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A S'.
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ANNALES
DES MALADIES
DE L'OREILLE, DU LARYNX
DU NEZ ET DU PHARYNX
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oe. d'imp. Paul DdponTi Paris, 4, rue dulBouloi.
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ANNALES
^ DBS MALADIES
DE L'OREILLE, Dll \m\\
DO NEZ ET DU PHARYNX
Fondées par MM. ISAMBERT» KRISHABBR, LADREIT DE LACHARRIÉRE
PUBLIÉES PAR
A. 60U6UENHEIM,
Médeein de l*hôpiul Uribobière.
ATee la eoUabomiioB de
MM. les D" Atsaouer, H. Chatbllier, Gbllb, Ménièrb, Lœwenberg (de Paris],
Garel, médecin des hôpitaux de Lyon, A. Jolt (de Lyon), Vachbr (d'Orléans),
Lannois, agrégé de la Facnlté et médecin des Hôpitaux de Lyon, Dugaroin (du
Havre), Courroux (Nantes), Hamon du Fouoerat (le Mans),
Sénac-Lagranoe (de Canterets), Aigre (Boulogne-sur Mer),
F. SuARBZ DE Mendoza (Augers), Lichtwitz et Garnault (Bordeaux),
Dblstanchb et Capart (de Bruxelles), Schipfers (de Liège),
R. WoAKES et Morell-Maceenzib (de Londres), T. HERTNO(de Varsovie),
PoLiTZER, ScHRosTTBR st Cbiari (ds Vidoue), Labus (de Milan),
Sous-GoHEN (de Philadelphie), Cl. Blakb et F. Hoopbr (de Boston), Zaufal (Prague),
CozzoLiNO (de Naples), Lange (de Copenhague), P. Kocu (de Luxembourg et Nancy) .
LuBLfNSEï (de Berlin), Ouspensei (de Moscou), Lennox Browne (de Londres),
Jauobson (de Berlin), Brtson Delavan (de New York\ Krakaubr (de Berlin),
Randall et Sajous (Philadelphie', H. Stobssbl (de Vienne). E. Berger (Gratz),
G. Gradenigo (Turin), A.-J. Beehag (Sidney), Strazza (Gênes), Fenoouo (CagUari).
D*Aguanmo (Païenne), LAUREirr (de Bruxelles), C. M. Dbsvernine (La Havane).
Et aTe« le «•■eo«rs de
MM . les Professeurs Verneuil, Duplay, Tillaux, D»* de Saint-Geriimn^ ' \
Terribr, Berger, Pbrier, Pozzi, Labbé, Hortbloup, Humbeht, Richblot^
Tbrrillon, Reclus, chirurgiens des hôpitaux de Paris,
Professeurs Pournibr, Grancher, Proust. D" C. Paul, DuiAUDiN-BBAUMET/
Oluvier, J. Simon, Dbscroizilles, Seyestre,
Hallopeau, Huchard, Labadie-Laorave, Danlos, Alb. Robin, Balzer,
Barth, Lbtulle, Chaupfard et Nbttbr, médecins des hôpitau^x de Paris,
J. Teissibr, pro^ à la Faculté de Lyon, Co'f nb et Masse, prof" à la Faculté de Bordeaux,
D" Leval, Hischmann, M. Lermotez, R. Leudbt, Plicque et J.-B. Martt,
P. TissiER et Glovbr, ex-internes des hôpitaux de Paris,
Roques ob Fursac, Rbblaub, Gastou, Le Noir, Cuvillier
et M"* M. WiLBOUscHEwrrcH, internes des hôpitaux de Paris.
TOME XVI— .1890.
PARIS
G. MASSON, ÉDITEUR
LIiBRAIIIB de L'ACADéMIie DE MBDKCINB
■ OOLBYAKD tAlNT-CmilAIS, BU fACB DE L**CuLK SE HiBECINK
AgenU en Amériqae : P. BLAK1ST0N, SON El C«*
1012, WALRtlT tTREKT, PEILADBLrBIf
ABBoaces Vbllakd d'Okgbtille, 21 hit^ boulevard de Port-Royal.
18?0
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Janvier 1890. — N« 1.
ANNALES
DF^ MALADIES
l'ÛMiLLE, M
DU NEZ ET DU PHARYNX
MtMOIRES ET FAITS ORIGINAUX.
I
L'ECLAIRAGE ELECTFUQUE DELANTRE D'HIGHMORE
DANS LE CAS D'EMPYÈME
Par le D' Théodore HERYIVG, chef du scrylce laryogologique
h l'hôpital Saint-Roch, de Vargovie.
Le diagnostic des affections de l'antre d'Highmore, et prin-
cipalement des collections purulentes de celte cavité, est
jusqu'à présent, dans la plupart des cas, d'une bien grande
difficulté. Tout médecin se souvient sans doute de circons-
tances dans lesquelles il a hésité longtemps, et je dois dé-
clarer que j'ai certainement méconnu autrefois maint em-
pyème.
Cette franche déclaration, qui caractérise si bien Moritz
Schmidt, commence son court article sur le diagnostic et le
traitement des maladies de Tantre d'Highmore (1). Je ne
puis que m'y associer. Tandis qu'au ti*efois j'hésitais souvent
entre le diagnostic de maladie du sinus sphénoîdal et de
maladie du sinus maxillaire ; tandis que dans mon journal je
(l) Berliner klinische Wochemchrift, n» 50, 1888.
ANNALES DES MALADIES DE l'OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. \
295166 ^ ,
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2 T. HERYNG.
trouve à peine 12 cas certains d*empyème de Tantre depuis
l'année 1874, j'ai pu, dans ces six derniers mois, réunir
10 cas dans lesquels l'emploi de l'éclairage électrique m*a
fourni un diagnostic certain.
Ce n'est que depuis une dizaine d'années qu'on com-
mence à envisager les symptômes de l'empycme d'une façon
critique, et c'est surtout Ziem qui a réduit à leur juste va-
leur les symptômes considérés jusqu'ici comme classi-
ques (1).
Dès 1882, Hartmann avait fourni des contributions im-
portantes à l'étude des maladies des sinus ; il avait expliqué
le rapport des névralgies sus-orbitaires et des obstacles à
l'écoulement des sécrétions du méat moyen et montré la
valeur diagnostique de la compression de l'air dans le nez par
le procédé de Politzer. Dans une communication ultérieure
à Fribourg, Hartmann faisait connaître sa méthode de la-
vage du sinus par l'orifice maxillaire, à l'aide d'une canule
spéciale, grâce à laquelle, dans des cas invétérés, il obtint
la guérison quand toutes les autres méthodes avaient
échoué. Puis vinrent les travaux de Schech, Mikulicz ,
Stôrk, B. Frànkel, Krause, Schiffers, Walb, Bronner,
Krieg, Bresgen, M. Schmidt, Bayer, Vollolini, JelenlTy,
Kôster. Sauf ceux de Schech, Bayer, Frankel et Schmidt,
qui concernaient aussi le diagnostic, ils portaient principale-
ment sur rétiologie et le traitement de cette affection. Si le
diagnostic est resté souvent obscur, la vieille théorie des
quatre symptômes classiques n'y a pas peu contribué. On
sait que jusqu'ici on basait le diagnostic sur les symptômes
suivants : 1° saillie de la paroi maxillaire ; 2^ augmentation
de l'écoulement pendant l'inclinaison du côté opposé ;
3** douleur sous-orbitaire, 4*» gonflement de la joue. C'est à
Ziem que revient le mérite d'avoir démontré qu'à l'excep-
tion de la douleur qui apparaît quelquefois ces symptômes
(1) De la valeur et du trailement des suppurations nasales {Monats-
chrifl fur Ohrenh. n» 3, 1886, et Allgem. Central. Zeiiung, 35, 36; 1886.—
Dépeudauce de la mi^rain^ des maladies du nez {Ibidem^ d** 10, 1885). —
Importance des maladies des dents pour la production des affections na-
sales (MonaUchr. fur Ohrenh. y n* 4. 1880).
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ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. 3
ne sont pas liés nécessairement à Tempyèine, mais qu'ils
s'observent dans d'autres affections de la cavité , etc. ,
comme les kystes et les néoplasmes. Il a eu aussi le mérite
d'appeler l'attention sur. des symptômes moins connus, à
savoir l'unilatéralité et l'intermittence de la suppuration.
Cependant, dans certains cas, le diagnostic reste difficile et
le procédé recommandé par Bayer et par B. Frankel, de
faire coucher le malade sur le ventre, la tête en bas, ne le
rend pas toujours certain.
Comme la ponction exploratrice d'une alvéole recom-
mandée par Ziem n'est pas toujours possible, quand les
dents sont saines, M. Schmidt a récemment préconisé la
ponction exploratrice de la mince cloison qui sépare l'antre
d'Highmore du méat inférieur, à l'aide d'une seringue de
Pravaz, à canule deux fois plus longue et plus épaisse.
Dans 16 cas, il a ramené du pus.
Bresgen (1) avait eu une idée analogue en aspirant le pus
par Torifice maxillaire à Taide d'une seringue, et Ziem (2),
indépendamment de Bresgen, dit avoir déjà employé ce pro-
cédé en 1887.
L'aspiration exploratrice du sinus maxillaire constitue
certainement un progrès considérable pour le diagnostic de
l'empyème. Mais elle réclame une certaine technique, et
peut être rendue très difficile dans .certaines difformités du
cornet inférieur et dans l'épaississement osseux de la paroi
{dans f asymétrie de P antre). De môme l'aspiration se fera
difficilement quand l'antre a une cavité énorme et contient
une faible quantité de pus épais, grumeleux, qui bouche la
canule. Bien que je sois convaincu dé la parfaite innocuité
de cette petite opération, on rencontrera des personnes qui la
refuseront.
H était donc tout à fait désirable de trouver une méthode
d'exploration indolore ; je crois que nous la possédons au-
jourd'hui dans le procédé dû récemment à Voltolini. Après
l'avoir appliqué dans 10 cas, je puis le recommander abso-
{1} Loe. cit,
(2) Berlin, klin, Wochemchr., n- i, 1889.
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4 T. HERYNG.
luraent à mes collègues comme je Tai fait dans ma démons-
tration à la Société médicale de Varsovie le 19 février 1889.
Tout le mérite en revient à Voltolini. Il a repris l'idée de
Gzermak d'éclairer le lai^nx par transparence, mais en se
servant, au lieu de la lumière solaire, de la lampe d'Edison,
et il a étendu cette méthode au nez, au palais et à la cavité
maxillaire.
Dans une communication faite à Breslau Tannée der-
nière (1), Voltolini étudie la valeur diagnostique de l'éclai-
rage en général, montre les instruments qu'il a fait cons-
truire dans ce but et déclare, en terminant, qu'ils sont
d'une grande valeur diagnostique.
Cette opinion n'était partagée que par un petit nombre et
elle rencontre encore aujourd'hui quelques objections. La
possibilité de ceftte exploration fut, il est vrai, confirmée par
Gerhardt et Stœrk, niée par contre par Semeleder. Tiirk ne*
la mentionne pas du tout. Schrôtter, dans son dernier ou-
vrage (2), la taxe d'élégant enfantillage.
Depuis la publication de Voltolini, cette méthode a été
essayée par quelques observateurs.
Roth (3) s'exprime ainsi à son sujet : « L'extension de
cette méthode à l'éclairage par transparence du palais, des
fosses nasales et du nasp-pharynx sous cette forme ne me
semble pas du tout pratique... » Il m'est impossible de
comprendre comment Voltolini veut pratiquer l'éclairage de
la cavité d'Highmore, et il ne donne aucune indication à ce
sujet. » Roth doute de la possibilité d'introduire de petites
lampes incandescentes dans la cavité elle-même, même dans
les cas pathologiques ou par une perte de substance arti-
ficielle, et il déclare avoir appuyé ses déductions négatives
sur des expériences cadavériques.
Par contre, il est parvenu à éclairer, par transparence, le
larynx, le palais et la cloison, en employant un appareil
(1) Breslauer Arzil. ZeiUchrift, n* 22, 1888.
(2) Klinik der Kehlkopfkrankheiien.
(3) Wien. med. Presse, n** 10 et 11; 1889.
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ECLAIRAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. 6
particulier, construit d'après le principe de Gartner (1),
dans lequel la lumière d'une lampe EMison passe dans une
baguette de verre cylindrique à angle droit.
Quant à la valeur de ce procédé au point de vue du
diagnostic, Roth ne partage nullement Tenthousiasme de
Voltolini pour Téclairage du larynx, parce que, d*après ses
recherches sur le vivant et ses expériences sur une éprou-
vette remplie d'une solution concentrée de carmin où plon-
geait une baguette de bois, le liquide éclairé par transpa-
rence, comme le doigt ou les anneaux cartilagineux de la
trachée, ne laisse reconnaiti'e aucune différenciation, pha-
langes, anneaux trachéaux, car on ne voit que du rouge . Il
en conclut que dans les organes éclairés leur structure ou
la situation des altérations de tissu vers la surface ou la
profondeur ne se laissent pas déterminer parce que la lu-
mière est propagée à travers la masse sanguine en circula-
tion. Pour la description des instruments destinés à l'éclai-
rage électrique du nez et du larynx (panélectroscope de
Leiter], je renvoie à son travail original et je discuterai plus
tard les opinions de Roth. Je passe aussi sur les instru-
ments employés à l'éclairage par transparence et dirai quel-
ques mots du court travail de Seifert(2).
A la fin de son étude sur l'éclairage par transparence des
08 de la face, il conclut : « S'il m'est permis de porter un
jugement sur la valeur de cette méthode, je crois qu'il fau-
dra faire de nouvelles recherches pour prouver que par ce
moyen on peut établir dans les cas douteux le diagnostic
différentiel de néoplasmes laryngés^ que Ton peut distinguer
une tumeur solide du nez et du sinus d'un kyste ou d'un
empyème. Ce que je puis dire ici, c'est que j'ai acquis l'im-
pression qu'il y a dans cette méthode de diagnostic plus
qu'un enfantillage élégant.
Avant de passer à l'étude de la technique et de la valeur
(1) CeUe idée a été d*abord olilisée par Kochs et Wolts pour une
lampe à microscope.
(S) SitiunçiberUfUe der Wûrzbwrger phys. med, Ge9elUchaft, HL
séance du 19 janvier 18S9.
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6 T. HERYNG.
diagnostique de l'éclairage par transparence, basée sur mon
expérience clinique, je ferai observer que j*ai répété les
expériences de Voltolini aussitôt après sa publication et que
j'ai réuni, relativement à Téolairage du larynx , les ré-
flexions suivantes.
On peut l'exécuter facilement aussi bien à Taide du réflec-
teur Roth-Leiter que du diaphanoscope Blânsdorff, ou de
rabaisse-langue électrique construit par Reiniger. Il réussit
non seulement chez les individus jeunes, mais chez les
personnes âgées, maigres, comme je l'ai prouvé à la Société
laryngologique de Varsovie.
Une lampe électrique de 4 à 5 volts dans une chambre
absolument noire, aussi proche que possible du larynx, est
indispensable ; son écartement doit être tel qu'il suffise à
protéger le malade de la chaleur rayonnante.
Si Ton ajoute au diaphanoscope de Blànsdorf un entonnoir
de carton concentrant la lumière, dont la circonférence
externe est d'environ 2 cent.. 1/2, l'efl'et de Téclairage est
plus remarquable. L'intensité dépend du point où l'on ap-
plique l'appareil électrique (cartilages thyroïde, cricoïde,
trachée), de l'épaisseur des couches intermédiaires et de la
force absolue de la lampe. Un excès de lumière nuit à l'effet
et ne permet pas une différenciation fine, de sorte que, par
exemple, les cordes vraies et les fausses semblent effacées
comme une tache rouge clair. Par un bon emploi de la
lampe , en l'appliquant à la région du ligament cricothy-
roïdien, on peut reconnaître distinctement les limites de ces
parties.
Voltolini croit que par cette méthode nous pouvons dis-
tinguer les tumeurs malignes des bénignes au début de
leur développement sur les cordes vocales, parce que les
bénignes se détachent nettement de la corde, tandis que les
malignes envoient des prolongements épithéliaux dans le
tissu et y prolifèrent. Je n'ai pas eu l'occasion de le véri-
fier.
Dans un cas de gomme syphilitique du voile du palais
déjà en désagrégation, avec réti'écissement , je puis con-
firmer l'opinion de Voltolini sur la possibihté d'éclairer le
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ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. 7
voile par transparence. J'introduisis par le méat inférieur
dans le pharynx nasal une toute petite lampe électrique (du
miroir laryngoscopique électrique de Reiniger), et le voile
apparaissait complètement lumineux, mais sans que je puisse
me rendre compte de son épaisseur ; par contre, en intro-
duisant un miroir dans le pharynx, je pouvais éclairer par
le nez tout le pharynx nasal, et je pouvais voir la tonsille
pharyngienne hypertrophiée, malgré l'oriftce du voile, à
peine gros comme le petit doigt. Dans un' cas de périchon-
drite syphilitique de la partie antérieure de la cloison, à
Faide de l'éclairage par un côté, je pus reconnaître l'éten-
due de l'infiltration et la montrer à un confrère.
Pour ce qui concerne Téclairage de l'antre, Voltolini
s'exprime ainsi : « Avec une petite lampe électrique... on
peut aussi éclairer les os de la face par transparence. Dans
ce but, je mets la lampe dans la bouche du malade, après
avoir enveloppé la partie métallique d'un linge, pour que le
malade, en la touchant avec les lèvres, ne reçoive pas de
décharge. Si l'on fait alors passer le courant, on voit toute
la face éclairée jusqu'aux yeux. » Dans un supplément à son
traité sur les maladies du nez (1888), Voltolini s'exprime
ainsi sur sa méthode (p. 470) : c Mais dans les tumeurs du
sinus maxillaire même, ce procédé peut avoir une grande
valeur diagnostique, et, au moment où j'écris, je suis en
présence d'un cas assez rare où l'éclairage donne d'excel-
lents résultats. y> Le voici en abrégé.
Homme de 2â ans. Depuis 4 ans, tumeur croissante de la
joue gauche et de la fosse nasale. De plus, toute la moitié
gauche du palais, refoulée vers la bouche, était flexible et cédait
un peu au doigt. Voltolini diagnostique un sarcome et propose
la résection. Le malade s'y refusant, il essaye de détruire la
tumeur par l'électrolyse, mais il fait d'abord l'éclairage par
transparence et n'est pas peu étonné lorsqu'il constate que
toute la lumeur contenue dans le nez devenait magnifiquement
transparente. Voltolini s'exprime ainsi : f J'avoue sincèrement
que je ne savais que faire, car je ne doutais nullement que
j*eusse affaire à un sarcome venu de l'antre d'Highmore, qui
avait refoulé les parois et pénétré dans le nez. n
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8 T. HERYNG.
Il eut alors recours à la fourchette électrolytiqne, qu*il en-
fonça dans la tumeur en faisant passer un courant modéré pen-
dant cinq minutes. Le malade ne dormait pas de la nuit à
cause des douleurs et du gonflement dans la région opérée.
Le lendemain matin, Voltolini trouva perforé le point où la
fourchette avait été placée : une quantité extraordinaire de li-
quide s'était écoulée du nez et, par un grand trou, on pouvait
voir directement dans Pantre et y pénétrer avec un stylet : « Le
diagnostic était alors certain, dit Voltolini. Nous avions affairer
à UN EMPYÈME OU UN^ KYSTE DU SINUS MAXILLAIRE, Car, aprèS fé-
coulement du pus et de la sérosité, là cavité était vide. La
tumeur du nez n'était pas autre chose que le cornet inférieur,
qui avait été refoulé, comme les autres parois de Tantre. Ainsi
s'expliquait le bel éclairage de 'la tumeur, qui n'était autre
chose que du liquide. Si maintenant, après Tévacuation de
Tantre d*Highmore, j'allume la lampe dans la bouche du patient,
on voit, môme de loin, le contraste entre les deux côtés, parce
que l'antre gauche, très dilaté, laisse mieux passer la lumière
que Tanlre droit, petit. A F avenir, ce mode d'illumination s'em-
ploiera avec grand avantage dans ïempyème et les tumeurs du
nez. »
J'ai reproduit mot à mot les conclusions de cette obser-
vation, parce qu'il me semble que Voltolini n'a pas suffi-
samment insisté sur Je symptôme le plus important de Tem-
pyème, la tache obscure que forme le côté malade dans
r éclairage par transparence, et qu'il a confondu les symp-
tômes de Tempyème avec ceux du kyste, qui sont précisé-
ment différents. Cela est plus que vraisemblable si l'on se
rapporte à la phrase citée plus haut. « Nous avions affaire à
un empyème ou un kyste. » (P. 472.)
Mes observations cliniques prouvent que, tandis que, dans
le kyste séreux de l'antre, Téclairage par transparence a
lieu des deux côtés (dans Tectasie de l'antre d'Hyghmore sur
une étendue plus large du côté malade), dans Tempyème, le
côté malade apparaît rouge jusqu'à F orbite, et la paupière
inférieure apparaît comme un croissant rouge clair attei-
gnant l'angle interne de l'œil. Ce symptôme est, sauf quel-
ques exceptions, que nous discuterons plus loin, le signe le
plus sûr de l'empyème, et je Tai vérifié complètement chez
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ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. 9
les malades, surtout en Tabsence d'autres symptômes, con-
sidérés comme indispensables pour le diagnostic de i'em-
pyème.
Avant d'aller plus loin, je décrirai cette méthode d'ex-
ploration telle que je Tai employée jusqu'ici.
Pour éclairer par transparence l'antre d'Hyghmore, je me
sers de la spatule électrique consiruite par Reiniger, à Er-
Fig. 1.
langen {6g. 1). Elle a, on le sait, la forme d'un abaisse-
langue de Tiirck.
I^ petite plaque linguale, en caoutchouc durci, mobile,
s'enlève facilement, la lampe électrique Edison (5 volts) se
visse à Textrémité et elle donne, avec une batterie con-
venable, une himière blanche, brillante, suffisamment forte
pour éclairer parfaitement les joues et le maxillaire dans
une jAèce obscure.
Le résultat est insuffisant qu.ind le courant est faible et la
chambre peu obscure. Avant de l'appliquer au mabide, je
recommande d'essayer d'abord la ballerie sur un individu
sain.
J'emploie une batterie de dix éléments zinc charbon ,
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10 T. HERYNG.
construite spécialement par Leiter, avec acide chromique
anglais et acide sulfurique (acide chromique pulvérisé 160,
acide sulfurique anglais 125, eau 1,000). La batterie doit
être Traîchement remplie. Six éléments suffisent alors, plon-
gés à peine d'un quart de leur longueur. Il faut établir la
communication avant de plonger les éléments, autrement
on brûle le fil. Si Von n*a pas de rhéostat, il faut plonger les
éléments d'une façon très progressive.
Dès que le fil devient rouge, les éléments peuvent être
descendus jusqu'au rouge blanc et Ton introduit immédiate-
ment la spatule dans la bouche. Si Ton larde, le courant
augmente trop et il peut brûler la lampe.
La langue est abaissée fortement, et la bouche fermée on
établit le contact. Alors se produit Téclairage complet des
os de la face jusqu'à l'orbite ; à l'état normal il a la même
intensité, et dans les cas de sinus asymétriques (eclasie,
atrophie, états pathologiques) une intensité différente sui-
vant le degré et le genre de la maladie.
J'ai déjà remarqué que dans les kystes à contenu séreux
la lumière passe facilement ; dans les néoplasmes solides
et dans rempyème, le côté malade reste sombre. Dans l'em-
pyème double, les deux sinus restent sombres ; on trouve
souvent aussi d'autres symptômes, comme l'écoulement bi-
latéral. Jusqu'à présent, je n'ai pu trouver un empyème
double, comme en ont observe Ziem et Krieg.
Après l'éclairage, la petite lampe électrique, si l'explo-
ration dure longtemps, doit être laissée un quart ou une
demi-minute dans la bouche pour qu'elle se refroidisse un
peu et que la malade ne se brûle pas le palais et les lè-
vres, ce que l'on peut éviter avec un peu d'adresse.
Avant d'introduire la lampe dans la bouche et d'examiner
sa force d'éclairage, j'éclaire la chambre avec une allumette
bougie, j'introduis une spatule dans la bouche et je la
porte au rouge à ce moment seulement. Quand la bouche
est petite, j'exerce d*abord plusieurs fois le malade, je lui
explique comment il doit faire et lui défend les mouvements
de déglutition pour empêcher la brûlure du voile. Dans un
seul cas, je trouvai les os de la face si épais que je ne pus
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ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. Il
produire un éclairage suffisant. Dans tous les autres cas,
j'y parvins sans difficulté de la part du malade.
Avec la batterie de Stôhrer pour les courants constants
(20 éléments), je pus déjà produire avec 8 ou 10 éléments
un éclairage suffisant, de même 12 à 14 éléments suffi-
raient pour porter au blanc le diaphanoscope de Blansdorf.
Avec de la prudence, celte batterie peut être employée
aussi pour les lampes électriques ou à Taide d'un rhéostat
(elle ne permet que-l'introduction simultanée de 2 éléments).
La spatule Reiniger manque parfois parce que les sur-
faces de contact s'oxydent facilement ; aussi je les ai fait
revêtir de lamelles de platine.
Comme cette lampe avec les lampes de réserve semblera
Fig. 2.
peut-être dispendieuse, je recommande de la remplacer par
un appareil que chacun peut construire et adapter à Ta-
baisse-Iangue de Tiirck.
Une petite lampe Edison (5 volts), comme l'emploie
Leiler pour le réflecteur de Rolh, est reliée avec 2 fils de
cuivre fin que Ton introduit dans les 2 tubes de métal de la
lampe. On coupe alors dans du liège 2 dés d'un centimètre
de large sur 6 millimètres environ do haut ; on les creuse
d'un côté avec la lime ronde, de sorte que le pédicule de la
lampe y entre, et Ton colle les deux moitiés ensemble avec
du collodion, de façon que la boule de verre seule reste
visible (âg. 2). Le tout est solidement fixé avec un fil de
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12 T. HERYNG.
soie fort à la face supérieure d'une spatule de Tiirck comme
dans la figure 3, relié à deux cordons conducteurs isolés, et
l'appareil est prêt.
Si I*on veut construire plus solidement, il suffit de placer
la lampe dans un cadre d*ivoire et de la relier à la balterie
par des fils conducteurs à l'aide de deux embouts pourvus
Fijf. 3.
de vis. Le coût de cette modification avec la lampe ne dé-
passe pas 8 francs.
Sur 10 malades où le diagnostic fut assuré par Téclai-
roge, la perforation de l'alvéole ne fut faite que 7 fois avec
évacuation du pus par cet orifice.
Dans les 8 autres cas où Topération fut différée, à la
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ÉCLAIBAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. 13
demande des malades , cette méthode confirma aussi le
diagnostic, les autres symptômes (suppuration unilatérale,
fétide, intermittente du nez) indiquant l'antre d'Highmore
comme le siège du mal et la pression du stylet dans la ré-
gion de l'orifice maxillaire faisant sourdre des gouttes de pus.
Je ne parlerai cependant que des 7 cas oii le pus fut re-
tiré de l'antre, c'est-à-dire où il n'y eut pas le m'oindre
doute sur le diagnostic.
Sexe : 5 hommes, 2 femmes.
Age : 15 a 55 ans. •
Durée du mal : de 6 mois à 5 ans. Côté droit, 5 fois ;
gauche, 2 fois. Etiologie : dans les 7 fois, les molaires
supérieures étaient cariées ou remplacées par des chicots.
Comme dans les cas de Krieg, la première molaire et la
deuxième buccale étaient le point de départ le plus fré-
quent de Tempyème. Le sondage de l'ostium maxillaire
avec la cocaïne est assez facile et peu douloureux. J'em-
ploie un stylet nasal ordinaire boutonné, mince, à bout
courbé à angle droit sur une longueur de 8 millimètres. A
l'aide du spéculum de Duplay, je l'introduis à deux pouces
de profondeur dans le méat moyen, de sorte que le bec re-
garde en bas. Par une légère rotation, on le dirige en le
retirant vers la paroi extérieure et on l'introduit un peu de
côté dans Tostium, où il accroche. Par des mouvements
de va-et-vient on arrive à en déterminer les dimensions (3 à
4 millimètres ordinairement). Dans un seul cas, je n'y par-
vins pas. Chez ce malade, le D' Jawdynski pratiqua l'ou-
verture de l'antre par la fosse canine à l'aide du marteau et
de la gouge, et je pus, en introduisant le doigt, en palper
les parois et constater la présence d'ostéomes sous forme de
lamelles osseuses feuilletées. Elles furent enlevées, le li-
quide séro-purulent évacué, la cavité éclairée par une petite
lampe, et une eciasie considérable fui constatée (5 centi-
mètres sur 6 centimètres). L'ostium maxillaire fut cherché
par la fosse canine (la muqueuse présentait une tuméfac-
tion énorme), le stylet fut poussé jusque dans le méat moyen
et l'injection passa dans le nez. Tamponnement avec la gaze
iodoformée, drain et guérison en 15 jours.
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14 T. HERYNG.
DdDS un autre cas, je pus, contrairement aux déductions
de Rolh, après perforation au trocart d'une alvéole, éclairer
complètement la cavité d'Highmore à l'aide d'une petite lampe
électrique de Reiniger, comme je l'ai démontré à la Société
médicale de Varsovie. L'orifice maxillaire peut être parfois
bouché, pour un moment, par la muqueuse tuméfiée du méat
moyen et des cornets. L'introduction de la sonde sera tem-
porairement plus difficile ; dans d'autres cas, elle sera im-
possible pendant quelques jours. J'ai observé ces symptômes
chez une malade et j'eus l'idée (sans connaître le travail de
Bayer) d'agrandir l'orifice par le galvanp-caulère. Après
lavage et désinfection de l'antre, j'introduisis l'instrument
d'aboM dans la direction horizontale ; je brûlai, sur une
longueur d'un centimèti-e, et perpendiculairement aux
exlrémilés de la traînée, je descendis, autant que je pus, en
bas pour faciliter l'écoulement du pus. Le résultat de cette
opération fut insuffisant et la malade ne fut guérie que par
l'emploi de la méthode de Gooper,.rextraction de la deuxième
molaire.
J'ai essayé aussi le lavage de l'antre avec un cathéter
courbé, analogue à la sonde déjà décrite (4 fois sur 7), quand
Torifice était assez grand pour que le liquide pût ressortir à
côté du cathéter. Je parvins aussi chez deux malades, après
l'extraction de la dent correspondante, à introduire un stylet
par le canal et à en pousser Textréinité dans le méat moyen
à travers l'ostium maxillaire.
Jusqu'ici je n'ai vu qu'une fois la maladie provenant d'un
catarrhe du nez. Le malade avait des dents saines. Je trouvai
des polypes muqueux dans le voisinage de l'hiatus semi-
lunaire. Le mal semblait avoir commencé par un violent
rhume de cerveau.
Chez un second malade, les conditions étaient un peu plus
complexes : outre les polypes du nez et l'empyème de l'an-
tre, je trouvai le sinus sphénoïdal également malade, et,
dans le voisinage de son orifice d'écoulement, au-dessus de
l'extrémité postérieure du cornet moyen, du pus s'écoulait
par la pression et il revenait toujours quand on l'essayait.
En enlevant l'extrémité hypertrophiée du cornet, on rendait
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ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. 15
visibles en haut de nouveaux petits polypes. Leur enlève-
ment diminua la suppuration, qui disparut par des injec-
tions. C'est le quatrième cas de collection purulente que
j'ai observé dans ma pratique, et Ton me pardonnera de
consacrer quelques lignes à une alTection dont la sympto-
matologie et le traitement laissent encore tant à désirer.
tl'ai opéré trois de ces malades suivant la méthode in-
diquée par Zuckerkandl que Schâffer a pratiquée, pour la
première fois, sur le vivant; avec le stylet qu'il a indiqué, je
perforai la paroi antérieure du sinus sphénoïdal pénétrait
dans la cavité et ramenai du pus. J'enlevai alors les frag-
ments osseux nécrosés avec la curette tranchante, les gra-
nulations , ei, chez un malade , des débris du polype.
J'agrandis Fouverture avec la curette, je cautérisai la mu-
queuse hypertrophiée du cornet moyen et de la cloison avec
l'acide chromique, plus tard encore, avec le galvano-cau-
tère. Dans un cas, j'introduisis un drain pendant vingt-
quatre heures : par des irrigations fréquentes d'acide
borique à 5 0/0 et des insufflations d'iodoforme, j'obtins la
guérison dans 2 cas; dans un 3% le résultat fut mcomplet;
dans un 4% il y eut récidive. Pour me donner accès au sinus
sphénoïdal, je fus obligé, cliezun de ces malades^ d'enlever
tout le cornet moyen avec la gouge de Schœtz et le mar-
teau, sans hémorrhagie notable. Je parlerai ailleurs, en
détail, de cette opéi^ation. Je dirai seulement que chez un
seul malade chez qui j'avais détruit, au galvano-cautère, des
restes de polype situés très haut dans le voisinage de Tos-
tium, il survint le soir même une réaction assez vive
(T. S9«, 5), céphalalgie, abattement, qui disparurent le len-
demain après lavage de la cavité.
Relativement aux autres symptômes de la maladie qui
nous occupe, je parlerai surtout du genre de l'écoulement et
de ses caractères. Cliez tous mes malades, il était abondant,
sauf le cas déjà étudié où il y avait ectasie de l'antre avec
ostéomes et gonflement de la face avec occlusion de Tostium
maxillaire. Tous déclaraient l'écoulement fétide ; mais il ne
l'était pas toujours, seulement le matin. Quelques-uns se
plaignaient de sa chute dans la gorge pendant la nuit, de
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16 T. HERYNG.
croûtes et de mucus, avec goût désagréable dans la bouche,
avec parfois des nausées suivies de Texpectoration d'une
sécrétion fétide. Chez deux malades Técoulement était plus
fort le matin de 7 à 9 heures, chez deux autres Taprès-midi. Il
était toujours plus abondant du côté correspondant àTantre
malade. Un seul malade déclarait que Tinclinaison de la tête
Taugmentait ; jamais en se couchant sur le côté opposé ou
sur le ventre, la têle pendante, le malade ne pouvait Taug-
menter.
Bien que le malade déclarât la sécrétion fétide, Texamen
ne le confirmait nullement dans bien des cas. Par contre,
le pus enlevé à la suite de la perforation était, dans 4 cas,
extrêmement fétide.
Dans 2 cas, le pus enlevé par irrigation de Tantre à Taide
du cathéter, introduit dans Torifice maxillaire le matin,
avait une odeur fétide. Dans tous les cas, Texamen du nez
faisait constater une tuméfaction plus ou moins considé-
rable des cornets, plus marquée sur le cornet inférieur que
sur le moyen. Le matin on voyait la sécrétion adhérer ordi-
nairement plus fortement au cornet moyen en le recouvrant
de tractus blanchâtre ou de plaques visqueuses verdâtres.
Il coulait en partie dans le pharynx nasal, la voûte se voyait
alors peu recouverte de pus, la paroi postérieure Tétait
abondamment. Jamais je ne trouvai d*affection de la bourse
pharyngienne ni de kystes.
Après enlèvement de la sécrétion avec la seringue, je pus
voir distinctement dans quelques cas qu'elle provenait par
gouttes de la région de Tostium maxillaire, et, après
essuyage, réapparaissait promptement à la pression de la
sonde.
Dans l'empyème du sinus sphénoïdal, ce symptôme d'une
sécrétion locale se renouvelant rapidement s'observait très
haut au-dessus de Texlrémité postérieure du cornet moyen,
entre lui et la cloison. On pouvait toujours éliminer une
affection du sinus frontal. La saillie notable de la partie
malade ne pouvait se constater que dans le cas spécial in-
diqué plus haut, dans 4 cas on ne trouvait qu'un gonflement
insignifiant dans la région de la fosse canine. Dans 4 cas,
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ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DE L'ANTRE D'HIGHMORE. 17
on pouvait constater une malité du côté malade à la per-
cussion à Taide du plessimètre cylindrique d'Hamernik.
Quant à la douleur, 5 malades se plaignaient de douleurs
dans les dents et la face, 2 de névralgie sus-orbilaire, un de
fortes douleurs entre les sourcils, un de douleurs à la face
et à l'occiput, périodiques, apparaissant ordinairement dans
Taprès-midi. Mais chez ce malade il y avait, outre Tem-
pyème de Tantre, suppuration du sinus sphénoïdal. Ces
symptômes disparurent après Tenlèvement de Textrémité
antérieure du cornet moyen et de quelques petits polypes
très haut situés ; 4 malades se plaignaient de mal de dent ;
l'un d'eux avait eu toutes les molaires extraites. Un malade
se plaignait de violentes douleurs dans l'œil, un autre de
scotomes. L'odorat était diminué chez la plupart, supprimé
chez 2 complètement. Chez un malade,, il n*y avait pas d'au-
tres symptômes en dehors de l'écoulement abondant unila-
téral. Cependant la deuxième molaire fut extraite, le stylet
pénétra immédiatement dans l'antre et le pus sortit. Le
diagnostic était donc dû exclusivement à l'éclairage.
Quanta l'opération, la méthode de Desault n'était indiquée
qu'une fois. Dans les autres cas, la perforation fut pra-
tiquée par le D' Jav^dynski à la suite de l'extraction de dents
ou de racines ou même à travers le maxillaire sans dents, à
l'aide d'un trocart de 5 millimètres d'épaisseur. Une courte
canule d'argent, longue de 2 centimètres, large de 5 milli-
mètres, terminée par une plaque arrondie, est fixée aux deux
dents voisines par un fil d'argent. Je déconseille une canule
plus longue, parce que, quand la sécrétion est faible, elle
dépasse son niveau. Pour empêcher la pénétration de par-
celles d'aliments dans la canule, je coiffe obliquement son
rebord avec un tube de caoutchouc de 1 centimètre de long,
j dont Texlrémité se recourbe et dont la lumière se ferme
I pendant la compression, ce qui n'empêche pas l'écoulement
j du pus et les irrigations. Le tube était laissé de8à 10 jours
dans la fistule, l'antre lavé 3 fois par jour avec une solution
I boriquée tiède à 5 0/0 avec addition d'une petite quantité
1 d'acide phénique, jusqu'à ce que l'eau revînt propre par le
nez. Deux fois on insuffla de l'iodol dans l'antre par la fis-
ANNALES DBS MALADIES DE L*OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. 2
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18 OTTOKAR CHIARI
tule avec bon résultat ; 5 fois sur 7 il y eut guérison ; une
fois il survint une récidive au bout de quatre semaines; un
malade est encore en traitement.
La méthode de Mikulicz ne fut possible qu'une fois, après
l'enlèvement d'un éperon cartilagineux de la cloison obstruant
le nez, à l'aide de l'excellent couteau de Schoetz, coupant
d'arrière en avant. Le résultat fut insuffisant et il fallut plus
tard perforer Talvéole. J'essayai aussi de pratiquer, par le
méat inférieur, à l'aide du galvano-cautère, une ouverture
dans la paroi latérale de l'antre, mais je ne pus traverser
l'os à cause de l'étroitesse et du gonflement du méat infé-
rieur; je ne pus employer non plus dans ce cas le trocart de
Krause. Mes tentatives d'agrandir l'ostium maxillaire à l'aide
de la fourchette électrolytique furent très douloureuses et
ne donnèrent pas de résultat, il me suffit ici d'avoir prouvé
que l'éclairage par transparence de l'antre est facile et qu'il
peut être considéré, dans la plupart des cas, comme le
symptôme le plus sûr de l'empyème.
II
DEUX CAS DE RHÏNOLITHIASE AVEC REMARQUES
SUR L'ÉTIOLOGIE,
Par le D' OTTOKAR CHIARI, docent à rUdrersité de Viecne.
Bien que, depuis ces dernières années, le nombre des ob-
servations de rhinolitlies se soit multiplié, elles ne sont pas
assez nombreuses pour que de nouvelles communications
à ce sujet soient sans valeur, surtout si l'on y ajoute des
considérations sur l'éliologie. C'est le motif de la publication
des deux cas suivants :
Mlle A. St..., âgée de 22 ans, vint me consulter le 5 juil-
let 1888 pour un écoulement de la narine droite datant de
deux ans et ayant une mauvaise odeur. Parfois aussi la respi-
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DEUX CAS DE RHINOLITHIASE 19
ration de ce côté était difRcile ; en dehors de cela la malade ne
soufii*aU d'aucune affection et paraissait jouir d'une bonne santé
A la rhinoscopie antérieure on voyait au milieu de la narine
droite, enclavé entre le cornet moyen et la cloison, un corps
gris brunâtre dont les parois étaient parsemées de granula-
tions qui formaient un véritable gonflement, surtout sur la
cloison. On percevait à peine une mauvaise odeur pendant
rexpiralion, mais on la sentait très distinctement lorsque Ton
retirait du nez rexti'émilé de la sonde qui avait é(é en contact
avec le corps brunâtre. Au moyen de la sonde, on sentait un corps
dur et un peu mobile et oa pouvait évaluer sûrement son volume à
celui d'une noisette de dimension moyenne. Les choanes étaient
libres, seulement on voyait à la base de la droite quelques
masses mucilagineuses. La narine gauche ne contenait rien
d'anormal. II n^y avait que deux hypothèses en présence : il
s'agissait ou d'un os nécrosé ou d'un corps étranger. L'absence
de toute lésion syphilitique du pharynx et de la bouche par-
laient contre la nécrose de même que l'absence de glandes
tuméfiées et de tous autres symptômes. On interrogea alors la
malade pour savoir si elle ne se souvenait pas qu'un corps
étranger eût pénétré dans son nez; elle ne put absolument rien
répondre à ce sujet, aussi je revins à la première hypothèse.
Mais je fus bientôt édifié par la nature du corps extirpé. L'ex-
traction fut pratiquée facilement, et a la sortie du méat le
corps étranger se brisa en plusieurs morceaux qui s'émiet-
tèrent facilement entre les doigts. La surface était d'un gris
brun et bosselée , recouverte d'une muqueuse fétide ; les débris
étaient blancs et granuleux. Au centre de quelques fragments
plus grands , se trouvaient des masses brunes, élastiques,
molles et anguleuses, qui flottaient à la surface de l'eau. Au
microscope, ces masses sectionnées en coupes minces pré-
sentaient des cellules étroites, anguleuses et contiguês, qui
étaient remplies d'air. H n'y avait dès lors aucun doute, il
s'agissait de petits morceaux de liège qui avaient pénétré dans
le nez et avaient occasionné la formation du rhinolithe. Le
D' H. Paltauf, qui a eu la bonté d'examiner le rhinolithe, con-
firma complètement ce résultat et constata la nature minérale
de l'enveloppe du morceau de liège. Elle était formée de car-
booate de chaux.
I^ traitement ultérieur consista en tamponnements avec la
gaze iodoformée et en lavages avec des solutions de perman-
ganate de potasse, à la suite desquels les granulations dispa-
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20 OTTOKAR CHIARI
Furent au bout de huit jours et la narine droite devint complè-
tement libre. Ce cas est intéressant en ce que la malade adulte
ignorait la présence des petits morceaux de liège dans son nez.
L'extraction du second rhinolitho que j'ai observé en
septembre 1889 a été un peu plus difficile.
Il s*agi8sait d'une fillette de 12 ans qui souffrait depuis des
années d'obstruction de la narine gauche et d^un écoulement
fétide du même côté. Il y a deux ans, un médecin prétendit
avoir découvert un corps dur dans le nez. A la rhinoscopie
antérieure, on voyait, entre le cornet inférieur et la cloison, une
masse d*un gris blanchâtre , qui avait tout à fait Vapparence du
mucus et fut regardée comme tel. Au premier abord, lorsque je
touchai cette masse avec une pince, elle me sembla dure et
rude, surtout en arrière. Elle fut saisie avec la pince à polypes,
et quelques petits morceaux facilement friables en furent déta-
chés. En voulant la retirer entièrement , la pince glissait tou-
jours en dehors et repoussait le corps étranger en arrière ;
enfin, je le saisis et pus Textraire. C'était un corps étranger
irrégulier, dur et anguleux, de 15 millimètres de longueur,
8 millimètres de largeur et d^épaisseur et du poids de 12 déci-
grammes. Les couches extérieures étaient brunes, et celles de
rintérieur de la tumeur étaient blanches ; les premières étaient
très friables, les secondes assez dures, et chez toutes deux
Taction de Tacide chlorhydrique déterminait de reffervescence.
Après avoir enlevé une partie des couches corticales, je me
trouvai en présence d'un corps lisse, brun, dur comme de Tos
et de forme ronde, qui avait Taspect d'un embryon ; à Taide
d'une petite pince à enlever les esquilles, je retirai quelques
parcelles de la surface pour les examiner au microscope. Il y
avait des cellules ligneuses. Dans ce cas également, le rhino-
lithe s'était formé par l'accumulation de carbonate de chaux
autour du corps étranger.
Le traitement ultérieur consista d'abord en tamponnements
avec de la gaze iodoformée, parce qu'à la suite des tentatives
d*extraction réitérées la muqueuse avait été blessée en divers
endroits, et dans les jours suivants en pulvérisations avec des
solutions de permanganate do potasse. Au bout de quelques
jours, la muqueuse nasale était revenue à l'état normal.
Dans les deux cas, il se trouvait dans le mucus fétide qui
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SERRE-NŒUD NASAL ET ÉCRASEUR COMBINÉS 21
remplissait toutes les lacunes de la surface de la pierre un
nombre considérable de bactéries, coccij comme on a pu
l'observer déjà. Peut-être aussi ces microorganismes ont-ils
joué un rôle actif dans la formation des concrétions. J'ai
déjà eu une fois l'occasion {Revue mensuelle de Larynga-
logie ^ Otologie et Rbinologie, n» 10, 1888), on parlant de
plusieurs cas de pharyngomycosis leptothricia , d'attirer
l'attention sur ce point, que les concrétions qui s'y forment
fréquemment étaient la suite d'une production excessive du
champignon leptothix.
Dans les cas de rhinolithes, on devra supposer que le
corps étranger introduit dans le nez forme une surface
d'attraction pour les bactéries, qui attirent les sels de chaux
du mucus nasal et favorisent leur accumulation sur le corps
étranger.
C'est le D' R. Paltauf , docent , qui a attiré mon attention
sur cette propriété des schyzomycètes , alors qu'aupara-
vant je pensais qu'il s'agissait d'une simple précipitation
des sels de chaux hors de la muqueuse nasale sur le corps
étranger, de même qu'une eau ferrugineuse, en coulant sur
la pierre, la brunit par ce procédé.
m
SERRE-NŒUD NASAL ET ÉCRASEUR COMBINES
Par le D' FRANKLIN H. HOOPER, de Boston.
Cet instrument a été construit, non dans le but d'inventer
une nouveauté ou de modifier quelque choçe d'ancien, mais
pour pourvoir à une nécessité, car plus d'une fois j'avais
trouvé pénibles les opérations pratiquées dans les fosses na-
sales pour l'ablation des polypes du nez ou des hypertro-
phies des cornets.
L'écraseur de Jarvis est, en principe, un instrument ex-
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22 F. H. HOOPER.
cellent. Mais il m'a semblé, après son emploi dans des cas
difficiles, que beaucoup d'appareils usités ordinairement
étaient faits si délicatement que c^était plutôt des jouets que
des objets pratiques. Tous ceux qui ont une grande expé-
rience opératoire en chirurgie intra-nasale peuvent appré-
cier combien, en certains cas, les cornets hypertrophiés sont
durs, et quelle pression il faut exercer sur les fils métalli-
ques lorsque Ton se sert des diverses formes de serre-nœuds
et d'écraseurs. Les diflicultés que j*ai rencontrées dans ma
pratique ont été causées par des instruments mal construits.
Dans un cas d'hypertrophie des cornets, situé à la portion
postérieure de la fosse nasale, quand cette dernière était
engagée dans l'anse métallique, je dus, après plusieurs tours
de vis, m'arréter, la vis était si petite que^ je n'avais pas
assez de force dans mes doigts pour la tourner. Je fus con-
traint de saisir la canule avec les doigts de la main gauche,
tandis que j'essayais en vain de tourner la vis avec ma main
droite. J'assujettis alors la canule avec une paire de pinces,
tandis que la vis était tournée à l'aide d'une autre pince. Cela
réuissit pour quelques tours, mais le fil fut tellement serré
que toutes les tentatives pour le faire mouvoir échouèrent.
Mon instrument se trouvait également immobilisé, et, on le
comprend, la situation était assez pénible. A la fin, je sortis
d'embarras en tordant l'instrument jusqu'à ce qu'il vînt à moi,
terminant ainsi une opération douloureuse pour le malade
et aussi mal conçue que non scientifique de la part de Topé-
rateur.
Il n'y aurait eu, dans ce cas, aucune difficulté si j'avais eu
un instrument bien construit. On a besoin alors d'un écra-
seur solidement établi pour deux raisons : 1° la dureté inhé-
rente au corps hypertrophié ; 2° (ce qui est plus important)
quand la boutonnière se resserre, des fibres du tissu s'in-
troduisent dans l'extrémité de la canule avec les fils de métal
et s'y fixent solidement. Dans un cas, j'ai vu les fils coupés
par l'extrémité de la canule au lieu de couper la tumeur ;
dans un autre cas, la priBssion des fils était assez grande
pour rompre les chevilles auxquelles ces fils étaient atta-
chés à Textrémité la plus rapprochée de la petite canule.
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SERRE-NŒUD NASAL ET ECRASEUR COMBINES 23
Ces accidents (et d'autres que je pouiTais énumérer) me
sont arrivés ii y a plusieurs années; mais depuis que
MM. Codman et Shurtleff m'ont construit un serre-nœud de
JarviSy qui est fort à Tendroit ou il doit Tôtre, je n*ai plus
rencontré de difficulté* Cet instrument modifié, dont je me
suis servi constamment pendant ces quatre dernières années,
a une traverse ou doigtier à la poignée, de 3 centimètres de .
long, par lequel il peut être saisi solidement par les doigts
de la main gauche.
La Alièrepar laquelle on doit introduire le fil métallique a
2 centimètres et demi de diamètre, de façon à ce qu'elle
tourne commodément. Le pas de vis sur lequel la filière
tourne est plat d*un côté et est fait en acier, afin d'empêcher
son altération et en même temps toute rotation de la petite
canule sur la grande*
Il y a pourtant une autre catégorie de cas pour lesquels
j'ai trouvé les instruments connus jusqu'à présent insufii*
sants. Je veux parler des cas où, en opérant avec un des
s^rre-nœuds ordinaires, la bride métallique rencontre une
tumeur si dure et si fortement attachée qu'elle ne peut être
arrachée par la traction des doigts sur les fils et oii il ne
serait pas prudent ou même possible d'arracher la tumeur.
Dans ces cas, j'ai été obligé d'enlever le serre-nœud, en
laissant les fils, qui étaient enfoncés dans la tumeur, et je les
attachai alors à l'écraseur dont j'ai parlé, je pus alors com-
pléter l'opération. Ce procédé , le changement d'instruments
au milieu d'une opération est au moins désagréable, et quel-
quefois même impossible, surtout quand les fils d'acier sont
usés. En ce cas , les avaries du fil métallique empêchent de
le passer dans la canule de l'écraseur ; si on raccourcit le
fil, il n'aura plus la longueur sultisante pour passer dans la
canule et s'attacher aux chevilles. Dans ces conditions, la
seule chose à faire, après avoir enlevé l'instrument, est de
couper un bout du fil métallique le plus près possible de l'ou-
verture du nez, et alors de tirer sur l'autre fil , pour retirer
le tout ; on laisse de la sorte l'opération incomplète. Si, par
les manœuvres pour enlever l'instrument, le fil se tord dans
l'intérieur du nez et si son extraction par la traction sur une
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24 F. H. HOOPER.
extrémité est rendue impossible ; il doit alors être extrait au
moyen d*un mouvement de torsion jusqu*à ce qu'il sorte, ce
qui est très laborieux. Plus d'une fois, j'ai été sur le point
d'administrer de Téther au malade pour extraire ce fil.
Je suis entré dans ce long détail aiin de montrer quels
sont les accidents qui peuvent arriver au cours des opéra-
tions intra-nasales , accidents qui m'ont amené à construire
l'instrument dont la description fait l'objet de ce mémoire.
Ce sevrc-nœud et écraseur nasal combinés a certains
avantages sur les autres instruments qui me sont connus. Il
est construit pour la plus grande partie en acier, et a de la
force à l'endroit où il doit être solide. Fort sans être massif,
il est adapté pour servir dans les voies aériennes supé-
rieures chaque fois qu'on a besoin de l'anse froide ou d'un
écraseur. En se servant de cet instrument, les accidents
dont j'ai parlé plus haut ne se produisent plus. Le point le
plus important est qu'en un instant le serre-nœud peut se
transformer en écraseur. Quand on opère sur un cas de
tissu hypertrophié avec coïncidence de polypes muqueux,
si une masse de tissu dur est par inadvertance engagée dans
l'anse et qu'elle soit trop dure pour pouvoir être arrachée,
l'instrument peut être converti en écraseur et l'opéi^ation
complétée proprement et rapidement. L'extraction de l'ex-
trémité pharyngienne sera ainsi grandement facilitée, l'ins-
trument ayant lui-même l'angle nasal, et parce que la masse
de tissu peut d'abord être détachée par le serre-nœud et
ensuite enlevée au moyen de l'écraseur.
La figure ci-jointe représente la moitié de l'instrument et
montre si clairement la façon simple avec laquelle un serre-
nœud peut être combiné avec un écraseur, qu'il est besoin
de peu de mots pour décrire son fonctionnement.
Uuand l'anneau A est à gauche, les anneaux BB peuvent
être aussi facilement mus que dans les serre-nœuds ordi-
naires. En tournant l'A à droite le pas de vis de l'instru-
ment s'engage et il en résulte un parfait écraseur ; les an-
neaux BB auxquels sont attachés les fils descendent seule-
ment comme la vis et tournent par l'anneau C. Des canules
de différentes longueurs et de diverses courbes peuvent
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SERRE-NŒUD NASAL ET ÉCRASEUR COMBINÉS. 25
être substituées suivant les besoins pour les opérations du
naso-pharynx ou pharynx inférieur et du larynx.
Pour ce qui est de l'usage et de l'entretien de cet instru-
ment, peu de mots suffisent à l'expliquer, parce qu'ils
pai*ai6sent élémentaires, ils n'en ont pas moins une valeur
pratique. En attachant les fils aux chevilles d'arrêt de
Panneau B, il ne faut pas les enlacer séparément sur chaque
vis, mais les fixer ensemble sur les deux vis de façon à
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26 BIBLIOGRAPHIE.
former un 8. Après s*étre servi de rinstrument, il faudra
toujours enlever les flls, non pas de la façon la plus natu-
relle, en les tirant du côté de l^opérateur, mais dans la
direction opposée. Alors les mouvements des flls, par suite
de la manière dont ils sont fixés aux chevilles d'arrêt, favo-
risent le nettoyage de Tintérieur de^ la canule, en donnant
issue aux débris qui peuvent se trouver à Tintérieur, et le
danger de l'obstruction de la canule par la saleté et la
rouille se trouve ainsi écarté. Cet instrument a été construit
sous ma direction par Codman et Shurtleff, 13, Tremont
Street, Boston.
BIBLIOGRAPHIE.
La surdi-mutité et les sourds-muets devant la loi, par
M. Lannois. (Chez G. Steinheil, Paris, 1889.)
Dans son très intéressant travail, notre collaborateur le
D' M. Lannois, de Lyon, étudie d'abord la statistique de la surdi-
mutité, très variable suivant les pays; elle est plus commune en
Suisse que partout ailleurs. Puis il passe en revue les causes de
cette infirmité qui peut être congénitale ou tardive. La surdi-
mutité est rarement congénitale dans TaeceptioD propre du mot.
Le plus souvent, le sourd-muet le devient à la suite de maladies
variables, soit nerveuses, soit de Torgane auditif, et dans le der-
nier cas il eût été possible de l'enrayer. Les recherches faites
dans ces derniers temps ont démontré que la surdité n'était
pas toujours absolue. La surdi-mutité n'abolit pas rinlelligence,
à moins qu'elle ne coïncide avec un état nerveux particulier. II
suit de là que Tédiication du sourd-muet est possible, et Téduca-
tion par la méthode orale semble aujourd'hui remplacer complè-
tement Tancienne éducation française par les gestes. Il en résulte
aussi que la situation du sourd-muet ne doit pas être devant la
loi différente de celle des autres sujets, ce que du reste, comme
rindique Lannois, ont admis de nombreux arrêts judiciaires.
L'auteur termine son mémoire par quelques remarques très in-
téressantes sur la simulation de la surdi-mutité. a. g.
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BIBLIOGRAPHIE. 27
Traitement des fractures du nés par Fappareil plâtré, par E.
Chbtallkt. (Thèse de Lyon, 1889, chez j!-B. Baillière.)
Thèse faite dans le service de D. Mollière ; Tauteur divise ces
fractures en trois variétés : 1® fracture des os propres; 2<> luxa-
tion des os propres, confondue avec les fractures, niée et affirmée
tour à tour, 3« fractures et luxation de la cloison. L*auteur dé-
crit assez minutieusement ces diverses variétés et insiste surtout
sur la luxation de la cloison cartilagineuse, sur la vomer
décrite par son maître D. Mollière ; c'est, pour les lecteurs de ce
recueil, la partie la plus intéressante de cette description. On
peut reproduire cette altération expérimentalement en section-
nant la cloison cartilagineuse sur la vomer; on observe alors
une dépression continue, allant des os propres à la pointe du
nez, avec un sillon surtout accentué au-dessus du lobule, au
point qui sépare les cartilages. Chevallct repousse, comme son
maître, tout appareil de soutènement interne comme inutile.
Pendant Tapplication de l'appareil plâtré qui est fixé en haut sur
le front et en bas sur les lèvres et les joues, deux aides main-
tiennent Tun les prolongements frontaux, Tautre les prolonge-
ments lébioginiens, ce qui permet au chirurgien de procéder à la
réduction et au modelage du nez. a. g.
Pathogénie et traitement de la fièvre des foins, par Natier.
(Doin, éditeur, Paris, 1889.)
Dans cette étude, qui a fait l'objet de sa thèse inaugurale, le
D*" Natier passe en revue les théories diiîérentes mises en avant
pour expliquer la pathogénie do la maladie; il accepte volontiers
le terme de fièvre des foins en raison de la régularité d'appa-
rition de cette affection qui correspond presque toujours avec
l'apparition des grandes chaleurs et la saison des foins. Puis il
discute la théorie du pollen, de Tarthritis, des microbes et enfin
celle des altérations nasales ; c*est cette dernière qui lui semble
donner le mieux l'explication de la maladie ; en effet, le traite*
ment palliatif au moyen de la cocaïne et surtout les cautérisa-
tions plus ou moins profondes faiies avec le galvano-cautère
semblent être les moyens thérapeutiques qui ont donné le plus de
résultats. L'auteur prétend qu'au fur et à mesure des observa-
tions .ultérieures la fièvre des foins sera moins rarement vue
qu'on ne Va dit jusqu'ici : notre expérience à Paris est plutôt
conforme à Topinion de la rareté qu'à celle de la fréquence, mais
je dois dire que le traitement local me semble avoir été le plue
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fô PRESSE FRANÇAISE.
efficace, à condition toutefois d'adjoindre des médicaments sé-
datifs (antipyrine,' bromure de potassium, sulfate de quinine).
A. o.
Syphilis tertiaire du nés et des fosses nasales, par Olivier.
(Thèse de Bordeaux, 1888.)
Les accidents tertiaires en se local i^nt sur Tappareil olfactif
peuvent aller d'une simple érosion aux destructions osseuses et
cartilagineuses les plus graves pour la vie. La guérison n'est
pas toujours facile. a. g.
PRESSE FRANÇAISE.
De Tapophyse mastoîde et de sa trépanation, par A. Ricard.
(Gazette des hôpitaux, 28 février 1889.)
Etude anatomique exposée avec beaucoup de précision, avec
de nombreuses figures. L'auteur part de ce fait que l'apophyse
mastoîde est irrégulièrement constituée au point de vue de
Texistence du tissu spongieux et des cellules diles mastoïdiennes,
puisque certaines apophyses sont richement pourvues de ce
tissu, d'autres médiocrement et quelques-unes enfin n'en pos-
sèdent pas, ce qui a fait diviser les apophyses mastoïdes en
trois catégories, suivant ces différentes dispositions. Les recher-
ches de Ricard lui ont paru donner la cause de ces irrégularités,
qui tiennent, dit-il, à ce que les cellules mastoïdiennes ne sont
que les propagations du tissu spongieux existant constamment
dans le rocher de l'apophyse mastoîde ; aussi propose-t-il le
nom de cellules pétreuses ou pétro-mastoïdiennes. C'est à la
partie antérieure que ce tissu se trouve le plus abondamment,
et c'est là qu'il se continue avec l'autre mastoïdien très voisin,
comme on sait, de la caisse. Il s'ensuit que la zone où l'on a le
plus de chance de rencontrer ces cellules et de s'écarter des
sinus et de l'encéphale est tout à fait en avant ; la partie posté-
rieure est ce que Ricard appelle très justement la zone dange-
reuse .
Partant de là, l'auteur discute le lieu où doit se faire la trépa-
nation; au sommet de l'apophyse, elle n'est pas dangereuse, mais
on n'y rencontre pas les cellules; en arrière, elle est fort péril-
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PRESSE FRANÇAISE. 29
leose ; c'est donc en avant, derrière le pavillon que Ton doit dé-
coller, que devra se faire la trépanation. G^est aussi Topinion de
DupIay.Mais est-il nécessaire de trépaner? Ricard, à juste titre,
ne le pense pas ; il conseille d'opérer très lentement avec la
gouge, le maillet, et de terminer avec la curette. Le trépan et le
foret lui semblent des instruments inutiles et nuisibles, et il en
repousse remploi. a. o.
Recherches acoustiques snr les voyelles nasales, par LœvsN-
BKRG. (Bulletin médical j 17 février 1889.)
L^auteur s'est servi dans ce but du tonomètre de Kœnig, cons-
titué par une longue série de diapasons eml)rassant toute réchelle
musicale. Voici les résultats comparés à ceux fournis par les
voyelles simples :
o, si bémol * (896 v.) on, sol ' (768 v.) ong, si * (480 v.) a,
si bémol * (1792 v.) an, fa dièze *, près de ang, si • (960 v.) e,
si bémol * (3584 v.) en, in, sol * (1470 v.) au-dessus de sol *
(8008 V.) eng, si * (1920 v.) eu, entre fa dièze * et sol » (728 v.)
ou encore ut dièze * (100 v.) eun, vers la * (858 v.) eung ou oeng,
mi ' (640 V.)
Ces résultats montrent que les nasales françaises des trois
premiers groupes (on, an, eu) ont pour sons propres les tierces
mineures inférieures des voyelles simples correspondantes.
Lies sons nasaux non français des mêmes groupes (ong, ang,
eng) sont les octaves inférieures de celles-ci, moins un demi-
ton ; mais dans la série eu, eun, eung, les intervalles ne sont
plus les mêmes que dans les autres trois groupes. Peut-être,
dit Tanteur, cela tient-il à la nature intermédiaire du son eu,
qui comme u combine la portion linguale d'une voyelle avec la
portion buccale d'une autre ; ce seraient des voyelles mixtes,
l^s résultats obtenus par les nasales non françaises des trois
premiers groupes offrent à remarquer que le son propre de cha-
cune de ces voyelles ne diffère que d'un demi-ton à peu près de
celui d'une voyelle inférieure dans Téchelle musicale à celle qui
correspond à la nasale en question. a. o.
Oa la névro-rètinite dans %w rapports avec le vertige aoricn-
laire et certaines maladies de l'oreille interne, par Bouchut.
(Paris médical, 15 juin 1889.)
Notre savant collègue, qui, au temps de son enseignement à
l'Hôpital des enfants, attachait une si juste importance à l'étude
du fond de l'œil, comme moyen diagnostique des affections mé-
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30 PRESSE FRANÇAISE.
ningées eucëphaliqucs, avait eu aussi roccasion d'instruire ses
élèves de Tutililé que pourrait avoir cette méthode d'examen
pour rechercher l'état des méninges et de Tencéphale dans les
maladies de Toreille. Il rappelle les observations qui à ce sujet ont
paru dans ses atlas d'ophthalmoscopie médicale et de cérébro-
scopie. Cette résurrection de ses anciens travaux lui est certai-
nement suggérée par la lecture de travaux modernes étrangers
et où rimporlance de Texamen ophthalmoscopique est recom-
mandée chez les mabides souffrant d'une afleclion chronique de
Tappareil auditif. L'observation qui accompagne Tarticle du
45 juin a trait à une tumeur développée au niveau des noyaux
d'origine du nerf auditif sur le plancher du i*' ventricule, tumeur
d'apparence (jliomatoiise {Vautour^ il est vrai\ ne prononce pas ce
nom) et qu'il croit être causée par une névrite ascendante du nerf
auditif. Dans celte observation intéressante, Toreille moyenne
était altérée et la description de l'oreille interne n'a pas été
faite ; quant à la dure-mère et au tissu cérébral voisins de la
caisse, ils n'étaient pas lésés.
Dans le n*» du 22 juin 1889, Bouchut cite d'autres cas d'otorrhée
chronique où Tophtlialmoscope démontra l'existence de neuro-
retinite double, de dilatation de veines rétiniennes. Dans un
cas de surdité chez une femme de 50 ans, l'auteur observa de
Tatrophie du nerf acoustique et des circonvolutions du coin
(lobes occipitaux). A la fin de cet article, Bouchut démontre par
des faits qu'une affection oculaire peut donner naissance à des
troubles auditifs. Il pense que ces faits sont dus à une névrite
ascendante pouvant gagner le nerf acoustique.
Nous n'avons pas besoin de montrer l'intérêt de ces questions
tant au point de vue du diagnostic, qui peut s'en trouver éclairé,
d'une complication cérébrale encore douteuse, que de la patho-
génie de certaines surdités se rencontrant dans le cours d'affec-
tions oculaires. a. g.
Syphilome lympho-chondrique du pavillon de l'oreille, par L. Jul-
LIEN. (Lyon médical t 26 mai 1889, d'après les Annales de der-
mat. et do syphilig.)
Ce nom a été donné par le chirurgien de Saint-Lazare à une
petite tuméfaction étendue, développée chez un jeune homme à
la partie supérieure du pavillon, dans la cavité de l'hélice. Cette
tumeur peu colorée, peu douloureuse, se développa très préco-
cement trois mois après l'accident primitif, coïncidant avec des
troubles cérébraux, et elle guérit en laissant à sa place une
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PRESSE FRANÇAISE. 31
induration eans la transparence habituelle de la peau deToreilie.
JuUien pense que non seulement ici le périchondre a été pris,
mais aussi le réseau si riche des lymphatiques de la région,
d*où le nom proposé par lui. a. o.
Extraction d'an projectile inclns dans le rocher, par Kirmis-
SON. {Soc. de ebirurghy séance du 3 juillet, in Bulletin mé-
dical dti 7 juillet 1889.)
Tout d'abordKirmisson décrit son procédé pour extirper la balle
dans un cas où le nerf facial était paralysé et Técoulement purulent
par Toreille exlerne constant, et en Tabsence de tout signe de
méningo-encéphalite : Topera teur, n^ayant pu extraire le projec-
tile avec des pinces, décolla le pavillon en haut et en arrière,
appliqua une couronne de trépan et h Taide de la gouge et du
maillet put retirer presque tout le projectile, dont le reste fut
extrait par une autre voie facile à frayer ; à la suite de Topé*
ration, la paralysie s*est atténuée, mais Técoulement de roreille
a longtemps persisté. L^auteur recommande cette pratique de la
recherche des balles et de leur extraction malgré Topinion d'autres
chirurgiens, Chauvel et Reynier, qui préfèrent ne pas intervenir
et citent à Tappui quelques faits cliniques. a. o.
Plaies de Toreille par armes à fen, par Taghard. {Soc, de Chi-
rurgie de Paris^ séance du 16 janvier 1889.)
M. Chauvel, membre de la société, fait un rapport sur deux
cas do mort, au bout de 4 à 6 jours, avec des phénomènes cé-
rébraux, survenus dans ces conditions, cas observés par Tau-
leur ; ce dernier conclut à la non-intervention, comme inutile et
ne pouvant conjurer Tapparition d'accidents cérébraux aussi
rapides. Tel n'est pas Ta vis du rapporteur ni des différents
membres de la savante compagnie ; Périer, Terrier, Schwartz
apportent des faits contraires à cette hypothèse de Tachard.
Seul Després prétend que Tintervenlion n'est pas indispensable,
il cite à propos de cette opinion un cas de paralysie faciale qui
disparut au bout d*un temps assez long, le malade fut observé
pendant 5 ans. a. g.
teets produits sur l'oreille par la détonation des armes à feu,
par Nimier. {Gaz, des bôp., 30 avril 1889.)
L'auteur cite les effets produits par cette cause et qui sont la
rupture du tympan, d'où la surdité et les bruits subjectifs el
les troubles fonctionnels d^ordre réOexe tels que la pâleur du
Visage, les nausées, la céphalalgie^ les vertiges, les syncopes,
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32 PRESSE FR.\NÇAISE
les grimaces, la salivation et des seosations douloureuses dans
les dents. a. g.
Localisation des sensations auditives, par Maxnouvrier. (Soc.
(fanthropol, de Paris; Journal des sociétés scientifiques,
27 mars 1889.)
L'auteur, qui 8*e&t livré à des recherches sur divers cerveaux
de suppliciés, a constaté des altérations d'aspect de la l'*' cir-
convolution temporale (diminution des plis, atrophie, dispari-
tion) chez des individus qui avaient été sourds pendant leur vie
et dont l'oreille moyenne était le siège de lésions anciennes. En
môme temps chez des individus ayant présenté ces altérations,
on a trouvé un développement considérable des centres visuels
du côté opposé (pli courbe) pour suppléer à Tinsuffisance de
l'audition. Les mouvements des muscles des membres du côté
oppose à la surdité étaient aussi favorisés par des centres plus
parfaits que d'habitude. Tel était le cas du D' Bertillon, qui
était sourd d'un côté et à Pautopsie duquel le D' Manouvrier a
entrepris des recherches fort intéressantes à ce sujet, a. g.
Physiologie du pavillon de l'oreille, par Ch. Férk et Lamt. {Soc.
anatomique, avril 1889, in Bulletin médical du 21 avril 1889.)
Les auteurs, en approchant un diapason vibrant de l'oreille,
après avoir constaté le maximum de perception au niveau du
méat, ont observé au niveau de certaines» parties du pavillon,
le tragus, l'anthelix, le bord supérieur de l'hilite et l'antitragus,
la disparition de ces vibrations. Ce phénomène, purement phy-
sique, semblerait jouer un rôle dans Porientation, au moins à
courte durée. a. g.
Altérations de Poreille moyenne chez les enfants en bas âge,
par A. Netter. {Soc, biologie^ séance du 20 avril, //i Bulletin
médical du 24 avril 1889.)
Netter signale la fréquence des otites moyennes chez des
enfants nouveau-nés ; il a constamment trouvé ces lésions dans
20 cas avec autopsie sur des enfants assistés, chez des enfants
de 9 jours à 2 ans. Après cet âge Petite est moins constante.
L'exsudat de la caisse est formé de pus ou d^un mélange de
p\i8 et de sérosité, quelquefois il est muqueux. L'auteur a tou-
jours trouvé soit le streptococcus pyogène, soit le staphylo-
coccus pyogène, soit le pneumococcus. Toutes ces otites étaient
bilatérales. L'auteur est fort embarrassé pour donner l'explica-
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PRESSE FRANÇAISE. 38
tion de cette vulnérabilité de l'oreille moyenne du premier âge ;
il en ofire plusieurs explications. a. g.
Communication à propos de 2 cas d'exostose du conduit auditif
externe, par Jacquemart. (Revue de laryngoL et (Pot,, nov»
1889.)
Uauteur cite des cas d^exostose du conduit auditif externe
chez des adultes . 11 attribue Torigine de ces tumeurs au trau-
matisme chez des herpétiques, il guérit ces deux cas par l'em-
ploi de la galvanocaustique. a. g.
GUôme de la protubérance intéressant les orifices du nerf facial
auditif glosso-pharyngien et hypoglosse, par H. Rendu. (France
médicale, 11 mai 1889.)
Nous n'extrairons de cette imporlante observation que la
partie qui peut intéresser les lecteurs de ce receuil, c'est-à-dire
les altérations du nerf auditif. « Quand on examine la protubé-
rance par la face supérieure ventriculaire, on constate la lésion
suivante : le plancher du 4° ventricule est soulevé dans sa moitié
gauche par la tumeur, qui se présente sous la forme d'une sur-
face bosselée, dç couleur gris roeé, très vasculaire. Elle occupe
toute la moitié supérieure du 4* ventricule, commençant au-
dessous du iocus cœruleuSj englobant l'éminence teres (laquelle
correspond à Toriflce du facial) et atteignant son maximum d'é-
paisseur au niveau des barbes du calamusy qui sont aplaties et
dissociées, beaucoup moins nettes que du côté droit. L'efface-
ment des bandelettes auditives correspond bien à la surdité qui,
chez le malade, s'était montrée à titre de symptôme précoce. »
Plus loin, Texamen histologique fait par Chartier montre que
la prolification nucléaire a détruit les cellules nerveuses des
noyaux d'origine des nerfs facial, acoustique et glosso-pharyn-
gien. A. G.
De l'influence des excitations du trijumeau et d'un sens sur les
perceptions sensorielles, par Urbansghitch. (Bulletin médical,
9 janvier 1889.)
L'auteur fait allusion au début de son ouvrage aux travaux
des physiologistes français, Féré, Duval, D'Arsonval, qui se sont
occupés de Tinfluence réciproque de l'ouïe sur la vue, et il étudie
ce sujet, qu^il divise en plusieurs chapitres. Dans le premier,
influence des excitations du trijumeau sur les perceptions sen-
sorielles, il montre Taugmentation et la diminution de la faoulté
ANNALES DES MALADIES DE l'oREILLB ET DU LARYNX. — XVI.
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34 PRESSE FRANÇAISE.
visuelle h la suite des excitations auriculaires. Ces symptômes
suivent de près ou immédiatement l'action de l'excitant, et ils
surviennent d'autant plus aisément que Torgane excité est plus
défectueux. Urbanschitch croit que les branches du trijumeau
de Toreille externe et moyenne sont en ce cas les agents de con-
duction des excitations. On a observé quelquefois dans ces cas
Tamëlioration do la vue au moment du passage d'une sonde
dans la trompe d'Eustache, et cette amélioration persista, mais
ce fait n*est qu'exceptionnel ; habituellement la modification
visuelle est de courte durée. L'excitation peut aussi se porter
sur l'œil opposé. Ce n'est pas seulement sur le sens de la vue
que peut porter l'excitation sensorielle, le goût et Vodorat peu-
vent être influencés, et même la température de la peau de la
face^ dans les environs surtout de l'organe auditif.
Dans le 2"» chapitre, de Pinfluence de Fexcitation unilatérale
d'un sens sur les perceptions de ses congénères^ Fauteur montre
la facilité avec laquelle Texcitation unilatérale d'un sens retentit
sur l'autre, que ce soit sur Touïe, la vue, le goût ou l'odorat;
du reste cette influence réciproque d'un côté sur l'autre est néces-
saire pour la perception de la sensation.
Dans le 8** chapitre, influence do Vexcitation dî*un sens sur les
perceptions des autres sens, l'auteur envisage surtout les
phénomènes de faudition colorée, où il montre que les couleurs
sont inégalement perçues par la rétine suivant que les sons
sont aigus et graves. Les excitations auditives ne retentissent pas
seulement sur la vue, mais sur Todorat, le goût, le toucher, etc.
La réciproque est* vraie aussi, et la perception des diverses
couleurs renforce ou diminue les fondions nnditives. Les bruits
subjectifs subissent aussi, de ce fait, des modifications appré-
ciables. Même influence est observée de la part des couleurs
sur l'odorat et le goût, et réciproquement de ces sens sur la vue.
Dans un dernier chapitre, Urbanschitch étudie Finfluence du
son sur Tapparition subjective de couleurs qui n'existent pas
en réalité devant l'observateur. Ces photismus, comme il les
appelle, varient suivant le degré d'excitation et la force vibrante
des instruments employés. a. o.
Otite moyenne pomlente chronique chez les alcooliques, par
NoQUET. (Revue de laryngologie^ etc,^ 1 et 2, 4889.)
L'intérêt de ce travail, fait d'après plusieurs observations,
est dans l'évolution rapide de ces otites, dans l'envahissement
des centres nerveux, dans l'étendue des désordres sous l'in-
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PRESSE FRANÇAISE. S5
fluenee de Talcoolisme, qui, dans ces afîections, comme dans
celles d'autres organes, a une influence déplorable sur la marche
de la maladie. a. g.
Otite moyenne aigné observée chez un léprenx ; examen dn nez
dn pharynx et du larynx, par Waonikr. (Exir. des Annales
de dermatologie et de syphiligrapbie^ 488 J.)
Malade du service du professeur Leloir, de Lille, dont le-t
oreilles forent le siège d*une lésion bilatérale, caractérisée par
la présence de croûtes dans le conduit auditif, reposant sur un
fond infiltré et rosé ; même état de la membrane du tympan, qu
est même perforée d'un côté, avec présence de pus dans la caisse.
Sous rinnuence de soins appropriés des deux côtés, les bour-
doamements, la douleur, disparurent et les troubles auditifs
s'atténuèrent. Du côté du nez, lésions analogues à celles de la
rhinite atrophique; au larynx, épiglotte et cordes vocales, infil-
trations et petites tumeurs grisâtres. Ce que Fauteur retient do
cette observation est la guérison de Totite moyenne malgié la
mauvaise qualité do terrain morbide, et de ce côté il y aurait
analogie avec ce que le professeur Leloir a observé chez le
lép]*eux, c'est-à-dire la facilité de cicatrisation des lésions
d'orifice traumatique ou inflammatoire. a. g.
Otite moyenne aignê avec exsndat, paracentèse, examen micro^
biologiqoe, par H. Chatelurh. {Soc. Anat,^ novembre 1888,
5« série, 2, II.)
I/auteur n*a rencontré dans ses recherches que les staphylo»
coccns albuset aureus ; il n'a constaté la présence ni de pneumo-
coque ni de streptocoque; le liquide de la caisse avait été
recueilli aussitôt après k paracentèse. a. g.
Sordités héréditaires, par Boucheron. {Bulletin médical^ 5 dé-
cembi*e 1888.)
Sous ce titre, l'auteur met en garde les enfants de soords
contre TinÛrmité qui les menace, en recommandant de soigner
tout particolièrement les afifections chroniques de la gorge et
de l'arrière-gorge, ainsi que de surveiller attentivement les
cavités nasales dans le cours des différentes maladies. Nous
n'entrerons pas dans le détail de ces soins si vulgarisés et si
connus. Dans le cours de cette étude, Uoucheroii recommande
de ne pas hésiter à faire la mobilisation de Télrier quand les
insufflations ne produisent plus d'elTet, pour éviter la destruction
du nerf auditif. a. o.
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36 PRESSE FRANÇAISE.
Surdité unilatérale incomplète conséeutive aux oreillons, par
MouRB. {Annales de la polyclinique de Bordeaux^ janvier
1889.)
Deux cas de surdilé unilaléralc et incomplète ; dans un cas
la lésion semblait d'après Texamen exister à l'appareil de trans-
mission, etTauteur croit, bien que Texamen du tympan ne révélât
aucune lésion apparente, qu^il devait y avoir un exsudât dans
la caisse, ayant eu pour résultat de supprimer le jeu des
fenêtres, d'où Texplication de rirrémédiabililé de la surdité.
A. o.
Deux oas de mastoïdite guéris par les cautérisations au thermo-
cautère, par Lacoarret. (Annales de la polyclinique de Bor-
deaux^ janvier 1889.)
L'auteur propose de remplacer Pincision de Wilde au bistouri
et au thermocaulèro par Papplicalion de pointes de feu. Deux
observations à Pappui. a. o.
Surdité profonde de la syphilis héréditaire tardive, par Minos.
(France médicale, 10 et 12 janvier 1889.)
L'auteur, élève du professeur Fournier, s'est inspiré dans
cette élude des leçons du savant professeur. C'est à l'âge de 15 à
âO ans qu'éclate le plus souvent cette forme aussi insidieuse que
rapide de la maladie. Le sexe féminin est bien plus fréquem-
ment atteint que le masculin, dans la proportion de 5 contre i.
Quant au siège de ces lésions, il est excessivement difficile à
définir, est-ce le limaçon, est-ce le nerf auditif, est-ce le plancher
du 4^ ventricule? Pauleur pense avec son maître que les
autopsies n^out pas été très démonstratives, Panatomie patho-
logique serait donc le côté faible de cette partie de la pathologie
auditive. L*apparition de la surdilé profonde de la syphilis
héréditaire tardive est insidieuse, les deux côtés sont ordinai-
rement envahis simultanément, et aucun traitement jusqu'ici, dit
l'auteur, n'a pu enrayer la marche de celle affection, a. g.
Êpithélioma du paTillon de l'oreille, par Heurtaux. (Soc. anal.
de Nantes^ 13 mars 1889, in Gazette méd. de Nantes, 9 awii
1889.)
Présentation à cette société d'un êpithélioma du pavillon de
Poreille gauche adhérent aux parois du conduit auditif, dont on
dut faire le grattage et qui avait envahi la glande parotide, dont
une partie fut enlevée. a. o.
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PRESSE FRANÇAISE. 37
Une obterration d'audition colorée, par Paul Ratmond. {Gaz.
des hôpitaux, 2 juillet 1889.)
A propos d^unè observation de ce genre, l'auteur recherche
et discute les causes de production de ce bizarre phénomène ;
il n'admet pas qu^il ne se produise que par une communica-
tion des fibres auditives et des centres optiques, car le signe
peut se produire sans l'ébranlement auditif, rien que par une
représentation mentale. Il est certain que l'explication physio-
logique uniforme sera toujours fort difficile à présenter; la raison
du rôle que peuvent jouer diverses autres causes et les troubles
de la circulation, sous l'influence d'un état nerveux, pourraient
maintes fois, comme Ta supposé Féré, suffire à expliquer l'op-
parition de ce singulier symptôme. a. g.
Dilatation de la trompe d'Enstache, par Ménièrb. (France mé-
dicale, 2 avril 1889.)
La conclusion de Pauteur est que l'emploi des bougies en
gomme, pour dilater les trompes qui sont le siège d e rétrécis
sements vrais ou faux, est un procédé absolument bon et exempt
de dangers. Les sondes employées ne doivent pas être trop
minces, 1"™,5 à 2 millimètres environ. Le topique le plus sou-
vent employé a été la teinture d'iode. a. g.
Dq thermocautère dans la périostite mastoîde, par Ménière.
(Gazette des hôpitaux, 28 février 1889.)
L'auteur propose de remplacer Pincision de Wilde par ce
moyen, qu'il emploie habituellement et dont il se loue beaucoup.
A. G.
Dts ulcérationfl non traumatiques de la trachée, par Valette.
(Gazette des hôpitaux, 10 août 1889.)
Cet article fait partie de la collection des Revues générales
que la Gazette des hôpitaux fait paraître depuis quelque temps
sur les différentes questions de la science médicale. Les ulcéra-
tions qui font l'objet de ce travail sont de trois origines : tuber-
culeuses, cancéreuses, syphilitiques ; je n'ai rien à dire touchant
le cancer et la syphilis, la description de ces lésions étant la
conséquence des recherches de l'auteur dans la littérature médi-
cale, recherches qui me semblent très complètes. Dans le cha-
pitre des ulcérations tuberculeuses de la trachée, l'auteur cite
une observation personnelle très détaillée qui lui permet avec
raison d'admettre l'existence de la trachéite tuberculeuse primi-
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38 PRESSE FRANÇAISE.
tive : o/est la partie originale de cette revue, qui sort par cela
seul du cadre d^une simple revue générale. Â l'aide de cette ob.
servation, il trace le tableau de celle trachéite, douleur rétro-
stcruale violente, oppression croissante, accès de suiTocation en-
traînant la mort. L*auteur, qui, dans la description du cancer de
la trachée, fiiile d*aprcs les laryngologistes, fait jouer justement
un rôle capital à Texamen laryngoscopique, n'a pas pensé, dans
la dcscriplion de la tuberculose trachéale, à donner à ce moyen
d'exploration le rang qui lui est dû. Il est possible, en effet,
d*appuyer lo diagnostic sur ce mode d'examen, ce qui n'est pas
facile pour la syphilis, où le siège est 1res bas, le plus ordinai-
rement. L^exomen laryngoscopique n'a pas été fait dans lo cas de
Valette, et il est bien probable que l'aspect de la glotte eût pu lui
donner l'explication des violents accès de suffocation : ne lit-on
pas dans l'observation que les ganglions de la chaîne trachéale et
les autres étaient intéressés, et les nerfs récurrents lésés ou com-
primés. Valette préfère expliquer par la compression d'une grosso
bronche les accès d'oppression; nous ne pailageons pas sou opi-
nion, et nous inclinons à croire que Tadéno^iathie trachéo-bron-
chique a été le point de départ des accès de suffocation, c*estun
point que l'exomcn laryngoscopique seul aurait pu trancher.
Aussi, contrairement à ce que pense l'auteur, nous croyons que
Tadénopathie trachéo-bronchique ne doit pas être éliminée; du
reste, quelques lignes plus bas, il fuit quelques réserves, a. g.
Manifestation laryngée de la syphilis héréditaire précoce ^
par A. Sevestre. {Progrès médical, 18 mai 1889.)
Après avoir constaté historiquement la rareté de la descrip-
tion de CCS manifestations, l'auteur, à l'aide d'un mémoire de J.
Mackenzic, de Baltimore, et de quelques observations person-
nelles recueillies seulemeul au bout d'un séjour de quatre ans à
l'hospice des enfants assistés, fait la description de ces altéra-
tions. Dans deux autopsies avec examen microscopique, il mon-
tre aux cordes vocales inférieures, aux ventricules, et aux cordes
vocales supérieures l'existence d'ulcérations ù siège variable. liC
tissu morbide détruisit les parties normales, il est composé dans
SOS deux cas de cellules embryonnaires, traversées par de nom-
breux vaisseaux dont le calibre est augmenté. Dans la suite de
son article consacre à la clinique, il cite trois observations, dont
deux avec guérison : il attire l'attention sur la disproportion qui
peut exister entre les lésions laryngées et leur expression symp-
tomatique, assez violente pour faire croire à l'existence d'une at-
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PRESSE FRANÇAISE. î»
laque de croup. Ces accidents observés chez dos jeunes enfants
de la naissance à deux ans peuvent guérir, quelquefois assez
rapidement, mais ils peuvent laisser, d'après Fournier, des suites
qui peuvent être périlleuses pour Fa venir, au cas où se produi-
rait quelque affection tombant si facilement sur le larynx dans
Feufance. a. o.
Syphilis tertiaire de la trachée et des bronches, par Mauriac.
(Archives (jènérales de médecine, décembre 1888.)
Ce mémoire termine Tétude de la syphilis tertiaire des pre-
mièi^s voies aériennes : colle du larynx a été analysée dans les
Annales de janvier 1889. La syphilis Irachéo-bronchique est un
accident habituellement contemporain de la syphilis laryngienne
tertiaire, mais elle peut être isolée et présente une gravité beau-
coup plus grande, et elle intéresse Texistence sans qu'on puisse
avoir les ressources de la trachéotomie. La trachée peut être
envahie soit en haut, soit en bas, soit au milieu ; c'est en bas,
d'après toutes les stastistiques, que siège le plus souvent l'affec-
lion. Les bronches intéressées en même temps peuvent quelque-
fois Tôtre isolément, soit simultanément, soit séparément. Quant
aux lésions, elles n'ont rien de particulier, c'est l'inflltration
d'abord plus on moins étendue, puis les ulcérations et les pro-
pagations de voisinage. Les diverses tuniques de Tarbre aérien
sont détruites, et il ne reste plus que la tunique fibreuse aug-
mentée de volume ; aussi le calibre aérien n'est-il plus béant, et
sous l'influence de la respiration il s'affaisse aisément, ce qui
est une cause de dyspnée. I^s cicatrices succèdent aux tumé-
factions et aux ulcérations, et cette succession anatomo-patho-
logique imprime à la symptomatologie deux phases cliniques
qui peuvent ne pas se succéder immédiatement. Le danger de
la seconde phase est pcnt-ôtre plus dangereux que celui de la
première. L'ulcération trachéale affecte quelquefois le caractère
phagédénique et peut s'étendre alors dans une grande étendue.
Voici qnels sont, d'après Mauriac, les signes caractéiistiques
de la syphilis tertiaire de la trachée et des bronches :
1^ Douleur contrictive sur le trajet de la trachée ou derrière
le sternum; ^ cornago fort bruyant ayant son maximum d'inten-
sité au-dessous du larynx; 3*^ conservation de la voix; 4<* inté-
grité de l'organe vocal; B"* abaissement du larynx qui peut se
trouver derrière le sternum, par suite du raccourcissement ci-
catriciel de la trachée.
Il y a des cas où le diagnostic est fort Hifllcile, quand les
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40 PRESSE FRANÇAISE.
bronches sont seules intéressées ; alors il est bien aisé de con-
fondre la maladie avec la tuberculose pulmonaire, d'autant plus
{P auteur ne le dit pasy mais nous Pavons observé) que la tuber-
culose peut se greffer sur la maladie antérieure.
Indépendamment du parenchyme pulmonaire, la lésion peut
envahir les ganglions et vaisseaux voisins.
Au pronostic, Mauriac dit avec raison que ces accidents pour-
raient être facilement enrayés, à condition d'établir dès le début
un traitement très énergique ; c'est ce que nous avions déjà
établi dans des conclusions que nous avions lues au Congrès de
TAssociation française à la Rochelle, en 1883, sur la syphilis
trachéo-laryngienne. A ce propos nous avions cité des cas de
guérison très rapide, dix à quinze jours, et la guérison s'était
maintenue. Nous n'avons pas vu ce travail relaté dans la biblio-
graphie de notre savant collègue.
Mauriac conseille très justement le traitement mixte, il est
vrai que le traitement iodurique ou mercurique très vigoureuse-
ment administré donne aussi d'excellents résultats, a., g.
Laryngite tranmatique, rupture probable de quelques fibres
musculaires du thyro-aryténoidien interne. Voix cassée, par
Lâgoarret. (Annales de la policlinique de Bordeaux ^ jan-
vier 1889.)
Sous l'influence d'efforts, la corde vocale peut être le sujet
de traumatismes variés : 1° les hémorrhagies en nappe ou en bosse,
susceptibles de guérir par le repos et presque sans traitement ;
2° les ruptures musculaires dont Tauleur cilc un cas (qu'il croit,
dit-il, devoir bien être causé par cet accident); les signes sont :
début brusque, encoche vers le bord de la corde vocale, circons-
crite par de véritables saillies au bord; le pronostic, dit La-
coarret,est sérieux, car la voix reste toujours altérée et l'aspect
laryngoscopique ne se modifie pas. a. g.
Aphonie nerveuse « à frigore » chez un enfant, par Peyrissag.
(Annales de la polyclinique de Bordeaux ^ janvier 1889).
Enfant de 13 ans : examen laryngoscopique, le premier, élut
catairhal, aspect des cordes, triangle isocèle à base limitée par
les deux aryténoïdes ; sous l'influence do Texamen laryngosco-
pique, retour de la voix. L'auteur fait observer que Taphonie
nerveuse est rare surtout chez les garçons, elle est moins rare
chez les (illes; nous venons du reste, à la clinique de Thôpital
Lariboisière, d'observer deux cas de ce genre, chez des fillettes
de là à 18 ans. A. g.
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PRESSE FRANÇAISE. 41
Différents aspects 4'épiglotte8 normales vues an laiyngoscope,
par AuouBEKT. {Annales de la polyclinique de Bordeaux^ jan-
vier 1889.)
L'iotërôt de ce travail est surtout dans la publication de quatre
planches représentant vingt types d'épiglottes anomales, ii.o.
Infiltration gommense de la bande Yentriculaire droite, par
Lacoarrbt. (Annales de la polyclinique de Bordeaux, juil-
let i889.)
Observation intéressante que Tauteur a le tort de considérer
comme une localisation rare de la vérole tertiaire du larynx.
Nous l'avons souvent observée avec Tappareil dyspnéique intense
cité dans le cas observé à la clinique du D^ Moure. Tout der-
nièrement encore nous avons vu quatre cas de ce genre, dont
trois chez des femmes et un chez un homme. Dans un cas la
trachéotomie fut pratiquée. 11 est bien probable que ce sont ces
cas qui ont été décrits par le D' Mauriac sous le nom de para-
lysie des dilatateurs de cause tertiaire. Les observations du
D' Mauriac ont été remarquables, comme les nôtres et comme
celle de I^coarret, par la rapidité de la guérison des accidents.
Les laryngoplégies tertiaires ne disparaîtraient pas avec cette
facilité, si elles disparaissaient, ce qui est peu prouvé, a. g.
Lupus da Yoile du palais, du pharynx et da larynx, par Natier.
(Annales de la polyclinique de Bordeaux, juillet 1889.)
Consécutif au lupus de la face, le lupus des voies respira-
toires supérieures fut amélioré par les pansements à Tacide lac-
tique. A. G.
Du faux cronp, par E. Martel. (Revue internat, des sciences
médicales, avril 1888.)
L'auteur propose une nouvelle théorie de la pathogénie de
la laryngite striduleuse, dont le siège serait pour lui une irri-
tation ou une lésion de la région aryténoïdienne; il s'appuie
pour étayer cette théorie sur la provocation facile de la toux
quand on touche celte région, et sur la facilité avec laquelle on
éloigne les accès quand on la touche avec une solution de co-
caïne, a. g.
Hémiatrophie laryngée sans paralysie motrice appréciable chez
une syphilitique atteinte d'hémiatrophie de la langue du même
côté, par RuAULT. (Arch, de laryngoL etderhinoL, juin 1889.)
Observation d^une femme de ^ ans, atteinte de syphilis ter*
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42 PRESSE FRANÇAISE.
tieire du pharynx et de la langue et qui deux mois après eut de
l'hômiatrophie gauche de la langue et de 1 hëmiatrophie du larynx
du même côté, sans paralysie de la corde vocale de ce côté et
sans trouble de la voix. L^auteur pense qu'à côté des paralysies
bulbaires, causant la paralysie et l'atrophie du larynx, il y a lieu
de faire une place aux atrophies sans paralysie préalable. \ g.
Un cas de fixation de la corde vocale gauche snr la ligne mé-
diane avec enrouement dû à on petit néoplasme, par J. Sous-
CoHKN. {Revue de laryng. et dot.y n® 6, 1889.)
L'auteur cite un cas de ce genre acconpagné de Texistenee
d*uu petit papillome do la corde vocale. Après Topératioa la-
ryngienne, Tenrouement disparut, mais la position de la corde
subsista. La tumeur était fixée sur la face supérieure de la
corde, en arrière de l'extrémité antérieure de Taryténoïde. a. g.
Myxome hyalin de la corde vocale inférienre droite, par Ebman.
{Revue de laryng,, etc., de Moure, n® 3, 4889.)
Tumeur du tiers antérieur de la face supérieure de la corde
vocale di*oite, du volume d'un gros pois, semi-transparente et
finement vascularisée. Coasistanco molle. Diagnostic : kyste.
La tumeur est enlevée avec la pince de Fauvel. L'examen micros*
copique pratiqué par le D' van Dreyse moutre qu'il s'agit ici d'uu
myxome typique, A ce propos, l'auteur croit que bon nombre de
diagnostics de kyste laryngés sont sujets à caution, et il sup-
pose que souvent, faute d'examen microscopique, il y aurait lieu
de supposer l'existence du myxome, et bien que cette variété
de tumeur passe pour être rare, il croit que lo cause de cette
rareté doit tenir à ce motif. a. g.
Physiologie de la trachée et des bronches» déductions pathologi-
ques et pathogéniques, par Nicahb. {Congrès français de chi-
rurgie, 1889.)
Les expériences do Nicaise ont été commencées il y a onze
ans. A l'état de repos, les anneaux de la trachée sont en contact,
la portion membraneuse est contractée et la muqueuse fait une
saillie dans le conduit. Cette contraction C3t due à l'action con-
tinue du tissu musculaire de la portion membraneuse. Quand la
respiration est forte, et que l'unimal crie et gémit, la trachée
s'allonge ; pendant l'inspiration le larynx monte, il descend dans
l'expiration. L'auteur a produit des tracés qui démontrent les
variations de pression intra-trachéale, et c'est cette pression al-
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PRESSE FRANÇAISE. 48
mosphérique intra-trachéale qui produit la dilalatiou qui est fa-
vorisée par le mouvement d'allongement de la portion membra-
neuse. Mêmes observations pour les bronches extra-pulmonaires.
I^s bronches intra-pulmonaires s'allongent dans Tiaspirâtion
et se raccourcissent dans Texpiration, à ce dernier moment il
peut y avoir afi&iissement des alvéoles pulmonaires.
L'auteur explique de la sorte la dilatation du cou ches les
chanteurs pendant rémission du son, la formation des trachèo-
cèles, la dilatation des bronches, la rupture de la trachée pen-
dant les efforts violents. Ce sont ces changements brusques de
volume qui provoquent, sous forme de jets, la sortie brusque
des crachats, du pus, du sang. a. o.
Corps étranger des voies aériennes, par Jalaouibr. (Soc, de
chirurgie, 13 mars, in Bulletin médical, 17 mars 4889.)
Il s'agit d'une amande tombée dans les voies aériennes depuis
plusieurs jours; le corps étranger mobile remontait de temps en
temps vers la glotte, déterminant des accès de suffocation. La
trachéotomie fut pratiquée et le corps étranger put être extrait
par la plaie trachéale.
L'observation ne mentionne pas si Texamen laryngoscopique
fut fait. A. G.
Hjrpertrophie diffuse fibreuse de la muqueuse laryngée, nature
des végétations préar3rténoidiennes observées chez les phthi-
siques, par Luc. (Arch. de laryngol. et de rhinoL, février
1889.)
Très intéressant mémoire où l'auteur étudie, après Hunermann
et lleryng, une forme do laryngopathie limitée à la région
arytéuoïdieunc, c'est-à-dire à une région ou l'cpithélium pavi-
mentcux est abondant et où les glandes sont fort rares ou ab-
sentes. Cette laryngopathie étalée et proéminente dans cette ré-
gion peut être la suite du catarrhe rhiiio-pharyngo laryngé, ou
bien elle peut survenir chez les tuberculeux en se recouvrant
de végétations et de fissures. Toutefois le tissu n'est pas celui
de la tuberculose. En un mot, chez les premiers malades il peut
exister un doute pour le diagnostic de l'affection. Chez les phthi-
siques on se trouve en présence d'une lésion susceptible d'être
enlevée et dont l'ablation peut avoir des conséquences favorables
au rétablissement de la phonation et de la respiration, a. o.
Trois cas de diphthérie laryngée guérie par l'intubation du
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44 PRESSE FRANÇAISE.
laiynx, par Jacques. {Revue des maladies de Venfance^
mai 1889.)
L'auteur, qui fit sa thèse inaugurale sur ce sujet eu 1888, cite
trois cas, l*ua chez un enfant de 31 mois, et les deux autres
chez des enfants de 6 ans et demi. Chez les trois Tintubalion fut
faite aisément après avoir pris la précaution dUnstaller un ouvre-
bouche et de ne le retirer qu'après Tintroduction du tube ; puis
on retira le fil de sûreté et le tube resta en place de cinq à sept
jours sans être altéré. En même temps des lavages rhino-pha-
rynglens furent pratiqués. I /auteur n'a vu aucun inconvénient
de ce traitement dont il est un déterminé partisan. 11 pratique
Talimentation au début, au moyen de la sonde introduite par le
nez. A. G.
Fistule trachéale. Occlusion par un procédé spécial, par Berger.
{Bulletin médical^ 3 novembre 1889. Soc. de chirurgie do
Paris, 30 octobre 1889.)
M. Berger a eu Toccasion d'opérer cette année deux malades
atteints de fistule trachéale et d'obtenir chez eux Tocclusion de
Torifice par un procédé particulier, que je désire vous sou-
mettre.
L'un de ces malades a déjà été présenté à la Société, en juillet
dernier, par M. Gonguenheim ; il était porteur d'un rétrécisse-
ment syphilitique du larynx, que le cathéiérisme était parvenu à
dilater notablement, et d'une fistule trachéale, consécutive à une
trachéotomie pratiquée cinq ans auparavant. Gomme son inten-
tion était de lui obturer cette fistule, M. Després invoqua quel-
ques faits qu'il avait observés, pour s'élever contre une pareille
restauration, en alléguant que la gucrison du rétrécissement ne
reste pas défloitive, et qu'un jour ou Tautre on est obligé de
rouvrir la trachée. Dans quelques instants, ce malade sera pré-
senté, et M. Després pourra se convaincre qu'il en est autrement
que ce qu'il avait pensé. A la suite de l'opération, il fallut com-
battre une fistulette, qui fut opérée deux mois plus tard, et dont
la guérison par l'avivement et la suture furent obtenues aisé-
ment.
Depuis, on a fait plusieurs séances de cathétérisme pour en-
tretenir la dilatation, et actuellement, tout eu restant à moitié
aphone, ce qui n'a rien à voir avec l'opération favorable qui a
été exécutée, ce malade respire sans aucune gène et est dans un
excellent état de santé. Chez l'autre opéré, il existait également
une fistule 'plus petite, mais de date beaucoup plus ancienne, la
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PRESSE FRANÇAISE 45
trachéotomie lui ayant été faite par M. RSchet il y a dix-neuf aas.
On obtint la guérison par première intention, et depuis lors au-
cun trouble de la respiration ne s'est montré.
Dans ces deux cas, ne pouvant songer à rapprocher les lèvres
de la trachée, ni à faire une autoplastie trachéale, on eut recours
au procédé suivant, comprenant deux plans de sutures :
On circonscrit d*abord Torifice fistuleux au moyen de deux
incisions semi-elliptiques tracées à 15 ou 20 millimètres de l'ou-
verture; cela fait, celte collerette est disséquée de la circonfé-
rence vei's le centre et bien libre jusqu'au niveau de l'orifice,
dans lequel on Tinvagine après l'avoir retournée; les surfaces
cruentées se trouvent ainsi en rapport l'une avec l'autre et sont
maintenues dans cetètat par des points de suture. La réunion
profonde ainsi assurée, on prolonge les angles inférieur et supé-
rieur des incisions primitives^ puis latéralement^ au moyen de
deux incisions libératrices ; on immobilise les téguments qui
sont réunis ainsi facilement sur la ligne médiane par des crins de
Florence. Cette opération ne présente aucune difficulté et on a
réussi deux fois à obtenir la fermeture de fistules assez rebelles
aux autres traitements.
Cancer du larynx, par Démons. (4^ Congrès français de chirur:-
gie, Paris, séance du 12 octobre 1889.)
Le malade, opéré il y a deux ans et quatre mois, d'une extir-
pation totale du larynx, est dans un excellent état de santé. Il
respire 1res bien et peut se faire comprendre. a. o.
Extirpation du lar3mx, par L. Le Fort. {Bulletin médical,
25 juillet 1888.)
De l'étude comparative des extirpations totales et partielles,
et de la trachéotomie simple, Tauteur, après une étude minu-
tieuse de tous les cas connus, conclut à donner la préférence à
la trachéotomie, après laquelle la survie a été beaucoup plus lon-
gue, et à repousser absolument l'extirpation, qui n^est qu'une vé-
ritable nécrologie, sinon immédiatement, au moins après une
récidive très prompte. a. o.
Denx cas de tubage du larynx, par Haiion dl la Sota y I^stra.
{Revue mensuelle de laryog. et d'otoL, n® 15, 1889.)
L^autèur cite deux cas de diphthérie, le frère et la sœur, le pre-
mier âgé de 3 ans, la seconde de 7 ans. Le tubage, pratiqué
in extremis chez le premier, rappela la respiration et la connais-
sance ; mais l'enfant, trop intoxiqué par le mal, succomba néan-
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46 PRESSE FRANÇAISE.
inoios; chez la tcc nde, le procédé do traitement rôu-sil fort
bien, le tube fut retiré au bout de six jours» au bout de douze
jours elle fut hors de danger; l'auteur a pratiqué 28 fois le tubage,
toujours dans la période asphyxique cl aloi»s que la hioH était
proche, sept fois les malades ont guéri ; il est persuadé que le
tubage remplacera très avantageusement la trachéotomie, chaque
fois qu'on se décidera à ne pas l'appliquer trop tard. a. o.
Polype da larynx, du Yolnme d'une grosse noix, extirpation
endo-laryngée, par R. Botey. (Revue de laryngoJ. et d'otol,^
n<»41, 1889.)
Le D*" Boley, de Barcelone, cite un cas intéressant, développé
en deux ans, d^une taille exceptionnelle et qu'il opéra en deux
séances; dans le première, il sectionna avec le couteau galva-
nique une partie de la tumeur, dans la seconde séance il retira
avec l'anse galvanique le reste de la tumeur qui avait son pédi-
cule aux deux tiers antérieurs de la corde vocale droite et au
ventricule du même côté. En quinze jours le malade fut guéri.
Examen histologique : fibro-mixome tdlangieclasique ; descrip-
tion : cellules épithéliales pavimenteuses à la surface, puis pa-
pilles semblables à celles du papillome, tissu cellulaire entre-
croisé avec du tissu rouqueux, tissu muqueux avec gros vaisseaux
gorgés de sang. Uexamen du pédicule montre Texistence de
tissu fibreux presque uniquement.
La tumeur avait 33 millimètres de long sur 29 de large, et elle
obstruait presque complètement l'entrée du larynx. a. o.
La mort subite dans les maladies graves du lar3mx,pnr B. Bo-
tey. {Revae de laryng. et d'otoL, n°« 17 et 18, 1889.)
L'auteur cite quatre cas de sa clientèle, un anévrysme de
Taorte avec paralysie du récuiTcnt gauche, deux cancers, un tu-
berculeux, qui succombèrent subitement sans que le dénouement
fût accompagné d'autres signes ; les malades tombèrent et mou-
rurent, ou bien on les trouva morts dans leur lit sans que les
personnes couchées dans la môme chambre et môme dans le
même lit se fussent aperçues de rien. C'était, dit l'auteur, qui est
Espagnol, un vrai coup Je garrot, Botey pense que la compres-
sion des récurrents par les ganglions que nous avons décrits
est la cause des accidents. Nous sommes certainement de son
avis, la compression des récurrents au point quelconque dé son
sujet est un danger permanent pour les malades tuberculeux ou
nerveux. a. g.
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PRESSE FRANÇAISE. 47
Un cas d*ictiiB larygé, par Garel. (Revue de laryngol, et dotol.^
no II, 1889.)
Notre ami le D' Garel a envoyé à la Société française de la-
ryngologie et d*otologie ce fait intéressant, qui n*avait pas
Gguré à notre compte rendu du numéro de juillet i889, Tauteur
étant absent et n*en ayant point donné lecture. Son malade, âgé
de 42 ans, goutteux, obèse et alcoolique, est sujet aux bronchites.
Quand les quintes sont trop violentes, il devient cyanique, et
rictus 86 produit en même temps que se montrent des con-
vulsions cloniques, bilatérales, plus prononcées du côté droit.
Le larynx est assez sensible à la pression. Garel passe en revue
les théories explicatives de Tictus qui se produit dans des cir-
constances morbides différentes. L'excitation du nerf laryngé
supérieur et une action réflexe consécutive seraient les voies de
transmission de l'attaque, mais le spasme glottique et Tasphyxie
consécutive, en déterminant une congestion encéphalique, lui pa-
raissent aussi contribuer à produire l'ictus, et tel était le cas de
sa malade. Garel recommande la cocaïne, qui a bien réussi entre
ses mains. a. g.
De la chloroformisation dans la trachéotomie pratiquée chez
les enfants, par T. Weiss. {Revue médicale de PEsty 15 no-
vembre 1888.)
Plaidoyer en faveur de cette méthode employée par Fauteur
ayant la discussion de la Société de chirurgie et usitée depuis
plus de vingt ans à Tancienne Ecole do Strasbourg. A Tappoi
de cette méthode, Tauteur produit quelques observations. Toute-
fois il fait quelques réserves sur l'opportunité de cette pratique,
qui n'est plus fort sûre lorsque la trachéotomie a été différée
trop longtemps. a. o.
Des tnmenrs tnbercnlenses du larynx, par Gartaz. {France mé-
dicale, iâ et 14 mars 1889.)
Sous ce nom, Gartaz décrit à peu près ce que Tissier et moi
avons dénommé phthisie laryngée primitive pseudo-polypeuse.
Gette affection, à peu près inconnue et dont n'existaient guère
avant notre description que quelques observations éparses que
nous avons rassemblées au moment où nous écrivîmes notre
traité de la phthisie laryngée, a fait l'objet d'un mémoire inséré
Tannée dernière dans les Annales et extrait de notre livre au
moment de sa publication. Gartaz a surtout en vue dans sa des-
cription les tumeurs franchement tuberculeuses. Quant au desi-
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48 PRESSE FRANÇAISE.
deratum qu'il cm.t à la On de soq mémoire, nous y avious déjà
songé, car, un peu après la publication de notre livre, nous
avons inoculé des papillomes existant chez une tuberculeuse à un
cobaye qui, au bout de quelques mois, succombait tuberculeux.
A. 6.
Tumeur des replis aryténo-épiglottiqnes, par Mongorgé. {Lyon
médical, 21 juillet 1889.)
L*auteur, interne du service de D. MoUière, de Lyon, rapporte
le cas d^une tumeur du larynx du volume d'une noisette et dé-
veloppée en une dizaine d^années. La parole et le chant étaient
conservés, mais légèrement voilés. Garel, qui examina le malade,
découvrit le siège de la tumeur, qui était sur le repli ary-épi-
glottique droit et fermait l'entrée du larynx. La tumeur fut en-
levée au moyen de Tanse galvanique. La tumeur sera examinée
ultérieurement. A la suite de ces opérations le malade conserva
des accès de suffocation. D. MoUière rappelle à ce sujet un
mémoire de Blanc dans lequel on nota avec la conservation à
peu près intégrale de la voix des accès de suffocation et de l'a-
némie par voie respiratoire. L'extirpation de ces tumeurs dissipa
tous ces accidents.
A propos de cette communication fort intéressante; nous rap-
porterons des cas semblables comme siège, mais non de même
origine, observés par nous chez des syphilitiques et des tuber-
culeux de tumeurs solides formées par une inflammation chro-
nique de la muqueuse, implantés soit sur un repli ou soit à la
pai-tie supérieure de la corde vocale supérieure, tumeurs déve-
loppant, comme chez les malades de Blanc, des accès de suffo-
cation qui disparurent après Textirpation. Four extirper ces
tumeui*s, nous ne nous sommes pas servis de l'anse galvanique,
mais d'emporte-pièce ou de grandes pinces coupantes, qui
avaient été construits sur notre demande par R . Mathieu, fabri-
cant d'instruments de chirurgie. a. o.
Emphysème cutané de la face, du cou et de la poitrine dans un
cas de diphthérie grare, par P. Fabre. (Gaz. méd. de Paris^
28 septembre 1889.)
Cas d'une malade atteinte de diphthérie hypertoxique et qui
eut, au bout d'un à deux jours, cet emphysème étendu de la
face, du cou et de la poitrine. A ce moment le larynx n'est pas
envahi. Ce sont des efforts de vomissements qui causèrent l'em-
physème. La malade succomba très rapidement asphyxiée et
intoxiquée. a. g.
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PRESSE FRANÇAISE. 49^
Tnmoiin naso-pharyngiennes, ablation par l'ostéotomie rerti-
cale et bilatérale du nez et son renTorsement de bas en bant,
par L. Ollisr. {Société de chirurgie, séemcQ du 15 mai. Bulletin
médicaiy 49 mai 1889.)
Nons avons déjà analysé, d'après le Lyon médical^ ce procédé
d*ostéotoinie en demi-cercles, avec sciage des os du nez, mobili-
sation delà cloison et renversement des parties détachées, qui a
permis au chirurgien de Lyon d'opérer non seulement chez le
malade qu'il a présenté à la Société de chirurgie, mais chez une
centaine d'autres, des tumeurs volumineuses de bonne ou mau*
valse nature. La guérison complète a lieu d'un mois à six se-
maines, sans cicatrice bien apparente et sans déformation. Dans le
cas présenté actuellement, il s'agissait d'un kyste à parois épaisses
contenant des néoformations secondaires d'origine congénitale très
probablement, s'étendant très loin et ayant produit dès Tâge de
onze ans de grandes déformations des os de la face. Le malade
était un jeune homme de vingt ans environ. a. g.
Ablation des tomeors malignes des fosses nasales, par L. Ollier.
{Lyon médical^ 9 décembre 1888.)
L'éminent chirurgien de Lyon est adversaire des opérations
partielles faites par les fosses nasales et très partisan de ce qu'il
appelle rostéotomie verticale et bilatérale, c'est-à-dire de l'a-
baissement de l'auvent nasal et de l'élargiesement latéral de l'ou-
verture des fosses nasales, si c'est nécessaire : de cette façon
les foi^ses nasales et le pharynx peuvent être explorés dans
tontes leurs parties et des prolongements de tumeur situés sur
la lame criblée ont pu être extraits avec certitude. a. o.
Ostéome des fosses nasales, par Montaz. {Gazette des hôpitaux^
6 et 14 décembre 1888).
Cas observé chez un homme de 52 ans ; la tumeur, paraissant
avoir débuté en dedans de l'œil, saillante sous la peau de cette
région, avait envahi toute la fosse nasale gauche en refoulant la
cloison. Son extirpation fut facile en raison de son manque d'ad-
hérence avec le squelette ; le malade guérit rapidement. Cette
tumeur refoulait la muqueuse pituitaire sous laquelle elle s'était
développée, et elle avait la forme d'un sablier dont l'étranglement
correspondait à rentrée des fosses nasales. A la suite de cette
observation, l'auteur montre la i*areté relative des o>-téomes des
fosses nasales relativement à la fréquence des ostéomes de Tor-
bite, et pourtant, dit-il, le point de départ est toujours du côté
AICNALKS DES 1LLLA01I8 DB L*0RBILLB BT DU LARYNX* — XVI. 4
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QO PRE6SE FRANÇAISE.
des fosses nasales, mais avec tendance à proéminer soit du côté
de rorbitOy soit du côté du crâne. Le refoulement de la muqueuse
montrait bien que le point de départ était à la face externe du
squelette des fosses nasales. Ce point de départ peut ôtre aussi
bien dans les sinus ethmoïdaux et frontaux. La structure dos
tumeurs démontre bien leur franche origine osseuse et non
une provenance du périoste ou de la muqueuse. Quant à la diffé-
rence suivant les sujets au point de vue de Tadhérence ou de la
non-adhérencCtrauteur pense que l'âge n*est pas étrangère une de
ces conditions; chez les jeunes gens Tostéome est très adhérent
et semble faire partie du développement ostëogénique, ce qui
n'est pas le cas à l'âge du malade qui fit Tobjet de la présente
observation.
Kyste suppuré du sinus ethmoldal ; ostéotomie bilatérale du nez,
ablation, guérison, par L. Ollier. {Lyon médicaly 3 mars 1889.)
Jeune homme de seize ans, malade depuis quelques années ;
l'œil gauche est dëjeté en dehors de Torbite, tuméfaction de la
paupière supérieure et de la base du nez avec saillie et hyper-
trophie des os du nez et de Tapophyse montante ; du pus sort
d'un drain placé en dedans de Toeil et un stylet enfoncé là s'en-
fonce très profondément dans les fosses nasales. Ollier détacha
le nez et l'abaissa, puis, constatait la présence d'un kyste en-
flammé, plein de pus occupant les sinus ethmoïdaux et se pro-
longeant dans le sinus frontal et sphénoïdal. Par des résections
osseuses de Tunguis et de la branche montante, le chirurgien
fraye une large voie au pus, puis le nez est suturé. La guérison
eut lieu en deux mois, l'exophthalmie disparut et la suppuration
était tarie. La guérison est complète. a. g.
Des polypes naso-pharjrngiens, par Heurt aux. (Gaz, méd. de
Nantes, 9 mai 1889.)
Sous forrtie de leçon clinique, à propos d'un malade, Tauteur,
après une description anatomo-pathologique et histologique des
tumeurs en question, discute le procédé opératoire, et il donne
la préférence au procédé par la voie nasale analogue à celui
décrit récemment devant la Société de chirurgie par Ollier.
A. G.
Un cas de polype fibreux naso-phar3mgé, extirpation, guérison,
par L. Poisson. (Gaz. méd. de Nantes, 9 mars 1889.)
L'auteur cite le cas d'un jeune homme de 16 ans, dont l'état
général était très mauvais en raison d'épistaxis répétés. La
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PRESSE FRANÇAISE. . M
tameur énorme remplissait le rétro* pharynx et une partie des
fosses nasales. En raison de Tétat cachectique du malade
Poisson rejeta la méthode des cautérisations et de l'électrolyse,
eomme trop lente, et il opéra par la voie nasale san^ réséquer
le maxillaire supérieur, en agrandissant légèrement Toriflee des
fosses nasales. La tumeur fut détachée au moyen de la rugine
d'Ollier, puis on appliqua un tampon iodoformé. L'anesthésie
préalable ftit faite au moyen du chloral associé à la morphine
et complétée par quelques inhalations de chloroforme. Le
malade eut ensuite une hémorrhagie peu importante. Quelques
récidives peu considérables et facilement opérables eurent lieu,
et trois ans après le jeune malade était guéri. a. o.
Abcès du sinus maxillaire diaprés les traranx récents publiés
snr la question, par Luc. (Arch. de laryngoL et de rhiaoï.^
juin 1889.)
Comme l'indique le nom du travail, nous sommes en présence
d^une revue sur un sujet, on peut le dire, tout à fait rajeuni par
les recherches des rhinologistes modernes, et il est bien inté-
ressant de constater les progrès immenses que la connaissance
de cette affection a faits en quelques années t Aussi n'est-ce plus
dans les livres classiques de pathologie ou clinique externe,
même les meilleurs, qu'il faut aller chercher la description des
abcès du sinus maxillaire, qui sont loin de se révéler par la
f présence de signes manifestes à l'extérieur, comme on pourrait
e croire en lisant les classiques. Luc attire à bon droit Tatten-
tion sur les nombreux cas à peu près latents sous ce rapport,
et qu^a réussi à éclairer la rhinologie moderne. Il montre
aussi la difQculté du diagnostic quand il se trouve masqué,
larvé en quelque sorte, par des symptômes qui peuvent
faire penser à une affection étrangère à la cause réelle. Pour
le traitement Fauteur est éclectique suivant les cas, recomman-
dant le plus souvent Touverture alvéolaire, mais reconnaissant
parfois la nécesaité et môme Pefficacité de l'ouverture par les
fosses nasales, surtout dans les cas récents. Il y a des cas
anciens où ces diverses méthodes échouent et où une inter-
vention par une ouverture plus large est indispensable.
En somme, revue critique et clinique très complète et par
conséquent très intéressante. a. o.
Kyste dentiftoe dn sinus maxillaire pris pour un sarcome dn
maxillaire supérieur et traité par la résection, par Qéhard
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5i PRESSE FRANÇAISE.
Marohant. (BnIL de la Soc, anat. de Paris , février 1889.)
La tumeur, développée rapidement et causant la chute de plu-
sieurs molaires, faisait saillie à la face, dans le sillon gingival
et dans le nez. L'auteur, croyant à un sarcome, procéda à une
extirpation du maxillaire. La pièce fut examinée par Albarran,
dont les études sur ce genre de kyste ont fait Tobjet d'an travail
important lu à la Société de biologie de 1888 et dont les con-
clusions ont été contestées par Magitot. Le kyste était de Tes-
pèce dentifère à épithéliiim périmenteux et était logé dans le
sinus maxillaire. Il est constitué par deux couches, une conjonc-
tive externe et une épithéliale interne. 6. Marchant exprime, à
ce propos, le regret de ne s'être pas assuré de la nature de la
tumeur par une ponction exploratrice faite dans le sillon gin-
gival, qui eût pu être suivie du curage de la cavité et du panse-
ment avec la gaze iodoformée. à. o.
Des opérations incomplètes de régétations adénoïdes, par Luc.
(Union médicale^ 25 mai 1889.)
Plaidoyer en faveur de Tanesthésie par le chloroforme, préa-
lable à l'opération, et de la cautérisation ignée après Topération.
pour détruire les derniers vestiges des végétations, a. o.
Contribution à l'étude expérimentale des néyroses réflexes
d'origine nasale, par François Franck. {ArcJi. de pbysioU
normale efpa^Ao/., juillet 1889.)
Beau travail de pathologie expérimentale exécuté avec la
sévérité scientifique habituelle à l'auteur. Il serait trop long
d'analyser cette œuvre au point de vue de la technique que nous
trouvons irréprochable ; mais au point de vue de l'action de
l'irritation de la muqueuse nasale sur d'autres parties du corps
et du Kiège de cette irritation, François Franck nous donne
de précieuses indications. Ainsi l'irritation de la partie postéro-
inférieure de la cloison ne provoque pas de réaction générale.
Voilà une conclusion peu en rapport avec des affirmations de
cliniciens autorisés; enfin^ les parties les plus sensibles de la
muqueuse nasale, celles qui provoqueraient le plus aisément la
toux, le spasme glottique, le spasme respiratoire, sont le cornet
moyen (pour la toux), et pour les autres réactions les extrémités
antérieures, les bords libres et, à un moindre degré, les extré-
mités postérieures des cornets moyen et inférieur.
La cocalnisation de ces parties suspend les réflexes causés
par l'irritation.
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PRESSE FRANÇAISE. 56
Les agents irritants ont été : le contact d^instrumenis
mousses, les piqûres, les mouchetures avec le galvano-cautère,
les applications de caustiques chimiques. a. g.
Tronhles oculaires réflexes d'origine nasale, par A. Trousseau.
(Soc, dophiJialmoIoffie, séances du 2 avril, ia Bulletin médical
du 21 avril 1889.)
Citation de quelques observations intéressantes de blépharo-
spasme à la suite de polypes du nez ou de coryza aigu ; l'auteur
a vu aussi des cas de migraine ophthalmique céder après Tex-
traction de petits polypes du nez; il a vu aussi disparaître une
mydriase rebelle à la suite de la disparition d*uIcérations natales.
Enfin il a observé un cas d^asthénopie qui ne céda qu'après le
traitement d'une affection nasale. Il cite aussi des observations :
de Gruening, d^amblyopie, et de Lennox Browne, de glaucome
d'origine nasale. a. o.
Affections réflexes provenant de la muqueuse nasale. Grises
d'hystérie dues à une hypertrophie des cornets inférieurs
avec sommeil hypnotique. Accès d'asthme disparaissant après
l'ablation de polypes muquenx du nez, par Polo. (Gazette
méd. de Nantes^ 9 septembre 1889.)
L'auteur cite deux observations très concluantes de maladies
guéries l'une par la cautérisation des cornets inférieurs, l'autre
par Tablation do polypes muqueux ; les malades, deux femmes,
avaient l'une 19 ans, l'autre 30 ans. a. g.
Pathogénie et traitement de la fièvre des foins, par Ruault.
(Arc/i. de iaryngol, et de rhinoi., février et avril 1889.)
L'auteur étudie les diverses théories explicatives de cette
maladie, celle du pollen, des microbes, la théorie arthritique et
enfin la théorie nasale. Il conclut par les propositions suivantes :
la fièvre des foins est une névropathie réflexe du trijumeau,
d'origine nasale ou oculaire, produite par l'irritation des termi-
naidoos nerveuses de la muqueuse par certaines poussières, et
surtout le pollen de certaines plantes. Cette irritation mécanique
ou chimique, due probablement à des microorgaiiismes trans-
portés sur les muqueuses par ces poussières, ne produit la fièvre
des foins que chez un nombre restreint de sujets, et surtout
chez les goutteux, les arthritiques, les névropathes et chez les
individus atteints de rhinite hypertrophique. Le traitement par
le galvano- caustique n'est utile que dans les cas de rhinite
hypertrophique très accusée; sauf cela, la cocaïne, les actions
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54 PRESSE FRANÇAISE.
looales à haute dose 1/5, la palvérisation, les antiaévralgiques,
et surtout l'antipyrine, enfia le traitemeat thermal arsenical»
Bourboule ou Mont- Dore» sont les moyens préconisés par
Ruault. A. a.
Traitement de la rhinite atrophique, nouvelle méthode, par
Ruault. {Aroh, de laryng. et de rbinoL, avril 1889.)
1* Enlever les croûtes; !2<* appliquer doucement un antiseptique
puissant, le naphtol camphré fait avec le naphtol a; ^ pul-
vérisations les jours suivants avec de la vaseline liquide naph-
tholée ou salolée au 1/10.
Môme traitement pour le rhino-pharynx : inhalation de benjoin
par le larynx. a. o.
Corjrza caséenz, par Potiqubt. (Revue générale, in Gazette des
hôpitaux, 2 février 1889.)
La revue écrite dans la Gazette des hôpitaux ne repose pas
sur des observations personnelles, c*est une critique quelque-
fois très vive d'une dénomination créée par S. Duplay pour la
description d'un type clinique très rare. Nous reconnaissons
volontiers, avec Tauteur de la Revue, que Tétiologie invoquée
par Duplay est peut-être critiquable (érysipèle de la face), mais il
n'en est pas moins vrai que le professeur de la Faculté de Paris
n*a pas été si mal inspiré en décrivant, sous une rubrique spé-
ciale, des cas décrits assez rarement jusqu'ici, en raison de leur
petit nombre et surtout de leurs obscurités étiologiques. Duplay
semble principalement avoir eu pour objectif de séparer de
Tozène ces cas d'accumulation excessive de matière caséeuse
dans les fosses nasales. La critique de Potiquet, très intéres-
sante du reste, montre au lecteur la variété des origines d'une
affection aussi rare et dont l'apparence symptomatique a paru
être, dans quelques cas, celle d'une afTection de mauvaise nature.
Ainsi, ces accumulations peuvent être causées par des rhino-
lithes, par des polypes des fosses nasales, par des ethmoîdites,
par des affections des sinus frontaux et maxillaires, par des
kystes du maxillaire supérieur, enfin par des gommes syphili-
tiques. Ce n'est donc pas une eotité morbide, c'est un symptôme
d'affections variables. Nous sommes heureux, de notre côté, (pie
le terme si critiqué de Duplay nous ait valu une étude fort
intéressante. a. o.
Contribution à l'étude des papillomes des fosses nasales, par
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PRESSE FRANÇAISE. »
Lacoarrst. {Bévue de larfngoL et (TotoL^ n*» 17, 18 et 19,
1889.)
Étude historique I critique et clinique de ces tumeurs fort
^res, pour la plupart des auteurs, sauf Hopman, de Cologne.
Peut-être cet auteur a-t-il pris pour papillomes des tumeurs de
diverse nature, présentant à leur surface un aspect papillaire.
Le siège du papillome est dans la partie respiratoire des fosse»
nasales, c'est-à-dire sur la cloison cartilagineuse, le plancher
et les cornets inférieurs. L'étiogie de cette affection est assez
obscure, Fauteur suppose que Tirritation venant de corps étran-
gers du dehors pourrait produire la foi*mation de ces tumeurs.
Quant à la symptomatologie, elle est celle des petites tumeurs
et des hypertrophies de la muqueuse. Il serait trop long de
décrire tous ces signes si connus, que l'auteur résume dans son
mémoire. Le pronostic est ordinairement bénin; il est, du reste,
plus facile d'éviter dans les fosses nasales la récidive si com-
munément observée dans les papillomes du larynx. Quant au
traitement, il est d'une grande simplicité opératoire, a. o.
ttnde sur les déformations de la cloison du nez, par Rosenthal.
{Arch. gén, de médecine, mai 1889.)
Dans un premier mémoire analysé dans les Annales de 1888,
Pauteur a surtout étudié la pathogénie, Tanatomie pathologique
et la statistique de ces affections : dans le mémoire présent, il
décrit tous les procédés opératoires employés pour le traitement
de ces déformations; il fait précéder cette description d'une
courte description clinique des déformations le plus fréquem-
ment obsenrées. 11 donne la préférence au procédé de Bosworth,
modifié par Chatellier, le procédé de la scie, dans les déviations
un peu épaisses ; il accepte aussi celui de Miot, employé avec
succès par notre collaborateur et ami Garel, l'électrolyse ; il
préfère le redressement (Jurasz et Delstanche) quand il s'agit de
eourbnre très prononcée de la cloison sans épaississement; enfin,
il recommande aussi le procédé de Duplay, Berger, etc., emploi
du ciseau très fin et de petites gouges pour raboter la tumeur,
qnand Pemploi de ces instruments est aisé. a. g.
Un' cas de catarrhe paraient des sinas frontanz conséGatif à
raUation de polypes , par G. Labit. i Annales de la polycL de
BordeauXy janvier 1889.)
Un malade opéré de polypes eut, à la suite, un écoulement
purulent du nec qu'on reconnut être causé par un catarrhe de»
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56 PRESSE FRANÇAISE.
sinus frontaux, qui céda rapidement à des moyens détersifs.
L'auteur croit que l'opération fut la cause de ce catarrhe et de
Fécoulement.
Nous lisons dans Tobservation que le malade disparut pendant
quelques mois après l'opération. Nous serions plutôt tenté de
croire que le catarrhe purulent fut consécutif à Tabsence de soins
pendant ce temps. a. g.
Kystes du pharynx, par P. Rauoi£. {Lyon uiéd., 15 sept., in
Bulletin méd,, 20 octobre 1889.)
M. Rangé a consacré à cette question un très intéressant
mémoire. Ces kystes dépassent rarement le volume d'une
cerise ; si Ton s'en rapporte aux travaux publiés depuis quatre
ans, c'est une afTection relativement commune, mais qu'on ne
recherche pas assez, ni sur le vivant, ni sur le cadavre.
Ces tumeurs ne sont d'ailleurs pas faciles à voir, car elles
sont sessiles, parfois incluses dans la muqueuse et situées dans
une région peu accessible. Les symptômes locaux ne sont
autres que ceux de la pharyngite chronique et on ne peut faire
le diagnostic que si on a vu ou senti le kyste avec le doigt.
Mais ce qui est le plus important, c'est que ces kystes du pha-
rynx, comme les lésions du nez, peuvent retentir au loin sur
les systèmes respiratoire, digestif et nerveux, et, bien qu'en
Allemagne on ait beaucoup exagéré cette notion pathogénique,
elle n'en renferme pas moins une somme réelle de vérité.
Au premier rang de ces troubles symphthiques, il faut mettre
l'asthme bronchique d'origine pharyngée, dont la nature est
bien démontrée , par ce fait que l'ouverture d'un kyste pharyn-
gien fait cesser, sans autre médication, des accidents de dyspnée
rebelles jusque-là à tous les traitements. Dans d'autres cas, il se
produit une irritation de la région aryténoïdienne et des accès
de toux nerveux qui, souvent accompagnés de quelques cra-
chats sanguinolents, venant du pharynx, d'anémie, etc., feront
facilement croire à une phthisie au début. Dans une troisième
forme, qu'on pourrait appeler névralgique, ce sont des symp-
tômes douloureux irradiés plus ou moins loin, de la céphalée
temporale ou périorbitaire, continue ou à accès, simulant la
migraine , etc. , des névralgies cervico-occipitales, parfois
môme intercostales.
M. Raugé étudie ensuite Tanatomie pathologique de ces kystes
et, s'appuyant sur les travaux de Ganghofner et de Sohwabach,
repousse Topinion qui leur fait prendre naissance dans la pré-
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PRESSE FRANÇAISE. 57
tendae glande de Lusohka dont la description est fictive. En
e£fot, aa lieu de celte poche unique, constante, à paroi distincte,
à siège précis, il faut reconnaître qu'il existe dans le pharynx
une série de cryptes et de sillons, vestiges des sillons qui dans
le premier âge augmentaient la tonsiile pharyngée. Ces sillons
sont très irréguliers et inconstants, sauf celui qui se trouve
sur la ligne médiane.
Les kystes du pharynx pourront prendre naissance dans ces
sillons si leurs lèvres, par un processus inflammatoire, viennent
à adhérer Tune à l'autre. Ce qui le prouve, c'est Texistence de
kystes dans le contenu desquels on trouve des cellules épithé-
llales ciliées, tapissant la surface pharyngée. Dans un autre
groupe anatomo-pathologique, il faut ranger les kystes formés
dans les glandes par obstruction de leur canal excréteur et
dont la paroi est revêtue de cellules cylindriques non ciliées ou
de cellules pavimenteuses. — Enfin , il semble aussi que par-
fois les kystes se forment dans la couche adénoïde par une
sorte de raréfaction, de liquéfaction des corpuscules lympha-
tiques agglomérés.
E^fin M. Raugé signale encore une forme nouvelle : un
hygroma développé aux dépens d*une bourse séreuse acciden-*
telle, au niveau de la saillie antérieure de l'atlas.
La maladie de Tomwaldt et la bourse pharyngée, par P. Raug^
(Bulletin médical, 14 janvier 1889.)
Étude critique et clinique de cette nouvelle affection aussi
vite découverte que contestée. L'auteur rappelle les travaux
allemands et français sur la question, et après avoir rendu un
juste hommage à la description clinique de ces différents au-
teurs, il a combattu leurs idées sur le siège de la maladie et les
derniers travaux ont infirmé l'existence de la bourse pharyngée
de Luschka (Schwabach et Suchannek) et Tont remplacée par la
description d'un enfoncement médian de la muqueuse. Les re-
cherches de Raugé, cliniques et anatomiques, contestent même
Vexistence de ce récessus médian; cet auteur a constaté l'exis-
tence d'enfoncements plus ou moins nombreux de la muqueuse
dans des endroits différents du rétropharynx; et il semble avoir
constaté que ces enfoncements ne sont autre chose que des
trajets situés dans le tissu adénoïde lui-même et qui disparais-
sent lorsqu'on a gratté ce tissu ; le pharynx alors se montre
sans enfoncement ni ombilication. En décollant le pharynx, il
n^a jamais constaté Texistence de diverticules remontant en
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158 PRI6SB FRANÇAISE.
arrière de oe conduit. Enfin, chez le rivant, après avoir gratté
les croûtes et les nnicosités qu^on pourrait supposer sortir
d'une cavité, l'auteur u'a jamais vu de kystes ni de cavités*
Les recherches anatomiques ont porté sur 17 sujets, 10 adnltesv
t enfants {t k A ans), 5 fœtus à terme. à. o.
Note sur la morphologie et le traitement du mycosis pharyn-
gien, par G. GoRis). {Revue de laryngoL, dotol. et de
rhiDoIogie, n» 10, 1889.)
Gourte et consciencieuse étude sur cette rare affection parasi-
taire, dont l'étiologie est si difficile à déterminer, car tous les
malades sont d'une bonne santé habituelle et le traitement assez
minutieux. L^auteur a compté le nombre des cas observés, jus-
qu'ici ils sont au nombre de 36. Il en présente trois. Le mycosis
n^affecte pas toujours la môme forme : toutes les végétations
sont cornées et pointues, et rassemblées en forme de grappes,
jcomme les grains de figue, ou en forme de plaques nummu-
laires. Histo logiquement, ce sont des leptolhrix fascicules, isolés,
des cocci associés de différentes façons, des cellules épithéliales.
L'auteur a rencontré môme des fibres musculaires striées, ce
qui semblerait prouver leur profonde migration.
Le traitement consiste en traction avec la pince et les badi-
geonnages antiseptiques. Goris emploie le sublimé à 1/2 0/0.
La galvanocaustique lui parait indiquée quand le mycosis n'a
pas pénétré profondément.
L'auteur croit que le froid est la cause principale de la mala-
die. À. o.
Amygdalites et angines infectienses consécutives aux opéra-
tions intra-nasales, par Ruault. (Arcb. de lar^ng. et de rhi~
DoL, avril 1889.)
A la suite d'opérations faites sur les cornets inférieurs , Tau^
leur a vu se développer des amygdalites et angines infectieuses
qu'il pense ôtre produites par l'introduction de microbes dans
le passage respiratoire : les opérations faites dans les parties
supérieures des fosses nasales et à la voûte du pharynx n'ont
pas, dit-il, les mômes conséquences, en raison de ce que ces
régions ne se trouvent pas sur le trajet de l'air inspiré.
À. o.
syphilitiques de l'amygdale, par Juhej. Rbnot. (Arcà*
de JaryDff. et de rhinoL, juin 1889.)
Mémoire étayé sur deux observations. Tune chez un homm«
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PRB8SB PRANÇÀISB. 81
4a 50 ans ayanl contracté la syphilis qui usa mois auparaTaiily
l'aotra ohas un homma da 82 ans qui avait au le ohaaera quai»
quaa années avant. Ce qui a frappé l'auteur est Tacuité du début
des accidents qui a pu faire croire à une angine aiguë ou à un
abcèa; le diagnostic un moment aussi fut douteux avec la diph«
thérie, il ne devint vraiment évident que lorsque le bourbillon
sortit et que Tulcération prit iin caractère gommeux à peu près
caractéristique. Ces cas sont très rares et expliquaient bien
naturellement rembarras de Juhel-Renoy. a. g.
Aboès chroniqna da l'amygdale droite, simulant on fibrome,
par Natibr. {Annales de la polyclinique de Bordeaux, janvier
1889.)
Nous donnons ici quelques lignes de l'observation prise à
la cliniqae du D^ Moure. t Sur l'amygdale droite point blan^
t châtre de la grosseur d'une cerise, très saillant, très tendu,
« indolore et de consistance assez dure . DiagnostiCy Ûbrome 1
« Quelques jours après, souffrances très vives, exaspérées par
« le toucher. La tumeur est devenue rougeâtre à sa partie
« déclive, où elle fait saillie. En présence de ces signes et pour
c apporter un soulagement à la tension éprouvée, M. Moure se
« décida à toucher la tumeur avec le galvano-cautère . Le pus
c sort et la poche s'affaisse. » L'auteur dit que le premier dia-
gnostic se trouva du coup rectifié. a. o^
Du magnat chez les individos sains, par Seifbrt. (Revue de la-
ryngologie et dotologiOy n* 5, 1889.)
L'auteur cite un fait observé par lui de muguet survenu sans
eaiise connue chez un homme de 36 ans> atteint d'amygdalite
aiguë. On reconnut dans l'exsudat les corpuscules d'oïdium
albicans. Ces cas, dit Seifert, sont extrêmement rares dans la
littérature médicale. a. o.
Mycose dn champignon dn mngnet, par G. Roux et Lraossian.
(Lyon médical, 3 nov. 1889.)
L'intérêt de ce travail est dans le rapprochement avec la
pathologie humaine du résultat des recherches des auteurs, qui
ont fait chez le lapin et le cobaye des injections de Voïdium
Êlhicana et ont constaté à la suite des lésions cérébrales et
rénales, causées par la présence du parasite. Ces expériencea
.ant eneora démontré le changement de forme du parasite dans
rtntérieur du corps, ce qui semble tenir, pour lea auteurs, au
mode d'alimentation de l'animal et à son influence sur la trans-
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60 PRESSE FRANÇAISE.
formation du parasite. Les résultats expérimentaux des injec-
tions d'oïdium albicans ont été analogues à ceux des injections
d'aspergiilose, a. o.
Adéno-cliondrome du voile du palais, par Poncbt. {Gaz, des
hôpitaux, juin 1888.)
Le chirurgien de Lyon eut à peine le temps d'observer et
d'étudier le malade, homme de 57 ans, qui fut traohéotomisô
d*urgence daos ua accès violent de dyspnée et qui succomba à
la fin de cette opération. La tumeur énorme, pesant 150 gram-
mes environ, amenait une procidence du voile, et de rocclu-
sion des premières voies respiratoires par ce fait. L'auteur
pense que la trachéotomie dans ces cas ne doit pas être différée
trop longtempo^ et qu'il est bon en la pratiquant de soulever le
voile de façon à permettre à Pair de pénétrer dans la poitrine et
au spasme glottique de disparaître et de ne pas éclater avec
trop de violence. En tout cas, la trachéotomie préliminaire
pourra être pratiquée dans ces cas en raison des accès de suffo-
cation que pourrait causer la traction du voile au moment de
Texlirpation de la tumeur. a. g.
Des larges incisions circamthyroidieones dans le cancer du
corps thyroïde, par A. Poncet, de Lyon. (Congrès français
de chirurgie^ octobre 1889.)
L'opération comporte quatre temps : une incision cruciale, le
décollement des parties molles, le soulèvement des parties pro-
fondes et la ligature des vaisseaux. Réunion des bords de la
peau, par suture. Cette opération a été pratiquée deux fois,
avec amélioration et diminution de la douleur par suite de la
section des nerfs.
Thyroîdectomie partielle, par Ch. Audrt. {Gaz. méd, de Paris^
12 oct. 1889.)
L'auteur, interne du professeur Poncet, de Lyon, est un ad-
versaire déterminé des moyens dits anodins, tels que Tincision,
le drainage ou les injections interstitielles, et s'appuyant sur le
résultat const mment favorable de Tintervention chirurgicale,
tant à rélranger qu'en France, où la thyroîdectomie a été moins
souvent pratiquée, il expose les règles opératoires variables
suivant le siège et l'étendue de la tumeur. a. g.
Traitement des kystes du corps thyroïde, par E. Sghwarti,
{Revue de chirurgie^ décembre 1888.)
Mémoire appuyé sur six observations de kystes du corps
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PRESSE FRANÇAISE. 61
thyroïde, dont quelques-uns avaient été traités sans succès par
le traiiemeot iodurique et les injections interstitielles; dans ces
demièi*es circonstances l'extirpation étcdt plus laborieuse en
raison des adhérences et des hémorrhagies consécutives. L'au-
teur n*est pas partisan de la méthode des injections pour les
gros kystes, mais il en reconnaît l'utilité dans les petits kystes.
Enfin, l'extirpation est encore indiquée quand on se trouve en
présence de kystes hématiques, en raison de l'épaisseur de leur
paroi et de la difficulté qu'elles ont à s'accoler après la ponction
ou les injections. a. o.
£norme goitre kjstiqne à développement rapide, thyroidectomie,
gnërison, par L. Picqué. (Archives de laryngohgie et de rhi"
Dologie, février 1889.)
Après quelques développements consacrés aux indications
de l'opération, suivant la nature et le développement des tumeurs
delà glande thyroïde , l'auteur, en ce qui concerne le goitre
kystique, se prononce pour la thyroïdectomie partielle, consistant
à respecter les parties saines et à ne retirer que les kystes que
l'on peut énucléer, avec la plus grande difficulté souvent, au
moyen des doigts. Cette opération a pour résultat d'éviter la
cacheiLie strumiprive, les lésions des gros vaisseaux et des
nerfs importants de la région. Le cas décrit par l'auteui* a exigé
deux, heures d'opération, il a bien guéri. a. a.
Gontribation à l'étude des phlegmons sons-maxillaires infec-.
tienx (angine de Ladwig), par E. Sghwartz. {Société de
médecine pratique, Bulletin du 15 avril 1889.)
L'auteur cite deux cas d'étiologie différente, le premier, chez
un alcoolique , succéda à une amygdalite ; le malade succomba
très rapidement ; le second^ consécutif à une suppuration osseuse
d*origine dentaire, guérit. Chez ces deux malades, tout le tissu
cellulaire sus-hyoïdien était gonflé outre mesure; la langue, sou-
levée par l'inflammation, était dans un état d'immobilité absolue.
Dans le cas mortel , l'intervention consista en ouvertures pro-
fondes sous la langue, application du thermocautère et d'agents
autiseptiques. Avec plusieurs membres de la société, Schwartz
rejette la mauvaise dénomination d'angine de Ludwig, pour
accepter celle de phlegmon sous-maxillaire infectieux proposée
il y a trois ans par notre collaborateur P. Tissier, dans un
mémoire très remarquable paru à celte époque dans le Progrès
médical. Cette nouvelle dénomination^ basée sur le siège de la
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et PRESSE FRANÇAISE.
Mmod, a pour eause la variété d'origine, qui est rarement angi-
A. G.
Traitement chirargical dn goitre exoplithalmiqae,par Ch. Au-
DRY. {Bulletin médical, 5 juin 1889.)
Audry cite un cas malheureux de traitement du goitre exoph-
thalmique pratiqué à Lyon par le D' Jaboulay et nécessité,
paraît'il, par des accès de suffocation. Aussi, l'auteur de ce
mémoire s'élève-t-il contre cette méthode de traitement du
goitre ex oph thalmique. A ce propos, le D' Prengrueher fait
suivre l'article de Tauteur de la citation d*un cas personnel dans
lequel la simulation d'une opération exigée et par conséquent
une sorte de suggestion déterminèrent la disparition rapide
d'un goitre dû à cette origine. à. g.
Des accidents aigus d'intoxication par la cocaine, par Lépms.
{Journal des connaissances médicales pratiques de V. Gomil,
15 juin 1889.)
I^ professeur Lépine, de Lyon, a présenté dans deux numéros
de ce journal le dossier de ces accidents, heureusement pas
trop communs, en raison de la vulgarisation extrême de ce
médicament, mais encore fréquents et surtout d'une nature
assez grave. C^est chez les enfants, les nerveux et les anémiques
qu'il faut redouter l'apparition de ces accidents. Ce n'est pas
seulement l'injection hypodermique qu'il faut redouter, bien que
ce soit le moyen le plus dangereux d'administration de la co-
caïne, mais même le badigeonnage et encore la pulvérisation,
conseillée si imprudemment par nombre de médecins. Il est
très difficile de fixer la dose périlleuse, cela varie beaucoup
suivant les sujets, ce qui rend le maniement du médicament
particulièrement délicat. L'intoxication peut affecter divers de-
grés, depuis la sensation de refroidissement, de pâleur et trou-
bles de la circulation, puis accélération du pouls et du cœur,
jusqu'aux syncopes et les convulsions partielles et générales et
au délire. Le nitrite d'amyle, le chloral, le chloroforme, Topium,
sont les moyens de traitement les plus usités. Lépine recom-
mande aussi la prudence dans l'emploi de la cocaïne à la région
de la face et de la tête. a. g.
Traitement des ulcérations tobercuieuses par le naphtho) cam-
phré, par Fernet. {Soc. de tbérap., 27 février 1889, in Bul-
letin médical, S mara 1889.)
Fernet rapporte l'histoire de quelques malades atteints, d'ulcé^
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PRESSE FRANÇAISE. «I
rations tobereoleuses de la laqgue, q^^elquefois très mal placées
et se trouvant souvent ches des sujets cachectiques, qui ont été
modifiées assez rapidement par l'application quotidienne, au
moyen d*un pinceau, de naphtol camphré, médicament essayé
pour la première fois, dans le traitement de la tuberculose os-
seuse, par Périer, chirurgien de Thôpital Lariboisière. Le naphtol
camphré réussit chez les malades de Fernet, soignés sans succès
avec «racide lactique, et que l'emploi de la cocaïne ne pouvait
calmer. ▲. g.
Angine cholérique, par M. Gostb. (Revue de médecine, n* 10,
octobre 1889.)
Cinq ans après Tépidémie de chloléra de 1885, Fauteur fait
conoattre 10 cas de cette affection, observés à Marseille. L*angine
cholérique naît au moment de la réaction, et elle se développe de
la façon suivante : petites vésicules claires, puis, à la place de
ces vésicules, pointillé rouge, rougeur progressive et à marche
très rapide, le voile du palais est le siège de cette affection tou-
jours bénigne, apyrélique, et qui n'a jamais été trouvée à la suite
du choléra sporadi |ue. L*auteur admet Torigine nerveuse de cette
affection, dont le premier signe est, dit-il, une hypersécrétion
glandulaire. a. g.
Snr une méthode de traitement de l'angine granuleuse par le
grattage et les applications iodiqnes après anesthèsie locale^
par RuAULT. (Arch. de laryng, et de rAinu7., août 1889.)
L'auteur, frappé des abus de rignipuncture des granulations
et de la nécessité de faire ce traitement pendant longtemps et
souvent sans résultat, propose, comme le titre de son mémoire
l'indique, le nettoyage minutieux de la muqueuse pharyngienne
et son brossage énergique avec un pinceau rude tremf»é dans
une solution iodée au dixième ou au quinzième. Cette friction,
dit- il, doit être extrêmement énergique pour amener un résultat
curatif rapide. Il conserve Tignipuncture pour le traitement des
granulations volumineuses et uniques et de la pharyngite laté-
rale hypertrophique. La muqueuse nasale doit aussi être l'objet
d'une thérapeutique concomitante. a. g.
Angine gangreneose primitive, par E. Maurim. (Archives géné^
raies de médecine, juillet 1889.)
Maladie fort rare, du moins quand elle est primitive. Le tableau
tracé par l'auteur est fait d après 10 observations recueillies par
lui^ dont 3 lui sont personnelles ainsi qu'à son maître, M. Vidal,
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64 PRESSE FRANÇAISE.
médecin de l'hôpital Saint-Louis. Dans 5 de ces observations,
Tamygdale fut le siège de la maladie et les malades se rétabli-
rent; dans 5 autres l'affection se généralisa à toute la gorge et
à la muqueuse buccale, et les malades succombèrent. I^ carac-
tère remarquable de toutes ces observations, môme chez les
malades qui guérirent, fut la rapidité avec laquelle se produi-
sirent des phénomènes très graves qui inspirèrent les plus grandes
inquiétudes ; enfin, la conséquence de la gravité de ces symp-
tômes fut la lenteur du rétablissement des malades. L*auteur
présente les caractères diagnostiques avec la diphthérie basés
sur l'aspect de la membrane, différent dans les deux cas, et enfin
son examen histologique. Il est encore possible, au début, de
confondre cette maladie avec un chancre infectant, mais Tétat
général distingue facilement ces deux affections. Enfin, cher-
chant à établir la cause de la maladie, il la voit dans la présence
d'un microbe quUl n'a pas recherché. a. o.
Rétrécissement fibreux de l'œsophage, traité par l'électrolyse
linéaire, gnérison, par J.*A. Fort. {Gaz. des hôpitaux^
19 mars 1889, p. 307.)
Dujardin-Beaumetz présente à l'Académie de médecine, à la
séance du 12 mars, le malade observé et opéré par Fort. Le
rétrécissement était probablement consécutif à l'ingestion d'eau
sédative, deux ans auparavant ; la dysphagie se montra seule-
ment en septembre 1888, c'est-à-dire plus d'un an après cet
accident. L'amaigrissement fut assez rapide, le malade pesait
114 livres au moment de l'examen après avoir pesé 146 livres.
Le point rétréci siège près du cardia, à 33 centimètres des
incisives. Ce rétrécissement, qui ne peut être franchi que par
une bougie de 5 millimètres, a une longueur de 15 millimètres.
L'œsophage n'est pas dilaté au-dessus, à 10 ou 12 centimètres
plus haut il y a un autre rétrécissement en voie de formation.
Avant toute opération, le malade est alimenté artificiellement
pendant quelques jours, et alors les conditions d'intervention
sont meilleures. Il y eut plusieurs séances. La première dura
deux minutes : le pôle positif est appliqué sur le ventre ; le pôle
négatif, sous la forme d'une lame de platine, est appliqué sur un
côté du rétrécissement. On emploie 8 éléments et une force de
10 milliampères. On constate pendant l'opération des troubles dans
la sphère du nerf pneumogastrique et du nerf grand sympathique
d'ordre thermique, circulatoire, et môme des contractions muscu-
laires éloignées. Au bout de deux jours, nouvelle application; la
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PRESSE FRANÇAISE. 65
lame de platine estplasélevéeet le nombre des éléments augmente,
donne une force de 30 millîampères. L'opération dure une minute et
demie. Mômes symptômes circulatoires et musculaires disparais-
sant après l'opération. Une troisième séance a lieu avec 15 milli-
ampères. Les troubles de la déglutition disparaissent et le malade
ingère des aliments de plus en plus volumineux. Après ces
séances, on emploie la sonde pour nourrir le malade et on lave
la plaie touchée par les aliments avec Teau phéniquée. A la fin
du traitement, vingt jours après le début, une sonde de 42 mil-
limètres peut passer. Le malade avait gagné, à ce moment,
10 livres, il pesait 1S4 livres. L^auteur fait remarquer que pour
la première fois le traitement de Télectrolyse a été appliqué au
traitement du rétrécissement de Toesophage. a. g.
Rétrécissements de l'œsophage traités avec succès par l'èlec-
troljse linéaire, par J.-A. Fort. (Gazette des hôpitaux^
25 juin 1889.)
L'auteur rapporte deux nouveaux faits, un de nature fibreuse
chez une femme de 41 ans, Tautre de nature probablenoent orga-
nique chez un homme de 46 ans ; le siège du rétrécissement
étnit en haut, à peu près au niveau de la fourchette sternale et
à 18 centimètres des incisives supérieures. Le rétrécissement
portait le diamètre du conduit à 9 millimètres environ. Dans les
deux cas Télectrolyse fut appliquée ; pour le premier cas à quatre
endroits, en avant, eu arrière et des deux côtés ; le nombre des
éléments était de 10, la force de 15 milliampères ; Tapplication
durait une minute environ ; le pôle négatif était appliqué au ré-
trécissement. Dans les deux cas, le nombre des éléments était de
12, la force de 32 milliampères, et la durée de chaque séance,
dixà quinze secondes. En quelques séances rapprochées de deux
à cinq jours le rétrécissement fut franchi, Talimentation put
s'opérer et l'état général se releva sensiblement. a. o.
Traitement des rétrécissements de l'œsophage par l'èlectrolyse
linéaire combinée avec la dilatation, par J.-A. Fort. (Congrès
français de chirurgie^ Pu ris 1889.)
Travail fait d'après 15 observations. L'auteur, ayant remarqué
que l'instrument ne pouvait être supporté que le temps néces-
saire pour produire un sillon, a combiné les courtes séances
d'électrolyse avec la dilatation au moyen de bougies, a. o.
Gastroitomie dans le rétrécissement cancérenz de l'œsophage,
par NiCAisK. (Gaz. méd. de Paris, 26 octobre 1889.)
Nicaise présente à l'appui de cette opération deux observations,
AMIIALB» DM VALADiBS DB L'oRKILLB ST DU LARTNX. — ZVI. 5
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66 PRESSE FRANÇAISE.
l'une pratiquée chez un homme de 75 aos qui survécut plus de
cinq mois; chez Tautre, Topératiop, refusée par le malade et pra-
tiquée trop tard, fut suivie de mort. L^auteur préfère cette opé-
ration à la sonde à demeure en raison de Tinnocuité de la laparo-
tomie et de la longue survie qui a été signalée ches quelques
malades. Uestomac est facile à saisir après Touverture du
ventre en prenant pour point de repère le lobe de Spiegel, la
muqueuse doit être suturée avec soin, enCn Nicaise discute
remplacement de Touverture, qui ne doit pas être trop éloignée
du pylore, de manière à ne pas être trop rapprochée de l'en-
droit où s'accumulent les aliments, ce qui évite leur sortie.
L'alimentation doit être faite avec prudence. a. g.
Cancer de l'œsophage, début avec bmsqne compression du nerf
récurrent ganche le long de la trachée, voix bitonale, mort
et autopsie, par Gaussade. {Arch. de laryng. et de vhinoL^
oct. 89.)
L'intérêt de ce cas vient surtout de Texamen du nerf récur-
rent comprimé, chez lequel Fauteur constate une dégénérescence
wallévienne à peu près complète dans toute son étendue,
depuis le point comprimé jusqu'à rentrée dans le larynx.
A, G.
Tioei de conformation de l'oesophage, par Brosset. (Lyon
médical, 26 mai 1889.)
L'auteur étudie dans ce mémoire les imperforations de l'œso-
phage chez l'adulte, qu'il a observées deux fois avec autopsie.
Les enfants bien constitués à la naissance ont succombé, non
seulement par l'impossibilité de conserver leurs aliments rejelés
très vite, mais surtout avec des accès de suffocation causés par
la chute des aliments, au moment du rejet, dans les voies
aériennes. A l'autopsie, Brosset a trouvé Timperforation au
niveau du larynx, très haut par conséquent, et la communica-
tion du bout terminal du conduit avec la trachée, se confondant
avec ce conduit en arrière ; habituellement cette réunion se pro«
duit au niveau de Textrémité inférieure du conduit trachéal.
Après celte description. Fauteur entreprend des recherches
sur les imperforations complètes ou incomplètes de l'enfant et
de l'adulte, dont la littérature lui a fourni un certain nombre de
cas, et les divise en 6 types bien caractérisés, i'^type : manque
d'une parlie de l'œsophage, le segment inférieur se confondant
avec la trachée, tels sont ses cas. 2"^ type ; fissure trachéo-
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PRESSE FRANÇAISE. 67
œsophagienne, communication simple des deux conduits, état
normal dans les parties non communicantes. 8* type : absence
d'œsophage dans une partie du trajet, réunion des deux culs-
de-sao par un cordon fibro-musculaire. 4" ^/pe : rétrécissements
annulaires ou canalicules. 5° type : ectasies et divertioules de
l'œsophage. 6^ type: division de l'œsophage avec réunion à son
extrémité inférieure.
Suivent ensuite des dessins noirs en schémas reproduisant
les diverses infirmités.
Dans le numéro suivant du Lyon médical, Fauteur étudie les
causes de ces malformations qu'il suppose, d'après les recherches
embryologiques, être causées par un arrêt de développement
{lire à ce sujet la longue, intéressante et minutieuse description
à laquelle il se livre); puis il passe au traitement ; il propose
avec quelques autres observateurs la gastrostomie et la recher-
che ultérieure de deux bouts de l'œsophage et leur suture, opé-
ration double qui aurait été faite sans succès, il est vrai, par
G. Steel, en 1888, et rapportée dans TheLancet du âO octobre 1888.
A. G.
Sur le mode de transmission de la rougeole et de la
diphthérie, par A. Sevestre. (Soc, méd* des hop. de Paris,
séance du 22 janvier, in Progrès médical, 2 mai's 1889.)
Parallèle très bien présenté de la contagion des deux mala-
dies, l*une se faisant par l'air ambiant, à une courte distance
seulement et s'atténuent au fur et à mesure de la marche de la
maladie ; l'autre se produisant surtout par les effets et les vête-
méats des malades, et susceptible d'y séjourner fort longtemps
et de provoquer, même au bout de quelques années, l'appari-
tion de la maladie. On comprend aisément de quel intérêt est,
au point de vue prophylactique, le résultat des recherches du
médecin de Thôpital des Enfants assistés de Paris.
A. a.
Propagation de la dipbthérie , par Bard. {Lyon médical,
mars 1889.)
Dans un long et consciencieux travail, Bard étudie, à propos
d^une épidémie de cette maladie, ses modes de propagation, et h
la fin de sou mémoire il propose les moyens prophylactiques qui
suivent : 1^ isolement très prolongé des convalescents, soit dans
des domiciles particuliers, soit dans des asiles spéciaux ; 2<» iso-
lement précoce et suffisant en assurant aux parents toutes faci-
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68 PRESSE FRANÇAISE.
lités d*éloigner les enfants sains et réduisant Tentourage au
personnel indispensable; 3* surveillance et mise eu suspicion
de ceux qui peuvent être des débutants, les frères et sœurs des
malades surtout; 4^ surveillance spéciale des écoles pour en
écarter les convalescents, les débutants et les suspects;
b^ désinfection immédiate des déjections du malade et des
objets souillés par les déjections ; 6^ observation, par les per-
sonnes de l'entourage des malades, d*une propi*eté rigoureuse
et 4^ précautions spéciales pour ne pas transporter au debors
les germes infectieux ; 7^ desinfection ultérieure de tous les
objets à Tusage des malades et des locaux occupés par eux.
A. G.
Traitement de la diphthérite, par E. Boughut. (Paris médical^
30 mars 1889.)
L'auteur propose le nom de diphthérite au lieu de diphthérie :
contrairement à Topinion deTrousseau,il a professé depuis 30 ans
quelamaladiecommence par être locale avant d*ètre générale; Tap-
pellationlui a donc toujours semblé plus logique que celle imposée
par Trousseau. Du reste, les derniers travaux, surtout ceux de
Roux et d'Yersin, semblent donner à cette opinion une consé-
cration définitive. Quant à la thérapeutique locale qui en découle
et qui est actuellement assez en faveur auprès du corps
médical pour avoir suggéré dernièrement les traitements vigou-
reux de Gaucher et de Dubousquet, Ijaborderie, Pauteur en
réclame la priorité de Tapplication. C'est de celte façon que,
depuis fort longtemps, il procède au traitement de la diphthé-
rite, mais sans être tombé, dit-il, dans les exagérations des
fumigations nauséabondes et des frictions dangereuses. La
grande notoriété de Bouchut nous commandait, dans cette ana-
lyse, d'exposer ses vues et ses justes réclamations.
A. G.
Traitement de la diphthérie, par A. Ghantemessb et F. Widal.
(Soc, de méd. piibl. et d'hyg. professionnel le^ in Progrès
médical du 6 juillet 1889.)
Recherches de laboratoire ayant eu pour but de trouver les
liquides- microbici ies les plus efficaces dans cette maladie ;
leurs expériences leur ont indiqué comme ayant atteint ce but :
le naphthol camphré, la solution Soûlez (acide phènique, 5 gr.;
camphre, 20 gr.; huile d'olive, 25 gr., et une troisième solution
dans laquelle la glycérine remplacerait l'huile d'olive.)
A. G.
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PRESSE FRANÇAISE. 60-
Traitement de la diphthérie, par J. Simon, {bulletin médical^
7 avril 4889.)
L'auteur entre en matière par l'énumëration des médicaments
dangereux et qu'il recommande de ne pas employer ; ce sont les
préparations mercurielles, le chlorate de potasse à haute dose,
le bicarbonate de soude, les vomitifs, les purgatifs, l'opium
même à doses faibles, enfin les vésicatoires.
Le traitement doit être prophylactique avant tout, il faut sur-
veiller avec beaucoup de soin' la muqueuse de la gorge, de
l'arrière-gorge et des fosses nasales, ainsi que les causes de
refroidissement.
Le traitement local, en raison des récents travaux bactério-
logiques de Roux et Yersin, doit jouer un rôle capital, sons
forme de badigeonnages, d'irrigations, de gargarisa tiens et de
pulvérisations.
Badigeonnage : employer le coton hydrophyle au bout d*une
pince à forcipressure et essuyer les surfaces ; puis, avec un
autre coton, imprégner d'une solution salicylée ainsi composée:
acide salicylique, 0,60 à 1 gr.; alcool, q s.; glycérine, 40 gr.;
infusion d*euca1yptu8, 60 gr. Badigeonner toutes les heures le
jour et tontes les trois heures la nuit.
Si les fausses membranes sonl très adhérentes, toucher deux
à trois fois par jour avec : perchlorure de fer et glycérine,
àA iO gr. Il ne faut pas trop imbiber le coton de ce mélange.
Après le badigeonnage, faire une irrigation avec de l'eau de
chaux médicinale, de l'eau boriquée au centième ou de l'eau
phéniquée au centième ; l'emploi de cette dernière est plus dan*
gereux chez les enfants. I^s irrigations doivent être tièdes et
assez abondantes. Les irrigations sont vite acceptées par les
enfants.
La gargarisation se fera rvec les mêmes substances que les,
irrigations.
I^ pulvérisation aura lieu avec de la vapeur de solutions rési-^
neuses, eucalyptus par exemple.
Pour la dipbthérie nasale^ J. Simon emploie des irrigations
d*eau de noyer boriquée et la pommade suivante : soufre sublimé,
4 gr.; axonge, 30 gr.
Pour la dipbthérie labiale^ des eau téri Hâtions quotidiennes
avec le nitrate d'argent.
Sur les joues^ la peau, l'iodoforme.
Contre Pengorgement ganglionnaire douloureux, une cravate
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70 PRESSE FRANÇAISE.
ountëe sur laquelle on applique la pommade suivante : extrait
belladonné, 2 gr. ; iod. de potassium, 1 gr. ; axonge, 30 gr. Ne
jamais employer dans ces cas l'onguent napolitain.
La chambre du malade doit être spacieuse, aérée facilement ;
on supprimera les tentures et rideaux de lit; la température
sera de 15 a 16^ et la chambre devra toujours ôtre remplie de
vapeurs de goudron et d'eucalyptus arrivant facilement au
malade.
Pour compléter ce traitement, Tauteur recommande les toni-
ques et Talimentation que peut supporter le malade, l'emploi à
rintérieur du perchlorure de fer à la dose de 12 à 20 gouttes,
quand l'enfant est jeune, et plus tard du cubèle et du copahu a
dose égale de 5 à 10 gr. par jour.
L'auteur termine ensuite par quelques considérations sur la
trachéotomie.
Telle est, résumée aussi brièvement que possible, la théra-
peutique adoptée par un des praticiens les plus autorisés en
pathologie infantile. a. g.
Ëtndes sur la dlphthérie, par E. Roux et Ybrsin. (Annales de
r Institut Pasteur, juin 1889.)
Dans ces nouvelles études, les auteurs complètent les recher-
ches qui n'avaient pu trouver place dans leur premier travail
analysé dans les Annales^ etc.
Il s'agit ici de quelques propriétés du poison diphthéritique
et de l'influence des acides ou alcalins sur faction de ce poison :
les alcalins développent sa force, les acides l'atténuent. Les
auteurs montrent aussi l'analogie qui existe en quelques points
entre les diastasea et le poison diphthéritique, et qui, comme la
diastase, peut subir de grandes modiûcations sous l'influence de
la chaleur; mais il ne perd pas absolument ses propriétés no-
cives, seulement elles se montrent à bien plus lointaine échéance.
De même que les diastases, le poison diphthéritique est suscep-
tible de s'altérer sous Faction des rayons solaires.
L'atténuation du virus par les acides peut devenir la base
d'actions thérapeutiques.
Enfln, la facilité avec laquelle un virus même très atténué
peut retrouver sa virulence chez des animaux au bout d'un cer-
tain temps montre l'importance de la destruction rapide des
fausses membranes, même dans les cas les plus bénins en ap-
parence, pour empêcher Tintoxication qui pourrait être contrac-
tive à un séjour prolongé au contact des tissus. a. o.
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PRESSE FRANÇAISE, 71
Des tnaenrs gasenses dn coq (aérocèles, laryngocèles, bron-
chocèleSjtradiéocèles des auteurs)^ par L.-H. Petit. {Revue
de chirurgie, n'** de février, mars, mai, juin 1889.)
I^ D' L.-H. Petit, bibliothécaire de la Faculté de médecine, a
écrit sur ce sujet un mémoire très important, et qui ne contient
pas moins de quatre gros articles dans chacun des numéros
précités de la Revue de chirurgie.
Ij& premier article est consacré à Thistorique, depuis les temps
les plus reculés jusqu'à nos jours.
Le deuxième article embrasse la pathogéoie et la critique de
toutes les théories explicatives. Pathogénie : Lésions congéni^
taies chez les enfants nouveau-nés (qui ne peuvent être les
fistules bronchiales qui ne s*ouvrent pas dans les voies respira-
toires) ; efforts des accouchées, lésions pathologiques, variables
(dilatation des glandes muqueuses; hernie de la muqueuse;
perforations d'orifices tuberculeux, cancéreux, syphilitiques;
abcès rétro-pharyngiens ; abcès du cou ; traumatisme ; ectasie
paralytique de la trachée, un cas; communication entre la trachée
et des cavités de la glande thyroïde).
Pour qu'un aérocèle se produise il faut, dit Fauteur, que la
trachée soit toujours altérée par une des causes que nous venons
de dire ; car les efforts, qui sont une cause efficiente assez fré-
quente, seraient impuissants pour le produire sans cela. Et c'est
le plus souvent à la région membraneuse que se produit la
rupture.
Dans le troisième article nous trouvons Tanatomie patholo-
gique et la symptomatologie. Anatomie pathologique : l'auteur
nous décrit la dilatation de la trachée, les kystes et les dilata-
tions partielles, saociformes, en forme de diverticuium ; mais
ce ne sont que les débuts ; quant au mode de formation du sac
dans la région cervicale, on en est réduit aux hypothèses. Symp-
tomatologie, Le siège est très variable : au milieu, sur les
c^tés, en bas et quelquefois en haut, la forme est arrondie,
plorilobée ; la peau est à peu près normale, le volume varie sui-
vant le temps de la respiration, plus grande dans l'expiration,
pouvant diminuer sensiblement, quelquefois disparaître dans
l'inspiration; quant à la percussion, la sonorité est variable,
mais le plus souvent elle est masquée par les tissus qui sont
superposés. La tumeur est peu mobile et quelquefois réductible.
La phonation, la respiration et la déglutition sont troublées,
suivant les rapports de la tumeur avec les organes voisins.
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72 PRRSSE FBANÇAISR
L^examen laryngoscopique montre quelquefois des paralysies
OQ des parésies glottique^ du c6të de la tumeur.
Certains- malades ont quelquefois des troubles cérébraux si
Taffection est volumineuse.
Ces tumeurs peuvent durer un temps variable, et qui dépend
des endroits où elles se développent, et de la rapidité ou de la
lenteur de l'intervention thérapeutique. Ce sont les causes de
Taérocèle qui peuvent tuer le malade plutôt que la complication
qui se produit.
Dans le dernier article, l'auteur étudie le diagnostic et le trai-
tement. 1^ diagnostic est habituellement facile quand la tumeur
varie suivant l'inspiration et l'expiration; il devient moins facile
quand l'aérocèle se développe dans une tumeur préexistante ou
quand il coïncide avec l'existence d'une autre affection. Quel-
quefois on a pu prendre pour une tumeur gazeuse une tumeur
réductible d'une autre nature. L'emphysème n'a pas la môme
forme que l'aérocèle. Quant à la cause, un lexameu attentif per-
mettra de la reconnaître parmi celles citées plus haut. La ponc-
tion pourra être utile.
Le pronostic varie suivant la cause et la durée de la tumeur.
Quant au traitement, la compression sera le plus souvent le
seul mode de thérapeutique.
Ce mémoire a été fait d'après toutes les observations con-
nues, au nombre d'environ quarante, et presque toutes ces ob-
servations ont servi à l'auteur dans le cours de son travail,
toutes ont été insérées suivant les besoins de la démonstration.
A. o.
Papillome Abrenz de la langue, par Vincent. {Soc. de méd, de
Lyoïïy ia Lyon médical^ 27 janvier 1889.)
Enfant nouveau-né présentant à l'examen deux langues^ dont
l'une plus courte superposée à la langue normale. Cette tumeur,
que Fauteur considère comme un papillome, est plus épaisse que
la langue, et elle est greffée sur celle-ci à la faveur d'un cham-
pignon largement pédicule; elle est aussi plus dure que le tissu
lingual. Cette tumeur, qu'Ollier considère comme exceptionnelle
par sa dimension, sera opérée par Fauteur. a. o.
Contribution à l'étude de l'hémiatrophie de la langue avec
autopsie, par P.-D. Kogh et Pierre Marie. {Revue de méde^
cittOy janvier 1888.)
Un mois après la publication dans ce recueil du mémoire inté-
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PRESSE FRANÇAISE. 73
reRsant de R. I^eudet sut* Thémiatrophie de la langue, à propos
d'un cas observé dans notre service à l'hôpital Lariboisière,
parut le travail de Koch et Marie. L^autop^ie de la malade de ces
observateurs, laquelle fut suivie pendant longtemps à la Salpô-
trière, et dont l'histoire] fut rapportée dans le mémoire de G.
Ballet, montra des lésions considérables du noyau de Thypo-
glosse. IjOS auteurs rassemblant les diverses observations de
cette rare affection, sauf la nôtre, qu'ils n'ont pu connaître. leur
mémoire et celui de I^udet étant à peu près simultanés, ont émis
de justes doutes sur la nature tabélique constante de cette affec-
tion, que l'on avait supposée jusque-là. Ils sont arrivés, ptfr Tap-
préciation de chaque observation publiée , à montrer que la
syphilis et la paralysie générale pouvaient ôtre les origines de
r hémiatrophie de la langue.
Ils ont aussi montré la fi*équeoce de la coïncidence de Talro-
phie linguale avec la paralysie laryngée du même côté ; mais
pour expliquer cette coïncidence, ils n'ont plus pensé qu'il était
toujours nécessaire de supposer l'envahissement du noyau du
spinal, l'altération du noyau de Thypoglosse leur paraissant
devoir atteindre le même but. Toutefois dans une, uu moins, des
observations qu'ils citent, le noyau du spinal semblait être
atteint. Quant à Tétiologie syphilitique, elle est indubitable, et
si notre observation eût pu leur être connue, au moment de la
publication de leur mémoit*e, elle leur eût montre la coïncidence
indubitable de syphilis tertiaire de la bouche et peut-^tre du nez.
En somme, cette affection assez rare de Thémiatrophie de la
langue reconnaît une éliologie variable, ce qui résulte du mé-
moire que j*analyse et de celui de Leudet. A..0.
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N0Q7BLLES
Le comilô du 4<> Congrès international d*otologie de Bruxelles
s'est réuni le 3 novembre et a approuvé la présentation des
comptes faite par M. le D' Goris.
Étaient présents : MM. Delstanche, Capart, Bayer, Laroche,
SchifTers, Eeman et Goris.
Sur la proposition de M. Delstanche, il a en outre été décidé
de constituer des réunions des otologisles et laryngologistes
belges, dont la première se tiendra chez M. Delstanche, le di-
manche de la Pentecôte, à quatre heures, et auxquelles seront
invités les spécialistes de la Hollande, du nord de la France et
du grand-duché de Luxembourg.
Celles-ci ont pour but de resserrer les liens confina teimels
entre ceux qui s^occupent de Fétude des maladies de Toreille et
du larynx, et elles seraient Toccasien de la présentation d'obser-
vations intéressanles, d'idées particulières, de pièces anato-
mi<]ues et d'instruments.
Le 7 décembre, un banquet a été offert par la mAme commis-
sion à M. Delstanche, qui avait présidé le Congrès d*une façon
remarquable.
Le Secrétaire,
D' 0. Laurent.
Dixième Congrès médical international de Berlin en 1890*
Statuts et programmes .
Art. 1. Le dixième congrès médical international s'ouvrira à
Berlin le lundi 4 août 1890 et sera clos le samedi soir 9 août.
Art. 2. Sont admis à prendre part aux travaux du congrès les
médecins diplômés qui, s'étant fait inscrire comme membres, au-
ront retiré leurs cartes. D'autres personnes, non doctcui*s en
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NOUVKI.LES. 75
médecine, que les travaux du congi*è8 iuiéressentf pourront être
admises comme membres extraordinaires.
La cotisation des membres est fixée à 20 marks payables au
moment de Finscription. Elle donne droit à un exemplaire des
travaux du congrès, qui sera adressé à chaque membre aussitôt
après sa publication. Les inscriptions se feront à Touverture du
congrès. Toutefois les membres qui désirent se faire inscrire
avant pourront faire parvenir au trésorîer le montant de la coli-
Fation en y joignant leurs noms et leur adresse exacte.
Art. 8. Le but du congrès est exclusivement scientifique.
Art. 4. Le congrès comprendra 18 sections. Chaque membre
voudra bien, en 8*inscrivant, désigner la section ou les sections
dont il désire faire partie.
Art. 5. A la séance d'ouverture, le comité d^organisation pro-'
cédera à Télection du bureau définitif, qui comprendra un prési-
dent, trois vice-présidents et un nombre indéterminé de prési-
dents d'honneur et de secrétaires.
Chaque section, en organisant ses séances, élira un président
et un nombre suffisant de présidents d'honneur qui dirigeront
alternativement les travaux. A cause des différentes langues» un
certain nombre de secrétaires seront choisis parmi les membres
étrangers. Leurs fonctions sont limitées à la session du congrès.
Après la clôture du congrès, la publication des travaux sera
l'objet des soins d'un comité de rédaction tout spécial à désigner
par le président.
Art. 6. Le congrès se réunit tous les jours, soit pour des
séances générales, soit pour les travaux drs sections.
Les séaaees générales ont lieu de 11 à 2 heures ; il y on aura
trois.
L'heure des séances des sections est fixée par les sections
elles-mêmes; cependant il est entendu qu'aucune séance de sec-
tion ne sera fixée aux heures réservées pour les séances géné-
rales. Des séances en commun de deux ou plusieurs sections
peuvent avoir lieu, pourvu que le bureau du congrès puisse
mettre à leur disposition les salles nécessaires.
Art. 7. Les séances générales ont pour objet :
a) Tout ce qui concerne le congrès en général et son travail ;
b) Les discours et communications qui présentent un intérêt
général.
Art. 8. Les orateurs chargés de prononcer les discours aux
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76 NOUVELLES
séances générales ainsi qu'aux séances extraordinaires à fixer
ultérieurement sool désignés par le comité d'organisation.
liCS propositions qui concernent le congrès doivent être adres-
sées Hu comité d*organisHtioii avant le 1'' juillet 1890. Le comité
décidera s*il convient de n^ettre ces propositions à Tordre du
jour.
Art. 9. Dans les séances des sections on discute les questions
et les matières présentées par le comité d*organisation de la
section. Le travail des rapporteurs choisis par le comité, ainsi
que les autres communications et propositions inscrites concer-
nant le sujet traité, servent de base à la discussion. Si le temps
lé permet^ d'autres communications et d^autres sujets proposés
par des membres et acceptés par le comité de la section peu-
vent aussi être discutés. Le bureau de chaque section décide de
racceptatiou de semblables communications et de Tordre dans
lequel elles doivent être discutées, loi*sque cela n'a pas été dé-
cidé en séance par la section elle-mênie.
Art. iO. Les orateurs chargés d'ouvrir la discussion dans les
&ebtions auront vingt minutes pour faire leurs discours; dans
le cours de la discussion on ne pourra dépasser dix minutes.
' Art. IL Les manuscrits des discours et communications, tant
pour les séances générales que pour celles dos sections, doivent
être remis aux secrétaires avant la fin de chaque séance. Le
comité de rédaction décidera si ces manuscrits doivent être pu-
bliés dans le cofopte rendu des travaux du congrès, et dans
quelles limites.
Les membres .qpii ont pris part aux discussions sont priés de
remettre aux. secrétaires^ avant la fin de chaque séance, une
note écrite des observations qu'ils aurout faites au cours de la
séance.
Art. 12. Les langues officielles pour toutes les sections sont
Tallemand, l'anglais et le français.
Les statuts, programme et ordres du jour seront imprimés
dans les trois langues.
Toutefois les membres seront autorihés à se servir d'une autre
langue, mais pour de très courtes observations seulement, et
s'il se trouve daps rassemblée un membre qui se charge de re-
produire ces observations dans une des langues officielles.
Art. 13. Les présidents des séances dirigeront les travaux
d'après les règles parlementaires en usage dana les assemblées.
Art. 14. Les étudiants en médecine, ainsi que d'autres per-
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NOUVELLES. 77
sonnes des deux sexes, qui, sans ôtre docteurs en médecine,
s* intéresse raient aux travaux de l^une ou de Pautre séance pour-
ront ôli*e invités ou autorisés par le pré^^ident a assister à la
séance, mais comme auditeurs seulement.
^rt. 15. Les communications et les demandes qui concernent
les affaires de chaque section doivent être adressées aux prési-
dents des sections. Toutes les autres demandes et communies-
tient» regardent le secrétaire général, D' Lassar, Berlin NW.,
19 Karlstrasse.
Nous donnons ci-dessous les listes des membres des comités
d'organisation qui intéressent les lectf urs des Annales.
OUairie. — MM. Bezold, Munich; Burkner, Gôttingen; Kirch-
ner, Wûrzburg; Kuhn, Strasbourg ; Kessel, léna ; I^ucae, Berlin
W y i^utzowplalz; Magnus, Kônigsberg; Moos, Heidelberg;
Traulmanu, Berlin.
Laryngologie et rhinologie, — MM. Beschorner, Di'esde; B.
Frâukel, Berlin NW., Neustadlische Kirchstr. là; Gottstein,
Breslau; A. Hartmann, Berlin; Jurasz, Heidelberg; H. Krause,
Berlin; Miehael, Hambonr»?; Schech, Munich; M. Schmidt ,
Francfoi-t-s.-M.
Prix La aval.
Le D' V. Grazzi, de Florence, nous prie de faire savoir que
son nom doit figurer sur la liste des membres du jury de ce
prix, eu sa qualité de président du Congrès d^otologie de Florence
de septembre 189â.
Le D* A. von Troeltsch, de Wurzbourg, le doyen de Totolo-
gie allemande, vient de mourir dans un ftge avancé; nous avons
lu cette nouvelle dans le journal le Temps du 13 janvier 1890.
Vin ob Chassaino. Pepsine et dinstase. Rapport favorable de
l'Académie de médecine, mars 1861. Contre les affections des
voies digestives.
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78 NOUVELLES.
Bromure de potassium grauulé de Fallièras. Approbation de
l'Académie de médecine, 1811. Conlro les affections du système
nerveux. Le flacon de 15 g;ranimes est accompagné d'une cuiller
mesurant 50 centigrammes.
PuospHATiNK Fai.likrks. AIlB^cnt très agréable, permettant,
chez les jeunes enfants surtout, Tadministration facile du pbos-
pbato assimilable. Une cuillerée contient 50 centigrammes de phos-
phate.
Sirop kt granulrs Ghosnieh. (Monosulfure de sodium inalié-
rable). Rapport favorable de rAcadémie de médecine, août 1877.
Phthisie, bronchites, calaiThvs, laryngites; maladies de la peau.
L*Eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En oulre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
Ton y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYKS AUX ANNALES,
Chirurgie antiseptique auriculaire et ophtholmique« par A.
Bromnbr (Extrait du British med, Joara.^ 2d février 1889).
Du traitement local des otites moyennes non suppurées, par
A. Bronner (Extrait du Provincial med, Joiirn.y !•' juin 1889).
Pseudo-hay fever, symptômes et traitement, par A. Bronnbr
(Extrait de The Lancet, 13 juillet 1889).
Des affections de l'apophyse mastolde et des opérations pra-
tiquées sur celle-ci, par A. Bronnbr (Extrait de The med, Press
and Cirralar, 81 juillet 1889).
The satellite of the Annuel of (he Universel médical sciences,
par Ch.-£. Sajous (F.-A. Davis, éditeur, Philadelphie, novembre
1889).
Atrophie des nerfs de Toreille interne, par J. Habbrmann (Ti-
rage à part du Zeits. /. Heilk., Prague, 1889).
Compte rendu des travaux et de la situation de la société
médico-chirurgicale de Liège, par F. Sghiffbrs (Impr. Vaillant
Carmanne, Liège, 1889).
Compte rendu de Tannée scolaire 1888-89 (8^ année d'enseigne-
ment du prof. Masse! à TUniversité de Naples), par A. Trifi-
LETTi (Tipog. deir Unione, Naples, 1889).
Leçons cliniques sur les affections des premières voies res-
piratoires professées à l'hôpital clinique de Jésus et Marie (an-
née scolaire 1888-89), par le prof. F. Massei, recueillies par S.
Marano (Un volume de 312 pages avec 14 figures, tipog. Jovane,
Salerne, 1889).
Comptes rendus et mémoires du congrès international d*oto-
logie et laryngologie tenu à Paris du 16 au 21 septembre 1889,
publiés par A. Cartaz (Un volume de 450 pages, Paris, 1889).
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«0 UUVHAGKS ENVOYES AUX ANNALES.
Physiologie de la trachée et des bronches. Déductions patho-
géniques et pathologiques, par Nicaisb (Extrait de la Revue de
médecine^ n« de novembre 1889).
Comptes rendus de la société d*otologie américaine, 2^ réu-
nion annuelle tenue à Pequot House New London , com. le
i6 juillet 1889 (Mercury publishing Company, éditeurs , New-
Hodford, maroh. 1889).
Casuistique de Tempyôrne de l'antre d'Highmore, par A. Hart-
mann (Tirage à part de la Deuts, med: Woch., n^ 50, 1889).
De Tempyème de Tantre d*Highmore, par 0. Chiari (Tirage à
part de la Wiener klin. Wocb,, n" 48 et 49, 1889).
De la localisation de Tangine phlegmoneuse, par 0. Chiari
(Tirage à pari de la Wiener klin, Wocb., n? 43, 1889).
Deux cas de tumeurs du pharynx, par W. Chbatham {The
Amer, pract, and News, décembre 1889).
Contribution à Tétiide de remploi du naphtol camphré dans le
traitement de Petite moyenne suppurée, par L. Duiiont (Impr.
Jouve, Paris, 1889).
Le Uerënl : (J. Masson.
l'arit. — liup. l'AUL DUIH)NT, 4, rue du Bouloi (CI.) 65 t. 90.
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FèYner 1890. — N» 2.
MÉMOIRBS BT FAITS ORIGIHAUZ.
DES TROUBLES ET DES LESIONS DE L'OREILLE
DANS L'ÉPIDÉMIE DE GRIPPE DE 1889-1890.
Par J* GMAÈIVEM^ interne provisoire des hôpitaux de Paris (cUniqae de
laryngolofie de l'hôpital Lariboisiôre.
Nous avons eu l'occasion d'observer pendant l'épidémie
de ^ppe actuelle un certain nombre d'otiles à caractères
assez particuliers pour que nous nous permettions d'ajouter
quelques réflexions aux nombreuses publications sur la
grippe parues récemment, depuis le dernier numéro des
Annales.
Les cas dont nous voulons parler ont été observés sur
des malades chez lesquels la grippe se présenta avec une
prédominance marquée des phénomènes catarrhaux, du côté
des muqueuses rhino-pharyngo-laryngiennes.
Presque tous nos cas sont représentés par des otites
moyennes, aiguës, graves, puisque, sauf chez deux sujets,
la suppuration n*a pas tardé à s'établir, et consécutivement à
cette suppuration de l'oreille moyenne se sont présentées
des complications importantes. C'est, du reste, disons-le de
suite, sur ce caractère spécial de gravité particulière des
otites de la grippe observées par nous que nous voulons
insister. Elst-ce une coïncidence, ou le hasard, qui nous a
permis d'avoir sous les yeux en peu de temps plusieurs
otites graves réunies ; toujours est-il que ces faits viennent
un peu à rencontre des descriptions que l'on donne des
otites de la grippe qui ont paru être d'ordinaire plutôt béni-
gnes. Malheureusement nos malades, qui appartiennent pour
ANNALES DBS MALADIES DE L*OREILLE BT DU LARYNX.— XVII. 6
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88 J. GLOVER.
le plus grand nombre à la consultation externe, n'ont pu être
suivis pendant révolution de leur maladie au début : beau-
coup se sont présentés à nous déjà porteurs de lésions
avancées et de troubles fonctionnels prononcés. Toutefois
quelques-uns sont entrés dans les salles, et un petit nombre
ont été envoyés à la consultation, venant d'autres services
de l'hôpital où ils étaient en observation. Du reste, les évé-
nements morbides antérieurs à leur arrivée à Thôpital et
signalés par eux ne font aucun doute, comme on pourra le
voir, sur le diagnostic rétrospectif de grippe que nous avcms
du porter pour expliquer ces otites aiguës chez des malades
n'ayant présenté jusque-là aucune affection d'oreille, et se
troavartt encore sous le coup des accidents inflammaèmres
rhino-pharyngiens d'une grippe qui existait encore quel-
ques jours seulement avant le moment de notre observation.
Nos malades sont tous des adultes.
Nous avons un plus grand nombre de cas chez la femme
que chez Thomme.
Quant à l'époque de l'épidémie où les accidents aurico-
laires de la grippe semblent s'être montrés avec une pré-
dominance évidente, si nous n'avons en vue que les malades
qui ont passé sons nos yeux, elle est marquée par les der-
mcrs jours de décembre et le commencement de janvier,
c'est-à-dire au moment à peu près exact où l'épidémie de
grippe fut à son déclin.
Cependant encore aujourd'hui de nouveaux malades se
présentent à l'hôpital, mais moins nombreux.
Le début des accidents auriculaires est distant du début
même de la grippe de 5 à 10 jours, et l'otite s'est produite de
8 à 5 jours environ après les symptômes rhino-pharyngiens.
La grip[)e dont ils ont été atteints a été légère, presque
bénigne, mais avec un catarrhe rhino-pharyngien très accen-
tué. Tous nos malades ont eu un violent coryza, de la dys-
phagie, unpeu de dysphonie, en même temps de l'aphonie,
et ont toussé ; de la lièvre au point de s'aliter, ou au moins
de cesser tout travail et de garder la chambre pendant quel-
ques jours, la courbature, la céphalalgie, la perte d'appétit
ont complété le tableau de la maladie.
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TROUBLES ET. LÉSIONS DE L'OREILLE 8a
Nous aJ€ulepoft:> ime remarque à laquelle nous pensaû&
qu'il ^it être attache ufie certaine importance. Dans quel-
ques observations sont signalés des accidents antérieurs,
daèant même quel ^uefois de plusieurs années, du cdté da
rhino-pharynx ou du pharynx buccal.
Ce sont ou des polypes du nez dont on a fait autrefois
rablation, ou des hypertrophies des amygdales chez des
sujets strumeux, prédisposés, par conséquent, à des angines
à répétition et chez lesquels on a dû antérieurement extraire
à plusieurs reprises des végétations adénoïdes du pharynx
oasâJ, ou encore des angines granuleuses et de^ pharyngites
chroniques chez des arthritiques.
Doit-on essayer de voir dans ces faits une explication peut-
être de la gravité particulière des otites aiguës de la grippe
chez des malades dont les cavités rhino-pharyngiennecf
paraissant cooastituer un lieu de moindre résistance pai* le
fait d'iin passé pathologique, puisqu'on admet généralement
dans une fièvre infectieuse qu'une localisation morbide fixe,
plutàt son lieu d'élection sur un organe antérieurement ma**
lade de prëférenoe à d'aïutres, poor s'y développer avec
tottle son activité? Nous avons cru ne pas devoir négliger de
noter ce point particuUer dans les observations.
Une autre remarque 6st la suivante : quelques-uns de nos
malades atteints d'otites ont eu, quelques jours avant, de la
dysphonie, ou même de Taphonie. Nous n'avons pas eu Tocca^
sion chez eux de fahre un examen lai*yng08copique, puisque lea
malades ne se sont présentés qu'ultérieurement pour leui^
otites ; mais puisque nous avons pu observer des ulcérations
eatarrhales du laryox chez des individus atteints une dizaine
de jours auparavant, de la grippe, la dysphonie de nos ma-
lades atteints d'olièes ne peut-elle pas être regardée oomœa
la conséquence d'ulcérations oatarrhales, suite de la grippe,
au même titre que l'otite.
La marche des otites que nous avons eues en observa-
\Mma été relativement rapide. Après une première période
où l'intensité des phénomènes douloui'euk fut souvent excès-
sive, avec troubles de l'acuité auditive, au moment où lea
signes objectifs n^éiàient repiéseutés que par un peu 4e rou-
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84 J. GLOVER.
geur du cercle tym panai et le long du manche du marteau et
par du catarrhe de la trompe, on voyait survenir bientôt
l'opacité du tympan, son immobilisation par Taccumulation
de liquide dans la caisse. Le tympan, bombé, se perforait
spontanément, dix jours environ à peine après le début de
Totite, et une otorrhée abondante s'établissait. Le malade était
soulagé, mais Toreille moyenne était en bien mauvais état.
L'indication d'une paracentèse du tympan put être reconnue
parfois, et celle-ci, pratiquée heureusement chez les malades
qui se présentèrent à temps, enrayait ainsi le cours des lésions
destructives. Mais beaucoup de nos malades ne vinrent à la
consultation qu'une fois la perforation constituée. Chez deux
femmes, les accidents ne se limitèrent pas là ; chez Tune, il
y eut un certain degré de mastoïdite ; chez l'autre, la caisse
fut évacuée, les osselets s'éliminèrent ou tout au moins se
déplacèrent au point qu'elle n'apparaît plus aujourd'ui que
sous l'aspect d'une cavité rongeât re, anfractueuse. Ces der-
nières malades sont celles qui se présentèrent à Thûpital à
une époque déjà très avancée de leur affection.
Tous nos malades sont encore en traitement. Toutefois, on
peut déjà prévoir que le pronostic de ces cas réunis peut-
être par le hasard, nous le répétons, dans le service est re-
lativement grave. Beaucoup d'entre eux, en effet, malgré un
traitement local minutieux, conserveront, il est probable, des
troubles auditifs prononcés et une susceptibilité possible
à de nouvelles poussées dotite. — Le traitement a été le
suivant : chez les malades qui nous arrivaient avec un peu
d'angine, ou quelquefois même avec une simple rougeur de
la gorge, nous recommandions des irrigations du rhino-
pharynx avec la solution boriquée à 3 0/0 au moyen de
l'appareil à siphon, irrigations répétées chaque jour, matin et
soir. La plupart ne présentaient plus que les accidents au-
riculaires. Dans« nos cas d'otites moyennes aiguës, non
suppurativ^, nous employâmes les lavages tièdes, émoi-
lieuts et narcotiques du conduit auditif, des sangsues sur
l'apophyse mastoïde. Les saignées locales, disons-le de
suite, sont toujours restées sans résultat.
Lorsque les douleurs étaient vives, le tympan bombé, et
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TROUBLES ET LÉSIONS DE L.OREILLE 81
que rexploratioD de la trompe par les procédés de Taynbec
ou de Valsalva nous indiqfiait la présence du liquide dans
la caisse, nous avons pratiqué la paracentèse sous-ombili*
cale avec Taiguille à cataracte, après anesthésie, avec la
solution de chlorhydrate de cocaïne au 1/5. La petite opé-
ration était suiviede lavages boriques, qui évacuaient le pus,
et d'un pansement du conduit auditif avec un tampon
d*ouate imbibé de naphtol camphré (1 partie de naphtol
pour 3 de camphre).
Quand les malades se présentaient avec une perforation-
du tympan et de Totorrhée, une oblitération plus ou moins
marquée de la trompe et une surdité presque absolue, nous
avons fait chaque jour des lavages boriques à deux ou trois
reprises; tous les deux jours, un pansement au naphtol
camphré du conduit et de la caisse, s*il était possible, avec
le stylet entouré d'ouate à son extrémité ; enfin, tous les deux
jours, on pratiquait en outre le cathétérisme de la trompe
i'Eustache, accompagné de quelques douches d'air, ou tout
]u moins de douches aériennes administrées par le procédé
de Politzer. Faisons remarquer, à propos des pansements
au nnphtol camphré, que, dès les premiers pansements, nous
parvenions à tarir l'écoulement et à obtenir une asepsie re-
lative de la caisse. Le fait a, du reste, été mis en évidence
dans la récente thèse de M. le D' Dumont, externe du ser-
vice, sur l'emploi du naphtol camphré dans le traitement
des otites suppurées.
Nous donnerons ultérieurement le résultat d'examens bac-
tériologiques que nous devrons à l'obligeance de M. le
D* Netter, médecin des hôpitaux, qui a bien voulu nous
permettre d'avoir recours à sa haute compétence sur la pa-
thogénèse des otites moyennes aiguës, et que nous remer-
cions ici.
OBSERVATIONS.
CAS D*»TrrB8 MOYENNES AIOUBS NON 8UPPURATIVRS.
i'* OBSERVATION. — Grippe, Otites moyennes aiguës, — Au-
guste Vlon..., 82 ans, emballeur, aucun autécédant particulier.
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•86 J.GLOVER.
Alcoolisme^ angine intense il y a deux semaines, céphalalgie,
perte d'appétit, fatigue générale, cesse de travailler pendant cinq
jpurs. Laryngite catarrhale, datant de dix jours, existe encore
aujourd'hui.
27 décembre, — Oreille. Acuité auditive, — A droite^ nor-
male. A gauche^ diapason (la) perçu à 20 centimètres.
Examen au spéculum. — A droite, légère teinte rosée le
long du manche du marteau. Tympan mobile, teinte normale.
A gauche, rougeur intense de toute la région sus-ombilicale et
filet écarlate sur le manche, apophyse externe apparaît comme
un point rosé au milieu de la rougeur.
Exploration de la trompe. — A droite, rien d'anormal. A
gauche, catarrhe léger.
Douleurs, bourdonnements d'oreille. Lavages à Teau do p^vot
et de guimauve. Sangsues derrière roreille.
3 janvier, — La rougeur à droite est moins vive. Audition
diminuée. A gauche, catarrhe de la trompe du même côté. Ga^
thélérisme de la trompe et douches d*air.
i^ janvier. — Audition diminuée à gauche. Massage du tym-
pan au raréfacteur. Cathétérisme de la trompe tous les deux
jours. Observation suivie.
2° OBSERVATION. — Grippe, Otite moyenne aiguë droite. —
Lancelot (Léon), 21 ans, employé de commerce, polypes nasaux
opérés à plusieurs reprises il y a deux ans, et plus récemment
il y a sept mois. Il y a huit jours, fièvre, courbature, maux de
tête, perte d'appétit, angine érythémateuse. Depuis quatre
jours douleurs, battements dans roreille droite, surdité de ce
côté. La douleur est assez vive pour empêcher le malade de
dormir.
n décembre. — Oreille. Audition, A droite, nulle pour la
montre, perçoit à peine le diapason à 5 centimètres.
Spéculum. — A droite, myringile extrêmement intense ; toute
la région sus-ombilicale est rouge écarlate. Le tympan présente
une concavité exagérée. I^e manche est très court et l'apophyse
saillante. Immobilité partielle du tympan. Triangle lumineux
déformé. Tympan terne à sa portion sous-ombilicale.
Trompes. — Oblitération presque complète, môme en explo-
rant par le cathétérisme avec douches d'air. A droite, un
petit furoncle de la paroi inférieure du conduit. Traitement :
pansement du conduit au menthol, lavages émolHents. Une pi-
lule d^opium le soir. Irrigations nasales.
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TROUBLES ET LÉSIONS .DE L'OREILLE. U,
22 décembre, — Audition uii peu ploa nelte à cU'oUe*
Douleurs oat cUsparu» Viendra se faire «athétënser à labour
sullation.
C4S d'otites moyennes AISUES 8UPPURATIVE8.
3*OBSKRTATioN. — Grippe, Angine teDsillaire.Otitee moyennes
aiguës doubles sappurées. Artbritiames. — Rocheux (Julie),
40 ans, sans profession. Mère morte à 37 ans, rhomalisanie.-
Antécédents personnels. — Pneumonie il y a huit mois. Co-
liques hépatiques. Sujette aux angines granuleuses. Grosses
amygdales. Le 2 décembre est atteinte de grippe avec lièvre,
courbature, perte d'appétit, anéantissement général, s^alite. An-
gine, bronchite trois jours après.
10 décembre. — Otorrhagie légère à gauche et otorrhée d'une
durée de quinze jours.
S janvier, — Etat actuel. Traces de granulations sur la papoi
pharyngée postérieure et le sommet des piliers postérieurs du
voile du palais. Pas de rhinite. Rien au larynx. Rien aux autres
organes.
Oreille. Audition, — A gauclie, diapason perçu à 5 centi-
mètres. A droite, perçu à 10 centimètres.
Spéculum, — A gaucbe, destruction presque complète du
tympan. Il n'existe plus que des débris irréguliers de la mem-
brane a la périphérie, de véritables caroncules flottantes. La
caisse est rosée, recouverte quant à sa paroi vestibulaire^
des muco-pu8, qui s*écoule par le conduit. Pas de trace des os-
selets qui ont dû èti^ éliminés. A droite, doetruction cooiplète
do tympan, catarrhe purulent de la caisse.
Trompes. Catarrhe prononcé des deux côtés.
Traitement. Irrigations nasales avec la solution boriquéef
lavages boriques des oreilles ; pansements au naphtol camphré,
cathétérisme des trompes et douches d^ir tous les deux jours*
iS janvier. — • Einiend mieux à gauche. Lee- vibrations du
diapasou transmises par les parois cranieBB«s sent mieux per^
çues à droite. Plus d'otorrhée.
Continuation du traitement.
Nous résumerons les trois cas suivants, qui se rcssembieni
en beaucoup de pointe.
, 4^ OBSERVATION. — Augusto M.. , 18 atis, journalier,
il janvier, — Qj'Jppe^ angine, otite moyenne droite suppurée^
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88 J. GLOVER.
perforation sous-ômbilioale du lyropan, survenues neuf jours
après le début de la maladie et deux jours après l'angine. Trai-
tement : naphloi et douches d*air.
5* OBSERVATION. — Marie P. . ., 23 ans, couturière.
23 décembre. — Grippe légère, angine intense, otite moyenne
droite suppurée, ayant paru six jours après Tangine. Traite-
ment : lavages de Toreilie à la solution boriquée, pansements
au naphtoi camphré et douches d^air.
6* OBSERVATION. — Eugénic M..., Si ans.
26 décembre, — StrumeusCf otite moyenne aiguë suppurée,
hypertrophie des amygdales, blépharite ci li aire, adénites cer-
vicales, coryza chronique. Le 20 décembre, entre à Thôpital
dans le service de M. Netter. Grippe légère, angine, bronchite,
fièvre et courbature. Le 26 décembre, vient à la consultation.
Oreille. Audition^ à droite. Entend le diapason à 15 centi-
mètres.
Spéculum, à droite. Tympan terne, bombé, douleurs, siffle-
ments et bourdonnements d'oreille.
Trompe. Catarrhe. Liquide dans la caisse.
28 décembre. — Paracentèse sous-ombilicale. Lavage bori-
que, pansements au naphtoi camphré, douches d'air dans la
trompe par le cathétérisme.
2 janvier. — Suppuration tarie. Môme état de l'acuité audi-
tive. La cicatrisation de la plaie tympanale opératoire évolue.
7" OBSERVATION. — Grippe, otites moyennes aiguës suppurées,
destruction du tympan d'un coté, catarrhe, oblitération de la
trompe, surdité complète. L'Héreic (Françoise), 17 ans, domes-
tique. Bonne santé habituelle. Il y a quinze jours, courbatures,
céphalalpes, perte d*appétit, catarrhe rhino-pharyngo-bron-
chiquc. Durée, dix jours. Avant, rien aux oreilles, ni au pha-
rynx ni au nez. Amygdales un peu grosses.
11 janvier. — Angine légère encore. Otorrhée depuis deux
jours, précédée d'otorrhagie. Les douleurs des oreilles, très
violentes auparavant, sont atténuées.
Oreille. Audition, à gaucho. Diapason perçu à 5 centimètres.
A droite, perçu à 2 centimètres.
Spéculum. Conduit auditif externe rougOi rétréci à gauche.
Perforation préombilicaie arrondie et par laquelle s'écoule le
pus en abondance. A droite, destruction complète du tympan.
Évacuation de la caisse, qui est pleine de pus.
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TROUBLES ET LÉSIONS DE L'OREILLE. 89
Trompe. Catarrhe oblitérant bilatéral presque complet à
•^ droite.
Traitemenl. Lavages boriques. Pansements au naphtol cam-
phré. Douches d'air dans les trompes par le cathétérisme.
a janvier. — Écoulement purulent a cessé des deux côtés.
ib janvier. — Catarrhe des trompes toujours.
Audition : A gauclw^ 15 centimètres; à droite y 2 centimètres
avec le diapason. Otorrhée à droite de nouveau. Continuation
du traitement.
8«OBSBRVATiorf.— Griffo. Otite moyenne aiguë suppurée droite.
Destruction du tympan. Salle Âran. — Laillard (Léonio), 36 ans.
A la fin de décembre, gi*ippequi dure sept jours: fièvre, courba-
ture, perte d'appétit. Rechute le 4 janvier, bronchite.
11 janvier,^ — 11 y a six jours, battements très douloureux dans
l'oreille droite. Sifflement, bourdonnement toute la nuit.
Otorrhée il y a quatre jours.
Rien à la gorge, ni au nez ni aux autres organes.
Les douleurs, aujourd'hui, sont moins prononcées.
Oreille, audition à droite. — Diapason perçu à 20 centimètres.
Spéculum^ k droite. — Destruction du tympan. Suppuration
de la caisse.
Trompe. — Catarrhe.
Traitement ordinaire.
9« OBSERVATION. — Grippe. AuçincOtito moyenue aiguë droite.
Paracentèse du tympan. Coryza cliroûique. Hyper troplne des
amygdales. — Pamart (Louise), 29 ans. Domestique. Grippe
légère d'une durée de cinq jours.
Douleurs de l'oreille droite et sifflement trois jours après le
début.
9 janvier. Oreille droite. — Diminution de l'acuité auditive.
Tympan bombé, immobile. Catarrhe de la trompe et liquide dans
la caisse. Paracentèse sous- et pré-ombilicale.
Traitement ordinaire.
17 janvier. — Audition diminuée. Caisse rouge et enflammée.
La perforation opératoire est presque oblitérée.
Pansement au naphtol camphré. Lavages boriques, douches
d'air.
10« OBSSRVATiON. — Grippe. Otite moyenne aiguë suppurée. Pa--
racentèse. — Cabaret (Emile), 17 ans et demi. Salle Lasègue.
Père mort à 40 ans de phthisie pulmonaire.
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90 J. OLOVER.
Il y a cinq somaines, angine phlegmoneuse. Depuis quinze
jours, grippe, fièvre, céphalalgie, perte d'appétit; est obligé da
s'aliter.
Quelques jours après le déliut angine intease. Il y a huit
jo\irs, douleurs des oreilles, sil'ûemenls, bourdonnements, som-
meil impossible. Rien du côté des autres organes.
S Janvier. — A droite, rien d'anormal.
Oreille, audition à gauche, — Ne perçoit pas le diapason, même
à quelques centimètres de distance.
Spi'culuin. — Tympan bombé, tendu ; manche du marteau
allongé, ('oloration leine de la membrane.
Trompes. — ('atarrhe.
Tinitemont : lavages émollients et narcotiques. Deux sangsues
sur lapophyso mastoïde.
4 Jiuivicr. — Les douleurs sont extrêmement violentes.
Conduit auditif rouge. Douleurs provoquées môme en mobili-
sant le pavillon de l'oreille. Douleurs à la pression de l'apophyse
masloïde. Température, 38*>,5.
b Janvier. — Paracentèse souç-ombilicale.
Irrigations boriquées, pansements au naphtol camphré.
14 Janvier, — Cicatiisation de l'incision opératoire.
Acuité auditive. — Diapason perçu à 20 centimètres.
Cathétérisme de la trompe et douches d'air.
H* OBSKRVATfON. — Grippe. Otite moyenne aiguë suppurée.
Paracentèse. — Dorléans (Henri), îlâ ans. Vers le 15 décembWt
céphalalgie, fièvre, courbature, perte d'appétit ; est obligé da
s*aliter.
Bronchite. Dans les premiers jours de janvier, douleurs, sif-
flements, bourdonnements, battements artériels.
9 Janvier. Oreille, audition à gauche. — Diapason perçu
à 10 centimètres.
Spéculum. — Myringite intease. Zone artérielle très enflam-
mée. Tympan tendu.
Trompe, Catarrhe et liquide dans la caisse.
11 Janvier, — Poracentèse. Traitement antiseptique.
\A Janvier, — l^es douleur» ont disparu. L'écoulement a cessé.
On voit battre la région artérielle. Le malade a la notion dumou-
y^ment d'uu battant de cloche dans l'oreille. Entend mieux.
Traitement : irrigations beriquées. Pansement an naphtol
camphré. Douches d*air.
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TROUBLES ET LÉSIONS DE L'OREILLE. 91
i2* OQSBRVATION. — Grippe, Otite moyeaoe aignë supputée
droite. Seile Araiu-*- Virasorvi (Praoçoise), 89 aas. Grippe de*
pais dix jours, angine, oiorrhée depuis trois jours. Le pus a
été recueilli pour Texamen baclériologiqua.
Oreilh^ audition à droite. Nulle.
Spéculum à droite. Suppuration de la caisse. Perforation tym-
panale sous-omhilicale.
Trompe. Calarrhe oblitérant.
Traitements : lavages boriques. Pansement an naphtof.
Douches aériennes.
13* OBSERVATION. — Grippe. Otite externe et moyenne. Perfo^
ration du tympan. — Hammart (Françoise), 36 ans, domestique;
Grippe qui nécessite douze jours do repos au lit. Angine. Dys-
phagie. Sept jours après le début de la maladie, douleurs dans
les oreilles, bourdonnement, sifflement. Oiorrhée depuis quatre
jours.
20 Janvier. — Oreille^ audition à droite. Nulle.
Spéculum. Suppuration de la caisse, conduit ouditif rouge et
rétréci, éry thème de Toritioe externe du conduit auditif et du
pavillon de Toreille.
Trompes. Catarrhe.
. Traitement : irrigations boriquées tièdes dans Toroille. Pan-
sement au naphtol camphré. Douches d^air avec cathétérisme
de la trompe d'Eustache.
14* OBSERVATION. — Grippe. Otite moyenne aiguë suppurée
gauche. Perforation du tympan. Surdité complète. — 1 janvier,
— Louise B..., institutrice, salle Aran, lit n<* 7. Entre à Thôpital
le 6 janvier. Malade depuis sept jours. Alitée depuis quatre jours,
eéphak^ie, courbaivres, fièvre, perte d*appétit. Otorrhée de-
puis hier.
Oreillcy audition à gauche. Surdité complète.
Spéculum à gauche. Otorrhée, perforation sous-ombilicale du
tympan. Le manche du marteau est déplacé. Rougeur du conduit
auditif.
Trompe^ a gauche. Oblitération.
Traitement : antipyrine, 2 grammes. Irrigations boriquées
dans l'oreille.
9 janvier. — Douleurs nu niveau de Tepophyse mnstoïdé
gauche. Surdité complète. Application de trois sangsues derrière
foi^illA. Irrigations boriquées. Pansement au oaphtol camphré;
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92 J. GLOVER.
15 janvier, — La malade descend à la consultation pour su-
bir le eathëtérisme de la trompe d'Eustaohe avec douches d'air.
n janvier. — Quitte Thôpital. Surdité à gauche. Viendra se
faire traiter à la consultation externe.
15" OBSERVATION. — Grippe. Otite moyenne aig uë suppurée droite.
Strume, — 27 décembre, — Gaston (Martin), 15 ans. \ été opéré
il y a trois mois dans le service pour des végétations adénoïdes,
à deux reprises différentes. Lèvres grosses et entr'ouvertes,
blépharite ciliaire.
Le 18 décembre, s'alite; courbature, anéanti. Fièvre, angine.
Le 21, douleurs et battements dans l'oreille droite. Le jour de
Noël, otorrhagie légère et otorrhée.
Oreille^ audition à droite. Diapason perçu à 20 centimètres.
Spéculum, Perforation du tympan rétro-ombilicale, triangu-
laire, à base périphérique. Rougeur de la région sous-ombilicale.
Otorrhée.
Trompe. Catarrhe.
Traitement : irrigations nasales et auriculaires avec Tacide
borique, solution à 3 0/0. Pansement de Toreille au naphtol
camphré.
31 décembre, — Plus d'otorrhée.
15 janvier, — Acuité auditive toujours diminuée à droite.
Douches d*air avec cathétérisme de la trompe tous les deux jours.
En traitement.
Au moment de paraître, nous avons reçu du D' Netter
communication de la note suivante sur Texamen du pus de
l'otite moyenne d'une de nos malades.
Le 30 janvier 1890, j'aspire avec une pipette le contenu
de l'oreille droite du n° 19 de la salle Aran. Il a été fait
auparavant deux injections dans cette oreille, la dernière il
y a moins d'une heure.
Je relire 2 centimètres cubes d'un pus verdâtre, visqueux,
inodore.
L'examen microscopique y fait voir des microcoques ar-
rondis, groupés deux à deux ou en chaînettes, ayant jusqu'à
huit et dix grains.
Des cultures donnent naissance à de nombreuses colonies,
petites, grises, peu saillantes, constituées par des chai-
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BIBLIOGRAPHIE. 9S
nettes et ofirant tous les caractères du streptococcus pyo-
gène.
Du reste, une souris inoculée sous la peau du dos, le
80 janvier, avec deux gouttes de ce pus, a succombé dans la
nuit du 1^'au 2 février. Elle présentait de rinflltration puru-
lente du dos, de la suppuration des ganglions correspon-
dants.
Sa rate était volumineuse et d'un rouge brun. Le pus du
foyer du dos, des ganglions, le suc splénique renfermaient
des quauiilés de streptocoques. Csux-ci se voyaient égale-
ment dans le sang qui a été ensemencé et a fourni une cul-
ture pure de streptococcus pyogènes.
BIBLIOGRAPHIE.
Be la question de la transformation de tumeurs laryngées béni-
gnes en tumeurs malignes qai se produisent surtout après des
opérations endolaryngées, par F. Seiion (Internat. CentvalbL
F. Laryngoly etc. Tome V et VI, 1888 et 1889) ; tirage à part,
chez Hirschwald, Derlin.
Ce travail contient, comme on sait, les résultats des recher-
ehes collectives entreprises par Semon pour élucider la ques-
tion : si la transformation des tumeurs bénignes du larynx en
tumeurs malignes est un fait fréquent et si elle est due à des
opérations endolaryngées.
Maintenant que le travail est complètement publié, nous
croyons devoir le résumer avec quelques détails, étant donné
que ces recherches, dirigées par Semon avec un zèle pour le-
quel tout laryngologiste lui saura gré, ont aussi fait avancer
nos notions sur le diagnostic différentiel, entre tumeurs béni-
gnes et mtdignes du larynx et sur la fréquence de ces dernières.
L'historique du sujet nous explique comment est née i*idée de
ces recherches collectives.
Déjà en 1815, Lennox Browne, de Londres, avait, dans un tra-
vail sur le traitement des tumeurs bénignes, émis Thypothèse
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94 B»LIOaRAPHfE.
^e Tirritation qai se produit qtMtud oai essafre d'extirper' les
tumeurs bénigaes par voie endoluryagée les transforme « fré-
quemment » ea tumeurs malignes.
Cette hypothèse, bien qu'elle ne fût basée sur aucune donnée
statistique, fut adoptée, mais sous une forme atténuée par Solis
Cohen, (Je ï*hiladelphie, qui disait dans son Traité dos niulndies
de la-gorffe, etc , paru en 1879, qyie parfois des essais répétés et
infructueux d'arrachement transformaient les papillomes en épi-
théliomas.'
La ({uestioi fut discutée au Congrès international de Londres
en 1881 sans qu'on arrivât à la trancher et sans que les défen-
seurs de la transformation eussent apporté des preuves en fa-
veur de leur hypothèse.
Ce n*est qu'eu 1887, lors de la maladie du prince héritier d'AI-
lemogne, que ce sujet fut remis à Tordre du jour, le Dritish
Dwd i cal Journal a^SLiii^ dans un article de fond, exprimé l'opinion
que des tumeurs bénignes devenaient souvent malignes sous
rinfluence des irritations répétées. SoQon et Butlin, dans deux
lettres adressées audit journal, s'opposèrent à cette manière de
voir. Scmon demandait des preuves de cette assertion qui, si
elle était vraie, donnerait le coup de grâce à la chirurgie endo-
laryngée. Là-dessus^ Lennox Browne rappela ses idées émises eu
1875 et engagea une polémique contre ces derniers auteurs.
Presque à la même époque, Schnitzlcr (it à la 6^ réunion des
médecins et naturalistes allemands a VVie^baden une communi-
cation dans laquelle il rapporta trois cas de transformation de
tumeurs laryngées bénignes en tumeurs malignes, tirés de sa
pratique personnelle. Dans la discussion qui suivait la communi-
cation, SeifCert mentionna encore deux cas et Morelli un cos
analogues. Cette communication donna un coup de fouet à la
polémique dont s'emparèrent bientôt les journaux politiques.
C'est alors que Semon a eu l'idée de trancher la question de la
transformation au moyen de données statistiques fournies par
Ions les laryngologistes du monde. Il leur envoya un question*
naire dans lequel il demandait le nombre des tumeurs bénignes
observées et opérées, le nombre des cas où une transformation
des tumeurs bénignes en tumeurs malignes était survenue spon^
tftuémentou après des opérations endolaryngées, avec description
détaillée de ces derniers ras, et enfin le nombre de néoplasmes
malins )jrimitif8, avec indications des cas où l'examen micros-
copique des particules enlevées avait donné un résultat négaiiC.
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• BIBLÎOGRAPHIE. 95
* Cent sept laryngologistes a-vaient répondu à cet appel, et Somon
s'est chargé d'examiner les cas l'apportés qu point de vue de
leur valeur, de les grouper et d*en tirer des conclusions. Le
principal résultat qui ressortait de ces reclierches élait rétablisse-
ment du fait que la dégénération maligne d'une tumeur bénigne
do larynx ne s'observe que très rarement, aussi bien d'une ma-
nière générale que spécialement après des opérations endo-
laryngées.
SurlO,747casde néoplasmes bénins du larynx, la dégénération
maligne n'a été rapportée que 45 fois : 12 fois elle s'était mon-
trée spontanément et 33 fois après des opérations endolaryngées.
Tl résulte de ces chiffres que, même en comptant tous les cas,
la transformation n'aurait apparu que 1 fois sur 2S8. Mais si
l'on ne s'occupe que des 33 cas où la transformation aurait suivi
les opérations endolaryngées et qu'on en défalque les cas douteux,
il ne reste que la proportion de 1 sur G85.
Par conséquent, la dégénoration d'une tumeur laryngée bé-
nigne après des opérations endolaryngées est un fait très rare.
Déplus, elle ne peut pas être mise sur le compte des opérations,
car, d'après les chiffres obtenus, ello s'est montrée un peu plus
souvent dans les cas non opérés que sans les cas opérés. 11
n^existe donc aucune influence des opérations sur la production
d'une tumeur laryngée maligne.
A. côlé de ces faits importants, les recherohes collectives ont
encore fourni des notions cliniques et pathologiques très pré-
cieuses, car Semon ne s^est pas contenté de compter les obser-
vations rapportées, mais il les a aussi analysées au point de vue:
4* de l'image laryngoscopique, 2<* de l'examen microscopique et
9^ des symptômes subjectifs et objectifs concomitints qu'ils pré-
sentaient. t5on expérience personnelle aidant, il a su en tirer une
description complète du cancer de la corde vocale, qui, d'après
lai, est à plusieurs points de vue la forme la plus importante
des cancers du larynx. En effet, elle se trahit plus tôt que les
antres formes par Tenrouement et permet un diagnostic très
précoce, et par conséquent un traitement plus efficace. D'un autre
côté, l'élude du cancer de la corde vocale est importante, parce
qu'il est facilement confondu avec les tumeurs bénignes des
cordes. D'après Semon, la congestion circonscrite dans le voisi-
nage do la tumeur et la paresse dans les mouvements de la corde
vocale affectée seraient des signes palhognomoniques pour le
cancer de la corde vocale. Cependant B. Frœnkel, dans un
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96 BIBUOGRAPHIE.
travail plus récent, n^est pas aussi affirmatif sur la valeur patho-
gnomon ique de ce dernier symptôme.
Pour ce qui est de Texamen microscopique des particules en-
levées, c'est un moyen auxiliaire de diagnostic, précieux mais
non infaillible. Cet examen doit ôlre fait dans tous les cas où
Texlirpation dos fragments est possible. L*examen n'est décisif
que quand on trouve des indications positives d'une tumeur ma-
ligne, tandis que la non présence des signes positifs ne permet
pas d*exclure la malignité, surtout quand la marche clinique
parle en faveur d'un cancer. La responsabilité du diagnostic
n^incombe par conséquent pas à l'anatomo-pathologiste, mais
an clinicien. C'est à lui de veiller à ce que l'opération radicale
ne soit pas faite trop tard.
A la fin de son travail, Semon pose la question si, une fois la
malignité de la tumeur reconnue, il est permis d'essayer son
extirpation par voie endolaryngée avant de procéder à la laryngo-
Ûssure ou à la laryngeclomie partielle. Semon croit. à rencontre
de B. Fraenkel, qui conseille l'extirpation endolaryngée dans cer-
tains cas nettement circonscrits, que cette méthode est incertaine.
On ne sait jamais si on a enlevé toute la tumeur, car le cancer
se propage dans la profondeur d'une manière beaucoup plus
considérable que Taspect laryngé ne .le ferait supposer.
LICHTWITZ.
Traité d'otologie pratique, VI« édit., par Saint John Roosà
{Lehvbuch der praktischenObrenheilkunde voa D^ Pr. lioosa^
in New York. Nacb des 6 Aufl. des Ovig.y bearb. vonD^ L.,
Weiss, Mit. 17 Holzcbn. Berlin 1889).
I/ouvrage du professeur de New- York obtient actuellement
un grand succès en Amérique, en Angleterre et en Irlande, et
vient d'être traduit en allemand. La plus grande partie repose
sur les observations de l'auteur, qui se rapportent à plus de
12,000 cas, et nous donne la description assez complète de
toutes les maladies de l'oreille.
Au chapitre de l'examen de Toreille, nous lisons que Vacou-
mètre de Politzer n'a pas plus de valeur que la montre, dont la
force suffit amplement, et il existe même des cas où la dififé-
rence entre la perception auditive du tic tac de la montre et
celle de la parole ordinaire est tellement accusée qu'il est sou-
vent presque inutile de déterminer la puissance auditive par la
montre. Pour ce qui est du diapason^ l'auteur dit que si l'audi-
tion est affaiblie et que nous trouvons la conduction aérienne
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BIBLIOGRAPHIE. 97
meilleure que la conduction osseuse, c'est que nous avons
affaire à une maladie du nerf auditif, primitive ou secondaire ;
si au contraire la conduction osseuse est plus intense et plus
prolongée que la conduction aérienne, c*est qu'il s^agit d'une
maladie de Toreille moyenne ou externe ; les otitiques moyens
entendent mieux le diapason par les os parce que la texture de
ceux-ci est augmentée par les proliférations morbides conjonc-
tives, et qu'elle exagère ainsi la puissance de résonnance de ces
parties. Lorsque le nerf est malade, le son sera mieux et plus
longtemps per^u en suivant le canal le plut» favorable : conduit
auditif externe, cavité tympanique et fenôtre ovale.
Il serait très difficile de distinguer les bruits qui partent de
Touverture pharyngienne de la trompe du cathéter de ceux qui
se passent dans la trompe, et il ne faudrait pas accorder à Votos'
cope l'importance qui lui est généralement attribuée ; aussi le
professeur américain a-t-il plus de confiance dans Paspect du
tympan aprôs T insufflation d'air et dans les renseignements
donnés par le malade, et il ne se sert presque jamais de l'otos-
cope (mot d'ailleurs impropre). Je ferai remarquer que le tym-
pan peut ne pas éprouver de modifications après la manœuvre
de Politzer et que le malade peut se tromper. D'ailleurs, d'après
ce que me dit mon maître, M. le docteur Delstanche, M. Roosa
recourt aujourd'hui à Toloscope d'une façon tout à fait géné-
rale.
A propos des difformités^ il figure un cas d*oreilIes grandes
et écartées opérées par Ëly avec succès : détachement du carti-
lage, enlèvement d'un fragment de peau et de cartilage ; il a
lui-même obtenu de la méthode les meilleurs résultats.
Les hématomes du pavillon sont idiopathiques ou trauma-
tiques ; les premiers surviennent presque toujours, sinon tou-
jours, chez les déments (il n'en a vu que 2 cas chez les
personnes sainen), et constituent un symptôme éminemment
défavorable, qui indique une maladie incurable du cerveau.
Mais Meyer et Gudden ont démontré que cette affection est
préparée par les altérations des cartilages de Toreille. Le trai-
tement consiste dans l'évacuation du contenu et la compression
associée au massage.
Le percentage le plus élevé des otites externes a été donné
par Ocker (39,5), alors que Roosa n*a obtenu que 18,3. Parmi
les moyens qu'il trouve le plus utiles contre l'inflammation
diflbise ou circonscrite du conduit auditif externe, il range,
AMNALE8 DBS MALADIES DB L'ORSILLB ET DU LARYNX. — XVII. 7
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.98 BIBLIOGRAPHIE.
d*aprè6 leur effioaeitë, les Bangsues, qui doivent être appliquées
sur le lobule et nooi sur 1 apophyse mastoïde en raison des
anastomoses vasculaires, puis Tenu chaude, les cataplasmes,
- dont il faut pourtant se défier à cause de leur action sur le
' tymf»an, elc. Il vante particulièrement Feau chaude, dans la-
quelle les malades, même les petite enfants, et alors même
qu'ils s*y sont d^abord refusés, trouvent bientôt du soulage-
ment. Pour ma part, elle m*a donné des succès.
Il n'avait jamais vu un cas d^otite parasitaire sans que To-
reille n*ail été malade auparavant , Tépiderme devant être
ramolli avant la pullulalion du champignon. L'affection a donc
pour point de défmrt l'otite externe et, par conséquent, eUe est
fiouvent la suite de remploi des huiles si fréquemment usitées
dans oes oas. x
La inyringite primitive est d'une oxistenoe douteuse, si
môme elle existe. On sait pourtant que Politzer et d'autres l'ont
observée et en ont donné une description détaillée.
Le catarrhe aigu de la caisse est parfois la conséquence de
!a méningite cérébro-spinale ; la quinine pourrait aussi être in-
criminée à ce sujet, surfout chez les enfants. Parmi les moyens
thérapeutiques, il conseille, ce qui doit beaucoup nous étonner,
lopsque l'eau chaude reste inefficace, la fumée de cigare ou de
pipe. Au début du mal, les enfants pourraient en éprouver un
grand soulagement.
Rooea sMcarte des auteurs allemands en différenciant le
catarrhe snbaigu^ celui-ci ne provoquant que peu ou p«s de
douleurs et réclamant un traitement moins énergique.
L'étude de Vhjdropisie de la cavité tympanique loi donne
roecaeion de rappeler le cas de Bumett qai, en 9 ans, avait
fait 37 fois la ponction et avait chaque fois soulagé son malade.
UinOamm&lion chronique moyenne est catarrhale ou prolifé-
rante, lé terme ne spécifiant pas la région où la maladie pré-
domine, car la trompe, la caisse et la membrane sont toujours
plus ou moins malades simultanément. On la différencie des
affections de l'oreille interne par la conduction oesense, qui est
plus prolongée au diapason que la conduction aérienne, excepté
dans les cas où un corps étranger, un bouchon cérumineux,
par exemple, compriment le tympan et, par suite, le péri et
d'ondolyaiphe. Un des principaux symptômes est la pmra&oasêie
de Wiliis, qu'il croit très fréquente et qu'il attribue à des'merfi-
fieaiions dans la mise ea action des osselels.
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BIBLIOGRAPHIE. ^
Il r^6tte hds vapai'isathms d'aeu par la iponape dtafi ies cae
caiarrhaax moyens purrf, mais les emploierait dans l'inflamma^
iioB proUféraate aTec adhérencea, rigidité et hyperplasie de* la
jauqaeuse. Il remplace volontiers Teau par riodb, mais surtout
par le caaiphre, qui est d'un emploi plus facile et est tout aussi
actif. L'appareil dont il se sert est un simple flaoon, auquel il
adapte deux tubes. Quant aux pulvérisations de liquides at-
tringents par la trompe, il les croit surtout utiles dans les cas
où il existe des signes très marqués de catarrhe ou d'augmenta-
tion de sécrétion, ce en quoi on doit lui donner raison.
Poosa a renoncé eomplètemeut à toutes les opérations sar la
joembraae du, tympan ou Je tencho du leasâui' dn tyu^a, lors-
qu'il n'y a pas de dépôt dans la eaisae : il na s'en est jamais
liien ti*ouvé. Il est vmi que la qoestion reste toujours ouverte,
nais il n'en exittepas moins des cas iuoontestobles où le malade
a obtenu, a la suite de riatervenlion, résectiond'un osselet, elo.,
de sérieux bénéÛcos.
Lee nombreux essais quUl a faii dnns la tliérapea tique de
Foreille moyenne lui permettent de conclure : 1° que rioilam-
maliou catarrhale chronique peut, chez les jeunes sujets, être
améliorée et même guéi'ie dans un ^rand nombre de cas;
2" que rinûammation catarrhale chronique des adultes n'est
améliorée que daas la proportion do 20 0/0; 3° que rinflamma-
tioa chronique proliférante est jusque maintenant incurable ;
elle ne peut, chez les jeunes gens et chez l'adulte, être améiiarée
que dans la proportion de ô 0/0 des cas.
11 fait rexti*aclion d^s polypes au moyen d'une pince courbe
géniculée, ce qui nous aurprend de La part d'un spécialiste.
Un chapitre original est celui de rapplicatioo de ïopiiiai'
moscûpe au diagnostic des maladies du cerveau consécutives à
ane maladie de 1 Weille. Kipp, Ajidrew et l'auteur se sont occu-
pés de la question; dans le cours de la méningite ou de l'hy-
perhénûe uiéningée déterminée par une maladie de roi'oille,
il existe un épanchement dans la gaine du nerf optiqua.
On diagaostiquera [uve maladie de ïoreille iaterae^ d'afiràs
RooBa, lorsque le diapaeoa est entendu plus dâstiAeteaieat tOt
plus longtemps par Tair (|ue par les os ; lorsque, en présence
d'un trouble auditif, l'audition edt meilleui^ dans le silence que
•daas le bruit ; lorsque la conversation est relativement plits
audible que la naontre ; lonsque riasufflalion de la oaisae diaù^
Aue randition et, lenâa, lorsque les bruits «ont plus pénibiée
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100 BIBLIOGRAPHIE.
que pour les pei*sonnes qui eotendenthien ou qui sont devenues
sourdes à la suite d'une maladie de Toreille moyenne. Parmi
les causes qu'il nous cite, nous voyons la quinine, sur laquelle
Fauteur a fait de nombreuses expériences, la méningite cérëbro*
spinale, puis la parotidite (iO cas). Certaines variétés, la près-
byacousie, Taudition double, la surdité des forgerons, sont fort
bien étudiées. Il rapporte également de nombreuses statistiques
sur la surdi-mutité.
Signalons aussi Thistorique fort complet de la paracentèse,
du tympan artificiel et de la trépanation mastoïdienne.
Nous en avons dit assez, croyons-nous, pour donner une idée
suffisante de Texcellent ouvrage du professeur américain. Nous
nous permettrons cependant de faire remarquer qu'il y existe
une lacune assez regrettable dans ce qui a rapport aux travaux
français, de Gellé, de Delstanche, etc., que Tanatomie de l'oreille
y devrait être au moins résumée, que Touvrage ne ferait que
gagner à une augmentation du nombre de figures surtout si,
comme le veut Roosa, il doit d'abord servir de guide aux dé-
butants. 0. LAURENT.
Les affections laryngées en rapport avec les lésions nervenses
centrales, par Gottstein {Kehikopfaffectionen im Zusammen^
hang mit cerebralen und spinalen Erkvankungen. In Die
Krankheiten des Keblkopfes, 11"^ Aufl, Leipzig u. Wien^
1888).
L'analyse que nous faisons à la demande de M. le professeur
Gouguenheim se rappoite aux. deux derniers chapitres de la
seconde édition du bel ouvrage de Gottstein. Pour la première
fois, nous voyons, sur les rapports des maladies du larynx
avec les affections du système nerveux central, un aperçu tout
à fait complet, qui nous plaît d'autant plus que Tauteur a puisé
largement aux sources françaises.
D'après les expériences de M. Krause, le centre cortical des
mouvements du lai*ynx chez le chien se trouve dans la circon-
volution préfrontale , entre le sillon croisé et le lobe frontal.
Quoique les résultats de ces recherches ne puissent s'appliquer
immédiatement à l'homme, on peut croire cependant qu'il existe,
pour les mouvements volontaires du larynx, un centre cortical
qui a des rapports avec le centre de la parole, soit qu'il se con-
fonde avec lui, soit qu'il n'en constitue qu'une partie. Quant à
l'origine analomique apparente des nerfs laryngés, il faut la
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BIBLIOGRAPHIE. 101
placer dans le noyau de F accessoire du nerf vague. Mais si
nous supposons ces deux centres connus, nous ne possédons
aucune notion sur la voie qui les relie l'un à Tautre.
Ces prémisses posées, passons aux diverses affections ner-
veuses qui peuvent être en cause.
1. Hémorrhagie cérébrale, La lésion apoplectique peut
siéger dans Tun des deux centres sus-indiqués ou bien sur le
trajet intermédiaire et se manifester, dans ce dernier cas, de la
même manière que s'il existait une lésion corticale. S'il s*agit
du centre cortical, la mobilité, d'après Meynert-Wernicke, delà
musculature phonétique étant maintenue, le malade doit être
incapable d'émettre un son : cas de Fo ville, de Du val, de Beur-
mann (mutité absolue), de Kast (sons musicaux incorrects), de
Lôri.
â. Encéphalomacie, Le cas d'Andral est probant, mais non
celui de Garel : la paralysie d'une corde vocale, sans autre
tronble aphasique, ne provient pas d'une affection corticale bi-
latérale, et une lésion plus profonde a dû être perdue de vue.
La moelle allongée, atteinte du même mal, peut être l'origine
de désordres vocaux. Les cas de Proust, de Senator, de Bœr-
mer, de Dumenil, de Remak, de Eisenlohr prouvent que la
motilité ou la sensibilité ou les deux à la fois peuvent être in-
téressées. L'intensité des symptômes dépend naturellement de
retendue des lésions ; si les éléments nerveux du noyau acces-
soire ou vague sont tous détruits par la nécrose, on observera
la paralysie totale des récurrents ; s'il en reste quelques élé-
ments, on observera probablement soit de la parésie des cordes
vocales, soit une paralysie des abducteurs.
3. Tumeurs du cerveau. On n'en connaît pas qui aient in-
fluencé le centre cortical directement ou indirectement. Sokoloff
a vu une paralysie vocale gauche déterminée, non par la tu-
meur du pont de Varole, mais par l'extension de celle-ci à la
moelle allongée. Les observations relatées par Nothnagel et
celle de Lôri ne sont pas concluantes. Dans un cas d'Ollivier,
d'Angers, les désordres respiratoires avaient été provoqués par
une paralysie des postérieurs, qui s'était ensuite transformée
en paralysie totale du récurrent et avait abouti à la perte totale
delà voix.
Mais les tumeurs de la base du crâne exercent plus fréquem-
ment une action sur la fonction du larynx par compression des
racines du nerf accessoire (Dufour, Turck, Gerhardt, Schech,
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108 BIH.I06RAPNIB.
Mao Bride, Bornhavdt), dt il esl permis de eeaclure que les tiH
meups de la fo8«6 cpanienne postérieure doQuent lieu à une
paralysie bulbaire uiiilaiëraW, quoique rexlensiou du Déoplesme
puisse se porter sur un ou plusieurs, nerfs, ceux-ci nestant
généralement indemnes dans la paralysie bulbaire progressive.
4. Paralysie bulbaire progressive. Comme elle évolue es-
sentiellement dans )a moelle allongée, il esl évident qu'aucune
autre affection cérébrale ou spinale n'aboKra aussi complète-
ment les fonctions du larynx. Krishaber, I^ori, Broadbent,
Krause ont publié des observations sur ce sujet. A propos de
celle de Krause, Gotlstein observe que celte maladie, dont Tes-
sence est Tatrophie dégénérative des noyaux nerveux moteura
situés dans la moelle allongée et qui se manifeste par la para-
lysie des muscles correspondants, ne doit point faire exception
pour l*aeees8oipe du iragite^ (es phénomènee de paralysie mus-
culaire du larynx auraient plutôt évolué en corrélation avec Fa
dégénéresoence des muscles et des nerf^ spéciaux ; tout au dé-
but, les fines eontraotioiM nécessaires à une tonalité normale
n^iu raient pas été exécutées, d*où la foibleesa et )a monotonie
de la voix et la parésie-des additcteurs surtout. Il y aurait done
peur tes treubtes phonétiques une amlogie complète avec ceux
de la parola el àt la déglutition qui sont provoqués par la p«H
ralysie èe la kngue> du voile ei du pharynx .
5. Paralysie p^eudo-bulbâJre. La paralysie des nerfs bul-
baires, provient d*un foyer cérébral uni ou bilaiéral, ^ na se
n^anifeste que du côté des muscles de la langue et dea lèvres^ et
rarement du larynx. Si TorgieAS vocal eal atteint, la voix s*af-
faiblit, devient monolone et même s'éteint. Cependant Oppen-
haim Ql Sienierlii)g ont trou^vé, d>uis un cas du genre et à part
les foyers hémisphériq^ues,, des lésions de la même nature dans
le pont de varole et la moelle allongée.
6. Scléroses mul^plès^ oérébraies ei sp»3»les, EHaa »^--
cvmaat fréqueninienfe par des traubla&d»l<a parole. Erb, Scàciie,
Lettba, Kraose eè Loai eo oat rapparté dea aèservations. L^exa-
ma» laryngose^xpiqtte tt'eat- pas loujonra uniforme, si Toit a»
excefAe les tvoi:é)lei» de^ l'appareil tenseur dea cercla», qm eaè
constant. Il ne s*agit pas de phénomènes paralytiques, excepté
daiKA le oa3 4a sriâro^er daa noyaux* faulbairas. Lai maMa^ paat
oi^viir eifanneo la glatta; lea mouvamenèa s^xéantant kxiAe»
vimK ^ 1% voÎA eat par canséfwuU airartia ; bi ea^duation de
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l'impuMen n«tric8 aux muscles de Tappareil respiratoire» du
VanryiiK et de la Itague, est par eenséquent ralentie.
1. Syphilis cérébrale. Contrairement à toute attente, les tra-
vaux relatifs à ce sujet et accompagnés de Pexamen laryngés-
copique aont excessivement rares et même insuffisants. Rumpf
ne cite (|a*Qn cas de Remak avec paralysie récurrente double
proveaaiit de la moelle allongée; Fournieren a vu un autre avec
paralysie de la corde vocale gauche, consécutive à la compres-
sioa du plancher du quatrième ventricule Krause, Mackeuzie,
Jackson et Lori en ont relaté des exemples. Mais il fSaut avouer
que nos eonnaissances, en ce qui regarde rûiûuence de la sy-
philis céréhrale sur les fonctions du larynx laissent beaucoup à
désirer. Si Topinion de Lori, que les gommes du pont de Varole
et de la selle turcique, par example, déterminent comme symp-
tôme unique ou primaire la paralysie et Tanesibésie d'une
moitié du pharyi^x et du larynx devaient être corroborées par
Texpériaoce, il nous faudrait accorder plus d*attf ntion à Texa-
men. laryngoscoj^qua lorsque nous soupçonnerions la syphilis
cëiébrala»
8. Mëoingite, Lori croit que, à une période avancée, la mé-
ningite simple donne lieu, presque sans exception, aux para-
lysies motrice» et sensibles du pharynx et du larynx, alors que
Werntcke et Nothnagel pensent que la méningite basilaire ou
tuberculeuse n'affecte parmi les nerfs crâniens que très rare-
ment le vague et Paccessoire.
9. Tabès dorsalis. Duchenne et Féréol ont été les premiers à
ft'oceuper de la question, mais Gharcot a surtout contribué à
l'élucider dès 1879. Gherschewsky en rassemblait àé}^ 18 cas
ea 1881, et Kraase d'autres encore. Les sy m plôuie» laryngiens
sont, en tout cas, plus fréq/tieats qu'on ne la croit géaérale-
laent; ils aoai irritatifs ou paralytiques. Les- pbénciBèaes irri^
tatîfs consistent parfois dans une sensation particulière affec-
tant le larynx, et fréquemment dans une toux spasmodique qui
a heaucoup d^analogie avec celle de la coqueluche, ou dans des
Spasmes insptratoires. Les spasmes affectent parfois la forme
du spasme aphonique (Foiirnier) ou s'accompagnent d'apnée
apoplecti forme (id,) ; ils peuvent se combiner chez le môme
malade. (Krishaber). Ou les a vus persister depuis le commence-
ment de la mafadie jusqu'à la On (Féréol), pendant de nombreux
, {\vki^taÊ^el^'çtéeé(\^ de iâ ans FexpkMkm d» U maladie.
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104 BIBLIOHRAPHIE.
causant ainsi des erreurs de diagnostic (Fournier) ; ils éclatent
à nUmporfe quel moment, parfois sous Tinfluence de faibles
courants d'uir (Férëol), et cependant aussi spontanément. Les
phénomènes paralytiques sont plus rares ; ils sont uni ou bila-
téraux, plus ou moins accentués, apparaissent quelquefois deux
ans avant la maladie (Semon), disparaissent spontanément
(Fournier), d'unilatéraux deviennent bilatéraux (Kahler); on les
observe surtout du côté des crico-aryténoîdiens postérieurs.
Pour ce qui est de la sensibilité, les documents font défaut
presque complètement ; Krause a constaté une fois son absence,
Frœnkel a vu Tanesthésie laryngée coopérer avec le laryngo-
spasme et la position médiane des cordes vocales ; Kahler et
Eisenlohr ont noté la paralysie de TépigloUe et Krause la vraie
ataxie des cordes vocales. Les spasmes et les paralysies peu-
vent se combiner les uns aux autres d'une façon indépendante.
Les principales recherches anatomo-pathologiques sont dues à
Jean, à Kahler, à Démange, à Eisenlohr, à Krause ; les altéra-
tions pathologiques des noyaux bulbaires, qui se rapportent
aux vagues et aux récurrents, expliquent suffisamment les para-
lysies. Dans la paralysie des récurrents, les abducteurs se pa-
ralysent les premiers et provoquent la dyspnée inspiratoire
(Bosenbach, Semon). Mais Texplication de la production des
spasmes diffère avec les auteurs ; la toux spasmodique, les
spasmes glottiqucs inspira toires et phoniques montrent bien
leur nature par leur explosion paroxystique, l'absence d'altéra-
tions des organes respiratoires et, par ce fait, que la pression
digitale des récurrents et l'irritation galvanique du centre de la
déglutition (Frîenkel) y d»nnent lieu.
En tout cas, il reste encore bien des lacunes à combler dans
le chapitre du tabès ; il faut qu'un ait fait un nombre plus
grand de recherches analomiques sur les neifs du larynx, et
qu*au moyen des méthodes électriques intra-laryngiennes, on
soit parfaitement fixé sur les conditions des ramiAcations ner-
veuses.
10. Sclérose latérale amyothropliique, La pathogénèse et. la
symptomatologie de cette affection concordent avec celles de la
paralysie bulbaire. Charcot et Cartaz ont vu la parésie et la
paralysie des muscles du larynx, Lori la paralysie récurrente
double complète. Les troubles moteurs laryngiens proviennent
des lésions des noyaux nerveux de la moelle allongée.
1. Atropine musculaire progressive. Ijes symptômes laryn-
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BIBLIOGRAPHIE. 105
giens 86 montrent dans un stade avancé et ont aussi leur ori-
gine dans le bulbe ; les paralysies sont étendues au pharynx
et au larynx tout entiers ou à une moitié seulement, se limitant
généralement au district du nerf laryngé inférieur (Lori); le
cas de Koschlakoff se rapporte à la paralysie des dilatateurs,
celui de Gottstein à la parésie des adducteurs.
En résumé, si les affections du lai^nx sont quelque peu con-
nues dans leurs rapports avec les centres nerveux, ce n'est
que grâce à de nombreux travaux ultérieurs qu'on pourra
arrivera des résultats nets et définitifs. o. laurent.
Xaniiêl de diagnostic et de traitement des maladies du larynx,
du nez et du naso-pharjrnx, 3* édition, par Carl i£EiLER
{Handbook of the diagnosis and treatmeot of diseases of the
throat^ DOse and naso-pbavynx, Pbiladelpbia, 1889).
S'il nous est impossible de donner une analyse complète du
livre du professeur de Philadelphie , nous nous efforcerons
cependant d*en faire ressortir les points principaux.
Dans le chapitre premier, Pauteur décrit, parmi les appareils
d'éclairage, celui de Tobold, modifié par Solis-Cohen : celui-ci
emploie le gaz et adapte la tige, supportant la lentille, la source
lumineuse et le réflecteur, sur un support qui permet d'abaisser
ou d'élever Tinstrument ù la hauteur voulue. Seiler préfère un
conducteur à gaz articulé, semblable à celui de Mackenzie, sur
lequel il monte le concentrateur et le réflecteur, et qu*il fixe au
mur ; son déplacement se fait facilement et sa résistance est
suffisante pour soutenir ces parties.
Il a fait construire un appareil d'éclairage électrique : la
lampe est montée dans le miroir frontal, mais un peu eu dehors
du centre de réflexion. Seiler signale aussi le laryngoscope
électrique de Jarvis, de New-York, constitué en partie par un
manche en bois ou en ébonite, à l'extrémité duquel se trouve
une petite lampe à incandescence dont la lumière est projetée
en avant sur un miroir laryngien placé à quelque distance, la
tige de celui-ci étant fixée dans le manche en question.
Parmi les désavantages de V éclairage par transparence, de
Czeroudc, Seiler fait observer que la lumière, émanant de tous
les points du larynx, noie les contours de Timage dans un flot
de lumière rouge.
Une chose qui ne peut faire de doute au sujet de la supério*
rite de réclalrage, c'est que l'appareil, employé par M. Gou-
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tOe BlBLiOCRAPHlB.
gaenhkeiœ a i'kôpital LariboisièrOt répond à totts- left deBiderata.
Aaehapitre de Y art de la Jaryacoscopie fi garent la ohaise des
photographes y qui esi d'un emploi utile pour le sf^éciali&te^
rabaisse- langue de Cohen ou lame d^ébonita recouiiïée sur oUe*
même, le spéetilum nasal de Jai-Yis^ qui se maintient en plaee
de lui-même (mais qui est inférieur à celui de Delsianclie) ;
pour la rhtnoseopie postôrieure, ranleur se sert d*un insiru-
ment qui £aiA stmnltanémeni ofBee d'abaisse-ytngne et de
miroir.
Pour faoiHtei' Tétude de ranalomie du larynx, Seiler a in-
venté un diagramme mécanique de l'action des muscles intrin-
sèques de rorgane, composé de plaques de cartoii et do fila et
(fue j*ai trouvé d'une extrême simplicité.
11 conscNire tout un nouveau chapitre à la physiologie de la
voix et de la parole articulée, chapitre qui n'a pas de raison
d'éti*e dans un ouvrage portant le titre sua4ndiqDé; néanmoins
on éprouve un vif intérêt à en lire Texposé si intéressant, et
cela d'autant plu6 que la compréhension en est singulièrement
facilitée par le» diagrammes qui schématisent Tappareil vocal
pendant la phonation des voyelles et des consonnes.
Le chapitre suivant est consaci*é aux iastrameats ucceasoires,
tels que le sept4>mètre, de Fauteur, seml»UMe à ceux des méea-
niciens et destiné à mesurer Tépcûsseur de la doison et à diffé-
rencier, dans les^ cas difficiles, la déviation de l'hypertrophie.
Puis viennent les pulvérisateurs de Sass, àat larges, ainsi que
Tinhalateur univai^sel de Tairteur.
Après la description de la pathologie générale de la mem-
brane muqueuse, des symptômes et du traitement de son in-
âammalion, Seiler paes» aux troub^s fonctionnels qui sont
étudiés d'après leurs causes de production et eoneurremment à
celles-ci.
Comme unihtome, il a imaginé d«s ciseawc smrle pivot des-
quels il articule une pince à dents. Il a égalemeni apporté à
Yamygdahiome^ de Mathieo, une amélforation asseï satisfai-
sante : adaptation du long diamètre de- Tanneau amygdalien à
Taxe de la tige et réduction de ses dimeumono.
Nous remarquons, en outre, Yappareil galvsnoraosifqae de
Seiler , avec batterie universelle ; Tad jonction d'une pince
courbe à Panse de Jarvis pour Tablatiou des hyprerlrt^hres an-
térieftres de la muqueuse nasale ; ses phtr-es eonpantes, pour
les végétation» adénoïdes^ rosnemblent à csHss de M* Rumlt
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BIBLIOGRAPHIE. 107
poor Ub tomeiirs du larynx. La déviation du sepkrm est opérée
â*âprès mw méthode particulière; les obslraetions nasales peu-
vent être opéi'ées au moyen du foret dentaire. Si elles sont
oasetts^s, au raoyea d'un scalpel recourbé sur le plat ou de la
gXMtgo à aanche articulée, si elles sont oartilagineuses.
La £èrre des foinSy ou coryza vaso-moteur périodique, est
fartbiea déorile.
I^es pharyngites fbllieuleuse, granuleuse ci sèche n*ont pas
été traitées à part, parée qu^elles ne sent que des expressions
purement symptomatiques des affeetions chroniques du nez et
dm Base-pharynx ou d'une irritation gastrique et que, d'autre
part, elles disparaissent a^ee ta cause qai les a fait nattre.
Dans le- corp» du rolune, nous ti'ouvons le bulletin, accom-
pagné do schémas du larynx, du nez, etc., qui permet de prendre
d*une façon complète et rapide les observations particulières,
et', à la An, un tableau des symptômes basé sur l'étude de plus
de i,OOD malades soignés au dispensaire de l'hôpital universi-
taire, etc. L'ouvrage contient, en outre, 2 planches lithogra-
phiques avec iO figures coloriées et iOi gravures sur bois,
exéentées avec le plus grand sein et remerquablement claires.
Le seul reproche que nous ayons à faire au beau livre du
professeur, c'est que son titre indique moins que ee que con-
tient Touwege et qu'il aurait dâ être : Manuel pratique des ma-
ladieB du larynx, etc.
Mfeilgré le nombre tovjours croiecant des ouvrages qui pa-
raissent en France, grâce surtout à ^impulsion admirable de la
jeone écola^ indke de la ferte vitalité d'un grand jteuple, la
littérature firançaise gagnerait néenmeins à l'apparitiGn d'une
traduction de l'oeuvre de Seiler, qai se renferme d'ailleurs et
ymrnr stnet dire: excinsivement dans les travaux amëneaius.
O. LAURENT.
Hygiéae de rorefile, par fe pref. T. Cozzouso, de Naples.
Yoiei an petit opuscule d'sne quarantaine de pages, dont nous
ne sautions- trop recemmander le lecture. Combien de maladies
d*oretNes seraient éditées si les eenseîls du professeur Gozxo-
lino étaient suivis par to«tt les médecins. Partant de ce principe
qu'il vaut mieux prévenir que guérir, l'auteur regarde l*hygiène
comne )• partie le ptos importante de le médecine et Im denne
lapvenièrvplioe dans ses pobMcetione. Noes allons résumer
brièveBMifc les peincipeux points abordé» par l'auteur, regret-
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108 BIBLIOGRAPHIE.
tant d*ètre obligé d^abréger et souhaitant qu'une traduction
française mette bientôt en toutes les mains ce petit manuel, si
bien fait, de Thygiône de Toreille.
Le médecin doit s^oocuper de Toreille de Tenfant dès la nais-
sance, car souvent le conduit auditif est obstrué par le vernix
caseosa, lequel peut donner lieu à rinflammation de la mem-
brane du tympan et même à des tumeurs molluscoYdes ou à des
cholestéatomes. En outre, un médecin, familier avec l'otosco-
p'e, examinera la membrane du tympan et, a travers celle-ci,
les conditions de la muqueuse de la caisse. Les transformations
physiologiques qui se produisent dans la caisse du tympan à la
suite de Tintroduction de Tair peuvent amener des inflamma-
tions, otites moyennes catarrhales ou purulentes, labyrinthites
consécutives, aboutissant parfois à la perte de Taudition. Dans
le cas dUmperméabililé de la caisse, il conviendra donc d^em-
ployer les insufflations d'air par le procédé de Politzer, d'une
façon très douce, pour faciliter la résorption du coussinet de
Wurthon, et de se rendre compte en môme temps, par Tauscul-
tation, des conditions exsudatives ou non de la caisse.
Il Taut ensuite protéger Toreille du nouveau-nf^, plus sensible
que celle de Tadulte, contre le froid et Thumidilé, sans cepen-
dant employer de coiffures trop serrées, qui déforment le pa-
vjllon et provoquent la formation do gerçures, eczémas, etc.
Il faut tenir le pavillon propre, surtout sur la face postérieure
et dans le sillon auriculo-temporal, pour éviter les dermatites,
et notamment Teczémn intertrigo.
Il est prudent de ne pas exposer Poreille des enfants à de
fortes vibrations sonores, pouvant fatiguer le nerf acoustique.
L'auteur condamne Thabilude de certaines nourrices de frapper
des mnins au voisinage du pavillon, de parler dans l'oreille des
enfants et surtout de les embrasser sur Toreille, ce qui peut
amener la rupture do la membrane du tympan ou, plus souvent,
des congestions de la caisse. Ceci est vrai aussi pour l'adulte.
L'auteur cite un cas dans lequel un baiser sur le pavillon donna
lieu à une transudation séreuse dans la caisse avec sensation
de plé.iitude, d'obstruction, des bruits et une légère surdité;
guérison au bout de cinq à six jours par la myringotomi*?, sui-
vie de l'emploi du procédé de Politzer.
Pour éviter les accumulations de cérumen, qui peuvent avoir
pour conséquence des troubles sérieux de tension dans la caisse
du tympan, on pratiquera des injections d'eau tiède avec une
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BIBLIOGRAPHIE. 109
seringue convenable, mais on doit éviter les instillations
usitées par le vulgaire.
L'auteur proscrit d'une manière générale les matières gîtasses
et huileuses sujettes à rancir et à amener des inflammations,
otomycoses et leurs conséquences.
L'auteur recommande aux ins'iluteurs et à tous ceux qui ont
charge d^enfants de ne jamais maltraiter Toreille, en tirant le
pavillon. Ces tractions traumatiques peuvent amener des otor-
rbagies et inflammations du conduit et de la caisse. Eviter de
même et encore plus les soufflets sur la région temporale, qui
peuvent avoir des suites très graves.
Chez les enfants à la mamelle, il est très important d^examiner
si les fosses nasales ont le calibre normal, 6*il n^ a pas sténose
par hypertrophie ou sécrétion muqueuse, ce qui amènerait pen-
dant Tallaitement la formation d'un vide dans la caisse. Ces
affections du nez se transmettent à la trompe, amènent la sté-
nose et ses conséquences : surdi-mutité acquise, — Ne jamais
oublier que l'hygiène de la caisse et de la trompe d'Eustache est
fondée sur le traitement à temps et radical des aflections aiguës
et chroniques des fosses nasales et de Tespace naso-pharyngien.
Les vers intestinaux peuvent donner lieu à une surdité ver-
mineuse par action réflexe du grand sympathique sur le nerf
auditif.
Beaucoup d'écoliers regardés comme paresseux ont simple-
ment Taudition insuffisante; il importe d'en tenir compte et,
après vérification, de les rapprocher du maître, ou, s'ils sont
assez nombreux, de leur faire une classe à part. Pour Toxamen
de Toreille au point de vue de Taudition, l'auteur conseille l'em-
ploi de son électro-téléphone dont il donne la description. —
Suivent d'autres détails sur la meilleure disposition acoustique
des classes, sur les dangers du froid humide et de la chaleur
pour l'oreille, sur Tinfluence des variations de la pression
atmosphérique, sur les dangers des bains et sur!out des bains
de mer.
L'auteur recommande de ne jamais faire pénétrer de l'eau
froide dans l'oreille des enfants en les lavant le matin, car cela
donne lieu souvent à des inflammations de l'oreille externe et
moyenne.
Le travail intellectuel exagéré, les travaux psychiques et phy-
siques excessifs sont aussi la cause de surdités fréquentes chez
les hommes d'étude soumis à un travail mental incessant.
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110 PRESSE ÉTRANGÈRE.
Les ouvriers ea contact «veo des poussières irriUates (tatitka^
charbon y balayures, etc.) doivent prendre soin d*avoir toujoiurs
le conduit auditif très propre, pour ne pas être sujets ii des
lésions auriculaires. Ces poussières provoquent, en outre, des
catarrhes naso-phariugiens qui se Iransineltent à la caisse du
tympan.
Influence de certains métiers, du tabac, des boissons alcooli-
ques, de répuisement nerveux. — Importance de Thygiène de
roreille pour les chanteurs. — Nécessité d'examiner Toreille des
enfants dans les maladies infectieuses. — Influence de la puberté,
des périodes menstruelles, de la grossesse, du sexe, de certaines
préi'ninlions pharmaceutiques (quinine, acide salicylique et
leurs sels), etc., ctc
Nous sommes amenés à abréger même notre première ana-
lyse pour ne pas dépasser les limites d'un compte rendu. Nous
terminerons en répétant que celte monographie devrait être
entre les mains de tous les praticiens. Elle constitue un petit
traité d'hygiène dont nous n'avons pas Téquivalent dans notre
liltéraîuro médicale, et nous sommes persuadé qu'une traduction
française n'aurait pas moins de succès que la publication ita-
lienne, dont !a seconde édition a suivi si rapidement la pre-
mière.
Prevenire è meglio cho veprimere iielT ordine fisico como nel
morale.
Nous ne saurions mieux terminer que par cette citation em-
prautée par Tauteur à bormani. a. jolt.
PRBSSfi ËTRAlîafiRfi.
Syphilis de la caisse, par le D' W. Kirchner, de Wurzbourg.
{Arch, /•. Ohretu, vol. XXVIII, 30 liv.)
La syphilis aHeiut fréquemokent Toreille, et les modificalii
pathologiques observées intéressent aussi bien Toreille interne
et moyenne que le labyrinthe. On reuoontveioi toutes èeepkascs
de la maladie, depuis l^s formes réc«nlds de la «yphtlis
raie jusqu'aux desti*uclions Jet p4u6 graves des tiftsu*.
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PRESSE ÉTflANGëRE Itl
DansroreUie externe se rencontrent des oonâytomes et ul-
cérations, en même temps que les eutros parties du corps pré-
seatent des accidents syphilitiques; les néoplasmes gommeux
sont plus rares (Kessler, Pollak).
D'après Gruber, on observe aussi des syphilides papuleuses
snr la membrane du tympan, lesquelles en amènent T ulcération
et la perforattoa.
Mais les affections syphilitiques de la caisse sont plus fré-
quentes que celles de roreille externe Elles sont souvent ame-
nées par des inflammations et ulcérations de Tespace naso-pha-
ryngien et donnent lieu à des otites purulentes avec destruction
de la membrane du tympan, et même à la carie, a des Ihrom-
beses et méningites, sans cependant présenter habituellement
d'autres symptômes que les affections purulentes non spécifi-
ques. D'autres fois, la mtiladie affecte la forme de catarrhe chro
nique et de ce que Ton appelle la sclérose de la caisse, et se
caractérise surtout par in tendanœ à Thyperplasie des parties
molles et osseuses dti temporal.
Après avoir rappelé les cas publiés par A'olloirni, Schwartï,
Toynbee et Trollsch, Tauteur rapporte une observation concer-
nant un individu de ^ ans, atteint en 1887 et 1888, à plusieurs
reprises, de violentes douleurs au fond de ToTeille et par mo-
ments d'une légère dureté de l'ouïe. L'exploration montra une
rougeur diffuse de la membrane du tympan et, au bord de celte-
ci, une injection vasculaire avec des signes non douteux de la
présence d'an exsudât séreux dans la caisse.
Après la paracentèse de la membrane du tympan, les symp-
tômes pénibles disparurent rapidement, et 4e patient resta plu
ûeurs mots sans reparaître. Pendant son traitement à la clinique
atiatrique, le patient fut traité également pour des ulcérations
syphilitiques do Tespaco naso-pharyngien, et dut subir une cure
prolongée dans la clinique des maladies syphilitiqpiefi et cuta-
Vaiei quelques détails sur la marche de l'affection syphili-
tique :
Le patient entra pour la première fois à l'hôpital le 3 février
1887. L'infection primitive avait eu lieu en juillet 1884 sous forme
d UB chancT© d'un centimètre de diamètre sur le gland, qui avait
amené la destruction du frein du prépuce. En septembre 1884,
blenoorrhagie ; au commencement de 1885, légère éruption, qui
disparut bientôt d'elle-même.
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112 PRESSE ÉTRANGÈRE.
Eti octobre 1885, difQculté de la déglutition, taches rouges et
pustules sur le corps. Guérison après 40 frictions faites en
dehors de Phôpital. En janvier 1886, nouvelle éruption; Iraite-
menl ioduré et nouvelle cure de frictions pendant laquelle se
déclare une épididymite.
Dans Tété de 1886 surviennent de forts embarras de la déglu-
tition avec enflure et douleurs dans le nez. Au commencement
de 1887, éruption sur la tète et tout le corps de nodosités bientôt
en voie de décomposition purulente et donnant lieu à la forma-
tion de croûtes ; détachement d*un fragment de Tos de la cloison
du nez. Entrée à la clinique des maladies syphilitiques ; traite-
ment ioduré bien supporté. Le traitement par les emplâtres mer-
curiels et salicylicatés amena la guérison des ulcérations
syphilitiques, et le malade put quitter l'hôpital au bout de trois
semaines. C'est à ce moment que commença la maladie d'o-
reille.
Cinq mois plus tard, en juillet 1887, le patient dut rentrer à
rhôpilal ; il était survenu de fortes céphalalgies, surtout la nuit,
et une perforation du palais et de la cloison du nez. Un traite-
ment de cinq semaines par des doses progressivement crois-
santes d'iodure de potassium améliora beaucoup Tétat général,
et le patient quitta de nouveau Thôpital en août 1887.
En avril 1888, le patient se noie etTauleur se fait envoyer les
temporaux.
Il y avait dans la caisse, des deux côtés, un peu d*exsudat san-
guinolent et une légère injection vasculaire du promontoire. I.es
membranes du tympan ne présentent pas d'altérations notables.
Bien que le cadavre eût séjourné plusieurs jours dans Teau,
les préparations microscopiques faites de la façon habituelle
montrèrent les tissus bien conservés, et l'épithélium vibratil se
voyait encore en plusieurs places de la caif«se.
L'examen microscopique montra, déjà sous un faible grossis-
sement, des modifications pathologiques des vaisseaux de la
muqueuse de la caisse et de l'os sous-jacent, telles que celles
observées dans les affections syphilitiques. Les vaisseaux étaient
entourés d'un large amas de petites cellules. Celte infiltration
affectait aussi bien les gros rameaux vasculaires que les plus
petits vaisseaux. En outre, l'endothélium était atteint de dégéné-
rescence, les cellules renfermaient des granulations graisseuses
et une grande quantité de pigment. La lumière des troncs arté-
riels du promontoire était fortement réduite par la prolifération
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 118
delà tanique interne, à la suite d'une indartërite syphilitique.
Il s'agissait ici de raffection vasculaire constatée pour la première
fois par Heubnei* sur les artères de la pie-mère dans la sy-
philis.
Une autre modification caractéristique de la syphilis se mon-
trait dans les couches périostales profondes de la muqueuse de
la caisse. Il y avait sur le promontoire des formations osseuses
spéciales, lenticulaires, se distinguant nettement du reste de l'os
de la paroi interne de la caisse et se reliant en forme de chape-
let par des cordons périostaux. C'est là une forme particulière
d'affection périoslale syphilitique, analogue à la périostite syphi-
litique du tibia ou de la clavicule.
Aux places où se trouvaient ces formations osseuses, lenticu-
laires, l'infiltration cellulaire des vaisseaux de la couche mu<-
queusc superposée atteignait précisément sou plus fort dévelop-
pement.
Ces mômes dépôts lenticulaires se rencontraient aussi dans
quelques canaux «PHavers avec infiltration cellulaire et accumu-
lation de pigment et de tissu conjonctif de formation nouvelle.
C*est bien là, d'après Rindfleisch, une affection osseuse typique
de la syphilis constitutionnelle.
L'infiltration vasculaire, la périvasculite, se rencontraient aussi
vers la fenêtre ovale, la fenêtre ronde et la base de Tétrier.
I..es vaisseaux conduisant dans les cavités osseuses de la pa-
roi interne de la caisse étaient remplis de granulations pigmen-
taires, complètement oblitérés par places, et aboutissaient dans
une cavité remplie de détritus granuleux où la substance os-
seuse s'était peu à peu atrophiée par défaut de nutrition.
En plusieurs places du promontoire se trouvaient des frag-
ments d'os détachés offrant la même forme que ceux observés
par Moos et Steinbrugge.
Toutes ces modifications indiquent une période de début de la
syphilis de la caisse. Ce cas présente une grande analogie avec
les observations de Voltolini et de Schwartzc.
Au point de vue clinique, les otalgies qui amenèrent le patient
i l'hôpital sont dignes d'être notées. Elles s'expliquent par la
maladie du périoste et les altérations des vaisseaux de la caisse
et s'observent fréquemment daos la syphilis constitutionnelle.
Par suite, en présence d'otalgies persistantes, on devra penser
à la possibilité d'une maladie syphilitique et chercher è fixer le
diagnostic par un examen sérieux dirigé dans ce sens.
ANNALES DB8 MALADIES DB L'ORKILLB BT DU LARYNX. — XVII. 8
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114 PRESSE ÉTRANGÈRE.
Des figures jointes au texte montrent les préparations mi-
croscopiques de l'auteur.
Nous avons cru devoir rapporter ce cas avec quelques détails
à cause de la rareté des observations anatomo-pathologiques re-
latives à la syphilis de Toreille. Ce n'est que par la réunion
d'études de ce genre que l'on arrivera à être fixé sur les dé-
sordres provoqués par la syphilis dans Torgane auditif et que
Ton pourra en déduire un traitement rationnel, d' a. jolt.
Contribution à l'étude de l'otite moyenne scarlatineuse, par le
EK Voss, de Riga. {Arch. f, Ohren., vol. XXVII, »• et 4» fasc.)
L^auteur signale la différence d'appréciation des otologis tes et
des médecins d*enfants relativement au pronostic des otites scar-
latineuses. Les derniers établissent un diagnostic beaucoup plus
favorable. Peut-être cela tient-il à ce que les formes graves et
négligées viennent surtout en traitement chez les spécialistes.
Si l'on considère Tépoque de l'apparition, on trouve immédiate-
ment deux groupes assez nettement distincts; les otites surve-
nant au moment le plus grave de la scarlatine ont une mai*che
beaucoup plus grave que les formes plus tardives, se montrant
seulement dans la troisième ou quatrième semaine.
Les premières correspondent aux descriptions de l'otite scar-
latineuse donnée dans les manuels et traités des maladies de
l'oreille, tandis que les dernières ont une issue généralement
favorable sous Tinfinence d'un traitement simple.
Parmi ces foinnes tardives, l'auteur appelle spécialement Tat-
tention sur un genre d'otite qui n'a qu^un rapport indirect avec
la scarlatine, mais un rapport direct avec la néphrite. La dépen-
dance est si intime que, dans les cas typiques, la marche de la
néphrite peut se déduire de celle de l'otite. Avec la diminution
de la sécrétion urinaire et la fièvre qui l'accompagne survient
de l'affaiblissement de l'ouïe avec douleur dans l'une ou les deux
oreilles. L'inspection montre la muqueuse pharyngienne rouge,
Fhyperhémie de la caisse, mais pas d'exsudat. Dans les cas lé-
gers il suffit de la douche d'air par le procédé de Politzer et de
l'instillation de quelques gouttes d'une solution de cocaïne à
i 0/0 pour faire disparaître tous les symptômes. Mais c'est alors
un signe que la sécrétion urinaire n'est arrêtée que d'une façon
passagère. Si au contraire la quantité d'urine reste longtemps
très diminuée, il se produit très rapidement de l'exsudation avec
rougeur et tuméfaction de la membrane du tympan, perforation
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 115
de celle-ei et écoulement séreux, puis séro-purulent. La eécré^
tion d*abord très abondante diminue ensuite, mais persiste et se
trouve alors parfois en rapport direct avec FaLbumiiiurie et la
diminution de la sécrétion urinaire. Si Talbuminorie disparaît
rapidement, l'otite disparaît à son tour au bout d'une ou deux
semaines et l'ouïe redevient normale. Si Talbuminurie se pro-
longe, Totite peut aussi guérir la première.
Le pronostic de cette variété d*otite serait favorable, d'après
Tauteur, pourvu toutefois que le traitement soit dirigé aussi bien
contre la néphrite que contre la maladie de Toreille. Le traite*^
ment de l'oreille est simple et peut être pratiqué par les parents.
Après la perforation de la membrane du tympan il suffit de la-
ver l'oreille avec des solutions stérilisées de sel marin ou des
solutions faibles d'acide borique, de sécher avec du coton dé-
graissé en pratiquant la douehe d'air et de fermer le conduit
avec du coton. Si la fermeture de la perforation est retardée
dans des cas rares jusque vers la sixième semaine, cela tient,
d'après l'auteur, plutôt à la persistance de la néphrite qu'à l'insuf-
fisance du traitement. d' a. jolt.
Ckmtribation à l'étude des déhiscences dites spontanées du toit
de la caisse du tympan, par le D' Otto Kornbr, de Francforl-
s.-M. (Areh, f. Obren,, vol. XXVIII, 3» livr.)
Dans un travail précédent, l'anteur a montré que le plancher
de la fosse moyenne du crftne est en moyenne plus élevé au-
dessus du conduit auditif chez les dolichocéphales que chez les
brachycéphales. Par suite la couche osseuse qui sépare le méat
de la fosse moyenne du crâne est plus épaisse en général chez
les premiers que chez les seconds.
Il en est de même du toit de la caisse. Chez les dolichocéphales
il a généralement quelques millimètres d'épaisseur de plus et
contient des espaces pneumatiques.
On peut se demander, en conséquence, si ce que l'on appelle
les déhiscences spontanées du toit de la caisse ne sont pas plus
fréquentes chez les brachycéphales. Pour résoudre la question,
l'auteur a examiné 131 crânes des collections du musée anato*>
mique de Marbourg.
Sur 39 dolichocéphales, il n'a trouvé aucune déhiscence du toit
de la caisse proprement dit.
Sur 92 brachycéphales, au contraire, il y en avait 9 avec dé«
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116 PRESSE ÉTRANGÈRE.
chirure du toit du tympan. Sur l'un des ^crânes Tanomalie était
bilatérale.
Ces déchiscences du toit du tympan ont une grande importance
pratique. Elles facilitent, comme on sait, la transmission des
maladies si fréquentes de Toreille moyenne aux méninges et au
cerveau, et, comme ces déchirures sont plus fréquentes chez les
brachycéphales, il en résulte pour ceux-ci un danger générale-
ment plus grave dans les inflammations de Toreille moyenne.
Cette particularité mérite d'autant plus de fixer raltenlion, que
d^à les maladies de Toreille moyenne sont plus dangereuses
chez les brachycéphales par suite du plus grand abaissement de
la fosse moyenne du crftne et de la projection en avant du sinus
tranaverse. n' ▲. jolt.
Appareil pour introduire les médicaments dans la trompe, son
utilité dans les maladies d'oreilles, par le D' Carl Laker, de
Gratz. {Arch. f. Ohren., vol. XXVIII, ^ livr.)
On sait qu'une grande sensibilité douloureuse est Tune des
contre-indications de l'emploi du cathéter. Les causes de cette
sensibilité peuvent être de nature variable et avoir des sièges
divers. Souvent la plus grande douleur est ressentie quand le
cathéter passe dans le méat inférieur du nez, surtout en présence
d*une tuméfaction de la muqueuse qui en rétrécit la lumière.
L^orifice pharyngien de la trompe p^t aussi être le siège
d'une grande sensibilité. L'impression est d'autant plus pénible,
si le bec du cathéter doit être solidement fixé dans Torifice pour
pratiquer des injections dans la caisse ou introduire une bougie
dans le canal de la trompe.
On évite généralement cette difficulté à l'aide du procédé do
Politzer ou d'un procédé similaire, mais il est des cas où le ca-
thétérisme est absolument indiqué.
Un cas de ce genre a conduit l'auteur à surmonter la difficulté
d'une autre manière. Il s'agissait d'une dame atteinte, à la suite
d'un catarrhe chronique de la caisse, de bourdonnements d'o-
reille si violents qu'elle ne pouvait plus dormir et était tombée
dans un état de mélancolie bien connu des médecins auristes.
Après diverses tentatives avec la douche d'air, le brome, l'élec-
tricité, etc., l'auteur essaya l'emploi de bougies, mais le cathé-
térisme et l'introduction de la bougie, dont l'effet d'ailleurs fut
relativement très favorable, étaient excessivement douloureux.
Après avoir essayé des badigeonnages avec une solution de
cocaïne, sans parvenir à obtenir l'anesthésie des parties inté-
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 117
resBées de la muqueuse, Pauteur fut conduit à faire construire
un instrument spécial pour atteindre plus commodément le but
qu*il se proposait.
Cet instrument, qui fait Tobjet de la présente communication,
consistç en une seringue de Pravaz, dont Tajutage antérieur en
caoutchouc durci porte un pas de vis, sur lequel vient s*ajuster
une canule d'argent portant à son extrémité un renflement ar-
rondi sur lequel on fixe à Taide d'un fil de soie un bourrelet de
coton. La courbure de la canule en forme de cathéter peut se
modifier à volonté.
L'instrument construit par Leiter, de Vienne, s*emp1oie de la
manière suivante. On commence par désinfecter la canule et la
seringue avec une solution de 5 0/0 d'acide phénique, puis on
lave à l'eau pure et on remplit à moitié la seringue de Pravas
d*une solution de cocàtne à 5 ou 10 0/0. On visse la canule sur
la seringue, on adapte à son extrémité un bourrelet de coton et
on introduit la canule à la façon d*un cathéter en lui imprimant
de légers mouvements de rotation et en poussant en môme temps
d'une manière continue un peu de la solution de cocaïne dans
le bourrelet de coton. Â la physionomie du patient, on reconnaît
les places plus particulièrement douloureuses, et alors on ar-
rête on moment la marche de l'instrument en poussant un peu
de la solution de cocaïne jusqu'à ce qu'une légère pression ne
provoque plus de douleur. Enfin, au moment voulu, on relève
latéralement le bec du cathéter et Ton anesthésie de la même
manière le pourtour de la trompe par de légers mouvements de
rotation et de va-et-vient de l'instrument. Enfin on laisse encore
environ un quart de minute le bourrelet de coton dans l'orifice
pharyngien de la trompe. On retire ensuite l'instrument, en s'as-
surant encore par des mouvements latéraux que le passage est
insensibilisé, tout en continuant a introduire un peu de la solu-
tion de cocaïne. 11 suffit en général de cinq divisions d'une so-
lution à 5 0/0 pour les deux côtés du nez.
La plupart des patients éprouvent une sensation de soulage-
ment due au dégonfl^noent des cornets par suite de l'action de la
cocaïne. Le tissu érectile du cornet inférieur est réduit de vo-
lume, l'engorgement de la trompe est diminué et l'air pénètre
dans la caisse sous une pression bien moindre.
Les indications pour l'emploi de l'instrument sont les sui-
vantes :
. i^ Anesthésie locale de la voie suivie par le cathéter pour le
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lis PRESSE ÉTRANGÈRE.
eathëtërisme de la trompe dans les oas de tuméfeetioù de la mu-
queuse des corfieis et de Toriflee pharyngien et, d'une manière
générale, dans tous les cas où Tintroduction du cathéter est très
douloureuse ;
t^ Gomme manœuvre préparatoire avant la douche de PoUtzer
pour faciliter la pénétration de Tair dans Tune des trompes ;
S^ Gomme moyen de diagnostic pour reconnaître si Tobstacle
au passage de Tair est dû à une tuméfaction de Torlûoe pharyn-
gien de la trompe ou à une sténose plus protonde;
4^ Pour Tapplication locale d'astringents et de caustiques à
^orifice pharyngien de la trompe.
Par exception, nous avons donné la description de ce nouvel
instrument, parce qu*ii nous paraît bien conçu et destiné à renilre
des services dans les cas si nombreux où le traitement de To-
reilie est entravé par la difficulté du cathétérisme. d' a. 40lt.
Contribution à rètnde des éléments pathogènes de l'otite
moyenne purulente, par le D' F.-J. Habermann, professeur
d'otologie à Prague. {Arch. /. Ohren., vol. XXVIII, 3« livr.)
Le staphylococcus pyogenes aureus que Ton rencontre si fré-
quemment dans le corps de Thomme, comme cause de la suppu-
ration, n^a été trouvé jusqu'ici que dans quelques cas dans
l'otite moyenne purulente. <^*est ce qui a conduit Tauteur à pu-
blier l'observation suivante, dans laquelle il a réussi à recon-
natlre la présence de ce micrococcus dans Texsudat de Toreille
moyenne et les modifications produites dans la muqueuse.
Le 20 janvier 1887, le D' H... eut l'occasion de faire la dis-
section des deux oreilles et du pharynx nasal d'un enfant de dix
jours, qui avait succombé à une bronchite catarrhale avec pneu-
monie lobulaire bilatérale et qui avait eu la veille de sa mort un
écoulement séreux de l'oreille droite.
Dans les conduits auditifs se trouvaient des masses purulentes
d'un gris blanchâtre, i'épiderme de la membrane du tympan et
de la portion osseuse du méat était macéré et en grande partie
détaché de la membrane, qui, en dessous, se montrait fortement
tuméfiée et d'un rouge brun foncé, de telle sorte que Ton ne
pouvait voir les parties du marteau.
L'oreille moyenne était remplie d'un pus gris rougeAtre, la
muqueuse fortement tuméfiée et d'une teinte rouge foncé avec
des traces d'hémorrhagie surtout dans l'antre mastoïdien, sur le
promontoire et autour des osselets.
Les cultures obtenues avec le pus sur agar et gélatine mon-
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PRESSE ÉTRANGÈRE. il9
irèrent la présence du siapbylococcus pyogenes aureus et du
bacillus pyogenes fœtidus ou d*un bacille analogue. La nature
infectieuse du premier fut en outre mise en évidence par l'ino-
oulation sous la peau du dos d*une souris grise.
L*exameD histologique des deux oreilles montra que celles-ci
étaient affectées de la même manière. La muqueuse de Toreille
moyenne, à Texception de la portion cartilagineuse de la trompe
d^Eustache, était fortement tuméfiée, riche en cellules et mon-
trait de nombreux vaisseaux fortoment dilatés et remplis de sang.
Ces modifications variaient d'intensité aux diverses places sui-
vant le degré de développement de la maladie. A côté de places
encore saines s*en trouvaient d'autres dépouillées d^épiderme et
où les couches superficielles de la muqueuse montraient déjà
des amas de coccus. En particulier, la muqueuse du promon-
toire était complètement envahie jusqu'à l'os par des amas de
microcoques, dont la distribution était irrégulière.
Les vaisseaux en général ne renfermaient pas de coccus, ce-
pendant quelques-uns en présentaient déjà, ce qui explique les
hémorrhagies. Les leucocytes se trouvaient en assez grand
nombre dans la muqueuse.
Modifications analogues dans la membrane du tympan, Tantre
mastoïdien et la trompe d*Eustache, sauf dans la partie cartila-
gineuse, où la grande richesse vasculaire faisait défaut.
Aucun signe d'inflammation dans le labyrinthe.
Dans les couches superficielles de la muqueuse naso-pharyn-
gienne se trouvaient aussi de nombreuses petites hémorrhagies
avec des amas plus ou moins considérables des mômes coccus
que dans Toreille moyenne. Quelques vaisseaux lymphatiques des
parties profondes en étaient complètement remplies.
En résumé, il y avait dans les deux oreilles une inflammation
purulente et hémorrhagique de la muqueuse avec névrose par-
tant de la surface. Cette maladie était due à la présence du 5te-
pbylococcus pyogenes aureus ; l'invasion du bacillus pyogenes
fœiiduSf trouvé également dans Texsudat, ne s*était produite
probablement qu*après la mort et n'avait, par suite, aucune si-
gnification. Si Ton compare les modifications observées dans la
muqueuse malade avec celles décrites par les différents auteurs
comme suite de l'action du staphylococcus dans les divers tissus
on trouve une grande concordance.
Quant à la marcbe de l'otite moyenne déterminée par ce mi-
crobe, il n'y a jusqu'ici aucun travail publié à ce sujet. Le cas
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120 PBESSE ÉTRANGÈRE.
actuel montre qa*il 8*agit d'une maladie grave qui n'aurait pu
guérir qu'après détachement des parties de la muqueuse atteintes
de nécrose, une longue suppuration et probablement des pertes
de substance des tissus de Toreille moyenne, en laissant une
forte diminution de l'ouïe. Une atteinte rapide du labyrinthe était
probable.
Relativement à la voie suivie par le staphylococcus pour pé-
nétrer dans la caisse, Tauteur pense qu'il ne peut guère y avoir
de doute à cet égard. Dans presque tous les cas d'otite moyenne,
Tinflammation se propage par la trompe d^Eustache; dans le cas
actuel, l'affection analogue des tissus naso-pharyngiens et de la
muqueuse de la trompe montre bien qu'il doit en avoir été ainsi.
Chez nous les travaux d'histologie pathologique relatifs à l'o-
reille sont assez rares. Aussi croyons-nous qu'il y a intérêt à
faire connattre les travaux de ce genre publiés à l'étranger, ne
fût-ce que pour engager nos jeunes praticiens à explorer un
domaine trop négligé où ils trouveraient une riche moisson de
découvertes originales, au grand profit de la science et des ma-
lades atteints dans l'un des organes les plus importants au point
de vue des relations sociales. o' a. jolt.
Compte rendu des trayauz de la section otologique de l'Asso-
ciation médicale britannique, à Glasgow, les 8 et 10 août 1888,
par le D' Thomas Barr. (Arch. f. Ohren., vol. XXVIII, 2« et
3* livr.)
Nous trouvons dans les Arch, f, Ohren, le compte rendu en
anglais de la section otologique du congrès de l'association des
médecins anglais, tenu à Glasgow en août 1888. Trois sujets
principaux ont été discutés :
l^' Conditions nécessitant l'ouverture de l'apophyse mastoïde
et des meilleures méthodes d'opération;
2^ Végétations adénoïdes du pharynx nasal, leur influence sur
l'oreille moyenne et leur traitement ;
3^ De la véritable valeur des membranes tympaniques artifi-
cielles.
Relativement à la première question, le D' Me Bride discute la
valeur de l'incision de Wilde, avant la formation du pus, dans
les inflammations de l'apophyse mastoïde. Pour lui, l'opération
est simplement palliative, elle offre en outre le moyen d'exami-
ner les conditions présentées par la couche corticale de l'apo-
physe. Incidemment M. le D^ Me Bride signale les inconvénients
de l'insufflation de substances pulvérulentes dans les suppura-
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 121
tions de Toreille moyenne avec petites perforations de la mem-
brane du tympan. 11 croit qa'en pareil cas l'inflammation de
Tnpophyse mastoîde peut résulter d'une rétention de pus pro-
duite par ces poudres.
Quant à l'ouverture de l'apophyse mastoîde, le D' Me Bride
considère la douleur persistante avec symptômes d'irritation des
méninges et suppuration de l'oreille moyenne comme l'indica-
tion principale. L'opération doit se faire aussi près que possible
du méat et à l'aide du marteau et de la gouge. La plaie est la-
vée toutes les heures ou toutes les deux heures avec une solu-
tion tiède d'acide borique que l'on fait passer alternativement du
méat vers la plaie et inversement. Le D' Me Bride conseille
l'emploi de ferments digestifs, telcr que la trypsine et la papayo-
tine, comme moyen de nettoyer les recoins de l'oreille moyenne.
Le ly Stewart indique le moyen dont il se sert pour fixer le
point de pénétration dans l'apophyse mastoîde. 11 tire une ligne
dans la direction de l'apophyse zygomatiquA, coïncidant exacte-
ment avec le toit osseux du conduit auditif externe et une autre
ligne perpendiculaire à la première, dirigée en bas et coïncidant
exactement avec la paroi postérieure osseuse du méat. L'angle
postérieur formé par ces deux lignes marque le point à perfo*
rer. La perforation doit se faire aussi près que possible de ces
deux lignes, mais sans les dépasser.
Le D*" Barr regarde comme dangereux l'emploi du ciseau et
du maillet. Il préférerait un trépan de dentiste adapté convena-
blement.
Sur la question des végétations adénoïdes, le D' LaNifox
Brownb recommande l'emploi de l'ongle comme la meilleure
méthode d'enlèvement. Il regarde l'usage des anesthésiques
comme inutile dans le cas d'une seule opération. 8i l'opération
est répétée, il faut généralement, dans le cas d'un enfant, avoir
recours au diloroforme.
Le D* ADOLPHE Bronnbr, de Bradfort, sur 250 écoliers, en a
trouvé 8 0/0 présentant les symptômes de végétations adénoïdes.
Sur i5â cas de végétations, 85 0/0 ont montré des symptômes
d'affections passées ou présentes de l'oreille moyenne. Il croit
que la curette de Hartmann constitue la meilleure méthode d'en-
lèvement.
Le D* Parouhar Mathbson cite plusieurs cas où l'enlèvement
de végétations adénoïdes du pharynx nasal a guéri complète-
ment le bégsyement.
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122 PRESSE ÉTRANGÈRE.
Le D' Làursnob Turnbull rejette remploi des anasthésiques
généraux, tels que le chloroforme, et leur préfère le chlorhy-
drate de oocatne, qui agit comme aneetbésique local. Il a reconnu
que toutes les opérations du nés et de la gorge peuvent être
faites avec succès à Faide d'uue solution à 2 ou 4 0/0 de cocaïne.
Le mieux est de dissoudre la cocaïne dans une solution aqueuse
à 1 0/0 d*acide phénique pur cristallisé, qui favorise l'action de
la cocaïne et empêche la production de symptômes nerveux.
Le D' Waltbr Wolston, d'Edimbourg, croit pouvoir affirmer,
d*après son expérience, qu'environ 75 0/0 des cas de surdité en
Angleterre sont dus à la présence de végétations adénoïdes dans
le pharynx nasal.
Le D' Barr reconnaît que ces végétotions sont très fréquentes
en Ecosse et constituent l'une des causes les plus importantes
des maladies de Toreille. La découverte de cette source d'affec-
tions de l'oreille constitue un fait considérable en otologie. Pour
le traitement opératoire le D' Barr se sert de Tongle, de l'ongle
artificiel en acier et de la pince de LOwenberg. Généralement il
préfère Tongle artificiel à Tongle du doigt. Souvent il emploie
d'abord la pince de LGwenberg, puis termine avec Tongle arti-
ficiel.
Sur la véritable valeur de ce qu'on appelle les membranes
tympaniques artificielles, plusieurs orateurs ont pris la parole,
et le Dr Barr a résumé la discussion en disant que la boulette
de coton est, en somme, la meilleure forme de membrane tym-
panique artificielle. Avant de l'appliquer, il faut que la sécrétion
purulente, si elle existe, soit guérie ou du moins réduite à très
peu de chose. Il faut aussi avoir sois de ne l'introduire d'abord
que pendant peu de temps, pas plus de deux ou trois heures,
sans cela une affection purulente peut être provoquée qui dé-
courage le patient. Pour décider de la valeur de ce remède dans
un cas donné, il faut procéder avec beaucoup de soin, varier la
forme, la grosseur et la position de la boulette de coton. Un
certain degré de pression est habituellement nécessaire pour
obtenir un bon résultat. Le segment postéro-supérieur de la
membrane du tympan est ordinairement la meilleure place. La
boulette de coton doit être humectée, de préférence avec un
liquide antiseptique. Pour empêcher le coton de se déplacer» il
est bon de le tremper dans du collodion avant sou application,
il peut alors rester en place des jours et des semaines, s'il est
bien supporté.
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PRESSE ÉTRANGÈRE. ISS
Ii68 « tympans « préconisés dans les réclames des journaux
et qui consistent en un morceau de caoutchouc fixé sur une tige
métallique ont fréquemment de très fâcheux effets et ne doivent
jamais 6tre employés sans Tavis d*un médecin.
Après 066 trois questions principales, quelques communica-
tions ont encore été faites, entre autres sur les abcès du cer-
veau d'origine otitique.
L'idée adoptée au Congrès de Glasgow, de fixer un certain
nombre de questions importantes, sur lesquelles est appelée
Vattontion des spécialistes, nous paratt des plus heureuses, et
son adoption ne peut que contribuer aux progrès de nos con-
naissances en otologie. a. jolt.
Compta rendu de la clinique universitaire des maladies da
Voreillo de Halle, du i^ janvier au Si mars 1888, par les
D" Rbinharot et IjUdbwio, médecins assistants. (Arcb. f. Obr.^
vol. XXVII, «•, 8« et 4« liv,)
La clinique des maladies de Toreille de TUniversité de Halle,
dirigée par le professeur Scuwartzv, est Tune des plus impor-
tantes de TAUemagne, la plus importante surtout au point de
vue chirurgical. Du 1^ janvier 1887 au 31 mai*s 1888, le nombre
des cas traités s'élève à 1,893 se répartissent sur 1,583 malades;
le nombre des opérations pratiquées s*est élevé à 582. Le compte
rendu détaillé publié dans les Arch, /. Ohr. mérite donc de fixer
l'attention, et nous nous proposons d^en extraire les données
principales.
Dans la partie de ce compte rendu contenue dans le présent
fascicule, après la statistique générale des cas traités, nous
trouvons rapportés trois cas à terminaison fatale avec résultat
d'a«topsie.
Le premier cas concerne un enfant de 12 ans, atteint depuis
plusieurs années d'une otorrhée chronique bilatérale, laquelle
avait amené une carie osseuse. A la suite de Fou ver tu re de
Tapophyse mastoïde' des deux côtés, l'état du patient paraissait
devoir s'améliorer, quand il reçut d'un compagnon de jeu un
coup sur la tôte. Quatre jours après, la température, restée nor-
male jusque-là, s'élève à 40<>,4, et deux jours plus lard survient
le premier frisson.
Il est probable que le traumatisme fut la cause directe du déta-
chement d'une parcelle de thrombus d'un sinus déjà en voie de
décomposition et de la pyémie consécutive, suivie bientôt des
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124 PRESSE ÉTRANGÈRE. •
symptômes de pression cérébrale provoqués par le développe-
ment rapide d'un abcèH dans le lobe temporal.
 ce propos, les auteurs rappellent les symptômes qui per-
mettent de porter le diagnostic d'un abcès du cerveau, et ils es-
pèrent qu'en Télat actuel de l'antisepsie en chirurgie on pourrait,
à Faide de trépanations d'essai dans le siège probable de l'abcès,
arriver à fixer le diagnostic et à sauver un grand nombre de
malades.
Dans le second cas^ des symptômes non douteux de pyémie
existaient déjà au moment de l'entrée du malade dans la clinique,
et la trépanation des deux apophyses mastoïdes faite aussitôt ne
put le sauver.
Les auteurs se demandent si, dans le cas de pyémie déjà exis-
tante, provoquée par une suppuration chronique de l'oreille
moyenne, on doit intervenir par une opération chirurgicale. A.
leur avis, aussi longtemps qu'il n*y a pas de signes certains
de métastases dans les poumons, on peut et l'on doit opérer.
Mais dès que ces signes existent : toux avec crachement de
sang, dyspepsie, etc., toute opération est inutile, car on ne peut
plus sauver le patient. Les frissons et une forte fièvre consti-
tuent des contre-indications.
Enfin, le troisième cas rapporté est celui d'un enfant de 6 ans
atteint d'otorrhée chronique depuis sa naissance, d'après le dire
des parents. Les suites ont été : la carie do l'apophyse mastolde,
la phlébite des sinus, la pyémie et un abcès chronique du cer-
velet. Ici encore la trépanation de l'apophyse mastoïde ne pou-
vait plus sauver le malade. A l'autopsie, on trouva : une phlé-
bite purulente du sinus transverse et du sinus pétreux supé-
rieur du côté droit, un abcès du cervelet, un abcès sub-dural,
des métastases sanieuses dans les poumons, un pyo-pneumo-
thorax à gauche par suite de la rupture d'un abcès du poumon.
Nous continuons de parcourir rapidement ce compte rendu,
en relevant quelques-unes des observations les plus intéres-
santes.
Six fois l'extraction du marteau a été pratiquée. Dans quatre
cas il y avait une perforation de la membrane de Shrapnell,
juste au-dessus de la courte apophyse du marteau, avec-suppu-
ration chronique fétide. On en conclut à la présence d'une carie
de la tète du marteau, et dans tous les cas le diagnostic fut
confirmé par l'examen anatomique après extraction du marteau.
Dans l'un de ces cas il y avait surdité complète, et de l'autre
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PRESSE ÉTRANGÈRE 125
côté une foiie dureté d^oreille; rexcieion de la membrane du
tympan et da marteau donna, au grand contentement de la pa-
tiente, une augmentation de TouTe de 5 centimètres à 1 pied pour
le langage mnrmuré (aombres). En outre, la suppuralion (Mo-
nique et les dangers qu'elle entraîne purent être écartés.
Chez presque tous ces malades on constate immédiatement
après Topération une lésion de la corde du tympan par suppres-
sion locale de la sensation gustative sur les deux tiers antérieurs
du bord correspondant de la langue. Au bout de huit à quinze
jours cette altération du goût uvnit disparu.
Pour Tenlèvement des végétations adénoïdes de l'espace naso-
pharyngien, les masses principales étaient enlevées avec la cu-
rette de Trautmann, puis, après avoir reconnu la place des
résidus des excroissances à Taide de Texploration digitale, on
enlevait ces derniers au moyen du couteau annulaire de Meyer.
Cette méthode a donné d'excellents résultats, et les auteurs la
regardent comme préférable à toutes les autres, qui exigent plu-
sieurs séances et rencontrent de grandes difticultés, surtout chez
les enfantSé
Le traitement consécutif après ce mode d'opération a consisté
dans remploi, pendant huit à quinze jours, de la douche nasale
de Trôltsch avec une solution faible de sel marin, pour nettoyer
la surface de la plaie et enlever le pus»
Parmi les ruptures de la membrane du tympan, toutes celles
venues de bonne heure en traitement ont été rapidement guéries
par l'application d'un pansement occlusif aseptique. Il en a été de
môme pour les cas qui n'avaient pas été soumis précédemment '
à un traitement intempestif. A ce propos, les auleni's recom-
mandent expressément d'éviter les injections dans Toreille dans
Jes cas de rupture de la membrane du tympan ou de lésion
récente du méat. Les injections d'eau introduisent duns la plaie
des organismes pathogènes. Après Tinjection il est bien difficile,
surtout aux non-spécialistes, de sécher complètement l'oreille, et
le reste du liquide porté à la température du corps réalise les
conditions les plus favorables . au développement dos micro-
coques du pus, d'où suppuration des bords de la plaie et otite
moyenne purulente avec toutes ses conséquences.
Etant donné une rupture récente, il faut éviter avec le plus
grand soin Tintroduction d'organismes quelconques dans Toreille,
ne faire usage que des instruments complètement indispen-
sables et après les avoir désinfectés avec soin, enfin appliquer un
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126 PRESSE ÉTRANGÈRE
pansemont occlusif sec : morceau de gaze iodoformique ou au
sublimé dans le méat, et bandage ; tel est le traitement employé
dans la clinique du prof* sseur Schwartze.
Parmi les nouvelles méthodes et instruments employés, le
massage pour amener la résorption des exsudats de Toreille
moyenne a donné de bons résultats (frictions partant du plan
mastoïdien en arrière de Toreille et descendant jusque sur
l'épaule en suivant le trajet des vaisseaux lymphatiques de la
peau du cou — 5 à 10 minutes matin et soir avec la main grasse).
Des exsudats qui avaient résisté à la douche d*air et à renlève-
ment répété après paracautère de la membrane du tympan ont
disparu très rapidement à la suite du traitement combiné par le
massage et la douche d'air.
Les auteurs signalent ODcore un double ballon avec réservoir
pour la désinfection de Tair, dû à Beerwaldt de Leipzig et dont
la manœuvre se fait commodément avec le pied grâce à une
planchette formant pédale.
La créoline et Tiodol n^ont pas donné jjusqu^lci des résultats
bien remarquables.
Suit un tableau des cinquante trépanatfttns de l'apophyse mas-
toïde faites dans la clinique de Halle pendant la période à la-
quelle se rapporte ce compte rendu. d' a. 40lt.
De la suppuration et inflamtnation aiguë des cellules mastoï-
diennes et leur guérison par l'excision des ceUnles sans on-
vertore de Fantre mastoïdien, par le D' Hbsslbr, de Halle-
s/S. (Arch. f. Ohr., vul. XXVII, 2« et 3« liv.)
Dans l'état actuel de la science, on admet généralement que
les abcès de Tapophyse masloïde sont rarement primitifs, mais
que le plus souvent ils se produisent à la suite de Finflammation
de Toreille moyenne. L'auieur cite à ce sujet les opinions expri-
mées dans les traités dos maladies de Toreille les plus récents,
ceux notamment de Gruber, Pulitzer, Schwartze.
L'abcès se produisant d'ordinaire dans les cellules mastoï-
diennes au cours d une oiite moyenne et à la suite de la réten-
tion du pus, il en résulte que le traitement ne doit pas se borner
à l'ouvei ture de Tabcès osseux, mais qu'il faut pénétrer jusqu'à
l'anlre mastoïdien pour donner issue au pus retenu dans l'oreille
moyenne et prévenir le danger d'une atteinte du cerveau.
Des deux opérations usitées dans les atfections de l'apophyse
mastoïde : incision de WihJe et ouverture de l'antre mastoïdien,
la première n'est donc indiquée que dans le cas d'une périostita
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PRES8E ÉTRANGÈRE. If?
de l'apophyse, mais elle ne saurait suffire s*il existe un abcès
des cellules masfoïdieDnes, et, dans les cas douteux, Tauteur
repousse l'expectative comme très dangereuse et recommande
d*enlever le périoste pour bien se rendre compte de Tétat de la
surface extérieure de Tos ; si cet état laisse supposer une inflam-
mation des cellules, il ne faut pas hésiter à pénétrer plus avant.
L^auleur donne les tableaux des opérations faites sur l'apophyse
mastoide dans la clinique de Halle et dans celle de Berlin. 11 y
joint un tableau des opérations pratiquées en Amérique et relevées
par John Roosa dans un travail récent. (Zeitsobr. /. Obr», vol.
XVIII, p. 314).
Dans tous ces tableaux, les opérations sur l'apophyse mastoide
sont rangées sous les deux rubriques : incision de Wilde et ou-
verture de Tapophyse mastoide. L'auteur en ajoute une troit^ième,
intermédiaire entre les deux autres, qu'il appelle Vexciaioa de
Tapophyse mastoide. Elle consiste à pénétrer dans les cellules
atteintes de carie et d'empyème et à enlever les parties malades
sans aller jusqu'à Tantre mastoïdien.
Sor 136 affections de l'apophyse mastoide qu'il a eu à traiter,
fauteur a pratiqué 66 opérations, dont 39 ouvertures de Tapo-
physe mastoide, 4 incisions de Wilde et 23 excisions des cellules
mastoïdiennes. U excision pénètre plus profondément que Tinci-
sion de Wilde, mais, en principe du moins, moins profondément
que l'ouverture de Tautre. Elfe a sur celle-ci Tavantage d*uu
moindre danger; bien entendu, elle ne peut lui être substituée
qu'autant qu'il n^y a pas abcès de rétention et que le foyer puru-
lent peut être atteint et nettoyé sans pousser l'opération jusqu'à
l'antre mastoïdien.
Pour les détails donnés par l'auteur sur la structure de l'apo-
physe mastoide dans les cas opérés par lui, nous renvoyons au
texte original.
Dans tous les cas l'ouverture des cellules mastoïdiennes
{excision) a été suivie d'une grande amélioration de l'état géné-
ral des malades. Dans aucun cas l'ouverture consécutive de
l'antre n'a été nécessaire.
Les observations de Tauteur montrent le danger deTempyème
de l'apophyse mustoïde et la nécessité de l'intervention chirur-
gicale dès que surviennent des altérations de la face extérieure
de l'apophyse mostoïdc.
Hedinger avait déjà distingué les deux opérations : ouverture
des cellules et ouverture de l'antre de l'apophyse mastoide (con-
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188 PRESSE ÉTRANGÈRE.
tribution à la pathologie et ranatomie pathologique de l'oreille.
\Zeitscb. /. Ohrenb,, vol. XIV, p. 55.) d' a. joly.
Quatre cas de carie de l'oreille moyenne avec présentation dn
sinns transverse en avant de l'antre mastoïdien, par le
D' Hebsler, de Halle. (Arch. f. Ohr, , vol. XXVI, 3» et 4« fasc.)
L'ouverture de Tapophyse masiolde avec le ciseau, introduite
par Schwartze dans la thérapeutique de Toreille, constitue,
d*après Tauteur, un progrès considérable. Dans quelques cas
cette opération est entravée par une conformation anormale de
Papophyse, le sinus transverse se trouvant situé en avant de
rentre mastoïdien. Ces cas sont assez nombreux, mais si Fou
opère avec précaution ils n'entraînent pas un danger direct pour
la vie du patient. C'est du moins ce qui résulte de l'expérience
de l'auteur.
Hessler a trouvé douze cas de ce genre dans la littérature; il
les reproduit en y joignant quatre cas de son observation per-
sonnelle.
Dans ces quatre cas la texture de l'os était spongieuse et la
dure-mère fut mise à découvert à une profondeur do â à 4 milli-
mètres et le sinus transverse entamé. Dans tous ces cas l'opé-
ration dut être interrompue sans avoir atteint le foyer de la
carie. Néanmoins la guérison de la plaie eut lieu sans suppu-
ration et sans fièvre. Dans deux des cos la carie de l'oreille
moyenne fut guérie d'une façon définitive à la suite de l'opéra-
tion; dans un troisième la guérison est proche, dans le qua-
trième la carie du toit de la caisse persiste, mais faiblement et
sans symptômes généraux. Le résultat est donc en somme satis-
faisant.
L'auteur ne pratique l'ouverture de l'apophyse mastoïde avec
le ciseau que dans les cas où le traitement ordinaire continué en
général pendant plusieurs mois n'a amené aucune amélioration
de l'otorrhée et pour ne négliger aucun moyen pouvant amener
la guérison. Souvent on abrège ainsi beaucoup le traitement et
on évite au patient des complications dangereuses.
En terminant, l'auteur remarque que, malgré les recherches
de R. Koch, qui semblent enlever à l'acide borique toute action
antiseptique, il est indubitable que Bezold a obtenu avec ce
remède des résultats satisfaisants dans le traitement des suppu-
rations aiguës et chroniques de l'oreille moyenne. Pourtant
Hessler a abandonné aujourd'hui le traitement sec ovec la poudre
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PRESSE ÉTHANGÉRE. 1S9
borique, aussi bien qu'avec toute autre poudre. Depuis plus d'un
an il emploie avec succès, en instillations dans l'oreille, une
solution diacide borique à 4 0/0 portée à 30<* au moment de l'ap-
plication. Ces instillations sont faites toutes les deux heures, et
on appuie sur le tragus pour faire pénétrer le liquide dans les
anfractuosités de la caisse. 11 a même obtenu l'arrêt de l'écoule-
ment à Taide de cette solution, après que la solution du sublimé à
0,1 0/0 avait échoué. ▲. jolt.
Denxiàme compte rendu de la polyclinique universitaire des
maladies d'oreille de Tûbingen, du i" avril 1884 an 1«' avril
1888, par le prof. D' Waobnhauser. (Arch, /. Ohr,^ vol. XXVII,
«• et 3« liv.)
Nous laisserons de côté les chiffres de statistique pure, pour
ne relever que les cas les plus intéressants notés par l'auteur.
Sur douze cas de-corps étrangers introduits dans Toreille, neuf
fois l'extraction put se faire par de simples injections ; dans
trois cas il fallut avoir recours à Textraction à l'aide d'instru-
ments, après avoir endormi les patients. L'un de ces derniers
cas concerne une petite fille de quatre ans qui s'était introduit
un morceau de fer dans Toreille gauche. Ni les injections ni le
crochet ne purent amener le déplacement du corps étranger, la
pointe du crochet se brisa et resta elle-même dans Toreille. Il
fallut avoir recours au décollement du pavillon, lequel fut pra-
tiqué d'après la méthode décrite par Sch^artze, et permit de
retirer le morceau de fer et la pointe du crochet. La plaie en
arrière de Toreille guérit par première intention, mais une
sténose se produisit à rentrée du méat et entretint la suppura-
tion pendant plusieurs mois. Avant l'arrêt de la suppuration, la
sténose disparut d'elle-même. L'auteur l'attribue à l'enlèvement
trop hâtif du tube de drainage.
Parmi douze cas de rupture de la membrane du tympan, un
seul, dans lequel des injections et instillations d'huile avaient
été pratiquées avant l'entrée dans la clinique, donna lieu à une
forte inflammation avec longue suppuration et formation d'un
abcès mastoïdien. Tous les autres cas guérirent sans inflam-
mation.
Plusieurs des cas d'otite moyenne aiguë observés étaient dus
à la pénétration de liquides irritants dans l'oreille moyenne par
la trompe. L'auteur cite le cas d'un jeune homme souffrant d'un
catarrhe chronique des fosses nasales et qui avait jusqu'alors
employé la douche nasale sans inconvénient. Un jour le liquide
ANNALES DES MALADIES DE l'OREILLE ET DU LARYNX. — XVII. 9
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ISO PRESSE ÉTRANGÈRE.
pénétra dans Toreille moyenne^ où il provoqua une violente
inflammation.
Même accident arriva à un médecin qui se gargarisait la gorge.
Il fut excité à rii*e et sentit à ce moment Teau pénétrer dans
l'oreille ; une violente otite se déclara.
L'auteur cite encore le cas d'une forte inflammation accompa-
gnée de symptômes graves chez un enfant de six mois, due à
la pénétration d*un lombric dans Toreille. Disparition des symp-
tômes et guérfsôn rapide après expulsion du lombric, qui mesu-
rait 10 centimètres de long et 2 millimètres de diamètre.
Vingt-sept cas de maladies aiguës de l'oreille à la suite de
la rougeole furent observés pendant deux épidémies de rou-
geole en 1884-1885 et 1887-1888:
En réunissant les cas de maladies d'oreille observés pendant
quatre ans, Tauteur trouve une proportion de 2, 9 0/0 pour les
cas dus à la rougeole, ce qui concorde à peu près avec les chif-
res donnés par d'autres auteurs.
Sauf dans un cas, les maladies d*oreilles consécutives à la rou-
geole ne présentèrent pas de formes graves.
Généralement les deux oreilles étaient affectées, mais non au
même degré. Il y eut quinze fois écoulement purulent et douze
fois catarrhe simple sans perforation de la membrane du
tympan.
Relativement à la période d'apparition des premiers symptômes
du côté de roreille, lesdits symptômes se sont montrés trois fois
dans la période fébrile, du 2® au 5^ jour; dans tous les autres
cas, seulement dans la période de desquamation.
Les cas légers sans perforation de la membrane du tympan
ont été guéris en peu de temps par le traitement de Tespace naso-
pharyngienet la douche d'air. Môme dans les formes purulentes
et perforatives, il y eut assez rapidement fermeture de la perfo-
ration et guérison.
Dans presque tous les cas de maladies d'oreilles à la suite de
la rougeole, Fauteur a constaté une forte sécrétion du nez et de
Tespace naeo-pharyngien ; il en conclut que daus la plupart des
cas il s'agit d'uffectiuns transmises par l'espace naso-pharyngieu.
L auteur cite encore quelques cas intéressants de parésie et
paralysie faciale, de névralgie dans la domaine du rameau auri-
culaire du nerf vague, et enfin un cas d'abcès mastoïdien remar-
quable par son extension ; le pus avait soulevé tout le cuir che-
velu. D' A. aOLY.
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PRESSE ÉTRANGateE. I»
Aboès cérâbeUenx consécatlf A «ne oUte snppiiréa. fvéfMna-
tion. Gaérison, par le D' Macbwbn, de Glasgow. {Arck. oé
otologjy n*» 8-4, 1889.)
C'est la première fois qu'un cas semblable est publié.
Il s'agissait d^un jeune homme de 17 ans, porteur depuis dima»
ans d^uae otite moyenne suppurée gauche. 11 est apporté mm^i*
bond dan^* le service de M. Macewen : il est comateux, le pouls
extrêmement faible et lent, les respirations sont au nombre de
dix par minute ; double névrite optique. On n'avait aucun ren-
seignement sur lui et on découvrit Taffection auriculaire grâc9
à une fistule en arrière du pavillon gauche. M. Macewen ouvrit
d^abord Tapophyse mastoïde et la débarrassa d^one certaine^
quantité de pus caséeux : le sinus latéral fut ouvert et trouvé
plein de granulations.
M. Macewen fil alors une trépanation an niveau de l'occipital,
et en coupant les merabraoes au niveau du cervelet vit s^en
échapper un flot de pus. Il évalue à quatre onces la quantité de
pus sortie de l'intérieur du cervelet. Drain en os de poulet
décalcifié ; pansement antiseptique renouvelé seulement quinze
jours plus tard.
Un mois après le malade était guéri. On sut après Topération
que les symptômes présentés avaient été des vomissements, des
douleurs de tête très intenses, des frissons violents et répétés
et de l'hémiplégie à gauche, c'est-à-dire du même côté que
l'oreille malade. m. ls.
Ua cas rars de réflexes auditifs, par le D' Stbinbmjqob,
de Giessen. {Arob, ofotology, n«« 3-4, 1889.)
M. SteinbrQgga a pu étudier à la clinique de Riegel un cas
très intéressant d'hystérie chez un homme de 45 ans, sujet
depuis quinze ans à des attaques singulières.
Après une sensation de froid montant des genoux à l'estomac
ou un frisson général, le malade se mettait à faire quelques
longues inspirations, puis brusquement la respiration devenait
plus courte et plus rapide jusqu'à atteindre 60 au quart de
minute. Il survenait alors de l'apnée, puis enfin des respira-
tions profondes et irrégulières. La môme série de phénomène»
se répétait au bout de quelques instants, donnant des accès d'une
durée totale de cinq à dix minutes, durant lesquels le malade
gardait sa oonisoienoe, entendait bien, faisait ce qu'on lui com-
mand«it, mais ne pouvait parler. Après l'attaque, il béga:yaii ua
peu.
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1S2 PRESSE ÉTRANGÉaRE.
Le point le plus intéressant, c'est que lês attaques étaient
provoquées par les sons musicaux et non par les bruits. Un
instrument de musique quelconque , même une trompette d*en-
fant, déterminait Taccès, tandis que les bruits du tambour, bruits
de la rue, du chemin de fer, ne donnaient rien. M. Steinbrûgge
détermine le début d*une attaque en mettant un diapason sur le
front, alors que le bruit d'une pile à courant faradique placée à
côté du malade restait sans effet.
Le malade présentait les signes d'une sclérose double de la
caisse probablement consécutive à une otorrhée, car le malade
disait avoir eu dans son enfance un écoulement d'une oreille.
Pour la montre, on trouvait 00= -^ ; 06=0 pour la conduction
aérienne comme pour la conduction osseuse. Les accès, qui
avaient duré quinze ans, cessaient subitement après une séance
d'hypnotisme faite par l'assistant du professeur Riegel et ne se
sont pas reproduits.
M. Steinbrûgge se livre sur ce cas à d'intéressantes réflexions :
il cherche d'abord à démontrer que l'excitation passant par le
noyau de l'acoustique se propage au pneumogastrique et à
l'hypoglosse pour produire les troubles de la respiration et de
la parole. Mais quelle était la voie suivie? Ce cas paraît à
Steinbrûgge comme plaidant en faveur de la séparation des
organes percepteurs des sons musicaux et des bruits au niveau
du labyrinthe, les sons musicaux étant perçus par la cochlée,
les bruits par les terminaisons nerveuses du vestibule. On
pourrait supposer en outre que les voies centripètes pour les
sons musicaux passent par le noyau principal de l'acoustique,
et que les voies centripètes pour les bruits gagnent le noyau
latéral en passant par une partie de la racine antérieure du
nerf. u. ls.
Nouvelle contribution botanique et clinique à l'otomycose,
par M. SiEBENMANN. {Arcb. of otology^ n«« 3-4, 1889.)
Depuis l'année 1883, époque à laquelle il publia, avec l'aide de
Burckhardt- Merian , un travail sur les champignons de Toreille,
M. Siebenmann a étudié 52 nouveaux cas dont il donne le
résumé. Les champignons n'ont pu être déterminés exactement
que dans 36 cas. Sur ce nombre il a trouvé 16 fois Taspergillus
fumigatus Fres., 7 fois Taspergillus niger Van Tieg., 2 fois
l'aspergillus nidulans Eidam (qui se trouve sur les nids d'a-
beille), iS fois l'aspergillus flavus Bref., 1 fois le verticillium
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PRESSE ÉTRANGÈRE « 18S
Graphti Harz et Bezold, 1 fois le mucor corymbifer Lichtb., et
006 fois le mucor septatns Bezold. Il faudrait y ajouter un cas
de pénicillium que S. . . croit pouvoir désigner sous le nom de
peDicilUnm minimum,
I/autenr entre dans des détails botaniques où il est inutile de
le suivre : il suffira de faire remarquer que son cas d'olomy-
cose par mucor corymbifer est le deuxième qui ait été rapporté,
qu'il établit la possibilité de Totomycose par Taspergillus nidu-
lans, enfin qu'il donne une description complète du verticillium
grapbii jusqu'ici confondu avec les tricbotecium, etc.
Au point de vue clinique, S. .. établit que Totomycose ne se
rencontre pas obez les enfants au-dessous de 15 ans et que sa
fréquence a diminué dans ces dernières années. Il croit que les
instillations d'huile jouent un rôle très manifeste dons sa pro-
duction. On trouve plus souvent Totomycose chea les gens qui
habitent la campagne.
L'otomycose peut ne donner lieu à aucun symptôme, lorsque
par exemple le champignon s'est développé sur le cérumen.
Dans les autres cas, on note habituellement Potorrhée, très fré-
quemment séreuse, les démangeaisons, la douleur. On peut
trouver aussi des troubles auditifs divei*s de date ancienne.
I^a terminaison est presque toujours favorable : le meilleur
traitement est le traitement antiseptique, surtout avec l'alcool
salicylique à 2 0/0. m. ls.
Amélioration de l'audition par les broits intenses dans le cas
de bonchons cérumineux, par M. Koseoarten, de Kiel. {Avch.
o/oro7o(77, no«34, 1889.)
Kosegarten a vu que dans un grand nombre de cas d'obstruc-
tion par bouchon cérumineux on avait une très grande amélio-
ration de l'ouïe en agitant fortement une sonnette en face de
roreille. Le degré d'amélioration est fort variable : de 4 à 20,
de 6 à 29, de 1 à 27, de il à 70, de 4 à 22, etc. L'amélioration
est parfois immédiate, d'autres fois elle est plus marquée au
bout de quelques minutes et elle peut môme être exceptionnelle-
ment abaissée immédiatement après, mais remonte au bout de
quelques minutes. Sur 94 cas observés, neuf fois seulement il
n'y a eu aucun changement.
K.. . . est porlé à croire que Tocclusiou longtemps continuée
diminue la sensibilité du nerf acoustique et que le bruit intense
produit par la sonnette l'irrite et augmente son activité. C'est
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134 PRESSE ÉTRANGÈRE.
quelque chose d'aoalogue à ce qui se passe dans la paraoousie
de Willis ; mais dans ce cas rirritation et ramélioratioo sont
simultanées, tandis que dans les expériences de K.«. Tamé-
Uoration persiste après l*irritation. m. ls.
Nécrose et carie dn temporal traitées par les acides,
par M. Ole Bull, de Christiania. {Arch. ofotoloffy.h? 2, 1889.)
M. 0. Bull a fait des expériences in vitro pour se rendre
compte de la valeur compsirée des diffëreuts acides minéraux
pour amener la décalcification des os cariés. Contrairement à
Topinion courante, il croit que les acides sulfureux etsulfurique
sont sans grande valeur et qu'il faut leur préférer Tacide ohlor-
hydrique.
Sous Tinfluence de cet acide, à la dose de 4 0/0 et employé
en instillation une ou deux fois par semaine, l'os carié subit
un gonflement très notable et se résorbe. Il n^y a pas de symp-
tômes douloureux, mais souvent un peu d'inflammation passa-
gère pendant laquelle il faut attendre. M. Bull a employé cette
méthode dans quatre cas où on ne pouvait songer à extraire le
séquestre et s'en est très bien trouvé. Il croit aussi que l'acide
chiurbydrique pourrait être utile dans les inflltrations calcaires
de la membrane du tympan.
Atrésie congénitale de l'oreille, par M. E. Joël, de Gôrbersdorf.
(Arcli. of otology, n»» 3-4, 1889.)
M. Joël a eu Toccasion de faire Tautopsie d'un cas où il a
trouvé : un pavillon rudimentaire, une absence de Tos tym-
panal, une étroiiesse tout à fait anormale de la caisse, une
absence des osselets et de Taotre mastoïdien.
Après avoir décrit en détail les lésions observées, J.. . passe
encore onze autres cas bien étudiés qu*il a rencontres dans la
science. Sa conclusion est que dans tous les cas ou à peu près
Tanôt de développement n'est pas limité à Toreille externe,
mais s'accompagne de lésions graves dans tout l'organe. Il
serait donc illusoire d'essayer de remédier à cet état de choses
par une opération. Un seul cas eut un résultat favorable, celui
de Bounafotit, où il n'y avait qu'une sorte de membrane épaisse
on avant de la membrane tympaniquc. m. ls.
Essence de menthe poivrée dans l'otite snppnrée, par iVf . Blu-
UENAU. {NovosteTerapiiy n*>i5, et Saiot^Louis med. aadsixrg,
Journ., juillet 1889.)
. L'auteur recommande vivement l'emploi de ce traitement qui
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 135
a déjà été préconisé par Braddon. (Lancet^ mars 1888.) Il réussit
bien dans Totite aiguô et gaérit l^otite chronique en quinze
jours. On fait un mélange de deux à quatre gouttes d^essence et
de 30 grammes d*huile d'amandes douces que Ton introduit
dans le conduit : au bout de dix à quinze minutes, on luve à
l'eau chaude, on sèche, et on introduit dans le méat un bour-
donnât d*ouate préalablement trempé dans le mélange. Le trai-
tement est renouvelé le lendemain.
Mycosis des fosses nasales, en Russie, d'après un résumé du
Saint' Louis med, aad sarg, Journ,, sept. 1889.
M. PoKRASOFP rapporte dans le Meditzina (n<» 12, 1889) This-
toire d'une jeune fille de 15 ans qui se plaignait de douleur du
nez, céphalée, insomnie, malaise général, tous symptômes
qa*elle attribuait à plusieurs nuits de sommeil sur la terre nuo
pendant la moisson. A l'examen du nez, qui est très rouge et
gonflé, on trouve deux points blancs à la partie supérieure de
la cavité nasale, près du septum. Enlevés avec une petite pince,
ces deux points blancs furent reconnus comme les larves du
Sarcopbila Woblfahrti. Deux jours après la malade revenait, se
plaignant des mômes symptômes : deux nouvelles larves furent
enlevées du môme point. Guérison complète.
D'après un livre publié en 1815 par M. Portchinskt {Histoire
naturelle des mouches et des larves qui causent des maladies
chez r homme et les animaux)^ cette mouche serait 1res com-
mune dans le gouvernement de Mohilew, et dans tous les vil-
lages les paysans connaissent bien les accidents qu'elle occa-
sioune. 11 rapporte les observations de trois frères de 9, 7 et
S ans ; Tun avait des larves dans Toreille, ce qui lui causait des
douleurs intolérables ; l'autre avait une partie de la lèvre supé-
rieure et de la gencive dévorée ; chez le troisième les larves
s'étaient développées dans le sinus frontal, ce qui amenait une
sécrétion sanglante et puriforme continue, des accès convulsifs,
de l'anémie, etc. L'affection serait très fréquente chez les enfants
au-dessous de 13 ans , et comme la mouche n'entre jamais dans
les habitations, il y aurait lieu de ci oire qu'elle ne s'introduit
dans les eavités que chez les enfants qui dorment au dehors,
couchés sur la terre.
Dans le Vratch.y n^ 5 et 6, 1888, M. En. Dranot rapporte un
nouveau cas d'abcès dentaire très douloureux chez un paysan
adulte au niveau de la canine et d'une incisive de la mâchoire
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186 PRESSE ÉTRANGÈRE.
supérieure. A Touverture de la plaie il 8*échappa deux larves
vivantes.
On trouvera encore un autre cas de mycose des narines, dû à
M. VoLTNETZ, dans un mémoire de M. Huga Summa {Saint-Louis
Med. and surg, Jouvn.^ juin 1889), et un mémoire intéressant du
professeur Grube, de Charkow, dans les Arch, d. Naturges-
chichte de Wiegmann, 1853, p. 282. m. ls.
Dilatation des sinus sphénoïdauzpar accumulation et rétention
de liquide, obstruction des arriére-fosses nasales, par A.-J.-B.
Rolland. {Gazette médicale de Montréal^ août 1880.)
Femme de 26 ans, ayant depuis 4 ans et demi une obstruc-
tion nasale à peu près complète; perte de l'odorat, delà mémoire
et céphalalgie violente. L'obstruction nasale est plus complète
à gauche qu'à droite ; coryza très fréquent dans les derniers
temps, souvent aigu; avant le coryza le mucus s'écoulait en
arrière. Nausées fréquentes'; rhinoscopie antérieure, à gauche;
déviation légère de la cloison, croûtes et muco-pus remplissant
le nez, atrophie des cornets inférieur et moyen; au fond du nez,
tumeur osseuse très dure, convexe et obstruant entièrement la
cavité nasale; pas de communication entre le pharynx et le nez.
A gauche, moins d'altération des cornets et existence d'une tu-
meur de même consistance, déprimée en bas, laissant passer
l'air en faible quantité.
Bhinoscopie postérieure, tumeur assez considérable, convexe,
déprimée au milieu par la cloison; dépression plus accusée delà
partie inférieure de )a tumeur en arrière qu'en avant; le sommet
de la tumeur est peu visible. La consistance de la tumeur est
de même nature qu'en avant. Pharynx nasal très congestionné
recouvert par des mucosités.
L'auteur perfore cette tumeur. Cette perforation, pratiquée avec
des instruments très variables, est plus facile au milieu qu*à la
base; la perforation de la partie médiane, la plus convexe et la
plus mince, donne issue à du liquide séreux, abondant.
A ce moment, la malade fut prise de défaillance et de vomisse-
ments, et l'auteur crut que le liquide était de nature céphalo-
rachidienne; mais les accidents disparurent, et les troubles delà
respiration s'amoindrirent par suite de la désobstruction nasale.
L'odorat s'améliora, la mémoire revint, la céphalalgie disparut,
ainsi que les tendances au sommeil et les bourdonnements; les
sécrétions ne tombèrent plus dans le pharynx, et la malade n'eut
plus de coryza. L'état général s'améliora. a. g.
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NOUVELLES. 137
Tiib^cnlose de la- muqueuse nasale, par Hajek; {Intern, klin.
Rundsohl^ in Arcb, de laryng. et de rhin,, octobre 1889.)
L'auteur dit dans son mémoire que la tuberculose nasale est
plus commune qu'on ne Ta dit, mais il n*est pas très facile de
s'assurer toujours de la nature du mal, car l'examen histolo-
gique serait laborieux et souvent peu concluant. C'est surtout
avec la syphilis héréditaire qu'il est peu aisé de diagnostiquer la
tuberculose nasale, et ce serait toujours par l'histologie et la bac-
tériologie qu^on arriverait à faire le diagaostic. En un mot, le
mémoire du D' Hajek semble plutôt une œuvre d'anatomie pa-
thologique qu'une étude clinique, car tout Feff^ort diagnostique
repose sur Thistologle. a. a.
NOUVELLES
La Jy Eigenbrodt a été nommé privât docent de laryngologie
à l'Université de Bonn.
Nous apprenons la mort du D' Rolland, professeur de lai*yn-
gologie à Montréal.
Nous annonçons à nos lecteurs l'apparition d'une nouvelle
revue mensuelle par le EK Ghervin, de Paris, intitulée : La Voix
chantée et parlée^ dont nous venons de recevoir le premier nu-
méro.
Vin dc Ghassaino. Pepsine et diastase. Rapport favorable de
TAcadémie de médecine, mars 1864. Contre les affections des
voies digeslives.
▲IfNALBS DBS MAULDIIS DB l'ORBILLB ET DU LARYNX. — XVII. 10
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140 OUVRAGES ENVOYES AUX ANNALES.
Hygiène, développement et conservation de la voix, par Ri-
GARDO BoTEY. (Un volume de 230 pages, Barcelone, 1886.)
Communications rhino-chirurgicales, parE. Baumgarten. (Ti-
rage à part de la Wiener med. Woch., n^ 51 et 52, 1889.)
Quelques cas d^altérations de Todorat et du goût, par E. Baum-
garten. (Tirage à part de la Pester med. chir. Presse , 1889.)
Du menthol dans les douleurs aiguôs de tôle, Tinfluenza épi-
démique et d^autres affections du nez et de la gorge, par Lbnnox
Browne. (Extrait de Tbe Médical Press^ 8 janvier 1890.)
Un cas de rhinolithe, par F. Rohrbr. (Tirage à part de la
Wimer klin . Woob . , n» 2, 1890.)
Ld Gérttnt: G. Masson.
Paris. — Imp. PAUL DUPONT, i,rue da Boaloi (Q.) 66.Î.90.
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Mars 1890. — N« 3.
MÉMOIRES ET FAITS ORIGIMAUZ.
I
ÉTUDE SUR LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DES
TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES
Par le D' A.-F. PUCQL'E, aocien interne des hôpiUux.
Les tumeurs malignes des fosses nasales se présentent
sous des aspects cliniques fort différents qui en rendent le
traitement singulièrement variable. En se plaçant unique-
ment au point de vue des conditions opératoires, on peut les
diviser assez artiRciellement en quatre groupes principaux.
Le premier est constitué par les tumeurs pédiculées ; ces tu-
meurs pédiculées, assez fréquentes, sont ordinairement le
résultat de la dégénérescence épithéliomateuse de néo-
plasmes primitivement bénins, adénomes ou polypes mu-
queux; les sarcomes peuvent cependant apparaître d'emblée
sous celte forme. — Le second groupe, qui comprend les tu-
meurs à base d'implantation limitée, est déjà moins favorable
que le précédent à l'intervention chirurgicale ; quand elles
ont leur siège près de roriHce des narines, sur la cloison,
sur le plancher, sur le cornet inférieur, leur ablation se fait
pourtant encore dans des conditions relativement faciles.
— Les tumeurs diffuses, au contraire, qui forment le troi*
sième groupe, soit qu'elles s'étendent en superficie en en-
vahissant une grande portion de la muqueuse, soit qu'elles
gagnent en profondeur en envoyant des irradialiorts dans les
os sous-jacents, obligent à des opérations graves et diffici-
lement complètes. — Un degré seulement les sépare des
tumeurs tout à fait inopérables du quatrième groupe, tumeurs
ANNALE9 DES MALADIES DE l'oRBILLE ET DU LARYNX. — XVI. 11
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142 A.^- PLÎCQUE
^ù le Iraitement palliatif constitue la seule ressource. — Ce
traitement palliatif n'est point d*ailleurs uniquement médicaU
il comporte encore souvent des indications chirurgicales»
parmi lesquelles il faut citer surtout les diverses interven-
tions nécessitées par Tarrèt des hémorrhagies.
I.
A. Le diagnostic des tumeurs pédiculées malignes peut
offrir deux difficultés principales : 1** distinguer ces tumeurs
des tumeurs pédiculées bénignes; 2*» reconnaître l'existence
et le mode d'insertion du pédicule.
{"* Si, dans la plupart des cas, racoroissement rapide, les
douleurs relativement vives, l'abondance des hémorrhagies,
l'aspect bourgeonnant, la consistance friable constituent des
signes trop certains de malignité, il en est d'autres où Taf-
lection se présente avec des caractères moins nets et où l'on
peut croire à une tumeur bénigne. C'est surtout quand quel-
ques tumeurs enlevées antérieurement ont présenté en tout
l'aspect des polypes ordinaires, ou bien quand celles que l'on
aperçoit le plus nettement offrent cet aspect que l'on a ten-
dance à porter malgré l'exagération des troubles fonctionnels
ce diagnostic favorable. Il faut se souvenir qu'il est malheu-
reusement assez fréquent de voir après l'ablation de plu-
sieurs polypes bénins, adénomes ou myxomes, apparaître de
nouveaux polypes constitués cette fois par de l'épilhélioma.
Il faut se souvenir aussi qu'en même temps que les tumeurs
malignes il n'est point rare de rencontrer dans les fosses na-
sales des polypes ordinaires. Les observations de cette coexis-
tence ne sont pas très rares. Ricai*d (i), dans sa thèse sur la
pluralité des néoplasmes, rapporte deux faits d'épilhélioma
et de sarcomes avec coexistence de polypes muqueux. Schœf-
fer (2), Hopmann (3j, Terrier, Voltolini, etc., citent des cas
analogues. L'existence antérieure ou simultanée de polypes
(1) Ricard. Ploralité des néoplasmes. (Thèse de Paris, p. 112 ot 113.)
P) ScHOEFFER. DeuUoke Mediz, Wochenschrift, n* 3, 1882.
(3) UoPMASiN. Virchowi Archiff, t. d3, p. 235.
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TUMEURS MALIGNES DE6 FOSSES NASALES 143
reconnus bénins, même histolagrîquement, ne saurait donc
prouver qu'il n'existe point en même temps de production
maligne. C'est l'analyse des troubles fonctionnels qui aura le
plus de valeur dans les cas douteux à l'inspection ; d'ailleurs,
dans ces cas douteux, il est toujours préférable d'agir comme
dans les tumeurs nettement malignes. Une erreur inverse^
beaucoup plus facile, du reste, à éviter, doit être aussi immé-
diatement signalée. Des myxomes anciens, rapprochés de
Foriflce des fosses nasales, peuvent prendre un aspect dur,
fibreux, cutané, très différent de celui des myxomes ordinaires.
Cette transformation paraît plus fréquente chez les sujets
âgés. Chez une malade de 71 ans que nous avons observée
dans le service de notre maître, M. Peyrot, le polype, en su-
bissant cette Iransformation cornée, s'était exulcéré et offrait
un suintement muco-purulent à sa partie inférieure. Mais la
partie supérieure, plus abritée contre les irritations, avait
gardé l'aspect muqiieux. L'examen histologiqne, pratiqué
après l'ablation, ne montra point d'ailleurs de dégénéres-
cence en épithélioma.
2* Quand la tumeur est très volumineuse, il est parfois as-
sez difficile d'apprécier l'existence et le mode d'insertion du
pédicule. La constatation de mouvement de va-et-vient, quand
le malade souffle, peut tout à fait manquer; sa constatation
antérieure par le malade offre alors une certaine importance.
Des tractions exercées avec beaucoup de ménagements pour
ne point entraîner d'hémorrhagie, des tentatives pour con-
tourner la tumeur soit au moyen d'un stylet, soit au moyen
d'une anse de fil de fer ordinaire fourniront aussi des ren-
seignements. Le mode d'insertion du pédicule est utile à éta-
blir au point de vue de la conduite de l'opération ; il Test
également au point de vue de la nature de la tumeur; un po-
lype inséré sur la cloison doit en effet toujours être regardé
comme de nature maligne.
B. i. Il est une règle générale que doit dominer l'ablation
des tumeurs malignes pédiculées des fosses nasales. Si facile
qu'il puisse paraiti*e soit de les saisir avec la pince» soit de
les embrasser dans le serre-nœud, jamais on ne doit les enle-
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144 A.-F. PLICQUE
ver de celle façon. Il faut toujours parvenir sur eux par une
incision extérieure qui montre réellement le pédicule. L'a-
blation par arrachement est en effet incomplète et dange-
reuse. En opérant par arrachement, il est impossible d*enle-
ver totalement le pédicule; aussi les récidives sont-elles
presque fatales, alors même qu'on essaye de gratter à la
curette ou de cautériser le point d'implantation. Robin a
rapporté Tobservation d'un malade chez qui une tumeur po-
lypeuse arrachée trois fois par Roux, quatre fois par Gosse-
lin, finit, à la huitième récidive, par envahir le sphénoïde et
déterminer la mort par méningite (i). Une malade de Bayer,
après de très nombreuses ablations de polypes récidivants
par Tanse simple, Tanse galvanique, la curette tranchante,
finit par mourir d*hémorrhagies et de métastase hépatique.
T— Mason (2) voit de môme un sarcome myéloïde de la cloi-
son récidiver presque immédiatement après une ablation par
la pince à polyp?s;il essaye de Tenlever en incisant simple-
ment le côté de la narine ; une nouvelle récidive le force à
faire, trois mois après, une ablation plus large en rouvrant
la cicatrice de Tincision et en divisant la lèvre sm* la ligne
médiane, et cette fois il obtient une guérison qui, au bout de
six ans, n'est pas démentie. Il serait après cette observation
superflu d'insister sur celte nécessité, commune d'ailleurs à
toutes les tumeurs maUgnes d'une ablation absolument large.
L'ablation par arrachement peut de plus être dangereuse.
Sans parler du fait si souvent cité de Del Grecco et Berlin-
gbieri (3) ou des tractions faites par erreur de diagnostic sur
un névrome du nerf maxillaire inférieur pris pour un polype
amenèrent une méningite mortelle, l'hémorrhagie constitue
une complication grave de l'ablation des tumeurs malignes
par arrachement. — Alors même que l'on opère avec l'anse
galvanique on n'est point sûr de l'éviter immédiatement. On
n'est surtout point à l'abri par ce moyen des hémorrhagies
secondaires rendues plus fréquentes dans les fosses nasales
(1) Gazette de$ hôpitauXy p. 46, 18j2.
(2) Masoîi. Lancet, 1" avril 1882).
(3) Del Grecco et Ber^inghieri . Archives générales de méd., t. XXIQ,
l'* série, p. 431.
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 145
par la difficulté d'obtenir une asepsie complète. — Ces tu-
meurSy en effet, sont souvent prodigieusement vasculaires.
Dans un cas de M. Terrier, l'ablation d'un simple fragment
destiné à Texamen histologique suffit à déterminer une hé-
morrhagie abondante. — Chez un malade que nous avons
observé dans le service de notre maître, M. Peyrot, une pre-
mière ablation à la pince avait déterminé également une vio-
lente hémorrhagie. — L'ablation faite quelques semaines
après par une incision dans le sillon nasojugal fut au con-
traire des plus faciles et presque exsangue. Le pédicule fut
sectionné au galvanocautère, et par précaution les lambeaux
d'insertion furent réunis par une ligature au catgut. Il ren-
fermait des vaisseaux très volumineux.
2® 11 suffit d'ordinaire pour permettre l'ablation des tumeurs
malignes pédiculées d'incisions très simples et qui n'ont pas
besoin pour conduire sûrement sur le pédicule d'être poussées
aussi loin que dans les cas de tumeurs non pédiculées que
nous retrouverons tout à l'heure. Ces incisions peuvent être
faites suivant deux types différents. Elles peuvent porter
dans le sillon nasogénien; Técartement de l'aile du nez est'
d'ordinaire suffisant par Tincision des parties molles, sans
qu'il soit nécessaire de sectionner l'os nasal ; exceptionnel-
lement il faudra pratiquer cette section; on peut aussi comme
Ta fait Dieffenbach, diviser la cloison à ses insertions posté-
rieures pour favoriser le décollement. L'autre type d'incision
porte sur le dos du nez. Ordinairement cette incision est faite
par le procédé de Verneuil, commençant à la racine du nez
pour s'arrêter à un centimètre et demi du lobule ; deux autres
incisions partent de l'extrémité inférieure de la première
pour pénétrer dans les narines. C'est en un mot une incision
en Y renversé. Dans les tumeurs pédiculées unilatérales
manque, bien entendu, unedes branches de TY. Il est fort rare
qu'il soit nécessaire de diviser l'os nasal.
L'incision faite et ses lèvres écartées, on doit tâcher d'ar-
river sur le pédicule sans morceler la tumeur. L'hémorrha-
gie produite par le morcellement peut sans doute être plus
ou moins facilement arrêtée par les pinces. Mais le danger
de ce morcellement -consiste surtout dans la diffusion des
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14Ô A.-F. PLICQUE
ceiiules et de fragmenta de tumeui^s dans toutes les fosses
nasales, diffusion qui ne peut que favoriser les récidives. —
Le pédicule est sectionné aussi loin que pQSsible. La ligature
au catgut, combinée avec la section au thermo ou galvano-
cautère, donne le maximum de sécurité.
II.
A. Le diagnostic des tumeurs malignes non pédiculées,
mais encore limitées dans leur implantation, doit être tout
d*abord fait avec les diverses tumeurs bénignes des fosses
nasales. Les ostéomes, en particulier, peuvent quand ils ont
pris un grand développement déterminer des douleurs, des
hémorrhajjies répétées, des suppurations simulant les troubles
fonctionnels des tumeurs malignes. A la simple vue» leur as-
pect, quand la muqueuse, au lieu d'être siniplement re-
foulée, est grisâtre et peut encore entraîner la confusion.
— Les fibromes ne se voient guère que dans la cavité naso-
pharyngienne ; le diagnostic des prolongements qu'ils peu-
vent envoyer dans les fosses nasales se fera surtout par la
connexion de ces prolongements avec la tumeur principale.
Le diagnostic de ces tumeurs envahissant indirectement les
fosses nasales devra d'aiUeurs être étudié à propos des tu-
meurs nasales diffuses.
D'autres affections, les déviations de la cloison, les abcès
des fosses nasales, les calculs, les corps étrangers même ont
pu, si invraisemblable que puisse paraître l'erreur, simu-
ler des tumeurs malignes. Les épaississements de la cloison
décrits par M. Verneuil et dus probablement à une périchon-
diite offriront aussi une grande ressemblance avec l'épithé-
lioma. Ces épaississements surviennent parfois sous l'in-
flueace de la grossesse pour disparaître avec elle. Souvent
aussi ils sont syphilitiques. C'est d'ailleurs à la syphilis qu'il
faut toujours songer dans les cas douteux ; les gommes sont
assez fréquentes dans les fosses nasales, et dans quelques
cas c'est le traitement d'épreuve seul qui pourra faire dis-
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 147
Unguerunede ces gommes ulcérées d'un épithélioma. — En
étudiant le traitement palliatif, nous retrouverons une pré-
paration particulière, la tisane de Zittman qui, d*après Vol-
tolini (1) rend les plus grands services dans ces cas douteux.
— Le chancre syphilitique lui-même peut comme aspect res-
sembla à une tumeur maligne. Moure \2) a rapporté un re-
marquable exemple où le diagnostic n'était possible que par
la coexistence des accidents secondaires. — Quant aux lésions
tuberculeuses assez rares , elles offriraient d'après SchSf-
fer (S) et Nasse le caractère d'avoir un centre dur et une cir-
conférence molle, de se présenter sous forme de granulations.
Elles coïncident d'ailleurs ordinairement avec là tuberculose
pulnftonaire. — Le lupus, quand il existe simultanément dans
les fosses nasales et sur le visage, est très facile à recon-
naître ; le lupus primitif des fosses lui-même, que CozzoUno (4)
regarde comme assez fréquent, présente un aspect bourgeon*
nant avec nodules indurés et livides assez caractéristiques.
Nous signalerons seulement, pour mémoire, les ulcérations
de la morve chronique et celles^qui s'observent dans certaines
professions (5) en particulier à la suite de la manipulation
des chromâtes.
B. 1" Les incisions latérale et dorsale que nous avons in-
diquées pour les tumeurs malignes pédiculées suffisent assez
souvent pour les tumeurs limitées dans leur implantation.
Duplay (6), par l'incision du sillon nasogénien, enleva facile-
ment un sarcome occupant toute l'étendue du plancher des
fosses nasales, mais n'ayant point encore envahi les os. Ver-
neuil (7), par une incision sur la ligne dorsale du nez et le
côté de la narine, a pu, en sectionnant simplement les os na-
saux, enlever un enchondrome myxomateux des fosses na-
sales du volume du poing. Chez une autre malade, une longue
(i) VoLTOum. Krankheiten dor Nase. {Bretlau, p. 225, 1888.)
(S) Annales maladie oreille el larynx^ p. 374, 1837.
(3) Annales maladie oreille et larynx^ 1887 p. 415.
(4) Annales maladie oreille et larynx, 1887 p. 222.
(5) Mémoire de Delpech ei Hillairet. Paris^ 1876.
(6) DcPLAT. Pathologie externe, t. III, p. 846.
(7) Thèse deMéUmas, p. 168, Porw, 1887. — /*«.,p. 79.
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148 A.-F. PLICX}UE
incision suivant le sillon génolabial lui permit d'enlever toute
la face an téro-ex terne du sinus maxillaire, la branche mon-
tante et la paroi externe de la fosse nasale envahies par une
récidive d*épithélioma. — Ces diverses incisions permettent
donc d'exécuter des ablations déjà fort étendues. Nous étu-
dierons plus loin les procédés avec luxation complète du nez
(procédé de Chassaignac, d'Ollier, de Lawrence) qui donne-
raient^ en cas de nécessité, un jour encore plus considérable.
2. Le difficile, d'ailleurs, n'est point d'arriver sur la tu-
meur, c'est de pratiquer son ablation complète malgré les
anfractuosités des fosses nasales, malgré la gène dans Tad-
ministration du chloroforme — et surtout malgré les mou-
vements du malade, toujours plus ou moins réveillé — et
rhémorrhagie. Un tamponnement rigoureux de l'orifice pos-
térieur des fosses nasales permet d'éviter un des accidents
les plus inquiétants de l'hémorrhagie, la chute du sang dans
le larynx (1). Mais cette hémorrhagie ne continue pas moins
à masquer le champ opératoire et à forcer d'opérer k
l'aveugle. Dans bien des observations, on constate que ces
difficultés n*ont point permis une ablation régulière, qu'elles
ont forcé de se contenter d'un arrachage plus ou moins
sommaire à la pince, d'une section faite, dans la tumeur
même, à l'anse galvanique et à Técraseur, les portions res-
tantes étant enlevées après coup à la curette tranchante ou
à la rugine. Les difficultés de la pratique sont sans doute
bien difficiles à concilier avec les exigences de la théorie;
on peut cependant dire que de semblables ablations ne
donnent guère de chance de succès durable. Quand une
lumeur n'est point enlevée en bloc, en outre des dangers de
{greffes néoplasiques, on court les plus grands risques de ne
j.oint retrouver complètement les prolongements laissés.
On s'attachera donc à faire, à moins de nécessité absolue,
1 ou jours porter les sections dans les parties saines qui en-
tourent la tumeur. Pour les parties molles, le galvanocautère
et l'anse galvanique seront les instruments les plus com-
(1) Verneoil. De récoulement sanguia. dans certaines opérations pra-
tiquées sur la face et des moyens propres à en atténuer les inconvé-
nients. (Archivée générales de médecine, t. XVI, p. 385, 1870.)
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 149*
modes ; pour les os , on emploiera tour à tour la scie à
chaîne, la pince coupante, le ciseau et le maillet. Il arrive
par moments que le champ opératoire esi tout à coup noyé^
par une hémorrhagie en nappe ; le meilleur moyen de
Tarréter consiste dans un tamponnement de quelques ins-
tants à la gaze iodoformée. Les larges applications de
poudre d'antipyrine arrêtent aussi assez bien ces hémor-
rhagies.
3. Après Tablation, suivie d'un bon lavage antiseptique, on
doit également tamponner la cavité en s*arrangeant pour pou-
voir retirer ce tampon après la suture du voletde nez séparé.
Le mieux consiste dans une longue mèche mince de gaze
iodoformée à extrémité ressortant parla narine. La suture du
nez est des plus faciles à faire ; elle prend avec une grande
rapidité, et souvent, dès le troisième jour, la réunion est
assez parfaite pour qu'on puisse retirer les fils.
Dans les cas où Tablation n'a pas été certainement com-
plète, il y a avantage, ainsi que l'a montré M. Verneuil, à
renoncer à la réunion immédiate. On peut ainsi exercer un&
surveillance rigoureuse et détmire, par des interventions
complémentaires faites sitôt qu'ils sont apparus, les bour-
geons suspects qui pourraient faire craindre une repuUula-
tion du mal. Souvent, dès les premiers jours, on aperçoit
ainsi, grâce à l'arrêt de toute hémorrhagie, des points qu'il
faut enlever ou cautérîser. L'anesthésie locale par la cocaïne
permettra de le faire facilement. Pour exercer cette surveil-
lance, rincision dorsale est particulièrement commode»
M. Verneuil (1) la fait assez souvent au thermocautère pour
avoir moins à lutter contre la tendance à la réunion. La sé-
paration dédnitive pour obtenir celte réunion est plus ou
moins tardive. La réunion a été faite à des dates variant de
quinze jours à dix-huit mois dans les observations de Me-
taxas. A côté des avantages de ces réunions tardives, on
doit pourtant signaler un de leurs inconvénients, le décou-
ragement que peut produire chez le malade cette persis-
tance d'une plaie béante. — Aussi beaucoup de chirur-
(1) iA)CO eitato^ p. 171 el saitantes.
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i50 A..F. PLICQUE
giens (i) préfèrent-iis faire faire toujours la réunion et se
contentent de surveiller les récidives par des examens rhinos-
copiques fréquents.
C. L'ablation de quelques tumeurs limitées se fait par
suite de leur siège avec des modifications plus ou moins
considérables, que nous venons de décrire. Les petites tu-
meurs assez fréquentes de la cloison peuvent être enlevées
par rincision naso-génienne, ainsi que Ta fait dans plusieurs
casRichet. On peut aussi, surtout quand elles occupent la
partie inférieure de la cloison, les enlever par un procédé
spécial, comme dans l'observation suivante de Leriche.
La tumeur enlevée par Leriche (2) occupait la cloison, a
un demi- centimètre environ au-dessus du bord libre; elle
mesurait 15 millimètres d*avant en arrière sur 10 de hauteur
et de largeur. C'était vraisemblablement un sarcome (?)
Leriche décrivit deux incisions qui, partant chacune d*an
côté de la sous-cloison, venaient se croiser sur la lèvre
supérieure. Le* V ainsi obtenu fut détaché par sa face pro-
fonde avec des ciseaux courbes qui, du même coup, enta-
mèrent le cartilage jusqu'au niveau de la tumeur. Un second
coup de ciseau, parallèle au bord libre de la cloison, mobi-
lisa celle-ci, restée adhérente par son extrémité antérieure.
Un coup de bistouri libéra les adhérences que la cloison,
par suite de cautérisations répétées , avait contractées
avec la narine gauche. Il fut dès lors facile d'achever
l'ablation en quelques coups de ciseaux. En introduisant le
doigt dans la narine, on trouva un petit bourgeon sur le
eôté gauche de la lame perpendiculaire de l'ethmoïde. En
suturant le V labial, Leriche remit en place la languette de
sous-cloison respectée; elle se trouva ainsi placée au-dessous
de la perte de substance circulaire pratiquée dans la cloison. •
L'hémorrhagie fut facilement arrêtée par le perchlorure de
fer. Le résultat esthétique fut parfait. Pas de troubles fonc-
tionnels. Pas de récidive après plus d'un an.
Les tumeurs qui siègent sur le cornet inférieur offrent
(1) Voir Yerchère, Archives de laryngologie^ 1887, u* 1.
(2) Leriche, GazetUdes hôpitaux^ p. 578, 1874.
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 151
Vayantage d'èfre facilement enlevées en masse avec le
COTnet et permettent de se contenter d'inckions prélimi-
naires peu considérables. Les tumeurs du plancher des
fosses nasales nécessitent souvent une résection plus ou
moins étendue de la voûte palatine et des incisions buc-
cales.
III
A. Le diagnostic des tumeurs diffuses extrêmement éten-
dues des fosses nasales n*offre guère de difflcultés au point
de vue de la nature maligne qui n'est que trop évidente.
Hais le diagnostic des contre-indications opératoires est
singulièrement délicat. La question se pose de savoir si Ton
peut encore espérer, au prix de sacrifices considérables,
une ablation complète ou s'il faut se borner au tiaitement
palliatif.
Les contre-indications tirées de Tétat général ne peuvent
être méconnues par un examen attentif et complet. Les
métastases viscérales se rencontrent avec une certaine fré-
quence à cette période de raffeclion, en particulier dans le
poumon et le foie. Même sans lésions viscérales, une
cachexie trop avancée constitue évidemment un motif de
renoncer à des interventions aussi graves.
Les contre-indications résultant de Tétat local sont plus
difficiles à apprécier. Les fosses nasales, par leurs con-
nexions multiples, se prêtent singulièrement aux irradiations
des tumeurs. Il n'est point aisé de reconnaître ni retendue
ni la direction de ces irradiations. Celles qui se font à tra-
vers Tethmoïde, les plus importantes comme contre-indica-
tion absolue d'opération, peuvent, en particulier, évoluer
sans grand retentissement, sans troubles cérébraux, et
n'être constatées, comme cela est arrivé dans plusieurs cas,
qu'au cours de Topération. Parfois même elles existent dans
des tumeurs qui, par leur aspect, semblent encore assez
peu avancées dans leur évolution. Pean (i), par exemple, a
(«) NikATON. PMêlûçiô exteme^ t. m, p. làù
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452 A.-F. PLICQUE
rapporté un fait où la tumeur était constituée par des po-
lypes très nombreux, du volume d'un grain de millet au
volume du pouce, occupant tout le pourtour des fosses na-
sales. Une tentative d'ablation resta très incomplète et fut
cause d'une méningite, qui emporta le malade en deux jours.
A l'autopsie, on constata que ces polypes avaient envahi les
sinus maxillaires ethmoïdaux et même sphénoïdaux et pé-
nétré dans la cavité crânienne. 11 faudra donc toujours tenir
grand compte des moindres troubles qui semblent indiquer
une irradiation vers la base du crâne et, en particulier, des
troubles oculaires.
Une étude didactique sur les tumeurs des fosses nasales
flevrait discuter longuement aussi le diagnostic entre les
tumeurs des fosses nasales ayant envahi les parties voisines
et les tumeurs des parties voisines, du maxillaire supérieur
en particulier, ayant envahi les fosses nasales. En pratique,
les commémoratifs, la situation de la masse principale de la
tumeur ne permettent point d'ordinaire d'hésiter, et toute la
question est de savoir si la masse totale, tumeur originaire
et prolongements, peut être enlevée complètement. L*ori-
gine primitive ne fournit, à cet égard, que des renseigne-
ments aléatoires. Des sarcomes partis du périoste de l'eth-
moïde et de l'apophyse basilaire pourront envahir le nez et
les cavités adjacentes sans pénétrer dans le crâne ; des
épilhéliomas, d'apparence beaucoup moins étendue, pourront
avoir perforé les os.
Le mode d'intervention chirurgical est lui-même réglé
par l'envahissement de la tumeur, soit en étendue sur la
muqueuse et les couches sous-jacentes, soit en profondeur
dnns le tissu osseux. Dans le premier cas, Tablation peut
encore se faire après diverses opérations préliminaires
destinées à donner un jour plus grand que celles qui ont été
signalées jusqu'ici. Dans le second, elle nécessite des résec-
tions osseuses intéressant le plus souvent le maxillaire supé-
rieur et faites par les procédés ordinaires de résection de
cet os.
B. 1"^ Les opérations préliminaires proposées pour peiv
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TUMEURS MAUGNES DE;S FOSSES NASALES .153
mettre un large accès dans les. fosses nasales sont très nom-
breuses. La plupart d'entre elles ont été d'ailleurs proposées
principalement pour Tablation de polypes nasopharyngiens.
Elles comprennent tous les modes de renversement possibles
du nez : sur le côté (Chassaignac» Langenbeck, Beckel) ; en
haut (Lawrence) (I); en bas (Ollier) (2) et sa division en
deux moitiés complètes avec division correspondante de la
lèvre supérieure.
Nous ne pouvons décrire en détail que le procédé de
Chassaignac et d'OUier, le premier, plus favorable peut-ôlre
dans les tumeurs unilatérales, le second dans les tumeurs*
bilatérales. Voici cette description diaprés la thèse de
Goguel (3).
A. Dans le procédé de Chassaignac, Topérateur, placé en
face du malade, pratique une incision ti^ansversale d'un
orbite à Taulre, fuit tomber sur cette première incision, du
côté gauche, une section verticale descendante, un peu
oblique, puis, arrivé au niveau de la partie inférieure de
l'orifice des narines, change brusquement de direction et
pratique une incision transversale qui s'étend de gauche à
droite dans toute la largeur de la partie inférieure du nez.
De cette manière, le nez se trouve inscrit dans un lambeau
rectangulaire qui ne tient plus que par un seul côlé au i*este
de la face.
Les tissus cutanés et cartilagineux, qui constituent l'en-
veloppe extérieure et une partie de la charpente nasale, sont
alors séparés par de larges et rapides incisions, de manière
à permettre de rejeler ce lambeau nasal tout d'une pièce
sur la joue droite.
Ce premier temps de Topération une fois terminé, on doit
s'occuper de l'agrandissement de Foriflce antérieur des fosses
nasales par des sections osseuses, faites de la manière sui-
vante :
Au moyen d'un trépan perforatif de Laugier, on pratique
une ouverture qui conduit de l'un des orbites dans celui du
(1) Thèse de Paris, 1874.
(i) Socit^lé de chirurgie, 15 mai 1889.
(^ GocoBL. RéMCiioa teoipor*ire des os do la face.
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156 A.-F. PLICQUE
6thmoïâaux. Mais Tablalion complète n*en restera pas moins
trop souvent bien périlleuse et bien difficile. L^ablation des
tumeurs dures peut encore se faire avec quelque régularité ;
Ollier fait remarquer que ce sont elles qui récidivent le
moins.
Mais celle des tumeurs molles ne sera trop souvent qu'un
mélange d'arrachage, de grattage, de cautérisation.
Cette dernière pourra être faite soit au thcrmo ou au gal-
-vanocautère, soit au chlorure de zinc. Elle devra être le
complément nécessaire de toutes les opérations par mor-
cellement pour diminuer les dangers de greffe et d*ablation
incomplète. Mais le résultat thérapeutique définitif ne saurait
malgré tout, dans ces ablations irrégulières, laisser beaucoup
•d'illusion.
D. La résection du maxillaire supérieur est souvent né-
^^essaire dans les tumeurs diffuses, moins pour ouvrir une
voie plus large au chirurgien que pour enlever les portions
<l*os envahies par le néoplasme. Chez un malade opéré
plusieurs fois inutilement et chez qui les récidives successives
avaient envahi la cavité buccale, le sinus maxillaire, la fosse
temporale, Kirmisson (1) par une résection de ce genre obtint
une survie d'un an. Comme toutes les opérations antérieures
s'étaient accompagnées d'hémorrhagies extrêmement abon-
dantes, il fit, avant la résection, la ligature de la cai*otide
externe. L'ablation ne put étro totale ; les implantations
pharyngiennes furent entièrement ruginées, mais les prolon-
gements ethmoïdiens ne purent être suivis jusqu'au bout par
crainte de méningite. Parfois même les chirurgiens n'ont
point hésité devant la résection des deux maxillaires, et
Braun (2] a pu dans sa statistique réunir onze de ces opérations ;
les résultats ne sont guère encourageants ; quatre des ma-
lades succombent dans les premiers jours de l'opération par
épuisement, par pyohémie, par embolie ; cinq autres meurent
de récidives en trois, sept, neuf, quinze et vingt-deux mois.
Les deux malades portés comme guéris n'ont pas été suivis
(i) Gazette det hôpitaux, p. 19, 1886.
(S) ArchUt fur klinUehe Chirurgie^ p. 739, 1816.
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 157
pendant plus d'un an. Décnre en détail les procédés employés
dans ces ablations extrêmes nous paraît inutile. Elles ont
constitué moins des opérations régulières que des opérations
de nécessité. En outre des deux maxillaires des cornets et
du vomer, Lang, dans un cas, a réséqué les deux os malaires
et une partie de Tethmoïde. Simon, dans un autre, a enlevé
les maxillaires, les os malaires et palatins, une partie du
vomer et de l'ethmoïde, Tapophyse zygomatique du temporal
du côté droit. La trachéotomie préalable a été nécessaire
dans un autre cas de Simon.
On doit cependant ajouter que la cicatrisation répare mer-
veilleusement ces énormes mutilations. Un des moulages de
rhôpital Saint-Louis représente une opérée de M. Péan (i),
ayant subi pour un épithélioma l'ablation totale des fosses
nasales et des deux maxillaires supérieurs; la cavité qui
reste après la cicatrisation paraît minime en comparaison dé
la perte de substance effectuée.
IV.
A. Les opérations dirigées contre les tumeurs malignes
des fosses nasales sont, on le voit, très variables comme
gravité et comme difficultés. Aussi est-il difficile d'indiciuer
d'une façon générale et leurs suites opératoires et leur ré-
sultat thérapeutique.
1. Les suites opératoires sont ordinairement favorables,
plus favorables même que ne pourraient le faire supposer
l'étendue de la mutilation. Dans les résections doubles du
maxillaire supérieur la mortalité atteint cependant 86 0/00.
Par contre, elle est restée nulle dans les sept cas d^ablalion
de tumeurs de la partie inférieure de la cloison que nous
avons pu réunir. Sur l'ensemble des cinquante et une autres
observations, de gravités diverses, qui nous ont servi dans
la rédaction de ce travail, nous ne trouvons mentionnés que
six décès.
(1) GollectioD particulière de M.' Péan, pièce 701.
AMNALBS DU MAULDIES DB L*0RB1LLB ET DU X«ARTNX. — XVI. iS
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158 A..F. PLICQUE
Le danger immédiat le plus grave est rhémorrhagie ; la
chute du sang dans le larynx semble constituer une com-
plication encore plus redoutable que Thémorrhagie elle-
même. Le tamponnement postérieur des fosses nasales
permet d'éviter cette complication.
Les phénomènes d'infection sont assez fréquemment si-
gnalés dans les diverses observations. Ils sont surtout
graves quand les opérations ont intéressé Tethmoïde ; la
moindre suppuration peut, en effet, amener une méningite,
L'érysipèle est aussi assez fréquent. Bien que la méthode
antiseptique soit d'un emploi moins facile dans les opéra-
tions sur les fosses nasales que dans celles qui portent sur
des régions moins anfractueuses et plus accessibles, elle
peut et doit diminuer, sinon supprimer tout à fait ces acci-
dents. Rioc (i), dans sa communication sur Tantisepsie dans
la chirurgie nasale, recommande surtout les lavages anti-
septiques tant avant qu'après l'opération. Comme on ne
saurait espérer une absence complète d'exsudation et comme
il est impossible de mettre, comme pour d'autres plaies,
cette exsudation tout à fait à l'abri de l'air, c'est en l'enle-
vant à mesure qu'elle se forme qu'on évitera l'infection. Les
tampons serrés, les poudres même antiseptiques qui favo-
riseraient la rétention seraient plus nuisibles qu'utiles. Ce
sont, on le voit, les idées souvent émises par M. Verneuil
sur la nécessité d'ouvrir un large écoulement dans toutes les
plaies cavitaires. Au premier rang des moyens antiseptiques
qu'il indique, M. Verneuil place les pulvérisations phéni-
quées. Celles-ci seront d'autant plus utiles qu'il est fort dif-
ficile d'appliquer un pansement bien occlusif et qu'il importe '
d'assainir, autant que possible, le milieu où séjournera le
malade après l'opération.
2. Les résultats définitifs sont impossibles à indiquer, pres-
que toutes les observations ayant été publiées en hâte aussitôt
après l^opération. Alors même qu'aucune récidive n'a été
constatée après quelques mois, ce délai est évidemment trop
court pour qu'on puisse parler de guérison. Dans un seul
(1) Voir Annales, n* il, p. 584, 1888.
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 159
cas, celui de Mason, le malade a été suivi pendant six ans ;
le fait est d'autant plus intéressant que la dernière opération
faite portait sur une tumeur ayant récidivé déjà deux fois.
Ces résultats paraissent généralement peu favorables.
Sans parler des faits oii Tablation reste incomplète et où la
repuUulation est immédiate, dans bon nombre d'autres la
récidive est signalée au bout de quelques semaines ou de
quelques mois. Assez souvent elle se fait sur des points où
n'existait aucune implantation de la tumeur ; n'est-il point
alors permis de songer à des greffes opératoires?
Sans oublier toutes les difficultés de Tintervention chirur-
gicale, il est une critique qui parait résulter de la lecture
d'ensemble des observations. L'intervention semble réserver
toutes ses ressources et toute son énergie pour les tumeurs
diffuses à peu près inopérables ; dans les tumeurs petites et
limitées, elle se contente trop souvent de demi-mesures, ar-
rachement, cautérisation, etc. En réalité, c'est en enlevant
très largement et très soigneusement ces petites tumeurs
que la chirurgie du cancer peut avoir des chances sérieuses
d'être utile. Quant aux grandes mutilations, telle que la
résection double des maxillaires, on ne saurait garder beau-
coup d'espoir dans leur efficacité. Certes, contre une affec-
tion fatalement mortelle, les tentatives de traitement les plus
audacieuses et les plus douloureuses sont permises. Mais la
nature maligne une fois constatée, c'est, tout paradoxale que
cette opinion puisse paraître, contre les tumeurs les plus
petites que le chirurgien doit agir avec le plus d'énergie.
B. Le traitement purement médical peut-il avoir dans
quelques cas des prétentions non seulement palliatives mais
curatives (1)? 11 est superflu d'insister sur l'utilité que peu-
ven avoir l'usage interne de Tarsenic dans les sarcomes et les
applications de chlorate de potasse dans les épithéliomas.
Le chlorate de potasse a surtout réussi dans les épilhé-
liomes de la peau du nez ; cependant, dans un cas observé
par Terrier (2), « la marche d'un épithéliome de la cloison
(1) Thè$e d'Hpvernêud. Paris, 1887, 8 observations, p. 19-«5.
(2) Manuel de pathologie chirurgicale, t. XI, p. 425.
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160 A.-F. PLICQUE
a été arrétëer et la cicatrisation 8'est effectuée sous Tin-
iluence des applications locales de chlorate de potasse
pulvérisé. » L'opinion de Vollolini sur un moyen beaucoup
moins connu, la tisane de Zittmann mérite d*ètre discutée
davantage. Vollolini (i) recommande Tusage de cette tisane,
tant dans les cas où le diagnostic est incertain avec la sy-
philis que dans les tumeurs malignes difficilement opérables.
La tisane de Zittmann comprend deux préparations (2) que
Voltolini recommande d'administrer, en alternant, de la
façon suivante. Le premier jour, administration d*une pilule
laxative composée de :
Résine de jalàp 10 ccnl.
Gomme gutte 2,5.
Aloès 20
Dès le second jour, on donne, matin et soir, un demi-litre
(1) VoLTOLird. Loco eitalo, p. 318.
(S) Voici les deux formules de la tisane do ZiUmanu :
1* Tisane de Zittmann n"* 1.
Salsepareille 400 grammes.
Faites aigérer pondant vingt-quatre heures
dans :
, Eau 24.000 —
Ajoutez :
Sucre d'aluir (alun 4, kino 1) 50 —
Calomel 15 —
Cinnabre 5 —
Faites bouillir jusqu'à réduction d'un tiers et
ajoutez :
Feuilles de Séné 100 —
Racine de réglisse 50 —
Anis 15 —
Fenouil 15 —
Laissez infusez quelques instants; passez. —
Demi-litre matin et soir.
Tisane de Zittmann n* 2.
Résidu de la décoction préccdonte, plus :
Salsepareille , 200 —
Faites bouillir dans :
Eau 9.000 —
Ajoutez :
Ëcorce de citron ]
Cardamome / àà 10 —
Cannelles (
Réglisse )
Passez. Un litre au miKen du jour.
Pendant Tetô, il est bon do réduire ces diverses doses de moitié, de
façon à ce que la consommation soit plus rapide et que la préparation
n'ait pas le temps do fermenter.
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 161
àe la tisane n"^ 1, et dans Taprès-inidi un litre de la tisane
n*" 2; on continue pendant huit jours; vers le cinquième
jour, on donne une nouvelle pilule purgative si le malade ne
va point sufQsamment à la selle, et on suspend ce jour-là le
médicament. Le malade doit, pendant toute la cure, manger
peu et garder un repos presque complet. Les anciens méde-
cins exigeaient même le séjour absolu au lit. Après huit
jours de suspension pendant lesquels le malade continue à
s'alimenter légèrement et à ménager ses forces la tisane est
reprise. D'après la composition du médicament, il est permis
de se demander si les prétendues guérisons de tumeurs
malignes n'étaient point des guérisons de lésions syphili-
tiques. Ce n'est que dans les tumeurs inopérables ou dans
les tumeurs de diagnostic incertain que cet essai devient
permis. Chez les sujets affaiblis, VoUolini recommande de
diminuer les doses journalières de moitié en portant au
double la durée de l'administration ; chez les cancéreux et
surtout chez les cancéreux âgés, ces doses moins massives
devront souvent être préférées.
C. Les hémorrhagies, qui sont fréquentes et souvent
extrêmement abondantes dans les dernières périodes des
tumeurs malignes des fosses nasales, peuvent être combat-
tues par différents moyens. Le tamponnement, qui constitue
dans les hémorrhagies immédiatement menaçantes la mé-
thode de nécessité, ne doit point être la méthode de choix. Il
est toujours très douloureux et favorise souvent le retour
des hémorrhagies, tant par le déplacement des caillots au
moment de Tablation du tampon qu'en augmentant par le
séjour des produits septiques Tinfection des ulcérations can-
céreuses. Quand on sera réduit à le pratiquer, on devra
tâcher d'éviter, autant que possible, ce dernier effet parti-
culièrement nuisible par remploi de gaze iodoformée.
Il sera de même indiqué, afin d'éviter autant que pos-
sible le retour des hémorrhagies, de tâcher d'obtenir une
asepsie aussi complète que possible des fosses nasales. Les
insuftlationSy les inhalations de poudre d'acide borique,
d'iodoforme et surtout de salol seront à cet égard utiles.
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te& A.-F. PLICQUE
Les lavages antiseptiques devront être faits avec ménage-
menl pour éviter une hémorrhagie par action mécanique ; ii
sera bon d'employer des solutions, soit très froides, soit très
chaudes. Ces dernières, qui ont le grand inconvénient d*être
douloureuses, peuvent également constituer un moyen d'arrêt
des hémorrhagies. Par suite des dangers d'intoxication, on
ne peut guère employer comme antiseptique que l'acide bo-
rique et surtout le chloral à 1 0/00. La décoction de camo-
mille fraîche constitue aussi un bon désinfectant.
L'antipyrine, soit en poudre, soit en solution au dixième,
est un excellent hémostatique ; c'est un des premiers moyens
à essayer, au moins dans les épistaxis légers. Rappelons
aussi la poudre formée d'une partie de tannin pour onze de
gomme arabique (Guéneau de Mussy). La compression de
la carotide correspondante à Thémorrhagie ou des deux ca-
rotides dans les hémorrhagies doubles a quelquefois donné
de bons résultats.
Parmi les moyens chirurgicaux, la ligature, soit de la ca-
rotide externe, soit de la carotide primitive, ne constitue, en
dehors de ses dangers opératoires, qu'une ressource assez
précaire. Cette ligature, dans les tumeurs des fosses nasales,
a d'ailleurs été plus souvent pratiquée comme premier temps
d'une opération, afin de diminuer la perle de sang au cours
de l'opération, que comme moyen d'arrêter les hémorrha-
gies. Elle ne mettrait point, en tous cas, après un arrêt plus
ou moins prolongé, obstacle à leur retour.
Contre ces hémorrhagies à répétition, le mieux paraît
être de chercher à modifier par des cautérisations les sur-
faces ulcérées. Voltolini recommande surtout la galvano-
caustique et l'éleclrolyse. Le pôle positif devra toujours être
le pôle intranasal quand on aura pour but l'arrêt des hémor-
rhagies. Verneuil, dans un cas de tumeur érectile de la
pituitaire, obtint une très grande amélioration par des cau-
térisations au thermocautère. Celles-ci furent faites, après
tamponnement postérieur, par Torifice donné par une incision
dorsale du nez. Dans un cas analogue, chez un malade (i)
(1) Voir Matbh^ du Sang^ Paris iBS», p. 442.
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TUMEURS MALIGNES DES FOSSES NASALES 168
dont les épistaxis étaient tellement abondantes qu^il avait dû
subir une première fois la transfusion du sang, notre maître^
M. Périer, eut devant un nouveau retour des hémorrhagîes,
recours au procédé suivant. Afin d'éviter l'emploi du chlo-
roforme, il fit donner au malade 10 grammes de chloral.
Puis, la somnolence obtenue, ayant pratiqué le tamponne-
ment postérieur il fit une large irrigation des fosses nasales
avec un litre environ de solution de chlorure de zinc à 8 0/00.
Lesdouleurs consécutives, extrêmement vives, furentapaisées
par une série d'injections de morphine. Le résultat théra-
peutique fut excellent. L'opération parfaite à la fin de 1882,
et depuis quelques légères cautérisations faites à de rares
intervalles sur les points qui semblaient menacer de s'ul-
cérer ont suffi à prévenir le retour des hémorrhagies. Une
seule fois seulement dans ces huit années, en 1886, il fût
nécessaire de recourir de nouveau à une cautérisation plus
intense avec la solution de chlorure de zinc à 3 0/00. L'em-
ploi d'un caustique liquide pénétrant dans les moindres an-
firacluosités permet évidemment mieux que le thermo ou le
galvanocautère de modifier toute la surface des ulcérations.
Un autre point mérite d'être signalé dans cette observation.
La transfusion de 1:20 grammes de sang, faite lors d'une
première succession d'épitaxis en février 1882, amena pendant
près d'un an la cessation des hémorrhagies.
D. La gêne produite par le développement énorme atteint
par la tumeur à ses dernières périodes est souvent telle
qu'on est tenté d'y remédier par des ablations au moins
partielles. C'est une ressource bien infidèle et sur laquelle
on ne saurait trop compter. Dans les ablations feites pour
dégager les fosses nasales, les caillots formés par Tliémor-
rhagie obstruent bien vite les portions dégagées. Les abla-
tions ont porté le plus souvent sur les prolongements buc-
caux. L'hémorrhagie primitive, même avec l'anse galvanique,
n'est point toujours facile à éviter ni à arrêter ; Thémor-
rhagie secondaire à la chute des escharres constitue un
danger encore^phis grand. La repuUulation est de plus extrê-
mement rapide. Dans une observation de Delstanche, chez
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164 H. CHATELLIER
un malade atteint d'un cancer des fosses nasales (l)» avec
prolongements qui obstruaient toute la bouche, on se décida
à enlever le champignon intrabuccal. La repuUuIation se Ht
si vite qu'il fallut faire deux nouvelles opérations pendant
les trois semaines que se prolongea encore la vie du mal-
heureux.
Yoltolini, dans quelques cas où il s^agissait surtout de
désobstruer les fosses nasales, dit avoir employé avec
succès le galvanocautère, et surtout Télectroylise (2). Le cou-
rant, en dehors de la destruction mécanique qu'il produit,
diminuerait les douleurs; peut-être aussi ralentirait-il la
marche de Taffection
II
CINQ OBSERVATIONS D'OTITES MOYENNES SUPPU-
RÉES, GRAVES, CONSÉCUTIVES A LA GRIPPE. —
OUVERTURE DE L'APOPHYSE.
Par Henri B. CHATELL.IER9 ancien interne des hôpilaux, prépara-
teur d*bistolof io à la Faculté.
Plusieurs médecins ont écrit des articles sur les compli-
cations auriculaires de l'épidémie de grippe qui vient de
prendre fin. Tous ont rapporté des cas assez nombreux, il
est vrai, mais bénins.
Or, du 26 novembre 1889 au 2 février 1890, nous avons
dû pratiquer cinq fois l'ouverture opératoire de Tapophyse
mastoï«ie pour des cas d'otites moyennes consécutives à la
grippe.
Si nous rapprochions ce chiffre de cinq cas graves de la
somme totale des otites moyennes consécutives à la grippe
que nousavons eues à soigner, nous devrions, à rencontre de
nos confrères, dire que les complications auriculaires ont eu
une gravité tout exceptionnelle.
(i) Annotes maladies oreilles et larynx, p. 129, 1884.
i^) Loco ciiatOy p. 3i3«
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OTITES MOYENNES SUPPURÉES 1(>5
Nous pourrions même citer un sixièn^e cas; mais le ma-
lade ayant été opéré par un chirurgien que nous avions
appelé en consultation, Tobservation ne nous appartient pas.
Nous ne formulerons pas cependant une opinion aussi ra-
dicalement opposée à celle qui a été exprimée, car nous
savons que beaucoup de médecins ont rencontré des otites
moyennes qu'ils ont soignées eux-mêmes.
Quant à expliquer pourquoi nous avons eu un nombre
relativement grand de cas à opérer, nous ne pouvons guère
invoquer que le hasard .
Ajoutons encore qu'un chirurgien, connu pour opérer les
apophyses mastoïdes, nous disait récemment en avoir opéré
quatre cas pendant l'épidémie.
OBSERVATION I. — Grippe. — Otite moyenne supputée droite. —
Guérison de Totite. — Rechute. — Douleurs intenses dans
r apophyse. — Infection purulente. — Ouverture de F apophyse.
— Guérison.
D...J 31 ans. Bonne santé antérieure. Au commencement de
novembre 1889 a la grippe avec coryza, à la suite de laquelle il
est pris d'une otite moyenne suppurée aiguë droite. Améliora-
tion rapide de l'otite»
45 novembre. — Depuis plusieurs jours il n'y a plus ni écou-
lement ni douleurs, quand survient une nouvelle ppussée d'ottle
avec douleurs auriculaires et mastoïdiennes très intenses. Le
traitement antiseptique rigoureux est institué. L*écoulemcnt
purulent et les douleurs s^amendent.
22 novembre, matin. — Le malade semble aller mieux, et,
comme il habite la campagne, il ne doit revenir que le lundi 25.
Dans l'après-midi, à S heures, frisson intense, avec claque-
ment de dents.
28 novembre. — AS heures du soir nouveau frisson.
24 novembre. — A3 heures du soir frisson.
25 novembre. — Plusieurs frissons pendant la journée.
Le soir, à 6 heures, faciès très altéré, douleurs intenses dans
l'apophyse du côté droit, pas de gonflement dans la région. Pus
en notable quantité dans le conduit. La perforation a environ
2 millimètres de diamètre, et siège dans le quadrant antéro-infé-
rieur. Le premier ne détermine de douleurs qu'au niveau de la
pointe de l'apophyse, au niveau de son bord antérieur.
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166 H. CHATELLIER
Les douleurs spontanées dans Tapopbyse sont très intenses.
Ou n'observe ni rougeur ni empâtement derrière le pavillon.
On décide Touverture de Tapophyse pour Je lendemain matin.
26 novembre. — Le malade est endormi au chloroforme, les
tissus mous sont incisés et on arrive sur la surface osseuse.
Aucun ëpaississement du périoste. La couche corticale est abso-
lument saine.
Ouverture do l'os. Immédiatement au-dessous de la corticale
on trouve un tissu spongieux violacé, que Ton enlève tantôt à
la gouge, tantôt avec la curette de Volkmann.
Au milieu des trabécules osseuses existe un tissu mou, formé
de granulations.
On ne trouve aucune cavité et pas une goutte de pus.
Le canal opératoire est creusé en dedans et eo avant jusqu'à
une profondeur de 12 millimètres, mesurés perpendiculairement
à partir du bord antérieur de Touverture osseuse jusqu'au fond
du canal opératoire. (Rappelons que ce bord antérieur se con-
fond pour ainsi dire avec le bord postérieur du conduit auditif
osseux, et qu'il est sur un plan plus interne que la surface ex-
terne de l'apophyse).
Mis un drain et pris tous les soins antiseptiques pendant et
après l'opération; enfin, réuni avec des points de suture, les
bords de la plaie des parties molles, sauf au niveau du drain.
Le liquide injecté par le conduit auditif ne sort pas par le
drain.
Jusqu'à la fin du traitement les lavages sont faits avec 1»
liqueur de Van Swielen pure.
Pansement à la gaze io déformée, recouvert d'une épaisse
couche de coton au sublimé.
A 3 heures du soir T. 3d<',9. Le malade ne souffre plus da
l'oreille ni de l'apophyse, mais il se plaint d'une douleur au ni-
veau de la partie antéro-externe de la jambe droite. En ce point
existe un petit noyau sous-cutané douloureux reconnaissant
pour cause une coagulation dans une veine superficielle.
Sulfate de quinine, 2 grammes ea huit paquets à prendre
tontes les 3 heures.
A 6 heures du soir T. 40^^,1. Pas de frisson pendant la
journée.
27 novembre, — Mutin T. 37^,8. Peu de pus dans le conduit.
Le liquide injeeté par cette voie ressort par le drain. Les doa—
leui*8 de lloreille et de i'apophyse sont naUes.
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OTITES MOYENNES SUPPURÉES 167
Soir T. 40^. L» malade n'a pas eu de frissona, mais acense
plusieurs points très douloureux : au niveau du triceps brachial
droit, au niveau du triceps brachial gauche et dans l'épaule
gauche. A la jambe droite, la nodosité constatée hier s'est éten-
due et la peau rougit.
Continué le sulfate de quinine.
28 novembre. — Matin T. 38*,4. Très peu de pus dans le con-
duit auditif et dans le draiu. Le lavage passe du conduit auditif
par le drain.
Le malade ne souffre pas de Toreille ni de l'apophyse mas-
toïde. On sent des empâtements profonds au niveau des triceps
brachiaux droit et gauche. Douleur très vive dans Tépaule
gauche, qui ne peut exécuter aucun mouvement à cause de cette
souffrance. Pas de frissons.
Continuation du sulfate de quiuine.
Soir T. 38^6.
29 novembre. — Matin T. 38«»5. Soir T. 39^,2. Même état.
80 novembre. — Matin T. 38*>,1. Soir T. 38«,7. Même état.
!•' décembre. — Matin T. 3>,2. Soir T. 38<>,5. Même état.
2 décembre. — Matin T. 3>,8. Soir T. 88<»,5.
La tuméfaction de la jambe droite diminue, après avoir en-
vahi depuis la tète du péroné jusqu'au niveau de la malléole
externe. La tuméfaction du bras droit diminue également.
A gauche, au contraire, Tempâtement qui siège sous le triceps
brachial a augmenté ; elle mesure quatre travers de doigt dans
le sens de la longueur du membre et trois travers de doigt dans
son sens transversal. Dans Tépaule gauche la douleur diminue,
mais le malade ne peut remuer le bras.
3 décembre. — Matin T. 86»,5. Soir T. 38<»,1.
Jusqu'à aujourd'hui on a fait chaque jour le pansement, et
des irrigations du conduit auditif et de la plaie opératoire avec
la liqueur de Van Swieten. A partir de ce jour, pansements
seulement tous les deux jours. Suppression du sulfate de
quinine.
4 décembre. — Matin T. 86«,7. Soir T. 38^4.
5 décembre. — Matin T. 37o,6. Soir T. 39«,5.
A 4 heures du soir le malade a un frisson.
6 décembre. — Matin T. 37«,5. La tuméfaction du bras gauche
a encore augmenté et est devenue fluctuante. Une incision (1)
(1) L'ouverture est pratiquée par JL la 0^ Ch. iUmgr.
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168 H. CHATELLIER
verticale est pratiquée à son niveau, et après avoir traversé le
triceps brachial on tombe sur une collection purulente qui peut
être évaluée à 40 grammes environ. Tamponnement de la poche
è la gaze iodoformée.
Le soir la T. tombe à 38<».
1 décembre. — Mutin T. 86«,4. Soir T. 36»,2.
Aucune suppuratipn n'existant dans la plaie apophysaire ni
dans Toreille, on enlève le drain et on panse à la gaze iodo-
formée.
Depuis ce jour la température n'a jamais dépassé 37^,2.
19 décembre. — La plaie apophysaire et la plaie du bras sont
presque cicatrisées ; on panse à plat avec la gaze iodoformée.
he malade est considéré comme guéri.
Cependant le bras gauche est toujours impotent, le malade
ne peut le porter en haut. Il y a atrophie notable du deltoïde.
Sous ce muscle existe une collection fluctuante et indolore qui,
ponctionnée avec la seringue de Pravaz, donne un liquide
séreux louche.
Celte poche, siégeant sous le faisceau antérieur du deltoïde,
est incisée largement et lavée à l'acide phénique à 5 0/0, puis les
bords suturés. La réunion se fait sans complication par pre-
mière intention.
Réflexions, — Chez ce malade, qui fut atteint avec une
gravité toute particulière, les indications de ropération ftireot
de deux sortes :
1** Les douleurs extrêmement vives, spontanées surtout,
au niveau de la région apophysaire, douleurs que le traite-
ment antérieur n'avait pu diminuer;
2"* Les frissons répétés pendant quatre jours, qui indi-
quaient nettement une résorption purulente.
L'intensité extrême des douleurs spontanées dans Tapo-
physe est un symptôme d'une importance considérable au
point de vue de l'intervention opératoire (Schwarlze,Politzer,
Zaufal). Nous l'avons vu plusieurs fois se montrer alors
qu'il n'existait pas de grande cavité apophysaire ni de
gonflement de la région.
Après l'ouverture de l'apophyse les douleurs diminuent,
et dans les cas analogues que nous avons vu, les symptômes
de résorption ont cédé aussitôt.
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OTITES MOYENNES SUPPURÉES 16^
Observation H. — Grippe. — Otite moyenne supparée aiguë. —
Douleurs intenses. — Ouverture de r apophyse. — Guérison
en th jours,
M"« X..., 24 ans, est prise de grippe avec coryza au com-
mencement de janvier 1890. Rapidement surviennent des dou-
leurs intenses dans l^omlle droite et au niveau de l'opophyse.
La membrane tympanique finit par se perforer et un écoulement
purulent s'établit. \jà médecin fait faire des lavages à Teau bo-
riquée.
Comme l'écoulement continue et que les douleurs persistent,
nous sommes appelés en consultation le là janvier.
Pus dans le conduit auditif droit, petite perforation en bas et
en arrière. Le conduit a son calibre normal. L'apophyse mas-
toïde ne présente aucune trace de gonflement. Elle est le siège
de douleurs spontanées et à la pression extrêmement vives^
Nous proposons Touverture de l'apophyse mais on nous prie
de différer.
On continue les lavages à l'eau boriquëe.
20 Janv/er. *- Un léger gonflement étant survenu, on ncus^
prie de venir voir la malade, et on se décide à opérer le lende-
main.
^{janvier 1890. — Le gonflement a considérablement aug-
menté depuis hier; aujourd'hui il a envahi toute la région mas-
toïdienne et s'étend jusque vers la tempe. La malade est endor-
mie au chloroforme, le champ opératoire lavé au sublimé
à 1 0/0.
Incision suivant l'insertion du pavillon. Incision horizontale
dirigée en arrière au niveau de la paroi supérieure du conduit.
Les parties molles sont infiltrées de sérosité, pas de pus. Pé-
rioste décollé de la corticale. Celle-ci présente une incisure très
nette, vestige de la réunion du point d'ossification de Tapo-
physe.
La couche corticale est enlevée, et on tombe immédiatement
dans une petite cavité pleine de pus, sans trouver toutefois au-
cune grande cavité. Tous ces diverticules sont superficiellement
situés; ils siègent dans la moitié inférieure de l'apophyse, au
voisinage de la pointe et ne se prolongent ni en haut ni vei*s la
profondeur. En dedans de ce système de cavités, on trouve un
tissu osseux compact, très résistant et entièrement sain.
Drain, suture des parties molles, lavage au sublimé à 1 0/0«
22 janvier. — Renouvelé le pansemonti pas de fièvre»
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170 H. CHATELLIER
24 janvier. — Refait le pansement, pas de fièvre.
10 février, — Tous les deux jours on a refait le pansement;
actuellement la suppuration a complètement disparu ; on enlève
le drain. Tamponnement à la gaze au salol.
15 février. — La plaie opératoire est complètement fermée et
la malade est considérée comme guérie de sa maladie apophy-
saire.
11 subsiste cependant un léger écoulement par le conduit au-
ditif, dont il ne reste pas de traces, le 26 février.
Réflexions. — Chez cette malade il n'existait pas de
grande cavité mastoïdienne, mais une série de petites ca-
vitt^s communiquant d'une part les unes avec les autres, et
d'autre part avec la profondeur par des trajets qu'il a été
impossible de découvrir, peut-être par des vaisseaux lym-
phatiques seulement.
Si nous eussions été entièrement libres, nous eussions
opéré la malade au moins huit jours plus tôt, pendant la
phase uniquement douloureuse, mais le confrère avec qui
nous étions en consultation, ne voyant aucun gonflement
du côté de l'apophyse, était pour la temporisation.
. Nous croyons que la malade eût guéri plus vite si Topé-
ration eût été plus hâtive. Enfin il n'est pas indifférent de
laisser du pus renfermé sous pression dans l'apophyse,
quand on est certain de sa présence, car on ne sait jamais
de quel côté se fera la rupture.
Observation III. — Grippe, — Otile moyenne suppurée. — Ou-
verture de Papopliyse. — Guérison.
^b janvier 1890. — Grippe-coriza. Otite moyenne suppurée à
début aigu, il y a quinze jours. Le malade vient me trouver au-
jourd'hui pour la première fois. A l'examen direct, on trouve
un effacement complet du calibre du conduit auditif par abaisse-
ment de la paroi postéro-supérieure. Pas de phlegmon ni de
gonflement au niveau de l'apophyse. Pas de douleurs à la pres-
sion. Pas de douleurs spontanées.
26 janvier, — La malade est chloroformée. Incision des par-
ties molles, ouverture de Tos au point d'élection. Aussitôt la
couche corticale enlevée on voit le pue apparaître. Un stylet
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OTITES MOYENNES SUWURÉES 171
introduit pénètre dans une large cavité qui s'étend dans toute
l'apophyse. Elargi l'orifice osseux, curé la cavilé avec la cu-
rette de Volkmann, lavé au sublimé à 1 0/0, mis un drain, su-
turé les parties molles. Lavé le conduit au subîimé. Le liquide
injecté dans le conduit ne sort pas par le drain.
^1 Janvier. — Pas de ûèvre. Pansements.
Depuis ce jour, la suppuration a été en diminuant progressi-
vement, sans complication aucune.
26 février, — Il ne reste plus qu'un petit trajet conduisant
au centre de Tapophyse et ne donnant qu'une quantité de pus
insignifiante.
28 février. — Le trajet fistuleux est presque fermé. La ma-
lade est considérée comme guérie.
Réflexions, — Chez cette malade les douleurs ont été
presque nulles ; il n'y avait pas de gonflement au niveau de
l'apophyse, ni de douleurs à la pression.
L'indication opératoire était rabaissement extrême de la
paroi postérieure du conduit auditif et l'effacement complet
de la lumière du conduit.
Il est à remarquer que, dans ce cas seulement, nous
avons rencontré une grande cavité pneumatique dans Tapo-
physe.
OsEavATiON IV. — Grippe. — Otite moyenne aiguë. — Abcès
mastoïdien. — Ouverture de F apophyse* — Grattage de f abcès.
— Guérison en 27 jours.
Grippe-coryza. — Douleurs d'oreilles, à droite, depuis une
semaine environ. Pas d'écoulement par le conduit auditif
externe.
Le 23 janvier nous voyons la malade pour la première fois.
Douleurs vives dans roreille et dans Tapophyse-. On constate
une tuméfaction phlegmoneuse rouge, grosse comme un marron,
qui occupe le quadrant postéro supérieur de l'apophyse. Cette
tuméfaction n'est pas encore fluctuante. Il n*y a pas d'écoule-
ment par le conduit auditif.
21 janvier. — Nous avions bien recommandé â la malade de
venir nous trouver le 24 janvier, mais elle n'en fait rien, et nous
ne la revoyons que le 27 janvier*
La tuméfaction phlegmoneuse apophysaire «'«si considérable*
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172 H. CHATELLIER
meut étendue. — Elle est devenue manifestement fluctuante; le
pus se rapproche de la peau. — Le pavillon de Foreitle est re-
poussé en avant. Toujoui*s pas d'écoulement par le conduit.
Nous décidons enfin la malade à se faire opérer le lendemain.
28 janvier. — La malade est endormie au chloroforme. Le
champ opératoire lavé au sublimé à 1/1000.
L'incision des parties molles conduit directement dans un
abcès sous-périostique qui renferme deux ou trois cuillerées à
soupe de pus. Le fond de cet abcès est formé parla face externe
du temporal mis à nu, et rugueux sous le doigt. La plus grande
partie de cet abcès et siluée plus haut que Tapophyse. Quand
on a largement ouvert et nettoyé Tabcès, on constate que Técorce
du temporal qui en forme le fond est criblée de petits points
rouges dans une surface grande comme une pièce de un franc,
tandis que tout autour l'os est blanc et normal. Un stylet fin,
introduit dans plusieurs de ces points rouges, pénètre dans
répaisseur de l'os, mais s'arrôte au bout de quelques millimè-
tres sans pouvoir pénétrer dans la profondeur. Il ne s'écoule
pas de pus par ces petits orifices; aussi nous décidons- nous à
attaquer l'apophyse au lieu d'élection.
L^opération est continuée comme d'habitude; une seconde
incision, antéro-postérieure, partant de la première, au niveau
de la paroi supérieure du conduit, circonscrit un lambeau trian-
gulaire qui est décollé de Tos au moyen de la rugine et rabattu
en bas et en arrière.
Creusé dans l'os, au lieu d*élection, avec la gouge et le mar-
teau, un canal à direction antéro-interne; à 12 millimètres de
profondeur trouvé une cavité dans laquelle le slylet pénètre jus-
qu'à 17 millimètres mesurés verticalement. Curé cette cavité
avec la curette de Volkmann. Lavé à Teau chloroformée, mis
un drain, ruginé avec soin les parois de l'accès superficiel, su-<
turé et mis un pansement antiseptique.
30 janvier. — La malade va bien. Enlevé le pansement. La
plaie a un aspect superbe; il n'y a pas de pus ni dans le drain,
ni au niveau de l'ancien abcès, ni dans le conduit. La malade
ne ressent aucune douleur. Lavé au sublimé à 1/1000. — Refait
le pansement.
b janvier. — La malade ne souffre pas. La plaie ne suppure
pas. Héappliqué le pansement.
7 janvier. — Pas de pus au niveau du drain. Un peu de pus
dans le conduit auditif.
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OTITES MOYENNES SUPPURÉES 178
IjOs parties molles ne se recollent pas sur le temporal au ni-
veau de Tabcès. Cependant il n'y a pas de pus ; mais le stylet
vient butter en ce point sur une surface osseuse dénudée.
Pratiqué récouvillonnago avec un pinceau d'ouate imbibé de
chlorure de zinc à 1 p. 10.
Reappliqué le pansement.
20 février, — Jusqu'à aujourd'hui on a fait le pansement
tous les trois jours.
Actuellement, la plaie apophysaire est réduite à un simple
trajet qui ne donne pas de pus et que Ton panse à plat.
Au niveau de Tabcès, les parties molles sont complètement
réunies au temporal.
La malade est considérée comme guérie.
RéHexions. — Chez cette malade, le pus a fusé vers l'apo-
physe et ne s'est pas frayé une voie à travers la membrane
et le conduit auditif. Il n'existait pas de trajet ilstuleux fai-
sant communiquer l'abcès superficiel avec la caisse, mais au
niveau de l'abcès la face externe de l'écaillé du temporal
était dénudée et criblée de petits oriAces d'une coloration
rouge lie de vin, admettant à peine Textrémitè d'un stylet An
et n'intéressant que la couche corticale de l'os.
Comme l'abcès siégeait assez loin en haut et en arrière du
conduit auditif, qu'il n'existait pas de trajet flstuleux condui-
sant dans la profondeur, nous avons pratiqué l'ouverture
osseuse au point d'élection, cherchant à pénétrer dans la
caisse par le plus court chemin, sans nous laisser guider par
les lésions superficielles.
Cette façon d'agir a été pleinement justifiée.
En effet, nous n'avons pas rencontré de cellule {uieumatique
dans l'apophyse, et ce n'est qu'à une profondeur de 12 milli-
mètres (mesurés à partir du bord antérieur de la partie
osseuse) que nous avons trouvé une petite cavité mesurant
cinq millimètres seulement, et qui était peut-être (?) le canal
pétro-mastoïdien et permettait au stylet d'entrer jusque dans
la caisse.
Il est à remarquer que dès que la caisse a été drainée
le pus a cessé de se porter du côté de l'abcès superficiel.
Gomme les parois de celui-ci avaient été grattées avec le
ANNALES DES MALADIES DE l'oREILLE ET DU LARTNX. — XVI» ^^
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174 H. CHATELLIER
plus grand soin, la rétinion des parties molles à la peau s'est
faite sans suppuration et sans que Fos dénudé qui formait le
fond de l'abcès s*exfoliât.
Observation V. — Grippo. — Otite moyenne supputée droite, —
Abcès mastoïdien. — Paralysie faciale, — Ouverture de
rapophyse,
X...) enfant de cinq ans, est atteint de la grippe, puis d'otite
moyenne suppurée droite. Presque en même temps survient une
paralysid faciale du même côté.
Le 28 Janvier 1890, examen de Foreille. ^ Le conduit au-
ditif droit est plein de pus. Il paraît que Técoulement d'oreille
date de huit jours environ et qu'il a commencé sans douleurs
dans Torgane. Après avoir enlevé le pus, on voit au fond du
conduit la membrane tympanique qui présente en bas et en
avant une petite perforation.
En arrière du pavillon existe une tuméfaetion diffuse, qui
repousse celui-ci en avant. Quand on «{qraie sur cette masse,
on fait refluer du pus qui s'écoule par le conduit auditif.
2 février, — L'en&nt est endormi au oliloroforme. Après net-
toyage de la région, lesi paiHies molles soat incisées.
Une première incision est faite suivant Tinsertion du pavillon,
puis une seconde est menée horizontalement en arrière à partir
de la première et.au niveau du bord supérieur du conduit auditif.
On entre dans un abcès situé sous le périoste et rempli de gra-
nulations.
Il est impossible de découvrir un trajet ffstuleux pénétrant
dans l'os.
Avec la curette de Volkmann, la couche corticale de Tapo-
physe est enlevée au lieu d'élection.
On creuse ensuite le tissu spongienx sous^acent dans une
profondeur de 4 à 5 millimètres.
Les parois de Taboès sont ruginées et toutes les parties fon-
gueuses enlevées avec soin. Écouvillonnage de celte poche au
chlorure de zinc à 1 p. 10.
Réunion des parties molles par plusieurs points de suture,
sauf un point laissé libre pour introduire un drain dans la cavité
de l'abcès.
Pansement antiseptique.
7 février, — Le malade n*a pas de flèvre.
Il n'y a pas de pus dans le pansement. Il ne s'en éooule pas
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ULCÉRATION» DES GORDES VOCALES i75
do drain ni qumd on comprime io point où était l'abcès* Éoou-
irillcmnage de la oavtié avee un pinceau imbibé de chlorure de
wae à i p. 10. Oa romf^aoe le drain par une mèche de ^àtm
iodoformée. Dans le conduit auditif on trouve quelque» ^utlea
de pus que Ton enlève avec un tampon d*ouate imbibée de solu-
tion phéniquée à 2,5 p. 100.
Le pansement antiseptique est appliqué de nouveau.
28 février, — Il sort seulement un peu de sérosité par la
fistule cutanée. Pansement antiseptique.
Réâexions. — Chez ce petit malade* nous n'avons pas
trouvé de cavité dans Fappphyse; cela est la règle, étant
donné Tfige (5 ans)i Nous nous sommes contenté d'enlever
la couche corticale^ sachant bien qu'il serait impossible ou
presque impossible d'^atrer dans la caisse. D'un autre côté,
nous ne pouvions songer à enlever tout l'os malade, car il
aurait fallu aller i une profondeur extrême puisque le facial
étaâi paralysé. Nous noas: serions exposés à blesser ce tronc
nerveux.
III
ULCÉRATIONS DES CORDES VOCALES DANS LE
COURS DE LA GRIPPE,
Par K P; Le HVMR, interna des hépitamc
Parmi les oompHcations de la grippe les manifestations
laryngées sont des moins signalées. Les auteurs qui ont ob-
servé les différentes épidémies parient de trouble de la pho-
nation, mais ils se contentent de les citer et n'y insistent pas
autrement. Nous trouvons en effet relatés dans toutes les
descriptions l'enrouement, la dysphonie, mais d'une façon
tout à fait incidente. Grisolle, dans son traité de pathologie,
dit: « Presque tous ont la voix rauque; ils éprouvent un cha-
touillement à la partie supérieure du larynx et un sentiment
d'ardeiu* et de chaleur derrière le steraom. »
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176 P. LE NOIR
Au contraire, les manifestations catarrhales ou inflamma-
toires du reste de Tappareil aérien sont partout décrites avec
soin. Le coryza, le catarrhe trachéo-bronchique, la broncho-
pneumonie, etc., ont été Tobjetde descriptions détaillées.
Les recherches anatomo-pathologiques ne nous éclairent pas
davantage sur les lésions laryngées de la grippe ; on signale
la rougeur, la congestion des muqueuses pharyngées, laryn-
gées et bronchiques sans noter d*altérations spéciales de ces
organes. Le larynx parait en effet être souvent très altéré
dans la grippe. Pendant la dernière épidémie, il nous a été
donné d'observer quelques cas de troubles laryngés. En rai-
son même de leur rareté, il nous a paru intéressant d*en don-
ner une description aussi complète que possible, et ce sont
quelques observations que nous avons recueillies qui nous
ont servi à rédiger cette note.
Récemment M. Gartaz a fait une brève communication
(Société de médecine publique et d'hygiène professionnelle,
janvier 1890) sur les localisations catarrhales de la grippe
sur la gorge, le nez et le larynx ; il a constaté des laryngites
catarrhales avec gonflement de la muqueuse. D'autres auteui's,
à l'étranger, ont observé quelques faits d'œdèmes laryngés
aigus ayant nécessité l'intervention chirurgicale, la trachéo-
tomie; mais ces faits sont exceptionnels. Nous avons observé
une forme spéciale de laryngite caractérisée par la pré-
sence d'ulcéralions superficielles des deux cordes vocales.
Gartaz dit dans son mémoire avoir constaté une fois la pré-
sence d'ulcérations de cette nature, mais dans l'espace inter-
aryténoïdien ; nous ne les avons pas vues à cette place chez
nos malades*
Les érosions catarrhales ont été signalées par Heryng (l) ;
elles siègent, suivant cet auteur, à la région aryténoïdienne.
Gottstein, dans son Traité des maladies du larynx ^ discute
la nature de ces érosions, et dit qu'elles sont rares dans le
simple catarrhe, fréquentes au contraire dans les maladies
infectieuses ; il ne les signale pas dans la grippe : il signale
seulement la laryngite, t Dans Tinfluenza, le catarrhe du
(1) Revue nientueUe de laryng, et (Votologie^ 1885.
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ULCÉRATIONS DES CORDES VOCALES i77
larynx n'est qu'un état partiel du catarrhe de toute la mu-
queuse respiratoire. » Sur plus de 130 malades atteints de
grippe que nous avons pu obserrer au cours de la dernière
épidémie dans le service de M. Gouguenheim, à l'hôpital Lari-
boisière, nous avons noté souvent des laryngites légères.
Quatre malades seulement ont présenté des troubles vocaux
d'une certaine intensité.
Ils n'avaient eu antérieurement aucun trouble de la voix ;
an seul, il est vrai, était tuberculeux, et son affection pul-
monaire paraissait remonter à un an et demi environ ; mais
il avait des lésions peu avancées et n'avait jamais eu d'en-
rouement. La lecture de Tobservation montre bien d'ail-
leurs la part de la grippe dans les troubles vocaux. Ces ma-
lades avaient eu une grippe en général peu grave avec une
fièvre modérée ; mais tous ont présenté, indépendamment de
la laryngite, du catarrhe trachéo-bronchique. Les troubles
de la voix se sont manifestés dès le début ; dans un cas, il y
a eu simple enrouement; chez les autres, il y a eu aphonie
rapidement complète. La grippe a d'ailleurs évolué norma-
lement sans présenter de complication ni de rechutes ; la
voix est peu à peu revenue et, du moins chez les malades
que nous avons pu observer jusqu'à complète guérison, la
parole était à leur sortie tout à fait normale.
Cette évolution était d'ailleurs facile à suivre au laryn-
goscope; au début l'on constatait de la rougeur de la mu-
queuse laryngée, et sur les cordes vocales la présence d'ul-
cérations plus ou moins étendues, paraissant peu profondes,
à contours irréguliers, limitées par la muqueuse boursou-
flée, faisant saillie dans l'espace interglottique et empê-
chant les cordes de se rapprocher? les ulcérations siégeaient
sur les deux cordes vocales à leur moitié aaiérieure^ et
étaient généralement symétriques; enfin elles étaient re-
couvertes d'un exsudât blanchâtre au moins dès le début,
devenant grisâtre dans la suite et qui persistait assez
longtemps.
En suivant la marche de ces ulcérations, on les voyait se
modifier; elles se détergeaient peu à peu, le fond en deve-
nait plus rouge, leur étendue diminuait jusqu'à ne laisser
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t78 P. LE NOIR
qu'une rougeur diffuse de toute la surfaee des cordes vocales^
Cette rougeur de la muqueuse laryngée a «duré assez long-
temps; mais nous n'avons constaté, ni dans le reste du
larynx, ui sur la muqueuse bucco- pharyngée, d'autres ulcé-
rations analogues.
Quelle est la nature de cette lésion qui, restée toujours
superficielle, a spontanément évolué vers la guérison? S'agit-
il d'ulcérations d'origine purement catarrhale ou d'ulcéra-
tions de cause infectieuse? Le cataiThe laryngien, qui existe
d'une façon constante dans la forme de grippe que nous avons
observée, suf(lt-il à déterminer la formation d'érosions ou
d'ulcérations? La question de l'existence d'ulcérations pure-
ment catarrbales a été discutée plusieurs fois, à propos,
notamment, des ulcères laryngés observés dans le cours de
*la tuberculose. Il faut remarquer que dans la grippe le catar-
rhe est fréquent, et que cependant les ulcérations paraissent
exceptionnelles.
Pour établir l'origine infectieuse de ces lésions, il aurait
fallu faire un examen bactériologique; la difficulté de recueil-
lir l'exsudat qui recouvrait ces ulcérations nous a empêché
de l'effectuer. Toutefois, en tenant compte de la fréquence
des manifestations infectieuses dans le cours de la grippe,
il n'est pas inadmissible de ranger les ulcérations laryngées
dans cette dernière catégorie, bien que ces altérations restent
toiyours superficielles et n'entament pas les tissus sous-
jaoents, comme danslaiièvre typhoïde; mais, même dans
cette dernière, le laryn go- typhus peut rester superficiel, et
personne n'ignore que la forme dite éry thémateuse de la laryn-
gite typhoïde est beaucoup plus commune que la forme
nécrosique.
Quoi qu'il en soit, Tafféction principale n'a pas paru influen-
cée par ces troubles du larynx; les malades ont conservé des
signes de laryngite, mais cette laryngite elle-même a com-
plètement guéii.
Quant au traitement, il a été seulement dirigé contre la
grippe, et aucune modification locale n'aété instituée, parais-
sant inutile.
La bénignité de la forme que Jious .décrivons forme un
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ULCÉRATIONS DES CORDES VOCALES 170
contraste assez curieux avec la gravUé des oUies. Suivent
ensuite nos observations.
Observation L — M. H., 25 ans, entré le 18 janvier^ ne tous-
sait jamais et avait une bonne santé habituelle.
Au commencement de janvier, prend ta grippe, tousse et a
une extinction de voix; il a des quintes de toux sèche, sans ex-
pectoration.
Au premier examen laryngoscopique on trouve les cordes vo-
cales très rouges, circonscrivant un espace ulcéré, irrégulier,
d^une étendue beaucoup plus grande à gauche qu'à droite.
Dans les poumons : quelques râles muqueux disséminés dans
la poitrine.
L'aphonie persiste quelques jours, puis la voix reparaît, et le
malade conserve encore un peu d'enrouement; au laryngoscope
on constate encore vers la fin de janvier un exsudât blanc, de
forme semi-lunaire, sur chaque corde vocale, et occupant toute la
moitié antérieure de ces cordes. — Dans les poumons il n'y a
plus aucun signe de bronchite.
Le malade sort le 15 février; la voix est normale ; le larynx
conserve encore' une rougeur assez intense; les cordes vocales,
encore un peu hyperémiées, ne présentent plus d^ulcéralions.
Observation TI. — H. F., 23 ans, employé, entre le 29 dé-
cembre.
Tousse et expectore depuis dix-huit mois. — Vers le 15 décem-
bre est pris subitement de douleurs thoraciques avec des points
de côté très intenses dans le côté gaucho; il s'enroue et a des
quintes de toux très pénibles suivies de vomissements alimen-
taires et de sensations douloureuses au niveau du larynx.
L'examen des poumons fait reconnaître de la submatité au
sommet gauche, et dans toute l'étendue des poumons une bron-
chite assez intense avec quelques râles muqueux à la partie
supérieure du poumon gauche en avant.
Au bout de quelques jours, les douleurs cessent, la voix s'é-
daircit, mais incomplètement, et les signes pulmonaires s'amé-
Uorent, et au moment de la sortie, l'on ne pouvait constater que
de la submatité sous la clavicule gauche avec quelques craque-
ments et quelques râles nuqueux.
L'examen laryngologique a donné les résultats suivants : au
début, rougeur intense des deux cordes vocales, ulcérations au
tiers antérieur, faisant saillie sur le rebord et empêchant Taocol-
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180 P. LE NOIR
lement des bords ; à la surface de ces ulcérations, exsudât gri-
sâtre ; tuméfaction légère du reste de la muqueuse laryngée.
Trois semaines après, la muqueuse, les cordes vocales sont
encore rouges ; les deux ulcérations ont un peu diminué, elles
ont la forme d*un demi-croissant, celui de gauche est plus
étendu que celui de droite.
A la sortie du malade, au commencement de février, les ulcé-
rations ont encore diminué, elles persistent néanmoins, la voix
est encore un peu voilée.
Observation III. — G. A., 25 ans, mouleur.
Prend la grippe vers le 25 décembre; douleurs dans la ré-
gion lombaire et à la nuque, céphalalgie, fièvre, anorexie, toux
et aphonie complète.
Entre à Fhôpital le 11 janvier; Ton constate une bronchite gé-
néralisée dans les deux poumons, et un peu de congestion pul-
monaire à la base du poumon droit. T. 40^.
Examen laryngoscopique.
Au début Ton Irouve sur la moitié antérieure des deux cordes
vocales, mais surtout à gauche, une ulcération proéminente, em-
pochant Taccolement des cordes vocales et recouverte d^un ex-
sudât peu abondant.
A la fin de janvier, la température, qui a baissé tous les jours
progressivement, est tombée à d7<*, la voix est complètement
revenue, la toux a disparu, il reste encore à la base du poumon
droit un foyer de râles muqueux abondants ; à Texamen du la-
rynx, on constate seulement un peu de rougeur des cordes vo-
cales, et à droite, vers le milieu de la corde vocale, une petite
tache blanche entourée d*un rebord rougeâtre irrégulier, pas
d\i!cération sur la corde vocale gauche.
Les deux cordes vocales ne peuvent se rapprocher complè-
I ornent à leur centre.
Exeat le 8 février. Voix normale, le larynx est normal, sauf
un peu de rougeur persistante.
Observation IV. — X., £0 ans, entrée le 11 janvier, a été
prise des symptômes de la grippe depuis six jours, elle tousse
et a de Tenrouement; elle a peu de signes pulmonaires, mais
les amygdales sont rouges, augmentées de volume. A Texamea
laryngoscopique, on constate des ulcérations des bords des
cordes vocales occupant la région antérieure de ces cordes.
Elle sort le 20 janvier, complètement guérie, les ulcérations la-
ryngées ont disparu.
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BIBLIOGRAPHIE.
Hygiène de Toreille à l'usage des lycées, collèges et écoles, par
le D' Hamon du Fouoeray (du Mans). (LecrDsnier et Babé»
Paris, 1890.)
Jusqu'à ce jour l'étudo de ThygLèue de l'oreille était restée
l'apanage des journaux médicaux et des livres spéciaux. Nous-
devons savoir gré à l'auteur d'avoir, le premier, cherche à vul-
gariser des connaissances fort utiles et dont les médecins dé-
plorent chaque jour Tignorance dans le public. Ce livre est
dédié aux élèves. Il arrive à son heure, maintenant que rëtudo
de l'hygiène est devenue obligatoire dans les lycées. Il est di-
visé en deux parties. La première traite de l'anatomie et de la
physiologie de l'oreille et du nez, ces deux inséparables. Les
relations si intimes qui existent entre l'un et l'autre y sont suc-
cinctement, mais clairement démontrées.
La deuxième partie, qui constitue vraiment l'ouvrage, a trait
à rhygiène. L'auteur passe en revue les soins de propreté à
donner à l'oreille, et fait justement le procès de ces instruments^
nuisibles, que Ton nomme cure-oreilles. Il examine ensuite les
causes qui produisent les affections de l'organe de l'ouïe. Ce»
dernières sont divisées en cinq classes, et cette division origi-
nale nous a paru très complète. La première classe traite des
causes provenant de l'influence du milieu ; la seconde, des causes
qui agissent d'une manière directe sur l'oreille ; la troisième,,
des causes provenant d'affections des organes voisins de l'oreille ;
la quatrième, des causes provenant d'affections atteignant notre
organisme tout entier et des diathèses ; la cinquième classe, enfla,
des professions.
Puis l'auteur parle longuement de la suppuration de l'oreille;
il en fait un tableau saisissant, et nous montre tous ses dan-
gerf».
Vient ensuite l'étude de la surdité à l'école et de son in-
fluence, et de la surdi-mutité.
Enfin les préjugés et tous les remèdes populaires que Ton ne-
doit jamais employer sont décrits avec soin.
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182 BIBLIOGRAPHIE
L'ouvrage se termine par un exposé de la statistique de la
surdité.
Nous avons élé frappé de voir que 27 0/0 des réformés à
Tarmée Tétaient pour cause de surdité. Ce chiffre est supérieur
à celui que nous donne la tuberculose. Cetle triste observation
justifie tout l'ouvrage , et nous nous faisons un devoir de le si-
gnaler et de lui souhaiter le succès qu'il mérite, espérant que
son étude dans les collèges et que sa lecture dans le public
arriveront à faire comprendre en France que les aflectious de
Toreille doivent être traitées de bonne heure, si Ton veut éviter
d'abord la surdité qui nous rend inutiles et nous isole du monde
extérieur, et ensuite les accidents graves qui, chaque année, dé-
terminent à eux seuls la mort de bon nombre d*enfaots. a. g.
A Mannal of Diseases of the Ear (Traité des maladies de
PoreiJle), par A. H. Buck, (W. Wood, éditeur New-York,
1889.)
Le traité de Buck — et c'est là une de ses grandes qualités —
est avant tout un ouvrage de pratique pure et de pratique per-
sonnelle. Ce souci constant de la clinique est bien prouvé par
les très nombreuses observations rapportées in extenso dans le
texte.
Parfois môme dans les maladies rares et peu connues (tu-
meurs malignes, syphilis, tuberculose de Toreille moyenne,
affections du labyrinthe), ces observations accompagnées de
quelques brèves réflexions constituent presque tout le chapitre.
Et cette lecture est assurément plus intéressante et plus inslruc-
tive que ne le serait une description de pure théorie.
A.-F. PLICQUE.
La chirurgie du sinus sphénoîdal, par Emile Berger. (Uoin,
éditeur, Paris, 1890.)
Dans ce travail, M. Berger publie la suite de ses recherches
sur les affections du sinus sphénoîdal décrites pour U pre-
mière fois par lui et qui ont été analysées dens ce recueil.
Tout d'abord il signale que la croissaiice irrégulière du sphé*
noïde peut créer une sténose du canal du nerf optique, voisin de
oe sinus.
Les autopsies de Ponfick ont démontré en effet l'existeacd
de cette sténose dans les déformatîens congénitales du crâne
coïncidant avec Tatrophie du nerf optique. Pour expliquer Ta-
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1NBX.10GRAPH£E 189
trophie c gemiiiib » dtt nerf optique, il «et b^n de se rappeler,
comme M. Tillaux Ta 4ëmentrô, qu'elle te dévelop|»e au moment
où le corps du «pàénoïde délermine «a crolssanee.
La muquMisc du sinus sphénoïdal «et très sou^OBt «Ifeclée
par rinflamBUilion aiguë, chronique, phlegmoneuse (dans les
maladies infectieuses), par la diphtérie et la morve. La propa-
gation de celle inflammaiion Y«r8 la gaine du nerf s^explique
par rexistenee firéqoenie de trous daus la paroi osseuse qui
sépare le sinus du canal du nerf. Ainsi se comprend le déve-
loppement d*une périnévrite et d'une névrite' optiqne rétro-bul-
baire après le refroidissement et dans quelques maladies infec-
tieuses.
L'autour divise les symptômes des afTe^tians du sinus en
doux groupes : 1« symptômes réflexes, blépharospftsme, lar-
moiement, etc.; 2^ symptômes causés par les iésioas do triju-
meau, céphalalgies de formes diverses, ou bien par les altéra«
tions des organes voisins. ^
La lésion du nerf optique est caractérisée par un rétrécisse-
ment du champ visuel et la perte des fonctions des fibres de la
macula. L'auteur explique ce fait par la distribution particulière
des fibres nerveuses dans le canal optique; «elles qui se ren-
dent à la macule étani situés dans Taxe du nerf (Samel Sohn).
Le rétrécissement du champ visuel peut aussi démontrer
qu^une tumeur de la cavité naso-pharyngienne s'est propagée
dans le sinus ayant de gagaer les fosses nasales, Torbite et la
cavité crânienne. L'examen de tous les symptômes oculaires
est donc d'une haute importance pour Tindication opératoire
d'une tumeur du rétro-pharynx.
L'auteur résume les résultats satisfaisants obtenus par l'ou-
verture du sinus sphénoTdal , tels que la disparition de la cé-
phalalgie et des troubles oculaires. Il rejette le mode opératoire
par la cavité naso-pharyogienne (Schech) ou par l'orbite (John
Bergh); il recommande de pratiquer l'ouverture par le nez (Zuo-
kerkandl), opération qu'il décrit avec ses résultats, d'après un
certain uombre d'auteurs français et étrangers. a. g.
Technique des principaux moyens de diajpiostic et de traite-
ment des maladies des oreilles et des fosses nasales, par le
D' S. DupiAT. (Asselin et Houzeau, éditeurs, Paria, 1889.)
c Je me suis décidé à écrire ce petit livre, bien qu'il soit
dénué de tout intérêt scientifique, parce qu'il me parait appelé
à rendre un réel service aux .médecins et aux malades*
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184 PRESSE ÉTRANGÈRE
« J'ai pu, en effet, à mesure que j'avaoce dans la carrière,
constater chaque jour davantage T inexpérience, pour ne pns dire
plus, d*un très grand nombre de praticiens, en ce qui touche à
l'emploi des divers procédés de diagnostic des maladies des
oreilles et à Tapplication des principaux moyens de traitement
de ces maladies.
o Combien de fois, par exemple, ai-je vu des malades at-
teints de surdité qui, même après avoir été examinés par leur
médecin ordinaire, à Taide du spéculum, ont été traités par des
sangsues, des vésicatoires, des purgatifs, etc., et dont la sur-
dité reconnaissait pour unique cause un bouchon cérumineux
méconnu par le médecin, faute de savoir se servir des instru-
ments d'exploration 1
c Combien de fois ai-je vu des malades affectés d^otorrhée
chronique et traités sans succès depuis des mois ou des années
à l'aide d'injections et d'instillations médicamenteuses prati-
quées n'importe comment, et qui ont été guéris en quelques
semaines par les mêmes moyens convenablement adminis-
trés! »
Ces premières lignes de l'introduction montrent bien le but
et l'utilité de cet ouvrage. Il constitue un exposé complet par-
faitement clair et méthodique des diverses méthodes d'examen
et de traitement, méthodes qui ne laissent pas d'être souvent
pour bien des praticiens un sérieux sujet d'embarras.
A.-r. PLIGQUB.
PRESSE ÉTRANGÈRE.
Uber die Wirknng yon Gocainummuriaticam aaf das Ohr. (Effets
da chlorhydrate de cocaïne sur l'oreille), par Kiessblbacu.
(Monatschriît fur Ohrenheilkuade^ septembre 1889.)
H a employé la cocaïne contre les bourdonnements d^oreille.
Il fait dans la trompe une injection de 5 à 10 gouttes de solution
tiède de chlorhydrate au titre de 2 à 10 pour cent. Ces injections
sont espacées à trois ou cinq jours d'intervalle. — Les pre-
mières injections s'accompagnent parfois de vertiges, de vomis-
sements survenant au bout d'une demi-heure environ, et pendant
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PRESSE ÉTRANGÈRE 185
un jour ou deux d'augmentation des bourdonnements. Dans les
cas récents, les bruits anormaux cessent très vite, parfois môme
après une seule injection. Dans les cas anciens, ils sont plus
tenaces ; la médication est môme restée tout à fait sans résultat
dans plusieurs cas de vieilles scléroses et dans un cas de sy-
philis. Mais ordinairement on n tout au moins une grande atté-
nuation des bourdonnements, plus rarement une disparition com-
plète du vertige. — Théoriquement, ces effets de la cocaïne peu-
vent s^expliquer par la dépression qu'elle amène dans la tension
artérielle. a.-p. pligque,
Kote sur les affections de Foreille dans l'inflaenza, par R. Drbi-
Fuss (CliQÎque B. Bagineky), {Berliner Klin. Wocb..^ n* 3,
20 janvier 1890.)
L'auteur a observé deux catégories de cas d'affections auri-
culaires consécutives à Tinfluenza. Dans la première catégorie,
le tympan offrait une inflammation hémorrhagique des plus in-
tenses qui était accompagnée d'une exsudation séreuse ou
purulente de la caisse. Le tympan était très rouge, parfois cya-
notique. Dans quelques cas il se formait des vésicules san*-
guines de la grosseur d^une lentille ou de la moitié d'un petit
pois. Ces hématomes s^étaient constitués dans Tépaisseur du
tympan môme et ne communiquaient pas avec la caisse, car à
travers la perforation il s'écoulait un exsudât séreux ou puru-
lent. Les symptômes subjectifs étaient relativement de peu
d'importance et n'étaient pas plus prononcés que ceux qui ac-
compagnent toute otite moyenne aiguë.
Une affection semblable du tympan a été observée dans la
fièvre typhoïde et dans la variole.
Quant à la seconde catégorie des affections dues a Tinlluenza,
c'étaient de simples otites aiguës avec sécrétion séreuse ou
séro-purulente de la caisse. — Dans une partie des cas, l'oreille
s'était prise le premier ou le deuxième jour de l'influenza ; daus
l'autre partie, l'otite n'apparaissait que 8 à 15 jours plus tard. —
IjOS affections auriculaires de Tinfluenza ressemblent en cela à
celles qui se montrent dans la rougeole, scarlatine, diphtérie,
variole, fièvre récurrente et fièvre typhoïde, où elles sont éga-
lement ou primitives ousecondaires. l. l.
De l'otite moyenne aigné dans l'influenza, par Schwabach (de
Berlin). (Berlintfr Klia. Wocb,, n* 3, 20 janvier 1890.)
Schwabach a vu dans ces derniers quinze jours 62 cas d'otite
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186 PBE6SB . ÉIR ANGÉBE
Bioyeane aâguë eonséoutive à l'influenaa, dooi 19 cqlw â*otilè
moyenne ainx|^ et 4$ caa d'otita moyenne aiguë purnlente.
L'affeattoa était nnilalérale 54 foia, et bilatérale 8 fois.
Presque tous les cas débutaient par des* symptômes subjeetiffe
très prononcés (engourdissement et douleurs de téie, douleurs
dans l'oreille, bourdonnements pénibles et sordité intense), et
à l'examen oigeetif on trouvait, surtout dans les cas d'otite
aîguê purulente^ avant que la perforation ne survint, une roo<-
geur très inteBse du tympan bombé dans sm partie posté-
rieure.
Dans 22 cas on constatait en outre des hémorrhagies dans
le tissu du tympan, soit sous forme de petites ecchymoses
ayant la grosseur d'une têle d'épingle jusqu*à celle d'un petit
pois, soit sous forme de grosses bulles hémorrhagiques qui oc-
cupaient assez fréquemment toute la surface du tympan. Ces
dernières se montrèrent surtout dans les cas d*otite aiguë pu-
rulente, tandis que les petites ecchymoses existaient principa-
lement dans les cas d'otite simple.
Les perforations se formaient surtout dans le segment antéro-
inférieur.
Deux fois, la membrane de Shrapnell était le siège de la
perforation, ce qui se voit rarement dans les affections aiguës.
L'oreille externe était affectée plus souvent que cela n*a lieu
habituellement dans les otites aiguës.
La marche de ces otites était relativement bénigne, malgré
rintensîté des symptômes initiaux.
Le traitement ne différait pas du traitement habituel, l. l.
Otite moyenne aiguë hémorrfaagique comme complication de
llnlhienxa, par Haug. (Mùnch, mcd. Woch., n* 3, 21 jan-
vier 1890.)
L'otite moyenne aiguë survenant du 3^ au 7® jour de Tinfluenza
est caractérisée par la formation rapide d'une sécrétion hémor*-
rhagique dans la caisse et dans l'épaisseur du tympan. Cette
exsudation s'acoompagne de douleurs excessives.
L'auteur a vu 11 cas. Tantôt le tympan était dans presque
toute son étendue d'un rouge foncé et .bombé en dehors, tantôt
il ne présentait que des vésicules fluctuantes d'un bleu foncé
de la grosseur d'un petit pois.
Ces vésicules siégeaient principalement dans le segment pos-
térieur et eoDlsnaiesi du, s«ng* La perfocstioB' du t^pmpsA sur-
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IVRESSE ÉTBAKGâBQS W
¥anait aa plus tard tt heuree après le début de raffectioo, et il
ft'écoalatt un liquida hémorrhagique, souvent coagulé. Plus tirJ
récoulement derenait purulaot. l. l.
L'tntité de rinfluansat surtout an point de vne des symptômes
aniiouUrires, par i. Michabl. (Deutsche med. Wochenschr.y
n* 6, 6 février 18900
Les affections de Tôreille qui surviennent an ooors de Tin*-
fluenza appartiennent à deux groupes différents : 1<^ les inflam-
mations de la trompe- et de la eaisse qui sont provoquées par
des catarrhes des fbsses nasales et du pharynx et qui n'offrent
aucune particularité; ^ les affections de roreille qui ne sont
pas la suite, mais des localisations de Tinfluenza.
L*auteur ne s'occupe que du second groupe, et dît que ses
symptômes subjectifs et objectifs sont Texpression d'une hype-
rémie intense de la muqueuse de Torgane de Toule. Les symp-
tômes subjectifs consistent en des douleurs de tôte et d^oreille
excessivement violentes.
La surdité est, au début, très faible, mais elle augmente
après.
Malgré les douleurs intenses, Tapophyse mastoïde se montre
indemne. Objectivement on constate sur le tympan des lésions
très caractéristiques.
Le tympan très iiijeeié offre un brillant, vebuté. Le manche dû
naarteau et la courte apophyse apparaissent plus petits, étant en
quelque sorte cachés par les vaisseaux engorgés.
Parfois oa voit de» extravasations de sang daas la mem^
brane.
Un autre fait caractéristique est la rapidité avec laquelle des
symptômes aassi graves disparaissent.
Quant au traitement, hauteur croit que la paracenfhèse du
tympan est superflue et même nuisible. La paracenthèse ne
soulage point le malade, comme la perforation spontanée, et on
risque de transformer la sécrétion séreuse en sécrétion puru-
lente, en offrant une porte d'entrée au micro-organisme.
L'auteur, pour combattre ITiyperémie de la caisse, applique
une sangsue par jour à Tapophyse mastoïde.
Il n'a été obligé de faire Tincision de Wilde que dans un
cas. ^* ''•
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188 PRESSE ÉTRANGÈRE
Drei Falie spontaner Schrampf ang Yon Ohrpoljrpen (Trois cas
d'atrophie spontanée de polypes de Toreille), par Gomperz.
{Monatschrift fur Ohrenheilkunde, juillet 1889.)
Gomperz rapporte trois faits d*atrophie spontanée de polypes
de Toreille soit sessiles soit pédicules. Ces polypes occupaient
les uns la caisse de Poreiilc moyenne, les autres le tympan.
L'examen histologique montra que cette atrophie était due à une
oblitération des vaisseaux par prolifération endotheliale. Celte
oblitération avait, dans un cas, détermioé, en même temps que
4*atrophie, des hémorrhagies interstitielles. — Au point de vue
thérapeutique, Gomperz croit que toutes les fois qu*il n*y aura
pas d'indication pressante : carie osseuse, rétention du pus, etc.,
on obtiendra souvent Tatrophie si Ton parvient à supprimer, par
-des irrigations, par des insufflations d'air, par des applications
4>ulvérulentes, l'inflammation de la muqueuse de la caisse.
A. -F. p.
XJber ein Verfahren Gipsabgune yon Gehôrgang and Trommel-
fell des Lebenden eu gevinnen (Moyen d'obtenir des moules en
plâtre du condoit auditif et du tympan sur le vivant), par
LôwE. (Monatschrift fur Obrenbeilkunde^ mars 1889.)
Cçs moules auraient Tavantage de fournir plus exactement au
•diagnostic divers renseignements : situation et étendue des
portions osseuses cariées, siège et volume des tumeurs, formes
du tympan, rapports de sa surface avec Taxe du conduit auditif.
— Le moule positif est obtenu au moyen d*un mélange de géla-
tine, d'agar-agar, de glycérine et d'eau versé dans Toreille et
solidifié par le simple passaged'un courant d'air froid. Ce moule
est ensuite reproduit en plâtre. a.-f. p.
TJber Ohrreflexe bedingt dorch Ansammlung von Cérumen im
ausseren Gehorgange (Réflexes provoqués par raccumulation
de cérumen dans le conduit auditif), par J. Herzog. {Mtmat-
schrift fur Obrenheilkunde, mai 1889.)
Les troubles réflexes existaient depuis plusieurs mois et
consistaient en angoisse, palpitations, tiraillements dans la tôte
«et la nuque, vertiges. — Ils disparurent complètement par Tex-
tracliou d'un bouchon de cérumen dont la découverte fut en
quelque sorte accidentelle. Il n'avait pas, en efl'et, produit le^
moindre affaiblissement de l'ouïe. a.-f. p.
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PRESSE ÉTIIANGÈRE 189
Bnptnre de la trachée avec fractures stemale et costale, par
Bennet. (Journ. of Laryng, and Rhin, ^ n» 8, 1888.)
Pas de blessure antérieure, mais après la mort le sang avait
coulo de la bouche. Trachée rompue transversalement, fragments
séparés par un intervalle d*un pouce. Œsophage contusionné,
mais non déchiré ; grande effusion de sang autour de la trachée et
de l'œsophage, mais aucune des grandes artères ou des velues
n*était rompue. r. leudbt.
Lupus de la bouche, du pharynx, du larynx, par Orwin. {Môd.
Soc. ofLond., in Journ, oi Laryng, and Rbin,^ n* 8, 1888.)
Présentation d*une femme de 21 ans, chez laquelle le lupus
était supposé s*ètre étendu au palais à travers le nez, par les
canaux lymphatiques.
M. Lennox Browne n*a jamais vu de lupus de la paroi pos-
térieure du pharynx: il diffère du précédent pour la voie suivie
par le lupus. Unpoint différentiel entre lupus et syphilis tertiaire
est que cette. dernière attaque souvent la voûte et le voile du
palais, par extension de la muqueuse nasale, tandis que le lupus
s'étend toujoui*s parla muqueuse buccale.
Une autre différence, c'est que le lupus n'attaque pas les os
(HunterMackenzie). h. leudrt.
Angiome de l'épiglotte, par Taubbr. {Journ. of Laryng,, n» 9,
1889.)
Un marchand, âgé de 42 ans, souffrait depuis plusieurs années
de gêne dans la déglutition, dans la parole, avec respiration
Courte, écoulement considérable par la gorge et les narines.
Toute la face dorsale de l'épiglotte était couverte d'une tumeur
unie, luisante, bleu rougeâtre, mesurant un pouce et quart en
longueur et un pouce en largeur, dépassant antérieurement l'épi-
glotte. L'intérieur du larynx n'élait pas très attaqué; il n'y avait
qu'une laryngite chronique peu importante.
La position antérieure surtout rendait très difficile do cir-
conscrire toute la tumeur avec l'anse'galvano-caustique. Avec le
plus grand amygdalotome de Mathieu, la tumeur coupée en un
temps fut cautérisée au galva no -cautère. Peu de douleur et d'hé-
morrhagie. Huit ans se sont passés sans récidive* r. leudet.
Un cas d'érythème noueux du larynx, par Du Mbsnil (Wurz-
bourg). {Manch. Med, Woch,, n* 46, 1888, in Journ. of La-
ryng, and Rhin,, n* 1, 1889.)
^ Chez une femme de 25 ans, il y avait sur les lèvres, la langue,
ANNALES DES MALADIES DE l'oREILLE ET DU LARYNX. — XVI. 14
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190 PRESSE ÉTRANGÈRE
le voile du palais et la muqueuse du larynx des infiUratioas
ërythémateuses. La guérison se fit attendre un mois. a. leudet.
Laryngite sous-glottique aiguë, par Sochanneck (Zurich).
{Corresp. Blatt. f. Schweizer Aerzte, 1888, in Journ. otLarvng.
and nhin.,n^\, 1889.)
Un enfant de onze ans fut pris do dyspepsie et d'enrouement
un quart d'heure après avoir avalé un os. On ne trouva pas de
corps étranger dans Tœsophage. Au laryngoscope on vit une
tuméfaction rougeàtre dans la partie sous-glottique du larynx.
Guérison par la cocaïne. Toux remarquable par son timbre non
Groupai, malgré la recherche laryngoscopique dénotant un aspect
semblable à celui du pseudo-croup. r. leudet.
Pépin de melon logé dans la bronche droite; opération; gnérison^
par AckERMANN. {Med. News^ lOnov. 1888, in Journ, of Laryng,
and Rhin., n- 1, 18^9.)
Enfant de 2 ans, enrouements, violents accès de toux croupale.
Respiration prolongée au poumon droit, murmure saccadé. Après
trachéotomie inférieure, nue paire de longues pinces, étroites,
introduites dans la bronche droite, parvint à extraire le pépin.
Guérison en dix jours. r. leudet.
Extirpation du larynx, par Schede. (Aerztlicher Vereiu in Ham^
bourg, ^0 nov. 1888, iiiJourn.of Laryng. and Rhin., nM, 1889.)
Femme de 50 ans, examinée par Schede quatre ans et demi
avant. Après Irachéotomie, elle fut envoyée 14 jours après à
Thôpitul, le 6 juin 1884. Il fallut faire la même année une deuxième
opération pour une légère récidive dans la trachée. Depuis ce
temps, la malade a été bien portante; elle porte le larynx aiti-
ficiel de Bruns et jouit, grâce à cela, d'une bonne voix.
Un deuxième cas d'extirpation de la moitié du larynx, par S.,
mourut 3 ans après de pneumonie fibrineuse sans récidive de
maladie primitive. Deux autres cas, avec extirpation totale, suc-
combèrent après récidive. r. leudet.
Carcinome du larynx; ablation de la moitié; mort, par Kayser.
(Doutsc/i med. Woch,j n* 45, 1888, in Joarn. of Laryng. and
Rhin., n. 1, 1889)
Ce cas est celui de son frère le député socialiste Kayser . A
32 ans, jusque-là bien portant, il devint enroué en juin 1887. En
septembre, les deux cordes vocales étaient rouges, la région
aryténoïdienne enflammée. Un an plus tard, l'état général s'amé-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 191
liora, mais Tenrouement persista. Il fut attribué à une moindre
mobilité dans la coi'de vocale droite. En janvier 1888, il fallut
faire la trachéotomie pour un accès subit d'asphyxie. C'est alors
qu*en plus d'une rougeur avec gonflement et immobilité de la
corde droite, on put voir une tumeur à droite au-dessus de la
glotte. Le mercure donné sans résultat fut suivi d'iodure
de potassium donné à Tétat solide. Ponfick déclara qu'un
fragment enlevé était une excroissance maligne, probable-
ment un sarcome. L'extirpation du tarynx fut faite par Biegner.
L'opération dura deux heures. Huit jours après il fallut enlever
le premier anneau de la trachée pour une portion de tumeur
négligée ou due à une récidive. Mort deux jours après, de para-
lysie du cœur. r. leudbt.
Laryngite typhoîdiqne chez un enfant d'un an, par Bennone Lrwy.
{Arch. f. Kinderheilk., in Journ. ofLatyng, snd Rhin.^ n® 1,
1889.)
Pendant 8 jours, convulsions généralisées, diarrhée, fièvre,
sténose croissante du larynx, nécessitant enfin la trachéotomie,
mais sans succès. A Tautopsie, lésions de fièvre typhoïde et au
larynx gonflement de la muqueuse avec sténose intense; toute
la région sous-glotlique était occupée par une tumeur blanchâtre.
Au microscope ou vit qu'il s'agissait d*un exsudât ûbrineux dans
la muqueuse. On trouva dans les glandes à mucus le bacille
typhique bien connu. r. leudet.
Opération de goitre; paralysie des denx récurrents et tétanie,
par Behoez. (Rew de la Suisse romande^ 20 mars 1888, in
Journ. of Laryng, and Rhin., n® 1, 1889.)
Un garçon de 15 ans, thyroïdectomisé en 1887, fut présenté
à la Société vaudoise de médecine. Le fait assez fréquemment
observé après cette opération était remarquable par sa longue
durée et une hyperexcitabilité galvanique extraordinaire. Ainsi
un courant faible, les deux pôles placés sur la branche horizon-'
taie de la douzième paire, produisait dos contractions de la
moitié correspondante de la langue, à l'ouverture ou à la fer-
meture .
Herzcii observe que cette hyperexcitabilité des nerfs moteurs
après ablation de la thyroïde n'est pas la règle chez l'homme,
mais l'est chez les animaux, surtout chez le chien, où il y a des
phénomènes tétaniques très marqués. Schiff a vu le diaphragme
se contracter à chaque battement du cœur sous l'influonce d'une
électrisation négative du cœur. r. leudet.
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192 PRESSE ÉTFUNGÈRE
Traitement des papillomes du laiynz par la curette, par
F. Massei. (JourD. of Laryng. and Bhin,, n* i, 1889.)
Exposé des divers moyens opératoires jusqu'ici employés
dans le traitement de ces tumeurs et de leurs résultats. A Tar-
ticle sont jointes quelques figures représentant les princi-
paux inetruments de curettage. (Bruns^ Ferreri, Volkmann, He-
ryng, etc.) La méthode de ce dernier auteur est bien connue,
ses recherches ayant été maintes fois, depuis trois ans, ex-
posées dans les Annales.
Voici les conclusions de Massei :
i^ Le curettage mérite une plus grande attention que jusqu^iei ;
^ Il rend de grands services pour les tumeurs de la région
sous-glottique, des cordes vocales et du bord libre de celles-ci ;
â° En plus de la facilité de Topération, on peut enlever des
poHions du tissu producteur des tumeurs ; c'est là une raison
qui, jointe à la possibilité des applications locales ultérieures
(surtout d'acide lactique), donne plus de sécurité contre la ré-
cidive, résultat le plus sérieux à craindre contre le papillome
du larynx. R. leudet.
Notes cliniques snr les lipomes du larynx, par P. M. BiaoK.
(Edinburgh , med, chir. Soc, , 19 déc, 1888, in Journ, of La-
ryng, and Rhin., n« 1, 1889.)
L'auteur vient d'en observer deux cas chez des hommes,
s' ajoutant aux seuls connus (Wagner, Tobold, Bruos, Schrôlter),
Lu tumeur, d'un rose pâle, du volume d'un œuf de pigeon,
était derrière la langue, fixée à Tépiglotte; elle fut enlevée avec
Tanse galvano-caustique, récidiva et fut alors énucicée. .
Chez le second malade, gêné également pour respirer et pour
parler, la (umeur recouvrait le cartilage arytéooïJe gauche,
et son pédicule s'insérait à la partie externe du sinus pyri-
forme. Même procédé opératoire que plus haut.
Les avis sont très partagés pour savoir si ces tumeurs sont
véritablement extra- ou intra-laryngées. r. l.
Anatomie des cordes rocales, par B. Fr^enkel. (Berlin, mcd.
Gesellsch,, il juillet 1888, in Journ. of Laryng, and Rhin,,
n<» 1, 1889.)
Présentation de coupes histologiques des vraies cordes vo-
cales, montrant de petites glandes, dont l'accroissement patho-
logique produisit des nodules et des polypes. r. leudet.
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F^HESSE ÉTRANGÈRE iOd
Hémorrhagie de la mnquense laryngée atteinte de catarrhe
chronique, par Plbskoff. (Muncb. med, Wocb,^ n^ 49, 1888,
in JourD, of Laring. aod Fthin., o? 1, 1889.)
I^ malade était un pi*ofess6ur qui avait surmené Torgane de
la Toix. Le point saignant était la corde gauche, r. lbuoet.
Extraction de denx tuyaux de canule à trachéotomie tombés
dans la trachée, par Vasily Hazuhovsky. {Dnevnik Kazans-
kako Absbtchva Vratcbesza, 27 déc. 1887, in Journ, oi
Laryng. andBbin., n» 1,1889.)
Le cas est probablement unique. Une femme de 53 ans, ira-
chéotomisée en 1882 pour une sténose cicatricielle, du larynx,
vit successivement, en 1884, puis en 1887, le tuyau de la canule
se détacher de la plaque et disparaître dans la trachée. Malgré
des troubles sérieux, elle ne vint se présenter que trois mois
après le second accident, qui rendait la vie impossible. Les deux
tubes arrêtés à la bifurcation de la trachée furent retirés avec
quelque peine, au moyen de pinces courbes. L'un était bien
conservé ; mais Tautre, après trois ans de régime, était fort
altéré. La guérison survint complète et sans accident.
L'antenr s'étend ensuite sur les précautions à prendre pour
s'assurer du bon état des canules et passe en revue les faits
ayant présenté quelque analogie avec celui-ci. r. leudbt.
Œdème neuro-yasculaire héréditaire, par OsLEn. {Americ. joarn,
ofmed. 8c,, in Journ. of Laryng. and Rhin,^ n* 3,1889.)
L*autenr a vu survenir dans une famille : 1® Des œdèmes locaux
du tronc, de la face, des mains, bras, jambes, des organes géni-
taux, des fesses, de la langue. Une fois, peut-être denx, la mort
survint par Toedème snbit de la glotte;
f Associés, il y a presque invariablement des troubles gastro-
intestinaux, des coliques, des nausées, des vomissements, quel-
quefois de la diarrhée;
Z^ Une disposition héréditaire bien marquée, cinq générations
ayant été touchées.
L'œdème de la gorge et du larynx présente un intérêt spécial,
puisque l'extension soudaine de ces parties peut amener la
mort. Quincke et Dinkelaker ont observé un homme de â2 ans,
Biyet à des attaques répétées de suffocation et de cyanose , la
muqueuse du larynx étant œdématiée et exigeant une satisfac-
tion. Goltx a vu, chez un homme de 30 ans, Tœdème de la luette
et du pharynx avec gonflement du pourtour anal et du scrotum.
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194 PiWeSSE ÉTJRANGÈaE
Un malade de Rlehl avait trois attaques d^angine avec dyspfaa-
gie et dyspnée, et une fois le malade avait le^ cordes vocales enflam-
mées.
L'hérédité est bien établie par bon nombre d'observations. La
colique intestinale est un caractère frappant, combinée avec les
maladies de la peau. L^attaque peut être répétée par intervalles
pendantbieadesmois. L^urticaire, le purpura, les hémorrhagies
intestinales, rhématurie, Talbuminurie, peuvent survenir. La
maladie est incontestablement d'origine névrotique et est étroi-
tement reliée à Turticaire. r. lkudet.
Un caâ d'entrave à la respiration ; trachéotomie ; guérison, par
Ed, Arthur Wright. {Lancet, 29 sept. 1888, in Joura, ot La--
ryag. and Rhin., n» 3, 1889.)
La cause de la gène respiratoire, chez un garçon de là ans,
était apparemment un abcès glandulaire péribronohique poin-
tant dans la tranchée et qui fut rompu au moyen d'un cathéter
passé par la blessure de la trachéotomie. r. l.
Corps étranger du larynx, par Strôm. {Soc, de méd. de Chris*
tiania, 12 sept. 1888, in Joarn, ot Laryng, and Rhin,, n® 3,
1889.)
Enfant de 3 ans, pris d'accès de sufiocation intermittente né-
cessitant la trachéotomie au bout de 19 jours; issue d'un noyau
de cerise. Quatre heures après Topération, apparition de con-
vulsions, et mort trois jours après. r. lbudet.
Deux cas à» paralyaie unilatérale de l'abducteur de la glotte
due à un rèieze par irritation nasale, par D. R. H. Stewart.
{Lancet, 13 oct., 1888, ia Journ. of Laryng. and Rhin,, n^ S^
1889.)
Les deux ca& furent guéris en enlevant le oomel droit moyeu
avec un serre-nœud. Cet os était épaissi et appuyait sur la cloi-
son.
(C'est peut-être une opération un peu risquée, dit Hunter Aiaer
kenzie, et renlèvemeoA d» ooruet luo^u, qui n'eat pas un oa à
part^ comme l'inférieur^ ne lui a jamai&papu justifié.) r. lbuubt.
ironie hystérique cluoi une temm^ du 7G aaa; gué.ison; re*
marques, par X. D. Savux. {Lancet^ 18» août 1888.)
11 n'y a guère d'iatéreesaut que l'âge deila auilade et sa guëri^
8g#^ due à la faradt^iioa (liontier Maokenoie)^ r^ lxvmt.
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PRESSE ÉTRANGÉRK 195
Kyste de la corde vocale supérioBre, par Ghaiies Hatward.
(Lancet^ 15 sept. 1888, in Journ. of Laryng. aad RhiD,, n« 3,
1889.)
Le k^ste occupe les trois cinquièmes moyens de la corde. Il
fat traité par TincisioD et Texcision des parois kystiques, suivies
d'applications de nitrate d^argeot et de chlomre de zinc.
R. LKDDET.
Ein Fall von extralaryngealem Polyp. (XTn cas de polype extra-
laryngé) , par TsAKYROGLOus. {Monatschrift fur Ohrenheil-
kande, juillet 1889.)
Le polype mesurait près de sept centimètres de long, et ce fut
la malade elle-même qui put avec le doigt Tattirer jusque dans
la bouche. — Après l'avoir saisi avec une pince, Tsakyroglous
put au moyen du laryngoscope constater son insertion sur la
paroi extérieure du larynx, au niveau de la partie latérale du
cricoîde. Excision facile au moyen d'un bistouri courbe. — Mal-
gré son insertion extralaryngëe, le polype avait déterminé à
maintes reprises, en outre de la difficulté de la déglutition, une
toux violente et des accès d*asphyxie. a. -p. plicqub.
Beitrâge zur Histologie der Stimmbandpolsrpen (Stades rar I Iés-
tologie des pol3rpes des cordes vocales), par Kanthagk. {Mo-
natschrift fur Obrenheilkundey septembre 1889.)
Ces polypes, contrairement à une assertioD souvent émise,
ne renferment jamais dans leur structure ni glandes, ni débris
de glandes. — La théorie qui en fait nne altération glandulaire
doit donc être abandonnée du même conp. — Au point de vue
des variétés de polypes, Kanthack sépare des polypes vrais la
simple hyperplasie des cordes vocales, la corniftcation avec oa
sans hypertrophie. Les polypes vrais se divisent en fibromes
et myxofibromes. — Les fibromes peuvent être durs ou ramollis
par dégénérescence, et dans ce dernier cas renfermer ou non
des kystes. — Les^ myxofibromes, qui constituent de beaucoup laj
variété la plus fréquente de polypes, renferment presque tou-
jooTB dans leor tiasiLdea exiravasaliona sattgumes.
A.-ï. PUCQUE.
Ein Fall ron allgemeiner Ârgyrie und von Kehlkopfkrebs (Ar-
gyrisme généralisé et cancer du larynx), par A. Onoui. (Mo-
natschrift f. Ohrenheilkuade^ avril 1889.)
Le malade, dès le début de Tapparition de l'enrouement, avait
été traité par des inhalations et des cautérisations avec une so-,
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196 PRESSE ÉTRANGÈRE
lulioii de nitrate d*argent à 10 0/0. Sod état ae tarda pas à s^ag-
graver, et bieutôt apparut une coloration bleuâtre de la peau,
des muqueuses, des ongles. L'enrouement et la dyspnée ne
cessèrent de s'accroUre. L*examen laryngoscopique ne montrant
que du gonflement, sans ulcérations, on crut alors à une hyper-
trophie simple et on essaya la dilatation par le procédé de
Schrœtter. Les résultats de celte dilation furent déplorables;
elle amena de vives douleurs irradiées dans la nuque, de la
gêne de la déglutition, des hémorrhagies abondantes. Le dia-
gnostic rectifié, il était trop tard pour Tintervention chirurgicale,
et la mort survenait quelques semaines après. A Tautopsie on
trouva un carcinome du larynx et de la trachée propagé à Tœso-
phage. L'infiltration argyrique s'étendait à l'intestin, au foie,
aux reins, à la rate, aux testicules, à la toile choroïdienne.
Cette infiltration aussi étendue, et surtout Textension au système
nerveux, qui est d'ordinaire épargné, ne peut s'expliquer que
par le mode particulier d'absorption. à.-f. plicque.
Diagnose des Larynz-Carcinoms (Diagnostic du cancer du
larynx), parO. BkschornÈr. {Monatschritt f, Ohrenheilkunde,
mai 1889.)
Au point de vue du diagnostic histologique, Beschomer in-
siste sur ce point que Texamen doit porter non seulement sur
les parties superficielles, mais sur la base des néoplasmes. On
doit sur ce point apercevoir nettement des parties saines pour
que Texamen ait une valeur. A propos du désaccord apparent
que peuvent offrir la clinique et le microscope, il rapporte l'ob-
servation d'une malade opérée plusieurs fois par lui de végé-
tations laryngées. A chaque récidive, le microscope montrait
de plus en plus la structure du carcinome. Pourtant les récidives
cessaient tout à coup après une dernière intervention. Mais,
bien que le larynx fût resté guéri, la malade succombait quel-
ques années après à un cancer de Tutérus. a.-f. pugque,
Ueber Larynghis hœmorrhagica (La lanmgite hémorrhagiqne),
par Favitsky. (Monatschritt /. Obrenheilkunde, juin 1889.)
Pour Favitsky, la laryngite hémorrhagique n'est qu'une va-
riété des laryngites catarrhales aigucs ou subaigU;^. Le symp-
tôme hémonhagie, pas plus que les lésions anatomiques qu'il
a eu occasion d'étudier, ne suffisent à la constituer en maladie
spéciale. a.-f. p.
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PRESSE ÉTRANGÈRE i97
Sine modiflcirte Untersnchmigmethode des Nasenrachenranmes
and des Kehlkopfes (Nonrelle méthode d'examen du laiynx et
dn pharynx), par K. Vohsen. (Monatschrih f, Obrenbeilknndey
janvier 1889.)
Cette méthode consiste à faire exécuter an malade, pen-
dant Texamen, des mouvements de rotation de la tête. Ces
mouvements doivent se passer non dans la totalité de la co-
lonne cervicale, que Ton fixe au besoio, mais seulement dans
Tarticulation atloïdo-axoïdienne. Il est d'ailleurs inutile qu'ils
dépassent une amplitude de 45<*. Ils augmentent notablement
Tespaee situé entre la paroi postérieure du pharynx et Tune
des moitiés du voile du palais. L*examen des choanes, de
Torifice de la trompe, de la fossette de Rosenmuller peut se faire
arec des miroirs très étendus et devient beaucoup plus net. Le
cathétérisme est souvent très facilité. Le sillon pyriforme et le
sillon de Morgagni peuvent être, eux aussi, plus complètement
examinés. a.-f. pucque.
Ein weiterer Beitrag zor Casnistik der Fremdkôrper in den
Lnftwegen (Note sur les corps étrangers des roies respira-
toires), par G. JuFFiNGBR. (Monatschrift f, Obrenheilkunde^
avril 1889.)
\jb corps étranger (un morceau de fruit sec) semblait s'être
arrêté dans la bronche droite. Sa présence détermina de la
fièvre, une toux violente et, bien que l'examen laryngoscopiquc
ne montrât point d'ulcération, un emphysème sous -cutané du
cou assez étendu. Le quatorzième jour, le corps étranger fut
expulsé spontanément dans une quinte de toux. Mais la fièvre
et les phénomènes de congestion persistèrent, suivis bientôt de
tous les signes d*une tuberculose pulmonaire. Les crachats ne
tardèrent point à renfermer de nombreux bacilles. L'apparition
de cette tuberculose ne peut, étant donné l'état de santé anté-
rieur de la malade, s'expliquer que par rinoculalion au niveau
de Tulcération produite. a.-f. plicquk»
Ein Fall von Rhinosclerom (Un cas de rhinosclérome), par
G. BojEW. {Monatschrift f, Obrenheilkande^ mars 1889.)
I^ maladie ne se bornait point au nez seul, mais atteignait 1c
pharynx et le voile du palais. La luette était détruite. Des pla-
ques scléreuses, partiellement ex ulcérées, faisant une saillie du
volume d'un pois, existaient de place en place. Le diagnostic
de syphilis fut tout d*abord porté, mais le traitement spécifique
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198 PRESSE ÉTRANGÈRE
fat plutôt nuisible qu'utile. Il fut bientôt suivi d'ulcëi^ations, de
douleura en avalant, qui le flrent suspendre. Ou songea alors
au rhinosclérome, et ce diagnostic fut confirmé par Texamen
bistologique et bactériologique. Comme traitement, les injections
interstitielles (Kacide phéntque au centième furent employées,
sans grand résultai, et Bojew compte i^ecourir aux cautérisa-
tions tant au galvano-eauière qu'à Taolde lactique.
A--P. PTJCQUE.
Ueber Einimpfangen yen Rhinosclerom anf Thiere (Inocnlatioii
du rhinosclérome aux animaux), par E. Stbpanow. (Moaats-
chrift /. OlireDheilkundey janvier 1889.)
Les inoculations ont été faites soit avec des fragments de
rhinosclérome, soit avec des cultures pures du microbe de cette
afiection. Au lieu de porter, comme dans les expériences faites
jusqu'ici, sur la peau le tissu cellulaire sous-cutané, ou la mu-
queuse nasale, elles ont été pratiquées dans la chambre anté-
rieure de l'œil. Le résultat fut celte fois positif ; le néoplasme
qui se développa très rapidement offrait tous les caractères his-
tologiques et baotériologiques du rhinosclérome. a.-f. pligque.
Œdème lymphatique chronique de la lèvre supérieure produit
par des lésions nasales, par Wright. {Médical Record^
20 juillet 1889.)
Cet oedème a commencé à l'âge de 11 ans et dnre depuis
quatre ans déjà. La lèvre supérieure a deux ou trois fois son
volume normal. La fosse nasale gauohe est très élargie por
suite d'une forte déviation de la cloison à droite ; la muqueuse
est par places atrophiée; le cornet moyen est accolé contre la
cloison, et à ce niveau se fait une exsudation muco-purulente.
Des lavages avec une solution alcaline commeocèreni, eu amé-
liorant l'inflammation nasale, à faire diminuer la lèvre, mais ce
ne fut qu'après l'ablation d^une portion hypertrophiée du cornet
moyen qu'on obtint une disparition complète de l'œdème.
A.-P. PLIGQUE.
Ein Fall ron weichem papiUaren Fibrtm der onteren Naaen-
nraschel (Papiilome mou dn cornet inférieur), p«r B. Qom-
PERz. {Monatschrift f, Oiirenheilkuade^ février 1889.)
En outre des troubles du côié du nec, le malade était atteint
d'une otite moyenne double avec surdité, presque: coniplètei
L'ablatioa deJa..ttifnear,. qui remplissait. teuiit. lai .foesenanlAL
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PBRBfiK ÉTRANGÈRE ' ld9
gauche, foi faite avec Tanse galvanique maniée tantôt à chaud,
tantôt à froid, comme une anse ordinaire. Le yolume atteignait
presque celui d'un ceuf de poule, la surface était mamelonnée.
Histologiquement, la tumeur était constituée par du tissu ûbreux
revêtu d'une couche d*épiihélium stratifié de cils vibratils, et re«
gardée comme étant de nature bénigne. L'ouïe s'améliora à la
suite de Topératioa, mais il est difficile de préciser la part qui
radient dans cette amélioration à Tahlation de la tumeur et
celle qui revient au cathétérisme de la trompe pratiqué consécu-
tivement. A.-F. PLICQUE.
ÏÏeber intraoculare Erkrankungen bei Nasenleiden (Affections
oculaires dans les affections nasales), par Zusu. {Monatschrift
f. Obrenheilkmide^ août 1889.)
Ziem commence par insister sur la fréquence de ces affec-
tions réflexes : troubles aslhénopiques dans Toblitéralion chro-
nique du nez, congesUon des procès ciliaires après les cautéri-
sations de la muqueuse, iritis et parfois attaques glaucomateuses
dans les suppurations des fosses nasales et des cavités adja-
centes, etc. Il rapporte une observation curieuse de guérisou
de glaucome obtenue par de simples irrigations intra-nasales.
Dans le traitement, Ziem recommande seulement d'éviter les
cautérisations de la muqueuse et les applications de cocaïne, qui
parfois augmenteraient plutôt la congestion oculaire, a.-f. p.
Étude sur Tanatonde, la physiologie et la pathologie du nerf
olfactif, par Dana. {New York médical journal^ 1 sep-
tembre 1889.)
Après une étude très détaillée de Tanatomie (origine réelle,
origine apparente, filaments terminaux, structure histologique)
et de la physiologie (rôle^ variations de la sensibilité) du nerf
olfactif, Dana résume sa pathologie. Le nerf peut être affecté
soit primitivement (dégénérescence dans Tataxie locomotrice et
parfois chea les vieillards — inflammations assez rares, paraly-
sies sans lésions chez les hystériques) ou secondairement à la
suite de Iraumatismes, d'inflammations, de tumeurs. La sy-
philis semble jouer très souvent un rôle dans ces lésions secon-
daires. A.-F. p.
BmpTèBia éè l'anlre d'H^gmare, par Krixo (Wartomberg med^
Correap.-Blatt.y n*»^ ai et 36» 1888, lu Jouro. oéLarr^- ««^
/liiJxi.,nM, 1889.).
L'auteur décrit 2d ats/ praa^ua) tons^ da6ià>uaBide»toaciée.; il
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200 PRESSE ÉTRANGÈRE
recommande son avulsionetU perforation deTantre par l'alvéale.
Uu des cas était très intéressant, parce quUl s'agissait d^un om
pyèmeaigu de Tantre, survenu chez Tauteur lui-même, kn milieu
d*un coryza aigu, une grande douleuf survint tout à coup dans la
mftchoiresupérieure,8uivie d'œdèmeavec sensation de poids dans
Tantre. Après perforation, il y eut un écoulement copieux d*un
liquide jaunâtre à travers le nez, suivie d'un soulagement instan-
tané et d un rétablissement rapide. Quelques années après,
Tauteur eut deux rechutes. b. lkudet.
Coryza nerveux et saliration ; leur relatioii étiologique avec
les maladies des organes sexuels, par Petler. (Muncb, Med,
Woch.y n°" 8 et4, in Journ, oC Laryng, and Rhin. y n"** 1, 1889.)
Opinion fondée sur les observations suivantes :
1° Un homme de 21 ans a, depuis des semaines, des accès de
coryza durant un jour; il va bien dans Tintervalle. Gela revient
quand il a trop bu de bière la veille. Le traitement local appli-
qué au nez, au pharynx, ne donna rien. 11 était onaniste, passable-
ment impuissant et spermatorrhéique ; un traitement général
approprié le guérit.
2« Femme de 21 ans ; coryza, vertiges ; guérit par le traite-
ment d'un catarrhe chronique du col utérin.
S** Jeune fille de 15 ans ; salivation excessive impossible à dé-
glutir entièrement ; toux spasmodique. Métrite chronique dont
la guérison amena la cessation des phénomènes.
4<' Homme, 25 ans; spermatorrhéique ; salivation abondante
pendant deux ans.
5<^ Homme, 89 ans, salivation exagérée, guérie comme chez le
précédent par la cure d'une spermatorrhée avec impuissance.
6° Homme, 24 ans, ancien onaniste, pollutions, spermatorrhée,
salivation excessive après les repas.
1^ Homme, 33 ans, mêmes symptômes, même bon résultat.
R. LBUDBT»
Ablation des tumeurs naso-phanmgiennes, par ànnandale. {Soc.
méd. chir, d^ Edimbourg^ in Journ, of Laryng, and Rhin.^ n® 3,
1889.)
Les narines antérieures sont ouvertes en détachant le nez à
sa racine et divisant la cloison. La voûte palatine est sciée, le
voile coupé en deux, les deux maxillaires supérieurs séparés;
on gagne ainsi un espace d*un pouce pour introduire le doigt et
apprécier sûrement les connections de la masse. La tumeur
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PRESSE ÉTRANGLBE 201
est enlevée avec le doigt, une pince ou one curette. Puis la plaie
est nettoyée antiseptiquement et le palais réuni. Il n*y a' pas eu
de déformation ; le procédé formait la première partie d*une opé-
ration ultérieure, sUl avait fallu enlever tout ou partie de la ra&-
choire supérieure. Il y eut moins d*hémorrhagie. n. leudbt.
Des nérroses réflexes dues à une affection naso-pharjragienne^
par Netchaibfp. {Meditzinskoiô Oboireaiê^ n^^Q et 10, 1888, in
Journ, of Laryng. and Rhin.^ n« 8, 1889.)
Après exposé de l'histoire de trois malades intéressants. Fau-
teur insiste spécialement sur les points suivants :
i* Le cas n^ 1 est la relation d*un spasme intermittent, uni*
latéral, d'origine réflexe, des vaisseaux du cerveau, avec anémie
consécutive de l'hémisphère correspondant. Il est aujoui d*hui le
seul connu; il en est de môme du cas n® 2, spasme œsophagien
d*origine réflexe ;
^ Voici Texplication anatomique et physiologique : la mu-
queuse des cornets contient les corps dits caverneux (Zucker-
kandl), innervés surtout par le ganglion sphénopalatin (Aschen-
brandt); cet organe relie les nerfs sensilifs à la muqueuse na-
sale (commandée par les premières et deuxièmes branches du
cinquième nerf) avec les plexus carotidiens et les pneumogas-
triques. L'irritation du trijunicau (Kratschmer) et des régions ol-
factives (Gurevitch) de la muqueuse nasale produit, par voie
réflexe, un tétanos expiratoire et un retard de l'action du cœur
avec augmentation de la tension cardiaque. On sait bien, de plus»
que la circulation nasale se rattache intimement à la cérébrale.
Il en ei>t de même des lymphatiques (Axel-Key, Retzius).
Le Tait clinique des névroses réflexes par lésion naso-pharyn-
gienne est incontestablement démontré. r. lbudet.
Ghimrgie des tumeurs gommeuses des cavités nasales, par A. G.
HooBS. {New Orléans med, and surg, Journ, ^ nov. 1888.)
Conclusions : 1<* Dans la plupart des cas, l'intervention chi-
rurgicale non seulement est admissible, mais est même très ur-
gente;
t* \a crainte de produire des ulcérations irréparables ne re-
pose pas sur une expérience clinique softlsante;
d*" Le traitement altérant spécifique est trop lent pour y avoir
confiance, conséquemment, quand la sténose produit beaucoup de
symptômes réflexes tels que asthme, toux, perte de sommeil,
céphalalgie, amaigrissement, sécheresse de la gorge, etc. ;
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202 PRESSE ÉTRANGÈRE
4<> La perte de sang par Tintervention chirurgioole n'est pas
daagereuse, ni môme alarmante; et si la douleur est vive, comme
dans Tablation de la plupart des tumeurs nasales, elle peut être
fortement atténuée par la cocaïne. r. lbudbt.
A case of rhinolith and two cases of a tooth in the Nose (Un
cas de rhinolithe et denx cas de dents nasales), par J. Wrigut.
(Médical Record, 12 octobre 1889*)
Si les observations de rhinolilhe sont assez fréquentes, les
observations où le corps étranger est constitué par une dont
sont assez rares. —Dans la première observation de Wrighf, la
racine d'une incisive brisée quatre ans avant dans une extrac-
tion incomplète formait une tuméfaction sur le plancher de la
fosse nasale, le long de la cloison, et fut extraite par le nez. —
Dans la seconde, la dent se trouvait dans les fosses nasales,
par suite de développement irrëgulier extra-alvéolaire. Une des
incisives de la bouche manquait en effet. Elle ne put être ex-
traite qu'avec de grandes difiicultés. — Les rares observations
que Wright a rencontrées dans la littérature médicale sont
également presque toutes par développement anormal.
A. -F. PLICQUE.
Ein zweiter Fall von Schimmelmycose des Rachendaches (Un
deuxième cas de mycose du pharynx), par F. Siebbnmann.
(Monùtschvift f, Ohrenïieilkunde, avril 1889.)
A Tautopsie d'une femme morte à 49 ans de néphrite paren-
chymateuse on trouva la muqueuse du pharynx congestionnée
offrant des cicatrices et des croûtes. L'examen microscopique de
ces croûtes y montra la présence de divers végétaux parasitaires :
aspergillus fumigatus, aspergillus nidulare, micor corymbifer.
Les conditions de rapidité dans lesquelles cet examen se fit no
permettent pas de songer à un développement post mortcm do
ces parasites. Pendant sa vie la malade avait d'ailleurs présenté
de la fétidité de l'haleine et un affaissement des os du nez pro-
bablement syphilitique. Il est également probable que le revê-
tement épithélial du pharynx détruit par places par des ulcéra-
tions, dont les cicatrices observées constituaient la preuve, avait
offert une résistance moindre à l'implantation du parasite.
A.-F. PLICQUE.
Tuberculose du pliarynz, parTAUBBR.(c/offrjî. ofLaring. and Hhin,^
uM, 1889.)
Sur 13 eas, elle était 12 fois secondaire à la tuberculose des
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PRESSE ÉTRANGÈRE 208
poumons, et du larynx une fois ; elle semble primitive, ToKamen
pulmonaire ne révélant aucune lésion.
Même étiologie que pour le poumon, plus fréquente chez
l'homme, probablement vu la plus grande exposition aux intem-
péries. Age maximum entre ÎO et 32 ans.
Sur le pharynx, on observe des ulcérations grisâtres, iné-
gales, sur les piliers antérieurs du pharynx et sur le voile,
avec extension à la voûte palatine, à la paroi postérieure^
aux amygdales, plus tard à Tépiglotle et au larynx. Leur
forme est lenticulaire ; rapidement désintégrées , elles jau-
nissent et amènent la nécrose de la muqueuse ; en môme
temps les glandes cervicales augmentent. A mesure qu^aug-
mente la maladie, les granulations deviennent plus con-
fluentes et plus nombreuses, se groupent en plaques irrégulières
et se transforment en nodules caséeux couverts d^une matière
purulente. Signes principaux: dysphagie, douleur vive ordinai-
rement étendue aux deux oreilles; grande gène résultant de
l'accumulation de mucus que le malade ne peut expectorer. Signes
secondaires : toux, hecticité, affaiblissement progressif. Les
symptômes pulmonaires se manifestent généralement à une
époque avancée des lésions de la gorge ; mort généralement par
épuisement. Le processus ulcératifs'éleud très rapidement, géné-
ralement en six ou huit semaines, et gène assez pour rendre
ralimentation impossible par la bouche, surtout si le voile du
palais est atteint. Il faut alors alimenter par le nez.
Le malade ne peut compter au plus que sur quatre à six mois
d^existence ; dans la majorité des cas, la mort arrive six à douze
semaines après la première manifestation au pharynx.
Le diagnostic avec les pharyngites scrofuleuses et syphilitiques
se fait par les comménioratifs et parce que les symptômes du
côté du pharynx attirent les premiers l'attention du malade ; do
plus, l» s ulcérations lenticulaires avec développement de nodules
grisâtres sont de bons signes.
On n*a guère de résultats du traitement; le seul palliatif con-
siste en badigeonnages du pharynx et parties voisines, plusieurs
fois par jour, avec une solution de cocaïue à 10 ou 200/0, après
nettoyage avec une solution alcaline. Cela permet d'avaler plus
facilement immédiatement après. Des insufflations faites matin
et i^oir avec morphine et iodol soulagent le malade. Quand la
déglutition est impossible, il faut nourrir le malade par le rectum
ou avec un biberon.
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204 PRESSE ÉTRANGÈRE
Un traitement énergique et entrepris à temps peut prolonger
la vie; pour cela Fauteur recommande Facide lactique, chromique^
le thymol, le galvano-cautère après cocaïnisation préalable, r. l.
Hypertrophie de l'amygdale du pharynx chez les vieillards, par
J. SoLis-CoHEH. {Journ, of Laryng, and Fihin,^ n* 1, 1889.)
La malade présentait ce phénomène sans en ressentir aucune
gène; il s'y joignait une augmentation de volume du corps thy-
roïde qui disparut par l'emploi de frictions mercurielles, et à
rintérieur d'iodoforme et de sulfate de fer. Solis-Cohen ajoute
que le terme d'amygdale serait peul-ètre mieux remplacé, pour
les organes lymphoîdes autres que ceux situés entre les piliers
du voile du palais, par la désignation de nodules lymphoîdes.
R. LBUDKT.
Un cas de tobercalose primitire de la bouche, par Glbitsmann.
(New York Aoad, of med,, 21 nov. 1888,in Journ, of Laryng.
and Rhin., nM, 1889.)
Le malade a été présenté guéri, terminaison dont Gleitsmann
n*apu trouver que 3 cas primitifs et un secondaire. Poumons et
ganglions intacts. Il existait à la base de la langue et à gauche
une ulcération de la grandeur d*un pois, qui fut simplement traitée
par le grattage des tissus malades, puis Tapplication d*acide
lactique et du galvano-cautère. Une ulcération tuberculeuse ap-
parut ensuite sur le ligament aryténo-épiglotlique et fut attaquée
avec la curette et l'acide lactique. I^es bacilles y foisonnaient.
Taudis que l'ulcération de la langue guérissait, l'épiglotte, puis
ultérieurement, après une courte amélioration, les replis aryténo-
épiglottiques, la luette,étaient pris.L^étatde la malade était pres-
que désespéré, et devant ce pronostic Fauteur racla les amygdales
et les autres places attaquées avec une curette tranchante, en dépit
d'une hémorrhagie sérieuse, et les badigeonna énergiquement
à Facide lactique. Après la chute de Feschare due à Facide, il y
avait au-dessous une surface saine et bourgeonnante et la lésion
tuberculeuse n'existait plus.
La guérison complète s'ensuivit, et il ne resta aux places ma-
lades que quelques dépressions. r. leuuet.
Des affections de Famygdale linguale, par Hagen. {Soc, méd. de
Leipzig^ 16 ocl. 1888, in Journ, of Laryng, and Rhin,^ n« i,
1889.)
L'anatomie pathologique fut décrite par Swain, en 1886. S* la
forme aiguë est rare, la forme chronique est assez fréquente.
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PRESSE 7RANÇAISS 205
Dans ce dernier cas, le malade resàent dané la gorge une trèa
désagréable sensation de corps étranger, accompagnée de douf
leur. La muqueuse est rouge, et il y a de la foilioulite. Il existe
de- la toux, une gène pour parler longtemps, une sensation d'op-
pression dans la poitrine, de Thypocondrie. L'amygdale linguale
est hypertrophiée et l'épiglotte souvent déformée. Cette affection,
surtout observée chee la femme, coexiste souvent avec des irré*
galarités de menstruation. Guérit ordinairement par lagalvano-
caustique. n. lsuobt.
Concrétions caséenses des amygdales, par Gautier. {Rev. méd.
de la Suisse rom,j janvier 1889, in Journ, of Laryng. and
Rbia., n* 1, 1889.)
Exceptionnellement, les cryptes amygdaliennes sont distendues
anormalement par de la matière caséeuse et bien différentes des
productions bîaachàlres ou jauuâtres qu*on y trouve habituelle-
ment, et causent de la gône. Pour Jacobson, c'est le leptothricia
algosis foncium ; pour d'autres le phycosis ou mycoais tonsilla-
ris benigna, ou la séborrhée des glandes du pharynx.
Ces masses sont surtout composées du leptothrix buccalis.
La maladie attaque de préférence Tisthme du gosier, rarement
le pharynx, plus rarement encore la trachée, et avant tout les
amygdales palatines.
On voit des petits points blancs jaunâtres ou des masses ca*
séeuses à la surface des glandes, généralement compactes,
simples ou multiples, mais jamais conQuentes comme des plaques
diphtéri tiques. La respiration est fétiie. La sac se vide, sans
ulcération. L'amygdale n'est pas hypertrophiée. C'est probable-
ment cet état qui donne lieu aux calculs de l'amygdale. L'auteur
rapporte un cas où la crypte fut incisée, vidée à la curette et
détruite par Tacide chromique. Jacobson trouve ce traitement
trop énergique pour l'affection. lU leudet.
Carcinome primitif de l'amygdale. Pharyngectomie externe. —
Gnérison, par G. R. FaviULK^i^Brooklya Med. Joura,, sept. 1888,
in Journ, of Laryng, and Rhin., n* 1, 1889.)
Femme de 67 ans ; sur Tamygdale gauche, tumeur de la gros-
seur d'une noisette ; hypertrophie des ganglions sterno-mastoT-
diens. Douleur surtout dans la déglutition. Une incision perpen-
diculaire à la tumeur fut faite, les artères linguales et faciales
liées, la jugulaire externe et le muscle stylo-hyoïdien sectionnés;
puis l'amygdale fut repoussée en dehors, une incision circulaire
ANNALKS DBS MALADIES DR L*OREILLB ET DU LARTNX. — XVU 15
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flOB PRESSE FRANÇAISE!
feite attthermo-cautèra à trayers rhypoglo^se, 4e iMBstriot^m^A^*^
périeur et Ja muqueufio, et la tumeur extirpée sans hémorrhagkf,
La eai*ûiîde fut ueltoyée de la masse ganglionnaire qi^i yadlié-^
ratl. lia malade sucoomba à un cancer des parotides et de l^ese;
iooiao, sans que rien se fûit reproduit au niveau de l'amygdale*
R. LSUDBT«
Quelques observations nourelles sur Tétiologie de la stomaffte
ulcéfatiye ou < dancrum oris », par Lingard Alfred. {Lahc&i^
28 juillet 1888, in Journ. ofLaryng, and Rhin., n» 8, 1889.)
Cetle maladie dépendrait dUiu micro-organisme, long, Gliforme,
existant en abondance sur les limites de la tache nécrosée.
La maladie survient chez lliomme et les animaux inférieurs;
elle est inoculable. Chez ces derniers, on trouve dans le cœur
des points nécrosés dus à TafTection. Ces lésions n*existent pas
iîhez l'homme, la mort arrivant généralement à une période pré-
coce de la maladie. R. LKUDEt.
Hémorrhagie alarmante consécutâve à Tamygdalôtomie, par.
FuLLKR. {Americ, Journ, of, med, se, 1888, in 4oarn: ai Lê^
• ryng, and Hbin,, n» 8, 1889.)
Jeune homme de 25 ans, athlète, pris de vomissemeaka de
6aug, cinq heures après Topératioa noa suivie immédiatei^nl
d'hémorrhagic. Tous les slypliques échouèrent, môme la liga*
ture de la carotide primitive resta sans effet; rhémorrhagie
dtira toute la nuit. Le malade fut soutenu par des injeclLouB
hypodermiques d*eau-de-vie. A la fin, on transfusa dans les veiiiea
douze onces de solution salée; le pouls revint, rhémorrhagiQ
cessa et la guérison survint favorablement. L'arrôt fut proba*
blement dû à Tévanouissement qui survint. Le malade n'était
pas unhémophiliqne. r. lsubxt»
Zur Lebre von der Parotitia (Contribution à Fétude des paroti-
dites), par Éiem. {Monatschrift rurOhrenJieilkande, juilletl869.)
Z, insiste sur le rôle que le catarrhe nasal peut jouer dans la
production des parotidites. Ce rôle s'explique d'ailleurs facile-
ment par le trajet des lymphatiques de la muqueuse nasale, dont
un certain nombre aboutissent à la région parolidienne. — ^ Il
signale un phénomène nouveau, le rétrécissement du champ
visuel, qu'il a observé dans deux cas de parotidites. Ce rétrécis-
sement est sans doute causé par les troubles circulatoires dont
reflet s'étend jusqu'aux vaisseaux de Toibile et de rœil.
1 A. -F. PLICQUE.
' ^ ■ "1
<'i .; / .- , . • ...... T .. V.
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NOUVELLES
La 58* T^ti^^Ji^\t^}U}ï^er ée^\4k fir^ÎBb i^^eié^oal •M99ciatioa se
tiendra à Birmingham les 29, 30 et 31 juillet et le 1^' août.
Les bureaux des sections d^otologie et laryngologie seront
constitués de la façon suivante :
. J^^yriffoiogie- et Rhinolçgie, — Président .: J.-St.-S. WUde^rs ;
vice-présidents : C.-J. àymoiicû et A.";'E. Gàrrod ; secrétaires :
E.-H. Jacob, 12, Park street J^eeiis ; . Scanes Spicer, ^% ^^e\};
beçk Street, W. Londres.
Otologie. — Président : CL Warden; vice-président ; W, Hijl;
seoréiaire : H.^K. Johnsloa, 22, Lower .Baggot, street, b.uUUn.
Nous lisons dans la Bevliner kliniaùbe WoebeDsobrift ^ae
le D' KmcuNBR, privât doeeni àrUuiTvreité de Wûrburg, a ^té
désigné pour succéder à de Troeltstfh comme directeur d^^lsi
polyclinique ototrique de cette ville.
Au moment de mettre sous presse, le Comité d'organisation da
Ôongrès international de Berlin nous informe qu'une exposition
d'instruments de physiologie et de chirurgie aura Heu à ce mè^
ment. Dans notre prochain nûmérè, nous publierons in extenso
ce document.
Brouuhe de potassium granulé de PalUères. Approbation , de
TAcadémie de médecine, 1871. Contre les afiTootions du système
nerveux, l^e flacon de 15 grammes est aecompagué d'une ctii^ler
mesurant 50 centigi*ammmee.
Pmosphatine Faluères. Aliment très agréable, perraetlènt,
chez les jeunes enfants surtout, l'administration facile du phbs-.
phate assimilable. Une eu Hlei^ée Contient 50 centigrammes de
phosphate. • 1 1
Sirop et granules Crosnier (Monosulfure de sodium inalté-
rable). Rapport favorable de l'Académie de médecine, août 1877.
Phthisie, bronchites, catarrhes, laryngites, maladies de la peau.
L'Eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
l'on y joint les compresses ou les lotions continuées avecquelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES.
Asthme considéré surtout au point de v\;e de ses rapports
avec les maladies du nez, par E. Sghmibgelow (Un yolume 4^
90 pages, H.-K. Lewis, éditeur, Londres, 1890).
Atrophie, hypertrophie et déviation du septuni, par C.-H. von
Ki^sm (Extrait du Times and Register, 23 novembre 1889).
Sur quelques rapports existant entre les affections nasales et
oculaires, par A. Bronner (Extrait du Journ, of laryng. and
rhinoL^ décembre 1889).
La chirurgie du sinus spbénoïdal, par Emile Berger (80 pages*
0orn, éditeur^ Paris, 1890).
Un cas de tintement d'oreille persistant soulagé par la dispa-
rition d'une obstruction nasale, par Max Thorner (Extrait de
The Lance t clinic^ 18 mai 1889).
Corps étrangers imaginaires dans la gorge, par Max Thorner
(Extrait du New York med. Journ.^ 25 janvier 1890).
Bactériologie de Totite moyenne, par Kuun (Communication
faite à la Section otologique de la réunion des médecins et natu-
ralistes allemands à Heidelberg, septembre 1889).
Affections de la gorge et du nez chez les enfants; leur rapport
avec certains troubles du sommeil, du caractère, etc., et d^aulres
fonctions cérébrales, par Sganes Spiobr (Mémoire lu à la sec-
tion de laryngologie de la Britïsh med. Assoc,^ Lceds, 1889.)
Obstruction nasale et respiration buccale comme facteurs de
Tétiologie de la carie dentaire et du développement de la voût«
palatine, par Sganes Spigbr (Extrait de Tbe Transaciioas of the
Odontological Society ofGreat Britain, janvier 1890).
Le Géràat: G. Massom.,
Paris. - Imp. PAUL DUPONT. 4, rae da Booloi (Cl.) tt7.3.99.
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Avril 1890. — N» 4.
MiMOIRSS ET FAITS ORIGINAUX.
I
DU CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGE ET DU
TRAJET INTRA-CÉRÉBRAL DES FIBRES QUI EN
ÉMANENT.
Par le D' J. GAREL, médecin des hôpitaux de Lyon,
en collaboration avec M. Louis DOR, interne des hôpitaux.
Nous avons communiqué en mai 1886 à la Société fran-
çaise d'otologie et de laryngologie (1) une observation,
unique dans son genre, de paralysie unilatérale du larynx
considérée comme d'origine cérébrale du vivant de la ma-
lade.
L'autopsie avait confirmé notre diagnostic, et nous avions
pu de la sorte assigner au centre cortical moteur du larynx
un siège assez déterminé. Ce cas, d'ailleurs, venait à Tappui
des opinions émises depuis peu, au sujet de Texistence et
du siège de ce centre.
Depuis cette époque, nous avons en vain cherché un nou-
veau cas pour nous permettre d'accentuer nos conclusions
premières. En effet, la publication de notre première note
souleva des objections. MM. Semon et Horsley (2), se basant
sur leurs expérimentations, déclarèrent nettement que nos
conclusions étaient fausses et que certainement nous avions
laissé échapper des lésions situées plus profondément. La
phrase fit son chemin, et Gottstein (3) se contenta de la re-
produire comme critique de notre observation.
(t) Garel. Annales des maladies de Voreille, du larynx, etc.j
mai 1886.
(i) Semon et Hohsley. Brit. med. journal^ août 1886.
(3) Gottstein. Die in Zusamtnenhange mit den organischen Er-
krankungen des Centralnervensyslems stehenden Kehlkopfaffectionen.
Wien. 1888.
ANNALES DES MALADIES DE L*OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. 16
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210 J. OAREL, L. DOR
Jusqu'ici nous n'avons pas jugé à propos de répondre à
une objection de cette nature. Nous savions trop avec quel
soin minutieux nous avions pratiqué une autopsie aussi im-
portante. D'un autre côté, la réfutation de la clinique par
l'expérimentation n'a qu'une valeur fort restreinte. Depuis
longtemps déjà, M. Gharcot a dit qu'en matière de locali-
sations cérébrales il faut s'en tenir aux données fournies
par la clinique et par l'anatomie pathologique. Les nom-
bretises contradictions des expérimentateurs en sont une
preuve évidente.
Dans le cas présent, il nous sera facile de démontrer la
valeur exacte des expériences anciennes et récentes de
Semon et Horsley, car d'autres expérimentateui*s, également
distingués, ont obtenu des résultats différents. En tout cas,
^expérience se critique ; le fait clinique, au contraire, est
brutal et s'impose.
Aujourd'hui nous sommes en possession d'un nouveau fait
elinique qui, s'il n'est pas semblable au premier fait publié
par nous, est néanmoins une nouvelle preuve de notre affir-
mation antérieure. Il s*agit, en deux mots, d*un cas de para-
fysie unilatérale du larynx, résultant d'une embolie cérébrale
de minime importance, siégeant au niveau du noyau lenticu-
laû*e et ayant entamé la capsule interne au niveau du genou.
Nous avons tenu à rapprocher ce fait de notre première
observation, les deux cas se complétant l'un l'autre et per-
mettant de poser deux jalons importants dans la topographie
cérébrale des fibres motrices laryngées.
Résumons d'abord notre première observation :
Observation I (personnelle).
Apoplexie. Hémiplégie droite et aphasie par athérome des ar-
tères cérébrales ayant déterminé des foyers multiples dans
f hémisphère gauche. Paralysie complète de la corde vocale
gauche due à une lésion de l'hémisphère droite localisée dans
le siège probable du centre cortical du larynx.
Anne Futel, 7â ans, entre dans mon service le 9 janvier sans
le moindre renseignement sur ses antécédents. Elle a été frappée
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 211
d*apoplexie il y a deux jours, avec perte de connaissance, hémi-
plégîe droite, paralysie faciale du même côté et aphasie. L^hé-
miplégie droite persiste encore au membre supérieur. Sensibilité
intacte. Paralysie faciale du même côté.
Au cœur, faiblesse des bruits sans souffle. Quelques rÀles
disséminés dans les poumons.
Elévation très marquée de la température. Le 10 janvier, pa-
ralysie complète du bras droit avec des mouvements épileptoYdes
du pouce et des doigts. Paralysie incomplète de la jambe droite.
Trois ou quatre érosions ou phlyctènes existent sur la fesse
droite.
La malade oomprend ce qu'on lui dit, mais ne peut répondre
que par un grognement ressemblant un peu à un oui.
Le 42 janvier, cinq jours après Tattaque, je pratique Pexamen
laryngoscopique pour voir si la corde vocale droite participe à
rhémiplégie du même côté. A mon grand étonnement, je cons-
tate que c'est la corde vocale gauche qui est paralysée en posi^
tion cadavérique. Le larynx est cependant intact, c'est-à-dire ne
présente aucune altération organique propre. Il n*y a aucune
cause de compression du récurrent gauche.
L'état de la malade s'améliore peu à peu et Faphasie tend à
disparaître très légèrement.
Le 23 janvier, la corde vocale gauche est toujours paralysée.
Dans la nuit du 25 au 26 janvier survient une deuxième atta-
que. La malade tombe dans le coma absolu, la tête regardant
du côté droit.
Mort le Vi janvier à cinq heures du matin.
Autopsie.
Dans mon premier mémoire, j*ai^ donné tous les détails con-
cernant les viscères. Aucun ne présentait des lésions impor-
tantes à signaler, du moins au sujet de la question qui nous
intéresse.
' Cerveëu. — Hyperhémie moyenne des méninges à la base et
latéralement.
' l>e tronc basilaire présente des traces marquées d'endartérite,
consistant en des anneaux presque complets ou plaques jaunes,
dures, de nature athéromateuse et calcaire. Les mêmes lésions
9*observent sur les artères cérébrales postérieures, moyennes
et antérieures.
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212
J. GAREL, L. DOR
Les cérébrales moyennes ou sylviennes présentent des nodules
d^athérome sur toute leur longueur.
Hémisphère gauche, — Les plaques d*athérome cessent à
l'entrée de Tartère syl vienne dans la scissure de Sylvius. A la
première bifurcation de Tartère existe un petit caillot rouge
récent, à cheval sur Téperon de division. La scissure n'offre pas
de lésions. On trouve un premier petit foyer de ramollissement
rouge entre la frontale ascendante et le pied de la troisième
frontale gauche. Un deuxième foyer dans le sillon de Rolando
est situé à la hauteur de la deuxième frontale. Un peu plus haut,
sur la frontale ascendante, deux ou trois points très petits de
ramollissement rouge.
Plus loin encore, un foyer d'une teinte rougeâtre tirant sur le
marron. Ce foyer, qui est le plus étendu, est situé a la hauteur
des deuxième et troisième frontales, vers le tiers moyen de la
a
Fig. 1.
pariétale ascendante. Ce foyer s'enlève et s'énuclée avec la plus
grande facilité, laissant un fond un peu altéré ; il est sans rap-
port avec les autres foyers.
Les foyers de ta frontale ascendante et de la pariétale ascen-
dante seuls lèsent un peu la substance blanche sous-corticale.
Rien du côté des ganglions centraux.
Hémisphère droit. — L'athérome du côté droit pénètre dans
la scissure de Sylvius. La partie inférieure de la frontale ascea*
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 213
dante adhère on pea aux ménioges. Ces deraières enlevées,
cette partie présente une surface dépolie tranchant sur l'aspect
lisse du reste de Técorce; cette surface présente une légère
coloration jaunâtre C.
En avant, sur le pied de la troisième frontale, au niveau des
pifs de passage, oa trouve deux points A et B de ramollissement
rouge très rapprochés, avec aspect piqueté comme dans les
lésions de Thémisphère gauche. Pas de lésions à la partie anté-
rieure de la troisième frontale. A la coupe, ces lésions ont peu
de profondeur et n'intéressent que Técorce cérébrale; sur la
supérieure seule existe une lésion légère jaunâtre, intéressant
la substance blanche.
La lésion de la frontale ascendante pénètre un peu dans la
substance blanche, dans le sillon qui la sépare de la troisième
frontale, et va de la sorte se réunir au foyer supérieur B, ne
formant ainsi qu'une seule et môme lésion.
Je n'ai constaté aucune lésion du bulbe ou du cervelet.
Du côte du cou, il n'existait aucune cause de compression
pouvant expliquer une paralysie laryngée d'origine périphé-
rique.
Le larynx n'était nullement lésé, et l'articulation crico-aryté-
noîdienne gauche n'était pas ankylosée.
Nous ferons remarquer que, dans ce cas, il ne s*agit pas
d'une trouvaille anatomique interprétée post mortem d'une
façon fantaisiste, mais bien de la vérification exacte d'un
diagnostic porté pendant la vie. Eh présence de V hémiplégie
laryngée gauche sur une malade atteinte d'hémiplégie droite
totale, sans le moindre signe d'hémiplégie alterne, nous
avons supposé qu'il devait exister une lésion des deux hé-
misphères cérébraux. Nous avons pensé que l'autopsie nous
ferait constater dans l'hémisphère gauche des lésions éten-
dues expliquant l'hémiplégie droite totale, et dans l'hémi-
sphère droit une lésion moins étendue répondant à la para-
lysie très localisée de la moitié gauche du larynx. Les faits
ont conRrmé notre hypothèse. Nous insistons beaucoup sur
la valeur de cette observation, car c'est le seul cas connu
jusqu'ici de monoplégie laryngée pure sans autre paralysie
du même côté. C'est le seul vérifié au laryngoscope diagnos-
tiqué comme d'origine cérébrale et vérifié à l'autopsie.
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214 J. GAREL, L. DOR
La valeur de cette observation, au point de vue de la loca-
lisation du centre laryngé, a été reconnue, d'ailleurs, par Mas-
sei (1), par Lubet-Barbon (2), par Jonathan Wright (3), etc...
Nous ne concevons pas comment Masini, dans son excellente
étude expérimentale (4), accorde plus d'importance au cas
publié par Rebillard en 1885 (Th. Paris). Dans ce cas, en
effet, il s'agit d*un malade du service de Luys qui présentait
une hémiplégie droite avec paralysie de la corde vocale
droite. La coïncidence de la paralysie vocale et de la para-
lysie des membres est déjà un point faible au point de vue
de la localisation, car elle entraîne forcément l'existence de
lésions étendues. Mais ce qui rend le cas moins probant
encore, c'est l'existence de lésions très nombreuses à l'au-
topsie. Nous ne pouvons moins faire que de les énumérer en
détail d'après le texte même :
A Vautopsie, on trouve la substance cërébrale généralement
ramollie, cependant assez consistante. Il y a quelques adhé-
rences. Le lobe frontal droit surtout contient dans son épais-
seur une tumeur qui fait corps avec les méninges et dont la
teinte est opalescente.
Lobe frontal gauche. — Scissure de Rolande, flexueuse et
irrégulière; les deux circonvolutions frontales ont une teinte
rosée sans hyperhémie notable, pas d'adhérence avec les mé-
ninges. La troisième frontale présente, dans son pied, un vaste
foyer hémorrhagique ayant détruit toute la substance grise de
la circonvolution. La substance corticale de rhémisphère gauche
est pâle, jaunâtre, avec des granulations saillantes, probable-
ment de nature syphilitique.
Le corps opto-strié est envahi par une masse jaunâtre. Le
tissu des couches optiques est très induré, mais sans granula-
tions appréciables.
Le cervelet est petit et atrophié ; granulations saillantes, sen-
(1) Lubet-Barbon. Etude sur les paralysies des muscles du laryox.
{Th. inaug. Paris, 1887.)
(2) Massei. Sopra un caso di paralisi lariogea per lesione corticale.
(Arch. ital, di laring., 1887.)
(3) Jonathan Wright. Two cases o£ laryngeal paralysis. [The New York
med. Jour.j septembre 1889.)
(4) Masini. Sui centri motori corticali délia laringe. {Archiv. ital, di
larinq., 1888).
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 216
Bibles au toucher. Le quatrième ventricule est dilaté et légère-
ment hyperhémié. La protubérance est un peu indurée.
Hémisphère droit. — Les deuxième et troisième frontales
sont détruites par une tumeur du volume d*une noix, qui fait
corps avec les méninges. On observe également une petite
tumeur sur la pariétale ascendante au niveau du lobule para-
central. C'est cet hémisphère qui paraît avoir le plus souffert.
On y constate les mômes granulations que dans Thémisphère
droit. Le centre oval est ramolli.
Tel est le cas que Masioi considère comme le plus favo-
rable à la localisation précise du centre cortical moteur du
larynx. Le lecteur peut facilement se rendre compte de la
valeur d'une semblable assertion. Pour nous, le cas de Rébil-
lard ne prouve qu'une chose, c'est qu'il existe réellement
des cas d'hémiplégie laryngée greffée sur une hémiplégie
des membres, et que cette hémiplégie .doit dépendre de
lésions de l'encéphale. Il prouve encore que l'hémiplégie
laryngée concomitante doit alors provenir d'une lésion céré-
brale spéciale, puisque nombreux sont les cas d'hémiplégie
dans lesquels la paralysie laryngée fait défaut. En outre, ce
cas et le nôtre sont les seuls dont la paralysie laryngée a été
constatée au laryngoscope sur le vivant et dont l'autopsie a
pu être pratiquée.
Masini, dans la partie clinique de son mémoire, passe en
revue toutes les autres observations connues jusqu'ici, mais
n'ayant qu'une valeur de second ordre. Dans une première
catégorie, il cite les observations de troubles vocaux par
lésion cérébrale sans examen laryngoscopique, mais avec
autopsie. Il a trouvé cinq observations :
Les deux cas bien connus d'Ange Duval (origine trauma-
tique).
Le premier cas de Luys [Annales des maladies de T oreille
et du larynx, 1875).
Le cas de Livio Ronci (aphonie après apoplexie). Obser-
vation nouvelle bien détaillée.
Enfin le cas de Seguin.
Dans tous les cas, l'absence d'examen laryngoscopique
est le défaut capital. Aucune conclusion n'est possible.
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816 J. GAREL» L. DOR
Plus intéressante est la deuxième catégorie d'hémiplégies
par lésions cérébrales sans autopsie, dans lesquelles ou a
trouvé au laryngoscope une paralysie unilatérale laryngée.
Masini n'en a recueilli que cinq observations également (1).
1« Lewin. Cas de paralysie de la corde vocale gauche
d'origine centrale. Hémiplégie gauche {Berl. klin. Woch.^
1874).
2* Bryson-Delavan. Note sur la localisation du centre cor-
tical moteur du larynx (The med. Record., fév. 1855).
3* CiARTAz. Observation du service de Landouzy à la Cha-
rité (France médicale^ 1885). Hémiparésie droite et para-
lysie de la corde droite.
4* Garel. Hémiplégie droite. Aphasie. Paralysie de la
corde vocale droite {Annales des maladies de f oreille et du
larynx, 1886).
5*» Garel. Hémiplégie gauche, paralysie de la corde vocale
gauche (loc. cit.).
Depuis cette époque, notre distingué confrère, le
D' Massei, a publié une nouvelle observation de paralysie
de la corde vocale gauche, avec paralysie faciale gauche et
déviation de la langue du même côté. Ce cas n*a pas été
suivi d'autopsie. Nous hésitons beaucoup à le classer à la
suite de la deuxième catégorie que nous venons de citer,
car le diagnostic ici peut parfaitement se discuter entre une
lésion bulbaire et une lésion encéphalique.
En efifet, le cas de Bryson-Delavan, qui avait fait grand bruit
au début, en 1885, et qui avait eu le mérite de mettre la
question à Tordre du jour, doit actuellement être effacé du
rang important que lui assignait Masini. Bryson-Delavan,
dont le travail avait été le point de départ d'une série de
travaux (Cartaz, Lannois, Rebillard, etc.), a publié en
juin 1889 (New York med. journal) une deuxième note rec-
tificative. De cette note, il résulte que la paralysie unilatérale
laryngée, attribuée par lui à une lésion corticale du centre
moteur laryngé, provenait d'une lésion bulbaire. Voilà donc
(i) Certainement ces cas doivent être plus fréquents ; ils se multiplie-
ront quand l'examen laryngoscopique se pratiquera d'une façon plus
générale.
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 217
un cas à déclasser qui rentre dans la catégorie bien connue
des paralysies laryngées d'origine bulbaire. On sait que
dans l'observation de Delavan, il s'agissait d'un malade at-
teint d'hémiplégie totale avec paralysie faciale et paralysie
unilatérale laryngée. L'hémiplégie des membres disparut, la
paralysie vocale devint permanente. C'est précisément sur
la persistance de cette dernière que Bryson-Delavan s'ap-
puya pour affirmer son origine corticale. L'autopsie n'a
malheureusement pas confirmé le diagnostic.
Nous avons tenu à résumer d'abord notre première obser-
vation afin de répondre aux critiques qu'elle avait soulevées.
Cela nous était d'ailleurs indispensable dans cette étude, où
nous désirons reprendre la question dans son ensemble.
Cette observation rapprochée de notre deuxième observation
plus récente en sera le complément indispensable.
Observation II (personnelle et inédite).
Endocardite ulcéreuse et péricardite. Infarctus pulmonaires.
Paralysie de la corde vocale gauche par petite embolie céré-
brale localisée dans le corps strié et intéressant la capsule
interne^
Observation recueillie par M. L. Dob, interne du service.
Henri F..., 35 ans, terrassier, entre à Thôpital de la Groix-
Roasse, salle Saint-Nizier, n° 14, le 8 octobre 1889. Son père
vit encore et jouit d'une parfaite santé. Sa mère est morte en
1875, après une maladie qui dura trois jours. Il a deux frères et
une sœur en bonne santé. Un frère est mort de pleurésie à l'âge
de 28 ans.
En 1874, le malade a eu une aCtaque de rhumatisme articu-
laire aigu d'une violence extraordinaire. Toutes les articulations
auraient été prises successivement, à Texception des articula-
tions coxo-fémorales, tennporo-maxillaires et des articulations
de la colonne vertébrale. Cependant il éprouva une vive douleur
dans la colonne cervicale, au niveau de la quatrième articula-
tion. Ce rhumatisme était survenu à la suite d*un travail dans
Feau pendant neuf mois jour et nuit.
Le malade n'a jamais eu de manifestations rhumatismales
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218 J. GAREL, L. DOR
nouvelles depuis cette époque. Il se portait, dit-il, à merveille,
n'avait jamais eu de dyspnée, jamais de palpitations ni d^œdème
des membres inférieurs.
Le 12 décembre 1888, il fut victime d'un accident. Une pointe
de fer ayant pénétré dans le doigt avait occasionné un phlegmon
du bras droit. On lui ût des incisions et des contre-ouvertures
dont on voit encore les traces. Il fut soigné à PHôtel-Dieu de
Lyon dans le service de M. le professeur L. Iripier. Celui-ci lui
proposa Tamputation du doigt; mais le malade refusa et quitta
le service au bout de douze jours. Du mois de janvier au mois
de juin 1889, il se fit une suppuration assez abondante qui fut
traitée avec une pommade quelconque, sous la direction d*an
empirique. La suppuration se tarit au mois de juin; néanmoins
jusqu'au mois de juin le doigt laissait sourdre toujours une
petite quantité de pus.
Il eut ensuite des démêlés avec ses patrons, qui refusaient,
dit-il, de lui payer ce qu'ils lui avaient promis. Il s'engagea
alors dans un procès qui était, d'ailleurs, à peine entamé au
moment de sa mort.
Le chagrin qu'il éprouva de se voir sans moyens d'existence
l'empêcha de dormir et de prendre de la nourriture. Il déclina
alors rapidement.
Le dimanche 6 octobre, il eut un petit frisson et de la cépha-
lalgie et alla se coucher. Il toussa toute la nuit. Le -lendemain,
il fit venir un médecin qui lui conseilla d'entrer à l'hôpital.
Le jour de son entrée à l'hôpital^ c'est-à-dire le 8 octobre, on
se trouve en présence d'un homme amaigri et chétif. Il a le teint
bruni et les joues rouges. Il tousse et est très oppressé. La
respiration est courte. Il y a quarante-huit inspirations à la
minute.
Depuis deux jours, il a des crachats rouilles ou plutôt rou-
geâtres. A l'examen du thorax, on constate de la submatité en
avant et en arrière au sommet droit. En avant, en arrière et
dans l'aisselie la respiration est très rude ; en avant même, en
un point très limité, il existe un peu de souffle et un peu de
bronchophonie. Les vibrations sont légèrement exagérées. Le
reste des poumons ne présente rien d'anormal. La température,
le soii* de l'entrée, ne dépasse pas 38<*.
Les urines contiennent une quantité très considérbale d'al-
bumine.
Au cœur, la pointe bat sous la sixième côte, en dehors du ma-
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 219
melon. On entend battre le cœur à distance, Toreille étant à
plus de â centimètres de la surface thoracique. A Tauscultation,
frottements et grincements d'une intensité considérable. Fré-
missements très sensibles à la palpation. A la pointe, bruit de
galop qui, mélangé aux frottements péricardiques, produit un
yéritable rythme de métier à tisser lancé à toute allure. En pla-
çant l'oreille bien à droite, en dehors du péricarde, on reconnaît
l'existence d*un souffle systolique et d'un soufQe diastolique de
la base. Il n*y a aucune irrégularité cardiaque.
Le 9 octobre, on constate un léger œdème des malléoles et de
Tcddème pulmonaire aux deux bases. On prescrit du Cham-
pagne, du vin diurétique et deux litres de lait. •
Le 10, on constate une légère raucité de la voix, à laquelle on
n'avait pas encore prêté la moindre attention, et on remet Texa-
men laryngoscopique au lendemain.
Le 11, la température, qui avait oscillé les deux jours précé-
dent^ entre 37<>,2 et Sl^jB, descend le matin à 86*,8 pour s'élever
à 31^4 le soir. On pratique l'examen laryngoscopique, et on est
fort étonné de trouver une paralysie complète de la corde vo-
cale gauche, La corde est en position cadavérique, un peu
éloignée de la ligne médiane ; elle n'est nullement tendue, car
son bord libre est légèrement concave. Fort intrigué de cette
paralysie, on demande au malade depuis quand il présente des
troubles de la voix. Le malade nous apprend alors que dans la
nuit du 6 au 1 octobre, se sentant plus malade au milieu de la
nuit, il voulut appeler un de ses parents qui couchait dans la
chambre voisine. Il lui fut impossible de pousser un son et dut
frapper sur la cloison de séparation des deux chambres en
signe d'appel.
Nous pratiquons un examen laryngoscopique plus approfondi,
et nous constatons que la corde vocale droite est absolument
saine; elle se meut normalement. Dans la phonation elle vient
jusqu'à la ligne médiane sans la dépasser et laisse donc la glotte
entr'ou verte. La fente glottique ainsi fermée incomplètement
présente un bord rectiligne à droite et un peu elliptique à
gauche. Nous examinons avec le plus grand soin la motilité du
voile du palais et de la langue ; nous ne trouvons rien d'anormal.
Rien également du côté de la face ni du côté des yeux. Du côté
des membres supérieurs et inférieurs, pas de paralysie, pas
d'anesthésie. Nous sommes donc en présence d'une hémiplégie
laryngée pure. Immédiatement, en présence des troubles pul-
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220 J. GAREL, L. DOR
mooaires que nous avions considérés comme d'origine embo-
lique, vu l'existence d'une endocardite ulcéreuse, vu égalemeni
Tabsence de toute cause de compression du récurrent au niveau
du cou, nous portons le diagnostic ferme d'embolie cérébrale
intéressant le centre cortical moteur du larynx. Nous éliminons
Tembolie bulbaire, ne voyant pas comment une embolie, même
localisée de cette région pourrait produire une hémiplégie
laryngée sans intéresser du même coup les noyaux d*origine
d'autres nerfs crâniens.
Le 12 octobre, la température est de 86^,8 le matin et 37^4 le
soir. Nous trouvons le malade avec un faciès non seulement
terreux, mais encore cyanose. Il existe un refroidissement très
marqué des extrémités supérieures et inférieures. Aux deux
mains, l'index et le médius sont violacés et complètement glacés
d'une façon symétrique. Les deux gros orteils présentent éga-
lement une teinte asphyxique, et à leur face inférieure on cons-
tate une ulcération symétrique entourée d'une zone violacée. Il
n'y a cependant pas d'anesthésie des extrémités.
Depuis hier le malade a une diarrhée abondante qui, ce matin
cependant, paraît diminuer un peu.
Le 13 octobre, la température, matin et soir, ne dépasse pas
86^8. La cyanose des extrémités a disparu ; le malade a ti-ès
froid aux mains et aux pieds, mais la coloration violette n'existe
plus. La diarrhée est également suspendue.
Le 14 octobre, réapparition d'un léger degré de cyanose des
extrémités, localisée aux mêmes doigts qu'avant-hier. Respirp.-
tion = 48. Poula, 88. L'hypothermie persiste à 36®,8.
Les crachats ronges ont disparu, ainsi que le sou^e et la
submatité. Il n'y a plus que de l'œdème des deux bases pulmo-
naires. Aux frottements péricardiques se sont mélangés des
frottements pleuraux, et lorsqu'on ausculte la pointe du cœur
on entend le mélange de ces frottements, les uns coïncidant
avec la respiration et s'arrêtent avec elle, les autres coïncidant
avec les pulsations cardiaques. Les urines contiennent toujours
une quantité considérable d'albumine; elles ont un reflet ver-
dâtre ; elles sont claires et mousseuses. Il existe un dépôt qui^
d'après l'examen microscopique, renferme un grand nombre de
cylindres dé toutes dimensions : cylindres granuleux, hyalins et
épithéliaux. La teinture d'iode ioduré ne colore ces cylindres
qu'en jaune. Un certain nombre de grandes cellules moulées
sont colorées franchement en brun acajou foncé par la teinture
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CENTRE CORTILAL MOTEUR LARYNGÉ 221
iodée iodurée. On constate aussi la présence de spermatozoïdes
et de quelques globules blancs.
L'examen laryngoscopique donne les mômes résultats que
précédemment, et aucune nouvelle paralysie n*est venue s'ajouter
à Fensemble des symptômes.
A Texamen ophthalmoscopique, on constate que les papilles
sont normales ; elles présentent une coloration blanche qui ne
rappelle cependant pas celle de Tatrophie. Le reste du fond de
l'œil n'olTre rien de particulier. Pas d'œdéme péri-papillaire.
Le malade paraît très affaibli ce matin ; son aspect cachectique
s^accuse de plus en plus.
Le soir, il a par moments de l'obnubilation. On l'interroge, et
il ne répond pas. La respiration est haletante, les ailes du nez
battent à chaque inspiration ; 48 respirations à la minute.
A l'auscultation du cœur, le souffle s'entend mieux à la pointe
qu'à la base. Il n'y a pas de double souffle crural.
A dix heures du soir, le malade tombe dans un état comateux,
et meurt à onze heures.
Autopsie, — Elle a été pratiquée trente-six heures après la
mort.
Disons tout d'abord qu'elle a été commencée par l'examen du
cerveau, vu la certitude que nous avions de trouver dans cet
organe une lésion confirmant notre diagnostic, c'est-à-dire
expliquant l'hémiplégie laryngée constatée pendant la vie. Mais
nous renverrons le détail des lésions de cet organe à la fin de
la description.
Le cœur est très hypertrophié, il est d'un poids qui dépasse
de beaucoup le poids normal. Le péricarde contient environ
100 grammes de liquide citrin et un dépôt de fausses membranes
blanches et épaisses. Des membranes semblables, rugueuses,
sont dispersées sur toute la surface viscérale et pariétale de la
séreuse.
Sur les valves de la mitrale existe une série de petites gra-
nulations bourgeonnantes d'endocardile végétante. La valvule
n'est rendue insuffisante que par suite de l'affrontement irrégu-
lier de ses bords, conséquence des végétations susdites. Les
cordes et les piliers sont d'aspect normal, car les néo formations
en question n'existent qu'à la base de la valvule.
La valvule trisoupide est absolument normale.
Les valvules sigmoïdes de l'aorte présentent un amincisse-
ment notable de leur extrémité libre, qui les rend très transpa-
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222 J. GAREL, L. DOR
rentes. L'ane (Telles est complètement fenètrée à jour, le bord
libre représente une bride tendae, restant de Tourlet de la val-
vule. Au-desBous de celte bride existe on tissu fenêtre, rélioulë,
très friable. Tout cela contribue à rendre la valvule aortique in-
suffisante ; aussi est-elle incapable de garder Teau qu'on verse
au-dessus de Torlûce.
Les poumons ne renferment pas de grands infarctus; mais,
principalement à droite, on constate par places des parties plus
grisâtres et plus denses nullement aérées, car quehpies frag-
ments découpés çà et là tombent directement au fond de Teau.
Le foie et la rate ne présentent rien de spécial, si ce n*est une
légère augmentation de volume. *
Les reins ont un aspect marbré très remarquable ne permet-
tant pas de distinguer plus particulièrement la zone corticale du
reste du rein. La coupe offre un aspect uniformément blanchfttre,
et on aperçoit une série innombrable de points rouges foncés,
presque noirs, formant une sorte de dépression au milieu de ce
tissu blanchâtre. Il s'agit, en somme, de petits infarctus nom-
breux. La substance blanchâtre est d'ailleurs atteinte de dégé-
nérescence amyloïde prouvée par la réaction iodée.
Du côté du cou, à gauche, nous ne trouvons aucune tumeur
pouvant agir par compression sur le récurrent. Le larynx lui-
môme paraît absolument sain. Bien entendu, les deux cordes
sont en position cadavérique, et rien ne peut rendre comple de
la paralysie constatée à gauche pendant la vie. Pas d'ankylose
de Tarticulation crico-aryténoîdienne gauche. Les deux cordes
vocales présentent les mômes dimensions.
Nous disséquons avec soin le nerf récurrent et nous le pla-
çons immédiatement dans Tacide osmique. L*examen microsco-
pique n'a d'ailleurs donné aucun résultat. Le nerf n*a présenté
aucun signe de dégénérescence.
Passons maintenant à Texamen du cerveau.
L'encéphale ne présente rien à signaler extérieurement. Le
bulbe est séparé au niveau des pédoncules. Le plancher du qua-
trième ventricule est absolument normal. Différentes coupes
bulbaires nous démontrent qu*il n'existe pas la moindre lésion
à ce niveau. Les pédoncules sont également sains. Le cervelet
ne présente rien de particulier.
Nous mettons à nu Técorce cérébrale des deux hémisphères
et, à notre grand désappointement, nous ne constatons pas la plus
petite altération au niveau des circonvolutions frontales, soit à
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ
223
droite, soit à gauche. A ce moment, nous croyons avoir fait un
faux diagnostic. Néanmoins, nous coupons en tranches Thémi-
sphère gauche d*àbord, qui, d^ailleurs, n'offre aucune lésion.
Nous nous y attendions, puisque la paralysie laryngée était à
gauche. Enfin, nous abordons Thémisphère droit, en serrant de
plus en plus les coupes, et cela sans tenir compte de la direction
oblique classique des coupes de Pitres. Nos coupes sont toutes
faites presque perpendiculairement. Nous découvrons alors une
petite lésion dans une section partant, en haut, du pied de la
première circonvolution frontale, traversant le milieu de la fron-
tale ascendante et la partie inférieure de la pariétale ascendante.
La figure 2 donne une idée de cette section.
Nous avons représenté ici l'hémisphère gauche, bien qu'il s'a-
Fig. 2.
gisse dans notre cas de Thémisphère droit, mais c'est pour nous
rapprocher plus exactement de la figure classique des coupes
de Pitres figurées sur l'hémisphère droit. Le lecteur, en compa-
rant la figure 2 avec la planche de Pitres, se rendra compte que
notre section a porté en haut, au niveau du point supérieur de la
deuxième coupe pédicule-frontale de Pitres, pour se terminer en
bas au niveau du point inférieur de la ooupe dite pariétale du
môme auteur.
Sur la coupe de la section ainsi déterminée, nous trouvons un
petit foyer de ramollissement rougefttre, de date récente, gros
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824 J. GAREL, L. DOR
comme un pois à sa partie supérieure et se terminant en pointe
en bas. La longueur totale du foyer peut être évaluée à 15 mil-
limètres environ de haut en bas. Sa grosse extrémité supérieure
n'avait guère que 8 millimètres. Dans le foyer, la substance ner-
veuse était complètement désagrégée et donnait l'aspect d'une
bouillie rougefltre.
Ce foyer de ramollissement siège dans la partie supéro-inteme
du noyau lenticulaire (fig. 3). Il empiète légèrement de 1 à
Fig 3.
2 millimètres à peine sur la partie externe de la capsule interne,
mais seulement dans la moitié supérieure de la lésion. Nous
avons voulu alors nous rendre compte exactement de la nature
de la lésion sur une coupe horizontale analogue à la coupe de
Flechsig. Nous avons eu quelque peine tout d'abord à rétablir
Torientation, la partie ontérieure du cerveau étant réduile en
tranches multiples ; mais comme il nous restait la partie pos-
térieure entière de l'hémisphère, nous avions tout ce qu'il fal-
lait pour repérer parfaitement le siège de la lésion en coupe
horizontale. I^ figure 2 indique la direction que nous avons don-
née à notre coupe horizontale. Nous avons d^ailleurs, à plusieurs
reprises, vérifié sur d'autres cerveaux l'exactitude de la direc-
tion de nos coupes verticale et horizontale (1).
(1) Nous devons le dessin de nos planches à Tobligeance de M. Bonnet,
inleroe des hépitaax.
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ M5
La figure 4 nous montre que le foyer de ramollissement sié-
geait dans le noyau lenticulaire, juste au niveau du genou de la
Fig. 4.
capsule interne, lésant ainsi les fibres les plus externes de U
capsule interne môme.
Nousétions donc en présence d'un fait d'unerareté extrAme,
duquel il était possible de tirer des conclusions importantes
au point de vue du trajet intracér^[>ral du faisceau moteur
laryngé.
Nous répéterons ici ce que nous avons déjà dit au sujet
de la première observation, c* est-à-dire que nous insisterons
sur l'existence de V hémiplégie larjmgée pure saoa aucune
autre espèce de pan^lysie soit des membres, aoii de la. face,
ANNALES DBS MALADIES DE L*OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. H
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SÛB J. GAREL, L. DOR
OU du voile du palais. Les circonstances ont voulu que par
un fait du hasard les fibres motiMces du larynx soient seules
lésées. Gomme nous le disions plus haut, ce cas n*a pas été
non plus une trouvaille anatomique, mais bien la vérification
d'un diagnostic porté pendant la vie, grâce à l'examen la-
ryngoscopique. Sans aucun doute, nous avons commis une
erreur en pensant à une lésion corticalOi mais nous avons eu
raison en affirmant une lésion de Thémisphère opposé et en
rejetant absolument une lésion bulbaire.
Ce contretemps, nous ne le regrettons pas, car il va nous
ouvrir au contraire des horizons nouveaux en nous permet-
tant d'ouvrir un chapitre complètement neuf sur le trajet
intracérébral du faisceau laryngé moteur.
En effet, de même que, théoriquement, on a pensé que le
centre moteur laryngé devait exister dans le voisinage de
la troisième frontale près des autres centres du langage ou de
Tarticulation des sons, de même on est en droit de conclure
que les fibres motrices laryngées doivent occuper dans le
trajet de la capsule interne une situation analogue aux fibres
émanées des centres précités.
Ici il nous faut retracer en quelques lignes les connais-
sances acquises sur la constitution anatomique du genou de
la capsule interne. M. Grasset, dans sa dernière édition
(1886), a exposé d'une façon claire et précise ces données ana-
tomiques dans son chapitre sur la valeur séméiologique des
paralysies de la langue. 11 s'appuie, à cet égard, sur le tra-
vail de Raymond et Artaud (1), relatif au trajetin tracérébral
de l'hypoglosse, et sur le mémoire de mon excellent et savant
maître, M. Lépine, ayant trait au syndrome labio-glosso la-
ryngé d'origine cérébrale (2).
Nous suivrons simultanément depuis Técorce cérébrale
les deux faisceaux connus actuellement jusqu'à la protubé-
rance.
Dans l'écorce, d'après leurs dix observations de glosso-
plégine d'origine corticale, Raymond et Artaud localisent le
(1) Raymond et Artaud. Archivée de neurologie^ t. VII, 1884.
(1) Lépine. Note sur la paralysie glosso-l ibiée cérébrale à forme psetido-
bttibaire. {Revue meiuuelU de mtd. et de chir,^ 1877.)
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 8i7
centre de l'hypoglosse dans le pied de la frontale ascendante,
tandis que le centre de l'aphasie occupe le piel de la troi«
sième circonvolution frontale.
Dans le centre ovale, on connaît également le trajet des
faisceaux fournis par ces deux centres. Il résulte des cas de
paralysie pseudo-bulbaire labio-glosso laryngée de M. Lépine
et des cas de MM, Raymond et Artaud que les fibres de Thy-
pogloese, du facial inférieur et de la branche motrice du
trijumeau naissent dans le faisceau frontal inférieur de Pitres,
tandis que les conducteurs de la parole siègent dans le fais-
ceau pédiculo-frontal inférieur.
Au niveau de la capsule interne, sur la coupe horizontale
de Flechsig, nous laissons de cdté le segment postérieur et
le segment antérieur. Nous ne nous occupons que du genou
de la capsule, c'est-à-dire du faisceau géniculé. D'après le
travail antérieur de Brissaud, ce faisceau contenait les con-
ducteurs de la parole, les nerfs moteurs de la langue, de la
face, du voile du palais.
Raymond et Artaud ont fait un pas de plus et ont divisé le
faisceau géniculé en deux parties : la partie antérieure ou
faisceau de Taphasie et la partie postérieure ou faisceau de
l'hypoglosse. Dans le pédoncule cérébral, Brissaud assigne
au faisceau géniculé une place à la face inférieure, entre le
tiers moyen et le tiers interne. Raymond et Artaud disso-
cient encore ici le faisceau géniculé en deux parties dis-
tinctes en faisant passer le faisceau de l'aphasie au contact
du tiers interne du pédoncule, et le faisceau de l'hypoglosse
au contact du tiers moyen. Hais cette localisation pédoncu-
laire n'est basée sur aucune preuve clinique.
Dans la protubérance, le trajet est inconnu. Raymond et
Artaud pensent que les faisceaux de l'hypoglosse se dirigent
vers la partie postérieure et interne des pyramides. De là,
ils s'entrecroisent et se rendent aux noyaux bulbaires.
Ces détails donnés, il nous est permis maintenant de re-
chercher les indications résultant de l'autopsie de notre
deuxième malade. Sans aucun doute, nous ne pourrons en
déduire des données complètes sur le trajet total intra-encé-
phalique du faisceau moteur laryngé, mais nous aurons un
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228 J. GAREL, L. DOR
rensoignement précis sur la partie la plus importante : le pas-
sage au niveau du genou de la capsule interne. Si Ton se
reporte a la description de la lésion constatée à l'autopsie,
on voit que les libres capsulaires les plus externes du fais-
ceau géniculé ont été endommagées par le foyer pathologique.
11 est donc permis de croire que, outre le faisceau de l'a-
phasie et le faisceau de l'hypoglosse, il existe dans la partie
la plus externe du genou de la capsule interne un faisceau
propre moteur laryngé, absolument distinct, ayant sa place
spéciale dans la constitution du faisceau géniculé. Que les
fibres du faisceau laryngé moteur aient été intéressées et
lésées par le foyer même ou qu'elles aient subi une influence
de voisinage, il reste toujours un fait acquis dans le cas pré-
sent, c'est l'autonomie complète du faisceau moteur laryngé.
Reste à interpréter le rôle môme de la lésion du noyau len-
ticulaire; il est difficile de trancher la question. D'après
Grasset, il est probable que les faisceaux de la parole au-
dessous du faisceau pédiculo-frontal inférieur passent par le
corps strié. En est-il de môme pour le faisceau moteur la-
ryngé ? Nous ne sommes pas en mesure de répondre à cette
question.
Nous sommes persuadés que cette observation peut sou-
lever des objections et donner lieu à des interprétations di-
verses. Mais il est un point indiscutable, c'est que celte lésion
limitée a déterminé une hémiplégie laryngée pure sans la
moindre paralysie d'un autre groupe musculaire.
A ce titre seul, le cas a une importance capitale dans l'his-
toire des localisations. Rapproché de l'histoire de ma pre-
mière observation, il contribue à jeter un certain jour sur
l'étude d'ensemble du centre cortical moteur laryngé et sur
le trajet de ses libres.
Nous sommes heureux d'avoir apporté à cette question à
Tordre du jour la part la plus importante. En effet, le cas
de Rebillard et nos deux observations personnelles sont les
trois seuls faits d'hémiplégie laryngée constatée pendant la
vie avec vérification sur le cadavre. Nous avons déjà indi-
qué plus. haut la valeur moindre de l'observation de Rebil-
lard. Bryson-Delavaa a bien eu aussi l'occasion de faire
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 228
Tautopsie d'un malade chez lequel il avait observé une hémi-
plégie laryngée; mais il a trouve une lésion bulbaire. Noua
ne lui reprocherons qu'une chose, c'est sa conclusion un peu
hâtive formulée en ces termes : c Ainsi il résulterait que la
théorie soutenue par Goltstein (que la paralysie du larynx
d'origine centrale est due à une lésion du bulbe et non de
récorce) reçoit de ce fait une confirmation directe et que la
localisation du centre moteur cortical, pour le larynx de
l'homme, reste encore jusqu'ici incertaine. » Bryson-Delavan
s'appuie sur des cas de paralysies bulbaires analogues, pu-
bliés également par Eisenlohr, de Hambourg (1). Mais cela
ne prouve rien, si ce n'est qu'il existe des paralysies laryn-
gées relevant plus souvent du bulbe que de l'écorce. Jona-
than Wright {loc. cit.), à propos d'une observation publiée
par lui, se rallie aux conclusions de Delavan et de Gottstein.
Quant aux observations de lésions cérébrales sans autop-
sie, dans lesquelles on a constaté une hémiplégie laryngée
coïncidant avec l'hémiplégie totale, quatre seulement ont été
nettement étudiées, Sm* ce nombre encore deux nous sont
personnelles.
Dans notre premier travail, nous avions bien cité une autre
observation d'hémiplégie laryngée paraissant d'origine cen-«
traie ; mais celle-ci, vu l'absence d*hémiplégie totale, n'avait
que la valeur restreinte d'une hypothèse. Nous en dirons
autant de la récente observation de Massei. Il existe bien
d'autres faits cités par Gerhardt, Mackenzie, etc., mais au-
cun de ces faits n'est assez précis pour entrer en ligne de
compte.
Notre tâche n'est point encore terminée. En effet, si, au
début de cette étude, nous avons fait justice des objections
opposées par les expérimentateurs, nous serions ingrats de
ne point citer les résultats de leurs patientes recherches. S'il
s'est élevé des divergences entre eux, il est bon de les signa-
ler ; car, somme toute, nous pouvons démontrer que les résul-
tats obtenus, rapprochés les uns des autres, sont en faveur de
l'existence du centre cortical moteur laryngé.
(1) Eisenlohr. Arch. fur Psych. Berlin, vol. XIX, 1888.
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2SK) J. GAREL, L. DOR
D'ailleurs, le seul point en litige roule moins sur Texis-
tence du centre que sur la question de savoir si ce centre a
une action unilatérale ou bilatérale.
Avant 1877, tous les physiologistes étaient d'accord pour
placer dans le bulbe le centre de la phonation. Il est évident
que lorsque les mouvements n'ont pas le cri seul pour but,
mais la parole articulée, un centre plus élevé doit agir. C'est
du moins l'opinion de Bristowe (1). Gomme le dit Rebillard
(loc. cil.)y lorsqu'un chanteur fait varier de son propre pou-
voir la tension de ses cordes ou passe de la voix de poitrine
à la voix de fausset, le bulbe n'est pas seul en fonction, un
centre supérieur vient commander ces différents mouve-
ments.
Duret (Soc, de bioL^ 1877) ayant enlevé chez le chien la
région que Ferrier regarde comme le centre des mouvements
de la langue, des lèvres, constata que le chien avait perdu
la faculté d'aboyer. Dans sa thèse, en 1878, il cite des faits
analogues.
Soltmann (1), en détruisant au fer rouge les circonvolu-
tions pré et post-frontales sur un jeune chien, remarqua
que dans la suite l'animal n'aboyait pas, mais poussait seu-
lement de petits cris comme un nouveau-né.
Hermann Krause (2) fut le premier à joindre l'examen laryn-
goscopique à l'expérimentation. Mon collègue et ami Lan-
nois (3) a admirablement résumé les expériences de Krause
qui concluaient à l'existence d'une région corticale, gyrus
prœfrontaliSf présidant aux mouvements du larynx et du
pharynx.
Semon et Horsley (4), en 1886, comme objection à ma
première observation, font connaître le résultat de leurs expé-
riences sur plusieurs espèces d'animaux. Ils confirment les
(1) Bristowe. Lectures on the pattiological relations of the roice and
speech. (Brit. med. journ.^ 187».)
(1) Soltmann. Experimenlelle Studien ûber die Fonktionen des Gross-
biros der Neugeboren. [Jarhbuch fur Kind., 1876.)
(2) H. Kbadse. Ueber die Betiehonfen der Groffhimrinde lu Kelilkopf
und Rachen. {Du BoU-Reymond^s Arch.. 1884.)
^3) Lànnois. y a-t-il un centre cortical du larynx? {Rev, de méd,^
(4) Semon et Horslet. Paralrsis of laryngeal muscles and cortical
ojnire for phonation. {Laneet, 1886.)
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ SSl
remarques de Krause sur la situation du centre laryngé dans
le gyrus prœtrontaUs. Chez le singe, ce centre correspond
au centre du langage chez Thomme ; mais il est bilatéral^
symétrique. Pour eux, toute excitation d*un centre seul dé-
termine une action bilatérale des cordes vocales; ils ont
obtenu le même résultat soit sur l'hémisphère gauche, soit
sur rhémisphère droit. L'absence d'aphonie dans les cas
d'aphasie montrerait bien, à leur avis^ que chez l'homme le
centre phonateur a une représentation semblable bilatérale.
D'où ils admettent que notre observation I ne prouve rien.
Sans vouloir critiquer des conclusions rigoureuses trans-
portées du singe ou du lapin à Thomme, nous répondrons
que les faits cliniques sont là pour réfuter une semblable
assertion. Avec une pareille théorie, il ne devrait jamais
exister un seul cas d'hémiplégie totale (membres et larynx),
car si la lésion était unilatérale l'hémiplégie laryngée de-
viendrait impossible ; si la lésion était bilatérale, le larynx
serait paralysé en totalité. Or les faits cliniques prouvent le
contraire.
Tout récemment les mêmes auteurs (1) nous donnent, à
titre provisoire, le détail d'expériences plus complètes en-
treprises sur le même sujet.
Voici le résumé de leurs expériences :
i'^AX existe dans chaque hémisphère un centre delà repré-
sentation bilatérale des mouvements d'adduction des cordes
vocales. L'excitation des parties plus ou moins voisines de
06 centre produit des mouvements d'adduction des cordes
de moins en moins complets à mesure que l'on s'éloigne du
centre. Notons en passant que le chat ne donne pas les
mêmes résultats que le lapin.
2^ Il n'a pas été possible de trouver dans l'écorce un centre
d'abduction des cordes.
S^ Si l'un des deux domaines corticaux de l'adduction est
détruit assez complètement pour que l'excitation des régions
voisines ne produise rien sur le larynx, on n'observe alors
(1) SsHoif et HoKSLBT. Sur le centre d'innenration motrice du larynx.
{Inlemat, CetUnOtlalt fur Laryngol., février 1S90, et Britiihmed. joum.^
décembre 1S89.)
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232 J. GAREL, L. DOR
aucune paralysie des cordes vocales. En outre, si plus tard
on excite le centre opposé correspondant, il se produit une
adduction bilatérale des cordes aussi complète que si le
centre opposé était intact.
De ces faits Semon et Horsley concluent :
A. Une excitation unilatérale produit une action bilatérale.
Donc, cliniquement, une affection irritative unilatérale du
centre laryngé produira le spasme de la glotte, c'est-à-dire
l'adduction bilatérale des cordes (laryngite striduleuse, par
exemple).
B. Une destruction unilatérale de ce centre ne produit
rien. La paralysie unilatérale du larynx par lésion unilatérale
d*un hémisphère est absolument impossible.
Nous ne suivrons pas plus loin les auteurs dans le récit
d'autres expériences se rattachant moins directement à
notre sujet. Nous tenions seulement à citer leurs conclusions
trop absolues pour les mettre en parallèle avec les expé-
riences antérieures contradictoires de Masini. Ces expé-
riences ont été passées sous silence par Semon et Horsley ;
elles méritent cependant d'être connues. Toutes ces expé-
riences ont été faites sous le contrôle du professeur Luciani.
Pour Masini, il n'y a aucun doute sur l'existence du centre
laryngé ; mais contrairement à Krause, qui admet un centre
précis et limité, il prétend que le centre est essentiellement
diffus.
Pour lui, le larynx ne répond pas seulement aux excita-
tions portant sur la zone circonscrite de Krause, mais encore
aux excitations de même intensité portant sur les autres
centres moteurs. Le fait est tellement vrai, d'après lui,
qu'il est impossible de produire des phénomènes de para-
lysie glottique sans voir s'y associer la paralysie d'autres
groupes musculaires importants (langue, voile du palais,
lèvres, membres). 11 a cependant observé la paralysie isolée
de la corde sans généralisation à d'autres muscles. D*ail-
leursy il admet bien que toute la zone motrice de la glotte
décrite par lui ne peut pas produire avec la même intensité
la paralysie vocale^ et il reconnaît que Vaire de Krause re-
présente bien le foyer principal du centre.
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 28a
L*extirpalioQ a donné les mêmes résultats que Texcitation
électrique. Si Ton détruit seulement le foyer de Krause, la
paralysie glottique est moins durable que lorsqu^on détruit
toute la partie située en avant du sulcus cvuciatus. Pour
obtenir une paralysie définitive, il a dû détruire également
la région post-crociata^ c'est-à-dire presque toute la région
dite motrice.
En outre, il ajoute que, même après destruction totale bila-
térale de toute la zone motrice corticale, la perte de la pho-
nation n'est pas permanente. Aussi, pour expliquer ce
phénomène, il admet avec Luciani l'existence de foyers plio*
nateurs soua-corticaux capables de suppléer les foyers cor-
ticaux.
11 étudie ensuite la question du rapport croisé ou direct,
unilatéral ou bilatéral du centre laryngé avec l'organe vocal
périphérique. Il se base sur l'hypothèse de Luciani et de
Golz prétendant que chaque moitié du cerveau a des rap-
ports bilatéraux avec les organes périphériques, mais re-
connaissant toutefois l'action prédominante de la fibre
croisée.
Ses expériences prouvent qu'en excitant le centre laryngé
avec un courant très faible (à peine sensible sur la pointe de
la langue) on produit l'adduction de la corde vocale du côté
opposé. On obtient de même la paralysie de la corde du
côté opposé au centre détruit.
Pour produire une action bilatérale des cordes, il faut
employer des courants plus forts. Alors la corde vocale du
côté opposé au centre excité se met en adduction complète
sur la ligne médiane, tandis que la corde située du côté du
centre en expérience n'a qu'une tendance incomplète à ga-
gner la ligne médiane, tout simplement parce que les fibres
directes sont moins nombreuses que les fibres croisées.
De toutes ses expériences, Masini tire les conclusions
suivantes :
l"" Existence chez le chien d'un centre moteur glottique à
la partie antérieure des hémisphères.
^ Ce centre s'étend presque à toute la zone motrice, bien
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234 J. GAREL, L. DOR
que son foyer de plus grande intensité soit limité au centre
laryngé de Krause (base de la cire, pré-crociata).
3® Le centre n*est ni isolé ni distinct, mais se confond
avec les autres centres moteurs ; plus intimement avec ceux
du pharynx, de la langue, du voile, et moins intimement avec
les autres.
4® La lésion unilatérale donne lieu à des troubles moteurs
laryngés prédominant du côté opposé, ainsi qu'à des troubles
de la sensibilité de la muqueuse.
S'^La lésion bilatérale produit une paralysie persistante du
mouvement et de la sensibilité, sans atteindre le degré de
la paralysie absolue.
6* Outre les centres laryngés corticaux, il faut reconnaître
Texistence des centres laryngés sous-corticaux, si Ton veut
se rendre compte de la compensation parfaite des désordres
résultant de Tablation unilatérale et de l'absence de para-
lysie complète après extirpation bilatérale.
Il nous est permis maintenant de comparer ces conclusions
avec celles de Semon et Horsley. On voit que Masini est
arrivé à des résultats qui permettent de comprendre les foits
cliniques, tout en expliquant les faits résultant des recherches
des auteurs anglais. Toute la question était de savoir si une
lésion cérébrale corticale pouvait donner lieu à la paralysie
d'une corde vocale du côté opposé. Or Masini a prouvé expé-
rimentalement que ce fait était indiscutable. Par d'autres
expériences dans lesquelles il avait modifié l'intensité des
excitations, il a obtenu les mêmes résultats que Semon et
Horsley, c'est-à-dire l'action bilatérale par excitation ou des-
truction d'un seul centre. Donc les auteurs anglais ont donné
une interprétation non erronée, mais incomplète à leurs expé-
riences, en ne voyant qu'une partie de la question. Ils ont
eu tort de vouloir, sur de pareilles preuves, démolir les don-
nées fournies par la clinique. Toutes les observations d'hé-
miplégie laryngée d'origine cérébrale publiées jusqu'ici
conservent donc toute leur valeur.
Quant à la question de la délimitation précise du centre
dans l'aire de Krause ou dans une zone plus ou moins éten-
due (Masini), elle est aussi parfaitement discutable. On a
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 235
déjà démontré qu'il n'est pas toujours possible de se mettre
en garde contre les phénomènes de diffusion des courants
électriques servant à produire les excitations. Il y a loin
d'ailleurs de la précision d'une lésion circonscrite par le fait
du hasard à la localisation précise d'une excitation expéri-
mentale.
En outre, il ne faut pas non plus pousser trop loin la
comparaison de l'animal à l'homme, surtout lorsqu'il s'agit
d'un organe appelé à des fonctions bien différentes dans les
deux espèces. Somon et Horsley avouent eux-mêmes, nous
l'avons fait remarquer plus haut, qu'ils ont obtenu des ré-
sultats différents sur le chat et sur le singe ou le lapin.
Nous avons cru devoir entrer dans tous ces détails pour
donner l'état actuel complet de la question. Nous voulions
aussi démontrer que l'expérimentation peut venir en aide à
la clinique, mais qu'elle ne doit jamais lui imposer ses résul-
tats.
De l'ensemble de ce travail nous concluons :
l"" Il existe un centre cortical moteur du larynx dans chaque
hémisphère cérébral;
2^ Ce centre siège au niveau du pied de la troisième cir-
convolution frontale et du sillon qui la sépare de la frontale
ascendante ;
S"" Les fibres émanées de ce centre passent au niveau de
la partie externe du genou de la capsule interne, formant
dans le faisceau géniculé un faisceau moteur laryngé indé-
pendant du faisceau de l'aphasie et du faisceau de l'hypo-
glosse ;
4<» Le centre laryngé a une action croisée. Sa destruction
détermine la paralysie totale de la corde vocale du côté op*
posé (position cadavérique).
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236 HAMON DU FOUGERAY
II
DEUX CAS D'EPITHELIOMA DU PAVILLON
DE L'OREILLE
Par lo D^ HAMO::« DU FOUGERAY (do Maos).
Le cancer du pavillon de Toreille parait êlre une rareté
pathologique. Tout au moins pouvons-nous dire que les ob-
servations de celte affection se comptent. Ceux-là même qui
Pont signalé, tels que Velpeau, Demarquay, Sédillot, Bouis-
son, n'en ont rapporté qu'un petit nombre d'exemples, et
tout dernièrement, dans Lo Sperimentale de juillet 1889,
le D' G. Ferreri a publié quelques pages sur ce sujet. Moi-
même, dans le courant de ces deux dernières années, ai été
amené à en opérer deux cas. Ce sont ces deux observations
qui font l'objet de cette note.
Obsbrvation I. — A la fin de janvier 1888, M. D. . ., âgé de
60 ans, est venu me consulter pour une tumeur siégeant au pa-
villon de loreille. Il parait dire d'une bonne constitution, n*a
jamais eu d^aiTections graves et ne présente pas, du moins dia-
prés ses déclarations, d'antécédents morbides. La tumeur dont
il est porteur siège à gauche. Elle a débuté par un petit bouton
douloureux placé sur Thélix. Sous Finfluence de grattages ré-
pétés, elle a augmenté de volume, et quand je Texaminai pour la
première fois, le début remonte à un an. L'hélix, Tanthélix et
la conque sont envahis. Toutes ces parties ne forment plus qu'une
tumeur volumineuse, ulcérée^ douloureuse. Les ganglions sont
envahis. Le malade, très tourmenté et souffrant, réclame une in-
4ervention.
Celle-ci fut pratiquée le 20 février 1888. Je me suis servi dans
ce cas de la p&te de Canquoin, suivant la méthode Maisonneuve.
De nombreuses flèches furent introduites dépassant les limites
apparentes de la tumeur. Celle-ci tomba quinze jours après, lais-
sant une plaie rosée qui parut d'abord bien se comporter et
tendre vers la guérison. Mais ce que j'avais prévu ne tarda pas
à se montrer. Dès le mois d'avril, c'est-à-dire trois mois après.
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EPITHELIOMA DU PAVILLON DE L'OREILLE 2îJ7
une récidive survenait sur la cicatrice. Une nouvelle application
lie flèches fut faite, et alors, en sondant les parties profondes, i^
me fut facile de reconnaître ce que j*avais déjà soupçonné, Ten-
vahissement du temporal.
Cette seconde application de pflte de Canquoin ne fut pas sui-
vie de cicatrisation, et le malade, complètement inopérable, mou-
rut quelques mois après.
L'examen histoiogique de la tumeur a été fait à plusieurs
reprises, et le résultat, toujours le même, démontrait, ainsi
que Findique la figure I, la nature épithéiiomateuse de la tu-
meur. M. D. . . n'a pas présenté de troubles de l'audition, le
cancer n'intéressant que les parties situées au-dessus du
Fig. i :
conduit auditif et ayant respecté la caisse du tympan. C'est
seulement dans les derniers mois qu'il y a eu un peu de dif-
ficulté de la mastication.
Observation II. — A la fin d'octobre 1889, M. B.. . vint me
consulter pour une ulcération siégeant sur le pavillon de l'o-
reille gauche. Il y a seulement six mois qu'il a vu survenir une^
légère excroissance quUl a grattée et qui s'est transformée en
une ulcération douloureuse à marche rapido.
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238 HAMON DU FOUGERAY
M. B. . . est flgë de 79 ans, de forte constitutLon et ne présen-
tant dans sa famille aucun antécédent cancéreux.
Un premier examen me permit de reconnattre une vaste ul-
cération ayant mangé environ le tiers du pavillon et ayant pro-
duit une large échancrure intéressant Thélix et Tanthélix à leur
partie posté ro-supérieure. Il s'écoule un pus sanieux. Les dou*
leurs sont vives. Les ganglions ne sont point engorgéd. Je me
décide à pratiquer Tamputation du pavillon de Toreille, et celle-ci
a lieu le 2 novembre 1889. Au moyen du thermocautère, je fais
tomber le pavillon, ne laissant que le lobule et dépassant ainsi
de deux centimètres les limites du mal. Le pansement, fait à
Taide de phénique et au salai, amène une guérison rapide, et un
mois après j'obtenais une bonne cicatrisation. Depuis cette
époque jusqu'à ce jour, Tétat général et local est resté des plus
satisfaisants.
L'examen histologique a été pratiqué, et, comme le dé-
montre la figure 2, il n'y a aucun doute sur la matière épi-
Fig. «.
théliomateuse de la tumeur. Cette Hgure indique que j'ai
dépassé le tissu morbide ; en haut, en effet, on commence à
retrouver le tissu réticulé normal; adroite, on voit des cel-
lules adipeuses et la lumière d'un petit vaisseau. Comme
dans Tobservalion précédente, les globes épidermiques et
les cellules embryonnaires abondaient au milieu du stroma
conjonctif.
Ces deux observations, dont Tune se termine par la mort,
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ÉPITHÉLIOMA DU PAVILLON DE L'OREILLE 299
et dont l'autre est actuellement, du moins, une guérison par
faite, méritent quelque attention.
Je ne ferai que mentionner l'âge et le sexe de ces deux
malades. C'est généralement dans Tâge avancé que ces tu-
meurs se développent, quoique plusieurs cas se soient pré-
sentés plus tôt. Elles atteignent le plus souvent les hommes.
Ellespeuvent survenir, dans certains cas, à la suite d'eczéma,
d'impétigo ou de psoriasis. Dans mes deux observations, je
n'ai pu avoir de renseignements exacts à ce sujet.
En général, le développement de l'épithélioma se fait avec
une grande rapidité. Le malade de Sédillot, âgé de 57 ans,
eut tout le pavillon détruit en trois semaines. Chez mes deux
malades, les progrès du mal, sans être aussi rapides, ont
cependant marché vite. C'est surtout chez le second que j'ai
pu constater cette rapidité. En moins de six mois, un bon
tiers du pavillon avait disparu, et pendant le peu de jours
qui ont séparé mon premier examen du jour de l'opération,
on pouvait constater une progression sensible.
Dans ma première opération, en moins d'un an, tout le
pavillon a été envahi et les os eux-mêmes intéressés.
Je ne puis donc admettre que comme rare la marche
extraordinairement lente de Tépithélioma signalée par le
D' Ferreri chez un malade appartenant à la clinique de De
Rossi.
Pour le D' Ferreri, la récidive est la règle sans exception.
Cette affirmation, qui est peut-être malheureusement exacte,
demande cependant à être vérifiée.
C'est ce que je compte faire chez mon second malade, au-
jourd'hui âgé de 80 ans, et il me sera facile de la suivre s*il
ne succombe pas toutefois à une autre aOection. Dans ce
cas, l'opération a été complète, faite de bonne heure chez
un vieillard robuste, par conséquent dans de bonnes condi-
tions. L'avenir seul pourra résoudre la question.
Chez mon premier malade, je n'ai point usé du procédé
préconisé par De Rossi pour vérifier si l'extension du néo-
plasme a atteint les os. Il se sert, dans ce cas, d'un stylet
aigu qui enfonce dans la tumeur ; s'il pénètre à deux centi-
mètres et même plus sans donner la sensation osseuse, c'est
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240 DESVERNINE-GALDOS
que les os sont atteints. Cette ponction exploratrice peut
rendre des services et mérite d'être signalée.
En résumé, l'épithélioma du pavillon de l'oreille est une
affection rare. En dehors des cas mentionnés plus haut, le
D' Ferreri, sur 5,000 malades de lésions auriculaires, n'a re-
levé que huit cas d'épilhélioma du pavillon. Treillet en a pu-
blié 11 observations, et 0. Green 18.
Il serait à désirer que tous ceux qui se trouvent en pré-
sence de cas semblables ne négligeassent pas de les étudier
et de les faire connaître.
Comme indications thérapeutiques , il faut opérer large-
ment et de bonne heure. L'expérience m'a appris que le
thermocautère doit être l'instrument de choix.
III
LARYNGITE POLYPEUSE CONGÉNITALE
Par le D' C. H. DESITERNUKE-GAUMMS
(extrait d'un travail lu a l'académie royale de MÉDEaNB
DE LA HAVANE LE 25 AOUT 1889.)
L'étude des néoplasmes laryngo-congénilaux offre un cha-
pitre de laryngologie peu satisfaisant, voire môme pauvre
en observations précises, et,' cependant, il s'agit d'une ma-
ladie relativement fréquente et dont les conséquences sont
tellement sérieuses que nous devons enregistrer avec le
soin le plus scrupuleux tout ce qui y a trait. La collection
la plus riche que je connaisse est celle de Causit (je n'ai pas
pu me procurer celle de Burow); elle ne contient que dix
observations, dont je me propose de vous entretenu par la
suite.
Mais, d'autre part, si l'on fait des recherchés parmi les
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LARYNGITE POLYPEUSB CONGENITALE 241
annales de la clinique^ on trouve une série de cas où i*on
parle de mort subite, inattendue, par asphyxie, après un
laps de temps variable et où, dès la naissance, les troubles
de la respiration et de la phonation ont été constants. L'im-
mense majorité de ces cas ont passé et passent encore
inaperçus au point de vue du larynx ; et les auteurs classi-
ques les plus justement en renom ne font aucune mention
spéciale du sijyet qui nous occupe.
Cet état de choses était nécessairement obligé tant que
les laryngopathies restaient sans moyens d'exploration pré-
cise ; mais si l'apparition du miroir de Garcia modifia radi-
calement la situation pour Tadulle qui porte un néoplasme
dans les voies respiratoires supérieures, on ne saurait dire
que les circonstances aient beaucoup changé pour l'enfant,
ainsi qu'il résulte de la statistique actuelle (créée en pleine
période laryngoscopique) qui décèle un diagnostic presque
toujours vague, et surtout une léthalité singulièrement en
opposition avec le caractère presque toujours bénin de ces
tumeurs ; pendant les premières années de la vie.
Il est bien évident que les dimensions restreintes du
larynx pendant le premier âge et cet âge même sont des
facteurs qui compliquent le problème clinique et rendent
l'intervention chirurgicale singulièrement difficile et péril-
leuse ; mais, malgré tout, cette intervention n'est pas plus
délicate qu'en d'autres branches de la chirurgie où les suc-
cès opératoires ne se comptent plus. De plus, les facteurs
dont j'ai parlé ne prennent une importance particulière que
pendant les premiers mois de la vie, et je tiens à affirmer
avec insistance que si nous prenons dûment en considé-
ration les cas d'enrouement chronique chez l'enfant, suivis
de mort subite par asphyxie, un certain temps après le
commencement des symptômes laryngiens, il faut de toute
nécessité attribuer de pareils désordres à un diagnostic et à
un traitement absolument défectueux.
Le but de cette communication est d'appeler l'attention sur
un cas de laryngite polypeuse congénitale, dont Tobservalion
m'est personnelle et dont tous les détails sont complets ;
mais il faut d'abord faire un peu d'iiistoire rétrospective.
▲IINALBS DB8 MALADIES DB L*0RB1LLE ET DU LARYNX. — XVI. 18
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242 DEBVERNINE-GALDOS
Barker et Lewin, en 1885 et 1862, respectivement, sont
les premiers observateurs qui aient consigné des cas de
papillomes congénitaux endo-iaryngés.
Observation I. — Le cas de Barker se rapporte à un enfant
de un an ot demi, affecté de dyspnée et de dysphonie congéni-
tales. L'auscultation, seul moyen d'exploration employé, ne con-
duisit pas à un diagnostic exact. Le traitement fut exclusivement
médical, et la mort survint par asphyxie. A l'autopsie, on trouva
quatre tumeurs papillomateuses insérées sur les bandes vocales
et ventriculaires.
Observation IL — Cas de Lewin. Jeune fille de 15 ans,
dysphone do naissance et plus tard aphone. L'examen laryn-
goscopique révéla la présence de deux papillomes implantés
à Tinsertion antérieure des bandes vocales.
L'extirpation eut lieu par les voies naturelles. La guérison fut
complète. Ce cas contraste avec le précédent, autant par la pré-
cision du diagnostic que par le brillant résultat obtenu, grâce à
une intervention appropriée. Nous verrous plus tard que Tàge
de Tenfant, dans le cas de Barker, n'aurait pas dû empêcher
une conduite analogue.
Duncan Gibb est le premier auteur qui, dans un traitd de
laryngologie, indique l'existence de tumeurs congénitales
endo-laryngées.
Observation III. — Sa première observation se rapporte à
une petite fille de 2 ans, à respiration difficile congénitale. L'ex-
ploration, au moyen du doigt, révéla l'existence de tumeurs intra-
laryngées, qui causèrent la mort par asphyxie.
Observation IV. — Le second cas, où il s'agissait également
d'un enfant de 2 ans, est analogue à celui qui précède.
Observation V. — Son troisième cas est celui d'un enfant de
3 ans, affecté de dyspnée congénitale. Le petit malade suc-
comba après de longues souffrances, avec tous les symptômes
physiques d'une tuberculose pulmonaire. A l'autopsie, on trouva
le larynx obstrué par un corps polypeux végétant. Les pou-
mons, la rate, le foie et les ganglions mésentériques infiltrés de
tubercules.
11 est vraisemblable que, dans ce cas, il s'agissait d'une de ces
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LARYNGITE POLYPEUSE CONGÉNITALE 84S
laryngites de forme polypeuse, décrites pour la première fois
par Ariza, de Madrid, et non par Schnitzier, comme on le pré-
tend généralement.
Observation VI. — Mackensie a relaté le cas d'un enfant de
3 ans affecté d*aphonie congénitale. Tout examen au laryngos-
cope fut impossible à cause de la conformation défectueuse de
répiglotte. L'exploration, au moyen du doigt, fit diagnostiquer
une tumeur du larynx de consistance solide. Une attaque d^épi-
lepsie amena la mort par asphyxie, et à Tautopsie on trouva des
végétations papillomateuses. Mackensie pense que ce qu'il prit
pour une tumeur à Texamen, au moyen du doigt, était le carti-
lage thyroïde.
Observation VII. — Dans le cours de la même année, Dufour
relate l'histoire d'un enfant nouveau-né, aphone. Après beaucoup
dliésitation on diagnostiqua une obstruction du larynx par corn-
pression nerveuse. Lq mort par asphyxie survint au bout de
44 mois et 8 jours. L'autopsie, pratiquée par Bergeron, démontra
Texistence de plusieurs papillomes implantés dans les replis
ary-épiglottiques, qui descendaient jusqu'aux bandes vocales
inférieures. L'examen histologique confirma le caractère épi-
thélial des néoplasmes.
Observation VIII. — Cas de Rauchfuss. Fillette de 10 ans.
Dysphonie et dyspnée congénitales. A l'examen lai*yngosco-
pique, on trouve toute la cavité du larynx obstruée par des
végétations polypeuses qui procédaient partiellement du bord
gauche de Tépiglotte. Après l'extirpation de celles-ci par la voie
naturelle, on en découvrit d'autres insérées entre les cordes et
qui ne furent pas enlevées.
Observation IX. — Gausit relate l'observation suivante du
service du D' Triboulet.
I^ 5 janvier 1866, une petite ûlle de deux ans et demi entrait
à l'hôpital Sainte-Eugénie; elle était, au dire de personnes dignes
de foi, aphone de naissance, toussait fréquemment, et la respi-
ration avait toujours été pénible. Elle avait des accès de suffo-
cation répétés. L'exploration laryngoscopique ne donna pas de
résultat. La trachéotomie, devenue indispensable, fut pratiquée
le 21. Les phénomènes respiratoires, occasionnés alors par une
bronchite capillaire et par une congestion pulmonaire, persis-»
tent, et la mort a lieu dans la nuit du 22, au 23.
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244 DESVERNINE-GALDOS
Autopsie, c Le larynx, dit Tauteur, est le siège d^une lésion
assez singuliôre; en observant Torifice sopérieur, on remarque
qu*il est presque absolument obstrué par des corps blanchâtres
et caséiformes, facilement enlevés avec des pinces, et qui ne
sont que les restes de végétatious dont nous allons parler.
Après avoir ouvert le larynx par une incision à la face posté-
rieure, nous en trouvons la cavité occupée presque complète-
menl par une tumeur mamelonnée en forme de chou-fleur, d*un
aspect blanchâtre et d^uuecensistance assez ferme. Cette tumeur,
à peu près de la grosseur d'une nuix, présente un diamètre
vertical de 1 millimètres et un diamètre antéro-postérieur de
8 millimètres, et se trouve insérée sur la corde vocale gauche
dans toute son extension, vers le bas, par on pédicule large,
allongé d*avant en arrière et de haut en bas. On voit de petites
projections d'une couleur rosée, rondes et grosses comme une
tète d*épiogle, continuer la tumeur sur la commissure posté-
rieure de la glotte et quelque peu sur la corde vocale supérieure.
L'examen histologique, fait par Legros et Pobin, confirma le
diagnostic macroscopique.
Observation X. — Krishaber a étudié le cas d'une fillette de
onze ans et demi, dyspnéique et dysphone de naissance. A
Texamen laryogoscopique, on découvre deux petits papillomes,
de 2 à 5 millimèlres d'épaisseur, implantés au point de jonction
de la glotte cartilagineuse et de la membraneuse. On perd de
▼ue cette malade.
Observation XI. — Edis observe un enfant de 36 heure?,
affecté de dyspnée intense. La mort arrive subitement, et l'on
trouve un kyste dans le larynx.
Après cette première série, les observations les plus récentes
sont celles de Johnson, de Chicago.
Observation XIÏ. — Enfant de 10 semaines. Dyspnée et dys-
phonie congénitales; mort subite trois jours après la consul-
tation. Autopsie. Tumeur papillomateuse qui obstruait la glotte.
Observation XIII. -— Petite fille de 16 mois. Dysphonie et
paroxysme de dyspnée après les pleurs. Aphonies iransiloires.
Dans ces conditions, l'enfant contracta la coqueluche et, pen-
dant une quinte de toux, expulsa on corps rougeAtre, de la
grosseur d'une lentille, qu'on reconnut être une production
papillomateuse.)
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LARYNGITE POLYPEUSE CONGÉNITALE 245
La respiration et la voix revinrent immédiatement à leur état
normal.
Observation XIV. — Eofant de 3 ans. Accès de dyspnée,
dysphonie et toux croupale congénitales; ces phénomènes de-
vinrent alarmants, et la trachéotomie fut pratiquée. Pendant le
cours de toute une année, on fit des efforts réitérés peur faire
un traitement par les voies naturelles, mais les résultats furent
nuls. A cette époque, les phénomènes de spasme laryngé se
présentèrent de nouveau, et cela avec une telle énergie, quoi-
que la canule et la trachée restassent libres, que la thyrotomie
devint indispensable; par cette voie, on enleva un énorme
papillome qui remplissait la cavité laryngée, envahissait la ré-
gion sous-glottique et comprimait fortement les parois laryngo-
trachéales. L'état du petit malade s'améliora jusqu'au troisième
jour, où survinrent des phénomènes pneumoniques qui occa-
sionnèrent la mort huit jours après l'opération.
Observation XV. — Enfant nouveau-né avec trouble de la
respiration et enrouement. Les spasmes de la glotte et la
dyspnée furent presque eonstants pendant quelques mois; la
trachéotomie devint indispensable, et la mort survint vingt-
quatre heures après l'opération, à la suite de complications
pneumoniques.
A l'autopsie, on trouva une tumeur papillomateuse qui obstruait
la glotte.
Observation XVI. — Enfant de 15 mois, bien développé. En-
rouement congénital pendant les pleurs, respiration laborieuse
et aphonie absolue.
Le traitement fut indéfiniment différé jusqu'au moment où
des symptômes alarmants se présentèrent.
Quelque temps après, la respiration devint de plus en plus
difficile, et l'enfant fut confié aux soins du D' LefTerts, de New-
York, qui, à Taide de Texamen laryngoscopique, démontra la
présence d'une néoplasie endo-laryngée. La trachéotomie fut
pratiquée, et le malade mourut de pneumonie le troisième jour.
A l'autopsie, on trouva la cavité laryngée occupée par des
tumeurs papillomateuses insérées entre les deux cordes, base
de l'épiglotte et région inter-aryténoldienne.
Cette énumération forme un ensemble de 16 cas, dont 12
eurent une issue fatale, c'est-à-dire 75 0/0. Si nous retran-
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246 DESVERNINE-GALDOS
chons des 4 cas favorables, un, dont la guérison fut spon-
tanée ou, pour mieux dire, amenée par un accident (obser-
vation XIII), et un autre cas dont on ignore l'issue (obser-
vation IX), il n'en reste que deux où l'intervention chirurgicale
ait incontestablement causé la guérison (observations II
et VIII) ; mais nous devons faire remarquer qu'au point de
vue d'une guérison radicale, on ne peut citer qu'un cas,
celui de Lewin (observation II), attendu que dans le cas de
Rauchfuss (observation VIII) l'extirpation fut partielle. Etu-
diée ainsi, la statistique ne constate que 6 1/4 0/0, au lieu de
25 0/0.
Les causes immédiates de la mort dans les 12 cas funestes
se décomposent ainsi :
7 par asphyxie subite sans intervention.
1 par tuberculose.
3 par phénomènes thoraciques après la trachéotomie.
1 par complication broncho-pneumonique déjà existante,
quand la trachéotomie a été pratiquée in extremis.
Les âges sont :
1 de quelques heures.
4 de quelques mois.
2 de deux ans.
1 de deux ans et demi.
3 de trois ans.
1 de sept ans et demi.
Dans les 2 cas favorables, les sujets étaient âgés, l'un de
15 et l'autre de 10 ans. Sur les 16 autres cas, 7 affectèrent
des enfants du sexe féminin et 8 des enfants du sexe mas-
culin. Dans un cas de Johnson on ne fait pas mention du
sexe.
Le diagnostic ne fut exact que dans 4 cas, et dans les
autres il fut méconnu ou complètement erroné.
Quant au traitement, dans 3 cas on pratique la trachéo-
tomie préparatoire; dans un la trachéotomie iii extremis, et
dans un autre la trachéotomie subséquente.
Cette analyse confirme ce que je disais au commencement,
relativement à l'extrême gravité de cette maladie pendant
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LARYNGITE POLYPEUSE CONGÉNITALE «47
l'enfance, ainsi qu'aux erreurs qui en ont été les consé-
quences.
Il me reste à parler de l'observation qui m'est person-
nelle.
Obsbrvation XVII.— Le 19 juillet 1887, grftce à la bienveillante
amitié de mon distingué confrère le D' 4. R. Montalvo, Penfant
A. R. me fut amené pour le soigner d*un enrouement chronique.
Il s'agissait d'un petit garçon de 7 ans, faible et avec des signes
physiques généraux d'un état scrofuleux actif. Son père avait
été syphilitique, sa mère saine.
La respiration de Penfant était très laborieuse et la voix à
peine perceptible. Ces troubles si intenses dataient d'une époque
relativement récente; mais ses parents, ainsi que d'autres per-
sonnes, m*as8urèrent que les désordres de la phonation, désor-
dres bien caractérisés, remontaient aux premiers cris poussés
par l'enfant en venant au monde.
L'exploration thoracique révéla les signes physiques d'une
obstruction de la trachée ou du larynx. Je procédai, non sans
difficulté, a l'examen laryngoscopique, et, après des tentatives
répétées, je pus reconstruire une image laryngienne satisfai-
sante, à l'aide de laquelle je pus me former une opinion exacte de
la situation.
Voici quel était l'état des choses : toute la moitié droite du
Fig. 1.
vestibule laryngien et les deux tiers du côté gauche étaient oc-
cupés par une série de tumeurs d'un aspect végétant, lobulées,
d*une teinte jaune claire. Je pus compter sept corps néoplasiés
qui, du moins dans leurs extrémités supérieures, apparaissaient
absolument indépendants les uns des autres. Ils se rejoignaient
antérieurement sur la ligne médiane. Le seul point perméable
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248 DESVERNINE-GALDOS
de )a glotte se trouvait être un petit espace, dans Tangle pos-
térieur droit, ainsi que le fait voir la figure 1, à TécheUe double
de nature. Quant aux insertions, je ne pus les déterminer d'une
manière précise que pour les néoplasmes le plus en arrière;
ceux de la région inter-aryténoïde ainsi que ceux de la limite
postérieure extrême du tiers moyen de la bande vocale gaucha.
En présence de ces résultats, je pus formuler un diagnostic
décisif, et j'avertis les parents que Tintervention chirurgicale
radicale était d'une urgente nécessité, afin de conjurer une
asphyxie qui ne tarderait pas à s'accentuer. Malgré une opinion
aussi absolue sur Tétat du petit malade, je ne revis cet enfant
que le 6 août, date à laquelle on me demandait avec la plus
grande urgence, afin de m*occuper d'une respiration qui deve-
nait impossible. Je trouvai le petit malade cyanose, et, sans
perdre de temps, je pratiquai la trachéotomie juxtacricoïde, avec
le concours du D' Fernandez Guerra, laissant en place une
canule de Durham.
Dès que le malade fut remis de cette première opération, je
commençai, vers la fin de septembre, armé de pinces de traction
de Mackensie, l'extirpation des tumeurs par la voie naturelle.
Il est évident qu'opérer dans un espace aussi restreint le
larynx d*un enfant de 7 ans et extirper, par arrachement, des
tumeurs relativement volumineuses étaient deux conditions de
travail opératoire qui devaient aggraver le traumatisme, inévi-
table en pareille circonstance; mais aprèsmûres réflexions, il
n'y avait pas d'autre parti à prendre.
Et, en effet, l'image laryngoscopique était instantanée, et il
eût été absolument impraticable d'introduire avec précision un
instrument quelconque à anse, dans le but de procéder par
constriction linéaire ou par section gai vano- caustique. Quant à
intervenir avec des pinces coupantes au sein de tumeurs dont
les insertions, pour la plupart, m'étaient absolument inconnues,
c'eût été assumer gratuitement la responsabilité de blesser d'une
manière peut-être irréparable l'organe phonateur.
Les intervalles étaient de trois à six semaines entre chaque
opération, car chaque opération était invariablement suivie de
phénomènes laryngiens congestifs qui imposaient le repos. La
première séance eut lieu en présence de mon ami le D' Sanchez
Toledo, et les D" D. Francisco Zayas, Francisco Oxamendi,
Elmilio Martinez et Valdes Rico assistèrent aux autres.
Je commençai l'opération par la partie la plus proche de
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LARYNGITE POLYPEUSE CONGENITALE 240
Timage laryngoscopique, ou soit par la région distale ou aryté-
noidienne du larynx, et au fur et à mesure que le vestibule
laryngien se dépouillait, les pédicules indiquaient le siège de
rimplantation et le nombre des tumeurs. Je pus, de cette façon,
compter à la fin de la séance au moins 7 papillomes différents,
dont 4 occupaient toute retendue de la bande gauche, et 3 les
deux tiers antérieurs de celle de droite.
Après cette première série d'opérations, les néoplasmes res-
tants furent enlevés avec des pinces tranchantes. Dès que la
région glottique et supra-glottique fut complètement libérée, je
découvris à Texamen laryngoscopique une huitième tumeur du
môme aspect que les précédentes, mais située profondément dans
la région supra-glotiique, du côté droit. Formant mesure, pour
déterminer sa longueur, de la corde vocale qui lui était super-
posée, je pus apprécier que la tumeur en question s'étendait
depuis la limite extrême postérieure du larynx jusqu'à son
quart antérieur, et qu'en épaisseur elle dépassait la ligne mé-
diane sagittale. La figure 2 en est la fidèle reproduction.
Etant donné l'espace réduit de la glotte (les dessins ci -joints
sont à l'échelle double), il eût été chimérique de chercher à
arriver au néoplasme sans opération extérieure. De plus, son
immobilité absolue, pendant d'énergiques efforts respiratoires
(en enlevant la canule et en obstruant l'orifice de la trachée).
Fig. a.
fournissait une preuve non équivoque des larges dimensions de
la base de l'implantation. D'autre part, la normalité des excur-
sions adductrices et abductrices de la bande vocale excluait
l'infiertion de la tumeur de territoire anatomique pour la
localiser forcément en pleine région cricoïde.
La connaissance de ces détails me décidait à pratiquer sans
hésitation la lar y n go-fissure, et le 3 août j'incisai largement la
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250 DESVERNINE-GALDOS
ligne médiane du cou, depuis la région thiro-hyoîdienne jusqu'au
bord supérieur du cricoïde ; je fus assisté dans cette opération
par mes collègues les D" Francisco Oxamendi, Emilie Martinez
et Valdes Rico.
La tumeur était fortement implantée au niveau du bord supé-
rieur droit du cricoïde et occupait, dans sa presque totalité, la
surface laryngée latérale droite. Je procédai d'oboixl avec des
ciseaux courbes, et je terminai en faisant le raclage à l'aide
d'une curette tranchante et sous l'influence d'un anesthésique.
L'hémorrhagie eut peu d'importance, et ce fût chose facile que
d*empécher le sang de pénétrer dans la trachée. Le thyroïde et
les parties molles furent suturés avec du fil d'argent. Les effets
immédiats de ce traumatisme furent bien supportés par le petit
malade, mais l'incision de la peau devint le point de départ
d'une ulcération de caractère scrofuleux, ulcération qui se com-
pliqua d'un état général furonculaire grave. Cet état dura quelque
temps et épuisa d'une façon marquée les forces de l'enfant.
Dans ces circonstances difficiles, la voix devint enrouée, et le
â9 novembre, je constatai la réapparition d'un nouveau papil-
lome (le neuvième de la série) pédicule, situé à la base de la
ba'nde vocale droite, en pleine région aryténofde.
Vers la fin de décembre, l'état général s*étant amélioré, j'en
fis l'extirpation avec des pinces tranchantes. La buse de l'im-
plantation fut cautérisée à plusieurs reprises avec une solution
caustique, et pour éviter toute récidive, je cautérisai également
et avec la môme solution la surface supérieure des deux cordes.
A la suite de cette dernière opération, la guérison de l'enfant
progressa sans interruption.
En mars dernier, je fis, à l'aide du laryngoscope, un scrupu-
leux examen, et trouvant le larynx dans un état d'intégrité
absolue, ne conservant aucune trace des accidents qui avaient
eu lieu; je retirai la canule et je fermai l'ouverture de la tra-
chée. A partir de ce moment, l'organe a repris ses fonctions
respiratoires et phonétiques, s'en acquittant jusqu'à ce jour sans
le moindre arrêt.
L'examen histologique confiima le diagnostic clinique. Tous
les fragments présentaient le caractère de papillomes, prove-
nant de membranes, recouverts par un épithélium stratifié.
L'épithélium recouvrait complètement toutes les ramificatioaB
papilliformes. Dans quelques points, la prolifération était telle
qu'.elle avait un aspect verruqueux et pachydermique. Evidem-
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BIBLIOGRAPHIE. 251
ment que, dans ces derniers cas, il s'agissait des productions
ies plus récentes à Tétat de développement actif. Il n'y eut, dans
aucun cas, de prolongements épithéliaux au sein du stroma
eonjonctif.
Les zones les plus profondes de l'épithëlium étaient formées
de cellules plus ou moins cylindriques; celles-ci recouvertes
de cellules de forme ovale, homogènes, nuclëes, et conduisant
par gradations insensibles à la couche périphérique de cellules
aplaties polyédriques.
La membrane basais se trouvait évidemment dans les grandes
papilles et dans quelques-unes des petites papilles, de formation
récente.
Le stroma central était composé d'un tissu conjonctif adulte
et bien développé, plus ou moins fibreux, à l'exception du der-
nier néoplasme, dont la base de sustentation était un tissu
myxomateux.
BIBLIOGRAPHIB
Med. Chirurg. Trana.^ 1855. — Lewin, Clinique allemande^
1862. — GiBB^ Diseases of tlie tbroat and windpipe London, 1864*
Trans, Sur g. Soc. London, 1865.
Gazette méd., oct. 1865.
CAUsrr, Polypes du larynx chez les enfants. {Thèse Paris,
1867.)
GoTTSTEiN, Diseases of the larynx^ 1888.
Philadelphie Médical News, 1883.
BIBLIOGRAPHIE
De la snrdité chez Fenfant et l'adalte an point de yne médi-
cal, pédagogies, légal, tntélaire, par MM. le D' L. Couetoux
(de Nantes), Thomas, avocat à la Cour d^appel de Nantes, et
L. GoouiLLOT, professeur à l'istitution nationale des sourds-
muets de Paris. (Georges Carré, éditeur, Paris, 1890.)
Cet ouvrage se divise en trois parties.
Le D' Couôloux (de Nantes), qui s'est chargé de la partie
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252 BIBLIOGRAPHIE.
médicale et pédagogique, est parti de cette idée qu'après avoir
renoncé à guérir, il y avait pour le spécialiste un devoir à rem-
plir. Ce devoir doit être rendu à TinÛrme, et les résultats qu'il
doit produire intéressent la famille et la société.
Ce côté de l'ouvrage est très soigneusement étudié et mérite
d'être lu par tous ceux qui s'intéressent aux personnes privées
de Touîe et de la parole . L'auteur désigne sous le nom de para-
lepse « Tensemble des moyens médicaux, pédagogiques et mé-
« caniques destinés à rendre à la vie intellectuelle et sociale les
a individus privés de l'ouïe et de la parole, quelquefois même de
« la vue, la jurisprudence les concernant, la protection que leur
« accordent TÉtat, les institutions privées ou que leur procure
« l'association mutuelle ».
Quelques considérations générales traitent des conditions
que doivent remplir les établissements consacrés a renseigne-
ment des anormaux et de la facilté que pourraient nous donner
les commissions scolaires et les institutions afin d'obtenir une
statistique complète de ces infirmes. Déjà ce desideratum com-
mence à être réalisé dans quelques départements.
La partie médicale de la surdi-mutité est divisée en précoce
et tardive, comme l'avait l'avait fait de Troelsch, et en surdité
chez l'adulte.
Le D' Gouëtoux admet la surdi-mutité causée par les végéta-
tions adénoïdes. Il rejette le procédé du I> Boucheron (cathété-
risme répété), pour cette raison que la pathologie du rhino-
pharynx est devenue trop précise pour un procédé aveugle et
toujours le même.
Dans la partie pédagogique, il développe les avantages de la
méthode orale. Go n'est pas seulement l'exposé de vues person-
nelles, c'est une revue des divers congrès de professeurs de
sourds-muets. Il réclame, dans les grandes villes, la présence de
professeurs femmes, qui rendraient des services signalés aux
familles en leur enseignant la méthode.
Il émet le vœu que les établissements de sourds-muets soient
placés sous la direction du ministre de l'instruction publique
et inspectés comme les écoles ordinaires, ce qui serait de toute
utilité pour unifier la méthode d*enseignement qui, aujourd'hui,
est tantôt orale (ex. Auray), tantôt digitale (ex. Saint-Brieuc) .
Nous pourrions ainsi avoir des professeurs munis de titres qui
pourraient rendre d'autres services encore, comme de corriger
le bégayementou la prononciation avant la staphylorrhaphie, ainsi
que l'a indiqué M. le professeur Trélat.
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BIBLIOGRAPHIE. 253
Nous ne faisons que signaler tous ces points de vue si im-
portants et si négligés encore à notre époque, et nous devons
être reconnaissants à M. le D' Gouêloux d'avoir su résumer
toutes ces questions et de nous avoir démontré avec un réel
talent tout Tintérôt que nous devons y apporter.
Cet intérêt a grandi encore à la lecture de la seconde partie
de Touvrage, que nous devons à un homme compétent en la
matière, M. Thomas, docteur en droit (de Nantes). Cette étude
légale est une nouveauté pour le médecin et lui ouvre des hori-
zons nouveaux. Le sourd n^est plus aujourd'hui un homme
mort : mortuo similis est^ disait la loi romaine; aujourd'hui
c^est un citoyen. Nous devons savoir gré à Fauteur d'avoir ré-
■nmé ce côté de la question en quelques pages qui doivent nous
faire réfléchir.
Enfin, M* Goguillot, dont l'éloge n^est plus à faire, indique
les moyens d*uniformiser et de perfectionner Tinstruction des
■ourds* muets.
Il renseigne sur les sociétés de secours mutuels, d'assistance
aux sourds-muets, et nous donne ainsi le moyen d'apprendre à
l'infirme ce qu'il doit faire pour lui-môme, après que nous lui
avons enseigné ce qu'a fait la société. L'auteur du savant ou-
vrage « Comment on fait parler les sourds-muets » résume en
quelques lignes ces divers points de vue avec toute la compé-
tence que nous lui connaissons. hamon du fougeray.
Les maladies du nez et du larynx chez l'enfant. (In Cyclopae-
dia of tbe diseases of children médical and surgical, edited
J&7 John Keatino, vol. II. Philadelpbia^ 1889.)
Le grand ouvrage américain traite les maladies des enfants
d'une façon complète, chaque article étant rédigé par un spé-
cialiste. Aussi trouvons-nous, parmi les auteurs des chapitres
sur les affections qui nous occupent, les grands noms améri-
cains et anglais.
John Magkbnzib (Baltimore) y étudie Vobstruction nasale, H
rappelle que Pline l'Ancien croyait que les enfants nés à
sept mois avaient fréquemment le nez et les oreilles impeifo-
rées; et qu'au musée Wistar et Horner, de Philadelphie, on
trouve une pièce anatomique où la cloison nasale est renforcée
de chaque côté d'une apophyse osseuse délicate provenant des
os palatins. Quoique Morell-Mackenzie n'ait jamais vu Tobstruc-
iion par les tumeurs au-dessous de iÔ ans, John Mackenz-e a
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254 BIBLIOGRAPHIE.
enlevé à deux enfants (frère et sœur), figés do 4 et 5 ans, des
polypes muqueux du volume d'une huître. Parmi les complica»
tions que peut déterminer cette affection, on rencontre Thémor-
rhagie qui est déterminée par la production d'une ride plus ou
moins complète derrière le siège de l'obstacle ; c*est ainsi d'ail-
leurs que s'expliquent beaucoup d'hémorrhagies spontanées.
La toux réflexe a été traitée par A. Mac Coy (Philadelphie).
La plus fréquente, chez Tenfant, est la toux nocturne, qui est
due à Taccumulation, pendant le sommeil et dans le décubitus
dorsal, des sécrétions dans les cavités nasales postérieures,
c'est-à-dire dans les tenâtoires les plus sensibles. Certaines
formes particulières, celles des coquelucheux, par exemple, qui
débutent par un éternuement, ont été souvent améliorées par le
traitement nasal; d'autres, comme la toux gastrique, sont jus-
ticiables d'un traitement différent de celui auquel on serait en-
clin à recourir de prime abord, et la variété en question, qui
est moins fréquente qu'on ne le pense, devrait être recherchée,
au point de vue de son origine, dans les organes respiratoires
ou dans les conduits auditifs.
Morgan (Washington) rappelle les épidémies iïépistaxis sur-
venues en Ëtrùrie, au xii« siècle et signalées par Morgagni ; le
traitement de cette complication est nécessairement variable,
mais ne doit pas aller, pour Owen, jusqu au tamponnement.
Les corps étrangers du. nez sont résumés par Bryson-Dela-
VAN (New-York). Parmi eux on trouve les mouches qui donnent
lieu, dans Tlnde, à l'affection dite peenasch, qui peut se ter-
miner par la mort. Lorsqu'elles ont pénétré dans le sinus fron-
tal, Delavan lave les cavités nasales avec une solution alcaline,
applique de la cocaïne, surtout au voisinage de Torifice du si-
nus, puis fait inhaler du chloroforme qui force le parasite à
sortir.
Le même professeur consacre un beau chapitre aux tumeurs
du nez. Les polypes, surtout ceux des parties postérieure et
supérieure des cavités nasales, sont facilement extraits au
moyen de l'écraseur de Jarvis. Pour ce qui est de Tadénome,
il a une tendance à dégénérer en épithélioma. Les angiomes
connus jusqu'aujourd'hui sont au nombre de 14 et ont été
presque tous rencontrés à la partie supérieure des fosses
nasales : 4 malades opérés sont morts des suites de l'interven-
tion. Quant aux ostéomes, au lieu d'être opérés par la méthode
de Rouge, il est plus facile do les extirper en suivant le pro-
cédé de Goodwillie (New-York), celui de la fraise dentaire.
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BIBLIOGRAPHIE. 255
Jusque mainteaant, on a recueilli 12 enchondromes (l'auteur en
a vu un h deux ans et demi). En ce qui concerne les tumeurs
malignes, elles consistent en sarcomes qui ne sont pas très
rares et contre lesquels on s*est bien trou vé de la galvanocaustie
et de réleclrolyse (Voltoliui, Lincoln).
A propos de la syphilia congénitale du nez, Bosworth (New-
York) pense que si Simon entend par là celle qui est acquise
lors de la naissance et qui se manifeste au plus tôt après quel-
ques semaines son opinion est exacte, la maladie survenant
souvent tardivement, quoique cependant elle puisse être acquise
d*une façon irrégulière et accidentelle et que la lésion primitive
échappe à Tobservation ; acquise à la naissance, elle se déve-
loppe plus rapidement que chez l'adulte, mais plus lentement
que la variété héréditaire .
Carl Seo^br, dont nous avons analysé antérieurement Pou-
vrage, parle des coryzas aigus qui se seraient montrés à la
suite do l'exposition des yeux à une trop vive lumière et, par
suite de la propagation de Tirritation conjonctivale, à la pitui-
taire ; pour lui, il s'agirait plutôt d'une action réflexe.
Pour W. G. Jarvis (New- York), la rhinite hyper tropbique
consiste dans la production exagérée de la couche épithéliale
du tissu érectile qui s'infiltre de cellules rondes, ainsi que dans
la dilatation des sinus caverneux, avec parésie de leurs parois
contractiles. Le traitement de cette lésion trouve, dans Ten-
fance, la période par excellence et la plus favorable à la gué*
rison. Ijorsqne l'hypertrophie est considérable et réclan^e Ta-
blation, Jarvis emploie, même à la partie postérieure des
cornets, l'éoraseur do son invention ; si elle est trop dense pour
pouvoir être saisie dans l'anse et qu'elle siège en avant, on
commencera par appliquer à sa base une aiguille à transftxion.
S'agit-il d'enlever nno déviation cartilagineuse de la cloison,
Jarvis préfère sa fraise tubulée antiseptique, à laquelle il
adapte l'électricité.
A la rhinite diphthéritique, Bosworth (New-Y'ork) oppose la
rhinite croupalsy qu'il suppose être beaucoup plus commune
qu'on ne le croit généralement ; elle serait causée par un germe
déposé à sa surface et pénétrant dans les interstices de la mem-
brane muqueuse apparemment saine ou d'une muqueuse dont
les follicules ont été ouverts à la suite d'une opération. Quoique
Moldenhauer n'aie vu, dans trois ou quatre cas, qu'un côté
affecté, cependant la sténose doit toujours exister, parce que
l'exsudation croupale d'une narine donne lieu à l'oblitération
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256 BIBLIOGRAPHIE.
du côté opposé, par suite de la tuméfaction des tissus caver-
neux. Quant à la durée de cette affection, Bosworth la consi-
dère comme étant d*au moins trois semaines (le cas que j^ai
observé confirmait cependant Topinion de Hartmann relative-
ment à une durée de huit jours).
L'origine de la rhinite atropbique est attribuée pour beau-
coup de cas, par Jarvis, à une conformation vicieuse congéni-
tale des chambres nasales ; le traitement est toujours local,
mais il sera également général quand la forme fétide s'accom-
pagnera de caractères dyscrasiques.
La rhinite purulente des enfants fait Tobjet d'un travail de
Bosworth ; nous avons une observation de cette maladie que
nous publierons ultérieurement.
Flbtchkr Ingals (Chicago) 8*est rénervé les maladies et les
affections chirurgicales du pharynx.
Les maladies des amygdales constituent une des parties les
plus intéressantes et les plus complètes; Bbvbrlsy Robinson
(New-York) s'est fort bien acquitté de sa tâche. Pour lui, il ne
connaît pas de cas de tonsUlite qui ait abouli à la suppuration
chez le jeune enfant ; il n'a jamais vu non plus de tonsillite
herpétique ou ulcéro-membraneuse à la môme période, et il a
rarement rencontré des affections amygdaliennes dont les
symptômes et la marche correspondent à celles-là, qui ont été
décrites par Da Costa, etc.; il croit aussi que l'amygdalite
simple peut prendre naissance dans une atmosphère viciée et
surchauffée; de môme les boissons défectueuses et impures
peuvent donner lieu à de nouveaux accès. Parmi les abaisse-
langue qu'il signale à propos de la tonsillite, nous trouvons
celui de Bosworth, dont la plaque buccale excavée et rayée
s'insère à angle droit à un manche recourbé à sa partie supé-
rieure. L'hémorrhagie, survenue pendant une amygdalolproie,
est combattue par l'application d'un instrument particulier,
faisant office de compresseur et consistant en un long manche
métallique, à l'extrémité duquel est adapté un tube recourbé
supportant un boulon métallique convexe qui est un peu plus
large qu'un penny et qu'on enveloppe d'un morceau d'étoffe.
La question des tumeurs adénoïdes de la voûte du pharynx
a été développée par Harrison Allen (Philadelphie), qui les a
vues persister jusqu'à l'âge de 25 ans ; il a également remarqué
qu'à un degré de développement modéré elles peuvent ne pro-
voquer aucun trouble. Lorsqu'on procède à leur ablation, on
peut se servir de la pince de Farnham, sorte de pince à po-
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BIBLIOGRAPHIE. 257
types pliée légèremeat au niveau de son articulation (à notre
avis, elle est loin d'avoir la valeur de celle que Delstanche a
montrée au Congrès de Paris).
Ch. Sajous s^est occupé des sténoses laryngées^ parmi les-
quelles il mentionne le cas de E. Holt, de New-York, qui s*était
montré à la suite de la rougeole : à Tautopsie, on y trouva les
cordes vocales entièrement détruites par une ulcération et un
fragment nécrosique et œdémateux recouvrant la lumière la-
ryngée ; il fait également allusion à celui de Frsenkel, c'est-à-
dire à celui concernant un enfant de 2 mois, qui mourut de
sténose syphilitique, ainsi qu'aux observations de Gouguenheim,
relatives aux sténoses par œdème tuberculeux.
Quant aux tumeurs du larynx^ elles sont exposées par Sir
Morell-Magkenzib, qui a rencontré 34 cas de tumeurs bénignes
chez l'enfant (29 papillomes) ; on ne connaît qu'une ou deux
tumeurs malignes non douteuses. Ces productions rendent
quelquefois nécessaire la laryngotomie supera-hyoîdienne, qui
est moins dangereuse que la thyrotomie. Celle-ci a été faite
i7 fois d'après von Bruns : il y eut 8 guérisons et 9 récidives.
William P. Northrup (New- York) fait l'exposé du tubage de
la glotte^ de la laryngite spasmodique et de la laryngite pseu^
do-membraneuse. Il ne pense pas qu'il soit possible, dans l'état
actuel de nos connaissances, de séparer la laryngite membra-
neuse de la laryngite diphthéritique d'intensité moyenne, et il
croit devoir considérer tous les cas de laryngite pseudo-mem-
braneuse, qui ne sont pas d'origine traumatique, comme des
manifestations locales de la diphthérie ; il base le traitement
sur ce diagnostic. D'après des recherches faites à New-York,
les cryptes des amygdales constituent un endroit favorable au
développement des streptocoques ; sur 31 enfants indemnes de
diphthérie, on ne les constata que dans 2 qui furent atteints
dans la suite, tandis que 50 diphlhéritiques donnèrent 12 fois
des streptocoques. Aussi y a-t-il une grande présomption (nous
ne discuterons pas ce qu'il y a d'exagéré dans cette opinion) à
considérer les streptocoques comme un facteur causal de la
diphthérie. Mais là ne se borne pas leur rôle : la pneumonie
lobaire aiguë et la broncho-pneumonie, qui compliquent si
facilement la diphthérie des voies aériennes supérieures de
l'enfant, sont une forme de pneumonie par inspiration, due à
l'introduction dans les poumons des streptocoques provenant
des foyers d'inflammation.
Wharton (Philadelphie) s'étend avec détails sur la tracbéo-
ANNALES DBS MALADIES DE L'OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. 19
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258 BIBLIOGRAPHIE.
tomie pour laquelle il a imaginé un conducteur, sorte de sonde
cannelée courbe; il se sert aussi d'une pince-forceps trachéale;
il trouve également utile le dilatateur de Trousseau et celui de
Golding Bird , qui n*est guère qu*ua spéculum nasal de
Delstanche, le mandriu de la canule, pénétré et formant pres-
que un demi-cercle, d'après le conseil de Cohen, Taspirateur
trachéal de Parker ou lube cylindrique en celluloïde , de
4 pouces de longueur, à re&lrémité duquel est attaché un tube
flexible, tandis qu'à Tautre se trouve encore un tube en caout-
chouc, mais avec pièce buccale. Ëa outre, si la sténose laryn-
gée permanente empêche Tenlèvement de la canule, on peut
introduire dans le larynx un tube de O'Dwyer et fermer la plaie
au moyen d'un tampon adhérent à une plaque métallique qu'on
fixe à la manière de celle de la canule à trachéotomie.
Le conipte rendu que nous venons de faire est nécessaire-
ment écourté et incomplet et ne donne, par conséquent, qu^une
idée très faible de l'œuvre en question. Néanmoins nous avons
cru utile de relever quelques-uns des points qui nous ont le
plus frappé en la parcourant. Un regret que nous exprimons,
c'est qu'elle fasse partie d'un ouvrage volumineux, d'un prix
très élevé, et qu'on ne puisse se la procurer à part, de façon à
se rendre assez exactement compte de la littérature améric4iine.
Enfin, pour terminer, nous dirons que nous avons constaté
avec plaisir que, contrairement à ce qui se passe habituellement
en Allemagne, les Américains y ont fait une mention assez
satisfaisante des travaux français. o. laurent.
Les maladies de l'oreille et leur traitement, par À. Hartmann.
(Die Krankheiten des Ohres und deren Behandîung^ IV^ Auf-
ïage, p. lV-270, Berlin, 1889.)
L^ouvrage du professeur de Berlin, qui a déjà été traduit en
plusieurs langues et qui va Tètre en français (par M. le D' Po-
tiquet) est un beau résumé d'otologie, qui présente un certain
intérêt à cause de la valeur de son auteur.
Celui-ci fait remonter V historique de rotologie jusqu'au règne
de Rhamsès II (14 s. av. J.-G.) ; Hippocrate possédait un cer-
tain nombre de notions sur cette branche, et il semble avoir été
le premier à connaître la membrane du tympan. Les travaux
qui ont le plus contribué à son avancement sont dus à Itard et
Deleau en France, à Wilde et Toyabee en Angleterre, à Lincke
et Kramer en Allemagne.
Parmi les méthodes d'examen^ Hartmann place la raréfaction
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BIBLIOGRAPHIE 239
(de Delslanche) dont il apprécie rulililé. Pour nellôyer Toi^eille,
il se sert d'une seringue à bec recourbé, ainsi que d'un porte-
ouate droit, constitué par un tube cylindrique renrerndant deux
branches métalliques qu'on peut rapprocher à volonté. Il est
naturellement partisan de Weber ; quant à celle de Rinne (au-
dition osseuse comparée à Taudition aérienne) il lui trouve le
désavantage que, chez le même malade, la conduction osseuse
peut l'emporter sur Taérienne pour les sons élevés, et celle-ci
sur la première pour les sons bas. A ce propos, il nous donne
plusieurs diagrammes schématiques qui nous montrent d*un
coup d'œil les quatre types d'audition du diapason dans les
différentes affections auriculaires.
Au chapitre de la symptomatologie^ il décrit différents bruits
^t diverses anomalies : la paracousie (audition fausse d'un ton
ou absence de correspondance de Timpression au ton), la dip)a~
cousie ou perception exagérée ou diminuée de certaines séries
de sons, la paracousie de Willis (amélioration de Taudition
dans le bruit), qui n'a pas encore reçu d'explication exacte, et
i'autophonie ou tympanophonie, qui est l'audition forte de la
voix pénétrant dans l'oreille d'une façon très intense.
La prophylaxie des maladies de l'oreille est étudiée à part.
IjOlbémalome ne doit pas être confondu avec les formations
kystiques ; il pouiTa être traité par la ponction et la compres-
sion.
Uotile externe desquamative constitue une véritable entité
morbide (je l'ai moi-même rencontrée). Uotomycosis aspergiUa
est la formation de champignons dans le conduit auditif; elle
peut s'aggraver à la suite des instillations astringentes.
En étudiant le tympan artiRciely Hartmann parle de celui de
Delstanche, auquel il appoi*te une légère modification.
En cas à^ inilammation purulente moyenne^ il pratique la para-
centèse au moyen de son instrument : tige à extrémité lancéo-
lée adaptée à angle obtus, par une vis, a un manche (qui peut
aussi servir à l'articulation d'une curette, d'un couteau bou-
tonné, de crochets pour corps étrangers, etc.)
Une des complications de l'otite suppurativo moyenne , le
dépôt de produits de sécrétion et la formation de cholestéa-
tomes, est avantageusement traitée par les injections faites au
moyen de sa canule.
Le dernier chapitre a trait à la surdi-mutité, La méthode
française (abbé de l'Epée) diffère de celle employée en Alle-
magne (Heinicke) en ce que la première attache la plus grande
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260 PRESSE ÉTRANGÈRE.
importance à Tétude du langage des mouvements et qu'elle met
l'infirme dans rimpossibilitë de converser avec les personnes
qui n*y sont pas initiées ; au contraire, le sourd-muet allemand
peut converser avec tout le monde, car il parle et comprend la
parole prononcée ; aussi cette méthode d'articulation s'intro-
duit-elle dans les instituts français. L'auteur nous donne aussi
quelques renseignements statistiques sur la question. En 1B82,
le nombre des établissements allemands était de 52, comprenant
3,792 élèves et 3,991 en 1884. o. laurbnt.
PRESSE ÉTRANGÈRE
Traitement de la surdité d'origine labyrinthiqne par la
pilocarpine, par M. Field. {Brit /jied. Jour/i., 2 mars 1889,
p. 471.)
Ce travail porte sur les dix-huit cas de surdité d'origine laby-
rinthîque, nettement reconnus et traités, suivant la méthode de
Politzer, par les injections hypodermiques de pilocarpine. On
commença par administrer cinq à six milligrammes du médica-
ment, en augmentant la dose peu à peu jusqu'à un centigramme
environ. L'auteur ajoute en outre une injection de quelques
gouttes de la même solution beaucoup plus faible dans la trompe
d'Eustache.
Après l'injection, le malade est maintenu au lit pendant deux
heures. Le traitement n'a jamais été employé au delà de dix
jours; rétatdu cœur a été surveillé attentivement. Les résultats
sont très variables dans quelques cas; dans d'autres, négatifs,
ou même mauvais . Quelques-uns eurent des accidents d'intoxi-
calion. c. uisghiiann.
De THèmatome de l'oreille, par S.-A.-K. Strahan. {Brit. med.
jonvn., 23 février 1889, p. 409.)
L*auteur s'attache à démontrer que si l'hématome de Toreille
est très commun chez les aliénés, on peut néanmoins le rencon-
trer chez des sujets absolument sains d'esprit, en particulier chez
les boxeurs, les joueurs de football, et en général chez tous ceux
qui se livrent à des jeux ou exercices violents, o. hisgrmann.
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 261
Cinq cas d'affections de roreille moyenne, compliqués de sup-
purations voisines, par M. Arbuthnot Lane. {Brit, med.
jouvD., 4 mai 1889, p. 991.)
Il s*agit principalement de la trépanation de Tapophyse mas-
toïde pour donner issue au pus qui remplissait les cellules
mastoîdidiennes sans particularités intéressantes, c. hisghmann.
Des caractères particuliers présentés par les lésions inflamma-
toires de roreille pendant l'épidémie d'inflnenza, par Hen-
NEBERT. {La Clinique, 23 janvier 1890.)
M. Delstanche a observé 16 cas qu*il tend à rapporter à une
forme morbide spéciale c caractérisée en général par une lésion
primitive du tympan et des parois du conduit osseux ; — ces
parois sont le siège d*une inflammation plus ou moins intense
et d'une hémorrhagie plus ou moins abondante, — se tradui-
sant à Texamen au spéculum, par Texistence d'une phlyctène
sanguine, globuleuse, d'une couleur lie de vin, recouvert^ d'é-
piderme exfolié et occupant le plus ordinairement le segment
postérieur de la membrane ». La phlegmasie primitive du
tympan disparaît en quelques jours; parfois elle donne lieu,
par propagation, à Totite moyenne aiguë, avec perforation du
tympan et écoulement de muco-pus mélangé de sang, laurbnt.
Corps étranger du lar3mx, par Gapart. {La Clinique^
16 janvier 1890.)
Le 20 novembre dernier, un enfant de 11 ans avale un mor-
ceau d'os, ce qui rend la trachéotomie presque immédiatement
nécessaire. Après plusieurs tentatives infructueuses, l'extrac-
tion put être faite le 32<> jour. M. Gapart, se plaçant un peu en
arrière du malade, introduit Tindicateur gauche jusque derrière
l'épiglotte, accrocha l'os et sentit son ongle s'insinuer dans les
aspérités de ce corps, qui tomba alors dans le pharynx, où il
fut aisé d'aller le saisir. Sa longueur était de 2 centimètres et,
chose particulière, il n'avait pas produit la moindre inflammation.
LAURENT.
Auto-traitement lar3mgoscopique, par M. Georges Stoker.
{Brit. med, journ,, 23 mars 1888, p. 653.)
M. Georges Stoker présente à la Société médicale de Londres
un malade, âgé de 30 ans, qui a perdu la voix à l'âge de 7 ans.
Traité tantôt pour un refroidissement, tantôt pour des végéta-
tions laryngiennes ou de la paralysie des cordes vocales, et tou-
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262 PRESSE ÉTRANGÈRE.
jours Bans succès, il étudia lui-même la laryngologie, et parvint,
s*examinant au laryngoscope, à se cautériser à l'acide chromique
et à enlever les végétations qu'il avait sur ses cordes vocales.
C. HISCHMANN.
Tobercnlose laryngée avec paralysie bilatérale des abducteurs
des cordes vocales, par Henry Handford, médecin de THôpi*
tal général de Nottingham. (Bri7. iiief/.yowr/?., 26 janvier 1889,
p. 187.)
Un homme de 48 ans, atteint de tuberculose pulmonaire avan-
cée, fut pris, au bout de quelques jours de traitement, de gêne
de la déglutition et de dyspnée inspiratoire vive.
Après lui avoir badigeonné la gorge et la luette d'une solu-
tion de cocaïne, on put pratiquer Texamen laryngoscopique. Ou
trouva Tépiglotte épaisse, de l'œdème des replis aryténo-épiglot-
tiques, les cordes vocales rouges enflammées et une petite ulcé-
ration au niveau de Tinsertion des cordes vocales de chaque
côté. Aucun mouvement d'abduction n'était possible, les cordes
demeuraient constamment presque accolées Tune à Tautre.
Cette paralysie guérit en quelques jours, à la suite de pulvéri-
sations de cocarne quotidiennes.
La cause n*en demeure pas moins obscure. S'agit-il d'une altéra-
tion des muscles crico-arylénoïdiens latéraux, ou d'une com-
pression du récurrent par un ganglion caséeux? c. uiscuiiANif
Un cas d'extirpation totale du larynx ponr nn épitbélloma.
Gnérison. Rétablissement de la voix, par les D*^ Gkêville
Magdonald et Charters Symonds. (Brit. med.journ.^A mai 1889,
p. 996.)
Un homme de 41 ans, voyageur de commerce, avait perdu la
voix depuis six mois. 11 n'était ni alcoolique, ni syphilitique, mais
fumait beaucoup. L'examen laryngoscopique décela l'existence
d'un néaplasme volumineux, irrégulièrement lobule, d'une cou-
leur gris rosé, occupant les trois quarts antérieurs de la région
glotlique; il masquait complètement une grande partie de la
corde vocale gauche et la moitié antérieure de la corde di*oite.
Au moment de l'inspiration, la tumeur s'afTaissait, lai&sant la
corde droite libre. A la partie postérieure de sa surface il exis-
tait une petite ulcération superficielle. Les deux cordes fonction-
naient cependant assez librement. Il n'y avait pas d'engagement
ganglionnaire. L'examen microscopique montra que cette tumeur
était un épithélium.
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PRESSB: étrangère 263
Ob ealeva toute la portion visible du néoplasme à Taide d'une
pince appropriée; mais trois mois plus tard elle s^était repro-
duite avec un volame aussi considérable, et on décida d'extirper
le larynx dans sa totalité. L'opération fut faite par M. Charters
Symonds. On fit la trachéotomie préventive, et le larynx fut en-
levé sans trop de dificultés opératoires. Six jours, après le ma-
lade, que Ton avait d'abord nourri au moyen de la sonde œso-
phagienne, pouvait avaler seul les aliments et, trois semaines
plus tard, il était tout à fait bien. Quatre mois après l'opéra-
tion, il n'y avait point de récidive. Le malade pouvait parler
à voix basse, distincte, sans le secours d'un larynx artificiel.
C. HISGHMANN.
Lapas tabercoleax da larynx, de la trachée et des bronches,
ayant amené la sténose de la trachée et des bronches, par
les D" WiPHAM et Delepine. {Brit. med. journ,, 16 mars 1889,
p. 591.)
Un enfant de 14 ans entre le 15 mars 1881 à Thôpital Saint-
George. Son père est mort de tuberculose pulmonaii*e; quant à
lui, il n*a jamais présenté de maladie sérieuse. A la suite d'un
refroidissement, dix-huit mois plus tôt, il s'était formé une gros-
seur sur le côté gauche de son cou ; depuis loi*s sa voix s'affai-
blit peu à peu, il commença à tousser, et eut à plusieurs reprises
des accès de dyspnée nocturnes, puis survinrent des sueurs noc-
turnes et de l'amaigrissement. A son entrée, on constate une
respiration striduleuse, un peu de toux sans expectoration. Son
pouls est à 100, sa respiration 32, la température normale. Pas
de syphilis héréditaire.
Les deux amygdales hypertrophiées, sur la droite existe une
ulcération profondément excavée; il en existe une autre sur le
pilier postérieur du voile du palais. Le larynx est congestionné,
il a de nombreux ganglions sterno-mastoïdiens et sous-maxil-
laires. Trois jours plus tard, on découvrit une ulcération ova-
laire occupant la partie moyenne de la corde vocale droite ; le
28 mars, on en trouve une autre affectant la cloison nasale et le
cornet inférieur droit. Ces lésions firent des progrès rapides, et le
28 avril on dut, en raison de la dyspnée, pratiquer la trachéo-
tomie, et malgré cela le malade succomba le jour suivant.
A rautopsie,on trouva, en outre des ulcérations décrites, d'au-
tres ulcérations occupant la trachée et les bronches qui étaient
très rétrécies dans leur diamètre. Les glandos muqueuses avaient
disparu dans toute leur étendue, les cartilages étaient atteints
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264 PRESSE ÉTRANGÈRE.
de diondrite chronique, et on trouvait de nombreuses g;ranula -
tiens végétantes. On ne peut démontrer Texistence du tuber*
culeuz, probablement parce que les pièoes avaient séjourné six
jours dans Facide chromique avant d'être examinées.
Les poumons étaient sains, sauf au sommet du gauche, où il
existait un petit nodule crétacé et quelques adhérences fibreuses.
c. H.
Traitement de Tobstmction nasale, par le D'' Scanes Spiger.
(Bnt, med, Journ., 9 février 1889, p. 302.)
Le D' S. Canes Spicer montre Timportance qu'il y a dp soigner
tout particulièrement l'obstruction des fosses nasales qui forcent
les malades à respirer par la bouche, les expose aux dangers
de l'introduction d'un air froid, chargé de poussière et de mi-
crobes dans l'arbre aérien. D'autre part, l'obstruction des fosses
nasales détermine souvent des troubles nerveux chez le sujet qui
en est atteint.
Lorsqu'il y a hypertrophie des cornets inférieurs, il préconise
les cautérisations au galvanocautère; l'acide chromique trouve
mieux son emploi dans l'hypertrophie des cornets moyens, parce
qu*on risque moins par ce procédé de donner lieu à des adhé-
rences anormales. Les croûtes qui obstruent la partie supérieure
du conduit et les sinus adjacents doivent être enlevés avec pré-
caution ; des lavages fréquents complètent le traitement.
Les végétations adénoïdes du pharynx seront extirpées en une
seule fois, \ l'aide de la pince Lôwenberg, le malade anesté-
Sié, etc. G. HISGHMANN.
Ezophthalmie consécutive à l'ablation des polypes dn nez, par
le D' Félix Skmon \^Brit. medjourn.^ 20 avril 1889, p. 888.)
Dans ce cas remarquable, l'auteur avait pratiqué l'ablation de
polypes muqueux multiples à un malade, et subitement, celui-ci
présenta de Texophthalmie de l'œil droit, deux joui*s après l'opé-
ration, mais il n'y eut ni augmentation de volume du corps thy-
roïde ni tachycardie. En revanche, ce malade, qui souffrait depuis
longtemps d'accès d'asthme, vit ceux-ci disparaître. M. Semon
avoue qu'il ne comprend pas très bien le mécanisme de cette
exophlhalmie. c. hisghmann.
Corps étranger dans les fosses nasales, par Puotiadès (Rev,
méd, phavmacoiUique de Constant! aople, 31 août 1889).
Le malade, âgé de 88 ans, souffrait d'un catarrhe du nez da->
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 266
tant de 18 mois et ayant amené une anosmie complète ; en môme
temps il soulTrait d'une bronchite continuelle avec toux spasme-
dique dont les accès revenaient constamment dans la journée.
A Texamen rhinoscopique, catarrhe énorme de la muqueuse des
cornets inférieurs obstruant les fosses nasales ; après Tapplioa-
tion de cocaïne on put constater Texistence de tumeurs flasques,
molles, situées le long de la cloison, sous les cornets moyens.
On crut à l'existence de gommes, mais le traitement spécifique
restant sans effet, la cautérisation au moyen du galvanocautère
fut pratiquée sur ces tumeurs et le nez fut déblayé. Quelque
temps après, le reste de ces tumeurs fut expulsé dans un accès
de toux, et ou reconnut la cause des accidents motivés par la
présence de bouts de Ocelle. Au commencement de la maladie,
le malade avait avalé un morceau de saucisson et la ficelle s'é-
tait engagée dans les fosses nasales. Depuis le traitement,
Tanosmie disparut, le catarrhe nasal s'atténua et les troubles
bronchiques s'amendèrent. a. g.
Traitement de la diphtérie par Tacide salicyliqae, par Léonard
Canb (Bri^ med. Joum,, 20 avril 4889, p. 885.)
L'auteur se sert plus volontiers de salicylate de soude en
gargarisme, et il a bien d'excellents résultats au moyen de ce
traitement. c. uischuann.
Hémiatrophie de la langue, par le D' Th. Barlow. {Btit. med.
journ,yA mai 4889, p. 996.)
Un enfant ayant fait une chute sur la tôte fut pris deux ans
après de difficultés de la déglutition, et bientôt après on constata
Tatrophie delà moitié droite de la langue. Cette hémiatrophie était
reliée évidemment à une affection de la région cervicale du
rachis. c. hiscumamn.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
ANGLETERRE
OreiUe.
Corps étrangers de roreille, otorrhée, otito moyenne suppuréc, mo-
aingito soppurée , mort, nécropsie , par Bryant [Lancet, 10 no-
vembre 1888).
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266 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
Affections auriculaires, par Doighton {Lancet, 2â septembre 1888).
Ezostose de Toreillo, par Marmaduke Sheild {Lancety 27 octobre 1888).
Nouvelle seringue pour Toreillo moyenne, pai- Kobcrtsou [Lancet,
27 octobre 1888,-.
Présence des hématomes de Toroille chez les joueurs de footbaU,
par F. A. Southam (Brit, med. journ. , 8 décembre 1888).
Hématome de l oreille, par H.-H. Tomkins et F.-W. Pilkington {Bri-
iith, med. journ., 26 janvier 1889).
Des suites éloignées de Totite, par Duckworth (Laneety 5 janvier
1889).
Nouvelle opération pour la surdité consécutive à Tobstruction de la
trompe d'Eustache^ par A. E, Cumborbatch {Lancet, 24 novembre 1888).
Hématome de Toreille, par S.A. K. Strahan (Brit. med. journ. ^
23 février 1889).
Surdité labyrinthique traitée par la pilocarpine, par Field [British
med. journ., 2 mars 1889).
Malade présentant une absence presque complète des doux pavillons
de Toroille et différentes malformations crâniennes, par Alex. Hobertson
[Med. chir. Soc. of Glasgow^ séance du Iv février ; in Glasgow med.
Journ, f mars 1889).
Otorrhée chronique, par Macnanghton Jones {West Londûn med. chir.
Soc.f séance du l""* mars; in British med. journ., 23 mars 1889).
Hématome de l'oreille, par H. Eager [British med. journ., 23 mars
1889).
Rupture de la membrane du tympan k la suite d'un traumatisme do
roreitle, par H. Stewart (Lance/, 23 mars 1889).
Cinq cas d'otite moyenne suppurée, par Arbuthaot Lane {Clin.
Soc London, séance du 26 avril; in Brit. med. journ., 4 mai 1889)
Deux cas de surdité bilatérale complète survenue à la suite des
oreillons. Observations, par Th. Barr [Glasgow med. journ. , juin
1889).
De l'ouïe chez les marins, par F. Cane {Lincet, 13 avril 1889).
Pilocarpino dans la surdite, par T. J. Woodhouse {Brit. med. journ. y
20 Juillet 1889).
Pilocarpine dans la surdité, par G. P. Field {Brit. med. journ.,
27 juillet 1889).
De l'ouverture de l'apophyse mastoïdc, par J. Black {Lancet, 15 juin
1889).
Pilocarpine dans la surdité, par H. Macnaughton Jones et Howard
Barret {Brit. med. journ., 3 août 1889).
Du traitement des exostoscs de l'oreille, par G. P. Field {Brit. med.
Aêsoc. Leeds, 14 août; in Brit. med. journ., 24 août 1889).
Traitement des tumeurs osseuses du méat externe, par sir W. Dalby
{Brit. med. Assoc. Leeds, 14 août; in Brit. med. journ., 28 septembre
1889).
Traitement non opératoire des exostoses de l'oreille, par T. Barr
(Brit. med. Assoc. Leeds, 14 août; io Brit. med. journ,, 28 septembre
1889).
Ablation d'une exostose auriculaire par un déplacement du pavillon,
par Marmaduke Sheild {Brit. med, Ass. Leeds, 14 août; in Brit. med.
journ., 28 septembre 1889).
Tumeur osseuse du méat simulant un corps étranger, par R. Ellis
{Brit. med. Ass. Leeds, 14 août; in Brit. med. journ., 28 scptcmbrs
1889).
Tumeurs osseuses de l'oreille, par A. Politzer {Brit^ med. Ass.
Leeds, 14 août; in Brit. med journ., 28 septembre 1889).
Diagnostic des localisations des lésions intra crâniennes provenant des
affections de l'oreille, par W. Macewen {Brit. med. Ass. Loeds,
15 août; in Brit. med. journ., 24 août 1889).
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. »7
Opération pour l'otorrhée et pour la guérison de la surdité et des
lintemeois d'oroilles au moyeu de rimmobilisatioa des osselets, par
S. Sexton [Brit. med. Au. Leedt^ 15 août 1889; in Brit. med, joum.,
Il janvier 1890).
Tîraitemeot mécanique du catarrhe chronique et de l'otite moyenne
suppurée chronique, par Cl.-J. Blake (Brit. med. Au. Leeds, 15 août;
in Brit. med.journ,^ 24 août 1889).
Influence des affections naso- pharyngiennes sur les maladies de l'o-
reille moyenne, par Bendelack Uewelson [Brit. med. Au.Leeds^ 15 août;
in Brit. med. joum.. 24 août 1889).
Emploi du menthol et de Teucaiyptus dans le traitement local des
affections de Toreille moyenne, par A. Bronner (Brit. med. Ass. Leedi,
16 août ; in Brit. medy joum., 24 août 1889).
Cas grave do tintement d'oreille unilatéral provenant du rétrécissement
de la trompe d'Euslacho guéri par le cathétérisme, par G. Stone (Brit.
med. Ast. Leeds^ 16 août ; in Brit. med. ;our»., 24 août 1889).
Nouvelle membrane lympanique artificielle antiseptique, avec remar-
ques sur le traitement des perforations et d'autres aifcctions de Toreille
moyenne, par Ward Cousins (Brit. med. journ., 28 septembre 1889).
Polype du méat externe, par A. Bronner (Bradford med. chir. Soc. y
5 novembre ; in Brilish med. joum., 16 novembre 1889).
OthéMjatome, par A. Bronner (Bradford med. chir. Soc.^ 3 décembre
1889; in British med. journ., 4 janvier 1890).
Nouvel injecteur et évacuatcur auriculaire avec un cathéter flexible de
la trompe, par J. Ward Cousins (British med. joum. y 11 janvier 1890).
Complications auriculaires des fièvres, par Hill (Harveiaa Soc of
London, 27 janvier ; in British med. iourn.y 11 janvier 1890).
Remarques cliniques sur un cas d'abcès du lobe temporo-sphénoïdal
gauche à la suite drune otite moyenne suppurée, parW. Watson Cbeyne
(British med. journ.^ V février 1890).
Abcès du cervelet consécutif à une otite moyenne chronique; trépana-
tion; mort, par W. Milligan (British med. joum. y V févnerl890).
Un cas de traumatisme du labyrinthe de Toreille droite, traité avec
succès par les injections do pilocarpine, par E. J. Erskine Risk [British
med. joum. y i" février 1890).
De la forme de l'oreille comme signe d'un développement défectueux,
par F. Warner (Lancet, 15 février 1890).
Massage de la membrane du tympan dans le catarrhe de l'oreille
moyenne, par A. Bronner (Leedt and West Riding med. chir. Soc,
séance du 7 février; in British med. joum., 22 février 1890).
Larynx el trachée.
Syphilis du larynx, de la trachée cl des bronches, par J. Solis-Cohen
[Journ. of laryngol.y novembre et décembre 1888).
Discours sur les progrès de la larvngologie, prononcé à l'ouverture de
la première session de l'Association laryngologiquo britannique, le 14 no-
vembre 1888, par sir Morell-itfackoozie (Brit. med. journ., 17 novembre
1888).
Un nouveau moyen pour relever Tépiglotte, par B, Howard (Brit.
med. journ. , 17 novembre 1888).
Trachéotomie pour corps étranger, par Maitland Thompson (Brit. med.
joum., 24 novembre 1888).
Présentation d'un maUde atteint de névrose laryngée, par P. Mac
Bride (Med. chir. Soc. of Edinburgh, 7 novembre; in Èdinb. med.
journ.. décembre 1888).
Néoplasmes du larynx, par R. Norris Woifenden (British laryng. and
rhinoL Ass. Londres, 1888; in Joum. of laryng. and rhin., décembre
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268 INDICATIONS . BIBLIOGRAPHIQUES.
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{British laryng. and rhinoL, Au. Londres^ 14 novembre 1888J.
Lupus du larynx, par Burgess {Sheffield med. surg^, Soe, in Lancei^
10 novembre 1888).
Deux cas de paralysie unilatérale des adducteurs du larynx, consécu-
tive à une irritation réflexe du nez, par W. R. Stewart {Lancety 13 oc-
tobre 1888).
Affections malignes des voies aériennes supérieures, par G. •Hunier
Mackenzie {Joum. of laryng. and rhinoLy décembre 1888).
Affections bystériques de la gorge, par Scancs Spicor {West London
med. chir. Soc, 7 décembre; in Brit. med. joum. y 15 décembre 1888).
Tumeur laryngienne, par Benb^m {West London med. chir. Soc.^ 1 dé-
cembre ; in Brit. med. joum. ^ 15 décembre 1888).
Affections hystériques dos cordes vocales, par Bail {West London med.
ehir. Soc. ; in Brit. med. joum., 15 décembre 1888).
De l'ozène larynço-lrachéal, par Luc (Joum. of laryng., janvier 1889).
Un cas difficile ae sténose du larynx; trachéotomie, par F. Batemau
(Brit. med. joum, y 5 janvier 1889).
Manière de relever Tcpiglotte, par R. L. Bowles {Brit. med. joum.,
12 janvier 1889) .
Tuberculose laryngienne avec paralysie bilatérale temporaire des ab-
ducteors, par H. Handford {Brittsh med. joum., 26 janvier 1889).
Notes cliniques sur les tumeurs graisseuses du larynx, par P. M' Bride
{Edinburgh med. joum.. février 1889).
Trachéotomie, par J. Collier {Lancet, 22 décembre 1888).
Mort consécutive à la présence d'un ganglion caséeux dans la trachée,
par Ord {Lancet, 5 janvier 1889).
Le traitement des papillomes du larynx à l'aide de la curette, par *
F. Massei {Jourti. of laryngol., février 1889).
Cas de tumeur inlra-laryngienne, par David Lindsay {Med. chir. Soc.
of Glasgow ^ séance du 14 décembre 1888 ; in Glasgow med. joum , fé-
vrier 1889).
Cas de trachéotomie avec ulcération de la trachée et ouverture du tronc
innominé, par A. E. Maylar {Path. and chir. Soc, séance du 14 jan-
vier ; in Glasgow med. jottrn., février 1889).
Intubation du larynx et des voies aériennes avec description d'un
nouvel instrument devant servir dans certains cas, par T. Annandale
{British med, joum., 2 mars 1889).
Faits anatomiques et autres se rapportant à l'intubation, par Lennox
Browne {British med, joum., 9 mars 1889).
Ulcération syphilitique de la trachée et des bronches, par Gulliver
{Path. Soc. of Londouy séance du 5 mars; in British med, joum.,
9 mars 1889).
Paralysie des nerfs récurrents laryngés, par Port {Hunterian Soc,
séance du 27 février; in British med. joum., 9 mars 1889).
Lupus du larynx de la trachée et des bronches ayant amené une sté-
mose de la trachée et des bronches, par Whipham et Delépine {Clin,
Soc. of London, séance du 8 mars ; in Brit. med. joum., 16 mars 1889).
Glande caséeuse se projetant dans la trachée, par Gulliver {Path. Soc.
of London, séance du 19 mars ; in Brit. med. joum., 23 mars 1889).
Opération intra-laryngienne faite par le malade lui-inêmo , par
G. Sioker {lUed. Soc. of London, séance du 18 mars ; in Brit. med,
joum., 23 mars 1889). -
Corps étrangers du larj^nx, par J. Collier (Lûnc^^ 2 février 1889).
Tuberculose laryngée simulant une paralysie des abducteurs, par Percy
Kidd {Lancet, 26 janvier 1889).
Corps étranger du ventricule du larynx enlevé par la trachéotomie ;
guérison, par Pick (Lancet, 2 février 1889).
Instruments de O'Dwyer pour l'intubation du larynx, présentés par
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 269
J. Walker Downie {Med, chir. Soc. of GUuçâWy^ février; io Glasgow
med, iowrn.y avril 1889).
De la valeur relative de la trachéotomie pratiquée hàiivement ou tar-
divement daas les maladies chroaiques du larynx, par Lennox Browne
[Journ, of laryng. and rhin,,, avril 1889).
Expulsion spontanée par la toux d'une tumeur du larynx, par Walter
Hanter {British fned.journ., 13 avril 1889).
Un cas d'intubation, par Percy Jakios [British med. journ.^ 20 avril
Phtisie laryngée, par W. Fouler (Hunterian Soc^ séance dn 27 mars;
in British med.journ. , 20 avril 1889).
Quelques nouveaux remèdes pour les maladies de la gorge, par
Kennoth Millican (Brit, laryng. and rhinoL Ass., séance du 27 mars; in
Uurn. of laryng. and rhinol, mai 1889).
Notes sur lanatomie de l'épiglotte , par Mayo Collier \Laneety
4 mai 1889).
Cas d'extirpation totale du larynx pour un épitbélioma à la suite de
laquelle la voix fut recouvrée, par Gre ville Macdonald et Charters Sy-
monds (Clin. Soc. of London^ séance du 26 avril ; in British med. Journ.f
4 mai 1889).
La laryngite dans les école»^ par Greville Macdonald (Londres, A. P.
Watt, 1889).
Cas de paralysie de la corde vocale gauche chez un malade atteint de
phtisie pulmonaire, par D. Newman et J. Lindsay Steven iPath. and
clin. Soc, séance du 13 mai; in Glasgow med, journ., juin 1889).
Disparition spontanée de tumeurs laryngées après la trachéotomie, par
Hanter Mackenzie (Lancet, 6 avril 1889).
Un cas de fièvre typhoïde compliquée d'œdème de la glotte ; trachéo-
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Mort à la suite de la pénétration d'un pois dans les bronches, par
E. F. Grun (Lancet, 14 décembre 1889).
Du centre nerveux moteur du larynx, par H. Krause (Brit. med.
joum., 18 janvier 1890).
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Note sur la respiration en chantant et en parlant, par Mayo Collier
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Un ca3 curieux d'occlusion des cboanes, par W. Robertson [Brit. med.
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Tumeurs naso-pbaringiennes, par Stewart (Nottinghammod. chir. Soc,
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De l'obstruction nasale et de la respiration buccale comme facteurs
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vier 1890).
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5 janvier 1889).
Traitement de la diphthérie chez les enfants par les vapeurs sulfu-
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du 26 avril; in Bnt. med. journ., 4 mai 1889).
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Carcinome de Tœsopbage enveloppant le nerf récurrent laryngé droit,
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Du seul moyen de relever on même temps la langue, Tépiglolte et les
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23 novembre 1889).
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▲NNALBS DBS MALADIES DB l'ORBILXJC BT DU LARTNX. ^ XVI. 20
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274 INDICATIONS BlBUOGRAPHIWfiS.
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dical Pressy 8 jan>ier 1890).
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Note sur un moyeu possib o d'arrêter les progrés du myxoedème, la
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 277
Traitemeot dos polvpes du nez, par A. A. Foucbor (Union méd. du
Canada, janvier 1889).
Obstruction osseuse de la cavité nasale, par A. J. B. Rolland (Soc. de
méd. prat.de Montréal, séance du l^*^ mars; in Union méd, du Canada^
avril 1889).
Dilatation des sinus spbénoïdaux par accumulation et rétention de
liquide. Obstruction des arriére-fosses nasales comme conséquence, par
A. J. B. Rolland (Ga^. méd. de MoniréaU août 1889).
Pharynx et Varia.
Mycosis de Tarrière-bouche, par A. A. Poucber [Vni^on méd, du Ca-
nada^ mars 1889).
Traitement de la diphthérie, par Palardy [Gaz. méd. de Montréal,
décembre 1889).
BELGIQUE.
OrelUe.
Do Tacuilé auditive, par Chalant [Arch. méd. belges, décombro 1888).
Los maladies de l'orriillo on rapport avf^c les maladie-^ jî«'n»'ralcs, par
F. Schiffers [Ann. de la Soc. inéd.-chir. de W{jt\\K\'\n 1889).
De la toux auriculaire, par F. Schiffers [Ann. de la Soc. méd.-chir. de
Liège, juillet 1889).
Comptes rendus et mémoires du 4^ Conjîrcs international trololojio et
laryngologie, tenu a Bruxelles du 10 au H septembre 1888, publies par
Ch. Delstanche et Ch. Goris (un volume do S'iO pajrcs. Bruxoilcs, 1889).
Des caractères particuliers présentés par les malailies intlanmiatoiros
de l'oreille pendant répido nie d'iutluenza a la cliui ]ue otolo>^ique du
D' Delstancbe, par C. Hennebert [La Clinique^ 23 janvier 1890).
A propos des atrésies de Toreille externe; leçon clinique du D** Dels-
tancbe, recueillie par Lafosso [La Clinique^ 6 février 1890).
Larynx et Traehée.
De la production du sbock dans Textirpation du larynx, par K. Stœrk;
traduit de l'allemand, par 0. Laurent, de Hal (F. Hayez, imprimeur,
Bruxelles, 1889j.
Cas de corps étranger du larynx, par Gapart [La Clinique^ 16 jan-
vier 1890).
Nez.
Polype naso-pharyngien volumineux, par Allard (Presse méd. belge,
n* t, 1889).
Corps étranger ayant séjourné plus de deux ans dans une fosse nasaU
chez un adulte, par Uaoquet (Arch. méd. belges, avril 1889).
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rm INDICATIONS BIBLIOGfVAPHJQUKS.
Porle-lacs rétro-nasal pour reDlèvemcnt des tumeurs naso-pharyo-
gieanes, par C. Goris (La Cliniguet lô mai
Pharynx et ¥aria.
Diphihérie. Note sur les cas d'augiae dipbthériliqtte observés à Técole
des pupilles de l'armée, à Alost, par Bourdeaux (Arch, med, belges^ jan-
vier 1&9).
Cancer do l'œsophage^ par Gratia {La Clinique^ 18 avril 1889).
Epitbéiioma de Tœsophage, par Javaux [Presse méd. belge^ 10 mars
188d).
De la coquelucbe, par Tordeus [La Clinique, 28 mars 1889).
Traitement de la aipblhérie et du croup par l'emploi combiné du bro-
muro de potassium et du sulfure de calcium, par Deffernez {Scalpel,
19 mai 1889).
Pharyngo-mycosis leptolhrix, par F. Schiffer» (Soc. méd.-dnr. de
Liège, séance du l**" août 1889).
De rbygroma Ihyro-hoSdien ou kyste de Boyer, par 0. Laurent, do Hal
{La Clinique, U juin 1889).
Sténose du pharynx, par F. Scbiffers [Presse méd. belge, 1 juillet 1889).
SLISSE.
Oreille.
L'ouïe des fiévreux ot la découverte de la surdité unilatérale, par Va>
lentin (Med. Pharm. Bezirksvcrein^ Berne, 25 juin ; in Corresp.-Blatt f .
sehweizer AerHe, 15 septembre 1889) .
Daltonisme auditif, par Albertini (Congrès internat, de physiol., tenu
à Bàle le 12 septembre 1889).
De la trépanation de rajpoplivse masloïde dans les otites moyennes
suppurées à la ch nique do Zurich, par Ssherrer ilnaug. Dissert, Zurich,
1889).
Larynx el Traehée.
L'intubation du larynx d'après O'Dwyer, par 0. Guyer {Cor resp.-B lait
f. êchweizer Aerzte^ 1«' juillet 1889).
Le larynx et la cocaïne, par Mermod [Revue méd, de la Suisse ro-
mande y juin 1889).
^'ez.
Le catarrhe chronique de la cavité naso-pharyngienne et la bourse pha-
ryngée, par F. Siebcumann (Corresp.-Blatt f, scnweizer Aerzte, 16 juin
1889).
Pharynx et Varia.
Contribution casuistique êk la dilatation rétrofrade des rétrécissemewts
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 279
de Tœsophaffe, par Hagenbach {Corresp.-BlaU f. schweiter AerzUy
!•' mars 18^).
Du traitement de la diphthérie par l'acide salicyliquc, par A. d'Espinc
{Bev. méd. de la Suisse romande^ if) janyier 1889).
Des concrétions caséeuses des amygdales, par Gaotior (Rev. méd. de la
Suisse romande, 25 janvier 1889).
Recherches sur le corps thyroïde, par H. von Wyes (Corresp.^BlaU
f. schweizer AenUy 15 mars 1889).
De l'angine ulcéreuse dans le typhus s^bdominal, par A. Vonwillcr
{Corresp.'BlaU f, schweizer Aerzêe, fô à^pliembre 1889).
Sur la fonction de la glande thyroïde, par Fano (Congrès intern. de
phvsiol., tenu à Bàle, le 12 septembre 1889).
Extirpation totale du corps thyroïde chez des chiens^ar Schiff (Con-
grét iniern. de physiol., tenu à Eàle le 12 septembre 1589).
Gastrostomie pour rétrécissement cancéreux do l'œsophage, par Girard
(Med. Pharm. Bezirksverein, Berce, 29 octobre 1889 ; in Corresp.-Blatt f,
schweizer Àerzte, 1" Janvier 1890).
Recherches expérimentales sur le bacille diphthéritiqne, par d*Espine
0t Marllgnac {Revue méd, de la Suisse romande, janvier 1890).
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NOUVELLES
M. le professeur U. Trélat, dont le concours a été prêté d'une
foçon si bienveillante à la publication des Annales depuis la
fondation du journal, vient de succomber à Paris à la suite d'une
courte maladie. Nous n'avons pas besoin de rappeler à nos lec-
teurs qu*il était Tauteur de travaux remarquables sur la staphy-
lorraphie et la palatoplastie.
Société française (Totologie et de laryngoïogie.
Le comité de la Société d'otologie et de laryngoïogie a fixé la
première séance de la réunion annuelle au vendredi 23 mai
(huit heures du soir, palais des Sociétés savantes, rue des Poi-
tevins).
On est instamment prié d'envoyer au secrétaire avant le 10 mai
le titre des communications que Ton se propose de faire, afin
que le comité puisse arrêter Tordre du jour des séances.
Cet ordre du jour ne sera publié qu'à l'ouverture de la session.
Le Secrétaire de la Société^
h* JoAL, 25, rue de Lille.
Le congrès pour l'étude de la tuberculose, qui devait se tenir
à Paris en 1890, sous la présidence du D^ Villemin, est remis
au mois de juillet 1891.
Nous avons le plaisir d'annoncer à nos lecteurs l'apparition
d'un nouveau journal do spécialité qui paraît à Barcelone, sous
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NOUVELLES. m
la direction de notre savaDt confrère le D^ R. Botey. Ge nouveau
recueil est intitulé : Arobivos interDaoioDales de laringologia
otologia^ rinologia, y de las enfermedades de las primeras vias
respiratorias y digestivaa.
X« congrès médical international Berlin. 4-9 août 1890.
L'exposition médicale internationale
Berlin, août 1890.
Une exposition médicale scientifique aura lieu conjointement
avec le dixième congrès médical international. Les représen-
tants des Facultés de médecine et des grandes sociétés médi-
cales de Tempire allemand ont confié au comité d'organisation
soussigné la mission d'en faire les préparatifs. Après bien des
difficultés, le comité dispose enfin de salles convenables pour
Tinstallation de cette exposition. Nous invitons les exposants à
vouloir bien y envoyer leurs appareils, en les priant tuut d'a-
bord d'obsei*ver qae, vu les circonstances et Tespace mis à notre
disposition, il ne nous est possible d'accepter que des appareils
de caractère excessivement scientifique.
L L'exposition sera ouyerte le 2 août, à 11 heures du matin, et
fermée probablement le 11 août dans l'après-midi. Elle a lieu dans
le parc do Texposition nationale, où les séances des sections et
groupes du dixième congrès international de médecine se tien-
dront aussi.
Il sera pourvu à l'arrangement de chambres noires et de lo-
caux pour les expériences, avec guides compétents et démons-
trations pour les participants au congrès.
Les objets suivants, autant que la place le permettra, seront
admis :
1. Instruments nouveaux ou améliorés, ainsi qu'appareils
scientifiques servant à la biologie et spécialement à la médecine,
y compris les appareils pour la photographie ou l'analyse spec-
trale en tant qu'ils sei*vent . à un but médical. — 2, Nouvelles
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mÊ NOUVELLES.
stfbotflûoe» et préparation» ohimico - phamocologiques. -^
S. SabtttaiMes et médreanents pharmaceutiques letf plus rceenis.
-^ 4. Nouvelles préparations alimenUires. — 5. Instrometots
nouveaux ou améliorés pour la médeoins autant interne
qu'externe, ainsi que des branches qui s'y rapportent, y compris
rélectrotbérapie. — 6. Nouveaux plans et modèles d'hôpitaux,
infirmeries, sanatoria, établissements pour la désinfection des
objets et maisons de bains. — 7. Nouveaux aménagements pour
le soin d«s malades, y oompris les moyeas de traiteport et les
bains. — 8. Nouveaux appareils d'hygiène. — Nouveaux expo-
sés de statistique et de cartographie médicales. — 10. Prépara-
tions médicales et modèles. — 11. Instruction médicale. — 12. Ou-
vrages littéraires de médecine.
II. Les demandes de participation doivent être envoyées jus*
qu'au 15 mai 1890 au bureau du congrès (D'Lassar, Berlin NW.,
Karistrasse, 19) sous la rubrique « Exposition. » Prière d'y
ajouter une carte de visite ou la carte de la> Matsovde ec^nraieroo
avec l'indication du domicile.
Chaque demande de participation doit être expédiée en deux
exemplaires. Prière d'y joindre, sur la nature des objets expo-
sés, quelques notices, mais très exactes, qui serviront au be-
soin pour le catalogue.
III. Les comités des groupes respectifs décideront si les ob*
jets annoncés pourront être acceptés pour l'exposition et dans
quelle mesure ils le seront. Dans les cas douteux, le comité cen*
tral décidera.
IV. Pour la location des places, il sera perçu pour chaque
mètre carré de soi 10 marks (1? fr. 50), et pour chaque mètre
carré de paroi 6 marks (7 fr. 50). Après Tacceptatiou des objets
annoncés, l'exposant aura à payer sa place à M. le D^ Bartelsj
Sanilôtsraih, Berlin SW. , Leipzlgcrstrasse , 75. Pour chaque
mètre carré de' sol devant la paroi, l'exposelnt aura droit à deux
mètres de paroi au-dessus du sol. Pour les objets isolés de tous
côtés, l'exposant payera, outre le terrain occupé, la moitié du
terrain pris par les passages alentour, et cela au prix du mètre
de soL
V. Des tables seront foomies; mais les exposants devront se
preourerà leurs frais le» vilrinee, arnoires, etc., doniils serottt
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NOOVfiLLES. m
autorisés à se servir par les comités des groupes respectifs. Les
fournitures d'éclairage électrique, de force motrice et d'autres
arrangements techniques seront Tolget de conventions préa-
lables.
Yi. Tous les objets exposés seront assurés gratis contre Tin-
eendie, en tant que la valeur sera indiquée dans la demande d«
participation. Par contre, tous objets inflammables ou pouvant
craindre le feu seront excitis de l'exposition.
Vn. L'emballage et le déb^^tage se fhront sans fi*«8 pour les
oxposants étrangers et avec tous les soins possibles, mais l'expo^
sition ne prend aucune responsabiltté. Les exposants du pays
doivent se charger eux-mêmes de remballage et da déballage
ainsi que du placement de leurs objets. MM. Jacob et Yalentin,
Bsrlin O., Holzmarktstrasse, 66^ se sont chargés des exp^itions.
IX. La livraison des objets à exposer doit, avoir liou avant le
SO juiHet. Les exposants étrangers doivent, avant de faire leor
envoi^se procurer des coupons spéciaux auprès du bureau de
l'exposition pour remplir les formalités de douane.
Vlll. IjOS objets exposés ne peuvent être retirés avant la clô-
ture de Pexposition.
Le comité spécial de Tex position est composé comme suit :
MM. Paul DorfTel, Gommerzienrath; U. Uaensch, D'J.-F. Holts,
directeur; D'L. Lœvenherz, directeur; D' J. Pietri, Regierunga-
rath ; H. Windler et le secrétaire général du « comité d'organi-
sation ». Les noms du comité général et des présidents des
groupes seront donnés plus tard.
Le bureau est ouvert présentement tous les jours de semaiae
de 5 à 1 heures du soir.
Berlin, le 2 mars 1890.
Le 00 uité d'organisation du dixième congrès international
de médecine. Président : D' Rudolf Virchow ; vice-présidents :
D' von Bergmann, !> E. Leyden, D' W. Waldeyer; secrétaire
général : 0. Lassar.
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S84 NOUVELLES.
Invitation à participer aux travaux de la section
de Jaryngologie et rhitologie.
Conformément à la décision prise à Washington par le neu-
vième congrès, o*est à Berlin qu'aura lieu, du 4 au 9 août de
cette année, le dixième congrès médical international. Les sous-
signés ont été désignés par les délégués des Facultés de méde-
cine et des principales Sociétés médicales de Tempire allemand,
comme membres du comité d'organisation pour la section. C'est
en cette qualité que nous avons Thonneur de vous inviter a bien
vouloir prendre part aux travaux de notre section. Ce sera pour
nous un grand plaisir et un honneur tout particulier de pouvoir
saluer chez nous en aussi grand nombre que possible nos hono-
rables confrères. Nous vous communiquons ci-contre le pro-
gramme provisoirement fixé des travaux de la section, et nous
vous prions de nous informer le plus tôt possible des proposi-
tions, communications ou démonstrations que vous désirez faire.
Comptant sur un travail fructueux et profitable à notre science,
nous vous adressons un salut confraternel et vous prions de re-
cevoir Tassurance de notre parfaite considération.
Le comité d'organisation de la Société de laryngologie et
rhinologie : MM. Beschorner, Dresde; H. Frankel, Berlin;
Gottstein, Breslau-, A. Hartmann, Berlin; Jurasz, Heidelberg ;
H. Krause, Berlin; Michael , Hambourg; Schech , Munich;
M. Schmidt, Francforl-sur-le-Mein.
On est prié de s'adresser au D' Frânkel, Berlin NW., Neu-
stadtipohe Kirchstr., 12, pour tout ce qui concerne spécialement
la section; et au bureau du D^^ Lassar, secrétaire général, Ber-
lin NW., Karlstrasse, 19, pour ce qui concerne le congrès en
général.
Programme provisoire de la section de laryngologie
et rhinologie.
Discours d'ouverture de la section : La laryngologie depuis
le dernier congrès international en 1887, par B. Frânkel, Ber-
lin. — 1. Diagnostic et thérapeutique du cancer du larynx :
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NOUVELLES. 286
rapporteurs, Henry T. Butlin, Londres; J. Gk>tt8teiQ, Breslau.
— 2. Déviations et crêtes de la cloison : rapporteurs, J. Moure,
Bordeaux; A. Hartmann, Berlin. — 3. Diagnostic et thérapeu-
tique des maladies des sinus avoisinant les fosses nasales : rap-
porteurs, Me Bride, Edinbourg; Ph. Schech, Munich. — 4. Sy-
philis des voies respiratoires supérieures : rapporteurs, L.
Schrôtter, Vienne ; George M. Lefferls, New-York. — 5. Phleg-
mon aigu infectieux du pharynx et du larynx : rapporteurs,
F. Massei, Naples ; Mor. Schmidt, Franofort-sur-le-Mein. — En
collaboration avec la section des maladies de Tenfance. Intuba-
tion : rapporteur, J. O'Dwyer, New-York.
Le second rapporteur sera nommé par la section des maladies
de Tenfance.
Section d'otologie.
Des rapports des micro-organismes avec les affections de To-
reille moyenne et leurs complications, par Mooset Zaufal. — Gho-
lestéatome de Toreille, par Kuhn et Bezold. — L'ouverture de l'a-
pophyse mastoïde parle méat externe peut-elle élre considérée
comme la méthode la plus usitée? par Hessler. — Traitement
consécutif à la trépanation de l'apophyse mastoïde, par Kretsch-
mann. — Indications concernant Texcision du marteau et de Ten-
clume, par Slacke. — Analomie pathologique du labyrinthe, par
Stoinbrûgge. — L'organe de Touïe dans les affections du sys-
tème nerveux central, surtout dans le tabès dorsal, par Mor-
purgo. — Otite interne consécutif à la syphilis héréditaire, par
Wagenhaûser. — Statistique des affections auriculfiiros les plus
importantes, par Burkuer et Jacobson. — Examen de l'ouïe et
notation du pouvoir auditif, par Magnus et Schwabach. — Dia-
gnostic, pronostic et traitement de la surdité progressive dans
l'otite moyenne chronique non suppurée, par P. Mac Bride et
G. Gradenigo.
Bromure de potassium granulé de FalUères. Approbation de
l'Académie de médecine, 1871. Contre les affections du système
nerveux. Le flacon de 75 grammes est accompagné d'une cuiller
mesurant 50 centigrammes.
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186 NOUVELLES.
PuospHATiNB FALuàRss. Aliment très agréable, permettant,
cbei les jeunes enfants surtout, Tadministration Cacile du phos-
phate assimilable. Unecuillerée contient 50 centigrammesde phos-
phate.
Sirop kt granulbs Grosmibr (Monosulfure de sodium inalté-
rable). Rapport favorable de TAcadémiede médecine, août 1877.
Phthisie, bronchites, cataiThes, laryngites ; maladies de la peau.
L'Eau de la Bourboulr est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En oulre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
Ton y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES.
Sar Tutilité des applications galvano-caïuiiques dans le irai-
tement de certaines formes d*hypertropbie des amygdales, par
V. Grazzi (Extrait des Arcb. ital, di laryag., fasc. ï, 1890).
De Tacide sulforicinique et de son emploi comme véhicale dk*
solvant de quelques médicaments utilisables en applications to-
piques, par A. HuAULT et A. Bbruoz (Extrait des Archives de
hryngoL, n<»6, 1889).
Note sur un moyen très simple d'amener la disparition défini-
tive de certaines épistaxis à répétition, par A. Ruault {Impr.
Lemftle, le Havre).
L'importance de Tétude de Totologie. L'état actuel de Totologie
en Italie et à Tétranger, par G. Gradbnioo (Tipog. L. Roux,
Turin, 1890).
Note sur le traitement gai va no-caustique de Thypertrophie des
amydgales, par E. H. Knioht (Extrait du New Yorkmed. Jouru.,
12 octobre 1889).
Du menthol dans la phthisie laryngée, par E. H. Knioht
(Extrait de The Journ. oftbe Amer, med. Assoc., 18 janv. 1890).
Des injections intra-tracbéales d'huile créosotée chez les tu-
berculeux, par L. DoB (Extrait de la Revue de médeciae^ 1890).
Compte rendu du Congrès international d'otologie et de la-
ryngologie, tenu à Paris du 16 au îl septembre 1889 (section
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288 OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES.
otologique), par L. Lichtwitz (Tirage à part des Arch. /. OA-
reûh,^ mars 1890).
Observations d'affections mastoïdiennes, par Gorham Bacon
(Extrait des Arch. of Otol., vol. XVllI, n«« 3 et 4, 1889).
Revue de laryngologie, par A. Kuttner (H. Kranse) (Tirage à
part de la Berliner klia. Woch,, n<» 6, 1890).
Annales de médecine et de chirurgie, publiées par le Cercle
d'études médicales de Bruxelles, année 1889 (H. Lamertin, édi-
teur, Bruxelles, 1890).
La fermeture mécanique do la trompe dans le traitement caus-
tique des otiles moyennes purulentes chroniques, par G. Fer-
KBRi (Extrait de Lo Sperimentale^ février 1890).
Mémoires de la Société de médecine de Strasbourg (tome XXV,
édit. R. Schultz, à Strasbourg, et J.-B. Baillère, à Paris, 1889).
Traitement chirurgical des végétations dans la laryngite tu-
berculeuoe, par A. Mascarel (Brochure de 50 pages, H. Jouve,
impri tueur, Paris, 1890).
Le Gâtent : G. Masson.
Pahi. — lap. PAUL DUPONT, 4, rae da Beoloi (CI.) 68.4.90.
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Mai 1890. — N« 5.
MÉMOIRES ET FAITS ORIGINAUX.
DES PARALYSIES DU MUSCLE ARY-ARYTÉNOÏDIEN
Par M. le professeur PROUST, médecin de rUOtel-Oieu
et P. TISSIER, ancien interne des Hôpitaux de Paris.
I
Dans UQ mémoire plein d'originalitéi auquel nous aurons
d'ailleurs l'occasion de faire plusieurs emprunts, M. Ler-
moyez reprochait aux rares auteurs français qui avaient
rencontré un cas de paralysie du muscle ary-aryténoïdien
de l'avoir publié c avec complaisance et solennité, l'entou-
rant d'une monographie plus ou moins neuve », pour cette
raison que la maladie est définitivement fixée dans ses
grands traits.
Nous croyons qu'il y a là, à côté de beaucoup de vérité,
une part non moins indiscutable d*exagération. Certes, le
tableau schématique de la paralysie de l'ary-aryténoïdien,
reposant sur la connaissance exacte de l'action physiologique
de ce muscle, est aujourd'hui assez bien établi. Mais est-ce
qu'il n'en est pas de même pour toute paralysie, et ne peut-
on pas déduire a priori^ et sans crainte d'erreur, de l'ana-
tomie et de la physiologie d'un muscle donné, les caractères
de sa paralysie?
Ce n'est là qu'un des points et non l'ensemble de l'histoire
des paralysies. En dehors de leurs formes anormales, l'étude
de leur cause, de leur mécanisme, de leurs coïncideni'^s
pathologiques sont bien dignes d'attirer l'attention.
ANffALES DBS MALADIES DE L'oRBXLLE ET DU LARYNX. — XVI. 21
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2«0 PROUST, P. TIS8IER
II
La paralysie du muscle ary-aryténoïdien est considérëe
oomme rare, comme exceptionnelle même. Et si Ton en
jugeait par la douzaine de cas publiés (1) par les auteurs
français, elle devrait être tenue pour une simple curiosité
pathologique, sans importance clinique et sans intérêt noso-
graphique.
Mais, est-ce que cette pénurie d*observations répond bien
à la réalité? Les nombreux faits publiés à.Tétranger, en
Amérique, en Autriche, en Allemagne, etc., doivent déjà
rendre circonspects dans Tappréciation de la fréquence rela-
tive de cette lésion. Nous retrouverons ces considérations
dans une autre partie de ce travail ; pour le moment, disons
seulement, sauf à le prouver plus tard, que de toutes les
altérations de la motilité portant isolément sur Tun des mus-
cles du larynx, les paralysies du muscle ary-arylénoïdien
sont certainement les plus fréquentes. Leur connaissance
donne, en outre, la clef d'un certain nombre de troubles de
la voix, et, à ce titre encore, elles méritent Tattenlion des
laryngologistes.
Telles sont les diverses raisons qui nous ont fait penser
(fu'il serait peut-être de quelque intérêt de publier trois
observations que nous avons pu recueillir cette année
parmi les malades de la clinique laryngologique de THôtel-
Dieu. L*une de ces observations doit être rangée dans un ca*
dre à part; elle constitue, en effet, une véritable expérience,
puisque la paralysie de Tary-aryténoïdien a été obtenue par
suggestion.
Nous avons pu vérifier ainsi dans les meilleures condi-
fions expérimentales possibles les conclusions des auteurs
sur l'action du muscle constricteur de la parlie interary-
téoïdienne de la glotte dans l'acte de la phonation.
(1) Pour la Bibliographie des cas publiés j roir Lermoyez : Noie crlUqoo
à propos d'un cas de paralysie isolée et complète du muscle ary-aryié-
noidien. {Annales des maladies de roreiUe et du larynx^ juillet 1885,
n* 3, p. 147.)
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PARALYSIE DU ftfUSGLE ARY-ARYTENOIDIEN 291
m
OBSERVATIONS
Observation I. — Tuberculose pulmonaire et laryngée. —
Aphonie. — Paralysie du muscle ary-aryténoïdien, — Gh..,
23 ans, service de M. le professeur Proust à THôlel-Dieu, salle
Saint-Thomas, n<> 19.
Anlécédents héréditaires. — Mère atteinte de tuberculose,
père tousseur.
Antécédents personnels. — Angine diphtérique à 12 ans.
Histoire de la maladie. — La maladie a défauté par de l'amai-
grissement, une toux sèche, quinteuse et de la dyspnée d^effort.
Le lendemain du 14 juillet, il y a trois ans, il est pris d'hé-
moptysie. Il perdit une grande quantité de sang.
La voix resta normale ; jamais il n'avait eu de trouble de la
parole.
Il y a dix-huit mois, sa voix devint voilée, rauque, et il eut
plusieurs périodes d'aphonie durant une huitaine de jours, au
maximum.
Il y a un an, névralgie faciale droite, excessivement intense,
aphonie complète, qui persistait à Tentrée du malade à Thôpital.
Etat à Feutrée. — Homme bien musclé. Aucun signe d'hystérie.
Pas d'alcoolisme, pas d'autre intoxication.
Tuberculose pulmonaire manifeste. — Les lésions en sont
arrivées des deux côtés au stade de ramollissement.
Amaigrissement, appétit mauvais, sueurs profuses, expecto-
ration purulente, bacillaire.
Le malade est complètement aphone.
Examen du larynx, — Pâleur du voile du palais et de Pépi-
glotte. Les mouvements de Popercule sont normaux.
Rougeur diffuse de Pinfundibulum. Légère infiltration de la
bande ventriculaire droite
Les régions aryténoîdiennes sont modérément tuméfiées et
pèles.
Cordes vocales. — Les mouvements d'abduction des cordes sont
normaux, mais au moment de la phonation on remarque : i"* que
la corde vocale gauche se tend moins bien que la corde droite ;
i<^ qu'il existe à la partie postérieure de la glotte un espace
triangulaire béant. Les cordes vocales n^arrivent au contact qoe
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292 PROUST, P. TISSIER
dans leur moitié antérieure. En outre, les cartilages aryténoides
ne se rapprochent pas.
La région aryténordienne est inégale, légèrement verruqueuse.
Les cordes vocales ont perdu leur aspect nacré normal, surtout
au niveau du tiers moyen. Elles sont rouges, inégales, et on
remarque sur la corde vocale droite un léger épaississement à
sa partie postérieure.
Du reste, pas d^ulcérations ; la tuberculose laryngée semble
être au début. On institue le traitement par Tacide lactique de
la lésion laryngée.
L*état de la muqueuse s'amende très notablement, mais Tapho-
nie persiste, et au bout de deux mois le muscle ary-aryténoîdien
reste toujours paralysé.
On pratique alors Télectrisation faradique directe du muscle
ary-aryténoïdien.
Au bout d'une quinzaine de jours de ce traitement, le malade
peut émettre quelques sons. La parole le fatigue beaucoup.
Le larynx, examiné pendant la phonation, présente Taspect
suivant : les aryténoîdes se rapprochent un peu et l'espace
béant à la partie postérieure de la glotte est moins large.
En môme temps, il y a une sorte de tiraillement de la mu-
queuse vestibulaire, qui forme une espèce de bourrelet, ten-
dant à diminuer la fuite de Tair.
Le malade reste pendant une année en observation.
Les lésions pulmonaires restent à peu près stationnaires.
L'état du larynx est toujours le même. Le malade, quoique
pouvant émettre quelques sons rauques et graves, parle d'or-
dinaire à voix chuchotée pour ne pas se fatiguer trop. En
outre, il lui est impossible, même en faisant de grands efforts,
d'émettre des sons moins graves, les cordes vocales ne pou-
vant acquérir une tension suffisante, et en second lieu la force
du courant d'air étant forcément limitée par la fuite qui se pro-
duit au niveau de la partie postérieure do la glotte.
Observation II. — Laryngite catarrhale. — Aphonie, —
Pr..., 21 ans.
Le malade est assez sujet au catarrhe laryngé, et il ne se
passe guère d'année où il n'ait de l'enrouement. Néanmoins, il
n'avait jamais eu une aphonie aussi absolue et aussi persistante
que cette fois. Il est malade depuis huit jours (15 novembre).
Malaise vague, coryza, puis enrouement. Toux. Il y a deux
jours, il s'est réveillé complètement aphone. Il vient, aujour-
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PARALYSIE DU MUSCLE ARY-ARYTÉNOIDIEN 203
d'hui 22 novembi*e, poor cette aphonie, à la cliniqae laryngo-
logique de THôtel-Dieu.
Le malade n'est ni tuberculeux, ni syphilitique, ni hystérique •
Au laryngoscope, rougeur diffuse de la muqueuse laryngée,
surtout marquée au niveau desbandes ventriculaires, de la région
tryténoïdienne et de la partie postérieure des cordes. Gelles-ei
ne peuvent dans les efforts de phonation arriver au contact dans
leur tiers postérieur. Les cartilages aryténoldes ne se rappro-
chent pas. Il en résulte une fente à peu près triangulaire à base
postérieure qui reste oonstaniment béante.
On badigeonne le larynx avec de la cocaïne.
Deux jours après le malade revient. La voix est revenue. L'en*
rouement persiste.
A l'examen laryngoscopique, la congestion de la muqueuse
laryngée a notablement diminué. Cependant les rubans vocaux
restent encore rosés par places.
Les cartilages aryténoXdes se rapprochent normalement pen-
dant les efforts de phonation.
Observation IIÏ. — Grande hystérie avec attaques convul^
slves. — Camille X..., 20 ans.
Nous passerons sous silence tous les détails qui ne concernent
pas immédiatement les faits dont nous nous occupons. On peut
réaliser chez Camille toutes les dissociations du langage et la
rendre par suggestion aphasique ou agraphique, lui donner de
la cécité ou de la surdité verbale.
Nous rendormons et lui suggérons qu'elle ne peut plus
émettre un son, tout en conservant le langage chuchoté. Le
lendemain l'aphonie était absolue. Mais il était curieux de voir
par quel mécanisme elle avait réalisé l'aphonie.
Celle-ci peut se produire, en effet, chez les hystériques par
différents procédés. Nous ne saurions les examiner tous ici.
Parmi les aphones hystériques non aphasiques que l'on ren-
coptre fort souvent, les uns (et ce sont les plus rares) ont perdu
le mouvement d'adduction des cordes, les autres peuvent amener
les cordes dans la situation médiane, phonatrice, et cependant
l'émission d'un son est impossible; dans ce dernier cas, l'aphonie
peut résulter de l'insuffisance de la tension des rubans vocaux,
ou bien encore quelquefois d'un état spasmodique (aphonie plas-
tique). Dans un certain nombre de faits peut-être plus nom-
breux qu'on ne l'admet, il y a paralysie du muscle ary-aryté-
noïdien.
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£94 PROUST, P. TIS8IER
C'était le cas chez notre malade. I/examen laryngoscopiqfiie
fut assez difficile. L'image de la glotte était absolument carao-^
téristique. Les cordes vocales ne se rapprochaient que dans
leurs deux tiers antérieurs, et il restait un orifice béant relati-
Tement large à la partie postérieure de la glotte. Les bandes
ventriculaires étaient, au contraire, beaucoup plus accentuées
qu'à l'état normal et voilaient en partie les rubans vocaux.
Nous avons reproduit cette expérience plusieurs fois avec les
mômes résultats. Mais nous avons échoué lorsque nous avons
voulu obtenir non plus Taphonie, mais seulement la perte des
registres supérieurs.
iV. D. — Depuis lors, nous avons observé un nouveau cas
d'aphonie avec paralysie du muscle ary-aryténoïdieo, chez un
malade non hystérique, au cours d'une laryngite catarrhale
intense, consécutive à la grippe.
IV
Nous ne ferons que rappeler quelques points de Tanatomie
du muscle ary-aryténoïdien, parce qu'il importe de les avoir
bien présents à Tesprit pour comprendre certains détails de
la symptomatologie et de la physiologie pathologique de sa
paralysie.
Les fibres qui composent ce muscle sont de deux ordres :
les unes transversales, recouvertes immédiatement par la
muqueuse laryngée; les autres postérieures, à direction obli-
que, s'enlrecroisanl en X.
Nous insistons sur ce premier point, à savoir : situation su-
perficielle par rapport au larynx des fibres transversales,
dont la contraction joue le rôle le plus important dans l'ad-
duction des cartilages arylénoïdes.
En second lieu, les fibres supérieures des faisceaux obliques
vont se perdre dans les replis aryténo-épiglottiques et peu-
vent agir ainsi sur Tépiglotte. Mais il ne faut pas oublier que
celte disposition est sujette à de nombreuses variations. « Les
faisceaux des replis aryténo-épiglottiques étant très variables
en nombre et pouvant même manquer. » (Sappey.)
Nous nous étendrons davantage sur la physiologie (k
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PARALYSIE DU MUSCLE ARY-ARYTÉNOIDIEN 295
muscle ary-aryténoïdien qui a donné lieu à tant de discussions
et qui a été résolue contradictoirement par des auteurs éga*
lement autorisés. Elle touche par plus d'un point à Tétude
du méicanisme de la voix.
Pour bien comprendre les modiQcations de la voix qui
peuvent résulter des troubles de la motiiité du muscle ary-
aryténoïdien,il faudrait, au préalable, que le rôle physiolo-
gique de ce muscle dans la phonation fût bien établi.
Or, malgré les nombreuses expériences et toutes les
recherches cliniques entreprises dans ce but, il faut recon-
naître que, pom» avancée qu'elle soit, l'étude physiologicpie
de Tary-aryténoïdien n'est pas encore complètement faite.
Les auteurs qui se sont appliqués avec le plus de soin à
résoudre ce problème, d*abord très affirmatifs, finissent tous
par reconnaitre que Ton ne peut poser encore de conclusions
absolues et se tiennent dans la réserve sur un certain nombre
de points.
Le muscle ary-aryténoïdien a pour rôle de rapprocher les
cartilages aryténoïdes (1) (Longet, Peter et Krishaber, Ler-
moyez). Magendie et Malgaigne avaient bien noté que la
condition nécessaire pour obtenir un son était la mise en
contact des faces internes de ces cartilages. Sinon, le cou-'
lage dair devient trop considérable, et Tair expiré n'a plus
une pression suffisante pour mettre en vibration les rubans
vocaux.
Ce point est bien acquis; mais entre la béance de Tespace
intérarylénoïdien et son occlusion totale, il y a des degrés in-
termédiaires. C'est là que le problème se complique. On s'est
demandé, en effet, si ce n'est pas dans l'état de contraction
plus ou moins complète du muscle ary-aryténoïdien qu'iJ
faut chercher l'explication de certains caractères de la
voix.
Le muscle constricteur de la partie postérieure de la glotte
(1) D*aprës Peter et Krishaber, le muscle ary-arylénoïdien rapprocherait
en outre vers la ligne médiane une petite partie de la paroi arylénoïdienne
de la muqueuse du larynx, en la plissant et en la comprimant pendant
tonte la durée de l'émission du son. Cette compression, cette traction
serait en raison directe de Tintensité du son. Elle aurait aussi pour
effet et pour un de ses buts d'exprimer la sécrétion ^anduJaire, destinée
à lubréfier les parties yibranles.
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296 PROUST, P. TISSIER
serait ainsi Tun des rouages les plus délicats du larynx. Il
réglerait le courant d*air expiré et, à ce titre, interviendrait
pour donner au son son intensité et sa hauteur.
Lorsque la glotte interaryténoïdienne est béante, le cou-
rant d'air expiré n'est plus assez intense; Tair s'échappant
par Toriflce laissé libre à la partie postérieure, la pression
sous-glottique n'est plus suffisante pour mettre la glotte en
vibration. Aussi, lorsque ces conditions sont pathologique-
ment réalisées (paralysie du muscle ary-aryténoïdien), y a-t-il
aphonie et aphonie complète. Le malade n'emploie plus que
la voix chuchotée. Nous avons pu réaliser cette aphonie chez
une hystérique par suggestion. Les cordes vocales se rappro-
chaient jusqu'au contact au moment de la phonation, dans
leurs deux tiers antérieurs ; mais il n'en était pas de même de
la partie postérieure de la glotte, qui restait béante. Nous
avons essayé par la suggestion de rendre peu à peu et par
degrés sa voix normale à notre malade, mais nous ne sommes
arrivés par ce procédé à aucun résultat.
Aussi ne ferons-nous que résumer brièvement les données
physiologiques, qui ressorteut sur ce point de l'ensemble des
travaux modernes.
Voici les conclusions de M. Lermoyez dans sa thèse :
« Avec une grande ouverture de la glotte postérieure, aphonie
absolue ; une ouverture moyenne serait compatible avec la
voix; une petite ouverture serait une condition normale dans
la voix de poitrine. »
A mesure que l'ouverture de la glotte postérieure se
rétrécit, à mesure que le coulage phonatoire (Elsberg) de
l'air diminue, l'intensité du son devient de plus en plus
grande. Il y a loin de cette conclusion à l'opinion de Mandl
qui, dans ses descriptions et ses schémas de la voix, admet-
tait que le muscle ary-aryténoïdien se relâchait dans les
sons de poitrine et se contractait dans les sons de tête.
Suivant l'expression de M. Lermoyez, le muscle ary-aryté-
noïdien était donc pour Mandl le muscle de la voix de tête.
— Harless était encore plus radical : la glotte interaryténoï-
dienne resterait toujours ouverte pendant la phonation et
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PARALYSIE DE MUSCLE ARY-ARYTÉNOIDIEN 297
servirait ainsi de ventilateur, de régulateur de la tension de
Tair expiré.
Les recherches expérimentales, le résultats de l'examen
laryngoscopique ont démontré le mal fondé de cette opinion.
M. Martel, dans ces derniers temps, a cherché à prouver que
la demi-béance de la glotte postérieure était la condition
anatomique de la voix sombrée qui se produirait par la con-
traction de tous les muscles du larynx, à Texception de Tary-
aryténoïdien. Le caractère sombré du chant serait d'autant
plus marqué que le relâchement de ce muscle serait plus
complet, c'est-à-dire que le coulage d'air silencieux serait
plus considérable.
En résumé, pour nous en tenir à ce qui semble bien ac-
quis, nous croyons que la partie postérieure de la glotte
reste légèrement ouverte dans les notes graves de la voix
de poitrine (Donders, Michael). Les vibrations portant uni-
quement sur la partie antérieure des cordes vocales dans
la voix de fausset s'étendent aux apophyses antérieures des
cai-tilages aryténoîdes, qui alors ne se touchent pas, dans
des sons graves (Gavarret).
Dès lors, nous comprenons que la paralysie totale de Tary-
aryténoïdien provoque de l'aphonie et que la parésie de ce
muscle diminue à la fois l'intensité et la hauteur du son.
Comme le fait remarquer, avec raison, M. Lermoyez, l'en-
rouement que Ton trouve signalé dans un certain nombre
d'observations ne reconnaît pas pour cause la lésion du
muscle, mais bieu d'autres altérations concomitantes por-
tant sur les cordes vocales. Néanmoins, si Ton admet avec
Peter et Krishaber, qu'une des actions de la contraction du
muscle aryténoïdien soit d'exprimer en quelque sorte les
produits de sécrétion des glandes de la région aryténoï-
dienne, on pourrait supposer que lorsque cette contraction
vient à manquer, le défaut de lubréfaction des parties qui
en résulte puisse causer un certain degré d'enrouement.
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298 PROUST, P. TISSIER
L'enrouement est en effet moins rare que ne semblent
Tadmellre certains auteurs à la suite de la paralysie de
Tary-aryténoïdien. Mais il faut s'entendre. S'il s'agit de pa-
ralysie hystérique, l'aphonie est ordinairement totale (Morell-
Mackenzie, Semon, von Ziemmsen) et la guérison sans tran-
sition, le retour de la voix normale étant immédiat. Mais
l'hysténe est une des canses de cette paralysie et non la
seule; il faut à côté d'elle placer la lai7ngite catarrhale et
la tuberculose laryngée. Or, ces deux derniers facteurs étio-
logiques peuvent, en se localisant sur les cordes vocales,
produire de l'enrouement, sans que la lésion du muscle ary-
aryténoïdien intervienne d'ailleurs dans ces conditions, à
quelque titre que ce soit.
Ainsi l'enrouement est ordinairement lié à des altérations
concomitantes des rubans vocaux; mais il est un autre
trouble de la voix, désigné à tort sous le nom de raucité par
certains auteurs, qui nous semble bien dépendre de la pa-
résie du muscle ary-aryténoïdien.
Tout d'abord, les auteurs sont unanimes pour admettre
que l'intensité du son diminue avec le degré de la parésie,
c'est-à-dire avec le degré de béance de la partie postérieure
de la glotte. Mais, il y a pins, la hauteur du son est aussi
abaissée par suite de la diminution de la force du courant
d'air expiré, et Ton a alors une voix grave étouffée. G'^st
ainsi, pensons-nous, qu'il faut interpréter le caractère de la
voix noté dans notre première observation. On s'explique de
la sorte l'opinion de Longet, de Elsberg, de Duranty, qui
pensent que l'abolition de la voix n'est pas constante dans la
paralysie de l'ary-aryténoïdien, sans être obligé d'admettre
que ces auteurs ont attribué à celle-ci des troubles qui rele-
vaient d'un catarrhe laryngé concomitant.
En résumé, paralysie complète, aphonie totale, parésie,
Yoix faible, grave, étouffée, tels sont les points qui nous
semblent acquis à l'heure actuelle.
Nous ne dirons qu'un mot de l'aspect du larynx au laryn-
goscope. Le schéma donné par Morell-Mackenzie et par
von Ziemmsen est trop théorique, ainsi que l'ont déjà
montré MM. Lecointre et Lermoyez. Il ne tient pas compte
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PARALYSIE DU MUSCLE ARY-ARYTÉNOIDIEN 299
an rôle compensateur que tendent à jouer les autres mus-
cles pour atténuer Veiïei de la paralysie du muscle ary-
aryténoïdien. Cette compensation se manifeste surtout par
la contraction de la partie postérieure des bandes ventricu-
laires. Ce fait, qui n'a rien que de très habituel en patho-
logie, est ici intéressant à signaler. En effet, il en résulte
une certaine difQculté pour examiner la partie postérieure de
la glotte et, par conséquent, pour poser le diagnostic.
VI
L'éliologie de la paralysie du muscle ary-aryténoïdien
tient, d'après les auteurs, tout entière dans deux facteurs :
bystérieet catarrhe.
Semon, Morell-Mackenzie, von Ziemmsen, S. Cohen, Lef-
ferts, Gehrardt, Ducau, Lecointre, Poyet, Lermoyez, soot
unannnes à admettre Tinfluence prépondérante, sinon exclu-
sive de rhystérie.
D'autre part, pour Schrôtter, le catarrhe est la cause cons-
tante de la paralysie. Lorsqu'on ne le constate pas au mo-
ment de Texamen, il a existé et il n'est que disparu.
M. Lecointre concilie les deux opinions en admettant que
le catarrhe prépare le terrain à l'hystérie.
On a publié plusieurs observations de paralysie de l'ary-
aryténoïdien chez des tuberculeux. Pour l'auteur précédent,
la tuberculose sert seulement ici encore d'agent provocateur
ou prédisposant , l'hystérie restant la cause première. La
malade de M. Lermoyez était tuberculetise ; mais cet obser-
vateur rattache néanmoins la paralysie à l'hystérie, dont elle
aurait constitué c la manifestation inaugurale ».
Chez notre premier malade, l'hystérie est hors de cause,
et la tuberculose seule peut nous expliquer la lésion du
muscle ary-aryténoïdien. Nous ne pouvons donc être aussi
exclusifs que les auteurs qui ont écrit sur cette question.
Nous nous trouvons ainsi amenés à nous demander quelle
est, dans nos deux premiers cas, le processus intime de la
paralysie de Tary^aryténoïdien.
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SOO PROUST, P. TISSIER
Tout d'abord éliminons, au moins pour notre premlèi*6
observation, l'explication si souvent mise en avant, pour un
grand nombre de paralysies, que Ton désigne sous le nom
de loi de Stokes, la parésie ou la paralysie des muscles
€ous-jacents à une surface enflammée. Dans la phthisie la-
ryngée, la muqueuse des cordes vocales est souvent lésée
sans qu'il en résulte de modifications notables dans leurs
mouvements.
La tuberculose atteint fréquemment la motilité du larynx,
et cela par des processus variés (lésions récurrenlielles,
lésions musculaires). S'agit-il ici d'une lésion nerveuse?
Sans nier absolument la possibilité de ce mécanisme, nous
le croyons peu possible. Il faudrait supposer, en effet, une
lésion portant sur les filets du récurrent, uniquement sur les
fibres destinées à Tary-aryténoïdien. Ces dissociations, invo-
quées par certains laryngologistes, sans qu'on ait pu d'ail-
leurs les démontrer péremptoirement, pour expliquer la
paralysie des abducteurs de la glotte, nous semblent être
trop exclusivement des vues de l'esprit.
On ne saurait non plus admettre une lésion du filet des-
tiné au muscle ary-aryténoïdien : celui-ci est si court qu'il
semble à peu près impossible qu'une lésion l'intéresse exclu-
sivement.
Ajoutons, du reste, que le muscle ary-aryténoïdien est
innervé par les deux nerfs laryngés (supérieur et inférieur}
(Exner) et que Mackenzie l'a vu rester intact, dans un cas,
oîi les deux nerfs laryngés inférieurs étaient dégénérés.
Nous voici donc amenés à l'idée d'un processus myopa-
thique. Rappelons, à ce propos, certains détails de structure
de la région interaryténoïdienne. La muqueuse, tapissée en
ce point d'épithélium pavimenteux (Biefel), est très adhé-
rente. Or, on sait la fréquence et la précocité des lésions
tuberculeuses à la région interaryténoïdienne. Conune les
fibres transversales du muscle ary-aryténoïdien sont, par
rapport au larynx, les plus superficielles, on conçoit qu'il
pourra y avoir, dans certains cas, envahissement du muscle
par le processus tuberculeux. II s'agit, en pareil cas, de lé-
sions interstitielles (infiltration embryonnaire, avec ou sans
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PARALYSIE DU MUSCLE ARY-ARYTÉNOIDIEN 301
follicules tuberculeux) , avec altération consécutive des
fibres musculaires.
Nous admettons donc qu'il s*agit dans la paralysie ary-
aryténoïdienne des tuberculeux d*un processus myopathique.
Cet envahissement par contiguïté nous explique la fré-
quence de la parésie de Tary-aryténoîdien dans la phthisie
laryngée. Peut-être pourrait-on trouver là une des causes
de rabaissement de la tonalité, que l'on observe si fréquem-
ment au début de la tuberculose du larynx.
En outre, on conçoit très bien, dans cette hypothèse, que
les faisceaux obliques qui agissent sur Tépiglotte restent
indemnes en raison de leur situation éloignée, par rapport
à la muqueuse laryngée.
Dans la laryngite catarrhale, il n*est nullement nécessaire
non plus d'invoquer toujours l'hystérie comme substratum
de la paralysie ary-aryténoïdienne. Il nous semble beaucoup
plus simple d'admettre un processus analogue à celui que
nous venons d'accepter dans les cas de tuberculose. La
paralysie de l'ary-aryténoïdien est d'ailleurs ici intimement
liée à l'intensité, à la persistance et surtout à la localisation
du processus inflammatoire.
Dans l'hystérie, du reste, les paralysies sont souvent
affaire d'auto-suggestion, et un catarrhe léger peut très
bien servir aloi*s d'occasion a une aphonie absolue. L'hysté-
rique, calculant les conséquences possibles, dans son esprit,
de son enrouement, les pousse à l'extrême et en arrive à se
suggérer une aphonie absolue ; si l'on constate alors la
paralysie de l'ary-aryténoïdien , ce n'est pas parce que
l'hystérie a une prédilection particulière pour ce muscle^
c'est parce que sa paralysie est, en définitive, un moyen et
peut-être le plus simple de réaliser l'aphonie. 11 n'est pas
d'ailleurs indispensable qu'il y ait catarrhe pour que l'aphonie
hystérique, par paralysie du muscle ary-ai^ténoïdien, se pro-
duise. Les agents provocateurs de cette aphonie peuvent
être, comme c'est la règle pour tous les autres syndromes
relevant de cette névrose, aussi nombreux que variés.
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II
BOURSE DE LUSCHKA, EXAMEN HISTOLOGIQUE
PAR REITERER
Par le Dr «KJLLÉ.
M. le D' Retterer a bien voulu se charger de faire rexaman
hislologique de la ipièce de Bourse pharyngée que j'ai préseo^
tée l'an dernier à la Société française d'otologieet delaryngo-
logie. L'intérêt de cette étude consiste dans la recherche du
mode de formation de cette disposition anatomiqne. Est-elle
le résultat d'un processus pathogénique, ou bien n'est-ce
qu'un état accidentel du développement normal de la mu-
queuse de la région ? C'est le point actuellement en discus-
sion. Si vous vous rappelez, la pièce a montré de visu que la
bourse pharyngée, très largement creusée et à goulot étroit,
est partout constituée dans ses parois par une muqueuse
d'appai*ence saine et semblable à celle des régions avoisi-
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BOURSE DE LUSCHKA âO&
BEAbes ; et de pfais qu'elle est accompagfiée de plusieurs
recessus plus petits, véritables diverticulums de la muqueuse
saioe, de formes variées, et dont quelques-uns soat assez
étendus. Très inégaux dans leur direction et dans leur
calibre^ ils contiennent tous^ comme la plus grande poche,
du mucus en gelée, non altéré, que la pression exprime
facilement par un goulot étroit, soit rond, sQit en forme de
fente à bords lisses. On reconnaît là de petites bourses pha-
ryngées évidemment à diverses périodes de développement.
Parmi les coupes faites après durcissement et coloration,
je choisis Tune de celles qui sectionnent la poche en son
grand diamètre et qui offrent en même temps la coupe totale
de recessus plus étroits dont je viens de parler; Tun e£^
sectionné du goulot au cul^le-sac muqueux ; un autre plus
oblique, qui a été coupé en travers, se voit sur le bord op-
posé de la préparation.
Tout d'abord on est frappé ce ce fait général : toutes les
surfaces, tant des cavités, des recessus, que de la mem-
brane pharyngée, sont recouvertes d'un même épilhélium,
épithélium vibratile stratifié, à deux ou trois rangées de cel-
lules. En effet, Tépithélium à cils vibraliles de la muqueuse
pharyngée se continue tel quel (épithélium cylindrique strati-
fié à cils vibratiles) jusqu'au fond des diverticules ou bourses.
La paroi des cavités ou recessus est également de même
structure que la muqueuse si spéciale de la région. On re-
marque combien le chorion muqueux est riche en cellules
arrondies (tissu adénoïde) tout autour des cavités, et se con-
fond par suite avec le chorion de la muqueuse superficielle ;
il se différencie nettement des autres points de la muqueuse
du pharynx par cette abondance d'éléments cellulaires
placés immédiatement au contact de la couche épithéliale.
On voit sur la figure que le mucus contenu dans les
bourses muqueuses petites ou grandes contient de grandes
cellules arrondies ou fusiformes avec un noyau. Ce ne sont
pas des globules blancs, dit M. Retterer ; ces éléments of-
frent un protoplasma d'apparence gi'anuleuse et qui ne se
colore plus avec le picro-carmin. Enfin le savant histologisle
ajoute que nulle part il n'a trouvé de follicules clos, dis-
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304 GELLË
tincts du tissu conjonctif, et que loin des diverticules le
chorion est fascicule.
De cette étude de la pièce que j'ai présentée, il semble ré-
sulter, et c*est l'avis du D' Retterer également, que la
bourse de Luscka n'est qu'un diverticulum de la muqueuse
pharyngée, comme le démontrent précisément les petits
diverticules que l'on trouve autour d'elle.
Le tissu adénoïde, comme on appelle le chorion rempli
de cellules jeunes, est certainement plus abondant au pour-
tour des diverticules que dans la couche superficielle de la
muqueuse pharyngienne.
M. Retlerer admet qu'il s'agit là d'un processus irritatif
qui a multiplié les plis de la muqueuse, Ta étendue en sur-
face ; puis, par un retrait successif, la formation des cavités,
le tissu s'étant replié sur lui-même en certains endroits. La
pathogénie de ces cavités muqueuses se trouve ainsi éclaircie.
EXPUCATION DE LA FIGURE.
Couche superficielle de l'épiihélium, de la muqueuse pharyngicniie, formée de
ccUales stratifiées à deux et à trois rangées de cellules.
A*, A", A"', môme épitliélium dans les cavités ou diverticules X, x, x\
• B. B\ B", B-". Tissu adénoïde très chargé de cellules au pourtour des diver-
ticules.
C. Chorion muqneux au loin du reces^us fascicule et à cellules rares.
D, h\ grosses cellules arrondies contenues dans le mucus inclus. D", cellules
fusirorraes.
- X. Bourse de Lusebka, qui est moins régulière que la figure no Tindique.
• X. Divcrliculc coupé en travers.
• X : Diverticulc s'ouvrant à la surface de la muqueuse.
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 806
III
DU CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ ET DU
TRAJET INTRA-CÉRÉBRAL DES FIBRES QUI EN
ÉMANENT
Par le D' FéUx SEMOrV et le professeur Victor HORSLET
(de Londres).
Dans le dernier numéro de ce journal, MM. Garel et Dor
ont publié sous ce titre un travail dans lequel ils affirment
de nouveau (ainsi que M. Garel Ta déjà fait il y a quelques
années) qu*une lésion corticale unilatérale peut déterminer
une hémiplégie laryngée pure du côté opposé. Ils en don-
nent comme preuve le premier cas de M. Garel, puis un se-
cond cas où la paralysie laryngée unilatérale a été, d'après
les auteurs, produite par une lésion peu étendue du genou
de la capsule interne, et enfin les expériences de M. Masini,
qui prétend que Texcitation de la zone corticale laryngée
par des courants faibles produit Tadduction isolée de la corde
vocale du côté opposé. Dans le cours de leur travail, ils ci-
tent à plusieurs reprises nos expériences et émettent Topi-
nion que nos conclusions sont incomplètes, sinon erronées.
lis estiment que les questions de localisation cérébrale doi-
vent être tranchées non par la physiologie expérimentale,
mais par l'observation chnique et pathologique ; les expé-
riences sur les animaux donnent, disent-ils, des résultats
souvent contradictoires et trompeurs, et ne sont^ en somme,
qu'un auxiliaire utile, mais non infaillible.
Nous n*avons pas l'intention d'examiner en détail tous ces
points, sur lesquels notre avis diffère de celui de nos dis-
tingués confi'ères, et nous nous abstiendrons en particulier
de discuter le dernier. Vu l'importance du sujet qui a déjà
fait l'objet de théories si nombreuses, nous désirons seu-
lement indiquer les raisons qui nous empêchent d'accepter
ANICAI.B8 DB8 MALADIBf DB L*CRBILLB BT DU LARYNX. — XYI. 22
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306 F. SEMON, V. HORSLEY
même à présent les explications de MM. Garel et Dor
comme concluantes, et nous prendrons la liberté de leur
poser quelques questions, espérant que leur réponse contri-
buera à éclucider certains points difficiles et c>ompliqués.
Nous laisserons complètement de côté, pour le moment,
les résultats âes expériences physiologiques et nous base-
rons nos remarques uniquement sur des considérations gé-
nérales de physiologie , de clinique et de pathologie dont
MM. Garel et Dor admettront sans doute la valeur.
Tout d'abord, bien que les autopsies des deux cas cités
aient été évidemment faites avec grand soin, nous ne pou-
vons pas, en Tabsence d'un examen microscopique de la
moelle allongée, considérer comme prouvé qu'il n'existait
aucune lésion au-dessous de celles qu'on a trouvées dans les
centres supérieurs. Nous savons tous, par exemple, qu'il y
a parfois dans le tabès dorsal des lésions minimes de la
moelle qui produisent la paralysie laryngée pendant la vie et
qu'il est impossible de reconnaître à Tantopsie sans examen
microscopique^ Des conditions semblables peuvent se ren-
contrer et se sont rencontrées, — comme dans le cas rap-
porté par M. Bryson Delavan, — dans certains cas d'affection
généralisée du système circulatoire qui rentrent dans la ca-
tégorie des £aits sur lesquels MM. Garel et Dor basent leurs
conclusions. Nous ne pouvons donc admettre leurs résultats
comme décisifs, vu l'absence de la preuve que ces lésions
de la moelle n'existaient pas dans leurs cas. Nonveau pa-
ragraphe ! Mais, outre ce (>oint principal, nous trouvons dans
la description des deu:^ cas im détail vraiment frappant qui,
selon nous, prouve que la paralysie laryngée observée pen-
dant la vie ne pouvait pas être de nature corticale, détail
passé absolument sous silence par les auteurs. Voici ce dont
il s'agit : il n'était pas seulement question d'un mouvement
défectueux de la corde vocale atteinte, dans leurs cas, pen-
dant les efforts volontaires, mais en outre, et ceci est le
point capital, elle restait constamment y c'est-à-dire même
pendant la respiration dans la position cadavérique.
Nous prions MM. Garel et Dor d'expliquer comment ce
dernier symptôo^ peut dépendre d'une lésion corticale, et
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 307
surtout oomment ub6 paralysie totale de co genre 6*accorde
avec leurs vues sur la différenciation si pàt faite qui existe,
seton ieur opinion, dans les centres oérébraux et les ûbres
pour le laryitx*
D'un bout à Tautre de le«ir trayail, MM. Garel et Dor né*
gligent de rappeler que le larynx a deux fonctions très diffé-
rentes : la plftonation et la respiration^ Ces deux fonctions
appartiennent à deux classes très distioctes ; la première est
purement volontaire, et son mécanisme ceii4ral doit par coa-
séquent être placé dans la région corticale ; la seconde est
surtout automatique, <?t son mécanisme le plus important
(même en supposant qu'il existe] des centres corticaux res-
piratoires spéciaux) doit certainement se trouver dons les
centres inférieurs^ c'est-à-dire dans te bulbe.
Supposons, comme le font MM. Garel et Dor, que les centres
supérieurs seuls étaient le siège de lésions minimes dans
leurs cas, et que les centres bulbaires, ainsi que la portion
périphérique des nerfs laryngés, étaient indemnes : oomment
expliquent ils alors la paralysie totale de la corde vocale?
Ils admettent sans doute qu'il y a une relation plus étroite
entre les fonctions de la parole et de la phonation, toutes
deux volontaires et intinoemeiit associées, qu'entre la pho-
nation et la respiration, dont Tune est volontaire et l'autre
surtout automatique. A présent ils sont forcés de conclure
que les fibres laryngées doivent être indépendantes du fais-
ceau de Taphasie, et cela afin d'échapper à notre objectioa,
baeée sur le fait qu'une aphasie complète n'est pas accom*-
pagnée d'aphonie, et cependant île soutiennent qu'il existe
une relation intime entre les fonctions volontaire et autome-
tique du larynx, et ils oroi^cit qu'une destruction de la pre-
mière seule peut aboutir à la paralysie complète des deux,
les centres bulbaires et les nerfs périphériques restant in-
tacts ! Nous leur demandons de répondre à cette simple ques-
tion : est^e bien là ce qu'ils entendent? Croient4ls, en
résumé, que le larynx possède des centres corticaux et bul-
baires et que la destruction ieolée des premiers suffise à
déterminer la paralysie des mouvements respiratoires qoi
dépendent des centres bulbaires? Quant à nous, nous ne
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308 F. SEMON, V. HORSLEY
le croyons pas et nous protestons sérieusement contre l'in-
terprétation arbitraire de nos vues contenue dans la phrase
suivante de leur travail, page 231 : « Avec une pareille théo-
rie, il ne devrait jamais exister un seul cas d*hëmiplégie
totale (membres et larynx); car, si la lésion était unilatérale,
l'hémiplégie laryngée deviendrait impossible; si la lésion
était bilatérale, le larynx serait paralysé en totalité. »
La première partie de cette phrase expose nos idées sous
un faux jour. Nous ne croyons certes pas qu'une lésion cor-
ticale unilatérale puisse jamais causer en même temps une
hémiplégie et une paralysie de la corde vocale du même côté;
mais nous ne doutons pas que ces deux anomalies ne puis-
sent exister simultanément; la paralysie des membres pour-
rait être due à une lésion corticale et celle du larynx à une
lésion concomitante de la moelle ou des nerfs périphé-
riques.
Quant a la seconde partie de la phrase, elle montre que
MM. Garel et Dor se sont fait une idée absolument erronée
de nos opinions sur l'innervation corticale. Nous ne croyons
pas qu'une lésion double des centres phonateurs des deux
hémisphères puisse déterminer une paralysie laryngée c to*
taie ^, c'est-à-dire une cessation simultanée des mouvements
phonateurs et respirateurs des cordes vocales, ainsi qu'ils
disent l'avoir observé chez leurs malades. Nous sommes, au
contraire, convaincus que les mouvements respiratoires con-
tinueraient comme si de rien n'était. Nous allons même plus
loin et sommes persuadés que des actes phonateurs produits
par des causes réflexes, comme le rire et la toux, pourraient
être exécutés sans difficulté ; le seul mouvement complète-
ment aboli dans un cas de ce genre serait le rapprochement
volontaire des cordes vocales dans le but d'émettre un son.
L'exemple clinique le plus typique de ce que nous dési-
rons faire comprendre est l'aphonie hystérique; dans cette
affection, l'influence des centres corticaux est suspendue, et
lorsque le malade essaye de parler, l'adduction des cordes
vocales est nulle ou incomplète; cependant les mouvements
respiratoires s'accomplissent sans difficulté, et l'on perçoit
un son dans les efforts de toux et dans le rire. La seule dif-
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CENTRE CORTICAL MOTEUR LARYNGÉ 309
férence entre cette espèce d'aphonie et les lésions en dis-
cussion est simplement celle-ci : dans le premier cas, Tano-
malie est fonctionnelle ; dans le second, elle est organique.
Ceci à propos des questions de pathologie, de physiologie
et de clinique qui se rapportent directement à notre sujet;
nous ajouterons quelques considérations sur la différence
qui existe entre les expériences de M. Masini et les nôtres,
car MM. Garel et Dor citent à plusieurs reprises les résultats
de M. Masini à l'appui de leurs assertions.
Nous protestons énergiquement contre le reproche qui
nous a été fait d'avoir passé sous silence les expériences de
M. Masini, bien qu'elles méritassent d'être connues. 11 sem-
blerait d'après cela que nous les ayons passées volontaire-
ment sous silence. C'est la seconde fois que nous sommes
attaqués (1), parce que, dans notre communication prélimi-
naire, nous n'avons donné que les résultats obtenus par nous,
sans mentionner les travaux de nos prédécesseurs et de nos
contemporains. Il est évident qu'on comprend mal parfois la
portée et le but d'une communication c préliminaire », et nous
déclarons de nouveau de la façon la plus positive qu'il n'est
pas, selon nous, d'usage d'entrer dans des détails historiques
lorsqu'une communication quelconque a simplement le ca-
ractère d'un travail préliminaire. Il va sans dire que nous
avons toujours eu l'intention de rendre ample justice à ceux
qui ont entrepris des recherches analogues aux nôtres en
publiant nos résultats en entier.
Quant aux expériences de M. Masini, nous nous bornerons
à dire que les résultats obtenus par lui et mentionnés par
MM. Garel et Dor nous paraissent absolument inexplicables.
Nous ne pensons pas que le nombre même des expériences
faites par tel ou tel auteur soit un argument décisif lorsqu'il
s'agit de déterminer le degré d'exactitude de leurs opinions
respectives ; cependant nous avons excité la zone de la pho-
nation un très grand nombre de fois chez divers animaux
placés sous l'influence de différents anesthésiques ; nous
(i) Berliner klinUche Woehemchrifl et BritUh médical Journal.
Janvier et férrier 1S90.
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810 J. GAREL, L. DOR
avons fait varier la force du couraot depuis le plus (mble
jusqu'au plus fort» et nous avons répété récenuaent nos expé-
ri«fibCda dans le but spécial de oontralev les recherches de
M, Masini ; mai^ nous n'avons jamais obtenu le même ré-
sultat que lui, et nous ferons observer, en terminant, que
ce fait ne nous a pas surpris; le contraire serait, a priori f
très étonnant, si Ton considère que laction des cordes vo-
cales chez rhomme et chez les animaux est absolument bila-
térale.
Des expériences subséquentes seront, nous Tespérons,
entreprises indépendamment dans le but de résoudre cette
(|uestion. En attendant, nous croyons pouvoir affirmer que
le résultat des expériences physiologiques et de l'observa-
tion clinique ne concorde nullement avec l'opinion de MM. Ga-
rel et Dor, d'après laquelle la paralysie totale (phonalioa et
respiration) d'us^ corde vocale peut être déterminée par la
destruction du centre laryngé du côté opposé*
IV
A PROPOS DU CENTRE CORTICAL MOTEUR
DU LARYNX
(néPOZfSE A MM. S£MON BT HOAgLEY)
Par MM. QkXEl' o( QOJft.
Nous noua empressons de répondre aux objections for-
mulées par MM. Semon et Horsley au sujet de notre récente
publication.
MM. Semon et Horsley affirment à nouveau que nos ob-
servations cliniques, la seconde comme la première, sont
fausses, par cette simple raison qu'elles ne justifient pas
complètement le résultat de leurs expériences sur les ani-
maux. Les deux autopsies, à leur avis, sont inoomplôtes.
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A PROPOS DU CENTRE CORTICAL MOTEUR DU LARYNX ail
parce qu'il n*y a paa d'examen microscopique du bulbe.
Nous soutenons qu'un tel examen n'était Dull«nent néces-
saire. Le bulbe, dans les deux observcd^kuaB^ n'a pas pré-
senté la moindre lésion macroscopique» et oofame dans les
deux cas les lésions consistaient ea Lésioius de ramol-
lissement, nous n'aurions pas omis de i^oir de ieèies lé-
sions.
MM. Semon et Horsley parlent de la possibilité de lésions
très minimes du bulbe, produisant des paralysies laryngées,
lésions que l'on ne peut reconnaître sans examen microsco-
pique. Us disent que de semblables conditions se sont
produites, et ils client comme exemple le cas de Byron
Delavau. L'exemple est mal choisi, à notre ayis, car, dans
ce cas, il s* agissait d'une paralysie datant de placeurs
années,, paralysie associée avec d'autres paralysies, le tout
relevant de lésions cérébrales multiples. Dans notre deuxième
observation, il n'y avait qu'une seule paralysie très récente ;
cette paralysie coïncidait avec une seule lésion cérébrale;
il était donc logique xle conclure, d'autant plus que la lésion
était récente également et de nature embolique, comme nous
l'avions fait prévoir. Avec une semblable manière d'inter-
préter, on pourrait nier toutes les lésions bulbaires en objec
tant que toute l'écorce cérébrale n'a pas passé par la lame
du microtome.
MM. Semon et Horsley nous prient d'expliquer pourquoi,
dans nos deux cas, la corde restait en positioa cadavérique,
et, à ce sujet, ils nous reprochent de ne pas parier des deux
fonctions si différentes du larynx : la phonation et la respi-
ration. Nous leur ferons remarquer que noua n'avons pas
eu la prétention un seul instant de trancher cette question.
Nous citons des faits cliniques en signalant les symptômes.
La corde était en position cadavérique, nous n'avons rien
dit de phis. Nous n'avons pas cherché à éhicider la question
des rapports entre les centres phonateurs voLootaires et les
centres respiratoires automatiques; nous n'avons pas davan-
tage soulevé l'hypothèse de centres oorticanx bulbaires.
Nous avons simplement dit qu'une lésion corticale ou intrar-
cérébrale de siège déterminé peut cliniquement produire la
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81i J. GAREL, L. DOR
position cadavérique de la corde vocale du côté opposé.
Pour nous^ c'est un fait certain.
Nous le répétons, les cas d'h/miplégie totale avec hémi*
plégie laryngée du même côté se multiplieront dès que
Tezamen laryngoscopique sera pratiqué d'une façon plus
générale. Et pour expliquer ces cas, il ne sera nullement
nécessaire d'avoir en même temps une lésion corticale et
une lésion bulbaire, comme le veulent MM. Semon et
Horsley.
Nous ferons remarquer, d'ailleurs, que nos conclusions
sont appuyées sur les expériences de M. Krause et de
M. Masini. MM. Semon et Horsley déclarent nettement que
les résultats obtenus par Masini sont inexplicables, par
cette seule raison qu'ils n'ont pu les reproduire. Physiolo-
giquement, cela ne peut-être un argument, d'autant plus
que les expériences de M. Masini ne détruisent pas les
conclusions de MM. Semon et Horsley, elles les complètent.
Comme les expérimenlaleurs anglais, Masini a démontré
l'action bilatérale d'un seul centre; mais il a prouvé, en
outre, Faction croisée de ce centre. D'après cet auteur, si
l'on excite le centre laryngé avec un courant très faible (à
peine sensible sur la pointe de la langue), on produit l'ad-
duction de la corde vocale du côté opposé. On obtient de
même la paralysie de la corde du côté opposé au centre
détruit.
Quant à nous, placés entre des expérimentateurs de
mérite incontestable, nous ne pouvons moins faire cepen-
dant que de nous ranger du côté de ceux dont les expé-
riences donnent des résultats plus complets, concordant
avec Tobservation clinique.
Nous espérons que, dans un avenir plus ou moins rap-
proché , d'autres observations viendront à l'appui de nos
conclusions. Nous souhaitons que nos distingués confrères,
qui ont entrepris avec ardeur d'élucider cette question expé-
rimentale , arrivent à des conclusions uniformes pour
trancher définitivement ce point délicat de la physiologie
laryngée.
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DE L'INFLUENZA 813
MANIFESTATIONS LARYNGIENNES
ET PHARYNGIENNES DE L'INFLUENZA
Par le D' Paul KOCH, de Luxembourg.
La grande variété des formes présentées par Tinfluenza
explique suffisamment la fréquence des lésions observées
dans les différents organes. Ces troubles locaux prédominent
souvent dans le tableau symptomatique de Taffection géné-
rale, et il est bon de les connaître, tant pour compléter la
symptomatologie que pour ne pas se méprendre sur leur im-
portance réelle. Leur pronostic, dans ce cas, n*est pas aussi
grave que quand ils ont une autre origine; ils semblent
guérir tout simplement par Texpectation et le traitement
symptomatique; leurs formes variées, leur disparition gra-
duelle et spontanée, la convalescence si lente des malades
nous prouvent que Tinfluenza est une maladie bactérienne,
bien que le microbe ne soit pas encore découvert. Sous ce
rapport, notamment par Tinstabilité et la diversité des symp-
tômes locaux, l'influenza ressemble au typhus qui, lui aussi,
se manifeste sous les formes les plus diverses, bien que
toutes ses formes ne représentent qu'une seule et même in-
fection; ce caractère a donné lieu aux dénominations de la-
ryngotyphus, de bronchotyphus, de pneumotyphus, de né-
vrotyphus, de typhus cérébral, de typhus abdominal. Le
microorganisme de l'influenza provoque donc dans l'économie
un changement morbide sous l'influence duquel se forme un
poison, une ptomaïne ou toxine, laquelle produit seulement
les symptômes caractéristiques si variés de l'influenza. Si
Ton veut faire une classification, naturellement artificielle et
incomplète comme toutes les classifications, des symptômes
le plus régulièrement observés, on peut distinguer : 1* une
forme gastrique avec ses symptômes gastro-intestinaux pré-
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314 P. KOCH
dominants et sa durée la plus longue; 2*» une forme nerveuse
caractérisée par des maux de tête, des névralgies, des dou-
leurs musculaires, des paralysies de courte durée ; c'est elle
qui prouve le mieux le caractère infectieux de Tépidémie
actuelle; 3*» la forme respiratoire qui atteint surtout aux
premières voies aériennes ; c'est elle qui fournit les affec-
tions prononcées et primitives du nez et du pharynx, les la-
ryngotrachéites rebelles, les bronchites capillaires et les
pneumonies catarrhales, affections qui font beaucoup de vic-
times, notamment si les personnes atteintes présentent déjà
des affections pulmonaires ou cardiaques antérieures. Les
lésions des premières voies respiratoires, soit qu'elles sur-
gissent au début de la maladie, soit qu'elles se montrent seu-
lement après la disparition de la fièvre, doivent être regar-
dées non comme des complicatioas, mais plutôt comme des
manifestations normales d'une épidémie zymotique bénigne
ou grave, selon le milieu, l'âge, les circonstances concomi-
tantes, à l'exemple des grandes épidémies classiques qui se
déversent sur nos contrées sous iforme de pandémies carac-
térisées par des symptômes inaccoutumés.
C'est pour la septième fois dans ce siècle que l'influenza
frappe l'Europe, nous ai*riyant chaque fois de la Russie; il
est étonnant que dans l'histoire des épidémies antérieures
on ait fait à peine mention des affections locales si é\ identes
du nez, du pharynx et de l'organe vocal. Presque toujours
la muqueuse de ces organes est frappée d'emblée, et la pro-
pagation s'efSectue plus tard seulement sur les organes de
l'ouïe et de la vue. Les otites moyennes aiguës d'emblée,
beaucoup plus intenses que les otites ordinaires (Braine,
Lœvenberg, Gellé, etc.), pouvant progresser jusqu'à l'in-
flammation hémorrhagique du tympan (Dreyfuss), tout à fait
comme dans un cas de typhus (Politzer), ou dans la variole
(Wendt), ces otites idiopalhiques sont relativement rares ;
dans la grande majorité des cas, elles se forment par la pro-
pagation de l'inflammation naso-pharyngienne sur la trompe
d'Eustache (Glover), comme dans la rougeole (Tobeifcz),dan6
la scarlatine, dans la diphihérie (Burckhardt-Mérian), dans le
typhus récurrent (Luchhan). Les affections idiopathiquas
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DE L'INFLUENZA 815
de L'organo de la vue sont plus rares encore ; ce n'est que
pai* exception que la conjonctive est frappée d'emblée. L'oe-
dème des paupières semblable à l'œdème palpébral de la
trichinose et de la maladie de Bright, la conjonctivite simple
ou oonbinée à l'épisclérile, les rares abcès de la paupière
supérieure (Landolt) rappelant ks phlegmons de Térysipèle
fadaJy la parésie du muscle ciliaire (Del£u:roix), comme dans
la dipkthérie, me soBit observés qu'aptes la disparition de la
fièvre, et prouves! ainsi la pcopagatioa delà maladie du naso-
pharynx à Toeil par Tintermédiaire du canal naso-lacrymal.
Si, d'un côté, le naso-pharynx sert de point de départ aux
affections des organes de Touïe et de k vue, nous voyons la
propagation s'effectuer dans le sens inverse vers le larynx,
les bronches, lea bronchioles et les alvéoles pulmonaires
pour engendrer la laryngite, la trachéite, les bronchites
simple ou capillaire, les foyers caséeux de la partie dorsale
de la base des poumons. Les pneumonies d'emblée, en effet,
sont très rares.
Ainsi le naso*pbapynx est le point d'origine d'un très grand
nombre d'affections locales qui surviennent dans le cours de
l'inflaenza; il est toujours pvis d'emblée, rinflammatioa de
la muqueuse est bien plus iaiense que dans le coryza et la
pharyngite non infectieuses ; la muqueuse nasale est souvent
enflée, au point qu'à bouche fermée oa entend le stridor na-
sal ; on est tenté de croire que le naso^pharynx représente
le début de l'infection générale; les douleurs frontale et pha-
ryngienne qui ne disparaissent pas avec la fièvre, mais qui
cessent seulement avec le dégonflenent des muqueuses na-
sale et pharyngienne, semblent confinner cette opinion.
Ces symptômes exagérés de pharyngite, à défaut d'anam-
nèse, pourraient faire penser à une manifestation syphilitique ;
la muqueuse, d'un rouge violacé et très œdématiée, ressemble
assez à l'érysipèle idiopathique de cette région; à cette
occasion, Bouchard et Weichselbaum ont ti*ouvé dans les sé-
crétions naso-pharyngiennes le streptiococcus et le pneumo-
ooccus, bactéries caractéristiques de Térysipèle et de la pneu-
monie suppures (Friedlander) ; la luette, rougie, gonflée,
souvent déviée par suite d'un oedème unilatéral, peut «muler
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816 P. KOCH
un symptôme très connu de Talbuminurie. Cette innitration
œdémateuse s'empare souvent des minces couches muscu-
laires sous-jacentes, notamment de celles du voile du palais;
par suite ces muscles infiltrés ne fonctionnent qu'incomplè-
tementy parésie qui dure beaucoup plus longtemps que Tin-
flammalion primitive et qui guérit cependant d'elle-même,
sans être traitée spécialement. Je n*ai pas observé de parésie
laryngienne ayant pour origine Tinflammation locale, mais
la possibilité de ces parésies^ suite d'iniluenza, peut être ad-
mise en principe.
Ces paralysies consécutives, qu'il faut regarder comme le
produit direct et inévitable d'une inflammation locale, sont la
représentation exacte des paralysies plus ou moins complètes
qui suivent de près des ulcérations diphthéritiques guéries.
Les lésions des premières voies aériennes dont je viens
de parler sommairement doivent être regardées comme les
symptômes presque pathognomoniques de rinfluenza; il se
peut qu'elles soient peu prononcées et qu'elles passent à peu
près inaperçues, vu la prépondérance d'autres symptômesi
mais elles ne font jamais défaut; leur pronostic est un des
meilleurs. Mais les parésies et les paralysies qui se déclarent
à une période plus reculée et que Ton ne peut plus regarder
comme résultant des inflammations locales sont d'une im-
portance toute autre; leur pronostic n'est plus si favorable;
toujours leur durée est très longue malgré le traitement ins-
titué. J'ai observé un cas de paralysie symétrique du voile
du palais, paralysie qui rendait la déglutition très pénible;
le malade, médecin lui-même, est loin d'être guéri; comme
l'affection primitive du pharynx n'avait pas été très pronon-
cée et comme cette paralysie ne s'est montrée que pendant
la convalescence, il faut admettre une cause générale. Un se-
cond cas concerne une enfant âgée de 12 ans qui, après une
attaque d'influenza, a gardé une parésie du voile du palais
qui rend la voix nasillarde. Un troisième malade, qui fut en
proie à une forte attaque d'influenza, est atteinte d'une para-
lysie incomplète des muscles crico-ary ténoïdiens postérieurs ;
le laryngoscope ainsi que les autres symptômes montrent
rimage clinique de la paralysie respiratoire de la glotte dont
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SUPPURATIONS DE I/OREILLE 317
la gravité est connue ; l'affection ne &'est déclarée que peu
à peu pendant la convalescence. Ce malade est toujours dans
le même état malgré le traitement institué.
Ces exemples de paralysie grave des premières voies
aériennes n'ont rien de surprenant, puisque Tinfluenza est
une maladie infectieuse ; ils font partie de toute une série
d'affections nerveuses graves observées sur d*autres or-
ganes, après la disparition des symptômes aigus de Tin-
fluenza. G*est ainsi que les auteurs ont observé la paralysie
du bras droit (Henoch), la paralysie du grand sympathique
droit (Holz), la névrite destructive multiple avec ses suites
si fâcheuses (Kemak), la paralysie du pneumogastrique avec
ses conséquences si dangereuses pour les poumons (respira-
tion Cheyne-Slokes) et pour le cœur (arythmie, syncopes
mortelles) : toute une série de troubles sérieux qui démon-
trent l'invasion de l'organisme par un poison inconnu, par un
microbe non encore découvert, qui fait beaucoup plus de
ravages qu'on ne voulait l'admettre au début de l'épidémie.
VI
DE L'EMPLOI DU SALOL CAMPHRE
CONTRE LES SUPPURATIONS DE L'OREILLE
Par H. CUVIIXIER, interne des hôpitaux de Paris
et de la clinique laryngologique de l*h<)pital Lariboisière.
Dans la thérapeutique des maladies de l'oreille, la médi*
cation antiseptique doit, à l'heure actuelle, sous l'influence de
la théorie microbienne, s'imposer au détriment de toutes les
autres méthodes, en usage dans ces derniers temps encore,
contre les otorrhées. Malheureusement la plupart des sub-
stances antiseptiques, successivement employées, ont dû
être abandonnées, leur action ne pouvant s'exercer sans ir-
riter violemment la peau du conduit ou la muqueuse tym-
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318 H. CUVILLIER
panique, et c*esl à Tacide borique, soit en poudre, soit en
solution, cfue Von est arrivé à donner la préférence. Mais
d*une part le traitement par les poudres présente de graves
inconvénients, eit d'autre part l'emploi exclusif des solutions
boriquées, dont le pouvoir antiseptique est assez faible, né-
cessite «m traitement extrêmement pan^longé.
Dos recherches récentes faites par M. Désesquelle, in-
terne en pharmacie à l'hôpital Lariboisière, l'amenèrent à
découvrir la propriété de se liquéfier que possèdent le cam-
phre et certains corps de la classe des phénols, quand ils
sont mélangés à froid ; et il réussît ainsi à produire deux
nouveaux antiseptiques, le naphtol camphré et le salol oam*'
phré. L'emploi du naphtol camphré s'est rapidement géné-
ralisé en chirurgie; les excellents résultats qu'on en obtient
dans les otites moyennes suppurées ont été bien mis en
lumière dans la thèse de notre ami le D' Diimont.
Le sâlol camphré, d'une découverte plus récente, est gé-
néralement moins connu ; il nous a paru intérossant d'essayer
son action contre les suppurations de Toreille, d'autant plus
qu'il présentait sur le naphtol camphré certains avantages,
celui, par exemple, d'être moins irritant. Nous avons obtenu,
même dans des cas invétérés des guérisons si rapides et si
complètes que nous avons cru utile de publier les résultats
de ce nouveau mode de traitement.
Il
Le salol camphré a été signalé en 1888 par M. Désesquelle,
qui en a donné en 1889, dans le Mémorial thérapeutique^ son
mode de préparation.
Prendre 30 grammes de salol, les mélanger avec 20 gram-
mes de camphre; pulvériser finement chaque substance;
chauffer doucement le mélange jusqu'à fusion complète ;
n'ajouter ni alcool ni eau; filtrer et conserver le liquide
obtenu dans des flacons en verre jaune, hermétiquement
bouchés; sans quoi il se volatilise et s'altère.
En se basant sur les lois de la thermochimie et les pro-
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SUPPURATIONS DE L'OREILLE 319
priétés physiques du salol camphré, on peut le oûosidérer
comme une combiDaison moléculaire.
Des deux corps qui enlisent dans sa composition, Fun,
le camphre, est trop connu pour que nousy insislions; c'est le
camphre dextrogyre ou camphre du Japon, extrait du laurus
camphora et rangé dans la classe des carbonyles par Ber-
thelot.D'ftprès WiddomanOyMeyar et Sohneideberg, ils'oxyde
dans récoDomte et s'assimile les éléments de Tacide glyeu-
ronique; l'acide camphoglycuronique ainsi formé eat ^éiàr
miné pai* les reins à l'état libre ou associé à l'uréeL.
Quant au salol (C^^H^oOS), il a été préconisé pour la pre-
mière fois en France par MM. Périer et Patein, comme 9ub«
stance antiseptique capable de remplacer Tiodeforme en
chirurgie {Revue de chirurgie^ 1887); appelé aussi saiKTjrlate
de phényle, étber phénylsalicylique, il a été préparé en 1883
par le professeur NenckL, de Berne. Il résulte de la substitn*
tion dans l'acide salicylique du radical phényle k un atome
d'hydrogène.
Il cristallise en prismes orthor]M)mbiques fondant vers 42'',
insolubles dans l'eau, soluble8dansrétber,le chloroforme^ la
benzine, l'essence de tbérébentine, les huiles fixes et vola-
tiles» peu solubles dans l'alcool.
M. Patein, pharmacien en chef de Tbôpital Lariboisière, a
fait sur Télimiiialion du salol daiM l'éoonomîe des recher-
ches d'où il résulte que le salol appliqué sur les plaies passe
dans le sang et s'y dédouble par hydratation en ses généra^
teurs, sous l'action de l'alcalinité du sang. L'acide salicy-
lique pi*oduit se transâdrue ea a(»de caûcyiurique, de la
même manière que l'adde benzoïque se transforme an acide
hippurique.
Il est facile de constater la présence de l'aeîde salicyhirique
dans Turine au moyen des sels ferriqaes qui donnent «ne
belle ooJoration violette. On peut aussi avoir recours au pro-
cédé indiqué par M. Yvon, qui consiste à ajouter à l'urine
environ 1 0/0 d'acide cblorhydrique et à agiter avec de
Tétlier dans un tube à essai» Cet étber se sépare an dissol-
vant l'acide salicylurique mis en liberté par l'acide ohlorhy-
drique. On place dans un verre à pied une solution étendue
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820 H. CUVILLIER
de perchlorure de fer, puis, au moyen d'un tube effilé, on dé-
cante réther qui surnage au-dessus de Turine, et on le fait
couler à la surface de la solution de perchlorure. A mesure
que réther, en s'évaporant, abandonne de Tacide salicylique,
il se développe une belle coloration violette à la surface de
séparation. Dans la plupart des cas, on retrouve Tacide sa-
licylique dans les urines deux heures après le pansement, et
si la dose est suffisante on peut le retrouver pendant les
huit jours qui suivent.
On se trouve ainsi en présence d'une action antiseptique
locale et générale prolongée, qui permet de supposer que
remploi du salol camphré pourra empêcher les inoculations
secondaires et les récidives si fréquentes dans les otorrhées.
Le salol camphré, en effet, se comporte vis-à-vis des plaies
comme si le salol et le camphre étaient isolés, et pour s'as-
surer de son absorption et de son élimination, il faut prati-
quer la recherche du salol dans l'urine, selon les procédés
rappelés plus haut.
Les propriétés du salol camphré sont celles communes en
général aux autres phénols camphrés. C'est un liquide onc-
tueux au toucher, incolore, très dense^ insoluble dans l'eau,
peu soluble dans l'alcool, très soluble dans Téther, le chloro-
forme, les huiles fixes ou volatiles, mauvais conducteur de
la chaleur et de l'électricité. Exposé à l'air libre, il se dé-
compose, mais bien plus lentement que le naphtol camphré.
Le camphre se volatilise et le salol se dépose en magnifiques
cristaux; sous l'action de la lumière, il se colore; d'où la .
nécessité que nous avons indiquée plus haut de le conserver
dans des flacons bouchés à l'émeri et en verre jaune pour
le soustraire à l'action des rayons chimiques.
Le salol camphré dissout Tiode en assez forte proportion,
et un grand nombre de corps organiques, tels que les alca-
loïdes du quinquina, le chlorhydrate de cocaïne, les phénols
et leurs dérivés, le chloral hydraté, etc.
Le fulmicoton immergé dans le salol camphré s'y gonfle
peu à peu et donne par agitation du mélange une pâte d'as-
pect visqueux, présentant l'apparence du coUodion. Ce mé-
lange, découvert aussi par M. Désesquelle et auquel il a
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SUPPURATIONS DE L'OREILLE 321
donné le nom de celluloïd salolé se Iransforme par suite de
l'évaporation du camphre en un vernis transparent solide
et très adhérent, qui peut remplacer avantageusement le
collodion.
m
Le pansement au salol camphré trouve son indication
dans tous les cas où il y a suppuration de Toreille, que Ton
ait à traiter une otite externe ou une otite moyenne, que
raffection soit aiguë ou chronique.
Pour rappliquer il faut au préalable nettoyer le conduit
auditif par une injection boriquée tiède poussée doucement,
que Ton se trouvera bien de faire précéder d'une douche
d'air, dans les cas où on a affaire à une suppuration de la
caisse.
Puis on achève de débarrasser le conduit du pus qui
pourrait s'y trouver, en séchant avec du coton antiseptique.
On prend alors une petite tige à oreille, coudée à angle
obtus, de façon que la main qui tient l'instrument n'inter-
cepte pas les rayons lumineux, pouvant se monter sur un
manche ou terminée par une petite plaquette permeltanl de
saisir plus facilement l'instrument entre le pouce et les deux
premiers doigts. A l'extrémité opposée, légèrement renflée,
on roule un petit tampon de ouate hydrophile que l'on a
soin de ne serrer que très légèrement ; puis, on le trempe
dans la solution de salol camphré, jusqu'à ce qu'il soit com-
plètement imbibé. On le retire, en Texprimant par pression
sur les parois du flacon. A l'aide du spéculum et du miroir
frontal, on l'introduit dans le conduit, et se servant d'ime
autre tige qui maintient le coton dans l'intérieur du spé-
culum, on retire la première sur laquelle il était monté et
on le pousse dans le fond de Toreillo de façon à le mettre
en contact avec toutes les parties suppurantes. Par-dessus
ce tampon, on applique de la ouate antiseptique ordinaire, de
manière à fermer l'orifice même du conduit.
On doit avoir soin de rouler un tampon d'une dimension
▲NNALB8 DBS MALADIB8 DE L*0REILLB ET DU LARYNX. — XVI. 28
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322 H. CUVILLIER
telle qu'on puisse l'introduire sans efforts à travers le spé-
culum et qu'en même temps le malade puisse le retirer faci-
lement. 11 faut, en effet, recommander au malade de l'en-
lever le soir inéme ou vingt-quatre heures après au plus tard.
Dans les cas où la suppuration est très abondante et se
reproduit avec une grande rapidité, il est de toute nécessité
de ne pas emprisonner le pus dans la caisse, de façon à
éviter la douleur et même les accidents plus graves qui en
pourraient résulter.
Le pansement au salol camphré doit être appliqué par le
médecin tous les deux Jours; dans l'intervalle on recom-
mandera au malade de faire plusieurs fois par jour, selon
que la suppuration est plus ou moins abondante, des injec-
tions boriquées tièdes avec une solution à 2 0/0.
A côté de ce traitement local et comme adjuvant, on
devra, s'il y a lieu, instituer un traitement général en rap-
port avec chaque cas particulier, et, en même temps, point
sur lequel nous insisterons, tenir grand compte de l'espace
naso-pharyngien. Il faudra l'echercher et traiter tontes les
manifestations inflammatoires qui peuvent s'y rencontrer
et non seulement entretiennent, mais souvent produisent
l'écoulement, telles que végétations adénoïdes, rhiuo-pha-
ryngite chronique, hypertrophie des amygdales, etc.
Nous savons, en effet, d'après les travaux de M. Netter
sur les suppurations de l'oreille» que les microbes patho*^
gènes, streptocoques, pneumocoques, microcoques de Fried-
lânder, staphylocoques, se rencontrent même chez des su-
jets sains dans les fosses nasales, dans le pharynx, dans les
cryptes amygdaliennes. Il faut donc insister auprès des ma-
lades sur la nécessité de faire une antisepsie rigoureuse du
nez et du rhino-pharynx, et le meilleur moyen pour arriver
à ce but est de prescrire des irngalions nasales boriquées,
répétées plusieurs fois par jour, à l'aide du siphon.
OBSERVATIONS.
OusERVATioN I. — F..., 84 ûDS, vient à la clinique le
12 avril 1890. Son oreille droite coulo depuis Tenfanoe; douleurs
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SUPPURATIONS DE L»OREILLE 323
vives dans la tète du môme côté. Pas de bourdonnements, pas
de vertiges. Le tic tac de la montre n*est perçu qu'au contact.
Exaweo, — Pus dans le conduit. I^avages boriques. On voit
alors le tympan entièrement détruit. La caisse est rouge, tu-
méfiée.
Pansement au salol camphré. Lavages boriques deux fois
par jour.
45 avril. — Écoulement presque tari.
17 avril. — Écoulement entièrement disparu. Plus de dou-
leurs.
Observation II. — G. . ., 57 ans, se présente le 12 avril 1890.
Est malade depuis un mois. Début par douleurs et bourdonne-
ments. Écoulement léger à droite. Bourdonnements fréquents.
Pas de vertige. Douleurs violentes, surtout la nuit.
Audition de la montre au contact à droite; O^^bO à gauche.
Normale à Tapophyse mastoîde.
Examen. — Conduit rouge, tuméfié, notablement rétréci à
droite. Tympan terne, dépoli.
A gauche, sclérose légère du tympan.
Pansement au salol camphré. Lavages boriques tous les deux
jours deux fois.
15 avriJ. — La douleur a diminué.
17 avril. — Bourdonnements très prononcés à droite. Douleur
persiste. Écoulement encore appréciable.
19 avril. — Plus d'écoulement. Le rétrécissement du conduit
a notablement diminué.
24 avril. — Écoulement totalement disparu. Douleur persiste
derrière Toreillo droite.
Observation III. — D. . ., 18 ans, vient le 5 avril 1890. Écou-
lement, depuis l'Age de 8 ans, de Toreille gauche. Pas d'eczéma.
Audition de la montre 0*,80 à droite; au contact à gauche.
Pas de douleur ; pas de bourdonnements ; pas de vertiges.
Examen. — Écoulement abondant; pus môle de sang, à
gauche. Lavages boriques.
On voit alors le conduit à moitié rempli de masses végétantes.
Le tympan est entièrement détruit. La muqueuse de la caisse
est ronge, végétante.
Pansement au salol camphré. Lavages boriques.
12 avril. — L'oreille ne coule plus. On trouve sur le fond de
la caisse du pus concrète que Ton ramène avec la ouate.
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324 H, CUVILLIER
La muqueuse apparaît alors rosée. Végétations considérable-
ment diminuées.
17 avril, — L'écoulement est tari. On ne trouve plus de pus
dans Toreille.
2:2 avril. — Écoulement entièrement disparu. Végétations
affaissées.
Observation IV. — A.,., 7 ans, vient le 30 mars. L'oreille
droite coule depuis deux ans, à la suite de la rougeole. Douleurs
assez vives; écoulement intermittent (pus fétide mêlé de snng).
Tempérament lymphatique nettement accentué : végétations
adénoïdes. Ablation sous le chloroforme.
A la suite do Topéralion, écoulement notable de l'oreille
droite; douleurs dans Toreille gauche et bourdonnements.
4 avril. — Écoulement purulent bilatéral. Douleurs intermit-
tentes. Lavages boriques.
Tympon droit entièrement perfore. 11 ne rest^3 plus qu'une
minime portion do la partie supérieure.
A gauche, perforation sous-ombilicale.
Pansement au salol camphré. Lavages boriques. Irrigations
nasales.
8 avril. — Même état.
10 avril. — Même état. A droite, écoulement légère.Ticul san-
guinolent.
là avril. — Écoulement notablement diminué des â côtés.
Toujours un peu de sang à droite.
15 avril. — Idoin.
49 avril. — Éitoulement tari à gauche ; très faible à droite.
2i avril. ^^ Écoulement entièrement disparu des 2 côtés.
Observation V. — G..., 12 ans, se présente le 29 mars.
Début par mal de gorge, il y a 15 jours. Puis douleurs d'o-
reille, il y a 6 jours à droite, il y a 2 jours à gauche. 1/appari-
tion de l'écoulement a coïncidé avec les douleurs. Au lition de
la montre au coniact des 2 côtés.
Examen. — Pus des 2 côtés dans le conduit. Âtrésie notable à
gauche. Lavages boriques.
Tympan droit fortement congestionné, bombé ; plus de
triangle lumineux.
Tympan gauche rouge à la partie supérieure; recouvert de
pus à la partie inférieure.
Rhino-pharyngile. Hypertrophie des amygdales.
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SUPPURATIONS DE L'OREILLE 325
Pansement au salol camphré. Injections boriquées dans To*
reille. Gargari^mos au brate de soude ; irrigations nasales
borîquées.
!•' avriL — Écoulement notablement diminué, presque nul.
Entend mieux.
2 avril. — Audition de la montre 0-,40 à droite, 0-,50 à gauche.
Un peu de pus seulement à gauche ; rétrécissement notable-
ment diminué. Congestion des tympans beaucoup moins
vive.
5 avril, — Audition revenue normale. Écoulement entière-
ment tari des 2 côtés.
Observation VI. — Q...y6an8, se présente à la clinique
pour des troubles dus à la présence de végétations adénoïdes
considérables ; respiration difâcile par le nez ; ronflement pen-
dant le sommeil, qui se fait la bouche ouverte. Diminution pro-
gressive de Taudilion depuis 6 mois. Mal de gorge depuis
8 jours; hypertrophie des amygdales notabie surtout à gauche.
Le 2i et le 27 mai*s, ablation de masses adénoïdes considé-
rables avec la pince de Lœvenberg. Irrigations nasales bori-
quées; a la suite de la 2* prise, fièvre, douleur vive dans la
région du cou et du côté des oreilles.
6 avril. — Écoulement de Toreille droite.
10 avr/7. — Pus dans le conduit. Lavages boriques. Perfora-
tion du tympan en avant du marleau ; le reste de la membrane
est rouge et desquamé.
Pansement au salol camphré. Lavages boriques.
73 avril. — Écoulement notablement diminué à droite. Dou-
leurs et dureté de Touïe à gauche; bains boriques.
i5 avril. — Écoulement tari à droite. Entend bien de To-
reille gauche; plus de douleur.
Orsbrvation vil — g..., 15 ans. Vient le 20 mars 1890.
Écoulement des deux oreilles , depuis 6 mois à droite, depuis
un mois à gauche. Bourdonnements et douleurs par moments
à gauche. Audition 0",05 à droite, 0",25 à gauche.
Tempérament strumeux. Masses adénoïdes dans le rhino-
pharynx.
Examen. — Pus d.ms le conduit, qui est rouge des 2 côtés.
Lavages boriques. Tympan gauche perforé dans sa plus grande
partie. Il ne persiste plus qu^en haut un segment de la mom-
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8â6 H. CUVILUER
brane, où on retrouve^ sous forme d*un point blanchâtre sail-
lant, l'apophyse externe du marteau.
Végétations assez volumineuses à la partie postéro-infërieure
de la caisse.
A droite, vestiges rouges du tympan à la partie supérieure,
dans lesquels on retrouve Tapophyse externe du marteau.
Pus concrète dans la caisse.
Pansement au salol camphré. Injections boriquées.
25 /nâr5. — Écoulement notablement diminué des 2 côtés.
1®' avr/7. — Audition améliorée.
Le malade n'a pas enlevé son coton à gauche depuis Tavant-
veille. Cependant, pas de douleurs, et derrière on trouve
très peu de pus. Les végétations ont considérablement di-
minué.
1"^ prise de végétations adénoïdes avec la pince de Lœwen-
berg. Irrigations nasales.
5 avril, — Va tout à fait bien. Écoulement très faible des
2 côtés. Audition presque normale.
8 avril. — Attouchement des végétations de l'oreille gauche
avec le nitrate d'argent.
10 avril, — Écoulement presque nul à droite; très léger à
gauche. Les végétations ont presque complètement disparu.
2^ prise de végétations adénoïdes. Peu de chose, sauf à
gauche .
12 avril. — Écoulement tari à droite.
22 avril, — Écoulement complètement tari des 2 côtés. Les
végétations ont disparu à gauche ; le fond de la caisse est
sec, sclérosé.
Observation VIïI. — G..., 14 ans. Vient le 17 avril à la
clinique. Pas de gourme dans Tenfancs. Écoulement depuis
T ou 8 ans a droite. Audition, 0-,02 à droite; 0-,20 à gauche.
Pas de douleurs; pas de bourdonnements; pas de vertiges.
Examen. — Pus dans le conduit à droite. Lavages boriques.
Tympan détruit dans toute sa portion sous-ombilicale. Panse-
ment au salol. Lavages boriques.
22 avril, — Écoulement a notablement diminué.
24 avril, — Écoulement presque complètement disparu.
(En traitement.)
Observation IX. — H..., 4 ans, vient le 17 avril. Depuis
18 mois, écoulement de Toreille droite. Pas de bourdonne-
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TRACHEOTOMIE CHEZ L'ADULTE 8Î7
méats, ni de vertiges; douleurs par momeois. Audition 0",10
à droite ; 0«,50 à gauche.
Examen, — Conduit considérablement rétréci à droite; pus.
Pansement au salol camphré. Lavages boriques.
22 avril, — Écoulement à peu près stationnaire.
24 avril, — Écoulement notablement diminué.
(En traitement.)
VII
CONTRIBUTION A UETUDE DU MANUEL OPERA-
TOIRE DE LA TRACHEOTOMIE CHEZ L'ADULTE,
Par ë, IhLOVEII (interne provisoire des hôpitaux de Paris).
En abordant une fois de plus un sujet si souvent traité,
nous ne nous proposons pas de révéler un procédé nouveau.
Nous désirons seulement insister sur quelques particula-
rités du mode opératoire de la trachéotomie chez l'adulte.
Ces particularités, nous le répétons, répondent à un certain
nombre de moyens chirurgicaux aujourd'hui connus de
tous les opérateurs, mais non intercalés avec assez d'ordre,
peut-être, pour pouvoir en tirer tout profit, dans les diffé-
rents temps de la trachéotomie.
Durant toute cette année, que nous terminons à regret,
chez notre excellent maître M. le D' Gouguenheim, nous
avons eu bien souvent l'occasion de nous rendre compte,
sur son observation, pendant les trachéotomies auxquelles
nous avons assisté comme aide ou que nous avions Tavan-
tage de faire sous ses yeux, des faits dont nous voulons
parler.
Dans le but d'obtenir une hémostase continue et complète
pendant toute la durée de TopéralioD, quelques opérateurs
mettent aujourd'hui en pratique la trachéotomie au thermo-
cautère.
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328 J. GLOVER
Elle a le défaut d'être suivie d'une plaie laide et irrégu-
lière, et réliminalion future des eschares demande une
constante surveillance. Elle a la qualité de fournir Théino-
stase complètes recherchée. Nous employons dans le service
de notre maître la sonde cannelée surtout, le thermo cautère
quelquefois et, d'une façon spéciale, le bistouri un in?tant
au début pour Tincision de la peau et un instant à la fin pour
la ponction de la trachée.
Une condition qui nous semble presque essentielle pour
pouvoir agir comme nous l'indiquerons est d'avoir le temps.
Il faut que ce ne soit pas une trachéotomie d'urgence abso-
lue (|ue Ton ait à faire, car alors nos quelques remarques
n'auront plus rien de pratique. Le manuel opératoire que
nous allons décrire correspond à une opération lente. Tou-
tefois nos opérés ne sont jamais restés sur la sellette pen-
dant un temps exagéré; la durée de l'opération a toujours
oscillé entre cinq minutes et un quart d'heure. Par le fait
même de la lenteur avec laquelle on sera obligé d'opérer,
on pourra songer constamment à observer une antisepsie
rigoureuse.
Premier TEMPS. — L'asepsie du champ opératoire une fois
établie et le malade placé dans la position classique que nous
n'avons pas à décrire, on pratique dans un premier temps
rincision cutanée au bistouri droit, comme dans toute tra-
chéotomie, mais en laissant immédiatement intactes les
couches sous-cutanées. On aura soin de ne pas redouter la
prolongation en bas de l'incision superficielle. Nous prati-
quons de coutume une incision partant du tubercule cricoï-
dien, d'une évaluation centimétrique très variable, mais
assez longue pour permettre d'évoluer avec facilité profon-
dément dans la plaie. Nous sommes même obligés de tou-
jours placer ensuite un ou deux points de suture dans la
partie inférieure au-dessous de la canule.
Deuxième temps. — Ceci fait, mettant de côté le bistouri,
pour la fln de l'opération, on prend en main la sonde can-
nelée. Cette sonde cannelée doit être assez longue pour
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TRACHÉOTOMIE CHEZ L'ADULTE ^9
qu'on puisse la tenir solidement, assez résistante pour ne
pas se tordre avec facilité, comme presque tous les instru-
ments de cette sorte, enfin bien mousse sur ses bords, de
façon à déchirer sans couper, et un peu en pointe à son
extrémité. Avec celte sonde cannelée, dans un second temps^
on lacère les couches cellulo-graisseuses sous-cutanées, en
écartant les veines, s'il en existe; on tente de déchirer len-
tement, sans brusquerie, Taponévrose cervicale superficielle,
peu résistante. On fait de même pour Taponévro^^e moyenne,
plus tenace, et qu'on entame difficilement. Si la déchirure
simple de ces aponévroses paraît impossible, on les charge
sur la sonde cannelée, par petits lambeaux, en pratiquant
des boutonnières étagées, et on effectue la section au thermo-
cautère porté au rouge sombre. On a écarté avec soin des
portions d'aponévroses chargées sur la sonde, les veinée
jugulaires antérieures superficielles ou profondes, ou encore
l'artère thyroïdienne, si on trouve ces vaisseaux en chemin.
Pendant la lacération des tissus fibreux aponévrotiques, il
suinte à peine quelques gouttes de sang qu*un tampon appli-
qué en compression étanche en quelques instants.
Le champ opératoire est exsangue. Par instant, on a soin
d'explorer avec la pulpe de findex droit, pour savoir où en
est la section des aponévroses. Celle-ci doit commencer au-
dessus du cricoïde et être juste assez large pour loger la
pulpe de findex, c'est-à-dire pour loger amplement le ca-
libre de la canule. Nous recommandions plus haut une large
incision à la p au. On comprend aisément maintenant qu'il
doit être beaucoup plus facile de déchirer suffisamment les
aponévroses dans une plaie en entonnoir où l'on a de la place,
que dans une plaie en puits. On termine enfin ce deuxième
temps en écartant les muscles sur la ligne médiane, on
dénude entièrement la trachée. Pour tout cela, rien de par-
ticulier.
TaoïsièMiE TEMPS. — Dans un troisième temps, après avoir
étanché la plaie à peine humide, on ponctionne la trachée,
dans laquelle ne doit presque pas pénétrer de sang, si l'opé-
ration a pu être faite en suivant ces préceptes. On introduit
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880 J. GLOVER
la canule sur l'ongle de l'index droit qui écarte, en les dépri-
mant, les deux lèvres de la plaie trachéale. Nous plaçons
d'habitude sur la commissure inférieure des lèvres de la
boutonnière aponévrotique une branche do l'écarteur de
Farabeuf, que Ton retire avec dextérité au moment de Tinlro-
^uction de la canule. Ainsi, on limite en bas la course dû
bistouri redoutable dans cette direction.
La laryngotomie inlercrico-lhyroïdienne est encore plus
simple, au point de vue hémori*hagique, à faire par cette
méthode que la trachéotomie sous-cricoïdiennc. Quant à la
trachéotomie inférieure, elle présente de grandes difOcultés,
aussi bien au bistouri qu'en usant de la sonde cannelée. La
préférence pour ce dernier instrument est donc tout indi-
quée, puisqu'il met presque sûrement à l'abri du danger
d'hémorrhagie.
Chez l'enfant, la trachéotomie à la sonde cannelée unique-
ment est extrêmement simple et assez rapide, vu le peu de
résistance des aponévroses. Toutefois, Thémorrhagie étant
ici moins à redouter et moins gênante que chez l'adulte,
l'opération au bistouri est très couramment préférée, avec
raison, pour sa plus grande rapidité.
En somme, les avantages qui peuvent être retirés de l'em-
ploi méthodique et presque exclusif de la sonde cannelée et
du thermocautère méritent de ne pas être dédaignés, puis-
qu'ils consistent à fournir une hémostase complète et perma-
nente pendant la durée totale de l'opération, ce qui, diminuant
les périls de cette intervention, simplifie en même temps
l'exécution d'une trachéotomie chez l'adulte.
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RHINITES ET SURDITÉS «81
VIII
RHINITES ET SURDITÉS
Par le D' SÉNAC-LASRATVCIB
I
Le physiologisme de la fonction auditive comporte un certain
nombre d^éléments qui, ensemble, établissent l'acuité auditive.
L'affaiblissement et Taltéralion fonctionnelle en lesquelles se ré>
sume toute surdité physiologique et morbide se jugent par la
perte d'un ou de plusieurs de ces éléments.
Enregistrons d'abord la notion de bruits et de sons dont le
tic tac de la montre et le diapason nous offrent un exemple
particulièrement adapte à l'examen de la fonction.
Dans la voix parlée, notons la voix murmurée, et de même
que dans la voix chantée, reconnaissons en elle des notes éle-
vées, moyennes et basses. A tenir compte, dans les deux, des
sons fondamentaux et des notes harmoniques, etc.
Sont ensuite à fixer les sons limites compris entre 15,000 et
30,000 (Galton). 40,000 (Preyer), 50,000 et même 60,000 vibra-
tions (Turnbull). Ce qui n'empêche qu'il y ait même des cas
de surdité physiologique pour des sons de 5 et 6,000 vibra-
tions (1) ; en d'autres termes, la limite de perception est toute
individuelle.
En face des problèmes d'ordre morbide que nous livre Tétude
des maladies de l'oreille, provoquer le physioldgisme, c'est-à-
dire le rendre sensible, l'analyser, le modifier, pour avoir la
notion de son mécanisme et de la façon dont il est troublé par
la maladie, ainsi que du pronostic qu'il commande, est la mé-
thode la plus naturelle et la plus pratique.
Aussi quelques expériences destinées k servir de point de
repère demeurent-elles classiques.
(1) Ann, mal. or. lar.y t. XV, p. 103.
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33â SÉNAC-LAGRANGE
F.a première est connue sous le nom ù^épreuve è pressions
centripètes. Si, ou moyen d'un ballon de caoutchouc adaplé par
un tube de môme nature à Toreille d'un sujet, < on presse dou-
cement et par intervalles la membrane du tympan, alors que le
diapason sonne sur le vertex, on constate à chaque pression sur
la poire une atténuation brusque du sou crânien, laquelle cesse
avec la poussée. «
Par le fait de la pression transmise, la platine de Téti ier subit
un léger déplacement vers le labyrinthe, et la pression sur le
contenu labyriuthique qui en ré**ulte parait êtic la cause de cet
affaiblissement de la sensation (Gellé). Celte atténuation du son
est la réaction du nerf labyriuthique (1).
L'autre oreille ressent égMiement, et dans le même temps, le
phénomène. C'est-à-dire qu'en agissant sur Tune on agit sur
Tautrc. Même observation pour l'état pathologique où le traite-
ment d'une oreillo réagit favorablement sur Tautre, tant pour
la faculté auditive que pour les sensations subjectives.
L*expérience conclut donc à l'existence simultanée par voie
réflexe (S) de contractions énergiques de l'appareil d'accommo-
dation de Toreille opposée à celle sur laquelle on agit par
pression.
<c Si l'on place un diapason vibrant sur le sommet du crftne et
que l*on bouche du doigt, | ar exemple, le méat auditif droit, le
son ost per..u auâ&itôt à droite exclusivement; de central, il
s'est latéralisé : le nerf auditif de ce côté est plus impres-
sionné. » C'est là l'expérience de "Weber : elle accuse une mo-
dificution des conditions conductrices de l'appareil sur lequel on
agit.
La seule adaptation au méat soit d*un tube de caoutchouc, si
surtout il est bouché à son bord libre, soit de la poire de Po-
litzer, réalise les mêmes conditions de renforcement. Et de
même, si, le tube de caoutchouc toujours adapté au méat, le
(1) Celte réaction est taniét nnlle, tantôt normale, tantôt exagérée...
Va choc qui refoule violemment le tympan et l'appareil de transmission
qui lui fait suite produit des accidents de surdité et de dèséquilibration.
Expérimentalement, une pression en dedans sur la court» apophyse du
marteau provoque les mêmes phénomènes. . . La coutraciion du muscle
teuseur du lympan dans le phénomène d'accommodation pour les sons est
l'analogue de cetie pression centripète artificielle.
(2) Le contre réflexe serait, de par l'obserTation cliniqoe, la portion
cervicale de la moelle. . . Le phénomène peut avoir lieu même dans l'a-
nosihésie, à la condition que roreille moyenne du côté anesthèsié soit
saine.
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RHINITE3 ET SURDITÉS 38»
diapason vibre a Tautre extrëmilô, les vibrations augmentent
(]*lnlensité au moindre pincement du tube (1).
lia cause du renforcement précité est simple ou multiple, tantôt
due à la formation de cavités nouvelles de résonance, tantôt
a Taugmcntation de tension par la pression digitnle, tantôt à
Turrèt du courant sonore. Il est, en effet, expérimentalement
démontré qu'une augmentation de tension imprimée aux mem-
branes tendues accroît leur conductibilité, alors qu'une tension
faible ou exagérée peut arriver à Téleindre (2).
Autre expérience physiologique :
t On fait vibrer un diapason, donnant le contre-ut, appliqué
sur le crâne jusqu*à ce que le son ne soit plus entenlu. Si
alors on approche immédiatement les branches du diapason
aussi près que possible du méat auditif, le son est entendu de
nouveau. C'est Texpérience positive de Rinnc. »
Le professeur Graber (de Vienne) a étendu et perfectionné
Texpérience : on bouche l'oreille malade, dès que le diapason
est porté du côté du méat auditif, et on applique ce diapason sur
le doigt obturateur. Le son est entendu avec plus d'intensité
que dans le procédé de Rinne.
Eu condensant l'air entre le doigt et le tympan, les sons sont
transmis renforcés soit aux parois, soit à Tappareil plus spé-
cialement conducteur.
C'est ainsi qu'on peut établir avec certitude Texistenco dNine
surdité latérale complète.
A Tordinaire, quand Texpérience de Hinne donne un résultat
positif, on admet une lésion de l'oreille interne. Quand le ré-
sultat est négatif, on a affaire à une affection de Tappareil de
transmission. Rien d'absolu ne peut être affirmé cepeadunt, en
(1) A l'état pathologique, le phénomène pourrait aroir pour cause une
hyperesthesio concomitante du nerf acoustique (Steiiibrùggc). Comment
reconnaître cette hyperesthésie ? Par la réaction électrique du nerf. Mais
il n'y a pas toujours rapport entre l'irritabilité élecirique et la percep-
tion unilatérale du diapason vertex, qui peut se montrer en dehors do
toute irritabilité du nerf. (Gradenigo.)
(2) La clinique nous montre une foule do cas où le son latéralisé par
une lésion est mobilisable par l'application du doigt. C) qui rend du
reste le pronostic favorable, l'état pathologique se rapprochant alors do
l'état phy^ologiaue. Dans la perforation du tympan, le plienomcuc manque ;
il reparaît lors de sa guérison.
Supposons d'autres conditions, une inflammation tympanique par exem*
pic! La mcmbr.ino est molle, êpais<;c, mobile. La pression di;jitale ne
peat rien sur elle, mai^ latéral iso le son du côté opposé. Nouvel exemple
da réveil des synergies binauriculaircs.
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384 SEMAC-LAGRANGE
raison de la coïncidence fréquente de lésions de différentes
parties de Tappareil auditif (1).
On peut utiliser la contre-audition dans rexpérience de Rinne.
On appelle contre-audition Taudition par une oreille du dia-
pason placé sur l'apophyse rnastoîde du côté opposé.
» Quand, sur une personne entendant normalement, on bouche
Tun des méats avec du coton et que l'on appuie le diapason
perpendiculairement sur Tapopbyse rnastoîde de Tautre côté, le
son passe dans Toreille bouchée. Si Ton ferme de même l'autre
oreille avec du colon ou avec le doigt, il n*y a plus contre-
audition. »
Faisons une application du phénomène à Tétat pathologique.
Supposons un obstacle au passage du son dans l'un des con-
duits auditifs. Le diapason, placé sur le crâne, est générale-
ment perçu de ce côté. Dans ces conditions» lé diapason appuyé
sur Tapophyse mastoïde du côté sain est entendu du côté ma-
lade, mais la contre-audition cesse après fermeture du méat du
côté sain avec le doigt. Le pronostic est favorable.
Ces phénomènes ne sont pas absolus, et le professeur Lucae,
de Berlin, a relevé de nombreux cas où ils sont en défaut. Il a
de plus souvent remarqué que le son du diapason vertex est
également entendu d'une façon plus intense dans l'oreille ma-
lade pour les deux perceptions aérienne et crânienne, etc.
Avec Tâge, la perception auditive diminue, restant toujours,
du reste, un fait physiologique. Le tic tac de la montre et le
bruit de Tacoumètre, les sons élevés, sont anéantis ou moins
nettement entendus que le son de la voix ; le diapason est mieux
entendu par l'intermédiaire de Pair ou par Tapplication sur les
08... Il est des perversions de Taudition: les notes sont perçues
on trop haut ou trop bas, etc.
Malgré cet affaiblissement de Touïe, le vieillard conserve la
puissance de converser et de percevoir nettement le langage
articulé par Tappui que se prêtent mutuellement chez lui toutes
ses facultés actives, son éducation et Teffort intellectuel qui les
accompagne. H se produit dans ce cas spontanément ce qui se
produit expérimentalement dans des conditions morbides. Ces
malades, en effet, £>ourds pour les sons fondamentaux ou sourds
à peu près au même degré pour les sons fondamentaux et les
harmoniques, n'entendent bien les harmoniques vocaux qu'au
milieu du bruit, du tambour, en voiture, en chemin de fer. Là,
(1) Rev. se. méd,, t. XXXl, p. 275.
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RHINITE8 ET SURDITÉS 386
les gi*and68 amplitudes des vibrations provoquent Texcilation
cérébrale des centres acoustiques. Il y a, pour employer Tex-
pression de Mathias Duval, une action dynamogénique générale
des centres sensoriels, d'autant plus que l'attention éveillée
maintient Texcitation neuro -musculaire comme Texcitatioii cen*
traie (1).
On a la représentation du phénomène dans Texpérience sui-
vante : un diapason vibre à une oreille ; au moment où les vi-
brations sont inappréciables, si on approche un second dia-
pason en pleine vibration, les vibrations du premier diapason
redeviennent appréciables.
La conservation du langage articulé n'indique donc pas nécessai-
rement des oreilles saines ; mais la perte rapide de pei*c6ption
de tout langage articulé témoigne de l'afTaiblissement des fa-
cultés cérébrales comme de l'audition.
Pour l'enfant, à Topposé, TafTaiblissement de l'audition est
plus un fait physique ; aussi entrai ne-t-elle le plus souvent la
perte de la parole elle-même, et avec elle la perte des quelques
connaissances légères acquises, des facultés de mémoire, Tarrét
de réducation et finalement la déchéance de Tintelligence (snrdi-
mutité).
Reste à faire Texamen fonctionnel de l'ouïe ; il est d'autant
plus important que la recherche de la conductibilité auditive se
confond avec la recherche de la perception auditive.
Une oreille saine devant entendre indifféremment tous les
sons musicaux ou bruits, il importe d'interroger Taudition sur
une échelle de sons, d'avoir plutôt des termes comparatifs que
des mesures mathématiques. A ce titre, la montre, le diapason,
s'ils ont Tinconvénient d'avoir des sons de hauteur et d'inten-
sité différente, ont un avantage résultant de leur commodité.
Ils nous renseignent sur la perception des sons simples qu'ils
émettent. De môme de l'acoumètre de Politser (2), qui, construit
avec les mômes matériaux et des pièces de môme poids, donne
en plus toujours le même son.
Avec l'acoumètre composé de Kessel (S), nous avons une
(1) Quelqoefois et da m^me fait Tassociatioa se rencontre plus ialime
entre i'orgmne de la vue et de l'ouïe : Taudition d'ua soq détermine en
néme temps la perception d*ane couleur, d'une image colorée, de forme
et de dimension constante pour le même son, etc. (audition colorée).
(2) C'est un petit marteau qui rient frapper sur un cylindre métallique
ereux.
(3) Appareil composé de languettes métalliques mises en vibration par
un cylindre tournant garni de pointes (analogue à l'appareil de boites à
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336 SÉNAC-LAGRANGE
échelle de soas imiiëe do réchelle des sons de la voix humaine
(de i6 vibrations à 4,3£4).
Les verges vibrantes de Kônig forment une série de sons
allant de !27,000 à 100,000 vibrations. L*intervalle entre deux
verges mesure 5,000 vibrations.
I^ voix articulée embrassant huit gammes nous donnerait la
meilleure idée de Tacuité auditive, car c'est sa perception sur-
tout qui intéresse le malade (Lichwi(z).
Un acoumèlre type, eu môme temps quHl serait une source
sonore constante, devrait donc pouvoir émettre tous les sons et
bruits perceptibles à une oreille normale» surtout lu parole et
ses inflexions.
Le nouveau phonographe d^Edison possède ces dernières qua-
lités les plus essentielles (1).
Le tympan, la chaîne des osselets et la fenêtre ovale ont pour
fonction de transmettre au labyrinthe les vibrations que leur
envoie Tair extérieur.
De la considération réciproque de la membrane du tympan
environ quinze fois plus grande que la fenôlre ovale, du vo-
lume plus considérable du marteau et de l'enclume vis-à-vis
l'étrier, d'une part; de la considération du poils relatif du
liquide labyrimhique et du petit volume des expansions ner-
veuses dans le liquide labyrinthique d'autre part, il résulte :
1^ que les vibrations sonores reçues par le tympan d'une petite
force, mais d'une grande amplitude, sont transformées en vibra-
tions d'un même nombre de fois plus de force et d*uu même
nombre de fois moins d'amplitude (Guerder) ; 2<» que l'appareil
de transmission met le labyrinthe à Tabri des ébranlements trop
violents que peut subir le tympan; 3® que l'altération de cet
appareil a une influence d'autant plus grande sur Taudition que
la lésion siège dans un point plus rapproché du labyrinthe.
C'est ce que confirme la pathologie.
musique). Ces languettes donnent les sons d'une é'*helle de 6 octaves,
Eoriée jusqu'à 8. On obtient des bruits en mettant simultanément en vi-
ration plusieurs languettes.
(1) C'est un cylindre rotatif sur lequel est adapté un rouleau creux
d'une composition analogue comme apparence à de la cire. Sur ce rou-
leau, mouvement** par un éloctro-moteur, viennent s inscrire les oscilla-
tions d'une plumc-slylet. Les vibrations de la voix mcUcnl en mouvement
unft membrane, laquelle meui le stylet, et la vibration du stylet s'inscrit
sur la cire. Si l'on f*it repisser le stylet sur les mêmes points, l'ébran-
lement du stylet fait vibrer en retour la membrane, lauuelle vibration
se transmet alors à l'air extérieur en produisant un son identique au son
original.
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RHINITES ET SURDITÉS 3iJ7
L*examen direct de la membrane et diverses expériences
(Kessel) (1) nous montrent que le tympan ne vibre pas uni-
formément, mais qu'il s'accommode aux diverses vibrations
quUI doit transmettre, par les divers degrés de tension qu'il se
donne.
Est-ce parce que le tympan ne vibre pas uniformément, ou
que certaines lésions ne gônent que médiocrement ses vibra-
tions? Est-ce parce qu'un physiologisme meilleur du nerf de
l'audition se retrouve derrière ces lésions? Il n'en est pas moins
vrai que la fuculté de perception se conserve eotière malgré
certaines modifications physiologiques (2) et même patholo-
giques.
L'absence de reflet normal du tympan dû à des anomalies de
courbure, le déplacement, la forme variable, Tabseuce d'une
partie du triangle, pas plus que des modifications inflammatoires
plus ou moins aiguës, mais partielles ou chroniques (opacité
diffuse, circonscrite^ dépôts calcaii*es), ne diminuent nécessai-
(1) Ànn. mal. or, lar., t. III, p. 246.
Soit la division du lympan en haut en trois secteurs : antérieur,
médian et postérieur; en bas en deux segments : antérieur et postérieur.
Etant donnée une traction sur le muscle interne du marteau, les deux
segments inférieurs se Hépriment eu dedans, le postérieur plus que l'an-
térienr, les fibres radiées étant ici plus courtes. En haut, le se -leur pos-
térieur est plus tendu que les deux autres, rantérieur plus que le mé«
diao, qui conserve le plus de mobilité.
L'action du muscle de Tétrier étant antagoniste, sa traction amène la
partie siipérieurH du lympan en dedans, alors que sa partie inférieure
est portée en dehors.
Le tumpan est mis en vibration. Les deux segments de la membrane
se tendent et se détendent dans les mêmes conditions.
Dans ces conditions, si on exerce une traction sur le muscle interne
du marteaUt lo segment et le secteur antérieur sont arrêtés dans leurs
vibrations, les autres no varient pas.
La traction s'exerce-t elle sur le muscle de rétrier ? \es,y\hraiïons
se reproduisent en partie dans les segments et secteur antérieurs et aug-
mentent un peu dans les segmeits et secteur postérieurs, etc.
Donc le muscle interne du marteau affaiblit plus les tons ba^ qno les
tons élevés, et accorde le tympan pour ces derniers en agissant sur cer-
taines de ses parties.
L'état morbide légitime ces données expérimentales. Politzer cite le
cas d'un médecin att«'int de spasme du muscle interne du marteau chez
lequel on remarquait pendant les contractions spasmodiques uue diminu-
tion de la portée de louïa, une audition plus nette du diapason par les
os da crâne que par !'orcilIe; les tons bas paraissaient plus étouffés et plus
faibles, les tons moyens plus élevés, les tons élevés plus élevés d un quart
de ton.
(2) A la lumière ambiante, l'aspect du tympan est gris bleuâtre; â la
Ipmiére artificielle, il apparaît plus lisse, plus rosé, plus transluci e.
Du centre de la cloison part un trait do lumière vif, clair, de forme
triangulaire, â pointe c^utrale, à base périphérique. C'est le triangle du
tympan, etc.
▲NNALB8 DBS MALADIES DE L'oREILLB ET DU LARYNX. — XVI. 24
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388 PRESSE ÉTRANGÈRE
rement Taudition. On trouve des sujets entendant normalement
même avec latrophie et les cicatrices du tympan.
Les lésions, sans doute, troublent profondément le physioltH
gisme, qu'elles atténuent plus ou moins. Mais quand elles dis-
paraissent ou que des opérations préviennent leurs efTets, oe
pAiysiologisme reparaît. Il intervient, au surplus, constamment,
et se juge par ses qualités en plus <hi en moins. Certains faits
le mettent plus en évidence : observez plutôt les intermittences
de la sensation à la limite de perception d*un bruit, variabie
du l'esté individuellement, soit la montre entendue à 20 centi-
mètres. Vous entendrez d'abord bien, puis vous percevrez moiss
nettement, puis plus du tout. Après un silence, la sensation
réparait d'abord vague, indistincte, puis claire et précise, etc.
(Gellé.)
{A suivre,)
PRBSSE tTRAKGËRE
Contribution à la physiologie des canaux semi-circulûres. Sur
les mouTements de la périljmphe, par R. ëwald. {Archiv.
f. die gesammte PhysioL, Bd XLIV, p. 319; 1889; m Revue
des Bciencea méd., 15 juillet 1889.)
Quelques physiologistes, Cyon entre auties» décrivent des
mouvements de la périlymphe que Ton observe lorsque Ton
ouvre un canal demi-circulaire osseux, et qui seraient isochrones
aux battements du cœur. Ewald constate que le plus souvent Im
périlymphe est immobile; que ses mouvements, lorsquHls se
produisent, paraissent plutôt en relation avec les phases de la
respiration; qu'en réalité toutes les fluctuations de la périlymphe
sont dues à des mouvements du maxillaire inférieur, c'est-à-
dire du bec de l'oiseau. Ces mouvements se tran»mettent à la
membraue du tympan, dont ils déterminent le tiraillement, par
suite à la chaîne des osselets (columelle) et de là à la périlymphe.
Fonction du labyrinthe, par C. Bruckner. {Arch, f, palh. Ana-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 839
tomiey CXIV, Heft 2; in Revue des sciences méd., 45 juil-
let 1889.)
Les caoaux demi-circulaires serrent à transmettre les bruits,
mais ils ne fonctionnent que quand ils sont dirigés horizontale-
ment. Lorsque nous sommes debout ou dans la position assise,
le canal demi-circulaire horizontal est dans un pian horizontal,
et c'est alors qu*il est apte à fonctionner. I>an8 ces conditions,
les deux autres canaux demi-circulaires sont perpendiculaires
au premier. Lorsque la tète est fortement fléchie en avant^ le
canal demi-circulaire antérieur prend une position horizontale,
tandis que les deux autres lui sont perpendiculaires. Lorsque
nous nous couchons sur le côté, le canal demi-circulaire posté-
rieur de Toreille supérieure se trouve dans un plan horizontal et
les autres canaux lui sont perpendiculaires. Dans Toreille qui
devient ainsi inférieure, le canal postérieur est bien horizontal,
mais les deux au très canaux, quoique perpendiculuires au troi-
sième, sont situés au-dessous de lui. Cette oreille est par suite
dans une situation moins favorable.
Dans les diverses positions de la tète, il arrive donc cons-
tamment que Tun des canaux demi-circulaires se trouve situé
dans un plan horizontal. C*est là Tallitude que nous prenons
instinctivement quand nous voulons entendre des bruits légers,
et comme les deux oreilles ont une acuité acoustique plus ou
moins prononcée, nous nous arrangeons de façon à placer, par
l'attitude que nous donnons à la tète, le canal demi-circulaire
de Tune des oreilles dans un plan bien horizontal.
Traitement des snpparations chroniques de la partie supé-
rieure de la caisse du tympan et des cellules mastoïdiennes,
par GoMPERZ. (Oesters. Ungar oentr. t d. med. Wissensch.;
in BuiJeUo méd,, 30 mars 1890.)
Gomperz décrit un procédé de traitement des suppurations
chroniques de la partie supérieure du tympan et des cellules
mastoïdiennes, modifiant ceux en usage actuellement. Il est
applicable dans les cas où il n'y a pas de végétations chainues,
ou après destruction préalable de celles-ci, et où il n'existe pas
de masses cholestéatomateuses dans la caisse. De plus, la perfo-
ration tympanique doit être assez grande pour permettre l'intro»
duction d*uue canule d'un diamètre d'un millimètre au minimum.
Après avoir soigneusement nettoyé le conduit auditif, on
iutrodait dans la perforation une canule aussi largo que possible,
par laquelle on injecte une solution boriquée à 1 ou 2 0/0.
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340 PRESSE ÉTRANGÈRE
La canule porte à un bout un drain de 20 centimètres de
longueur, muni d*un pavillon en caoutchouc durci.
Après rinjection, on introduit dans celui-ci un bourrelet de
colon non tassé sur lequel on adapte une poire en caoutchouc
avec laquelle on insuffle de Tair vigoui*eusement et à plusieurs
reprises. Gel air, filtré à travers le coton, chasse Feau du drain,
de la canule et de la caisse, et la fait refluer dans le conduit
auditif.
On enlève alors le coton et on insuffle de la poudre d'acide
borique en tournant la canule autour de son axe longitudinal.
Les maladies de Toreille dans leurs rapports avec les maladies
générales, par Schiffers. (Extrait des Annales de Ja Société
médicale chirurgicale de Liège ^ n® 6, juin 1889.)
Revue rapide mais complète de toutes les maladies qui engen-
drent des complications auriculaires : l'auteur montre combien
elles sont nombreuses, comme elle sont parfois insidieuses et
quelle rapidité d'allure elles ont dans quelques maladies aiguës
infectieuses. Toutes ces notions, bien connues des spécialistes,
ont paru dans un jounial de polyclinique où les praticiens peu-
vent en peu de temps être renseignés sur la pathog<^nie d affec-
tions encore bien obscures pour de très nombreux médecins.
A. G.
De la toux auriculaire, par Schiffers. (Extrait des Annales dé
la société médicale chirurgicale de Liège, n^ 7, juillet 1889.)
Dans le même recueil, Tauteur décrit la toux provoquée par
une iiTitation du conduit auditif externe, surtout à sa partieanté-
rieure, soit par le contact d'instruments, soit par l'existence de
lésions variables à l'infini. Cette toux est toujours un phénomène
réflexe; comme on peut aisément le supposer, c'est par l'intermé-
diaire du rameau auriculaire que l'excitation gagne le pneumogas-
trique et détermine la toux, qui a un caractère quinteux,bref,etse
montre, dit l'auteur, plus souvent le soir que le matin, et est
accompagnée souvent de nausées et vomissements. Cette toux
peut être facilement méconnue. Quant à son traitement, il est indi-
qué tout natuiellement : écarter la cause auriculaire, employer
divers médicaments antinerveux, le sulfate de quinine, la bella-
done et l'aconitine, par exemple. a. g.
Trois cas heureux de trépanation, par Hoffmann (de Kœnigs-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 841
berg). (Congrès allemand de chirurgie, 1889; in Bévue de chi-
rurgie d'octobre 1889.)
I/auteur cite trois cas, dont deux ayant semblé reconnaître
pour cause une otite moyenne; le sinus transverso fut ou-
vert, et on ne trouva pas de pus dans le cerveau. Il pense que
dans ces cas l'opération agirait comme riridectomie dans le
glaucome et permettrait la décompression de reucéphale.
A. G.
Trépanation de l'apophyse mastoide, par Mitskouner. (3« Con-
grès des médecins russes ; in Revue de chrurgie, n° 4,
avril 1889.)
D'une série de 75 coupes, faites à la scie sur Tos temporal,
Pauteur recommande d'appliquer la couronne du trépan à la
fossette qui se trouve au-dessus de Tapophyse mastoïde et au-
dessous de la ligne temporale; à ce niveau, le chiiurgien n'a
pas à redouter de rencontrer le sinus transverse, et il parvient
directement à Toreille moyenne. a. g.
L'oreille chez les criminels^ par Havelock Ellis. {The Lancet,
25 janvier 1890, p. 189.)
L'auteur, dans cet article, qui ne contient pas d'observations
originales, rappelle que Michaël Scott, au moyen âge, et
Grohmann, en 1820, trouvaient déjà dans l'oreille externe des
indices du caractère de l'individu. Il pense que la projection
de l'oreille n'est pas due à la pression de la coiiTure, mais qu'elle
est congénital**, et se basant sur les travaux de Lombroso, etc.,
il pense que l'on trouvera dans Toreille un point de repaire
important pour l'étude de l'histoire des criminels, p. gornaiilt.
Complications auricalaires dans les fièvres spécifiques aigaes.
Communication faite à la Harveian Society par le D"^ Hill.
{Tlw Lancet, 11 janvier 1890, p. 83.)
Le D' Hill pense que 50 0/0 des cas de maladies chro-
niques de l'oreille débutant dans le jeune âge sont dus
à des complications de fièvres spécifiques qui se produisent
directement ou indirectement, car ces fièvres spécifiques déter-
minent le développement des végétations adénoïdts qui reten-
tissent comme on sait sur l'oreille. Il faut réîigir par une
intervention précoce : incision du tympan, insufflation, lavages
antiseptiques, et ne pas s^abandonner à la fausse sécurilé que
peuvent donner les médicaments calmants. Dans la fièvre
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342 PRESSE ÉTRANGÈRE
cérébro-spinale et le typhus, le labyrinthe est pris d'emblée ; la
saliciDe et la quinine ne pourraient qu'accroîii*e le mal, et Ton
doit avoir recours à l'iodure de sodium et aux injections hypo-
dermiques de pilocarpine. p. gornault.
Laryngo-sténose consécutive à nne périchondrite dans le cours
de la fiëyre typhoïde, par Houkovitch. (â^ Congrès russe ; in
Revue de chirurgie, n» 4, avril 1889.)
L^auleur relate un fait de périchondrite où, après une trachéo-
tomie supérieure, les accès de sténose persistant, on pratiqua
la cricotomie, qui démontra l'existence d^une tumeur au-dessus
de la corde vocale gauche; le cartilage thyroïde fut sectionné
avec le thermocautère, les granulations furent enlevées, un tra-
jet fistuleux coupé et un séquestre retiré. Aussi Tauteur conclut
qu'en cas pareil on doit pratiquer la laryngotomie afin de net-
toyer la région atteinte. a. g.
Du traitement du spasme de la glotte, par Flesch. (Deutsche
med. Woch., nM;1890.)
L*auteur rappelle ses travaux antérieurs sur le spasme de la
glolto des enfants. Il no croit pas que le rachitisme soit la cause
de cette afTeclion, qu'on observe aussi chez des enfants non ra-
chitiques. Par contre, on constate régulièrement deux choees sur
les cadavres des enfants morts dans l'accès : 1** Testomac et
les intestins sont remplis d'aliments non digérés; 2o le récur-
rent gauche est entouré de deux petites masses glandulaires
résistantes qu'on observe chez des enfants morts d'une autre
maladie. Cependant l'auteur n'ose tirer aucune conclusion de
la présenco de ces glandes et sur la relation qu'elles peuvent
avoir avec le spasme de la glotte. Le traitement consiste à ne
donner que de la nourriture liquide et à éviter l'ingestion des
aliments solides et farineux. Il conseille de ne pas surcharger
l'eslomac et de combattre la constipation par des lavements ou
par de la rhubarbe ou le calomel. l. l.
Obstruction partielle des bronches par des corps étrangers, par
Bhyant, de Londres. ( Bulletin médical du 16 juin i889.)
Le D*" Bryant ayant observé un cas de pneumopathie obscure
survenu à la suite de l'entree dans les bronches d'un corps
étranger ayant entraîné la mort au bout d'un certain lenips de
maladie, et ayant eu Toccasion de faire la trachéotomie dans un
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PRESSE ÉTRANGÈRE 843
autre cas où raffection grave de Tappareil respiratoire n'eut
pas le temps de se produire, recommande dans des circonstances
de ce genre de ne pas hésiter, même en Tabsenco de tout signe
de dyspnée, à ouvrir la trachée pour provoquer la sortie du
corps étranger. a. g.
Traitement de la tnberciilose laryngiemne par U cnrettage, par
Krause. (Congrès de médecine interne de Wiesbaden ; in Bal"
letin médical, 21 avril 1889.)
Krause emploi le cureltage du larynx depuis quatre ans ; il a
traité de celte manière 11 0/0 des malades venus à sa polycli-
nique, il est difticile, d'après son emploi, de se faire une idée
bien déterminée sur l'avenir de cette méthode, qui lui a donné
do bons résultais dans quelques cas, mais qui n*a jamais amené,
même chez des malades qui se considéraient comme guéris, la
disparition complète des altérations ; les récidives assez nom-
breuses témoignent suffisamment de la non-guérison radicale
des malades. Krause réclame, avec raison, la fondation d'éta-
blissements spéciaux autres qu'une simple consultation externe
pour pouvoir pratiquer avec succès ces opérations. Il résulte
toutefois de la communication qu'il y a avantage à désobstruer
le larynx de ces néoplasmes pullulant dans sa cavité, et qu'il est
quelquefois plus facile, avec cette méthode, d'éliminer des cla-
piers d^infection. a. g.
Cancer du larynx, par IIahn. (Congrès allemand do chirurgie;
in Revue de chirurgie d'octobre 1889.)
L'auteur ciie le cas d'un malade opéré il y a neuf ans d'un
cancer du larynx, et chez lequel on observerait actuellement
une récidive au niveau de la cicatrice. a. g.
Syphilis nasale, par Michelson. (Wolkmann's Klin. vortrage,
n» 326; 1889; in Gazette de méd. de Paris, 15 juin 1889.)
Signes de cette maladie, d'après l'auteur : obstruction interne
et boufGssurede la peau, ulcérations linéaires et non arrondies
de la cloison, granulations recouvrant les ulcérations, dénuda-
tion des os du cartilage, hypertrophie des cornets, dureté
extrême des tissus. Plus tard, après le traitement, dégonflement,
dépression de la muqueuse, athrophie des cornets et, suivant le
degré d'envahissement, déformation de la charpente nasale.
L'auteur a vu ces signes se développer d'un à truis ans après
les accidents primitifs et non de dix à vingt ans après. a. g.
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844 PRESSE ÉTRANGÈRE
Rhinite pseudomembraneiise primitive, par Bischoffswerder.
(Arch, f. Kinderkeilk., t. X, fasc. 2; in Revue mensuelle des
maladies de ï enfance, mai 1889.)
Trois nouvelles observations de cette maladie» recueillies à la
clinique de Baginski, de Berlin : deux fillettes de 6 et 13 ans,
un garçon de 4 ans et demi. L*afTection localisée ne présentait
aucun rapport avec la diphthérie ou une maladie infectieuse. Le
point de départ était un catarrhe simple des fosses nasales
accompagné d'un peu d'eczéma de rentrée du nez. La cloison
et le cornet inférieur étaient tapissés de membranes jaunâtres.
La guérison fut prompte au moyen de lavages astringents.
Tuberculose de la muqueuse nasale, par Jlffinger. {Soc. imp,
et royale de médecine de Vienne; in Bulletin médical, 5 déc.
1889.)
Le malade présenté est âgé de 21 ans. En avril, la moitié
droite de son nez devint impénétrable pour l'air.
Celte obstruction était due à une tumeur qui fut extirpée en
août. Maintenant, à part quelques nodules de lupus disséminés
sur la joue et le cou, on constate chez le ma'ade que la moitié
droite de la narine considérablement, élargie, est obstruée par
une tumeur rouge pâle, ulcérée en un point, et qui provient de
la cloison et du plancher nasal. Dans les fragments extirpés
de la tumeur, Juffinger a trouvé de nombreux bacilles spécifi-
ques de la tubeiculose. Le traitement consistera dans l'extir-
pation de la tumeur et dans la cautérisation de sa base à Tacide
lactique.
Opération de redressement du nez,parTREXD£LENBURG. (Congrès
allemand de chirurgie, 1889; in Revue de chirurgie^ octobre
1889.)
Mode opératoire : section, à travers les narines, avec un ciseau
très étroit, de la partie osseuse du nez fie chaque côté, section
des os du nez à la racine de Torgane, redressement forcé de la
cloison si elle prend part à la difformité, corriger la déformation
vigoureusement en raison de la tendance du nez à reprendre
sa situation . Pansement : tamponnement de gaze iodoformée, puis
appareil semblable à un bandage pour repousser le nez en place
jusqu'à consolidation définitive. a. g.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 345
Le sosoiodol en rhinologie et en laryngologie, par Stern.
(Scalpel, 27 octobre 1889.)
Thèse inaugurale du D' Stern, analysée par le Scalpel d'après
le Pharm. Zeitung. L'auteur y confirme les expériences de Lans-
gaard et de Fritsch sur Paclion du sozoiodol sur les microcoques
de la suppuration. Il préfère ce médicament à riodoformc et à
riodol, car Tiode qu'il contiendrait est dégagé dans l'organisme
à Tétat de composé organique et non d'iodure. Enfin, on peut
l'incorporer à divers métaux et varier de la sorte son action.
Ainsi le sozoiodol de soude, par sa solubilité, convient comme
lavage antiseptique; le sozoiodol de potasse, à peine soluble, est
un bon dessiccant, mélangé au talc; le sozoiodol de zinc peut
êlre irritant ou caustique suivant la dose d'emploi, il convient
dans Tozène et la tuberculose du nez; le sozoiodol de mercure
est un bon caustique et un excellent parasiticide, agissant bien
contre la gale. Dans les cas de préparations insolubles, le
sozoiodol doit être employé en poudre ou en pommade, a. o.
Cas de rhinosclérome, par Ryoigier. (Congrès allemand de chi-
rurgie, avril 1889; m Revue de chirurgie^ octobre 1889.)
L'auteur cite deux cas : Une femme de 20 ans, chez laquelle il
y avait une sténose nasale excessive, permettant à peine Tin-
troductioD d'une petite sonde; la voûte palatine et le voile sont
criblés de cicatrices, et le voile est adhérent au pharynx. La
sténose nasale obligea à pratiquer une voie nouvelle, et on élar-
git laeommnnicalion très petite entre le nez et le pharynx, mais
celte dernière voie artificielle se rétrécit aussitôt.
JiC deuxième cas est celui d'un jeune homme, chez lequel la
cloison nasale et les cornets étaient le siège de végétations ve-
nant de la face nasale du voile du palais. Bien au larynx, bien
que le malade fût enroué. L'auteur adopte l'opinionde Mickulicz
sur la nature inflammaloire du mal, et repousse celle d'Hehra et
de Kaposi, qui croient à une néoformation sarcomateuse. Il ac-
cepte aussi l'origine bacillaire; les bacilles ressembleraient
aussi a ceux de la pneumonie. Rydigier recommande Tablation
large des tumeurs et la cautérisation des parties voisines.
A. o.
Obitrnction osseuse congénitale de Tarriëre-fosse nasale
gauche, par A. J. B. Rolland. (Gazette médicale de Montréal ^
avril 1889.)
Femme de 28 ans, atteinte de ihinite bilatérale avec atrophie
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846 PRESSE ÉTRANGÈRE
des cornets du côté oblitéré, et d*olite sclëreuse double. I^a per-
foration fut pratiquée au moyen d'une gouge et d'un maillet.
Dans une séance ultérieure, l'opération fut complétée au moyen
d'une fraise de dentiste, mue par le tour de White. a. g.
Lymphosarcome de l'amygdale, par Schnitzler. {Société imp.
et royale de médecine de Vienne; in Bulletin médical du
17 avril 1889.)
Schnitzler cite Tobservation intéressante d'un cas d'ulcération
de l'amygdale pris tour à toui* pour de la diphthérie el de la
syphilis; il y avait à la surface de l'organe une sorte d'exsudat
blanchâtre ; plus tard, l'aliénation progresse sur le pharynx et
au côté du larynx; on dut faire la trachéotomie et Ton constata à
l'autopsie du malade un sarcome de l'amygdale avec envahisse-
ment par la même altération de la rate, de l'intestin et des cap-
sules surrénales. Cette observation intéressante suscita une dis-
cussion pleine d'intérêt à laquelle prirent part Weichselbaum,
Neumann et Kaposi, et ce dernier pense que, dans le cas de
Schnitzler, il s'agissait d'une affection très rare, difficile à re-
connaître, la sarcomatose généralisée, dont l'expression pouvait
se rencontrer non seulement au dùbut sur l'amygdale, mais
aussi sur la langue, et dans ce dernier cas l'aspect du cancer
n'est pas commode à reconnaître. a. g.
La diphthérie à l'hôpital de la Charité de Berlin, par Henogh.
(Séance du 14 octobre de la Société de médecine interne de
Berlin: in Bull, méd., 20 octobre 1889.}
Jusqu'à la fin de 1887, l'auteur a observé à l'hôpital de la
Charité 192 cas de diphthérie vraie chez les enfants. Les cas dou-
teux» ainsi que les diphlhéries scarlatineusos,ont élé soigneuse-
ment éliminés de cette statistique.
Dans 110 cas sur 192 l'afTection a été limitée au pharynx.
82 fois là diphthérie s'est étendue au larynx et a provoqué le syn-
drome clinique du croup. Sur les 110 cas de diphthérie pharyn-
gienne il y eut 32 décès. Des 82 malades atteints de croup, chez
12 la trachéotomie ne fut pas pratiquée pour différentes raisons.
Heuoch n'a jamais recouru à l'intubation du larynx.
La trachéotomie a élé pratiquée chez 70 malades, dont 61 sont
morts, ce qui donne une mortalité de 73 0/0. Dans une statis-
tique précédente portant sur 341 cas de trachéotomie, l'auteur a
eu une mortalité encore plus considérable, 75 0/0.
La conclusion est qu'à la Charité la mortalité de la trachéo-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 347
tomie est beaucoup plus forte que dans les autres hôpitaux.
Cette différence s'explique surtout par ce fait que les enfants
appartenant à la classe la plus pauvre sont chétifs, débilités,
souvent même rachitiques et tuberculeux.
En outre, la mauvaise installation do la salle d'opération a
exercé incontestablement une influence. Ft la preuve, c'est que
depuis que Ton a construit le nouveau bàtimeut hospitalier les
résultats des trachéotomies sont devenus sensiblement meil-
leurs.
Enfin, si des statistiques autres que celle de la Charité ont
donné des résultats meilleurs, c'est qu'on y a fait fîgurer en
bloc des diphlhéries pharyngiennes suivies de croup et des croups
d'emblée, ou idiopatiques.
Le procédé opératoire a paru indifférent pour le chiffre de
mortalité.
Henocb a pratiqué la trachéotomie chez 36 enfants (de dix-
huit mois à deux ans) atteints de croup idiopathique et en a
sauvé 24, soit 66 0/0.
Relativement à la symptomatologie de la diphthérie, la fièvre
peut manquer complèiement, même dans les cas graves ou
mortels.
Par contre» dans les autres cas où la fièvre initiale est très
forte, la maladie peut rester bénigne. Du reste, des faits de ce
genre ne sont pas rares dans plusieurs autres maladies infec-
tieuses, telles que la pneumonie, la méningite, etc.
Les adénites et les phlegmons chez les diphihéritiques ont
moins de tendance à suppurer que dans lu scarlatine. Ainsi,
l'auteur n'a constaté la suppuration dos ganglions tuméfiés que
dans 5 cas.
Souvent la néphrite accompagne la diphthérie, mais elle ne la
suit pas comme dans la scarlatine. Les œdèmes y sont aussi
plus rares. Chez 110 malades, Henoch n'a jamais constaté d'uré-
mie, mais il ne nie pas la possibilité de cette complication dans
la diphtérie.
Les affections articulaires sont beaucoup plus rares dans la
diphthérie que dans la scarlatine. L'auteur ne les a rencontrées
qu'une fois sur 110 malades. Dans deux cas, il a constaté la
persistance des réflexes rotuliens dans la paralysie diphlhéri-
tique des membres inférieurs.
Quant au diagnostic, souvent il est difficile, et parfois on est fort
embarrassé pour distinguer la diphthérie vraie de la diphthérie
scarlatineuse ou de fangine folliculaire et lacunaire, il se peut
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348 PRESSE ÉTRANGÈRE.
que la microbiologie soit appelée à nous éclairer un jour sur ce
point important; mais actuellement cela n*e&l pas. Les récentes
recherches de Roux et Yersin sont encore insuffisantes, et on
est obligé de baser son diagnostic sur Tensemble des symptômes
cliniques.
Dans cet ordre d'idées Henoch fait remarquer que la tumé-
faction des ganglions peut manquer dans les cas de diphthérie
les plus intenses, et elle n*a pas plus de valeur diagnostique que
la lièvre.
Le pronostic dépend dans une certaine mesure de Tétendue
du processus morbide. Il est également mauvais quand la
diphthérie débute par les organes génitaux.
L'auteur termine par quelques remarques relatives au traite-
ment médical.
En général, ses résultats sont loin d'être brilîants. Ainsi,
l'usage interne delà créosote et de l'essence de térébenthine est
resté sans aucun effet favorable; de même pour Tacide arsé-
nieux employé à la dose de 1 à 2 milligrammes pro die, ou bien
sous forme d'injections hypodermiques de 1 à 2 seringues Pra-
vaz d'une solution au 1/20. Henoch a ensuite employé sans
succès des pulvérisations avec une solution acide de sublimé à
3/i,000 et une solution à 1/100 de tribromure d'iode. L'acide
acétique paraît exercer, en sa qualité d'antiseptique, une cer-
taine acliun favorable sur le processus diphthéritique. Chez les
enfants un peu âgés, l'auteur emploie des gnrgarismes de vi-
naigre oïdinaire, et chez les petits enfants, il badigeonne les
parties atteintes avec une solution d'acide acétique à 1 : 10.
D'une manière générale, il est l'adversaire de tout traitement
local, mais il a cependant l'espoir que les progrès de la micro-
biologie nous mettront un jour en possession d'un remède effi-
cace contre la diphthérie.
Polype congénital chevelu du pharynx, par O. Richard, de
Dorpat. (Wirchow'sArch., t. CXV, fasc. 2, p. 242; 1889; in
Gaz. méd. de Paris, 23 mars 1889.)
Fait rare; 8 antérieurs publiés par Lambl (1860), Glivart (1864),
Abraham et Barla (1880), White (1882),Schuchardt (1884), Arnold
{Wivcliow's Arclj.y 1888). L'observation de l'auteur se rapporte
à une enfant nouve.»u-née, atteinte de dyspepsie violente. A
l'examen de la gorgo, tumeur du pharynx, blanchâtre, grosse
comme une noisette. Extirpation immédiate et examen : aspect
cwtané, recouverte de cheveux blonds mesurant 2 à 3 milli-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 349
mètresde longueur. La structure de la partie superficielle est celle
de la peau. Au centre, graisse, brides conjonctives et lamelle de
1 à 2 millimètres de cartilage hyalin entre la couche cutanée et la
graisse. Pas de dépôts calcaires ni de fibres musculaires, a. g.
Myxœdème, par Mosler. (Congrès allemand de chirurgie, 1889;
in Bévue de chirurgie d'oct. 1889).
L'auteur a observé chez une femme de 56 ans un myxœ-
dème primitif, sans qu'il lui ait été possible de rien constater au
niveau du corps thyroïde^ à cause de répaississement des tissus
du cou. A. o.
Un cas rare d'idiosyncrasie pour le tanin appliqué exté-
rienrement, par V. Lanoe^ de Copenhague. (DeutscJw med.
Wocb., n« 1, 2 janvier 1890.)
Chez un malade atteint de catarrhe naso-pharyngé chronique,
l'auteur avait badigeonné le pharynx avec une solution de tanin
au 1/15. Immédiatement après, était survenu -un gonflement
considérable de la muqueuse, de Tobstruction complète des fosses
nasales avec sécrétion aqueuse très abondante.
A l'examen on constatait un œdème très prononcé du voile du
palais et de la luette.
Une heure après le badigeonuage, le malade se plaignait d*un
engourdissement et d'une démangeaison sur tout le corps, qui
était due à une urticaire généralisée. Le lendemain, l'urticaire
avait disparu, mais le gonflement de la muqueuse du pharynx et
l'œdème de la luette persistèrent encore quelques jours.
Le malade se rappelait que les mêmes accidents lui étaient déjà
arrivés autrefois, à deux reprises, par l'emploi de préparations
de tanin. Une fois il avait même ressenti de rabattement et
une grande fatigue.
Les urines n*ont pas été examinées le jour du badigeonnage,
le lendemain elles n'offraient rien d'anormal.
Lange croit qu'il s'agit dans son cas d'une intoxication gé-
nérale qui seule peu expliquer l'apparition de l'urticaire et l'en-
gourdissement du malade.
Il rapporte aussi un cas d'iodisme aigu provoqué chez un
confrère syphilitique par un simple badigeonnage iodo-iodurô.
Il dit qu'un cas analogue a été déjà cité par Lorenz en 188i.
L. L.
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350 PRESSE ÉTRANGÈRE
De (luelques affections de la bourse pharyngée, par Bronner.
{The Lancet, 11 janvier 1890, p. 70.)
L'auteur fait un historique rapide dee travaux récents qui ont
été publiés sur cette question, et cite quatre cas de catarrhe de
la bourse pharyngée, maladie très commune en Angleterre. Il
recommande comme traitement le raclage avec la curette de
Down-Bross ou les attouchements au galvano-cautere, après ba-
digeonnage ou inhalations à la cocatne. Chez les personnes ner-
veuses, on pourra faire des attouchements au nitrate d'argent
ou à Tacide chromique. A la snite du traitement, Bronner a ob-
servé une guérison radicale de TafTection elle-même, et aussi
des conséquences qu^elle entraine avec elle : inflammation du
pharynx, du nez, de la trompe, de l'oreille moyenne, de la caisse,
aprosexie, vomi tus mututiaus, p. oornault.
Lupus de la bouche, par Gray (Nottingham). (AfecZ/co-cAirur-
gical Society y séance du 6 novembre 1889; TJw Lance t, 4 jan-
vier 1890.)
La lésion occupe le côté droit de la voûte palatine et s*étend
jusqu'à la luette. Le malade a reconnu son existence il y a
quatre ans. Sur le côté gauche du cou, on constate la présence
de deux taches de lupus, à droite on trouve sous la branche
droite du maxillaire un gros ganglion. Aucune indication de
syphilis. L'auteur pense que le traitement par le grattage et les
caustiques ou par le cautère est indiqué dans ce cas.
p. GORNAULT.
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NOUVELLES
Le Syndicat de la presse médicale et le Gongrôs international
de Berlin.
L'absence, à peu près complète, aux Congrès internatio-
naux de Paris en 1889, de nos confrères de rAllemagne,
invités à ces réunions scientifiques, avait éveillé ajuste titre
la susceptibilité du corps médical français, d'où la cause du
peu d'empressement avec lequel nos compatriotes avaient
répondu à l'appel de feerlin.
La majorité de la presse médicale française s'est pourtant
souvenue qu'à cette époque certains de nos confrères de la
presse médicale de Berlin s'élaient élevés énergiquement
contre cette abstention, commandée en baut lieu, disait-on;
la déclaration qui suit décidera, nous Tespérons bien, un
grand nombre de médecins français à participer aux travaux
du Congrès de Berlin. A. o.
La majorité des membres du Syndicat de la presse médicale
vient de voter la résolution suivante :
Elle est d'avis que les médecins français doivent prendre une
part active au Congrès médical international de Berlin.
Elle se fonde sur les raisons suivantes :
1° Ce Congrès est la suite de réuuiuns analogues qui ont eu
lieu successivement dans diverses capitales, et dont la première
s'est tenue à Paris en 1867. Les médecins français doivent d'au-
tant moins déserter ces grandes assises médicales qu'ils en ont
pris les premiers l'initiative. Le but de ces Congrès, exclusive-
ment scientiQque, consiste à poser et discuter les questions de
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352 NOUVELLES.
médecine générale et spéciale de rhygiène, qui intéressent tous
les États;
2<» Le français est Pune des trois langues officielles du Con-
grèSf celle quVmploiera la grande majorité des délégués belges,
espagnols, grecs, hollandais, italiens, roumains, russes, suisses,
turcs, américains du Sud, etc. Nos nationaux ne peuvent donc
avoir la crainte d^ètre incompris ou isolés ;
3^ Le corps médical français a lé devoir de se produire, de
faire connaître ses méthodes, les résultats de ses travaux dans
une réunion de savants destinée à enregistrer les progrès de la
médecine, à discuter les sujets les plus importants à Tordre du
jour.
L'affirmation de la vie et de la puissance scientifiques de notre
pays serait un nouveau gage de succès pour Tuvenir. Dans ce
concours de savants, qui n^exclut ni Témulation, ni les rivalités
d'écoles, ni la pacifique et fructueuse concuiTence des nations,
nous devons mettre au mieux en évidence, devant le monde mé*
dical, notre travail national, notre enseignement, nos hommes
et nos publications. v
Auvard, Rourneville, Gézilly, Gornil, Doléris, Duplay, Gale-
zowski, Gillel de Grandmont, Gorecki,€ouguenheim, H. Hu-
chard, JolTroy, Laborde, de Maurans, Prengrueber, de Ranse,
Gh. Richet, Mauriac (de Bordeaux).
La session de laryngologie et rhinologiede la Dritish médical
Association qui se tiendra à Birmingham en juillet 1890, sous la
présidence de John St Swithin Wilders, a proposé pour la dis-
cussion les sujets suivants :
i^ Le traitement des affections laryngiennes tuberculeuses ;
2<> L*étiologie, l'importance et le traitement des éperons et des
déviations du septum nasal.
Les communications devront être adressées au D' ScanesSpi-
cer, 28, Welbeck Street, Gavendish square, Londres W.
Le D' Max Thorner, de Gincinuati, nous informe qu'on vient
de créer au Cincinnati city Hospital des services spéciaux pour
les maladies du larynx et du nez, et que MM. les D" E. Sattler
et Max Thorner sont à la tôte de ces nouveaux services.
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Juin 1890. — N^ 6.
MÉMOIRES ET FAITS ORIGINAUX
I
CANCER EPITHELIAL DU LARYNX: EXTIRPATION
TOTALE DU LARYNX SANS TRACHÉOTOMIE
PRÉALABLE (i).
Par M. Ch. PÉRIER, chirurgien de l^hdpital Lariboisière,
professeur agrégé à la Faculté de médecine.
L'opération avait été faite sans trop de peine, et lo malade
l'avait supportée assez bien pour qu'on pût espérer le voir
guérir, lorsqu'il succomba presque subitement en état de
syncope, au bout de dix-huit heures.
Voici l'histoire de cet homme. Il était âgé de 66 ans et
n'était- malade que depuis le mois de septembre 1888, où il
avait pris froid en cours de voyage. Au retour, il commença
à tousser et à avoir la voix couverte. En mai 1889, il consulta
un spécialiste qui reconnut l'immobilisation absolue de la
corde vocale. L'iodure de potassium et quelques pansements
procurèrent un soulagement passager. Mais le retour des
accidents et leur aggravation l'engagèrent à se présenter à
l'hôpital Lariboisière, où il fut admis le 16 janvier 1890 dans
le service de M. Gouguenheim.
A cette date, pas d^amaigrissement ni de troubles digestifs,
bon appétit; accès de toux la nuit; le sommeil n'est possible
que dans la position assise.
Les poumons paraissent sains, il y a seulement quelques
râles sibilants aux deux bases ; l'expiration est très pro-
longée et soufflante.
(i) Lu à la Société de Chirugie, séance da 19 mars iS90.
ANNALES DES MALADIES DE L*OREILLE ET DU LARYNX. — ZVI. 2«i
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858 C. PÉRIER
Sur l'examen laryngoscopique, M. Gouguenheim me com-
munique les renseignements suivants que je transcris :
L'épiglotte est saine. Les aryténoïdes sont sains. Les
cordes vocales supérieure et inférieure droites présentent
une rougeur sombre, mais peu de gonflement.
La corde vocale inférieure gauche est envahie par une
masse polypoïde proliférante en forme de chou-fleur envahis-
sant la glotte. Les végétations occupent le ventricule gauche
et repoussent par leur masse la corde vocale supérieure
gauche. En bas, elles occupent Tespace sous-glottique sous
forme de masse située à gauche et paraissent empiéter sur
le côté droit*
A trois reprises, M, Gouguenheim enleva des fragments
de tumeur, avec des pinces coupantes, les 6, 11 et 15 février.
Il y eut un soulagement marqué après les deux premières
opérations; la troisième fut suivie de spasmes violents, de
dyspnée intense tels qu'on se tint prêt à pratiquer la tra-
chéotomie; mais une amélioration sufflsûute permit de s'en
dispenser.
L'examen histologique avait démontré qu'il s'agissait d'un
épilhélîoma ; rimpo5sibilité d'arriver à une guérison en
attaquant le mal par la voie inlra-laryngienne fit songer à
l'extirpation du larynx, que le malade accepta avec empres-
sement, sans en ignorer ni la gravité ni les conséquences.
L'état général était bon ; il n'y avait pas de lésions appa-
rentes des poumons, du cœur, ni des reins, non plus que des
Voies digestives, en un mot aucune contre-indication de ce
côté. Du côté du champ opératoire, il n'y avait ni infiltration
de voisinage ni engorgement ganglionnaire.
M. Gouguenheim me confia son malade, que j'opérai en
sa présence et avec le précieux concours de mes collègues,
MM. Berger, Peyrot et Nélaton, le mercredi 5 mars.
Comme les ablations partielles faites par M. Gouguenheim
avaient élargi la cavité du larynx ou plutôt diminué soù
commencement d'obstruction, que les inhalations chlorofor-
miques avaient déjà en plusieurs circonstances soulagé le
malade, nous pensâmes que l'anesthésie chloroformique
serait facile el nous permettrait d'opérer sans précipitation.
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CANCER ÉPlTHÉLiAL DU LARYNX 869
Qelà lAë &t songer à ne pas reeourir à la trachéotomie
préalable et à n'ouvrir lès voies aériennes que le plus tard
possible, en eonserrant la trachée tout entière, la eectioa
devant porter transversalement juste au-dessous du earlf lage
cricoïde, entre le larynx et le premier anneau de la trachée.
L'essai sur le cadavre me fit voir que Topéralion pouvait
être entreprise sans témérité, et je fis confectionner par
M. Collin une canule courbe à bout conique pouvant entrer
dans la trachée à la manière d'un bouchon dans le goulot
d'une bouteille, et devant ainsi permettre d'achever aisé-
ment l'opéralion, sans crainte qu'il entrât une goutte de sang
dans les voies respiratoires.
Voici d'ailleurs ce qui se passa :
Le malade étant suffisamment endormi, le cou bien
exposé, je fis une première incision transversale à un tra-
vers de doigt au-dessous du bord inférieur du cartilage
cricoïde ; cette incision ne comprenait que la peau et le tissu
cellulaire et allait d*un sterno-mastoîdien à l'autre. Une
deuxième incision allant aussi d'un sterno-mastoîdien à
l'autre, fut conduite juste au-dessous de l'os hyoïde, mais
elle allait profondément jusqu'à la membrane thyrohyOï-
dienne, coupant transversalement tous les muscles sous-
hyoLliens qui recouvrent cette membrane. Une troisième
incision allant du milieu de la première au milieu de la
secon<le, juste sur la ligne médiane, fut conduite profondé-
ment jusqu'aux cartilages thyroïde et cricoïde et jusqu*à la
trachée ; il n'y eut à se préoccuper que de Tisthme du corps
thyroïde, qui fut sectionné enire deux pinces. Alors eon-
mença la dissection, qui se fit d'abord sur un edté^ puis sur
l'autre, en rasant d'aussi près que possible la «urfaee du
conduit aérien, jusqu'au bord postérieur des lames du carti-
lage thyroïde et jusqu'au sillon de séparation droit et
gauche de la trachée et de l'œsophage.
J*avàis ainsi relevé deux lambeaux latéraux comprenant la
peau et les parties molles sans avoir eu à pincer plus de
cinq ou six vaisseaux, dont les pkrs ipros étaient les artères
laryngées supérieures, puis l'isthme eu corps thyroïde.
Le squelette lai*yngo-trachéal ne tenait plus qu'A Vwêb"
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860 C. PÉRIER
phage au niveau de la trachée, et à la muqueuse de la paroi
antérieure du pharynx au niveau du larynx, les muscles con-
stricteurs supériem*s du pharynx ayant été détachés de leurs
insertions thyroïdienne et cricoïdienne. Le malade respirait
Fig. 1.
bien, et on avait la précaution de relâcher la tension du cou
de temps à autre.
L'hémostase provisoire était suffisante pour qu'on n'eût
pas à redouter de voir le sang envahir la trachée dès qu'on
ouvrirait le conduit aérien. Pour plus de sécurité, j'essayai
de passer une aiguille de Cooper entre la trachée et l'œso-
phage, de manière à isoler la trachée comme on isole une
artère avant d'en pratiquer la ligature. Ce temps, assez facile
sur le cadavre, présenta chez notre malade quelques diffi-
cultés qui me le firent abandonner,
Je passai de chaque côté de la trachée au moyen d'une
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CANCER ÉPITHÉLIAL DU LARYNX 361
aiguille courbe un fil de soie solide ne traversant qu'une
partie de l'épaisseur de la paroi. Chaque fll fut noué en
anse. Un aide tenant une anse de fll dans chaque main, put
ainsi se tenir prêt à ramener en avant la trachée dès qu'elle
aurait été séparée du larynx.
En effet, j'incisai franchement en travers entre la trachée
Fig. 2.
et le larynx; un aide souleva le larynx au moyen d'un tena-
culum, et la section jusqu'à la paroi antérieure de l'œsophage
se fit presque d'un seul coup. Aussitôt j'introduisis dans la
trachée une canule conique qui la boucha complètement.
Cette canule portait sur sa convexité un petit taquet sur
lequel furent enroulés les fils préalablement passés dans la
trachée. Ce bouchage fut ainsi maintenu hermétique; canule
et trachée étant solidarisés, on continua facilement l'anes-
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3Qi C. PéBiBR
ihésid par l'intennéiiaire de la c^n\l]B, nouaie à cet eQai
d'un tube de caoutchouc à large caliUve et lermioë par uq
entonnoir de verre.
Ceci fait, le larynx, toujours soulevé par un tenaculum,
fut séparé très racilemeotde la paroi intérieure du pharynx,
sans qu'il y eût à s'occuper de vaisseaux importants, puis-
qu'on opérait en dedans du constricteur inférieur du pha-
rynx, dont les insertions au cartilage thyroïtie et au cartilage
cricoide avaient élé détachées. Les vaisseaux thyroïdiens
restaient hors de vue, et il n'y avait plus qu'à décoller la
Fig. 3.
muqueuse pharyngienne de la face postérieure du larynx, à
laquelle elle ne tient que par un tissu cellulaire lâche.
L'épiglotte étant saine, fut laissée en place, après section do
la membrane thyrohyoïdienne. Je coupai avec des ciseaux
les grandes cornes du cartilage thyroïde; enfin, la sépara-
tion du larynx fut complète lorsque j'eus coupé la muqueuse
au niveau du bord iibi*e des replis aryténo-épigloltiques. Le
pharynx ne communiquait avec la plaie que par le contour
de rori&ce supérieur du larynx, tandis qu'en bas la trachée
subsistait tout entière, n'offrant qu'une seule ouverture, son
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CANCER ÉPITHÉLIAL DU LARYNX 36S
orifice supérieur, en ce moment surmonté par la oanule.
Après hémostase définitive au moyen de quelques liga-
tures au catgut, la trachée débarrassée de sa canule fut
suturée directement à la peau. La demi-circonférence anté-
rieure fut réunie à la lèvre inférieure de l'incision trans-
versale pratiquée au commencement de l'opération à ce
niveau ; la demi-circonférence postérieure tixi suturée à la
lèvre supérieure de cette même incision. L'ouverture du
pharynx fut suturée de la même manière par moitié aux
lèvres de Tincision transversale supérieure. Enfin, les ièvi»es
de l'incision médiane verticale furent suturées directement
Tune à l'autre ; même chose fut faite aux extrémités des
incisions transversales à droite et à gauche des orifices de
la trachée et du pharynx.
L'opération terminée, il existait deux orifices : l'un béant,
annulaire, au-dessus de la fourchette sternale, l'orifice de
la trachée ; l'autre, en forme de bouche sous le menton et
s'ouvrant dans le pharynx derrière l'épigletle conservée et
qui pouvait se rabattre sur lui en guise d'opercule dans les
mouvements d'élévation de l'os hyoïde.
Dans cet orifice, je plaçai une sonde œsophagienne. L'orl*
fice de la trachée fut laissé béant, sans canule, et simple-
ment recouvert d'un morceau de gaze antiseptique au salol.
Au-dessus, pansement au chloral. Après l'opération, le ma-
lade a vite repris toute sa connaissance. Jusqu'à trois heures
de l'après-midi environ, il a eu de fréquentes quintes de
toux. Le pansement fut changé; il était imbibé de sang, mais
en assez faible quantité. Le malade fut enveloppé d'ouate
pour lui permettre de rester assis dans son lit, sans se re-
froidir.
De 8 à 6 heures, les quintes ont à peu près cessé, il
est calme. Je le vois à 6 heures et demie, il ne souffre pas,
la température est de 38*»,5, sa respiration parait Ubre, le
pouls n'atteint pas 100*, mais présente quelques irrégulari-
tés. A partir de 8 heures, les quintes reparaissent et per-
sistent jusqu'à minuit, et recommencent à s'espacer. A deux
heures et demie de la nuit, la surveillante, qui le veillait
attentivement, le voit pâlir et cesser de respirer ; la mort
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864 C. PÉRIER
survint en quelques minutes sans signes précurseurs ; il n'y
eut à aucun moment apparence de cyanose.
Le malade mort, le pansement a été enlevé immédiate-
ment; il était peu taché de sang, rorifice trachéal était par-
faitement libre.
A Tautopsie, faite le lendemain, les viscères ne présentent
aucune lésion notable. La trachée et les bronches sont abso-
lument libres. Tout autour de la trachée et des bronches,
les ganglions lymphatiques sont hypertrophiés.
La plèvre est saine. Les poumons sont souples. Le
poumon droit présente seulement un point assez limité de
congestion vers sa base. Les cavités cardiaques sont dilatées.
Les valvules sont tout à fait normales.
Foie et rein normaux. Rien à l'intestin. Pas d'hypertrophie
ganglionnaire dans Tabdomen.
Examen anatomique. — Tout le côté gauche du larynx est
envahi par une masse végétante à contour arrondi, remplis-
sant le ventricule, s'arrôtant juste à la ligne médiane, qu'elle
avait semblé déborder lors de l'examen laryngoscopique,
descendant jusqu'à un centimètre du bord inférieur de l'an-
neau cricoïdien.
L'examen histologique a été fait au laboratoire du pro-
fesseur Cornil, par M. Toupet, qui m*a transmis la note sui-
vante :
« Muqueuse du larynx hypertrophiée passant au-dessus
de la tumeur.
« Immédiatement au-dessous, lobules composés d'épi-
thélium pavimenteux stratiBé. Au milieu des petits lobules,
globules épidermiques très nets. Au milieu des gros lobules,
amas de cellules cornées paraissant se détacher assez faci-
lement. A certains endroits, elles sont tombées et laissent
des lacunes.
« Les glandes, en certains points, ont conservé leur épi-
thélium clair, caliciforme; dans d'autres endroits, elles ont
de l'épithélium cubique. »
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ÉPITHÉLIOMA PAVIMENTEUX 365
II
EPITHELIOMA PAVIMENTEUX, LOBULE ET CORNE
DU LARYNX. TRACHÉOTOMIE. ABLATION ULTÉ-
RIEURE DU LARYNX. GUÉRISON. — RÉCIDIVE
GANGLIONNAIRE QUATRE MOIS ENVIRON APRÈS
L'EXTIRPATION DU LARYNX. ABLATION D'UN
GANGLION DÉGÉNÉRÉ. GUÉRISON. MORT D'IN-
FLUENZA. (1)
Par H. le D*^ F. TERRDER, chirurgien de l'hôpital Bichat,
membre de l'Académie de médecine.
Dapuis (Louis), 50 qds, marchand des rues, n^offre rien dans
ses antécédents héréditaires ou personnels qui soit intéressant
à noter. Cependant il a des habitudes alcooliques.
En mai 1887, Dupuis s'aperçut qu'il perdait la voix, mais ne
s'en préoccupa pas; ce n'est qu*en mars 1889, alors qu'il souf-
frait depuis deux mois de douleurs assez vives du côté de la
gorge, qu'il vint consulter à Lariboisière M. le D' Gouguenheim.
A ce moment, son état général est excellent. M. Gouguenheim
pratique l'examen laryngoscopique et diagnostique un cancer
intrinsèque du larynx. Il soumet le malade à un traitement par
riodure de potassium ; mais l'état du patient s'aggrave, il a des
accès de suffocation, de la dysphagie, aussi se décide-t-il à en-
trer à rhôpilal I..ariboisière le 6 mai 1889. Le 7 mai, pour parer
aux accidents de suffocation, on fait la trachéotomie, sans chlo-
roforme. L'ouverture de la trachée fut faite immédiatement au-
dessous du crieoïde.
Peu après son opération, Dupuis' fut atteint d'un érysipèle qui
débuta au niveau de la plaie trachéale.
L'état général du malade continua à s'aggraver. Sur les con-
seils de M. Gouguenheim, il entra à Thôpital Bichat pour subir
une opération plus radicale, le 24 juin 1889.
Pendant les premiers temps de son séjour à l'hôpital Bichat,
on soigna l'éry thème siégeant au devant de la poitrine de Dupuis,
(i) Lu à la Société de Chirurgie, le 19 mars 1890.
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m F. TERRIER
puis on répéta Texamen laryngoscopique, qui confirma le dia-
gnostic de cancer du larynx.
I/opération de Tablation du larynx fut faite le 26 juillet 1889 :
Opération (26 juillet 1889), aidé par MM. Hartmann, Péraire
et Delagéuière, interne du service. — Ck>mme la trachéotomlA
avait été faite d'urgence et très haut, je fus fort gêné pendant
ropération et je dus enlever le larynx en deux temps. Ou subs-
titue à la canule ordinaire^ la canule do Trendelenburg, mais
lorsque le malade a été déjè endormi, par sa canule habituelle.
Cette substitution provoque des accès de touK assez gênants. On
continue l'anesthésie avec la canule à chemise de T... et à faide
d'un pavillon muni d'une toile qu'on humecte de chloroforme.
Ce pavillon en entonuoir est muni d'uQ tube en caoutchouc qui
s'adapte à la canule à chemise.
Incision médiane allant de la partie supérieure de Tos hyoïde
jusqu'au pavillon de la canule, c'est-à-dire jusqu*au cartilage
oriooîde exelusivement. Cette incision saigne peu, on place quel-
ques pmcat sur des artérioles.
En bas de Tiaeision, à droite et à gauche, incision de la peau
transversale dans une étend qe de 3 à 4 centimètres. Il y a un
peu plus de vaisseaux lésés, d*où la nécessité de pinces ; des
veines surtout sont intéressées et donnent pas mal de sang
dans les efforts de toux du malade. J'incise et déchire les adhé-
rences des ailes du thyroïde avec les parties voisines avec le
bistouri d*abord, puis une sonde cannelée, et enfin avec le
daigt indicateur. Ici encore, il s'écoule pas mal de sang, par
suite des efforts de toux du patient; de plus, malgré les insuf-
flations répétées, la chemise de la canule de T... n'a jamais
obstrué parfaitement la trachée, et du sang s^est toujours un
peu écoulé dans le conduit, d'oà les accès de toux, Texpectora-
tien de mucus sanglant par la canule, et enfin l'air, qui à chaque
moment est revenu par la plaie quand le larynx fut intéressé.
Les parties latérales du thyroïde libérées, j'essayai, mais en
vain, de libérer aussi le cricolde; il était situé juste au-dessus de
l'ouverture de la trachée faite jadis et bien trop haut.
Je résolus alors de couper la membrane crico-thyroïdienne en
haut, je la disséquai et l'enlevai en procédant de bas en haut.
La section de la membrane crico-thyroIdienne fut difficile, elle
était épaisse et en partie ossifiée; de plus elle donna du sang
en nappe, d'autant qu'à ce moment l'opéré eut quelques quintes
de toux. Une grosse veine fut ouverte et saisie par une pince
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ÉPITHËUOMA PAVIMENTBUX 901
•mérieaiM. D*auifS8 pineet f«re&i pUtéfW tiir Us ptrtiBs 0ti-
gnantes. Celte section faite, le thyroïde saisi avec des piooet
à griffes est attiré ea avant; malh^ttreusement l'une é% ces
pinras, trop faible, se brise; on lui substitue une pince à griffes
de Bichelot, plus solide. Alors, soit en coupant, soit plut^ e»
déchirant Us tissus, le cartilag9 thyroïde et Taryténolde furent
pftleyés de bas an haut. Arrivé à \f^ parti0 sapérleuie j'ouvris
à coups de ciseaux le pharynx et je sectionnai les parties au
niveau de la base de Tépiglotte, qui fut laissée en place. Il
s'écoula une notable qi^antité de s»ng par cette section djBS
parties Rioilas, et la sang reflua jusque dans la bouche at le nez.
On épongea, plaça des pinces et comprima uu peu les tissus.
Si bien que Fécoulement sanguin se modéra beaucoup. Je m*ef-
iorçai alors de faire Thémostase définitive en plaçant des Ugar
tures sur les vaisseaux lésés, et je puia ainsi en faire au plua
six ou huit. La base de Tépyglotte saiguant toujours un peut
elle gène les manœuvres opéi^atoires ; pour y remédier avaa dea
pinces à pression placées méthodiquement, ou écarte latéraleq^put,
à droite et à gauche, la muqueuae du pharynx, ouvert au avant*
et on y place des épongea maiutenuas par des pinces à pression.
J'ai fait en ee momeut l'extirpation do la partie supérieure du
larynx seulement ; il reste enoore le criooïde, épaissi, induré,
malade en un mot.
Pour l'enlever, il fallut tout d*abord l'isoler latéralement et en
arrière, soit avec les doigts, soit à coups de ciseaux. Pour faci*
liter cet isolement, le cricolde était saisi et attiré en haut et en
avant à l'aide de deux pinces à griffes de Richelot. Ces manœu-
vres déterminent de violents accès de toux, le sang passant dans
la trachée et l'air, de son côté, s'inûltrant dans l'étroit orifice du
cricolde.
Cest alors que, pour terminer l'extractipp des parties ma-
lades, je dus retirer la canule de T..,, atirer le cricolde et la
trachée au dehors et en avaiit, inciser sur la ligne médiane au-
dessus et au-dessous du trajet du tube à trachëotomia juscju'à
la trachée, de façon à ouvrir celle-ci largement.
Pour m'assurer de suite de la respiratiqp, je û^ai k la peau
par des points de suture d'argent la paroi antérieure da la
trachée largement ouverte. 3 poiuts furent d'abord placés de
chaque côté, puis 3 autres, et en tout 12; un 13* fut ajouté p)ua
tard.
La trachée fixée et ouvette, je pus alors an eépa^av laoile-
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968 F. TERRIER
ment et avec le thermocautère le cricoïde déjà sectionné dans
son milieu.
D'autres points intermédiaires — 8 ou 4 — furent faits au
crin de Florence, toujours dans le but d'adosser intimement la
muqueuse de la trachée à la peau du cou.
Notez que celle-ci fut réséquée dans toute la partie suppu-
rante correspondant au trajet de la canule. Quelques ligatures
(toutes à la soie) furent placées sur les vaisseaux qui avaient
nécessité Tapplication de pinces.
Nous nous occupâmes alors du pharynx.
Il fut nettoyé du sang et des caillots, et la muqueuse, déjà
saisie et maintenue latéralement par des pinces à pression, fut
réunie aux téguments du cou de chaque côté, de façon à cons-
tituer une sorte de gouttière ouverte en avant et en bas. 4 à
5 points furent aussi placés à droite et à gauche, un autre à la
partie inférieure, comprimant un repli de la muqueuse, de façon
à compléter Tinfundibulum de la partie supérieure de l'œso-
phage. Une sonde uréthrale {n^ 24) en caoutchouc rouge fut
fixée à demeure dans l'œsophage à l'aide d*un crin de Florence
passant par sa paroi et les téguments du cou.
Pansement avec de la gaze iodoformée placée dans la partie su-
périeure du pharynx et le remplissant.
Autre tamponnement entre Tinfundibulum œsophagien et Tin-
fundibulum trachéal.
L'opération a duré juste une heure cinquante-cinq minutes.
Uanesthésie, faite par mon ancien interne le D' Péraire, a né-
cessité 45 grammes de chloroforme.
L'examen de la pièce fut fait par le D*^ Poupinel (série A,
pièce n^ 175). Le larynx présentait dans sa cavité une tumeur
du volume d'une petite noix, de forme irrégulière, recouverte
par la muqueuse, à surface lisse, sauf en arrière, où elle était
ulcérée, et occupant toute la moitié droite de la cavité laryngienne,
empiétant un peu en arrière sur la moitié gauche.
Il s'agissait d'un épithélioma pavimenteux lobule corné.
Le soir de ropéralion, par suite du gonflement de la muqueuse
trachéale, qui obstruait le conduit aérien, l'introduction d'une
canule dans la trachée fut rendue nécessaire.
I^s suites de l'opération sont simples. Le pansement, sali par
les mucosités qui sortent de la trachée, est renouvelé tous les
jours.
Trois jours après l'opération, le malade prend par sa sonde
œsophagienne : 2 litres de lait, â œufs et 3 cuillerées de poudre
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ÉPITHÉLIOMA PAVIMENTEUX 368
de viande, plus 1/2 litre de bouillon, 36 centilitres de vin et
200 grammes de potion de Todd.
Lo 27 août, un mois après l'opération, D... commence à avaler
quelques aliments pris par la bouche.
Le 10 septembre, on enlève la sonde de Pœsophage.
L'état du malade est excellent, et il augmente progressive-
ment de poids.
Le 15 novembre, on constate sur le côté droit du cou la
présence d*un petit ganglion qui augmente rapidement de vo-
lume.
Le 28 novembre, on ouvre et gratte ce ganglion. M. Poupinel
^'examine microscopiquement et reconnaît de Tépithélioma pa-
vimenteux lobule corné et muqueux. Il examine aussi un bour
geon enlevé à l'orifice trachéal, mais il ne peut affirmer que ce
soit de répithélioma.
Les jours suivants, il s'écoule de la plaie latérale du cou un
liquide abondant d'odeur fétide qui oblige le renouvellement
journalier du pansement.
I^ 14 décembre, le patient est pris dans la journée de frisson
et de dyspnée intense et meurt dans la nuit, d'influenza^ d'après
l'avis de M. Delagénière, qui Ta suivi dans ses derniers mo-
ments.
Toutefois, le ganglion profond du cou enlevé incomplète-
ment et évidé, était le siège d'une suppuration qui a pu et dû
jouer un rôle dans les accidents ultérieurs présentés par le
malade.
En fait, dans ce cas, j'ai bien utilisé la canule de Trende-
lenburg, mais sans l'avoir fait préalablement porter par le
malade. Celle canule a été inutile à la fia de Topération,
lorsque, ne pouvant faire autrement, j'ai dû sectionner le
larynx au niveau de la membrane crico-thyroïdiene.
Enfin, j'ai cru devoir suturer la trachée à la peau, et
malgré cela il a fallu faire usage d'une canule à demeure
persistante.
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arw p. TissiER
tit
ÈfËS PARALtSIES LARlTNGÉÈS SYPïilLITIQUËS
pB,f P^Ui tltftlM Eil, atiden ibterne des hdpitaiix été Paris.
I
Là syphilis Idi^gée peirt attëinidre toutes les J)tf«iefe
constituaaios du larynx, bàns uri travail fihtêrieùr, liùiiH
nous sommes occupé spécialement des altérations de la
muqueuse, du tissu sous-muqueux et du système cartila-
gineux, relevant de la syphilis tertiaire.
Nous nous proposons actuellement d'étudier plus spécia-
lement les troubles laryngés d'origine neuropalhique et
mynpathique. — Nous n'aurons que peu de choses à dire ail
sujet des modifications de la sensibilité, dépendant le plus
souvent d'une lésion du nerf laryngé supérieur, et noua noms
occupehons surtout des phénottiênes paralytiques, d'origine
variable, que Ton rencontre dans la syphilis, du côté de
Torgane de la voix.
Déclarons, dés maintenant^ que les paralysies laryngées
syphilitiques n'ont rien de bien spécial, rien de caractéris-
tique. Elles sont, en eilet, soumises au hasard des localisations
des lésions spécifiques et^ dès lors, tout procor^sus analogue,
siégeant aux mêmes points, produira des symptômes absolu-
ment comparables.
Il ne s'ensuit pas que l'étude des paralysies laryngées,
relevant de la syphilis, soit dépourvue d'intérêt, nous
aurons l'occasion de le démontrer au cours de ce travail,
mais, et c'est là le point que nous voulons indiquer ici,
elles ne sauraient guère coh' luire à un diagnostic causal.
Il en est autrement au point de vue du diagnostic topo-
graphique, et si la constatation d'une laryngoplégie n'est
pas suffisante à elle seule pour permettre d'assigner un
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PARALYSIES LARYNGÉES SYPHILITIQUES 871
siège précis à la lésion géfiératrioe. An moins îadîquè-t-^èUè
dans quelle direction doivent être poursuivies les recherches
et coocourt-elle, pour une large part, à fixer le jugement
du clinicien.
Il y a plus, les troubles paralytiques du larynx peuvent
constituer et constituent souvent un symptôme révélateur,
étant les seuls phénomènes qui indiquent Texist^^nbe et le
déYeloppement d'un processus morbide, autrement Irtletit.
Comme, d'dùtre part, H ne faut pas oublier que certainëfe
Ittryngoplégies peuvent exister sans troubles de la respiratiôti
et Même sans modification profonde de la Voix, ah conçoit
l'imporlanoe de Texattieti direct du larynx, a!d^s qu'auoiitt
sjrmijtôtne anormal grave n'sittire de ce cdié Trittetition du
ôujet, ni celle du médecin non prévenu.
Dans ces cas, c'est i'existence de troubles respiratoires
on vocaux légers, c'est rensèmble des phénomènes mo^bides
présentés par le malade, qui guidera le médecin et le Con-
duira à examiner le larynx.
11 résulte de Tensemble des recherches que nous avens
faites dans les traités spéciaux et la littérature médicale, que
l^histoire des laryngoplégies syphilitiques a suscité fort peti
de travaux d'ensemble. [M. Mackenzie, von Ziemmsen, Mas-
se! (1), C. Lewis, Mauriac, etc.]
Les observations publiées sont assez nombreuses, et à oété
de Tanévrysme de Taorte (Bosworth) plus souvent même
que lui, les lésions diverses de la syphilis sont notées,
comme processus générateurs, dans l'ensemble des faits de
paralysies laryngées. Si Ton admet, d'autre part, que la syphi-
lis joue un rôle dans la production de certains anévrismes
de Taorte, on arrive à cetie conclusion que, parmi tous les
processus qui peuvent amener le développement de laryn*
goplégies, la syphilis doit occuper le pf^emier rang, tî y
aurait, sans doute, plus d'une réserve à faire, sur cette doii-
(Birn
(1) Christophe Lewis. Clinical observations on syphilis of ihe Larynx.
\Mrmittgkêtm meê. Review. mirs 18T7). — (Paralysie do la corde vocale
droHe et do ta paitpière droite chet on etnaift de fattit aas. — Syphilis
acquhpe.)
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37« P. TIS8IER
née fondée uniquement sur la statistique des cas publiés, et
pour notre part, nous ne la tenons pas pour absolument
exacte.
II
Les paralysies laryngées syphilitiques peuvent relever
d'une lésion des muscles du larynx, du tronc du récurrent»
du tronc du nerf vague, des racines du nerf vague et du
nerf spinal, des noyaux bulbaires de ces derniers nerfs et
vraisemblablement aussi, quoique ce ne soit là encore qu'une
induction un peu théorique, de lésions cérébrales.
De toutes ces lésions, les plus fréquentes sont celles qui
atteignent le laryngé inférieur, et si l'on a présents à Tesprit
le trajet et les rapports du récurrent gauche, on ne s'éton-
nera pas que, dans la très grande majorité des cas, ce soit
lui qui soit intéressé. C'est là, d'ailleurs, un fait qui se re-
trouve pour toutes les causes de laryngoplégies et la fré-
quence extrême de celles-ci du côté gauche n'a rien de spécial
à la syphilis. On voit cette unilatéralité gauche se faire
dans la tuberculose avec adénopathies, Tanévrisme de
l'aorte, etc. Cela est tellement vrai, que la constatation
d'une paralysie laryngée unilatérale droite doit, dans un
bon nombre de cas, non dans tous, certes, attirer l'attention
du côté de l'œsophage, souvent alors siège d'un néoplasme.
Inversement, l'examen du larynx fournit, à ce point de vue,
des données parfois précieuses, dans les cas où Ton soup-
çonne une lésion épithéliomateuse du conduit œsophagien.
m
Paralysies myopatbiques (1). — Dans un travail précé-
dent, nous avons décrit les altérations profondes que pouvait
produire, dans le larynx, le processus syphilitique. — Les
(1) Nous nous abstiendrons dans ce travail de ciier les cas particuliers
toutes les fois qu'il s'aura de faits bien connus et d^observalion cou-
rante ; rintérét qui s*y attache en pareil cas n'ayant rien de spécial.
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PARALYSIES LARYNGÉES SYPHILITIQUES 37i
lésions envahissent le tissu sous-muqueux et atteignent fré*
queiQent les cartilages. Il n'est pas rare, en pareil cas, de
trouver les muscles infiltrés, quelquefois détruits.
Malgré cela, les paralysies relevant de ce processus sont
rares, et lorsque la syphilis produit une laryngoplégie, la mu-
queuse même du larynx reste souvent indemne. Il est juste
d'ajouter immédiatement que, dans les formes graves de syphi-
lisdu larynx, lorsque celui-ci est labouré d'ulcérations, rétracté
et déformé par des bandes scléreuses cicatricielles, il devient
bien difficile de reconnaître l'existence de paralysies muscu-
laires. Dans certains cas même, où le larynx est transformé
en un conduit informe, à parois rigides, toute trace de
motîlité disparaît.
Mais il n'en reste pas moins vrai, et c'est là un fait qui
s'observe aussi dans la tuberculose, que l'on peut voir au
laryngoscope des cordes vocales infiltrées, profondément
déformées, ulcérées même, possédant des mouvements
d'abduction et d'adduction relativement étendus.
Certains auteurs ont pensé que les troubles de la voix que
l'on observe assez fréquemment dans la période secondaire
(Diday), la raucité, la dysphonie, relèveraient d'une paralysie
ou d'une parésie des Ihyréo-aryténoïdiens internes (Mauriac),
et cru trouver là une des applications de la loi de Stokes,
trop souvent invoquée, hors de propos.
Mais, comme le remarque lui-même M. Mauriac, cet état
paralytique ne se trouve pas confirmé parles examens qu'il
a faits en commun avec Krishaber.
Il ne se trouve pas signalé non plus dans le très impor-
tant travail de M. Gouguenheim sur la laryngite secondaire.
L'interprétation nous semble donc fausse. Néanmoins, nous
croyons qu'il ne faudrait pas nier à priori l'existence de ces
laryngoplégies superficielles. Mais elles relèveraient plutôt
alors d'un processus analogue à celui qui explique la paralysie
de Taryaryténoîdien dans la laryngite catarrhalc (1). Il s'agi-
rait de l'extension du processus inflammatoire superficiel
aux fibres musculaires immédiatement sous-jacentes.
(1) A. Proust et P. Tissiin. Paraivsics du muscle ary-arylènoïdion. {An-
nalet Ae$ maUdie$ de roreille et au larynx, mai 1890.)
ANNALES DES MALADIES DE L*0REILLB ET DU LARYNX. — XVI. 27
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374 P. TISSIER
On a trouvé quelquefois des lésions musculaires gommeuses*
C'est ainsi que nous avons cité ailleurs le cas de Bouisson^
(gomme ducrico-aryténoïdien postérieur) auquel il faut joindre
celui de Bouillaud et Ordonez, où Ton trouva à la place d'un
des muscles crico-aryténoïdiens postérieurs une tumeur
blanc-grisâtre, dure, de structure fibreuse.
IV
Paralysies vécurrentielles. — Le lionc du nerf récurrent
est assez peu volumineux pour qu'on puisse penser éf priori
qu'une lésion qui l'atteint doive provoquer toujours un syn-
drome identique, soit irrilatif, spasraodique, soit paralytique
L'observation clinique a montré qu'il n'en était rien. Les
processus morbides qui intéressent le laryngé inférieur pro-
duisent soit une paralysie totale, la paralysie récnrrentielle
proprement dite; soit un trouble spécial dans la mécanique
du larynx, que Ton attribue généralement à une paralysie
des dilatateurs.
Cette dernière question a donné lieu à des controverses
sans nombre. Nous avons opposé aux théoiîes de Rosenbach^
de Semon et de Krause une explication qui nous semble à la
fois plus clinique et plus physiologique. Ce n'est pas le lieu
de la discuter ici ; elle est, en effet, exposée en détail ail-
leurs dans le traité de la phthisie laryngée que nous avons
publié en collaboration avec M. CSrouguenheim. Nous nous en
tiendrons donc ici aux seules données nécessaires pour la
compréhension des faits.
d-Paralysie récurrentielle totule-unilalérale. — La para-
lysie totale unilatérale (1) siège, avons-nous dit, le plus
souvent à gauche. Sa cause immédiate la plus fréquente est
la compression du récurrent par un ganglion tuméfié ou en
dégénérescence gommeuse (Gehrardt, Turck). Tout autre
(1) Bans le cas de Baumier {DettUch, Arch. fur klin. Med,, Band H.
p. 530, 1867) (paralysie récurreotiaUe bilatérale ches un syphilitique), il
laut remarquer qu'il existait de la péricardite ; ce cas est ezceptioDoel»
et» eo rètfle générale, les paralysies récurrenlielles syphilitiques sont
unilatérales.
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PARALYSIES LARYNGÉES SYPHILITIQUES 375
processus syphilitique peut naturellement avoir le même
résultat.
La respiration est libre si la paralysie est totale ; la voix,
rarement perdue complètement, est rauque et hitonale. ELlle
s'améliore, du reste, assez vite, parce que la corde saine
joue alors un rôle compensateur, et pendant Tadduction pho-
natrice arrive à dépasser la ligne médiane et même à se
juxtaposer à la corde paralysée. Il reste toujours une modi-
fication de la voix et une certaine bitonalité, due à Tabsence
de synchronisme des vibrations des deux cordes, mais nous
avons vu plusieurs cas où les troubles vocaux n'étaient pas
suffisants pour attirer Tattenlion du malade.
Nous passons vite sur cette symptomatologie, dépourvue
de tout caractère spécial, et de même nous ne faisons qu'io-
diquer Taspect du larynx, dont une des cordes vocales reste
immobile, en position cadavérique, intermédiaire. entre l'ad*
duction (phonation) et Tabduction (inspiration profonde).
p-Sléûose nearopathiqae permanente de la glotte (paralysie
des dilatateurs de la glotte).
Ce coinplexus morbide est caractérisé par la prédomi-
nance d*action des adducteurs, d*oCi la situation médiane,
phonatrice, permanente des rubans vocaux, permettant
rémission plus pu moins normale de la voix, mais créant
une cause grave de dyspnée laryngienne, du fait du rétré-
cissement de la fente glottique.
Ce trouble de motililé, déjà soupçonné par Trousseau, a été
constaté directement pour la première fois par Gehrardt
(1863), et depuis on en a publié de nombreux exemples*
Parmi ceux que nous avons nous-mêmes observés, aucun
ne relevait de la syphilis.
Celte position des cordes peut dépendre d*un processus
myopathique ; c'était en particulier le cas dans le fait ob-
servé par Jackson (1) 1868, qui est la seconde observation
publiée, mais elle résulte le plussouventd'une lésion récurren-
tielle(on Ta rencontrée aussi dans les lésions du troncdupneu-
(1) Jackso?!. Med, Times and Gazette, 15 décembre 1885 ; voir encore
PenzoLDT, M. Mackehzib, WaAKcs, etc.
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376 P. TI8S1ER
mogastrique, des racines et des noyaux bulbaires de ce nerf et
du spinal). Peur Morell Mackenzie, dans un grand nombre
des observations de cette lésion, la syphilis entrait proba-
blement en jeu, et il invoque la production de dépôts gom«
meux intramusculaires.
Depuis longtemps, on a remarqué que, dans les paralysies
récurrentielles totales, les abducteurs étaient souvent le plus
atteints^ et Elsberg a noté que lorsqu'il se produit une régres-
sion du processus morbide, lamélioration porte d*abord sur
les adducteurs.
Certes, la position superficielle des crico-aryténoïdiens pos-^
térieurs, leur situation qui les expose à des traumatismes
fréquents, expliquent jusqu'à un certain point la prédomi-
nance avec laquelle difiërents processus, la syphilis en par-
ticulier, frappent ces muscles. Mais cette explication ne sau-
rait suffire.
L*idée qu*il s'agit d*une paralysie proprement dite et iso*-
lée du crico-aryténoïdien postérieur, par lésion élective
des filets destinés à ce muscle, dans le tronc du récurrent
(Loi de Rosenbach-Semon), ne suffit pas non plus à expliquer
pourquoi la lésion est si souvent double, bilatérale.
Le larynx, organe de perfectionnement adapté sur le tube
aérien, exerce ainsi une double fonction : Tune respiratoire,
primordiale ; l'autre phonatrice, surajoutée. A chacune de
ces fonctions correspond une innervation spéciale, fait qui
s'observe dans d'autres groupes musculaires et qui a été
depuis longtemps établi par Claude Bernard. Ainsi s'expli-
que vraisemblablement l'origine des filets nerveux du ré-
current provenant de deux paires nerveuses, vague et
spinal. Si l'altération qui atteint ce nerf porte plus spéciale-
ment sur les fibres présidant à la fonction respiratoire, c'est
qu'il existe, sans doute, une vulnérabilité ou une disposition
spéciale de celle-ci.
Dès lors, les cordes se trouvent dans la situation phona-
trice, en adduction permanente. Cet effet semble bien,
d'après un certain nombre d'observations, pouvoir résulter
d*une lésion unilatérale (Bâumler et Johnson), et ne peut s'ex-
pliquer que par notre hypothèse, par la diminution du
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PARALYSIES LARYNGÉES SYPHILITIQUES 37T
ionas respiratoire au niveau de la glotte., Krishaber (1) avait
déjà vu le fait et essayé de l'expliquer par un mécanisme
inacceptable au point de vue physiologique et même clinique
pour le plus grand nombre des cas (irritation du récurrent,
contraction spasmodique des muscles du côté correspondant
et de l'aryténoïdien, muscle impair). Si la sténose névro-
pathique permanente est fréquente dans la syphilis, la parsh
Ijrsie proprement diie^ isolée des adducteurs^ est aussi assez
commune. Mais alors, elle est ordinairement unilatérale et,
dans la plupart des cas, soit myopalhique, soit due à des lé-
sions des noyaux bulbaires. L*élude du système nerveux
montre assez fréquemment ces dissociations, la lésion se
localisant sur le groupe de cellules d'où naissent les fibres
destinées à un muscle (paralysies oculaires).
Mackenzie en rapporte deux cas, dont Tun semble se
rattacher à une lésion locale ; on en trouve un certain nom-
bre d'autres dans les auteurs (Poyet) ; nous n'avons pas vu
signalés de faits contraires à la théorie que nous soutenons.
De même, pour les paralysies isolées des autres muscleSi
qui sont le plus souvent unilatérales (il faut invo |uer l'un
de ces deux processus, myopathiquo oubulbaiie). Parmi les
cas de paralysie des adducteurs crico-aryténoïdiens latéraux,
citons ceux de M. Mackenzie et de Heymann (2) (paralysie
d'un seul adducteur latéral.)
Paralysies par lésion du tronc du pneumogastrique et par
lésion des racines du pneumogastrique et du spinal. — Lors-
que le tronc du pneumogastrique est lésé au-dessous de l'ori-
gine du laryngé supérieur, on a exactement les mêmes symp-
tômes que si la lésion atteignait le récurrent. Lorsque, au con-
traire, le processus siège plus haut, il existe fréquemment
des troubles de la sensibilité, troubles qui pourraient dispa-
'1
trier
KaisiABB». Mémêiret de la Soc. de biolâq,^ p. 1^3, 1876.
. Berlin^
Hbtmakii. Vercin. Â innere Medie. Berlin^ séance du 7 fê-
ler 1888.
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S78 P. TI6SIER
raître à la longue. Nous n^avons pas trouvé dans les au-
teurs d*observalions d'altérations spécifiques intéressant le
laryngé supérieur.
Dans un fait rapporté par MoreiUMackenzie, on trouva une
paralysie récurrintielle totale de la corde vocale gauche et^
à Pautopsie, des lésions méningées syphilitiques occupant la
base du cerveau. Les racines des nerfs pneumogastrique ei
spinal étaient, si Ton s'en rapporte à la courte relation don-
née par Tauteur, comprises dans la sphère des lésions.
VI.
Paralysies d^origme bulbaire, — Morell-Mackenzie cite
une observation de Hughngs Jackson avec hémiatro-
phie gauche de la langue et du voile, et paralysie totale de
la corde gauche, qui fut rattachée à une altération s^7)hiliti~
que de la moelle allongée à l'origine du spinal. Dans une
seconde observation, une « paralysie double des adduc-
teurs » relevait aussi d'une lésion bulbaire. On a rapporté un
certain nombre de cas semblables, dont les autres symp-
tômes concomitants indiquaient nettement l'origine bulbaire.
Mais les observations suivies d'autopsie se comptent. Dans
ces faits, ainsi qu'on le voit, ilya ordinairement coexistence
d'autres paralysies, ce que Ton conçoit facilement en se
rappelant les rapports des noyaux du vague et du spinal dans
le bulbe.
A ce propos, nous insisterons un peu sur les faits d'ori-
gine syphilitique, dans lesquels la paralysie laryngée d'ori-
bulbaire s'accompagne d'hémiatrophie linguale. M. R. Lcu-
det(l) en a publié doux cas dans un travail récent. 11 faut
joindre aussi l'observation de Pel (2).
Cette association symptomatique suppose qu'une lésion
bulbaire atteint à la fois les noyaux de l'hypoglosse et ceux
(!) R. Leudet. Des liémiatropbies de la langue d'origiae syphilitique»
{Annale$ de$ maladie 4e Voreille et du Imryfm. a* i% p. 613, dé-
ocmbwlSOT.)
(2) Pel. Berlin, klin. Wochetuchrifty n* 29, 18 juillet 1887.
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PARALYSIES LARYNGÉES SYPHILITIQUES 87»
<jiii ronrnissent les filels nerveux destinés aux muscles do
larynx. Il est à noter que dans les trois cas cités, la paraly-
sie ëtitît unilatérale et complète dans la première observation
de Leudet et dans celle de Pel, tandis que dans le second
fait de Leudet, il n'existait qu'une paralysie unilatérale de
l'abduction.
Ce dernier cas prouve que les paralysies isolées d'un
muscle laryngé peuvent avoir une origine bulbaire, et il se-
rait intéressant de pouvoir ainsi déterminer la situation res-
pective dans le bulbe des diiïérents noyaux secondaires des-
tinés à chaque muscle.
Il est regrettable que l'on n'ait pas noté si le proces-
sus atrophique constaté à la langue ne s'étendrait pas aussi
à la corde paralysée. C*eût été un point impoitant pour
l'histoire, si pauvre en documents, de l'atrophie des cordes
vocales.
VU
Paraijrsies a^origine centrale — Les paralysies laryn*
gées sont assez exceptionnelles dans les lésions cérébrales.
On en a rapporté cependant un certain nombre d'exemples.
La syphilis cérébrale peut-elle produire des troubles pa-
ralytiques du côté du larynx? Le fait ne semble pas douteux
<cas de Cartaz). 11 est même permis de supposer, si l'exis-
tence d'un centre cortical laryngé (Garel, Krause, Rebillard)
se confirme, qu 'on pourrait avoir des lary ngoplégies d'origine
corticale.
A propos des discussions soulevées en ce moment sur
cette question de la localisation des mouvements des corvles
vocales (Krause, Garel, Semon et Horsley), nous voudrions
insister sur un point qui nous semble trop laissé de côté 9K
qui rend les conclusions des auteurs à peu près inexplica-
bkft. Le larynx, avons-nous dit, a une double fonctioa. Il
est vraisemblable qu*il a aussi deux centres. L*un correàpon-
dant aux régions antérieures du cerveau pour Tadduction,
c*est-à-dire la phonation, fonction de perfectionnement. C'est
celui indiqué par Krause, par Hebillard, par M. Garel, par
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â80 p. TIS8IER
Semon et Horsley. L'autre à siège indétermiDé, correspon-
dant à la fonction respiratoire. Aussi voyons-nous que ni
Krause, ni Masini, ni M. Fr. Franck, ni Semon et Horsley
n'ont pu trouver le centre d'abduction des cordes (i).
VIII
«
Avant de déterminer ce qui a trait aux laryngoplégîes
syphilitiques, nous devons dire quelques mots sur c l'hys-
téro-syphilis ».
Les auteurs ont assez souvent noté des troubles de la
motilité du larynx ne pouvant s'expliquer par aucune lésion
appréciable, et certains même avaient prononcé le mot de
paralysies dynamiques.
Nous savons aujourd'hui que la syphilis peut jouer vis-
à-vis de l'hystérie le rôle d'agent provocateur, et dès lors
il nous est facile de comprendre les akinésies laryngiennes
sine materia. Les faits signalés par les auteurs trouvent ainsi
leur explication rationnelle, et il est permis d'espértr que,
l'attention une fois appelée sur ce sujet, les observations ne
tarderont pas à venir confirmer cette vue, jusqu'ici forcé-
ment un peu théorique.
IX
Le c diagnostic » résulte d'une part de la connaissance
des antécédents du malade et de l'examen direct du larynx (2)
d'autre part. Dans les cas de doute, le traitement spécifique
pourra parfois servir de pierre de touche.
(1) Co travail était terminé lorsque nous avons eu coonaîssanca de la
réponse de MM. Semon et Horsley à MM. Garel ei Dor, parue dans le
numéro de mai des Annales des maladies de V oreille et du larynx.
Cette distinction entre les centres phonatoires et respiratoires y est parfu-
tement indiquée. On trouvera brièvement exposée, mais cependant d'une
façon aussi claire et aussi irréfutable que possible, cette opinion que
nous soutenons depuis plusieurs années et qui est le fond de notre théo-
rie sur les sténoses neuropaihiques de la flotte.
(3) NoQS devons signaler ici la difficulté du diagnostic dans les cas
d*anky1ose crico-aryténoïdienne d'origine syphilitique simulant la para-
lysie des abducteurs.
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PARALYSIES LARYNGÉES SYPHILITIQUES m
Les accidents spasmodiques et la contracture s'observent
assez rarement dans la syphilis laryngée. Cependant, il ne
faut pas oublier que la contracture peut se montrer secon-
dairemenl dans les antagonistes des muscles paralysés et
venir compliquer la sténose neuropatbique permanente.
Il faut aussi faire la part des coïncidences, et ne pas con-
sidérer comme d'origine syphilitique toute lésion survenant
chez un syphilitique.
Dans un autre ordre d'idées, on peut se convaincre aisé-
ment de l'importance des données qui résultent de l'examen
du larynx, dans les cas de diagnostic douteux, au point de
vue de la localisation du processus morbide.
Le pronostic, en général, est celui des paralysies laryn-
gées ordinaires, c'est-à-dire surtout menaçant lorsque les
cordes se trouvent en situation médiane permanente,rétré-
cissant ainsi notablement rorifice glottique.
Le traitement spécifique peut donner, surtout au début,
d'excellents résultats, mais il ne faut pas perdre de vue la
possibiUté des récidives.
Un point encore avant de terminer. A quelle époque de
la syphilis apparaissent les laryngoplégies?
Si Ton se reporte aux faits publiés, ou est conduit à ad-
mettre que pouvant se montrer dès la fin de la période
secondaire, c'est-à-dire relativement de bonne heure, elles
se voient le plus souvent à la période tertiaire, à échéance
plus ou moins éloignée.
N. B. — Pour la bibliographie, nous renvoyons à l'index
qui accompagne notre travail antérieur sur la syphilis
tertiaire du larynx. (Annales des maladies de F oreille et du
larynx, 1889.)
Nous avons laissé de côté à dessein les troubles laryngés
survenant chez les ataxiques, dans l'histoire desquels la
syphilis est notée. Par certains côtés [efHcacité dans quel-
ques cas rares du traitement spécifique (Foumier (1), Zie-
(1) FooaniBB. Leçoat sur la période préataxique da tabès d'origine
syphilitique, 1885.
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tiS» J. GRADENIGO
gehneyer) (1)] elles se rapprochent des laryngoplégîes sy-
philitiques. Nous avons eru préférable d*étudier à part las
manifestations laryngrées du tabès, qui feront ainsi le sujet
d'un prochain mémoire.
IV
LES AFFECTIONS DE L'ORGANE DE L'OUIE DANS
LINFLUENZA. — CONTRIBUTION CLINIQUE ET
BACTÉRIOLOGIQUE.
Par le D' J. GRADEIVIGO,
Docent d'otologia près les universités R. R. de Padoue et de Turin,
IHrecteur de la section otolo^qae de la polyclinique générale
de Turin.
Les affections de l'organe de Touïe provoquées par Vin-
ûuenza^ durant la dernière épidémie, ont été l'objet, en ces
derniers temps, de nombreuses publications. Tandis que les
auteurs, en général, sont d'accord pour considérer comme
caractère particulier des otites moyennes aiguës, consécu-
tives à rinàuenzdy Texislence d'hémorrhagies se développant
vite et abondamment, il y a une grande divergence dans leuis
opinions &\xv la bénignité (Lœwenberg, Hennebert, Ëilel-
berg) ou sur la malignité (Politzer, Gruber, Glover, Chàiel-
lier) du processus morbide. De môme aussi, les résultats des
examens bactériologiques entrepris jusqu'ici sur la sécrétion
des otites moyennes aiguës consécutives à l'influenza ne
concordent pas entre eux. Weichseibaum constata, dans un
cas, l'existence du pneumo-dlphcoccus ; Lewy observa le
pneumo^plococeas dans six cas, le gtaphylococcus pyog.
albas dans un cas; Netter, dans un cas, le slveptoeoceuspjrO'
(i) ZuEGKLUTiii. fiericht âber d. Sommersaison ta Bad Laiifesbrûcken,
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AFFECTIONS DE L'ORGANE DE L'OUIE 888
gènes. De concert avec le D' Bordoni-Ufffeduzzi, j*ai entre^
pris quelques recherches bactériologiques à ce sujet; les
résultats que nous avons obtenus ne me semblent pas dénués
d'importance. Je les rapporte ici brièvement.
!»• Observattoit. — Otite moyenne externe , bémorrbagiquei
consécutive à Finfluenza; staphylococcas pyogenes alhus,
N. N..., sage-femme à Turin, 27 ans.
Auparavant, elle n'avait jamais éprouvé de troubles d'oreilles.
Une première fois, pendant Thiver dernier, elle fut atteinte de
l'influenza avec fièvre pendant deux jours, forte rhino-phai^n-
gite, toux : aucun trouble de l'oreille. Au bout de deux mois, elle
fut atteinte de nouveau par Finfluenza: fièvre pendant deux jours
et, au début, frissons répétés. — Le troisième jour, la malaile
s'éveilla le matin avec des douleurs très intenses de Toreille
gauche; à deux heures de Taprès-nùdi, le même jour, elle cons-
tata qull était sorti une goutte de liquide de Toreille malade; les
douleurs diminuèrent. Le jour suivant, elle vint me trouver. Il
existait sur la paroi inférieure du conduit auditif externe, por-
tion osseuse, une vésicule noirâtre qui obstruait la moitié infé-
rieure de lu lumière du canal et qui avait la grosseur d'un hari-
cot; il existait, en outre, une otite moyenne purulente, mais on
ne découvrait pas de pus dans le conduit auditif. Après avoir
soigneusement désinfecté les parties malades avec le sublimé,
je pratiquai l'incision de la vésicule; il y eut un écoulement de
sérum ténu coloré en rouge. Dans ce liquide, ainsi que dans le
pus que je fis sortir de la cavité tympanîque, au moyen du pro-
cédé de Politzer, à travers une petite perforation déjà existante,
je constatai la présence du staphylococcas pyogenes albas en
culture pure (i).
Le cours de ruffection fut assez long, mais régulier : le traite-
ment consista en lavages abondants au sublimé et à l'acide bo-
rique, avec instillations de glycérine au sublimé.
2« Obskrvation . — Otite moyenne aiguë déterminée par Fin-
fluenza ; diplo-streptococcus .
N. N..., 72 ans, de Turin.
Je fus appelé d'urgence, un soir, près de ce malade qni, depuis
plus de deux jours et deux nuits, souffrait cruellement de don-^
(t) Je dois rexamea bactériologique de ce cas à l'obligeance de M. le
D' Foà, profeatevr d'anatomie pauiotofique à rUuivefsiU rogFale«
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:i84 J. GRADENIGO
leurs à Toreille droite, ie trouvai uo vieillard pâle, maigre, avec
fièvre intense, céphalée et otalgie violente, tellement qu*à chaque
acte expiratoire il émettait une plainte. Il était au lit depuis
quinze jours, atteint de ViallueaMa. Hyperhémie intense de la
membrane tympanique droite : pas de vésicule hémorrhagique, ni
de pus dans le conduit. La mastolde très douloureuse au palper:
léger œdème des parties molles correspondantes. Paracentèse
large de la membrane, avec écoulement abondant de sang et de
pus. Lavages au sublimé (1/2 p. 1000) : instillations de glycérine
au sublimé (1 p. 1000). — Dans le pus recueilli 15 heures après
la paracentèse, diplococcus pneumonie en culture pure.
Malgré les écoulements abondants de pus, les douleurs et la
fièvre ne diminuèrent que petit à pelit. Le jour consécutif de la
paracentèse de la membrane, l'enflure et la douleur de la mas-
tolde ayant augmenté, je prescrivis Tapplication locale de six
sangsues, et, 36 heures après, des compresses glacées et phc-
niquées sur la mastoîde. Gi*ftce à ce traitement énergique, la
mastoïdite fut coupée à son début, et le malade, 20 jours environ
après la paracentèse tympanique, est maintenant en voie de gué-
rison.
8« Observation. — Otite moyenne purulente subaiguê. —
Paracentèse de la membrane .^ Staphylococcus pyogenes albus,
N. N..., 28 ans, paysan.
A la suite de Tinfluenza, il éprouve, depuis un mois environ,
des douleurs violentes ; sensation de pesanteur, difficulté d'au-
dition de Toreille gauche. — Membrane tympanique uniformé-
ment rougie : il n*y a pas de perforation. La paracentèse de la
membrane donne issue à une sécrétion très peu abondante. —
Au moyen de l'anse de platine stérilisée, je pénètre dans la caisse,
à travers Touverture artificielle et, avec la sécrétion restée adhé-
rente à cette anse, je pratique des cultures sur Tagar-agar et des
préparations au couvre-objet. J'obtiens le développement du
stapbylococcus pyogenes albus.
Médication au bublimé et à Tacide borique. Le malade est en-
core en traitement.
4^ Observation. — Otite moyenne externe hémorrhagique^ oûa*
sécutive à rinHuenia ; diplo-streptooooous.
N. N..., élève sage-femme.
A la suite de rinfluensa , elle eut de violentes douleurs à
Toreille droite, fille se présente le troisième jour de la maladie
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AFFECTIONS DE UORGANE DE L'OUIE 885
et quelques heures après que s^était montré un écoulement sangui-
nolent de l'oreille : les parois du conduit auditif externe, portion
osseuse, sont uniformément tuméfiées, avec croûtes noirâtres ;
noirâtre également est la membrane tympanique. Du méat sort
un liquide séreux coloré d'hématine. Des cultures pratiquées avec
ce liquide, recueilli immédiatement après Touverture de la mem-
brane, se développe, en euUure pure, le diplo-aireptococcaa.
Médication habituelle ; aucune complication.
5« Observation. — Otite moyenne aiguë déterminée par Vin-
ûaema; paracentèse; diplo-streptococcus.
N. N..., 30 ans, mécanicien, de Turin.
Douleurs à l'oreille gauche depuis 24 heures; à Texamen, la
membrane tympanique rougie, spécialement dans la moitié supé-
rieure. Pas de vésicules hémorrhagiques, ni sur la membrane, ni
dans le conduit. Paracentèse dans le segment inférieur postérieur
du tympan ; il en sort du sang mélangé à un peu de sérum vis-
queux. L*oxamen bactériologique fait reconnaître rexistence du
diplo-sli'eptococcus en culture pure.
Traitement au sublimé; coui*s de rafifection, très bénin.
Le cas suivant iiVnIre pas, à la rigueur, dans la catégorie
des otites détermiaées par Tinfluenza; toulerois, je crois
opportun de le relater, tant à cause des rapports très étroits
que l'on a reconnu exister entre Vinûuenza et les pneumonies
qui ont prédominé durant Thiver dernier que parce qu'il
semblerait confirmer la possibilité d'une pneumonie consécu-
tive à Totite moyenne purulente produite par diplo-strepto-
C0CCU8(1).
6* OesifiiivATiON. — Otite moyenne purulente aiguë bilatérale;
dipïO'Streptococcus,
N. N..., il ans, maçon.
Le malade, qui n*avait jamais souffert des oreilles jusqu'alors,
fut pris de douleurs, d'abord à l'oreille droite, puis à l'oreille
gauche. Bientôt il s'établit, des deux cétés, une perforation spon-
tanée et de l'otorrhée. Dans le pus des oreilles et dans le sang,
on trouva le diplococcus. Cinq jours après le début de l'afiTection
auriculaire, se matiifesta la pneumonie qui eut un cours régu-
(1) ie doit ceUo obtenrmtioD à ■ci distinfué collègue, le professeur
Mya, auquel j'exprime ici Mes plus tils remerciemeats.
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S8ù J. QRADEIflGO
lier. Maintenant, le malade est convaleecent; à droite, la mem-
iMrane tympanique est un peu rouge, mais La perforation est
fermée; à gauche, il y a, dans le segment antérieur, une perfo-
ration ovale, en direction verticale dans son plus grand dia-
«lètre.
Les observations précédentes nous autorisent à conclure
que, dans Vinfluenza, les otites moyennes aiguës peuvent ôtre
produites non seulement par le diplococcus (1), mais aussi
par des coccus pyogènes (dans deux des observations rap-
portées ci-dessus (1'* et 3*) (slapbylococcus pyog. albus)^ et
que les symptômes cliniques ne sont pas, comme Tont admis
quelques auteurs, en rapport direct avec Tespèce de micro-
organisme, cause de l'infection. Dans les deux formes aiguës
hémorrhagiques» cliniquement si analogues, on rencontra, dans .
Fune, le staphylococcus ; dans l'autre, le diploeoccus (Obser-
vât. 1 et 4) ; dans les autres formes, dans lesquelles la sécré-
tion avait Paspect de véritable pus, on trouvait parfois le
diplococcus (Obs. 2 et 6), parfois le staphylococcus (Obs. 3).
De même, quant à 1 ur cours, les otites moyennes déter-
minées par rinfluenza ne peuvent ôtres réunies en un groupe
spécial : comme dans les autres otites en général, nous avons
ici également les formes simplement catarrhales, les formes
purulentes bénignes et les formiîs graves, parfois très graves.
J'ai pu observer quelques cas d'otite moyenne consécutifs à
rinfluenza, dans lesquels on observe de très bonne heure
des phénomènes graves mastoïdiens, ou périostites des pa-
rois du conduit auditif externe, très rebelles au traitement.
En ce qui concerne le traitement, je crois qu'on ne saurait
jamais assez recommander une prompte paracentéseet l'usagv
de lavages répétés au sublimé (de l/'2 à i p. 1000) en solution
(1) Au sujet des caractères inorphologiquos et biologiques du diplo-
eoeeuê reDcontré par BordooiUffreduzzi et par moi dans les otites
moyeuDos consécutives à Tinflueusa, qu*il me suffise pour le momeot do
mentionner qu'il ne différait pas de celui que, tous deux, nous avons
observé dans d'autres formes d'otites moyennes dites j^dnatnes ; il pré-
sentait, comme caractère spécial, une grands atténuation dans ses pro*
priétés palhogéniques ; il produisait la septicémie chez les petits rats, il
était presque sans action sur le lapin. Nous publions dans vArchivio di
tcienze mediche. avril t88e, et dans le CetUrulblaU f. BêeteriôiQgie,
11* 17, 1890, un travail tompkt sur oette quesiion.
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A PROPOS DU CENTRE CORTICAL MOTEUR DU LARYNX 8S7
aqueuse. La glycérine au sublimé, vantée par Zaufal, ne m'a
donné de bons résultats que lorsque la sécrétion était peu
abouilante et la perforation assez large : d'ordinaire, je l'as-
socie aux lavages.
A PROPOS DU CENTRE CORTICAL MOTEUR
DU LARYNX,
Par MM. SEMOIR et HORSUEY.
Ce qui suit est, nous le croyons, un juste résumé de la
réponse de MM. Garel et Dor aux objections que nous avons
cru devoir soulever à leurs conclusions.
Ces auteurs disent qu'un examen microscopique de la
moelle allongée dans les cas qui ont formé le sujet de la
discussion n*était, dans leur opinion, c nullement nécessaire ».
Nous croyons pouvoir laisser la discussion sur ce point aux
lecteurs de la oontro verse.
En réponse à notre question : comment ils peuvent expli-
quer la paralysie totale de la corde vocale du côté opposé
dans leurs cas, celle-ci restant toujours « en position cada-
vérique », et pourquoi elle n'aurait pas été influencée, comme
à l'ordinaire, par les centres respiratoires bulbaires, ils ré-
pliquent qu'ils n'avaient pas eu la prétention un seul instant
de trancher cette question, et qu*ils n'avaient pas soulevé
l'hypothèse de centres corticaux bulbaires.
Nous répondrons simplement qu'il est absolument im-
possible de négliger le mécanisme bulbaire, si on veut dis-
cuter les rapports du larynx avec le système nerveux central.
En concluant, nous désirons dire que nous n'avons jamais
affirmé que les observations cliniques de MM. Garel et Dor
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388 SÉNAC-LAGRANGE
sont € fausses », comme disent ces auteurs au commence*
ment de leur réplique. Ce que nous croyons erroné, c'est
leur interprétation dés faits cliniques observés par eux, et
leur réponse même nous a confirmé dans notre opinion.
VIII
RHINITES ET SURDITÉS
Par le D' SÉNAC-UàCAiiMGB
ancien interne des hôpitaux, vice-prétident de la Société d'hydrolo^e,
médecin aax eaux de Gauterets.
(SuiU) (1).
II
En outre de la solidarité qui unit entre elles les différentes
portions de Toreille, les rapports entre les fosses nasales et
celle-ci par Tintermédiaire de la caisse sont tellement étroits
que la mcgeure partie des maladies de Toreille moyenne dérive
par voie de continuité des affections de la muqueuse nasale.
Ce qui nous frappe d'abord dans Taspect objectif de la mu-
queuse nasale est sa constitution anatomo-patho logique, qui se
présente, comme toute muqueuse, sous deux conditions oppo-
sées : mince, rose, vasculaire (érylhémateuse), sensible d^une
part; ou épaisse, gonflée, plus épaisse sur certaines portions,
comme le bord inférieur dos cornets, le cornet moyen, de cou-
leur rose pftle et rose violet, d'autre part. Ce gonflement se fait
soit aux dépens de Taugmeutation de volume de la membrane
nasale et des canalicules perforants, continuation directe des
vaisseaux lympathiques qui la traversent (Chatellier), soit aux
dépens d^une infiltration lymphoide discrète. En effet, on y
trouve souvent du tissu adénoïde sous forme d*inGitration dif-
fuse ou sous forme de véritables follicules. Ils existent soit
(1) Voir le n» 5 des Annales ^ p. 331.
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HHINITES ET SURDITÉS S89
immédiatement au-^dessous de l*épithéllam, soU au-dessous du
réseau capillaire de la muqueuse. Généralisé ou plus spéciale-
ment localisé sur les cornets moyens et inférieurs, ce tissu
adénoïde ne doit pas être considéré comme un produit patholo-
gique; o*est une disposition physiologique inconstante chez
rhomme (Zuckerkandl).
Parfois le gonflement est d'une autre nature anatomique : c'est
en quelque sorte une infiltration myxomateuse, faite de travées
conjonctives (nœuds et corpuscules conjonctifs étoiles), de
fibrilles distinctes du tissu conjonctif et d'une abondante pro-
duction intercellulaire de mucine (rhinosclérome). L'énorme
développement de capillaires veineux provenant des lacunes du
tissu érectile peut s'y ajouter et légitimer alors le nom de myxan-
giomes. C'est dire que cette hyperplasie s'accompagne alors de
polypes (i), de kystes, d'engorgement vasculaire, parfois de
néoplasmes qu'on a vu se transformer en tumeurs malignes.
Il est enfin un gonflement hypertrophique de la muqueuse où
domin e l'engorgement du tissu érectile (2), c'est-à-dire une dila-
tation des espaces caverneux avec amas de corpuscules lympha-
tiques ou dépôts fibrineux, infiltration simple du. tissu sous-
épithélial, épithélium légèrement épaissi. Cette disposition serait
surtout localisée dans la zone sensilive réflexe, c'est-à-dire sur
les cornets moyens et inférieurs, dans le tiers postérieur de la
cloison .
Ces formes anatomiques, du reste, se tiennent entre elles et
peuvent être regardées comme des variétés les unes des autres,
qu'elles soient à leur premier stade ou à un stade d'évolution.
Substratum anatomique à tous les degrés d'une espèce de ca-
tarrhe qu'elles provoquent ou est provoqué par lui, les caractères
de celui-ci participant d'une même cause lui sont subordonnés :
sécrétion liquide purulente ou muco-purulente et abondance de
cette sécrétion, au point de simuler un vrai jetage, sécrétion con-
crète sous forme de plaques, catarrhe limité aux parties anté-
rieures surtout, s'accompagnant de gonflement érythémateux de
la lèvre supérieure, etc.
Si c'est en tant que végétations adénoïdes que la forme ana-
tomique domine, on se rend compte des inconvénients qu'elles
(1) Dans les i)olype8 dominent, comme dans toute la muqueuse du
reste, tanlôi le tissu & granulation (cellules rondes et fusiformes], tantôt le
tissu conjonctif (fibro-myxome), tantôt de nombreux vaisseaux.
(2) Tissu ér<*ciile de la muqueuse des cornets et de la cloison, reconnais-
sahït à sa structure (capillaires à endothèlium limités par des trabécules
et des fibres musculaires minces).
▲IfNALBS DB8 MALADIES DB L'OREILLB ET DU LARYNX. — XVI. 28
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S90 SÉNAC-LAORANOE
prodttieent commo masee, tant sur ie voitodo palais, qu*el]a«-
gênent fonctionnellement (i), que sur la trompe, qu'elle» obs-
tl*nent plus ou moine, et la périphérie, dont elles gênent la circu^-
Mion^ et par elle la cireulation de l'oreille; et comme les lésions-
se provoquent entre elles, Toilà une hypërémie passive qui se
traduit par un tympan rouge, violacé, et une surdité simple
amélibrée d*abord par le oathélérisme de la caisse et qui aboutit
bientôt à Totite moyenne suppurée et à la surdité plus complète
et plus fixe qui en dérive.
Une variété d'hypertrophie de la muqueuse est acquise : elle
eonsiste dans rinfîUration du tissu oonjonctif embryonnaire;
— cela s'observe particulièrement dans les cas de déviation de
la cloison avec compression des cornets* — Cette hypertrophie
ai>outit bientôt à Tatrophie des vaisseour, des glandes et de
l^ithélium : la forme anatomique de l'ozène est constituée (2).
Elle est devenue rhinite alrophique av«c dilatation de» cornets
apparente ou réelle, suite d'arrôt de développement (ZHufal).
Cette atrophie osseuse se porte surtout sur les os du nez (S) et
donne à celui-ci les caractères typiques qu'on connaît (nez court,
étroit, épaté).
Tous ces éléments, hypersécrétion oatarriialc humide ou
sèche et décomposition possible de ces produits, transformation
et atrophie gi*anulo-grai8seuse des divers tissus de la muqueuse,
présence de micro-organismes et de bacilles communs (sarcines^
staphylocoque pyogène et doré, bacille pneumonique de Fried-
Ifinder), d^un bacille pathogène (diplocoque de I^icavenborg), né-
crose de l'épithélium (Valentin), tous ces éléments, disons-nous,
contribuent à donner à Paffection son caractère principal, qui est
son odeur, odeur fétide, sui generis^ qui n^a de rapport ni avec
le coryza produit par les corps étrangers, ni avec Tostéite syphi-
litique ou tuberculeuse. Et comme, d'un autre côté, à rinteneilé
pi'ès, Todeur se retrouve dans le physiologisme de la muqueuse
(1) Le voile du palais peut être tellement comprimé qu*â la suiie de
TextirpatioD de tumeurs adénoïdes CHrtaz a observé la parésic des
muscles du voile. Dans des conditions opposées, c'est le spasme qu*oa
observe. (Aitft. mal, or, lar,^ t. XIII, p. 2!27.)
(2) Il peut 8*]f joindre de la carie, de la nécrose (lacunes osseuses
pleines de cellules d'ostéoblasles».
(3) Il faut s'entendre sur Talrophio osseuse I... Le développement osseux
peut s*urréter à des périodes variables de la croissance, et alors deux^ os
symétriques peuvent présenter un volume inégal, mais l'atrophie ou la
résorption des os est un fait qui n'a pas été observé. (Ghateilier, ilfin.
mal, êr.lar^t. XIII, p. 376.)
Pour Calmeites,le retour delà fosse nasale à dafrdimensions^ oormatee,
après guérison de Tozène, ne fait aucun doute.
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RHINITE3 ET SURDITÉS *>1
ainsi décrite, Troosseaa n'hésite pas à la rattacher à la rhinite
conslitationnelle, o'est^à^ire à Tétat constitutionnel, à la atrume,
La carie et la nécrose rentrent dans réyolutien, ei par censé*
quent dans la nature de la rhinite lympho-scrofnleuse ; aussi le
type uloéreux lui appartient-il au premier chef. GTest à Tinsu du
patient, au milieu des phénomènes de catarrhSi que cette ulcéra -^
tien, qu'on n'a pas vu naître et qui ne s'est traduite par aucun
phénomène, apparatt large, assea régulière, en plein cartilage delà
cloison, établissant communication entre les deux fosses nasalesi.
Dans de mêmes conditions générales de tempérament, ehea les
gens surmenés, il est une seconde forme d'ulcération Sur sue.
muqueuse mince, sèche, comme atrophiée^ non pas sur le carti-
lage, mais à Tendroit de séparation de la sous-cloison et de la.
cloison cartilagineuse, au point d'adossement des deux mu^
queuses opposées, une croûte brune, sérosanguinolente, après
sa chute, laisse place à une ulcération plus ou moins ovaloire
qui bientôt fait communiquer elle aussi les deux fosses nasales.
Gozzolino considère la rhinite desquamative (cholestéatome)
comme spéciale aux scrofuleox, en dehors des micro^organismes
communs qu'elle renferme.
Opposant des caractères objectifs dissemblables, nous avons
avancé que dans certaines conditions la muqueuse nasale sci
présentait mince, rose, érythémateuse, physiologique ou patho*
logique, sensible. Dans ces conditions, la muqueuse est le
substratum anatomique d^ono forme de catarrhe dont Tasthme»
des foins est le type. On connaît ces crises subites d'éternu»-.
ments survenant au printemps, en été, sous des influences co&^
miques et de végétation, plus particulièrement excitantes de la
sensibilité sur une muqueuse rapidement bypérémiée, s'ao-
compagnant d'un catarrhe aqueux, abondant, qui s'arrête aussi
instantanément qu'il est venu.
En 1883, Hack, de Fribourg, avait nettement posé la nature
naso-réflexe de l'asthme du foin, édifiant celui«^i sur le gonfle-,
ment érectile de la muqueuse des cornets moyen et inférieur.
MorelUMaokenzie avait observé sur la muqueuse une rougeur
simple, érythémateuse, qu'il avait bientôt jugée effet et non
pas cause des éternuements.
En 1885, Cartes, examinant avec grand soin le nez de deux,
malades atteints depuis des années d'asthme de foin, avait netë
ehez eux une intégrité absolue de la muqueuse générale ei des
cornets... Pendant ce temps, ou cautérisait sans succès deux
malades affectés d'asthme de foin bien caractérisé (Sommer-
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392 SÉNAG-LAGRANGE
brodt), et Luc donnait Tobservation d*an malade atteint d'asthme
de foin et en plus de polypes du nez. L'extirpation des polypes
amena une amélioration momentanée, mais Tannée d'après les
accidents à'hsiy fe^er reparaissaient.
Ainsi ont été d'abord définis et les conditions de provocation
et les rapports physiologiques de Tasthme du foin; puis ses
rapports morbides avec des manifestations du même ordre
(bronchite spasmodique, gravelie urique, ecséma, dyspepsie,
migraines» etc.) ont été vus; mais ce qui a surtout attiré l'atten-
tion dans ces derniers temps, c'est la considération de la mu-
queuse nasale en tant que point de départ de réflexes simples
ou complexes (névralgies du trijumeau, tic convulsif, toux spas-
modique, jusqu^à la maladie de Basodow) (1).
S'il est exact de dire que l'asthme du foin ou la rhinite arthri-
tique dans une de ses variétés peut coïncider avec un état phy-
siologique, c'est qu'une même cause géuérale régit le physio-
logisme comme l'état morbide. Nombre d'auteurs^ n'ayant en
vue que la question des réflexes, admettent bien une disposition
générale, mais qui ne s'adresse qu'au système nerveux... « Une
prédisposition nerveuse, dit Rossbaoh, est nécessaire pour
qu'une affection de la muqueuse nasale mette en jeu les ré-
flexes... » « L'expérience montre, écrit Rossi, qu'il faut une dis-
position particulière du système nerveux, une impressionnabilité
spéciale pour que, d'une part, l'excitation d'un nerf donné pro-
duise de rhypérémie et la tension des coruets, et d'autre part,
que se développent les phénomènes réflexes, et cela dans une
sphère plutôt que dans une autre. »
Si ces auteurs s'en sont tenus à une disposition nerveuse,
c'est qu'ils ont jugé les phénomènes réflexes et leur type, la
ûèvre des foinSy en eux-mêmes et non dans leurs rapports mor-
bides. Que l'on considère au contraire ceux-ci, des placards
d'eczéma sec par exemple, ou une décharge urique, succédant
à la rhinite spasmodique, comment en appeler à une disposition
nerveuse 1 II faut donc en référer nécessairement à un état
constitutionnel, le même en pathologie comme en physiologie,
et non réserver la diathèse pour les manifestations pathologi-
ques, laissant l'évolution physiologique sans cause. Mais il est
logique d'admettre avecM.Gouguenheim (communication orale),
en même temps qu'une cause constitutionnelle, une disposition
nerveuse .
(1) As», mal. or, lar., t. XV, p. 418.
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RHINITES ET SURDITÉS 893
En dehors de la fièvre des foios, et sur un même substratum
anatomique avec quelques granulations peut-être en plus, il est
une autre forme de catarrhe, dit catarrhe sec, limité surtout aux
parties postérieures, remarquable par la rareté, la viscosité des
sécrétions, les sensations de gène, d*embarras, entraînant du
hemmage, des efforts d*expuition, des raclements naso-pharyn-
giens allant jusqu*à la nausée... C'est qu'il suffit de quelques
rares sécrétions pour exciter la sensibilité et le spasme de
parties déjà excitables.
Dans Tordre arthriiique, il en est de la muqueuse nasale ce
qu'il en est de la muqueuse pharyngienne. Toutes deux opposent
une résistance particulière aux lésions de nature; autrement
dit, elles sont sans doute susceptibles d*hyperplasie fibreuse,
mais jamais ou presque jamais d'une façon primitive. G^est
qu'en outre de la disposition générale il faut encore une cause
seconde qui ajoute son action. Au pharynx, c'est l'action de la
tuberculose : une ulcération, soit spécifique, soit commune, cons-
tituée, est le point de départ de lésions nouvelles : tissu em-
bryonnaire subissant la transformation fibreuse, glandes en
grappe hypertrophiées à plusieurs fois leur épaisseur, prolifé-
ration dans les cloisons interlobulaires, les parois des acini.
Sur la muqueuse nasale, c'est la syphilis tertiaire qui trans-
forme soit le tissu glandulaire, soit le tissu érectile, en une masse
dense de tissu fibreux.
C'est un fait d'observation que les qualités actives des tissus
sont eu rapport avec leur état anatomique, et que dans l'espèce,
sensibilité et éryihème physiologique ou pathologique, etc., ca-
drent ensemble, et que, sur laspect objectif d'une muqueuse, on
peut deviner la sensibilité réûexe. Mais si les types anatomiques
et physiologiques apparaissent dans leur opposition, il n'en est
pas moins vrai qu'au point de vue réel ils se mêlent souvent,
accusant une hybridité morbide qui se retrouve dans la cause.
La sensibilité réûexe de la muqueuse est certainement d'ac-
cord avec une constitution anatomique plus spécialement arthri-
tique, ce qui n'empêche pas que même avec un état anatomique
opposé cette même sensibilité soit conservée. « En dehors des
gonflements variqueux des cornets, écrit Lublinski (i), on voit
aussi l'asthme du nez apparaître consécutivement à la tuméfac-
tion mollasse de la muqueuse de la cloison. >
(J) Ann, mal. or. lar,, t. XII, p. 313. Chez les enfants à tempérament
Ijrmpbatiqae, spontanément, ou à la suiie d'un» chute, il so lorme des
«paississements du cartilage de la cloison. (Miot, Verneuil.)
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994 SÉNAC-LAGRANGE
... 1^8 polypes» rhypertropfaie partielle et difiuse de la mu-
queuse, des follicules isolés, l'hypertrophie des amygdales, etc.^
peuvent aussi engendrer l'asthme (loc. eiL^ p. SIO, 312), la toux
réflexe (1).
Nous connaissons Tinfiltration de la muqueuse avec dégéné-
rescence granulo-graisseuse dans Pozène. Mais dans les
parties affectées depuis plus longtemps il se produit quelques
cellules rusiformes, une ébauche de sclérose, qui, pour quel-
ques auteurs (Chatellier), ont fait rentrer Tozène dans le rang
des rhinites sciéreuECs. N'est-ce pas aller contre la nature
des choses, en accordant à des lésions minimes et intersti-
tielles ce qu*il faut accorder à des lésions dominantes I
Il y a plus encore ! entre follicules isolés et follicules agglo-
mérés (amygdales), il y a, on le sait, identité de structure. Dans
l'amygdale, on peut considérer l'hypertrophie simple ou l'hyper-
trophie avec hyperplasie, l'inflammation plus ou moins sclé-
reuse, en un mot. Or, môme fait s'observe pour les follicules
isolés, et Gouguenheim (communication orale inédite) a souvent
rencontré des tumeurs adénoïdes dures, résistantes. L'hybridilé
morbide se rencontre donc dans les lésions. N'est-elle pas en
efFet la règle au point de vue de la cause constitutionnelle, et la
lympho-arthritisme héréditaire n'est-il pas mille fois plus com-
mun que le lymphisme ou l'arthritisme isolés. Que si on veut
avoir une idée de l'opposition qui peut exister entre les lésions
analomiques et fonctionnelles, on interrogera la statistique do
Roô, de New- York (2), qui, sur 41 cas de fièvre du foin, noie
23 cas d'hypertrophie du cornet moyen et 19 cas de déviation de
la cloison. Sur les 45 malades, 32 étaient asthmatiques.
Rarement la muqueuse des deux cavités nasales se trouve au
môme point physiologique ou pathologique ; ce sont tout au
moins des nuances qui les difl'érencient : la muqueuse sera rose
rouge, tomenteuse à gauche, qui sera, à droite, mince, rose
pftie, etc. Ces difrérenees s'accusent surtout entre la mmiueuse
des cornets et de la cloison.
(1) Terrillon, Rapport des polypes muqaeux avec Tasthmo. Locon»
(Progrès médicaly 1883.)
(2) Rev. $c, méd,y t. XXXll, p. 376.
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BlfiUOGRAPHiE S9S
BIBLIOGFAPHIE
De rasthme considéré spécialement dans ses relations avec
les maladies dn nez. par E. Schmikoblow (de Gopenhaguey
(Lewis, éditeur, Londres i89Q.)
Ce. petit traité (édition anglaise de réditlon danoise) est un
exposé très complet de Pétat actuel de la science en ce qui con-
perne les affections nasales comme production de Tasthme. Il
est écrit dans un style très clair et dénote de la part de l'auteur
une étude très sérieuse non seulement en ce qui regarde l'his-
torique et la bibliographiei mais aussi Tappréoiation des diverses
théories jusqu*ici émises à ce sujet.
L'ouvrage se divise en cinq pai ties.
La première comprend une revue historique des diverses
théories de Tasthme depuis Hippocrate jusqu'à nos jours et une
étude historique sur les réflexes nerveux du nez. Cette partie
est très complète et renseignera le lecteur sur tout ce qui a été
écrit à ce sujet.
Le second chapitre s^occupe des réflexes de la membrane
muqueuse du nez.
En quelques pages l'auteur examine s'il est possible de crëe^
une attaque d'asthme expérimentalement en irritant une mem-
brane normale. 11 résulte d*expériences faites par différents
physiologistes sur les chats, les lapins, etc., que différents ré-
flexes peuvent être produits par l'irritation de la membrane
normale, mais que les irritants éleotriques,mécaniques, thermiques
ou chimiques n'ont pas été capables de produire une attaque
artificielle d'asthme, mais seulement donnent lieu à des con-
tractions toniques ou cloniques des muscles respiratoires.
Est-ce un manque de prédisposition ou bien Tirritation n*a-t-elU
pas été suffisante ?
L'auteur, sans se prononcer catégoriquement penche cependant
vers la première supposition.
Dans le troisième chapitre il expose le résultat de ses obser-
vations cliniques. Il définit d'abord ce qu'il entend par asthme
^t en décrit les symptômes ; pour lui Tasthme est une névrose
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998 BIBLIOGRAPHIE.
bulbaire. Il résume ses observations dans un tableau qui se lit
très facilement. Le chiffre des observations est de 71.
Jjes affections du nez qui produisent Tasthme sont la rhinite
chronique et les polypes muqueux.
Il a observé dans sa pratique 514 cas de rhinite chronique et
dans 40 cas il y a eu des attaques d'asthme, ce qui donne en-
viron 8 0/0.
Il a également observé 139 cas de polypes dont 31 ont pré-
senté des attaques d'asthme, soit 22 0/0 environ.
Sur les li cas d*asthme, 60 ont présenté des attaques types,
tandis que 11 cas n'ont eu que des atteintes légères. Les
hommes ont été plus fréquemment atteints que les femmes.
Le quatrième chapitre a trait aux symptômes qui impliquent
une connexion entre les attaques d'asthme et les maladies
du nez.
Se reportant à ses observations, Tauteur examine les diffé-
rents cas qui se sont présentés.
1« Dans 23 cas Tusthme est revenu quand l'affection du nez
empirait et il disparaissait parle traitement;
2* 1 fois le traitement local a produit une aggravation;
3* 5 fois Todeur de certaines substances a été la cause de
l'asthme. A ce sujet nous devons signaler que l'auteur ne croit
pas à l'asthme des foins qui, d'après lui, n'a dans beaucoup de
cas aucune connexion avec l'époque de la floraison mais peut
se manifester à toute époque de l'année et par n'importe quel
irritant de telle sorte que le nom de tHtiyasthma» ou de
€ Hay Fever» devrait être rayé.
Nous devons avouer que nous ne nous attendions pas a une
opinion aussi radicale. Il est facile de dire qu'une entité morbide
n'existe pas ; mais encore faudrait-il apporter des preuves con-
vaincantes à l'appui. L'auteur nous parait avoir commis l'erreur
de beaucoup d^autres. Il renouvelle les assertions de Straus ea
1872, et de Decaisne en 1873.
Aujourd'hui cependant de bonnes descriptions bien complètes
ont été données de Pasthme des ioins qui ne doit pas être con-
sidéré au point de vue de symptômes d'asthme proprement dit,
mais doit surtout être envisagé au point de vue de son retour
périodique alors que le nez, avant comme après, est absolument
sain.
Des cinq observations relatées par Schmiegelow, une seule
nous paratt se rattacher à l'asthme des foins, et encore est-elle
bien incomplète. Il est regrettable que nous trouvions ici confon-
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SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE BELGE 897
dus Tasthme périodique sans lésions at Tasthme réflexe dû à
des affections nasales bien caractérisées et se produisant en
tout temps. Cette erreur est d'autant plus surprenante que dans
la pi'éface, Schmiegelow déclare que la théorie de Hack est exa-
gérée et doit être considérablement modiQée. Or, en supprimant
l'asthme des foins comme entité morbide, il le fait rentrer dans la
elasse des asthmes réflexes avec lésions nasales, à la manière des
plus fanatiques partisans de Hack et dépasse ainsi les conceptions
mômes du médecin de Fribourg. Nous tenions à relever ici
cette contradiction ;
4* Dans 5 cas l'application de cocaïne ou de menthol à
arrAté Paccès ;
5* Dans 4 cas un traitement local a donné un soulaigpement
instantané ;
6o Enfin dans 22 cas les attaques commençaient par du catarrhe
et 80uvent.de Tobstruction du nez.
LfC traitement doit être général et local.
En résumé, pour Tauteur, l'asthme est une névrose bulbaire, qui
peut naître sous rinflueuce d'irritations de la muqueuse du nez
et que Ton peut guérir par un traitement local aidé du traitement
général tonique. Mais il faut savoir aussi que des affections
nasales peuvent coexister avec Fasthme sans avoir de rapport
avec lui .
Telle est en substance la conception de Schmiegelow sur
Tasthme et ses relations avec les affections nasales.
HAMON DU F0UGBRA.T.
SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE ET DE LARTN60L06IE BELGE
PREMIÈRE RÉUNION DES OTOLOGISTES ET LARYNGOLOGISTES BELGES.
Séance du 25 mai 1890.
Présidence de M. le D' Delstangue*
Sont présents : MM. Andries, de Malines, Bayer, Capart,
DelstanchCi Honnebert» Hioguet et Laroche, de Bruxelles; Bo-
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d96 SOCIÉTÉ D'OTOLOGIfi ET DE LARYN<ÎK>ï:iOOIE BELOE
land, deVerviers; Béco et Schiffers, de Liège; OandeiB, ilie
Louvain ; Dekeghel, Eeman et Géevaert, de Gaod; Lecooq, 4e
Wasmes; Rulteu, de Namar, et Liaurent, de Hal, . seerétaire;.
La réuniou se tient chez M. Delstaoche.
M. Delstanche. Perforation traumatiqae de la. fenêtre orale.
Une jeune ûlle de 18 ans, se blesse en décembre 1888, en 9^
gratlant le conduit auditif avec une aiguille à tricoter, et subi-
tement se développent tous les signes d'une lésion du labyriuthe ;
elle tombe comme une masse et elle devient instantanénicat
sourde* En même temps, elle souffre de bourdonnements «nsi
que de vertiges qui Tempèchent dès lors de vaquer à ses occu»
pations et la foi*cent môme à garder le Ut pendant des jeuro
entiers. En Texaminant, il y a 8 mois, M. Delslanche constate
que le tympan est normal, à part une petite cicatrice sombre eo
correspondance avec rextrémitô de la longue branche de Tea*
clume. La raréfaction. fait coustater au niveau de la tache une
adhérence semblant correspondre avec la tète de Tétiier, mais
son application provoque un bien-être considérable et une di-
minution des vertiges; la continuation du traitement fait dispa-
raître progressivement les bourdonnements et les vertiges. La
malade est présentée : elle n*accuse plus aucun de ces tr-oublea,
mais elle reste naturellement sourde. M. Delslanche croit doac
à une perforation de la fenêtre ovale et à une lésion du laby-
rinthe; il n'est pas déterminé s'il 8*est écoulé du liquide de
celui-ci.
M. GoRis. Un cas dépilepsie guéri pendant cinq mois par la
raréfaction.
Une jeune fille qui n'avait jamais présenté d'antécédents hé-
réditaires, fut atteinte, il y a 6 ans, a la suite d'un bain de
mer, d'une olite purulente perforée, mais avec conservation de
l'ouïe , le marteau était immobile, ankylosô et la trompe enflam-
mée. Au bout d'un certain temps, elle fut en proie à de vérita-
bles accès d'épilepsic, dont l'aura était constitué par des bour-
donne i euts d'oreilles intenses. Comme il existait de la rétraction
du tympan, M. Goriç ût des raréfactions exagérées (2 fois par
semaine en temps ordinaire et3 fois par semaine pendant l'époque
menstruelle) et obtint rapidement la guérisondu mal. Malheureu-
sement les accès reparurent le cinquième mois.
M. Dblstanghb. m. Noquet, de Lille, a relaté que des cm
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/
SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE ET DE .LARYNG0U)ai9. B£LOE «|»
d*épilep8i6 dont lee accès débutaient par des symptèmes aurÎMK
laîres pouyaiont disparaître sous Fiafluenee de la douche d*air.
M. Legogq. Uu homme de 30 ans était atteint de surdité cé-
Fumioeuse d'un côté et souffrait de Tautre d'un catarrhe chro-
nique depuis 7 ans. U présentait, en outre, ^ foi? par Jour des
accès d'épilepsie avec aura sous forme de bourdonnements, aura
qu'il fut impossible de rapporter à l'une plutôt qu'à Tautre
oreille. L*enlèvement des bouchons des deux côtés le débar^
rassa de son mal.
M, Delstatiche. On a signalé Tépilepsie dans les cas de corps
étrangers de Toreiile.
M. Laroche. L'influence favorable de la raréfaction s*est net-
tement manifestée dans un cas : il existait des bourdonnements
et de la surdité depuis quelques jours ; en môme temps, le ma-
lade était pris de vertiges et tombait; la membrane du tympaq,
qui était rétractée, pouvait ôtre refoulée en dehors par le calhé-
térisme, mais ce n*était que pour quelques instants seulement*
M. Laroche recourut alors à la raréfaction qui améliora TouTe
dès la première séance.
M. Bayer. Dans un cas ancien, la raréfaction provoqua une
double rupture tympanique et de Totite purulente; Taudilion s'en
trouva néanmoins améliorée.
M. Lecocq. Une perforation se produit sous Taction d'une
raréfHction légère et l'audition est rendue meilleure qu'antérieu-
rement au moyen du tympan artificiel.
M. Gapart. Il serait intéressant de savoir si on a déjà observé
des cas analogues à celui-ci : un homme, non tuberculeux, était
soigné pour un catarrhe rétro-nasal ; un matin, en se mouchant,
il entend un bruit, mais ne perçoit pas de douleurs : sur le
tympan, sain du reste, on trouve une petite perforation et il s'en
écoule du pus.
M. Delstanche. Chez les tuberculeux, la perforation d'une
otite purulente peut fort bien s'effectuer sans douleur aucune.
Pour ce qui est de l'état du tympan, il arrive souvent que l'on
se trompe dans ses appréciations à ce sujet, surtout lorsqu'il
existe des bouchons cérumineux.
M. Uigguet. Un homme à audition normale devient. sonnl
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400 SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE BELGE
pendant la nuit alors qa'il n'avait jamais présenté le moindre
symptôme morbide. L'affection avait évidemment une origine
centrale.
M. JjkURBNT. De môme qu'il n'existe qu^an centre pour le lan*
gage, il se peut fort bien aussi qu'il n'existe qu'an centre de
l'audition, localisé à l'un des hémisphères et que dans le cas
cité par M. Hicguet, il se soit produit une apoplexie de ee
centre..
M. Ebman. Il n'est pas invraisemblable que le malade n'ait
perdu antérieurement et sans l'avoir remarqué, l'audition d'un
côté.
M. HiCGUBT. La surdité était complète des deux côtés et il
serait exceptionnel qu'il y ait eu précédemment une surdité uni-
latérale sans traces de lésions de l'oreille moyenne et avec abo-
lition complète des fonctions du nerf auditif de ce oôté.
MM. Lecocq et Boland. Ce cas a de l'analogie avec ceux de
cécité à production brusque.
M. HicGUET. Action des cautérisations de ràpopbjse mas-
toïde.
Il veut bien donner, à la demande de M. le D** Gapart, quel-
ques renseignements sur le traitement des cataiThes chroniques
de la caisse par les applications de pointes de feu sur l'apophyse
masloîde. Il se réserve de traiter plus tard ce sujet en détail,
car aigourd'hui il ne peut donner encore des règles absolument
fixes pour l'application de la méthode en question.
La raréfaction, à sou avis, n'agit que comme une ventouse
qui serait appliquée sur le tympan et les résultats qu'elle donne
ne sont guère que passagers. En cas d'insuccès, il a souvent dû
la remplacer par les cautérisations de l'apophyse mastoïde. Les
observations très nombreuses, très complètes et très coubcien-
cieuscs qu'il a rassemblées à ce sujet, et qu'il publiera, lui dé-
montrent que les vertiges accompagnés de bourdonnements
éprouvent de sérieux bcnélices de la méthode et qu'ils ont fré-
quemment disparu. Il eo'ploie les pointes de fou, le galvano-
caulère ou le thermocautère, après une pulvérisation au bichlo-
rure de méthyle; les pointes sont enfoncées profondément
jusqu'au périoste et cela sur toute l'étendue de l'apophyse mas-
toïde ; on renouvelle la manœuvre après la guérisou des brû-
lures.
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SOaÉTÉ D'OTOLOOIE ET DE LARYNGOLOGIE BELGE 401
M. GoRis. Un cas de maladie de Menière a bëaéncié des pointas
de feu ; deux autres cas du même genre résistèrent à leur action,
mais s'améliorèrent par le renversement des courants, par le
courant descendant, appliqué une trentaine de fois. Une particu-
larité de Tun d'eux, c*est que les oreilles étaient accordées dif-
féremment.
M. Ebman. Dans un cas où les oreilles étaient également
accordées différemment <i/8 ton), il s'agissait d'un simple réflexe :
l'évacuation d'un tœnia rendit l'audition normale.
M. Capart. La méthode préconisée par M. Hîcguet peut don-
ner de bons résultats, mais il ne faut pas perdre de vue que les
malades qui étaient sourds au moment de Tinteryention, croient
parfois qu'ils ont recouvré une acuité auditive supéf ieure à celle
qui existe en réalité.
M. Delstanchb. Il est évident que la raréfaction produit quel-
quefois des effets qui ne sont que momentanément avantageux ;
mais elle Q*est montrée efficace dans des cas où la cautérisation
mastoïdienne avait échoué et elle ue doit aucunement baisser
pavillon devant celle-ci; en outre, le traitement ne doit pas être
guidé par un seul symptôme.
M. Capart. Un cas de polype naso-pbaryagiea traité par Télea-
trolyse. Présentation du malade.
Un jeune homme est atteint d'un polype fibreux dont la nature
a été déterminée au microscope, qui siège en arrière de la fosse
nasale droite et adhère à la base du crâne. L'extraction en un
temps avait été essayée un jour, mais Thémorrhagie considé-
rable qu'on constate généralement dans les cas de ces produc-
tions, ne permit pas la continuation des manœuvres. La préfé-
rence est dès lors donnée à Télectrolyse qui a été employée
huit fois jusqu'aujourd'hui; une narine est désobstruée et Ton
peut apercevoir la trompe 'de ce côté. Les séances durent envi-
ron vingt minutes et l'on emploie 15 à SOmilliampères. Au dé-
but, les deux aiguilles étaient enfoncées dans la tumeur, tandis
qu'aujourd'hui une seule y est appliquée. L'amélioration est
considérable.
M. BÉco. Lé poids d'un sarcome qu'il a extirpé des fosses
nasales s'élevait à 120 grammes.
M. Capart. L'opération de l'ablation des tumeurs du nez
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m SOCIÉTÉ ï)*OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIK BELGE
donne des résultats esthétiques précieos lorsqu^on oommenoe
par une incision verticale sur la ligne médiane du dos du nez.
M.HiGouET.Un cas assez curieux s'est présenté chez un de ses
malades qui a craché un polype naso*pharyngien détaché spon-
tanément. Il s^agissait d*un enfant de 14 ans, atteint d*obstiruû-
tion nasale, chez lequel la rhinoscopie postérieure faisait décou-
vrir une tumeur faisant saillie dans le naso-pharynx. Elle avait
le volume d!une grosse noisette et présentait au toucher une
consistance dure. La rhinoscopie antérieure fit voir un polype
muqueux qui fut enlevé à l'anse froide ; celle-ci avait un pédicule
qui montrait le même point d'implantation que le polype mu-
queux ; Texamen microscopique démontra qu'elle constituait un
fibro-myxome.
M. HicGUET» Tumeurs nasales tuberculeuses.
1® Une femme portait une tumeur de la cloison qui avait été
prise pour un abcès et qui avait déterminé de Tobstruction na-
sale; de chaque côté de la cloison, on remarquait une tuméfac-
tion rénitente et non ulcérée; la curette introduite par une plaie
d'incision, y enleva des masses molles ressemblant à de fausses
granulations ;
^^ Une autre femme souffrait d'obstruction du nez; de chaque
côté de la cloison, la muqueuse recouvrait une tuméfaction
mais était saine; à l'extérieur, sur le dos du nez, il existait une
saillie donnant la sensation du. ganglion ramolli; l'emploi de la
curette permit d'extraire, tous les tissus morbides^ tuberculeux,
et d'obtenir la guérison. Comme preuve de l'exactitude du diag-^
nostic, M. Hicguet avance qu'il avait remarqué à la face des
plaques lupeuses. Ceci vient à rencontre des observations de
Hébra et d'autres, d'après lesquelles ces lésions n'apparaîtraient
pas après 33 ou 45 ans.
M. Cap ART. Les tumeurs tuberculeuses sont communes; huit
ont été opérées par lui. C'est ScheelTer qui a été le premier à les
signaler. Il est facile de les confondre avec les sarcomes, si l'on
ne fait pas intervenir l'examen microscopique.
M. Eeman. L'acide lactique donne des résultats excellents
dans les affections tuberculeuses suppurées du nez.
M. Lecocq. La fixation des bacilles dans les liquides puru-
lents, dans ceux du nez par exemple, est souvent impossible à
réaliser. M. Lecocq y parvient aujourd'hui par le procédé sui-
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SOCléTÉ D*OT0L0GIfir Bt DE LARYNG0L06IE BEL6B ^
rmni : il sèche la préparation et il la lave à Tôther qoi ealève les
matières grasses, puis il fix« les bacilles par la méthode ordi-
naire.
M. ScHiFFERS. Présentation (Tune rhinoîitbe,
La pièce dont il s'agit est un exemple très rare de rhinolithe ;
elle est rugueuse, de coloration brunâtre et mesure environ
4 oeatimôtres; elle était probablement placée dans le méat in-.
férieur dont elle a la forme. L^examen microscopique n*en a
pas été fait et le confrère qui Ta extraite n*a pas donné de ren-
seignements cliniques.
M. HiGOUET. Il a observé à différentes reprises des rhinolilhes
qui avaient presque toujours pour point de départ un noyau de.
fruit. C'est ainsi qu'une femme de 30 ans était atteinte d'ozène
et d'otOFihée depuis son enfance; des polypes furent enlevés
dans le conduit auditif externe. Après le lavage du nez, M. Hic-
guet put découvrir une rbinolithe volumiaeusef incrustée de
matières calcaires, qui avait pour point de départ un noyau de
pèche et existait depuis de nombreuses années : il ne fut pas
possible de déterminer l'époque à laquelle remontait Taccident
primitif. Un deuxième cas est celui d*un tuberculeux qui souf-
frait violemment d*un ozène; une sonde. ayant été introduite
dans le cornet moyen en fit tomber une masse, une rhinolithe
dont la surface était rugueuse et à la face interne de laquelle on
constatait une excavation qui avait dû embrasser rextrémilé
postérieure du cornet. 11 est probable que l'origine de ce corps
étranj^er était un amas de mucosités desséchées. (Explication
de Zuckerkandl.)
M. BoLAND. Les rhinolithes seraient assez fréquentes è en
juger par les trois cas qu'il a rencontrés dans sa pratique :
1<* Une jeune fille de 5 ans avait un écoulement purulent du nez;
rintroduclion d'un stylet y fil découvrir un corps dur et pier-
reux; mais qui resta en place. Quatre ans plus tard, M. Boland
enlève une rhinolithe du volume d*une amande, dont le centre
était un petit pois; 2<* une autre foi», le corps étranger prove'
nait dun morceau de cuir de 3 millimètres; 3^ la troisième fois^
il rencontra une feuille enroulée au niveau di méat inférieur.
I^instruinent dont il s*est servi pour Textraction est un crochet
à strabisme.
M. HiGGUET. L'instrument le plus favorable est un rétracteur
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404 SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE BELGE
qui s'introduit redressé et qu*on recourbe à son extrémité lors-
qu'il est en place (curette de Quire).
M. Dblstanchb. L'extracteur des corps étrangers du conduit
auditif externe, imaginé par Morel, peut recevoir certaines ap- .
plications dans l'espèce.
M. Laurent. Du développement et de Pexagération des né-
vroses réflexes par le traitement intra-nasal (sera publié).
M. RuTTBN. Observation d'un cas de polype muqueux de
F antre dHighmore.
Un homme de 54 ans souffrait de troubles d'un côté d'une
narine résultant d'un empyème de l'autre. Il y a un mois, la
suppuration nasale augmenta à la suite de Textraction d'une
dent, de la deuxième molaire. Bientôt un polype fut aperçu des-
cendant à plusieurs millimètres de l'alvéole intéressée ; il était
pourvu d'un long pédicule qui prenait insertion sur le plancher
de Tautre, vers sa partie postérieure et il avait un aspect trans-
parent. Quoique Texamen microscopique n'en eût pas été fait,
il était facilement reconnaissable pour être un polypo muqueux.
L'enlèvement se 6t à froid et fut complété par les cautérisations
à l'acide chromique. L'alvéole se cicatrisa complètement et la
guérison fut complète.
M. Bayer. Il se peut que le néoplasme n'était qu'un kyste,
celui-ci se développant fréquemment à la racine des dents et
donnant facilement lieu à de fausses interprétations au point de
vue de sa nature.
M. Eeman. Dans bien des cas, l'examen microscopique seul
est à môme de trancher la question.
M. Bayer. Relations des affections laryngées avec la mens-
truation.
Il a déjà traité cette question au congrès de Londres. L'ob-
servation suivante est une nouvelle et importante contribution
à l'étude des rapports qui existent entre les affections laryngées
et la menstruation.
Une jeune fille de 28 ans était tuberculeuse du poumon droit;
les cordes vocales présentaient des végétations papillaires con-
sidérables, tandis que les cartilages aryténoîdes étaient œdé-
matiés et tuméfiés. Plusieurs fois déjà il en avait extrait des
fragments considérables, mais la reproduction était constante et
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SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE BELGE 405
elle s'accompagnait, à de certaines époques, de tuméfaction de
la région et de sténose gloUique, phénomènes qui lui firent, à
diverses reprises, préconiser la trachéotomie à la malade.
MM. les docteurs Hicguet et Goris ont eu même un jour à s'oc-
cuper du cas avec M. le docteur Bayer; la glace produisait dans
ces conditions de bons effets. En tout cas, Tarfection a présenté
une interruption qui dura deux ans et pendant laquelle le larynx
resta libre. Mais les hémorrhagies reprirent bientôt et Tanémie
se développait avec plus de gravité, tandis que les opérations
devaient toujours être répétées de temps en temps. Cependant
une singulière coïncidence venait frapper M. Bayer : chaque
fois, l'aggravation, qui se manifestait par de l'oppression, des
étouffements et de la difficulté de la déglutition, se reproduisait
régulièrement au moment de Tépoque menstruelle. Entre temps,
Taffaiblissement se prononçait et ralimentation ne devenait pos-
sible qu'au moyen de la sonde œsophagienne ; de nouveaux frag-
ments furent encore enlevés qui provoquèrent des hémorrhagies
et une fois un écoulement de sang dans la trachée. Aussi la
trachéotomie dut-elle être faite d'urgence en novembre dernier;
l'œdème ne tarda pas à disparaître. Mais un mois aprèp, à
l'époque des règles, le larynx se tuméfia à nouveau et une bron-
chite survint qui entraîna la mort.
M. Goris. Extraction (Tune chéloïde trachéale.
Un enfant de 6 ans avait été, pour une diphthérie, opéré de
la trachéotomie, qui avait donné lieu à une hémorrhagie assez
abondante; jusqu'à la troisième semaine, tout se passa fort bien
et la respiration restait libre. 11 se produisit alors un bruit de
tirage très accentué avec accès de suffocation nocturnes. A
l'examen, M. Goris découvrit une végétation qui était insérée
sur la partie antérieure du cartilage cricoïde, vers la cicatrice ;
son ablation fut effectuée au moyen des pinces de Fauvel intro-
duites et ouvertes dans la trachée. Aujourd'hui la guérison est
complète.
M. Capart. L'instrument de Schrôtter était peut-être mieux
indiqué dans l'espèce.
M. RuTTEN. Un cas de blessure da nerf récurrent,
La relation suivante présente des particularités intéressantes.
Elle se rapporte à un homme qui reçoit un coup de tranchet à
la région cervicale; des bulbes d'air s'échappent par la plaie, la
voix affecte un timbre spécial, la déglutition est défectueuse et
ANNALEf DBS MALAOIBS DE L OREILLB BT DU LARYNX. — XVI.
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403 PRESSE ÉTRANGÈRE
la corde vocale droite se met dans la position cadavérique; la
sensibilité est conservée et l'épiglotte est abaissée. Tous ces
symptômes ont éclaté aussitôt après Taccidcnt. Des bémorrha-
gies se sont produites pendant le premier mois, pour cesser
pendant les deux mois suivants et reparaître de nouveau actuel-
lement. En présence de troubles constatés du côté de la voix et
de la corde, il y a lieu d'admettre que le nerf récurrent a été
atteint par rinstrumeiit; la sortie de bulles d'air ne peut mettre
en doute que le larynx n'ait été ouvert. L'origine des pertes de
sang est plus difficile à expliquer.
Après la séance, les membres se sont réunis autour de la table
de M. le docteur Delstanche, qui leur a fait une splendide et coi*^
diale réception.
La prochaine réunion aura lieu en 1891, le jour de la Pen-
tecôte, à une heure, chez M. le docteur Gapart. o. laurknt.
PRESSE ÉTRANGÈRE
Les afifèctions de l'oreille dans la dernière épidémie d'influenza
à Vienne, par le professeur Adam Politzer. {Vieaer Med,
BJutter.ïï^' 9 eiiO\ 1890.)
Le nombre des cas observés est de 13i, et ce chiffre ne com-
prend pas les otites très nombreuses que l'on vit survpnir pen-
dant l'épidémie chez des personnes épargnées par Tinfluenza ;
elles ressemblaient cependant en tout à l'otite épidémique ; il ne
comprend pas non plus les otites aiguës antées sur les affections
chroniques de l'oreille.
Le trait saillant de l'otite ëpidémique est une miringite huileuse
hémorrhagique qui existe dès le début dans un grand nombre de
cas : des vésicules noires ou bleuâtres plus ou moins étendues
couvrent une partie du tympan et peuvent s'étendre sur la paroi
adjacente du conduit auditif externe. Dans deux cas il y avaib des
vésicules isolées dans la portion cartilagineuse. L'otite externe
n^est d'ailleurs pas rare ; il y a de la roup:eur diffuse, une tumô*
action douloureuse du conduit auditif externe. Quelques jours
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PRESSE ÉTRANGÈRE m
après le début on ne voit plus de vésicules, elles se sont cre-
vées en donnant lieu à un écoulement sanguinolent^ mais il
persiste pendant longtemps des taches brunes ecchymotiques.
La perforation du tympan est inconstante, précoce quand elle a
lieu, et suivie d^un écoulement purulent abondant et prolougé.
La suppuration des cellules mastoïdiennes a été une complication
fréquente de Totite épidémique ; il est remarquable qu'il n*exis-
tait presque jamais de communication entre Tabcès et l'antre
mastoïdien (la caisse par conséquent), que les produits inflam-
matoires séparaient des cellules. m. w.
De Famidoi de qaelqnes noayeaaz remèdes dans les maladîat
d'oreille, par le D' F. Kretsghmann, privât docent à Halle-s.rS.
{Arch. f. Obr., vol. XXVIII, l'« et II<' liv.)
Le D' F. Kretschmann a cherché le moyen de produire Tanes-
thésie dans les opérations douloureuses, mais de courte durée.,
à pratiquer sur Toreilie, par un procédé plus simple et plus court
que remploi du chloroforme. Il a eu recours pour cela au brom-
éthyle et en a obtenu de bons résultats. Nous renvoyons ^au
texte pour les détails de rapplication.
Les avantages de celte méthode sont les suivants :
jo Le sommeil narcotique est obtenu rapidement;
2"" Le brométbyle est moins désagréable aux malades que le
chloroforme ;
3^ Il n'exige pas un appareil aussi compliqué que le chloro-
forme et peut être employé sans avoir recours à Taide d'assis-
tants expérimentés.
Parmi les nouveaux antiseptiques recommandés de divers
côtes, la créoline a été également Tobjet d'une étude spéciale
de Tauteur. D'après lui, c'est un remède qui a, il est vrai, des
propriétés désagréables : sa mauvaise odeur, Topacité de ses
mélanges aqueux, la sensation de brûlure produite au moment
de rapplication ; mais, d'autre part, il ne serait pas sans action
dans certaines formes de suppuration et mérite d'être essayé. Il
serait à recommander, en particulier, quand les irrigations
doivent être faites par le patient, à cause du peu de danger re-
latif de son emploi.
Les maladies du nez et du pharynx jouent, comme on sait,
un grand rôle dans Tétiologie d'un grand nombre de maladies
d'oreille. En particulier, les inflammations catarrhales des mu-
queuses des organes de la respiration et de la déglutition pro-
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408 PRESSE ETRANGERE
voquent fréquemment des catarrhes consécutifs de la trompe et
de la caisse du tympan. Or, les malades att^^ints de ces affec-
tions se plaignent souvent d*avoir les pieds froids, et Tau leur
a été conduit à penser qu'il pouvait y avoir une connection
entre les pieds froids et les affections en question. De là Tessai
de bains de pieds irritants, qui pourtant ne donnèrent pas de
résultats appréciables.
C^est alors que fauteur eut connaissance d*un travail de
Brandau (Deutschen Medicinalzeitung, n<>* 68 et 69; 1886), dans
lequel la tendance à avoir les pieds froids est attribuée à un
hyperbidrosis pedum^ et contre lequel Brandau recommande un
remède qu*il appelle liquor aûtihidrorrhoicus, G^est un corps
appartenant au groupe des éthers chlorés et qui a la propriété
de pénétrer la peau. Cette hyperhidrose coïnciderait fréquem-
ment avec les catarrhes du nez et du pharynx.
Depuis, Tauteur a toujours questionné les malades atteints do
catarrhe du nez ou du pharynx au sujet de la froideur ou rie la
transpiration des pieds. Sans exceplion, les repensées ont été
affirmatives, et Tauteur a fait des essais avec la liqueur de
Brauduu. (Suivent des détails sur le mode d*emploi et les pré-
cautions à prendre.) Dès la première application, les pieds de-
viennent secs et la sensation de froid a disparu.
Depuis dix-huit mois, Tauteur a employé dans de nombreux
cas la liquor antihidrorrhoicus, et il a constaté une action favo-
rable exercée sur les catarrhes du nez et du pharynx ; en par-
ticulier, des formes hypertrophiques de rhinite et de pharyngite
ont été guéries, sans traitement local, au bout de quelques se-
maines ou mois. Les symptômes du côté de Toreille, en tant
qu'ils dépendaient de ces affections et étaient susceptibles de
régression, ont disparu également. Quelquefois, des bounlonne-
ments, de date récente, ont disparu par ce traitement et ne se
sont plus montrés depuis. Cette liqueur exerce aussi une bonne
influence dans le traitement des laryngites.
L'auteur conseille donc d'essayer la liqueur de Brandau dans
les cas de maladies d'oreille accompagnés à^ hyperbidrosis pedum.
Dans aucun cas son emploi n*a donné lieu à des inconvénients.
Pour ceux qui connaissent Tinfluence de la froideur des pieds
sur les catarrhes du nez et du pharynx, et les fâcheuses couse-
quenccs de ceux-ci au point de vue de Toreille, le remède in-
diqué par le D' Kretschmann sera précieux, s'il produit les
effets relatés. En tout cas, on peut essayer, et il est à souhaiter
que les résultats confirment ceux de l'auteur. a. 'joly.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 400
Des maladies d'oreille chez les diabétiques, par le profes^^eur
D' KuHN, de Strasbourg. (Arch. f. Ohr,, vol. XXIX, I« et
II« liv.)
Parmi les nombreuses études sur le diabète publiées daas
les vingt dernières années, on n'en rencontre qu*un très petit
nombre émanant des olologistes, ce qui a fait dire à Senator que
la surdité devait être rare dans le diabèle.
Cependant tous les traités des maladies de Poreille comptent
le diabète parmi les facteurs ètiologiques de la furonculose du
con<luit auditif, des otites moyennes aiguës et des affections du
nerf acoustique. Oscar Wolf note une otite moyenne nécrutique
ou diabétique débutant sous la forme d^une otite moyenne aiguë
purulente et conduisant à la nécrose de parties osseuses plus
ou moins considérables. Dans Pouvrage de Frerichs sur le dia-
bète se trouve un cas d'otite interne avec carie de Papophyse
mastoïde et thrombose du sinus transverse ; il y avait en outre
épaississement et adhérence de la dure-mère et de la pie-
mère.
Toynbee décrit une otite moyenne purulente aiguë chez un
diabéli(|ue de 29 ans. A Pautopsie, il trouva une perforation de
la membrane du tympan, une destruction considérable de Papo-
physe mastoïde par la carie avec éruption vers le sinus latéral.
Raynaud (Annales des maladies de roreiJIe, mai 1881) a pu-
blié un cas d^otite diabétique chez un homme de 47 ans. La
maladie avait commencé par des douleurs intenses et une forte
hémorrhagie de Poreille, suivie d'un écoulement séreux. A Pau-
topsie, on trouva une grande perforation de la membrane du
tympan, et des masses abondantes de pus sanguinolent à Pinté-
rieur de Tapophyse mastoïde atteinte de carie.
Kirchner, Schwabach et Moos ont publié des observations
analogues.
Dans tous ces cas, la marche de la maladie présente une série
de symptômes que Pon ne rencontre pas avec la même régula-
rité dans les autres formes d'otite moyenne aiguë : marche vio-
lente des le début, suppuration très abondante, fortes hémor-
rhagies et surtout participation rapide de Papophyse mastoïde.
Les résultats de Pautopsie montrent qu'après une courte durée
de la maladie il existe des destruetions excessivement considé-
rables des parties osseuses de Poreille moyenne, indiquant une
véritable ostéite du rocher.
Chez les diabétiques, les inflammations osseuses ne sont pas
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4tO PRESSE ÉTRANGÈRE
rares, et l'auteur est porté à cansidérer cette otite diabétiqite
eomme une forme d'inflammation de Toreille moyenne qui ne
peut se produire que lorisque, sous l'influence du diabète, les
humeurs et les vaisseaux sanguins de Toreille sont altérés de
telle sorte que les tissus ne sont plus en état d'opposer qu'une
résistance insignifiante ou nulle à l'extension de l'agent nocif.
Il y aurait donc incontestablement une relation étiologiqne
entre les deux maladies, et non une rencontre accidentelle.
Cependant, malgré les travaux considérables publiés dans ces
dernières années sur le diabète, il existe encore beaucoup d*obs-
curilé en ce qui concerne les rapports étiologiques entre le dia-
bète et ses nombreuses localisations.
La question de rintervenlion chirurgicale chez les diabétiques
demande aussi à être élucidée par de nouvelles observations.
L'auteur lui-môme, après s'être prononcé contre les opérations
graves chez les diabétiques, à la suite d'un cas suivi de mort,
est revenu sur cette opinion. Les succès récents de l'inierven-
tion chirurgicale chez les diabétiques, bien que rares encore,
lui ont fait considérer comme plus humain de tenter l'opération
offrant une possibilité de guérison, quand une issue fatale est
certaine avec rabstenlion.
L'auteur donne deux observations d'otite diabétique très
intéressantes, très caractéristiques, et que nous regrettons de
ne pouvoir reproduire. Nous renvoyons au texte allemand ceux
que le sujet intéresse.
Sur le rocher^ du premier malade, qui a succombé, les des-
tructions osseuses sont si considérables que c'est à peine si
l'on en observe de telles dans les formes les plus graves d'otite
moyenne môme diphthéritique ; elles sont d'autant plus frap-
pantes qu'elles se sont produites en un temps relativement
court (8 semaines). La seule explication est que les tissus al-
térés par le diabète n'offraient aucune résistance aux micro-
coques du pus.
Les micro-organismes observés dans le deuxième cas (ici
une double opération a parfaitement réussi, sans que le diabète
ait été guéri) ne se distinguent en rien des staphylococcus et
streptococcus qui se rencontrent dans les autres suppurations.
Ces organismes trouvent dans les tissus et humeurs des diabé-
tiques, peut-être par suite de leur teneur en sucre, le terrain le
plus favorable, et ainsi s'expliquerait en partie la production de
destructions rapides et énormes.
Chez le premier malade, le diabète avait précédé de beaucoup
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PRESSE ÉTRANGÈRE 4tl
la maladie d'oreille. Chez le deuxième patient, an contraire, on
pouvait se demander si le diabète n'avait pas été une consé-
quence de la suppuration de Toreille, car quelques mois aupa-
ravant l'analyse de Turine n'y avait pas montré de sucre.
A. JOLY.
Les maladies de l'oreille dans la rougeole, par le D' L. Blau,
de Berlin. {Arch. f. Ohr., vol. XXVII, II* et IlIMiv.)
Les observations de T auteur s'étendent actuellement à 65 in-
dividus dont la maladie d'oreille peut être rattachée sûrement à
la rougeole. Sur 2,550 personnes affectées de maladies d'oreilles
et examinées par l'auteur^ cela donne une proportion de 2,5 0/0
pour celles dues à la rougeole. En réunissant, d*autre part, les
cas publiés dans les Arcb, f, Ohr., on trouve une proportion
de 3,1 0/0, contre 5,2 0/0 pour la scarlatine.
Les différentes formes de maladies de Toreille observées par
Fauteur à la suite de la rougeole sont les suivantes :
Otite moyenne catarrhale aiguë 12 cas«
Otite moyenne purulente aiguë 16 —
Otite moyenne purulente chronique. 31 —
Résidus d'otites moyennes chroniques.. . 12 -^
Otite externe diphthéritique. . » 1 —
Surdité nerveuse 3 —
L'auteur donne une courte analyse d^un travail de ToBBrrz (La
rougeole. Études cliniques et anatomo-pathologiques, Arch, f.
Kinderbeilk.^ vol. VI 11, p. 321; 1887) sur le même sujet et se
range complètement à son avis pour ce qui concerne la patho-
genèse des complications de l'oreille dans les maladies infec-
tieuses. Nous reproduisons ici, à cause de son importance, la
conclusion de ToDErrz :
« Dans la rougeole, déjà avant l'apparition de l'exanthème
cutané, de même que l'appareil respiratoire et l'appareil digestif
et la conjonctive, la muqueuse de la trompe et de la caisse est
affectée, et cela comme les mitres, spontanément et non par
propagation du catarrhe à la trompe. En conséquence, dans les
complications du noté de Voreille qui se produisent au cours de
la rougeole, c'est à une affection exanthématique primitive de
l'oreille que Pon a affaire. »
Nous ne pouvons ici que signaler les détails intéressants
donnés par Fauteur sur les cas observés par lui et nous borner
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412 PRESSE ÉTRANGÈRE
à relever ses conclusions. Celles-ci méritent d'attirer Tattention
des praticiens, en raison des conséquences graves que peut
entraîner un retard dans Tapplication du traitement.
Sur 28 cas traités dans la période aiguë, tous ont été guéris
et ont recouvré Touïe normale. Au contraire, sur 38 cas chro-
niques venus en traitement, plusieurs n*ont pu être guéris, et
même, chez ceux dont Totite moyenne purulente chronique fut
guérie, Touïe fut à peu près perdue pour quelques-uns. Aussi
Fauteur selève-t-il contre cette opinion dangereuse, que les
complications de Poreille dans la rougeole sont toujours de na-
ture bénigne et ne méritent pas une attention particulière. Gé-
néralement peu graves à leur début, elles peuvent avoir les plus
tristes conséquences si leur traitement est négligé ou défec-
tueux.
Ce qui est vrai pour la rougeole Test aussi, avec certaines
restrictions, pour la scarlatine. Sur 15 patients atteints d'otite
moyenne purulente aiguë à la suite de la scarlatine et traités
par Tauteur, un seul atteint de panotite n'a pas été guéri et
môme est devenu complètement sourd. L^auteur se croit par
snite autorisé à affirmer que les complications graves du côté
de Toreille, que l'on observe si fréquemment après la scarlatine,
tiennent moins à la malignité initiale du processus pathologique
qu*à Tabsence d'un traitement convenable appliqué à temps.
A. 40LY.
OuYertures fistmlenses du pôle supérieur de la membrane da
tympan, par le prof. Walb. (Arch. f, Ohrenb.j vol. XXVI, 3« et
4« livr.)
Après avoir rappelé les travaux de Morpurgo, Hessler et
Krctschmann sur ce sujet, travaux que nous avons signalés
dans cette revue, Fauteur nous donne les résultats de sa propre
expérience.
Tous les spécialistes sont d'accord pour donner à cette mala-
die une situation à part, notamment au point de vue des résul-
tats pou favorables obtenus par le traitement habituel. L'accord
est moindre en ce qui concerne le siège delà suppuration. Cepen-
dant, on admet toujours une localisation dans une partie de la
caisse, et la voie de Tinfection est, dans la plupart des cas, la
trompe d'Eustache. Mais alors il faut admettre une afTeclion géné-
rale de la caisse et une communication libre entre celle-ci et
les cavités en question.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 413
Une affection catarrhale qui atteindrait d^abord toute la mu-
queuse, pour se localiser plus tard dans ces cavités, ne pourrait
se transformer en affection purulente qu'autant quUl y aurait
communication avec Tair extérieur par le conduit au'litif, car
Tair qui passe par la trompe d'Eustache se dépouille à peu près
complètement de ses germes d'infection, comme cela ré-
sulte d'un travail publié récemment dans les Archives de Pflû-
ger.
Mais si dans un certain nombre de cas une maladie primitive
de Foreille est le facteur étiologique de la production d'une
li^îtule au pôle supérieur de la membrane du tympan, les obser-
vations de Pauteur Font conduit à admettre que, dans le plus
grand nombre des cas, ces fistules sont amenées par une mala-
die de Toreille externe : soit par une otite externe atteignant le
pourtour de la membrane flaccide, soit par une maladie exsuda-
tive de Toreille externe, en présence d'une communication
anormale existant entre le conduit auditif externe et le système
de cavités situé en arrière de la membrane flaccide.
C'est cette dernière catégorie de cas que l'auteur a étudiée avec
soin et qui constitue la partie originale de son mémoire. Il
B'agit du trou de Rivinus, dont l'existence a été affirmée par les
uns, niée par les autres. L'auteur a constaté très souvent sa
présence, et s'il ne lui attribue aucune importance au point de vue
physiologique, il n'en est pas de même au point de vue patholo-
gique. Cette ouverture peut jouer un rôle considérable dans
divers étals pathologiques, en permettant la transmission de
processus inflammatoires de l'oreille externe à l'oreille moyenne,
et vice versa, ouïe passage de microbes infectieux. En présence
d'un trou de Rivinus, l'inflammation de l'oreille externe peut se
transmettre à l'espace situé en arrière de l'ouverture, et donner
lieu au genre d'affection qui fait l'objet de ce travail. Les petites
ouvertures fistuleuses se trouvent toujours au-dessus de la
courte apophyse, juste au bord de l'os, là où est toujours situé
le trou de Rivinus. L'auteur cite à l'appui quelques cas très
intéressants, pour lesquels nous renvoyons au texte allemand.
Ou y trouvera aussi une digression relative à l'emploi de
l'acide borique dans les maladies d'oreille, qui nous paraît pré-
ciser d'une manière exacte ce qu'il faut attendre de ce remède
rejeté à tort par quelques praticiens.
Le trou de Rivinus peut aussi aggraver les maladies de l'oreille
moyenne, en permettant la pénétration de germes d'infection par
le conduit auditif externe. Une otite aiguë non purulente peut
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414 PRESSE ÉTRANGÈRE.
ainsi être transformée en otite purulente. L^auteur en cite un
exemple.
Pour le traitement, Fauteur se range complètement à Tavis de
Schwartze; ce doit être surtout un traitement chirurgical : enlè-
vement des granulations, mise à jour et grattage des parties
osseuses malades, expulsion des masses d*ex6udat épaissies et
lavage antiseptique des parties malades à Taide de canules appro-
priées. D' A. JOLY.
Les bactéries du cérumen, parle D' F. Rohrer, prof, à Zurich.
(Arcb. f. Ohi\, vol. XXIX, i"» et 2« livr.)
Après ses recherches sur la fausse bactériologie des sécré-
tions pathologiques de l'espace naso-pharyngien, de la caisse et
du conduit auditif externe, dont les résultats ont été publiés
réoefloment, le docteur Rohrer a entrepris Texamen des bactéries
qui se rencontrent dans le cérumen. Pour exclure autant que
possible la présence de germes accidentels, il a choisi des cas
d^accumulation de cérumen, et a pris pour ses cultures des par-
celles enlevées au centre des bouchons cérumineux. L'auteur a
employé la méthode de Koch pour ses cultures et pour la difië-
reneiation des formes.
L'examen a porté sur 50 cas de bouchons cérumineux, qui ont
fourni 16 catégories de microbes. (E*our les détails, nous ne pou-
vons que renvoyer aux tableaux du texte original.) Des essais
d'inoculation sur des animaux ont été faits avec chacune des
catégories. Dans un très grand nombre de cas, Trajettion du
bouillon de culture dans le tissu sous-outané ou la cavité péri*
tonéale a été suivie d'altérations considérables dans le foie, les
poumons et les glandes.
L'auteur laisse à des recherches ultérieures le soin de confir-
mer la pathogénéité éventuelle des formes suspectes, et se borne
à conclure de ses expériences :
Qu'il existe un grand nombre de bactéries dans le cérumen, et
que de là elles peuvent se développer dans un terrain favorable;
qu'en dehors d'une majorité d'espèces saprophytes on reacoatre
plusieurs formes suspectes de pathogénéité; que des sobissomy-
cètes parvenus de divers milieux dans le méat peuvent vivre
dans le cérumen qui s'y trouve ; enfin, que l'on rencontre fW-
quemment les mômes formes chez divers individus»
La présence de bactéries pathogèmes dans le cérumen expli-
querait la production soontnnée d'inOammationa superficMles,
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PRESSE ÉTRANGÈRE 415
cirooBScritee et diffases, dans le conduit auditif exteraei et
notamment aussi le développement d^iuflammations puruleates
subaiguês dans Tespace intermédiaire entre le bottchoa eérumi-
aeux et la membrane du tympan.
Après Fextraction de bouchons cérumineux obstraaat eonpiè-
teraent le méat, Tauteur a trouvé à plusieurs reprises le «onduit
auditif ulcéré, et trois fois avec des polypes oaracléristi^ïttes.
L'oreille moyenne était complètement indemne, ainsi que la
trompe d*Eustache. L*infection ne pouvait donc provenir que du
méat, et comme celui-ci était formé par le bouchon de cérumen,
il est assez vraisemblable d^admeltre la participation de microbes
renfermés dans ce dernier. d' a. ^olt.
Contribution à Téprenve de Tonie, par le D' L. Jacobson, pro-
fesseur d*otologie à l'Université de Berlin. (Arch, /. OAr.,
Tol. XXVIIÏ, 1" et 2« livr.)
I/auteur montre d*abord combien les opinions des médecins
auristes les plus éminents diffèrent relativement à la valeur qu*il
convient d'accorder aux divers modes d'épreuve fonctionnelle
pour le diagnostic. Il explique ces divergences par les difficul-
tés considérables qui s'opposent à Tappréciation des anomalies
fonctionnelles observées dans les maladies d'oreille.
L'examen anatomo-pathologique est ici en défaut. Le processus
physique de l'audition est basé principalement sur les lois de la
transmission des vibrations : plus celte transmission sera éner-
gique, et plus la perception sera intense. Mais la mise en vibra-
tion des appareils terminaux du nerf acoustique dépend de la
masse, élasticité et tension des corps vibrants. Pour établir ana-
tomiquement les causes des diverses anomalies fonctionnelles,
il faudrait donc pouvoir reconnaître les modifications de masse,
d'éksticité, de tension des diverses parties de l'appareil de
transmission du son; or, cela dépasse les limites de nos recher-
ches anatomiques. Oji se trouve donc ici dans la même situation
qpie les médecins oculistes, qui ne peuvent plus constater après
la mort un grand nombre d'anomalies fonctionnelles qui'ils savent
parfaitement reconnaître pendant la vie.
Le développement de l'optique physiologique permet d'établir
sur le vivant le diagnostic d'un grand nombre d'anomalies patho-
logiques de l'oeil. En otologie, les difficultés sont beaucoup plus
grandes; c'est ainsi qu'il est impossible d'examiner isolément
chaque oreille au point de vue de la conductibilité osseuse.
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416 PRESSE ÉTRANGÈRE
D'un travail récent de Bezold sur Texpérience de Rinne, il
résulte que, dans Texpérience de Valsalva, ainsi que dans la
raréfaction artificielle de Tair dans la caisse du tympan, Taudi-
tion des notes de diverses hauteurs est modifiée à un degré
variable. L'auteur voit dans ce fait une indication de la direction
à donner aux recherches physiologiques pour arriver à fixer le
diagnostic. Il faudrait trouver une méthode qui permette d'éta-
blir une expression numérique exacte de Faculté de Touîe pour
des sons do diverses hauteurs.
Après un grand nombre d'essais, Tauteur est arrivé à produire,
au moyen de courants d'induction magnéto-électriques, des sons
dont Tintensité peut être réglée et représentée exactement par
des nombres. La méthode a été décrite dans les Archives de
Du Bois-Reymond.
L*auteur espère que son appareil pourra rendre des services au
point de vue du diagnostic difTérentiel, soit que, comme Bezold
Ta indiqué, on examine ainsi les modifications produites daas la
portée de l'ouïe par la compressiou ou raréfaction artificielle de
Tairdans la caisse du tympan, soit que l'on étudie à l'aide de ce
procédé les anomalies de l'audition résultant de processus patho-
logiques. D' A. JOLY.
Un cas d'ostéite diabétique primitiye de l'apophyse mastoîde,
avec remarques sur l'influence d'opérations graves sur la
marche du diabète, par le D*^ Otto Kôrner, do Francfort-sur-
Mein. {Arch, f. Ohr,, vol. XXIX, i"et 2* liv.)
D. F., 41 ans, ne se rappelle pas avoir été malade auparavant.
IjO 12 avril 1889, après un léger rhume de cerveau, il est atteint
de violentes douleurs dans tout le côté droit de la tête et de la
face. Ces douleurs se localisèrent ensuite dans l'oreille et en
arrière de celle-ci, et augmentèrent, surtout la nuit, jusqu'à
devenir intolérables. Le 2-2 avril, écoulement de Toreille droite,
sans diminution de la douleur. Le 24 avril, le professeur Moos,
appelé, pratiqua une incision dans la membrane du tympan. De
grandes quantités de pus furent expulsées et les douleurs se
calmèrent sans cependant disparaître complètement.
Le 26 avril, le malade fut envoyé au docteur K... Ses douleui^s
dans le côté droit de la tète continuaient, se localisant parfois
dans la région mastoïdienne. Le 30 avril, l'ouverture de la
membrane du tympan fut élargie, mais sans diminution de la
douleur. Pas de fièvre. Le traitement local se borne à Tévaoua-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 417
tion du pus et à des lavages fréquents avec une solution faible
de sublimé. La douche d'air ne provoque pas de douleur dans
Tapophyse masioîde. Les applications chaudes sur la région
mastoïdienne sont plus efficaces que les compresses de glace
pour calmer la douleur.
La longue durée de la suppuration et la grande prostration du
mahde firent soupçonner une anomalie constitutionnelle, et
Turine fut examinée, bien qu'il n'y eût ni polyurie, ni polydip-
sie, ni faim exagérée. Malgré cette absence des symptômes habi-
tuels, Turine renfermait une forte proportion de sucre, qu'une
diète sévère lit disparaître en grande partie au bout de quelques
semaines. Cependant la suppuration ne fut pas modifiée, mais les
forces se relevèrent un peu.
Fin mai, survint une légère sensibilité douloureuse à la pres-
sion de la partie anléro-inférieure de Tapophyse mastoïde. Vers •
le milieu de juin, Taspect du pus se modifia un peu : de vert
jaunâtre, il devint plus foncé, brunâtre et coula en plus grande
abondance. L'ouverture de la membrane du tyrripan s^était un
peu agrandie, et Ton voyait en arrière des granulations sangui-
nolentes qui furent brûlées avec de Tacide chromique.
Bien que la quantité de sucre dans Turine fût très faible et
que les forces se fussent relevées, le mal local avait donc pro-
gressé, et l'auteur fut amené à diagnostiquer une ostéite aiguô
de l'apophyse mastoïde, quoique l'os fût sain extérieurement.
Dès lors, l'ouverture de l'os ne pouvait être retardée. La bra-
chycéphalie extrême et le siège de la maladie du côté droit étaient
des indices du voisinage dangereux du foyer purulent avec le
lobe temporal, le cervelet et le sinus transverse, et, en présence
de ce danger,ropération devait être faite malgré le diabète. Elle eut
lieu le !•' juillet. I^a couche corticale était complètement sake.
A 3 millimètres de profondeur, on atteignit une cavité du volume
d'une noix, remplie de granulations sanguinolentes et occupant
foule l'apophyse mastoïde. La cavité osseuse fut complètement
nettoyée sans que la dure-mère et le sinus fussent atteints. Le
champ d'opération fut lavé avec une solution de sublimé, rempli
de gaze iodoformique et recouvert d'un bandage ^xe.
La guérison eut lieu sans accident. Le 4« jour, le conduit au-
ditif examiné ne montre quN:ne trace de pus dans le fond. Lo
9* jour seulement, le pansement fut renouvelé; il y avait partout
des granulations de bonne nature et le méat était complètement
sec. Le 15« jour, deuxième renouvellement du pansement; la
perforation de la membrane du tympan est fermée. Le 26« jour,
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41» PRESSE ÉTRANGÈRE
la cavilé est tellement réduite qu'un tobe de drainage remplaee
le tamponnement. Enfin, 9 semaines après ropération, il ne reste
plus qu'une petite fistule qui se ferme elle-même dans la
13^ semaine. Le patient entendait la montre à 10 centimètres, le
langage murmuré à 9 mètres ; il avait recouvré ses forces, et il put
reprendre son train de vie habituel.
Contrairement à Topinion de la plupart des otologistes, qui
regardent les maladies de Tapophyse mastoïde comme étant le
plus souvent la suite de suppurations de l'oreille moyenne,
Tauleur pense, avec Kûster, que les ostéites de Tapophyee mas-
toïde sont des affections osseuses de nature primitive. Quand on
enlève complètement les parties malades de Tes, la suppuration
de la caisse cesse aussitôt et la perforation de la membrane du
tympan se referme. C'est ce qui a eu lieu dans le cas rapporte plus
- haut.
Il semble que, surtout chez les diabétiques, les suppurations
d'oreille soient souvent la suite et non la cause de TafTection de
l'apophyse mastoïde.
On sait que les opérations sont souvent mal supportées par
les diabétiques, et les chirurgiens ne sont pas complètement
d'accord sur les circonstances dans lesquelles on doit opérer en
présence du diabète. D'après l'auteur, celte question ne sera ré-
solue que quand on aura réuni un grand nombre de ces cas,
avec détermination de la proportion de sucre dans Turine, avant
et après l'opération. Le cas rapporté par l'auteur montre qu'avec
une forme légère de diabète le malade peut subir sans inconvé-
nients une grave opération, et que le diabète, en dehors d'une
augmentation passagère de la proportion de sucre, n'est pas
aggravé par Topé ration.
L'observation nous a paru assez intéressante pour être donnée
avec quelques détails. Elle vient à l'appui des cas publiés par le
professeur Kuhn, dans le môme numéro des Arcb. f. Ohr.^ et
que nous n^avons pu que signaler en passant. d' a. joly.
De la carie et de l'extraction de l'enclume, contribntioa à
Tétiologie et an traitement de l'otite moyenne purulente
chronique, par le docteur Ludewig, médecin assistant de la
clinique de Halle. {Arch. /. Ohr., vol. XXIX, 4« liv.)
Une cause encore peu connue de Totite moyenne purulente
chronique est la carie.de l'enclume, soit isolée, soit jointe à celle
du marteau.
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 419
Le diagnostic de la carie du marteau est souvent facile à éta-
blir, par exemple dans les cas de grandes perforations de la
membrane du tympan. Si le marteau seul est atteint, son extrac-
tion par la méthode de Schwartze peut amener la cessation
complète de la suppuration. Mais il arrive que Técoulement
purulent persiste après Topération, sans que Ton puisse trouver
dans la caisse d'autre foyer de carie. La seule cause de cette
persistaoce est assez souvent une carie de Tenclume, qui n'est
accessible ni à Tœil, ni à la sonde.
Comme, après l'extraction du marteau, Tenclume n'a plus
aucune importance au point de vue fonctionnel; comme, d'autre
part, l'enclume atteinte de carie est quelquefois expulsée par les
injections, l'auteur a été conduit dans ces derniers temps à pra-
tiquer l'extraction méthodique de l'enclume à la suite de Tinci-
sion du marteau. Les résultats obtenus dans 32 cas ont été assez
importants pour amener l'auteur à les publier.
Le manuel opératoire est encore très imparfait. L'auteur décrit
les procédés auxquels il a eu recours et donne un résumé dos
82 opérations avec les résultats auxquels elles ont abouti. On les
ti'ouvera dans le texte; nous nous bornerons ici à en relever les
traits principaux.
Sur les 32 cas, il y en a 21 où l'otite moyenne chronique était
la suite d'une maladie infectieuse aiguë. Dans 1 1 cas, renclume
seule était atteinte de carie; dans 16 cas, le marteau et ren-
clume. Dans 2 cas seulement, Tenclume fut trouvée saine.
Parmi les accidents consécutifs à l'opération, l'auteur a observé
des paralysies faciales, des céphalalgies, du vertige avec nau-
sées et vomissements, sans fièvre, mais avec perte momentanée
de l'ouïe. L'opération n'est donc pas sans danger, et la technique
opératoire devra être perfectionnée.
En ce qui concerne la suppuration et la fonction auditive, les
résultats de l'opération ont été les suivants :
Dans 20 cas, la suppuration a été guérie; 5 fois avec restitution
de la membrane du tympan;
Onze cas non guéris ou encore en traitement ;
Un cas de mort indépendant de l'opération.
Il est encore trop tôt pour connaître les résultats définitifs, et
Tauteur se propose de donner dans un an un nouveau travail à
ce sujet.
Au point de vue de l'audition, les résultats sont encore incer-
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420 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
tains, au moins pour les cas où la suppuration n'est pas encore
arrêtée; cependant Tamélioration est évidente pour quelques-uns
d'entre eux. d' a. joly.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
AIXEMAGI^E ET AL'TRICHE
OreUle.
Syphilis de la cavité lynipar.ique, par W. Kirchner {Arch. f. Ohrenh.,
Baud XWIII, Heft 3, 20 juiu i8S9).
L'oreille chez les criminels, par G. Gradenigo [Arch. f. Ohrenh,.
Baud XXVIII, Heft 3, tO juin i889).
La réaction électrique du nerf acousiique et sa reproduction graphique,
par G. Gradfuigo [Arch. f. Ohrenh,, Band XXVIII, Hefl 3 et 4, 20 juia
et 3 octobre 1889).
De la pathogéuie de l'otite moyenne purulente, par Habcrmann {Arch,
f. Ohrenh., Band XXVIII, Heft 3, 20 juin 1889).
Contribution à l'étude des dchiscences spontanées de la voûte de la
cavité tympanique, par 0. Kœrner {Arch. f. Ohrenh.y Band XXVlll,
Hoft 3, 20 juin 188'*).
De la conductibilité des os de la lête, par S. von Sloin {Arch. f. Ohrenh.,
Band XXVIII, Heft 3, 20 juin 1889).
Un tube porte-médicaments et son emploi pour les affections de l'oreille
mojenne, par G. Laker {Arch. f. Ohrenh,^ Band XXVIII, Heft 3, 20 juin
1889^.
MicToorj^anisme de l'otite moyenne aiguë, par A. Scbeibe (ZeiU. f,
Ohrenh., Band XIX, 4, 1839).
Nouvelles recherches sur l'influenco de la forme du cràno sur ouelqucs
proportions topourapbiqucs du temporal, par 0. Kœrner {ZeiU, f. Ohrenh.,
Band XIX, 4, 1889).
Un cas rare de réflexes auriculaires, par H. Steinbrûggo {Zeits. f.
Ohrenh., Band XIX, 4, 1889).
Des affections de l'oreille simulées, par W.Dorblich {Biilitàrarzt, n»» 5-7,
1889).
De l'emploi de l'électrolyse dans les otites moyennes supptjrées chro-
niques, par J. Grixbor {Wiener med. Bldlier, o* 8, 1889).
Tnilammalion du labyrinthe dans la scarlatine. Présentation de prépa-
ratio is microscopiques, par L. Katz (Soc. de Med. Int. de Berlin, séance
du 25 juiu; in Berl. klin, Woch., 15 juillt-t 1889).
Les maladies de Toreille et leur traitement, par A. Hartmann (Fischer,
éditeur, Berlin, 1889).
('ompte rendu de la IX* réunion des otologistes du sud l'e l'Allemagne
et de la Suisse à Fribourg (Baden), en avril 1889, par E. Bloch (Imp.
Poppen, Fribourf, 1889).
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INDICATIONS BiBU0GRAPHIQU£6. AU
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par F. Rohrer (in 8*, 99 pages, Grosser, éditeur, Berlin, 1889).
TreÎM cas d'olile moyesA» supp«uré«, imitée par l'oxcision des osselets
de l'ouïe, par G. J. CoUes {Deulê. med. Wùch,, 11 juiJJel 1889).
Tympan artificiel ea eeikiloïdiae, par Katx (beuts. med, W^A., 11 juil-
let 1889.
Modifioatioaa de ia menibraAe et de la caisse dM tv«i^a duM les af-
feetseas i^vcs de i'omlle Moyenne, par Kit«kner [Mûmh, Wkdd. Woeh.^
4 juin 1889).
buppuratioas de la caisse du tyspan, traitées par la (jMnm, par
J. Purjesc (lutermaL kiin. âmnë9€h€M.y 2 juin 18<M»).
Trois eas d'alreplMe spontanée de polypee de loreÂlW, fMtr B. fioaip&rx
{Monals. f. Ohrenh.^ eic, juillet et aoûl 1889).
Compte readu des eas obsenrés en i8i8 à la olMMque eâeti)fiq»a du
professeur J. Gruber, à rUoiveretté-de Vie»oe {MmuU, f. Oàt)tnk.j ete.,
|«iUet e« août 1889).
De la casoiatique de TothématOMe, par S. (arossmann {Àilg* WieÊur
med, Zeitm^, dO aodt 1889).
iA rlioiqae oêoiogique du profeesear Zaufal, par S. Szeaes (àllf^ Wiemir
med. Zeitunçj 27 août 1889).
fte la pataolof ie ei de la tinérapeuAiqiM de riaflaAfMlMii tâ%m de la
cavité du tympan, par S. Szenes {ÀHJf. Wiener med. ZeUuMg, 17 sep-
teMbre 1889).
Organes des centres de Touïe et de ia vue chez ke lertébréa psir
H. Irank (eomptes readue de l'Académie des sciences de BerlÀa ; in Cen-
tnUàlëti f. ktim. Med., 5 oeioère 1889).
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zu Bretlau ira Jabre 1888» beobacbteton Krankheilsfâlle uud au9gefùhireii
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Remarques snr l'emploi de Tapparcil à air chaud de Weigert dans la
tuberculose pulmonaire et laryngée, par U. Moser (BerL klin. Woch.,
30 dcc mbre 1889).
' Instrument pour opérer les tumeurs sous-giottiques, par J. Schoinniann
Berl. klin. Woch., 20 janvier 1890).
Examen des voies aériennes par la plaie de la trachéotomie, par Pi-
ûiaczek (Wiener tned. Blùtter, vk* 44, 1889).
Du centre nerveux moteur du larynx, par H. Kranse [Berliner hlin.
Woch.y 27 janvier et 3 février 1890).
Traitement du spasme de la glotte, par Flesch (Deutich. med. Woch.^
2 janvier 1890).
Recherches sur le nerf laryngé supérieur, par L. Breisacher {Cent. f.
die med. Wiisensch.j n» 43, 1889).
Contribution à l'histologie des cordes vocales, avec remarques spéciiilcs
sur la présence de glandes et de papilles, par A. A. Kanthack (Yirchow's
ArchiVy Band CXVlï, 1889J.
Eludes sur l'histologie de la muqueuse laryngienne, par A. A. Kant-
hack {\irchow'8 ArchiVy Band CXVIll, 1889).
Sténo<e du larynx, par Tschudi (Soc. des n éd. militaires de la gar-
nison de Vienne, séance du l*' février; in Wiener klin. Woch., 13 fé-
vrier 1890).
Lupus primitif de l'entrée du larynx, par Garré {Mûnch. med. Woch.,
n« 52, 1889).
Un dernier mot sur le centre nerveux moteur du larynx, par F. Semon
et V. Horsley [Berl. klin. Wocli., 17 février 1890).
Contribution a la casuistique de la chirurgie du lanrnx, par Moritz
Schmidt {Arch. f. klin, Cliir. von Langenbeck^ tome XXXVlll, fasc. 4,
1889).
De la pachydermie du larynx, par E. Meyer (Soc. de laryngol. de
Berlin, séance du 6 décembre 1889; in Berliner klin. Woch.^ 10 mars
1890).
Un cas de périchondrite du cartilage de Santorini, par P. Heymnnn
• (Soc. de laryngol. de Berlin, séance du 6 décembre 1889; in Berliner klin.
Woeh., 10 mars 1890).
Traitement d'un cas de cancer du larynx par l'éleclrolyse, par Schœtz
(Soc. de laryng. de Berlin, séance du 6 décembre 1889; in Berliner klin.
Woch., 10 mars 1890).
Résection partielle d'un larynx cancéreux chez un homme do 55 ans.
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^;
418 INMCATIONS BÏBLÏOGRAPHÏQUES*
pAr Mikulicz (Soe. des sciences méd. de Kienifsbergf séanee da f 1 novett-
bre 1889; in Berl. klin. Woch., 10 mars 1890).
Un cas de pachydermie du larynx de Virchow, par Micholson (Soc. des
se. méd. de Kœnig^ber^, séance du 23 décembre 1889; in Berl. klin. Woeh..
10 mars 1890).
Extirpation d'une tnmeur de la corde vocale gauche chez un homme de
60 ans, par Michelson (Soc des se. med. de Koenicsberg, séance du 23 dé-
cembre 1889; in Berliner klin. Woch., 10 mars 4890).
Corps étranger des voies aériemiet, par B. Batori (Soc. des mcd. d«
Budapesth, février 1890).
Traitement de la tuberculose laryngée, par Neamann (Soc. des méd.
de Buda-Peslh. février 1890).
Paralysies du récurrei^ dans le cours de Tinfluenza, par A, Krakaver
(Soc. de laryngoi. de Berlin, 1H90).
Aphasie par abcès du cerveau. Trépaaatioa. €uêrison, par Jsager et
Sick (beutsch, med. Woch,, 6 mars 1890).
Un cas d'aphasie hystérique chet «n jeune garçon, co«Ël)inée aree fine
iralysie factale, du triemus et éa spasme, pai^trassmann {ûeBtg9h.me4,
^oeh.^ 6 mars 1890).
Les maladies du larynx, avec im appendice sm* la laryngoscopie et hi
technique thérapeutique locale à l'usage des médecins praticiens et des
étudiants. Troisième édition, revue et augmentée, par J. Gottsteia (F. Beu-
ticke, éditeur, Tienne ot Leipzig, 1890).
Etude sur la périchondrite primitive du larynx, par Behr {Disterl*
Inaug.y ISunich, 1889).
Les trachéotomies dans les hôpitaux de Bantsif do 1882 à 1883, par
Fischer [Ùissert, inaug.^ Loipiig, 1890).
Sur les altérations myopatbiqucs et aécaniqaes de la voix, par Heinze
{Dissert. inaug., Greifswald, 1889).
Sténoses eicatricrelles de larynx d'origine sypinliliqiie, par Hirs^feld
{Dissert, inaug., Hambourg, 1889).
Qu'appelons-nous corde vocale vraie? par ?• Aeymann {DettHeh. med,
Woch., 23 janvier 1890).
Cas rare de papillome du htrynx et de la traehtie, par SchaWer {JHsserL
inaug.y Munich, 1889).
Résultats des médications laryngées et trachéales dans la médecine
vétérinaire, par G. Schneidemiihl [Deutsch. med. Woch., 23 janvier 1890).
Une nouvelle méthode pour relever i'épiglotte, par S. 0. Preston (Alleg.
Wiener med. ZeiL, 1" avril 1890).
Contribution à Tétude au mutisme hystérique, par Leuch (MiÂmeh. med,
W0<;ft., 25 mars 1890).
Be l'état du larynx dans la grippe, par Ch. Fauvel et SaHit*HiUire
(Allgem. Wiener med. Zeit.y 8 avril 1890).
Laryneite aiguë avec formation de petits abcès à la saiie 4*uiW alt»«
qne dinmensia, par M. Schteffer {Detiitch, med. Woeh,^ n* 10, 18M)«
Be l'acide lactique dans te tMiiteroenf de la tsbereulase laryngée, par
Thomouck [Inaug. Dissert., Wiirtzbourg, 1889).
Sur les nlcéres laryngés dans la fièvre typhoïde, par GrthJer (Thèse
do Berlin, 1889).
Aphasie traumatique, par Rosenberger (XIX* congrès de la Soc. aflc
mande de cbir., tenu à Berlin du 9 au 12 avril 1890).
Un cas de bégayement, par Gutzmann (Soc. de aMd ioL ck Barfia,
séance da 31 laars 1890).
Statistique de l'extirpation du laryax, par E. Kraos {ÀUfem. Wiemer
med. Zeit.y 15 avril 1890).
Réiectaur «^ac nirair mobila pour l'exami» de» iwiléi laryagtaane,
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 429
naso-pharynffienne, nasale et auriculaire, ainsi que pour l'aulo-laryngos-
copie (Yom Keflector abnchmbarer Gcgenspiegel zor Démonstration des
Innenraumes von Kehlkopf, Nasenracbenraum, Nase und Ohr, sowic zur
Autolaryngoscopie des Paiienten, par Noitenius ITherap* Monalthefte^
février 1890; in Illustr. Monats. ârzlL Polytechtiik, mai 1890).
De la pachydermie typique du larynx, par J. Sommerbrodt IBerL klin.
Woeh.y 12 mai 1890).
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NOUVELLES
La Société française dotologie et de laryngologie a tenu sa
session annuelle les 23 et 24 mai 1890, ou Palais des sociétés
savantes, à Paris. Voici la liste des communications qui y ont
été faites :
I. Des rhinolilhes, par Noquet. — II. Rhinolilhes^par A. Huault.
— m. De l'audition et de Tauscultalion du diapason vertex p^ n-
dant la déglutition, par Gellé. — IV. Corps étrangers de la bouche,
par Wagnier. — V. Complications des végétations adénoïJis,
coexistence de la fente palatine avec les tumeurs adénoïdes ;
présentation de pièces, par Boucheron. — VI. Complications
auriculaires de la grippe, par E. Ménière. — VII. Mutisme hys-
térique, par J. Charazac. — VIII. Tumeurs adénoïJes chez les
adultes, par Raulin. — IX. Sclérose de la caisse et traitement
par la raréfaction progressive, appareil, par F. Suarez de Mtn-
doza. — X. Complications opératoires des tumeure adénoïdisdu
pharynx, par A. Gartaz. — XL Complications auriculaires de la
grippe, mastoïdites, par E.-J. Moure. — XII. Surdité labyrin-
thique consécutive à la grippe, par M. Lannois. — XIII. Spasmes
œsophagiens dus à rhypertroohie de la qualriàme amj/ du le ar
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NOUVELLES. 48!
Joal. — XIV. Inflaence de Texcitation du nerf audilif sar In p* r-
ception du diapason vertex, par Corrado-Gorradi. — XV. Au-
dition colorée, par F. Suarez de Mendoza. — XVI. Traitement
des ulcérations du laryox par la résorcine, par Tymowski.
Nous donnons ici la liste des communications annoncées à la
section de Laryngologie et rhinologie de la British médical As-
sociation en 1890 :
De la toux comme symptôme des affections nasales et pha-
ryngiennes, par J.-B. Bail. — Quelques affections communes de
l'amygdale pharyngée et leur relation avec les maladies de fo-
reille, delà gorge et du nez, et en paiticulier avec le relâche-
ment de la gorge (relaxed throal), par A. Bronner. — Enorme
polype du nez, par Walker Downie. — Ténesme pharyngien,
par W. Hill. — Structure des cordes vocales, par A. -A. K..n-
thack. — Excision des amygdales, par Gré ville Macdonald. —
Affections malignes des fosses nasales, parD. Newmann. — Un
cas de paralysie des abducteurs, par T.-D. Savill. — 1. Du dia-
gnostic différentiel de la syphilis, du cancer et de la tuberculose
du larynx. — II. Bougies médicamenteuses dans le traitement
de la lièvre des foins, de l'ozèce, du catarrhe, etc., par Scanes
Spicer. — Traitement de l'ozène, par G.-J. Symonds.
Les sujets suivants seront discutes à la section d'otologie :
I. Affection intranasale eu rapport avec la surdité, à Texcep-
tion du catarrhe postnasal et des végétations adénoïdes, par
Lennox Browne. — II. Etiologie du tintement d'oreille, par H.
Macnaughlon Jones. — III. Vasculite (vasculitis) et surdité, paf
R.-T, Gooper.
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432 NOUVELLES.
M. J. Ward Cousins a annoncé les communications suivautes :
L Nouvelle méthode d'extraction des corps étrangers du con-
duit auditif. — IL Valeur des membranes tympaniques artifi-
cielles.
V American laryngological Association s*est réunie à Balti-
more les 29, 30 et SI mai 1890. Voici le programme de cette ses-
sion :
Discours du président, par J.-N. Mackenzie, de Baltimore.
COMMUNICATIONS.
L Anomalie du corps thyroïde, par J.-N. Mackenzie, de Balti-
more. — IL Coup d^œil au delà du neZ) par S. Solis-Cohen, de
Philadelphie. — IlL Nouvelle opération pour les déviations de la
cloison nasale, par Morris J. Asch, de New- York. — IV. Hyper-
trophie postérieure du cornet moyen inférieur, par Harrison Al-
len, de Philadelphie. — V. Notes sur un cas de tumeur myxo-
mateuse du naso-pharynx observée chez un enfant de six ans,
par A.-W. Mac Goy, de Philadelphie. — VI. Un cas rare de tu-
meur naso-pharyngienne, par Gh.-H. Knight, de New-York. —
VIL Tissu adénoïde, son développement, par H.*L. Swain, de
New-Haven. — VIII. Communication supplémentaire sur les tu-
meurs cartilagineuses du larynx et les tumeurs verruqueuses du
nez, par E. Fleicber Ingals, de Chicago. — IX. lia eas de
myxome de Tépiglotte, par S.-O. Vanderpoel, de New- York. —
X. Enrouement et perte de la voix causée par une mauvaise mé-
thode vocale, parS.-W. Langmaid, do Boston. — XL DiscussiGm
sur un sujet à choisir au moment de la session. — XII. De la
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NOUVELLES. • 488
chordite tubéreuse, par Cl.-C. Rice, de New- York. — XIII. Cas
particuliers de paralysie unilatérale du muscle crlco-aryténoïdien
latéral, par E. Fletcher Ingals, de Chicago. — XIV. Un cas
d'afifection bulbaire à symptômes inusités, causant une paralysie
unilatérale permanente de Tabduction du larynx, par F.-H. Bos-
worth, de New -York. — XV. Diagnostic et traitement du cancer
du larynx, par D. Bryson-Delavan, de New-York, — XVI. Notes
sur un cas intéressant d'anévrisme, par G.-W. Major, de Mont-
réal.— XVII. Rétrécissement de Tœsophage causé par un éjtais-
sissement interstitiel de ses parois, par O. Roe, de Rochesler.
— XVIÏI. La iaryngologie de Trousseau et Horace Green.
Le bureau était composé ainsi quUl suit : Président : J.-N.
Mackenzie, de Baltimore. — Vice-présidents : E. Holden, de
Newark, et G.-E. Beau, de Saint-Paul. — Secrétaire trésorier :
Ch.-H. Knight, de New-York.— Bibliothécaire: T.-H. French,
de Brooklyn. — Conseil : F.-H. Hooper, de Boston; G.-M. Lef-
fert, de New- York; F.-J. Knight, de Boston; D. Bryson Dela-
van, de New-York.
Une nouvelle policlinique dans laquelle loules les branches de
la médecine seront représentées, vient d'être fondée à Paris sous
le nom de Clinique générale de Paris, et a son siège quai des
Grands- Augustins, 25.
L'Association française pour Pavanée ment des sciences tiendra
sa session annuelle à Limoges, du 7 au 14 août 1890. La section
des sciences médicales sera présidée par M. le professeur
J. Tessier, de Lyon.
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434 NOUVELLES.
Bromure d« potassium granule de FulHères. Approbation de
rAcadémie de médecine, i87i. Contre les afToctions du système
nerveux. Le flacon de 75 gi*amm68 esta^oampaguë d'une cuiller
mesurant 50 centigi*ammmes.
Phosphatinb Fallikres. Aliment très agréable, permettant,
ch^z les jeunes enfants surtout, Tadministration facile du phos-
phate assimilable. Une cuillerée contient 50 centigrammes de
phosphate.
L*Eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage eu boisson , surtout si
Ton y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES.
I. Polype du Inrynx du volume d'une grosse noix. Extirpation
endo-Iaryngée. — II. Le bacille Koch comme élément de diagnos-
tic dans la tuberculose du larynx. — III. La mort subite dans
les maladies graves du larynx. — IV. Sur la structure des po-
lypes muqueux des fosses nasales, par R. Botey (Kxtraiis de
la Rev, delaryng.y oloL et rliinoL, 1889 et 1890).
Patologia e terapia délia faring«^, délie fosse nasali e délia la-
riiige (compresa la lecnica rinoscopica e lariugoscopica) ad uso
de* medici e degli sludenti. Volume II. Laringe 2« édition revue
et augmentée, par le prof. F. Massbi (Un vol. de 570 pages,
prix : 10 francs, F. Vallardi, éditeur, Naples, 1890).
Ueber die Schwerhôrigkeit der Kesselschmiede (De la surdité
des chaudronniers), par J. Haberiiann (Tirage à part des Arch,
f. Ohrenh., mai 1890).
Leçons sur les maladies du larynx, par le D' E.-J. Moure,
recueillies par le D' M. Natier, et revues par Tauteur (Un vol.
de 600 pages avec des figures en noir dans le texte. Prix :
10 francs. O. Doin, éditeur, 8, place de TOdéon, Paris, 1890).
Gastrostomie pratiquée dans un cas de rétrécissement cancé-
reux dj Tœsophage, par P. Berger et Canniot (Brochure de
15 pnges, Lecrosnier et Babé, éditeurs, Paris, 1890).
Transformation kystopneumatique du cornet moyen , par
ScHiiiEOBLOW (Extrait de la Rev. de laryng. otoL et rhin., 1890).
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436 OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
Zur BehaDdlung der chronischen eitrigen EntzûiiduDgen im
oberen Trommelhôhlenraum und im Aiitrum mastoideum (Trai-
tement des suppurations chroniques de la partie supérieure de
la caisse du tympan et des cellules mastoïdiennes, par B. Gou-
PERZ (Tirage à part des Oesterr. Ungar. CeatralbL /*. die med,
Wlssenscb., 1890).
Der Ohrschmei^ und seine Behandlung (L*otalgie et son trai-
tement), par B. GoMPERz (Tirage à part des CentralbL /. d, ge^
sammte Thérapie^ h. V, mai 1890).
Hygiène de Toreille, par V. Cozzolino. (2« édition augmentée,
traduite de l'italien par A. Joly. (Un volume de 8*7 pages, prix :
1 fr. 50, G. Masson, éditeur, Paris, 1890).
Contribution à la casuistique des lésions auriculaires, consé-
cutives à Finfluenza, par A. d'Aguanno (Extrait du BoUet, delle
maJattie deW oreccbio, gola e naso, n* 3, 1890).
Le congrès international d*otologie et laryogologie de Paris
(septembre 1889). Compte rendu, par G. Gradbnioo (Extrait du
Bollet, délie malaUie delP oreccbio, gola e naso, 1890).
Le Qérênl : G* M«u»aoN,
Parli. — Imp. PAUL DUPOMT, 4, rae da Boalol (Cl.) 70,«.S0.
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JaUlet 1890. — N« 7.
MÉMOIRES ET FAITS ORIGINAUX
I
ABCÈS CÉRÉBRAL CONSÉCUTIF A UNE OTITE
MOYENNE SUPPURÉE.
Par le D' PICQUÉ, chirurgien des hdpitaui de Paris.
Un nommé L... Nicolas, 46 ans, entre le 10 mars 1890, à Thô-
pital Lariboisière, dans le service de M. Périer, que j'avais Phon-
neur de suppléer, salle Ambroise-Paré , n« 4.
Ce malade, d'une bonne santé habituelle, eut Tinfluenza en fin
décembre, sans détermination pulmonaire; mais peu de jours
après, il fut pris de douleurs vives dans Toreille droite, suivies
d'une suppuration fort abondante ; il ne se souvient pas avoir
souffert de la gorge à cette époque. La suppuration persista long-
temps.
Vers le 16 avril, les douleurs, qui avaient cessé depuis l'appa-
rition de l'écoulement, reparurent avec une grande intensité.
Hémicranie violente. Affaiblissement progressif des forces. Tem-
pérature : 38, 38,5.
Quand j'examinai le malade pour la première fois, le 17 avril,
je constatai tout d'abord les symptômes précédents très accen-
tués.
L'apophyse mastoïde est peu douloureuse à la pression; la
peau à ce niveau ne présente ni rougeur ni œdème; le sillon
rétro-auriculaire est consei^vé.
Il n'existe aucun trouble de la sensibilité et du mouvement,
l'intelligence est intacte.
En raison de l'intensité des symptômes douloureux et de la
fièvre, et malgré Tabsence de signes positifs du côté de la mas-
toïde, je me proposai de pratiquer, à titre exploratif , la trépana-
tion de l'apophyse.
Le lendemain, le tableau a notablement changé; la tempéra-
ANNALBS DES MALADIES DE L'OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. 81
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488 PICQUÉ
ture esta 39,5, le malade présente du subdelirium, Tintelligeace
est obtuse ; de plus, il existe une hémiplégie gauche complète.
Je pratique (18 avril) séance tenante, l'opération suivante
avec Faide de MM. Bellanger, Givel et Jayle, internes du ser-
vice.
Tout d^abord je procède à la trépanation de l'apophyse, au
lieu classique; il n'existe pas de pus dans les cellules.
Alors, me reportant aux symptômes nouveaux qui venaient de
se produire et pensant à Texistence d*une collection sous-mé-
ningée au niveau des centres moteurs, je taille un grand lam-
beau à base postérieure au niveau de la ligne rolandique , en
laissant entièrement de côté la région mastoïdienne.
inappliqué alors trois couronnes de trépan de 25 millimètres et
j'agrandis la brèche avec des cisailles appropriées. L'espace sous-
méningé est absolument libre et n'est le siège d'aucune rougeur.
J^excise alors largement la dure-mère; ici un phénomène inté-
ressant se produisit : le soulèvement anormal de la substance
cérébrale. ,
Le cerveau tend toujours, comme on sait, à faire hernie ; mais
ici la hernie fut extrême; après la section des enveloppes, un
léger suintement se produisit.
Sûr par conséquent d'avoir affaire à un abcès intra-cérébral,
je traversai résolument la substance cérébrale et entrai dans
un foyer considérable, contenant une notable quantité de pus
qui fit issue au dehors. Cette collection se trouve manifestement
en avant du sillon rolandique, au niveau de la partie moyenne
de la frontale ascendante. Un drain assez volumineux fut laissé
dans la plaie. Lavage à la solution de sublimé, le lambeau cu-
tané est réappliqué et suturé.
Dès le soir môme, tous les accidents avaient disparu ; la tem-
pérature était retombée à la normale ; le malade semblait plus
éveillé ; le mouvement et la sensibilité avaient reparu, au
deuxième jour, le malade se levait seul.
L'amélioration s'accentua encore jusqu'au 24 avril; mais alors
la température monta rapidement à 40**, et le malade retomba
dans le coma. Mort le 25 avril.
L'autopsie démontra l'existence d'une encéphalite généralisée.
En arrière du foyer largement ouvert, il en existe un plus petit
et parfaitement isolé du premier.
Cette observation soulôve plusieurs points intéressants à
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EXAGÉRATION DES NÉVROSE RÉFLEXES 439
discuter, nous nous proposons de fair^ à ce sujet un travail
que nous publierons dans un prochain numéro.
II
ABCÈS SOUS-DURE-MERIEN CONSECUTIF A UNE
OTITE MOYENNE.— TRÉPANATION.— GUÉRISON.
Par le D* PICQUÉ, chinirgiea des hôpitouz de Paris.
B... Alfred, 24 ans, entré le 10 avril 1890, salle Ambroise-
Paré, service de M. Périer, suppléé par M. Picqué.
Otite moyenne datant d'un mois.
Cellulite mastoïdienne et abcès sous-dure-méricn ouvert spon-
tanément. Il existe à la base de la mastoïde un trajet Rstuleux
fournissant une notable quantité de pus. Douleurs intenses dans
le côté correspondant de la tête.
Opération. Découverte du foyer : la fistule traverse le sque-
lette, et le stylet se dirige en haut et en dedans. Trépanation
avec la gouge à main; un foyer notable situé sous la dure^mère
est mis à découvert. Grattage , lavage antiseptique et drainage.
Le malade se trouve immédiatement soulagé; la guérison se fait
rapidement.
III
DU DÉVELOPPEMENT ET DE L'EXAGERATION DES
NÉVROSES RÉFLEXES PAR LE TRAITEMENT
INTRANASAL.
Par le h' O. LAURE1«T, de Haï (1).
Je me permettrai de soumettre à votre appréciation l'ex-
posé succinct de quelques faits que j'ai recueillis dans la lit-
(1) Gommunicalioa faite à la première réunion des otologistes et laryn-
gologistes belges. Séance du 25 mai 1890.
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440 0. LAURENT
térature, ainsi que de celui qui m'est personnel, et cela en
raison de l'importance assez marquée qu'ils me paraissent
devoir acquérir et de renseignement qu'ils doivent néces-
sairement comporter. Je veux parler du développement et
de l'exagération des névroses réflexes par le traitement
intranasal.
Il est certain qu'il n'existe aucun agent thérapeutique qui
ne puisse provoquer, dans certaines conditions et alors
même qu'il est appliqué avec toute l'attention désirable, des
désordres suffisamment accentués, allant même parfois jus-
qu'à renforcer les lésions que Ton cherche à faire disparaître,
ou a déterminer l'apparition d'une affection qui n'existait pas
encore au m.oment de Tintervenlion. Si la chose a été sou-
vent observée, il n'en est pas moins établi qu'elle a été
souvent également perdue de vue. Et c'est, je pense, parfois
le cas, pour les désordres morbides que peuvent laisser à
leur suite les opérations intranasales, cautérisations et abla-
tion de parties] hypertrophiées, enlèvement de polypes, etc.
Je signalerai surtout, parmi ces troubles, des névroses ré-
flexes.
On sait qu'elles sont causées, la chose a été surabondam-
ment démontrée et il n'existe plus le moindre doute à cet
égard, elles sont fréquemment causées, dis-je, par les alté-
rations les plus variées des cavités nasales. Or, à un état
pathologique actif, pour ainsi dire, il y a lieu de chercher,
dans des circonstances relativement nombreuses, à substi-
tuer un état pathologique passif, qui ne donne plus lieu à
aucune manifestation locale ou réflexe ; à une muqueuse ma-
lade et en état puissant de réaction, on substitue une mu-
queuse cicatricielle, anormale, mais neutre.
Malheureusement, il peut se rencontrer des cas où le but
est dépassé et où précisément cette altération secondaire,
nouvelle et cherchée de la pituitaire provoque des troubles
qui n'existaient pas jusqu'alors ou qu'elle exagère même ceux
qu'elle était destinée à faire disparaître. L'observation que
nous avons à rapporter est tout à fait probante à cet égard ;
elle n'est pas la seule qui vienne à l'appui de l'opinion à
laquelle nous nous rallions.
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EXAGÉRATION DES NÉVROSES RÉFLEXES 441
C'est ainsi que Relhi (1), de Vienne, a publié cinq cas des
plus intéressants sous ce rapport. Dans les deux premiers, la
muqueuse nasale fut guérie par les cautérisations; mais des
complications survinrent dans la suite ; dans le deuxième,
par exemple, il se montra de l'éternuement et des vertiges;
la disparition des phénomènes ne fut obtenue que par Texci-
sion des cicahices. Du laryngospame, survenu dans les
mêmes conditions dans le troisième cas, se réclama du
traitement; le succès ne se fit non plus pas attendre. Mais
les deux derniers, oîi il existait des vertiges et de la né-
vralgie sus-orbitaire, résistèrent à cette excision .
Aronsohn (2) rappelle qu*un prédicafeur de 3o ans devint
asthmatique alors qu'il ne l'avait jamais été auparavant, à
la suite de cautérisations d'un polype fibreux du cornet
moyen, et il ne revint à Télat normal qu'après Tenlèvement
complet du polype .
On connaît aussi le cas de Semon, d'une maladie de
Graves produite par une opération de polypes nasaux.
Nous croyons également utile de rappeler un incident
d'une séance de la Société de laryngologie de New- York (3).
Daily prétendant que les otologistes modernes négligent le
nez ou sont incapables de le soigner et que 8 0/0 (Boxvorih
porte le pourcentage à 95) des troubles auraux sont dus à
des lésions naso-pharyngées, MM. Roosa et Pomeroy re-
poussent vigoureusement cette opinion et ils citent des cas
où des maladies auriculaires ont été causées par des opéra-
tions, dos cautérisations des cavités nasales.
Beverley Robinson (4) est également d*avis que le traite-
ment intranasal peut, dans certaines circonstances, aboutir à
des conséquences fâcheuses.
Curtis (5) établit qu'il y a une classe de patients qu'il ne
(1) Rethi. — Neurosen zustanden durcb Bebandlung des Naseainnereiu
Hntem, klin, Rundschau, n. 51 u. 52, 1889.
(2) Aronsohn. — Klinisch erzeugtes Asthma beim MenscbeD. {Deutsche
med. Wochenschr.y a© 17, 1889.
(3) Rbinology and Otology. [Médical Record, march 15, 1890.)
(4) Beverley Robinson. — Ou the relations of peripheral irritations
to diseases, as manifested in the throat and nose. {Médical Record,
april 19, 1890.)
(5) Médical Society of the coanty of New York. [Médical Record,
january 4, 1890.)
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442 0. LAURENT
faut pas opérer du nez, c'est celle des goutteux, chez lesquels
il a vu des accès de goutte survenir immédiatement après
une intervention du côté du nez.
Quoique les faits que nous avons cités en dernier lieu ne
soient pas des preuves directes aussi nettes que les pre-
miers, il nous a semblé cependant qu'il y avait quelque
intérêt à les rapprocher de ceux-ci.
Ce sont là la plupart des cas que nous enseigne la litté-
rature, mais on peut être persuadé que beaucoup d'autres
viendront s'ajouter à eux dès que l'attention aura été parti-
culièrement dirigée du côté des lésions en question.
Dans celui que nous avons observé, il s'agissait d'un jeune
homme de 26 ans, employé, lymphatique, chez lequel une
hypertrophie muqueuse légère des cornets avait amené un
certain degré d'oppression. La cautérisation au thermo cau-
tère et à l'acide chromique a porté sur la région malade
dont la tuméfaction a disparu complètement en huit séances.
Mais, ce qui ne m'étonna pas peu, ce fut que Toppression
non seulement ne s'améliora pas à partir de ce moment,
mais qu'elle ne fit au contraire qu'augmenter en intensité et
qu'elle est arrivée aujourd'hui à un degré suffisant pour me
faire repentir d'être intervenu chez ce malade. Quelques
scarifications faites en vue de réagir sur les extrémités ner-
veuses qui auraient été intéressées, sont restées inefficaces,
tandis que l'adhérence et l'épaisseur très réduite de la cica-
trice en rendaient l'excision impossible.
Quelle explication y a-t-il à donner à ces réflexes nés ou
aggravés par les opérations intranasales? Il est probable
que les cautérisations développent des cicatrices plus ou
moins profondes qui peuvent englober d'une façon presque
complète et sans les détruire (la destruction ne devrait plus
avoir aucune influence au point de vue des réflexes), des
terminaisons du trijumeau; en se rétractant, elles provo-
quent des tiraillements de celles-ci, une irritation et quelque-
fois même une névrite avec toutes ses conséquences.
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TRAVAUX DE LARYNGOLOGIE ET D'OTOLOGIE 44:^
IV
APERÇU SUR LES TRAVAUX DE MA CLINIQUE DE
LARYNGOLOGIE ET D'OTOLOGIE, DU 1~ JAN-
VIER 1889 AU 31 MARS 1890.
Par le D' SCHLEICHEH (d'AnTors).
Peu de modifications ont été introduites dans l'organisation
de cette polyclinique depuis la description qui en a été faite en
1887 dans le Livre jubilaire publié par la Société de médecine
d* Anvers à Toccasion du 50* anniversaire de sa fondation.
Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des cli-
niques spéciales des grandes villes de France et d^ Allemagne,
cet établissement continue à traiter en même temps les af-
fections des voies aériennes supérieures et les maladies
d*oreilles. Il est vrai que ce cumul amène par moments une
surcharge d'autant plus lourde quUl s*agit d^une entreprise
privée dépourvue des facilités multiples d*une clinique d^hôpital.
Car Anvers ne possède pas de service spécial public, et la plu-
part des malheureux atteints d'affections laryngées ou auricu-
laires ne sont Tobjet d*aucun traitement, ni aux hôpitaux ni
aux dispensaires du bureau de bienfaisance.
L*excès de travail qui s'impose dans ces conditions nous a
suggéré ridée de quelques mesures nouvelles dont la commu-
nication est peut-être de nature à pouvoir intéresser nos
lecteurs.
L'une de ces mesures consiste à remettre aux consultants des
cartes d'inscription dont le verso est muni d'indications géné-
rales sur le traitement des affections auriculaires à domicile
(gargarismes, reniflements, frictions, massage et régime), sur
les précautions à observer de la part de ceux qui doivent faire
usage de la douche nasale, enfin, snr la manière de faire des
injections d'oreille. En môme temps, la clinique fait don aux
indigents atteints d'otorrhée et ne pouvant venir régulièrement,
d'une petite poire en caoutchouc pour injections et d'un tuyau
en verre muni d'un embout en gomme pour insufflation ; elle
fournit gratuitement aux ozéneux un injecteur nasal, aux ma-
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444 SCHLEICHER
lades atteints de catarrhe muqueux de la caisse et ne pouvant
soivre le traitement à la clinique, des poires pour injections
d*air. Enfin, nous remettons depuis quelque temps à certains
patients un abaisse-langue constitué simplement par un mor-
ceau d^un gros fil de cuivre recourbé en anse et plié ensuite a
angle droit. Les malades rapportent à chaque visite cet instru-
ment qui constitue leur propriété et qui nous tranquillise sur
le danger de transmettre certaines maladies. Dans un même
ordre d*idées, il a été renoncé définitivement à Tusage des pin-
ceaux et des éponges, et les topiques sont appliqués sur les
régions malades exclusivement au moyen de porte-ouate.
Sur la recommandation de Reinhard et Ludwig (Arcb, f,
Obrenheilkunde^yoX. XXVII, p. 299), nous nous sommes fait venir
pour la clinique un appareil d^insuffiation d'air à grand réser-
voir, appareil dont le ballon est mû par le pied entre deux
planchettes formant pédale. Toutefois nous n'y avons trouvé
aucun avantage.
Une autre modification survenue dans la clinique depuis i887
concerne Tinscription môme des malades. Celle-ci a lieu dans
un cahier classé de prime abord ad hoc d'après certains groupes
nosologiques et dans Tordre où ceux-ci figurent d*habitude
dans les rapports des cliniques allemandes. Chaque consul-
tant n'est inscrit d*habitude que dans un cadre nosologique,
notamment pour la maladie principale dont il est atteint, sinon
pour celle qui Toblige à demander des soins spéciaux. D'autre
part, les idées très justes exprimées dans un récent congrès
par Jakobson sur l'insuffisance des statistiques en nratière de
thérapeutique otologique n'ont pu nous empêcher de continuer
à annoter comme guéris les patients débarrassés du mal
principal pour lequel ils sont venus consulter.
Notre clinique sera bientôt en mesure d'hospitaliser les
malades dont l'état nécessiterait le séjour au lit. En attendant
que ce desideratum soit résolu, nos opérés reposent durant
quelques heures sur la table d'opération, puis retournent chex
eux à pied ou en voiture. Si aucun accident n'a suivi de graves
opérations faites dans ces conditions, c'est bien parce qu'elles
ont eu lieu d'une manière rigoureusement antiseptique.
La publication de ce compte rendu permet à l'auteur
de contribuer à la statistique par deux observations inté-
ressantes , l'une concernant un cas de rhinite caséeuse sur-
venue chez une femme octogénaire, l'autre se rapportant à un
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TRAVAUX DE LARYNGOLOGIE ET D*OTOLOGIE 446
cas de périostite mastoïdienne idiopaihique, affections, on le
sait, excessivement rares. Quant aux observations n^ 1 et n? 6,
si elles pèchent par Tabsence de données nécroscopiques, elles
ne sont pas absolument dépourvues d'intérêt.
Nous terminons ces préliminaires en adressant toute l'expres-
sion de notre gratitude aux généreux donateurs qui dans le
cours de cet exercice ont bien voulu abandonner à la clinique
plusieurs instruments de valeur, lesquels avaient servi pour des
membres de leur famille.
Maladies des oreilles.
Eczéma primaire aigu et chronique : total, 7; guéris, 5;
améliorés, 2.
Atrésie congénitale des deux conduits auditifs avec dévelop-
pement rudimentaire des pavillons (ouïe bonne, sans traite-
ment) : total, 1.
Otite externe à la suite d'une instillation de créosote : total, 1 ;
guéri, 1.
Furoncles du conduit auditif: total, 17; guéris, 17.
Accumulations de cérumen : total, 57; guéris, 57.
Corps étrangers dans le conduit auditif (morceau de char-
bon, 1; bouton, 1; petit pois, 1; paille, 1; graine de mats, 1).
Ce dernier cas a nécessité le décollement du pavillon et a guéri
sans sténose ni suppuration : total, 5; guéris, 5.
Ruptures du tympan (par soufflet, 3 ; à la suite de l'explosion
de la cartoucherie Corvilain, 2 : total, 5; guéris, 3; non guéris, 2.
Catarrhe tubaire chronique : total, 1 ; non guéris, 1.
Otites moyennes catarrhales aiguës (jusqu'à 6 semaines); et
subaiguës (jusqu'à 6 mois), avec exsudât séreux ou muqueux :
total, 37; guéris, 20; améliorés, 17.
Otites moyennes catarrhales chroniques et scléroses : total,
126; guéris, 24; améliorés, 44; non guéris, 19; résultat inconnu, 31;
en traitement, 8.
Otites moyennes suppuratives aiguës et subaiguës (jusqu'à
S mois), unilatérales, 28; bilatérales, 11; avec eczéma, 3; avec
mastoïdite, 1; avec paralysie faciale, 1 : total, 39; guéris, 21;
résultat inconnu, 16; en traitement, 2.
Otites moyennes suppuratives chroniques, unilatérales, 59;
bilatérales, 31; avec polypes, 13; avec carie, 7; avec nécrose, 3;
avec eczéma, 7; avec sténose considérable du conduit, 2; avec
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446 SCHLEIGHER
mastoidiie, 8 : total, 90; guéris, 49; «méliorés, 10; mort, 1 (1);
résultat inconnu, 28; en traitemont, 1.
Résidus d'otorrhée, sans traitement: total, 27; non guéris, 21.
Périostite mastoïdienne idiopathique unilatérale : total 1;
guéri, 1 (2).
Otites internes aiguës et chroniques (par chute sur la mâ-
choire, i ; par commotion due à soufflet, 1 ; par accident Corvi-
lain, 1; par syphilis, 1 (3); par cause inconnue, 5: total, 9;
guéris, 2; améliorés, 3; non guéris, 2; résultat inconnu, i; en
traitement, 1.
Bruits sans diminution d*ouIe et sans données objectives (4) :
total, 2; non guéris, 2.
Surdimutités à la suite de symptômes de méningite, 6; par
cause inconnue, 4 : total, 10; Don guéris, 10.
Mutité des entendants : total, 1 ; résultat inconnu, i .
Otalgie, par carie dentaire, 3; par angines spécifiques, 3;
par causes inconnues, 2 : total, 8; guéris, 5; résultat inconnu, 3.
Observations Résuvéss :
i . Van Esbeke, enfant frêle et maladive, ftgée de 6 ans, nous
est envoyée par le docteur Thieren. de THôpital des Enfants.
Elle souffre depuis trois ans d'un écoulement fétide de Toreille
droite dont Tintensilé ne diminue parfois que pour permettre à
une conjonctivite slrumeuse double dont elle est atteinte en
même temps de prendre le dessus. La petite patiente nous
arrive frissonnante et fébrile. Le conduit auditif droit, forte-
ment bombé dans sa paroi postéro-supérieure, ne laisse voir
qu'une portion insignifiante du tympan, Totorrhée est peu abon-
dante. Derrière le pavillon, une tuméfaction qui a débuté il y
a quatre semaines, forme un abcès énorme qui, au moment de
Pexamen, perce spontanément dans le conduit auditif et laisse
écouler une cinquantaine de grammes d'un pus sanieux et
puant. Élargissement de la fistule du conduit. Politzer. Acide
borique. Pansement. Le lendemain, la fièvre s'étant maintenue,
incision Wilde avec l'aide de notre confrère De Mets, décol-
lement d'un morceau de la couche corticale de Tapophyse mas-
toïde, et comme nous ne recontrons pas de pus dans le tissu
spongieux mis à nu, et que nous craignons d'aller plus loin,
lavage antiseptique, drainage et pansement à l'iodoforme. L'en-
fant retourne à pied chez elle. I.e jour suivant, une injection
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TRAVAUX DE LARYNGOLOGIE ET D'OTOLOGIE 447
d'air par le nez fait couler du pus par le drain. En même temps
Pécoulement par Toreille a cessé eomplètement. Pouls : 37,4 à
6 heures du soir. Cette amélioration persiste et progi^esse durant
huit jours. Puis Toton^hée reprend, la plaie se rouvre et sup-
pure, les frissons se répètent, des céphalées et des coliques se
dédareni, et l'enfant succombe le douzième jour après l'opé-
ration à une pleurésie grave. Cette pleurésie était-elle une
complication de pyémie? nous n* avons pu élucider cette ques-
tion. Toutefois, la malpropreté infecte de T appartement où cou-
chait la patiente était bien à môme de provoquer une nouvelle
poussée de Taffection mastoïdienne, en dépit des soins mul-
tiples dont l'enfant a été l'objet.
2. Vanderheyden^ fille de 15 ans, forte et sans antécédents
pathologiques, nous est adressée par le docteur De BruyD, Elle
est atteinte depuis quatre mois, sans cause connue, d*un chatouil-
lement derrière l^oreille droite, prurigo qui devient plus intense
le soir, et qui, depuis peu, réveille pendant la nuit. Elle n^a
jamais souffert d*écoulement et ne s*est aperçue ni de bour-
donnements ni de surdité. Depuis 15 jours, la région mastoï-
dienne droite est l'objet d*un empâtement diffus. Insomnie,
i nappétence, légères fièvres vespérales.
Status prœsens. L'apophyse mastoïde droite est sensible-
ment plus volumineuse que celle du côté gauche ; percussion
très douloureuse, empâtement peu considérable. Le méat du
conduit est rétréci en arrière et en avant. Le tympan est légè-
rement injecté, Fouïe est normale. Après quatre jours d*appli-
cation de compresses chaudes, une légère fluctuation devient
perceptible ; le conduit très bombé laisse suinter un écoulement
insignifiant d'otite externe. Cinq jours plus tard, incision Wilde
avec l'aide de notre dévoué collègue De Mets^ raclage étendu du
périoste profondément infiltré, drainage et pansement à Tiodo-
forme. Au bout de deux semaines toute suppuration a tari, le
méat du conduit et celui-ci ont repris le calibre ordinaire, tym-
pan indemne, ouïe toujours normale. La patiente repasse à la
clinique après deux mois. Elle n'a pas eu de rechute.
S. A., célibataire, journalier, âgé de 40 ans, consulte pour
une surdité accompagnée de bruits subjectifs dont il souffre
depuis quelques années. II présente une cicatrice sigmoïde
au pharynx et quelques taches grises sur le corps. L^affection
daterait d*une vingtaine d'années et aurait été l'objet d'un trai-
tement interne. Depuis on an diminution progressive de Tome,
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448 SCHLEIGHER
bourdonnemenls à gauche et bruissements à droite. Tympans
gris et rétractés. Triangles lumineux effacés. Montre perçue des
deux côtés au contact. La voix chuchotée, nombres prononcés
contre le pavillon, n'est perçue qu'à gauche. Traitement exclu-
sif : sirop de Gibert. Après quinze jours, diminution des bruits
subjectifs. Puis, môme traitement et insufflations d'air. Quatre
semaines plus tard, montre à gauche = 4/75, voix murmurée
à droite et à gauche à la distance de 1 mètre. Disparition presque
complète des bourdonnements et bruissements. Diagnostic :
otite interne syphilitiqpie.
4. La détonation amenée par l'explosion de la cartoucherie
Corvilain le 6 septembre 1889 nous a gratifié de plusieurs ma-
ladies d'oreille d'une diversité étonnante. En dehors des deux
cas de rupture du tympan et d'un cas d'otite interne grave,
dureté de l'ouïe, vertiges et bruissement aux deux oreilles
annotés dans le tableau des affections auriculaires traitées à la
polyclinique, nous avons observé dans notre clientèle privée,
le cas d'un bruit de cri -cri localisé au sommet de la tète
et que nous n'avons pas réussi à guérir. Les tympans et les
trompes d'Ëustache étaient intacts. Enfin, nous avons été amené
à donner un certificat à un ouvrier de l'usine Rieth^ où le
tympan droit s'était rompu au moment de l'accident et chez
lequol l'oreille gauche, dont le tympan était presque totalement
détruit par une otite ancienne dont le patient n'avait aucun
souvenir, s'était mise à couler abondamment le lendemain de
l'explosion.
Maladies du nez et du naso-pharynx.
Eczéma de l'entrée des narines : total, 9; guéris, 9.
Corps étrangers (1 bouton; 1 perle) : total, 2; guéris, 2.
Traitement^ insufflation d'air.
Épistaxis par varices de la cloison : total, 1; guéri, 1. Traite-
ment, acide chromique.
Perforation de la cloison : totale 1.
Rhinites aiguës et chroniques et uasopharyngites : total, 23 :
guéris, 20; en traitement, 3. Traitement, acide chromique.
Rhinite caséeuse : total, 1; guéri, 1.
Ozène (10 chez filles, 3 chez garçons): total, 13; améliorés, 13.
Papillomes (1 sur cloison, 1 sur cornet inférieur : total, 2;
guéris, 2. Traitement^ cautère Paquelin et raclage.
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TRAVAUX DE LARYNGOLOGIE ET D*OTOLOGIE 449
Polypes muqueux : total, 9; guéris, 9. Traitement^ anse
froide.
Polype nasopharyngé moqueax : total, 1 ; guéri, 1. Traitement,
crochet Lange.
Végétations adénoïdes : total, 10; guéris, 10. Traitement j
curette Trautman.
Syphilis nasale : total, 2 ; améliorés, 2.
Lupus nasal : total, 2; guéri, 1; non guéri, 1. Traitement^
raclage.
Déformation acquise (femme de 60 ans, la narine droite est
complètement séparée de sa congénère.) Total, 1; non guéri, 1.
Sinite frontale double (a été traité auparavant à la clinique
chirurgicale de Vienne : total, 1; non guéri, 1. Traitement^
cathétérisme.
Observation de rhinite casceuse,
5. De lïidder, d*Eckeren, femme octogénaire, sans antécédents
pathologiques, jouissant du reste de la meilleure santé, nous
consulte pour une affection du nez dont elle fait dater le début
à plusieurs années. Elle déclare perdre pfir le nez des masses
puaotes qui lui remplissent les fosses nasales. Parfois des débris
lui tombent dans la gorge et menacent de la suffoquer. A l'ins-
pection des narines nous constatons à droite une substance
d'un jaune presque canari, plutôt dure que liquide, grumeleuse
et excessivement fétide. A gauche, la simple inspection de
rentrée des narines dévoile une masse gélatineuse, grise et
transparente qui s'impose immédiatement comme un vulgaire
polype muqueux. Toutefois, l'introduction du spéculum dévoile
au delà et en bas de cette masse la présence de matières mol-
lasses, jaunes, analogues à celles qui existent à droite. Nous
enlevons à Tanse ce débris de polype muqueux non sans déter-
miner au moment de la traction une certaine hémorragie ; puis,
n'ayant pas réussi à nettoyer les fosses par des injections, nous
évacuons leur contenu caséeux au moyen d'une curette mousse
et d'une spatule vulgaire. Après deux heures de travail, les
deux fosses sont détergées, celle de gauche ayant encore donné
quelques masses gélatineuses et deux ou trois lamelles osseuses.
Une injection consécutive permet de voir deux fosses na-
sales dilatées, à muqueuse en apparence saine et à cornets for-
tement atrophiés. Nulle paH la sonde ne découvre un point
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450 6CHLEICHER
carieux. L'examen microscopique dévoile cristaux de corps
gras, des globules blancs, des cellules épithéliales et des
microbes.
Après une huitaine, la patiente nous revient et se déclare
guérie. Cependant la fosse droite nous parait remplie à nouveau
comme la première fois, et il faut encore une demi-heure pour
la vider. Comme le côté gauche était resté indemne, nous attri-
buons Torigine de ces nouvelles masses à droite à d'anciens
dépôts provenant des sinus a voisinants, et prescrivons des in-
jections.
De Ridder retourne au bout d'un mois. Elle a cessé depuis
quinze jours les injections dont elle n'éprouve plus la nécessité.
L'examen nous oblige de considérer le mal comme absolument
guéri. Elle succombe quelques mois plus tard à une pneumonie.
Épicrise. Nos lecteurs connaissent les travaux de CoxeoUûo
{Annales de M. Gouguenheim) qui, après trois observations
personnelles, considère la rhinite caséeuse comme une rhinite
desquamative spéciale aux scrofuleux et provoquée, à son
avis, par les nombreux parasites (80 millions en 24 heures)
qui passent par les fosses nasales. D'autre part Potiquei
(Revue mensuelle de laryagologie^ n« ii , 1889), après une
étude des cas rares qui ont été décrits sous la dénomination
de rhinites caséeuses, conclut que cette affection n*a pas une
existence isolée et qu'elle est presque toujours symptomatique
de la présence de corps étrangers, de syphilis, ou d'une suppu-
ration des fosses ou sinus nasaux.
Or, non seulement Tobservation qui précède permet d^exclure
assez sûrement ces deux premières éventualités, mais, par la
présence de quelques restes de polypes muqueux dans une des
fosses nasales, elle provoque la question de savoir si, dans
l'espèce, il ne s'est pas agi d'une dégénérescence graisseuse ou
caséeuse de polypes muqueux. La quantité considérable de
masses choléastomateuses rencontrées dans les fosses n*a rien
qui puisse étonner, vu le nombre élevé de polypes qu'on ren-
contre parfois chez les gens de la campagne. Quant aux fines
laittriies ossenses rencontrées à gauche, elles proviennent évi-
demment des cornets nasaux dont ils ont été séparés, ou bien
par la traction que nous avons exercée avec l'anse, ou bien par
une carie causée par le travail même de la dégénérescence ca-
séeuse. Enfin, la guérison spontanée du mal après l'ablation des
masses accumulées semble devoir exclure de prime abord toute
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[^
TRAVAUX DE LARYNGOLOGIE ET D'OTOLOGIE 45i
aatre interprétation. D*accord avec le docteur Bories (4* congrès
français de chirurgie, octobre 1889) nous serions donc enclin à
considérer les dépôts de la rhinite oaséeuse comme le résultat
d*une nécrobiose de polypes muqueux.
Maladies du pharynx, du Jaryax et des régions avoisinantes.
Pharyngites aiguës simples : total, 16; guéris, 14; résultat
inconnu, 2.
Pharyngites aiguës phlegmoneuses : total, 2; guéris, 2.
Pharyngites aiguës exsudatives (couenneuses) : total, 2;
guéris, 2.
Pharyngites chroniques hypertrophiques et atrophiques :
total, 17; guéris, 3; améliorés, 8; résultat inconnu, 6.
Pharyngites chroniques syphilitiques : total, 6; résultat
inconnu, 6.
Pharyngites chroniques névrasthéniques: total, 4; améliorés, 4.
Hypertrophie de la luette et des amygdales palatines : total, 6;
guéris, 6.
Perforation du voile par ulcération scrofuleuse : total, 1;
non guéri, 1.
Laryngites aiguës et chroniques simples : total, 4; guéris, 4.
Laryngites tuberculeuses : total, 21 ; améliorés, 11 ; résultat
inconnu, 7 ; en traitement, 3 ; morts, 3.
Laryngites syphilitiques : total, 2; morts, 2.
Paralysies laryngées (2 a frigore^ 2 par émotion) : total, 4;
guéris, 4.
Epithélioma du larynx (début probable fin 1887, trachéotomie
24 septembre 1888, mort 24 février 1889) : total, 1.
Adénites cervicales suppurées : total, 3 ; guéris, 3.
Ulcération lupeuse de l'entrée des narines : total, 1; non
guéri, 1.
Abcès sous-cutané au niveau de la pomme d'Adam dû à la
compression du col : total, 1 ; guéris, 1.
Observations résumées de laryngites syphilitiques tertiaires
à marche fatale,
6. B., âgé de 37 ans, ouvrier, consulte à la clinique pour la
première fois en juillet 1888. Il a été présenté vers cette époque
à nos confrères de la Société de médecine. I^ malade se plaint
d*une dysph >gie extrêmement douloureuse. L'examen du cou
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452 SCHLEICHER
dénote un gonflement considérable des ganglions occipitaux et
80U8>niaxillaires, et une certaine dilatation du thyroïde dont les
ailes se sont arrondies et sont sensibles à la pression. Les pre-
miers anneaux de la trachée semblent très durs à la palpation ;
Taxe du larynx est un peu dévié vers la gauche ; la voix est
rauque et la respiration un peu accélérée. Un commencemeni
d^émaciation contraste avec la belle stature du patient, et le faciès
trahit une forte souffrance.
La moitié inférieure du voile mou du palais est disparue. Son
bord, très tendu, est limité par deux bandes cicatricielles, blan-
ches nacrées qui se continuent dans les piliers postérieurs. Au
laryngoscope Ton est frappé de constater une hyperplasie des
bandes ventriculaires, qui forment deux bourrelets rosés, offrant
à la sonde une consistance médullaire. Le bourrelet gauche
présente les dimensions d'une petite fève de marais et tend à
imbriquer son partenaire. Au-dessus, le vestibule du larynx
présente une cicatrice serpigioeuse à la face postérieure de
Tépiglotte. Il n'existe pas d'ulcération à ce moment, et la dys*
phagie ne semble reconnaître d'autre cause que la rigidité des
brides cicatricielles du pharynx et la laryngite hyperplastique
circonscrite qui s'est localisée aux bandes ventriculaires. Dans
les régions sus-claviculaire et sus-épineuse gauche sous-matité
et râles humides. Diagnostic : laryngite syphilitique tertiaire.
Traitement : lodure de potassium à la dose de 2 à 3 grammes
par jour.
Le 5 août, fièvre, cyanose, et fortes incursions du larynx
comme dans toute dyspnée laryngée lors des mouvements res-
piratoires (GerAarrfO» Pouls: iâO. Cornage. Au laryngoscope,
le patient, que nous n*avions plus vu depuis une quinzaine,
présente un gonflement plus marqué des bandes ventriculaires,
qui s'imbriquent de manière à former un clapet qui se tevme
dans chaque mouvement d'inspiration. Trachéotomie d*urgence
avec l'aide de mes confrères De Mets et Van Langer meersch.
Puis iodure de potassium à 6 grammes par jour. Essais infruc-
tueux de détruire les hyperplasies laryngées par le galvano-
caulère, le tissu se régénérant rapidement. En novembre et
décembre, essais de dilatation. Vers mi-janvier 1889, des hé-
moptysies fréquentes nous empêchent de continuer. Râles
étendus sur toute la poitrine, haleine fétide, expectoration
abondante.
Fin février, gonflement ganglionnaire énorme occupant tout
le côté droit du cou, formation d'abcès et dysphagie extrême.
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RHINITES ET SURDITES 453
Tout traitement local du larynx est suspendu. Nous cessons
Tiodure de potassium et prescrivons de la morphine. En ce
momenf, le larynx est complètement dévié vers la gauche par
la tumeur ganglionnaire énorme qui occupe le côté droit, il est
immobilisé au point de monter à peine lors des essais de déglu-
tition. Les bourrelets se sont soudés en avant, et tout le vesti-
bule du larynx n^est qu^une vaste ulcération. Le malade ne se
nourrit plus qu*au moyen de lait quUl aspire par un tube de
verre ; encore ce liquide passe-t-il parfois à côté de la canule
par la plaie trachéale. — IjC 15 mars, mort par inanition.
7. V., juif polonais, âgé de 32 ans, vient nous demander si le
diagnostic de gomme syphilitique du larynx posé par un de nos
confrères de la ville est exact. Le malade prétend ignorer absolu-
ment qu'il ait été contaminé. Cicatrice au prépuce, papules sur la
verge et sur les cuisses, léger gonflement ganglionnaire au cou.
I^ patient n'a jamais fait de traitement. L'inspection du cou et
la paipalion du larynx ne dénotent rien de particulier. La voix
est voilée, et la déglutition un peu douloureuse. L^épiglolte est
remplacée par une tumeur arrondie, molle et ulcérée à sa face
supérieure. Attouchements à la pierre infernale et prescription
de sirop de Gibert. Un mois plus tard, l'ulcération avait envahi
le repli ary-épiglottique. Le malade nous quitte pour consulter
un autre médecin, puis part pour Vienne, subit la trachéotomie
et meurt par cachexie.
RHINITES ET SURDITES
Par le B*^ SÉNAC-LAGRAI^GE
ancien interno des hôpitaux, vice- président do la Société d'hydrologie,
médecin aux eaax de Cauterets.
Suite (Voir les n»» 5 et 6).
m
L'influence des afl'ections de la muqueuse nasale sur To-
reille moyenne est telle que des auteurs comme Stucky (1)
(1) Ann. mal. or. tor., t. XII, p. 39*
▲NNALE8 DIS MALADIES DE L*0RE1LLB ET DU LARYNX. — XVI. 32
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454 SÉXAC-LAGRAXGE
affirment n'avoir jamais vu d^otite moyenne sans inflammation
de ladite muqueuse. Si cette influence causale est exacte
la spontanéité organique, ajoutons-le, dispose seule du type
morbide qui est provoqué. Un catarrhe lymphatique des fosses
nasales pourra faire naître un catarrhe de même ordre de la
caisse; mais des lésions de sclérose pourront s'y mêler. Des
tumeurs adénoïdes seront le point de départ d'une sclérose
plus ou moins partielle de roreille moyenne. Ces faits n'ont plus
lieu de nous surprendre.
En sa qualité d'intermédiaire, la trompe prend sa part de
l'affection de la muqueuse nasale.
Les tumeurs adénoïdes vont jusqu'à son embouchure, provo-
quant un catarrhe du conduit; ce catarrhe prend souvent la
forme sèche qu*on reconnaît à ce que la sonde du cathéter rap-
porte de temps à autre quelque lambeau de sécrétion concrète.
Quoi qu'il en soit de la forme et du degré de ce catarrhe, le gon-
flement de la muqueuse qui raccompagne produit l'obstruction
du conduit. Il s'y joint souvent une parésie des muscles salpin-
go-staphylins, notamment du péristaphylin interne (i). On peut
prévoir l'effet de l'obstruction de la trompe ; l'air intérieur ne
contre-balançant plus la pression extérieure, celle-ci produit le
retrait du tympan, la raideur, sinon l'ankylose des osselets, etc
Boucheron (i) a bien mis en évidence dans ces conditions l'action
de l'air comprimé (détonation d'armes à feu, cloche à plongeur^
sur le fonctionnement de l'oreille interne.
La dilatation de la trompe survient dans les mômes conditions
sur des récidives de catarrhe et l'abus du cathétérisme. Elle
donne lieu à des autophonies désagréables.
La muqueuse de la caisse ne tarde pas à se modifler elle-
même et à varier ses modifications suivant le type morbide au-
quel elle obéit plus spécialement. C'est ainsi que dans le lym-
phatisme elle acquiert un gonflement hypertrophique de ses élé-
ments qui la rend villeuse, uniforme, polypeuse môme, pour
laisser parfois les productions de ce dernier ordre dominantes
et indépendantes (8).
(1) Celte paralysie peut être primitive. Valsalva Tavait déjà observée
dans des cas d'ulcératioa locale, donnant lieu h une variété de surdité. —
Contractions du muscle tenseur du voile et du muscle interne du marteau
sont solidaires Tune de l'autre.
(2) Mém. Soc, fVot, lar., t. XI, p. 73.
(3J L'byperlrophie se fait aux dépens des cellales ou réseau muqueux
de Malpigni. Glandules en tube remplies do mucus plus ou moins con-
cret ; kystes par points ; infiltration séreuse du tissu sous-épi thélial.
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RHINITES ET SURDITÉS 455
La sécrétion, par excellence suppurative, esl plus un mode
spécial de Tespèce qu*iine de ses terminaisons. N'en avons-nous
pas le témoignage dans la formation et la persistance de ces
otorrhëes interminables qui, malgré toute médication, durent
parfois Texistence du patient, c^est-à-direT existence de sa cons-
titution ?
Et les récidives toujoui*s dans le même sens, et les compli-
cations, dont M. A. Robin a si bien analysé la pathogénie dans
sa remarquable thèse (1), toujours dans le même type suppu-
ratif comme dans le type ulcératif, nécrosique ; car, de par la fai-
blesse native des tissus, c*est toujoura la tendance à la destruc-
tion qui domine, que cette destruction soit suppurative ou
ulcérative. C'est elle qui fait les perforations du tympan avec
perte de tissu, les nécroses des osselets, la périostite aiguë géné-
ralisée, la carie des parois, des cellules mastoïdiennes, comme
elle fait la propagation aux méninges, au tissu cérébral, aux
sinus et aux veines (phlébite, thrombose) .
Ija surdité, dans ces conditions, est ce que la font le plus ou
moins d^aouité d*irruption de la maladie, Tabondance de la sé-
crétion et divers accidents ou complications, tels qu'une ouver-
ture listulaire du tympan, Tinflammation de Tapophyse mastoïde,
la compression par polypes, les modifications subies par le
tympan, etc. L'acuité de la maladie, Tenkystement de la sécré-
tion dans la caisse, le gonflement œdémateux, Tépaississement
inflammatoire du tympan, entraînent la surdité complète. Le
relâchement du tympan, à la suite de la résorption de produits
embryonnaires, a moins d'inconvénients; car on a vu la simple
compression de la membrane par une boulette de coton intro-
duite, soit permettre, soit améliorer Taudition (â), ainsi qu'il res-
sort des observations de Gellé, Miot, E. Ménière, etc. Au point
de vue de la fonction, une large perte de substance est moins
préjudiciable qu'une simple fistule. Quant à la nécrose et à la
disparition des osselets, les dégâts qu'ils accusent ne vont pas
sans un certain retentissement sur l'oreille interne, et il est diffi-
cile de faire la part difl'érentielle qui convient à l'un ou à l'autre.
Cependant, môme dans ces conditions doubles, la surdité peut
ne pas exister pour les notes élevées, qui seules produisent des
ii)De$ Affections cérébrales contécutives aux lésions du rocher, 18^3 .
(i) On a observé daas ces cas une amélioration de l'audition au milieu
du bruit. L'excitation des centres produirait par action rèflexo une cou-
traciion indirecte du muscle du marteau et une augmentation de tensiou
consécutive de la membrane lympanique.
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456 SÉNAC-LAGRANGE
ondes énergiques nécessaires aux vibruttons des membranes
affectées.
L*obstruclion de la trompe, par la raréfaction qu^elle amène
dans la caisse et le retrait du tympan qui la suit, entraînent un
certain degré de compression des osselets sur la fenêtre ovale et
des troubles en rapport : diminution de la capacité auditive,
principalement dans la mastication (1), des bourdonnements
doux (bruit de conque, de feuilles, de sifBement, etc.).
Des complications peuvent surgir du côté du nerf facial, de la
corde du tympan. La paralysie du facial par propagation in-
flammatoire se localise dans un sogment limité correspondant
ordinairement à la naissance du filet du muscle de Télrier jus-
qu^à la corde du tympan. L*hyperacousie ou les bourdonnements
qui l'accompagnent proviendraient, pour les uns, de la contrac-
tion tonique du muscle interne du marteau tenseur du tympan
et de la compression labyrinthique qu*elle pratique. Avec plus
de raison, Urbautschîtsch, qui observe Thyperacousic dans
les paralysies faciales périphériques, Taltribue à une contrac-
ture du muscle de Tétrier. Les rameaux du facial non para-
lysés subiraient une excitation plus grande à chaque action
dUnnervation du nerf (2).
La corde du tympan peut aussi s'affecter surtout par compres-
sion polypeuse. i^a sensibilité des parties antérieures de la
langue est alors atteinte (disparition des sensations spéciales
d'acidité, d'amertume, etc., sensation de for chaud, salivation,
névralgie).
I^s complications labyrinthiquos d'un côté peuvent produire
le diplacousie (3).
Bien autres sont les lésions relevant de Tarthritisme. LUn-
flammation aboutit moins à la suppuration qu*à l'infiltration de
la muqueuse et à Torganisalion du tissu d'infiltration, jus-
qu'aux exsudais qui accusent cette organisation. Aussi voit-on
des brides naturelles se faire , telle la bride formée par la
muqueuse qui sous-tend la corde du tympan ou dea brides arti-
ficielles unissant communément la branche descendante de Ten-
clume au manche du marteau, le tympan et le manche du mar-
teau au promontoire.
Les modifications du tympan commencent par un engorge-
Il) La contraction simultanée du muscle inlertie du marteau pendant
la contra'-lion du masséter est trop énergique, comme spasmodique.
(i) 7r(ii(^(/e< ma/. </'or., par UrbantsCh., traduit et annoté par Calhettes.
U)Ann, mal. or. lar,^ t. Vlll, p. 16".
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RHINITES ET SURDITÉS 457
ment flbro-vasculaire le long de la périphérie supérieure et du
manche de marteau, constituant un vérilable pannus. Des dépôts
de cellules graisseuses se font çà et là ; chez les goutteux, des
plaques calcaires apparaissent d'emblée, des épaississements
ûbreux suivent dans la couche moyenne sous forme de stries,
ils se retrouvent dans les fenêtres ovale et ronde. Objectivement^
retrait du tympan, disparition du triangle lumineux, raccourcis-
sement du marteau, porté en haut et en arrière, etc., sécheresse
des articulations des osselets, hyperplasie et rétraction de
leurs téguments, avec infiltration calcaire, exostoses et hyperos-
toses des osselets et des parois de la caisse, sclérose, éburnation
mastoïdienne, achèvent un ensemble de lésions qui ne se retrouvent
toutes ni aussi complètes ni aussi avancées, mais relèvent du
même mode, acquises au plus dans cette évolution lente, locale,
moins propre aux complications, qui est leur caractéristique
finale.
Si le catarrhe domine, sécrétions sèches, consistantes, tou-
jours diminuée?.
Fonctionnellement, affaiblissement de Toule non modifié par
l'insufflation, accru môme; perte du pouvoir d'adaptation de To-
reille, perception auditive pour les sons forts, diminuée pour les
autres, audition meilleure dans un milieu vibrant (1), épreuve
des pressions centripètes négative ou occasionnant des signes
de compression labyrinthique, pouvant du reste ôtre provoqués
par l'otite elle-même..., épreuves du diapason vertex moindres
par Tair que par le crâne, nulles ensuite (2); pai*acousie dans
certains cas de lésions légères d'un côté, audition différente de
la parole et du diapason vertex. (Ann. mal. or.^ t. XIII, p. 32.)
L'influence de l'arthritisme s'affirme tant des lésions anato-
miques, conçues toujours dans la même direction, que des trou-
bles fonctionnels. — Miot observe que chez les arthritiques les
phénomènes de compression ou de congestion labyrinthique sont
plus facilement provoqués par l'otite moyenne, vont môme jus-
Ci) La chaîne des osseteU ébranlée se trouve dans des conditions de
souplesse meilleures pour la transmission d^s sons. (Ladreit de Lacbar*
rière, Ann, mal. or.yX. VI, p. 9.)
(2) En examinant le degré de l'audition au moyen du cornet aconstioue
adapté au cathéter de la trompe, ^\n% a pu donner des indi'*ations plus
exactes sur la mobilité relative de Tétrier vis-à-vis ses congénères. En
effet, de ce que dans Totile en général quelques-uns entendent plus dis-
tinctement À Taide du cornet introduit dans le cathéter, il s'ensuit que
l'enclume et le marteau présentent un obstacle à la pénétration des sons,
une certaine ankylose en un mot, et que l'ankylose de l'étrier est moindre .
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458 SENAC-LAGRANGE
qu'aux crises épileptiques (Noquet, de Lille, Soc. (ToloLet lar.^ .
i886), — que des notions héréditaires et des rapports avec des ma-
nifestations de môme nature. « J^ai observé un certain nombre
de fois, écrit Ladreit de Lacharrière (1), Tafféction des osselets
coïncidant avec la disparition d^un rhumatisme de Tépaule et des
muscles du cou, et plusieurs fois j'ai eu à constater Taméliora-
tion de l'audition après le retour des douleurs du voisinage.
« J'ai souvent constaté des engorgements des chatnes des os-
selets chez des malades qui présentaient de Teczéma et môme
du pityriasis des conduits auditifs.
«... J'ai également observé des malades qui ressentaient des
troubles de l'audition depuis la cessation de migraines {loc. cit.^
t. V, p. in).
\a professeur Duplay voit l'intervention d'un état constitu-
tionnel, scrofule, dartre, arthritis, syphilis, dans les affections
des fosses nasales qui entrainent après elles la phlegmasie chro*
nique de Toreille moyenne. Quand cette phlegmasie est primitive,
réminent professeur est moins afllrmatif, bien que porté à re-
connaître la môme intervention. L'influence héréditaire ne fait
du reste pour lui aucun doute.
Mais après les causes générales viennent les causes secondes
ou occasions. Les plus évidentes de celles-ci sont à l'actif des
provocations atmosphériques, et les exemples de leur influence
portent sur tous les travailleurs à Tair libre. Le personnel des
chemins de fer nous offre à ce sujet une gradation particulière:
alors que les ouvriers sont particulièrement atteints d'affections
auriculaires aiguës, les chauffeurs, mécaniciens sont affectés de
catarrhe chronique qui se complique de marche vers la sclérose
suivant le tempérament. Il y a plus : le labyrinthe peut se prendre
consécutivement ou simultanément, et il n'est pas jusqu'au nerf
optique qui, par suite des ébranlements auxquels il est soumis,
de môme que chez les chaudronniers, les forgerons, ne soit, lui
aussi, disposé à s'affecter fonctionnellement d'abord, matérielle-
ment ensuite (dégénérescence progressive). Mais l'hybridité des
lésions, demandera-t-on ? Elle existe, accusant l'hybridité de la
cause générale. On rencontre des catarrhes muco-purulents
qui, avec le temps, se doublent de scléroses partielles, localisées
sur et aux environs de la fenêtre ovale, du tympan, etc. Miot
n*a-t-il pas observé en môme temps des relâchements dans les
ligaments des osselets? etc.
(l) Ann, mal, or, lar,, t. VU. p. 136.
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RHINITES ET SURDITÉS 459
Un élément nouveau apparaît dans Tolite aiguë, lequel, pour
des esprits prompts à généraliser, entrerait seul dans la cons-
titution des espèces, nous voulons parler du micro-organisme.
« L^otite moyenne aiguë, écrit le D' Netter (1), n*est pas une
maladie unique, toujours due au même micro-organisme. Il y a
plusieurs espèces d^otites ayant chacune un microbe particulier.
Chacune de ces espèces présente des caractères spéciaux qui
tiennent aux propriétés des microbes qui leur ont donné nais-
sance. »
L'otite à streptocoques (2) est la plus fréquente. Netter Ta
trouvée 9 fois sur 14 cas, Zaufal 3 fois sur 5, Moos 3 fois, Holst
1 fois, etc. Ce qui caractérise son microbe, c'est le résultat
positif des cultures pures et des inoculations. Aussi, sur les
9 cas de Netter, le streptocoque se retrouve seul* Dans 4 autres,
existait un autre micro-organisme allongé, à bâtonnets très
fins. Dans 3 cas, avec ces deux espèces, on trouvait un troi-
sième ordre de colonies, formé par le staphylococcus pyogenes
aureus.
Si nous cherchons les conditions morbides dans lesquelles
apparaît Totite à streptocoques, sur les 9 cas de Netter, elle
se montre 7 fois dans les maladies générales plus ou moins vi-
rulentes, rougeole, fièvre typhoïde, phtisie. Aussi Pauteur la
fait-il plutôt secondaire que primitive.
Du reste, la symptomatologie des otites moyennes aiguës à
streptocoques ne diffère pas de la symptomatologie habituelle
des otites moyennes aiguës.
Les complications de méningite auxquelles elles ont donné
lieu se sont traduites tantôt par continuité, et peuvent s'expli-
quer par la résorption du pus et du micro-organisme par les
vaisseaux sanguins; d'autres fois le streptocoque s'est trouvé
dans le sang sans avoir déterminé de lésion macroscopique ap-
préciable dans les veines de la cavité crânienne.
Au surplus, comme le dit le D' Netter, ces complications ne
sont nullement obligées, car chez 4 de ses malades, l'otite s'est
terminée sans accident.
Voilà donc un micro-organisme des plus éminemment patho-
gènes qui provoque autant d'otites simples que d'otites compli-
quées.
Poursuivons.
(1) Ann, mal, or. lar., t. XIV, p. 483.
(2) Composés de n>aios ronds d'iaégale dimension formant des chapelets
libres ou intracellulaires.
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460 SÉNAC-LAGRANGE
Voici Totite à pneumocoques (1). C'esile pneumocoque de Frôn-
kel, le microbe pathogène de la pneumonie franche (2), ce qui
ne veut pas dire que l'otite à pneumocoques ne puisse être indé-
pendante de toute pneumonie. Sur 4 cas d'otite à pneumoco-
ques, 2 (Zaufal) étaient pnmitifs et 3 furent simples, c*eôt-à-
dire sans complication. La guérison est donc le mode de termi-
naison régulier, habituel, de Totite à pneumocoques. Mais cotome
les streptocoques, les pneumocoques peuvent donner lieu à des
méningites suppurées. En dehors des cas simples, Tinfection
par continuité est possible, comme Tinfection métastatique après
pénétration dans le sangde pneumocoques. —Aux pneumocoques
est souvent associé le microbe de la suppuration, le etaphylo-
coccus pyogenes aureus.
Au surplus, l'activité du pneumocoque ou est moindre ou se
perd rapidement, car lUnoculation avec des microbes isolés peut
manquer, de même l'ensemencement de première ou de seconde
culture.
Mais il paraît y avoir aussi une otite à bacille (pneumocoque)
de Friedlânder (3), qui n'est pas le microbe de la pneumonie.
Zaufal Va observé dans des cas d'otite aiguë à sécrétion séro-
sanguinolente.
Enfin il est des otites à staphylocoques (staphylococcus au-
reus) dont il est impossible d'indiquer les caractères cliniques ;
cnr, sur 4 cas, on a trouvé toujours le microbe de la suppuration
associé au streptocoque ou au pneumocoque (Netter). Au sur-
plus, il ne « paraissait dans Texsudat qu'à une date relativement
éloignée du début de l'otite », et ne se retrouvait pas dans les
lésions éloignées de l'oreille et consécutives à l'otite.
Tous « les agents parasitaires qui peuvent produire une otite
moyenne ont été trouvés dans la bouche, le nçz, le pharynx
des sujets sains (Netter) n.
Autant de cas simples que de cas compliqués, voila, suivant
les faits, pour le rôle du micro-organisme. S'il paraît en rap-
port avec la période de suppuration de Totite (suppuration pu-
rulente homogène, muco-purulente, séro-sanguinolente), il Test
moins pour certains avec les périodes de début. S'il convient
(1) Organismes ovoïdos, lancéolés, entourés do capsules (diplocoques) et
formanl quel lucfois des chaineties.
(2) L*otite dans lo cou'-g de la pneumonie n'est point rare, surtout chez
les enfants (Steiner, Wreden, Barety, Renault).
(3) Bacille gros, court, groupé deux à deux (diplo-bacille), encap-
sulé, etc.
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BIBLIOGRAPHIE 46i
au mode aigu, convient-il également au mode chronique^ et
dans celui-ci aux lésions spéciales de Totite scléreuse où on ne
parait pas Tavoir rencontré? L'idée d'efifet se liant à Tidée de
cause, celle-ci ne peut être que générale, et son intervention
obligée dans toute évolution physiologique ou morbide, quelle
que soit sa nature, et dans les terminaisons.
Quoi qu*il en soit, diniquement, ce qu^on peut dire, c'est que
certaines otites et certaine période de ces otites sont les condi-
tions de développement des micro organismes qui peuvent jouer
le rôle de cause seconde.
BIBLIOGRAPHIE
Patologia e terapia délia faringe, délie fosse nasali e délia
larlnge (2® volume : Larynx), par F. Massei. 1 vol. in-i2 de
570 pages. VallarJi, éditeur, Naples, 1890.
Le professeur Massei vient de faire paraître le second vo-
lume de la nouvelle édition de sa pathologie des premières voies
aériennes : il le consacre au larynx. Ce volume ne le cède en
rien à son aîné ; tous deux réunis constituent une œuvre excel-
lente où celui qui ne sait pas apprend avec fruit, où celui qui
sait apprend encore. Aucun ouvrage fiançais ne lui peut être
comparé : nous produisons de nombreuses et puissantes mon-
graphies; mais nous n*avonspas encore fait de livre qui, comme
celui-ci, donne Tinventaire exact de toutes les richesses de la
science rhino-laryngologique, avec le concis d^un manuel, le
complet d^un compendium.
Le livre débute par le préambule obligé sur Tanatomie et la
physiologie de l'organe vocal ; mais la banalité de cet exorde se
rachète par dos aperçus nouveaux sur le larynx considéré comme
une annexe du système reproducteur. Plus loin se lisent avec
intérêt des pages sur Tanatomie comparée du larynx dans les
diverses espèces animales.
Vient ensuite une deuxième partie consacrée à Tétude du
laryngoscope : histoire de sa découverte, description critique
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402 BIBLIOGRAPHIE.
des appareils, manière de procéder à Texamea du malade, étude
des obstacles que rencontre le débutant, moyen d'y remédier, etc.,
occupent une cinquantaine de pages.
Le gros œuvre de cet ouvrage, c'est la troisième partie. Les
maladies du larynx y sont exposées en quatorze chapitres :
1° troubles circulatoires; 2*» processus inflammatoires; S^ mala-
dies parasitaires; 4° tuberculose ; 5<» syphilis; 6» lupus; 7<» lèpre;
8° lésions diverses; 9** névroses; 10* néoplasmes; H** fractures;
12<» blessures; 13*» corps étrangers; 14° vices de conformation.
Une telle division est évidemment arbitraire : ainsi le groupe
des processus inflammatoires devrait se laisser annexer en grande
partie par celui des maladies parasitaires, toute inflammation
étant fonction de microbes ou de poisons ; ainsi encore se trouve
dans le premier groupe l'œdème angionévrosique du larynx qui
flgurerait plus justement à côté des laryngopathies-névrosiques;
mais on ne saurait demander à notre bourgeoise spécialité de
suivre fldèlement les conceptions transcendantes et fin de siècle
de la pathologie générale.
Les diverses opérations endo-laryngées sont décrites et appré-
ciées dans la quatrième partie de cet ouvrage.
En résumé, un livre que j'appellerai éminemment suggestif,
pour parler comme tout le monde, qui fait grand honneur à la
littérature médicale italienne, et qui réclame bien vite une tra-
duction française. ii. lermoyez.
Leçons cliniques sur les maladies des premières voies respira-
toires (année scolaire 1888-1889), par F. Massei; recueillies
par le D' Salvatore Marano. Salerne. Imprimerie Jovanne,
1889. .
Sous la forme de leçons cliniques très claires et très sugges-
tives, le professeur Massei a écrit treize monographies de
diverses questions a l'ordre du jour en laryngologie. On aura
grand intérêt à les lire dans l'original; le résumé en est impos-
sible; chacune de ces leçons contient, à propos d*un cas clinique
qui leur sert de point de départ, Tinventaire de toutes les décou-
vertes modernes qui y ont trait. Mais ce n'est pas là un simple
travail de compilation ; l'auteur l'a semé des idées originales et
neuves dont il est coutumier. On retrouvera avec plaisir dans
cet ouvrage plusieurs articles qui ont déjà paru dans les jour-
naux italiens; parmi les chapitres les plus intéressants se trouve
l'histoire de la névrite primitive du récurrent, à peine entrevue
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PRESSE ÉTRANGÈRE 463
jusquUci, et dont Massei a affirmé Texistence, étendant ainsi le
domaine des névrites périphériques dans les maladies infec-
tieuses. M. L.
PRESSE ËTRANGËRE
Fâlle von genniner acuter Mittelohrenentznndimg yeranlasst
dorch den diplococcns pnenmoni» A. Frœnkel-Weichselbaum
and complicirt mit Abscessen des Proc. mastoîdeus. (Cas d'o-
tites moyennes aiguës primitives, produites par le pneumo-
coque et compliquées d'abcès de Tapophyse mastoîde), par
E. Zaufal. {Prag. mediziniscbe Woch,^ n^ 36, 1889.)
L^auleur continue ses recherches sur la bactériologie des otites
moyennes aiguës. Les cas dont il s^agit dans ce travail sont
intéressants, parce qu'ils étaient compliqués d'abcès mastoïdiens.
Ils appartienoent à une série de 1 cas d'otites à pneumocoques;
dans une première série de 8 cas publiée précédemment, Tab-
oès mastoïdien ne s'était montré qu'une seule fois. Aussi l'auteur
croit-il encore devoir se tenir sur la réserve en ce qui concerne
le pronostic des différentes variétés bactériologiques d'otites
aiguës. Tous les micro-organismes, qui leur donnent naissance,
le pneumocoque et le pneumo-bacille de Friedlânder, aussi bien
que le staphylocoque et le streptocoque sont susceptibles, ainsi
que le démontrent les travaux publiés jusqu'à ce jour, d'amener
des complications du côté de l'apophyse mastoïde, des méninges.
L'avenir seul pourra nous dire dans quelle mesure chacun de
ces microbes devra être incriminé. t. r.
Ueber Fremdkôrper in der Pankenbohle (Corps étrangers de la
caisse du tjrmpan), par Zaufal. {AUgemeine Wiener medizi"
Disclie ZeitUDg, n« 50, 1889.)
En présence d'un corps étranger de la caisse du tympan, les
auristes se comportent de façons dififérentes : les uns s'abs-
tiennent de toute intervention, à moins cependant que l'extrac-
tion puisse être faite facilement, ou que des accidents graves la
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464 PRESSE ÉTRANGÈRE
rendent absolument nécessaire; d^autres, au conlraii*e, conseil-
lent Textraction immédiate par tous les moyens qui sont à la
disposition du chirurgien. Zaural ne pense pas qu*on doive éta-
blir une règle générale ; il faut avant tout établir un diagnostic
précis et se comporter alors suivant les indications fournies par
le cas particulier. Il rapporle Tobservation d'un enfant de 5 ans
auquel un petit camarade avait introduit un petit caillou dans
Toreilie. Sur les tentatives d^extraction qui furent faites, le corps
étranger pénétra dans la caisse du tympan. Peu de jours après,
tuméfaction œdémateuse du conduit auditif et de l'apophyse mas-
toïde, suppuration profuse. L*enfant se présenta dans ces con-
ditions à Texamen de Zaufal. Malgré les recherches les plus
attentives avec le stylet, ce dernier ne put s'orienter sur la si-
tuation du corps étranger. Aussi s'abstint-il de toute interven-
tion et se contcnta-t-il de surveiller attentivement le petit ma-
lade. Ultérieurement le développement abondant de granulations
vint montrer le siège exact du corps du délit, lequel put être
alors extrait. — Zaufal insiste encore sur la nécessité de l'exa-
men ophtalmoscopique dans ces cas. Si ce dernier révèle l'exis-
tence d'une hyperhémie au fond de Toeil, allant en augmentant,
il faut admettre qu'il y a dans le voisinage du cerveau un foyer
inflammatoire, et l'intervention est alors de toute nécessité. Dans
un cas, l'auteur 8*est guidé sur ces principes et a vu disparaître
les phénomènes oculaires après l'extraction des corps étrangers.
T. R.
Ueber Polypen in den Warzenzellen des Schlâfebeines (Des po-
lypes des cellules mastoïdiennes du temporal), par J. Gruber.
{Allegemeine WJen. medizinische Zeitung, n^ 53, 1889.)
Les excroissances polypeuses des cellules mastoïdiennes ne
sont pas aussi rares que pourrait le faire croire le silence des
auteurs à leur égard. Depuis que la trépanation de l'apophyse
mastoïde est entrée dans la chirurgie courante, on a occasion
de les trouver souvent; elles ne font presque jamais défaut dans
les cas d'otite moyenne de longue durée. — Quant à leur nature,
ce sont naturellement des tumeurs malignes; il s*ogit habituel-
lement de granulomes qui ont leur point de départ dans une in-
flammation de Toreille moyenne, beaucoup plus rarement de
l'oreille externe. Ces tumeurs sont pédiculées ou sessiles; elles
poussent des prolongements dans des trajets fistuleux, vers la
face externe de l'apophyse mastoïde, ou dans le conduit auditif
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PRESSE ÉTRANGÈRE 465
externe après avoir perforé la paroi postérieure, ou enfin dans
la cavité du tympan à travers Torifice de communication des
cellules mastoïdiennes avec cette cavité. — Les phénomènes au-
ditifs qu*elles provoquent disparaissent dans le cortège des symp-
tômes de TafiFection causale. Pourtant Gruber a vu Touïe se
rétablir et des phénomènes subjectifs disparaître après Tabla-
tion de ces polypes. Leur diagnostic est difficile et ne peut être
établi avec certitude qu*après un examen attentif par la vue et
avec le stylet. Au point de vue du pronostic, ils ne sont pas
négligeables; car si leur nature est le plus souvent bénigne, ils
peuvent néanmoins, par leur présence, déterminer des stagna-
tions de pus qui peuvent mettre la vie en danger. Quant au trai-
tement, il doit avoir pour but de faire disparaître ces productions,
soit t>u moyen de cautérisations avec le nitrate d^argent on les
acides, soit par voie chirurgicale. Celte dernière doit ôtre pré-
férée. Dans certains cas, il sera indiqué de faire la trépanation
de l'apophyse mastoïde. t. r.
Sot les métastases consécutives à l'otite moyenne, par S. Sze
NES. (Deutsche Archiv f, klin. Med,, Band XLIV.)
Ce travail a pour but de montrer Timportance du traitement
local de Totite moyenne. L'auteur rapporte trois observations
dans lesquelles se montrent des accidents pyohémiques.Dans un
cas, il s'agit d'une suppuration costale, dans un autre d'une pé-
riostite du maxillaire inférieur. Dans la troisième, terminée par
la mort, on trouva à l'autopsie de la méningo-encéphalite sup-
purée, de la phlébite du sinus sigmotde gauche, des abcès mé-
tastatiques dans le poumon et une pleurésie suppurée. La lecture
des observations ne permet pas d'être aussi affirmatif que Tau-
teur, et dans les deux cas, terminés par la guérison, une autre
explication serait peut-être, pour ne pas dire certainement, plus
satisfaisante pour l'esprit. p. t.
Bactériologie de l'otite moyenne, par Kuhn. {Berlin, klin.
Wocb., n» 58, p. 1054, 2 décembre 1889.)
On peut rencontrer dans l'otite moyenne un certain nombre
de micro-organismes associés. Aussi n'attache-t-il' guère dUm-
poriance à la présence de tel ou tel coccup.
Siebenmann cite un cas où Texamen microscopique i^esta né-
gatif et où rinjection péritonéale expérimentale provoqua le
développement d'une péritonite tuberculeuse. p. tissier.
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466 PRESSE ÉTRANGÈRE.
Histologie et bactériologie des affections diphtéritiques de l'o-
reille moyenne, par S. Moos. {Berlin, klin. Woch.^ n<> 48,
p. 1054, 2 décembre 1889.)
Trois fois, il y avait simultanément diphtérie pharyngée et
trois autres fois diphtérie post scarlatineuse. L^affection datait
de 2 h 18 jours. Pas de perforation du tympan. Dans deux cas
seulement, la caisse contenait un liquide trouble. Examen mi-
croscopique de la paroi labyrinthique : nécrose partielle de Tépi-
thélium de la muqueuse, exsudât flbrineux, destruction du pé-
rioste, nécrose osseuse. Processus dégénératif dans le muscle
tenseur du tympan, inflammation mycosique du facial et de
l'acoustique. Streptocoques associés à divers autres micro-orga-
nismes, p. TISSIER.
Anatomie pathologique de la toberculose de l'oreille, par Ha-
BERMANN. (VereiB Deutsche ^Erzte in Prag, , Berlin, klin.
WocA., 2 juillet 1889.)
Il s'agit de plusieurs cas de tuberculose. Dans un cas, il y
avait tuberculose de la trompe et de Toreille moyenne. Dans un
autre, il y avait tuberculose de l'oreille interne. p. tissier.
Cancer du larjnz. Extirpation de la moitié supérieure du la-
rynx, par Karl Roser. (Berlin, klin, Wocb.^ n<» 34, p. 761,
26 août 1889.)
Le cas de Roser concerne une femme de 42 ans, qu'il opéra
pour un cancer ulcéré et étendu du larynx, datant de 4 ans. Il
réséqua la moitié supérieure du larynx, l'épiglotte, Vos hyoïde
et la peau correspondante. Dans une seconde opération (un mois
plus tard), pour éviter le collapsus et la pneumonie secondaire,
il enleva avec succès les parties malades restantes, p. tissier.
Cancer du larynx, par Rosenberg. (Laryngol. Gesellschaft zu
Berlin. — Berlin, klin. Woch., n* 52, p. 1135, 1889.)
Il s^agit d'une tumeur ayant débuté à la partie postérieure du
cartilage aryténoïde droit. Sa marche avait été lente puisque
la malade (32 ans) faisait remonter les premiers troubles (dys-
phagie) à 8 aus. Cliniquement la tumeur paraissait bien être
maligne. L'examen histologiquo d'un petit moi*ceau montra la
structure du papillome. Le néoplasme enlevé récidiva rapidement,
sous forme d'une masse, à large implantation, à sommet ulcéré.
La récidive indiquait déjà une forte présomption pour une lu-
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PRESSE ÉTRANGÈRE. 4G7
meur maligne. Les tumeurs bénignes, soumises à des ii*ritations
locales, peuvent s'ulcérer, mais le fait est déjà assez rare. L'exa-
men histologique minutieux de la tumeur enlevée précédem-
ment montra sa structure cancéreuse. Ce fait montre, après bien
d'autres, la valeur qu'il faut attacher à Texamen microscopique
d*un fragment superficiel d'une tumeur, au point de vue de la
détermination de sa nature. p. tissier.
De l'appareil à air chaud de Weigert dans le traitement de la
tuberculose des poumons et du larynx, par H. Môser. (Ber-
Un. klin. Woch,, n*> 4â, p. 1130, 1889.)
Les inhalations d'air chaud (160 à 240«) préconisées en Alle-
magne pour le traitement de la tuberculose, ont donné à Môser
des résultats négatifs en ce qui touche le processus pulmonaire.
Par contre, elles ont montré une action très favorable vis-à-vis
des ulcérations laryngées tuberculeuses ou syphilitiques. Des
ulcères laryngés bacillaires, même très étendus diminuaient
rapidement d'étendue et guérissaient même alors que le traite-
ment par l'acide lactique était resté inutile. p. tissier.
Ueber Trachéotomie bei Larynztuberculose (Trachéotomie dans
la tuberculose du lar3rnx), par Seifert. (In Mûncben med,
Woch., n° 15, 9 avril 1889.)
Un certain nombre d'auteurs sont pour la trachéotomie pré-
coce et admettent qu'alors seulement on est en droit d'en at-
tendre de bons résultats (Beverley, Robinson). M. Schmidt, en
dehors des cas de sténose, admet encore comme indications
l'étendue des lésions laryngées chez un sujet dont les poumons
sont peu atteints, la rapidité de l'évolution de la tuberculose
laryngée, lorsque les poumons sont relativement en bon état, et
enfin la dysphagie. On obtient ainsi le repos du larynx, la di-
minution de la dysphagie, et de bons effets sur l'état général.
L'amélioration peut se prolonger fort longtemps*
Keimer partage à peu près les idées de Schmidt.
Schrôtter, dans son récent traité des maladies du larynx, n'ad-
met pas que la seule indication de la trachéotomie soit la gène
respiratoire, poussée jusqu'à l'asphyxie, et il est pour l'interven-
tion précoce.
Lennox-Browne repousse absolument la trachéotomie dans In
phtisie laryngée pour les raisons suivantes : le larynx n'est pas
plus ventilé, les colonies de bacilles s'y développent, la péné-
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468 PRESSE ÉTRANGÈRE.
tration par la canule de Tair frais et sec cause des complications
pulmonaires, et enfin la plaie trachéale se tuberculise.
Les avis des auteurs sont donc aussi partagés que possible;
néanmoins la plupart sont pour la trachéotomie tardive. Seifert
publie quatre cas d*opération do ce genre et commente les opi-
nions des divers auteurs, et il conclut : que la trachéotomie peut
amener une amélioration et même la guérison de la tuberculoâe
laryngée; que la vie des malades est non seulement prolongée,
mais aussi rendue plus supportable, et que Tintensité des lésions
pulmonaires ne contre-indique pas Topération.
Si'ebrny est d'avis de pratiquer la trachéotomie, non pas tant
pour traiter le larynx que pour permettre Tinjection dans la
trachée de liquides antiseptiques.
La trachéotomie mettant le larynx, au repos et permettant
mieux le traitement Local, semble à Hunter Mackenzie, non pas
seulement une méthode palliative, mais encore curative.
Hopmann insista aussi sur Theureuse influence de la trachéo-
tomie sur la tuberculose laryngée.
Solis Cohen n^admel la trachéotomie que lorsque l'asphyxie
est menaçante. Morell Mackenzie est de cet avis, et loin de cal-
mer le processus laryngé et d^assurer son repos, la ennuie serait
une cause nouvelle dUrritation.
Schech, Pilcher, \V. Briggs, Simanowski ont pratiqué la tra-
chéotomie pour parer à Tasphyxie. Les autres opérations que Ton
peut opposer à la tuberculose du larynx sont moins courantes
et ont été rarement pratiquées.
La laryngo-fissure convient surtout aux formes pseudopoly-
peuses. (Schnitzier, Henuig, Dehio, Beschorner, Tont pratiquée
dans ces conditions.)
Ilopmann a pratiqué la laryngotomie pour des tumeurs lu-
piques.
Lemcke a pratiqué la laryngofissure pour un rétrécissement
cicatriciel du larynx d'origine tuberculeuse.
Schônborn a fait quatre fois la thyréotomie, dans des cas de
tuberculose laryngée (Streiter).
Kôhler rapporte une résection partielle du larynx pratiquée par
suite d'une erreur de diagnostic; on croyait avoir affaire à une
lésion cancéreuse. Le malade ne survécut que 17 jours.
p. TISSIBR.
Ub. Kehlkopftnbercnlose, ihre Behandlnng. and Heilnng lober-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 469
culose laryngée. Son traitement et sa gnérison, par Keimer.
(Deutsche med. Wochenschrift, n*» 41 et 42 ; 1889.)
Revue des médicalious de la phlhisie laryngée, avec appré-
ciation des diverses méthodes. Le menthol donne de bons
résultats dans les formes légères chez les sujets sensibles. La
méthode de choix est Tapplication diacide lactique employé
concurremment avec le curettage. Parmi les observations rap-
portées, citons deux cas de tuberculose primitive du larynx
terminés par la guérison. p. t.
A propos de Tétiologie dea ulcérations tuberculeoses du larjrnx
(Zur Aetiolog. d. tuberkulôsen Kehlkopfges'chwûre), par Eua.
Fraenkel. {Centralbl, /. Kliniscbe medicin., n<> 37, 14 sep-
tembre 1889.)
La plus grande partie des ulcérations laryngées survenant
au cours de la phthisie bacillaire sont considérées comme un
effet direct du bacille de Koch ; il en est aussi de même pour
les ulcérations que Ton a désignées jusqu'ici sous le nom
d'ulcérations lenticulaires ou aphtheuses.
Il 8*agit soit de tubercules, soit d'inûltrations circonscrites,
qui ont pour conséquence de petites ulcérations. Elles contien-
nent d*ailleurs des bacilles. Los glandes acineuses du larynx
joueraient seulement un rôle secondaire dans la production des
ulcérations.
Les productions tuberculeuses du larynx contiennent . un
nombre variable de bacilles, et Fraenkel rappelle la loi Baum-
garlem-Weigerl, qui établit un rapport inverse entre le nombre
des cellules géantes et celui des bacilles. Ceux-ci se voient
dans rintimité des tissus alors que Tépithélium est sain et entre
les celhiles épithéliales.
Le rôle des infections secondaires est assez considérable. II
s'agit le plus souvent alors de staphylocoques et de strepto-
coques. L*examen bactériologique des coupes et les divers pro-
cédés de culture ont permis de vérifier souvent la réalité de ces
infections surajoutées.
Il existerait, à côté des ulcérations tuberculeuses, d'autres
ulcérations non spécifiques, siégeant surtout au niveau des
processus vocaux, souvent symétriques. Ces érosions, assez
rares du reste, sont vraisemblablement d'origine microbienne.
Les bacilles tuberculeux envahissent le larynx non par la
voie sanguine se propageant de la profondeur vers la surface,
ANNALES Dit MALADIES DE L*0RE1LLB ET DU LARYNX. — XVI. 38
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470 PRESSE ÉTRANGÈRE
comme Vont admis Heinz e et récemment Korkunofî, mais par
effraction épithéliale, de la surface vers la profondeur.
11 ne s'agit là, en somme, que de faits bien connus et admis,
au moins pour la plupart, par tout le monde. p. t.
Tuberculose laryngée comme substratnm anatomique de la
boule bystérique, par Langreuter. (Centr, Nervenheilkunde^
nMl; 1889.)
Chez une hystérique de 44 ans, se plaignant du phénomène
de la boule hystérique, on trouva à Tautopsie une tuberculose
de la muqueuse laryngée ayant entraîné Tulcération de tout
l'ostium. Les poumons et Tintestin ét&ient indemmes. 11 s'agis-
sait d'une tuberculose isolée du larynx. p. t.
Lésions lar3mgées an cours de la fièyre typhoïde, par Lanooraf.
(Berlin, klin. Woch., 8 avril 1889.)
Sur 466 typhiques examinés à ce point de vue (96 hommes,
70 femmes), plus de la moitié ne présentèrent pas de lésions du
côté du larynx. Ces dernières ne sont pas forcément liées aux
cas graves, elles peuvent s'observer avec une dothiénenlérie
bénigne.
Ce serait a tort que Ton désigne habituellement sous le nom
de catarrhale la lésion laryngée la plus fréquente et aussi la
moins grave qui s'observe dans la fièvre typhoïde. A l'inverse
de ce qui s'observe dans la laryngite catarrhale, il n'y a pas
augmentation de la sécrétion muqueuse, ainsi que Ta montré
Ëppiuger. La lésion la plus habituelle serait une forte hyper-
hémie ai^térielle, d'après ce dernier auteur. D'après Landgraf,
les parties supérieures du larynx sont ordinairement rouges et
Ton constate souvent uue desquamation épithéliale et un dépôt
blanchâtre sur Tépiglotte, les cartilages ary ténoïdes ^^^ et les
replis ary-épiglottiques. Les manifestations se placent entre le
début et la fin de la troisième semaine de la maladie.
Elles ne déterminent pour ainsi dire aucun symptôme sub-
jectif. La dysphagie qui existe quelquefois ne reconnaît souvent
aucune cause évidente. Ces accidents disparaissent en quelques
jours, ou bien alors surviennent sur la muqueuse congestionnée
des taches jaunes, semblant siéger à la surface de la muqueuse.
Landgraf eu a extirpé une avec une curette, et il y a trouvé
une fois le staphylococcus pyogenes aureus de Rosenbach, et
une autre fois le staphylococcus pyogenes Clavus. Il n'y a pas
de signes objectifs.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 471
Les ulcérations typhiques proprement dites s*observent comme
dans l'intestin au niveau des points qui contiennent du tissu
adénoïde.
C'est ainsi que Landgraf a observé une de ces ulcérations
avec dépôt néorosique comme on le rencontre dans l'intestin.
Le pronostic de ces ulcérations est peu fâcheux.
La périchondrite est une lésion de seconde main, ainsi que le
montre déjà son apparition tardive. La périchondrite primitive
est tout à fait exceptionnelle (1 cas sur 250 de périchondrite,
Hoffmann). Le diagnostic en est difficile et se fonde surtout
sur des probabilités.
La périchondrite s'accompagne d'oedème. Dans certains cas,
les ulcérations preanent l'aspect diphthéritique, au sens anatomo-
pathologique du mot. p. t.
Sténose laryngée, par Landgraf. {Berlin, klin, Wooh,, n*» 35,
2 septembre 1889, p. 784.)
Il s'agit d*une sténose d'origine syphilitique, formée par une
membrane épaisse rétrécissant conâidérablement le calibre du
larynx. L'administration du traitement spécifique, puis la sec-
tion progressive de la membrane et la dilatation méthodique,
amenèrent la guérison.
A signaler comme particularité, déjà observée par Fauteur
chez un autre syphilitique, Tabsence d'action de la cocaïne et
du menthol. p. tissibr.
Sur la pathologie des sténoses trachéales et bronchiqaes, par
Landgraf. {Berlin, klin. Woch.y u? 50, 46 décembre 1889,
p. 1095.)
La dyspnée inspiratrice, Tabsence de pauses respiratoires, la
rétraction de la paroi du thorax, le caractère strident de Texpi-
ration et de Tinspiration, l'immobilité du larynx, la projection
du menton en avant, la faiblesse de la voix, TabseBce du mur-
mure respiratoire coïncidant avec une sonorité normale, l'unîla-
téralité des troubles en cas de lésion unilatéraloi rendent facile
le diagnostic des sténoses trachéobronchiques. Mais il n'est pas
toujours aussi simple d'en déterminer la cause et le siège.
L'examen au miroir de la trachée est alors nécessaire. 11 n'est
pas toujoura possible, car les muscles ou les nerfs laryngés
sont souvent lésés ; mais, dans certains cas, il permet de voir
le rétrécissement. Dans quelques cas, il faut bien savoir qu'il
peut y avoir plusieurs rétrécissements superposés. On peut,
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47Î PRESSE ÉTRANGÈRE
lorsqu'il y a gène pour Texamea direct, employer le cathe-
térisme (Schrôtler) ou la méthode du pinceau (Schrôtter) trempé,
imbibé de cire pour prendre empreinte.
Les causes de sténoses sont multiples. En tête, il faut citer
les diverses variétés de goitres. Les tumeurs bénignes com-
priment, Içs tumeurs malignes perforent la paroi trachéale.
Ensuite viennent les hyperplasies des ganglions du hile. On peut
quelquefois diagnostiquer leur tuméfaction par la percussion
et la soupçonner lorsque d'autres ganglions extérieurs sont
atteints. Les tumeurs du médiastin, les anévrismes, surtout
ceux de la concavité, etc., peuvent causer des sténoses com-
pressives; la syphilis, le cancer primitif de la trachée, qui,
dans un cas de Schrôtter, se traduisit par de la dyspnée et de
la dysphagie, sans toux (certains auteurs considèrent la toux
comme le premier symptôme de la maladie), les autres tumeurs
primitives de la trachée (papillome, fibrome), les corps étran-
gers, la blennorrhée rhinolaryngée de Stôrk, sont aussi suscep-
tibles de provoquer des rétrécissements de la trachée. Enfin
Landgraf appelle Tattention sur les sténoses hystériques. On
considère généralement le calibre de la trachée comme peu
variable. Les muscles du segment postérieur peuvent, en se
contractant, former une sorte de bourrelet longitudinal, qui,
rétrécissant brusquement la lumière du conduit, peut provoquer
des signes de sténose trachéale.
Il s^agissait d'un homme de 35 ans pris subitement quelques
mois auparavant de toux et d'enrouement. Pas d'expectoration.
Au bout de trois mois, aphonie intermittente, dyspnée diffuse,
puis dysphagie avec douleur à la partie droite du cou. Bientôt
s'installent tous les signes d'une sténose trachéale. On examine
la trachée sans rien y trouver, et on pratique le cathétérisme
des bronches. Au bout de trois séances de cathétérisme (lotions
froides, air comprimé), le calme se rétablit, et bientôt la gué-
rison est complète. Tout en faisant des réserves (kyste de la
paroi trachéale postérieure), Landgraf se demande s'il ne s'agit
pas d'hystérie.
Lublinski a observé un fait analogue chez une femme hysté-
rique, ayant eu antérieurement de l'aphonie hystérique. Les
signes de sténose, qui se montrèrent à deux reprises, dispa-
rurent chaque fois subitement, indépendamment du traitement
institué. Gehrardt insiste, dans la discussion qui suivit la com-
munication de Landgraf à la Société de médecine de Berlin, sur
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PRESSE ÉTRANGÈRE 473
deux causes rares de sténose, la cause colloïde, secondaire à la
dégénérescence colloïde du corps thyroïde, et la production des
chondroses trachéales et bronchiques multiples. Gehrardt re-
garde comme important pour le diagnostic le sifflement trachéal,
et rappelle que, dans d'autres conduits, les rétrécissements
spasmodiques simulent souvent les sténoses organiques. P.
Heymann cite deux cas analogues à celui de Landgraf : Tua chez
une jeune fille de 16 ans, hystérique; l'autre chez une femme
de 60 ans. Chez cette dernière, la dyspnée et le cornage dispa-
rurent par remploi de liqueur de Fowler. p. tissibr.
Traitement des sténoses du larynx par la méthode de Schrôtter,
par Ahth. Thost. (Berlin, klia, Woch,, 28 janvier 1889.)
Il s'agit, dans le cas de Thost, de sujets atteint de sténose
laryngée à la suite de laryngotyphus. Les malades étaient,
comme c'est, on le sait, le cas habituel en celle circonstance,
condamnés à porter indéfiniment leur canule. La méthode de
Schrôtter permit de retirer définitivement la canule chez plu-
sieurs malades. p. t.
Recherches sur le nerf laryngé supérieur (Versuche ùb. d.
Nerv. laryng. super.), par L. Breisacher. (Centr. f. d, medi-
cin. Wissenscbaft, n« 43, 26 octobre 1889, p. 769.)
H. MôUer {Das kehlkopfpfeifen d. Pferde und seine operative
Behandlung-Stuttgarty 1888), s'appuyant sur ses expériences
sur le cheval, admet que la section du nerf laryngé supérieur,
avant son entrée dans le larynx, provoque Tatrophie de tous
les muscles laryngés du môme côté, et, par conséquent, que ce
nerf contient des fibres trophiques de ces muscles. Les che-
vaux furent autopsiés au bout de 1 mois 1/2 à 4 mois 1/2. S.
Exner {Ein physiolog, ParadoxoOy betreiïend d, Innerv, d,
Kehlkopf, Centr, f. Physiologie, 1889, n« 6, 1, 115) reprit ces
recherches et réséqua un fragment de 5 centimètres environ du
nerf laryngé supérieur. Au bout de 1 mois 1/2, il constata une
atrophie notable du muscle cricothyroldien et une atrophie
avec coloration jaunâtre du crico-aryténoïdien postérieur.
Il explique ces lésions par ce fait que, consécutivement à Tabla-
tion des fibres sensilives, les perceptions de mouvement n'exis-
tant plus, le mouvement lui-môme devient moins actif. Ce serait,
en définitive, une atrophie par inaction.
Breisacher a réséqué une certaine longueur du nerf laryqgé
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474 PRESSE ÉTRANGÈRE
supérieur dans les mômes conditions. Au bout de 3 mois 1/4 et
3 mois 3/4, l'autopsie des chevaux montra les muscles laryngés
complètement normaux des deux côtés, bien que la résection
ait été bien faite. Breisacher n'a pas non plus constaté d'ati*ophie
chez les chiens dans les muscles innervés par le récurrent, après
la résection du laryngé supérieur.
Ces recherches contradictoires ne permettent pas de conclu-
sion ; comme elles ont un intérêt physiologique et physiologo-
pathologique considérable, il serait vivement désirable qu'elles
fussent reprises à nouveau. p. tissier.
Lésions sons-maqaeoses du lar3riix, par D. J. Jlroensmeter.
{Berlin, klin, Woch,, XXVI, il, 1889.)
Voici Tobservation de l'auteur nommé :
Une femme de 62 ans fut prise subitement la nuit de dou-
leurs à la région du cou sUrradiaut vers Toreille gauche, avec
sensation de corps étrangers. La déglutition d*alimenls solides
augmentait les douleurs.Trente-six heures environ après ledébufi
la malade présentait une fièvre d'intensité moyenne, une légère
dyspnée et de l'enrouement. La palpation du cou, légèrement
douloureuse à gauche, montrait une légère tuméfaction des gan-
glions. Pas de syphilis. Induration du sommet du poumon
gauche.
Le côté gauche de Tépiglotte était fortement œdématié; la
région aryténoïdienne, la corde vocale supérieure gauche et la
région postérieure du larynx étaient aussi notablement tuméfiées.
Rien aux rubans vocaux. Traitement I. K.
Le lendemain, le gonflement inflammatoire de l'épiglotte
s'accentua encore davantage, et il montra deux foyers de né-
crose, avec dénudation du cartilage. L'œdème aryténoïdien
diminua. Dysphagie relativement légère, voix un peu Klossig,
état général bon.
11 se développa successivement sur l'épiglotte, fortement
tuméfiée, cinq foyers gris verdfttre de nécrose, qui se réunirent
bientôt. En outre de ces ulcérations profondes, mettant à nu le
cartilage, il se forma une légère perte de substances sur le repli
ary-épiglottique gauche, avec enduit grisâtre, et une ulcération
sur la partie droite du pharynx, qui, limitée d'abord, s'étendit
ensuite.
Insufflation d'iodol. Cicatrisation rapide; au bout de trois se-
maines la guérison était complète.
Il ne 8*agit ici ni d'érysipèle, ni d'oedème aigu du larynx, mais
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PRESSE ÉTRANGÈRE 475
d'une laryngite sous-muqueuse primitive, aiguë, localisée à
répiglotto, avec envahissement secondaire du périoste et sup-
puration.
L'étiologie reste obscure. Ce n^est ni une lésion catarrhale, ni
une détermination syphilitique ou tuberculeuse. L*auteur admet
une infection septi(|ue dans le sens d'Eppinger. p. t.
Lupus des kehlkopfeinganges. Opération mittelst pharyngo-
tomia subhyoidea (Lupus de rentrée du larynx. Ablation par
la pharyngotomie sons-hyoïdienne), par C. Garué. (Beitràge
zar Kliaiscben chirurgie vou Bruns, t. VI, l**" fasc, p. 210.)
L'observation rapportée par Tauteur est intéressante tant au
point de vue du diagnostic que du traitement. Elle peut se ré-
sumer brièvement de la façon suivante : une femme de 28 ans
se présente avec des végétations d'apparence papillomateuse
occupant le cété gauche de la base de la langue et le côté cor-
respondant de Tépiglotte. La santé générale était d'ailleurs par-
faite. Le diagnostic était hésitant entre la syphilis et la tuber-
culose. Un traitement antisyphiiitique longtemps prolongé
n'amena aucune amélioration; de même tous les traitemenis
usités contre la tuberculose du larynx restèrent sans effet.
L'ablation des parties malades fut décidée. Incision sous-hyoï^
dienne de 12 centimètres parallèle au bord inférieur de Tos
hyoïde; insertion des muscles sterno-hyoïdien et thyro-hyoï-
dien; enfin, incision de la membrane thyro-hyoïdienne. Les
parties malades sont ainsi largement mises à découvert; Avec les
ciseaux on enlève successivement Tépiglotte, les replis aryténo-
épiglottiques, les piliers antérieurs du voile du palais, les car-
tilages de Wrisberg et une partie des cartilages aryténoïdes.
Pour prévenir le rétrécissement du larynx qui aurait pu résulter
de la cicatrisation de cette plaie, Tauteur eut soin de la recou-
vrir avec de la muqueuse empruntée au pharynx. Enfin, suture
complète de la plaie externe. Toutes ces manœuvres avaient été
précédées de la trachéotomie préalable avec emploi de la canule
de Trendelenburg. Les suites opératoires furent simples, le
malade guérit.
L'examen histologique des fragments enlevés révéla des
lésions identiques à celles décrites par Virchow, Unna et
Eppinger comme spéciales au lupus. 11 s'agissait donc d'un
lupus primitif du larynx. Les faits de cet ordre sont rares.
L'auteur n'a pu trouver dans les auteurs que deux autres obser-
vations de lupus primitif du larynx. Le mémoire se termine par
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476 PRESSE ÉTRANGÈRE
un plaidoyer en faveur de la pharyngotomie sous-hyoïdienne,
qui serait trop délaissée. t. r.
Deux cas de lupus du larynx, par Mighklson. (Berlin, kliu.
Woeh., n° 32, p. 725, 12 août 1889.)
Le lupus du larynx passe pour rare, parce que c*cst ailleurs
que chez les laryngologistes que vont les lupiques. Il déter-
mine, en effet, des troubles laryngés relativement effacés dans
l'ensemble de ses autres manifestations.
G^est ainsi que les deux malades de Michelson n'avaient jamais
rien accusé du côté de leur larynx. Cependant, dans un cas,
répiglotte était ulcérée et son bord libre en partie détruit, et dans
l'autre, Tépiglotte et les bandes ventriculaires étaient infiltrées et
ulcérées. p. tissier.
Rapport sur le traitement endolaryngé des tumeurs du larynx,
par Michelson. {Berlin, klin. Woch,^ n<» 36, 9 septembre 1889,
• p. 807.)
Michelson rapporte trois observations : Tune, d'un kyste
siégeant entre le tiers antérieur et le tiers moyeu de la corde
vocale droite, suivi do guérison; Tautre, d*un papillome occu-
pant la partie postérieure des bandes ventriculaires, qui réci-
diva; la troisième, d'un fibrome inséré sur la bande ventri-
culaire droite. p. tissier.
Ueber Knorpelgeschwiilste des larynx (Des tumeurs cartilagi-
neuses du larynx), par le D^ Feruccio Putelli (de Venise).
{Vienne, Alfred Hôlder, 1889.)
Les enchondromes du larynx sont rares et le plus souvent
des trouvailles d'amphithéâtre. Aussi n'ont-elles guère intéressé
les laryngologistes jusqu'à ce jour. L'auteur en a rencontré un
cas non diagnostiqué pendant la vie et s'est livré, à celle occa-
sion, à des recherches bibliographiques étendues. Il a pu réunir
seulement 1 cas d'enchondromes du larynx bien avérés, ce qui,
avec le sien, porte leur nombre à 8. Parmi eux, trois furent re-
connus seulement à l'autopsie; les autres avaient été vus au
laryngoscope, mais sans que leur nature pût être établie.
L'étiologie de ces tumeurs est obscure; dans les 8 cas réunis,
on compte sept hommes et une femme. Les malades avaient de
38 À 62 ans. Leur siège de prédilection est la lame pob-lérieure
du cartilage cricoïde; une fois seulement la tumeur siégeait sur
le cartilage thyroïde. Leurs dimensions variaient depuis celle
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PRESSE ÉTRANGÈRE 477
d^une noisette à celle d'une amande. Quant à leur structure
histologique, elles étaient constituées par du cartilage hyalin
présentant çà et là des points ossifiés ou calcifiés. Les symp-
tômes provoqués par ces tumeurs n'avaient riea de particulier ;
les phénomènes provoqués portaient sur la phonation, la res-
piration et la déglutition, et leur intensité dépendait autant du
siège et do l'extension de la tumeur. Leur diagnostic présente
de grandes difflcullës; si Ton arrive pourtant à établir que la
tumeur a son point de départ dans la partie postérieure du car-
tilage cricoïde, le diagnostic d'enchondrome est probable, car
les autres variétés de tumeurs du larynx naissent rarement de
cette partie. Enfin, en ce qui concerne le traitement, il est
évident a priori qu*à raison de la dureté de la tumeur et de son
implantation profonde dans les cartilages la voie endolaryngée
constitue une ressource très limitée. C'est à Pablation de la
tumeur par voie extralaryngée qu'il faut avoir recours. Deux
opérations sont alors possibles : 1^ l'énucléation de la tumeur
par une incision au cou analogue à celle de la phfiryngotomie
sous-hyoïdienne; Billroth l'a effectuée ainsi dans un cas;
2® l'ablation de la totalité des cartilages aryténoïdes et des cordes
vocales. Bôcker a effectué cette opération avec succès. Cette
dernière nécessite le port d'une canule trachéale permanente.
T.* R.
Vollstândiger narbiger Verschluss des larynx; Heilung auf
intra-Iaryngealem Wege (Occlusion cicatricielle complète
du lar3rnx; guèrison par voie intralaryngée), par G. Juf-
FiNGER. (Wiener kl inische Wochenschrift^ n^ Ai\ 1889.)
Il s'agit d'une jeune femme de 27 ans, qui, sans cause appa-
rente, est prise de troubles laryngés et d'accès de suffocation
nécessitant la trachéotomie. Une variole survient, et quand,
après six semaines, ia convalescence commence, on constate que
toute communication était interrompue entre le pharynx et
l'arbre aérien. Toutes les tentatives de dilatation restèrent sans
résultat. C'est alors que le professeur Schrôtter pénétra avec
un instrument de son invention à travers la cicalrice, entre les
cordes vocales, et fit reparaître la pointe de l'instrument au
niveau de la plaie trachéale. Un fil, assujetti à cette extrémité,
est placé dans le trajet par le retrait de Tinslrument et vite en
place. Le lendemain un ûl plus grand le rem^ilace, et ainsi de
suite jusqu'à ce que les dilatateurs de caoutchouc puissent être
introduits. L'examen laryngoscopique montre alors que l'occlu-
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478 PRESSE ÉTRANGÈRE
sion avait été produite par une tumeur grosse comme un pois,
implantée du côté droit, au-dessous de la corde vocale supé-
rieure et obstruant la glotte. Cette tumeur fut enlevée avec
Tanse galvanique, et dès lors la dilatation se fit rapidement.
T. R.
Ueber Pachydermia laryngis (De la pachydermie da lar3rnx),
par L. RÉTHi. (Wiener klinische Wochenschrift^ n® 27, p. 536 ;
1889.)
L'auleur rapporte une observation personnelle de pachy-
dermie du larynx, dans laquelle l'examen laryngoscopique suffit
pour poser le diagnostic sans la moindre hésitation. 11 s'agis-
sait, en effet, de cette forme lisse, dans laquelle les lésions
siègent dans Tépithélium et le corps papillaire, et où l'aspect
velouté et la présence d'épaississement au niveau des apophyses
vocales des deux côtés ne permettaient pas le doute. Ce cas est
intéressant, parce que Tauteur a pu prendre sur le fait la genèse
de ces dépressions au niveau de la saillie de la tumeur, dépres-
sion que Virchow attribuait à Tadhérence de la muqueuse aux
cartilages sous-jacenls. Ces dépressions sont la formation se-
condaire; elles sont produites par la pression réciproque que
les deux tumeurs, placées symétriquement, exercent Tune sur
Tautre. Quelques réflexions sur les difficultés que le diagnostic
de cette aiTeciion avec le cancer peut présenter dans certains
cas, mémo après examen histologique , accompagnent cotte
courte observation. t. r.
Importance pathologique des glandes des cordes vocales, par
B. Fraenkel. (Berlin, lilin, Wocb.t n° 43, p. 941, 28 octobre
1889.)
Diaprés les coupes nombreuses de l'auteur, la structure des
cordes vocales serait plus complexe qu'on ne Tadmet généra-
lement. Lusehka et la plupart des anatomistes n'y décrivent
aucune glande. Au-dessus et au-dessous du faisceau musculaire
des cordes se trouvent deux rangées de glandes arrondies en
haut, ovales en bas sur les coupes. Le conduit excréteur se
dirige sur le bord libre et la partie inférieure. Les glandes sont
souvent agglomérées et possèdent un très long conduit excré-
teur. Celui-ci aboutit environ à i millimètre 1/2 du bord libre»
marqué par la présence de papilles.
C'est la tuméfaction de ces glandes qui produit les tubercules
glottiques que l'on trouve chez les enfants et qui causent le plus
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PRESSE ÉTRANGÈRE 479
souvent renrouement à cet âge. Ces nodules disparaissent à la
puberté. Ces glandes ont une sécrétion que Ton peut saisir sur
le vivant. Elles peuvent ôtre le siège d^abcès et de tumeurs à
résolution rapide.
Les nodules des chanteurs sont ordinairement symétriques.
Compatibles avec une bonne voix, ils peuvent, dans certains
cas, provoquer de ^enrouement ou des altérations du chant.
Fraenkel a pu se convaincre par Texamen laryugoscopique
(gouttelette de mucus au moment où les nodules arrivent au
contact) et par l'examen histologique de la nature glandulaire de
ces nodules. Les femmes surtout sont prédisposées à ces no-
dules. Ceux-ci peuvent devenir l'origine do kystes par réten-
tion.
Rappelons que ces détails de structure des cordes vocales sont
depuis longtemps classiques en France. p. t.
Qae faul^il entendre sous le nom de vraie corde vocale?
par P. Heymann. (Berlin, klin, Woch., no52,p. 1135; 1889.)
11 semblait que raccord était établi depuis longtemps sur cette
question. Mais la polémique soulevée par un article de Kanthack,
paru dans les Archives de Virchow, a remis ce point en dis-
cussion. Les définitions des anatomistes (Hermann, v. Meyer,
J. Muller, Luchska, etc.) diffèrent plus ou moins de celles des
laryngologistes. Voici la définition que propose Heymann. La
limite inférieure des cordes vocales est le point où la muqueuse
de verticale devient oblique ; la limite latérale, le point où la partie
inférieure du sinus de Morgagni devient horizontale, p. tissier.
Corps étranger des voies aériennes, par Leyden. (Ver. /. innere
Med„ avril 1889; in Berl. klin. Woch., 15 avril 1889.)
Un enfant avait avalé une pierre, qui, pendant quinze mois,
ne donna lieu à aucun trouble. Il mourut subitement au bout de
ce temps, après une course rapide. A Tautopsie, on trouva une
fistule incomplète au niveau de la corde vocale droite, et la
pierre au niveau de la bifurcation des bronches. La chute de la
pierre avait produit Tasphyxie. p. t.
Sur les bactéries des yoles aériennes à l'étal normal, par L.
VON Bbsser. {Ziegler's Beitrage z, patbologisch. Analomiey
BdW, no 4; 1889.)
Cavités des fosses nasales. — L'auteur a trouvé de nom-
breux microbes, pathogènes ou non ; par ordre de fréquence,
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480 PRESSE ÉTRANGÈRE
pour les premiers, le diplococcus de Frânkel 14/84, le staphy-
loooccus pyogenes aureus 14/84, le slreptococcuB pyogenes 7/84,
le bacille do Friedlander 2/84; parmi les seconds, le micro-
coccus liquefaccius albus 22/84, le micrococcus cumulatus te-
nais 14/84, ie micrococcus liquefaccius flavus 8/84, elc.
Cavités accessoires du nez. — Pas de micro-organisme. Dans
un cas d*empyème de Tantro d'Higmore, v. Besser trouva le
diplocoque de ia pneumonie et la streptocoque pyogène.
Larynx (examen pratiqué 3-4 heures après la mort). — Strep-
lococcus pyogenes 5/5, staphylococcus pyogenes aureus 3/5, mi-
crococcus albus liquef. 4/5, micrococcus cum. tenuis 1/5, etc.
Bronches, — Diplocoque de la pneumonie 3/10 ; staphylo-
coccus pyogenes aureus 8/10, streptococcus pyogenes 2/10,
bacille de Friedliinder 1/10 , micrococcus cumulatus tenuis ,
micrococcus liquef., etc.
Ainsi qu'il est facile de le voir, le nombre des micro-orga-
nismes diminue à mesure que Ton s'éloigne dans la direction
des ramifications bronchiques.
Ce travail confirme les faits déjà connus (Netter, Weichsel-
baum) et en apporte un certain nombre de nouveaux. Il nous
montre que les microbes palhogèues existent jusque dans les
bronches à Tétat normal, et que, pour qu'ils deviennent nocifs,
il faut une cause occasionnelle qui augmente leur virulence,
qui favorise leur multiplication ou qui leur ouvre sa barrière
épithéliale. Quel que soit le processus, et il est sans doute
complexe, les faits n'en sont pas moins fort intéressants.
p. TISSIER.
Einiges ab. pemphigns der oberen Luftwegen (Quelques mots
sur le pempbigus de la partie supérieure des Toies aériennes),
par ZwiLLiNGEH. (Pester med. chirurg. Presse^ n°i5; 1889;
in Centr, A klin. Med. y p. 552; 1889.)
L'auteur n'a pas observé de bulles de pemphigus sur la mu-
queuse nasale, ni sur celle de la bouche. Par contre, il a noté
deux fois la présence de bulles sur 1 epiglotte. Elles étaient
gris blanchâtre, peu tendues, de la grosseur d'une demi-noi-
sette. Dans un cas, le processus s'étendait à un repli ary-épi-
glottique et à la partie supérieure de la région aryténoïdienne
du même côté. Les bulles durèrent peu et, à leur niveau, la
muqueuse resta rouge intense, lisse, avec de petits dépôts gris
jaunâtre. p.t.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 481
De la périchondrite primitive du larynx, par Behr. {Zur Ca-
suistik d. primar. Perichondritis laryngea, Inaug, Dissert.
MuDchen., 4889. SchmidCs Jahrb., Bd 225.)
Il s*agit d'un cas de périchondrite dont on ne put retrouver
l'origine dans une lésion antérieure. Les premiers symptômes
remarqués par la malade (âgée de 69 ans) furent de la douleur
du côté droit du cou et do la dysphagie. Il n'existait alors comme
symptôme objectif qu'une légère tuméfaction, à peine doulou-
reuse. Plus tard survinrent des douleurs vives, de Tenroue-
ment, de la toux et des accès de suffocation.
Au bout de quatre semaines, la dyspnée devint continue,
rinspiration sifflante ; la voix était rauque, le corps thyroïde
légèrement tumélié. L'examen laryngoscopique montra, après
quelques essais infructueux (instabilité, présence de mucosités),
un rétrécissement considérable de la lumière du larynx , le
cartilage aryténotde droit se trouvant en avant du cartilage
gauche.
Après la mort, survenue au bout de huit semaines (à partir
du début), du fait d'une pneumonie intercurrente, on trouva un
abcès laryngé a\ ec nécrose des cartilages. Rien à Tépiglotte,
aux ligaments ary-épiglottiques, au cartilage thyroïde. La ca-
vité de Tabcès occupait les deux tiers inférieurs du chaton cri-
coïde ; le tiers supérieur était épaissi et tuméfié. Un trajet fis-
tuleux faisait communiquer Tabcès avec le ventricule de
Morgagni du côté droit. p. tissier.
Sur la nature de rosène avec quelques considérations sur la
transformation des épithéliums (Ub. d. Wesen d. osaena
nebst einig. Bemerk. uber Epithelmetaplasie) , par Sghu-
GHARDT. (Sammluag klinisch, Vortràge^ n* 340.)
C'est von Volkmann qui a attiré le premier l'attention sur la
substitution d'un épithélium pavimenteux à Tépithélium normal
de la muqueuse nasale dans l'ozène. Schuchardt a vérifié Texac-
tilude des données de von Volkmann, et il se demande s'il ne
faut pas attribuer la fétidité de Todeur de l'ozène à cette modi-
fication épithéliale.
C'est une théorie nouvelle à ajouter aux mille autres qui ont
été proposées sur cet^e question. On ne conçoit guère le rap-
port que veut établir l'auteur, et il est nécessaire d'ajouter que
la transformation épithéliale n'est qu'une des nombreuses lé-
sions qui s'observent dans l'ozène. p. t.
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482 PRESSE ÉTRANGÈRE
Der chronische catarrh. d. Gayum pharyngonasale und d. Borsa
pharyngea (Le catarrhe chronique du phar]mx nasal), etc.,
par F. SiEBENMANN. {Coi'respond.-BJatt, /. schweizer Aerzte^
no 12, 15 juin 1889.)
Dans ce travail, qui reproduit la plupart des critiques adres-
sées à la conception de Tornwaldt et dans lequel Tauteur ne
semble pas môme se douter des nombreux travaux qu*a suscités
la question, nous trouvons une revue des aflectious catarrhales
hypertrophiques de la muqueuse du pharynx nasal.
En voici les conclusions principales :
Le catarrhe hypertrophique du pharynx nasal s^observe fré-
quemment à Baie et dans les environs. Les formes les plus
légères sont liées habituellement à Thypertrophie de la partie
postérieure de la cloison et des cornets et à la tuméfaction du
tissu caverneux de l'extrémité antérieure des cornets.
La sécrétion, qui est exagérée, provient de toute la surface
amygdali)enne (amygdale pharyngée), et non pas seulement du
recessus médian ou bourse pharyngée. Celle-ci n'existe pas au
sens de Mayer, de Luschka, de Tornwaldt. La dépression en
question ne se voit pas dans les degrés très intenses du catarrhe
hypertrophique. L'auteur trouva dans plus du tiers des cas
qu'il a examinés des kystes de Tamygdale pharyngée. L'auteur
emploie le couteau de Gottstein, concurremment avec le traite-
ment médical (douches nasales, badigeonnage, etc.).
Les complications nasales guérissent souvent alors sponta-
nément, p. T.
Opérations sur les voies aériennes supérieures par l'électrolyse,
par Kafemann. {DerJio, klin, Wooh.^ n« 35, p. 185, 2 sep-
tembre 1889.)
Kafemann a traité Tozène par l'électrolyse et il indique les
résultats de ce traitement. p. t.
Diagnostic et traitement des névroses nasales réflexes, par
J. ScHEiNMANN. (BevlJn. klin. Woch,, n^ 14,1518,49, 24; 1889.)
Après avoir refait rapidement l'historique complet de la
question (Voltolini, B. Frûnkel, Hennig, Hartmann, M. Schfif-
fer, Gottstein, M. Bresgen, J. Herzog, Hack, Sommerbrodt, P.
Schech , E. Frankel , L. Gôlz , J. Mackenzie, W. Roth,
H. Schmaltz, Hopmann , Schadewaldt, Wille , Tornwaldt,
W. Ruoge, Lublinski, Krause, P. Heymann), en oubliant natu-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 483
relletnent les auteui*s français, Fauteur montre Timportance qui
s'attache à cette question et la nécessité de Vexamen du nez,
dans un certain nombre de cas pathologiques mal expli-
qués.
L'expérience de la cocaïne est nécessaire pour poser le dia-
gnostic. C'est-à-dire que Ton doit d'abord, lorsque Ton a des
raisons de soupçonner une origine nasale, badigeonner à la
cocaïne tout un côté et, au besoin, les deux côtés du nez pen-
dant Tacoès, qui doit être calmé ou tout au moins très atténué
au bout de cinq à dix minutes. Il reste ensuite à préciser, par
Texploration du nez avec la sonde et la cocaïne, le point de dé-
part de Texcitation, la zone irritable, sur lequel l'application de
cocaïne doit arrêter l'accès ou le modiller profondément en
cinq à dix minutes. Il y a quelquefois des symptômes du côté
du nez, mais ceux-ci peuvent manquer ; il est bon de ne pas
Toublier. On peut se convaincre, en procédant de la sorte, du
grand nombre de névroses d'origine nasale. Les sujets en
question sont souvent hystériques ou neurasthéniques.
Il n'est pas toujours nécessaire, comme on Ta admis, qu'il y
ait en quelque sorte prédisposition, qu'il y ait un terrain neu-
rasthénique pour que les névroses nasales réflexes se déve-
loppent. Cela a lieu dans certains cas, mais la neurasthénie
peut aussi être secondaire. Soheinmann rapporte ensuite un
certain nombre de cas de névralgie faciale ou de céphalalgie
ayant une origine nasale , un cas de paresthésie du pharynx de
môme origine (sensation de corps étranger), et il ajoute que
Texistence de lésions de la base de la langue et du pharynx
ne suffit pas à éliminer la possibilité d'une lésion nasale géné-
ratrice; un cas de toux spasmodique, secondaire à une hyper-
plasie du cornet inférieur gauche; plusieurs cas de coryza
vaso-moteur (obstruction nasale intermittente due à une tumé-
faction des cornets, avec sécrétion d'un liquide aqueux abon-
dant, avec accès d'éternuemenls à début brusque, pouvant
survenir chez Tenfaut et chez l'adulte, etc.); plusieurs cas
d'asthme. 11 constate une relation entre les organes génitaux
et le nez, l'asthme et le coryza vaso-moteur ayant une influence
défavorable sur le coït, et les excitations génitales exagérant
l'hyperesthésie nasale. L'hyperesthésie du nez augmente d'in-
tensité et d'étendue au cours de l'accès d'asthme, en même
temps la tuméfaction des cornets augmente le plus souvent.
I/inverse peut aussi s'observer. Les cas graves d'asthme nasal
s'accompagnent souvent d'une faiblesse nerveuse particulière
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484 PRESSE ÉTRANGÈRE
progressive, qui s^améliore par le traitement nasal, dont l'au-
teur donne les dififérents procédés, aujourd'hui bien connus.
p. TISSIER.
Quelques cas de gnérison d'épilepsie réflexe d'origine nasale,
par Schneider. {Berlin, klin, Woch., n« 43, p. 934, 28 oc-
tobre 1889.)
Schneider a observe 6 cas d^épilepsie réflexe d'origine na-
sale dans les cinq dernières années. L^épilepsie était, dans
plusieurs cas, accompagnée d'asthme.
Dans un cas, il s'agissait de tuméfactions polypoîdes bilaté-
rales des cornets, avec polype muqueux vrai et exostose de la
cloison à droite ; dons un autre, d'hyperplasie polypoïde du cor-
net inférieur; dans un troisième, d'hyperplasie simple ; dans un
quatrième, d'un angiome siégeant sur le cornet inférieur droit,
contenant de nombreux filets nerveux; dans les deux derniers,
d'hyperplasie des cornets inférieurs. Tous les malades guérirent
par le traitement dirigé contre Taflection nasale. p. tissier.
Traitement de l'empyème de l'antre d'Higmore, par Alfred
Friedlander. {Berl. kl, Woch,, n*» 37, 16 septembre 1889,
p. 815.)
Les recherches de Friediunder ont été faites à l'instigation
de Krause.
Les afTections du sinus maxillaire sont consécutives aux affec-
tions du nez ou du périoste alvéolaire. Hartmann et Frânkel
croient à la plus grande fréquence de ce dernier processus. Le
seul symptôme topique est la suppuration isolée d'un méat
moyen. L'issue du pus par cet orifice est facilitée par la tumé-
faction de la muqueuse de Tantre (Zuckerkaudi) et par certaines
positions de la tète. Lorsque l'on injecte de riodoforme dans la
cavité, celui-ci sort avec le pus dans le meut moyen. Cet oriflce
peut être fermé ou masqué par des hyperplasies diverses de la
muqueuse. Il faut alors autant que possible le libérer, on peut
pratiquer une ponction exploratrice (Schmidt, Ziem). Les divers
procédés opératoires proposés ne donnent que des résultats à
moitié satisfaisants. Krause ouvre Tantre d^Higmore par le méat
inférieur à l'aide d'un trocart. On lave la cavité avec une solu-
tion boriquéo, les liquides sortent par l'orifice naturel du méat
moyen, on y insuffle ainsi de Tiodoforme en quantité sufllsante
pour couvrir toute la muqueuse. p. tissier.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 485
Znr Casuistik der Highmorshohlenempyema (Contribution à la
casuistique des abcès du sinus maxillaire), par A. Hartmann.
(Deutsche medicinische Wochenschrift, 1889, n® 50.)
Il s'agit d'un homme de 32 ans qui, depuis six mois, présen-
tait des filets de sang dans les crachats, si bien que, malgré
Tabsence de symptômes physiques, plusieurs médecins diagnos-
tiquèrent une tuberculose pulmonaire. Ultérieurement survint
un écoulement par le nez, purulent et fétide, qui vint mettre sur
la voie du diagnostic d'abcès du sinus maxillaire d'origine den-
taire. La dent incriminée fut extraite, Falvéole perforée, et quel-
ques lavages pratiqués à travers cet orifice artificiel amenèrent
la guérison. Les petites hémorrhagios avaient eu pour origine
les granulations qui sMtaient formées à l'entrée du sinus maxil-
laire.
Pour répondre aux objections qui lui ont été faites contre la
possibilité de ta guérison des abcès du sinus maxillaire par les
simples irrigations faites dans cette cavité à travers son orifice
nasal, l'auteur rapporte deux nouvelles observations où cette
guérison fut ainsi obtenue. Aussi maintient-il plus que jamais
cette opinion, que, dans tout abcès du sinus maxillaire, on doit
essayer les irrigations antiseptiques par l'orifice naturel, avant
d'avoir recours à des interventions chirurgicales. t. r..
Ueber das Empyema antri Highmori (De l'empyème du sinus
maxillaire), par 0, Chiari. (Wiener klinische Wochenschrift^
1889, n«» 48 et 49.)
On s'est peu occupé de cette affection avant 1886; cela tient
à ce fait que Ton ne songeait à une accumulation du pus dans le
sinus maxillaire que quand cette cavité était fortement dilatée et
que le visage avait subi une déformation notable. Ziem, en
appelant Tattention sur les fréquences de cette affection, a suscité
de nombreux travaux. Chiarî a observé 7 cas de cette affection.
Dans 4 de ces cas, elle était manifestement d'origine dentaire;
dans 2 autres elle Tétait très vraisemblablement ; dans un seul
cas elle était d'origine nasale. Aussi Chiari est-il obligé de se
ranger dans la catégorie des auteurs qui admettent Torigine
dentaire comme de beaucoup la plus commune. Au point de vue
du diagnostic, trois signes sont d^une importance capitale : un
écoulement purulent se faisant périodiquement par Tune des
narines, Texistence d'une périostite actuelle ou antérieure des
dents du maxillaire supérieur du même côté, la constatation à
▲NliALBS DIS MALADIBS Dl l'CRIILLB ST DU LARYNX. — XVI. 84
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486 PRESSE ÉTRANGÈRE
Taide de Texamen rhinoscopique d'un écoulement du pus par
Torifice du sinus maxillaire. Dans les cas douteux, Chiari re-
pousse le procédé de Ziem, qui recommande, dans un but de
diagnostic, d'extraire une molaire et de perforer le sinus par
Palvéole. Il serait, au contraire, assez tenté d*employé le moyen
recommandé par Moritz Schmidt; ce moyen consiste à perforer
avec la seringue de Pravaz la paroi externe dés fosses nasales,
dans la partie située au-dessus du cornet inférieur, de pénétrer
ainsi dans le sinus maxillaire et d'aspirer son contenu. Enfin
Chiari attache peu d'importance à la percussion des parois du
sinuS; avec laquelle Link prétend établir le diagnostic. Â propos
du traitement, Tauteur passe en revue tous les procédés qui
ont été recommandés pour évacuer le contenu du sinus et y
pratiquer des lavages antiseptiques. Celui qu*il emploie de pré-
férence est le procédé de Cooper, qui consiste à aborder le sinus
par la bouche à travers les alvéoles dentaires. Il y pratique une
petite perforation permanente et habitue ses malades à se pra-
tiquer eux-mêmes des lavages. I^ guérison est ainsi obtenue
en quelques mois. Chiari n*a pas encore eu Poccasion d'em-
ployer ni la méthode de Krause, qui, après évacuation du liquide,
pratique dans la cavité des insufflations d*iodoforme ; ni celle de
Schech, qui, dans les cas rebelles, perfore largement la paroi du
sinus, pratique le grattage de la muqueuse et bourre la cavité
avec de la gaze iodoformée. t. rbblaub.
Diagnostic et traitement de Tempyème de l'antre d'Highmore,
par MicHKLSON. {BerL kl. Woch., p. 725, n*32, 12 août 1889.)
Les recherches de Ziem, B. Frânkel, Walb, Krieg, etc., ont
montré que l'examen du nez pouvait suffire pour le diagnostic
de Pempyème maxillaire. Michelson insiste encore sur deux
éléments importants au point de vue de la diagnose : la percus-
sion (Ignaz Lenk) et la ponction exploratrice (Tornwaldt,
Moritz Schmidt). Michelson pratique à la fois Pouverture par le
méat inférieur et par Palvéole d'une dent enlevée. p. t.
Résection du cartilage qnadrangnlaire pour la gnérison de la
scoliose du nez, par Kribg. {Berlin, klin. Woch,, n* 31,
5 août 1889, p. 693.)
La résection doit toujours être pratiquée du côté rétréci.
L^étendue de la résection ne peut être évaluée par la voie anté-
rieure. Cette résection ne suffit pas généralement, et il faut la
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PRESSE ÉTRANGÈRE 487
compléter dans un second temps, ^opération se pratique sans
chloroforme avec les précautions antiseptiques.
Krieg donne la statistique de 23 opérations (8 à 44 ans).
p. T.
Oblitération congénitale des choanes, par A. Onodi. (Berliner
klin. Woch,, n*» 38, 19 août 1889.)
L*oblitération congénitale des choanes est une anomalie très
rare et absolument inexpliquée. Le malade d'Onodi, âgé de
18 ans, se plaignait d^un catarrhe de la fosse nasale droite.
Jamais ce côté du nez n'avait été perméable, disait-il. La cloison
était fortement déviée à droite. Onodi réséqua la partie saillante.
Avec le miroir on constata alors une synéehie entra la paroi et
le cornet inférieur, dans le tiers moyen du nez. La choane par
le rhinoscope postérieur était normale à gauche. A droite exis-
tait une excavation revêtue de muqueuse. Le diaphragme pos-
sédait trois petits pertuis superposés de haut en bas (la moyenne
fournie par la synéehie), aboutissant aux trois méats correspon-
dants, et avait par place une consistance dure^ osseuse. On pra-
tiqua la section de cette membrane et la respiration nasale
devint normale.
Zuokerkandl a publié un cas analogue. p. tissier.
Obstruction osseuse de deux choanes, par B. Frankel. (Berl,
klin. Woch,, n» 27, p. 625, 8 juillet 1889.)
Frânkel a déjà observé plusieurs cas analogues. L'obstruction
des choanes se traduit par les signes des sténoses totales. La
voix ressemble à celle des malades porteurs de végétations adé-
noïdes. L^atrophie des cornets permet de voir la membrane
obturatrice par Texamen du nez. La sonde montre sa consis-
tauce osseuse. Anosmie; goût peu développé. Le vinaigre
donne la sensation du sel. Les membranes seront percées avec
un trocart. p. tissier.
L'aluminium acéto-tartrique et son emploi dans les maladies du
nez, par Arnolo Holstb. {Berlin, klin. Woch,, n» 30, p. 676,
2» juillet 1839.)
MM. Schôffer et Lange ont employé les premiers avec succès
l'aluminium auto-tartrique. En poudre, cet agent a une action
légèrement caustique, il possède en outre un pouvoir antisep^
tique énergique (Schede). Pour les aiTections'ulcéreuses du nez,
il faut remployer mélangé avec de l'acide^borique pulvérisé
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488 PRESSE ÉTRANGÈRE
C'est un excellent moyen pour détruire la base dUmplantation
des polypes. Il donne aussi de bons résultats dans Tozène et
dans les rhinltes hyperplasiques. p. tissikr.
Mycose nasale, par Paul Schubert. {BerlJD. kîin . Woch,, n* 39,
30 septembre 1889, p. 856.)
Schubert rappelle les faits de Langenbeek, de Virchow, et
deux autres observés antérieurement par lui. La malade, dans
le cas actuel, se plaignit d'obstruction du nez et d'un écoulement
gênant datant de plusieurs semaines.
Les deux cavités du nez étaient remplies dans le méat moyen
d'une sécrétion gris verdâtre, d'odeur fétide non osseuse. La
respiration nasale était difQcile. On nettoya aisément le nez, la
muqueuse apparut légèrement tuméfiée. Quelques insufflations
diacide borique amenèrent la guérison.
L'examen microscopique montra un mycélium abondaut avec
des gonidies cylindriques dont Tespèce reste indéterminée en
l'absence de cultures. p. tissier.
Ueber intranasale Ssmechien and deren Behandlnng (Des syné-
chies intra-nasales et de leur traitement, par Krakauer.
(Deutsche medicinische Wochenscbrift, 4889, n» 45.)
L'auteur élimine de son travail toutes les synéchies osseuses
et toutes celles d'origine congénitale, pour ne s'occuper exclu-
sivement que de ces adhérences membraneuses qui se font entre
les cornets inférieur ou moyen et la cloison. Ces adhérences
artificielles sont toujours d'origine chirurgicale et surviennent
à la suite d'une intervention locale, le plus souvent après Tabla-
tiou de polypes du nez. Parmi ces derniers, il en est qui sont
d'une extraction difficile ; ce sont ceux qin siègent dans la partie
postérieure d'une narine rétrécie. Les manœuvres nécessaires
pour placer l'anse du polypotome déterminent des lésions de la
muqueuse nasale ; cette dernière se tuméfie et, pour peu que la
cavité narinaire soit rétrécie, les parties situées en face l'une
de l'autre se touchent et contractent des adhérences. Contrai-
rement à l'opinion généralement reçue, l'auteur a toujours
observé que ces adhérences sont épaisses et étendues : elles
ont le plus souvent une étendue de 1 à 3 centimètres. Leur siège
est par ordre de fréquence : entre le cornet inférieur et la oloisoni
entre le cornet moyen et la paroi externe, entre le cornet moyen
et la cloison, entre la face inférieure ou le bord libre du coimet
inférieur et le plancher des fosses nasales. En raison de l'épais-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 489
seur el de la solidité de ces synéchies, le timitement n^est pas
aussi simple qu'on pourrait le croire. Un simple coup de ciseaux,
ne suffit pas plus qu'on ne réussit à les sectionner d'avant en
arrière avec le couteau galvanique. L^auteur n*a pas toujours
réussi non plus avec un ciseau tranchant. Le moyen qui coa-
vient le mieux est celui qui consiste à sectionner en brides
fibreuses d'arrière en avant au moyen d'une anse métallique à
froid ou chaufiëe au rouge. La section faite, il faut maintenir
les parties séparées Tune de Tautre; l'auteur conseille d'inter-
poser à cet effet une petite plaque de carton. t. r.
Ein neuer Schlingenschnûrer for Nasen rachen polypen (Nou-
yeau polypotome ponr polypes naso-pharsmgiens), par L. Bbthi.
(Wiener kliniscbe Wochenschrift, 1890, n« 4.)
La modification que Tauteur a apportée à Tinstrument ordi-
naire consiste essentiellement dans ce fait que Textrémité anté.
rieure est articulée et est mobile dans le sens latéral. Un pas
de vis commande cette articulation et permet de donner à Tanse
métallique Tinclinaison nécessaire pour y faire pénétrer la
tumeur. Ce temps de Topération se trouve ainsi notablement fa-
cilité. T. R.
Einige Fàlle von Stônmgen des Gemches nnd Geschmackes
(Quelques cas de troubles de l'odorat et du goût), par E.
Baumoarten. {Pester med. chirurg. Presse, 1889, et tirage à
pari.)
L'auteur rapporte 3 cas d'hyperosmie ou hyperesthésie olfac-
tive et de parosmie ou perversion de l'olfaction. Dans le pre-
mier cas, il s'agit d'une hyperosmie simple liée à une lésion des
cornets chez une personne très nerveuse. Dans les deux autres
cette hyperosmie s'accompagnait de perversion de l'odorat, l'un
de ces malades percevant constamment une odeur de cadavre ;
l'autre, celle de l'acide phénique. t. r.
La forme nasale de l'asthme bronchique, par Émilk Bloch.
Volkmann's S a mm Jung, kliniscbe Vortrâge^ n* 344.)
La gène de la respiration nasale amène des inspirations plus
profondes et plus lentes et provoque une véritable crampe du
diaphragme. L'expiration se trouvant aussi gênée, il se pro*
duit une contraction des muscles bronchiques. Tel serait le
mécanisme de l'asthme bronchique d'origine nasale. Si les
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490 PRESSE ÉTRANGÈRE
accès d'asthme peuvent développer la neurasthénie, celle-ci
peut aussi favoriser le développement de l'asthme, p. tissier.
Physiologie des cavités aériennes de la tête, par Sandmann.
{Berliner kL Woch,, n» 52, p. 1135; 1889.)
Après avoir rappelé les recherches de Braum et Clasen, de
Pacchen, de Sterne, de V. Mayre, sur le rôle de ces cavités dans
la respiration, Sandmann rapporte les expériences qu'il fil, à
Taide d'un tambour enregistreur, dans un cas où le sinus maxil-
laire avait été ouvert pour un empyème. Pendant la respiration
calme, il ne se montre que de faibles variations de pressioni
mais loi*sque la respiration est forcée, les variations de pression
augmentent. Une autre théorie voit dans ces cavités des appa-
reils de résonance pour la voir (Voltolini, Trôltsch). Pour
Tauteur, ces cavités d'air servent à atténuer le son de la voix
pour l'oreille. L'air et surtout le système des cavités aériennes,
mauvais conducteur des vibrations, forment un manteau qui
protège l'appareil si délicat de TouTe contre les sons trop
intenses de notre propre voix. D'autres, enfin (Spiegel, Virchow,
Muller, Froriep), considèrent ces cavités comme destinées à di-
minuer le poids du squelette de la tète. p. tissier.
Znr Opération der hypertrophischen Pharynztonsille (Contri-
bution à l'opération de l'hypertrophie de l'amygdale pharyn-
gienne), par KuHN. {Deutsche medicinisohe Wocbenschrift,
1889, nM4.)
L'auteur présente un nouvel instrument, une pince, qui per-
mettrait d'enlever en un seul temps et sans difficulté toutes les
tumeurs adénoïdes du pharynx. t. r.
Thérapeutique actuelle du catarrhe chronique du pharynx, par
R. Kafemann. (Berl.kl, Woch., n«40, 1 octobre 1889, p. 880.)
I^ traitement des granulations pharyngées par le galvano-
cautère est classique depuis Michel, 1873. Mais c'est une erreur
de croire bien faire en s'attaquent à quelques granulations quand
le nez ou le rétropharynx sont pris. Les cas d'insuccès ne se
comptent pas dans ces conditions. L'auteur préfère remploi du
nitrate d'argent, qu'il fait pénétrer directement dans l'intérieur
de la granulation.
C'est un traitement local facile qu'il peut être indiqué d'em-
ployer, lorsque le nez et le rétropharynx sont mis hors de
cause p« TISSIER.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 4dl
Rétrécissement du pharynx, par B. Frankkl. (Berlin, kl. WbcA^
n» 27, p. 625, 8 juillet 4889.)
Il y a adhérence du voile du palais et de la paroi pharyngée
postérieure, et il existe une membrane tendue de la base de la
langue à la paroi pharyngée, percée d^un trou très droit. Respi-
ration stridente. Déglutition des aliments solides impossible.
Frfinkel agrandit Torifice par deux incisions. L'épiglotte était
transformée en une tumeur arrondie. Il y eut ulcération et
nouvelle cicatrice rétractile. On pratique la dilatation pro-
gressive; s*agit-il de syphilis acquise ou héréditaire?
p. TISSIER,
Lésions pharyngées dans la fièvre typhoïde, par Bbldb. {Inaug^
dissertât. Berlin, 1889.)
Ij6s lésions du pharynx, peu étudiées en Allemagne, si Ton
en croit Tauteur, sont fréquentes dans la fièvre typhoïde. 68 fois
sur 140 cas de fièvre typhoïde le pharynx fut pris. Parmi les
lésions, il faut distinguer les formes bénignes, catarrhales et
graves, ulcéreuses et diphthéritiques. Le catarrhe du pharynx est
aussi fréquent dans les cas bénins que dans les formes gravea.
Mais les inflammations diphthéritiques, croupales ou même sim-
plement ulcéreuses ne se voient guère que dans les formes
sévères.
L'auteur décrit les hyperhémies, les hémorrhagies, les angines
catarrhales, Tamygdalite folliculaire, Tangine croupale et diphthé-
ritique, les ulcérations et enfin les paralysies.
I^s manifestations pha]7ngée8 de la fièvre typhoî'le peuvent
se montrer dans toutes les phases de son évolution, p. tissier.
Veber die Localisation der Angina phlegmonosa (De la locali-
sation de l'angine phlegmonense) , par Ghiari. {Wiener
kliniscbe WbcAenscAr/n, u» 43; 1889.) *
I/auteur résume lui-même son travail dans les conclusions
suivantes :
- i^ L'angine phlegmoneuse a rarement son siège dans Tamyg-
date et fournit, dans ces cas, des abcès, de petites dimensions
le plus souvent, qui s*onvrent spontanément à la surface de
Tamygdale ou sont faciles à ouvrir ;
^ Habituellement l'inflammation est localisée au-dessus et
en dehors de Tamygdale qu^elle repousse en bas et en dedans,
tandis que le pilier antérieur dn voile du palais est fortement
repoussé en avant dans la cavité bnccale ;
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492 PRESSE ÉTRANGÈRE
2f* La suppuration, qui est de règle, sera reconnue par Tœ-
dème de la luetle et des piliers, les douleurs vives et lanci-
nantes avec irradiations vers Toreille et la fluctuation. Cepen-
dant ces signes peuvent induire en erreur. Dans les cas dou-
teux, il est bon de faire une ponction exploratrice, en pénétrant
directement d*avant en arrière, à 2 centimètres de profondeur
au moins de la partie moyenne du pilier antérieur ;
4® Le pus bien constaté, on enfoncera un ténolome pointu ou
un bistouri entouré de diachylon au milieu d'une ligne qui ira
de la luette à la couronne de la dent de sagesse supérieure, à
moins pourtant qu'on observe en un autre point un point
saillant jaunâtre ou qu'on puisse déterminer nettement Texis-
tence, en un autre point, d*une fluctuation manifeste. L'incision
doit être parallèle au pilier antérieur ; elle sera dirigée directe-
ment en arrière et peut, sans danger, pénétrer de 1 à 2 centi-
mètres de profondeur. Dès que le pus apparaîtra, on retirera
l'instrument en débridant largement par en bas ;
b'* Si l'existence du pus ne peut être établie, mais si là ten-
sion des tissus est considérable, on incisera de la même façon
pour amener au moins le dégorgement des tissus enflammés ;
6® Dans des cas rares, le pus se fait jour en un autre point ;
c'est pourquoi il est indispensable de se livrer à une inspection
soigneuse de la bouche, du pharynx et du naso-pharynx. On
sera parfois assez heureux pour découvrir le foyer purulent.
T. R.
Sopra un caso di tonsillite follicolare acuta infettiva (Pneumo-
coque dans l'amygdalite folliculaire, par U. Gabbi. (Speri-
mentale^ avril 1889 ; analyse d'après Freudenbero, CenlralbL
r. kl med,, n» 42, p. 730.)
L'origine de l'amygdalite folliculaire reste entourée, à l'heure
actuelle, de plus d'une obscurité. Certes, sa nature infectieuse
est aujourd'hui bien établie, mais quel en est le microbe spéci-
fique ? Le problème ne manque pas d'ôlre délicat, étant donnés
le nombre et la multiplicité des micro-organismes qui ont dans
la bouche, et plus particulièrement dans leurs cryptes amygda-
liennes, leur habitat normal. Néanmoins l'amygdalite follicu-
laire est une maladie bien caractérisée, qui a son étiologie,
son début, son évolution, sa durée môme, tout à fait propres. Il
n'est guère d'aflections toujours plus semblables à elles-mômès.
Tout porte donc à croire à l'unité de la cause.
D'autre part, l'histoire naturelle du pneumocoque, établie
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PRESSE ÉTRANGÈRE 493
dans ces dernières a nnëes, nous a révélé les nombreuses voies
par lesquelles il peut attaquer Torganisme, et établi un lien
c ausal entre un assez grand nombre de maladies autrefois sé-
parées, mais possédant cependant un air de famille. . Début
bruyant, succédant souvent à une impression de froid ; évolu-
tion rapide, crise, etc.
Le fait rapporté par Tauteur italien présente donc un intérêt
considérable, en ce quMI nous montre un des facteurs (est-ce le
seul ?) de Tamygdalite folliculaire.
Au début, l'on ne put découvrir (examen direct , cultures,
inoculations) que le pneumocoque de Frônkel dans Texsudat
et dans les follicules non ulcérés. Au niveau des ulcérations
consécutives, Gabbi trouva le staphylococcus aureus (Frânkel a
signalé le staphylococcus albus). Il s^agit, pour l'auteur, d*une
infection secondaire.
Notons que MM. Cornil et Netter ont signalé la fréquence de
l'amygdalite dans la pneumonie et constaté dos pneumocoques
dans Texsudat qui recouvre les amygdales. p. t.
De rouverture des lacunes de Tamygdale, par Schmidt.
(Therapeatische Monatsbefte, 1889.)
V. Hoffmann a, le premier, conseillé de traiter certaines
affections pour l'ouverture des lacunes de Tamygdale ; à Taide
d'un petit crocbet mousse spécial, on pénètre dans rintérieur
de la lacune et, avec le crochet, on agrandit Touverture, que
l'on transforme en fente. Les concrétions, calcaires ou non,
qui se forment dans ces cryptes sont souvent la cause d'un
état local inflammatoire ou l'origine d'accidents réflexes du côté
du pharynx, du larynx, de la conjonctive, du trijumeau, etc.
Le traitement d'Hoffmann, appliqué dans tous les points où il
existe des concrétions (tissu adénoïde du pharynx), amène
souvent la guérison. p* tissier.
Cas de carcinome du corps thyroïde, par Scheinmann. (Berlin,
kl Wocb., p. 1063, 2 décembre 1889.)
Toux et enrouement s'exagérant par périodes datant de près
de deux ans. Paralysie delacorJe vocale droite en janvier 1889,
qui reste immobile dans la position cadavérique pendant la
respiration et la phonation. La corde vocale gauche reste dans
la situation médiane pendant l'inspiration et s'écarte légère-
ment pendant l'expiration. Voix claire. En somme, paralysie
récurrentielle totale à droite, parésie partielle à gauche.
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494 PRESSE ÉTRANGÈRE
L'aateur attribue les troubles de motilitë de la corde gauche
à une paralysie de Tadducteur et y voit la conGrmation de la
théorie de Rosenbaeh-Semon. Cette observation s^explique tout
aussi bien par la théorie plus simple que nous avons exposée
ailleurs (phthisie laryngée — Gouguenheim et Tissier).
A Foutopsie, carcinome du corps thyroïde avec lésions des
récurrents, dont l'examen sera ultérieurement publié, p. t.
Cancer de l'œsophage, paralysie da récurrent gauche, parésie
du récurrent droit, par Marchand. (Berliner kl, VVocA.,
no 34, p. 764, 26 août 1889.)
Cancer squirrheux de l'œsophage, siégeant au-dessous du
larynx, ayant déterminé une sténose très serrée; ulcération
communiquant par un oriûce arrondi avec la trachée. Paralysie
de la corde vocale droite, parésie à gauche.
Le récurrent gauche était englobé dans la masse squirrheuse,
le récurrent droit était moins altéré. p. tissier.
Traitement de la coqueluche par la résorcine , par Andber.
(Centralblatt f. med, Wissenschrift, n« 40; 1889.)
I^es accès disparaissent au bout de quatre à dix jours. Il
prescrit la résorcine suivant Tâge, en solution aqueuse à 1/2 ou
2 0/0 à prendre par verre plusieurs fois par jour, et" comme
gargarisme. p. tissier.
Le bromoforme comme médicament de la coqueluche,
parSTEPP. {Deutsch, med, Woch,, n«» 31-44; 1889.)
Stepp le donne par gouttes, et le médicament est ainsi mieux
accepté par les enfants. On administre suivant l'âge de 1 à
1 gouttes, trois à quatre fois par jour. Le bromoforme est pris
dans une cuiller d'eau dans laquelle il se rassemble en perle,
en raison de son poids spécifique. Lorsque le médicament a
une teinte rouge et renferme du brome libre, il faut le rejeter.
p. TISSIER.
Traitement de la coqueluche, par F. Schilling. (Munch, med,
Woch,, 1889.)
Depuis les recherches de Salkowski, les propriétés micro-
bicides de Peau chloroformée sont bien établies. Schilling,
partant de cette idée que la coqueluche relève d'une origine
microbienne, a essayé de la traiter par l'eau chloroformée, en
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PRESSE ÉTRANGÈRE 495
inhalations. L'effet fut favorable au point de vue de l'intensité ,
de la fréquence des accès et de la durée totale de Tafifection.
p. TISS1BR.
Tétanie consécutive à l'extirpation da goitre, par Eiselsrero.
{Berlin, kl Wooh,, p. 945, 28 octobre 1889.)
Sur 52 extirpations totales pratiquées par Billroth, la tétanie
se montra 12 fois, le plus souvent précédée de grossesses. À
Tautopsie, on ne trouva jamais de lésions de la moelle ni du
cerveau. Qhez une femme, les accès se montrent encore sou-
vent, neuf ans après Topération. Il y a toujours bronchite avec
sécrétion visqueuse. Il y a assez souvent excitation psychique.
4 cas se terminèrent par la mort (2 extirpations pour goitre
gênant la respiration, 2 autres pour cancer). Les femmes seules
ont présenté de la tétanie (12 ans, 64 ans). Il ne faut incriminer
que Textirpalion totale (Bardeleben, Schill, Fuhr, Horsley), et
non les lésions des récurrents. Sur des chats, Eiselsberg vit
que Textirpation totale provoquait toujours de la tétanie et se
terminait par la mort. L'extirpation des 4/5 de la glande est
mortelle. La transplantation (Horsley) ne lui a pas donné de
bons résultats. On sait que Horsley pense que la glande thy-
roïde a pour fonction de détruire leur substance mucinoïde
toxique. p. TISSIBR.
Érythème ezsudatif dans les organes du cou, par Sghoetz.
(Berlin, klin. Woeh,, no 27, p. 612, 8 juillet 1889.)
Willau a déjà signalé Térithème de la bouche et du pharynx.
On a publié depuis un certain nombre de cas, réunis par Polo-
tebnofif. Dans le cas de Schoetz, le larynx et le nez furent pris.
Lavage interne de la muqueuse buccale et pharyngée. Ulcéra-
tion pharyngée. Larynx érythémateux et légèrement tuméfié.
Tumeurs immédiatement au-dessous de la glotte, sur la paroi
postérieure du larynx, à Tendroit où se développent les tumeurs
de la pachydermie. Ces tumeurs s'ulcérèrent et se recouvrirent
d'un exsudât jaunâtre. Sécrétion nasale purulente; ulcération
superficielle du cornet inférieur; ulcération du ventricule de
Morgagni à gauche ; ulcérations épiglottiques. Ces lésions, qui
86 terminèrent par la guérison, accompagnèrent révolution
d'un érythème exsudatif bien caractérisé. Le processus fut le
suivant : infiltration et ulcération nécrosique.
Les manifestations laryngées de Térythème exsudatif multi-
forme sont exceptionnelles. Cecas serait encore unique (Le wtn).
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496 PRESSE ÉTRANGÈRE
Les ulcérations s'expliquent par ce fait que les infiltrations et les
tumeurs se détruisent plus facilement au niveau des muqueuses
que sur la peau, mais en produisant des ulcérations plus éten-
dues, plus profondes et moins régulières que les aphthes, bien
qu'en pense Frânkel. p. tissier.
Znr Pathologie d. Weiches Gaumes (Sur la pathologie du voile
da palais), par Fr. Mûller. {Charité-Annalen , p. 247 ;
1889.)
I. — Paralysie hystérique du voile da palais, — A propos
d*un cas de paralysie du voile du palais survenue chez une jeune
fille de 18 ans, ayant eu la diphthérie à 12 et à 16 ans et de fré-
quents maux de gorge depuis lors, et ayant débuté par de la
douleur à la gorge (25 mars), de la dysphagie et un frisson,
Mûller admet qu'il s^agit de paralysie hystérique.
I^ sensibilité- était très altérée; les aliments solides et li-
quides ne passaient pas par le nez. Le larynx était normal ;
pas de troubles oculaires. Aucun autre trouble de la motilitô ou
de la sensibilité. Guérison rapide par le courant faradique.
Récidive le 12 mai. En juillet, aphonie par paralysie des
adducteurs.
II. — Pulsations du voile du palais dans riasufûsance aor-
tique, — Les amygdales, les piliers étaient projetés vers la
ligne médiane à chaque battement des carotides, chez une
femme de 22 ans, atteinte d'insuffisance aortique. En môme
temps, la luette et le bord libre du voile subissaient une légère
oscillation du synchrome. Il y avait une angine de moyenne
intensité. La rougeur subissait aussi des alternatives rythmiques
de diminution et d'augmentation. Après la guérison des acci-
dents inflammatoires, les pulsations du voile diminuèrent d'in-
tensité sans disparaître. Mûller a retrouvé pareille pulsation
dans trois autres cas dUnsuffisance aortique avec ou sans in-
suffisance mitrale.
Il ne pouvait être question de diphthérie en l'absence de
fausses membranes. Les symptômes paralytiques étaient nette-
ment limités à la gorge. La paralysie était en quelque sorte
élective, puisque la déglutition était normale. Dans la seconde
attaque, il y eut des troubles de la parole spéciaux. Le carac-
tère nasonné n'existait que dans la conversation; lorsque la
malade prononçait les mots qu^on lui indiquait, la voix était
normale. Il y a là quelque chose d'analogue à ce qui se passe
dans l'aphonie hystérique, où la toux peut rester sonore. La
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PRESSE ÉTRANGÈRE 497
récidive se fit brusquement, un jour de fête, ce qui témoigne
de la nature hystérique de l'afrection, ainsi que Taphonie qui
survint ultérieurement.
Dans trois autres cas d'insuffisance aortique compliqués de
sténoses aortique et mitrale, ce phénomène manquait.
Le mécanisme de la pulsation du voile est simple, c*est la
transmission des pulsations des carotides. Le phénomène bien
connu du grand capillaire explique le mouvement de recul de
la luette.
L'auteur croit qu^il s'agit d'un symptôme nullement rare.
p. TISSIER.
Tiibercnlose de la base de la langue, par P. Hetmann. {Berliner
kl. Wocb., 8 avril 1889.)
Cette ulcération s'était développée dans les dernières se-
maines de Texistence chez un sujet de 41 ans, atteint de tuber-
culose pulmonaire et laryngée. p. t.
Les microorganismes de la boache. Leur action locale et à
distance, par D. Mullbr. (Leipzig, 1889; in Berl. kl, Woch.y
no 44, 4 novembre 1889.)
Ija carie dentaire a pour origine le ramollissement consécutif
à Tacidité qui résulte de la putréfaction des hydrates de carbone
et Tenvahissement par les micro-organismes de la région ra-
mollie. A ce point de vue, les débris de pain, de sucre, de pomme
de terre, sont plus nuisibles que les débi'is de viande.
Les micro-orglinismes de la bouche peuvent, en outre, déter-
miner des troubles dans le canal gastro-intestinal, ou même
provoquer des infections diverses dans d'autres parties de l'or-
ganisme, p. T.
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INDICATIONS BIBUOGRAPHIQUES
AIXEMAGIVE ET AL'TIUCIIE
Nez.
Du rhinosclérome, par Wolkowitscb {iMngenbeck's Archiv. ^htiad XXXVllI,
lleft 23;1889).
Tumeur vemiqueose cornée des fosses nasales supérieures, par 0. von
Bûnirner (Soc. des ohir. Berlin, séance du 3 join; in Berlin, kltn, Woch.,
8 juillet 1889).
Tumeur du naso-pharynx, par ZaufaI ^Cent. \erein, Deuts, Aertzte in
Bôhmeny Pilsen, 14 juillet; in Allg. Wiener med. Zeit., 23 juillet 1889).
Emploi de Taluminium acético-lartrique dans les affections nasales, par
A. Holste (fiivi. klin. Woch., 29 juillet 1889).
Malformations des cartilages da nez, par Lewin IDeuts, med. Woch,t
aO juin 1889).
Angiome de Tantre d'Uigbmore, par Lûcke {Deuts. med. Woeh.t 30 mai
Rhinite svphilitiquo ulcéreuse, par Michelson [ForUchritl der Med.,
15 juin 1889).
- De la rhinite fibrineuse, par Scifert {Mûnch. med. Woch.^ 4 juin 1889).
Un cas intéressant d obstruction dos clioanos, par A. Onodi {Berl. klin.
Woch., 19 août 1889).
Note sur l'essai de ponction de Pantre d*Higbmore, par Ziem [Berl. klin.
Woch., 26 août 1889).
L*é laitage électrique de Tantro d*Highmore dans les cas d'empyéme,
par T. Heryng {Berl. klin. Woch., 2 el 9 septembre 1889).
Du lavage de l'antre d'Uighmore, par Jeleoffy {Berl. klin. Woch.^ 2 sep-
tembre 1889).
Traitement électrique de Tozéne, par Kafemann (Verein f. witsensch.
Heilk.^ Kœnigsberg, 15 avril; in Berl. klin. Woch.^ 2 septembre 1889).
Fibrome du naso-pharynx, par Michelson (Verein f. Wissen^eh. Heilk.^
Kœnigsberg, 29 avril; in Berlin, klin. H'orÀ., 2 septembre 1889).
De la nature de Tozène, avec quelques remarques sur la métaplasie
épithéliale, par K. Schachardt ( Votkmann's Sammlung klin. Yortràge^
n» 340; 1889).
De la thérapeutique de Tempyëme de l'antre d'Highmore, par A. Fried-
l&nder {Berl. klin. Woch., 16 septembre 1889).
Des opérations pratiquées sur les nez trop étroits et obliques, par
Trendelenburg {Niederrheiniiche GeselUch., Bonn, 19 novembre 1888; in
Berl. klin. Woch., 16 septembre 1889).
Des maladies inlra-oculaires au cours d'affeciioos du nez, par Xiom
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 499
{Monats. f, Ohrenh., etc., août 1889, et Berliner klin. Woch.^ 23 el
30 septembre 1889).
Ud nouveau miroir nasal, par Jelenffy (Berlin, klin. Woch,y 23 sep-
tembre 1889).
Champignon du nez, par P. Schubert (BerL klin. Woch.. 30 septem-
bre 1889).
Nouveau manuel opératoire pour enlever les polypes naso-pharyn^ons,
par Baracz (Deuts. med. Wocà,, 22 août 1889).
Eczéma des fosses nasales, par Uerzoff [Archiv. fur Kinderheilk.^ n* 3,
1889).
Syphilis du nez, par Lublinski {Deuts. med. Wochens.t 18 juillet 1889).
Des végétations adénoïdes du naso-pharynx chez les adultes, par Scholz
(Breslau, 1889).
De Pépistaxis spontanée, par A. Zander {Dissert, Inaug.y Wûrz-
bourg. 1889).
De la fréquence de certaines névroses cardiaques consécutives aux af-
fections nasales, par S. von Stein (Monats. f. Ohrenh.^ etc., septembre et
octobre 1889).
Quelques cas de guérisons d'épilepsie réflexe du nez, par Schneider
(Berliner klin. Woch., 28 octobre 1889).
Les opérations rhino-laryngologiques depuis remploi de la cocaïne, par
B. Frânkel (62« réunion des m^. et nat. allemands; section de laryng.
et rhinol., Heidelberg, septembre 1889, et Allgem. Wiener med. Zeii,^
26 novembre 1889).
Sur la perforation du septum nasal, par Rosenfeld (62* réunion des
méd. et nat. allemands; section de laryng. et rhinol., Heidelberg, sep-
tembre 1889).
Remarques sur la tuberculose du nez et de la cavité buoco-pharyn-
gienne, par P. Michelson (62* réunion des méd. et nat. allemands; sec-
tion de laryngol. et rhinol., Heidelberg, septembre 1889).
Occlusion osseuse bilatérale congénitale des choanos. Méthode d*opéra-
tion, par Eulenslein (Bêuts. med. Woch., n* 39, 1889).
Signification de Tobstruction de la respiration nasale, en particulier
chez les enfants, par M. Bresgen (62* réunion des méd. et nat. allemands;
section de laryng. et rhin., Heidelberg, septembre 1889).
Traitement de l'empyéme de Tantre d'Highmore, par H. Krause (62* réu-
nion des méd. et nat. allemands; section de lar. et rhin., Heidelberg,
septembre 1889).
Ablation de polypes du nez, par Goldschmidt (62* réunion des mé<l.
et nat. allemands; section de laryng. et rhinol., Heidelberg, septem-
bre 1889).
Tumeur de la cavité nasale. Présentation du malade, par K. Vohson
(62* réunion des méd. et nat. allemands; section de laryngol. et rhinol.,
Heidelberg, septembre 1889).
Tuberculose de la membrane muqueuse du nez, par Seifert (62* réunion
des méd. et nat. allemands; section de lar. et rhinol., Heidelberg, sep-
tembre 1889).
Quand et dans quellei limites le traitement local des affections du nez
et de la gorge dans les villes d'eaux est-il indiqué? par Haupt (62* réunion
des méd. et nat. allemands; section de lar. et rhin., Heidelberg, septem-
bre 1889).
Contribution au diagnostic des projections de la membrane muqueuse
snr le bord libre postérieur du septum nasal, par Beuter (62* réunion
des méd. et nat. allemands; section de laryngol. et rhinol., Heidelberg,
septembre 1889).
Caries du nez, par Kahsnitz /62* réunion des méd. et nat. allemands ;
section de lar. et rhinol., Heidelberg, septembre 1889).
Sur Tempyème chronique de Tantre d'Highmore, par 0. Chiari (Soc.
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500 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
imp. royal des méd. de Vienae, séance du 25 octobre, Wiener klin.Woch,,
^ novembre et 5 décembre 1889).
Des synéchics intra-nasales et de leur traitement, par Krakauer (Detil^.
med, W^c/i.,n-43; 1889). ....
Bégayement, surdité et céphalalgie. Guérisoo par l'ablation de veeeta-
tions adénoïdes du pharynx nasal, par M. Braun [Wiener klin. Woch.^
14 novembre 1889).
Syphilis du nez, par J. Neumann (Allgem. Wiener med, Zeit,, 19 no-
vembre 1889). „.
Des affections métastatiques au cours des maladies du nés, par Ziem
(Monats. f. Ohrenh,^ etc., novembre 1889).
Du traitement de Tempyëme de l'antre d'Highmore, par J.Link(IVï^n^
klin, Woch.j 19 décembre 1889).
Gocaïnisation des narines et de la cavité naso-pharyngienne, par H.
Zwaardemaker (Arch. f. O/^ren/i., décembre 1889).
Casuistique de Tempyéme de l'antre d'Highmore, par A. Hartmann
(Section otol. de la 62* réunion des méd. et nat. allemands, Heidelberg,
21 septembre 1889).
Du traitement des verrues du nez et de la face, par Ziem (Monatt. f»
Ohrenh.y etc., décembre 1889).
Rhinoscopie postérieure de la tète pendante dans les cas d'opérations
sur la cavité naso-pharyngienne, par G. Dorn (Monats. klin. Ohrenh., etc.,
décembre 1889).
Un cas de rhinolithe, par F. Rohrer {Wiener f. Woch,, 9 janvier
1890).
Bacilles du rhinosclérome, par R. Paltauf (Soc. imp. roy. des med.
de Vienne, séance du 10 janvier; in Allgem, Wiener med. Zeit,^ 21 jan-
vier 1890).
Moditication particulière de la cloison nasale d'un cheval, par H. J. Ham-
burger {Arch. f. Path. Anat., GXVII, Heft 2, 1889).
Un nouveau serre-nœud pour les polypes du naso-pharynx et Thyper-
trophie polypoîde des cornets, par L. Rethi {Wiener klin. Woch., 22 jan-
vier 1890).
Extirpation des tumeurs fibreuses des fosses nasales, par Bartha {Int,
klin, Rundschau, 8 décembre 1889).
Traitement des affections du nez et des cavités voisines par les pulvé-
risations sèches, par M. Brcsgen {Deuts. med. Woch., 12 décembre 1889) .
Contribution à 1 étude des lUfcctions syphilitiques du pharynx nasal, par
P. Gerber (Kœnigsberg, 1889).
Traitement et prophylaxie de Tozène, par Berliner (Deuts. med. Woch.y
n- 51; 1889).
Le trajet de l'air respiratoire dans les fosses nasales, par R. Kayser
{ZeiU. f. Ohrenh.y Band \X, Heft 2).
Traitement post-opératoire des fosses nasales, par Suchannek (Therap.
Uonatsh.y n« 12; 1889).
Le sondage des cavités voisines du nez, par Hansberg (Monats, f.
Ohrenh., etc., janvier 1890).
Emploi et action de l'acide trieliloracétiaue dans les maladies du nez et
do la gorge, par Ehrmann [Mûnch. tned. Woch., i mars 1890).
Lupus des muqueuses, par Behrend (Soc. de dermat. de Berlin, séance
du 4 mars).
Nouveau procédé de rhinoplastie, par Ammann (Mûnch. med, Woch.,
4 mars 1890).
Nouvelles méthodes de rhinoplastio, par Cohausz {Disserl. Inaug.y
Wuzburg. 1889).
De l'ozène, par M. Cohn {Dissert. Inaug., Berlin, 1889).
Sur un cas de sarcome endolhélial du sinus frontal, par Herold {Dissert.
Inaug., Wûrzbourg, 1889),
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 501
Des Yégétalions adéooïdes du oaso-pharynx, par Stock (Dissert. Inaug.,
Wurzbourjf, 1889).
Anaiomie du oaso-pharyni, par Poelchea (Wirchow's Archiv.y B. GXIX,
1890).
UoDer eine typiscbe Form Ton Schleimhautgeschvoulst [lateralen Schleim-
hautwulst) an der ausseren Nasenvand (Sur une forme typique de polype
muqueux de la paroi eiterne du nez), par Ëm. Kauffmann [Monats. f,
Ohrenh,^ etc., janvier, mars, mai et juin 1890).
Tuberculose nasale, par Lukasiewicz (Soc. de dermat. de Vienne, séance
du 19 mars; in Wiener Allgem, med, Zeit, 8 arril 1890).
De la tuberculose nasale, par Mertens (tnaug. Dissert. ^ Wnrtzbourg,
De la spirothérapie, par Neudôrfor (Wiener klin. Woeh.. 10, 17 et
U avril 1890).
Dermoïde au nez, par F. Bramann (Arch. f. klin. Chirurg. <,mfin 1990).
Die Reactionserscheinungen nach Operationen in der Nase (Phénomènes
de réaction consécutifs aux opérations intra-nasales}, par L. Treitel (Ber-
liner klin. Woch., 21 et 28 avril 1890).
Nouveau procédé d'irrigation nasale, par Pins (IX* Congrès de méd.
int.y tenu à Vienne dn 15 an 18 avril 1890).
Scbuluntersucbungen des kindlichen Nasen und Rachenranmes an 2238
Kindern mit besonderer Benicksicbtigung der tonsilla pharyngea und der
aprosexia nasalis (Recherches sur les cavités nasale et pharyngienne de
2,238 enfants des écoles, et en particulier sur l'amygdale pharyngée et
Taprosexie nasale), par R. Kafemann (A. W. Kafemann, éditeur, Dant-
sig. 1890).
kyste osseux du cornet moyen de la narine droite, par B. Fraenkel
(Soc. de méd. de Berlin, séance du 7 mai 1890).
PharjBX ei Varia.
Ery thème exsudatif des organes du cou, par Schœtz (Berl. klin. Woch.,
8 juillet 1889).
Rétrécissement du pharynx, par B. Fraenkel (Soc. de laryngol. de Ber-
lin, séance du 10 mai; in Berl. klin. Woch., 8 juillet 1889).
Des paralysies bulbaires hémilatérales et des modifications qu'elles ap-
portent au palais, à l'arrière-bouche, à l'os hyoïde et au larynx, par
S. B. Scheiber (Berl. klin. Woch., 15 juillet 1889).
Contribution & Tétiologie du cancer de l'œsophage, par A. Rôpcke
(In-8*, 12 pages, Lipsius et Tiseher, Kiel, 1889).
Des tumeurs bénignes de la langue, par Kirchhoff (Deuls. med. Woeh.,
n* 23, 1889).
Gnérison d'un carcinome du pharynx, par Kœrte (Wiener med. Presse,
26 mai 1880).
Contributions à l'étude des tumeurs de la langue, par Strock (Dissert,
tnaug., ILiel, 1889).
De l'opération et du pronostic du cancer de la langue, par Volkmann
(DeuU. med. Woch., 30 mai 1889).
Quelques réflexions sur le traitement local de la diphtérie du pharynx,
par S. Bloch (Praaer med. Woch., 10 juillet 1889).
Contribution à rétude de la parotite, par Ziem (lf(^mi<<. f. Ohrenh., etc.,
juillet 1889).
Polype congénital pileux du pharynx, par R. Otto (Arch. f. Pathol
A»fl(.,6andCXV,2, 1889).
Traitement de la diphtérie par le sublimé, par Rennert (BerL klin.
Woch., 26 août 1889).
ANNALES DBS MALADIES DE L'OREILLB ET DU LARYNX. — XVI. 35
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508 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
Carcinome de rœsophage, par Marchand {Aertzl. Verein. tù Marburg,
12 décembre 1888; ia Berl. klin, Woch.^ 26 août 1889).
Extirpation de la «lande thyroïde chez les chiens, par Ribbert (Nie-
derrheinUche GeselUch,, Bonn, 19 novembre 1888; in Berl, klin, noch.,
16 septembre 1889).
Statistique de la diphtérie, par Brasch {Deul». med. Zeit,, n* 17,
l9o9/>
Statistique de la diphtérie à Berlin, de 1886 à 1888, par Wachsmutb
(Allg, med. Central, Ztg., n* 20, 1889).
Traitement iodique de Tactinomycose rétropharytifée et parotidienne,
par ion^ {ZeiU. fur Chier, Med., XIV, 4, 6, 1889).
Contribution à l'étude des sinus du pharynx humain, par Kostanecki
(Virchoufê Archiv., n» 1, 1889).
Carcinome de Tœsophage, par Âlsberg {Mûnch. med. Woehens,, n* S6,
De la thérapeutique actuelle du catarrhe chronique du pharynx, par
H. Kafemann (Berliner klin, Woch,, 7 octobre 1889).
Etude du bacille de la diphtérie, par Zarniko {Cent, f, Bakter,, n* 6,
Paralysies étendues consécutives à la diphtérie, par D. Hansemann
{Arch. f. Pathol, Anat.y Band III, 1889).
Traitement des amygdalites diphtériques, par Haberkorn {Cent.f,Chir.,
10 août 1889).
Recherches ei(>érimentales sur les effets de l'extirpalion du corps ty-
roïde, par Brobnik {Areh. f, Experim. Pathol. und Pharmakol., p. 136,
Sur la localisation de Tangine phlegmoneuse, par 0. Chiari {Wiener
klin. Woch,, 24 octobre 1889).
Diphtérie accompagnée d'éry thème oxsadatif multiforme, par A. Kûhn
{Berliner klin. Woch,, 28 octobre 1889).
Communications sur la diphtérie, par Henoch (Soc. de méd. int. de
Berlin, séance du 14 octobre; in Berliner klin, Woch,, 28 octobre 1889).
Tétanie à la suite de l'extirpation des goitres, par von Eiselsberg (Sect.
de chir. de la 62* réunion des méd. et nat. allemands, Heidelberg, sep-
tembre 1889; in Berliner klin. Woch., 28 octobre 1889).
Maladie de Basedow, par H. Nolhnagel {Allg, Wiener med, Zeit.,
29 octobre, 5 et 12 novembre 1889).
Traitement de la diphtérie, par Langstein {Prager med, Woch., n** 32,
33 et 34, 1889).
De Tentaillage des amygdales, par M. Schmidt (62« réunion des méd .
et nat. allemands; section de laryug. et rhin., Heidelberg, septembre 1889,
et thérap. monatsbefte., n* 10, 1889).
Traitement du goitre par Tiode, par Heymann (62* réunion des méd.
et oat. allemands; section de lar. et rhinol., Ueidolberg, septembre 1889).
Traitement de la pharyngite phlegmoneuse, par Uolbing (62* réunion de
la Soc. des méd. et nat. allemands; section de laryng. et rhin., Heidel-
berg, septembre 1889, et Mûnch, med, Woch.^ n* 41, 1889).
Modification du crochet palatin de Barlh, par M. Schmidt (62* réunion
dos méd. et nat. allemands ; section de lar. et rhin., Heidelberg, septem-
bre 1889).
L'clectrolyse, son action et son effet sur les tissus solides, par A. Kuttner
{Berliner klin, Woch,y 11, 18 et 25 novembre 1889).
Un nouvel accumulateur pour la galvano-caustique, par Kuhn (Dents*
med, Wochens., n* 43, 1889).
Sur l'opération de l'hypertrophie de l'amygdale pharyngée, par Kuhn
{Deuts, med. Woch,, n* 44, 1889).
Diphtérie et croup, par F. Goldschmidt {Centralblatt f. klin, Med.^
30 novembre 1889).
Commattication sur un cas de carcinome du cartilage thyroïde, par
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 508
Scheinmann (Soo. de méd. int. de Berlin, séance du 18 novembre; in
Berl. klin, Woeh., 2 décembre 1889).
Traitemeol de la coqueiache, par A. Belu {ArehUÊ, f, Kinderheilk,,
n* K, 1889).
Pharyngite chronique, par L. Yloltt (Monaii * f, Ohrenh,^ etc., novem-
bre et décembre 1889).
De la thérapeutique de la respiration buccale, par Yohsen (Section otol.
de la 63* réunion des méd. et nat. allemands, ueidelberg, il septembre
1889).
Complications ^aves de Tinfluenza (Thyrotdite aiguë avec paralysie do
sympathique droit du eou), par HoU (Soc. de méd. de Berlin, séance du
8 janvier; in Berlimr kltn. Woch,, 27 janvier 1890).
Du traitement do la diphtérie, par Schendel {BerL klin, Woch*, iO fé-
vrier 1890).
Diphtérie et croup en Prusse, de 1875 à 1882, par L. Brtthl et E. lahr
(Hirschwald, éditeur, Berlin 1889).
Recherches bactérioIoKiques et aoatomo-çathologiques sur l'influenza et
ses complications, par Weichselbaum (Soc. mip. royale de Vienne, séance
du 31 janvier, et Wiener Allgem. mea, Zeit., 11 février 1890).
Bactériologie de Tinfluonza, par E. Levy (Berl, klin. Woeh.^ 17 fé-
vrier 1890).
L'état actuel de la question du développement de la diphtérie, par
Loefflor (Deuts. med, Woch., 30 janvier 1890).
De la thérapeutique de la diphtérie, de la coqueluche et de la tober-
culose, par Halter [Allgem. tned. Cent. Zeit., 12 février 1890).
Sténose œsophagienne consécutive à un empoisonnement par l'acide
snlfuriquo, par Mfikulicz (Soc. des sciences mécl. de Kœnigsberg, séance
du 9 décembre 1889; in Berl, klin. Woch., 10 mars 1890).
Cinq nouveaux cas d'aclinomycose, par W. von Noorden [Beitrdge xur
Klin. Chir. von, Brunt^ Cxemy, Krœlein und Socin, vol. Y, 1889).
De l'extirpation da goitre dans la maladie de Basedow, par R. Stierlin
(Beitrâge zur Klin. Chir. von Bruns^ Czemy, Krœlein und Soein,
vol. V, 1889).
De l'éclairage électrique par transparence des cavités du corps, par
K. Yohsen (Berliner klin, Woch,, 24 mars 1890).
Recherches sur le bacille de la diphtérie, par Y. Babes {Virehow's
Arehiv,y mars 1890).
La diphtérie et la fièvre typhoïde à Berlin, par Yirchow (Soc. de méd.
de BerUn, séance du 12 mars ; in Berl, klin, \Voch,, 31 mars 1890).
Recherches sur les poisons bactériens, par Brieger et G. Frœnkel {Berl,
klin, Woch., 17 et 24 mars 1890).
Un cas rare de cancer du pharynx, par W. Lublinski (Soc. de méd. de
Berlin, séance du 12 mars; in Berliner klin. Woch,, 31 mars 1890).
La diphtérie à l'hépital des enfants de Nuremberg pendant Tannée 1888,
par Knopf (Mûnch med. Woch,, 18 février 1890).
Les derniers travaux sur l'étiologie de la diphtérie, par R. Paltaof
{Wiener klin, Woch., 3 et 17 avril 1890).
Anatomisches und therapeutisches iiber den Fornix pharjngis (Anato-'
mie et thérapeutique de la voûte pharyngienne), par R. Kafemann (MonaU,
f, Ohrenh,^ etc., mars 1890).
Un cas rare de cancer de l'ossophage, par Bisehof {Mûneh. med, Woch.,
25 mars 1890).
Sténose de l'ossophage chez un tuberculeux, par Weisbach (Soc. des
méd. mUit. do la garnison de Yienne, séance du 22 mars; in Wiener
klin. Woch., 10 avril 1890).
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1504 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
OËsophaf^ostomief par Graser (XIX* eoDfrës de la Soc. allemande de
chir. teau à Berlin, du 9 au 12 avril 1890).
Suture du voile du palais sans seclion des muscles qui s'y trouvent,
par J. Wolff (Soc. méd. de Berlin, scanco du 7 mai 1890).
Etiologie de la diphtérie, par Klein {Cent, f, Bakter, und Parasit.y
14 avril 1890).
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NOUVELLES
Nous lisons dans le Britisb médical Journal que, lors du
10* Congrès des otologistes de l'Allemagne du Sud, de TÀu-
triche et de la Suisse qui s'est tenu à Nuremberg, durant la se-
maine de la Pentecôte, les D" Walb, de Bonn, et Truckenbr#d
ont proposé de fonder une Société allemaade d'otologie. Cette
motion a été acceptée à Tunanimité et un comité organisateur
nommé.
Nous annonçons à nos lecteurs Tapparition d^un nouveau jour-
nal intitulé : les A anales de la Polyclinique de Toulouse^ fondé
et dirigé par un groupe de médecins, au nombre desquels Bgure
le D^ Charazac pour la laryngologie, Totologie et la rhinologie.
Nous venons de recevoir le premier numéro d'un journal de
spécialité mensuel, intitulé : Il Sordomuto, publié à Milan sous
la direction do notre distingué confrère, le professeur G. Longhi.
Nous avons reçu le programme de la 19" session de V Asso-
ciation française pour T avancement des sciences, qui s'ouvrira
à Limoges le 1 août 1890; dans la section des sciences médicales
présidée par le professeur Teissier, de Lyon, nous relevons les
communications suivantes intéressant les lecteurs des Annales :
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506 NOUVELLES.
La diphthérie, par le D' Delthil, de Paris; présentation d'un
malade opéré de polype naso-pharyngien avec trachéotomie préa-
lable« par Chénieux, de Limoges; des névroses réflexes d'ori-
gine nasale, par E.-J. Mbure, de Bordeaux.
Ij Association britannique de Laryngologie et Hbinologie s'est
réunie à Londres le 13 juin 1890. Voici les titres des communi-
cations qui y ont été faites :
I. Lupus du larynx et du pharynx. — II. Tumeurs du larynx,
par Gordon Holmes. — Photographies présentées par Lennox-
Browne. — Présentation d*un malade, par Mark Hovell. — Deux
cas de langue noire, par Stoker. — Classification des affections
intra-nasales et naso-pharyngiennes, par Lennox-Browne. —
Polype naso-pharyngien, par G. Warden.— De l'emploi du foret
dentaire dans le traitement des déviations et des crôtes de la
cloison nasale, par Â. Bronner.
Bromure db. potassium granulé de Fallières. Approbation de
l'Académie de médecine, 1871. Contre les affections du système
nerveux. Le flacon de 75 grammes est accompagné d'une cuiller
mesurant 50 centigrammes.
Phosphatinb Fallibres. Aliment très agréable, permettant,
chez les jeunes enfants surtout, l'administration facile du phos-
phate assimilable. Une cuillerée contient 50 centigrammes de phos-
phate.
L'Eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
Ton y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYES AUX ANNALES,
Massage de la membrane du tympan et des osselets dans le
traitement du catarrhe chronique de Toreille moyenne, par A.
Bronnkr. (Extrait du Brit. med. Journ,, 24 mai 1890.)
Contribution à Tétude des névrites acoustiques dans la mé-
ningite, par G. Gradenigo. (Extrait des Arch. int. de Lariug,
Otol. y RiaoL, n*» 8, 4890.)
Electro-acoumètre. Nouvelle méthode pour la recherche de la
surdité dans les conseils de milice et de revision, par le D' Che-
val. (Broch. de 18 pages; impr. Mounom^ BruxelleSi 1890.)
Etude sur les laryngoplégies unilatérales. Leur valeur diagnos-
tique, par R. MoNCOROÉ. (Thèse de Lyon^ impr. Pitrat, Lyon,
1890.)
Die I<.âhmungeii der Kohikopf musculalur im Verlaufe der
Tabès dorsalis (Paralysies des muscles du larynx dans le tabès
dorsal), par R. Dreykuss. (Tirage à part des Virchow's Archiv
f. path. AnaL a, PJiys. u, t, klin. med,, 120 Band, 1890.)
Gommes syphilitiques anormales de Tisthme du gosier, mul-
tiples et indurées, par A. Ro\er. (Extrait des Annales de Der-
mât. et sypbil, Paris, 1889.)
Uric acid diathesis in affections of the eyes, ear, throat and
nose (Diathèse urique dans les affections des yeux, de Toreille,
de la gorge et du nez), par W. Cheatham. (Extrait de The Ame-
rican prakl, and News, 1890.)
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608 OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
De l'étiologie de Totite moyenne. Contribution expérimentale,
par 6. Bordoni-Uffheduz2i et G. Gràdbnigo. (Extrait de VArcb,
per le se. med., vol. XIV, n* 12, 1890.)
Un cas d'athérome du conduit auditif externe, par le D' Cor-
RADi. (Extrait du BoIL per le malatt. delP orecchio, gola e nasOj
n» 2, 1890.)
Observations sur les résultats de Texamen au diapason, rela-
tivement surtout aux maladies de la portion mastoïdienne du
temporal, par G. Gorradi. (Extrait de la Revue de laryng.y oioL
et rhiaoLy 1890.)
Le G lira al : G. Masson.
Ptrif. — Inp. PAUL DUPONT, i, roe du Boaloi (CI.) 71.7.90.
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Août 1890. — N« 8.
MÉMOIRES ET FAITS ORIGINAUX
I
DE LA LARYNGITE TUBERCULEUSE A FORME
SCLÉREUSE ET VÉGÉTANTE
Par MM. le D' CiOlJGIJENHEIH , Médecin de Thôpital Lariboisière,
et J. GIiOV£&, ancien Interne de la Clinique laryngolo^que
de rh6pital Lariboisicre.
Anatomie pathologique. — Etude clinique.
Depuis la publication du mémoire de Heryng sur la cura-
bilité de la phthisie du larynx (1), la possibilité d'un traitement
chirurgical de la tuberculose laryngée, longtemps aban-
donnée au seul traitement médical, a été reconnue et admise
par un certain nombre de laryngologistes.
Et à rheure actuelle, beaucoup de spécialistes, en pré-
sence de certains cas de laryngite tuberculeuse, tendent à
s'adresser aux méthodes chirurgicales pour perfectionner
les résultats obtenus par des soins médicaux et qu'ils esti-
ment insuffisants.
S'il est assez délicat de chercher à établir une limite dif-
férentielle à peu près exacte entre la médecine et la chirur-
gie du larynx , il parait vraisemblable cependant que tel
larynx sera traité plus favorablement, et dans certains cas,
par les cautérisations au chlorure de zinc, à l'acide chro-
(1) HiRTHG, la Curabilité de la phthisie du larynx et son traitement
chirurgical. — Elude anatomo-patologique et clinique. (Traduit de ralle>
mand par Schiffers, de Liège. Paris, 1^.)
ANNALES DBS MALADIB8 DB L'ORBILLB BT DU LARYNX. — XVX. S6
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510 GOUGUENHEIM ET GLOVER
inique, à l'acide lactique (Krause) et les antiseptiques, trai-
tements communément reconnus comme traitements médi-
caux, tandis que pour tel larynx, et dans certains cas encore»
il conviendra mieux d'avoir recours aux curettages, aux
extirpations partielles, toutes méthodes qui constituent un
traitement chirurgical à proprement parler.
Nous nous sommes trouvés en présence de quelques-uns
de ces cas de laryngite tuberculeuse justiciables d'une
tentative de traitement chirurgical. Nous voulons parler de
cas de laryngite tuberculeuse à forme scléreuse et végétante.
Sur 22 malades atteints de cette forme de laryngite et que
nous avons tous suivis avec soin, 4 seulement ont été
traités chirurgicalement. Les autres ont été soignés par les
divers pansements cités plus haut. Le traitement général
chez tous était formulé suivant les indications individuelles.
Parallèlement à un examen attentif de Tétat général du
malade, nous avons enregistré chaque fois que cela parais-
sait nécessaire Timage pathologique du larynx sur des figures
en pointillé de l'image normale et préparées d'avance. On
pourra donc suivre facilement les modifications les plus
minutieuses apportées dans l'état local par le traitement.
Nos malades traités chirurgicalement sont trop peu nom-
breux pour que nous cherchions à déduire des faits que
nous fournissons une appréciation générale de certaines
méthodes chirurgicales.
Nous désirons seulement apporter une contribution aux
travaux de ce genre.
Les faits que nous avons observés, jugés à leur juste va-
leur, nous ont permis de reconnaître que :
1® L'emploi répété, à de brefs intervalles, de la pince cou-
pante à longue gouttière et de l'emporte-pièce pour le larynx
n'offre aucun danger, lorsqu'il est bien réglé. La manœuvre
de ces instruments n'est cependant facile qu'une fois faite
l'éducation de Tœil et de la main.
2"" Il est donc logique qu'on cherche à mettre à profit les
avantages fournis par ces instruments pour l'extirpation du
tissu pathologique dans cette forme de laryngite tuberculeuse
que nous envisageons.
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 511
Cette méthode de traitement chirurgical peut satisfaire
entièrement les indications d'un traitement symptomatique
palliatif, car la dyspnée^ la dysphagie et Vaphonie, consé-
quences fréquentes de la présence de ces lésions dans un
larynx tuberculeux, sont susceptibles d'être atténuées d'une
façon évidente par Textirpation.
3^ Il semble enfin vraisemblable que dans certains cas le
traitement chirurgical par Textirpation serait avantageuse-
ment complété par un curettage susceptible, en évacuant les
foyers caséeux, de modifier les tissus, d'éloigner et de sup-
primer peut-être les récidives, de faire de la plaie opératoire,
en somme, une plaie de bonne nature à tendance cicatrisante,
tout comme cela paraît se produire d'après Heryng pour les
ulcérations tuberculeuses du lar^'nx curettées. Nous n'avons
pas entrepris de pratiquer cette méthode dans les cas qu'He-
ryng opérait.
Anatomie pathologique.
L'aspect sous lequel se présente ce tissu morbide est bien
caractéristique pour un œil habitué aux examens lai^ngos-
copiques. MM. Gouguenheim et Tissier en ont donné la des-
cription complète dans leur traité de la phthisie laryngée.
Nous nous Bornerons à la résumer. Ce sont des saillies, de
grandeur variable, mamelonnées, villeuses, friables, à sur-
faces imprégnées de mucosités blanchâtres. Ces excrois-
sances peuvent recouvrir toute la région aryténoîdienne,
surtout vers le milieu, et s'étendent même au-dessous de la
glotte. Celle-ci peut être envahie, et alors on a l'image d'une
surface irrégulière à peu près continue de toute la surface
postérieure du larynx ; les lignes normales sont effacées, et,
en raison de cet aspect, toute la région aryténoîdienne se
trouve remarquablement déformée.
La texture est toujours la même : ce sont des hypertro-
phies papillaires, développées sur la muqueuse tuberculeuse
à l'occasion d'une action irritative ou inflammatoire . Nous
avons relevé dans nos observations quelques-unes de ces
causes d'iiTitation locale auxquelles nous attachons une cer*
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612 GOUGUENHEIM ET GLOVER
taine importance : l'usage immodéré de la voix, les excès
alcooliques, Timpression du froid.
L*examen histologique des végétations enlevées nous a
constamment donné les résultats suivants : Couches corti-
cales: une couche cornée d*éléments épithéliaux plats et tas-
sés ; au-dessous de cette couche superficielle s'étagent des
rangées régulières de cellules épithéliales de même nature»
mais plus larges, moins serrées, constituant la zone papil-
laire. Le Corps est représenté par un reticulum conjonc-
tivo-vasculaire plus ou moins dense. Région profonde ou
terminale : au point d'implantation des excroissances les
plus récentes, il existe des granulations tuberculeuses en voie
d'évolution. Deux coupes traitées par la réaction d*Ehrlich
ne nous ont pas révélé l'existence des bacilles tuberculeux ;
il nous paraît cependant possible d'en dénoncer la présence
en pareil cas. Le tissu morbide ancien présente dans son
reticulum conjonctif central des foyers tuberculeux caséifiés
ou en voie de caséiflcation.
Nous avons coloré au picro-carmin et à Thématoxyline.
Les papilles hypertrophiées constituant comme une enve-
loppe cornée aux bourgeonnements de la muqueuse épaissie
et tuméfiée par des tubercules infiltrés n'entrent que pour
une part seulement dans la formation du tissu pathologique
proliférant. On ne peut pas dire qu'elles le représentent
tout entier à elles seules. En sorte que le papillome (Comil
et Ranvier) du larynx tuberculeux, ou V hypertrophie papil*
laire irritative, que l'on rencontre dans la métamorphose
dermoïde de Forster, le papillome laryngien, disons-nous,
ne parait pas être une tumeur d'une nature spéciale, indivi-
duelle, mais semble bien plutôt, par certains de ses caractères
anatomiques, représenter vis-à-vis de la tuberculose de la
muqueuse comme la résultante d'une production inflamma-
toire et non néoplasique (1) (voir PI. V).
il) Voir à ce sujet :
^uÉNu, article Tumeurs, Traité de chirurgie de Duptay et Reclus. Paris,
1890, p. 352.
GoRNiL et Ràiitier, Histologie pathologique.
ViRCHOw. Pathologie des tumeurs.
Lucu, PrfHA et Billroth.
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LARYNGITE TUBERCQLEUSE 518
Nous n*abandonneron8 pas le terme papillomes, qui re-
vient à tout instant dans la description, mais nous ne rem-
ploierons qu'en lui attribuant la signification pathologique
que nous venons d'exposer.
Telle nous semble en somme la nature du tissu patholo-
gique auquel nous nous attaquons par le traitement chirur-
gical.
Y a-t-il inconvénient ou avantage à le faire? C'est ce que
nous voulons soumettre à Tappréciation en exposant nos
tentatives opératoires (1).
Etude clinique.
La laryngite tuberculeuse scléreuse avec productions vé-
gétantes est relativement fréquente, de Tavis commun des
auteurs.
Nos malades sont tous des adultes. Ils sont âgés de vingt-
cinq à quarante ans pour la plupart.
Hbortadx, article Tumeur, io Dict, de méd. et chir. prat.
Mauruc, article Végétation, in ibidem.
MoLLiÈRE, article Papillome, in Dict. des se. méd.
Sechetron, Arch. méd.y 1886.
Besnier. Note ajoutée dans Kaposi, t. II.
NoTiN, Thèse Paris, 1886.
Onnkowsky, Organismes dans les néoplasmes populaires. Paris, 1886.
Majocci, article Tomasi crudeli, in Anat. path.j t. I, 82.
Cartaz, Luc, Arch. de laryng, et de rhinoL, t. II. 1889.
(I) Ajoutons qu'il existe outre cette variété de lésions une forme parti-
culière de phthisie larynjçée primitive, isolée pour la première fois par
MM. Gouguenheim et Tissier dans leur Traité. Plusieurs auteurs avaient
d'ailleurs publié déjà des faits isolés de même ordre. Ces petites tuméfac-
tions primitives présenteraient tous les caractères histologiques de la
tuberculose à différentes périodes de son évolution. C'est cette forme de
tuberculose laryngée qu'on appelle polypeuse ou végétante; d'autres au-
teurs disent : tumeurs tuberculeuses du larynx, phthisie laryngée pseudo-
polypeuse. Voir :
Ariza, La tisis laryngea (Anfiteatro anatomico espaîioly 1877, p. 149,
et 1878, p. 135). — La tuberculosis laryngea poliposa y végétante {Hesena
del 5» Ejereieto del Instituto de Urapeutica. Madrid, 1885, p. 365).
Isambert, Ann. des mal. de Voreille, II, p. 175.
Jou!<r NoLAND Mackeuzie, Tubercolar tumeurs of the windpipe {Arch.
ofmed. New York, VUI, n* 2, 1887).
ScuMiTZLBR, Wiener med. Presse, 8 avril 1883. Cas communiqué au
Congrès de Copenhague, août 1884.
Perct Kidd, Cas de végétation laryngée tuberculeuse primitive, in
Transactions de la Clinical Society. — Note on tuberculous lumours of
tbe larynx {St Bartholomew's hosp. rep., XXI, p. 37, 1885).
FOA, LUBLINSKI, SCHAEFFER, BOIfOME, DeUIO, HeRYNG, HuNTER, MaC-
xenzie, Heryng.
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514 GOUGUENHEIM ET GLOVER
L'alcoolisme en premier lieu, le sédentarisme et le dé-
faut d*hygiène constituent les causes occasionnelles géné-
rales du développement de la diathèse chez eux. Dans
quelques cas, la prédisposition héréditaire semble devoir
venir s'ajouter à ces causes déterminantes multiples de
tuberculose acquise.
Les causes déterminantes locales sont représentées par
des irritations laryngiennes dues souvent aux excès alcoo-
liques ou aux exigences de la profession, avons-nous dit.
Quelques malades, forgerons, boulangers, sont exposés à
des températures variant spontanément avec le déplacement,
avec la cessation ou la reprise du travail. D'autres, crieurs
de journaux, charretiers, etc., se trouvent dans la nécessité
de faire un usage immodéré de leur voix en criant à travers
les rues. Nous pensons que le passage d'une colonne d'air
dans le larynx, d'abord très chaude, puis tout à coup très
froide, vient influencer défavorablement la surface mu-
queuse, déjà malade par le fait de la tuberculose de nos
sujets. Nous avons la môme opinion on ce qui concerne les
individus qui font fonctionner outre mesure leur appareil
phonateur, mobihsant ainsi par des contractions brusques
et répétées la région aryténoïdienne et les cordes vocales
enflammées.
Tous nos malades sont atteints à un degré variable de
tuberculose pulmonaire, et les manifestations thoraciques
ont précédé d'un intervalle de temps plus ou moins long
les accidents inflammatoires du larynx. De plus, fait im-
portant à établir au sujet de l'évolution primordiale de l'élé-
ment tuberculeux dans le larynx, tous avaient déjà de la
laryngite quand sont survenus les troubles occasionnés
par la présence du tissu morbide proliférant.
Au début, la maladie n'offre à considérer que les signes
ordinaires d'une laryngite commençant : rougeur de la mu-
queuse, enrouement, dysphagie peu marquée.
L'enrouement devient, avec le temps, de la dysphonie ;
puis un jour, à la suite d'un événement sans importance,
comme le passage d'un milieu plus chaud dans un milieu
plus froid, à la suite d'un excès de boisson, la dysphonie
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 515
devient de TaphoDie, qui peut rester permanente. Les ma-
lades ont de la toux, de Texpectoration colorée ou non, de
la dyspbagie, qui est quelquefois assez intense et gênante
pour qu'ils n*hésitent plus à se faire soigner. Jusque-là, en
effet, ils s'inquiétaient peu de leur état ; plus tard, la diffi-
culté de la respiration apparaît et rend le sommeil plus dif-
difBcile ; c*est à ce moment que , par Texamen du tissu
morbide du larynx, on constate la présence du tissu patholo-
gique proliférant, sur Taspect duquel nous n'avons pas à
revenir.
L'évolution des accidents est lente. Ce n'est qu'après un
an ou deux de laryngite que ce tissu se prononce, amenant
les symptômes dont nous avons parlé plus haut.
La maladie présente des rémissions, et ces rémissions
peuvent même être assez prolongées pour que le malade,
bien qu'enroué, aphone et incommodé par un certain degi*é
de dysphagie, vive en une tranquillité parfaite avec un état
général assez bon, et ne ressemblant en rien par conséquent
à celui des tuberculeux cachectiques ordinaires.
Si la maladie est abandonnée à son évolution naturelle et
s'il y a prédominance évidente des accidents laryngés sur
les accidents thoraciques, le malade court le risque de
succomber à un accès de suffocation produit par la sté-
nose de la glotte et l'immobilisation mécanique des cordes
vocales. Les progrès d'une dysphagie prononcée, due à l'a-
ryténoîdité tuberculeuse végétante, peuvent aussi causer la
mort par l'affaiblissement graduel occasionné par la difRculté
d'alimentation.
Si, au contraire, la maladie, au lieu d'être abandonnée à
son évolution naturelle, est attaquée à temps par une« in-
tervention chirurgicale prudente, sa marche peut être en
quelque sorte enrayée, ou du moins l'issue malheureuse long-
temps retardée.
Avant d'étudier ce mode de traitement pour en retenir ce
qu'il offre de meilleur à mettre en pratique et d'exposer les
résultats qu'il nous a fournis, disons en terminant un mot
du diagnostic de la laryngite tuberculeuse à forme scléreuse
et végétante.
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516 GOUGUENHEIM ET GLOVER
n.
DiaffDostic.
Le diagnostic est facile quand les signes d'une laryngite
chronique scléreuse végétante que nous avons établis exis-
tent en même temps que ceux d'une tuberculose pulmo-
naire avérée.
Le diagnostic devient plus délicat à établir quand les
lésions pulmonaires commençant sont difficilement appré-
ciables, mais toutefois soupçonnées après un examen minu-
tieux du thorax. On devra recourir alors à Texamen bacté-
riologique des crachats et des mucosités recueillies sur la
muqueuse laryngée elle-même.
Si, dans un cas embarrassant, les indications d'une inter-
vention chirurgicale se posaient à l'esprit de l'observateur
par l'apparition de troulîles fonctionnels importants, respi-
ratoires surtout, il faudrait intervenir; l'opération serait, en
même temps qu'une intervention chirurgicale palliative, une
opération de diagnostic. Les produits extirpés durcis
seraient soumis aux réactions de Ziehl et de Ehrlich pour
Texamen bactériologique des coupes. Y a-t-il inconvénient
pour les malades à avoir subi cette extirpation ? Nous ne le
croyons pas. Existe-til des avantages à cette pratique? —
Quelques-uns peut-être, et que nous aurons l'occasion de
présenter.
Diagnostic différentiel. — Le diagnostic différentiel de
la laryngite tuberculeuse à forme scléreuse et végétante
nous paraît devoir être fait surtout avec quatre affections
du larynx : la laryngite chronique à papillomeSf la laryn-
gite chronique consécutive au catarrhe chronique rhino-
pharyngien, la laryngite syphilitique tertiaire, enfin le
cancer du larynx.
La laryngite chronique à papillomes, bien qu'on tende
aujourd'hui à ne plus regarder ceux-ci comme des tumeurs
épithéliales classées, mais bien comme simples lésions irri-
tatives infiammatoires, susceptibles de se développer sur toute
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 617
surface cutanée ou muqueuse irritée chroniquement , doit
être envisagée cependant sous ses différents types (Oer*
tel) (1).
n existe trois formes laryngoscopiques des papillomes
laryngiens d'après Oertel :
1^ La première forme, la moins caractéristique, est cons-
tituée par une tumeur rose ou rouge foncé, inégale, mame-
lonnée, siégeant sur le bord, la face antérieure, la commis-
sure antérieure des cordes vocales ; son volume varie
depuis celui d'une graine de chanvre jusqu'à celui d'un
haricot ; le polype peut être unique, mais il peut aussi y en
avoir plusieurs ; c'est même le cas le plus habituel ;
2® La deuxième forme se présente sous la forme de tu-
meurs grisâtres à texture papillaire nette ; il existe de
gros groupes de végétations entourés de groupes plus pe-
tits, le tout inséré sur les cordes vocales par une large
base;
d<^ Enfin, le pupillome se montre comme une tumeur en
grappe ou mûriforme ou en choux-fleur, remplissant plus ou
moins la cavité du larynx ; sa texture est encore franche-
ment papillaire, sa consistance molle. Ajoutons que tantôt
la surface du papillome a l'aspect muqueux, tantôt l'aspect
corné (Schwartz, Tb. Agrég.^ Paris, 1888).
La laryngite chronique à papillomes présente aux yeux
de l'observateur, sur un fond de muqueuse rosée, quel-
quefois légèrement épaissie, des saillies plus ou moins
nombreuses, arrondies, isolées ou réunies en groupes fram-
boises, de consistance assez ferme pour être enlevées par
les instruments sans altération de forme, disséminées sur
toute la surface de la cavité laryngienne, encombrant la
glotte, souvent au point d'occasionner des troubles vocaux
et respiratoires très prononcés. Les malades conservent
longtemps cet aspect avec une parfaite santé générale,
et ce n'est que plusieurs années après le début de la ma*
ladie que l'examen des poumons révèle une tuberculose
avérée. Sur trois malades, trois femmes de 30 à 45 ans,
(i) OiRTEL, Ueb«r Geschwnlste im Kehlkopf {Deutsches Archiv fur
kliniichmedixin, Baud XV, p. 344 et tuiv., 1875).
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518 GOUGUENHEIM ET GLOVER
que nous avons observées à la clinique de Lariboisière, où
elles viennent, depuis une à deux années, se faire enlever
des papillomes rougeâtres, récidivant sans cesse après
chaque opération, une seule , la première atteinte de laryn-
gite depuis six ans, présente à l'heure actuelle des signes
évidents de tuberculose pulmonaire. Les deux autres n*ont
encore rien du côté des poumons. La laryngite à papillomes
pourrait donc, jusqu'à un certain point, embarrasser Tob-
servateur au point de vue du diagnostic avec la laryngite
tuberculeuse à forme scléreuse et végétante, s'il n*avait pré-
sent à Tesprit, d'une part, cet aspect si particulier de la ré-
gion aryténoïdienne dans cette dernière affection où la mu-
queuse est irrégulière, anfractueuse, boursouflée, couverte
de saillies villeuses, friables, tapissées de mucosités, et où
Ton observe la coexistence presque constante d'une tuber-
culose pulmonaire précoce. Il y a entre ces deux affections
des différences évidentes, différences cliniques surtout ,
qui font de chacune d'elles une forme spéciale : 1<^ la laryn-
gite chronique à papillomes récidivants, généralement très
confluents, évoluant tardivement vers la tuberculose pul-
monaire (1); 2"* la laryngite tuberculeuse, à forme scléreuse
et végétante, coexistant presque toujours avec de la tuber-
culose pulmonaire. La première forme clinique ne peut être
confondue avec la seconde, celle qui nous occupe.
Nous avons observé souvent chez certains malades atteints
de rhino-pharyngite chronique des laryngites d'aspect abso-
lument comparable à celui sous lequel se présente la laryn-
gite tuberculeuse à forme scléreuse et végétante. On constate
quelquefois dans cette laryngite de malades atteints de
rhinO'pbaryngite chronique la même déformation de la
région aryténoïdienne, le même épaississement de la mu-
queuse à côté des lésions catarrhales du nez et du pharynx.
La laryngite de ces malades est-elle de même nature que la
rhino-pharyngite dont ils sont atteints et à laquelle elle
peut être consécutive? Gela est possible. Toutefois nous
(1) GooGUENHEiif , , Papillomes et tuberculoses du laryax , in Annale*
des maladies du larynx, du nez et des oreilles, n* 9, septembre 1889.
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 51§
penchons à croire que cette laryngite est de nature plus
grave. Si nous nous reportons à son aspect absolument
comparable à celui de la laryngite tuberculeuse sdéreuse
végétante et à sa marche, nous sommes tentés d'en faire une
laryngite tuberculeuse et de la traiter comme telle, tout en
soignant la rhino-pharyngite. Ces malades sont de ceux que
nous suivons avec attention, en raison du développement
possible et parallèle de tuberculose pulmonaire, en auscul-
tant fréquemment les poumons.
Une des malades de la clinique, une femme de 25 ans,
qui a été à ce sujet l'objet de notre observation, atteinte
depuis fort longtemps de rhino-pharyngite chronique, pré-
sente aujourd'hui des signes évidents de tuberculose pul-
monaire (voir, en outre, Observation 77, Delouvain).
La syphilis tertiaire et la tuberculose du larynx se pré-
sentent si souvent sous un aspect parfaitement semblable,
que rien n'est plus difficile que de se prononcer en faveur
de l'une ou de l'autre. Le traitement antisyphilitique même,
qui souvent aide considérablement à porter le diagnostic
de spécificité d'une lésion par son action sur elle, ne nous
semble pas avoir ici la même importance, car ce traite-
ment a peu de prise sur les formes de laryngites scléreuses
tertiaires.
Habituellement, dans la laryngite tertiaire, les lésions
sont plus étendues; elles envahissent presque toutes les
parties de l'organe, qui ne sont pas intéressées à un tel de-
gré dans les formes de tuberculose que nous étudions ;
l'épiglotte surtout est le plus souvent tellement atteinte
qu'il n'est pas toujours commode d'inspecter les autres par-
ties que l'on trouve couvertes de végétations, soit caduques,
soit persistantes, et, dans ce dernier cas, dures et d'un vo-
lume variable. Le traitement interne n'a plus de prise,
avons-nous dit, sur cet aspect, et alors le traitement chirur-
gical, que nous employons chez nos tuberculeux, peut s'ap-
pliquer chez eux de la même façon. La différence avec le
larynx de ces derniers est dans l'excessive irrégularité des
parties atteintes, qui sont sillonnées par des ravins plus
profonds. Chez les syphilitiques, on peut encore quelque-
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520 GOUGUENHEIM ET GLOVER
fois reconnaître Texistence de lésions caractéristiques des
régions supérieures, pharynx, naso-pharynx et nez, et, à
défaut de celles-ci, les cicatrices des lésions anciennes,
cicatrices qu'un œil exercé découvre aisément. Nous avons
eu Toccasion d'observer à la clinique plusieurs de ces cas,
et Tun de nous a pu extirper quelques-unes de ces tumeurs,
très dures, très anciennes, avec succès; enfin, il y a en ce
moment à la clinique de Lariboisière un malade atteint de
syphilome en nappe du voile du palais, de la luette et des
piliers, chez lequel existe à la paroi postérieure du larynx
une tuméfaction absolument semblable à celle que nous
avons décrite chez nos tuberculeux ; le malade, homme de
35 ans, est aphone ; il a eu la syphilis il y a quatre ans.
Si le diagnostic différentiel entre la laryngite syphilitique
scléreuse et à végétations et la laryngite tuberculeuse à
forme scléreuse et végétante est difficile et souvent pres-
que impossible, il n'en est pas de même du diagnostic dif-
férentiel entre cette dernière affection et le cancer du la-
rynx. Le cancer du larynx^ Tcpithélioma, ne peut en aucune
sorte être confondu avec les productions épithéliales .ac-
compagnant la tuberculose. Viendrait-on à le confondre au
début de la formation de la tumeur, que le seul moyen de
diagnostic à peu près précis étant Texamen microscopique
du point d'implantation, il faudrait se contenter d'attendre
et observer.
Le cancer se présente sous trois foimes anatomiques,
qui sont bien différentes d'aspect avec la variété tubercu-
leuse que nous étudions.
Le plus ordinairement, il est unilatéral, quelquefois bila-
téral; il se montre dans ces deux premières formes sous
l'aspect d'une tumeur massive, occupant dans certains cas
la moitié postérieure du lai^nx, englobant dans son corps
les aryténoïdes. La muqueuse est rouge sombre, ulcérée ou
non, arborisée de gros vaisseaux sanguins. Dans la troi-
sième forme, ou forme végétante, les cordes vocales sont
garnies de végétations, la région aryténoïdienne est encom-
brée par d'autres végétations saignantes, recouvertes d'un
mucus fétide, s'il y a ulcération. La salivation continuelle
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 581
et la toux opiniâtre, souvent accompagnée d'accès de suf-
focation alannants, Tabsence de lésions pulmonaires carac-
téristiques de la tuberculose, achèvent de dissiper les doutes.
Quant à Tadénopathie, on sait que si le cancer est intra-
laryngien, elle ne se montre pas pendant longtemps ; ce
n'est que beaucoup plus tard qu'apparaît ce signe pathogno-
monique.
m
Thérapeutique.
1® Indications dune intervention chirurgicale. — Les
indications de l'intervention se posent d'une façon plus ou
moins pressante devant trois phénomènes principaux :
La dyspnée et l'apnée, la dysphagie et Vaphonie,
Souvent ce n'est qu'au moment de l'apparition d'un de ces
trois symptômes que les malades viennent consulter et de-
mandent un soulagement immédiat.
La dyspnée est généralement légère, mais progressive.
Au bout d'un certain temps, elle est entrecoupée d'accès de
suffocation, qui peuvent se répéter, la nuit surtout, assez
souvent pour que l'on songe aussitôt à pratiquer la trachéo-
tomie; or, où conduit le plus ordinairement et souvent la
trachéotomie pratiquée chez un sujet tuberculeux des pou-
mons et du larynx? Certes, la respiration est restituée immé-
diatement ; mais il faut envisager l'importance des événe-
ments pathologiques, dont on éveille et active la production
par cette opération chez ces malades. Si le larynx scléreux
végétant n'est pas ulcéré, si d'autre part la tuberculose pul-
monaire est déjà bien établie, la trachéotomie, traitement
immédiat de l'asphyxie, pourrait engendrer plus tard des
complications : bronchites, broncho-pneumonie, par les con-
ditions respiratoires artificielles qu'elle crée. Ne serait-il
pas préférable, si cela est possible, alors que le larynx est
relativement en bon état, de recourir à une intervention
locale et tenter de supprimer la cause directe de l'asphyxie
par l'extirpation du tissu morbide proliférant, obstruant le
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522 GOUGUENHEIM ET GLOVER
larynx? Chez nos malades, nous n'avons pas élé acculés à
la trachéotomie et nous avons obvié à la dyspnée par plu-
sieurs opérations très bien tolérées.
La dyspbagiey chez tous nos malades, a paru, dès le début
même do Taffection, s'accentuer avec les progrès du mal.
Toujours elle affectait le moral de nos sujets. Gela n*a
rien de particulier, du reste, puisque dans tous les cas de
laryngite tubei*culeuse c*est le phénomène qui conduit
presque chaque jour le malade auprès de nous. Il vient
demander au moins le secours de Tanesthésie locale pour
qu'il lui soit possible d'avaler. Mais cette dysphagie chez un
malade, dont l'état général est encore bon, cette dysphagie,
qui chaque jour entrave l'alimentation et va bientôt débi-
liter l'organisme de l'individu, ne peut-elle être palliée, non
pas seulement dans ses manifestations douloureuses par des
anesthésiques locaux, mais aussi en abordant directement
avec l'instrument sa cause déterminante. Avant cela, et du
reste c'est ce que nous avons fait dans bien d'autres formes,
nous avons fait précéder toute intervention d'une applica-
tion plus ou moins prolongée de médicaments à la fois anes-
thésiques et antiseptiques, le menthol et la créosote par
exemple.
Est-il possible enfin d'obtenir un résultat par un traite-
ment chirurgical chez les malades qui, déjà atteints d'à-
phonie à une période assez rapprochée du début même de
l'affection, ont besoin de leur voix et demandent un soula-
gement immédiat ? Doit-on, pour une aphonie^ opérer un
larynx tuberculeux scléreux végétant? N'y a-t-il aucun in-
convénient à le faire, et la voix, après les extii»pations ré-
pétées du tissu proliférant, peut-elle reparaître assez pour
satisfaire le malade ?
Nos observations nous conduisent à admettre qu'il est
possible d'intervenir, en présence de ces trois phénomènes,
sans inconvénients sérieux et avec quelques avantages,
surtout quand la cause du symptôme est dans l'existence
d'une masse de tissu morbide s'enfonçant entre les lèvres
de la glotte peu altérées, et les empêchant de se mettre au
contact à l'insertion postérieure.
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 523
!<" Le traitement chirurgical de la laryngite tuberculeuse à
forme sdéreuse et végétante peut être assez bien réglé pour
que nous l'envisagions successivement dans ses différentes
phases.
a. — Pansements antiseptiques préalables de la cavité
laryngienne pendant plusieurs jours avant F intervention.
i. — Intervention chirurgicale. Manuel opératoire,
c. — Suites de f opération.
Le traitement comportera une série plus ou moins longue
d'interventions répétées, pour lesquelles il sera nécessaire
d'avoir de la patience. Ces opérations ne sont pas doulou-
reusesy puisqu'il est possible d'avoir recours à l'anesthésie
locale; mais il faut de la part du malade une parfaite soumis-
sion pour qu'il soit entrepris, sinon toujours avec succès, du
moins sans aucune suite grave.
a. — Pansements préalables du larynx. — On procède à
l'antisepsie préalable du larynx; ne vaut-il pas mieux dire
que c'est un franc nettoyage de la cavité laryngienne que
l'on cherche à obtenir? Nous supposons, en effet, que les
antiseptiques, quels qu'ils soient, introduits dans le larynx,
ne peuventavoirévidemmentqu'une action très localisée aux
points touchés par les topiques médicamenteux. La cavité la-
ryngienne est assez anfractueuse pour qu'il soit difficile d'at-
teindre la surface muqueuse dans ses différentes régions. De
plus, étant donnée la difficulté qu'il y aurait, ainsi qu'on a
pu rétablir par les nombreuses espèces de micro-organismes
qu'on y a découverts, à obtenir Tantisepsie même partielle
des voies digestives supérieures, il est logique d'admettre
que le larynx, qui a des rapports immédiats et si importants
avec les cavités bucco-pharyngiennes, doit en partager aussi
les caractères infectieux. — Cependant la méthode dont nous
avons fait usage, si toutefois l'antisepsie parfaite n'a pas été
obtenue, nous a donné de bons résultats.
Pendant huit à dix jours avant la première intervention,
nous pratiquions chez nos malades tous les deux jours, même
plus souvent, le matin à jeun, un pansement laryngien avec
la seringue de Beehag, contenant de la solution de menthol
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524. GOUGUENHEIM ET GLOVER
et de créosote dans l'huile (1). Les deux ou trois premiers
jours précédant immédiatement Topération, le pansement
a été fait chaque matin. Nous prenions soin de limiter chaque
fois autant que possible la projection du liquide médicamen>
teux à la région sus-glottique. Nous essayions d'éviter de
franchir avec le bec de Finstrument la fente glotlique. Le
pansement était fait avec douceur et rapidité. Nous obtenions
ainsi deux résultats très importants pour la suite. Tout d'a-
bord, les malades, traités avec prévenance, acceptaient vo-
lontiers la répétition de ces pansements laryngiens à la se-
ringue, beaucoup plus rédoutés qu'un pansement à l'éponge
montée ou au pinceau, chez un sujet disposé aux suffoca-
tions. De plus, en agissant avec douceur, nous nous tenions
en garde contre le plus léger traumatisme provoqué par le
choc de l'extrémité de la seringue contre dans la région ary-
ténoïdienne. Nous avions remarqué, en effet, chez les pre-
miers sujets traités, qu'un attouchement assez vif et répété
de cette région laryngée, chez un malade atteint d'aryténoî-
dite végétante, ne tardait pas à être suivi de tuméfaction
assez considérable pour accentuer un peu la dysphagie,
l'aphonie, même la dyspnée, et inquiéter le malade.
La première fois, le pansement n'était fait qu'avec moitié
du contenu de la seringue pleine. Nous recommandions au
malade, aussitôt après la projection du médicament, de res-
pirer largement, de façon à rétablir inmiédiatement le cours
naturel de la respiration. Du reste, après les premier et
deuxième pansements, le malade n'éprouvait aucune gêne.
Par ces précautions préalables, nous obtenions pour le
moment de l'opération une surface muqueuse lisse et unie
débarrassée.de mucosités, un peu plus rosée peut-être qu'au
début du traitement, mais sans phénomènes inflammatoires.
La première opération a toujours été pratiquée douze jours
(1) !• Huile d^amande douce iOO grammes.
Menthol 20 —
2« Huile d'amande douce 100
Créosote |o
Mêlez les deux solutions au bain-marie. La seringue contient 2 centi-
mètres cubes.
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 625
environ après le premier pansement à l'huile de menthol
créosotée, c'est-à-dire qne les malades subissaient sept à
huit pansements préalables.
b. Opération. — L'opération était pratiquée à jeun. Un
dernier pansement à Thuile de menlhoi créosotée était fait
dix minutes environ avant celle-ci. Puis on procédait à Ta-
nesthésie locale avec une solution forte de chlorhydrate de
cocaïue au 1/5. Le pharynx buccal était badigeonné avec la
solution anesthési(|ue à l'aide du pinceau de charpie. Le la-
rynx, et autant que possible la région arylénoïdienne était
louché avec le porte-éponge laryngien imbibé de la môme
solution. Les effets de Fanesthésie par la cocaïne dans les
cavités pharyngo-laryngées étaient nettement et rapidement
perçus par le malade. Le sujet était placé devant la lampe
de Drummondà éclairage oxyhydrique. Nous n'avons pas be-
soin de dire qu'il est, en effet, nécessaire de posséder un
brillant éclairage pour tenter ses sortes d'intervention; il
est important de bien suivre l'entrée et l'action de l'instru-
ment.
Le choix de l'instrument est important. Nous nous sommes
servis soit de la pince coupante, soit de l'emporte-pièce,
deux instruments que nous avions fait construire par Mathieu,
l'un sur le modèle de la pince de Mackenzie, l'autre sur
celui des emporte-pièces ordinaires et semblable à un ins-
trument dont le proft^sseur H. Krause, de Berlin, s'est servi
pour le cureltage du larynx et qu'il a appelé une double cu-
rette. Quand nous avons fait construire cet instrument, nous
ignorions l'existence de celui de Krause, qui nous a fait re-
marquer la similitude des deux appareils , à son dernier
voyage à Paris.
L'emporte-pièce laryngien est constitué par deux petites
cupules fenêtrées,ovalaires, montées par une de leurs extré-
mités sur une petite tige plate d'acier. Les deux tiges flé-
chies, chacune en sens contraire, sont enfermées comme
deux ressorts dans une autre tige creuse ou canule. Les
cupules fenôtrées seules se trouvent découvertes. Elles se
correspondent face à face par leur bord tranchant, s'écartaut
ANNALBS DBS MÀLADIBS DB l'cRBILLB BT DU LARYNX. — XVI. 37
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526 GOUGUENHEIM ET GLOVER
Tune de Tautre, quand les tiges pleines qui les supportent
sont poussées en dehors de la canule et se rapprochent pour
s'accoler Tune à l'autre dans le sens contraire. L'instru-
ment fabriqué chez Mathieu à Paris est à peine diflérent de
celui fabriqué tout d'abord à Berlin sur les indications de
Krnuse. Les cupules de Finstrument français se pénètrent
bord à bord, il en existe donc une plus petite que l'autre. Le
mordant est très net et l'action en profondeur très marquée.
On peut donc de la sorte extirper une notable rondelle de
tissus. Dans l'instrument allemand, les cupules agissent égale-
ment parle môme mécanisme. Le manche de l'mstrument est
disposé de façon à fournir le glissement nécessaire à Técarte-
ment ou au rapprochement des cupules. Le mouvement est
fourni par un système analogue à celui du manche de Stœrk
ou encore par un système à pédale. Le manche à pédale dont
nous donnons la reproduction est certainement prélérable.
Avec lui, la main est immobile, c'est un mouvement surplace
du pouce appuyant sur la pédale qui fournit le glissement.
Avec l'autre manche, la main tout entière bouge, et ce dépla-
cement peut nuire à la localisation de Taction.
Ce point d'exactitu le absolue dans Taction locale de l'em-
porte-pièce est, en effet, à rechercher, vu que le moindre
mouvement malheureux de la main, ou un mouvement du
patient, peut amener un accident regrettable. C'est du reste
ce qui rend l'intervention très délicate et nécessite une cer-
taine habileté.
La pince coupante présente de l'analogie avec la pince de
Morell Mackenzie, elle est un peu plus longue et beaucoup
plus lourde. A l'extrémité, se trouve une cuiller, dont L^s
bords sont très tranchants. Cette cuiller a une longueur de
plus de deux centimètres, de manière à bien pouvoir péné-
trer et se tenir dans la glotte. Les deux cuillers se juxtapo-
sent très exactement dans le rapprochement de leurs bords
qui sont très tranchants.
Quand les végétations à extirper étaient nettement pédi-
culisées, nous employions la pince coupante; quand ces vé-
gétations siégeaient à la glotte, nous nous en servions tou-
jours; mais quand les masses étaient épaisses, sessiles^
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LARYNGITE TUBELCULEUSE 527
allongées, nous donnions la préférence à Temporte-pièce,
dont Taction était beaucoup plus énergique et même quand
les tumeurs pédiculisées étaient trop dures, nous étions obli-
gés de remplacer la pince coupante par remporte-pièce. Après
Topération, habituellement d'une courte durée et supportée
sans la moindre difficulté, Thémorrhagie élait insignifiante et
s'arrêtait avec la plus grande facilité. Ces opérations étaient
susceptibles d'être renouvelées à des intervalles assez courts.
c. Soins consécutifs. — Après Tintervention, la région
opérée, facilement visible à cause de sa surface saignante,
était pansée à la poudre d'iodoforme au moyen d'un insuffla-
teur. Le soir du même jour, même pansement. Silence ab-
solu. Glace à sucer, boissons glacées.
Le lendemain et pendant trois jours, chaque matin, on
faisait un pansement à la seringue avec rhuile de menthol
créosotée, puis le malade restait en observation. Si une
seule séance opératoire n'était pas suffisante, l'extirpation
était reprise une seconde fois et ainsi trois et quatre fois, si
cela était nécessaire. Quand après une intervention, il se
produisait un peu de gonflement de la région opérée ou des
régions voisines, le malade était laissé au repos absolu avec
des inhalations antiseptiques. Enfin si la récidive avait ten-
dance à se produire, on remplaçait les pansements ordi-
naires par l'acide lactique.
Immédiatement après Topération, le malade ressentait une
modification des symptômes qui avaient nécessité l'mter-
vention.
C'est cette amélioration qui le décidait de suite à faire
preuve de la patience demandée, il réclamait spontanément
la continuation du traitement.
Observations.
Observation L — Laryngite tuberculeuse, sclérouse, végétante
(corde vocale droite). Aphonie, dyspnée, accès de suffocation.
Tuberculose pulmonaire. Opérations. Disparition de Paphonio
et de la dyspnée.
Beaum..., Auguste, 31 aus, forgeron, entre salle Lasèguoi
le 3 novembre 1889.
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628 GOUGUENHEIM ET GLOVER
Aatécédents héréditaires, — Père bien portant, 69 ans; mère
morte d'un cancer de rutéms, 49 ans. Une sœur morte à 24 ans
de péritonite puerpérale. Marié, deux enfants bien portants,
deux morts en bas fige d*affection de poitrine.
Antécédents personnels. — Pas de maladie antérieure. Début
de la maladie acluelie, il y a trois ans, par de la dysphonie
passagère et fréquente.
Le malade, forgeron de son métier, est habitué à vivre dans
un milieti où la température est très élevée, et s'expose, par
suite, en sortant de son atelier, à des variations brusques de
température. La dysphonie a toujours été plus marquée le
matin et au moment du passage d'une température élevée à une
température basse. Tousse parfois, crache. Dysphagie peu ac-
'centuée.
La santé du malade se maintient à peu près en bon état en
1887; mais dans les premiers mois de 1888, la dysphonie est
devenue de Taphonie complète; la respiration est parfois pé-
nible, et le malade ne peut plus se livrer facilement aux durs
efforts que nécessite son travail.
En janvier 1889, on lui ordonne de la créosote et des pilules
d*iodoforme; on ne traite pas spécialement le larynx. En juin
1889 se produisent, à différentes reprises, des accès de suffb-
cation, et la respiration reste difflciie. Amaigrissement lent,
perte graduelle des forces. Sensation de brûlures à Testomac,
pas de pyrosis. Tousse peu, le malin surtout.
7 novembre. — État actuel. — Sujet encore robuste, mais à
teint décoloré, joues amaigries et pommettes saillantes, scléro-
tiques bleuâtres et longs cils, ongles hippocratiques.
Examen laryngoscopique. — Aryténo-épiglottite bilatérale*
Épiglotle rouge sombre et un peu tuméfiée. Gordite. Sur le
milieu du bord libre de la corJe droite, en un point un peu plus
voisin de la commissure antérieure que de la postérieure, on
aperçoit une production végétante du volume d*un petit noyau
de cerise, à surface presque lisse, à forme rectangulaire, qui
atteint la paitie correspondante de la corde du côté opposé et
que l'on voit surtout dans toute son étendue au moment de
Tinspiration. La muqueuse trachéale ne présente rien dUmpor-
tant à signaler. (PI, /, fig. 1.)
Aphonie complète; respiration pénible sans cornage.
Poumons. — A la percussion, sous la clavicule droite et en
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 529
avant : submatité légère. A Tauscultation, respiration rude, sac-
cadée. Tousse peu et crache peu.
Cœur, rien d^anormaL
Langue un peu saburràle. appétit conservé, pas de dysphagie.
Traitement général. — Sirop dé bourgeons de sapin. Julep
diacode. Huile de foie de morue créosotée.
Traitement local, — Le malade sera opéré après pansements
antiseptiques préalables du larynx. Tous les deux jours seront
faits des pansements laryngiens au moyen de la seringue à bec
courbe avec la solution de menthol dans Thuile.
i6 novembre. — Les 9, 11, 12, 13, 14, 15 de ce mois, des
pansements laryngiens de menthol ont été faits.
Larynx, — Muqueuse laryngée lisse, sans aucune ulcération,
rosée et un peu moins enflammée que ces jours derniers.
Aphonie, dyspnée légère.
Première opération. — Dans la matinée, pansement au men-
thol. Ânesthésie locale : badigeonnage à plusieurs reprises à la
cocaïne au 1/10 de Tisthme du gosier avec le pinceau de charpie.
Attouchement du larynx avec le porte-éponge laryngien. Extir-
pation à la pince-coupante de la production végétante de la
corde droite. Le tibon enlevé est mis dans Talcool pour Texamen
microscopique.
AprèH Topcration, qui a lieu sans produire de suffocation, on
pratique insufflation d'iodoforme sur la plaie opératoire. Le
malade respire très aisément. L'examen au laryngoscope montre
réchancrure faite par Tinstrumenl.
18 novembre. — Dysphonie par instants. Aphonie le matin.
Larynx. — Tuméfaction de la muqueuse laryngée assez mar-
quée au niveau de la région aryténoïdienne et de la corde
droite, au point où a porté Tinstrument il y a deux jours. On
voit nettement l'échancrure opératoire sur le bord de la corde.
Tuméfaction considérable de la corde supérieure droite dont
l'aspect est irrégulier. Épiglottite. Aryténo-épiglottite. (PL /,
ûg. 2.)
Pansements à Thuile de menthol créosotée au moyen de la
seringue à bec courbe tous les deux jours.
21 novembre, — Respiration facile. La dysphonie existe tou-
jours, mais la voix est bien plus nette. Bon état général.
26 novembre, — Larynx, — La région aryténoïdienne paraît
beaucoup moins tuméfiée. I^ fausse corde droite, encore gon-
flée, cache en partie la corde inférieure du même côté, mais pas
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530 GOUGUENHEIM ET GLOVER
assez pour empêcher de voir une petite portion du tissu patho-
logique proliférant de cette corde, portion qui n'a pas été saisie
par l'iustrument. Cette portion, située tout à fait en avant, assez
près (ie la commissure autérioure, a proliféré, et il es^t néces-
saire d'intervenir à nouveau. L*épiglotte est encore un peu
rouge. {PL I, fig. 3.)
Seconde opération, — Pansemont laryngien à l'huile de men-
thol créosotée. Ânesthésie locale à la cocaïne. Extirpation de la
partie restante du tissu proliférant de la corde droite. Panse-
ment à l'iodoforme.
£9 novembre. — La voix devient presque claire par moments,
mais présente une. tonalité plus grave.
Larynx. — I^a muqueuse de la corde supérieure droite tumé-
fiée à nouveau, a toujours tendance à cacher la corde inférieure
du môme côté {PL /, %. 4).
7 décembre. — Larynx. — La corde droite est épaissie et un
peu tuméfiée, mais il n'y a pas de récidive. Fausse corde du
même côté à peine rouge et gonflée (PL /, %. 5). Voix à
timbre plus grave qu'auparavant.
Pas de dysphagie.
Pas de bruit laryngien pendant la respiration.
Le malade quitte l'hôpital.
Observation IL — Laryngite tuberculeuse, scléreuse, végétante
(corde vocale droite et région intor-aryténoîdienne). Ulcéra-
tion^ dyspnée, dysphagie. Tuberculose pulmonaire. Alcoo-
lisme, Opération^ cessation de la dyspnée. Dysphagie at-
ténuée.
Del..., Auguste, 36 ans, camionneur.
Antécédents héréditaires. — Père, 60 ans, bien portant;
mère, bO ans, bien portante.
Marié, un enfant, rien à noter du côté des collatéraux ou des
descendants au sujet de la tuberculose.
Antécédents personnels. — Excès alcooliques depuis Tâge de
49 ans; hygiène défectueuse; le malade travaille beaucoup et se
nourrit mal. Bonne panté habituelle jusqu'en 1879; a la fin de
cette année, pleurésie à droite, l^e malade entre pour celte ma-
ladie à l'hôpital Deaujou où il séjourne pendant quatre mois et
demi. Il n'a pas éié pratiqué de ponction thoracique. On a ap-
pliqué sur le côté droit de la poitrine plusieurs vésicatoires.
Depuis cette époque, le malade tousse chaque hiver. Jamais
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 531
d^hémoptysie. Léger degré d^amaigrissement depuis quatre à
cinq mois. Voix éruillëe depuis quatorze mois. Dysphagie avec
douleur plus prononcée du côlé droiL
État actuel, — Le 9 novembre 1887, il se présente pour la
première lois à la consultation de Laiiboisière : sujet amaigri.
Examen laryngoscopiquc. — Les aryténoïdes sont rouges,
mais peu tumélies. L*aryténoide droit est un peu déjeté ea
arrière. Replis aryléiio-épiglotliques tuméfiés des deux c6tës.
Les cordes vocales sout rosées uniformément, mais non défor-
mées. Sur la corde vocale droite, au voisinage de son point
d'insertion à Tapophyse vocale, il existe une saillie arrondie.
La région inler-aryiénoïdienne est tout entière occupée par
le boursouflement de la muqueuse, qui, à gauche, surmonte et
cache Tinsertion de la corde à l'apophyse, et, à droite, corres-
pond au plan de la glotte. Elle est donc plus saillunte à gauche
qu'à droite. Sa surface est unie; elle présente en son centre
une petite ulcération arrondie recouverte des mucosités blan-
châtres (PL 11^ Ug. i). Pas d'adénopalhie. Dyspnée et bruit
laryngien pendant la respiration; toutefois, pd^ de cornage.
Dysphonie.
Poumons, — A droite et en arrière, submatité à la partie
moyenne du thorax. Murmure vésiculaire affaibli. Tousse un
peu le matin. A gauche et en avant, mêmes signes et respiration
saccadée.
Du côté des voies digestives, il existait quelques troubles
qui sont actuellement très atténués. Digcsliou lente et difficile.
Appétit conservé. Pas de vomissement.
La dypphagie est assez vive et provoque une douleur un peu
plus prononcée à droite qu*à gauche, ce qui tient peut-être au
déplacement de Taryténoïde droit et à la gêne qu*il occasionne.
Rien aux annexes du tube digestif. Rien de spécial du côté
des autres organes.
Traitement, — Huile de foie de morue, vin créosote.
Vu la dyspnée qui existe, le malade sera pansé tous les deux
jours avec l'huile de menthol créosotée pour être opéré consé-
cutivement.
21 novembre, — Larynx, — Les pansements ont occasionné
une rougeur un peu plus marquée de la muqueuse laryngée.
Première opération. — Il a été fait, depuis le 9 novembre,
huit pansements laryngiens à Thuile do menthol créosotée.
Anesthésie laryngée pratiquée à F aide de la cocaïne au i/5.
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532 GOUGUENHEIM ET GLOVER
Extirpntion à remporte- pièce de la petite saillie pré-aryté-
noïdienne. Le débris assez dur est pi «ce dans l'alcool -pour
Texamen microscopique. Tout n'a pas été enlevé.
Pausement laryngien à riodoforme aussitôt après l'opération.
Chaque matin, il sera fait un pansement à la seringue avec
rhuile de menthol créosolée.
21 novembre, soir, — Pas de fièvre. Dy^phagie assez pro-
noncée durant toute la journée. Pansement laryngien de la région
aryléuoldienue à la poudre d'iodoforme.
S3 novembre. — Larynx. — Après la première tentative
opératoire, il s'est produit une tuméfaction plus prononcée de
la région aryténoidienne et de Tépiglotte. La muqueuse qui
recouvre le cartilage arylénoïde gauche est boursouflée et le
cartilage droit se trouve repouhsé vers la droite en dehors de
la ligne médiane. La petite saillie de la corde droite tend à
diminuer de volume (PL II, Gg, 2). Dyspnée, dysphagie.
26 novembre. — Larynx. — La région aryténoidienne a
presque complètement recouvré sa conformation régulière. La
muqueuse de la région inter-aryténoïdienne, qui présente en
avant un bord un peu irrégulier, est nettement visible et bien
moins tuméfiée. L'ulcération de sa surface a disparu (PL II,
ûg. 3). Bon état général du malade.
Deuxième opération faite avec les précautions ordinaires.
80 novembre. — La respiration est toujours bruyante. Il s'est
produit la nuit un accès de sulTocation. (Oxygène en inhala-
tions et application de ventouses sèches.)
Troisième opération. — Ablation presque totale du tissu pro-
liférant de la région arylénoïdienne.
8 décembre. — Larynx. — Tuméfaction et rougeur pro-
noncées de répiglotte, saillie du tubercule de Zermak. La
région aryténoidienne est élargie par le fait de Técartement
des deux aryténoîdes. On aperçoit entre ceux-ci ce qui reste du
tissu attaqué par Tinslrument. (PL II, fig. 4.)
Le soir, la dysphagie est assez marquée pour qu'on soit
obligé de faire avont les repas des badigeounages du pharynx
buccal avec la solution de cocaïne au 1/10.
9 décembre, — La respiration est beaucoup plus facile; la
dysphagie moins prononcée.
Larynx. — Diminution de la tuméfaction" et du gonflement.
Déformation de la région aryténoïdienne toujoui's un peu élargie.
(PL H, ûg. 5.)
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 583
i2 décembre. — La respiration est facile, moins bruyante
depuis ces derniers jours.
Le malade avale avec plus de facilité. La dysphonie persiste.
Larynx, — Régiou aryténo-épiglol tique toujours un peu rouge
et tuméfiée. La région arytéuoïdieune ne présente plus guère
qae deux points d'un aspect rugueux et irrégulier. Il existe au-
jourd'hui deux saillies très petites sur le bord de la corde
droile. (PL II, fig. 6.)
L*élat général du malade se maintieut assez bien.
Observation suivie jusqu*au moment de Tépidémiede grippe;
le malade évacué des salles pour faire place à ceux de Tépi-
demie, n'ia plus reparu.
Observation III. — Laryngite tuberculeuse, scléreuse^ végétante
{réfjion inter-aryténoïdienné). Aphonie , gêne légère de la res-
piration. Opérations, disparition de Faphonie, Tuberculoses
multiples : tuberculose pulmonaire, adénopatbies sous-maxil^
laires et cervicales tuberculeuses, synovite fongueuse des
gaines tendineuses des extenseurs de la main gauche.
Jeanne B..., 28 ans, se présente à la consultation externe dans
les premiers jours de novembre 1889.
Antécédents héréditaires. — Mère morte à 52 ans d'une
hernie étranglée. Père mort aliéné à Tasile de Ville-Evrard.
Deux sœui*8 bien portantes.
Antécédents personnels. — Malaises continuels depuis Ten-
fance sans maladie déterminée. Chloro-anémie, palpitations,
névralgies multiples.
La malade avoue ostensiblement des excès de tout genre.
Pendant les années 1886 et 1887, elle a subi de sérieuses priva-
tions, et, malgré tout, elle continuait à se surmener. Aucun
signe d^éthylisme.
En mars 1887, la malade s'aperçoit pour la première fois de
Tappariiion d'une rougeur et d'une tuméfaction au dos de la
muin gauche le long des gaines des extenseurs du médius et
de l'index. Une synovite fongueuse de ces gaines ne tnrde pas
à se déclHrer. Le 20 septembre, une opération est devenue né-
cessaire el l'on pratique un grattage à la Chanté dans le service
du professeur Trélat. Elle avait séjourné déjà dans ce service
en juillet pour une adéùopalhie cervicale et sous-maxilluire
gauche que l'on traita par des injections intra-ganglionnaires
d'éther iodoformé et qui guérit partiellement.
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634 GOUGUENHEIM ET GLOVER
Il y a quatre mois, il se produisit une période d'amaigrisse-
ment inquiétaate avec flèvie, le soir, sueurs, perte d^appétit.
Toux, expectorations abondantes. Mais un mieux sensible
s'elTtictua dans la suite, et aujourd'hui Tétat général est aNsez
satisfais-ant. L'appétit reparaît, la malade reprend des forces.
Elle vient nous consulter à rhôpilal pour son larynx.
Depuis quatre ans, la voix est éraillée, très enrouée parfois.
En 1887, au mois de mai, la voix a disparu, et la malade resta
ainsi aphone pendant trois mois.
Élat actuel, — 9 novembre, — Sujet un peu pâle et physio-
nomie fatiguée; pas d'amaigrissement très marqué. La plaie
opératoire de la main gauche est presque totalement cica-
tris(^e; toutefois, il existe en avant, près de la tète du troisième
métacarpien, une petite zone tégumentaire rouge et un peu
doulouieune. Les adénites cervicales ont tendance à se repro-
duire depuis deux semaines. Aujourd'hui la tuméfaction gan-
glionnaire est assez prononcée.
L^aphonie est complète depuis un mois.
Cette situation incommode beaucoup la malade, qui, employée
dans le commerce, a dû quitter ses occupations parce qu'elle
ne pouvait plus causer.
Poumons. — Submatilé en haut, en arrière et à gauche. Cra-
quements secs. Métrite depuis cinq mois.
Rien de spécial du côté des autres organes.
Traitement général. — Huile de foie de morue, vin créosote.
2ï novembre, — Examen larynfjoscopique, — Aryténo-épi-
glottite absez marquée. La muqueuse des aryténoïdes e^i parti-
culièrement écarlate, sans pour cela être très gonflée. La région
aryténoï<lienne e»t occupée par une grosse production végétante
à surface irrégulière. Le tissu morbide est divisé dans sa masse
du côté de la fente glottique et un peu à gauche par une fissure
profonde, qui s*élurgit et se rétrécit alteroativement pendant la
phonation. Le tissu pathologique proliférant occupe un plan
susjacent à celui des cordes et ne paraît pas présenter de point
d^implanlation au niveau du plan glottique, ni dans la régioa
inter-aryténoïdienne sous- glottique.
Rougeur de la partie moyenne de la corde vocale gauche.
(PI, ///, %. /.)
Aphonie complète. Dysphagie à peine marquée. Gène légère
de la respiration.
La malade subira, sur sa demande, des ablations partielles,
après pansements antiseptiques préalables du larynx.
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 586
Traitement local. — Pansement du larynx à Thuile de menthol
créosotée à l'aide de la seringue (contenance : 2 centimètres
cubes) ; d'abord une demi-seringue, puis ensuite une seringue
pleine tous les deux jours.
8 décembre. — L'aphonie persiste. Sept pansements ont été
faits depuis le 21 novembre. La dysphagie est un peu plus pro-
noncée depuis trois jours. La respiration est toujours gênée.
Larynx. — La région aryténoïdienne paraît plus tuméfiée.
Une petite production saillante est apparue sur l'extrémité pos-
térieure de la corde vocale gauche. Rougeur diffuse des deux
cordes. {PL III, fig. 2,)
4 décembre. — Première opération. — Au moyen de rem-
porte-pièce.
5 décembre. — Dysphonie le matin. Aphonie de nouveau le
.soir. Pas de dysphagie. Respiration améliorée.
Larynx. — Le tissu pathologique proliférant est réduit pres-
qucfà moitié de son volume. La petite saillie observée sur la corde
gauche au voisinage de la commissure postérieure a disparu.
Gordite bilatérale, moins prononcée à droite {PL III, %• ^)*
Pansement à Thuile de menthol créosotée, quotidien pendant
cinq jours. ^
i5 décembre, — Deuxième opération.
iô décembre. — Le soir, la malade a pu parler, la voix a un
timbre plus grave qu'avant les accidents de la phonation.
17 décembre. — Larynx. — Érosion vasculaire assez étendue
sur la bande venlriculaire gauche. Aryténo-épiglottile, rou-
geur moindre des cordes vocales, dont les bords sont cepen-
dant tuméflés. IjSl région aryténoïdienne est presque totalement
désencombrée. Le jeu de la glotte a lieu librement. (PL III ,
ng. 4.)
Pansements de la région aryténoïdienne A l'acide lactique.
L'aphonie a disparu, mais la voix reste en dysphonie et à timbre
grave.
8î décembre. — La mahde quitte l'hôpital et doit revenir se
faire examiner à la consultation.
10 Janvier 1890. — Larynx. — Tuméfaction à peinB marquée
de la région aryténo-épiglottique, voix à timbre grave. Mu-
queuse inter-arylénoïdienne un peu bourgeonnante {PL ///,
fjg, 5.) Pansement laryngien à l'acide lactique. L*état général
est bon.
iO mars, — Nous avons pris des nouvelles de notre malade.
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536 GOUGUENHEIM ET Gr.OVER
qui est dans le môme état au point de vue laryngien. Elle
parle, mais le timbre de la voix est grave. Examen laryngés-
copique non pratiqué.
Depuis, nous avons eu occasion d'avoir de ses nouvelles,
mais l'exameu laryngoscopique n'a plus été pratiqué.
Observation IV. — Laryngite tuberculeuse^ scJéreuse et vil-
leuse. Dysphagie prononcée. Aphonie^ gêne de la respiration.
Tuberculose pulmonaire. Catarrhe chronique et rhino-pharyn-
gien. Ozène. Alcoolisme, Opération^ disparition des ac-
cidents,
' Delouv..., Eugène, 47 ans, entre salle Lasègue le ^ octo-
bre 1889, après s'être fait traiter à la consultation externe pen-
dant trois semaines.
Rien de spécial à noter du côte des antécédents héréditaires.
Antécédents personnels. — Bonne santé habituelle; pas de
maladie antérieure, excès alcooliques depuis cinq ans (vin).
Rêves, cauche nars, pituites le matin au lever, tremblement des
mains et mobilité excessive de la face. /
iO septembre. — A cette époque, le malade se présente pour
la première fois à la consultation externe. Amaigrissement de-
puis trois mois, sueurs nocturnes, tousse surtout le matin.
Dysphagie prononcée, diminution de Tappétit.
Larynx. — Rougeur diffuse de la muqueuse laryngée. Région
arytéuoïdienne et replis tuméfiés. La région aryténoîdienne est
occupée sur la ligne médiane par une prolifération villeuse de
la muqueuse au niveau de la glotte. Les villosités sont assez
allongées, mobiles, très molles et accumulent en ce point les
mucosités {PI. /V, %, /). Dysphonie.
Pansements laryngiens au chlorure de zinc.
Poumons. — Submalité sous la clavicule droite et craque-
ments humides. Respiration forte et saccadée.
Nez, — Rougeur intense de la muqueuse pituitaire, qui est
recouverte des muco-pus visqueux, fétide et abondant. Hyper-
trophie de la muqueuse du cornet droit, qui déborde sou bord
libre et où on la mobilise facilement avec le stylet.
Pharynx buccal. — Rouge et recouvert quant à sa paroi pos-
térieure par les muco-pus s'écoulant des arrières-cavités na-
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 5.Î7
Baies. Irrigations nasales chaque jour au moyen de l'appareil à
siphon avec la solution suivante tiède :
Gréoline: X gouttes.
Eau légèrement salée 1 litre.
Un demi-litre pour une iiTigation.
25 octobre, — Les pansements laryngiens à la solution de
chlorure de zinc sont remplacés par des pansements à l'acide
lactique (solution :)
7 novembre, — Depuis quelques jours, aphonie complète.
Gène de la respiration. Dysphagie toujours prononcée, sali-
vation.
Larynx, — Région aryténoïdienne et replis aryténo-épiglot-
tiques plus tuméfiés qu*à l'examen du 10 septembre. La région
Interne-aryténoïdienne paraît plus tuméûée ; vascularisation des
cordes. {PL IV, fig, 2,)
Vu Tabsence de résultat fourni par l'emploi du chlorure de
zinc et de l'acide lactique chez ce malade et Tapparition d'acci-
dents légers parus récemment, on décide qu'il sera opéré après
antisepsie préalable du larynx. Chaque jour : pansement laryn-
gien à rhuile de menthol créosotée.
Poumons, — État stationnaire.
L'état général se maintient assez bon.
19 novembre, — Larynx. — l^a tuméfaction des régions pos-
térieures du larynx est moindre, mais la rougeur toojom*s vive .
Gordile bilatérale (PL IV, fig. 3,) Dysphasie.
28 novembre.
Opération, — I^s pansements à l'huile de menthol créosotée
ont été faits depuis le 7 novembre. Anesthésie locale à la co-
caïne au 1/5. Tentative d'ablation à la pince du tissu morbide.
Le tissu, très friable, ne peut être saisi en totalité; il est
extirpé par débris à deux reprises différentes dans la même et
unique séance. L'emploi de la curette ne paraît pas utile après
l'examen laryngoscopique post-opératoire. Le résultat obtenu
avec la pince semble suffisant. Après Fopération, pansement
local à l'iodoforme avec Tinsufllateur. Le soir, même pansement.
24 novembre, — Larynx. — Le lendemain de l'intervention
avec les instruments, la muqueuse de la région arylénoidienne
et des replis ary-épiglottiques est un peu plus tuméfiée {PL IV^
ûg, 4), L'uphoiiie persiste.
40 décembre, — La voix^ en dysphonie ces jours derniers, a
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588 GOUGUENHEIM ET GLOVER
reparu depuis hier. La dysphagie est très atténuée et la res-
piration plus libre.
Le malade continuera à venir à la consultation se faire
examiner.
EXPLICATION DES PLANCHES.
Planche I.
Le pointillé indique le tracé normal de Timage schématique du larynx
observée sur le miroir laryngien. Les lignes pleines et les ombres dé-
terminent les déformations pathologiques.
Fig. 1. — Obs. I. Beaum.). Résultat de rezamen laryngoscopique du
7 novembre 1889.
Fig. 2. — 18 novembre.
Fig. 3. — 26 novembre.
Fig. 4. — 29 novembre.
Fig. 5. — 7 décembre.
Fig. 6. — 1. — Repli glosso-épiglottique médian.
2. 2. — Repli glosso-épiglottique latéral.
3. — Epigloit-.
4. — Tubercule de Gzermak.
5. — Corde voc«lt* inférieure.
6. — Corde voca'e supérieure (fausse corde, bande ventriculaire).
7. — Insertion des cordes vocales à Tapophyse vocale de 1 ary te-
ooïde.
8. — Espaces glottiques.
9. — Repli aryiéiio-épiglottiqae.
10. 10. — Cartilages de Wrisbcrg et de Santorini surmontant les car-
tilages arvténoïdus.
11. — Commissure postérieure.
12. — Gouttière pharyngo-laryngée.
Planche II.
Fig. 1. — Obt. 11. Del.). 9 novembre 1889.
Fig. 2.-23 novembre.
Fig. 3. — 26 novembre.
Fig. 4. — 3 décembre.
Fig, 5.-9 décembre .
Fig. 6.
Planche ni.
Fip. 1. — {Obi. m. — Bass.) 21 novembre 1889.
Ftg. 2. — 3 décembre.
Fig. 3.-5 décembre.
Fig. 4. — 17 décembre.
Fig. 6. — 10 janvier 1890.
Fig. 6.
Planche IV.
Fia. 1. — (Obt. IV. Delouv.) 10 septembre 1889.
Ftg. 2. — 7 novembre.
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LARYNGITE TUBERCULEUSE 5^9
Fig. 3. — 19 novembre.
Fig, 4. — 24 novembre.
Fig, 6.
Fig. 6.
Planche V.
Fig. 1. —(Pièce de TObs. IL Del.). — (Oculaire 1, objectif A. Vérick.).
Foyers tuberculeux ea voie d'évolution.
1. — Granulations tubercnlousos.
2. — Coucbe cornée d*élémeuts épiibéliaux plats et tassés.
Fig. 2. — Pièce de l'Obs. 11. Del.). — Ocul. 1, obj. t. Vérick.). Petite
ma!ise conjonclivo-seléreuse ayant proliforé sous forme do chainpij^nou.
gknipe cotiiprenant le point de cuntinuité avec la muqueuse laryu^^ée).
n ne trouva piis dans ceito pièce de foyer tuberculeux.
1. — Gouche cornée épaisse et dense d'éléments épithéliaux plats et
tassés.
2. — Zone de papilles hypertrophiées.
3. — • Réticulum ronjoiiclivu-sclereuse très yasculaire.
4. — Point do cuntinuilé avec la muqueuse laryngée.
Fig. 3. — (Pièce de TObs. 1. Beauui.). — [Ocul. 1, obj. 2. Vérick.),
Figure topMgraphique, dessinée à faible grossissement et donnaat l'aspect
sous lequel se présente une masse arboresccuie papilloniatcusd de tissu
proliférant de la laryngite tuberculeuse sclèreuse vegciaute. (Coupe com-
prenant le point de continuité avec la muqueuse laryngée).
1. — Couche cornée d'clémenis èpithcliaux plats et tassés.
2. — Zone de pipilles hypertrophiées.
3. — Réticulum conjouctivo-vasculaire central.
4. — Point de continuité avec la muqueuse laryngée (implantation).
Fig. 4. — P'ipilles hypertrophiées, dessinées d'après la coupe {fig. 2) A
un fort grossissement. {Ocul. 1, obj. 6. Vérick.).
1. — Couche cornée soperticicUe.
2. — Cellules tassées et aplaties.
3. — Papille de moyenne dimension hyp<»rtrophiée.
4. — Base d'une autre papille hypertrophiée et de plus grande dimen-
sion.
5. — Tissu conjonotivo-vasciilaire central.
Fig. 5. — (Pièce de l'Obs. 111. Basse.). — {Ocul. 1, obj. 2. Vérick.).
Petite végétation dont il ne reste plus que U coque scléro-papillaire, le
centre étant évidé parla Gazéification tubeiculeuso.
Fig. 6. — (Pièce de 1 Obs. 111. Basse.). — [Ocul. 1, obj, 4. Vérick.). In-
filtration tuberculeuse.
Nous devons remercier ici M. le D' Toupet, secrétaire de
la Société anatomique, qui a bien voulu nous guider de ses
précieux conseils dans ce travail pour la partie anatomo-
pathologique.
Au moment de mettre sons 'presse, n'ayant pas reçu de la
maison Mathieu les clichés des instruments, nous avons dû
passer outre ; nous les publierons dans un numéro ultérieur.
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PLANCHE I
Fig. 4
Fig 2.
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INJECTIONS TRACHÉALES 645
II
POSSIBILITÉ DES INJECTIONS TRACHÉALES CHEZ
L'HOMME COMME VOIE D'INTRODUCTION DES
MÉDICAMENTS (1).
Par le D' RICARDO BOTEY, de Barcelone.
La médecine vétérinaire moderne semble aujourd'hui
s'occuper sérieusement, dans quelques villes de l'étranger
surtout, des injections trachéales en les considérant comme
un moyen de premier ordre pour introduire dans Torga-
nisme des animaux domestiques les différents médicaments
de la thérapeutique. Voilà pourquoi il me semble opportun
de dire quelques mots sur la possibilité de pratiquer aussi
ces injections sur l'homme, bien que malheureusement nos
faibles arguments ne puissent, quant à présent, se fonder
que sur un très petit nombre d'expériences et que nous
dussions faire venir trop en aide l'analogie biologique à
l'appui de ces idées.
On lit dans le vieil ouvrage de Gohier (2) que deux élèves
de récole vétérinaire de Lyon, imaginèrent de tuer un vieux
cheval destiné aux expériences, en lui injectant de l'eau
avec une seringue par une ouverture faite à la trachée ; et
ils durent, à leur grande surprise, lui introduire rien moins
que trente-deux litres d'eau avant de le voir s'abattre. Ce
fait excessivement intéressant et qui semble paradoxal, a
passé presque inaperçu, et malgré les travaux postérieurs
de Lelong, Delafond et Levi, personne ne s'est avisé d'en
faire quelques utiles applications sur l'homme. Ceci est
d'autant plus rare qu'il est démontré aujourd'hui que lo
muqueuse respiratoire est celle qui se prête le mieux aux
(1) Lu À rAcadémie des sciences par M. le professeur Bouchard & la
séance du 2L juillet 1890.
(2) Gohier. — Mémoires et observations sur la chirurg e et la méde-
cine vétérinaires^ tome II, p. 419. Lyon, 1816.
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546 RICARDO BOTEY
échanges de Tabsorption, non seulement des g^flz comme
on le sait, mais aussi des liquides^ comme le prouve le fait
de Bichat (1) arrivé à l'Hôtel-Dieu, où Tinterne de service
introduisit chez un malade la sonde œsophagienne dans la
trachée au lieu de la mettre dans Testomac, et lui injecta
par conséquent dans les bronches du bouillon en assez
grande quantité sans qu'il en résultât aucun accident grave,
car le liquide fut rapidement absorbé.
Cette exceptionnelle aptitude pour l'absorption des liqui-
des par les bronches et par les vésicules pulmonaires,
absorption d'une rapidité bien supérieure à celle de la
muqueuse digestive, est due d'après Collin :
i*" A Timmense extension de la muqueuse respiratoire ;
2"* Au peu d'épaisseur de cette membrane, dont le réseau
capillaire est très superficiel ;
3^ A la disposition de Tépithélium , qui est réduit aux
petites bronches à une seule couche de cellules cylin-
driques, et sur les vésicules pulmonaires à une très mince
et unique couche de cellules plates;
i"" A rimpulsion du cœur et à Tinspiration qui entraîne
d'un seul coup les gaz, les vapeurs et les liquides, qui sont
absorbés par les nombreuses ramifications vasculaires qu^
entourent les vésicules et les bronches terminales.
L'absorption des liquides, bien qu'elle ne se fasse pas à
l'état normal par la muqueuse respiratoire, ne laisse pas
que de se vérifier avec une étonnante activité, activité bien
plus grande, comme nous l'avons affirmé plus haut, que celle
de la voie digestive, et plus grande aussi que celle de la
voie hypodermique.
D'autre part, jusqu'à ces derniers temps, on a cru que
tout corps étranger introduit dans les voies repiratoires
devait nécessairement provoquer une action réflexe très
violente, en raison de la soi-disant extrême sensibilité de la
muqueuse respiratoire. Erreur, que les expériences physio-
logiques modernes ont dissipée au grand étonnement do
quelques-uns, car la sensibilité de la muqueuse des voies
(i) BicHÀT. — Œuvres complètes chirurgicales, tome II, p. 266.
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INJECTIONS TRACHÉALES 547
aériennes est t2*ès obtuse^ très émoussée^ à Texception du
larynx et du pharynx.
Enfin nous empruntons au savant ouvrage sur Tantisepsie
du professeur Bouchard, de Paris, les pages suivantes, qui
montrent que Tauteur avait approfondi cet intéressant sujet
au point de vue de ia thérapeutique.
« On pourrait songer à employer, pour faire l'antisepsie
flc des bronches et du poumon, des solutions qu'on verserait
« directement dans les bronches par une piqûre de la tra-
« chée, au lieu de les y faire arriver par pulvérisation : on
« réaliserait une espèce de noyade antiseptique du pou-
« mon. Cette méthode n'est pas nouvelle. On savait depuis
« longtemps qu'un litre de bouillon destiné à l'estomac a
<r pu être, par une maladresse opératoire, injecté sans dom-
« mage dans le poumon do Thomme. Gohier, Colin, Sega-
« las, Jousset de Belleyme ont utilisé cette tolérance des
« bronches et du poumon pour introduire des médicaments
« par cette voie. C'est ainsi que, dans la fièvre pernicieuse,
« on a injecté par une piqûre de la trachée une solution de
« sulfate de quinine. Cl. Bernard a dit à ce sujet : c Ce
« qu'il nous importe surtout de déterminer, c'est moins la
« quantité du liquide absorbé que la rapidité avec laquelle
< se produit cette absorption ]> ; et plus loin il ajoute : « La
« substance tombe goutte à goutte dans la trachée, sans
« amener le moindre accident, la moindre réaction, aucun
« effort de toux. On sait, en effet, que la trachée, au-des-
ff sous du larynx, est fort peu sensible. » C'est sans doute
a en s'inspirant de ces paroles de Bernard que M. Bergeon
« a proposé au Congrès de Rouen Tadoption de ce mode
a d'administration des médicaments. Sa proposition, qui a
« trouvé peu d'écho en France, semble reprendre faveur
« en Allemagne.
« On sait depuis longtemps qu'on peut sans grand dan-
€ ger, pourvu qu'on le fasse avec une lenteur siiffisante,
« introduire dans la trachée des quantités fabuleuses d'eau ;
« on peut, pour ainsi dire, verser toiyours, sans emplir
« jamais, tant la surface des alvéoles pulmonaires absorbe
« activement.
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548 RICARDO BOTEY
« Si on pouvait opérer de même avec des liquides anli-
« septiques, on aurait cet avantage évident de faire arriver
<( ceux-ci en tous les points du poumon, au fond des plus
c Unes ramiflcations bronchiques et dans (ous les alvéoles
« respiratoires. Il reste à trouver un liquide qui ne soit pas
« irritant, et qui soit antiseptique à la dose où on pourrait
« rintroduire sans risquer Tintoxication. Malheureusement
€ on n*a essayé ni les doses d'antiseptiques qu*on peut in-
« trodiiire, ni les degrés de dilution qu'il faudrait choisir.
< Les études expérimentales préalables sont vraiment
« trop insuffisantes pour qu*on puisse se permettre d'ap-
« pliquer cette méthode à Thomme. La méthode, en tout
« cas, ne doit pas être rejetée a priori. Elle mérite un plus
«t ample examen ; il y a apparence que ces balnéations in-
« térieures du poumon, faites avec un liquide bien choisi,
« pourraient être utiles dans certaines bronchites, peut-être
« dans la tuberculose, peut-être surtout dans la pneumonie.
c J'ai entrepris sur le lapin quelques expériences qui me
« semblent légitimer ces espérances. Pour peu qu'on la
« fasse pénétreElentement,rinjeclion aqueuse intratrachéale
« est très bien supportée. Ce qui revient à dire que la vi-
ce tesse de l'injection doit être égale à la vitesse de l'absorp-
« tion par la surface pulmonaire. Si l'on injecte en vingt-
e quatre minutes, par kilogramme d'animal, 30 centimètres
« cubes d*eau additionnée de chlorure de sodium dans la
« proportion de 7 pour 1,000, l'animal meurt en convulsions
« avec des râles crépitants abondants dans les parties dé-
« clives ; à l'ouverture on voit sortir de la trachée un li-
« quide spumeux et sanguinolent et l'on constate un œdème
« pulmonaire avec ecchymoses sous-pleurales.
« Si, par kilogramme d'animal, on injecte en vingt-quatre
« minutes 15 centimètres cubes du même liquide, l'animal a
« seulement vers la lin de l'expérience une légère accélération
« de la respiration avec des râles crépitants dans les parties
« déclives.
ff La vitesse qui me parait ne pas devoir être dépassée
« dans l'expérimentation physiologique est de 10 centi-
« mètres cubes par kilogramme et [par heure. Ce ne serait
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INJECTIONS TRACHÉALES 549
« pour rhommo que 600 grammes en une heure. On voit
€ que, malgré les assertions opposées, Tinjection aqueuse
c par les bronches chez les cholériques ne pourrait pas se
« faire avec la même rapidité ni la même abondance que
c les injections intra -veineuses.
c Chose remarquable, le poumon, par sa vaste surface,
ff semble capable d'absorber autant, mais non plus que les
t reins sont capables d'éliminer. Le lapin, nourri exclusive
« ment avec du lait, arrive parfois à éliminer 10 centi-
« mètres cubes d'urine par kilogramme et par heure.
« Comme liquide antiseptique, j*ai injecté dans la trachée
c du lapin l'eau aolée naphtolée, 7 grammes de sel et
€ 0 gr. 20 de naphtol par litre. Un tel liquide ne provoque
t ni toux, ni douleur, ni irritation bronchique ou puhno-
« naire, ni phénomènes généraux toxiques. Quant la mé-
« thode sera mieux assise expérimentalement, elle pourra,
« je pense, être em|)loyée chez Tliomme, et rendrait pro-
« bablement des services dans la bronchite diphthérique du
c croup. *
En partant de ces idées, nous fimes quelques expériences
sur des lapins. Nous choisîmes les plus gros animaux
adultes de cette espèce que nous pûmes trouver et nous en
primes un du poids de 1,932 grammes. Incision de 3 cen-
timètres le long de la partie antérieure du o^u^ jusqu'à la
trachée. Séparation des tissus avec des crochets mous.
Injection trachéale avec do l'eau distillée à la dose de
un gramme, en traversant la paroi antérieure de ce tube
(frès grêle chez ces rongeurs) avec la canule d'une serin-
gue de Pravaz. Le lapin, après cette injection, court, et
nous avons de la peine à le rattraper. Injection nouvelle
de 2 grammes d'eau distillée, on prenant la précaution de
faire sortir le liquide goutte à goutte. Pas de toux, quelques
symptômes passagers d'asphyxie, le lapin reste peu hébété;
nous pratiquons sur-le-champ la respiration artificielle : au
bout de cinq minutes, l'animal est complètement remis. Nous
suturons la plaie, et le jour suivant nous observons que le
lapin mange bien et parait en bonne santé, nous le sacrifions
par section du bulbe, et l'autopsie ne nous fait voir rien
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550 RICARDO BOTEY
absolument d anormal dans les bronches ni dans les pou-
mons de ranimai.
J'iïyecte un deuxième lapin à peu près de la même taille
et du même âge, trois seringues de Pravaz, Tune derrière
l'autre (3 grammes d*eau distillée dans la trachée en procé-
dant de la même manière ; il survient une asphyxie plus
accentuée que chez l'autre animal, mais malgré tout, la res-
piration artificielle le temet sur ses pieds de nouveau. L'au-
topsie, pratiquée au bout de quarante-huit heures, démontre
aussi qu'il n'y a rien d'anormal dans les bronches ni dans
les poumons.
Chez un troisième lapin, un peu plus petit, nous injectons
coup sur coup quatre seringues d'eau distillée par la tra-
chée ; il tombe raide mort au bout de quelques minutes, car
la respiration artificielle n'a pu lui sauver la vie. Je pratique
immédiatement l'autopsie; je trouve les poumons lourds,
œdémateux, congestionnés et les bronches remplies d'écume
sanguinolente.
Enfin j'injecte, sur un quatrième lapin, neuf jours de
suite, un gramme et demi d'eau distillée par la trachée,
sans que l'animal cesse de manger et de courir dans sa
cagç. Je le sacrifie au bout de ce laps de temps et je ne
trouve rien dans ses poumons.
Arriverait-il la même chose en injectant avec précaution
des liquides médicamenteux irritants? Voici ce que nous
pûmes seulement faire sur trois autres lapins de grande
taille dont nous disposions.
Sur un premier lapin nous injectâmes , toujours de la
même manière, un demi-gramme d'une solution de nitrate
d'argent ou 1/2 0/0, en tâchant plus que jamais que le li-
quide tombât goutte à goutte dans l'intérieur du petit tube
trachéal. L'animal éprouvait pendant quelques minutes un
peu d*anxiété, mais bientôt, au bout de deux heures, il se
trouvait comme si de rien n'était. Je le sacrifie par section
du bulbe, au bout de quarante heures. Rien dans les pou-
mons; les bronches et la trachée ont seulement quelques
petites taches et traînées ça et là d'une couleur blanc sale et
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INJECTIONS TRACHÉALES 551
répithélium paraît, à la loupe, quelque peu détaché dans
quelques endroits.
Chez un autre lapin de grande taille aussi, nous injec-
tâmes un demi-gramme d'une solution de bichromate de
potasse au 1/2 0/0, et comme personne n'ignore qu'une
solution de ce sel à 1 0/0 est caustique, nous fûmes fort
étonné que le lapin la supportât. Son autopsie, faite au
bout de quarante-huit heures, nous démontra que toute la
muqueuse respiratoire était normale en apparence, au lieu
de la trouver très enflammée, comme nous nous y atten-
dions.
Enfin, sur un troisième lapin, nous introduisîmes dans
l'œsophage, avec une canule mousse, un gramme de cette
solution de bichromate. Il perdit l'appétit, resta pendant deux
jours blotti dans un coin de sa cage, et l'autopsie nous dé-
montra que son estomac était fortement congestionné,
enflammé, de même qu'une partie de l'œsophage ; il serait
mort peut-être plus tard, car il était évidemment malade.
Gomment expliquer ces phénomènes physiologiques?
C'est jusqu'à un certain point facile, sauf quand il s'agit de
médicaments capables de produire une irritation locale très
accentuée, ou même une cautérisation locale énergique, il
se passe toujours quelque temps avant que survienne la
réaction inflammatoire, et avant que celle-ci apparaisse,
l'absorption de cette muqueuse est si rapide, que le liquide
a déjà passé dans le torrent circulatoire.
En tenant compte de ces résultats, d'autant plus extra-
ordinaires que la capacité pulmonaire^ du lapin n'arrive à
guère plus du double que la quantité d'eau injectée dans
nos premières expériences, et sachant que la capacité res-
piratoire de l'homme, mesurée au spiromètre, est de près
de 4,000 centimètres cubes, nous instituâmes sur nous-
méme les expériences suivantes. Il faut dire avant tout que
nous avons depuis des années l'habitude de nous laryngo-
scopisernous-méme, ou mieux de nous auto-laryngoscopiser,
et que nous nous introduisons facilement dans le larynx un
stylet, des pinces, un pinceau, n'importe quoi enfin, avec la
main droite, en tenant le miroir de la main gauche, et que
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552 RICARDO BOTEY
nous sortons alors la langue et la maintenons dans la posi-
tion convenable (sans nous la faire tenir) par les seuls
efforts de notre volonté, grâce à une grande habitude acquise
par des exercices presque continuels. Malgré cela et pour
plus de sécurité, nous nous anesthésiâmes le larynx avec
une solution de cocaïne à 10 0/0. Le miroir appliqué, nous
prenons une seringue de 25 centimètres cubes de capacité,
pourvue d'une longue canule très Une, convenablement
courbée, et la faisant pénétrer par la bouche, le pharynx,
le larynx, la glotte, jusqu'à 2 ou 8 centimètres des cordes
vocales, nous nous injectons dans la trachée peu à peu, et
en tâchant que le liquide coule le long de ses parois, un peu
moins de la moitié du contenu de la seringue (10 grammes
d*eau distillée). Nous ne ressentîmes absolument rien d'a-
normal, pas même la moindre toux. Enhardis par ce résul-
tat surprenant, le jour suivant nous vidâmes peu a
peu tout le contenu de la seringue (25 grammes d'eau dis-
tillée et stérilisée) dans notre propre trachée sans éprouver
la moindre toux ni Je moindre malaise, seulement nous
observâmes que le nombre des respirations par minute était
descendu à 17 au lieu de 21 , et le nombre dos pulsations à
74 au lieu de 82.
Au bout de trois jours nous nous introduisîmes de la
même manière, et avec les mêmes précautions, une seringue
et demie (87 grammes) d'eau distillée et stérilisée dans nos
voies respiratoires^ impunément encore. Et enfin, au bout
de huit jours, nous eûmes l'audace de nous verser dans la
trachée, coup sur coup, deux seringues (50 grammes) deau.
Comme toujours, le nombre de respirations et le pouls
baissèrent durant quelques heures, et rien de plus; pas de
toux ni gêne respiratoire. Comme nous nous étions assu-
jettis à celte dernière expérience avec une certaine crainte,
nous n'osâmes pas dépasser celte dose de 50 grammes,
considérant que c'était assez nous exposer pour la science,
mais nous acquîmes la conviction que nous aurions pu
nous injecter 100 centimètres cubes d*eau dans nos voies
aériennes sans le moindre danger, en prenant la précaution
de faire couler le liquide très doucement sur les parois de
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INJECTIONS TRACHÉALES 558
la trachée, et en ayant soin de laisser toujours libre la
lumière du tube pour la circulation de Tair ; de cette façon,
on pourrait impunément injecter 50 grammes d'eau dans les
voies aériennes de l'homme sans le moindre danger, comme
je venais d'en donner la preuve sur moi-même.
Nous fîmes encore plus; chez une des malades de notre
consultation gratuite, qui souffrait d'une syphilis laryngo-
trachéale, après avoir anesthésié son larynx, nous injec-
tâmes 12 centimètres cubes d'une solution d'iodure de po-
tassium au centième. La première fois, par suite d'une
incomplète anesthésié du larynx, il survint chez la malade
quelques secousses de toux qui nous empêchèrent de con-
tinuer. Mais deux jours après, nous pûmes parfaitement
injecter 15 grammes de celte solution, sans provoquer alors
le moindre réflexe. Quelques jours plus tard, nous introdui-
sions tous les deux jours, dans la trachée, 25 centimètres
cubes d'une solution au centième, d'iodure, dans laquelle
nous ajoutâmes un centigramme de bichlorure ; en d'autres
termes , chaque injection contenait 25 grammes d'eau ,
25 centigrammes d'iodure de potassium et 2 milligr. 1/2
de bichlorure de mercure. Nous répétâmes ces injections
dix-sept fois de suite, et la malade les supporta non seule-
ment parfaitement, mais elle guérit de son affection laryngo-
trachéale jusqu'alors rebelle à un traitement hydrargyrique
interne et externe, administré avec énergie. Nous obser-
vâmes aussi comme chez nous la diminution du nombre des
respirations après chaque séance de 23 à 18. ce qui dispa-
raissait toujours au bout de trois ou quatre heures.
Comme nous ne possédons pas une clinique de maladies
internes, car nous ne traitons que les oto-laryngopathies,
nous n'avons pas eu l'occasion de continuer nos essais, et
nous n'avons pas eu le courage, à parler franchement, de
nous percer la paroi antérieure de la trachée, à travers la
peau, avec la canule de la seringue de Pravaz, au-dessous
du cricoïde, comme pourrait le faire impunément quiconque
aurait à sa disposition des malades d'une clinique hospita-
lière, en essayant cette nouvelle méthode sur le premier
cas désespéré qui tomberait sous la main, en injecUnt pour
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554 RICAHDO BOTEY
commencer deux ou trois grammes d'un liquide médicinal
approprié au cas.
Sur le cadavre nous avons essayé deux fois les injections
trachéales, en introduisant la canule de la seringue de
Pravaz à la partie antérieure du cou sur le plan moyen,
et en renfonçant d'avant en arrière jusqu'à la trachée,
immédiatement sous le cricoïde ou un peu plus bas, et en
fixant avec les deux premiers doigts de la main gauche le
larynx et la trachée . La canule a toujours pénétré directe-
ment dans Tintérieur de la trachée sans faire fausse route ;
et nous avons constaté deux choses dignes d'être mention-
nées : !• Après avoir traversé avecla canule les tissus jus-
qu'au tube trachéal, la main qui tient la seringue perçoit
très bien si la pointe aiguë de la canule se heurte contre un
anneau trachéal ou se place entre deux anneaux dans l'es-
pace fibreux qui les sépare. De cette façon, il ne peut
arriver que le disque cartilagineux coupé par la canule
obture celle-ci ou soit lancé dans l'intérieur de la trachée
par l'impulsion du liquide, et le médecin peut donc, s'il sent
le contact du cartilage, rectifier la direction de la canule en
l'introduisant de nouveau par un espace fibreux ; 2o quand
la canule a pénélré'dans la trachée, on sent parfaitement un
manque de résistance et une grande facilité à la mouvoir
dans tous les sens, deux points de repère importants, pour
ne pas s'exposer à faire fausse route ni à traverser aussi la
paroi postérieure du tube trachéal.
Tous ces faits prouvent avec la plus grande évidence, que
l'introduction de quelques centimètres cubes de liquide dans
les voies aériennes chez l'homme est absolument inofTen-
sive, et bien que ces idées paraissent peut-être exagérées,
nous sommes convaincus que nous posséderons à l'avenir
un nouveau moyen de traitement qui nous ouvrira de nou-
veaux horizons pour la thérapeutique locale de certaines
maladies des bronches et des poumons, de même que sur
certaines affections générales ou non pulmonaires, sur les-
quelles il faudra agir avec plus de rapidité et de sécurité
qu'avec les injections hypodermiques. Mais comme l'absorp-
tion est, comme nous l'avons déjà dit, très rapide, et les
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OBSERVATIONS BACTÉRIOLOGIQUES 555
effets des médicaments si accentués parce qu'ils souffrent à
peine d^altérations dans leur court trajet, il sera absolument
nécessaire de modifier radicalement les doses en les dimi-
nuant beaucoup pour ne pas produire d'intoxication.
Quant à nous, nous avons fait peu dans la circonstance ;
nous aurons au moins Thoniieur d'avoir fait cet essai le
premier en osant espérer que cette tentative, si incomplète
qu'elle soit, sera reprise par d'autres, qui, avec plus de
talent d'érudition et pouvant disposer d'une clinique noso-
comiale vaste, perfectionneront, compléteront considérable-
ment nos expériences, mais néanmoins sans oublier que
l'idée est venue de nous, encore qu'inspirée par la patho-
logie comparée et la science vétérinaire actuelles, sciences
qui deviendront tôt ou tard la base fondamentale la plus
solide de la médecine humaine de l'avenir.
III
OBSERVATIONS BACTERIOLOGIQUES SUR LE CON-
TENU DE LA CAISSE TYMPANIQUE DANS LES CA-
DAVRES DE NOUVEAU-NÉS ET D'ENFANTS A LA
MAMELLE (1).
Par les D'* G. GRADEIVICiO et a. PEIKZO.
Nous désirons communiquer brièvement les résultats d*une
série de recherches bactériologiques pratiquées par nous sur
le contenu de la cavité tympanique des cadavres de nouveau-
nés et d'enfants à la mamelle.
Des lésion** de l'oreille moyenne, d'apparence inflamma-
toire, ont été décrites, chez les nouveau-nés et chez les en-
fants à la mamelle, par beaucoup d'observateurs (Wreden,
(1) Communication présentco à rAcadômie royale de médecine de Tu-
rin, le 11 juillet 18^. — Résumé original des auteurs.
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556 GRADENIGO ET PENZO
de Trôltsch, PaiTOt, Renaut, Barely, Gellé, Hartmann, Stei-
ner); tout récemment Netler a rencontré, dans 20 autopsies
d'enfants de Tâge de 9 Jours à 2 ans, des lésions constantes
de Toreille moyenne : l'examenbactériologique lui permit de
reconnaître les mêmes micro-organismes que Ton rencontre
dans les otites moyennes aiguës des adultes. Comment con-
cilier la constance de faits anatomo-pathologiques, dans la
cavité tympanique de nouveau-nés et d*enfants à la mamelle,
avec le manque relatif de faits cliniques correspondants?
C'est précisément pour tenter de définir cette question
controversée que nous avons cru opportun de faire les re-
cherches bactériologiques en question. Dix enfants, de sept
mois, de vie intra-utérine à un an et six mois de vie extra-
utérine, furent examinés par nous. Les recherches furent
toutes conduites avec de sévères précautions antiseptiques;
nous fîmes avec le contenu de la cavité tympanique, des cul-
tures isolantes sur agar-agaret sur gélatine, des inoculations
dans la cavité péritonéale et sous la peau de souris blanches;
le diagnostic bactériologique micro-organismes constatés fut
fait, pour chacune des espèces, d'après les particularités de
développement des micro organismes dans les différents ter-
rains nutritifs, d'après la forme et les dimensions microsco-
piques des micro-organismes eux-mêmes, et aussi d'après
les expériences sur les animaux.
Dans un seul cas, où Texamen put être pratiqué quatre
heures seulement après la mort, les cultures restèrent sté-
riles, la recherche des micro-organismes^ négative, dans les
autres cas, où l'examen fut pratiqué de 12 à 24 heures après
la mort, nous avons pu isoler les formes suivantes :
Cocciis,
Micrococcus cereus albus (Flûgge) (très fréquentes)
— roseus
— subflavus
— candicans
— flavus
Diplococcus lactis faviformis.
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OBSERVATIONS BACTÉRIOLOGIQUES 567
Bacilles.
Bacillus iridescens (Flûgge)
— fluorescens
— fluor, putidus
— lutens
— flavus tardigravus
— flavus liquefaciens
— ureœ liquefaciens.
Aucun des micro-organismes rencontrés n'était pathogène.
Dans tous nos cas nous avons rencontré, dans la cavité de
Toreille moyenne, des lésions qui auraient pu être attribuées
à des processus inflammatoires ; membrane tympanique itt-
tègre dacs sa continuité, mais plus ou moins rouge; muqueuse
de la caisse, rouge, gonflée; dans la cavité, un liquide quel-
quefois sanguinolent, quelquefois puriforme, d'autres fois
muqueux et filant. Evidemment ces lésions correspondent à
celles qui ont été trouvées et décrites par les A. A. dans To-
reille moyenne des nouveau-nés et des enfants à la mamelle,
formes qui furent considérées, par un grand nombre, comme
étant Texpression de graves faits inflammatoires. Le résultat
de nos observations bactériologiques devient donc impor-
tant, puisqu'il nous permet d'exclure, pour les vingt oreilles
que nous avons examinées, la présence de micro-organismes
pathogènes, tandis qu'il nous démontre l'existence de formes
saprophytiques.
Les lésions que nous avons constamment rencontrées dans
l'oreille moyenne des enfants doivent donc être attribuées,
non à de véritables processus inflammatoires, mais à des
modifications post-mortelles spéciales, auxquelles sont expo-
sés, d'ordinaire, sous l'influence de la putréfaction initiale,
les délicates et tendres parties qui constituent l'oreille
moyenne de l'enfant, c'est-à-dire la muqueuse tympanique,
la membrane du tympan, et, particulièrement chez les nou-
veau-nés, le tissu gélatineux de la caisse.
Les conclusions de Netter, rappelées plus haut, semblent
être en complet désaccord avec les nôtres ; la différence,
▲MNALBS DBS MALADIES DE L*ORBU.LB ET DU LARYNX. ^ XVI. S9
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508 PRE98E ÉTRANGÉRfi >
cependant, si Ton examine attentivement, est plus apparente
que réelle. En efifet, Netter fit ses recherches sur 18 enfants
de 3 jours à 2 ans; mais, parmi ceux-ci, 2 étaient morts de
méningite purulente, 1 d*abcès pulmonaire, 4 de la rougeole,
4 de diphtérie, sans compter que^ dans 16 de ses cas, il exis-
tait une broncho-pneumonie. La plus grande partie de nos
enfants moururent ou, durant le travail de Taccouchement,
ou dans Timmaturité ; 3 seulement présentèrent des maladies
qui, du reste, ne se compliquent pas, d'ordinaire, d'otite
moyenne.
Le résultat de nos observations démontre que, dans le
cohtenu de l'oreille moyenne des enfents, il s'établit rapi-
demôQt des processus de puti^éfaction; il n'y a donc pas lieu
de s'étonner si, lorsqu'il existe, comme dans les cas de Net-
ter, de graves maladies infectieuses générales, qui, ainsi qiie
la clinique l'a démontré, sont fréquemment accompagnées
d'otites moyennes, l'on trouve, à l'autopsie, dans l'oreille
moyenne, à côté des formes saprogènes les formes patho-
gènes spécifiques de Tinfection qui a conduit l'enfant a la
mort.
PRESSE ËTBANGËRE
Des avantages réciproques de la trachéotomie précoce et tar-
dive dans les affections chroniques du larynx, par Lennox
Browne. (Journ, of Laryng, and Rhin^ n© 4, 1889.)
1<> La trachéotomie précoce avec canule à demeure, est
admise par Fauteur dans la laryngite et la përichondrite sous-
glottiques chroniques, amenant un rétrécissement de cette por-
tion des voies aériennes.
â^ Il condamne l'une et Tautre trachéotomie, dans la laryn-
gite tubei*culeuse et ne la trouve pas nécessaire dans le lupus.
$<» Pour Tœdème au cours de la laryngite syphilitique. Il ne
faut opérer qu'après insuccès d'un traitement prolongé qui a
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^ PRESSE ÉTRANGÈRE 559
toutes les chimces d'éviter l'opération. Dans les sténoses spéci-
flques, préférer la Irachéolomie à la dilatation; la canule doit
être généralement conservée pendant la vie. Assez souvent
Topération manque, vu rimpossibilité d'atteindre le siè^e du
rétrécissement.
4^ Quand il faut opérer dans le cas de certaines tumeurs bé-
nignes du larynx, le mieux est de se hâter.
5*> Une trachéotomie précoce est fortement recommandée dans
le cas d'affection maligne du larynx comme le plus sûr moyen
de prolonger la vie, et supérieure, sous ce rapport, aux tenta-
tives d'extirpation radicale.
6° Dans la paralysie bilatérale des abducteurs, la trachéotomie
est nécessaire, et ne doit pas être retardée, si le traitement
. n'arrête pas les progrès de raffeclion. Il réussit rarement dans
les cas de dyspnée, causée par une compression des parties
inlérieures de la trachée. r. leudet.
Obsenrations récentes relatives à l'intubation, par Huber (Ncvir-
York). (Arcbiv^ of Pediairics^ Janv. 1889, jn Journ, of Lar.,
û« 4, 1889.)
Deuxième série de cas, formant un total de 94, avec 41 déjà
rapportés. 37 (40 0/0) ont guéri. L'intubation fbt pratiquée
quand le rétrécissement suffisait pour provoquer l'int^rrention,
sans tenir compte de la nature des complications. Bien des cas
guérissant par les vaporisations et le sublimé, l'auteur n'est
pas pour Topération hâtive. L^expulsion spontanée du tube pen-
dant la toux, a l'avantage de calmer ordinairement la dyspnée
pendant plusieurs heures; le même effet, chose curieuse, n'a
pas lieu si le tube est enlevé par la main du médecin* Huber a
alors introduit des tubes plus petits, pouvant être expulsés par
la toux, surtout quand il y a des membranes dans les bronches.
II appelle cela « l'intubation intermittente ». r* lbudst.
Contribntiott à l'étude des hernies du yentrtcnltt de Morgagid,
par Przedborskx. (Gaz, Lekarska^ 1888, et Journ, of Larynj.^
n*» 4, 1889.)
Deux faits suivis de guérison ; dans Tun, la cautérisation se
fit à l'acide chromique; dans l'autre, la hernie était multiple,
composée de plusieurs tumeurs isolées et dont Tablution amena
la guérison. •
Le premier cas était celui d^une dame phtisique, mais entiè-
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560 PRESSE ÉTRANGÈRE
remeat bien portante pendant 3 ans. Dans l'antre, il s*agissait
d*un homme vigoureux ayant abusé des boissons fortes, r. u
Laryngite hémorrhagiqne, par Srbbrnt. (Gax. Lekarska^ 1888,
in Journ. ot Laryng,^ n*4, 1889.)
Une femme de S8 ans se plaignit pendant plusieurs semaines
uniquement de douleurs de gorge et expectora quelques caillots
de sang. L*auteur constata une laryngite catarrhale avec hémor-
rhagie laryngée et la guérit en trois jours au moyen dUnha*
lations astringentes. Ce cas ressemble à ceux décrits par Strûbing
sous le nom de laryngite hémorrhagique. r. lbudkt*
Laryngite phlegmonense on sons-mnqnense idiopathifne, par
SoKOLOwsKi. (GoE. Lekarska, 1888, ia Joarn, of LaryngoL,
no 4, 1889.)
Revue des travaux anciens et modernes avec faits person-
nels à Tappui. Ij*aspect laryngoscopique au début de la maladie,
simule quelquefois la phtisie , surtout chez les phtisiques
pulmonaires ; pour traitement, Sokolowski vante les purgatifs,
la glace et les antiphlogistiques tels que les sangsues, les vési-
catoires. Dans l'imminence d'un œdème intense, employer la
scarification des parties atteintes. Un des faits observés par
Fauteur est rapporté en détail, sept autres sont résumés et
chacun présente quelques particularités. r. ucunsT.
Sténose syphilitique dn larynx et de la trachée chez nn enfant
de trois ans, par Malinowski. {Gax. Lekarska^ novembre 1888,
in Journ, of Laryng,, n<» 4, 1889.)
Diagnostiquée au laryngoscope chez un enfant dyspnéique
depuis quatre mois. Trachéotomie pendant une attaque alar-
mante; mais la trachée était si réduite de diamètre par les
adhérences cicatricielles, que la plus petile canule ne put pas
entrer. L'enfant mourut trois heures après et Taulopsie con-
firma le diagnostic. R- I'ïudbt*
Contribution an diagnostic et an traitement des affections
syphilitiques dn larynx, par Oltuszewski. {Gazeta Lekarska^
n^ 46 et 47, 1888, in Journ: ofLaryng,, n? 4, 1889.)
D'après ses observations originales, Tauteur divise les affec*
tiens du larynx en sept variétés :
l» Gondylômes plats ; ^ infiltration et inflammation des mem-
branes muqueuses et sous-muqueuses du larynx, avec leurs
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PRESSE ÉTHANGÉBE 5Gi
rëflciltats; 9* utcérations syphilitiques; A? cicatrices; 5<» inflam-
mations des articulations et des cartilages du larynx ; 6^ përi-
chondrite; 1^ paralysies.
L'auteur a vu souvent des condylômes plats sur la paroi
postérieure du larynx, de répiglolte, et une fois sur les vraies
cordes vocales. 11 a observé sur toutes les parties du larynx et
de répiglolte des infiltrations avec leurs conséquences, telles
que des ulcérations et des cicatrices. Les ulcérations ont tou-
jours une boue gris-jaunAtre, des bords irréguliers entourés
d^nne zone rouge. Traitement anti-spécifique pour aider le
diagnostic dans les cas douteux.
Oltuszewski a vu des ulcérations syphilitiques chez des phti-
siques et a pu obtenir leur cicatrisation et quelquefois une
amélioration pour leur état pulmonaire.
Un cas curieux d'ankylose de Tarticulation crico-aryténot-
dienne amenait une immobilité complète de la corde vocale cor-
respondante et céda au traitement.
Pour l'auteur, au traitement général doivent s*ajou(er pour
les affections syphilitiques du larynx des applications locales de
sublimé. r. leuoet.
Corps étranger de la trachée, par Arguiiosa. (Archivas de Med.
y Cir, de los Ninos.^ février 1889, ia Jour a. ot Laryng,^ n® 4,
1889.)
La suffocation après trachéotomie chez un enfant en immi-
nence d'asphyxie ne cessait que lorsque Ton enlevait la canule ,
pendant une tentative pour remédier à cet état de choses, Tenfant
rejeta avec violence une grain» de melon qui avait séjourné six
mois dans les voies aériennes. r. l.
Traitement de ce que l'on appelle la phtisie laryngée, par
John Sedziax. {Joura, of Laryng, aad Rhin, n*>« 6, 1 et 8,
1889.)
Travail entrepris sur Tinvitation de Sokolowski; Tauteur
passe en revue un nombre considérable d'observations et de
matériaux bibliographiques, dont une liste des plus utiles à
consulter accompagne son intéressant article ; il y a joint éga-
lement sous forme de tableau un court mais clair résumé de
ses principales observations. Le travail présente un tel déve-
loppement et tant de choses à noter qu'il nous est impossible de
le résumer en quelques lignes; nous nous contenterons donc de
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5Ô2 PRESSE ÉTRANGÈRE
donner les conclusions auxquelles est arrivé Sedziak, qui avait
en vue d'exposer toutes les méthodes de traitement local jus-
qu'ici connues. Chemin faisant, il a cru nécessaire de parler de
la forme primitive de tuberculose laryngée et de sa curabilité.
De tout cela il conclut :
1** La tuberculose 'laryngée primitive existe indubitablement
(cas de Orth, Pogrebinski, Demme, E. Fraenkel).
2^ L'apparence de la tuberculose primitive du larynx est
extrêmement rare (Orth).
S' Il faut baser le diagnostic sur :
a) L'examen cadavérique (poumons intacts ou le siège d'une
tuberculose miliaire aiguë);
b) La preuve du caractère de l'affection du larynx au moyen
des examens histologiqué et bactériologique.
4® Pendant la vie, on ne peut qu'affirmer avec plus ou moins
de probabilité la tuberculose laryngée primitive.
5* La curabilité doit être considérée comme positivement
prouvée.
6<> Cependant la guérison est un phénomène rare. Dans la
plupart des cas, il y a récidive de Taffeclion laryngée, ordinai-
rement rattachée à raltération de la santé générale et des pou-
mons.
7** La guérison partielle de la tuberculose du larynx, c'est-
à-dire la cicatrisation de certaines ulcérations se faisant d'une
manière indépendante, est un phénomène relativement fréquent.
8* Celle fréquence est en grande partie due aux progrès der-
nièrement réalisés par le traitement local.
9° Certains micro-organismes ont, à un plus grand degré, le
pouvoir de résister à des causes pathologiques (telles que le
bacille tuberculeux) ; pour Sedziak, cela pourrait indiquer une
tendance à la production de tissu conjonctif dans tous les or-
ganes (poumaiis, larynx).
iO<> La cocaïne est pour le traitement une substance d'une
utilité inappréciable.
il** L'acide lactique est, de tous les remèdes locaux, le plus
important.
12^ On peut attendre les meilleurs résultats pour le traite-
ment de la méthode combinée (acide lactique, galvano-cautère,
traitement chirurgical).
18° Comme dans la syphilis, dans la fièvre typhoïde, la sté-
nose peut résulter d'une affection tuberculeuse.
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PRE83B ÉtRANCËRfi 5(>3
' 14* ÏjQB vëgétttUons tubei^Cfileiraes an larynx ne «ont pus
rate» et elles peuvent être les symptômes d'une tuberccilapse
laryngée primitive*
15<^Nous avens souvent affaire à une combinaison de BypkilÂ
et de tuberculose du larynx, dit Tauteur en terminant, r. l.
Altérations des piliers et da larynx dans la scarlatine et la
diphthiéiie, par Tpubrniaibpf NikoiaI. (Transact. du Sf^ con-
grès des méd, russes in Journ. of Laryng^, n° 6, 1889.)
Résnltat de l'examefi microseopique de 10 cas de chaque
affection : 1* Dans la scarlatine, le dépôt sur les piliers repré^
sente un fin détritu-t, simple infiltration inflammatoire désin-
tégrée. Dans la diphthérie primitive, c'est uu réticulum parti-
culier hyalin, produit d'une névrose spécifique dos tissus;
%o dans Forigine scarlatineuse, il existe un processus de graou-
iations inflammatoires et vasculaires pénétrant profondément
dans les tissus. Dans la diphthérie, le principal est une nécrose
et Taccessoire Tinflammatioii ; 3° dans la scarlatine, Tépithé-
lium est très dégénéré, dans la diphthérie, il est ordinairement
intact^ même dans le voisinage immédiat de foyers nécrosés ;
•e^ân, les lésions sont généralement plus circonscrites, contrai-
rement à ce qui se passe dans la scarlatine. r. leudet,
Hatnre du croup et de la diphthériet par Kolisko et Paltauf.
{Wien, Klin, Woch., n« 8, 1889, in Journ. of Laryng,, n^ 6,
1889.)
Pas de différences anatomo -pathologiques. Le bacille de
Lôffler existe dans les deux localisations. r. leudet.
L'image laryngoscopiqne dans le croup, par Piniaczek. {Arcb,
f. Kinderh. Bx, Ho, in Journ. of Laryng., n*» 6, 1889.)
L'auteur prétend que l'examen des enfants est facile pendant
la dyspnée. 3 types damages : \^ glotte en position phonotoire;
plus l'enfant fait d'efforts inspiratoires et plus l'ouverture de la
glotte diminue. On ne peut alors pas voir l'espace sous>glot-*
tique. ^ Dans d^autres cas, on vil un espace dans la glotte,
permettant de voir en partie au-dessous des cordes vocales. Les
régions sous-giottiques étaient rouges et gonflées, fréquem-
ment couvertes de fausses membranes. 3** Parfois les muqpieuses
et cordes vocales étaient tapissées de fausses membranes, mais
les secondes eonservaient leur mobilité normale.
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5(H PRESSE ÉTRANGÈRE
Piniaesek «onclai qae, dans eertains cas, la sténose est due à
la position médiane des cordes vocales; dans d^autres, au gon-
flement glottique, et, dans un troisième type, par les deux pro-
ceiBSus combinés. R. lkudbt.
Aphonie fonctionnelle, son traitement par l'hypnotisme et la
suggestion, par A. Schnitzler. {Intern, KL Randscbaoj n^ 9,
10, il, 12, 14, 1889, JJ2 Journ. ofLaryng., n» 6, 1889.)
L*auteur a ainsi traité 5 cas ; il ne donne que ses impressions
sans pouvoir arriver à des conclusions absolues. Le résultat
a été constant, mais pas toujours permanent. r. leubbt.
Contribution à la trachéotomie» par Hilocbrandt. {Deat. med.
Wocb., n*» 15, 1889, in Journ. of Laryng., n« 6, 1889.)
Hildebrandt préfère la trachéotomie inférieure, car il est plus
facile d'éviter le corps thyroïde; le calibre de la trachée est
plus considérable, la diphthérie n'attaque ces parties que plus
tard, enfin Popération est facilitée. Il recommande deux cro-
chets d'une construction spéciale. r. lbudet.
Acide lactique dans la tuberculose dn larynx, par Goltnbtz.
{Meditzinskoii Obotreniê^ 1889, in Journ, of Laryng.^ n* 6,
1889.)
L'acide lactique a une grande action bienfaisante sur la ma-
ladie, surtout en solutions fortes, cela non seulement sur les
ulcérations, mais encore sur les infiltrations tuberculeuses.
Quand on emploie l'acide avec précaution, il ne faut pas d'anes-
thésie locale préalable; enfin, pour obtenir de bons résultats^
il faut une habileté technique considérable. r. lbuuet.
Menthol dans la tuberculose laryngée, par Ossbndowsky
(Mediziask. Obozr.^ n? 5, 1889, p. 481, in Journ. of Laryng.
n» 6, 1889.)
Mode de traitement essayé dans 7 cas compliqués de tuber^
culose pulmonaire récente. Un seul cas se rapportait à une
lésion locale peu avancée (infiltration de l'espace inter-aryté-
noidien ; dans les autres il y avait, en outre, au mémo endroit
ou sur les cordes vocales, des ulcérations multiples. Chez quatre
malades, le menthol fut donné intus et extra. Extra au moyen
d'une solution de 10 à 30 0/0, appliquée au moyen de la brosse
de coton d'Héryng deux à trois fois la semaine; chez deux ma-
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PRE88E ÉTRANGÈRB 565
lades, avant ceet, on fit des inhalations avec Tappareil de
Sehreiber et, plus tard, des insufflations avec parties égales de
magnésie ealcinée. Durée du traitement : de trois semaines 4
trois mois et demi. Dans tous les cas, sauf un, amélioration
marquée : Disparition de Tétat inflammatoire, diminution de la
douleur, apparence meilleure des irtcérations moins étendues.
Cependant, chez quelques malades, on ne peut obtenir de cica-
trisation complète. Dans un cas» il survint de la périchondrite
pendant le traitement. r. lbuobt.
Corrections et additions aux statistiques de sir MoreU Mackensie
sur l'extirpation totale des larynx carcinomateux, par Kra-
OBWSKT. (Deutsch. med, Woch.^f 1889, n* 4, in Joui^n. ofLar,,
n« 6, i889.>
Le malade opéré par Kragewsky mourut deux mois après de
pneumonie et de récidive ganglionnaire. A propos de ce cas, il
compile les statistiques de 115 cas d'extirpation totale, et examine
celle de Mackensie. Il trouve 22 cas, rapportés deux fois, et
cela à cause d'une double publication dans des journaux diffé-
rents ou par des auteurs différents. 11 cas rapportés ne sont
pas mentionnés. r. lbudet.
Abcès tuberculeux du cartilage ericoide, par GrOmwald. {Mûncb.
med. Wocben, n» 21, 1889, ia Journ, of Laryng.^ n* 7, 1889.)
Un homme de 89 ans, avec tuberculose commençante pulmo-
naire, souffrait de dyspnée progressive d'origine laryngée, qui
nécessita la trachéotomie. Au laryngoscope on vit une tumeur
rougeâtre, sous-glottique, dont Textraction fut suivie de la
sortie d'une grande quantité de pus visqueux dont la quantité
augmentait par la compression extérieure. Quelques jours plus
tard, le pus se mit à couler par la canule, mais la dyspnée, que
la trachéotomie n^avait pas complètement calmée, cessa. Un
mois après, le malade mourut phtisique, et, à l'autopsie, on
trouva un abcès périchondritique avec nécrose de la portion
antérieure du cartilage cricoîde. r. lkudet.
Statistique de la laryngo-flssure, par Becker. {Mûnch. med.
Woch.f n«« 16, 17, 18, in Journ, ofLaryng., n« 7, 1889.)
L'auteur rapporte quelques observations inédites :
i^ Un homme de 52 ans était enroué depuis un an et demi ;
on découvrit des papillomes au-dessous des cordes vocales.
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596 I^ËëSE éTRANGËtiE
A^rès trachéotomie et laryngo-fissure, les néoplasmes extiffiés
avec les ciseaux et te ^Ivano-cautèrC) le malade guérit (Hoffa).
^ Un homme de 52 ans avait des carcinomes kratoïdes de la
glotte. Il guérit après trachéotomie et laryngo^fissure (Morian).
3*» Une enfant de 18 mois avait été trachéotomisée six mois
avant pour la diphthérie. On ne put, par la suite, enlever la
canule. On "flt la laryngotomie, et on découvrit un gonflement
de la paroi postérieure de la trachée, qui disparut après cau-
térisation au galvano-cautère (Sprengel). *
4^ Un malade de 8 mois subit la laryngotomie pour des pa-
pillomes du larynx; la tumeur fut enlevée avec des ciseaux et
le galvano-cautère. Il y eut récidive, diphthérie et mort.
(Sprengel).
5° Un malade de 9 ans, porteur de papillomes, fut guéri après
trachéotomie et luryngo-fissure (Sprengel).
6^ un malade de 4 ans subit le même traitement pour la même
affection. La récidive survint et Ton flt une seconde trachéo-
tomie. Diphthérie consécutive. Intubation sans succès et le
malade dut porter une canule permanente (Sprengel).
7*» Un malade de 14 ans avait des papillomes pour lesquels
une opération endo-laryngée était impossible. Il fut guéri après
trachéotomie et laryngo-fîssure (Sprengel).
8^ Un malade de 23 ans avait des papillomes multiples, tra-
chéotomie, laryngotomie; guérison après ablation des néo-
plasmes (Haussner).
Hopmann a fait de nombreuses opérations : vingt laryngo-
tomies sur dix-sept malades et dix la ryn go-fissures chez huit ma-
lades pour cause de papillomes. (Volkmann*s klin, Vortrage
n^ 315.) Dans deux cas, il opéra pour des adhérences membra-
neuses des cordes vocales, congénitales dans un cas, dans
Tautre, dues à un traumatisme. Dans huit cas, l'opération fut
nécessitée par des tumeurs tuberculeuses et lupoïdes. L'auteur
passe en revue les cas publiés de 1878 à maintenant. Pour des
papillomes, 45 opérations; 12 pour des fibromes, ^2 pour des
tumedrs malignes, H pour des cOrps étrangers, 26 pour causes
diverses, 4 pour chordite. Sur le total de 120 opérations, 7 ma-
lades sont morts des suites de l'opération, les autres cas ont
guéri. L'auteur conclut de ces statistiques et d'autres que Topé-
ration n'est pas dangereuse pour la vie, ni pour la phonation,
aussi longtemps eue la maladie elle-même n*a pas anéanti la
voix. . , R. LBUDET.
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PRESSE ÉTRANGÈRE SST
Lupus de la gorge et du nés» par J. Middlemass Hunt. {Journ.
ofLaryng. and Ilbin., n« 9, 1889.)
Trois étielogtes : 1^ extension directe d^une affection exté-
rieure le long des muqueusea; 2^ propagation secondaire à une
partie plus ou moins distante; S"* déipôt primoi*dial sur la mu-
queuse sans aucune lésion externe quel.oonque.
La première condition est, par exemple, un lupus atteignant
les ailes du née à Tunion de la peau et de la muqueuse, dëtrui-
ssBt consécutivement la cloiaon et Textrémité antérieure des
cornets inférieurs. IjC lupus peut gagner le pharynx par les
gencives et la muqueuse buccale ; c'est moins rare que l'enva-
hissement par le nez.
Le lupus secondaire du larynx ou du pharynx est loin d*ètre
aussi rare qu^on Ta supposé dans un temps. Des différentes
statistiques, il résulte que, dans 381 cas de lupus extéricurj il
y a eu 8,9 0/0 un dépôt secondaire dans le larynx. Ajoutant à
cela les cas où le pharynx ou le palais sont seuls pris, on
arrive à 20 0/0.
Le lupus étant admis comme une tuberculose localisée avec
dQS bacilles tôberQuleux en petit nombre, Tinfection peut prendre
place par les lymphatiques, ou directement par limplantation
du bacille sur une surface avivée. Dans les cas de lupus de la
gorge ou du nez, où Tinfection secondaire est la plus fréquente,
on voit comment les sécrétions peuvent arriver aux muqueuses,
et les parties les plus facilement atteintes, la luette et l'épi-
glotte, sont celles les plus aisément infectées.
L*anëmie peut aider au diagnostic précoce du lupus primitif,
quoique pas aussi marquée ni générale que dans la phtisie
laryngée; elle forme un contraste marqué avec la congestion
générale observée dans la syphilis. L'anesthésie, sauf dans un
cas de l'auteur, est constante et typique. Les ablations pre-
mières s'observent le mieux sur la luette et Tépiglolte. La
luette s'épaissit, devient noueuse, la couleur de la muqueuse
reste normale ou augmente légèrement. Puis survient l'ulcé-
ration, qui s'étend jusqu'à destruction de toute la luette, lente-
ment, sans douleur^ ou guérit sur un point pour reprendre sur
lin autre. Même processus pour Tépiglotte, où les ulcérations
guérissent lentement, et qui devient raide, fibreuse, souvent
dédiiqaetée sur ses bords.
Les cicatrices do lupus ne sont nullement caractéristiques et
ne peuvent, à elles seules, servir à faire le diagnostic.
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568 PRESSE ÉTRANGÈRE
Lennox Browne a admis ^ comme distinction du lupus du
voile du palais et de la syphilis, que le premier atteint toujours
le nez, et la seconde la bouche.
Dans un cas de Tauteur, avec un lupus du nés existait, à la
partie supérieure du voile du palais, une masse de tissu nodu-
laire, d'aspect verruqueux, bloquant las méats et oachant plus
de la moitié de la cloison.
La limitation du lupus à la région sus-glottique a été sug-
gérée pour le diagnostiquer de la syphilis, mais il ne faut pas y
ajouter grande confiance, car Tinvasion des vraies cordes vo-
cales n^est qu'une question de temps et de la sécurité du cas ;
elle s'accompagne des mêmes caractères qu'au niveau de l'épi-
glotte.
La sténose du larynx due au lupus est rare, beaucoup plus
que dans la syphilis.
Le traitement spécifique ne fait que nuire au lupus. D'après
les expériences et observations publiées (Kocb, Gornil, I^eloir,
Max Schûller), le lupus paraît pouvoir dégénérer en tuberculose
pulmonaire ou généralisée. r. lbudbt.
Un cas de fracture du larynx terminée henreosemeiit, par A.
SoKOLOwsKi. (Journ, of Laryng, and Rhin,, n? 9, 1889.)
Une fille de 20 ans eut, au début de janvier 1888, son tablier
saisi par une moissonneuse ; elle le portait sur son dos et fixé
au moyen d*un nœud au devant du cou (suivant une coutume
locale) ; elle sentit subitement une forte douleur près du larynx ;
grande dyspnée, puis bientôt toux quinteuse, avec expectoration
pendaut plusieurs heures de sang abondant. Le môme jour, la
malade pouvait raconter les faits quoique avec grande difficulté
à cause do sa toux, qui s'accompagnait d'une expectoration
abondante d'un caractère purulent. Tout le cou était gonflé par
emphysème sous-cutané; en examinant le voisinage du larynx,
on trouve, au niveau du cartilage thyroïde gauche, un sillon
distinct qui s'abaisse; en palpant plus fort, douleur vive et cré-
pitation manifeste. Cartilage thyroïde, cricoïde droit, os hyoïde
semblant intacts. Rien de pulmonaire.
Au laryngoscope, on vit au-dessous de l'épiglotte deux gon-
flements épaiSi rouges, répondant aux bords supérieurs du
cartilage thyroïde, suivant la direction des cordes vocales supé-
rieures, emplissant tout le larynx, le gauche beaucoup plus
épais que le droit. Impossible de voii* la partie postérieure. Les
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PRESSE ÉTRANGÈRE 568
renflements ci-dessns eemblaient dus anx portions supérieures
du cartilage thyroïde, fracturées et poussées dans le larynx. On
ne pouvait déterminer l'état de la partie postérieure du cricolde.
On fit la laryngotomie en incisant les parties molles ot en
passant une grosse canule dans une ouverture due à Técra-
sement de Tangle inférieur du thyroïde et do la partie antérieure
du cricorde, et on rétablit la respiration.
Après quatre semaines, nouvel examen : épiglotte intacte,
renflements épais correspondant aux cordes vocales supérieures;
laissant un sillon plus ou moins triangulaire au lieu do se
rencontrer à Tangle antérieur. Approchant pendant la phona-
tion, ils cachaient tout l'intérieur du larynx ; au-dessous, indis-
tinctement visibles, les vraies cordes vocales. La direction des
replis ary-épiglottiques semblait changée au point que ces replis
allaient presque perpendiculairement d'avant en arriére et de
haut en bas, ceci étant dû à l'écartement double de la normale
des cartilages de Santorini, qui, pendant la phonatioui lais-
saient toujours 0,02 1/â d'écart
Ouverture du larynx de forme rhomboïde, environ 0,01 de
diamètre; trachée tout à fait invisible.
Gela resta ainsi pendant deux mois ; de plus, la malade allant
bien, mais gardant son tube, il fallut le lui laisser en perma-
nence, malgré une laryngo-fissure complémentaire ; mais, à la
fin de janvier 1889, malgré que l'aspect laryngoscopique n'eût
pas changé, la malade a pu garder son tube trois semaines
fermé.
Une note additionnelle de Sokolowski dit que la dyspnée a
réapparu après une nouvelle tentative intérieurement et qu'il a
fallu le laisser à demeure. Le travail se termine par une revue
et une discussion très complète des cas de fracture du larynx
connus. r. lbudst.
De la goutte dans la gorge, par sm Morell Mackenzie. {Journ.
ofLaryng, and Rhin., u^ 8, 1889.)
Porter le diagnostic d'affectiou goutteuse est la dernière res-
tsource des praticiens dépourvus de diagnostic; cependant on
ne peut pas refuser à la goutte l'explication de certain» phéno-
mènes obscurs, et quoique aujourd'hui les formes graves de
rafféotion ne soient nullement communes, on rencontre évidem-
ment souvent une forme plus atténuée. Quoique pas commune
dans la gorge, Mackenxie en a rencontré quelques cas, dans sa
grande pratique. Gomme tels, il n*a admis que les cas où le
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570 PRESœ ÉTIUNGÉnP
palient avait d^autres HianifeataUoDS palpables de gouUe; a^k
gonflement clea petites joiolurea d'uae pu de plusieui*^ e^ctré-
Biité&, 6oit accès, de goutte aiguë sor une ai^tre partie du eorps
eoîQcidaat aveo la disparition d'aceidettts. inflaAinatoires du côté
ânk larynx.
Naturallement^ tottte maladie ehez une personne de natufe
goutteuse n'est pas néœssairenant due à la goutte. A l'appui
de sa thèse, Mackensie cite l€S observaiieBs^auivaAées :
I. — Œdème aigu de la luette disparaissant au moBMnt du
développement subit d'une inilommation goutteuse au niveau
du gros orteil.
IL -r* Inflammation chronique des piliers postérieurs surve-
nant chez un malade présentant depuis longtemps aux doigts
des deux mains des altérations goutteuses.
UI. — Dépôts goutteux autour des articulations crieo-eryté-
noldiennes des deux côtést causant une dysphonie permanente.
IV* — Inflammation goutteuse amenant une ulcération fon-
gueuse de la corde vocale supérieure gauche, ressemblant au
caaoer, r. lbudkt.
Du menthol dans le coryza et dans la grippe épidémiqne et
autres alfectioiv^ du nez et de la gorge, par Lbmnox Brownb.
(The médical Press»^ janvier 1890.)
L*auleur de cette note recommande Fempîoi du menthol, soit
en inhalation directe, par le nëz ou la bouche, soit comme dés-
infectant des appartements. Il Ta employé avec succès pendant
la dernière épidémie de grippe et en a, depuis trois ans, retiré
de bous résultats dans le coryza aigu, le mul de mer, la
diphthérie, les ulcérations de la gorge et du larynx, etc. h* f.
Etiologie et cnrabilité de la rhinite atrophiqne chronique, par
JiRMUNSKY. (3* Congrès des méd. russes^ Salut-PétersL., 1880,
ia Journ, of Laryng, and Rhin*, n<» 9, 1889.)
Sous le nom de coryza offensif chronique, d'oaène atrophiqne,
Jirmunsky décrit une affection nasale, avec augmentation des
cavités nasales par atrophie des corps caneéreux, et par un
écoalement peu abondant, qui, séchant à la surface muqueuse,
forme des masses ou des croûtes vert^grisâire, se putréfiant
aisément. Jusqu'à présent, Tétiologie est obscure; pour les uns,
c'est la syphilis, la scrofule^ mais fréquemment on tes voit
manquer. Fraenkel n'a, pu troùyer daBsi'nJènft les acides |^s
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PRESSE ÉTRANGÊBE ^i
doitt la f6rmfiU<m acçompfigiierait la dégénérescence graieseu^e
de la muqueuse. Pour iirmunsky, il y a là une atrophie congé-
nitaie des corps caverneux ei de la muqueuse nasale; celle*-ci,
dans celte maladio, décharge un mucus facilement putrescible,
sous rinfluence de certains microbes qui y trouvent un terraj^i
favorable. A l'appui de ce fait, l'auteur a observé des en&nts
4'une même famille avec osèn^e atrophiqus, développé sans être
pi*écëdé d'aucune hypertroj^e. Dans Tàge adulte, Toîène peut
provenir d^une rhinite chronique, accompagnée d*abord d'hyper-
trophie, puis d'atrophie de l'appareil nasal. I^s enfants seuls
peuvent compter sur une guérison complète; chez l'aduUe, pre-
nostic sans espoir, quand il y a des dégénérescences profondes
et invétérées des tissus du nez. r. leudbt*
Polype naso^pharyngé avec la déformation dite < frog face •
{face de crapaud), par J. Bark. (Liverpool^ Med, clin. Journ.
inJoarn. of Ltryng, and Rhin. ^ n* 9, i889.)
Rapport d*un cas de polype muqueux ordinaire, où le nez
était élargi, mais sans présenter la face de crapaud, type in
fibrome naso-pharyngé. La tumeur faisait issue par les narines
.antérieures et postérieures.
L'opération consista à fendre le nez sur la ligne médiane et
à ouvrir les cavités nasales, à gratter, à ans servir de la pince,
puis à cautériser ensuite au gai vano-cau 1ère.
Hunt et Norris Wolfenden trouvent l'opération entreprise trop
radicale pour ce cas assez fréquent dans la pratique des rhino-
logistes; ils trouvent également que le type invoqué dans le
titre de la communication n'existait nullement, à en juger
d'après les dessins exhibés par l'auteur du cas présent, r. l.
Sur un cas de syphilis imitant le lupus, par R. Norris Wol-
fenden. {Journ. of Laryng. and Rhin.^ n® 9, 1889.)
Une femme de 41 ans avait, au-dessous de Tnile droite du nez
et à l'extrémité du nez, neuf tubercules rosés, gélatineux, celui
du bout du nez étant le plus grand. Ces tubercules étaient aussi
confluents, élastiques au toucher, doux, sans douleur, plutôt
anestbésiques. Juste au-dessous de la eleison et s'étendent à la
lèvre supérieure, presque sur la ligne médiane, large tuber-
Oiile, ulcéré et couvert d'une croûte noirâtre, qui, enlevée, mçn-
. trait une ulcération à bordsi élevés et épai8< A droite de la Ibv e
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578 PRESSE ÉTRANGÈRE
supérieure, trois autres petits tubercules, disposés oonoentri-
quement; un autre à Tangle buccal gauche.
Ces tubercules avaient Fapparence typique « gelée de pom-
mes » du lupus ; la cloison nasale était légèrement ulcérée, il j
avait un écoulement fétide. Les bords droit et gauche de l'épîglotte
épaissis et érodés, laissaient voir en avant du cartilage aryté-
noîde droit, et dans Tespace inter-aryténoldien des élevures
pâles, siégeant sur une base épaissie, ressemblant beaucoup au
noyau du lupus de ces régions.
La femme était manifestement syphilitique et, après trois
mois de mariage, avait avorté, après quoi était né un enfant
bien portant et resté tel. Sur le dos, les membres supérieurs et
inférieurs, cicatrices semblant résulter d'un processus ana-
logue à celui existant au nez. La gorge attaquée avait guéri,
mais il n'y avait plus de luette. Sur le crâne, ulcération.
La malade guérit par Tiodure de potassium à haute dose et
Tusage local d*un onguent à Tiodcforme; mais les tubercules
gélatineux sur le côté du nez se montrèrent assez résistants. Ils
commencèrent à diminuer de taille après profondes scarifications
et frictions d*acide lactique. r. leuoet.
Du rhinosclérome, par WoLKOwrrscH. {Langenbecks Arcbiv.
Bd^S, H23, in Journ. of Laryng.^ n<> 7, 1889.)
Historique et disti*ibution géographique de raflection. En
Europe, elle existe surtout dans les provinces orientales de
TAutriche et de la Russie. En Amérique, elle ne s'observe que
dans r Amérique centrale. Wolkowitsch rapporte 11. cas per-
sonnels et donne un tableau dans lequel il les ajoute à 66 cas
observés par d'autres. Au point de vue de la localisation, la
maladie débute ordinairement par les parties profondes du nez
et simultanément des deux côtés, d*où elle gagne la partie
externe du nez, les lèvres, le pharynx, le larynx, la trachée.
Dans des cas rares, la langue, roreille, Tœil, sont affectés. La
maladie est caractérisée par une infiltration cartilagineuse de
la peau ou de la muqueuse. La seule métamorphose de TinÛl-
tration est ua processus cicatriciel ; il n*y a de dégénérescence
ni graisseuse, ni autre. La maladie progresse symétriquement
sur les deux moitiés du corps. Les premiers symptômes sont
ceux d'un catarrhe ordinaire, voix nasonnée, suivis d*une sécré-
tion fétide. La lésion de la bouche ou du pharynx cause de
vives douleurs et la propagation à la trachée nécessite la tra-
chéotomie et la canule à perpétuité. La maladie est essentiel-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 573
lement chronique et progressive. Le tmilement, soit chirurgical»
soit antiparasitaire, a jusquUci été sans résultats satisfaisants.
La description histologique et bactériologique est très intéres-
sante, mais doit être lue dans l'original • r. lbudet.
Un cas de rhinolithe, par Badbn. (Hosp, Tidende, 1889, n^ 2,
in JourD, of Laryng,^ n® 7, 1889.)
Une femme de 45 ans souffrait depuis quatre ans d'un écou-
lement purulent et quelquefois aussi sanguinolent, par la narine
droite; pendant les deux dernières années et demi, il y avait
eu des douleurs dans les régions frontales et temporales du côté
droit, en même temps qu*étourdissements et bruits dans les
oreilles. On trouva un corps étranger mobile, à angles passa-
blement tranchants, dans la narine droite ; il céda aux efforts
de traction et son centre consistait eu un noyau de cerise, autour
duquel une matière calcaire, composée de phosphate et de car-
bonate de chaux, était disposée par couches. r. leudrt.
L*obstmction du nez dans ses rapports avec radministration
des anesthèsiquesy par F. W. Silk. {Journ, ofLaryng,, n* 7,
1889.)
Silk veut démontrer qu'avec des anesthésiques tels que Téther,
et à un moindre degré, le protoxyde d'azote, qui augmentent le
gonflement des muqueuses, toute légère obstruction déjà exis-
tante tend à augmenter, ou, quand elle est partielle au début, à
devenir totale. Quel que soit l'anesthésique, les degrés extrêmes
de résolution accentuent également Tobstruction nasale en per-
mettant la chute du voile du palais vers la paroi postérieure du
pharynx. Chez les enfants, la supériorité apparente du chloro-
forme parait due à ce que Tobstruction partielle est chez eux
exceptionnelle; de plus, vu l'action dépressive du chloroforme,
elle semble devoir être moins absolue qu*avec Téther; cepen-
dant, avec des précautions, on peut remédier aux dangers de
ce dernier agent.
A rétat normal, la bouche suffit largement pour suppléer le
nez bouché, mais il peut Survenir des difficultés dans les cir-
constances suivantes :
10 Pendant la période de début, à cause du gonflement de la
langue, aggravée encore par une sécrétion abondante de mucus
et de salive et par Tocclusion spasmodique des mâchoires et de
la bouche ;
ANNALES DBS MALADIES DE L*OREILLB ET DU LARYNX. — XVI. 40
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574 PRESSE ÉTRANGÈRE
^ Pendant la maintenance de la nareose, pour les mômes
raisons.
Pour remé'lier à ces inconvénients, Silk n'indique rien qui ne
soit déjà connu ; il en est de même en ce qui concerne les nou-
veaux dangers dus à la présence des instruments et des mains
du chirurgien à l'entrée des voies aériennes, et les hémor-
rhagies consécutives. Il termine en disant qu*à une diminu-
tion de la force d*inhalation s'associe naturellement une dimi-
nution dans les fonctions d'expiration et d'élimination par le
poumon, et qu'il en résulte une accumulation de vapeur anes-
thésique dans les poumons et dans le sang. Par suite, il n'est
pas rare que des attaques de syncope et d'apnée surviennent
peu de temps après la cessation de Tadminislration de Tanes-
thésique. Enfin, Tauteur croit, quoiqu'il n'ait pas d'expérience
personnelle à ce sujet, que le sang peut être inhalé en quantité
suffisante pour amener à la suite de l'atelectasie, des pneu-
monies et autres lésions. r. leudet.
Ectasie frontale, par Weinlbchnbr. (Soc, des mèd, de Vienne^
8 février, in Journ, of Lavyng,^ n*» 6, 1889.)
Malade atteint d'ectasie du sinus frontal, renfermant des
masses athéromateuses. Le malade, homme de 45 ans, avait eu
à 8 ans, un traumatisme au front. Il y a douze ans, il eut du
vertige et des convulsions. Pendant deux ans, le sinus frontal
droit fut gonflé. Le malade guérit par une opération. Billroth a
observé un cas semblable. n. leudet.
Enléyement des corps étrangers du nés, par Charles W. Dodd.
{Laocet, 3 novembre 1888, id Journ. of Laryng.^ n<»6, 1889.)
Il ne faut qu'un simple tube de gomme molle, long d'un à
deux pieds, muni d'un embout en caoutchouc ou de bois à une
extrémité, assez large pour remplir le nez, en forme d'olive. On
l'applique à la narine libre ; par l'autre bout le chirurgien souffle
subitement avec force, et le corps étranger s'échappe. Il faut
préalablement faire se fermer le vojle du palais par les cris de
l'enfant ou par ravalement d'eau s'il s'agit d'un adulte. Si, après
une ou deux reprises, le corps n'est pas sorti, fermer la narine
et l'ouvrir subitement pendant que l'on soufflera. L'auteur pré-
tend n'avoir jamais vu manquer son procédé. r. leudet.
Cas de malformation congénitale de la face, pai* J. Wolf. {Soc,
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PRESSE ÉTRANGÈRE 575
de méd, Berl.^ 9 janvier 1889, in Journ. ofLaryng.^ n® 6,
1889.)
Chez un enfant de 11 mois, parmi d*aatres malformations,
tumeur cartilagineuse du nex, muni de deux ailes et d^une
cloison. Les deux orifices de ce faux nez étaient imperforés«
L*auteur croit que la cause est une torsion de Tamnios. A la
discussion, Kuster émet Pavis qu'il y avait une lumeur der-
moîde du nez, ce qui fut démenti par une opération consécu-
tive. R. L.
Sur la position et les méthodes d'anesthésie dans les opérations
sur le naso-pharynx, par P. W. Silk. (Journ. of. Laryng,^'
n*» 6, 1889.)
L'auteur passe en revue la possibilité d'anesthésier le sujet
couché sur le dos, sur le ventre ou bien endormi, couché, puis
placé ensuite dans le décubitus latéral; il leur préfère la posi-
tion assise ou bien ainsi modifiée : le malade est endormi assis,
le corps presque droit, les jambes appuyées ; on le penche en
avant après anesthésie complète, la tête penchée au-dessus d'un
bassin placé entre ses genoux; on opère , et le sang s*écoule le
long du doigt du chirurgien. C^est donc cette position ou sim-
plement la position assise qu'il faut toujours tâcher d'adopter
au point de vue de Tanesthésie, si c'est toutefois possible.
Comme anesthésiques, Silk indique l'oxyde nitreux, Téther
«eul ou combiné au chloroforme, enfin ce dernier agent. Il ne
réclame pas pour ces agents de supériorité sur des méthodes
qui, en d'autres mains, peuvent donner de meilleurs résultats.
R. LEUDBT.
Dégénérescence fibreuse des cavités nasales et du pharjmx
d'origine syphilitique, par John Noland Mackenzib. {Joura.
ol Laryng.j nM, 1889.)
Survient fréquemment dans la syphilis tertiaire, sous la même
forme que dans le larynx, c'est-à-dire soit une simple néofor-
mation de tissu contractile rétrécissant les cavités, soit sous
forme de grosses tumeurs épaisses, prises à tort pour des
gommes. L'affection frappe surtout les hommes, particulière-
ment les alcooliques.
Les corps caverneux en souffrent plus que la cloison et les
autres régions du nez; ils sont hypertrophiés, durs, d'un blanc
jaunâtre ou rougeâtre, sessiles, parfois pédiculisés. Ils peuvent
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578 PRESSE ÉTRANGÈRE
empêcher Parrivée de Pair, parfois 8*ulcérer, produire des brides
fibreuses à la suite ou s*élimiiier. Les glandes ont disparu ainsi
que les cellules érectiles, Pépithélium s*altère consécutivement
et tombe. Cette variété de syphilis nasale, qui tend à Phyper-
trophie, est donc à distinguer du catarrhe ordinaire syphi-
litique.
Dans le pharynx moins fréquemment altéré, ce sont surtout
les amygdales, les piliers, qui, transformés en une masse dense,
perdent leur aspect anatomique ordinaire. Dans un cas, la
luette était atteinte.
Dans le nez, on réussit plus facilement que pour le pharynx,
à enlever les tumeurs avec un serre-nœud ou le cautère.
Pour le diagnostic avec les gommes, on a surtout PeiTet
inutile du traitement spécifique; Panémie périphérique et la
sensation de dureté transmise au doigt par la sonde, bien diffé-
rente de la mollesse et de Télasticité de la gomme, r. leudet.
Tumeur du pharynx. Mort dans la chloroformisation, par
Gamdwell. {Lancetj !•' septembre 1888, in Joura. of Laryng.y
no 4, 1889.)
Un homme de 46 ans, ayant à être opéré d*uue tumeur maligne
à la partie postérieure du pharynx, était en train d'être chloro-
formé, quand il cessa subitement de respirer, devint livide, et le
cœur s*arrêta environ deux minutes après.
A Pautopsie, un néoplasme environ du volume d'un œuf de
dinde, s'étendait de la partie supérieure droite du pharynx,
recouvrant le palais et le côté droit jusqu'à la luette et descen-
dant jusqu'à presque toucher Pépiglotte. On croit que c'est elle
qui causa la mort en obstruant l'ouverture du larynx, r. lbudet.
Tableau de la diphthérie en Norwège, par Johannessen (Axel).
{Christiania Viaderak. Forhandl, 1888, in Joura. of Laryng.,
no 4, 1889.)
Ouvrage fondé sur des statistiques considérables et donnant
un tableau détaillé de la diphthérie en Norwège, de 1803 à 1834.
Pendant cette période, quatre grandes épidémies ont régné,
séparées toutes par des intervalles où la maladie était bien peu
marquée; toutes les quatre ont été contemporaines des grandes
épidémies qui ont envahi la plus grande partie du monde;
toutes ont pris naissance à plusieurs foyers, surtout abondants
le long de la côte, où le commerce des pêcheries et de la navi-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 677
gation les avait propagés. Par suite de la concordance entre
les épidémies de croup et de diphthérie, Fauteur, pour cela et
d*autres raisons encore, fait du croup une localisation laryngée
de la diphthérie. Le croup a semblé atteindre son maximum
plutôt que les angines; il a également été plus fréquent dans
les grandes villes qu'à la campagne.
Llnoubation, variable de quelques heures à trois jours, a rare-
ment dépassé cette limite. Les pécheurs, marins, voyageurs,
l'ont surtout propagée, souvent sans la contracter eux-mêmes.
Sur iOO diphthériques en Norwège pendant ce siècle, il y
avait 61,4 d*enfants, et 38,6 d*adultes. Sur Tensemble de la po-
pulation 1,8 pour 1000 étaient des enfants, 0,6 pour 1000 des
adultes, d'après quoi la diphthérie a frappé en comparaison plus
d'adultes en Norwège que dans toute autre coutrée, l'Irlande
exceptée. Pour le croup, il n'y avait que 2,3 0/0 d'adultes.
La diphthérie a surtout attaqué les femmes, le croup les
hommes; la mortalité a eu une progression inverse. Le maxi-
mum des deux manifestations de la diphthérie a existé de no-
vembre en janvier; le croup a semblé plus influencé par les
saisons que l'angine. Les épidémies ont très souvent débuté en
été et en automne. Les vents du sud et du sud-est semblent les
favoriser. Plus d'une fois la diphthérie a reparu chez un même
individu; certaines familles ont paru présenter une sensibilité
spéciale qui ne résultait probablement pas d'un défaut de résis-
tance spécial, mais peut-être d'une même hygiène défectueuse.
Les différentes épidémies ont, chose intéressante, eu une
tendance très différente aux paralysies de la convalescence : elle
a varié de 50 à 0 pour 100 malades.
Gomme on Ta observé ailleurs depuis longtemps, Tintensité,
la localisation du processus, la marche envahissante des épidé-
mies n'avaient guère d'influence sur le nombre des paralysies.
R. LEUDET.
Sur Tanatomie pathologique do la paralysie diphthéritiqne ,
par Krauss. (Buffalo Med, and Siu'ff, Journ,^ janvier 1889, îd
Journ, ofLaryng,, n*» 4, 1889.)
Examen histologique par l'auteur, dans le laboratoire du pro-
fesseur Mendel,à Berlin. Enfant de 11 ans, morte de diphthérie
grave, examen spécial des noyaux de l'oculo- moteur, des nerfs
abducteur, facial et hypoglosse, de leurs racines intra-encépha-
liques et des vaisseaux sanguins.
Pour la dimension, le nombre, la forme, le contenu, les cel-
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578 PRESSE ÉTRANGÈRE
Iules ganglionnaires des différents noyaux avaient leur con-
dition normale. Il n'en était pas de même des Gbres nerveuses
et surtout des fibres intra-eneéphaliques de roculo-moteur;
quelques cylindres-axes étaient détruits ; d'autres étaient irré-
guliers, d*autres déformés. La myéline était altérée. Les capil-
laires, les artères petites et grandes étaient engorgées, don-
nant à la préparation l'aspect d'un néoplasme vasculaire. Ce-
pendant les veines du plancher du quatrième ventricule étaient
vides et leurs parois accolées. La diapédèse des globules san-
guins était remai^uable, et il y avait dans la protubérance de
nombreuses et petites hémorrhagies. Dans les espaces péricona-
dulaires existait une accumulation abondante de corpuscules du
sang.
Les hémorrhagies les plus grandes se voyaient à Tœil nu ;
surtout le long du trajet intra-protubérantiel des nerfs, et près
de Torigine de Toculo-moteur gauche, le long des racines
duquel se faisaient des hémorrhagies; il en était de même le
long du nerf oculo-moteur et du trajet intra-protubérantiel des-
deux autres nerfs.
En résumé :
1) Noyaux nerveux orftniens normaux;
2) Dégénérescence d'une partie de Toculo-moteur;
3) Hyperémie, diapédèse des globules sanguins, hémorrhagies
de proportions divei*ses.
Résultats concordants avec ceux publiés par Mendel. r. l.
Les amygdales (de l'isthme, de la langue, du pharynx et
discrètes) : leurs fonctions, lenrs rapports avec les affections
de la gorge et du nez, par Spiger, Scanes. {Lancet, ^1 oc-
tobre 1888, lû Journ. ofLaryng.j n» 5, 1889.)
Conclusions : 1* La raison d'être des diverses amygdales,
réside dans leurs relations évidentes avec l'appareil qui fabri-
que le sang, et l'issue de nombreuses sécrétions. Les rapports,
des amygdales avec le reste de l'organieme peuvent êti*e bien,
appréciés en les comparant à Taction d'un champ d'épuration
vis-à-vis de la ville qui l'utilise et à laquelle il renvoie ses-
produits éliminés.
^ Si quelques sécrétions dont les amygdales sont chargées
sont altérées d'une façon quelconque par des subslanoes im-
tantes, par corrélation, ces amygdales montrent des troubles*
d'irritation de degré variable.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 579
8^ Les fonctions et les affections des diverses amygdales
fournissent la clef du traitement rationnel et scientifique et
constituent la raison probable de beaucoup de lésions du nez
et de la gorge. r. l.
Marche ascendante de la mortalité par diphthérie, à Londres.
{Lancety 3 novembre 1888, ia Journ. of Laryng,^ n<» 6, 1889.)
Pendant les sept dernières années (1881-7), le taux de la
mortalité par diphthérie à Londres a considérablement dépassé
celui observé jusqu^ici, ainsi que la mortalité moyenne dans
l'ensemble de TAngleterre et du pays de Galles ; ce n'était pas
lo cas, il y a 30 ans, au début de la maladie.
Pendant que la mortalité par dipbthérie atteignait à Londres
âl7 cas suri million, elle ne dépassait pas 118 dans les tl prin-
cipales villes de province, où la mortalité par les autres affec-
tions zymotiques dépassait considérablement celle de Londres.
R. LBUOBT.
Tumeur mixte du Toile du palais, par Hoffmann. {Arch, de
Langenbecky in Journ, of Laryng,, n** 6, 1889.)
Description anatomo-pathologique très détaillée d'un adéno-
chondrome enlevé par résection du maxillaire supérieur, r. l.
Tuberculose du pharynx, par Roth. {Soc, de méd. de Bàle^
1888, in Joarn. oflaryng,, n» 6, 1889.)
Cas de méningite tuberculeuse; origine de l'affection : tuber-
culose de l'amygdale du pharynx. L'os fut consécutivement
affecté, d'où plus tard méningite. r. leuoet.
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
AMÉRIQUE.
Oreille.
Résumé des expériences faites à U clinique otolocique du professeur
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Otite scarlalincuse, par G.-H. May (N. Y. Acad. of med., 14 mars; in
iV. Y. med, Rec, M juin 1889).
Valeur du traitement antiseptique et protection de la membrane du
tympan dans les perforations résultant de l'otorrhée, par L. TurnbuII
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Surdité interne, par J.-G. Carpenter (Amer. med. Ass. Newport, 25 Juin ;
in N, Y. med, Rec, 6 juillet 1889).
Mastoïdite scicreuse, par J.-A. Lippincott (Amer. med. Ass. Newport,
25 Juin; in N, Y. med. Rec, 6 juillet 1889).
Possibilité d'une altération de Toreillo moyenne par Tusage de Tatomi-
sation nasale, par G.-W. Richardson (Amer. med. Ass. Newport, 25 juin;
in iV. Y. med. Rec, 6 juillet 1889).
Gonseils pratiques pour Textraction des corps étrangers de Torcille. Ob-
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Méningite purulente au cours de laquelle une otite moyenne purulente
envahit rintérieur du crâne à travers la cavité labyrintbique et le canal
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Nécroses et caries du temporal traitées par les acides, par Ole Bull
(Arch, of otoLAwin 1889).
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par F.-M. Wilson (22* réunion de l'Amer, otol. Ass. New Londou, 16 juil-
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Un foret mastoïdien, par F.-M. Wilson (22* réunion de TAmer. otol.
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 681
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Occlusion complète des deux conduits auditifs externes, par E.-E. Holt,
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Contributions additionnelles botaniques et cliniques k l'otomycose, par
F. Siebenmann {Arch. of.otoL, n" 3 et 4, 1889).
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et des cataplasmes, par A.-D. Williams [St-Louis med, and surg. Joum.^
décembre 1889).
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med. and surg. Journ.^ janvier 1890).
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III. Abcès du cervelet, provoqué par une otorrhée. Opération. Guérison,
par A. D. Williams [St-Louis med. and surg. Joum. y fevrier 1890).
Complications auriculaires de l'influenza, par 0. D. Pomcr«»y (N. Y.
Acad. of med., séance du 21 janvier; in iV. Y. med. Aec, 15 février 1890).
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leghcny med. Gounty Soc, novembre 1889 ; in New Orléans med. and surg.
Joum.y janvier 1»90).
Blessure de Toreille, produite par un coup de pistolet, par L. A. Stimson
(N. Y. surg. Soc, séance du 8 janvier; in A^. Y. med. Joum. y l**" mars
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Les manifestations auriculaires dans l'épidémie de grippe, par Spear
(Boston med. Jour»., 16 janvier 1890).
Otite externe hémorrhagique, par Gorham Bacon {Arcfi. of otology^
vol. XIX, n* 1, 1890).
Un cas de surdité permanente, causée probablement par la quinine, par
S.-G. Dabuey [Arch. of otology, vol. XIX, n« 1, 1890).
Cas de pericliondrite idiopathiaue du pavillon de l'oreille gauche, par
H. Ferrer [Arch. of otology, vol. XIX, n* l, 1890).
Elimination traumatique partielle du tympan ; occlusion en huit jours,
par A. Eitelberg [Arch. of otologu^ vol. XIX, n»l, 1890).
Malformation du pavillon. — Opération plastique poar la ^érison
de la difformité, par Gorham Bacon (Arch. of otology^ vol. XIX, n* 1,
1890).
Deux cas de périchondrite du pavillon de l'oreille, traités par la cail-
ler tranchante et le drainage, par J.-B. Me Mahon {Arch. of otology^
vol. XIX, n* 1, 1890).
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villon de l'oreille, par E. Gruening (Arch. of otology^ vol. XIX, n* i,
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tribution à la pathologie de l'organe de l'ouïe, par S. Hirsen (Arsh. of
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 583
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Surdité sans Psion apparente, par Allyn (Allegheny County med. Soc,
19 février; in New Orieatis med. and surg. Journal, avril 1890).
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ophthalm. otol. and laryngol., avril 1890).
Les oiologistes reconnuissent-ils Tinfluence des affections nasales sur
l'oreille? par J.-B. Shapleigh (Weekly med. Review, 26 avril 1890).
Excision de la membrane du tympan pour une affection de l'oroille
moyenne, par S. Sexion (The pract. Soc. of N. Y., séance du 4 avril ; in
A. ï, med. Rec, lu mai 1890).
Le phonographe considéré comme un acoumétre ponr mesurer Tacuité
do l'ouïe, par A.-W. Stein {N. Y. med. Rec., 3 mai 1890).
Abcès du tympan, consécutif à la grippe, par A. D. Williams (SainM^uix
med. and surg. Joum.^ avril 1890).
Caustique lunaire dans Totorrhée hémorrhagique, par A.-D. Williams
(Saint-Louis med, and surg. Joum., mai 1890).
Malformation du pavillon de Toreille, par F. H. Edsall (Alleghany
county med. Soc, 18 mars; in New Orléans med, and surg, Joum,,
mai 1890;.
Traitement ayant amené le rétablissement de Touïe chez une sonrde-
muette, par W. H. bâtes {N. Y. med, Joum,, 1 juin 1890).
Diathèse uriaiie dans les affections des yeux, de roreille, de la
et du nez, par W. Cheatbam {Amer, Pract, and News, 1890) .
gorge
Larynx et Trachée.
Sténose syphilitique du larynx. Trachéotomie, par J.-H. Billings (N. Y,
med. Bec, 1*' juin 1889).
Un cas de laryngite striduleuse et d*éclampsie, associées au rachitisme,
par H. N. Vinebejrg (JV. Y, med, Joum., 8 juin 1889).
Ln cas d'adénite aiguë multiple. Œdème du larynx. Guérison spon-
tanée, par S.- W. Langmaid (Amer, laryng. Ass. Washington, 30 mai;
1¥. Y. med. Joum., 10 août 1889).
Une forme œdémateuse d'affection des voies aériennes supérieures, par
W.-C. Glasgow (Amer, laryng. Assoc Washington, 30 mai; N, Y. med,
Joum., 10 août 1889).
Etudes expérimentales sur l'action des muscles intrinsAqiies du larynx,
par F.-H. Hooper (Amer, laryng. Asf. Washington, 30 mai; in N. Y.
med. Rec, 15 juin 1889).
Dysphonie spasmodique. par F. J. Knight (Amer, laryng. Assoc
Washmgton. 30 mai; N, Y, med. Joum., 14 septembre 1889).
Bécidive d'une tumeur laryngienne, 22 ans après l'opération, par R.-P.
Lincoln (Amer, laryng. Ass. Washington, 30 mai; in N. Y. med. Rec. y
15 Jain 1889).
Quelques manifestations de U syphilis des voies aériennes supérieures,
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684 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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med, Journ.y 9 novembre 1889).
Quelques manifestations non habituelles de la tuberculose du larynx,
par G.-G. Rico (Amer, laryngol. Ass. Washington, 1*' juin; in iV. Y.
med. Journ., 31 août 1889).
Emploi des solutions de nitrate d*argeDt dans le traitement de la la-
ryngite chronique, par S. Solis-Cohen (Amer, laryng. Ass. Washington,
l**- juin; in JV. Y. med, Journ., 14 septembre 1889).
Quelques affections goutteuses des voies aériennes supérieures, par
F. Whitehill Hinkel (Amer, laryng. Ass. Washington, i^'-juin; in iV. Y,
med. Rec, 15 juin 1889).
Affections chroniques de la gorge, d'origine rhumatismale, par M. Tho-
rner (Ohio State med. Ass., 24 mai; in Weekly med. Review, 15 juin
1889).
Phtisie laryngée, par A. B. Trasher (Ohio State med. Ass., 24 mai; in
Weekly med. Review. 13 juin 1889).
Ulcération des cordes vocales à la suite de la rougeole, par L. Emmet
Holt (N. Y. Palh. Soc, 13 février; in iV. Y. med. Rec.y 22 juin 1889).
Nouvelles recherches sur Texistence d*un centre moteur cortical du
larynx, par D. Brjson Dclavan (N. Y, med. Journ.. 9^ juin 1889).
Observation d'intubation du larynx, par T. E. Waxham (Amer. med.
Ass. Ne\^port, 27 juin; in N. Y. med. Rec.y 29 juin 1889).
Intubation du larynx et trachéotomie, par H. 0. Batos (Amer. med.
Ass. Ncwport, 21 juin; in N. Y. med. Rec.y 29 juin 1889).
Emploi du menthol dans les affections des voies aériennes supérieures,
par F. -H. Pottor (Amer. med. Ass. Newport, 23 juin; in N. Y. med.
Rec, 6 juillet 1889).
Menthol dans la phtisie laryng;ée, par Th. H. Knight (Amer. med. Ass.
Newport, 23 juin; in iV. K., med. Rec, 6 juillet 1889).
Effets du gaz naturel sur les voies aériennes supérieures, par D.-N. Ran-
kin (Amer. mod. Ass. Newport, 27 juin; in N. Y. med. Rec.^ 6 juil-
let 1889).
Rhumatisme laryneien aigu, d'origine gonorrhéale, par W. K. Simpson
(Amer. med. Ass. Newport, 27 juin; m N, Y, med. iJ^c, 6 juillet
Un nouvel ouvre-bouche et la jpossibilité d'avoir de meilleurs résultats
de l'intubation du larynx, par Ch. Denison (Amer. med. Ass. Newport,
27 juin; in iV. Y. med. Rec, 6 juillet 1889^.
Thyrotomie pour l'ablation d'un sarcome, par E. Cutter (Amer. med.
Ass. Newport, 23 juin; in /V. Y. med. Rec, 6 juillet 18S9}.
Fibrome de l'arytcnoïdien droit, par E. Cutter (Amer. med. Ast. New-
port, 23 juin ; in tf. Y. med. Rec.y 6 juillet 1889).
Syphilis du larynx, par A.-B. Trasher (Kentucky State med. Assoc.,
10 mai; in iV. Y. med. Rec.y 20 juillet 1889).
Lupus du larynx, par J. MontfortSchley («/(?tfrfi. of ophlhalm. otol.and
laryngol.^ juillet 1889).
Laryngite iuteraryténoïdienne, par W. A. Dunn {Journ, of ophthalm.
otol. and larynaol.y juillet 1889).
Un cas rare d'intubation du larynx, par A. Brothers (N. Y. med. Rec.,
27 iuillet 1889).
Un cas d'intubation du larynx suivi de succès, avec quelques remarques
sur le traitement qui a suivi, par F.-H. Bartlett et J.>C. Clark (iV. Y. med.
Journ.y 17 août 1889).
Qu'est-ce que la véritable paralysie du muscle crico-aryténoïdien pos-
térieur? par Jelenffy (N. Y. med. Journ.y 31 août 1889).
Un cas singulier de syphilis tertiaire de la gorge, par E. Harrison Grif*
fin (N. Y. med. Rec.y 14 septembre 1889).
Anévrysme de l'aorte avec érosion de la trachée, par Armstrong (N. Y.
Paihol. Soc, séance du 22 mai; in lif, Y. med: Hec^ 14 septembre f
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INDICATIONS BIBUOGRAPHIQUES 585
Intubation dads das cas de eorps étrangers des roies aériennes, avec
remarques concernant Talimentation à la suite de Tintubation, par S.-J.
Meltzer [N. Y. med, Rec.^ 21 septembre 1889).
Hémorrhagie du larynx, par W. Porter (N. Y, med. Joum.^ 21 septem-
bre 1889).
Nouveau tube pour l'intubation, adapté aux mouvements de déglutition,
par J. M. Bleyer (N. Y. Acad. of med., séance du 28 mai; in iV. Y. med,
Joum., %i septembre 1889).
Deux cas de paralysie du larynx, par J. Wright (iV. F. med. Joum,^
28 septembre 1889).
Intubation pour rextraction de corps étrangers, par I. 0*Dwyer (iV. Y.
med. Rec.^ 5 octobre 1889).
Trois cas d'ulcération tubercnleuse du larynx. Remarques sur leur
traitement, par G.-E. Beebe (The Joum. of ophthalm. otol, and laryngol.^
octobre 1889).
Un cas de tumeur du larynx gaérie en apparence par la médication
interne, par Malcolm Leal {The Joum. of ophthalm. otol. and laryngol.^
octobre 1889).
Group membraneux (laryngo-trachéite) chez une jeune fille de 12 ans.
Trachéotomie. Guérison, par A. Gaillé (Amer. P sediatric Soc. Washington,
20 septembre; in N. Y. med. Rec.y 12 octobre 1889).
Guérison d'une destruction du larynx occasionnée par une arme h feu,
par W.-W. Harper {New Orleant med. and surg. Joum., octobre 1889).
Laryngectomie modificée pour un épithélioma du larynx. Guérison, par
G.-R. Fowler {Amer. Joum. of med. scieneeSy octobre 1889).
I. Instrument pour le tubage du larynx. — H. Appareil d'éclairage pour
le larynx, par D. B. Delavan (N. Y. clin. Soc., séance du 25 octobre; io
N. Y. med. Joum.^ 16 novembre 1889).
Résumé d'une année de travaux de la section de laryngologie et rbino-
logie de l'Académie de médecine de New-York (N. Y. Acad. of med., séance
du 22 octobre; in N. Y. med. Joum.. 23 novembre 1889).
Tumeur du larynx, par J.-H. Billings (N. Y. Acad. of med., séance du
22 octobre; in N. Y. med. Joum.y 23 novembre "
Corps étrangers dans les bronches, par W.-K. Simpson (N. Y. Acad. of
med., séance au 22 octobre; in N. Y. med.Journ.^ 23 novembre lb89).
Un dentier dans le laryngo*pharynx pendant 16 jours, par G.-H. Knight
(N. Y. Acad. of med., séance au 22 octobre; in N. Y. med. Joum.^ 23 no-
vembre 1889).
Contribution à la pathologie des crises laryngées et antres dans le
tabès, par J. Van Gieson (N. Y. neul. Soc.; in iV. Y. med. Rec., 21 dé-
cembre 1889).
Papillome de la corde vocale gauche, par S. Sherwell (N. Y. Acad. of
med., séance du 26 novembre; in N. Y. med. Journ.^ 28 décembre 1889).
Le traitement du croup, par A. Brothers {N, Y- med, Joum.^ 18 jan-
vier 1890).
Corps étrangers imaginaires dans la gorge, par M. Tbomer (AT. Y. med.
Joum., 25 janvier 1890).
Épingle dans la bronche droite. Trachéotomie, par Bull (N. Y. Acad. of
med., séance du 13 janvier; in N. Y. med. Joum., 8 février 1890).
Sept cas d'intubation du larynx, suivie de succès pour le croup diphtbé-
ritique, par W. Uailes (Med. Soc. of N. Y. ; in iV. Y. med, Joum., 15 fé-
vrier 1890).
Quatre cas d^obstruction du larynx chez l'adulte, traités par Tlntuba-
tion, par W.-K. Simpson (N. Y. Acad. of med., séance du » janvier; Id
N. Y. med, Joum., 22 février 1890).
Nouveaux instruments pour Tintubation, présentés par J. O'Dwyer (N. Y.
Acad. of med., séance au 28 janvier; in N, Y. med, Joum,, 22 février
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586 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUEB
Papillome du larynx, guéri par llDtubalion, par J.-F. Baldwio {N, F.
med. Rec.y 8 mars 1890).
Corps étrangers dans la gorge, par Stimson (N. Y. sorg. Soc, séance
du 8 janvier; in N. Y, med. Journ., V mars 1890).
Mort subite survenue chez un enfant à la suite do la pénétration de laie
dans les voies aériennes supérieures, par E.-L. Partridge (N. Y. Acad. of
med., séance du 13 février; in N. Y. med. Jovrn.y 15 mars 1890).
Conditions morbides des grandes voies respiratoires, par J. W. Kit-
chen (N. Y. Acad. of med., séance du 25 février; in N, Y. med, Joum.y
t9 mars 1890).
Trachéotomie pour corps étranger, par Murdoch (Alleghany county med.
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Angiome du larynx, par H. -P. Loomis (N. Y. Pathol. Soc, séance du
t2 janvier; in iV. Y, med. Rec.y 5 avril 1890).
Des relations de l'irritation périphérique avec les affeclions de la gorge
et du nez, par Deverley Robinson (iV. Y. med. Bec, 19 avril 1890).
Un cas de papillome de la corde vocale, avec quelques considérations
sur les tumeurs intra-laryngées et leur ablation, par 0. N. Gox (N. Y»
med. Journ.y 12 avril 1890).
Ozcne trachéal, par G.-B. Hope {N. Y. med. Journ., 26 avril 1890).
Abcès du larynx, par A. Richards (Amer. Joum, of med, z ciences
mai 1890).
Traitement de Tenrouement chez les chanteurs, par G.-E. Sajous (Amer.
Journ. of med. science, 8 mai 1890).
Eclairage par transparence du larvnx et de Tantre d^Highmore, avec dé-
monstrations, par W. Freudenthal {New York med. Rec, 11 mai 1890).
Technique de l'intubation, par Dillon Brown (Amer. Pédiatrie Assoc,
N. F., 3 juin; in N. Y. med. Rec, 21 juin 1890).
NOUVELLES
Nous avons le plaisir d'apprendre à nos lecteurs que nofre
collaboraîeur et ami, le D'Schififers, de Liège, a été nommé pro-
fesseur de clinique des maladies de Toreille à TUniversité de
cette ville. La place a été nouvellement créée et ne pouvait être
confiée à de meilleurs mains.
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OUVRAGES ENVOYES AUX ANNALES.
Hygiène publique et privée de la diphtérie (diphtérie pharyn-
gée, laryngée, etc.) basée sur les plus récentes recherches sta-
tistiques et bactériologiques, par V. Cozzolino (Extrait de la
Terapia moderna^ Naples, 1890).
Hygiène de Toreille en rapport- avec la physio-pathologie des
cavités nasales, du naso-pharynx, etc., par V. Cozzolino (4® édi-
tion, tipog. F. Gosmi, Naples, 1890).
Les lésions auriculaires et des premières voies respiratoires,
par V. Cozzolino (Extrait du supplément mensuel de la Gazz^
degîi Ospitali, n° ^-4, 1890).
Les maladies de Toreille dans Tinfluenza. Observations de P.
AvoLEDO (Extrait du Morgagni, juin 1890).
L*otologie dans les instituts de sourds-muets, par V. Grazzi
(Extrait de VEducazione dei sordomutiy n« 1, juillet 1890).
Le sens auriculaire de Tespaee, par P. Bonnier (Extrait du
Dall^ scient, de la France et de la Belgique^ tome XXIII, 0. Doin,
éditeur, Paris, 1890).
Uranoplastie et staphyloraphie, par Le Dentu (Extrait de la
Médecine moderne t Paris, 1890).
Further Investigations as to the existence of a cortical motor
conter for the human larynx (Nouvelles recherches à propos de
l'existence d'un centre cortical laryngé chez Thomme, par D.
Brtson Delà van (Extrait du New- York med, Journ, 22 juin 1890).
A Contribution to the Pathologie of the laryngeal and olher
crises in tabès dorsalis (Contribution à la pathologie des crises
laryngées et autres dans le tabès dorsal), par J. Van Gieson
(Extrait du Journ. of nervous and mental c/iseases, juillet 1890).
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688 OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
La conformation du pavillon de roreille à Fétat normal, chez
les aliénés et chez les délinquants, par G. Gradenioo (Extrait du
Giornale délia r. Accad, di med. di Torino^ n® 6, 1890).
De Tamygdalotomie dans le traitement de Thypertrophie ton-
sillaire, par E. Désmé (Un volume de 75 pages, Ollier Henry,
éditeur, Paris, 1890).
Bromure de potassium granulé de Fallières. Approbation de
TAcadémie de médecine, 1871. Contre les affections du système
nerveux. Le flacon de 75 grammes est accompagné d'une cuiller
mesurant 50 centigrammmes.
Phosphatinb Faluères. Aliment très agréable, permet tant,
chez les jeunes enfants surtout, l'administration facile du phos-
phate assimilable. Une cuillerée contient 50 centigrammes de
phosphate.
L'eau de la Bourboulb est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
Ton y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
SiROPET granules Grosnier (Mouosulfurc de sodium inalté-
rable). Rapport favorable de TAcadémiede médecine, août 1877.
Phthisie, bronchites, catarrhes, laryngites, maladies de la peau/
Le Gérant : G. Masson.
Paris. — Imp. PAUL DUPOÎST, 4, rue du Bouloi (Cl.) 7i.7.90.
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Septembre 1890. — N<» 9.
MÉMOIRES BT FAITS ORIGINAUX
I
SÉMÉIOTIQUE.— SIGNES TIRÉS DE LA COMPARAISON
DES RÉSULTATS DE L'AUDITION ET DE L'AUSCUL-
TATION DU DIAPASON VERTEX PENDANT LA DÉ-
GLUTITION ET LES DIVERS AUTRES MODES DE
MOBILISER L'APPAREIL AURICULAIRE
Par le D' GEIXÉ (i).
A. Modiâcations du diapason verlex sous PiuHuence de la
déglutition, — Signes tirés de la comparaison des sensa-
tions auditives du sujet et de T observateur.
Dans de précédentes études, j'ai montré le parti que Ton
peut tirer, au point de vue de l'auto^xamen de l'oreille, des
notions expérimentales fournies par Tépreuve dite dii € dia-
pason-tube ».
Elle consiste, on se le rappelle, à enregistrer les varia-
tions de la sensation sonore causée par un diapason pendu
ail bout libre d'un tube de caoutchouc inséré au méat auditif
par l'autre extrémité. Ces variations sont facilement ob-
tenues par les pressions sur le tube, par les contractions
des mâchoires ou des peaussiers de la face, soit par la dè^
glutition, levalsalva, etc. V
On peut opposer à ces résultats ceux que l'on obtient
dans l'audition du diapason vertex souô l'action des mêmes
épreuves. Dans l'état pathologique , la t^omparaièork est
pleine d'enseignements et éclaire bien des points dé diag«-
gnostic.
(1) Lu à la Société française d*otologie et de larjngologie, mai 1890.
ANNALEft niC8 UAl.ADIKf DE LORBILLB BT DU LARYNX. — XVI. 41
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590 GELLÉ
De même, on est souvent frappé de la différence qui existe
entre les résultats observés avec l'otoscope, en auscultant le
son crânien trans-auriculaire, et ceux que le sujet annonce
lui-même ressentir.
On s'aperçoit ainsi clairement que les conditions de Tau-
dition aérienne diffèrent de celles de la perception crânienne,
et qu'il serait dangereux de préjuger de Tune par Tautre,
comme il est impossible à Tinspcclion du tympan de con-
clure à rétat des fenêtres labyrinthiques.
En poursuivant ces comparaisons en clinique» on voit qoe.
les conditions anatomo-pathologiques diverses amènent des
résultats, les uns concordants, les autres opposés. L'épreuve
du valsalva, sur Toreille saine, par exemple, cause à la fois
la diminution de l'audition pour le son crânien (diapason-
vertex) et pour le son aérien; eh bien, dans l'état morbide,
l'observateur constate souvent avec l'otoscope le phéno-
mène, tandis que le patient ne l'éprouve pas et vice versa.
La déglutition simple, de tous les moyens de mettre en
jeu l'appareil auditif, est un des plus pratiques. On applique
le diapason sur le sommet de la télé; le sujet, prévenu,
observe les modifications du son produites par l'action d'a-
valer. L'affaiblissement du son ne peut guère échapper à
porsonne, à moins d'une surdité extrême ; mais nous admet-
tons que le diipason-verlex est bien perçu.
A l'état normal, dès que la déglutition a lieu, le sujet
perçoit une atténuation du son du diapason , passagère
comme l'acte qui l'a produite; l'observateur, de son côté^
constate une diminution brusque d*intensité sonore. Dans les
conditions physiologiques, il y a donc une absolue concor-
dance entre les sensations du malade ou du médecin : c'est
un signe d'intégrité de Torgane et de ses mouvements.
Autrefois, je n'aurais pas hésité à ajouter que cela dé-
montre la perméabilité de la trompe. Cela est encore juste,
mais non absolument vrai. Il résulte, en effet, do l'analyse
des faits que le tympan est tendu au moment de Teffort de
déglutition, même alors que la trompe (TEustache est abso-
lument imperméable.
C'est le tenseur lympanique qui agit alors; il se contracte
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8ÉMÉI0TIQUE 591
à chaque déglutition, comme le muscle orbiculaire des pau-
pières à chaque clignement. C'est, on le voit, un élément
important et un facteur non négligeable dans Panalyse de
l'épreuve de déglutition qui nous occupe.
Après la section du tendon du tenseur, le jeu oscillatoire
du tympan par la déglutition n'a plus lieu.
L'activité du tenseur se manifeste donc à l'observateur
par les variations du son du diapason sous l'influence des
déglutitions successives.
Dans certains cas morbides, il est quelquefois difficile,
sinon impossible, d'apprécier dans quelle mesure l'oreille
profonde participe aux lésions constatées.
Il est souvent intéressant, en présence d'une affection de
Toreille externe, de reconnaître l'état des parties profondes,
et de pouvoir limiter l'étendue de la lésion; Texpérience
dont nous parlons permet d'arriver facilement et sans apprêt
à cette constatiition rapide, et sans douleur. Voici un cas
dans lequel son rôle sémiologique est nettement précisé.
Observation 80. — Dame, 29 ans, mariée, sujette à de graves
névralgies par caries dentaires. Depuis deux ans, eczéma re-
belle des deux aillons auriculaires, des pavillons et des con-
duits auditifs; cuissons, brûlures, prurit, suintement, puis
gonflement, croûtes et atrésie des méats; pas d*engorgement
glandulaire; bien réglée. Bourdonnements d'oreilles, carillons
a droite et à gauche, redoublant au moment des poussées
aiguës; vertiges à la moindre irrigation auriculaire; assour-
dissement; enfin, douleurs dans les mouvements delà mâchoire.
Diapason vertex central. Diapason perçu par Tair plus fort que
sur le vertex à droite et à gauche. Diapason plus perçu à
gauche. Diapason vertex mobilisé à gauche, si Ton oblitère le
méat gauche; rien de tel à droite. M. perçue à droite et à gauche
à 15 centimètres ; et belle perception crânienne également.
Pressions centripètes positives. Réflexe» auriculaires nuls.
Epreuve d'audition du diapason vertex pendant la déglutition
positive pour la malade et pour moi, à droite et à gauche. Cla-
quement à Totoscope par la déglutition, par Valsalva. Inspec-
tion impossible des tympans.
Après cette exploration, il devint évident que le mal était
à droite aussi bien qu'à gauche complètement extérieur;
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592 GELLÉ
que Toreille moyenne ni le tympan ne participaient à l'élio-
logie de la surdité et des bourdonnements réflexes.
Le fait de la concordance entre les données des épreuves
des pressions centripètes et celles que Ton obtient de la
comparaison de l'audition et de l'auscultation du diapason
vertex pendant la déglutition est très net ici, et donne la
mesure de la valeur du signe que j'en veux tirer.
Voilà pour Tétat de santé auriculaire. Voyons ce qui se
passe dans l'état de maladie.
Prenons un cas, où, tout à l'inverse de la normale, les
deux réponses à l'épreuve sont négatives à la fois : le son
du diapason vertex n*a subi aucune atténuation pendant
que le sujet a dégluti, et le médecin non plus n*a senti
aucune variation. La physiologie nous donne l'explication
de ces faits. (Obs. 27, obs. 25.)
On trouve d'ordinaire ces résultats négatifs quand la
trompe étant imperméable depuis longtemps, il existe de ce
fait une tension extrême avec enfonçure du tympan, qui en
amène Timmobilisation.
Tout l'appareil est consécutivement retenu et tendu, et
rétrier pareillement est immobilisé : nul mouvement n'a
lieu. En voici un exemple :
Observation (A B. 382). — H..., 40 ans ; rhumatisant. CoryaÈa
habituel et abondant. Depuis peu il entend plus difficilement la
parole du côté gauche, où la montre est perçue à 30 centimètres
cependant. A droite, M = 75 centimètres ; perception crânienne
bonne. Inspection : oreille droite, tympan translucide, triangle ;
enfonçure. légère ; vue de Tenclume et du promontoire ; teinte
crayeuse autour de la spatule; mobilité nulle par valsai va. À
gauche, tympan déformé, saillie du manche en arête, opacité
' blanchâtre, ni triangle, ni vaisseaux, aspect mat ; aucune mo-
bilité, diapason vertex plus à gauche. Audition du diapason
vertex pendant la déglutition : aucun changement, et a Taus-
cultation otoscopique, même absence de modification du son.
RhinQ'pharyngite érythémateuse; teinte carminée de la mu-
queuse nasale à gauche ; trompes imperméables ; tension ex-
trême des deux tympans déformés.
La douche de Politzer rétablit leurs positions; le tympan
gauche est vu lisse, translucide et redressé; et M =à -f- 1 mètre.
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SÉMÉIOTIQUE 59S
Le raascle interne du marteau reste inhabile, son activité est .
débordée par l'exagération môme de la poussée en dedans des
osselets et de la cloison ; son tendon subit un relâchement
forcé ; la voussure est arrivée au point limité du déplacement
possible en dedans.
Cependant ces résultats nuls concordants de Texpérience
peuvent se rencontrer dans d'autres conditions» Le tympan, la
ehatne et Tétrier peuvent être rendus immobiles par une sclé-
rose avancée avec ankylose de Tétrier et soudure des deux
têtes de Tenclume et jlu marteau à la logette des osselets. L'aé-
ration artificielle de la cavité tympanique par un Politzer rend le
diagnostic assuré dans ce cas, et montre la part à faire à Tob*
struction tubaire dans la surdité.
Observation (\B, 2). — Surdité vieille extrême; ancienne
sclérose ; deux trompes mal perméables, et mouvements de la
chaîne nuls, surtout du côté gauche; pressions centripètes sans
effet. Epreuve de Taudition du diapason vertex pendant Tacte
de déglutition : nulle pour le malade, nulle aussi pour Tobser-
vateur; à droite et à gauche, même surdité après le cathété-
risme. Diagnostic : solérose totale bilatérale.
Observation (AB., 882). — Audition de M. bonne; bourdonne-
ments; obstruction complète des deux trompes ; enfonçure vive ^
des deux tympans, tendus et immobiles; audition pendant la
déglutition : épreuve négative pour le sujet et puur le médecin;
après plusieurs douches de Politzer, aération suffisante, et
répreuve de déglutition devient positive; celle des pressions
aussi.
Observation (AB, d06). — Vieilles scléroses; surdité grande
à la parole : M ^ 0 à droite et à gauche. Diapason-vertex cen-
tral. Epreuve des pressions négative à droite et à gauche.
£preuve d'audition du diapason vertex pendant la déglutition
= O pour moi et =z O pour le sujet même. Le Politzer passe et
donne M = 3 centimètres; l'épreuve devient positive, bien que
très peu accusée d'un côté.
On voit, dans ces divers cas, des combinaisons de deux
éléments, obstruction tubaire de vieille date el sclérose fort *
avance et généralisée.
Je rappelle, à ce propos, que dans une de mfi& observa-
tions, où cette épreuve par la déglutition avait été négative
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594 GËLLÉ
pour le sujet et pour moi, j*ai pu constater à l'inspection la
disparition complète du tympan.
D'après le mode d'action de la déglutition sur l'orgatie
auditif, on peut préjuger que Ton rencontrera des cas où,
avec une épreuve nettement positive pour les deux observa-
teurs, les lésions cliques et la surdité seront cependant
d'une gravité sérieuse.
En effet, il sufllt, pour avoir une épreuve positive, que la
lésion tympanique laisse les mouvements libres du tympan,
de la chaîne et de l'étrier; or, c*e8t le cas fréquent dans les
premières périodes des otites chroniques; l'hyperpasie
muqueuse modérée, le ramollissement, le relâchement des
ligaments et de la cloison sont compatibles avec une cer-
taine mobilité dès que la circulation d'air est franche et les
muscles actifs.
Ce procédé d'investigation, en définitive, ne veut dire en
séméiotique auriculaire rien de plus que ceci : la mobilité de
l'appareil de transmission est conservée du tympan à l'étrier.
Pour les mêmes raisons, telle épreuve donnera encore
des résultats positifs dans la grande série des surdités dites
nerveuses, que la lésion soit centrale ou périphérique, tant
que le diapason vertex sera entendu. C'est ainsi dans l'hé-
mianesthésie hystérique incomplète ; mais si la surdité est
entière, l'audition n'a lieu que par la bonne oreille, et du
reste le besoin de cette exploration est alors douteux. Pour
les suMités toxiques, alcooliques, urémiques, quiniques,etc.,
répreuve est positive, tant que l'appareil intra-tympanique
reste étranger à la maladie.
Dans ces conditions, en présence des réponses positives
d'une épreuve de la mobilité de la chaîne des osselets, le
clinicien conclut à une étiologie extra-auriculaire, plus pro-
fonde, labyrinthique ou centrale, de la surdité.
Les cas les plus intéressants sont sans nul doute ceux
dans lesquels l'une des parties constate le phénomène phy-
siologique de Tatténuation quand l'autre n'éprouve rien de
t«l. Ces résultats discordants sont très significatifs.
Tout d'abord, il faut émettre ici ce fait d'observation que
]0 plus souvent, je devrais dire dans l'immense majorité •
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SÉMÉIOTIQUE 5d5
des cas, c'est le patient qui n'a pas perçu les effets de la
déglutition, tandis que l'observateur les perçoit clairement.
Il peut se faire que l'opposé arrive : quand il existe un
bouchon profond de cérumen immobilisant le tympan, ou
quand celui-ci a subi un épaississement ou un déplacement
étendu en dehors par réplétion de la caisse ; mais on conçoit
que ces conditions nuisent également à la mobilité de la
chaine et de Tétrier et rendent l'épreuve négative pour le
sujet et Tobservateur à la fois.
En général, tant que l'aération de la cavité tympanique a
lieu, le clinicien constate des épreuves positives, et le son est
perçu, atténué par i'otoscope. Chacun sait que l'on peut
voir le tympan se ballonner par les divers procédés de mo*
bilisation, tandis que le manche du marteau reste flxe.
Quand cette discordance existe, c'est-à-dire quand l'ob-
servateur éprouve l'atténuation sans que le sujet la sente,
par la déglutition, on se trouve en présence d'un signe sé-
rieux de la perte de mobilité de l'étrier. On ne peut con-
clure à l'ankylose de cet osselet que si le fait est durable et
est confirmé par d'autres procédés d'examen.
Pour la plus grande partie de mes observations, j'ai cons-
taté l'accord le plus parfait entre ces données de l'épreuve
nouvelle et celles que fournit l'épreuve des pressions cen-
tripètes, au point de vue du diagnostic de l'étrier fixe.
En voici un exemple, où tous les signes s'accordent pour
conclure à l'ankylose de l'étrier de l'oreille gauche.
Obs. (OS. 104). — H..., arthritique. Accuse des bourdonne-
ments nux moindres efforts, à gauche, où la montre est perçue
à 10 ceutimètres; quelquefois craquements intenses s'il avale,
s*il se mouche. Mobilité de la cloison à gauche, immobilité du
marteau. Pressions négatives de ce côté; trompe perméable
avec claquement tympanique léger à gauche. Oreille droite
bonne; Taudition du diapason vertex pendant la déglutition donne
un' résultat nul pour le sujet, et à l'auscultation un résultat net
et franc pour moi. Le diapason posé sur le tube otoscopique,
tandis que le sujet avale, lui donne une légère atténuation du
son. Le tympan est mobile, élastique, mais les osselets et l'é-
trier sont fixes : sclérose et ankylose à gauche; raréfaction
sans résultat à gauche.
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59û GELLÊ
On voit clairement, dans ce cas si simple, la discordance ■
des résultats expliquée par la mobilité du tympan, lequel
se tend encore par la déglutition et modifie la sensation per-
çue à l'otoscopo ; tandis que Tétrier étant fixe, le patient ne ^
constate aucun changement du son.
L'observation suivante montre l'importance séméiotique
du signe; Toreille qui perçoit encore assez bien la parole et
la montre à 15 centimètres est cependant déjà atteinte du
même processus scléreux profond qui a détruit complète-
ment Touïe de l'autre côté; et le signe de déglutition décèle
cette lésion très clairement en montrant que l'audition du
diapason vertex, qui n'est pas modifiée pour le sujet, l'est
nettement pour Tobservateur.
Ous. (0. âi7). — D..., 61 ans, arthritique. Déformations des
articulations des doigts des mains. Diapason vertex ut3 peu
pçrçu ; diapason vertex ut2, mieux perçu à droite. Diapason
pereu bien fort à droite. M = 15 centimètres à droite et belle
perception cràDienne. M. à gauche perçue au contact ; percep-
tion crânienne = 0. Tympans clairs, translucides, minces, vue
du fond et de l'enclume. Triangles nets. Immobilité du manche à
droite comme à gauche ; cloison mobile par le valsalva ; (rompes
libres : rien à la gorge ni au nez actuellement. Pressions cen- .
trlpètes négatives à droite et à gauche. Pendant l*acte de la .
déglutition, modification franche du diapason vertex à droite et à
gauche pour moi; nulle pour le sujet.
En voici d'autres faits brièvement résumés :
,0b8. (210 bis Aw). — Surdité légère de l'oreille droite. Diapa-
son verlex cenlral. Trompe droite, absolument 01080 à ce mo-
ment. L'épreuve de Taudition du diapason vertex pendant la
déglutition donne 0 pour la malade, tandis que je perçois nette-
ment une franche atténuation.
Obs. (Aw. 269). —Rhinite; obstruction tubaire droite. Diapa-
son vertex perçu à droite. Epreuve des pressions positives à
droite. Epreuve de déglutition négative pour le malade, positive. .
pour moi qui ausculte. Après le Politzer, 40 centimè.tresji la :
moj:itre, et épreuve positive pour tous deux..
pBs, (AB. âlO). — A.roreille droite trompe close.- Presaioiu;
centripètes positives. Epreuve Tauscultation pendant la déglu-- -
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SEMEIOTIQUE 507
tition, -à droite positive poar moi, oégalive pour le sujet. A'
Toreille gauche, où la montre est entendue à 25 centimètres, Té-
preuve des modifications subies par le son du D.-V. au moment
dé 'lé déglutition est positive pour tous deux : observateur et
patiente.
Obs. (AB. 300).— Ankylose double des étriers; épreuves des
pressions, négatives à droite et à gauche. Trompes libres.
M. perçue à 1 mètre à droite. Epreuve de la déglution négative
pour le sujet à droite et à gauche et positive pour moi.
Obs. (Aw. 295). — Surdité extrême, sclérose bilatérale vieille.
Audition du diapason ut* ; M = 0. Pressions négatives, etc.
Epreuve de déglutition négative pour le sujet et positive pour
moi.
Obs. (AB. 376). — Ankylose évidente. Pressions également
négatives à droite et à gauche. Epreuve de déglutition négative ,
pour Tindividu, positive pour le clinicien.
Obs. (213). — Mêmes résultats des pressions centripètes, ^
mêmes résultats négatifs pour le sujet s'il déglutit, le diapason
vertex posté sur le crâne, et positif pour moi.
Obs. (AB. 350). — Malade vertiginé sourd ; épreuves des pres-
sions capsant Textinction du son du diapason vertex. Les
épreuves de la déglutition, positives pour le médecin, néga- *
tivûs pour le malade. ^
Obs. (AB. 816 bis). — De mêmes pressions, négatives à droite '•
et à gauche. Epreuve de déglutition négative pour le sujet et
positive pour le clinicien.
Obs. (Aw. 840). — De même les pressions négatives; aéra-,
tiôn (kcile des caisses. M. perçue collée au méat. Même oppo-
sition : 0 pour le sujet et B. pour Tobservateur.
^e pourrais multiplier ces citations, une dernière seule-
ment encore :
Ôbs. (AB. 1). — A Toreille gauche, épreuve des pressions
centripètes négative. Or, à gauche, celle de déglutition est néga-
tive aussi pour le sujet et positive pour moi.
%*diroitè, où~ Tépreuve des pressions est positive et montre "^
que le jeu de rétrier est intact, celle de la déglutition donne au
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598 GKLLÉ
suget comme aa clinicien la sensation nette et Tabaissemeat 4a
«on du diapason vertex.
En général, quand les épreuves des pressions centripètes
sont positives, normales, c*est-à-dire quand on trouve les
signes de mobilité de Tétrier, l'épreuve de la déglutition est
également positive pour le patient.
Les deux données évoluent parallèlement, et leur concor-
dance constante est très significative. Le diagnostic est ainsi
plus assuré.
En résumé, par la simplicité de l'expérience, par la sârelé
de la notion qu'elle donne, cette épreuve de la déglutition
a une importante valeur sémiotique, surtout au point de
vue du diagnostic de l'immobilité de l'étrier, quand on s'est
convaincu de l'aération de la caisse tympanique. Elle est à
la fois sûre, simple et pratique.
J'igoute qu'elle ne saurait suffire à elle seule à parfaire un
diagnostic ; qu'elle ne supplée à aucun autre signe et doit
s'appuyer sur tous les moyens et procédés d'exploration en
usage.
On pourra aussi opposer avec profit les données des di-
verses autres épreuves otologiques, suivant que c'est l'obser
vateur ou le sujet qui en perçoit l'effet; mais aucune
n*approche de la grande simplicité pratique de la déglutition
pendant l'application du diapason vertex.
II
B. Nouveaux procédés dauto-examen des fonctions de
r organe de F ouïe.
1** Un tube de caoutchouc de 25 centimètres est adapté
par un bout hermétiquement à l'oreille, puis tenu par l'autre
extrémité, munie d'un embout de bufUe, à la bouche.
Si, dans ce dispositif, le diapason sonne au vertex, on
peut, en soufflant doucement et aspirant alternativement
dans le tube, lentement et sans secousse, sentir le son du
diapason modifié dans son intensité à chaque fois, mai«
davantage au moment de l'aspiration.
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SÉMÉIOTIQUE 599
Avec un peu d'habitude, on arrive vite à distinguer très
nettement les bruits des mouvements tympaniques ; et sur-
tout le claquement sec et strident qui succède à Taspiration
est très facile à percevoir.
Dans les deux modes, le tympan, repoussé ou aspiré, se
meut et se tend ; il semble obéir plus mollement au souffle
et subir plus bruyamment l'action des aspirations buccales.
Avec chaque inspiration ou expiration faite dans le tube
auriculaire coïncide une atténuation du son crânien, si Fé-
trier est libre dans la fenêtre ovale.
Dans les insufflations, il est difficile de dépasser la mesure
et d'offenser l'organe ; les aspirations, au contraire, agis-
sant en déplaçant le tympan dans le sens inverse de ses
tendances physiologiques, sont plus irritantes et ne doivent
point être faites brutalement ni répétées trop vite, si c'est
avec la pointe de la langue qu'on opère la succion.
On sait que le tympan peut subir en dehors un déplace-
ment considérable, grâce à la laxifé et à la disposition spé-
ciale de l'articulation des deux têtes du marteau et de Ten-
clume. De là sans doute l'origine de la véritable petite
secousse que l'on ressent par l'aspiration vive du tympan
au moyen du tube auriculaire.
Dans l'expérience pour l'auto-examen, le diapason est
placé vibrant sur le crâne; le tube est hermétiquement in-
troduit dans le méat auditif; on débutera par une légère in-
sufflation, graduellement plus ample; le son du diapason
vertex sera diminué de force au même moment. Gela ne doit
pas dépasser la force d'une expiration un peu prolongée dans
le tube buccal ; en même temps on entend un léger et doux
claquement tympanique qui est dû à la poussée de Tair sur
le tympan et à la propulsion en dedans, mouvement qu'on
perçoit avec un peu d'habitude. Ce claquement est doux et
sourd ; et dès que la pression cesse, un second claquement
identique annonce le retour de la cloison à la normale. Aus-
sitôt le son atlénué reprend son ampleur première.
La mobilité et l'élasticité du tympan, ainsi que celles de
rétrier, sont ainsi appréciables et susceptibles d'être étudiéee^-
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6(10 GELLÉ
par qui connaît les bruits normaux de ces mouvements pro-
fonds.
Recommencée aussitôt, l'épreuve donne des résultats tou-
jours les mêmes à Tétat sain.
Au moyen d'une aspiration d*énergie moyenne, on agit
également sur le tympan; ce déplacement en dehors est
presque insensible et siii ucieux; il n'en est pas de même du
retour à la normale, surtout si la bouche s'ouvrant aussitôt,
Tair rentre brusquement dans le tube ; c'est un claquement
sonore, vibrant, qui se produit alors à chaque coup et qui
éclate dans le fond du conduit. C'est le bruit du retour de la
cloison à la normale, très évident et bruyant; en même temps
l'on constate que le son, affaibli au moment de la succion,
est revenu en son entier.
a) Dès que le tube de caoutchouc pénètre dans la bouche, le
son du diapason, posé sur le crâne, qui est perçu médian et
central, au point de contact, passe du côté du tube; c'est la
résonance de la cavité buccale qui cause cette latéralisa-
tion immédiate du son crânien.
11 faut éviter la détente brusque après la succion à cause
des secousses véritables auxquelles elle expose i'organe de
transmission et le nerf labyrinthique, si l'étrier est mobile.
Il peut en résulter, suivant la tolérance des individus : du
bourdonnement d*oreille, de la douleur et un léger étourdis-
sement.
b) En obturant avec la pointe de la langue le bout du tube
bticcal, le son du diapason vertex, latéralisé tout d'abord
comme on Ta dit, redevient central au point où l'instrument
touche la tête. Cette apposition de la langue a interrompu
la communication avec le résonnateur buccal, et cela a
suffi à rétablir l'état primitif.
En retirant vivement la pointe de la langue du tube, il se
produit un vigoureux et sonore claquement tympanique,
avec une coupure nette du son crânien. La succion et le
brusque retour à la normale de la cloison, attirée en dehors,
causent ces phénomènes et ne sauraient se répéter plusieurs
fois un peu fort sans blesser l'oreille, trop rudement se-
couée; le bourdonnement, la douleur otique, l'étourdisse-
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SÉMÉIOTIQUE 601
ment indiquent qu*on soumet Torgane à deg ébranlements
insolites et dangereux.
Cette intolérance est extrême dans les états inflamma-
toires, et presque nulle dans \e& scléroses confirmées. Cette
tolérance pour ces secousses provoquées au moyen du tube
par la succion de la pointe de la langue est certainement un
signe des plus clairs de la raideur générale de Tappareil ;
l'absence de bruits, de claquements ou bien la difficulté
qu'on éprouve à les produire en ce cas montre aussi l'indu-
ration des tissus et la raideur scléreuse articulaire.
On peut se servir ainsi de ces modes de mobilisation de
l'appareil de transmission, tantôt comme moyen de diagnos-
tic, tantôt comme procédé thérapeutique d'exercice de Tor-
gane.
Les malades indiquent d'eux-mêmes les variations res-
senties d'un côté, le meilleur, et non ressenties du côté
scléreux et sourd. ^
c) Tandis que le diapason vibre au sommet de la tête, le
tube posé entre l'oreille et la bouche, l'embout de buffle
serré entre les dents, on peut constater qu'à chaque effort
énergique de contraction des masticateurs, le son est atté-
nué très nettement.
L'expérience réussit d'autant mieux que le sujet mord
l'embout entre ses dents molaires, du côté du tube ; la prise
est plus forte et la chute du son plus prononcée.
On obtient le même effet dans les contractions des peaus-
siers de la face.
Ce dispositif du tube bucco-auriculaire se prête également
à l'étude de l'audition du son du diapason posé sur le tube,
tandis qu'on fait varier les états de tension dû tympan par
les divers procédés en usage. Pour Tauto-examen cela peut
rendre des services.
Je conseille à l'opérateur de faire toujours l'exploration
dans les organes de l'ouïe, et de comparer les effets des
épreuves sur chacun d'eux.
On peut analyser ainsi l'état de mobilité et d'élasticité du
tympan, de la chaîne et de l'étrier : or, ce sont les qualités
majeures de l'appareil conducteur des sons et celles que les
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602 QELLË
maladies altèrent le plus souvent et le plus gravement.
J*ai vu l'adjonction de la cavité résonnante buccale per-
mettre aussitôt l'audition du diapason sur le crâne D'autres
oppositions sont également applicables au diagnostic de la
lésion. Ainsi l'absence de modifications du son crânien par
les insufflations ou aspirations ou succions, si elle coïncide
avec l'atténuation du son du diapason porté sur le tube
môme, est un sûr indice de lésion grave de Tétrier et de
son immobilité, avec conservation d'une certaine élasticité
du tympan.
Pour ces cas, pour le dire en passant, l'audition a lieu
par la fenêtre ronde.
Mais la sclérose peut avoir tout raidi, et soudé, articula-
tions et tendons, osselets et parois ; le tympan s'est épaissi
et induré aussi; dans ces conditions, les épreuves sont toutes
deux négatives ; hâtons-nous de dire que ce n'est pas un
cas fréquent tant que les trompes sont perméables.
d) Il n'est pas jusqu'au bruit de claquement tympanique,
vif, sec, sonore, que les aspirations et surtout que les retraits
de la pointe linguale produisent si bien, à l'état normal, qui
n'ait une valeur séméiotique sérieuse ; on le voit diminuer
de force et même disparaître totalement dans les scléroses
vieilles et dans les tensions anormales du tympan ; de plus,
il est alors accompagné de bruits subjectifs, provoqués de
verliges et de douleurs, s'il y a de Thyperesthésie de l'or-
gane auditif. Ai-je besoin de dire que le claquement causé
par la légère succion linguale sur le tube auriculaire man-
quera s'il y a disparition du tympan ?
On retrouve ainsi l'ensemble des déductions pratiques
que permettent les observations précises sur la tension du
tympan, sur le jeu de la chaîne des osselets et la mobilité
de la base de Tétrier au moyen des expériences et méthodes
classiques aujourd'hui.
L'opérateur agissant sur ses propres oreilles, on peut
ainsi faire l'exploration complète et poser un diagnostic du
siège de la lésion cause : aussi ai-je pris soin de dire que ce
travail a pour but do faciliter l'auto-examen du médecin.
C'est un moyen de vulgariser les études otologiques.
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SÉMÉIOTIQUE 608
III. — Examen de t énergie des moteurs de la chaîne des
osselets,
' Cependant nous n*avons abordé jusqu'ici que Fétude de
la statique de l'oreille ; sa dynamique, son activité n'ont pas
été examinées ; la fonction d'accommodation ne doit cepen-
dant pas être oubliée dans une exploration méthodique de
l'audition.
Or, l'observation est facile sur soi-même à ce point de vue
en utilisant quelques connaissances de physiologie fort
simples.
On sait que les muscles moteurs de la chaîne se con-
tractent énergiquement avec les muscles peaussiers de la
face, les orbiculaires des paupières surtout ; il sufSra de
constater Taclion de ces contractions manifestes sur l'audi-
tion et l'auscultation trans-auriculaires du son du diapason
vertex. Dans l'état normal, le son est coupé très nettement
pendant ces efforts, qui s'accompagnent de la contraction
du tenseur tympanique.
Il en est de même pendant les contractions énergiques
des muscles masticateurs.
Mais on ne met ainsi en évidence que l'action d'un seul
muscle, le tenseur.
Quant au stapédius, point de contrôle.
L'expérimentation cependant démonti*e que dans le bâille-
ment les muscles de l'appareil de transmission de l'oreille
moyenne se contractent tous les deux à la fois, et non plus
l'un d'eux isolément comme dans les épreuves précédentes.
En effet, si l'on tient un fort diapason ut, vibrant sur le som-
met de la tête pendant un bâiliemeut bien simple et franc,
on constate que le son crânien ne se trouve aucunement
modifié ni affaibli, et ne subit aucune variation de ton ou
d'intensité, tandis que Ton sait bien que le même ton est
très abaissé dans le bâillement si le diapason est posé en
face de l'oreille.
Au moment du bâillement, la contraction du tenseur a lieu
énergiquement ; elle tend le tympan et cause une diminution
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' 604 A. GOUGUENHEIM
franche de l'audition du son aérien. Si le stapédius ne lui
faisait pas équilibre par une action antagoniste équivalente,
le son du diapason vertex serait abaissé également, comme
dans les expériences précitées, car Tétrier, subissant l'ac-
tion du tenseur, serait refoulé en dedans et immobilisé dans
. la fenêtre ovale ; puisqu'il n'en est rien, que le son ne change
pas de ce côté, force est de conclure à l'action antagoniste
du stapédius dans le bâillement.
L'application pratique de ces données expérimentales est
tqu'au moyen du bâillement on peut juger de l'activité du
stapédius, comme au moyen des contractions des orbicu-
laires des paupières on peirt mettre en évidence l'énergie
-du muscle tenseur du tympan.
En terminant cette communication, je répéterai de nmi-
veau qu'il est indispensable de faire des expériences coni-
paratives à droite et à gauche. C'est le seul moyen de saisir
la valeur réelle des résultats de ces explorations délicates
et précises.
II
DES ABCÈS CHAUDS DE LA CLOISON NASALE ET
D'UNE DÉFORMATION NASALE CONCOMITANTE
ET DÉFINITIVE
Par le D' GOUGUENHBIM, médecin de l'hdpiul Lariboisière
(lu au Congrès international de Berlin, le 5 août 1890).
L'affection qui fait l'objet du mémoire que nous présen-
tons à la section de laryngologie et de rhinologie du Con-
grès international de Berlin est d'observation assez rare.
Citée par la plupart des traités didactiques des maladies du
nez, elle a été étudiée par tous de la façon la plus sommaire,
en raison du petit nombre de ces malades observés par les
praticiens les plus occupés.
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ABCÈS CHAUDS DE LA CLOISON NASALE 605.
Il y a deux ans, j'avais eu Toccasion d'observer un fait
ayant avec ceux dont je vais m*occuper une certaine ana-
logie. Il s'agissait â*un enfant de 4 à 5 ans, atteint d*une
tumeur liquide accolée à la cloison et développée d'un seul
côté, à gauche. On avait cru un moment à une déviation
traumatique de la cloison de ce côté, mais à l'examen du
côté opposé, il n'y avait pas de concavité du septune. On
fit la ponction exploratrice qui donna issue à un liquide
jaune pâle, ressemblant à du sérum ou à de la lymphe* Au.
bout de quelques jours, l'enfant guérit complètement ; la
cloison n'était ni déviée ni perforée, le nez n'était déformé
en aucune façon. Ce cas a fait l'objet, dans les Annales des
maladies de roreille et du larynx, d'un mémoire d'un jeupe
médecin italien, le D' Strazza, de Gênes, qui avait suivi ma
clinique pendant quelques mois. Ce mémoire a été publié à
la page 666 de l'année 1888.
L'année suivante, en 1889, je vis presque simultanément
deux cas d'abcès de la cloison développés, l'un chez une
femme de 22 ans, sans cause connue; l'autre chez un enfant
de â ans, à la suite d'une chute sur le dos du nez. Les
symptômes étaient absolument les mêmes, la marche de
raffection fut aussi semblable ; enfin, chez nos deux ma*
lades, même difformité se présenta sous la forme d'un en*
foncement au-dessous des os du nez et d'un aplatissement du
lobule. L'observation de la femme que, je vais insérer en
entier, présente cette particularité intéressante, que l'exa-
men bactériologique du pus a été fait par le D' Dubief.
J'avais provoqué cet examen parce que, le malade niant
tout traumatisme, j'avais pensé à la possibilité d'un abcès
de cause tuberculeuse, développé à la suite d'une périchon-
drite. Mon observation est la première oi!i était fait un exa-
men de ce genre. Voici cette observation :
Abcès symétriques de la cloison des fosses nasales, affaisse^;*
ment du nez au-dessous des os propres (observation recueillie
par M. Glover, interne du service),
E. J..., âgée de 22 ans, entre salle Aran, n<»6, le23 JQinl889,
dans le service du D' Googuenheim, à Thôpital Lariboisière.
ANNALES DES MALADIES DE l'OREILLE ET DU LARYNX. — ZTI. 42
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606 A. GOUGUENHEIM
Antécédents héréditaires ; mère morte à 60 ans ; père mort
à 61 ans de bronchite chronique.
A eu deuiL enfants qui sont morts, Tun de convulsions, l'autre
d'athrepsie.
Réglée à 15 ans et demi, toujours régulièrement. La malade
a eu de Fimpétigo pendant Tenfance, elle est sujette au coryza.
Elle a un peu de blépharite et une leucorrhée constante. Pas de
syphilis antérieure.
Le 16 mai dernier, elle s*aperçut de l'apparition d*une légère
tuméfaction de chaque côté de la cloison du nez ; une petite tu-
meur se développa rapidement et symétriquement dans chaque
fosse nasale, au voisinage de Torifice externe du nez, et atteignit
le volume d'une noisette. Ces tumeurs sont parfaitement vues
et senties par le malade.
J... nie tout traumatisme.
Examen à rentrée. Les deux tumeurs sont très faciles à aper-
cevoir sans l'aide du spéculum, par le simple écartemeot des
ailes du nez ; la muqueuse qui les recouvre est rosée. A Texa-
men, au moyen de spéculum, on constate qu'elles remplissent
entièrement l'extrémité antérieure des fosses nasales; au tou-
cher avec le stylet elles sont douloureuses à la pression, elfes
se dépriment légèrement ; la malade supporte malaisément cet
examen. Le nez est élargi à la base, et il présente à l'union des
os propres et de la cloison une dépression en coup de httcbe,
très marquée; le lobule est augmenté de volume. La respiration
est très gênée et la malade tient la bouche ouverte.
Il n'y a pas de fièvre, Tappétit est conservé.
26 Juin, — Une ponction exploratrice, à droite, avec la se-
ringue de Pravaz, ramène une gouttelette de pus très franc.
26 juin. — La tumeur a augmenté de volume et la malade
réclame noire intervention. Opération : incision avec le bis-
touri de deux petites tumeurs symétriques. La muqueuse pilui-
taire saigne abondamment. Elle est très épaissie. Il s'écoule,
surtout à droite, une certaine quantité de pus très franc ; avec
ce pus, l'on ensemence des tubes de gélatine et d'agar-agar.
/•' Juillet. — Les tumeurs se sont affaissées, la respiration
est beaucoup plus facile, le lobule et les téguments du nez sont
beaucoup moins tendus. On enlève à gauche et en arrière de
petites végétations papillaires qui se sont formées au voisinage
de l'incision opératoire.
i 3 Juillet. — La malade quitte l'hôpital entièrement guérie.
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ABCÈS CHAUDS DE LA CLOISON NASALE 607
Le traitement a consisté en lavages du nez avec une solution
boriquée tiède à 4 0/0.
A Texamen des fosses nasales on ne oonstate plus rien d'a-
normal ; la cloison est intacte ; il n*y a pas de déformation de la
cloison, et le stylet introduit entre le cornet moyen et la cloison
pénètre assea aisément.
La percussion de la cloison par le stylet n*est nullement dou-
loureuse, et on ne constate Texistence d*aucun épaississement
de la muqueuse.
La malade, suivie plusieurs fois et revue même quelques
mois plus tard, n*a plus senti aucune souffrance. La déforma-
tion nasale a toujours persisté.
Ensemencement du pus. — Examen des cultures, par M. Du-
bief (communiqué par M. Gaston, interne des hôpitaux et élève
du laboratoire de M. Dubief).
À la suite de Tincision opératoire, faite le ^ jnin, les tubes
ensemencés sont mis à Tétuve.
W juin, — Gélatine : intact.
Agar,^ Végétations de microbes sans caractère tranché. La
culture est blanchâtre, étalée.
^juillet. — Gélatine. — A un centimètre de la surface libre
de la gélatine, commencement de végétations sous forme d'un
point gros comme une tète d'épingle.
Agar, — L& culture occupe toute la surface libre sous forme
d'une masse étalée et blanchâtre. Une parcelle de culture est
déposée à Taide d*un fil de platine stérilisé sur une lamelle.
Elle est d*abord examinée à Tétat pur, puis colorée à FaidedWe
solution aqueuse de fuschine.
On aperçoit des micrococcus, des diplococcus et des chaî-
nettes en très grande quantité.
4 juillet, — Gélatine. — Se liquifie, et la culture a la forme
d*un cône à base supérieure.
- Agar. — I^a culture est restée stationnair^.
De Tensemble des caractères de culture, il résulte que les
microbes contenus dans le pus de Tabcès appartiennent au mi-
crococcus pyogenes albus.
On ne peut conclure de cet examen à l'absence de ba-
cilles de Koeh, la culture faite dans ces conditions ne pou-
vant la déceler, et Texamen microscopique du pus avec
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608 A. GOUGUENHEIM
coloration étant nécessaire pour affirmer que Tabcès est où
n'est pas tuberculeux.
Quand j*ai demandé un examen bactériologique , au
moment de l'ouverture de l'abcès, je soupçonnais la possi-
bilité d'une périchondrite tuberculeuse; l'examen qui m'a
été communiqué n'était paç tout à fait catégorique, comme
on vient de le lire dans les dernières lignes ; Jiais en raison
de la marche rapide de raffection, de sa'guérison complète,
non seulement après L'opération, mais persistant quelques
mois ensuite, il m'est permis de conclure, malgré la lacune
signalée par l'auteur de l'examen microbiologique, que notre
malade n'a pas été atteinte d'une affection de nature tuber-
culeuse. J avais supposé la possibilité de cette origine en
raison du temps assez long mis par les abcès à se dé-
velopper, mais la marche de Tafleciion a sufQ pour écarter
cette hypothèse.
Dans ma deuxième observation, les abcès se sont développés
un peu plus d*une semaine après le traumatisme, une chute;
les signes physiques ont été les mômes que chez la femme, les
abcès ont dû être ouverts et la guérison a été très rapide. La
déformation du nez a été semblable à celle observée dans le
premier cas, sans qu'il ait été possible par Texamen de trouver
une altération appréciable de la cloison, tout au .moins dans la
partie antérieure. L'examen bactériologique n'était pas aussi
nécessaire que dans le cas de la femme, et n*a pas été pra-
tiqué.
Ainsi donc, nous avons pu observer presque simultané-
ment deux cas d'abcès de la cloison, avec la même défor-
mation; chez l'enfant, le traumatisme en a été la cause, et,
conformément à Tobservation des auteurs classiques, les
abcès se sont développés sur la paroi antérieure de la cloi-
son, et ils Ont été symétriques; enfin, les téguments du
nerf ont été le siège de tuméfaction, et la sensibilité était
très vive.
Dans une annotation dont M. Moure a accompagné le très
court article sur là matière du traité de Moreîl Mackenzie
traduit par M {Traité des maladies du nez^ p. 285), cet
auteur affirme qu'après l'ouverture de l'abcès, le dos du
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ABCÈS CHAUDS DE LA CLOISON NASALE 609
nez s'affaisse par suite de rëlimination d^une portion du
car lilage de la cloison ; dans notre cas, la déformation a été
antérieure à l'ouverture de Tabcès, et après cette ouverture
nous n'avons constaté aucune perforation de la cloison. Du
reste, cette perforation est extrêmement rare dans ces cas,
et quand elle se produit, Mackenzie dit qu'il en résulte ra-
rement une perforation permanente.
Gomment donc peut-on expliquer dans ces cas la défor-
mation que nous venons de décrire. Je n*ai pas constaté
rélimination d'une partie du cartilage (explication de M. Moure)
dans nos deux cas), et pourtant si l'affaissement du nez se
produit, il est naturel de supposer qu*il existe une altéra-
tion du support du nez. Mais lorsque la cloison cartilagi-
neuse est atteinte au niveau de ces abcès, c'est-à-dire à la
partie antérieure , il ne peut y avoir d'affaissement. Ne
voyons-nous pas très souvent, à ce niveau, de grandes
perforations de <^use syphilitique ou autre, sans affaisse-
ment du nez?
C'est donc plus en arrière que la cloison doit être altérée
pour être suivie de la déformation que nous venons de
signaler, et ce ne peut être qu*à l'union de la cloison carti-
lagineuse avec la lame perpendiculaire de Tethmoïde et
surtout avec le vomer. Une altération de la lame perpendi-
culaire de Tethmoïde qui sei*ait en arrière de ce point n'a-
mènerait pas non plus de déformation ; nous avons, à l'ap-
pui de ce que nous avançons, eu l'occasion d'observer chez
une femme, un cas de nécrose des os du nez et de la lame
perpendiculaire, de cause syphilitique; l^s os du nez et la
lame perpendiculaire étaient perforés, et il n'y avait .aucune
déformation; la perforation de la lame perpendiculaire se
ferma, et on observa chez le malade une autre perforation de
la partie inférieure de cette lame ou peut-être même du
corps du vomer, sans qu'il en résultât de déformation, li'ex-
plication était assez simple; ces lésions n'intéressaient pas
les points de jonction ou de suture dos os et cartilages.
. Pour appuyer notre manière de voir, nous invoquerons
les expériences de Daniel MoUière, chirurgien lyonnais très
réputé et mort récemment pendant l'ëpidémie d'infl,uenza.
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610 A. GOUGUENHEIM
D. Mollière a démontré que les déformations que j'ai dé*
crites se produisaient très aisément quand la cloison carii«
lagineuse se luxait soit sur la lame perpendiculaire, soit
surtout sur le vomer. Il a pu reproduire sur le cadavre ces
luxations et créer les déformations qui se sont montrées
chez nos malades. Ces expériences sont relatées par un
élève de D. Mollière, M. Chevallet, dans une thèse de doc*
torat, soutenue en juillet 1889 devant la Faculté de Lyon et
ayant pour titre : Traitement des fractures du nez par
rappareil plâtré. L'auteur dit à la page 40 que la disjonc-
tion du cartilage au niveau de son insertion osseuse entraine
souvent avec la déviation latérale une dépression dorsale
pouvant aller jusqu'à Taplatissement complet de la pointe
du nez. Le cartilage de la cloison, dans un choc dirigé d'a-
vant en arrière, se sépare du vomer et, glissant sur Tune
des parois de la cloison osseuse, produit dans ce mouvement
de descente la dépression dorsale que l'on constate au-des-
sus du lobule. » Plus loin, il nous dit que son maître,
D. Mollière, s*est assuré souvent de ce fait non seulement
dans des autopsies, mais en expérimentant sur le cadavre.
On obtiendrait cette disjonction en frappant sur le nez et,
plus facilement, de la façon suivante : jt Quand on pénètre
par la partie postérieure des fosses nasales sur une tête
coupée au ras de Tatlas, et qu'à l'aide d'un bistouri on sé-
pare du vomer la cloison, si on tire sur cette cloison d'avant
en arrière, le nez se déformera au niveau des os propres,
comme dans les fractures produites par un coup ; la fracture
du neZf dit Mollière^ est une luxation de la cloison sur le
vomer.
Nous pensons que c'est là le mécanisme de la déformation
que nous venons de décrire chez nos malades, et c'est ainsi
que nous pourrions expliquer une déformation de cette na-
ture, relatée par M. Michelson, de KoBiiigsberg, chez un
syphilitique qui, à la suite d'un traumatisme^ eut des abcès
et une difformité semblable à celle que je viens de décrire
{Ueber Nasen Syphilis, Sammlung klin. Vortrœge^ 1888).
Il est vrai qu'une de nos malades nie tout coup, toute con-
tusion, ou tout choc sur le nez, mais nous ne sommes pas
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MICROORGANISMES DE L'OREILLE MOYENNE 611
8Ûr que cette femme nous ait dit la vérité, c Dans le doute,
pensant à quelque abcès par congestion venant d'un os
malade, tuberculeux {lésion bien rare pourtant en cet en-
droit), nous avons été amené à provoquer un examen bacté-
riologique qui n*a pas été conforme à cette manière de
voir. Du reste, nous Tavons dit, la marche de l'affection a
suffi pour juger la nature anodine de la maladie. Nous pen-
sons que la rareté des descriptions de Taffection que nous
venons de décrire, rareté telle qu'un praticien aussi répandu
que Moreil Mackenzie n'en avait observé qu'un cas au mo*
ment où il écrivait son livre, et qu'on ne la trouve même
pas décrite dans les ouvrages de Moldenhauer, de Voltolini
et de Bosworth, légitimait celte description. Les longs dé-
veloppements dans lesquels nous sommes entré pour expli-
quer la déformation intéresseront certainement les membres
de la section ; enfin l'examen bactériologique du pus de ces
abcès, fait pour la première fois, à mon instigation , dans
un des cas que je viens de rapporter, donnera aussi à oe
petit travail un intérêt particulier.
III
LES MICROORGANISMES DANS LES AFFECTIONS DE
L'OREILLE MOYENNE ET LEURS COMPLICATIONS
Par le Professeur G. GRADEIWICvO, de Turin
(lu au €k)Dgrès de Berlin 1890).
Au cours de l'année scolaire 1889-90, j'ai entrepris, de
concert avec les D" Bordoni-Uffreduzzi et Penzo, des obser-
vations bactériologiques sur la sécrétion des otites moyennes
purulentes aiguës et chroniques.
Dans les otites aiguës provoquées par l'épidémie récente
d^inûuenza, comme dans les formes génuines, nous avons
trouvé les mêmes microorganismes, c*est à-dire ^ur 10 cas :
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612 GRADENIGO
Dlplo^streptoeoccus {pneumococcus de Frœnkel) en cul-
tures pures dans 6 cas;
Diplo-streptococcus et staphylococcus pyogenes albiis et
aureus dans 1 cas;
Staphylococcus pyogenes albus dans 2 cas;
Staphylococcus pyogenes albus et aureus dans 1 cas.
Le diplo-streptococcus que nous avons isolé possédait
toutes les qualités principales caractéristiques du diplo^
coccus lanceolatus capsulatus en état d'atténuation initiale,
et, en outre, il n*of!i*ait le caractère d'aucun développement,
' ou bien il offrait celui d*un développement extrêmement
peu accentué, dans le sérum de sang de veau, simple ou
solidifié. Dans Tagar-agar, il se développait sous forme de
chaînes; dans le sang des animaux inoculés, il se dévelop-
pait sous forme de diplococcus et s'entourait de capsules, ce
que ne font jamais les autres streptococcus connus jusqu'à
présent. En outre, les cultures en agar-agar, même tenues
dans les conditions les plus favorables au développement
du microorganisme, perdaient leur vitalité au bout de deux
à trois jours.
Ces propriétés du diplococcus de Frœnkel, en état d'atté-
nuation, servent peut-être à expliquer les divergences des
résultats obtenus, par les différents observateurs, dans les
recherches bactériologiques faites récemment sur Tiia-
fluenza et sur ses complications, recherches dans lesquelles
quelques-uns ont trouvé le diplococcus de Frasnkel en pré-
dominance, et d'autres, au contraire, une forme de strep-
tococcus.
Dans les otites purulentes chroniques, en môme temps
que les coccus pyogenes, nous avons trouvé aussi de nom-
breuses formes sa pro gènes, parmi lesquelles le Proteus
. vulgaris de Hauser ; de plus, nous avons constaté que la
.sécrétion des otites purulentes, dans lesquelles on prati-
^ quait d'abondants lavages au sublimé à 1/2 et à 1 0/00, con-
tenait une très petite quantité de microorganismes qui ne
se développaient pas dans les cultures. Ce fait prouve la
■grande enicacité du traitement au sublimé dans les otites
purulentes.
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NÉVRITES DE L'ACOUSTIQUE .613
IV
LES NEVRITES DE L'ACOUSTIQUE PROVENANT
DE MÉNINGITE
Par le Professeur €i. GltADENIGO, de Turin
(lu au Congrès de Berlin 1890).
J*ai continué cette année les recherches sur celte ques-
tion déjà étudiée par moi dans de précédentes publica-
tions (1). J'ai pu constater que les infiltrations purulentes
graves bilatérales du nerf acoustique et du nerf facial dans
le conduit auditif interne, qui peuvent provoquer la destruc-
tion des faisceaux nerveux du nerf cochléaire, dans le point
où ceux-ci se désagrègent pour pénétrer à travers la tabula^
cribrosa^ sont des symptômes, je pourrais presque dire
constants, non seulement dans les méningites cérébro-spi-
nales, mais aussi dans les méningites otitiques et dans les
méningites tuberculeuses. Dans un seul cas (sur 14) où la
méningite avait amené en quelques heures la mort du ma-
lade, et où, par conséquent^ les lésions méningitiques
n'avaient pas eu le temps de se développer, je constatai
l'absence d'altérations dans le conduit auditif externe.
L'examen bactériologique des coui es microscopiques me
permit, en outre, de reconnaître dans le pus qui entourait
les nerfs VII et VIII dans le conduit auditif externe l'exis-
tence des mêmes microorganismes qui, dans ce cas parti-
culier, avaient provoqué la méningite, savoir : du diplo-
streptocoecus lanceolatus dans la méningite cérébro-spinale,
des bacilles de Koch dans la méningite tuberculeuse.
De plus, je pus rencontrer dans la muqueuse dé la paroi
vestibulaire de la caisse l'existence de ces microorganismes
pathogènes dans le voisinage du canal de Fallope, de sorte
(I) Gfr. Comptes rendus du Congrès otologique de Bruxelles 1888, et du
. ^Dg^ otologique et laryngologique de Paris 1889,et Ann, mal, or,, 1888
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614 GRADENIGO
que je serais disposé à croire que ce canal constitue dans
la méningite cérébro-spinale la voie de transmission du
virus, du conduit auditif interne à Toreille moyenne; la
pathogénèse des otites moyennes purulentes, qui succèdent
si fréquemment à Totite interne provenant de méningite
cérébro-spinale, se trouverait ainsi expliquée.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE MORPHOLOGIQUE DE
L'ANTHÉLIX DANS LE PAVILLON HUMAIN
Par le D' «• GAADENIGO, doeent d'otologie à Turin.
Le pavillon de Toreille, chez Thomme, représente, comme
il est démontré par l'embryologie et par Tanalomie compa-
rée, le résultat d'un processus de réduction du pavillon très
bien développé de certaines classes de mammifères. Chez
les mammifères, où le pavillon atteint un degré supérieur de
développement pour remplir les fonctions d'organe collec-
teur des sons, et est mû par des muscles spéciaux, nous
trouvons que la lame cartilagineuse, qui constitue la partie
essentielle, est parcourue par des bandelettes épaissies, tout
à fait analogues aux nervures des feuilles végétales et qui,
comme ces dernières, ont pour but de donner la rigidité né-
cessaire à la lame elle-même.
Ces bandelettes peuvent se grouper, comme je l'ai indi-
qué dans un de mes articles (1), en deux systèmes prin-
cipaux : celles qui suivent une direction longitudinale ,
c'est-à-dire qui courent du sommet à la base du pavillon,
perpendiculaires à la ligne d'implantation du pavillon lui-
même (bandes longitudinales) ; celles qui ont une direction
(1) Die FormentwickluDg d. Ohrmuchel {Centralblatt f, d. Mediz. Wis-
$en9ch., 1888).
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ÉTUDE MORPHOLOGIQUE DE L'ANTHÉUX 61û
parallèle à la base suivent un parcours concentrique et ont
été désignées par moi comme anlbélix^ parce qu'elles sont
analogues à la bande qui s'appelle anthélix en anatomie hu-
maine.
Chez les mammifères^ les bandes de l'un des systèmes se
continuent fréquemment dans celles de l'autre.
Les bandes longitudinales, très marquées dans les pavillons
des embryons de brebis, de bœuf, etc., furent constatées par
Schwalbe et plus tard aussi par moi dans le pavillon de
l'embryon humain, dans un stade déterminé de développe-
ment, comme apparition transitoire. Une bandelette qui
rentre dans le système des bandes longitudinales indiquées
se rencontre comme anomalie dans le pavillon humain, dans
ce qu'on appelle tripartition de F anthélix : elle est repré-
sentée par le troisième crus anomal, qui, se détachant, ou
du point de bifurcation ordinaire de l'anthélix, ou de la moi-
tié environ du crus superius, se dirige en arrière et en avant
vers le nodule de Darwin.
Dans quelques cas, j'ai pu constater chez l'homme, conver-
geant avec cette dernière, vers l'arrière, mais beaucoup
moins marquée, une seconde bande, qui rentre, elle aussi,
dans la catégorie des bandes longitudinales.
Les bandes transversales à l'axe longitudinal des pavil-
lons sont mieux représentées chez l'homme ; elles sont four-
nies : a) par le corps et parle crus superius de l'anthélix ; b)
par le crus interius de l'anthélix qui représente — comme
Schwalbe l'a démontré d'après l'anatomie comparée, et
comme il résulte de mes recherches embryologiques —
quelque chose de bien distinct du reste de l'anthélix.
Maintenant, je crois intéressant de rapporter que, parmi
les anomalies du pavillon humain, j'ai pu reconnaitre Texis-
tence de deux bandelettes relevées que l'on peut interpréter
comme antbélix accessoires. Comme je ne les ai vues indi-
quées par aucun auteur, je crois utile de les décrire briève-
ment.
I) Bandelette que Ton trouve très rarement complète ; elle
constitue le prolongement en bas et en avant du crus infe-
rius antheUeis, de manière qu'il en résulte une bandelette
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616 SÉNAC-LAGRANGE
qui, bien qu'elle soit arquée en S, suit à peu près un cours
parallèle au véritable anthélix, et s'arrête sur le plancher de la
cymba conchœ^ immédiatement au-dessus du crus belicis.
D'ordinaire on n'en rencontre que la portion en rapport avec
le crus inferius antbelicis ou celle qui court sur le plancher
de la cymba comme ligne médiane isolée.
^ II) Bande concentrique au corps de Tanthélix (très rare).
VI
RHINITES ET SURDITES
Par le D' SÉNAC-LAGRAIKGE
Ancien interne des. hôpitaux, vice- président de la Société d^bydrologi^
médecin aux eaux de Gauterets.
, Suite (Voir les n" 5, 6 et 1).
IV
On connaît le syndrome qui fait la maladie de Ménière. Au
milieu d'une bonne santé apparente (syphilis ancienne ou pré-
coce) ou sur une otite eu évolution, sur des troubles dyspep-
tiques, à roccasion d'une maladie générale (mëningo^ncépha-
lite, fièvre typhoïde, fièvres éruptives, diphtérie, phtisie), un
individu, est pris d'étourdissements, de vertige, de tintements
d*oreiIie8, de nausées , de vomissements. Est-il au lit, il lui
semble que son lit se détache du sol. Est-il levé, la station de-
bout, îa marche, sont impossibles : les objets tournent, le sol se
dérobe, sensation de chute, propulsion autour d*un axe horizontal
ou vertical, tantôt du côté de Toreille lésée, tantôt du côté opposé.
En même temps, audition perdue d^un seul ou des deux côtés à
la fois, momentanément , pour un temps, complètement, ou dii
moins très affaiblie, et alors surdité pour certains groupes de sons
tsons élevés, sons bas). La maladie de Ménière, qu'en s*en rëfé-^
tant au symptôme dominant il e$t préférable d'appeler vertige
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RHINITES ET SURDITÉS 617
de Ménière, répond-elle à une lésion, est-elle un trouble fonc^
Uonnel, ou indistinctement Tun et l'autre? •
En 1887, Gellé rapporte trois autopsies de malades qui avaient
présenté pendant de longues années le syndrome deMénière (1).'
Il ne trouve que des lésions de Toreille externe et moyenne, soit
un bouchon de cérumen dans un cas, de la sclérose de la caisse
dans un autre (soudure et immobilisation des osselets), et pas
d'altération de roreille interne. Donc pas d'autre mécanisme à
faire intervenir qu'une compression des liquides du labyrinthe.
Chez des arthritiques, au moment de la ménopause (i) principa-
lement, c'est-à-dire alors que lemoiimen congestif entre plus par-
ticulièrement en jeu, le vertige de Ménière peut survenir d*emblée
(vertige, troubles auditifs, vomissements, surdité). Les vertiges
diminuent, la surdité persiste. Comme tous les accès, il se ré-
pète avec des caractères de périodicité ou d'intei*mittenee en
rapport eux-mêmes avec l'inconstance et la lenteur de produc-
tion de la surdité. Cette forme légère relève de troubles vaso-
moteurs congestifs, si l'on en juge par les résultats excellents
du sulfate de quinine, qui interviendrait par son action décon-
gestive.
Dans un ordre de faits analogues rentre le vertige lié aux
troubles dyspeptiques , manifestation viscérale d'arthritisme.
Les relations qui existent entre le nerf vague et le nerf auditif
dans la moelle allongée expliqueraient le retentissement (3) qui
apparaît comme un soulèvement phénoménal de force. Ce trouble
fonctionnel peut devenir lésion matérielle, c'est-à-dire névrite
ascendante du pneumogastrique (Cuffer, Rev. de méd,, 1890).
Le vertige, en tant que trouble fonctionnel, se rencontre encore
dans le tabès (4). On l'a vu survenir dans l'enfance sous forme
d'attaques passagères; plus tard, ces attaques devenaient plus
fréquentes; enfin, 15 et 25 ans après, le tabès se montrait. Au sur-
plus, le syndrome ne varie pas. Ce sont toujours phénomènes
(1) Moos rapporte un fait analogue. (Afin. mal. or. lar,, t. YI, p. 299.)
(2) La ménopause agit en réveillant des phénomènes constitutionnels
du cété des oreilles, furoncles, eczéma, pour l'oreillo externe ; irritation
myrinfitique, catarrhe, pour Toreille moyenne ; troubles bypérémiques
pour 1 oreille interne, ainsi que Ta mis en évidence E. Méniére dans un
intéressant travail. {Ann, mal. or, lar,, t. XI, p. lH et 251.)
(3) D'après Méniére, l'irritation de Testomac retentit par rintermédiaire
du pneumogastrique sur le ganglion cervical inférieur, d'où troubles ré-
flexes de la circulation de Tarière vertébrale et des vaisseaux de i'oreilic
interne et sensation de veriige, etc.
(4) Sur 24 tabétiques, Mane et Walton observent 17 fois des troubles
aurieolaires.
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918 SÉNAG-LAGRANGE
de déséquilibre, troubles auriculaires consistant en bourdonne-
ments, bruits musicaux. Quant à Paudition, elle reste normale,
ou elle est diminuée ou complètement perdue. Si la perte de
Faudition est à Taotif du nerf auditif proprement dit, le vertige,
alors que Taudition est conservée, indiquerait une lésion de la
branche vestibnlaire et des canaux semi-circulaires dit nerf de
Tespace. Et cependant, dans deux cas d*autopsie de vertigincés
tabétiques, Lucœ ne trouve que des lésions de roreille moyenne;
roreilie interne est saine.
I^ vertige reste également trouble fonctionnel dans la sclérose
en plaques, lésion par excellence d*arthriti8me, comme toute sclé-
rose.
Mais voici venir la lésion et les maladies qui lot donnent
naissance. De ces lésions, Thémorrhagio (1) est la plus commune;
elle se fait particulièremeut dans les canaux semi-circulaires
(Moos). Des maladies qui la provoquent, la plus ordinaire est la
syphilis, syphilis secondaire précoce et tertiaire.
Enregistrons d'abord les faits simples. Après une ou plusieurs
attaques subites, une surdité bilatérale survient. Les antécédents
syphilitiques bien avérés» un traitement spécifique améliore ou
guéi*it cette surdité et le vertige qui raccompagne ; parfois le trai-
tement est impuissant.
Est-ce toujours une hémorrhagie qui a été la lésion ? Les faits
anatomiques prouvent que les troubles auriculaires sont aussi
sous Tinfluence d*une périostito, d'une infiltration cellulaire hy-
perplasique.
Quand c^est une diminution progressive de l'audition qui a
lieu, le vertige de Ménièro est le prélude d'une syphilis céré-
brale qui se traduit par des lésions osseuses avec complication
du côté du nerf auditif, des méninges, do l'encéphale, lésions
influencées en bien par le traitement spécifique, et bientôt sui-
vies de lésions spécifiques (hyperplasie cellulaire des canaux
semi-circulaires, entre la partie osseuse et membraneuse no-
tamment).
Pourquoi dans certains cas, comme dans la syphilis précoce,
la syphilis congénitale, l'action du traitement est-elle nulle?
(l).Daos un cas, Ménière trouve une exsudation hémorrhagique dans lea
canaux demi-circulaires étendue à un faible degré ao vestibule.
. Dans doux faits cités par Polilzer et Voltolini, à la suite de fissures du
rocher, on trou\a : k droite, le labyrinthe rempli de sang coagulé, avec
un ramollissement des parties membraneuses; à gauche, le labyrinthe
rempli d*un liquide sanguin et purulent, ayee destruction des parties
membraneuses. Dans les deux cas, il existait une méningite de la base.
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RHINITES ET SURDITÉS 619
Serait-ce parce que ces attaques successives, bien qu'assez loin-
taines, séparées par des intervalles où Taudition, bien que légè-
rement amoindrie, est cependant restée dans un physiologisme
assez normal, ont préparé le terrain à des lésions plus étendues
et plus profondes? Ne serait-ce pas plutôt pour la môme raison
générale qui a fait la syphilis précoce et affaibli les résistances
générales, et qui, dans un autre moment, ne permet pas la parti-
cipation de l'organisme à Faction du traitement spécifique, toute
action médicamenteuse n'aboutissant qu'à la condition d^ôtre
aidée par des qualités organiques, que Fétat constitutionnel
établit? Ne nous étonnons donc pas si, la lésion vestibulaire res-
tant le point de départ et l'origine du vestige, Texpérimenta-
tion (1) vient ici contrôler la clinique, elle n^en est pas fatalement
l'occasion et la raiôon. Dans un cas, observé par Moos, d'hémor-
rhagie des canaux semi-circulaires, les symptômes pathogno-
moniques faisaient défaut. Dans nombre d'autres cas, ni Finflam-
mation, ni Fhémorrhagie, pas plus que Fabsence congénitale des
canaux semi- circulaires, n'ont donné lieu au vertige deMénière,
et les alTections multiples qui agissent par leurs complications
sur Foreille interne et entraînent des lésions dans le vestibule et
les canaux (méningite cérébro-spinale, leucémie, fièvre typhoïde,
fièvres éruptives) peuvent aboutir et aboutissent souvent au
même fait. Aussi certains auteurs (Baginski) ont-ils déplacé le
siège anatomique du symptôme do Ménière pour le transporter
au cervelet (Moos) (2), oubliant qu'il n'est pas d'organes dont les
lésions soulèvent fatalement les phénomènes symptomatiques
(1) En dirisant d'un seul ou des deux, côtés à la fois le canal demi-
circulaire horizontal chez un animal, Flourens a vu que la tète et fré-
quemment le corps exécutent des mouvements rotatoires de droite à
gauche ou de gauche à droite. Un seul canal était-il intéresse, l'animal
avait tendance à tomber en avant ou en arrière; plusieurs canaux étaient-
ils intéressés, il en résultait une combinaison de mouvements désordon-
nés. Goltz cherche à donner Texplication du phénomène. Des deux
faisceaux du nerf auditif, le faisceau cochléairo est le nerf spécial de l'au-
dition. Les canaux demi-circulaires seraient l'organe du sens de l'équi-
libre de la tète et, par suite, de tout le corps. Les nerfs des ampoules et
des canaux dans leur terminaison seraient excités par pression ou par
tension. Le liquide contenu dans les canaux demi-circulaires ou endo-
lymphe, obéissant aux lois de U pesanteur, distendrait davantage les
parties déclives. Ces dernières changeant à chaque mouvement opposé, il
en résulterait une excitation nerveuse correspondant à chaque position de la
tète. La perception cérébrale de cette excitation constituerait le sens de
l'équilibre.
p) Hev. scmédic., t. XX, p. 715.
Le syndrome de Ménière se rencontre dans un ^rand nombre de mala-
dies très diverses des centres nerveux : méningite épidèmique, syphilis
cérébrale, ataxie locomotrice, hystérie.
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620 SÉNAC-L.VGRANGE
(l'atoDie générale et locale dominent alors). Le centre du sens
de réqailibration paraissant être le cervelet (1), les lésions qui y
sont localisées provoqueraient le vertige tout comme les altéra-
tions de Tappareil terminal. La vraie provocation au vertige
apparattrait dans la méningite cérébro-spirale où se rencontrent
les lésions du centre et de la périphérie, où les lésions labyrin-
thiques sont la propagation de lésions intracràniennes, où Tua
des côtés étant afifecté, rauti*e se prend dans les mômes conditions
d*inflammation , hémorrhagique ou suppurative, de Tappareil
nerveux terminal.
Dans la surdité suite d'oreillons, nous observons une surdité
subite et complète se compliquant de vertige. Et comme dans les
mêmes conditions on a été à môme de saisir une névrite optique
avec atrophie consécutive, on en conclut à une fésion terminale du
nerf labyrinthique du même genre (2). La lésion peut être moins
fixe, transitoire, de nature congestive : après un à deux mois, on
assiste alors à une amélioration ou une disparition de tout phéno-
mène.
Le vertige de Ménière se rencontre encore dans In syphylis
héréditaire. Comme pour la syphilis acquise, la surdité est bilaté-
rale [(lésion du plancher du 4" ventricule (Keph, Trœltch), lésion
du nerf auditif et de ses ramifications (Hutchinson)], brusque, non
influencée par le traitement mécanique ; le diapason n*est entendu
ni parles os, ni par Pair, ou moins par les os que par Tair!
Quand la paralysie faciale s'y ajoute, on a à craindre des lésions
de la base du crâne, et les lésions de la périphérie quand les trou-
bles psychiques surviennent.
Ajoutons qu'en outre du vertige et des troubles de Téquilihre
il se produit aussi des troubles d'un autre ordre : bruits musi-
caux, bruits de cloches, sifflements simples ou renforcés, etc.
EIn résumé, le vertige de Ménière peut ôtre pris dans un sens géné-
ral etdans un sens restreint. Dans le dernier cas, c'est soit une com-
pression, un ébranlement, soit une irritation anormale de l'appareii
nerveux des canaux semi-circulaires, produit le plus souvent
(1) De fait, le point de départ des réflexes étant les canaux demi-circu-
laires, le cervelet étant le centre des impressions motrices, sa lésion en-
traînerait les accidents d'incoordination, comme la lésion des points
originels bulbaires entraînerait les vomissements et la lésion de zones
idéo-molrices cérébrales, les troubles sensationnels du vertige (régions
postérieures des lobes cérébraux, coin).
(2) De Tophtalmoscopie dans les maladies de l'oreille. (Galmettes, Pro-
créé médical 1882.)
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RHINITES ET SURDITÉS 621
par un accès de pression du liquide intérieur (1). Dans le sens
restreint, c'est un état inflammatoire aigu ou chronique des
mêmes canaux membraneux (2). Encore faudrait-il ajouter que
la lésion n'agit que si elle trouve des qualités de tissus, unesensi-
bilité de réaction générale et locale (arthritisme) qu'on ne rencon-
trerait que dans des conditions de faiblesse ou d'atonie (lym-
phisme). Cet état inflammatoire, plus souvent secondaire que
primitif, peut être localisé aux canaux semi-circulaires, au nerf
acoustique, plus souvent aux canaux semi-circulaires et au laby-
rinthe, quelquefois à Toreille interne et à Toreille moyenne; plus
rarement il est localisé à Poreille interne, moyenne et interne^
suivant le point de départ, la généralisation de la complication
de la maladie primitive.
VoKolini a décrit une otite labyrinthique aiguë primitive. —
C'est une maladie vive, aigué, avec fièvre, céphalalgie et vomis-
sement. Après 24, 48 heures, S jours, rélrogadation des phéno-
mènes; mais surdité le plus souvent bilatérale et troubles de
l'équilibre. Mais est-ce bien là une maladie primitive? N'aurait-
on pas affaire à une méningite? A l'autopsie d'un sourd-muet,
Meyer trouve la membrane des ventricules du cerveau et cerve-
let épaissie ; sur le plancher du 4^ ventricule, il n'y a plus trace
de stries auditives. Dans un second cas, épaississement ana-
logue de la membrane venlriculaire, stries auditives diminuées
de volume.
Il n'y a pas de méningite, dit Yoltolini, à l'opinion duquel se
range Ladreit de Lacharrière, car il n'y a pas lésion du facial
accompagnant le nerf acoustique, de plus la maladie habituelle-
ment guérit.
Qu'avec lo même appareil* symptomatique, répond le profes-
seur Duplay (3), ce soit l'amaurose au lieu de la surdité qui
survienne, on trouve des lésions de choroTdite, de névro-réti-
(1) Les faits de pression nés surtout à la suite de sclérose de la caisse
ne soDt pas les seuls à signaler. Supposons un épanchement de matières
purulentes ou sanguines dans la caisse. II se fait une compression du
tympan de dedans en dehors, et, par suite, une attraction de la chaîne
des o>selets, une décompression, une dilatation des liquides du labyrinthe.
Et cependant, d'après Bonnafont, les phénomènes nerveux, sont à peu
près [es mêmes. (Ann, *taL or. lar,, t. VIIÏ, p. 9.)
(2) La paralysie soudaine des nerfs ampuUaires d'un seul cété ne pro-
voquerait pas le vertige ; de môme de la destruction lente de l'appareil
nerveux vestibulaire. Au contraire, Tinflammation hémorragique ou sup-
purative aigué du même appareil entraînerait des phénomènes de ver-
tige.
(3) Pathol. externe, t. IV.
ANNALES DBS IIALADIBS DE L'OREILLB ET DU LARYNX. — XVI. 4$
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6fâ SÉNAC-LAGRANGE
nite consécutive à la méningite. Pourquoi dans un cas des
lésions secondaires, dans un cas identique des lésions primi-
tives?
Spéoiôons encore. Yoioi la méningite tuberculeuse I Quelles
sont les lésions communes et leur siège? En tout ou en partie,
des nodules caséeux disséminés dans la substance du cerveau.
Exsudât plus ou moins léger dans les méninges. Infiltration pu-
rulente avec quelques points hémorragiques du périnèvre, de
répinèvre, de l'endonèvre des nerfs facial et acoustique jusqu'au
ganglion géniculé et à la tabula cribrosay s'étendant parfois
ju8qu*au ganglion de Rosenthal du premier tour de spire de la
cochlée. Labyrinthe sain en partie ou en totalité. Oreille moyenne
saine ou catarrhe muqueux ou purulent.
Dans la méningite purulente, suite d*otite moyenne, lésions
générales. Foyers purulents à la convexité et à la base du cer-
veau, sur le cervelet. Névrite purulente de l'acoustique et du
facial, compression et destruction des faisceaux jusqu'au gan-
glion de Rosenthal du premier, second, troisième tour de spire.
Otite moyenne purulente. Hémorragies sous-épidermiques du
conduit auditif.
Dans la méningite cérébro-spinale, mêmes lésions purulentes
ou hémorragiques, générales ou limitées à roreille interne, et
dans celle-ci même, aux nerfs acoustique et facial.
En somme, processus inflammatoires et infectieux.
Dans les tumeurs cérébrales, ce sont le plus souvent des phé-
nomènes de voisinage : infiltration lymphatique interstitielle et
difi*use de la septième et de la huitième paire jusqu'à la limite
habituelle, ganglion géniculé^ tabula cribrosa, rarement jusqu^à
l'origine du ganglion de Rosenthal.
Dans ce ou ces derniers ens, on peut rencontrer une surexci-
tabilité électrique du nerf auditif.
Symptomatiquement, est-il possible de distinguer une otite
interne d'une maladie du nerf acoustique?
Dans Polile interne, nous saisissons la diminution ou la sup-
pression de perception de notes élevées, de certains bruits
comme le tic-tac de la montre, alors que les notes basses et
moyennes sont relativement bien perçues ; de plus, nous consta-
tons ou une démarche incertaine, ou des accès de verlige en
rapport avec la localisation du processus pathologique (vesti-
bule, canaux demi- circulaires, spire basilaire du limaçon). Mais
rien de moins fixe que les phénomènes dont le soulèvement est
soumis aux qualités vitales des tissus et éléments.
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RHINITES ET SURDITÉS 628
On possède des cas où ^a perception des notes élevées n*était
même pas atténuée, où les accès de vertige manquaient, même
avec la surdité complète des mots, et Gradenigo a cité deux cas
où les phénomènes se trouvaient renversés : diminution de per-
ception de notes moyennes, perception de la montre et des notes
élevées...
Il est incontestable que les processus endocraniens affectent
moins le nerf auditif que le nerf optique. Les troubles nutritifs
de Tacoustique (infiltration lympathique, dégénérescence simple
ou amyloîde, sarcome) se dévoilent ordinairement par une
surexcitabilité électrique (1) anormale. Comme phénomènes plus
communs de l'affection du nerf dans les maladies intracranien-
nes, nous notons un type spécial de surdité, c'est la perception
des notes élevées et du tic-tac de la montre, la suppression au
contraire de la perception des notes basses et moyennes.
La surdité qui relève de Thystérie se présente rarement seule,
* elle est accompagnée d'hémianesthésie totale ou partielle, par-
fois d*anesthésie bilatérale. Dans Thémianesthésie totale, la per-
ception auditive se montre nulle; partielle, les sensations dou-
loureuses du tympan sont transformées en sensations de tact.
Quant à Faudition, elle peut être moindre par les os du crâne
que par Tair, nulle môme, ou mauvaise pour les deux, notoire-
ment pour les sons élevés... Subitement, on peut observer le
transfert des troubles fonctionnels du côté affecté au côté sain.
L'anesthésie bilatérale est, en général, moindre d*un côté que
de Tautre.
Enfin, la surdité nerveuse ou hystérique s^ajoute parfois à la
surdité fonctionnelle ou matérielle par altération des tissus de
Toreille moyenne ou interne (2).
Dans la surdité traumatique, on a relevé de la surdité absolue
pour quelques notes supérieures avec grande sensibilité pour
les sons graves (3). Cette modification fonctionnelle ne durait
que le temps limité à la guérison.
On a pu voir, à la suite d'écoulement de liquide encéphale-
(1) La réaction électrique s^obtient par le courant galvanique à la
force de 8 à 10 milli-ampcres.
(2) Ouspenki cite un cas de surdité hystérique ^éri dans les condi-
tions suivantes : tympan presque entièrement détruit à droite; à gauche,
tympan réduit à sa partie postérieure, qui parait atrophiée. (Ann, mal,
or. lar., t. VU, p. 331.)
(3) Rev. se. méa., t. XX, jp. 720. Quelques expériences tendraient à
prouver que la portion supérieure du limaçon est affectée à la perception
des sons graves.
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624 SÉNAC-LAGRANGE
rachidieii par l'oreille et de paralysie faciale par fracture de la
b^se du crâne, la guérison se faire complète à Teadroit de tout
trouble fonctionnel. D'autrefois, quelques troubles de paralysie
faciale subsistent (lenteur, difficulté des mouvements de la
langue par paralysie des ûlets du stylo-glosse et glosso-
slaphylins).
Les otologistes expliquent la surdité qui accompagne le gon-
flement et l'hypertrophie amygdalienne par la phlegmasie chro-
nique qui s'étend du pharynx à l'oreille moyenne par la trompe
dont elle provoque le gonflement et l'obstruction. Quand le
calibre de la trompe est normal, Renault conclut à une action
réflexe de Tamygdale sur l'oreille.
Mais nous devons revenir aux lésions qui se montrent lésions
d'espèce môme dans les complications d'alTections générales.
Voici, chez un enfant de iâ ans, qui a été atteint de surdi-mutité,
suite d'encéphalite contractée à l'âge de A ans, les lésions rencon-
trées (1) à l'autopsie. Dans le limaçon : tissu osseux de nouvelle
formation (aux dépens du périoste des deux rampes) môle à des
réseaux de tissu conjonctif renfermant quelque^ cellules lympha-
tiques 'et occupant moitié de la rampe vestibulaire. Infiltration
celluleuse du ligament spiral dans le deuxième et le troisième
tour. Dans les canaux semi-circulaires, globules colloïdes et
détritus moléculaires dans les mailles de tissu conjonctif...,
organe de Corti disparu en partie..., etc.
Chez un sourd-muet de naissance et âgé de 50 ans, Baratoux
a trouvé les lésions suivantes (2) : hypertrophie de la paroi des
vaisseaux de l'angle spiral, du vaisseau spiral médian et des
vaisseaux de la zone striée de la membrane basilaire; épaissis-
sèment de la gaine du nerf auditif, myéline granuleuse, etc.,
sclérose du ganglion du nerf, etc.
Dans la pachyméningite hémorragique, Tinfiltration néopla-
(1) Ann. mal. or. lar.^ t. X, p. 60.
(i) Au point de vue microbien, nous remarquons un rapport particulier
entre la diphtérie et la rougeole. Go n'est pas un microbe spécifique,
c'est un microbe accidentel, le streptococcus, qui parait la cause des
complications labyrinthiques. Mêmes troubles fonctionnels aussi dans ce
cas, surdité totale et délinitive, troubles de l'équilibration.
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RHINITES ET SURDITÉS 625
sique cellulaire a été retrouvée dans les vaisseaux et les ram-
pes, présides lésions de dégénérescence.
Dans la méningite cérébro-spinale, au milieu de cas à forme
purulente, en apparaissent quelques rares, où une néoformation
conjonctive (Steinbrugge, loc, cit.^ t. XII, p. 450) se retrouve
dans diverses parties du labyrinthe (rampes).
Dans les maladies générales, le mode et la transformation
purulente dominent, notamment dans les fièvres éruptives, va-
riole et scarlatine compliquée de diphtérie (Moos). Dans la rou-
geole, bien qu'il y ait toujours tendance à la destruction des
tissus, on trouve souvent des lésions susceptibles de retour à
rétat normal, dégénérescence cireuse des muscles, dégénération
colloïde de la moelle des os par thrombus dans les vaisseaux
des canalicules de Havers , atrophie partielle des nerfs avec
dégénérescence gélatineuse (t. XIV, p. 271, loc, cit.).
Dans la fièvre typhoïde : prolifération cellulaire ou transfor-
mation des cellules lymphatiques en corpuscules graisseux,
épaississement, atrophie, transformation caséeuse des tissus
(loc, cit., t. II, p. 375).
Dans un cas de surdi-mutité compliquée de phtisie (loc, cit,^
t. XII, p. 359), néoplasme fibreux et osseux à gauche où s'ajou-
taient les lésions d'une otite moyenne purulente chronique.
Dans la syphilis acquise, les hyperplaaies connecttves domi-
nent, après des phases d*hypérémie (1).
Dans la* syphilis héréditaire, c'est sous forme d'otite aiguë que
la surdité débute, pour entrer ensuite dans le mode chronique
(loo. cil,, i, XIV, p. 360).
Il n'est pas possible do ne pas établir, du reste, de rapport
entre la syphilis ecquise et la syphilis héréditaire, pour ce qui
est des lésions qu'elles entraînent Tune et l'autre. Moos (2) nous
a laissé la description suivante de lésions de Toreille interne
rencontrées par lui dans un cas de syphilis acquise : labyrinthe :
périoste du vestibule épaissi, platine de l'étrier un peu tuméfiée,
immobilisée; hyperplasie cellulaire entre les parois osseuse et
membraneuse du vestibule infiltré par de petites cellules rondes
ou ovales ; le périoste de la lame spirale osseuse et la zone
pectinéesont moins infiltrés que la région des dents et des arcs
de Gorli; infiltration cellulaire plus forte aux ampoules et aux
fl) Ann, mal. or. lar., t. V, p. 62.
(2j Les raptas hémorragiques donaent seuls raisoa dei formes tu-
bitos.
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626 BÉNAC-LAGRANGE
sacs membraneux dans le tissu cellulaire qui les unit à Tenve-
loppe osseuse.
Eq d'autres termes, lésions provoquées par la syphilis, mais
relevant toujours d'espèce. Les localisations syphilitiques ne
sont-elles pas du reste provoquées dans leur siège par des affec-
tions auriculaires antérieures? (Després, Baratoux.)
Dans la tuberculose secondaire du labyrinthe, au milieu des
bacilles de pénétration de Toreille moyenne, on a vu dominer
tantôt des processus de destruction (caséificalion, dégénéres-
cence), tantôt dos processus actifs (tissu de granulation et tissu
conjonctif, formations osseuses).
Dans un cas de leucémie présenté par Politzer, au Congrès de
Bàle (1885), du tissu cellulaire de nouvelle formation remplissait
les canaux semi-circulaires, et dans la rampe veslibulaire la
néoformation s'accusait (formation conjonctive et osseuse).
Vient-on à considérer les lésions dans l'oreille moyenne, oo
rencontre d'abord les lésions de tuberculose.
a. La tuberculose est plus ou moins généralisée, mais des
lésions communes se montrent dans la caisse, lésions bien spéci-
fiées : ce sont des catarrhes muco-purulents avec carie osseuse
en plusieurs points (osselets, parois labyrinthiques), des catar-
rhes muqueux, avec sclérose généralisée et synéchies nom-
breuses (1); des lésions doubles : dépote calcaires sur le tympan,
périostite des osselets, prolifération cartilagineuse et osseuse de
la fenêtre ovale, des ligaments des osselets, infiltration cellu-
laire de la muqueuse (tissu myxomateux) et dégénérescence
graisseuse partielle.
b. La tuberculose est plus locale quô générale, commune ou
avec bacilles. C'est l'otite suppurée avec bacilles i3 fois sur
40 cas. Dans 9 cas, la tuberculose pulmonaire existe.
e. La tuberculose est locale. C*est une infiltration, diffuse ou
circonscrite dans la muqueuse, de jeunes cellules ou de cellules
géantes, avec carie et bacilles en même temps.
Dans la muqueuse nasale, c'est du tissu de granulation, c'est-
à-dire de prolifération cellulaire simple et forte qui, par la
compression des vaisseaux, peut amener la nécrobiose du tissu
et des ulcérations consécutives à fond irrégulier, à nodules gris
jaunâtre, etc.
Le tissu de granulation peut être semé de nodules de cellules
géantes et traversé de faisceaux fibreux. Ce tissu de granulation
(1) Rev. se, méd.i
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RHINITES ET SURDITÉS 627
est composé de petits ou de gros éléments oellulaires qui, sur le
cartilage, provoquent parfois une infiltration calcaire. Bref,
nous avons affaire à un néoplasme qui tend à s'uloérer et à se
reproduire (1).
Qu'elle soit primitive (chancre de la trompe) ou secondaire, la
syphilis provoque soit le cata.rrhe purulent avec carie (mur de
la logette), soit la périostite de la caisse, Totile sèche, sclereuse
riiyperplasie, ankylose), Tinfiltration simple ou vasculaire du
tympan.
La syphilis héréditaire amène des otorrhées avec carie, des
lésions communes, en un mot, dont le traitement spécifique seul
vient à bout.
On a vu la syphilis tertiaire amener la transformation fibreuse
du tissu glandulaire et du tissu érectile de la muqueuse nasale (2),
comme Tostéite et la nécrose de la voûte nasale, etc.
Dans le diabète, la maladie de Bright, on a observé aux
diverses périodes Thyperhémie, Tœdème séreux ou hémorra-
gique, soit de la caisse, soit du labyrinthe (surdité guérie avec le
mal de Bright), ou répaississement, les exsudais, les indurations
sclérotiques simples ou accompagnant des dégénérations grais-
seuses partielles.
Quant à Toreille externe, elle est le siège des manifestations
arthritiques cutanées (eczéma, polypes, pityriasis), et aussi de la
syphilis secondaire (syphilides papulo-érosives du conduit, exos-
toses), etc.
VI
Les considérations d'espèces se i*etrouvent donc dans le phy-
siologisme de Torgane de Taudition comme dans ses états
morbides. Mais la notion d'espèce étant générale, réclame néces-
sairement les médications générales pour lui être adressées, et
celles-ci se présentent sous deux actions thérapeutiques, action
excitante ou tonique, action altérante ou résolutive, correspondant
aux lésions fonctionnelles (faiblesse ou force) d'où dérivent les
lésions matérielles.
(1) n en est de môme de toute tumeur fibreuse plus ou moins maligne,
sarcome, fibro^sarcome, cancer cpilbélial, lupus, etc, Petites tumeurs ses-
siles, dures ou friables, elles se développent dans les voies ouvertes (trom-
pes, conduit), dans les sinus, deviennent perforantes, etc.
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628 SÉNAC-LAGRANGE
Ces actions doubles (rouvent surtout à se réaliser dans les lé-
sions de Toreille moyenne en particulier, qui, par la compli-
cation et la multiplicité de ses tissus et organes, son siège, se
trouve être la paiiie la plus atteinte et en môme temps la
plus accessible directement ou indirectement, par Tin termédiaire
des fosses nasales.
Tous les spécialistes ont vulgarisé remploi des composés io-
diques et alcalins, etc., sous toutes les formes, en médication
générale et locale.
Les eaux minéro-therm.-ilos restent Taboutissant de tous ceux
que la médication artificielle n'a pas suffisamment modifiés : les
otorrhées lympho-scrofuleuses trouvent dans les eaux sulfu-
reuses des modificateurs par excellence des muqueuses affectées
et des os ; les chlorurées arsenicales agissent plus intimement
sur les scrofulides plus profondes, dans les scrofules glandulaires
et sur certaines manifestations cutanées; enfin Vichy et le
groupe alcalin s'adressent aux déterminations goutteuses.
ii^t comme d'un côté la muqueuse nasale, directement atteinte,
(douche de Weber) propage par continuité Taction curative; que
de Tautre les lésions catarrhales qui relèvent du lymphisme
sont plus accessibles à cette action, rien n*est plus commun que
de voir près des sources sulfureuses des obstructions de la
trompe par catarrhe, des catarrhes de la caisse, suite de rou-
geole et les surdités qui leur sont attachées disparaître en lais-
sant le physiologisme normal réintégrer Torgane.
C'est là un elTct complet, obtenu quand on agit sans retard et
que viennent aider quelques douches d'air par la méthode de
Politzer !
Mais lesconditions physiques dans l'organede l'ouïe tiennentune
place prépondérante, et dès qu'elles ont été troublées par des lésions
plus fixes, c'est à jdes moyens locaux et immédiats qu'il appartient
d'y remédier, en sorte que le traitement général alors de supplé-
mentaire devient complémentaire^ quand il ne disparaît pas devant
l'intervention opératoire. La raréfaction de l'air qui suit les obs-
tructions primitives ou secondaires de la trompe, les gonflements-
simples et les relâchements consécutifs du tympan, ses épaissis-
sements fibreux et ses réactions, tantôt le relâchement, tantôt
Tankylose des osselets^ la parésie et la paralysie atrophique de
rétrier vis-à-vis la contracture de son antagoniste, le tenseur du
tympan et leurs troubles fonctionnels, etc., ont nécessité des
interventions particulières et différentes. Les modifications de
la gai vano-caustique sur la muqueuse nasale (Garrigou*Desarènes)«
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CORRESPONDANCE. 629
remploi de la douche d'air, les opérations en vue de remédier
aux anomalies de tension du tympan, excision dans le cas de
relâchement, incision simple et multiple dans les cas de tension
exagérée et section du muscle tenseur (Weber-Liel, Paquet),
se présentent dans leur ordre et leur importance^ tout comme
pour remédier aux fâcheux effets de Pankylose sur Taudition se
présentent tour à tour et les insufflations par la trompe combi-
nées aux condensations d*air par le conduit auditif (méthode de
Delstanche), et l'ébranlement des osselet (Lucœ, Hommel de
Zurich), la mobilisation de Tétrier de Miot et Boucheron, les exci-
sions du marteau, l'enlèvement des osselets et le grattage de la
caisse (Sexton), etc.
Et ce qu'il y a de particulièrement intéressant duns le résultat
de ces interventions, c'est toujoui*s de saisir ce qu'il advient du
physiologisme ! or, on a vu après des excisions du tympan et des
osselets après deux et trois ans Tamélioration et la guérison de
l'audition se présenter dans le rapport de 75 et de 100 0/0. (/?. se,
méd., t. XVI, p. 683, et t. XXXI, p. 277.)
CORRESPONDANCE.
15 août 1890.
Mon cher Directeur,
Dans l'article Rhinites et Surdités, publié par le D' Sénac-
Lagrange dans vos Annales des maladies de P Oreille et du
Larynx, 1890, je lis, page 2, en note : c Pour Galmettes, le re-
tour de la fosse nasale à des dimensions normales, après gué-
rison do Tozène, ne fait aucun doute. > Permettez-moi de recli-
fler cette erreur dont je ne m'explique pas l'origine. Pour moi,
Tozène guérit par la disparition du catarrhe nasal. Le malade
ne mouchant plus, ne seot plus mauvais, mais ses fosses nasales
restent toujours larges, le cornet inférieur étant arrêté dans sou
développement.
Je vous prie, mon cher confrère, de vouloir bien insérer ma
rocliOcation et je vous exprime Tassurance de mes meilleurs
iseutiments. r. galuettiss.
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690
LARYNGITE SCLEREUSE
DE LA LARYNGITE TUBERCULEUSE A FORME
SCLEREUSE ET VÉGÉTANTE.
Les clichés des instruments qui nous ont servi à opérer
une partie de nos malades nous ont été envoyés trop tard
Fifi. 1.
par la maison Mathieu pour pouvoir être annexes à notre
travail.
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LARYNGITE SCLEREUSE 631
Le n* 1 représente la seringue de Beehag, le n» 2 repré-
sente notre pince coupante.
Fig. 2.
Nous regrettons de n*avoir pas eu le cliché de notre em-
I porte-pièce. a. g. et 4, g.
i
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SOGl£T£ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARTN60L06IE
La Société s^est réunie au Palais des Sociétés savantes, le 10
mai 1890, sous la présidence du D' Fauvel; A. Ruault, vice-pré-
sident; Méniére vice-président et trésorier; Saint-Hilaire secré-
taire.
Les confrères dont les noms suivent se sont présentés comme
membres actifs : Chervin et Saint-Hilaire, de Paris , Guément,
de Bordeaux; Kaulin, de Marseille; Madeuf, de la Bourboule,
G. Gorradi, de Vérone et Apakian, de Gonstantinople.
Le comité a été formé, pour Paris : MM. Gellé, Boucheron,
Ruault et Saint-Hilaire; pour la province : MM. Suarez de Men-
doza et Moure; pour Tétranger : MM. G. Gorradi et Apakian.
PREMIÈRE SÉANCE.
Des Hbinolithes^ par M. Noquet (de Lille). — Après Mathias
de Gardi (1502), Demarquay, West, Gharazac, Hartmann etc., etc.,
se sont occupés des rhinolithes. Leur structure est toujours la
môme : un noyau central, corps étranger ou. éléments épithéliaux
en dégénérescence, entouré d*une enveloppe calcaire (phosphates,
chlorures, carbonates), provenant des sécrétions lacrymales et
nasales.
L'auteur raconte Thisloire d'un jeune homme de 18 ans, chez
lequel existait une odeur ozéneuse. Larmoiement des deux côtés
plus accentué à droite, pas de douleurs spontanées, ni à la pres-
sion. Au rhinoscope : dans le méat moyen droit, masse gris
blanchâtre avec prolongements entre la cloison et le cornet
moyen et entre la cloison et le cornet inférieur. Gette masse dé-
passait la cloison de 3 centimètres, et son bord inférieur était
distant de un demi-centimètre du plancher. Gonsislance duret
rugosités. Ge n'était ni un corps étranger, ni un ostéome.
Extraction en plusieurs fois à l'aide de la pince. Fendu, le
dei*nier fragment, gros comme une amande, long de un demi-
centimètre, large de un, contenait au centre un morceau de soie
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D*OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE 68»
replié en forme quadrangulaire et mesurant déplié 4 cm 1/2 sur
2 cm 1/2. Son poids était de 0 gr. 13 centig.
Le résidu après analyse (phosphates et carbonates calcaires)
pesait 1 gr. 75 centig.
Injections au chlorure de zinc à 30 0/0. Guérison en 16 jours.
Réflexions, 1^ L*odeur ozéneuse, comme le dit Moldenhauer à
rencontre de Moure et Gharazac n*est pas caractéristique de la
rhinite atrophique; elle se rencontre dans les corps étrangers,
et dans les lésions syphilitiques du nez.
2* Absence complète de réflexes produits habituellement par
l'irritation nasale.
Quatre cas de Rhinolithiase^ par M. Ruault (de Paris). —
J*ai rencontré, dit l'auteur, seulement 4 cas de rhinolithes sur
3;000 malades.
l*' cas. Femme de 60 ans ; depuis 20 ans écoulement purulent
de la fosse nasale gauche, pas d'ozène. Névralgies sus-orbitaires
et occipitales. Obstruction de la trompe et bourdonnements d'o-
reille. Corps étranger situé à la partie moyenne du plancher,
entre le cornet inférieur et la cloison. La malade avait prisé
pendant longtemps.
2* cas. Môme siège, chez une femme de 35 ans ; écoulement
purulent, névralgies du maxillaire supérieur et cervico-occi pl-
iai.
3« cas. Balayeur ftgé de 60 ans.
4« cas. Officier de marine, 28 ans, névralgies, et sécrétion fé-
tide. Fosse nasale droite en partie remplie. Cloison refoulée à
gauche.
En Résumé : chez trois des malades, obstruction nasale,
écoulement purulent et fétide, céphalalgie, névralgie cervico-
occipitale du même côté que la lésion.
Bourdonnements dans un cas. Absence de troubles réflexes, si
ce n'est chez une malade : accès d'étemuements avec rougeur
vive de l'œil gauche et légère exophtalmie.
L'ozène ne s'est montré dans aucun de ces quatre cas.
La guérison a été rapide.
Discussion sur les rhinolithes,
M. MouRK (de Bordeaux). Les rhinolithes formés autour de
corps étrangers ne sont pas rares ; quant aux spontanés on les
compte. L^odeur qui accompagne ces corps étrangers n'est pas
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634 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE
celle de Tozène, qui se sent à distance : elle esl analogue à celle
des rhinites atrophiques syphilitiques ou des nécroses du nez.
M. RuAiTLT. Il n*y a pas de rhinoli':hes spontanés, ils se for-
ment toujours autour d'un point d'appel, d'un noyau central. Ce
noyau peut avoir existé et n'être plus trouvé au moment de Tex-
traciion. L'analogie est complète avec les calculs vésicaux qui
se forment toujours autour d'un élément préexistant : mucus,
cellules épithéliales, distomes, etc. Galippe a démontré le môme
fait pour les calculs dentaires,dont le centre contient du tartre et
des microbes morts. Pour qu*un corps étranger donne naissance
à un calcul, il faut qu'il soit toléré; le plus souvent il détermine
de la suppuration et est éliminé.
M. NoQUBT. Je partage l'avis de MM. Moure et Ruault, le rhi-
noiithe a presque toujours pour centre un corps étranger. Ce-
pendant il existe des cas douteux, les deux de Morell Mackenzie
et celui de De Brun, dans lesquels il n'existait au centre qu*un
liquide albumineux.On peut admettre dans ces cas que ce liquide
a été le point de départ du rhinolithe, si toutefois Je nez est
étroit et s'il y a eu insuffîsance d'élimination des sécrétions na-
sales. Certains ostéomes peu adhérents peuvent être confondus
avec des rhinolithes (Garel, Charazac).
Pour ce qui est de l'odeur, elle était dans mon cas très diffi-
cile à distinguer de l'ozène vrai : Moldenhauer prétend que
Todeur ozéneuse n'est point caractéristique. Morell Mackenzie,
dont Moure et Charazac ont annoté le livre, est de men avis.
Chez mon malade, pas de douleurs. Garel cite également l'ab-
sence de douleurs, mais a noté l'existence de phénomènes
réflexes.
M. Charazac (de Toulouse). Ne peut-on pas considérer les
rhinolithes qui se forment autour d'amas de microbes, comme
des rhinolithes spontanés?
M. RoAULT. En parlant de microbes, j'avais surtout en vue
les faits de Galippe; autrement importante à discuter est la
question de l'ozèiie.
Le syphilitique peut faire de la rhinite atrophique et de l'ozène
vrai, surtout s'il a des perles de substance. Quand on enlève
un séquestre à un syphilitique ozéneux, il reste ozéneux malgré
sa spécificité. Des faits analogues ont été souvent signalés. Il
n'y a peut-être pas grande différence dans la plupart des cas.
M. GouGUBNHEiM. Jc uo sais pas si chez les syphilitiques il y
a vraiment rhinite atrophique ou un autre processus, mais il y
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIK ET DE LARYNGOLOGIE 686
en a qui sentent bien mauvais. Chez la plupart, on trouve de
l'atrophie, eela est certain. Est-ce pour cela qu'ils sentent? on
n'en sait rien. Pour personne il n'est douteux que les rhinites
tertiaires sentent la rhinite atrophique.
De V auscultation du diapason-vertex et de F audition par le sujet
au moment de la déglutition, par M. Gellé (de Paris), (voir
page 589).
Corps étranger de la boucbey par M. Waonulr (de Lille).
Il s'agit d'un enfant de 15 mois qui tombe en tenant entre ses
dents un morceau de bois, dont un fragment, long de 5 centi-
mètres, reste dans le fond de la cavité buccale, du côté gauche.
Hémorragie, puis douleurs intenses, fièvre, insomnies, gémis-
sements, refus du sein. Le 4® jour, écoulement d*un pus
rougeâtre par l'oreille gauche. Amendement des symptômes.
A la suite d'exploration digitale de la cavité buccale, un peu
de gonflement au-dessous et en arrière de l'oreille. Vers le
4*" mois, on voit dans le conduit auditif gauche, une masse
rosée, polypiforme. Extirpation de fragments.
Au moment où le D"^ Wagnier a examiné l'enfant, rien dans
le pharynx, masses charnues polypiformes, baignant dans le
pus et remplissant le conduit auditif. Au-dessous et en arrière
de l'oreille, gonflement, empâtement profond de la région* sans
changement de coloration ni fluctuation ; gonflement qui aug-
mente ou diminue suivant que l'écoulement est plus ou moins
abondant.
Apophyse mastoïde non douloureuse à pression. Perforation
du tympan laissant passer le polype. Six curages successifs
sans résultat. Écoulement difiicile du pus, formation d'un abcès.
Incision derrière l'oreille à 2 centimètres de profondeur, corps
étranger dur, long de 4 centimètres et demi. C'était le morceau
de bois.
Réflexions: Quelle a été la voie suivie par le pus pour péné-
trer dans l'oreille moyenne? Est-ce par lésion de la trompe. ou
de la caisse? La voie de la trompe semble plus admissible.
Le D' Carpentier, chef des travaux anatomiques à la Faculté
de Lille, a fait des recherches à ce sujet sur le cadavre. Il en a
conclu qu'une collection purulente développée dans le tissu
cellulo-graisseux compris entre le pharynx, la colonne verté-
brale et les vaisseaux du cou, d'une part; les muscles piéry-
goïdiens et styliens, d'autre part, peut pénétrer dans l'interstice
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6S8 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGÏE
compris entre les deux muscles périsiaphylins et par là gagner
la trompe très mince à ce niveau et conslituëe par un fascia
fibreux très lâche et infiltré de lobules adipeux, de telle sorte
que, même chez Tadulte, un stylet introduit dans la trompe est
vu par transparence entre les péristaphylins. Le pus a suivi la
voix de la trompe probablement parce que chez l'enfant Tou-
verture tympanique est plus considérable, Tisthme moins étroit.
H n*y a jamais eu écoulement de pus par le pharynx. La
pression exploratrice faite dans les premiers jours de Taccident
peut n^avoir pas été étrangère à l'issue du corps étranger en
arrière du sterno-cléïdo-mastoîdien.
Discussion : M. Boucheron. Chez Tenfant, le plancher inférieur
du conduit auditif n'est pas le même que chez Tadulte, la paroi
du conduit auditif externe bombe.
M. Gell^. a cet fige, le plancher osseux n*est pas encore
complet.
M. NoQUBT rappelle le cas de Lecerf (de Valenciennes). Un
individu tombe avec une pipe dans la bouche; elle pénètre ie
pharynx et perfore le pilier antérieur.
M. RuAULT. Et sans blesser les gros vaisseaux du cou.
M. Gkllb a publié une observation analogue avec Baratoux.
Un tuyau de pipe avait fendu le voile du palais. On croit
Textraire en entier; quelque temps après, suppuration de
l'oreille. Cette suppuration semble être le résultat d'une dispo-
sition anatomique : le tissu cellulo-adipeux de Tisthme commu-
nique le long de la trompe.
M. Fauvbl signale le cas de Moure : Une balle entre par la
joue et sort par le larynx. Il n'y a aucune règle anatomique
pouvant expliquer le trajet des corps étrangers.
Coexistence de la tente palatine avec les tumeurs adénoïdes ^
par le D' Boucheron (de Paris).
Dans ces derniers temps, j'ai eu occasion d'observer 6 cas
de fente de la voûte palatine, et mes six malades portaient en
même temps une tumeur adénoïde des arrière-narines; Tun
d'entre eux présentait une bourse pharyngée de Luschka. C'est
là tout au moins une coexistence des plus remarquables. Si
Ton devait reconnaître une relation de cause à effet entre la
tumeur adénoïde et la fente palatine, on s'expliquerait facile-
ment que le développement prématuré de la tumeur adénoïde
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE 637
chez TembryoD, paisse s'opposer à la soudare du palais et, en
outre, déterminer une brièveté anormale de la voûte osseuse
palatine (Trélat) et une brièveté des cornets du nez (Boucheron) .
C'est là un exemple nouveau de la doctrine de Darvrin, qui a
signalé comment la variabilité — en trop — d'un caractère re-
lativement secondaire, ici la tumeur adénoïde, peut produire la
variabilité — en moins — d'un caractère anatomique important,
ici la voûte palatine, dont le développement est interrompu.
C'est chez l'individu un état d'infériorité. On ne serait pas en
droit, par cela seul, de considérer la fente de la voûle palatine
comme un stigmate de dégénérescence, quand le système ner-
veux présente un développement complet. Il en est autrement
si la fente palatine coexiste avec un trouble de développement
du système nerveux encéphalique, avec idiotie, paralysies se-
condaires, etc., etc.
C'est la môme distinction quMl faut faire entre le strabisme
par suite d'une variation en moins de l'axe oculaire : hyper-
métropie, ou strabisme par variation en plus de l'œil : myopie.
Ce ne sont pas là des strabismes de dégénérescence ; tandis que
le strabisme concomitant des arrêts de développement encé-
phalique est un stigmate du premier chef.
Présentation de pièces microscopiques,
M. Boucheron présente des coupes microscopiques d'un em-
bryon humain de 3 centimètres montrant la fossette de l'hypo-
physe^ siégeant dans le pharynx, au point où chez l'adulte l'on
trouve la bourse pharyngée. La fossette de l'hypophyse est
considérée comme étant, dans un certain nombre de cas, le
point d'origine de la formation de la bourse pharyngée de
l'adulte.
Discussion : D' Wagnier. J'ai également observé la même
coïncidence ; il existait une tumeur adénoïde plate, trilobée,
mais pas de bourse de Luschka. Le malade voulait se faire
suturer le voile du palais, je fis l'ablation de la tumeur. Le
résultat fut déplorable au point de vue de la voix, qui prit un
retentissement nasal des plus désagréables. Il semble que la
nature ait voulu, en développant des tumeurs adénoïdes dans
ces cas, mettre un obturateur naturel qui empèch&t la voix de
retentir dans les fosses nasales.
D*" Boucheron. Dans les cas que j'ai opérés, j'ai cautérisé ;
l'opération était absolument indiquée à cause des troubles de
ANNALES DES MALADIES DE L*0R£1LLE ET DU LARYNX. — XVI. 44
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638 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOOIE
Taudition. Je n'avais pas du reste songé à Talté ration de la voix
doDt vous venez de parler.
EK Gellé. Il n'est pas très rare de voir survenir des accidents
vocaux consécutifs à des lésions du cavum par enlèvement des
tumeurs adénoïdes. Le larynx en peut souffrir^ et certains ma-
lades en ont perdu la voix.
D' Waonier. Dans des cas où il s^agissait de tumeurs adé-
noïdes très abondantes, j'ai vu la voix, de nasonnée qu'elle
était, prendre un timbre très désagréable. Néanmoins, c'est une
inârmité minime relativement aux inconvénients qu'entraineni
les tumeurs adénoïdes.
D' MANIÈRE. A quelle époque avez-vous vu la voix devenir
mauvaise ?
D' Wagnier. Peu après : dans un cas, six semaines après
l'opération; dans Tautre, trois semaines seulement.
D' MÉmàRB. Chez les jeunes enfants, la modification se fait
un an, quelquefois quatre ans après. Il faudrait savoir ce qu*est
devenue la voix.
D' Wagnier. Il me semble que six semaines comptent.
D' MÉNiBRE. Êtes-vous sûr que la voix se maintenait avec ses
caractères ? Il ne faut pas conclure d'un fait particulier à une
loi générale.
Complications auriculaire^ de la grippe {otites moyennes
suppurées), par le D' Ménière (de Paris).
L'auteur de ce travail donne la statistique des cas qu'il a
observés.
Les complications auriculaires sont la suite d'affections rétro-
nasales. Les maladies infectieuses ont très souvent leur lieu
d'élection en ce point. Les inflammations de la caisse sont se-
condaires à celles du naso-pharynx. Ces cas se sont caractérisés
par la rapidité de l'extension, l'envahissement simultané des
deux oreilles, les myringites et les perforations, la résolution
rapide des accidents.
Sur 57 cas, 23 ont duré quatre à cinq semaines; chez 11 ma-
lades, la lésion était unilatérale; chez 17, bilatérale; dans une
autre série de 16 malades, l'unilatéralité existait 9 fois, la bila-
téralité, 7 fois, et la durée de TaiTection fut de trois mois; enfin,
8 ont duré quatre mois, et 5 sont encore en traitement par suite
de complications : périoslites, inflammations mastoïdiennes
n'ayant pas nécessité une intervention chirurgicale, sauf pour
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE 689
un cas, chez un malade que je vis avec Hermet et Le Dentu.
Le traitement, dans tous ces cas, a été le suivant : lavages à
Teau chaude, additionnée de coaltar saponiné Lebœuf, faits
dans le conduit et par la trompe. Bains d'oreilles. Ouverture
du tympan, et, dans 4 cas, cautérisation au thermocautère des
mastoïdes.
En résuméy de Tétude de ces faits on peut conclure : 4® en-
vahissement rapide des caisses avec accidents locaux et géné-
raux très marques au début, écoulement purulent abondant,
inflammation du périoste et des mastoïdes rares ; 2^ convales-
cence rapide, guérisou sans lésions auriculaires, cicatrisation
du tympan, ouïe restée normale ; 3^ bons effets du traitement
antiseptique et des lavages.
Note sur un cas de mutisme hystérique guéri par une sugges-
tïon pendant le sommeil hypnotique^ par le D' Charazag (de
Toulouse).
Rkvillod (de Genève), Ghargot, Gartaz, Natibr, ont étudié
des cas semblables.
Voici le fait: Domestique âgée de 18 ans, sans antécédents
nerveux, avale une aiguille. Quinze jours après, mouvement
brusque, douleur vive à Thypochondre gauche, perte de con-
naissance. Gonsécutivement, mutisme et aphonie complète sans
troubles visibles du côté du larynx. Essai de suggestion à Tétat
de veille en touchant le larynx; pas d^effet. Suggestion pendant
le sommeil hypnotique : guérison. Deux jours après, mômes ac-
cidents, mais le point douloureux a quitté Tovaire gauche et se
trouve plus haut. Sommeil hypnotique, suggestion, piqûre de
morphine, guérison.
Réflexions : Gelte observation montre :
i<» Que le mutisme peut exister comme accident mono-sympa-
thique de rhystérie, sans aucun autre signe ;
2^ Que la suggestion seule est quelquefois inefficace pour
guérir si on ne lui joint pas d*autres moyens physiques ou
médicamenteux (dans ce cas la piqûre de morphine).
Discussion : D' Suarez de Mendoza (d'Angers). — Dans le
mutisme hystérique, lorsque la malade attribue son état à un
corps étranger ou à un parasite, à une plaie, à une tumeur ou
h quelque autre lésion imaginaire, on obtient souvent la gué-
rison par un simulacre d'opération , sans avoir recours à la sug-
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640 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE
gestion proprement dite. Permettez-moi, à ce propos, de vous
relater an cas que j'ai observé il y a bientôt trois ans.
I^ malade avait eu à sa puberté des troubles hystériques.
Depuis son mariage elle était bien portante, mais cependant ner-
veuse et impressionnable. Un jour, elle prétendait avoir avalé
un noyau de cerise à moitié écrasé. Dès lors, elle commença à
souffrir pendant la déglutition, puis la parole devint doulou-
reuse; enfin, le mutisme survint et persista pendant deux mois,
parfois absolu, parfois incomplet, et, à ces moments-là, elle
articulait des plaintes en portant la main à sa gorge, où, à Ten
croire, elle sentait le corps étranger dont les cassures pointues
la blessaient. Lorsque je la vis, le mutisme était absolu et
r aphonie complète. Les confrères qui Pavaient soignée avant
moi avaient essayé de la convaincre de la fausseté de ses sen-
sations imaginaires, mais sans succès aucun, et le mal conti-
nuait de plus belle. J*essayai divers trailemeuts : bromure de
potassium, attouchements de cocaïne, injections de morphine,
mais rien ne me réussit. De guerre lasse, je me décidai à faire
un semblant d^opération. Pour cela, après avoir fait divers pré-
paratifs en appuyant à dessein sur tous les petits détails capables
de frapper l'esprit de la malade, je Tinstallai dans le fauteuil
d*opération et fis la nuit dans mon cabinet. Préalablement, et à
Tinsu de la malade, j'avais pris un demi-noyau de cerise à cas-
sures coupantes, et l'avais logé dans la concavité d*une pince de
Lœwenberg. La pince, ainsi préparée, je l'avais placée à portée
de ma main avec d'autres instruments laryngiens. Après avoir
introduit divers instruments dans la gorge de la malade, jUntro-
duisis finalement la pince préparée; je pressai avec l'instru-
ment sur la région gauche de l'épiglotte où la malade accusait
la présence du coi'ps étranger, et, quand je vis à sa figure que
la pression était suffisamment douloureuse pour simuler une
extraction, j'enlevai la pince ; la malade cria, le corps étranger
était enfin extrait, et la guérison complète. Depuis lors elle
s'est maintenue.
M. RuAULT. Il faut distinguer nettement entre renrouemeiit et
l'aphonie, entre le mutisme et l'aphonie; Tun peut exister sans
l'autre. On a décrit le mutisme hystérique avec spasme des
cordes vocales, il s'agit d'aphasie. J'ai vu un cas de mutisme
curi eux chez une hysiërique de 18 ans. Dans un moment de
colère elle put émettre quelques sons. Suggestionnée à Tétat de
veille, elle prononça la voyelle è; elle parla ensuite pendant
deux mois^ puis retomba malade.
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGÔlLÔGIE 641
DEUXIÈME SÉANCE
Végétations adénoïdes chez l'adulte^ par M. Raulin
(de Marseille).
On a laissé jusqu'à présent dans Tombre les végétations adé-
noïdes chez Taduite. Elles sont pour le moins aussi fréquentes
que les grosses amygdales. Je les ai observées chez des ma-
lades de 40 à 65 ans et plus. Elles datent en général de Ten-
fance, comme le prouvent les déformations du thorax, de la tête
et des troubles auriculaires anciens. Tandis que chez Tenfant
elles sont multiples, molles, chez Tadulte Thyportrophie en
masse est exceptionnelle, il y a des amas dissociés; on trouve
des groupes soit médians (tonsille pharyngienne), soit dans la
fossette de Rosenmûller, soit constituant Tamygdale tubaire.
L'hypertrophie s'est alors localisée sur un groupe de follicules
clos qui deviennent durs^ fibreux, par le fait soit d'inflammation
chronique, soit de transformation fibreuse. On trouve tout
autour de ces groupes des vestiges de végétations atrophiées
dans l'enfance. La symptomatologie est peu de chose : presque
pas de troubles respiratoires (les tumeurs sont petites et les
cavités très grandes). Il existe quelquefois de la rhinite hyper-
Irophique, surtout au niveau des cornets inférieurs, et alors la
congestion passive du tissu caverneux peut amener un peu de
gêne respiratoire. Ces malades sont pâles, d'aspect lymphatique.
Ce qui domine chez eux, c'est le catarrhe naso-pharyngien et
la surdité, qui ne guérit nullement par le traitement. La meilleure
manière d'enlever ces tumeurs est Tablation avec Tadénotoine;
il faut rejeter Tanse galvano-caustique.
Discussion : M. Mourb. Chez l'adulte, il n'est pas rare de voir
les végétations adénoïdes confondues avec d'autres tumeurs, et
en particulier les tumeurs fibreuses. J'ai observé un homme de
65 ans, sourd du fait d'une vieille otite moyenne (forme o(o-
poiétique de Boucheron); il était porteur de tumeurs adénoïdes
dureSi que j'enlevai en plusieurs séances. Le tympan redevint
flasque.
Je cite ce cas, car il est rare d'obtenir des améliorations à cet
âge, à cause des adhérences de la caisse.
M. SuARBz DE Mendoza. Je suis de l'avis du EK Raulin, les
végétations adénoïdes se rencontrent chez les adultes. Depuis
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642 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE
UQ an j'en ai observé 5 cas chez des sujets de 80 à 40 ans. Der-
nièrement encore, j*ai opéré un homme de 42 ans d'une tumeur
occupant la moitié gauche du cavum, tumeur ayant l'aspect de
végétations adénoïdes. Doutant de la nature bénigne de la
tumeur, j'en envoyai un fragment au D' GxLLé pour le faire
examiner. Chez mon malade, contrairement à ce qui se voit
d'habitude, après l'opération l'acuité auditive est redevenue nor-
male, probablement parce que les troubles auditifs dépendaient
uniquement de Tobstruction du pavillon de la trompe par la
tumeur.
M. Raulin. Combien de temps la tumeur avait-elle mis à se
développer, et quel était son siège?
M. SuAREz de Mendoza. De longues années, mais son déve-
loppement prit beaucoup d'extension en peu de mois. Elle était
insérée sur le pavillon de la trompe et Tapophyse basilaire.
M. MouRB. Quelle était la sensation donnée par la tumeur au
toucher? Ceci a de Timportance, car les tumeurs malignes sont
en général lisses avant leur ulcération. Les polypes fibro-mu-
queux sont également lisses, mais ils sont très vasculaires et
d'aspect rougeàtre ; ils s'accompagnent d'hémorragies. Seules,
les tumeurs adénoïdes sont bosselées. Le diagnostic différentiel
est très difficile à faire vers 14 et 15 ans et très important, car
le traitement est alors tout différent.
D*" SuAREz DE Mendoza. La tumeur était bosselée et donnait
au doigt la sensation habituelle des tumeurs adénoïdes. J'ajou-
terai que l'enfant de mon sujet, une fillette de 12 ans, avait une
quantité considérable de végétations adénoïdes. En outre, son
oncle, frère de mon premier sujet, en a des restes dans la paroi
postérieure du cavum : il est aujourd'hui atteint d'une tumeur
de mauvaise nature du sinus maxillaire, avec exophtalmos con-
sidérable et tout le cortège symptomatique connu.
D^ Waonier. Chez l'adulte^ la galvano-caustique est facile :
aussi, dans le doute, je l'emploie, et j'évite ainsi les effusions
sanguines.
D' SuAREz DE Mendoza. Je me sers beaucoup du couteau et
de l'anse galvaniques. Je n'ai pas voulu traiter ainsi mon malade
avant d'avoir un diagnostic certain. S'il s'agit d'une tumeur de
mauvaise nature, une cautérisation très puissante et très étendue
est nécessaire pour prévenir la récidive, et dans le cos d'une
tumeur adénoïde un tel délabrement serait complètement inutile.
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNQOLOGIE 648
Sar le traitement de la sclérose de la caisse parla raréfaction
et la condensation progressives et manomé trique ment évaluées
de Pair du conduit auditif externe, par le D' F. Suarez de
Mbmdoza. (d'Angers) .
Employées comme moyen de diagnostic, la raréfaction et la
condensation de Tair dans le conduit auditif externe Tont été
également comme moyen de traitement (Moos, Lucae, Politzer,
Gelléy Miot, et surtout le professeur Delstanche, de Bruxelles).
L'auteur, trouvant les différents appareils peu précis, en a
construit un dont les avantages seraient les suivants :
1<> Le manomètre indicateur, extrêmement sensible, fait con-
naître au médecin si l'aspiration est active, ou si, au contraire,
la raréfaction est nulle, se faisant alors aux dépens de Pair
extérieur, par suite d*un défaut de fermeture du conduit au-
ditif; 2<* Tappareil permet d'employer la raréfaction ou la con-
densation graduelle et progressive, et d'étudier chaque jour
Tefifet de la nouvelle force mise à contribution ; 3® il permet,
dans chaque cas particulier, de constater la mobilité obtenue
avec telle pression donnée; \^ il permet de fixer, par les obser-
vations faites pendant les séances de traitement, le degré de
raréfaction ou de condensation, mesuré en centièmes d'atmo-
sphère, que Ton peut conseiller au malade en lui conseillant le
masseur.
Les résultats que j*ai obtenus depuis seize mois par cette
méthode sont extrêmement encourageants : très souvent des
bourdonnements rebelles ont disparu après quelques séances
avec une pression de 12 à 15 centièmes d'atmosphère. Dans
beaucoup de cas d'otite moyenne scléreuse avec rétraction tym-
panique, l'acuité auditive, qui restait stationnaire devant divers
traitements institués (sondage, dilatation de la trompe rétrécie,
vapeurs médicamenteuses, électricité, etc., etc.), augmente de
â, 4, 6 et 9 centimètres pour la montre, à la suite de l'emploi
de cette méthode, que je ne saurais trop préconiser.
Discussion : M. Miot (de Paris). Les pressions centripètes
et centrifuges sur le tympan produisent souvent quelque effet
dans le traitement de certaines otites moyennes sèches. M. Suarez
de Mendoza parle des divers appareils employés pour pratiquer
ces pressions et leur reproche de ne pas indiquer le degré de
pression. Je lui ferai remarquer que, dans la communication
faite par moi il y a deux ans à celte société, j'ai montré un
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644 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LÀRYNGOLOGIÉ
manomètre gradué ea grammes et destiné à mesurer des pres-
sions, même faibles, produites par n'importe quel appareil de
compression. Le manomètre de M. Suarez de Mendoza est plus
sensible et peut servir à des expériences physiologiques. Dans
la pratique, il est inutile de surveiller avec autant de soin ces
pressions. I/appareil de Delstanche dont parle M. Suarez de
Mendoza est évidemment très ingénieux, mais il peut être rem-
placé par une poche en caoutchouc à parois épaisses, sans
manomètre, qui suffit dans tous les cas aux malades auxquels
on en a appris préalablement l'emploi. Ces derniers s'en ser-
vent alors parfaitement, sans qu'il se produise aucun accident.
Et ils agissent ainsi avec d'autant plus de prudence que les
fortes pressions leur causent de la douleur et leur inspirent une
certaine appréhension.
Les ecchymoses, que paraît craindre M. Suarez de Mendoza,
offrent peu d'importance, puisqu'elles disparaissent d'elles-
mêmes en cessant le traitement, ce que les malades font tout
naturellement, puisqu'on a eu soin de les prévenir de cet acci-
dent et de leur en indiquer les symptômes probables. L'emploi des
pressions fortes pourrait déterminer la rupture du tympan, mais
les malades ne les emploieront guère, ainsi que je viens de le
dire. Et qnand môme ces pressions détermineraient une rup-
ture du tympan, fait rare, elle n'aurait probablement aucune
conséquence fâcheuse. Cet accident a été produit deux fois par
no3 assistants. Indépendamment du bruit produit pendant la
rupture, de la sensation de froid ressentie dans rbreille et la
gorge par l'air projeté violemment dans l'oreille moyenne et
le pharynx, ainsi que de l'exagération passagère de la surdité,
la plaie du tympan s'est cicatrisée et tout est rentré dans l'ordre.
M. MouRE est du même avis que M. Miot. Il emploie le raré-
facteur de Delstanche depuis un an et n'est pas enthousiasmé
des résultats, qui sont peu durables pour ce qui concerne
l'amélioration des scléroses. En tout cas, point n'est besoin
d'appareils si compliqués dans la pratique courante. La poire
est bien suffisante. La graduation en grammes des manomètres
est bien sufGsante. Les ecchymoses sont rares chez les scléreux.
D^ Wagnier. L'appareil de Delstanche a un grand incon-
vénient, celui de donner des pressions trop brusques, à cause
du ressort qui se détend ; la poire est préférable.
D' NoQUET. J'ai employé le raréfacteur de Delstanche sans
avantages, mais sans accidents.
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE 645
D^ GsLLé. Il faut évidemment un contrôle. Je l'ai obtenu d'aune
façon différente; j'emploie le diapason-vertex, que j'applique en
môme temps que je raréfie Tair; le malade perçoit le refoule-
ment et me transmet ses sensations; il a de plus la notion très
nette du son, qui change au moment où l'effet raréfacleur se^
produit. Le but de cette raréfactioa est toujours la mobilisation
du tympan et de l'etrier.
D' SuAREz deMendoza. J'accepte volontiers le regret témoi-
gné par M. Miot de ne pas me voir donner de plus amples indi-
cations de ma méthode. Je n'ai apporté qu'un travail tronqué,
incomplet, abrégé, simplement pour prendre date. Ceci dit, je
ferai remarquer à mon confrère que, dans ses travaux sur les
pressions centripètes et centrifuges, il ne s'est nullement occupé
de la raréfaction de l'air du conduit.
D'uulre part, si son appareil peut donner la tension de l'air
condensé, il ne peut, sans modification, mesurer celle de Tair
raréfié. Le mien, au contraire, permet d'évaluer également bien
l'une et Tautre, et cela avec une certaine précision. J'ajouterai
que la raréfaction de l'air du conduit est d'une pratique bien
plus facile et d'un emploi beaucoup plus précis que les pres-
sions centrifuges exercées sur la paroi interne du tympan, et
qu'un appareil qpii, sans ce dernier procédé, permet avec la plus
grande facilité de mobiliser la membrane dans un sens ou dans
l'autre, toujours eu évaluant manométriquement la tension de
l'air condensé ou raréfié, no saurait être inutile et mérite quel-
que attention.
bans la pratique, dit M. Miot, il n'est pas besoin d'un ins-
trument de précision, une simple poire suffit. Que la poire
puisse remplacer la pompe en tant qu'appareil de condensation
et, au besoin, de raréfaction, cela n'est pas douteux; mais quo
son emploi soit préférable à celui d'un raréfactenr-condensateur
à indications manométriquement précises, sous prétexte qu^il
n'est pas besoin de tant de précision, cela me semble paradoxal
et contraire aux principes dos recherches cliniques. Il est du
devoir du médecin de posséder, quand il le peut, des données
exactes au lieu de renseignements vagues et aveugles. C'est
parce qu'ils ne se soumettent pas à cette règle et qu'ils se con-
tentent de l'à-peu-près que beaucoup d'auristes n'obtiennent
pas de la méthode les résultats qu'elle est susceptible de don-
ner. Le contrôle manque avec la poire, et trop souvent le mé-
decin et le malade ne retirent aucun effet de la condensation et
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646 SOCIÉTÉ FRANÇAISE IVOTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE
de la raréfaction, et abandonnent et condamnent la méthode
comme inefficace après quelques séances.
Mon appareil n^est, ainsi qu'on me le reproche^ ni cher ni
compliqué. Avec deux tubes de verre et quelques centimètres
de tuyau de caoutchouc on peut le fabriquer. Et quoique bien
plus sensible que le manomètre métallique employé par M. Miot,
quoique servant à deux fins, tandis que Tautre ne peut évaluer
'que la condensation, l'appareil que je conseille est d'un prix
dérisoirement inférieur à celui dont mon confrère se sert pour
mesurer les pressions centripètes.
Il n'est pas dit, dans ma communication, qu'il faille confier
un manomètre à chaque malade, quoique, à mon avis, la chose
ne fût pas si mauvaise. Mais je demande qu'au lieu de lui
confier un masseur à l'aveuglette, le médecin ait d'abord re-
connu, par des expériences faites à Taide du manomètre, com-
bien de centièmes d'atmosphère il peut lui permettre d'employer,
et qu'il règle le masseur en con!:>équence. Quant à la poire,
dont l'emploi ne comporte aucun contrôle, je crois qu'il vaut
mieux ne la point confier.
Je ne dis pas que l'instrument de Delstanche soit la perfec-
tion, et j'espère même arriver à faire mieux. J'ai dit que de tous
les instruments du même genre c'était encore le meilleur, car,
grâce à sou grand levier, il agit plus réguli'^rement que tout
autre.
Je ne crains pas outre mesure la production d'eccfiymoses ;
j'en ai beaucoup vu, sans qu'il en soit jamais résulté rien de
fâcheux; néanmoins, il vaut mieux les éviter. Si j'en ai parlé
incidemment, c'a été pour faire sentir comment, tout en pro-
cédant de la même façon, on peut, si on n'a pas le contrôle du
manomètre, produire tantôt une raréfaction nulle, tantôt une
action trop violente.
Quant à la rupture du tympan, je pense qu'il faut l'éviter
autant que possible; et en cela, si je ne suis plus d'accord avec le
D*" Miot d'aujourd'hui, qui pense qu'il n'en résulterait probable-
ment aucune conséquence fâcheuse, je le suis avec celui d'il y
a trois ans, qui disait dans sa communication sur les pressions
centripètes et centrifuges : « Nous ne conseillons à personne de
dépasser cette limite (800 grammes), afin de ne pas courir le
risque de produire la rupture du tympan, qui peut Atre modifié
dans sa structure et sa résistance ; » — et plus loin : « 11 n'est
pas douteux que si Ton exagérait la pression, on pourrait pro-
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE 647
duire des fractures et des ruptures, non seulement préjudi-
ciables à la fonction de l'organe, mais à l'existence du ma-
lade. » — « Pression dangereuse, parce qu'on court le risque
d*uae rupture du tympan, de la chaîne des osselets, de l'étrier
principalement, etc. (1). »
Complications consécutives à l'ablation des végétations
adénoïdes, par M. Cartaz (de Pans).
L*ablation des végétations adénoïdes est suivie en général
d*un petit écoulement sanguin (Michel, de Cologne).
Cependant Bryson Delavan vient d*en citer quatre cas.
L'auteur apporte deux nouveaux faits; dans Tun d*eux, homme
de 25 ans, Thémorrhagie se fit le huitième jour après l'opéra-
lion.
Ces hémorrhagies se font en nappe, elles accompagnent les
tumeurs de consistance fibreuse : vaisseaux restant béants, d'où
défaut d'hémostase.
Une autre cause d'hémorrhagie tardive est la production de
poussées congestives ou inflammatoires du côté de la gorge.
Les irrigations chaudes, astringentes, les arrêtent facile-
ment.
Dans les cas graves, tamponnement du naso-pharynx.
Une autre série d'accidents qui suivent Tablation des végé-
tations et que Moldenhauer a signalés est Tapparition d'acci-
dents infectieux.
Exiger la plus grande asepsie des instruments est la princi-
pale condition pour éviter Tinfection.
Discussion : D' Gbllé. Je n'ai vu qu'une seule fois un acci-
dent chez une petite fille de 8 ans. La tumeur était simple et
l'opération très facile. Trois heures après, hémorrhagie, arrêtée
par l'emploi d'un syphon d'eau de seltz. L'enfant part, nouvelle
hémorrhagie, et le soir température élevée.
J'ai vu également des complications infectieuses. Le D' Gou-
guenheim opère de tumeurs adénoïdes un de mes malades,
âgé de 46 ans, sourd et affecté d'un catarrhe pharyngien.
L'opération guérit sa surdité en partie. Trente-six heures
aprèd : frissons, fièvre, douleurs de tête, gonflement énorme de
(1) BlioT, Des pressions cenlripëtes ot centrifuges sur la membrane du
tympan, etc. {Bulletin et mémoires de la société française d'otologie et
de laryng-i ^^^y P- 1^)*
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6i8 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE
la région péri-auriculaire et du conduit auditif externe, gon- '
flement de la gorge. En quatre à cinq jours, tout cesse par
des irrigations froides ; la poussée aiguë d*otite disparaît. Il
n'est pas douteux que la cause de ces accidents est venue d'une
infection qui 8*était produite après l'opération, dans les jours
qui ont suivi et malgré les soins antiseptiques pris pendant
et après Topération.
Faut-il conclure, parce quUl s'est produit quelques hémorrha-
gies, que toute intervention avec la pince doit être abandonnée?
liOin de nous un tel pessimisme, et conservons une méthode
qui donne d'excellents résultats.
D*" MouRB. On voit également des hémorrhagies secondaires
à l'amygdalotomie.
Il ne faut pas opérer les végétations adénoïdes des adultes
en une séance.
Chez Tenfant, les complications infectieuses sont relative-
ment fréquentes : fièvre, céphalalgie, délire. Il m'est arrivé
môme d^avoir des accidents septiques à la suite d'un simple at-
touchement.
D' Gbllé. Le toucher avec l'ongle doit toujours faire crain-
dre l'infection. Je ne gratte plus jamais avec le doigt.
D^ MiOT. J'ai fait des explorations et écrasements avec le
doigt, il ne m'est jamais rien arrivé. Peut-être les accidents
inflammatoires ont-ils lieu par le massage de la trompe.
D' Cartaz. Si j'ai eu 100 cas d'accidents sur plusieurs mil-
liers d'opérés, c'est tout, et ils ont eu lieu presque tous chez des
malades non anesthésiés. Ils sont dus, je crois, au pincement
de la muqueuse saine; sous l'influenco du chloroforme, le voile
du palais se contracte et Ton voit mieux ce que Ton fait. Je
gante toujours mon doigt pour toucher, car il est difficile d'avoir
un ongle complètement aseptique.
D' RuAULT. En résumé, Thémorrhagie primitive est peu de
chose. Je doute que dans mon second cas on ait pincé la rou-
'queuse saine. Je crois plutôt à des poussées congestives.
Il peut y avoir infection e^ hémorrhagie secondaire. Chez le
jeune homme de 28 ans, le lendemain de l'enlèvement du tam-
pon, il y a eu une amygdalite droite. Certains malades font de
l'auto-infection par leur pharynx. Le tout est de prévenir l'in-
feclion par le malade ou le médecin. Ces complications sont
heureusement rares.
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BOGIÉTÉ FRANÇAISE ITOTOLOGIE ET DE LABYNGOLOGIE 649
Complications auriculaires de la grippe (mastoîdites),
par M. MouRE (de Bordeaux).
Dans la dernière épidémie de grippe, la localisation auricu-
laire a été quelquefois la seule manifestation de Pinfection. Les
otites suppurées ont été fréquentes. Les poussées inflamma-
toires du côté de Toreille ont eu lieu le plus souvent chez des
prédisposés qui avaient soit un écoulement ancien, soit d'an-
ciennes otites. L^nflammation, diffuse au début, se localisait en
2i ou 48 heures.
Voici quelques faits :
i^ Un homme de 40 ans se plaignait de douleurs dans Papo-
physe masloîde : application d'une couronne de trépan, caisse
non atteinte, abcès du cervelet ;
^o Opéré de Démons : apophyse mastoïde éburnée, couronne
de trépan au niveau du pariétal, abcès du cervelet. Pas de symp-
tômes saillants. Trois fois on vide le pus. Guérison brusque :
injections au chlorure de zinc au dixième, persistance de trajets
fistuleux.
Je cite ces faits, car les cas d'abcès intra-mastoîdiens primi-
tifs sans otite suppurée les précédant sont rares.
Surdité lahyrinthique consécutive à la grippe, par le D' Lanmois
(de Lyon).
La dernière épidémie de grippe a donné à Fauteur l'occasion
d'observer diverses complications auriculaires :
1<» Des poussées inflammatoires du côté de la caisse;
2^ Des otites moyennes suppurées, en particulier chez un
homme de 33 ans, qui présenta des collections purulentes sous-
cutanées et dont la vie fut eu danger pendant plusieurs mois;
3<^ Des abcès mastoïdiens. Un malade qui a%ait eu uiiC Cdrie
à Tâge de 4 ans fit un abcès, trépané par Valette ; il élimina
des séquestres;
4<> Des troubles graves du labyrinthe, avec otite moyenne lé-
gère.
Voici les titres des observations relatives à ces troubles du
labyrinthe, buivies de quelques réflexions de l'auteur :
1" observation : Grippe compliquée d'otite moyenne catar-^
rbale double^ légère, avec otite lahyrinthique unilatérale.
' 2« observation : Troubles anciens de l'audition. Grippe. Otite
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660 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIB ET DE LARYNGOLOGIE
catarrhale moyenne avec épancbement sanguin des deux côtés.
Otite labyrinthique double.
Réflexions : Voici les réflexions que suggèrent ces deux
cas :
i** L'absence presque complète de perception du diapason par
les os du crâne, chez le second, tandis qu*il était entendu chez
le premier, ne peut s*expliquer que par une lésion de l'oreille
interne ;
2® Dans les deux cas les trompes et Toreille moyenne ont été
prises. L'altération des caisses et de l'oreille moyenne ont-elles
été contemporaines? Ou bien les labyrinthes se sont-ils pris con-
sécutivement aux caisses?
Je préfère la première hypothèse, la grippe, comme la fièvre
typhoïde, la scarlatine, les oreillons, étant infectieuse et pouvant
atteindre le labyrinthe. (G. liCmoine et Lannois, Bev. méd.
sept. 1883);
3® Quelle est la nature de la lésion? Est-ce une hémorrhagie
ou une fluxion séreuse?
\^ Ces observations montrent la tendance de la grippe à ré-
veiller d'anciennes lésions et à se localiser aux points malades.
Elle est d'une spécificité faible, déterminant chez les malades
atteints de pharyngite une angine, chez les nerveux et les rhu-
matisants des névralgies multiples, des douleurs articulaires et
musculaires, la réapparition d'otorrhées et de lésions mas-
toïdiennes chez d'anciens malades de Toreille. Enfin, Botey n'a-
t-il pas signalé la possibilité de complications labyrinthiques
dans les otites moyennes grippales? {Arcb, intern, de laryng.
y otologia, n* 1, 1890.)
Discussion : D' Boucheron. Le travail de M. Lannois soulève
une importante question étiologique pour les surdités graves.
De ce que ses malades ont gardé après la grippe une surdité
considérable, doil-on admettre qu'ils étaient affectés de labyrin-
thite? il est difticile de reconnaître celte lésion dans les cas de
M. Lannois. Tout récemment encore, je viens d'observer un
malade qui s'est trouvé absolument sourd, n'entendant ni la
voix, ni la montre, ni le diapason ; je ne l'ai pas pour cela con-
sidéré comme atteint de labyrinthite. J*ai dirigé le traitement
dans un autre ordre d'idées, et maintenant le malade entend la
parole à sept ou huit mètres.
La plupart do ces affections sont, à notre avis, des compres-
sions labyrinthiques avec annulation momentanée des fonctions,
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE Cbi
annulation pouvant devenir définitive si la compression laby-
rinthique se prolonge. L'analyse des cas de M. Lannois montre
que justement un de ses malades avait la caisse remplie de li-
quide ; Tair y faisait donc défaut, et quand le vide aérien se pro-
duit dans une oreille, la pression atmosphérique sur le lympan
comprime Toreille d'environ un kilogramme, et c'est cette pres-
sion transmise par Tétrier au labyrinthe qui tend à écraser le
nerf acoustique. L'indication essentielle est donc de faire cesser
le vide d'une part, et d'autre pari, si l'étrier reste enclavé dans
la fenêtre ovale, de le mobiliser dans le sens de la décompres-
sion. L'intervention thérapeutique doit être assez rapide pour
ne pas laisser le nerf s'altérer, dégénérer sous une pression
excessive.
D' Gellé. Je ne suis pas convaincu quUl se soit agi dans ces
cas d'otite labyrinthique. Il y a probablement eu congestion ou
hémorrhagie.
D' NoQUET. lia plupart des complications auriculaires grip-
pales que j'ai pu observer ont été peu sérieuses. Presque tou-
jours les perforations du tympan ont été spontanées. Chez un
malade âgé de 45 ans, goutteux et obèse, comme l'écoulement
purulent se prolongeait, j'examinai les urines et trouvai du su-
cre. Le malade fut soumis au régime des diabétiques, et son
écoulement disparut en peu de temps.
D' SuAREz DE Mbndoza. Co qui m'a frappé dans les complica-
tions auriculaires de la grippe, c'est l'extrême facilité avec la-
quelle se prenait l'apophyse mastoïde chez les malades qui
n'étiient pas soignés à temps, ou qui ne l'étaient qu'incomplè-
tement. Les otites moyennes que j'ai soignées dès le début ont,
grâce à l'antisepsie naso-pharyngienne et auriculaire, guéri
sans complications. Au contraire, sur onze malades venus à
une période avancée de la maladie, qui avaient eu des soins in-
suffisants, cinq fois la mastoïdite s'est développée. Je soigne en
ce moment une fillette de douze ans; elle est arrivée il y a trois
jours avec une mastoïdite suppurée. L'otorrhée datait de deux
mois, et le traitement employé jusqu'alors avait consisté à in-
jecter dans l'oreille de la décoction de guimauve et à saupou-
drer la région mastoïdienne enflammée — supposée atteinte d'é-
rysipèle — avec de la poudre d'amidon .
J'ai incisé profondément et trouvé la face externe de l'apo-
physe mastoïde détruite en partie et des fongosités multiples.
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652 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE
Spasmes œsophagiens par hypertrophie de la 4® amygdale^
par le D' Joal (du Mont-Dore).
L*auteur a publié en 1889 dana le journal de Moure un travail
sur rétiologie de rœsophagisme, qui est souvent du domaine
des laryngologistes et rbinologistes.
II cite un fait où l'œsophagisme était dû à Thypertrophie des
iToIlicules clos de la base de la langue (amygdale linguale). Son
malade, un ecclésiastique, de soucbe nerveuse et rhumatismale,
avait vu plusieurs fois des spasmes œsophagiens se produire
chez lui avec sensation de strangulation.
Dans une de ces crises^rauteur le vit et constata une pharyngite
intense avec forte hyperesthésie de la gorge et de la rhinite.
L'amélioration de la rhinite n'ayant en aucune façon diminué
les accidents, M. Joal fit d*abord des applications de cocaïne,
puis cautérisa au galvano-cautère les follicules saillants, et le
spasme œsophagien disparut complètement.
L'auteur en conclut que Tinfluence du traitement est quelque-
fois considérable pour recounattre la cause de l'œsophagisme.
S*il est d^origioe nasale, on le reconnaîtra aux conditions sui-
vantes :
i^ Apparition du spasme lors des poussées congeatives sur la
pituitaire ;
S® Spasme provoqué par Texcitation des cornets;
8^ Cessation par la cocaïne;
4* Guérison par le traitement nasal.
L'auteur a rencontré un cas d'œsophagisme d'origine lin-
guale chez une femme de42ans.Seney, en 1873, a étudié les rela-
tions qui existaient entre l'amygdale palatine et l'œsophagisme.
Ruauit a montré que la cautérisation des tonsilles amène des
troubles de Testomac, des renvois acides avec vomissements,
douleurs épigastriques, toux et attaques d'asthme. D'autres au-
teurs ont également étudié la pathologie de la quatrième amyg-
dale. Parmi eux Lennox-Browne, Curtis, Swann, Gleitsmnnn,
Huault, etc., etc., ont montré que l'excitation des tonsilles lin-
guales amène des névropathies réflexes.
InQuenco de rexcitation du nerf auditif sur la perception
du diapason-vertex, par le D' Corradi (de Vérone).
Il existe une grande diversité d'opinions sur la valeur dia-
gnostique de l'épreuve de Weber.
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE 653
On a dit que la latéralisation du Weber du côté affecté n^était
pas due à des troubles dans Tappareil de transmission, mais
que la cause principale résidait dans nn état irritatif du nerf
acoustique.
Le Weber positif (c'est-à-dire la latéralisation du Weber vers
Toreille malade) indique une altération récente.
Le Weber négatif accompagne une maladie ancienoe et un
épuisement du nerf, et on le trouve sur Toreille malade ou la
plus malade (Steinbrûgge). Cette opinion s'appuie sur Thypei*-
excitabilité électrique, fréquente dans les maladies de l'oreille,
l'existence de bourdonnements dans certaines affections de
Foreille moyenne, etc.
Pour l'auteur et d'après ses expériences, le Weber positif dé*
pend en lui-même d'altérations de la voie de transmission, tan-
dis que le Weber négatif est toujours en rapport avec les con-
ditions morbides des éléments nerveux. L'électricité a été le
moyen le plus propre à exciter le nerf et à influencer la con-
ductibilité osseuse.
Les expériences ont été faites avec le courant galvanique :
pile Gresset, force réglée par le rhéostat de Gartner.
Pour obtenir la perception du Weber pendant la période d'ex-
citation maximum du nerf, afin d'éviter des erreurs, pour pour-
voir agir simultanément ou à de courts intervalles sur Tune ou
l'autre oreille, l'auteur a opéré ainsi : Les conduits auditifs ex-
ternes sont remplis de mercure et fermés par un bouchon de
liège, traversé par un fil d'aoier faisant saillie d'un cenlimètre
au dehors et plongeant dans le mercure.
S'il y a perforation du tympan on emploie l'eau tiède salée.
Pour établir un contact plus intime, on introduit un cathéter
dans la trompe, ce qai ne modifie en rien la perception du dia-
pason-vertex.
L'application externe par la méthode d'Erb donne une exci-
tation insuffisante et présente peu d'exactitude.
Tout étant prêt, on fait l'épreuve de Weber. Si elle n'est
point égale des deux côtés, on cherche la ligne neutre, — en ce
point le diapason est également perçu des deux côtés, — pais on
fait passer le courant d'un eôté et on répète l'épreuve. A la
suite de 40 séances réparties sur 20 oas» voici les conclusions de
l'auteur :
En généra], la positivité da Weber diminué mut Toreille sou-
mise à l'excitation électrique , c'est-à-dire que la lig^e neutre,
ANNALES DIS MALADIES DE l'oRBILLB ET DU LARYNX.— XVf. 45
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654 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIK
pendant le passage du courant et quelquefois après, est déplacée
vers le côté directement excité. Celte diminution de positiyité
se développe souvent en même temps que les bourdonnements,
quelquefois ceux-ci seuls existent sans déplacement de la ligne
neutre.
Que tirer de ce fait? sur le nerf acoustique excité (excitation
nerveuse), le Weber tend à s'affaiblir ; en d'autres termes, le
nerf acoustique en état d'excitation morbide perd de sa fonc-
tion.
L'objection que Texcitation du nerf acoustique, étant trop
rude, pourrait anéantir la fonction nerveuse tombe devant ce
ftfit que la force des courants a été progressivement constante
et en aucun cas un faible courant n*a augmenté la positivité du
Weber.
L'électricité employée comme traitement de la surdité peut
donc amener une perte de la puissance fonctionnelle du nerf :
doit-on rejeter ce moyen de traitement? Non, car Télectricité
joue encore un rôle favorable sur les processus trophiques.
Sur les fausses perceptions sensorielles secondaires, et partie
culièrement sur les fausses sensations de couleurs associées
aux perceptions objectives des sons, par le D»" Ferdinano
SuARKz DB Mendoza (d'Angors).
L'auteur lit le résumé d*une étude très complète (présentée au
dernier congrès d'ophthalmologie) sur les phénomènes étranges
décrits à diverses époques sous les noms différents : d'hyper-
cbromatopsie , de pseudochromesthésie , de photismes et pho-
nismes, de colour hearing ou audition colorée, d'association des
sons et des couleurs, etc. Après avoir fait remarquer que les
faits de ce genre ont été observés dans le domaine de chacun
des cinq sens, l'auteur en désigne Tensemble sous le nom de
pseudesthésie physiologique, et les cinq modalités sensorielles
sous les dénominations suivantes :
Pseudo-photeslhésie pour les fausses sensations secondaires
visuelles ;
Pseudo-acousthésie pour les fausses sensations secondaires
acoustiques ;
Pseudo^phrésathésie pour les fausses sensations secondaires
olflActives ;
- Pseudo-gousiesthésie pour les fausses sensations secondaires
gnstatives;
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIK ET DE LARYNGOLOGIB OBS:
' Pseudo-apaiesthéBift pour lè»> faussa» senBaUouSi seeondaÛDeft
tactiles.
Il spécifie eosuite^ ainsi que le montre rexaanen.de» foits* qne
la cause efficiente de ces divers phénomàne» peut être une per»*>'
eeption première objective, o'ost^Mlire une exoit«tion passMit
par Fun ou Tautre sens, on môme, semblo-tnl, un» opéraiien»
purement psychique. De là, pour ohaonne des^ cinq 'classes oi*-
dessus, six sous^dassas en rapport aivtec les six modes d'exioi^
tatioo.
Ainsi, pour la {fsetidb^photeslhéaie, qui fbit Tobjet principal
de son travail, il admet qu'elle peut être d*6rigine optique,
acoustique, olfactive, gustative, tactile ou purement' psyebi-^
que.
G*est la pseudo^^photesthésie, d'origine acoustique, qui' « été^
appelée audition colorée.
Après ces délails de classification; le D' F. Suarez de Mën^-
doza donne le résumé des observations fort intéressantes der
7 cas qu'il a en oecasion d'obserrer, et conclut de la façon sui^
vante :
Tantôt ces phénomènes dépendent d*iine assoetatibn d'idées^
datant de la jeunesse (dans cet ordre, il place les personnes
qui colorent le jour de la semaine, les périodes de l'histoire, etc.),
tantôt d'un travail psychique spécial, dont la nature intime nous
échappe, et qui aurait une certaine analogie avec l'illusion dans
les cas de pseudo-photesthé^iè d'origine optique, et avec l'hal-
lucination dans les autres formes de pseudo-photesthésie où la
sensation secondaire ou photisme est engendrée par l'excitation
normale d'un autre appareil sensoriel que l'appareil optique.
Du traitement des ulcérations du larynx par la résorcinCy
par le D' Tymowski (de Schinznach-les-Bains).
L'auteur, après avoir expérimenté divers traitements de la
phthisie laryngée, a employé la résorcine et est arrivé aux con-
clusions suivantes :
i** La résorcine à 80 0/0 n'est pas douloureuse; après son ap-
plication les parties se recouvrent d'un enduit blanchAtre qui
dure quelques heures, puis l'œdème et la suppuration diminueni
par l'usage quotidien du remède;
^ Si les ulcérations sont malignes, sales, cratéri formes, il
faut employer une solution sursaturée à 120 0/0 de résorcine,
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656 SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'OTOLOGIE ET DE LARYNGOLOGIE
pi*éférable à Tacide lactique et n^exi géant pas rapplication préa-
lable de cocaïne.
Si le curetage est impossible, faire des inhalations de résor-
cine avec des solutions de 2 à 5 0/0.
La résorcine, ou dihydroxyl-benzol, découverte en 1864, est ex-
traite de la gomme ammoniaque et se présente en cristaux blancs,
de saveur douceâtre, inodores et très solubl^s. Leur solution est
colorée en violet par le chlorate de chaux, et par le perchlorure
de fer en violet noir.
Cette résorcine est à la fois antipyrétique, antiseptique et
hémostatique. Àndeer a montré qu'elle était antipyrétique h la
dose de 2 à â grammes par jour. Dujardin-Beaumetz, Soltmann,
Staab, Tont employée intus et extra. Leblond s^en sert en fu^mi-
gâtions dans la diphthérie; elle limite Texteusion des fausses
membranes, fait disparaître la tuméfaction et combat Tempoi-
sonnement. Elle a été employée dans la coqueluche, la tuber-
culose, les chancres mous (Semaine médicale, 1889, n^ 36), les
maladies de peau (Unna). En un mot, grâce à elle, on peut sou-
lager, nourrir et amener une guérison relative chez les malheu-
reux tuberculeux laryngés. p. qastou.
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
AMÉRIQUE
Ne».
Des maladies des fosses nasales «t de Tasthmei par Bail (The PractUio-
ner, juia 1889).
Du catarrhe des fosses nasales et de son traitement, par Beverley Robin-
son (N. Y. med. Journ., 15 juin 1889).
Rapport entre l'érysipèle et Térythème de la face et les affoclions nasales,
par G. W. Major (Amer, laryng. Assoc, AVasbington, 30 mai; in iV. F.
med, Joum., 10 août 1889).
Remarques sur la relation des affections nasales avec la neurasthénie, par
W. H. Daly (Amer, laryng. Assoc., Washington, 31 mai; in iV. Y. med,
Joum,, n août 1889).
De la pathologie et du traitement des affections naso-pbaryngiennes. par
J. N. Mackenzie (Amer, laryng. Assoc, Washington, 30 mai; in N. Y.
med. Journ.y 5 octobre 1889).
Observations sur les végétations adénoïdes et les méthodes employées
pour les enlever, par D. Bryson Delavan (Amer, laryng. Assoc, Washing-
ton, 30 mai; in N, Y, med. Rec.^ 15 juin 1889).
Rhinite pseudo-membraneuse, par H. D. Ghapin (Amer. med. Assoc.,
Newport, 27 juin; in iV. Y. med. tiec.^ 29 juin 1889).
Relations entre Tacné et les affections nasales, par G. Seiler (Amer. med.
Assoc, Newport, 26 Juin; in N. Y. med. Rec, 29 juin 1889).
Coïncidence de l'existence des hernies et des affections nasales, par W.
Treudenthal (Amer. med. Assoc, 25 juin; in N. Y. med. Rec, 29 juin 1889).
Diagnostic et traitement des affections de Tantre d*Hifl[hmore, par J . H.
3ryan (Amer. med. Assoc., Newport, 25 juin; in N. Y, med. Reo.,
29 juin 1889).
Relation de Tanémie avec les sténoses nasales, par H. Holbrook Gurtis
(Amer. med. Assoc, 25 juin; in N. Y. med. Af^;., o juillet 1889).
Epilepsie causée par une affection intra-nasale , par F. S. Crossfield
(Amer. med. Assoc, Newport, 25 juin ; iniV. F. med. Rec, 6 juillet 1889).
Empyéme des sinus frontaux, par G. A. Richards (Amer. med. Assoc,
Newport, 27 juin; in N. Y. med, Rec, 6 juillet 1889).
Perforations morbides du septum nasal, par A. B. Trasher (Amer. med.
Assoc, Newport, !t5 juin; in N. Y. med. Rec, 6 juillet 1889).
Rapports de la toux avec les affections nasales, par J . E. Schadle (Amer,
med. Assoc, 27 juin; in iV. Y, med. Aec, 6 juillet 1889).
Diagnostic et traitement de certaines formes de rhinites, par Gh. H.
Knight (iy. Y. med. Jûum., 13 juillet 1889).
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658 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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veux, par H. Forstcr {Weekly med. Review, 6 juillet 1889).
De la nécessité et de l'importance de traitement hàtif des affections da
nez, du pharynx et de la trompe d*Eustache dans certaines formes de sur-
dité, par L. Turnbull (Therap, Gaz,, 15 juillet 1889).
Action remarauable de Tiodure de potassium dans un cas de rhinite sy-
philitique, par fludmitt {Èfkl^n mW/. Joam.,<aiaiffl69).
Traitement de la rbiniie atrophique par la galvano-caustique chimique,
par H. H. Crippen {Joum. of ophtaL otoL and laryngoLy juillet 1889).
Ablation d*une ecchondrose du nez, par G. E. Hewitt (Int, Joum. of
turgery, juillet 1889J.
Des bactéries nasales, par J. Wright {N. Y. med, Joum. , 27 juillet 1889).
Polype naso-pbaryngien, par J. vf, tileitsmann (N. Y. Acad. of med.,
séance du 23 avril; in N, Y, med, Joum., 24 août 1889).
Nouvel électrode nasal, par Gleitsmann (N. Y. Acad. of med., séance da
du 23 avril; in N, Y. med, Jiwm., :ft4 aoAt 1889).
Un spéculum nasal perfectionné, par G. E. Bla
14 septembre 1889).
Oifrérentiation nasale, par G. V. Woolen [Weekly med, Review, 21 sep-
tembre 1889).
Tumeurs yerruqueuses des narines, par E. Fletcber Ingals (N, Y. med.
Joum., 21 septembre 1889).
•RfainopIsAtie, par R. T. Honre (N. Y. Aotd. of) med., séance du 28 mai;
in N. Y. med. Joum., 21 septembre 1889).
Nouveaux instntmeats pour les opérations nasales, par i. M. W. Kit«
chen (N. Y. Arad. of med., séance du 28 mai; in a. Y. med, Joum,y
.Al septembre 1689).
Diagnostic et traitement de certaines formes de rfainites, par G. H. Knight
(N. Y. Acad. of med., séance du 28 mai; in iV. T. med. Joum., 21 sep-
tembre 4M8).
• Un enchondrotoaie nasal, par Moreau R. firown {N. T. med. Joum,,
5 octobre 1889).
Sténoses at obstrvetioas nasales «omme vauae' d'affections de l'oreille,
par D. A. fitriokler {The Joum, ophthaim. 4loL antf laryngol., octobre
1889).
Etiologie du catarrhe atropfaiqne, |Hir E. L.'Mann ÇTheJoum, ophlhalm.
^M. and larpnQoL, octobre ^889).
Le traitement abortif du catarrhe «igu du nez et de la gorge, par
.S. S.Bishop (Weoklvmed. Review, 12 octobre 1889).
Un c:is de rhinolithe «t deux obaervations de dents nasales, par
J. Wright (iV. Y. med. ilAvrtf, 12 octobre M69).
Des progrés en rhinologte, otolojgie, laryngologie et ophthalmologie,
par J. A. Whiie (Med. Bec. of Virginia, septembre «1889; N, T. med. Rec.^
12 octobre 1889).
Affections oculaiies réflexes d'inflammationB nasales, par F. Dowling
(Miss. Valley med. Ass., 9 septembre; in N. ^. mtfd. Ree.y 26 octo-
bre 1889).
hwtniments ixrar le nez, -par J. *W. Gleitsmann {ff. T. med. Joum.,
.9 novembre 1889).
'Maladies du nex et de la gorge, par Gh. G. fiejous (Un volume de
S40 pages, illustré de JOO •chromo-lithographies et de 93 dessins, F. A. Da-
vis, éditeur, Pfailadelpnie, 1889).
Atrophie, hypertrophie et déviations du septam nasal, par G. H. von
HIein (Times ttnd Regiiter,'t3 novembre 4i89).
Ginn causes d'insuccès dans le traitement de la rhinite chronique, par
r.'FTllu .- ^ ^ .~^.
T. F. îtumbold (iV. F. med. 'Rec., 23 novembre
Un cas d'abcès cérébral envahissant le naso-pbaryîn, parL. B. Gillette
'fAmer. rhinol. Assoc.,!* session, Ghioago, 9 octobre; in N. Y, med.Rec,^
23 novembre 1889).
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INDICATIONS BliBLIÔGRAPHIQÛES 660
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(Amer, rhinol. Ass., 7* session, Chicago, 9 octobre; in iV. F. med, Ree.,
83 norembre iS89).
Sympidmes oculaires réflexes d*affections nasales, par G. H. Moore
(Amer, rhinol. Ass., 7* session, Chicago, 9 octobre; in ff. Y. med. Rec.^
S3 novembre 1889).
Moyens thérapeutiques en rhinologie, par N. R. Gordon (Amer, rhinol.
Assoc., !• session, Chicago, 9 octobre ; in N, Y. med, Rec, 23 novem-
bre 1889).
Traitement du catarrhe nasal chronique, par G. F. Me Gahan (Amer,
rbinol. Assoc., 7* session, Chicago, 10 octobre; in N. Y. med. Rec, 23 no-
vembre 1889).
Traitement chirurgical des affections nasales, par A. de Vilbiss (Amer,
rbinol. Assoc, 7* session, Chicago, 10 octobre; in N. F. med. Rec.^ 23 no-
vembre 1889).
Importance du traitement général dans les inflammations rhino-pha-
ryngiennes, par R. S. Knode (Amer rhinol. Assoc., 7* session, Chicago,
11 octobre; m N. Y, med.Rec., 23 novembre '**""*
Inflammation réfleie du nez et de la gorge, par E. L. Siver (Amer,
rbinol. Assoc., 7* session, Chicago, 11 octobre; in Pi. Y. med. Ree,^ 23 no-
vembre 1889).
Névralgie catarrhale, par A. G. Hobbs (Amer, rhinol. Assoc., 7* session,
Chicago, 11 octobre; in Pi. Y. med. Rec.^ 23 novembre 1889).
Opération pour corriger la déviation et Tôpaississement du septum
nasal cartilagineux, par J. Wright (.V. F. med. Ree.^ 11 janvier 189Œ.
De l'extension de la chirurgie intra-nasaie & notre époque, par J. M. W.
Kitchen (iV. Y. med. Record^ 18 janvier 1890).
Considérations regardant la thérapeutique des affections du nez et de
la gorge, par Ch. L. Cleveland (Journ. of ophthalm. laryng. and otol.^
janvier 1890).
Le calarrbe chronique du nei à Vermont, par J. H. Woodward (N. F. med.
Journ., 15 févner 1^).
Diphthérie nasale, par Green (Allegheny Coiinty med. Soc, novembre
1889; in New Orléans med, and surg. Journ., janvier 1890).
Un cas de carcinome naso-pharyngien, avec remarques sur le traite-
ment de cette affection, par S. Allan Fox (iV. F. med. Journ., 8 mars
1890).
Le traitement du catarrhe nasal chronique est-il aussi difficile qu'on
le croii? par 0. B. Donglas(iV. Y. med. Journ., 22 mars 1890).
Hypertrophie des cornets du nez, par Nichols (iN. Y. Acad. of med.,
séance du 25 février; in iV. F. med. Journ. ^ 29 mars 1890).
Des rapports existant entre l'obstruction nasale et les névroses respira-
toires, par Mackenzie (N. Y. Acad. of med., séance du 25 février; in
N. Y. med. Joum.^ 29 mars 1890).
Tumeur du cornet compliquée de perforation du palais, par Phillips
S. Y. Acad. of med., séance da 25 février; in M F. med. Joum.^
mars 1890).
Une méthode simple pour arrêter une épistaxis obstinée, par A. H. Fri-
denberg (xV. Y. med. Rec., 19 avril 1890).
Traitement des sténoses nasales par l'emploi nocturne intermittent de
stylets mobiles, par Sayer Uasbrouck (Journ. of ophthalm. otol. and
laryngol., avril 18S0).
Données thérapeutiques et cliniques sur les affections du noz, de la
gorge et du larynx, par J. A. Terry (Journ. of ophthalm. otol. and lu*
ryngol., avril 1890).
Une nouvelle pince oaso-pharyngienne, par J. E. Nichols (N. F. med»
Rec, 26 avril 1890).
Neurasthénie et névralgie occasionnées par un traumatisme des cavités
nasale.«, par W. F. Chappel (iV. Y. med. Rec, 10 mai 1890).
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660 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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1890).
La Téritable relation des maladies des roies aéricDnes supérieures arec
les réflexes du nez, par F. H. Bosworlb {N. Y. med, Rec, 17 mai 1890).
Ghorée nasale réflexe, par A. Jacoby (N. Y. Acad. of med., séance dn
i«'mai; in N. Y, med. Rec, 17 mai 1890).
Diphthérie nasale obscure chez Tenf an t, par L. E. HoU (N. Y. med. Jûum.^
31 mai 1890).
Chirurgie nasale, par Merril Ricketts (Amer. med. Assoc. Nashville,
20 mai; in iV. Y. med. Rec, 7 juin 1890).
Rhinite pseudo-membraneuse, par U. Dwight Cbapin (iV. K. med, Joum^
21 juin 1890).
PhnryBX et Varin.
Sarcome de Tamygdale. Excision, par D.W. Cheeyer (Amer. sorg. Soc.,
Washington. 14 mai; in iV. Y. med, Ree,^ 25 mai 1889).
Un cas ae paralysie diphthéri tique à issue mortelle, par J. B. Stalr
Un cas de paralysie diphthéritique à
{N. Y. med, Rec, 18 mai 1889).
Excision d'une amygdale supplémentaire, par E. Garoll Morgan (Amer,
larvnç. Assoc , Washington, 30 mai; in N. Y. med. Ree.^ 15 juin 1889).
Traitement de Thypertrophie amjrgdalienno par le galvano-cautére, par
Gb. H. Knight (Amer, laryng. Ass., Washington, 31 mai; in N. Y, med.
Joum., 12 octobre 1889).
Traitement des h^ertropbies amygdaliennrs, par J. 0. Roe (Amer,
laryng. Assoc. Washington, 31 mai; in N. Y. med, Joum.. 26 octo-
bre 1889).
Sarcome du corps thyroïde, par J. Solis Cohen (Amer. laryng. Assoc.,
Washington, 31 mai ; in N, Y. med. Joum,, 10 août 1889).
Deux cas de tuberculose de la langue, par C. E. Bean (Amer, laryne.
Assoc., Washington, 1«' juin; in N, Y. med.Jeum.^ 14 septembre lfe9j.
Traitement local de la diphthérie, par J. C. Mulhall (Amer, laryng.
Assoc., Washington, 1«' juin; iV. Y. med. Journ., 21 septembre 1889).
Excision d'un kyste. thyroïdien, par C. Me Bumev (N. Y. surg. Soc,
séance du 27 mars; in A. Y. med. Rec.y 22 juin 1889).
Arrêt du cœur dans la diphtliérie, par G. Wheeler Jones (Amef. med.
Assoc., Newport, 26 juin; in N. Y. med. Rec,^ 29 juin 1889).
Tumeur lymphoïde ayant son origine dans le sinus pyriforme droit,
par J. N. Mackenzie (Amer. med. Assoc., Newport, 25 juin; in iV. Y.
med, Rec, 29 juin 1889).
Observations de gastrostomie, par F. J. Luts [Weekly med. Joum.^
29 juin 1889).
La troisième amygdale, par J. A. Wbite (Amer. med. Assoc. Newport,
27 juin; \nN,Y, med. Rec., 6 juillet 1889).
Papillome de la base de la langue et de l'épiglotte, par L. A. Bull
{Joum. of ophtalm. otol, and laryngol.y juillet 1889).
Pharyngite syphilitique, par F. F. Casseday (Journ. of ophtalm. otol.
tmd laryngoLt juillet 1889).
Tumeur fongueuse douloureuse d'un caractère inconnu de la base de
la langue, par Gurtis (N. Y. Acad. of med., séance du 23 arril; in iV. Y.
med, Joum. y 24 août 1889).
Un nouveau cautère pour la pharyngite latérale, par Gleitsmann (N. Y.
Acad. of med., séance du 23 avril ^ in N, Y, med. Joum., 24 aoât 1889).
Diphthérie, tuberculose généralisée et pneumonie, pnr vf. P. Northrop
(N. Y. pathol. Soc., séance dn 22 mai; in iV. Y. med. Rec., 14 septem-
bre 1889).
Contagion de la diphthérie, ar P. G. Robinson Ass. of Amer, phys..
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INDICATIONS BIBUOGRAPHIQUES 661
4* réunion annuelle, tenue à Washington le 19 septembre ; in N. Y, wed.
Jaum.y 28 septembre 1889).
Prophylaxie personnelle dans la diphthérie, par A. Caillé (Amer, pé-
diatrie Soe., Washington, 20 septembre; in iV. F. med. Rec, 12 octo-
bre 1889).
Quelques obsenrations personnelles sur l'hypertrophie aiguë et chro-
nique du tissu adénoïde de la Toûte du pharynx, et les moyens employés
Eour le traitement, par D. Bryson Delavan (iV. Y. med. Joum,^ 12 octo-
re 1889).
Transformation cancéreuse apparente d*un sypbilome de la langue.
Excision de la langue au moyen de la galvano-caustique, par G. F. Lydston
[N. Y. med. Rec., 26 octobre 1889).
Amygdalites chroni5[ueSy par Fletcher Ingals (Miss. Valley med. Ass.,
9 septembre; in iV. Y. med. Ree.j 26 octobre 1889).
Gastrostomie dans un cas de rétrécissement non cancéreux de Foeso-
phage, par J. C. Clarck {N. Y. med. Journ.^ 2 novembre 1889).
Hémorrhagie à la suite de l'amygdalotomie, par i. S. Butler {N. Y.
med. Joum.y 2 norembre 1889).
Contribution à la physiologie du Yoile du palais, par 0. Joachim (Arch.
of. otol., n- 3 et 4, 1889).
Beux cas de tumeurs du pharynx, par W. Cheatham {The Amer, praet.
and Newiy 7 décembre 1889).
Un nouvel inhalateur, par J. W. Gleitsmann (N. Y. Acad. of med., séance
du 26 novembre; in N. Y. med. Joifm., 28 aécembre 1889).
L'emploi indistinct de la cocaïne, par H. Holbrook Curtis (N. Y. Acad.
of med., séance du 26 novembre; m iV. Y. med. Journ.^ 28 décembre
1889).
L'état actuel du traitement de la diphthérie, par J. S. Knox {Weekly
med. Review, 4 janvier 1890).
Traitement galvano-caustique de l'hypertrophie des amygdales chex
l'enfant et chez l'adulte; observations, par i. B. Garrison (Joum. of
ophthalm. lar. and otol.y janvier 1890).
Rétrécissement impermétblo de roesophage; œsophagotomie interne après
la gastrotomie; guérison, par F. Lange (S. Y. surg. Soc., séance du 11 dé-
cembre 1889; in N. Y. med. Joum., V' févner 1890).
Méthode pour corriger les adhérences exisUnt entre le Toile du palais
et le pharynx, par J. E. Nichols (N. Y. Acad. of med., séance du 28 jan-
vier; m if. Y. med. Journ.y^ 22 février 1890).
Calomel dans la diphthéne, par J. J. Green {Med. Standard^ janvier
1890).
Traité de la diphthérie, par A. Jacobi (Un vol. de 250 pages, W. Wood,
éditeur, New-York, 1890).
Observations de bec-de-lièvre et de perforation du palais, par Good-
willie (N. Y. Acad. of med., séance du 25 février; in M Y. med. Joum.<,
29 msrs 1890J.
Etude sur les amygdalites, par W. S. Morris {Joum. of ophthalm. otol.
and laryngol.y avril 1890).
Abcès aigu de l'amygdale (esquinancie),'par H. Clark (iV. Y. med,
Joum., 26 avril 1890).
Prophylaxie de la diphthérie, par W, P. Northrup {N. Y. med. Joum.y
26 avril 1890).
Nouvel amygdalotome de Tiemann,'par J. B. Parker {N. Y. med. Joum.,
3 mai 1890).
Thyroldectonie, par C. A. Powers (N. Y. Acad. of med., séance du
14 avril; in N. Y. med. Joum., 10 mat 1800).
Veratrum viride contre les amygdalites par A. T. Hudson [N. Y. med.
Rec.y 10 mai 1890).
BnminaUon chez l'homme^ par M. Einhom {N. Y. med. Rec., 17 mai
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662 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Observations de rhumalisme ayant envahi particulièrement les amy^^-
dales, par W. H. Thayer (N. Y. Sute med. Ass., Î7 mai; in N. Y. med.
Rec, 14 JQin 1890).
Gomment prévenir la diphthérie? par A. Caillé (Amer, pédiatrie Ass.
N. Y., 3 juin; in N, Y. med. Rec.y 21 juin 1890).
La diphibérie primitive est-elle une affection locale ou générale? par
Selover (Med. Soc. of tbe State of New Jersey, 10 juin; in N. Y. med. Rec.,
21 juin 1890).
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NOUVELLES
Le 10* congrès international de médecine s^est 4enu à Berlin
du 4 au 9 août. Nous avons le plus grand plaisir à constater le
succès immense et sans précédent de ces grandes assises de la
science. Qu'il nous suffise de dire que le nombre des médecins
présents a presque atteint 6,000 I
Les deux sections de laryngologie et d^otologie ont réuni près
de 400 membres. Les présentations ont été aussi nombreuses
qu'importantes, et il n'est pas un point des deux spécialités qui
n'ait été traité avec autorité par les savants les plus connus, et
B'ait fait l'objet de discussions très approfondies. Dix séances
ont élé occupées par ces lectures, et ces séances ont été parfois
très longues.
L'accueil des médecins de Berlin a élé grandiose. Le gouver-
nement et la ville ont contribué de la façon la plus fastueuse à
réclat de ces fêtes, et les relations créées par ce Ck)ngrès seront
fécondes pour la science.
Nous ne devons pas oublier non plus Taccueil si aimable fait
aux membres français du Congrès par l'ambassadeur de France,
et nous ne pouvons nous empêcher de louer le tact et la distinc-
tion avec lesquels le professeur Bouchard, président de la délé-
gation française, s^est acquitté de ses délicates fonctions.
Le Congrès de Berlin laissera certainement dans l'esprit des
membres français qui y ont assisté une impression ineffaçable.
A. o.
lia section dotoîogie du Congrès de Berlin a élu comme pré-
sident le professeur Lucae. Les présidents d'honneur étrangers
étaient : MM. Gellé (France); Botey (Espagne); Delstanche (Bel-
gique); Brunner et Rohrer (Suisse); Politzer, Gruber et Zaufal
(Autriche-Hongrie) ; Guye (Hollande) ; Knapp, St John Roosa
et S. 8exton (Etats-Unis) ; Pritchard et Prussak (Angleterre) ;
Gradenigo (Italie) ; ROhKnftnn (Russie).
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664 NOUVELLES
Ont été nommés secrétaires : MM. Bronner (de Bradford),
Horsley (d'Edimbourg), Krakauer (de Berlin), Laurent (de Hal),
Schmiegelow (do Copenhague).
La section de îaryngologie et rhinologie était présidée par le
professeur B. Fraenkel. Les présidents d'honneur étrangers
étaient: MM. Bosworth (Etats-Unis); Gapart (Belgique), Schmie-
gelow (Danemark); Seroon (Angleterre); Gougnenheim (France);
Braothief (Hollande) ; Massei (Italie) ; Stœrk (Autriche-Hongrie);
Ruhlmann (Russie) ; Valentin (Suisse).
Ont été désignés comme secrétaires : MNf* Luc (de Paris),
Brébion (de Lyon), Laurent (de Hal), Koch (de Luxembourg),
Freudenthal, Delavan, French et Thomer (États-Unis), Strazza
(de Gônes), Nicolat (de Milan), Onody (Buda-Pesth).
La 63* session annuelle des médecins et naturalistes allemands
se tiendra à Brème du i 5 au 20 septembre.
La section d^otologie sera présidée par le D' Becker; D' H.
Dnesterwald, secrétaire. — Communication annoncée : De Tao-
tion de Tair de la mer et des bains de mer sur les affections de
Toreille moyenne, par le D*" Becker, de Brème.
Section de laryngologie et rhinologie. Président : D' Schaef-
fer; secrétaire : D' Winkler. — Ont annoncé des communica-
tions : D"^ V. Lange , de Copenhague ; Kafemann, de Kœni^s-
berg; M. Schaeffer, de Brème, a) Traitement du larynx par la
méthode de Heryng; b) 1,000 cas de végétations adénoïdes; c) de
Tangine de Ludwig'; d) des abcès de la cloison nasale, D' Win-
kler, de Brème ; des rapports du bégaiement avec les affections
nasales.
. Le 1*' Congrès italien de pédiatrie se tiendra à Rome au mois
d'octobre prochain. Parmi les communications annoncées nous
remarquons : Intubation du larynx, par F. Massei, de Naples, et
Egidi, 4e Rome. Traitement de la diphthérie, par Concetti, de
Rome. Prophylaxie des maladies de l'oreille chez Tenfant, par
V. Cozzolino, de Naples.
Par suite d^une entente entre les otologistes de différentes na-
tionalités, on a convenir de remettre au printemps de 1893 le
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.NOUVELLES 665
Congrès iaternationaï cTotologie qui devait se tenir à Florence
en septembre 1892. Cette décision a été prise afin de faire con-
corder la réunion des otologistes avec le congrès international
de médecine qui se tiendra à Rome vers Pâques en 1893. Le
Congrès d'otologie sera ouvert huit jours avant celui de Rome
de manière que ses membres puissent assister au Congrès in-
ternational.
Nous avons le regret d'annoncer à nos lecteurs la mort d*un
spécialiste bien connu, le D^ Jelenffy, de Buda-Pesth, qui a suc-
combé à la fin du mois d*août, à Berlin, à la suite d'une maladie
aiguë qu'il avait contractée au début du Congrès.
Bromuke db potassium granulé de Fallières. Approbation de
r Académie de médecine, 1871. Contre les afToetions du système
nerveux. Le flacon de 75 grammes est accompagné d'une cuiller
mesurant 50 centigrammmes.
Phosphatinb Falubres. Aliment très agréable, permettant,
chez les jeunes enfants surtout, l'administration facile du phos-
phate assimilable. Une cuillerée contient 50 centigrammes de
phosphate.
L'eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
l'on y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
Ueber naseD STphilîs (De k syphilis nasale), pw P. Michel-
son (Extrait de la Sammlung klin, Vortràge de Volkmann^
no 326, 1888).
Jahres Bericht ueber ly P. Michelson^s Ambulatoriam fur
Hais, nasen und Hautkranke (Rapport sur la consultation externe
pour les maladies du cou, du nez et de la peau), du D' Michel-
son, à Kœnigsberg, du i*' mai 1889 au 1^' mai 1890 (Impr.
E. Erlatis, Kœoigsberg, 1890).
Deux cas de paralysie motrice du larynx , par A. Daiiikno
(Extrait de la Gazzetta délie cJÎDÎche, Naples, n^ 8, 1890).
Des bruits subjectifs de l'oreille dans Toreille interne, note de
G. Gradenigo (Turin, 1890).
Un cas d'extirpation du larynx suivi de quelques considération»
à propos de cette opération, par J.Gisneros y Sevillano (Extrait
de la Bev. clin, de los Hospi taies ^ Madrid, 1890).
Gompte rendu de la deuxième réunion des otologistes du nord
de rAUemogne, tenue à Berlin, le 7 avril 1890, par Ad. Barth
(Tirage à part du Zeits. f, Ohrenh,, 1890).
Acute Mittelohrentzundung mit ungewôhnhchen cerebralen
Erscheiningen (Otite moyenne aiguô compliquée de troubles cé-
rébraux), par Ad. Barth (Tirage ^ part du Zeils. /. Obrenh,^
1890).
Sur l'excitabilité électrique du nerf acoustique et sa valeur
diagnostique dans les maladies cérébrales et du système ner-
veux en général ; note de G. Gradenigo (Extrait du Bollett.
délie malattie delF oreccbio^ gola e aasOf n® 4, 1 890).
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OUVRAGES ENVOYÉS. AUX ANNALES 687
Further Remarks on the self-retaining palate hook; including
its use in post nasal eatheterism (Remarques sur le relève-
luette et son emploi pour le cathétérisme rétro-nasal, par
E. Grxsswbll Babbr (Extrait du Brit. med, Journ,^ 28 juin
1890).
De la rhinite atrophique et de Tozène, pir E. Dbumikr (Un voL
de 140 pages, impr. H. Jouve, Paris, 1889).
Der Unterricht in der Universitfits-Poltolinik fur Hais und
Naseokranke zu Berlin (L^enseignement des maladies de la
gorge et du nez à la polyclinique de TUniversité de Berlin), par
le profess. B. Frabnksl (Tirage à part du Klin. Jahrhrucb II,
Berlin, 1890).
Le salol dans Tamygdalite et la pharyngite aiguës, par J.
Wkight (Extrait de Tbe Amer. Journ. of tbe Med. sciences,
août 1890).
Une classification des affections intra-nasales et naso-pharyn-
giennes, par Lennox-Brownb (Extrait du Journ, /• Laryng, and
Rbinol.y 1890).
Erfahrungen auf dem Gebiete der Hais und Nasen Krankhei-
ten nach den Ergebaissen des Ambulatorium von 0. Chiari
(Renseignements sur le fonctionnement de la consultation externe
des maladies de la gorge et du nez, du D' 0. CHrARr, à Vienne
(Tœplitz et Deuticke, éditeurs, Leipzig et Vienne, 1887).
De Tobslruction nasale principalement par les tumeurs adé-
noïdes dans ses rapports avec les déviations de la colonne ver-
tébrale et les déformations thoraciques, par P. Rbdard. (Extrait
de la Gaz. méd. de Paris, 22 mars 1890).
Annuel of the Universel médical sciences, publié par Gh.-E.
Sajous (5 volumes, Davis, éditeur, Philadelphie, 1890).
I. Anstalten und EUnriohtungen des ôffentlichen Gesund-
heitswesen Preussen's. — U. Deutsches Gesundheitswesen.
Felschriften zum X internasionalen medizinischen Kongress-Ber-
lin, 1890, von D* M. Pistor (J. Springer, éditeur,3erlin, i890).
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668 OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
Statistique numérique des malades soignés pendant Fespace
de cinq ans à la section rhino-laryngologique de la polyamba-
lance de Milan, par Y. NigolaI (Milan, 1890).
Verhandlungen der Laryngologischen Gesellschaft zu Berlin
(Comptes rendus de la Société de laryngologie de Berlin (G.
Thieme, éditeur, Leipzig, 1890).
KUnisches Jahrbuch, publié par A. Guttstadt (Un volume de
754 pages, J. Springer, éditeur, Berlin, 1890).
Gefrierdurchschnitte zur Anatomie der Nasenhohle (Anatomie
de la cavité nasale , par B. Frabnkrl (l'* partie renfermant
6 planches, prix 9 marks ; Hirchswald, éditeur, Berlin, 1890).
Le Qérênt : G. Masson.
Pir'8. ^ Iflip. PAUL DUPONT, Â, rae da Bonloi (Cl.) 73.9.90.
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Octobre 1890. — N^" 10.
MÉMOIRES ET FAITS ORIGINAUX
DE L'OTORRHAGIE DANS LA CIRRHOSE
HYPERTROPHIQUE.
Par Robert liEUDET, professeur supplémenl & l'École de médecine de
RoueD, médecin des hôpitaux.
Les accidents hémorrhag^iques ne sont pas rares dans les
maladies du foie.
Hippocrate, Galien les connaissaient bien; plus tard Bian-
chi et plus près de nous Monneret (Des hémorrhagies pro-
duites par les maladies du foie ; Archiv, gén. de mécl. , ô^'série,
t. m, 1853, p. 641) les ont décrites.
Mais ces hémorrhagies s'observent avec une fréquence
bien inégale chez les différents malades, et Totorrhagie nous
parait devoir être classée parmi une des plus rares hémorrha^
gies chez ceux qui souffrent du foie. En effet, si Ton consi-
dère, par ordre de fréquence, les organes par lesquels peut
s'effectuer l'écoulement du sang, on arrive à peu près à éta-
blir Tordre suivant :
D'abord Tépistaxis, évidemment la plus fréquente de toutes
les hémorrhagies d'origine hépatique. C'était aussi celle que
les anciens connaissaient le mieux; est-il besoin de rappeler
ici sa prédominance pour la narine droite, phénomène déjà
indiqué par Galien et opposé par lui à Tépistaxis d'origine
splénique qui affecte surtout la narine gauche.
Puis viennent, d'après Monneret (loc. cit., p. 656) et dans un
ordre qu'il ne nous paraît pas utile de modiiier, la bouche,
l'intestin, l'estomac, la peau ; plus rarement viennent les
ANNALB9 DBS MALADIBS I>E l'OHEILLE ET DU X^RTNX. — XVI. 46
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670 R. LEUDET
bronches, lesquelles, suivant M. Rendu {Dict. encyclop. des
se. méd., p. 138, art. Foie), ne seraient jamais le point de
départ de Thémorrhagie que lorsque le cirrhotique est en
même temps un tuberculeux ; c'est dit, M. Rendu, un phéno-
mène tout à fait exceptionnel qu'une hémoptysie dans une
cirrhose non comph'quée de lésions pulmonaires.
Enfin, en dernier lieu, viendraient les hémorrhagies ayant
leur origine dans le rein et dans le tissu cellulaire du paren-
chyme pulmonaire.
Dans toute cette liste, nous n'avons pu trouver mention-
née rhémorrhagie par les oreilles comme ayant été observée
au cours de la cirrhose hyperlrophique. Nos recherches à ce
sujet, dans les auteurs ayant fait des maladies du foie une
élude approfondie, de même que dans divers observations
de cirrhose hypertrophiques éparses dans divers recueils,
sont restées sans résultat. Nous-même, après avoir observé
ujae série d'otorrhagies chez un malade porteur d'une
cirrhose hyperlrophique, n'avons pu trouver depuis un cas
analogue, et c'est ce qui nous décide à donner, seule, l'obser
vation suivante :
« Le nommé Girardin (Alexandre), âgé de 40 ans, employé
successivement chez des épiciers et chez des marchands de vins,
entre le 9 octobre 1886 à l'hôtel Tenon, salle Parrotn^S, service
de M. R, Moutard-Martin.
Cet homme, bien portant jusqu'à il y a 3 ans, a profité de son
emploi pour absorber des liquides alcooliques, vin et rhum sur-
tout, en grande quantité. Il n'est jamais sorti de France et n^a
pas d'antécédents d'impaludisme. Il dit avoir eu autrefois mal à
la bouche et entre les doigts de pied pendant 8 à 15 jours, mais
on ne trouve pas d'autres indices pouvant permettre de soup-
çonner une syphlilis ancienne.
Il y a trois ans, il s'est senti envahir par une faiblesse pro-
gressive; puis son ventre a grossi très lentement. On a dû lui
faire trois ponctions abdominales : la première il y a 8 mois
(8 litres de liquide), puis il y a 4 mois Çî litres), enfin la dernière
un mois après la précédente (5 litres).
Pendant les derniers mois, Girardin aurait à plusieurs reprises
abondamment saigné par de petites « veines », suivant son ex-
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OTORRHAGIE DANS LA CIRRHOSE HYPERTROPHIQUE 671
pression, qui ont crevé au niveau des lèvres et au*dessa6 du
sourcil gauche.
Il entre à l'hôpital ne souffrant que très peu; c'est surtout la
faiblesse qui le gène. Parfois un peu de fièvre le soir, avec léger
frisson. Icière intense, atteignant presque le vert. La face et lo
nez sont remarquables par le développement et les varicosités
des vaisseaux de leur surface.
Symptômes d*alcoolisme très nets : tremblement très prononcé
de la langue, des lèvres, des mains. Cauchemars (flammes, ani-
maux). Pituites le matin.
Ventre assez développé; dans le péritoine, liquide dont on
peut évaluer la quantité à 4 ou 5 litres.
Fois très gros, remontant jusqu^à environ deux travers de
doigt au-dessous du mamelon, dépassant en bas d'environ trois
travers de doigt le rebord costal ; à sa surface on ne sent pas de
bosselures.
Les jambes sont le siège d'un œdème assez considérable, mais
qui l'aurait été encore plus jusqu'à la dernière ponction. Pas
d'appétit. (Lait, purgatifs drastiques, p. ent qq.)
14 octobre, — Le soir, la température a pendant les quatre pi*e-
miers jours été dans les environs de 38^5. Moins de tension de la
paroi abdominale. Ictère toujours très marqué; urines peu colo-
rées; selles de couleur presque normale. Dans le tiers inférieur
du thorax, de chaque côté, suppression des vibrations^ malité,
égophonie, légère oppression. Un peu de toux.
15 octobre, — Liquide aux deux bases, constaté par une ponc-
tion exploratrice avec la seringue de Pravaz ; vibrations encore
un peu perçues au tiers inférieur gauche.
iO octobre, — Respiration plus gênée, quoique la proportion
de liquique ne semble pas augmentée. Cette nuit il s'est fait par
Voreille gauche une hémorrhagie assez abondante.
22 octobre, — L'état général est devenu très grave, malgré le
lait et les diurétiques; il n'a pas été rendu plus de âôO grammes
d*urine dans les dernières 24 heures.
23 octobre, — Nouvelle otorrhagie plus abondante que la pre-
mières et toujours par Toreille gauche; le malade n'a jamais
remarqué aucune hémorrhagie par les oreilles jusqu'à mainte-
nant ; environ 750 grammes d'urine.
25 octobre. — Saigne maintenant tous les jours par Toreille,
mais en quantité moindre que les premières fois.
27 octobre.'^ Urines toujours peu abondantes (350 gr.) ^ léger
nuage d'albumine. Un peu do délire la nuit dernière.
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672 DESVERNINE-GALDOS
28 octobre. — Girardin se fait emporler, ne voulant pas mourir
à riiôpital ; son état est très mauvais ; absence complète de forces.
Délire toute la nuit. Pas de sommeil, malgré une potion au chlo-
ral. N'a pas uriné depuis 24 heures au moment de la sortie.
L'ictère est plus intense que jamais, le foie toujours aussi gros;
œdème notable des membres inférieurs ; accroissement rapide
de Tascile ces jours derniers.
Il s*agit bien ici, les symptômes généraux comme les sym-
ptômes locaux le prouvent suffisamment, malgré Tabsence
d'autopsie, d'une cirrhose hypertrophique.
Nous avons noté dans l'observation les varicosités très
prononcées qui couvraient la face du malade ; il est permis de
croire que ces hémorrhagies qui ont eu lieuaux lèvres étaient
dues à la rupture d'un de ces vaisseaux dont il était facile de
constater à Toeil nu Paltération très prononcée. La richesse
de vasculariEation des lèvres est bien connue; il en est de
même de la membrane du tympan, si susceptible par cela
même de s'enflammer, au niveau do laquelle les anatomistes
ont par des injections démontré la présence d'un plexus vei-
neux à mailles serrées.
II
FRACTURE LARYNGO- TRACHEALE. — FUSION DE
CORDES VOCALES. — GLOTTE SUPPLÉMENTAIRE.
Par D' G.-H. BESTERIVIIVE-eAJLBOS, de la Havane (i).
Les fractures du larynx sont des accidents relativement
rares^ mais suivis toujours de conséquences d'une extrême
gravité.
Cet organe, malgré sa situation superficielle, entouré de
(1) Travail publié en espagnol dans la Revisia de Ciencias médicas
el rédigé en français par l'aulcur, exprès pour les Annales des maladies
de V oreille^ du larynx^ et€., do Paris.
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FRACTURE LARYNGO-TRACHÉALE 673
parties molles, jouit d'une immunité relative vis-à-vis des
violences mécaniques extérieures, en raison de l'élasticité
de ses cartillages, du déplacement bilatéral dont il est sus-
coptible et de sa position dans un plan postérieur à celui de
la surface antérieure de la face et du thorax. Ces trois con-
ditions exigent, pour qu'il y ait fracture, que l'organe se
trouve comprimé directement entre le corps contendant et le
plan antérieur de la colonne vertébrale, ou bien que les
forces agissantes soient bilatérales et antagonistes.
Lorsque, pendant la seconde moitié de la vie, les carti-
lages se calciflent, la possibilité que les accidents se pro-
duisent est singulièrement augmentée.
Les travaux les plus complets sur cette matière sont ceux
de Gavasse (1) et d'Hénocque (2) . Ce dernier auteur a relevé
52 observations, et il résulte de cette étude que le cartilage
le plus fréquemment fracturé est le thyroïde (23 fois) ; puis
viennent le cricoïde (7 fois), le cricoïde et le thyroïde simulta-
nément (7 fois) et, enfin, les fractures multiples de l'hyoïde,
des cartilages laryngiens et de la trachée.
Dans cette série il y eut 19 cas suivis de mort, y compris
tous ceux où le cricoïde se trouvait impliqué, sans doute à
cause des relations anatomiques et physiologiques intimes
de ce cartilage avec la glotte (3).
La cause qui le plus fréquemment a entraîné la mort a
été Tasphyxie, lorsque la trachéotomie n'a pas pu être prati-
quée en temps utile, ou bien l'invasion d'uii emphysème
progressif, comme dans le cas de Atlee où le malade mourut
subitement, à la suite d'un emphysème généralisé.
Dans le cas d'Atherton (4), l'invasion descendante de Tem-
physème fut arrêtée par la ceinture du pantalon.
Il n*y a qu'un cas, à ma connaissance, de mort subite
après l'opération de l'ouverture de la trachée ; jo veux par
1er de celui de Howard Fussell (5), où la trachéotomie avait
été pratiquée immédiatement après l'accident ; la cyanose
1) Essai sur les fractures dos cart. du larynx, Thèses Paris, 1839.
|2 Gaz. hehd.y 1868, n- 39 et 40.
3) Journ. of Laryng. and Rhin.^ n" 5, 1888.
4) Voir mes travaux sur ce sujet.
Med. News. March 17, 1888.
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674 DESVERNÏNE-GALDOB
apparut; il survint une congestion pulmonaire générale, et la
respiration cessa brusquement trois heures et quart après
Taccident (un coup avec une balle). D'après le compte rendu
du Journal of Laryngology and Rbinology, n» 8, 1888, ce
cas clôture une série de 70 observations, dont 54 furent
mortelles.
L'observatioin suivante, de la même catégorie, fait res-
sortir des particularités qui la rendent digne d*étre relatée
dans tous ses détails.
La partie qui a trait à l'accident et à ses efTets immédiats a
été extraite des Annales de f Académie de médecine de la
Havancy où le cas fut présenté par M. leD** Montané dans la
séance du 15 mai 1888.
On y lit :
c José Pernandez, né à Lugo et âgé de 15 ans, commis dans un
magasin de lampes de la rue del Obiosso, s'amusait à se balancer
sur un trapèze installé dans rarrière-boutique ; il perd Téqui-
Hbre et tombe sur un fourneau, dont l'angle est heurté direc-
tement et succesivement par le menton et le larynx. Le ma-
lade se releva absolument aphone et expectora immédiatement
quelques crachats sanguinolents : ce ne fut que vers la fin du
mois qu'il éprouva quelque difflcuUé à respirer. Cette dilBcuUé,
qui d'abord ne se manifestait que pendant la nuit, ne tarda
pas à ôlre constante, au point de Tempôcher de marcher. C'est
en ces circonstances que le D' Lebredo, médecin de la maison,
nous fit rhonneur de nous appeler en consultation, moi et les
docteurs Dioz Albertini, Buslamante, Arango, Rayneri et Cam-
puzano.
« Le malade présentait alors un bruit de cornage très mar-
qué ; les yeux grandement ouverts, la dilatation des narines, la
dépression considérable à chaque expiration de la région supra-
sternale imprimaient à la physionomie une expression d'an-
goisse. Au premier coup d*œil, on remarquait la déformation
du larynx, qui semblait aplati et dévié à gauche. Le malade se
plaignait de douleurs du côté droit quand on exerçait une pres-
sion sur le cartilage thyrofde, et ce n'était que difficilement
qu'on saisissait la trachée enfouie dans les profondeurs du cou.
c Le malade n'avait ni emphysème ni dysphagie.
Comme il était indispensable de connaître Tétat de la glotte,
le D' Campuzano, spécialiste distingué, pratiqua immédiatement
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FRACTURE LARYNGO-TRACHÉALE 675
Texamen laryngosoopiqaeqai confirma les résultats déjà indiqués
par le D' Lebredo.
« Citons textuellement: « L'épiglolte, les replis aryténo-épiglot-
« tiques et toute la partie supérieure du larynx se trouvaient
« dans un état essentiellement hyperémique et avec infiltration
« plus notable dans la paroi droite de la muqueuse laryngienne.
« Les cordes vocales étaient également infiltrées, ainsi que Ift
« région aryténoldienne »
« L«e D** Lebredo avait déjà épuisé tous les moyens médicaux,
et l'intervention chirurgicale était non seulement nécessaire
mais urgente. La trachéotomie fut approuvée à l'unanimité,
quoique le D*^ Albertini crût devoir faire les plus grandes réser-
ves quant au résultat définitif de Topération. Désigné pour la
pratiquer, elle s'effectua sans difficulté et sans hèmorrhagie.
• A peine eûmes-nous incisé Taponévrose profonde que déjà
Tair sortait par la plaie, signe certain d'une fracture dans le
voisinage. En arrivant à la trachée nous avons pu faire consis-
ter son aplatissement, la diminution de son calibre et la frac-
ture latérale des trois ou quatre premiers anneaux supérieurs.
Au moment où la canule fut introduite, il se produisit un em-
physème subit du cou et de la face qui changea en un instant
la physionomie du malade. Pendant la journée, la canule, étant
trop courte, sortit plusieurs fois, et Temphysème gagna les bras
et le tronc. Le jour suivant, on dut placer une canule spéciale;
Temphysème disparut graduellement, et le huitième jour il n*en
i*estait pas trace
Je vis ce malade pour la première fois à la fin de l'année
1887, et voici qu'elle était sa situation :
Etat général médiocre : il avait beaucoup perdu de son poids
en quelques mois. Il y avait de la fièvre et une toux persistante
avec expectoration muco-purulente remplie de bacilles de Koch.
Aux sommets les signes physiques de désorganisation pulmo-
naire.
Il y avait trois ou quatre ans que le malade avait supprimé
la canule trachéale, croyant qu'elle était inutile, et il respirait
par un conduit infundibuliformc de 5 millimètres à peine de
diamètre extérieur, et dont In perméabilité était assurée par un
revêtement de tissu fibreux des plus denses. Extérieurement
aucune déformation ne révélait Taccident qui avait eu lieu*
La voix dyspboniqne était parfaitement inèelligihle; mais ce
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ero DESVEttNlNE-GALDOS
qui la caractérisait c'était sa basse tonalité et ua timbre uni-
forme y monotone, qui ne variait que dans des limites extrêmement
restreintes.'
La conversation étant très fatigante, l'examen laryngosco-
piqae offrait un intérêt tout particulier*
Toute la région périlaryngionne et laryngienne était normale,
àTexception des cordes vocales, complètement soudées^ formant an
plan uniforme, d'une couleur rouge comme le reste de la muqueuse ^
et il n*y avait, représentant la véritable glotte, qu'un petit ori-
fice à l'insertion thyroïdienne des cordes vocales.
En arrière, les cartilages aryténoîdes se trouvaient en rota-
tion adductrice. Bref, l'espace glottique avait disparu.
Le bord libre des bandes vcniriculaires formait une ellipse au
travers de laquelle on observait parfaitement Tétat des cordes
précédemment décrit.
Pendant la phonation, le malade obstruait Torifice trachéal et
les baudes ventriculaires se rapprochaient par un mouvement
d'élévation, de sorte quVUe formaient, une fois en opposi«
tion sur la ligne médiane, un plan convexe très accentué, surtout
dans le sens antéro-postôrieur, et la pseudo-glotto, que formaient
leurs bords, semblait être rapprochée de Torifice laryngien
supérieur. Mais le caractère le plus singulier du phénomène
était Textrôme lenteur avec laquelle se faisait constamment le
mouvement d*opposition.
Lobservation prolongée du phénomène faisait naître Tidée
que la petite quantité d*air qui pouvait passer par Torifice
glottique était insufOsante pour déterminer isolément le mou-
vement indiqué, et qu'il dépendait aussi, dans une certaine
mesure, d'une contraction musculaire active. Je dois dire,
cependant, que si l'on enlevait l'obstruction de Torifice trachéal
pendant un acte phonétique le phénomène disparaissait de la
manière la plus absolue.
L'examen laryngoscopique infra-glollique me révéla une ré
duction considérable de la capacité de l'espace sous-glottique par
épaississement des paroi latérales. Dès que je fus éclairé sur
l'absence de toute autre altération de Torgane, je proposai au
malade de tenter la restauration au moyen d'une intervention
chirurgicale par les voies naturelles.
Tous mes efforts ne purent le convaincre de l'utilité de ce
traitement, et je perdis le malade de vue jusqu'en 1888, époque
à laquelle je sus par mon ami, le D' Emilie Marlinez, qu'il était
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FRAGTUKE LARYNGO-TRACHÉALE 677
entre, tuberculeux au dernier degré, à l'hôpital f Heina Mer-
cedes », où il est mort.
Le D'Martinez, auquel j*avais fréquemment parlé de Tinté-
rêt que présentait ce cas unique, eut Tobligeance d'extraire
le larynx et d'en faire des coupes, afln de pouvoir l'étudier.
En voici le résultat :
Après avoir disséq'ié les parties përilaryiigiennes molles, on
observa une cicatrice linéaire, inclinée légèrement vers le bas,
à 6 millimètres de la ligne médiane dans la région thyroïdienne,
et à 3 millimètres dans la région trachéale, comprenant la tota-
lité du thyroïde et du cricoîde et des quatre premiers segments
de la trachée.
La dissection ultérieure démontra que la solution de conti-
nuité avait été complote pour chacun des cartilages mentionnés.
Ce premier examen suffit pour se rendre compte d^une ma-
nière satisfaisante de la cause qui avait déterminé Texpulsion
répétée de la première canule trachéale employée. En effet, Tin-
cision médiane de la trachéotomie, parallèle à la ligne latérale
de la fracture, mit partiellement en liberté une bande de tissu
trachéal élastique de 3 millimètres de largeur qui, à la manière
d*un ressort, chassait la canule au dehors, tant qu*elle ne fut
pas remplacée par une autre plus longue.
Dans la région sus-glottique, on remarquait que les bandes
vcntriculaire s*élaient notablement développées, au point d'avoir
Fig. 1.
atteint une épaisseur double de celle habituelle. Le reste de la
région n*était le siège d'aucune déformation.
La région glottique, représentée dans le schéma ci-contre,
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678 DESVERNINE-GALDOS
avait disparu dans sa plus grande partie dans des conditions
identiques à celles révélées par le miroir laryngoscopique.
L*orifice glottique avait été presque totalement obstrué, ne
laissant de perméable qae la partie antérieure extrême, adja-
cente au thyroïde, sous la forme d'un petit conduit ovale de
2 millimétrés de long et de 1 millimètre 3/4 de large. Le reste
de Tespace glottique était occupé par les cordes vocales solide-
ment soudées par leur bord libre, et le plan transversai qu'elles
formaient ainsi était à un certain point élastique mais ferme.
La muqueuse que recouvrait cette région semblait être quel-
que peu épaissie; elle était d'une couleur rosée presque iden-
tique à celle du reste de Torgane.
Les cartilages aryténoïdes étaient en adduction absolue, obli-
térant par ce fait la glotte inter-cartilagineuse et la région inter-
aryténoïdienne. Les. adhérences superficielles qui existaient dans
ces dernières régions faisaient comprendre qu'il s*ogissait, con-
jointement à la position des aryténoïdes, d'effets secondaires mé-
caniques et dépendant de la soudure intime de la partie liga-
menteuse des cordes vocales dans toute leur extension et en
position phonétique.
Les articulations crico-arylénoïdiennes avaient souffert en rai-
son d*une si longue période d'immobilité, et étaient solidement
aokylosées.
On remarquait dans l'appareil musculnire que les muscles
dilatateurs et adducteurs, de môme que ceux qui président à la
tension transversale et longitudinale des cordes, étaient en ré-
gression atrophique bien évidente, sans toutefois présenter les
caractères des atrophies névrogénétiques, mais plutôt ceux qui
caractérisent les troubles de nutrition musculaire dépendant
d'une inaction prolongée.
Comme contraste à cet état des choses, on constatait que les
fibres musculaires disséminées dans les rubans ventriculaires
et dans les replis aryténo-épiglottiques étaient le siège d'une
hypernutrition des plus accentuées.
La région sous-glottique était diminuée dans son diamètre
transversal, à cause de Tépaississement do ses parois laté-
rales.
La section transversale des cordes vocales, pratiqu4e par le
docteur E. Martinez, planche ci-jointe, démonlra à rexameu mi-
croscopique qu'il y avait eu là un travail inflammatoire des
plus intenses aboutissant à la fusion et organisation avancée
des éléments néo-formés.
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FRACTURE L\RYNGO-TRACHÉALE 679
Oo remarquait spécialement au niveau de toute la ligne
d'union des cordes un stroma dense, de tissu parfaitement net,
Fig, 8.
dont les fascicules passaient, sans solution de continuité, d*un
côté à Taulre.
Ces résultats anatomo-pathologiques sont évidents jusqu'au
bord supérieur du cartilage cricoîde, et la localisation des phé-
nomènes morbides primitifs est d*une précision tellement oxiraor-
dinaire dans Tappareil cricO' vocal qu'on peut définir lo proces-
sus inlra-laryngien avec la plus rigoureuse exactitude en te
qualifiant de lai7ngite traumatique-glottique et hypoglottique.
Ce fuit constitue une démonstration éloquente dans Tor-
dre pathologique et d'origine expérimentale, pour ainsi
dire, de la solidarité embryologique, anatomique et physio-
gique que nous avons assignée à ce segment coniqno qui,
ayant pour base le cartilage cricoïde, se termine sur ie bord
libre des cordes et leurs insertions thyro-aryténoïdiennes,
et que nous avons désigné comme appareil crico-vocal.
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680 DESVERNINE-GALDOS
Dans la plupart des cas de fracture du larynx, surtout
quand le cricoïde a été compromis, la nécessité de pratiquer
la trachéotomie afln de conjurer Tasphyxie a été immédiate.
Dans le cas précité, il n*en a pas été ainsi. Ce ne fut que
quelques jours après l'accident que Tinter vention chirurgi-
cale devint indispensable, et, en effet, il résulta de Texameii
post morlem qu'il n'y avait pas eu, quant au squelette laryn-
gien, de déformation oblitérante, grâce à la grande élasticité
des cartilages à l'époque du traumatisme, et aussi parce
que la fracture avait été unique pour chacun d'eux.
Il est hors de doute que la dyspnée débuta au moment où
le processus inflammatoire dont nous avons parlé commen-
çait à fermer l'oriflce supérieur gloltique du cône hypo-
glottique.
Telles sont les principales considérations anatomo-patliolo-
gique qui découlent de cette observation ; mais il en existe
d'autres d'ordre physiologique qui ne sont pas moins dignes
d'être étudiées, et, en premier lieu, nous devons nous de-
mander comment ce sujet réussissait à émettre de la voix.
Quoiqu'elle fut monotone, d'une uniformité permanente
et d'une tonalité basse, elle n'en était pas moins parfaite-
ment timbrée et clairement intelligible^ même à la distance
maxima où la voix parlée est perceptible dans les conditions
normales. La voix chantée et le cri étaient impossibles. Le
rire était d'un timbre excessivement sourd.
La question très controversée de l'existence d'une glotte
supplémentaire, dans le cas d'altérations radicales des cor-
des vocales, faisait dire à M. le professeur Gouguenheim,
de Paris, dans un travail lu à ce sujet à la Société française
de laryngologie en avril 1887, que les observations sur cette
malière n'avaient pas été suffisamment prolongées et man-
quaient d'un critérium anatomopathologique indiscutable; et
il concluait, aprèsavoir exposé une observation propreet avoir
analysé les cas de Gadior et de Garel, par la proposition sui-
vante : « Il me semble légitime de conclure de ces trois faits
qu'il n'est pas prouvé que la glotte puisse être véritablement
suppléée, après sa destruction, par une nouvelle glotte, at-
tendu que la destruction complète des cordes vocales infé-
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FRACTURE LARYNGO- TRACHÉALE GBi
rieures n'a été prouvée dans aucun de ces cas; mais il est
possible que les vibrations des parties voisines puissent, à
l'état pathologique comme à l'état physiologique, contribuer
à renforcer les sons émis péniblement par une glotte alté-
rée (1) .,„. . »
Si dans notre observation il n'existait pas de suppression
des cordes vocales dans le sens de destruction matérielle,
il n'en est pas moins évident qu'au point de vue fonctionnel
elles avaient disparu complètement; or il n*est pas admis-
sible que leur tout petit segment, resté libre d'adhérences
circonscrivant un oriflce menu à bords rigides, pût émettre
un son de basse tonalité.
D'autre part, l'examen laryngoscopique, pendant la pho-
nation, exhibait les bandes ventriculaires se rapprochant
entre elles, laissant une fissure au centre de leur longueur,
animées de mouvements d'oscillation; phénomènes qui
étaient essentiellemeni phonateurs, pmsqu!i\s disparaissaient
totalement si, pendant la phonation, on supprimait l'occlu*
sion de l'orifice trachéal.
En présence de ces faits, observés nombre de fois, toujours
pendant la phonation et jamais en d'autres conditions, en-
tenant compte aussi de la longue période de dix-sept an-
nées, pendant laquelle ils furent constants et uniformes, et
enfin en présence des résultats de l'autopsie, qui démontre,
entre autres choses, Thypertrophie des bandes ventricu-
laires, je crois pouvoir justement affirmer que ce cas offre
le critérium anatomique voulu et démontre que, tout au
moins, les bandes ventriculaires peuvent remplacer défini-
tivement la vraie glotte en ce qui a trait à la voix parlée^
timbrée.
(1) Glottes sapplémenuûres. Ami. des moM. ie fûreiUe et du ta-
r^nx^ etc. Paris, 1881, o* 5.
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p. KOCH
III
SUR LES TUMEURS DE LA TRACHEE.
Par le docteur PAUE. KOCH, de Luxembourg.
(Congrès ioternational de Berlin, août 1890.)
Les tumeurs trachéales nous intéressent d^autant plus
qu'elles sont relativement rares. Pendant que le larynx, par
son rôle actif, si varié, par sa situation anatomique plus ex-
posée, par ses excès fonctionnels souvent inévitables, est
sujet aux fatigues physiologiques aussi bien qu'aux lésions
accdientelles, le rôle presque exclusivement passif de la tra-
chée met cette dernière à Tabri de ces irritations qui sont
regardées à juste titre comme causant les tumeurs des
premières voies aériennes.
Dans les derniers temps, j'ai observé deux exemples de
tumeurs trachéales qui, par leurs symptômes alarmants et
leur issue fatale, me semblent contribuer à compléter et le
tableau symptomatique de ces affections et la littérature assez
pauvre en cas de ce genre.
Le premier cas concerne un homme très robuste, ftgé de 48 ans,
capitaine dans Tannée française, a renommé par sa belle voix
de baryton, dont il abusait, o Au moment du premier examen
laryncoscopique, sa belle voix était intacte, le timbre et l'éten-
due n'avaient pas changé, l'intensité seule avait diminué. La
dyspnée des premières voies aériennes a commencé peu à peu,
elle a beaucoup augmenté après une attaque d'influenza l'hiver
dernier ; à l'état de repos on entend à peine do cornage, tandis
qu'aux mouvements tant soit peu étendus, le cornage s'accentue
d'une façon inquiétante ; de vrais accès de suffocation n'ont pas
encore eu lieu. Le malade ne se doute nullement du danger qui
le menace ; sa seule inquiétude est de ne plus pouvoir chanter
en société. L'examen laryngologique était très difficile, il m'a
fallu six séances avant d'établir le diagnostic. J'ai dû employer
la méthode dont Gerhardt s'est servi dans un cas de cancer tra-
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TUMEURS DE LA TRACHÉE 68S
cbéal et que G. Killion a recommandée à In 62* assemblée des
médecins et naturalistes allemands à Heidelberg ; cette méthode
consiste à fléchir la tète du malade en avant, à projeter la lu-
mière sur le voile du palais et à introduire un laryngoscope
aussi grand que possible. Le larynx intact fonctionnait norma-
lement, la trachée était remplie par une tumeur rouge à surface
lisse, immobile, sessile; il était difficile de comprendre comment
le malade pouvait vivre avec cet obstacle à la respiration. La
palpa tion extérieure de la trachée donnait un résutat négatif. On
ne pouvait songer à opérer par les voies naturelles. Quand je
conseillai au malade la trachéotomie prophylactique pour obvier
à toute éventualité, il ne croyait nullement au danger imminent,
et il ne voulait pas se soumettre à une opération qui le priverait
du plaisir de faire entendre sa belle voix de baryton. Quelques
jours plus tard, quand les accès de soCTocation menaçaieutla vie,
la trachéotomie fut pratiquée d^urgence la nuit ; le chirurgien
ne suivant pas mon conseil, qui consistait à pratiquer la trachéo-
tomie profonde, fit la cricotrachéotomie simple et introduisit la
canule ordinaire; mais la respiration ne s'améliora pas, des flots
de sang noir sortirent par la canule, le malade allait succomber ;
on introduisit à la hâte une canule plus longue qui ne changeait
rien à la situation critique. Ce ne fut qu'après avoir introduit une
canule longue et flexible de Kœnig atteignant la fourchette
trachéale que le sang s'arrêta et que la respiration se rétablit
plus ou moins. Le malade alla assez bien jusqu'au quatrième
jour où Ton changea la canule ; pendant cette manœuvre prati-
quée avec les précautions ordinaires, un flot de sang noir jaillit
par Touverture trachéale; on remet de suite la canule de Kœnig
en place, mais le malade succomba immédiatement après. En
incisant le cartilage cricoïde et les premiers anneaux de la tra-
chée, le chirurgien avait enfoncé la lame tranchante dans la
tumeur excessivement vasculaire; non seulement unehémorrha-
gie formidable s'ensuivait, mais les canules ordinaires ne fran-
chirent pas môme Tobstaole à la respiration; seule la canule do
Kœnig, assez pratique dans ces cas imprévus, pénétra au delà
de la tumeur et arrêta plus ou moins l'hémorrhagie par compres-
sion : on avait affaire à un angiosarcome celluleux, mou, brun,
avec cellules « prédominantes et rempli de vaisseaux san-
guins d*un gros calibre ».
Cet exemple est la copie de l'histoire des deux malades,
décrite par Schrœtter; un troisième cas est raconié en 1881
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684 P. KOCH
par MayerHenrich et Kauffmann dansle Correspondenz-BIatt
fur schweizer aerzlo^ n* 9. Le cas dont je viens de donner
le court récit est donc le quatrième de ce genre.
Le second de mes malades était un avocat, âgé de 88 ans; en
entrant dans mon cabinet; il avait un cornage très prononcé aux
deux temps de la respiration ; l'étouffement était imminent; la pal-
pation laryngienne et trachéale fournit un résultat négatif. L^exa-
men laryngoscopique très pénible permit enfmde constater que le
larynx était normal et que la trachée était remplie par une tu-
meur volumineuse impossible à préciser à cause de la dyspnée
trop grande ; il était difficile de comprendre comment le malade
pouvait vivre et, malgré cela, il refusait catégoriquement de se
faire trachéotomiser ; il étoufTe subitement trois jours plus lard ;
la nature de la tumeur ne fut pas déterminée.
En consultant les statistiques, nous trouvons que les car-
cinomes primitifs de la trachée sont très rares. Deux cas
authentiques ont été décrits par Langhaus dans les archives
de Virchow et par Gerhardt. Les sarcomes sont relativement
plus fréquents ; le premier de mes malades en a fourni un
exemple. Les excroissances polypeuses bénignes se rencon-
trent le plus souvent.
Les deux tumeurs que je viens d'observer étaient sessiles,
ce qui coïncide avec la règle générale; ce caractère presque
constant ainsi que le calibre si largement calculé de la tra-
chée nous conduisent au principe suivant : « Si une tumeur
trachéale produit de la dyspnée, cette tumeur est nécessaire-
ment d'un grand volume et de nature à faire étouffer le ma-
lade d'un moment à l'autre. Le laryngoscope ne nous donne
qu'une image défectueuse de la grandeur de la tumeur, vu
le racourcissement inévitable du diamètre vertical, tandis
que l'intensité de la dyspnée nous fournit une mesure beau-
coup plus exacte.
L'anamnèse ainsi que le miroir laryngien rendent facile le
diagnostic différentiel entre les rétrécissements d'origine sy-
philitique et les vraies tumeurs trachéales; en cas de syphilis,
la douleur, l'expectoration des mucosités et de matières san-
guinolentes précèdent de loin la dyspnée ; dans les polypes,
au contraire, ces symptômes n*exi6tent pas du tout, et en cas
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TUMEURS DE LA TRACHÉE 685
de tumeurs malignes, ils ne suivent que plus tard la dyspnée,
laquelle forme toujours le premier symptôme de la ma-
ladie«
Le diagnostic différentiel entre les tumeurs trachéales
et les granulations, après la sortie de la canule, est chose fa-
cile. La sensibilité à la pression et l'auscultation de la tra-
chée peuvent venir en aide dans les cas douteux ; en cas de
trachéosténose, le larynx reste plus ou moins immobile aux
temps de la respiration, tandis qu'il fait des excursions exa-
gérées si l'obstacle réside au larynx. La voix est intacte,
elle diminue seulement en étendue, notamment dans la séiie
des sons élevés, pour la production desquels le malade ne
peut plus employer la force respiratoire suffisante.
Dès que la dyspnée prend un caractère tant soit peu intense,
il faut renoncer aux tentatives d'extirpation par les voies natu-
relles; on fait bien de conjurer d'abord la mort par sulTocation
au moyen de la trachéotomie et d'opérer seulement plus tard
quand l'existence du malade n'est plus en jeu. Si Tonne crée
paslavoierespiratoire artificielle, le moindre déplacement de la
tumeur, le moindre catarrhe avec gonflement de la muqueuse,
une broncho-pneumonie intercurrente dont les sécrétions ne
peuvent plus être expectorées provoqueront la mort par suf*
focation; ce dernier accident est arrivé au malade de
Schrœtter ; le second de mes malades a succombé de la même
façon.
Pour être sûr que le bistouri n'entame pas la tumeur et
que la canule franchisse l'obstacle à la respiration, il faut
pratiquer la trachéotomie profonde, malgré les difficultés
qu'elle présente. C'est le seul moyen pour éviter l'étouffe-
ment et les hémorrhagles foudroyantes pendant l'opération ;
accidents auxquels mon premier malade a succombé. Si, mal-
gré cette précaution opératoire, la canule simple ne dépasse
pas le niveau de la tumeur, il faut introduire de suite une
longue canule flexible de Kœnig. Si, par malheur, il survient
une hémorrhagie de la tumeur cutanée, il faut employer de
suite une canule à tampon que l'on laisse à demeure ; la ca-
nule de Trendelenbourg n'est pas suffisante dans ce cas; il
faut employer des canules entourées de matières gonflantes
AMNALES DBt MALADIES DE L*0RK1LLS BT DU LABTlfX. — XVI. 47
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686 MICHAEL
qui compriment toute la surface interne de la trachée, telles
que Hahn et Micbaêl les ont construites.
Nous voyons donc que les tumeurs trachéales diffèrent de
celles du larynx par leur fréquence heureusement beau-
coup moindre, par le diagnostic plus difficile, par le pronos-
tic plus grave, par leur traitement beaucoup plus difficile,
malgré la trachéotomie prophylactique pratiquée à temps.
Après ces quelques considérations, nous parvenons aux
conclusions suivantes, conclusions que j'ai Thonneur de sou-
mettre à la discussion :
1^ Les lumeurs de la trachée prennent nécessairement un
grand développement avant que les malades ne s'en aper-
çoivent et avant que les médecins ne soient appelés à les
soigner ;
i'* Le cornage trachéal montre le plus grand volume de la
tumeur qni menace la vie et impose la nécessité de la tra-
chéotomie ;
S° L'extirpation par les voies naturelles ne doit être tentée
que dans les cas rares où la dyspnée n'est pas bien pro-
poncée ;
4"" Dans tous les cas sans exception, il faut pratiquer la
trachéotomie profonde, et avoir sous la main de longues ca-
nules, la canule à quatre branches de Demarquay, les ca-
nules de Kœnig et les canules à tampon.
IV
COMPLICATION EXTRAORDINAIRE
DE LA TRACHÉOTOMIE CHEZ LES VIEILLARDS.
Par le docteur MICHAEL, de Hambourg, lu au Congrès de Berlin 1890,
traduit de i'aUemand par le D' P. Koch.
Les cas de mort subite pendant et après la trachéotomie
sont plus fréquents qu*on ne Tadmet en général ; ces acci-
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TRACHÉOTOMIE. CHEZ LES VIEILLARDS 6KL
dents coDoernent non seuldmeat les enfants en cas de
dipthérie (3 0/0 d'après Mùller), mais encore les grandes
personnes chez lesquelles on opère pour des tumeurs des
premières voies aériennes et chez lesquelles les cas de mort
subite sont tout aussi fréquents (Schwarz); les accidents
pendant l'opération et même Tautopsie n'expliquent pas tou-
jours suffisamment la mort. Pour ce motif, je communique-
l'histoire d'un malade qui succomba immédiatement après
l'opéi'alion, ainsi que l'opération d*un second malade qui
montra les mêmes symptômes inquiétants, mais chez lequel
j'ai pu trouver à temps le moyen de le sauver.
Premier cas. Le bourgmestre S... subit le 35 juillet 1885
la trachéotomie à cause d'un cancer laryngien, sans se trouver
soulagé après l'opération; quelques minutes plus tard il eut
un accès de suffocation très prononcé ; la cyanose ainsi que
les symptômes d'une crampe du diaphra$?me se montraient.
Mort dans un quart d'heure de temps. L'autopsie n'expliqua
pas la cause de la mort.
Deuxième cas. Un artiste, âgé de 72 ans, subit la trachéa-
tomie prophylactique dans le but d'extirper un carcinome '
de l'épiglotte. La trachéotomie se pratiqua facilement dans
la narcose, mais quand le malade s'éveilla il se plaignit de
dyspnée; il survint de la cyanose, et le thorax resta immobile
dans la position qui correspond à l'expiration forcée ; nous
avions toutefois l'image clinique du premier malade. Cet état
était d'autant plus surprenant que le malade respirait nor-
malement avant l'opération. On retira la canule, et le malade
se trouvait bien; api*ès chaque introduction de canule, le
même état inquiétant se reproduit. C'est ainsi que le jour de
l'opération on devait laisser le malade sans canule, et il se
trouvait très bien. Le lendemain, l'introduction de la canule
produisit les mêmes accès d'une façon effrayante. Je m'expli-
que ces symptômes de la façon suivante : par l'écartement
forcé des bords de la plaie trachéale, les cartilages, très ossi-
fiés, furent très irrités ; la muqueuse de la trachée avec ses
ramifications nerveuses subit la même irritation pour pro-
duire, par voie réflexe, la crampe du diaphragme. La preuve
de cette explication se fit quand y plus tard, la canule put être
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688 MIGHAEL
introduite sans irritation des bords de plaie ; car en faisant
une résection des cartilages trachéaux, la plaie devint plus
large, et la canule entra sans frottement. L*extirpation de
répiglotte fut pratiquée plus tard, mais le malade succomba
à une récidive. Ces accidents graves étant survenu deux fois
dans ma pratique assez restreinte, je suis forcé d'admettre
qu'ils ne sont pas très rares ; la laryngosténose très prononcée
qui commande la trachéatomie cache un peu les phénomènes
qui se produisent en pareil cas, et l'on ne pense pas à un
phénomène réflexe. Les cas analogues décrits dans la
littérature par Mars sont si brièvement conçus qu*il est im-
possible d'en déchiffrer le cours. Cependant il est à désirer
qu'à l'avenir on étudie plus profondément ces accidents fâ-
cheux et qu'on les publie en détail; ce n'est que de cette
façon que l'on pourra trouver les mesures nécessaires pour
les empêcher. Contre les symptômes que je viens de décrire
je ne puis que recommander la résection de la trachée.
MÉLANOSARCOMES DU NEZ.
Par le docteur MICHAEL, de Hambourg, lu au Gongrèf de Berlin 1890,
traduit de rallemaud, par P. Koch.
1*' cas. Une malade, âgée de 50 ans, a le nez bouché de-
puis un an du côté gauche ; avec les pinces et l'anse galva-
nique on extirpa un grand nombre de morceaux d'une masse
grise noirâtre ; ces masses siégeaient au cornet moyen et in-
férieur; la base d'implantation fut nettoyée avec la curette et
le galvano-cautère ; 18 mois plus tard il n'y avait pas encore
de récidive; l'examen microscopique fait par E. Franckel ré-
véla un mélanosarcome à cellules grandes et rondes.
2* cas. Une femme, âgée de 68 ans, souffrait depuis dix ans
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POLYPE NASAL 689
d'une obstruction de la fosse nasale gauche; on lui enleva une
tumeur ressemblant tout à fait à un polype ordinaire, et quel-
ques jours plus tard une tumeur noire de la grandeur d'une
noisette; des morceaux de cornet furent enlevés en même
temps. Guérison. La tumeur, très grande, de couleur d'encre
se décolora dans Tesprit de vin et devint brun foncé;
Tezamen miscroscopique (docteur Iwan Micbaêl) ne révéla
pas de mélanosarcome comme Ton s*y attendait, mais bien
un polype glandulaire coloré en noir par de la matière colo-
rante. Dans la littérature nous trouvons deux cas de mélano-
sarcome (Lincoln, New- York, iV. Y. med. Journal^ october 10,
85, et Paul Heymann, Berlin, TageblaUderNatûrforscberver-
sammluttff in Wiesbaden^ 88) ; ces cas ont guéri aussi; je n'ai
pu trouver dans la littérature un second cas de polype glan-
dulaire noir.
VI
UN CAS DE POLYPE NASAL CONTENANT DE L'AIR
Par le docteur MIGHAEL, de Hambourg, lu au Gongrès de Berlin 1890,
traduit de rallemand par P. Koch.
J'enlevai aune jeune fille âgée de sept ans un polype isolé
avec Tanse. Quelques points de ce polype, qui du reste ne se
distinguait en rien des polypes muqueux ordinaires et qui,
gros comme une noisette, siégeait sur un pédicule aminci,
semblaient donner l'impression d'une tumeur remplie d'air;
en l'incisant sous l'eau il sortit deux grandes bulles d'air.
Des polypes nasaux contenant de l'air n'ont pas été décrits
jusqu'à présent; par contre on rencontre l'histoire de beau-
coup de polypes vaginaux contenant de l'air.
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680 BIBLIOGRAPHfB
GORRESPONDANGE
Paris, 19 septembre.
Mon cher confrère,
Je viens de lire le compte rendu de la Société de laryngologie,
et je trouve quelques erreurs échappées dans la correction des
épreuves, que je vous prie de vouloir bien rectifier. « Si j'ai eu,
me fait dire le compte rendu, page 648, 100 cas d*accidents sur
plusieurs milliers d^opérés, c'est tout. » J*ai dit que je n'avais
pu rassembler que dixa&s sur un ensemble de plnsieurs milliers
d'opérations, non pas faites par moi, mais par tous les spécia-
listes.
Un peu plus loin, f sous Tinfluence do chloroforme, le voile
du palais se contracte » ; c'est se relâche qu'il faut mettre.
Enfin je n*ai pas dit que je gantais toujours mon doigt, mais
que ce serait une mesure à prendre si Ton voulait faire le grat-
tage, que pour ma part je ne fais jamais.
Je vous serais obligé de publier ces petites rectifications dans
votre prochain numéro, et vous prie de croire à mes meilleurs
sentiments.
A. CARTAZ.
BIBLIOGRAPHIE.
Leçons sur les maladies du larynx, par le D' E. J. Moure.
(Doia, 1890).
En publiant ces leçons, M. Moure a voulu, dit-il, réunir en
un volume les résultats de son expérience, et en même temps
réagir contre f la tendance d'aller demander aux autres ce que
nous faisons chez nous n. C'est là une intention dont nous
louerions Fauteur sans réserve, s'il ne semblait pas oublier
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BIBLIOGRAPHIE. 091
par trop qu'à côté des nombreiix mémoires publiés par Tècole
française, les leçons d'Isambert, de Mandl, de Fauvel, de Krisa-
ber, etc., t.eimeut comme travaux une place fort honorable à côte
des traductions des ouvrages étrangers.
Il est difficile, sinon impossible, dans une analyse succincte,
de passer en revue toutes les matières traitées par Tauteurdans
son volumineux travail. Aussi nous bornerons-nous à quelques
rapides indications, renvoyant le lecteur à l'original pour de
plus amples détails.
Après avoir étudié les troubles circulatoires de la muqueuse
laryngée et la laryngite catarrhale, M. Moure consacre un cha-
pitre spécial à Tépiglottite.
Certes, les lésions inflammatoires peuvent débuter et môme
rester plus marquées, pendant toute la durée du processus, à la
région épiglottique ; mais alors la logique ne demanderait-elle
pas que Ton décrive ainsi isolément, comme Tout fait d'ailleurs
certains auteurs, à côté de l'épiglottite, l'inflammation des cordes
vocales, celle des bandes ventriculaires, de la région aryté-
noldienne, etc.,- etc. ?
Suit une bonne description de la laryngite aiguë œdémateuse,
et nous arrivons à Tétude des abcès du lai7nx.
La dénomination d'abcès du larynx, dont nous ne méconnais-
sons pas les avantages, ne présente-t-elie pas certains incon-
vénients?
En pathologie générale, les travaux contemporains ont sin-
gulièrement modifié la manière de considérer les affections si
disparates réunies autrefois sous le nom générique d'abcès. A
la classification grossière, rassemblant dans un môme cadre
des processus ayant pour seul point commun la formation de
poB, on a substitué à peu près complètement une classification
nouvelle, fondée sur l'idée de cause. Pourquoi ne tenterait-on
pas la môme revision en laryngologie? On ne verrait plus ainsi
réunies des lésions à marche tantôt très lente, tantôt remar-
quablement rapide, relevant ici du traumatisme, là de la fièvre
typhoïde, là encore de la tuberculose, d^infectioos streplococ-
ciques, etc., à siège extra ou intra-laryngé, superficiel ou pro-
fond I
Si Ton veut s'intéresser à la classification d'hier, à la classi-
fication anatomique, qui réalisait déjà un réel progi*ès, pour-
quoi encore ne pas se conformer aux habitudes de la patho-
logie générale? Est-ce que l'on décrit sous le nom d'abcès les
coUeetions purulentes qui accompagnent les périostites et les
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6^ BIBLIOGRAPHIE.
ostéites de la fièvre typhoïde, etc.? Pour le larynx, dans la
majorité des cas, les suppurations profondes ont pour origine les
lésions du périchondre. Depuis les travaux de von Ziemmsen, Ton
s'accorde pour désigner ces processus sous le nom de périchon-
drites. Or, on chercherait en vain, dans le Traité de M. Moure,
un chapitre spécial consacré à ce point si intéressant et si capital
de rhistoire des affections laryngées. Les périchondrites se
trouvent étudiées avec les autres espèces de suppurations da
larynx, sous-muqueuses et périlaryngées.
Dans le chapitre des laryngites chroniques traitées avec beau-
coup de soin, nous avons été surpris de ne pas trouver au
moins mentionnés les travaux récents sur l'état du larynx
décrit sous le nom de pachydermie laryngée. Il est vrai que le
nom surtout est nouveau, ainsi qu*il est facile de s'en con-
vaincre à la lecture des auteurs I
Nous aurions un certain nombre de réserves et plusieurs
critiques de détail à faire sur la description de la laryngite
tuberculeuse ; mais, pour ne pas nous étendre trop, nous nous
bornerons à signaler seulement quelques points. A propos de la
pathogénie de la laryngite tuberculeuse, Tauteur expose les
opinions anciennes, sans émettre de vues personnelles. Les
recherches modernes nous semblent cependant avoir résolu
les grandes lignes du problème et il est en général possible, dans
chaque cas en particulier, de déterroioer le mode d'infection du
larynx. C'est là un point capital au point de vue thérapeutique,
et nous avons regretté de ne pas le trouver étudié avec tous
les détails qu'il mérite. C'est là une lacune à signaler dans la
description claire et assez personnelle que nous donne M.Moure.
Pour la dysphagie douloureuse (la dysphagie mécaniqpie n'est
pas étudiée), M. Moure s'étonne que, contrairement à l'avis
général, nous ayons surtout insisté sur la dysphagie des solides
dans le traité de la phthisie laryngée que nous avons publié avec
M. Gouguenheim. C'est là une question de statistique, nos
chiffres résultant de l'observation des malades, et nous n'y
pouvions rien changer.
Nous ne voudrions pas faire cependant de cette analyse un
plaidoyer pro domOy mais nous ne pouvons ne pas constater que
si M. Moure admet la réalité de la tuberculose primitive du
larynx, il ne la décrit pas. Or, celle-ci revôt le plus souvent la
forme polypeuse, ainsi que nous l'avons démontré avec M. le
docteur Gouguenheim. Ces productions polypoïdes se montrant
bien avant l'apparition de toute autre lésion laryngée ou pul-
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BIBLIOGRAPHIE. 898
monaire sont bien différentes des tumeurs polypoldes décrites
depuis longtemps par Schnitzler, Foa, Percy Kidd, Héryng,
Âriza, eto., qui, au lieu dMnaugurer le processus, en sont une
manifestation plus ou moins tardive.
De même Tétat muqueux de la région interaryténoTdienne, si
important comme signe diagnostique précoce, et que noua
avons tout spécialement décrit avec M. Gouguenheim, état qui
diffère de ce que Ton a désigné depuis longtemps sous le nom
d'aspect velvétique, est à peine mentionné.
Les périchondrites , les pseudo-œdèmes inflammatoires, qui
tiennent une si grande place dans l'histoire de la phthisie la-
ryngée, sont aussi fort brièvement étudiées.
M. Moure semble ne pas professer pour Tacide lactique et le
traitement chirurgical de la phthisie laryngée l'opinion de la
plupart des laryngologistes actuels. Certes, Tacide lactique pro-
voque assez souvent au début un léger spasme glottique. Mais
nous devons dire que nous Tavons employé et vu employer
tellement souvent^ sans aucun inconvénient et avec grand avan-
tage, que nous avons peine à nous expliquer les préventions
de Fauteur.
A propos de la syphilis du larynx, M. Moure décrit avec soin
une variété des lésions de la période secondaire, qui se pré-
sente sous la forme polypoïde ou condylomateuse. Il s^agit là,
d'ailleurs, d'une lésion assez rare, mais bien connue cependant
(Krishaber, Wagner, Ruhle, Gouguenheim, Le^in, etc.), quoi-
que M. Moure ne signale pas les travaux de ses devanciers.
Pour ce qui concerne les paralysies laryngées de la période
secondaire, M. Moure déclare qu'elles sont « manifestement in-
dépendantes de toute compression appréciable des récurrents >
et trouve « singulier ce fait qu'on les a presque toujours obser-
vées à gauche ».
Pour la première affirmation, nous nous bornerons à cons-
tater qu'elle n*est qu'une vue de l'esprit. Étant donné d'une part
ce que nous savons du rôle de l'adénopathie de la chaîne gan-
glionnaire récurrentielle dans la pathogénie des laryngoplégies,
et, d'autre part, la fréquence des tuméfactions ganglionnaires à
la période secondaire de la syphilis, il faut bien reconnaître
que l'hypothèse inverse, tout en restant une hypothèse, est très
probable et très acceptable.
Une des raisons qui semblent la rendre inadmissible pour
M. Moure, c'est que Ton n'en pourrait constater les Bffets aussi
bien à droite qu'à gauche.
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m BIBLIOGRAPHIE.
Mais nous ne voyons pas ce quMl y a de singulier dans celle
unilatéralité gauche des laryngoplégies syphilitiques. Tout
d'abord, c'est là un fait commun à nombre de processus attei-
gnant la motilité du larynx, et, en second lien, il s'explique
fort bien par la différence profonde qui exista entre les rapports
des deux nerfs récurrents droit et gauche.
Les lésions de la syphilis tertiaire ne peuvent être toutes ré-
sumées dans la gomme circonscrite et dirfiise, les ulcérations
et la périchondrite. Il faut encore signaler à côté les infiltra-
tions circonscrites ou diffuses, — constituant la laryngite syphi-
litique hypertrophique de Soramerbrodt, étudiées aussi par
Lewin, Whistler, etc., — les polypes syphilitiques, etc.
Nous regrettons aussi de ne pas trouver mentionnés les tra-
vaux récents de Frfinkel , de Krause , sur la périchondrite
des syphilitiques et Tabsence de toute indication sur la nature
de ces lésions (processus spécifique, infection secondaire).
Pour ne pas étendre démesurément cette analyse, nous arri-
vons immédiatement aux chapitres consacrés aux paralysies
laryngées.
Quelques pages seulement sont consacrées à Tétude des pa-
ralysies laryngées de cause centrale. Les travaux publiés y sont
rapidement mentionnés, et M. Moure n'y ajoute aucun fait
nouveau.
Il en est de même, en général, pour les chapitres suivants. A
propos des paralysies récurrentielles, nous devons signaler une
lacune considérable à notre avis. M. Moure ne mentionne
qu'à peine les travaux de M. Gouguenheim sur le rôle de Tadé-
BOpathie trachée-laryngée dans la genèse des laryngoplé-
gies. Ces travaux, qui ont été maintes fois depnis confirmés
par tous ceux qui ont fait des recherches nécroscopiques, éclai-
rent cependant d*une façon remarquable cette question autrefois
si obscure, malgré les hypothèses de Hosenbach et de Semon
qui ne concordent en rien avec les faits, ainsi que nous avons
pu nous en rendre compte par l'examen histologique des récur-
rents. (Gouguenheim et Tissier, loc, cit.)
Nous passons plusieurs chapitres, fort intéressants d'ailleurs,
ayant hftte d'en arriver aux tumeurs du larynx.
Dans les lignes qu'il consacre à i'étudedes papillomes, M. Moure
dit que « l'état papillomateux est assez analogue à la tuberculose
vocale, avec cette différence, toutefois, qu'ici le bourgeonine-
ment est plus considérable et qu'on a affaire non à de simples
villosités, mais à une véritable tumeur d'aspect plus grisâitre,
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aiBLIOGRAPHIE 886
plus terne et surtout plus saillante et plus mamelonnée ». Mais
nous croyons cependant avoir démontré péremptoirement, par
des preuves tirées de la clinique, de Tanatomie pathologique,
de la bactériologie et derexpérimentalion, qu*un certain nombre
de cas, rangés sous le nom de papillomes et caractérisés par
un bourgeonnement extrêmement actif de tumeurs véritables
plus ou moins volumineuses, ne représentaient en réalité qu^une
des formes initiales de la tuberculose (Gouguenheim et Tissier,
loc, ciL), M. Moure ne cite pas môme nos recherches.
Le chapitre consacré au cancer du larynx est certainement le
plus sacrifié, si Ton compare Timportance relative de Tétude
des néoplasies malignes à celle des diverses affections du
larynx, et nous croyons qu'en s'en tenant strictement à la des-
cription symptomatique (nous ne parlons pas de ce qui touche
Tanatomie pathologique, partie laissée volontairement, semble-
t-il, un peu de c6té par Tauteur dans tout ce traité) que donne
M. Moure, il serait peut-être facile de reconnaître le cancer à
une période tardive, mais que le diagnostic des formes initiales,
point capital cependant, serait tout à fait impossible.
Quelques pages seulement, presque uniquement consacrées aux
caractères propres des diverses variétés de néoplasies laryn-
gées, sont attribuées à Tétude laryngoscopique du cancer du
larynx, dans un traité qui comprend près de 600 pages.
Si M. Moure sépare avec Isambert le cancer intra-laryngien
du cancer extra-laryngien, il n'étudie pas les différences si mar-
quées de leur physionomie clinique :
Évolution rapide, adénopathie précoce dans un cas ; altéra-
tion initiale de la motilité lorsque la lésion, ce qui est la règle,
siège sur la corde vocale ; dans le second cas, unilatéralité et
aspect des lésions, absence d'adénopathie, etc., etc.
Mentionnons, pour terminer, les chapitres consacrés anx lé-
sions traumatiques du larynx, aux corps étrangers des voies
aériennes et aux complications laryngées des fièvres éniptives,
de la fièvre typhoïde, de l'érysipèle et de la grippe.
Malgré les critiques de détail que nous avons adressées à
l'ouvrage de M. Moure, il n'en reste pas moins certain qu'il
contient de bonnes choses, beaucoup de bonnes choses, et qu'il
doit être tenu pour une contribution fort importante à l'étude
des affections laryngées.
Si nous avons largement profité de notre droit de critique,
c'est parce que nous nous adressions à un livre de valeur, où
il est toujours regrettable de trouver quelques lacunes. Mais, il
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096 BIBLIOGRAPHIE.
faut bien le reconnaître, il s'agit là d*un déftiut à peu près inë-
vitablement inhérent à cette forme d'ouvrages. Un traita des
mnladies du larynx peut être simplement l'exposé des vues, de
la pratique personnelle d'un auteur, ou bien avoir pour but de
fixer l'état de la science, sans préjudice d'une appréciation,
d'après ses propres travaux, des idées et des théories émises
par les différents auteurs; mais il est difficile qu'il soit les deux
à la fois. p. T.
Hygiène de l'oreiUe, par le professeur Vingbnzo GozzoLiiro^
directeur de la clinique agrégée des maladies de Toreille, du
nez et de la gorge, à l'hôpital clinique de Naples; 2« édition,
augmentée, traduite de l'italien par le D' Antonin Jolt (de
Lyon.) (G. Masson, éditeur, Paris, 4890.)
Nous sommes heureux de retrouver sous cette forme les ar-
ticles publiés par le professeur Gozzolino, en particulier dans
// Morgagniy et que nous avions déjà lus avec un vif intérêt.
Ije petit livre qui nous est présenté aujourd'hui, fort bien
édité, est la traduction de la ^ édition. Cette traduction est
très fidèle et très complète, comme toutes celles, du reste, qui
viennent du docteur Joly. Enfin, le sujet est neuf et l'un des
plus intéressants en ce qui concerne les affections de Toreille.
Le professeur Gozzolino a été l'un des premiers à attirer
l'attention du monde médical sur un chapitre d'hygiène jusqu'ici
passé al)8olument sous silence. Son « Hygiène de l'oreille »,
que nous avons sous les yeux, s'adresse aussi bien aux méde-
cins qu'aux gens du monde. Tout ce qui regarde, en effet,
l'oreille est encore presque totalement ignoré du public et
même de beaucoup de praticiens.
Le plan de l'ouvrage est très simple et très pratique. Il com-
prend quatre chapitres. Dans le premier, l'auteur s'occupe du
nouveau-né, et dans le second, de l'enfant. Ges deux chapitres
devraient être connus de tout le monde, et surtout des mères
qui affectionnent réellement leurs enfants. G'est, en effet, dans
l'enfance, que les trois quarts des affections de l'oreille débu-
tent. G'est à ce moment que le médecin peut agir avec le plus
grand nombre de chances de succès. Il ne se passe pas de jour
que nous n'ayons l'occasion de déplorer les effets d'un retard
causé par l'ignorance et l'incurie.
Dans le troisième chapitre, l'auteur parle de l'hygiène de
Toreille chez l'adulte. Nous voyons alors les conséquenoes de
oette temporisation ftineste qui atteint non seulement l'organe,
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SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE AMÉRICAINE WJ
mais encore le moral, rend l'homme misanthrope et le pousse
même au suicide. Le sourd est mille fois plus malheureux que
Taveugle.
Dans le dernier chapitre, le professeur Ck>zzo]ino développe
les préceptes généraux qui découlent de tout ce qui précède.
Il serait à désirer que tous fussent mis en pratique, et que
les parents fussent bien convaincus qu'il ne « faut jamais né-
gliger le traitement des affections catarrhales aigués, et surtout
des affections chroniques du nez et de la gorge, lesquelles non
seulement sont la cause directe des maladies de Toreille, mais
encore transforment les muqueuses en un terrain propre à la
culture des microbes d'un grand nombre de maladies infec-
tieuses, parmi lesquelles la diphthérie, la rougeole, la scarla-
tine, etc. ».
Enfin, il combat les trop nombreux préjugés du vulgaire, et
termine par quelques considérations sur les appareils acous-
tiques dont le meilleur ne vaut rien et dont beaucoup sont
exploités par les charlatans au grand détriment des malades et
de leur bourse.
En résumé, livre fort bien présenté, fidèlement et élégamment
traduit, très agréablement écrit sur un des sujets les plus gé-
néralement ignorés. Nous ne saurions donc trop en recom-
mander la lecture, qui sera, nous en sommes convaincu, fruc-
tueuse pour tous. n' hamon nu rouoBRAY.
SOCIÉTÉ D'OTOLOeiE âMÉRIGiIN£
La vingt-troisième session annuelle de la Société d'otologie
américaine s*est réunie à THôtel Kaaterskill, dans les montagnes
de Gatskill, le 15 juillet 1890. Le W John Green (Saint- f.ouis)
présidait en l'absence du président et du vice-président. I^ pré-
sident, le D' Pomeroy (New- York), arrivé un peu en retard, et
yingt-deux membres, ainsi que plusieurs hôtes, prirent part aux
séances. Trois nouveaux membres : les D^ F.-L. Jack (Boston),
J.-M. Ray (Louisville) et J.-B. Shapleigh (Saint-Louis) fu-
rent élus et diverses autres affaires expédiées dans une réunion
privée.
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608 SOCIÉTÉ lyOTOLOGlE AMÉRICAINE
Le premier mémoire, la par le D' Huntiogton Richards
(New-York), a pour titre : Sclérose mastoïdienne, observation
d'un cas typique et mortel. L'auteur insiste sur le jcaractèro
insidieux de l'affection, qui souvent ne présente pas les symptômes
ordinaires (excepté la grande douleur) qui caractérisent la mastoï-
dite. Les raisons de Thypertrophie osseuse et de la diminution
des anastomoses sont bien exposées et les dangers clairement indi-
qués ; l'insufûsance des mesures de traitement est démontrée
par les cas rapportés, dans lesquels Tincision de Wilde avait
plutôt aggravé Tétat. Le malade souffrait d*une otorrhée depuis
dix ans, et le conduit était presque obstrué par un polype. La
sensibilité et la douleur mastoïdiennes étaient extrêmes, mais
on put Tatténuer par remploi de sangsues. Le polype reparut en
dépit d^une extraction complète, et les symptômes devinrent
plus graves. La tnastolde fut ouverte au moyen du foret, le 5 mai ;
le tissu offrait la dureté de Tivoire, il était très faiblement diploé-
tique et ne présentait aucune trace d*anlre, bien que le foret pé-
nétrât à une profoudeur de quatre centimètres et qu'il semblât
ouvrir le canal semi-circulaire horizontal. Gomme la douleur et
la fièvre reparurent après un courl intervalle, on appela en con-
sultation les D'* Buck et Abbey ; la trépanation fut pratiquée
avec le ciseau et étendue jusqu'au conduit «auditif. On ne trouva
aucune trace de Tautre ni du tympan dans le tissu éburné. Les
symptômes s'aggravèrent, il y eut du délire, un piosis et des
spasmes musculaires surtout de la face et du cou. L*urine, d'un
poids spécifique de 1020, n'avait ni sucre ni albumine. De petits
frissons apparurent, dus probablement à Tusage de Tantipyrine,
et le malade succomba le 12 mai, peut-é^re à une méningite dif-
fuse. L'autopsie ne fut pas permise. Comme il y avait une carie
de la voûte du tympan et des végétations polypoldes persis-
tantes, il est possible qu*en dégageant le tympan plus tôt on au-
rait obtenu un meilleur résultat qu'avec l'opération mastoïdienne.
L'auteur proteste de nouveau contre le mot a atticus » comme
forme latinisée du mot propre c attic », donné au recessua épi"
tympanicus^ puisqu'il est tout à fait inadmissible d'api'ès les
origines linguistiques.
Le second mémoire, lu par le D' Samuel Tbeobald (Baltimore),
était intitulé : Un cas dans lequel un septum^ ressemblant exac*
tement è la membrane du tympan, s'était formé dans Je tiers
moyen du conduit auditif externe^ et son extraction, suivie d'une
amélioration de l'ouïe, La membrane était à vingt-cinq millimètres
du tragus, complètement mobile à l'examen au moyen du spé-
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SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE AMÉRICAINE 699
culum poeumatique ou de son fleuret, et Touîe était très défec-
tueuse; la montre était entendue seulement au contact immédiat
ainsi que la voix, à condition qu^elIe fût élevée. Le septum fut
piqué et enlevé, découvrant un tympan sec et sclérosé ; à tra-
vers une large- perforation, on voyait un manche de marteau
enfoui, ainsi que Tétrier, comme s'il y avait perte de renclume.
L'audition fut de suite considérablement améliorée, et il se
montra de Técoulement atvec une tendance à une nouvelle réfor-
mation du septum. Un tampon arrêta cela, mais accrut Técoule-
ment. Par l'emploi d'une petite pellicule de coton comme mem-
brane tympanique artificielle, la muqueuse sclérosée devint
humide, bien que Técoulement fût actuellement peu abondant, et
Taudition s'accrut tellement qu'un bruit sourd était perçu à
20 pieds. A droite l'audition n'avait pas varié. Voix hante à
vingt pieds.
Dans la discussion, le D' Pomeroy dit que les effets de ces
néo-membranes (septa) sont réparateurs, et en général plus
utiles comme protection que nuisibles par leur obstacle à l'au-
dition.
Le D' Théobald prétend que l'humidité était favorable à lu
fonction auditive et que les inconvénients d'un léger écoule-
ment étaient plus que contre-balancés.
Le D' Andrews (New-York) a opéré avec succès un cas sem-
blable, et le D' Richards en a opéré plusieurs aussi.
Le D* Richards lit au nom du D' A.-H. Buck (New-York) un
mémoire sur l'emploi répété de la douche nasale et d^autres
procédés semblables^ où il déprécie remploi des fluides dans le
nez, excepté sous forme de spray, et il recommande dans ce
cas des solutions d'huile. Les cas malheureux ont été assez
nombreux et les conséquences ont été sérieuses dans quel-
ques-uns.
Dans la discussion, le D' Randall insiste sur ce que les solu-
tions aqueuses doivent toujours être d*une température parti-
culière et d-un certain poids, et que la douche ne doit ôtre em-
ployée que dans les cas d*atro()hie ; il ajoute que beaucoup
d'opérations intra-nasales donnent lieu à des inflammations de
l'oreille.
Le D' Abbots (Buffalo) dit que plusieurs des cas cités appar-
tenaient à la* période « de la grippe > ; mais le D' Richards ré-
plique que les observations prouvent que le traitement nasal en
était presque certainement la cause.
Le D' Andrews (New- York) a vu des otorrhées chroniques
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700 SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE AMÉRICAINE
très améliorées par l'emploi de la douche nasale et s*«ggraver
par la suppression de cette douche.
Le D' Pomeroy pense que tous les auristes ont maintenant
une grande crainte de la douche nasale, et que les rhinologistes
devraient prendre des précautions.
Le D' Howe (Buffalo) parle sur F ex traction (Tune balle de
Foreille au moyen du galvano-caatère. La balle avait été for-
tement enfoncée par une intervention peu judicieuse et résistait
à des moyens très simples. L'extrémité du cautère fut introduite
dans la surface lisse et dessinée» mais elle ne put extraire
le corps étranger ; grâce à une modification des parois,
on put appliquer une pince et le corps étranger put être
extrait.
Dans la discussion, le D' Rider (Rochester) insiste sur ledan^
ger qu'il y a à laisser un autre instrument qu'une seringue entre
les mains d'un praticien général, et dit qu*il ne survient
de cas graves qu*à la suite d'interventions pratiquées mal à
propos.
Le Jy Reeve (Toronto) recommande pour les cas difficiles
une cuiller en forme de spatule.
Le D' Theobald se sert généralement d'une boutonnière faite
avec une épingle à cheveux en acier anglais.
Le D' Randall préfère la cuiller pointue de Politzer, et dans
le seul cas où elle aurait échoué, il aui*ait pu tirer assez fort
sur la tète de l'enfant pour le soulever de l'oreiller, sans que
cette violence eût donné lieu à des accidents.
Le D' Richards (New-York) relate les nouvelles études faites
par lui et le D' Buck sur Voreille de l'éléphant ; il présente
une série de photographies et corrige quelques erreurs de la
communication précédente (68), dues à la transposition des spé-
cimens partiels placés entre leurs mains.
Le D' Randall lit un mémoire du D' Burnett (Philadelphie)
sur les bons résultats permanents de F excision de la membrane
du tympan et du marteau dans un cas de vertige auriculaire et
dans un cas de suppuration chronique de Fattique.
L'auteur insiste sur la durée des résultats, qui ont été tout à
fait satisfaisants pendant deux ans dans le premier cas, et pen-
dant un an dans le second cas. Le vertige grave et le tinte-
ment, dans le premier cas, n'avaient pas guéri par les moyens
doux, mais ils disparurent sitôt après l'excision.
Dans l'autre cas, un écoulement qui durait depuis plusieurs
années et provenait de la carie de la tète du marteau cessa
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SOaÉTÉ D'OTOLOGIE AMÉRICAINE 701
aussitôt après l'extraction de l'osselet, et Touïe, de nulle qu'elle
était, perçut les mots chuchotes à douze pieds. Quant aux
brides et adhésions qui existaient dans la caisse, il dit que
d*autres soins avaient été continués inutilement sans améliorer
Taudition.
La discussion est remise après la lecture du mémoire sui-
vant:
Le D* Randall (Philadelphie) lit des Notes complémentaires
sur la perforation de la membrane de SbrapneJl afàrmant l'opi-
nion émise par lui l'année passée que ces lésions n'étaient pas
rares, et citant 22 cas observés pendant les six derniers mois.
Quoique ses souvenirs soient incomplets, il a noté 43 cas ob-
servés sur 1,500 malades pendant les dix-huit mois précédents,
environ 8 0/0.
Dans un petit nombre de cas, l'auteur a excisé la membrane
du tympan et les osselets, mais sans en retirer un brillant ré-
sultat; il est partisan des injections intra-tympaniques de
peroxyde d'hydrogène et de solutions faibles d'acides minéraux
et d'insufflations de poudre boriquée.
Dans la discussion, le D* Blake (Boston) cite les résultats
d'une longue série d'études entreprises par lui en collabora-
tion avec le D' Bryant sur les brides intra-tympaniques, les
représentant comme très fréquentes et probablement impor-
tantes. Il propose de substituer à l'excision une perforation du
quart postéro-supérieur, la disjonction de l'articulation de l'en-
clume et de rétrier, la section de quelques brides tenant
rétrier, ainsi que celle du tendon de Tétrier; il ajuste le
sommet du bord de la membrane du tympan à la tète de l'étrier.
Dans les cas de suppuration, l'extraction des os nécrosés doit
être la règle ; mais les cas heureux publiés pourraient être
contrebalancés par beaucoup de résultats défavorables. L'au-
teur a vu un cas où le dégagement de l'étrier ne suffisait pas et
où on trouva une membrane épaisse qui obstruait la niche de la
fenêtre ronde ; son incision améliora beaucoup l'audition ;
mais le résultat n'a été que temporaire en dépit d'incisions ré-
pétées.
Le D' Randall a retiré peu d'avantage de l'excision dans les
cas de tintement et de vertige, et chercherait certainement dans
l'avenir à dégager l'étrier dans des cas semblables. Il était
certain que les caries des osselets guériraient si elles ne se
propageaient pas, car bien que au moins 15 de ses cas récents
àXCMALBS DB8 MALADIES Dl l'oRBILLB BT DU LARYNX. - XVI. 48
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702 SOCICTÉ D'OTOLOGIE AMÉRICAINE
aient présenté un aspect nu et en apparence nécroUque, le
traitement a réussi rapidement.
Le D' Théobald appuie cette manière de voir d*aprè8 son
expérience dans ses expériences sur les cas lacrymaux ; et le
D' Pomeroy a vu beaucoup de guérisons spontanées^
Le D' Lippincott (Pittsburg) Ut un travail sur la Mastoïdite
interne consécutive à Férysipèle. Le malade était en bonne
santé apparente avant son érysipèlOf qui fut typique et grave
et donna lieu à deux abcès profonds du crâne. Il survint alors
de Tolorrhée qui d^abord ne s'étendit pas au conduit externe ;
mais la douleur et le gonflement de la mastolde survinrent
bientôt, le gonflement ressemblait à un furoncle, le pus sortant
en arrière apparut au tiers interne de la paroi po8téi*ieure du
conduit. Les symptômes s'aggravèrent, la mastoïde fut perforée
et le pus évacué aussitôt que la paroi mince fut traversée. On
pratiqua des injections intra-tympaniques et la guérison survint
rapidement. L'auteur incline à croire que Térysipèle était se-
condaire de l'otite, en dépit de l'histoire de la maladie.
Dans la discussion, le D' Randail cite un cas ou un écoule-
ment abondant séreux avec température élevée du même côté
de la tête, cessa soudainement et fut suivi, en trente-six heures,
du développement complet d'un érysipèle. Après que ce dernier
eut guéri, une poche communiquant avec un séquestre fut
trouvée au milieu de In paroi postérieure du conduit et une
autre poche s'ouvrit près de la membrane du tympan. L'ouïe
était généralement bonne, de sorte que le tympan n'avait été
que peu affecté. La guérison fut rapide. Une blessure grave
de la main n^était pas comprise dans le processus érysipéla-
teux, bien que les deux côtés de la tête fussent affectés à leur
tour.
Le D' Neil J. Hepbnrn (New- York) rapporte un cas intéres-
sant de Fracture du manche du marteau (manubrium), La pé-
nétration d*un6 épingle à cheveux dans la membrane gauche du
tympan fut suivie de douleur, de surdité et d*un écoulement
sanguin pendant une semaine. Quand l'auteur vit le malade, il
était presque complètement sourd, et avait une ancienne sup-
puration du côté droit. L*examen fit voir une ligne oblique
courant du haut en bas du manche du marteau, et Penflure
causait de faux mouvements des fragments de Tosselet. La
monti'e était peryue à 40 pouces à droite, mais seulement à
4 pouces à gaucho, la ligne de rupture s'élargissant en uice
ouverture ovale; le bout du manubrium était perdu «i la oarie
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SOCIÉTÉ D'OTOLOGIE AMÉRICAINE -(»
des osselets oontiaua quand le malade cessa le traitement.
Le D' Pomevoy (New- York) rapporte quelques cas cTaffec-
tioDS des cellules mastoïdiennes avec ouverture ûstuleuse ,
guéris sans employer le foret ou le ciseau. Dans le premier
cas, Taffection était consécutive à la grippe. Il s'agissait d'une
otorrhée aiguë, la mastoïde devînt douloureuse et gonflée et
une incision de Wilde découvrit un abcès dans l'os. Après
plusieurs mois de nettoyages, — peut-être maintenus trop
longtemps — la plaie se cieatrisa avec tin bon résultat prompt
et permanent.
Dans le second cas, il y avait une pareille lésion de la mas-
totde; l'incision découvrit un abcès; l'écoulement continua
pendanl quinze jours, et la guérison arriva au bout de vingt
jours. Dans un autre cas, la suppuration dura quatre mois, et
le pus pénétra dans l'antre. La guérison survint en deux mois.
Dans le quatrième cas — un plongeur — l'abcès était au som-
met de la mastoïde, et la guérison fut prompte au moyen de
simples nettoyages.
Dans la discussion, le D' Abbott mentionne un cas d'abcès
marqué et de longue durée, qui guérit sans opération sur l'os.
Le D' Richards n'observa pas do semblables résultats, mais il
donne quelques indications pour aider la nature quand un ab-
cès n'est pas promptement établi . Il a vu l'occlusion permanente
d'un abcès se montrant quand l'os était rude et à découvert.
Le D' Blake dit que dans les cas qui réclament l'ouverture
artiUcielley une perforation étendue n'est pas toujours indispen-
sable. Dans trois cas récents, une petite ouverture à l'aide du
foret asufQ.
Ont été annoncés et remis au comité de publication les tra-
vaux suivants : Trois cas d^ otites aiguës suppurées avec com-
plications et mort dans un cas^ par Wilson (Bridgeporl) ; Ané-
vriame reconnu d'abord dans le fond de roreille, puis se
montrant dans le couj par C. A. Todd (Saint-Louis) ; De rem-
ploi des disques en papier du D' Blake dans neuf cas, par
B, Barclay (Saint-Louis).
Le D' Blake dit que la substance de su communication a déjà
4ié énoncée dans la discussian sur les brides intra^tympaniques
et leur relation 4ivec les procédés opératoires.
La Société décide alors de se réunir à Washington le 22 sep-
tembre 1891 en ipôme temps que le Congrès des médecins et
chirurgiens américains.
Ont été élus membres du Bureau pour 1891. — • Président :
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704 PRESSE ÉTRANGÈRE
D' Gorham Bacon (New -York) ; vice-président, D' Huntington
Richards (New-York); secrétaire-trésorier, U' J. J. B. Vermyne
(New-Bedford).
D' B. ALBX. RANDALL.
PRESSE ÉTRAMGÉRB
Accidents toxiques consécntifs à TinsUllation de chlorhydrate
de cocaïne dans la caisse du tympan, par le D' Schwabach
(de Berlin). (Therapeutische Monatsbefte, mars 1890.)
Le malade qui présenta ces accidents était atteint d'une otite
moyenne double, suppuroe à droite avec une large perforation
du tympan, non suppurée à gauche . La surdité et les bruits
subjectifs qu*i! éprouvait à gauche furent améliorés par les dou-
ches d*air, mais revinrent plus intenses au bout de deux mois.
On injecta alors cinq gouttes d'une solution de cocaïne à 5 0/0
dans la caisse du tympan gauche après s*êfre assuré de la per-
méabilité de la trompe d*Eustacho. Peu de temps après, en
omnibus, le malade ressentit divers phénomènes pénibles : de
la scchere^e et de la constriction de la gorge, ensuite de la
salivation, des nausées, des vomissements, et un vertige allant
presque jusqu'à la perte de connaissance. Ces accidents se ré-
pétèrent plusieurs fois dans le cours de la journée, et il 8*y
ajouta une sensation de froid par tout le corps. La température
et le pouls restèrent normaux. Après une mauvaise nuit, le
même état morbide dura une seconde journée en 8*atténuant
graduellement, et trois jours après Pinjeclion de cocaïne le
malade était encore faible, brisé, sans appétit et éprouvait par
moments de la constriction thoracique. Les bruits subjectifs
dans Torcille gauche n'avaient pas changé. m. w.
«
De Toute moyenne aiguë consècutiye à l'influenza, par le D''
LuDwio Jankau (clinique otiatrique de Strasbourg). {Deuts.
med, \Voch„ n« 12, 1890.)
L'auteur a réuni dans le cours de Tépidémie 150 observations
d'otites moyennes aiguës, et il résulte de celte statistique que
l'otite grippale se présente avec quelques caractères constants
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PRESSE ÉTRANGÈRE 705
et particuliers qui la distinguent des autres otites observées jus-
qu'ici. L*otite débute peu de jours après Tinfluenza par une
douleur lancinante très vive, accompagnée d'irradiations névral-
giques dans les dents, la tôte, l'apophyse mastolde. La douleur
cède en général au bout de 24 heures, et il survient une surdité
à peu près complète avec sifflement et bourdonnement qui ne
diminue guère après rétablissement d*un écoulement séreux ou
purulent. L'état de la membrane du tympan est caractéristique :
elle est d*un rouge foncé, infiltrée, présente des foyers hémor-
ragiques superficiels, masque en partie les osselets et fait quel-
quefois saillie dans son quart antéro-inférieur. La perforation
a lien en un point toujours le même : c'est une petite fente en
avant et en bas du marteau, par laquelle s'écoule un liquide
séreux, rarement purulent; le pus n'est abondant que chez les
sujets antérieurement atteints de rhinite chronique. Cette otite
à début grave aune marche bénigne, ne se complique qu'excep-
tionnellement de mastoïdite, mais la résolution complète se fait
longtemps attendre; la myringite intense compromet Touîe, et il
y a un certain degré d'ankylose des osselets. m. yi.
Afléctions aoricolaires dans l'influenza, par A. Eitrlbbro.
{Tirage à part de la Wien, med. Presse^ u? 7, 1890.)
L'auteur confirme les données fournies par Dreyfuss et Schwa-
baoh (voir p. 185 des Annales), dont il résume les travaux. Lui-
même a observé pendant l'épidémie d'influenza qui régnait à
Vienne environ 100 cas d'affections auriculaires, dont une partie
a la polychnique du professeur Urbantschitsch et les autres dans
sa clientèle privée. Il a souvent pu constater des hémorragies
sur les différents points du tympan. Plusieurs fois même les
malades ne sont venus le trouver qu'à la suite d'une hémor-
ragie interne de Toreille.
Eitelberg voit dans ces hémorragies fréquentes et persistantes
un signe pathognomonique des inflammations de la caisse et
du tympan dues à l'influenza. Malgré les symptô.nes initiaux
très alarmants et des douleurs atroces, les cas ne présentaient
aucune complication et la guérison s'eff'ectuait au bout de 8 à
10 jours en moyenne. Il rapporte l'histoire de trois cas les plus
graves qu'il ait observés. A la fin de son travail il cite encore
deux cas d'ancienne otorrhée dans lesquels, à la suite de l'in-
fluenza, la sécrétion est redevenue très abondante durant plu-
sieurs jours. LICUTWITZ.
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706 PRB88B ËTRANOÊRB
Las affactiOBi las plos fr6qaantas da rorfaaa da l'oiiia dans
l'infliiansa, par Hàuo. {Mûncb, med, Wocb,, m* 8, 25 février
1890.)
L*anteur complète sa note préliminaire sur ce eojat (Yoir
p. 186 des Annales), Il a observé en tout 80 cas dans lesquels
une relation entre les affections auriculaires et l'influanta a pu
être établie.
Il distingue 8 groupes d'affections de Poreille moyenne dues
à Finfluenza. Dans le premier groupe, il existe un gonflement
et de rhyperémie de la muqueuse de la trompe et de la caisse^
affection qu'on i*encontre si souvent dans des angines et ca*
tarrhes aigus simples. Dans plus de la moitié de ces cas, avec
un traitement approprié, tout rentre dans Tordre; mais cbes
d^autres malades, le gonflement et Thyperémie augmentent, et il
survient de l'exsudation. A partir de ce moment, les symptômes
changent et revotent le caractère plus sérieux du second groupe.
Les douleurs deviennent plus intenses et irradient sur toute la
moitié de la tôte. L*ouIe baisse considérablement et le malade
est pris de fièvre; parfois la température monte jusqu'à 40**. Le
tympan est d*un rouge foncé ou d'un rouge grisâtre, et il se
produit dans l'épaisseur du tympan une exsudation qui se trahit
parfois par la formation des bulles. L'épithélium est desquamé
et les parties voisines du conduit auditif osseux sont dMn rouge
clair et diffus. En môme temps il s'établit dans «la caisse du
tympan une sécrétion qui, d'abord aéro-muqueuse, devient
muco-purulente après. Au bout de deux à trois jours le tympan
se perfore le plus souvent dans sa partie inférieure. La gué-
rison survient habituellement sans aucune complication au bout
de 3 à 5 semaines, et parfois môme en 5 à 11 jours.
Le 3* groupe est caractérisé par une exsudation hémorragique
dans la caisse et dans l'épaisseur du tympan. Les malades sont
pris subitement après que la fièvre de l'affection générale a déjà
disparu, de douleurs d'oreille très intenses; la fièvre revient
pendant quelques heures, et le malade est complètement sourd
de l'oreille affectée.
Le tympan, d'un bleu rouge foncé ou d'un bleu noir, est
bombé en dehors. Souvent sa surface est couverte de bulles
hémorragiques de différente grosseur. Au bout do 6 à 12 heures,
le tympan se perfore, et il sort du sang liquide ou caillé.
Sur les 80 cas observés par Tauteur, 26 appartenaient au pre-
mier groupe, 37 au second groupe et 17 au troisième groupe.
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PRESSE ÉTRANGÈRK 707
A rencontre d^autres auteurs, Haug préconise la paracentèse
toutes les fois que la présence de sécrétion peut être supposée,
UGHTWITZ.
Recherches bactériologiques dans Totite due à Finfluenza,
par E. Zaufau (Prager med. Woch., n» 9, 28 février 1890.)
L'auteur a examiné la sécrétion dans 2 cas d*otite survenue
après rinfluenza. Dans le premier cas, il trouva le streptococcus
pyogenes, et, dans le second cas, le diplococcus pneumoniœ. Il
croit qu'il s*agit dans Potite de Tinfluenza comme dans Totite
d'autres maladies infectieuses telles que la fièvre typhoïde,
d*nne infection mixte, comme Tont établi Ehrlich et Brieger, et
que Totite peut être engendrée par différents microparasites.
LiGHTwrrz.
Traitement de l'otite moyenne aiguë basé sur les résultats des
expériences bactériologiques, par E. Zaufal. (Prager med.
Woch., no« 4, 5 et 6, 1890.)
L'auteur rappelle ses propres travaux et ceux de Netter pu-
bliés dans les Annales (n^ 10, 1888), d'après lesquels Totite
moyenne aiguë peut être provoquée par des microparasites
différents. On rencontre le plus souvent le streptococcus pyo-
genes et le diplococcus pneumoniœ, puis viennent le staphy-
lococcus pyogenes albus et le staphylococcus pyogenes aureus.
IjO bacillus pneumoniœ Friedlâiider et le staphylococcus pyo-
genes tennis et cereus albus s'observent rarement.
On dislingue habituellemei\t les otites aiguës primitives des
otites aiguës secondaires, bien qu^à vrai dire il n'existe pas
d'otites primitives, car toujours les microorganismes patho-
gènes sont introduits dans la caisse, le tympan étant intact,
soit par la trompe, soit par la voie sanguine. Cependant la
division en otites primitives et otites secondaires est indiquée
au point de vue clinique.
Parmi les otites primitives^ il faut ranger les affections aiguës
de Toreille moyenne qui surviennent au cours d'une rhinite,
pharyngite, amygdalite, bronchite, iufluenza, et de la pneu-
monie. On doit y ajouter aussi les otites qu'on observe chez les
enfants atteints de végétations adénoïdes, bien que ces dernières
n'en soient pas la cause directe comme on le croit habituel-
lement. Elles n'en sont que la cause prédisposante par suite
de la rétention de mucosités qui favorisent le développement
des microorganismes.
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708 PRESSE ÉTRANGÈRE
Les otites qui soivent les opérations pratiquées dans le pha-
rynx nasal, les injections nasales, le tamponnement rétro-
nasal, etc., peuvent aussi être classées dans le groupe des
otites primitives.
Au groupe des otites secondaires appartiennent les cas dans
lesquels Tinflammation de la caisse n'est pas directement due
aux mioroorganismes de la maladie infectieuse générale. L'afiTec-
tion générale prépare seulement dans la caisse un terrain favo-
rable au développement des microorganismes. Ce sont les cas
d*otites qui surviennent au cours de la fièvre typhoïde, de la
scarlatine, de la rougeole, de la variole, de la fièvre récurrente
et intermittente, du choléi*a, du diabète, de la diphtérie, de la
maladie de Bright. Pais, il faut y ajouter les cas dUnfection
hématogène : pyohémie, endocardite.
D'après ZaufaI, on rencontrerait dans les cas d'otites primi-
tives ou otites par refroidissement surtout le diplococcus pneu-
monîœ, tandis que les microorganismes pyogènes se trouvent
le plus souvent dans les otites secondaires.
Netter, Moos et ZaufaI attribuent aux otites dues au strepto-
coccus pyogènes une certaine malignité sans qu'on puisse affir-
mer si la présence de ce microorganisme provoque toujours
des complications. Lewy et Schrader croient, au contraire, que
tous les microorganismes qui engendrent Totite sont capables
de produire des complications, et ils demandent qu'on fasse la
paracentèse de très bonne heure.
Pour ce qui est de la question de l'introduction des micro-
organismes pathogènes, ZaufaI pense qu'ils sont introduits à tra-
vers la trompe tant que le tympan est intact. Même dans la
plupHrt des cas d*inflammation de la partie supérieure de la
caisse décrite par les Américains sous le nom t Attic », la pro-
venance tubaire des microparasites doit être invoquée.
Après avoir discute la marche des dififérentes otites, ZaufaI
parle de leur prophylaxie et de leur traitement. Quant à la pro-
phylaxie, il tâche de fortifier avant tout l'organisme des malades
sujets à des otites, et il insiste sur la nécessité d'habiter un
logement aéré, la gymnastique, la natation, etc. Puis, il conseille
l'hygiène buccale et nasale. Il enlève les végétations adénoïdes,
les hypertrophies des extrémités postérieures des cornets; mais
il s'abstient d'opérer quand la respiration nasale n'est pas trop
gônée. Après les opérations pratiquées dans le pharynx nasal,
il se garde de faire des insufflations d'air et défend aux malades
de se moucher.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 709
Dans les maladies soporeuaes, il nettoie la oavité buccale
avec des tampons d*ouate imbibée de glycérine acidulée.
Croyant que le refroidissement joue un grand rôle dans Tétio-
logie des rhinites et bronchites, il tâche d'aguerrir le corps des
enfants contre le froid.
Le traitement des otites s'adresse d'abord aux symptômes
subjectifs, principalement à la douleur. Il la combat par des ca-
taplasmes chauds d^acétate d'aluminium (solution de Burow) et
par des instillations tièdes du môme liquide ou d'une solution
de bichlorure d'hydrargyre (1 à 1000).
Comme anesthésique local, il emploie une solution de 5 à
10 0/0 de chlorhydrate de cocaïne qui calme souvent les douleurs
d'oreille comme par enchantement, mais qui n'a aucune influence
sur les douleurs de l'apophyse mastoïde et sur les céphalalgies.
Pour que la cocaïne agisse, il faut que Tépiderme du conduit
soit préalablement macéré. Si les douleurs d'oreille persistent
quand môme, la paracentèse est indiquée. Quant à la fièvre, il
déconseille de la combattre par les antipyrétiques en usage,
parce que l'accroissement ou la décroissance de la fièvre est le
plus sûr point de repère pour Tindication de la paracentèse.
Puis Zaufel tftche d'éviter l'introduction dans la caisse d'autres
microorganismes soit par la trompe, soit par le conduit auditif
externe. Une infection secondaire par la trompe ne peut pas
être évitée à coup sûr. On s'abstiendra autant que possible de
pratiquer les douches d'air. Zaufal ne les pratique qu'après la
disparition des symptômes d'inflammation aiguë et seulement
quand il voit que l'ouïe ne revient pas spontanément. Quant à
l'infection par le conduit, on peut l'empôcher. Le moyen le plus
sûr est d'obtenir la guérison avec un tympan intact. Mais dans
le cas où une perforation spontanée ou bien la paracentèse sont
inévitables, on obvie au danger de l'infection secondaire par
une antisepsie rigoureuse de l'oreille externe. A cet e£fet, on
nettoie dés le commencement de la maladie le pourtour du pa-
villon de l'oreille avec la brosse et le savon après l'avoir rasé,
et on le désinfecte avec l'eau sublimée. On nettoie également le
conduit auditif à l'aide d'un pinceau trempé dans l'eau de savon,
car les instillations d'eau sublimée n'agissent qu'après avoir
enlevé toutes les matières grasses.
Puis on applique sur l'oreille un pansement antiseptique.
Pour abréger la marche de l'affection et pour éliminer rapide-
ment les microparasites pathogènes, Zaufal recommande vive-
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710 PRESSE ÉTRANGÈRE
ment les cataplasmes tièdes ou chaux d'acétate d^aluminium et
le massage.
Un bourdonnet d^ouate hydrophile est trempé dans la solution
chaude suivante : Alun 1 gramme, acétate de plomb 5 grammes
et eau 100 grammes et introduit dans le conduit auditif. Un
tampon plus gros est appliqué derrière le pavillon et sur la
tempe. Le tout est recouvert de batiste pour éviter l'évaporation
de Teau, et est maintenu par une bande. On change le panse-
ment toutes les 24 ou môme toutes les 48 heures.
Le massage accélère la résorption des exsudations de la
caisse. Il ne suffit pas de frictionner Tapophyse mastoîdCi il
faut encore étendre le massage sur toute la partie latérale du
cou jusqu'à la clavicule.
II a été donné à Zaufal de comparer chez la môme malade les
effets des cataplasmes d'acétate d'aluminium et du massage
avec Tancien traitement qui consistait à faire la paracentèse
et des insufflations d'air, et il a pu constater que la durée de
l'affection était avec le nouveau traitement de cinq semaines plus
courte et que la perforation du tympan a pu être évitée.
LICHTWITZ.
La forme de roreille oomme signe d'un déyeloppomentdéfactaenx,
par Warnbr. (The Lstncet, 15 février 1890.)
Warner a examiné 5,344 enfants, 8^931 dans iO écoles pri-
maires élémentaires; 1,418 dans 4 écoles spéciales : une grande
école pour les pauvres, deux écoles industrielles et une école
de sourds-muets. Il a constaté que chez 81 enfants (49 garçons
et 82 filles) l'oreille était anormale, ce qui donne une propor^
tion de 2.5 0/0 chez les garçons, et 1.6 0/0 chez les filles. La
proportion était plus élevée dans les écoles spéciales; on pou-
vait constater aussi que, dans ces écoles, la proportion des cas
d'anomalies crâniennes et d'atrophie intellectuelle était plus
considérable. I/auteur en conclut que les anomalies de l'oreille
externe peuvent être considérées comme des indices d'une
•lasse élevée ou d'un faible développement, p. oarnault.
Contribution à l'étude du spasme coordinateur de la glotte, par
A. Mbtbr. {Clinique SeiferL (Muach, med. Woch.,) n*> 4,
28 janvier 1890.)
L'auteur rapporte un cas d'aphonie spasmodique survenue
chez une jeune fille hystérique âgée de 12 ans, à la suite d'une
grande frayeur.
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PRESSE ÉTRANGÉRfî 71i
Au laryngoscope, oa oonstatait que rabduotion dee cordes
vocales se faisait normalement, mais que, pendant la phonation,
les bandes ventriculaires et les arytënoTdes se rapprochaieot
tellemeni qu'un son ne pouvait ôtre émis.
On eut recours à un traitement psychique et à des exercices
phonétiques, et, au bout de quatre jours, la malade recom-*
mençait à parler à voix haute. • Après une rechute due à une
contrariété elle guérit complètement. lightwttz.
Expériences snr l'action de Tair chand employé d'après la mé-
thode de Weigert dans la tuberculose laryngée, par Nykamp.
{Deutscbe med. Woch., no 18, !•' mai 1890.)
Les expériences faites avec l'appareil de Weigert ont donné
à l'auteur les résultats suivants :
i^ L^air chauffé par l'appareil est moins chaud que ne l'in-
dique le thermomètre qui se trouve enfermé dans le tuyau en
cuivre.
2^ Bien que la température de Tair iospiré soit très élevée,
l'air, en passant par la bouche et le pharynx est tellement re-
froidi, qu'arrivé dans le larynx et dans les bronches, sa tem-
pérature dépasse à peine celle du corps.
S* Cette réfrigération est due à la vaporisation d'eau qui se
produit dans la cavité buccale et dans le pharynx.
Appliquée dans la tuberculose laryngée, la méthode de Wei-
gert n'améliora ni l'état local, ni Tétat général des malades.
LICHTWITZ.
Emploi delà pyoctanine dans le nez et la gorge, par M. Brbsoen.
(Deutsche med. WbcA., n» 24, 12 juin 1890.)
Inspiré par le travail de Stilling sur l'emploi des couleurs
d'aniline comme antiseptiques, Bresgen a essayé la pyoctanine
dans 18 cas de cautérisations nasales pour influencer favonn
blement l'inflammation et la suppuration postopératoires. La
pyoctanine bleue fournie par la maison Merck, de Darmstadt,
sous forme de tablette, fut employée en solution aqueuse de
2 : 1000. Immédiatement après la cautérisation, on badigeon-
nait la muqueuse avec de l'ouate imbibée de cette solution.
Le résultat de ce traitement consistait dans une diminution
de l'inflammation et des douleurs, mais la sécrétion purulente
ne put être complètement évitée.
Dans plusieurs cas d'affections rétro-nasales, la pyoctanine
employée après des cautérisations du recessus médian semblait
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71S PRESSE ËTRANGÈRE
tarir la sécrétion purulente plus vite que le traitement habitueL
Dans un cas de sécrétion abondante provenant de la paroi
postérieure du larynx, rattouchement avec de Fouate imbibée
d*une solution de pyoctanine avait considérablement diminué la
formation des croûtes desséchées. l. l.
Un cas de formation de rhinolitlie, par Rohrer (de Zurich).
{Wiener klin. Woch., n- 2, 1890.)
Le rhiaolithe s'était formé chez une ouvrière âgée de 48 ans.
Il existait en môme (emps de la surdité prononcée avec bruits
subjectifs intenses et maux de tAte dans la région temporale et
pariétale. La respiration nasale était presque complètement
abolie, et il sortait une odeur fétide des deux narines.
Après Textraction du rhinolithe qui mesurait avec ses
prolongements 3 centimètres de long et l"^,! de haut et
qui pesait S2 grammes, tous les symptômes, même la surdité
que Tauteur avait attribuée à une sclérose de l'oreille moyenne
avec affection labyrinthique secondaire, s'améliorèrent. L'odeur
fétide, que l'auteur désigne dans ce cas, à tort, sous le nom
d'ozène, avait aussi complètement disparu.
Il n*est pas dit dans Tobservation si le rhinolithe s'était
formée autour d'un corps étranger. l. l.
Traitement dn catarrhe naso-pharyngien, par Gordon.
{Weekly médical Review., i*' février 1890.)
L'auteur conseille d'employer dans le catarrhe naso-pharyn-
gien des pulvérisations froides avec l'huile de vaseliae dans
laquelle on a fait dissoudre au préalable quelques gouttes d'es-
sence d'eucalyptus, de térébenthine ou de wintergreeu.
p. OARNAULT.
Un cas de catarrhe chronique dn nez ot du pharynx cansè par
rasage d'une ean pour les cheveux contenant de l'arsenic,
par DoNALO'HooD. (Tbe Lancet^ 15 mars 1890.)
Le docteur Hood pense que le catarrhe chronique du nez et
du pharynx qui apparut chez un de ses malades au moment où
il commença à faire usage d'une lotion pour les cheveux qui
renfermait de l'arsenic, doit être rapporté à cette cause. Dès que
le malade eut cessé de faire usage de cette eau, son catarrhe
disparut. p. garnault.
Le catarrhe rétro-nasal et son traitement en insistant snrtont
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PRESSE ÉTRANGÈRE 713
sar le « morbos Tornwaldtii », par P. Gbrbbr. {Tberapeut.
Mouats,, no 4, 1890.)
Beaucoup d'affections qu'on avait désignées jusque dans ces
derniers temps sous les noms de pharyngite nerveuse, de pa-
resthésie ou dliyperesthésie pharyngée ou de catarrhe pha-
ryngé ne sont pas autre chose que des catarrhes rétro-nasaux
décrits par Tornwaldt sous le nom de catarrhes de la « bourse
pharyngée ». Cette maladie ne peut être diagnostiquée que par
Texamen rhinoscopique postérieur.
11 faut distinguer le catarrhe rétro-nasal diffus qui occupe
toute la voûte pharyngée d'avec la forme circonscrite.
Cette dernière peut être localisée dans la t bourse pharyngée t,
c'est-à-dire dans le recessus médian, ou bien le catarrhe cir-
conscrit peut naître dans les différents recessus latéraux qui se
trouvent sur la voûte pharyngée. Tornwaldt n'admet que le ca-
tarrhe de la « bourse pharyngée », tandis que l'auteur croit avec
Wendt que les autres recessus peuvent aussi être le siège d'une
hypersécrétion.
Même les fosses de RosenmQller peuvent servir à une réten-
tion de la sécrétion, surtout quand elles se trouvent divisées en
compartiments par des replis de la muqueuse.
I^ traitement de ce catarrhe diffus consiste dans des badi-
geonnages de la voûte pharyngée, avec des liquides astringents
dans la forme hypertrophique et avec une solution iodo-iodurée
dans la forme alrophique.
I^ catarrhe rétro-nasal circonscrit est traité selon la méthode
de Tornwaldt par du nitrate d'argent fondu sur une sonde. On
introduit la sonde non seulement dans le recessus médian, mais
aussi dans les autres fentes de la voûte pharyngée. Dans les
Si cas observés, l'auteur a presque toujours obtenu de l'amé-
lioration, mais une guérison complète n'est survenue que dans
deux cas. Il importe de renouveler les cautérisations locales.
La cuillère tranchante préconisée par Kafemann ne lui a pas
donné de meilleurs résultats. ughtwitz.
Obsenrations sur l'article de M. Gerber, par Zibm. {TherapeuL
Monats.y n* 4, 1890.)
Ziem ne croit pas que, dans tous les cas rapportés par Gerber,
il s'agissait d'une affection primitive du pharynx nasal. Il admet
seulement ce diagnostic pour les deux cas qui ont été complè-
tement guéris par des cautérisations locales. Si, chez les autres
malades, il s'est produit des récidives fréquentes, il est plus
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714 PRESSE ËTRANGËRfi
que probable qu'une autre cause de la sécrétion doit être invo-
quée, surtout une suppuration des fosses nasales.
Pour constater une suppuration de la muqueuse nasale, il ne
suffit pas d'inspecter le nez par la rhinoscopie antérieure et
postérieure, mais il faut pratiquer une douche d'air d'après la
méthode de Hartmano et examiner de nouveau. On verra alors
souvent du pus couvrir la muqueuse nasale, et, en faisant une
injection nasale à l'aide de la pompe foulante de Mayer, on sera
étonné de la quantité de pus qui sortira des fosses nasales.
(Nous partageons l'avis de M. Ziem au sujet de l'afiection du
catarrhe du pharynx aasaL Nous croyons qu'elle est rarement
primitive, mais le plus souvent due à une suppuration nasale,
surtout à un empyème des antres. Le pus s' écoulant dans le
décubitus dorsal en arrière provoque de l'inflammation du tissu
adénoïde et des recessus de la voûte pharyngée. Parfois la sup-
puration nasale guérit et l'hypersécrétion de la glande de
Luschka persiste, et alors on croit à une affection primitive de
cette dernière.) ucHTwrrz.
Un cas rare de cancer de l'œsophage, par le EK Bisghof.
(Tirage à part de la Mûncb. med. Wocb., n* 12, 1890.)
11 s'agit d'un cas de cancer de l'entrée de l'oesophage qui, pen-
dant la vie, avait fait croire à une tumeur maligne du larynx.
L'examen laryngoscopique avait fait découvrir, au niveau de
l'aryténoîde et du repli ary-épiglottique droits une tumeur de
la grosseur d'une noisette qui semblait être implantée sur la
bande ventriculaire droite. A l'autopsie, on constatait que la tu-
meur n'avait pas son point d'origine dans le larynx, mais
qu'elle était implantée sur la surface postérieure de l'arythé-
nolde droit avec un large pédicule qui lui permettait de se ra-
battre dans le larynx. uchtwitz.
De ramygdalite folliculaire, par Dunlop. (Tbe Lancet,
45 février 1890.)
Les phénomènes généraux que présentent les malades atteints
d*amygdàlite folliculaire, portent à considérer cette naladîe
comme une manifestation locale d'ane infection générale. Elle
revêt souvent la forme épidémique, sans que Ton puisse encore
afOj'mer si elle est contagieuse ou bien si elle est produite par
une cause générale agissant simultanément sur un grand nombre
de personnes.
Bien qu'il n'y ait pas identité entre la diphthérie et Tamyg da-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 715
JUe follioulaire, les relations iatimes qui existent entre ces deux
affections portent Dunlop à se demander si l'amygdalite folli-
culaire n'est pas une forme de la diphthérie ou bien si elles ne
constituent pas deux espèces d'un môme genre, o' garnault.
L'asthme, par Mokée. {Weekly médical review,,^ nov. 188d.)
L*auteur distingue cinq sortes d'asthmes : Tasthme qui ao-
compagne la bronchite chronique^ l'asthme qui accompagne
l'emphysème, l'asthme simple, l'asthme cardiaque et l'asthme
épileptiqiie. On trouve réunis dans cet article les innombraUes
traitements médicaux qui ont été essayés eoatre f asthme, c'est
d'ailleurs, le seul intérêt qu'il présente. p. garnault.
Ftyolithe dans le cuud d« Wharton, par Rourer. ( Wien. klia,
Wocb., n* 2, 1890.)
Le calcul salivalre pesait 63 centigrammes et avait 1 centi-
mètre et demi de long, 1 centimètre de large et 0.9 centimètre
d'épaisseur. l. l.
Une néTTose peu connue de la langue et de la e«Tité buccale,
par M. B&RNHAR0T. (Nûurolog, CeatralbL, n« là, !«' juiliei
1890.)
L*auteur a observé trois femmes et un homme qui se plai-
gnaient d^un picotement désagréable et d'une brûhire à la
langue, symptômes qui survenaient, soit par intervalles, soit
d'une manière coustantot troublant le sommeil et parfois môme la
parole. Les malades éprouvaient ces sensations sur le bout, le
plus souvent sur les bords de la langue, et, dans deux cas
aussi, sur d'autres parties de la muqueuse buccale. L'examen
ne fit découvrir rien de pathologique ; ni ulcérations, ni épais-
sissements, ni tumeurs.
Les malades avaient tous passé la trentaine, et un examen
attentif^ y compris l'examen des urines, ne révélait aucune
autre maladie. Un seul de ces malades avait soufifert auparavant
d'attaques de goutte et d'hémorroïdes. Chez lui, la brûlure ne
se montrait qu'après l'ingestion d'aliments gras. Deux des
malades portaient un râtelier. Les malades consultaient surieut
l'auteur dans la crainte d'avoir un cancer, bien qu'ils n'eussent
nullement l'air d'ôtre hypochondriaques.
L'auteur rappelle les travaux traitant le môme si^jet de
Fournier, Labbé, Magitot, Leffèrts, Hadden et Albert.
U a obtenu le meilleur résultat par un traitement galvanique
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716 PRESSE ÉTRANGÈRE
OU faradiqoe de la langue, mais c^esl surtout rinfluence morale
et Tassurance du médecin qu'il ne s'agissait {Mis d^un cancer,
qui procuraient le plus grand soulagement aux malades.
A la fin, Fauteur dit que cette affection ne doit pas ôlre con-
fondue avec Taffection décrite sous le nom de crostomie et qui
est caractérisée par une sécheresse d'origine nerveuse des mu-
queuses de la bouche et du nez, et qui est favorablement in-
fluencée par la pilocarpine. ughtwitz.
Tomenr glandulaire de la langue, par Butun. (Climeal society
de Londres; the Lancet, 8 mars i890«)
Le EK Butlin a observé, chez deux femmes, sur le dos de la
langue, près de la ligne médiane, et en avant de l'épiglotte, des
tumeurs de la taille d'un œuf de poule qui furent partiellement
enlevées dans les deux cas. Bien que l'opération fut demeurée
incomplète, elle suffit pour arrêter le développement ultérieur
des néoplasmes. L*auteur pense que ces tumeurs étaient d'ori-
gine foetale ; elles n'avaient pas la structure des glandes déve-
loppées normalement dans cette région et ressemblaient plutôt
au corps thyroïde. Cette homologie est critiquée par Boulby.
p. OARlfAULT.
Traitement de la diphtérie, par Sutton Barraglouoh.
(The Lancet, 25 janvier 1890.)
L'auteur passe en revue les conditions hygiéniques que l'on
doit fournir au malade, le traitement général, le traitement local
et la trachéotomie. Barraclough administre Falcool à rintérieur,
il fait absorber aussi une solution de perchlorure de fer com-
binée à l'acétate d'ammoniaque. Il se sert également d'une solu-
tion forte de perchlorure de fer comme agent local, et l'applique
avec une brosse dure qui déchire et détache les fausses mem-
branes. Le perchlorure de fer tanne la fausse membrane qui
se sépare des tissus, cautérise les ulcérations de la muqueuse,
et agit comme astringent sur ses vaisseaux et arrête l'exsu-
dation.
Toutes les demi-heures on fait des pulvérisations dans
la gorge avec un liquide contenant du chlorure de sodium.
Lorsque la diphthérie se propage au larynx, on doit administrer
de l'ipéca.
Après que la trachéotomie a été faite, on peut faire sortir les
fausses membranes de la trachée au moyen d'un aspirateur que
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INDICATIONS BIBLIOgRAPHIQUEa 717
l'auteur décrit. Dans plusieurs oas graves observés par Barra-
clougb, toutes ces précautions furent prises, et les malades re-
vinrent à la santé. p. garnault.
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l'oreille. IV. Des lésions anatomiques de l'organe de l'ouïe dans les affec-
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bre 1889).
De l'emploi du nouveau phono^^raphe d'Edison comme acoumètre uni-
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d'otol. et laryngol., Paris, septembre 1889).
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F. Suarez de Mendoza (Congrès iu(. d'otol. et laryngol., Paris, septembre
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aryngol., Paris, septembre 1889).
ANNALES DBS MALADIES DE l'oRBXLLE ET DU LARYNX. — XVl. 49
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7Î8 INDICATIONS BIDLIOORAPHIQUEB
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tol. et laryn^I., Paris, septembre 1889).
Méthode pour mesurer la mobilité et Télasticité de Tappareil tympa-
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De la compression digitale des artères vertébrales pour calmer les bruits
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septembre 1889; in Rev, de laryng. otoL et rhinol.^ 1*' noTembre 1889).
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Traitement de la sclérose auriculaire, jpar Lœwenberg (Congrès int. d'o-
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Les complications auriculaires dans répidémie actuelle d'influenza, par
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQ17B8. TM
PapilTomes an larynx, par Goamad (Soc. aoatom. de Nantes, séance
du 21 février; in Gat. m éd. de Nantei, 12 mars 1890).
Traitement chirurgical des régétations dans la laryngite tuberenlense,
par A. Mascarel (Thèse de Parité mars 1890.)
Fracture multiple du larynx et de Tos hjolde, par E. Jeanmaire {Arch.
de méd. etpharm. milit,, janvier 1889).
Exlirpation du larynx sans trachéotomie préalable, par Gh. Périer (Soc.
de cbir. de Paris, séances des 19 et 26 mars 1896{.
Corps étranger (haricot) ayant séjourné neuf josrs dans la trachée ;
guérison après trachéotomie, par H. Douart {Arch. de méd. et pharm.
milit, février 1890).
Manifestations tertiaires syphilitiques du larynx simulant nne phyaîe
laryngée à la deuxième période, par E. Peyrissac (Ann, de la polpclinique
de Bardeaux, janvier 1890).
Laryngite sèche hémorragique, par L. Rougier (Bull. méd. du dispen-
saire général de Lyon, mars 1890).
Grippû compliquée de parotidite suppnrée, œdème de la gtotto, trachéo-
tomie, ffuérison, par de Lostalot (France méd. y 28 mars 1890).
Ictus laryngé, par Hu^in (Union méd. du Nord-Est, mars 1890).
Angor pectoris et angoisse laryngée, par Brissaud (Trilmne méd., 29 mars
1890).
Etat du larynx dans la grippe, par Ch. Fauvel et Saint-Hilaire (Tribune
méd., n avril 1890).
Etude sur la dysphagie dans la phtisie laryngée, son traitement, par
A. Didier (Thèse de Lyon, 1890).
Syphilis tertiaire des voies respiratoires: larynx, trachée et premières
bronches; broncho-pneumonie et pleurésie. Adénopathie péri-trachëale,
compression dn nerf récurrent droit et rétrécissement de la trachée. Sy-
pbihs du foie , anévnsmes miliaires dans le cerveau, par F. Raymond
[Bull, et mém. de la Soc. méd. des hop. de Paris. 8 mai 1890).
Deux cas de croup inflammatoire ffuéris par 1 alcoolatnre de sednm
acre, par Audic {Journ. de méd. et chir. prat.,m&i 1890).
De Pintubation du larynx dans le croup, par Duchamp (Loire méd., 18
avril 1890).
De la trachéotomie chez les enfants àgès de moins de 6 ans, par A. Di-
dier (Soc. des Se, méd. de Lyon, avril 1890; in Lyon méd. 18 mai
1890).
Etude sur Tadénopathie trachéo-broncbique de la pneumonie, par Gar-
rasco (Thèse de Paris, mai 1890).
Des complications laryngées de la grippe, par E.-l. Monre (Journ. de
médecine do Bordeaux, Il mai 1890).
Leçons sur les maladies du larynx, par E.-J. Moure, recueillies et ré-
digées par M. Natior (1 vol. de 600 p. avec des figures en noir dans le
texte, 0. Doin éditeur, Paris, 1890).
Mort subite par introduction de lait dans les voies aériennes, par E.
Mûller [Gaz. méd. de Strasbourg, 1" avril 1890).
Un cas de mutisme hystéricnie. Guérison par suggestion pendant le
semmeil hypnotique, par i. Gnarazac (Soc. franc, d otol. et laryngol.,
Paris, 23 mai; et Rev. de lar., otol. et rhinol., 15 juin 1890).
Traitement des ulcérations du larynx par la résorcine, par Tymowski
(Soc. franc. d*otol. et laryng., Paris, 24 mai 1890).
Traitement chirurgical des petits néoplasmes sessiles du bord libre des
cordes vocales au moyen d'une curette spéciale, par H. Luc (Areh. de la-
ryng. et rhinol., avril 1890).
Guérison d'un cas de croup, par Donadieu-Lavit (Rev. gén. de clin, et
ihérap., 4 juin 1890).
Contribution à la physiologie des nerfs récurrents, par Cb. livon
(Comptes rendus de la Soc. de Biologie. Paris, 6 juin 1890).
(Edème du larynx au conrs des oreillons, par niatte (Gom. méd. des
fiouches^u-Rhdno ; in Bull, m^., 8 juin 1893).
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724 P4DICATION8 BiBLIOGRAPHIQUES.:
Traitameot de la tubercoloso lanrogée et pulmonaire par les inhalations
d'air surchauffé, par J. Baratoux (Prat. méd,, iO juin 1890).
Œdème aigu du larynx par refroidissement. Trachéotomie. Guérison,
par P. Oulmont (Médecine moderne, 12 juin 1890}.
, Deux cas de kysie sanguin du lax7nx, par J. Gnarazac [Ann. de la po^
lyclinique de Toulouse y juin 1890).
De la trachéotomie chez les très jeunes enfants, par M. Péraire {Rev,
de chin, 10 juin 1890).*
' Le lobule de Tinsula et ses rapports ayec l'aphasie, par Paul Raymond
XGaz. des hôp., 21 juin 1890).
Appareil pour permettre le lavage antiseptique de la trachée, présenté
par fteynal 0' Gonnor (Acad. de méd. de Pans, séance du 17 jum 1890).
Polype du bord libre de la corde vocale droite, par Polo (Soc. anat. de
Nantes, séance du 14 mai ; in Gaz. méd. de Nantes, 12 juin 1890).
Etude sur les laryogoplégics unilatérales. Leur valeur diagnostique, par
R. Moucorgé [Thèse de Lyon, 1890):
De la valeur comparée de la trachéotomie et de la larynsectomie dans
les cancers du larynx, par G. Fauvel et E. Saint-Hilaire {uaz. des hôp.y
24 Juin et !•' juillet 1890).
Trachéotomie; thyréoîdectomie partielle, par A. Poncet (Soc. des Se.
méd. de Lyon; in Lyon méd., 6 juillet 1890).
De l'extirpation du larynx, par Pinçonnat (Thèse de Paris, juillet
1890).
Etude clinique de l'adénopathie péri-trachéale syphilitique et de la sy-
philis tertiaire de la trachée, par Lecureuil (Thèse de Paris, juillet
1890).
Etude critique sur les lésions des nerfs récurrents, par Blanc (Thèse
de Paru, juillet 1890).
De la trachéotomie dans le cancer de l'œsophage, par Goisque (Thèse
de Paris, juillet 1890).
Paralysies et polypes des cordes vocales, par Barisien (Thèse de Paris,
juillet 1890).
A propos d'un cas de trachéotomie pour croup chez un enfant de 18
mois, guéri, par A. Didier (Lyon méd., 20 juillet 1890).
Deux cas de cancer du larynx, par Lamarque et Lacaze (Soc. d'anal,
ei physiol. de Bordeaux; in Joum. de tnéd. de Bordeaux, 15 juin 1890).
Du bégayement hystérique, par G. Ballet et P. Tissier (Arch. de neuro^
%té, juillet 1890).
Innervation du muscle crico-thyréoïdien, par Gh. Livon (Ass. franc, pour
l'avanc. des sciences, congrès de Limoees. août 1890).
Intubation dans le croup, par Qeirel (Ass. franc, pour l'avanc. des Se.
congrès de Limoges, août'l890).
Gonséquences opératoires après la trachéotomie, par Delthil (Ass. franc,
pour l'avanc. des sciences, congrès de Limoges, août 1890).
De l'examen du larynx comme élément précoce de diagnostic général,
par P. Raugé (Bull, méd., 3 et 7 septembre 1890).
Sur la physiologie normale et pathologique des muscles du larynx, par
P. Raugé (Lyon méd., 3 et 10 août 1890).
Do la curabilité de la tuberculose laryngée par le traitement chirurgi-
cal, par H. Luc (Rev. gén. de clin, et thérap,, 6 et 13 août; et Arch. de
laryng. et rhinol., août 1890).
Des relations du larynx avec le sysième nerveux moteur, par F. Scmon
et V. Horsley (Arch. de laryng. et rhinol.,vio\ii 1890).
Gornage et accès de suffocation chez un hystérique mâle. Intégrité da
larynx. Spasme de la trachée. Trachéotomie. Guériaon, par Ghaput (Arch.
de laryng. etrhinol., août 1890).
La laryngologie dnpuis le dernier congrès de 1887 (Discours d'ouver-
ture prononcé a la section do laryngologie et de rhinolosie du congrès de
Berlin, par B. Fraenkel (Arch. de lar. et rhin., août 1S90).~
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NOO^TELLES
Association médicale britannique.
L'Association s'est réunie à Binningham le 29 juillet 1890.
Section de îavyngoîogie et rbinologie. — Président : John
St Swithin Wilders; vice-présidents: Ch.-J. Symonds et Arch.
E. Garrod ; secrétaires : E. H. Jacob et Scanes Spicer.
Communications. — Traitement des affections laryngées tu-
berculeuses, par Gh. J. Symonds et G. Hunter Mackenzie. —
Paralysie double des abducteurs du larynx d'origine incertaine,
par E. Trevelyan. — Etiologie, signification et traitement des
éperons et des déviations du septum nasal, par E. Woakes et
\V. J. Walsham. — Valeur de la méthode de Héwctson pour for-
cer les dilatations nasales, surtout dans le traitement des sté-
noses nasales antérieures, par \V. Hill. — Tenesmus du pharynx
et de la gor^ire, par Î.ennox-Hrowne. — Avantages dos insuffla-
tions d'air médicamenteux sur les inhalations, par Ilnrtnett.
— Affections communes de l'amygdale pharyngée et leur relation
avec les maladies de l'oreille, de la gorge et du nez, par A.
Bronner. — Discussion sur Texcision des amygdales, etc.
Section d'otologie. — Président : Gh. Warden; vice-préâi-
(lents : J. Dundas Grant et W. Hill; secrétaire : R. Kerr John-
ston.
Communications» — Maladie intra-nasale en relation avec les
•'tffections de l'oreille, à l'exception du catarrhe rétro-nasal et
des végétations adénoïdes, par Lennox-Browne. — Etiologie du
tintement d'oreilles, par Macnaughton Jones et L. Turnbull. —
Effets nuisibles des sons éclatants sur l'auflilion, surtout des
sifflets de chemins de fer, par Th. Barr. — Emploi et avantages
de la membrane tympanique artificielle antiseptique, par Ward
Cousins. — Hypertrophie de l'amygdale pharyngée comme cause
de surdité, par L. Turnbull. — Avantages comparés du cathété-
risme de la trompe d'Eustache et de la poire de Politzer dans
1-3B cas de gonflement de l'oreille moyenne, par Donald Stewart.
— Traitement de quelques cas d'otites moyennes chroniques,
par Arbuthnot Lane et W. A. R. Stewart, etc.
ANNAI^ES DES MALADIES DE l'OREILLE ET DU LARYNX. ~ XVI. 50
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720 NOUVELLES
Section de médecine et thérapeutique, — Des injections inira-
iaryngées dans le traitement de certaines affections laryngées
et pulmonaires, par Walker Downie.
V Association rbinologique américaine a tenu sa 8* réunion
annuelle à Louisville, les 6, 7 et 8 octobre 1890, sous la prési-
dence du D' Hobhs.
Nous lisons dans la Berliner klin. Wocbens. que le 1> F. A.
Barlh, qui vient d'être nommé professeur extraordinaire à TUni-
versité de Marburg, occupera la chaire de laryngologie et dV
tiatrie, que Ton va créer dans cette ville.
Le Bulletin médical annonce que M. H. Cuvillier, interne des
hôpitaux de Paris, est chargé d'une mission en Autriche-Hon-
grie, pour y étudier l'organisation des services hospitaliers au
point de vue du traitement des maladies du larynx et des oreilles.
Bromurb de potassium granulé de Fallières. Approbation de
l'Académie de médecine, 1871. Contre les affections du système
nerveux. Le flacon de 75 grammes est accompagné d'une cuiller
mesurant 50 centigrammes.
Phosphatinb Fallières. Aliment très agréable, permettant,
chez les jeunes enfants surtout, Tadministration facile du phos-
phate assimilable. Unecuiilerée contient 50 centigrammes de phos-
phate.
L'Eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Ellu
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
Ton y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
Nouveau procédé pour opérer les végétations adénoïdes du
pharynx nasal chez Tenfant (procédé de Moritz Schmidt), par R.
Galmkttes et Lubet-Barbon (Extrait de la Gaz. hebd, de médec,
et chir., 23 août 1890).
Bons résultats permanents de Texcision de la memlirane du
tympan et du marteau dans un cas de verlige auriculaire chro-
nique, et dans un cas de suppuration chronique de Fattiquc
tympanique, par G. H. Burnett (Extrait du Med, News, 16 août
1890).
Les complications auriculaires de Tinfluenza, par G. Masini.
(Gommunication faite à l'Académie royale de médecine de Gênes,
le 17 mars 1890).
Sur le traitement de quelques variétés de surdité par la mo-
bilisation de rétrier, par G. Masini (Extrait du BoJL délie ma-
lattie deir oreccbio, gola e naso, n® 3, 1890).
Di&eases of the Nose and its accessory cavities, with spécial
sections of diseases of the skine of the nose, on injuries, on
rhinoplastio opérations and on ear affections in their relations to
intra nasal diseases. (Maladies du nez et des cavités accessoires,
par W. Spencer Watson, avec addition sur les aflections cuta-
nées du nez, les traumatîsmes, les opérations rhinoplasliques et
les affections de l'oreille en rapport avec les maladies intra-na-
sales, par R. Liveino, W. Adams et A. E. Gumberdatch (2* édi-
tion avec de nombreuses gravures et des planches lithographiées
H. K. Lewis, éditeur, 136, Gower gtreet, Londres, 1890).
De Tanatomie et de la physiologif do Toreille, par Stanislas
DB Stein (Un volume de 430 pages, Moscou, 1890).
Die hypertrophie der Tonsilla pharyugea und ihre Behandlung
(L'hypeiirophie de Tamygdale pharyngée et son traitement, par
W. Mbdehnach (Dissertation inaugurale de l'Université de Stras-
bourg, impr. F. Rohrl, Wurzburg, 1890).
Traitement des paralysies laryngées idiopathiqnes, par Cheval
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728 OUVRAGES ENVOYES AUX ANNALES
(Extrait du Journ, de la Soe, royale des sciences médic. et natur
de Bruxelles, 1890).
Ueber die Beziehungen des Carcinoms zur pachydermie (Des
rapports du carcinome avec la pachydermie, par A. Kuttner
(Tirage à part des Virchow's Archiv,, 1-21 Bd, 1890).
Zur Frage der Pachydermia laryogis (De la pachydermie la-
ryngée), par A. Kuttner (Tirage à part de la Berlin, klin.
Wochens., n» 36, 1890).
De Textirpation du larynx, par A. Pinçonnat (Un volume de
132 pages, G. Steinheil, éditeur, Paris, 1890).
Normale und pathologische Anatomie der nasc (Anatomie
normale et pathologique du nez), par A. Hartmann (Atlas de
12 planches photographiées, librairie Fischer, Berlin, 1890).
Ueber die Erscheinungen und Komplikalionen vou Seiten der
Respirations organe im Verlauf der influenza Epidémie (Sur
Papparition des complic.ilions du côté des organes respiratoires
au cours de l'épidémie d'influenza, par A. Sokolowski (Tirage à
part de Vint, klin, Bundschau, n«» 12, 13, 14 et 15, 1890).
Eiu Beitrag zur Pathologie und Thérapie der Laryngitis sub-
glottica hyperlrophica chronica (Contribution à la pathologie et
à la thérapeutique do la laryngite sous-glottique hyperlrophique
chronique), par A. Sokoi.owski (Tirage à part de Vint, klin,
Rundschau, n^» 19 et 20, 1890).
/>c Ocrant : G. Masson.
l'afis . - l-np. iAUL DUPONT, 4, rue da Boaloi (CI.) 74 10 95.
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Névembre 1890. — N"» il.
MÉMOIRES ET FAITS ORIGINAUX
I
OTITE ET PARALYSIE FAQALE
Par le D' GELLÉ (i).
L'épidémie de grippe de l'hiver 1889 à 1890 s*est montrée
d*une gravité exceptionnelle tant par la multiplicité des
sujets atteints que par celle des complications consécutives
observées. Parmi celles-ci les otites de Toreille moyenne
ont été des plus graves.
La suppuration souvent bilatérale, l'abcès mastoïde, la
8uppui*ation des cellules mastoïdes ont été d'une multiplicité
remarquable. Delstanche à Bruxelles, Politzer à Vienne,
Lœwemberg et moi, au milieu même de l'épidémie, nous
avons attiré l'attention sur ces manifestations otiques d'une
fréquence et d'une gravité insolites.
Depuis lorSy la presse a recueilli une foule de faits, de
phénomènes pathologiques consécutifs à cette maladie, et le
sujet semblait épuisé, au moins en ce qui regarde les affec-
tions auriculaires. Mais il n'en est rien.
En effet, pendant toute la durée de cette épidémie et depuis
j'ai obseï vé, en nombre tout à fait étonnant, une des compli-
cations des plus sérieuses de l'otite moyenne suraiguë ; je
veux parler de la paralysie faciale. De la^ l'idée de celte
thèse. Ea ^goûtant à ces faits ceux que j'ai récoltés tant dans
ma pratique personnelle que sur les malades de la consulta-
tion du service otologique, que le professeur Gharcot a ré-
(1) Mémoire lu au Congrès de Berlin en août 1890.
ANNALB8 0J|8 MALADIES DK l'ORBUXB BT DU LARYNX. — XVI. 51
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730 GËLLÉ
cemnient créé et annexé à la clinique des maladies du sys-
tème nerveux de la Salpêlrière, j*ai pu observer 31 cas de
paralysies faciales liées ou non à des otites grippales ou
autres. J'ôterai d'abord un cas par traumatisme, puis un cas
causé par la foudre et un troisième par tumeur cérébrale,
dont nous parlerons cependant.
Restent 28 faits, dont j'élimine 5 cas d*otorrhées chroni-
ques : 2 sur des enfants de 7 et de 9 mois, et 3 autres sur
des adultes manifestement Tun tuberculeux, les autres syphi-
litiques. Les 23 observations qui restent sont des paralysies
faciales liées à des otites aiguës indiscutables dans 18 cas.
On remarque tout d'abord que dans deux cas seulement
(Obs. 21-22) la suppuration eut lieu ; et elle fut postérieure,
une fois, à la paralysie de la face ; 21 fois les oreilles n'ont
pas suppuré.
J'insiste, dès le début, sur cette statistique, car il a été
donné dans le môme moment d'observer les accidents sup-
puratifs les plus variés et les plus étendus, les processus les
plus envahissants, les fusées purulentes du côté de la paro-
tide, de la région mastoïde, sur le temporal, etc , sans
qu'aucune manifestation de trouble fonctionnel se soit mon*
trée du côté du facial. Il semble que cette marche, cette
extension de l'inflammation vers le dehoi*s, toutes sérieuses
qu'elles soient, exposent moins aux complications de ce^
oitlre. Le pourquoi de ces localisations nous échappe.
II
Sans entrer dans de grands détails anatomiques, je rap-
pellerai seulement, pour préciser la pathogénie de la lésion
du nerf facial dans l'otite moyenne, que ce nerf, dans son
trajet à travers le rocher, côtoie la cavité tympanique. Ces
rapports sont plus ou moins intimes, suivant que la paroi
osseuse du conduit parcouru par le nerf offre une épaisseur
plus ou moins forte. L'isolement est variable et très impar-
fait.
En effet, le canal de Fallope, à partir de son affleurement
à la paroi interne de la caisse du tympan, fait une saillie
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 731
Bemi-cylindrique visible et accessible chez Tadulte, quoique
uioias que chez le nouveau-né.
Cette zone superficielle s'étend du bec de cuiller et du
tendon réfléchi du tenseur jusqu'à la pyramide ; elle forme
«Hiessus de la fenêtre ovale et de Tétrier un bourrelet
arrondi ea plein cintre. Plus bas le canal de Fallope s*en-
fonce dans ta paroi postérieure de la caisse; et disparait
dans l'épaisseur du rocher.
Cette portion du canal, aillante» superficielle à parois
minces, est le t point vulnérable » dans Totite ; celui par où
le nerl est atteint.
D'autres conditions anatomiques s'ajoutent encore, qui
facilitent Tenvahissement du conduit et les lésions conco-
mitantes du nerf inclus.
D'après Henle, Hyrtl, il existe constamment chez l'homme
à la face inférieure du bourrelet arqué formé à la face de
la paroi de l'oreille moyenne par le canal de Fallope, une
lacune assez étendue, par laquelle les vaisseaux du canal
s'anastomosent avec ceux de la caisse. La nutrition du facial,
ainsi que je le remarque dans mon traité (1), est donc en ce
point Uée à celle de la paroi labyrinthique ; et la propagation
des troubles vasculaires ou inflammatoires existe facilement
entre celle-ci et le canal ; les deux périodes se confondent à
ce niveau, et subissent le môme processus. 11 existe de
grandes variétés dans ces dispositions; mais leur existence
et la prédisposition qui en découle sont évidentes, et exi)li-
quent la communauté des maux.
m
J'ai pris soin d'éliminer les faits d'otorrhée chronique
pour préciser davantage le mode pathogénique de la para-
lysie faciale dans Totile moyenne aiguë. Avec Deleau et
Roche (1857), avec Weir-Mitchell, avec Berard, avec Erb,
avec Grasset, je pense que le nerf facial se trouve comprimé
dans sa gaine osseuse, par l'infiltration œdémateuse inflam-
matoire du périoste du canal.
(1) Précis d'otolûfie, Gcllé, 1885.
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732 GELLÉ
L'apparition de la paralysie dans les premiers jours de
rinflammation otique du deuxième au huitième, dans mes
observations^ avant tout exsudât et bien avant la formation
du pus, plaide en faveur de cette opinion. La guérison fré-
quemment rapide de la paralysie faciale s'explique mieux
ainsi; et les récidives si faciles se comprennent aisément,
puisque la lésion laisse intact le tissu même du nerf. Grasset,
rappelant les expériences et conclusions de Weir-Mitchell,
émet aussi la même opinion : le tissu nerveux, dit-il, est
comprimé, mais respecté ; d'où le retour rapide et intégral
à la condition normale. Voici un fait où le processus œdéma-
teux aigu du début a été nettement constaté, lemodepatho-
génique s'étant trahi au dehors. Observation, 23 mai 1881.
(Résumé n« 23.)
M..., 35 ans, plombier pour appareils de chauffe; atteint de
goutte aux deux pouces des pieds il y a six ans. L'qreille droite
est bonne ; la montre y est entendue à 40 centimètres ; percep-
tion crânienne bonne partout. L'oreille gauche s'est assourdie
depuis huit jours, sans douleur, à la suite d*un refroidissement.
M. = 10 centimètres à gauche. Il se plaint de la gorge, ronge
cramoisi, à gros plis qui comblent le pharynx ; douleur à la
pression le long des vaisseaux du cou, à gauche. Il constate de
plus, en divers points de la face et du cuir chevelu, mais surtout
à Tocciput, au niveau de la région mastoîde et sur le haut du
front et du vertex, ^apparition de bosselures subœdémëteuses
sans éruption, sensibles au loucher. Depuis, la face s^est défor-
mée ; il y a de la paralysie faciale gauche ; le malade ne peut
clore Tœil gauche ni siffler ; les aliments s*amassent dans la
joue ; la bouche grimace et se tord à droite, etc. ; la sensibilité
est intacte. Il n'y a pas d'hypéracousie ni d'audition doulou-
reuse. — Le tympan clair, déprimé, opalescent au fond ; le
triangle lumineux net ; pas d*injection vasculaire. D. V. perçu à
gauche ; son non mobilisé par Tocclusion du méat droit.
26 mai. Deux jours après, douleurs névralgiques très vives
au front, à la tempe, au devant du tragus, sous l'articulalioa et
sous la mâchoire ; bourdonnement d'oreille intense. — 5 juin.
M. 25 centimètres à gauche; soulagement par la quinine; souffle
et claquement par le valsalva à gauche ; la paralysie complète
flasque, identique (électrisation, courants induits) ; tète lourde,
douleurs otiques moindres. — 15 juin. Douleurs violentes au
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 783
niveau de rartioulation du pouce du pied gauche; véritable
accès de goutte (héréditaire du côté paternel) ; mieux immédiat
des douleurs otiques et névralgiques, des bourdonnements, de
la céphalalgie.
La pharyngite persiste, et des vertiges tourmentent le malade
au plus léger mouvement de tête.
I^e tympan est translucide, net ; vue de Tenclume ; voussure
moindre. Claquement tympanique par la déglutition, déplace-
ment en totalité de la membrane par le valsalva.
26. Amélioration ; les douleui*s de goutte s'apaisent. Dys-
pepsie extrême ; vertiges ; sensation de goût d*encre du côté
gauche de la langue.
3 juillet. Accès de goutte cessé ; pharyngite persistante avec
rhinite ; obstruction tubaire ; vertiges constants et provoqués
par les pressions. Autophonie, résonance douloureuse de la
voix de son enfant et de la sienne. Cependant les signes objec-
tifs otiques sont toujours d'apparence à peine anormale.
Maintenant la figure est presque normale au repos. IjCS rides
90 reforment; il y a toujours congestion pharyngée.
En août, guérison de la pai*alysie faciale , mais conservation
d*un peu de vertige et d'une grande sensibilité au bruit; la pha-
ryngite rhumatismale ne cède que lentement; la ti^ompe est
redevenue facilement perméable à gauche, sans grande amélio-
ration de l'ouïe. En résumé, otite à gauche, avec rhino-pharyn-
giie subœdémateuse, puis accès de goutte au pied, qui arrête le
processus otique ; enfin, reprise avec intensité moindre, après
l'accès de goutte passé; vertige, autophonie, ouïe douloureuse
et abaissement de Touïe à gauche persistant après la paralysie
faciale guérie.
Ce malade a conservé longtemps un retard énorme de Tac-
commodation constaté par Taudition successive de deux sons ;
le deuxième, plus faible, n'était perçu que 5 à 8 secondes après
le premier (expérience avec le téléphone et la bobine d'induction).
Ainsi, le canal de Fallopo a été envahi par un œdème aigu
phlegmooeux véritable.
J'ai pu observer deux fois le zona du pavillon^ de la joue
et du pharynx dans les prodromes de la paralysie de la face.
L'existence de ce curieux processus névritique dans les
antécédents immédiats de raffeclion parétique du facial mé-
rite d'attirer l'attention ; il y eut un cas suivi de suppura-
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7S4 GELLÉ
tion; tous deux s'accompagnèrent de souffranees prolon-
gées et de phénomènes d'hyperestësie auditive (Tertige,
ouïe douloureuse).
Au point de vue éliologique, on doit penser, d'après ces
faits, qu'il y a simultanéité des lésions cliques et nerveuses,
mais nullement que Tune est issue de Tautre ; cependant
cette propagation, en certains cas, est indiscutable.
La prédiRpositiori, née des rapi)orts anatomiques si
étroits, sufllt-elie à l'étiologie de la paralysie du facial
intra-tympanique ? Il résulte de l'analyse des faits d'otites
aiguës, grippales surtout, que j'ai observées récemment,
que la nature et l'évolution même de l'inflammation ont
aussi, pour amener ce résultat, une granie valeur causale.
C'est ainsi que le mode épidémique, qui résume plusieurs
éléments d'activité morbide et de gravité, a fourni un
nombre anormal de ces complications paralytiques. En regar-
dant de plus près, on trouve également, dans la marche du
processus oblique, les raisons de Tapparition si précoce de
la paralysie. Si les observations montrent, en effet, que le
« point vulnérable > du canal de Fallope est primitivement
frappé, alors tout devient clair dans cette pathogénie.
Or, les faits indiquent l'évolution suivante : à l'oreille,
l'inflammation succède, à plus ou moins longue échéance, à
des rhinites intenses et rebelles, à des pharyngites grip-
pales, infectieuses ou autres, à sécrétions puriformes, avec
amygdalites suppurées partielles ou générales, soit du
même côté, soit à l'opposé; la trompe se prend, puis la
paroi interne de la caisse, et surtout la voûte de celle-ci ;
la chaîne des osselets est prise à la suite, et ce n'est que
bien plus tardivement, dans la plupart des cas, que la paroi
membraneuse, le tympan, est à son tour envahi. Déjà la
paralysie existe, et aucun signe objectif ne traduit le mal
profond décelé par de douloureux troubles subjectifs et
fonctionnels. Déjà la paralysie faciale est totale, et c'est à
peine si l'inspection (Obs. 23) de l'oreille révèle un aspect
trouble, une opacité dans le segment supéro-postérieur du
tympan. Plus tard apparaissent les rougeurs au pôle supé-
rieur, au-dessus de l'apophyse externe et sur la région
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 735
murale du conduit osseux ; le quart supéro-postérieur de
la cloison se ballonne» rougit, fait saillie peu à peu, çt son
gonflement se confond avec celui de la paroi du conduit ;
les deux tiers inférieurs de la membrane restent comme en
dehors du processus et peuvent rester tels. Si Tinflammation
marche vite» tout apparaît rouge et gonflé comme dans
l'otite moyenne totale.
Cette progression des profondeurs à la surface est l'allure
de l'otite aiguë périostique, de Finflammation intersticielle
aiguë; à en juger d'après l'aspect des surfaces mises à nu
dans l'incision de l'abcès prémastoïde, on peut admettre que,
grâce à la virulence du mal, à sa nature infectieuse, c'est de
l'ostéo-périostite même qui évolue.
Envahi dès la première heure, le canal de Fallope le
signale par la paralysie faciale, symptomatique d'une otite
de la paroi interne de la caisse.
Mais le diagnostic de Totite limitée à la paroi labyrin-
thique n'est pas au-dessus des moyens du clinicien, bien que
la plus intéressante partie de cette progression de l'inflam-
mation se passe loin du regard et se dissimule à notre ins-
pection.
Ce diagnostic est au moins facile dans les formes surai-
gues, celles surtout dont la grippe nous a multiplié les
observations récemment, et où fréquemment les manifesta-
tions catarrhales rhino-pharyngées et la bilatéralité des
lésions mettaient sur la voie les moins prévenus.
Il faut savoir qu'il n'en est pas de même en dehors de ces
conditions; le chapitre si rempli des paralysies faciales dites
a frigore suffit à le montrer.
Mais il y a une transition de ces dernières aux autres,
celles à olite indiscutable, c c'est la paralysie faciale dou--
loureuse » dont la fré juence, signalée par Weber, a été
relevée par d'autres auteurs (Grasset et Neumaum) tout der-
nièrement en France (1).
(1) Cbarcot ; Leçons des 17 janvier et 1 février 1888.
Weber : Briston médical. II.., 8 février 1878.
Neouann : Du rôb de la prédisposition nerveuse dans Tétiologie de
la paralysie faciale. 2 mémoires. Arch. neur.^ juillet 1887.
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736 GELLÉ
Dans répidémie d'influenza, la plupart des paralysies
faciales ont été précédées de douleurs vives ; il n*est pas
illogique d'admettre que , pour une partie , ces douleurs
étaient sans doute causées par la compression du nerf facial,
que Ton sait être sensible à sa sortie du trou stylo-mas-
toïdien ; le siège de la douleur, à la région mastoïdienne, eo
effet, est noté fréquemment dans une foule d'observations ;
c'est un des signes de l'otite moyenne (Weber, Grasset, Neu-
mann).
Le périoste du canal est aussi le point de départ d'irrita-
tions du trijumeau.
En réalité, en face d'une malade atteinte d'hémiplégie de
la face, écoutez le récit des douleurs endurées, n^ligez
l'examen de l'oreille et de l'audition, et vous trouvez le type
de la paralysie faciale douloureuse des auteurs. J'igoute que
Totite et la douleur passent relativement vite et que la para-
lysie dure et saute aux yeux ; tout le monde connaît celle-ci,
et beaucoup ignorent celle-là.
IV
L'otite qui se compliquera de l'hémiplégie delà face, a-t-
elle une allure particulière? se présente-t-elle avec des signes
qui puissent indiquer à l'observateur l'imminence de cette
complication? y a-t-il une otite prémonitoire, pour ainsi
dire, de la paralysie?
Si l'on considère dans leur ensemble celles de mes obser-
vations récemment récoltées pendant la grippe, certes on est
frappé de la ressemblance fort nette des symptômes primor-
diaux au point de vue de leur apparition, de leur évolution,
de leur intensité, de leur durée et de l'époque où nait l'acci-
dent nerveux paralytique ; on aurait tendance à voir, dans
ce complexus symptomalique, une sorte de symdrôme parii-
Gartaz : Thèse de Paris ; Paralysie douloureuse de la sepUème
paire.
Mobbiur: Sur la prédisposition héréditaire à... (Erlemmeyr's ceulral-
biatt, 1886, S. 197,82.)
BERNHAnDT : Boitrage zûr refrigeratorischeo Facialis l&hmuDg. (Beriim
Klin, Woch, 19.1888.}
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 7S7
culier et, comme j'ai dit, une apparence de signes prémoni-
toires.
Ces clichés symptomatiques sont cependant absolument
identiques aux tableaux nosologiques présentés par les in*-
flammations auriculaires qui n'ont pas été compliquées de
paralysie de la face.
La comparaison en a été facile durant cette infloenza où
les cas des deux sortes ont abondé.
Donc, aucun caractère notable ne peut servir à la prévisioil
de cette complication sérieuse, pas même l'intensité du pro-
cessus.
Nous verrons au cours de notre étude ce que cette con-
clusion a de trop exclusif; l'analyse des faits et de leur
évolution semble faire augurer mieux.
Mais tout d'abord n'est-ce rien que de rappeler que la pa-
ralysie faciale est souvent liée à un état inflammatoire.
Attaqué énergiquement à son début, celui-ci cédera, sans
doute, plus vite ; et c'est là une indication des plus pressan-
tes en présence d'une hémiplégie faciale.
L'analyse des observations de ma série fera mieux oon-
naitre les phases et accidents de ce conflit pathologique, à
début otique, et terminé par l'hémiplégie faciale. Nous y
associerons la comparaison des hémiplégies otitiques, avec
celles qui reconnaissent une étiologie toute différente, et non
inflammatoire.
La âèvre a été signalée dans les premiers symptômes
prodromiques de l'affection du nerf comme dans les cas
d'otite moyenne aiguë simple. Fièvre vive ; avec ascension
rapide de la température que j'ai vue atteindre 4(^ et 41^;
avec ses redoublements paroxystiques nocturnes ; avec sa
marche progressive, l'insomnie et la céphalalgie.
Par contre cependant dans 2 cas, non épidémiques, il y eut
à peine un jour de malaise au début; rappelons qu'il s'agit
de la forme non suppurative la plupart du temps.
Un des symptômes noté dès le début, et des plus remar-
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7318 OELLÉ
quaUâft au point de vue du diagnostic, c'est la douleur^ ou
mieux les douleurs.
EUes sont terribles le plus souvent (17 sur 22) ; affections
pffimaires, poussées nouvelles sur d'anciennes otites rhuma-
tiques ou récidives apyrétiques sont toutes accompagnées,
et annoncées plutôt, par des crises de douleurs otiques, pa-
raotiques, plus ou moins étendues à la moitié de la face.
Souvent toute la tête est prise ; mais surtout du côté atteint
plus tard de parésie ; car souvent dans les étals diathésiques
et dans l'épidémie d'influenza, les deux oreilles sont à la Toie
enflammées, mais inégalement.
Ces douleurs s'exaspèrent la nuit ; aussi par les mouve-
ments, la mastication dans le bruit après le repas, mais dans
la nuit toujours ; elles sont à redoublements et les malades
redoutent le retour des périodes plus ou moins régulières
d'exacerbation. Les douleurs offrent d'une façon très remar-
quable Tallure, les foyers caractéristiques des névralgies
faciales.
C'est au point que celles-ci absorbent absolument l'atten-
tion du clinicien dans les cas moins franchement fébriles ; et
que la combinaison de la paralysie faciale et de la névralgie
du tr^umeau a frappé les neuropathologistes qui ont décrit
la paralysie faciale douloureuse.
Weber a récemment attiré l'attention sur la douleur qui
accompagnerait la paralysie faciale dans plus de la moitié
des cas. {Rev. se, med. XI, 149.) Cette douleur siège surtout
dans roreille, derrière elle, sur le bord inférieur du maxil-
laire inférieur; quelquefois, dit-il, elle est plus généralisée,
il l'attribue soit à des filets de la 5* paire, soit surtout au
rameau auriculaire du pneumogastrique.
Dans les observations on trouve plus fréquemment notés
certains sièges ou foyers algiques ; tels sont la douleur à la
nuque, très gravative ; celle do la région mastoïde, de même;
celle de l'occiput aussi ; mais la céphalalgie frontale, le ser-
rement des tempes, la constriction de la gorge, les secousses
dans les dents, et jusque dans l'œil ont été souvent obser-
vés.
Ce tableau des souffrances endurées n'est-il pas celui des
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 739
troubles sensitifs symptomatiques des otites graves et pro-
fondes, dMis lesquelles tous les nerfs sensibles peuvent être
impressionnés par la lésion du plexus nerveux tympanique.
On ne trouve pas de différenoe.
Certains malades se plaignent aussi d*éprouver des dou-
leurs dans les muscles du cou, de véritables crampes causées
par les mouvements ; de la raideur des mftehoires. J'ai vu
quelquefois du torticolis; le malade, énervé par la souffrance,
redoute tout déplacement de la tftte. Le facial, le spinal su-
bissent donc l'excitation partie du trijumeau et du plexus
tympanique ; ces sièges divers de la douleur la différencient
de la simple névralgie de la 5* paire.
L*otalgie avec redoublements à elle seule devrait conduire
à examiner Toreille moyenne; à plus forte raison cette mul-
tiplicité des points algiques manifestement situés en dehors
de la sphàre d'action du trijumeau.
Que l'otite suppure ou qu'elle soit plastique, interstitielle,
non suppurative, le même tableau se présente, qu'elle soit
ou non suivie plus tard d'un phénomène paralytique, Dans
les otites syphilitiques, j'ai pu constater l'apparition de la
paralysie après une série de crises douloureuses des plus
prolongées (3 mois, 4, 10 mois).
Dans Toynbee (p. 245) je trouve signalée l'intensité des
douleurs dans le cas de paralysie syphilitique de la face, et
de même dans les otites moyennes aiguës suivies de para-
lysie faciale (Obs. 1, II et III, Toynbee).
Mais il faut mettre en regard de ces faits les cas très dif-
férents où la douleur a été faible (Obs. 3 et 4). Dans la plu-
part des cas aigus récemment observés, c'est le huitième
jour des soufirances, de la fièvre et de l'otite, au milieu ou
à la suite d'une crise de douleurs otalgiques, avec rayonne-
ment daas tout le côté du crâne, de la face et du cou que
la paralysie s'est montrée, la migraine peut la précéder
(Obs. 2, 12). Dans deux observations de Toynbee ce fut
pour l'une le deuxième jour, pour l'autre le huitième jour
que l'hémiplégie parut.
La compression des nerfs et l'étranglement des tissus
engorgés jouent le plus grand rôle dans la pathogénie de
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740 GELLË
ces douleurs atroces de Tolite moyenne suraiguê. Le plexas
iympanique épanoui à la surface de la paroi interne de la
caisse est soumis à une compression violente grâce à ses
rapports intimes avec la paroi osseuse.
Bn même temps le facial et l'étrier, et par ceiui-K^i le laby-
rinthe, sidl)issect aussi une énorme compression^ d'où les
bourdonnements, les troubles vertigineux si marqués, la
surdité, la paralysie et les douleurs qui marchent de front
dans toutes les observations.
Dans le premier travaO de AeumaDn, sur la prédisposi-
' tion nerveaae dans léihlogie de la paralysie faciale, je
trouve notée huit fois sur seize cas la douleur sur la région
mastoïde, et à l'oreille du côté paralysé. Dans les huit autres
observations, Tauteur indique le plus souvent l'existence an-
técédente de névralgies faciales, de migraines, accidents
douloureux, que je trouve également dans une partie de mes
. observations, et môme deux fois spécialement persistants
du côté qui devient plus tard le siège de la paralysie fa-
ciale.
A ce propos, il faut se convaincre que la clinique otolo-
gique démontre amplement que ces névralgies sont très
souvent des signes avant-coureurs sérieux de lésions otiques
méconnues. Ce sont au début et bien souvent longtemps les
seuls symptômes signalés.
Le médecin les traite sans se préoccuper de leur valeur
diagnostique.
Dans le deuxième travail de Neumann, ces douleurs péri-
auriculaires, mastoîdes, etc., ne sont notées que deux fois ;
mais son élude ne donne nulle part, on le pense bien, les
résultats de l'exploration des oreilles et de l'audition, points
tout à fait en dehors du sujet bien limité, choisi par l'au-
teur.
Cependant, de l'ensemble de ses quarante-deux observa-
tions très nettes, et qui ont toutes rapport à la variété de para-
lysie faciale, dite a frigore^ il résulte d'abord que l'otite suppu-
rée est une forme rarement rencontrée dans la paralysie faciale
a frigore; ce qui vient â l'appui de ce que j'ai dit plus haut
de la forme interstitielle, plastique des otites compliquées
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OTITE ET PARALYSIE FAHALE 74 1
de' paralysie faciale. De pins, dans les antéoédénts de presque
toutes ces malades, Fauteur a noté aussi la fréquence des.
névralgies de la face et des migraines. Je ne saurais trop
insister sur ces symptômes précurseurs, qui n*ont jamais
fait défaut dans les cas de paralysie faciale de ma statistique
où les signes otiques ont été douteux ou insignifiants pour
tout autre que pour un auriste.
Ainsi malgré Tallure névralgique des douleurs ressenties
par un grand nombre de sujets, le clinicien ne devra pas
conclure à la légère, à l'existence d*une simple affection du.
trijumeau.
On regarde bien, en ce cas, si les dents n'offrent pas de
carie ; il sera indispensable de penser à Toreille, de Texa -
miner. On sera conduit dans ce sens par les commémo-
ratifs qui signalent au début Texistence d'un catarrhe aigu
des premières voies, fait très indicateur et significatif, sur-
tout en temps d'épidémie de grippe.
L'erreur est souvent possible par suite du siège éloigné
du foyer principal des douleurs ; nous avons vu des malades
se plaindre exclusivement de douleurs ayant leur maxi-
mum au niveau de la nuque, le long des mâchoires, à la
tempe, etc., sans parler de leur oreille ou très secondaire-
ment.
L'oreille, dans ces cas, semble absolument en dehors du
processus; les algies réflexes divergentes égarent plutôt
l'observateur, c'est le point de côté sous-mammaire dans la
pneujionie du sommet.
VI
La surdité est très accusée, si les deux organes sont
frappés à la fois gravement comme cela a été fréquent dans
cette épidémie d'influenza. Je la trouve signalée dans 14 cas
sur 20.
Chez une bonne partie des malades^ la surdité a guéri
(12 sur 2â) ; et deux fois seulement elle resta incurable
(Obs. 7 et 13). Neuf fois, l'audition rétablie fut toujours bien
au-dessous de la moyenne (8, 10, 25 centim.). Dans 8 cas,
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742 GELLÉ
lasocdité était totatemeiifc guérie ta tf oisive mois de la
paralysie faciale.
D'autre part, assez fréquemment, celle ci n'est absolument
disparue que du troisième au cinquième mois. Dans les cas
aiguës légers la paralysie est encore très accusée et Ton
constate une bonne audition ; c'est que l'otite souvent guérit
plus vile que la paralysie.
On trouve par l'analyse des observations que c'est tantôt
la paralysie faciale, tantôt au contraire la dureté de l'ouïe
qui persiste le plus longtemps.
Dans les paralysies de la face liées à des otites chroniques
suppuratives ou non, les lésions de l'oreille entraînent le
plus souvent une surdité très tenace ou au moins un grave
affaiblissement de Touïe (Obs. 1 et les 5 obs. éliminées).
La paralysie du nerf facial n*est pas, à proprement parler,
causée par l'otite. Ce sont deux phénomènes connexes, sou-
vent concomitants, quelquefois consécutifs. Mais il n'est
pas possible d'établir un rapport entre la gravité de la lésion
auriculaire et celle du nerf.
Les lésions objectives sont aussi variées que les modes
d'évolution de la paralysie; mais ce sont les rapports de
voisinage plutôt que de causalité. Les premiers, comme
nous l'avons montré, sont si étroits que cela explique la fré-
quence de l'évolution simultanée de la paralysie et de l'otite,
mais chacune peut évoluer indépendamment de l'autre.
Quant aux troubles de l'ouïe, ils suivent dans leur déve-
loppement la marche de l'otite ; le rôle de la paralysie n'est
que très secondaire à ce point de vue (Obs. 16 ; Obs. 1).
Ma statistique montre que dans la plus grande partie des
cas, on a pu constater des altérations sensibles de la mem-
brane du tympan, des signes objectifs manifestes (15 sur 23).
Encore les autres malades ont-ils été observés tard, alors
que les affections cliques avaient pu disparaître (Obs. 2, 9, 18).
Deux fois au moins la perception du diapason Vertex fut
trouvée nulle ; six fois la montre n'a pu être entendue nulle
part sur les os du crâne ; et treize fois la percepticm aérienne
4e la monti'j resta tom'ourç au-dessous de 13 à 18 oenti-
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 74â
mèires; souvent elle était nulle par Pair, et la montre devait
être collée au méat pour être perçue.
Trois fois Tétat de la caisse tympanique et Tintensité des
phénomènes subjectifs firent décider la parenthèse non sui-
vie d'issue de pus, mais cause d'un immédiat soulagement
(Obs. 7,8,17).
Dans trois paralysies, l'audition a été à peine touchée au
début; cependant même en ce cas il y avait des signes cer-
tains d'otite moyenne profonde ; d'autres fois, la malade, ob*
servée au troisième mois, offrait deux oreilles saines et l'ouïe
excellente, bien que la paralysie fût constatée (Obs. 2, 10,
11, 12).
On voit que l'étude de l'influence de l'hémiplégie faciale
sur Faudition a été absolument faussée par cette confusion
avec les effets très clairs de l'otite concomitante. L'otite
est le plus souvent méconnue, et la paralysie, au contraire,
est manifeste : erreur facile.
Dans un cas d'hémiplégie faciale non otitique, mais ma-
nifestement dû à une tumour intracranienne, avec paralysie
du moteur oculaire externe du même côté, que j'ai pu étu-
dier dans le service otologique annexe de la clinique du
professeur Charcot, j'ai noté l'absence de tout trouble de
l'ouïe et de toute lésion auriculaire ; l'audition était excel-
lente ; il n'y avait ni douleurs, ni bourdonn^a^ents, ni ver-
tiges, etc.
Le seul phénomène observé est la latéralisation du côté
paralysé du son du diapason Vertex. On s'explique le fait
par la tension exagérée du tympan, sous l'influence de la
prédominance d'action du tenseur tympuiique; le stapédius,
animé par le facial restant inerte.
Et, c'est là tout ; en présence d'une paralysie complète,
flasque, datant déjà de quatre mois.
En résumé, il ressort de cette analyse que si les lésions
auriculaires manquent, les troubles auditifs font défaut
(Obs. Il', 9, 3, 2; plus un cas de paralysie faciale par la
foudre, et ce cas décrit plus haut de paralysie faciale par
tumeur cérébrale).
J'ai voulu porter l'analyse plus loin et j'ai étudié les trou-
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744 OELLÉ
bles moteurs» les otoplégies liées aux paralysies du nerC
facial, ou qu'on a cru devoir rapporter à ces paralysies et
par lesquelles certains auteurs, déjà anciens, ont pensé
expliquer Touïe douloureuse, par exemple.
VU
On sait que la paralysie du muscle tenseur dans l'hémi-
plégie de la face fut admise et défendue par Landouzy père,
Longet, Roux, Roche, etc. ; alors c'était elle qui constituait
l'élément indispensable à la production de rhyperacousie,
mieux nommée par Dechambre l'ouïe douloureuse, car elle
coïncide souvent avec un abaissement de l'acuité auditive.
Depuis les travaux récents de Politzer, Luesa, Trœltsch,
Moos, etc., à l'étranger, de Vulpian, M. Duval, Sappey, etc.,
en France, on sait que le muscle interne du marteau ne
reçoit pas son innervation du facial; son activité persiste
donc dans l'hémiplégie ; et c'est à cette action sans antago-
niste que l'on rapporte l'origine de l'exaltation de l'ouïe.
Or, on ne peut nier que ce symptôme s'observe journel-
lement dans l'otite moyenne sans paralysie faciale ; et môme
bien plus fréquemment que dans celle-ci. Je ne le trouve
noté que trois fois sur 28 faits de ma statistique, et je pos-
sède des centaines d'observations de ces otites simples à
audition douloureuse.
Nous avons montré que l'un des signes de la prédomi-
nance du tenseur et de l'incapacité du stapédius, quand
l'oreille est saine, consiste dans la constatation d'tme laté-
ralisation du son du diapason Vertex du côté paralysé
(Obs. % 83, 9, 10).
C'est un signe que l'on trouve très net une fois la période
otitique passée, quand l'audition est revenue.
Mais on peut aussi étudier le muscle tenseur au moyen
des pressions centripètes exercées sur l'oreille saine. On ne
doit chercher également, on le comprend, de résultat sérieux
qu'après la guérison de l'otite.
Mais celle- ci dure bien plus qu'on ne le croit, et des
lésions tympaniques invisibles subsistent souvent, alors que
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 745
l'acuité semble bonne, même avec des portées inattendues,
de 20 a 25 centimètres avec la montre, par exemple. Dans
ces conditions, j*ai pu constater l'inertie du tenseur neuf
fois.
Elle ne pouvait être due qu'à une lésion du muscle lui-
même ou à sa parésie réflexe, quand j'avais obtenu une
épreuve positive avec les pressions centripètes, c'est-à-dire
quand je produisais Tatténuation du son du D. V., en agis-
sant ainsi sur l'oreille du côté paralysé (ce qui prouvait la
mobilité de l'appareil et de Tétrier), alors que la pression
sur l'oreille opposée restait cependant sans résultat. L'appa-
reil de transmission était bien redevenu mobile, ainsi que
l'étrier, mais le muscle, altéré dans sa structure ou dans son
innervation, n'obéissait plus à l'excitation synergique (Obs. 1,
6, 13, 14, 16).
Dans l'observation 9, dans l'observation 18, l'épreuve des
synergies est nulle ; cependant, en opérant à l'inverse, c'est-
à-dire en agissant de la mauvaise oi*eille sur la bonne, on
obtient l'effet positif du côté sain. Or, cela montre qu'il y a,
du côté paralysé, un ti*ouble dynamique et non une lésion
des parties conductrices.
Il y a parésie du tenseur ; mais celle-ci est uniquement
d'origine otitique, bien que la paralysie faciale existe
encore.
On constate même ces phases très nettes dans l'observa-
tion 16. Au début, en pleine période otitique, le réflexe est nul;
le mouvement synergique manque et, deux mois après, il
existe très franc ; c'est que l'otite et ses suites ont disparu,
car la paralysie faciale n*est pas encore guérie.
J'ai provoqué également cette activité du tenseur du tym-
pan, en pleine paralysie faciale, au moyen des mouvements
synergiques de ce muscle, associés aux contractions des
masticateurs, à celles des peaussiers de la face, et par l'acte
de la déglutition.
C'est une série de moyens d'étude dont je ne saurais trop
recommander l'usage, car le diagnostic des otoplégies con-
sécutives s'en éclaire vivement.
Ainsi, la part de la lésion peut être faite ; celle de l'inertie
âMHALEB DES MALADIES DE L'ORBILLK BT DU LARYNX. XYI. 52
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746 GELLÉ
musculaire consécutive, post-inflammaloire, se trahit sûre-
ment et apparaît évidente; celle de Thémiplégie se limite et
se précise.
Nous verrons, par la lecture de mon second mémoire, que
Ton peut aller encore plus loin et reconnaître ainsi la lésion
du centre, du foyer réflexe d'accommodation lui-même.
(Voir 2* travail, Audition et paralysie faciale,)
Dans une dizaine de cas, j'ai pu ainsi faire agir le tenseur
et constater, par Tatténuation du son du D. V. et du diapason
posé en face du méat auditif, le jeu de ce muscle etobserver
la conservation ou la perte de son activité dans la paralysie
de la face, quand aucune lésion appréciable ne subsiste à
f oreille.
Par exemple dans Tobservaiion 8, les atténuations, nulles
au début, sont devenues franches à la fin, bien que la para-
lysie persistât.
Dans Tobservation 9, Textinction du diapason était bien
plus accusée du côté de la paralysie et également pendant la
déglutition.
L'analyse clinique a confirmé les notions de la physio-
logie.
Je signalerai en passant l'indication thérapeutique qui
découle de ces investigations ; celle des courants électriques
trouve dans ces constats de l'inertie musculaire une sûreté
indiscutable à la fin des otites.
En résumé, de cette analyse, il résulte que la paralysie
faciale ne produit pas une surdité appréciable, et aussi qu'elle
laisse intacte la motililé du tenseur. Les cas où ce muscle
semble frappé d'inertie se rapportent aux lésions de la pé-
riode otitique de l'hémiplégie faciale.
Passons au stapédius. Nous avons vu que sa parésie
entraine peu d'altération de l'ouïe, et seulement une latéra-
lisation du son du D. V. du côté paralysé.
Est-ce là le seul signe de cette parésie du stapédius ? on
a expliqué par elle Touïe douloureuse, sans réfléchir aux
lésions postotitiques des articles de la chaîne et des tissus
tendineux et membraneux de la caisse tympanique.
A la prédominance du tenseur, associez le relâchement
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 747
inflammatoire du tendon stapédien, on comprend la succes-
sion des chocs douloureux et des secousses nuisibles que le
labyrinthe aura éprouvés en pareil cas* D* autre part, Thyper-
esthésie de celui-ci est trop naturelle après les crises de
souffrances décriles au début de la paralysie faciale. Les
conditions qui rendent Taudition des bruits douloureux sont
bien plutôt le résultat de l'otite et se rencontrent fréquem-
ment au début de la paralysie (Obs. 18).
Rappelons encore que, dans le cas de paralysie faciale de
cause centrale, aucun trouble semblable n'a été observé.
(Voir 2* travail.)
Dans d'autres études, j'ai montré qu'on peut, par le biH-
lementy se rendre compte de l'activité conservée du stapé-
dius ; c'est une exploration si délicate et si peu vulgari-
sable, que je ne voudrais pas trop m'appuyer sur les résuK
tats qu'elle m'a donnés.
Cependant je dois dire, qu'à mon grand étonnement, chez
les quelques malades auxquels j'ai pu faire exécuter le bâil-
lement intelligemment, j'ai constaté la persistance de l'acti-
vité de ce petit muscle, c'est-à-dire c{u'il ne manquait pas à
son rôle d'antagoniste du tenseur.
En effet, le diapason Vertex n'était pas modifié dans son
intensité; or, j'ai montré que cela se passe ainsi à l'état
normal dans le bâillement soutenu. (Voir Mémoire au
Compte rendu de la Soc. dotologie; juin 1890.)
Pour comprendre cette intégrité d'activité, malgré la para-
lysie faciale, il faut admettre que ce petit muscle de Tétiûer
reçoit son innervation de plusieurs sources ; et, comme j'ai
pu constater cette persistance en présence de lésions oti-
tiques manifestes dans la paralysie faciale, je penche à
admettre que c'est par l'orifice inférieur du canal de Fallope,
au moyen de l'anastomose du facial avec le glosso-pharyn-
gien, que cotte innervation seconde a lieu.
Au reste, la jeune malade dont je parlais tout à Theure,
atteinte de paralysie de cause cérébrale limitée au facial,
m'a permis de constater plusieurs fois aussi cette intégrité
de l'action stapédienne antagoniste dans le bâillement.
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748 GELLÉ
J'avoue que je m'attendais, au contraire, à trouver le 8ia-
pédius en défaut.
Vill
Les bourdonnementa ont été aussi fréquents que la sur-
dité, et ils offraient toutes les nuances de tonalité et d'in-
tensité.
Je n'ai pensé que dans un cas à observer TefTet des con*
tractions des masticateurs.
On sait que certains bruits cessent par les pressions
c'était le cas ici.
Les bruits disparaissent avec les lésions auriculaires et en
suivant absolument l'évolution ; la paralysie se passe, et ils
peuvent persister avec la surdité et les vertiges.
IX
Les vertiges (1) ont été notés 14 fois au moins sur 21 cas.
2 fois, sur les 28 cas otitiques, Tattaque de vertig^e présenta
la forme et l'intensité du vertige de Ménière et fut immédia-
tement suivie de la paralysie faciale.
J'ai dit que dans les cas aigus, c'est après deux à huit
jours au moins de douleurs, de vertiges et de sonneries que
l'apparition de la paralysie a eu lieu. Dans les cas chroniques
et dans les récidives, ils sont notés aussi comme accompa-
gnant les retours offensifs de l'affection du nerf facial et de
l'oreille.
Souvent le vertige persiste ; il est continu; on voit là tous
les types du vertige otilique.
Le n* 6 était dans un état d'ivresse constante ; le n* 14
avait encore du vertige le cinquième mois ; la paralysie était
(1) Gbarcot : Leçon du 20 novembre 1888 ; quatre cas de paralysie de
la face, dont trois douloureux.
Léo : Thèse do Paris, 1876; otite et paralysie faciale.
Gharcot : Leçon 11*, 1888 ; oiite goutteuse, vertige de Ménière e
paralysie faciale.
TiLMAMN : Facialislâhmung bei Orenkrankeit, Diff. Halle, 1809. -^
Otite et paralysie faciale.
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 749
guérie ; mais non les lésions otiques et leurs suites (surdité,
bourdonnements).
Pierreson, dans son étude sur la diplégie faciale (Archiv,
de méd. et cb. Août et septembre 1857), signale dans plu-
sieurs observations les manifestions vertigineuses.
Je ne trouve ce symptôme signalé nulle part ailleurs ; de-
puis lors, un cas du professeur Bail [Diplégie faciale^ France
méd., 26 décembre 1880).
11 ressort donc des faits que, comme la surdité, comme les
bourdonnements, le vertige n*a qu'un rapport très douteux
avec la paralysie faciale ; celle-ci existe et le symptôme
manque, ou il est intense, continu Thémiplégie guérie. Je
remarque encore que j'ai pu provoquer le verlige par les
pressions centripètes comme dans Tolite simple.
Gomme nous le disions plus baut, à propos du ramollisse-
ment du tendon stapédien, il se peut que lésion et paralysie
se trouvent associées pour faire naître et accentuer le même
trouble morbide.
Cependant, je ne vois pas dans mes notes que j'aie pro-
voqué plus souvent le vertige dans mon épreuve des pres-
sions.
Nous avons souvent parlé, dès le début, de Y ouïe doalou^
reuse dont la paralysie faciale offrirait au dire des auteurs
de I^ndouzy, do Roux, etc., de fréquents exemples.
L'ouïe douloureuse est notée trois fois dans mes vingt-huit
cas (otites suppuratives et non suppuralives réunies).
En pleine otile, le rôle de la paralysie dans sa genèse est
discutable. Voyons-la quand cette phase est passée, et que
la paralysie reste. Eh bien, je ne trouve que trois faits dans
mes observations ; et encore y a-t-il ici à faire la part des
tendances névropathiques, hyperesthésiques de ces sujets
atteints de névralgies faciales habituelles et de migraines.
J'avoue cependant que je n'ai pas tiré le coup de pistolet
de Landouzy. J'ai laissé les malades raconter kurs impri s-
sioQs au bruit, et j'ai contrôlé leurs dires avec les diverses
méthodes en usage.
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7B0 GELLÉ
Dans Tobsei^vation n^ 4, on voit nettement la sensibilité au-
ditive, Taudition douloureuse disparaître avec l'otite catar-
rhale très légère qui Ta précédée, et la paralysie faciale dure
encore un mois après. Dans l'observation 28, les rapports
entre les symptômes et la lésion otitique est encore très ac-
cusé; et son évolution semble parfaitement indépendante de
celle de la paralysie faciale. D'autre part on voit, comme
dans le n** 6, des troubles subjectifs intenses, vertige, bour-
donnement, surdité sans que le sujet accuse éprouver de la
douleur au bruit. Dans le cas n"" 9, l'audition est redevenue
pour la montre égale à plus d'un mètre du côté droit para-
lysé, égal à quelques centimètres près, à celle du côté sain.
Le diapason Vertex est latéralysé du côté paralysé, il y a un
peu d'hyperacousie de cette oreille, mais on constate un peu
de raideur de quelques peaussiers ; et par les contractions de
quelques peaussiers de la face il y a une atténuation franche
du son du diapason par Tair, que le sujet déclare spontané-
ment plus évidente et plus franche du côté paralysé. Ici Petite
est passée ; la paralysie persiste, mais on constate un état
névropatique évident, de Totalgie, des névralgies faciales ha-
bituelles, conditions qu'on sait pouvoir suftire à elles seules
pour faire naître Thyperesthésie et la douleur.
Dans le troisième fait de ma statistique, l'aiTection a suc-
cédé à un zona, horriblement douloureux, avec accidents
névralgiques intenses ; il en est résulté un état d'épuisement
nerveux et d'hyperexcitabilité remanjuable, sous l'influence
de toutes les excitations sensorielles et autres.
J'ai dit combien souvent le phénomène de la sensibilité
maladive aux excitations sonores se rencontre dans le cas
d'otites sans complication paralytique. J'ai pu constater chez
une vieille femme une audition extrêmement douloureuse au
bruit dans une première période d'otile diathésique, à signes
locaux très manifestes, et deux ans après, une paralysie fa-
ciale du même côté, sans ouïe douloureuse, dans une poussée
nouvelle d'otite. L'indépendance de l'évolution des deux
phénomènes morbides est ici éclatante.
Dans les névroses,au surplus, on a observé souvent les trou-
bles hyperesthésiques des sens sans lésion otique appréciable.
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 751
De cette analyse, on peut conclure que Touïe douloureuse,
symptôme otitique fréquent, n'a qu'un rapport très léger
avec la paralysie de la face. Cependant la paralysie du sta-r
pédius, on le conçoit, dans certaines circonstances, se prête
à l'irritation du nerf labyrinthique par les spasmes du tenseur
agissant sans antagoniste : il y a là une condition locale de
la production de la commotion du nerf et de douleurs
otiques.
XI
Quant au pronostic, il se déduit de cette discussion. —
L'otite guérit et la paralysie reste, ou Totite reste et la para-
lysie guérit.
Ainsi parlent les faits. Rien de plus libre que ces deux
évolutions. Ce sont deux phénomènes pathologiques qui
marchent parallèlement, le plus souvent, mais non néces-
sairement associés ; ils sont seulement unis par la continuité
du tissu.
Ils agissent bien l'un sur l'autre, mais leur existence n'est
pas absolument liée Tune à l'autre. Quand ils coexistent,
nous avons vu qu'ils peuvent présenter une opposition com-
plète dans leur gravité, leur durée, leur terminaison.
Cependant la légèreté et la résolution de l'otite moyenne
sont d'excellentes conditions pour triompher plus facilement
de la paralysie ; les hémiplégies faciales dites â frigore le
démontrent.
D'autre part, dans les inflammations chroniques, diathé-
siques, suppuratives ou non, les poussées nouvelles, en
même temps qu'elles aggravent la surdité, font souvent
renaître la paralysie et sont l'origine des récidives. Si l'hé-
miplégie a peu d'action sur Tétat de l'oreille, l'otite, au
contraire, semble aggraver la situation dans la paralysie
faciale.
Je ne m'étendrai pas sur le traitement, ma thèse étant
limitée à Tétude des rapports de Totite moyenne et de la
paralysie du facial.
Cependant, de cet exposé analytique^ il ressort clairement
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752 GELLÉ
qu'en traitant Tinflammation de la caisse tympanique» on se
place dans les meilleures conditions pour réussir rapidement
dans celui de Thëmiplégie faciale, puisqu'il est avéré qu'elle
est due à un processus inflammatoire infectieux ou diathé-
sique réel. De plus, nous avons vu que Taffection guérit
plus vite, en général, quand l'otite est légère.
Au début, le traitement antiphlogistique est donc bien indi-
qué; on saii combien il calme la douleur de l'otite.
Topiquement, à titre de résolutif énergique qui a fait ses
preuves, je place la paracentèse du tympan et, dans les
poussées nouvelles d'otite diathésique , l'incision de
Wilde.
Une incision étendue et profonde sera pratiquée de bonne
heure, avant toute suppuration, dans les cas aigus et surtout
si les deux organes sont frappés à la fois, ce qui est un signe
de gravité. Je ne parlerai pas des indications nombreuses
qui naissent de révolution de l'otite, de ses récidives et de
ses complications, et de l'hémiplégie elle-même ; l'intensité
des trpubles subjectifs exige aussi des soins particuliers ;
mais tout cela est connu et classique dans le traitement de
Totite en général, et de la paralysie faciale.
Observations très résumées.
Observation n<» 1. — H..., 65 ans, maréchal ferraut. Rhumati-
sant. Surdité gauche dès Tenfance. En 86, paralysie faciale gau-
che complète qui a guéri en un mois; bourdonnements intenses
persistants. La surdité est restée la même. En octobre 1888, ver-
tige subit, sifflet dans les deux oreilles, nausées, etc., sans perte
de connaissance ; et le lendemain, au réveil, paralysie faciale
gauche complète récidivée. En 15 à 20 jours, elle guérit enoore;
mais le vertige retient le sujet un mois à la chambre; incapable
d'aller seul dans la rue, etc. En janvier 89, le vertige est cons-
tant; il marche les jambes écartées, et ne sort qu'accompagné.
Emphysémateux. Rhiuorrhée fluente chronique. — D. V. perçu
droit. — D. V. éteint perçu bien par Tair à droite, non à gauche,
O. perçu, si son intense à gaucho. D. V. perçu à droite, non
mobilisé par l'occlusion à gauche. M. peu à peine, collée à gau-
che, et B. à droite. M. perception crânienne = O. Épreuve des
pressions et réflexe auriculaire. Poire à droite : D/tube=:6.;
D/os = B; D/or. opposée = B. Poire à gauche : D/tube = B;
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 753
D/or = B ; D/or. opposée =0. — pas da transmissioa du ré-
flexe de la mauvaise oreille à la bonne. — Otoscopie = 0. Tym-
pans opaques très excavés, gris bleu, tendus, immobiles; celui
de gauche déformé, à godet centrai.
Observation n® 2. — D..., 27 ans. Service du professeur Gharcot.
1«' mai 1880, migraines habituelles. Saigne facilement du nez.
n y a trois mois, prise de douleurs d'oreiiles à crier, qui ont duré
deux jours et deux nuits ; puis le troisième jour, en mangeant,
elle a senti sa bouche se dévier vers la droite : paralysie faciale
gauche complète (orbiculaire, etc.). Aujourd'hui elle grimace à
peine; l'œil se ferme aux trois quarts. Elle n'a jamais eu de ver-
tige ni d'ouïe douloureuse. D. V. plus à gauche. M. entendue à
1"^,25 à droite, et à 1 mètre à gauche ; le 7^3 moins bien perçu
à gauche. Aspect normal ; mobilité normale ; léger vaisseau di-
rigé le long du manche à gauche; pas d'arrêt d'accommodation.
Le voile a toujours eu ses mouvements.
Observation n* 3. — H..., 45 ans, robuste. Logement humide.
Douleurs névralgiques très fréquentes, migraines ; redouble-
blement des crises en 1887 ; ne s'est pas aperçu d*ètre sourd
alors; pas d'otalgie, pas de bourdonnements, pas d'ouïe dou-
loureuse. Subitement, au réveil, paralysie faciale gauche com-
plète. Quelques douleurs sciatiques depuis. En six semaines
guérison. Entond la montre à 40 centimètres à droite, à 10 à
gauche seulement. Il entend la parole parfaitement. Dans le
même local, en 1889, l'ile a pris une otite suppuréo épouvan-
table comme crises de douleurs otalgiques et uévralgi'(ues.
Observation n» 4. — 27 avril 1878.
Dame, 22 ans, mariée, nourrice, va au lavoir; onémique, ja-
mais malade; gencives gonflées saignantes. Il y a quatre jours
elle a éprouvé subitement un sen;iment d'enflure à la joue gau-
che ; il lui a été impossible de fermer Toeil gauche depuis ; elle
éprouve de la gône, un embarras dans Toreilie : elle sent à
peine un peu d^assourdissemeut de ce côté; mais l'autre oreille
n'entend pas mieux : M. à 8 à 12 centimètres des deux côtés.
M. bien perçue; a des plissements sur le from ; pas de bour-
donnement... Mais les cris de son bébé lui reteutisseut désa-
gréablement dans Toreilie gauche; c'est presque douloureux au
fond du conduit. Demi-opacité floconneuse du tympan lisse; pas
de triangle lumineux; voussure auormule; pas de vaisseaux;
pas de douleur sans les cris du bébé. Épreuve objective nulle;
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754 CELLE
otoscopie sans résultat loâ5 mai. Ni douleur ni surdité; lair pé-
nètre facilement. Plus d'ouïe douloureuse ; la paralysie va mieux,
Toeil se ferme aux trois quarts. — Guérisou Je 20 juin.
Observation n<» 5. — !«' décembre 1880. — Demoiselle, coutu-
rière, 2â ans; enceinte. Douleur vive d'oreille après un refroi-
dissement; embarras dans l'oreille droite; surdité relative;
montre peu perçue sur le front de l'apophye mastolde, à droite,
et à 5 centimètres pas d*air. Au cinquième jour de cette affec-
tion catarrhale relativement légère, paralysie faciale à droite
complète (orbiculaire, etc.), mouvements du voile normaux.
Tympan opaque mat, déprimé, mobile par le politzer; épreuve
objective nette; léger souffle et claquement facile, sans grande
amélioration \ gargouillement léger. Pas d'audition doulou-
reuse.
La paralysie guérit le quatrième mois; les oreilles sont nor-
males depuis longtemps.
Observation n* 6. —H..., 62 ans. 41 janvier 1890. Service oto-
logique de lu clinique du docteur Charcot à la Salpètrière. Après
huit jours de souffrances atroces à la tète, à la nuque, jour et
nuit; dans l'oreille par crises avec vertige, éblouissement; état
d'ivresse continue ; apparition d'une paralysie faciale droite^
côté des douleurs (orbiculaire, etc.) ; peu de bourdonnements.
Rien au voile. Gela date de deux mois : Tœil se ferme à demi, la
figure grimace peu ; il y a une grande amélioration. Surdité
presque absolue; à droite hébétude; vertige continu. M. collée
à droite? M. à gaucho à 30 centimètres. D. V. central. Pressions
centripètes positives à droite ; réflexns binauriculaires nuls. Le
polilzer passé sans rien modifier. Pharyngite sub-œdémntcuse
intense. Tympan excavé, sombre, opaque ; apophyse externe en
bec; coiffée d'une demi-lune rouge sombre qui s*étend à la ré-
gion murale. D. V. atténué par la contraction des peaussiers de
la face et par celle des masticateurs. Réaction de dégénéres-
cence signalée par Vigoureux en juillet. Guérison de la para-
lysie, persistance de la surdité et de l'état vertigineux et des
bourdonnements.
Observation n» 1, — B. H..., 42 ans. 15 février 1890. Chaudron-
nier, déjà dur d'oreilles. Grippe fébrile depuis trois semaines;
céphalalgie; mal de gorge; rhinite purulente; douleurs d'oreilles
et de toute la face, plus la nuit; troubles do la vue, flammes,
puis, soudain, vertige, chute; perte de connaissance qui a
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 755
duré deux jours; hébétude, tôte lourde au réveil et para-
lyaie faciale droite complète. Douleur frontale continue et état
vertigineux avec faiblesse de la tête. Sourd à crior, marche bien,
mais accompagné. D. V. à peine perçu à gauche. D/mastoïde=B.,
D/air = 0., M=rO, à droite ; à gauche M = 20 cenlimèlres. —
Le poUtzer passe, et le sujet annonce que sa tète se dégage.
Saillie du tympan droit, rouge sombre; manche indistinct; léger
suintement en bas, où Tépiderme est soulevé. Paracentèse largo
et profonde du tympan. Le 28, mieux. Mouvements plus libres ;
tôte moins lourde; la face ne grimace plus; l'œil se ferme aux
deux tiers, D/air bien à droite. M. un peu perçue collée. Le po-
litzer passe bien. Le 8 mars, face presque normale. Vigoureux
a noté la réaction de dégénérescence. Son du D/air atténué par
les contractions des masticateurs.— En avril la paralysie guérie.
L*oreille reste très dure.
Observation n« 8. — H..., l*"^ février 1890. Grippe intense; le
huitième jour, céphalalgie, crises de douleurs cliques, plus la
nuit, avec fièvre; et huit jours après paralysie faciale gauche,
Ck)ntinuatiou des douleurs dans la nuque, Tapophyse, la mâ-
choire inférieure, etc. A peine léger écoulement séro-sanguino-
lent de quelques heures. Aujourd'hui, troisième semaine de
raffection , huitième de la paralysie complète. M. collée à
peine à gauche, M = 0 sur le crftiie. Douleurs persistantes sans
écoulement. Tympan gauche déprimé, rouge sombre ; rien de
distinct; battement à Tendotoscope. Paracentèse du tympan
gauche large, verticale, profonde. Issue de sang : soulagement
rapide des douleurs. Le politzer siffle; un peu d'audition de la
parole. Réaction de dégénérescence. Les premiers jours, Taudi-
tion du diapason Vertex n'était pas atténuée par la contraction
des peaussiers de la face. Plus tard, à la fin de mars, la para-
lysie non guérie, ces synergies motrices sont excellentes.
Observation n» 9. — !•' février 4890. Dame D... Il y a trois
mois, coryza aigu^ grippe; puis douleurs vives dans Tœil, qui
rougit, et dans Toreille, le long du maxillaire inférieur; dit ne
pas avoir eu de la surdité. Elle répond bien. Bourdonnements
au moment des crises névralgiques du côté droit et de la nuque,
puis paralysie faciale droite complète. Depuis diminution des
souffrances, puis retour de Touïe. M. = à 1 mètre et plus à droite
et à gauche. D. Vertex perçu droit. D. V. et D. air atténués par
les contractions des peaussiers de la face ; effet plus intense, à
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75tf GELLE
droite, a remarqué spontanément le malade. Légère hyperes-
thésie à droite et légère résonance des bruits forts.
Observation n» 10. — Dame L... 11 janvier 1890. Prise de
douleurs vives, nuit et jour, sur le trajet des branches de la
cinquième paire, il y u un mois, et quelques jours après de
paralysie faciale gauche. Elle a l'ouïe excellente; ses oreilles
n'offrent rien de saillant. D. V. perçu gauche. M. = à 35 centi-
mètres à gauche et à i mètre et plus à droite. Réaction et dégé-
nérescence; elle ne souffre plus; n'est pas revenue.
Observation 11. — H..., 34 ans. Il y a un an, fièvre, douleur
violente dans la tôle, Toreille, la mâchoire, la nuque, nuit et
jour, par crises; avec des battements, ronflements, des sonneries,
asourdio et abattue, pendant huit jours; à ce moment para //s/a
faciale droite^ complète (orbiculaire, etc.). Réaction de dégéné-
rescence, par Vigoureux. — Aujourd'hui, audition revenue î
M. = 65 centimètres à droite. Cependant il subsiste quelques
traces de la paralysie ; Tœil se ferme mal, mais ni vertige ni
ouïe douloureuse.
Observation 12. — M"*^ M..., 33 ans, mariée, très migrai-
neuse ; à chaque période mensuelle, névralgie faciale gauche
surtout. Il y a trois mois, prise sans cause (ni grippe ni angine)
de paralysie faciale gauche, au réveil. — Deux jours auparavant,
accès de migraine insolite comme intensité et du côté gauche.
Réaction de dégénérescence par Vigouroux. Paralysie flasque;
orbiculaire totalement inerte. Aujourd'hui audition de la montre
à 60 centimètres adroite et à gauche. Mouvements du voile nor-
maux, tympans normaux; trompes perméables; ni bourdonne-
ment ni vertige. Je trouve un grave état catarrhal hyperlix)-
phiquo des fosses nasales, plus à gauche; le pharynx de ce côté
est aussi plein et enflammé chroniquement. Pas d^audition dou-
loureuse; troubles très accusés du goût du côté gauche de la
bouche et de la langue, qui persistent encore.
Observation 13. — 1 janvier 1890. H..., jeune solat, 23 ans,
vient consulter pour une surdité absolue de l'oreille gauche. Le
15 août 1886, en Tunisie, pris subitement de vertige h tomber,
de bourdonnements d'oreilles, de surdité^ avec de la lourdeur
de tôte et des douleurs dans la moitié de la face. Le 6 septembre,
il entre à l'infirmerie comme sourd; le 16 septembre paralysie
faciale gauche^ accompagnée de douleurs atroces à la uuque^
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 757
dansTapophyse mastoTde et dans la profondeur de Toreille ; souf-
frances inouïes pendant huit jours, sans suppuration de l^otite.
La paralysie était guérie un mois après; mais pendant trois mois
il a été tourmenté de bourdonnements, de vertiges continus à
tomber. Son oreille est restée sourde depuis; le vertige a cessé.
La droite est bonne. M. == 1 mètre à droite.; M. =: o à gauche,
D. V. perçu à droite. D/air à g = o. D/mastoïdo perçu à
droite. D. V. perçu droit non mobilisé par Tooclusion de Toreille
gauche. Pressions centripètes position à droite ; o à gauche. —
Réflexes binauriculaires = o, trompes perméables. Politzer
passe sans améliorer rien ; la raréfaction non plus. — Tympan
gauche légèrement clair, translucide, mobile en totalité par le
politzer.
Observation 14. — H. P..., 53 ans. 8 décembre 1888. Il y a
15 mois pris subitement de bourdonnements d*oreilles, sonneries
de cloches, rivière qui coule, étourdissement pendant le jour
à tomber. Assourdissement graduel de Toreille droite ; la gauche
bonne. — Jamais de rhumatismes ni de syphilis. — Il y a quatre
semaines, sans autre cause paralysie faciale droite. D. V. à peine
senti. — D/air, bien à gauche, o à droite. Pus de douleurs sé-
rieuses. — Paralysie complète; l'œil rougit; bouche tordue à
gauche. Rien au voile du palais. — M. perception crânienne
= 0. M. par Tair = o; otoscopie = o; rien, ni valsalva ni
politzer ne sont possibles. Par le cathétérisme souffle sec, et
M. perçu collée et sur le crâne aussitôt à droite. Pressions cen-
tripètes à droite négatives ; Réflexes binauriculaires = o.
Réaction de dégénérescence. — Laryngite subœdémateuse laté-
rale droite chronique. Tympan sec, opaque, excavé, sans
triangle (clinique du professeur Charcot).
Observation 15. — Dame, 69 ans. 10 mars 1880. Rhinite ha-
bituelle. Cet hiver catarrhe aigu des premières voies, qui est en
décroissance actuellement. Depuis trois semaines, sans douleur
otique ni céphalique, paralysie faciale gauche ; en dînant, la
bouche se contourne à droite ; mais aussi elle s^aperçoit qu'elle
est sourde de ce côté depuis lors. M. = o à gauche, ni par Tair
ni sur le crâne. M. à 2 centimètres à gauche. — M. à droite à
30 centimètres. L'oreille n*a jamais coulé. Paralysie flasque et
contorsions extrêmes vers la droite. La malade ne peut ni siffler,
ni mâcher, ni fermer l'œil . — Pas d^accès douloureux, ni bour-
donnement. Tympan gauche opalescent, blanc floconneux;
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758 CELLE
tturface lisse, rougeur de la membrane flaccide et le long du
manche. Joue flasque. Epreuve objective = o à gaucbe. —
13 mars môme état de Thémiplégie; Totite gauche en résolution.
20 mars politzer facile ; M à 16 centimètres, et ascension nette
à Tendotoscope. Revue guérie trois mois après.
Observations 16. Octobre 1888. — Dame G.. ., mariée, quatre
enfants, 36 ans, bien réglée. 11 y a huit ans, douleurs névralgi-
ques dans toute la moitié droite de la tôte et de la face qui ont
duré quatre mois, suivies d*une première attaque de paralysie
faciale droite guérie en un mois. Cinq aus après, toujours d'août
à octobre, tableau symptomatique identique, à droite encore,
deuxième paralysie faciale droite guérie en un mois à peu près.
Les douleurs s'accompagnent de vertiges qui l'obligent à garder
le lit, et vomissements et nausées, et surdité complète du côté
pris. Aggravation au moment des règles. Enfin; après un inter-
valle de 3 ans, elle est reprise à nouveau actuellement des mômes
troubles auditifs et faciaux; le début a coïncidé avec les règles,
la paralysie flasque complète (orbiculaire, etc.). M.=à 25 centi-
mètres à droite età gauche; avec le politzer M. = à 18 centimètres.
Relâchement du tympan, opaque, mobile, épais; vieilles otites
scléreuses. Pressions positives à droite et à gauche avec extinc-
tion du son du diapason Vertex. Réflexes = 0. Vertige constant
plus fort aux époques. — 15 novembre. Meilleure audition.
*- i A décembre. Épreuve des pressions excellentes et réflexes re-
venus. Vertige disparu. M. = 35 centimètres; figure à peu près
normale. — 25 janvier. Marche seule. Visage normal. Guérison.
Observation 17. 22 août 1877. — Dame, 68 ans, sourde depuis
de longues années; depuis six à huit mois, la surdité progres-
sait sans douleur, sans écoulement d'oreille. Depuis peu, à la
suite de douleurs atroces nocturnes dans Toreille, la tempe
gauche, autour du pavillon, la figure subitement s'est contournée
à droite; paralysie faciale gauche comp\èie, flasque. Douleurs
causant l'insomnie, qui Tépuise. Sensibilité de la face intacte,
ouïe presque perdue. Rougeur vive de la portion susapophy-
saire du tympan et du mur; vaisseau le long du marteau. Inci-
sion du tympan; soulagement passager. Voile peu dévié, abaissé
à gauche. Paralysie améliorée en janvier 1878. Surdité persis-
tante.
Observation 18. 29 décembre 1888.— H. . ., 29 ans, goutteux,
fils de goutteux, écrit son médecin, et gastralgique.
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OTITE ET PARALYSIE FACIALE 759
!«' janvier 1886. Premier vertige à tomber avec bourdonoe-
ment et nausées ; un deuxième six mois après ; le troisième en
1887 fut très violent; il faiîlit être jeté à terre. Hémicranie, dou-
leur à la nuque et sur l'apophyse mastoïtle, raideur du cou, vo-
missements; sifflet dans Toreille pendant quatre jours; fièvre
vive, céphalalgie, plaques à* herpès zona sur le pavillon droit;
puis paralysie faciale droite complète (orbiculaire, etc.). Cette
paralysie est guérie à peu près aujourd'hui; il y a un peu de
rictus à droite, légère contracture. Aujourd'hui, bourdonnements,
tintements à l'oreille droite, tête lourde et vertige facile; surdité
adroite avec légère hyperacousie. Diapason Vertex central. Dia-
pason Vertex mobilisable à droite ou à gauche suivant l'oroille
close. Diapason par l'air plus intense que sur le Vertex. Dia-
pason Vertex perçu par l'air adroite et à gauche. Pressions cen-
tripètes positives des deux côtés. Réflexes nuls des deux côtés;
otoscopie = 0. Tympan n'offrant aucune trace visible des affec-
tions antécédentes, clair, translucide (vue de l'enclume), rétracté,
non mobile. — 31 décembre. Le poUtzer passe, mobilité des os-
selets. M. à 25 centimètres au lieu de 12 à droite et à 65 à gauche;
le réflexe biauriculaire est encore nu! k droite, c'est-à-dire sans
effet quand on fait la pression sur l'oreille gauche saine.
Observation, 19 avril 1880. — H. . ., 50 ans, rhumatisant, anos-
mique depuis longtemps après un coryza. Depuis cinq jours,
mal de gorge, amygdalite droite, douleur à Tœil droit, le long de
la mâchoire inférieure, sur l'apophyse mastoïde, et paralysie
faciale droite complète (orbiculaire), réaction de dégénéres-
cence; surdité, bourdonnement d*orcille; ni vertige, ni ouïe dou-
loureuse. M. à droite =0. — M. à g = 5 centimètres. Tympan
plan, opaque, rouge en haut et sur le manche; partie inférieure
pâle, triangle court et Iranslucidilé faible. Gros craquement par
le valsalva; léger vertige au lever ce matin; pharyngite géné-
rale chronique à teinte cramoisie; voile normal; obstruction
tubaire chronique à poussée nouvelle sur de vieilles lésions
rhumatismales. Bouche sèche, et sensation obtuse du goût pour
les acides et le sucre, pas pour les amers. La surdité persiste
après guérison de la paralysie en six semaines.
Observation 20. 11 juin 1874. — H..., 51 ans, rhumatisant.
A perdu Toreille droite complètement à la suite d'une paralysie
faciale droite complète, il y a vingt ans; il a conservé du ver-
tige et du bourdonnement continuel depuis lors. M = 0»
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760 GELLË
Il vient 86 faire soigner pour une poussée nouvelle de douleurs
et de bourdonnements et vertiges, qui lui font appréhender un
retour de la paralysie depuis longteoSps guérie.
Obsbrvation 21. 12 aoâl, — Dame, 55 ans, arthritique encore
réglée. Herpès aigu fébrile, en plaques sur le pilier gauche, sur
le pavillon et la tempe gauche, véritable zona, extrêmement dou-
loureux ; douleurs otiques et suppuration abondante depuis douze
jours. Paralysie faciale gauche complète avec bourdonnements,
surdité et forts vertiges. Paralysie guérie en trois mois (électri-
cité). La malade reste sourde et vertiginée.
Observation 22, !«' février 1879. — H. . ., 80 ans, a eu, il y a
onze ans, une otite suppurée à droite; Toreille est restée assour-
die depuis. Dernièrement, après excès et fatigues, fièvre, vives
douleurs atroces dans la lôte, otalgiques à droite, d*où il sort à
peine quelques gouttes de pus; somnolence, hébétude; soigné
pour une fièvre typhoïde I Puis abcès à la fesse droite, etc. In-
fection purulente saos doute. Eu même temps que les douleurs
de Toreille opparut une paralysie faciale qui a cessé en un mois
à peu près; mais les troubles vertigineux, les douleurs et la sur-
dité, la lourdeur de tôle n*out point cessé. (Non revenu.)
II
AUDITION ET PARALYSIE FACIALE
INNERVATION DES MUSCLES TYMPANIQUES
Par le D' C^EIXÉ
(Lu au Congrès de Berlia, en août 1890.)
Dans un précédent travail, j*ai étudié les troubles de l'au-
dition dans le cas de paralysie du nerf facial liée à Totlte
moyenne; j'ai montré, d'après l'analyse des faits, que c'est
à Totite aiguë qui précède ou accompagne cette hémiplégie
faciale qu'il faut rapporter pour la plus grande partie les
phénomènes subjectifs observés, et que le rôle de la paraly-
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AUDITION ET PARALYSIE FACIALE 76F
siôdans leur genèse est très effacé, pour ne pas tllre ïiul
Ces conclusions sont en opposition avec les idées fôçuc!?
et renseignement classique; aussi ai-je cherché à les otayer
de preuves diverses aussi démonstratives que possible.
J'ai constaté que les troubles auditifs se développaient et
s'atténuaient ou s'aggravaient en concordance parfaite avec
les phases et Tévolution.de Tinflammalion de roreille moyenne;
que ces lésions fonctionnelles pouvaient totalement dispa-
raître, Tolile guérie, la paralysie de la face au contraire per.
sistant avec toute sa gi*avité.
Enfin de la comparaison dos otites aiguës compliquée^ de
paralysie faciale avec celles où cette complication manque,
il résulte qu'on ne peut trouver aucun caractère, aucun signe
différentiels; et que les otites à paralysie n'offrent rien dans
leur symptomatologie qui leur soit spécial, et qu'on puisse
attribuer à l'affection concomitante du nerf de la face.
Ces conclusions trouvent un appui sérieux dans l'observa-
tion suivante où la paralysie faciale est d'origine intra-crâ-
nienne, par suite indépendante de toute lésion otitique.
Je la résume rapidement, et je la fais suivre de considé-
rations et d'épreuves relatives à l'étude de la fonction de
l'ouïe. Aussi j'arrive à la démonstration juste de mon opi-
nion, puisque j'opère en Tabsence de toute lésion auricu-
laire.
Observation. — Le 10 mai 1890. — Salpêtrière. Clinique des
maladies du système nerveux (D"" Charcot). — Service otolo-
gique (D' Gellé).
Demoiselle D , 23 ans; elle a été prise il y a quatre mois
de vomissements répétés, abondants, bilieux, avec céphalée vide,
et des vertiges à tomber, qui Tont forcée à garderie lit. Le hui-
tième jour, au réveil, elle s*est aperçue de la paralysie de la face
du côté droit et d'une hémiparésie légère et passagère à droite
Dès le début de la paralysie, les troubles généraux cessent.
A l'examen, on trouve une paralysie faciale droite complète
flasque; sans trouble des fonctions du voile. L'hémiplégie a dis-
paru totalement; mais on constate une paralysie du moteur ocu-
laire externe du môme côté, dont le début remonte à la même
époque (quatre mois); intelligence nette.
Le diagnoetic porte : lésion (tumeurs ou produits plastiques
ANNALES DES MALADIES DE L*OREILLE ET DU LARYNX. ~ XVi. 65
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7et GELLÉ
au niveau de rémergence du nerf facial et du nerf moteur ocu-
laire externe.
EXAMEN DE L APPAREIL ET DE LA FONCTION DE L OUÏE
DU CÔTÉ DROIT.
Audition de la parole normale, à droite et à gauche.
Audition de la montre à plus d'un mètre des deux côtés
(i",80 à gauche et i",25 à droite).
Perception crânienne excellente.
Diapason vertex rapporté à droite.
Ce son, latéralisé à droite, est mobilisable à volonté vers le côté
gauche par rocclusion du méat gauche.
Les pressions centripètes sont positives a droite comme à
gauche, que le diapason soit posé sur le vertex (étriers mobiles),
ou sur le tube de caoutchouc de la poire à air (tympans mobiles
et élastiques).
Réflexes de F accommodation hinauriculaire (mise en activité
du tenseur droit ou gauche par la pression exercée sur Torgane
opposé), épreuve négative à droite et à gauche, du côté sain
comme du côté paralysé.
Trompes, largement perméables.
Mouvements synergiques des tenseurs liés aux contractions
des muscles masticateurs, soit des muscles peaussiers de la face;
épreuve positive, c*est-à-dire action normale sur le son du dia-
pason vibrant en face de Foreille droite; ce son est atténué à
chaque elTort: tenseurs actifs.
Mouvement des muscles moteurs de la chaîne des osselets
(tenseur et stapédius) liés au bâillement soutenu, tout à fait
normaux : le son du diapason aérien est atténué, et celui du
diapason vertex ne l'est pas (normal). Le muscle de fétrier fait
donc équilibre au tenseur ici, comme s'il n*y avait pas une pa-
ralysie faciale droite.
Aucune hyperacousie ; pas d*audition douloureuse. Pas de vei"-
tiges.
Conclusions. — Au milieu des faits qui indiquent une fonc-
tion auditive normale, se montrent quelques épreuves dont
le résultat est absolument anormal ; voyons s'il peut être rap-
porté à la lésion du facial.
i** Tout d*abord le son du diapason vertex est perçu par
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AUDITION ET PARALYSIE FACIALE 7i>3
Toreille du côté paralysé ; cela est dû sans doute à la tension
exagérée du tympan droit, le muscle tenseur ayant une ac-
tion prédominante, la parésie du facial n'ayant aucun effet
sur sa tonicité, tandis que le stapédius est affaibli.
Au reste, cette latérilisation est bien légère ; car elle se
déplace à volonté à Topposé par Tocclusion de la bonne
oreille.
2° Le muscle tenseur a conservé toute son énergie ; il se
contracte synergiquement avec les masticateurs et avec les
muscles peaussiers de la face, et le son du diapason vertex
est atténué à ce moment très franchement.
3"* Cependant on a dû remarquer ce phénomène curieux :
répreuve des réflexes binauriculaires est restée négative. Le
muscle tenseur du côté paralysé n*a pas été mis en action
(action démontrée par rabaissement du son du diapason aé-
rien) , par les pressions exercées sur le tympan opposé ,
comme cela a lieu d'ordinaire sur Toreille saine.
Ici, rintégrité de Torgane est évidente , l'audition est
excellente, le jeu des osselets, des étriers et des tympans
(démontré par les pressions centripètes) est normal; la cause
de l'inertie du tenseur doit être cherchée ailleurs que dans
la caisse.
Mais je remarque que, en faisant l'épreuve des mouvements
synergiquesbinauriculaires à l'inverse, c'est-à-dire si j'exerce
la pression sur le tympan droit (côté paralysé), le diapason,
sonnant en face de l'oreille gauche, le résultat est également
nul; ainsi de ce cota sain^ la tenseur n'obéit pas non plus,
La perte des réflexes d'accommodation binauriculaire est
donc complète et bilatérale ; mais du moment oii l'oreille du
côté sain est aussi inerte que celle du côté paralysé, au rap-
port du jeu des muscles tenseurs tympaniques, il faut cher-
cher l'origine de celte interruption du courant réflexe en
dehors des organes auditifs.
C'est donc au foyer réflexe même, lien cential des actes
moteurs bilatéraux d'accommodation, que l'on se trouve amené
à localiser la cause de ce trouble fonctionnel des synergies
binauriculaires.
La coexistence de la paralysie du muscle moteur oculaire
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764 GELLÉ
externe vient à Tappui de ces conclusions, et permet avec
elles de préciser le point où siège la lésion qui entraîne la
paralysie du nerf facial droit.
Sur des oreilles saines, celte absence de la provocation
des mouvements réflexes physiolopriques est d*antant plus
intéressante à constater que la conservation de l'énergie mo-
trice des muscles tenseurs est absolument démontrée par
l'effet synergique de la mastication, de la déglutition, etc.
D'ailleurs, il ne faut pas oublier que leur action motrice
est indépendante du facial; la suppression du réflexe indique
donc un autre trouble fonctionnel du centre bulbaire, conco-
mitant de ces paralysies du facial et du moteur oculaire
externe.
4* Je dois signaler encore ce fait que le muscle de Tétrier
(le stapédius) que l'épreuve du diapason vertex nous a mon-
tré affaibli (première conclusion) ne semble pas èive en pa-
ralysie complète, bien que la paralysie faciale soit absolue.
En effet, l'expérience suivante montre qu'il a conservé dans
certaines conditions, toute son activité antagoniste de celle
du tenseur.
Quand la malade exécute un bâillement énergique, on cons-
tate que le son du diapason placé en face de Toreille droite
est atténué net, tandis que le son du diapason placé sur le
vertex ne change pas. Or, ceci est normal. Dans le bâille-
ment, les deux muscles moteurs de la chaîne se contractent
à la fois et d'une façon antagoniste; le tenseur produit donc
l'affaibUssement du son aérien en tendant la cloison tympa-
nique ; mais à l'inverse de ce qui se produit quand il agit
seul, comme dans les contractions des masticateurs ou des
peaussiers de la face, on voit que, dans le bâillement, le son
du diapason vertex n'est pas modifié. Or, ceci ne peut se
produire que par l'arrêt formé par le slapédius à la propul-
sion de la base de l'étrier dans la fenêtre ovale; c'est donc
là une bonne démonstration de Tactivilé du muscle de l'étrier.
Eh bien ! chez notre mlade, malgré la paralysie faciale
droite, le bâillement ne modifiait en rien le son du diapason
vertex.
Le stapédius fait donc alors équilibre au tenseur; malgré
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AUDITION ET PARALYSIE FACIALE 765
rhémiplégie faciale si accusée, sa motilité n'est pas éteinte;
serait-ce qu'il reçoit d'ailleurs ses excitations ? Je rapproche
ce fait de Tinlégrité évidente des mouvements du voile.
Dans le cas actuel, le siège central de la lésion laisse cette
hypothèse admissible ; et les anastomoses du facial et du
glosso-pharyngien Tautorisent et Texpliquenl peut-être, car
j'ai vu ces actions antagonistes du stapédius persister dans
la paralysie faciale otitique (ab aure ïsesa), c'est-à-dire celle
qui est liée à l'otite moyenne aiguë périostique ; on sait qu'a-
lors c'est à la compression du facial dans le canal osseux de
Fallope qu'on rapporte sa paralysie d'origine intra-auriculaire.
ô** Enfin je crois utile d'appeler l'attention sur le peu d'ac-
tion de la paralysie simple du facial sur l'audition ; l'ouïe est
bonne, et aucun trouble subjectif n'est observé, ni bourdon-
nement, ni vertige, ni douleur ; quand l'oreille est saine, il
n'existe rien de tout cela.
Cependant si l'on en croit les auteurs spéciaux ou non,
l'ouïe serait constamment altérée dans la paralysie faciale.
6** Non seulement il y aurait affaiblissement de la portée
de Touïe, mais sous son influence, grâce aux parésies du
stapédius consécutives, des troubles sérieux seraient notés,
tel que le bourdonnement, et surtout Thyperacousie de Lan-
douzy, ou mieux l'ouïe douloureuse de Dechambre, l'hyper-
esthésie des auteurs.
Dans le cas d'hémiplégie faciale qui nous occupe, para-
lysie bien simple, dans laquelle aucune lésion auriculaire
n'intervient, où tout par suite est précis, clair et facile à rap-
porter à sa cause, nous ne trouvons aucun trouble de l'audi-
tion d'aucune sorte.
Si nous rapprochons de ces faits ce que nous a appris la
discussion précédente sur l'état de l'activité musculaire intra-
tympanique dans l'hémiplégie faciale, tout s'explique.
D'autre part, il résulte de mes recherches cHniques que la
production de Voiiïe douwureuse exige la réunion ou coïn-
cidence de plusieurs conditions morbides, au milieu des-
quelles la paralysie faciale est la moins indispensable; car
cette hyperacousie se rencontre très souvent sans elle.
L'inflammation clique violente ou profonde, Thypereft-
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766 GELLÉ
thésie qui la suit, les névralgies et migraines qui l'an-
noncent, montrant la participation de l'acoustique au pro-
cessus et ses souffrances, sont les conditions élémentaires
de Touïe douloureuse, bien plus fréquente alors qu'elle n'est
dans la paralysie faciale, quand la période otitique de celle-
ci est passée.
L'ouïe douloureuse, comme les bourdonnements, les ver-
tiges et la douleur clique, est liée à l'affection aiguë de l'o-
reille moyenne au milieu de laquelle la paralysie débute, et
en est une suite non fréquente. Si les ligaments, si les
membranes tympaniques ont subi de graves altérations, du
relâchement consécutif au ramollissement inflammatoire, on
comprend que Taction du tenseur soit alors nuisible, et cause
de douloureux ébranlements nerveux, quand son activité est
sollicitée par de fortes vibrations sonores (coup de pistolet
de Landouzy).
Dans les conditions opposées, les mouvements imprimés
à la chaîne des osselets par les contractions du tenseur sont
limités toujours en dedans par le tendon du stapédius, et
c'est ainsi que les excitations et les ébranlements du laby-
rinthe sont évités, quand il n'existe que de la paralysie fa-
ciale sans altération sérieuse des moyens de protection de
l'oreille interne.
En résumé, dans un cas de paralysie bien limitée du nerf
facial, on n'a pu observer aucun trouble de l'audition, aucun
trouble de la fonction de transmission; l'activité des tenseurs
est conservée. Mais l'épreuve des pressions centripètes dans
l'accommodation binauriculaire est négative; les réflexes
sont nuls ; l'association des mouvements des deux organes
est perdue. C'est le seul trouble fonctionnel constaté, et il n'a
aucun rapport avec l'hi^miplégie faciale ; mais il montre que
le centre réflexe bulbaire seul est atteint; la paralysie du
moteur oculaire externe du môme côté précise aussi ce siège
de la lésion cause.
Le diagnostic posé est celui d'une lésion (tumeur, néo-
plasme, production plastique) à Téniergence du facial et du
moteur oculaire externe, intéressant aussi le bulbe.
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MICROBES DANS LES POLYPES SUS-GLOTTIQUES 767
III
ROLE DES MICROBES DANS LE DÉVELOPPEMENT
ET L'ÉLIMINATION SPONTANÉE DE TROIS GROS
POLYPES SUS-GLOTTIQUES.
Par le D** Edouard BOITVET, professeur agrégé à la Faculté
de médecine de Montpellier, lauréat de l'Académie.
L*observation suivante est intéressante par la rarelé cli-
nique et par sa pathogénie. Les examens histologiques, faits
par M. le professeur Kiener, montrent bien le rôle que cer-
tains micro-organismes ont joué dans le développement et
dans Télimination de ces polypes sus-glottiques.
l® Gbsbrvation clinique.
Antécédents, — Geste, 44 ans, cultivateur, sans antécédents
héréditaires ou personnels, indemne de syphilis et de tubercu-
lose, a toujours eu une excellente santé.
Histoire de la maladie. — Au mois de juin 1890, il ressent les
premiers troubles laryngés. Il éprouve pendant plusieurs jours
une gène dans la déglutition des liquides et des solides. Le
20 juin, il est pris brusquement de troubles respiratoires ; il lui
semble qu*un corps étranger obstrue à moitié la partie supé-
rieure du larynx. L'inspiration est plus difficile que l'expiration.
Le 25 juin, la gêne de la déglutition est telle qu'un médecin
pratique le cathétérisme œsophagien ; mais il néglige de faire
Texamen laryngologique, et il envoie le malade à Phôpital d'une
ville voisine.
Le 27 juin, le malade a, pendant la nuit, des accès d'étouffe-
ment; dès qu'il se lève, il respire mieux ; mais lorsqu'il se remet
dans la position horizontale les mêmes phénomènes dyspnéiques
se renouvellent.
La voix est nasonnée ; lorsque le malade essaye de déglutir,
une certaine quantité du bol alimentaire passe par le nez.
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768 BOINET
Etat actuel. — Le 8 août, il est évacué sur l'hôpital suburbain
de Montpellier, il est placé salle Combal, lit 26, dans le service
de M. le doyen Gastan, que nous avions Thonneur de suppléer.
Le malade est toujours dans le même état ; la gêne respiratoire
persiste; la voix est rauque, enrouée, nasonnée; le malade se
plaint d'une sensation de corps étranger au niveau de la partie
supérieare du larynx, et il fait de nombreux efforts pour se dé-
barrasser de la tumeur qui le gène.
Trois jours après son entrée à Thôpital, il réussit à expulser,
après de violents efforts de toux, une tumeur grisâtre, légère-
ment villeuse, dure, élastique, du volume d^un marron. Les
symptômes indiqués plus haut diminuent d'intensité; la déglu-
tition est moins difficile, mais plus douloureuse; cette sensation
pénible parait tenir à Tulcération qui existe au niveau du point
d*insertion de la tumeur.
Les accès de suffocation ont disparu. La voix est moins rau-
que; elle est toujours nasonnée. Les ganglions ne sont pas en-
gorgés; rétat général est bon.
Le 15 août, ce malade rejette un nouveau polypo do la gros-
seur d'une grosse noisette.
Le 16 août, nous examinons ce malade au laryngoscope et
nous constatons Totat suivant :
L*épiglolte présente sa forme normale, elle est congestionnée;
la portion sus-glotti((uc du larynx est en grande partie obturée
par une masse gris sale, légèrement mamelonnée, adhérant au
ligament aryténo-épiglottique gauche et cachant les cordes vo-
cales. Pendant rémission des notes clevces ou pendant les fortes
inspirations, on voit une petite fente située entre les bords ar-
rondis de la tumeur et les parois du larynx. Ce n'est que par
celte fissnre fort étroite que Tair peut passer.
Le tl août, nous saisissons la tumeur avec des pinces à po-
lypes; nous lui faisons exécuter quelques mouvements; elle cède
légèrement sous l'influence de ces tractions; mais une légère
hcmorrlingie, qui vient de se produire au niveau du point d'ap-
plication des pinces, nous fait cesser ces manœuvres.
Nous avertissons notre malade du la chute probable de cette
dernière tumeur, soit à l'occasion d'un effort de toux, soit pen-
dant un mouvement de dé^Hulition. Deux heures après, le ma-
lade avalait sa tumeur eu môme (emps qu'un morceau de pain. .
L'examen laryngoseopique, pratiqué le lendemain, nous donne
les résultiits suivants : on ne voit plus do traces de tumeurs pa-
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MICROBES DANS LES POLYPES SUS-GLOTTIQUES 760
pillomateuses ; les cordes vocales apparaissent nettement, elles
sont rouges, et au niveau du point d'implantation de la tumeur
en dehors de Tépiglotte, qui est intacte, on trouve les vestiges
de ce sillon d'élimination; on observe une grande encoche ytcé-
reuse située au niveau du point d'insertion de la tumeur, sur le
repli aryténo-épiglottique gauche. La voix a recouvré ses carac-
tères normaux : la respiration et la déglutition ne sont plus al-
térées. Le malade sort le lendemain, complètement guéri.
^ EXAMEN HISTOLOGIQUE FAIT PAR M, LE PROFESSEUR KiBNER.
L
Au premier aspect, on remarque que les coupes, traitées
soit par le picro-carmin, soit par le carmin borate, ont jine co-
loration diffuse et laissent à peine voir quelques éléments cel-
lulaires disséminés.
Leur surface externe, sur une épaisseur de un à deux mil-
limètres, n*est pas colorée; elle ne présente plus aucune trace
de structure. On est en plein territoire de nécrose.
On ne distingue rien qui rappelle les couches épidermiques;
mais çà et là, on voit les lumières de quelques vaisseaux trom-
bosés, indi(iuant que la nécrose a envahi le tissu conjonctif.
I^ tissu, ayant conservé la vitalité, est de nature conjonc-
tive et myxomateuse. On voit des orifices vasculaires assez ré-
gulièrement espacés et ayant pour parois un tissu conjonctif
fibreux, condensé et pourvu d'un endothélium très peu apparent.
De la tunique fibreuse des vaisseaux part un réticulum de fibres
conjonctives, circonscrivant des mailles circulaires ou ellipti-
ques, petites ou grandes, suivant les endroits. Ces mailles sont
remplies d'un liquide incolore, au sein duquel on remarque, çà
et là, quelques cellules migratrices isolées ou réunies en petits
aoias : d'autres points sont occupés par des globules sanguins,
mais ces hémorrhagies sont très circonscrites.
On y rencontre en outre quelques grandes cellules à pro-
longements rameux. De pareilles cellules sont parfois placées
sur le réticulum fibreux.
Tous les éléments cellulaires sont très rares et se colorent
faiblement par les réactifs ; ce qui semble indiquer que l'ensemble
du tissu n'avait qu'une faible vitalité.
Dans aucune coupe, ou uo trouva la moindre trace de glandes.
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770 BOINET
n.
Des préparations ont été faites pour la recherche des mi-
cro-organismes.
Les unes ont été colorées pendant trois minutes par la
liqueur de gentiane à Fanîline ; les autres ont été traitées soit
par le procédé de Gram-Weigert, après une à deux minutes
de séjour dans le bain colorant.
Les trois ordres de préparations ont donné des résultats
absolument concordants.
On s'aperçoit immédiatement que la préparation est toute
remplie de micro-organismes; ceux-ci sont surtout nombreux
dans les parties nécrosées de la surface et dans la zone vivante
immédiatement sous-jacente.
Dans cette zone, on peut reconnaître aisément trois espèces
de micro-organismes :
l® Un bacille gros et très allongé, mesurant jusqu'à un dixième
de millimètre. Quelques-uns de ces bacilles sont colorés d'une
manière uniforme, continue, tandis que la plupart montrent un
chapelet de granulations sombres dans un stroma très faible-
ment coloré. Ce bacille forme un feutrage plus ou moins serré
dans différents points de la région susdite.
^ Un bacille plus grêle, ne montrant aucun indice de sporu-
lation, disséminé çà et là, au milieu des autres éléments, sans
se réunir en amas.
3^ Un microcoque de petites dimensions, très abondant, for-
mant sur quelques points de vastes agglomérations : sur les
confins de ces amas, ces microcoques sont généralement isolés,
quelquefois réunis deux à deux ou en petits groupes.
Dans le centre de la tumeur, les micro-organismes sont moins
abondants; mais ils sont encore en nombre considérable.
Dans certains endroits, on les voit, à un assez faible grossis-
sement, sous forme de placards irréguliers ou arronHis, assez
voisins les uns des autres. Sur cfautres points, ils sont épar8,et
on ne peut les apercevoir qu'avec un fort grossissement; mais
nulle part ils ne font défaut.
Ces micro-organismes appartiennent aux deux dernières des
espèces décrites plus haut. Le bacille gros et long manque.
Le plus ordinairement, les micro-organismes sont libres dans
ces tissus. Parmi les rares éléments cellulaires qui entrent dans
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MICROBES DANS LES POLYPES SUS-GLOTTIQUES 771
la composition de ces polypes, il n'en est qu^un petit nombre
qui renferment des micro-organismes.
Dans la lumière de quelques vaisseaux sanguins, on rencontre
un assez grand nombre de micro-organismes; la plupart sont
incorporés dans les leucocytes.
L'examen histologique précédent rend compte de quelques
particularités intéressantes de ces polypes myxomateux sus-
glottiques.
Réflexions. — 1® L'élimination spontanée de ces trois po-
lypes sus-glottiques est un fait assez exceptionnel.
Ainsi Schwartz (Tumeurs du larynx. Thèse d'agrégation,
1886) n'a pu réunir que quelques cas d'expulsion spontanée
de ces polypes. Pauli (Gazette médicale de Paris, 1856) rap-
porte qu'un polype vasculaire, long d'un demi-doigt, a été
rendu dans des efforts de toux. Murray Dobie (Monthly Jour-
nal of médical science f octobre 1853) a constaté la dispari-
lion d'une tumeur pédiculée, grosse comme une cerise, in-
sérée dans le bord droit de Tépiglotte et la présence d'une
cicatrice au point d'implantation.
2** L'absence de récidive de ces polypes mérite encore
d'être signalée. On sait, en effet, que ces tumeurs du larynx
ont habituellement une certaine tendance à repulluler.
8" Les examens histologiques expliquent ces deux parti-
cularités cliniques précédentes que l'on observe si rarement.
Nous avons vu que le bacille long et gros formait une
sorte de feutrage strictement limité à cette étroite zone de
nécrose superficielle, qui constituait les parois du sillon d'é-
limination. Peut-être ce bacille n'est-il qu'un épiphy te? Peut-
être est-il doué d'une action nécrosique, favorisée par la
faible vitalité de ce tissu myxomateux. Cette dernière in-
fluence parait d'autant plus vraisemblable que le bacille long
est cantonné dans les couches superficielles en voie de spha-
cèle. Ce rôle nécrosique est encore de nature à expliquer
l'absence des proliférations au niveau des points d'implanta-
tion de ces polypes; mais la preuve directe nous manque ;
car nous n'avons fait ni cultures, ni inoculations de ce ba-
cille saprogène, provenant sans doute de la cavité buccale.
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772 BIBLIOGRAPHIE.
4"" EnHn le tissu myxomateux de ces tumeurs contenait
jusque dans ses parties le^ plus profondes des microcoque^
et dea béionnets courts. La dissémination de ces microbes
exelut ridée d'une infiltration secondaire , d'une invaskm
après coup. Le développement parallèle, la connexion intime
qui existait entre ce tissu myxomateux et ces derniers micro-
OFgani«nee font présumer leur action pathogène : il paraît
probable que ces imcroooqueset ces bâtonnets courts jouent
un certain rôle dans l'extension rapide et dans la multiplicité
de ces polypes sus-glottiques.
5» Ces microbes n'ont exercé qu'une influence pathogé-
nique locale. Malgré leur présence dans le sang des vaisseaux
de ces tumeurs, ils n'ont cependant pas produit d'infection
générale; il est donc logique d'admettre que ces microbes,
qui, pour la plupart, se trouvaient dans les leucocytes ont
été détruits par la phagocytose.
En résumé, ces polypes sus-glottiques renfermaient des
microbes doués rie propriétés contraires : les uns (microco-
ques, bacilles courts) paraissent liés au développement de
ce tissu myxomateux, les autres (bacille long) sont en rapport
avec Tnlcération nécrosique, qui a creusé ce sillon d'élimi-
nation permettant l'expulsion spontanée, sans récidive, de ces
trois volumineux polypes sus-glottiques.
BIBLIOGRAPHIE.
Examen du nez et du phar3rnx chez 2238 enfants des écoles
(Schulantersachungen des kindlichen Nasen and Rachenrau-
mes an ^238 Kindern); par R. Kafemann, de Kœaigsberg
(i4.W. Kafemann^ éditeur, Dantzig^ 1890).
L'auteur a eu pour but de recueillir dans le») écoles primaires
des donoées statistiques sur le rapport déjà souvent remarqué
entre Tétat du oez et de Tamygdale pharyngée et Taprosexie
nasale (incapacité de fixer Tatteotion ou, ce qui retient au môme,
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BIBLIOGRAPHIE. 773
îûaptitude au. travail scolaire). A priori^ Tinfluence fftcneuse de
rhypertrophie amygdaïienne surtout Porganisme et rintelligence
s'explique aisément, parce que les végétations adénofdcs dn naso*
pharynx occasionnent une gône respiratoire en rapport avec leur
hypertrophie, et que, d'aulre part, Touïe est plus ou moins gra-
vement compromise, comme l'ont montré Bézold , Meyer,'
Blake, etc. Aussi Tenfant, épuisé par les efforts qu'il fait pour
respirer la honche toujours ouverte et pour écouter, n'ar-
rive-t-il plus à fixer son attention sur un sujet d'étude; il de-
vient indolent, ne lutte plus contre Tapathie et Fhébétude qéiî
Tetivahissent ; plus d*un écolier ainsi arriéré est considéré par'
tout le monde comme faible d*esprit, tandis que la cause de ^î
état reconnue et facilement éloignée peut lui rendre la satité éî
rintelligence, fait sur lequel il serait urgent d'attirer TattentidU
des parents et avant tout des maîtres.
Le D' Kafemann a examiné 2238 enfants de 6 a 14 ans, mais
la rhinoscopie postérieure n'a pu être faite dans !95 cas.
I. — 4,100 garç*ons se répartissent ainsi : 592 fois (65,1 0/0).'
L'amygdale pharyngienne na déborde pas les arcades choanales,
et peut ôti^ considérée comme normale ; dans le nombre, beau-
coup d'enfants de 6 ans.
180 cas. — L'arcade choanale est recouverte dans une étendue^
minime, ce qui ne peut gêner la respiration, mais doit déjA at-
tirer l'attention sur la trompe et la caisse du tympan.
47 cas. — Un segment plus considérable de Pune ou des deux'
arcades choanales est masqué. Cet état, déjà certainement pa-
thologique, n'est pas encore considéré comme hypertropMé^
vraie.
86 cas (7,8 0/0.— Hypertrophie incontestable de Tamygdale pha-
ryngienne qui recouvre le tiers supérieur, la moitié, quelquefois
les deux tiers du septum. Statistique suivant l'âge ; --^* — --
f 10 M 12 j3 U " ** "
7 14 9 "6 6 7*
Sur ce nombre de 86, l'auteur trouva dans 74 0/0 des cas
TouTe plus ou moins affaiblie et la membrane du tympan malade.
12 autres enfants étaient hoi*s d'état de suivre l'enseignement;
il faut cependant remarquer que 5 enfants atteints d'hypertrophie
considérable étaient intelligents et studieux, tandis que 6 arriérés
avaient le pharynx normal; quelques-uns pouvaient toutefois
être affectés d'aprosexie purement nasale et non pharyngée.
10 garçons étaient bègues, bégayement oral de Bloch lié à la
respiration buccale.
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774 BIBLIOGRAPHIE
IL — i.lûi filles, in (10,6 0/0) hypertrophies de l'amygdale
pharyngée, et sar ce nombre, 29 enfants, par conséquent ua
çuart, étaient sérieusement arriérées; la plupart entendaient très
mal, beaucoup avaient doublé ou triplé leur classe.
Pour ce qui est de la forme des tumeurs adénoïdes, l'auteur a
rencontré exclusivement Thyperplasie symétrique, hémisphé-
rique, sauf quelques cas de régression où l'une des choanes
était déjà découverte dans une étendue plus grande que l'autre.
L'auteur a porté également son attention sur l'état des amyg-
dales proprement dites et les a trouvées hypertrophiées 281 fois ;
dans 22,4 0/0 de ces cas, il y avait simultanément hypertrophie
des trois amygdales. Plus fréquente encore que l'hypertrophie
des amygdales proprement dites était celle du tissu adénoïde
du pharynx buccal ; la muqueuse était granuleuse dans 400 cas,
dont 78 à un degré excessif; chez 24 enfants, le siège de prédi-
lection des granulations étaient les replis tubo-pharyngés.
L'examen des fosses nasales chez ce grand nombre d^enfants
donna des résultats intéressants au point de vue de la fréquence
des différentes affections et malformations du nez, toujours plus
fréquentes, et de beaucoup, chez les garçons que chez les filles.
La cloison cartilagineuse présentait dans 191 cas des épines, des
excroissances associées ou non à un certain degré de déviation.
La déviation notable de la cloison cartilagineuse a été rencon-
trée 84 fois chez les garçons, 50 fois chez les filles; la déviation
des cloisons cai^tilagineuse et osseuse 161 et 128 fois. Jamais
cependant Fauteur n'a trouvé d'inégalité des deux choanes qui
accompagneraient la déviation, suivant Schans, pas plus d'ailleurs
qu'il n'a pu trouver de différence entre les deux orifices sur de
nombreux crânes examinés à cet effet. Enfin, l'hypertrophie de
la muqueuse nasale est fréquente (68 fois chez les garçons) et af-
fecte de préférence le cornet inférieur dans sa portion antérieure.
Tout en n^ayant pas la gravité des obstructions postérieures, par
l'amygdale pharyngienne , les rétrécissements antérieurs par
hypertrophie de la muqueuse, déviation de la cloison, saillies
cartilagineuses, apportent un obstacle a la respiration nasale, et
sont de ce fait justiciables d'une intervention chirurgicale.
M. W.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 77.»
PRESSE ÉTRAWÉRE
CSontribution à Fétude histologiqne des cordes yocales,
par A.-A. Kanthack. Virchow's Archiv, Bd. GXVII, Heft 3.
Réponse à l'anteiir précédent, par B. FRiBNKSL. Vircbow's
Archiv, Bd CXVIII, p. 370.
Id. Lodem loco^ par A.-A. Kanthack, p. 376.
Lod, loc., par B. FRiBNKBL, p. 381.
D'après Kaysbr et B. Baoinski, in Centralblt, f. kJin. medicin,
n? 10, 8 mars 1890, p. 181-182.
Kanthack, se basant sur Texainea d*un certain nombre de
larynx frais, conclut avec Luschka, contrairement à B. Frankel,
que les cordes vocales ne contiennent pas de glandes. Il faut
ajouter immédiatement que pour Kanthack, les véritables cordes
vocales, dans le véritable sens aâatomique et clinique du mot^
sont uniquement le ligament thyi^o-aryténoïdien qui s^étend da
processus vocal, où il s'insère par Tintermédiaire d'un cartilage
sesamolde, jusqu'au cartilage sésamoïde par lequel se fait son
insertion au cartilage thyroïde. Il a une largeur et une épais*>
seur de 1 à 2 millimètres seulement. Dans la corde vocale ainsi
détinie, il n'existe ni glandes ni conduits glandulaires. Le court
segment retiré entre le cartilage sésamoïde antérieur et le car^
tilage thyroïde qui, au point de vue du développement n'appar-
tient pas à la corde vocale, renferme souvent des glandes, ainsi
que d'ailleurs toute la région de la commissure antérieure. De
même, il en existe aussi eu arrière et en bas des cordes, et
aussi dans le voisinage même de la corde, entre les faisceaux-
musculaires et le tissu élastique. L'épithélium pavimenteux, qui,
en haut, ne dépasse pas normalement la corde vocale, peut
s'étendre en bas jusqu'au cricoïde. Il semble n'y avoir pas à co
niveau de membrane basilaire. Les papilles y sont rares, et
n'existent normalement que dans la partie inférieure de la
corde. Il ne faut pas confondre avec les papilles certaines irré-:
gularités de la muqueuse. Les papilles deviennent très nom*
breases dans certains états chroniques. La sous-muqueuse est
ici excessivement mince. Les faisceaux du muscle thyro-aryté*
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77^ PRESSE ATRANGfcfWE
noîdien ne semblent pas s'insérer au ligament vocal et parais-
sent s'étendre ininterrompus d'une extrémité à Tauire.
La réponse de Frâ.nkel porte sur la définition de la corde
vocale donnée par Kanthack, d'où dérive la difîërence des ré-
sultats de leurs recherches microscopiques. Pour Frânkel, les
cordes sont des organes prismatiques à base formée par le
muscle thyjrosu*yiénoXdien, et à sommet libre formé par le
ligament du même nom. Frankel n'a pas vu non plus de glandes
dans la région visée par Kanthack. Les deux autres réponses
coniitîluent une polémique de mots plus que de faits; il n*y a
rien d'important à signaler. p. tissikr.
Études sur l'histologie de la mnqueuse du larynx. La mnqnease
chez le fœtus, par A.- A. Kanthack. Virclww's ArchiVy Bd
CXVin, i«89» BerL kJin. Woch., n<»6, p. 145, <0 février i890
Chez le fœtus, la muqueuse est entièrement tapissée d^épi-
théliam k cils vibratils, à Texception des Traies cordée, qu
possèdent un ^théKum pavimenteux. L^épithélium à cils vh-
braiils i*ecouvre tout« la surface laryngée de Tépigiette, les
parois latérales et postérieure du larynx et s'étend jusqu'au
sinus pyriforme et à la paroi antérieure du pharynx jusqu'à la
iMLuteur des arytënoïdes. La partie inférieure du pharynx est
eoroplètenMot revêtue d'épithélium pavimenteux. Ce dernier
reeouvre les cordes vocales dans toute leur étendue. En deçà
des proeessus vocaux et du cartilage sésamoîde qui unit l'extrë*^
mité antérieure des cordes au cartilage thyroïde, c'est-^à-dûre
les eommissures postérieure et antérieure ont leur épilhélium
cyilndrique*
Il n^existe pas de papilles sur les oordes vocales, ni de mem**-
bmne basilaire, ni de glandes.
Les glandes sont nombreuses ailleurs. On peut en distinguer
6 groupes : un épiglottique, deux aryépiglottiques, deux ventri-
culaires, un aryténoïdien. p. tissiïb.
Epithélium et glandes du larynx chez l'homme sain et ma-
lade, parR. Hbymann. {Virchow's Arcbiv. Bd CXVIII, Heflâ.
Centrbl. f. klin. med., n» 17, 26 avril 1890.)
' Heymanu a fait porter ses examens sur iS larynx sains.
L^épithélium pavimenteux du pharynx déborde légèrement le
larynx, ainsi que l'ont noté dégà certains auteurs, sur uue
étandue variable. Le maximum est ordinairement au niveau de
la partie supérieure de l'épiglotte, d'oà la sone à éptthélium
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PRESSE ETRANGERE 777
pavimenteux va en se rétrécissant à mesure que Ton descend le
long des replis ary^piglottiqnes. A. côté de cette zone margi-
nale se trouve une zone intermédiaire où existent encore quel-
ques îlots d*épilhélium pavimenteux, dans laquelle les deux
formes d'épithélium pavimenteux et cylindrique semblent entrer
en lutte. L'épilhélium pavimenteux recouvre encore les cordes
vocales, quelquefois le bord des bandes ventriculaires, où il
forme une étroite bande, et Tetpace interaryténoîdien, suivant
les données classiques. Pour expliquer cette association des deux
variétés d'épithélium, Tauteur rappelle le développement du
larynx, aux dépens de l'intestin antérieur et des 3^ et A^ arcs
branchiaux. Voici la structure de Tépithélium pavimenteux.
Sur la partie antérieure de Tépiglotte, sur le ohorion muni de
papilles, se voit une couche de petites cellules cylindriques
basses, en palissade, puis plusieurs couches de cellules ar-
rondies irrégulières, puis plusieurs de cellules de plus en plus
aplaties.
Sur les cordes vocales, pas de papilles, la couche de cellules
aplaties est plus, mince. Sur le bord libre le revêtement épi-
thélium est très mince. Sa couche moyenne disparaît totalement.
L'épithélium du larynx contient de nombreux leucocytes à ses
divers étages.
Heymann a vu deux fois des acini glandulaires au niveau
des processus vocaux, à la partie postérieure des cordes. Leurs
conduits excréteurs ont un épithélium à cils vibratils et pré-
sentent souvent une ampoule préostiale.
Dans la tuberculose, Tépithélium à cils vibratils ne persiste
que dans plusieurs points (sinus de Morgagni). Ailleurs, il se
montre de Tépithélium pavimenteux ou de transition (Henle).
Sur le bord libre des cordes et sur la paroi postérieure du
larynx, il acquiert une épaisseur considérable. En outre, il se
forme de nombreuses papilles. Les conduits excréteurs des
glandes sont dilatés. Les nouvelles papilles, résultat de la dila.
tation des vaisseaux, produisent l'état velvétique de Tépithé-
lium. p. TISSIBR*
Instrument pour Fablation des tameors sons-glottiques , par
J. ScHBiNiiANN. (Berlin, klin. Woch.^ n? 3, p. 51, 20 janvier
1890.)
Cet instrument est une pince articulée dont l'extrémité est
coudée latéralement à angle obtus vers la droite de Tinstru-
ment. La partie coudée, longue de 4 millimètres, est formée de
ANNALES DBS MALADIES DE L'ORBILLB ET DU LARYNX. — ZVI. 54
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778 PRESSE ÉTRANGÈRE
deux branches excavées, à bords coupants, l'une fixe et l'autre
mobile. A l'aide de cette place, on enlève facilement les tumeurs
sous-gloltiques. Elle peut servir aussi dans les autres cas,
notamment pour les nodules des chanteurs. Elle permet seule
l'ablation totale (condition expresse de non récidive) de toutes
les tumeurs dans les cas de papillomes récidivant, p. tissier.
Résection partielle d'un larynx cancéreux, par Mikulicz.
(Berlin, klin. Woch., n« 10, p. 236, 10 mars 1890.)
Le début remontait à plusieui*s mois : enrouement d^abord,
puis accès de sufTocation. Michelson diagnostiqua* au laryn-
goscope : tumeur cancéreuse siégeant sur la corde vocale, de
coloration rouge clair, à surface mamelonnée. 1^ tumeur sem-
blait plus petite qu'elle ne l'était en réalité. Résection de tout
le côté droit avec la demi-correspondante du cartilage thyroïde ;
on ne toucha pas à l'épiglotte. Guérison rapide. Le malade res-
pire sans canule et parle intelligiblement, quoique d'une voix
enrouée. Il s'agissait d'un carcinome (Hilldebrandt) à l'examen
histologique. p. tissikk.
Un cas de la forme lissa de la pachydennie laryngée,
par Michelson. {BerL klin. Woch., p. 238, n<» 10, 10 mars 1890.)
Sujet de 44 ans, enroué depuis longtemps. Tumeurs symé-
triques au voisinage des processus vocaux. Dépression médiane
et zone périphérique hyperémiée, surélevée.
Comme Kraukel, Michelson s'étonne que cet état si fréquent
et si caractéristique ait pu échapper aux laryngologistes, malgré
remploi du miroir, appliqué depuis 30 ans, et que ce soit un
anatoniiste qui ait appelé l'attenlion sur ce point, p. tissiisir.
Laryngite hémorrhagique, parL. Héthi. {WienA^'^^^ BerL klin.
WbcA., n*» 6, p. 135, 10 février 1890.)
L'auteur pense que les hémorrhagics libres ou interstitielles
(]ui se produisent dans certaines laryngites sont un élément
symptomutique intéressant à ajouter à l'histoire des laryugiies,
mais ne peuvent en rien justifier la création d'une nouvelle entité
nosologique, la luryngiie hémorrhagi«}ue. Les hémorrhagics par
rupture ou par diapédèse sout liées à une modification de la
paroi vusculaire sous l'uctioadu processus catarrhal. Les autres
caractères donnés comme oarattérisaut plus particulièrement la
laryngite hémorrhagique : intégrité de la muqueuse, longue durée
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PRESSE ÉTRANGÈRE 779
du processus, tendance aux récidives, ne sont pas suffisants pour
justifier l'existence à part de la laryngite hémorrhagique. p. t.
Sténose laryngée consécutive à la trachéotomie, chez un enfant
de 7 ans, traitée par le cathétérisme ascendant, par Thost
(Soc. wéd, de Hambourg ^ Mùach. med, Woch., 8 juillet 1890).
La sténose se montra à la suite de la trachéotomie pratiquée
pour la diphtérie datant de deux ans. Plusieurs chirurgiens
avaient tenté inutilement d*y remédier. Tbost remplaça la canule
trachéale trop étroite par une canule plus volumineuse, et di-
lata la sténose avec des bougies coniques de gomme à tige
coudée à angle droit, introduites de bas en haut ; puis il laissa
à demeure des bougies métalliques à tige mobile. p. t.
Cancer dn larynx. Extirpation partielle dn larynx, par Socin,
de Bàle (in Progrès médical, 29 mars 1890).
Homme de 60 ans, chez lequel la tumeur ulcérée avait envahi
la corde droite et la région sous-glottique. Trachéotomie préa-
lable, puis application de la canule-tampon et hémi-section du
larynx. L'opération fut pratiquée en décembre; la guérison sur-
vient sans encombre en janvier, et le malade quitte Thôpital en
février. Depuis la voix est revenue suffisamment et la guérison
s'est maintenue. a. o.
Contribution à l'étude de la localisation corticale du centre de
la Toix chez l'homme, par M. J. Rossbacu. (Deutscbes Arcbiv,
rdr kliniScbe Medicia, Band XLVI, Heft 2.)
Nous résumerons brièvement le cas nouveau apporté par
Rossbach. Il s^agit d'une femme âgée de 56 ans, ayant eu dans
sa jeunesse diverses maladies infectieuses, la variole entre
autres, et ayant souffert ensuite pendant des années de cépha-
lalgie. Il y a 10 ans, perte de connaissance, sans autre suite. H
y a 4 ans, bourdonnements d'oreille, à gauche ; depuis la fin de
décembre, douleurs persistantes dans le bras et la jambe gau-
ches. EnOn, depuis cinq semaines est apparuo une paralysie
progressive des quatre membres avec tuméfaction de la face
dorsale des mains.
A l'entrée à Thôpital (12 octobre 1887) on trouve une para-
lysie à peu près totale des quatre membres. Le bras droit et
la jambe gauche sont un peu moins atteints. Paralysie faciale
gauche, paralysie de la moitié gauche de la langue avec atrophie
et tremblement flbrillaire, difficulté de la déglutition, parole
lente et difficile, et paralysie totale (position cadavérique) de la
corde vocale gauche. Les réflexes rotuliens sont exagérés. In-
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780 PRESSE ÉTRANGÈRE
continence d'urine, anesthésie des membres et du tronc. Tem-
pérature normale. Pouls et respiration légèrement accélérés.
L*excitàbiUté faradique et galvanique des muscles paralysés est
conservée. Œdème des deux mains. L'état de la malade s'ag-
grave rapidement. Il survient des accidents de décubitus, une
paralysie totale de la vessie; Tanesthésie devient totale. Tachy-
cardie, broncho- pneumonie. Mort le 2 novembre 1887. On
avait porté le diagnostic. Vieille lésion encéphalique, d'origine
embolique de côté droit et myélite cervico-dorsale. Autopsie.
Dans la moelle, à la hauteur des B^-l* paires cervicales, tumeur
de la grosseur d'une fève, gris-rougeâtre, siégeant sur le cor^
don antérieur gauche. Ramollissement de la portion correspon-
dante de le moelle, etc., etc. Dans le cerveau, sclérose et colo-
ration jaunâtre de Pinsula à droite s'étendant sur l'opercule et
la partie inférieure des deux circonvolutions centrales (frontale
et pariétale ascendantes) et la partie inférieure du lobule pa-
riétal inférieur.
A gauche, agrandissement du ventricule latéral, adhérences
circonscrite du noyau caudé avec le toit du prolongement du
ventricule latéral.
Les deux nerfs vagues, les (H)rdes vocales et leurs muscles
examinés au microscope ne présentèrent aucune lésion.
Voici comment Rossbach interprète son observation. I^a pa-
ralysie des membres s'explique par la tumeur de la moelle. La
paralysie de l'hypoglosse par la dégénérescence constatée au
microscope de son noyau bulbaire.
La paralysie faciale gauche dépend des lésions du manteau.
De môme la paralysie de la corde vocale est d'origine corticale,
des quatre points lésés: 1^ l'insula; S* la partie supérieure de
l'opercule; 8° la partie inférieure des circonvolutions motrices;
A° le partie inférieure du lobule pariétal inférieur. Il faut sur-
tout, d'après Rossbach, tenir compte de l'insula et de la partie
inférieure du lobule pariétal inférieur. Il pense que Vinsula est
le siège des mouvemeuts volontaires de la corde vocale du côté
opposé,
Kayser, auquel nous empruntons une partie de cette analyse
(Ceatrbl. /. klin, Med,, n<> 38, 1890), fait remarquer que, d'après
le texte, on ne peut savoir si les noyaux bulbaires du facial et
du spinal ont été examinés au microscope, et si cet examen a
donné un résultat négatif. Néanmoins cette donnée, quoique
non spécifiée d'une façon explicite, nous a bien paru ressortir
de la lecture du mémoire de Rossbach.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 781
Mais de pareilles observations ne sauraient trancher une
question aussi délicate que celle de U localisation d*un centre
dans le manteau.
Les conditions nécessaires indiquées depuis longtemps par
M. le professeur Charcot, pour qu'un fait puisse servir à fixer
un point de la topographie corticale, sont loin d*être remplies
ici (1).
Cela n'enlève rien de Tintérét qui s'attache au cas de Rossbach;
mais il faut reconnaître qu'après comme avant, adhuc sub
judice lis est, p. t.
Sur rinnerration centrale du lar]nix, par H. Kràusb. Réponse
à Tarticle précédent, par Sbmon et Horsley. Nouyelle ré-
ponse de Krausb et de Semon et Horblbt. {Berlin, klin. Woch,^
17 février 1890.)
Krause se plaint de ce que Semon et Horsley, dans un court
travail paru à ce sujet dans le Britiah med. êourn,^ il ne soit
pas fait mention de ses recherches, dont les conclusions étaient
presque identiques à celles des auteurs anglais. Ceux ci répon-
dent quUl s'agit simplement d'une communication préliminaire,
que, dans le travail d'ensemble qu^its doivent publier, ils n'ou-
blieront pas leurs devanciers, à commencer par Ferrier et
Duret, et donnent à l'occasion la traduction allemande de leur
mémoire pour bien montrer ce qu'il y a de nouveau dans leurs
résultats. Le point qu'ils mettent surtout en lumière, et certes
le plus intéressant, est la démonstration de la dualité des mou-
vements au point de vue de leur représentation centrale, le
centre cortical qui préside aux mouvements d'adduction des
cordes, c'est-à-dire à la phonation, et le centre bulbaire qui
tient sous sa dépendance les mouvements automatiques de la
voie organique, en particulier ceux d'abduction des cordes
(inspiration). p. tissibr.
Oblitération congénitale des choanes. Traitement opératoire,
par A. ScuwBNDT. (Correspondenz Blatt, per schw. Aergte,
no 7, p. 217, {•' avril 1890.)
Après quelques considérations tératologiques, particulière-
ment sur les cébocéphales, l'auteur relate les cas publiés (23)
(1) Parlant des cas où existent, comme dans l'observation actuelle, des
foyers multiples, Notbnagel déclaro « qu'il est préférable de ne tirer de
cooclusioos do semblables faits que le plus rarement possible, et que le
mieux est de ne pas s'en servir ». Tout commentaire serait superflu.
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78« PRESSE ÉTRANGÈRE
et en rapporte un nouveau. Dans ces observations, il n'existait
en général que de légères malformations sur le reste de l'orga-
nisme, ou même les recherches étaient tout à fait bien con-
formes. L'oblitération est réalisée par une membrane déformée
variable ordinairement osseuse; ce n*est que chez les enfants
ayant vécu quelques jours seulement qu'elle est membraneuse.
L'oblitération des choanes produit la même gène de la respira-
tion et de la voix que les tumeurs adénoïdes. I^ palais osseux
est très concave et raccourci. Légère saillie des yeux. Odorat
plus ou moins complètement aboli. Succion impossible chez les
nouveau-nés.
L'opération se fera au galvano-cautère d'arrière en avant ;
cathétérisme.
L'odorat revient rarement. p. tissibr.
Phénomènes rèacUonnels à la snite des opérations nasales,
par L. Treitel. (BerJiner klin, WocJi.^ n« 16, p. 359, 21 avril,
et ro n, p. 393, 28 avril 1890.)
Michel, Schech et Hack déclarent n'avoir pas observé Péry-
sipèle à la suite des affections sur le nez, quoique Térysipèle
prenne si souvent naissance dans le nez. Voltolini, et surtout
Hack, à la suite des opérations d'empyème de Tanlre d'Hig-
more, ont signalé au contraire cette complication.
Comme autres complications, Voltolini signale la méningite
(extraction de polypes), et surtout l'otite moyenne. Schneider a
observé des symptômes de pyohémie.
lies manifestations nerveuses sont autrement plus fréquentes
(asthme, névralgies, notamment dans le domaine du trijumeau,
tuméfaction des jointures des doigts, etc.), ainsi que l'ont mon-
tre les cas de Hack, d'Aronsohn, de Semon (maladie de Ba-
sedow, provoquée par une opération nasale). C'est la contre-
partie des accidents réflexes guéris par les opérations nasales,
et les deux séries sont presque aussi riches l'une que l'autre.
Treitel, à la clinique de Frânkel, n'a vu ni la pyémie, ni
rérysipèle, rarement des suppurations locales, souvent une forte
réaction congestive, diffuse. La faiblesse, la perte de l'appétit,
la céphalée, un léger mouvement fébrile se voient assez fré-
quemment. Cela tient à la gêne de la respiration nasale, à
l'écoulement de sécrétions séreuses dans le pharynx.
L'angine lacunaire est très fréquente. Elle ne parait pas avoir
été signalée jusqu'ici. Elle se montre quel qu'ait été le point du
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PRESSE ÉTRANGÈRE 768
nez sur lequel ait porté TopératioD, mais surtout à la suite de
cautérisations des extrémités antérieures et postérieures des
cornets inférieurs, plus rarement après celle de la cloison et
cxcoplionnellement après celle des cornets inférieurs et Tabla-
tion de polypes.
Il se montre d'abord un frisson, puis de la douleur, 18 heures
ou plus souvent deux à trois jours après Topération. L'amygdale
pharyngée peut être prise pareillement ainsi que les bords su-
perolatéraux de l'anneau lymphoïde de la gorge.
La marche de cette angine est favorable. Est-ce là une corn-
cidence? Est-ce une infection? Il ne s'agit pas d'une infection
locale propagée de proche en proche ainsi que le montre
l'examen de la plaie, l'apparition de l'angine souvent du côté
opposé. Pour Treitel, il s'agit d'une coïncidence. L'opération
semble seulement avoir prédisposé les sujets.
Treitel cite encore une observation d'otite moyenne et une
de conjonctivite (du côté opéré).
Il a encore noté une scarlatine chez un jeune homme deux
jours après l'ablation d'une épine de la cloison, au galvano-
cautère, et dans une autre opération semblable, une carie
étendue de la paroi externe du méat moyen du côté de Topé-
ration et une carie du septum avec perforation du côté opposé
(le sujet était syphilitique).
Parmi les symptômes nerveux observés, citons les malaises,
les vertiges, les vomissements (opération sur les polypes),
rinsomnie, les névralgies, etc. Quelquefois la limitation du point
opéré réveille les symptômes ou provoque un paroxysme.
L'auteur recommande remploi de la poudre d'iodoforme, les
attouchements avec l'iodol, et surtout la désinfection des ins-
truments, p. TISSIER
Discussion sur la communication de Treitel sur les phénomènes
réactionnels qui suivent les opérations intra-nasales. (Laryn-
gologische Gesellsobaft zu Berlin, Berlin, klin, Woch,y n* 2,
p. 43, 13 janvier 1890.)
Krakauer a, comme Treitel, noté la tendance à la syncope des
sujets, même courageux, après les opérations .nasales, qu'il y
ait eu ou non au préalable cocaïnisation. L'inflammation de
l'oreille moyenne s'observe fréquemment après ces opérations.
Il faut, pour les éviter, laver les fosses nasales avec soin, une
fois l'hémostase obtenue. Il n'a vu qu'un cas d'érysipèle à la
suite de l'ouverture d'un abcès de l'aile du nez, d'origine
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j
784 PRESSE ÉTRANGÈRE
obscure. Il o observé une arthrite du coude gauche à la suite
de l^ablation d'un petit fragment d'un sarcome de la fossette de
Rosenmûller. L'ablation d'un éperon osseux du nez fut suivie
de méningite, puis de rhumatisme articulaire généralisé.
Schadewaldt considère comme d'origine réflexe la céphalée, les
vertiges, la syncope qui se voient à la suite de l'ablation des po-
lypes du nez. Le simple badigeonnage de la pituitaire avec une
solution alcoolique produit des vertiges. Le tabac à priser est un
bon réactiX de la sensibilité nasale. Dans un certain nombre de
cas, il ne se produit pas d'éternuements, mais des défaillances,
mettant les sujets dans l'impossibilité de marcher. Ces phéno-
mènes sont l'indice d'un trouble de la réflectivité de la mu-
queuse.
Scbœtz a remarqué que les opérations au galvanocautère ou-
vraient une porte à l'infection, d'autant mieux qu'ils portent sur
un point plus limité. Au bout d'une huitaine de jours, lorsque
la croûte tombe, se montre l'infection. Schôtz a fréquemment
trouvé de l'amygdalite avec inflammation de tout l'anneau lym-
phofde de la gorge.
Rosenberg communique une observation remarquable. A la
suite d'une cautérisa tiou, dans un cas de coryza vaso-moteur
du côté gauche, il se montra des troubles de la vue. I^s objets
parurent d'abord bleu foncé, puis il y eut cécité absolue, qui
disparut au bout de sept minutes.
Sandmann a étudié Teschare qui se forme après les cautéri-
sations intra-nasales. Elle est fibrineuse si l'épithélium est
légèrement lésé, purulente si la cautérisation est plus profonde.
Heymann rapporte le fait suivant : trois jours après la cau-
térisation des cornets inférieurs chez un enfant se montra une
fièvre intense avec rougeur généralisée. Au bout de deux jours,
la (lèvre et l'éruption avaient disparu. Heymann pensa à une
éruption cocaïnique. On cautérisa de nouveau l'enfant, et il re-
tourna chez lui, où il eut de la néphrite scarlatineuse.
TreiteL L'amygdalite lacunaire est rare à la suite des opéra-
tions sup l'amygdale ou l'anneau lymphoïde de la gorge. Mais
il a vu de l'angine lacunaire de l'amygdale phai*yngée avec petits
bouchons blancs. p. tissier.
Gontribation à rétude de la syphilis pharyngo-nasale, par
P. Gbrber. (Kônigsberg, 1889. Berliner klin, Woch,, n*» 6,
p. 135, 10 février 1890.)
L'auteur passe eu revue les divers points de l'histoire de la
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PRESSE ÉTRANGÈRE 785
syphilis pharyngo-nasale dont il rapporte 27 observations prises
à la clinique de P. Michelsoa. Il attribue les ulcérations longi-
tudinales du septum au décubitus^ et les considère comme dues
à la pression des cornets infiltrés sur le septum. Mais avec
Kuttner et Krause, on peut objecter à celte opinion que Ton
peut observer des ulcérations analogues et suivre sou évolution
depuis le début, sans que Ton constate une infiltration assez
marquée des cornets pour produire cette compression. D'autre
part, on voit tous les jours d'énormes tuméfactions des cornets
sans ulcération de la cloison.
La lésion des os du nez n*est pas toujours suffisante pour pro-
duire TafTaissement du nez, mais elle semble bien en être une
condition nécessaire. p. tissibr.
Sur ranatomle du rètro-phaiynx, par R. Pôlghen.
{Virchow'8 Archiv, Bd GXIX, Heft 1.)
Ce travail a pour but d'établir la réalité, d'après les données
anatomiques, de l'existence si souvent discutée du recessus mé-
dian, nommé aussi bourse pharyngée, et sur lequel les travaux
de Tornwaldt ont attiré l'attention. Il est à remarquer, à un
point de vue général, que ce sont surtout les petits côtés de
Tanatomie qui ont fait et feront sans doute couler le plus
d'encre. L'anatomie est une science purement descriptive, qui,
depuis des années, semble être fixée. Mais lorsqu'on y regarde
de plus près, on s'aper^ioit que sur bien des points il n'y a
encore rien de précis, rien de définitif. L'exemple du recessus
pharyngé médian en est un exemple topique. Il semble que
rien ne soit plus facile de faire la lumière à ce sujet. Mais encore
faut-il examiner de près des pièces, et des pièces dans de
bonnes conditions. Si ce mal avait été observé par tous ceux
qui ont écrit à ce sujet, point ne serait besoin aujourd'hui d'y
revenir.
Aussi le travail de Pôichen nous semble-t-il intéressant. Il
tranche en effet la question. Nous n'avons pas dit qu'il ferait
tomber les discussions ; car entre un fait démontré et un fait
accepté, il y a souvent un abime.
Pôichen a détaché le pharynx entier avec la base du crAne
correspondante, et étudié là disposition des parties sur des
coupes transversales et longitudinales, faites après congélation.
11 en résulte qu'il existe à la partie médiane du rétro-pharynx
une dépression, un recessus, causé vraisemblablement par la
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786 PRESSE ÉTRANGÈRE
présence des deux muscles longs de la tète. {Recti capitis anL
maj.)
Ces muscles, à leur insertion sur Toccipital, forment deux
saillies bordant une dépression. Celle-ci est recouverte par la
muqueuse pharyngée qui peut y former une véritable poche.
Lorsque le tissu adénoïde est très développé, la fente et le
recessus se trouvent comblés et disparaissent.
Au point de vue physiologique, le recessus médian reste im-
mobile pendant la déglutition, ainsi que Tauteur a pu s'en
assurer directement sur le vivant après les larges résections
du maxillaire supérieur.
Il constitue un réservoir de mucus, d'où celui-ci s'écoule
constamment.
Il semble très prédisposé aux troubles de sécrétion (hyper-
sécrétion, rétention, suppuration). Aussi est-ce là qu'il faut
rechercher Torigine des troubles secrétaires du pharynx nasal.
p. TISSIER.
Catarrhe du recessog pharyngé médian, par R. Kafemann.
(Konigsberg 1889. Berlin, klin, Woch., n« 9, p. 202, 3 mars 1890).
Dans la discussion engagée entre Tornv^aldt et Schwabach
sur la bourse pharyngée, Kafemann se range du côté de ce
dernier auteur.
Mais, ainsi que nous avons eu Toccasion de le dire, il y a
trois ans, dans un travail sur cette question, paru dans les
Annales, le point capital n*est pas là, et c'est en vain qu'on cher-
che à le déplacer. Existe-t-il oui ou non des cas de catarrhe
localisé à la région visée par Tornwaldt? Ce catarrhe provo-
que-t-il des troubles locaux et à distance bien déterminée ? Le
traitement dirigé contre ce point, considéré comme siège ori-
ginel de la maladie, est-il suivi de succès? Avec tous les auteurs,
sauf peut-être Bresgon, en nous fondant sur ce que nous avons
vu, nous avons répondu oui. Eh bien, dès lors, qu'importe
qu'il existe en la régien une bourse, un recessus, etc. Cela,
c'est raffaire des aoatomisles. On y a même fait intervenir les
embyologistGS. Évidemment nous ne contestons pas l'intérêt
qu'il y auroit à être fixé sur la question, et dès 1886, nous ad-
mettions qu'il s'agissait vraisemblablement d'un recessus médian
analogue nwy. recessus latéraux, n'ayant pas la noble origine,
à lui attribuée par Tornwaldt, de descendre en ligne directe de
rintestin antérieur, témoignage persistant de la filiation em-
bryogénique de l'hypophyse.
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PRESSE ETRANGERE 787
I^ travail de Kafomnnn, qui a rimmense avantage d'être
allemand, et par suite, ipso factOy de compter dans la science,
aboutit aux conclusions que nous venons d'indiquer, p. tissier.
Cas rare de cancer da pharynx, paralysie d'un abducteur par
lésion directe du muscle, par W. Luolinski. {Berliner medi-
cinische Gesellschait^ séance du 5 mars 1890, in Berliner
klinische Woch.y n» 13, p. 309. 81 mars 1890.)
Il 8*agit d*un cancer ulcéré primitif de Textrémité inférieure
du pharynx siégeant à droite. Le seul symptôme observé était
de la dysphagie des liquides. L*examen, au moins, montrait une
petite tuméfaction livide du repli ary-épiglottique droit et de
Taryténoïde de ce côté avec immobilité de la corde vocale cor-
respondante, en situation médiane. L'influenza a donné un coup
de fouet à la maladie. Pas de tuméfaction extérieure, pas d*adé-
nopathie. I^ tumeur envahit le tissus pyriforme et la partie
laryngée du pharynx et sutura. L'examen d*un fragment de la
tumeur montra qu'il s'agissait d'un carcinome.
D'après Klebs, Kœnig et Orth, le cancer de cette région est
exceptionnel.Mais les laryngologistes Mackenzio, E. Frânkel et
Luhlinski pensent le contraire. Mais il faut rechercher la lésion
qui ne se trahit guère à l'extérieur par des signes qui inspirent
le diagnostic, contrairement à ce qu'écrivent les auteurs clas-
siques.
\jA position médiane d'une corde vocale a aussi son intérêt.
Dans ce cas, il s'agit d'une lésion du muscle crico-aryténoldien
postérieur et non du nerf récurrent. Lublinski l'a constatée à
à l'autopsie, ains que Frfinkel ; l'apparition précoce de la para-
lysie montre que le début du néoplasme est sous-muqueux.
p. TISSIKR.
Contribution à l'étude de la pathologie de l'amygdale linguale,
par G. Kbrstino. {fientr. f. klin, med., n« 11, p. 203, 15 mars
1890.)
L'amygdale linguale présente assez fréquemment des lésions
(Swain, Seifert, etc.). L'auteur Ta trouvée atteinte H fois sur
300 malades. C'est une affection des jeunes gens, atteignant
aussi souvent les adultes. Chez les vieillards, on voit surtout
des varices à la base de la langue. p. tissikr.
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788 PRESSE ETRANGERE
Langae pileuse» par M. Dinklbr. {Virchow^s Archiv, BdCXVIII,
Heft 1, Ceatralblatt f. klia, Med„ n« 11, p. 205, 15 mars
1890.)
11 se développa à la suite de la scarlatine qui s'accompagna
d*uûe éruption furonculeuse de la tète, chez un enfant de 8 ans,
une coloration noire de la langue avec nombreux prolonge-
ments noirs, de forme de filaments, adhérents entièrement à la
muqueuse et formés par les papilles filiformes, devenues énor-
mes. Très résistantes , ces papilles, dissociées par un séjour
prolongé dans la potasse caustique (1 heure), se montraient
formées de cellules épithéliales brunes, de constitution homo-
gène. Les choses revinrent rapidement à l'état normal. Il
s'agirait d*une manifestation locale de Thyperkératose générale
qui suit la scarlatine.
Un second cas concerne un adulte atteint de catarrhe stomacal
avec dilatation. La langue, de coloration brun-noirâtre, portait
des prolongements d'aspect pileux longs de plusieurs milli-
mètres. 11 s'agissait aussi d'une altération des papilles filifor-
mes. Elles étaient entourées de bacilles qui leur donnaient leur
coloralion brune. L'état de la langue disparut rapidement avec
la guérison de rafiection stomacale. p. tissier.
Deux cas de périostite du maxillaire supérieur en relation
directe avec Tinfluenza, par H. Môser. {Berlin, klin. Woch.^
n« 15, p. 341, 14 avril 1890.)
Dans les deux cas, sans cause apparente, se montrèrent subi-
tement des douleurs vives dans les dents, puis dans tout le
maxillaire (dans un cas, elles s'étendirent même à Tapophyse
mastoïde) avec tuméfaction prononcée de la muqueuse du palais.
Dans un cas seulement, il y eut suppuration au niveau du voile
et dénudalion osseuse. p. tissier.
Sur la stomatite gangreneuse idiopathi(pie, par Bruckk. (laaug.
Dissert, Berlin 1889, in Centralbl. /. klio. Med,^ n<» 16, p. 293,
19 avril 1890.)
L'auteur a réuni les cas publiés jusqu'ici : 7 chez l'homme et
3 chez lu femme, et il y ajoute un 11^ cas, observé et traité par
Sonnenburg. Voici le résumé de ce dernier fait: Sujet de 32 ans;
pas de maladies antérieures ; en 1888, rhumatisme articulaire
fébrile qui persista longtemps, avec rémission et exacerbation
successives. Pendant la convalescence, à la suite, dit le ma-
lade, de ringestiou de saucisses avariées, vomissements, diar-
rhée. En novembre 1888, apparut, en arrière des incisives supé-
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 789
rieures,une vésicule bleuâtre, qui laissa une ulcération sanieuse
qui 8*étendit aux deux tiers du palais osseux. Les dents sont
un peu mobiles. Par pression, il sort de Tulcération une sanie
fétide. Fièvre intense. Malgré des cautérisations répétées ou
thormo-cautère, l'ulcération envahit toute la bouche. Tempé-
rature très élevée. Douleur et tuméfaction du genou gauche.
Cautérisation de l'ulcération avec une solution de 1/10 de chlo-
rure de zinc. Pas de résultat. Septicémie, mort. p. tissier.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
FRAN€E.
Nez.
Contribution à l'étude expérimentale des névroses réflexes d'oriçioe
nasale, par François Franck [Arch, de phytiol. norm, et patfwL, juillet
1889).
Electrolyse du canal nasal, par Gorecki (Congrès de la Soc. française
d*ophtalm., Paris, 10 août; in Progrès méd,. 31 août 1889).
Rapport des maladies des yeux avec les maladies du nez» par Despagnet
(Congrès de la Soc. française d'ophtalm., Paris, 10 août; ïn Progrès méd.^
31 août 1889).
Contribution à Tétude des papillomes des fosses nasales, par L. La-
coarrct [Reo. de iaryng., oloL et rhinol.j l"*" et 15 septembre et !•' octo-
bre 1889j.
Observation d*un cas de céphalée quotidienne datant de deux ans
guérie par la cautérisation nasale et 1 ablation des masses adénoïdes,
par E. Ménière {Gaz. des hôp.^ 5 septembre 1889).
Polype naso-pharyngien a prolongements multi'ples, par H. Bousquet
[Rev, gén. de clin, et thérap.^ 12 septembre 1889).
Des affections réflexes provenant de la muqueuse nasale. Crises d'hys-
térie due à une hypertrophie des cornets inférieurs, curieux cas de som-
meil hypnotique. Accès d'asthme disparaissant après l'ablation de poly-
pes muqueux, par Polo [Gaz. méd. de Nantes^ 9 septembre 1889).
Contribution à l'étude des névroses réflexes d'origine nasale et pha-
ryngée, par L. Lichtwitz (Congrès int. d'otol. et laryngol., Paris, sep-
tembre 1889).
Empyëme de l'antre d'Highmore. par T. Heryng (Congrès int. d'otol.
et larvngol., Paris, septembre 1889).
De l'hypertrophie des cornets comme cause de larmoiement, par Lu-
bet-Barbon (Congrès int. d'otol. et laryngol., Paris, septembre 1889).
De certains phénomènes de la ménopause d'origine génito-nasale, par
Joal (Congrès int. d'otol. et laryngol., Paris, septembre; et Rev. de lar,
otol. et rninol.f V décembre 1889).
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790 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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loi. et laryngol., Paris, septembre 1889).
Electrolyse dans les obstructions nasales par épaississement de la cloi-
son, par J. Garel (Congrès int. d*otol. et laryngol., Paris, septembre
1889).
Lupus de la membrane pitnitaire, par Wagnier (Congrès int. d'otol. et
laryngol., Paris, septembre 1889; Rev. de laryng.^ oloL et rhinoL^
15 octobre 1889).
Applications du courant galvanique au traitement des affections des
fosses nasales, par F. Suarez de Mendoza (Congrès int. d'otol. et laryn-
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1889).
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4* session, séance au 11 octoore, Paris 1889).
Redresseurs de la cloison nasale, par Deistanche (Congrès int. d'otol.
et laryngol., Paris, septembre 1889).
Papillome de la fosse nasale droite, par Noqoet [Bull. méd. du Nordy
13 septembre 1889).
Nature du coryia raséeux, par Rories (4* session du Congrès français
de chir., séance du 8 octobre, Paris, 1889).
Pleurésie hémorrbagique ; cancer de la plèvre consécutif à un épithé-
lioma du nez opéré avec succès cinq ans auparavant, par Fèréol [Gaz.
hebd, de méd. et chir., 18 octobre 1889).
Nouveau procédé de restauration du nez, par Montaz (Afin, de Vemei^
gnement supérieur de Grenoble^ n* 1, 1889).
La révulsion para-bèpatique dans le traitement des épistaxis, par Cb.
Liégeois (Cas. hebdom. de méd, et chir. y 22 novembre 1889).
Du traitement de l'ozène vrai, par V. Rochet (Province méd.^ n* 42,
1889).
De Tappareil nerveux central de Tolfaetion, par Trolard (Comptes ren-
dus do la Société de biologie de Paris, 29 novembre 1889).
Traiiemfnt de l'ozène, par J. Raratoux {Progrès méd. 7 décembre
1889).
Note sur un moyen très simple d'amener la disparition définitive de
certaines épistaxis à répétition, par A. Ruaalt {Arch. de laryng. et rhi-
noL, décembre 1889).
Pathogénie de l'ozène atrophique, par P. Rangé (Bull, méd.. 1*' jan-
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otot. et rhinol.y V janvier 1890).
Sur la forme du nez dans l'ozène y rai ou rhinite atrophique fétide,
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gréa int. d'otol. et laryngol., Paris, septembre 1889; et Rev. de lar.^
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[Thèse de Bordeaux, décembre 1889).
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Franck [Arch. de physiol.^ octobre 1889).
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 791
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(Mercredi mt^d.y 12 mars 1890).
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séance du 16 février; in Gaz. med. de Nantes. 12 mars 1890).
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leurs rapports avec les aoviations de la colonne vertébrale et les défor-
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deauXy janvier 1890).
Un cas de tuberculose nasale chez un syphilitique, par Grossard (Ann.
de la polyclinique de Bordeaux, janvier 181)0).
Sur un cas de polype kystique des fosses nasales, par G. Labit [Ann.
de la polycliniaue ae Bordeaux^ janvier 1890).
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poluclinique de Bordeaux^ janvier 1890).
Nécrose osseuse du canal nasal, par Page (Joum. de méd. de Bordeaux ,
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(Soc. méd. du VII* arrondissement de Paris, séance du 22 octobre 1889
in France méd. y 11 avril 1890).
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Recherches spirométriques dans les rhinopathies, par J. Joal (Rev. de
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Du corvxa pseudo-membraneux (rhinite tlbrineuso croupale), par Y.
Raulin (Rev. de laryng.y otol. et rhinol., l*' mai 1890).
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gelow [Rev. de lar.y otol. et rhinol., 15 mai 1890).
Un cas dé rhinolithe, par Noquet (Soc. franc, d'otol. et laryng.,
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Complications des végétations adénoïdes* existence de la fente pala-
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laryug., Paris, 23 mai; et Hev. de lar.y otol. et rhinol., 15 août
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De quelques complications de l'opération des tumeurs adénoïdes du pha-
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Sur la nature de l'ozéne; recherches histologiq^ues et bactériologiques,
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792 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
H^^pertropbie du cornet inférieur. Destruction par Télectrolyse, par G.
Bédart(Aii». de la polyclinique de Toulouse Anin 1890).
Trois cas de rbinolithiase^ par A. Ruault (Soc. franc, d'olol. et laryo^.,
Paris, 23 mai; et Rev, de lar,, olol. et rhinol., 15 août 1890).
Polype muqueux kystique de la fosse nasale droite, nar Polo (Soc.
anat. de Nantes, séance du 14 mai; in Gai, méd. de Nantes^ 12 juin
1890).
I. Sur un cas d*empyème du sinus spbénoïdal. — U. Pinceau nasal,
par A. Ruault {Arch. de laryng. et rhinoLy juin 1890).
Tumeur mixle (épithélio-sarcome) des fosses nasales; envahissement des
lobes frontaux; abcès latent du cerveau; mort subito; autopsie, par G.
Durante {Arch. de laryng. et rhinol.y juin 1890;.
Sarcome des fosses nasales, par P. Tillaux (Gaz des hèp.y 8 juillet
1890).
Tubei-culose de la muqueuse nasale (formes primitive et secondaire), par
Olympitis {Thè*e de Parié, juillet 1890).
Présentation de pièces anatomiques provenant de végétations adénoïdes
dupbarynx, par Rafin [BulL méd. du dispens. gén. de Lyon, juillet
Observation d'un corps étranger des fosses nasales par l'ouverture
postérieure (tige de laminaria et rétrécissement cicatriciel des fosses na-
sales), par L. Rougier (Bull. méd. etadm, du disp. gén. de Lyon, juillet
1890).
Polype fibro-muqueux naso-pharyngien. Accès caractérisés par des phé-
nomènes congestifSf des hémorrbagies et une augmentation momentanée
du volume de la tumeur. Atrophie progressive spontanée, par Bouchaud
(Rev, de chir., 10 juillet 1890).
Anosmie, par A. René (Gaz. des hôn,, 31 juillet 1890).
Chancre syphilitique de la cloison des fosses nasales, par Marfàn (Ann.
de dermat. et syphiL, 25 juin 1890).
Des mesures électriques dans Télectrolyse des déviations de la cloison
du nez, par Bergonié (Ass. franc, pour l avanc. des sciences, congrès de
Limoges, août 1890).
Ablation d^un polype naso-phai7ngion avec trachéotomie préalable, par
Ghcnicux (Ass. franc, pour Tavanc. des sciences, congrès de Limoges,
août 1890).
Essai sur les sarcomes de l'antre d'Highmore, par Jourdan (Thèse de
Montpellier, 1890).
Nouveau procédé pour opérer les végétations adénoïdes du pharynx
nasal chez 1 enfant (Procédé de Moritz Schmidt), par R. Galmettet et Lu-
bet-Barbon [Gaz. hebd. de méd. et ehir., 23 août 1890).
De l'épisiaxis dans le mal de Bright. Leçon de H. Barth, recueillie par
R. Faure-Miller (Gaz. méd. de Paris^ 6 et 13 septembre 1890).
Les tumeurs adénoïdes du pharynx nasal aux différents âges, par Lac
et Dubief (Arch. de laryng. et rhinol., août 1890).
Chancre syphilitique do la cloison du nez, par Gémy (Afin, de dermat.
et syphil., 25 juillet 1890).
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NOUVELLES 798
ERRATUM
Notre confrère M. le D' Noquet, de Lille, nous prie de rec-
tifier la phrase suivante qui lui a été attribuée dans notre compte
rendu de la Société française d^otologie et de laryngologie
(p. 644, n« de septembre) : « J'ai employé le raréfacteur de
Delstanche^ sans avantages mais sans accidentSy » en lui subs-
tituant ce qui suit : « Évidemment le raréfacteur de Delstanche
ne réussit pas toujours, mais il rend souvent de grands services,
et dans tous les cas, je ne F ai jamais vu, depuis cinq ans, pro-
duire le moindre accident. »
NOUVELLES
Notre savant ami M. le professeur Schrôtler. vient d'être
nommé professeur ordinaire de clinique médicale à l'Univer-
sité de Vienne (nouvelle création). C'est un grand honneur pour
la laryngologie que le passage de cet éminent spécialiste à une
des chaires les plus élevées de l'enseignement médical.
Nous apprenons avec le plus grand plaisir que notre savant
collaborateur et ami M. G. Gradenigo, de Turin, vient d^ètre
désigné par le Conseil supérieur de Tinstruction publique, à la
demande unanime de la Faculté do médecine de Turin, pour en-
seigner officiellement Totologie à l^Université de cette ville. La
chaire d'otologie de Turin est la seconde de cette espèce créée
en Italie, la plus ancienne étant à Rome.
Nous lisons dans la Berlin, klin. Wochensc. que le professeur
von Mering, de Strasbourg, qui vient d'être appelé à la direction
de la Polyclinique nouvellement fondée à Halle-s/S., a été en
même temps chargé de renseignement de la laryngologie.
Le Bollettino délie Malattie delV Orecchio, Gola e Naso an-
nonce que le D*^ Giulio Masîni vient d'être nommé docent libre
de laryngologie à l'Université royale de Gênes.
Nous avons le regret d'annoncer à nos lecteurs la mort de
notre confrère le D' René Calmettes, décédé à Paris, à l'âge de
ANNALES DK8 MALADIES DE L'OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. 55
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794 NOUVELLES.
39 ans, le 26 octobre. Le D' R. Galmettes était an des aurîstes
les plus occupés et les plus estimés de Paris; son enseignement,
très apprécié, avait été suivi avec empressement par fous les
jeunes médecins qui ont étudié Potologie en France depuis ces
dix dernières années.
Les communications suivantes étaient annoncées à V Associa-
tion rhittologiqne américaine^ qui 8*est réunie à Louisville, le
6 octobre dernier :
Réflexes du nez, par A. B. Trasher (Cincinnati). — Hypertro-
phie tonsillaire, son influence sur les inflammations nasales et
auriculaires et son traitement, par T. H. Slucky (Louisville). —
Cautères pour le nez, par E. R. Lewis (Indianopolis). — Hy-
giène des organes respiratoires supérieurs, par L. B. Gillette
(Omaha). — Manifestations nasales et pharyngées de la syphilis,
résultats et traitement, par J. G. Carpenler (Stanford). — Hyper-
trophies nasales, par J. North (Coledo). — Polypes et autres
tumeurs nasales, par C. T. Mac Gahan ((^«hattanooga}. — Admi-
nistration de la morphine par les narines, par G. H. von Klein
(Dayton). — Huiles dans le traitement des affections nasales, par
E. G. Painter (Pittsburg). — Excision de la glande de Luschka,
par J. H. Eoulter (Peoria). — Relation des affections naso-pha-
ryngiennes avec le catarrhe de l'oreille moyenne, par E. Walsh
(Grand Rapids).— Asihmedes foins, par A. de Wilbiss (Toledo).
Quels doivent être nos excipients dans le spray nasal? par
R. S. Knode (Omaha). — Remarques sur les sujets qui ont été
traités à TAssociation rhinologique américaine, par T. F. Rum-
boîd (San Francisco).
Bromuke dis potassium granulé de Fallières. Approbation de
l'Académie de médecine, 1871. Contre les aflbctions du système
nerveux. Le flacon de 15 grammes est accompagné d'une cuiller
mesurant 50 centigrammmes.
Phosphatinb Faluères. Aliment très agréable, permettant»
ch z les jeunes enfants surtout, Tadministration facile du phos-
phate assimilable. Une cuillerée contient 50 centigrammes de
phosphate.
L'eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas do bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
l'on y joint les compresses ou les lotions continuées avecquelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
Neue Heilmittel und alte Unzutraglichkeilen bei der Behand-
lung Yon Hais und Lungenlcranken in Ems (Nouveau mode de
traitement et ancienne intolérance des malades pour le traitement
des affections de la gorge et pulmonaires à Ems, par Ed. Aron-
soHN (Tirage à part de la Deuts, med. Zeits,, 1890).
Les bruits subjectifs de roreille. Conférence faite le 17 mai
1890, à Turin, par G. Gradenigo (E;ttrait de la Bivisia veneta
di Scienze mediche^ 1889).
Influence do l'excitation électrique du nerf auditif sur la per-
ception du diapason vertex, par G. Gorradi (Extrait de la Rev.
de laryng,, otoL etrhinol,, n® H; 1890).
Nouveaux procédés d'extraction des corps étrangers de Fo-
reille, par G. Gorradi (Extrait du Sordomulo^ n^ 3; 1890).
Zur prufung der Schallperception durch die Knochen (De Té-
preuve de la perception du son à travers les os, par G. Gorradi
(Tirage à part des Arch, fur Ohrenb,^ 1890).
Contribution à la recherche des causes capables de produire
la surdité chez les enfaotfiy et comme conséquence le mutisme,
par T; Bobonb (Extrait du Sordomnéo^ n* 4; 1890).
Un cas de guërisoa d'anosmie datant de 40 ans, par A, n'A-
GUANNO (Extrait du BoIL délie Malatiie delV Oreechio, Gala e
Naso,n<>b; 1890).
1. Hemorrhagiein's Labyrinth in Folj§e von pernicioser Anamic
(Hémorragie du labyrinthe à la suite d'une anémie pernicieuse);
— 2. Hcmorrhagien ins Labyrinth in Folge von gewônhlicher
Anâmie (Ilémorrhagie labyrinthique consécutive à une anémie
ordinaire); — 3. Ein Fall von Knochenneubildung im Trommel-
felle (Un cas d'ossiQcation de la membrane tympanique, par J.
Hadermann (Tirage à part de la Prager med. Woehens.^ n** 39;
1890).
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7d6 OUVRAGES ENVOYES AUX ANNALES
Hémorrhagie après ramygdalotomie, avec la description d'un
amygdalotome galvano-caustique, par J. Wright (Extrait du
New York med. Journ., 30 août 1890).
Bulletins et mémoires de la Société française d'otologie et de
laryngologie (Tome VI, fasc. 2, A Delahaye et E. Lecrosnier,
éditeurs, Paris, 1890).
Wie ist der besonders bei Scliullkindern, in folge gewisser
nasen und Rachenkrankheiten beobachteten Gedanken und Ggis-
tesschwâche am besten und wirksamsten entgegenzutreten ?
(Quel est, chez les enfants des écoles, le moyen le meilleur et
agissant le mieux à employer contre les affections nasales et
pharyngées amenant la faiblesse de la mémoire et de Tesprit.
Réponse de M. Bresgen (Tirage à part du Zeits. f. Snhuîges und
Heitspttege, n<> 10; 1890).
Die Trockenbeandlung der Nase und ihrer Nebcnhôhlen (I^
traitement sec du nez et des cavités voisines, par M. Bresgen
(Tirage à part de la Berlin, kîhu Woch., n« 39; 1890).
Weitere Mittheilungen ûber die Anwendung des Pyoktanins
(Melhylviolet) in Nase und Hais (Nouvelles communications sur
remploi de la pyoktanine dans les maladies du nez et de la gorge),
par M. Bresobn (Tirage à part des Therap, Monatsbcite^ oc-
tobre 1890).
Lu GerêDt : G. Masson.
Ptris. — Inp. PAUL DUPONT, Â, rue du Boulot (Cl.) 75.11.90.
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Décembre 1890. •— N» 12.
ii£moirb8 et faits originaux
I
LA TUBERCULOSE DES FOSSES NASALES (1)
Par le D' A.'F. FUCQUE, ancien interne des hôpitaux.
Bien qu'il s'agisse d*une afTection dont Tobservation soit
loin d'être commune, Tétude de la tuberculose des fosses
nasales offre, à divers points de vue, un véritable intérêt*
Au point de vue de la pathologie générale, les causes de l'im-
munité relative de la muqueuse pituitaire exposée pourtant
à tant de sources d'infection méritent d'être recherchées*
Au point de vue clinique, il faut surtout mettre en relief la
diversité des formes et les dilflcultés du diagnostic de la
tuberculose nasale. Au point de vue thérapeutique enfin, les
bons résultats donnés, soit par divers agents topiques, soit
par l'intervention chirurgicale, sont vraiment dignes d'atten-
tion.
I
La tuberculose nasale, proprement dite des fosses na-
sales, est une affection rare; le nombre des observations
publiées jusqu'à présent s'élève à peine à quarante; en-
core dans plusieurs d'entre elles le diagnostic reste-i-il
assez douteux. Les recherches anatomo-pathologiques de
jl) Cette étude se trourait èerite quand sont parues les premières pu-
bhcatioiis sur la découverte de Koch. Si les ÊEiils annoncés se confirment
il est superflu d'ajouter combien le diagnostic et le traitoment des tuber-
culoses nasales se troureraient immédiatement simplifiées.
aNNALIt OBS MALADIBS DB L*ORBILLB BT DU LARTNX. — XVI. 5S
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798 A.. F. PUCQUE
Willigk et de Weichselbaum ont donné des résultats en
concordance avec cette rareté clinique. Willigk (i), sur
476 autopsies de tuberculeux, n*a rencontré qu'uoe seule
fois la tuberculose de la piluitaire. Weichselbaum (2), sur
164 autopsies, ne Ta trouvée que deux fois. L'infection
secondaire de la muqueuse nasale est donc peu fréquente
au cours même de tuberculoses généi*alisées. L*infection
primitive est moins commune encore.
Cette rareté de Tinfection est d'autant plus intéressante
que les fosses nasales semblent, par leurs fonctions physio-
logiques, être particulièrement exposées à se trouver en
contact avec les bacilles. Les poussières entraînées par l'air
inspiré et qui semblent un des agents principaux de la con-
tamination devraient infecter d'autant plus souvent la pitui-
taire qu'elles y séjournent , arrêtées qu'elles sont par les
vibrisses. L'air expiré ne semble pas chez les phthisiques
renfermer des bacilles; mais, dans la toux, des débris de
crachatsdoivent se trouver entraînés dans les fosses nasales.
Les inflammations subaiguês ou chroniques, les exulcéra-
tions si fréquentes du nez devraient favoriser la pénétration
des bacilles ainsi introduits ; et cependant cette pénétration
semble ne se faire que très exceptionnellement.
Un certain nombre de raisons anatomiques ont été données
pour expliquer cette immunité. Pour Koch (3), les cils vi-
bratils qui se trouvent dans la portion respira loire de la
muqueuse offrent un obstacle suffisant à l'envahissement
des bacilles. L'évolution du bacille tuberculeux est assez
lente pour que les mouvements vibratils puissent les chasser
hors des fosses nasales avant qu*elle ait eu le temps do
s'effectuer. Michelson (4) a fait remarquer que dans la por-
tion vestibulaire même, où n'existent point de cils vibratils,
l'épithélium pavimenteux stratifié suffit à constituer un agent
de protection. Cornet (5) a insisté sur le rôle du mucus qui
lubréfie incessamment les fosses nasales. Ce mucus peut
(1) Prager VierUljàhruhrift, XXXVIII. p. 4.
(a Centralplait fur kUn. Ckir
Ùkirurgie, IBSi, p. 26.
(3) Die iCtîoIogie der Tuberculose. (Berlin., v. II, p. 86, 1884.)
(4) Zeittchrin fur klin. Medicin., vol. XVIÏ. p. 207.
(5) Gîté par Michelson. [Loco cilato, p. 206.)
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TUBERCULOSE DES FOSSES NASALES 709
contribuer mécaniquement à entraîner les bacilles au de-
hors; il agit aussi en recouvrant les petites exulcérations oii
ceux-ci pourraient pénétrer. La structure de la couche sous-
épilhéliale de la pituitaire offre également des conditions de
résistance singulièrement favorables. Dans la portion vesti-
bulaire, cette couche est formée par un très grand nombre
de faisceaux élastiques fins, entrecroisés en tous sens, qui
forment une véritable barrière. Dans la portion respiratoire,
elle renferme un très grand nombre de leucocytes. Ces leu-
cocytes, pour Michelson, constituent surtout un obstacle en
transsudant aussitôt par les moindres exulcérations et for-
mant un courant qui refoule les bacilles. Ils agissent ainsi en
constituant sous l'épithëlium une seconde couche protec-
trice. Les bactériologistes, qui admettent la phagocytose,
n'hésiteraient même point à faire jouer à ces leucocytes un
rdle actif et direct de destruction.
Ces conditions de structure anatomique permettent donc
d'expliquer non seulement la rareté de la tuberculose nasale,
mais aussi diverses particularités de son évolution. Celle-ci
se fait d'ordinaire avec une grande lenteur ; l'afTection dans
les tuberculoses primitives peut persister des mois et des
années sans généralisation ; l'extension des lésions a beau-
coup plus de tendance à se faire en superficie qu'en pro-
fondeur. Malgré le voisinage des méninges, malgré les
nombreuses lacunes dont est criblé l'ethmoïde, la méningite
tuberculeuse constitue en particulier une complication assez:
rare au cours de la tuberculose nasale. C'est dire que la
théorie ancienne de Weigert (i), qui croyait que les fosses
nasales constituaient l'une des principales portes d'entrée
de la tuberculose des méninges, doit être entièrement aban-
donnée.
. Michelson a eu Tidée intéressante de comparer cette ré-
sistance de la muqueuse pituitaire à l'envahissement du
bacille tuberculeux avec la résistance qu*elle offre à Tenva-
hissement d'autres microorganismes pathogèi^s. A régai*d
des microorganismes de la diphthérie, de la rougeole, de la^
(i) Cité par VERCHtiB. Les portes d*cu(rée de la tuberculos*. (7^«
de Paris, 1884, p. 13.)
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800 A.-F. PLICQUE
coqueluche, de la grippe, la résistance cesse, etlapituitaire
parait constituer un terrain des plus favorables. A l'égard
du gonocoque blennorrhagique, la résistance, au contraire,
reparaît. La rhinite blennorrhagique est fort rare, et Diday a
fait plus de trente tentatives, toutes infructueuses, d'inocu-
lation. Michelson montre que les variations d'immunité sont
sensiblement les mêmes pour la muqueuse buccale. Son
épithélium pavimenteux stratifié, sa couche leucocy tique
sous-épithéliale rapprochent d'ailleurs ses conditions de
résistance de celles de la pituilaire.
Malgré les obstacles que la structure anatomîque de la
pituitaire peut opposer à l'invasion du bacille, sa résistance
peut cependant se trouver en défaut. Tantôt, et c'est là une
des formes les plus fréquentes d'infection, l'invasion se pro-
duit par propagation d'un lupus de la peau ; tantôt elle sur-
vient au cours d'une phthisie pulmonaire avancée. Il est
même digne de remarque que ce n'est guère qu'en pareil
cas qu'on a trouvé dans les ulcérations et leur exsudât des
colonies nombreuses de bacilles. Tantôt enfin, et peut-être
est-ce ainsi qu'il faut comprendre un certain nombre de cas
d'infection , en apparence primitive, la tuberculose, avant
d'envahir la muqueuse, a débuté par les os* Volkmann (1)
a, en particulier, appelé Tattention sur ces ostéomyélites
caséeuses primitives avec envahissement secondaire de la
muqueuse. Il les regarde comme une cause fré(|uente d'o-
zène. Ce mode d'invasion de la muqueuse pituitaire mérite
d'être rapproché du mode ordinaire d'invasion des synoviales
articulaires dans les tumeurs blanches de l'enfant. Là encore
la tuberculose débute presque toujours par le tissu osseux, et
sa propagation secondaire à la synoviale se ferait, ainsi que
Ta montré Lannelongue, soit par effraction brusque, soit par
ulcération progressive, soit par les lymphatiques. L'étude
de quelques-unes des formes cliniques de la tuberculose
nasale montrera d'ailleurs que les caractères des lésions
du début sont singulièrement en faveur de cette origine
osseuse. Sans doute, l'envahissement primitif de la pitui-
(t) Sammlung ktin, Vortrage, n* 168, p. 31.
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TUBERCULOSE DES F0SSE3 NASALES 801
taire ne peut, malgré ses conditions de résistance, être re«*
gardé comme toujours impossible. Mais oe dernier mode
d'invasion parait beaucoup plus rare que le précédent.
II
La tuberculose nasale peut se présenter sous deux gran-
des formes : tuberculose proprement dite et lupus. Mais
chacune de ces formes peut prendre elle-même les aspects
cliniques les plus différents : inflammation en nappe, ulcéra-
tions avec destructions plus ou moins profondes, abcès à
contenu soit caséeux, soit nettement purulent, tubercules cir-
conscrits ou en infilti*ation diffuse, gommes dures ou ra-
mollies, tumeurs de consistance et d'implantation variables,
soit sessiles, soit pédicuiées. Les lésions d'inflammation
banale qui se surajoutent à la tuberculose viennent encore
obscurcir ce tableau clinique. C'est dire les difficultés
qu'offre le diagnostic, qui peut bien rarement se faire sur le
seul examen local ; c^est dire aussi que, sous peine de rester
entièrement vague, la description de la tuberculose nasale
doit être forcément un peu schématique, se concentrant sur
les lésions les plus fréquentes, et en particulier sur les
modes de début.
a) Les lésions de la tuberculose proprement dite peuvent
être ramenées à trois aspects principaux : les granulations,
les ulcérations, les tumeurs. II est assez rare que Texamen
soit fait à la période de simples granulations. Mais assez
souvent celles-ci persistent et continuent à coexister avec
des lésions plus étendues. G*est ainsi que, dans une observa-
tion de Gartaz (1), on trouve au pourtour d'une ulcération de
la grandeur d*une pièce de vingt francs c trois à quatre pe-
tites saillies jaunâtres et autant de petites exulcérations
de la dimension d'une forte tête d*épingle. Dans une des
autopsies de Weichselbaum, des lésions analogues ont été
rencontrées sans être compliquées d'ulcérations. Il existait
daos les fosses nasales plusieurs tubercules du volume d*un
(1) De la tabercolose nasale. (France médicale^ 1887, p. iOlt.)
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802 A.. F. PLICQUE
grain de chénevis, d'une coloration gris jaunâtre, d'une
consistance moUe et tout prêts à s'ulcérer. Ces lésions, soit
isolées, soit coexistant avec d'aulres, sont importantes à
connaître, car elles sont caractéristiques. Malheureusement
elles sont rares.
Les ulcérations offrent des caractères assez variables.
Leur surface est d'ordinaire couverte et masquée par des
croûtes brunâtres plus ou moins adhérentes; quand on en-
lève ces croûtes, on provoque, d'ordinaire, une légère hé-
morrha<;ie ; le fond de Tulcère est au-dessous d'elle, tantôt
grisâtre, fongueux, sanieux, avec un aspe<*/t de sphacèle ;
tantôt « rouge grisâtre, avec de légères saillies granuleuses,
donnant l'aspect d'une plaie bourgeonnante. » Sur le fond
tranchent parfois, en faisant relief, de fines granulations
grisâtres (Riehl) ou de petites saillies arrondies» brillantes,
plus colorées que le fond. La forme est plus ou moins régu-
lièrement arrondie. Les fonds de l'ulcère sont d'ordinaire
irréguliers, décollés, déchiquetés; ils se réduisent parfois
à un léger bourrelet rougeâtre. Les dimensions semblent
rarement dépasser ni même atteindre celles d'une pièce de
vingt francs. La muqueuse, tout autour, est souvent en-
flammée. Parfois même, la muqueuse, infiltrée, gonflée,
rougeâtre, persiste sur divei*s points de la surface envahie.
Dans une observation de Michelson, la lésion, ayant la forme
d'un cercle de 5 à 7 millimètres de diamètre, se trouvait
ainsi divisée en deux segments, l'un d'ulcération, l'autre
d'infiltration muqueuse. Mais s'il est des points qui ne sont
pas complètement envahis, il n'en est pas où se soit fait,
comme dans le lupus de travail de cicatrisation.
Les tumeurs tuberculeuses sont de volume assez variable.
Tantôt elles ne dépassent pas les dimensions d'un pois,
d'un haricot ; tantôt elles se sont développées jusqu'à rem-
plir toute la fosse nasale (Kikusi) (1) et même à en refouler
les parois (Juffinger) (2). Leur surface est tantôt mollasse,
fongueuse, saignant facilement ; tantôt cornée et dure. Sou-
vent cette surface offre des ulcérations plus ou moins éten-
(i) KiKcsi. Bruns Beitrage zurklin. Chirurgie^ 1888.
(S}JoFFmGER. Analyse des Annales., 1890, p. 341.
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TUBERCULOSE DES FOSSES NASALES SOS
dues. Leur centre est assez souvent formé de tissu ramolli,
caséeux ; quelquefois même il renferme un véritable abcès.
C'est dans ces formes en particulier qu'on peut songer à un
point de départ osseux ayant déterminé sous la muqueuse un
abcès froid. Leur implantation la plus ordinaire se fait sur
la cloison. Leur développement est assez fréquemment bila-r
téral, ce qui serait en faveur de Torigine osseuse.
Les troubles provoqués par ces lésions sont d'ordinaire
relativement bénins; ils se réduisent parfois à un peu d'ex-
sudation purulente, à quelques épistaxis. La douleur est
d'ordinaire faible et souvent nulle, même dans les ulcéra-
tions. Le nez n'est pas, en effet, ainsi que le fait remarquer
Gartaz, exposé aux causes multiples d'irritation qui rendent
si douloureuses les tuberculoses laryngées. L'extension des
lésions ne se fait que lentement, et plutôt en superficie qu'en
profondeur (Oozzolino) (1). Les envabissemenls étendus, les
grandes destructions osseuses sont rares. Malheureusement,
dans la plupart des cas, la tuberculose nasale n'est qu'un
épisode au cours d'autres tuberculoses plus graves, et le
malade finit par succomber.
b) Le lupus fut longtemps séparé de la tuberculose na-
sale. Gartaz, daus sa remarquable étude publiée en 1887,
admettait encore cette distinction. Les premiers examens
bactéoriologiques, en montrant l'absence presque constante
des bacilles dans les lésions lupiques, semblèrent encore à
l'appui de cette séparation. Mais les inoculations faites dé-
montrèrent pleinement l'identité des deux affections. Le
lupus n'est qu'une variété de tuberculose à bacilles rares,
mais qui n'en est pas moins susceptible de reproduire par
inoculation la tuberculose ordinaire à bacilles nombreux.
Le lupus des fosses nasales est assez souvent primitif.
En 1872, ce lupus primitif se propage assez souvent aux
organes voisins. Constantin Paul, dans une communication
à la Société médicale des hôpitaux, montrait que beaucoup
de lupus de la gorge (sept sur vingt observations) s'ac-
. compagnaient de lésions des fosses nasales et avaient pour
(1) Analyse des Annales^ 1S87, p. 2i2.
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804 A. -F. PLICQUE
la plupart débuté par elles. Moioel (i) a rapporté une ob*
aervation curieuse où un lupus des fosses nasales se pro-
pagea au larynx tout en laissant le pharynx intact. Des
propagations des lésions muqueuses à la peau ont été
également signalées par Bresgen (2), et Cazenave (8). L'ob-
servation de Bresgen offre cette particularité que les no-
dules de la peau du nez guérirent d'eux-mêmes après la
destruction du lupus de la muqueuse.
Le lupus nasal peut être également secondaire et résulter
inversement de propagation <le lupus de la peau ou des
muqueuses voisines. Cozaolino a insisté sur la fréquence de
Tenvahissement des fosses nasales au cours du lupus de la
face et sur la nécessité de leur examen. Hahn, dans un tra-
vail récent analyse une statistique de {Deutsche Mediziniscbe
Wocbenschrift, 1890, n« 28) 880 cas de lupus due a Doutre-
lepont. Dans 114 cas (30 0/00), il existait à côté d'autres
lésions de la peau et des muqueuses, des lésions de la mu-
queuse nasale. La proportion atteignait 66 0/00 en prenant
non pas tous les cas de lupus en général, mais seulement
les cas de lupus des diverses muqueuses. Sous la forme
de lupus la tuberculose de la pituitaire serait donc loin d'être
rare.
Le développement du lupus semble parfois favorisé par
diverses conditions étiologiques accessoires. Les irritations
produites par les poussières dans certaines professions peu-
vent jouer un rôle.Les eczémas, les coryzas chroniques parais-
sent également constituer un terrain favorable. Dans l'obser-
vation de Bresgen, la malade souffrait depuis sept ans d'un
coryza chronique. Elle vint habiter avec une belle-sœur
phthisique, qu'elle soignait d'une façon incessante. Elle fiit
atteinte peu après d'un lupus de la cloison, qu'on peut
regarder comme le résultat d'une véritable contagion.
C'est d'ailleurs par les irritations extérieures auxquelles
la cloison est particulièrement exposée : contact plus direct
(i) loiXBL. Lupus scrofuleax des fosses nasales. (Thèse de Perii^
1877, jp. 28.)
(2| BRESOBif. Deutsche mediz. Wûehenschrifi 1887, n* 30.
(3) Gazbnavb cité par Moiael. {Loeo citatOy p. 37.)
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TUBERCULOSE DES FOSSES NASALES 806
de Pair, accumulation plus grande des poussières, que
Moinel explique le siège de prédilection qu'elle offre au
. lupus. De plus, les glandes sont plus r<ire8 sur cette partie
de la pituitaire, qui se trouve moins tuméfiée et moins pro«
tégée par le mucus.
Le lupus peut se présenter comme la tuberculose, sous
trois aspects différents : granulations, ulcérations, tumeurs*
Mais, sous chacun de ces aspects, ses lésions sont assez
différentes et assez faciles à distinguer des lésions tuber-
culeuses vraies.
Les granulations constituent de petites éminences lisses^
peu saillantes, inégales, de coloration livide. La muqueuse,
autour d'elle, est le siège d'un gonflement diffus œdémateux,
d'un aspect compact. Elle est plutôt anémiée que conges-
tionnée, et sa coloration tranche sur la coloration rouge,
livide, des granulations du lupus.
Les ulcérations sont d'ordinaire très peu profondes ; elles
paraissent en dépression plutôt par suite du gonflement de
leur bord que par suite d'un creusement véritable. Leur
fond est recouvert d'une couenne jaunâtre ; leurs bords sont
minces, décollés. Elles sont entourées d'une zone violacée et
livide ; elles offrent assez souvent des ilôts de cicatrisation,
qui n'existent pas dans la tuberculose vraie.
Les tumeurs que peut former le lupus restent d'ordinaire
très petites et dépassent rarement le volume d'un pois.
Elles sont mollasses, bosselées, recouvertes de croûtes
jaunâtres ; elles aussi offrent cette coloration rouge violacé
particulière au lupus; elles simulent à merveille des po-
lypes ; on peut citer pourtant comme caractère différentiel
leur implantation qui se fait d'ordinaire sur la cloison.
Schmiegelow (1) a toutefois rapporté deux observations où
ce caractère différentiel manquait, les végétations poly-
peuses lupiques ayant pris naissance dans un cas sur le
cornet moyen, dans l'autre sur le cornet inférieur. La mu-
queuse du point d'implantation, saine dans le premier cas,
était, dans le second, le siège d'une dégénéralion lupique
(1) ScHiiEGELOw. Tomeurs mangnes primitives du nez. {Paris i8S8,
p. 18.)
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806 A. -F. PLICQUE
étendue. Pourtant, dans ces deux observations, la confusion
fut évitée. Les polypes dilTéraîent en effet beaucoup des
polypes muqueux ordinaires par leur surface irréguliôre-
ment granulée, leur aspect blanchâtre, non transparent,
leur consistance solide. lis diffèrent des tumeurs fibreuses
par leur friabilité. Le contact des instruments les déchirait et
provoquait des hémorrhagies avec une grande facilité.
c) Le diagnostic de la tuberculose nasale est toujours
difficile. Il est rare qu'il puisse être fait sans la réunion de
trois éléments : aspect des lésions locales, état général
du malade, résultats de Texamen bactériologique et de Tino-
culation.
L'aspect des lésions locales est parfois pathognomonique.
Dans la tuberculose vraie, les petites granulations jaunâtres
prêtes à s'exulcérer dans le lupus, la coloration livide des
lésions, Tanesthésie, les traces de cicatrisation partielle
offrent la plus grande valeur. Malheureusement ces divers
symptômes sont loin d'être constants ; quand ils existent,
leur constatation est souvent rendue difficile par les croûtes
qui les masquent, par la douleur et les hémorrhagies que
provoque Texamen rhinoscopique. S'ils manquent ou sont
méconnus, le diagnostic, d'après l'état local seul, devient
impossible. La diversité des lésions tuberculeuses peut
les faire confondre avec toutes les autres afl'ections na-
sales : ulcérations bénignes professionnelles, abcès de la
cloison, polypes muqueux ou fibreux, sy))hilis, tumeurs
malignes. Le diagnostic des ulcérations bénignes profes-
sionnelles ne repose guère que sur les commémoratifs et
sera étudié plus loin. Les abcès de la cloison, quand il
s^agit d'abcès franchement phlegmoneux, ont une marche
beaucoup plus rapide, et quand il s'agit d'abcès froids, ne
sont souvent qu'une variété de la tuberculose. Lespiinci-
paux caractères qui séparent les polypes tuberculeux des
polypes muqueux ou fibreux : surface irrégulièrement gra-
nulée, aspect blanchâtre non transparent, consistance solide,
friabilité extrême, ont été indiqués plus haut à propos des
observations de Schmiegelow. Les tumeurs malignes qui
se présentent elles-mêmes dans les fosses nasales sous des
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TUBERCULOSE DES FOSSES NASALES 807
aspects si multiples n'offrent guère, comme moyen général
de difléienciation, que leur évolution et leur envahissement
particulièrement rapide. La syphilis enfin, que ses lésions
soient héréditaires ou acquises, est plus difficile encore à
diagnostiquer de la tuberculose. Michelson (1) a bien indiqué
un certain nombre de signes différentiels. Les ulcérations
syphilitiques de la cloison seraient linéaires et non arron-
dies ; leur surface serait recouverte de granulations ; elles
arriveraient rapidement à provoquer la dénudation des os
et du cartilage; elles s'accompagneraient d'hypertrophie
des cornets et d'une dureté extrême de tous les tissus. Le
traitement spécifique amène le dégonflement de la mu-
queuse ; mais souvent, quand ce dégonflement survient, les
cornets s'atrophient, la chaipente nasale s'affaisse. 11 y a
dans ces remarques de Michelson une série de caractères
utiles à connaître, mais qu*il n'est point toujours clinique- .
ment facile de bien apprécier.
Il est enfin dans le diagnostic local des lésions une diffi-
culté d'un autre ordre qu'on ne doit pas passer sous silence.
Bien souvent, à côté de la lésion tuberculeuse fondamentale
existe une inflammation chronique de toute la pituitaire. Les
symptômes dus à celte inflammation dominent même assez
souvent la scène pathologique. De là, si l'examen local n'est
pas très minutieux, une confusion avec un coryza chronique
ordinaire. Beaucoup d'anciennes observations relatent, par
exemple , des faits de coryzas chroniques scrofuleux ,
d'ozènes scrofuleux. Il est diflicile de ne point les regarder
comme des faits de tuberculose nasale oii les lésions inflam-
matoires disséminées ont particulièrement attiré l'atten-
tion des observateurs et où les lésions locales n'ont pas été
nettement déterminées.
L'examen de l'état général vient, dans bien des cas,
compléler l'étude des lésions locales. La tuberculose na-
sale est rarement primitive; elles suivent le plus sou-
vent chez des phthisiques et môme, à l'ordinaire, chez
des phthisiques avancés. Le lupus, lui aussi, succède sou-
(1) MiCHELSoif. VolkmanD's kliaische Yortracre, n* 3^. (Analyse des
Mnalesy 1890, p. 343.)
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808 A. -F. PLICQUE
vent à un lupus de la peau du nez ou de la gorge ; quand il
débute par les fosses nasales, sa propagation à la peau ou
aux muqueuses voisines est assez rapide. Ces lésions coexis-
tantes deviennent alors un bon signe de diagnostic. Dans
la tuberculose nasale, la recherche minutieuse de la moin-
dre lésion tuberculeuse dans les autres organes offre donc
une réelle importance. L'étude des comméraoratifs n'est
pas moins utile pour dépister les accidents syphilitiques
antérieurs, pour trouver la cause de certaines ulcérations
professionnelles (ulcérations produites par les poussières
d'arsenic, de chaux, de plâtre, etc.).
Dans les cas les plus difficiles et les plus douteux, reste
enfin la ressource de l'examen bactériologique. Les carac-
tères microscopiques de la lésion tuberculeuse (constitution
nodulaire, cellules épithélioïdes» cellules géantes) sont sou-
vent difficiles à établir sur des fragments enlevés par le
grattage ou le galvanocautère. La recherche des bacilles
donne au contraire, quand elle est possible, une preuve in-
discutable. Lecoq, pour rechercher les bacilles non seule-
ment dans les tissus, mais dans Fexsudat purulent des ulcé-
rations, recommande le procédé suivant : Après que l'exsu*
dat s'est desséché sur la lamelle de verre, il lave à l'éther
pour enlever le plus possible de matières grasses. La colo-
ration des bacilles devient ainsi beaucoup plus facile. Les
bacilles peuvent toutefois manquer, ou plutôt être si rares,
qu'on n'arrive pas à démontrer leur existence dans bien des
cas de tuberculose nasale, dans les cas de lupus en parti-
culier. L*examen bactériologique doit donc, lorsqu'il reste
négatif, être complété par une tentative d'inoculation.
m
Le traitement de la tuberculose des fosses nasales pré-
sente des indications variables d'après la certitude du
diagnostic et diaprés le caractère d'infection primitive ou
de propagation secondaire de la maladie.
Les dinicultès du diagnostic avec la syphilis sont telles
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TUBERCULOSE DES FOSSES NASALES 809
que, dans la plupart des cas, le premier mode de traitement
sera un traitement spécifique d'épreuve. Alors même que
la tuberculose parait évidente, le traitement spécifique aura
souvent son utilité. Les fosses nasales semblent, en effet,
constituer un siège de prédilection pour ces affections hy-
brides, mélange de syphilis et de tuberculose, scrofulates
de vérole, comme les appelait Ricord. L'action de ce traite»
ment devra être très étroitement surveillée ; elle est, en
effet, plutôt nuisible dans la tuberculose pure, et surtout
dans le lupus (Hunt) (1). Il faudra donc suspendre le traite-
ment d'épreuve si les lésions locales paraissent s'aggraver.
L'éiat général du malade — lorsque la tuberculose nasale
n'est qu'un épisode au cours de la tuberculose d'autres or*
ganes — peut également constituer une contre-indication.
Dans les cas de tuberculose nasale primitive, l'indication
thérapeutique est impérieuse; supprimer aussi complète-
ment et aussi rapidement que possible le foyer d'infection.
L'intervention chirurgicale doit être large et énergique, car
l'invasion est toujours plus étendue qu'elle ne le parait à
première vue. Dans le cas d'ulcérations, les cautérisations
profondes au galvanocautère paraissent constituer le meilleur
moyen. Dans le cas de tubercules ou de tumeur, l'ablation
sera faite de préférence à l'anse galvanique ; elle devra tou*
jours être complétée par im grattage du point d'implanta-
tion à la curette tranchante. Ce grattage sera suivi d'une
cautérisation au galvanocautère, tant pour compléter la des-
truction que pour arrêter l'hémorrhagie. Ces diverses inter-
ventions ont été, dans la plupart des cas publiés (2), faites
par les voies naturelles. Il y aura souvent avantage, pour
qu'elles soient plus complètes et moins aveugles, à les
faire précéder d'une opération préliminaire, permettant l'ac-
cès plus facile des fosses nasales. Une simple incision dans
le sillon nasogénien sera, dans la plupart des cas, suffisante.
On pourrait, dans les lésions d'accès particulièrement diffl--
(1) HuiiT. Lupus de la gorge et du nex. {Analyse des Annales, 1890,
p. 567.)
(2) CozzoLiNO. Gazetta med. di Uorna^ 1889. (AnaL des Annales, 1889,
p. 833.)
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810 A. -F. PLICQUE
ciles recourir aux divers procédés d'accès plus complexes
en usage pour Tablation des tumeurs malignes (1).
Les intervenlions, même les plus minimes, devront être
faites avec de grandes précautions antiseptiques pour éviter
rérysipèle, si fréquent à la suite des opérations sur les fosses
nasale. L'anestliésie locale à la cocaïne sera d'ordinaire
suffisante ; le chloroforme ne sera employé qu'exceptionnelle-
ment pour les interventions compliquées. Après Topéra-
tion, la poudre d'iodoforme constituera un des meilleurs
pansements.
Les récidives sont extrêmement fréquentes; elles devront
être combattues dès le début. Quand la récidive est simple-
ment soupçonnée, on peut essayer des applications d'acide
lactique à 20, 30 et même 50 0/00 d'iodol de menthol en
dissolution dans Thuile de pétrole de 5 a 30 0/00. Mais
lorsqu'elle est évidente, il faut l'attaquer par le grait<nge ou
le galvanocautère. Il est inutile d'insister sur la nécessité
d'une bonne hygiène et d*un traitement général énergique;
les indications à cet égard sont les mêmes dans toutes les
tuberculoses. Il faut cependant signaler l'influence parti-
culièremenl favorable que peut avoir Tair marin. Cazin (2)
a, en effet, signalé les résultats favorables du traitement
maritime dans le coryza chronique et même dans l'ozène
des scrofuleux. A côté de l'action sur la nutrition générale,
l'action locale incessante de l'air marin sur la pituitaire, —
action qui peut être complétée par des injections d'eau de
mer, — explique facilement ces bons résultats.
Dans les formes secondaires de tuberculose nasale, le
traitement, pour être un peu moins énergique, ne doit pas
être abandonné, c En détruisant sur un point le processus
infectieux, écrit très justement Gartaz, on a l'avantage de
voir diminuer au voisinage les chances d'infection par in-
filtration, propagation ou par inoculation. Le traitement doit
donc être poursuivi avec soin, d'autant qu'il est des cas
(1) Voir Etude sur te trailement des tumeurs malignes des fosses oa-
sitles. [Annales, 1890, p. 141.)
[t) Cazin. lufluence des bains do mer sur la scrofule des enfants.
{Paris, 1885, p. 142.)
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MOUVEMENTS LARYNGIENS 811
OÙ les lésions des autres appareils sont encore susceptibles
d*être amendées, modifiées. » Parallèlement au traitement
général, un emploiera, comme dans les récidives, au début,
les cautérisalionsy les attouchements à l'acide lactique , à
riodol, au menthol. Les pommades à l'acide pyrogallique
à 10 0/00 ont donné à Hahn quelques bons résultais. Gartaz
recommande particulièrement comme pansement la pou-
dre d'iodoforme appliquée largement au moyen d*un in-
su fflateur, de façon à former sur toute la surface de la
plaie et dans le voisinage une couche épaisse. Il place
par dessus un tampon d'ouate glycérinée imprégné d'io-
déforme. Le pansement doit être renouvelé quotidienne-
ment, mais il est assez simple pour pouvoir être confié, s'il
est nécessaire, à une personne de l'entourage du malade.
A oôté de ces indications essentielles, on pourra avoir quel-
que» indications palliatives. Les hémorrhagies et la dou-
leur sont fort rares ; la fétidité et l'abondance de l'écoule-
ment constituent un inconvénient plus commun, mais dont
les injections désinfectantes finissent ordinairement par
triompher.
II
METHODES DE DEMONSTRATION DES MOUVEMENTS
LARYNGIENS
ÉTUDE DU LABORATOIRB DE PHYSIOLOGIE DE l'ÉCOLE DE MEDECINS
DE HARVARD
Par le D' FRAIVIULIIV H. HOOPER, de Boston.
(Mémoire lu au Congés interoatiooal de médecine de Berlin, août 1890.
Les méthodes décrites dans ce travail sont celles qui ont
été employées par le professeur Henry P. Bowditch et par
moi durant ces dernières années, pour étudier les mouve-
ments des cartilages du larynx et l'action des muscles la-
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812 FRANKLIN H. HOOPKR
ryngiens intrinsèques. Pour rendre cette communication
aussi complète que possible, il est nécessaire de mentionner
brièvement les travaux publiés antérieurement.
Les mouvements larynj^ens sont efiTectués, soit par l'air
expulsé des bronches, soit par Taction des muscles insérés
aux cartilages du larynx. Les actions de certains muscles
intrinsèques du larynx sera mieux appréciée et fixée dans
la mémoire en considérant d'abord quelques-unes des
propriétés particulières des cartilages et leurs mouvements
produits par le souffle de l'air. Ces cartilages peuvent se
mouvoir librement Tun sur l'autre, et leurs surfaces articu-
laires sont particulières et uniques. Le thyroïde est le plus
grand des cartilages du larynx, et la première chose qui
frappe celui qui le dissèque est la force des muscles extrin*
ôèques qui y sont insérés. Ces muscles servent à l'assu-
jettir.
Le cartilage inférieur par la taille, le cricoïde, contraste
d'une manière frappante avec le thyroïde sous le rapport des
muscles, puisque, à l'exception de quelques fibres du cons-
tricteur inférieur du pharynx qui passent par dessus son
bord postérieur, aucun muscle extrinsèque n'y est inséré.
Il n'y a, par conséquent, rien qui puisse empocher le jeu
libre du carlilage cricoïde sur le thyroïde.
En observant extérieurement ces cartilages, on suppose-
rait naturellement que le thyroïde, le plus grand et le mieux
assujetti des cartilages, soit le point fixe sur lequel le cri-
coïde se meut librement, et on trouvera par l'expérimenta-
tion que c'est vraiment le cas. Si nous excitons les nerfs
laryngés soit supérieurs, soit inférieurs, et si nous sur-
veillons les effets sur les cartilages, nous n'observons aucun
mouvement appréciable du thyroïde, tandis que, dans cer-
taines conditions, on observe un mouvement ascensionnel
très prononcé du cricoïde sur le thyroïde. Mais nous ne pû-
mes obtenir, dans un aucun cas, un mouvement descendant
da cartilage thyroïde sur le cricoïde par rin*itation de ces
nei'fs ; et il est douteux qu'un tel mouvement s'observe ja-
mais parmi les fonctions remplies par le larynx. Dans Tex^
piralion forcée et dans la vocalisation, il existe un mouvement
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MOUVEBiENTS LARYNGIENS 813
ascensionnel de tous les cartilages du larynx ; mais même
il y a toujours, en ce cas, un excès de mouvement du cartilage
cricoïde sur le thyroïde.
Pour démontrer expérimentalement les mouvements des
cartilages sous rinfluenco d'une tension d'air croissant
dans. la trachée comme cela se produit en faisant résonner
des notes élevées, un chien de bonne taille, récemment
abattu, doit être arrangé comme dans la figure I.
rig. 1.
On verra que le sternum du chien a été enlevé et une ca-
nule en forme de T assujettie à rextrémité supérieure de la
trachée divisée. Un bras de la canule communique avec un
manomètre de Fick, qui enregistre la pression de Tair insufflé
dans la trachée, tandis que l'autre bras est tenu par Texpé-
rimentateur. La portion du larynx située au-dessus des cordes
vocales a été oblitérée par de Touate sur laquelle on a ré-
pandu du plâtre de Paris, pour durcir Touate et fermer le
larynx suffisamment pour prévenir la fuite de Tair. Deux le-
viers, de 28 centimètres de long, faits avec de la paille ordi-
naire, et terminés à une exlréraité par une forte épingle, sont
fixés au centre des cartilages thyroïde et cricoïde. L'extré-
mité la plus éloignée de chaque levier étant garnie d'une
ANNALES DES MALADIES DE L'oREILLE ET DU LARTNX. — XVI.
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814
FRANKLIN H. HOOPER
délicate pointe métallique, pour enregistrer sur un papier
fumé, posé sur un cylindre tournant, les courbes faites par
les cartilages se mouvant sous la pression de la colonne
d'air venant de la trachée. Les tracés de la figure 2 doivent
être lus de gauche à droite.
Les lignes verticales portant les numéros 20, 40, 50 re-
présentent la pression en millimètres de mercure, le mano-
mètre de Fick ayant été gradué expérimentalement. Les li-
gnes pointillées montrent la position des leviers ascendants,
attachés aux cartilages, à des pressions correspondantes.
On verra que, à pression égale, la courbe du cricoïde au-
dessus de la ligne de zéro dépasse celle du thyroïde. Par la
mensuration, nous avons à une pression de 20 millimètres
de Hg une ascension de 8 millimètres du levier cricoïde,
tandis que celle du thyroïde à la même pression est de 7. Si
la force du souffle est augmentée, la différence est plus mar-
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MOUVEMENTS LARYNGIENS 816
quée. A une pression de 4^ millimètres Ug, le cricoïde at-
teint 16 millimètres, le thyroïde 10%,5. A une pression de
50 millimètres Hg, l'accroissement est encore plus grand.
Sous cette pression le cricoïde arrive à 19"",5 contre 12 mil-
limètres du thyroïde- A chaque pression toutefois, nous
avons un excédent de mouvement des cartilages cricoïdes
sur les thyroïdes.
Ces expériences ont été répétées sur neuf chiens diffé-
rents, avec des résultats confirmatifs qui rendent évident
que la tension accrue de Tair dans les bronches produit un
mouvement ascensionnel prononcé du cartilage cricoïde, en
plus de l'ascension générale du larynx, mouvements qui
croissent en proportion de la force avec laquelle Tair est ex-
piré de la poitrine. D'abord nous fûmes embarrassé d'expli-
quer la cause de ce phénomène, mais on finit par décider
que l'expansion du larynx lui-même, quand il est ffonûé,
devait en donner Texplication.
On détermina par l'expérimentation que la capacité du la-
rynx était augmentée et non diminuée par un mouvement
ascensionnel du cartilage cricoïde ; de la sorte, dans les vio-
lents efforts phonétiques, dus à l'expansion du larynx, le
cricoïde doit se mouvoir sur le thyroïde, puisqu'on accom-
plissant cette action, il accroît la capacité du larynx (1). Par
ce mouvement ascensionnel de la portion antérieure du car-
tilage cricoïde, sa plaque postérieure, avec tout ce qui y
est inséré» est néces8aû*ement portée en haut et en ar-
rière, tendant de la sorte les cordes vocales. Notre opinion
est que la tension longitudinale des cordes vocales est tou-
jours produite de cette manière, et jamais par un mouvement
du cartilage thyroïde sur le cricoïde. Nous considérons aussi
l'expiration du soufQe comme un des moyens les plus im-
portants par lesquels on aboutit à la tension des cordes vo-
cales. Un autre tenseur important est le muscle thyro-cricoï-
dien. Son action est la même que celle du souffle qui vient
(1) Pour plus ample description des expéneoces qui nous ont amené k
ces conclusions^ nous renvoyons le lecteur à Tarticle original : Expérimen-
tal researches m the tension of the Tocal bands (Translated from the Ame'
rican Larpngohgieal Anociatian^ 1883).
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816 FRANKLIN H. HOOPER
d'être décrite, et peut être démontrée en disposant un chien
comme dans la figure 3.
On verra que le chien est couché sur le côté et est main-
tenu par une poignée appropriée sur une table. Les deux
nerfs supérieurs laryngés ont été mis à nu et placés sur des
électrodes couverts. Les mêmes leviers qui avaient servi
aux expériences précédentes sont fixés au centre des carti-
lages thyroïde et cricoïde préalablement mis à nu par la dis-
section. Ces loviers enregistrent graphiquement sur un pa-
pier fumé posé sur un cylindre tournant les mouvements
faits par les cartilages quand les nerfs laryngés supérieurs
sont irrités au moyen d'un appareil d'induction ordinaire.
Pig. 3.
Dans les tracés de la figure 4, l'astérisque désigne le
commencement de l'excitation, et la flèche la fin.
Au point d'excitation, on remarquera que le cartilage cri-
coïde était tiré en haut vers le thyroïde ainsi que c'est indi-
qué par l'élévation marquée de la courbe cricoïde. Sitôt que
l'irriiation cessait, le levier tombait immédiatement à son ni-
veau précédent. Toutefois, le cartilage thyroïde ne ressen-
tait aucun effet appréciable. La légère ondulation de la ligne
thyroïde doit être mise sur le compte du mouvement général
du larynx causé par la contraction du muscle thyroïdien, mais
il est évident qu'aucun mouvement positif n'est imprimé au
cartilage thyroïde par son action.
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MOUVEMENTS LARYNGIENS
817
Ces expériences ont été répétées sur différents chiens avec
des résultais confirmatifs. Ils nous obligent à nous mettre
d'accord avec Magendie (1), Longet (2), Schech (3) et
Schmidt (4) qui sont arrivés à de semblables résultats par
l'observation expérimentale et de rejeter la théorie généra-
lement acceptée, que le cartilage thyroïde est tiré en bas
Thtfroid
Cricînd
Fig. 4.
par la contraction du muscle. La tension longitudinale des
cordes vocales est le résultat direct de ce mouvement du
cartilage cricoïde sur le thyroïde, et le sourfle expiratoire et
les muscles thyro-cricoïdiens sont regardés par nous comme
les plus importants sinon les seuls tenseurs de ces ligaments
élastiques.
(IJ Mémoire sur l'usafe de Tépiglotte dans la déglatition. Paris, 1813.
(2) LoN€ET : Recherches expérimentales sur les nerfs des muscles du la-
rynx, etc. {Gazette médicale de PariSy 1841),
(3) ScHBCH : ExperimentelU Vnteriuchungen Mber die Funktionen der
Nerven und Jiuskelen de$ Kehlkopfs, IX. 1873.
(4) ScHViDT : Die Laryngotcûpi*: auf Tniereny 1873.
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818
FRANKLIN H. HOOPER
En passant à présent à Tarliculation crico-aryténoïdienne,
nous sommes en présence d*une articulation très particu-
lière, n'ayant rien de semblable de toute autre partie du
corps. Nous trouvons alors que le cartilage cricoïde est le
point Axe, tandis que les cartilages aryténoïdiens sont actifs
et se meuvent librement. A ces derniers sont insérés des
systèmes de muscles qui portent sur deux fonctions dis-
tinctes et séparées, — ceux qui tiennent la glotte ouverte
pour la respiration, et ceux qui la ferment pour la pho-
nation.
L'articulation crico-aryténoïdienne admet toutes les va-
riétés de mouvement. La facette articulaire du cartilage cri-
Fig. 5.
coïde est convexe, celle de Tarjiénoïde est concave. La fa-
cette du cartilage cricoïde, elliptique dans son contour, a
une surface à peu près cylindrique, l'axe du cylindre étant
dirigé en avant, en dehors et en bas. Le plus long diamètre
de la facette convexe allongée du cartilage cricoïde étant
presque à angle droit avec le plus grand diamètre de la fa-
cette concave du cartilage ai^ténoïdien, un mouvement ex-
tensif à coulisse du dernier cartilage sur le cricoïde est
rendu possible. Les mouvements du cartilage aryténoïdien
sur le cricoïde paraissent être soit une rotation autour de
Taxe du cylindre décrit ci-dessus, soit un mouvement en
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MOUVEMENTS LARYNGIENS 819
coulisse, dans la direction de l'axe, ou une combinaison des
deux.
Ces mouvements peuvent être démontrés en attachant le
larynx excisé à une poignée (figure 5) arrangée de façon à
ce que les muscles puissent être excités soit individuelle-
ment, soit collectivement.
Ce mode de préhension du larynx, comme on le voit, con-
siste en une charpente de bois à laquelle sont attachées trois
rangées de bornes. A ces bornes sont attachés des fils métal-
liques terminés par des hameçons dont quatre sont courbés et
deux sont droits. Le larynx excisé d'un gros chien auquel on
a retiré les ailes du cartilage thyroïde et mis à nu les muscles,
Fig. 6.
est chevillé au centre de l'appareil. Les hameçons courbes
sont alors insérés dans le crico-aryténoïdien postérieur et
les muscles crico-aryténoïdiens latéraux, tandis que les hame-
çons droits sont introduits dans la substance des cordes vo-
cales, les muscles thyro-aryténoïdiens internes. Trois appa-
reils d'induction séparés sont en communication avec les
bobines, de sorte que les différents systèmes de muscles peu-
vent, comme il a été dit précédemment, être excités séparé-
ment ou simultanément. L'arrangement du larynx pour ces
démonstrations est démontré par la figure 6.
Quand ces trois systèmes de muscles étaient excités par
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820
FRANKLIN H. HOOPER
un courant de même intensité, on obtenait une occlusion
complète de la glotte, montrant que Taction combinée dos
muscles crico-aryténoïdiens internes et latéraux surpassent
en puissance les dilatateui's de la glotte, les crico-aryténoï-
diens postérieurs.
En irritant les muscles crico-ary ténoïdiens postérieurs, les
cartilages ary ténoïdiens étaient tom*nés en dehors; il en résultait
une dilatation complète de la glotte. Si Ton stimulait les mus-
cles crico-aryténoïdiens internes ou latéraux, soit individuel-
lement, soit ensemble, il survenait une occlusion de la glotte.
L'excitation simultanée des muscles latéraux et des pos-
térieurs produisait la dilatation de la glotte, montrant que
Fig. 7.
les postérieurs dépassaient comme puissance les latéraux.
Quand on excitait delà même manière les muscles internes
et les postérieurs, nous obtenions une occlusion de la glotte
en avant et une ouverture en arrière, donnant l'apparence
familière connue sous le nom de mouvement mixte.
Les démonstrations ci-dessus rendent très claire l'action de
ces muscles, mais elle a son désavantage en ce sens que les
muscles perdent leur irritabilité en 10 à 25 minutes et ne
répondent pas plus longtemps à la stimulation.
Une autre méthode pour rechercher l'action des mouve-
ments laryngiens intrinsèques est d'arranger un chien d'une
bonne taille comme dans la figure 7.
Ici le larynx a été retiré du cou sans blesser les grands
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MOUVEMENTS LARYNGIENS 8«1
vaisseaux sanguins ou les nerfs. Les côtés des cartilages
thyroïdes ont été retirés pour mettre à nu les muscles crico-
aryténoïdiens latéraux et internes. La membrane muqueuse
a été aussi séparée du muscle transverse et des crico-ary-
ténoïdiens postérieurs. Chacun de ces muscles peut donc
être stimulé directement, et nous considérons cette méthode
comme une des meilleures par lesquelles on puisse étudier
l'action des muscles laryngiens intrinsèques.
Si Ton désire observer les cordes vocales en bas, la ca-
nule représentée dans la figure 8 sera commode.
Pour rinsérer, il faut diviser complètement la trachée à
une petite distance au-dessous du larynx. L'extrémité su-
périeure de la trachée est alors attachée à la canule à la
lettre A et l'extrémité inférieure à lettre B. A C se trouve
Fig. 8.
adaptée à la canule une pièce de laiton mobile dont la
tête est fermée par une plaque de verre cimentée oblique-
ment au-dessus. L'obliquité du couvercle empêche que la lu-
mière ne soit reflétée dans l'œil de l'observateur, et une
goutte de glycérine placée sur la surface inférieure empêche
le verre de devenir opaque par la condensation de l'humidité
de l'haleine. Quand le couvercle est en place, la respiration
se fait par la voie naturelle à travers les fosses nasales et le
larynx. En enlevant le couvercle, les cordes vocales peuvent
être stimulées directement sur leur surface inférieure par la
canule à la lettre C.
Il ne faut pas présumer qu'il n'existe pas d'autres mouve-
ments laryngiens à côté de oe\\x qui sont démontrables par
les méthodes dont je viens de parler dans cette communica-
tion. L'action des muscles intrinsèques du larynx est si
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822 FRANKLIN H. HOOPER
compliquée et si délicate qu*il ne semble pas possible, avec
les appareils que nous possédons à présent, de les enre-
gistrer tous graphiquement. En les étudiant, toutefois, par
les méthodes décrites plus haut, et en les classant d*accord
avec les fonctions du larynx, on aura une conception claire
de leurs principaux mouvements. La fonction principale du
larynx estcellede la respiration et une seule paire de muscles y
préside, les crico-aryténoïdiens postérieurs. La stimulation
de ces muscles par Tune des méthodes démontrées dans les
figures 5 et 7, est suivie de la rotation des cartilages aryté-
noïdiens en dehors, et par conséquent de la dilatation de la
glotte. Les muscles respiratoires tiennent la glotte ouverte
pour permettre le passage de Tair, et sont probablement les
seuls dilatateurs du larynx.
Les muscles qui exécutent la fonction phonatrice du la-
rynx sont les tenseurs longitudinaux et les obturateurs.
Les tenseurs, les muscles thyro-cricoïdiens, tendent les
cordes vocales, comme on le voit dans la figure 4, en tirant
le cartilage cricoïde sur le thyroïde.
Les obturateurs de la glotte sont les thyro-aryténoîdiens
internes, les crico-aryténoïdiens latéraux et le transverse.
L*occlusion des thyro-aryténoïdiens internes peut être
observée en appliquant les électrodes sur les surfaces supé-
rieures des cordes vocales. Si on les excite de cette manière
avec un très faible courant, les cordes se fermeront hermé-
tiquement en même temps. Si on emploie un fort courant
il se produit en plus de Tocclusion une contraction des cordes
dans la direction antéro-po&térieure, les cartilages aryténoï-
diens étant tirés légèrement en avant. Cette paire de muscles
est la plus compliquée du groupe laryngé, et probablement
elle agit dans plusieurs autres sens, à côté de ceux que je
viens d'énumérer, en réglant la forme de la fente de la
glotte et répaisseur des cordes vocales pendant la produc-
tion des diverses variétés de sons vocaux.
L'action des crico-aryténoïdiens latéraux peut être dé-
montrée par Tune ou l'autre des méthodes exposées dans les
figures 5 et 7. Ce sont de puissants obturateurs, et ils agis-
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MOUVEMENTS LARYNGIENS 828
sent en imprimant aux cartilages aryténoïdiens un mouve-
ment de rotation en dedans.
Les muscles transverses agissent en commun avec les
autres obturateurs et se rapprochent des cartilages aryténoï-
diens par un mouvement en coulisse en dedans.
Les mouvements de la glotte peuvent aussi être étudiés
par la stimulation directe des nerfs récurrents laryngés.
Mais cette branche du sujet reste en dehors du but du pré-
sent mémoire, et est trop compliquée pour qu'on se per-
melte d'en faire plus qu'une brève mention.
Nous dirons simplement que, dans notre expérience, l'effet
produit sur la glotte, lorsque les nerfs récun*ents sont irrités,
dépend du degré de stimulation et des anesthésiques em-
ployés. La dilatation de la glotte chez les chiens peut être
produite par des stimulations lentes (18 à 20 chocs d'induc-
tion à la seconde) et par l'effet de l'éther sulfuriqne. Si un
chien est profondément sous l'influence de l'éther, la dilata-
tion de la glotte suivra la stimulation des récurrents, sans
égard au degré ou à l'intensité de la stimulation ; mais si
l'animal est légèrement éthérisé, ou si Ton emploie un autre
anesthésique, la dilation ne se produira que si le nombre
des stimulations est au-dessous de 30 à la seconde ; les
courants les plus rapides produisent l'occlusion de la
glotte (1).
Chez le chat, toutefois, le résultat habituel d'une semaine
de forts courants appliqués aux nerfs récurrents est une di-
latation de la glotte, mais un nombre très rapide de vibra-
tions (80 à la seconde) produira aussi une occlusion chez cet
animal.
Les mouvements de la glotte évoqués par l'irritation du
centre cortical cérébral ont été étudiés avec beaucoup de
(1) Pour les détails de ces observations, nous renvoyons les intéressés &
nos travaux initiaux sur ces sujets :
a The respiratory function of the human larynx (New-York Med. Jour-
nal^ July 4th, 1885).
b The anatomy and physiology of the récurrent laryngeal oerves.
[New-York Med. Journal, July 9, 16, 23 and Auffustô, 1887.)
c Effects of varying rates of stimulation on tne action of the récurrent
l«ryDs:eal nerves. New-York Med, Journal, November 3th, 1888).
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824 G. GRADENIGO
soin et de talent par les professeurs H. Munk et H. Krause,
de Berlin, et le D' F. Semon et le professeur Horsley, de
Londres, mais jusqu'à présent nous ne les avons pas re-
cherchés.
III
DIAGNOSTIC, PRONOSTIC ET THERAPEUTIQUE DE LA
SURDITÉ PROGRESSIVE DANS L'OTITE MOYENNE
CHRONIQUE NON PURULENTE,
Par le D** G. GRADEIKICiO, chargé du cours d'olologie
à rUnivorsité de Turin.
Communication faite au Congrès de Berlin, août 1890.
Parmi les questions les plus importantes de Totologie mo-
derne, au point de vue pratique, on doit ranger, sans contre-
dit, celle qui regarde l'étude de la surdité progressive dans
les otites moyennes non purulentes. On ne peut certaine*
ment pas dire que les nombreuses recherches et les obser-
vations faites à ce propos, surtout dans ces derniers temps,
soient restées infructueuses, mais il faut avouer que beau-
coup d'importantes questions qui se rapportent spécialement
à la pathogénie et à la thérapeutique de cette forme morbide,
attendent encore une solution satisfaisante.
La pathologie a démontré que la très grande majorité des
inflammations de Toreille moyenne, à membrane tympanique
intègre, sont provoquées par la diffusion à la cavité tym-
panique, à travers la trompe d'Eus tache, de processus mor-
bides qui ont leur siège dans la cavité naso-pharyngienne.
En présence de cette conception pathogénique générale, les
distinctions subtiles entre les différentes formes cliniques
que peut assumer l'otite moyenne catarrhale chronique per-
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SURDITÉ PROGRESSIVE DANS L'OTITE MOYENNE 825
deut beaucoup de leur importance au point de vue thérapeu*
tique..
L'otite moyenne catarrhale chronique est caractérisée,
généralement, par un processus morbide lent, progressif,
qui, d'ordinaire, a son siège dans Toreille moyenne, mais qui,
souvent, s'étend aussi à l'oreille interne et qui cause une
surdité plus ou moins complète.
Au point de vue du pronostic on peut avoir égard à deux
circonstances principales :
1. L'existence ou l'absence de lésions fonctionnelles attri-
buables à l'oreille interne (abolition de la perception de la
montre par contact, diminution de l'acuité auditive pour les
sons aigus, vertiges, etc.)> à côté de lésions fonctionnelles
attribuables à l'appareil de transmission.
2. L'existence ou l'absence de rétraction de la membrane
du tympan.
Ces deux circonstances peuvent, dans chaque cas particu-
lier, se combiner de la manière la plus diverse : on peut ren-
contrer, dans la pratique, des formes qui représentent une
transition graduelle, depuis la simple sténose tubaire jusqu'à
ce qu'on appelle otite moyenne sclérosante; bien souvent on
peut suivre, dans la même oreille, le passage d'une forme
plus légère à une autre plus grave. Les types suivants sont
indiqués comme étant les plus fréquents :
a. Degré modéré de rétraction et d'hyperhémie tympa-
nique: montre entendue par contact; diminution de l'acuité
auditive, spécialement pour les sons graves, tintements d'o-
reille, continus ou intermittents ; D. V. entendu du côlé le
plus malade, sténose tubaire. Rhinite et pharyngite hyper-
trophique, parfois avec augmentation de la sécrétion de la
muqueuse nasale. Amélioration après Taération de la caisse.
b. Membranes tympaniques non rétractées, mais rouges
et luisantes; bruits subjectifs continus; montre souvent non
entendue par contact. D. V. d'ordinaire non latéralisé. —
L'examen rhinoscopique fait reconnaître de légères altéra-
tions de la muqueuse ; pharyngite granuleuse sèche. Amé-
lioration facile à la suite d'un traitement approprié.
c. Membranes tympaniques blanchâtres, parfois avec traits
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826 G. GRADENIGO
épaissis, non rétractées. — Trompe libre. Bourdonnements
d'oreille persistants, dans certains cas, vertige de Ménière.
Montre par contact = 0 ; diminution de Tacuilé auditive,
même pour les sons aigus. Amélioration faible ou nulle par
le traitement. Cavités pharyngo-nasales presque normales.
d. Ensemble symptomalique objectif égal au précédent,
cependant les bourdonnements doreille et les vertiges
manquent; il y a une grande diminution de Tacuilé auditive,
spécialement pour les sons graves; les phénomènes moibides
attribuables à l'appareil de transmission des sons prédo-
minent.
e. Membranes tympaniques d'aspect presque normal; phé-
nomènes subjectifs spécialement attribuables à l'oreille in-
terne (bruits persistants de sons différents^ vertiges, dimi-
nution de l'acuité auditive pour les sons très aigus). —
Légères altérations naso-pharyngiennes.
En général, on peut dire qu'il y a des formes dans les-
quelles prédominent les phénomènes morbides attribuables
à la membrane tympanique et à la trompe (rougeur, rétrac-
tion de la membrane) ; d'autres dans lesquelles les lésions
sont plutôt localisées à la paroi vestibulàire (ankylose stapé-
dio-vestibulaire); d'autres encore dans lesquelles prédomi-
nent des lésions de l'oreille interne. Ces différentes locah'sa.
tiens du processus morbide justifient des jugements différents
au point de vue du pronostic : les formes appartenant au pre-
mier groupe présentent des altérations en grande partie
amovibles, et peuvent, par un traitement opportun, beaucoup
s'améliorer et guérir ; négligées, elles peuvent passer dans
les formes du 2* et du 3<* groupe qui offrent un pronostic
beaucoup plus grave. Le processus morbide, dans ces der-
nières, tend à progresser, parfois rapidement, et à amener
une surdité qui peut devenir complète. On ne pourra jamais
assez recommander d'être prudent pour formuler un pronos-
tic, fréquemment les affections du premier groupe qui s'a-
mélioraient rapidement, par un traitement approprié, dans
les 15 à 20 premiers jours, s'aggravent ensuite malgré la
continuation du même traitement (ou peut-être en raison de
ce dernier) et passent dans les formes du 2^ ou du 8^ groupe.
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SURDITÉ PROGRESSIVE DANS UOTITE MOYENNE 8Î7
Quel traitement sera le plus approprié dans ces otites
moyenoes catarrhales chroniques si fréquentes et si graves
au point de vue du pronostic ? Quand on consulte la littéra-
ture otologique sur celte question, on est étonné et en même
temps découragé en voyant la quantité de moyens thérapeu-
tiques proposés pour combattre cette affection morbide; leur
grand nombre même en démontre malheureusement le peu
d'efficacité.
Parmi ces moyens, les principaux rentrent dans les caté-
gories suivantes :
I. Traitement direct de F oreille.
A) Par le conduit auditif externe :
a) Massage des osselets de Touïe (Lucae).
b) Massage de la membrane tympanique {raréfacteur
masseur de Delstanche).
e) Chirurgie intra-tympanique (plicotomie, myringotomie,
myringectomie, ténotomie du tenseur du tympan (Wéber-
Liel Gholewa), mobilisation de Tétrier (Miot, Boucheron).
B) Per tubam.
a) Cathétérisme, douche d'air simple.
b) Injection de vapeurs médicamenteuses à travers le ca-
théter, dans la caisse (sel ammoniaque, éther, chloroforme,
iodoforme (Délie), iode (Loewenberg), etc.
c) Injections de substances liquides à travers le cathéter
dans la caisse (solution alcaline (Politzer), iodure de potas-
sium (de Rossi), pilocarpine, cocaïne (Kiesselbach), vaseline
(Delstanche), etc.
d) Introduction méthodique de bougies et massage de la
trompe (Urbantschitsch).
II. Traitement local du nez (irrigations, badigeonnage, cau-
térisation au galvano-cautère et au thermo-cautère (Paquelin).
III. Traitement général (J. K.)» arsenic, atropine, ésérine,
ergotine (Gradenigo), sels de quinine).
IV. Traitement électrique (courant galvanique (Brenner,
Hayem, Erb), courant interrompu (Eitelberg).
En faisant abstraction de la chirurgie intratympanique dont
je n'ai pas une expérience personnelle suffisante pour m*y
arrêter, et de la médication naso-pharyngienne dont je me
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828 G. GRADENIGO
propose de parler plus loin, les méthodes énumérées ci-des-
sus ne donnent que peu ou point de résultats. Le massage
des osselets de Touïe au moyen de la sonde de Lucae est
une opération qui n'est pas toujoui*s bien supportée ; le mas-
sage de la membrane tympanique par le moyen du masseur
de Delstanche est plus avantageux en pratique; j'ai remar*
que, à la suite de ce dernier, une grande diminution et par-
fois la disparition, au moins temporaire, des bruits subjectifs
qui avaient été ou non modifiés ou aggravés par la douche
d'air.
Dans quelques cas, la douche d'air et le cathétérisme don-
nent de bons résultats; dans certains autres, au contraire,
ils deviennent très préjudiciables , augmentant les bruits
subjectifs et abaissant transitoirement l'acuité auditive. L5-
wenberg a fait remarquer que dans les formes d'otites sèches,
la douche d'air n'est pas indiquée, au contraire, elle peut
favoriser et hâter la marche du processus morbide.
Les injections dans la caisse, per tubam, de liquides ou
de vapeurs médicamenteux ne donnent, elles aussi, que des
résultats temporaires, et il est permis de se demander si
elles ne finissent pas par aggraver le mal. En efTet, ces in-
jections ont, sur la muqueuse tympanique, une action irri-
tante et hyperhémisante facile à constater; l'amélioration
dans la faculté auditive, qui suit immédiatement l'opération,
est produite, d'ordinaire, par la mobilité facilitée des osselets
de l'ouïe suivant le gonflement et l'hyperhémie de la mu-
queuse de la caisse et le relâchement des adhérences ; ces
irritations successives des éléments de Toreille moyenne
peuvent favoriser les progrès de la maladie.
L'introduction méthodique de bougies dans la trompe peut
aider très utilement d'autres méthodes de traitement spécia-
lement quand il existe une sténose catarrhale ou cicatricielle;
mais, à mon avis, ce serait trop peu de vouloir faire consister
en cela tout le traitement.
Dans un travail précédent (1), je m'étais prononcé en fa-
veur d'un traitement général (ergotine, ati*opine), au moins
(1) Salia patoffcnesi deir anchilosi stapedio vesti boIare.(Rirt><a Yeneia
di Se, Médiche, 1887,)
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SURDITÉ PROGRESSIVE DANS L'OTITE MOYENNE 829
dans quelques formes cliniques de rafTection qui nous oc-
cupe, et cela d'après une série de troubles vasculaires et
nerveux constatés par moi chez beaucoup de malades de ce
genre. Aujourd'hui je dois avouer que j'ai changé de manière
de voir à ce sujet, et que je suis disposé à attribuer les
troubles nerveux et vasculaires indiqués aux altérations des
muqueuses du rhino-pharynx et de la cavité tympanique. Je
n'ai obtenu que des avantages temporaires de l'emploi de
l'électricité galvanique quel qu'en fût le mode d'application,
contrairement aux assertions de Brenner à cet égard.
Pour instituer une thérapeutique rationnelle et efficace,
il est nécessaire, à mon avis, d'établir d'abord des concep-
tions pathogéniques exactes. Nous savons, d'après les études
anatomo-pathologiques, que, dans ce genre d'otites, il s'agit
de processus inflammatoires se développant lentement dans
l'oreille moyenne et aboutissant à une sclérose et à une ré-
traction ; la clinique atteste que, dans le plus grand nombre
des cas, le processus morbide dans l'oreille moyenne est
lié à un processus morbide analogue, qui se développe dans
la muqueuse du nez et du pharynx, et que, pour les rares
cas dans lesquels, à Tépoque de notre examen, on ne peut
pas démontrer de lésions delà muqueuse naso-pharyngienne,
les données anamnestiques nous permettent d'établir leur
existence antécédente; mais on se demande — et la solution
de cette question a une grande importance au point de vue
thérapeutique : — foUte moyenne catarrbale chronique est-
elle de nature infectieuse?
Pour essayer de définir la question, j'ai fait quelques sé-
ries de recherches que je rapporterai brièvement.
A) Dans deux cas d'otite catarrhale chronique typique
(sclérose) dans lesquels je pus pratiquer Texamen anatomo-
pathologique des temporaux, je recherchai dans les coupes
microscopiques si Ton pouvait démontrer la présence de
microorganismes. — Le résultat fut toujours négatif.
B) Je fis des recherches sur le vivant au moyen de cul-
tures. Chez six malades qui offraient une otite sclérosante
typique, je pratiquai d'abord une soigneuse désinfection du
conduit auditif externe, exécutée avec toutes les précautions
ANNALES DES MALADIES DE l'OREILLB ET DU LARYNX. — XYI. 58
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830 G. GRADENIGO
nécessaires afin que le matériel que l'on retirait pour les
cultures ne restât pas stérilisé, ensuite une large ouverture
sur la membrane tympanique, du côté le plus malade, au
moyen du galvano-cautère. A travers la perforation ainsi ob-
tenue, j'introduisis dans la caisse tympanique une anse de
platine baignée dans de l'eau stérilisée, je mis en contact et
je frottai l'anse avec la paroi vestibulaire de la caisse et je
pratiquai, suivant la méthode habituelle, des cultures à plat
sur divers terrains nutritifs.
Dans quatre cas, les cultures restèrent stériles ; dans deux,
il ne se développa qu'une forme de coccus très fréquente
dans Tair atmosphérique , le micrococcus cercus albus de
Fliigge^ que je considère comme une forme accidentelle.
C) J'entrepris, de concert avec le professeur Maggiora,
une troisième série de recherches : le contenu de la trompe
d'Eustache fut examiné, en considérant que si l'otite
moyenne catarrhale chronique est en rapport avec des affec-
tions de la cavité naso-pharyngienne de nature infectieuse,
très vraisemblablement les germes pathogènes se trouvent
aussi dans la trompe d'Eustache, voie de transmission du
virus. Je ne m'arrêterai pas à décrire ici la technique des
expériences qui, sous peu, seront publiées in extenso ; qu'il
me suffise de dire que dans 18 observations nous ne pûmes
démontrer que l'existence de micro-organismes saprophy-
tiques, et encore en nombre très restreint.
D'après les recherches indiquées, nous sommes amenés
à admettre que Voiite moyenne catarrhale chronique, du
moins dans sa période atrophique ou de sclérose, n'est pas
entretenue par des micro-organismes pathogènes; nous nous
réservons cependant de rapporter sous peu les résultats de
recherches actuellement en cours, faites dans le but d'établir
si le cas est le même pour des stades moins avancés de
l'otite catarrhale chronique.
A l'appui des recherches en question, je veux rappeler
que les traitements antiseptiques, même relativement très
énergiques, ne me donnèrent pas de bons résultats ; l'instil-
lation quotidienne de glycérine phéniquée à 10 et à 20 0/0,
de solutions 1 0/00 de sublimé, dans le conduit auditif
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SURDITÉ PROGRESSIVE DANS L'OTITE MOYENNE 831
externe, continuée pendant plusieurs mois, fut inutile ; les la-
vages nasaux avec solutions salicyliques à 1 et même à 2 0/00
ne donnèrent pas de notables avantages , même la médica-
tion directe de la muqueuse tympanique à travers une large
perforation de la membrane, obtenue par le moyen du gal-
vano-cautère, et Tirrigation salicylique de la cavité tympa-
nique, per tubaûif avec libre écoulement du liquide dans le
conduit auditif, à travers la perforation mentionnée, donnè-
rent des résultats nuls ou peu marqués.
Au contraire, puisqu'il apparaît toujours comme plus pro-
bable que les affections catarrhales chroniques de Toreille
moyenne, en général, sont liées à des modifications patholo-
giques spéciales de la muqueuse naso-pharyngienne, suites,
peut-être, de processus infectieux précédents, remploi de
remèdes modificateurs des conditions de vitalité des tissus
est indiqué, de préférence à celui des antiseptiques propre-
mont dits.
Parmi ces remèdes, il faut mettre en première ligne le
galvano-cautère, le nitrate d'argent, l'iode, etc. J'ai l'habitude
de traiter directement la muqueuse du rhino-pharynx spécia-
lement en correspondance du pavillon tubaire, me servant
d'un porte-coton de la forme d'un cathéter ordinaire. J'asso-
cie au traitement naso-pharyngien le massage de la mem-
brane tympanique, avec le masseur deDelstanche; seulement
pendant une minute, s'ils sont indiqués, la douche d'air, le
cathétérisme, l'introduction de bougies dans la trompe, etc.
Avec ce mode de traitement, j'ai obtenu des résultats très
encourageants (amélioration dans l'acuité auditive, de carac-
tère permanent, et qui s'accentue même quand on suspend
le traitement, diminution des bruits subjectifs), non seule-
ment dans les cas récents, mais parfois dans les anciens ; non
seulement dans les cas où il existait d'importantes lésions
naso-pharyngiennes , mais encore là où ces lésions man-
quaient. Des malades traités pendant longtemps, sans succès,
par le traitement direct des oreilles et par les injections in-
tra-tympaniques, retirèrent des avantages très marqués du
traitement du naso-pharynx.
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832 BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE.
Annaal of the imiTersal médical sciences, par G. E. Sajous,
édité par F. -A. Davis, de Philadelphie, 5 volumes, 1890.
Notre savant confrère, M. G. E. Sajous» de Philadelphie, et
son éditeur, M. F. A. Davis, nous ont envoyé la d* année de leur
belle et utile publication, qui embrasse toutes les branches de la
médecine. G*est le volume IV qui a surtout attiré notre attention,
car c'est celui qui renferme les matières dont la lecture est inté-
ressante pour les spécialistes des maladies de Toreille et du
larynx. En un nombre de pages relativement restreintes (142 p.),
les rédacteurs de cette partie du recueil, MM. TurnbuU, Sa-
jous, J. Solis-Gohen, Qryson-Delavan, F. H. Hooper, Payson-
Glark et Fletcher-Ingals, passent en revue tous les travaux
importants de Tannée 1889, et il est facile au lecteur de se
faire une idée des progrès accomplis pendant cet espace de
temps. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que cette publication,
remplie de planches, dont quelques-unes coloriées, est fort belle,
fort intéressante, et qu'elle fait le plus grand honneur à Fauteur
et à l'éditeur. ^ a. o.
Les maladies de l'oreille et leur traitemont, par A. Hartmann
(traduction française de Potiquet), chez Asselin et Houzeau,
Paris, 1890.
Nous n'entreprendrons pas de refaire Tanalyse de cet excel-
lent ouvrage que nos lecteurs se rappellent avoir lue à la
page 258 de cette année d'après l'édition allemande. La valeur
du livre et de son auteur méritaient cette traduction, fort bien
faite par M. le D' Potiquet. Disons du reste que cette monogra-
phie a eu le plus grand succès, car elle est arrivée à sa 4« édi-
tion et a été traduite en plusieurs langues. a. g.
De l'amygdalotomie dans le traitement de Hiypertrophie
tonsillaire, par E. Désiré. (Thèse de Paris, 1890.)
Ge travail, fait par un des élèves de notre clinique de l'hôpital
Lariboisière, est une réhabilitation de Topération de Tamygdalo-
tomie au moyen des amygJalotomes. Personne n'ignore combien
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BIBLIOGRAPHIE 833
en France cette opération a été discréditée ù la suite de quelques
accidents, très rares du reste, qui en ont été la suite. I^ thèse
de notre élève a été faite avec 70 ou 80 observations, prises
avec soin dans un espace de deux mois. À la clinique de l'hô-
pital Lariboisière S à 400 opérations de ce genre sont pratiquées
par an, tant chez TaduKe que chez Tenfant ; jamais un accident
sérieux n'est arrivé, pourvu que Ton prenne les précautions
nécessaires, c'est-à-dire qu*il faut faire ingérer de la glace à
des intervalles très rapprochés pendant la première journée,
et ne nourrir le malade, tout au moins le premier jour, qu'avec
des alimenls liquides et à température peu élevée. A propos de
l'amygdalotomie, l'auteur fait un parallèle avec l'ignipuncture ;
celte opération, qui a ses indications très précises, formulées
par M. Désiré, est loin de donner dans nombre de cas des
résultats aussi favorables que la simple amygdalotomie, et
comme elle exige un matériel que tout médecin peut ne pas
posséder, c'est une œuvre utile que de recommander une opéra-
tion si simple, si aisée à pratiquer. Du reste cette œuvre de
réhabilitation a été facilitée au D' Désiré par l'enquête que j'ai
faite chez nos confrères de Tétranger et dont je lui ai donné
communication. Quand j'aurai cité des praticiens tels que Morell-
Mackensie, Ijonnox-Browne, Schrôtter, Krause, Massei, Capart,
dont l'opinion est absolument favorable à l'amygdalotomie conlre
l'ignipuncture, il me semble que M. Désiré aura contribué à établir
en faveur de l'amygdalotomie un courant qui, j'en suis certain,
s'accentuera en France avec le temps. Quoi qu'en puisse dire
l'auteur d'une analyse de ce travail dans la Revue do laryngo-
logie, les exemples d'hémorrhagie grave sont rares dans l'his-
toire de l'amygdalotomie, surtout si on considère le nombre
énorme d'amygdalotomies qui sont pratiquées, et l'observation
de M. Moure, citée par notre élève dans son travail, contre-
indiquait plutôt qu'elle n'indiquait l'amygdalotomie, en raison
de l'inflammation. Quant à la prédilection de M. Désiré pour
l'amygdalotomie, puisque Tauteur de la Revue a cité notre nom,
nous lui répéterons qu'il s'est bien risqué en déclarant que
peut-être la galvanopuncture n'était pas faite convenablement à
la clinique de l'hôpital Lariboisière, et que là seulement était la
cause du choix de l'auteur. Avec les savants praticiens que
nous avons cités et notre propre expérience, nous ne craignons
pas de déclarer que l'amygdalotomie est une meilleure opération
que l'ignipuncture dans la plupart des cas.
▲. o.
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834 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN
L'hypertrophie de Tamygdale pharyngée et son traitement.
Thèse inaugurale du D' W. Medernach. {Université de Stras^
bourg, 4890.)
L'auteur résume les connaissances actuelles sur l'anatomie
macro- et microscopique de Tamygdale pharyngée, sur son hy-
pertrophie et les troubles auditifs et intellectuels qu'elle entraîne,
et termine par une revue des procédés opératoires et des ins-
truments employés pour Tablation des végétations. Nous rele-
vons, à propos de la pathogénie des troubles intellectuels, cette
phrase étonnante : c Quye voit dans Taprosexie un état morbide
de ractivité cérébrale dû à la stagnation de la lymphe (?) dans le
cerveau par suite de la pression dans la muqueuse pituitatre,
d^où épuisement cérébral par rétention ! ? » m. w.
X* C0N6R£S international de MËDEGIIIE D$ BERUN
SECTION d'oTOLOGIB
Compte rendu par le D^ 0. Laurent (de Halle),
La section d'otologie s'est ouverte le lundi 5 août, à 3 heures
et demie, au Palais de TExposition.
M. le professeur Lucae a été élu président.
Les présidents d'honneur ont été : MM. Botet (BaIX^elone),
Delstanche (Bruxelles), Gell^ (Paris), Politzkr et Gruber
(Vienne), Guye (Amsterdam), S. Sexton et Knapp (New- York),
Mac Bride (Edimbourg), Gradenigo (Turin), Zaufal (Prague),
RoHRER (Zurich) et Ruhlman (Saint-Pélei'sbourg).
Ont été élus comme secrétaires : MM. Bronner (Bradford), R.
HoRSLEY (Edimbourg), Krakauer (Berlin), Laurent (Halle),
ScHiFPERs (Liège), Schmieqelow (Copenhague), Keller (Co-
logne).
Dix questions étaient à Tordre du jour :
1® Les micro-organismes dans les maladies deroreilleetleurs
complications (Moos-Zaufal) ; 2° les cholestéalomes de Toreille
(Kuhn-Bezold); 3** la trépanation de l'apophyse mastoTde
(Hessler); 4<> le traitement consécutif à la trépanation de
Tapophyse mastoïde (Kretschiiann) ; 5® les indications de Texci-
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 835
sion da marteau et de reuclume (Stackb); 6^ Tanatomie patho-
logique du labyrinthe (STEiNBRUoaE) ; 1^ Tolite interne dans la
syphilis héréditaire (Wagenhauser) ; 8« la statistique des ma-
ladies les plus importantes de roreille (Burkner-Jacobson) ;
9<* la détermination de l^unité auditive (Magnus-Schwabach) ;
10> l'otite moyenne non suppurée (Me Bride-Gradenigo).
M. le professeur Poutzer. Contribution à Fétude anatomo-
pathologique de la caisse du tympan, — M, le professeur Po-
litzer fait la démonstration des pièces pathologiques suivantes :
a Deux préparations provenant de sujets sourds-muets, dans
lesquelles Tétrier avait contracté des adhérences avec la paroi
supérieure de la niche de la fenêtre ovale, tandis que la fenêtre
ronde était obstruée par une masse osseuse.
^ Une préparation provenant d^un homme sourd du côté
droit, chez lequel Tétrier n'a qu'une seule branche (columelle
des oiseaux), et où le muscle de l'étrier fait défaut ainsi que
son muscle. L'oreille gauche est normale.
y Une préparation d'un cas de suppuration dans Tattique
externe avec perforation de la membrane de Shrapnell, érosion
étendue de la margelle tympauique (mur de la logette des osse-
lets de Gellé) ; les osselets ne présentent pas d^altérations.
M. Politzer fait remarquer que, dans les cas de perforation
de la membrane de Shrapnell, il faut tenter, avant tout, les
lavages antiseptiques et les injections médicamenteuses à Taide
de la canule de Hartmann, et le grattage de la margelle tympa-
nique au moyen de petites cuillers tranchantes. Ce n'est qu'en
cas d'inefficacité de cette méthode qu'on se décidera à Texcision
du marteau et de Tenclume.
^ Deux préparations avec adhérence complète du tympan à
la paroi interne de la caisse; Tétrier était mobile.
L'excision du tympan adhérent avec le marteau et l'enclume
avait été suivie de bons résultats.
Les démonstrations de M. le professeur Politzer étaient ac-
compagnées d'explications sur des dessins agrandis, exécutés
avec art par l'auteur lui -môme.
M. le professeur Politzer (Vienne). Étude sur la genèse des
cboleatéatomes (sera publié in extenso), — M. le professeur
Politzer établit la genèse des cholestéatomes sur plusieurs pièces
anatomiques très curieuses. Sur les premières, il démontre
l'envahissement, à travers une perforation tympanique, de la
caisse et de Tarche par la couche épidermique du conduit au-
ditif extemCi qui y a donné lieu à un revêtement épais, épider-
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836 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN
mique. La muqueuse de la caisse subit la transformation épi-
dermique, et donne lieu à la production de lamelles qui vont
s'accumuler et former une masse solide. Le processus est
encore facilite par l'existence d'une oblitération tubaire. M. Po-
iitser démontre aussi des cas de perforation persistante du
tympan dans lesquels une couche munie d*épiderme s*e6t con-
tinuée jusque dans la cavité et a atteint le promontoire sans y
déterminer de cholestéatome. Certaines conditions particulières
sont donc nécessaires pour la production de ceux-ci. Il croit
aussi que le mouvement des rebords de la perforation par de
répithélium est la cause de sa persistance. Il confirme enfin le
bien fondé des observations de Toynbee en démontrant que des
tumeurs choies téatomenteuses se forment primitivement dans le
conduit auditif externe sans que la caisse soit altérée.
M. le professeur Sàm. Sbxton (New- York). Traitement de la
surdité, des bourdonnements et de Votorrhée par Pexcision de
la tête du tympan et des osselets. — L'auteur expose le résumé
de rexpérieiico qu'il a acquise sur ce sujet de façon que d'autres
puissent éviter les accidents qui se rattachent à la méthode.
Le traitement chirurgical des maladies de l'oreille ne diffère
pas de celui des autres parties du corps. L'excision du tympan
et des osselets avait été préconisée par Toynbee.
En voici les indications :
Dans les cas récents, elle ne donne pas de résultats si favo-
rables que dans les cas chroniques. On y recourt surtout dans
les bruits de tête et les vertiges. Elle ne convient pas dans
les cas de sclérose chronique où la surdité s'est développée
lentement.
Plus l'opération est précoce, plus le succès est facile. Dans
les cas de surdité par catarrhe chronique, scléreux, dans lesquels
la surdité fait des progrès constants, il ne faut pas hésiter à
intervenir. M. Sexton a plusieurs fois opéré du côté le plus
avancé, et il a vu la seconde oreille s'améliorer par le fait.
Dans les catarrhes secs, le pronostic est défavorable. Entre
les âges de 45 et de 70 ans, il lui est souvent arrivé de ne pas
obtenir de résultats, quoique la reproduction du mal soit moins
fréquente que chez les sujets plus jeunes.
En ce qui concerne l'enfant, on éprouve certaines difficultés
provenant de ce que l'affection est plutôt centrale et non acces-
sible au traitement. Il accuse rarement les bruits de tète, les
vertiges, les sensations de pression et de distention du tympan.
Dans les cas où la surdité est due à une altération de la ten-
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 887
si on du mécanisme de l'oreille moyenne, Topëration reste sans
résultats.
Dans la surdité latérale, avec vertiges et bourdonnements, le
pronostic est extrêmement réservé.
Enfin, dans Fapplicatlon du traitement de la sclérose et de la
suppuration, il ne faut pas perdre de vue Finfluence de la dia-
thèse et ne pas opérer à une période avancée de celle-ci.
M. Zaufal (Prague). Des mioroorganismes dans les affections
de Poreille. — Pour qu'on puisse considérer un microorga-
nisme comme caractéristique d*une otite moyenne aiguë, il
faut : 1<* qu'on le retrouve surtout à la période de début du mal
lorsqu'on examine au microscope les lésions tympaniques;
•2<* qu'il existe dans les tissus enflammés; 3* qu'il soit suscep-
tible d'élre cultivé, et que l'inoculation reste positive. Ces con-
ditions sont rarement réalisées. Jusqu'à ce jour, on n'avait pas
rencontré le diplococcus pneumoniœ dans les tissus tympa-
niques enflammés, et Tinoculation , chez les animaux, du
staphylococcus et du streptococcus pyogenes restait négative.
Le bacillus pneumoniœ (FriedlSnder) paraît pathognomonique.
L'examen des produits de l'otite moyenne a permis d'y recon-
naître :
!<" Bacillus pneumoniœ (Friedlfinder),
^^ Diplococcus pneumonias (Frfinkel-Weichselbaum),
3° Microorganismes pyogenes :
a Streptococcus pyogenes,
p Staphylococcus pyogenes albus,
y Staphylococcus pyogenes aureus,
d Staphylococcus eereus albus (Levy et Schrader),
6 Staphylococcus tennis (Scheibe),
4"* Bacillus tennis (Scheibe),
5<^ Micrococcus tetragenes (Levy et Schrader),
G"» Bacillus pyocyaneus (Zaufal),
7<* Oidium albicans.
Le diplococcus pneumoniœ se rencontre principalement dans
les otites primitives, dans les otites a frigore, tandis que les
microbles pyogenes proprement dits et surtout le bacillus pneu-
moniœ et le diplococcus pneumonise existent plutôt dans les
otites secondaires. L'otite de l'influenza a présenté le diplo-
coccus pneumoniœ, et les otites du premier Age le streptococcus
pyogenes. Le diplococcus pneumoniœ acquiert sa puissance
purifique par Taffaiblissement de sa virulence (Bordoni-Uffre-
duzzi).
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838 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN
L'otite ne constitue nullement un processus toujours iden-
tique, mais elle est causée par des microbes divers. La marche
de Petite aiguë est généralement typique et correspond au cycle
de développement des microorganismes; elle ressemble même
fréquemment à celle de la pneumonie et présente une chute
critique de la température au moment de la résorption de
Texsudat. Celui-ci peut ne renfermer qu'un microbe pathogène ;
on en trouve quelquefois deux ou plusieurs.
Tous ces microorganismes se développent dans la plupart
des compheatioDs, telles que Tabcès de Tapophyse mastoTde
(Gradenigo, Bordoni-UfTreduzzi). Les otites à streptocoques
sont les plus typiques ; elles sont du reste les plus fréquentes.
On retrouve généralement le microbe primitif dans ces lésions
complicantes, bien que celles-ci puissent être également déter-
minées par une invasion secondaire de microbes pathogènes.
Dans ces derniers temps, on a rencontré des produits patho-
gènes dans la cavité naso-pharyngienne aussi bien à Tétat pa-
thologique qu*à rétat normal. On n*a point fait de recherche, à
cet égard, dans les sécrétions normales de la caisse.
L'infection de Toreille moyenne peut se produire par le trans-
port des germes par les trompes à l'occasion des épreuves de
Valsalva, de Politzer, du cathétérisme, de l'introduction des
bougies et des douches nasales. A côté de cette voie de propa-
gation existe celle du sang (endocardite, pyémie, diphthérie).
Les microbes ne peuvent pénétrer par la conduit auditif qu'à
la faveur de l'inflammation et de la perforation du tympan.
Les causes de la chronicité nous sont peu connues; mais les
sécrétions chroniques renferment la plupart des microbes sus-
indiqués. Il n'est cependant pas démontré que les organismes
qu'on y découvre en aient été les agents déterminants ou qu'ils
aient provoqué les exacerbations subaiguês. L^état chronique
peut s'établir à la suite de l'infection secondaire ou tertiaire du
foyer inflammatoire ou môme résulter de raffaiblissement du
virus (Bordoni-UfTreduzzi).
M. Moos, corapporteur (Heidelberg). Les voies d'invasion
de l'otite moyenne sont :
1** Le sang;
2« La trompe d'Eustache ;
3<» La membrane du tympan qui peut ne pas être lésée
(M. Moos a vu un cas d'érysipèle ôtre suivi de la perforation
du segment supérieur et antérieur) ou qui est perforée;
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 839
A^ Les cavités crâniennes par les sutures pétro-squameuses
(méningite).
La propagation par la voie tubaire donne lieu à des formes
catarrhales légères, ne passant pas à suppuration, tandis que
les variétés du premier groupe (rougeole, scarlatine et diphthérie)
aboutissent à une infiltration très accentuée. Les cellules migra-
trices infiltrées ne montrent pas de tendance à la suppuration,
mais plutôt à la métamorphose progressive. La propagation par
la voie du conduit externe peut être suivie d'inflammation plus
ou moins violente.
Tous les microbes de l'otite moyenne peuvent causer les coiD"
pUeations, mais le streptococcus pyogenes doit être considéré
comme le plus important.
L'olile moyenne tuberculeuse provient de l'immigration des
produits morbides par la trompe ou par les vaisseaux périostes
de la trompe osseuse. Elle peut devenir douloureuse en se com-
binant avec une inflammation à streptocoques.
M. PoLiTZER (Vienne). — Le cathétérisme offre des dangers
relativement au refoulement des microbes dans la caisse; il
n'en est pas de môme des épreuves de Valsalva et de Politzer.
M. Grubbr (Vienne) attribue beaucoup d'importance à Tétat
anatomique individuel qui favorise la pénétration des micro-
organismes.
Quant à la propagation des microbes par la voie du sang,
elle est démontrée par la présence de foyers circonscrits dans
l'apophyse mastoîde coexistant avec Totite moyenne, mais ne
communiquant pas avec la caisse.
M. Jacobson (Berlin) croit que les épreuves de Valsalva et
de Politzer ne font que comprimer Tair de Toreille moyenne.
M. Zaufal partage l'opinion de Gradenigo et de Bordoni-
Uffreduzziy et il pense que Ton a souvent confondu les lésions
à streptocoques de Tinfluenza avec celles du diplococcus pneu-
monise.
M. le professeur Kuhn (Strasbourg). Du oboles téatome de
Poreille, — M. Kuhn relate Tobservation d'un cas de cholestéa-
lome de Toreille gauche.
Il s*agit d'un homme de 50 ans qui, sans avoir souffert anté-
rieurement des oreilles, présente, à la suite d'un refroidisse-
ment, les symptômes d'une otite moyenne purulente aiguë. La
fièvre, les douleurs et la fétidité de Técoulement otorrhéique
augmentent de plus en plus. Au bout de huit jours, il survient
un gonflement de l'apophyse mastoîde tel que M. Kuhn dut pra-
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840 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN
tiquer la trépanation de cet os. Il y trouva une tumeur perlée
de la grandeur d'un œuf de poule, qui remplissait complètement
les cellules aériennes et qui s'étendait en avant jusqu'à l'arti-
culation temporo-maxillaire, tandis qu'en arrière elle faisait
saillie dans la cavité crftnienne postérieure, au niveau de la
dure-mère du lobe antéro-inférieur du cervelet. La guérison a
été obtenue au bout de quatre mois. Mais il est resté une ou-
verture de 3.5 centimètres de haut sur 1.5 centimètres de large,
sur l'apophyse ; elle conduit dans une large cavité tapissée par
une membrane blanchâtre et épidermoïdale, dans laquelle on
distinguo nettement les pulsations du cervelet. A l'eflet de
garantir cette cavité contre la pénétration des corps étrangers
extérieurs, on fait porler au malade une plaque à ressort, en
caoutchouc durci, qui la ferme aussi hermétiquement que pos-
sible.
M. Kuhn décrit alors la structure de la tumeur et celle de la
membrane périostique qui recouvre la face interne du fragment
osseux qu'il a dû extirper pour faire l'extraction complète du
néoplasme.
Les symptômes cliniques de ce cas, ainsi que les résultats
de l'examen microscopique de la fumeur et de son enveloppe
permettent de supposer qu'au point de vue de la genèse du
cholestéatome de l'oreille les théories de Troeltsch, Wendt,
Lucae, etc., ne peuvent plus être admises, mais qu'il faut con-
sidérer ces tumeurs de Toreille moyenne ou
a) comme un vrai néoplasme héléroplastique, et c'est ainsi
que l'entend Virchow en ce qui regarde le cholestéatome,
b) ou comme le résultat de la prolifération continuelle des
cellules épidermiques qui se développe, dans quelques cas, dans
le cours d'une otorrhée chronique, le revêtement des bords
d'une perforation tympanique ou d'un trajet fistuleux du méat
externe se continuant sur la muqueuse de la cavité tympanique
et permettant le développement de cellules épidermiques et la
formation des couches épithéliales concentriques du cholestéa-
tome.
Du cholestéatome (suite), — M. Bezold (Munich) considère le
cholestéatome comme le produit d'un processus curatif analogue
au processus de cicatrisation des pertes de substance muqueuses
et cutanées; en 1877, il a préconisé la dénomination de « pro-
cessus desquamatif ». Son opinion est partagée par Haber-
mann. Il a démontré la fréquence de la lésion dans la perfo-
ration de la membrane flaccide, qui se combine souvent avec le
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 841
oatarrhe tubaire. La pression unilatérale et exagérée de l'air a
pu déchirer le tympan au point le plus faible; des processus
inflammatoires ont en outre déterminé des adhérences des bords
de la fente avec les parois internes et ont formé des ponts
membraneux qui mettent en communication directe Tépiderme
du tympan et du conduit auditif externe avec la caisse. Le cho-
lestéatome et la perforation de la membrane de Shrapnell sont
plus fréquents chez Thomme; ils sont quelquefois bilatéraux,
mais généralement gauches.
Assez souvent, la perforation de la membrane flaccide coexiste
avec les symptômes d^un catarrhe tubaire concomitant ou ré-
cemment disparu. A part ces lésions, on peut aussi constater
d'autres processus de destruction.
On constate souvent de la céphalalgie, des vertiges et de la
diminution de l'acuité auditive.
On enlèvera les polypes à Taide de l'anse, on fera le curet-
tage ou le lavage de la cavité tympanique ou bien la trépana-
tion de l'apophyse mastoide; on recourra parfois à Texcision du
marteau et de Tenclume, à Tenlèvement des végétations adé-
noïdes, et on emploiera le procédé de Politzer.
M. ScHMiEOBLOv^ (Gopcnhague) considère le cholestéatome
comme le produit d'une inflammation, de modifications méta-
plastiques déterminées par la pression des liquides sécrétés à
la surface muqueuse. Il s'agit là d'un processus épidermoîdal
analogue à celui de l'ozène.
M. Barth (Berlin). D'après Posners, une cellule quelconque
d'un des trois feuillets peut subir la dégénérescence épider-
moldale.
M. Lucas regarde les productions perlées comme ayant leur
origine dans la caisse et s'accompagnant fréquemment de produc-
tions de granulations.
M. Jamskn (E^rlin) rappelle les cas de perforation sèche de la
membrane flaccide en Tabsence de cholestéatome ; la muqueuse
tympanique peut aussi subir la transformation épidermoldale
sans que ces productions existent. La membrane productrice
du cholestéatome possède la propriété de résorber l'os, comme
le prouvent les grandes cavités qui ne sont pas complèlemcut
remplies par la production perlée et dont la formation ne
dépend pas de la pression exercée par elle. Pour obtenir la
guérison, il faut gratter à fond et plusieurs fois la surface gra-
nuleuse.
M. Maonus (Heidelberg) ne pense pas que la perforation de
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842 CONGRÈS LNTERNATIONAL DE BERLLN
la membrane (laccide soit nécessairement liée à la formation de
cholestéatome.
M . Hessler (Halle). L'ouverture de F apophyse mastoîde pour
le conduit auditif externe peut-elle être mise en parallèle
avec les autres méthodes usitées? — M. Hessler passe eu revue
les méthodes de Schwartze, de WolflF, de Kuster et de von Berg-
mann. Schwartze ne pénètre que dans Tantre mastoïdien, et il
pratique par l'ouverture artificielle et par la trompe des lavages
jusqu'à cessation de la suppuration. La méthode s'est montrée
plus efficace dans les cas aigus que dans les cas chroniques,
mais elle est rejetée parce qu'elle favorise Textension de la
suppuration. Hessler a renoncé depuis un an et demi au clou
de plomb, qui détermine fréquemment des phénomènes réaction-
nels. La méthode de Wolff n'est indiquée que dans la locali-
sation de la carie au conduit auditif et dans la situation plus
antérieure que normalement du sinus trausverse, qui Texpose
à être lésé dans les autres méthodes. Kuster enlève priuci-
paiement la paroi postérieure du conduit, sans s'attaquer à
l'antre ; il opère à côté du foyer morbide primitif. La technique
opératoire présente des difficultés. Von Bergmann pénètre dans
la caisse par Tintervalle osseux existant entre la fosse tempo-
rale moyenne et le conduit auditif externe, puis il pénètre dans
Fantre. Hessler combine les méthodes de Schwartze et de von
Bergmann ; il se contente d'appliquer le procédé de Schwartse
lorsque la carie est limitée à l'antre; si la partie avoisinante de
la face supérieure est également intéressée, il faut enlever la
couche corticale jusque dans l'oreille moyenne.
M. Kretschmann (Magdebourg). Traitement consécutif à Pou-
verture de fapophyse mastoîde. — Il ne pratique la suture de
la plaie que lorsque la fermeture rapide de la blessure est pro-
bable, lorsqu'il a, par exemple, excisé un fragment osseux pour
combattre une névralgie. Dans les autres cas, il se contente de
tamponner la plaie sans la suturer ni la drainer. Il laisse le
premier pansement en place le plus longtemps possible, et il ne
le renouvelle que s'il existe une suppuration profuse du conduit ;
il y procède sans tarder si la température est élevée. Les irri-
gations avec les liquides antiseptiques sont contre-indiquées à
cause de l'écoulement possible des liquides par les trompes; si
les trompes sont très perméables (enfants), on donnera la pré-
férence à la solution de chlorure de sodium. Dans les cas chro-
niques, on pourra faire avec la môme solution des injections
par les trompes et le conduit auditif. A l'état chronique, on
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 843
veillera aussi au maintien de la perméabilité du conduit opéra-
toire et on appliquera au besoin la tige conique de plomb. Si
Torifice s^oblitère, on enlèvera les granulations par grattage.
On veillera à la conservation de la lumière du conduit auditif
et on ne laissera la plaie se fermer après la disparition de
récoulement tympanique.
M. Jagobson (Berlin) expose la méthode suivie à la clinique
otologique de Berlin; 326 cas y ont été opérés.
M. Jansbn (Berlin) enlève le plus possible des parties malades
aussi longtemps que la paroi médiane de l'antre, le canal semi*
circulaire et le canal facial ne sont pas intéressés, et il fait une
large ouverture; en arrière il pénètre jusqu'au sinus, et en haut
jusqu'à la fosse crânienne moyenne. La paroi postérieure et
supérieure du conduit étant enlevée, il opère la paroi latérale
et inférieure sans léser le facial ou le canal semi-circulaire, le
ciseau étant placé à 3 millimètres environ du sillon tympanique
sur la paroi postérieure et supérieure du conduit auditif, et cela
obliquement de dehors en dedans ou de bas en haut.
M. Zaufal (Prague) se sert de la pince de Luer.
M. LuDEWio (Halle) ne croit pas qu^en se servant de ces ins-
truments il y ait des dangers de léser l'étrier.
M. Stacke (Erfurt). Indications de P excision du marteau et de
l'enclume, — Il existe deux variétés d'indications : celles qui
sont relatives à l'amélioration de Taudition et celles qui con-
cernent la guérison de certaines formes d'otorrhée.
A la première variété appartiennent Tinflitration calcaire
complète du tympan, Tankylose de Tarticulation du marteau
avec Tenclume, les adhérences cicatricielles et les obstructions
tubaires. Dans certains cas, où l'étrier n'est pas complètement
mobile, on a obtenu des résultats satisfaisants, mais seulement
lorsque Tobstacle à la transmission du son se trouvait en deçà
de cet 08. Mais si Tankylose de Tétrier prédomine, que la sur-
dité affecte un caractère progressif, qu'il existe de la sclérose
de la muqueuse, l'opération sera contre-indiquée.
Celle-ci sera souvent efficace dans le second groupe de
lésions, dans celles où la suppuration de l'oreille moyenne est
entretenue par la carie des osselets et des parois adjacentes de
la caisse, et par le cholestéatome de cette cavité. Il est rare que
cette opération aggrave la surdité; il est fréquent, au contraire,
qu'elle la diminue. Elle trouvera encore son application dans
les suppurations incurables déterminées par la carie de la
paroi supérieure de la caisse. Mais il modifie alors la méthode :
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844 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN
il fait une incision circonscrivant le pavillon de Toreille, perfore
obliquement le conduit auditif, enlève le tympan et le marteau,
détache à la gouge le rebord osseux de la membrane, surtout
en arrière et en haut, extrait Tenclume et rend ainsi accessible
le toit tympanique; il fait ensuite le grattage des parties cariées
et draine le conduit auditif. La plaie extérieure guérit par pre-
mière intention. Uapophyse mastoïde est-elle malade en même
temps, il la trépane au point ordinaire et il met Tantre mas-
toïdien en communication avec la caisse en enlevant totalement
la paroi postérieure jusqu^à Touverture intermédiaire aux deux
cavités.
Getle opération offre des avantages équivalents à ceux des
méthodes de Kuster et de von Bergmann : lésion diminuée des
organes auditifs, durée de traitement diminuée, pansements
rares.
M. GuYE (Amsterdam). Étioîogie des indammations de la
caisse du tympan provoquées par rinjection de liquides dans
le nez. — Il rappelle les dangers que remploi généralisé de la
douche nasale peut déterminer du côté des oreilles. Saint-John
Roosa, Knapp et Berthold se sont surtout occupés de la ques-
tion. Knapp attribue Teffet pernicieux à la température trop
basse du liquide; Timpureté de celui-ci, la concentration trop
forte de la solution saline, peuvent aussi être en cause (Berthold
préconise les solutions de 1 0/0 de chlorure de sodium); la pres-
sion trop élevée de Tinjection (Bezold) et Tomission des mesures
de prudence prescrites généralement viennent également en ligne
de compte.
Le malade doit tenir la bouche ouverte et ne pas faire de
mouvements de déglutition pendant l'injection ; mais ces me-
sures n'ont qu^une valeur relative et le malade peut les oublier.
M. Guye évite surtout d'obturer la narine par Tembouchure de
la poire ou de Tirrigateur; il se sert toujours d^une poire en
caoutchouc n° 2. Mais si le liquide revient en tout ou en partie
par la narine où se fait Tin j action, il faut se garder de fermer
celle-ci complètement : la narine se remplirait d'eau, et si Técou-
lement ne se fait pas facilement par Tautre narine ou que le
malade fasse un mouvement de déglutition, le liquide pénètre
dans la trompe en grande quantité et y détermine une violente
inflammation. M. Guye a observé deux cas qui ont cette origine.
M. Guye conclut : 1^ qu'il ne faut jamais faire d*injections dans
le nez à moins que la lumière des narines ne soit suffisante ;
dans le cas contraire, on se borne à faire des instillations d'une
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 846
cniller à café de liquide, la tête étant légèrement inclinée en
arrière ; 2® que la oanule de l'instrament ne doit pas boucher la
narine*
M. Krakaubr (Berlin). Les douches nasales ne sont appli-
cables qu^à l'osène; mais si on évite la pression trop considé*
rable du liquide, et si on recommande au patient de ne se mou-
cher qu une heure après la douche» on ne verra jamais survenir
d*otite.
M. Bbrthold (Kœnigsberg) attribue ces inflammations à la
largeur des trompes chez Tenfant.
M. Zaupal (Prague) fait Tinjection par la narine rétrécie.
M. PoLiTZBR fait remarquer que le catarrhe unilatéral peut
devenir bilatéral.
M. Gradbnioo (Turin). Contribution à Fétude morphologique
de Vanthélix. (Voir Annales, n» 10; 1890.)
M. Gbllk (Paris). Otite et paralysie faciale, (Voir Annales^
nMl; 1890.)
M. Moos a vu Texagération de l'audition pour les sons graves
dans deux cas de paralysie faciale.
M. LucAB. lia perception de la voix parlée reste normale dans
ces conditions.
M. Trbitbl (Berlin) a vu la paralysie faciale consécutive à u;i
furoncle du conduit auditif.
M. Bbzold. La paralysie faciale peut exister en même temps
que l'exsudation séreuse du tympan.
M. Trautmann est du môme avis ; la paralysie disparaît après
l'évacuation de l'exsudat.
M. GBLLé (Paris). Audition et paralysie faciale. (Voir An^
nales, n« 11 ; 1890.)
M. Sbcghi (Bologne). Recherches expérimentales sur la phy-
siologie de l'oreille moyenne. — 1® La pression de l'air de la
caisse est toujours à 3 millimètres au-dessus de l'air extérieur ;
2<* la pression endo-tympanique s*élève à l'occasion des bruits qui
appellent l'attention de Tanimal et arrive à 7 ou 8 millimètres sous
rinfluence des sons aigus, intenses et inattendus ; df* elle aug-
mente par les voyelles a, a, o plus que par i et u; A^ après la
ténotomie du tenseur tympanique, elle s'abaisse sous l'action
des sons aigus et intenses.
V^bgbnbr (Halle). La méthode de Schwartxe pour F extraction
des choies téatomes, «— On obtient une guérison définitive en
déterminant une ouverture large et persistante de l'apophyse
mastofde; il est facile d'enlever les masses cholestéatomateivies
ANNALES DBS MALADIES DE L'OBBILLE ET DU LARYNX. — XVI. 59
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846 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BKILIN
en voie de formation. La glycérine iodoformée se montre effi»
cace pour empêcher la formation de membranes. On applique
une plaque protectrice au-dessus de Touverture.
M. Hartmann (Berlin) fait l'ouverture par le conduit auditif et
établit une communication avec la partie supérieure de manière
à permettre Penlèvement facile des masses.
M. VoHSBN (Francfort-s.-M.). Technique de Popération des abcès
cérébelleux, — Il fait la démonstration d*une préparation; le
cas avait été opéré et on trouva à Tautopsie un abcès cérébd-
leux et des abcès cérébraux métastatiqucs, et une thrombose
étendue à la jugulaii-e jusqu'à la clavicule. L^auteur expose la
méthode opératoire et les indications.
Kes8Ei< (léna). Indications de la ténotomie du tenseur tym^'
panique. — Il opèro : 1<* dans la paralysie du muscle slapédius
avec fonctionnement persistant du tenseur tympanique : cet état
conduit h la surdité complète et à l'atrophie du tympan par suite
de la rétraction du marteau jusqu'au promontoire; 2^ dans la
contracture du môme muscle qui occasionne les bruits les plus
gênants (sous-musculaires) ; 3<* dans les perforations médianes,
afin de mettro le marteau en position plus normale et améliorer
la résonance ; 4^ dans les catarrhes qui exagèrent la pression
intra-labyrinthique. L'immobilisation du stapédius oontre-indique
l'opération.
M. Berthold (Kônigsberg). En cas de perforation et d'adhé-
rence au promontoire, on peut faire la eéparalion de la synéchie.
M. Gellé (Paris) a vu Tossiflcation des tendons.
M. PoLLACK (Vienne) n'admet pas, contrairement à Kessel,
comme prouvée l'action du tenseur du tympan sur l'aecommo-
dation.
M. BuRKNER (Gôt(ingen). Statistiques des affections de
r oreille. — Ces statistiques sont empruntées aux publications
allemandes et étrangères. Sur 63,000 cas, il y avait 38,000 hom-
mes et 23,000 femmes, donc 59.9 0/0 : 40.1 0/0 :: 6 : 4. Sur les
10,000 malades de la clinique de Gôttingen, 3.2 0/0 avaient de
1 à 8 ans, 2.4 0/0 de 9 à 18 ans; 23.8 0/0 souffraient de l'oi-eille
externe, 66,1 0/0 de l'oreille moyenne et du tympan, 6.6 0/0 de
l'oreille interne.
M. Jacobson (Berlin) n'envisagera la question qu'au point de
vue des résultats. Les affections sont désignés par les auteurs
sous des titres divers, et les termes d'amélioration et de gué-
rison ne sont pas appliqués d*une façon uniforme. D'ailleurs,
le même malade peut porter plusieurs affections.
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 847
M. B18HOP (Chicago). De Vatrésie du conduit auditif externe,
— L*auteur relaie 4 cas d'atréaie. Le premier était survenu à
la suite d*un accident: le pavillon avait été défectueusement
réuni; Fatrésie était presque compiètey mais Taudition élait nor>
maie. L'opération plastique donna des résultats satisfaisants.
Les 2* et S* cas étaient des malformations; Taudition osseuse
persistait; le 2* présentait une dépression dont le four était
constitué par l'os : on obtint un résultat cosmétique ; le 3* ne
fut pas opéré. Le 4* patient avait été blessé vingt-neuf ans aupa-
ravant et souffrait d*otorrhée profuse et fétide. L'opération fit
disparaître cette complication presque complètement.
M . PoLiTZBR (Vienne). L^atrésie peut survenir à la suite de
polypes du conduit auditif; elle peut être osseuse et consécutive
à la formation de granulations d'origine olorrhéique.
M. Gholbwa (Berlin) mentioone un cas dans lequel la paroi
antérieure du conduit auditif faisait défaut et où la caisse com-
muniquait avec la cavité articulaire de la mâchoire.
M. Katsbr (Breslau). De la diplacousie. — Elle est échotique
ou disharmonique. Avec Exner et Urbantschitsch, il regarde la
première variété comme déterminée par le ralentissement de la
sensation dans Toreille malade (durée prolongée de la réso-
nance, perception centrale retardée, conduction ralentie de
l'acoustique). Diaprés la théorie de Helmholtz^ la seconde forme
a son origine dans la membrane basilaire.
M. Bahth (Berlin). La diplacousie disharmonique est plutôt
un symptôme d'otite moyenne : certaines oscillations du ton
sont obscurcies dans l'appareil de conduction, de telle sorte
que la tonalité diffère de l'oreille malade à l'oreille saine. Du
reste, lo' diplacousie disparaît avec le catarrhe concomitant.
M. Kaysbr. Elle peut fort bien exister dans l'otite moyenne
qui rend les oscillations plus fortes à Toccasion de certains
tons.
M. Jacobson (Berlin). Les modifications déterminées par l'otite
se rapportent uniquement à l'amplitude. Lorsque l'otite moyenne
s'accompagne d'audition fausse ou double, cela prouve que le
labyrinthe est intéressé.
M. Steinbruggb (Giessen). Anatomie pathologique du laby-
rinthe, — Il commence par décrire Thyperhémie et Pépanche-
ment, puis les inflammations survenant pendant l'évolution
chronique des maladies infectieuses. L^action des bactéries peut
déterminer la mortification des tissus labyrinthiques, puis la
suppuration et la transformation en tissu conjonctif, celui-ci
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848 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERUN
persistant dans cet état ou devenant osseux (surdi-mutité). Ce
processus s'observe dans la méningite cérébro-spinale, la diph-
thérie, Tostéomyélite, la leucémie, la tuberculose, la syphilis et
à la suite des traumatisme». Quant à Tinflammation du limaçon,
elle commence par le premier tour, elle procède de la base au
sommet.
M. Moos distingue dans les lésions mycotiques des cellules
ganglionnaires une forme primitive déterminée par pénétration
directe et une forme secondaire.
M. Graobmioo. Dans la méningite épidémique, tuberculeuse
ou otitique, on observe une infiltration purulente bilatérale du
facial et de Tacoustique, qui détruit le limaçon ; des microbes se
trouvent dans le conduit auditif interne.
M. LôvTB (Berlin) relate un cas de iabyrintite primitive des
enfants.
M. Habbrmann (Prague) rapporte aussi un cas d'bémorrhagie
labyrinthique due à Tanémie pernicieuse.
La théorie de Helmholtz n^est pas complètement prouvée,
mais la prédominance de la perte de perception des sons élevés
dans les cas aigus de surdité accentuée et la fréquence de Tatro-
phie ou de la disparition des nerfs de la partie basale terminale
du limaçon paraissent en démontrer le bien fondé.
M. Barth. il est difficile de déterminer exactement la per-
ception auditive et d'obtenir des préparations suffisamment
fraîches. De plus, Tétat normal des tissus nerveux n'est pas
connu d*une façon certaine.
M. PouTZBR a souvent trouvé, dans les autopsies d'ankylose
de rétrier, une vive pigmentation du modiolus et de la lame
osseuse spirale. Ces lésions sont dues à une iiyperhémie chro-
nique, le dép^t de pigment correspondant au trajet des vais-
seaux sanguins, tandis que les dépôts mentionnés par Stein-
brugge se présentent en plaques.
M. GRAOBinoo (Turin). Diagnoalic, pronostic et traitement de
la surdité progressive dans les otites moyennes chroniques non
purulentes, (Voir Annales, p. 824.)
Mo Bridk (Edimbourg), corapporteur. L'otite moyenne chro-
nique non purulente (catarrhe moyen chronique, sclérose,
otite hypertrophique, catarrhe sec, catarrhe adhésif) détermine
de la surdité, de la paracousie de Willis et des bourdonnements.
L'affection est : 1* nettement catarrhale; ^ non nettement
catarrhale (héréditaire, rhumatismale, nerveuse, syphilitique).
Le pronostic est plus favorable dans les formes nerveuses
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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN 849
que dans les formes héréditaires^ nerveuses ou syphilitiques.
Les indications du traitement restent identiques pour les
diverses variétés en ce qui concerne le oathétérisme, la douche
d'air et Tintroduction des bougies. On ne traitera pas la surdité
unilatérale où la voix élevée n'est perçue qu'au niveau de
l'Oreille et où l'insufflation d'air reste sans résultat. Il est diffi-
cile de déterminer jusqu'à quel point il faut étendre le traitement
des affections nasales et pharyngiennes. La valeur du traite-
ment mécanique (cathétérisme, douche d'air et bougies) n'est
pas bien considérable. Comme les bruits d'oreilles sont généra-
lement sous la dépendance de la circulation du voisinage, on
recourra aux bromures. Ce médicament convient également
dans les vertiges. Enfin, les méthodes opératoires n'ont que
rarement donné des résultats.
M. Jagobson. La sonde à pression de Lucae améliore presque
toujours l'audition, lorsque l'appareil de conduction du son
n'est pas immobilisé ou que l'appareil de perception n'est pas
affecté en môme temps.
M. ScHWABicH (Berlin). Examen de l'audition et détermination
uniforme de la surdité, — Les méthodes généralement em-
ployées donnent toutes des tons simples, alors qu'en pratique
on détermine surtout l'audition de la voix. L'examen au phono-
graphe ne parait pas très pratique. Le procédé de Wolff doit
ôtre préféré, bien qu'aucune méthode ne fournisse de résultats
certains. Le diagnostic doit se baser sur les anamnestiques, les
constatations objectives, la marche clinique du cas et les résul-
tats de Texamen au diapason qui permet de reconnaître si l'affec-
tion est localisée à l'appareil conducteur ou percepteur.
M. Maonus (Kônigsberg). Tontes les données que l'on recueille
sont plutôt subjectives, puisqu'il n'existe pas de mesure reconnue
d'une façon absolue pour l'audition normale. K... recommande
également la méthode de Wolff, et il conseille môme d'établir
la comparaison avec la perception auditive d'une autre personne
du môme âge.
M. Barth (Berlin) s'élève aussi contre l'emploi du phono-
graphe, qui se comporte d'une façon diverse à l'égard des tons
produits par les différents instruments.
M. LucAK recommande le diapason et le sifflemctnt.
M. Berthold (Kônigsberg). De la myringoplastie, — Pour
oblitérer les perforations de l'oreille, il transplante un Segment
de la peau du bras ou de la membrane de l'œuf du poulet.
Toutes les perforations seraient ainsi curables.
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850 CONGRÈS INTERNATIONAL DE BERLIN
M. GiAMPiBTRo (Rome). Diagnostic et traitement de Potorrbée^
— Il se ti'ouve bien des douches au gaz d*oxygène, qu'il fût
précéder de lavages à Tiode ou au brome. A sou avis, cette
méthode est des plus efficaces quand on injecte le gaz par la
trompe, le conduit auditif externe étant fermé.
M. ScHiRMimsKT (Saint-Pétersbourg). Nouveaa moyen âê
min tenir ouverte la perforation artiûcielle du tympan, — A cet
effet, Schirmunsky emploie Tacide chromique, qu'il porte à i*étet
solide, après cocaïnisatlon préalable, sur l'incision verticale OQ
cruciforme du tympan. II a fait l'opération dans 6 cas de sclé-
rose et a observé les malades trois à huit mois et demi. Les bords
de la perforation se sont toujoui*8 recouverts d'épiderme.
M. Krakaukr (Berlin) rappelle Tadage de Thiersch. En chi-
rurgie, les cavités que Ton désire fermer restent ouvertes,
tandis que celles que Ton désire maintenir ouvertes se ferment
Il a essayé sans résultat la galvanocaustie, différents acides et
le bfttonnet d'aluminium.
M. ScHiRMUNSKT. Lcs obscrvations de M. Krakauer sont trop
récentes pour qu'il puisse porter un jugement définitif.
M. LuoEwio (Halle). L'otite de l'influenza, — A la clinique de
Halle, il a observé, en décembre 1889 et en janvier 1890, 137 cas
d'otite moyenne aigué chez des individus sains auparavant, et
49 cas en février et en mars. Le caractère de l'affectioa n'était
nuUentent spécifique; elle se caractérisait par des douleurs
violentes, persistant môme après la disparition des phénomènes
inflammatoires.
M. SzBNBS (Buda-Pest) a vu 44 cas, dont plus d*un tiers étaient
bilatéraux ; il a trouvé 8 fois le catarrhe tubaire, 8 fois le ca-
tarrhe moyen aigu et 28 fois l'otite moyenne aigué.
M. R. BoTBT (Barcelone). Expériences d'avulsion de Vétrier ebes
les am'maax (sera publié in extenso). — L'auteur a opéré sur les pou-
les et les pigeons et rapporte en mémetempsun cas clinique. Pour
lui : !• Favulsion de Tétrier sur les animaux est inoffensive ; ^ la
membrane de la fenêtre ovale qui a été lésée se régénère ;
9^ l'audition n'est que légèrement diminuée ; elle se fait par les
membranes des fenêtres ovale et ronde; 4^ alors même que
rétrier a été enlevé en même temps que les autres osselets, la
membrane ovale restant intacte, Taudition est plus parfaite en-
core que si Tétrier était ankylosé; 5<* après l'ablation des deux
étriers, elle reste plus élevée que si on extirpait les autres
osselets, Pétrier restant en place ; 6<* les osselets et le tympan
ne sont pas indispensables à l'audition, ils ne font que renforcer
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CONGRÈS D'OTOLOOIE ALLEMANDE 851
les excitations sonores et renforcer la distance do perception.
M Gradknioo (Turin). Les microorganismea dans les affeo-
lions de Foreille moyenne et leurs complications, (Voir An-
nales, septembre 1890.)
M. Gradenioo. Les névrites de F acoustique provenant de la
méningite. (Voir Annales^ septembre 1890.)
M. GsLLi. Présentation d* instruments, — M. Gellé présente
un spéculum auris de Brunton, modifié, pour servir de spéculum
de 8iegle, et éclairé par une petite lampe électrique qui fait
corps avec le spéculum. La première idée de cet instrument
appartient à M. Constantin Paul.
M. PoLiTZBR. Présentation d'instruments. — Politzer trouvait
que les cathéters de roretlle à embouchure ronde employés
jusqu'ici n'étaient pas tout à fait conformes aux proportions
anatomiques du canal de la trompe d'Eustache qui forme une
fente ovale. Par conséquent, la douche d'air et les injections
médicamenteuses au moyen des cathéters employés jusqu'ici
ne se faisaient pas toujours convenablement. Il fit donc cons-
truire des cathéters à embouchure ovale et trouva qu'ils étaient
plus propres à faire entrer l'air et les liquides dans l'oreille
moyenne que les instruments dont on se servait jusqu'à ce jour.
Dans les cas de rétrécissements causés par gonfiemeot de la
muqueuse de la trompe où l'on ne réussissait que difficilement
à pousser l'air dans la caisse au moyen des cathéters antérieurs,
on réussit facilement avec les cathéters à embouchure ovale,
fabriqués par M. Reiner, de Vienne.
A cette occasion, Politzer recommande l'introduction d'une
mesure uniforme pour les cathéters de l'oreille dans tous les
pays, et montre quatre modèles à ce sujet.
Deuxième coNonis ors otolooistes de l'Allemagne du Nord,
tenu à Berlin, le 7 avril 1890. (D'après le compte rendu d'A.
Barth, in Zeits. f. Ohrenh,, Bd XXI, 1890.)
Truckenbrod. Un symptôme non signalé de la méningite d'o^
rigi ne auriculaire s'est présenté chez un jeune médecin qui suc-
comba à une otite moyenne aiguë grippale. Atteint par l'épi*
demie vers le milieu de décembre 1889, il se rétablit rapidement,
mais le 28 décembre survint une otite moyenne aiguô gauche;
30 décembre, paracentèse, écoulement séreux, soulagement im-
médiat, puis nouvelles douleurs, rétention; 1^ janvier, section
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852 CONGRÈS ITOTOLOGIE ALLEMANDE
de la membrane de Shrapnell avec les mômes phéoomèoes eoa«
sécutifs. 2 janvier, deuxième paracenlhèse sous chloroforme.
Le malade se trouve bien pendant deux jours. 5 janvier^
nausées, vomissement, vertige violent; 6 janvier, trépanation
de Tapophyse mastoîde absolument noi*male, suivie d'un grand
bien-être durant 24 heures. Du 9 au 16 janvier, on voit évoluer
un érysipèle partant de la plaie ; la fièvre tombée le malade sa
oroit encore une fois et définitivement guéri ; 17 janvier, fièvre,
céphalalgie; 20 janvier, on constate la présence de 1 1/4 0/0 de
sucre dans Turine; 21 janvier, 1 1/2 0/0; 22 janvier, 2 0/0, rai-
deur de la nuque, troubles intellectuels, aphasie ; 24 janvier»
mort.
L^autopsie fit constater une méningite diffuse et la distension
du 4* ventricule par du liquide séro-purulent ; dans le cours îrré-
gulier de cette maladie la glycosurie a été un phénomène im-
portant survenu avant les autres symptômes certains de la mé-
ningite, qui avait cependant certainement débuté dès le 5 janvier,
arrêtée momentanément dans son évolution par la saignée
d^abord, par Térysipèle ensuite.
Berthold. Chez un malade atteint successivement à gauche
puis à droite d'une otite moyenne aiguô suppurée, l'urine avait
été examinée à plusieurs reprises : ~ Pattentioii avait été attirée
par la soirardente qui tourmentait le patient. On ne trouva point
de sucre et la suppuration survenue sans cause appréciable, chez
un homme robuste, dura près de quatre mois; deux mois plus
tard, le sucre fut trouvé en abondance dans son urine, — il
s'agissait d^un de ces cas où la glycosurie se supprime à la fa-
veur d'une maladie aiguë intercurrente, laquelle a cependant peu
de tendance à la guérison tant qu'un régime approprié n^est ap-
pliqué au traitement du diabète.
Berthold. Représentation optique des mouvements de la mem-
hrane du tympan, — Un tube en T est introduit à frotteromil
dans le conduit auditif externe par sa branche verticale ; un des
bouts de la branche horizontale est relié à une conduite de gax,
l'autre à un bec Dans ces conditions, les vibrations de la mem-
brane tympanique, provoquées par l'émission d'un son nasal on
Tapplication d'un diapason contre les os du crâne, se transmet-
tent au gaz et font vibrer la flamme du bec avec une rapidité en
rapport avec la hauteur du son; mais au-delà de 24 à dO vibra-
tions par seconde, la flamme paraît immobile, — il faut alors
Tobserver soit directement en balançant légèrement la tôte de
droite à gauche, soit dans un miroir rotateur où la flamme sera
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CONGRÈS D*0T0L06IE ALLEMANDE 85S
représentée par une bande lumineuse à bord supérieur ondulé.
En prenant un bee d'un millimètre de diamètre, on voit que la
hauteur de l'excursion de la flamme sera approximativement
cent fois plus grande que celle du tympan. Cette expérience est
très démonstrative ches les personnes qui ouvrent à volonté
leur trompe d'Eustaohe ; l'autophonie existe dans ces cas comme
dans la béance pathologique de la trompe; de même la tympa-
nophonie : — l'oreille de l'observateur reliée par un otoscope à
celle dont la trompe est ouverte entend les sons renforcés et
perçoit même directement les vibrations ou moyen de la sensi-
bilité tactile. L^autophonie assez fréquente dans la salpingite et
l'otite moyenne pourrait s'expliquer par Tocclusion incomplète
de la trompe ou bien par la rigidité de la trompe infiltrée et in-
durée qui transmet les vibrations à la manière d'une tige, des
lèvres de rorifice tubaii*e aux parois de la caisse.
A. Barth. Remarques sur f examen de F ouïe. — Il arrive asses
souvent que le patient, surtout un enfant ou un vieillard, à qui
on a dit de répéter les paroles qu'il aura entendues ne le fait
que lorsqu'on recommence deux ou trois fois la môme phrase ;
cela parait tenir à une simple inattention; mais d^autres fois,
plus rarement, le malade n'entend pas un mot dit une seule fois,
oe mot passe absolnment inaperçu, tandis qu'il le perçoit très
bien, presque normalement, quand on a soin de le répéter plu-
sieurs fois à de courts intervalles. Il parle alors d'une voix par-
ticulière, comme paresseuse; ce phénomène est probablement
sous la dépendance d^une lésion centrale, d*un trouble de trans-
mission entre le centre de la perception de l'ouïe et celle de la
parole.
Lbugkb a observé des cas analogues dans la mélancolie puer^
pérale.
Stimmbl pense qu'il faudrait chercher Texplication de ce phé-
nomène dans un trouble de l'accommodation du tympan sous la
dépendance des muscles de Toreille moyenne.
Ad. Barth a obtenu Yhémostase rapide et déSnitive dans plU'
sieurs cas d'épistaxis au moyen d'irrigations chaudes (40 à 45^),
ainsi que le recommande le D' Al vin. D'autres membres du
Congrès ont vu des résultats très variables; l'irrigation chaude
ne suffit pas toujours.
À. Hartmann. Les crêtes et épines do la cloison nasale, —
Ces saillies s'implantent sur une ligne qui se dirige de l'épine
nasale obliquement en haut et en arrière vers le corps du sphé-
noïde, c'est la ligne d'union entre le vomer d'une part, le carti-
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854 C0NGRÊ6 D'OTOLOGIB ALLEMANDE
lage et U Urne <!• rethmolda de l'autre. Les crêtes ocoupeni
généralement la moitié antérieure, les épines la moitié posté-
rieure de cette ligne. Il est plus rare de voir ces saillies sur une
autre ligne à direction inverse et qui répond à Tunion du car-
tilage quadrilatère avec la lame de Tethmoîde. Le rapporteur
présente un certain nombre de préparations.
Barth. Les déviations de la cloison nasale seraient dues au
développement inégal des deux lames qui, par leur soudure,
constituent la cloison nasale; c'est au moment du plus grand
développement du nés que cette différence se prononce coouna
les autres inégalités des deux moitiés du corps humain, et la
prédominance même minime d'une lame sur Tautre dévie nota-
blement la cloison.
A. Hartmann. Communication entre le conduit auditif d'une
part, rentre mastoïdien et la voûte de la caisse tympanique de
l'autre» — I^ sécrétion ostro-purulente intarissable dont Toreille
devient le siège lorsque la membrane de Shrapnell est détruite
est due à Tépidermisation de la muqueuse de la caisse, et plus
tai*d de Tantre mastoïdien. Dans un cas de cette nature, le pa-
villon de Toreille fut séparé du conduit auditif et rédiné en
avant, l'antre mastoïdien ouvert, et enfin toute la paroi osseuse
qui le sépare du conduit auditif enlevée; un drain fut alors in-
troduit dans le conduit par Tapophyse masiolde, et quand, la
suppuration arrêtée par les lavages, Toriflce postérieur se cica-
trisa, il subsistait déOnitivement une ouverture dans la paroi
posléro-supérieure du conduit, permettant de surveiller l'état de
l'antre mastoïdien.
NoLTBNius présente un miroir binoculaire pour l'examen de
l'oreille et du larynx, miroir servant aux démonstrations.
DoRN expose un procédé de rhinoscopie postérieure sur la
tête fléchie.
Stimmsl fait la démonstration de la pince de Delst anche pour
le redressement brusque de la cloison nasale. Ce procédé lui a
donné de bons résultats et il est d'une application facile.
Hbgkb. Carie de la paroi osseuse du sinus latéral, — Obser-
vation I. — Femme de 37 ans, otite moyenne suppures, carie;
au bout de quatre mois, il survient subitement du vertige, de la
céphalalgie, de la parésie faciale, — l'apophyse mastolde, nor-
male en apparence, est trépanée; — on constate une carie éten-
due des cellules mastoïdiennes de l'antre et le sinus est mis à
nu dans une étendue de i i/2 centimètre. Guérison.
Observation 11. — Homme de 47 ans. Otite moyenne suppu^
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PRESSE ËTHANOÉRE 96^
rée* aîguô, fébrile. Plasieurs paracentèses, enûo, au bout de six
semaines, trépanation de l'apophyse mastoTde, le sinus est à nu
sur une étendue de 4 centimètres par carie de la paroi osseuse.
Frissons, fièvre, céphalalgie, moi*t subite après une certaine
amélioration trois jours après l'opération, doit être attribuée à
une embolie.
Barth relate un cas de suppuration rebelle de Toreille accom-
pagnée d'accidents graves : céphalalgie, vertige, fièvre, tituba-
tion. La trépanation de l'apophyse mastolde est faite à égale
distance entre la ligne temporale et la pointe de l'apophyse mas-
tolde; à un centimètre de profondeur à peine on tombe sur une
membrane grisâtre, ferme, non pulsatile ; par la pression, on
sent à travers cette membrane à peu de profondeur une paroi
osseuse solide ; comme il était difficile d'admettre en ce point le
sinus, la membrane fut ponctionnée avec la seringue de Pravas^
il vint du sang pur, et la plaie fut immédiatement tamponnée
avec de la goze iodoformée. La guérison se fit lentement, mais
sans accident; il est à noter qu'un exsudât fibrineux avait établi
des adhérences telles entre la plaie et la gase iodoformée qu'elle
n'a pu être enlevée que fil par fil dans l'espace de six mois.
MuLLBR. Contribution à P étude anatomique du plancher de la
caisse du tympan. — Le plancher est parfois soulevé et aminci
par Texcavation exagérée de la fosse jugulaire. Dans 16 cas
sur 100, le plancher voûté s'élevait au-dessus du niveau du
sillon tympanique; 12 fois cette malformation était à droite;
5 fois le plancher papyracé s'élevait directement du sillon tym-
panique pour se diriger en haut et en dedans. m. w.
PRESSE ÉTRAHGÉRE
Otite moyenne aigné accompagnée de phénomènes cèrébranz
insolites, par Ad. Barth, de Berlin. (Zeitschrift fur Obren-
àeiJkunde^ 1890.)
Un garçon de 16 ans, bien portant jusqu'alors, tombe subi-
tement dans le coma avec légère rotation de la tète à gauche;
89*, pouls régulier, réflexes normaux, sensibilité normale ; le
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856 PRESSE ETRANGERE
malade est alimenté à la sonde, va sous lui, grogne et grince
des dents; ophthalmoscopie négative. Il reste dans cet état cinq
jours; à ce moment, un écoulement séro-purulent apparaît à
l'oreille gauche que Ton trouve atteinte d*otite moyenne aigué
avec tuméfaction du conduit auditif externe ; Papophyse mas-
toîde n'est point douloureuse, mais toute pression sur les os
du crfine provoque des grimaces et des mouvements défensifs.
Traitement : incision de la paroi du conduit, sangsues, glace.
Au bout de deux jours, le patient commence à reprendre con-
naissance, la flèvre tombe, mais, pendant un mois encore, il
présente des phénomènes cérébraux bizarres, du mutisme, un
certain état d'anxiété et d'égarement, puis un accès de fureur
pendant lequel il frappe sans cause aucune son voisin de lit.
Graduellement l'état mental s'amende, la guérison est complète,
la membrane du tympan cicatrisée. m. w.
OUta externe hémorrhagiqiie, par M. Gorham Ba.con. {Areb. of
Olology, n» 1 ; 1890.)
Après avoir rappelé l'opinion des divers otologistes sur cette
question l'auteur rapporte cinq cas qu'il a observés sur un
nombre total de 2,500 malades. Ces cas se rapprochent beau-
coup de la description donnée par Polilzer, et M. G. Bacon pro-
pose les conclusions suivantes :
1* L'otite externe hémorrhagîque est une aflTection rare ;
î^ Elle doit être considérée comme une maladie spéciale, une
inflammation du conduit auditif externe ;
S® On la voit le plus souvent chez les jeunes sujets, excep-
tionnellement chez des personnes avancées en Age ;
4* Elle est plus fréquente chez Thomme que chez la femme,
plus commune à gauche qu'à droite. La douleur est générale-
ment peu intense ;
5<^ Les vésicules siègent habituellement sur la partie infé-
rieure du canal osseux et peuvent s'étendre jusqu'à la membrane
du tympan. M. La.
Surdité permanente causée très probablement par la quinine,
par M. G. Dabnbt. {Arch. of Oioîogy, n« i ; 1890 )
Il s'agit d'une malade qui, pour un c refroidissement •, prit
douze pilules de quinine (quantité inconnue). Pendant quelques
jours après avoir pris le médicament, elle fiit très sourde et
eut des bourdonnements internes. Ceux-ci disparurent peu à
peu, mais la surdité resta très marauée : elle n'entend que la
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PRESSE ÉTRANGÈRE 857
voix très forte, ne perçoit pas sur l'oreille une montre qu'on
entend à quarante pouces, entend mieux le diapason C^ par Tair
que par les os, etc.
Dabney passe en revue Topinion des auteurs américains et,
contrairement à la plupart d'entre eux, conclut que c'est la qui-
nine qui a dû produire la surdité chez sa malade. M. Ls.
Pèriohondrite idiopathiqne dn pavillon gmnche, par M. Henry
Ferrer. {Arcb. of Otology.n*' 1 ; 1890.)
Une jeune fille de 18 ans se présente le 8 août, se plaignant
de douleurs assez vives pour l'empêcher de dormir, siégeant
dans l'oreille gauche. 11 est impossible de trouver aucun symp-
tôme objectif ni ce jour ni le lendemain, bien qu'elle continue
à se plaindre beaucoup. Le surlendemain la douleur est encore
plus vive, continue, et on ne trouve qu*un peu de sensibilité
sur le tragus. Le 11 août, la paroi antérieure du méat à la base
du tragus est rouge, gonflée et très sensible au toucher; le gon-
flement augmente les jours suivants jusqu'à obturera moitié le
méat, pas d'élévation de température. Le 23 août, un médecin
appelé en consultation croyant à un abcès profond, on fait une
longue et profonde iucision sans donner issue à autre chose
qu'à quelques gouttes de sang.
Les jours suivants le gonflement s'étend lentement et toutes
les parties se prennent peu à peu, de sorte qu'au bout de trois
semaines le pavillon était déformé au point d*ôtre absolument
méconnaissable. Il est à angle droit avec la tète, est peu aug-
menté en hauteur, mais a atteint une épaisseur de 3 à 3 1/2 cen-
timètres. Il est d'un rouge livide, chaud, dur, sensible au tou-
cher : il ressemble à un informe morceau de viande crue. Seul
le lobule est indemne, quoique congestionné.
Le 1^ octobre on sent de la fluctuation, et deux incisions faites
à la partie postérieure du pavillon et au niveau de la conque
donnent issue à une cuillère à thé d'un liquide purulent. A par-
tir de ce moment il y eut une diminution graduelle du gonfle-
ment. A la fin d'octobre, l'oreille avait perdu ses contours, les
cartilages détruits avaient complètement disparu, la peau était
tonte plissés, sauf le lobule, et on eût dit que l'oreille avait été
fortement comprimée.
L'auteur considère les faits de cet ordre comme très rares et
n'en rapporte que trois semblables dus à Gbimani, Knapp et
Pomeroy. M. Ls,
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858 PRESSE ÉTRANGÈRE
Denz cas de périchondrite du payiUon, par M. Mac Màhon . (Areb.
ofOiology, n«l; 1890.)
Ces deux cas sont à rapprocher du précédent et lui res-
semblent beaucoup, surtout le second, qui eut un développement
spontané, fut pris pour de la furonculose du conduit et amena le
■lédecin à faire trois incisions à rentrée du conduit, ce qoi
n*empôoha pas la périchondrite d'évoluer. L'autre cas 8*était
développé lentement à la suite d*an traumatisme.
Dans les deux cas Tauteur eut recours au curetage et au drai-
nage avec de bons résultats puisque n'y eut pas de déforma-
lion dans un cas et seulement une dëpreasîon limitée dans
Tautre. M. La.
Inflammation phlegmoneose diflkise du pavillon, par M. Grobomo.
{Eod. loe.)
A rapprocher également deux faits de M. Gruening. Ije pra-
mier a eu manifestement pour point de départ une furonculose
du conduit. D'abord dans la conque, puis dans la fossette de
rhélix, sur Tanthélix et l'hélix, etc., apparurent successive-
ment des tuméfactions qui furent soignées assidûment pendant
deux mois avec ce résultat de transformer Toreilleen une masse
énorme, rouge et informe. Transfixion en trois points différents,
drainage avec de la gaze iodoformée. En dix jours la guérison
était presque complète, mais le pavillon resta déformé. — Dans
le second cas, une éruption de furoncle avait amené un gonfle-
ment énorme de la conque qui céda en quinze jours, après le cu-
retage et le drainage de part en part. M. 1^.
Élimination partielle du tympan à la snite d'nn traumatisme ;
guérison en huit semaines, par le D' A. ëitblbbro. (ArcA. of
Otology.n'' i\ 1890.)
Intéressante observation de cette complication très rare des
ruptures traumatiques du tympan 11 s'agit d'un homme de 28 ans,
dont les oreilles étaient saines auparavant et qui, dans un ohoc
violent sur la tempe droite avec compression sur un mur, eut
une hémorrhagie abondante par le nez et par Toreille, de la sur-
dité, de la douleur et des vertiges. Un grand lambeau du tym»
pan étoit détaché en haut et eu arrière, ne tenant plus au reste
que par un pédicule situé en haut et en avant. Le cinquième
jour après Taccident, en faisant un lavage, ce lambeau se dé-
tacha : il avait six millimètres de longueur sur quatre de lar^
geur.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 850
Les suites forent fort simples ; peu à peu il se forma une oic«-
trice qui était complète au bout de huit semaines et parfaitement
résistante, comme le montrait i*examen avec le spéculnm de
Siagle. Toutefois la surdité persistait à un degré asseï marqué»
0 72 2
puisque pour la montre on n^avait à gauche que -^ et -?- à
droite. M. I^.
Malformation dn pavillon gnérie par une opération plastique,
par M. G. Bacon. (Arob. ofOtology, n? 1; 1890.)
Chez une jeune fille de 14 ans, présentant d^autres anomalies
de la face, le pavillon, mince et attaché un peu trop haut, pendait
au-devant du conduit. Deux figures font bien voir le résultat
excellent obtenu par l'opération. M. Ls.
Bactériologie des inflammations de l'oreille moyenne et de
l'apophyse mastoide, par M. Kanthack. {Arcb. of Otology^
nM;1890.)
Travail consciencieux fait à la clinique de Hartmann, mats
n'apportant pas de données nouvelles. Gonfiime cette opinion
de Gradenigo et autres, que le pneumocoque de Frfinkel est le
plus fréquent, seul ou associé à d'autres microbes, dans les
formes aigûes et qu*ii disparaît dans tous les cas chroniques.
M. Ls.
Périostite primitive de l'apophyse mastoide, par M. Atrbs
de Cincinnati. {Arcb. otOlology, n<»« 2-3; 1890.)
Celte forme est rare. Ayres en rapporte deux cas. Dans le
premier, le malade, qui n'avait jamais rien eu aux oreilles, se pré-
sente avec un gonflement douloureux de la région mastoide datant
de six semaines : le pavillon est repoussé en avant. La membrane
tympanique est seulement un peu injectée ; Tair passe librement
dans la trompe, Taudition n'est pas abaissée. Le malade ne se
décide à se laisser opérer que onze jours plus tard : il sortit une
assez grande quantité de pus et la sonde pénétrait dans les ceU
Iules mastoïdiennes. — La guérison fut rapide et complète.
Le deuxième cas est très semblable, toutefois la malade avait
eu une suppuration de roreille un certain temps avant.
M. Ls.
Sor la forme de la mastoïdite décrite par Bezold et la throm-
bose dn sinns latéral, par le professeur S. Moos. {Arcb, of
Otology, no«2.3; 1890.)
On sait que c^est Bezold qui a le premier décrit les abcès de
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860 PREBSB ÉTRANGÈRE
i'apophyse mastoïde qui, au lieu de s*ouvrir extérieurement, se
frayeat une voie vers la face interne ou vers la fosse rétro-
maxillaire. Cela se produit dans le cas où la partie inférieure de
l'apophyse contient une seule ou quelques larges cavités, tan-
dis que la paroi externe est très épaisse. Il se forme alors dans
la fosse rétro-maxillaire une tuméfaction dure et douloureuse,
l'apophyse restant indemne quoique sensible à la pression: très
rapidement, sous rinflueoce de la pesanteur, il se produit de
rinfiltration et de larges abcès de la région cervicale latérale.
Moos a vu quatre cas de cette variété chez des hommes de
24 à 53 ans, dont trois consécutifs à des otites purulentes
moyennes récentes; il croit que le pronostic est toujours des
plus sérieux.
Dans le premier cas, il s'agissait d'un tuberculeux avec para-
lysie faciale : Topération fut pratiquée beaucoup plus comme un
moyen de soulager des douleurs atroces qu'en raison de Tindi-
cation vitale. Elle réussit à ce point de vue, mais le malade mou-
rut de sa tuberculose quatre mois plus tard.
Dans le deuxième cas, il y avait de la paralysie faciale, une
perforation du tympan, des polypes dans le conduit, du gonfle-
ment rétro-maxillaire avec intégrité de la surface externe de
l'apophyse. Après plusieurs semaines de traitement, sans don-
leur et sans fièvre, la mort survint avec des manifestationsd^ab-
cès cérébelleux. Pas d'autopsie.
Le troisième cas, dont les détails ont été publiés ailleurs, mou-
rut de septicémie.
Enfin, le quatrième cas est rapporté plus en détail. Ghes nn
homme de 49 ans, porteur d'une otite moyenne qu'il affirmait
être récente (?),Moos ne trouva comme signe de mastoïdite (pie
le gonflement rétro-maxillaire et un rétrécissement dans toute
sa longueur du conduit auditif externe dû à l'épaississement de
sa paroi postérieure. Le malade avait eu des signes dUnfee-
tion (frissons, hémicrAnie, vertige, constipation); il en eut en-
core après l'opération qui fut pratiquée au niveau de la spina
supra meatum, La température présenta des oscillations de 5«,1!
Malgré cela, le malade guérit parfaitement.
Moos discute ensuite la question de savoir si on doit ouvrir
l'apophyse dans les cas où l'on peut soupçonner ou affirmer la
thrombose du sinus latéral. Puisqu'il est établi que celle-ci,
qu'elle soit ou non otitique, est susceptible de guérison, il semble
bien évident qu'on favorisera l'issue favorable si on fait dispa-
raître la cause. Aussi se prononce-t-il pour l'affirmative, bien
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PRESSE ÉTRANGÈRE 861
que Ton na doive pas conserver trop d'illusions sur le résultat
final. if. LS.
Le torticolis dans les otites de Toreille moyenne, par le
D» Radzich {SaÎRt-Pétersb. med. Wochenschr., n<» 34, 1889).
L'auteur insiste sur Pimportance diagnostique et pronostique de
Tapparition des torticolis dans les otites moyennes aiguës. Elle
indique une complication du côté de l'apophyse mastoïde s'ac-
compagnant de myosite du sterno-mastoïdien. Il faut bien savoir
cependant que le torticolis peut i*econnaître une autre cause,
notamment la péri-adénite cervicale. L'auteur en cite un cas
développé au cours de la rougeole, sans qu'il y eût trace de pé-
riostite mastoïdienne compliquant Totorrhée. u. ls.
Atropine dans les douleurs nocturnes d'oreilles chez les en^
fants, par le D' Wiluams {Saint-Louis Med. and sarg. Journ.,
fév. 1890).
Dans le cas de douleurs nocturnes d'oreilles chez les enfants,
M. Williams fait mettre dans le conduit quelques gouttes d'une
solution de sulfate d'atropine (0*^,065 dans 30 grammes d'eau).
On laisse en place un quart d'heure. Depuis vingt-cinq ans qu'il
emploie ce procédé, il l'a toujours vu réussir non seulement en
arrêtant la douleur et en permeltaot le sommeil, mais en exer-
çant un véritable effet curatif. L'atropine ne donne aucun résul-
tat dans les abcès de Toreille moyenne, la furonculose et l'otite
externe. u. ls.
Œdème aigu de la glotte cansé par Tadministration de Tiodare
de potassium, par le D^ A. Grœnouw (Therapeutische Èt(h
natshefte, mars 1890 et Therap. Gazette^ mai 1890).
Grœnouw a réuni neuf cas, dont deux personnels, d'œdème
de la glotte survenant brusquement pendant l'emploi de l'iodure
de potassium. Le début est rapide, la gravité peut être assez
grande pour nécessiter la trachéotomie ou pour amener la mort;
parfois cependant l'œdème disparaît aussi soudainement qu'il
s'est montré. Il n'est pas nécessaire que le médicament soit
donné depuis longtemps ou à des doses élevées ; au contraire,
la suffocation et la dyspnée surviennent quelques heures ou un
jour après l'administration de l'iodure à de faibles doses.
Dans les neuf cas en question, on trouve que l'œdème survint
après l'emploi de :
ANNALES DBS MALADIES DE L*OBEILLE ET DU LARYNX. — XVI. CO
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12^ — G' — 1
Dans ie dernier cas qui appartient à G., les accidents furent
précédés y dès le ^ jour, d*une sensation donloarease dans le
larynx et le pharynx. Il ne semble pas qu'il y eût auparavant de
lésion laryngée quelconque; il n'y avait ni maladie du cœur
ni des reins. Il s^agit donc d*ane idiosyncrasie spéciale pour
riode, bien que dans trois cas on ait pu continuer ultérieure-
ment le médicament sans inconvénient.
On voit par là que le danger est surtout à redouter dans les
premiers jours, et qu'il est au contraire très diminué lorsque le
traitement iodé a duré plusieurs jours. ii. ls.
De q[iielqaes affections des voies respiratoires supérieures à la
suite de Tinflaenza, par le professeur B. Fr^enkel, de Berlin.
{Deutsche medicinische Wocb., n® 28, 1890.)
La rhinite, la pharyngite, la laryngite, ont souvent été obser-
vées dans le cours et à la suite de Tinfluenza, mais c'est la der-
nière de ces affections que Pauteur a eu l'occasion de voir le
plus souvent, 33 fois sur 45 cas dlnfluenza qui s^étaient pré-
sentés à la policlinique. Le symptôme saillant de cette laryn-
gite spécifique est la raucité de la voix, Taphonie intermittente.
L'examen laryngoscopique montre la muqueuse rouge et
tuméfiée, parfois jusque dans la région sous-glottique. On voit
alors trois paires do replis superposés; les constricteurs sont
parésiés ou paralysés. Les cordes vocales sont souvent tumé-
fiées, rouges avec des endroits blancs ou plutôt grisâtres vers
le milieu ou plus on avant; ces taches caractéristiques sont au
môme niveau que le reste de la corde tuméfiée; elles persistent
parfois deux ou trois semaines, puis elles diminuent, l'épithé-
lium paraît desquamé à leur niveau et à mesure que les cordes
vocolos reprennent leur teinte nacrée normale, on voit s'accen-
tuer une coloration rougeûtre au point précédemment gris, il
ne blanchit que bien plus tard. Cette marche particulière de la
laryngite est observée en dehors de Tinfluenza exceptionnel-
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PRESSE ETRANGERE 868
lemeni et peut être d'une certaine importance pour le diagnostic
au début d'une épidémie. Une autre forme de laryngite n'a été
vue qu*une seule fois, la muqueuse enflammée était discrète-
ment parsemée de gouttelettes blanches que Ton voyait sourdre
des orifices glandulaires ; cette sécrétion insolite n a d'ailleurs
duré que quatre jours. En terminant, Tauteur relate un cas
d'influenza devenu le point de départ de l'épidémie à Phorn, et
qui montre bien sa propagation par contagion. m. vsr.
Des accidents et complications du côté des organes respira-
toires pendant Tinfluenza, par le D'' A. Sokolowski, médecin
de l'hôpital du Saint-Esprit, à Varsovie {Internationale kli-
nische Rundschau, n°« 12 à 15, 1890).
Sur 146 malades, 113 étaient atteints de grippe respiratoire
avec prédominance tantôt du coryza, tantôt de la pharyngite
(2 cas), de la laryngite (5 cas), ou de la bronchite. La rhinite
se présentait toujours avec un gonflement considérable de la
muqueuse des cornets inférieurs ; les épistaxis survenaient à
plusieurs reprises durant deux ou trois jours. La laryngite
grippale, en général intense, généralisée, ne présentait à l'exa-
men laryngoscopique aucun caractère particulier, et s'est tou-
jours terminée par la guérison au bout de huit à quatorze jours,
sauf chez quelques individus à larynx antérieurement malade (1).
M. VT.
Contribution à la pathologie et an traitement de la laryngite
hypertrophique sous-^glottique, par le O' Sokolowski, de
Varsovie. (Intern. klin, Rundschau^ n<« 19 et 20, 1890.)
Observation 1. La malade, trachéolomisée dans le cours d'une
fièvre typhoïde, n'a jamais pu se passer de la canule. L'examen
laryngoscopique au bout d'un an et demi montre tout le côté
droit du larynx moins mobile que le gauche, les cordes vocales
supérieures épaissies, les inférieures larges, grisftlres, et au-
dessous une sorte de diaphragme ou plutôt d'entonnoir incliné
en arrière et en bas avec au fond un orifice admettant à peine
le dilatateur n^ 1 de Schrôtter. Les tentatives dlnciser cet
obstacle très résistant donnèrent lieu à des hémorrhagiee sé-
rieuses; la dilatation progressive, pénible, complète au bout de
dix mois seulement, fut faite en pure perte; à peine la plaie tra-
(1) Nous n'analysons pas la plus grande partie du mémoire, qui a trait
aux affections des poumons et contient un certain nombre d'observations,
intéressantes sur oivcrsos formes de la grippe.
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864 PRESSE ÉTRANGÈRE
chéale débarrassée de la canule commençait-elle à se cicatriser,
que les accidents dyspnëiques revinreut et il fallut rouvrir la
trachée. Le larynx fut alors incisé (sans chloroforme) par la
docteur Bukowski : toute ta muqueuse sous-glottique était
épaissie, indurée jusqu'à une limite inférieure que Ton ne poa-
vait déterminer; immédiatement au-dessous des cordes vocales,
à la paroi postérieure du larynx, la muqueuse hypertrophiée
formait des sortes de tumeurs allongées qui rétrécissaient nota-
blement la lumière glottique; elles furent excisées, Thémor-
rhagie violente arrêtée par la cautérisation et un dilatateur de
Kœl laissé à demeure. Au bout d'un mois, la dilatation pro-
gressive par la méthode de Schrôtler fut reprise, terminée en
quinze jours, et la malade sortit guérie. Six mois après la res-
piration était encore parfaite, l'image laryngoscopique différait
cependant peu de celle du début, puisque les tumeurs posté-
rieures enlevées n^avaient pas été accessibles à la vue.
Étude microscopique, hypertrophie de la muqueuse, on pour-
rait dire flbroadénome.
Obs. s. Homme de 27 ans, vigoureux, sans antécédents mor-
bides, atteint de sténose laryngée progressive avec accès do
suffocation. L'examen des voies respiratoires fit reconnaître
une hypertrophie considérable des cornets, de la pharyngite
sèche, de la laryngite chronique et au-dessous des cordes vocales
des espèces de bourrelets formés aux dépens de la muqueuse
sous-glottique, le tout masqué par des amas de mucus, extrê-
mement confus. La dilatation progressive donna d'excellents
résultats dès la première séance; le malade partit guéri, avec la
dilatation maxima (n® 11) après un traitement de deux mois et
demi. Les cornets furent détruits par la cautérisation.
Obs. 3. Femme de 54 ans, trachéotomisée quatre fois pour
des suffocations survenues à plusieurs reprises dans l'espace de
quatre ans; dans Tintervalle des accidents aigus, la dyspnée
allait toujours croissant. Il y avait un certain degré d'inflam-
mation chronique des muqueuses du nez, du pharynx, du
larynx. Au-dessous des cordes vocales des saillies blanchâtres,
comme une paire de cordes supplémentaires, fusionnées en
arrière, donnaient la clef des accidents. Dilatation progressive,
amélioration rapide.
Obs. 4. Fille de 18 ans; enrouement et dyspnée depuis un an
environ; l'examen laryngoscopique est cmpôché par la dévia-
tion de l'épiglotle et surtout par la résistance de la malade un
peu arriérée. La laryngo-trachéotomie faite par le docteur Ba-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 865
kowski montra comme dans Tobservation 1 cin épaississement
à peu près uniforme de la muqueuse sous-glottique. La dila-
tation progressive n^a pu être terminée, la malade ayant quitté
Thôpilal à bout de patience. Dans ces quatre cas, la syphilis et
la tuberculose doivent être mises hors de cause, et l'aspect de la
laryngite sous-glottique hypertrophique diffère absolument de
rimage classique désignée sous le nom de diaphragme sous-
cordal. ii. w.
La paralysie des muscles da larjrnx dans le courant du tabès
dorsalis, par le D*^ Robeht Dreyfuss, assistant à la policli-
nique du D' Baginsky, à Berlin. (Virchow's Arcbiv patboL
Anal, u /. klin, Med., Band420, 1890.)
Dans cette revue complète de la question, l'auteur a réuni
toutes les observations (résumées) qu'il a pu trouver dans la
littérature concernant les paralysies complètes ou partielles du
larynx; il insiste beaucoup sur ce fait que les accidents pré-
sentés comme des contractures primitives des muscles, comme
ataxie du larynx ont été mal interprétés; ce sont des paralysies
plus ou moins accentuées avec contracture passagère ou pré-
dominance permanente des antagonistes. C'est dans cet ordre
de faits que l'auteur range ses deux observations personnelles.
Observation 1. Homme de 42 ans, syphilis à 20 ans, symp-
tômes du tabès depuis un an. Pas de phénomènes subjectifs du
côté du larynx, mais les cordes vocales se tiennent dans une
position intermédiaire entre In ligne médiane et la position ca-
davérique, atteignent la position cadavérique dans l'inspiration
profonde, la dépassent même parfois, sans jamais arriver à la
dilatation complète; la corde gauche est la moins mobile. Sou-
vent Teffort inspiratoire, au lieu de la dilatation, provoque au
contraire l'adduction brusque des cordes vocales.
Obs. 2. Absolument semblable. Ces accidents, que d'autres
auteurs désignent sous le nom d'ataxie du larynx, s'expliquent
par la simple paralysie des crico-aryténoïdiens post.
Autres observations inédites. Observations du docteur Ba-
ginsky : Homme de 46 ans, syphilitique, tabétique, présente
depuis neuf ans de la dyspnée et des accidents du suffocation.
Les cordes vocales tendues, rigides, laissent entre elles une
faible fente; la phonation exagère cet état. L'instillation de co-
caïne détend en quelque sorte la corde gauche, qui devient légè-
rement falciforme. Quinze mois après, les signes physiques
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866 PRESSE ÉTRANGÉIIE
n'avaient guère changé, les accidents dyspnéiques s'étaient bean-
coup aggravés cependant ; le malade fut trouvé suicidé.
Sur 36 tabétiques examinés au point de vue laryngoscopique
et à plusieurs reprises, l'auteur n'a trouvé que deux cas de
paralysie, ce qui est loin des chiffres donnés par Pano et par
Krause; c'est que bien des fois des troubles de la molilité des
cordes vocales ne se montrent qu'au moment d'un premier
examen et n'existent point en réalité. Ce sont des mouvements
réflexes, en quelque sorte défensifs contre le miroir corps
éti*anger. Des tabétiques, enfin, peuvent avoir des lésions non
spécifiques telles que les ankyloscs des articulations ary-cri-
coïdiennes ; l'auteur cite un cas de ce dernier genre, m. w.
Extirpation du larynx, par Bardenheuer (Deutscb med, Wo-
cbenscbr.^ n*» 21, 1890; in Bulletin médical, 1" juin 1890).
Une des principales causes d*in8uccès de la laryngectomie
réside dans une infection spéciale de la plaie, ayant son point
de départ à la partie la plus déclive, entre la trachée et les mus-
cles voisins. De là, cette infection gagne le tissu cellulaire péri-
trachéal et s'enfonce dans le médiastin ; elle pénètre aussi dans
la trachée et va créer une pneumonie seplique. La mort sur-
vient ainsi au bout de huit à quinze jours. M. Bardenheuer,
ayant perdu ainsi quatre opérés sur cinq, a cru trouver la cause
de cette infection dans l'impossibilité qu'il y a, à l'aide d'un
pansement même renouvelé plusieurs fois par jour, d*empécher
l'arrivée dans la plaie de liquides alimentaires et de sécrétions
buccales très riches en bactéries et très infectieuses.
Pour obvier à ce danger, il a soin maintenant de nettoyer la
muqueuse buccale à l'aide d'une brosse à dents et de tampons
secs de ouate salicylée. Ces frictions sont répétées plusieurs
fois par jour et plusieurs jours de suite. De plus, il a ajouté au
procédé classique deux modifications importantes; cela lui a
permis de pratiquer récemment la laryngectomie quatre fois
avec un succès constant.
La première de ces modifications consiste à placer le malade
au lit dans une situation telle que la tète soit fortement portée
en arrière et que l'ouverture de la trachée se trouve au point le
plus élevé. Pour cela, on supprime l'oreiller et le traversin, et
aussi le tiers supérieur du matelas; les épaules doivent corres-
pondre au bord supérieur du matelas. La tôte repose alors dans
une dépression, et tout écoulement de salive ou de mucosités
devient impossible.
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PRESSE ÉTRANGÈRE 867
En second lieu, il faut établir une sorte de cloison, de protec-
teur, entre la cavité buccale et la cavité opératoire. Pour cela,
pendant Textirpation, M. Bardenheuer isole la paroi antérieure
de Tœsophage d'une part, et la muqueuse sous-jacente à Tépi-
glottè d'autre part, aussi loin que faire se peut; puis^ la tumeur
une fois enlevée, il les suture. Au besoin, il avive le bord libre
de Tépiglotte pour le suturer à Toesophage. Cette cloison em-
pêche le passage des liquides septiques et s*oppose à toute in-
fection de la plaie; celle ci est comblée avec de la gaze stérili-
sée. On renouvelle le pansement au bout de plusieurs jours
(de 2 à 8 jours), c'est-à-dire souvent lorsque les granulations
sont déjà bien développées.
fj*époque à laquelle doit se faire le premier pansement est
déterminée par l*état de la suture; si celle-ci tient bien, il est
inutile de le faire avant huit jours. Autre avantage : le malade
peut déglutir lui-môme, et deux fois au moins il a été inutile
de Talimenter à la sonde. L'introduction de la sonde n'est pas
toujours aisée ; c'est donc une grosse difûculté de moins. Chez
les deux premiers opérés de cette nouvelle série, une fistule
8*est produite au bout de 5 « 6 jours, et la suture n*a lâché
complètement qu^au bout de 8 à 10 jours. Chez le troisième,
elle a tenu 12 jours. Chez le quatrième, au bout de 20 jours, on
la distinguait à peine, et c'est artificiellement qu'il a fallu réta-
blir la communication entre la bouche et la cavité opératoire.
Il est inutile de laisser subsister cette cloison aussi longtemps ;
au bout de 14 jours, il n'y a plus à redouter que la salive infecte
la plaie; celle-ci est alors bien recouverte d'un tissu de granu-
lation. A ce môme moment, on peut rapprocher les lambeaux
latéraux formés par les téguments et fermer la plaie.
Dermoïde du nez, par F. Bramann {Arch. fur klin. Cljir.,
mars 1890, t. XI, p. 101; in Gaz, hebd, de méd. et de chir.,
19 avril 1890),
8 observations dont 6 personnelles de dermoïde de la portion
cartilagineuse du nez. C'est dans la dépression médiane em-
bryonuaire qui constituera plus tard le système que se forme
la dermoïde nasale, qui est située sur le tissu médian et adhère
au squelette. Une fistule succède parfois à la tumeur. Le diag-
nostic de raffection n'est difQcile que lorsque l'inflammatien l'a
altérée. Les angiomes et lymphadénomes sont facilement con-
fondus avec les tumeurs. L'auteur conseille l'extirpation le plu-
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868 PRESSE ÉTRANGÈRE
tôt possible et en attendant Touverture et rétablissement dMne
fistule. A. G.
Kyste de la cloison nasale, par M. Bauugarten {Ovvosi Hetilap^
n<»» 32 et 33, 1889, et Pest. mod. cL, Presse^ mars 4890).
Un malade se présente à la clinique de Banmgarlen avec une
otorrhée gauche et des granulations de la caisse. En faisant
Tinspection du nez et après cocaïnisation, on trouve à gauche
une tumeur arrondie du septum, grosse comme la moitié d'une
noix, i*ecouverte par la muqueuse saine et fluctuante sous la
sonde. Sur les bords, on sentait très bien la saillie du cartilage
et de Tos, et si on appuyait un peu fortement, on voyait se for-
mer de Tautre côté une voussure arrondie, mais un peu plus
petite. On fit une ponction, et on vit que Taiguille pénétrait assez
difficilement, mais se dirigeait facilement dans tous les sens au
milieu d*une poche kystique : on retira d*ailleurs une sérosité
mêlée de sang. Le malade ne se plaignant pas, on ne jugea pas
nécessaire d'extirper la poche.
Ces sortes de kystes étant habituellement dus à des trauma-
tismes qui ont déterminé des hématomes dont la résoptionsefait
plus ou moins rapidement, le malade fut interrogé à ce point de
vue. Or, il se trouvait qu'il avait, dans son enfance, reçu un coup
de pied de cheval sur la face : il en était même résulté une
perte de substance du maxillaire supérieur pour laquelle il por-
tait un appareil prothétiqué. Baumgarten n'hésite pas à rattacher
à ce traumatisme le kyste en question. m. ls.
Gommes des fosses nasales, par Baumgarten (eodem loco).
L'auteur rapporte dans le même article deux observations de
gommes du cornet inférieur et de la cloison ; dans ce dernier
cas, le processus aboutit à la perforation, mais malgré son éten-
due, celle-ci guérit. Il y avait en môme temps une complication
rare, une fistule du sinus sphénoïdal. m. ls.
L'acide trichloracétique dans les affections du nez et de la
gorge, par le D' H.-A. Ehrmann (Mûnch. uied. Wochenschr,,
no 9, et Wiâû. med. Presse, no 12, 1890).
Recherches faites à la clinique du professeur Jurasz, de Heidel-
berg.
L'acide trichloracétique a été employé par Ehrmann dans
170 cas. Un cristal de l'acide fixé sur une sonde d'argent va tou-
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PRESSE ÉTRANGÈRE 869
cher le point à brûler, et il se forme immédiatement une es-
carre blanohe, sèche, très adhérente, moyennement épaisse,
qui reste localisée, ne donne pas de mauvaise odeur, ne produit
pas de réaction inflammatoire, ne cause pas de douleur. Voici
les cas dans lesquels ce moyen a été employé : hypertrophie dif
fuse du cornet inférieur, 40 fois ; hypertrophie diffuse du cornet
moyen, 12; hypertrophie circonscrite polypoïde d*un cornet,
4 fois; amygdalite hypertrophique, 9 fois; hypertrophie de la
luette, 4 fois; pharyngite folliculaire, 44 fois ; pharyngite posté-
rieure, 24 fois; hypertrophie de Tamygdale linguale, 3. Sur ces
140 cas, on compte 122 guérisons complètes; dans 87 cas, on fit
une, dans 30 cas deux, dans les autres de trois à cinq applica-
tions. D'après Fauteur, on ne saurait trop vanter Taction de
Tacide trichloracétique.
On peut aussi l'employer comme astringent dans un grand
nombre de cas, par exemple de la façon suivante :
Iode 0,15
lodure de potassium 0,20
Acide trichloracétique 0,15 à 0,30.
Glycérine 30
Pour application avec un pinceau ou des tampons d*ouate.
Cette solution n^a pas de goût désagréable et n'occasionne
qu'une sensation de chaleur insignifiante. Dans 14 cas de pha-
ryngite dififuse chronique, elle a donné 8 guérisons et 6 amélio-
rations; dans 13 cas de pharyngite sèche, elle a donné 2 guéri-
sons, 5 améliorations, 4 insuccès. Insuccès aussi dans deux
cas d'ozène. m. ls.
Epistaziscompliqaée d'œdème pulmonaire aign, parle D' J. Stergk
(Wien. med. Presse, n? 23, 1890).
Intéressante observation d'épistaxis grave chez une femme un
peu adipeuse que Slerck trouve en proie à une dyspnée intense,
fortement cyanosée, les yeux saillants, de Técume à la bouche,
un pouls petit, très fréquent, arythmique, etc. L'auteur explique
les phénomènes d'œdème aigu qui menaçaient la vie de la ma-
lade par la faiblesse du cœur et la stase sanguine consécutive
dans le système pulmonaire. h. ls.
Aristol dans Tozène, par le D' Lôwenstein {Intern, khn,
Rundschau et Therap. Gaz., août 1890).
L. recommande vivement l'aristol dans Tozène comme ame-
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870 PRESSE ÉTRANGÈRE
nant rapidement la cicalrisalion des ulcérations, la disparition
des croûtes et de Todeur fétide. Il emploie des insufflations,
Taristol étant une poudre fine, ou des attouchements des points
ulcérés au moyen d'un mélange au dixième d*aristol et de collo-
dion élastique. m. i^.
Inflammation rétro-nasale aignë avec phénomènes typhiques
(Acute Retronasal Affection mit typhoîden Ërscheinungen), par
le D»" G. Laker (Wien. med. Presse, no» 17 et 18, i890).
Il s'agit d'un ouvrier qui, après s'être exposé pendant une
quinzaine de jours à des refroidissements répétés, fut pris de
frissons, de fièvre, de diarrhée; la langue est sèche, fendillée,
la rate très appréciable, le ventre météorisé; gargouillements
dans la fosse iliaque droite, température oscillant entre 39 et
40*» et ayant même atteint 40^9. — Le diagtiostic de fièvre
typhoïde paraissait d'autant plus vraisemblable qu'il y en avait
plusieurs cas dans la rue qu'il habitait*.
Mais trois jours après son entrée, rexamon de la gorge mon-
tra de la rougeur diffuse avec des petites plaques blanches sur
les amygdales, les piliers et la paroi postérieure. En môme
temps il s'écoulait du cavum une couche épaisse de mucosités
grisâtres et purulentes qui remplissaient toute la cavité ainsi
que le montrait la rhinoscopie postérieure. Les fosses nasales
étaient absolument remplies de croûtes sèches : pas d'odeur
bien appréciable.
Au moyen de l'appareil de Kessel des lavages furent faits
avec de Tcau salée tiède à 1 0/0 qui finit par débarrasser la ca-
vité pharyngienne et les fosses nasales des mucosités et des
croûtes : le malade pendant plusieurs heures continua à expul-
ser de CCS croûtes en étemuant.
Le malade se trouva immédiatement mieux, la température
tomba à 37^6 et ne dépassa plus 38* les jours suivants ; les phé-
nomènes généraux disparurent et l'état local s'améliora assez
vite. Toutefois il y eut quelques jours plus tard une complica-
tion du côté de Toreille droite, où se déclara une otorrhée puru-
lente, rapidement guérie d'ailleurs.
L'auteur croit que ces phénomènes d'infection générale furent
dus à ce que les agents inflammatoires se multiplièrent sous les
croûtes de la muqueuse et donnèrent là des produits dont la résorp-
tion amena une sorte de septicénue, m. ls.
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PRESSE ÉTRANGÈRE g71
Un cas de parosmie, par M. le D» Onodi (Pes^ med^-ch. Presse,
no 4, 1890).
0. a présenté à Société des médecins de Budapest (18 jan-
vier 1890) un confrère âgé de 37 ans qui fut atteint, en mai 1888,
d'un catarrhe nasal très intense et de longue durée. Aucun trai-
tement ne réussit, et dans les mois suivants il eut à plusieurs
reprises des poussées aiguës. Au commencement de 1889, sous
Tinfluence de la cocaïne, amélioration qui disparaît à la suite d'un
érysipèle; Técoulement purulent reparut abondant et d'odeur
très fétide. De plus il y eut deux fois par semaine, pendant un
ou deux jours, des perversions de Todorat : le malade sentait
le musc, le pétrole ou Turine. Auparavant il percevait très net-
tement les odeurs les plus fines. — Catarrhe chronique de la
muqueuse, gonflement modéré du cornet inférieur. La guérison
fut i*apidem6nt obtenue sous Tinfluence des cautérisations gal-
vanocaustiques et des lavages, d'abord avec la cocaïne, puis
avec l'eau boriquée. m. ls.
Troubles sécrétolres du nés et des glandes salivaires dans
leurs rapports avec les affections des organes génitaux, par
M. A. Peyer (Mùnch, med, Wochenscbr., n<» 3 et 4, 1389).
P. est d'avis qu'il existe assez fréquemment, chez Thomme et
chez la femme, des affections de la muqueuse nasale et des
glandes salivaires qui sont dues par action réflexe à des trou-
bles génito-urinaires. Du côté du nez ce sont : 1^ une sécrétion
abondante et passagère de mucus nasal, coryza nerveux ; 2* une
sécheresse anormale du nez et de la gorge; 3^ des épistaxis
qui se caractérisent surtout par leur rapport évident avec les
organes génitaux (menstruation, masturbation, etc.) ; 4<^ trou-
bles de l'odorat qui peut être exagéré, aboli, ou présenter de vé-
ritables hallucinations.
Du côté des glandes salivaires on trouve souvent aussi des
anomalies réflexes de la sécrétion coïncidant ou non avec les
troubles de la muqueuse nasale. Il s*agit habituellement soit de
ptyalisme plus ou moins passager, soit au contraire de séche-
resse de la bouche et du pharynx. Le traitement doit être dirigé
avant tout contre la lésion causale, si éloignée qu'elle paraisse
au premier abord. m. ls.
Comment doit-on ouvrir les abcès rétro-pharyngiens idiopa-
thiques? (SoUen wir den idiopathischen Retropharyngeat-
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872 PRESSE ÉTRANGÈRE
Abcess von innen oder von anssen erôffnen?) par le D' Johann
BoKAi; ÎD Featschrift zu E. HenocNs 70^ Oehurlstag.
Jusqu'en i*année 1888 tous les abcès rétropharyngiens idiopa-
Ihiques furent ouverts par la bouche, et c'est cette pratique seule
qui était recommandée par les auteurs (Gautier, Hénoch, Bo>
kai sen,), A cette époque Burckhardt (de Stuttgart) recommanda
Touverture par Textérieur. Deux auteurs seulement se sont
occupés depuis de la question, Baginskî, qui croit Touverture
externe indiquée seulement dans un petit nombre de cas, et
Kônig, qui voit en elle la seule opération de l'avenir.
L'auteur apporte des conclusions basées sur près de 400 cas
observés depuis 1854 à Thôpital des enfants (Stéphanie) de Bu-
dapest. Sur ce nombre 128 furent observés jusqu'en 1875 par
Bokai sec, et jusqu'en 1880 le nombre total s'éleva à 179 avec
six décès seulement, ce qui donne une mortalité de 4 0/0. De
1880 à 1888, Bokai jun» en vit 138 cas idiopathiques, dont il opéra
106 par la bouche et 10 à la fois par la bouche et l'extérieur;
16 s'ouvrirent spontanément et 6 ne furent pas opérés. Sur ce
nombre 115 guérirent, 8 moururent et 15 disparurent, ce qui
donne une mortalité de 6 0/0, qu'on peut môme réduire à 3 1/2 en
retranchant les cas de mort par complications n'ayant rien à
faire avec l'opération.
L'auteur, après avoir énuméré les cas de mort et cherché à
les élucider, combat les objections faites par Burckhart à la mé-
thode interne. En employant le pharyngotome de Schmitz ou un
trocart recourbé, l'opération ne présente pas de difficulté sé-
rieuse, et on a sûrement exagéré les dangers de la déglutition
du pus. Bokai jun, est cependant forcé d'admettre la possibilité
de pneumonies infectieuses. Quant à l'objection qu'on ne peut
employer la narcose chloroformique, il la considère plutôt comme
un bien, car l'opération est si vite faile qu'il est absolument
inutile d'endormir. Enfin si l'ouverture par la bouche n'est pas
ridéul chirurgical au point de vue de l'antisepsie, et si on est
parfois obligé de rouvrir l'abcès, cela n'empêche pas que la mé-
thode donne de très bons résultats dans les abcès primitifs. Elle
est d'ailleurs très facile, tandis que l'ouverture externe est diffi-
cile et dangereuse. Bokai jun, pense au contraire qu'il faut
recourir à l'ouverture externe quand l'abcès est dû à une lésion
de la colonne ou à un corps étranger. m. ls.
Inflammation aiguë de la bourse pharyngée (ïïeber Bursitis
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 873
pharyngea acnta), par le D' ZwiLLiNasR, Pester med.-ch.
Presse, n* 10, 1890).
Les cas observés par l'auteur s'étaient développés à la suite
de la grippe. Les malades se plaignaient d'une sensation de
corps étranger dans la gorge, de douleurs en avalant, de cépha-
lalgie frontale ou postérieure : dans la gorge mucosités, rou-
geur intense et gonflement de la muqueuse, écoulement perma-
nent de pus par l'ouverture de la bourse pharyngée, etc. m. ls.
Pharyngite fibrineuse chronique, par M. Onodi {PesL med.-cb.
Presse, n<> 11, 1890).
0. a présenté à la Société des médecins de Budapest (mars 1890)
un malade qui, depuis la fin de 1888, a expectoré des pseudo-
membranes à plusieurs reprises : les cavités du nez et du pha-
rynx, la paroi postérieure du pharynx et Tépiglotte sont encore
alTectés. Le point intéressant est la longue durée de la ma-
ladie. M. LS.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
FRANCE
Pharynx et Varia.
Sur une mélhode de traitoment de l'angiae irranuleuse par le ^attage
et les applieations iodiques après aaesthésie locale, par A. RuauU (Arch,
de laryngol. et rhinol.^ août 1889).
Un traiu moni antiseptique de la diphlérie pharyngée et nasale, par Gb.
Eloy {Gaz. hebd. de méd. et chir., 6 septembre 1889).
Vapeurs d'eucalyptus olobulus dans le traitement de la diphtérie, par
Alph. Martin {Thèse de Hontpellier, 1889).
Des kystes du pharynx, par P. Uaugé {Lyon méd., 15 septembre
1889).
Une épidémie de coqueluche, par Lassale Montpellier méd., t. XIII, If,
1889).
Des tumeurs gazeuses du cou, par L.-H. Petit {Union méd., 26 et 28 sep-
tembre 1889).
Traitement de la diphthério, par A. Seveslre {Rev, gén. de elin. et thé-
rap.y 26 septembre 1889).
Diagnostic d'une tumeur polykistique du corps thyroïde, par Tillaux
{JRev. gén. de clin, et ihérap., 26 septembre 1889).
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874 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Paresthésie ds pharynx, par Brébioo (Congrès int. d*otol. et laryngol.,
Paris, septembre 1889) .
Fistules branchiales, par F. Schiffers (Congrès int. d'otol. et laryngol.,
Paris, septembre 1889).
Emphysème sous-cutané de la face, do cou et de la poitrine dans un
cas de diphtérie grave, par P. Fabre {Gaz, méd, de ParUy 28 septembre
tumeur de la base de la langue, par Noquet [BulL méd. du Nord^
9 août 1888).
Traitement da goitre par les injections interstitielles de teinture d'iode,
par 0. Terrillon (BulL gén, de thérap,, 30 septembre 1889).
Des dangers de la cocaïne, par Dufournier (Arch. gén. de méd.^ octobre
Sur un procédé particulier de restauration de la cavité buccale après
résection ou maxillaire supérieur, par Lèpre vost [Rev. gén, de clin, et
thérap,, 3 octobre 1889).
Ablation de la langue, du voile du palais, de Tamygdale gauche; liga-
ture delà linguale; résection du maxillaire, trachéotomie préventive, mort
par accidents pulmonaires le septième jour, par Le Bec {Gaz. des Xtôp.,
8 octobre 1889).
Goitre kystique double rétro-stemal suffocant, par Boularesco (4* ses-
sion du congrès français de chir., séance du 8 octobre, Paris, 1889).
Sur la résection préalable de la moitié du maxillaire inférieur dans les
cas de néoplasme de la langue et des parties voisines, par L. Labbë
(4* session du congrès français de chir., séance du 9 octobre, Paris,
1889).
Des larges incisions circum-thyroXdiennes dans le cancer du corps thy-
roïde, par A. Poucet (4* session du congrès français de chir., séance du
11 octobre, Paris, 1889).
Hémiplégie hystèriaue avec atrophie musculaire survenue à la suite
d*une diphtérie, par M. Debove (Soc. méd . des hôp. de Paris, séance du
11 octobre 1889).
De l'angine cholérique, par M. Costa {Revue de méd.y 10 octobre
loo9)*
Du traitement des rétrécissements do l'œsophaee par l'clectrolyse et la
dilatation, par J.-A. Fort (4« session du congrès français de chir., séance
du 11 octobre, Paris 1889).
Extraction d*un calcul de Tamygdale, par Deschamps {Dauphiné méd.^
juillet 1889).
Sur les troubles de la parole dans les divisions congénitales de la voûte
falatine, par Chervin (4* session du congrès français de chir., séance do
2 octobre, Paris, 1889).
Parallèle entre la maladie de Basedow et Thystcrie, par Dumolard
\ Dauphiné méd., n* 7, 1889).
Abcès tuberculeux d*origine ganglionnaire ouvert dans l'œsophage. Hé-
matémèse foudroyante, par P. Boulloche (Soc. anatom. de Paris, séance
du 4 octobre 1889).
De la g^strotomie dans le rétrécissement cancéreux de l'œsophage, par
Nicaise {Gaz. méd. de Paris, 26 octobre 1889).
De la diphtérie, par V. Hutinel {Joum. de méd. de Paris^Z novembre
Traitement de la diphtérie, par E. Volette {Joum. de méd. de Paris,
3 novembre 1889).
Mycose du champignon du muguet, par G. Roux et Linossier {Lyon
méd., 3 novembre 1889).
A propos du mémoire du b^ Marais (de Honflour), intiulé : De l'in-
tervention chirurgicale dans les angines coueuneuses et de leur traitement
en général, par de Saint-Germain {Rev. mens, des mal. de Venfance^
novembre 1889).
Cancer de l'œsophage; dégénérescence cancéreuse des ganglions sus-
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 875
claviculaires, des ganglions trachéobronchiqaes, prétrachéo-bronchiques
et de la petite courbure de l'estomac; dégénérescence wallérienne du nerf
récurrent gauche englobé dans les ganglions irachéo-bronohiqaes gauches
formant une tumeur Toluminouse; compression des pneumo-gastriques,
paralysie du récurrent gauche, voix bilonale, toux coqueluchoïde ; début
brusque, par G. Gaussade {Arch. de laryng, et rhinoLt octobre 1889).
Du traitement de la diphtérie, par Soulié (Bull, tnéd. de V Algérie,
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La cocaïne dans le traitement d'une ulcération de l'amygdale, par
M. Giraud [Rev. gén. de clin, et thérap., 28 novembre 1889).
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décembre 1889).
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de clin, et Ihérap., 3 janvier 1890).
L'angine glanduleuse dans Tenfance; sa fréquence, ses rapports avec le
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De l'amygdalite considérée comme maladie infectieuse et contagieuse,
par Descoings (Thèse de Paris, janvier 1890).
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cancéreux de l'œsophage, par L. Le Port (Bull, gén. de thérap., 15 jan-
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Sur le traitement de la diphtérie, par Glément (Soc. nat. de méd. de
Lyon, séance du 13 janvier; in Lyon méd., 19 janvier 1890J.
Rétrécissement de l'œsophage et gastrotomie, par Terrillon (Acad. de
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Notes et observations sur la tuberculose miliaire aiguë du P^^ryi^^* P^'
D. Aigre (Bull, et mém. de la Soc. méd. des Wp., Paris, 22 lanvier 1890).
De Parri ère-gorge et de l'amygdale en particulier, considérées comme
portes d'entrée des infections, par E. Jeanselme (Gaz. des hôp., 25 jan-
vier 1890).
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876 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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De rhypertrophie des amygdales, par Monteniers [Journ, des Se. méd,
de Lille, 20 décembre 1889).
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Planel [Thèse de Paris, février 1890).
Erythéme vermillon syphilitique au voile du palais, par Benoist (Thèse
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Etude sur le diagnostic et le traitement des tumeurs ganglionnaires du
cou, par A.-F. Plicqut (Gaz. des hâp., 8 février 1890).
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Traitement de Tangine simple aigué, par Gh. Eloy (Kev. gén. de clin,
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La diphtérie à Bordeaux, par Gaube (Thèse de Paris, février 1890).
Diverticule œsophagien et gangrène pulmonaire, par J. Renault (Bull,
de la Soc. anatom. de Paris, février 1890).
Ulcération sublinguale indépendante de la coqueluche, par J. Gomby
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Conditions qui favorisent le développement da muguet, par G. Linos-
sier et G. Roux (Acad. des sciences, séance du 17 février 1890).
Empoisonnement par ingurgitation d'acide chlorhydriaue. Intégrité de
la bouche, du pharynx et du tiers supérieur de l'œsonnage. Lésion des
deux tiers inférieurs de Tœsophage et de la petite courbure. Phénomènes
d'inanition. Mort, par Ad. Laffitte (Bull.de la Soc. anatom. de Paris, fé-
vrier 1890).
Transplantation du corps thyroïde sur l'homme, par Lannelongue (Bull,
méd., 9 mars 1890).
Cancer de l'œsophage avec no vaux secondaires dans la rate et dans le
rein gauche, par Dolorme (Soc. de méd. d'Alger, séance du 27 février; in
Bull méd. de V Algérie, V^ mars 1890).
Traitement antiseptique local et antiseptique général de la diphtérie,
par A. Fagot (Thèse de Lyon, février 1890).
De l'emploi de la sonde à demeure dans le traitement des rétrécisse-
ments cancéreux de l'ossophage, par F. Pouy (Thèse de Lyon, février
1890).
Note sur le traitement de la diphthérie, par Ch. Tisné (France méd.,
14 mars 1890).
Le pouls du voile du palais et de la luette dans Tinsuffisancc aortiqae,
par P. Mcrklen (Gaz. hebd. de méd. et chir., 15 mars 1890).
Quelques réflexions à propos d'un cas de gastrostomie pratiquée pour
f>arer aux accidents d'un cancer de l'œsophage, par F. Terrier et H. De-
aeenière (Revue de chirurgie, 10 mars 1890).
De quelques ulcérations do la muqueuse buccale chez les enfants, par
Séjournet (France méd., 21 mars 1890).
Cancer atrophique de la langue (épithélioma pavimenteux lobule), par
Cerné (Soc. de chir. do Paris, séance du 19 mars 1890).
Epiihélioma primitif de l'amygdale, par Lacoarret (Ann. de la policli-
nique de Bordeaux, ianvier 1890).
Un cas d'accident laryngé de rhérédo-syphilis tardive, par R. Arnaud
(Ann. de la policlinique de Bordeaux, janvier 1890).
Les gommes du voile du palais. Leur diagnostic et leur traitement, par
A. Fournier (Revue générale de clin, et thérap., 26 mars 1890).
Manifestations buccales de la grippe, par Lecaudey (V Odontologie, fé-
vrier 1890).
Rétrécissement cicatriciel infranchissable de la partie inférieare de
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 877
Tœsophage. Gastrostomie. AlimeDlation par la fistule pendant huit mois.
Dilatation consécutive du rétrécissoment avec rétablissement de la perméa-
bilité de Tœsophage. Suture et obturation presque complète de la fistule.
Le malade retrouve son alimentation normale, par 0. Terrillon {Progrès
méd., 29 mars 1890).
Carcinome primitif de l'amygdale. Mort subite, par Schmit (Soc. de
chir. de Paris, séance du 26 mars 1890).
Arthropathie diphtéritique, par Lyon net (Soc. des Se. méd. de Lyon ;
in Lyon méd. y 29 mars 1890/.
De la rubéole, par Juhel-Renoy (Soc. méd. des hôp. de Paris, séances
des 21 et 28 mars 1890).
Fausses membranes diphtéritiques, par Saint- Philippe {Joum. de méd,
de BordeatuCy 16 mars 1890).
Papillome du voile du palais, par A. Ghipault (Bull, de la Soc. anat,
de Paris, mars 1890).
De Tanesthésie locale par la cocaïne, par P. Reclus (Gaz. hebd, de méd.
et cWr.,29mars 1890).
Hémiplégie et hémiatrophie linguale d'origine syphilitique, par Cb.
Mauriac (Soc. française de dermat. et syphil., séance du 10 avril ; in
Progrès méd., 12 avril 1890).
Un cas d'ataxie diphtéritique, par L. Dor (Province méd., n* 1,
1890).
Erosions hémorrhagiques de l'œsophage, par Beaumé (Bull, de la Soc,
anatom. de Paris, mars 1890).
Double suppuration des glandes sous-maxillaires, par A. Pilliet (Bull.
de la Soc. anatom. de Parts, avril 1890).
Gastrostomie pratiquée dans un cas de rétrécissement cancéreux de
l'œsophage, par P. Berger et Canniot (France méd., 25 avril 1890).
De la non-identité de la diphtérie humaine et de la dipht érie des
oiseaux, par Saint-Yves- Ménard (Soc.de méd. publique et d'hygiène prof,
de Paris, séance du 23 avril 1890).
Traitement de la coqueluche par Fautipyrine, par Dubousqnet-Labor-
derie (Soc, de ihérap. de Paris, séance du 23 avril 1890).
(Esophagotomie externe pour retirer un bouton de manchette, par Gh.
Périer (Acad. de méd. de Paris, séance du 23 avril; in Gaz. des hôp.,
1" mai 1890).
Des conditions de propagation do la diphtérie. Leçons de Sevestre,
recueillies par L. Gninon (Progrès mêd.^ 3 et 24 mai 1890).
Formes graves de la coqueluche et affusions froides, par Ch. Bataille
(Bull, de la Soc. de méd. de Rouen, année 1889).
Amygdalotomie suivie d'hémorrhagies chez un enfant. Rapport de Ë.
Schwartz sur une observation de Ë.-J. Moure (Soc. de chir. de Paris,
séance du 30 avril 1890).
La rougeole et la diphtérie aux Enfauts-Assistcs en 1889, par A. Se-
vestre (Bull, et mém. de la Soc. méd. des hôp. de Paris, 8 mai 1890).
Recherches sur les tumeurs mixtes des glandules de la muqueuse buc-
cale, par de Larabrie {Arch. gtfti. de méd., mai, juin et juillet 1890).
Pouls amygdalo-carotidien de l'insuffisance aortique. Aortisme hérédi-
taire, par H. Huchard [Bull, et mém. de la Soc. méd. des hôp. de Paris,
8 mai 1890).
Trois observations de diphtérie, par Delthil (Bull, de la Soc. de méd.
prat. de Paris, V mai 1890).
Maladies de la langue, par E. Maurel (Gaz. méd. chir. de Toulouse, 20
ayril, 1*' et 10 mai 1890).
La coqueluche à Paris; sa prophylaxie, par A. Ollivier (Rev. mens, des
mal, de Venf., mai et juin 1890).
Recherches baetériologiqaes sur l'angine pseudo-diphtéritique do la
scarlatine, par A. Wurtz et H. Bourges (Arch. de path. expérxm., 5 mai
1890).
ANNALE? SES MALADIES DE l'OREILLE ET DU LARYNX. — XVI. 61
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878 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
Les manifestations linguales de la syphilis, par A. Fournier (Union méd.^
8, 15 et 22 mai 1890).
Du traitement de l'hypertrophie amygdalienne, par Quéna (Soc. da
chir. de Paris, séance du 7 mai 1890).
Hydro-buccal pseudo-syphilitique, par G. Baudouin (Soc. de dermat. el
syphil., Paris, 8 mai 1890).
De Tangine scarlatinouse précoce psendo-diphtéritique, par A. Seres-
tre [Bull, et mém. de la Soc. méd. des hop. de Paris, 15 mai 1890).
Strumectomie et thyroïdectomie, par Siraud (Soc. des Se. méd. de
Lyon, avril 1890; in Lyon méd., 18 mai 1890).
Thyroïdectomie partielle; canules à trachéotomie, par A. Poncet (Soc-
des Se. méd. de Lyon, avril 1890; in Lyon méd., 18 mai 1890).
Contribution à 1 étude de la maladie de Basedow. Diagnostic et trai-
tement par Télectricité, par Renault [Thèse de Paris^ mai 1890).
Traitement de la coqueluche par les vapeurs de soufre, par Boury (Soo.
mcd. d'Amiens, 2 avril; in Rev. gén, de clin, et thérap.y 21 mai 189^.
Dilalaticn de l'œsophage probablement d'origine congénitale chez un tu-
berculeux. Erosions hémorrhagiques ayant déterminé la mort, par L.
Baume. Examen histologique, par M. LetuUo [Bull, de la SoCy anat, de
Paris, fasc. 10, mai 1890).
Traitement des tumeurs da corps thyroïde. Revue générale, par A.
Broca {Gaz. heb, de méd. et chir,^ 24 mai 1890).
Spasmes œsophagiens dus à rhypertrophic de la quatrième amygdale,
par Joal (Soc. franc, d'otol. et laryng., Paris, 24 mai ; et Rev, de lar.^
otol. et rhinol., 15 août 1890).
Kystes congénitaux du cou, par Tarnier (Acad.de méd. de Paris, séance
du 27 mai 1890).
Traitement employé par les médecins chinois contre la diphtérie, par
Lecerf [Bull, et mém. de la Soc, de méd, prat. de Paris 1890).
La diphtérie à l'hospico de la Charité de Lyon du 1" novembre 1889
au 30 avril 1890, par Vincent [Lyon méd., 1" juin 1890).
Gomme du voile du palais, par Cbabrely {Journ. de méd. de Bordeaux^
4 mai 1890).
Tuberculose mihaire aiguë de rarrière-gorge (amygdales, piliers, voile
du palais, paroi postérieure du pharynx, base de la lan^^uf^) et du Uiynz,
par E.-J. Heure Uoum, de méd. de Bordeaux^ 27 avril 1890].
Ulcération de raorte. Mort par hématémcse, par Vimont {BuU, de
la Soc. analom, de Paris, fasc. 11, mai 1890).
La vaporisation d'eucalyptus dans la diphtérie, par Bouamy (Soc. de
méd. de Nantes, 2 mai; in Rev. gén, de chn, et thérap., 4 juin 1890).
Uranoplastie et staphylorrbaphie, par Le Dentu [Médecine moderne^ 5 juin
1890).
Tumear kystique du corps thyroïde, par M. Doyon (Soc. des Se. méd.
de Lyon; in Lyon méd., 8 juin 1890).
Notes sur la luette; un kyste mucoïde; un angiome, par A. Chipault
(Rev, mens, des mal. de /Vn/*., juin et juillet 1890).
Propagation de la diphtérie d'un pigeon à l'homme et de l'homme à
Tenfant, par Bilhaut (Bull, et mém, de la Soc, de méd, prat. de Paris^
ï" juillet 1890).
De la diphtérie, par Jules Simon (Bull, méd., 13 jain 1890).
Gastrotomie pour rétrécissement de l'œsophage. Rapport de Monod sar
nne observation do Roux (Soc. de chir. de Paris, séance du 11 juin
1890).
Sur une forme végétante de syphilome lingual et son diagnostic avee
Tépithélioma, par Hallopeau (Soc. de dermat. el syphil., Paris, 12 juin; in
Bull, méd., 15 juin 1890).
Traitement curatif et préservatif du croup et de Tangino couenneas^,
par Gallavardin {Lyon méd,, 15 juin 1890).
Corps étranger de l'œsophage extrait au moyen de i'œsophagotomie
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES. 879
externe, par Gross (Soc. de méd. de Naney, séance du 14 mai ; in Revue
méd. de l'Est, !•' juin 1890).
Bec de lierre f^auche complet, intéressant la lèvre, le palais et le voile.
Type normal d'Albrecht, par R. Sabouraud [Bull, die la Soc. anatom. de
Paris, fasc. 12, mai 1890).
Rétrécissement de l'œsophage, action des courants continus et du ca-
thétcrisme sur lo norf pneumogastrique de l'homme- par J.-A. Fort (Rev,
chirurgicale, 15 juin 1890).
Contribution à l'étude de Tétiologie et de la pathogénie de la langue
pileuse, par Wallcraod (Thèse de Paris, juin 1890).
Gomplicaûon pblegmoneuse dans la convalescence de la grippe; phleg-
mon latéro-pharyngien, par J. Vilcocq (Union méd. du Nord-Est, juin
1890).
Lipome du cou, par Géry (Soc. méd. de Reims, séance du 2 avril; ia
Union méd. du Nord-Est, juin 1890).
Diphtérie pendant la grossesse, par Durand (Soc. des Se. méd. de
Lyon; in Lyon méd., 22 juin 1890).
Antisepsie médicale dans la diplitérie et la rougeole, par J. Grancher
(Soc. de méd. publ. et d'hyg. proi., séance du 25 juin ; in Progrès méd.,
28 juin 1890).
Statistique des trois premières années du service des diphtéritiques à
rhospice de la Charité de Lyon, par Rabot (Lyon méd., 29 juin 1890).
Du traitement de rangine dipntcritique par le sublimé en pulvérisa-
lions, par Corneille Saint-Marc (Poitou méd., i" juin 1890).
Ankyloglosse et lipome lingual congénitaux, par A. Chipanlt (Bull, de
la Soc. anat. de Paris, fasc. 13, mai-juin 1890).
Epitbélioma de l'œsophage. Ulcération de l'aorte, mort par bémorrhagie
interne, par J. Sottas (Bull, de la Soc. anat. de Paris, fasc. 13, mai-juin
1890).
Ulcère de l'œsophage, par Hulot (Bull, de la Soc. anat. de Paris, fasc.
13, mai-juin 1890).
De l'emploi de la sonde h demenre dans le traitement des rétrécisse-
ments cancéreux de l'œsophage, par H. Gangolpbe (Lyon méd., 6 et 12
juillet 1890).
Corps étranger de l'œsophage; extraction, par Romniciano (Rev. mens,
des mal. de r^/i/'., juillet 1890).
Etude sur les paralysies glosso-lahiécs cérébrales à forme pseudo-bul-
baires, par LcrescUe (Thèse de Paris, juillet 1890).
Les principales théories sur la patho^énie et le traitement de la diph-
térie, par Jlenno iThèse de Paris, juillet 1890).
De l'angine herpétique et du zona bucco-pharyngien, par Ponzin (Thèse
de Paris, juillet 1890).
Remarques sur quelques corps thyroïdes séniles, par A. Pilliet (Bull.
de la Soc. anatom. de Paris, fasc. 14, juin 1890).
Recherches sur 1 etiologie de la diphtérie; relation de l'épidémie
lyonnaise des six premiers mois de 1889, par J.-M .-A. Rossigneux (Thèse
de Lyon, 1890).
De la diphtérie à Nancy, par P. Parisot (Rev. méd. dé VEst, 15 juillet
et l»' août 1890).
De Tamygdalotomie dans le traitement de l'hypertrophie tonsillaire,par
Désiré (Thèse de Paris, juillet 1890).
Dos troubles psychiques dans la maladie de Basedow, par Martin (Thèse
de Paris, juillet 1890).
De la diphtérie au point de vue de son identité avec certaines maladies
des oiseaux, des chats et des vaches, par Horand (Bull. méd. et adm. du
disp. gén. de Lyon, juillet 1890).
Obser^'ations sur la cure des amygdales hypertrophiées par les cauté-
risations au galvano-cautére, par L. Kougier (&u//. méd. et adm. du disp.
gén. de Lyon, juillet 1890).
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880 INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUEB
Remèdes nouveaux contre la coqueluche, par G. Talamon (Médecine
moderne, 24 juillet 1890).
Cancer de l'œsophage à début dyspnéique, accès de suffocation, tra-
chéotomief compression des récurrents, par E. Gaucher (Soc. mca. des
bôp. de Paris, séance du 18 juillet 1890).
Amygdalotomie et ignipuncture, par A. Dudefoy [Gaz. des hôp.y 39 juil-
let 1890).
Un cas de myxœdëme traité par la greffe hypodermique du corps thy-
roïde d'un mouton, par Bettencourt et Sorrano (Congrès de TAssoc. franc,
pour l'aTanc. des sciences, tenu à Limoges du 7 au 14 août 1890).
Tumeur gazeuse du cou, par J. Lcmaistre (Congrès de TAssoc. franc, pour
Tavanc. des sciences, tenu à Limoges du 7 au 14 août 1890).
Atrophie thyroïdienne chez les idiots, par Mordret (i" congrès do la
Soc. des méd. afiénistes français, tenu à Rouen du 5 au 7 août 1890).
Du traitement de la diphtérie par le perchlorure do fer, par A. Zinnis
{Gaz, hebd, de méd. et cnir., 30 août 1890).
Phlegmons péri-amygdaliens, par J. Lemaistrc (Assoc. franc, pour l'a-
vanc. de.*^ sciences; congrès de Limoges, août 1890).
Angine diphtéritique traitée sans succès par tes badigcoonages phéni-
qués, par Le Roy [France méd ^ , 22 août 1890).
De ta diphtérie, par Roux et Yersin [Annales de Vlnstiiut Pasteur^
juin 1890).
Origine ornithologique de la diphtérie, par Dellhil (Assoc. franc, pour
Tavanc. des sciences, congrès de Limoges, août 1890).
Déformations thoraciques dues à Thyperirophie des amygdales, par
Phocas {Ann, d'orthop. et chir, prat., l" août 1890).
Corps éirancers de l'œsophage, par Bilhaut (Soc. de thérap. de Paris,
séance du 23 juillet 1890).
Néoplasme œsophagien, par Hargery (Soc. des Se. méd. de Lyon; in
Lyon méd., 31 août 1890).
Diphtérie à Nancy, parParisot (Soc. de méd. de Nancy; in Rev.méd.
de VEst, 1^' août 1890).
Ulcération pharyngienne, par H. Henrot (Soc. de méd. de Reims; ia
Union méd. du Nord-Est, août 1890).
La langue noire (mélanotrichie linguale), par H Surmont [Gaz. des
hôp., 6 septembre 1890).
Traitement de l'hypertrophie des amygdales, par H. Cuvillier {Bull. méd.
7 septembre 1890).
A propos du traitement de la diphtérie par la méthode de M. Gaucher
par de CfrésafQtignes (France méd,^ 12 septembre 1890).
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ERRATA
A la page 703 des Annales (Société d'otologie américaine) au
lieu de : le D' Richards a*a pas observé de tels résultats, lire : le
D' Richards n'a pas fait des recherches sur les résultats.
Dans la discussion sur la communication de Treitel (page 783
des Annales)^ le D'' Krakauer nous prie de rectifier ainsi qu'il
suit les paroles qu'il a prononcées. Au lieu de Tinflummation de
l'oreille moyenne, etc., lire : dans l'otite moyenne consécutive
aux opérations intra-nasales, il résulte le plus souvent de l'a-
namnèse que, après l'opération, le nez est lavé. Messieurs, je vous
en avertis. Si l'on opère dans le nez et que Ton craigne Thé-
morrhagie, le nez est alors provisoirement pour moi un Nolime
tangere.
A la page 784, au lieu de l'ablation d'un éperon osseux du nez
fut suivie de méningite, puis de rhumatisme articulaire généra-
lisé ; il s'agit d'un rhumatisme articulaire qui commença acci-
dentellement dans les articulations de la vertèbre cervicale et
dégénéra ainsi en méningite.
NOUVELLES
Notre confrère et ami le D' E, Ménière^ vient d'être nommé
par arrêté du ministre de l'intérieur, médecin-adjoint de l'ins-
titution nationale des Sourds-Muets de Paris. Il a été également
nommé médecin auriste de la grande Chancellerie de la Légion
d'honneur.
Lors de la dernière réunion de la Société de Laryngologie de
Berlin ont été élus : B. Frœnkel, président ; Landgraf, vice-
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883 NOUVELLES
président ; P. Heytnann et A. Rosenberg, secrétaires ; Schœtx,
trésorier et Krskauer, bibliothécaire.
Nous lisons dans VAUgemeine Wiener med, Zeiiung que le
D' J. Habermann, privat-docent à l'Université allemande de
Prague» a été nommé professeur extraor i inaire d'otologie à
rUniversité de Gratz«
Vin de Chassâino. Pepsine et diastase. Rapport favorable de
TAcadémie de médecine, mars 1864. Contre les affections des
voies digestives.
Bromure de potâssidm granulé de Paieras. Approbation de
l'Académie de médecine, 1871. Contre les affections du système
nerveux. Le flacon de 75 grammes est accompagné d'une cuiller
mesurant 60 centigrammes.
Phosphatinb Falières. Aliment très agréable, permettant,
chez les jeunes enfants surtout, Tadministration facile du phos-
phate assimilable. Une cuillerée contient 50 centigrammes de phos-
phate.
L*Eau de la Bourboule est éminemment reconstituante. Elle
réussit dans tous les cas de bronchite chronique. En outre, les
maladies de la peau cèdent à son usage en boisson, surtout si
Ton y joint les compresses ou les lotions continuées avec quelque
persévérance.
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OUVRAGES ENVOYES AUX ANNALES.
Ueber Paohydermia laryogis besonders an der iDterarytâaoîd-
falte (De la pachydermie laryngée, po-rticulièrement des replis
interaryténoîdiens, par 0. Guiari (Tirage à part de la Wiener
Klin. Wocb., n*» 41 ; 1890).
Du vertige laryngé, par A. d'AauANNO (Extrait des Arob, itah
de LaringoL, fasc. 4; 1890).
Hémorrhagie consécutive à ramygdalotomie, par Tuornbr (In
Cincinnati Lancet Clinic^ 18 octobre 1890).
Die Behandeling van de Verkromming van hets Tusschenschot
van den Neus (Le traitement des déformations de la cloison du
nez, par W. Schutter (Extrait du Nederland Tijdscbrift voor
Geneeskun de 1890).
Ueber den Zusammenhang der uasalen Lymphbahnen ioiit dem
Subarachnoidealraum (Sur le rapport des voies lymphatiques
nasales de Tespèce sous-arachnoîdien, par T. S. Flatau (Tirage
à part de la Deuts. Med. Wochens, n« 44; 1890).
Ueber Taubstummheit, ihro Ursachen und Verhûtung (Sur la
surdi-mutité, ses causes et les moyens de la prévenir, par
A. ScHWENDT (Brochure in-8<> de 40 pages, prix : 1 fr. 20, Benno
Schwabe, éditeur, Bâle, 1890).
Traité de la diphtérie. Sa nature microbienne. Son origine or-
nithologique probable. Ses différentes médications et opérations,
et plus spécialement son traitement général et local, et sa prophy-
laxie par les hydrocarbures non toxiques, par Delthil, avec pré-
face du professeur Verneuil (Un vol.de 680 page8,avec 19 planches
en noir intercalées dans le texte et 5 planches hors texte en
couleur, prix 8 francs. 0. Doin, éditeur, Paris, 1891).
Traitement méthodique des troubles de la parole causés par
les divisions congénitales palatines, par Guervin (Extrait du
Congrès français de Chirurgie, 4® session, Paris, 1889).
Ein Fall von Kehlkopfîractur mit gunstigem Ausgang (Un cas
de fracture du larynx à issue favorable, par À. Sokolowski (Ti-
rage à part de la Berl. klin. Wocb., n* 40 ; 1890).
Affections du nerf acoustique dans la néphrite, par G. Gradb-
NiGO (Extrait du Sordomuto^ n» 5 ; 1890).
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884 OUVRAGES ENVOYÉS AUX ANNALES
Bakteriologische Beobachtungen ûber den Inhalt der Easta-
chischen Trompeté bel chronischeQ, katarrhalischen Mittelohi^
entzûndungen (Remarques bactériologiques sur le contenu de
la trompe d'Eustache dans les inflammations de roreille moyenne
chroniques et catarrhales, par A. Maggiora et G. Gradenigo
(Tirage à part du Centralblatt f, Bakteriologie u, ParasiteD-
kunde, n^ 19; 1890).
Suppuration de Tattique tympanique et perforation de la mem-
brane de Shrapnell, par B. A. Randall (Extrait du Med. News,
27 septembre 1890).
Cholestéatome de Toreille, par B.-A. Randall (Extrait de
VUniversity med. Magazine, juillet 1890).
Des contre-indications du cathétérisme de la trompe d'Eus-
tache. Nécessité de Tasepsie, par Polo (Tirage à part de la
Revae de Laryng, OtoL et RhinoL, n^ 18 ; 1890).
Transactions of the American otological Society (Comptes
rendus de la Société d'otologie américaine, 2â« réunion annuelle.
Hôtel Kaaterskill Mountains, N.-Y., 15 juillet 1890 [Mercarj
publishin g Company^ New Bedford, Mass., 1890).
Ueber bénigne Pharynx Geschwûre (Sur les ulcérations bé-
nignes du pharynx, par T. Heryno (Tirage à part de Vint. klin.
Rundschau, n»« 41 et 42; 1890).
Surgical treatment of cough in diseases of the upper passages,
with démonstration of instruments and spécimens (Traitement
chirurgical de la toux dans les affections des voies aériennes
supérieures, avec démonstration d'instruments et de spécimens,
par J.-W. Gleitsmann (Extrait du Brooklyn med, Journ., sep-
tembre 1890).
A case of primary tuberculose of the pharynx terminating in
cure (Un cas de tuberculose primaire du pharynx terminé par la
guérison, par J.-W. Gleistmann (Extrait du New-York med,
jfourn,, 11 octobre 1890).
Note sur Téternuement provoqué par les excitations lumi-
neuses, par Ch. Féné (Extrait des Comptes rendus de la Société
de biologie, séance du 18 octobre 1890.
Du diagnostic de l'empyème « latent » de Tantre d'Highmore,
par le lavage explorateur, par L. Lightwitz (Extrait du Bulletia
méd.^ no86; 1890).
Le Gérant : G. Masson.
Paris. — Soc. dlmp. PAUL DUPONT, 4, roe du Booloi (Q.) 1^.5.90.
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TABLE DES MATIÈRES DE L'ANNÉE 1890
(16» VOLUME)
TABLE DES NOMS D'AUTEURS
Âckerinann, 190.
Andeer, 494.
Anoandale, 200.
Argumosa, 500.
Audrv (Ch.), GO, 62.
Auduberl, 41.
Ayros, 859.
B
Bacon (Gorhani), 856, 859.
Baden (G.), 578.
Bard (L.), 67.
Bardenheuer, 860.
Bark (J.), 571.
Barlow (Th ). 265.
Barr (T.). 120.
Barradough (Sutton), 716.
Barlh (Ad.), 853, 855.
Baumgarten ^E.}, 489, 868.
Bayer (L.), 404.
Becker, 565.
Behr, 481.
Belde, 491.
Benoet, 189.
Berdez, 191.
Berger (Emile), 182.
Berger (Paul), 44.
Bernhardt (M.), 715.
Berthold (E.), 849, 852.
Beschorner (0.), 11)6.
Besser (L. von),. 470.
Bezold (P.), 840.
Bischof, 714.
Bischoffswerder, 344.
Bischop(S.), 847.
Blau (L.), 411.
Bloch (Emil), 489.
Blumenau, 134.
Boinel (E.). 767.
Bojew (G.), 197.
Bokai (J.), 872.
Bolcy (R.),46, 545, 850.
Boucheron, 35, 686, 637.
Boucbut (E.), 29, 68.
Bramann (P.), 867.
Brandt (Ed.), 135.
Broisacher (L.), 473.
Bresgen (M.), 711.
Bronner (A.), 350.
Brosset, 66.
Browne (Lennox), 558, 570.
Brucke, 788..
Bruckner (G.), 388.
Bryanl, 342.
Buck (A.-H.), 182, 699, 700.
Bull (Ole), 134.
Burkner (K.), 846.
Burnett (C-H.), 700.
BulUn (H.), 716.
Candwell, 576.
Cane (L.), 265.
Capart (A.), 261, 401.
Carlaz (A.), 47, 647.
Caussade (G.), 66.
Chantemesse (A.J, 68.
Charazac (J.), 699
Châlellier (H.), 35, 164.
ANKALBS DES MALADIBS DE L OREILLE ET DU LAHTNX. — XVI.
62
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TABLE DES NOMS D'AUTEURS.
Chevallet (E.), 27.
Chiari (0.), 18, 485, 491.
Corradi (Corrado), 652.
CoPle (M.), 63.
Gouëloux (L.), 251.
Gozzolino (V.), 107, 696.
Cuvilliep (H.), 317.
D
Dabney (G.), 856.
Dana (G.), 199.
Deiepine, 263.
Delstanche (Gh.), 898.
Démons, 45.
Désiré (P.-E ), 832.
Desvemine-Galdos (G.-M.), 240,672.
Dinkler,*788.
Dodd (G.-W.), 574.
Dor (L.), 209, 310.
Dreyfuss (R.). 185, 865.
Du Mesnil, 189.
Dunlop, 714.
Duplay (S.), 183.
Ë
Eeman (E.), 42.
Ehrmann (A.-H.), 868.
Eiselsberg (von), 495.
Eitelbçrg (A.), /05. 858.
Ellis (Havelock). 341.
Ewald (R.), 338.
Fabre (P.). 48.
Favitzky (P.), 196.
Fêré (Gh.), 82.
Fernet (G.), 62.
Ferrer (H.), 857.
Field, 2i30.
Flesch, 342.
Fort (J.-A.), 64, 65.
Fowler (G.-R.), 205.
Fraenkel (B.j, 192, 478, 487, 491,
775, 8ô2.
Fraenkel (Eug.), 469.
François-Franck, 52.
Fpiedlaender(A.), 484.
FuUer, 806.
Gabbi (U.), 492.
Garel (J.), 47, 209, 810.
Garré (G.), 475.
Gastou (P.j, 632.
Gautier, 205.
Gellé, 30i, 589, 760, 767, 845, 851.
Gerber, (P.), 713. 784.
Giampielro, 850.
Gieilsmann (J.), 204.
Glover (J.), 81, 3i7, 509, 630.
Goguillot (L.j, 251.
Golynetz, 564. *
Goraperz (B.), 188, 198, 339.
Gordon, 712.
Goris (Ch.), 58, 898, 405.
Gottslein (J.), 100.
Gouguenheim (A.), 509, 604, 630.
Gradenigo (G.), 382,555, 611,613,
614, 824.
Gray, 350.
Grœnouw, 861.
Gruber (J.), 464.
Grucning, 858.
Grûnwaid, 565.
Guye, 844.
H
Habermann (J.), 118, 466.
Hagen, 204.
Hahn, 343.
Hajek, 137.
Hamon du Fougeray, 181, 236.
Handford (H.), 262.
Hartmann (A.), 258, 485,832, 853,
854.
Hang, (R.), 186, 706.
Hayward (G.), 195.
Hecke, 854.
Hennebert (G.), 261.
Herioch, 346.
Hepburn (N.-J.), 702.
Heryng (Th.), 1.
Herzog (J.), 188.
Hessler, 126, 128, 842.
Heurlaux, 36, 50.
Ileymann (P.), 479, 497.
Heymann(R.j, 776.
Hicguet, 400, 402.
Ilildebrandt, 564.
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TABLE DES NOMS D'AUTEURS
W
Hiii (w.), fm*
Hobbs (A.-G.), 201.
Hoffinann, 341, 579.
Holste (A.). 487.
Hood (Donald), 712.
Hooper (F.- H.), 21, 811.
Hopsley (V.). 805, ^7, 781.
Howe (L.), 700.
Huber, 559.
Jacobson (L.), 415.
Jacquemart, SS,
Jacques» 44.
Jalaguier (A.), 43.
Jankau (L.), 704.
Jirmunsky, 570.
Joal (J.), 652.
Joël iK.), 184.
Johaonessen (A.), 57i)*
Joly (A.), 690.
Jufflnger(G.), 197,844,477.
Juhel-Rénoy (E.), 58.
Julliea (Louis), 30
Jurgensmeyep (D.-J.), 474.
K
Kafemann (R.), 482, 490, 772, 786.
Kanlhack (A.-A.),195,775,776, 859.
Kayser, 190, 847.
Keatîng (J.), 253.
Keimer, 469.
Kersiing (G.), 787.
Kessel, 846.
Kiesselbach, 134.
Kirchner (W.), 110.
Kirmisson (Ë.), 81.
Koch (Paul), 313, 682.
Koch (P.-D.), 72.
Koerner (0. , 116, 416.
Kolisko, 563.
Kosegarten, 133.
Kraiewsky, 565.
Krakauep (A.), 488.
Krause (H.), 848, 784.
Krauss, 677.
Krelschmann (de Halle), 407.
Krelschmann (deMagdebourg),842.
Kpleg, 199, 486.
Kuhn, 409, 465, 490, 888.
Labil (G.), 56.
Lacoarret (L.). 86,40, 41, 66.
Laker(G.),116, 87a
Lamy (H.), 82.
Landgraf, 470, 471.
Lane (Arbulhnot), 261.
Lange (V.), 349.
Langreuter, 470.
Lannois (M.), 26, 649.
Laurent (0.), 397, 439, 834.
Le Fort (Léon), 46.
Le Noir (P.). 175.
Lépine (R.), 62.
Leudet (R.), 669.
LewT (B.), 191.
Leyden, 479.
Lingard(A), 208,
Linossier (G.J, 69.
Lippincott, 702
LoBwe fL.), 188.
Lœwenbcrg (B.), 29.
Lœwenstein, 869.
Lublinski (W.), 787.
Luc (H.), 43, bO, 62.
Ludewig, 123, 148, 850.
Mac Bride (P.), 192, 848.
Macdonald (GrevIUe), 962.
Macewen (W), 181.
Mackenzie (J.-N.), 676.
Mac«Mahon, 858.
Malinowski, 660.
Manouvrier, 32.
Marano (S.), 468.
Marchand, 494.
Marchant (Gérard), 58.
Marie (Pierre), 72,
Martel (E.), 41.
Massei (F.), 192, 461, 462.
Mauriac (Ch.), 39.
Maurin (E.), 63.
Medernach (W.), 884.
Ménière(E.), 37. 688.
Meyer (A.), 710,
Michael (J.), 187, 686, 688, 689.
Michelson (P.j, 8*8. 476, 486, 778.
Mickulicz, 778.
Middlemass-Hunt (J.), 667.
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TABLE DES NOMS D'AUTEURS.
MinoB, 36.
Mitskouner, 341.
Mokée, 715.
Moncorg« (R.), 18.
Montaz, 49.
Moos (S.), 466, 838, 859.
Morell-Mackenzie (Sir). 569
Môse» (H.K 467, 788.
Mosler, 349. . .
Moure (E.-J.), 36, 649, 690.
Mullep (D.), 497.
MuUer (Pr.),:496.
N
Natier (M.), 27, 41, 59.
Netchaieff, 201 . .
Nelter (A.), 32.
Nicai8e,'42, 65.
Nimier, Si.
Noquel, 34, 632.
Nykamp, 711.
0
Olivier, 28.
OlUer (L.). 49, 50,
Oliuszewski, 560.
Onodi (A.), 195, 487, 871, 873.
Orwin, 189.
Osier, 193.
Ossendowsky, 564.
Paltauf, 563.
Penzo (R.),556.
Périer (Gh.), 357.
Pelit (L.-H.), 71.
Peyer (A.); 871.
Peyier, 200.
Peyrissac, 40.
Photiadès, 264. ,
Picqué (L.), 61, 437, 439.
Piniaczek, 563.
Pl0skoff, 193.
PKeqne (A.-F.>, 141, 797.
Pœlohen (R.), 785. -
Poisson (L.), 60.
Pokrasoff, 135
Polilzer (A.), 406, 835, 851.
Polo, 53.
Pomeroy (O.-D.), 708.
Poucet (A.;, 60.
Portchinsky, 135.
Potiquet, 54, 832.
Proust (A.), 289.
Praedborski, 559.
Putelli (F.), 476.
R
Radzich, 861.
Randall (B.-A.), 697, 701.
Raugé (P.), 56, 57.
Raulin (V.), 641.
Raymond (Paul), 37.
Razumowsky (V.), 193.
Reinhardt, 123.
Rendu (H.),. 33.
Rélbi(L.), 478, 489,. 778.
Ricard (A.), 28.
Richard (0.),. 848. -
Richards (Huntiiigton), 698, 700.
Rohrer.(F.)„414,712, 715.
RoUand (A.-J.-B.), 136, 345.
Bosenberg (A.), 466.
Rosenthal (I.), 55.
Roser (K.), 466.
Rossbach, 779.
Rolh, 579.
Roukowltch, 342.
Roux (E.), 70.
Roux (G.), 59.
Ruault (A.), 41,53, 54, 58, 63,633.
Rutten, 404. 405.
Rydigier, 345.
Sigous (C.-E.),832.
Saint-John-Roosa (D^B.), 96.
Sandmann, 490 •
Savill (T.-D), 194.
Schede, 190.
Scheinmann-^J»)» *^t 493, 777.
Schiffers (F.). 340, 408.
Schilling (F.), 494.
Sehirmunsky, 850.
Schleîcher (W.). 448.
Schmidt^M.),.49â.
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TABLE DBS NOMS D'AUTEURS.
Schmiepelow (E.),396.
Schneider» 484.
Schnitzler (A.), 564.
Schnitzler (J.), 346.
Schoelz, 495.
Schubert, (P.). 488.
Schucbardt, 481.
Schwabach, 185, 704, 849.
Schwendt (A,), 781.
Secchi (G.), 845.
Sedziuk (J.), 561.
Seifept (0.), 59, 467.
Seiler (CJ, 105.
Semon (P.), 92, 264, 305, 887,781.
Sénac.Lagrange,33i,888, 453,616.
Sevestre (A.), 88, 67.
Sexton (S.), 836.
Siebenmann, 132, 202, 482.
Silk (F.-W.), 573, 575.
Simon (Jules), 69.
Socin, 779.
Sokolowski (A.), 560, 568, 863.
Solis-Cohen (J.), 42, 204.
Sota y Laslra (R. de la), 45.
Spicer (Scanes), 264, 578.
Srebrny, 560.
Stacke, 843.
Sleinbriigge, 131, 847.
Stepanow (E.), 198.
Slepp, 494.
Sterck (J.), 869.
Stem, 345.
Slewart (W.-R.-H.), 194.
Stoker (G.), 261.
Strahan(S.-A.-K.), 200.
Stroem, 194.
Suarez de Mendoza (P.), 643,654.
Suchannek, 190.
Symonds (Charters), 262.
Szenes (S.), 465.
Tachard, 81.
Tauber (B.), 189, 202.
Tchernaieir, 563.
Terrier (P.), 365.
Theobald (S.) , 698.
Thomas, 251.
Thost (A.), 473, 779.
Tissier (P.), 289, 370.
Treilel (L.), 782.
Trendelenburg, 344.
Trousseau (A.), 53.
Truckenbrod, 851.
Tsakyroglous, 195.
u
Urbantschitch, SS
V
Valette, 87.
Vincent, 72.
Vohsen (K.), 197, 846.
Volynelz, 186.
Voss, 114.
w
Wagenhaûser, 129.
Wagnicr, 35, 635.
Walb, 412.
Warner, 710.
Wegener, 845.
Weinlechner, 574.
Weiss (L.), 96. .
Weiss (T.), 47.
Widal (P.), 68.
WUliam8.(A.-D.^, 861.
Wipham, 268.
Wolf(J.), 575.
Wolfenden (R. Norris), 571.
Wolkowitch, 572.
Wright (E..A.), 194.
Wright (J.), 198, 202.
X..., 579.
Yersin (A.), 70.
ZaufaJ (E.), 463, 707, 837,
Ziem, iv9, 206, 718.
ZwiUinger, 480, 873.
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TABLE ALPHABETIQUE
DES MÉMOIRES ET FAITS ORIGINAUX
Ptfes.
Aboès cérébral consécutif à une otite moyenne suppurée, par L.
Picqué 437
Abcès soue-dure-mérien consécutif à une otite moyenne. Tré-
panation. GuérisoD, par L. Picqué 4â9
Abcès chauds de la cloison nasale et d*une déformation nasale
concomitante et déflnitive (Des), par A. Gouguenheim 604
Affections de l'organe de Touïe dans Tinfluenza. Contribution
clinique et bactériologique (Les), par G. Gradenigo 3^
\nthél:x daus le pavillon humain (Contribution à Tétude mor-
phologique de 1*], pir G. Gradenigo 614
Audition et paralysie faciale. Inner>ation des muscles tympa-
niques, par Gellé 760
Bourse de Luschka. Examen histologic|ue de Réitérer, par Gellé. 302
Cancer épithélial du larynx. Extirpation totale du larynx sans
trachéotomie préalable, par Ch. Périer 357
Centre cortical moteur laryngé et trajet intra-cérébral des fibres
qui en émanent, par J. Garel et L. Dor SQ9
Centre cortical moteur laryngé et trajet intra-cérébral des fibres
qui en émanent, par P. Semon et V. Horsley 305 et 387
Centre cortical moteur du larynx (A propos du). Réponse
à MM. Semon et Horsley, par J Garel et L. Dor 310
Clinique de larynffologie et d*otologie d'Anvers, du !*■' janvier 1889
au 31 mars 1890 (Aperçu sur les travaux de ma), par W.
Schleicher 443
Eclairage électrique de l'antre d'Highmore dans le cas d'em-
pyème, par T. Heryng 1
Epithélioma du pavillon de l'oreille (Deux cas d'}, par Hamon
du Fougeray 236
Epithélioma pavimenteux lobule et corné du larynx. Trachéo-
tomie. Ablation ultérieure du larynx. Guérison. Récidive gan-
glionnaire quatre mois environ après l'extirpation du l&rynx.
Ablation d'un ganglion dégénère. Guérison. Mort d'influenza,
par F. Terrier 365
Fracture laryngo-trachéale. Fusion des cordes vocales. Glotte
supplémentaire, par C.-M. Desvemine-Galdos 672
Injections trachéales chez l'homme comme voie d'introduction
des médicaments (Possibilité des), par R. Botey 545
Laryngite polypeuse congénitale, par C.-M. Desvemine-Galdos. 240
Laryngite tuberculeuse à forme scléreuse et végétante (De la),
par A. Gouguenheim et J. Glover 509 et 630
Manifestations laryngiennes et pharyngiennes de l'influenza, par
P. Koch : 313
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TABLE ALPHABÉTIQUE 891
Pages.
Mélaaosarcômes du nez, par J. Miohael 668
Microorganismes dans les affections de l'oreille moyenne et
leurs complications (Les), par G. Gradenigo 611
Mouvements laryngiens (Méthodes de démonstration des), par
F -H. Hooper 811
Névrites de l'acoustique provenant de méningite (Les), par G.
Gradenigo 613
Névroses réflexes, leur développement et leur exagération par
le traitement iotra-nasal, par 0. Laurent 439
Observations bactériologiques sur le contenu de la caisse tym-
panique dans les cadavres de nouveau-nés et d'eufaats à la
mamelle, par G. Gradenigo et B. Penzo , 555
Otites moyennes et suppurées graves consécutives à la grippe.
Ouverture de l'apophyse (Cinq observations d'), par H. Châ-
tellier 1B4
Otite et paralysie faciale, par Gcllé 729
Otorrhagie dans la cirrhose hyperlrophique (De T), par R.
Leudet 669
Paralysies du muscle ary-aryténoïdlen (Des), par A. Proust et
P . Tissier 289
Paralysies laryngées syphililiçmes (Des), par P. Tissier 370
Polype nasal contenant do l'air (Un cas de), par J. Michael 689
Polypes sus-glottiques (Rôle des microbes dans le développe-
ment et rélimination spontanée de trois), par E. Boinet 767
Rhinites et surdités, par Sénac-Lagrange 331, 388, 453 et 616
Rhinolitbiase avec remarques sur l'éliologie (Deux cas de), par
0. Chiari 18
Salol camphré contre les suppurations de l'oreille (De l'emploi
du), par H. Cuvillier 317
Séméiotique. Signes tirés de la comparaison des résultats de
l'audition et de l'auscultation du diapason -vertex pendant la
déglutition, et les divers autres modes de mobiliser l'appareil
auriculaire, par Gellé 589
Serre-nœud nasal et écraseur combinés, par F.-H. Hooper.... 21
Surdité progressive dans les otites moyennes chroniques non
purulentes (Diagnostic, pronostic et traitement de la), par G.
Gradenigo 824
Trachéotomie chez l'adulte (Contribution à l'élude du manuel
opératoire de la), par J . Giover 327
Trachéotomie chez les vieillards (Complication extraordinaire do
la), par J. Michael 686
Troubles et lésions de l'oreille dans l'épidémie de grippe 1889-
1890, par J. Giover 8j
Tuberculose des fosses nasales (La), par A. -F. Piicque 97
Tumeurs malignes des fosses nasales (Etude sur le diagnostic
et le traitement des), par A. -F. Piicque 141
Tumeurs de la trachée (Sur les), par P. Koch 682
UlcératioDS des cordes vocales dans le cours de la grippe, par
P. Le Noir 175
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TABLE ALPHABÉTIQUE GENERALE
Oreille.
Piges.
Abcès cérébelleux consécutif à une otite suppurée. Trépanation.
Guérison, par W. Macewon 131
Abcès cérébral consécutif à une otite moyenne suppurée, par L.
Picqué .... : 437
Abcès sous-dure-mérien consécutif à une otite moyenne. Tré-
panation. Guérison, par L. Picqué 439
Abcès cérébelleux (Technique de l'opération des), par Vohsen.. 846
Affections de l'oreille moyenne compliquées de suppurations
voisines (Cinq cas d*), par Arbulhnot Lane 261
Affections de Torgane de l'ouïe dans Tinfluenza (Les), par G.
Gradenigo 382
Affections des cellules mastoïdiennes avec ouverture flstuleuse
guéries sans employer le forêt ni le ciseau (Quelques cas d*),
par O.-D. Pomeroy ! 70S
Affections auriculaires dans Tinfluenza, par A. Eitclberg 705
Affections les plus fréquentes de l'organe de l'ouïe dans Tin-
fluenza, par R. Haug 706
Anatomic pathologique de la tuberculose de l'oreille, par Haber-
mann 466
Anatomie pathologique de la caisse du tympan (Contribution à
l'élude de T), par A. PoUtzer 835
Anatomie pathologique du labyrinthe, par Steinbriigge 847
Anatomie du plancher de la caisse du tympan (Contribution à
l'élude de T), par Muller 855
Anthélix dans le pavillon humain (Contribution à l'étude mor-
phologique de T), par G. Gradenigo 614
Appareil pour introduire les médicaments dans la trompe; son
utilité dans les maladies d'oreilles, par C. Laker 116
Association médicale britannique. Congrès de Glasgow, août 1888.
Compte rendu des travaux de la section otologique, par T. Barr. 120
Atrésie congénitale de l'oreille, par E. Joël 134
Atrésie du conduit auditif externe, par Bishop 847
Atropine dans les douleurs nocturnes d'oreilles chez les enfants,
par Williams 861
Audition colorée (Une observation d'), par Paul Raymond 37
Audition améliorée par les bruits intenses dans le cas de bou-
chons cérumineux, par Kosegarlen 133
Audition et paralysie faciale. Innervation des muscles lympani-
ques, par Gellé 760
Audition et détermination unilorme de la surdité (Examen de 1'),
par Schwabach 849
Avulsion de l'étrier chez les animaux (Expériences d'), par R. Bo-
tey 850
Balle extraite de l'oreille au moyen du galvano-caulère, par Howe. 700
Bactéries du cérumen (Les), par F. Rohrer 414
Bactériologie de l'otite moyenne, par Kuhn 465
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TABLE DKS MATIÈRES. 8BD8
Pages.
Bactériologie des inflammations de l'oreille moyeoDe et de l'apo-
physe mastoïde, par A.-A. Kanthack 859
Carie de l'oreille moyenne avec présentation du sinus transverse
en av^nt de Tantre mastoïdien (Quatre cas de), par Hessler... 128
Carie et extraction de Tenclume : contribution à Tétiologie et au
traitement de l'otite moyenne purulente, par Ludewig.. 418
Carie de la paroi osseuse du sinus latéral, par Hecke «... 854
Cautérisations de l'apophyse mastoïde (Action des), par Hicguet. 400
Gholestéatomes (Etude sur la genèse des), par A. Politzer 835
Cholestéatome, par Kuhn et Bezold 838 et 839
Cholestéatomes (La méthode de Schwartze pour l'extraction des),
par Wegener -. . 845
Clmique universitaire des maladies de l'oreille de Halle, du l**" jan-
vier au 31 mars 1888. Compte rendu, par Reinhardt et- Lude-
wig 128
Cocaïne sur L'oreille (Effets du chlorhydrate de), par Kiesselbach. 184
Cocaïne dans la caisse du tympan (Accidents toxiques consécu-
tifs à l'iostillaiion de chlorhydrate de), par Schwabach 704
Complications auriculaires dans les fièvres spécifiques aiguës,
parHill 341
Conduit auditif communiquant, d'une part, avec l'antre mastoïdien
et, de l'autre, avec la voûte de la caisse tympanique, par A. Hart-
mann 854
Congrès ioternalional de médecine de Berlin. Compte rendu de
la section otologique, par 0 . Laurent 834
Congrès des otologistes de l'Allemagne du Nord, tenu à Berlin le
7 avril 1890 (Compte rendu du) 851
Corps étrangers de la caisse du tympan, par E. Zaufal 4(>3
Corps étranger de la bouche sorti dans la région cervicale pos-
térieure, par Wagnier - 635
Déhiscences dites spontanées du toit de la caisse du tympan (Con-
tribution à l'étude des), par O . Kœrner. 115
Dilatation de la trompe d'Eustache, par E. Ménière 37
Diplacousie (De la), par Kayser 847
Elimination partielle du tympan à la suite d'un traumalismu; gué-
rison en huit semaines, par A . Eilelberg 858
Epilepsie guérie pendant cinq mois par la raréfaction (Un cas d'),
par C. Goris 398
Epilhélioma du pavillon de l'oreille, par Heurlaux 36
Epilhélioma du pavillon do l'oreille (Deux cas d'), par Hamon du
Fougeray 236
Epreuve de l'ouïe (Contribution à 1'), par L. Jacobson 415
Excision de la membrane du tympan et du marteau dans un cas
de vertige auriculaire et dans un cas de suppuration chro •
nique de l'attique (Bons résultats permanents de T), parC.-H.
Burnelt 700
Excision du marteau et de l'enclume (Indications de 1'), par
Stacke 843
Exoslose du conduit auditif externe (Communication à propos de
deux cas d'), par Jacquemart 33
Fracture du manche du marteau (Un cas de), par N.-J. Hep-
burn. ; 702
Gliôme de la protubérance intéressant les orifices du nerf facial,
auditif, glosso-pharyngien et hypoglosse, par H. Rendu 33
Hématome de l'oreille (De T), par S.-A.-K. Strahan 260
Histologie et bactériologie des affections dlphtéritiques de l'oreille
moyenne, par S. Moos 466
Hygiène de 1 oreille, par V . Cozzolino 107
Même ouvrage (traduction française de A. Joly) 696
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884 TABLE DES MATIÈRES.
Piges.
Hygiène de Toreille à Tusafe des lycées, collèges et écoles, par
HamoQ du Fougeray 181
Inflammations de la caisse du tympan provoquées par l'injection
de liquides dans le nez (Eliologie des), par Guye ^ 844
Inflammation phlegmoneuse diffuse du pavillon, par Gruening. . 858
Influenze, surtout au point de vue des symptômes auriculaires
(L'enlité de 1'), par J. Michael 187
Instruments présentés à la section d'otologie du congrès in-
ternational de médecine de Berlin, par Gellé et A. Politzer.. 851
Labyrinthe {Fonction du), par G. Bruckner 338
Maladies de l'oreille (Traité des), par A.-H. Buck 182
Maladies des oreilles et des fosses nasales (Technique des prin-
cipaux moyens de diagnostic et de traitement des), par S.
Duplay 183
Maladies de Toreille et leur traitement (Les), par A. Hartmann. 258
Même ouvrage (traduction française de Potiquet) 832
Maladies de l'oreille dans leurs rapports avec les maladies gé-
nérales, par F. Sohiffers 340
Malformation du pavillon guérie par une opération plastique,
par Gorham Bacon 859
Mastoïdites guéries par les cautérisations au thermo-cautère
(Deux cas de), par L. Lacoarrel âi>
Mastoïdites comme complication auriculaire de la grippe, par
E.-J. Moure 649
Mastoïdite interne consécutive à l'érysipèle, par Lippincott 702
Mastoïdite décrite par Bezold et thrombose du sinus latéral (Sur
la forme de la), par S. Moos 859
Membrane du tympan (Représentation optique des mouvements
de la), par Berlhold 852
Méningite d'origine auriculaire (Un symptôme non signalé de la),
par Truckenbrod 851
Métastases consécutives à l'otite moyenne (Sur les), par S. Szenes. 4ô5
Microorganismes dans les afl'ections de l'oreille moyenne et
leurs complications (Les), par G. Gradenigo. ... 611
Microorganismes dans les affections de l'oreille (Des), par E.
Zaufal et S. Moos 836 et 837
Moules en plâtre du couduit auditif et du tympan (Moyen d'ob-
tenir sur le vivant des), par L. Lœ>ye 188
Myringoplastie (De la), par Berthold 849
Nécrose et carie du temporal, par Ole Bull 134
Nerf auditif: influence de son excitation sur la perception du
diapasonvertex, par G. Corradi 652
Névrites de l'acoustique provenant de méningite (Les), par G.
Gradenigo 613
Névro-rétinite dans ses rapports avec le vertige auriculaire et
certaines maladies de rorcille interne (De la), par E. Bouchut. 29
Observations bactériologiques sur le contenu de la caisse tym*
panique dans les cadavres de nouveau-nés et d'enfants à la
mamelle, par G. Gradenigo et R. Penzo 555
Oreille dans les cas de détonations d'armes à feu (Effets pro-
duits sur T), par Nimier .^ 31
Oreille moyenne chez/les enfants en bas âge (Altérations de 1*),
par A. Netler 32
Oreille dans l'épidémie de grippe 1889-90 (Troubles et lésions de
1'), par J . Glover 81
Oreille dans l'influenza (Note sur les affections de V), par R.
Dreyfuss • 185
Oreille pendant l'épidémie d'influenza (Des caractères particuliers
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• TABLE DES MATIÈRES. 896
Pages,
présentés par les lésions inflammatoires de T), par G. Hen-
neberl , 261
Oreille chez les criminels (L*), par Havelock EUis 341
Oreille pendant la dernière épidémie d'influenza, par A. Politzer. 406
Oreille chez les diabétiques (Des maladies d'), par Kuhn 409
Oreille dans la rougeole (Des maladies d'), par L. Blau 411
Oreille de Téléphant (Nouvelles éludes sur T), par H. Richards
et Buck 700
Oreille comme signe d*un développement défectueux (La forme
de r), par Warner 710
Ostéite diabétique primitive de Tapophyse mastoïde avec re-
marques sur l'influence d'opérations graves sur la marche du
diabète (Un cas d*), par 0. Kœrner 416
Otite moyenne purulente chronique chez les alcooliques, par
Noquet 34
Otite moyenne aiguë observée chez un lépreux; examen du nez,
du pharynx et du larynx, par Wagnier 35
Otite moyenne aiguë avec exsudât, paracentèse, examen micro-
biologique, par H. Châtellier , 35
Otite moyenne scarlatineuse (Contribution a l'étude de T), par
Voss 114
Otite moyenne purulente (Contribution à Tétude des éléments
pathogènes de T), par J. Habermann 118
Otite moyenne Euppurée traitée par Tessence de menthe poi-
vrée, par Blumenau 134
Otites moyennes suppurées consécutives à la grippe. Ouverture
de l'apophyse (Cinq observations d'), par H. Châtellier 164
Otite moyenne aiguë dans l'influenza (De T), par Scbwabach... 185
Otite moyenne aiguë hcmorrhagique comme complication de l'in-
fluenza, par R. Hauç 186
Otites moyennes aiguës primitives, produites par le pneumo-
coque et compliquées d'abcès de l'apophyse mastoïde (Cas d'),
par E. Zaufal 463
Otites moyennes suppurées comme complications auriculaires
de la grippe, par E. Ménière 638
Otite moyenne aiguë consécutive à l'influenza (De V), par L.
Jaokau 704
Otite due à l'influenza (Recherches bactériologiques dans T),
par E. Zaufal 707
Otite moyenne aiguë ; son traitement basé sur les résultats des
expériences bactériologiques, par E . Zaufal 707
Otite et paralysie faciale, par Gellô 729
Otite de l'influenza, par Ludewig 850
Otite moyenne aiguë, accompagnée de phénomènes cérébraux
insolites, par A. Barth 855
Otite externe hémorrhagique, par Gorham Bacon 856
Otologie pratique (Traité d'), par D. B. Saint-John Roosa (tra-
duction allemande de L. Weiss) 96
Otomycose (Nouvelle contribution botanique et clinique à 1'), par
Siebenmann 132
Otorrhagie dans la cirrhose hypertrophique (De 1'), par R.
Leudet 669
Otorrhée (Diagnostic et traitement de 1'), par Giampietro 850
Ouïe (Remarques sur l'examen de 1'), par A, Barth 853
Ouvertures nstuleuses du pôle supérieur de la membrane du
tympan, par Walb 412
Ouverture de Tapophyse mastoïde pour le conduit auditif externe
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896 TABLE DE8 MATIÈRES. «
Pifet.
peut-elle être mise en parallèle avec lea autres méthodes
usitées? (L*), par Hessler 842
Ouverture de Tapophyse mastoïde (Traitemeitt consécutif à T),
par Kretschmaon (de Magdebourg) 842
Perceptions sensorielles (De l'influence des excitations du tri-
jumeau et des sens sur les), par Urbantschitch 33
Perceptions sensorielles secondaires, et particulièrement sur les
fausses sensations de couleurs associées aux perceptions ob-
jectives des sons (Sur les fausses), par F. Suarez de Mendoza. 654
Perforation traumallque de la fenêtre ovale, par C. Delstanche. 398
Perforation ' de la membrane de Shrapnell (Notés complémen-
taires sur la), par 6.-A. Rendait 701
Perforation artificielle du tympan (Nouveau moyen de maintenir
ouverte la), par Schirmunsky SèO
Périchondrite idiopathique du pavillon gauche, par H. Ferrer . . 857
Périchondrite du pavillon (Deux cas de), par Mac Mahon 858
Périostite mastoïde (Du thermo- cautère dans la), par E. Ménière. 37
PériostJte primitive de l'apophyse mastoïde, par Ayres 859
Physiologie du pavillon de 1 oreille, par C. Féré et H. Lamy .. 32
Physiologie des canaux semi-circulaires. Mouvements de la pé-
rilymphe (Contribution à la), par R. Ewald 338
Physiologie de Toreille moyenne (Recherches expérimentales sur
la), par Secchi 845
Plaies de l'oreille par armes à feu, par Tachard 31
Polyclinique universitaire des maladies d'oreilles de Tubingue,
du !•' avriri884 au 1" avril 1888 (Compte rendu de la), par
Wagenhaiiser 129
Polypes de Toreille (Trois cas d'atrophie spontanée des), par
Gomperz 188
Polypes des cellules mastoïdiennes du temporal (Des), par J.
Gruber 464
Projectile inclus dans le rocher (Extraction d'un), par E. Kir-
misson SI
Réflexes auditifs (Un cas rare de), par Steînbrûgge 131
Réflexes provoqués par l'accumulation du cérumen dans le con-
duit auditif, par J . Herzog 188
Remèdes nouveaux dans les maladies d'oreille (De l'emploi de
quelques), par F. Krelschmann (de Halle-s.-S.J 407
Salol camphré pour les suppurations de Toreille (De l'emploi
du), par H. Cuvillier 317
Sclérose de la caisse traitée par la raréfaction et la condensation
progressives et manométriquement évaluées de l'air du con-
duit auditif externe, par F. Suarez de Mendoza 643
Sclérose mastoïdienne (Observation d'un cas typique et mortel
de), par Honlington Richards 698
Séméiolique. Signes tirés de ta comparaison des résultats de
l'audition et de l'auscultation du diapason-verlex pendant la
déglutition et les divers autres modes de mobiliser l'appareil
auriculaire, par Gellé ; 589
Sensations auditives (Localisations des), par Manouvricr 32
Septum ressemblant exactement è la membrane du tympan
s'étant formé dans le tiers moyen du conduit auditif externe ;
son extraction suivie d'une amélioration de l'ouïe, par S.
Theobald 698
Société d'otologie et laryngologie belge. Compte rendu, par 0.
Laurent 397
Société française d'otologie et laryngologie. Compte rendu, par
P. Gaston 263
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TABLE DES MATIÈRES. 897
Pages.
Société d'otologio américaine. Compte rendu, par B.-A. Randall. 697
Statistique des affections de l'oreille, par K. Burkoer . . . «^ 846
Suppuration et inflammation aiguë des cellules mastoïdiennes,
uuérison par l'excision des cellules sans ouverture de Tantre
mastoïdien, par Hessler ♦ 128
Suppurations chroniaues de la partie supérieure de la caisse du
tympan et des cellules mastoïdiennes (Traitement des), par
Gomperz 339
Surdi-mutité et sourds-muets devant la loi, par M. Lannois... 26
Surdités héréditaires, par Boucheron 35
Surdité unilatérale incomplète consécutive aux oreillons, par
E.- J . Mouro 86
Surdité profonde de la syphilis héréditaire tardive, par Minos. . 86
Surdité chez l'enfant et 1 adulte au point de vue uédagogique,
légal et tutélaire (De la), par L. Couëloux, M. Ihomas et L.
Goguillot 251
Surdité d'origine labyrinlhique traitée par la pilocarpine, par
Field 260
Surdité labyrinthique consécutive à la grippe, par M. Lannois.. 649
Surdité progressive dans l'otite moyenne chronique non puru-
lente (Diagnostic, pronostic et thérapeutique de la), par G,
Gradenigo 824
Surdité, bourdonnements et otorrhée traités par l'excision de la
' tète du tympan et des osselets, par S. Sexton 836
Surdité progressive dans l'otite moyenne chronique non puru-
lente (Diagnostic, pronostic et thérapeutique de la), par P.
Mac Bride 848
Syphilis de la caisse, par W. Kirchner HO
Syphilôme lympho-chondrique du pavillon de l'oreille, par
Louis Jullien « 30
Ténotomie du tenseur lympanique (Indications de la), par Kessel.. 846
Trépanation de l'apophyse mastoïde (De la), par A . Ricard 28
Trépanation (Trois cas heureux de), par Hoffmann 841
Trépanation de l'apophyse mastoïae, par Mitskouner 341
Toux auriculaire (De la), par F. Schiffers 840
Voyelles nasales (Recherches acoustiques sur les), par B.
Lœwenberg 29
tMrjnx, et Traehée.
Abcès tuberculeux du cartilage cricoïde, par Grûnwald 565
Affeclions laryngées en rapport avec les lésions nerveuses cen-
trales, par 4. Gottstein 100
Affections laryngées en rapport avec la menstruation, par L.
Boyer 404
Affections syphilitiques du larynx (Contribution au diagnostic
et au traitement des), par Oltuszewski 560
Affections des voies aériennes supérieures à la suite de l'in-
fluenza (De quelques), par B. Fraenkel 862
Anatomie des cordes vocales, par B. Fraenkel 192
Angiome de Tépiglotte, par B. Tauber 18d
Aphonie nerveuse a ftrigore chez un enfant, par Peyrissac 40
Aphonie hystérique diez une femme de 70 ans. Guérison, par
T.-D. Savill 194
Aphonie fonctionnelle. Traitement par l'hypnotisme et la sug-
gestion, par A. Schnitzler 564
Auto-opération laryngoscopique, par G. Stoker 261
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898 TABLE DES MATIÈRES.
Pif es.
Bactéries des voies aériennes à l'état normal (Sur les), par L.
von Besser 479
Blessure du nerf récurrent, par Kulten 405
Cancer du larynx, par Domons 45
Cancer du larynx et argyrisme généralise, par A. Onodi 195
Cancer du larynx (Diagnostic du), par 0. Beschorner 196
Cancer du larynx, par E. Hahn 343
Cancer épithélial du larynx. Extirpation totale du larynx sans
trachéotomie préalable, par C, Pèrier 357
Cancer du larynx. Extirpation do la moitié supérieure du larynx,
par K. Roser • . . 466
Cancer du larynx, par A. Rosenberg 466
Canules à trachéotomie tombées dans le larynx (Extraction de
deux), par V . Razumowsky 193
Carcinome du larynx. Ablation de la moitié. Mort, par Kayser.. 190
Centre cortical moteur laryngé et trajet intra-cérébral dos fibres
qui en émanent, par J. Gai'el et L. Dor â09
Centre cortical moteur laryngé et trajet intra-cérébral des fibres
qui en émanent, par F. Semon et V. Horsley 305
Centre cortical moteur du larynx (A propos du). Réponse à F.
Semon et V. Horsley, par J. Garel et L. Dor 310
Centre de. la voix chez l'homme (Contribution à la localisation
corticale du), par Rossbach 779
Chéloïdo trachéale (Extraction d'une), par C. Guris 405
Clinique de laryngologie et d'otologie d'Anvers, du !•' janvier
1889 au 31 mars 1^0 (Aperçu sur les travaux de ma), par
W . Schleicher , 443
Corde vocale gauche fixée sur la ligne médiane avec mouvement
dû à un petit néoplasme, par J. Solis Cohen 42
Corde vocale vraie (Que faut-il entendre sous le nom de), par
F. Heymann 479
Corps étranger des voies aériennes, par A. Jalaguier 43
Corps étranger (pépin de melon) logé dans la bronche droite.
Opération. Guérison, par Ackermann 190
Corps étranger du larynx, par Stroem 194
Corps étrangers des voies respiratoires (Noie .<ur IpsK par G.
Juffinger 197
Corps étranger du larynx, par A. Capart 261
Corps étrangers des voies aériennes, par E. Leyden 479
Corps étrangers de la trachée, par Argumosa 561
Croup (Du faux), par E. Marlel 41
Croup et diphtérie, leur nature, par Kolisko et Paltauf. 568
Croup (L'imago laryngoscopiquo dans le), par Piniaczek 563
Emphysème cutané de la face, du cou et de la poitrine dans un
cas de diphtérie grave, par P. Fabre 48
Epiglottes normales vues au laryngoscope (Différents aspects
d^, par Auduberl ; 41
Ëpithélioma pavimenteux, lobule et corné du larynx. Trachéo-
tomie. Ablation ultérieure du larynx. Guérison. Récidive gan-
glionnaire quatre mois environ après l'extirpation du larynx.
Ablation d'un ganglion dégénéré, Guérison. Mort d*influenza,
par F. Terrier 365
Epithélium et glandes du larynx chez l'homme sain et malade,
par R. Heymann 776
Erythème noueux du larynx (Un cas d'), par Du Mesnil 189
Extirpation du larynx, par L. Lo Fort 45
Extirpation du larynx, par Schede 190
Extirpation totale du larynx pour un épilhélioma. Guérison.
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TABLE DES MATIÈRES. 893
Pages.
Rétablissement de la voix (Un cas d'), par Greville Macdonald
et Charters Symonds 262
Extirpation totale des larynx carcinomateux (Corrections et addi-
tions aux siatisliques de Sir Morell Mackenzie sur V), par
Kragewsky 565
Extirpation partielle d'un laryiix cancéreux, par Socin 779
Extirpation du larynx, par Bardenheuer 866
Fistule trachéale. Occlusion par un procédé spécial, par P.
Berger 44
Fracture du larynx terminée heureusement (Un cas de), par A.
Sokolowski 568
Fracture laryngo-trachéale. Fusion des cordes vocales. Glotte
supplémentaire, par C.-M. Desvernine Galdos ,. 672
Glandes des cordes vocales (Importance pathologique des), par
B. Fraenkel 478
Goutte dans la gorge, par Sir Morell Mackenzie 569
Hémiatrophie laryngée avec paralysie motrice appréciable chez
une syphililiaue atteinte d'hémiatrophie de la langue du même
côté, par A. Ruault 41
Hémorrhagie de la muqueuse atteinte du catarrhe chronique, par
Pleskoff 103
Hernies du ventricule de Morgagni (Contribution à l'étude des),
par Przedborskî 559
Histologie des cordes vocales (Contribution à Tétude de t'), par
A.-A. Kanthack et B. Fraenkel 775
Histologie de la muqueuse du larynx. La muqueuse chez le
fœtus, par A.-A. Kanthack 776
Hypertrophie diffuse fibreuse de la muqueuse laryngée, nature
des végétations préaryténoïdiennes observées chez les phtisi-
ques, par H. Luc 43
Ictus laryngé (Un cas d), par J. Garel 47
Infiltration gommeuge de la bande ventriculaire droite, par L.
Lacoarret 41
Injections trachéales chez Thomme comme voie d'introduction
des médicaments (Possibilité des), par R. Botey 545
Influenza (Manifestations laryngiennes et pharyngiennes de T),
par Paul Koch 318
Innervation centrale du larynx (Sur I'), par H. Krause, F. Se-
mon et V. Horsley 781
Intubation du larynx (Trois cas de diphtérie laryngée guéris
par T), par Jacques 44
Intubation (Observations récentes relatives à T), par Huber 559
Kyste de la corde vocale supérieure, par C. Hayward 195
Laryngite traumatique, rupture probable de quelques fibres
musculaires du thyro-aryténoïdien interne. Voix cassée, par
L. Lacoarret 40
Laryngite sous-glotlique aiguë, par Suchannek 190
Laryngite typhoïdique chez un enfant d'un an, par Hennone-
Lewy , 191
Laryngite hémorrhagique, par Favitzky 190
Laryngite poly pense congénitale, par C.-M. Desvernine-Galdos . 240
Laryngite tuberculeuse à forme scléreuse et végétante (De la),
par A. Gouguenheim et J. Glover .... 509
Laryngite hémorrhagique, par Srebrny 560
Laryngite phlegmoneuse ou sous-muqueuse idiopathique, par
A . Sokolowski 560
Laryngite hémorrhagique, par L. Réthi 778
Laryngite hypertrophique sous-glottique (Contribution à la pa-
thologie et au traitement de la), par A. Sokolowski 863
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900 TABLE DES MATIÈRES.
Laryngo-Qssure (Statistique de la), par Becker c65
Laryago-sténose consécutive à une pérîchondrite dans le cours
de la fièvre typhoïde, par Roukowitch 345
Larynx et pharynx (Nouvelle méthode d'examen des), par K.
Vohsen 197
Larynx dans la scarlatine et dans la diphtérie (Altérations des
piliers et du), par Tchernaiefif. 563
Lésions laryngées au cours de la fièvre typhoïde, par Landgraf. 470
Lésions sous-muqueuses du larynx, par D.-J. Jurgensmeyer... 474
Lipomes du larynx (Notes cliniques sur les), par P. Mac Bride. 192
Lupus du larynx, du pharynx et du voile du palais, par M.
Natier ; 41
Lupus du larynx, du pharynx et de la bouche, par Orwiu 189
Lupus tuberculeux du larynx, de la trachée et des bronches
ayant amené la sténose de la trachée et des bronches, par
\Vipham et Delepine 2(>3
Lupus de rentrée du larynx. Ablation par la pharyngotomie
sous-hyoïdienne, par C. Garré 475
Lupus du larynx (Deux cas de), par P. Michelson 476
Lupus de la gorge et du nez, par J. Middlemass-Hunt 557
Maladies du larynx, du nez et du naso-pharynx, par C. Seller.. 105
Maladies des premières voies respiratoires (année 1888-8©). Le-
çons cliniques, par F. Masse!, recueillies par S. Marano.... 4i>i
Maladies du larynx (Leçons sur les), par E.-J. Moure 690
Mort subite dans les maladies graves du larynx, par R. Botey. 46
Mouvements laryngiens (Méthodes de démonstration des), par
F.-H. Hooper 811
Mutisme hystérique guéri par une suggestion pendant le som-
meil hypnotique (Note sur un cas de), par J. Charazac 639
Myxome hyalin de la corde vocale droite, par E. Eeman 4i
Nerf laryngé supérieur (Recherches sur le), par L. Breisacher . 473
Obstruction partielle des bronches par des corps étrangers, par
Bryant S42
Occlusion cicatricielle complète du larynx. Guérison par voie
intra-laryngée, par G. Jumnçer 477
Œdème neuro-vasculairc héréditaire du larynx, par Osier 193
Œdème aigu de la glotte causé par Tadministration de l'iodure
de potassium, par A . Grœnouw 861
Organes respiratoires pendant l'influenza (Des accidents et com-
plications du côté des), par A. Sokolowski 863
Pachydermie du larj^nx fDe la), par L. Réthi 478
Pachydermie laryngée (Un cas de la forme lisse de la), par P.
Michelson 778
Papillomes du larynx traités par la curette, par F. Massei 192
Paralysie des deux récurrents et tétanie à la suite d'une opéra-
tion de goitre, par Berdez 191
Paralysie unilatérale de l'abducteur de la glotte, due à un réflexe
par irritation nasale (Deux cas de), par D.-R.-H. Stewart ... 194
Paralysies du muscle ary-aryténoidien (Des), par A. Proust et
P. Tissier 289
Paralysies laryngées syphilitiques (Des), par P. Tissier 370
Paralysie ^es muscles du larynx dans le courant du tabès dor-
salis (La), par R. Dreyfuss 865
Pathologie et thérapeutiouc du pharynx, des fosses nasales et
du larynx (2" volume. Larynx), par F. Massei 461
Pemphigus de la partie supérieure des voies aériennes (Quel-
ques mots sur le), par Zwillinger 480
Périchondrite primitive du larynx (De la), par Behr 481
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TABLE DES MATIÈRES. 901
Pages.
Phtisie laryngée (Traitement de ce que l'on appelle la), par J.
Sedziak 561
Physiologie de la trachée et des bronches. Déductions patholo-
giques et pathogéniqiies, par Nicaise 42
Polypd du larynx du volume d'une grosse noix. Extirpation
endo-lapyngée, par H. Botey 4B
Polypes des cordes vocales (Etude sur l'histologie des), par A.-A.
Kanthack 1VI5
Polype extra-laryngé (Un cas de), par Tsakyroglous 195
Polypes sus-glottiques (Rôle des microbes dans Te développement
et l'élimination spontanée do trois gros), par E. Boinet. .... . 767
Résection partielle d'un larynx cancéreux, par Mickulicz 778
Rupture de la trachée avec fractures sternale et costale, par
Bennet 189
Spasme de la glotte (Du traitement du), par Flesch 342
Spasme coordinateur de la glotte (Contribution à Tétude du).
par A. Meyer 710
Sténose laryngée, par Landgraf 471
Sténoses laryngées et bronchiques (Sur la pathologie des), par
Landgraf 471
Sténoses du larynx traitées par la méthode de Schroetter, par
A. Thost 473
Sténose syphilitique du larynx et de la trachée chez un enfant
de 8 ans, par Malinowski 660-
Sténose laryngée consécutive à la trachéotomie chez un enfant
de 7 ans, traitée par le cathétérisme ascendant, par A. Thost. 779
Syphilis héréditaire précoce (Manifestations laryngées de la),
par A. Sevestre 38
Syphilis tertiaire de la trachée et des bronches), par C. Mauriac. 39
Trachéotomie pratiquée chez les enfants (De la chloroformisation
dans la), par T. Weiss 47
Trachéotomie dans un cas d'entrave à la respiration. Guérison,
par E.-A. Wright 194
Trachéotomie chez l'adulte (Contribution à l'étude du manuel
opératoire de la), par J. Glover 327
Trachéotomie dans la tuberculose du larynx, par Seifert 467
Trachéotomie précoce et tardive dans les aflfections chroniques
du larynx (Des avantages réciproques de la), par Lennox
Brownc 568
Trachéotomie (Contribution à la), par Hildebrandl 564
Tubage du larynx (Deux cas de), par R. de la Sota y Lastra... 45
Tuberculose laryngée avec paralysie bilatérale des abducteurs
des cordes vocales, par H. Handford 262
Tuberculose laryngée traitée par le cureltage, par H. Krause..". 348
Tuberculose des poumons et du larynx traitée par l'appareil à
air chaud de \V eigert, par H . Mœser , 467
Tuberculose laryngée (Traitement et guérison de la), par Keimer. 469
Tuberculose laryngée comme subslratum anatomique de la boule
hystérique, par Langreuter 470
Tuberculose laryngée traitée par l'acide lactique, par Golynetz.. 564
Tuberculose laryngée traitée par le menthol, par Ossendowsky. 564
Tuberculose laryngée traitée par l'action de l'air chaud employé
d'après la méthode de Woigert (Expériences sur la), par
Nykamp 711
Tumeurs tuberculeuses du larynx (Des), par A. Cariaz 47
Tumeur des replis aryténo-épiglotliques, par Moncorgé 48
Tumeurs laryngées bénignes se transformant en tumeurs ma-
lignes à la suite d'opérations iutra-laryngées, par F. Semon. . 89
ANNALES DBS MALADIES DE l'oREILLE ET DU LARYNX. — XVI. C3
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902 TABLE DES MATIÈRES.
Piges.
Tumeurs du larynx (Traitement endo-laryngé des), par P. Mi-
chelson 476
Tumeurs cartilagineuses du larynx (Des), par F. Puielli 476
Tumeurs de la trachée (Sur les), par Paul Koch 68i
Tumeurs sous-glottiques (Instrument pour l'ablation des), par
J. Schclnmann 777
Ulcérations non traumatiques de la trachée (Des), par Valette. .. S7
Ulcérations des cordes vocales dans le cours de la grippe, par
P. Le Noir 175
Ulcérations tuberculeuses du larynx (A propos de Tétiologie
des), par E. Fraenkel 469
Ulcérations de larynx traitées par la résorcine, par Tymowsky. 655
Abcès du sinus maxillaire d'après les travaux récents publiés sur
la question, par H. Luc 51
Abcès chauds de la cloison nasale et d'une déformation nasale
concomitante et définitive (Des), par A. Gouguenheim 604
Acide trichloracétique dans les affections du nez et de la gorge,
par A. -H. Ehrmann 8©
Affections réflexes provenant de la muqueuse nasale. Crises
d'hystérie dues à une hypertrophie des cornets inférieurs avec
sommeil hypnotique. Accès d'asthme disparaissant après l'abla-
tion de polypes muqueux du nez« par Polo 58
Affections oculaires dans les affections nasales, par Ziem 199
Aluminium acéto-tartrique et son emploi dans les maladies du
nez, par A. Holste 487
Anatomie, physiologie et pathologie du nerf olfactif (Etudes sur
V)j par Dana 199
Anesthésie dans les opérations naso-pharyngiennes vSur la posi-
tion et les méthodes d'), par F.W. SilL... 575
Aristol dans l'ozène, par Lœwenstein 869
Asthme considéré spécialement dans ses rapports avec les ma-
ladies du nez, par E. Scbmiegelow S95
Asthme bronchique (Forme nasale de 1'), par E. Bloch 489
Catarrhe purulent des sinus frontaux consécutif, à l'ablation de
polypes (Un cas de), par G. Labit 55
Catarrhe chronique du pharynx nasal et la bourse pharyngée (Le),
par F. Siebenmann 482
Catarrhe naso-pharyngien (Traitement du), par Gordon 712
Catarrhe chronique du nez et du pharynx causé par l'usage d'une
eau pour les cheveux contenant de l'arsenic (Un cas de), par
D. Hood 712
Catarrhe rétro-nasal et son traitement en insistant surtout sur
lo « morbus Tomwaldlii », par P. Gerber 713
Catarrhe rétro-nasal. Observations sur l'article de Gerber, par
Ziem 718
Chirurgie du sinus sphénoïdal (La), par E. Berger 182
Corps étranger des fosses nasales, par Photiadës 254
Corps étrangers du nez (Enlèvement des), par C.-W. Dodd 574
Coryza caséeux, par Potiquet 54
Coryza nerveux et salivation; leur relation étiologique avec les
maladies des organes sexuels, par Peyler 200
Crêtes et épines de la cloison nasale, Dar A. Hartmann 85S
Déformations de la cloison du nez (Etude sur les), par J. Rosenthal. 55
Dégénérescence fibreuse des cavités nasales et du pharynx d'ori-
gme syphilitique, par J.-N. Mackenzie 575
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TABLE DES MATIÈRES. 903
Page».
Dennoïde du nez, par F. Bramann 867
Dilatation des sinus sphénoïdaux par accumulation et rétention
du liquide; obstruction des arrière-fosses nasales, par A.-J.-B.
Rolland 136
Douche nasale et autres procédés semblables (Emploi répété de
la), par A.-H. Buck 699
Ectasie frontale, par Weinlechner 574
Empyème de l'antre d'Highmore (De l'é^clairage électrique dans
les cas d'), par T. Heryng 1
Empyème de rantre d'Hièhmore, par Krieg 199
Empyème de l'antre d'Highmore (Traitement de T), par A.
Friedlaender 484
Empyème de l'antre d'Highmore (Contribution à la casuistique
de r), par A. Hartmann 485
Empyème de l'antre d'Highmore (De T), par 0. Chiari 485
Empyème de l'antre d'Highmore (Diagnostic et traitement de 1'),
par P. Michelson 486
Epilepsie réflexe d'origine nasale (Quelques cas d'), par Schneider. 484
Episiaxis (Hémostase rapide et définitive obtenue au moyen d'ir-
rigations chaudes dans plusieurs cas d'), par A. Barth 853
Episiaxis compliquée d'oEoème pulmonaire aigu^ par J. Sterck.. 869
Fièvre des foins ÎPathogénie et traitement de la), par M. Natier. 27
Fièvre des foins (Pathogénie et traitement de la), par A. Ruault 53
Fractures du nez traitées par l'appareil plâtré, par E. Chevallet. 27
Gommes des fausses nasales, par Baumgarten 868
Hypertrophie de l'amygdale pharyngée (Contribution à l'opéra-
Uon de r), par Kuhn » 490
Inflammation rétro-nasale aiguë avec phénomènes typiques, par
C. Laker 870
Kyste suppuré du sinus ethmoïdal, ostéotomie bilatérale du nez,
ablation, ffuérison, par L. OUier 50
Kyste dentifère du sinus maxillaire pris pour un sarcome du
maxillaire supérieur et traité par la résection, par Qérard
Marchant 52
Kyste de la cloison nasale, par Baumgarten 86 8
Maladies du nez et du larynx chez l'enfant. Revue encyclopé-
dique, par J. Keating 258
Malformation congénitale de la face (Un cas de), par J. Wolf . . . 575
Mélanosarcome du nez, par Michael 688
Menthol dans le coryza de la grippe épidémique et d'autres affec-
tions du nez et de la gorge, par Lennox Browne 570
Mycose nasale, par P. Schubert 488
Mycosis de« fosses nasales en Russie, par PokrasofT, Porl-
chinsky, Ed. Brandt et Volynetz 135
Névroses réflexes d'origine nasale (Contribution à l'élude doM,
par François Franck 52
Névroses réflexes dues à une affection naso-pharyngienne, par
Netchaieff 201
Névroses réflexes développées et exagérées par le traitement
intra-nasal, par 0. Laurent 439
Névroses nasales (Diagnostic et traitement des), par J. Schein-
mann 482
Nez et larynx chez 2,238 enfants des écoles (Examen des), par
R. Kafeniann. 772
Oblitération congénitale des choanes, par A. Onodi /ib7
Oblitération congénitale des choanes. Traitement opératoire, par
A. Schwendt 78 1
Obstruction nasale (Traitement de 1*), par Scanes Spicer 261
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90« TABLE DES MATIÉBES,
Ptges*
Obstruction osseuse congénitale de l'arrière-fosse nasale gauche,
parA.-J.-B. Rolland 345
Obslruclion osseuse des deux choanes, par B. Praenkel 487
Obstruction du nez dans ses rapports avec Tadministration des
aneslhésiques, par F.-W. Silk 573
Œdème lymphatique chronique de la lèvre supérieure produit
par des lésions nasales, par J . Wright 196
Opérations nasales (Phénomènes réaclionnels à la suite des\ par
L. Treitel 782
Ostéome des fosses nasales, par Montez. 49
Ozène, sa nature, avec qu<'lques considérations sur la transfor-
mation des épiihéliums, par Schuchardt 481
Ozcne Irallé par l'électrolyse, par R. Kafemann 482
Papillomes des fosses nasales (Contribution à Tétude des), par
L. Lacoarret 55
Papillome mou du cornet inférieur, par B. Gomperz 193
Parosmie (Un cas de}, par A. Oiiodi 87l
Physiologie des cavités aériennes de la tête, par Sandmann . . . . 490
Polypes naso-pharyngiens (Dos), par Heurtaux 50
Polype flbreux naso-pharyngien. Extirpation. Guérison. (Un cas
de), par L. Poisson 60
Polypes du nez (Exophtalmie couséc^utive à l'ablation de), par
F. Semon 264
Polype naso-pharyngien traité par l'électrolyse (Un cas de), par
A. Capart 401
Polype muqueux de l'antre d'Highmore (Observation d'un cas de),
par Rulten 404
Polype naso-pharyngien, avec la déformation dite « frog face »
(face de crapaud), par J. Bark 571
Polype nasal contenant de l'air (Un cas de), par J. Micbael 689
Polypotome nouveau pour polypes naso-pharyngiens, par L.
Réthi 489
Pyoctanine dans le oez et la gorge (Emploi de la), par M. Bresgen. 711
Redressement du nez (Opération de), par Trendelenburg 344
Résection du cartilage triangulaire pour la guérison de la sco-
liose du nez, par Krieg 48B
Rhinite atrophique (Nouvelle méthode de traitement de la), par
A. Ruault 54
Rhinites et surdité, par Sénac-Lagrange 331, 388, 453 et 616
Rhinite pseudo-membraneuse primitive, par BischofTswerder... 344
Rhinite atrophique chronique (Etiologie et curabilité de la), par
Jirmunsky 570
Rhinolithc et deux cas de dents nasales (Un cas de), par J.
Wright 202
Rhinolilhe, par F. Schiffers 403
Rhinolithe (Un cas de), par Baden 573
Rhinoiithes (Des), par Noquet 032
Rhinolilhe (Un cas de formation do), par F. Rohrer 712
Rhinolithiase avec remarques sur Tétiologie (Deux cas de), par
0. Chiari 18
Rhinoliihiase (Quatre cas de), par A. Ruault 633
Rhinosclérome (Un cas de), par G. Bojew 197
Rhinosclorome (Inoculation aux animaux du), par E. Stepanow. 198
Rhinosclépome (Un cas de), par Rydigier 345
Rhinosclorome (Du), par VVoIkowitsch 572
Serre-nœud et écraseur nasal combiné, par F.-H. Hooper 21
Sozoiodol en rhinologio et en laryngologie, par Stern 345
Synéchies intra-nasalcs (Traitement des), par A. Krakauer 488
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TABLE 068 MATIÈRES. 905
Pif es.
Syphilis tertiaire da nez et des fosses nasales, par Otitier. 88
Sypliilis nasale, par P. Michelson S49
Syphilis imitant le lupus (Sur un cas de)^ par R. Norris-Wol-
lenden 871
Sypliilis pharyn go-nasale (Contribution à l'étude de la), par P.
ôcrbcr 784
Troubles oculaires d'origiue nasale, par A. Trousseau 5S
Troubles de l'odorat et du goût (Quelques cas de), par Baum-
garten... 489
Troubles sécrétoires du nez et des glandes salivaires dans leurs
rapports avec les afTections des organes génitaux, par E. Peyer. 871
Tuberculose de la muqueuse nasale, par Hajek 1S7
Tuberculose de la muqueuse nasale, par Jufflnger 344
Tuberculose des fosses nasales (La), par A.-F. Plicque 797
Tumeurs naso-nharyngiennes. Ablation par l'ostéotomie verticale
et bilatérale du nez et son renversement de bas en haut, par
L. OUier 49
Tumeurs malignes des fosses nasales (Ablation des), par L.
Ollier : 40
Tumeurs malignes des fosses nasales (Etude sur le diagnostic et
le traitement de), par A.-F. Plicque 141
Tumeurs naso-pharyngiennes (Ablation des), par Annandale. .. fOO
Tumeurs nasales tuberculeuses, par Hicguet 402
Tumeurs adénoïdes avec coexistence de la fente palatine, par
Boucheron 696
Végétations adénoïdes (Les opérations incomplètes de), par
H. Luc 58
Végétationa adénoïdes chez l'adulte, par V. Raulin 641
Végétations adénoïdes (Complications consécutives à Tablation
des), par A. Cartaz 647
Whmrjmx. et TBii».
Abcès chronique de l'amygdale droite simulant un fibrome, par
M. Natier SO
Abcès rétro-pharyngiens idiopathiques (Comment doit-on ouvrir
les), par J. Bokai 878
Adéno^hoodrome du voile du palais, par A. Poncet bO
Amygdale du pharynx chez les vieillards (Hypertrophie de 1'),
par J . Solis-Cohen 204
Amygdale linguale (Des affections de T), par Hagen i04
Amygdales (Concrétions caséeuses des), par Gautier 805
Amygdale (De l'ouverture des lacunes de l*), par M. Schmidt. . • . 48â
Amygdales de l'isthme de la langue et du pharynx (Fonciioos et
rapports avec les affections de la gorge et du nez des), par
Scaoes Spicer 578
Amygdale linguale (Contribution à la pathologie de 1*), par G.
Kersting 787
Amygdalites et angines inrectieuses consécutives aux opérations
intra-nasales, par A. Kuault, 58
Amygdalite folliculaire aiguë (Pneumocoque dans T), par U. Gabbi« 498
Amygdalite foUiculaire, par Dunlop 714
Amygdalotomie (Hémorrhagie alarmante consécutive à l^i par
Fuiler ÎO^
Amygdalotomie dans le traitement de l'hypertrophie tonsillaire,
pa?P.-E. Désiré .,.. 8S8
Aiifine cholériqasv fm M. Cm^ ^•..•^... la
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906 TABLE DES MATIÊHBS.
Ptfes.
Angine granuleuse traitée par le grattage et les applications
iodiques après aneslhésie locale, par A. Ruault 6S
Angine gangreneuse primitive, par E. Maurin 6S
Angine phlegmoneuse (De la localisation de I*), par O. Cfaiari... 491
Anatomie du rétro-pharynx (Sur T), par R. Pœîchen 785
Annual of the Universal Médical Sciences, par E.-E. Sajous.... 888
Asthme (L*), par Mokée 715
Bourse pharyngée et maladie de Tornwald, par P. Raugé 57
Bourse de Luschka. Examen histologique de Retterer, par Celle. 302
Bourse pharyngée (De quelques affeciions de la), par A. Bronner. 350
Bourse pharyngée (Inflammation de la], par Zwillinger 873
Cancer du corps thyroïde (Des larges incisions circumthyroï-
diennes dans le), par A. Poncet 60
Cancer de l'œsophage : début avec brusque compression du nerf
récurrent gauche le long de la trachée , voix bitonale, mort et
autopsie, par Caussade 66
Cancer de l'œsophage; paralysie du récurrent gauche, parésie
du récurrent droit, par Marchand 494
Cancer de l'œsophage, par Bishof 714
Cancer du pharynx. Paralysie d'un abducteur par lésion directe
du muscle (Cas rare de), par W. Lublinski 787
Carcinome primitif de l'amygdale. Pharyngectomie externe. Gué-
rison, par G.-R. Fowler 205
Carcinome du corps thyroïde (Cas de), par Scheinmann 493
Catarrhe chronique du pharynx (Thérapeutique actuelle du), par
R. Kafemann 490
Catarrhe du recessus pharyngé médian, par R. Kafemann 786
Coqueluche traitée par la résorcine, par Andeer 494
Coqueluche traitée par le bromoforme, par Stepp 494
Coqueluche (Traitement de la), par Schilling 494
Diphtérie et rougeole : leur mode de transmission, par A. Se-
vestre 67
Diphtérie (Propagation de la), par L. Bard 67
Diphtérie (Traitement de la)^ par E. Bouchut 68
Diphtérie (Traitement de la), par A. Chantemesse et F. Widal.. 68
Diphtérie (Traitement de la), par Jules Simon 69
Diphtérie (Etudes sur la), par E. Roux et A. Yersin 70
Diphtérie traitée par l'acide salicylique, par L. Lane 265
Diphtérie à l'hôpital de la Charité de Berlin (La), par Henoch. . 346
Diphtérie en Norwège (Tableau de la), par A. Johannessen.... 576
Diphtérie à Londres (Marche ascendante de la mortalité) 579
Erythème exsudatif du pharynx, du larynx et du nez, par Schœtz. 495
Gastrostomie pour rétrécissement oancéraux de l'œsophage, par
NIcaise 65
Goître kystique énorme à développement rapide. Thyroîdec-
tomie. Guérison, par L. Picqué 61
Goître exopthalmique (Traitement chirurgical du), par C. Audry.. 62
Gommes syphilitiques de l'amygdale, par E. Juhel-Rénoy 58
Hémiatrophie de la langue avec autopsie (Contribution à l'étude
de 1), par P.-D. Koch et Pierre Marie 72
Hémi^trophie de la langue, par T. liarlow 265
Idiosyncrasie pour le tanin appliqué extérieurement (Un cas rare
d*), par V. Lange 349
Intoxication- par la cocaïne (Des accidents aigus d'), par R.
Lépine 62
Kystes du pharynx, par P. Raugé 56
Kystes du oorps thyroïde (Traitement des), par E. Schwartz.... 60
Langue pileuse, par Dinkler 788
Lésions pharjagéaè dans la fièvre typhoïde, par Belde 491
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TABLE DES MATIÈRES. 907
Lupus de la bouche, par Gray S05
Lympho-sarcome de 1 amygdale, par 4. ^chnitzJer 846
Microorganismes de la bouche (Action locale et à distance des),
par D. Muller 497
Mycose du champignon du muguet, par G. Roux et G. Linossier. 59
Mycose du pharynx (Un second cas de), par F. Siebenmann.. 203
Mycosift pharyngien (Note sur la morphologie et le traitement
du), par G. Goris 68
Myxœdème, par Mosler 849
Muguet chez les individus sains, par 0. Seifert 59
Névrose peu connue de la langue et de la cavité buccale, par
Bernhardt 715
Œsophage (Vices de conformation de T), par Brosset 66
PapiUome fibreux de la langue, par Vincent 72
Paralysie dyphtériquo (Sur Tanatomie pathologique de la), par
Krauss 577
Parotidites (Contribution à Fétude des), par Ziem 206
Périostite du maxillaire supérieur en relation directe avec l'in-
fluenza (Deux cas de), par H. Mœser 788
Pièces microscopiques présentées à la Société française d*oto-
logie et Uryngologie, par Boucheron 687
Pharyngite flbrineuse chroni(^ue, par A. Onodi 878
Phlegmons sous-maxillaires mfectieux (angine de Ludwig) (Con-
tribution & Tétude des], par E. Schwartz 61
Polype congénital chevelu du pharynx, par G. Richard 848
Ptyolithe dans le canal de Wharton, par Rohrer 715
Rétrécissements de l'œsophage traités avec succès par l'électro-
lyse linéaire, par ^.-A. Fort 66
Rétrécissement du pharynx, par B. Frcenkel 491
Spasmes œsophagiens par hypertrophie de la quatrième amyg-
dale, par J. Joal 662
Stomatite ulcérative ou « cancrum oris » (Quelques observetions
nouvelles sur Tétiolof^ie de la), par A. Lingard 206
Stomatite gangreneuse idiopathique (Sur la), par Brucke 788
Tétanie consécutive à l'extirpation dn goitre, par Eiselsberg.».. 496
Thyroïdectomie partielle, par C. Audry 60
Tuberculose du pharynx, par B. Tauber 202
Tuberculose primitive de la bouche (Un cas de), par Gleilsmann. 804
Tuberculose de la base de la langue, par P. Heymaon 497
Tuberculose du pharynx, par Roth 579
Tumeurs gazeuses du cou (aérocèles, laryngocèles, broncho-
cèles, traohéocèles des auteurs), par L.-H. Petit 71
Tumeur du pharynx. Mort dans la chloroformisation, par Cand-
well... 576
Tumeur mixte du voile du palais, par Hoffmann 579
Tumeur glandulaire de la langue, par Butlin 716
Ulcérations tuberculeuses traitées par le naphthol camphré, par
Femet 62
Voile du palais (Sur la pathologie du), par F. Muller 496
Indleatliraifl blbllo|^raphlqaes.
OreiUe : Pages. 265, 275, 276, 277, 278, 420, 580 et 717.
Larynx. — 267, 274, 275, 277, 278, 425, 583 et 720.
Nez. — 270, 274, 275, 276, 277, 278, 498, 657 et 789.
Pharynx et Varia. — 272, 274, 275, 276, 277, 278, 501, 660 et 873.
Paris. - Imp. PAUL DUPONT, i, roe da Boulol (CI.), 53.1.91.
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y^^^^f^fvm iiipi II I n 1 1 ^[^pipp^p^^i^y 1
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