cette  analyse,  il  résulte  que  la  paralysie 
faciale  ne  produit  pas  une  surdité  appréciable,  et  aussi  qu'elle 
laisse  intacte  la  motililé  du  tenseur.  Les  cas  où  ce  muscle 
semble  frappé  d'inertie  se  rapportent  aux  lésions  de  la  pé- 
riode otitique  de  l'hémiplégie  faciale. 

Passons  au  stapédius.  Nous  avons  vu  que  sa  parésie 
entraine  peu  d'altération  de  l'ouïe,  et  seulement  une  latéra- 
lisation du  son  du  D.  V.  du  côté  paralysé. 

Est-ce  là  le  seul  signe  de  cette  parésie  du  stapédius  ?  on 
a  expliqué  par  elle  Touïe  douloureuse,  sans  réfléchir  aux 
lésions  postotitiques  des  articles  de  la  chaîne  et  des  tissus 
tendineux  et  membraneux  de  la  caisse  tympanique. 

A  la  prédominance  du  tenseur,  associez  le  relâchement 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  747 

inflammatoire  du  tendon  stapédien,  on  comprend  la  succes- 
sion des  chocs  douloureux  et  des  secousses  nuisibles  que  le 
labyrinthe  aura  éprouvés  en  pareil  cas*  D* autre  part,  Thyper- 
esthésie  de  celui-ci  est  trop  naturelle  après  les  crises  de 
souffrances  décriles  au  début  de  la  paralysie  faciale.  Les 
conditions  qui  rendent  Taudition  des  bruits  douloureux  sont 
bien  plutôt  le  résultat  de  l'otite  et  se  rencontrent  fréquem- 
ment au  début  de  la  paralysie  (Obs.  18). 

Rappelons  encore  que,  dans  le  cas  de  paralysie  faciale  de 
cause  centrale,  aucun  trouble  semblable  n'a  été  observé. 
(Voir  2*  travail.) 

Dans  d'autres  études,  j'ai  montré  qu'on  peut,  par  le  biH- 
lementy  se  rendre  compte  de  l'activité  conservée  du  stapé- 
dius  ;  c'est  une  exploration  si  délicate  et  si  peu  vulgari- 
sable,  que  je  ne  voudrais  pas  trop  m'appuyer  sur  les  résuK 
tats  qu'elle  m'a  donnés. 

Cependant  je  dois  dire,  qu'à  mon  grand  étonnement,  chez 
les  quelques  malades  auxquels  j'ai  pu  faire  exécuter  le  bâil- 
lement intelligemment,  j'ai  constaté  la  persistance  de  l'acti- 
vité de  ce  petit  muscle,  c'est-à-dire  c{u'il  ne  manquait  pas  à 
son  rôle  d'antagoniste  du  tenseur. 

En  effet,  le  diapason  Vertex  n'était  pas  modifié  dans  son 
intensité;  or,  j'ai  montré  que  cela  se  passe  ainsi  à  l'état 
normal  dans  le  bâillement  soutenu.  (Voir  Mémoire  au 
Compte  rendu  de  la  Soc.  dotologie;  juin  1890.) 

Pour  comprendre  cette  intégrité  d'activité,  malgré  la  para- 
lysie faciale,  il  faut  admettre  que  ce  petit  muscle  de  Tétiûer 
reçoit  son  innervation  de  plusieurs  sources  ;  et,  comme  j'ai 
pu  constater  cette  persistance  en  présence  de  lésions  oti- 
tiques  manifestes  dans  la  paralysie  faciale,  je  penche  à 
admettre  que  c'est  par  l'orifice  inférieur  du  canal  de  Fallope, 
au  moyen  de  l'anastomose  du  facial  avec  le  glosso-pharyn- 
gien,  que  cotte  innervation  seconde  a  lieu. 

Au  reste,  la  jeune  malade  dont  je  parlais  tout  à  Theure, 
atteinte  de  paralysie  de  cause  cérébrale  limitée  au  facial, 
m'a  permis  de  constater  plusieurs  fois  aussi  cette  intégrité 
de  l'action  stapédienne  antagoniste  dans  le  bâillement. 


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748  GELLÉ 

J'avoue  que  je  m'attendais,  au  contraire,  à  trouver  le  8ia- 
pédius  en  défaut. 

Vill 

Les  bourdonnementa  ont  été  aussi  fréquents  que  la  sur- 
dité, et  ils  offraient  toutes  les  nuances  de  tonalité  et  d'in- 
tensité. 

Je  n'ai  pensé  que  dans  un  cas  à  observer  TefTet  des  con* 
tractions  des  masticateurs. 

On  sait  que  certains  bruits  cessent  par  les  pressions 
c'était  le  cas  ici. 

Les  bruits  disparaissent  avec  les  lésions  auriculaires  et  en 
suivant  absolument  l'évolution  ;  la  paralysie  se  passe,  et  ils 
peuvent  persister  avec  la  surdité  et  les  vertiges. 


IX 

Les  vertiges  (1)  ont  été  notés  14  fois  au  moins  sur  21  cas. 
2  fois,  sur  les  28  cas  otitiques,  Tattaque  de  vertig^e  présenta 
la  forme  et  l'intensité  du  vertige  de  Ménière  et  fut  immédia- 
tement suivie  de  la  paralysie  faciale. 

J'ai  dit  que  dans  les  cas  aigus,  c'est  après  deux  à  huit 
jours  au  moins  de  douleurs,  de  vertiges  et  de  sonneries  que 
l'apparition  de  la  paralysie  a  eu  lieu.  Dans  les  cas  chroniques 
et  dans  les  récidives,  ils  sont  notés  aussi  comme  accompa- 
gnant les  retours  offensifs  de  l'affection  du  nerf  facial  et  de 
l'oreille. 

Souvent  le  vertige  persiste  ;  il  est  continu;  on  voit  là  tous 
les  types  du  vertige  otilique. 

Le  n*  6  était  dans  un  état  d'ivresse  constante  ;  le  n*  14 
avait  encore  du  vertige  le  cinquième  mois  ;  la  paralysie  était 

(1)  Gbarcot  :  Leçon  du  20  novembre  1888  ;  quatre  cas  de  paralysie  de 

la  face,  dont  trois  douloureux. 
Léo  :  Thèse  do  Paris,  1876;  otite  et  paralysie  faciale. 
Gharcot  :  Leçon  11*,  1888  ;  oiite  goutteuse,  vertige  de  Ménière  e 

paralysie  faciale. 
TiLMAMN  :  Facialislâhmung  bei  Orenkrankeit,  Diff.  Halle,  1809.  -^ 

Otite  et  paralysie  faciale. 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  749 

guérie  ;  mais  non  les  lésions  otiques  et  leurs  suites  (surdité, 
bourdonnements). 

Pierreson,  dans  son  étude  sur  la  diplégie  faciale  (Archiv, 
de  méd.  et  cb.  Août  et  septembre  1857),  signale  dans  plu- 
sieurs observations  les  manifestions  vertigineuses. 

Je  ne  trouve  ce  symptôme  signalé  nulle  part  ailleurs  ;  de- 
puis lors,  un  cas  du  professeur  Bail  [Diplégie  faciale^  France 
méd.,  26  décembre  1880). 

11  ressort  donc  des  faits  que,  comme  la  surdité,  comme  les 
bourdonnements,  le  vertige  n*a  qu'un  rapport  très  douteux 
avec  la  paralysie  faciale  ;  celle-ci  existe  et  le  symptôme 
manque,  ou  il  est  intense,  continu  Thémiplégie  guérie.  Je 
remarque  encore  que  j'ai  pu  provoquer  le  verlige  par  les 
pressions  centripètes  comme  dans  Tolite  simple. 

Gomme  nous  le  disions  plus  baut,  à  propos  du  ramollisse- 
ment du  tendon  stapédien,  il  se  peut  que  lésion  et  paralysie 
se  trouvent  associées  pour  faire  naître  et  accentuer  le  même 
trouble  morbide. 

Cependant,  je  ne  vois  pas  dans  mes  notes  que  j'aie  pro- 
voqué plus  souvent  le  vertige  dans  mon  épreuve  des  pres- 
sions. 


Nous  avons  souvent  parlé,  dès  le  début,  de  Y  ouïe  doalou^ 
reuse  dont  la  paralysie  faciale  offrirait  au  dire  des  auteurs 
de  I^ndouzy,  do  Roux,  etc.,  de  fréquents  exemples. 

L'ouïe  douloureuse  est  notée  trois  fois  dans  mes  vingt-huit 
cas  (otites  suppuratives  et  non  suppuralives  réunies). 

En  pleine  otile,  le  rôle  de  la  paralysie  dans  sa  genèse  est 
discutable.  Voyons-la  quand  cette  phase  est  passée,  et  que 
la  paralysie  reste.  Eh  bien,  je  ne  trouve  que  trois  faits  dans 
mes  observations  ;  et  encore  y  a-t-il  ici  à  faire  la  part  des 
tendances  névropathiques,  hyperesthésiques  de  ces  sujets 
atteints  de  névralgies  faciales  habituelles  et  de  migraines. 

J'avoue  cependant  que  je  n'ai  pas  tiré  le  coup  de  pistolet 
de  Landouzy.  J'ai  laissé  les  malades  raconter  kurs  impri s- 
sioQs  au  bruit,  et  j'ai  contrôlé  leurs  dires  avec  les  diverses 
méthodes  en  usage. 


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7B0  GELLÉ 

Dans  Tobsei^vation  n^  4,  on  voit  nettement  la  sensibilité  au- 
ditive, Taudition  douloureuse  disparaître  avec  l'otite  catar- 
rhale  très  légère  qui  Ta  précédée,  et  la  paralysie  faciale  dure 
encore  un  mois  après.  Dans  l'observation  28,  les  rapports 
entre  les  symptômes  et  la  lésion  otitique  est  encore  très  ac- 
cusé; et  son  évolution  semble  parfaitement  indépendante  de 
celle  de  la  paralysie  faciale.  D'autre  part  on  voit,  comme 
dans  le  n**  6,  des  troubles  subjectifs  intenses,  vertige,  bour- 
donnement, surdité  sans  que  le  sujet  accuse  éprouver  de  la 
douleur  au  bruit.  Dans  le  cas  n""  9,  l'audition  est  redevenue 
pour  la  montre  égale  à  plus  d'un  mètre  du  côté  droit  para- 
lysé, égal  à  quelques  centimètres  près,  à  celle  du  côté  sain. 
Le  diapason  Vertex  est  latéralysé  du  côté  paralysé,  il  y  a  un 
peu  d'hyperacousie  de  cette  oreille,  mais  on  constate  un  peu 
de  raideur  de  quelques  peaussiers  ;  et  par  les  contractions  de 
quelques  peaussiers  de  la  face  il  y  a  une  atténuation  franche 
du  son  du  diapason  par  Tair,  que  le  sujet  déclare  spontané- 
ment plus  évidente  et  plus  franche  du  côté  paralysé.  Ici  Petite 
est  passée  ;  la  paralysie  persiste,  mais  on  constate  un  état 
névropatique  évident,  de  Totalgie,  des  névralgies  faciales  ha- 
bituelles, conditions  qu'on  sait  pouvoir  suftire  à  elles  seules 
pour  faire  naître  Thyperesthésie  et  la  douleur. 

Dans  le  troisième  fait  de  ma  statistique,  l'aiTection  a  suc- 
cédé à  un  zona,  horriblement  douloureux,  avec  accidents 
névralgiques  intenses  ;  il  en  est  résulté  un  état  d'épuisement 
nerveux  et  d'hyperexcitabilité  remanjuable,  sous  l'influence 
de  toutes  les  excitations  sensorielles  et  autres. 

J'ai  dit  combien  souvent  le  phénomène  de  la  sensibilité 
maladive  aux  excitations  sonores  se  rencontre  dans  le  cas 
d'otites  sans  complication  paralytique.  J'ai  pu  constater  chez 
une  vieille  femme  une  audition  extrêmement  douloureuse  au 
bruit  dans  une  première  période  d'otile  diathésique,  à  signes 
locaux  très  manifestes,  et  deux  ans  après,  une  paralysie  fa- 
ciale du  même  côté,  sans  ouïe  douloureuse,  dans  une  poussée 
nouvelle  d'otite.  L'indépendance  de  l'évolution  des  deux 
phénomènes  morbides  est  ici  éclatante. 

Dans  les  névroses,au  surplus,  on  a  observé  souvent  les  trou- 
bles hyperesthésiques  des  sens  sans  lésion  otique  appréciable. 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  751 

De  cette  analyse,  on  peut  conclure  que  Touïe  douloureuse, 
symptôme  otitique  fréquent,  n'a  qu'un  rapport  très  léger 
avec  la  paralysie  de  la  face.  Cependant  la  paralysie  du  sta-r 
pédius,  on  le  conçoit,  dans  certaines  circonstances,  se  prête 
à  l'irritation  du  nerf  labyrinthique  par  les  spasmes  du  tenseur 
agissant  sans  antagoniste  :  il  y  a  là  une  condition  locale  de 
la  production  de  la  commotion  du  nerf  et  de  douleurs 
otiques. 

XI 

Quant  au  pronostic,  il  se  déduit  de  cette  discussion.  — 
L'otite  guérit  et  la  paralysie  reste,  ou  Totite  reste  et  la  para- 
lysie guérit. 

Ainsi  parlent  les  faits.  Rien  de  plus  libre  que  ces  deux 
évolutions.  Ce  sont  deux  phénomènes  pathologiques  qui 
marchent  parallèlement,  le  plus  souvent,  mais  non  néces- 
sairement associés  ;  ils  sont  seulement  unis  par  la  continuité 
du  tissu. 

Ils  agissent  bien  l'un  sur  l'autre,  mais  leur  existence  n'est 
pas  absolument  liée  Tune  à  l'autre.  Quand  ils  coexistent, 
nous  avons  vu  qu'ils  peuvent  présenter  une  opposition  com- 
plète dans  leur  gravité,  leur  durée,  leur  terminaison. 

Cependant  la  légèreté  et  la  résolution  de  l'otite  moyenne 
sont  d'excellentes  conditions  pour  triompher  plus  facilement 
de  la  paralysie  ;  les  hémiplégies  faciales  dites  â  frigore  le 
démontrent. 

D'autre  part,  dans  les  inflammations  chroniques,  diathé- 
siques,  suppuratives  ou  non,  les  poussées  nouvelles,  en 
même  temps  qu'elles  aggravent  la  surdité,  font  souvent 
renaître  la  paralysie  et  sont  l'origine  des  récidives.  Si  l'hé- 
miplégie a  peu  d'action  sur  Tétat  de  l'oreille,  l'otite,  au 
contraire,  semble  aggraver  la  situation  dans  la  paralysie 
faciale. 

Je  ne  m'étendrai  pas  sur  le  traitement,  ma  thèse  étant 
limitée  à  Tétude  des  rapports  de  Totite  moyenne  et  de  la 
paralysie  du  facial. 
Cependant,  de  cet  exposé  analytique^  il  ressort  clairement 


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752  GELLÉ 

qu'en  traitant  Tinflammation  de  la  caisse  tympanique»  on  se 
place  dans  les  meilleures  conditions  pour  réussir  rapidement 
dans  celui  de  Thëmiplégie  faciale,  puisqu'il  est  avéré  qu'elle 
est  due  à  un  processus  inflammatoire  infectieux  ou  diathé- 
sique  réel.  De  plus,  nous  avons  vu  que  Taffection  guérit 
plus  vite,  en  général,  quand  l'otite  est  légère. 

Au  début,  le  traitement  antiphlogistique  est  donc  bien  indi- 
qué; on  saii  combien  il  calme  la  douleur  de  l'otite. 

Topiquement,  à  titre  de  résolutif  énergique  qui  a  fait  ses 
preuves,  je  place  la  paracentèse  du  tympan  et,  dans  les 
poussées  nouvelles  d'otite  diathésique ,  l'incision  de 
Wilde. 

Une  incision  étendue  et  profonde  sera  pratiquée  de  bonne 
heure,  avant  toute  suppuration,  dans  les  cas  aigus  et  surtout 
si  les  deux  organes  sont  frappés  à  la  fois,  ce  qui  est  un  signe 
de  gravité.  Je  ne  parlerai  pas  des  indications  nombreuses 
qui  naissent  de  révolution  de  l'otite,  de  ses  récidives  et  de 
ses  complications,  et  de  l'hémiplégie  elle-même  ;  l'intensité 
des  trpubles  subjectifs  exige  aussi  des  soins  particuliers  ; 
mais  tout  cela  est  connu  et  classique  dans  le  traitement  de 
Totite  en  général,  et  de  la  paralysie  faciale. 

Observations  très  résumées. 

Observation  n<»  1.  —  H...,  65  ans,  maréchal  ferraut.  Rhumati- 
sant. Surdité  gauche  dès  Tenfance.  En  86,  paralysie  faciale  gau- 
che complète  qui  a  guéri  en  un  mois;  bourdonnements  intenses 
persistants.  La  surdité  est  restée  la  même.  En  octobre  1888,  ver- 
tige subit,  sifflet  dans  les  deux  oreilles,  nausées,  etc.,  sans  perte 
de  connaissance  ;  et  le  lendemain,  au  réveil,  paralysie  faciale 
gauche  complète  récidivée.  En  15  à  20  jours,  elle  guérit  enoore; 
mais  le  vertige  retient  le  sujet  un  mois  à  la  chambre;  incapable 
d'aller  seul  dans  la  rue,  etc.  En  janvier  89,  le  vertige  est  cons- 
tant; il  marche  les  jambes  écartées,  et  ne  sort  qu'accompagné. 
Emphysémateux.  Rhiuorrhée  fluente  chronique.  —  D.  V.  perçu 
droit.  —  D.  V.  éteint  perçu  bien  par  Tair  à  droite,  non  à  gauche, 
O.  perçu,  si  son  intense  à  gaucho.  D.  V.  perçu  à  droite,  non 
mobilisé  par  l'occlusion  à  gauche.  M.  peu  à  peine,  collée  à  gau- 
che, et  B.  à  droite.  M.  perception  crânienne  =  O.  Épreuve  des 
pressions  et  réflexe  auriculaire.  Poire  à  droite  :  D/tube=:6.; 
D/os  =  B;  D/or.  opposée  =  B.  Poire  à  gauche  :  D/tube  =  B; 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  753 

D/or  =  B  ;  D/or.  opposée  =0.  —  pas  da  transmissioa  du  ré- 
flexe de  la  mauvaise  oreille  à  la  bonne.  —  Otoscopie  =  0.  Tym- 
pans opaques  très  excavés,  gris  bleu,  tendus,  immobiles;  celui 
de  gauche  déformé,  à  godet  centrai. 

Observation  n® 2.  —  D...,  27  ans.  Service  du  professeur  Gharcot. 
1«'  mai  1880,  migraines  habituelles.  Saigne  facilement  du  nez. 
n  y  a  trois  mois,  prise  de  douleurs  d'oreiiles  à  crier,  qui  ont  duré 
deux  jours  et  deux  nuits  ;  puis  le  troisième  jour,  en  mangeant, 
elle  a  senti  sa  bouche  se  dévier  vers  la  droite  :  paralysie  faciale 
gauche  complète  (orbiculaire,  etc.).  Aujourd'hui  elle  grimace  à 
peine;  l'œil  se  ferme  aux  trois  quarts.  Elle  n'a  jamais  eu  de  ver- 
tige ni  d'ouïe  douloureuse.  D.  V.  plus  à  gauche.  M.  entendue  à 
1"^,25  à  droite,  et  à  1  mètre  à  gauche  ;  le  7^3  moins  bien  perçu 
à  gauche.  Aspect  normal  ;  mobilité  normale  ;  léger  vaisseau  di- 
rigé le  long  du  manche  à  gauche;  pas  d'arrêt  d'accommodation. 
Le  voile  a  toujours  eu  ses  mouvements. 

Observation  n*  3.  —  H...,  45  ans,  robuste.  Logement  humide. 
Douleurs  névralgiques  très  fréquentes,  migraines  ;  redouble- 
blement  des  crises  en  1887  ;  ne  s'est  pas  aperçu  d*ètre  sourd 
alors;  pas  d'otalgie,  pas  de  bourdonnements,  pas  d'ouïe  dou- 
loureuse. Subitement,  au  réveil,  paralysie  faciale  gauche  com- 
plète. Quelques  douleurs  sciatiques  depuis.  En  six  semaines 
guérison.  Entond  la  montre  à  40  centimètres  à  droite,  à  10  à 
gauche  seulement.  Il  entend  la  parole  parfaitement.  Dans  le 
même  local,  en  1889,  l'ile  a  pris  une  otite  suppuréo  épouvan- 
table comme  crises  de  douleurs  otalgiques  et  uévralgi'(ues. 

Observation  n»  4.  —  27  avril  1878. 

Dame,  22  ans,  mariée,  nourrice,  va  au  lavoir;  onémique,  ja- 
mais malade;  gencives  gonflées  saignantes.  Il  y  a  quatre  jours 
elle  a  éprouvé  subitement  un  sen;iment  d'enflure  à  la  joue  gau- 
che ;  il  lui  a  été  impossible  de  fermer  Toeil  gauche  depuis  ;  elle 
éprouve  de  la  gône,  un  embarras  dans  Toreilie  :  elle  sent  à 
peine  un  peu  d^assourdissemeut  de  ce  côté;  mais  l'autre  oreille 
n'entend  pas  mieux  :  M.  à  8  à  12  centimètres  des  deux  côtés. 
M.  bien  perçue;  a  des  plissements  sur  le  from  ;  pas  de  bour- 
donnement... Mais  les  cris  de  son  bébé  lui  reteutisseut  désa- 
gréablement dans  Toreilie  gauche;  c'est  presque  douloureux  au 
fond  du  conduit.  Demi-opacité  floconneuse  du  tympan  lisse;  pas 
de  triangle  lumineux;  voussure  auormule;  pas  de  vaisseaux; 
pas  de  douleur  sans  les  cris  du  bébé.  Épreuve  objective  nulle; 


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754  CELLE 

otoscopie  sans  résultat  loâ5  mai.  Ni  douleur  ni  surdité;  lair  pé- 
nètre facilement.  Plus  d'ouïe  douloureuse  ;  la  paralysie  va  mieux, 
Toeil  se  ferme  aux  trois  quarts.  —  Guérisou  Je  20  juin. 

Observation  n<»  5.  —  !«'  décembre  1880.  —  Demoiselle,  coutu- 
rière, 2â  ans;  enceinte.  Douleur  vive  d'oreille  après  un  refroi- 
dissement; embarras  dans  l'oreille  droite;  surdité  relative; 
montre  peu  perçue  sur  le  front  de  l'apophye  mastolde,  à  droite, 
et  à  5  centimètres  pas  d*air.  Au  cinquième  jour  de  cette  affec- 
tion catarrhale  relativement  légère,  paralysie  faciale  à  droite 
complète  (orbiculaire,  etc.),  mouvements  du  voile  normaux. 
Tympan  opaque  mat,  déprimé,  mobile  par  le  politzer;  épreuve 
objective  nette;  léger  souffle  et  claquement  facile,  sans  grande 
amélioration  \  gargouillement  léger.  Pas  d'audition  doulou- 
reuse. 

La  paralysie  guérit  le  quatrième  mois;  les  oreilles  sont  nor- 
males depuis  longtemps. 

Observation  n*  6.  —H..., 62  ans.  41  janvier  1890.  Service  oto- 
logique de  lu  clinique  du  docteur  Charcot  à  la  Salpètrière.  Après 
huit  jours  de  souffrances  atroces  à  la  tète,  à  la  nuque,  jour  et 
nuit;  dans  l'oreille  par  crises  avec  vertige,  éblouissement;  état 
d'ivresse  continue  ;  apparition  d'une  paralysie  faciale  droite^ 
côté  des  douleurs  (orbiculaire,  etc.)  ;  peu  de  bourdonnements. 
Rien  au  voile.  Gela  date  de  deux  mois  :  Tœil  se  ferme  à  demi,  la 
figure  grimace  peu  ;  il  y  a  une  grande  amélioration.  Surdité 
presque  absolue;  à  droite  hébétude;  vertige  continu.  M.  collée 
à  droite?  M.  à  gaucho  à  30  centimètres.  D.  V.  central.  Pressions 
centripètes  positives  à  droite  ;  réflexns  binauriculaires  nuls.  Le 
polilzer  passé  sans  rien  modifier.  Pharyngite  sub-œdémntcuse 
intense.  Tympan  excavé,  sombre,  opaque  ;  apophyse  externe  en 
bec;  coiffée  d'une  demi-lune  rouge  sombre  qui  s*étend  à  la  ré- 
gion murale.  D.  V.  atténué  par  la  contraction  des  peaussiers  de 
la  face  et  par  celle  des  masticateurs.  Réaction  de  dégénéres- 
cence signalée  par  Vigoureux  en  juillet.  Guérison  de  la  para- 
lysie, persistance  de  la  surdité  et  de  l'état  vertigineux  et  des 
bourdonnements. 

Observation  n»  1,  —  B.  H...,  42  ans.  15  février  1890. Chaudron- 
nier, déjà  dur  d'oreilles.  Grippe  fébrile  depuis  trois  semaines; 
céphalalgie;  mal  de  gorge;  rhinite  purulente;  douleurs  d'oreilles 
et  de  toute  la  face,  plus  la  nuit;  troubles  do  la  vue,  flammes, 
puis,   soudain,  vertige,   chute;  perte   de   connaissance   qui  a 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  755 

duré  deux  jours;  hébétude,  tôte  lourde  au  réveil  et  para- 
lyaie  faciale  droite  complète.  Douleur  frontale  continue  et  état 
vertigineux  avec  faiblesse  de  la  tête.  Sourd  à  crior,  marche  bien, 
mais  accompagné.  D.  V.  à  peine  perçu  à  gauche.  D/mastoïde=B., 
D/air  =  0.,  M=rO,  à  droite  ;  à  gauche  M  =  20  cenlimèlres.  — 
Le  poUtzer  passe,  et  le  sujet  annonce  que  sa  tète  se  dégage. 
Saillie  du  tympan  droit,  rouge  sombre;  manche  indistinct;  léger 
suintement  en  bas,  où  Tépiderme  est  soulevé.  Paracentèse  largo 
et  profonde  du  tympan.  Le  28,  mieux.  Mouvements  plus  libres  ; 
tôte  moins  lourde;  la  face  ne  grimace  plus;  l'œil  se  ferme  aux 
deux  tiers,  D/air  bien  à  droite.  M.  un  peu  perçue  collée.  Le  po- 
litzer  passe  bien.  Le  8  mars,  face  presque  normale.  Vigoureux 
a  noté  la  réaction  de  dégénérescence.  Son  du  D/air  atténué  par 
les  contractions  des  masticateurs.— En  avril  la  paralysie  guérie. 
L*oreille  reste  très  dure. 

Observation  n«  8.  —  H...,  l*"^  février  1890.  Grippe  intense;  le 
huitième  jour,  céphalalgie,  crises  de  douleurs  cliques,  plus  la 
nuit,  avec  fièvre;  et  huit  jours  après  paralysie  faciale  gauche, 
Ck)ntinuatiou  des  douleurs  dans  la  nuque,  Tapophyse,  la  mâ- 
choire inférieure,  etc.  A  peine  léger  écoulement  séro-sanguino- 
lent  de  quelques  heures.  Aujourd'hui,  troisième  semaine  de 
raffection ,  huitième  de  la  paralysie  complète.  M.  collée  à 
peine  à  gauche,  M  =  0  sur  le  crftiie.  Douleurs  persistantes  sans 
écoulement.  Tympan  gauche  déprimé,  rouge  sombre  ;  rien  de 
distinct;  battement  à  Tendotoscope.  Paracentèse  du  tympan 
gauche  large,  verticale,  profonde.  Issue  de  sang  :  soulagement 
rapide  des  douleurs.  Le  politzer  siffle;  un  peu  d'audition  de  la 
parole.  Réaction  de  dégénérescence.  Les  premiers  jours,  Taudi- 
tion  du  diapason  Vertex  n'était  pas  atténuée  par  la  contraction 
des  peaussiers  de  la  face.  Plus  tard,  à  la  fin  de  mars,  la  para- 
lysie non  guérie,  ces  synergies  motrices  sont  excellentes. 

Observation  n»  9.  —  !•'  février  4890.  Dame  D...  Il  y  a  trois 
mois,  coryza  aigu^  grippe;  puis  douleurs  vives  dans  Tœil,  qui 
rougit,  et  dans  Toreille,  le  long  du  maxillaire  inférieur;  dit  ne 
pas  avoir  eu  de  la  surdité.  Elle  répond  bien.  Bourdonnements 
au  moment  des  crises  névralgiques  du  côté  droit  et  de  la  nuque, 
puis  paralysie  faciale  droite  complète.  Depuis  diminution  des 
souffrances,  puis  retour  de  Touïe.  M.  =  à  1  mètre  et  plus  à  droite 
et  à  gauche.  D.  Vertex  perçu  droit.  D.  V.  et  D.  air  atténués  par 
les  contractions  des  peaussiers  de  la  face  ;  effet  plus  intense,  à 


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75tf  GELLE 

droite,  a  remarqué  spontanément  le  malade.  Légère  hyperes- 
thésie  à  droite  et  légère  résonance  des  bruits  forts. 

Observation  n»  10.  —  Dame  L...  11  janvier  1890.  Prise  de 
douleurs  vives,  nuit  et  jour,  sur  le  trajet  des  branches  de  la 
cinquième  paire,  il  y  u  un  mois,  et  quelques  jours  après  de 
paralysie  faciale  gauche.  Elle  a  l'ouïe  excellente;  ses  oreilles 
n'offrent  rien  de  saillant.  D.  V.  perçu  gauche.  M.  =  à  35  centi- 
mètres à  gauche  et  à  i  mètre  et  plus  à  droite.  Réaction  et  dégé- 
nérescence; elle  ne  souffre  plus;  n'est  pas  revenue. 

Observation  11.  —  H...,  34  ans.  Il  y  a  un  an,  fièvre,  douleur 
violente  dans  la  tôle,  Toreille,  la  mâchoire,  la  nuque,  nuit  et 
jour, par  crises;  avec  des  battements,  ronflements,  des  sonneries, 
asourdio  et  abattue,  pendant  huit  jours;  à  ce  moment  para //s/a 
faciale  droite^  complète  (orbiculaire,  etc.).  Réaction  de  dégéné- 
rescence, par  Vigoureux.  —  Aujourd'hui,  audition  revenue  î 
M.  =  65  centimètres  à  droite.  Cependant  il  subsiste  quelques 
traces  de  la  paralysie  ;  Tœil  se  ferme  mal,  mais  ni  vertige  ni 
ouïe  douloureuse. 

Observation  12.  —  M"*^  M...,  33  ans,  mariée,  très  migrai- 
neuse ;  à  chaque  période  mensuelle,  névralgie  faciale  gauche 
surtout.  Il  y  a  trois  mois,  prise  sans  cause  (ni  grippe  ni  angine) 
de  paralysie  faciale  gauche,  au  réveil.  —  Deux  jours  auparavant, 
accès  de  migraine  insolite  comme  intensité  et  du  côté  gauche. 
Réaction  de  dégénérescence  par  Vigouroux.  Paralysie  flasque; 
orbiculaire  totalement  inerte.  Aujourd'hui  audition  de  la  montre 
à  60  centimètres  adroite  et  à  gauche.  Mouvements  du  voile  nor- 
maux, tympans  normaux;  trompes  perméables;  ni  bourdonne- 
ment ni  vertige.  Je  trouve  un  grave  état  catarrhal  hyperlix)- 
phiquo  des  fosses  nasales,  plus  à  gauche;  le  pharynx  de  ce  côté 
est  aussi  plein  et  enflammé  chroniquement.  Pas  d^audition  dou- 
loureuse; troubles  très  accusés  du  goût  du  côté  gauche  de  la 
bouche  et  de  la  langue,  qui  persistent  encore. 

Observation  13.  —  1  janvier  1890.  H...,  jeune  solat,  23  ans, 
vient  consulter  pour  une  surdité  absolue  de  l'oreille  gauche.  Le 
15  août  1886,  en  Tunisie,  pris  subitement  de  vertige  h  tomber, 
de  bourdonnements  d'oreilles,  de  surdité^  avec  de  la  lourdeur 
de  tôte  et  des  douleurs  dans  la  moitié  de  la  face.  Le  6  septembre, 
il  entre  à  l'infirmerie  comme  sourd;  le  16  septembre  paralysie 
faciale  gauche^  accompagnée  de  douleurs  atroces  à  la  uuque^ 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  757 

dansTapophyse  mastoTde  et  dans  la  profondeur  de  Toreille  ;  souf- 
frances inouïes  pendant  huit  jours,  sans  suppuration  de  l^otite. 
La  paralysie  était  guérie  un  mois  après;  mais  pendant  trois  mois 
il  a  été  tourmenté  de  bourdonnements,  de  vertiges  continus  à 
tomber.  Son  oreille  est  restée  sourde  depuis;  le  vertige  a  cessé. 
La  droite  est  bonne.  M.  ==  1  mètre  à  droite.;  M.  =:  o  à  gauche, 
D.  V.  perçu  à  droite.  D/air  à  g  =  o.  D/mastoïdo  perçu  à 
droite.  D.  V.  perçu  droit  non  mobilisé  par  Tooclusion  de  Toreille 
gauche.  Pressions  centripètes  position  à  droite  ;  o  à  gauche.  — 
Réflexes  binauriculaires  =  o,  trompes  perméables.  Politzer 
passe  sans  améliorer  rien  ;  la  raréfaction  non  plus.  —  Tympan 
gauche  légèrement  clair,  translucide,  mobile  en  totalité  par  le 
politzer. 

Observation  14.  —  H.  P...,  53  ans.  8  décembre  1888.  Il  y  a 
15  mois  pris  subitement  de  bourdonnements  d*oreilles,  sonneries 
de  cloches,  rivière  qui  coule,  étourdissement  pendant  le  jour 
à  tomber.  Assourdissement  graduel  de  Toreille  droite  ;  la  gauche 
bonne.  —  Jamais  de  rhumatismes  ni  de  syphilis.  —  Il  y  a  quatre 
semaines,  sans  autre  cause  paralysie  faciale  droite.  D.  V.  à  peine 
senti.  —  D/air,  bien  à  gauche,  o  à  droite.  Pus  de  douleurs  sé- 
rieuses. —  Paralysie  complète;  l'œil  rougit;  bouche  tordue  à 
gauche.  Rien  au  voile  du  palais.  —  M.  perception  crânienne 
=  0.  M.  par  Tair  =  o;  otoscopie  =  o;  rien,  ni  valsalva  ni 
politzer  ne  sont  possibles.  Par  le  cathétérisme  souffle  sec,  et 
M.  perçu  collée  et  sur  le  crâne  aussitôt  à  droite.  Pressions  cen- 
tripètes à  droite  négatives  ;  Réflexes  binauriculaires  =  o. 
Réaction  de  dégénérescence.  —  Laryngite  subœdémateuse  laté- 
rale droite  chronique.  Tympan  sec,  opaque,  excavé,  sans 
triangle  (clinique  du  professeur  Charcot). 

Observation  15.  —  Dame,  69  ans.  10  mars  1880.  Rhinite  ha- 
bituelle. Cet  hiver  catarrhe  aigu  des  premières  voies,  qui  est  en 
décroissance  actuellement.  Depuis  trois  semaines,  sans  douleur 
otique  ni  céphalique,  paralysie  faciale  gauche  ;  en  dînant,  la 
bouche  se  contourne  à  droite  ;  mais  aussi  elle  s^aperçoit  qu'elle 
est  sourde  de  ce  côté  depuis  lors.  M.  =  o  à  gauche,  ni  par  Tair 
ni  sur  le  crâne.  M.  à  2  centimètres  à  gauche.  —  M.  à  droite  à 
30  centimètres.  L'oreille  n*a  jamais  coulé.  Paralysie  flasque  et 
contorsions  extrêmes  vers  la  droite.  La  malade  ne  peut  ni  siffler, 
ni  mâcher,  ni  fermer  l'œil .  —  Pas  d^accès  douloureux,  ni  bour- 
donnement.  Tympan    gauche   opalescent,    blanc    floconneux; 


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758  CELLE 

tturface  lisse,  rougeur  de  la  membrane  flaccide  et  le  long  du 
manche.  Joue  flasque.  Epreuve  objective  =  o  à  gaucbe.  — 
13  mars  môme  état  de  Thémiplégie;  Totite  gauche  en  résolution. 
20  mars  politzer  facile  ;  M  à  16  centimètres,  et  ascension  nette 
à  Tendotoscope.  Revue  guérie  trois  mois  après. 

Observations  16.  Octobre  1888. —  Dame  G.. .,  mariée,  quatre 
enfants,  36  ans,  bien  réglée.  11  y  a  huit  ans,  douleurs  névralgi- 
ques dans  toute  la  moitié  droite  de  la  tôte  et  de  la  face  qui  ont 
duré  quatre  mois,  suivies  d*une  première  attaque  de  paralysie 
faciale  droite  guérie  en  un  mois.  Cinq  aus  après,  toujours  d'août 
à  octobre,  tableau  symptomatique  identique,  à  droite  encore, 
deuxième  paralysie  faciale  droite  guérie  en  un  mois  à  peu  près. 
Les  douleurs  s'accompagnent  de  vertiges  qui  l'obligent  à  garder 
le  lit,  et  vomissements  et  nausées,  et  surdité  complète  du  côté 
pris.  Aggravation  au  moment  des  règles.  Enfin;  après  un  inter- 
valle de  3  ans,  elle  est  reprise  à  nouveau  actuellement  des  mômes 
troubles  auditifs  et  faciaux;  le  début  a  coïncidé  avec  les  règles, 
la  paralysie  flasque  complète  (orbiculaire,  etc.).  M.=à  25  centi- 
mètres à  droite  età  gauche;  avec  le  politzer  M. =  à  18  centimètres. 
Relâchement  du  tympan,  opaque,  mobile,  épais;  vieilles  otites 
scléreuses.  Pressions  positives  à  droite  et  à  gauche  avec  extinc- 
tion du  son  du  diapason  Vertex.  Réflexes  =  0.  Vertige  constant 
plus  fort  aux  époques.  —  15  novembre.  Meilleure  audition. 
*-  i  A  décembre.  Épreuve  des  pressions  excellentes  et  réflexes  re- 
venus. Vertige  disparu.  M.  =  35  centimètres;  figure  à  peu  près 
normale. —  25  janvier.  Marche  seule.  Visage  normal.  Guérison. 

Observation  17.  22  août  1877.  —  Dame,  68  ans,  sourde  depuis 
de  longues  années;  depuis  six  à  huit  mois,  la  surdité  progres- 
sait sans  douleur,  sans  écoulement  d'oreille.  Depuis  peu,  à  la 
suite  de  douleurs  atroces  nocturnes  dans  Toreille,  la  tempe 
gauche,  autour  du  pavillon,  la  figure  subitement  s'est  contournée 
à  droite;  paralysie  faciale  gauche  comp\èie,  flasque.  Douleurs 
causant  l'insomnie,  qui  Tépuise.  Sensibilité  de  la  face  intacte, 
ouïe  presque  perdue.  Rougeur  vive  de  la  portion  susapophy- 
saire  du  tympan  et  du  mur;  vaisseau  le  long  du  marteau.  Inci- 
sion du  tympan;  soulagement  passager.  Voile  peu  dévié,  abaissé 
à  gauche.  Paralysie  améliorée  en  janvier  1878.  Surdité  persis- 
tante. 

Observation  18.  29  décembre  1888.— H. . .,  29  ans,  goutteux, 
fils  de  goutteux,  écrit  son  médecin,  et  gastralgique. 


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OTITE  ET  PARALYSIE  FACIALE  759 

!«'  janvier  1886.  Premier  vertige  à  tomber  avec  bourdonoe- 
ment  et  nausées  ;  un  deuxième  six  mois  après  ;  le  troisième  en 
1887  fut  très  violent;  il  faiîlit  être  jeté  à  terre.  Hémicranie,  dou- 
leur à  la  nuque  et  sur  l'apophyse  mastoïtle,  raideur  du  cou,  vo- 
missements; sifflet  dans  Toreille  pendant  quatre  jours;  fièvre 
vive,  céphalalgie,  plaques  à* herpès  zona  sur  le  pavillon  droit; 
puis  paralysie  faciale  droite  complète  (orbiculaire,  etc.).  Cette 
paralysie  est  guérie  à  peu  près  aujourd'hui;  il  y  a  un  peu  de 
rictus  à  droite,  légère  contracture.  Aujourd'hui,  bourdonnements, 
tintements  à  l'oreille  droite,  tête  lourde  et  vertige  facile;  surdité 
adroite  avec  légère  hyperacousie.  Diapason  Vertex central.  Dia- 
pason Vertex  mobilisable  à  droite  ou  à  gauche  suivant  l'oroille 
close.  Diapason  par  l'air  plus  intense  que  sur  le  Vertex.  Dia- 
pason Vertex  perçu  par  l'air  adroite  et  à  gauche.  Pressions  cen- 
tripètes positives  des  deux  côtés.  Réflexes  nuls  des  deux  côtés; 
otoscopie  =  0.  Tympan  n'offrant  aucune  trace  visible  des  affec- 
tions antécédentes,  clair,  translucide  (vue  de  l'enclume), rétracté, 
non  mobile.  —  31  décembre.  Le  poUtzer  passe,  mobilité  des  os- 
selets. M.  à  25  centimètres  au  lieu  de  12  à  droite  et  à  65  à  gauche; 
le  réflexe  biauriculaire  est  encore  nu!  k  droite,  c'est-à-dire  sans 
effet  quand  on  fait  la  pression  sur  l'oreille  gauche  saine. 

Observation,  19  avril  1880. — H. . .,  50  ans,  rhumatisant,  anos- 
mique  depuis  longtemps  après  un  coryza.  Depuis  cinq  jours, 
mal  de  gorge,  amygdalite  droite,  douleur  à  Tœil  droit,  le  long  de 
la  mâchoire  inférieure,  sur  l'apophyse  mastoïde,  et  paralysie 
faciale  droite  complète  (orbiculaire),  réaction  de  dégénéres- 
cence; surdité,  bourdonnement  d*orcille;  ni  vertige,  ni  ouïe  dou- 
loureuse. M.  à  droite  =0.  —  M.  à  g  =  5  centimètres.  Tympan 
plan,  opaque,  rouge  en  haut  et  sur  le  manche;  partie  inférieure 
pâle,  triangle  court  et  Iranslucidilé  faible.  Gros  craquement  par 
le  valsalva;  léger  vertige  au  lever  ce  matin;  pharyngite  géné- 
rale chronique  à  teinte  cramoisie;  voile  normal;  obstruction 
tubaire  chronique  à  poussée  nouvelle  sur  de  vieilles  lésions 
rhumatismales.  Bouche  sèche,  et  sensation  obtuse  du  goût  pour 
les  acides  et  le  sucre,  pas  pour  les  amers.  La  surdité  persiste 
après  guérison  de  la  paralysie  en  six  semaines. 

Observation  20.  11  juin  1874.  —  H...,  51  ans,  rhumatisant. 
A  perdu  Toreille  droite  complètement  à  la  suite  d'une  paralysie 
faciale  droite  complète,  il  y  a  vingt  ans;  il  a  conservé  du  ver- 
tige  et    du   bourdonnement  continuel   depuis    lors.    M  =  0» 


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760  GELLË 

Il  vient  86  faire  soigner  pour  une  poussée  nouvelle  de  douleurs 
et  de  bourdonnements  et  vertiges,  qui  lui  font  appréhender  un 
retour  de  la  paralysie  depuis  longteoSps  guérie. 

Obsbrvation  21.  12  aoâl,  —  Dame,  55  ans,  arthritique  encore 
réglée.  Herpès  aigu  fébrile,  en  plaques  sur  le  pilier  gauche,  sur 
le  pavillon  et  la  tempe  gauche,  véritable  zona,  extrêmement  dou- 
loureux ;  douleurs  otiques  et  suppuration  abondante  depuis  douze 
jours.  Paralysie  faciale  gauche  complète  avec  bourdonnements, 
surdité  et  forts  vertiges.  Paralysie  guérie  en  trois  mois  (électri- 
cité). La  malade  reste  sourde  et  vertiginée. 

Observation  22,  !«'  février  1879.  —  H. . .,  80  ans,  a  eu,  il  y  a 
onze  ans,  une  otite  suppurée  à  droite;  Toreille  est  restée  assour- 
die depuis.  Dernièrement,  après  excès  et  fatigues,  fièvre,  vives 
douleurs  atroces  dans  la  lôte,  otalgiques  à  droite,  d*où  il  sort  à 
peine  quelques  gouttes  de  pus;  somnolence,  hébétude;  soigné 
pour  une  fièvre  typhoïde  I  Puis  abcès  à  la  fesse  droite,  etc.  In- 
fection purulente  saos  doute.  Eu  même  temps  que  les  douleurs 
de  Toreille  opparut  une  paralysie  faciale  qui  a  cessé  en  un  mois 
à  peu  près;  mais  les  troubles  vertigineux,  les  douleurs  et  la  sur- 
dité, la  lourdeur  de  tôle  n*out  point  cessé.  (Non  revenu.) 


II 


AUDITION  ET  PARALYSIE  FACIALE 
INNERVATION  DES  MUSCLES  TYMPANIQUES 

Par  le  D'  C^EIXÉ 

(Lu  au  Congrès  de  Berlia,  en  août  1890.) 

Dans  un  précédent  travail,  j*ai  étudié  les  troubles  de  l'au- 
dition dans  le  cas  de  paralysie  du  nerf  facial  liée  à  Totlte 
moyenne;  j'ai  montré,  d'après  l'analyse  des  faits,  que  c'est 
à  Totite  aiguë  qui  précède  ou  accompagne  cette  hémiplégie 
faciale  qu'il  faut  rapporter  pour  la  plus  grande  partie  les 
phénomènes  subjectifs  observés,  et  que  le  rôle  de  la  paraly- 


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AUDITION  ET  PARALYSIE  FACIALE  76F 

siôdans  leur  genèse  est  très  effacé,  pour  ne  pas  tllre  ïiul 

Ces  conclusions  sont  en  opposition  avec  les  idées  fôçuc!? 
et  renseignement  classique;  aussi  ai-je  cherché  à  les  otayer 
de  preuves  diverses  aussi  démonstratives  que  possible. 

J'ai  constaté  que  les  troubles  auditifs  se  développaient  et 
s'atténuaient  ou  s'aggravaient  en  concordance  parfaite  avec 
les  phases  et  Tévolution.de  Tinflammalion  de  roreille  moyenne; 
que  ces  lésions  fonctionnelles  pouvaient  totalement  dispa- 
raître, Tolile  guérie,  la  paralysie  de  la  face  au  contraire  per. 
sistant  avec  toute  sa  gi*avité. 

Enfin  de  la  comparaison  dos  otites  aiguës  compliquée^  de 
paralysie  faciale  avec  celles  où  cette  complication  manque, 
il  résulte  qu'on  ne  peut  trouver  aucun  caractère,  aucun  signe 
différentiels;  et  que  les  otites  à  paralysie  n'offrent  rien  dans 
leur  symptomatologie  qui  leur  soit  spécial,  et  qu'on  puisse 
attribuer  à  l'affection  concomitante  du  nerf  de  la  face. 

Ces  conclusions  trouvent  un  appui  sérieux  dans  l'observa- 
tion suivante  où  la  paralysie  faciale  est  d'origine  intra-crâ- 
nienne,  par  suite  indépendante  de  toute  lésion  otitique. 

Je  la  résume  rapidement,  et  je  la  fais  suivre  de  considé- 
rations et  d'épreuves  relatives  à  l'étude  de  la  fonction  de 
l'ouïe.  Aussi  j'arrive  à  la  démonstration  juste  de  mon  opi- 
nion, puisque  j'opère  en  Tabsence  de  toute  lésion  auricu- 
laire. 

Observation.  —  Le  10  mai  1890.  —  Salpêtrière.  Clinique  des 
maladies  du  système  nerveux  (D""  Charcot).  —  Service  otolo- 
gique (D'  Gellé). 

Demoiselle  D ,  23  ans;  elle  a  été  prise  il  y  a  quatre  mois 

de  vomissements  répétés,  abondants,  bilieux,  avec  céphalée  vide, 
et  des  vertiges  à  tomber,  qui  Tont  forcée  à  garderie  lit.  Le  hui- 
tième jour,  au  réveil,  elle  s*est  aperçue  de  la  paralysie  de  la  face 
du  côté  droit  et  d'une  hémiparésie  légère  et  passagère  à  droite 
Dès  le  début  de  la  paralysie,  les  troubles  généraux  cessent. 
A  l'examen,  on  trouve  une  paralysie  faciale  droite  complète 
flasque;  sans  trouble  des  fonctions  du  voile.  L'hémiplégie  a  dis- 
paru totalement;  mais  on  constate  une  paralysie  du  moteur  ocu- 
laire externe  du  môme  côté,  dont  le  début  remonte  à  la  même 
époque  (quatre  mois);  intelligence  nette. 
Le  diagnoetic  porte  :  lésion  (tumeurs  ou  produits  plastiques 

ANNALES   DES  MALADIES  DE  L*OREILLE   ET  DU  LARYNX.  ~    XVi.  65 


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7et  GELLÉ 

au  niveau  de  rémergence  du  nerf  facial  et  du  nerf  moteur  ocu- 
laire externe. 


EXAMEN  DE  L  APPAREIL  ET  DE  LA  FONCTION  DE  L  OUÏE 
DU  CÔTÉ  DROIT. 

Audition  de  la  parole  normale,  à  droite  et  à  gauche. 

Audition  de  la  montre  à  plus  d'un  mètre  des  deux  côtés 
(i",80  à  gauche  et  i",25  à  droite). 

Perception  crânienne  excellente. 

Diapason  vertex  rapporté  à  droite. 

Ce  son,  latéralisé  à  droite,  est  mobilisable  à  volonté  vers  le  côté 
gauche  par  rocclusion  du  méat  gauche. 

Les  pressions  centripètes  sont  positives  a  droite  comme  à 
gauche,  que  le  diapason  soit  posé  sur  le  vertex  (étriers  mobiles), 
ou  sur  le  tube  de  caoutchouc  de  la  poire  à  air  (tympans  mobiles 
et  élastiques). 

Réflexes  de  F  accommodation  hinauriculaire  (mise  en  activité 
du  tenseur  droit  ou  gauche  par  la  pression  exercée  sur  Torgane 
opposé),  épreuve  négative  à  droite  et  à  gauche,  du  côté  sain 
comme  du  côté  paralysé. 

Trompes,  largement  perméables. 

Mouvements  synergiques  des  tenseurs  liés  aux  contractions 
des  muscles  masticateurs,  soit  des  muscles  peaussiers  de  la  face; 
épreuve  positive,  c*est-à-dire  action  normale  sur  le  son  du  dia- 
pason vibrant  en  face  de  Foreille  droite;  ce  son  est  atténué  à 
chaque  elTort:  tenseurs  actifs. 

Mouvement  des  muscles  moteurs  de  la  chaîne  des  osselets 
(tenseur  et  stapédius)  liés  au  bâillement  soutenu,  tout  à  fait 
normaux  :  le  son  du  diapason  aérien  est  atténué,  et  celui  du 
diapason  vertex  ne  l'est  pas  (normal).  Le  muscle  de  fétrier  fait 
donc  équilibre  au  tenseur  ici,  comme  s'il  n*y  avait  pas  une  pa- 
ralysie faciale  droite. 

Aucune  hyperacousie  ;  pas  d*audition  douloureuse.  Pas  de  vei"- 
tiges. 

Conclusions.  — Au  milieu  des  faits  qui  indiquent  une  fonc- 
tion auditive  normale,  se  montrent  quelques  épreuves  dont 
le  résultat  est  absolument  anormal  ;  voyons  s'il  peut  être  rap- 
porté à  la  lésion  du  facial. 

i**  Tout  d*abord  le  son  du  diapason  vertex  est  perçu  par 


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AUDITION  ET  PARALYSIE  FACIALE  7i>3 

Toreille  du  côté  paralysé  ;  cela  est  dû  sans  doute  à  la  tension 
exagérée  du  tympan  droit,  le  muscle  tenseur  ayant  une  ac- 
tion prédominante,  la  parésie  du  facial  n'ayant  aucun  effet 
sur  sa  tonicité,  tandis  que  le  stapédius  est  affaibli. 

Au  reste,  cette  latérilisation  est  bien  légère  ;  car  elle  se 
déplace  à  volonté  à  Topposé  par  Tocclusion  de  la  bonne 
oreille. 

2°  Le  muscle  tenseur  a  conservé  toute  son  énergie  ;  il  se 
contracte  synergiquement  avec  les  masticateurs  et  avec  les 
muscles  peaussiers  de  la  face,  et  le  son  du  diapason  vertex 
est  atténué  à  ce  moment  très  franchement. 

3"*  Cependant  on  a  dû  remarquer  ce  phénomène  curieux  : 
répreuve  des  réflexes  binauriculaires  est  restée  négative.  Le 
muscle  tenseur  du  côté  paralysé  n*a  pas  été  mis  en  action 
(action  démontrée  par  rabaissement  du  son  du  diapason  aé- 
rien) ,  par  les  pressions  exercées  sur  le  tympan  opposé , 
comme  cela  a  lieu  d'ordinaire  sur  Toreille  saine. 

Ici,  rintégrité  de  Torgane  est  évidente ,  l'audition  est 
excellente,  le  jeu  des  osselets,  des  étriers  et  des  tympans 
(démontré  par  les  pressions  centripètes)  est  normal;  la  cause 
de  l'inertie  du  tenseur  doit  être  cherchée  ailleurs  que  dans 
la  caisse. 

Mais  je  remarque  que,  en  faisant  l'épreuve  des  mouvements 
synergiquesbinauriculaires  à  l'inverse,  c'est-à-dire  si  j'exerce 
la  pression  sur  le  tympan  droit  (côté  paralysé),  le  diapason, 
sonnant  en  face  de  l'oreille  gauche,  le  résultat  est  également 
nul;  ainsi  de  ce  cota  sain^  la  tenseur  n'obéit  pas  non  plus, 

La  perte  des  réflexes  d'accommodation  binauriculaire  est 
donc  complète  et  bilatérale  ;  mais  du  moment  oii  l'oreille  du 
côté  sain  est  aussi  inerte  que  celle  du  côté  paralysé,  au  rap- 
port du  jeu  des  muscles  tenseurs  tympaniques,  il  faut  cher- 
cher l'origine  de  celte  interruption  du  courant  réflexe  en 
dehors  des  organes  auditifs. 

C'est  donc  au  foyer  réflexe  même,  lien  cential  des  actes 
moteurs  bilatéraux  d'accommodation,  que  l'on  se  trouve  amené 
à  localiser  la  cause  de  ce  trouble  fonctionnel  des  synergies 
binauriculaires. 

La  coexistence  de  la  paralysie  du  muscle  moteur  oculaire 


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764  GELLÉ 

externe  vient  à  Tappui  de  ces  conclusions,  et  permet  avec 
elles  de  préciser  le  point  où  siège  la  lésion  qui  entraîne  la 
paralysie  du  nerf  facial  droit. 

Sur  des  oreilles  saines,  celte  absence  de  la  provocation 
des  mouvements  réflexes  physiolopriques  est  d*antant  plus 
intéressante  à  constater  que  la  conservation  de  l'énergie  mo- 
trice des  muscles  tenseurs  est  absolument  démontrée  par 
l'effet  synergique  de  la  mastication,  de  la  déglutition,  etc. 

D'ailleurs,  il  ne  faut  pas  oublier  que  leur  action  motrice 
est  indépendante  du  facial;  la  suppression  du  réflexe  indique 
donc  un  autre  trouble  fonctionnel  du  centre  bulbaire,  conco- 
mitant de  ces  paralysies  du  facial  et  du  moteur  oculaire 
externe. 

4*  Je  dois  signaler  encore  ce  fait  que  le  muscle  de  Tétrier 
(le  stapédius)  que  l'épreuve  du  diapason  vertex  nous  a  mon- 
tré affaibli  (première  conclusion)  ne  semble  pas  èive  en  pa- 
ralysie complète,  bien  que  la  paralysie  faciale  soit  absolue. 
En  effet,  l'expérience  suivante  montre  qu'il  a  conservé  dans 
certaines  conditions,  toute  son  activité  antagoniste  de  celle 
du  tenseur. 

Quand  la  malade  exécute  un  bâillement  énergique,  on  cons- 
tate que  le  son  du  diapason  placé  en  face  de  Toreille  droite 
est  atténué  net,  tandis  que  le  son  du  diapason  placé  sur  le 
vertex  ne  change  pas.  Or,  ceci  est  normal.  Dans  le  bâille- 
ment, les  deux  muscles  moteurs  de  la  chaîne  se  contractent 
à  la  fois  et  d'une  façon  antagoniste;  le  tenseur  produit  donc 
l'affaibUssement  du  son  aérien  en  tendant  la  cloison  tympa- 
nique  ;  mais  à  l'inverse  de  ce  qui  se  produit  quand  il  agit 
seul,  comme  dans  les  contractions  des  masticateurs  ou  des 
peaussiers  de  la  face,  on  voit  que,  dans  le  bâillement,  le  son 
du  diapason  vertex  n'est  pas  modifié.  Or,  ceci  ne  peut  se 
produire  que  par  l'arrêt  formé  par  le  slapédius  à  la  propul- 
sion de  la  base  de  l'étrier  dans  la  fenêtre  ovale;  c'est  donc 
là  une  bonne  démonstration  de  Tactivilé  du  muscle  de  l'étrier. 

Eh  bien  !  chez  notre  mlade,  malgré  la  paralysie  faciale 
droite,  le  bâillement  ne  modifiait  en  rien  le  son  du  diapason 
vertex. 

Le  stapédius  fait  donc  alors  équilibre  au  tenseur;  malgré 


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AUDITION  ET  PARALYSIE  FACIALE  765 

rhémiplégie  faciale  si  accusée,  sa  motilité  n'est  pas  éteinte; 
serait-ce  qu'il  reçoit  d'ailleurs  ses  excitations  ?  Je  rapproche 
ce  fait  de  Tinlégrité  évidente  des  mouvements  du  voile. 

Dans  le  cas  actuel,  le  siège  central  de  la  lésion  laisse  cette 
hypothèse  admissible  ;  et  les  anastomoses  du  facial  et  du 
glosso-pharyngien  Tautorisent  et  Texpliquenl  peut-être,  car 
j'ai  vu  ces  actions  antagonistes  du  stapédius  persister  dans 
la  paralysie  faciale  otitique  (ab  aure  ïsesa),  c'est-à-dire  celle 
qui  est  liée  à  l'otite  moyenne  aiguë  périostique  ;  on  sait  qu'a- 
lors c'est  à  la  compression  du  facial  dans  le  canal  osseux  de 
Fallope  qu'on  rapporte  sa  paralysie  d'origine  intra-auriculaire. 

ô**  Enfin  je  crois  utile  d'appeler  l'attention  sur  le  peu  d'ac- 
tion de  la  paralysie  simple  du  facial  sur  l'audition  ;  l'ouïe  est 
bonne,  et  aucun  trouble  subjectif  n'est  observé,  ni  bourdon- 
nement, ni  vertige,  ni  douleur  ;  quand  l'oreille  est  saine,  il 
n'existe  rien  de  tout  cela. 

Cependant  si  l'on  en  croit  les  auteurs  spéciaux  ou  non, 
l'ouïe  serait  constamment  altérée  dans  la  paralysie  faciale. 

6**  Non  seulement  il  y  aurait  affaiblissement  de  la  portée 
de  Touïe,  mais  sous  son  influence,  grâce  aux  parésies  du 
stapédius  consécutives,  des  troubles  sérieux  seraient  notés, 
tel  que  le  bourdonnement,  et  surtout  Thyperacousie  de  Lan- 
douzy,  ou  mieux  l'ouïe  douloureuse  de  Dechambre,  l'hyper- 
esthésie  des  auteurs. 

Dans  le  cas  d'hémiplégie  faciale  qui  nous  occupe,  para- 
lysie bien  simple,  dans  laquelle  aucune  lésion  auriculaire 
n'intervient,  où  tout  par  suite  est  précis,  clair  et  facile  à  rap- 
porter à  sa  cause,  nous  ne  trouvons  aucun  trouble  de  l'audi- 
tion d'aucune  sorte. 

Si  nous  rapprochons  de  ces  faits  ce  que  nous  a  appris  la 
discussion  précédente  sur  l'état  de  l'activité  musculaire  intra- 
tympanique  dans  l'hémiplégie  faciale,  tout  s'explique. 

D'autre  part,  il  résulte  de  mes  recherches  cHniques  que  la 
production  de  Voiiïe  douwureuse  exige  la  réunion  ou  coïn- 
cidence de  plusieurs  conditions  morbides,  au  milieu  des- 
quelles la  paralysie  faciale  est  la  moins  indispensable;  car 
cette  hyperacousie  se  rencontre  très  souvent  sans  elle. 

L'inflammation  clique  violente  ou   profonde,  Thypereft- 


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766  GELLÉ 

thésie  qui  la  suit,  les  névralgies  et  migraines  qui  l'an- 
noncent, montrant  la  participation  de  l'acoustique  au  pro- 
cessus et  ses  souffrances,  sont  les  conditions  élémentaires 
de  Touïe  douloureuse,  bien  plus  fréquente  alors  qu'elle  n'est 
dans  la  paralysie  faciale,  quand  la  période  otitique  de  celle- 
ci  est  passée. 

L'ouïe  douloureuse,  comme  les  bourdonnements,  les  ver- 
tiges et  la  douleur  clique,  est  liée  à  l'affection  aiguë  de  l'o- 
reille moyenne  au  milieu  de  laquelle  la  paralysie  débute,  et 
en  est  une  suite  non  fréquente.  Si  les  ligaments,  si  les 
membranes  tympaniques  ont  subi  de  graves  altérations,  du 
relâchement  consécutif  au  ramollissement  inflammatoire,  on 
comprend  que  Taction  du  tenseur  soit  alors  nuisible,  et  cause 
de  douloureux  ébranlements  nerveux,  quand  son  activité  est 
sollicitée  par  de  fortes  vibrations  sonores  (coup  de  pistolet 
de  Landouzy). 

Dans  les  conditions  opposées,  les  mouvements  imprimés 
à  la  chaîne  des  osselets  par  les  contractions  du  tenseur  sont 
limités  toujours  en  dedans  par  le  tendon  du  stapédius,  et 
c'est  ainsi  que  les  excitations  et  les  ébranlements  du  laby- 
rinthe sont  évités,  quand  il  n'existe  que  de  la  paralysie  fa- 
ciale sans  altération  sérieuse  des  moyens  de  protection  de 
l'oreille  interne. 

En  résumé,  dans  un  cas  de  paralysie  bien  limitée  du  nerf 
facial,  on  n'a  pu  observer  aucun  trouble  de  l'audition,  aucun 
trouble  de  la  fonction  de  transmission;  l'activité  des  tenseurs 
est  conservée.  Mais  l'épreuve  des  pressions  centripètes  dans 
l'accommodation  binauriculaire  est  négative;  les  réflexes 
sont  nuls  ;  l'association  des  mouvements  des  deux  organes 
est  perdue.  C'est  le  seul  trouble  fonctionnel  constaté,  et  il  n'a 
aucun  rapport  avec  l'hi^miplégie  faciale  ;  mais  il  montre  que 
le  centre  réflexe  bulbaire  seul  est  atteint;  la  paralysie  du 
moteur  oculaire  externe  du  môme  côté  précise  aussi  ce  siège 
de  la  lésion  cause. 

Le  diagnostic  posé  est  celui  d'une  lésion  (tumeur,  néo- 
plasme, production  plastique)  à  Téniergence  du  facial  et  du 
moteur  oculaire  externe,  intéressant  aussi  le  bulbe. 


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MICROBES  DANS  LES  POLYPES  SUS-GLOTTIQUES       767 


III 


ROLE  DES  MICROBES  DANS  LE  DÉVELOPPEMENT 
ET  L'ÉLIMINATION  SPONTANÉE  DE  TROIS  GROS 
POLYPES  SUS-GLOTTIQUES. 

Par  le  D**  Edouard  BOITVET,  professeur  agrégé  à  la  Faculté 
de  médecine  de  Montpellier,  lauréat  de  l'Académie. 

L*observation  suivante  est  intéressante  par  la  rarelé  cli- 
nique et  par  sa  pathogénie.  Les  examens  histologiques,  faits 
par  M.  le  professeur  Kiener,  montrent  bien  le  rôle  que  cer- 
tains micro-organismes  ont  joué  dans  le  développement  et 
dans  Télimination  de  ces  polypes  sus-glottiques. 

l®  Gbsbrvation  clinique. 

Antécédents,  —  Geste,  44  ans,  cultivateur,  sans  antécédents 
héréditaires  ou  personnels,  indemne  de  syphilis  et  de  tubercu- 
lose, a  toujours  eu  une  excellente  santé. 

Histoire  de  la  maladie.  —  Au  mois  de  juin  1890,  il  ressent  les 
premiers  troubles  laryngés.  Il  éprouve  pendant  plusieurs  jours 
une  gène  dans  la  déglutition  des  liquides  et  des  solides.  Le 
20  juin,  il  est  pris  brusquement  de  troubles  respiratoires  ;  il  lui 
semble  qu*un  corps  étranger  obstrue  à  moitié  la  partie  supé- 
rieure du  larynx.  L'inspiration  est  plus  difficile  que  l'expiration. 

Le  25  juin,  la  gêne  de  la  déglutition  est  telle  qu'un  médecin 
pratique  le  cathétérisme  œsophagien  ;  mais  il  néglige  de  faire 
Texamen  laryngologique,  et  il  envoie  le  malade  à  Phôpital  d'une 
ville  voisine. 

Le  27  juin,  le  malade  a,  pendant  la  nuit,  des  accès  d'étouffe- 
ment;  dès  qu'il  se  lève,  il  respire  mieux  ;  mais  lorsqu'il  se  remet 
dans  la  position  horizontale  les  mêmes  phénomènes  dyspnéiques 
se  renouvellent. 

La  voix  est  nasonnée  ;  lorsque  le  malade  essaye  de  déglutir, 
une  certaine  quantité  du  bol  alimentaire  passe  par  le  nez. 


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768  BOINET 

Etat  actuel.  —  Le  8  août,  il  est  évacué  sur  l'hôpital  suburbain 
de  Montpellier,  il  est  placé  salle  Combal,  lit  26,  dans  le  service 
de  M.  le  doyen  Gastan,  que  nous  avions  Thonneur  de  suppléer. 
Le  malade  est  toujours  dans  le  même  état  ;  la  gêne  respiratoire 
persiste;  la  voix  est  rauque,  enrouée,  nasonnée;  le  malade  se 
plaint  d'une  sensation  de  corps  étranger  au  niveau  de  la  partie 
supérieare  du  larynx,  et  il  fait  de  nombreux  efforts  pour  se  dé- 
barrasser de  la  tumeur  qui  le  gène. 

Trois  jours  après  son  entrée  à  Thôpital,  il  réussit  à  expulser, 
après  de  violents  efforts  de  toux,  une  tumeur  grisâtre,  légère- 
ment villeuse,  dure,  élastique,  du  volume  d^un  marron.  Les 
symptômes  indiqués  plus  haut  diminuent  d'intensité;  la  déglu- 
tition est  moins  difficile,  mais  plus  douloureuse;  cette  sensation 
pénible  parait  tenir  à  Tulcération  qui  existe  au  niveau  du  point 
d*insertion  de  la  tumeur. 

Les  accès  de  suffocation  ont  disparu.  La  voix  est  moins  rau- 
que;  elle  est  toujours  nasonnée.  Les  ganglions  ne  sont  pas  en- 
gorgés; rétat  général  est  bon. 

Le  15  août,  ce  malade  rejette  un  nouveau  polypo  do  la  gros- 
seur d'une  grosse  noisette. 

Le  16  août,  nous  examinons  ce  malade  au  laryngoscope  et 
nous  constatons  Totat  suivant  : 

L*épiglolte  présente  sa  forme  normale,  elle  est  congestionnée; 
la  portion  sus-glotti((uc  du  larynx  est  en  grande  partie  obturée 
par  une  masse  gris  sale,  légèrement  mamelonnée,  adhérant  au 
ligament  aryténo-épiglottique  gauche  et  cachant  les  cordes  vo- 
cales. Pendant  rémission  des  notes  clevces  ou  pendant  les  fortes 
inspirations,  on  voit  une  petite  fente  située  entre  les  bords  ar- 
rondis de  la  tumeur  et  les  parois  du  larynx.  Ce  n'est  que  par 
celte  fissnre  fort  étroite  que  Tair  peut  passer. 

Le  tl  août,  nous  saisissons  la  tumeur  avec  des  pinces  à  po- 
lypes; nous  lui  faisons  exécuter  quelques  mouvements;  elle  cède 
légèrement  sous  l'influence  de  ces  tractions;  mais  une  légère 
hcmorrlingie,  qui  vient  de  se  produire  au  niveau  du  point  d'ap- 
plication des  pinces,  nous  fait  cesser  ces  manœuvres. 

Nous  avertissons  notre  malade  du  la  chute  probable  de  cette 
dernière  tumeur,  soit  à  l'occasion  d'un  effort  de  toux,  soit  pen- 
dant un  mouvement  de  dé^Hulition.  Deux  heures  après,  le  ma- 
lade avalait  sa  tumeur  eu  môme  (emps  qu'un  morceau  de  pain.  . 

L'examen  laryngoseopique,  pratiqué  le  lendemain,  nous  donne 
les  résultiits  suivants  :  on  ne  voit  plus  do  traces  de  tumeurs  pa- 


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MICROBES  DANS  LES  POLYPES  SUS-GLOTTIQUES       760 

pillomateuses  ;  les  cordes  vocales  apparaissent  nettement,  elles 
sont  rouges,  et  au  niveau  du  point  d'implantation  de  la  tumeur 
en  dehors  de  Tépiglotte,  qui  est  intacte,  on  trouve  les  vestiges 
de  ce  sillon  d'élimination;  on  observe  une  grande  encoche  ytcé- 
reuse  située  au  niveau  du  point  d'insertion  de  la  tumeur,  sur  le 
repli  aryténo-épiglottique  gauche.  La  voix  a  recouvré  ses  carac- 
tères normaux  :  la  respiration  et  la  déglutition  ne  sont  plus  al- 
térées. Le  malade  sort  le  lendemain,  complètement  guéri. 

^  EXAMEN  HISTOLOGIQUE   FAIT   PAR   M,   LE  PROFESSEUR   KiBNER. 

L 

Au  premier  aspect,  on  remarque  que  les  coupes,  traitées 
soit  par  le  picro-carmin,  soit  par  le  carmin  borate,  ont  jine  co- 
loration diffuse  et  laissent  à  peine  voir  quelques  éléments  cel- 
lulaires disséminés. 

Leur  surface  externe,  sur  une  épaisseur  de  un  à  deux  mil- 
limètres, n*est  pas  colorée;  elle  ne  présente  plus  aucune  trace 
de  structure.  On  est  en  plein  territoire  de  nécrose. 

On  ne  distingue  rien  qui  rappelle  les  couches  épidermiques; 
mais  çà  et  là,  on  voit  les  lumières  de  quelques  vaisseaux  trom- 
bosés,  indi(iuant  que  la  nécrose  a  envahi  le  tissu  conjonctif. 

I^  tissu,  ayant  conservé  la  vitalité,  est  de  nature  conjonc- 
tive et  myxomateuse.  On  voit  des  orifices  vasculaires  assez  ré- 
gulièrement espacés  et  ayant  pour  parois  un  tissu  conjonctif 
fibreux,  condensé  et  pourvu  d'un  endothélium  très  peu  apparent. 
De  la  tunique  fibreuse  des  vaisseaux  part  un  réticulum  de  fibres 
conjonctives,  circonscrivant  des  mailles  circulaires  ou  ellipti- 
ques, petites  ou  grandes,  suivant  les  endroits.  Ces  mailles  sont 
remplies  d'un  liquide  incolore,  au  sein  duquel  on  remarque,  çà 
et  là,  quelques  cellules  migratrices  isolées  ou  réunies  en  petits 
aoias  :  d'autres  points  sont  occupés  par  des  globules  sanguins, 
mais  ces  hémorrhagies  sont  très  circonscrites. 

On  y  rencontre  en  outre  quelques  grandes  cellules  à  pro- 
longements rameux.  De  pareilles  cellules  sont  parfois  placées 
sur  le  réticulum  fibreux. 

Tous  les  éléments  cellulaires  sont  très  rares  et  se  colorent 
faiblement  par  les  réactifs  ;  ce  qui  semble  indiquer  que  l'ensemble 
du  tissu  n'avait  qu'une  faible  vitalité. 

Dans  aucune  coupe,  ou  uo  trouva  la  moindre  trace  de  glandes. 


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770  BOINET 

n. 

Des  préparations  ont  été  faites  pour  la  recherche  des  mi- 
cro-organismes. 

Les  unes  ont  été  colorées  pendant  trois  minutes  par  la 
liqueur  de  gentiane  à  Fanîline  ;  les  autres  ont  été  traitées  soit 
par  le  procédé  de  Gram-Weigert,  après  une  à  deux  minutes 
de  séjour  dans  le  bain  colorant. 

Les  trois  ordres  de  préparations  ont  donné  des  résultats 
absolument  concordants. 

On  s'aperçoit  immédiatement  que  la  préparation  est  toute 
remplie  de  micro-organismes;  ceux-ci  sont  surtout  nombreux 
dans  les  parties  nécrosées  de  la  surface  et  dans  la  zone  vivante 
immédiatement  sous-jacente. 

Dans  cette  zone,  on  peut  reconnaître  aisément  trois  espèces 
de  micro-organismes  : 

l®  Un  bacille  gros  et  très  allongé,  mesurant  jusqu'à  un  dixième 
de  millimètre.  Quelques-uns  de  ces  bacilles  sont  colorés  d'une 
manière  uniforme,  continue,  tandis  que  la  plupart  montrent  un 
chapelet  de  granulations  sombres  dans  un  stroma  très  faible- 
ment coloré.  Ce  bacille  forme  un  feutrage  plus  ou  moins  serré 
dans  différents  points  de  la  région  susdite. 

^  Un  bacille  plus  grêle,  ne  montrant  aucun  indice  de  sporu- 
lation, disséminé  çà  et  là,  au  milieu  des  autres  éléments,  sans 
se  réunir  en  amas. 

3^  Un  microcoque  de  petites  dimensions,  très  abondant,  for- 
mant sur  quelques  points  de  vastes  agglomérations  :  sur  les 
confins  de  ces  amas,  ces  microcoques  sont  généralement  isolés, 
quelquefois  réunis  deux  à  deux  ou  en  petits  groupes. 

Dans  le  centre  de  la  tumeur,  les  micro-organismes  sont  moins 
abondants;  mais  ils  sont  encore  en  nombre  considérable. 

Dans  certains  endroits,  on  les  voit,  à  un  assez  faible  grossis- 
sement, sous  forme  de  placards  irréguliers  ou  arronHis,  assez 
voisins  les  uns  des  autres.  Sur  cfautres  points,  ils  sont  épar8,et 
on  ne  peut  les  apercevoir  qu'avec  un  fort  grossissement;  mais 
nulle  part  ils  ne  font  défaut. 

Ces  micro-organismes  appartiennent  aux  deux  dernières  des 
espèces  décrites  plus  haut.  Le  bacille  gros  et  long  manque. 

Le  plus  ordinairement,  les  micro-organismes  sont  libres  dans 
ces  tissus.  Parmi  les  rares  éléments  cellulaires  qui  entrent  dans 


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MICROBES  DANS  LES  POLYPES  SUS-GLOTTIQUES       771 

la  composition  de  ces  polypes,  il  n'en  est  qu^un  petit  nombre 
qui  renferment  des  micro-organismes. 

Dans  la  lumière  de  quelques  vaisseaux  sanguins,  on  rencontre 
un  assez  grand  nombre  de  micro-organismes;  la  plupart  sont 
incorporés  dans  les  leucocytes. 

L'examen  histologique  précédent  rend  compte  de  quelques 
particularités  intéressantes  de  ces  polypes  myxomateux  sus- 
glottiques. 

Réflexions.  —  1®  L'élimination  spontanée  de  ces  trois  po- 
lypes sus-glottiques  est  un  fait  assez  exceptionnel. 

Ainsi  Schwartz  (Tumeurs  du  larynx.  Thèse  d'agrégation, 
1886)  n'a  pu  réunir  que  quelques  cas  d'expulsion  spontanée 
de  ces  polypes.  Pauli  (Gazette  médicale  de  Paris,  1856)  rap- 
porte qu'un  polype  vasculaire,  long  d'un  demi-doigt,  a  été 
rendu  dans  des  efforts  de  toux.  Murray  Dobie  (Monthly  Jour- 
nal of  médical  science f  octobre  1853)  a  constaté  la  dispari- 
lion  d'une  tumeur  pédiculée,  grosse  comme  une  cerise,  in- 
sérée dans  le  bord  droit  de  Tépiglotte  et  la  présence  d'une 
cicatrice  au  point  d'implantation. 

2**  L'absence  de  récidive  de  ces  polypes  mérite  encore 
d'être  signalée.  On  sait,  en  effet,  que  ces  tumeurs  du  larynx 
ont  habituellement  une  certaine  tendance  à  repulluler. 

8"  Les  examens  histologiques  expliquent  ces  deux  parti- 
cularités cliniques  précédentes  que  l'on  observe  si  rarement. 

Nous  avons  vu  que  le  bacille  long  et  gros  formait  une 
sorte  de  feutrage  strictement  limité  à  cette  étroite  zone  de 
nécrose  superficielle,  qui  constituait  les  parois  du  sillon  d'é- 
limination. Peut-être  ce  bacille  n'est-il  qu'un  épiphy te?  Peut- 
être  est-il  doué  d'une  action  nécrosique,  favorisée  par  la 
faible  vitalité  de  ce  tissu  myxomateux.  Cette  dernière  in- 
fluence parait  d'autant  plus  vraisemblable  que  le  bacille  long 
est  cantonné  dans  les  couches  superficielles  en  voie  de  spha- 
cèle.  Ce  rôle  nécrosique  est  encore  de  nature  à  expliquer 
l'absence  des  proliférations  au  niveau  des  points  d'implanta- 
tion de  ces  polypes;  mais  la  preuve  directe  nous  manque  ; 
car  nous  n'avons  fait  ni  cultures,  ni  inoculations  de  ce  ba- 
cille saprogène,  provenant  sans  doute  de  la  cavité  buccale. 


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772  BIBLIOGRAPHIE. 

4""  EnHn  le  tissu  myxomateux  de  ces  tumeurs  contenait 
jusque  dans  ses  parties  le^  plus  profondes  des  microcoque^ 
et  dea  béionnets  courts.  La  dissémination  de  ces  microbes 
exelut  ridée  d'une  infiltration  secondaire ,  d'une  invaskm 
après  coup.  Le  développement  parallèle,  la  connexion  intime 
qui  existait  entre  ce  tissu  myxomateux  et  ces  derniers  micro- 
OFgani«nee  font  présumer  leur  action  pathogène  :  il  paraît 
probable  que  ces  imcroooqueset  ces  bâtonnets  courts  jouent 
un  certain  rôle  dans  l'extension  rapide  et  dans  la  multiplicité 
de  ces  polypes  sus-glottiques. 

5»  Ces  microbes  n'ont  exercé  qu'une  influence  pathogé- 
nique  locale.  Malgré  leur  présence  dans  le  sang  des  vaisseaux 
de  ces  tumeurs,  ils  n'ont  cependant  pas  produit  d'infection 
générale;  il  est  donc  logique  d'admettre  que  ces  microbes, 
qui,  pour  la  plupart,  se  trouvaient  dans  les  leucocytes  ont 
été  détruits  par  la  phagocytose. 

En  résumé,  ces  polypes  sus-glottiques  renfermaient  des 
microbes  doués  rie  propriétés  contraires  :  les  uns  (microco- 
ques, bacilles  courts)  paraissent  liés  au  développement  de 
ce  tissu  myxomateux,  les  autres  (bacille  long)  sont  en  rapport 
avec  Tnlcération  nécrosique,  qui  a  creusé  ce  sillon  d'élimi- 
nation permettant  l'expulsion  spontanée,  sans  récidive,  de  ces 
trois  volumineux  polypes  sus-glottiques. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Examen  du  nez  et  du  phar3rnx  chez  2238  enfants  des  écoles 
(Schulantersachungen  des  kindlichen  Nasen  and  Rachenrau- 
mes  an  ^238  Kindern);  par  R.  Kafemann,  de  Kœaigsberg 
(i4.W.  Kafemann^  éditeur,  Dantzig^  1890). 

L'auteur  a  eu  pour  but  de  recueillir  dans  le»)  écoles  primaires 
des  donoées  statistiques  sur  le  rapport  déjà  souvent  remarqué 
entre  Tétat  du  oez  et  de  Tamygdale  pharyngée  et  Taprosexie 
nasale  (incapacité  de  fixer  Tatteotion  ou,  ce  qui  retient  au  môme, 


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BIBLIOGRAPHIE.  773 

îûaptitude  au. travail  scolaire).  A  priori^  Tinfluence  fftcneuse  de 
rhypertrophie  amygdaïienne  surtout  Porganisme  et  rintelligence 
s'explique  aisément,  parce  que  les  végétations  adénofdcs  dn  naso* 
pharynx  occasionnent  une  gône  respiratoire  en  rapport  avec  leur 
hypertrophie,  et  que,  d'aulre  part,  Touïe  est  plus  ou  moins  gra- 
vement compromise,  comme  l'ont  montré  Bézold ,  Meyer,' 
Blake,  etc.  Aussi  Tenfant,  épuisé  par  les  efforts  qu'il  fait  pour 
respirer  la  honche  toujours  ouverte  et  pour  écouter,  n'ar- 
rive-t-il  plus  à  fixer  son  attention  sur  un  sujet  d'étude;  il  de- 
vient indolent,  ne  lutte  plus  contre  Tapathie  et  Fhébétude  qéiî 
Tetivahissent  ;  plus  d*un  écolier  ainsi  arriéré  est  considéré  par' 
tout  le  monde  comme  faible  d*esprit,  tandis  que  la  cause  de  ^î 
état  reconnue  et  facilement  éloignée  peut  lui  rendre  la  satité  éî 
rintelligence,  fait  sur  lequel  il  serait  urgent  d'attirer  TattentidU 
des  parents  et  avant  tout  des  maîtres. 

Le  D'  Kafemann  a  examiné  2238  enfants  de  6  a  14  ans,  mais 
la  rhinoscopie  postérieure  n'a  pu  être  faite  dans  !95  cas. 

I. —  4,100  garç*ons  se  répartissent  ainsi  :  592  fois  (65,1  0/0).' 
L'amygdale  pharyngienne  na  déborde  pas  les  arcades  choanales, 
et  peut  ôti^  considérée  comme  normale  ;  dans  le  nombre,  beau- 
coup d'enfants  de  6  ans. 

180  cas. —  L'arcade  choanale  est  recouverte  dans  une  étendue^ 
minime,  ce  qui  ne  peut  gêner  la  respiration,  mais  doit  déjA  at- 
tirer l'attention  sur  la  trompe  et  la  caisse  du  tympan. 

47  cas. —  Un  segment  plus  considérable  de  Pune  ou  des  deux' 
arcades  choanales  est  masqué.  Cet  état,  déjà  certainement  pa- 
thologique, n'est  pas  encore  considéré  comme  hypertropMé^ 
vraie. 

86  cas  (7,8  0/0.—  Hypertrophie  incontestable  de  Tamygdale  pha- 
ryngienne qui  recouvre  le  tiers  supérieur,  la  moitié,  quelquefois 

les  deux  tiers  du  septum.  Statistique  suivant  l'âge  ;  --^*  —  -- 
f    10   M    12  j3    U  "        **    " 

7    14     9    "6      6    7* 

Sur  ce  nombre  de  86,  l'auteur  trouva  dans  74  0/0  des  cas 
TouTe  plus  ou  moins  affaiblie  et  la  membrane  du  tympan  malade. 
12  autres  enfants  étaient  hoi*s  d'état  de  suivre  l'enseignement; 
il  faut  cependant  remarquer  que  5  enfants  atteints  d'hypertrophie 
considérable  étaient  intelligents  et  studieux,  tandis  que  6  arriérés 
avaient  le  pharynx  normal;  quelques-uns  pouvaient  toutefois 
être  affectés  d'aprosexie  purement  nasale  et  non  pharyngée. 
10  garçons  étaient  bègues,  bégayement  oral  de  Bloch  lié  à  la 
respiration  buccale. 


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774  BIBLIOGRAPHIE 

IL  —  i.lûi  filles,  in  (10,6  0/0)  hypertrophies  de  l'amygdale 
pharyngée,  et  sar  ce  nombre,  29  enfants,  par  conséquent  ua 
çuart,  étaient  sérieusement  arriérées;  la  plupart  entendaient  très 
mal,  beaucoup  avaient  doublé  ou  triplé  leur  classe. 

Pour  ce  qui  est  de  la  forme  des  tumeurs  adénoïdes,  l'auteur  a 
rencontré  exclusivement  Thyperplasie  symétrique,  hémisphé- 
rique, sauf  quelques  cas  de  régression  où  l'une  des  choanes 
était  déjà  découverte  dans  une  étendue  plus  grande  que  l'autre. 

L'auteur  a  porté  également  son  attention  sur  l'état  des  amyg- 
dales proprement  dites  et  les  a  trouvées  hypertrophiées  281  fois  ; 
dans  22,4  0/0  de  ces  cas,  il  y  avait  simultanément  hypertrophie 
des  trois  amygdales.  Plus  fréquente  encore  que  l'hypertrophie 
des  amygdales  proprement  dites  était  celle  du  tissu  adénoïde 
du  pharynx  buccal  ;  la  muqueuse  était  granuleuse  dans  400  cas, 
dont  78  à  un  degré  excessif;  chez  24  enfants,  le  siège  de  prédi- 
lection des  granulations  étaient  les  replis  tubo-pharyngés. 

L'examen  des  fosses  nasales  chez  ce  grand  nombre  d^enfants 
donna  des  résultats  intéressants  au  point  de  vue  de  la  fréquence 
des  différentes  affections  et  malformations  du  nez,  toujours  plus 
fréquentes,  et  de  beaucoup,  chez  les  garçons  que  chez  les  filles. 
La  cloison  cartilagineuse  présentait  dans  191  cas  des  épines,  des 
excroissances  associées  ou  non  à  un  certain  degré  de  déviation. 
La  déviation  notable  de  la  cloison  cartilagineuse  a  été  rencon- 
trée 84  fois  chez  les  garçons,  50  fois  chez  les  filles;  la  déviation 
des  cloisons  cai^tilagineuse  et  osseuse  161  et  128  fois.  Jamais 
cependant  Fauteur  n'a  trouvé  d'inégalité  des  deux  choanes  qui 
accompagneraient  la  déviation,  suivant  Schans,  pas  plus  d'ailleurs 
qu'il  n'a  pu  trouver  de  différence  entre  les  deux  orifices  sur  de 
nombreux  crânes  examinés  à  cet  effet.  Enfin,  l'hypertrophie  de 
la  muqueuse  nasale  est  fréquente  (68  fois  chez  les  garçons)  et  af- 
fecte de  préférence  le  cornet  inférieur  dans  sa  portion  antérieure. 
Tout  en  n^ayant  pas  la  gravité  des  obstructions  postérieures,  par 
l'amygdale  pharyngienne ,  les  rétrécissements  antérieurs  par 
hypertrophie  de  la  muqueuse,  déviation  de  la  cloison,  saillies 
cartilagineuses,  apportent  un  obstacle  a  la  respiration  nasale,  et 
sont  de  ce  fait  justiciables  d'une  intervention  chirurgicale. 

M.    W. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  77.» 


PRESSE  ÉTRAWÉRE 


CSontribution  à  Fétude  histologiqne  des  cordes  yocales, 
par  A.-A.  Kanthack.  Virchow's  Archiv,  Bd.  GXVII,    Heft  3. 

Réponse  à  l'anteiir  précédent,  par  B.  FRiBNKSL.  Vircbow's 
Archiv,  Bd  CXVIII,  p.  370. 

Id.  Lodem  loco^  par  A.-A.  Kanthack,  p.  376. 
Lod,  loc.,  par  B.  FRiBNKBL,  p.  381. 

D'après  Kaysbr  et  B.  Baoinski,  in  Centralblt,  f.  kJin.  medicin, 
n?  10,  8  mars  1890,  p.  181-182. 

Kanthack,  se  basant  sur  Texainea  d*un  certain  nombre  de 
larynx  frais,  conclut  avec  Luschka,  contrairement  à  B.  Frankel, 
que  les  cordes  vocales  ne  contiennent  pas  de  glandes.  Il  faut 
ajouter  immédiatement  que  pour  Kanthack,  les  véritables  cordes 
vocales,  dans  le  véritable  sens  aâatomique  et  clinique  du  mot^ 
sont  uniquement  le  ligament  thyi^o-aryténoïdien  qui  s^étend  da 
processus  vocal,  où  il  s'insère  par  Tintermédiaire  d'un  cartilage 
sesamolde,  jusqu'au  cartilage  sésamoïde  par  lequel  se  fait  son 
insertion  au  cartilage  thyroïde.  Il  a  une  largeur  et  une  épais*> 
seur  de  1  à  2  millimètres  seulement.  Dans  la  corde  vocale  ainsi 
détinie,  il  n'existe  ni  glandes  ni  conduits  glandulaires.  Le  court 
segment  retiré  entre  le  cartilage  sésamoïde  antérieur  et  le  car^ 
tilage  thyroïde  qui,  au  point  de  vue  du  développement  n'appar- 
tient pas  à  la  corde  vocale,  renferme  souvent  des  glandes,  ainsi 
que  d'ailleurs  toute  la  région  de  la  commissure  antérieure.  De 
même,  il  en  existe  aussi  eu  arrière  et  en  bas  des  cordes,  et 
aussi  dans  le  voisinage  même  de  la  corde,  entre  les  faisceaux- 
musculaires  et  le  tissu  élastique.  L'épithélium  pavimenteux,  qui, 
en  haut,  ne  dépasse  pas  normalement  la  corde  vocale,  peut 
s'étendre  en  bas  jusqu'au  cricoïde.  Il  semble  n'y  avoir  pas  à  co 
niveau  de  membrane  basilaire.  Les  papilles  y  sont  rares,  et 
n'existent  normalement  que  dans  la  partie  inférieure  de  la 
corde.  Il  ne  faut  pas  confondre  avec  les  papilles  certaines  irré-: 
gularités  de  la  muqueuse.  Les  papilles  deviennent  très  nom* 
breases  dans  certains  états  chroniques.  La  sous-muqueuse  est 
ici  excessivement  mince.  Les  faisceaux  du  muscle  thyro-aryté* 


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77^  PRESSE  ATRANGfcfWE 

noîdien  ne  semblent  pas  s'insérer  au  ligament  vocal  et  parais- 
sent s'étendre  ininterrompus  d'une  extrémité  à  Tauire. 

La  réponse  de  Frâ.nkel  porte  sur  la  définition  de  la  corde 
vocale  donnée  par  Kanthack,  d'où  dérive  la  difîërence  des  ré- 
sultats de  leurs  recherches  microscopiques.  Pour  Frânkel,  les 
cordes  sont  des  organes  prismatiques  à  base  formée  par  le 
muscle  thyjrosu*yiénoXdien,  et  à  sommet  libre  formé  par  le 
ligament  du  même  nom.  Frankel  n'a  pas  vu  non  plus  de  glandes 
dans  la  région  visée  par  Kanthack.  Les  deux  autres  réponses 
coniitîluent  une  polémique  de  mots  plus  que  de  faits;  il  n*y  a 
rien  d'important  à  signaler.  p.  tissikr. 

Études  sur  l'histologie  de  la  mnqueuse  du  larynx.  La  mnqnease 
chez  le  fœtus,  par  A.- A.  Kanthack.  Virclww's  ArchiVy  Bd 
CXVin,  i«89»  BerL  kJin.  Woch.,  n<»6,  p.  145,  <0  février  i890 

Chez  le  fœtus,  la  muqueuse  est  entièrement  tapissée  d^épi- 
théliam  k  cils  vibratils,  à  Texception  des  Traies  cordée,  qu 
possèdent  un  ^théKum  pavimenteux.  L^épithélium  à  cils  vh- 
braiils  i*ecouvre  tout«  la  surface  laryngée  de  Tépigiette,  les 
parois  latérales  et  postérieure  du  larynx  et  s'étend  jusqu'au 
sinus  pyriforme  et  à  la  paroi  antérieure  du  pharynx  jusqu'à  la 
iMLuteur  des  arytënoïdes.  La  partie  inférieure  du  pharynx  est 
eoroplètenMot  revêtue  d'épithélium  pavimenteux.  Ce  dernier 
reeouvre  les  cordes  vocales  dans  toute  leur  étendue.  En  deçà 
des  proeessus  vocaux  et  du  cartilage  sésamoîde  qui  unit  l'extrë*^ 
mité  antérieure  des  cordes  au  cartilage  thyroïde,  c'est-^à-dûre 
les  eommissures  postérieure  et  antérieure  ont  leur  épilhélium 
cyilndrique* 

Il  n^existe  pas  de  papilles  sur  les  oordes  vocales,  ni  de  mem**- 
bmne  basilaire,  ni  de  glandes. 

Les  glandes  sont  nombreuses  ailleurs.  On  peut  en  distinguer 
6  groupes  :  un  épiglottique,  deux  aryépiglottiques,  deux  ventri- 
culaires,  un  aryténoïdien.  p.  tissiïb. 

Epithélium  et  glandes  du  larynx  chez  l'homme  sain  et  ma- 
lade, parR.  Hbymann.  {Virchow's  Arcbiv.  Bd  CXVIII,  Heflâ. 
Centrbl.  f.  klin.  med.,  n»  17,  26  avril  1890.) 

'  Heymanu  a  fait  porter  ses  examens  sur  iS  larynx  sains. 
L^épithélium  pavimenteux  du  pharynx  déborde  légèrement  le 
larynx,  ainsi  que  l'ont  noté  dégà  certains  auteurs,  sur  uue 
étandue  variable.  Le  maximum  est  ordinairement  au  niveau  de 
la  partie  supérieure  de  l'épiglotte,  d'oà  la  sone  à  éptthélium 


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pavimenteux  va  en  se  rétrécissant  à  mesure  que  Ton  descend  le 
long  des  replis  ary^piglottiqnes.  A.  côté  de  cette  zone  margi- 
nale se  trouve  une  zone  intermédiaire  où  existent  encore  quel- 
ques îlots  d*épilhélium  pavimenteux,  dans  laquelle  les  deux 
formes  d'épithélium  pavimenteux  et  cylindrique  semblent  entrer 
en  lutte.  L'épilhélium  pavimenteux  recouvre  encore  les  cordes 
vocales,  quelquefois  le  bord  des  bandes  ventriculaires,  où  il 
forme  une  étroite  bande,  et  Tetpace  interaryténoîdien,  suivant 
les  données  classiques.  Pour  expliquer  cette  association  des  deux 
variétés  d'épithélium,  Tauteur  rappelle  le  développement  du 
larynx,  aux  dépens  de  l'intestin  antérieur  et  des  3^  et  A^  arcs 
branchiaux.  Voici  la  structure  de  Tépithélium  pavimenteux. 
Sur  la  partie  antérieure  de  Tépiglotte,  sur  le  ohorion  muni  de 
papilles,  se  voit  une  couche  de  petites  cellules  cylindriques 
basses,  en  palissade,  puis  plusieurs  couches  de  cellules  ar- 
rondies irrégulières,  puis  plusieurs  de  cellules  de  plus  en  plus 
aplaties. 

Sur  les  cordes  vocales,  pas  de  papilles,  la  couche  de  cellules 
aplaties  est  plus,  mince.  Sur  le  bord  libre  le  revêtement  épi- 
thélium  est  très  mince.  Sa  couche  moyenne  disparaît  totalement. 

L'épithélium  du  larynx  contient  de  nombreux  leucocytes  à  ses 
divers  étages. 

Heymann  a  vu  deux  fois  des  acini  glandulaires  au  niveau 
des  processus  vocaux,  à  la  partie  postérieure  des  cordes.  Leurs 
conduits  excréteurs  ont  un  épithélium  à  cils  vibratils  et  pré- 
sentent souvent  une  ampoule  préostiale. 

Dans  la  tuberculose,  Tépithélium  à  cils  vibratils  ne  persiste 
que  dans  plusieurs  points  (sinus  de  Morgagni).  Ailleurs,  il  se 
montre  de  Tépithélium  pavimenteux  ou  de  transition  (Henle). 
Sur  le  bord  libre  des  cordes  et  sur  la  paroi  postérieure  du 
larynx,  il  acquiert  une  épaisseur  considérable.  En  outre,  il  se 
forme  de  nombreuses  papilles.  Les  conduits  excréteurs  des 
glandes  sont  dilatés.  Les  nouvelles  papilles,  résultat  de  la  dila. 
tation  des  vaisseaux,  produisent  l'état  velvétique  de  Tépithé- 

lium.  p.    TISSIBR* 

Instrument  pour  Fablation  des  tameors  sons-glottiques ,  par 
J.  ScHBiNiiANN.  (Berlin,  klin.  Woch.^  n?  3,  p.  51,  20  janvier 
1890.) 

Cet  instrument  est  une  pince  articulée  dont  l'extrémité  est 
coudée  latéralement  à  angle  obtus  vers  la  droite  de  Tinstru- 
ment.  La  partie  coudée,  longue  de  4  millimètres,  est  formée  de 

ANNALES  DBS  MALADIES   DE  L'ORBILLB   ET   DU   LARYNX.  —  ZVI.  54 


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778  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

deux  branches  excavées,  à  bords  coupants,  l'une  fixe  et  l'autre 
mobile.  A  l'aide  de  cette  place,  on  enlève  facilement  les  tumeurs 
sous-gloltiques.  Elle  peut  servir  aussi  dans  les  autres  cas, 
notamment  pour  les  nodules  des  chanteurs.  Elle  permet  seule 
l'ablation  totale  (condition  expresse  de  non  récidive)  de  toutes 
les  tumeurs  dans  les  cas  de  papillomes  récidivant,      p.  tissier. 

Résection  partielle  d'un  larynx  cancéreux,  par  Mikulicz. 
(Berlin,  klin.  Woch.,  n«  10,  p.  236,  10  mars  1890.) 

Le  début  remontait  à  plusieui*s  mois  :  enrouement  d^abord, 
puis  accès  de  sufTocation.  Michelson  diagnostiqua* au  laryn- 
goscope :  tumeur  cancéreuse  siégeant  sur  la  corde  vocale,  de 
coloration  rouge  clair,  à  surface  mamelonnée.  1^  tumeur  sem- 
blait plus  petite  qu'elle  ne  l'était  en  réalité.  Résection  de  tout 
le  côté  droit  avec  la  demi-correspondante  du  cartilage  thyroïde  ; 
on  ne  toucha  pas  à  l'épiglotte.  Guérison  rapide.  Le  malade  res- 
pire sans  canule  et  parle  intelligiblement,  quoique  d'une  voix 
enrouée.  Il  s'agissait  d'un  carcinome  (Hilldebrandt)  à  l'examen 
histologique.  p.  tissikk. 

Un  cas  de  la  forme  lissa  de  la  pachydennie  laryngée, 
par  Michelson.  {BerL  klin.  Woch.,  p.  238,  n<»  10, 10  mars  1890.) 

Sujet  de  44  ans,  enroué  depuis  longtemps.  Tumeurs  symé- 
triques au  voisinage  des  processus  vocaux.  Dépression  médiane 
et  zone  périphérique  hyperémiée,  surélevée. 

Comme  Kraukel,  Michelson  s'étonne  que  cet  état  si  fréquent 
et  si  caractéristique  ait  pu  échapper  aux  laryngologistes,  malgré 
remploi  du  miroir,  appliqué  depuis  30  ans,  et  que  ce  soit  un 
anatoniiste  qui  ait  appelé  l'attenlion  sur  ce  point,    p.  tissiisir. 

Laryngite  hémorrhagique,  parL.  Héthi.  {WienA^'^^^  BerL  klin. 
WbcA.,  n*»  6,  p.  135,  10  février  1890.) 

L'auteur  pense  que  les  hémorrhagics  libres  ou  interstitielles 
(]ui  se  produisent  dans  certaines  laryngites  sont  un  élément 
symptomutique  intéressant  à  ajouter  à  l'histoire  des  laryugiies, 
mais  ne  peuvent  en  rien  justifier  la  création  d'une  nouvelle  entité 
nosologique,  la  luryngiie  hémorrhagi«}ue.  Les  hémorrhagics  par 
rupture  ou  par  diapédèse  sout  liées  à  une  modification  de  la 
paroi  vusculaire  sous  l'uctioadu  processus  catarrhal.  Les  autres 
caractères  donnés  comme  oarattérisaut  plus  particulièrement  la 
laryngite  hémorrhagique  :  intégrité  de  la  muqueuse,  longue  durée 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  779 

du  processus,  tendance  aux  récidives,  ne  sont  pas  suffisants  pour 
justifier  l'existence  à  part  de  la  laryngite  hémorrhagique.  p.  t. 
Sténose  laryngée  consécutive  à  la  trachéotomie,  chez  un  enfant 

de  7  ans,  traitée  par  le  cathétérisme  ascendant,  par  Thost 

(Soc.  wéd,  de  Hambourg ^  Mùach.  med,  Woch.,  8  juillet  1890). 

La  sténose  se  montra  à  la  suite  de  la  trachéotomie  pratiquée 
pour  la  diphtérie  datant  de  deux  ans.  Plusieurs  chirurgiens 
avaient  tenté  inutilement  d*y  remédier.  Tbost  remplaça  la  canule 
trachéale  trop  étroite  par  une  canule  plus  volumineuse,  et  di- 
lata la  sténose  avec  des  bougies  coniques  de  gomme  à  tige 
coudée  à  angle  droit,  introduites  de  bas  en  haut  ;  puis  il  laissa 
à  demeure  des  bougies  métalliques  à  tige  mobile.  p.  t. 
Cancer  dn  larynx.  Extirpation  partielle  dn  larynx,  par  Socin, 
de  Bàle  (in  Progrès  médical,  29  mars  1890). 

Homme  de  60  ans,  chez  lequel  la  tumeur  ulcérée  avait  envahi 
la  corde  droite  et  la  région  sous-glottique.  Trachéotomie  préa- 
lable, puis  application  de  la  canule-tampon  et  hémi-section  du 
larynx.  L'opération  fut  pratiquée  en  décembre;  la  guérison  sur- 
vient sans  encombre  en  janvier,  et  le  malade  quitte  Thôpital  en 
février.  Depuis  la  voix  est  revenue  suffisamment  et  la  guérison 
s'est  maintenue.  a.  o. 

Contribution  à  l'étude  de  la  localisation  corticale  du  centre  de 

la  Toix  chez  l'homme,  par  M.  J.  Rossbacu.  (Deutscbes  Arcbiv, 

rdr  kliniScbe  Medicia,  Band  XLVI,  Heft  2.) 

Nous  résumerons  brièvement  le  cas  nouveau  apporté  par 
Rossbach.  Il  s^agit  d'une  femme  âgée  de  56  ans,  ayant  eu  dans 
sa  jeunesse  diverses  maladies  infectieuses,  la  variole  entre 
autres,  et  ayant  souffert  ensuite  pendant  des  années  de  cépha- 
lalgie. Il  y  a  10  ans,  perte  de  connaissance,  sans  autre  suite.  H 
y  a  4  ans,  bourdonnements  d'oreille,  à  gauche  ;  depuis  la  fin  de 
décembre,  douleurs  persistantes  dans  le  bras  et  la  jambe  gau- 
ches. EnOn,  depuis  cinq  semaines  est  apparuo  une  paralysie 
progressive  des  quatre  membres  avec  tuméfaction  de  la  face 
dorsale  des  mains. 

A  l'entrée  à  Thôpital  (12  octobre  1887)  on  trouve  une  para- 
lysie à  peu  près  totale  des  quatre  membres.  Le  bras  droit  et 
la  jambe  gauche  sont  un  peu  moins  atteints.  Paralysie  faciale 
gauche,  paralysie  de  la  moitié  gauche  de  la  langue  avec  atrophie 
et  tremblement  flbrillaire,  difficulté  de  la  déglutition,  parole 
lente  et  difficile,  et  paralysie  totale  (position  cadavérique)  de  la 
corde  vocale  gauche.  Les  réflexes  rotuliens  sont  exagérés.  In- 


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780  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

continence  d'urine,  anesthésie  des  membres  et  du  tronc.  Tem- 
pérature normale.  Pouls  et  respiration  légèrement  accélérés. 
L*excitàbiUté  faradique  et  galvanique  des  muscles  paralysés  est 
conservée.  Œdème  des  deux  mains.  L'état  de  la  malade  s'ag- 
grave rapidement.  Il  survient  des  accidents  de  décubitus,  une 
paralysie  totale  de  la  vessie;  Tanesthésie  devient  totale.  Tachy- 
cardie, broncho- pneumonie.  Mort  le  2  novembre  1887.  On 
avait  porté  le  diagnostic.  Vieille  lésion  encéphalique,  d'origine 
embolique  de  côté  droit  et  myélite  cervico-dorsale.  Autopsie. 
Dans  la  moelle,  à  la  hauteur  des  B^-l*  paires  cervicales,  tumeur 
de  la  grosseur  d'une  fève,  gris-rougeâtre,  siégeant  sur  le  cor^ 
don  antérieur  gauche.  Ramollissement  de  la  portion  correspon- 
dante de  le  moelle,  etc.,  etc.  Dans  le  cerveau,  sclérose  et  colo- 
ration jaunâtre  de  Pinsula  à  droite  s'étendant  sur  l'opercule  et 
la  partie  inférieure  des  deux  circonvolutions  centrales  (frontale 
et  pariétale  ascendantes)  et  la  partie  inférieure  du  lobule  pa- 
riétal inférieur. 

A  gauche,  agrandissement  du  ventricule  latéral,  adhérences 
circonscrite  du  noyau  caudé  avec  le  toit  du  prolongement  du 
ventricule  latéral. 

Les  deux  nerfs  vagues,  les  (H)rdes  vocales  et  leurs  muscles 
examinés  au  microscope  ne  présentèrent  aucune  lésion. 

Voici  comment  Rossbach  interprète  son  observation.  I^a  pa- 
ralysie des  membres  s'explique  par  la  tumeur  de  la  moelle.  La 
paralysie  de  l'hypoglosse  par  la  dégénérescence  constatée  au 
microscope  de  son  noyau  bulbaire. 

La  paralysie  faciale  gauche  dépend  des  lésions  du  manteau. 
De  môme  la  paralysie  de  la  corde  vocale  est  d'origine  corticale, 
des  quatre  points  lésés:  1^  l'insula;  S*  la  partie  supérieure  de 
l'opercule;  8°  la  partie  inférieure  des  circonvolutions  motrices; 
A°  le  partie  inférieure  du  lobule  pariétal  inférieur.  Il  faut  sur- 
tout, d'après  Rossbach,  tenir  compte  de  l'insula  et  de  la  partie 
inférieure  du  lobule  pariétal  inférieur.  Il  pense  que  Vinsula  est 
le  siège  des  mouvemeuts  volontaires  de  la  corde  vocale  du  côté 
opposé, 

Kayser,  auquel  nous  empruntons  une  partie  de  cette  analyse 
(Ceatrbl.  /.  klin,  Med,,  n<>  38,  1890),  fait  remarquer  que,  d'après 
le  texte,  on  ne  peut  savoir  si  les  noyaux  bulbaires  du  facial  et 
du  spinal  ont  été  examinés  au  microscope,  et  si  cet  examen  a 
donné  un  résultat  négatif.  Néanmoins  cette  donnée,  quoique 
non  spécifiée  d'une  façon  explicite,  nous  a  bien  paru  ressortir 
de  la  lecture  du  mémoire  de  Rossbach. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  781 

Mais  de  pareilles  observations  ne  sauraient  trancher  une 
question  aussi  délicate  que  celle  de  U  localisation  d*un  centre 
dans  le  manteau. 

Les  conditions  nécessaires  indiquées  depuis  longtemps  par 
M.  le  professeur  Charcot,  pour  qu'un  fait  puisse  servir  à  fixer 
un  point  de  la  topographie  corticale,  sont  loin  d*être  remplies 
ici  (1). 

Cela  n'enlève  rien  de  Tintérét  qui  s'attache  au  cas  de  Rossbach; 
mais  il  faut  reconnaître  qu'après  comme  avant,  adhuc  sub 
judice  lis  est,  p.  t. 

Sur  rinnerration  centrale  du  lar]nix,  par  H.  Kràusb.  Réponse 
à  Tarticle  précédent,  par  Sbmon  et  Horsley.  Nouyelle  ré- 
ponse de  Krausb  et  de  Semon  et  Horblbt.  {Berlin,  klin.  Woch,^ 
17  février  1890.) 

Krause  se  plaint  de  ce  que  Semon  et  Horsley,  dans  un  court 
travail  paru  à  ce  sujet  dans  le  Britiah  med.  êourn,^  il  ne  soit 
pas  fait  mention  de  ses  recherches,  dont  les  conclusions  étaient 
presque  identiques  à  celles  des  auteurs  anglais.  Ceux  ci  répon- 
dent quUl  s'agit  simplement  d'une  communication  préliminaire, 
que,  dans  le  travail  d'ensemble  qu^its  doivent  publier,  ils  n'ou- 
blieront pas  leurs  devanciers,  à  commencer  par  Ferrier  et 
Duret,  et  donnent  à  l'occasion  la  traduction  allemande  de  leur 
mémoire  pour  bien  montrer  ce  qu'il  y  a  de  nouveau  dans  leurs 
résultats.  Le  point  qu'ils  mettent  surtout  en  lumière,  et  certes 
le  plus  intéressant,  est  la  démonstration  de  la  dualité  des  mou- 
vements au  point  de  vue  de  leur  représentation  centrale,  le 
centre  cortical  qui  préside  aux  mouvements  d'adduction  des 
cordes,  c'est-à-dire  à  la  phonation,  et  le  centre  bulbaire  qui 
tient  sous  sa  dépendance  les  mouvements  automatiques  de  la 
voie  organique,  en  particulier  ceux  d'abduction  des  cordes 
(inspiration).  p.  tissibr. 

Oblitération  congénitale  des  choanes.  Traitement  opératoire, 
par  A.  ScuwBNDT.  (Correspondenz  Blatt,  per  schw.  Aergte, 
no  7,  p.  217,  {•'  avril  1890.) 

Après  quelques  considérations  tératologiques,  particulière- 
ment sur  les  cébocéphales,  l'auteur  relate  les  cas  publiés  (23) 

(1)  Parlant  des  cas  où  existent,  comme  dans  l'observation  actuelle,  des 
foyers  multiples,  Notbnagel  déclaro  «  qu'il  est  préférable  de  ne  tirer  de 
cooclusioos  do  semblables  faits  que  le  plus  rarement  possible,  et  que  le 
mieux  est  de  ne  pas  s'en  servir  ».  Tout  commentaire  serait  superflu. 


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78«  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

et  en  rapporte  un  nouveau.  Dans  ces  observations,  il  n'existait 
en  général  que  de  légères  malformations  sur  le  reste  de  l'orga- 
nisme, ou  même  les  recherches  étaient  tout  à  fait  bien  con- 
formes. L'oblitération  est  réalisée  par  une  membrane  déformée 
variable  ordinairement  osseuse;  ce  n*est  que  chez  les  enfants 
ayant  vécu  quelques  jours  seulement  qu'elle  est  membraneuse. 
L'oblitération  des  choanes  produit  la  même  gène  de  la  respira- 
tion et  de  la  voix  que  les  tumeurs  adénoïdes.  I^  palais  osseux 
est  très  concave  et  raccourci.  Légère  saillie  des  yeux.  Odorat 
plus  ou  moins  complètement  aboli.  Succion  impossible  chez  les 
nouveau-nés. 

L'opération  se  fera  au  galvano-cautère  d'arrière  en  avant  ; 
cathétérisme. 

L'odorat  revient  rarement.  p.  tissibr. 

Phénomènes  rèacUonnels  à  la  snite  des  opérations  nasales, 
par  L.  Treitel.  (BerJiner  klin,  WocJi.^  n«  16,  p.  359,  21  avril, 
et  ro  n,  p.  393,  28  avril  1890.) 

Michel,  Schech  et  Hack  déclarent  n'avoir  pas  observé  Péry- 
sipèle  à  la  suite  des  affections  sur  le  nez,  quoique  Térysipèle 
prenne  si  souvent  naissance  dans  le  nez.  Voltolini,  et  surtout 
Hack,  à  la  suite  des  opérations  d'empyème  de  Tanlre  d'Hig- 
more,  ont  signalé  au  contraire  cette  complication. 

Comme  autres  complications,  Voltolini  signale  la  méningite 
(extraction  de  polypes),  et  surtout  l'otite  moyenne.  Schneider  a 
observé  des  symptômes  de  pyohémie. 

lies  manifestations  nerveuses  sont  autrement  plus  fréquentes 
(asthme,  névralgies,  notamment  dans  le  domaine  du  trijumeau, 
tuméfaction  des  jointures  des  doigts,  etc.),  ainsi  que  l'ont  mon- 
tre les  cas  de  Hack,  d'Aronsohn,  de  Semon  (maladie  de  Ba- 
sedow,  provoquée  par  une  opération  nasale).  C'est  la  contre- 
partie des  accidents  réflexes  guéris  par  les  opérations  nasales, 
et  les  deux  séries  sont  presque  aussi  riches  l'une  que  l'autre. 

Treitel,  à  la  clinique  de  Frânkel,  n'a  vu  ni  la  pyémie,  ni 
rérysipèle,  rarement  des  suppurations  locales,  souvent  une  forte 
réaction  congestive,  diffuse.  La  faiblesse,  la  perte  de  l'appétit, 
la  céphalée,  un  léger  mouvement  fébrile  se  voient  assez  fré- 
quemment. Cela  tient  à  la  gêne  de  la  respiration  nasale,  à 
l'écoulement  de  sécrétions  séreuses  dans  le  pharynx. 

L'angine  lacunaire  est  très  fréquente.  Elle  ne  parait  pas  avoir 
été  signalée  jusqu'ici.  Elle  se  montre  quel  qu'ait  été  le  point  du 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  768 

nez  sur  lequel  ait  porté  TopératioD,  mais  surtout  à  la  suite  de 
cautérisations  des  extrémités  antérieures  et  postérieures  des 
cornets  inférieurs,  plus  rarement  après  celle  de  la  cloison  et 
cxcoplionnellement  après  celle  des  cornets  inférieurs  et  Tabla- 
tion  de  polypes. 

Il  se  montre  d'abord  un  frisson,  puis  de  la  douleur,  18  heures 
ou  plus  souvent  deux  à  trois  jours  après  Topération.  L'amygdale 
pharyngée  peut  être  prise  pareillement  ainsi  que  les  bords  su- 
perolatéraux  de  l'anneau  lymphoïde  de  la  gorge. 

La  marche  de  cette  angine  est  favorable.  Est-ce  là  une  corn- 
cidence?  Est-ce  une  infection?  Il  ne  s'agit  pas  d'une  infection 
locale  propagée  de  proche  en  proche  ainsi  que  le  montre 
l'examen  de  la  plaie,  l'apparition  de  l'angine  souvent  du  côté 
opposé.  Pour  Treitel,  il  s'agit  d'une  coïncidence.  L'opération 
semble  seulement  avoir  prédisposé  les  sujets. 

Treitel  cite  encore  une  observation  d'otite  moyenne  et  une 
de  conjonctivite  (du  côté  opéré). 

Il  a  encore  noté  une  scarlatine  chez  un  jeune  homme  deux 
jours  après  l'ablation  d'une  épine  de  la  cloison,  au  galvano- 
cautère,  et  dans  une  autre  opération  semblable,  une  carie 
étendue  de  la  paroi  externe  du  méat  moyen  du  côté  de  Topé- 
ration  et  une  carie  du  septum  avec  perforation  du  côté  opposé 
(le  sujet  était  syphilitique). 

Parmi  les  symptômes  nerveux  observés,  citons  les  malaises, 
les  vertiges,  les  vomissements  (opération  sur  les  polypes), 
rinsomnie,  les  névralgies,  etc.  Quelquefois  la  limitation  du  point 
opéré  réveille  les  symptômes  ou  provoque  un  paroxysme. 

L'auteur  recommande  remploi  de  la  poudre  d'iodoforme,  les 
attouchements  avec  l'iodol,  et  surtout  la  désinfection  des  ins- 
truments, p.  TISSIER 

Discussion  sur  la  communication  de  Treitel  sur  les  phénomènes 
réactionnels  qui  suivent  les  opérations  intra-nasales.  (Laryn- 
gologische  Gesellsobaft  zu  Berlin,  Berlin,  klin,  Woch,y  n*  2, 
p.  43,  13  janvier  1890.) 

Krakauer  a,  comme  Treitel,  noté  la  tendance  à  la  syncope  des 
sujets,  même  courageux,  après  les  opérations  .nasales,  qu'il  y 
ait  eu  ou  non  au  préalable  cocaïnisation.  L'inflammation  de 
l'oreille  moyenne  s'observe  fréquemment  après  ces  opérations. 
Il  faut,  pour  les  éviter,  laver  les  fosses  nasales  avec  soin,  une 
fois  l'hémostase  obtenue.  Il  n'a  vu  qu'un  cas  d'érysipèle  à  la 
suite   de   l'ouverture   d'un   abcès   de  l'aile   du   nez,   d'origine 


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784  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

obscure.  Il  o  observé  une  arthrite  du  coude  gauche  à  la  suite 
de  l^ablation  d'un  petit  fragment  d'un  sarcome  de  la  fossette  de 
Rosenmûller.  L'ablation  d'un  éperon  osseux  du  nez  fut  suivie 
de  méningite,  puis  de  rhumatisme  articulaire  généralisé. 

Schadewaldt  considère  comme  d'origine  réflexe  la  céphalée,  les 
vertiges,  la  syncope  qui  se  voient  à  la  suite  de  l'ablation  des  po- 
lypes du  nez.  Le  simple  badigeonnage  de  la  pituitaire  avec  une 
solution  alcoolique  produit  des  vertiges.  Le  tabac  à  priser  est  un 
bon  réactiX  de  la  sensibilité  nasale.  Dans  un  certain  nombre  de 
cas,  il  ne  se  produit  pas  d'éternuements,  mais  des  défaillances, 
mettant  les  sujets  dans  l'impossibilité  de  marcher.  Ces  phéno- 
mènes sont  l'indice  d'un  trouble  de  la  réflectivité  de  la  mu- 
queuse. 

Scbœtz  a  remarqué  que  les  opérations  au  galvanocautère  ou- 
vraient une  porte  à  l'infection,  d'autant  mieux  qu'ils  portent  sur 
un  point  plus  limité.  Au  bout  d'une  huitaine  de  jours,  lorsque 
la  croûte  tombe,  se  montre  l'infection.  Schôtz  a  fréquemment 
trouvé  de  l'amygdalite  avec  inflammation  de  tout  l'anneau  lym- 
phofde  de  la  gorge. 

Rosenberg  communique  une  observation  remarquable.  A  la 
suite  d'une  cautérisa tiou,  dans  un  cas  de  coryza  vaso-moteur 
du  côté  gauche,  il  se  montra  des  troubles  de  la  vue.  I^s  objets 
parurent  d'abord  bleu  foncé,  puis  il  y  eut  cécité  absolue,  qui 
disparut  au  bout  de  sept  minutes. 

Sandmann  a  étudié  Teschare  qui  se  forme  après  les  cautéri- 
sations intra-nasales.  Elle  est  fibrineuse  si  l'épithélium  est 
légèrement  lésé,  purulente  si  la  cautérisation  est  plus  profonde. 

Heymann  rapporte  le  fait  suivant  :  trois  jours  après  la  cau- 
térisation des  cornets  inférieurs  chez  un  enfant  se  montra  une 
fièvre  intense  avec  rougeur  généralisée.  Au  bout  de  deux  jours, 
la  (lèvre  et  l'éruption  avaient  disparu.  Heymann  pensa  à  une 
éruption  cocaïnique.  On  cautérisa  de  nouveau  l'enfant,  et  il  re- 
tourna chez  lui,  où  il  eut  de  la  néphrite  scarlatineuse. 

TreiteL  L'amygdalite  lacunaire  est  rare  à  la  suite  des  opéra- 
tions sup  l'amygdale  ou  l'anneau  lymphoïde  de  la  gorge.  Mais 
il  a  vu  de  l'angine  lacunaire  de  l'amygdale  phai*yngée  avec  petits 
bouchons  blancs.  p.  tissier. 

Gontribation  à  rétude  de  la  syphilis  pharyngo-nasale,  par 
P.  Gbrber.  (Kônigsberg,  1889.  Berliner  klin,  Woch,,  n*»  6, 
p.  135,  10  février  1890.) 

L'auteur  passe  eu  revue  les  divers  points  de  l'histoire  de  la 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  785 

syphilis  pharyngo-nasale  dont  il  rapporte  27  observations  prises 
à  la  clinique  de  P.  Michelsoa.  Il  attribue  les  ulcérations  longi- 
tudinales du  septum  au  décubitus^  et  les  considère  comme  dues 
à  la  pression  des  cornets  infiltrés  sur  le  septum.  Mais  avec 
Kuttner  et  Krause,  on  peut  objecter  à  celte  opinion  que  Ton 
peut  observer  des  ulcérations  analogues  et  suivre  sou  évolution 
depuis  le  début,  sans  que  Ton  constate  une  infiltration  assez 
marquée  des  cornets  pour  produire  cette  compression.  D'autre 
part,  on  voit  tous  les  jours  d'énormes  tuméfactions  des  cornets 
sans  ulcération  de  la  cloison. 

La  lésion  des  os  du  nez  n*est  pas  toujours  suffisante  pour  pro- 
duire TafTaissement  du  nez,  mais  elle  semble  bien  en  être  une 
condition  nécessaire.  p.  tissibr. 

Sur  ranatomle  du  rètro-phaiynx,  par  R.  Pôlghen. 
{Virchow'8  Archiv,  Bd  GXIX,  Heft  1.) 

Ce  travail  a  pour  but  d'établir  la  réalité,  d'après  les  données 
anatomiques,  de  l'existence  si  souvent  discutée  du  recessus  mé- 
dian, nommé  aussi  bourse  pharyngée,  et  sur  lequel  les  travaux 
de  Tornwaldt  ont  attiré  l'attention.  Il  est  à  remarquer,  à  un 
point  de  vue  général,  que  ce  sont  surtout  les  petits  côtés  de 
Tanatomie  qui  ont  fait  et  feront  sans  doute  couler  le  plus 
d'encre.  L'anatomie  est  une  science  purement  descriptive,  qui, 
depuis  des  années,  semble  être  fixée.  Mais  lorsqu'on  y  regarde 
de  plus  près,  on  s'aper^ioit  que  sur  bien  des  points  il  n'y  a 
encore  rien  de  précis,  rien  de  définitif.  L'exemple  du  recessus 
pharyngé  médian  en  est  un  exemple  topique.  Il  semble  que 
rien  ne  soit  plus  facile  de  faire  la  lumière  à  ce  sujet.  Mais  encore 
faut-il  examiner  de  près  des  pièces,  et  des  pièces  dans  de 
bonnes  conditions.  Si  ce  mal  avait  été  observé  par  tous  ceux 
qui  ont  écrit  à  ce  sujet,  point  ne  serait  besoin  aujourd'hui  d'y 
revenir. 

Aussi  le  travail  de  Pôichen  nous  semble-t-il  intéressant.  Il 
tranche  en  effet  la  question.  Nous  n'avons  pas  dit  qu'il  ferait 
tomber  les  discussions  ;  car  entre  un  fait  démontré  et  un  fait 
accepté,  il  y  a  souvent  un  abime. 

Pôichen  a  détaché  le  pharynx  entier  avec  la  base  du  crAne 
correspondante,  et  étudié  là  disposition  des  parties  sur  des 
coupes  transversales  et  longitudinales,  faites  après  congélation. 

11  en  résulte  qu'il  existe  à  la  partie  médiane  du  rétro-pharynx 
une  dépression,  un  recessus,  causé  vraisemblablement  par  la 


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786  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

présence  des  deux  muscles  longs  de  la  tète.  {Recti  capitis  anL 
maj.) 

Ces  muscles,  à  leur  insertion  sur  Toccipital,  forment  deux 
saillies  bordant  une  dépression.  Celle-ci  est  recouverte  par  la 
muqueuse  pharyngée  qui  peut  y  former  une  véritable  poche. 
Lorsque  le  tissu  adénoïde  est  très  développé,  la  fente  et  le 
recessus  se  trouvent  comblés  et  disparaissent. 

Au  point  de  vue  physiologique,  le  recessus  médian  reste  im- 
mobile pendant  la  déglutition,  ainsi  que  Tauteur  a  pu  s'en 
assurer  directement  sur  le  vivant  après  les  larges  résections 
du  maxillaire  supérieur. 

Il  constitue  un  réservoir  de  mucus,  d'où  celui-ci  s'écoule 
constamment. 

Il  semble  très  prédisposé  aux  troubles  de  sécrétion  (hyper- 
sécrétion, rétention,  suppuration).  Aussi  est-ce  là  qu'il  faut 
rechercher  Torigine  des  troubles  secrétaires  du  pharynx  nasal. 

p.    TISSIER. 

Catarrhe  du  recessog  pharyngé  médian,  par  R.  Kafemann. 
(Konigsberg  1889.  Berlin,  klin,  Woch.,  n«  9,  p.  202,  3  mars  1890). 

Dans  la  discussion  engagée  entre  Tornv^aldt  et  Schwabach 
sur  la  bourse  pharyngée,  Kafemann  se  range  du  côté  de  ce 
dernier  auteur. 

Mais,  ainsi  que  nous  avons  eu  Toccasion  de  le  dire,  il  y  a 
trois  ans,  dans  un  travail  sur  cette  question,  paru  dans  les 
Annales,  le  point  capital  n*est  pas  là,  et  c'est  en  vain  qu'on  cher- 
che à  le  déplacer.  Existe-t-il  oui  ou  non  des  cas  de  catarrhe 
localisé  à  la  région  visée  par  Tornwaldt?  Ce  catarrhe  provo- 
que-t-il  des  troubles  locaux  et  à  distance  bien  déterminée  ?  Le 
traitement  dirigé  contre  ce  point,  considéré  comme  siège  ori- 
ginel de  la  maladie,  est-il  suivi  de  succès?  Avec  tous  les  auteurs, 
sauf  peut-être  Bresgon,  en  nous  fondant  sur  ce  que  nous  avons 
vu,  nous  avons  répondu  oui.  Eh  bien,  dès  lors,  qu'importe 
qu'il  existe  en  la  régien  une  bourse,  un  recessus,  etc.  Cela, 
c'est  raffaire  des  aoatomisles.  On  y  a  même  fait  intervenir  les 
embyologistGS.  Évidemment  nous  ne  contestons  pas  l'intérêt 
qu'il  y  auroit  à  être  fixé  sur  la  question,  et  dès  1886,  nous  ad- 
mettions qu'il  s'agissait  vraisemblablement  d'un  recessus  médian 
analogue  nwy.  recessus  latéraux,  n'ayant  pas  la  noble  origine, 
à  lui  attribuée  par  Tornwaldt,  de  descendre  en  ligne  directe  de 
rintestin  antérieur,  témoignage  persistant  de  la  filiation  em- 
bryogénique  de  l'hypophyse. 


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PRESSE  ETRANGERE  787 

I^  travail  de  Kafomnnn,  qui  a  rimmense  avantage  d'être 
allemand,  et  par  suite,  ipso  factOy  de  compter  dans  la  science, 
aboutit  aux  conclusions  que  nous  venons  d'indiquer,  p.  tissier. 

Cas  rare  de  cancer  da  pharynx,  paralysie  d'un  abducteur  par 
lésion  directe  du  muscle,  par  W.  Luolinski.  {Berliner  medi- 
cinische  Gesellschait^  séance  du  5  mars  1890,  in  Berliner 
klinische  Woch.y  n»  13,  p.  309.  81  mars  1890.) 

Il  8*agit  d*un  cancer  ulcéré  primitif  de  Textrémité  inférieure 
du  pharynx  siégeant  à  droite.  Le  seul  symptôme  observé  était 
de  la  dysphagie  des  liquides.  L*examen,  au  moins,  montrait  une 
petite  tuméfaction  livide  du  repli  ary-épiglottique  droit  et  de 
Taryténoïde  de  ce  côté  avec  immobilité  de  la  corde  vocale  cor- 
respondante, en  situation  médiane.  L'influenza  a  donné  un  coup 
de  fouet  à  la  maladie.  Pas  de  tuméfaction  extérieure,  pas  d*adé- 
nopathie.  I^  tumeur  envahit  le  tissus  pyriforme  et  la  partie 
laryngée  du  pharynx  et  sutura.  L'examen  d*un  fragment  de  la 
tumeur  montra  qu'il  s'agissait  d'un  carcinome. 

D'après  Klebs,  Kœnig  et  Orth,  le  cancer  de  cette  région  est 
exceptionnel.Mais  les  laryngologistes  Mackenzio,  E.  Frânkel  et 
Luhlinski  pensent  le  contraire.  Mais  il  faut  rechercher  la  lésion 
qui  ne  se  trahit  guère  à  l'extérieur  par  des  signes  qui  inspirent 
le  diagnostic,  contrairement  à  ce  qu'écrivent  les  auteurs  clas- 
siques. 

\jA  position  médiane  d'une  corde  vocale  a  aussi  son  intérêt. 
Dans  ce  cas,  il  s'agit  d'une  lésion  du  muscle  crico-aryténoldien 
postérieur  et  non  du  nerf  récurrent.  Lublinski  l'a  constatée  à 
à  l'autopsie,  ains  que  Frfinkel  ;  l'apparition  précoce  de  la  para- 
lysie montre  que  le  début  du  néoplasme  est  sous-muqueux. 

p.    TISSIKR. 

Contribution  à  l'étude  de  la  pathologie  de  l'amygdale  linguale, 

par  G.  Kbrstino.  {fientr.  f.  klin,  med.,  n«  11,  p.  203,  15  mars 
1890.) 

L'amygdale  linguale  présente  assez  fréquemment  des  lésions 
(Swain,  Seifert,  etc.).  L'auteur  Ta  trouvée  atteinte  H  fois  sur 
300  malades.  C'est  une  affection  des  jeunes  gens,  atteignant 
aussi  souvent  les  adultes.  Chez  les  vieillards,  on  voit  surtout 
des  varices  à  la  base  de  la  langue.  p.  tissikr. 


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788  PRESSE  ETRANGERE 

Langae  pileuse»  par  M.  Dinklbr.  {Virchow^s  Archiv,  BdCXVIII, 

Heft  1,  Ceatralblatt  f.  klia,  Med„  n«  11,  p.  205,   15  mars 

1890.) 

11  se  développa  à  la  suite  de  la  scarlatine  qui  s'accompagna 
d*uûe  éruption  furonculeuse  de  la  tète,  chez  un  enfant  de  8  ans, 
une  coloration  noire  de  la  langue  avec  nombreux  prolonge- 
ments noirs,  de  forme  de  filaments,  adhérents  entièrement  à  la 
muqueuse  et  formés  par  les  papilles  filiformes,  devenues  énor- 
mes. Très  résistantes ,  ces  papilles,  dissociées  par  un  séjour 
prolongé  dans  la  potasse  caustique  (1  heure),  se  montraient 
formées  de  cellules  épithéliales  brunes,  de  constitution  homo- 
gène. Les  choses  revinrent  rapidement  à  l'état  normal.  Il 
s'agirait  d*une  manifestation  locale  de  Thyperkératose  générale 
qui  suit  la  scarlatine. 

Un  second  cas  concerne  un  adulte  atteint  de  catarrhe  stomacal 
avec  dilatation.  La  langue,  de  coloration  brun-noirâtre,  portait 
des  prolongements  d'aspect  pileux  longs  de  plusieurs  milli- 
mètres. 11  s'agissait  aussi  d'une  altération  des  papilles  filifor- 
mes. Elles  étaient  entourées  de  bacilles  qui  leur  donnaient  leur 
coloralion  brune.  L'état  de  la  langue  disparut  rapidement  avec 
la  guérison  de  rafiection  stomacale.  p.  tissier. 

Deux  cas  de  périostite  du  maxillaire  supérieur  en  relation 

directe  avec  Tinfluenza,  par  H.  Môser.  {Berlin,  klin.  Woch.^ 

n«  15,  p.  341,  14  avril  1890.) 

Dans  les  deux  cas,  sans  cause  apparente,  se  montrèrent  subi- 
tement  des  douleurs  vives  dans  les  dents,  puis  dans  tout  le 
maxillaire  (dans  un  cas,  elles  s'étendirent  même  à  Tapophyse 
mastoïde)  avec  tuméfaction  prononcée  de  la  muqueuse  du  palais. 
Dans  un  cas  seulement,  il  y  eut  suppuration  au  niveau  du  voile 
et  dénudalion  osseuse.  p.  tissier. 

Sur  la  stomatite  gangreneuse  idiopathi(pie,  par  Bruckk.  (laaug. 

Dissert,  Berlin  1889,  in  Centralbl.  /.  klio.  Med,^  n<»  16,  p.  293, 

19  avril  1890.) 

L'auteur  a  réuni  les  cas  publiés  jusqu'ici  :  7  chez  l'homme  et 
3  chez  lu  femme,  et  il  y  ajoute  un  11^  cas,  observé  et  traité  par 
Sonnenburg.  Voici  le  résumé  de  ce  dernier  fait:  Sujet  de  32  ans; 
pas  de  maladies  antérieures  ;  en  1888,  rhumatisme  articulaire 
fébrile  qui  persista  longtemps,  avec  rémission  et  exacerbation 
successives.  Pendant  la  convalescence,  à  la  suite,  dit  le  ma- 
lade, de  ringestiou  de  saucisses  avariées,  vomissements,  diar- 
rhée. En  novembre  1888,  apparut,  en  arrière  des  incisives  supé- 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  789 

rieures,une  vésicule  bleuâtre,  qui  laissa  une  ulcération  sanieuse 
qui  8*étendit  aux  deux  tiers  du  palais  osseux.  Les  dents  sont 
un  peu  mobiles.  Par  pression,  il  sort  de  Tulcération  une  sanie 
fétide.  Fièvre  intense.  Malgré  des  cautérisations  répétées  ou 
thormo-cautère,  l'ulcération  envahit  toute  la  bouche.  Tempé- 
rature très  élevée.  Douleur  et  tuméfaction  du  genou  gauche. 
Cautérisation  de  l'ulcération  avec  une  solution  de  1/10  de  chlo- 
rure de  zinc.  Pas  de  résultat.  Septicémie,  mort.      p.  tissier. 


INDICATIONS   BIBLIOGRAPHIQUES 


FRAN€E. 


Nez. 


Contribution  à  l'étude  expérimentale  des  névroses  réflexes  d'oriçioe 
nasale,  par  François  Franck  [Arch,  de  phytiol.  norm,  et  patfwL,  juillet 
1889). 

Electrolyse  du  canal  nasal,  par  Gorecki  (Congrès  de  la  Soc.  française 
d*ophtalm.,  Paris,  10  août;  in  Progrès  méd,.  31  août  1889). 

Rapport  des  maladies  des  yeux  avec  les  maladies  du  nez»  par  Despagnet 
(Congrès  de  la  Soc.  française  d'ophtalm.,  Paris,  10  août;  ïn  Progrès méd.^ 
31  août  1889). 

Contribution  à  Tétude  des  papillomes  des  fosses  nasales,  par  L.  La- 
coarrct  [Reo.  de  iaryng.,  oloL  et  rhinol.j  l"*"  et  15  septembre  et  !•'  octo- 
bre 1889j. 

Observation  d*un  cas  de  céphalée  quotidienne  datant  de  deux  ans 
guérie  par  la  cautérisation  nasale  et  1  ablation  des  masses  adénoïdes, 
par  E.  Ménière  {Gaz.  des  hôp.^  5  septembre  1889). 

Polype  naso-pharyngien  a  prolongements  multi'ples,  par  H.  Bousquet 
[Rev,  gén.  de  clin,  et  thérap.^  12  septembre  1889). 

Des  affections  réflexes  provenant  de  la  muqueuse  nasale.  Crises  d'hys- 
térie due  à  une  hypertrophie  des  cornets  inférieurs,  curieux  cas  de  som- 
meil hypnotique.  Accès  d'asthme  disparaissant  après  l'ablation  de  poly- 
pes muqueux,  par  Polo  [Gaz.  méd.  de  Nantes^  9  septembre  1889). 

Contribution  à  l'étude  des  névroses  réflexes  d'origine  nasale  et  pha- 
ryngée, par  L.  Lichtwitz  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  sep- 
tembre 1889). 

Empyëme  de  l'antre  d'Highmore.  par  T.  Heryng  (Congrès  int.  d'otol. 
et  larvngol.,  Paris,  septembre  1889). 

De  l'hypertrophie  des  cornets  comme  cause  de  larmoiement,  par  Lu- 
bet-Barbon  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

De  certains  phénomènes  de  la  ménopause  d'origine  génito-nasale,  par 
Joal  (Congrès  int.  d'otol. et  laryngol.,  Paris,  septembre;  et  Rev.  de  lar, 
otol.  et  rninol.f  V  décembre  1889). 


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790  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

Végétations  adénoïdes  et  snrdi-mutité,  par  Larrand  (Congrès  iot.  d*o- 
loi.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

Electrolyse  dans  les  obstructions  nasales  par  épaississement  de  la  cloi- 
son, par  J.  Garel  (Congrès  int.  d*otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre 
1889). 

Lupus  de  la  membrane  pitnitaire,  par  Wagnier  (Congrès  int.  d'otol.  et 
laryngol.,  Paris,  septembre  1889;  Rev.  de  laryng.^  oloL  et  rhinoL^ 
15  octobre  1889). 

Applications  du  courant  galvanique  au  traitement  des  affections  des 
fosses  nasales,  par  F.  Suarez  de  Mendoza  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryn- 
gol.,  Paris,  septembre,  et  Rev.  de  lar.,  otoL  et  rhinoL,  l"  décembre 
1889). 

Rhinite  caséeuse  ou  cholestéatomateuse,  par  V.  Cozzolino  (Congrès  int. 
d'otol.  et  laryngol..  Paris,  septembre  1889;  et  Congrès  français  de  chir., 
4*  session,  séance  au  11  octoore,  Paris  1889). 

Redresseurs  de  la  cloison  nasale,  par  Deistanche  (Congrès  int.  d'otol. 
et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889). 

Papillome  de  la  fosse  nasale  droite,  par  Noqoet  [Bull.  méd.  du  Nordy 
13  septembre  1889). 

Nature  du  coryia  raséeux,  par  Rories  (4*  session  du  Congrès  français 
de  chir.,  séance  du  8  octobre,  Paris,  1889). 

Pleurésie  hémorrbagique  ;  cancer  de  la  plèvre  consécutif  à  un  épithé- 
lioma  du  nez  opéré  avec  succès  cinq  ans  auparavant,  par  Fèréol  [Gaz. 
hebd,  de  méd.  et  chir.,  18  octobre  1889). 

Nouveau  procédé  de  restauration  du  nez,  par  Montaz  (Afin,  de  Vemei^ 
gnement  supérieur  de  Grenoble^  n*  1,  1889). 

La  révulsion  para-bèpatique  dans  le  traitement  des  épistaxis,  par  Cb. 
Liégeois  (Cas.  hebdom.  de  méd,  et  chir. y  22  novembre  1889). 

Du  traitement  de  l'ozène  vrai,  par  V.  Rochet  (Province  méd.^  n*  42, 
1889). 

De  Tappareil  nerveux  central  de  Tolfaetion,  par  Trolard  (Comptes  ren- 
dus do  la  Société  de  biologie  de  Paris,  29  novembre  1889). 

Traiiemfnt  de  l'ozène,  par  J.  Raratoux  {Progrès  méd.  7  décembre 
1889). 

Note  sur  un  moyen  très  simple  d'amener  la  disparition  définitive  de 
certaines  épistaxis  à  répétition,  par  A.  Ruaalt  {Arch.  de  laryng.  et  rhi- 
noL, décembre  1889). 

Pathogénie  de  l'ozène  atrophique,  par  P.  Rangé  (Bull,  méd..  1*'  jan- 
vier 1890). 

Sur  la  structure  des  polypes  muqueux  des  fosses  nasales,  par  R.  Rotey 
(Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889;  tXRev.  delar., 
otot.  et  rhinol.y  V  janvier  1890). 

Sur  la  forme  du  nez  dans  l'ozène  y  rai  ou  rhinite  atrophique  fétide, 
par  Potiqaet  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889;  et 
Rev.  de  lar.^  otoL  et  rhinol.y  1*'  janvier  1890). 

Sur  quelques  névrupathies  réflexes  d'origiuo  nasale,  parCb.  Goris  (Gon- 
gréa  int.  d'otol.  et  laryngol.,  Paris,  septembre  1889;  et  Rev.  de  lar.^ 
otol  et  rhinol.,  1"  janvier  1890). 

Contribution  à  l'étude  des  papillomes  des  fosses  nasales,  par  Robert 
[Thèse  de  Bordeaux,  décembre  1889). 

De  l'innervation  vaso-dilatatrice  de  la  muqueuse  nasale,  par  François 
Franck  [Arch.  de  physiol.^  octobre  1889). 

Révulsion  hépatique  contre  l'cpistaxis,  par  Haffner  {Bull,  méd,  de  VAl- 
gérie,  i*'  janvier  1890). 

Syphilis  mutilante  de  la  face  a\ec  biÛdite  du  lobule  nasal,  par  H.  Hal- 
lopeau  [Ann.  dedermat.  et  syphil.^  25  novembre  1889). 

Agent  infectieux  du  rhiuosclerome,  par  H.  Hallopeau  {France  méd., 
10  janvier  1890). 

La  chirurgie  du  sinus  sphènoïdal,  par  E.  Berger  [Thèu  de  Paris,  fé- 
vrier 1890). 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  791 

Des  tameurs  adénoïdes  du  pharynx  oasal  chez  les  enfants,  par  Ghau- 
mier  (Acad.  de  méd.  de  Paris,  séance  du  11  mars;  et  Gaz.  des  hôp.^ 
13  mars  1890). 

Des  manifeslations  nasales  et  auriculaires  de  la  grippe,  par  H.  Nimier 
(Mercredi  mt^d.y  12  mars  1890). 

Quatre  cas  d'bypereslhésie  nasale,  par  P.  Raugé  [Lyon  méd, y  16  mars 
1890). 

Ëpilhéliomo  du  dos  du  nez,  par  Heurtaux  (Soc.  anatom.  de  Nantes, 
séance  du  16  février;  in  Gaz.  med.  de  Nantes.  12  mars  1890). 

De  l'obstruction  nasale,  principalement  par  les  tumeurs  adénoïdes  dans 
leurs  rapports  avec  les  aoviations  de  la  colonne  vertébrale  et  les  défor- 
mations  tboraciques,  par   P.  Rodard   {Gaz.  méd,    de  PariSy    22  mars 


1.  Gomme  ulcérée  de  l'aile  gauche  du  nés.  —  II.  Syphilis  naso-pharyn- 
go-lai7ngienne  tertiaire,  par  V.  Raulin  {Ann.  de  la  polycUniqtie  de  Bor~ 
deauXy  janvier  1890). 

Un  cas  de  tuberculose  nasale  chez  un  syphilitique,  par  Grossard  (Ann. 
de  la  polyclinique  de  Bordeaux,  janvier  181)0). 

Sur  un  cas  de  polype  kystique  des  fosses  nasales,  par  G.  Labit  [Ann. 
de  la  polycliniaue  ae  Bordeaux^  janvier  1890). 

Deux  ras  d'abcès  froids  rétro-pharyngiens,  par  R.  Arnaud  (Ann,  de  la 
poluclinique  de  Bordeaux^  janvier  1890). 

Nécrose  osseuse  du  canal  nasal,  par  Page  (Joum.  de  méd.  de  Bordeaux , 
2  mars  1890). 

Ulcérations  tuberculeuses  des  fosses  nasales  et  du  pharvnx,  par  H.  Luc 
(Soc.  méd.  du  VII*  arrondissement  de  Paris,  séance  du  22  octobre  1889 
in  France  méd. y  11  avril  1890). 

De  l'épistaxis  chez  le  vieillard,  par  P.  Parisot  (Rev.  méd.  de  VEsty 
l*'  avril  1890). 

Recherches  spirométriques  dans  les  rhinopathies,  par  J.  Joal  (Rev.  de 
laryngol.y  otol.  et  rhinoiy  15  avril  et  1*^  mai  1890). 

Du  corvxa  pseudo-membraneux  (rhinite  tlbrineuso  croupale),  par  Y. 
Raulin  (Rev.  de  laryng.y  otol.  et  rhinol.,  l*'  mai  1890). 

De  l'asthme  des  foins.  Pathoffénie  et  traitement,  Revue  générale,  par 
L.  Dreyfus-Brisac  (Gaz.  itebd.  de  méd.  et  chir.,  10  mai  1890). 

Considérations  cliniques  sur  les  abcès  des  sinus  frontaux  pouvant  si- 
muler des  lésions  indépendantes  de  la  cavité  orbi taire,  par  Panas  (Soc. 
française    d'ophtalmologie,  Paris,  8  mai;    et    Mercredi  méd. y    14   mai 


L'asthme  et  le  nez,  par  Potiquet  (Médecine  moderne,  15  mai  1890]. 

Transformation  kysto-pneumatique  du  cornet  moyen,  par  E.  Scbmie- 
gelow  [Rev.  de  lar.y  otol.  et  rhinol.,  15  mai  1890). 

Un  cas  dé  rhinolithe,  par  Noquet  (Soc.  franc,  d'otol.  et  laryng., 
Paris,  23  mai;  et  Rev.  de  lar.y  otol.  et  rhinol.y  i"  juillet  1890). 

Complications  des  végétations  adénoïdes*  existence  de  la  fente  pala- 
tine avec  les  tumeurs  adénoïdes,  par  Boucheron  (Soc.  franc,  d'otul.  et 
laryug.,  Paris,  23  mai;  et  Hev.  de  lar.y  otol.  et  rhinol.,  15  août 
1890). 

Tumeurs  adénoïdes  chez  les  adultes,  par  Raulin  (Soc.  franc,  d'otol.  et 
laryng.,  Paris,  24  mai;  in  Rev.  de  lar.y  otol.  et  rhinol.,  l**  juillet 
1890). 

De  quelques  complications  de  l'opération  des  tumeurs  adénoïdes  du  pha- 
rynx nasal,  par  A.  Cartaz  (Soc.  franc  d'otol.  et  laryng.,  Paris,  24  mai; 
et  Arch.  de  laryng.  et  rhinol.,  juin  1890). 

Sur  la  nature  de  l'ozéne;  recherches  histologiq^ues  et  bactériologiques, 
par  S.  Marano  (Arch.  de  laryng.  et  rhinol.y  avril  1890). 

Les  tumeurs  adénoïdes  de  la  cavité  oaso- pharyngienne  et  les  laryn- 
gites striduleuses.  par  Ra^oueau  (Thèse  de  Paris,  juin  1890). 

Traitement  de  ta  syphihs  tertiaire  du  nez  et  du  pharynx,  par  Ch.  Mau- 
riac (Mercredi  méd.  y  4  juin  1890). 


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792  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

H^^pertropbie  du  cornet  inférieur.  Destruction  par  Télectrolyse,  par  G. 
Bédart(Aii».  de  la  polyclinique  de  Toulouse Anin  1890). 

Trois  cas  de  rbinolithiase^  par  A.  Ruault  (Soc.  franc,  d'olol.  et  laryo^., 
Paris,  23  mai;  et  Rev,  de  lar,,  olol.  et  rhinol.,  15  août  1890). 

Polype  muqueux  kystique  de  la  fosse  nasale  droite,  nar  Polo  (Soc. 
anat.  de  Nantes,  séance  du  14  mai;  in  Gai,  méd.  de  Nantes^  12  juin 
1890). 

I.  Sur  un  cas  d*empyème  du  sinus  spbénoïdal.  —  U.  Pinceau  nasal, 
par  A.  Ruault  {Arch.  de  laryng.  et  rhinoLy  juin  1890). 

Tumeur  mixle  (épithélio-sarcome)  des  fosses  nasales;  envahissement  des 
lobes  frontaux;  abcès  latent  du  cerveau;  mort  subito;  autopsie,  par  G. 
Durante  {Arch.  de  laryng.  et  rhinol.y  juin  1890;. 

Sarcome  des  fosses  nasales,  par  P.  Tillaux  (Gaz  des  hèp.y  8  juillet 
1890). 

Tubei-culose  de  la  muqueuse  nasale  (formes  primitive  et  secondaire),  par 
Olympitis  {Thè*e  de  Parié,  juillet  1890). 

Présentation  de  pièces  anatomiques  provenant  de  végétations  adénoïdes 
dupbarynx,   par  Rafin  [BulL   méd.  du  dispens.  gén.    de  Lyon,  juillet 

Observation  d'un  corps  étranger  des  fosses  nasales  par  l'ouverture 
postérieure  (tige  de  laminaria  et  rétrécissement  cicatriciel  des  fosses  na- 
sales), par  L.  Rougier  (Bull.  méd.  etadm,  du  disp.  gén.  de  Lyon,  juillet 
1890). 

Polype  fibro-muqueux  naso-pharyngien.  Accès  caractérisés  par  des  phé- 
nomènes congestifSf  des  hémorrbagies  et  une  augmentation  momentanée 
du  volume  de  la  tumeur.  Atrophie  progressive  spontanée,  par  Bouchaud 
(Rev,  de  chir.,  10  juillet  1890). 

Anosmie,  par  A.  René  (Gaz.  des  hôn,,  31  juillet  1890). 

Chancre  syphilitique  de  la  cloison  des  fosses  nasales,  par  Marfàn  (Ann. 
de  dermat.  et  syphiL,  25  juin  1890). 

Des  mesures  électriques  dans  Télectrolyse  des  déviations  de  la  cloison 
du  nez,  par  Bergonié  (Ass.  franc,  pour  l  avanc.  des  sciences,  congrès  de 
Limoges,  août  1890). 

Ablation  d^un  polype  naso-phai7ngion  avec  trachéotomie  préalable,  par 
Ghcnicux  (Ass.  franc,  pour  Tavanc.  des  sciences,  congrès  de  Limoges, 
août  1890). 

Essai  sur  les  sarcomes  de  l'antre  d'Highmore,  par  Jourdan  (Thèse  de 
Montpellier,  1890). 

Nouveau  procédé  pour  opérer  les  végétations  adénoïdes  du  pharynx 
nasal  chez  1  enfant  (Procédé  de  Moritz  Schmidt),  par  R.  Galmettet  et  Lu- 
bet-Barbon  [Gaz.  hebd.  de  méd.  et  ehir.,  23  août  1890). 

De  l'épisiaxis  dans  le  mal  de  Bright.  Leçon  de  H.  Barth,  recueillie  par 
R.  Faure-Miller  (Gaz.  méd.  de  Paris^  6  et  13  septembre  1890). 

Les  tumeurs  adénoïdes  du  pharynx  nasal  aux  différents  âges,  par  Lac 
et  Dubief  (Arch.  de  laryng.  et  rhinol.,  août  1890). 

Chancre  syphilitique  do  la  cloison  du  nez,  par  Gémy  (Afin,  de  dermat. 
et  syphil.,  25  juillet  1890). 


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NOUVELLES  798 

ERRATUM 


Notre  confrère  M.  le  D'  Noquet,  de  Lille,  nous  prie  de  rec- 
tifier la  phrase  suivante  qui  lui  a  été  attribuée  dans  notre  compte 
rendu  de  la  Société  française  d^otologie  et  de  laryngologie 
(p.  644,  n«  de  septembre)  :  «  J'ai  employé  le  raréfacteur  de 
Delstanche^  sans  avantages  mais  sans  accidentSy  »  en  lui  subs- 
tituant ce  qui  suit  :  «  Évidemment  le  raréfacteur  de  Delstanche 
ne  réussit  pas  toujours,  mais  il  rend  souvent  de  grands  services, 
et  dans  tous  les  cas,  je  ne  F  ai  jamais  vu,  depuis  cinq  ans,  pro- 
duire  le  moindre  accident.  » 


NOUVELLES 


Notre  savant  ami  M.  le  professeur  Schrôtler.  vient  d'être 
nommé  professeur  ordinaire  de  clinique  médicale  à  l'Univer- 
sité de  Vienne  (nouvelle  création).  C'est  un  grand  honneur  pour 
la  laryngologie  que  le  passage  de  cet  éminent  spécialiste  à  une 
des  chaires  les  plus  élevées  de  l'enseignement  médical. 


Nous  apprenons  avec  le  plus  grand  plaisir  que  notre  savant 
collaborateur  et  ami  M.  G.  Gradenigo,  de  Turin,  vient  d^ètre 
désigné  par  le  Conseil  supérieur  de  Tinstruction  publique,  à  la 
demande  unanime  de  la  Faculté  do  médecine  de  Turin,  pour  en- 
seigner officiellement  Totologie  à  l^Université  de  cette  ville.  La 
chaire  d'otologie  de  Turin  est  la  seconde  de  cette  espèce  créée 
en  Italie,  la  plus  ancienne  étant  à  Rome. 


Nous  lisons  dans  la  Berlin,  klin.  Wochensc.  que  le  professeur 
von  Mering,  de  Strasbourg,  qui  vient  d'être  appelé  à  la  direction 
de  la  Polyclinique  nouvellement  fondée  à  Halle-s/S.,  a  été  en 
même  temps  chargé  de  renseignement  de  la  laryngologie. 


Le  Bollettino  délie  Malattie  delV  Orecchio,  Gola  e  Naso  an- 
nonce que  le  D*^  Giulio  Masîni  vient  d'être  nommé  docent  libre 
de  laryngologie  à  l'Université  royale  de  Gênes. 


Nous  avons  le  regret  d'annoncer  à  nos  lecteurs  la  mort  de 
notre  confrère  le  D'  René  Calmettes,  décédé  à  Paris,  à  l'âge  de 

ANNALES  DK8  MALADIES  DE  L'OREILLE   ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  55 


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794  NOUVELLES. 

39  ans,  le  26  octobre.  Le  D'  R.  Galmettes  était  an  des  aurîstes 
les  plus  occupés  et  les  plus  estimés  de  Paris;  son  enseignement, 
très  apprécié,  avait  été  suivi  avec  empressement  par  fous  les 
jeunes  médecins  qui  ont  étudié  Potologie  en  France  depuis  ces 
dix  dernières  années. 

Les  communications  suivantes  étaient  annoncées  à  V Associa- 
tion  rhittologiqne  américaine^  qui  8*est  réunie  à  Louisville,  le 
6  octobre  dernier  : 

Réflexes  du  nez,  par  A.  B.  Trasher  (Cincinnati).  —  Hypertro- 
phie tonsillaire,  son  influence  sur  les  inflammations  nasales  et 
auriculaires  et  son  traitement,  par  T.  H.  Slucky  (Louisville).  — 
Cautères  pour  le  nez,  par  E.  R.  Lewis  (Indianopolis).  —  Hy- 
giène des  organes  respiratoires  supérieurs,  par  L.  B.  Gillette 
(Omaha).  —  Manifestations  nasales  et  pharyngées  de  la  syphilis, 
résultats  et  traitement,  par  J.  G.  Carpenler  (Stanford).  — Hyper- 
trophies nasales,  par  J.  North  (Coledo).  —  Polypes  et  autres 
tumeurs  nasales,  par  C.  T.  Mac  Gahan  ((^«hattanooga}.  —  Admi- 
nistration de  la  morphine  par  les  narines,  par  G.  H.  von  Klein 
(Dayton).  —  Huiles  dans  le  traitement  des  affections  nasales,  par 
E.  G.  Painter  (Pittsburg).  —  Excision  de  la  glande  de  Luschka, 
par  J.  H.  Eoulter  (Peoria).  —  Relation  des  affections  naso-pha- 
ryngiennes  avec  le  catarrhe  de  l'oreille  moyenne,  par  E.  Walsh 
(Grand  Rapids).— Asihmedes  foins,  par  A.  de  Wilbiss  (Toledo). 
Quels  doivent  être  nos  excipients  dans  le  spray  nasal?  par 
R.  S.  Knode  (Omaha).  —  Remarques  sur  les  sujets  qui  ont  été 
traités  à  TAssociation  rhinologique  américaine,  par  T.  F.  Rum- 
boîd  (San  Francisco). 

Bromuke  dis  potassium  granulé  de  Fallières.  Approbation  de 
l'Académie  de  médecine,  1871.  Contre  les  aflbctions  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  15  grammes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  50  centigrammmes. 

Phosphatinb  Faluères.  Aliment  très  agréable,  permettant» 
ch  z  les  jeunes  enfants  surtout,  Tadministration  facile  du  phos- 
phate assimilable.  Une  cuillerée  contient  50  centigrammes  de 
phosphate. 

L'eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  do  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
l'on  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avecquelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX   ANNALES 


Neue  Heilmittel  und  alte  Unzutraglichkeilen  bei  der  Behand- 
lung  Yon  Hais  und  Lungenlcranken  in  Ems  (Nouveau  mode  de 
traitement  et  ancienne  intolérance  des  malades  pour  le  traitement 
des  affections  de  la  gorge  et  pulmonaires  à  Ems,  par  Ed.  Aron- 
soHN  (Tirage  à  part  de  la  Deuts,  med.  Zeits,,  1890). 

Les  bruits  subjectifs  de  roreille.  Conférence  faite  le  17  mai 
1890,  à  Turin,  par  G.  Gradenigo  (E;ttrait  de  la  Bivisia  veneta 
di  Scienze  mediche^  1889). 

Influence  do  l'excitation  électrique  du  nerf  auditif  sur  la  per- 
ception du  diapason  vertex,  par  G.  Gorradi  (Extrait  de  la  Rev. 
de  laryng,,  otoL  etrhinol,,  n®  H;  1890). 

Nouveaux  procédés  d'extraction  des  corps  étrangers  de  Fo- 
reille,  par  G.  Gorradi  (Extrait  du  Sordomulo^  n^  3;  1890). 

Zur  prufung  der  Schallperception  durch  die  Knochen  (De  Té- 
preuve  de  la  perception  du  son  à  travers  les  os,  par  G.  Gorradi 
(Tirage  à  part  des  Arch,  fur  Ohrenb,^  1890). 

Contribution  à  la  recherche  des  causes  capables  de  produire 
la  surdité  chez  les  enfaotfiy  et  comme  conséquence  le  mutisme, 
par  T;  Bobonb  (Extrait  du  Sordomnéo^  n*  4;  1890). 

Un  cas  de  guërisoa  d'anosmie  datant  de  40  ans,  par  A,  n'A- 
GUANNO  (Extrait  du  BoIL  délie  Malatiie  delV  Oreechio,  Gala  e 
Naso,n<>b;  1890). 

1.  Hemorrhagiein's  Labyrinth  in  Folj§e  von  pernicioser  Anamic 
(Hémorragie  du  labyrinthe  à  la  suite  d'une  anémie  pernicieuse); 
—  2.  Hcmorrhagien  ins  Labyrinth  in  Folge  von  gewônhlicher 
Anâmie  (Ilémorrhagie  labyrinthique  consécutive  à  une  anémie 
ordinaire);  —  3.  Ein  Fall  von  Knochenneubildung  im  Trommel- 
felle  (Un  cas  d'ossiQcation  de  la  membrane  tympanique,  par  J. 
Hadermann  (Tirage  à  part  de  la  Prager  med.  Woehens.^  n**  39; 
1890). 


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7d6  OUVRAGES  ENVOYES  AUX  ANNALES 

Hémorrhagie  après  ramygdalotomie,  avec  la  description  d'un 
amygdalotome  galvano-caustique,  par  J.  Wright  (Extrait  du 
New  York  med.  Journ.,  30  août  1890). 

Bulletins  et  mémoires  de  la  Société  française  d'otologie  et  de 
laryngologie  (Tome  VI,  fasc.  2,  A  Delahaye  et  E.  Lecrosnier, 
éditeurs,  Paris,  1890). 

Wie  ist  der  besonders  bei  Scliullkindern,  in  folge  gewisser 
nasen  und  Rachenkrankheiten  beobachteten  Gedanken  und  Ggis- 
tesschwâche  am  besten  und  wirksamsten  entgegenzutreten  ? 
(Quel  est,  chez  les  enfants  des  écoles,  le  moyen  le  meilleur  et 
agissant  le  mieux  à  employer  contre  les  affections  nasales  et 
pharyngées  amenant  la  faiblesse  de  la  mémoire  et  de  Tesprit. 
Réponse  de  M.  Bresgen  (Tirage  à  part  du  Zeits.  f.  Snhuîges  und 
Heitspttege,  n<>  10;  1890). 

Die  Trockenbeandlung  der  Nase  und  ihrer  Nebcnhôhlen  (I^ 
traitement  sec  du  nez  et  des  cavités  voisines,  par  M.  Bresgen 
(Tirage  à  part  de  la  Berlin,  kîhu  Woch.,  n«  39;  1890). 

Weitere  Mittheilungen  ûber  die  Anwendung  des  Pyoktanins 
(Melhylviolet)  in  Nase  und  Hais  (Nouvelles  communications  sur 
remploi  de  la  pyoktanine  dans  les  maladies  du  nez  et  de  la  gorge), 
par  M.  Bresobn  (Tirage  à  part  des  Therap,  Monatsbcite^  oc- 
tobre 1890). 


Lu  GerêDt  :  G.  Masson. 


Ptris.  —   Inp.  PAUL  DUPONT,  Â,  rue  du  Boulot  (Cl.)  75.11.90. 


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Décembre  1890.  •—  N»  12. 


ii£moirb8  et  faits  originaux 


I 

LA  TUBERCULOSE   DES   FOSSES  NASALES  (1) 
Par  le  D'  A.'F.  FUCQUE,  ancien  interne  des  hôpitaux. 

Bien  qu'il  s'agisse  d*une  afTection  dont  Tobservation  soit 
loin  d'être  commune,  Tétude  de  la  tuberculose  des  fosses 
nasales  offre,  à  divers  points  de  vue,  un  véritable  intérêt* 
Au  point  de  vue  de  la  pathologie  générale,  les  causes  de  l'im- 
munité relative  de  la  muqueuse  pituitaire  exposée  pourtant 
à  tant  de  sources  d'infection  méritent  d'être  recherchées* 
Au  point  de  vue  clinique,  il  faut  surtout  mettre  en  relief  la 
diversité  des  formes  et  les  dilflcultés  du  diagnostic  de  la 
tuberculose  nasale.  Au  point  de  vue  thérapeutique  enfin,  les 
bons  résultats  donnés,  soit  par  divers  agents  topiques,  soit 
par  l'intervention  chirurgicale,  sont  vraiment  dignes  d'atten- 
tion. 

I 

La  tuberculose  nasale,  proprement  dite  des  fosses  na- 
sales, est  une  affection  rare;  le  nombre  des  observations 
publiées  jusqu'à  présent  s'élève  à  peine  à  quarante;  en- 
core dans  plusieurs  d'entre  elles  le  diagnostic  reste-i-il 
assez  douteux.  Les  recherches  anatomo-pathologiques  de 

jl)  Cette  étude  se  trourait  èerite  quand  sont  parues  les  premières  pu- 
bhcatioiis  sur  la  découverte  de  Koch.  Si  les  ÊEiils  annoncés  se  confirment 
il  est  superflu  d'ajouter  combien  le  diagnostic  et  le  traitoment  des  tuber- 
culoses nasales  se  troureraient  immédiatement  simplifiées. 

aNNALIt  OBS  MALADIBS  DB  L*ORBILLB  BT  DU  LARTNX.  —  XVI.  5S 

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798  A.. F.  PUCQUE 

Willigk  et  de  Weichselbaum  ont  donné  des  résultats  en 
concordance  avec  cette  rareté  clinique.  Willigk  (i),  sur 
476  autopsies  de  tuberculeux,  n*a  rencontré  qu'uoe  seule 
fois  la  tuberculose  de  la  piluitaire.  Weichselbaum  (2),  sur 
164  autopsies,  ne  Ta  trouvée  que  deux  fois.  L'infection 
secondaire  de  la  muqueuse  nasale  est  donc  peu  fréquente 
au  cours  même  de  tuberculoses  généi*alisées.  L*infection 
primitive  est  moins  commune  encore. 

Cette  rareté  de  Tinfection  est  d'autant  plus  intéressante 
que  les  fosses  nasales  semblent,  par  leurs  fonctions  physio- 
logiques, être  particulièrement  exposées  à  se  trouver  en 
contact  avec  les  bacilles.  Les  poussières  entraînées  par  l'air 
inspiré  et  qui  semblent  un  des  agents  principaux  de  la  con- 
tamination devraient  infecter  d'autant  plus  souvent  la  pitui- 
taire  qu'elles  y  séjournent ,  arrêtées  qu'elles  sont  par  les 
vibrisses.  L'air  expiré  ne  semble  pas  chez  les  phthisiques 
renfermer  des  bacilles;  mais,  dans  la  toux,  des  débris  de 
crachatsdoivent  se  trouver  entraînés  dans  les  fosses  nasales. 
Les  inflammations  subaiguês  ou  chroniques,  les  exulcéra- 
tions si  fréquentes  du  nez  devraient  favoriser  la  pénétration 
des  bacilles  ainsi  introduits  ;  et  cependant  cette  pénétration 
semble  ne  se  faire  que  très  exceptionnellement. 

Un  certain  nombre  de  raisons  anatomiques  ont  été  données 
pour  expliquer  cette  immunité.  Pour  Koch  (3),  les  cils  vi- 
bratils  qui  se  trouvent  dans  la  portion  respira loire  de  la 
muqueuse  offrent  un  obstacle  suffisant  à  l'envahissement 
des  bacilles.  L'évolution  du  bacille  tuberculeux  est  assez 
lente  pour  que  les  mouvements  vibratils  puissent  les  chasser 
hors  des  fosses  nasales  avant  qu*elle  ait  eu  le  temps  do 
s'effectuer.  Michelson  (4)  a  fait  remarquer  que  dans  la  por- 
tion vestibulaire  même,  où  n'existent  point  de  cils  vibratils, 
l'épithélium  pavimenteux  stratifié  suffit  à  constituer  un  agent 
de  protection.  Cornet  (5)  a  insisté  sur  le  rôle  du  mucus  qui 
lubréfie  incessamment  les  fosses  nasales.  Ce  mucus  peut 


(1)  Prager  VierUljàhruhrift,  XXXVIII.  p.  4. 
(a   Centralplait  fur  kUn.  Ckir 


Ùkirurgie,  IBSi,  p.  26. 

(3)  Die  iCtîoIogie  der  Tuberculose.  (Berlin.,  v.  II,  p.  86,  1884.) 

(4)  Zeittchrin  fur  klin.  Medicin.,  vol.  XVIÏ.  p.  207. 

(5)  Gîté  par  Michelson.  [Loco  cilato,  p.  206.) 


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TUBERCULOSE  DES  FOSSES  NASALES  709 

contribuer  mécaniquement  à  entraîner  les  bacilles  au  de- 
hors; il  agit  aussi  en  recouvrant  les  petites  exulcérations  oii 
ceux-ci  pourraient  pénétrer.  La  structure  de  la  couche  sous- 
épilhéliale  de  la  pituitaire  offre  également  des  conditions  de 
résistance  singulièrement  favorables.  Dans  la  portion  vesti- 
bulaire,  cette  couche  est  formée  par  un  très  grand  nombre 
de  faisceaux  élastiques  fins,  entrecroisés  en  tous  sens,  qui 
forment  une  véritable  barrière.  Dans  la  portion  respiratoire, 
elle  renferme  un  très  grand  nombre  de  leucocytes.  Ces  leu- 
cocytes, pour  Michelson,  constituent  surtout  un  obstacle  en 
transsudant  aussitôt  par  les  moindres  exulcérations  et  for- 
mant un  courant  qui  refoule  les  bacilles.  Ils  agissent  ainsi  en 
constituant  sous  l'épithëlium  une  seconde  couche  protec- 
trice. Les  bactériologistes,  qui  admettent  la  phagocytose, 
n'hésiteraient  même  point  à  faire  jouer  à  ces  leucocytes  un 
rdle  actif  et  direct  de  destruction. 

Ces  conditions  de  structure  anatomique  permettent  donc 
d'expliquer  non  seulement  la  rareté  de  la  tuberculose  nasale, 
mais  aussi  diverses  particularités  de  son  évolution.  Celle-ci 
se  fait  d'ordinaire  avec  une  grande  lenteur  ;  l'afTection  dans 
les  tuberculoses  primitives  peut  persister  des  mois  et  des 
années  sans  généralisation  ;  l'extension  des  lésions  a  beau- 
coup plus  de  tendance  à  se  faire  en  superficie  qu'en  pro- 
fondeur. Malgré  le  voisinage  des  méninges,  malgré  les 
nombreuses  lacunes  dont  est  criblé  l'ethmoïde,  la  méningite 
tuberculeuse  constitue  en  particulier  une  complication  assez: 
rare  au  cours  de  la  tuberculose  nasale.  C'est  dire  que  la 
théorie  ancienne  de  Weigert  (i),  qui  croyait  que  les  fosses 
nasales  constituaient  l'une  des  principales  portes  d'entrée 
de  la  tuberculose  des  méninges,  doit  être  entièrement  aban- 
donnée. 

.  Michelson  a  eu  Tidée  intéressante  de  comparer  cette  ré- 
sistance de  la  muqueuse  pituitaire  à  l'envahissement  du 
bacille  tuberculeux  avec  la  résistance  qu*elle  offre  à  Tenva- 
hissement  d'autres  microorganismes  pathogèi^s.  A  régai*d 
des  microorganismes  de  la  diphthérie,  de  la  rougeole,  de  la^ 

(i)  Cité  par  VERCHtiB.  Les  portes  d*cu(rée   de  la  tuberculos*.  (7^« 
de  Paris,  1884,  p.  13.) 


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800  A.-F.  PLICQUE 

coqueluche,  de  la  grippe,  la  résistance  cesse,  etlapituitaire 
parait  constituer  un  terrain  des  plus  favorables.  A  l'égard 
du  gonocoque  blennorrhagique,  la  résistance,  au  contraire, 
reparaît.  La  rhinite  blennorrhagique  est  fort  rare,  et  Diday  a 
fait  plus  de  trente  tentatives,  toutes  infructueuses,  d'inocu- 
lation. Michelson  montre  que  les  variations  d'immunité  sont 
sensiblement  les  mêmes  pour  la  muqueuse  buccale.  Son 
épithélium  pavimenteux  stratifié,  sa  couche  leucocy tique 
sous-épithéliale  rapprochent  d'ailleurs  ses  conditions  de 
résistance  de  celles  de  la  pituilaire. 

Malgré  les  obstacles  que  la  structure  anatomîque  de  la 
pituitaire  peut  opposer  à  l'invasion  du  bacille,  sa  résistance 
peut  cependant  se  trouver  en  défaut.  Tantôt,  et  c'est  là  une 
des  formes  les  plus  fréquentes  d'infection,  l'invasion  se  pro- 
duit par  propagation  d'un  lupus  de  la  peau  ;  tantôt  elle  sur- 
vient au  cours  d'une  phthisie  pulmonaire  avancée.  Il  est 
même  digne  de  remarque  que  ce  n'est  guère  qu'en  pareil 
cas  qu'on  a  trouvé  dans  les  ulcérations  et  leur  exsudât  des 
colonies  nombreuses  de  bacilles.  Tantôt  enfin,  et  peut-être 
est-ce  ainsi  qu'il  faut  comprendre  un  certain  nombre  de  cas 
d'infection ,  en  apparence  primitive,  la  tuberculose,  avant 
d'envahir  la  muqueuse,  a  débuté  par  les  os*  Volkmann  (1) 
a,  en  particulier,  appelé  Tattention  sur  ces  ostéomyélites 
caséeuses  primitives  avec  envahissement  secondaire  de  la 
muqueuse.  Il  les  regarde  comme  une  cause  fré(|uente  d'o- 
zène.  Ce  mode  d'invasion  de  la  muqueuse  pituitaire  mérite 
d'être  rapproché  du  mode  ordinaire  d'invasion  des  synoviales 
articulaires  dans  les  tumeurs  blanches  de  l'enfant.  Là  encore 
la  tuberculose  débute  presque  toujours  par  le  tissu  osseux,  et 
sa  propagation  secondaire  à  la  synoviale  se  ferait,  ainsi  que 
Ta  montré  Lannelongue,  soit  par  effraction  brusque,  soit  par 
ulcération  progressive,  soit  par  les  lymphatiques.  L'étude 
de  quelques-unes  des  formes  cliniques  de  la  tuberculose 
nasale  montrera  d'ailleurs  que  les  caractères  des  lésions 
du  début  sont  singulièrement  en  faveur  de  cette  origine 
osseuse.  Sans  doute,  l'envahissement  primitif  de  la  pitui- 

(t)  Sammlung  ktin,  Vortrage,  n*  168,  p.  31. 


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TUBERCULOSE  DES  F0SSE3  NASALES  801 

taire  ne  peut,  malgré  ses  conditions  de  résistance,  être  re«* 
gardé  comme  toujours  impossible.  Mais  oe  dernier  mode 
d'invasion  parait  beaucoup  plus  rare  que  le  précédent. 


II 

La  tuberculose  nasale  peut  se  présenter  sous  deux  gran- 
des formes  :  tuberculose  proprement  dite  et  lupus.  Mais 
chacune  de  ces  formes  peut  prendre  elle-même  les  aspects 
cliniques  les  plus  différents  :  inflammation  en  nappe,  ulcéra- 
tions avec  destructions  plus  ou  moins  profondes,  abcès  à 
contenu  soit  caséeux,  soit  nettement  purulent,  tubercules  cir- 
conscrits ou  en  infilti*ation  diffuse,  gommes  dures  ou  ra- 
mollies, tumeurs  de  consistance  et  d'implantation  variables, 
soit  sessiles,  soit  pédicuiées.  Les  lésions  d'inflammation 
banale  qui  se  surajoutent  à  la  tuberculose  viennent  encore 
obscurcir  ce  tableau  clinique.  C'est  dire  les  difficultés 
qu'offre  le  diagnostic,  qui  peut  bien  rarement  se  faire  sur  le 
seul  examen  local  ;  c^est  dire  aussi  que,  sous  peine  de  rester 
entièrement  vague,  la  description  de  la  tuberculose  nasale 
doit  être  forcément  un  peu  schématique,  se  concentrant  sur 
les  lésions  les  plus  fréquentes,  et  en  particulier  sur  les 
modes  de  début. 

a)  Les  lésions  de  la  tuberculose  proprement  dite  peuvent 
être  ramenées  à  trois  aspects  principaux  :  les  granulations, 
les  ulcérations,  les  tumeurs.  II  est  assez  rare  que  Texamen 
soit  fait  à  la  période  de  simples  granulations.  Mais  assez 
souvent  celles-ci  persistent  et  continuent  à  coexister  avec 
des  lésions  plus  étendues.  G*est  ainsi  que,  dans  une  observa- 
tion de  Gartaz  (1),  on  trouve  au  pourtour  d'une  ulcération  de 
la  grandeur  d*une  pièce  de  vingt  francs  c  trois  à  quatre  pe- 
tites saillies  jaunâtres  et  autant  de  petites  exulcérations 
de  la  dimension  d'une  forte  tête  d*épingle.  Dans  une  des 
autopsies  de  Weichselbaum,  des  lésions  analogues  ont  été 
rencontrées  sans  être  compliquées  d'ulcérations.  Il  existait 
daos  les  fosses  nasales  plusieurs  tubercules  du  volume  d*un 

(1)  De  la  tabercolose  nasale.  (France  médicale^  1887,  p.  iOlt.) 


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802  A.. F.  PLICQUE 

grain  de  chénevis,  d'une  coloration  gris  jaunâtre,  d'une 
consistance  moUe  et  tout  prêts  à  s'ulcérer.  Ces  lésions,  soit 
isolées,  soit  coexistant  avec  d'aulres,  sont  importantes  à 
connaître,  car  elles  sont  caractéristiques.  Malheureusement 
elles  sont  rares. 

Les  ulcérations  offrent  des  caractères  assez  variables. 
Leur  surface  est  d'ordinaire  couverte  et  masquée  par  des 
croûtes  brunâtres  plus  ou  moins  adhérentes;  quand  on  en- 
lève ces  croûtes,  on  provoque,  d'ordinaire,  une  légère  hé- 
morrha<;ie  ;  le  fond  de  Tulcère  est  au-dessous  d'elle,  tantôt 
grisâtre,  fongueux,  sanieux,  avec  un  aspe<*/t  de  sphacèle  ; 
tantôt  «  rouge  grisâtre,  avec  de  légères  saillies  granuleuses, 
donnant  l'aspect  d'une  plaie  bourgeonnante.  »  Sur  le  fond 
tranchent  parfois,  en  faisant  relief,  de  fines  granulations 
grisâtres  (Riehl)  ou  de  petites  saillies  arrondies»  brillantes, 
plus  colorées  que  le  fond.  La  forme  est  plus  ou  moins  régu- 
lièrement arrondie.  Les  fonds  de  l'ulcère  sont  d'ordinaire 
irréguliers,  décollés,  déchiquetés;  ils  se  réduisent  parfois 
à  un  léger  bourrelet  rougeâtre.  Les  dimensions  semblent 
rarement  dépasser  ni  même  atteindre  celles  d'une  pièce  de 
vingt  francs.  La  muqueuse,  tout  autour,  est  souvent  en- 
flammée. Parfois  même,  la  muqueuse,  infiltrée,  gonflée, 
rougeâtre,  persiste  sur  divei*s  points  de  la  surface  envahie. 
Dans  une  observation  de  Michelson,  la  lésion,  ayant  la  forme 
d'un  cercle  de  5  à  7  millimètres  de  diamètre,  se  trouvait 
ainsi  divisée  en  deux  segments,  l'un  d'ulcération,  l'autre 
d'infiltration  muqueuse.  Mais  s'il  est  des  points  qui  ne  sont 
pas  complètement  envahis,  il  n'en  est  pas  où  se  soit  fait, 
comme  dans  le  lupus  de  travail  de  cicatrisation. 

Les  tumeurs  tuberculeuses  sont  de  volume  assez  variable. 
Tantôt  elles  ne  dépassent  pas  les  dimensions  d'un  pois, 
d'un  haricot  ;  tantôt  elles  se  sont  développées  jusqu'à  rem- 
plir toute  la  fosse  nasale  (Kikusi)  (1)  et  même  à  en  refouler 
les  parois  (Juffinger)  (2).  Leur  surface  est  tantôt  mollasse, 
fongueuse,  saignant  facilement  ;  tantôt  cornée  et  dure.  Sou- 
vent cette  surface  offre  des  ulcérations  plus  ou  moins  éten- 

(i)  KiKcsi.  Bruns  Beitrage  zurklin.  Chirurgie^  1888. 
(S}JoFFmGER.  Analyse  des  Annales.,  1890,  p.  341. 


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TUBERCULOSE  DES  FOSSES  NASALES  SOS 

dues.  Leur  centre  est  assez  souvent  formé  de  tissu  ramolli, 
caséeux  ;  quelquefois  même  il  renferme  un  véritable  abcès. 
C'est  dans  ces  formes  en  particulier  qu'on  peut  songer  à  un 
point  de  départ  osseux  ayant  déterminé  sous  la  muqueuse  un 
abcès  froid.  Leur  implantation  la  plus  ordinaire  se  fait  sur 
la  cloison.  Leur  développement  est  assez  fréquemment  bila-r 
téral,  ce  qui  serait  en  faveur  de  Torigine  osseuse. 

Les  troubles  provoqués  par  ces  lésions  sont  d'ordinaire 
relativement  bénins;  ils  se  réduisent  parfois  à  un  peu  d'ex- 
sudation purulente,  à  quelques  épistaxis.  La  douleur  est 
d'ordinaire  faible  et  souvent  nulle,  même  dans  les  ulcéra- 
tions. Le  nez  n'est  pas,  en  effet,  ainsi  que  le  fait  remarquer 
Gartaz,  exposé  aux  causes  multiples  d'irritation  qui  rendent 
si  douloureuses  les  tuberculoses  laryngées.  L'extension  des 
lésions  ne  se  fait  que  lentement,  et  plutôt  en  superficie  qu'en 
profondeur  (Oozzolino)  (1).  Les  envabissemenls  étendus,  les 
grandes  destructions  osseuses  sont  rares.  Malheureusement, 
dans  la  plupart  des  cas,  la  tuberculose  nasale  n'est  qu'un 
épisode  au  cours  d'autres  tuberculoses  plus  graves,  et  le 
malade  finit  par  succomber. 

b)  Le  lupus  fut  longtemps  séparé  de  la  tuberculose  na- 
sale. Gartaz,  daus  sa  remarquable  étude  publiée  en  1887, 
admettait  encore  cette  distinction.  Les  premiers  examens 
bactéoriologiques,  en  montrant  l'absence  presque  constante 
des  bacilles  dans  les  lésions  lupiques,  semblèrent  encore  à 
l'appui  de  cette  séparation.  Mais  les  inoculations  faites  dé- 
montrèrent pleinement  l'identité  des  deux  affections.  Le 
lupus  n'est  qu'une  variété  de  tuberculose  à  bacilles  rares, 
mais  qui  n'en  est  pas  moins  susceptible  de  reproduire  par 
inoculation  la  tuberculose  ordinaire  à  bacilles  nombreux. 

Le  lupus  des  fosses  nasales  est  assez  souvent  primitif. 
En  1872,  ce  lupus  primitif  se  propage  assez  souvent  aux 
organes  voisins.  Constantin  Paul,  dans  une  communication 
à  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  montrait  que  beaucoup 
de  lupus  de  la  gorge  (sept  sur  vingt  observations)  s'ac- 
.  compagnaient  de  lésions  des  fosses  nasales  et  avaient  pour 

(1)  Analyse  des  Annales^  1S87,  p.  2i2. 


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804  A. -F.  PLICQUE 

la  plupart  débuté  par  elles.  Moioel  (i)  a  rapporté  une  ob* 
aervation  curieuse  où  un  lupus  des  fosses  nasales  se  pro- 
pagea au  larynx  tout  en  laissant  le  pharynx  intact.  Des 
propagations  des  lésions  muqueuses  à  la  peau  ont  été 
également  signalées  par  Bresgen  (2),  et  Cazenave  (8).  L'ob- 
servation de  Bresgen  offre  cette  particularité  que  les  no- 
dules de  la  peau  du  nez  guérirent  d'eux-mêmes  après  la 
destruction  du  lupus  de  la  muqueuse. 

Le  lupus  nasal  peut  être  également  secondaire  et  résulter 
inversement  de  propagation  <le  lupus  de  la  peau  ou  des 
muqueuses  voisines.  Cozaolino  a  insisté  sur  la  fréquence  de 
Tenvahissement  des  fosses  nasales  au  cours  du  lupus  de  la 
face  et  sur  la  nécessité  de  leur  examen.  Hahn,  dans  un  tra- 
vail récent  analyse  une  statistique  de  {Deutsche  Mediziniscbe 
Wocbenschrift,  1890,  n«  28)  880  cas  de  lupus  due  a  Doutre- 
lepont.  Dans  114  cas  (30  0/00),  il  existait  à  côté  d'autres 
lésions  de  la  peau  et  des  muqueuses,  des  lésions  de  la  mu- 
queuse nasale.  La  proportion  atteignait  66  0/00  en  prenant 
non  pas  tous  les  cas  de  lupus  en  général,  mais  seulement 
les  cas  de  lupus  des  diverses  muqueuses.  Sous  la  forme 
de  lupus  la  tuberculose  de  la  pituitaire  serait  donc  loin  d'être 
rare. 

Le  développement  du  lupus  semble  parfois  favorisé  par 
diverses  conditions  étiologiques  accessoires.  Les  irritations 
produites  par  les  poussières  dans  certaines  professions  peu- 
vent jouer  un  rôle.Les  eczémas,  les  coryzas  chroniques  parais- 
sent également  constituer  un  terrain  favorable.  Dans  l'obser- 
vation de  Bresgen,  la  malade  souffrait  depuis  sept  ans  d'un 
coryza  chronique.  Elle  vint  habiter  avec  une  belle-sœur 
phthisique,  qu'elle  soignait  d'une  façon  incessante.  Elle  fiit 
atteinte  peu  après  d'un  lupus  de  la  cloison,  qu'on  peut 
regarder  comme  le  résultat  d'une  véritable  contagion. 

C'est  d'ailleurs  par  les  irritations  extérieures  auxquelles 
la  cloison  est  particulièrement  exposée  :  contact  plus  direct 

(i)  loiXBL.  Lupus  scrofuleax   des  fosses  nasales.   (Thèse  de  Perii^ 
1877,  jp.  28.) 
(2|  BRESOBif.  Deutsche  mediz.  Wûehenschrifi  1887,  n*  30. 
(3)  Gazbnavb  cité  par  Moiael.  {Loeo  citatOy  p.  37.) 


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TUBERCULOSE  DES  FOSSES  NASALES  806 

de  Pair,  accumulation  plus  grande  des  poussières,  que 
Moinel  explique  le  siège  de  prédilection  qu'elle  offre  au 
.  lupus.  De  plus,  les  glandes  sont  plus  r<ire8  sur  cette  partie 
de  la  pituitaire,  qui  se  trouve  moins  tuméfiée  et  moins  pro« 
tégée  par  le  mucus. 

Le  lupus  peut  se  présenter  comme  la  tuberculose,  sous 
trois  aspects  différents  :  granulations,  ulcérations,  tumeurs* 
Mais,  sous  chacun  de  ces  aspects,  ses  lésions  sont  assez 
différentes  et  assez  faciles  à  distinguer  des  lésions  tuber- 
culeuses vraies. 

Les  granulations  constituent  de  petites  éminences  lisses^ 
peu  saillantes,  inégales,  de  coloration  livide.  La  muqueuse, 
autour  d'elle,  est  le  siège  d'un  gonflement  diffus  œdémateux, 
d'un  aspect  compact.  Elle  est  plutôt  anémiée  que  conges- 
tionnée, et  sa  coloration  tranche  sur  la  coloration  rouge, 
livide,  des  granulations  du  lupus. 

Les  ulcérations  sont  d'ordinaire  très  peu  profondes  ;  elles 
paraissent  en  dépression  plutôt  par  suite  du  gonflement  de 
leur  bord  que  par  suite  d'un  creusement  véritable.  Leur 
fond  est  recouvert  d'une  couenne  jaunâtre  ;  leurs  bords  sont 
minces,  décollés.  Elles  sont  entourées  d'une  zone  violacée  et 
livide  ;  elles  offrent  assez  souvent  des  ilôts  de  cicatrisation, 
qui  n'existent  pas  dans  la  tuberculose  vraie. 

Les  tumeurs  que  peut  former  le  lupus  restent  d'ordinaire 
très  petites  et  dépassent  rarement  le  volume  d'un  pois. 
Elles  sont  mollasses,  bosselées,  recouvertes  de  croûtes 
jaunâtres  ;  elles  aussi  offrent  cette  coloration  rouge  violacé 
particulière  au  lupus;  elles  simulent  à  merveille  des  po- 
lypes ;  on  peut  citer  pourtant  comme  caractère  différentiel 
leur  implantation  qui  se  fait  d'ordinaire  sur  la  cloison. 
Schmiegelow  (1)  a  toutefois  rapporté  deux  observations  où 
ce  caractère  différentiel  manquait,  les  végétations  poly- 
peuses  lupiques  ayant  pris  naissance  dans  un  cas  sur  le 
cornet  moyen,  dans  l'autre  sur  le  cornet  inférieur.  La  mu- 
queuse du  point  d'implantation,  saine  dans  le  premier  cas, 
était,  dans  le  second,  le  siège  d'une  dégénéralion  lupique 

(1)  ScHiiEGELOw.  Tomeurs  mangnes  primitives  du   nez.  {Paris  i8S8, 
p.  18.) 


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806  A. -F.  PLICQUE 

étendue.  Pourtant,  dans  ces  deux  observations,  la  confusion 
fut  évitée.  Les  polypes  dilTéraîent  en  effet  beaucoup  des 
polypes  muqueux  ordinaires  par  leur  surface  irréguliôre- 
ment  granulée,  leur  aspect  blanchâtre,  non  transparent, 
leur  consistance  solide.  lis  diffèrent  des  tumeurs  fibreuses 
par  leur  friabilité.  Le  contact  des  instruments  les  déchirait  et 
provoquait  des  hémorrhagies  avec  une  grande  facilité. 

c)  Le  diagnostic  de  la  tuberculose  nasale  est  toujours 
difficile.  Il  est  rare  qu'il  puisse  être  fait  sans  la  réunion  de 
trois  éléments  :  aspect  des  lésions  locales,  état  général 
du  malade,  résultats  de  Texamen  bactériologique  et  de  Tino- 
culation. 

L'aspect  des  lésions  locales  est  parfois  pathognomonique. 
Dans  la  tuberculose  vraie,  les  petites  granulations  jaunâtres 
prêtes  à  s'exulcérer  dans  le  lupus,  la  coloration  livide  des 
lésions,  Tanesthésie,  les  traces  de  cicatrisation  partielle 
offrent  la  plus  grande  valeur.  Malheureusement  ces  divers 
symptômes  sont  loin  d'être  constants  ;  quand  ils  existent, 
leur  constatation  est  souvent  rendue  difficile  par  les  croûtes 
qui  les  masquent,  par  la  douleur  et  les  hémorrhagies  que 
provoque  Texamen  rhinoscopique.  S'ils  manquent  ou  sont 
méconnus,  le  diagnostic,  d'après  l'état  local  seul,  devient 
impossible.  La  diversité  des  lésions  tuberculeuses  peut 
les  faire  confondre  avec  toutes  les  autres  afl'ections  na- 
sales :  ulcérations  bénignes  professionnelles,  abcès  de  la 
cloison,  polypes  muqueux  ou  fibreux,  sy))hilis,  tumeurs 
malignes.  Le  diagnostic  des  ulcérations  bénignes  profes- 
sionnelles ne  repose  guère  que  sur  les  commémoratifs  et 
sera  étudié  plus  loin.  Les  abcès  de  la  cloison,  quand  il 
s^agit  d'abcès  franchement  phlegmoneux,  ont  une  marche 
beaucoup  plus  rapide,  et  quand  il  s'agit  d'abcès  froids,  ne 
sont  souvent  qu'une  variété  de  la  tuberculose.  Lespiinci- 
paux  caractères  qui  séparent  les  polypes  tuberculeux  des 
polypes  muqueux  ou  fibreux  :  surface  irrégulièrement  gra- 
nulée, aspect  blanchâtre  non  transparent,  consistance  solide, 
friabilité  extrême,  ont  été  indiqués  plus  haut  à  propos  des 
observations  de  Schmiegelow.  Les  tumeurs  malignes  qui 
se  présentent  elles-mêmes  dans  les  fosses  nasales  sous  des 


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TUBERCULOSE  DES  FOSSES  NASALES        807 

aspects  si  multiples  n'offrent  guère,  comme  moyen  général 
de  difléienciation,  que  leur  évolution  et  leur  envahissement 
particulièrement  rapide.  La  syphilis  enfin,  que  ses  lésions 
soient  héréditaires  ou  acquises,  est  plus  difficile  encore  à 
diagnostiquer  de  la  tuberculose.  Michelson  (1)  a  bien  indiqué 
un  certain  nombre  de  signes  différentiels.  Les  ulcérations 
syphilitiques  de  la  cloison  seraient  linéaires  et  non  arron- 
dies ;  leur  surface  serait  recouverte  de  granulations  ;  elles 
arriveraient  rapidement  à  provoquer  la  dénudation  des  os 
et  du  cartilage;  elles  s'accompagneraient  d'hypertrophie 
des  cornets  et  d'une  dureté  extrême  de  tous  les  tissus.  Le 
traitement  spécifique  amène  le  dégonflement  de  la  mu- 
queuse ;  mais  souvent,  quand  ce  dégonflement  survient,  les 
cornets  s'atrophient,  la  chaipente  nasale  s'affaisse.  11  y  a 
dans  ces  remarques  de  Michelson  une  série  de  caractères 
utiles  à  connaître,  mais  qu*il  n'est  point  toujours  clinique-  . 
ment  facile  de  bien  apprécier. 

Il  est  enfin  dans  le  diagnostic  local  des  lésions  une  diffi- 
culté d'un  autre  ordre  qu'on  ne  doit  pas  passer  sous  silence. 
Bien  souvent,  à  côté  de  la  lésion  tuberculeuse  fondamentale 
existe  une  inflammation  chronique  de  toute  la  pituitaire.  Les 
symptômes  dus  à  celte  inflammation  dominent  même  assez 
souvent  la  scène  pathologique.  De  là,  si  l'examen  local  n'est 
pas  très  minutieux,  une  confusion  avec  un  coryza  chronique 
ordinaire.  Beaucoup  d'anciennes  observations  relatent,  par 
exemple  ,  des  faits  de  coryzas  chroniques  scrofuleux  , 
d'ozènes  scrofuleux.  Il  est  diflicile  de  ne  point  les  regarder 
comme  des  faits  de  tuberculose  nasale  oii  les  lésions  inflam- 
matoires disséminées  ont  particulièrement  attiré  l'atten- 
tion des  observateurs  et  où  les  lésions  locales  n'ont  pas  été 
nettement  déterminées. 

L'examen  de  l'état  général  vient,  dans  bien  des  cas, 
compléler  l'étude  des  lésions  locales.  La  tuberculose  na- 
sale est  rarement  primitive;  elles  suivent  le  plus  sou- 
vent chez  des  phthisiques  et  môme,  à  l'ordinaire,  chez 
des  phthisiques  avancés.  Le  lupus,  lui  aussi,  succède  sou- 

(1)  MiCHELSoif.  VolkmanD's  kliaische  Yortracre,  n*  3^.  (Analyse  des 
Mnalesy  1890,  p.  343.) 


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808  A. -F.  PLICQUE 

vent  à  un  lupus  de  la  peau  du  nez  ou  de  la  gorge  ;  quand  il 
débute  par  les  fosses  nasales,  sa  propagation  à  la  peau  ou 
aux  muqueuses  voisines  est  assez  rapide.  Ces  lésions  coexis- 
tantes deviennent  alors  un  bon  signe  de  diagnostic.  Dans 
la  tuberculose  nasale,  la  recherche  minutieuse  de  la  moin- 
dre lésion  tuberculeuse  dans  les  autres  organes  offre  donc 
une  réelle  importance.  L'étude  des  comméraoratifs  n'est 
pas  moins  utile  pour  dépister  les  accidents  syphilitiques 
antérieurs,  pour  trouver  la  cause  de  certaines  ulcérations 
professionnelles  (ulcérations  produites  par  les  poussières 
d'arsenic,  de  chaux,  de  plâtre,  etc.). 

Dans  les  cas  les  plus  difficiles  et  les  plus  douteux,  reste 
enfin  la  ressource  de  l'examen  bactériologique.  Les  carac- 
tères microscopiques  de  la  lésion  tuberculeuse  (constitution 
nodulaire,  cellules  épithélioïdes»  cellules  géantes)  sont  sou- 
vent difficiles  à  établir  sur  des  fragments  enlevés  par  le 
grattage  ou  le  galvanocautère.  La  recherche  des  bacilles 
donne  au  contraire,  quand  elle  est  possible,  une  preuve  in- 
discutable. Lecoq,  pour  rechercher  les  bacilles  non  seule- 
ment dans  les  tissus,  mais  dans  Fexsudat  purulent  des  ulcé- 
rations, recommande  le  procédé  suivant  :  Après  que  l'exsu* 
dat  s'est  desséché  sur  la  lamelle  de  verre,  il  lave  à  l'éther 
pour  enlever  le  plus  possible  de  matières  grasses.  La  colo- 
ration des  bacilles  devient  ainsi  beaucoup  plus  facile.  Les 
bacilles  peuvent  toutefois  manquer,  ou  plutôt  être  si  rares, 
qu'on  n'arrive  pas  à  démontrer  leur  existence  dans  bien  des 
cas  de  tuberculose  nasale,  dans  les  cas  de  lupus  en  parti- 
culier. L*examen  bactériologique  doit  donc,  lorsqu'il  reste 
négatif,  être  complété  par  une  tentative  d'inoculation. 


m 


Le  traitement  de  la  tuberculose  des  fosses  nasales  pré- 
sente des  indications  variables  d'après  la  certitude  du 
diagnostic  et  diaprés  le  caractère  d'infection  primitive  ou 
de  propagation  secondaire  de  la  maladie. 

Les  dinicultès  du  diagnostic  avec  la  syphilis  sont  telles 


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TUBERCULOSE  DES  FOSSES  NASALES  809 

que,  dans  la  plupart  des  cas,  le  premier  mode  de  traitement 
sera  un  traitement  spécifique  d'épreuve.  Alors  même  que 
la  tuberculose  parait  évidente,  le  traitement  spécifique  aura 
souvent  son  utilité.  Les  fosses  nasales  semblent,  en  effet, 
constituer  un  siège  de  prédilection  pour  ces  affections  hy- 
brides, mélange  de  syphilis  et  de  tuberculose,  scrofulates 
de  vérole,  comme  les  appelait  Ricord.  L'action  de  ce  traite» 
ment  devra  être  très  étroitement  surveillée  ;  elle  est,  en 
effet,  plutôt  nuisible  dans  la  tuberculose  pure,  et  surtout 
dans  le  lupus  (Hunt)  (1).  Il  faudra  donc  suspendre  le  traite- 
ment d'épreuve  si  les  lésions  locales  paraissent  s'aggraver. 
L'éiat  général  du  malade  —  lorsque  la  tuberculose  nasale 
n'est  qu'un  épisode  au  cours  de  la  tuberculose  d'autres  or* 
ganes  —  peut  également  constituer  une  contre-indication. 
Dans  les  cas  de  tuberculose  nasale  primitive,  l'indication 
thérapeutique  est  impérieuse;  supprimer  aussi  complète- 
ment et  aussi  rapidement  que  possible  le  foyer  d'infection. 
L'intervention  chirurgicale  doit  être  large  et  énergique,  car 
l'invasion  est  toujours  plus  étendue  qu'elle  ne  le  parait  à 
première  vue.  Dans  le  cas  d'ulcérations,  les  cautérisations 
profondes  au  galvanocautère  paraissent  constituer  le  meilleur 
moyen.  Dans  le  cas  de  tubercules  ou  de  tumeur,  l'ablation 
sera  faite  de  préférence  à  l'anse  galvanique  ;  elle  devra  tou* 
jours  être  complétée  par  im  grattage  du  point  d'implanta- 
tion à  la  curette  tranchante.  Ce  grattage  sera  suivi  d'une 
cautérisation  au  galvanocautère,  tant  pour  compléter  la  des- 
truction que  pour  arrêter  l'hémorrhagie.  Ces  diverses  inter- 
ventions ont  été,  dans  la  plupart  des  cas  publiés  (2),  faites 
par  les  voies  naturelles.  Il  y  aura  souvent  avantage,  pour 
qu'elles  soient  plus  complètes  et  moins  aveugles,  à  les 
faire  précéder  d'une  opération  préliminaire,  permettant  l'ac- 
cès plus  facile  des  fosses  nasales.  Une  simple  incision  dans 
le  sillon  nasogénien  sera,  dans  la  plupart  des  cas,  suffisante. 
On  pourrait,  dans  les  lésions  d'accès  particulièrement  diffl-- 

(1)  HuiiT.  Lupus  de  la  gorge  et  du  nex.  {Analyse  des  Annales,  1890, 
p.  567.) 

(2)  CozzoLiNO.  Gazetta  med.  di  Uorna^  1889.  (AnaL  des  Annales,  1889, 
p.  833.) 


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810  A. -F.  PLICQUE 

ciles  recourir  aux  divers  procédés  d'accès  plus  complexes 
en  usage  pour  Tablation  des  tumeurs  malignes  (1). 

Les  intervenlions,  même  les  plus  minimes,  devront  être 
faites  avec  de  grandes  précautions  antiseptiques  pour  éviter 
rérysipèle,  si  fréquent  à  la  suite  des  opérations  sur  les  fosses 
nasale.  L'anestliésie  locale  à  la  cocaïne  sera  d'ordinaire 
suffisante  ;  le  chloroforme  ne  sera  employé  qu'exceptionnelle- 
ment pour  les  interventions  compliquées.  Après  Topéra- 
tion,  la  poudre  d'iodoforme  constituera  un  des  meilleurs 
pansements. 

Les  récidives  sont  extrêmement  fréquentes;  elles  devront 
être  combattues  dès  le  début.  Quand  la  récidive  est  simple- 
ment soupçonnée,  on  peut  essayer  des  applications  d'acide 
lactique  à  20,  30  et  même  50  0/00  d'iodol  de  menthol  en 
dissolution  dans  Thuile  de  pétrole  de  5  a  30  0/00.  Mais 
lorsqu'elle  est  évidente,  il  faut  l'attaquer  par  le  grait<nge  ou 
le  galvanocautère.  Il  est  inutile  d'insister  sur  la  nécessité 
d'une  bonne  hygiène  et  d*un  traitement  général  énergique; 
les  indications  à  cet  égard  sont  les  mêmes  dans  toutes  les 
tuberculoses.  Il  faut  cependant  signaler  l'influence  parti- 
culièremenl  favorable  que  peut  avoir  Tair  marin.  Cazin  (2) 
a,  en  effet,  signalé  les  résultats  favorables  du  traitement 
maritime  dans  le  coryza  chronique  et  même  dans  l'ozène 
des  scrofuleux.  A  côté  de  l'action  sur  la  nutrition  générale, 
l'action  locale  incessante  de  l'air  marin  sur  la  pituitaire,  — 
action  qui  peut  être  complétée  par  des  injections  d'eau  de 
mer,  —  explique  facilement  ces  bons  résultats. 

Dans  les  formes  secondaires  de  tuberculose  nasale,  le 
traitement,  pour  être  un  peu  moins  énergique,  ne  doit  pas 
être  abandonné,  c  En  détruisant  sur  un  point  le  processus 
infectieux,  écrit  très  justement  Gartaz,  on  a  l'avantage  de 
voir  diminuer  au  voisinage  les  chances  d'infection  par  in- 
filtration, propagation  ou  par  inoculation.  Le  traitement  doit 
donc  être  poursuivi  avec  soin,  d'autant  qu'il  est  des  cas 

(1)  Voir  Etude  sur  te  trailement  des  tumeurs  malignes  des  fosses  oa- 
sitles.  [Annales,  1890,  p.  141.) 

[t)  Cazin.  lufluence  des  bains  do  mer  sur  la  scrofule  des  enfants. 
{Paris,  1885,  p.  142.) 


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MOUVEMENTS  LARYNGIENS  811 

OÙ  les  lésions  des  autres  appareils  sont  encore  susceptibles 
d*être  amendées,  modifiées.  »  Parallèlement  au  traitement 
général,  un  emploiera,  comme  dans  les  récidives,  au  début, 
les  cautérisalionsy  les  attouchements  à  l'acide  lactique ,  à 
riodol,  au  menthol.  Les  pommades  à  l'acide  pyrogallique 
à  10  0/00  ont  donné  à  Hahn  quelques  bons  résultais.  Gartaz 
recommande  particulièrement  comme  pansement  la  pou- 
dre d'iodoforme  appliquée  largement  au  moyen  d*un  in- 
su fflateur,  de  façon  à  former  sur  toute  la  surface  de  la 
plaie  et  dans  le  voisinage  une  couche  épaisse.  Il  place 
par  dessus  un  tampon  d'ouate  glycérinée  imprégné  d'io- 
déforme.  Le  pansement  doit  être  renouvelé  quotidienne- 
ment, mais  il  est  assez  simple  pour  pouvoir  être  confié,  s'il 
est  nécessaire,  à  une  personne  de  l'entourage  du  malade. 
A  oôté  de  ces  indications  essentielles,  on  pourra  avoir  quel- 
que» indications  palliatives.  Les  hémorrhagies  et  la  dou- 
leur sont  fort  rares  ;  la  fétidité  et  l'abondance  de  l'écoule- 
ment constituent  un  inconvénient  plus  commun,  mais  dont 
les  injections  désinfectantes  finissent  ordinairement  par 
triompher. 


II 


METHODES  DE  DEMONSTRATION  DES  MOUVEMENTS 
LARYNGIENS 

ÉTUDE  DU  LABORATOIRB  DE  PHYSIOLOGIE  DE  l'ÉCOLE   DE  MEDECINS 
DE  HARVARD 

Par  le  D'  FRAIVIULIIV  H.  HOOPER,  de  Boston. 
(Mémoire  lu  au  Congés  interoatiooal  de  médecine  de  Berlin,  août  1890. 

Les  méthodes  décrites  dans  ce  travail  sont  celles  qui  ont 
été  employées  par  le  professeur  Henry  P.  Bowditch  et  par 
moi  durant  ces  dernières  années,  pour  étudier  les  mouve- 
ments des  cartilages  du  larynx  et  l'action  des  muscles  la- 


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812  FRANKLIN  H.  HOOPKR 

ryngiens  intrinsèques.  Pour  rendre  cette  communication 
aussi  complète  que  possible,  il  est  nécessaire  de  mentionner 
brièvement  les  travaux  publiés  antérieurement. 

Les  mouvements  larynj^ens  sont  efiTectués,  soit  par  l'air 
expulsé  des  bronches,  soit  par  Taction  des  muscles  insérés 
aux  cartilages  du  larynx.  Les  actions  de  certains  muscles 
intrinsèques  du  larynx  sera  mieux  appréciée  et  fixée  dans 
la  mémoire  en  considérant  d'abord  quelques-unes  des 
propriétés  particulières  des  cartilages  et  leurs  mouvements 
produits  par  le  souffle  de  l'air.  Ces  cartilages  peuvent  se 
mouvoir  librement  Tun  sur  l'autre,  et  leurs  surfaces  articu- 
laires sont  particulières  et  uniques.  Le  thyroïde  est  le  plus 
grand  des  cartilages  du  larynx,  et  la  première  chose  qui 
frappe  celui  qui  le  dissèque  est  la  force  des  muscles  extrin* 
ôèques  qui  y  sont  insérés.  Ces  muscles  servent  à  l'assu- 
jettir. 

Le  cartilage  inférieur  par  la  taille,  le  cricoïde,  contraste 
d'une  manière  frappante  avec  le  thyroïde  sous  le  rapport  des 
muscles,  puisque,  à  l'exception  de  quelques  fibres  du  cons- 
tricteur inférieur  du  pharynx  qui  passent  par  dessus  son 
bord  postérieur,  aucun  muscle  extrinsèque  n'y  est  inséré. 
Il  n'y  a,  par  conséquent,  rien  qui  puisse  empocher  le  jeu 
libre  du  carlilage  cricoïde  sur  le  thyroïde. 

En  observant  extérieurement  ces  cartilages,  on  suppose- 
rait naturellement  que  le  thyroïde,  le  plus  grand  et  le  mieux 
assujetti  des  cartilages,  soit  le  point  fixe  sur  lequel  le  cri- 
coïde se  meut  librement,  et  on  trouvera  par  l'expérimenta- 
tion que  c'est  vraiment  le  cas.  Si  nous  excitons  les  nerfs 
laryngés  soit  supérieurs,  soit  inférieurs,  et  si  nous  sur- 
veillons les  effets  sur  les  cartilages,  nous  n'observons  aucun 
mouvement  appréciable  du  thyroïde,  tandis  que,  dans  cer- 
taines conditions,  on  observe  un  mouvement  ascensionnel 
très  prononcé  du  cricoïde  sur  le  thyroïde.  Mais  nous  ne  pû- 
mes obtenir,  dans  un  aucun  cas,  un  mouvement  descendant 
da  cartilage  thyroïde  sur  le  cricoïde  par  rin*itation  de  ces 
nei'fs  ;  et  il  est  douteux  qu'un  tel  mouvement  s'observe  ja- 
mais parmi  les  fonctions  remplies  par  le  larynx.  Dans  Tex^ 
piralion  forcée  et  dans  la  vocalisation,  il  existe  un  mouvement 


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MOUVEBiENTS  LARYNGIENS  813 

ascensionnel  de  tous  les  cartilages  du  larynx  ;  mais  même 
il  y  a  toujours,  en  ce  cas,  un  excès  de  mouvement  du  cartilage 
cricoïde  sur  le  thyroïde. 

Pour  démontrer  expérimentalement  les  mouvements  des 
cartilages  sous  rinfluenco  d'une  tension  d'air  croissant 
dans. la  trachée  comme  cela  se  produit  en  faisant  résonner 
des  notes  élevées,  un  chien  de  bonne  taille,  récemment 
abattu,  doit  être  arrangé  comme  dans  la  figure  I. 


rig.  1. 


On  verra  que  le  sternum  du  chien  a  été  enlevé  et  une  ca- 
nule en  forme  de  T  assujettie  à  rextrémité  supérieure  de  la 
trachée  divisée.  Un  bras  de  la  canule  communique  avec  un 
manomètre  de  Fick,  qui  enregistre  la  pression  de  Tair  insufflé 
dans  la  trachée,  tandis  que  l'autre  bras  est  tenu  par  Texpé- 
rimentateur.  La  portion  du  larynx  située  au-dessus  des  cordes 
vocales  a  été  oblitérée  par  de  Touate  sur  laquelle  on  a  ré- 
pandu du  plâtre  de  Paris,  pour  durcir  Touate  et  fermer  le 
larynx  suffisamment  pour  prévenir  la  fuite  de  Tair.  Deux  le- 
viers, de  28  centimètres  de  long,  faits  avec  de  la  paille  ordi- 
naire, et  terminés  à  une  exlréraité  par  une  forte  épingle,  sont 
fixés  au  centre  des  cartilages  thyroïde  et  cricoïde.  L'extré- 
mité la  plus  éloignée  de  chaque  levier  étant  garnie  d'une 


ANNALES  DES  MALADIES   DE  L'oREILLE   ET  DU   LARTNX.  —   XVI. 


67 


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814 


FRANKLIN  H.  HOOPER 


délicate  pointe  métallique,  pour  enregistrer  sur  un  papier 
fumé,  posé  sur  un  cylindre  tournant,  les  courbes  faites  par 
les  cartilages  se  mouvant  sous  la  pression  de  la  colonne 
d'air  venant  de  la  trachée.  Les  tracés  de  la  figure  2  doivent 
être  lus  de  gauche  à  droite. 

Les  lignes  verticales  portant  les  numéros  20,  40,  50  re- 
présentent la  pression  en  millimètres  de  mercure,  le  mano- 


mètre de  Fick  ayant  été  gradué  expérimentalement.  Les  li- 
gnes pointillées  montrent  la  position  des  leviers  ascendants, 
attachés  aux  cartilages,  à  des  pressions  correspondantes. 

On  verra  que,  à  pression  égale,  la  courbe  du  cricoïde  au- 
dessus  de  la  ligne  de  zéro  dépasse  celle  du  thyroïde.  Par  la 
mensuration,  nous  avons  à  une  pression  de  20  millimètres 
de  Hg  une  ascension  de  8  millimètres  du  levier  cricoïde, 
tandis  que  celle  du  thyroïde  à  la  même  pression  est  de  7.  Si 
la  force  du  souffle  est  augmentée,  la  différence  est  plus  mar- 


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MOUVEMENTS  LARYNGIENS  816 

quée.  A  une  pression  de  4^  millimètres  Ug,  le  cricoïde  at- 
teint 16  millimètres,  le  thyroïde  10%,5.  A  une  pression  de 
50  millimètres  Hg,  l'accroissement  est  encore  plus  grand. 
Sous  cette  pression  le  cricoïde  arrive  à  19"",5  contre  12  mil- 
limètres du  thyroïde-  A  chaque  pression  toutefois,  nous 
avons  un  excédent  de  mouvement  des  cartilages  cricoïdes 
sur  les  thyroïdes. 

Ces  expériences  ont  été  répétées  sur  neuf  chiens  diffé- 
rents, avec  des  résultats  confirmatifs  qui  rendent  évident 
que  la  tension  accrue  de  Tair  dans  les  bronches  produit  un 
mouvement  ascensionnel  prononcé  du  cartilage  cricoïde,  en 
plus  de  l'ascension  générale  du  larynx,  mouvements  qui 
croissent  en  proportion  de  la  force  avec  laquelle  Tair  est  ex- 
piré de  la  poitrine.  D'abord  nous  fûmes  embarrassé  d'expli- 
quer la  cause  de  ce  phénomène,  mais  on  finit  par  décider 
que  l'expansion  du  larynx  lui-même,  quand  il  est  ffonûé, 
devait  en  donner  Texplication. 

On  détermina  par  l'expérimentation  que  la  capacité  du  la- 
rynx était  augmentée  et  non  diminuée  par  un  mouvement 
ascensionnel  du  cartilage  cricoïde  ;  de  la  sorte,  dans  les  vio- 
lents efforts  phonétiques,  dus  à  l'expansion  du  larynx,  le 
cricoïde  doit  se  mouvoir  sur  le  thyroïde,  puisqu'on  accom- 
plissant cette  action,  il  accroît  la  capacité  du  larynx  (1).  Par 
ce  mouvement  ascensionnel  de  la  portion  antérieure  du  car- 
tilage cricoïde,  sa  plaque  postérieure,  avec  tout  ce  qui  y 
est  inséré»  est  néces8aû*ement  portée  en  haut  et  en  ar- 
rière, tendant  de  la  sorte  les  cordes  vocales.  Notre  opinion 
est  que  la  tension  longitudinale  des  cordes  vocales  est  tou- 
jours  produite  de  cette  manière,  et  jamais  par  un  mouvement 
du  cartilage  thyroïde  sur  le  cricoïde.  Nous  considérons  aussi 
l'expiration  du  soufQe  comme  un  des  moyens  les  plus  im- 
portants par  lesquels  on  aboutit  à  la  tension  des  cordes  vo- 
cales. Un  autre  tenseur  important  est  le  muscle  thyro-cricoï- 
dien.  Son  action  est  la  même  que  celle  du  souffle  qui  vient 

(1)  Pour  plus  ample  description  des  expéneoces  qui  nous  ont  amené  k 
ces  conclusions^  nous  renvoyons  le  lecteur  à  Tarticle  original  :  Expérimen- 
tal researches  m  the  tension  of  the  Tocal  bands  (Translated  from  the  Ame' 
rican  Larpngohgieal  Anociatian^  1883). 


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816  FRANKLIN  H.  HOOPER 

d'être  décrite,  et  peut  être  démontrée  en  disposant  un  chien 
comme  dans  la  figure  3. 

On  verra  que  le  chien  est  couché  sur  le  côté  et  est  main- 
tenu par  une  poignée  appropriée  sur  une  table.  Les  deux 
nerfs  supérieurs  laryngés  ont  été  mis  à  nu  et  placés  sur  des 
électrodes  couverts.  Les  mêmes  leviers  qui  avaient  servi 
aux  expériences  précédentes  sont  fixés  au  centre  des  carti- 
lages thyroïde  et  cricoïde  préalablement  mis  à  nu  par  la  dis- 
section. Ces  loviers  enregistrent  graphiquement  sur  un  pa- 
pier fumé  posé  sur  un  cylindre  tournant  les  mouvements 
faits  par  les  cartilages  quand  les  nerfs  laryngés  supérieurs 
sont  irrités  au  moyen  d'un  appareil  d'induction  ordinaire. 


Pig.  3. 

Dans  les  tracés  de  la  figure  4,  l'astérisque  désigne  le 
commencement  de  l'excitation,  et  la  flèche  la  fin. 

Au  point  d'excitation,  on  remarquera  que  le  cartilage  cri- 
coïde était  tiré  en  haut  vers  le  thyroïde  ainsi  que  c'est  indi- 
qué par  l'élévation  marquée  de  la  courbe  cricoïde.  Sitôt  que 
l'irriiation  cessait,  le  levier  tombait  immédiatement  à  son  ni- 
veau précédent.  Toutefois,  le  cartilage  thyroïde  ne  ressen- 
tait aucun  effet  appréciable.  La  légère  ondulation  de  la  ligne 
thyroïde  doit  être  mise  sur  le  compte  du  mouvement  général 
du  larynx  causé  par  la  contraction  du  muscle  thyroïdien,  mais 
il  est  évident  qu'aucun  mouvement  positif  n'est  imprimé  au 
cartilage  thyroïde  par  son  action. 


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MOUVEMENTS  LARYNGIENS 


817 


Ces  expériences  ont  été  répétées  sur  différents  chiens  avec 
des  résultais  confirmatifs.  Ils  nous  obligent  à  nous  mettre 
d'accord  avec  Magendie  (1),  Longet  (2),  Schech  (3)  et 
Schmidt  (4)  qui  sont  arrivés  à  de  semblables  résultats  par 
l'observation  expérimentale  et  de  rejeter  la  théorie  généra- 
lement acceptée,  que  le  cartilage  thyroïde  est  tiré  en  bas 


Thtfroid 


Cricînd 


Fig.  4. 


par  la  contraction  du  muscle.  La  tension  longitudinale  des 
cordes  vocales  est  le  résultat  direct  de  ce  mouvement  du 
cartilage  cricoïde  sur  le  thyroïde,  et  le  sourfle  expiratoire  et 
les  muscles  thyro-cricoïdiens  sont  regardés  par  nous  comme 
les  plus  importants  sinon  les  seuls  tenseurs  de  ces  ligaments 
élastiques. 

(IJ  Mémoire  sur  l'usafe  de  Tépiglotte  dans  la  déglatition.  Paris,  1813. 

(2)  LoN€ET  :  Recherches  expérimentales  sur  les  nerfs  des  muscles  du  la- 
rynx, etc.  {Gazette  médicale  de  PariSy  1841), 

(3)  ScHBCH  :  ExperimentelU  Vnteriuchungen  Mber  die  Funktionen  der 
Nerven  und  Jiuskelen  de$  Kehlkopfs,  IX.  1873. 

(4)  ScHViDT  :  Die  Laryngotcûpi*:  auf  Tniereny  1873. 


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818 


FRANKLIN  H.  HOOPER 


En  passant  à  présent  à  Tarliculation  crico-aryténoïdienne, 
nous  sommes  en  présence  d*une  articulation  très  particu- 
lière, n'ayant  rien  de  semblable  de  toute  autre  partie  du 
corps.  Nous  trouvons  alors  que  le  cartilage  cricoïde  est  le 
point  Axe,  tandis  que  les  cartilages  aryténoïdiens  sont  actifs 
et  se  meuvent  librement.  A  ces  derniers  sont  insérés  des 
systèmes  de  muscles  qui  portent  sur  deux  fonctions  dis- 
tinctes et  séparées,  —  ceux  qui  tiennent  la  glotte  ouverte 
pour  la  respiration,  et  ceux  qui  la  ferment  pour  la  pho- 
nation. 

L'articulation  crico-aryténoïdienne  admet  toutes  les  va- 
riétés de  mouvement.  La  facette  articulaire  du  cartilage  cri- 


Fig.  5. 

coïde  est  convexe,  celle  de  Tarjiénoïde  est  concave.  La  fa- 
cette du  cartilage  cricoïde,  elliptique  dans  son  contour,  a 
une  surface  à  peu  près  cylindrique,  l'axe  du  cylindre  étant 
dirigé  en  avant,  en  dehors  et  en  bas.  Le  plus  long  diamètre 
de  la  facette  convexe  allongée  du  cartilage  cricoïde  étant 
presque  à  angle  droit  avec  le  plus  grand  diamètre  de  la  fa- 
cette concave  du  cartilage  ai^ténoïdien,  un  mouvement  ex- 
tensif  à  coulisse  du  dernier  cartilage  sur  le  cricoïde  est 
rendu  possible.  Les  mouvements  du  cartilage  aryténoïdien 
sur  le  cricoïde  paraissent  être  soit  une  rotation  autour  de 
Taxe  du  cylindre  décrit  ci-dessus,  soit  un  mouvement  en 


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MOUVEMENTS  LARYNGIENS  819 

coulisse,  dans  la  direction  de  l'axe,  ou  une  combinaison  des 
deux. 

Ces  mouvements  peuvent  être  démontrés  en  attachant  le 
larynx  excisé  à  une  poignée  (figure  5)  arrangée  de  façon  à 
ce  que  les  muscles  puissent  être  excités  soit  individuelle- 
ment, soit  collectivement. 

Ce  mode  de  préhension  du  larynx,  comme  on  le  voit,  con- 
siste en  une  charpente  de  bois  à  laquelle  sont  attachées  trois 
rangées  de  bornes.  A  ces  bornes  sont  attachés  des  fils  métal- 
liques terminés  par  des  hameçons  dont  quatre  sont  courbés  et 
deux  sont  droits.  Le  larynx  excisé  d'un  gros  chien  auquel  on 
a  retiré  les  ailes  du  cartilage  thyroïde  et  mis  à  nu  les  muscles, 


Fig.  6. 

est  chevillé  au  centre  de  l'appareil.  Les  hameçons  courbes 
sont  alors  insérés  dans  le  crico-aryténoïdien  postérieur  et 
les  muscles  crico-aryténoïdiens  latéraux,  tandis  que  les  hame- 
çons droits  sont  introduits  dans  la  substance  des  cordes  vo- 
cales, les  muscles  thyro-aryténoïdiens  internes.  Trois  appa- 
reils d'induction  séparés  sont  en  communication  avec  les 
bobines,  de  sorte  que  les  différents  systèmes  de  muscles  peu- 
vent, comme  il  a  été  dit  précédemment,  être  excités  séparé- 
ment ou  simultanément.  L'arrangement  du  larynx  pour  ces 
démonstrations  est  démontré  par  la  figure  6. 
Quand  ces  trois  systèmes  de  muscles  étaient  excités  par 


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820 


FRANKLIN  H.  HOOPER 


un  courant  de  même  intensité,  on  obtenait  une  occlusion 
complète  de  la  glotte,  montrant  que  Taction  combinée  dos 
muscles  crico-aryténoïdiens  internes  et  latéraux  surpassent 
en  puissance  les  dilatateui's  de  la  glotte,  les  crico-aryténoï- 
diens  postérieurs. 

En  irritant  les  muscles  crico-ary  ténoïdiens  postérieurs,  les 
cartilages  ary  ténoïdiens  étaient  tom*nés  en  dehors;  il  en  résultait 
une  dilatation  complète  de  la  glotte.  Si  Ton  stimulait  les  mus- 
cles crico-aryténoïdiens  internes  ou  latéraux,  soit  individuel- 
lement, soit  ensemble,  il  survenait  une  occlusion  de  la  glotte. 

L'excitation  simultanée  des  muscles  latéraux  et  des  pos- 
térieurs produisait  la  dilatation  de  la  glotte,  montrant  que 


Fig.  7. 

les  postérieurs  dépassaient  comme  puissance  les  latéraux. 

Quand  on  excitait  delà  même  manière  les  muscles  internes 
et  les  postérieurs,  nous  obtenions  une  occlusion  de  la  glotte 
en  avant  et  une  ouverture  en  arrière,  donnant  l'apparence 
familière  connue  sous  le  nom  de  mouvement  mixte. 

Les  démonstrations  ci-dessus  rendent  très  claire  l'action  de 
ces  muscles,  mais  elle  a  son  désavantage  en  ce  sens  que  les 
muscles  perdent  leur  irritabilité  en  10  à  25  minutes  et  ne 
répondent  pas  plus  longtemps  à  la  stimulation. 

Une  autre  méthode  pour  rechercher  l'action  des  mouve- 
ments laryngiens  intrinsèques  est  d'arranger  un  chien  d'une 
bonne  taille  comme  dans  la  figure  7. 

Ici  le  larynx  a  été  retiré  du  cou  sans  blesser  les  grands 


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MOUVEMENTS  LARYNGIENS  8«1 

vaisseaux  sanguins  ou  les  nerfs.  Les  côtés  des  cartilages 
thyroïdes  ont  été  retirés  pour  mettre  à  nu  les  muscles  crico- 
aryténoïdiens  latéraux  et  internes.  La  membrane  muqueuse 
a  été  aussi  séparée  du  muscle  transverse  et  des  crico-ary- 
ténoïdiens  postérieurs.  Chacun  de  ces  muscles  peut  donc 
être  stimulé  directement,  et  nous  considérons  cette  méthode 
comme  une  des  meilleures  par  lesquelles  on  puisse  étudier 
l'action  des  muscles  laryngiens  intrinsèques. 

Si  Ton  désire  observer  les  cordes  vocales  en  bas,  la  ca- 
nule représentée  dans  la  figure  8  sera  commode. 

Pour  rinsérer,  il  faut  diviser  complètement  la  trachée  à 
une  petite  distance  au-dessous  du  larynx.  L'extrémité  su- 
périeure de  la  trachée  est  alors  attachée  à  la  canule  à  la 
lettre  A   et  l'extrémité  inférieure  à  lettre  B.  A  C  se  trouve 


Fig.  8. 


adaptée  à  la  canule  une  pièce  de  laiton  mobile  dont  la 
tête  est  fermée  par  une  plaque  de  verre  cimentée  oblique- 
ment au-dessus.  L'obliquité  du  couvercle  empêche  que  la  lu- 
mière ne  soit  reflétée  dans  l'œil  de  l'observateur,  et  une 
goutte  de  glycérine  placée  sur  la  surface  inférieure  empêche 
le  verre  de  devenir  opaque  par  la  condensation  de  l'humidité 
de  l'haleine.  Quand  le  couvercle  est  en  place,  la  respiration 
se  fait  par  la  voie  naturelle  à  travers  les  fosses  nasales  et  le 
larynx.  En  enlevant  le  couvercle,  les  cordes  vocales  peuvent 
être  stimulées  directement  sur  leur  surface  inférieure  par  la 
canule  à  la  lettre  C. 

Il  ne  faut  pas  présumer  qu'il  n'existe  pas  d'autres  mouve- 
ments laryngiens  à  côté  de  oe\\x  qui  sont  démontrables  par 
les  méthodes  dont  je  viens  de  parler  dans  cette  communica- 
tion. L'action  des  muscles  intrinsèques  du  larynx  est  si 


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822  FRANKLIN  H.  HOOPER 

compliquée  et  si  délicate  qu*il  ne  semble  pas  possible,  avec 
les  appareils  que  nous  possédons  à  présent,  de  les  enre- 
gistrer tous  graphiquement.  En  les  étudiant,  toutefois,  par 
les  méthodes  décrites  plus  haut,  et  en  les  classant  d*accord 
avec  les  fonctions  du  larynx,  on  aura  une  conception  claire 
de  leurs  principaux  mouvements.  La  fonction  principale  du 
larynx  estcellede  la  respiration  et  une  seule  paire  de  muscles  y 
préside,  les  crico-aryténoïdiens  postérieurs.  La  stimulation 
de  ces  muscles  par  Tune  des  méthodes  démontrées  dans  les 
figures  5  et  7,  est  suivie  de  la  rotation  des  cartilages  aryté- 
noïdiens  en  dehors,  et  par  conséquent  de  la  dilatation  de  la 
glotte.  Les  muscles  respiratoires  tiennent  la  glotte  ouverte 
pour  permettre  le  passage  de  Tair,  et  sont  probablement  les 
seuls  dilatateurs  du  larynx. 

Les  muscles  qui  exécutent  la  fonction  phonatrice  du  la- 
rynx sont  les  tenseurs  longitudinaux  et  les  obturateurs. 

Les  tenseurs,  les  muscles  thyro-cricoïdiens,  tendent  les 
cordes  vocales,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  4,  en  tirant 
le  cartilage  cricoïde  sur  le  thyroïde. 

Les  obturateurs  de  la  glotte  sont  les  thyro-aryténoîdiens 
internes,  les  crico-aryténoïdiens  latéraux  et  le  transverse. 

L*occlusion  des  thyro-aryténoïdiens  internes  peut  être 
observée  en  appliquant  les  électrodes  sur  les  surfaces  supé- 
rieures des  cordes  vocales.  Si  on  les  excite  de  cette  manière 
avec  un  très  faible  courant,  les  cordes  se  fermeront  hermé- 
tiquement en  même  temps.  Si  on  emploie  un  fort  courant 
il  se  produit  en  plus  de  Tocclusion  une  contraction  des  cordes 
dans  la  direction  antéro-po&térieure,  les  cartilages  aryténoï- 
diens  étant  tirés  légèrement  en  avant.  Cette  paire  de  muscles 
est  la  plus  compliquée  du  groupe  laryngé,  et  probablement 
elle  agit  dans  plusieurs  autres  sens,  à  côté  de  ceux  que  je 
viens  d'énumérer,  en  réglant  la  forme  de  la  fente  de  la 
glotte  et  répaisseur  des  cordes  vocales  pendant  la  produc- 
tion des  diverses  variétés  de  sons  vocaux. 

L'action  des  crico-aryténoïdiens  latéraux  peut  être  dé- 
montrée par  Tune  ou  l'autre  des  méthodes  exposées  dans  les 
figures  5  et  7.  Ce  sont  de  puissants  obturateurs,  et  ils  agis- 


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MOUVEMENTS  LARYNGIENS  828 

sent  en  imprimant  aux  cartilages  aryténoïdiens  un  mouve- 
ment de  rotation  en  dedans. 

Les  muscles  transverses  agissent  en  commun  avec  les 
autres  obturateurs  et  se  rapprochent  des  cartilages  aryténoï- 
diens par  un  mouvement  en  coulisse  en  dedans. 

Les  mouvements  de  la  glotte  peuvent  aussi  être  étudiés 
par  la  stimulation  directe  des  nerfs  récurrents  laryngés. 
Mais  cette  branche  du  sujet  reste  en  dehors  du  but  du  pré- 
sent mémoire,  et  est  trop  compliquée  pour  qu'on  se  per- 
melte  d'en  faire  plus  qu'une  brève  mention. 

Nous  dirons  simplement  que,  dans  notre  expérience,  l'effet 
produit  sur  la  glotte,  lorsque  les  nerfs  récun*ents  sont  irrités, 
dépend  du  degré  de  stimulation  et  des  anesthésiques  em- 
ployés. La  dilatation  de  la  glotte  chez  les  chiens  peut  être 
produite  par  des  stimulations  lentes  (18  à  20  chocs  d'induc- 
tion à  la  seconde)  et  par  l'effet  de  l'éther  sulfuriqne.  Si  un 
chien  est  profondément  sous  l'influence  de  l'éther,  la  dilata- 
tion de  la  glotte  suivra  la  stimulation  des  récurrents,  sans 
égard  au  degré  ou  à  l'intensité  de  la  stimulation  ;  mais  si 
l'animal  est  légèrement  éthérisé,  ou  si  Ton  emploie  un  autre 
anesthésique,  la  dilation  ne  se  produira  que  si  le  nombre 
des  stimulations  est  au-dessous  de  30  à  la  seconde  ;  les 
courants  les  plus  rapides  produisent  l'occlusion  de  la 
glotte  (1). 

Chez  le  chat,  toutefois,  le  résultat  habituel  d'une  semaine 
de  forts  courants  appliqués  aux  nerfs  récurrents  est  une  di- 
latation de  la  glotte,  mais  un  nombre  très  rapide  de  vibra- 
tions (80  à  la  seconde)  produira  aussi  une  occlusion  chez  cet 
animal. 

Les  mouvements  de  la  glotte  évoqués  par  l'irritation  du 
centre  cortical  cérébral  ont  été  étudiés  avec  beaucoup  de 

(1)  Pour  les  détails  de  ces  observations,  nous  renvoyons  les  intéressés  & 
nos  travaux  initiaux  sur  ces  sujets  : 

a  The  respiratory  function  of  the  human  larynx  (New-York  Med.  Jour- 
nal^ July  4th,  1885). 

b  The  anatomy  and  physiology  of  the  récurrent  laryngeal  oerves. 
[New-York  Med.  Journal,  July  9,  16,  23  and  Auffustô,  1887.) 

c  Effects  of  varying  rates  of  stimulation  on  tne  action  of  the  récurrent 
l«ryDs:eal  nerves.  New-York  Med,  Journal,  November  3th,  1888). 


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824  G.  GRADENIGO 

soin  et  de  talent  par  les  professeurs  H.  Munk  et  H.  Krause, 
de  Berlin,  et  le  D'  F.  Semon  et  le  professeur  Horsley,  de 
Londres,  mais  jusqu'à  présent  nous  ne  les  avons  pas  re- 
cherchés. 


III 


DIAGNOSTIC,  PRONOSTIC  ET  THERAPEUTIQUE  DE  LA 
SURDITÉ  PROGRESSIVE  DANS  L'OTITE  MOYENNE 
CHRONIQUE  NON  PURULENTE, 

Par  le  D**  G.  GRADEIKICiO,  chargé  du  cours  d'olologie 
à  rUnivorsité  de  Turin. 

Communication  faite  au  Congrès  de  Berlin,  août  1890. 

Parmi  les  questions  les  plus  importantes  de  Totologie  mo- 
derne, au  point  de  vue  pratique,  on  doit  ranger,  sans  contre- 
dit, celle  qui  regarde  l'étude  de  la  surdité  progressive  dans 
les  otites  moyennes  non  purulentes.  On  ne  peut  certaine* 
ment  pas  dire  que  les  nombreuses  recherches  et  les  obser- 
vations faites  à  ce  propos,  surtout  dans  ces  derniers  temps, 
soient  restées  infructueuses,  mais  il  faut  avouer  que  beau- 
coup d'importantes  questions  qui  se  rapportent  spécialement 
à  la  pathogénie  et  à  la  thérapeutique  de  cette  forme  morbide, 
attendent  encore  une  solution  satisfaisante. 

La  pathologie  a  démontré  que  la  très  grande  majorité  des 
inflammations  de  Toreille  moyenne,  à  membrane  tympanique 
intègre,  sont  provoquées  par  la  diffusion  à  la  cavité  tym- 
panique, à  travers  la  trompe  d'Eus  tache,  de  processus  mor- 
bides qui  ont  leur  siège  dans  la  cavité  naso-pharyngienne. 
En  présence  de  cette  conception  pathogénique  générale,  les 
distinctions  subtiles  entre  les  différentes  formes  cliniques 
que  peut  assumer  l'otite  moyenne  catarrhale  chronique  per- 


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SURDITÉ  PROGRESSIVE  DANS  L'OTITE  MOYENNE       825 

deut  beaucoup  de  leur  importance  au  point  de  vue  thérapeu* 
tique.. 

L'otite  moyenne  catarrhale  chronique  est  caractérisée, 
généralement,  par  un  processus  morbide  lent,  progressif, 
qui,  d'ordinaire,  a  son  siège  dans  Toreille  moyenne,  mais  qui, 
souvent,  s'étend  aussi  à  l'oreille  interne  et  qui  cause  une 
surdité  plus  ou  moins  complète. 

Au  point  de  vue  du  pronostic  on  peut  avoir  égard  à  deux 
circonstances  principales  : 

1.  L'existence  ou  l'absence  de  lésions  fonctionnelles  attri- 
buables  à  l'oreille  interne  (abolition  de  la  perception  de  la 
montre  par  contact,  diminution  de  l'acuité  auditive  pour  les 
sons  aigus,  vertiges,  etc.)>  à  côté  de  lésions  fonctionnelles 
attribuables  à  l'appareil  de  transmission. 

2.  L'existence  ou  l'absence  de  rétraction  de  la  membrane 
du  tympan. 

Ces  deux  circonstances  peuvent,  dans  chaque  cas  particu- 
lier, se  combiner  de  la  manière  la  plus  diverse  :  on  peut  ren- 
contrer, dans  la  pratique,  des  formes  qui  représentent  une 
transition  graduelle,  depuis  la  simple  sténose  tubaire  jusqu'à 
ce  qu'on  appelle  otite  moyenne  sclérosante;  bien  souvent  on 
peut  suivre,  dans  la  même  oreille,  le  passage  d'une  forme 
plus  légère  à  une  autre  plus  grave.  Les  types  suivants  sont 
indiqués  comme  étant  les  plus  fréquents  : 

a.  Degré  modéré  de  rétraction  et  d'hyperhémie  tympa- 
nique:  montre  entendue  par  contact;  diminution  de  l'acuité 
auditive,  spécialement  pour  les  sons  graves,  tintements  d'o- 
reille, continus  ou  intermittents  ;  D.  V.  entendu  du  côlé  le 
plus  malade,  sténose  tubaire.  Rhinite  et  pharyngite  hyper- 
trophique,  parfois  avec  augmentation  de  la  sécrétion  de  la 
muqueuse  nasale.  Amélioration  après  Taération  de  la  caisse. 

b.  Membranes  tympaniques  non  rétractées,  mais  rouges 
et  luisantes;  bruits  subjectifs  continus;  montre  souvent  non 
entendue  par  contact.  D.  V.  d'ordinaire  non  latéralisé.  — 
L'examen  rhinoscopique  fait  reconnaître  de  légères  altéra- 
tions de  la  muqueuse  ;  pharyngite  granuleuse  sèche.  Amé- 
lioration facile  à  la  suite  d'un  traitement  approprié. 

c.  Membranes  tympaniques  blanchâtres,  parfois  avec  traits 


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826  G.  GRADENIGO 

épaissis,  non  rétractées.  —  Trompe  libre.  Bourdonnements 
d'oreille  persistants,  dans  certains  cas,  vertige  de  Ménière. 
Montre  par  contact  =  0  ;  diminution  de  Tacuilé  auditive, 
même  pour  les  sons  aigus.  Amélioration  faible  ou  nulle  par 
le  traitement.  Cavités  pharyngo-nasales  presque  normales. 

d.  Ensemble  symptomalique  objectif  égal  au  précédent, 
cependant  les  bourdonnements  doreille  et  les  vertiges 
manquent;  il  y  a  une  grande  diminution  de Tacuilé  auditive, 
spécialement  pour  les  sons  graves;  les  phénomènes  moibides 
attribuables  à  l'appareil  de  transmission  des  sons  prédo- 
minent. 

e.  Membranes  tympaniques  d'aspect  presque  normal;  phé- 
nomènes subjectifs  spécialement  attribuables  à  l'oreille  in- 
terne (bruits  persistants  de  sons  différents^  vertiges,  dimi- 
nution de  l'acuité  auditive  pour  les  sons  très  aigus).  — 
Légères  altérations  naso-pharyngiennes. 

En  général,  on  peut  dire  qu'il  y  a  des  formes  dans  les- 
quelles prédominent  les  phénomènes  morbides  attribuables 
à  la  membrane  tympanique  et  à  la  trompe  (rougeur,  rétrac- 
tion de  la  membrane)  ;  d'autres  dans  lesquelles  les  lésions 
sont  plutôt  localisées  à  la  paroi  vestibulàire  (ankylose  stapé- 
dio-vestibulaire);  d'autres  encore  dans  lesquelles  prédomi- 
nent des  lésions  de  l'oreille  interne.  Ces  différentes  locah'sa. 
tiens  du  processus  morbide  justifient  des  jugements  différents 
au  point  de  vue  du  pronostic  :  les  formes  appartenant  au  pre- 
mier groupe  présentent  des  altérations  en  grande  partie 
amovibles,  et  peuvent,  par  un  traitement  opportun,  beaucoup 
s'améliorer  et  guérir  ;  négligées,  elles  peuvent  passer  dans 
les  formes  du  2*  et  du  3<*  groupe  qui  offrent  un  pronostic 
beaucoup  plus  grave.  Le  processus  morbide,  dans  ces  der- 
nières, tend  à  progresser,  parfois  rapidement,  et  à  amener 
une  surdité  qui  peut  devenir  complète.  On  ne  pourra  jamais 
assez  recommander  d'être  prudent  pour  formuler  un  pronos- 
tic, fréquemment  les  affections  du  premier  groupe  qui  s'a- 
mélioraient rapidement,  par  un  traitement  approprié,  dans 
les  15  à  20  premiers  jours,  s'aggravent  ensuite  malgré  la 
continuation  du  même  traitement  (ou  peut-être  en  raison  de 
ce  dernier)  et  passent  dans  les  formes  du  2^  ou  du  8^  groupe. 


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SURDITÉ  PROGRESSIVE  DANS  UOTITE  MOYENNE       8Î7 

Quel  traitement  sera  le  plus  approprié  dans  ces  otites 
moyenoes  catarrhales  chroniques  si  fréquentes  et  si  graves 
au  point  de  vue  du  pronostic  ?  Quand  on  consulte  la  littéra- 
ture otologique  sur  celte  question,  on  est  étonné  et  en  même 
temps  découragé  en  voyant  la  quantité  de  moyens  thérapeu- 
tiques proposés  pour  combattre  cette  affection  morbide;  leur 
grand  nombre  même  en  démontre  malheureusement  le  peu 
d'efficacité. 

Parmi  ces  moyens,  les  principaux  rentrent  dans  les  caté- 
gories suivantes  : 

I.  Traitement  direct  de  F  oreille. 

A)  Par  le  conduit  auditif  externe  : 

a)  Massage  des  osselets  de  Touïe  (Lucae). 

b)  Massage  de  la  membrane  tympanique  {raréfacteur 
masseur  de  Delstanche). 

e)  Chirurgie  intra-tympanique  (plicotomie,  myringotomie, 
myringectomie,  ténotomie  du  tenseur  du  tympan  (Wéber- 
Liel  Gholewa),  mobilisation  de  Tétrier  (Miot,  Boucheron). 

B)  Per  tubam. 

a)  Cathétérisme,  douche  d'air  simple. 

b)  Injection  de  vapeurs  médicamenteuses  à  travers  le  ca- 
théter, dans  la  caisse  (sel  ammoniaque,  éther,  chloroforme, 
iodoforme  (Délie),  iode  (Loewenberg),  etc. 

c)  Injections  de  substances  liquides  à  travers  le  cathéter 
dans  la  caisse  (solution  alcaline  (Politzer),  iodure  de  potas- 
sium (de  Rossi),  pilocarpine,  cocaïne  (Kiesselbach),  vaseline 
(Delstanche),  etc. 

d)  Introduction  méthodique  de  bougies  et  massage  de  la 
trompe  (Urbantschitsch). 

II.  Traitement  local  du  nez  (irrigations,  badigeonnage,  cau- 
térisation au  galvano-cautère  et  au  thermo-cautère  (Paquelin). 

III.  Traitement  général  (J.  K.)»  arsenic,  atropine,  ésérine, 
ergotine  (Gradenigo),  sels  de  quinine). 

IV.  Traitement  électrique  (courant  galvanique  (Brenner, 
Hayem,  Erb),  courant  interrompu  (Eitelberg). 

En  faisant  abstraction  de  la  chirurgie  intratympanique  dont 
je  n'ai  pas  une  expérience  personnelle  suffisante  pour  m*y 
arrêter,  et  de  la  médication  naso-pharyngienne  dont  je  me 


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828  G.  GRADENIGO 

propose  de  parler  plus  loin,  les  méthodes  énumérées  ci-des- 
sus ne  donnent  que  peu  ou  point  de  résultats.  Le  massage 
des  osselets  de  Touïe  au  moyen  de  la  sonde  de  Lucae  est 
une  opération  qui  n'est  pas  toujoui*s  bien  supportée  ;  le  mas- 
sage de  la  membrane  tympanique  par  le  moyen  du  masseur 
de  Delstanche  est  plus  avantageux  en  pratique;  j'ai  remar* 
que,  à  la  suite  de  ce  dernier,  une  grande  diminution  et  par- 
fois la  disparition,  au  moins  temporaire,  des  bruits  subjectifs 
qui  avaient  été  ou  non  modifiés  ou  aggravés  par  la  douche 
d'air. 

Dans  quelques  cas,  la  douche  d'air  et  le  cathétérisme  don- 
nent de  bons  résultats;  dans  certains  autres,  au  contraire, 
ils  deviennent  très  préjudiciables ,  augmentant  les  bruits 
subjectifs  et  abaissant  transitoirement  l'acuité  auditive.  L5- 
wenberg  a  fait  remarquer  que  dans  les  formes  d'otites  sèches, 
la  douche  d'air  n'est  pas  indiquée,  au  contraire,  elle  peut 
favoriser  et  hâter  la  marche  du  processus  morbide. 

Les  injections  dans  la  caisse,  per  tubam,  de  liquides  ou 
de  vapeurs  médicamenteux  ne  donnent,  elles  aussi,  que  des 
résultats  temporaires,  et  il  est  permis  de  se  demander  si 
elles  ne  finissent  pas  par  aggraver  le  mal.  En  efTet,  ces  in- 
jections ont,  sur  la  muqueuse  tympanique,  une  action  irri- 
tante et  hyperhémisante  facile  à  constater;  l'amélioration 
dans  la  faculté  auditive,  qui  suit  immédiatement  l'opération, 
est  produite,  d'ordinaire,  par  la  mobilité  facilitée  des  osselets 
de  l'ouïe  suivant  le  gonflement  et  l'hyperhémie  de  la  mu- 
queuse de  la  caisse  et  le  relâchement  des  adhérences  ;  ces 
irritations  successives  des  éléments  de  Toreille  moyenne 
peuvent  favoriser  les  progrès  de  la  maladie. 

L'introduction  méthodique  de  bougies  dans  la  trompe  peut 
aider  très  utilement  d'autres  méthodes  de  traitement  spécia- 
lement quand  il  existe  une  sténose  catarrhale  ou  cicatricielle; 
mais,  à  mon  avis,  ce  serait  trop  peu  de  vouloir  faire  consister 
en  cela  tout  le  traitement. 

Dans  un  travail  précédent  (1),  je  m'étais  prononcé  en  fa- 
veur d'un  traitement  général  (ergotine,  ati*opine),  au  moins 

(1)  Salia  patoffcnesi  deir  anchilosi  stapedio  vesti  boIare.(Rirt><a  Yeneia 
di  Se,  Médiche,  1887,) 


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SURDITÉ  PROGRESSIVE  DANS  L'OTITE  MOYENNE        829 

dans  quelques  formes  cliniques  de  rafTection  qui  nous  oc- 
cupe, et  cela  d'après  une  série  de  troubles  vasculaires  et 
nerveux  constatés  par  moi  chez  beaucoup  de  malades  de  ce 
genre.  Aujourd'hui  je  dois  avouer  que  j'ai  changé  de  manière 
de  voir  à  ce  sujet,  et  que  je  suis  disposé  à  attribuer  les 
troubles  nerveux  et  vasculaires  indiqués  aux  altérations  des 
muqueuses  du  rhino-pharynx  et  de  la  cavité  tympanique.  Je 
n'ai  obtenu  que  des  avantages  temporaires  de  l'emploi  de 
l'électricité  galvanique  quel  qu'en  fût  le  mode  d'application, 
contrairement  aux  assertions  de  Brenner  à  cet  égard. 

Pour  instituer  une  thérapeutique  rationnelle  et  efficace, 
il  est  nécessaire,  à  mon  avis,  d'établir  d'abord  des  concep- 
tions pathogéniques  exactes.  Nous  savons,  d'après  les  études 
anatomo-pathologiques,  que,  dans  ce  genre  d'otites,  il  s'agit 
de  processus  inflammatoires  se  développant  lentement  dans 
l'oreille  moyenne  et  aboutissant  à  une  sclérose  et  à  une  ré- 
traction ;  la  clinique  atteste  que,  dans  le  plus  grand  nombre 
des  cas,  le  processus  morbide  dans  l'oreille  moyenne  est 
lié  à  un  processus  morbide  analogue,  qui  se  développe  dans 
la  muqueuse  du  nez  et  du  pharynx,  et  que,  pour  les  rares 
cas  dans  lesquels,  à  Tépoque  de  notre  examen,  on  ne  peut 
pas  démontrer  de  lésions  delà  muqueuse  naso-pharyngienne, 
les  données  anamnestiques  nous  permettent  d'établir  leur 
existence  antécédente;  mais  on  se  demande  —  et  la  solution 
de  cette  question  a  une  grande  importance  au  point  de  vue 
thérapeutique  :  —  foUte  moyenne  catarrbale  chronique  est- 
elle  de  nature  infectieuse? 

Pour  essayer  de  définir  la  question,  j'ai  fait  quelques  sé- 
ries de  recherches  que  je  rapporterai  brièvement. 

A)  Dans  deux  cas  d'otite  catarrhale  chronique  typique 
(sclérose)  dans  lesquels  je  pus  pratiquer  Texamen  anatomo- 
pathologique  des  temporaux,  je  recherchai  dans  les  coupes 
microscopiques  si  Ton  pouvait  démontrer  la  présence  de 
microorganismes.  —  Le  résultat  fut  toujours  négatif. 

B)  Je  fis  des  recherches  sur  le  vivant  au  moyen  de  cul- 
tures. Chez  six  malades  qui  offraient  une  otite  sclérosante 
typique,  je  pratiquai  d'abord  une  soigneuse  désinfection  du 
conduit  auditif  externe,  exécutée  avec  toutes  les  précautions 

ANNALES  DES  MALADIES  DE  l'OREILLB  ET  DU  LARYNX.  —  XYI.  58 


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830  G.  GRADENIGO 

nécessaires  afin  que  le  matériel  que  l'on  retirait  pour  les 
cultures  ne  restât  pas  stérilisé,  ensuite  une  large  ouverture 
sur  la  membrane  tympanique,  du  côté  le  plus  malade,  au 
moyen  du  galvano-cautère.  A  travers  la  perforation  ainsi  ob- 
tenue, j'introduisis  dans  la  caisse  tympanique  une  anse  de 
platine  baignée  dans  de  l'eau  stérilisée,  je  mis  en  contact  et 
je  frottai  l'anse  avec  la  paroi  vestibulaire  de  la  caisse  et  je 
pratiquai,  suivant  la  méthode  habituelle,  des  cultures  à  plat 
sur  divers  terrains  nutritifs. 

Dans  quatre  cas,  les  cultures  restèrent  stériles  ;  dans  deux, 
il  ne  se  développa  qu'une  forme  de  coccus  très  fréquente 
dans  Tair  atmosphérique ,  le  micrococcus  cercus  albus  de 
Fliigge^  que  je  considère  comme  une  forme  accidentelle. 

C)  J'entrepris,  de  concert  avec  le  professeur  Maggiora, 
une  troisième  série  de  recherches  :  le  contenu  de  la  trompe 
d'Eustache  fut  examiné,  en  considérant  que  si  l'otite 
moyenne  catarrhale  chronique  est  en  rapport  avec  des  affec- 
tions de  la  cavité  naso-pharyngienne  de  nature  infectieuse, 
très  vraisemblablement  les  germes  pathogènes  se  trouvent 
aussi  dans  la  trompe  d'Eustache,  voie  de  transmission  du 
virus.  Je  ne  m'arrêterai  pas  à  décrire  ici  la  technique  des 
expériences  qui,  sous  peu,  seront  publiées  in  extenso  ;  qu'il 
me  suffise  de  dire  que  dans  18  observations  nous  ne  pûmes 
démontrer  que  l'existence  de  micro-organismes  saprophy- 
tiques,  et  encore  en  nombre  très  restreint. 

D'après  les  recherches  indiquées,  nous  sommes  amenés 
à  admettre  que  Voiite  moyenne  catarrhale  chronique,  du 
moins  dans  sa  période  atrophique  ou  de  sclérose,  n'est  pas 
entretenue  par  des  micro-organismes  pathogènes;  nous  nous 
réservons  cependant  de  rapporter  sous  peu  les  résultats  de 
recherches  actuellement  en  cours,  faites  dans  le  but  d'établir 
si  le  cas  est  le  même  pour  des  stades  moins  avancés  de 
l'otite  catarrhale  chronique. 

A  l'appui  des  recherches  en  question,  je  veux  rappeler 
que  les  traitements  antiseptiques,  même  relativement  très 
énergiques,  ne  me  donnèrent  pas  de  bons  résultats  ;  l'instil- 
lation quotidienne  de  glycérine  phéniquée  à  10  et  à  20  0/0, 
de  solutions  1  0/00  de   sublimé,  dans  le  conduit  auditif 


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SURDITÉ  PROGRESSIVE  DANS  L'OTITE  MOYENNE        831 

externe,  continuée  pendant  plusieurs  mois,  fut  inutile  ;  les  la- 
vages nasaux  avec  solutions  salicyliques  à  1  et  même  à  2  0/00 
ne  donnèrent  pas  de  notables  avantages ,  même  la  médica- 
tion directe  de  la  muqueuse  tympanique  à  travers  une  large 
perforation  de  la  membrane,  obtenue  par  le  moyen  du  gal- 
vano-cautère,  et  Tirrigation  salicylique  de  la  cavité  tympa- 
nique, per  tubaûif  avec  libre  écoulement  du  liquide  dans  le 
conduit  auditif,  à  travers  la  perforation  mentionnée,  donnè- 
rent des  résultats  nuls  ou  peu  marqués. 

Au  contraire,  puisqu'il  apparaît  toujours  comme  plus  pro- 
bable que  les  affections  catarrhales  chroniques  de  Toreille 
moyenne,  en  général,  sont  liées  à  des  modifications  patholo- 
giques spéciales  de  la  muqueuse  naso-pharyngienne,  suites, 
peut-être,  de  processus  infectieux  précédents,  remploi  de 
remèdes  modificateurs  des  conditions  de  vitalité  des  tissus 
est  indiqué,  de  préférence  à  celui  des  antiseptiques  propre- 
mont  dits. 

Parmi  ces  remèdes,  il  faut  mettre  en  première  ligne  le 
galvano-cautère,  le  nitrate  d'argent,  l'iode,  etc.  J'ai  l'habitude 
de  traiter  directement  la  muqueuse  du  rhino-pharynx  spécia- 
lement en  correspondance  du  pavillon  tubaire,  me  servant 
d'un  porte-coton  de  la  forme  d'un  cathéter  ordinaire.  J'asso- 
cie au  traitement  naso-pharyngien  le  massage  de  la  mem- 
brane tympanique,  avec  le  masseur  deDelstanche;  seulement 
pendant  une  minute,  s'ils  sont  indiqués,  la  douche  d'air,  le 
cathétérisme,  l'introduction  de  bougies  dans  la  trompe,  etc. 
Avec  ce  mode  de  traitement,  j'ai  obtenu  des  résultats  très 
encourageants  (amélioration  dans  l'acuité  auditive,  de  carac- 
tère permanent,  et  qui  s'accentue  même  quand  on  suspend 
le  traitement,  diminution  des  bruits  subjectifs),  non  seule- 
ment dans  les  cas  récents,  mais  parfois  dans  les  anciens  ;  non 
seulement  dans  les  cas  où  il  existait  d'importantes  lésions 
naso-pharyngiennes ,  mais  encore  là  où  ces  lésions  man- 
quaient. Des  malades  traités  pendant  longtemps,  sans  succès, 
par  le  traitement  direct  des  oreilles  et  par  les  injections  in- 
tra-tympaniques,  retirèrent  des  avantages  très  marqués  du 
traitement  du  naso-pharynx. 


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832  BIBLIOGRAPHIE 


BIBLIOGRAPHIE. 


Annaal  of  the  imiTersal  médical  sciences,  par  G.  E.  Sajous, 
édité  par  F. -A.  Davis,  de  Philadelphie,  5  volumes,  1890. 

Notre  savant  confrère,  M.  G.  E.  Sajous»  de  Philadelphie,  et 
son  éditeur,  M.  F.  A.  Davis,  nous  ont  envoyé  la  d*  année  de  leur 
belle  et  utile  publication,  qui  embrasse  toutes  les  branches  de  la 
médecine.  G*est  le  volume  IV  qui  a  surtout  attiré  notre  attention, 
car  c'est  celui  qui  renferme  les  matières  dont  la  lecture  est  inté- 
ressante pour  les  spécialistes  des  maladies  de  Toreille  et  du 
larynx.  En  un  nombre  de  pages  relativement  restreintes  (142  p.), 
les  rédacteurs  de  cette  partie  du  recueil,  MM.  TurnbuU,  Sa- 
jous, J.  Solis-Gohen,  Qryson-Delavan,  F.  H.  Hooper,  Payson- 
Glark  et  Fletcher-Ingals,  passent  en  revue  tous  les  travaux 
importants  de  Tannée  1889,  et  il  est  facile  au  lecteur  de  se 
faire  une  idée  des  progrès  accomplis  pendant  cet  espace  de 
temps.  Nous  n'avons  pas  besoin  d'ajouter  que  cette  publication, 
remplie  de  planches,  dont  quelques-unes  coloriées,  est  fort  belle, 
fort  intéressante,  et  qu'elle  fait  le  plus  grand  honneur  à  Fauteur 
et  à  l'éditeur.  ^  a.  o. 

Les  maladies  de  l'oreille  et  leur  traitemont,  par  A.  Hartmann 
(traduction  française  de  Potiquet),  chez  Asselin  et  Houzeau, 
Paris,  1890. 

Nous  n'entreprendrons  pas  de  refaire  Tanalyse  de  cet  excel- 
lent ouvrage  que  nos  lecteurs  se  rappellent  avoir  lue  à  la 
page  258  de  cette  année  d'après  l'édition  allemande.  La  valeur 
du  livre  et  de  son  auteur  méritaient  cette  traduction,  fort  bien 
faite  par  M.  le  D'  Potiquet.  Disons  du  reste  que  cette  monogra- 
phie a  eu  le  plus  grand  succès,  car  elle  est  arrivée  à  sa  4«  édi- 
tion et  a  été  traduite  en  plusieurs  langues.  a.  g. 

De  l'amygdalotomie  dans  le  traitement  de  Hiypertrophie 
tonsillaire,  par  E.  Désiré.  (Thèse  de  Paris,  1890.) 

Ge  travail,  fait  par  un  des  élèves  de  notre  clinique  de  l'hôpital 
Lariboisière,  est  une  réhabilitation  de  Topération  de  Tamygdalo- 
tomie  au  moyen  des  amygJalotomes.  Personne  n'ignore  combien 


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BIBLIOGRAPHIE  833 

en  France  cette  opération  a  été  discréditée  ù  la  suite  de  quelques 
accidents,  très  rares  du  reste,  qui  en  ont  été  la  suite.  I^  thèse 
de  notre  élève  a  été  faite  avec  70  ou  80  observations,  prises 
avec  soin  dans  un  espace  de  deux  mois.  À  la  clinique  de  l'hô- 
pital Lariboisière  S  à  400  opérations  de  ce  genre  sont  pratiquées 
par  an,  tant  chez  TaduKe  que  chez  Tenfant  ;  jamais  un  accident 
sérieux  n'est  arrivé,  pourvu  que  Ton  prenne  les  précautions 
nécessaires,  c'est-à-dire  qu*il  faut  faire  ingérer  de  la  glace  à 
des  intervalles  très  rapprochés  pendant  la  première  journée, 
et  ne  nourrir  le  malade,  tout  au  moins  le  premier  jour,  qu'avec 
des  alimenls  liquides  et  à  température  peu  élevée.  A  propos  de 
l'amygdalotomie,  l'auteur  fait  un  parallèle  avec  l'ignipuncture  ; 
celte  opération,  qui  a  ses  indications  très  précises,  formulées 
par  M.  Désiré,  est  loin  de  donner  dans  nombre  de  cas  des 
résultats  aussi  favorables  que  la  simple  amygdalotomie,  et 
comme  elle  exige  un  matériel  que  tout  médecin  peut  ne  pas 
posséder,  c'est  une  œuvre  utile  que  de  recommander  une  opéra- 
tion si  simple,  si  aisée  à  pratiquer.  Du  reste  cette  œuvre  de 
réhabilitation  a  été  facilitée  au  D'  Désiré  par  l'enquête  que  j'ai 
faite  chez  nos  confrères  de  Tétranger  et  dont  je  lui  ai  donné 
communication.  Quand  j'aurai  cité  des  praticiens  tels  que  Morell- 
Mackensie,  Ijonnox-Browne,  Schrôtter,  Krause,  Massei,  Capart, 
dont  l'opinion  est  absolument  favorable  à  l'amygdalotomie  conlre 
l'ignipuncture,  il  me  semble  que  M.  Désiré  aura  contribué  à  établir 
en  faveur  de  l'amygdalotomie  un  courant  qui,  j'en  suis  certain, 
s'accentuera  en  France  avec  le  temps.  Quoi  qu'en  puisse  dire 
l'auteur  d'une  analyse  de  ce  travail  dans  la  Revue  do  laryngo- 
logie,  les  exemples  d'hémorrhagie  grave  sont  rares  dans  l'his- 
toire de  l'amygdalotomie,  surtout  si  on  considère  le  nombre 
énorme  d'amygdalotomies  qui  sont  pratiquées,  et  l'observation 
de  M.  Moure,  citée  par  notre  élève  dans  son  travail,  contre- 
indiquait  plutôt  qu'elle  n'indiquait  l'amygdalotomie,  en  raison 
de  l'inflammation.  Quant  à  la  prédilection  de  M.  Désiré  pour 
l'amygdalotomie,  puisque  Tauteur  de  la  Revue  a  cité  notre  nom, 
nous  lui  répéterons  qu'il  s'est  bien  risqué  en  déclarant  que 
peut-être  la  galvanopuncture  n'était  pas  faite  convenablement  à 
la  clinique  de  l'hôpital  Lariboisière,  et  que  là  seulement  était  la 
cause  du  choix  de  l'auteur.  Avec  les  savants  praticiens  que 
nous  avons  cités  et  notre  propre  expérience,  nous  ne  craignons 
pas  de  déclarer  que  l'amygdalotomie  est  une  meilleure  opération 
que  l'ignipuncture  dans  la  plupart  des  cas. 

▲.  o. 


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834  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN 

L'hypertrophie  de  Tamygdale  pharyngée  et  son  traitement. 

Thèse  inaugurale  du  D'  W.  Medernach.  {Université  de  Stras^ 

bourg,  4890.) 

L'auteur  résume  les  connaissances  actuelles  sur  l'anatomie 
macro-  et  microscopique  de  Tamygdale  pharyngée,  sur  son  hy- 
pertrophie et  les  troubles  auditifs  et  intellectuels  qu'elle  entraîne, 
et  termine  par  une  revue  des  procédés  opératoires  et  des  ins- 
truments employés  pour  Tablation  des  végétations.  Nous  rele- 
vons, à  propos  de  la  pathogénie  des  troubles  intellectuels,  cette 
phrase  étonnante  :  c  Quye  voit  dans  Taprosexie  un  état  morbide 
de  ractivité  cérébrale  dû  à  la  stagnation  de  la  lymphe  (?)  dans  le 
cerveau  par  suite  de  la  pression  dans  la  muqueuse  pituitatre, 
d^où  épuisement  cérébral  par  rétention  !  ?  »  m.  w. 


X*  C0N6R£S  international  de  MËDEGIIIE  D$  BERUN 

SECTION  d'oTOLOGIB 

Compte  rendu  par  le  D^  0.  Laurent  (de  Halle), 

La  section  d'otologie  s'est  ouverte  le  lundi  5  août,  à  3  heures 
et  demie,  au  Palais  de  TExposition. 

M.  le  professeur  Lucae  a  été  élu  président. 

Les  présidents  d'honneur  ont  été  :  MM.  Botet  (BaIX^elone), 
Delstanche  (Bruxelles),  Gell^  (Paris),  Politzkr  et  Gruber 
(Vienne),  Guye  (Amsterdam),  S.  Sexton  et  Knapp  (New- York), 
Mac  Bride  (Edimbourg),  Gradenigo  (Turin),  Zaufal  (Prague), 
RoHRER  (Zurich)  et  Ruhlman  (Saint-Pélei'sbourg). 

Ont  été  élus  comme  secrétaires  :  MM.  Bronner  (Bradford),  R. 
HoRSLEY  (Edimbourg),  Krakauer  (Berlin),  Laurent  (Halle), 
ScHiFPERs  (Liège),  Schmieqelow  (Copenhague),  Keller  (Co- 
logne). 

Dix  questions  étaient  à  Tordre  du  jour  : 

1®  Les  micro-organismes  dans  les  maladies  deroreilleetleurs 
complications  (Moos-Zaufal)  ;  2°  les  cholestéalomes  de  Toreille 
(Kuhn-Bezold);  3**  la  trépanation  de  l'apophyse  mastoTde 
(Hessler);  4<>  le  traitement  consécutif  à  la  trépanation  de 
Tapophyse  mastoïde  (Kretschiiann)  ;  5®  les  indications  de  Texci- 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  835 

sion  da  marteau  et  de  reuclume  (Stackb);  6^  Tanatomie  patho- 
logique du  labyrinthe  (STEiNBRUoaE)  ;  1^  Tolite  interne  dans  la 
syphilis  héréditaire  (Wagenhauser)  ;  8«  la  statistique  des  ma- 
ladies les  plus  importantes  de  roreille  (Burkner-Jacobson)  ; 
9<*  la  détermination  de  l^unité  auditive  (Magnus-Schwabach)  ; 
10>  l'otite  moyenne  non  suppurée  (Me  Bride-Gradenigo). 

M.  le  professeur  Poutzer.  Contribution  à  Fétude  anatomo- 
pathologique  de  la  caisse  du  tympan,  —  M,  le  professeur  Po- 
litzer  fait  la  démonstration  des  pièces  pathologiques  suivantes  : 

a  Deux  préparations  provenant  de  sujets  sourds-muets,  dans 
lesquelles  Tétrier  avait  contracté  des  adhérences  avec  la  paroi 
supérieure  de  la  niche  de  la  fenêtre  ovale,  tandis  que  la  fenêtre 
ronde  était  obstruée  par  une  masse  osseuse. 

^  Une  préparation  provenant  d^un  homme  sourd  du  côté 
droit,  chez  lequel  Tétrier  n'a  qu'une  seule  branche  (columelle 
des  oiseaux),  et  où  le  muscle  de  l'étrier  fait  défaut  ainsi  que 
son  muscle.  L'oreille  gauche  est  normale. 

y  Une  préparation  d'un  cas  de  suppuration  dans  Tattique 
externe  avec  perforation  de  la  membrane  de  Shrapnell,  érosion 
étendue  de  la  margelle  tympauique  (mur  de  la  logette  des  osse- 
lets de  Gellé)  ;  les  osselets  ne  présentent  pas  d^altérations. 

M.  Politzer  fait  remarquer  que,  dans  les  cas  de  perforation 
de  la  membrane  de  Shrapnell,  il  faut  tenter,  avant  tout,  les 
lavages  antiseptiques  et  les  injections  médicamenteuses  à  Taide 
de  la  canule  de  Hartmann,  et  le  grattage  de  la  margelle  tympa- 
nique  au  moyen  de  petites  cuillers  tranchantes.  Ce  n'est  qu'en 
cas  d'inefficacité  de  cette  méthode  qu'on  se  décidera  à  Texcision 
du  marteau  et  de  Tenclume. 

^  Deux  préparations  avec  adhérence  complète  du  tympan  à 
la  paroi  interne  de  la  caisse;  Tétrier  était  mobile. 

L'excision  du  tympan  adhérent  avec  le  marteau  et  l'enclume 
avait  été  suivie  de  bons  résultats. 

Les  démonstrations  de  M.  le  professeur  Politzer  étaient  ac- 
compagnées d'explications  sur  des  dessins  agrandis,  exécutés 
avec  art  par  l'auteur  lui -môme. 

M.  le  professeur  Politzer  (Vienne).  Étude  sur  la  genèse  des 
cboleatéatomes  (sera  publié  in  extenso),  —  M.  le  professeur 
Politzer  établit  la  genèse  des  cholestéatomes  sur  plusieurs  pièces 
anatomiques  très  curieuses.  Sur  les  premières,  il  démontre 
l'envahissement,  à  travers  une  perforation  tympanique,  de  la 
caisse  et  de  Tarche  par  la  couche  épidermique  du  conduit  au- 
ditif extemCi  qui  y  a  donné  lieu  à  un  revêtement  épais,  épider- 


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836  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN 

mique.  La  muqueuse  de  la  caisse  subit  la  transformation  épi- 
dermique,  et  donne  lieu  à  la  production  de  lamelles  qui  vont 
s'accumuler  et  former  une  masse  solide.  Le  processus  est 
encore  facilite  par  l'existence  d'une  oblitération  tubaire.  M.  Po- 
iitser  démontre  aussi  des  cas  de  perforation  persistante  du 
tympan  dans  lesquels  une  couche  munie  d*épiderme  s*e6t  con- 
tinuée jusque  dans  la  cavité  et  a  atteint  le  promontoire  sans  y 
déterminer  de  cholestéatome.  Certaines  conditions  particulières 
sont  donc  nécessaires  pour  la  production  de  ceux-ci.  Il  croit 
aussi  que  le  mouvement  des  rebords  de  la  perforation  par  de 
répithélium  est  la  cause  de  sa  persistance.  Il  confirme  enfin  le 
bien  fondé  des  observations  de  Toynbee  en  démontrant  que  des 
tumeurs  choies téatomenteuses  se  forment  primitivement  dans  le 
conduit  auditif  externe  sans  que  la  caisse  soit  altérée. 

M.  le  professeur  Sàm.  Sbxton  (New- York).  Traitement  de  la 
surdité,  des  bourdonnements  et  de  Votorrhée  par  Pexcision  de 
la  tête  du  tympan  et  des  osselets.  —  L'auteur  expose  le  résumé 
de  rexpérieiico  qu'il  a  acquise  sur  ce  sujet  de  façon  que  d'autres 
puissent  éviter  les  accidents  qui  se  rattachent  à  la  méthode. 

Le  traitement  chirurgical  des  maladies  de  l'oreille  ne  diffère 
pas  de  celui  des  autres  parties  du  corps.  L'excision  du  tympan 
et  des  osselets  avait  été  préconisée  par  Toynbee. 

En  voici  les  indications  : 

Dans  les  cas  récents,  elle  ne  donne  pas  de  résultats  si  favo- 
rables que  dans  les  cas  chroniques.  On  y  recourt  surtout  dans 
les  bruits  de  tête  et  les  vertiges.  Elle  ne  convient  pas  dans 
les  cas  de  sclérose  chronique  où  la  surdité  s'est  développée 
lentement. 

Plus  l'opération  est  précoce,  plus  le  succès  est  facile.  Dans 
les  cas  de  surdité  par  catarrhe  chronique,  scléreux,  dans  lesquels 
la  surdité  fait  des  progrès  constants,  il  ne  faut  pas  hésiter  à 
intervenir.  M.  Sexton  a  plusieurs  fois  opéré  du  côté  le  plus 
avancé,  et  il  a  vu  la  seconde  oreille  s'améliorer  par  le  fait. 

Dans  les  catarrhes  secs,  le  pronostic  est  défavorable.  Entre 
les  âges  de  45  et  de  70  ans,  il  lui  est  souvent  arrivé  de  ne  pas 
obtenir  de  résultats,  quoique  la  reproduction  du  mal  soit  moins 
fréquente  que  chez  les  sujets  plus  jeunes. 

En  ce  qui  concerne  l'enfant,  on  éprouve  certaines  difficultés 
provenant  de  ce  que  l'affection  est  plutôt  centrale  et  non  acces- 
sible au  traitement.  Il  accuse  rarement  les  bruits  de  tète,  les 
vertiges,  les  sensations  de  pression  et  de  distention  du  tympan. 

Dans  les  cas  où  la  surdité  est  due  à  une  altération  de  la  ten- 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  887 

si  on  du  mécanisme  de  l'oreille  moyenne,  Topëration  reste  sans 
résultats. 

Dans  la  surdité  latérale,  avec  vertiges  et  bourdonnements,  le 
pronostic  est  extrêmement  réservé. 

Enfin,  dans  Fapplicatlon  du  traitement  de  la  sclérose  et  de  la 
suppuration,  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  Finfluence  de  la  dia- 
thèse  et  ne  pas  opérer  à  une  période  avancée  de  celle-ci. 

M.  Zaufal  (Prague).  Des  mioroorganismes  dans  les  affections 
de  Poreille.  —  Pour  qu'on  puisse  considérer  un  microorga- 
nisme comme  caractéristique  d*une  otite  moyenne  aiguë,  il 
faut  :  1<*  qu'on  le  retrouve  surtout  à  la  période  de  début  du  mal 
lorsqu'on  examine  au  microscope  les  lésions  tympaniques; 
•2<*  qu'il  existe  dans  les  tissus  enflammés;  3*  qu'il  soit  suscep- 
tible d'élre  cultivé,  et  que  l'inoculation  reste  positive.  Ces  con- 
ditions sont  rarement  réalisées.  Jusqu'à  ce  jour,  on  n'avait  pas 
rencontré  le  diplococcus  pneumoniœ  dans  les  tissus  tympa- 
niques enflammés,  et  Tinoculation ,  chez  les  animaux,  du 
staphylococcus  et  du  streptococcus  pyogenes  restait  négative. 
Le  bacillus  pneumoniœ  (FriedlSnder)  paraît  pathognomonique. 

L'examen  des  produits  de  l'otite  moyenne  a  permis  d'y  recon- 
naître : 

!<"  Bacillus  pneumoniœ  (Friedlfinder), 

^^  Diplococcus  pneumonias  (Frfinkel-Weichselbaum), 

3°  Microorganismes  pyogenes  : 
a  Streptococcus  pyogenes, 
p  Staphylococcus  pyogenes  albus, 
y  Staphylococcus  pyogenes  aureus, 
d  Staphylococcus  eereus  albus  (Levy  et  Schrader), 
6  Staphylococcus  tennis  (Scheibe), 

4"*  Bacillus  tennis  (Scheibe), 

5<^  Micrococcus  tetragenes  (Levy  et  Schrader), 

G"»  Bacillus  pyocyaneus  (Zaufal), 

7<*  Oidium  albicans. 

Le  diplococcus  pneumoniœ  se  rencontre  principalement  dans 
les  otites  primitives,  dans  les  otites  a  frigore,  tandis  que  les 
microbles  pyogenes  proprement  dits  et  surtout  le  bacillus  pneu- 
moniœ et  le  diplococcus  pneumonise  existent  plutôt  dans  les 
otites  secondaires.  L'otite  de  l'influenza  a  présenté  le  diplo- 
coccus pneumoniœ,  et  les  otites  du  premier  Age  le  streptococcus 
pyogenes.  Le  diplococcus  pneumoniœ  acquiert  sa  puissance 
purifique  par  Taffaiblissement  de  sa  virulence  (Bordoni-Uffre- 
duzzi). 


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838  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN 

L'otite  ne  constitue  nullement  un  processus  toujours  iden- 
tique, mais  elle  est  causée  par  des  microbes  divers.  La  marche 
de  Petite  aiguë  est  généralement  typique  et  correspond  au  cycle 
de  développement  des  microorganismes;  elle  ressemble  même 
fréquemment  à  celle  de  la  pneumonie  et  présente  une  chute 
critique  de  la  température  au  moment  de  la  résorption  de 
Texsudat.  Celui-ci  peut  ne  renfermer  qu'un  microbe  pathogène  ; 
on  en  trouve  quelquefois  deux  ou  plusieurs. 

Tous  ces  microorganismes  se  développent  dans  la  plupart 
des  compheatioDs,  telles  que  Tabcès  de  Tapophyse  mastoTde 
(Gradenigo,  Bordoni-UfTreduzzi).  Les  otites  à  streptocoques 
sont  les  plus  typiques  ;  elles  sont  du  reste  les  plus  fréquentes. 
On  retrouve  généralement  le  microbe  primitif  dans  ces  lésions 
complicantes,  bien  que  celles-ci  puissent  être  également  déter- 
minées par  une  invasion  secondaire  de  microbes  pathogènes. 

Dans  ces  derniers  temps,  on  a  rencontré  des  produits  patho- 
gènes dans  la  cavité  naso-pharyngienne  aussi  bien  à  Tétat  pa- 
thologique qu*à  rétat  normal.  On  n*a  point  fait  de  recherche,  à 
cet  égard,  dans  les  sécrétions  normales  de  la  caisse. 

L'infection  de  Toreille  moyenne  peut  se  produire  par  le  trans- 
port des  germes  par  les  trompes  à  l'occasion  des  épreuves  de 
Valsalva,  de  Politzer,  du  cathétérisme,  de  l'introduction  des 
bougies  et  des  douches  nasales.  A  côté  de  cette  voie  de  propa- 
gation existe  celle  du  sang  (endocardite,  pyémie,  diphthérie). 
Les  microbes  ne  peuvent  pénétrer  par  la  conduit  auditif  qu'à 
la  faveur  de  l'inflammation  et  de  la  perforation  du  tympan. 

Les  causes  de  la  chronicité  nous  sont  peu  connues;  mais  les 
sécrétions  chroniques  renferment  la  plupart  des  microbes  sus- 
indiqués.  Il  n'est  cependant  pas  démontré  que  les  organismes 
qu'on  y  découvre  en  aient  été  les  agents  déterminants  ou  qu'ils 
aient  provoqué  les  exacerbations  subaiguês.  L^état  chronique 
peut  s'établir  à  la  suite  de  l'infection  secondaire  ou  tertiaire  du 
foyer  inflammatoire  ou  môme  résulter  de  raffaiblissement  du 
virus  (Bordoni-UfTreduzzi). 

M.  Moos,  corapporteur  (Heidelberg).  Les  voies  d'invasion 
de  l'otite  moyenne  sont  : 

1**  Le  sang; 

2«  La  trompe  d'Eustache  ; 

3<»  La  membrane  du  tympan  qui  peut  ne  pas  être  lésée 
(M.  Moos  a  vu  un  cas  d'érysipèle  ôtre  suivi  de  la  perforation 
du  segment  supérieur  et  antérieur)  ou  qui  est  perforée; 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  839 

A^  Les  cavités  crâniennes  par  les  sutures  pétro-squameuses 
(méningite). 

La  propagation  par  la  voie  tubaire  donne  lieu  à  des  formes 
catarrhales  légères,  ne  passant  pas  à  suppuration,  tandis  que 
les  variétés  du  premier  groupe  (rougeole,  scarlatine  et  diphthérie) 
aboutissent  à  une  infiltration  très  accentuée.  Les  cellules  migra- 
trices infiltrées  ne  montrent  pas  de  tendance  à  la  suppuration, 
mais  plutôt  à  la  métamorphose  progressive.  La  propagation  par 
la  voie  du  conduit  externe  peut  être  suivie  d'inflammation  plus 
ou  moins  violente. 

Tous  les  microbes  de  l'otite  moyenne  peuvent  causer  les  coiD" 
pUeations,  mais  le  streptococcus  pyogenes  doit  être  considéré 
comme  le  plus  important. 

L'olile  moyenne  tuberculeuse  provient  de  l'immigration  des 
produits  morbides  par  la  trompe  ou  par  les  vaisseaux  périostes 
de  la  trompe  osseuse.  Elle  peut  devenir  douloureuse  en  se  com- 
binant avec  une  inflammation  à  streptocoques. 

M.  PoLiTZER  (Vienne).  —  Le  cathétérisme  offre  des  dangers 
relativement  au  refoulement  des  microbes  dans  la  caisse;  il 
n'en  est  pas  de  môme  des  épreuves  de  Valsalva  et  de  Politzer. 

M.  Grubbr  (Vienne)  attribue  beaucoup  d'importance  à  Tétat 
anatomique  individuel  qui  favorise  la  pénétration  des  micro- 
organismes. 

Quant  à  la  propagation  des  microbes  par  la  voie  du  sang, 
elle  est  démontrée  par  la  présence  de  foyers  circonscrits  dans 
l'apophyse  mastoîde  coexistant  avec  Totite  moyenne,  mais  ne 
communiquant  pas  avec  la  caisse. 

M.  Jacobson  (Berlin)  croit  que  les  épreuves  de  Valsalva  et 
de  Politzer  ne  font  que  comprimer  Tair  de  Toreille  moyenne. 

M.  Zaufal  partage  l'opinion  de  Gradenigo  et  de  Bordoni- 
Uffreduzziy  et  il  pense  que  Ton  a  souvent  confondu  les  lésions 
à  streptocoques  de  Tinfluenza  avec  celles  du  diplococcus  pneu- 
monise. 

M.  le  professeur  Kuhn  (Strasbourg).  Du  oboles téatome  de 
Poreille,  —  M.  Kuhn  relate  Tobservation  d'un  cas  de  cholestéa- 
lome  de  Toreille  gauche. 

Il  s*agit  d'un  homme  de  50  ans  qui,  sans  avoir  souffert  anté- 
rieurement des  oreilles,  présente,  à  la  suite  d'un  refroidisse- 
ment, les  symptômes  d'une  otite  moyenne  purulente  aiguë.  La 
fièvre,  les  douleurs  et  la  fétidité  de  Técoulement  otorrhéique 
augmentent  de  plus  en  plus.  Au  bout  de  huit  jours,  il  survient 
un  gonflement  de  l'apophyse  mastoîde  tel  que  M.  Kuhn  dut  pra- 


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840  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN 

tiquer  la  trépanation  de  cet  os.  Il  y  trouva  une  tumeur  perlée 
de  la  grandeur  d'un  œuf  de  poule,  qui  remplissait  complètement 
les  cellules  aériennes  et  qui  s'étendait  en  avant  jusqu'à  l'arti- 
culation temporo-maxillaire,  tandis  qu'en  arrière  elle  faisait 
saillie  dans  la  cavité  crftnienne  postérieure,  au  niveau  de  la 
dure-mère  du  lobe  antéro-inférieur  du  cervelet.  La  guérison  a 
été  obtenue  au  bout  de  quatre  mois.  Mais  il  est  resté  une  ou- 
verture de  3.5  centimètres  de  haut  sur  1.5  centimètres  de  large, 
sur  l'apophyse  ;  elle  conduit  dans  une  large  cavité  tapissée  par 
une  membrane  blanchâtre  et  épidermoïdale,  dans  laquelle  on 
distinguo  nettement  les  pulsations  du  cervelet.  A  l'eflet  de 
garantir  cette  cavité  contre  la  pénétration  des  corps  étrangers 
extérieurs,  on  fait  porler  au  malade  une  plaque  à  ressort,  en 
caoutchouc  durci,  qui  la  ferme  aussi  hermétiquement  que  pos- 
sible. 

M.  Kuhn  décrit  alors  la  structure  de  la  tumeur  et  celle  de  la 
membrane  périostique  qui  recouvre  la  face  interne  du  fragment 
osseux  qu'il  a  dû  extirper  pour  faire  l'extraction  complète  du 
néoplasme. 

Les  symptômes  cliniques  de  ce  cas,  ainsi  que  les  résultats 
de  l'examen  microscopique  de  la  fumeur  et  de  son  enveloppe 
permettent  de  supposer  qu'au  point  de  vue  de  la  genèse  du 
cholestéatome  de  l'oreille  les  théories  de  Troeltsch,  Wendt, 
Lucae,  etc.,  ne  peuvent  plus  être  admises,  mais  qu'il  faut  con- 
sidérer ces  tumeurs  de  Toreille  moyenne  ou 

a)  comme  un  vrai  néoplasme  héléroplastique,  et  c'est  ainsi 
que  l'entend  Virchow  en  ce  qui  regarde  le  cholestéatome, 

b)  ou  comme  le  résultat  de  la  prolifération  continuelle  des 
cellules  épidermiques  qui  se  développe,  dans  quelques  cas,  dans 
le  cours  d'une  otorrhée  chronique,  le  revêtement  des  bords 
d'une  perforation  tympanique  ou  d'un  trajet  fistuleux  du  méat 
externe  se  continuant  sur  la  muqueuse  de  la  cavité  tympanique 
et  permettant  le  développement  de  cellules  épidermiques  et  la 
formation  des  couches  épithéliales  concentriques  du  cholestéa- 
tome. 

Du  cholestéatome  (suite),  —  M.  Bezold  (Munich)  considère  le 
cholestéatome  comme  le  produit  d'un  processus  curatif  analogue 
au  processus  de  cicatrisation  des  pertes  de  substance  muqueuses 
et  cutanées;  en  1877,  il  a  préconisé  la  dénomination  de  «  pro- 
cessus desquamatif  ».  Son  opinion  est  partagée  par  Haber- 
mann.  Il  a  démontré  la  fréquence  de  la  lésion  dans  la  perfo- 
ration de  la  membrane  flaccide,  qui  se  combine  souvent  avec  le 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  841 

oatarrhe  tubaire.  La  pression  unilatérale  et  exagérée  de  l'air  a 
pu  déchirer  le  tympan  au  point  le  plus  faible;  des  processus 
inflammatoires  ont  en  outre  déterminé  des  adhérences  des  bords 
de  la  fente  avec  les  parois  internes  et  ont  formé  des  ponts 
membraneux  qui  mettent  en  communication  directe  Tépiderme 
du  tympan  et  du  conduit  auditif  externe  avec  la  caisse.  Le  cho- 
lestéatome  et  la  perforation  de  la  membrane  de  Shrapnell  sont 
plus  fréquents  chez  Thomme;  ils  sont  quelquefois  bilatéraux, 
mais  généralement  gauches. 

Assez  souvent,  la  perforation  de  la  membrane  flaccide  coexiste 
avec  les  symptômes  d^un  catarrhe  tubaire  concomitant  ou  ré- 
cemment disparu.  A  part  ces  lésions,  on  peut  aussi  constater 
d'autres  processus  de  destruction. 

On  constate  souvent  de  la  céphalalgie,  des  vertiges  et  de  la 
diminution  de  l'acuité  auditive. 

On  enlèvera  les  polypes  à  Taide  de  l'anse,  on  fera  le  curet- 
tage  ou  le  lavage  de  la  cavité  tympanique  ou  bien  la  trépana- 
tion de  l'apophyse  mastoide;  on  recourra  parfois  à  Texcision  du 
marteau  et  de  Tenclume,  à  Tenlèvement  des  végétations  adé- 
noïdes, et  on  emploiera  le  procédé  de  Politzer. 

M.  ScHMiEOBLOv^  (Gopcnhague)  considère  le  cholestéatome 
comme  le  produit  d'une  inflammation,  de  modifications  méta- 
plastiques  déterminées  par  la  pression  des  liquides  sécrétés  à 
la  surface  muqueuse.  Il  s'agit  là  d'un  processus  épidermoîdal 
analogue  à  celui  de  l'ozène. 

M.  Barth  (Berlin).  D'après  Posners,  une  cellule  quelconque 
d'un  des  trois  feuillets  peut  subir  la  dégénérescence  épider- 
moldale. 

M.  Lucas  regarde  les  productions  perlées  comme  ayant  leur 
origine  dans  la  caisse  et  s'accompagnant  fréquemment  de  produc- 
tions de  granulations. 

M.  Jamskn  (E^rlin)  rappelle  les  cas  de  perforation  sèche  de  la 
membrane  flaccide  en  Tabsence  de  cholestéatome  ;  la  muqueuse 
tympanique  peut  aussi  subir  la  transformation  épidermoldale 
sans  que  ces  productions  existent.  La  membrane  productrice 
du  cholestéatome  possède  la  propriété  de  résorber  l'os,  comme 
le  prouvent  les  grandes  cavités  qui  ne  sont  pas  complèlemcut 
remplies  par  la  production  perlée  et  dont  la  formation  ne 
dépend  pas  de  la  pression  exercée  par  elle.  Pour  obtenir  la 
guérison,  il  faut  gratter  à  fond  et  plusieurs  fois  la  surface  gra- 
nuleuse. 

M.  Maonus  (Heidelberg)  ne  pense  pas  que  la  perforation  de 


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842  CONGRÈS  LNTERNATIONAL  DE  BERLLN 

la  membrane  (laccide  soit  nécessairement  liée  à  la  formation  de 
cholestéatome. 

M .  Hessler  (Halle).  L'ouverture  de  F  apophyse  mastoîde  pour 
le  conduit  auditif  externe  peut-elle  être  mise  en  parallèle 
avec  les  autres  méthodes  usitées?  —  M.  Hessler  passe  eu  revue 
les  méthodes  de  Schwartze,  de  WolflF,  de  Kuster  et  de  von  Berg- 
mann.  Schwartze  ne  pénètre  que  dans  Tantre  mastoïdien,  et  il 
pratique  par  l'ouverture  artificielle  et  par  la  trompe  des  lavages 
jusqu'à  cessation  de  la  suppuration.  La  méthode  s'est  montrée 
plus  efficace  dans  les  cas  aigus  que  dans  les  cas  chroniques, 
mais  elle  est  rejetée  parce  qu'elle  favorise  Textension  de  la 
suppuration.  Hessler  a  renoncé  depuis  un  an  et  demi  au  clou 
de  plomb,  qui  détermine  fréquemment  des  phénomènes  réaction- 
nels.  La  méthode  de  Wolff  n'est  indiquée  que  dans  la  locali- 
sation de  la  carie  au  conduit  auditif  et  dans  la  situation  plus 
antérieure  que  normalement  du  sinus  trausverse,  qui  Texpose 
à  être  lésé  dans  les  autres  méthodes.  Kuster  enlève  priuci- 
paiement  la  paroi  postérieure  du  conduit,  sans  s'attaquer  à 
l'antre  ;  il  opère  à  côté  du  foyer  morbide  primitif.  La  technique 
opératoire  présente  des  difficultés.  Von  Bergmann  pénètre  dans 
la  caisse  par  Tintervalle  osseux  existant  entre  la  fosse  tempo- 
rale moyenne  et  le  conduit  auditif  externe,  puis  il  pénètre  dans 
Fantre.  Hessler  combine  les  méthodes  de  Schwartze  et  de  von 
Bergmann  ;  il  se  contente  d'appliquer  le  procédé  de  Schwartse 
lorsque  la  carie  est  limitée  à  l'antre;  si  la  partie  avoisinante  de 
la  face  supérieure  est  également  intéressée,  il  faut  enlever  la 
couche  corticale  jusque  dans  l'oreille  moyenne. 

M.  Kretschmann  (Magdebourg).  Traitement  consécutif  à  Pou- 
verture  de  fapophyse  mastoîde.  —  Il  ne  pratique  la  suture  de 
la  plaie  que  lorsque  la  fermeture  rapide  de  la  blessure  est  pro- 
bable, lorsqu'il  a,  par  exemple,  excisé  un  fragment  osseux  pour 
combattre  une  névralgie.  Dans  les  autres  cas,  il  se  contente  de 
tamponner  la  plaie  sans  la  suturer  ni  la  drainer.  Il  laisse  le 
premier  pansement  en  place  le  plus  longtemps  possible,  et  il  ne 
le  renouvelle  que  s'il  existe  une  suppuration  profuse  du  conduit  ; 
il  y  procède  sans  tarder  si  la  température  est  élevée.  Les  irri- 
gations avec  les  liquides  antiseptiques  sont  contre-indiquées  à 
cause  de  l'écoulement  possible  des  liquides  par  les  trompes;  si 
les  trompes  sont  très  perméables  (enfants),  on  donnera  la  pré- 
férence à  la  solution  de  chlorure  de  sodium.  Dans  les  cas  chro- 
niques, on  pourra  faire  avec  la  môme  solution  des  injections 
par  les  trompes  et  le  conduit  auditif.  A  l'état  chronique,  on 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  843 

veillera  aussi  au  maintien  de  la  perméabilité  du  conduit  opéra- 
toire et  on  appliquera  au  besoin  la  tige  conique  de  plomb.  Si 
Torifice  s^oblitère,  on  enlèvera  les  granulations  par  grattage. 
On  veillera  à  la  conservation  de  la  lumière  du  conduit  auditif 
et  on  ne  laissera  la  plaie  se  fermer  après  la  disparition  de 
récoulement  tympanique. 

M.  Jagobson  (Berlin)  expose  la  méthode  suivie  à  la  clinique 
otologique  de  Berlin;  326  cas  y  ont  été  opérés. 

M.  Jansbn  (Berlin)  enlève  le  plus  possible  des  parties  malades 
aussi  longtemps  que  la  paroi  médiane  de  l'antre,  le  canal  semi* 
circulaire  et  le  canal  facial  ne  sont  pas  intéressés,  et  il  fait  une 
large  ouverture;  en  arrière  il  pénètre  jusqu'au  sinus,  et  en  haut 
jusqu'à  la  fosse  crânienne  moyenne.  La  paroi  postérieure  et 
supérieure  du  conduit  étant  enlevée,  il  opère  la  paroi  latérale 
et  inférieure  sans  léser  le  facial  ou  le  canal  semi-circulaire,  le 
ciseau  étant  placé  à  3  millimètres  environ  du  sillon  tympanique 
sur  la  paroi  postérieure  et  supérieure  du  conduit  auditif,  et  cela 
obliquement  de  dehors  en  dedans  ou  de  bas  en  haut. 

M.  Zaufal  (Prague)  se  sert  de  la  pince  de  Luer. 

M.  LuDEWio  (Halle)  ne  croit  pas  qu^en  se  servant  de  ces  ins- 
truments il  y  ait  des  dangers  de  léser  l'étrier. 

M.  Stacke  (Erfurt).  Indications  de  P excision  du  marteau  et  de 
l'enclume,  —  Il  existe  deux  variétés  d'indications  :  celles  qui 
sont  relatives  à  l'amélioration  de  Taudition  et  celles  qui  con- 
cernent la  guérison  de  certaines  formes  d'otorrhée. 

A  la  première  variété  appartiennent  Tinflitration  calcaire 
complète  du  tympan,  Tankylose  de  Tarticulation  du  marteau 
avec  Tenclume,  les  adhérences  cicatricielles  et  les  obstructions 
tubaires.  Dans  certains  cas,  où  l'étrier  n'est  pas  complètement 
mobile,  on  a  obtenu  des  résultats  satisfaisants,  mais  seulement 
lorsque  Tobstacle  à  la  transmission  du  son  se  trouvait  en  deçà 
de  cet  08.  Mais  si  Tankylose  de  Tétrier  prédomine,  que  la  sur- 
dité affecte  un  caractère  progressif,  qu'il  existe  de  la  sclérose 
de  la  muqueuse,  l'opération  sera  contre-indiquée. 

Celle-ci  sera  souvent  efficace  dans  le  second  groupe  de 
lésions,  dans  celles  où  la  suppuration  de  l'oreille  moyenne  est 
entretenue  par  la  carie  des  osselets  et  des  parois  adjacentes  de 
la  caisse,  et  par  le  cholestéatome  de  cette  cavité.  Il  est  rare  que 
cette  opération  aggrave  la  surdité;  il  est  fréquent,  au  contraire, 
qu'elle  la  diminue.  Elle  trouvera  encore  son  application  dans 
les  suppurations  incurables  déterminées  par  la  carie  de  la 
paroi  supérieure  de  la  caisse.  Mais  il  modifie  alors  la  méthode  : 


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844  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN 

il  fait  une  incision  circonscrivant  le  pavillon  de  Toreille,  perfore 
obliquement  le  conduit  auditif,  enlève  le  tympan  et  le  marteau, 
détache  à  la  gouge  le  rebord  osseux  de  la  membrane,  surtout 
en  arrière  et  en  haut,  extrait  Tenclume  et  rend  ainsi  accessible 
le  toit  tympanique;  il  fait  ensuite  le  grattage  des  parties  cariées 
et  draine  le  conduit  auditif.  La  plaie  extérieure  guérit  par  pre- 
mière intention.  Uapophyse  mastoïde  est-elle  malade  en  même 
temps,  il  la  trépane  au  point  ordinaire  et  il  met  Tantre  mas- 
toïdien en  communication  avec  la  caisse  en  enlevant  totalement 
la  paroi  postérieure  jusqu^à  Touverture  intermédiaire  aux  deux 
cavités. 

Getle  opération  offre  des  avantages  équivalents  à  ceux  des 
méthodes  de  Kuster  et  de  von  Bergmann  :  lésion  diminuée  des 
organes  auditifs,  durée  de  traitement  diminuée,  pansements 
rares. 

M.  GuYE  (Amsterdam).  Étioîogie  des  indammations  de  la 
caisse  du  tympan  provoquées  par  rinjection  de  liquides  dans 
le  nez.  —  Il  rappelle  les  dangers  que  remploi  généralisé  de  la 
douche  nasale  peut  déterminer  du  côté  des  oreilles.  Saint-John 
Roosa,  Knapp  et  Berthold  se  sont  surtout  occupés  de  la  ques- 
tion. Knapp  attribue  Teffet  pernicieux  à  la  température  trop 
basse  du  liquide;  Timpureté  de  celui-ci,  la  concentration  trop 
forte  de  la  solution  saline,  peuvent  aussi  être  en  cause  (Berthold 
préconise  les  solutions  de  1  0/0  de  chlorure  de  sodium);  la  pres- 
sion trop  élevée  de  Tinjection  (Bezold)  et  Tomission  des  mesures 
de  prudence  prescrites  généralement  viennent  également  en  ligne 
de  compte. 

Le  malade  doit  tenir  la  bouche  ouverte  et  ne  pas  faire  de 
mouvements  de  déglutition  pendant  l'injection  ;  mais  ces  me- 
sures n'ont  qu^une  valeur  relative  et  le  malade  peut  les  oublier. 
M.  Guye  évite  surtout  d'obturer  la  narine  par  Tembouchure  de 
la  poire  ou  de  Tirrigateur;  il  se  sert  toujours  d^une  poire  en 
caoutchouc  n°  2.  Mais  si  le  liquide  revient  en  tout  ou  en  partie 
par  la  narine  où  se  fait  Tin j action,  il  faut  se  garder  de  fermer 
celle-ci  complètement  :  la  narine  se  remplirait  d'eau,  et  si  Técou- 
lement  ne  se  fait  pas  facilement  par  Tautre  narine  ou  que  le 
malade  fasse  un  mouvement  de  déglutition,  le  liquide  pénètre 
dans  la  trompe  en  grande  quantité  et  y  détermine  une  violente 
inflammation.  M.  Guye  a  observé  deux  cas  qui  ont  cette  origine. 
M.  Guye  conclut  :  1^  qu'il  ne  faut  jamais  faire  d*injections  dans 
le  nez  à  moins  que  la  lumière  des  narines  ne  soit  suffisante  ; 
dans  le  cas  contraire,  on  se  borne  à  faire  des  instillations  d'une 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  846 

cniller  à  café  de  liquide,  la  tête  étant  légèrement  inclinée  en 
arrière  ;  2®  que  la  oanule  de  l'instrament  ne  doit  pas  boucher  la 
narine* 

M.  Krakaubr  (Berlin).  Les  douches  nasales  ne  sont  appli- 
cables qu^à  l'osène;  mais  si  on  évite  la  pression  trop  considé* 
rable  du  liquide,  et  si  on  recommande  au  patient  de  ne  se  mou- 
cher qu  une  heure  après  la  douche»  on  ne  verra  jamais  survenir 
d*otite. 

M.  Bbrthold  (Kœnigsberg)  attribue  ces  inflammations  à  la 
largeur  des  trompes  chez  Tenfant. 

M.  Zaupal  (Prague)  fait  Tinjection  par  la  narine  rétrécie. 

M.  PoLiTZBR  fait  remarquer  que  le  catarrhe  unilatéral  peut 
devenir  bilatéral. 

M.  Gradbnioo  (Turin).  Contribution  à  Fétude  morphologique 
de  Vanthélix.  (Voir  Annales,  n»  10;  1890.) 

M.  Gbllk  (Paris).  Otite  et  paralysie  faciale,  (Voir  Annales^ 
nMl;  1890.) 

M.  Moos  a  vu  Texagération  de  l'audition  pour  les  sons  graves 
dans  deux  cas  de  paralysie  faciale. 

M.  LucAB.  lia  perception  de  la  voix  parlée  reste  normale  dans 
ces  conditions. 

M.  Trbitbl  (Berlin)  a  vu  la  paralysie  faciale  consécutive  à  u;i 
furoncle  du  conduit  auditif. 

M.  Bbzold.  La  paralysie  faciale  peut  exister  en  même  temps 
que  l'exsudation  séreuse  du  tympan. 

M.  Trautmann  est  du  môme  avis  ;  la  paralysie  disparaît  après 
l'évacuation  de  l'exsudat. 

M.  GBLLé  (Paris).  Audition  et  paralysie  faciale.  (Voir  An^ 
nales,  n«  11  ;  1890.) 

M.  Sbcghi  (Bologne).  Recherches  expérimentales  sur  la  phy- 
siologie de  l'oreille  moyenne.  —  1®  La  pression  de  l'air  de  la 
caisse  est  toujours  à  3  millimètres  au-dessus  de  l'air  extérieur  ; 
2<*  la  pression  endo-tympanique  s*élève  à  l'occasion  des  bruits  qui 
appellent  l'attention  de  Tanimal  et  arrive  à  7  ou  8  millimètres  sous 
rinfluence  des  sons  aigus,  intenses  et  inattendus  ;  df*  elle  aug- 
mente par  les  voyelles  a,  a,  o  plus  que  par  i  et  u;  A^  après  la 
ténotomie  du  tenseur  tympanique,  elle  s'abaisse  sous  l'action 
des  sons  aigus  et  intenses. 

V^bgbnbr  (Halle).  La  méthode  de  Schwartxe  pour  F  extraction 
des  choies téatomes,  «—  On  obtient  une  guérison  définitive  en 
déterminant  une  ouverture  large  et  persistante  de  l'apophyse 
mastofde;  il  est  facile  d'enlever  les  masses  cholestéatomateivies 

ANNALES  DBS  MALADIES  DE  L'OBBILLE  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  59 


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846  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BKILIN 

en  voie  de  formation.  La  glycérine  iodoformée  se  montre  effi» 
cace  pour  empêcher  la  formation  de  membranes.  On  applique 
une  plaque  protectrice  au-dessus  de  Touverture. 

M.  Hartmann  (Berlin)  fait  l'ouverture  par  le  conduit  auditif  et 
établit  une  communication  avec  la  partie  supérieure  de  manière 
à  permettre  Penlèvement  facile  des  masses. 

M.  VoHSBN  (Francfort-s.-M.).  Technique  de  Popération  des  abcès 
cérébelleux,  —  Il  fait  la  démonstration  d*une  préparation;  le 
cas  avait  été  opéré  et  on  trouva  à  Tautopsie  un  abcès  cérébd- 
leux  et  des  abcès  cérébraux  métastatiqucs,  et  une  thrombose 
étendue  à  la  jugulaii-e  jusqu'à  la  clavicule.  L^auteur  expose  la 
méthode  opératoire  et  les  indications. 

Kes8Ei<  (léna).  Indications  de  la  ténotomie  du  tenseur  tym^' 
panique.  —  Il  opèro  :  1<*  dans  la  paralysie  du  muscle  slapédius 
avec  fonctionnement  persistant  du  tenseur  tympanique  :  cet  état 
conduit  h  la  surdité  complète  et  à  l'atrophie  du  tympan  par  suite 
de  la  rétraction  du  marteau  jusqu'au  promontoire;  2^  dans  la 
contracture  du  môme  muscle  qui  occasionne  les  bruits  les  plus 
gênants  (sous-musculaires)  ;  3<*  dans  les  perforations  médianes, 
afin  de  mettro  le  marteau  en  position  plus  normale  et  améliorer 
la  résonance  ;  4^  dans  les  catarrhes  qui  exagèrent  la  pression 
intra-labyrinthique.  L'immobilisation  du  stapédius  oontre-indique 
l'opération. 

M.  Berthold  (Kônigsberg).  En  cas  de  perforation  et  d'adhé- 
rence au  promontoire,  on  peut  faire  la  eéparalion  de  la  synéchie. 

M.  Gellé  (Paris)  a  vu  Tossiflcation  des  tendons. 

M.  PoLLACK  (Vienne)  n'admet  pas,  contrairement  à  Kessel, 
comme  prouvée  l'action  du  tenseur  du  tympan  sur  l'aecommo- 
dation. 

M.  BuRKNER  (Gôt(ingen).  Statistiques  des  affections  de 
r oreille.  —  Ces  statistiques  sont  empruntées  aux  publications 
allemandes  et  étrangères.  Sur  63,000  cas,  il  y  avait  38,000  hom- 
mes et  23,000  femmes,  donc  59.9  0/0  :  40.1  0/0  ::  6  :  4.  Sur  les 
10,000  malades  de  la  clinique  de  Gôttingen,  3.2  0/0  avaient  de 
1  à  8  ans,  2.4  0/0  de  9  à  18  ans;  23.8  0/0  souffraient  de  l'oi-eille 
externe,  66,1  0/0  de  l'oreille  moyenne  et  du  tympan,  6.6  0/0  de 
l'oreille  interne. 

M.  Jacobson  (Berlin)  n'envisagera  la  question  qu'au  point  de 
vue  des  résultats.  Les  affections  sont  désignés  par  les  auteurs 
sous  des  titres  divers,  et  les  termes  d'amélioration  et  de  gué- 
rison  ne  sont  pas  appliqués  d*une  façon  uniforme.  D'ailleurs, 
le  même  malade  peut  porter  plusieurs  affections. 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  847 

M.  B18HOP  (Chicago).  De  Vatrésie  du  conduit  auditif  externe, 
—  L*auteur  relaie  4  cas  d'atréaie.  Le  premier  était  survenu  à 
la  suite  d*un  accident:  le  pavillon  avait  été  défectueusement 
réuni;  Fatrésie  était  presque  compiètey  mais  Taudition  élait  nor> 
maie.  L'opération  plastique  donna  des  résultats  satisfaisants. 
Les  2*  et  S*  cas  étaient  des  malformations;  Taudition  osseuse 
persistait;  le  2*  présentait  une  dépression  dont  le  four  était 
constitué  par  l'os  :  on  obtint  un  résultat  cosmétique  ;  le  3*  ne 
fut  pas  opéré.  Le  4*  patient  avait  été  blessé  vingt-neuf  ans  aupa- 
ravant et  souffrait  d*otorrhée  profuse  et  fétide.  L'opération  fit 
disparaître  cette  complication  presque  complètement. 

M .  PoLiTZBR  (Vienne).  L^atrésie  peut  survenir  à  la  suite  de 
polypes  du  conduit  auditif;  elle  peut  être  osseuse  et  consécutive 
à  la  formation  de  granulations  d'origine  olorrhéique. 

M.  Gholbwa  (Berlin)  mentioone  un  cas  dans  lequel  la  paroi 
antérieure  du  conduit  auditif  faisait  défaut  et  où  la  caisse  com- 
muniquait avec  la  cavité  articulaire  de  la  mâchoire. 

M.  Katsbr  (Breslau).  De  la  diplacousie.  —  Elle  est  échotique 
ou  disharmonique.  Avec  Exner  et  Urbantschitsch,  il  regarde  la 
première  variété  comme  déterminée  par  le  ralentissement  de  la 
sensation  dans  Toreille  malade  (durée  prolongée  de  la  réso- 
nance, perception  centrale  retardée,  conduction  ralentie  de 
l'acoustique).  Diaprés  la  théorie  de  Helmholtz^  la  seconde  forme 
a  son  origine  dans  la  membrane  basilaire. 

M.  Bahth  (Berlin).  La  diplacousie  disharmonique  est  plutôt 
un  symptôme  d'otite  moyenne  :  certaines  oscillations  du  ton 
sont  obscurcies  dans  l'appareil  de  conduction,  de  telle  sorte 
que  la  tonalité  diffère  de  l'oreille  malade  à  l'oreille  saine.  Du 
reste,  lo'  diplacousie  disparaît  avec  le  catarrhe  concomitant. 

M.  Kaysbr.  Elle  peut  fort  bien  exister  dans  l'otite  moyenne 
qui  rend  les  oscillations  plus  fortes  à  Toccasion  de  certains 
tons. 

M.  Jacobson  (Berlin).  Les  modifications  déterminées  par  l'otite 
se  rapportent  uniquement  à  l'amplitude.  Lorsque  l'otite  moyenne 
s'accompagne  d'audition  fausse  ou  double,  cela  prouve  que  le 
labyrinthe  est  intéressé. 

M.  Steinbruggb  (Giessen).  Anatomie  pathologique  du  laby- 
rinthe,  —  Il  commence  par  décrire  Thyperhémie  et  Pépanche- 
ment,  puis  les  inflammations  survenant  pendant  l'évolution 
chronique  des  maladies  infectieuses.  L^action  des  bactéries  peut 
déterminer  la  mortification  des  tissus  labyrinthiques,  puis  la 
suppuration  et  la  transformation  en  tissu  conjonctif,  celui-ci 


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848  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERUN 

persistant  dans  cet  état  ou  devenant  osseux  (surdi-mutité).  Ce 
processus  s'observe  dans  la  méningite  cérébro-spinale,  la  diph- 
thérie,  Tostéomyélite,  la  leucémie,  la  tuberculose,  la  syphilis  et 
à  la  suite  des  traumatisme».  Quant  à  Tinflammation  du  limaçon, 
elle  commence  par  le  premier  tour,  elle  procède  de  la  base  au 
sommet. 

M.  Moos  distingue  dans  les  lésions  mycotiques  des  cellules 
ganglionnaires  une  forme  primitive  déterminée  par  pénétration 
directe  et  une  forme  secondaire. 

M.  Graobmioo.  Dans  la  méningite  épidémique,  tuberculeuse 
ou  otitique,  on  observe  une  infiltration  purulente  bilatérale  du 
facial  et  de  Tacoustique,  qui  détruit  le  limaçon  ;  des  microbes  se 
trouvent  dans  le  conduit  auditif  interne. 

M.  LôvTB  (Berlin)  relate  un  cas  de  iabyrintite  primitive  des 
enfants. 

M.  Habbrmann  (Prague)  rapporte  aussi  un  cas  d'bémorrhagie 
labyrinthique  due  à  Tanémie  pernicieuse. 

La  théorie  de  Helmholtz  n^est  pas  complètement  prouvée, 
mais  la  prédominance  de  la  perte  de  perception  des  sons  élevés 
dans  les  cas  aigus  de  surdité  accentuée  et  la  fréquence  de  Tatro- 
phie  ou  de  la  disparition  des  nerfs  de  la  partie  basale  terminale 
du  limaçon  paraissent  en  démontrer  le  bien  fondé. 

M.  Barth.  il  est  difficile  de  déterminer  exactement  la  per- 
ception auditive  et  d'obtenir  des  préparations  suffisamment 
fraîches.  De  plus,  Tétat  normal  des  tissus  nerveux  n'est  pas 
connu  d*une  façon  certaine. 

M.  PouTZBR  a  souvent  trouvé,  dans  les  autopsies  d'ankylose 
de  rétrier,  une  vive  pigmentation  du  modiolus  et  de  la  lame 
osseuse  spirale.  Ces  lésions  sont  dues  à  une  iiyperhémie  chro- 
nique, le  dép^t  de  pigment  correspondant  au  trajet  des  vais- 
seaux sanguins,  tandis  que  les  dépôts  mentionnés  par  Stein- 
brugge  se  présentent  en  plaques. 

M.  GRAOBinoo  (Turin).  Diagnoalic,  pronostic  et  traitement  de 
la  surdité  progressive  dans  les  otites  moyennes  chroniques  non 
purulentes,  (Voir  Annales,  p.  824.) 

Mo  Bridk  (Edimbourg),  corapporteur.  L'otite  moyenne  chro- 
nique non  purulente  (catarrhe  moyen  chronique,  sclérose, 
otite  hypertrophique,  catarrhe  sec,  catarrhe  adhésif)  détermine 
de  la  surdité,  de  la  paracousie  de  Willis  et  des  bourdonnements. 
L'affection  est  :  1*  nettement  catarrhale;  ^  non  nettement 
catarrhale  (héréditaire,  rhumatismale,  nerveuse,  syphilitique). 
Le   pronostic  est  plus  favorable  dans  les  formes   nerveuses 


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CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN  849 

que  dans  les  formes  héréditaires^  nerveuses  ou  syphilitiques. 
Les  indications  du  traitement  restent  identiques  pour  les 
diverses  variétés  en  ce  qui  concerne  le  oathétérisme,  la  douche 
d'air  et  Tintroduction  des  bougies.  On  ne  traitera  pas  la  surdité 
unilatérale  où  la  voix  élevée  n'est  perçue  qu'au  niveau  de 
l'Oreille  et  où  l'insufflation  d'air  reste  sans  résultat.  Il  est  diffi- 
cile de  déterminer  jusqu'à  quel  point  il  faut  étendre  le  traitement 
des  affections  nasales  et  pharyngiennes.  La  valeur  du  traite- 
ment mécanique  (cathétérisme,  douche  d'air  et  bougies)  n'est 
pas  bien  considérable.  Comme  les  bruits  d'oreilles  sont  généra- 
lement sous  la  dépendance  de  la  circulation  du  voisinage,  on 
recourra  aux  bromures.  Ce  médicament  convient  également 
dans  les  vertiges.  Enfin,  les  méthodes  opératoires  n'ont  que 
rarement  donné  des  résultats. 

M.  Jagobson.  La  sonde  à  pression  de  Lucae  améliore  presque 
toujours  l'audition,  lorsque  l'appareil  de  conduction  du  son 
n'est  pas  immobilisé  ou  que  l'appareil  de  perception  n'est  pas 
affecté  en  môme  temps. 

M.  ScHWABicH  (Berlin).  Examen  de  l'audition  et  détermination 
uniforme  de  la  surdité,  —  Les  méthodes  généralement  em- 
ployées donnent  toutes  des  tons  simples,  alors  qu'en  pratique 
on  détermine  surtout  l'audition  de  la  voix.  L'examen  au  phono- 
graphe ne  parait  pas  très  pratique.  Le  procédé  de  Wolff  doit 
ôtre  préféré,  bien  qu'aucune  méthode  ne  fournisse  de  résultats 
certains.  Le  diagnostic  doit  se  baser  sur  les  anamnestiques,  les 
constatations  objectives,  la  marche  clinique  du  cas  et  les  résul- 
tats de  Texamen  au  diapason  qui  permet  de  reconnaître  si  l'affec- 
tion est  localisée  à  l'appareil  conducteur  ou  percepteur. 

M.  Maonus  (Kônigsberg).  Tontes  les  données  que  l'on  recueille 
sont  plutôt  subjectives,  puisqu'il  n'existe  pas  de  mesure  reconnue 
d'une  façon  absolue  pour  l'audition  normale.  K...  recommande 
également  la  méthode  de  Wolff,  et  il  conseille  môme  d'établir 
la  comparaison  avec  la  perception  auditive  d'une  autre  personne 
du  môme  âge. 

M.  Barth  (Berlin)  s'élève  aussi  contre  l'emploi  du  phono- 
graphe, qui  se  comporte  d'une  façon  diverse  à  l'égard  des  tons 
produits  par  les  différents  instruments. 
M.  LucAK  recommande  le  diapason  et  le  sifflemctnt. 
M.  Berthold  (Kônigsberg).  De  la  myringoplastie,  —  Pour 
oblitérer  les  perforations  de  l'oreille,  il  transplante  un  Segment 
de  la  peau  du  bras  ou  de  la  membrane  de  l'œuf  du  poulet. 
Toutes  les  perforations  seraient  ainsi  curables. 


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850  CONGRÈS  INTERNATIONAL  DE  BERLIN 

M.  GiAMPiBTRo  (Rome).  Diagnostic  et  traitement  de  Potorrbée^ 
—  Il  se  ti'ouve  bien  des  douches  au  gaz  d*oxygène,  qu'il  fût 
précéder  de  lavages  à  Tiode  ou  au  brome.  A  sou  avis,  cette 
méthode  est  des  plus  efficaces  quand  on  injecte  le  gaz  par  la 
trompe,  le  conduit  auditif  externe  étant  fermé. 

M.  ScHiRMimsKT  (Saint-Pétersbourg).  Nouveaa  moyen  âê 
min  tenir  ouverte  la  perforation  artiûcielle  du  tympan,  —  A  cet 
effet,  Schirmunsky  emploie  Tacide  chromique,  qu'il  porte  à  i*étet 
solide,  après  cocaïnisatlon  préalable,  sur  l'incision  verticale  OQ 
cruciforme  du  tympan.  II  a  fait  l'opération  dans  6  cas  de  sclé- 
rose et  a  observé  les  malades  trois  à  huit  mois  et  demi.  Les  bords 
de  la  perforation  se  sont  toujoui*8  recouverts  d'épiderme. 

M.  Krakaukr  (Berlin)  rappelle  Tadage  de  Thiersch.  En  chi- 
rurgie, les  cavités  que  Ton  désire  fermer  restent  ouvertes, 
tandis  que  celles  que  Ton  désire  maintenir  ouvertes  se  ferment 
Il  a  essayé  sans  résultat  la  galvanocaustie,  différents  acides  et 
le  bfttonnet  d'aluminium. 

M.  ScHiRMUNSKT.  Lcs  obscrvations  de  M.  Krakauer  sont  trop 
récentes  pour  qu'il  puisse  porter  un  jugement  définitif. 

M.  LuoEwio  (Halle).  L'otite  de  l'influenza,  —  A  la  clinique  de 
Halle,  il  a  observé,  en  décembre  1889  et  en  janvier  1890, 137  cas 
d'otite  moyenne  aigué  chez  des  individus  sains  auparavant,  et 
49  cas  en  février  et  en  mars.  Le  caractère  de  l'affectioa  n'était 
nuUentent  spécifique;  elle  se  caractérisait  par  des  douleurs 
violentes,  persistant  môme  après  la  disparition  des  phénomènes 
inflammatoires. 

M.  SzBNBS  (Buda-Pest)  a  vu  44  cas,  dont  plus  d*un  tiers  étaient 
bilatéraux  ;  il  a  trouvé  8  fois  le  catarrhe  tubaire,  8  fois  le  ca- 
tarrhe moyen  aigu  et  28  fois  l'otite  moyenne  aigué. 

M.  R.  BoTBT  (Barcelone).  Expériences  d'avulsion  de  Vétrier  ebes 
les  am'maax  (sera  publié  in  extenso). — L'auteur  a  opéré  sur  les  pou- 
les et  les  pigeons  et  rapporte  en  mémetempsun  cas  clinique.  Pour 
lui  :  !•  Favulsion  de  Tétrier  sur  les  animaux  est  inoffensive  ;  ^  la 
membrane  de  la  fenêtre  ovale  qui  a  été  lésée  se  régénère  ; 
9^  l'audition  n'est  que  légèrement  diminuée  ;  elle  se  fait  par  les 
membranes  des  fenêtres  ovale  et  ronde;  4^  alors  même  que 
rétrier  a  été  enlevé  en  même  temps  que  les  autres  osselets,  la 
membrane  ovale  restant  intacte,  Taudition  est  plus  parfaite  en- 
core que  si  Tétrier  était  ankylosé;  5<*  après  l'ablation  des  deux 
étriers,  elle  reste  plus  élevée  que  si  on  extirpait  les  autres 
osselets,  Pétrier  restant  en  place  ;  6<*  les  osselets  et  le  tympan 
ne  sont  pas  indispensables  à  l'audition,  ils  ne  font  que  renforcer 


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CONGRÈS  D'OTOLOOIE  ALLEMANDE  851 

les  excitations  sonores  et  renforcer  la  distance  do  perception. 

M  Gradknioo  (Turin).  Les  microorganismea  dans  les  affeo- 
lions  de  Foreille  moyenne  et  leurs  complications,  (Voir  An- 
nales, septembre  1890.) 

M.  Gradenioo.  Les  névrites  de  F  acoustique  provenant  de  la 
méningite.  (Voir  Annales^  septembre  1890.) 

M.  GsLLi.  Présentation  d* instruments,  —  M.  Gellé  présente 
un  spéculum  auris  de  Brunton,  modifié,  pour  servir  de  spéculum 
de  8iegle,  et  éclairé  par  une  petite  lampe  électrique  qui  fait 
corps  avec  le  spéculum.  La  première  idée  de  cet  instrument 
appartient  à  M.  Constantin  Paul. 

M.  PoLiTZBR.  Présentation  d'instruments.  —  Politzer  trouvait 
que  les  cathéters  de  roretlle  à  embouchure  ronde  employés 
jusqu'ici  n'étaient  pas  tout  à  fait  conformes  aux  proportions 
anatomiques  du  canal  de  la  trompe  d'Eustache  qui  forme  une 
fente  ovale.  Par  conséquent,  la  douche  d'air  et  les  injections 
médicamenteuses  au  moyen  des  cathéters  employés  jusqu'ici 
ne  se  faisaient  pas  toujours  convenablement.  Il  fit  donc  cons- 
truire des  cathéters  à  embouchure  ovale  et  trouva  qu'ils  étaient 
plus  propres  à  faire  entrer  l'air  et  les  liquides  dans  l'oreille 
moyenne  que  les  instruments  dont  on  se  servait  jusqu'à  ce  jour. 

Dans  les  cas  de  rétrécissements  causés  par  gonfiemeot  de  la 
muqueuse  de  la  trompe  où  l'on  ne  réussissait  que  difficilement 
à  pousser  l'air  dans  la  caisse  au  moyen  des  cathéters  antérieurs, 
on  réussit  facilement  avec  les  cathéters  à  embouchure  ovale, 
fabriqués  par  M.  Reiner,  de  Vienne. 

A  cette  occasion,  Politzer  recommande  l'introduction  d'une 
mesure  uniforme  pour  les  cathéters  de  l'oreille  dans  tous  les 
pays,  et  montre  quatre  modèles  à  ce  sujet. 


Deuxième  coNonis  ors  otolooistes  de  l'Allemagne  du  Nord, 
tenu  à  Berlin,  le  7  avril  1890.  (D'après  le  compte  rendu  d'A. 
Barth,  in  Zeits.  f.  Ohrenh,,  Bd  XXI,  1890.) 

Truckenbrod.  Un  symptôme  non  signalé  de  la  méningite  d'o^ 
rigi ne  auriculaire  s'est  présenté  chez  un  jeune  médecin  qui  suc- 
comba à  une  otite  moyenne  aiguë  grippale.  Atteint  par  l'épi* 
demie  vers  le  milieu  de  décembre  1889,  il  se  rétablit  rapidement, 
mais  le  28  décembre  survint  une  otite  moyenne  aiguô  gauche; 
30  décembre,  paracentèse,  écoulement  séreux,  soulagement  im- 
médiat, puis  nouvelles  douleurs,  rétention;  1^  janvier,  section 


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852  CONGRÈS  ITOTOLOGIE  ALLEMANDE 

de  la  membrane  de  Shrapnell  avec  les  mômes  phéoomèoes  eoa« 
sécutifs.  2  janvier,  deuxième  paracenlhèse  sous  chloroforme. 
Le  malade  se  trouve  bien  pendant  deux  jours.  5  janvier^ 
nausées,  vomissement,  vertige  violent;  6  janvier,  trépanation 
de  Tapophyse  mastoîde  absolument  noi*male,  suivie  d'un  grand 
bien-être  durant  24  heures.  Du  9  au  16  janvier,  on  voit  évoluer 
un  érysipèle  partant  de  la  plaie  ;  la  fièvre  tombée  le  malade  sa 
oroit  encore  une  fois  et  définitivement  guéri  ;  17  janvier,  fièvre, 
céphalalgie;  20  janvier,  on  constate  la  présence  de  1  1/4  0/0  de 
sucre  dans  Turine;  21  janvier,  1  1/2  0/0;  22  janvier,  2  0/0,  rai- 
deur de  la  nuque,  troubles  intellectuels,  aphasie  ;  24  janvier» 
mort. 

L^autopsie  fit  constater  une  méningite  diffuse  et  la  distension 
du  4*  ventricule  par  du  liquide  séro-purulent  ;  dans  le  cours  îrré- 
gulier  de  cette  maladie  la  glycosurie  a  été  un  phénomène  im- 
portant survenu  avant  les  autres  symptômes  certains  de  la  mé- 
ningite, qui  avait  cependant  certainement  débuté  dès  le  5  janvier, 
arrêtée  momentanément  dans  son  évolution  par  la  saignée 
d^abord,  par  Térysipèle  ensuite. 

Berthold.  Chez  un  malade  atteint  successivement  à  gauche 
puis  à  droite  d'une  otite  moyenne  aiguô  suppurée,  l'urine  avait 
été  examinée  à  plusieurs  reprises  :  ~  Pattentioii  avait  été  attirée 
par  la  soirardente  qui  tourmentait  le  patient.  On  ne  trouva  point 
de  sucre  et  la  suppuration  survenue  sans  cause  appréciable,  chez 
un  homme  robuste,  dura  près  de  quatre  mois;  deux  mois  plus 
tard,  le  sucre  fut  trouvé  en  abondance  dans  son  urine,  —  il 
s'agissait  d^un  de  ces  cas  où  la  glycosurie  se  supprime  à  la  fa- 
veur d'une  maladie  aiguë  intercurrente,  laquelle  a  cependant  peu 
de  tendance  à  la  guérison  tant  qu'un  régime  approprié  n^est  ap- 
pliqué au  traitement  du  diabète. 

Berthold.  Représentation  optique  des  mouvements  de  la  mem- 
hrane  du  tympan,  —  Un  tube  en  T  est  introduit  à  frotteromil 
dans  le  conduit  auditif  externe  par  sa  branche  verticale  ;  un  des 
bouts  de  la  branche  horizontale  est  relié  à  une  conduite  de  gax, 
l'autre  à  un  bec  Dans  ces  conditions,  les  vibrations  de  la  mem- 
brane tympanique,  provoquées  par  l'émission  d'un  son  nasal  on 
Tapplication  d'un  diapason  contre  les  os  du  crâne,  se  transmet- 
tent au  gaz  et  font  vibrer  la  flamme  du  bec  avec  une  rapidité  en 
rapport  avec  la  hauteur  du  son;  mais  au-delà  de  24  à  dO  vibra- 
tions par  seconde,  la  flamme  paraît  immobile,  —  il  faut  alors 
Tobserver  soit  directement  en  balançant  légèrement  la  tôte  de 
droite  à  gauche,  soit  dans  un  miroir  rotateur  où  la  flamme  sera 


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CONGRÈS  D*0T0L06IE  ALLEMANDE  85S 

représentée  par  une  bande  lumineuse  à  bord  supérieur  ondulé. 
En  prenant  un  bee  d'un  millimètre  de  diamètre,  on  voit  que  la 
hauteur  de  l'excursion  de  la  flamme  sera  approximativement 
cent  fois  plus  grande  que  celle  du  tympan.  Cette  expérience  est 
très  démonstrative  ches  les  personnes  qui  ouvrent  à  volonté 
leur  trompe  d'Eustaohe  ;  l'autophonie  existe  dans  ces  cas  comme 
dans  la  béance  pathologique  de  la  trompe;  de  même  la  tympa- 
nophonie  :  —  l'oreille  de  l'observateur  reliée  par  un  otoscope  à 
celle  dont  la  trompe  est  ouverte  entend  les  sons  renforcés  et 
perçoit  même  directement  les  vibrations  ou  moyen  de  la  sensi- 
bilité tactile.  L^autophonie  assez  fréquente  dans  la  salpingite  et 
l'otite  moyenne  pourrait  s'expliquer  par  Tocclusion  incomplète 
de  la  trompe  ou  bien  par  la  rigidité  de  la  trompe  infiltrée  et  in- 
durée qui  transmet  les  vibrations  à  la  manière  d'une  tige,  des 
lèvres  de  rorifice  tubaii*e  aux  parois  de  la  caisse. 

A.  Barth.  Remarques  sur  f  examen  de  F  ouïe. — Il  arrive  asses 
souvent  que  le  patient,  surtout  un  enfant  ou  un  vieillard,  à  qui 
on  a  dit  de  répéter  les  paroles  qu'il  aura  entendues  ne  le  fait 
que  lorsqu'on  recommence  deux  ou  trois  fois  la  môme  phrase  ; 
cela  parait  tenir  à  une  simple  inattention;  mais  d^autres  fois, 
plus  rarement,  le  malade  n'entend  pas  un  mot  dit  une  seule  fois, 
oe  mot  passe  absolnment  inaperçu,  tandis  qu'il  le  perçoit  très 
bien,  presque  normalement,  quand  on  a  soin  de  le  répéter  plu- 
sieurs fois  à  de  courts  intervalles.  Il  parle  alors  d'une  voix  par- 
ticulière, comme  paresseuse;  ce  phénomène  est  probablement 
sous  la  dépendance  d^une  lésion  centrale,  d*un  trouble  de  trans- 
mission entre  le  centre  de  la  perception  de  l'ouïe  et  celle  de  la 
parole. 

Lbugkb  a  observé  des  cas  analogues  dans  la  mélancolie  puer^ 
pérale. 

Stimmbl  pense  qu'il  faudrait  chercher  Texplication  de  ce  phé- 
nomène dans  un  trouble  de  l'accommodation  du  tympan  sous  la 
dépendance  des  muscles  de  Toreille  moyenne. 

Ad.  Barth  a  obtenu  Yhémostase  rapide  et  déSnitive  dans  plU' 
sieurs  cas  d'épistaxis  au  moyen  d'irrigations  chaudes  (40  à  45^), 
ainsi  que  le  recommande  le  D'  Al  vin.  D'autres  membres  du 
Congrès  ont  vu  des  résultats  très  variables;  l'irrigation  chaude 
ne  suffit  pas  toujours. 

À.  Hartmann.  Les  crêtes  et  épines  do  la  cloison  nasale,  — 
Ces  saillies  s'implantent  sur  une  ligne  qui  se  dirige  de  l'épine 
nasale  obliquement  en  haut  et  en  arrière  vers  le  corps  du  sphé- 
noïde, c'est  la  ligne  d'union  entre  le  vomer  d'une  part,  le  carti- 


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854  C0NGRÊ6  D'OTOLOGIB  ALLEMANDE 

lage  et  U  Urne  <!•  rethmolda  de  l'autre.  Les  crêtes  ocoupeni 
généralement  la  moitié  antérieure,  les  épines  la  moitié  posté- 
rieure de  cette  ligne.  Il  est  plus  rare  de  voir  ces  saillies  sur  une 
autre  ligne  à  direction  inverse  et  qui  répond  à  Tunion  du  car- 
tilage quadrilatère  avec  la  lame  de  Tethmoîde.  Le  rapporteur 
présente  un  certain  nombre  de  préparations. 

Barth.  Les  déviations  de  la  cloison  nasale  seraient  dues  au 
développement  inégal  des  deux  lames  qui,  par  leur  soudure, 
constituent  la  cloison  nasale;  c'est  au  moment  du  plus  grand 
développement  du  nés  que  cette  différence  se  prononce  coouna 
les  autres  inégalités  des  deux  moitiés  du  corps  humain,  et  la 
prédominance  même  minime  d'une  lame  sur  Tautre  dévie  nota- 
blement la  cloison. 

A.  Hartmann.  Communication  entre  le  conduit  auditif  d'une 
part,  rentre  mastoïdien  et  la  voûte  de  la  caisse  tympanique  de 
l'autre»  —  I^  sécrétion  ostro-purulente  intarissable  dont  Toreille 
devient  le  siège  lorsque  la  membrane  de  Shrapnell  est  détruite 
est  due  à  Tépidermisation  de  la  muqueuse  de  la  caisse,  et  plus 
tai*d  de  Tantre  mastoïdien.  Dans  un  cas  de  cette  nature,  le  pa- 
villon de  Toreille  fut  séparé  du  conduit  auditif  et  rédiné  en 
avant,  l'antre  mastoïdien  ouvert,  et  enfin  toute  la  paroi  osseuse 
qui  le  sépare  du  conduit  auditif  enlevée;  un  drain  fut  alors  in- 
troduit dans  le  conduit  par  Tapophyse  masiolde,  et  quand,  la 
suppuration  arrêtée  par  les  lavages,  Toriflce  postérieur  se  cica- 
trisa, il  subsistait  déOnitivement  une  ouverture  dans  la  paroi 
posléro-supérieure  du  conduit,  permettant  de  surveiller  l'état  de 
l'antre  mastoïdien. 

NoLTBNius  présente  un  miroir  binoculaire  pour  l'examen  de 
l'oreille  et  du  larynx,  miroir  servant  aux  démonstrations. 

DoRN  expose  un  procédé  de  rhinoscopie  postérieure  sur  la 
tête  fléchie. 

Stimmsl  fait  la  démonstration  de  la  pince  de  Delst anche  pour 
le  redressement  brusque  de  la  cloison  nasale.  Ce  procédé  lui  a 
donné  de  bons  résultats  et  il  est  d'une  application  facile. 

Hbgkb.  Carie  de  la  paroi  osseuse  du  sinus  latéral,  —  Obser- 
vation I.  —  Femme  de  37  ans,  otite  moyenne  suppures,  carie; 
au  bout  de  quatre  mois,  il  survient  subitement  du  vertige,  de  la 
céphalalgie,  de  la  parésie  faciale,  —  l'apophyse  mastolde,  nor- 
male en  apparence,  est  trépanée;  —  on  constate  une  carie  éten- 
due des  cellules  mastoïdiennes  de  l'antre  et  le  sinus  est  mis  à 
nu  dans  une  étendue  de  i  i/2  centimètre.  Guérison. 

Observation  11.  —  Homme  de  47  ans.  Otite  moyenne  suppu^ 


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PRESSE  ËTHANOÉRE  96^ 

rée*  aîguô,  fébrile.  Plasieurs  paracentèses,  enûo,  au  bout  de  six 
semaines,  trépanation  de  l'apophyse  mastoTde,  le  sinus  est  à  nu 
sur  une  étendue  de  4  centimètres  par  carie  de  la  paroi  osseuse. 
Frissons,  fièvre,  céphalalgie,  moi*t  subite  après  une  certaine 
amélioration  trois  jours  après  l'opération,  doit  être  attribuée  à 
une  embolie. 

Barth  relate  un  cas  de  suppuration  rebelle  de  Toreille  accom- 
pagnée d'accidents  graves  :  céphalalgie,  vertige,  fièvre,  tituba- 
tion.  La  trépanation  de  l'apophyse  mastolde  est  faite  à  égale 
distance  entre  la  ligne  temporale  et  la  pointe  de  l'apophyse  mas- 
tolde; à  un  centimètre  de  profondeur  à  peine  on  tombe  sur  une 
membrane  grisâtre,  ferme,  non  pulsatile  ;  par  la  pression,  on 
sent  à  travers  cette  membrane  à  peu  de  profondeur  une  paroi 
osseuse  solide  ;  comme  il  était  difficile  d'admettre  en  ce  point  le 
sinus,  la  membrane  fut  ponctionnée  avec  la  seringue  de  Pravas^ 
il  vint  du  sang  pur,  et  la  plaie  fut  immédiatement  tamponnée 
avec  de  la  goze  iodoformée.  La  guérison  se  fit  lentement,  mais 
sans  accident;  il  est  à  noter  qu'un  exsudât  fibrineux  avait  établi 
des  adhérences  telles  entre  la  plaie  et  la  gase  iodoformée  qu'elle 
n'a  pu  être  enlevée  que  fil  par  fil  dans  l'espace  de  six  mois. 

MuLLBR.  Contribution  à  P étude  anatomique  du  plancher  de  la 
caisse  du  tympan.  —  Le  plancher  est  parfois  soulevé  et  aminci 
par  Texcavation  exagérée  de  la  fosse  jugulaire.  Dans  16  cas 
sur  100,  le  plancher  voûté  s'élevait  au-dessus  du  niveau  du 
sillon  tympanique;  12  fois  cette  malformation  était  à  droite; 
5  fois  le  plancher  papyracé  s'élevait  directement  du  sillon  tym- 
panique pour  se  diriger  en  haut  et  en  dedans.  m.  w. 


PRESSE  ÉTRAHGÉRE 


Otite  moyenne  aigné  accompagnée  de  phénomènes  cèrébranz 
insolites,  par  Ad.  Barth,  de  Berlin.  (Zeitschrift  fur  Obren- 
àeiJkunde^  1890.) 

Un  garçon  de  16  ans,  bien  portant  jusqu'alors,  tombe  subi- 
tement dans  le  coma  avec  légère  rotation  de  la  tète  à  gauche; 
89*,  pouls  régulier,  réflexes  normaux,  sensibilité  normale  ;  le 


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856  PRESSE  ETRANGERE 

malade  est  alimenté  à  la  sonde,  va  sous  lui,  grogne  et  grince 
des  dents;  ophthalmoscopie  négative.  Il  reste  dans  cet  état  cinq 
jours;  à  ce  moment,  un  écoulement  séro-purulent  apparaît  à 
l'oreille  gauche  que  Ton  trouve  atteinte  d*otite  moyenne  aigué 
avec  tuméfaction  du  conduit  auditif  externe  ;  Papophyse  mas- 
toîde  n'est  point  douloureuse,  mais  toute  pression  sur  les  os 
du  crfine  provoque  des  grimaces  et  des  mouvements  défensifs. 
Traitement  :  incision  de  la  paroi  du  conduit,  sangsues,  glace. 
Au  bout  de  deux  jours,  le  patient  commence  à  reprendre  con- 
naissance, la  flèvre  tombe,  mais,  pendant  un  mois  encore,  il 
présente  des  phénomènes  cérébraux  bizarres,  du  mutisme,  un 
certain  état  d'anxiété  et  d'égarement,  puis  un  accès  de  fureur 
pendant  lequel  il  frappe  sans  cause  aucune  son  voisin  de  lit. 
Graduellement  l'état  mental  s'amende,  la  guérison  est  complète, 
la  membrane  du  tympan  cicatrisée.  m.  w. 

OUta  externe  hémorrhagiqiie,  par  M.  Gorham  Ba.con.  {Areb.  of 
Olology,  n»  1  ;  1890.) 

Après  avoir  rappelé  l'opinion  des  divers  otologistes  sur  cette 
question  l'auteur  rapporte  cinq  cas  qu'il  a  observés  sur  un 
nombre  total  de  2,500  malades.  Ces  cas  se  rapprochent  beau- 
coup de  la  description  donnée  par  Polilzer,  et  M.  G.  Bacon  pro- 
pose les  conclusions  suivantes  : 

1*  L'otite  externe  hémorrhagîque  est  une  aflTection  rare  ; 

î^  Elle  doit  être  considérée  comme  une  maladie  spéciale,  une 
inflammation  du  conduit  auditif  externe  ; 

S®  On  la  voit  le  plus  souvent  chez  les  jeunes  sujets,  excep- 
tionnellement chez  des  personnes  avancées  en  Age  ; 

4*  Elle  est  plus  fréquente  chez  Thomme  que  chez  la  femme, 
plus  commune  à  gauche  qu'à  droite.  La  douleur  est  générale- 
ment peu  intense  ; 

5<^  Les  vésicules  siègent  habituellement  sur  la  partie  infé- 
rieure du  canal  osseux  et  peuvent  s'étendre  jusqu'à  la  membrane 
du  tympan.  M.  La. 

Surdité  permanente  causée  très  probablement  par  la  quinine, 
par  M.  G.  Dabnbt.  {Arch.  of  Oioîogy,  n«  i  ;  1890  ) 

Il  s'agit  d'une  malade  qui,  pour  un  c  refroidissement  •,  prit 
douze  pilules  de  quinine  (quantité  inconnue).  Pendant  quelques 
jours  après  avoir  pris  le  médicament,  elle  fiit  très  sourde  et 
eut  des  bourdonnements  internes.  Ceux-ci  disparurent  peu  à 
peu,  mais  la  surdité  resta  très  marauée  :  elle  n'entend  que  la 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  857 

voix  très  forte,  ne  perçoit  pas  sur  l'oreille  une  montre  qu'on 
entend  à  quarante  pouces,  entend  mieux  le  diapason  C^  par  Tair 
que  par  les  os,  etc. 

Dabney  passe  en  revue  Topinion  des  auteurs  américains  et, 
contrairement  à  la  plupart  d'entre  eux,  conclut  que  c'est  la  qui- 
nine qui  a  dû  produire  la  surdité  chez  sa  malade.         M.  Ls. 

Pèriohondrite  idiopathiqne  dn  pavillon  gmnche,  par  M.  Henry 
Ferrer.  {Arcb.  of  Otology.n*'  1  ;  1890.) 

Une  jeune  fille  de  18  ans  se  présente  le  8  août,  se  plaignant 
de  douleurs  assez  vives  pour  l'empêcher  de  dormir,  siégeant 
dans  l'oreille  gauche.  11  est  impossible  de  trouver  aucun  symp- 
tôme objectif  ni  ce  jour  ni  le  lendemain,  bien  qu'elle  continue 
à  se  plaindre  beaucoup.  Le  surlendemain  la  douleur  est  encore 
plus  vive,  continue,  et  on  ne  trouve  qu*un  peu  de  sensibilité 
sur  le  tragus.  Le  11  août,  la  paroi  antérieure  du  méat  à  la  base 
du  tragus  est  rouge,  gonflée  et  très  sensible  au  toucher;  le  gon- 
flement augmente  les  jours  suivants  jusqu'à  obturera  moitié  le 
méat,  pas  d'élévation  de  température.  Le  23  août,  un  médecin 
appelé  en  consultation  croyant  à  un  abcès  profond,  on  fait  une 
longue  et  profonde  iucision  sans  donner  issue  à  autre  chose 
qu'à  quelques  gouttes  de  sang. 

Les  jours  suivants  le  gonflement  s'étend  lentement  et  toutes 
les  parties  se  prennent  peu  à  peu,  de  sorte  qu'au  bout  de  trois 
semaines  le  pavillon  était  déformé  au  point  d*ôtre  absolument 
méconnaissable.  Il  est  à  angle  droit  avec  la  tète,  est  peu  aug- 
menté en  hauteur,  mais  a  atteint  une  épaisseur  de  3  à  3  1/2  cen- 
timètres. Il  est  d'un  rouge  livide,  chaud,  dur,  sensible  au  tou- 
cher :  il  ressemble  à  un  informe  morceau  de  viande  crue.  Seul 
le  lobule  est  indemne,  quoique  congestionné. 

Le  1^  octobre  on  sent  de  la  fluctuation,  et  deux  incisions  faites 
à  la  partie  postérieure  du  pavillon  et  au  niveau  de  la  conque 
donnent  issue  à  une  cuillère  à  thé  d'un  liquide  purulent.  A  par- 
tir de  ce  moment  il  y  eut  une  diminution  graduelle  du  gonfle- 
ment. A  la  fin  d'octobre,  l'oreille  avait  perdu  ses  contours,  les 
cartilages  détruits  avaient  complètement  disparu,  la  peau  était 
tonte  plissés,  sauf  le  lobule,  et  on  eût  dit  que  l'oreille  avait  été 
fortement  comprimée. 

L'auteur  considère  les  faits  de  cet  ordre  comme  très  rares  et 
n'en  rapporte  que  trois  semblables  dus  à  Gbimani,  Knapp  et 
Pomeroy.  M.  Ls, 


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858  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Denz  cas  de  périchondrite  du  payiUon,  par  M.  Mac  Màhon .  (Areb. 
ofOiology,  n«l;  1890.) 

Ces  deux  cas  sont  à  rapprocher  du  précédent  et  lui  res- 
semblent beaucoup,  surtout  le  second,  qui  eut  un  développement 
spontané,  fut  pris  pour  de  la  furonculose  du  conduit  et  amena  le 
■lédecin  à  faire  trois  incisions  à  rentrée  du  conduit,  ce  qoi 
n*empôoha  pas  la  périchondrite  d'évoluer.  L'autre  cas  8*était 
développé  lentement  à  la  suite  d*an  traumatisme. 

Dans  les  deux  cas  Tauteur  eut  recours  au  curetage  et  au  drai- 
nage avec  de  bons  résultats  puisque  n'y  eut  pas  de  déforma- 
lion  dans  un  cas  et  seulement  une  dëpreasîon  limitée  dans 
Tautre.  M.  La. 

Inflammation  phlegmoneose  diflkise  du  pavillon,  par  M.  Grobomo. 
{Eod.  loe.) 
A  rapprocher  également  deux  faits  de  M.  Gruening.  Ije  pra- 
mier  a  eu  manifestement  pour  point  de  départ  une  furonculose 
du  conduit.  D'abord  dans  la  conque,  puis  dans  la  fossette  de 
rhélix,  sur  Tanthélix  et  l'hélix,  etc.,  apparurent  successive- 
ment des  tuméfactions  qui  furent  soignées  assidûment  pendant 
deux  mois  avec  ce  résultat  de  transformer  Toreilleen  une  masse 
énorme,  rouge  et  informe.  Transfixion  en  trois  points  différents, 
drainage  avec  de  la  gaze  iodoformée.  En  dix  jours  la  guérison 
était  presque  complète,  mais  le  pavillon  resta  déformé.  —  Dans 
le  second  cas,  une  éruption  de  furoncle  avait  amené  un  gonfle- 
ment énorme  de  la  conque  qui  céda  en  quinze  jours,  après  le  cu- 
retage et  le  drainage  de  part  en  part.  M.  1^. 

Élimination  partielle  du  tympan  à  la  snite  d'nn  traumatisme  ; 

guérison  en  huit  semaines,  par  le  D'  A.  ëitblbbro.  (ArcA.  of 

Otology.n'' i\  1890.) 

Intéressante  observation  de  cette  complication  très  rare  des 
ruptures  traumatiques  du  tympan  11  s'agit  d'un  homme  de  28  ans, 
dont  les  oreilles  étaient  saines  auparavant  et  qui,  dans  un  ohoc 
violent  sur  la  tempe  droite  avec  compression  sur  un  mur,  eut 
une  hémorrhagie  abondante  par  le  nez  et  par  Toreille,  de  la  sur- 
dité, de  la  douleur  et  des  vertiges.  Un  grand  lambeau  du  tym» 
pan  étoit  détaché  en  haut  et  eu  arrière,  ne  tenant  plus  au  reste 
que  par  un  pédicule  situé  en  haut  et  en  avant.  Le  cinquième 
jour  après  Taccident,  en  faisant  un  lavage,  ce  lambeau  se  dé- 
tacha :  il  avait  six  millimètres  de  longueur  sur  quatre  de  lar^ 
geur. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  850 

Les  suites  forent  fort  simples  ;  peu  à  peu  il  se  forma  une  oic«- 

trice  qui  était  complète  au  bout  de  huit  semaines  et  parfaitement 

résistante,  comme  le  montrait  i*examen  avec  le  spéculnm  de 

Siagle.  Toutefois  la  surdité  persistait  à  un  degré  asseï  marqué» 

0  72         2 
puisque  pour  la  montre  on  n^avait  à  gauche  que  -^  et  -?-  à 

droite.  M.  I^. 

Malformation  dn  pavillon  gnérie  par  une  opération  plastique, 
par  M.  G.  Bacon.  (Arob.  ofOtology,  n?  1;  1890.) 
Chez  une  jeune  fille  de  14  ans,  présentant  d^autres  anomalies 
de  la  face,  le  pavillon,  mince  et  attaché  un  peu  trop  haut,  pendait 
au-devant  du  conduit.  Deux  figures  font  bien  voir  le  résultat 
excellent  obtenu  par  l'opération.  M.  Ls. 

Bactériologie  des  inflammations  de  l'oreille  moyenne  et  de 
l'apophyse  mastoide,  par  M.  Kanthack.  {Arcb.  of  Otology^ 
nM;1890.) 

Travail  consciencieux  fait  à  la  clinique  de  Hartmann,  mats 
n'apportant  pas  de  données  nouvelles.  Gonfiime  cette  opinion 
de  Gradenigo  et  autres,  que  le  pneumocoque  de  Frfinkel  est  le 
plus  fréquent,  seul  ou  associé  à  d'autres  microbes,  dans  les 
formes  aigûes  et  qu*ii  disparaît  dans  tous  les  cas  chroniques. 

M.  Ls. 

Périostite  primitive  de  l'apophyse  mastoide,  par  M.  Atrbs 

de  Cincinnati.  {Arcb.  otOlology,  n<»«  2-3;  1890.) 
Celte  forme  est  rare.  Ayres  en  rapporte  deux  cas.  Dans  le 
premier,  le  malade,  qui  n'avait  jamais  rien  eu  aux  oreilles, se  pré- 
sente avec  un  gonflement  douloureux  de  la  région  mastoide  datant 
de  six  semaines  :  le  pavillon  est  repoussé  en  avant.  La  membrane 
tympanique  est  seulement  un  peu  injectée  ;  Tair  passe  librement 
dans  la  trompe,  Taudition  n'est  pas  abaissée.  Le  malade  ne  se 
décide  à  se  laisser  opérer  que  onze  jours  plus  tard  :  il  sortit  une 
assez  grande  quantité  de  pus  et  la  sonde  pénétrait  dans  les  ceU 
Iules  mastoïdiennes.  — La  guérison  fut  rapide  et  complète. 

Le  deuxième  cas  est  très  semblable,  toutefois  la  malade  avait 
eu  une  suppuration  de  roreille  un  certain  temps  avant. 

M.  Ls. 

Sor  la  forme  de  la  mastoïdite  décrite  par  Bezold  et  la  throm- 
bose dn  sinns  latéral,  par  le  professeur  S.  Moos.  {Arcb,  of 
Otology,  no«2.3;  1890.) 
On  sait  que  c^est  Bezold  qui  a  le  premier  décrit  les  abcès  de 


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860  PREBSB  ÉTRANGÈRE 

i'apophyse  mastoïde  qui,  au  lieu  de  s*ouvrir  extérieurement,  se 
frayeat  une  voie  vers  la  face  interne  ou  vers  la  fosse  rétro- 
maxillaire.  Cela  se  produit  dans  le  cas  où  la  partie  inférieure  de 
l'apophyse  contient  une  seule  ou  quelques  larges  cavités,  tan- 
dis que  la  paroi  externe  est  très  épaisse.  Il  se  forme  alors  dans 
la  fosse  rétro-maxillaire  une  tuméfaction  dure  et  douloureuse, 
l'apophyse  restant  indemne  quoique  sensible  à  la  pression:  très 
rapidement,  sous  rinflueoce  de  la  pesanteur,  il  se  produit  de 
rinfiltration  et  de  larges  abcès  de  la  région  cervicale  latérale. 

Moos  a  vu  quatre  cas  de  cette  variété  chez  des  hommes  de 
24  à  53  ans,  dont  trois  consécutifs  à  des  otites  purulentes 
moyennes  récentes;  il  croit  que  le  pronostic  est  toujours  des 
plus  sérieux. 

Dans  le  premier  cas,  il  s'agissait  d'un  tuberculeux  avec  para- 
lysie faciale  :  Topération  fut  pratiquée  beaucoup  plus  comme  un 
moyen  de  soulager  des  douleurs  atroces  qu'en  raison  de  Tindi- 
cation  vitale.  Elle  réussit  à  ce  point  de  vue,  mais  le  malade  mou- 
rut de  sa  tuberculose  quatre  mois  plus  tard. 

Dans  le  deuxième  cas,  il  y  avait  de  la  paralysie  faciale,  une 
perforation  du  tympan,  des  polypes  dans  le  conduit,  du  gonfle- 
ment rétro-maxillaire  avec  intégrité  de  la  surface  externe  de 
l'apophyse.  Après  plusieurs  semaines  de  traitement,  sans  don- 
leur  et  sans  fièvre,  la  mort  survint  avec  des  manifestationsd^ab- 
cès  cérébelleux.  Pas  d'autopsie. 

Le  troisième  cas,  dont  les  détails  ont  été  publiés  ailleurs,  mou- 
rut de  septicémie. 

Enfin,  le  quatrième  cas  est  rapporté  plus  en  détail.  Ghes  nn 
homme  de  49  ans,  porteur  d'une  otite  moyenne  qu'il  affirmait 
être  récente  (?),Moos  ne  trouva  comme  signe  de  mastoïdite  (pie 
le  gonflement  rétro-maxillaire  et  un  rétrécissement  dans  toute 
sa  longueur  du  conduit  auditif  externe  dû  à  l'épaississement  de 
sa  paroi  postérieure.  Le  malade  avait  eu  des  signes  dUnfee- 
tion  (frissons,  hémicrAnie,  vertige,  constipation);  il  en  eut  en- 
core après  l'opération  qui  fut  pratiquée  au  niveau  de  la  spina 
supra  meatum,  La  température  présenta  des  oscillations  de  5«,1! 
Malgré  cela,  le  malade  guérit  parfaitement. 

Moos  discute  ensuite  la  question  de  savoir  si  on  doit  ouvrir 
l'apophyse  dans  les  cas  où  l'on  peut  soupçonner  ou  affirmer  la 
thrombose  du  sinus  latéral.  Puisqu'il  est  établi  que  celle-ci, 
qu'elle  soit  ou  non  otitique,  est  susceptible  de  guérison,  il  semble 
bien  évident  qu'on  favorisera  l'issue  favorable  si  on  fait  dispa- 
raître la  cause.  Aussi  se  prononce-t-il  pour  l'affirmative,  bien 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  861 

que  Ton  na  doive  pas  conserver  trop  d'illusions  sur  le  résultat 
final.  if.  LS. 

Le  torticolis  dans  les  otites  de  Toreille   moyenne,  par  le 
D»  Radzich  {SaÎRt-Pétersb.  med.  Wochenschr.,  n<»  34, 1889). 

L'auteur  insiste  sur  Pimportance  diagnostique  et  pronostique  de 
Tapparition  des  torticolis  dans  les  otites  moyennes  aiguës.  Elle 
indique  une  complication  du  côté  de  l'apophyse  mastoïde  s'ac- 
compagnant  de  myosite  du  sterno-mastoïdien.  Il  faut  bien  savoir 
cependant  que  le  torticolis  peut  i*econnaître  une  autre  cause, 
notamment  la  péri-adénite  cervicale.  L'auteur  en  cite  un  cas 
développé  au  cours  de  la  rougeole,  sans  qu'il  y  eût  trace  de  pé- 
riostite  mastoïdienne  compliquant  Totorrhée.  u.  ls. 

Atropine  dans  les  douleurs  nocturnes  d'oreilles  chez  les  en^ 
fants,  par  le  D'  Wiluams  {Saint-Louis  Med.  and  sarg.  Journ., 
fév.  1890). 

Dans  le  cas  de  douleurs  nocturnes  d'oreilles  chez  les  enfants, 
M.  Williams  fait  mettre  dans  le  conduit  quelques  gouttes  d'une 
solution  de  sulfate  d'atropine  (0*^,065  dans  30  grammes  d'eau). 
On  laisse  en  place  un  quart  d'heure.  Depuis  vingt-cinq  ans  qu'il 
emploie  ce  procédé,  il  l'a  toujours  vu  réussir  non  seulement  en 
arrêtant  la  douleur  et  en  permeltaot  le  sommeil,  mais  en  exer- 
çant un  véritable  effet  curatif.  L'atropine  ne  donne  aucun  résul- 
tat dans  les  abcès  de  Toreille  moyenne,  la  furonculose  et  l'otite 
externe.  u.  ls. 

Œdème  aigu  de  la  glotte  cansé  par  Tadministration  de  Tiodare 
de  potassium,  par  le  D^  A.  Grœnouw  (Therapeutische  Èt(h 
natshefte,  mars  1890  et  Therap.  Gazette^  mai  1890). 

Grœnouw  a  réuni  neuf  cas,  dont  deux  personnels,  d'œdème 
de  la  glotte  survenant  brusquement  pendant  l'emploi  de  l'iodure 
de  potassium.  Le  début  est  rapide,  la  gravité  peut  être  assez 
grande  pour  nécessiter  la  trachéotomie  ou  pour  amener  la  mort; 
parfois  cependant  l'œdème  disparaît  aussi  soudainement  qu'il 
s'est  montré.  Il  n'est  pas  nécessaire  que  le  médicament  soit 
donné  depuis  longtemps  ou  à  des  doses  élevées  ;  au  contraire, 
la  suffocation  et  la  dyspnée  surviennent  quelques  heures  ou  un 
jour  après  l'administration  de  l'iodure  à  de  faibles  doses. 

Dans  les  neuf  cas  en  question,  on  trouve  que  l'œdème  survint 
après  l'emploi  de  : 

ANNALES  DBS   MALADIES  DE  L*OBEILLE  ET  DU  LARYNX.   —  XVI.  CO 


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12^  —     G'  —  1 

Dans  ie  dernier  cas  qui  appartient  à  G.,  les  accidents  furent 
précédés  y  dès  le  ^  jour,  d*une  sensation  donloarease  dans  le 
larynx  et  le  pharynx.  Il  ne  semble  pas  qu'il  y  eût  auparavant  de 
lésion  laryngée  quelconque;  il  n'y  avait  ni  maladie  du  cœur 
ni  des  reins.  Il  s^agit  donc  d*ane  idiosyncrasie  spéciale  pour 
riode,  bien  que  dans  trois  cas  on  ait  pu  continuer  ultérieure- 
ment le  médicament  sans  inconvénient. 

On  voit  par  là  que  le  danger  est  surtout  à  redouter  dans  les 
premiers  jours,  et  qu'il  est  au  contraire  très  diminué  lorsque  le 
traitement  iodé  a  duré  plusieurs  jours.  ii.  ls. 

De  q[iielqaes  affections  des  voies  respiratoires  supérieures  à  la 
suite  de  Tinflaenza,  par  le  professeur  B.  Fr^enkel,  de  Berlin. 

{Deutsche  medicinische  Wocb.,  n®  28,  1890.) 

La  rhinite,  la  pharyngite,  la  laryngite, ont  souvent  été  obser- 
vées dans  le  cours  et  à  la  suite  de  Tinfluenza,  mais  c'est  la  der- 
nière de  ces  affections  que  Pauteur  a  eu  l'occasion  de  voir  le 
plus  souvent,  33  fois  sur  45  cas  dlnfluenza  qui  s^étaient  pré- 
sentés à  la  policlinique.  Le  symptôme  saillant  de  cette  laryn- 
gite spécifique  est  la  raucité  de  la  voix,  Taphonie  intermittente. 
L'examen  laryngoscopique  montre  la  muqueuse  rouge  et 
tuméfiée,  parfois  jusque  dans  la  région  sous-glottique.  On  voit 
alors  trois  paires  do  replis  superposés;  les  constricteurs  sont 
parésiés  ou  paralysés.  Les  cordes  vocales  sont  souvent  tumé- 
fiées, rouges  avec  des  endroits  blancs  ou  plutôt  grisâtres  vers 
le  milieu  ou  plus  on  avant;  ces  taches  caractéristiques  sont  au 
môme  niveau  que  le  reste  de  la  corde  tuméfiée;  elles  persistent 
parfois  deux  ou  trois  semaines,  puis  elles  diminuent,  l'épithé- 
lium  paraît  desquamé  à  leur  niveau  et  à  mesure  que  les  cordes 
vocolos  reprennent  leur  teinte  nacrée  normale,  on  voit  s'accen- 
tuer une  coloration  rougeûtre  au  point  précédemment  gris,  il 
ne  blanchit  que  bien  plus  tard.  Cette  marche  particulière  de  la 
laryngite  est  observée  en  dehors  de  Tinfluenza  exceptionnel- 


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PRESSE  ETRANGERE  868 

lemeni  et  peut  être  d'une  certaine  importance  pour  le  diagnostic 
au  début  d'une  épidémie.  Une  autre  forme  de  laryngite  n'a  été 
vue  qu*une  seule  fois,  la  muqueuse  enflammée  était  discrète- 
ment parsemée  de  gouttelettes  blanches  que  Ton  voyait  sourdre 
des  orifices  glandulaires  ;  cette  sécrétion  insolite  n  a  d'ailleurs 
duré  que  quatre  jours.  En  terminant,  Tauteur  relate  un  cas 
d'influenza  devenu  le  point  de  départ  de  l'épidémie  à  Phorn,  et 
qui  montre  bien  sa  propagation  par  contagion.  m.  vsr. 

Des  accidents  et  complications  du  côté  des  organes  respira- 
toires pendant  Tinfluenza,  par  le  D''  A.  Sokolowski,  médecin 
de  l'hôpital  du  Saint-Esprit,  à  Varsovie  {Internationale  kli- 
nische  Rundschau,  n°«  12  à  15,  1890). 

Sur  146  malades,  113  étaient  atteints  de  grippe  respiratoire 
avec  prédominance  tantôt  du  coryza,  tantôt  de  la  pharyngite 
(2  cas),  de  la  laryngite  (5  cas),  ou  de  la  bronchite.  La  rhinite 
se  présentait  toujours  avec  un  gonflement  considérable  de  la 
muqueuse  des  cornets  inférieurs  ;  les  épistaxis  survenaient  à 
plusieurs  reprises  durant  deux  ou  trois  jours.  La  laryngite 
grippale,  en  général  intense,  généralisée,  ne  présentait  à  l'exa- 
men laryngoscopique  aucun  caractère  particulier,  et  s'est  tou- 
jours terminée  par  la  guérison  au  bout  de  huit  à  quatorze  jours, 
sauf  chez  quelques  individus  à  larynx  antérieurement  malade  (1). 

M.   VT. 

Contribution  à  la  pathologie  et  an  traitement  de  la  laryngite 
hypertrophique  sous-^glottique,  par  le  O'  Sokolowski,  de 
Varsovie.  (Intern.  klin,  Rundschau^  n<«  19  et  20,  1890.) 

Observation  1.  La  malade,  trachéolomisée  dans  le  cours  d'une 
fièvre  typhoïde,  n'a  jamais  pu  se  passer  de  la  canule.  L'examen 
laryngoscopique  au  bout  d'un  an  et  demi  montre  tout  le  côté 
droit  du  larynx  moins  mobile  que  le  gauche,  les  cordes  vocales 
supérieures  épaissies,  les  inférieures  larges,  grisftlres,  et  au- 
dessous  une  sorte  de  diaphragme  ou  plutôt  d'entonnoir  incliné 
en  arrière  et  en  bas  avec  au  fond  un  orifice  admettant  à  peine 
le  dilatateur  n^  1  de  Schrôtter.  Les  tentatives  dlnciser  cet 
obstacle  très  résistant  donnèrent  lieu  à  des  hémorrhagiee  sé- 
rieuses; la  dilatation  progressive,  pénible,  complète  au  bout  de 
dix  mois  seulement,  fut  faite  en  pure  perte;  à  peine  la  plaie  tra- 

(1)  Nous  n'analysons  pas  la  plus  grande  partie  du  mémoire,  qui  a  trait 
aux  affections  des  poumons  et  contient  un  certain  nombre  d'observations, 
intéressantes  sur  oivcrsos  formes  de  la  grippe. 


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864  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

chéale  débarrassée  de  la  canule  commençait-elle  à  se  cicatriser, 
que  les  accidents  dyspnëiques  revinreut  et  il  fallut  rouvrir  la 
trachée.  Le  larynx  fut  alors  incisé  (sans  chloroforme)  par  la 
docteur  Bukowski  :  toute  ta  muqueuse  sous-glottique  était 
épaissie,  indurée  jusqu'à  une  limite  inférieure  que  Ton  ne  poa- 
vait  déterminer;  immédiatement  au-dessous  des  cordes  vocales, 
à  la  paroi  postérieure  du  larynx,  la  muqueuse  hypertrophiée 
formait  des  sortes  de  tumeurs  allongées  qui  rétrécissaient  nota- 
blement la  lumière  glottique;  elles  furent  excisées,  Thémor- 
rhagie  violente  arrêtée  par  la  cautérisation  et  un  dilatateur  de 
Kœl  laissé  à  demeure.  Au  bout  d'un  mois,  la  dilatation  pro- 
gressive par  la  méthode  de  Schrôtler  fut  reprise,  terminée  en 
quinze  jours,  et  la  malade  sortit  guérie.  Six  mois  après  la  res- 
piration était  encore  parfaite,  l'image  laryngoscopique  différait 
cependant  peu  de  celle  du  début,  puisque  les  tumeurs  posté- 
rieures enlevées  n^avaient  pas  été  accessibles  à  la  vue. 

Étude  microscopique,  hypertrophie  de  la  muqueuse,  on  pour- 
rait dire  flbroadénome. 

Obs.  s.  Homme  de  27  ans,  vigoureux,  sans  antécédents  mor- 
bides, atteint  de  sténose  laryngée  progressive  avec  accès  do 
suffocation.  L'examen  des  voies  respiratoires  fit  reconnaître 
une  hypertrophie  considérable  des  cornets,  de  la  pharyngite 
sèche,  de  la  laryngite  chronique  et  au-dessous  des  cordes  vocales 
des  espèces  de  bourrelets  formés  aux  dépens  de  la  muqueuse 
sous-glottique,  le  tout  masqué  par  des  amas  de  mucus,  extrê- 
mement confus.  La  dilatation  progressive  donna  d'excellents 
résultats  dès  la  première  séance;  le  malade  partit  guéri,  avec  la 
dilatation  maxima  (n®  11)  après  un  traitement  de  deux  mois  et 
demi.  Les  cornets  furent  détruits  par  la  cautérisation. 

Obs.  3.  Femme  de  54  ans,  trachéotomisée  quatre  fois  pour 
des  suffocations  survenues  à  plusieurs  reprises  dans  l'espace  de 
quatre  ans;  dans  Tintervalle  des  accidents  aigus,  la  dyspnée 
allait  toujours  croissant.  Il  y  avait  un  certain  degré  d'inflam- 
mation chronique  des  muqueuses  du  nez,  du  pharynx,  du 
larynx.  Au-dessous  des  cordes  vocales  des  saillies  blanchâtres, 
comme  une  paire  de  cordes  supplémentaires,  fusionnées  en 
arrière,  donnaient  la  clef  des  accidents.  Dilatation  progressive, 
amélioration  rapide. 

Obs.  4.  Fille  de  18  ans;  enrouement  et  dyspnée  depuis  un  an 
environ;  l'examen  laryngoscopique  est  cmpôché  par  la  dévia- 
tion de  l'épiglotle  et  surtout  par  la  résistance  de  la  malade  un 
peu  arriérée.  La  laryngo-trachéotomie  faite  par  le  docteur  Ba- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  865 

kowski  montra  comme  dans  Tobservation  1  cin  épaississement 
à  peu  près  uniforme  de  la  muqueuse  sous-glottique.  La  dila- 
tation progressive  n^a  pu  être  terminée,  la  malade  ayant  quitté 
Thôpilal  à  bout  de  patience.  Dans  ces  quatre  cas,  la  syphilis  et 
la  tuberculose  doivent  être  mises  hors  de  cause,  et  l'aspect  de  la 
laryngite  sous-glottique  hypertrophique  diffère  absolument  de 
rimage  classique  désignée  sous  le  nom  de  diaphragme  sous- 
cordal.  ii.  w. 

La  paralysie  des  muscles  da  larjrnx  dans  le  courant  du  tabès 
dorsalis,  par  le  D*^  Robeht  Dreyfuss,  assistant  à  la  policli- 
nique du  D'  Baginsky,  à  Berlin.  (Virchow's  Arcbiv  patboL 
Anal,  u  /.  klin,  Med.,  Band420,  1890.) 

Dans  cette  revue  complète  de  la  question,  l'auteur  a  réuni 
toutes  les  observations  (résumées)  qu'il  a  pu  trouver  dans  la 
littérature  concernant  les  paralysies  complètes  ou  partielles  du 
larynx;  il  insiste  beaucoup  sur  ce  fait  que  les  accidents  pré- 
sentés comme  des  contractures  primitives  des  muscles,  comme 
ataxie  du  larynx  ont  été  mal  interprétés;  ce  sont  des  paralysies 
plus  ou  moins  accentuées  avec  contracture  passagère  ou  pré- 
dominance permanente  des  antagonistes.  C'est  dans  cet  ordre 
de  faits  que  l'auteur  range  ses  deux  observations  personnelles. 

Observation  1.  Homme  de  42  ans,  syphilis  à  20  ans,  symp- 
tômes du  tabès  depuis  un  an.  Pas  de  phénomènes  subjectifs  du 
côté  du  larynx,  mais  les  cordes  vocales  se  tiennent  dans  une 
position  intermédiaire  entre  In  ligne  médiane  et  la  position  ca- 
davérique, atteignent  la  position  cadavérique  dans  l'inspiration 
profonde,  la  dépassent  même  parfois,  sans  jamais  arriver  à  la 
dilatation  complète;  la  corde  gauche  est  la  moins  mobile.  Sou- 
vent Teffort  inspiratoire,  au  lieu  de  la  dilatation,  provoque  au 
contraire  l'adduction  brusque  des  cordes  vocales. 

Obs.  2.  Absolument  semblable.  Ces  accidents,  que  d'autres 
auteurs  désignent  sous  le  nom  d'ataxie  du  larynx,  s'expliquent 
par  la  simple  paralysie  des  crico-aryténoïdiens  post. 

Autres  observations  inédites.  Observations  du  docteur  Ba- 
ginsky  :  Homme  de  46  ans,  syphilitique,  tabétique,  présente 
depuis  neuf  ans  de  la  dyspnée  et  des  accidents  du  suffocation. 
Les  cordes  vocales  tendues,  rigides,  laissent  entre  elles  une 
faible  fente;  la  phonation  exagère  cet  état.  L'instillation  de  co- 
caïne détend  en  quelque  sorte  la  corde  gauche,  qui  devient  légè- 
rement  falciforme.  Quinze  mois  après,   les  signes  physiques 


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866  PRESSE  ÉTRANGÉIIE 

n'avaient  guère  changé,  les  accidents  dyspnéiques  s'étaient  bean- 
coup  aggravés  cependant  ;  le  malade  fut  trouvé  suicidé. 

Sur  36  tabétiques  examinés  au  point  de  vue  laryngoscopique 
et  à  plusieurs  reprises,  l'auteur  n'a  trouvé  que  deux  cas  de 
paralysie,  ce  qui  est  loin  des  chiffres  donnés  par  Pano  et  par 
Krause;  c'est  que  bien  des  fois  des  troubles  de  la  molilité  des 
cordes  vocales  ne  se  montrent  qu'au  moment  d'un  premier 
examen  et  n'existent  point  en  réalité.  Ce  sont  des  mouvements 
réflexes,  en  quelque  sorte  défensifs  contre  le  miroir  corps 
éti*anger.  Des  tabétiques,  enfin,  peuvent  avoir  des  lésions  non 
spécifiques  telles  que  les  ankyloscs  des  articulations  ary-cri- 
coïdiennes  ;  l'auteur  cite  un  cas  de  ce  dernier  genre,      m.  w. 

Extirpation  du  larynx,  par  Bardenheuer  (Deutscb  med,  Wo- 
cbenscbr.^  n*»  21,  1890;  in  Bulletin  médical,  1"  juin  1890). 

Une  des  principales  causes  d*in8uccès  de  la  laryngectomie 
réside  dans  une  infection  spéciale  de  la  plaie,  ayant  son  point 
de  départ  à  la  partie  la  plus  déclive,  entre  la  trachée  et  les  mus- 
cles voisins.  De  là,  cette  infection  gagne  le  tissu  cellulaire  péri- 
trachéal  et  s'enfonce  dans  le  médiastin  ;  elle  pénètre  aussi  dans 
la  trachée  et  va  créer  une  pneumonie  seplique.  La  mort  sur- 
vient ainsi  au  bout  de  huit  à  quinze  jours.  M.  Bardenheuer, 
ayant  perdu  ainsi  quatre  opérés  sur  cinq,  a  cru  trouver  la  cause 
de  cette  infection  dans  l'impossibilité  qu'il  y  a,  à  l'aide  d'un 
pansement  même  renouvelé  plusieurs  fois  par  jour,  d*empécher 
l'arrivée  dans  la  plaie  de  liquides  alimentaires  et  de  sécrétions 
buccales  très  riches  en  bactéries  et  très  infectieuses. 

Pour  obvier  à  ce  danger,  il  a  soin  maintenant  de  nettoyer  la 
muqueuse  buccale  à  l'aide  d'une  brosse  à  dents  et  de  tampons 
secs  de  ouate  salicylée.  Ces  frictions  sont  répétées  plusieurs 
fois  par  jour  et  plusieurs  jours  de  suite.  De  plus,  il  a  ajouté  au 
procédé  classique  deux  modifications  importantes;  cela  lui  a 
permis  de  pratiquer  récemment  la  laryngectomie  quatre  fois 
avec  un  succès  constant. 

La  première  de  ces  modifications  consiste  à  placer  le  malade 
au  lit  dans  une  situation  telle  que  la  tète  soit  fortement  portée 
en  arrière  et  que  l'ouverture  de  la  trachée  se  trouve  au  point  le 
plus  élevé.  Pour  cela,  on  supprime  l'oreiller  et  le  traversin,  et 
aussi  le  tiers  supérieur  du  matelas;  les  épaules  doivent  corres- 
pondre au  bord  supérieur  du  matelas.  La  tôte  repose  alors  dans 
une  dépression,  et  tout  écoulement  de  salive  ou  de  mucosités 
devient  impossible. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  867 

En  second  lieu,  il  faut  établir  une  sorte  de  cloison,  de  protec- 
teur, entre  la  cavité  buccale  et  la  cavité  opératoire.  Pour  cela, 
pendant  Textirpation,  M.  Bardenheuer  isole  la  paroi  antérieure 
de  Tœsophage  d'une  part,  et  la  muqueuse  sous-jacente  à  Tépi- 
glottè  d'autre  part,  aussi  loin  que  faire  se  peut;  puis^  la  tumeur 
une  fois  enlevée,  il  les  suture.  Au  besoin,  il  avive  le  bord  libre 
de  Tépiglotte  pour  le  suturer  à  Toesophage.  Cette  cloison  em- 
pêche le  passage  des  liquides  septiques  et  s*oppose  à  toute  in- 
fection de  la  plaie;  celle  ci  est  comblée  avec  de  la  gaze  stérili- 
sée. On  renouvelle  le  pansement  au  bout  de  plusieurs  jours 
(de  2  à  8  jours),  c'est-à-dire  souvent  lorsque  les  granulations 
sont  déjà  bien  développées. 

fj*époque  à  laquelle  doit  se  faire  le  premier  pansement  est 
déterminée  par  l*état  de  la  suture;  si  celle-ci  tient  bien,  il  est 
inutile  de  le  faire  avant  huit  jours.  Autre  avantage  :  le  malade 
peut  déglutir  lui-môme,  et  deux  fois  au  moins  il  a  été  inutile 
de  Talimenter  à  la  sonde.  L'introduction  de  la  sonde  n'est  pas 
toujours  aisée  ;  c'est  donc  une  grosse  difûculté  de  moins.  Chez 
les  deux  premiers  opérés  de  cette  nouvelle  série,  une  fistule 
8*est  produite  au  bout  de  5  «  6  jours,  et  la  suture  n*a  lâché 
complètement  qu^au  bout  de  8  à  10  jours.  Chez  le  troisième, 
elle  a  tenu  12  jours.  Chez  le  quatrième,  au  bout  de  20  jours,  on 
la  distinguait  à  peine,  et  c'est  artificiellement  qu'il  a  fallu  réta- 
blir la  communication  entre  la  bouche  et  la  cavité  opératoire. 
Il  est  inutile  de  laisser  subsister  cette  cloison  aussi  longtemps  ; 
au  bout  de  14  jours,  il  n'y  a  plus  à  redouter  que  la  salive  infecte 
la  plaie;  celle-ci  est  alors  bien  recouverte  d'un  tissu  de  granu- 
lation. A  ce  môme  moment,  on  peut  rapprocher  les  lambeaux 
latéraux  formés  par  les  téguments  et  fermer  la  plaie. 

Dermoïde  du  nez,  par  F.  Bramann  {Arch.  fur  klin.  Cljir., 
mars  1890,  t.  XI,  p.  101;  in  Gaz,  hebd,  de  méd.  et  de  chir., 
19  avril  1890), 

8  observations  dont  6  personnelles  de  dermoïde  de  la  portion 
cartilagineuse  du  nez.  C'est  dans  la  dépression  médiane  em- 
bryonuaire  qui  constituera  plus  tard  le  système  que  se  forme 
la  dermoïde  nasale,  qui  est  située  sur  le  tissu  médian  et  adhère 
au  squelette.  Une  fistule  succède  parfois  à  la  tumeur.  Le  diag- 
nostic de  raffection  n'est  difQcile  que  lorsque  l'inflammatien  l'a 
altérée.  Les  angiomes  et  lymphadénomes  sont  facilement  con- 
fondus avec  les  tumeurs.  L'auteur  conseille  l'extirpation  le  plu- 


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868  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

tôt  possible  et  en  attendant  Touverture  et  rétablissement  dMne 
fistule.  A.  G. 

Kyste  de  la  cloison  nasale,  par  M.  Bauugarten  {Ovvosi Hetilap^ 
n<»»  32  et  33,  1889,  et  Pest.  mod.  cL,  Presse^  mars  4890). 

Un  malade  se  présente  à  la  clinique  de  Banmgarlen  avec  une 
otorrhée  gauche  et  des  granulations  de  la  caisse.  En  faisant 
Tinspection  du  nez  et  après  cocaïnisation,  on  trouve  à  gauche 
une  tumeur  arrondie  du  septum,  grosse  comme  la  moitié  d'une 
noix,  i*ecouverte  par  la  muqueuse  saine  et  fluctuante  sous  la 
sonde.  Sur  les  bords,  on  sentait  très  bien  la  saillie  du  cartilage 
et  de  Tos,  et  si  on  appuyait  un  peu  fortement,  on  voyait  se  for- 
mer de  Tautre  côté  une  voussure  arrondie,  mais  un  peu  plus 
petite.  On  fit  une  ponction,  et  on  vit  que  Taiguille  pénétrait  assez 
difficilement,  mais  se  dirigeait  facilement  dans  tous  les  sens  au 
milieu  d*une  poche  kystique  :  on  retira  d*ailleurs  une  sérosité 
mêlée  de  sang.  Le  malade  ne  se  plaignant  pas,  on  ne  jugea  pas 
nécessaire  d'extirper  la  poche. 

Ces  sortes  de  kystes  étant  habituellement  dus  à  des  trauma- 
tismes  qui  ont  déterminé  des  hématomes  dont  la  résoptionsefait 
plus  ou  moins  rapidement,  le  malade  fut  interrogé  à  ce  point  de 
vue.  Or,  il  se  trouvait  qu'il  avait,  dans  son  enfance,  reçu  un  coup 
de  pied  de  cheval  sur  la  face  :  il  en  était  même  résulté  une 
perte  de  substance  du  maxillaire  supérieur  pour  laquelle  il  por- 
tait un  appareil  prothétiqué.  Baumgarten  n'hésite  pas  à  rattacher 
à  ce  traumatisme  le  kyste  en  question.  m.  ls. 

Gommes  des  fosses  nasales,  par  Baumgarten  (eodem  loco). 

L'auteur  rapporte  dans  le  même  article  deux  observations  de 
gommes  du  cornet  inférieur  et  de  la  cloison  ;  dans  ce  dernier 
cas,  le  processus  aboutit  à  la  perforation,  mais  malgré  son  éten- 
due, celle-ci  guérit.  Il  y  avait  en  môme  temps  une  complication 
rare,  une  fistule  du  sinus  sphénoïdal.  m.  ls. 

L'acide  trichloracétique  dans  les  affections  du  nez  et  de  la 
gorge,  par  le  D'  H.-A.  Ehrmann  (Mûnch.  uied.  Wochenschr,, 
no  9,  et  Wiâû.  med.  Presse,  no  12,  1890). 

Recherches  faites  à  la  clinique  du  professeur  Jurasz,  de  Heidel- 
berg. 

L'acide  trichloracétique  a  été  employé  par  Ehrmann  dans 
170  cas.  Un  cristal  de  l'acide  fixé  sur  une  sonde  d'argent  va  tou- 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  869 

cher  le  point  à  brûler,  et  il  se  forme  immédiatement  une  es- 
carre blanohe,  sèche,  très  adhérente,  moyennement  épaisse, 
qui  reste  localisée,  ne  donne  pas  de  mauvaise  odeur,  ne  produit 
pas  de  réaction  inflammatoire,  ne  cause  pas  de  douleur.  Voici 
les  cas  dans  lesquels  ce  moyen  a  été  employé  :  hypertrophie  dif 
fuse  du  cornet  inférieur,  40  fois  ;  hypertrophie  diffuse  du  cornet 
moyen,  12;  hypertrophie  circonscrite  polypoïde  d*un  cornet, 
4  fois;  amygdalite  hypertrophique,  9  fois;  hypertrophie  de  la 
luette,  4  fois;  pharyngite  folliculaire,  44  fois  ;  pharyngite  posté- 
rieure, 24  fois;  hypertrophie  de  Tamygdale  linguale,  3.  Sur  ces 
140  cas,  on  compte  122  guérisons  complètes;  dans  87  cas, on  fit 
une,  dans  30  cas  deux,  dans  les  autres  de  trois  à  cinq  applica- 
tions. D'après  Fauteur,  on  ne  saurait  trop  vanter  Taction  de 
Tacide  trichloracétique. 

On  peut  aussi  l'employer  comme  astringent  dans  un  grand 
nombre  de  cas,  par  exemple  de  la  façon  suivante  : 

Iode 0,15 

lodure  de  potassium 0,20 

Acide  trichloracétique 0,15  à  0,30. 

Glycérine 30 

Pour  application  avec  un  pinceau  ou  des  tampons  d*ouate. 

Cette  solution  n^a  pas  de  goût  désagréable  et  n'occasionne 
qu'une  sensation  de  chaleur  insignifiante.  Dans  14  cas  de  pha- 
ryngite dififuse  chronique,  elle  a  donné  8  guérisons  et  6  amélio- 
rations; dans  13  cas  de  pharyngite  sèche,  elle  a  donné  2  guéri- 
sons, 5  améliorations,  4  insuccès.  Insuccès  aussi  dans  deux 
cas  d'ozène.  m.  ls. 

Epistaziscompliqaée  d'œdème  pulmonaire  aign,  parle  D' J.  Stergk 
(Wien.  med.  Presse,  n?  23,  1890). 

Intéressante  observation  d'épistaxis  grave  chez  une  femme  un 
peu  adipeuse  que  Slerck  trouve  en  proie  à  une  dyspnée  intense, 
fortement  cyanosée,  les  yeux  saillants,  de  Técume  à  la  bouche, 
un  pouls  petit,  très  fréquent,  arythmique,  etc.  L'auteur  explique 
les  phénomènes  d'œdème  aigu  qui  menaçaient  la  vie  de  la  ma- 
lade par  la  faiblesse  du  cœur  et  la  stase  sanguine  consécutive 
dans  le  système  pulmonaire.  h.  ls. 

Aristol  dans  Tozène,  par  le  D'  Lôwenstein  {Intern,  khn, 

Rundschau  et  Therap.  Gaz.,  août  1890). 
L.  recommande  vivement  l'aristol  dans  Tozène  comme  ame- 


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870  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

nant  rapidement  la  cicalrisalion  des  ulcérations,  la  disparition 
des  croûtes  et  de  Todeur  fétide.  Il  emploie  des  insufflations, 
Taristol  étant  une  poudre  fine,  ou  des  attouchements  des  points 
ulcérés  au  moyen  d'un  mélange  au  dixième  d*aristol  et  de  collo- 
dion  élastique.  m.  i^. 

Inflammation  rétro-nasale  aignë  avec  phénomènes  typhiques 
(Acute  Retronasal  Affection  mit  typhoîden  Ërscheinungen),  par 
le  D»"  G.  Laker  (Wien.  med.  Presse,  no»  17  et  18,  i890). 

Il  s'agit  d'un  ouvrier  qui,  après  s'être  exposé  pendant  une 
quinzaine  de  jours  à  des  refroidissements  répétés,  fut  pris  de 
frissons,  de  fièvre,  de  diarrhée;  la  langue  est  sèche,  fendillée, 
la  rate  très  appréciable,  le  ventre  météorisé;  gargouillements 
dans  la  fosse  iliaque  droite,  température  oscillant  entre  39  et 
40*»  et  ayant  même  atteint  40^9.  —  Le  diagtiostic  de  fièvre 
typhoïde  paraissait  d'autant  plus  vraisemblable  qu'il  y  en  avait 
plusieurs  cas  dans  la  rue  qu'il  habitait*. 

Mais  trois  jours  après  son  entrée,  rexamon  de  la  gorge  mon- 
tra de  la  rougeur  diffuse  avec  des  petites  plaques  blanches  sur 
les  amygdales,  les  piliers  et  la  paroi  postérieure.  En  môme 
temps  il  s'écoulait  du  cavum  une  couche  épaisse  de  mucosités 
grisâtres  et  purulentes  qui  remplissaient  toute  la  cavité  ainsi 
que  le  montrait  la  rhinoscopie  postérieure.  Les  fosses  nasales 
étaient  absolument  remplies  de  croûtes  sèches  :  pas  d'odeur 
bien  appréciable. 

Au  moyen  de  l'appareil  de  Kessel  des  lavages  furent  faits 
avec  de  Tcau  salée  tiède  à  1  0/0  qui  finit  par  débarrasser  la  ca- 
vité pharyngienne  et  les  fosses  nasales  des  mucosités  et  des 
croûtes  :  le  malade  pendant  plusieurs  heures  continua  à  expul- 
ser de  CCS  croûtes  en  étemuant. 

Le  malade  se  trouva  immédiatement  mieux,  la  température 
tomba  à  37^6  et  ne  dépassa  plus  38*  les  jours  suivants  ;  les  phé- 
nomènes généraux  disparurent  et  l'état  local  s'améliora  assez 
vite.  Toutefois  il  y  eut  quelques  jours  plus  tard  une  complica- 
tion du  côté  de  Toreille  droite,  où  se  déclara  une  otorrhée  puru- 
lente, rapidement  guérie  d'ailleurs. 

L'auteur  croit  que  ces  phénomènes  d'infection  générale  furent 
dus  à  ce  que  les  agents  inflammatoires  se  multiplièrent  sous  les 
croûtes  de  la  muqueuse  et  donnèrent  là  des  produits  dont  la  résorp- 
tion amena  une  sorte  de  septicénue,  m.  ls. 


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PRESSE  ÉTRANGÈRE  g71 

Un  cas  de  parosmie,  par  M.  le  D»  Onodi  (Pes^  med^-ch.  Presse, 
no  4,  1890). 

0.  a  présenté  à  Société  des  médecins  de  Budapest  (18  jan- 
vier 1890)  un  confrère  âgé  de  37  ans  qui  fut  atteint,  en  mai  1888, 
d'un  catarrhe  nasal  très  intense  et  de  longue  durée.  Aucun  trai- 
tement ne  réussit,  et  dans  les  mois  suivants  il  eut  à  plusieurs 
reprises  des  poussées  aiguës.  Au  commencement  de  1889,  sous 
Tinfluence  de  la  cocaïne,  amélioration  qui  disparaît  à  la  suite  d'un 
érysipèle;  Técoulement  purulent  reparut  abondant  et  d'odeur 
très  fétide.  De  plus  il  y  eut  deux  fois  par  semaine,  pendant  un 
ou  deux  jours,  des  perversions  de  Todorat  :  le  malade  sentait 
le  musc,  le  pétrole  ou  Turine.  Auparavant  il  percevait  très  net- 
tement les  odeurs  les  plus  fines.  —  Catarrhe  chronique  de  la 
muqueuse,  gonflement  modéré  du  cornet  inférieur.  La  guérison 
fut  i*apidem6nt  obtenue  sous  Tinfluence  des  cautérisations  gal- 
vanocaustiques  et  des  lavages,  d'abord  avec  la  cocaïne,  puis 
avec  l'eau  boriquée.  m.  ls. 

Troubles  sécrétolres  du  nés  et  des  glandes  salivaires  dans 
leurs  rapports  avec  les  affections  des  organes  génitaux,  par 
M.  A.  Peyer  (Mùnch,  med,  Wochenscbr.,  n<»  3  et  4,  1389). 

P.  est  d'avis  qu'il  existe  assez  fréquemment,  chez  Thomme  et 
chez  la  femme,  des  affections  de  la  muqueuse  nasale  et  des 
glandes  salivaires  qui  sont  dues  par  action  réflexe  à  des  trou- 
bles génito-urinaires.  Du  côté  du  nez  ce  sont  :  1^  une  sécrétion 
abondante  et  passagère  de  mucus  nasal,  coryza  nerveux  ;  2*  une 
sécheresse  anormale  du  nez  et  de  la  gorge;  3^  des  épistaxis 
qui  se  caractérisent  surtout  par  leur  rapport  évident  avec  les 
organes  génitaux  (menstruation,  masturbation,  etc.)  ;  4<^  trou- 
bles de  l'odorat  qui  peut  être  exagéré,  aboli,  ou  présenter  de  vé- 
ritables hallucinations. 

Du  côté  des  glandes  salivaires  on  trouve  souvent  aussi  des 
anomalies  réflexes  de  la  sécrétion  coïncidant  ou  non  avec  les 
troubles  de  la  muqueuse  nasale.  Il  s*agit  habituellement  soit  de 
ptyalisme  plus  ou  moins  passager,  soit  au  contraire  de  séche- 
resse de  la  bouche  et  du  pharynx.  Le  traitement  doit  être  dirigé 
avant  tout  contre  la  lésion  causale,  si  éloignée  qu'elle  paraisse 
au  premier  abord.  m.  ls. 

Comment  doit-on  ouvrir  les  abcès  rétro-pharyngiens  idiopa- 
thiques?  (SoUen  wir  den  idiopathischen  Retropharyngeat- 


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872  PRESSE  ÉTRANGÈRE 

Abcess  von  innen  oder  von  anssen  erôffnen?)  par  le  D'  Johann 
BoKAi;  ÎD  Featschrift  zu  E.  HenocNs  70^  Oehurlstag. 

Jusqu'en  i*année  1888  tous  les  abcès  rétropharyngiens  idiopa- 
Ihiques  furent  ouverts  par  la  bouche,  et  c'est  cette  pratique  seule 
qui  était  recommandée  par  les  auteurs  (Gautier,  Hénoch,  Bo> 
kai  sen,),  A  cette  époque  Burckhardt  (de  Stuttgart)  recommanda 
Touverture  par  Textérieur.  Deux  auteurs  seulement  se  sont 
occupés  depuis  de  la  question,  Baginskî,  qui  croit  Touverture 
externe  indiquée  seulement  dans  un  petit  nombre  de  cas,  et 
Kônig,  qui  voit  en  elle  la  seule  opération  de  l'avenir. 

L'auteur  apporte  des  conclusions  basées  sur  près  de  400  cas 
observés  depuis  1854  à  Thôpital  des  enfants  (Stéphanie)  de  Bu- 
dapest. Sur  ce  nombre  128  furent  observés  jusqu'en  1875  par 
Bokai  sec,  et  jusqu'en  1880  le  nombre  total  s'éleva  à  179  avec 
six  décès  seulement,  ce  qui  donne  une  mortalité  de  4  0/0.  De 
1880  à  1888,  Bokai  jun»  en  vit  138  cas  idiopathiques,  dont  il  opéra 
106  par  la  bouche  et  10  à  la  fois  par  la  bouche  et  l'extérieur; 
16  s'ouvrirent  spontanément  et  6  ne  furent  pas  opérés.  Sur  ce 
nombre  115  guérirent,  8  moururent  et  15  disparurent,  ce  qui 
donne  une  mortalité  de  6  0/0,  qu'on  peut  môme  réduire  à  3  1/2  en 
retranchant  les  cas  de  mort  par  complications  n'ayant  rien  à 
faire  avec  l'opération. 

L'auteur,  après  avoir  énuméré  les  cas  de  mort  et  cherché  à 
les  élucider,  combat  les  objections  faites  par  Burckhart  à  la  mé- 
thode interne.  En  employant  le  pharyngotome  de  Schmitz  ou  un 
trocart  recourbé,  l'opération  ne  présente  pas  de  difficulté  sé- 
rieuse, et  on  a  sûrement  exagéré  les  dangers  de  la  déglutition 
du  pus.  Bokai  jun,  est  cependant  forcé  d'admettre  la  possibilité 
de  pneumonies  infectieuses.  Quant  à  l'objection  qu'on  ne  peut 
employer  la  narcose  chloroformique,  il  la  considère  plutôt  comme 
un  bien,  car  l'opération  est  si  vite  faile  qu'il  est  absolument 
inutile  d'endormir.  Enfin  si  l'ouverture  par  la  bouche  n'est  pas 
ridéul  chirurgical  au  point  de  vue  de  l'antisepsie,  et  si  on  est 
parfois  obligé  de  rouvrir  l'abcès,  cela  n'empêche  pas  que  la  mé- 
thode donne  de  très  bons  résultats  dans  les  abcès  primitifs.  Elle 
est  d'ailleurs  très  facile,  tandis  que  l'ouverture  externe  est  diffi- 
cile et  dangereuse.  Bokai  jun,  pense  au  contraire  qu'il  faut 
recourir  à  l'ouverture  externe  quand  l'abcès  est  dû  à  une  lésion 
de  la  colonne  ou  à  un  corps  étranger.  m.  ls. 

Inflammation  aiguë  de  la  bourse  pharyngée  (ïïeber  Bursitis 

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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES  873 

pharyngea  acnta),  par   le  D'  ZwiLLiNasR,   Pester  med.-ch. 
Presse,  n*  10,  1890). 

Les  cas  observés  par  l'auteur  s'étaient  développés  à  la  suite 
de  la  grippe.  Les  malades  se  plaignaient  d'une  sensation  de 
corps  étranger  dans  la  gorge, de  douleurs  en  avalant,  de  cépha- 
lalgie frontale  ou  postérieure  :  dans  la  gorge  mucosités,  rou- 
geur intense  et  gonflement  de  la  muqueuse,  écoulement  perma- 
nent de  pus  par  l'ouverture  de  la  bourse  pharyngée,  etc.    m.  ls. 

Pharyngite  fibrineuse  chronique,  par  M.  Onodi  {PesL  med.-cb. 
Presse,  n<>  11,  1890). 

0.  a  présenté  à  la  Société  des  médecins  de  Budapest  (mars  1890) 
un  malade  qui,  depuis  la  fin  de  1888,  a  expectoré  des  pseudo- 
membranes à  plusieurs  reprises  :  les  cavités  du  nez  et  du  pha- 
rynx, la  paroi  postérieure  du  pharynx  et  Tépiglotte  sont  encore 
alTectés.  Le  point  intéressant  est  la  longue  durée  de  la  ma- 
ladie. M.  LS. 


INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 


FRANCE 


Pharynx  et  Varia. 

Sur  une  mélhode  de  traitoment  de  l'angiae  irranuleuse  par  le  ^attage 
et  les  applieations  iodiques  après  aaesthésie  locale,  par  A.  RuauU  (Arch, 
de  laryngol.  et  rhinol.^  août  1889). 

Un  traiu  moni  antiseptique  de  la  diphlérie  pharyngée  et  nasale,  par  Gb. 
Eloy  {Gaz.  hebd.  de  méd.  et  chir.,  6  septembre  1889). 

Vapeurs  d'eucalyptus  olobulus  dans  le  traitement  de  la  diphtérie,  par 
Alph.  Martin  {Thèse  de  Hontpellier,  1889). 

Des  kystes  du  pharynx,  par  P.  Uaugé  {Lyon  méd.,  15  septembre 
1889). 

Une  épidémie  de  coqueluche,  par  Lassale  Montpellier  méd.,  t.  XIII,  If, 
1889). 

Des  tumeurs  gazeuses  du  cou,  par  L.-H.  Petit  {Union  méd.,  26  et  28  sep- 
tembre 1889). 

Traitement  de  la  diphthério,  par  A.  Seveslre  {Rev,  gén.  de  elin.  et  thé- 
rap.y  26  septembre  1889). 

Diagnostic  d'une  tumeur  polykistique  du  corps  thyroïde,  par  Tillaux 
{JRev.  gén.  de  clin,  et  ihérap.,  26  septembre  1889). 


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874  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

Paresthésie  ds  pharynx,  par  Brébioo  (Congrès  int.  d*otol.  et  laryngol., 
Paris,  septembre  1889) . 

Fistules  branchiales,  par  F.  Schiffers  (Congrès  int.  d'otol.  et  laryngol., 
Paris,  septembre  1889). 

Emphysème  sous-cutané  de  la  face,  do  cou  et  de  la  poitrine  dans  un 
cas  de  diphtérie  grave,  par  P.  Fabre  {Gaz,  méd,  de  ParUy  28  septembre 


tumeur  de  la  base  de  la  langue,  par  Noquet  [BulL  méd.  du  Nord^ 
9  août  1888). 

Traitement  da  goitre  par  les  injections  interstitielles  de  teinture  d'iode, 
par  0.  Terrillon  (BulL  gén,  de  thérap,,  30  septembre  1889). 

Des  dangers  de  la  cocaïne,  par  Dufournier  (Arch.  gén.  de  méd.^  octobre 


Sur  un  procédé  particulier  de  restauration  de  la  cavité  buccale  après 
résection  ou  maxillaire  supérieur,  par  Lèpre vost  [Rev.  gén,  de  clin,  et 
thérap,,  3  octobre  1889). 

Ablation  de  la  langue,  du  voile  du  palais,  de  Tamygdale  gauche;  liga- 
ture delà  linguale;  résection  du  maxillaire,  trachéotomie  préventive,  mort 
par  accidents  pulmonaires  le  septième  jour,  par  Le  Bec  {Gaz.  des  Xtôp., 
8  octobre  1889). 

Goitre  kystique  double  rétro-stemal  suffocant,  par  Boularesco  (4*  ses- 
sion du  congrès  français  de  chir.,  séance  du  8  octobre,  Paris,  1889). 

Sur  la  résection  préalable  de  la  moitié  du  maxillaire  inférieur  dans  les 
cas  de  néoplasme  de  la  langue  et  des  parties  voisines,  par  L.  Labbë 
(4*  session  du  congrès  français  de  chir.,  séance  du  9  octobre,  Paris, 
1889). 

Des  larges  incisions  circum-thyroXdiennes  dans  le  cancer  du  corps  thy- 
roïde, par  A.  Poucet  (4*  session  du  congrès  français  de  chir.,  séance  du 
11  octobre,  Paris,  1889). 

Hémiplégie  hystèriaue  avec  atrophie  musculaire  survenue  à  la  suite 
d*une  diphtérie,  par  M.  Debove  (Soc.  méd .  des  hôp.  de  Paris,  séance  du 
11  octobre  1889). 

De  l'angine  cholérique,  par  M.  Costa  {Revue  de  méd.y  10  octobre 
loo9)* 

Du  traitement  des  rétrécissements  do  l'œsophaee  par  l'clectrolyse  et  la 
dilatation,  par  J.-A.  Fort  (4«  session  du  congrès  français  de  chir.,  séance 
du  11  octobre,  Paris  1889). 

Extraction  d*un  calcul  de  Tamygdale,  par  Deschamps  {Dauphiné  méd.^ 
juillet  1889). 

Sur  les  troubles  de  la  parole  dans  les  divisions  congénitales  de  la  voûte 

falatine,  par  Chervin  (4*  session  du  congrès  français  de  chir.,  séance  do 
2  octobre,  Paris,  1889). 

Parallèle  entre  la  maladie  de  Basedow  et  Thystcrie,  par  Dumolard 
\ Dauphiné  méd.,  n*  7,  1889). 

Abcès  tuberculeux  d*origine  ganglionnaire  ouvert  dans  l'œsophage.  Hé- 
matémèse  foudroyante,  par  P.  Boulloche  (Soc.  anatom.  de  Paris,  séance 
du  4  octobre  1889). 

De  la  g^strotomie  dans  le  rétrécissement  cancéreux  de  l'œsophage,  par 
Nicaise  {Gaz.  méd.  de  Paris,  26  octobre  1889). 

De  la  diphtérie,  par  V.  Hutinel  {Joum.  de  méd.  de  Paris^Z  novembre 


Traitement  de  la  diphtérie,  par  E.  Volette  {Joum.  de  méd.  de  Paris, 
3  novembre  1889). 

Mycose  du  champignon  du  muguet,  par  G.  Roux  et  Linossier  {Lyon 
méd.,  3  novembre  1889). 

A  propos  du  mémoire  du  b^  Marais  (de  Honflour),  intiulé  :  De  l'in- 
tervention chirurgicale  dans  les  angines  coueuneuses  et  de  leur  traitement 
en  général,  par  de  Saint-Germain  {Rev.  mens,  des  mal.  de  Venfance^ 
novembre  1889). 

Cancer  de  l'œsophage;   dégénérescence  cancéreuse  des  ganglions  sus- 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES  875 

claviculaires,  des  ganglions  trachéobronchiqaes,  prétrachéo-bronchiques 
et  de  la  petite  courbure  de  l'estomac;  dégénérescence  wallérienne  du  nerf 
récurrent  gauche  englobé  dans  les  ganglions  irachéo-bronohiqaes  gauches 
formant  une  tumeur  Toluminouse;  compression  des  pneumo-gastriques, 
paralysie  du  récurrent  gauche,  voix  bilonale,  toux  coqueluchoïde  ;  début 
brusque,  par  G.  Gaussade  {Arch.  de  laryng,  et  rhinoLt  octobre  1889). 

Du  traitement  de  la  diphtérie,  par  Soulié  (Bull,  tnéd.  de  V Algérie, 
IT  novembre  1889). 

Traitement  des  rétrécissements  do  l'oesophage  •  Rapport  sur  des  notes 
de  Nicaise  et  Le  Dentu  et  un  travail  de  Kirmisson,  par  L.  Lefort  (Acad. 
do  méd.  de  Paris,  séance  du  S6  novembre  1889). 

Une  méthode  de  prophylaxie  contre  la  diphtérie,  par  R.  Gouëtoux 
(Rev,  gén.  de  clin,  et  tnérap.,  28  novembre  1889). 

La  cocaïne  dans  le  traitement  d'une  ulcération  de  l'amygdale,  par 
M.  Giraud  [Rev.  gén.  de  clin,  et  thérap.,  28  novembre  1889). 

Observation  d'un  kyste  du  maxillaire  siipérieur  droit.  Résorption  delà 
paroi  externe  du  sinus,  par  Pietkiewitcz  (Soc.  de  stomatologie,  séance  du 
18  février;  in  Journ.  des  conn.  méd.  et  prat.j  29  novembre  1889). 

Contribution  à  l'étude  des  luxations  des  vertèbres  cervicales,  par  Au- 
bcrt  [Thèse  de  Paris,  décembre  1889). 

De  l'amygdalite  infectieuse  et  contagieuse,  par  H.  Dauchez  (France  méd., 
1  décembre  1889). 

Echeveau  de  fil  pour  enlever  les  corps  étrangers  de  l'œsophage,  pré- 
senté par  Créquy  (Soc.  de  chir.  de  Pans,  séance  du  3  décembre  1889). 

La  bourse  pnaryngienne  ou  de  Luschka.  Recherches  anatomiqnes,  par 
Potiquet  (Rev.  de  lar.,  otol,  et  rhinol.,  15  décembre  1889). 

Nature  et  traitement  de  la  diphtérie,  par  Gritzman  et  Thiroloix  (Gax. 
des  hâp.y  21  décembre  1889). 

Diagnostic  précoce  et  traitement  de  la  coqueluche,  par  Gritzman  {Tri- 
bune méd.,  12  décembre  1889). 

Note  sur  le  muguet  et  les  ulcérations  ptérygoïdiennes  des  nouveau-nés, 
par  S.  Rémy  (Rev.  méd,  de  CEst,  1*'  décembre  1889). 

De  l'acide  sulforicinique  et  de  son  emploi  comme  véhicule  dissolvant  de 
quelques  médicaments  utilisables  en  applications  topiques,  par  A.  Ruaalt 
et  A.  Berlioz  (Arcfi.  de  laryng,  et  rhinol,^  décembre  1889). 

L'eczéma  de  la  langue,  par  P.  de  Molènes  (Arch.  de  laryng.  et  rhinol., 
décembre  1889). 

Du  traitement  de  la  diphtérie  par  le  mercure,  par  Rondot  (Rev.  gén. 
de  clin,  et  Ihérap.,  3  janvier  1890). 

L'angine  glanduleuse  dans  Tenfance;  sa  fréquence,  ses  rapports  avec  le 
catarrhe  rétro-nasal  et  les  végétations  adénoïdes  du  pharynx,  indications 
causales  du  traitement,  par  Aug.  Ollivier  (Rev,  mens,  des  mal.  de  V en- 
fance, janvier  1890). 

De  l'amygdalite  considérée  comme  maladie  infectieuse  et  contagieuse, 
par  Descoings  (Thèse  de  Paris,  janvier  1890). 

Des  indications  thérapeutiques  dans  les  rétrécissements  cicatriciels  et 
cancéreux  de  l'œsophage,  par  L.  Le  Port  (Bull,  gén.  de  thérap.,  15  jan- 
vier 1890j. 

Sur  le  traitement  de  la  diphtérie,  par  Glément  (Soc.  nat.  de  méd.  de 
Lyon,  séance  du  13  janvier;  in  Lyon  méd.,  19  janvier  1890J. 

Rétrécissement  de  l'œsophage  et  gastrotomie,  par  Terrillon  (Acad.  de 
méd.  de  Paris,  séance  du  21  janvier  1890). 

Notes  et  observations  sur  la  tuberculose  miliaire  aiguë  du  P^^ryi^^*  P^' 
D.  Aigre  (Bull,  et  mém.  de  la  Soc.  méd.  des  Wp.,  Paris,  22  lanvier  1890). 

De  Parri ère-gorge  et  de  l'amygdale  en  particulier,  considérées  comme 
portes  d'entrée  des  infections,  par  E.  Jeanselme  (Gaz.  des  hôp.,  25  jan- 
vier 1890). 

Traitement  de  l'angine  granuleuse,  par  H.  Luc  (Rev.  gén,  de  clin,  et 
thérap. y  30  janvier  et  3  février  1890). 


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876  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES 

De  Tantisepsie  parla  résorcine  dans  lo  traitemcat  de  la  diplhérie, etc. 
par  A.  Leblond  ei  G.  Baudier  [Journ,  de  méd,  de  Paris,  1889). 

Syphilis  héréditaire  tardive.  Gomme  du  pharynx,  par  Cheminade  (.4iiii. 
de  dertnat.  et  syphil.^  25  décembre  1889). 

De  rhypertrophie  des  amygdales,  par  Monteniers  [Journ,  des  Se.  méd, 
de  Lille,  20  décembre  1889). 

Tumeurs  osseuses  du  cou.  La  7*  vertèbre  cervicale  de  l'homme,  par 
Planel  [Thèse  de  Paris,  février  1890). 

Erythéme  vermillon  syphilitique  au  voile  du  palais,  par  Benoist  (Thèse 
de  Paris,  février  1890). 

Etude  sur  le  diagnostic  et  le  traitement  des  tumeurs  ganglionnaires  du 
cou,  par  A.-F.  Plicqut  (Gaz.  des  hâp.,  8  février  1890). 

Pigmentation  du  corps  thyroïde  sénile,  par  A.  Pilliet  (Bull,  de  la  Soc. 
anatotn.  de  Parte,  janvier  1890). 

Corps  étranger  de  Tœsophage,  par  P.  Delbet  (Bull,  de  la  Soc.  anatom. 
de  Paris,  Janvier  1890]. 

Traitement  de  Tangine  simple  aigué,  par  Gh.  Eloy  (Kev.  gén.  de  clin, 
et  thérap.,  13  février  1890). 

La  diphtérie  à  Bordeaux,  par  Gaube  (Thèse  de  Paris,  février  1890). 

Diverticule  œsophagien  et  gangrène  pulmonaire,  par  J.  Renault  (Bull, 
de  la  Soc.  anatom.  de  Paris,  février  1890). 

Ulcération  sublinguale  indépendante  de  la  coqueluche,  par  J.  Gomby 
(France  méd.,  21  février  1890). 

Conditions  qui  favorisent  le  développement  da  muguet,  par  G.  Linos- 
sier  et  G.  Roux  (Acad.  des  sciences,  séance  du  17  février  1890). 

Empoisonnement  par  ingurgitation  d'acide  chlorhydriaue.  Intégrité  de 
la  bouche,  du  pharynx  et  du  tiers  supérieur  de  l'œsonnage.  Lésion  des 
deux  tiers  inférieurs  de  Tœsophage  et  de  la  petite  courbure.  Phénomènes 
d'inanition.  Mort,  par  Ad.  Laffitte  (Bull.de  la  Soc.  anatom.  de  Paris,  fé- 
vrier 1890). 

Transplantation  du  corps  thyroïde  sur  l'homme,  par  Lannelongue  (Bull, 
méd.,  9  mars  1890). 

Cancer  de  l'œsophage  avec  no  vaux  secondaires  dans  la  rate  et  dans  le 
rein  gauche,  par  Dolorme  (Soc.  de  méd.  d'Alger,  séance  du  27  février;  in 
Bull  méd.  de  V Algérie,  V^  mars  1890). 

Traitement  antiseptique  local  et  antiseptique  général  de  la  diphtérie, 
par  A.  Fagot  (Thèse  de  Lyon,  février  1890). 

De  l'emploi  de  la  sonde  à  demeure  dans  le  traitement  des  rétrécisse- 
ments cancéreux  de  l'ossophage,  par  F.  Pouy  (Thèse  de  Lyon,  février 
1890). 

Note  sur  le  traitement  de  la  diphthérie,  par  Ch.  Tisné  (France  méd., 
14  mars  1890). 

Le  pouls  du  voile  du  palais  et  de  la  luette  dans  Tinsuffisancc  aortiqae, 
par  P.  Mcrklen  (Gaz.  hebd.  de  méd.  et  chir.,  15  mars  1890). 

Quelques  réflexions  à  propos  d'un  cas  de  gastrostomie  pratiquée  pour 

f>arer  aux  accidents  d'un  cancer  de  l'œsophage,  par  F.  Terrier  et  H.  De- 
aeenière  (Revue  de  chirurgie,  10  mars  1890). 

De  quelques  ulcérations  do  la  muqueuse  buccale  chez  les  enfants,  par 
Séjournet  (France  méd.,  21  mars  1890). 

Cancer  atrophique  de  la  langue  (épithélioma  pavimenteux  lobule),  par 
Cerné  (Soc.  de  chir.  do  Paris,  séance  du  19  mars  1890). 

Epiihélioma  primitif  de  l'amygdale,  par  Lacoarret  (Ann.  de  la  policli- 
nique de  Bordeaux,  ianvier  1890). 

Un  cas  d'accident  laryngé  de  rhérédo-syphilis  tardive,  par  R.  Arnaud 
(Ann.  de  la  policlinique  de  Bordeaux,  janvier  1890). 

Les  gommes  du  voile  du  palais.  Leur  diagnostic  et  leur  traitement,  par 
A.  Fournier  (Revue  générale  de  clin,  et  thérap.,  26  mars  1890). 

Manifestations  buccales  de  la  grippe,  par  Lecaudey  (V Odontologie,  fé- 
vrier 1890). 

Rétrécissement  cicatriciel   infranchissable   de   la  partie    inférieare  de 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  877 

Tœsophage.  Gastrostomie.  AlimeDlation  par  la  fistule  pendant  huit  mois. 
Dilatation  consécutive  du  rétrécissoment  avec  rétablissement  de  la  perméa- 
bilité de  Tœsophage.  Suture  et  obturation  presque  complète  de  la  fistule. 
Le  malade  retrouve  son  alimentation  normale,  par  0.  Terrillon  {Progrès 
méd.,  29  mars  1890). 

Carcinome  primitif  de  l'amygdale.  Mort  subite,  par  Schmit  (Soc.  de 
chir.  de  Paris,  séance  du  26  mars  1890). 

Arthropathie  diphtéritique,  par  Lyon  net  (Soc.  des  Se.  méd.  de  Lyon  ; 
in  Lyon  méd. y  29  mars  1890/. 

De  la  rubéole,  par  Juhel-Renoy  (Soc.  méd.  des  hôp.  de  Paris,  séances 
des  21  et  28  mars  1890). 

Fausses  membranes  diphtéritiques,  par  Saint- Philippe  {Joum.  de  méd, 
de  BordeatuCy  16  mars  1890). 

Papillome  du  voile  du  palais,  par  A.  Ghipault  (Bull,  de  la  Soc.  anat, 
de  Paris,  mars  1890). 

De  Tanesthésie  locale  par  la  cocaïne,  par  P.  Reclus  (Gaz.  hebd,  de  méd. 
et  cWr.,29mars  1890). 

Hémiplégie  et  hémiatrophie  linguale  d'origine  syphilitique,  par  Cb. 
Mauriac  (Soc.  française  de  dermat.  et  syphil.,  séance  du  10  avril  ;  in 
Progrès  méd.,  12  avril  1890). 

Un  cas  d'ataxie  diphtéritique,  par  L.  Dor  (Province  méd.,  n*  1, 
1890). 

Erosions  hémorrhagiques  de  l'œsophage,  par  Beaumé  (Bull,  de  la  Soc, 
anatom.  de  Paris,  mars  1890). 

Double  suppuration  des  glandes  sous-maxillaires,  par  A.  Pilliet  (Bull. 
de  la  Soc.  anatom.  de  Parts,  avril  1890). 

Gastrostomie  pratiquée  dans  un  cas  de  rétrécissement  cancéreux  de 
l'œsophage,  par  P.  Berger  et  Canniot  (France  méd.,  25  avril  1890). 

De  la  non-identité  de  la  diphtérie  humaine  et  de  la  dipht  érie  des 
oiseaux,  par  Saint-Yves- Ménard  (Soc.de  méd.  publique  et  d'hygiène  prof, 
de  Paris,  séance  du  23  avril  1890). 

Traitement  de  la  coqueluche  par  Fautipyrine,  par  Dubousqnet-Labor- 
derie  (Soc,  de  ihérap.  de  Paris,  séance  du  23  avril  1890). 

(Esophagotomie  externe  pour  retirer  un  bouton  de  manchette,  par  Gh. 
Périer  (Acad.  de  méd.  de  Paris,  séance  du 23  avril;  in  Gaz.  des  hôp., 
1"  mai  1890). 

Des  conditions  de  propagation  do  la  diphtérie.  Leçons  de  Sevestre, 
recueillies  par  L.  Gninon  (Progrès  mêd.^  3  et  24  mai  1890). 

Formes  graves  de  la  coqueluche  et  affusions  froides,  par  Ch.  Bataille 
(Bull,  de  la  Soc.  de  méd.  de  Rouen,  année  1889). 

Amygdalotomie  suivie  d'hémorrhagies  chez  un  enfant.  Rapport  de  Ë. 
Schwartz  sur  une  observation  de  Ë.-J.  Moure  (Soc.  de  chir.  de  Paris, 
séance  du  30  avril  1890). 

La  rougeole  et  la  diphtérie  aux  Enfauts-Assistcs  en  1889,  par  A.  Se- 
vestre (Bull,  et  mém.  de  la  Soc.  méd.  des  hôp.  de  Paris,  8  mai  1890). 

Recherches  sur  les  tumeurs  mixtes  des  glandules  de  la  muqueuse  buc- 
cale, par  de  Larabrie  {Arch.  gtfti.  de  méd.,  mai,  juin  et  juillet  1890). 

Pouls  amygdalo-carotidien  de  l'insuffisance  aortique.  Aortisme  hérédi- 
taire, par  H.  Huchard  [Bull,  et  mém.  de  la  Soc.  méd.  des  hôp.  de  Paris, 
8  mai  1890). 

Trois  observations  de  diphtérie,  par  Delthil  (Bull,  de  la  Soc.  de  méd. 
prat.  de  Paris,  V  mai  1890). 

Maladies  de  la  langue,  par  E.  Maurel  (Gaz.  méd.  chir.  de  Toulouse,  20 
ayril,  1*'  et  10  mai  1890). 

La  coqueluche  à  Paris;  sa  prophylaxie,  par  A.  Ollivier  (Rev.  mens,  des 
mal,  de  Venf.,  mai  et  juin  1890). 

Recherches  baetériologiqaes  sur  l'angine  pseudo-diphtéritique  do  la 
scarlatine,  par  A.  Wurtz  et  H.  Bourges  (Arch.  de  path.  expérxm.,  5  mai 
1890). 

ANNALE?  SES  MALADIES  DE  l'OREILLE  ET  DU  LARYNX.  —  XVI.  61 

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878  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES. 

Les  manifestations  linguales  de  la  syphilis,  par  A.  Fournier  (Union  méd.^ 
8,  15  et  22  mai  1890). 

Du  traitement  de  l'hypertrophie  amygdalienne,  par  Quéna  (Soc.  da 
chir.  de  Paris,  séance  du  7  mai  1890). 

Hydro-buccal  pseudo-syphilitique,  par  G.  Baudouin  (Soc.  de  dermat.  el 
syphil.,  Paris,  8  mai  1890). 

De  Tangine  scarlatinouse  précoce  psendo-diphtéritique,  par  A.  Seres- 
tre  [Bull,  et  mém.  de  la  Soc.  méd.  des  hop.  de  Paris,  15  mai  1890). 

Strumectomie  et  thyroïdectomie,  par  Siraud  (Soc.  des  Se.  méd.  de 
Lyon,  avril  1890;  in  Lyon  méd.,  18  mai  1890). 

Thyroïdectomie  partielle;  canules  à  trachéotomie,  par  A.  Poncet  (Soc- 
des  Se.  méd.  de  Lyon,  avril  1890;  in  Lyon  méd.,  18  mai  1890). 

Contribution  à  1  étude  de  la  maladie  de  Basedow.  Diagnostic  et  trai- 
tement par  Télectricité,  par  Renault  [Thèse  de  Paris^  mai  1890). 

Traitement  de  la  coqueluche  par  les  vapeurs  de  soufre,  par  Boury  (Soo. 
mcd.  d'Amiens,  2  avril;  in  Rev.  gén,  de  clin,  et  thérap.y  21  mai  189^. 

Dilalaticn  de  l'œsophage  probablement  d'origine  congénitale  chez  un  tu- 
berculeux. Erosions  hémorrhagiques  ayant  déterminé  la  mort,  par  L. 
Baume.  Examen  histologique,  par  M.  LetuUo  [Bull,  de  la  SoCy  anat,  de 
Paris,  fasc.  10,  mai  1890). 

Traitement  des  tumeurs  da  corps  thyroïde.  Revue  générale,  par  A. 
Broca  {Gaz.  heb,  de  méd.  et  chir,^  24  mai  1890). 

Spasmes  œsophagiens  dus  à  rhypertrophic  de  la  quatrième  amygdale, 
par  Joal  (Soc.  franc,  d'otol.  et  laryng.,  Paris,  24  mai  ;  et  Rev,  de  lar.^ 
otol.  et  rhinol.,  15  août  1890). 

Kystes  congénitaux  du  cou,  par  Tarnier  (Acad.de  méd.  de  Paris,  séance 
du  27  mai  1890). 

Traitement  employé  par  les  médecins  chinois  contre  la  diphtérie,  par 
Lecerf  [Bull,  et  mém.  de  la  Soc,  de  méd,  prat.  de  Paris  1890). 

La  diphtérie  à  l'hospico  de  la  Charité  de  Lyon  du  1"  novembre  1889 
au  30  avril  1890,  par  Vincent   [Lyon  méd.,  1"  juin  1890). 

Gomme  du  voile  du  palais,  par  Cbabrely  {Journ.  de  méd.  de  Bordeaux^ 
4  mai  1890). 

Tuberculose  mihaire  aiguë  de  rarrière-gorge  (amygdales,  piliers,  voile 
du  palais,  paroi  postérieure  du  pharynx,  base  de  la  lan^^uf^)  et  du  Uiynz, 
par  E.-J.  Heure  Uoum,  de  méd.  de  Bordeaux^  27  avril  1890]. 

Ulcération  de  raorte.  Mort  par  hématémcse,  par  Vimont  {BuU,  de 
la  Soc.  analom,  de  Paris,  fasc.  11,  mai  1890). 

La  vaporisation  d'eucalyptus  dans  la  diphtérie,  par  Bouamy  (Soc.  de 
méd.  de  Nantes,  2  mai;  in  Rev.  gén,  de  chn,  et  thérap.,  4  juin  1890). 

Uranoplastie  et  staphylorrbaphie,  par  Le  Dentu  [Médecine  moderne^  5  juin 
1890). 

Tumear  kystique  du  corps  thyroïde,  par  M.  Doyon  (Soc.  des  Se.  méd. 
de  Lyon;  in  Lyon  méd.,  8  juin  1890). 

Notes  sur  la  luette;  un  kyste  mucoïde;  un  angiome,  par  A.  Chipault 
(Rev,  mens,  des  mal.  de  /Vn/*.,  juin  et  juillet  1890). 

Propagation  de  la  diphtérie  d'un  pigeon  à  l'homme  et  de  l'homme  à 
Tenfant,  par  Bilhaut  (Bull,  et  mém,  de  la  Soc,  de  méd,  prat.  de  Paris^ 
ï"  juillet  1890). 

De  la  diphtérie,  par  Jules  Simon  (Bull,  méd.,  13  jain  1890). 

Gastrotomie  pour  rétrécissement  de  l'œsophage.  Rapport  de  Monod  sar 
nne  observation  do  Roux  (Soc.  de  chir.  de  Paris,  séance  du  11  juin 
1890). 

Sur  une  forme  végétante  de  syphilome  lingual  et  son  diagnostic  avee 
Tépithélioma,  par  Hallopeau  (Soc.  de  dermat.  el  syphil.,  Paris,  12  juin;  in 
Bull,  méd.,  15  juin  1890). 

Traitement  curatif  et  préservatif  du  croup  et  de  Tangino  couenneas^, 
par  Gallavardin  {Lyon  méd,,  15  juin  1890). 

Corps  étranger  de  l'œsophage  extrait  au  moyen  de   i'œsophagotomie 


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INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUES.  879 

externe,  par  Gross  (Soc.  de  méd.  de  Naney,  séance  du  14  mai  ;  in  Revue 
méd.  de  l'Est,  !•'  juin  1890). 

Bec  de  lierre  f^auche  complet,  intéressant  la  lèvre,  le  palais  et  le  voile. 
Type  normal  d'Albrecht,  par  R.  Sabouraud  [Bull,  die  la  Soc.  anatom.  de 
Paris,  fasc.  12,  mai  1890). 

Rétrécissement  de  l'œsophage,  action  des  courants  continus  et  du  ca- 
thétcrisme  sur  lo  norf  pneumogastrique  de  l'homme-  par  J.-A.  Fort  (Rev, 
chirurgicale,  15  juin  1890). 

Contribution  à  l'étude  de  Tétiologie  et  de  la  pathogénie  de  la  langue 
pileuse,  par  Wallcraod  (Thèse  de  Paris,  juin  1890). 

Gomplicaûon  pblegmoneuse  dans  la  convalescence  de  la  grippe;  phleg- 
mon latéro-pharyngien,  par  J.  Vilcocq  (Union  méd.  du  Nord-Est,  juin 
1890). 

Lipome  du  cou,  par  Géry  (Soc.  méd.  de  Reims,  séance  du  2  avril;  ia 
Union  méd.  du  Nord-Est,  juin  1890). 

Diphtérie  pendant  la  grossesse,  par  Durand  (Soc.  des  Se.  méd.  de 
Lyon;  in  Lyon  méd.,  22  juin  1890). 

Antisepsie  médicale  dans  la  diplitérie  et  la  rougeole,  par  J.  Grancher 
(Soc.  de  méd.  publ.  et  d'hyg.  proi.,  séance  du  25  juin  ;  in  Progrès  méd., 
28  juin  1890). 

Statistique  des  trois  premières  années  du  service  des  diphtéritiques  à 
rhospice  de  la  Charité  de  Lyon,  par  Rabot  (Lyon  méd.,  29  juin  1890). 

Du  traitement  de  rangine  dipntcritique  par  le  sublimé  en  pulvérisa- 
lions,  par  Corneille  Saint-Marc  (Poitou  méd.,  i"  juin  1890). 

Ankyloglosse  et  lipome  lingual  congénitaux,  par  A.  Chipanlt  (Bull,  de 
la  Soc.  anat.  de  Paris,  fasc.  13,  mai-juin  1890). 

Epitbélioma  de  l'œsophage.  Ulcération  de  l'aorte,  mort  par  bémorrhagie 
interne,  par  J.  Sottas  (Bull,  de  la  Soc.  anat.  de  Paris,  fasc.  13,  mai-juin 
1890). 

Ulcère  de  l'œsophage,  par  Hulot  (Bull,  de  la  Soc.  anat.  de  Paris,  fasc. 
13,  mai-juin  1890). 

De  l'emploi  de  la  sonde  h  demenre  dans  le  traitement  des  rétrécisse- 
ments cancéreux  de  l'œsophage,  par  H.  Gangolpbe  (Lyon  méd.,  6  et  12 
juillet  1890). 

Corps  étranger  de  l'œsophage;  extraction,  par  Romniciano  (Rev.  mens, 
des  mal.  de  r^/i/'.,  juillet  1890). 

Etude  sur  les  paralysies  glosso-lahiécs  cérébrales  à  forme  pseudo-bul- 
baires, par  LcrescUe  (Thèse  de  Paris,  juillet  1890). 

Les  principales  théories  sur  la  patho^énie  et  le  traitement  de  la  diph- 
térie,  par  Jlenno  iThèse  de  Paris,  juillet  1890). 

De  l'angine  herpétique  et  du  zona  bucco-pharyngien,  par  Ponzin  (Thèse 
de  Paris,  juillet  1890). 

Remarques  sur  quelques  corps  thyroïdes  séniles,  par  A.  Pilliet  (Bull. 
de  la  Soc.  anatom.  de  Paris,  fasc.  14,  juin  1890). 

Recherches  sur  1  etiologie  de  la  diphtérie;  relation  de  l'épidémie 
lyonnaise  des  six  premiers  mois  de  1889,  par  J.-M .-A.  Rossigneux  (Thèse 
de  Lyon,  1890). 

De  la  diphtérie  à  Nancy,  par  P.  Parisot  (Rev.  méd.  dé  VEst,  15  juillet 
et  l»'  août  1890). 

De  Tamygdalotomie  dans  le  traitement  de  l'hypertrophie  tonsillaire,par 
Désiré  (Thèse  de  Paris,  juillet  1890). 

Dos  troubles  psychiques  dans  la  maladie  de  Basedow,  par  Martin  (Thèse 
de  Paris,  juillet  1890). 

De  la  diphtérie  au  point  de  vue  de  son  identité  avec  certaines  maladies 
des  oiseaux,  des  chats  et  des  vaches,  par  Horand  (Bull.  méd.  et  adm.  du 
disp.  gén.  de  Lyon,  juillet  1890). 

Obser^'ations  sur  la  cure  des  amygdales  hypertrophiées  par  les  cauté- 
risations au  galvano-cautére,  par  L.  Kougier  (&u//.  méd.  et  adm.  du  disp. 
gén.  de  Lyon,  juillet  1890). 


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880  INDICATIONS  BIBLIOGRAPHIQUEB 

Remèdes  nouveaux  contre  la  coqueluche,  par  G.  Talamon  (Médecine 
moderne,  24  juillet  1890). 

Cancer  de  l'œsophage  à  début  dyspnéique,  accès  de  suffocation,  tra- 
chéotomief  compression  des  récurrents,  par  E.  Gaucher  (Soc.  mca.  des 
bôp.  de  Paris,  séance  du  18  juillet  1890). 

Amygdalotomie  et  ignipuncture,  par  A.  Dudefoy  [Gaz.  des  hôp.y  39  juil- 
let 1890). 

Un  cas  de  myxœdëme  traité  par  la  greffe  hypodermique  du  corps  thy- 
roïde d'un  mouton,  par  Bettencourt  et  Sorrano  (Congrès  de  TAssoc.  franc, 
pour  l'aTanc.  des  sciences,  tenu  à  Limoges  du  7  au  14  août  1890). 

Tumeur  gazeuse  du  cou,  par  J.  Lcmaistre  (Congrès  de  TAssoc.  franc,  pour 
Tavanc.  des  sciences,  tenu  à  Limoges  du  7  au  14  août  1890). 

Atrophie  thyroïdienne  chez  les  idiots,  par  Mordret  (i"  congrès  do  la 
Soc.  des  méd.  afiénistes   français,  tenu  à  Rouen  du  5  au  7  août  1890). 

Du  traitement  de  la  diphtérie  par  le  perchlorure  do  fer,  par  A.  Zinnis 
{Gaz,  hebd,  de  méd.  et  cnir.,  30  août  1890). 

Phlegmons  péri-amygdaliens,  par  J.  Lemaistrc  (Assoc.  franc,  pour  l'a- 
vanc.  de.*^  sciences;  congrès  de  Limoges,  août  1890). 

Angine  diphtéritique  traitée  sans  succès  par  tes  badigcoonages  phéni- 
qués,  par  Le  Roy  [France  méd ^ ,  22  août  1890). 

De  ta  diphtérie,  par  Roux  et  Yersin  [Annales  de  Vlnstiiut  Pasteur^ 
juin  1890). 

Origine  ornithologique  de  la  diphtérie,  par  Dellhil  (Assoc.  franc,  pour 
Tavanc.  des  sciences,  congrès  de  Limoges,  août  1890). 

Déformations  thoraciques  dues  à  Thyperirophie  des  amygdales,  par 
Phocas  {Ann,  d'orthop.  et  chir,   prat.,  l"  août  1890). 

Corps  éirancers  de  l'œsophage,  par  Bilhaut  (Soc.  de  thérap.  de  Paris, 
séance  du  23  juillet  1890). 

Néoplasme  œsophagien,  par  Hargery  (Soc.  des  Se.  méd.  de  Lyon;  in 
Lyon  méd.,  31  août  1890). 

Diphtérie  à  Nancy,  parParisot  (Soc.  de  méd.  de  Nancy;  in  Rev.méd. 
de  VEst,  1^'  août  1890). 

Ulcération  pharyngienne,  par  H.  Henrot  (Soc.  de  méd.  de  Reims;  ia 
Union  méd.  du  Nord-Est,  août  1890). 

La  langue  noire  (mélanotrichie  linguale),  par  H  Surmont  [Gaz.  des 
hôp.,  6  septembre  1890). 

Traitement  de  l'hypertrophie  des  amygdales,  par  H.  Cuvillier  {Bull.  méd. 
7  septembre  1890). 

A  propos  du  traitement  de  la  diphtérie  par  la  méthode  de  M.  Gaucher 
par  de  CfrésafQtignes  (France  méd,^  12  septembre  1890). 


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ERRATA 


A  la  page  703  des  Annales  (Société  d'otologie  américaine)  au 
lieu  de  :  le  D'  Richards  a*a  pas  observé  de  tels  résultats,  lire  :  le 
D'  Richards  n'a  pas  fait  des  recherches  sur  les  résultats. 

Dans  la  discussion  sur  la  communication  de  Treitel  (page  783 
des  Annales)^  le  D''  Krakauer  nous  prie  de  rectifier  ainsi  qu'il 
suit  les  paroles  qu'il  a  prononcées.  Au  lieu  de  Tinflummation  de 
l'oreille  moyenne,  etc.,  lire  :  dans  l'otite  moyenne  consécutive 
aux  opérations  intra-nasales,  il  résulte  le  plus  souvent  de  l'a- 
namnèse  que,  après  l'opération, le  nez  est  lavé.  Messieurs,  je  vous 
en  avertis.  Si  l'on  opère  dans  le  nez  et  que  Ton  craigne  Thé- 
morrhagie,  le  nez  est  alors  provisoirement  pour  moi  un  Nolime 
tangere. 

A  la  page  784,  au  lieu  de  l'ablation  d'un  éperon  osseux  du  nez 
fut  suivie  de  méningite,  puis  de  rhumatisme  articulaire  généra- 
lisé ;  il  s'agit  d'un  rhumatisme  articulaire  qui  commença  acci- 
dentellement dans  les  articulations  de  la  vertèbre  cervicale  et 
dégénéra  ainsi  en  méningite. 


NOUVELLES 


Notre  confrère  et  ami  le  D'  E,  Ménière^  vient  d'être  nommé 
par  arrêté  du  ministre  de  l'intérieur,  médecin-adjoint  de  l'ins- 
titution nationale  des  Sourds-Muets  de  Paris.  Il  a  été  également 
nommé  médecin  auriste  de  la  grande  Chancellerie  de  la  Légion 
d'honneur. 


Lors  de  la  dernière  réunion  de  la  Société  de  Laryngologie  de 
Berlin  ont  été  élus  :  B.  Frœnkel,  président  ;  Landgraf,  vice- 


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883  NOUVELLES 

président  ;  P.  Heytnann  et  A.  Rosenberg,  secrétaires  ;  Schœtx, 
trésorier  et  Krskauer,  bibliothécaire. 


Nous  lisons  dans  VAUgemeine  Wiener  med,  Zeiiung  que  le 
D'  J.  Habermann,  privat-docent  à  l'Université  allemande  de 
Prague»  a  été  nommé  professeur  extraor  i inaire  d'otologie  à 
rUniversité  de  Gratz« 


Vin  de  Chassâino.  Pepsine  et  diastase.  Rapport  favorable  de 
TAcadémie  de  médecine,  mars  1864.  Contre  les  affections  des 
voies  digestives. 

Bromure  de  potâssidm  granulé  de  Paieras.  Approbation  de 
l'Académie  de  médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  système 
nerveux.  Le  flacon  de  75  grammes  est  accompagné  d'une  cuiller 
mesurant  60  centigrammes. 

Phosphatinb  Falières.  Aliment  très  agréable,  permettant, 
chez  les  jeunes  enfants  surtout,  Tadministration  facile  du  phos- 
phate assimilable. Une  cuillerée  contient  50  centigrammes  de  phos- 
phate. 

L*Eau  de  la  Bourboule  est  éminemment  reconstituante.  Elle 
réussit  dans  tous  les  cas  de  bronchite  chronique.  En  outre,  les 
maladies  de  la  peau  cèdent  à  son  usage  en  boisson,  surtout  si 
Ton  y  joint  les  compresses  ou  les  lotions  continuées  avec  quelque 
persévérance. 


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OUVRAGES  ENVOYES  AUX  ANNALES. 


Ueber  Paohydermia  laryogis  besonders  an  der  iDterarytâaoîd- 
falte  (De  la  pachydermie  laryngée,  po-rticulièrement  des  replis 
interaryténoîdiens,  par  0.  Guiari  (Tirage  à  part  de  la  Wiener 
Klin.  Wocb.,  n*»  41  ;  1890). 

Du  vertige  laryngé,  par  A.  d'AauANNO  (Extrait  des  Arob,  itah 
de  LaringoL,  fasc.  4;  1890). 

Hémorrhagie  consécutive  à  ramygdalotomie,  par  Tuornbr  (In 
Cincinnati  Lancet  Clinic^  18  octobre  1890). 

Die  Behandeling  van  de  Verkromming  van  hets  Tusschenschot 
van  den  Neus  (Le  traitement  des  déformations  de  la  cloison  du 
nez,  par  W.  Schutter  (Extrait  du  Nederland  Tijdscbrift  voor 
Geneeskun  de  1890). 

Ueber  den  Zusammenhang  der  uasalen  Lymphbahnen  ioiit  dem 
Subarachnoidealraum  (Sur  le  rapport  des  voies  lymphatiques 
nasales  de  Tespèce  sous-arachnoîdien,  par  T.  S.  Flatau  (Tirage 
à  part  de  la  Deuts.  Med.  Wochens,  n«  44;  1890). 

Ueber  Taubstummheit,  ihro  Ursachen  und  Verhûtung  (Sur  la 
surdi-mutité,  ses  causes  et  les  moyens  de  la  prévenir,  par 
A.  ScHWENDT  (Brochure  in-8<>  de  40  pages,  prix  :  1  fr.  20,  Benno 
Schwabe,  éditeur,  Bâle,  1890). 

Traité  de  la  diphtérie.  Sa  nature  microbienne.  Son  origine  or- 
nithologique  probable.  Ses  différentes  médications  et  opérations, 
et  plus  spécialement  son  traitement  général  et  local,  et  sa  prophy- 
laxie par  les  hydrocarbures  non  toxiques,  par  Delthil,  avec  pré- 
face du  professeur  Verneuil  (Un  vol.de  680  page8,avec  19  planches 
en  noir  intercalées  dans  le  texte  et  5  planches  hors  texte  en 
couleur,  prix  8  francs.  0.  Doin,  éditeur,  Paris,  1891). 

Traitement  méthodique  des  troubles  de  la  parole  causés  par 
les  divisions  congénitales  palatines,  par  Guervin  (Extrait  du 
Congrès  français  de  Chirurgie,  4®  session,  Paris,  1889). 

Ein  Fall  von  Kehlkopfîractur  mit  gunstigem  Ausgang  (Un  cas 
de  fracture  du  larynx  à  issue  favorable,  par  À.  Sokolowski  (Ti- 
rage à  part  de  la  Berl.  klin.  Wocb.,  n*  40  ;  1890). 

Affections  du  nerf  acoustique  dans  la  néphrite,  par  G.  Gradb- 
NiGO  (Extrait  du  Sordomuto^  n»  5  ;  1890). 


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884  OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 

Bakteriologische  Beobachtungen  ûber  den  Inhalt  der  Easta- 
chischen  Trompeté  bel  chronischeQ,  katarrhalischen  Mittelohi^ 
entzûndungen  (Remarques  bactériologiques  sur  le  contenu  de 
la  trompe  d'Eustache  dans  les  inflammations  de  roreille  moyenne 
chroniques  et  catarrhales,  par  A.  Maggiora  et  G.  Gradenigo 
(Tirage  à  part  du  Centralblatt  f,  Bakteriologie  u,  ParasiteD- 
kunde,  n^  19;  1890). 

Suppuration  de  Tattique  tympanique  et  perforation  de  la  mem- 
brane de  Shrapnell,  par  B.  A.  Randall  (Extrait  du  Med.  News, 
27  septembre  1890). 

Cholestéatome  de  Toreille,  par  B.-A.  Randall  (Extrait  de 
VUniversity  med.  Magazine,  juillet  1890). 

Des  contre-indications  du  cathétérisme  de  la  trompe  d'Eus- 
tache.  Nécessité  de  Tasepsie,  par  Polo  (Tirage  à  part  de  la 
Revae  de  Laryng,  OtoL  et  RhinoL,  n^  18  ;  1890). 

Transactions  of  the  American  otological  Society  (Comptes 
rendus  de  la  Société  d'otologie  américaine,  2â«  réunion  annuelle. 
Hôtel  Kaaterskill  Mountains,  N.-Y.,  15  juillet  1890  [Mercarj 
publishin g  Company^  New  Bedford,  Mass.,  1890). 

Ueber  bénigne  Pharynx  Geschwûre  (Sur  les  ulcérations  bé- 
nignes du  pharynx,  par  T.  Heryno  (Tirage  à  part  de  Vint.  klin. 
Rundschau,  n»«  41  et  42;  1890). 

Surgical  treatment  of  cough  in  diseases  of  the  upper  passages, 
with  démonstration  of  instruments  and  spécimens  (Traitement 
chirurgical  de  la  toux  dans  les  affections  des  voies  aériennes 
supérieures,  avec  démonstration  d'instruments  et  de  spécimens, 
par  J.-W.  Gleitsmann  (Extrait  du  Brooklyn  med,  Journ.,  sep- 
tembre 1890). 

A  case  of  primary  tuberculose  of  the  pharynx  terminating  in 
cure  (Un  cas  de  tuberculose  primaire  du  pharynx  terminé  par  la 
guérison,  par  J.-W.  Gleistmann  (Extrait  du  New-York  med, 
jfourn,,  11  octobre  1890). 

Note  sur  Téternuement  provoqué  par  les  excitations  lumi- 
neuses, par  Ch.  Féné  (Extrait  des  Comptes  rendus  de  la  Société 
de  biologie,  séance  du  18  octobre  1890. 

Du  diagnostic  de  l'empyème  «  latent  »  de  Tantre  d'Highmore, 
par  le  lavage  explorateur,  par  L.  Lightwitz  (Extrait  du  Bulletia 
méd.^  no86;  1890). 

Le  Gérant  :  G.  Masson. 
Paris.  —  Soc.  dlmp.  PAUL  DUPONT,  4,  roe  du  Booloi  (Q.)  1^.5.90. 


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TABLE  DES  MATIÈRES  DE  L'ANNÉE  1890 

(16»  VOLUME) 


TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


Âckerinann,  190. 
Andeer,  494. 
Anoandale,  200. 
Argumosa,  500. 
Audrv  (Ch.),  GO,  62. 
Auduberl,  41. 
Ayros,  859. 


B 


Bacon  (Gorhani),  856,  859. 
Baden  (G.),  578. 
Bard  (L.),  67. 
Bardenheuer,  860. 
Bark  (J.),  571. 
Barlow  (Th  ).  265. 
Barr  (T.).  120. 
Barradough  (Sutton),  716. 
Barlh  (Ad.),  853,  855. 
Baumgarten  ^E.},  489,  868. 
Bayer  (L.),  404. 
Becker,  565. 
Behr,  481. 
Belde,  491. 
Benoet,  189. 
Berdez,  191. 
Berger  (Emile),  182. 
Berger  (Paul),  44. 
Bernhardt  (M.),  715. 
Berthold  (E.),  849,  852. 
Beschorner  (0.),  11)6. 
Besser  (L.  von),.  470. 
Bezold  (P.),  840. 


Bischof,  714. 

Bischoffswerder,  344. 

Bischop(S.),  847. 

Blau  (L.),  411. 

Bloch  (Emil),  489. 

Blumenau,  134. 

Boinel  (E.).  767. 

Bojew  (G.),  197. 

Bokai  (J.),  872. 

Bolcy  (R.),46,  545,  850. 

Boucheron,  35,  686,  637. 

Boucbut  (E.),  29,  68. 

Bramann  (P.),  867. 

Brandt  (Ed.),  135. 

Broisacher  (L.),  473. 

Bresgen  (M.),  711. 

Bronner  (A.),  350. 

Brosset,  66. 

Browne  (Lennox),  558,  570. 

Brucke,  788.. 

Bruckner  (G.),  388. 

Bryanl,  342. 

Buck  (A.-H.),  182,  699,  700. 

Bull  (Ole),  134. 

Burkner  (K.),  846. 

Burnett  (C-H.),  700. 

BulUn  (H.),  716. 


Candwell,  576. 
Cane  (L.),  265. 
Capart  (A.),  261,  401. 
Carlaz  (A.),  47,  647. 
Caussade  (G.),  66. 
Chantemesse  (A.J,  68. 
Charazac  (J.),  699 
Châlellier  (H.),  35,  164. 


ANKALBS  DES  MALADIBS  DE  L  OREILLE  ET  DU  LAHTNX.  — XVI. 


62 


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TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS. 


Chevallet  (E.),  27. 
Chiari  (0.),  18,  485,  491. 
Corradi  (Corrado),  652. 
CoPle  (M.),  63. 
Gouëloux  (L.),  251. 
Gozzolino  (V.),  107,  696. 
Cuvilliep  (H.),  317. 


D 


Dabney  (G.),  856. 

Dana  (G.),  199. 

Deiepine,  263. 

Delstanche  (Gh.),  898. 

Démons,  45. 

Désiré  (P.-E  ),  832. 

Desvemine-Galdos  (G.-M.),  240,672. 

Dinkler,*788. 

Dodd  (G.-W.),  574. 

Dor  (L.),  209,  310. 

Dreyfuss  (R.).  185,  865. 

Du  Mesnil,  189. 

Dunlop,  714. 

Duplay  (S.),  183. 


Ë 


Eeman  (E.),  42. 
Ehrmann  (A.-H.),  868. 
Eiselsberg  (von),  495. 
Eitelbçrg  (A.),  /05.  858. 
Ellis  (Havelock).  341. 
Ewald  (R.),  338. 


Fabre  (P.).  48. 

Favitzky  (P.),  196. 

Fêré  (Gh.),  82. 

Fernet  (G.),  62. 

Ferrer  (H.),  857. 

Field,  2i30. 

Flesch,  342. 

Fort  (J.-A.),  64,  65. 

Fowler  (G.-R.),  205. 

Fraenkel  (B.j,  192,  478,  487,  491, 

775,  8ô2. 
Fraenkel  (Eug.),  469. 
François-Franck,  52. 
Fpiedlaender(A.),  484. 
FuUer,  806. 


Gabbi  (U.),  492. 

Garel  (J.),  47,  209,  810. 

Garré  (G.),  475. 

Gastou  (P.j,  632. 

Gautier,  205. 

Gellé,  30i,  589,  760,  767,  845,  851. 

Gerber,  (P.),  713.  784. 

Giampielro,  850. 

Gieilsmann  (J.),  204. 

Glover  (J.),  81,  3i7,  509,  630. 

Goguillot  (L.j,  251. 

Golynetz,  564.  * 

Goraperz  (B.),  188,  198,  339. 

Gordon,  712. 

Goris  (Ch.),  58,  898,  405. 

Gottslein  (J.),  100. 

Gouguenheim  (A.),  509,  604,  630. 

Gradenigo  (G.),  382,555,  611,613, 

614,  824. 
Gray,  350. 
Grœnouw,  861. 
Gruber  (J.),  464. 
Grucning,  858. 
Grûnwaid,  565. 
Guye,  844. 


H 


Habermann  (J.),  118,  466. 

Hagen,  204. 

Hahn,  343. 

Hajek,  137. 

Hamon  du  Fougeray,  181,  236. 

Handford  (H.),  262. 

Hartmann  (A.),  258,  485,832,  853, 

854. 
Hang,  (R.),  186,  706. 
Hayward  (G.),  195. 
Hecke,  854. 
Hennebert  (G.),  261. 
Herioch,  346. 
Hepburn  (N.-J.),  702. 
Heryng  (Th.),  1. 
Herzog  (J.),  188. 
Hessler,  126,  128,  842. 
Heurlaux,  36,  50. 
Ileymann  (P.),  479,  497. 
Heymann(R.j,  776. 
Hicguet,  400,  402. 
Ilildebrandt,  564. 


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TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


W 


Hiii  (w.),  fm* 

Hobbs  (A.-G.),  201. 
Hoffinann,  341,  579. 
Holste  (A.).  487. 
Hood  (Donald),  712. 
Hooper  (F.- H.),  21,  811. 
Hopsley  (V.).  805,  ^7,  781. 
Howe  (L.),  700. 
Huber,  559. 


Jacobson  (L.),  415. 
Jacquemart,  SS, 
Jacques»  44. 
Jalaguier  (A.),  43. 
Jankau  (L.),  704. 
Jirmunsky,  570. 
Joal  (J.),  652. 
Joël  iK.),  184. 
Johaonessen  (A.),  57i)* 
Joly  (A.),  690. 
Jufflnger(G.),  197,844,477. 
Juhel-Rénoy  (E.),  58. 
Julliea  (Louis),  30 
Jurgensmeyep  (D.-J.),  474. 


K 


Kafemann  (R.),  482,  490,  772,  786. 

Kanlhack  (A.-A.),195,775,776,  859. 

Kayser,  190,  847. 

Keatîng  (J.),  253. 

Keimer,  469. 

Kersiing  (G.),  787. 

Kessel,  846. 

Kiesselbach,  134. 

Kirchner  (W.),  110. 

Kirmisson  (Ë.),  81. 

Koch  (Paul),  313,  682. 

Koch  (P.-D.),  72. 

Koerner  (0.  ,  116,  416. 

Kolisko,  563. 

Kosegarten,  133. 

Kraiewsky,  565. 

Krakauep  (A.),  488. 

Krause  (H.),  848,  784. 

Krauss,  677. 

Krelschmann  (de  Halle),  407. 

Krelschmann  (deMagdebourg),842. 

Kpleg,  199,  486. 

Kuhn,  409,  465,  490,  888. 


Labil  (G.),  56. 

Lacoarret  (L.).  86,40,  41,  66. 
Laker(G.),116,  87a 
Lamy  (H.),  82. 
Landgraf,  470,  471. 
Lane  (Arbulhnot),  261. 
Lange  (V.),  349. 
Langreuter,  470. 
Lannois  (M.),  26,  649. 
Laurent  (0.),  397,  439,  834. 
Le  Fort  (Léon),  46. 
Le  Noir  (P.).  175. 
Lépine  (R.),  62. 
Leudet  (R.),  669. 
LewT  (B.),  191. 
Leyden,  479. 
Lingard(A),  208, 
Linossier  (G.J,  69. 
Lippincott,  702 
LoBwe  fL.),  188. 
Lœwenbcrg  (B.),  29. 
Lœwenstein,  869. 
Lublinski  (W.),  787. 
Luc  (H.),  43,  bO,  62. 
Ludewig,  123, 148,  850. 


Mac  Bride  (P.),  192,  848. 

Macdonald  (GrevIUe),  962. 

Macewen  (W),  181. 

Mackenzie  (J.-N.),  676. 

Mac«Mahon,  858. 

Malinowski,  660. 

Manouvrier,  32. 

Marano  (S.),  468. 

Marchand,  494. 

Marchant  (Gérard),  58. 

Marie  (Pierre),  72, 

Martel  (E.),  41. 

Massei  (F.),  192,  461,  462. 

Mauriac  (Ch.),  39. 

Maurin  (E.),  63. 

Medernach  (W.),  884. 

Ménière(E.),  37.  688. 

Meyer  (A.),  710, 

Michael  (J.),  187,  686,  688,  689. 

Michelson  (P.j,  8*8.  476,  486,  778. 

Mickulicz,  778. 

Middlemass-Hunt  (J.),  667. 


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TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS. 


MinoB,  36. 

Mitskouner,  341. 

Mokée,  715. 

Moncorg«  (R.),  18. 

Montaz,  49. 

Moos  (S.),  466,  838,  859. 

Morell-Mackenzie  (Sir).  569 

Môse»  (H.K  467,  788. 

Mosler,  349.  .  . 

Moure  (E.-J.),  36,  649,  690. 

Mullep  (D.),  497. 

MuUer  (Pr.),:496. 


N 


Natier  (M.),  27,  41,  59. 
Netchaieff,  201 .      . 
Nelter  (A.),  32. 
Nicai8e,'42,  65. 
Nimier,  Si. 
Noquel,  34,  632. 
Nykamp,  711. 


0 


Olivier,  28. 

OlUer  (L.).  49,  50, 

Oliuszewski,  560. 

Onodi  (A.),  195,  487,  871,  873. 

Orwin,  189. 

Osier,  193. 

Ossendowsky,  564. 


Paltauf,  563. 
Penzo  (R.),556. 
Périer  (Gh.),  357. 
Pelit  (L.-H.),  71. 
Peyer  (A.);  871. 
Peyier,  200. 
Peyrissac,  40. 
Photiadès,  264.    , 
Picqué  (L.),  61,  437,  439. 
Piniaczek,  563. 
Pl0skoff,  193. 
PKeqne  (A.-F.>,  141,  797. 
Pœlohen  (R.),  785.       - 
Poisson  (L.),  60. 


Pokrasoff,  135 

Polilzer  (A.),  406,  835,  851. 
Polo,  53. 

Pomeroy  (O.-D.),  708. 
Poucet  (A.;,  60. 
Portchinsky,  135. 
Potiquet,  54,  832. 
Proust  (A.),  289. 
Praedborski,  559. 
Putelli  (F.),  476. 


R 


Radzich,  861. 

Randall  (B.-A.),  697,  701. 

Raugé  (P.),  56,  57. 

Raulin  (V.),  641. 

Raymond  (Paul),  37. 

Razumowsky  (V.),  193. 

Reinhardt,  123. 

Rendu  (H.),.  33. 

Rélbi(L.),  478,  489,.  778. 

Ricard  (A.),  28. 

Richard  (0.),.  848.  - 

Richards  (Huntiiigton),  698,  700. 

Rohrer.(F.)„414,712,  715. 

RoUand  (A.-J.-B.),  136,  345. 

Bosenberg  (A.),  466. 

Rosenthal  (I.),  55. 

Roser  (K.),  466. 

Rossbach,  779. 

Rolh,  579. 

Roukowltch,  342. 

Roux  (E.),  70. 

Roux  (G.),  59. 

Ruault  (A.),  41,53,  54,  58,  63,633. 

Rutten,  404.  405. 

Rydigier,  345. 


Sigous  (C.-E.),832. 
Saint-John-Roosa  (D^B.),  96. 
Sandmann,  490    • 
Savill  (T.-D),  194. 
Schede,  190. 

Scheinmann-^J»)»  *^t  493,  777. 
Schiffers  (F.).  340,  408. 
Schilling  (F.),  494. 
Sehirmunsky,  850. 
Schleîcher  (W.).  448. 
Schmidt^M.),.49â. 


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TABLE  DBS  NOMS  D'AUTEURS. 


Schmiepelow  (E.),396. 

Schneider»  484. 

Schnitzler  (A.),  564. 

Schnitzler  (J.),  346. 

Schoelz,  495. 

Schubert,  (P.).  488. 

Schucbardt,  481. 

Schwabach,  185,  704,  849. 

Schwendt  (A,),  781. 

Secchi  (G.),  845. 

Sedziuk  (J.),  561. 

Seifept  (0.),  59,  467. 

Seiler  (CJ,  105. 

Semon  (P.),  92,  264,  305,  887,781. 

Sénac.Lagrange,33i,888,  453,616. 

Sevestre  (A.),  88,  67. 

Sexton  (S.),  836. 

Siebenmann,  132,  202,  482. 

Silk  (F.-W.),  573,  575. 

Simon  (Jules),  69. 

Socin,  779. 

Sokolowski  (A.),  560,  568,  863. 

Solis-Cohen  (J.),  42,  204. 

Sota  y  Laslra  (R.  de  la),  45. 

Spicer  (Scanes),  264,  578. 

Srebrny,  560. 

Stacke,  843. 

Sleinbriigge,  131,  847. 

Stepanow  (E.),  198. 

Slepp,  494. 

Sterck  (J.),  869. 

Stem,  345. 

Slewart  (W.-R.-H.),  194. 

Stoker  (G.),  261. 

Strahan(S.-A.-K.),  200. 

Stroem,  194. 

Suarez  de  Mendoza  (P.),  643,654. 

Suchannek,  190. 

Symonds  (Charters),  262. 

Szenes  (S.),  465. 


Tachard,  81. 
Tauber  (B.),  189,  202. 
Tchernaieir,  563. 
Terrier  (P.),  365. 
Theobald  (S.) ,  698. 
Thomas,  251. 
Thost  (A.),  473,  779. 
Tissier  (P.),  289,  370. 
Treilel  (L.),  782. 
Trendelenburg,  344. 
Trousseau  (A.),  53. 
Truckenbrod,  851. 
Tsakyroglous,  195. 


u 

Urbantschitch,  SS 
V 


Valette,  87. 
Vincent,  72. 
Vohsen  (K.),  197,  846. 
Volynelz,  186. 
Voss,  114. 


w 


Wagenhaûser,  129. 
Wagnicr,  35,  635. 
Walb,  412. 
Warner,  710. 
Wegener,  845. 
Weinlechner,  574. 
Weiss  (L.),  96.     . 
Weiss  (T.),  47. 
Widal  (P.),  68. 
WUliam8.(A.-D.^,  861. 
Wipham,  268. 
Wolf(J.),  575. 
Wolfenden  (R.  Norris),  571. 
Wolkowitch,  572. 
Wright  (E..A.),  194. 
Wright  (J.),  198,  202. 


X...,  579. 


Yersin  (A.),  70. 


ZaufaJ  (E.),  463,  707,  837, 
Ziem,  iv9,  206,  718. 
ZwiUinger,  480,  873. 


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TABLE   ALPHABETIQUE 

DES    MÉMOIRES    ET    FAITS    ORIGINAUX 


Ptfes. 

Aboès  cérébral  consécutif  à  une  otite  moyenne  suppurée,  par  L. 
Picqué 437 

Abcès  soue-dure-mérien  consécutif  à  une  otite  moyenne.  Tré- 
panation. GuérisoD,  par  L.  Picqué 4â9 

Abcès  chauds  de  la  cloison  nasale  et  d*une  déformation  nasale 
concomitante  et  déflnitive  (Des),  par  A.  Gouguenheim 604 

Affections  de  l'organe  de  Touïe  dans  Tinfluenza.  Contribution 
clinique  et  bactériologique  (Les),  par  G.  Gradenigo 3^ 

\nthél:x  daus  le  pavillon  humain  (Contribution  à  Tétude  mor- 
phologique de  1*],  pir  G.  Gradenigo 614 

Audition  et  paralysie  faciale.  Inner>ation  des  muscles  tympa- 
niques,  par  Gellé 760 

Bourse  de  Luschka.  Examen  histologic|ue  de  Réitérer,  par  Gellé.        302 

Cancer  épithélial  du  larynx.  Extirpation  totale  du  larynx  sans 
trachéotomie  préalable,  par  Ch.  Périer 357 

Centre  cortical  moteur  laryngé  et  trajet  intra-cérébral  des  fibres 
qui  en  émanent,  par  J.  Garel  et  L.  Dor SQ9 

Centre  cortical  moteur  laryngé  et  trajet  intra-cérébral  des  fibres 
qui  en  émanent,  par  P.  Semon  et  V.  Horsley 305  et  387 

Centre  cortical  moteur  du  larynx  (A  propos  du).  Réponse 
à  MM.  Semon  et  Horsley,  par  J   Garel  et  L.  Dor 310 

Clinique  de  larynffologie  et  d*otologie  d'Anvers,  du  !*■'  janvier  1889 
au  31  mars  1890  (Aperçu  sur  les  travaux  de  ma),  par  W. 
Schleicher 443 

Eclairage  électrique  de  l'antre  d'Highmore  dans  le  cas  d'em- 
pyème,  par  T.  Heryng 1 

Epithélioma  du  pavillon  de  l'oreille  (Deux  cas  d'},  par  Hamon 
du  Fougeray 236 

Epithélioma  pavimenteux  lobule  et  corné  du  larynx.  Trachéo- 
tomie. Ablation  ultérieure  du  larynx.  Guérison.  Récidive  gan- 
glionnaire quatre  mois  environ  après  l'extirpation  du  l&rynx. 
Ablation  d'un  ganglion  dégénère.  Guérison.  Mort  d'influenza, 
par  F.  Terrier 365 

Fracture  laryngo-trachéale.  Fusion  des  cordes  vocales.  Glotte 
supplémentaire,  par  C.-M.  Desvemine-Galdos 672 

Injections  trachéales  chez  l'homme  comme  voie  d'introduction 
des  médicaments  (Possibilité  des),  par  R.  Botey 545 

Laryngite  polypeuse  congénitale,  par  C.-M.  Desvemine-Galdos.        240 

Laryngite  tuberculeuse  à  forme  scléreuse  et  végétante  (De  la), 
par  A.  Gouguenheim  et  J.  Glover 509  et  630 

Manifestations  laryngiennes  et  pharyngiennes  de  l'influenza,  par 
P.  Koch : 313 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE  891 

Pages. 

Mélaaosarcômes  du  nez,  par  J.  Miohael 668 

Microorganismes   dans    les  affections   de   l'oreille   moyenne  et 

leurs  complications  (Les),  par  G.  Gradenigo 611 

Mouvements  laryngiens  (Méthodes  de  démonstration  des),  par 

F  -H.  Hooper 811 

Névrites  de  l'acoustique  provenant  de  méningite  (Les),  par  G. 

Gradenigo 613 

Névroses  réflexes,  leur  développement  et  leur  exagération  par 

le  traitement  iotra-nasal,  par  0.  Laurent 439 

Observations  bactériologiques  sur  le  contenu  de  la  caisse  tym- 

panique  dans  les  cadavres   de  nouveau-nés  et  d'eufaats  à  la 

mamelle,  par  G.  Gradenigo  et  B.  Penzo , 555 

Otites  moyennes  et  suppurées  graves  consécutives  à  la  grippe. 

Ouverture  de  l'apophyse  (Cinq  observations  d'),  par  H.  Châ- 

tellier 1B4 

Otite  et  paralysie  faciale,  par  Gcllé 729 

Otorrhagie  dans    la   cirrhose  hyperlrophique   (De  T),    par   R. 

Leudet 669 

Paralysies  du  muscle  ary-aryténoïdlen  (Des),   par  A.  Proust  et 

P .  Tissier 289 

Paralysies  laryngées  syphililiçmes  (Des),  par  P.  Tissier 370 

Polype  nasal  contenant  do  l'air  (Un  cas  de),  par  J.  Michael 689 

Polypes  sus-glottiques  (Rôle  des  microbes  dans  le  développe- 
ment et  rélimination  spontanée  de  trois),  par  E.  Boinet 767 

Rhinites  et  surdités,  par  Sénac-Lagrange 331,  388,  453  et  616 

Rhinolitbiase  avec  remarques  sur  l'éliologie  (Deux  cas  de),  par 

0.  Chiari 18 

Salol  camphré  contre  les  suppurations  de  l'oreille  (De  l'emploi 

du),  par  H.  Cuvillier 317 

Séméiotique.  Signes  tirés  de  la  comparaison  des  résultats  de 

l'audition  et   de   l'auscultation  du  diapason -vertex  pendant  la 

déglutition,  et  les  divers  autres  modes  de  mobiliser  l'appareil 

auriculaire,  par  Gellé 589 

Serre-nœud  nasal  et  écraseur  combinés,  par  F.-H.  Hooper....  21 

Surdité  progressive  dans   les   otites  moyennes  chroniques  non 

purulentes  (Diagnostic,  pronostic  et  traitement  de  la),  par  G. 

Gradenigo 824 

Trachéotomie  chez   l'adulte  (Contribution   à  l'élude   du  manuel 

opératoire  de  la),  par  J .  Giover 327 

Trachéotomie  chez  les  vieillards  (Complication  extraordinaire  do 

la),  par  J.  Michael 686 

Troubles  et  lésions  de  l'oreille  dans  l'épidémie  de  grippe  1889- 

1890,  par  J.  Giover 8j 

Tuberculose  des  fosses  nasales  (La),  par  A. -F.  Piicque 97 

Tumeurs  malignes  des  fosses  nasales  (Etude  sur  le  diagnostic 

et  le  traitement  des),  par  A. -F.  Piicque 141 

Tumeurs  de  la  trachée  (Sur  les),  par  P.  Koch 682 

UlcératioDS  des  cordes  vocales  dans  le  cours  de  la  grippe,  par 

P.  Le  Noir 175 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE  GENERALE 


Oreille. 

Piges. 

Abcès  cérébelleux  consécutif  à  une  otite  suppurée.  Trépanation. 
Guérison,  par  W.  Macewon 131 

Abcès  cérébral  consécutif  à  une  otite  moyenne  suppurée,  par  L. 
Picqué ....  : 437 

Abcès  sous-dure-mérien  consécutif  à  une  otite  moyenne.  Tré- 
panation. Guérison,  par  L.  Picqué 439 

Abcès  cérébelleux  (Technique  de  l'opération  des),  par  Vohsen..        846 

Affections  de  l'oreille  moyenne  compliquées  de  suppurations 
voisines  (Cinq  cas  d*),  par  Arbulhnot  Lane 261 

Affections  de  Torgane  de  l'ouïe  dans  Tinfluenza  (Les),  par  G. 
Gradenigo 382 

Affections  des  cellules  mastoïdiennes  avec  ouverture  flstuleuse 
guéries  sans  employer  le  forêt  ni  le  ciseau  (Quelques  cas  d*), 
par  O.-D.  Pomeroy ! 70S 

Affections  auriculaires  dans  Tinfluenza,  par  A.  Eitclberg 705 

Affections  les  plus  fréquentes  de  l'organe  de  l'ouïe  dans  Tin- 
fluenza,  par  R.  Haug 706 

Anatomic  pathologique  de  la  tuberculose  de  l'oreille,  par  Haber- 
mann 466 

Anatomie  pathologique  de  la  caisse  du  tympan  (Contribution  à 
l'élude  de  T),  par  A.  PoUtzer 835 

Anatomie  pathologique  du  labyrinthe,  par  Steinbriigge 847 

Anatomie  du  plancher  de  la  caisse  du  tympan  (Contribution  à 
l'élude  de  T),  par  Muller 855 

Anthélix  dans  le  pavillon  humain  (Contribution  à  l'étude  mor- 
phologique de  T),  par  G.  Gradenigo 614 

Appareil  pour  introduire  les  médicaments  dans  la  trompe;  son 
utilité  dans  les  maladies  d'oreilles,  par  C.  Laker 116 

Association  médicale  britannique.  Congrès  de  Glasgow,  août  1888. 
Compte  rendu  des  travaux  de  la  section  otologique,  par  T.  Barr.        120 

Atrésie  congénitale  de  l'oreille,  par  E.  Joël 134 

Atrésie  du  conduit  auditif  externe,  par  Bishop 847 

Atropine  dans  les  douleurs  nocturnes  d'oreilles  chez  les  enfants, 
par  Williams 861 

Audition  colorée  (Une  observation  d'),  par  Paul  Raymond 37 

Audition  améliorée  par  les  bruits  intenses  dans  le  cas  de  bou- 
chons cérumineux,  par  Kosegarlen 133 

Audition  et  paralysie  faciale.  Innervation  des  muscles  lympani- 
ques,  par  Gellé 760 

Audition  et  détermination  unilorme  de  la  surdité  (Examen  de  1'), 
par  Schwabach 849 

Avulsion  de  l'étrier  chez  les  animaux  (Expériences  d'),  par  R.  Bo- 
tey 850 

Balle  extraite  de  l'oreille  au  moyen  du  galvano-caulère,  par  Howe.        700 

Bactéries  du  cérumen  (Les),  par  F.  Rohrer 414 

Bactériologie  de  l'otite  moyenne,  par  Kuhn 465 


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TABLE  DKS  MATIÈRES.  8BD8 

Pages. 
Bactériologie  des  inflammations  de  l'oreille  moyeoDe  et  de  l'apo- 
physe mastoïde,  par  A.-A.  Kanthack 859 

Carie  de  l'oreille  moyenne  avec  présentation  du  sinus  transverse 

en  av^nt  de  Tantre  mastoïdien  (Quatre  cas  de),  par  Hessler...        128 
Carie  et  extraction  de  Tenclume  :  contribution  à  Tétiologie  et  au 

traitement  de  l'otite  moyenne  purulente,  par  Ludewig.. 418 

Carie  de  la  paroi  osseuse  du  sinus  latéral,  par  Hecke «...        854 

Cautérisations  de  l'apophyse  mastoïde  (Action  des),  par  Hicguet.        400 

Gholestéatomes  (Etude  sur  la  genèse  des),  par  A.  Politzer 835 

Cholestéatome,  par  Kuhn  et  Bezold 838  et  839 

Cholestéatomes  (La  méthode  de  Schwartze  pour  l'extraction  des), 

par  Wegener -. .        845 

Clmique  universitaire  des  maladies  de  l'oreille  de  Halle,  du  l**"  jan- 
vier au  31  mars  1888.  Compte  rendu,  par  Reinhardt  et- Lude- 
wig          128 

Cocaïne  sur  L'oreille  (Effets  du  chlorhydrate  de),  par  Kiesselbach.        184 
Cocaïne  dans  la  caisse  du  tympan  (Accidents  toxiques  consécu- 
tifs à  l'iostillaiion  de  chlorhydrate  de),  par  Schwabach 704 

Complications  auriculaires   dans  les  fièvres  spécifiques  aiguës, 

parHill 341 

Conduit  auditif  communiquant,  d'une  part,  avec  l'antre  mastoïdien 
et,  de  l'autre,  avec  la  voûte  de  la  caisse  tympanique,  par  A.  Hart- 
mann         854 

Congrès  ioternalional  de  médecine  de  Berlin.  Compte  rendu  de 

la  section  otologique,  par  0 .  Laurent 834 

Congrès  des  otologistes  de  l'Allemagne  du  Nord,  tenu  à  Berlin  le 

7  avril  1890  (Compte  rendu  du) 851 

Corps  étrangers  de  la  caisse  du  tympan,  par  E.  Zaufal 4(>3 

Corps  étranger  de  la  bouche  sorti  dans  la  région  cervicale  pos- 
térieure, par  Wagnier - 635 

Déhiscences  dites  spontanées  du  toit  de  la  caisse  du  tympan  (Con- 
tribution à  l'étude  des),  par  O .  Kœrner. 115 

Dilatation  de  la  trompe  d'Eustache,  par  E.  Ménière 37 

Diplacousie  (De  la),  par  Kayser 847 

Elimination  partielle  du  tympan  à  la  suite  d'un  traumalismu;  gué- 

rison  en  huit  semaines,  par  A .  Eilelberg 858 

Epilepsie  guérie  pendant  cinq  mois  par  la  raréfaction  (Un  cas  d'), 

par  C.  Goris 398 

Epilhélioma  du  pavillon  de  l'oreille,  par  Heurlaux 36 

Epilhélioma  du  pavillon  do  l'oreille  (Deux  cas  d'),  par  Hamon  du 

Fougeray 236 

Epreuve  de  l'ouïe  (Contribution  à  1'),  par  L.  Jacobson 415 

Excision  de  la  membrane  du  tympan  et  du  marteau  dans  un  cas 
de  vertige  auriculaire  et  dans  un  cas  de  suppuration  chro  • 
nique  de  l'attique  (Bons  résultats  permanents  de  T),  parC.-H. 

Burnelt 700 

Excision  du  marteau  et  de  l'enclume   (Indications   de  1'),  par 

Stacke 843 

Exoslose  du  conduit  auditif  externe  (Communication  à  propos  de 

deux  cas  d'),  par  Jacquemart 33 

Fracture  du  manche  du  marteau  (Un  cas  de),  par  N.-J.  Hep- 

burn.  ; 702 

Gliôme  de  la  protubérance  intéressant  les  orifices  du  nerf  facial, 

auditif,  glosso-pharyngien  et  hypoglosse,  par  H.  Rendu 33 

Hématome  de  l'oreille  (De  T),  par  S.-A.-K.  Strahan 260 

Histologie  et  bactériologie  des  affections  dlphtéritiques  de  l'oreille 

moyenne,  par  S.  Moos 466 

Hygiène  de  1  oreille,  par  V .  Cozzolino 107 

Même  ouvrage  (traduction  française  de  A.  Joly) 696 


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884  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Piges. 

Hygiène  de  Toreille  à  Tusafe  des  lycées,  collèges  et  écoles,  par 
HamoQ  du  Fougeray 181 

Inflammations  de  la  caisse  du  tympan  provoquées  par  l'injection 
de  liquides  dans  le  nez  (Eliologie  des),  par  Guye ^       844 

Inflammation  phlegmoneuse  diffuse  du  pavillon,  par  Gruening. .        858 

Influenze,  surtout  au  point  de  vue  des  symptômes  auriculaires 
(L'enlité  de  1'),  par  J.  Michael 187 

Instruments  présentés  à  la  section  d'otologie  du  congrès  in- 
ternational  de  médecine  de  Berlin,  par  Gellé  et  A.  Politzer..        851 

Labyrinthe  {Fonction  du),  par  G.  Bruckner 338 

Maladies  de  l'oreille  (Traité  des),  par  A.-H.  Buck 182 

Maladies  des  oreilles  et  des  fosses  nasales  (Technique  des  prin- 
cipaux moyens  de  diagnostic  et  de  traitement  des),  par  S. 
Duplay 183 

Maladies  de  Toreille  et  leur  traitement  (Les),  par  A.  Hartmann.        258 

Même  ouvrage  (traduction  française  de  Potiquet) 832 

Maladies  de  l'oreille  dans  leurs  rapports  avec  les  maladies  gé- 
nérales, par  F.  Sohiffers 340 

Malformation  du  pavillon  guérie  par  une  opération  plastique, 
par  Gorham  Bacon 859 

Mastoïdites  guéries  par  les  cautérisations  au  thermo-cautère 
(Deux  cas  de),  par  L.  Lacoarrel âi> 

Mastoïdites  comme  complication  auriculaire  de  la  grippe,  par 
E.-J.  Moure 649 

Mastoïdite  interne  consécutive  à  l'érysipèle,  par  Lippincott 702 

Mastoïdite  décrite  par  Bezold  et  thrombose  du  sinus  latéral  (Sur 
la  forme  de  la),  par  S.  Moos 859 

Membrane  du  tympan  (Représentation  optique  des  mouvements 
de  la),  par  Berlhold 852 

Méningite  d'origine  auriculaire  (Un  symptôme  non  signalé  de  la), 
par  Truckenbrod 851 

Métastases  consécutives  à  l'otite  moyenne  (Sur  les),  par  S.  Szenes.        4ô5 

Microorganismes  dans  les  afl'ections  de  l'oreille  moyenne  et 
leurs  complications  (Les),  par  G.  Gradenigo. ...   611 

Microorganismes  dans  les  affections  de  l'oreille  (Des),  par  E. 
Zaufal  et  S.  Moos 836  et  837 

Moules  en  plâtre  du  couduit  auditif  et  du  tympan  (Moyen  d'ob- 
tenir sur  le  vivant  des),  par  L.  Lœ>ye 188 

Myringoplastie  (De  la),  par  Berthold 849 

Nécrose  et  carie  du  temporal,  par  Ole  Bull    134 

Nerf  auditif:  influence  de  son  excitation  sur  la  perception  du 
diapasonvertex,  par  G.  Corradi 652 

Névrites  de  l'acoustique  provenant  de  méningite  (Les),  par  G. 
Gradenigo 613 

Névro-rétinite  dans  ses  rapports  avec  le  vertige  auriculaire  et 
certaines  maladies  de  rorcille  interne  (De  la),  par  E.  Bouchut.  29 

Observations  bactériologiques  sur  le  contenu  de  la  caisse  tym* 
panique  dans  les  cadavres  de  nouveau-nés  et  d'enfants  à  la 
mamelle,  par  G.  Gradenigo  et  R.  Penzo 555 

Oreille  dans  les  cas  de  détonations  d'armes  à  feu  (Effets  pro- 
duits sur  T),  par  Nimier .^ 31 

Oreille  moyenne  chez/les  enfants  en  bas  âge  (Altérations  de  1*), 
par  A.  Netler 32 

Oreille  dans  l'épidémie  de  grippe  1889-90  (Troubles  et  lésions  de 
1'),  par  J .  Glover 81 

Oreille  dans  l'influenza  (Note  sur  les  affections  de  V),  par  R. 
Dreyfuss •        185 

Oreille  pendant  l'épidémie  d'influenza  (Des  caractères  particuliers 


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•  TABLE  DES  MATIÈRES.  896 

Pages, 
présentés  par  les  lésions  inflammatoires  de  T),  par  G.  Hen- 
neberl , 261 

Oreille  chez  les  criminels  (L*),  par  Havelock  EUis 341 

Oreille  pendant  la  dernière  épidémie  d'influenza,  par  A.  Politzer.        406 

Oreille  chez  les  diabétiques  (Des  maladies  d'),  par  Kuhn 409 

Oreille  dans  la  rougeole  (Des  maladies  d'),  par  L.  Blau 411 

Oreille  de  Téléphant  (Nouvelles  éludes  sur  T),  par  H.  Richards 
et  Buck 700 

Oreille  comme  signe  d*un  développement  défectueux  (La  forme 
de  r),  par  Warner 710 

Ostéite  diabétique  primitive  de  Tapophyse  mastoïde  avec  re- 
marques sur  l'influence  d'opérations  graves  sur  la  marche  du 
diabète  (Un  cas  d*),  par  0.  Kœrner 416 

Otite  moyenne  purulente  chronique  chez  les  alcooliques,  par 
Noquet 34 

Otite  moyenne  aiguë  observée  chez  un  lépreux;  examen  du  nez, 
du  pharynx  et  du  larynx,  par  Wagnier 35 

Otite  moyenne  aiguë  avec  exsudât,  paracentèse,  examen  micro- 
biologique, par  H.  Châtellier , 35 

Otite  moyenne  scarlatineuse  (Contribution  a  l'étude  de  T),  par 
Voss 114 

Otite  moyenne  purulente  (Contribution  à  Tétude  des  éléments 
pathogènes  de  T),  par  J.  Habermann 118 

Otite  moyenne  Euppurée  traitée  par  Tessence  de  menthe  poi- 
vrée, par  Blumenau 134 

Otites  moyennes  suppurées  consécutives  à  la  grippe.  Ouverture 
de  l'apophyse  (Cinq  observations  d'),  par  H.  Châtellier 164 

Otite  moyenne  aiguë  dans  l'influenza  (De  T),  par  Scbwabach...        185 

Otite  moyenne  aiguë  hcmorrhagique  comme  complication  de  l'in- 
fluenza, par  R.  Hauç 186 

Otites  moyennes  aiguës  primitives,  produites  par  le  pneumo- 
coque et  compliquées  d'abcès  de  l'apophyse  mastoïde  (Cas  d'), 
par  E.  Zaufal 463 

Otites  moyennes  suppurées  comme  complications  auriculaires 
de  la  grippe,  par  E.  Ménière 638 

Otite  moyenne  aiguë  consécutive  à  l'influenza  (De  V),  par  L. 
Jaokau 704 

Otite  due  à  l'influenza  (Recherches  bactériologiques  dans  T), 
par  E.  Zaufal 707 

Otite  moyenne  aiguë  ;  son  traitement  basé  sur  les  résultats  des 
expériences  bactériologiques,  par  E .  Zaufal 707 

Otite  et  paralysie  faciale,  par  Gellô 729 

Otite  de  l'influenza,  par  Ludewig 850 

Otite  moyenne  aiguë,  accompagnée  de  phénomènes  cérébraux 
insolites,  par  A.  Barth 855 

Otite  externe  hémorrhagique,  par  Gorham  Bacon 856 

Otologie  pratique  (Traité  d'),  par  D.  B.  Saint-John  Roosa  (tra- 
duction allemande  de  L.  Weiss) 96 

Otomycose  (Nouvelle  contribution  botanique  et  clinique  à  1'),  par 
Siebenmann 132 

Otorrhagie  dans  la  cirrhose  hypertrophique  (De  1'),  par  R. 
Leudet 669 

Otorrhée  (Diagnostic  et  traitement  de  1'),  par  Giampietro 850 

Ouïe  (Remarques  sur  l'examen  de  1'),  par  A,  Barth 853 

Ouvertures  nstuleuses  du  pôle  supérieur  de  la  membrane  du 
tympan,  par  Walb 412 

Ouverture  de  Tapophyse  mastoïde  pour  le  conduit  auditif  externe 


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896  TABLE  DE8  MATIÈRES.  « 

Pifet. 

peut-elle  être  mise  en  parallèle  avec  lea  autres  méthodes 
usitées?  (L*),  par  Hessler 842 

Ouverture  de  Tapophyse  mastoïde  (Traitemeitt  consécutif  à  T), 
par  Kretschmaon  (de  Magdebourg) 842 

Perceptions  sensorielles  (De  l'influence  des  excitations  du  tri- 
jumeau et  des  sens  sur  les),  par  Urbantschitch 33 

Perceptions  sensorielles  secondaires,  et  particulièrement  sur  les 
fausses  sensations  de  couleurs  associées  aux  perceptions  ob- 
jectives des  sons  (Sur  les  fausses),  par  F.  Suarez  de  Mendoza.        654 

Perforation  traumallque  de  la  fenêtre  ovale,  par  C.  Delstanche.        398 

Perforation  '  de  la  membrane  de  Shrapnell  (Notés  complémen- 
taires sur  la),  par  6.-A.  Rendait 701 

Perforation  artificielle  du  tympan  (Nouveau  moyen  de  maintenir 
ouverte  la),  par  Schirmunsky SèO 

Périchondrite  idiopathique  du  pavillon  gauche,  par  H.  Ferrer . .        857 

Périchondrite  du  pavillon  (Deux  cas  de),  par  Mac  Mahon 858 

Périostite  mastoïde  (Du  thermo- cautère  dans  la),  par  E.  Ménière.         37 

PériostJte  primitive  de  l'apophyse  mastoïde,  par  Ayres 859 

Physiologie  du  pavillon  de  1  oreille,  par  C.  Féré  et  H.  Lamy ..  32 

Physiologie  des  canaux  semi-circulaires.  Mouvements  de  la  pé- 
rilymphe  (Contribution  à  la),  par  R.  Ewald 338 

Physiologie  de  Toreille  moyenne  (Recherches  expérimentales  sur 
la),  par  Secchi 845 

Plaies  de  l'oreille  par  armes  à  feu,  par  Tachard 31 

Polyclinique  universitaire  des  maladies  d'oreilles  de  Tubingue, 
du  !•'  avriri884  au  1"  avril  1888  (Compte  rendu  de  la),  par 
Wagenhaiiser 129 

Polypes  de  Toreille  (Trois  cas  d'atrophie  spontanée  des),  par 
Gomperz 188 

Polypes  des  cellules  mastoïdiennes  du  temporal  (Des),  par  J. 
Gruber 464 

Projectile  inclus  dans  le  rocher  (Extraction  d'un),  par  E.  Kir- 
misson SI 

Réflexes  auditifs  (Un  cas  rare  de),  par  Steînbrûgge 131 

Réflexes  provoqués  par  l'accumulation  du  cérumen  dans  le  con- 
duit auditif,  par  J .  Herzog 188 

Remèdes  nouveaux  dans  les  maladies  d'oreille  (De  l'emploi  de 
quelques),  par  F.  Krelschmann  (de  Halle-s.-S.J 407 

Salol  camphré  pour  les  suppurations  de  Toreille  (De  l'emploi 
du),  par  H.  Cuvillier 317 

Sclérose  de  la  caisse  traitée  par  la  raréfaction  et  la  condensation 
progressives  et  manométriquement  évaluées  de  l'air  du  con- 
duit auditif  externe,  par  F.  Suarez  de  Mendoza 643 

Sclérose  mastoïdienne  (Observation  d'un  cas  typique  et  mortel 
de),  par  Honlington  Richards 698 

Séméiolique.  Signes  tirés  de  ta  comparaison  des  résultats  de 
l'audition  et  de  l'auscultation  du  diapason-verlex  pendant  la 
déglutition  et  les  divers  autres  modes  de  mobiliser  l'appareil 
auriculaire,  par  Gellé ; 589 

Sensations  auditives  (Localisations  des),  par  Manouvricr 32 

Septum  ressemblant  exactement  è  la  membrane  du  tympan 
s'étant  formé  dans  le  tiers  moyen  du  conduit  auditif  externe  ; 
son  extraction  suivie  d'une  amélioration  de  l'ouïe,  par  S. 
Theobald 698 

Société  d'otologie  et  laryngologie  belge.  Compte  rendu,  par  0. 
Laurent 397 

Société  française  d'otologie  et  laryngologie.  Compte  rendu,  par 
P.  Gaston 263 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  897 

Pages. 
Société  d'otologio  américaine.  Compte  rendu,  par  B.-A.  Randall.       697 

Statistique  des  affections  de  l'oreille,  par  K.  Burkoer . . .  «^ 846 

Suppuration  et  inflammation  aiguë  des  cellules  mastoïdiennes, 
uuérison  par  l'excision  des  cellules  sans  ouverture  de  Tantre 

mastoïdien,  par  Hessler ♦ 128 

Suppurations  chroniaues  de  la  partie  supérieure  de  la  caisse  du 
tympan  et  des  cellules  mastoïdiennes  (Traitement  des),    par 

Gomperz 339 

Surdi-mutité  et  sourds-muets  devant  la  loi,  par  M.  Lannois...  26 

Surdités  héréditaires,  par  Boucheron 35 

Surdité  unilatérale   incomplète  consécutive  aux  oreillons,  par 

E.- J .  Mouro 86 

Surdité  profonde  de  la  syphilis  héréditaire  tardive,  par  Minos. .  86 

Surdité  chez  l'enfant  et  1  adulte  au  point  de  vue  uédagogique, 
légal  et  tutélaire  (De  la),  par  L.  Couëloux,  M.  Ihomas  et  L. 

Goguillot 251 

Surdité  d'origine  labyrinlhique  traitée  par  la  pilocarpine,   par 

Field 260 

Surdité  labyrinthique  consécutive  à  la  grippe,  par  M.  Lannois..        649 
Surdité  progressive  dans  l'otite  moyenne  chronique  non  puru- 
lente (Diagnostic,    pronostic    et  thérapeutique  de  la),  par  G, 

Gradenigo 824 

Surdité,  bourdonnements  et  otorrhée  traités  par  l'excision  de  la 

'    tète  du  tympan  et  des  osselets,  par  S.  Sexton 836 

Surdité  progressive  dans  l'otite   moyenne  chronique  non  puru- 
lente (Diagnostic,   pronostic  et   thérapeutique  de  la),  par  P. 

Mac  Bride 848 

Syphilis  de  la  caisse,  par  W.  Kirchner HO 

Syphilôme   lympho-chondrique    du    pavillon   de    l'oreille,    par 

Louis  Jullien « 30 

Ténotomie  du  tenseur  lympanique  (Indications  de  la),  par  Kessel..        846 

Trépanation  de  l'apophyse  mastoïde  (De  la),  par  A .  Ricard 28 

Trépanation  (Trois  cas  heureux  de),  par  Hoffmann 841 

Trépanation  de  l'apophyse  mastoïae,  par  Mitskouner 341 

Toux  auriculaire  (De  la),  par  F.  Schiffers 840 

Voyelles    nasales   (Recherches    acoustiques    sur  les),    par    B. 
Lœwenberg 29 

tMrjnx,  et  Traehée. 

Abcès  tuberculeux  du  cartilage  cricoïde,  par  Grûnwald 565 

Affeclions  laryngées  en  rapport  avec  les  lésions  nerveuses  cen- 
trales, par  4.  Gottstein 100 

Affections  laryngées  en  rapport  avec  la  menstruation,  par  L. 

Boyer 404 

Affections  syphilitiques   du   larynx  (Contribution  au  diagnostic 

et  au  traitement  des),  par  Oltuszewski 560 

Affections  des  voies  aériennes  supérieures  à  la   suite  de  l'in- 

fluenza  (De  quelques),  par  B.  Fraenkel 862 

Anatomie  des  cordes  vocales,  par  B.  Fraenkel 192 

Angiome  de  Tépiglotte,  par  B.  Tauber 18d 

Aphonie  nerveuse  a  ftrigore  chez  un  enfant,  par  Peyrissac 40 

Aphonie  hystérique  diez  une  femme  de  70  ans.  Guérison,  par 

T.-D.  Savill 194 

Aphonie  fonctionnelle.  Traitement  par  l'hypnotisme  et  la  sug- 
gestion, par  A.  Schnitzler 564 

Auto-opération  laryngoscopique,  par  G.  Stoker 261 


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898  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Pif  es. 

Bactéries  des  voies  aériennes  à  l'état  normal  (Sur  les),   par  L. 

von  Besser 479 

Blessure  du  nerf  récurrent,  par  Kulten 405 

Cancer  du  larynx,  par  Domons 45 

Cancer  du  larynx  et  argyrisme  généralise,  par  A.  Onodi 195 

Cancer  du  larynx  (Diagnostic  du),  par  0.  Beschorner 196 

Cancer  du  larynx,  par  E.  Hahn 343 

Cancer  épithélial  du  larynx.  Extirpation  totale  du   larynx  sans 

trachéotomie  préalable,  par  C,  Pèrier 357 

Cancer  du  larynx.  Extirpation  do  la  moitié  supérieure  du  larynx, 

par  K.  Roser • . .        466 

Cancer  du  larynx,  par  A.  Rosenberg 466 

Canules  à  trachéotomie  tombées  dans  le  larynx  (Extraction  de 

deux),  par  V .  Razumowsky 193 

Carcinome  du  larynx.  Ablation  de  la  moitié.  Mort,  par  Kayser..        190 
Centre  cortical  moteur  laryngé  et  trajet  intra-cérébral  dos  fibres 

qui  en  émanent,  par  J.  Gai'el  et  L.  Dor â09 

Centre  cortical  moteur  laryngé  et  trajet  intra-cérébral  des  fibres 

qui  en  émanent,  par  F.  Semon  et  V.  Horsley 305 

Centre  cortical  moteur  du  larynx  (A  propos  du).  Réponse  à  F. 

Semon  et  V.  Horsley,  par  J.  Garel  et  L.  Dor 310 

Centre  de.  la  voix  chez  l'homme  (Contribution  à  la  localisation 

corticale  du),  par  Rossbach 779 

Chéloïdo  trachéale  (Extraction  d'une),  par  C.  Guris 405 

Clinique  de  laryngologie  et  d'otologie  d'Anvers,  du  !•'  janvier 
1889  au  31  mars  1^0  (Aperçu  sur  les  travaux  de  ma),  par 

W .  Schleicher , 443 

Corde  vocale  gauche  fixée  sur  la  ligne  médiane  avec  mouvement 

dû  à  un  petit  néoplasme,  par  J.  Solis  Cohen 42 

Corde  vocale  vraie  (Que  faut-il  entendre  sous  le  nom  de),  par 

F.  Heymann 479 

Corps  étranger  des  voies  aériennes,  par  A.  Jalaguier 43 

Corps  étranger  (pépin  de  melon)   logé  dans  la  bronche  droite. 

Opération.  Guérison,  par  Ackermann 190 

Corps  étranger  du  larynx,  par  Stroem 194 

Corps  étrangers  des  voies  respiratoires  (Noie  .<ur  IpsK  par  G. 

Juffinger 197 

Corps  étranger  du  larynx,  par  A.  Capart 261 

Corps  étrangers  des  voies  aériennes,  par  E.  Leyden 479 

Corps  étrangers  de  la  trachée,  par  Argumosa 561 

Croup  (Du  faux),  par  E.  Marlel 41 

Croup  et  diphtérie,  leur  nature,  par  Kolisko  et  Paltauf. 568 

Croup  (L'imago  laryngoscopiquo  dans  le),  par  Piniaczek 563 

Emphysème  cutané  de  la  face,  du  cou  et  de  la  poitrine  dans  un 

cas  de  diphtérie  grave,  par  P.  Fabre 48 

Epiglottes  normales  vues   au  laryngoscope  (Différents  aspects 

d^,  par  Auduberl ; 41 

Ëpithélioma  pavimenteux,  lobule  et  corné  du  larynx.  Trachéo- 
tomie. Ablation  ultérieure  du  larynx.  Guérison.  Récidive  gan- 
glionnaire quatre  mois  environ  après  l'extirpation  du  larynx. 
Ablation  d'un  ganglion  dégénéré,  Guérison.  Mort  d*influenza, 

par  F.  Terrier 365 

Epithélium  et  glandes  du  larynx  chez  l'homme   sain  et  malade, 

par  R.  Heymann 776 

Erythème  noueux  du  larynx  (Un  cas  d'),  par  Du  Mesnil 189 

Extirpation  du  larynx,  par  L.  Lo  Fort 45 

Extirpation  du  larynx,  par  Schede 190 

Extirpation  totale   du  larynx  pour   un    épilhélioma.    Guérison. 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  893 

Pages. 
Rétablissement  de  la  voix  (Un  cas  d'),  par  Greville  Macdonald 

et  Charters  Symonds 262 

Extirpation  totale  des  larynx  carcinomateux  (Corrections  et  addi- 
tions aux  siatisliques  de   Sir  Morell  Mackenzie  sur  V),   par 

Kragewsky 565 

Extirpation  partielle  d'un  laryiix  cancéreux,  par  Socin 779 

Extirpation  du  larynx,  par  Bardenheuer 866 

Fistule  trachéale.    Occlusion  par    un    procédé   spécial,  par    P. 

Berger 44 

Fracture  du  larynx  terminée  heureusement  (Un  cas  de),  par  A. 

Sokolowski 568 

Fracture  laryngo-trachéale.  Fusion  des  cordes   vocales.   Glotte 

supplémentaire,  par  C.-M.  Desvernine  Galdos ,.        672 

Glandes  des  cordes  vocales  (Importance  pathologique  des),  par 

B.   Fraenkel 478 

Goutte  dans  la  gorge,  par  Sir  Morell  Mackenzie 569 

Hémiatrophie  laryngée  avec  paralysie  motrice  appréciable  chez 

une  syphililiaue  atteinte  d'hémiatrophie  de  la  langue  du  même 

côté,  par  A.  Ruault 41 

Hémorrhagie  de  la  muqueuse  atteinte  du  catarrhe  chronique,  par 

Pleskoff 103 

Hernies  du  ventricule  de  Morgagni  (Contribution  à  l'étude  des), 

par  Przedborskî 559 

Histologie  des  cordes  vocales  (Contribution  à  Tétude  de  t'),  par 

A.-A.  Kanthack  et  B.  Fraenkel 775 

Histologie  de   la  muqueuse  du   larynx.  La  muqueuse   chez  le 

fœtus,  par  A.-A.  Kanthack 776 

Hypertrophie  diffuse  fibreuse  de  la  muqueuse  laryngée,  nature 

des  végétations  préaryténoïdiennes  observées  chez  les  phtisi- 
ques, par  H.  Luc 43 

Ictus  laryngé  (Un  cas  d),  par  J.  Garel 47 

Infiltration  gommeuge  de  la   bande  ventriculaire  droite,  par  L. 

Lacoarret 41 

Injections  trachéales  chez  Thomme  comme  voie   d'introduction 

des  médicaments  (Possibilité  des),  par  R.  Botey 545 

Influenza  (Manifestations  laryngiennes   et  pharyngiennes   de  T), 

par  Paul  Koch 318 

Innervation  centrale  du  larynx  (Sur  I'),  par  H.  Krause,  F.   Se- 

mon  et  V.  Horsley 781 

Intubation  du   larynx  (Trois  cas  de   diphtérie  laryngée   guéris 

par  T),  par  Jacques 44 

Intubation  (Observations  récentes  relatives  à  T),  par  Huber 559 

Kyste  de  la  corde  vocale  supérieure,  par  C.  Hayward 195 

Laryngite   traumatique,   rupture   probable  de    quelques  fibres 

musculaires  du  thyro-aryténoïdien  interne.  Voix  cassée,  par 

L.  Lacoarret 40 

Laryngite  sous-glotlique  aiguë,  par  Suchannek 190 

Laryngite  typhoïdique  chez  un   enfant  d'un  an,  par  Hennone- 

Lewy , 191 

Laryngite  hémorrhagique,  par  Favitzky 190 

Laryngite  poly pense  congénitale,  par  C.-M.  Desvernine-Galdos  .        240 
Laryngite  tuberculeuse  à  forme  scléreuse  et  végétante   (De  la), 

par  A.  Gouguenheim  et  J.  Glover ....        509 

Laryngite  hémorrhagique,  par  Srebrny 560 

Laryngite  phlegmoneuse  ou  sous-muqueuse   idiopathique,  par 

A .  Sokolowski 560 

Laryngite  hémorrhagique,  par  L.  Réthi 778 

Laryngite  hypertrophique  sous-glottique  (Contribution  à  la  pa- 
thologie et  au  traitement  de  la),  par  A.  Sokolowski 863 


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900  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Laryngo-Qssure  (Statistique  de  la),  par  Becker c65 

Laryago-sténose  consécutive  à  une  pérîchondrite  dans  le  cours 

de  la  fièvre  typhoïde,  par  Roukowitch 345 

Larynx  et  pharynx  (Nouvelle   méthode   d'examen  des),  par   K. 

Vohsen 197 

Larynx  dans  la  scarlatine  et  dans  la  diphtérie  (Altérations   des 

piliers  et  du),  par  Tchernaiefif. 563 

Lésions  laryngées  au  cours  de  la  fièvre  typhoïde,  par  Landgraf.  470 
Lésions  sous-muqueuses  du  larynx,  par  D.-J.  Jurgensmeyer...  474 
Lipomes  du  larynx  (Notes  cliniques  sur  les),  par  P.  Mac  Bride.  192 
Lupus  du   larynx,  du  pharynx  et  du   voile  du   palais,  par  M. 

Natier ; 41 

Lupus  du  larynx,  du  pharynx  et  de  la  bouche,  par  Orwiu 189 

Lupus  tuberculeux  du  larynx,   de  la   trachée  et  des   bronches 
ayant  amené  la  sténose  de  la  trachée  et   des  bronches,  par 

\Vipham  et  Delepine 2(>3 

Lupus  de  rentrée   du  larynx.   Ablation   par  la   pharyngotomie 

sous-hyoïdienne,  par  C.  Garré 475 

Lupus  du  larynx  (Deux  cas  de),  par  P.  Michelson 476 

Lupus  de  la  gorge  et  du  nez,  par  J.  Middlemass-Hunt 557 

Maladies  du  larynx,  du  nez  et  du  naso-pharynx,  par  C.  Seller..        105 
Maladies  des  premières  voies  respiratoires  (année  1888-8©).  Le- 
çons cliniques,  par  F.  Masse!,  recueillies  par  S.  Marano....        4i>i 

Maladies  du  larynx  (Leçons  sur  les),  par  E.-J.  Moure 690 

Mort  subite  dans  les  maladies  graves  du  larynx,  par  R.  Botey.  46 
Mouvements  laryngiens  (Méthodes   de  démonstration  des),  par 

F.-H.  Hooper 811 

Mutisme  hystérique  guéri  par  une  suggestion  pendant  le  som- 
meil hypnotique  (Note  sur  un  cas  de),  par  J.  Charazac 639 

Myxome  hyalin  de  la  corde  vocale  droite,  par  E.  Eeman 4i 

Nerf  laryngé  supérieur  (Recherches  sur  le),  par  L.  Breisacher .  473 
Obstruction  partielle  des  bronches  par  des  corps  étrangers,  par 

Bryant S42 

Occlusion   cicatricielle  complète  du  larynx.  Guérison  par  voie 

intra-laryngée,  par  G.  Jumnçer 477 

Œdème  neuro-vasculairc  héréditaire  du  larynx,  par  Osier 193 

Œdème  aigu  de  la  glotte  causé  par  Tadministration  de  l'iodure 

de  potassium,  par  A .  Grœnouw 861 

Organes  respiratoires  pendant  l'influenza  (Des  accidents  et  com- 
plications du  côté  des),  par  A.  Sokolowski 863 

Pachydermie  du  larj^nx  fDe  la),  par  L.  Réthi 478 

Pachydermie  laryngée  (Un  cas  de  la  forme  lisse  de  la),  par  P. 

Michelson 778 

Papillomes  du  larynx  traités  par  la  curette,  par  F.  Massei 192 

Paralysie  des  deux  récurrents  et  tétanie  à  la  suite  d'une  opéra- 
tion de  goitre,  par  Berdez 191 

Paralysie  unilatérale  de  l'abducteur  de  la  glotte,  due  à  un  réflexe 

par  irritation  nasale  (Deux  cas  de),  par  D.-R.-H.  Stewart  ...        194 
Paralysies  du  muscle  ary-aryténoidien  (Des),  par  A.  Proust  et 

P.  Tissier 289 

Paralysies  laryngées  syphilitiques  (Des),  par  P.  Tissier 370 

Paralysie  ^es  muscles  du  larynx  dans  le  courant  du  tabès  dor- 

salis  (La),  par  R.  Dreyfuss 865 

Pathologie  et  thérapeutiouc  du  pharynx,   des  fosses  nasales  et 

du  larynx  (2"  volume.  Larynx),  par  F.  Massei 461 

Pemphigus  de  la  partie  supérieure  des  voies  aériennes  (Quel- 
ques mots  sur  le),  par  Zwillinger 480 

Périchondrite  primitive  du  larynx  (De  la),  par  Behr 481 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  901 

Pages. 
Phtisie  laryngée  (Traitement  de   ce  que  l'on  appelle  la),  par  J. 

Sedziak 561 

Physiologie  de  la  trachée  et  des  bronches.  Déductions  patholo- 
giques et  pathogéniqiies,  par  Nicaise 42 

Polypd  du   larynx  du   volume  d'une  grosse  noix.   Extirpation 

endo-lapyngée,  par  H.  Botey 4B 

Polypes  des  cordes  vocales  (Etude  sur  l'histologie  des),  par  A.-A. 

Kanthack 1VI5 

Polype  extra-laryngé  (Un  cas  de),  par  Tsakyroglous 195 

Polypes  sus-glottiques  (Rôle  des  microbes  dans  Te  développement 

et  l'élimination  spontanée  do  trois  gros),  par  E.  Boinet. ....    .        767 

Résection  partielle  d'un  larynx  cancéreux,  par  Mickulicz 778 

Rupture  de  la  trachée  avec   fractures  sternale   et  costale,  par 

Bennet 189 

Spasme  de  la  glotte  (Du  traitement  du),  par  Flesch 342 

Spasme  coordinateur  de  la  glotte  (Contribution  à  Tétude  du). 

par  A.  Meyer 710 

Sténose  laryngée,  par  Landgraf 471 

Sténoses  laryngées  et  bronchiques  (Sur  la  pathologie  des),  par 

Landgraf 471 

Sténoses  du  larynx  traitées  par  la  méthode  de  Schroetter,  par 

A.  Thost 473 

Sténose  syphilitique  du  larynx  et  de   la  trachée  chez  un  enfant 

de  8  ans,  par  Malinowski 660- 

Sténose  laryngée  consécutive  à  la  trachéotomie  chez  un  enfant 

de  7  ans,  traitée  par  le  cathétérisme  ascendant,  par  A.  Thost.        779 
Syphilis  héréditaire  précoce   (Manifestations   laryngées  de  la), 

par  A.  Sevestre 38 

Syphilis  tertiaire  de  la  trachée  et  des  bronches),  par  C.  Mauriac.  39 

Trachéotomie  pratiquée  chez  les  enfants  (De  la  chloroformisation 

dans  la),  par  T.  Weiss 47 

Trachéotomie  dans  un  cas  d'entrave  à  la  respiration.  Guérison, 

par  E.-A.  Wright 194 

Trachéotomie  chez  l'adulte  (Contribution  à  l'étude   du   manuel 

opératoire  de  la),  par  J.  Glover 327 

Trachéotomie  dans  la  tuberculose  du  larynx,  par  Seifert 467 

Trachéotomie  précoce  et   tardive  dans  les  aflfections  chroniques 

du  larynx  (Des    avantages   réciproques    de    la),    par  Lennox 

Brownc 568 

Trachéotomie  (Contribution  à  la),  par  Hildebrandl 564 

Tubage  du  larynx  (Deux  cas  de),  par  R.  de  la  Sota  y  Lastra...  45 

Tuberculose  laryngée  avec  paralysie  bilatérale  des   abducteurs 

des  cordes  vocales,  par  H.  Handford 262 

Tuberculose  laryngée  traitée  par  le  cureltage,  par  H.  Krause..".  348 
Tuberculose  des  poumons  et  du   larynx  traitée  par  l'appareil  à 

air  chaud  de  \V  eigert,  par  H .  Mœser , 467 

Tuberculose  laryngée  (Traitement  et  guérison  de  la),  par  Keimer.  469 
Tuberculose  laryngée  comme  subslratum  anatomique  de  la  boule 

hystérique,  par  Langreuter 470 

Tuberculose  laryngée  traitée  par  l'acide  lactique,  par  Golynetz..  564 
Tuberculose  laryngée  traitée  par  le  menthol,  par  Ossendowsky.  564 
Tuberculose  laryngée  traitée  par  l'action  de  l'air  chaud  employé 

d'après  la  méthode   de   Woigert    (Expériences    sur    la),    par 

Nykamp 711 

Tumeurs  tuberculeuses  du  larynx  (Des),  par  A.  Cariaz 47 

Tumeur  des  replis  aryténo-épiglotliques,  par  Moncorgé 48 

Tumeurs  laryngées  bénignes  se  transformant  en  tumeurs  ma- 
lignes à  la  suite  d'opérations  iutra-laryngées,  par  F.  Semon. .  89 

ANNALES  DBS  MALADIES  DE  l'oREILLE  ET  DU  LARYNX.   —  XVI.         C3 


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902  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Piges. 

Tumeurs  du  larynx  (Traitement  endo-laryngé  des),  par  P.  Mi- 

chelson 476 

Tumeurs  cartilagineuses  du  larynx  (Des),  par  F.  Puielli 476 

Tumeurs  de  la  trachée  (Sur  les),  par  Paul  Koch 68i 

Tumeurs  sous-glottiques  (Instrument  pour  l'ablation  des),  par 

J.  Schclnmann 777 

Ulcérations  non  traumatiques  de  la  trachée  (Des),  par  Valette. ..  S7 
Ulcérations  des  cordes  vocales  dans  le  cours  de  la  grippe,  par 

P.  Le  Noir 175 

Ulcérations  tuberculeuses  du    larynx  (A   propos   de    Tétiologie 

des),  par  E.  Fraenkel 469 

Ulcérations  de  larynx  traitées  par  la  résorcine,  par  Tymowsky.  655 

Abcès  du  sinus  maxillaire  d'après  les  travaux  récents  publiés  sur 

la  question,  par  H.  Luc 51 

Abcès  chauds  de  la  cloison  nasale  et  d'une  déformation  nasale 

concomitante  et  définitive  (Des),  par  A.  Gouguenheim 604 

Acide  trichloracétique  dans  les  affections  du  nez  et  de  la  gorge, 

par  A. -H.  Ehrmann 8© 

Affections  réflexes  provenant  de  la  muqueuse  nasale.  Crises 
d'hystérie  dues  à  une  hypertrophie  des  cornets  inférieurs  avec 
sommeil  hypnotique.  Accès  d'asthme  disparaissant  après  l'abla- 
tion de  polypes  muqueux  du  nez«  par  Polo 58 

Affections  oculaires  dans  les  affections  nasales,  par  Ziem 199 

Aluminium  acéto-tartrique  et  son  emploi  dans  les  maladies  du 

nez,  par  A.  Holste 487 

Anatomie,  physiologie  et  pathologie  du  nerf  olfactif  (Etudes  sur 

V)j  par  Dana 199 

Anesthésie  dans  les  opérations  naso-pharyngiennes  vSur  la  posi- 
tion et  les  méthodes  d'),  par  F.W.  SilL... 575 

Aristol  dans  l'ozène,  par  Lœwenstein 869 

Asthme  considéré  spécialement  dans  ses  rapports  avec  les  ma- 
ladies du  nez,  par  E.  Scbmiegelow S95 

Asthme  bronchique  (Forme  nasale  de  1'),  par  E.  Bloch 489 

Catarrhe  purulent  des  sinus  frontaux  consécutif,  à  l'ablation  de 

polypes  (Un  cas  de),  par  G.  Labit 55 

Catarrhe  chronique  du  pharynx  nasal  et  la  bourse  pharyngée  (Le), 

par  F.  Siebenmann 482 

Catarrhe  naso-pharyngien  (Traitement  du),  par  Gordon 712 

Catarrhe  chronique  du  nez  et  du  pharynx  causé  par  l'usage  d'une 
eau  pour  les  cheveux  contenant  de  l'arsenic  (Un  cas  de),  par 

D.  Hood 712 

Catarrhe  rétro-nasal  et  son  traitement  en  insistant  surtout  sur 

lo  «  morbus  Tomwaldlii  »,  par  P.  Gerber 713 

Catarrhe  rétro-nasal.  Observations  sur  l'article   de  Gerber,  par 

Ziem 718 

Chirurgie  du  sinus  sphénoïdal  (La),  par  E.  Berger 182 

Corps  étranger  des  fosses  nasales,  par  Photiadës 254 

Corps  étrangers  du  nez  (Enlèvement  des),  par  C.-W.  Dodd 574 

Coryza  caséeux,  par  Potiquet 54 

Coryza  nerveux  et  salivation;  leur  relation  étiologique  avec  les 

maladies  des  organes  sexuels,  par  Peyler 200 

Crêtes  et  épines  de  la  cloison  nasale,  Dar  A.  Hartmann 85S 

Déformations  de  la  cloison  du  nez  (Etude  sur  les),  par  J.  Rosenthal.  55 

Dégénérescence  fibreuse  des  cavités  nasales  et  du  pharynx  d'ori- 
gme  syphilitique,  par  J.-N.  Mackenzie 575 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  903 

Page». 

Dennoïde  du  nez,  par  F.  Bramann 867 

Dilatation  des  sinus  sphénoïdaux  par  accumulation  et  rétention 

du  liquide;  obstruction  des  arrière-fosses  nasales,  par  A.-J.-B. 

Rolland 136 

Douche  nasale  et  autres  procédés  semblables  (Emploi  répété  de 

la),  par  A.-H.  Buck 699 

Ectasie  frontale,  par  Weinlechner 574 

Empyème  de  l'antre  d'Highmore  (De  l'é^clairage  électrique  dans 

les  cas  d'),  par  T.  Heryng 1 

Empyème  de  rantre  d'Hièhmore,  par  Krieg 199 

Empyème   de  l'antre  d'Highmore    (Traitement  de  T),   par  A. 

Friedlaender 484 

Empyème  de  l'antre  d'Highmore  (Contribution  à  la  casuistique 

de  r),  par  A.  Hartmann 485 

Empyème  de  l'antre  d'Highmore  (De  T),  par  0.  Chiari 485 

Empyème  de  l'antre  d'Highmore  (Diagnostic  et  traitement  de  1'), 

par  P.  Michelson 486 

Epilepsie  réflexe  d'origine  nasale  (Quelques  cas  d'),  par  Schneider.  484 
Episiaxis  (Hémostase  rapide  et  définitive  obtenue  au  moyen  d'ir- 
rigations chaudes  dans  plusieurs  cas  d'),  par  A.  Barth 853 

Episiaxis  compliquée  d'oEoème  pulmonaire  aigu^  par  J.  Sterck..  869 
Fièvre  des  foins  ÎPathogénie  et  traitement  de  la),  par  M.  Natier.  27 

Fièvre  des  foins  (Pathogénie  et  traitement  de  la),  par  A.  Ruault  53 

Fractures  du  nez  traitées  par  l'appareil  plâtré,  par  E.  Chevallet.         27 

Gommes  des  fausses  nasales,  par  Baumgarten 868 

Hypertrophie  de  l'amygdale  pharyngée  (Contribution  à  l'opéra- 

Uon  de  r),  par  Kuhn » 490 

Inflammation  rétro-nasale  aiguë  avec  phénomènes  typiques,  par 

C.  Laker 870 

Kyste  suppuré  du  sinus  ethmoïdal,  ostéotomie  bilatérale  du  nez, 

ablation,  ffuérison,  par  L.  OUier 50 

Kyste  dentifère  du  sinus   maxillaire  pris  pour  un  sarcome  du 

maxillaire  supérieur  et  traité   par  la   résection,  par   Qérard 

Marchant 52 

Kyste  de  la  cloison  nasale,  par  Baumgarten 86  8 

Maladies  du  nez  et  du  larynx  chez  l'enfant.  Revue  encyclopé- 
dique, par  J.  Keating 258 

Malformation  congénitale  de  la  face  (Un  cas  de),  par  J.  Wolf . . .        575 

Mélanosarcome  du  nez,  par  Michael 688 

Menthol  dans  le  coryza  de  la  grippe  épidémique  et  d'autres  affec- 
tions du  nez  et  de  la  gorge,  par  Lennox  Browne 570 

Mycose  nasale,  par  P.  Schubert 488 

Mycosis  de«  fosses  nasales  en  Russie,  par    PokrasofT,    Porl- 

chinsky,  Ed.  Brandt  et  Volynetz 135 

Névroses  réflexes  d'origine  nasale  (Contribution  à  l'élude  doM, 

par  François  Franck 52 

Névroses  réflexes  dues  à  une  affection  naso-pharyngienne,  par 

Netchaieff 201 

Névroses   réflexes  développées  et  exagérées  par  le  traitement 

intra-nasal,  par  0.  Laurent 439 

Névroses  nasales  (Diagnostic  et  traitement  des),  par  J.  Schein- 

mann 482 

Nez  et  larynx  chez  2,238  enfants  des  écoles  (Examen  des),  par 

R.  Kafeniann. 772 

Oblitération  congénitale  des  choanes,  par  A.  Onodi /ib7 

Oblitération  congénitale  des  choanes.  Traitement  opératoire,  par 

A.  Schwendt 78 1 

Obstruction  nasale  (Traitement  de  1*),  par  Scanes  Spicer 261 


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90«  TABLE  DES  MATIÉBES, 

Ptges* 

Obstruction  osseuse  congénitale  de  l'arrière-fosse  nasale  gauche, 

parA.-J.-B.  Rolland 345 

Obslruclion  osseuse  des  deux  choanes,  par  B.  Praenkel 487 

Obstruction  du  nez  dans  ses  rapports  avec  Tadministration  des 

aneslhésiques,  par  F.-W.  Silk 573 

Œdème  lymphatique  chronique   de  la  lèvre  supérieure  produit 

par  des  lésions  nasales,  par  J .  Wright 196 

Opérations  nasales  (Phénomènes  réaclionnels  à  la  suite  des\  par 

L.  Treitel 782 

Ostéome  des  fosses  nasales,  par  Montez. 49 

Ozène,  sa  nature,  avec  qu<'lques  considérations  sur  la  transfor- 
mation des  épiihéliums,  par  Schuchardt 481 

Ozcne  Irallé  par  l'électrolyse,  par  R.  Kafemann 482 

Papillomes   des  fosses  nasales  (Contribution   à  Tétude  des),  par 

L.  Lacoarret 55 

Papillome  mou  du  cornet  inférieur,  par  B.  Gomperz 193 

Parosmie  (Un  cas  de},  par  A.  Oiiodi 87l 

Physiologie  des  cavités  aériennes  de  la  tête,  par  Sandmann . . . .  490 

Polypes  naso-pharyngiens  (Dos),  par  Heurtaux 50 

Polype  flbreux  naso-pharyngien.  Extirpation.  Guérison.  (Un  cas 

de),  par  L.  Poisson 60 

Polypes  du  nez  (Exophtalmie    couséc^utive  à  l'ablation  de),  par 

F.  Semon 264 

Polype  naso-pharyngien  traité  par  l'électrolyse  (Un  cas  de),  par 

A.  Capart 401 

Polype  muqueux  de  l'antre  d'Highmore  (Observation  d'un  cas  de), 

par  Rulten 404 

Polype  naso-pharyngien,  avec  la  déformation  dite  «  frog  face  » 

(face  de  crapaud),  par  J.  Bark 571 

Polype  nasal  contenant  de  l'air  (Un  cas  de),  par  J.  Micbael 689 

Polypotome    nouveau  pour   polypes  naso-pharyngiens,  par   L. 

Réthi 489 

Pyoctanine  dans  le  oez  et  la  gorge  (Emploi  de  la),  par  M.  Bresgen.  711 

Redressement  du  nez  (Opération  de),  par  Trendelenburg 344 

Résection  du  cartilage  triangulaire  pour  la  guérison  de  la  sco- 
liose du  nez,  par  Krieg 48B 

Rhinite  atrophique  (Nouvelle  méthode  de  traitement  de  la),  par 

A.  Ruault 54 

Rhinites  et  surdité,  par  Sénac-Lagrange 331,  388,  453  et  616 

Rhinite  pseudo-membraneuse  primitive,  par  BischofTswerder...  344 
Rhinite  atrophique  chronique  (Etiologie  et  curabilité  de  la),  par 

Jirmunsky 570 

Rhinolithc    et  deux  cas  de    dents  nasales  (Un  cas  de),  par  J. 

Wright  202 

Rhinolilhe,  par  F.  Schiffers 403 

Rhinolithe  (Un  cas  de),  par  Baden 573 

Rhinoiithes  (Des),  par  Noquet 032 

Rhinolilhe  (Un  cas  de  formation  do),  par  F.  Rohrer 712 

Rhinolithiase  avec  remarques  sur  Tétiologie  (Deux  cas  de),  par 

0.  Chiari 18 

Rhinoliihiase  (Quatre  cas  de),  par  A.   Ruault 633 

Rhinosclérome  (Un  cas  de),  par  G.  Bojew 197 

Rhinosclorome  (Inoculation  aux  animaux  du),  par  E.  Stepanow.  198 

Rhinosclépome  (Un  cas  de),  par  Rydigier 345 

Rhinosclorome  (Du),  par  VVoIkowitsch 572 

Serre-nœud  et  écraseur  nasal  combiné,  par  F.-H.  Hooper 21 

Sozoiodol  en  rhinologio  et  en  laryngologie,  par  Stern 345 

Synéchies  intra-nasalcs  (Traitement  des),  par  A.  Krakauer 488 


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TABLE  068  MATIÈRES.  905 

Pif  es. 

Syphilis  tertiaire  da  nez  et  des  fosses  nasales,  par  Otitier. 88 

Sypliilis  nasale,  par  P.  Michelson S49 

Syphilis  imitant  le  lupus  (Sur  un  cas  de)^  par  R.  Norris-Wol- 

lenden 871 

Sypliilis  pharyn go-nasale  (Contribution  à  l'étude  de  la),  par  P. 

ôcrbcr 784 

Troubles  oculaires  d'origiue  nasale,  par  A.  Trousseau 5S 

Troubles  de  l'odorat  et  du  goût  (Quelques  cas  de),  par  Baum- 

garten... 489 

Troubles  sécrétoires  du  nez  et  des  glandes  salivaires  dans  leurs 

rapports  avec  les  afTections  des  organes  génitaux,  par  E.  Peyer.       871 

Tuberculose  de  la  muqueuse  nasale,  par  Hajek 1S7 

Tuberculose  de  la  muqueuse  nasale,  par  Jufflnger 344 

Tuberculose  des  fosses  nasales  (La),  par  A.-F.  Plicque 797 

Tumeurs  naso-nharyngiennes.  Ablation  par  l'ostéotomie  verticale 

et  bilatérale  du  nez  et  son  renversement  de  bas  en  haut,  par 

L.  OUier 49 

Tumeurs  malignes  des  fosses  nasales  (Ablation  des),  par  L. 

Ollier : 40 

Tumeurs  malignes  des  fosses  nasales  (Etude  sur  le  diagnostic  et 

le  traitement  de),  par  A.-F.  Plicque 141 

Tumeurs  naso-pharyngiennes  (Ablation  des),  par  Annandale.   ..        fOO 

Tumeurs  nasales  tuberculeuses,  par  Hicguet 402 

Tumeurs  adénoïdes  avec  coexistence  de  la  fente  palatine,  par 

Boucheron 696 

Végétations  adénoïdes  (Les    opérations   incomplètes    de),   par 

H.  Luc 58 

Végétationa  adénoïdes  chez  l'adulte,  par  V.  Raulin 641 

Végétations  adénoïdes  (Complications  consécutives  à  Tablation 

des),  par  A.  Cartaz 647 


Whmrjmx.  et  TBii». 

Abcès  chronique  de  l'amygdale  droite  simulant  un  fibrome,  par 

M.  Natier SO 

Abcès  rétro-pharyngiens  idiopathiques  (Comment  doit-on  ouvrir 

les),  par  J.  Bokai 878 

Adéno^hoodrome  du  voile  du  palais,  par  A.  Poncet bO 

Amygdale  du  pharynx  chez  les  vieillards  (Hypertrophie  de  1'), 

par  J .  Solis-Cohen 204 

Amygdale  linguale  (Des  affections  de  T),  par  Hagen i04 

Amygdales  (Concrétions  caséeuses  des),  par  Gautier 805 

Amygdale  (De  l'ouverture  des  lacunes  de  l*),  par  M.  Schmidt. .  • .       48â 
Amygdales  de  l'isthme  de  la  langue  et  du  pharynx  (Fonciioos  et 

rapports  avec  les  affections  de  la  gorge  et  du  nez  des),  par 

Scaoes  Spicer 578 

Amygdale  linguale  (Contribution  à  la  pathologie  de  1*),  par  G. 

Kersting 787 

Amygdalites  et  angines  inrectieuses  consécutives  aux  opérations 

intra-nasales,  par  A.  Kuault, 58 

Amygdalite  folliculaire  aiguë  (Pneumocoque  dans  T),  par  U.  Gabbi«       498 

Amygdalite  foUiculaire,  par  Dunlop 714 

Amygdalotomie  (Hémorrhagie  alarmante  consécutive  à  l^i   par 

Fuiler ÎO^ 

Amygdalotomie  dans  le  traitement  de  l'hypertrophie  tonsillaire, 

pa?P.-E.  Désiré .,.. 8S8 

Aiifine  cholériqasv  fm  M.  Cm^ ^•..•^...         la 


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906  TABLE  DES  MATIÊHBS. 

Ptfes. 
Angine  granuleuse   traitée  par  le  grattage  et  les  applications 

iodiques  après  aneslhésie  locale,  par  A.  Ruault 6S 

Angine  gangreneuse  primitive,  par  E.  Maurin 6S 

Angine  phlegmoneuse  (De  la  localisation  de  I*),  par  O.  Cfaiari...  491 

Anatomie  du  rétro-pharynx  (Sur  T),  par  R.  Pœîchen 785 

Annual  of  the  Universal  Médical  Sciences,  par  E.-E.  Sajous....  888 

Asthme  (L*),  par  Mokée 715 

Bourse  pharyngée  et  maladie  de  Tornwald,  par  P.  Raugé 57 

Bourse  de  Luschka.  Examen  histologique  de  Retterer,  par  Celle.  302 

Bourse  pharyngée  (De  quelques  affeciions  de  la),  par  A.  Bronner.  350 

Bourse  pharyngée  (Inflammation  de  la],  par  Zwillinger 873 

Cancer  du  corps  thyroïde  (Des   larges   incisions  circumthyroï- 

diennes  dans  le),  par  A.  Poncet 60 

Cancer  de  l'œsophage  :  début  avec  brusque  compression  du  nerf 

récurrent  gauche  le  long  de  la  trachée  ,  voix  bitonale,  mort  et 

autopsie,  par  Caussade 66 

Cancer  de  l'œsophage;  paralysie  du  récurrent  gauche,  parésie 

du  récurrent  droit,  par  Marchand 494 

Cancer  de  l'œsophage,  par  Bishof 714 

Cancer  du  pharynx.  Paralysie  d'un  abducteur  par  lésion  directe 

du  muscle  (Cas  rare  de),  par  W.  Lublinski 787 

Carcinome  primitif  de  l'amygdale.  Pharyngectomie  externe.  Gué- 

rison,  par  G.-R.  Fowler 205 

Carcinome  du  corps  thyroïde  (Cas  de),  par  Scheinmann 493 

Catarrhe  chronique  du  pharynx  (Thérapeutique  actuelle  du),  par 

R.  Kafemann 490 

Catarrhe  du  recessus  pharyngé  médian,  par  R.  Kafemann 786 

Coqueluche  traitée  par  la  résorcine,  par  Andeer 494 

Coqueluche  traitée  par  le  bromoforme,  par  Stepp 494 

Coqueluche  (Traitement  de  la),  par  Schilling 494 

Diphtérie  et  rougeole  :  leur  mode  de  transmission,  par  A.  Se- 

vestre 67 

Diphtérie  (Propagation  de  la),  par  L.  Bard 67 

Diphtérie  (Traitement  de  la)^  par  E.  Bouchut 68 

Diphtérie  (Traitement  de  la),  par  A.  Chantemesse  et  F.  Widal..  68 

Diphtérie  (Traitement  de  la),  par  Jules  Simon 69 

Diphtérie  (Etudes  sur  la),  par  E.  Roux  et  A.  Yersin 70 

Diphtérie  traitée  par  l'acide  salicylique,  par  L.  Lane 265 

Diphtérie  à  l'hôpital  de  la  Charité  de  Berlin  (La),  par  Henoch. .  346 

Diphtérie  en  Norwège  (Tableau  de  la),  par  A.  Johannessen....  576 

Diphtérie  à   Londres  (Marche  ascendante  de  la  mortalité) 579 

Erythème  exsudatif  du  pharynx,  du  larynx  et  du  nez,  par  Schœtz.  495 
Gastrostomie  pour  rétrécissement  oancéraux  de  l'œsophage,  par 

NIcaise 65 

Goître  kystique   énorme   à  développement   rapide.   Thyroîdec- 

tomie.  Guérison,  par  L.  Picqué 61 

Goître  exopthalmique  (Traitement  chirurgical  du),  par  C.  Audry..  62 

Gommes  syphilitiques  de  l'amygdale,  par  E.  Juhel-Rénoy 58 

Hémiatrophie  de  la  langue  avec  autopsie  (Contribution  à  l'étude 

de  1),  par  P.-D.  Koch  et  Pierre  Marie 72 

Hémi^trophie  de  la  langue,  par  T.  liarlow 265 

Idiosyncrasie  pour  le  tanin  appliqué  extérieurement  (Un  cas  rare 

d*),  par  V.  Lange 349 

Intoxication-  par  la  cocaïne  (Des  accidents  aigus   d'),  par  R. 

Lépine 62 

Kystes  du  pharynx,  par  P.  Raugé 56 

Kystes  du  oorps  thyroïde  (Traitement  des),  par  E.  Schwartz....  60 

Langue  pileuse,  par  Dinkler 788 

Lésions  pharjagéaè  dans  la  fièvre  typhoïde,  par  Belde 491 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  907 


Lupus  de  la  bouche,  par  Gray S05 

Lympho-sarcome  de  1  amygdale,  par  4.  ^chnitzJer 846 

Microorganismes  de  la  bouche  (Action  locale  et  à  distance  des), 

par  D.  Muller 497 

Mycose  du  champignon  du  muguet,  par  G.  Roux  et  G.  Linossier.  59 

Mycose  du  pharynx  (Un  second  cas  de),  par  F.  Siebenmann..  203 
Mycosift  pharyngien  (Note  sur  la  morphologie  et  le  traitement 

du),  par  G.  Goris 68 

Myxœdème,  par  Mosler 849 

Muguet  chez  les  individus  sains,  par  0.  Seifert 59 

Névrose  peu  connue  de  la  langue  et  de  la  cavité  buccale,  par 

Bernhardt 715 

Œsophage  (Vices  de  conformation  de  T),  par  Brosset 66 

PapiUome  fibreux  de  la  langue,  par  Vincent 72 

Paralysie  dyphtériquo  (Sur  Tanatomie  pathologique  de  la),  par 

Krauss 577 

Parotidites  (Contribution  à  Fétude  des),  par  Ziem 206 

Périostite  du  maxillaire  supérieur  en  relation  directe  avec  l'in- 

fluenza  (Deux  cas  de),  par  H.  Mœser 788 

Pièces  microscopiques  présentées  à  la  Société  française  d*oto- 

logie  et  Uryngologie,  par  Boucheron 687 

Pharyngite  flbrineuse  chroni(^ue,  par  A.  Onodi 878 

Phlegmons  sous-maxillaires  mfectieux  (angine  de  Ludwig)  (Con- 
tribution &  Tétude  des],  par  E.  Schwartz 61 

Polype  congénital  chevelu  du  pharynx,  par  G.  Richard 848 

Ptyolithe  dans  le  canal  de  Wharton,  par  Rohrer 715 

Rétrécissements  de  l'œsophage  traités  avec  succès  par  l'électro- 

lyse  linéaire,  par  ^.-A.  Fort 66 

Rétrécissement  du  pharynx,  par  B.  Frcenkel 491 

Spasmes  œsophagiens  par  hypertrophie  de  la  quatrième  amyg- 
dale, par  J.  Joal 662 

Stomatite  ulcérative  ou  «  cancrum  oris  »  (Quelques  observetions 

nouvelles  sur  Tétiolof^ie  de  la),  par  A.  Lingard 206 

Stomatite  gangreneuse  idiopathique  (Sur  la),  par  Brucke 788 

Tétanie  consécutive  à  l'extirpation  dn  goitre,  par  Eiselsberg.»..  496 

Thyroïdectomie  partielle,  par  C.  Audry 60 

Tuberculose  du  pharynx,  par  B.  Tauber 202 

Tuberculose  primitive  de  la  bouche  (Un  cas  de),  par  Gleilsmann.  804 

Tuberculose  de  la  base  de  la  langue,  par  P.  Heymaon 497 

Tuberculose  du  pharynx,  par  Roth 579 

Tumeurs   gazeuses   du  cou  (aérocèles,  laryngocèles,  broncho- 

cèles,  traohéocèles  des  auteurs),  par  L.-H.  Petit 71 

Tumeur  du  pharynx.  Mort  dans  la  chloroformisation,  par  Cand- 

well... 576 

Tumeur  mixte  du  voile  du  palais,  par  Hoffmann 579 

Tumeur  glandulaire  de  la  langue,  par  Butlin 716 

Ulcérations  tuberculeuses  traitées  par  le  naphthol  camphré,  par 

Femet 62 

Voile  du  palais  (Sur  la  pathologie  du),  par  F.  Muller 496 

Indleatliraifl  blbllo|^raphlqaes. 

OreiUe  :  Pages.  265,  275,  276,  277,  278,  420,  580  et  717. 

Larynx.  —  267,  274,  275,  277,  278,  425,  583  et  720. 

Nez.  —  270,  274,  275,  276,  277,  278,  498,  657  et  789. 

Pharynx  et  Varia.  —  272,  274,  275,  276,  277,  278,  501,  660  et  873. 

Paris.  -  Imp.  PAUL  DUPONT,  i,  roe  da  Boulol  (CI.),  53.1.91. 


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